LeMonde Job: WMQ0602--0001-0 WAS LMQ0602-1 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 11:06 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0381 Lcp: 700 CMYK

55e ANNÉE – No 16806 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

a TÉMOIGNAGE

SUPPLÉMENT La mort annoncée du roi Hussein La nouvelle b Le souverain jordanien est rentré à Amman pour y mourir b Son fils aîné, le prince Abdallah, hérite d’un royaume en crise b Méfiante envers Israël, Allemagne malgré les efforts du roi, la Jordanie souffre de l’embargo imposé à l’Irak de Gerhard Schröder LE ROI HUSSEIN de Jordanie est rentré à Amman, vendredi 5 février, ou la tentation dans un état désespéré. « Il est en train de mourir », a déclaré un membre de sa famille à l’agence de l’oubli Reuters. Réhospitalisé d’urgence le 26 janvier aux Etats-Unis, le roi UN DÉBAT douloureux traverse Hussein avait déjà subi en 1998 un l’Allemagne du chancelier Schrö- traitement contre le cancer des der : faut-il du passé faire table ganglions lymphatiques dont il était rase, tourner une fois pour toutes atteint. Au terme d’un règne de la page de la Shoah ? Il fut lancé, à quarante-six ans, il laisse le trône à l’automne 1998, par l’écrivain son fils aîné Abdallah, trente-sept Martin Walser, romancier considé- ans, qu’il avait désigné comme suc- rable, dont les propos sur la « rou-

IVAN SIGG cesseur le 25 janvier, plutôt que son tine de la culpabilisation » et

La Cour de justice de la République frère Hassan, prince héritier depuis « l’instrumentalisation d’Auschwitz doit juger, à partir du mardi 9 février, TROIS MINISTRES Laurent Fabius, Georgina Dufoix 1965. Cette succession précipitée in- dans le débat public » ont déclen- et Edmond Hervé tervient à un moment critique pour ché une énorme polémique qui se EN PROCÈS le royaume, confronté au blocage prolonge encore. Intrigué, l’écri- L’affaire du sang contaminé du processus de paix et à une crise vain Bernard-Henri Lévy a voulu

Le décor est inédit pour un procès : ce sera la salle de qui entoure cette affaire. Sans compter l’émotion économique persistante due no- comprendre et savoir si la tenta- conférences internationales de l’avenue Kléber, à suscitée par les victimes survivantes, la tendance de Paris. Et la justice innove : la nouvelle Cour de justice notre société à vouloir tout judiciariser, et l’envie d’en de la République, composée de trois magistrats découdre avec la classe politique. tamment à l’embargo imposé à tion de l’oubli l’emportait. Pour Le professionnels et de douze parlementaires, siégera pour la première fois. Durant trois semaines, voire Pour tenter de mieux comprendre ce dossier-gigogne, plus. nous publions un récit de Jean-Michel Dumay qui l’Irak. Militaire de formation, peu Monde, il a mené l’enquête auprès remet en perspective les moments-clés de ce long A partir du 9 février, les trois prévenus – Laurent feuilleton. On trouvera aussi dans ce cahier spécial les Fabius, ancien premier ministre, Georgina Dufoix, portraits des trois anciens ministres socialistes, des ancien ministre des affaires sociales, Edmond Hervé, extraits du réquisitoire, de l’arrêt de la commission connu de son peuple, le prince Ab- des politiques et des intellectuels, ancien secrétaire d’Etat à la santé – seront ainsi jugés d’instruction et des arguments de la défense. Enfin, pour homicides involontaires dans le drame dit du des chronologies et des infographies viennent sang contaminé. De ce désastre sanitaire lié au virus compléter ce dossier et un entretien avec Antoine dallah ne dispose d’aucune expé- interrogeant le chancelier lui- du sida, on sait aujourd’hui qu’il a fauché des Garapon, secrétaire général de l’Institut des hautes centaines de vie. Ce bilan suffit à expliquer la passion études sur la justice. rience politique. même, des membres de la coali- tion « rouge-verte », des représen- Laurent Fabius, Georgina Dufoix et Edmond Hervé comparaîtront devant Lire page 5, le portrait tants de la communauté juive. la Cour de justice, mardi 9 février. Dans notre cahier spécial : récit de l’af- du roi page 11 et la chronique faire, analyse, portraits, infographies, extraits de l’arrêt de renvoi. de Pierre Georges page 32 Lire pages 12 et 13 Milosevic Robin des bois part en guerre contre le plancher de la passerelle Solférino a Réforme des lycées Après la manifestation enseignante de L’ESTHÉTIQUE architecturale doit-elle l’em- architectes. Dans son dernier rapport, publié le dont la commercialisation est restreinte – de la jeudi, qui a mobilisé plus de se fait prier porter sur la survie des forêts tropicales ? C’est 20 janvier, la Cour des comptes signale que des Convention sur le commerce international des la question posée par les associations Agir ici et « fissurations ou décollements affectent presque espèces sauvages (Cites). 10 000 personnes à Paris, le ministère SLOBODAN MILOSEVIC, Robin des bois, qui ont dénoncé, jeudi 4 fé- tous les panneaux d’occultation des façades des Il existe cependant, pour la passerelle pari- de l’éducation présente la dernière ver- a comme toujours, ménage ses vrier, l’utilisation de bois africain et amazonien tours ». Pourtant, l’exemple de la BNF a fait des sienne comme pour les autres ouvrages, une sion de sa réforme des lycées. p. 8 effets. Alors que les préparatifs al- pour la construction de la passerelle Solférino. émules dans les cabinets d’architectes français. solution européenne : le chêne. Comme l’in- laient bon train, vendredi 5 février, Cette passerelle piétonne, actuellement en Ainsi on retrouve de l’ipé dans l’immeuble de la dique le directeur de l’espace rural et de la fo- au château de Rambouillet où des chantier sur la Seine à Paris, entre le jardin des Banque de France à Montpellier, sur le quai rêt, Cyrille Van Effenterre, dans une lettre du a CGT : le congrès négociations sur le Kosovo devaient Tuileries et le Musée d’Orsay, prévoit un plan- Henri-IV à Dieppe, sur la passerelle des Bon- 1er octobre 1998 à l’établissement public de s’ouvrir le lendemain, on attendait cher en ipé du Brésil, vingt bancs en doussié du nets rouges à Rennes, et jusqu’aux bancs des maîtrise d’ouvrage des travaux culturels en de Bernard Thibault toujours la confirmation de la parti- Cameroun ainsi qu’une main courante en assa- Champs-Elysées. charge de la passerelle, « les qualités technolo- cipation des autorités fédérales you- mela du bassin du Congo. « On va avoir au Cette mode explique en partie que ce bois giques et esthétiques [du chêne] supportent par- Le syndicaliste cheminot a affirmé son goslaves, indispensable à la tenue cœur de Paris un cocktail d’essences vulnérables, soit passé du quatorzième rang des essences faitement la comparaison avec les bois tropi- autorité sur la centrale. Il devait être de ces pouparlers. Le Parlement de formidable vitrine qui incitera d’autres archi- commercialisées par le Brésil en 1992 au cin- caux ». Serbie a accepté, jeudi, le principe tectes à utiliser ces bois », proteste Jacky Bonne- quième rang quatre ans plus tard. Or, comme Aux yeux des importateurs, un boycott euro- élu, vendredi, secrétaire général. p. 6 des négociations, mais en rappelant mains, responsable de Robin des bois. le précise Claude Sastre, professeur au labora- péen serait d’autant plus inutile que la de- son hostilité au règlement proposé Cette association dénonce depuis longtemps toire de phanérogamie du Muséum d’histoire mande asiatique, très forte, absorberait de par les médiateurs internationaux. Il l’utilisation d’essences tropicales dans les édi- naturelle, « l’ipé regroupe de nombreuses es- toute façon les bois tropicaux. Robin des bois a Malaise a exclu non seulement l’indépen- fices publics : en 1992, elle avait mené cam- pèces, souvent inconnues. Si on replantait un demande la suspension des commandes et le dance du Kosovo mais un retour au pagne contre l’équipement de l’esplanade de la arbre pour chaque tige coupée, l’exploitation se- réexamen de l’option chêne. Le temps presse : au Centre Pompidou statut d’autonomie dont jouissait la Bibliothèque nationale de France (BNF) en rait acceptable, mais ce n’est absolument pas le la fourniture du bois pour la passerelle par une province jusqu’en 1989, et dont Slo- bois d’ipé et de ses volets d’occultation en cas. Résultat : on détruit les forêts amazo- scierie de l’Eure ne serait qu’une question de Les conservateurs sont inquiets sur leur bodan Milosevic l’a privée. okoumé. Une critique qui s’est révélée d’autant niennes ». Les essences africaines sont, elles jours. avenir, alors que la réouverture du plus fondée que ces bois n’ont pas montré des aussi, surexploitées. Plusieurs d’entre elles sont Centre, le 1er janvier 2000, devrait être Lire page 2 qualités aussi bonnes que le prétendaient les même inscrites à l’annexe II – liste des espèces Hervé Kempf et Sylvia Zappi marquée par le redéploiement du Mu- sée national d’art moderne. p. 27 POINT DE VUE A la conquête a Télécoms : la de l’Irlande Chaque samedi Contre l’effacement révolution Internet Les constructeurs traditionnels des té- avec lécommunications, liés aux grands des sexes par Sylviane Agacinski opérateurs, sont concurrencés par une nouvele génération d’entreprises. p. 16 Le Monde ES Françaises sont en Contrairement à ce que l’on train de faire prendre pense spontanément, ce n’est au féminisme un tour- d’ailleurs pas la différence natu- L a Conférence nant décisif. En récla- relle des sexes qui a pu légitimer mant, avec la parité, le partage ef- leur inégalité, c’est plutôt une dé- fectif des responsabilités négation et une réduction de cette mondiale sur le sida politiques, elles rejettent claire- différence. Dans notre histoire, les ÉMILE NTAMACK Dans les pays industrialisés, les poly- ment l’idéologie « indifférencia- femmes n’ont pas été considérées À QUELQUES mois de la Coupe liste » à l’abri de laquelle se perpé- comme des êtres « différents », in- thérapies pourraient à terme faire du du monde de rugby, le Tournoi tue, encore aujourd’hui, malgré carnant l’humanité au même titre sida une maladie chronique comme

des cinq nations permet au XV de f l’égalité de droits, le monopole que les hommes, elles ont été défi- d’autres. p. 24 France de mesurer la pertinence RADIO b VIDEO a DVD masculin du pouvoir. nies comme des hommes in- de ses ambitions. La première ren- La parité n’est pas, contraire- complets et inférieurs. Elles étaient contre, face à l’Irlande, samedi ment à ce qu’on peut lire ici ou là, la figure défaillante de l’humanité, a Homme, luxe 6 février à Dublin, sera l’occasion une façon de laisser la nature sa forme mineure, sa partie exo- pour l’arrière toulousain Emile « dicter le droit » (on sait bien que tique et « particulière ». Il est et décontraction Ntamack de faire son retour en sé- les événements la nature en elle-même ne dit ja- temps de comprendre que cette lo- lection après deux ans d’absence. mais rien) ; elle est une façon de gique du manque et de l’infériorité Les collections de prêt-à-porter mas- donner sens à l’existence sexuée n’est pas la logique de la diffé- culin automne-hiver 1999-2000 Lire page 23 les gens des humains. La nature n’a jamais rence. rien fondé : ni hier la hiérarchie Les paradoxes du féminisme viennent de s’achever à Paris. Les vête- ments de ville profitent des acquis du Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, des sexes, ni maintenant l’exigence – oscillant entre le particulier et 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; les programmes de leur égalité. Tout cela est poli- l’universel – n’ont été que la vêtement de sport. p. 25 Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, tique de part en part. contrepartie des paradoxes de 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg, En revanche, que l’être humain l’androcentrisme identifiant l’uni- 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, International ...... 2 Tableau de bord ...... 19 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; soit sexué, qu’il naisse garçon ou versel au masculin. France ...... 6 Aujourd’hui ...... 23 Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; fille, qu’il puisse devenir père ou Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. Société ...... 8 Météorologie, jeux .. 26 mère (mais non les deux à la fois, Lire la suite page 14 Carnet...... 10 Culture ...... 27 telle est la contrainte de la dicho- Régions...... 11 Guide culturel...... 29 tomie des sexes), cela n’est pas po- Horizons ...... 12 Kiosque...... 30 Daté dimanche-lundi à partir du 6 février litique – quoi qu’en disent Judith Sylviane Agacinski, philo- Entreprises ...... 16 Abonnements...... 30 Butler (Gender Trouble, Routledge, sophe, enseigne à l’Ecole des hautes Communication ...... 18 Radio-Télévision ...... 31 1990) et quelques autres. études en sciences sociales (Ehess). LeMonde Job: WMQ0602--0002-0 WAS LMQ0602-2 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 10:56 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0382 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999

DIPLOMATIE Les pourparlers Rambouillet en présence de repré- SIDENT CLINTON a annoncé qu’il sion d’un accord « solide et effi- vendredi. b LA CRISE AU KOSOVO de paix sur le Kosovo, organisés par sentants albanais et serbes. L’issue étudie « sérieusement la possibilité cace » entre Serbes et Albanais. consacre l’échec du nationalisme du les pays du Groupe de contact sur de ces discussions semble incertaine de participer » à une force de b LA SERBIE a accepté d’envoyer président yougoslave, Slobodan Mi- l’ex-Yougoslavie, devaient s’ouvrir, tant les positions des parties l’OTAN sur le terrain. Mais ce dé- une délégation à Rambouillet. Sa losevic dans cette province peuplée samedi 6 février, au château de semblent éloignées. b LE PRÉ- ploiement dépendra de la conclu- composition devait être connue à 90 % d’Albanais de souche. Kosovo : quinze jours pour parvenir à la paix A la veille de l’ouverture, prévue samedi 6 février, des pourparlers de Rambouillet, la République fédérale de Yougoslavie n’avait pas encore confirmé sa participation. A Londres, Russes et Occidentaux mettent la dernière main à leur proposition de règlement ON ATTENDAIT toujours, ven- cément s’inscrire dans le cadre de la qu’on n’en attendait qu’une di- maines entre les pays membres du du Kosovo. 85 % du projet qu’on qui se passera au terme de ces trois dredi 5 février, la réponse du gou- République de Serbie ; dans ce cas, zaine) ; mise au point de barrages Groupe de contact, qui ont mettra sur la table « ne sont pas né- ans. Laisse-t-on la porte ouverte à vernement fédéral yougoslave sur ce n’est même pas la peine de négo- pour maintenir la presse à bonne semble-t-il quelque peine à accor- gociables », a déclaré, jeudi, un res- l’indépendance à terme, fût-ce en sa participation aux négociations cier ». Les pays membres du distance et éviter qu’elle interfère der leurs violons. Une troisième ponsable américain, ajoutant ne disant rien dans le projet d’ac- sur le Kosovo qui doivent samedi à Groupe de contact (Etats-Unis, dans ce que l’on conçoit comme un version du texte qui doit servir de qu’on ne laisserait aux intéressés cord de ce qu’il adviendra à l’issue Rambouillet. Les représentants de Grande-Bretagne, France, Alle- strict huis-clos, etc. cadre aux négociations circulait, « aucune marge de manœuvre pour de la période intérimaire, comme la communauté albanaise, y magne, Italie, Russie) ont certes re- Le Groupe de contact devait se jeudi, entre les capitales, sans que décider des aspects fondamentaux » le souhaitent les Américains ? Ou compris ceux de l’Armée de libéra- tenu comme principe de base des réunir une dernière fois à Paris l’on sache encore si elle serait la de ce plan. Le problème est que le principe de base – autonomie tion du Kosovo (UCK), ont accepté négociations que les frontières de vendredi soir, en principe seule- bonne ou si le Groupe de contact certains de ces aspects fondamen- mais pas indépendance – doit-il de participer à ces discussions la République fédérale de Yougo- ment pour arrêter les modalités devrait, une dernière fois, remettre taux ne font apparemment même être proclamé comme intangible, convoquées par le Groupe de slavie ne seraient pas modifiées, ce pratiques des négociations qu’ani- l’ouvrage sur le métier vendredi pas l’unanimité au sein du Groupe comme le voudraient les Russes ? contact sur l’ex-Yougoslavie. Le qui exclut l’indépendance du Koso- meront trois de ses représentants : soir. de contact. D’autre part, si l’accord se fait Parlement de la République de Ser- vo. Mais les Occidentaux ne Christopher Hill pour les Etats- L’idée est de fixer un cadre rigide sur le plan, une force internatio- bie en a également accepté le prin- veulent pas exclure que le Kosovo Unis, Boris Maïorski pour la Rus- aux négociations, les parties en UN PLAN SUR TROIS ANS nale sera déployée au Kosovo pour cipe jeudi, en y mettant toutes redevienne, comme il l’était autre- sie, Wolfgang Petritsch pour conflit n’ayant plus à s’entendre Le Foreign Office à Londres a le faire respecter. Les Russes en ont sortes de restrictions. Mais on fois, une entité autonome, séparée l’Union européenne. Mais d’in- que sur les détails de cette épure, donné quelques indications sur le admis le principe, mais à une seule ignorait encore vendredi matin si de la République de Serbie, au sein tenses consultations politiques sur qui doit dessiner pour trois ans un projet. Il prévoira des élections condition : que Belgrade en soit la liste des délégués serbes de la Fédération yougoslave. Les le fond ont eu lieu ces dernières se- statut d’« autonomie substantielle » dans les neufs mois pour élire des d’accord, ce qui à ce jour n’est pas comprendrait des représentants de représentants de la communauté pouvoirs locaux représentatifs de le cas. Sur ce point aussi la formu- la Fédération yougoslave. Le pré- albanaise ne se prêteraient de la population, à 90 % d’origine al- lation est délicate à trouver, y sident de la Fédération, Slobodan toute façon pas à des négociations La « fermeté » de M. Chirac banaise ; ces élections devraient compris entre les organisateurs de Milosevic, comme souvent, réser- sur une base aussi restrictive. être supervisées par l’OSCE, qui la négociation. vait jusqu’au dernier moment sa et la « détermination » de M. Védrine veillera à assurer une information Quant aux intéressés directs, décision. INTENSES CONSULTATIONS libre, notamment par une radio Serbes et Kosovars, ils partent de Hubert Védrine, interrogé, jeudi Dans l’espoir qu’une délégation Alors qu’il se trouvait à Lisbonne en voyage officiel (lire page 3), que les Français sont en train de positions diamétralement oppo- soir, sur la suite possible des évé- serbe digne des enjeux serait fina- Jacques Chirac a estimé, jeudi 4 février, à propos des négociations mettre sur pied. Les autorités élues sées sur tout. Si les Serbes nements, a refusé de se « placer lement réunie, on s’affairait fébri- prévues sur le Kosovo, qu’un « effort diplomatique était engagé pour devraient avoir des prérogatives viennent à Rambouillet en face de dans l’hypothèse où le gouvernement lement dans les chancelleries, par- conduire, avec une certaine fermeté s’il le faut, à une solution qui soit à assez larges dans différents do- l’UCK, les Occidentaux auront yougoslave donnerait la mauvaise ticulièrement au Quai d’Orsay, la fois équitable et raisonnable ». Le ministre des affaires étrangères, maines (économie, fiscalité, éduca- certes gagné un premier pari qui réponse ». Dans cette hypothèse en chargé de toute la logistique de la Hubert Védrine, qui assurera avec son homologue britannique, Ro- tion, santé, justice), surtout dans la semblait plus qu’incertain il y a fait, les négociations n’auraient rencontre supposée s’ouvrir same- bin Cook, la coprésidence de la conférence de Rambouillet, s’est police, actuellement entre les quelques jours encore ; mais le sans doute pas lieu. « Cela réduirait di après-midi : aménagements du pour sa part déclaré, toujours à Lisbonne, « non pas optimiste, parce mains des Serbes, et qui serait to- plus difficile restera à venir : obte- trop le champ des discussions », in- petit château de Rambouillet pour que je connais l’extrême complexité du dossier, mais déterminé. Car talement restructurée. Cet accord nir un accord en moins de quinze dique un diplomate français. « Cela héberger jour et nuit les délégués nous ferons tout pour que cette réunion démarre samedi après-midi serait conclu pour trois ans. jours. voudrait dire, explique un autre, des deux camps (ils s’annoncent à comme prévu et qu’elle se poursuive par des négociations intenses et L’une des questions fondamen- que le statut du Kosovo devrait for- dix-sept du seul côté kosovar alors non-stop ». – (Corresp.) tales est évidemment de savoir ce Claire Tréan Les Serbes campent sur leurs positions Bill Clinton : « C’est aujourd’hui qu’il faut arrêter le conflit » LE GOUVERNEMENT serbe devait désigner, Ce document « condamne avec la plus grande vi- WASHINGTON pour qui « c’est aujourd’hui qu’il troupes » et que, compte tenu du vendredi 5 février, son équipe de négociateurs de- gueur les menaces de l’OTAN » contre la RFY et es- de notre correspondant faut arrêter ce conflit », car «la fait que « l’OTAN est un partena- vant participer, à partir de samedi, aux pourparlers time qu’elles constituent « un soutien ouvert aux sé- A la veille des pourparlers de violence attire la violence, et si riat, ils ont le droit d’attendre des de Rambouillet sur le Kosovo. Si une écrasante ma- paratistes et aux terroristes » et une menace contre Rambouillet, les Etats-Unis sont vous ne vous y opposez pas, elle Etats-Unis, qui ont été les leaders jorité de députés serbes s’est prononcée, jeudi, en « la souveraineté et l’intégrité territoriale ». « En cas plus près que jamais de formali- deviendra de pire en pire jusqu’à de l’OTAN depuis cinquante ans, faveur de la participation à cette réunion (227 voix d’agression contre notre pays (...) nous nous défen- ser leur participation à une force ce que l’on décide enfin de s’y op- qu’ils soient présents ». La secré- pour, 3 contre et 3 abstentions), ce vote est assorti drons par tous les moyens », affirme le Parlement. de maintien de la paix au Kosovo. poser. Le coût en sera alors beau- taire d’Etat, Madeleine Albright, d’une sévère mise au point dans laquelle Belgrade « Nous n’acceptons pas la présence de troupes étran- Après des semaines de dis- coup plus lourd dans des condi- a de son côté clairement fixé les réaffirme son intention de ne céder aucun pouce gères sur notre territoire », poursuit-il. « En aucun cussions et une semaine de débat tions plus dangereuses ». enjeux de Rambouillet : « Trois de souveraineté sur le Kosovo. cas des troupes de l’OTAN ne peuvent être déployées public, le président Clinton a ex- Il a toutefois mis à cette parti- résultats sont possibles. Si le pré- « Nous avons réaffirmé notre unité et notre déter- pacifiquement au Kosovo », a ajouté le vice-premier pliqué à ses compatriotes, jeudi cipation des conditions très sident Milosevic rejette les propo- mination à résoudre les problèmes du Kosovo par la ministre serbe, Vojislav Seselj, dirigeant du Parti 4 février, à la sortie d’un petit dé- strictes. La première − et sine qua sitions du Groupe de contact (...), voie du dialogue », a dit le président du Parlement radical serbe (PRS, ultranationaliste). jeuner national de prière, les rai- non − est la conclusion d’un ac- il peut s’attendre à des frappes aé- serbe, Dragan Tomic. Mais selon lui, deux prin- Les députés considèrent par ailleurs que cer- sons pour lesquelles cette pro- cord entre Belgrade et les Koso- riennes. Si les Albanais du Kosovo cipes de base doivent régir le processus de négo- taines positions du Groupe de contact sont « into- vince de Serbie – dont beaucoup vars « solide et efficace ». Il faut s’opposent aux progrès à Ram- ciations : la question du Kosovo doit être résolue lérables et extrêmement partiales » car elles mettent d’Américains n’ont jamais enten- aussi que la sécurité − des bouillet (...), ils ne pourront pacifiquement et la souveraineté ainsi que l’inté- sur un même plan « un Etat souverain et ceux qui du parler – est cruciale pour les troupes américaines s’entend − compter sur l’OTAN et la commu- grité territoriale de la Serbie et de la Yougoslavie veulent le détruire ». Selon Belgrade, la communau- intérêts et le leadership mondial soit garantie par le retrait d’un nauté internationale pour venir à doivent être préservées. té internationale « n’a pas évalué l’essence (...) de la des Etats-Unis. « Nous étudions maximum de troupes serbes et le leur secours (...). Si les deux par- Un point d’accroc sérieux apparaît déjà à l’hori- soi-disant Armée de libération du Kosovo en tant sérieusement la possibilité de par- désarmement des maquisards de ties parviennent à un accord, il zon, la motion de 12 pages adoptée par les députés qu’organisation terroriste ». ticiper à une force (...) de l’OTAN l’UCK. Washington exige aussi nous faudra concentrer nos efforts serbes précisant qu’en aucun cas des troupes Le Parlement exclut qu’une « autonomie substan- sur le terrain (...) si un accord − et que les objectifs de l’OTAN et ce pour assurer son succès. » C’est étrangères ne pourront être déployées au Kosovo. tielle » du Kosovo conduise vers un Kosovo indé- c’est un grand si − est conclu (...). qu’il appelle la « stratégie de sor- donc la carotte et le bâton que Elle rejette aussi certaines solutions pour le Koso- pendant, à sa transformation en troisième entité Nous sommes en train d’en dis- tie » de la crise soient clairs. les Américains vont agiter ce vo proposées par le Groupe de contact (Alle- fédérale (aux côtés de la Serbie et du Monténégro) cuter avec le Congrès et avec nos Bill Clinton a reconnu que ses week-end. magne, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Ita- ou à « une rupture des liens juridiques, politiques et alliés. Mais aucune décision n’a alliés européens fourniraient «la lie, Russie). économiques » avec le reste de la Serbie. – (AFP, AP.) été prise », a déclaré Bill Clinton, majorité substantielle des Patrice de Beer Une province sous haute tension depuis dix ans

« MILOSEVIC s’est fait sur le Ko- provinces autonomes du Kosovo et de plus de cent personnes, dans gée par Adem Demaqi – entend dé- sovo en y attisant la crise, prédisait il de Voïvodine et déclenche une Des Albanais de souche dans trois pays une région quadrillée par plusieurs sormais substituer la confrontation. y a huit ans un avocat réputé de vague de nationalisme qui se ma- HONGRIE SERBIE dizaines de milliers de policiers et Au même moment émerge, en Belgrade, et c’est sur le Kosovo qu’il nifeste à travers de gigantesques de miliciens serbes. A l’automne 1997, une nébuleuse « Armée de li- tombera » : s’il est encore bien tôt réunions populaires. 1990, un rapport de la CIA estime bération du Kosovo » (UCK) qui at- pour prédire une éventuelle dis- Deux ans plus tard, il fait adop- que « l’expérience socialiste a taque des postes de police serbes

CROATIE Voïvodine ROUMANIE grâce du président de la Répu- ter, en mars 1989, une nouvelle échoué. Le pays se disloque, et le dé- en différents points de la province. SERBIE (comprenant blique fédérale de Yougoslavie, son Constitution marquée par la « ré- BELGRADE Voïvodine et Kosovo) : membrement de la Fédération sera Au début du mois de mars 1998, échec dans la province serbe à ma- cupération » des deux provinces 10,3 millions d'hab. accompagné de violences ethniques les forces serbes attaquent plu- jorité albanaise apparaît au- autonomes : la Voïvodine et, sur- et d’agitation qui conduiront à la sieurs hameaux, tuant une centaine SERBIE KOSOVO : jourd’hui patent. tout, le Kosovo. Dans la province BOSNIE- guerre civile ». Les auteurs du docu- de personnes. Depuis, l’escalade de RÉPUBLIQUE 2 millions d'hab. En 1987, alors qu’il dirige la Ligue albanaise, la révolte gronde déjà HERZÉGOVINE ment accusent Slobodan Milosevic la répression et des combats n’a fait FÉDÉRALE DE MONTÉNÉGRO : des communistes de Serbie, il fait le depuis plusieurs mois. De violents 640 000 hab. d’en être le principal responsable que s’amplifier. Des dizaines de YOUGOSLAVIE ménage à la tête du parti, place ses affrontements entraînent la mort POPULATION TOTALE en raison de la répression au Koso- milliers de personnes ont fui les amis dans les médias et se débar- de dizaines de personnes lors de 11 millions vo et de l’exacerbation des senti- combats, vers l’Albanie ou le Mon- d'hab. X % PART DES rasse des opposants favorables à un heurts entre manifestants et forces ALBANAIS ments nationalistes serbes. ténégro voisins, et l’UCK apparaît dialogue avec les Albanais du Koso- de l’ordre serbes. L’administration MONTÉNÉGRO KOSOVO de plus en plus comme un élément vo, qui représentent 90 % des quel- est épurée de tous les cadres soup- 7,8% incontrôlable. Alors que la commu- BULG. SERBIE RADICALISATION que 2 millions d’habitants de la çonnés de sympathies 
à l’égard des
 Après la guerre dans l’ex-Yougo- nauté internationale multiplie les province. Slobodan Milosevic mo- « séparatistes » ; l’armée est dé- 90% MONT. KOSOVO slavie, Slobodan Milosevic est salué pressions et tente de contraindre PRISTINA bilise les foules dans des « meetings ployée ; l’apartheid s’installe. MACÉDOINE Pec par les chaînes de télévision serbes, les deux parties à entamer un dia- Mer 3,2 spontanés », sur le thème de la millions 18% ** Racak lors de la signature de l’accord de logue, la radicalisation des Albanais Adriatique Prizren « révolution antibureaucratique » et Dayton, en décembre 1995, comme comme des Serbes plonge le Koso- CONTRE-PIEDS SKOPJE du « réveil de la conscience serbe. » En juin 1989, à l’occasion du 100 km 2,2 millions 25 km « l’homme de la paix ». Dans la pro- vo dans la guerre et le chaos. ALBANIE GRÈCE ALB. MACÉD. Celui qui apparaît comme un « li- sixième centenaire de la bataille du vince à majorité albanaise, la situa- Pour la première fois peut-être, bérateur » veut restructurer la You- Kosovo qui marqua, au Champ des tion continue à se tendre. Les négo- « le pistolet sur la tempe », les au- goslavie – en difficulté depuis la merles, la retentissante défaite des table provocation ». Slobodan Milo- la province, un an plus tôt, il le lève, ciations sur le système éducatif torités de Belgrade semblent mort de Tito le 4 mai 1980 – dans chrétiens contre les envahisseurs sevic est au faîte de sa gloire : il est en avril 1990, et annonce la libéra- n’ont pas progressé malgré la si- prendre conscience qu’elles ne par- un système centralisé. Et surtout ti- turcs, Slobodan Milosevic apparaît élu président de Serbie en juillet tion d’une centaine de détenus po- gnature, à l’automne 1996, d’un ac- viendront pas à régler militaire- rer un trait sur « l’humiliation » que comme le grand maître de cérémo- 1989. litiques, dont le « doyen » des pri- cord « historique » entre Ibrahim ment la question du Kosovo et

le maréchal avait infligée à la Serbie nie. Il déclare que « la Serbie se Au Kosovo, la situation ne se sonniers yougoslaves, l’écrivain Rugova et Slobodan Milosevic. qu’elles devront entamer un dia- depuis trente ans en estimant trouve devant de nouvelles batailles, calme pas pour autant. Comme il le Adem Demaqi, incarcéré pendant Le mécontentement monte et logue. Après dix ans de provoca-

qu’une Yougoslavie équilibrée sup- non pas armées, bien que celles-ci ne fera souvent par la suite, Slobodan près de trente ans pour « activités des divisions commencent à appa- tions, d’atermoiements, de fausses posait une Serbie affaiblie. Slobo- soient pas exclues ». Plus d’un mil- Milosevic tente de souffler le chaud nationalistes ». raître, au sein même de la commu- promesses et la mort de plusieurs dan Milosevic a alors quarante-six lion de personnes l’acclament lors et le froid. Il prend un malin plaisir Dans le même temps, il promet nauté albanaise, sur la stratégie à centaines d’hommes, de femmes, ans ; il devient presque aussitôt une de cette « fête », qualifiée alors par à multiplier les contre-pieds, à sur- aux Serbes de sauvegarder ce qu’il suivre : au dialogue sans violence d’enfants, et de policiers... « idole », exige la « réunification de le chef de la communauté alba- prendre ses adversaires. Après appelle leur « berceau ». Les affron- prôné par Ibrahim Rugova depuis la Serbie » par le rattachement des naise, Ibrahim Rugova, de « véri- avoir imposé l’état d’urgence dans tements ont déjà provoqué la mort dix ans, une frange radicale – diri- Denis Hautin-Guiraut LeMonde Job: WMQ0602--0003-0 WAS LMQ0602-3 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 10:51 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0383 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 / 3

La Flandre veut transformer L’Italie rejette les critiques de Bruxelles la Belgique en confédération sur son insuffisante rigueur budgétaire Motivées par des raisons budgétaires, Le ralentissement économique diminue les rentrées fiscales les propositions du Parlement flamand sont Les prévisions de croissance de l’Italie, et donc ropéenne ? A Rome, on rétorque que l’Italie res- que prévu. Le différend devrait être tranché lors celles de son déficit budgétaire, sont-elles trop pecte ses engagements européens, tout en re- du conseil Ecofin, qui se réunit lundi 8 février, à vivement rejetées par les francophones optimistes, comme l’affirme la Commission eu- connaissant que la croissance a été plus faible Bruxelles. BRUXELLES Ces propositions, qui devront en- ROME Ciampi, ministre du Trésor, a ex- de notre correspondant core être débattues en séance plé- de notre correspondant pliqué à Yves-Thibault de Silguy Le débat sur la réforme de l’Etat nière du Parlement flamand, ne font Massimo D’Alema, président du que, si la croissance sera vraisem- belge a rebondi, mercredi 3 février, pas l’unanimité des partis politiques conseil, a accueilli avec une par- blablement inférieure à ce qui avec l’adoption par la commission de la province. Elles ont été adop- faite sérénité les réserves d’Yves- avait été prévu (2 % ou peut-être des réformes institutionnelles du tées par le Parti chrétien-social Thibault de Silguy, commissaire moins), il ne sera pas pour autant Parlement flamand d’un texte syn- (CVP) du premier ministre Jean-Luc européen pour les affaires écono- nécessaire de procéder à de nou- thétisant les propositions qui pour- Dehaene, le Parti libéral (VLD) et le miques et monétaires, sur le plan velles coupes pour respecter le raient être celles de la Flandre à l’is- parti nationaliste modéré Volksunie. de stabilité présenté au mois de taux de déficit public fixé à 2 % par sue des élections législatives du En revanche, le Parti socialiste (SP) décembre par Rome. Selon le rapport au PIB. Le manque de ren- 13 juin 1999. Ce texte prévoit de pro- et les écologistes d’Agalev se sont commissaire, les prévisions ita- trées fiscales engendré par une fondes réformes institutionnelles qui abstenus, en désaccord avec les pro- liennes, notamment en ce qui croissance plus faible sera transformeraient l’Etat fédéral insti- positions visant à abolir la solidarité concerne la croissance de 1999, compensé par une charge de la tué en 1992 en une confédération où nord-sud en matière sociale. Le parti sont « exagérément optimistes ». dette moins importante en raison les deux « Etats confédérés », la séparatiste d’extrême droite Vlaams Ce qui, à ses yeux, pourrait rendre de la baisse des taux d’intérêt, es- Flandre et la Wallonie, disposeraient blok a fait de même, mais pour des nécessaire « un effort supplémen- time le gouvernement italien. de compétences accrues, dont se- raisons inverses, estimant que ces taire pour respecter les objectifs et Le DPEF de l’année 1998 – qui a raient dépossédé le gouvernement propositions n’allaient pas assez loin les engagements pris ». été accepté par la Commission – fédéral. dans la voie de l’indépendance to- Le dernier mot reviendra au sera respecté coûte que coûte et il Ces propositions concernent au tale de la Flandre. conseil Ecofin qui se réunira lundi n’y aura pas de dérapages des premier chef l’obtention, pour les ré- La publication de ce texte a pro- prochain à Bruxelles mais, d’ores comptes publics, assurent les au- gions, d’une autonomie financière et voqué de vives réactions d’hostilité et déjà, Yves-Thibault de Silguy a torités en faisant référence au scé- fiscale accrue. L’impôt sur le revenu dans les milieux politiques et dans la recommandé au Conseil d’inviter nario présenté à Bruxelles cette des personnes physiques serait ainsi presse francophone. « Voilà la sauce les autorités italiennes à présenter semaine par Mario Draghi, direc- perçu directement par les entités ré- à laquelle ils veulent nous manger ! », une modification du programme teur général du Trésor. Pour Yves- gionales, et non plus levé centrale- titrait ainsi le quotidien populaire La de stabilité lors de la présentation, est en ligne avec les engagements Ce qui inquiète Yves-Thibault de Thibault de Silguy, « ce qui est im- ment et redistribué par l’Etat fédéral Lanterne, illustrant ce propos d’un courant mai, du document de pro- pris envers l’Europe. Si quelque Silguy est l’année en cours et tout portant est que le gouvernement ita- aux régions. dessin montrant le lion flamand se grammation économique et finan- chose n’a pas fonctionné cette an- particulièrement les prévisions de lien arrive à un déficit de 1 % en Ce dernier conserverait néan- léchant les babines devant un steak cière (DPEF). née (1998), a-t-il ajouté, ce n’est croissance de 2,5 % qui lui 2001 et réduise sa dette de 3 % à moins la gestion des ressources pro- en forme de carte de Belgique. pas par manque de rigueur, mais semblent ambitieuses et qu’il fau- l’année afin d’atteindre 100 % du duites par la TVA, à l’exception de « Inacceptable ! », tranchait Philippe CORRECTIF BUDGÉTAIRE parce que la croissance a été infé- dra sans doute réduire. Ce qui im- PIB en 2003 ». Le verdict sera ren- celles provenant de travaux relatifs à Busquin, président du Parti socia- Ces nouvelles suspicions sur les rieure d’un point par rapport aux plique un nouveau correctif bud- du lundi 8 février par le conseil l’immobilier. Le projet préconise liste, alors que pour Louis Michel, facultés de l’Italie à tenir son rang prévisions ». La faute en incombe à gétaire qui a été évalué à 7 000 ou Ecofin, mais, pour Massimo D’Ale- également une régionalisation par- son homologue libéral, l’adoption de alors qu’elle est à peine entrée la crise asiatique et aux difficultés 8 000 milliards de lires (entre 3,5 et ma, il ne s’agit pas d’un autre exa- tielle du financement de la politique telles mesures signifierait la « fin de dans le club de l’euro n’ont pas de la Russie. Ce qui a fait chuter le 4 milliards d’euros). Cette pers- men, « l’Italie est déjà promue et sa de santé, d’aide à la famille et de la Belgique ». provoqué de tollé dans la pénin- taux de croissance à 1,5 % au lieu pective a immédiatement été reje- crédibilité n’est plus en discussion », l’aide à l’emploi. Le point le plus no- Est-ce à dire que l’ont serait au dé- sule. Massimo D’Alema les a qua- des 2,5 % prévus, c’est-à-dire loin tée par Massimo D’Alema qui a a-t-il insisté. vateur et le plus controversé but d’une nouvelle escalade du lifiées de « superficielles » et a as- derrière ceux des autres pays eu- exclu toutes mesures d’ajuste- concerne le statut de Bruxelles tel conflit communautaire en Bel- suré, jeudi 4 février, que « l’Italie ropéens. ment, tandis que Carlo Azeglio Michel Bôle-Richard que les Flamands voudraient le voir gique ? Jos Chabert, ministre fla- évoluer. Actuellement, la région de mand des finances du gouverne- Bruxelles-capitale, peuplée à 85 % de ment régional de Bruxelles et francophones, a le statut d’une ré- membre du CVP, veut encore croire La Suisse se réinterroge sur son adhésion à l’Union gion dotée de presque toutes les que l’on arrivera, au bout du compétences des deux autres ré- compte, à un compromis équilibré, BERNE pulaire, le gouvernement a donc les conséquences pour l’avenir de Le rapport estime que « l’avan- gions, à l’exception des matières notamment sur Bruxelles. Pour sa de notre correspondant décidé d’inviter les électeurs à reje- la Suisse des diverses options pos- tage économique pour la Suisse est dites « personnalisables », comme part, il refusera toute mesure visant Depuis l’introduction de l’euro ter l’initiative des milieux pro-eu- sibles : adhésion à l’Union euro- vraisemblablement à long terme, l’enseignement ou la culture, qui à créer « des citoyens de seconde chez ses voisins, la Suisse apparaît ropéens qui sera prochainement péenne, à l’Espace économique eu- mais ne saurait être chiffré ». Cer- sont gérées par la Communauté zone » dans la capitale, et espère que plus que jamais isolée. Le gouver- soumise à référendum, la jugeant ropéen, accords bilatéraux ou tains secteurs protégés comme française pour les francophones et le premier ministre, fédéraliste sin- nement helvétique vient de relan- prématurée. Dans l’immédiat, cavalier seul. L’adhésion coûterait l’agriculture pourraient faire les par le gouvernement flamand pour cère et convaincu à ses yeux, l’em- cer le débat sur l’adhésion à Berne entend donner la priorité à 3,1 milliards de francs suisses frais de la suppression des fron- les néerlandophones de Bruxelles. portera sur les partisans du confédé- l’Union européenne en publiant un la ratification et à la mise en vi- (1,92 milliard d’euros) si la Suisse tières, tandis qu’une baisse des sa- Ce fragile équilibre risque d’être ralisme au sein du CVP, le parti rapport sur l’intégration mercredi gueur des accords bilatéraux. devenait le seizième Etat membre laires et une augmentation des bouleversé par les exigences de la dominant en Flandre. 3 février. Ce texte répond d’abord à et 3,9 milliards de francs suisses taux d’intérêt seraient « probables Flandre, des voix de plus en plus Les pessimistes, comme les diri- une « Initiative populaire » des PÉRIODE TRANSITOIRE (2,41 milliards d’euros) si elle n’en- dans un premier temps ». nombreuses s’élevant dans cette geants du Front démocratique des mouvements pro-européens récla- En présentant ce volumineux trait qu’après l’élargissement, A l’instar de la Finlande et de province pour demander la coges- francophones (FDF), considèrent mant l’ouverture immédiate des rapport de quatre cents pages, le comme vingt-troisième membre. l’Autriche, la Suisse serait en me- tion paritaire de la capitale par les cette note de synthèse comme un pourparlers d’adhésion. Le Conseil gouvernement souhaite encoura- L’adhésion entraînerait l’abandon sure de préserver sa neutralité de deux futurs « Etats confédérés ». élément de plus prouvant la volonté fédéral rappelle que tel est aussi ger un vaste débat dans le pays. du franc suisse au profit de l’euro, même qu’elle pourrait conserver Dans cette hypothèse, la région flamande de faire de l’Etat belge une son objectif, mais il entend décider Ensuite, à la lumière des réactions au terme d’une période transitoire ses droits populaires comme le ré- bruxelloise serait pratiquement mise coquille vide. « Ce qui est à moi est à lui-même du moment de la réacti- de la population, il choisira le mo- à négocier. Autre conséquence, la férendum et l’Initiative, en y ap- en tutelle par la Flandre et la Wallo- moi, ce qui est à vous est négociable, vation de la demande d’adhésion ment opportun pour entamer, le TVA augmenterait fortement, de portant cependant quelques amé- nie, et perdrait une autonomie chè- telle est la stratégie de la Flandre ! », de la Suisse. cas échéant, des négociations avec 7,5 % actuellement à environ 15 %, nagements. rement conquise dans les précé- s’est ainsi insurgée Antoinette Une première avait été déposée Bruxelles. procurant un surplus de recettes Ce rapport suscite des réactions dentes négociations relatives à la Spaak, figure de proue du FDF. en 1992, mais elle a été gelée peu Afin de permettre à chacun de se de quelque 15 milliards de francs mitigées, laissant un peu chacun réforme des institutions du de mois plus tard par un référen- déterminer en connaissance de suisses (9,30 milliards d’euros) par sur sa faim. Les valses-hésitations royaume. Luc Rosenzweig dum. Echaudé par ce désaveu po- cause, le rapport analyse d’abord an. du gouvernement ont déçu les pro- européens et les socialistes qui ré- clament un calendrier plus précis. Le patronat et les partis de droite M. Chirac rassure le Portugal Le processus de paix menacé en Ulster estiment qu’il ne faut pas brûler les étapes tant que les accords bilaté- LONDRES militaires protestants – de dépo- convaincu que « la continuité » raux n’auront pas été mis en place. sur l’élargissement européen de notre correspondant ser les armes auprès de la était sur le point d’agir à nou- Résolument opposée à un rappro- Les tambours de guerre ré- commission ad hoc tant que les veau, y compris, éventuellement, chement avec Bruxelles, la droite LISBONNE çaise au Portugal, Jacques Chirac a sonnent à nouveau en Irlande du institutions politiques promises contre des cibles commerciales à nationaliste emmenée par le tribun de notre envoyé spécial déploré le faible nombre d’étu- Nord. Le cessez-le-feu décrété dans les accords du « vendredi Londres. Comme disait Mo Mow- zurichois Christoph Blocher y voit Sous un soleil resplendissant et diants français qui apprennent le par les principales milices ar- saint » ne seront pas en fonc- lam jeudi, il va falloir « du cou- « un document de propagande en par une température printanière, portugais (0,2 %) en indiquant mées, loyalistes (protestantes) et tions. En clair, on tourne en rond, rage, de la détermination et du faveur de l’adhésion ». « Le Conseil Jacques Chirac a entamé, jeudi avoir demandé au ministre de républicaines (catholiques), et, de part et d’autre de la fron- cœur au ventre » à ceux qui fédéral se faufile à pas de loup vers 4 février, la première visite, depuis l’éducation de tenter de remédier avant les accords du « vendredi tière politico-religieuse, certains veulent avancer sur la voie de la l’Union européenne », a déclaré le près de dix ans, d’un président de à cette situation. Devant l’Assem- saint » tient toujours, mais, tan- commencent à se préparer au paix... porte-parole de son parti. la République française au Portu- blée de la République du Portugal, dis que le ton monte entre politi- pire. gal. La construction européenne réunie en séance plénière, Jacques ciens enferrés dans une véritable Patrice Claude Jean-Claude Buhrer et l’élargissement de l’Union ont Chirac a ensuite prononcé un vi- impasse, certains groupuscules GROUPES DISSIDENTS été au cœur des échanges. Tout brant et lyrique hommage à l’ami- dissidents, de part et d’autre de la Mardi, c’est la Force des volon- d’abord parce que le Portugal et la tié franco-portugaise en se ré- fracture confessionnelle, s’apprê- taires d’Ulster, l’un des princi- France doivent assurer successive- jouissant de « l’accueil favorable teraient à reprendre l’« action mi- paux groupes loyalistes protes- ment, en l’an 2000, la présidence qui fut réservé à Lisbonne » à la dé- litaire ». tants, signataire des accords européenne. Ensuite, et surtout, claration franco-britannique de Mo Mowlam, ministre des af- d’avril, qui déclare avoir pris pos- parce que la perspective de l’élar- Saint-Malo portant sur la défense faires nord-irlandaises dans le session d’une « importante livrai- gissement de l’UE inquiète Lis- européenne. Il a, d’autre part, in- gouvernement de Tony Blair, a son d’armes ». Le lendemain, c’est bonne, qui craint d’être vite privé, diqué que Paris soutenait la pro- admis jeudi 4 février pour la pre- l’IRA qui annonce publiquement avec l’éventuelle arrivée de pays position du gouvernement portu- mière fois que le processus de qu’une « petite quantité » de ses en difficulté, des fonds structurels gais d’organiser prochainement le paix adopté en avril 1998 entrait stocks d’armes a été volée par des de la Communauté (qui ont repré- premier sommet entre l’Afrique et désormais « dans une période très dissidents et que l’organisation, senté pour les cinq dernières an- l’Union européenne. difficile ». qui « poursuit son enquête », n’en nées l’équivalent de 20 milliards Jacques Chirac et sa délégation A un mois de la passation pré- a pour l’instant récupéré qu’une de francs [3 milliards d’euros]). (qui comprend, outre les ministres vue des pouvoirs entre Londres partie. Les sécessionnistes de Cela alors que la manne de des affaires étrangères, Hubert et les nouvelles autorités élues l’« IRA véritable », ceux qui ont Bruxelles, et la gestion unanime- Védrine, de la culture, Catherine d’Irlande du Nord − le 10 mars –, posé la bombe d’Omagh qui fit ment reconnue comme rigoureuse Trautmann, et du budget, Chris- le gouvernement autonome, qui vingt-neuf morts en août 1998, qu’en a fait Lisbonne, a permis au tian Sautter, de nombreux devait être formé il y a déjà plu- seraient les responsables. Ce Portugal d’assurer un développe- hommes d’affaires français) de- sieurs mois entre loyalistes pro- groupuscule, à qui l’IRA provi- ment extrêmement rapide au vaient quitter Lisbonne vendredi, testants et républicains catho- soire avait fermement conseillé cours des dix dernières années. après un entretien avec le premier liques, ne l’est toujours pas. Chef de « s’autodétruire au plus tôt » « Chacun devra fournir un effort », ministre, Antonio Guterres, pour des loyalistes et du gouverne- en septembre, aurait récemment a déclaré Jacques Chirac lors de sa se rendre à Porto, la deuxième ment en gestation, David renforcé ses liens avec un autre conférence de presse commune ville du pays. Le maire de Bor- Trimble, pressé par une base po- groupe dissident, plus puissant, avec son homologue. deaux, Alain Juppé, dont la ville litique très remontée, se refuse appelé l’« IRA de la continuité ». Après avoir tenu à souligner est jumelée avec Porto, devait y toujours à offrir au Sinn Fein, la Jeudi soir, une chaîne de télé- l’importance croissante des rejoindre la délégation qui rega- branche politique de l’IRA, les vision britannique (ITN) a diffusé échanges entre les deux pays – qui gnera ensuite Paris dans la mati- deux sièges de ministre qui, élec- des entretiens inquiétants avec ont été multipliés par deux depuis née de samedi. tions obligent, lui reviennent. plusieurs supporters « poli- dix ans – ainsi que l’augmentation Motif : le refus réitéré par l’IRA tiques » de ce groupe. L’un d’eux, notable de la communauté fran- Denis Hautin-Guiraut − et les principaux groupes para- Brendan McClenaghan, s’est dit LeMonde Job: WMQ0602--0004-0 WAS LMQ0602-4 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 10:54 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0384 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 INTERNATIONAL

Hocine Aït Ahmed candidat Les sénateurs cherchent un moyen d’infliger à la présidentielle algérienne une sanction indélébile à Bill Clinton ALGER. Hocine Aït Ahmed, de retour en Algérie après un exil volon- taire de trois ans, devait annoncer, vendredi 5 février, sa candidature à l’élection présidentielle de la mi-avril. La veille, les militants de son parti, le Front des forces socialistes (FFS), l’avaient désigné pour por- Le chef de l’exécutif américain ne risque plus l’« impeachment » ter les couleurs du parti. M. Aït Ahmed, soixante-douze ans, a sou- ligné jeudi devant le congrès du FFS que la priorité était désormais Les sénateurs américains ont décidé, jeudi 4 fé- sident Clinton. Il semble que seul un incident de ne fait plus de doute que Bill Clinton restera en « de mettre fin à l’effusion de sang en Algérie ». En revanche, le Rassem- vrier, à l’issue d’une série de votes, d’entamer dernière minute peut empêcher la procédure de place, la majorité des deux tiers étant hors d’at- blement pour la culture et la démocratie (RCD) a décidé jeudi de ne l’ultime phase du procès en destitution du pré- s’achever avant la fin de la semaine prochaine. Il teinte de ses adversaires. pas participer à la compétition et de pratiquer un « boycottage actif » car les « garanties de transparence pour un scrutin juste » présentées WASHINGTON à toute diffusion de ces cassettes – cavalière selon eux –, dont les sé- présenter leur version de l’audition par le pouvoir ne sont pas suffisantes. – (AFP.) de notre correspondant vidéo. Les managers auront donc nateurs les ont traités et de les pla- des témoins. Lundi, ce sera au tour Les managers (procureurs) répu- toute latitude pour utiliser des ex- cer devant le jugement de l’His- des conclusions des deux parties. A blicains dépêchés par la Chambre traits de leur choix, moins pour dé- toire. Leur colère et leur frustration partir de mardi s’engagera le débat Salman Rushdie a obtenu un visa des représentants pour mener l’ac- fendre une cause perdue et sur la- était évidente, à l’image de James final, au cours duquel chaque séna- cusation ont compris que leur sort quelle personne n’a l’impression Rogan qui a estimé que « si un sé- teur disposera de quinze minutes. était jeté et que les sénateurs d’avoir encore quelque chose à ap- nateur n’a pas assisté à ces déposi- Il est possible qu’un vote de der- pour se rendre en Inde avaient décidé d’en finir au plus prendre, que pour infliger à un pré- tions, il ne sera pas en mesure de nière minute ouvre au public des vite avant les vacances parlemen- sident qu’ils ne sont pas parvenus à rendre son verdict sur l’impeach- séances prévues à huis clos. On NEW-DELHI. L’obtention d’un visa par l’écrivain britannique d’ori- taires, qui commencent vendredi destituer le plus de mal possible. ment du président ». passera enfin au vote sur les deux gine indienne Salman Rushdie a déjà provoqué des réactions dans la 12 février, quand ceux-ci ont re- En bref, ils considèrent que les articles d’impeachment jeudi ou communauté musulmane indienne. L’un de ses responsables, l’imam poussé leur requête de faire témoi- PREMIÈRE APPARITION dés sont pipés en faveur de Bill vendredi. de la grande mosquée de Delhi, Sayed Ahmad Bhoukari, l’a appelée à gner Monica Lewinsky dans l’hémi- Car si, sur le fond, Bill Clinton ne Clinton de par la lâcheté de la ma- Restera la dernière question, et manifester pacifiquement son opposition « si le gouvernement cycle. 25 républicains sur 55 se sont risque pas grand-chose, ses infidéli- jorité républicaine au Sénat. Mais de taille : comment faire payer un [conduit par les nationalistes hindous] accorde une réception officielle joints aux démocrates pour s’oppo- tés ayant été étalées à satiété sur la les deux partis étaient unis dans le président acquitté ? La suggestion à un homme dont les écrits ont blasphémé le Prophète ». Il a toutefois ser à ce que beaucoup craignaient, place publique, c’est son image qui désir d’en arriver au vote final. de quelques républicains d’une affirmé que « si Salman Rushdie garde un profil bas et n’assiste à aucune de voir la déposition dégénérer en risque d’être encore plus écornée. Tout comme ce spectateur inter- « constatation des faits » est mori- fonction publique, il peut visiter le pays quand il veut. » L’affaire inter- « cirque » ou en « spectacle » ; les Alors qu’il se démène pour mon- pellé pour avoir crié : « Dieu tout- bonde, rejetée par les démocrates vient dans une situation déjà tendue en raison de la campagne déclen- neuf sénatrices, tous partis confon- trer qu’il continue à gouverner le puissant, qu’on vote et qu’on en fi- et la droite républicaine, qui la chée par les extrémistes hindous contre les chrétiens. La minorité mu- dus, ont voté contre la comparu- pays, alignant chaque jour une nisse ! » D’autant que la prolonga- jugent contraire à la Constitution. sulmane indienne est forte d’environ 130 millions de membres. – tion de la jeune stagiaire. Les parti- nouvelle initiative – jeudi, sur le tion du procès n’a apporté aucune Reste la censure, qui ne plaît (Corresp.) sans de Bill Clinton ne peuvent que Kosovo –, voici que son ancienne révélation capable de transmuter guère aux républicains mais qui a la s’en réjouir. liaison va apparaître pour la pre- cette sordide affaire en crime faveur des démocrates. Ce pourrait DÉPÊCHES Mais, pour donner une dernière mière fois sur des dizaines de mil- contre l’Etat. Jeudi, les managers ne être l’ultime moyen pour le Sénat a ALLEMAGNE : la Deutsche Bank, première banque du pays, a satisfaction à leurs collègues de la lions de petits écrans. La jeune fille semblaient pas l’avoir compris d’exprimer solennellement sa dé- accepté de rendre publics, jeudi 4 février, des documents qui montrent Chambre, les sénateurs républi- parlera pour la première fois et, quand ils argumentaient sur la dé- sapprobation des agissements de qu’elle avait financé la construction du camp de concentration d’Ausch- cains, soutenus par neuf démo- même si elle ne dit rien de scabreux couverte de la facture d’un petit Bill Clinton. Ce vote aura pour ob- witz. Dans sa tentative pour faire cesser les poursuites dont elle fait l’ob- crates, ont autorisé l’utilisation sur son aventure dans le bureau déjeuner entre Monica et Vernon jet de ternir sa carrière par une jet aux Etats-Unis, la banque devrait proposer un dédommagement fi- d’extraits vidéo de l’interrogatoire ovale de la Maison Blanche, l’im- Jordan, et que ce dernier avait trop sanction indélébile. Ainsi que l’a nancier aux organisations juives. Pour la Deutsche Bank, le risque est des trois témoins – Mlle Lewinsky et pression qu’elle laissera dans les opportunément oublié... déclaré Robert Byrd, le doyen des que sa compromission avec le régime nazi bloque le rachat en cours MM. Vernon Jordan et Sidney Blu- esprits n’a guère de chance d’être à La procédure devrait donc être la démocrates, « comme pour Caïn, d’un établissement financier américain, Bankers Trust, pour un montant menthal –, par l’accusation et la dé- l’avantage de son ancien partenaire suivante : réunis samedi à cette marque le suivra jusque dans la de 9,8 milliards de dollars (8,6 millions d’euros), selon le Financial Times. fense. Ils ont ainsi passé outre aux présidentiel. 10 heures du matin, heure locale, tombe!» a ITALIE : le ministre de la défense, Carlo Scognamiglio, a annoncé, appels de la Maison Blanche et de Cela n’a pas empêché les mana- les sénateurs entendront pendant jeudi 4 février, que d’ici une quinzaine de jours, il présentera un projet la plupart des démocrates, opposés gers de se plaindre de la manière six heures accusation et défense Patrice de Beer de loi visant à réformer le service militaire et à supprimer la conscrip- tion. Il faudra sans doute encore attendre cinq ou six ans avant que le service obligatoire disparaisse complètement et que les femmes puissent entrer dans l’armée. – (Corresp.) a RUSSIE : la Cour suprême a rejeté l’appel des avocats Des services secrets tchèques pas si... secrets d’Alexandre Nikitine et des organisations des droits de l’homme, qui PRAGUE l’agent du MI6 (contre-espionnage britan- Le cabinet du premier ministre, Milos Ze- réclamaient l’abandon des charges de trahison et d’espionnage rete- de notre correspondant nique) à Prague, dont le nom et le domicile man, a justifié sa décision dans un communi- nues contre l’ancien officier de marine russe.− (Reuters.) Si John Le Carré, le célèbre auteur britan- ont été divulgués en plein journal télévisé de qué officiel qui a mis en émoi la population. a IRAK : Richard Butler, chef de la commission spéciale des Na- nique de romans d’espionnage, était pragois, la chaîne privée TV Nova (50 % d’audience). « Le BIS a commis de graves erreurs qui ont me- tions unies (Unscom) chargée du désarmement de l’Irak, a déclaré, il s’arracherait les cheveux de dépit devant le nacé la sécurité du pays », pouvait-on y lire. jeudi 4 février, qu’il quitterait son poste fin juin, à l’expiration de son spectacle que les services secrets tchèques ÉCHANGE ÉPISTOLAIRE M. Vulterin devait quitter son poste car il contrat. M. Butler a affirmé qu’il avait informé mercredi le secrétaire donnent depuis quelques jours. Après la desti- L’homme en question, Christopher Hurran, « n’aurait pas averti le cabinet » de l’immi- général de l’ONU, Kofi Annan, de sa décision. Le diplomate australien tution du directeur du contre-espionnage serait, selon les fuites reprises dans la presse, nence de la désertion du « diplomate » irakien a souvent attiré les critiques de la Russie et d’autres membres du (BIS), Karel Vulterin, décidée par le gouverne- à l’origine de la destitution sine die de M. Vul- et de la préparation d’attentats sur le terri- Conseil de sécurité, notamment la Chine, pour des déclarations consi- ment, lors d’un conseil des ministres noc- terin, un biologiste de cinquante et un ans qui toire national. M. Basta a par ailleurs regretté dérées comme partiales à l’égard de Baddad. – (AFP. Reuters.) turne, la semaine dernière, on assiste à un dirigeait le BIS depuis mars 1997. Le gouver- que le BIS n’ait pas su « retourner » le consul a CAMBODGE : 17 familles belges d’origine cambodgienne ont dé- vaste déballage de confidences sur la place pu- nement aurait décidé la destitution de M. Vul- irakien et l’utiliser pour « installer des micros posé plainte, jeudi 4 février, devant la justice belge contre les anciens blique. terin à la suite d’un échange épistolaire entre dans l’ambassade »... chefs khmers rouges Khieu Samphan, Nuon Chea et Ieng Sary, accusés La presse locale s’en donne à cœur joie, au l’agent britannique et le ministre, Jaroslav « Crise des services secrets » autant de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide. Ce dépôt de grand dam du président Vaclav Havel et des Basta, chargé de la coordination des quatre qu’« amateurisme des hommes politiques », se- plaintes ouvre la voie à une procédure visant à l’arrestation, en vue de services occidentaux. Le chef de l’Etat a dé- services de renseignement tchèques. Dans sa lon les éditorialistes tchèques, les remous ac- jugement, des trois anciens lieutenants du défunt dictateur Pol Pot, ex- sapprouvé la décision gouvernementale jugée lettre, M. Hurran se serait plaint des erreurs tuels illustrent la difficulté de la sortie du responsables du régime qui présida à la mort d’un quart de la popula- « peu convaincante » et a redouté une « perte du BIS dans l’affaire de la défection vers communisme et de la reconstitution d’institu- tion cambodgienne, de 1975 à fin 1978. – (AFP.) de crédit » des services tchèques qui « jouis- Londres d’un consul irakien en poste à tions démocratiques. Près de dix ans après la a DJIBOUTI : Hassan Gouled Aptidon, quatre-vingt-trois ans, pré- saient d’une bonne réputation auprès des alliés Prague. Jaber Salim, chef présumé des agents liquidation de la StB, la filiale tchèque du KGB, sident sans partage de l’ancien territoire français des Afars et des Is- occidentaux ». « Est-ce que l’OTAN – dont le irakiens dans plusieurs pays d’Europe cen- et malgré l’aide des pays occidentaux, Prague sas depuis son indépendance en 1977, a annoncé jeudi 4 février son re- pays sera membre le mois prochain – nous trale, a profité des dernières fêtes de Noël semble ne pas pouvoir compter sur des ser- trait en avril de la scène politique. Son dauphin, Ismaël Omar Guelleh, confiera certains secrets si tout se trompette à pour rejoindre, avec femme et enfants, la vices secrets fiables et apolitiques. La zizanie cinquante-quatre ans, chef de cabinet du président, sera le candidat du droite et à gauche ? », s’est interrogé M. Havel. Grande-Bretagne, où est installée l’opposition actuelle serait, entre autres, la conséquence Rassemblement populaire pour le Progrès (RPP), le 9 avril lors du pre- Son inquiétude est partagée par les services au président Saddam Hussein. M. Salim aurait du projet des sociaux-démocrates, arrivés au mier tour de l’élection présidentielle. – (AFP.) occidentaux, qui, non seulement suivent avec été chargé de préparer un attentat contre le pouvoir en juillet 1998, de placer un des leurs à a ÉTHIOPIE-ÉRYTHRÉE : après des semaines d’accalmie, des tirs effarement la conduite de leurs homologues siège pragois de la radio américaine Radio la tête du BIS, selon des spécialistes tchèques d’artillerie ont débuté jeudi 4 février entre forces érythréennes et tchèques, mais font aussi les frais de la désor- Free Europe, qui diffuse, depuis novembre de l’espionnage. éthiopiennes sur le front de Badmé, au nord-ouest de l’Ethiopie, selon ganisation du BIS. Londres, qui ne cache pas 1998, des émissions critiques à destination de un communiqué du gouvernement éthiopien. Les deux Etats, en état son mécontentement, a annoncé le rappel de l’Irak. Martin Plichta de guerre larvée à la suite d’un conflit frontalier, ont déployé de part et d’autre de leur frontière un important arsenal. – (AFP.) Fragilisé par la crise, l’Azerbaïdjan veut une base américaine Le FMI et le Brésil s’entendent L’IDÉE d’installer une base amé- au bord de l’effondrement, drille de l’armée de l’air américaine « ne pouvant s’en prendre à la Tur- ricaine en Azerbaïdjan, lancée fin s’émousse. Une preuve en a été sur la péninsule d’Apsheron » qui quie, membre de l’OTAN, c’est bien sur de nouveaux objectifs janvier par ce pays coincé entre la donnée, en octobre, avec sa réélec- abrite Bakou, a-t-il notamment l’Azerbaïdjan qui est visé ». Russie et l’Iran, avait pour but de tion, moins simple que prévu après déclaré. Depuis le cessez-le-feu de 1994, BRASILIA. Le gouvernement brésilien et le FMI sont parvenus, jeudi 4 faire du bruit. Bakou ne devient- l’octroi de zestes de démocratie A sa suite, le président Aliev, l’opinion internationale a oublié le février, à un accord de principe sur un nouveau cadre de la politique elle pas ainsi la première capitale sous pression des « partenaires » puis son ministre des affaires conflit du Haut-Karabakh, se économique. « Les autorités brésiliennes ont réaffirmé leur engagement d’un pays de la CEI (Communauté occidentaux. Mais à ces menaces étrangères, Tofiq Zulficarov, de consolant à l’idée souvent falla- de travailler avec la communauté internationale pour vaincre les diffi- des Etats indépendants ayant suc- sur la stabilité intérieure s’ajoute passage cette semaine à Paris, ont cieuse que les ex-belligérants n’au- cultés économiques actuelles afin de restaurer la croissance économique cédé à l’URSS) à souhaiter ouver- une nouvelle incertitude majeure, affirmé que la question des bases raient plus les moyens d’une nou- avec une inflation basse », est-il précisé dans un communiqué publié tement une présence militaire per- celle de la santé du président auto- «n’[était] pas à l’ordre du jour ac- velle aventure militaire. Les plans par le FMI. manente des Etats-Unis sur son crate, âgé de soixante-quinze ans. tuellement », tout en soulignant de paix du « Groupe de Minsk » de Les économies seront plus que jamais nécessaires au Brésil (Le Monde territoire ? L’émotion a été forte à Il a pris soin d’écarter tout rival qu’elle pourrait l’être à l’avenir. l’OSCE (coprésidé par les Etats- du 4 février). Pour compenser l’impact négatif de la dévaluation du Moscou et à Téhéran, déjà obligés potentiel, sans parvenir à imposer Bakou dénonce, depuis des an- Unis, la Russie et la France) se suc- real sur la dette publique, le Brésil s’est engagé à dégager des surplus d’assister, impuissants, à l’afflux d’héritier. Or, il vient de passer nées, les livraisons clandestines cèdent sans résultat. Le dernier en budgétaires de 3 % à 3,5 % du PIB, contre 2,6 % prévus en novembre. chez leurs voisins de sociétés pé- deux semaines à l’hôpital militaire d’armes à l’Arménie par la Russie, date, imaginé, dit-on, par Evgueni Le Brésil devra soumettre à l’institution au plus tard avant fin mars, la trolières américaines. Mais ce vœu d’Ankara : officiellement, il souf- qui dispose elle-même de bases. Primakov, le nouveau chef du gou- finalisation de son nouveau programme. Ce n’est qu’à cette condition de Bakou – auquel Washington frait d’une « bronchite aiguë » et Mais depuis six mois, ces envois se vernement russe, proposait à que le Fonds débloquera 9 mil- s’est bien gardé de répondre – té- pas du tout de problèmes car- font ouvertement, en vertu d’un l’Azerbaïdjan et au Haut-Kara- liards de dollars (7,9 milliards moigne surtout du sentiment d’ur- diaques (alors qu’il avait eu une traité d’alliance. Ce traité a été bakh, traités ainsi à égalité, de d’euros) dans le cadre d’une aide gence qui s’est emparé de la pré- alerte en 1987 à Moscou). réactivé après la chute, il y a un an, créer un « Etat commun ». La for- globale de 41,5 milliards sidence azerbaïdjanaise. Le du président arménien Levon Ter- mule envisagée par l’OSCE a per- (36,4 milliards d’euros). Le Brésil pouvoir du tout-puissant Gueïdar LIVRAISONS D’ARMES Petrossian, un pro-occidental mis un accord de la Moldavie avec a déjà reçu 5,3 milliards de dollars Aliev est en effet fragilisé, au- C’est durant son absence, mais « auquel Moscou ne faisait pas to- ses séparatistes russes, mais celle- (4,6 milliards d’euros). – (AFP.) jourd’hui, par une conjonction de avec son accord, que son conseiller talement confiance », déclarait ré- ci cherche maintenant à le corriger. facteurs. diplomatique, Vafa Guluzade, a cemment au Monde M. Guluzade. Bakou, en tout cas, refuse cette D’abord, la chute des prix du pé- donné des interviews pour assurer Le pouvoir à Erevan est désormais « tentative de donner une base juri- trole et les résultats décevants des que l’armée américaine devait pro- détenu par des clans nationalistes dique à toute forme de séparatisme premiers forages sous la Cas- téger l’Azerbaïdjan, menacé par originaires du Haut-Karabakh et de par le monde », mais M. Aliev pienne, au large de Bakou, ont re- l’envoi d’équipements militaires armés par la Russie. Ce sont eux craint surtout que Moscou ne pro- poussé à un avenir indéterminé le russes de pointe (Mig 29 et mis- qui ont arraché à l’Azerbaïdjan fite de la brutale chute d’enthou- « boom » pétrolier promis depuis siles 300) à l’Arménie, son voisin et cette enclave en majorité armé- siasme des pétroliers américains quatre ans en Azerbaïdjan. Les at- vieil ennemi déclaré. Les Russes nienne, de même que ses pour- pour la Caspienne. Le chef d’Etat tentes frustrées de la population, « se préparent à utiliser les Armé- tours, chassant ainsi près de azéri tente donc de faire jouer la qui n’a guère profité des premiers niens pour nous attaquer ». «Je 700 000 Azerbaïdjanais, dont valeur géostratégique de son pays investissements et des commis- pense que des bases militaires beaucoup croupissent toujours comme barrière à la coopération sions versées par les pétroliers turques, américaines ou de l’OTAN dans des camps. « Les Russes croissante russo-iranienne, dans étrangers, deviennent une menace seraient ici les bienvenues » ; « je ne tentent de me calmer en disant que l’espoir que les Etats-Unis s’im- pour le président Aliev. L’immense dis pas qu’elles seront là dans vingt leur alliance militaire avec Erevan pliquent enfin sérieusement dans crédit dont jouissait l’ancien pa- minutes, mais elles viendront ». «Si n’est pas dirigée contre l’Azerbaïd- la quête d’un début de solution. tron communiste de l’Azerbaïdjan cela ne dépendait que de moi, je dé- jan », s’est indigné M. Aliev. Son à son retour, en 1993, dans un pays ploierais immédiatement une esca- ministre a précisé que les Russes Sophie Shihab LeMonde Job: WMQ0602--0005-0 WAS LMQ0602-5 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 10:55 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0385 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 / 5 La succession en Jordanie s’engage à un instant critique pour le royaume La crise économique et le blocage du processus de paix israélo-palestinien rendent difficile la tâche du prince héritier Abdallah. Chef des forces spéciales, il n’a, à trente-sept ans, aucune expérience politique La Jordanie s’est préparée, vendredi 5 fé- transporté dans un hôpital. Son entourage phatiques dont il souffrait avait été sans rant le titre de prince héritier à son frère crise économique et du blocage du proces- vrier, à l’annonce de la mort du roi. Rentré avait annoncé, quelques heures aupara- succès. Rentré une première fois en Jorda- Hassan au profit de son fils aîné, Abdallah. sus de paix. Agé de trente-sept ans, le à Amman en début de matinée, Hussein de vant, qu’il était « proche de la mort ». L’ul- nie le 19 janvier après une première et Ce dernier s’apprêtait à accéder au trône prince héritier, qui a suivi un cursus clas- Jordanie, qui avait été hospitalisé aux time traitement d’urgence tenté aux Etats- longue hospitalisation, le roi avait boule- dans la précipitation, alors que le royaume sique dans l’armée, ne dispose d’aucune Etats-Unis le 26 janvier, a été aussitôt Unis contre le cancer des ganglions lym- versé dans l’urgence sa succession en reti- traverse une période critique, du fait de la expérience politique.

AMMAN du monarque, accompagné de pho- rain allait vers sa fin. Plusieurs spécialisée de Rochester, aux Etats- que le cancer n’avait pas connu de jours, le secrétaire d’Etat américain de notre envoyé spécial tos où l’on voyait la reine Nour confidences venues de l’entourage Unis. Reçu à Amman par une foule rémission et que la greffe de moelle Madeleine Albright faisait une es- Amman était calme, vendredi l’embrasser. médical du roi ne cachaient pas que en liesse, le roi, qui se proclamait osseuse faite pour contrecarrer les cale remarquée à Amman, indi- matin 5 février, lorsque l’appareil La veille, en fin d’après-midi, les l’issue fatale ne faisait guère de guéri, avait aussitôt écarté de la ré- effets de la chimiothérapie n’avait quant par sa présence que la suc- transportant le roi Hussein s’est po- Jordaniens avaient appris par la ra- doute. Au point que, dès jeudi soir, gence son frère cadet, le prince pas donné les résultats escomptés. cession jordanienne avait l’aval des sé, vers 10 heures, sur l’aéroport in- dio et la télévision, que le roi ren- certains se demandaient si le roi ar- Hassan, et l’avait remplacé par son Le retour précipité en Jordanie in- Etats-Unis. Accompagné du mi- ternational de la capitale en prove- trait chez lui dans un « état cri- riverait vivant en Jordanie. La per- fils aîné, le prince Abdallah. Cette dique qu’il n’y a plus aucun espoir. nistre des affaires étrangères Ariel nance des Etats-Unis. Comme cela tique », l’entourage médical du sistante discrétion des autorités qui, décision, inattendue à l’encontre L’accélération des événements Sharon, le premier ministre israé- avait été annoncé, le roi a été aussi- souverain précisant même que tout au long de la semaine ont mi- d’un prince qui était l’héritier dési- donne du crédit à la thèse, large- lien, Benyamin Nétanyahou, devait tôt transporté à la cité médicale Al- l’unique rein et le foie du malade nimisé l’état réel du souverain, don- gné depuis plus de trente ans, avait ment diffusée depuis plusieurs pour sa part se rendre dimanche en Hussein. Aucun journaliste n’a ap- « ne fonctionnaient plus ». Les nait à penser que la mauvaise nou- été longuement expliquée dans une jours, que le premier retour du roi, visite officielle à Amman. paremment été autorisé à assister chaînes de télévision étrangères, velle ne serait annoncée que lettre du roi rendue inhabituelle- le 19 janvier, était en réalité une ini- Si personne dans le monde n’a au retour du monarque dont l’état largement reçues à Amman, mon- lorsque divers préparatifs auraient ment publique. Hussein y accusait tiative précipitée pour mettre en publiquement remis en question le de santé avait été considéré comme traient, elles, quelques images d’un été menés à bien. son frère d’avoir globalement abusé ordre la succession avant qu’il ne dernier choix du roi, personne non sans espoir par son entourage. cortège automobile dans lequel fi- de son pouvoir et de menacer les soit trop tard. De fait, il s’en est fal- plus ne sait ce que son fils fera de la Comme chaque vendredi, jour de gurait une ambulance, quittant la UNE LETTRE DU ROI intérêts de sa lignée. lu de peu que le successeur du roi charge. Homme jusque là effacé, repos en terre musulmane, mais clinique où était soigné le roi, puis En moins de vingt jours, le pay- Le 26 janvier, le roi rentrait préci- Hussein soit Hassan et non Abdal- militaire plus que politicien, le futur avec peut-être encore plus de fer- l’avion royal prenant son envol. sage politique jordanien a connu pitamment aux Etats-Unis pour y lah. roi Abdallah va devoir montrer de veur, les habitants de la capitale se Les médias officiels jordaniens, l’équivalent d’un tremblement de reprendre un traitement. Officielle- Ce dernier a passé les dix derniers fortes qualités pour faire face aux sont rassemblés dans les mosquées, qui ont répété l’information tout au terre. Le souverain hachémite était ment, ce nouveau départ était mis jours à recevoir l’hommage des problèmes multiples qu’affronte la priant pour la santé du souverain. long de la soirée, sont restés dis- revenu dans son pays le 19 janvier, au compte de la fatigue. Mais quel- corps constitués, l’appui de l’armée Jordanie. Les journaux de ce matin annon- crets sur l’état réel du malade, mais après six mois d’un traitement anti- ques jours plus tard, l’entourage et la reconnaissance de la commu- çaient en gros caractères le retour chacun a compris ici que le souve- cancéreux mené dans une clinique médical du souverain faisait savoir nauté internationale. Il y a quelques Georges Marion Le nouveau souverain devra réviser une diplomatie régionale très contestée C’EST UN ROYAUME en grande 300 000 émigrés jordaniens dans le royaume. En accueillant à bras ou- rollaire inévitable fut une aggrava- tefois, une loi électorale promul- politique. Certains ne cachent pas difficulté que le roi Hussein de Jor- Golfe, renvoyés chez eux du jour au verts, à partir de 1995 notamment, tion des difficultés sociales généra- guée en 1993 a tenté d’en circonve- leurs craintes de voir les Palestiniens danie a légué à son fils, Abdallah. lendemain, avaient pour habitude des opposants au régime irakien, il trice de tensions. Celles-ci se sont nir les effets en favorisant les réfugiés en Jordanie, installés défini- Difficultés économiques, finan- de transférer chaque année au pays. s’est mis à dos l’Irak, qui risque exprimées, à deux reprises au allégeances tribales et familiales. tivement contre leur gré dans le cières, sociales et politiques qui Leur retour a entraîné une augmen- d’exercer chez lui ses capacités de moins, de façon violente : en 1996, Malgré une tentative de muselage royaume. prennent ici une dimension plus tation du nombre des sans-emploi, nuisance. Mais surtout, il a été lors d’émeutes contre le triplement de la presse et l’intimidation des op- Ils sont également nombreux à se dramatique qu’ailleurs, parce que, dans un pays où 65 % de la popula- contesté par les Jordaniens, qui ont du prix du pain ; en 1998, pour sou- posants, ceux-ci n’en donnent tou- demander pourquoi leur pays per- coincé entre l’Arabie saoudite, tion a moins de vingt-cinq ans, où le sentiment d’avoir perdu leur âme tenir l’Irak menacé de bombarde- jours pas moins de la voix, dénon- siste dans l’erreur, en étant le seul l’Irak, la Syrie, la Palestine et Israël, 40 % des actifs sont employés dans dans un aventurisme politique dont ments américains. çant la corruption, les injustices Etat arabe à approuver la récente al- le pays est au point de télescopage le secteur public et où le taux de na- ils n’ont tiré aucun profit. La contestation a aussi été véhi- sociales, l’inféodation aux Etats- liance militaire israélo-turque, per- de deux crises : l’interminable af- talité est de 3,5 %. Progressivement, Au plan économique, l’Irak et le culée par les partis politiques, prin- Unis, l’alliance avec Israël, la mani- çue par l’ensemble des autres pays faire irakienne et le gel du processus des dizaines d’usines et de sociétés traité de paix ont, en fait, été les ca- cipalement la confrérie des Frères pulation des institutions, singulière- arabes, dont la Syrie voisine, de paix israélo-arabe. d’import-export, qui vivaient princi- talyseurs d’une crise structurelle, musulmans, historiquement alliée ment du Parlement, devenu, selon comme dirigée contre eux ? La ten- Malgré son ascendant incontes- palement du commerce avec Bag- que les gouvernements jordaniens du souverain, mais désormais dans eux, une caisse de résonance de sion est du reste allée croissant table sur ses concitoyens et qua- dad, ont vu leur activité sensible- successifs s’étaient bornés à consta- l’opposition. Car paradoxalement, l’exécutif. A cette opposition légale entre Amman et Damas au cours rante-six années de règne, le roi ment réduite, ou ont dû mettre la ter pendant deux décennies, sans malgré la crise, ou peut-être à cause s’ajoutent des extrémistes isla- des derniers mois de 1998, et les Hussein lui-même avait perdu pied clé sous la porte. pour autant y remédier. Jusqu’à d’elle – le roi, disent certains, a vou- mistes, dont le nombre n’est vrai- échanges d’accusations et d’invec- ces dernières années. Monarchistes l’imposition, en 1989, par le Fonds lu ouvrir une soupape de sécurité semblablement pas élevé, mais qui tives n’ont fait qu’aggraver une sus- ou opposants, les Jordaniens s’inter- FAUX PAS STRATÉGIQUE monétaire international, d’un plan politique –, la Jordanie est revenue, se sont manifestés, en 1998, sous picion réciproque endémique. rogaient sur la sagesse de sa straté- Autre faux pas stratégique : la si- d’ajustement structurel, dont le co- depuis 1992, au pluripartisme. Tou- des appellations diverses, par des C’est donc peu dire qu’une tâche gie, qui a suscité la méfiance des gnature en 1994, d’un traité de paix actes terroristes « artisanaux » qui délicate attend le roi Abdallah, dont pays voisins – hormis Israël –, sans séparé avec Israël. Isolé, et craignant n’ont pas fait de victimes. l’expérience politique est pratique- pour autant résorber les problèmes d’être le laissé-pour-compte d’un Abdallah, militaire discret ment égale à zéro. Malgré son cha- du pays par ailleurs menacé, processus de paix israélo-palesti- UNE CHANCE À SAISIR risme et sa perspicacité politique, pensent certains, de devenir une nien qui semblait voué au succès, Qu’ils soient transjordaniens ou Hussein lui-même avait du mal à se « patrie de substitution » forcée pour après la signature de la Déclaration d’origine palestinienne (60 % de la dégager de la nasse. Mais peut-être les réfugiés palestiniens. de principes israélo-palestinienne, le héritier de la couronne population), les Jordaniens n’ont son erreur fondamentale aura-t-elle L’Irak est en quelque sorte le pé- roi a accéléré la normalisation avec pas compris non plus pourquoi leur précisément été de ne pas avoir ché originel, puisque c’est pour l’Etat hébreu, auquel il s’est quasi IL ÉTAIT jusqu’à présent un tagne, à Sandhurst puis à Oxford, pays tiendrait le rôle de faux-frère compris que le « paternalisme » l’avoir soutenu lors de l’invasion du arrimé, en même temps qu’il pre- prince sans histoire. Général dans le où il suit une spécialisation en poli- des Palestiniens, en tentant de les avait fait son temps, que la Jordanie Koweït que le royaume a été litté- nait de grandes distances vis-à-vis civil, bon père de famille, amateur tique internationale pendant un an. convaincre d’aller de l’avant dans avait mûri et qu’il fallait laisser fonc- ralement mis en quarantaine. Il a de son voisin irakien. Cela lui valut de voitures de course et président De ces longs séjours hors du leurs négociations de paix avec un tionner les institutions. Il y a peut- ainsi vu tarir ses principales sources certes de se réconcilier avec ses de la modeste fédération jorda- royaume, Abdallah a gardé une ai- Israël, dirigé par le gouvernement le être là une chance à saisir pour son de revenus, c’est-à-dire les milliards riches pairs du Golfe et avec les nienne de football. Puis l’histoire sance à s’exprimer en anglais qui plus à droite de l’Histoire de ce successeur. de dollars d’aide financière arabe, et Etats-Unis, dont l’aide financière s’est accélérée. Rongé par la mala- tranche avec le caractère encore pays, et dont la communauté inter- les centaines de millions de billets annuelle de 150 millions de dollars die et sentant sa fin proche, son perfectible, selon certains observa- nationale toute entière condamne la Mouna Naïm verts, que les quelque 250 000 à est loin de répondre aux besoins du père, le roi Hussein, décide, le teurs, de son arabe. (Actuellement) 25 janvier, de bouleverser un ordre Rentré au pays en 1984, le jeune de succession figé depuis plus d’un prince s’engage alors dans la car- quart de siècle et de propulser Ab- rière militaire. Il y gravit rapidement dallah au premier rang. les échelons, dans la discrétion qui Avec Hussein, Abdallah partage sied à l’institution. Il interrompt son une silhouette trapue, un passage à parcours pour suivre des cours dans l’académie militaire de Sandhurst, des académies militaires améri- en Grande-Bretagne, et une acces- caines et à la Georgetown Universi- sion précipitée au trône jordanien. ty de Washington. Promu général Mais la comparaison trouve rapide- en 1994, on lui confie en 1997 la res- ment ses limites. A trente-sept ans, ponsabilité des forces spéciales. Ce le jeune souverain reste avant tout commandement lui permet de se un personnage méconnu. mettre en évidence lors de l’arresta- Sa vie épouse pourtant les tion d’un gang responsable de la méandres d’un royaume dessiné de mort de 8 personnes à Amman. bric et de broc par les Britanniques pour une vieille dynastie chassée de TRADITION PATRILINÉAIRE la Mecque par les Saoud. La prin- Abdallah a épousé, en 1993, Ra- cesse Mona, sa mère, native d’Ips- nia Yassin, une jeune Palestinienne wich, est née Antoinette Avril. Elle issue d’une famille de Toulkarem, est la fille d’un conseiller militaire en Cisjordanie, une origine qui ne britannique, le colonel William Gar- peut déplaire à la majorité de la po- diner, spécialiste du Génie et instal- pulation jordanienne issue de l’an- lé en Jordanie en 1958. Le colonel cienne Palestine. La princesse, née Gardiner s’inscrit dans une véri- dans le Golfe, a fait partie de ces table lignée de conseillers militaires milliers de Jordaniens rapatriés britanniques mis au service de la dans leur pays, souvent dans des couronne jordanienne, parmi les- conditions difficiles, à la suite de quels John Bagot Glubb, plus connu l’invasion du Koweït. Deux enfants sous le nom de Glubb Pacha. sont nés de cette union, Hussein, en Deuxième épouse du roi qui se 1994, puis Iman, en 1996. marie avec elle le 25 mai 1961, En choisissant son fils Abdallah convertie à l’islam (ce qui permet contre son frère Hassan, le roi Hus- aujourd’hui à Abdallah d’accéder sein s’est conformé aux institutions au trône), la princesse Mona lui jordaniennes et à la tradition patri- donne prématurément son premier linéaire de transmission du pouvoir fils, Abdallah, le 30 janvier 1962. Dé- qui fait la spécificité de la dynastie signé prince héritier à l’âge d’un an, hachémite, dans une région où les il le demeure jusqu’à sa troisième successions sont souvent autant de année. Cible de nombreux atten- chausse-trappes. Mais le « petit tats, le roi Hussein décide alors de roi » a aussi voulu faire prévaloir confier le titre à son propre frère une vision de la Jordanie sur une Hassan, afin d’éviter, en cas de mal- autre : celle du militaire attaché à heur, une trop longue régence. son « héritage », plutôt que celle de L’enfant grandit pour moitié en l’ancien étudiant d’Oxford, familier Jordanie et pour moitié dans le Sur- des cercles d’intellectuels, marié à rey où il fréquente St Edmund’s une Pakistanaise. Il appartient school. Après le divorce de ses pa- maintenant à Abdallah de se faire rents, en 1972, il ira aux Etats-Unis un surnom. étudier à la Deerfield Academy, avant de retourner en Grande-Bre- Gilles Paris LeMonde Job: WMQ0602--0006-0 WAS LMQ0602-6 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 10:38 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0386 Lcp: 700 CMYK

6 FRANCE LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999

SYNDICALISME Le congrès nouveau secrétaire général, qui suc- ment d’orientation a été adopté par congressistes se prononce en faveur calistes du privé, qui y trouvent des de la CGT s’est achevé, vendredi cède à Louis Viannet, a, d’entrée, 83,8 % des suffrages et seulement d’une forte revalorisation du SMIC avantages, et ceux du public, qui 5 février, à Strasbourg, avec l’élec- assis son autorité sur la centrale et 10,6 % de votes contre et 5,6 % et contre la flexibilité. b LE DÉBAT craignent une remise en cause des tion des instances dirigeantes de la impulsé un cours nouveau, sans être d’abstentions. b LA PLATE-FORME sur les 35 heures met en évidence avantages acquis. confédération. Bernard Thibault, le véritablement contesté. Le docu- revendicative adoptée par les un clivage potentiel entre les syndi- Bernard Thibault assoit son autorité sur la CGT Alors que les précédentes passations de pouvoir s’étaient souvent faites dans un climat de crise, le nouveau secrétaire général engage la confédération dans une voie originale sans réelle contestation. Le document d’orientation a été approuvé par près de 90 % des délégués STRASBOURG congrès en faveur de sa ligne CGT se passe sans rupture ni tour- têtes, créant un déclic les jours sui- de nos envoyés spéciaux d’ouverture, le futur secrétaire nant à 180 degrés. En 1992, vants et désamorçant, de manière Le 46e congrès de la CGT, qui général a évoqué une CGT désor- M. Viannet avait été élu en pre- surprenante, les craintes pro- s’achève vendredi 5 février à Stras- mais « attentive à la démarche des nant ses distances avec Henri Kra- fondes de perte d’identité qu’un bourg, est bel et bien celui de Ber- autres, désintoxiquée et donc aller- sucki, qui lui-même avait, en 1982, rapprochement avec la CFDT fai- nard Thibault. Au cours de ces gique à toutes les pensées uniques », poussé dehors son prédécesseur, sait naître. L’attitude autiste des cinq jours de travaux, le leader qui « doit tout faire pour un syndi- Georges Séguy, dont il désapprou- opposants – notamment des cheminot a affirmé de manière calisme européen visant lui aussi au vait radicalement les orientations. membres du Parti des travail- incontestable son autorité sur la progrès social ». Rien de tel aujourd’hui. Et si leurs – a également largement centrale. N’avait-il pas lui-même « Les camarades des autres orga- M. Viannet a fait parfois planer sur contribué à rassembler les délé- prédit des « débats vifs » ? Quant à nisations européennes sont des gens son successeur désigné une ombre gués derrière leur futur secrétaire son entourage, n’envisageait-il salariés comme nous », a-t-il protectrice, celle-ci n’a pas pris des général. M. Thibault a su s’appro- pas, avec une forte appréhension, insisté. Et pour mieux enfoncer le allures tutélaires. Le congrès ne prier ce congrès, jusqu’à recevoir les réactions de ces 1 060 délégués clou, évoquant Astérix et les Gau- s’est pas joué sur des rivalités de qui, pour la plupart, lui étaient de lois, il a jugé illusoire un scénario personnes. Une coterie ne s’est parfaits inconnus ? Or, non seule- dans lequel les 654 000 adhérents pas opposée à une autre. Bien au Une direction rajeunie ment Bernard Thibault devrait de la CGT, recroquevillés dans leur contraire, Maryse Dumas, issue, être élu sans problème secrétaire petit village, seraient seuls « clair- comme M. Viannet, de la fédéra- Le nouveau bureau confédéral général, mais les orientations qu’il voyants », quand les 58 millions de tion des PTT et longtemps présen- élu par les instances du a assignées à la centrale pour les syndiqués rattachés à la CES tée comme sa possible dauphine, 46e congrès est conforme aux trois ans à venir ont recueilli un feraient figure d’« aveugles ». n’a, au cours du congrès, jamais choix présentés en décembre 1998. large assentiment. Le document Cette ultime mise au point manqué au futur secrétaire géné- Il comprend, en dehors de Ber- d’orientation sur lequel il s’est très devait permettre d’assurer un ral, dont elle n’a eu de cesse de nard Thibault, neuf sortants fortement investi a été approuvé, accueil civil à Emilio Gabaglio, faire avancer les nouvelles orienta- (Lydia Brovelli, Françoise Daphnis, jeudi, après une relecture collec- secrétaire général de la CES, ainsi tions. Gérard Delahaye, secrétaire géné- tive, par 83,8 % des suffrages, avec qu’à Nicole Notat, secrétaire géné- ral de l’Ugict, Maryse Dumas, 10,6 % de votes contre et 5,6 % rale de la CFDT, qui devaient venir, de la CGT se sont, en effet, mon- cheminots, la fédération de la CRAINTES DÉSAMORCÉES Jean-Louis Fournier, secrétaire d’abstentions. vendredi, assister à la clôture des trés un peu rétifs aux impulsions santé, réputée plus sensible que Mieux, elle a semblé porter plus général de la métallurgie, Jacque- Ont été ainsi validés, sans crise travaux du congrès. Afin de désa- de la direction, obligeant M. Thi- d’autres aux arguments des mili- loin encore ce discours pragma- line Lazarre, Jean-François Per- interne majeure, la demande morcer toute bronca de la salle qui bault à monter au créneau. A cette tants les plus critiques regroupés tique, en délivrant notamment sur raud, Daniel Prada et Pierre-Jean d’adhésion de la CGT à la Confé- porterait une ombre à l’autorité occasion, les délégués ont décou- autour de Continuer la CGT, fai- les 35 heures une véritable leçon Rozet) et sept nouveaux (Philippe dération européenne des syndicats naissante du futur secrétaire géné- vert un dirigeant capable de fer- sait preuve jeudi d’une loyauté de syndicalisme réformiste à Detrez, secrétaire général de (CES), un rapprochement avec les ral, une parade a été trouvée. C’est meté pour rappeler ses choix. bonhomme, en invitant, dans les l’usage des délégués. Ainsi, avec l’union départementale du Nord, autres centrales, et en particulier Louis Viannet qui, avant de faire La réception de Mme Notat ser- couloirs, ses délégués à bien se Jean-Christophe Le Duigou, Alain Guinot, son homologue de avec la CFDT, et la nécessité de ses adieux au congrès, accueillera vira, en un sens, de test pour comporter « pour Louis et pour l’actuel responsable du secteur la Seine-Saint-Denis, Jean-Chris- placer les 35 heures au cœur de sa en personne Mme Notat. A plu- mesurer la qualité de l’emprise de Bernard ». économique de la CGT, sur lequel tophe Le Duigou, responsable du politique revendicative. Plaidant sieurs reprises, au cours de la M. Thibault sur l’appareil. Signe Louis et Bernard... Pour la pre- M. Thibault entend s’appuyer et secteur économique, Jacqueline une nouvelle fois auprès du semaine, les cadres intermédiaires encourageant pour le leader des mière fois, une succession à la qui doit faire son entrée vendredi Garcia, secrétaire générale de la au bureau confédéral, Mme Dumas fédération du commerce, Maïté forme le socle de la nouvelle direc- Lassalle, de la fédération des tion. Ce choix est délibéré de la services publics, Nadine Prigent, part de l’entourage de M. Thi- de la santé, et Christiane Puthod, « Le syndicalisme confédéré reste le mieux à même de promouvoir la solidarité » bault, qui n’entendait pas isoler de l’union départementale du Dans le document d’orientation adopté par les pas y avoir d’atteintes aux « acquis convention- nationalisées ont besoin d’autonomie afin de des- l’ancienne secrétaire générale des Rhône). Il est composé de neuf délégués au 46e congrès réunis à Strasbourg, du nels, notamment les pauses et jours fériés ». serrer une emprise de l’Etat qui s’est revélée, depuis PTT. La future direction de la CGT hommes et de huit femmes. Cinq 31 janvier au 5 février, la CGT précise ses positions b Retraite. La CGT demande « la pérennisa- vingt ans, désastreuse », estime la centrale, mais la s’esquisse sous la forme d’une de ses membres ont moins de en plusieurs domaines : tion dans la solidarité des différents régimes par CGT « combat les privatisations ». pyramide avec Bernard Thibault quarante ans et le plus âgé en a b 35 heures. La CGT apporte son soutien à répartition » et précise que « leur mise en concur- b Europe. La CGT juge que « le débat politique à son faîte, s’appuyant sur cinquante et un. « une loi-cadre de réduction rence avec des systèmes privés ou des fonds de pen- sur l’Europe est désormais rythmé par l’introduc- Mme Dumas et M. Le Duigou. hebdomadaire du travail ». sion n’est pas une solution ». tion de la monnaie unique » et que « la substitu- En fait, le congrès, réellement Elle entend s’opposer b Sans-emploi. Face au développement de la tion de l’euro aux monnaies nationales est une incertain au début, a sans doute un coup de chapeau inattendu du « notamment à la flexibilité et précarité, la CGT demande « de revaloriser les étape décisive », mais elle réaffirme son hostilité à basculé mercredi. « Les premières président du Medef (ex-CNPF), à l’annualisation ». La CGT minima sociaux et d’engager une réforme du sys- la mise en place de l’Union économique et moné- lignes de mêlée de rugby se rap- Ernest-Antoine Seillière, qui, de définit également ses exi- tème d’assurance-chômage ». La CGT se pro- taire telle qu’« elle découle du traité d’Amster- prochent très près et pourtant ne Toulouse, jeudi, a salué l’« attitude gences pour la deuxième nonce « pour la revalorisation du SMIC à dam ». s’embrassent pas sur la bouche », moins systématiquement contesta- loi : « Il est impératif de reva- 8 500 francs ». b Syndicalisme. La CGT estime que « c’est le avait lancé Jean-François Pujol, de taire et plus ouverte à la négocia- loriser le SMIC horaire de b Sécurité sociale. La CGT refuse « la logique syndicalisme confédéré qui reste le mieux à même la fédération du spectacle, lors du tion » de la CGT. Reste, après les 11,4 %, afin d’éviter un double SMIC. » Elle se pro- comptable et la tutelle étatique impulsées par le de promouvoir la solidarité, y compris pour les débat sur l’unité. Ce point-là, bien discours, à traduire en actes cette nonce pour la fixation d’un contingent légal plan Juppé », mais estime que « la mise en place démarches originales sur de nouveaux enjeux de davantage que l’entrée dans la dynamique. d’heures supplémentaires inférieur aux de la couverture maladie universelle est une avan- société ». Elle entend se montrer vigilante « vis-à- CES, inquiétait les délégués de ter- 130 heures actuelles. « Les forfaits tous horaires cée sociale ». vis des tentatives de faire du mouvement social un rain. La métaphore imagée a plu. Alain Beuve-Méry pour les cadres doivent être interdits » et il ne doit b Privatisation. « Les entreprises publiques et instrument à des fins politiques ». Elle a fait son chemin dans les et Caroline Monnot Les délégués du privé tempèrent les ardeurs du public La bataille lexicale entre les partisans du « aussi » STRASBOURG depuis dix ans ». Il estime que «la rien faire, commente William Jac- de notre envoyé spécial fonction publique est en train de quillard, de la fédération des tra- et les inconditionnels du « parfois » Les délégués ne saluent pas tous payer le retard qu’elle a pris dans le vailleurs de l’Etat. Auparavant, les avec le même enthousiasme développement de sa politique acquis obtenus par la lutte dans le STRASBOURG inconditionnels du « parfois ». suis pas un usurpateur ! s’exclame- l’annonce des premières victoires revendicative ». « Pendant qu’ils public étaient ensuite formalisés de notre envoyé spécial L’enjeu était certes considérable, t-il. Je suis mandaté par douze sec- remportées sur le front des géraient les évolutions de carrière et dans une loi. Là, c’est le contraire : la Les interruptions de séance, les puisqu’il s’agissait de clarifier l’ori- tions de retraités de l’énergie et je 35 heures. Le recul de la flexibilité les augmentations salariales, loi nous oblige à nous battre. Le seul rappels à l’ordre et les explications gine des divisions du salariat, n’apprécie pas ces attaques contre dans le textile, les cinquante per- explique-t-il, nous subissions, nous, problème, c’est que les salariés du pédagogiques n’auront pas suffi à « cultivées par les directions d’entre- mon intégrité morale. » sonnes embauchées chez Bata ou les licenciements massifs et les délo- public ont pris l’habitude de laisser calmer la fougue des délégués, prise, le patronat et PARFOIS [le De prises de paroles enflammées le maintien des salaires, chez calisations. Aujourd’hui, ils espèrent l’appareil mener le débat à leur jeudi 4 février, pendant l’examen vote l’a confirmé] par les pouvoirs en votes éclairs à main levée, l’exa- Renault-Véhicules industriels, à avoir les 35 heures sans perte de place. Il va bien falloir qu’on se du document d’orientation publics ». men du texte se transforme en Vénissieux (Rhône), n’ont pas suffi salaire et sans flexibilité. Faut pas réveille ! » amendé et soumis à leur approba- Après deux heures d’interven- exercice de démocratie syndicale. à balayer les craintes d’une partie rêver ! » Au moment où la CGT annonce tion. Après trois jours de débats tions, un quart seulement du texte « Des revendications importantes du congrès, pour qui la loi Aubry vouloir « remettre les pendules à passionnés, l’heure de vérité son- avait été examiné. « Vos batailles de sont passées à la trappe parce que « entérine surtout la flexibilité, la CONDITIONS DÉGRADÉES l’heure du progrès social », Maryse nait enfin pour ces militants, impa- virgules commencent à nous gon- les types étaient pressés, observe précarité et l’annualisation du temps Entre l’engouement pour l’action Dumas, secrétaire confédérale à tients de voir comment leurs fler ! lance alors un délégué. C’est Patrick Tubner, délégué de la fédé- de travail ». unitaire et la crainte d’une généra- l’action revendicative, assure que 2 750 amendements avaient pu un débat lamentable, dont nos ration de l’énergie. Le texte final, on Alors que la majorité des délé- lisation de la flexibilité et des pertes ce décalage privé-public au sein de influencer l’ultime rédaction d’un camarades du Havre, qui se font n’a même pas eu le temps de le lire gués, issus du secteur public, ne se de rémunérations, un clivage de la centrale syndicale « ne va pas texte définissant les grandes orien- licencier, n’ont rien à foutre. » Près et on doit déjà avaler des amende- sont pas encore engagés dans la plus en plus net est apparu, au fil durer ». « Tout cela est lié au calen- tations de la CGT pour les trois de la tribune, Denis Cohen, secré- ments qui ne sont pas les nôtres. On bataille des 35 heures, les négocia- du congrès, entre les salariés du drier des négociations, qui ont années à venir. taire de la fédération de l’énergie, a discuté pendant trois jours sur la tions menées par les « éclaireurs » public et ceux du privé. « Les condi- débuté plus tôt dans le privé, ajoute- Certains savaient déjà à quoi s’amuse de voir que les congres- démocratie, mais, quand un type du privé leur ont brutalement rap- tions de travail se sont tellement t-elle. Il y a trois phases de réaction s’en tenir. Hostiles au syndicalisme sistes « ne supportent plus les don- demande pourquoi son texte n’a pas pelé l’odeur de la poudre. Des dégradées, dans les entreprises, que devant la réduction du temps de tra- « de proposition », à tout rappro- neurs de leçons, ceux qui sentent la été pris, le président de séance lui 25 francs supplémentaires octroyés les camarades sont contents d’obte- vail : l’expectative, la crainte de se chement avec la CFDT ou à naphtaline ». fait fermer sa gueule. » M. Tubner quotidiennement aux salariés de nir des avancées, aussi modestes faire avoir, et la lutte pour se faire l’entrée de leur centrale dans la précise : « On ne critique pas le Bigard, à Quimperlé (Finistère), aux soient-elles », explique Vincent entendre. » La numéro deux de la Confédération européenne des « TECHNIQUE QUI CLOCHE » fond, c’est juste la technique qui vingt-trois embauches obtenues Krier, de la fédération de l’éduca- CGT espère voir les fonctionnaires syndicats, ces farouches défenseurs Dans cette assemblée, dont 80 % cloche. » aux éditions Larousse-Bordas, tion, de la recherche et de la sortir de la « phase deux ». «La de l’« identité » cégétiste allaient des délégués participent à leur pre- Très peu de modifications sont l’évocation des « réalités du ter- culture. A quelques mois de la question de l’emploi public stable et profiter de la dernière tribune qui mier congrès, beaucoup ont à entérinées. L’entrée de la CGT rain » a permis aux membres du seconde loi, élaborée à partir des statutaire est d’ores et déjà la pierre leur était offerte. La séance avait à cœur de remplir jusqu’au bout la dans la CES est adoptée dans une secteur public de mesurer accords déjà signés, M. Krier d’achoppement entre l’Etat peine commencé qu’un délégué mission pour laquelle ils ont été « ola » générale de mains levées. A l’ampleur des combats qu’ils redoute de voir le privé « fixer, pour employeur d’un côté, les salariés et réclamait que le titre du document, mandatés, serait-elle contraire à la demande du syndicat PTT du devront mener pour préserver la première fois en France, le rythme les organisations syndicales de « Un syndicalisme de conquête l’orientation générale. « Il y a des Bas-Rhin, la commission des leurs acquis sociaux. « Dans le tex- des avancées sociales ». Ces craintes l’autre », a-t-elle déclaré à la tri- sociale », soit modifié. Avec mecs, ils sont envoyés par des sec- amendements corrige un oubli tile, les filles se sont battues comme ont trouvé une confirmation dans bune. En coulisse, Mme Dumas l’espoir d’infléchir une ligne trop tions qui représentent six cents ou notable en inscrivant dans le docu- des lionnes pour conserver leurs dix la publication d’une étude de l’ins- annonce des « négociations redou- réformiste à leur goût, les « ortho- mille salariés, explique un cheminot ment le devoir, pour le gouverne- minutes de pause », rappelle Chris- pection des finances sur la durée tables » et ne cache pas sa convic- doxes » ont mené, paragraphe d’Orléans. Ils essaient de défendre le ment, de régulariser tous les sans- tian Larose, secrétaire général de réelle du travail dans les services de tion que le gouvernement ne après paragraphe, une véritable mieux possible les amendements papiers qui en ont fait la demande. cette fédération. l’Etat, recommandant une poli- créera pas d’emplois statutaires, guerre lexicale. dont ils sont porteurs. » Vers 21 heures, le document Pour M. Larose, « les salariés du tique salariale nettement plus res- afin de ne pas accroître la dépense Vingt minutes de débat et un Comme ce syndicaliste d’Issy- d’orientation recueille 83,8 % de public vont bientôt découvrir, avec trictive (Le Monde du 3 février). publique. vote ont été nécessaires pour les-Moulineaux, qui se fait huer au votes favorables. les 35 heures, la flexibilité intense, « Ce n’est pas parce qu’on a un départager, au paragraphe 40 du terme de sa troisième intervention telle qu’on la subit, dans l’industrie, statut qu’on peut se permettre de ne Alexandre Garcia texte, les partisans du « aussi » des sur le même paragraphe : «Je ne A. G. LeMonde Job: WMQ0602--0007-0 WAS LMQ0602-7 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 10:48 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0387 Lcp: 700 CMYK

FRANCE LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 / 7

L’UDF ira seule aux élections européennes La ZAC Paris Rive gauche, avec une liste conduite par François Bayrou une « bombe La rupture est consommée entre les centristes et le RPR à retardement » financière Le conseil national de l’UDF, qui se réunira, européennes. Elle sera dirigée par François Bayrou, pagne, le président de l’UDF veut imposer de nou- dimanche 7 février, à Bordeaux, devait décider de même si celui-ci ne sera pas officiellement désigné veaux rapports de force au sein de l’opposition. Il constituer une liste autonome pour les élections lors de cette réunion. A l’occasion de cette cam- renoncera à son siège de député après le scrutin. Un rapport de la chambre régionale des comptes PHILIPPE SÉGUIN a rendu un coup aux sondages », il se félicite de la tête de liste. Le conseil natio- soient pas échangés par les diffé- EN OCTOBRE 1998, la ville de de francs », calcule le magistrat. En fier service à François Bayrou. que sa cote de popularité progresse nal ne manquera pas, non plus, rentes listes de l’opposition durant Paris a imposé à Jacques Toubon, face, le tableau des recettes est L’idée de devoir se ranger derrière de 3 points, à 27 % de bonnes opi- d’adopter un « code de bonne la campagne est également de maire du 13e arrondissement, la révi- empreint d’« incertitudes ». En 1991, le hérault du « non » à Maastricht a nions, tandis que celle de M. Séguin conduite, que l’UDF s’appliquera à l’intérêt du président de la Répu- sion à la baisse de l’énorme opéra- 20 milliards de francs, provenant de révulsé l’UDF presque comme un recule d’autant, à 36 %, dans le elle-même », pour régir les relations blique. Jeudi, Christian Poncelet tion d’urbanisme Paris Rive gauche. la vente de 900 000 mètres carrés de seul homme, tandis que le ton et les « baromètre » de la Sofres, publié entre partenaires de l’opposition (RPR), président du Sénat, qui a Jean Tiberi reprenait à celui qui avait bureaux, à 22 500 francs le mètre manières du RPR, dans cette par Le Figaro-Magazine du 6 février pendant la campagne européenne. mis ses bons offices au service de mené contre lui une fronde à l’Hôtel carré, étaient prévus. En 1996, cette affaire, ont achevé de détourner de (sondage réalisé du 27 au 29 jan- Car dès à présent, chacun s’efforce Jacques Chirac pour ravauder un de Ville les rênes du plus gros projet prévision a été ramenée à 13 mil- lui les amis de M. Bayrou. Au bout vier, auprès de 1 000 personnes). de préparer l’après-13 juin. M. Bay- tant soit peu la droite, a souhaité, d’aménagement de la capitale, lancé liards seulement, à condition de du compte, il a rendu possible M. Bayrou prévoit déjà d’aller sié- rou veut imposer à ses partenaires sur Europe 1, que chacun se garde il y a plus de dix ans par Jacques vendre à 14 500 francs le mètre – phénomène rare – un accord una- ger à Strasbourg et d’abandonner à l’idée d’une droite composée de de « propos excessifs » pour que la Chirac, alors maire de Paris. L’équipe carré. Or, le niveau de la demande nime des centristes pour se présen- cet effet, au moins provisoirement, deux pôles. L’un, plus « dur », campagne européenne « ne dégé- municipale avait aussi pu mesurer est « aléatoire », et les dernières ter seuls devant les électeurs. son siège de député à l’Assemblée aurait pour mission de reconquérir nère pas ». « Le président de la les risques financiers, pour la Ville, commercialisations, réalisées à la Dimanche 7 février, la réunion du nationale, étant entendu qu’il le terrain de l’extrême droite, République ne peut pas être enthou- d’un projet frappé de plein fouet par faveur de l’embellie immobilière de conseil national de l’UDF, à Bor- n’envisage pas de renoncer à la pré- l’autre, plus modéré, serait chargé siaste de voir les membres de l’oppo- la crise immobilière des années 90, à fin 1998, l’ont été au prix de deaux, officialisera l’intention de sidence du conseil général des de disputer le centre à Lionel Jos- sition dans la situation où ils se la lecture du rapport provisoire de la 12 500 francs, voire 9 000 francs. présenter sa propre liste aux élec- Pyrénées-Atlantique. pin. M. Bayrou – dont le parti a lui- trouvent et les affrontements dont chambre régionale des comptes sur Si, comme le prévoit la loi, l’état tions européennes du 13 juin. Cette M. Bayrou ne sera pas officielle- même éclaté au printemps 1998 – nous donnons le spectacle », a ajouté la Société d’économie mixte d’amé- prévisionnel des dépenses et des décision a reçu la bénédiction de ment désigné dimanche. Le conseil table aussi, pour tailler sa place M. Poncelet. En écho, Hervé de nagement de Paris (Semapa), amé- recettes avait été actualisé chaque tout le petit panthéon centriste, national de l’UDF votera, dans la dans l’opposition, sur la crise pro- Charette, président délégué de nageur de la ZAC Paris Rive gauche, année, la Semapa aurait mieux anti- puisque après Valéry Giscard matinée, son « projet pour fonde qu’il discerne au RPR. De ce l’UDF, a déclaré, sur LCI, qu’après présidée par M. Toubon. cipé les effets de la crise. Mais, pen- d’Estaing et Raymond Barre, René l’Europe », avant d’adopter le prin- point de vue, Charles Pasqua les élections européennes, l’opposi- Le rapport définitif, transmis dant cinq ans, ce calcul n’a pas été Monory a apporté, jeudi, son cipe de la liste autonome. Mandat devient en quelque sorte, dans tion devra « construire une nouvelle récemment à MM. Tiberi et Toubon, établi, en raison, explique M. Tou- « entier soutien » à la formation de sera alors confié au bureau poli- cette campagne, le meilleur allié de Alliance ». confirme que Paris Rive gauche peut bon, des péripéties juridiques du « la seule liste vraiment européenne tique pour définir une procédure de M. Bayrou. devenir une véritable bombe à retar- projet et des évolutions législatives de l’opposition ». désignation des candidats, et, donc, Que des propos irréparables ne Cécile Chambraud dement financière pour la ville. du droit de l’urbanisme. Celle-ci a déjà contribué largement à A propos du financement de « LE POINT DE NON-RETOUR » ramener les dépenses prévision- l’opération, le rapport insiste sur La particularité de cet « effet nelles de la ZAC de 25 milliards de l’implication financière de la Ville, Séguin » est qu’il fait de M. Bayrou, francs (3,81 milliards d’euros), en garante des emprunts de la Semapa future tête de cette liste, une sorte M. Pasqua se lance avec entrain dans la campagne 1991, à 18 milliards en 1996. « Cette à hauteur de 2,4 milliards de francs. de candidat malgré lui. Pendant très LIBRE ! Enfin libre ou, à tout le vous êtes un peu perdus dans rapportant ces propos a été remise diminution provient, d’une part, d’un Les remboursements commence- longtemps, le président de l’UDF a moins, libéré des contingences par- l’Europe qu’on vous propose. Nous, à M. Séguin. certain nombre d’économies, d’autre ront en 2000. Si, d’ici là, la Semapa privilégié l’option d’une liste tisanes. A soixante et onze ans, les enfants d’Arabes, c’est un peu Pourtant, c’est surtout à Jacques part, de divers transferts de dépenses ne parvient pas à faire rentrer les commune, au besoin avec depuis qu’il a abandonné ses fonc- pareil quand on vit en France », rap- Chirac que M. Pasqua en veut. sur le budget de la Ville de Paris », recettes, la Ville pourrait être ame- M. Séguin. Les attaques lancées par tions de conseiller à la direction du portait déjà un jeune Français Selon lui, « il y a un accord de fait explique la chambre des comptes. née à lui porter de nouveau secours. les dirigeants du RPR et de Démo- RPR, Charles Pasqua vit son rêve, d’origine maghrébine, en sep- entre le président de la République La Ville a ainsi pris en charge les Or M. Tiberi s’est engagé à baisser la cratie libérale, après l’élection celui, gaullien, de s’adresser seul à tembre 1998, en Arles, lors du pre- et le premier ministre, qui pensent ouvrages de franchissement de la fiscalité parisienne jusqu’aux élec- d’Anne-Marie Comparini à la pré- la France, pour la sauvegarde de la mier forum des jeunes de Demain tous les deux que le débat européen Seine (pont Charles-de-Gaulle, pont tions municipales de 2001. «La sidence du conseil régional Rhône- souveraineté de la France. S’il le la France, l’association animée par est susceptible de dépasser les cli- de Tolbiac...) et l’aménagement des Semapa est condamnée à jongler Alpes, l’ont fait renoncer à ce pro- pouvait, il serait même seul candi- M. Pasqua. vages habituels, ce qui pourrait berges, ainsi que les dépenses de avec la trésorerie pour passer jet, même si, récemment encore, dat sur une liste qui, pour les Campagne oblige : lors de sa pre- nuire à leur démarche pour les réseaux, transférées sur le budget mars 2001 », estime Jean-Marie Le ses amis de l’UDF ont discerné chez élections européennes, doit en mière conférence de presse, jeudi échéances futures ». C’est pourquoi d’assainissement municipal. «La Guen (PS). lui les dernières traces de ses réti- compter quatre-vingt-sept. Celle- 4 février à Paris, le sénateur des « l’idée d’une liste unique de l’oppo- participation financière de la Ville cences antérieures. L’atmosphère ci est donc renvoyée au mois Hauts-de-Seine n’a pu s’empêcher sition est une mauvaise idée », prô- était, en 1996, évaluée à 2,25 milliards Pascale Sauvage enthousiaste, au bureau politique d’avril, un éventuel accord avec d’égratigner l’actuel président du née par ailleurs par « les mêmes que élargi, mercredi 3 février, a souli- Philippe de Villiers aussi. RPR, Philippe Séguin, son ancien ceux qui ont conseillé la dissolution » gné que, désormais, « l’UDF ne peut La liste de M. Pasqua, dont le slo- compère de la lutte anti-Maas- de l’Assemblée nationale en 1997. DÉPÊCHES pas ne pas y aller ». « Nous avons gan est « Non à l’Euroland, oui à tricht, en 1992. « Que messieurs les A chacun de ses déplacements, a CHAMPAGNE-ARDENNE : le Conseil d’Etat, qui était saisi par dépassé le point de non-retour », l’Europe », comprendra, bien sûr, hypocrites quittent la salle de bal », a M. Pasqua se promet d’aller à la trois militants marnais des Verts, a annulé, mercredi 3 février, résume François Léotard. des personnalités, mais, d’abord, lancé M. Pasqua, avant de préciser rencontre d’étudiants. La première l’élection de l’écologiste indépendant François Legrand au conseil Aujourd’hui, de l’avis de tous, des « beurettes », en bonne place. que « les hypocrites » sont « ceux aura lieu à Aix-en-Provence. Il veut régional de Champagne-Ardenne, présidé par Jean-Claude Etienne même un renoncement à la L’ancien ministre de l’intérieur ne qui n’ont pas le courage de dire ce une campagne « gaie ». A la fin de (RPR), et proclamé élue Françoise Arvois (UDF). conduite de la liste de la part de tarit pas d’éloges, en effet, sur les qu’ils veulent ». « J’étais contre la conférence, l’ancien ministre a a NOUVELLE-CALÉDONIE : le Sénat a adopté à une très large M. Séguin ne serait pas nécessaire- jeunes, sur les femmes, sur ces Maastricht. Je suis contre Amster- voulu conclure par cette déclara- majorité, jeudi 4 février, les deux projets de loi organique et ordinaire ment de nature à faire reculer jeunes femmes de la seconde géné- dam. Je suis fidèle à mes convictions. tion solennelle : « Les Français en relatifs à la Nouvelle-Calédonie, sans modifier de façon sensible le l’UDF. ration de l’immigration, en parti- Je ne suis pas à géométrie variable », ont assez de voir des gueules texte voté par l’Assemblée nationale le 22 décembre 1998. Un accord M. Bayrou se prend au jeu. Tout culier, qui misent à tout-va sur les a encore ajouté M. Pasqua. Un peu tristes. » devrait être trouvé en commission mixte paritaire, lundi 8 février, ce en refusant les pronostics, et même vertus de l’intégration républi- plus tard, c’est donc avec beaucoup qui devrait permettre l’organisation avant fin mai des élections pour s’il affirme qu’il ne croit « pas beau- caine. « Vous, les Français d’origine, de ménagement qu’une dépêche Jean-Louis Saux le Congrès de la Nouvelle-Calédonie. a EUROPÉENNES : le RPR et Démocratie libérale ont tenu, jeudi 4 février, une réunion de préparation de la campagne pour les euro- M. Cohn-Bendit somme les têtes de liste de « siéger à Bruxelles » péennes qu’ils comptent lancer officiellement le 15 février. (Actuellement) ORANGE M. Séguin, wellcome M. Pasqua ! On va s’amuser Au passage, « Dany » propose un référen- de notre envoyée spéciale pendant la campagne, on va enfin s’amuser à dum sur le nucléaire, annonce qu’il rencontrera Bien sûr, les Verts avaient tout prévu pour le Strasbourg et à Bruxelles ! » Puis, maîtrisant son le 26 février l’Union nationale des fédérations cas où Jack Lang aurait, finalement, été la tête effet : « Tous ces gens vont aller siéger à Bruxelles, de chasse. « Ces hommes politiques trouillards, de la liste socialiste aux européennes : prépara- puisqu’ils sont contre le cumul des mandats. Si ce ces faux-culs qui font semblant de soutenir les tion d’une revue où s’exprimera le soutien de n’est pas le cas, la politesse et la civilité vou- chasseurs en votant une loi dont ils savent qu’elle personnalités et d’intellectuels, dernières mises draient en effet qu’ils le disent d’abord à leurs ne s’appliquera pas, ils me font penser à ces bons au point des affiches de campagne de « Dany », électeurs – c’est une question de cohérence. Well- pères de famille qui vont au bordel tout en en couleurs et plan américain, histoire de ne come donc M. Hollande ! Je suis prêt à vous mon- disant : “C’est dégueulasse ! ” » pas s’en laisser conter par le père de la Fête de trer les bons petits restaurants de Bruxelles pour Il n’oublie pas M. Chevènement. Il a lui aussi la musique. Mais jeudi 4 février, quand Daniel des soirées communes ! » des propositions sur la sécurité : « Si on veut que Cohn-Bendit arrive à Orange (Vaucluse), Fran- l’autorité de la loi s’impose aux gens, il ne faut pas çois Hollande est officiellement candidat. « CES TROUILLARDS, CES FAUX-CULS » que celle-ci soit ridicule. Qu’aujourd’hui on dise « Enfin, nous savons ! », jubile le député euro- Alors que sur un écran géant Siné et Riss, de les plus grosses bêtises sur le hasch et le cannabis, péen. Une fois n’est pas coutume, il a préparé Charlie Hebdo, croquent les bons mots du can- qu’on fasse croire aux jeunes que s’ils prennent du son meeting. Peu lui importe que le maire Front didat des Verts, le député européen provoque, shit ils vont devenir débiles, si on dit n’importe national d’Orange, Jacques Bompard, n’ait eu répond, interpelle : « On me dit que je suis parti quoi, l’autorité est bafouée. » Et de conclure, « ni le civisme ni la politesse » de lui céder autre trop tôt en campagne pour l’Europe. Je pense, au solennel, en annonçant qu’il soutiendra la can- chose qu’un hangar sans sono ni chauffage, contraire, que je suis parti trop tard. Il y a des didure de l’ancien président du conseil italien, pour accueillir 700 personnes. « Dany » sait gens très intelligents, des têtes de liste, ajoute-t-il Romano Prodi, à la présidence de la Commis- qu’il tient, aujourd’hui, son plus bel argument sans citer Robert Hue, qui ont osé dire que sion européenne, en juin : « Ceux qui défendent de campagne. « Enfin les partis français ont d’aller à la Hague, c’était une provocation. Voilà seulement la nation ne seront pas à la hauteur décidé d’envoyer leurs responsables à Stras- une nouvelle définition de la provocation ! d’un projet de civilisation européenne. » bourg ! Enfin ils ont décidé de prendre l’Europe Prendre les gens au sérieux, les écouter, c’est pro- au sérieux ! Wellcome M. Hollande, M. Hue, voquer ? » Ariane Chemin M. Hollande à M. Lang : « Merci de me recevoir chez moi ! »

BLOIS toujours été empreints ici d’amitié déré que je devais moi-même faire M. Lang confiait son étonnement de notre envoyé spécial et de plaisir ». « Tu es ici chez toi ce choix », a assuré le premier devant le changement d’attitude Lorsqu’il a rejoint François Hol- comme dans chaque fédération de secrétaire du PS avant d’exprimer de M. Hollande, en soulignant lande, dix minutes après son arri- France », a conclu M. Lang. le vœu que « Jack joue un rôle qu’il s’était préparé à être candi- vée à Blois, jeudi 4 février, pour « Merci de me recevoir chez déterminant dans cette cam- dat et qu’il avait pris, dans cette l’inauguration des locaux de la moi!», a répondu, plus jovial, le pagne ». éventualité, « l’engagement de fédération socialiste du Loir-et- député de Corrèze, en s’empres- quitter le Parlement national »... Cher, Jack Lang avait le sourire un sant d’insister sur ce « moment « BESOIN DE SON TALENT » « Les choses se passeront dans un peu crispé. La vingtaine de mani- particulier » de sa visite, program- « Nous avons besoin de son très bon climat. Et vous verrez que festants qui réclamaient la régula- mée une première fois en octobre talent, de son imagination, de son nous serons très unis », ajoutait risation des sans-papiers n’en puis reportée. Saluant « une des enthousiasme et je verrai avec lui M. Lang avant d’emmener son étaient pas la cause, mais bien, personnalités les plus éminentes de comment l’associer à cette grande ami François dîner dans un bon plutôt, l’annonce, quelques notre parti », M. Hollande est affaire », a conclu M. Hollande, en restaurant près du château de heures plus tôt, de l’intention du entré aussitôt dans le vif de sa saluant dans l’ancien ministre de Blois. Sur la carte, une phrase premier secrétaire du PS de candidature, non sans préciser la culture celui qui a incarné «le d’accueil sonnait étrangement : conduire la liste aux élections qu’il s’était « tourné » vers plus, à partir de 1981, ce qu’a été le « Savourons ces instants privilégiés européennes. Sans se référer au M. Lang « alors qu’il n’avait rien nouveau souffle en matière cultu- où s’effeuillent les grâces fugitives scrutin européen, le maire de demandé ». « J’ai pris ma décision relle » et qui demeure « une réfé- de la vie au soleil de tous les midis, Blois, se défendant d’être « nostal- au mieux de ce que j’ai cru être rence non seulement en France au gré de toutes les voluptés »... gique », a évoqué « le souvenir de l’intérêt du parti dans un contexte mais dans toute l’Europe et peut- nos combats [électoraux] qui ont politique très particulier. J’ai consi- être même au-delà ». Plutôt amer, Michel Noblecourt LeMonde Job: WMQ0602--0008-0 WAS LMQ0602-8 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 11:01 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0388 Lcp: 700 CMYK

8 SOCIÉTÉ LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999

ÉDUCATION Entre 10 000 et Claude Allègre. b LES SUJETS de mé- b LA GRÈVE a été fortement suivie sion de la Charte pour la réforme rieur de l’éducation, jeudi 18 février, 15 000 enseignants d’Ile-de-France contentement portaient notamment dans les écoles, à plus de 55 % dans des lycées a été publiée, vendredi portent notamment sur la définition ont participé, jeudi 4 février à Paris, sur la réforme des lycées, la Charte l’académie de Créteil. La proportion 5 février par Libération. Les princi- de l’attribution de l’aide personnali- à une manifestation contre le mi- de l’école primaire, les heures sup- de grévistes a été d’environ 30 % pales modifications de ce texte, qui sée aux élèves et les enseignements nistre de l’éducation nationale, plémentaires, la déconcentration... dans les lycées. b LA DERNIÈRE ver- doit être présenté au Conseil supé- artistiques. Forte mobilisation enseignante en Ile-de-France contre Claude Allègre De nombreux sujets de mécontentement ont alimenté la journée de grève et la manifestation qui a rassemblé jeudi près de 15 000 personnes à Paris. Le ministère met la dernière main à sa Charte pour la réforme des lycées, qui a notamment évolué sur l’aide personnalisée aux élèves ILS SONT VENUS avec les sait de la réforme des lycées ? «On noncent la charte de l’école pri- « Non au casseur », « Virez le sau- moyens du bord et dans le dé- diminue les heures de cours et les maire qui est devenu le sujet du vageon », « Sortez le bouffon », sordre. Les uns avec une caisse à modules et avec on crée de l’aide jour, alors que le mot d’ordre offi- « Allègre, escroc, le peuple aura ta roulettes, remplie d’os en carton personnalisée. C’est bien beau, mais ciel SNUipp n’en faisait pas men- peau. » Une banderole résume de « mammouth dégraissé », on est sûr que c’est efficace ? Je suis tion. « On ne peut pas améliorer l’étendue de la grogne : « Jospin très sceptique sur la lisibilité du sys- l’école uniquement avec des em- trahison, Allègre démission, la RÉCIT tème cours, modules, soutien. » Il « Non à l’école à deux est là aussi parce que, après avoir donné un devoir à un élève qui re- « Le précieux soutien » de Lionel Jospin au ministre vitesses : à Romainville fusait d’enlever sa casquette, il dut aussi, lire Platon payer 3 800 francs de frais de pein- « Je n’ai cédé sur rien d’essentiel », assure Claude Allègre dans un c’est important » ture sur sa voiture. entretien à La Croix du 5 février. La grande bataille a porté sur la né- Parmi les professeurs du « Man- cessité d’aider les élèves. J’ai tenu bon. C’est une réforme équilibrée qui tois en colère », Ruth, qui enseigne va se mettre en place. » Selon le ministre de l’éducation, « Lionel Jos- d’autres avec un balai brandi pour l’histoire-géographie à Issou (Yve- pin souhaite que les réformes aboutissent (...). Je mesure combien son « chasser Allègre », d’autres encore lines), explique que c’est la baisse soutien est précieux ». Devant le Sénat, jeudi 4 février, il avait affir- en convoi funéraire destiné à « en- de « dotation horaire globale » qui mé : « C’est le lot de tout réformateur, nous nous heurtons à des conser- terrer l’école de la République ». a « mis le feu aux poudres, dans sa vatismes. Il faut les traiter avec attention et sérieux mais sans abandon- Dans un cortège baroque, qui s’est région. Le médiateur envoyé par Sé- ner nos objectifs. » Le même jour, Claude Goasguen, vice-président étiré de Montparnasse à la rue de golène Royal était de bonne foi, de Démocratie libérale, a considéré que « le premier ministre doit dé- Grenelle, 10 000 à 15 000 ensei- mais ce qu’il avait à proposer était sormais se décider à choisir (...) entre démettre ou conforter son mi- gnants de Paris et de la région pa- notoirement insuffisant ». Elle ma- nistre de l’éducation nationale ». Pour M. Goasguen, « la montée de la risienne, ont manifesté, jeudi 4 fé- nifeste aussi « contre la réforme du violence quotidienne, l’absence de moyens, la contestation du ministre vrier, contre le ministre de lycée » et a l’impression de revoir de l’éducation nationale par les enseignants témoignent de l’échec dé- l’éducation nationale. « le même film que l’an dernier » au sormais patent du gouvernement dans ce domaine ». En tête, derrière une banderole moment de la consultation Mei- qui donne le ton – « Un Allègre sur sements de banlieue, j’ai jamais vu accusés de tous les maux. « Culture rieu. « On vient de recevoir les ques- Mars et ça repart » – quelques ça. Le ras-le-bol est général. » Les massacrée, jeunesse sacrifiée », af- tionnaires sur le collège. Le préam- plois-jeunes sans formation ni sta- charte au pilon. » Au milieu des profs de grands lycées parisiens, sujets de mécontentement s’af- firme une pancarte du lycée Ra- bule oriente toutes les questions, les tut. Vous vous rendez compte, c’est délégations d’établissements et du tels Montaigne, Fénelon et Lavoi- fichent dans un inventaire à la Pré- cine, tandis qu’une affiche d’une dés sont pipés. » quand même la gauche qui est en cortège du SNUipp, plusieurs syn- sier, lancent des slogans à la pro- vert : réforme des lycées, charte école des Hauts-de-Seine fustige Jeanne-Monique, une carte du train de développer la précarité dicats de toutes tendances ont dé- sodie rugueuse : « Jospin, Jospin, il pour l’école primaire, heures sup- un Claude Allègre qui « livre l’école SNES sur l’oreille, défile derrière la dans l’éducation nationale », s’em- ployé leurs fanions : la CGT, FO, faut désamianter Allègre. » Leurs plémentaires, remplacements, dé- aux pouvoirs économiques ». Issue banderole du lycée Michelet de porte une enseignante de Gagny SUD-éducation, la CNT, le Snalc. élèves, sur le trottoir, les regardent concentration, baisse des postes de la Seine-Saint-Denis, une pan- Vanves : « Depuis 68, nous les profs, (Seine-Saint-Denis). « Charte, c’est « Retrait des chartes et de toutes les passer : « A la manif des lycéens aux concours, déclarations «mé- carte dénonce : « Non à l’école à on n’avait pas réclamé la démission un mot de propagande. Ça veut dire mesures d’Allègre : nous exigeons de y’avait pas assez de profs pour sou- prisantes » du ministre de l’éduca- deux vitesses : à Romainville aussi, d’un ministre. A fortiori de que c’est accepté des deux côtés. vraies négociations », dit une ban- tenir les élèves, et là, il n’y a pas as- tion nationale... tout y passe. A la lire Platon c’est important. » gauche ». Elle dénonce pêle-mêle C’est un produit fait pour l’opinion derole commune FO, Snalc, CFTC, sez d’élèves pour soutenir les boutonnière des manifestants, une « consultation bidon », le publique, qui ne sait pas vraiment CGC . « Pour l’éducation, il faut une profs », soupire Olivier. deux autocollants font fureur : LE MÊME FILM QUE L’AN DERNIER manque de surveillants, la sup- ce qu’il y a dedans », dénonce une autre politique », exhorte le SNES Le gros des troupes, en file inter- « Retrait des réformes Allègre » et Bernard, agrégé de lettres à pression des groupes de langues et jeune professeur. au milieu du défilé. minable, reste à venir, de tous les « Allègre démission ». Dammarie-les-Lys, défile en lisant la réduction des options. A l’approche de la rue de Gre- Refusant d’en rester là, plusieurs départements d’Ile-de-France, Le ministre et ses projets sont Gens de Pékin de Lao She. Ce qu’il De leur côté, les instituteurs dé- nelle, les slogans se font violents. centaines de manifestants dé- avec pour étendard un nom d’éta- boulent à la Bourse du travail, où blissement : Maurice-Genevoix à Monique Vuaillat, secrétaire géné- Montrouge, Pasteur, Adolphe- rale du SNES se trouve déjà, avec Chérioux et René-Descartes des Une charte pour l’enseignement professionnel des militants. Elle en sortira rude- Hauts-de-Seine, Charles-le- ment apostrophée, un incident Chauve à Roissy-en-Brie, Henri- C’EST DÉSORMAIS chose faite. Les lycées nateur » fera le lien avec les milieux économiques disciplinaires à caractère professionnel » au cours que les derniers présents jugent Wallon à Aubervilliers, le collège professionnels ont eux aussi leur projet de et assurera la correspondance avec la nouvelle duquel serait apportée « une aide individualisée « regrettable », tout en ajoutant Mozart d’Athis-Mons, Maurice- « Charte pour le XXIe siècle ». Communiqué en dé- « Mission nationale éducation-économie-emploi » aux élèves en difficulté ». qu’il y a « des scènes de ménage Ravel, Henri-IV, Jules-Ferry et Ga- but de semaine aux organisations syndicales, ce qui devrait être mise en place au printemps. Parce que les lycées professionnels accueillent que l’on ne peut pas éviter ». Selon briel-Fauré à Paris, puis la Seine- document, intitulé « L’Enseignement profession- Cette mission se veut un « observatoire des profes- le plus souvent des jeunes adultes issus de mi- un communiqué publié jeudi soir, Saint-Denis, avec Utrillo de Stains, nel intégré », est inclus dans la réforme des lycées sions » et une « instance de prévisions des évolu- lieux modestes, le texte mentionne la nécessité le SNES « met en débat une nou- Sémard de Bobigny, Delacroix de pour être examiné le 18 février par le Conseil su- tion de l’économie et des besoins du système éduca- « d’ouvrir une réflexion sur la statut des élèves ». velle journée d’action, de grève et de Drancy, Marie-Curie des Lilas et périeur de l’éducation (CSE). Le texte souligne tif ». Mais aucune proposition concrète n’est avancée. manifestation, jeudi 11 février ». enfin le collectif du Nord parisien, que « la logique pédagogique de l’enseignement Quant aux enseignants, leur formation initiale et Rendez-vous est donc pris, alors qui a transformé en banderole professionnel résulte d’un équilibre entre la forma- PRAGMATISME OU MANQUE DE SOUFFLE ? continue devrait comprendre davantage de qu’une quarantaine d’établisse- plusieurs centaines de cartes tion générale, la formation professionnelle et l’envi- Du côté des diplômes, le texte précise que le stages en entreprise. ments de la région parisienne sont d’électeurs. ronnement économique ». CAP « joue un rôle de protection contre le chô- Pour le Snetaa-FSU, syndicat majoritaire chez en grève reconductible et que l’as- « Un tel mélange c’est le signe Les périodes de formation en entreprise – qui mage et l’exclusion ». Tout jeune quittant le sys- les professeurs de lycée professionnel, ce texte semblée générale des établisse- d’un vrai malaise. » Didier, ensei- seront négociées « au cas par cas » avec les tème éducatif avant le baccalauréat devrait donc signe la fin « du règne de la pensée unique du tout- ments de Seine-Saint-Denis ap- gnant en Seine-Saint-Denis, qui a branches professionnelles – devront faire l’objet détenir ce diplôme, précise la charte. Le BEP de- alternance » et constitue « une approche pragma- pelle, pour sa part, à une été, au printemps 1998, de toutes d’un « véritable contrat dont la dimension pédago- meure un diplôme d’insertion ou de poursuite tique et de raison ». En revanche, le SGEN-CFDT manifestation à Paris dès le 9 fé- les manifestations du 93, n’en re- gique doit être affirmée ». Ce contrat devra no- d’études tout comme le baccalauréat profession- considère que cette charte « manque de souffle et vrier. vient pas. « Qu’une manifestation tamment détailler les activités confiées à l’élève nel, qui doit pouvoir permettre un accès en BTS. d’ambition » et ne fait « qu’aménager l’existant ». puisse regrouper des instits, des et indiquer les modalités de son encadrement par Chacune des formations devrait comprendre un Sandrine Blanchard et profs de lycées parisiens et d’établis- un tuteur. Dans chaque académie, un « coordon- horaire réservé à la « réalisation de projets pluri- S. Bl. Béatrice Gurrey La réforme des lycées s’est affinée sur l’aide personnalisée aux élèves

SOUMIS à la concertation de- la voie générale et 30 heures dans des groupes est revue tous les les élèves, s’ils le souhaitent, de b Les séries de l’enseigne- gique, le ministre envisage d’ou- puis lundi 21 décembre, au lende- la voie technologique. Des ajus- trois mois. suivre cet enseignement. ment général et technologique vrir un débat, en 1999, « sur la co- main de la réconciliation pu- tements ont lieu selon les séries, « Le principe d’une aide uni- L’expression artistique (mu- L’objectif de la réforme est de hérence et la pertinence des blique intervenue entre Claude notamment en raison de l’aug- forme pour tous les établissements sique, théâtre, arts plastiques, « rééquilibrer les différentes séries contenus », en même temps Allègre et le Syndicat national des mentation de l’horaire des ensei- a été adopté, car il n’y a pas deux danse, cinéma, etc.) est dispensée et d’améliorer la lisibilité des par- qu’une réflexion sur l’articulation enseignements de second degré gnements artistiques en filière lit- catégories de lycées et d’ensei- par des enseignants et éventuel- cours. » Dans l’enseignement gé- entre le lycée et les BTS. Dans les (SNES-FSU), le texte de la Charte téraire. gnants. Si nous constatons que ce lement par des intervenants exté- néral, pour la série littéraire, l’es- classes de sciences et techniques pour la réforme des lycées (Le Cette réduction représente en- système est socialement injuste ou rieurs, « de compétence indis- sentiel sera de « développer et tertiaires (STT), la priorité est de Monde du 22 décembre), doit être viron deux heures de moins en pédagogiquement non fonctionnel, cutable, choisis par les enseignants approfondir la culture littéraire » « favoriser l’acquisition d’une so- présenté au Conseil supérieur de seconde (sans option) et en pre- nous l’ajusterons », fait valoir le dans le cadre d’une collaboration avec des domaines spécifiques lide culture générale indispensable l’éducation, jeudi 18 février. Il mière S (scientifique), un horaire cabinet. entre les rectorats et les directions (langues anciennes et vivantes, à la poursuite d’études. » En peut « encore être amendé jusqu’à équivalent en première ES Dès l’année scolaire 2000-2001, régionales des affaires cultu- expression artistique et littéra- sciences et techniques indus- cette date, puisque deux réunions (économique et sociale), une di- les modalités d’attribution de relles ». Le professeur respon- ture française et étrangère). trielles (STI), il s’agira de « suivre importantes ont encore lieu avec minution d’une heure en L (litté- l’aide aux élèves seront revus en sable « dispose d’une quotité ho- Les mathématiques restent les évolutions radicales de l’infor- les syndicats et les grandes confé- raire). S’ils le souhaitent, les tenant compte des indicateurs raire significative » à cet effet. obligatoires en première et don- matique industrielle ». dérations », explique Didier Da- élèves peuvent choisir une option sociaux, précise la Charte. Les A la rentrée 99, en 1ère et en ter- neront lieu à une épreuve antici- En complément des deux cunha-Castelle, chargé de la ré- facultative de deux ou modules sont conservés. minale, les établissements auront pée du baccalauréat. Toutefois, autres séries (sciences médico- forme au cabinet du ministre de trois heures. – les travaux personnels en- le choix entre conserver leurs op- une option maths sera maintenue sociales et sciences et techniques l’éducation nationale. b l’aide apportée aux élèves cadrés, en première et en ter- tions facultatives ou les transfor- en terminale. de laboratoire), il est prévu la Depuis, il a connu des amende- « Chaque lycéen, en fonction de minale sont « un axe essentiel » mer en expression artistique avec En sciences économiques et so- création d’une série Education ments et des modifications « sans ses besoins propres, doit pouvoir de la réforme des lycées. Avec un horaire allant de 72 à ciales, une série « stabilisée », les physique et sportive dans la voie que les grands principes, comme trouver toute les aides nécessaires l’aide des enseignants, le lycéen 90 heures. Le ministère de la travaux personnels encadrés de- technologique, avec en prolonge- l’aide personnalisée ou les travaux au travail attendu de lui ». Les bi- doit traiter sous forme de dossier, culture peut participer au finan- vraient favoriser une approche ment un BTS « métiers du personnels encadrés, en soient mo- bliothèques et les salles informa- un sujet portant sur deux des dis- cement. Les enseignements artis- interdisciplinaire. Un enseigne- sports ». difiés », ajoute l’entourage de tiques devront donc être ouverts ciplines dominantes de sa série. tiques sont évalués, sous forme ment scientifique est introduit en b Modification des pro- Claude Allègre. Une modification plus largement. Les possibilités de couplage de d’un projet, au baccalauréat. classe de première sanctionné par grammmes. importante est intervenue voilà – l’aide personnalisée en se- disciplines sont pour l’instant li- b L’éducation civique, juri- une épreuve anticipée du bacca- Peu de modifications ont été quelques jours, lorsqu’une note conde. La Charte explique qu’«il mitées, mais pourront être élar- dique et sociale lauréat. En sciences, la volonté apportées aux nouvelles orienta- aux recteurs a défini de façon est du devoir de la communauté gies « si les enseignants le sou- Ce nouvel enseignement est in- clairement exprimée est « d’atti- tions prposées par le ministère stricte l’attribution de l’aide per- éducative du service public d’édu- haitent ». En première l’élève troduit dans toutes les séries, re- rer plus de lycéens vers cette fi- (Le Monde du 16 janvier). Dans les sonnalisée aux élèves (Le Monde cation de faire du lycée son propre prépare deux dossiers, en termi- joignant « une très forte demande lière » où les disciplines expéri- différentes disciplines, des daté 31 janvier-1er février). Le tex- recours, face à l’intrusion des as- nale un seul, qu’il présente en des élèves ». Il doit être « être or- mentales « verront leur groupes de travail, mis en place te actuel, publié vendredi 5 fé- pects marchands, cours parti- guise d’oral de rattrapage du bac. ganisé sous forme d’apprentissage importance augmenter. » Outre aux côtés du Conseil national des vrier par Libération, détaille la ré- culiers et officines de soutien en Les TPE ne se mettent en place au débat », dont les thèmes em- « un renouveau très important des programmes seront chargés de forme, à nouveau présentée ici tous genres ». Huit élèves au qu’en 2000-2001. prunteront à l’actualité. Cet en- contenus », il est envisagé un réé- préparer d’importants change- dans son ensemble. maximum par classe sont concer- b L’enseignement artistique seignement fera l’objet d’un quilibrage des spécialités en fa- ments pour tenir compte de b les horaires nés par ce soutien, pour le mo- « L’enseignement artistique est contrôle au baccalauréat selon veur « des sciences de l’ingé- l’évolution des savoirs. Les heures de cours sont limi- ment cantonné au français et aux généralisé dans les trois voies du des modalités qui restent à défi- nieur ». tées à 26 heures par semaine dans mathématiques. La configuration lycée » afin de permettre à tous nir. Pour l’enseignement technolo- M. De. et B. G. LeMonde Job: WMQ0602--0009-0 WAS LMQ0602-9 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 10:37 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0389 Lcp: 700 CMYK

SOCIÉTÉ LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 / 9 Manifestation du 17 octobre 1961 : Jean-Luc Einaudi Prison ferme requise dénonce le laisser faire de Maurice Papon contre cinq policiers La première journée du procès en diffamation s’est transformée en cours d’histoire accusés de violences Poursuivi en diffamation au sujet d’un point de dans la répression de la manifestation algé- lice de Paris lui paraît « dans la continuité de vue publié dans nos colonnes le 20 mai 1998, rienne du 17 octobre 1961, Jean-Luc Einaudi a ex- celui qui fut secrétaire général de la préfecture qui mettait en cause le rôle de Maurice Papon pliqué en quoi l’action de l’ancien préfet de po- de la Gironde dans les années 40 ». Deux « dealers » avaient été brutalisés à Bobigny JEAN-LUC EINAUDI n’est pas en cours d’histoire, avec la diffu- s’intensifient « après le départ du par des attentats dont ils ont été DES PEINES de deux à quatre d’horreur à la barre. Seule l’inter- un historien universitaire, mais il sion d’un documentaire, Une jour- gouvernement d’Edmond Michelet les premières victimes. « Ils étaient ans de prison ont été requises, jeu- pellation a posé problème et les connaît son sujet sur le bout des née portée disparue, consacré à la [à l’époque garde des sceaux], en quelque sorte chauffés à blanc », di 4 février, à l’encontre de cinq po- autres allégations sont « fausses », a doigts. Son sujet, c’est la guerre répression de la manifestation, hostile à certaines méthodes de ré- suggère le président du tribunal, liciers du service départemental de martelé M. Hervé. « Mais pourquoi d’Algérie et plus précisément cet l’audition de quatre témoins, di- pression et de renseignements ». Jean-Yves Monfort. « Je n’évacue police judiciaire (SDPJ) de Seine- tous ces hématomes ? », interroge la événement rects ou indirects, et un long inter- « Ce n’est pas un hasard si ces pra- pas cette idée, d’autant que dans la Saint-Denis poursuivis pour « vio- présidente Françoise Martres, en oublié de la rogatoire du prévenu. tiques criminelles se développent à police il y a, à ce moment-là, un lences » et « agressions sexuelles » égrenant la liste des blessures rele- mémoire col- ce moment-là », ajoute M. Einau- courant violemment hostile à la sur deux trafiquants de drogue pla- vées à l’issue de la garde à vue.«Je lective : la ré- « RÉPRESSION ORIENTÉE » di. perspective de l’indépendance », cés en garde à vue dans leurs locaux ne suis pas médecin », lâche le chef pression po- « On ne peut comprendre ces A l’appui de ses affirmations, il répond le prévenu. en novembre 1991. C’est au terme de groupe. Pour les policiers, ces ac- licière événements et ce massacre que si évoque une circulaire rédigée par Il rejette en revanche l’idée, de plus de sept ans de bataille de cusations relèvent d’un système de sanglante on a en tête qu’ils sont le produit de Maurice Papon le 5 septembre avancée à plusieurs reprises par procédure que les cinq policiers ont défense concerté, qui a aussi été uti- d’une mani- pratiques installées depuis des an- 1961 stipulant que « les membres Maurice Papon, que les morts du été jugés à Versailles (Yvelines), où lisé par Abdemajid Madi, arrêté à festation or- nées sous la responsabilité de Mau- des groupes de choc [du FLN] pris 17 octobre aient été les victimes l’affaire avait été dépaysée « pour Livry-Gargan le 26 novembre. ganisée par la Fédération de rice Papon », avertit d’entrée en flagrant crime doivent être abat- d’un règlement de compte entre plus d’impartialité ». France du Front de libération na- M. Einaudi. Relatant le passé du tus sur place ». Aux obsèques d’un factions nationalistes algériennes : Le 25 novembre 1991, quatre poli- JUSTIFICATIONS IGNORÉES tionale (FLN) algérien, le 17 octo- préfet de police de Paris comme policier, le préfet de police lance « En 1961, le Mouvement national ciers de la brigade des stupéfiants Purgeant une peine de 10 ans bre 1961 à Paris. inspecteur général pour l’adminis- même « un mot d’ordre : “Pour un algérien n’existait pratiquement de Bobigny emmenés par le pour son implication dans l’affaire Educateur au ministère de la tration en mission extraordinaire coup reçu, nous en porterons plus à Paris où le FLN dominait. » commandant Bernard Hervé ont in- de stupéfiants, ce dernier dénonce justice, Jean-Luc Einaudi est aussi dans l’Est algérien en 1956, il es- dix” ». « Cela signifiait très précisé- Au président Monfort qui terpellé, non loin de la gare du les « tortures » qu’il aurait subies l’auteur d’un livre – La Bataille de time que « Maurice Papon a orien- ment : pour un policier tué, tuez dix s’étonne du faible nombre de té- Nord à Paris, Ahmed Selmouni, dans les locaux de la PJ de Bobigny. Paris –, dans lequel il affirme que té la répression contre le FLN vers Algériens, estime M. Einaudi. En moins et du peu d’écho dans la soupçonné d’être l’un des anima- Pendant la fouille, affirme-t-il, un les exactions des policiers ont fait une répression collective visant l’en- tous les cas, c’est bien ainsi que cela presse de l’époque au sujet de la teurs d’un réseau international de fonctionnaire demande à l’un de ses ce soir-là plus de 200 morts, alors semble d’une communauté hu- a été compris. » manifestation, Jean-Luc Einaudi trafic d’héroïne et de cocaïne, dont collègues d’amener « Albert ». «Je que le bilan officiel a longtemps li- maine ». rétorque : « La vie d’un Algérien ne les policiers ont arrêté le chef quin- ne savais pas qui était Albert, se sou- mité ce bilan à 3 victimes parmi Revenu à Paris, Maurice Papon « AUCUNE PREUVE » valait pas la vie d’un Français. Il y ze jours plus tôt. Selon Ahmed Sel- vient Madi, mais quand j’ai vu un les manifestants. a, selon M. Einaudi, favorisé Revenant sur la manifestation avait de l’indifférence pour une vie mouni, qui purge aujourd’hui une manche de pioche sur lequel était Dans un point de vue publié l’émergence de pratiques contes- du 17 octobre 1961, le prévenu re- de "bougnoule". » Dans le prétoire peine de 13 ans de prison pour in- inscrit Albert, j’ai compris, j’étais par dans nos colonnes, le 20 mai 1998, tables, en organisant, par connaît qu’« il n’existe aucune des applaudissements nourris ap- fraction à la législation sur les stu- terre, ils me tapaient partout, dans les M. Einaudi soutenait que ce exemple, « de vastes rafles » et en preuve qu’un massacre ait été or- prouvent l’intervention. péfiants, l’arrestation s’est passée parties génitales et les côtes. » Pour « massacre » avait été perpétré faisant « interner des Algériens au donné. Mais il suffisait de laisser « Si je vous comprends bien, « calmement », mais la garde à vue les policiers, c’est Madi qui s’est re- « par des forces de police agissant Vel’d’Hiv’ ». « Déjà en 1958, des té- faire, et c’est là que se trouve la res- l’homme expliquerait les événe- a tourné au cauchemar. Devant le bellé alors qu’il était entendu par le sous les ordres de Maurice Papon », moignages font état de policiers se ponsabilité de Maurice Papon. ments », demande le président. tribunal, la victime détaille les di- commandant Hervé. Il s’est blessé alors préfet de police de la capi- vantant de jeter des Algériens à la Quand le contrôleur général de Pa- « C’est certain, confirme le préve- vers sévices dont elle aurait été l’ob- en se jetant contre une armoire, se- tale. L’accusation lui vaut de Seine, soutient-il. Les rafles se font ris vient le voir pour lui demander nu. Qu’on m’explique sinon com- jet, du tirage de cheveux aux coups lon les policiers qui parlent d’actes comparaître depuis le jeudi 4 fé- « au faciès » et quand, en 1959, est de "cesser le carnage", il lui tourne ment un préfet de police peut inter- de batte de base-ball sur la tête « lé- d’« autodestruction ». vrier, devant la 17e chambre du tri- créé le centre d’identification et de le dos. Quand de fausses rumeurs ner des gens au Vel’d’Hiv’, seize ans gèrement mais constamment », en Ces justifications policières ont bunal correctionnel de Paris, pour vérification de Vincennes, où sont circulent faisant état de morts par- seulement après que des juifs y ont passant par les coups de pied et de laissé de marbre le procureur de la « complicité de diffamation envers conduits les Algériens raflés, on va mi les forces de l’ordre, il n’a rien été internés. C’est à mon sens l’ex- poing qui, après quelques heures République adjoint, Jacques Hos- un fonctionnaire public » voir se banaliser sous la responsabi- fait pour les démentir et a ainsi exa- pression que ce préfet de police dans le service de police, lui vau- saert, qui a préféré s’en tenir «aux (Le Monde du 5 février), sur lité de Maurice Papon des pratiques cerbé la haine des policiers envers était dans la continuité de celui qui dront d’être transportée aux ur- constatations médicales incontes- plainte de Maurice Papon, absent de violence ». les Algériens. » fut secrétaire général de la préfec- gences d’un hôpital parisien. tables ». Pour lui, les « cinq prévenus de la première journée d’audience Le principal tort du préfet de Jean-Luc Einaudi ne nie d’ail- ture de la Gironde dans les an- De retour en Seine-Saint-Denis, ont porté un coup très dur à la procé- pour cause de « grippe aiguë ». police, à entendre le prévenu, est leurs pas qu’une partie des exac- nées 40. » le lendemain matin, Ahmed Sel- dure pénale française, à la police et à Pendant près de sept heures, de « n’avoir rien fait » ou d’avoir tions ont été commises ce soir-là mouni affirme avoir subi de nou- la justice ». Il a requis quatre ans de cette audience s’est transformée « encouragé » des violences qui par des policiers poussés à bout Acacio Pereira veaux interrogatoires qui, en fin de prison à l’encontre de Bernard Her- journée, deviendront de nouveau vé, trois ans contre Christophe violents : un simulacre d’injection Staebler, Patrice Hurault et Bruno dans le bras, une demande de fella- Gauthier, et deux ans contre Alexis tion par un policier, qui n’a pas été Leclerq. Deux mairies condamnées à décrocher le crucifix de la salle du conseil identifié, et qui, finalement, lui uri- Le jugement sera rendu le NANTES Joué-Langueurs qui avait saisi le tribunal ad- connaît la liberté de conscience assurée à tous nera dessus. Selon la victime, qui a 25 mars. Une semaine auparavant, de notre correspondant ministratif. Instituteur dans une école pu- les citoyens par la République et la neutralité perdu un œil, cette escalade s’achè- la Cour européenne des droits de Les mairies de Joué-sur-Erdre et de Vallet blique, Christian Jadeau n’a pourtant rien du service public à l’égard des cultes quels vera dans un bureau où, alors qu’il l’homme de Strasbourg se sera pen- en Loire-Atlantique devront enlever le crucifix d’un anticlérical. C’est en « chrétien prati- qu’ils soient ». était agenouillé nu avec l’un des chée sur le cas d’Ahmed Selmouni qui orne leur salle de conseil municipal. La quant et engagé » qu’il défend la laïcité et dé- L’association Une Vendée pour tous les prévenus monté sur son dos, un po- (Le Monde du 26 mars 1998). La jus- cour administrative d’appel de Nantes a don- nonce tout « mélange entre pouvoir et reli- Vendéens demandait, au nom des mêmes licier lui introduira « une petite ma- tice européenne poursuit en effet né raison, jeudi 4 février, aux habitants de ces gion », à Joué-sur-Erdre comme ailleurs. Pour principes, que le logo du département de la traque noire » dans l’anus. l’Etat français pour « tortures ». communes rurales demandant l’application toute réponse à sa demande sur le retrait du Vendée, mis en place en 1986 par le conseil Tour à tour, les cinq policiers im- de la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et crucifix, Isabelle Le Gualès de Mézaubran général que préside Philippe de Villiers pliqués ont contesté cette version Jean-Claude Pierrette de l’Etat interdisant « d’élever ou d’apposer avait fait voter, en février 1996, son maintien (MPF), soit ôté du fronton de deux collèges aucun signe ou emblème religieux sur les mo- dans la salle du conseil municipal. Son avocat publics. Selon l’association, ce logo s’inspire numents publics ou en quelque emplacement n’y voit qu’un « usage local auquel les habi- du blason de la Vendée homologué en 1943 DÉPÊCHES public que ce soit, à l’exception des édifices ser- tants sont très attachés ». par la commission des sceaux et armoiries du a SANG CONTAMINÉ : la chambre d’accusation de la cour d’ap- vant au culte, des terrains de sépultures dans gouvernement de Vichy et à l’époque, pel de Paris a rejeté, jeudi 4 février, les demandes d’actes présentées les cimetières, des monuments funéraires ainsi LE CŒUR ET LA CROIX « l’évêque de Luçon avait cru voir dans le gra- par les avocats des personnes mises en examen pour « empoisonne- que des musées ou des expositions ». La cour a A Vallet, en plein vignoble nantais, c’est phisme le cœur de Jésus et de Marie surmonté ment » et « complicité d’empoisonnement » dans le volet non ministé- infirmé un jugement du tribunal administratif en mars 1938 que le conseil municipal avait de la couronne d’épines du Christ ». Le riel de l’affaire du sang contaminé. La juge d’instruction Marie-Odile de Nantes qui, en décembre 1997, avait esti- voté à l’unanimité la pose d’un crucifix dans la commissaire du gouvernement a demandé à Bertella-Geffroy devrait décider prochainement s’il y a lieu ou non de mé que la présence de ces crucifix relevait de salle où il se réunit. Ce vote « marquait la vo- la cour administrative de rejeter cette de- renvoyer les personnes mises en examen devant un tribunal correc- « décisions prises en matière de décoration » lonté d’exprimer une croyance sans constituer mande, estimant que la forme stylisée ac- tionnel ou devant une cour d’assises. ne pouvant être attaquées devant le juge de un acte de pression ou de prosélytisme et se rat- tuelle du logo ne correspondait à aucun em- a VIOLENCE : l’adolescent de 17 ans, qui a reconnu avoir tué, lun- l’excès de pouvoir (Le Monde du 22 janvier tachait aux us et coutumes de la commune », blème représentatif d’une religion, la croix di 1er février, un buraliste de Béziers (Hérault), a été mis en examen et 1998). estime l’avocat du maire actuel, Paul Dalon n’ayant pas « la forme latine propre à la reli- écroué. Un millier de personnes, élus et commerçants en tête, ont ma- A Joué-sur-Erdre, Isabelle Le Gualès de Mé- (FD) qui a refusé, lui aussi, d’ôter ce crucifix gion chrétienne », le cœur étant « un symbole nifesté, jeudi 4 février, pour protester contre cet assassinat. zaubran est maire (divers droite) depuis 1975, comme le demandait un conseiller municipal depuis la nuit des temps » et l’ensemble ne a LOGEMENT : les organismes collecteurs du 1 % logement s’en- date à laquelle elle a succédé à son mari. d’opposition. La cour administrative d’appel pouvant être interprété que comme «la gagent à sécuriser les accédants à la propriété, selon une convention « Beaucoup ici continuent de l’appeler Ma- a estimé que « la position d’un emblème reli- transposition métaphorique de certains traits signée vendredi 5 février. En cas de chômage, les ménages modestes dame la comtesse et ont vis-à-vis d’elle une dé- gieux postérieurement à l’entrée en vigueur de de l’histoire vendéenne », que rien n’interdit. pourront bénéficier d’un report de 50 % de leurs mensualités de rem- férence rappelant la féodalité », assure Chris- la loi du 9 décembre 1905, à l’extérieur comme boursement. Pour les salariés, la sécurisation s’appliquera aussi en cas tian Jadeau, président de l’association civique à l’intérieur d’un édifice public communal, mé- Dominique Luneau de difficultés après un divorce. LeMonde Job: WMQ0602--0010-0 WAS LMQ0602-10 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 10:45 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0390 Lcp: 700 CMYK

10 / LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 CARNET

DISPARITIONS Maurice Najman Le colonel Jean Ballarin Une figure de la génération lycéenne de Mai 68 Un compagnon de la Libération JOURNALISTE, écrivain, créa- (JCR), il est de tous les coups. Au géré en Algérie, n’oublie pas les chute du mur de Berlin, confesse LE LIEUTENANT-COLONEL (en pelé à Alger, où il prendra le teur, en 1968, des comités d’action début de l’année 1968, il se bat ouvriers de Lip et défend la candi- Markus Wolf, le patron des ser- retraite) Jean Ballarin, compagnon commandement de l’escorte per- lycéens (CAL), Maurice Najman pour la réintégration de Romain dature de Charles Piaget à l’élec- vices secrets est-allemands, se pas- de la Libération et ancien de la sonnelle et de la garde d’honneur est décédé, jeudi 4 février, des Goupil, exclu du lycée Condorcet tion présidentielle de 1974. Début sionne pour les archives des ex- 2e division blindée (DB), est mort, du général de Gaulle, à la tête du suites d’une hépatite C. Il était né pour agitation politique, ce qui 1975, il rejoint le PSU avec l’AMR, pays communistes. mercredi 27 janvier, à Paris, dans comité français de libération na- le 7 décembre 1948, à Paris, dans donnera lieu à la première « ma- le quitte trois ans plus tard, et sou- Dandy, Maurice Najman aimait sa quatre-vingt-cinquième année. tionale (CFLN). une famille juive polonaise. Son nif » lycéenne. Il fait aussi partie tient dès le départ l’éphémère can- aussi se montrer dans les films de Né le 16 janvier 1915 à La Ville- Promu capitaine, Jean Ballarin père, un militant communiste, du groupe de militants qui, le didature de Coluche à l’élection ses amis. On l’aperçoit furtivement dieu (Dordogne), Jean Ballarin rejoint la 2e DB et il se bat en Al- meurt jeune. Sa mère, Solange, est 20 mars, au nom du refus de la présidentielle de 1981. Passionné dans Irma Vep, d’Olivier Assayas ; s’engage dans l’armée dès l’âge de sace – où il fait de nombreux pri- une rescapée d’Auschwitz. Sa guerre du Vietnam, brise les vi- par ce qu’il appelle, le premier, les on le reconnaît dans Passage secret, dix-huit ans. Affecté au 1er régi- sonniers allemands et récupère grand-mère ne parlait que le yid- trines de l’American Express. Cette « nouveaux mouvements sociaux », de Laurent Perrin ; on le verra dans ment de marche de spahis maro- des stocks importants d’armes lors dish, une langue qu’il apprend et action précédera la naissance, le il explique à ses copines qu’il faut le dernier film de Patrick Grand- cains (RSM) en Syrie, il entend de la prise de la localité de Logel- n’oubliera jamais. En 1965, il dé- 22 mars, à la faculté de Nanterre, militer au Mouvement de libéra- perret, tourné il y a peu à Cuba. l’appel du 18 juin 1940 du général heim – et dans la « poche » de barque au lycée Jacques-Decour, au « Mouvement » du même nom. tion des femmes (MLF), n’en dé- On le voit aussi, évidemment, dans de Gaulle et franchit la frontière Royan, en 1945. Avec la 2e DB, il plein d’idées et d’idéaux, déjà « vi- En avril, il imagine, à Jacques- plaise à « tous ceux qui n’ont que le La mémoire est-elle soluble dans syro-palestinienne pour rallier la participe à la prise du « nid ré » des Jeunesses communistes Decour, le premier comité d’action mot lutte de classes dans la l’eau ?, tragi-comédie et docu-fic- France libre. Depuis le Soudan, via d’aigle » de Berchtesgaden, le re- (JC), auxquelles il avait adhéré un lycéen (CAL). La France en est bouche ». tion de son petit frère, Charles, dit l’Egypte, il participera à tous les fuge d’Adolf Hitler. an plus tôt. A la rentrée 1966, avec bientôt couverte, mais ce succès Fin 1994, il est l’un des premiers Charlie, hommage bouleversant à combats de la France libre, en Ery- Après la fin de la guerre, Jean certains de ceux qui compteront avive des rivalités : les révolution- à squatter la rue du Dragon, avec leur mère. Quand Romain Goupil thrée – où, en janvier 1941, il va or- Ballarin servira au cabinet du futur plus tard dans l’histoire de Mai 68 naires austères de la JCR s’op- son ami Jean-Baptiste Eyraud, le lui demande, à l’automne 1998, de ganiser la charge d’Umberga maréchal Marie Pierre Kœnig, – tel Michel Recanati, qui se suici- posent aux « amateurs » de président de Droit au logement. participer à son dernier long-mé- contre un fort parti italien –, en succcessivement commandant en dera à trente ans –, il crée à l’AMR, qui ne cachent pas leur En 1996, il rejoint la gauche fran- trage, A mort la mort, – « l’histoire Syrie, en Egypte, en Libye et en chef de la zone française en Alle- Jacques-Decour le premier comité amour du rock et des plaisirs. Dans çaise partie au Mexique à la ren- d’une génération qui se retrouve Tunisie. Avec le grade de sous- magne, commandant des forces Vietnam lycéen. Mourir à trente ans, le film-culte de contre du « sous-commandant » plus souvent au cimetière qu’aux lieutenant, à la tête d’un escadron terrestres, aériennes et maritimes Cette même année, il se rap- Romain Goupil sur cette époque et Marcos. Bavard, jamais lassé de ra- manifs » –, Maurice dit pourtant d’auto-canons, Jean Ballarin se bat en Afrique du Nord, puis ministre proche d’un petit groupe de mili- cette génération, on suit les ma- conter ses bonnes histoires vécues, non. Le 12 décembre 1998, per- à El Alamein, en Egypte, contre les de la défense nationale en 1954- tants trotskistes regroupés der- nœuvres de Recanati pour écarter Maurice Najman était toujours en sonne ne l’attend plus quand il ar- forces du maréchal Erwin Rom- 1955. Promu lieutenant-colonel, il rière l’un des fondateurs de la Najman du premier rang de la ma- retard, toujours débordé, toujours rive et rejoint la « famille », cette mel. Promu lieutenant, il rejoint la reçoit le commandement, en 1961, IVe Internationale, le Grec Michel nifestation du 13 mai 1968. L’ordre agacé que ses amis lui reprochent amicale où l’espérance est une 2e DB du futur maréchal Philippe du 5e régiment de spahis maro- Raptis – dit « Pablo » –, décédé il y revenu, il continue toujours à rê- de gâcher son talent. Après quatre éternelle inquiétude, pour la scène Leclerc de Hauteclocque. cains, et il prend sa retraite en a trois ans. Il adhère en 1967 à ver de « mouvements de jeu- ans passés à Libération, il « pi- finale du film – la fin du triptyque 1962. cette tendance tiers-mondiste, au- nesse » et de révolutions. En 1973, geait » ici et là, avait toujours un ouvert par Mourir à trente ans. NOMBREUX FAITS D’ARMES Titulaire de la croix de guerre togestionnaire dont sortira, en il est en Amérique latine et ramène « papier » en retard pour Le « C’est la scène du bal, lui avait dit Le 2 juin 1943, le sous-lieutenant 1939-1945, Jean Ballarin était 1968, l’Alliance marxiste-révolu- un livre, Le Chili est proche, publié Monde diplomatique ou L’Evéne- son ami Romain. Une scène où on Ballarin est fait compagnon de la commandeur de la Légion d’hon- tionnaire (AMR). Avec ses copains chez Maspero (1974). Il est au Por- ment du jeudi, toujours un livre sur chante et où on danse. » Libération pour ses faits d’armes neur. de l’AMR et de la Jeunesse tugal, pendant la Révolution des le métier, toujours un film docu- de sous-officier au 1er RSM. A la communiste révolutionnaire œillets, rêve d’un socialisme auto- mentaire en train. Il vit ainsi la Ariane Chemin fin août 1943, Jean Ballarin est ap- Jacques Isnard

AU CARNET DU « MONDE » – De Casa à Paris. Mariages – Les administrateurs, – Les familles Perrin et Cancel, Remerciements Et l’équipe permanente du Festival de Parents et amis me Naissances Philippe, M. et M Jean-Pierre la Vézère, ont la douleur de faire part du décès de – Profondément touchée des GRASSIOULET, Les élus du Syndicat intercommunal nombreuses marques d’amitié, Mme Jean GEFFRAY d’affection, de sympathie reçues lors du Philippa ROUSSELET, un demi-siècle déjà ! d’aménagement de la Vézère, M. Joseph, Antoine PERRIN, née KNIGHT, font part du mariage de leurs enfants, ont la tristesse d’annoncer la disparition décès du Vincent ROUSSELET Après tant de fidèles lectures du de survenu le 3 février 1999, dans sa sont heureux d’annoncer la naissance, le Marguerite et Jean-Eric, cinquante-troisième année. docteur Robert LACOURBE, 18 décembre 1998, de leur fille, journal, à toi maintenant d’écrire... le monde. Guy qui sera célébré le 6 février 1999, à de LASTEYRIE du SAILLANT, La cérémonie religieuse sera célébrée Mme Robert Lacourbe 16 heures, en l’église Saint-Augustin, Ino. Bon anniversaire ! administrateur, ce jour, à 9 h 30, en l’église Sainte-Clo- remercie très sincèrement toutes les Paris-8e. e trésorier et cofondateur (1981) tilde, 23 bis, rue Las Cases, Paris-7 , suivi personnes qui, par leur présence, leurs 128 Kennington Road, Mathilde, Madeleine. du festival. de la crémation, à 15 heures, au crémato- messages et leurs envois de fleurs, ont pris SE 11 RE Londres rium de l’Essonne, route d’Arpajon, à part à sa peine. (Grande-Bretagne). Décès Les obsèques religieuses auront lieu en Avrainville (Essonne). Fiançailles l’église d’Allassac, en Corrèze, le samedi – Les membres du Comité consultatif 6 février 1999, à 14 heures. Ni fleurs ni couronnes, vos dons médical, peuvent être adressés à M. Jean Philippe Magali et Alain-François PIALAT, – Versailles. Le Chesnay. Perrin, à l’ordre de la Ligue contre le Anniversaires de décès Maxime, Juliette L’ensemble du corps médical, – Châlons. Angers. Poissy. cancer, 17, rue de la Sablière, à – Il y a trois ans, le 6 février 1996, ont la joie d’annoncer la naissance de M. Etienne BLONDEAU Et les personnels de l’hôpital Paul- Ablon-sur-Seine (Val-de-Marne). et Mme, née Chantal CAMILLERAPP, Brousse, Aimée Marchal, M. Philippe PRÉVOST ont la tristesse d’annoncer la mort de leur Roxane, son épouse, Agnès DELPECH et Mme, née Marie-Laure collègue et ami, pour nombre d’entre eux, – On nous prie d’annoncer le décès de RÉCHAUSSAT le Noël Marchal et Réjane, le 5 janvier 1999. Dominique Marchal et Marie-Paule, nous quittait, dans sa vingt-neuvième sont heureux d’annoncer les fiançailles de Mme Gabriel PRAT, année. leurs enfants, ses enfants, docteur Alain BISMUTH, Ophélie, Rebecca, Léandre, Baptiste, née Simonne BRUYER, hémobiologiste Anniversaires de naissance Marion et Antoine, ses petits-enfants, Elle reste très présente dans nos de l’hôpital Paul-Brousse, Alain Dieulin et Martine, survenu à Paris, le mercredi 3 février mémoires et dans nos cœurs. 1999. – 7 février 1999. le 28 novembre 1998. Jérôme, Sabine, Ervan, décédé le 3 février 1999. ses neveux et nièces, La cérémonie religieuse aura lieu le A Françoise, Et toute la famille, Et tous ses amis, lundi 8 février, à 10 heures, en l’église – Il y a sept ans, le 5 février 1992, Saint-Thomas-d’Aquin, place Thomas- – Le docteur Anne-Marie Charvat, ont la douleur de faire part du décès de notre maman et mamie. d’Aquin, Paris-7e. SOUTENANCES DE THÈSE sa fille, Alain GILLER Et toute la famille Jean MARCHAL, Bon anniversaire ! ¤ De la part de 83F TTC - 12,65 la ligne ont la grande peine de faire part du décès pupille de la nation, Michel et Dominique Prat, quittait sa famille et ses amis. de retraité SNCF, Dominique, Brigitte, Jean-François, Erard et Monique Gilles, Léah, Salomé. Tarif Etudiants 99 Dominique et Nicole Prat, Une pensée affectueuse est demandée à me survenu le 4 février 1999, dans sa quatre- Jean-Pierre et Françoise Martichoux, M Anne-Elise CHARVAT, vingtième année. ceux qui l’ont connu et aimé. née MÉZY, Alain et Rozen Prat, institutrice retraitée, Bernard et Elisabeth Prat, La cérémonie religieuse aura lieu le Philippe Prat, samedi 6 février, à 10 heures, en Ses enfants, survenu le 7 janvier 1999. l’église Saint-Loup. Avis de messe Ses petits-enfants et arrière-petits- enfants. – Deux messes seront célébrées, les 7 et Selon la volonté de la défunte, ses Un registre à signatures tiendra lieu de obsèques ont été célébrées civilement. 15 février courant, en l’église Saint-André condoléances. de Montreuil (Seine-Saint-Denis), en la – Le professeur Jean Raymond, mémoire de ma chère grand-mère, Son corps a été incinéré dans l’intimité Une corbeille sera mise à votre son époux, familiale, et ses cendres reposent au disposition pour la recherche médicale. cimetière de Pompadour (Corrèze). Ses filles, Irène GOMIS. Ses petits-enfants, Ni fleurs ni plaques. ont la tristesse de faire part du décès de Emmanuelle David. – Saint-Clair et Pierrette Dujon, 56, rue Sabatier, Mme Jean RAYMOND, ses enfants, 51000 Châlons. née Odile STEMPOWSKA. Emmanuelle et Jean-François Robidas, Laure et Thierry Eon, Les obsèques ont été célébrées dans Communications diverses – Mme Max Moulins, Elodie Dujon et Gilles Farcy, l’intimité, samedi 30 janvier 1999, en la Le FW SYMPOSIUM, Ses enfants, petits-enfants et arrière- collégiale de Saint-Léonard-de-Noblat. ses petits-enfants, petits-enfants Carrefour mondial des technologies Et ses arrière-petits-enfants, Chloé, ont la grande tristesse de faire part du de l’information Cécile, Hadrien, Emilie et Sophie, La famille remercie toutes les 1er au 5 mars 1999 décès de personnes qui s’associeront à son deuil. ont la tristesse de faire part du décès de au Futuroscope, à Poitiers LA SOCIÉTÉ MONDIALE M. Max MOULINS, La Croix-Peyret, DE L’INFORMATION : Marie-Madeleine DUJON. préfet honoraire, 87400 Saint-Léonard-de-Noblat. ACTEURS ET VICTIMES commandeur de la Légion d’honneur, Renseignements et inscriptions Le samedi 6 février 1999, à 11 heures, grand officier dans l’ordre national Tél. : 01-47-04-45-25 son souvenir sera évoqué à la maison du Mérite, – Pierre Zoberman, http://www.fwsymposium.org funéraire des Batignolles (parking) Yves et Laurence Zoberman, er 10, rue Pierre-Rebière, Paris-17e, et survenu le 1 février 1999, à Antibes. ses enfants, 1, boulevard du Général-Leclerc, Clichy Manon, Lesly, Morgan, Brieuc, CARNET DU MONDE (Hauts-de-Seine). « Résister. » ses petits-enfants, (Marie Durand, Tour de Constance). Et toute la famille, TARIFS 99 - TARIF à la ligne ont la douleur de faire part du décès de L’incinération a eu lieu dans la plus – Myriam Guise, stricte intimité. DÉCÈS, REMERCIEMENTS, Odile et Jacques Burrus Nicole ZOBERMAN, AVIS DE MESSE, et leurs enfants, Cet avis tient lieu de faire-part. ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS Martin et Emélie, survenu, le 3 février 1999, dans sa 136 TTC - 20,73 ¤ soixante-douzième année. enfants de Chantal (✝) 79, chemin des Maures, TARIF ABONNÉS 118 F TTC - 17,98 ¤ ✝ et Yves-Marie Heude ( ), 06600 Antibes. Sa participation à un groupe de Claire Guise, 28, rue Jacob, résistants pendant la guerre témoignait NAISSANCES, ANNIVERSAIRES, Bernard et Chantal Guise 75006 Paris. déjà de l’esprit d’engagement et MARIAGES, FIANÇAILLES et leurs enfants, d’indépendance dont elle a fait preuve 520 F TTC - 79,27 ¤ FORFAIT 10 LIGNES Yves et Isabelle Guise toute sa vie. Toute ligne suppl. : 62 F TTC - 9,45 ¤ et leurs enfants et petits-enfants, – Le président, Sa carrière dans l’éducation nationale, Le vice-président, ¤ Marie-Noëlle de Guélis, où elle a toujours gagné l’estime de ceux THÈSES - ÉTUDIANTS : 83 F TTC - 12,65 Le département Afrique, ont le chagrin de faire part du décès de qui l’approchaient, lui a valu les palmes COLLOQUES - CONFÉRENCES : Le Centre d’études et de recherche sur académiques. l’océan Indien, Nous consulter Simonne GUISE, Les enseignants, Les obsèques auront lieu le lundi ట 01.42.17.39.80 née MENOT, Et le personnel de l’Institut national des 8 février, à 10 heures, au cimetière du langues et civilisations orientales, Montparnasse (3, boulevard Edgar- + 01.42.17.38.42 le 4 février 1999, à son domicile. ont le regret d’annoncer le décès, le Quinet). Fax : 01.42.17.21.36 31 janvier 1999, de Les lignes en capitales grasses La cérémonie religieuse sera célébrée Cet avis tient lieu de faire-part. me sont facturées sur la base de le samedi 6 février, à 14 heures, en M Voahangy RAJAONAH, deux lignes. Les lignes en blanc l’église de Saint-Sernin-du-Plain (Saône- chargée de cours 108, rue Jean-Pierre-Timbaud, sont obligatoires et facturées. et-Loire). de géographie malgache de 1990 à 1998. 75011 Paris. LeMonde Job: WMQ0602--0011-0 WAS LMQ0602-11 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 10:04 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0391 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 / 11 HORIZONS PORTRAIT Hussein, la solitude d’un monarque

ON plus douloureux secret aura certaine- ment été une double perte : la perte de La Mecque, en 1925, par son arrière grand-père, Hussein S Ben Ali, le chérif du Hedjaz – défait par Abdel Aziz Ibn Saoud – et la perte de Jérusalem, en 1967, par sa propre armée, évincée par les troupes israéliennes. Autant dire que tout au long de sa vie, Hussein de Jordanie, descendant de la dy- nastie hachémite, de la lignée du prophète, aura le sentiment d’avoir hérité d’une malédiction du destin. « J’appartiens, semble-t-il, à une famille qui selon la volonté de Dieu doit souffrir et consentir des sa- crifices sans fin pour sa nation », dé- clara-t-il après la défaite de 1967. Rêvait-il vraiment de restaurer la dynastie hachémite lorsque, en 1990, méprisé par l’Arabie saou- dite, qui l’accusait d’avoir pris fait et cause pour l’Irak après l’inva- sion du Koweït, il revendiqua à nouveau le titre de chérif ? Ou en- core lorsque, en 1995, il proclama qu’il était disposé à jouer un rôle en Irak – dont son cousin, Fayçal II, fut l’éphémère souverain jusqu’en 1958 ? Il s’en est toujours défendu. La longévité de son règne – qua- rante-six ans – n’est pas synonyme de sérénité. Le « petit roi » – sur- nom qui lui a été conféré lors de son accession au trône du fait de son jeune âge et qui perdura à cause de sa petite taille – aura sur- vécu à trois guerres israélo-arabes, plusieurs tentatives de coup d’Etat et autant de tentatives de meurtre. FRANCK SCHERSCHEL / LIFE MAGAZINE / PPCM Devenu roi dans des circonstances Le roi Hussein de Jordanie en 1956, trois ans après son intronisation. tragiques, Hussein de Jordanie a dû prendre très vite la mesure du règne tumultueux qui l’attendait, la Syrie, l’Irak et une partie du Li- plus dramatique fut la prise en rusalem-Est. Un désastre, mili- tiens de Camp David, malgré de de la volatilité des allégeances et ban. Le souverain chasse de l’avion qui le conduisait taire, politique et économique. pressantes solliciations améri- de la précarité des alliances – dont Mais la Grande-Bretagne s’était en Suisse, en novembre 1958, par Hussein n’était pas au bout de caines, Hussein est « récompensé » il saura néanmoins tirer profit au déjà engagée, en 1916, à l’insu du deux Mig syriens. « Ils voulaient ses peines. La marmite des réfu- par un sommet arabe réuni à Bag- gré des circonstances. chérif de La Mecque, et en vertu hachémite me supprimer, comme on avait giés palestiniens bouillait. Actions dad, qui alloue 1 milliard de dol- Mais, s’il a réussi à sauver son des accords Sykes-Picot, à parta- supprimé mon cousin Fayçal d’Irak anti-israéliennes et représailles se lars d’aide annuelle à la Jordanie. régime et son royaume en jouant ger avec la France des zones d’in- afin d’en finir avec les Haché- succédaient. Les organisations de Il demeure en odeur de sainteté d’un allié sur l’autre, en changeant fluence au Moyen-Orient. En no- est arrivé mites », commentera-t-il. fedayins firent d’Amman leur bas- tout au long de la guerre qui a op- de camp selon la conjoncture, il vembre 1917, elle allait de surcroît Quelques mois plus tôt, le tion. La tension montait inexora- posé l’Irak à l’Iran de 1980 à 1988, n’en a pas moins fini par se faire de promettre aux juifs, par la déclara- vendredi 14 juillet, Fayçal, était en effet as- blement. Jusqu’à ce fameux sep- parce qu’il se range du « bon cô- nombreux ennemis. Apprécié et tion Balfour, un foyer national juif sassiné, ainsi que toute sa famille tembre 1970. « C’était nous ou eux. té », c’est-à-dire de l’Irak, considé- parfois admiré en Occident, il a été en Palestine. Pour solde de tout lors d’un coup d’Etat. Pour Hus- Personne ne voulait faire de conces- ré alors comme le rempart contre très contesté – et c’est parfois peu compte, et à titre de dédommage- 5 février sein, « le président Nasser seul en sions, personne ne voulait faire l’islamisme iranien. dire – au sein du monde arabe. ment, Londres finit par ériger l’un portait l’entière responsabilité », marche arrière, l’affrontement était Hussein n’a pas pour autant re- Il avait seize ans lorsque son des fils du chérif, Abdallah, émir parce qu’il ne supportait pas irrémédiable, hélas ! », dira-t-il. Et noncé à ses « ambitions » palesti- grand-père Abdallah, fondateur du de Transjordanie, avant de l’aider à Amman dans l’émergence de l’Union arabe, l’affrontement eut lieu. Il fut ter- niennes. En avril 1987, lors d’une royaume, fut assassiné sous ses à devenir roi de Jordanie en 1946. cette fédération entre l’Irak et la rible. En août 1971, l’armée jorda- rencontre secrète à Londres, il yeux, le 20 juillet 1951, à l’entrée de Fayçal Ier, son frère, obtiendra le un état jugé conclut avec Shimon Pérès un ac- la mosquée El Aqsa, à Jérusalem, trône irakien. cord prévoyant la réunion d’une par un Palestinien qui le soup- Hussein de Jordanie héritait aus- « Toute ma vie j’ai été entouré de beaucoup conférence internationale sur le çonnait de vouloir signer une paix si d’un pays coincé entre la Syrie, désespéré. Proche-Orient avec la participa- séparée avec Israël. « Tandis que je au nord, l’Irak, au nord-est, l’Ara- de gens (...), mais tout au long tion d’une délégation jordano-pa- me précipitais, je vis du coin de l’œil bie saoudite au sud et Israël à La maladie lestinienne. L’accord est refusé tous les amis de mon grand-père qui l’ouest. Il lui fallait une bonne de ces années, au plus profond de moi, par le premier ministre israélien fuyaient de tous côtés... Cette image, dose de baraka, d’équilibrisme, de d’alors, Itzhak Shamir. L’Intifada, plus que le visage de l’assassin, res- flair politique et aussi et peut-être a mis un terme j’ai été aussi seul qu’un naufragé » le soulèvement de la population tera gravée à jamais dans ma mé- surtout le puissant soutien de la palestinienne de Cisjordanie et de moire », confiait-il dans son livre, Grande-Bretagne et des Etats- Gaza, commence en décembre. Mon métier de roi, paru aux édi- Unis, voire, à l’occasion... d’Israël, à un long Jordanie que les deux Hachémites nienne avait terminé le grand net- Hussein en tire les leçons. En juil- tions Robert Laffont en 1975. dans une conjoncture politique ré- avait mise sur pied en février de la toyage. Ce « septembre noir » pour let 1988, il annonce la rupture de « C’était ma première leçon de soli- gionale très agitée. L’Etat d’Israël même année et qui visait à faire les Palestiniens devait donner tout lien administratif et légal du tude. » « Toute ma vie j’ai été entou- avait été créé quelques années au- règne de contrepoids à la République naissance à l’organisation du royaume avec la rive occidentale ré de beaucoup de gens (...), mais paravant, et son grand-père était arabe unie que l’Egypte et la Syrie même nom, responsable de plu- du Jourdain. tout au long de ces années, au plus suspecté de « collusion avec l’enne- quarante-six avait scellée deux semaines aupa- sieurs attentats, dont le premier profond de moi, j’ai été aussi seul mi ». ravant. Hussein de Jordanie appe- fut le meurtre, en novembre 1971 ANS un Proche-Orient qu’un naufragé. » En Egypte, les Officiers libres, la à l’aide les Etats-Unis et la au Caire, du premier ministre jor- totalement imprévisible, conduits par Gamal Abdel Nas- D ans, au cœur Grande-Bretagne. Les « ma- danien, Wasfi Tall. Hussein se retrouve à A suite devait bousculer de ser, venaient de renverser le roi rines » américains débarquèrent à Hussein avait ainsi restauré la nouveau du « mauvais côté » en fond en comble la vie insou- Farouk. En Syrie, après plusieurs Beyrouth, et des parachutistes paix à l’intérieur de la Jordanie, août 1990, lorsqu’il soutient l’Irak L coups d’Etat, une solide dictature d’un ciante mais modeste, que le britanniques arrivèrent en Jorda- mais il y perdait son rôle de repré- au moment de l’invasion du Ko- futur monarque menait alors à était installée, mais un coup nie, le temps que la tempête sentant des habitants de la rive oc- weït et il est mis à l’index par ses Amman. Après l’assassinat d’Ab- d’Etat devait avoir lieu en 1954. Proche-Orient s’apaise. cidentale du Jourdain. En 1974, un amis occidentaux et arabes. Il es- dallah, son fils Talal, le père d’Hus- L’Irak n’allait pas tarder à entrer S’il est vrai que l’Egypte et la sommet arabe réuni à Rabat re- suie une nouvelle rebuffade pales- sein, interné pour schizophrénie lui aussi dans une zone de turbu- Syrie ne l’ont pas épargné – Nas- connut l’OLP comme « le seul et tinienne, lorsque les Palestiniens dans un hôpital psychiatrique en lences, dont le cousin d’Hussein, tumultueux ser le traitait, entre autres noms unique représentant du peuple pa- refusent de participer à une délé- Suisse, rentre en Jordanie où il est Fayçal, allait être la victime en d’oiseaux, de « nain de la CIA » –, lestinien ». Des révélations du gation commune jordano-palesti- couronné roi le 6 septembre. Sa 1958. c’est ce que l’on appelait alors la Washington Post, en 1977, selon les- nienne après le lancement du pro- santé mentale ne lui permettant Très tôt, Hussein de Jordanie s’infiltrait au Moyen-Orient. «Il « question palestinienne » qui aura quelles Hussein émargeait depuis cessus de paix en octobre 1990. pas de gouverner, le Parlement jor- dut donc naviguer entre les n’y avait pas d’autre alternative, été son véritable chemin de croix. une vingtaine d’années au budget L’accord israélo-palestinien d’Oslo danien le force à abdiquer et pro- écueils. Pour réhabiliter la Jorda- Glubb devait partir. » Dès le milieu des années 60, les de la CIA, ternirent davantage en- de septembre 1993 le prend totale- clame Hussein roi. Un conseil de nie aux yeux de pays arabes, Avril 1957 : Hussein de Jordanie activités des fedayins à partir du core l’image du roi au sein des ment de court. régence est désigné jusqu’à la ma- l’Egypte en particulier, qui la ren- déjoue de manière tout à fait sin- territoire jordanien lui valaient pays arabes. Craignant d’être le laissé-pour- turité du jeune prince, qui, au daient quasi seule responsable de gulière un complot tramé par le des représailles israéliennes. Son Méfiants, informés des contacts compte de la négociation, il accé- terme d’une formation accélérée l’humiliation de 1948, et ac- général Ali Abou Nawar, isolement était de plus en plus discrets qu’il maintenait avec Is- lère les négociations avec l’Etat de six mois à l’académie militaire cusaient le royaume d’être un sa- commandant en chef des forces grand au sein du monde arabe, raël, Anouar El Sadate et Hafez hébreu et signe un traité de paix de Sandhurst, est intronisé le 2 mai tellite de la Grande-Bretagne, le armées. Les conjurés, soutenus malgré la sympathie de l’Arabie El Assad le tinrent à l’écart des avec lui en novembre 1994. Affi- 1953. souverain décida, en 1956, de se par l’Egypte, se recrutaient parmi saoudite, elle aussi clouée au pi- préparatifs secrets de la guerre chant une amitié à la limite de l’in- Il héritait d’un petit royaume (les débarrasser du général britan- ses serviteurs les plus proches. Le loris comme étant un valet de qu’ils préparaient pour octobre convenance avec les dirigeants is- deux rives du Jourdain) d’un mil- nique Glubb, commandant de la souverain se rendit en personne l’Occident. 1973. Il n’apprécia guère et, lors raéliens, il se retrouve à nouveau lion et demi d’habitants, fait des Légion arabe (l’armée jorda- auprès des conjurés, et retourna Jusqu’à la guerre dite de six d’une rencontre secrète organisée relativement tenu à distance par restes d’une promesse britannique nienne). J’ai voulu « jordaniser » la situation en sa faveur. Par la jours de juin 1967. Les Israéliens à sa demande, informa le premier ses frères arabes, d’autant que les non tenue : pour encourager son mon armée, expliquera-t-il lui- suite, les conjurés ont tous été l’avertirent qu’ils n’attaqueraient ministre israélien, Golda Meïr, des pourparlers de paix israélo-pales- arrière-grand-père, le chérif Hus- même. « Nous étions dominés par graciés. Car Hussein de Jordanie, pas son royaume s’il se tenait à intentions de ses « frères enne- tiniens et israélo-syro-libanais sein, à brandir l’étendard de la l’étranger. » « J’étais déterminé à c’était aussi cela. Un chef d’Etat l’écart des combats. Mais Hussein mis ». A la grande indignation battent de l’aile. Il est aussi vive- grande révolte arabe contre les mettre sur pied une force armée qui sait passer l’éponge et tenter estima qu’il n’avait d’autre choix d’Hussein, elle ne le prit pas au sé- ment contesté par les Jordaniens Turcs, durant la première guerre puissante et bien équilibrée (...) et, de récupérer ses ennemis de l’in- que de se tenir aux côtés des rieux. La guerre dite du Kipour eux-mêmes, qui pour la première mondiale, Londres lui avait promis tant que Glubb était parmi nous, térieur. Arabes. A l’humiliation de la dé- permit enfin aux Arabes de relever fois critiquent une politique à de l’aider à créer un royaume c’était impossible. (...) Le Caire Ce ne fut pas la seule tentative faite militaire, s’ajoutait l’infamie la tête. courte vue. arabe indépendant, incluant ce qui nous accusait d’être une puissance de coup d’Etat ni de meurtre du de l’occupation de toute la rive Pour avoir refusé, en 1978, de se est aujourd’hui la Jordanie, Israël, impérialiste », et le communisme souverain. A ses propres yeux, la occidentale du Jourdain et de Jé- joindre aux accords israélo-égyp- Mouna Naïm LeMonde Job: WMQ0602--0012-0 WAS LMQ0602-12 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 09:26 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0392 Lcp: 700 CMYK

12 / LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 HORIZONS-TÉMOIGNAGE

1 ALLEMAGNE, ANNÉE ZÉRO ?

La tentation de l’oubli par Bernard-Henri Lévy

E n’avais plus revu Ger- mianter » n’est pas exactement Rhin ? Histoires du pont. Souve- conscience avec elle-même et hard Schröder depuis ce C’est un débat douloureux « oublier ». Mais tout de même ! nirs de diplomate et d’esthète. Et avec Dieu. « Seul contre tous », dit jour d’août 1998 où nous Ce souci de décontamination au puis, de fil en aiguille, sur un ton Walser. « Je suis seul contre tous, étions venus, avec quel- et sensible qui traverse moment même où il s’installe de liberté peu habituel chez un di- mais je n’en démords pas. » Et on ques autres, pendant la dans les meubles de la RDA ! On plomate de ce format, deux récits entend, en écho, le « j’en suis là, je campagne électorale, lui l’Allemagne du chancelier reste dans la même logique, au politiques qui, dans mon esprit, se n’en bougerai pas » de Luther face apporter notre soutien. cœur de la contradiction majeure connectent aussitôt. La commé- à Charles Quint... Religion et poli- J Je l’avais trouvé sombre. Schröder : faut-il du passé du « schröderisme » : d’un côté, moration ratée du 11 novembre tique. Résurgence, dans les débats Peu loquace. J’avais noté tirant les ultimes leçons de la 1918 : Chirac avait invité Kohl et les plus actuels, des plus an- son habitude, chaque faire table rase, tourner chute du Mur, une « Ostpolitik » à Schröder, une fois élu, se vexe. La ciennes questions religieuses. fois qu’il le pouvait, de usage interne ; de l’autre, parce célébration sans problème, à quel- Remarque de Laurent Dispot, qui laisser Oskar Lafontaine, le patron une fois pour toutes la page que le passé pèse trop lourd et ques jours d’intervalle, des « Paix me cornaque durant ce voyage : du Parti, prendre la parole à sa qu’on préfère la fête à la mémoire, de Westphalie » de 1648 : c’est lui, « on ne fait jamais assez de sociolo- place et, sinon, sa diction lente, un de la Shoah, au risque un « désamiantage » de l’histoire l’ambassadeur, qui y représentait gie religieuse quand on essaie de peu mécanique. Ce qui frappe, là, nationale, une neutralisation de sa la France et il témoigne, là, en re- comprendre l’Allemagne contem- c’est la joie. L’euphorie discrète de l’oublier ? L’écrivain part maudite – nazisme et stali- vanche, du faste des cérémonies. poraine ». mais insistante. C’est l’air d’un nisme. L’ambassadeur a beau dire. Il est a homme qui a le sentiment d’avoir Bernard-Henri Lévy a mené a difficile – et il le sait – de ne pas Martin Luther... Martin Heideg- gagné la double bataille, mêlée, de Schröder et Walser... Le chance- faire le lien. D’un côté, le service ger... Martin Walser.... A chaque la politique (fierté du « militant une enquête intellectuelle lier et le romancier... L’un veut minimum d’une Histoire immé- tournant de l’histoire allemande, SPD » rendant enfin le pouvoir au changer de mémoire. L’autre, diate que l’on s’efforce de refroi- un Martin ? Je veux dire un « parti de Bebel et Bernstein ») et auprès des nouveaux quand il en a assez de voir des dir. De l’autre, pour un événement « grand réformateur », venant of- de la vie (cette « nouvelle images de la Shoah à la télé, ré- vieux de 350 ans, une célébration frir son « grand discours » fonda- épouse » dont toute l’Allemagne dirigeants allemands, clame le droit de changer de maximale, des expositions à teur : les « 95 thèses contre les se répète qu’il a « tenu le coup » chaîne et de zapper. Du « bug » au Münster et Osnabrück, des mani- Indulgences » de Luther, à Witten- grâce à elle, qu’elle est le « secret de l’ancien chancelier « zap ». D’un effacement, l’autre. festations monstres en présence berg ; le « Discours du Rectorat » de sa réussite », etc.). Il a le regard Il y a, dans l’Allemagne d’au- de toutes les têtes couronnées de Heidegger, à Fribourg ; et puis, clair. Une belle voix de crooner. Il Helmut Schmidt, du chef jourd’hui, des gens qui reven- d’Europe. Voilà à quoi risque de cette fois-ci, le « Remerciement » a la cravate avantageuse : rouge, diquent le droit, non de nier l’hor- ressembler cette veille de l’an pour le « prix des libraires », à jaune, noir, les couleurs du dra- de la communauté juive reur, mais de ne plus la voir, de la 2000 dans l’histoire de l’Alle- l’église Paul ? C’est faire beaucoup peau allemand – il se débrouille contraindre à quitter nos écrans magne. Voilà un pays qui, l’année d’honneur à Walser. Mais allez sa- toujours, paraît-il, pour avoir, Ignatz Bubis mentaux. Sauf – ce serait sans même où il « oublie » de commé- voir si ce n’est pas ce qu’il a dans dans ses cravates, les trois cou- doute l’argument de Dick et de la morer l’entrée, en 14-18, dans la tête quand il se plaint de ce leurs du drapeau. Gerhard Schrö- plupart des jeunes Allemands – l’âge des boucheries qui condui- « service » de la mémoire – der est un homme heureux. Wehrmacht » a déplacé, paraît-il, ses parents, à Aix-la-Chapelle, qu’un certain Victor Hugo a tout ront jusqu’à la Shoah trouve non « Dienst », le mot même de Hei- Son bureau, à la chancellerie, des centaines de milliers de visi- jouxtait une synagogue détruite dit sur la question : vous pourrez seulement l’argent, mais le désir, degger – que les Allemands d’au- est d’une sobriété déconcertante. teurs dans le pays : « je ne l’ai pas par les nazis, puis reconstruite, toujours essayer de zapper, bu- le temps, de fêter comme jamais jourd’hui seraient contraints de Pas un objet. Pas un livre. Une vue non plus ; mais je ne peux pas mais lentement – en sorte qu’il a guer, fermer les yeux – l’œil reste ce que les nationalistes des années célébrer. Allez savoir si ce n’est table de travail, à un bout. Une laisser dire qu’une armée, dans sa grandi « au rythme de la syna- dans la tombe et regarde Schröder vingt considéraient comme l’ins- pas ce qu’ont à l’esprit tous ceux table de réunion, à l’autre. Un cô- majorité, a pu commettre des gogue ». Du coup, et par associa- et Walser... tallation, pour deux cents ans, qui, dans cette affaire, ont pris té allemand de l’Est dans la déco- crimes pareils ». tion d’idées, je lui ai fait observer a dans « la grande humiliation alle- parti pour lui. Ce matin encore, le ration ou dans le plateau de ciga- Et comme j’insiste que l’exposi- que les choses n’ont pas beaucoup « Timide tentative, dirait Franz mande ». chauffeur de taxi : « vous ne trou- rettes, à la disposition des invités. tion, après avoir tourné dans changé pour lui puisque l’entrée Hessel, de promenade dans le cœur a vez pas bizarre, vous, qu’on nous Dans mon dos, seule note de fan- toute l’Allemagne, se termine ce de son ministère, ici, à Bonn, se de Berlin. » La rue du 17 juin, en Bonn, encore. Un immeuble embête avec ce Mahnmal au mo- taisie, un grand tableau néoex- week-end à Hanovre et que, trouve être à nouveau en face mémoire de l’insurrection ou- parmi d’autres. Une plaque, à ment même où, comme par hasard, pressionniste, teintes laiteuses et Hanovre étant sa ville, je serais d’une synagogue – hasard ou fait vrière de 1953. Le colonne de la gauche de l’entrée. On dirait une les Juifs réclament de l’argent aux bleuâtres, qui montre un groupe honoré de pouvoir la voir en sa exprès ? et dans quel sens, le fait Victoire, flanquée des statues de plaque de dentiste. Ou d’avocat. banques et aux compagnies d’assu- en train de danser, devant la porte compagnie, il retrouve son air exprès ? la synagogue reconstruite Rohn et Moltke. La porte de Bran- Elle dit simplement, cette plaque : rances ? » de Brandebourg, le jour de la d’obligeance enjouée : il sera à en face du ministère, ou le minis- debourg. Le « quartier des Fran- « Dr. Helmut Kohl, Bundeskanz- a chute du Mur. Etat modeste. Aus- Hanovre, en effet, ce week-end, tère installé là parce qu’il y avait çais » avec ses vieilles maisons ler, a. D ». Traduction : « a. D. », La maison d’Oskar Schindler térité de principe, presque osten- mais il est déjà pris... une petite déjà la synagogue ? pastel jaune paille, rose indien, comme « ausser Dienst », littéra- – le Schindler de la « Liste » – face tatoire, de la République de Bonn. fête... il insiste sur le mot français : Eh bien, lettre pour dire deux mauve, vert amande qui sont lement « hors service », ou « à la à la gare. Celle de Goethe, à côté Mortification volontaire d’un Etat « eine kleine fête »... il répète : une choses. Primo : enquête faite, le comme un conservatoire du Berlin retraite » – Helmut Kohl, « chan- de l’hôtel. Goethe justement – à qui, en se repliant sur cette « fête de vieux amis », ceux qui bâtiment date de 1955, la syna- du XVIIIe siècle. L’Université celier à la retraite » comme on dit cause de « l’année Goethe » – à la humble bourgade de province, au- l’ont soutenu, ses camarades, le gogue de 1959 et c’est à dessein Humboldt. L’Opéra. Le petit « recteur honoraire » ou « ex-am- devanture des librairies. Un rait voulu se faire ermite. Ce se- SPD... mais pourquoi, puisque je qu’elles ont été placées face à face temple grec qui fut le monument bassadeur ». Toujours la modestie monde fou dans les rues. Il me ront d’ailleurs ses premiers mots, serai dans la ville, ce soir-là, ne – la politique extérieure de la nou- aux morts des guerres allemandes de l’Etat. Celle, aussi, de l’ex- semble, pas mal d’étrangers. Un empruntés à Frédéric II, mais qu’il pas me joindre à eux et venir, moi velle Allemagne s’inscrivant sous avant de devenir celui des « vic- chancelier – peut-être teintée parfum de grande capitale, dès la attribue bizarrement à Helmut aussi, faire la fête ? La fête, pas la le signe, explicite, de la repen- times du fascisme et du milita- d’humour – redevenu, en un clin descente du train, que l’on sentait Schmidt : « je suis, de mon Etat mémoire... Une fête, au lieu de la tance à l’endroit des Juifs. Se- risme ». La cathédrale protestante, d’œil, après seize ans de pouvoir, moins à Berlin. Sommes-nous (modeste !), le premier serviteur. » mémoire et de l’Histoire... Est-ce cundo, et plus énorme encore : la où Goering s’est marié. Le Châ- un citoyen parmi d’autres. Mais toujours en Allemagne, ou déjà en Que pense le Serviteur des dé- la doctrine du chancelier ? Est-ce rue s’appelle « Tempelstrasse », teau, enfin, des Hohenzollern que cette question, surtout, qui me Europe ? Nous sommes à Franc- clarations de Martin Walser, ce ro- là ce qu’il entend lorsqu’il parle rue du « Temple », ce qui, en alle- tout le monde semble d’accord trotte dans la tête jusqu’au lende- fort. Nous sommes dans la ville – mancier considérable, figure de la d’instaurer un rapport « détendu » mand, ne signifie pas « temple pour reconstruire à l’identique, main : que serait-il advenu du pro- pêle-mêle – de Goethe, des Roth- gauche intellectuelle, dont les avec le passé ? protestant », mais « synagogue ». pierre par pierre, sur les plans jet de Mémorial s’il l’avait finale- schild, d’Adorno, de la Banque propos sur la « représentation per- a Or cela aussi est récent ; l’endroit d’origine de Andreas Schlüter. ment emporté ? y aurait-il eu, centrale européenne et de l’école manente de la honte », la « routine Georg-Clemens Dick est un de s’appelait Wörthstrasse, rue « de Rien de tout cela n’est nouveau, sous son règne, un débat aussi de Francfort. Nous sommes dans de la culpabilisation » et « l’instru- ces « diplomates verts » que Wörth », du nom du village alsa- certes. Mais l’impression est sai- vif ? Kohl et son monument. Kohl la ville de Ignatz Bubis, président mentalisation d’Auschwitz dans le Joschka Fischer a amenés dans ses cien, théâtre de la charge des cui- sissante. Il y a mémoire et mé- et son mot malheureux sur la de la communauté juive alle- débat public » viennent de déclen- bagages quand il a pris les rênes rassés de Reichshoffen et, par moire. Il y a celle que l’on zappe et « grâce de la naissance tardive ». mande et, pour l’heure, adversaire cher une énorme polémique ? Il du ministère des affaires étran- conséquent, d’une défaite fran- de Walser : « vous livrez des muni- défend Walser dont la position a gères. Il me reçoit, en fin de jour- çaise ; en sorte qu’en la rebapti- tions à l’extrême droite », lui a-t-il été, selon lui, « mal comprise ». née, à son bureau, dans l’énorme sant, en se donnant pour adresse La fête, pas la mémoire... dit ; « vous êtes un incendiaire spi- La question du « Mémorial » ? bâtiment sans âme qu’il occupe, la « rue du Temple juif » au lieu de rituel »... Est-il toujours hostile au projet pour quelques mois encore, jus- la « rue de Wörth », la diplomatie Une fête, au lieu de la mémoire Bubis donc, chez lui. Rondeur d’un Mémorial de la Shoah, ce fa- qu’au déménagement à Berlin. d’Adenauer et de ses successeurs pétillante. Mélange de malice et meux « Mahnmal », voulu par Longs couloirs silencieux. Lumière faisait d’une pierre deux coups : et de l’Histoire... Est-ce la doctrine de bonhomie. Prototype, aussi, de Kohl, au centre de Berlin ? «Ce pauvre. Alignement de pièces aus- elle effaçait une allusion antifran- ces Juifs allemands, plus alle- n’est pas à moi de décider. C’est au tères où l’on aperçoit, à travers les çaise malvenue en ces temps – an- du chancelier ? Est-ce là ce qu’il entend mands que les Allemands, consti- peuple. Il y aura un débat parle- portes entrebâillées, des meubles nées 50 – de « récupération de sou- tutifs du génie de l’Allemagne, mentaire, au printemps, et chacun, ordinaires, des rideaux de mau- veraineté» et elle redisait à la face lorsqu’il parle d’instaurer un rapport pièce à jamais manquante dans le y compris les ministres, pourra vaise rayonne, des posters. Am- du monde et, en particulier, d’Is- puzzle de l’« unité » retrouvée. prendre la parole et voter selon biance de cité U ou d’hôpital dé- raël que « Quai d’Orsay », en alle- « détendu » avec le passé ? A-t-il jamais regretté ce choix de sa conscience, sans discipline de saffecté. Parfum tiers-mondiste. mand, se dirait dorénavant « rue revenir ici, après 1945, recommen- parti. » Et Dick, cheveux gris et courts, al- de la Synagogue »... Geste magni- cer la vie ? S’est-il jamais dit : je N’a-t-il pas un avis personnel, lure sportive, pieds sur le bureau fique. Engagement sacré. celle que l’on promeut. C’est le Le forcing de Kohl, à la fin, pour me suis trompé, on ne peut plus tout de même ? N’a-t-il pas décla- au moment où je pousse sa porte : a même Berlin qui croule sous les que soit posée la première pierre, être Juif, en Allemagne, après ré qu’il voulait un monument où le contraire du haut fonctionnaire La pensée du chancelier telle « Mahnmale », les honore, les res- la vraie, celle qui rendait l’entre- Auschwitz ? « Oui, dit-il. Une fois. l’on entrerait « avec plaisir » ? Il traditionnel – on l’imaginerait qu’elle me paraît ressortir, à la ré- taure et fait, tout à coup, tant prise irréversible. Et le maire de Pendant huit jours. C’était en 1985, esquive encore. « J’ai juste voulu plutôt sur un terrain de foot, ou flexion, du ton de ses deux éclats d’histoires pour construire un mo- Berlin, Eberhard Diepgen, pour- au moment où la Schauspielhaus a dire : un lieu où l’on rencontrerait en montagne, ou bien en train de sur Reemtsma et Goldhagen : dé- nument à la mémoire des « Juifs tant du même parti que lui, qui ne failli monter la pièce de Fassbinder, l’Histoire et une Histoire qui, au lieu faire un trekking. « Cette affaire crisper ces affaires de mémoire, assassinés d’Europe ». veut pas voir sa ville devenir la "Les déchets, la ville, la mort" : de nous étouffer, nous aiderait à af- Walser est évidemment énorme, alléger ce passé qui ne veut pas a « capitale de la pénitence alle- vous savez, l’histoire de ce "Juif fronter l’avenir. » m’explique-t-il. Mais l’Allemagne, passer, penser à autre chose. C’est Un autre exemple de ce « deux mande ». Kohl, ou la fin d’une riche", mais supposé "intouchable" Bref, un Schröder prudent. Cir- ce n’est pas que cela. Prenez la ré- le côté « Terminator » de Schrö- poids deux mesures ». C’était époque. Kohl, ou l’ultime repré- à cause de la Shoah, que les édiles conspect. Une impression, très forme du droit de la citoyenneté par der. Rapidité de l’intelligence, sans l’autre soir, près de Bonn, sur les sentant d’un régime de la de Francfort instrumentalisent pour étrange, d’indifférence à ces ques- exemple. Savez-vous ce qu’elle va doute ; brio ; impression, par mo- hauteurs de Remagen, dans le conscience et de la mémoire. couvrir leurs trafics immobiliers. » tions. Et puis, à la toute fin, sur concrètement signifier ? Deux mil- ments, de voir un écran d’ordina- château d’Ernich qui est, depuis a L’immobilier... Francfort... N’était- deux points précis, une brutalité lions de nouveaux Allemands... » Il teur lui apparaître sur le front. cinquante ans, la résidence des Et si Martin Walser était en il pas lui-même, dans ces années, qui me surprend. sourit, me propose une friandise : Mais aussi, et c’est ce qui met mal ambassadeurs de France. Le parc. train, tout simplement, de se promoteur immobilier à Franc- Le « cas Goldhagen », d’abord, « deux millions de nouveaux Alle- à l’aise : tentation de l’efface- Le pont de Remagen, en contre- prendre pour Martin Luther ? Et si fort ? Et Fassbinder, pour imaginer ce jeune historien américain dont mands qui seront, du même coup, ment ; l’écran qui, tout à coup, fait bas, dont les lumières brillent ce catholique s’était mis en tête de son « Juif riche », n’a-t-il pas for- j’ai, avec moi, le best-seller sur les deux millions de nouveaux Euro- le vide, déprogramme tout, re- dans la nuit. L’ombre d’Apolli- parler le Luther dans le texte ? cément pensé à lui ? Bubis rit. «Il Bourreaux volontaires de Hitler. Il péens ! qui dit mieux ? » Cette fois, commence. Les informaticiens du naire qui a choisi là, tout près, à Oh ! Pas le Luther antisémite. Pas y a des gens qui, à l’époque, ont af- prétend être le dernier Allemand à le diplomate en santiags éclate de monde entier redoutent le « bug » cause de la source « Apollinaris », celui des « Propos de table » de la firmé cela. Je les ai poursuivis. » n’avoir pas lu le livre. Mais il ne rire, enchanté du bon tour joué à de l’an 2000. Lui le souhaite. Il son pseudonyme. Celle, aussi, de fin : « brûlez les Talmuds ! brûlez Aujourd’hui, alors ? L’affaire Wal- peut s’empêcher d’ajouter, lueur l’Europe des philistins : « pour l’appelle de ses vœux. Il rêve d’un William Gaddis, l’écrivain new- les Juifs avec, car ce sont des Tal- ser ? Cet écrivain de gauche, long- froide dans le regard, voix cas- nous, Allemands, donc Européens, formidable « bug » qui, d’un seul yorkais qui vint après la guerre, muds vivants ! » Mais le Luther de temps proche des communistes, sante : « je ne l’ai pas lu, non ; mais c’est une révolution aussi énorme, coup, sur fond de fête, ferait pas- pour l’armée américaine d’oc- l’appel à la conscience. Le Luther soutenu par le chancelier, qui dé- je ne crois pas qu’il ait raison d’af- dans son genre, que la chute du ser l’Allemagne dans une moder- cupation, tourner un documen- de la « foi seule », de l’« intério- chaîne une tempête en disant que firmer que l’ensemble de l’Alle- mur de Berlin ». nité définitive. Gerhard Schröder taire sur le pont et sur la bataille rité » muette, impérieuse. Un Lu- le temps est venu de « tourner la magne a, non seulement su, mais a ou le « bug » de la mémoire alle- qui, ici même, au pied du château, ther qui, remis au goût du jour se- page » d’Auschwitz ? Bubis, cette voulu la Shoah. » Lettre, faxée à l’hôtel, par l’ad- mande. Ne m’a-t-on pas raconté a décidé du sort de la guerre. «Un lon Walser, nous dirait : contre la fois, se rembrunit. « Oh Walser... » Ensuite, le cas Jan-Philip joint de Georg-Clemens Dick, qu’il est prévu de « désamianter », endroit incroyable, n’est-ce pas », ritualisation de la mémoire, Mais, très vite, il m’entraîne dans Reemtsma, ce chercheur de Ham- Helmut Elfenkemper. A la fin de la dans la partie Est de Berlin, l’im- murmure l’ambassadeur, François contre la manière à la fois juive et la pièce voisine, sans doute le bu- bourg dont la grande exposition conversation, Dick s’est laissé allé meuble du conseil d’Etat où il doit Scheer, en s’approchant de la baie catholique de se souvenir, j’en ap- reau de sa secrétaire : « tenez ; de photos sur « les crimes de la à raconter comment la maison de s’installer après Bonn ? « Désa- ouverte sur la nuit claire et sur le pelle à une intimité autiste de la c’est mon courrier de ce samedi LeMonde Job: WMQ0602--0013-0 WAS LMQ0602-13 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 09:18 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0393 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-TÉMOIGNAGE LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 / 13

« SITES UNSEEN », SHIMON ATTIE, EUROPEAN PROJECTS, EDITION UMSCHAU.

matin ; on va l’ouvrir ensemble ; nous, au débat Le Pen-Mégret. Pas que celui, il y a cinquante ans, de maison de Dahlem, le quartier ré- Le photographe américain rence des victimes et de la néga- une lettre d’encouragement ; une de quoi pavoiser. Ni donner des la « récupération de souveraineté » sidentiel de Berlin, qui fut aussi, Shimon Attie a travaillé tion, non seulement de la Shoah, autre ; une troisième qui me dit "te- leçons de morale aux Allemands. – et un Bubis qui, dans ce nou- sous l’égide du pasteur Martin pendant cinq ans à un livre mais aussi, de proche en proche, nez bon!"; là, non, ce seront des a veau passage, jouerait le même Niemöller, la seule paroisse pro- « Die Schrift an der Wand » des crimes dont elle est l’étalon ? insultes ; regardez ; j’en étais sûr ; je Bubis encore. Grande syna- rôle apaisant, rassurant, que Ben testante à tenir tête au nazisme. (« L’écriture sur les murs »), 5. L’argument d’Helmut Schmidt les détecte dès l’enveloppe, à cause gogue de Francfort. Ce n’est pas la Gourion dans celui d’autrefois. C’est une maison qui ne lui res- consacré à un quartier de enfin, mais repris par beaucoup de l’écriture ; ça nous fait trois sur « vraie » grande, incendiée en Il a une lettre, dans sa poche, semble qu’à moitié. Patricienne, Berlin dans les premiers mois d’autres : un monument pareil, quatre ; c’est, depuis huit jours, la 1938, jamais reconstruite depuis. qu’il me montre chez lui, au re- sans doute. Elégante. Mais un mé- de 1993. « Cette impression c’est un pousse-au-crime ; il fau- proportion ; ce qui veut dire, n’est- Mais c’est l’autre. La moyenne. tour de la synagogue. C’est une lange un peu incongru d’Alle- d’avoir perdu quelque chose dra des dispositifs de sécurité for- ce pas, que c’est Walser qui a per- L’ancienne synagogue libérale, lettre de Frank Schirrmacher, l’un magne et de Chine, de vieux que je n’avais jamais connu midables pour empêcher les gens du. » Bubis est triste mais serein. saccagée mais restaurée, et deve- des directeurs de la rédaction de meubles de cuir cossus et d’es- a eu une influence décisive de venir pisser dessus. Souci, on Il se serait passé, sans doute, de ce nue, avec les années, le temple du la Frankfurter. C’est lui qui, selon tampes, objets chinois, fine porce- sur mon travail . » en conviendra, bien étrange – débat. Mais il a confiance en l’Al- judaïsme orthodoxe à Francfort. les méchantes langues, aurait or- laine des tasses à thé, bibelots. Et dont il est permis de se demander lemagne. Il sait qu’il n’a pas eu Bubis est, plus que jamais, dans chestré la polémique. Et c’est lui puis, comme chez le chancelier, s’il exprime un risque ou un fan- tort, il y a cinquante ans, de faire son royaume. Les fidèles, dès qu’il qui, en tout cas, a prononcé, dans un tableau moderne, inattendu tasme et auquel on opposera la retour dans sa « petite patrie » de paraît, se pressent autour de lui, l’église Paul, la « laudatio » qui in- dans le grand salon clair : le por- belle idée lancée, l’autre soir, dans Francfort. Un instant, pourtant, l’embrassent, l’encouragent. Et troduisit le discours « incen- trait de la grande actrice juive al- la conversation, par Tilman Fich- l’idée m’effleure : à quoi res- lorsqu’il monte en chaire, pour diaire » de Walser. Or voici ce qu’il lemande, interprète fétiche de personnage. Dont acte. La cause ter, Professeur à l’école des cadres semble, ce même matin, le cour- prononcer son discours d’hom- écrit à Bubis : « si vous n’aviez pas Brecht et, notamment, de « Mère est entendue. Weizsäcker est la du SPD : une compagnie de rier de Martin Walser ? mage à l’homme dont, ce matin, réagi avec cette dureté, la contro- courage », Therese Giehse. « Pour- conscience de l’Allemagne. jeunes gens guidant les visiteurs, a quoi faut-il protéger Bubis, reprend Puisque cette « conscience » choi- racontant et expliquant la des- Le concierge de nuit de l’hôtel. Weizsäcker, sous l’œil sévère et sit d’ignorer Martin Walser, j’en truction des Juifs d’Europe et Proustien comme il n’est pas per- Schröder et Walser... Le chancelier et le triste de Therese Giehse ? Parce ferai désormais autant. Et pour- montant, par la même occasion, mis. Lecteur assidu du « Feuille- que cette idée qu’il était possible, tant... une sorte de garde tournante... ton » – c’est-à-dire du supplément romancier... L’un veut changer de mémoire. pour un Juif, de revenir vivre en Al- a Non. Aucune de ces raisons ne culturel – de la Frankfurter Allge- lemagne n’était pas une idée qui al- Reste le débat sur le « Mémo- tient. Il n’en reste, au fond, qu’une meine Zeitung. Quand Bubis, me L’autre, quand il en a assez de voir des lait de soi et... » Sa femme entre, rial ». Il y a, si l’on essaie de résu- – qui saute aux yeux, ce matin, dit-il, traite Walser d’« incendiaire avec un samovar. Elle est belle. mer, cinq arguments en circula- porte de Brandebourg, à deux pas des esprits », une oreille francfor- images de la Shoah à la télé, réclame le droit Elle porte une jupe longue en gros tion contre le principe même de de l’ancienne Chancellerie, face à tienne cultivée entend trois velours bronze, façon bavaroise sa construction. 1. On ne verra l’esplanade encore déserte prévue choses. Le livre de Max Fritsch, Bi- de changer de chaîne et de zapper. Du ou tyrolienne, qui lui donne un air que lui ; il écrasera la ville de tout pour le « Mahnmal » : l’effroi face dermann et les incendiaires. L’in- de jeune fille. Le vieux Président son poids de culpabilité, de honte. à la tâche ; le vertige ; l’impossible cendie du Reichstag : « vous n’êtes « bug » au « zap ». D’un effacement, l’autre en est tout métamorphosé : rosis- Réponse : heureuse honte ! deuil représentation du Mal absolu... pas un antisémite, Monsieur Wal- sement des joues, tendresse nou- béni ! rien n’est plus beau qu’un Mais bon. Comme disent encore, ser ; vous êtes un innnocent ; vous velle dans le regard bleu-vert – il peuple qui, comme le peuple alle- et Tilman Fischer, et Lea Rosch, êtes juste un simplet qui mettez le on fête les soixante-dix ans, un si- verse n’aurait jamais eu lieu ; mais ressemblait à Jünger ; le voici qui mand, décide de regarder ses qui est, depuis dix ans, l’âme du feu aux esprits... » Ou, enfin, les in- lence affectueux se fait. Double elle est, on s’en rend compte, infini- ressemble à Novalis, baron de crimes. 2. On ne le verra pas ; on projet : « c’est difficile ? c’est un cendies de la « Nuit de cristal » si visage de Bubis. Il y a le grand Bu- ment nécessaire ; cher Monsieur Hardenberg. « Le fond de l’affaire, ne voit, très vite, plus les monu- défi lancé à l’Art et à la conscience mal nommée : en cette nuit fatale bis, celui qui est connu dans toute Bubis, je n’ai pas seulement admiré reprend-il, c’est qu’il faudrait se ments. Réponse : il faudrait s’en- universelle ? raison de plus pour ne du 9 novembre 1938, l’important, l’Allemagne et dont on a avancé le votre calme, votre fermeté inébran- débarrasser de Walser. » Je sur- tendre ; mais admettons ; les mo- pas céder, imaginer, travailler... » l’horrible, n’était-il pas le crépite- nom, il y a cinq ans, pour succéder lable, dans ce débat à la "FAZ" ; saute. « Je veux dire : se débarras- numents, à la limite, sont autant a ment des incendies plus que le à Richard von Weizsäcker à la pré- mais aussi vos efforts, qui m’ont ser, dans ce débat, de Walser. Car faits pour être là que pour être L’autre semaine, ce groupe de bruit des vitres brisées ? et, d’ail- sidence de la République – celui beaucoup impressionné, pour aller Walser ne fait pas le poids. Il n’est à vus ; c’est un marquage symbo- jeunes gens, sans doute des Alle- leurs, sa réponse à Walser, Bubis qui, tout à l’heure, quand il a télé- au devant de Walser et le la hauteur, ni de Bubis, ni de ce dé- lique ; un témoignage ; ce sera – mands de l’Est, qui lâchent, en ne l’a-t-il pas faite ce 9 novembre phoné pour demander un taxi, a comprendre ; le dialogue aurait bat qu’il a lancé. Ç’aurait pu être osons le mot – comme une cir- plein Berlin, sur Alexanderplatz – 1998, dans son discours anniver- juste dit « Ich bin Bubis », et on peut-être pu s’élever à un niveau un beau débat, remarquez. Mais concision de la ville. 3. Pourquoi « Berlin Alexanderplatz », tiens, saire, justement, de la nuit des in- entendait, à distance, l’émotion supérieur si Martin Walser s’était, pas avec lui, pas avec ce type, hon- un monument nouveau ? N’y a-t- encore Fassbinder... – un cochon cendies ? du standardiste, on le devinait de son côté, efforcé de vous nête certes, mais falot et tellement il pas déjà – c’est l’argument, no- de quatre mois sur lequel ils ont a presque rectifiant la position. Et comprendre aussi ». Comment, petit bourgeois... » Voyant que je tamment, de Schröder – les ruines peint une étoile de David et, en Consternant, vraiment, ce dé- puis, il y a Papy Bubis, Bubis le fa- après une lettre pareille, douter souris, il s’enhardit : « au fond, je des camps, celles de la villa Wann- grandes lettres bleues de 25 centi- bat ? Pas sûr. Car comparons. Ici milier, au milieu de ses contempo- que Bubis l’ait emporté ? Com- ne respecte pas Walser ; il a donné, see, le Musée juif de Berlin ? Ne mètres, les cinq lettres B. U. B. I. Bubis-Walser. Chez nous... J’hésite rains et des jeunes juifs de Franc- ment désespérer de l’Allemagne l’autre jour, une interview au Bild tient pas, là non plus. Car ceci S. On est loin de l’affaire Walser, à l’écrire, mais enfin... Pendant fort, leurs enfants – dans cette et de son inépuisable ressource pour expliquer que le pire, pour un n’empêche pas cela. Et on voit mais tout près du slogan du parti que les Allemands s’enflamment synagogue trop grande où l’on démocratique ? homme, était de mourir de mort mal en quoi la présence de ces d’extrême droite DVU en Saxe pour ou contre le « Mémorial », sent l’étouffante et douce pré- a naturelle et il a pris l’exemple de éclats brisés du Témoignage inter- Anhalt : « Pour ne pas vivre comme pendant que la Frankfurter publie, sence des morts. Je trouve, à cet « Je ne suis entré dans ce dé- Hemingway qui lui, au moins, a dirait de bâtir, dans la ville capi- des porcs », – avec, sur les affiches, sur quatre pages, la sténographie instant, qu’il ressemble à Ben bat que pour protéger Bubis. » choisi sa mort. Non, mais quel tale, un grand monument natio- un déferlement de cochons calqué d’un entretien de haut niveau Gourion. Le dernier Ben Gourion. L’homme qui s’exprime ainsi est culot ! Que ne prend-il modèle sur nal. 4. L’argument d’une partie de sur le déferlement des rats dans la entre le romancier et le porte-pa- Celui des rencontres avec Ade- la conscience du pays. C’est Hemingway pour écrire de meil- l’extrême-gauche et, notamment, fameuse affiche nazie. Le porte- role des Juifs allemands et que le nauer et de l’acceptation, par l’homme qui, dans un discours leurs livres ? » Weizsäcker rit. de Günter Grass : oui au principe parole de la police, interrogé sur grand public, ce jour-là, se rue sur Israël, des réparations alle- resté célèbre, prononcé au lende- « Bubis est un personnage ; il en d’un Mahnmal, mais à condition la gravité de l’incident, aurait ré- le journal et fait bondir son tirage mandes. Voilà, oui, une piste : une main de la visite de Kohl et Rea- fait trop, mais c’est un personnage ; qu’il commémore aussi les autres pondu : « l’animal n’a pas souf- de presque un quart, pendant Allemagne qui, à cause de la chute gan au cimetière de Bitburg, avait alors que Walser n’est pas un per- victimes du nazisme : homo- fert ». qu’on discute, dans les familles, du Mur, de l’Europe et, mainte- osé dire que « le 8 mai 1945 est le sonnage ; vous m’entendez, ce n’est sexuels, tsiganes, Slaves, esclaves du sens des mots, de leurs étymo- nant, des débats sur le droit du sol jour de la libération de l’Alle- pas un personnage ! » Il a élévé le divers. Ne s’aventure-t-on pas, en PROCHAIN ARTICLE logies comparées – pendant ce et la double nationalité, serait au magne ». C’est l’ancien président ton. Il est en colère, tout à coup, à raisonnant ainsi, sur le terrain ô Les damnés et les autres temps, donc, nous en sommes, seuil d’un « passage » aussi décisif Richard von Weizsäcker, dans sa l’idée que Walser ne soit pas un combien périlleux de la concur- © Le Monde LeMonde Job: WMQ0602--0014-0 WAS LMQ0602-14 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 08:41 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0394 Lcp: 700 CMYK

14 / LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 HORIZONS-DÉBATS

par Bernard Lhôte Bizarre, son Péguy... Une tradition rance par Jean Bastaire ’INTELLIGENCE en eux comme lui d’élever leur esprit testé, pêle-mêle, les Allemands, les se dénationalise comme ça ! C’est l arrive à Sollers de radoter, 1941 ? Ainsi qu’il l’écrivait à son ami France est d’autant plus à la dimension européenne, seul Anglais, les juifs, les Arabes, les même une sorte d’endémie qui de ressortir ses vieux clichés Doriot, « Péguy représente admira- L forte qu’elle est excep- espace susceptible de les sortir de étrangers en général »... Il y a du date d’avant Céline, d’avant Pé- devenus rances. Le coup de blement le jeune Français selon tous tionnelle », affirme Phi- leurs bornes villageoises et, grâce vrai. Et il est également vrai que guy, d’avant Jeanne d’Arc peut- I les vœux de la juiverie. Une parfaite l’âge, quoi ! Lorsqu’on ne lippe Sollers dans son réquisitoire à l’union avec la puissante Alle- maints Français, et non des être, et dont l’un des symptômes vérifie plus ses automatismes de “assurance tout risque”. L’abruti à « La France moisie » (Le Monde magne, de sauver la faible France moindres, ont cultivé jusqu’à est un crachotement inextinguible pensée et ses conforts de propa- mort. Si calotin, si dreyfusard, prôné du 28 janvier). Aurait-il donc un du déclin, de régénérer sa popula- l’aveuglement, parfois la trahison, anticompatriotique. gande. A vouloir faire jeune, on ac- par Mgr Lévy ! » La même année, doute pour s’employer à ce point tion de conservateurs demeurés, l’anglomanie, la germanomanie, Curieusement, il est rare que cuse ses rides. Surtout lorsqu’on que disait Maurras à son confident à médire de ses concitoyens accrochés à une histoire en dé- la russomanie, l’américanomanie, cette préférence étrangère aille court derrière Cohn-Bendit, cadet de Massis ? « Dans la mesure où cet illi- « d’origine » ? Somme toute, les combres. La France indépendante, tout plutôt que la francophilie. jusqu’à partir et s’installer ail- 68. sible peut être lu, et elle est grande Français sont tous moisis, à part c’est fini ! L’Avenir, c’est l’Eu- L’horreur ! leurs. L’attachement acariâtre à la A cette époque, Péguy était bien – c’est l’appoint de la déclamation du lui. Le tout neuf, le frais, le sain (t) rope !, s’écriaient ces prophètes, La préférence nationale France a des charmes secrets, sans enterré sous la dalle de la révolution théâtre, de la conférence –, il est très homme ! en fin de compte, de malheur. (quoique répandue presque par- doute, et procure trop de sour- nationale, recouverte de mousse et dangereux, parce que sa tête est Révo- Neuf ? Pas tant que ça. Il dit noises jouissances pour s’en pri- de lichen. Que ce fût du côté de la lution. » sentir le retour de vilaines odeurs ver. Sollers choisit de prendre ses gauche chrétienne marxiste ou de la En 1943, à Paris, un apôtre fréné- de moisissures nationales. Puis- On ne s’aime pas, on déteste son voisin, distances avec cette France hon- gauche athée trotskiste ou maoïste, tique de la collaboration franco-alle- qu’il a les narines en éveil, il de- nie en se déclarant écrivain euro- l’affaire semblait classée : Péguy, mande, Jean Variot, adjurait les vrait flairer son texte. Il y hume- écrit Sollers en s’adonnant à fond péen d’origine française. On igno- c’était Pétain. La honte de la famille. Français de ne pas succomber aux rait des relents suspects. Selon lui, rait l’existence d’une langue Au mieux un dérisoire fantoche sirènes péguystes : « Dès que Péguy la France « supporte très difficile- à ce désamour, à cette détestation ressassée européenne et que l’écrivain qu’il puant la naphtaline. est sorti de son admirable poésie, ce ment qu’on lui rappelle l’abjection est écrivait dans une autre langue Sollers a gardé cette odeur-là dans fut pour se mettre au service des plus de la Collaboration ». A cet égard, que sa maternelle... Et puis, tant les narines et, avec sa négligence de authentiques machinations d’un so- au moins, Sollers est très français. L’Europe d’aujourd’hui n’est tout, en Allemagne, en Angle- qu’à faire, à l’ère de la 3e mondia- grand seigneur libertin, n’est pas allé cialisme destructeur, décomposé par Rafraîchissons-lui la mémoire ol- certes pas en tout la même. Elle terre, en Israël, dans les pays lisation, il eût dû se dire planétaire y voir de plus près depuis trente ans. la juiverie. » factive. Sa diatribe francophobe n’est pas fondée sur la race, mais arabes, bien davantage qu’en ce plutôt que de se limiter à un en- Aussi fait-il toujours de Péguy le Doit-on rappeler à Philippe Sol- rappelle celles des intellectuels plutôt sur l’argent. C’est un pro- pays moisi) est discutable. La pré- fermement continental. symbole de Vichy et, plus largement, lers, dans un dernier rapprochement partisans de la Grande Europe grès. Mais il ne faudrait pas creu- férence étrangère systématique En fin de compte, il sert assez d’une France de frileux, de trem- entre Péguy et Céline, que le premier d’alors. Ceux-ci cultivaient dans ser beaucoup sous les idéaux dont n’en est pas éclairée pour autant maladroitement sa cause. Il est de bleurs, de xénophobes, de racistes. est parti « pour la dernière des des termes voisins un semblable on la pare pour découvrir des ar- et donne un coup de vieux à la lit- ceux qui finiraient par faire croire Parlons plutôt de Céline, dit-il. guerres et le désarmement universel » mépris : les Français n’étaient rière-pensées de protectionnisme térature. C’est une tradition bien que pour construire l’Europe, il Voilà un novateur, un subversif, qua- et qu’il est mort sur le front à la tête qu’un ramassis de pleutres, de ra- racial à l’encontre des foules de chez nous. On ne s’aime pas, est primordial de mettre la France siment un émule de Voltaire et un de sa section, tandis que le second a bougris, démolis au Pernod, ra- jeunes et colorées du tiers- on déteste son voisin, écrit Sollers au pilori jusqu’à ce que mort s’en- disciple des Lumières. L’égal de fui dans les fourgons nazis pour aller mollis à force de congés payés, monde. On n’entre pas dans ce en s’adonnant à fond à ce désa- suive. Sartre, Joyce, Genet, Giacometti. ruminer sa haine délétère à Sigma- des rentiers peureux, des résis- club européen pour peuples du mour, à cette détestation ressas- Quelqu’un qui fout le bordel et ne ringen ? tants en pantoufles, des patrio- troisième âge sans montrer... sée. C’est une tradition française sent pas la sacristie. tards attardés, pétainistes aussi patte très blanche. très ancienne à laquelle il obéit. Bernard Lhôte est conseil Eh bien, parlons-en justement. gâteux que « le Vieux », incapables « La France moisie a toujours dé- Le malheureux, s’il croit qu’on en communication. Que pensait Céline de Péguy en Jean Bastaire est écrivain.

Si l’on peut cependant parler commoder de la survivance de « fonction naturelle » dépourvue de d’un tournant, par rapport au che- l’ordre androcentrique. Ce piège sens, essentiellement aliénante. Contre l’effacement des sexes min tracé par le premier féminisme avait de quoi séduire les féministes, Librement choisie, émancipée du et par Simone de Beauvoir, c’est pressées, dans un premier temps, point de vue masculin, la maternité Suite de la première page facement « américain » procède en se félicitent sans doute de ces qu’elle n’a pas vu que, pour réaliser de s’identifier aux hommes pour devenait non seulement une liberté noyant les femmes dans un parti- « progrès » et des nouvelles libertés l’égalité entre les sexes, les femmes mieux sortir de leur condition. mais un privilège. A tel point que On peut sortir de ces paradoxes cularisme généralisé où se re- qu’ils offrent aux individus. Que ne pouvaient pas simplement accé- Après tout, cette identification les hommes se trouvent au- en montrant que l’humanité uni- trouvent des minorités de toutes chacun puisse donner la vie tout der au monde tel qu’il était, qu’elles n’a pas été simplement négative : jourd’hui, d’une certaine façon, dé- verselle n’est pas simple, mais sortes (ethniques, religieuses, cultu- seul et devenir à la fois père et devaient le transformer, le dé- elle a permis aux femmes de munis de cette puissance que la do- double, qu’elle doit s’entendre relles, etc.), et les deux sexes fi- mère grâce aux techniques de pro- construire. Qu’il ne suffisait pas, rompre avec les modèles dans les- mination patriarcale leur a si comme l’humanité de l’homme et nissent par être considérés comme création médicalement assistée leur par exemple, qu’une femme de- quels leurs mères avaient été en- longtemps assurée : la maîtrise de de la femme – au même titre. de pures « constructions », quand ils semble être un progrès vers l’auto- vienne professeur, philosophe, ou fermées, mais, rejetant tout héri- la descendance. Les conditions sont On comprend ainsi pourquoi ne sont pas la conséquence de mo- nomie individuelle. Même Robert citoyenne pour faire s’écrouler les tage « féminin », le féminisme s’est peut-être ainsi remplies pour que penser la différence des sexes est dèles culturels hétérosexuels (« hete- Badinter ne voit là rien qui pose constructions théoriques ou poli- alors nourri de misogynie. La plu- les hommes et les femmes éta- une idée neuve, puisqu’il s’agit de rosexual matrix »), comme chez Ju- problème, pas même le recours aux tiques androcentriques. Le pro- blissent de nouveaux rapports, fon- reconnaître enfin la mixité du genre dith Butler. mères porteuses qui s’apparente, blème pratique et politique des dés sur le respect de leur différence humain, son existence originaire- Le nouveau féminisme français selon lui, « à une simple adoption femmes, de leur place et de leur Simone de Beauvoir et de leur égalité. ment sexuée, sans modèle unique. récuse à la fois ces deux types de par anticipation » (Le Débat, no 36, statut, ne pouvait pas se résoudre Sur la scène politique, c’est l’idée En reconnaissant l’universalité de la neutralisation des sexes en affir- Gallimard 1985, p. 10). par leur « assimilation », par leur n’a pas vu que, pour de parité, depuis le début des an- différence, on peut échapper à mant la dualité sexuelle comme la En fait, ceux qui, par crainte d’un accession au monde bâti et pensé nées 90, qui représente une façon cette logique aberrante de l’andro- seule différence universelle au sein prétendu « naturalisme », récusent par des hommes, car la hiérarchie réaliser l’égalité, les de donner un nouveau contenu à centrisme qui condamnait au « par- de l’humanité. C’est pourquoi il a toute inscription de la différence masculin/féminin était encore là l’égalité politique. Dans une démo- ticularisme » toute revendication pu concevoir l’idéal de la parité en des sexes dans le droit se préci- dans ce monde, présente, effi- femmes cratie représentative, et hors les cas féminine. politique. pitent aveuglément dans les bras de ciente, théorisée. de référendum, ce sont les repré- L’impasse de l’universalisme abs- Alors, oui, évidemment, en tant la technique, comme si elle devait C’est ce que j’ai découvert, pour ne pouvaient pas sentants qui exercent normalement trait, qui veut négliger la différence qu’elle caractérise a priori tout être désormais, à elle seule, fonder le ma part, en devenant professeur de la souveraineté qui appartient au des sexes au profit du seul « être humain, donc qu’elle est univer- droit. Avec une certaine cohérence, philosophie. Enseignant Platon ou simplement accéder peuple tout entier. Si à l’Assemblée humain », a d’ailleurs été signalée selle, la différenciation des sexes ce sont les mêmes, de Robert Ba- Kierkegaard, je m’apercevais que je nationale et au Sénat siègent 90 % par Simone de Beauvoir dès l’intro- peut être dite « naturelle ». En dépit dinter à Evelyne Pisier, qui n’avais pas affaire aux spéculations au monde d’hommes, on est conduit à consta- duction du Deuxième Sexe ; il est des valeurs et des interprétations condamnent la parité et légitiment de sujets universels et neutres, mais ter ici, sans même parler d’autres surprenant qu’on ne s’en souvienne qu’elle reçoit (historiquement et le droit aux enfants « biologiques ou bien à des sujets philosophiques tel qu’il était, lieux, un quasi-monopole masculin pas. Elle nous prévient contre la culturellement variables), la diffé- adoptés » pour les couples du sexués, dont les concepts mêmes du pouvoir qui prive les femmes de tentation, qu’elle croit surtout amé- rence masculin/féminin structure même sexe. La différence des sexes étaient pénétrés de la hiérarchisa- qu’elles devaient l’exercice de la souveraineté. ricaine ( !), d’effacer le sens du mot l’existence humaine et, au-delà, le ne leur semble pas digne d’intéres- tion masculin/féminin. Sans imagi- Cette privation ne vient pas de ce « femme », tandis qu’elle se moque règne des vivants. ser le droit, mais la biologie prati- ner a priori une divergence systé- le transformer, qu’elles ne veulent pas être candi- de l’ouvrage « fort agaçant » de Do- Je laisse à ceux qui pensent par quée en laboratoire justifie, selon matique des points de vue masculin dates, ni de ce que les électeurs ne rothy Parker qui déclarait : « Tous, slogans – hommes ou femmes – la eux, tous les droits. Demain, on et féminin – qui n’existe pas tou- le déconstruire votent pas pour elles, mais du fait aussi bien hommes que femmes, sottise de dire que la nature est de pourra sinon abolir la différence jours –, il faut pouvoir analyser, que les partis politiques, vieux terri- nous devons être considérés comme droite, voire d’extrême droite ! Je entre les hommes et les femmes, du lorsqu’elle apparaît, la part d’an- toires masculins, quand ce n’est pas des êtres humains » (Le Deuxième ne leur reproche même pas de ne moins faire qu’ils n’aient plus be- drocentrisme dans les construc- part des femmes de ma génération « machistes », ne les désignent pas Sexe, Idées / Gallimard, 1978, p. 13). pas avoir lu Rousseau qui fait de la soin l’un de l’autre. Les enfants tions théoriques. Pourquoi une part pour qui la liberté primait tout – et comme candidates. Ils opèrent de Affirmation abstraite, commente nature l’usage que l’on sait, et qui « biologiques » ne naîtront plus importante de l’innovation en phi- c’est en quoi nous fûmes passion- fait une constante discrimination justement Simone de Beauvoir, n’a pas été exactement l’inspirateur d’hommes et de femmes, mais se- losophie et en sciences humaines nément beauvoiriennes – ont opté positive à l’égard des hommes, pro- ajoutant : « Il est clair qu’aucune de la droite en politique, mais de ne ront fabriqués à partir de matériaux est-elle aujourd’hui l’œuvre de d’abord pour cette identification longeant l’héritage d’une Répu- femme ne peut prétendre sans mau- théoriciennes ? Parce qu’elles aux hommes et renié les « modèles blique jadis tout entière inspirée vaise foi se situer par-delà son sexe. » opèrent un déplacement du regard maternels », en tous les sens du par les modèles antiques. La ques- Et pourquoi une femme est-elle Certaines Françaises farouchement à l’intérieur de leur discipline. terme, puisque c’est dans la famille tion de ce que doit être une démo- tentée d’effacer sa différence, et Il est nécessaire, par exemple, que s’institutionnalisait encore la cratie avec les femmes, qui n’a ja- non un homme ? C’est qu’elle se antiparitaires, qui se réfugient d’interroger la très ancienne exclu- subordination des femmes. Le mais été traitée, se pose donc sent « dans son tort » en étant sion de la question de la procréa- choix de l’indépendance écono- aujourd’hui en France avec une ur- femme, alors qu’un homme est dans l’abstraction et refusent de revendiquer tion dans la philosophie. J’ai essayé mique et la critique du mariage ca- gence particulière. « dans son droit » en étant homme. de le faire dans mon livre Politique ractérisèrent très souvent la façon Jusqu’à présent, le Conseil consti- L’auteur du Deuxième Sexe est donc leurs droits en tant que femmes, des sexes (Seuil, 1996) en deman- de voir des jeunes filles de ma gé- tutionnel a toujours considéré que très consciente du piège androcen- dant pourquoi, depuis Le Banquet nération (et ce mot même de la Constitution de 1958 ne permet- trique de l’abstraction (même s’il se flattent d’universalisme et accusent de Platon, le philosophe doit choi- « jeune fille » garde le parfum de tait pas à la loi de faire la distinction lui arrive trop souvent d’y tomber, sir entre l’amour des idées (et de cette époque). entre les hommes et les femmes, notamment lorsqu’elle ne peut les Américaines de différencialisme. l’âme des garçons) et le désir d’une Le « féminin » fit pourtant re- par exemple sur les listes électo- s’empêcher de traiter avec mépris descendance (donc des femmes). tour, notamment avec le corps et la rales. Le droit devrait ainsi rester tout trait féminin, essentiellement Nous ne devons pas nous laisser enfermer La métaphysique, bâtie sur un rejet sexualité. Dans les années 60 et 70, neutre à l’égard des sexes, alors que la maternité) et elle précise que la « viril » de la chair et de la femme, a la conquête de la contraception et la société ne l’est pas. fuite « inauthentique » dans l’abs- dans cette fausse alternative laissé des traces dans toutes ses les luttes pour l’IVG manifestèrent A l’inverse, si l’on accorde que les traction de l’être humain trouve sa constructions conceptuelles, jusque clairement la réalité dissymétrique deux sexes constituent universelle- source dans... le rationalisme et la dans les façons modernes d’oppo- des sexes et firent prendre ment l’humanité, il est légitime de philosophie des Lumières. Nous pas avoir conscience qu’il n’y a que génétiques, comme n’importe quel ser le sujet et l’objet ou l’activité et conscience aux femmes de la spéci- repenser la souveraineté du peuple voilà donc revenus en Europe, ce des usages de la nature, sociaux, produit. Cette possibilité ne dessine la passivité. C’est toujours le fémi- ficité de leur propre libération. Le en tenant compte de sa double qui prouve que le différend franco- politiques, etc., qui sont toujours pas un progrès mais une inquié- nin que le philosophe a abaissé, discours des femmes en tant que composition. En ce cas, les femmes américain est moins simple qu’il ne des interprétations sans vérité ul- tante mutation de l’espèce. Elle de- avec le corps, la matière, la nature. telles n’était plus tabou, d’autant doivent pouvoir non seulement paraît. time. La nature n’en demeure pas vrait nous rendre conscients du fait Si l’on ne voit pas le rapport entre que des discriminations en tout élire les représentants, mais, elles Comme on le sait, en effet, cer- moins, avec son histoire, le nom de que les sociétés humaines ne sont certaines hiérarchies conceptuelles genre continuaient à sévir, en dépit aussi et au même titre que leurs taines Françaises farouchement an- ce que l’on ne peut créer ni inven- peut-être pas fondées sur des ag- et la hiérarchie des sexes, on ap- de l’égalité de principe et malgré le concitoyens, représenter le peuple tiparitaires, qui se réfugient dans ter, et qu’on ne saurait simplement glomérations d’atomes indépen- plique les concepts classiques sans rêve d’indifférenciation des sexes. (il n’est évidemment pas question l’abstraction et refusent de revendi- nier par une décision péremptoire. dants. travail critique et l’on reste à l’inté- L’idéal ne fut donc plus de devenir d’une représentation séparée des quer leurs droits en tant que De plus, au nom de quel idéalisme L’existence des deux sexes met rieur de systèmes marqués par l’an- des hommes comme les autres, hommes et des femmes). Il faut femmes, se flattent d’universalisme devrions-nous oublier ou dénier chacun à l’épreuve d’une finitude drocentrisme. mais d’affirmer la différence dans donc qu’elles puissent accéder à la et accusent les Américaines de dif- notre appartenance au monde des qui l’empêche de se prendre, à lui Ce travail a toujours été entravé, l’égalité. candidature, contrairement à ce qui férencialisme. Nous ne devons pas vivants ? seul, pour l’incarnation de en France, y compris chez les La maîtrise de la fécondité per- se passe aujourd’hui dans les partis. nous laisser enfermer dans cette Aujourd’hui, aveuglés par les mi- « l’homme » et qui l’oblige à femmes, par la tentation perma- mit aussi de repenser la maternité L’enjeu de la modification de la fausse alternative, qui recouvre en rages de la puissance technique, coexister avec l’autre (mais pas né- nente de sacrifier la question de la autrement : comme une force, Constitution est de sortir d’un faux réalité deux façons, toutes les deux nous voudrions vaincre la vieillesse cessairement à se définir comme différence à celle d’un universel comme la satisfaction d’un désir universel en reconnaissant que néfastes, d’effacer la différence des et la mort, ou même surmonter hétérosexuel). Cette dualité ne pré- trompeur ou d’une égalité juridique profond – donc comme une liber- hommes et femmes doivent égale- sexes et de ne pas reconnaître son notre condition en changeant de suppose rien d’une essence de abstraite. Dite aussi « républi- té –, enfin comme une expérience ment accéder aux mandats et aux caractère universel. sexe ou en fabriquant des em- l’homme, au sens générique, ni caine », cette égalité, qui implique privilégiée de la responsabilité. Sur fonctions électives, et en permet- L’effacement « français » pro- bryons en laboratoire, à partir de d’une essence de l’homme ou de la que le citoyen n’est ni homme ni ce point, Simone de Beauvoir ne tant à la loi de corriger, dans notre cède en noyant les deux sexes dans matériaux génétiques prélevés sur femme : elle confronte simplement femme puisque tous sont égaux de- pouvait plus nous guider, elle qui démocratie, l’effacement des un humanisme abstrait d’où sur- des individus. Ceux qui, des deux chacun à l’hétérogénéité du genre vant la loi, interdit en effet toute avait écrit que la procréation ne femmes. nage le modèle unique d’un être côtés de l’Atlantique, prônent l’ef- humain et laisse dans nos corps et revendication des femmes en tant comporte « aucun projet » et pour humain sexuellement neutre. L’ef- facement de la différence des sexes, nos esprits la trace de l’autre. que telles et les oblige à s’ac- qui l’enfantement n’était qu’une Sylviane Agacinski LeMonde Job: WMQ0602--0015-0 WAS LMQ0602-15 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 10:46 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0395 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-ANALYSES LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 / 15 Comment François Hollande a su se faire attendre 0 123 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 CE QUI s’annonçait comme un voir, par l’émiettement des listes. secrétaire qu’il s’exonère à l’avance ministre de la culture le 26 janvier ; Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F « bogue » électoral deviendra Tout naturellement, donc, M. Hol- de l’obligation, imposée par la chose se sait le lendemain (Le Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 peut-être un joli coup politique. A lande s’est tourné vers ceux qui de- M. Jospin, en 1996, à Michel Ro- Monde du 28 janvier) ; les télé- Internet : http : //www.lemonde.fr force de tergiverser et de donner le meurent au zénith des sondages et card, d’anticiper la future loi sur la phones sonnent, au siège du PS, ÉDITORIAL fâcheux sentiment de se résoudre à dont l’engagement européen ne limitation du cumul des mandats où la « génération Jospin » s’in- reculons à conduire la liste socia- peut être soupçonné. Il a sollicité en choisissant, dès le 13 juin, entre quiète de cette dépossession. liste aux élections européennes du Jacques Delors et, en l’absence de Strasbourg et la Corrèze. Comment le premier secrétaire 13 juin, François Hollande prenait veto de M. Jospin, encouragé Jack L’autre volet de cette stratégie pourrait-il ne pas répondre à l’ap- La Corse et l’Etat de droit le risque de gâcher ses cartes avant Lang à faire un « galop d’essai » en non visible est la nécessité devant pel qui monte des profondeurs du toute entrée en campagne. Le flou explorant le terrain au PS et dans laquelle est placé M. Hollande de parti ? L y a un an, le 6 février dire «Assez!» étaient prêts à qu’il entretenait donnait prise au la majorité « plurielle ». Le premier renforcer son autonomie vis-à-vis Tout indique, donc, que, loin 1998, le préfet de Corse, trouver la voie d’une Corse nou- soupçon d’un premier secrétaire s’est désisté dès novembre. Le se- de M. Jospin, de se construire un d’être passif ou résigné, M. Hol- Claude Erignac, était as- velle, fière de son identité mais vrai pré carré et de maîtriser une I indécis ou, pire, n’osant pas endos- cond, en quête de reconnaissance, lande ne doutait pas, en réalité, sassiné. En plus de vingt aussi de sa citoyenneté française. ser les habits que lui avait taillés s’est pris au jeu, jusqu’à signifier, le campagne européenne sur laquelle que l’issue annoncée, jeudi, était ans de troubles dans l’île, il s’agis- Cette occasion a été en partie gâ- sur mesure Lionel Jospin en deve- 1er février, à M. Hollande qu’il était il n’a pas forcément les mêmes incontournable. Il a observé les sait du défi le plus important au- chée par les accusations d’arbi- nant premier ministre. Les appels prêt à y aller. idées que l’euro-maussade premier mises en jambes de ses amis puis, quel ait été confronté l’Etat. Ré- traire et d’injustice, largement publics de M. Jospin, l’invitant for- ministre. La rénovation du PS, qu’il le moment venu, il s’est emparé de pondant avec une sorte dues aux méthodes du juge Bru- tement à sauter le pas, le plaçaient AUTONOMIE ENVERS M. JOSPIN incarne à travers la nouvelle géné- la tête de liste qui, au nom de «la d’opération « mains propres », guière. dans une situation de plus en plus Le défi électoral ne pouvait que ration arrivée aux commandes, et logique politique » – mais loin de l’Etat s’est enfin montré en Corse. L’enquête elle-même a fourni intenable et lui imposaient une ra- nourrir les hésitations de M. Hol- le souci de se hisser dans la cour toute « automaticité » –, devait lui Il était temps. Il est même in- un exemple de ce qu’il aurait sur- pide sortie par le haut. lande : s’il est acquis que le PS des « grands » lui interdisent de se revenir. Peut-être pensait-il à la concevable qu’il ait fallu la mort tout fallu éviter. Dans une affaire Le choix de M. Hollande, sou- améliorera son score calamiteux cantonner dans la position d’un manière dont M. Jospin s’était lui- d’un préfet pour que la Répu- d’une gravité exceptionnelle, qui cieux d’agir en conformité avec la de 1994 – 14,49 % –, son résultat se- premier secrétaire délégué auprès même imposé, en 1995, comme blique se préoccupe d’y instaurer portait directement atteinte à future loi sur la limitation du ra jugé à l’aune de ceux de 1984 du premier ministre. Les euro- candidat des socialistes à la prési- – plus que d’y rétablir – l’Etat de l’autorité de l’Etat, on aurait pu cumul des mandats, qui l’obligera, (20,76 %) et de 1989 (23,61 %), péennes, élections de tous les dan- dentielle... Mais, à cet exemple, il droit. Mais la méthode est-elle la s’attendre à une union sacrée à terme, à arbitrer entre Stras- quand il était déjà au pouvoir. gers pour le PS ? Voilà que per- faut en ajouter un autre : M. Hol- bonne ? La Corse a l’habitude entre policiers, juges et gen- bourg et la Corrèze, se résumait à Même si les socialistes européens sonne d’autre que M. Hollande ne lande s’est aussi formé, en poli- d’une alternance entre laxisme et darmes. Au lieu de cela, la une alternative redoutable : veulent privilégier une campagne paraît à la hauteur du défi. La levée tique, à l’école de François Mitter- bouffées d’autorité, voire d’auto- « guerre des polices » a atteint prendre la tête de la liste socialiste sur l’Europe, à partir d’un véritable de l’« hypothèque » Lang, seul rand. ritarisme. Les historiens té- des dimensions inédites, se dou- et afficher, ne serait-ce que pen- programme commun moins diffi- concurrent sérieux, a été finement moignent que la République s’y blant d’une guerre police-gendar- dant quelques mois, une situation cile à mettre en œuvre dès lors conduite : M. Jospin reçoit l’ancien Michel Noblecourt est installée en s’appuyant sur merie et d’une guerre police-jus- de cumul à laquelle il est hostile ; qu’ils dirigent onze gouverne- deux piliers : les gendarmes et le tice. céder la place à un autre socialiste, ments sur quinze, ils peuvent subir, clientélisme. Les régimes et les L’anathème jeté aujourd’hui tout en animant la campagne en France, l’effet d’une moindre gouvernements successifs ne se contre la presse et ses révélations comme premier secrétaire, et cou- popularité du gouvernement. Le par Calligaro sont pas, ou peu, préoccupés d’in- ne doit pas masquer le fait que rir le risque de ne pas s’imposer sur risque est d’autant plus grand que Virus suffler à la Corse ce qui lui était le ces dysfonctionnements viennent la scène politique. Un choix entre trois autres facteurs leur sont défa- plus nécessaire : l’esprit républi- avant tout des services de l’Etat deux inconvénients. vorables : Daniel Cohn-Bendit af- cain. chargés, à un titre ou à un autre, Dès le lendemain des régionales fiche un dynamisme et un engage- L’exceptionnelle pression judi- des investigations. Les policiers du 15 mars 1998, dans lesquelles il ment européen qui peuvent ciaire, policière, fiscale, qui pèse comme les gendarmes, pour des s’était fortement impliqué, Jean- séduire une partie de leurs élec- aujourd’hui sur l’île devra, un raisons qu’il conviendra d’abor- Christophe Cambadélis, son nu- teurs ; la perspective d’une liste jour ou l’autre, céder la place au der lorsque les responsables de méro deux, avait prévenu M. Hol- autonome de l’UDF les prive de ré- droit commun. Pour ne pas re- l’assassinat seront jugés, sont à lande : « Aux européennes, il faudra serves au centre ; le mécontente- tomber, alors, dans les errements l’origine de décisions qui ont fait y aller ! » La question, en fait, s’est ment des enseignants vis-à-vis de antérieurs, mieux vaudrait qu’un perdre plusieurs mois à l’enquête posée plus tard, car M. Hollande Claude Allègre peut inciter ceux-ci tel esprit républicain se soit im- et l’ont déstabilisée. Parce que les attendait de voir si la réforme du à recourir à un vote-sanction. posé, par la force de conviction et divers enquêteurs n’ont pas coor- mode de scrutin européen, créant La seconde lecture du film des par l’exemple, plus que par la donné leur travail, les probables huit grandes circonscriptions ré- derniers mois est plus subtile. Elle force tout court. Traiter les insu- commanditaires et auteurs gionales en métropole, ferait dis- révèle que le modeste M. Hollande laires comme « un peuple préféti- savent depuis le début de no- paraître le « meneur » national. est, surtout, habile. Le député de cide », selon la formule d’un diri- vembre 1998 qu’ils sont l’objet de Fin juin, quand M. Jospin a préféré Corrèze est d’abord un homme geant autonomiste, n’est sans surveillance. En publiant les in- abandonner cette réforme devant qui, à la différence de son «men- doute pas le plus habile. Au len- formations dont il disposait sur l’opposition des autres compo- tor », M. Delors, aime les partis po- demain de l’assassinat de M. Eri- l’état de l’enquête, après les avoir santes de la majorité, le premier litiques et ne conçoit pas son par- gnac, Paris disposait d’une sorte longtemps gardées par devers lui, secrétaire s’est attelé à l’exercice cours en dehors d’eux. « J’aime le de tragique état de grâce. Les di- Le Monde n’a fait que souligner et classique de la recherche d’une parti, parce que je considère que zaines de milliers de manifes- révéler cette situation dont l’Etat tête de liste. c’est le lieu majeur de l’exercice de tants descendus dans la rue pour est comptable. Dès lors, le film des six derniers la politique », confie-t-il aux Notes mois peut se relire de deux ma- de la Fondation Jean-Jaurès (Le 0123 est édité par la SA LE MONDE er nières. La première fait de M. Hol- Monde daté 31 janvier-1 février). Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani lande un premier secrétaire résolu Quand il évoque, dans Le Monde Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; à tout faire pour ne pas se lancer du 5 février, une « logique poli- Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint dans la bataille. Ce scénario est ac- tique », c’est bien l’intérêt supé- Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau crédité par le déficit de popularité rieur du parti qu’il met en avant : le Directeur artistique : Dominique Roynette et, surtout, de notoriété du député devoir du premier secrétaire de- Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment de Corrèze et par le défi d’un scru- vient à l’évidence, comme pour Rédacteurs en chef : Alain Frachon, Erik Izraelewicz (Editoriaux et analyses) ; tin où les grandes formations sont M. Jospin en 1984, de conduire la Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Michel Kajman (Débats) ; traditionnellement défavorisées, liste aux élections européennes. Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; surtout lorsqu’elles sont au pou- C’est même parce qu’il est premier Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) Rédacteur en chef technique : Eric Azan Médiateur : Robert Solé Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; Une reprise en trompe-l’œil au Japon partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président L’ARCHIPEL nippon est-il en moitié du produit intérieur brut ment des entreprises et de renforcer l’inflation en contraignant la Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), train de sortir de la crise écono- (PIB) et que l’anémie de la consom- la contraction du crédit. banque centrale à inonder l’écono- André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) mique ? Question déterminante mation est au cœur de la crise. Mais les autorités japonaises es- mie de liquidités en ayant recours à Le Monde est édité par la SA Le Monde pour l’ensemble de l’économie L’hypothèque la plus lourde est la pèrent que les banques pourront la « planche à billets ». Comme eux, Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. mondiale, dont les perspectives « contraction du crédit » (« credit améliorer leurs comptes grâce à l’économiste américain Paul Krug- Capital social : 985 000 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, dépendent en grande partie de ce crunch »), qui continue à bloquer cette nouvelle « pente » de taux : man qualifie de « tragédie » la Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, qui se passe au Japon. Or les pre- toute activité économique : les tout en se finançant à court terme à hausse combinée des taux obliga- Le Monde Entreprises, Le Monde Investisseurs, miers indices d’une amélioration banques n’ont pas encore apuré bas prix, elles pourront placer leur taires et du yen pour l’économie ja- Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. apparaissent. « La détérioration de leurs comptes et sont toujours as- argent sur le long terme à des taux ponaise, un phénomène qui accen- l’économie japonaise ralentit, essen- sises sur d’immenses stocks de plus élevés (c’est ainsi que la crise tue la contraction de l’activité. A tiellement grâce à l’investissement mauvaises créances accumulées des caisses d’épargne américaines l’inverse, les autorités de Tokyo ILYA50 ANS, DANS 0123 public », soulignait le rapport pendant les années 80, celles de avait été absorbée au début des an- pensent que la capitalisation des économique mensuel de la banque l’argent facile et du gonflement de nées 80). Tokyo espère aussi que établissements financiers s’amélio- centrale du Japon publié le 21 jan- la « bulle financière » japonaise. des taux longs vont renforcer la sé- rera avec un yen fort. Attentat contre le chah d’Iran vier. Les gigantesques dépenses Tant que les banques ne retrouvent lectivité des projets d’investisse- La stratégie de Tokyo pour sortir publiques engagées avec les plans pas d’incitation à prêter de l’argent ment japonais et réduire les surca- de la crise est donc risquée. « On ne LE CHAH d’Iran, Mohammed photographier avec un appareil, de relance de 1998 commencent à aux entreprises, le Japon ne sortira pacités industrielles dont souffre peut pas tout avoir », résume Véro- Rezah Pahlevi, a été victime d’un at- derrière lequel il avait dissimulé son être suivies d’effets. Le regain de pas de la crise. Le plan de recapitali- l’économie du pays depuis plusieurs nique Seltz, spécialiste du Japon à la tentat à Téhéran hier vendredi 4 fé- arme. Le meurtrier a été sévèrement confiance se manifeste à travers sation des banques, voté en no- années. Une meilleure rémunéra- Caisse des dépôts et consignations. vrier. Quatre coups de revolver, dont malmené par l’assistance et a été une remontée des valeurs cotées à vembre 1998, mettra de longs mois tion de l’épargne peut, en outre, ai- En fait, il faudra plusieurs années au l’un l’a atteint à la mâchoire, ont été hospitalisé dans un état grave. la Bourse de Tokyo. Les restructu- avant de porter ses fruits. der à relancer la consommation. Japon – tous les experts le disent – tirés sur le souverain. Le chah a été L’état de siège a été proclamé rations bancaires s’accélèrent : Attirés par des taux d’intérêt plus pour retrouver un nouveau dyna- immédiatement transporté à un hô- dans le district de Téhéran. Le gou- l’annonce de « mégafusions » SURCAPACITÉS INDUSTRIELLES élevés, les capitaux domestiques et misme économique. En toile de pital voisin, d’où après avoir reçu les vernement a tenu une réunion à la- comme celle de Mitsui Trust et C’est pourquoi la stratégie du étrangers retrouvent le chemin du fond de la récession la plus grave premiers soins il a pu regagner le quelle assistaient des membres im- Chuo Trust, annoncée voici quel- gouvernement japonais pour sortir Japon, ce qui provoque une hausse qu’elle ait connue depuis 1945, la palais. Plus tard dans la soirée un portants de l’état-major, et l’on ques jours, satisfait les marchés. de la récession favorise exclusive- du yen. Celui-ci a atteint en janvier deuxième économie de la planète communiqué de la cour impériale pense qu’un gouvernement militaire Enfin, le nombre des faillites d’en- ment le secteur bancaire (effective- ses plus hauts niveaux en plus de n’en finit pas d’adapter son modèle annonçait que l’état de santé du pourrait sortir des suites de cet at- treprises est en recul. ment sinistré) aux dépens de l’in- deux ans face à la monnaie améri- aux nouvelles règles du jeu de souverain ne donne pas lieu à in- tentat. Le chah a déclaré que l’atten- L’économie japonaise devrait re- dustrie (qui se porte bien). caine (il évolue aujourd’hui autour l’économie mondiale. quiétude. tat ne changerait rien à sa détermi- bondir « dans les semaines qui Comment expliquer autrement le de 115 yens pour 1 dollar, contre 140 « Ce qui se joue en ce moment au C’est au moment où il gravissait nation : « Je continuerai ma tâche viennent », assure le vice-ministre fait que Tokyo fasse tout en ce mo- il y a six mois). Cette appréciation Japon trouve son origine au début des les marches du perron de l’universi- comme par le passé », a-t-il affirmé. des finances Eisuke Sakakibara. Le ment pour encourager la remontée monétaire pénalise les exportateurs. années 80 avec la libéralisation fi- té de Téhéran, à l’occasion du qua- Sa tâche c’est avant tout de procé- ministre du plan, Taichi Sakaiya, des taux d’intérêt à long terme et la Une économie faible devrait nor- nancière. La croissance des an- torzième anniversaire de la fonda- der à des réformes de structure et vient d’annoncer que la croissance hausse spectaculaire du yen ? malement avoir une monnaie faible nées 80 avait masqué les dysfonction- tion de cette institution, que le chah d’éviter que le pays ne soit la proie japonaise pour l’année fiscale 1999- Seules les banques peuvent profiter et le chemin le plus facile pour sortir nements du système », explique a essuyé les coups de feu. Son de trop polis partenaires étrangers, 2000 (commençant le 1er avril) serait de ces deux éléments, par ailleurs, de la déflation est un yen déprécié. Evelyne Dourille-Feer, spécialiste du agresseur, qui a été identifié comme de quelque point cardinal qu’ils pro- légèrement positive (+ 0,5 %). de mauvais augure pour l’économie Certains responsables membres Japon au Centre d’études prospec- un reporter photographe du journal viennent. Ces lueurs d’espoir ne doivent japonaise : la banque Goldman du Parti libéral-démocrate (PLD), au tives et d’informations internatio- Action musulmane, du nom de Fak- pas tromper : on n’en est sans doute Sachs estime que la hausse du yen pouvoir, proposent ainsi de relancer nales (Cepii). Tout en étant devenu hre Raï, avait réussi à s’approcher Edouard Sablier qu’au tout début d’une très mo- et des taux va réduire de plus d’un le premier banquier du monde au du souverain sous le prétexte de le (6-7 février 1949.) deste reprise. A part l’investisse- point la croissance japonaise en cours des années 80, le Japon ment public, les autres compo- 1999 et limiter sérieusement l’effet RECTIFICATIF n’avait pas adapté ses structures à santes de la croissance ne des plans de relance budgétaire vo- un capitalisme financier contraire 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS manifestent aucun signe de dyna- tés en 1999. Depuis le début de l’an- OSCAR CULLMANN aux traditions nippones. Un nou- Télématique : 3615 code LEMONDE misme. L’investissement des entre- née, les taux sur les obligations Le théologien protestant Oscar veau modèle japonais se met lente- Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC prises « connaît un déclin significa- d’Etat à dix ans ont grimpé de ma- Cullmann, qui vient de disparaître ment en place : moins dominé par ou 08-36-29-04-56 tif » et l’investissement dans le nière vertigineuse à la suite d’une (Le Monde du 20 janvier), a mis au l’épargne et plus soucieux de trans- Le Monde sur CD-ROM : 01-44-08-78-30 logement continue à être « dépri- offre de titres à long terme devenue jour « le rôle joué dans le christia- parence financière, il mettra encore Index et microfilms du Monde : 01-42-17-29-33 mé », reconnaît le dernier rapport tout d’un coup considérable, l’Etat nisme primitif par le judaïsme hétéro- plusieurs années avant d’alimenter de la Banque du Japon. « Globale- empruntant d’énormes sommes doxe, notamment les Esséniens », non un nouveau dynamisme de crois- Le Monde sur CompuServe : GO LEMONDE ment, la demande privée continue à pour financer les plans de relance par le judaïsme orthodoxe comme sance. Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr stagner. » On sait que la demande votés en 1998. Cette remontée des écrit, à la suite d’une erreur de trans- Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 des ménages représente plus de la taux risque de pénaliser l’investisse- mission, dans l’article nécrologique. Lucas Delattre LeMonde Job: WMQ0602--0016-0 WAS LMQ0602-16 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 10:50 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0396 Lcp: 700 CMYK

16 ENTREPRISES LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999

RÉSEAUX Les grands fournis- ci, pour la plupart créées il y a une di- TAILLE porte désormais sur l’acquisi- RAPIDITÉ DE TRANSMISSION des in- constructeurs, comme Lucent, Erics- seurs d’équipements de télécommu- zaine d’années, ont développé des tion de ces technologies, dont la formations sur le réseau constitue le son ou Alcatel, sont en quête de so- nications sont talonnés par une nou- produits destinés à Internet, tandis croissance est de plus en plus rapide, principal enjeu du nouveau marché ciétés à racheter. Autre méthode, fi- velle génération d’entreprises comme que les industriels traditionnels tar- tandis que les marchés de la télépho- des télécommunications. b POUR nancer la création de petites Cisco, 3 Com ou Bay Networks. Celles- daient à prendre le virage. b LA BA- nie subissent un ralentissement. b LA RESTER dans la course, les grands entreprises hautement spécialisées. La révolution Internet bouleverse l’industrie des télécommunications Les constructeurs traditionnels, liés aux grands opérateurs, sont concurrencés par une nouvelle génération d’entreprises. La chasse aux acquisitions est ouverte, mais elle profite plus aux groupes nord-américains qu’aux Européens PREMIÈRE CAPITALISATION suel et des télécommunications en marchés, les constructeurs améri- « Lucent Technologies, avec une va- boursière du monde, Microsoft Les grands industriels talonnés par la nouvelle garde Europe (Idate). Pour les fournis- cains ont bel et bien pris une lon- lorisation boursière équivalente à domine désormais le monde de seurs traditionnels des anciens gueur d’avance. Menée d’une main quarante fois ses bénéfices, est bien LE CLASSEMENT DES CONSTRUCTEURS D’ÉQUIPEMENT l’informatique. Toujours puissant, DE TÉLÉCOMMUNICATIONS POUR L’ANNÉE 1997 monopoles, comme AT&T aux ferme par un patron bien décidé à loin d’Alcatel, qui ne représente que IBM n’est plus celui qui fait peur. Etats-Unis ou France Télécom de rompre avec la vieille culture mai- dix-huit fois ses bénéfices et ne peut Toute une génération d’entreprises LES ACTEURS TRADITIONNELS en milliards de dollars ce côté-ci de l’Atlantique, il s’agit son, Lucent Technologies a fait sa donc pas se lancer dans de telles fu- – le fabricant de microprocesseurs de ne pas se faire marginaliser par révolution. Le groupe a réalisé, en sions », explique un analyste de 1 LUCENT TECHNOLOGIES 23 Intel, le spécialiste de la micro-in- (Etats-Unis) des stars naissantes. Car leurs mar- l’espace de deux ans, une quin- JP Morgan. formatique Compaq ou le groupe 2 ERICSSON 21,9 chés traditionnels et relativement zaine d’acquisitions de petites en- C’est une voie médiane, mieux de logiciels Oracle – a détrôné, en (Suède) protégés – la fourniture de cen- treprises spécialisées dans l’accès à adaptée à leurs moyens, que re- l’espace d’une dizaine d’années, 3 MOTOROLA 18,6 traux téléphoniques et de trans- Internet ou les commutateurs de cherchent les entreprises euro- (Etats-Unis) les vedettes de la high-tech d’hier. missions pour les grands réseaux données. La dernière en date, celle péennes. Alcatel, par exemple, 4 ALCATEL 17,1 Encore inimaginables il y a quel- (France) de téléphone – sont en voie de ra- d’Ascend Communications (Le préfère développer en interne des ques années, des transformations lentissement, tandis que les nou- Monde du 15 janvier), payée près produits de haute technologie, 5 NORTEL 15,4 de même ampleur sont en train de (Canada) velles technologies décollent à la de 20 milliards de dollars (17,6 mil- tout en rachetant de petites ou se produire dans les télécommuni- 6 SIEMENS 14,7 verticale. liards d’euros), est la plus specta- moyennes entreprises à fort po- cations, en raison de deux puis- (Allemagne) culaire. Egalement offensif, le ca- tentiel de développement. C’est sants mouvements de fond : la dé- 7 NEC 13,8 nadien Nortel, lui aussi issu de la dans cette optique que le groupe (Japon) UNE LONGUEUR D’AVANCE réglementation, qui démultiplie le Tous les poids lourds du secteur vieille école des télécoms, est très français s’est rapproché de l’entre- 8 NOKIA 8,7 nombre des opérateurs, et le déve- (Finlande) y sont confrontés, qu’il s’agisse de loppement vertigineux d’Internet. Lucent Technologies aux Etats- LES NOUVEAUX VENUS Là aussi, les hiérarchies risquent de Unis, de Nortel (ex-Northern Tele- Les « start-up » très courtisées s’en ressentir. 10 CISCO com) au Canada, d’Alcatel en (Etats-Unis) 6,4 Naguère bien placés dans un France, de Siemens en Allemagne Les fusions ne sont pas les seuls choix stratégiques des grands 12 3COM 5,4 secteur où ils excellent, les indus- (Etats-Unis) ou d’Ericsson en Suède. Hier pro- groupes de télécommunications. Ils investissent également de façon triels européens, comme le fran- BAY NETWORKS tégés par leurs liens avec des opé- systématique dans des entreprises en démarrage (start-up) via des 20 2,4 Racheté par Nortel en 1998 çais Alcatel ou le suédois Ericsson, (Etats-Unis) rateurs dont les monopoles ont fonds de capital-risque, de façon à pouvoir surveiller les technolo- auront-ils les moyens de suivre ce désormais disparu, ils ont basculé gies naissantes. « Nous avons créé en février 1998 un fonds de 100 mil- 25 QUALCOMM 1,8 nouveau déplacement de marché ? (Etats-Unis) dans un monde nouveau, qu’ac- lions de dollars (près de 85,3 millions d’euros), Lucent Venture Partner, DSC COMMUNICATIONS Déjà, l’explosion de la téléphonie 30 Racheté par Alcatel en 1998 centue le rôle de la Bourse : la vi- afin de financer des petites entreprises spécialisées dans la technologie (Etats-Unis) 1,6 mobile, qui représente désormais sion des analystes boursiers s’étant IP (Internet Protocol), les téléphones sans fil ou, encore, les logiciels in- 36 CABLETRON SYSTEMS formatiques », explique Bill Price, directeur de la communication plus de la moitié des ventes d’équi- (Etats-Unis) 1,4 mondialisée, les performances des pements de télécommunications 42 NEWBRIDGE grands noms des télécommunica- chez Lucent Technologies. (53 % en 1997), les avait contraints (Canada ) 1,2 tions sont mises en concurrence Le financement de ces « start-up » permet aux grands groupes de à faire preuve d’imagination. ASCEND avec celles de jeunes sociétés, nées bénéficier de la primeur de l’innovation sans avoir à supporter les 43 1,2 Racheté par Lucent Technologies en janv.1999 Devenu le numéro un mondial (Etats-Unis) à la charnière de la fin des an- coûts énormes de recherche et développement. Ils peuvent ainsi dé- du secteur, le finlandais Nokia est Source : Institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe (Idate) nées 80 et du début des années 90, léguer une partie de leurs risques tout en bénéficiant d’un avant- celui qui y a le mieux réussi. Il a aux rythmes de croissance vertigi- poste tourné vers des produits d’avenir. Cisco, le géant mondial des Ce classement montre que les acteurs traditionnels occupent toujours le haut annoncé, le 29 janvier, des résul- du tableau. Mais de jeunes sociétés, généralement créées au début de cette neux. La comparaison n’est pas routeurs, a ainsi annoncé en 1998 son intention d’acquérir une quin- tats records : un bénéfice net de décennie, ont entamé une ascension rapide. toujours en faveur de ces grands zaine de « start-up » par an. 10 milliards de markkas (1,68 mil- vétérans, même si leurs résultats liard d’euros), en hausse de 66 % si la société dans son ensemble a tation généralisée dans leur secteur paraissent satisfaisants, pour peu sur 1997, pour un chiffre d’affaires affiché un confortable bénéfice (Le d’activité due à la convergence des que leurs promesses de forte crois- tôt parti en chasse des technolo- prise américaine Packet Engines, de 79,2 milliards de markkas Monde du 29 janvier). Maintenant, moyens de communications, et cha- sance soient mises en doute. Erics- gies qu’il n’avait pas développées spécialisée dans les équipements (+ 51 %). En France, Alcatel a eu Internet impose une nouvelle mu- cun s’y prépare à sa manière », son, et surtout Alcatel, en ont fait en interne. Bay Networks, spécia- destinés aux réseaux locaux infor- plus de mal à opérer sa mutation. tation. constate Didier Pouillot, respon- l’expérience ces derniers mois. liste d’une technologie appelée In- matiques en octobre 1998, afin Et son activité dans les infrastruc- « Tous les équipementiers en télé- sable du département analyse in- Dans cette course aux nouvelles ternet Protocole, est la perle de sa d’acheter des « suppléments de tures mobiles est déficitaire, même communications anticipent une mu- dustrielle à l’Institut de l’audiovi- technologies et aux nouveaux chasse en 1998. technologie ». Les Européens sont loin d’être Parallèlement, Alcatel a dévelop- absents de cette quête technolo- pé des partenariats avec des entre- gique. Alcatel et Ericsson ont réali- prises leaders sur le marché des ré- La vitesse de transmission, principal enjeu technologique sé des acquisitions aux Etats-Unis, seaux telles qu’Ascend là où se développent les technolo- Communications ou Cisco. L’alle- TÉLÉPHONER à l’autre bout du monde au tique permet le transport de l’information entre permet d’utiliser les anciennes infrastructures de gies Internet. Et, en annonçant ses mand Siemens a, lui aussi, engagé coût d’un appel local, envoyer rapidement des les serveurs, tandis que les technologies Digital cuivre des années 70 des réseaux téléphoniques résultats de 1998, le PDG d’Alcatel, des partenariats, notamment avec données, des messages vocaux, des fax ou en- Subscriber Line (DSL) augmentent la vitesse tout en augmentant leur performance grâce à la Serge Tchuruk, a promis de le premier concurrent de Cisco sur core des vidéos, dans n’importe quel pays en un d’accès entre le serveur et l’utilisateur. conversion du signal analogique en signal numé- « maintenir ses investissements éle- le marché américain, 3 Com, afin instant, tout cela est désormais possible grâce à Les réseaux de fibres optiques ont vu leur per- rique. Alcatel est le leader des systèmes Asyme- vés en recherche et développe- de créer une société commune Internet. Seul inconvénient du système actuel : formance accrue grâce aux technologies Erbium tric Digital Subscriber Line (ADSL) sur l’Amé- ment », notamment dans les ré- spécialisée dans le transfert de toutes ces applications qui transitent par les ré- Doped Fiber Amplifier (EDFA) et Dense Wave- rique du Nord (52 % de parts de marché), devant seaux optiques, « en complément données, de voix, et de vidéos sur seaux peuvent créer un goulot d’étranglement, lenght Division Multiplexing (DWDM). La pre- Cisco et Lucent. d’acquisitions à objectif technolo- les réseaux. Le suédois Ericsson a ralentissant ainsi le débit des données. mière évite à un signal optique d’avoir à être Les technologies liées à la DSL et à la fibre op- gique ». racheté en septembre l’américain La guerre que se livrent les fabricants d’équi- converti en signal électronique lorsque les infor- tique n’en sont encore qu’à leur début. Le mar- Mais les grosses entreprises spé- Advanced Computer Communica- pements de télécommunications et les opéra- mations arrivent vers le serveur. La seconde, ché mondial de la fibre optique ne représentait cialisées dans les réseaux et Inter- tion, spécialiste de la norme IP, teurs téléphoniques pour prendre position sur dont Ciena est leader sur le marché américain que 2,3 milliards de dollars (2 milliards d’euros) net susceptibles d’être rachetées se pour 1,7 milliard de francs ces nouveaux marchés a pour enjeu principal le (50 % de parts de marché), repose sur la division en 1996 et devrait atteindre 8,1 milliards de dol- font désormais plus rares. Et la (255 millions d’euros). Une poli- contrôle de la bande passante, sorte de gros d’une même ligne en plusieurs sous-lignes qui lars en 2001, selon Electronicast, société de re- question du prix constitue un obs- tique de petits pas qui reste bien ti- « tuyau » qui alimente l’ordinateur en informa- permet le transport d’une masse d’informations cherche spécialisée dans les produits de commu- tacle important. La situation finan- mide au regard des rap- tions. Plus ce tuyau est large, plus le débit de l’in- plus importante en un temps plus court. nication en réseau. Un marché qui ouvre des cière des grands groupes améri- prochements qui s’opèrent formation peut être important, plus vite les don- Une fois que ces informations sont arrivées au perspectives à des sociétés telles que Lightware cains leur permet d’avoir recours à outre-Atlantique. nées arrivent à l’ordinateur. Deux types de serveur, celui-ci les renvoie vers l’utilisateur qui, Microsystems, Ciena ou E-Tek Dynamics. des fusions de grande envergure technologies complémentaires multiplient la ca- s’il n’est pas câblé, utilise sa ligne téléphonique en passant par un échange d’ac- Emmanuel Paquette pacité de transmission des données : la fibre op- comme moyen de réception. La technologie DSL E. Pa. tions, sans débourser de cash. et Anne-Marie Rocco La direction de PSA amende son texte sur les 35 heures Le patron de BMW sur le départ AU BOUT d’une nouvelle d’autres points du dispositif clients le demanderont. Mais pas un salarié pourra toucher une prime FRANCFORT tôt). Au-delà de Rover, BMW elle- séance-marathon de douze heures, avaient été très critiqués. La direc- accord à n’importe quel prix », avait de 4 % de la rémunération de base de notre correspondant même serait en perte de vitesse vis- la direction de PSA Peugeot-Ci- tion est restée inflexible sur la réin- souligné le délégué FO Alain Sef- ou obtenir un jour de repos supplé- Un conseil de surveillance très à-vis de ses concurrents allemands, troën et les syndicats sont parve- tégration des temps de pause dans ten. mentaire pour deux samedis ma- attendu du constructeur automo- sur le créneau des limousines haut nus, vendredi 5 février, vers 1 heure le décompte du temps de travail. Le message a bien été reçu : la di- tins travaillés. bile devait se tenir, vendredi 5 fé- de gamme. Alors que Daimler- du matin, à Les syndicats avaient pourtant dé- rection s’est engagée, vendredi, à Dernier point d’achoppement vrier à Munich, afin d’examiner «la Benz (Mercedes) a fusionné avec élaborer un noncé « une réduction du temps de « limiter les effets sur la vie person- que la direction a accepté d’amen- situation du groupe ». La veille, l’hy- Chrysler, BMW reste plus isolée et nouveau pro- travail au rabais » : en incluant ces nelle des salariés de la mise en place der : l’application des 35 heures pothèse d’un départ anticipé de doit céder du terrain face à Audi, fi- jet d’accord sur pauses, le temps de travail effectif de l’annualisation et de l’augmenta- pour les cadres. Ceux-ci bénéfi- Bernd Pischetsrieder, le président liale de Volkswagen. « La gamme les 35 heures. est ramené automatiquement à tion de la durée d’utilisation des ins- caient dans le premier projet de 11 du directoire, était jugée « très pro- des modèles se renouvelle moins vite Les syndicats 36h40. tallations industrielles ». Première jours de congés, dont 4 devaient bable » par de nombreux analystes, qu’ailleurs », indique un analyste fi- du construc- En revanche sur l’autre point compensation : les ouvriers bénéfi- être consacrés à la formation. Dans tandis qu’elle était démentie au nancier de Francfort. teur automo- principal de discorde, la plurian- cieront de deux jours de repos sup- le nouveau projet, les jours figu- siège de la marque. C’est la famille bile avaient re- nualisation du temps de travail, la plémentaires et d’une prime de rant dans le compte formation Quandt, principal actionnaire de « CHANGEMENT DE STRATÉGIE » jeté à l’unanimité le 29 janvier (Le direction a lâché un peu de lest. Il 500 francs, versée une seule fois. pourront être utilisés librement, BMW, qui exigerait, d’après le quo- Le départ de M. Pischetsrieder, Monde daté 31 janvier- 1er février) s’agissait de faire varier les horaires FO, la CFTC et la CFE-CGC récla- soit en paiement, soit en congé. tidien économique Handelsblatt, le aux commandes depuis 1993, ou- une première version du texte. Les d’une semaine sur l’autre en fonc- maient une sixième semaine de Ces compensations vont-elles as- départ de M. Pischetsrieder. Il lui vrirait la porte à « un changement points de discorde ont été repris un tion de la cadence de la produc- congés payés. Les ouvriers bénéfi- sez loin ? Selon les syndicats, le est reproché, malgré les résultats de stratégie », selon Rolla Kautz, à un. La nouvelle mouture du texte tion. Le travail pouvant être orga- cieront en outre d’un jour de congé principal négociateur patronal a records du groupe bavarois, de analyste automobile à la BHF sera relue par la direction et les dé- nisé sur trois, quatre, cinq ou six supplémentaire de 50 à 53 ans, contacté à deux reprises au cours n’avoir pas réussi à intégrer le Bank. Selon la presse, Wolfgang légués syndicaux centraux mardi jours par semaine. Un dispositif qui 2 jours de 54 à 55 ans, 3 jours à par- des discussions le président, Jean- groupe britannique Rover, acquis Reitzle, actuel directeur du déve- 9 février, avec l’assistance d’un ju- banalise le travail du samedi et tir de 56 ans. Martin Folz. Ce qui fait dire aux en 1994. Les pertes de ce dernier se loppement et du marketing et nu- riste afin d’éviter toute interpréta- supprime de facto les heures sup- Pour les heures excédant les syndicats que la direction aurait fi- situeraient entre 1 milliard et méro deux du groupe, était le can- tion fallacieuse. plémentaires. Des contraintes diffi- 1 596 heures requises sur l’année, nalement « lâché » plus que prévu. 1,7 milliard de deutschemarks (500 didat le mieux placé à sa Les syndicats auront jusqu’au cilement acceptables : « Tout ce que les salariés pourront disposer des La consultation des salariés dira si à 900 millions d’euros). succession. Le patron de Porsche, 19 février pour signer, après avoir les salariés voient, c’est qu’ils vont repos équivalents ou se les faire les nouvelles avancées sont suffi- Fin 1998, M. Pischetsrieder a lan- Wendelin Wiedeking, a, quant à lui, consulté de nouveau les salariés venir travailler le samedi pour payer, dès qu’elles dépasseront santes. Avant la réunion dans la cé au Royaume-Uni un ultime plan démenti son intérêt pour ce poste. dans les usines. C’est là que le pre- 0 franc », explique-t-on dans les 5 jours (60 jours dans le premier nuit du jeudi au vendredi, la CGT de restructuration. Un programme Ces hypothèses ont agité, jeudi, le mier projet avait coincé. Si le volet usines. « Nous voulons un accord projet). D’autre part, le travail du avait annoncé, « en cas de besoin », d’investissement a été gelé alors cours de l’action BMW, qui a gagné emploi, qui prévoit 12 500 départs sur les 35 heures, sur les départs samedi matin, « strictement limité une nouvelle journée d’action pour que la marque anglaise continue de jusqu’à 10 % à la Bourse de Franc- en préretraite compensés par 4 200 (pour les salariés âgés), et pourquoi aux nécessités liées à l’organisation mardi 9 février. reculer sur son marché domestique fort. embauches de jeunes, ne posait pas sur l’annualisation car il faudra de la production », selon la direc- (4,6 % de parts de marché en jan- pas fondamentalement problème, bien faire des voitures quand les tion, fera l’objet d’une prime. Le Stéphane Lauer vier 1999 contre 7,1 % un an plus Ph. R. LeMonde Job: WMQ0602--0017-0 WAS LMQ0602-17 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 10:29 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0397 Lcp: 700 CMYK

ENTREPRISES LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 / 17

Saint-Gobain se réforme L’Angleterre et le Danemark baissent leurs taux, sous la pression la BCE choisit le statu quo des investisseurs Pour la Banque centrale européenne, le récent recul de l’euro ne représente pas un « souci » La Banque du Danemark a baissé d’un quart de tionnistes à l’œuvre dans l’économie britan- conseil de la BCE a, en revanche, opté pour le point, jeudi 4 février, ses taux directeurs. La nique, a pour sa part réduit d’un demi-point son statu quo et a laissé inchangé, à 3 %, son taux L’organigramme du groupe se simplifie Banque d’Angleterre, inquiète des forces défla- taux de base, ramené à 5,50 %. A Francfort, le de refinancement (REFI). LONDRES et, compte tenu de nos parts de mar- STATU QUO à Francfort, baisse d’Angleterre, visiblement inquiète centrale européenne (BCE) a laissé fléchissement plus fort que prévu de de notre envoyée spéciale ché très élevées, nous ne pouvons pas des taux à Londres et à Copen- des forces déflationnistes à l’œuvre inchangé, à 3 %, son principal taux la croissance ». « Y a-t-il un danger radioactif faire d’acquisition, sauf dans les pays hague, la journée du jeudi 4 février dans l’économie britannique et des directeur. Selon Wim Duisenberg, Dans ce contexte, Wim Duisen- avec vos matériaux d’isolation ? » émergents comme la Pologne ou la a été riche en événements moné- risques de récession au Royaume- son président, cette décision se jus- berg semble particulièrement se « Quelle est votre politique d’acquisi- République tchèque, explique le taires. La banque centrale du Da- Uni. tifie parce que l’évolution des prix réjouir des performances de tion ? » « Quels sont vos résultats au PDG devant les investisseurs, mais nemark a été la première à agir en « Les entreprises vont accueillir « reste favorable » et qu’aucune l’économie américaine : « Je ne vois Brésil ? » Pendant deux heures, les les deuxième et troisième pôles annonçant, en milieu de matinée, cette décision comme un geste ambi- pression à la hausse ou à la baisse que des avantages à ce que la crois- questions se succèdent. Patiem- offrent des croissances rapides et des une réduction d’un quart de point tieux et comme une preuve que la ne se fait jour pour le moment. sance y reste forte (...) Cela aura des ment, Jean-Louis Beffa, PDG de possibilités d’acquisitions impor- se ses taux directeurs, décision banque centrale est à l’écoute », effets très positifs pour les évolutions Saint-Gobain, répond. Devant lui, tantes. » qu’elle a justifiée par « la fermeté et s’est réjoui Ian Peters, directeur gé- IMAGE NUANCÉE en Europe », a-t-il estimé. dix personnes représentant les Autour de la table, les représen- la stabilité de la couronne face à néral adjoint des chambres de M. Duisenberg a souligné la per- Pour l’instant, la bonne santé principaux fonds de pension bri- tants des fonds de pension ac- l’euro ». commerce britanniques (BCC). sistance d’une conjoncture américaine joue sur la parité entre tanniques actionnaires du groupe quiescent à cette nouvelle organi- La Banque d’Angleterre a suivi « En donnant un coup de pouce à la contrastée. Dans le monde, «les dollar et euro, la monnaie euro- écoutent attentivement ses explica- sation, qui répond à des schémas l’institut d’émission danois, quel- confiance des consommateurs et des événements récents au Brésil ont mis péenne ayant cédé du terrain face tions. Plus tard, l’exercice se renou- financiers plus qu’industriels. Ils ques heures plus tard, en annon- entreprises, la baisse des taux devrait en lumière la fragilité de la situation au billet vert après être passée de velle devant une cinquantaine s’interrogent, cependant, sur la vo- çant une baisse d’un demi-point de permettre à l’économie de passer à actuelle des marchés émergents, 1,16 à 1,13 dollar pour un euro. d’analystes des plus grandes lonté d’expansion du groupe. Ne son taux de base, ramené de 6 % à une vitesse supérieure en 1999 », a alors que la croissance aux Etats- Cette baisse « est un sujet d’inter- banques anglaises et étrangères va-t-il pas succomber aux charmes 5,50 %. Les milieux économiques et affirmé Kate Barker, chef écono- Unis a été beaucoup plus forte qu’at- rogation mais n’a pas de quoi nous présentes à la City. des grandes acquisitions coû- financiers britanniques antici- miste à la Confédération de l’in- tendu lors du dernier tri- inquiéter », a estimé M. Duisen- Comme pour tous les grands teuses ? « La taille pour la taille ne paient un geste de moindre am- dustrie britannique (CBI). Enfin, le mestre 1998 », a-t-il ainsi expliqué. berg, qui a rappelé, avant la réu- groupes français détenus à 40 % ou nous intéresse pas », jure M. Beffa. pleur. Cette réduction est la cin- secrétaire général de la confédéra- De même, l’Europe présenterait nion du G 7 à laquelle il participera 50 % par des investisseurs étran- Le groupe vise en priorité le rachat quième en cinq mois. tion des syndicats britanniques, le une image nuancée : la confiance à Bonn le 20 février prochain, que gers, la rencontre avec les fonds de de sociétés moyennes et rentables. En tenant compte « en parti- Trade Union Congress (TUC), John des industriels décline, malgré une « la BCE ne préconisera pas de taux pension et les analystes des Selon lui, ces opérations sont plus culier des perspectives mondiales de Monks, a jugé que le geste de la stabilisation en début d’année, tan- de change particulier qui pourrait grandes banques à Londres, à New faciles à gérer. Elles lui permettent croissance et d’inflation, des prix et Banque d’Angleterre allait dans le dis que celle des consommateurs a l’amener à se détourner de son ob- York ou Francfort est devenue une aussi de respecter les stricts critères de la demande intérieure, les der- bon sens tout en regretant que la continué de croître en décembre, jectif initial », à savoir la stabilité figure imposée pour Saint-Gobain. de rentabilité qu’il s’est fixés : toute nières prévisions d’inflation du comi- différence entre les taux du pour atteindre un niveau jamais des prix. Faire bonne impression, acquisition doit se traduire par une té ont indiqué qu’il était nécessaire Royaume-Uni et ceux de la zone égalé depuis 1990. Et le conseil des convaincre de la pertinence de sa augmentation du bénéfice par ac- de réduire les taux pour que l’infla- euro reste élevée. gouverneurs de constater, par la Pierre-Antoine Delhommais stratégie, s’engager sur les résultats tion au bout d’un an et assurer un tion reste conforme à l’objectif de A Francfort, à l’issue de son voix de son président, qu’« il n’y a avec Philippe Ricard est déterminant. Des recommanda- retour sur le coût du capital au 2,5 % », a commenté la Banque conseil des gouverneurs, la Banque pas encore de signaux clairs d’un in- à Francfort tions des analystes dépend le cours bout de trois ans. de l’action. Et celui du groupe ver- rier a été fort malmené ces derniers UN DISCOURS APPRÉCIÉ mois. Mais, avoue plus tard en aparté Les milieux boursiers craignaient le PDG, « avec ces critères, je pense qu’il ne subisse les contrecoups de que nous n’aurions jamais pu réali- la crise asiatique et brésilienne. Les ser l’acquisition de Norton [abrasifs analystes se ravisent au vu des ré- et céramiques aux Etats-Unis], sultats de 1998. Le groupe de maté- voire de Poliet [distribution spéciali- riaux affiche les meilleurs bénéfices sée en France]. Pourtant, sans eux, de son histoire, à 7,2 milliards de Saint-Gobain souffrirait terriblement francs (1,1 milliard d’euros). En de- de la crise en ce moment. Ce sont eux hors des plus-values exception- qui assurent aujourd’hui au groupe nelles liées au dénouement de ses ses perspectives de croissance ». participations croisées avec Suez, Bien qu’il démente s’être conver- Axa et partiellement Vivendi (ex- ti récemment à la création de va- Générale des eaux), Saint-Gobain a leur, M. Beffa se sent obligé d’en enregistré un bénéfice net de tenir le discours. Le bénéfice net 5,1 milliards de francs, en hausse de par action, devenu le signal déter- 20,3 % par rapport à 1997. « Malgré minant de tout investissement, doit la crise asiatique, malgré le Brésil, afficher une croissance de 15 % en Saint-Gobain a la capacité de résis- 1999. Une partie est garantie par la ter aux à-coups de la conjoncture », suppression de 5 % d’actions déte- répète M. Beffa. nues en autocontrôle par le En dépit de ses bons résultats, le groupe, après le décroisement de groupe s’est senti obligé d’évoluer ses participations. Le reste devra et de se couler dans le moule des provenir de la croissance du normes financières. Pour rendre groupe et de ses efforts internes. ses activités plus compréhensibles Des réductions de coûts, des fer- à la communauté financière, il a metures de capacités, notamment simplifié ses structures. Saint-Go- dans l’emballage, et des suppres- bain, si fier il y a encore peu de sions d’emplois sont déjà program- temps de détailler ses neuf métiers, mées. Les investisseurs ont appré- ne veut plus afficher que trois cié ce discours. Au lendemain de la pôles : le verre, les matériaux haute présentation, le titre gagnait performance et l’habitat. « Le pre- 3,94 %, à 137 euros. mier nous offre une position solide. Mais il affiche une croissance lente Martine Orange

a NOMINATIONS Michel Leclercq nouveau patron des commissaires aux comptes MICHEL LECLERCQ, président dance des commissaires aux de la chambre régionale des comptes ; qualité des missions ; commissaires aux comptes de Ver- amélioration de l’information sur sailles depuis 1995, prend la pré- leur rôle et leurs travaux. M. Kling sidence de la Compagnie nationale avait proposé d’orienter la certifi- des commis- cation des comptes vers une mis- saires aux sion « d’assurance » qui compren- comptes drait « l’examen des hypothèses pour deux sous-jacentes aux prévisions établies ans. M. Le- par les dirigeants ou l’efficacité des clercq pour- systèmes d’information de l’entre- suivra la poli- prise », soulignant que « les tique suivie commissaires aux comptes sou- par Didier Kling, son prédéces- haitent mieux répondre aux attentes seur : déontologie et indépen- des actionnaires ».

a FRAMATOME : le groupe fran- de cette nouvelle activité. çais a mis en place depuis le 1er fé- a ICI : Brendan O’Neill, 50 ans, vrier une nouvelle organisation ancien patron de Guinness entré autour de deux secteurs, le nu- chez le chimiste britannique ICI cléaire et la connectique, confiés en mai 1998, succédera le 22 avril respectivement à deux directeurs comme directeur général à généraux délégués : Jean-Daniel Charles Miller Smith, nommé Levi (58 ans, X-Ensae) pour président en remplacement de Sir l’énergie et Philippe Anglaret Ronald Hampel, qui part en re- (49 ans, X-ENSPM) pour la traite. connectique. a ROSSIGNOL : Thierry de Chal- a THOMSON-CSF : le groupe vron (49 ans, Ecole supérieure de d’électronique veut développer commerce de Lyon), ancien direc- son activité dans la concession de teur de la filiale France puis res- services publics liés à l’électro- ponsable du planning stratégique nique professionnelle et de dé- du groupe Salomon (repris en fense et vient de nommer Chris- janvier 1998 par Adidas), devient tian Mons (53 ans), jusqu’à directeur général de la société présent PDG de la filiale informa- française Look fixations SA, du tique du groupe Syseca, directeur groupe Rossignol. LeMonde Job: WMQ0602--0018-0 WAS LMQ0602-18 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 10:36 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0398 Lcp: 700 CMYK

18 COMMUNICATION LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 Les annonceurs internationaux ont sonné leur retraite de Russie Après la décision des grandes marques d’interrompre brutalement leurs investissements publicitaires dans un pays appauvri qui ne consomme plus, les fabricants locaux découvrent les vertus de la publicité, qu’ils ignoraient jusqu’ici MOSCOU d’entreprises continuant à se payer son & Johnson ont investi chaque gazines, à la radio et à la télévision. quante-huit « rynoks » (marché ment baissé, entre trois et quatre de notre envoyée spéciale de la pub. Les Moscovites s’étaient année plusieurs millions de dollars Les Moscovites n’achètent plus ouvert) de Moscou : les prix y sont fois », explique Jean Fleury, un Sur les avenues Novy Arbat, habitués à ces ossatures métal- pour que les consommateurs re- les produits étrangers, dont la va- de 20 % à 40 % moins chers selon Français qui dirige l’entreprise de Bol’saja, comme sur Tverskja- liques installées depuis peu de connaissent leurs produits dans les leur est indexée sur le cours du les produits. La moitié des Tbilissi (Géorgie). Sa publicité a Jamskaja, les panneaux publici- temps sur les trottoirs de leurs ave- rayons des magasins. Ils consti- dollar. La monnaie américaine vaut 4 500 magasins de la capitale se- une double fonction : présenter la taires encore neufs imposent au nues. Ils jettent d’ailleurs à ces af- tuaient encore jusqu’à l’automne 23 roubles, contre 6 avant la déva- raient aujourd’hui en faillite. A nouvelle bouteille et lutter contre promeneur les deux mêmes af- fiches, inchangées depuis cinq la quasi-totalité des biens de luation du 17 août 1998. Les sa- quelques exceptions près, les la contrefaçon. fiches depuis fin août 1998. Sur mois, le même regard indifférent consommation courants ache- laires ne sont plus payés aux fonc- « gastronomes » et « produkti », D’une certaine manière, la crise l’une, un drapeau russe se détache que sur le mausolée de Lénine, sur tables à Moscou ou à Saint-Péters- tionnaires – 300 000 enseignants ces anciens magasins d’Etat priva- constitue peut-être l’occasion pour d’un fond bleu et rappelle l’ar- la place Rouge, dont c’était, jeudi bourg. protestaient encore, mercredi tisés en 1994 – incapables de payer les annonceurs russes de reprendre ticle 57 de la Constitution fédé- 21 janvier, le 75e anniversaire de la 27 janvier, contre quatre mois en leurs grossistes, comme les gros- la main sur les Occidentaux. Les fa- rale : les contribuables sont tenus mort. Certains affirment que ces LICENCIEMENTS MASSIFS moyenne d’arriérés –, les licencie- sites leurs fabricants – ne vendent bricants locaux, incapables de s’ali- de payer leurs taxes car « personne images léchées importées de Avec l’arrêt brutal des importa- ments sont massifs et les salaires plus que des produits russes. gner sur les géants américains et n’aidera la Russie, à part vous- l’Ouest – les deux tiers des publici- tions, les annonceurs ont coupé dans le privé ont, pour la plupart, En fait, les producteurs locaux leurs investissements colossaux, même ». La mairie de Moscou tés sont conçues à New York ou en net leurs publicités. A côté des pro- été diminués de moitié. Souvent ils restent les seuls à battre campagne n’ont compris que tardivement s’offre cette campagne en échange Europe, puis traduites en russe – duits russes, de qualité incertaine sont versés en nature. pour soutenir leurs ventes, malgré qu’ils ne pouvaient plus vendre de 2 000 mètres carrés de bureaux ne les ont jamais fait rêver. et mal présentés, très peu de La vie quotidienne serait deve- la précarité de leur situation. La leurs produits sans publicité. Dans attribués gratuitement au proprié- D’autres plaisantent à moitié en marques étrangères figurent en ce nue aussi compliquée qu’à marque de biscuits Bolchevik, par les années 90, la publicité avait taire des panneaux, Maxima. Sur affirmant que « si ces produits ont moment sur les étals. Impossible, l’époque soviétique, affirme ce exemple – l’une des plus anciennes d’abord servi les conglomérats fi- l’autre, c’est l’afficheur Cie Wall qui besoin de pub à la télé, c’est qu’ils par exemple, de trouver des Moscovite qui transporte dans son biscuiteries moscovites, rachetée il nanciers russes. Puis seules les effectue sa propre promotion. Les sont mauvais ». couches (Pampers), de la lessive véhicule les étrangers rencontrés y a peu par Danone –, a diffusé en marques étrangères s’activaient publicitaires moscovites manquent La publicité, qui devait faire (Ariel), des tampons hygiéniques en chemin, en échange de quel- septembre sa première campagne pour mettre la main sur l’énorme d’activité ces temps-ci. connaître aux 148 millions de (Tampax), de la crème (Pond’s), ques dizaines de roubles. Il raconte publicitaire à la télévision et les marché potentiel russe. En retirant Quelques encarts pour Donna consommateurs russes les noms de des savons (Lux), des aliments qu’en province la situation est dif- ventes, selon un cadre de l’entre- leurs dollars, les investisseurs Karan, une marque américaine de marques inconnues il y a dix ans, a pour chat (Whiskas) ou les barres férente : « Ils arrivent à vivre en prise, ont « explosé » en octobre, étrangers ont redonné de l’espace vêtements de luxe, et des pan- été le fer de lance du marketing chocolatées (Snickers), qui oc- cultivant un petit lopin de terre. » A novembre et décembre. Les eaux à l’annonceur russe. Peut-être un neaux perchés sur des luminaires post-perestroïka. Depuis le début cupaient encore en juillet le devant Moscou, pour se procurer des Barjomi s’offrent une campagne bien pour un mal. pour les eaux géorgiennes Barjo- des années 90, Procter & Gamble, de la scène commerciale grâce à fruits et des légumes, il est préfé- d’affichage parce que « les prix des mi. Ce sont les rares exemples Nestlé, Stimorol et John- une active promotion dans les ma- rable de sillonner l’un des cin- espaces médias ont considérable- Florence Amalou

L’indépendance des médias se réduit en même temps que la publicité M6 veut accélérer sa politique de décrochages régionaux « DAVANTAGE de décrochages Par ailleurs, la chaîne souhaite al- meilleure façon de répondre aux be- créerait au total 250 emplois. Il Les 10 millions de dollars (9,7 millions d’euros) d’aide proposés par régionaux et des décrochages plus longer à vingt-six minutes ses émis- soins exprimés en faveur des télévi- reste la question des relations avec le secrétaire d’Etat américain, Madeleine Albright, lors de sa visite longs » : telle est la politique de M6 sions régionales, en ajoutant au sions de proximité. Nous sommes im- la presse quotidienne régionale, en Russie, pour promouvoir la presse indépendante ont provoqué précisée, jeudi 4 février, par Jean journal actuel des magazines ou mergés dans le milieu local mais avec laquelle M6 collabore pour les réactions offusquées de la Douma, selon le quotidien moscovite Drucker, PDG de la chaîne. Outre des émissions consacrées à la vie totalement indépendants puisque certains de ses « six minutes ». Moscow Times du 28 janvier. Le député communiste Rinat Fabidullin les « six minutes » consacrées à pratique et aux services. Elle ambi- nous ne bénéficions ni de subventions L’annonce de l’accélération de la a qualifié la proposition américaine de « grave ingérence dans les af- l’actualité régionale qui existent dé- tionne de réaliser la première expé- publiques, ni de la publicité locale », politique de décrochages intervient faires internes russes », car « ceux qui paient, commandent », affirme jà dans dix villes, M6 en annonce rience de ce type dans la région pa- martèle le PDG de M6, qui profite quelques semaines après la déclara- celui qui demande, par ailleurs, davantage de contrôle politique deux supplémentaires d’ici à la fin risienne. M6, qui avait déjà fait une de l’occasion pour décocher quel- tion de seize quotidiens régionaux dans les médias. Selon Reporters sans frontières, les médias russes de l’année. Le premier devrait se demande dans ce sens en 1991, ques piques contre les « télévisions de se lancer dans l’aventure des té- ont encore perdu en indépendance depuis l’arrêt des publicités en faire à Clermont-Ferrand, pour le- compte tenter à nouveau sa chance locales de plein exercice » à la renta- lévisions locales (Le Monde du septembre. « Nous assistons à la mort lente de beaucoup de médias in- quel M6 a déjà obtenu une autori- auprès du CSA. Mais cette fois, elle bilité desquelles il ne croit pas. 16 janvier). dépendants », déplore Nina Balyasnikova, reponsable de l’aide aux sation du Conseil supérieur de l’au- arguera d’un arrêt du Conseil d’Etat Depuis, Le Parisien a annoncé son médias à l’Open Society Institute de Moscou. D’autant que, paral- diovisuel (CSA) ; le second à Nice. du 16 juin 1997 dont elle estime PRESSE RÉGIONALE intention d’être candidat pour l’at- lèlement à l’accroissement de leur fragilité économique, les médias Trois autres sites devraient suivre, qu’il est favorable à cette dé- Les décrochages de six minutes, tribution d’une fréquence hert- russes doivent faire face à une reprise en main politique. sans calendrier précis. marche. qui font actuellement travailler zienne en région parisienne. Par ail- Pour justifier la relance de cette 80 personnes, coûtent chacun leurs, le décrochage annoncé à stratégie, Jean Drucker énumère 6 millions de francs (914 634 d’eu- Clermont-Ferrand, une des villes où une série d’arguments. Il évoque le ros) par an. Pour le projet de vingt- l’appel à candidatures lancé par le bilan de ces décrochages, imaginés six minutes en Ile-de-France, la CSA se clôt le 23 février, concerne il y a dix ans : 2,3 millions de télé- chaîne prévoit un budget de 20 mil- directement La Montagne qui envi- spectateurs et une part d’audience lions de francs (3,048 millions d’eu- sageait d’être candidat. de 44,6 % en hausse de 15 % entre ros) par an. Et elle ajoute que le dé- 1997 et 1998. « Notre système est la veloppement de cette politique Françoise Chirot IDG propose une nouvelle formule du « Monde informatique » LA FRANCE rattrape son retard Le titre change de format, prend plaires. Plus de 10 000 exemplaires en termes d’équipement informa- de nouvelles couleurs et propose de de la nouvelle formule sont mis en tique. Mais la presse informatique nouvelles rubriques. Le Monde in- vente en kiosque, « afin d’améliorer est pourtant moins euphorique formatique renforce notamment la visibilité du titre », explique Mi- qu’au début de la décennie, où les son cahier « Techno mag », pour les chel Crestin, éditeur du magazine. groupes américains partaient à la professionnels du secteur. IDG veut Le groupe a prévu un budget de conquête du marché français. Ils ainsi développer la diffusion 9 millions de francs (1,4 million ¤) ont tous subi des déconvenues, tan- payante de son titre, qui est de pour les neuf premiers mois de dis que le groupe Tests, filiale d’Ha- 26 219 exemplaires pour une diffu- 1999. Il fait une campagne grand vas, résistait vaillamment à ces as- sion totale de 54 500 exemplaires, public, en mettant des affiches sur sauts. Si la presse informatique de juillet 1997 à juin 1998, selon Dif- les bus et les dos de kiosque. continue à envahir les étagères des fusion contrôle. Le Monde informa- IDG s’inscrit dans une tendance diffuseurs de presse, le paysage tique veut combler une partie de de la presse professionnelle qui poursuit sa recomposition. L’asso- son retard sur 01 informatique cherche à se faire connaître du ciation prévue entre Havas et Ber- (groupe Tests), qui affiche pour la grand public. La branche profes- telsmann pourrait avoir des consé- même période, respectivement, sionnelle d’Havas a ainsi fait une quences sur Tests. Des rumeurs de 48 695 exemplaires et 69 939 exem- campagne d’affichage de ses princi- vente ont circulé cet automne. Ce plaires. paux titres spécialisés pour un bud- n’est plus à l’ordre du jour, selon IDG veut augmenter sa diffusion get de 8 millions de francs (1,22 mil- Havas. à 60 000 exemplaires. Il compte no- lion ¤). Les lancements de deux titres tamment sur la vente au numéro, grand public, Micro hebdo (Tests) et qui est aujourd’hui de 3 000 exem- Alain Salles Computer Plus, sont loin d’avoir remporté le succès escompté, et le groupe allemand Springer cherche DÉPÊCHES un nouveau partenaire pour rem- a MÉDIAS : Vivendi et Canal Plus sont montées à 28,55 % dans le ca- placer le groupe Amaury, qui ne pital de Pathé contre 26,62 % précédemment, selon La Tribune. En in- souhaite pas continuer l’aventure. formant, jeudi 4 février, le conseil des marchés financiers, les deux so- Un rapprochement entre les deux ciétés ont précisé qu’elles n’ont pas l’intention de dépasser le seuil du titres est possible. Mais le patron de tiers du capital de Pathé mais qu’elles veulent être présentes au conseil la presse professionnelle d’Havas, d’administration. Marc-Noël Vigier, ne cachait pas ré- a PRESSE : l’agence de presse britannique Reuters va supprimer cemment que les discussions avec une centaine d’emplois en Grande-Bretagne et en Irlande sur un effec- Springer étaient difficiles. tif total de 2 100 personnes dans ces deux pays (et 16 700 personnes dans le monde fin juin 1998). VERS LE GRAND PUBLIC a L’éditeur du Daily Mail, deuxième quotidien tabloïd de la presse bri- Le groupe américain IDG (Infor- tannique avec une diffusion de 2,3 millions d’exemplaires, a été admis mation Data Group), numéro un du jeudi 4 février parmi les cent principales valeurs de la Bourse de secteur, est l’un des exemples, avec Londres composant l’indice Footsie.– (AFP.) CMP et Ziff Davies, de ces grands aLe groupe anglo-néerlandais Reed-Elsevier est candidat à la re- groupes américains à avoir eu du prise des journaux médicaux des Echos (Concours médical, Panorama mal à s’installer dans l’Hexagone. du médecin, etc.) selon La Tribune du 5 février. Des établissements fi- Depuis un an, la filiale française dé- nanciers sont également sur les rangs. Le groupe Pearson, maison mère sormais dirigée par Gérard Adamis des Echos, s’est désengagé de ses activités dans la presse médicale. a totalement modifié sa stratégie a ÉDITION : le commerce des livres sur Internet devrait devenir un pour se recentrer sur la presse pro- des secteurs phares de Bertelsmann. C’est ce qu’a indiqué Klaus Eier- fessionnelle. Il a ainsi cédé la licence hoff, responsable des activités multimédias du groupe allemand, jeudi de Macworld au groupe Presse 4 février, au cours du lancement de la filiale Bertelsmann Online (BOL), image, même s’il propose au- qui propose 500 000 titres de livres – (AFP.) jourd’hui une nouvelle maquette a SONDAGE : Médiamétrie mesure la fréquentation des sites Web. d’Info PC, son dernier magazine L’institut de mesure des audiences a annoncé, jeudi 4 février, le lance- grand public. Il relance son titre le ment de Cybermétrie, une mesure collective et permanente de la fré- plus connu, Le Monde informatique, quentation des sites Internet en France. Elle fournit deux catégories dont il a proposé une nouvelle for- d’indicateurs : l’attractivité et l’audience du site, et l’activité publicitaire. mule, vendredi 29 janvier. LeMonde Job: WMQ0602--0019-0 WAS LMQ0602-19 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 10:47 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0399 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 / 19

EUROPE

TABLEAU DE BORD ÉCONOMIE

FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT 100 PARIS CAC 40

SHPTDQU RIRUDVT

SWQWDWH a BRÉSIL : le gouvernement et

SRRQ RQIP

AFFAIRES offrir un accès rapide à Internet TISP Le gouvernement le Fonds monétaire internatio-

SPRW RISV

destiné aux petites entreprises. SWWT nal (FMI) sont parvenus à un ac-

SHSR RHHR SVRH français s’inquiète de cord, jeudi 4 février, sur un nou-

INDUSTRIE b RVTH QVSH LUCIA : le fonds STVR veau cadre de la politique

b d’investissement américain économique du Brésil. Cette nou- RTTS QTWT LEROY-SOMER : les syndicats SSPV la tarification bancaire

FO, CFE-CGC, CFDT et CGT ont Colony a acquis la totalité des velle politique a été définie dans le RRUI QSRP

signé, mercredi 3 et jeudi 4 février, participations (54,67 %) détenues [[[SQUP [[[ [[[sur les transactions cadre de la renégociation du prêt

SxF IShF SpF SxF IVhF SpF un accord sur les 35 heures avec la par les groupes AXA, BNP et SxF IShF SpF de 41,5 milliards de dollars après la Vivendi dans la société de décision du Brésil de laisser flotter direction du fabricant de moteurs Indices cours Var. % Var. % en euros

électriques, qui emploie promotion immobilière Lucia, au Europe 10 h 15 f se´lection 05/02 04/02 31/12 le real, le 15 janvier. Le Brésil s’est

± HDTV QDTP

6 000 personnes en France. prix de 12,2 euros par action, et va EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ SH QRTQDQQ LA SECRÉTAIRE d’Etat aux PME, engagé auprès du FMI à contenir

± QRHPDWI HDSR PDRW

L’accord signé, sans réduction ni lancer une offre publique d’achat EUROPE ƒ„yˆˆ SH au commerce et à l’artisanat, Mary- la croissance de l’inflation à 5 %.

± QHRDHW HDRV IDWP

gel de salaires, prévoit la création sur le solde du capital. EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR lise Lebranchu a indiqué, jeudi 4 fé- a Le ministre brésilien de

± HDQI PDVS

de 180 emplois directs et EUROPE ƒ„yˆˆ TSQ PVUDIT vrier, que la « tarification élevée des l’économie, Pedro Malan, a an-

± RIRUDVT HDRU SDPH

l’embauche de 100 personnes par b AN 2000 : le système de PARIS geg RH transactions en euros est un sujet im- noncé, jeudi, une extension du

HDHH FFFF FFFF

an pendant deux ans. réservations Sabre, utilisé par les PARIS wshgeg portant de préoccupation ». Avec programme national de privatisa-

± PUVIDWT HDRW RDUQ

compagnies aériennes et agences PARIS ƒfp IPH l’appui du ministre de l’économie et tion des secteurs énergétique et fi-

HDHH FFFF FFFF

b AEROSPATIALE-MATRA : les de voyages, a réussi à prendre des PARIS ƒfp PSH des finances, Dominique Strauss- nancier, « considérée comme essen-

Â

HDHH FFFF FFFF

ultimes négociations entre le réservations pour le 1er janvier PARIS ƒigyxh we‚gri Kahn, elle a demandé aux banques tielle à la modernisation et la

± ± SPUDVR HDTS IDWS

gouvernement et le groupe 2000, jeudi 4 février, jour de mise AMSTERDAM eiˆ commerciales et à la Banque de gestion de ces secteurs-clés de

± ± QRQIDSQ HDUW PDQT

Lagardère pour boucler la fusion en vente des billets pour cette date. BRUXELLES fiv PH France d’y remédier. M. Lebranchu l’économie ».

± SHPTDQU IDHI HDRV

Aerospatiale-Matra sont Les logiciels de plans de vol, de FRANCFORT heˆ QH a demandé aux banques la trans-

± SWQWDWH HDHI HDWU

« difficiles » mais l’opération maintenance des avions et de LONDRES p„ƒi IHH parence dans les tarifs qu’elles ap- a JAPON : l’indicateur avancé de

HDHH FFFF FFFF

devrait normalement déboucher gestion des équipages ont tous MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi pliquent pour les transferts et les la conjoncture économique pu-

± ± QQVUTDHH HDRQ QDTQ

« dans un délai de l’ordre de la fonctionné normalement. MILAN wsf„iv QH échanges de billets dans la zone eu- blié par l’Agence de planification

± ±

UIHVDRH HDRH HDUQ semaine », a indiqué, jeudi, le ZURICH ƒ€s ro. « Il faut expliquer ce qu’étaient économique a fortement remonté ministre de la défense, Alain les tarifs avant l’euro et ce qu’ils sont pour atteindre 75 points en dé- Richard. FINANCE AME´ RIQUES après. » Dénoncés par les associa- cembre 1998, contre 60 points en b SWISS LIFE : la filiale française tions de consommateurs, les frais novembre. L’Agence a souligné b GIAT INDUSTRIES : la CGT a du groupe helvétique a indiqué, NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq ¤URO / DOLLAR bancaires des transaction en euros que ce chiffre conforte le senti-

indiqué, jeudi, avoir mis en place jeudi, être en « pourparlers exclusifs font l’objet d’enquêtes lancées par ment de redressement de la situa-

WQHRDSH PRIHDHU

un « Comité local de résistance à la en vue d’un rapprochement » avec IDIQ la Commission de Bruxelles. tion économique, mais elle a mis

WTRQ PSIH

livraison des Leclerc » au centre de Lloyd Continental, contrôlé à IDIW en garde contre un optimisme pré-

WRTR PQUU Roanne (Loire) de Giat Industries. 67,5 % par la holding Dammartin, IDIV a GRANDE-BRETAGNE : les re- maturé.

a WPVS PPRS La CGT, syndicat majoritaire sur le pour former un ensemble de IDIU venus pétroliers britanniques ont Les prix de gros au Japon ont

site de Roanne, demande l’arrêt du 12,7 milliards de francs (1,94 chuté de 33 % en 1998 en raison du baissé en janvier, reculant de WIHU PIIP

plan stratégique économique et milliard d’euros) de chiffre IDIS plongeon des cours internationaux 0,9 % par rapport à leur niveau du

VWPV IWVH

social qui prévoit localement la d’affaires et trois millions de IDIR du baril de pétrole brut. mois de décembre, selon les statis-

VURW IVRU

suppression de 630 emplois d’ici à clients. [[[ [[[IDIQ [[[ tiques publiées par la banque cen-

SxF IVhF RpF WxF PIhF SpF 2002. WxF PIhF SpF a ALLEMAGNE : le ministre de la trale du Japon. En glissement an- b CRÉDIT MUTUEL chancellerie, Bodo Hombach, a nuel, les prix de gros ont baissé de Indices cours Var. % Var. %

b SEITA : le tribunal de grande ÎLE-DE-FRANCE : 400 salariés sur Ame´rique 10 h 15 f se´lection 04/02 veille 31/12 mis en garde les partenaires so- 4,9 %, un niveau plus important

± WQHRDSH HDTU IDQR instance de Paris a rejeté, jeudi, 1 000 selon les syndicats ont E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ ciaux contre un échec du pacte sur que celui envisagé par les ana-

« Si le pacte échoue, alors ± IPRVDRW IDVS IDSU la demande du comité central entamé, jeudi 4 février, une E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH l’emploi. lystes.

le conflit social se déplacera dans la ± PRIHDHU QDQR WDWI d’entreprise (CCE) de la Seita de grève reconductible à l’appel de E´TATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i

rue. » a

± TTTIDIH HDWH PDUH reprendre à zéro la procédure de trois organisations (CGT, CFDT et TORONTO „ƒi sxhiˆ De son côté, le syndicat IG- HONGKONG : le Foreign Of-

± VTSQDHH HDPU PUDSS consultation sur le plan social. CFTC) pour réclamer notamment SAO PAULO fy†iƒ€e Metall a accusé les employeurs de fice britannique a estimé, jeudi,

« la survivance de la convention leur « principe un pays, deux sys- ± PQQDHR HDTS HDPR MEXICO fyvƒe chantage en reprochant une que le

collective jusqu’à signature d’un tèmes » ±

QWTDVW HDII UDUI b REPSOL : le pétrolier espagnol, BUENOS AIRES wi‚†ev volonté de lier les négociations sa- mis en place entre la Chine

nouvel accord » ± IHQDTW HDQU QRDTT

qui vient de racheter à l’Etat . SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev lariales au pacte pour l’emploi. et HonKong lors de la rétrocession

± RPHPDPI HDHU IPDPS argentin 14,99 % d’YPF, recherche CARACAS ge€s„ev qixi‚ev en juillet 1997 « fonctionne bien et une alliance stratégique avec les a RUSSIE : le produit intérieur que la déclaration d’unification est actionnaires majoritaires, sans RÉSULTATS brut a chuté de 4,6 % en 1998, a in- respectés ». Le Foreign Office a déposer une offre de rachat. a CRÉDIT FONCIER : l’établisse- ASIE - PACIFIQUE diqué, jeudi, le comité d’Etat aux ajouté que la région administra- ment financier a dégagé un ré- statistiques. La crise financière de tive spéciale de Hongkong « conti- ¤ b USINOR : la Commission de sultat net de 1,23 milliard de TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng URO / YEN l’été 1998 a plongé le pays dans une nue à agir avec un haut degré d’au-

tonomie dans des secteurs clés IQVWVDHV IPUDIT Bruxelles a donné, jeudi, son francs en 1998 (190 millions d’eu- WIWHDPH profonde récession. -

ros), en hausse de 44 % par rapport a Le Parlement devait adopter, comme l’économie, et le gouverne- ISPHU IRQ accord à l’acquisition de Cockerill IHVSI

par le groupe français, en à 1997. Il comprend une plus-value vendredi 5 février, le projet de ment chinois continue de la respec- IRVQV IQW

demandant des désengagements de 345 millions de francs liée à la IHSIW budget pour 1999. Les recettes de- ter ».

IRRTW IQT

dans le secteur des profilés et la cession des murs de l’hôtel Ritz à IHIVU vraient s’établir à 473,8 millards de

IRHWW IQP

distribution. Mohammed Al Fayed. WVSR roubles (19,4 milliards d’euros) et a MALAISIE : le gouvernement a

IQUQH IPW WSPP les dépenses à 575 milliards de assoupli, jeudi, le système de

b a IQQTH IPS MOTOROLA : le fabricant COLAS : la filiale routière de WIWH roubles. contrôle des capitaux mis en place

américain d’équipement en Bouygues a annoncé, pour 1998, [[[ [[[ [[[ en septembre 1998 afin de lutter SxF IVhF SpF WxF PIhF SpF

télécommunications a estimé, un bénéfice net de 501 millions de IH xF PP hF S pF a ÉTATS-UNIS : les commandes contre l’évasion des capitaux. La jeudi 4 février, que les ventes francs (76,4 millions d’euros), en Indices cours Var. % Var. % industrielles ont progressé de règle interdisant le rapatriemnt Zone Asie 10 h 15 f se´lection 05/02 04/02 31/12

mondiales de téléphones cellulaires hausse de 15,7 % par rapport à 2,3 % en décembre 1998 après une des investissemet de portefeuille

± IQVWVDHV IDQR HDRH TOKYO xsuuis PPS

devraient croître de 39 % en 1999. 1997. hausse de 0,4 % en novembre. Pour ainsi que des profits pendant une

± ± WIWHDPH PDTQ VDSR

HONGKONG rexq ƒixq l’ensemble de l’année 1998, les période de douze mois a été sup-

± HDHH FFFF PDQR SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ

a RENAULT : le constructeur au- commandes industrielles ont affi- primée. Elle a été remplacée, jus-

± TPDVP HDHT QDPT SE´OUL gyw€yƒs„i sxhiˆ

SERVICES tomobile français a annoncé, ven- ché une hausse de 2,1 % soit la per- qu’au 15 février, par une taxation

± PWIIDWH HDWU QDSH SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ

b MCI WORLDCOM : l’opérateur dredi, une hausse de 17,3 % de son formance la plus faible depuis le re- des investissements financiers en

± ± PRDIW HDRI SDVH BANGKOK ƒi„

de télécommunications a chiffre d’affaires consolidé en 1998 cul de 2,3 % de cet indice en 1991. proportion de leur durée de déten-

± QPPHDVT HDRV SDRI BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ

annoncé, jeudi, une alliance avec le à 37,2 milliards d’euros (243,9 mil- En 1997, les commandes indus- tion. Ensuite, seules les plus-va-

± PPIIDVI HDPU UDHW WELLINGTON xƒiERH service en ligne CompuServe pour liards de francs). trielles avaient augmenté de 5,4 %. lues dégagées seront taxées.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone ¤uro Hors zone ¤uro

¤uro contre f Taux contre franc f Taux ¤uro contre f 04/02

HDISPRS UDRQTP FRANC...... TDSSWSU ¤URO ...... COURONNE DANOISE.

´ QDQSQVS VDTRPS Action Deutsche Bank DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVEGIENNE

´ QDQVUUR VDVWWH PARIS NEW YORK LIRE ITALIENNE (1000). IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUEDOISE ......

La pression monte ` QDWRPQV QUDISV en euros à Francfort IDTTQVT

L’INDICE CAC 40 a reculé de L’INDICE DOW JONES de la PESETA ESPAG. (100).... PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

QDPUIWH IDUSRI ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDTWSI

sur la Deutsche Bank 75 0,97 %, à 4 126,38 points, durant Bourse américaine a perdu 0,67 %, SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

48,33 ´ ´ VDQPVWR PDHRTI

les premières négociations vendre- à 9 304,50 points, jeudi 4 février, PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NEO-ZELAND

´ ´ PDWUTTH QPIDSS le 4 fév. FLORIN NEERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NEERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

LA PRESSION monte autour de la 70 di 5 février. La hausse des rende- alors que l’indice composite de la IDTPTHU PRVDUU FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FLORINT HONGROIS ..

IDIHQPR RDISIP Deutsche Bank. Tandis que le ments obligataires a pesé sur la Bourse électronique Nasdaq a for- MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... Congrès juif mondial (CJM) doit 65 tendance. La veille, l’indice CAC 40 tement chuté, avec une perte de rendre son avis dans les tout pro- avait abandonné 0,51 %, à 4 167,42 3,34 %, à 2 410,07 points. L’indice 60 Cours de change croise´s chains jours sur le rachat de la points. Nasdaq a subi sa troisième plus banque américaine Bankers Trust forte baisse en points de son his- Cours Cours Cours Cours Cours Cours 55 05/02 10 h 15 f DOLLAR YEN(100) ¤URO FRANC LIVRE FR. S. par la première banque allemande, toire.

FRANCFORT DOLLAR ...... FFFF HDVWHVU IDIQPQS HDIUPTR IDTRPIH HDUHVUP

avis qui devrait être négatif, une 50 YEN ...... IIPDPSHHH FFFF IPUDITSHH IWDQVSHH IVRDQHHHH UWDSTSHH

commission d’enquête a révélé, L’INDICE DAX 30 a débuté la ¤URO...... HDVVQIP HDUVTQV FFFF HDISPRS IDRSHHH HDTPSWH

jeudi 4 février, que la Deutsche 45 séance du 5 février sur une baisse TAUX FRANC...... SDUWPQS SDISWUS TDSSWSU FFFF WDSIHSH RDIHSPS LIVRE...... HDTHVWV HDSRPSH HDTVWTS HDIHSIS FFFF HDRQISS

Bank avait participé, sous le de 0,68 %, à 5 027,07 points, en rai- LE CONTRAT NOTIONNEL du FRANC SUISSE ...... IDRIIHH IDPSTVH IDSWUQH HDPRQSS PDQITPS FFFF IIIe Reich, au financement de la 40 son des tensions qui persistent sur Matif, qui retrace l’évolution des construction du camp de concen- les marchés obligataires euro- emprunts d’Etat, a ouvert en 35 tration d’Auschwitz. C’est Manfred péens. baisse de 7 centièmes, à Taux d’inte´reˆt(%) Matif Pohl, directeur de l’institut de re- A S O N D J F La veille, l’indice Dax 30 avait re- 111,64 points, vendredi 5 février. Le Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier cherches historiques financé par la 1998 99 culé de 0,57 %, à 5 061,28 points. rendement de l’obligation de l’Etat Taux 04/02 f j. j. 3 mois 10 ans 30ans Cours 10 h 15 f 05/02 prix prix

Notionnel 5,5 PDVV QDWI RDUV

banque, qui a rendu publics, pour Source : Bloomberg français émise à dix ans s’inscrivait FRANCE ...... QDIV

IIIDVQ IIIDUH

MARS 99...... WHVQ

QDHP QDVI RDUT

la première fois, ces documents. Le à 3,9 %. Outre-Atlantique, le ren- ALLEMAGNE .. QDHW

SDQS RDQR RDPW

LONDRES GDE-BRETAG. SDTS Euribor 3 mois

RQU WTDWT WTDWT QDHP RDHP RDWV CJM accusait depuis longtemps la M. Breuer doit rencontrer lundi dement de l’obligation du Trésor à ITALIE...... FFFF MARS 99......

FFFF PDRW FFFF

Deutsche Bank de tels agissements, 8 février le rabbin Israël Singer, nu- L’INDICE FT 100 a terminé la trente ans s’affichait jeudi à JAPON...... HDPV

´ RDRV RDWQ SDQR

confirmés d’ailleurs par un rapport méro deux du CJM, tandis que le séance du jeudi 4 février inchangé 5,302 %. Il s’agit du taux le plus ETATS-UNIS... RDTT IDIT PDSQ QDVU

SUISSE...... HDVI Pe´trole QDHT QDWI RDVH établi en 1946 par le gouvernement ministre allemand à la chancellerie, par rapport à la veille, à 5 939,90 élevé depuis le 6 novembre. Le PAYS-BAS...... QDIR militaire américain en Allemagne, Bodo Hombach, est attendu à Was- points. En fin de séance, sous l’in- marché obligataire a souffert de En dollars f Cours Var. %

mais la banque les démentait (Le hington pour des entretiens lundi fluence de Wall Street, le marché a statistiques montrant une étroi- 04/02 veille

FFFF

Monde du 24-25 janvier). et mardi, consacrés notamment à la perdu les gains enregistrés dans la tesse du marché de l’emploi, ce qui Matie`res premie`res BRENT (LONDRES) ...... IHDSU

± HDVQ WTI (NEW YORK) ...... IIDWP

Rolf Breuer, président de la Deut- question des travailleurs forcés journée après l’annonce de la fait craindre une reprise de l’infla- Cours Var. % ± PDHI En dollars LIGHT SWEET CRUDE .... IIDWR sche Bank, s’est déclaré « conster- sous le nazisme. Une plainte en baisse du taux de base de la tion par les salaires dans un f 04/02 veille

né » par ces révélations. Des ana- nom collectif a été déposée à l’au- Banque d’Angleterre de 0,50 %, à contexte de croissance soutenue ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

± HDIH

lystes financiers commencent aussi tomne 1998 devant un tribunal 5,50 %. Les opérateurs avaient ta- de l’économie américaine. CUIVRE 3 MOIS...... IRTT Or ± HDHR ALUMINIUM 3 MOIS ...... IPPT

IDRP

à douter de la réussite de l’opéra- new-yorkais contre des banques al- blé sur une baisse de seulement PLOMB 3 MOIS ...... SHI

Cours Var %

HDRV SPPH ¤

tion. Le cours a gagné jeudi 4 fé- lemandes, dont la Deutsche Bank, 0,25 %. Seules les valeurs ban- ETAIN 3 MOIS ...... En uros f 04/02 03/02

HDPR

CHANGES ZINC 3 MOIS...... IHPUDS

± HDWV

vrier 0,58 % à 48,33 euros. Alan He- par des victimes de l’Holocauste et caires et pétrolières ont conservé OR FIN KILO BARRE ...... VIHH ± HDUR

NICKEL 3 MOIS ...... RTVH

± IDUH

« Nous espérons OR FIN LINGOT...... VHWH

vesi, contrôleur financier de la vile leurs ayants droit. leur avance. LE YEN rebondissait, vendredi ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE

C HDIR

aboutir à un mécanisme, un arran- ONCE D’OR (LO) $ ...... PVUDPS IDHU

de New York, réaffirmant son op- 5 février, alors que les rendements ARGENT A TERME ...... SDTS ` FFFF PIECE FRANCE 20 F...... SHDQH

FFFF

PLATINE A TERME ...... FFFF gement, en vertu duquel la Deutsche ` C HDVI position à la fusion, a indiqué dans sur le marché obligataire progres- PIECE SUISSE 20 F...... RWDSH

´ ` FFFF

un communiqué que « la responsa- Bank affrontera honnêtement son TOKYO saient fortement. Le billet vert est GRAINES DENREES $/BOISSEAU PIECE UNION LAT. 20 F . SH

´ C

HDRU PTW ` HDUS

bilité des dirigeants de Deutsche passé et opérera une restitution d’im- BLE (CHICAGO)...... PIECE 10 DOLLARS US ... PTW

C HDQS PIV ` IDTI L’INDICE NIKKEI a perdu 1,3 %, à tombé jusqu’à 111,30 yens dans la MAI¨S (CHICAGO)...... PIECE 20 DOLLARS US ... RVUDUS

± C HDPP IQRDT ` HDQQ Bank est aujourd’hui de rendre pu- portance pour les méfaits du passé », 13 898,08 points, à la fin de la nuit, pour s’établir à 111,93 yens, SOJA TOURTEAU (CHG.). PIECE 50 PESOS MEX...... QHS

bliques ses activités aussi complète- a indiqué Elan Steinberg, directeur séance du vendredi 5 février. Les contre 112,10 yens à New York jeu- SOFTS $/TONNE

FFFF CACAO (NEW YORK)...... IQIT

ment que possible, et de procéder à executif du CJM. investisseurs ont cédé les valeurs di. L’euro se redressait face à la ´ ± HDVQ CAFE (LONDRES) ...... ITTT Cotations, graphiques et indices en temps

une restitution morale et maté- FFFF internationales et les titres de monnaie américaine, le dollar SUCRE BLANC (PARIS) ... PIWDV re´elsurlesiteWebdu«Monde». rielle ». P. Sa (avec AFP et Reuter) haute technologie. s’échangeant contre 1,1348 euro. www.lemonde.fr/bourse LeMonde Job: WMQ0602--0020-0 WAS LMQ0602-20 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 10:47 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0400 Lcp: 700 CMYK

20 / LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 FINANCES ET MARCHÉS

STOXX 653 sur un an sur 5 jours EURO STOXX 50 sur un an sur 5 jours

QRTQDQQ

VALEURS EUROPE´ENNES PVUDIT

QIS QTVS

QRQP

PWR QSPUDVU PWPDPI

QSWRDRV

QIUV b Les actions des assureurs-vie bri- b BMW a profité jeudi de l’informa- PUQ

PVVDPS

QRWHDWS PWPS tanniques ont chuté jeudi 4 février tion parue dans le quotidien La Libre PSQ PWHDSU PWHDRV

après l’annonce par le gouverne- Belgique selon laquelle le géant amé- QSSPDWV PVUDIT PTUP

ment d’un projet de mise en place de ricain General Motors serait intéres- PQP QRTQDQQ

PRIW

nouveaux fonds de retraite qui pour- sé par le troisième constructeur au- PIP [[[[[[[[ [[[[[[[[

    †F IH ey „ S pi†F vwwt † Spi†F U ey „ S pi†F vwwt † raient concurrencer les parts de mar- tomobile allemand et des rumeurs IU pi ché des compagnies d’assurance-vie. d’un départ de son président Bernd

e e C C PDRV FFFF s„ HDSI FFFF qf QDQS HDRQ hi SQ HDWS Sun Life & Provencial a reculé de Pischetsrieder. L’action a clôturé jeu- BEAZER GROUP qf UNIM SHANKS & MCEWAN FRESENIUS MED C

e e e ± ± IDSQ IDPW iƒ IIDSP FFFF p‚ TVDW HDIR ƒi VDQP FFFF

5,47 %, à 501 pence, Legal & Gene- di en hausse de 7,33 %, à 659 euros. BENETTON GROUP s„ VALLEHERMOSO SIDEL /RM GAMBRO -A-

C C

UDQR FFFF qf RDUW IDSR qf QDTV IVDIR ƒi VDQP FFFF

ral a perdu 1,91 %, à 874 pence, Pru- b Suite à une recommandation po- BERKELEY GROUP qf WOOLWICH PLC BTR SIEBE GAMBRO -B-

e e C ± ± ± SDTT IDVQ PSPDHU HDQV p‚ IVWDP QDRU xv RIDT HDWS BRITISH AIRWAYS qf f DJ E STOXX FINS P SITA /RM GETRONICS

dential a cédé 4,12 %, à 954 pence. sitive de la maison de titres Gold- C ± IDTI HDWI ƒi IPDIW FFFF hu QIDRU IDPU BRYANT GROUP PL qf SKF -A- GN GREAT NORDIC

e e ± ± QWDWQ IDIT ƒi IPDTR FFFF ps QPDS IDSP b La persistance de tensions en Irak, man Sachs, le titre Deutsche Tele- CHARGEURS RM p‚ SKF -B- INSTRUMENTARIUM

e ± ± VUDQ QDVS hu QIDTH HDRP q‚ RVDVQ FFFF

qui devrait avoir un effet positif sur com a grimpé jeudi de 4,05 %, à 39,8 CLUB MED. /RM p‚ ALIMENTATION ET BOISSON SOPHUS BEREND - INTRACOM N

e ± ± ±

HDSR PDTQ hu PWDQP QDII xv TQDP IDQQ

COATS VIYELLA qf SOPHUS BERENDS KON. PHILIPS EL

±

TDWH HDVQ

les prix du brut, a dopé les titres des euros. ALLIED DOMECQ qf e C C

IHDUV HDWS xv IUDQ IDUT xy IHDRI FFFF

COMPASS GRP qf STORK NV MERKANTILDATA

±

UDVQ IDRT

ASSOCIATE BRIT qf

C C

P IDRU gr SHTDWT IDSH qf VDUH FFFF

sociétés du secteur pétrolier. Petro- b Le titre ICI a progressé jeudi de COURTAULDS TEXT qf SULZER FRAT.SA1 MISYS

±

IPDPU HDVP

e BASS qf C

IVDW HDSQ ƒi IQDRV FFFF xy IDVW FFFF

DT.LUFTHANSA N hi SVEDALA NERA ASA

leum Geo Services a progressé de 1,54 %, à 526 pence, après que le troi- e ±

RRDI HDQR

BBAG OE BRAU-BE e„

± ISDHT FFFF hu UWQRDIT QDSP xy PVDWQ FFFF

ELECTROLUX -B- ƒi SVENDBORG -A- NETCOM ASA

e

QTV FFFF

4 %, à 104 couronnes norvégiennes. sième chimiste européen eut annon- BONGRAIN /RM p‚ e C

± ±

TDPR PDPU qf TDSQ IIDWR ps IIUDT QDSQ

EMI GROUP qf T.I.GROUP PLC NOKIA -A-

e ±

RTDPS IDTH

Royal Dutch Petroleum a gagné cé que son bénéfice a moins reculé e BRAU-UNION e„ e ± ± IDII HDVW xy PVDSV FFFF ps IIV QDPV

EURO DISNEY /RM p‚ TOMRA SYSTEMS NOKIA -K-

C IQDRT HDTS

e CADBURY SCHWEPP qf C C

RDVS HDVQ xy IWDQV FFFF qf TDIT VDIR

3,86 %, à 37,65 euros. que prévu fin 1998. FINNAIR ps ULSTEIN HOLDING NYCOMED AMERSHA

C

RQDUI HDIQ

CARLSBERG -B- hu e C

IDUI FFFF xy VDIH FFFF xv PRDUS HDVI

G WIMPEY PLC qf UNITOR OCE

C

RQDUI IDQV

CARLSBERG AS -A hu e e ± ± ± ITDUS HDUU e„ TQDW HDWI s„ QDIU IDSS

GRANADA GROUP P qf VA TECHNOLOGIE OLIVETTI

IHUDSV FFFF

e CHR. HANSEN HLD hu e

C ± ±

US IDQP ps IH IDHI qf SDSU HDUV

HERMES INTL p‚ VALMET RACAL ELECT CON

e ± UDP IDSH

e CULTOR -1- ps

± ± HDSU IDUP QIIDTW HDQU hu RQDHQ FFFF

Code Cours % Var. CHIMIE HPI s„ f DJ E STOXX IND P RADIOMETER -B-

C RPDWH HDTQ

05/02 10 h 24 e DANISCO hu ± ±

PIDS IDVQ qf QDVU PDPH

f pays en ¤uros veille HUNTER DOUGLAS xv ROLLS ROYCE

IIDVH FFFF

AGA -A- ƒi e ±

PRT HDPR

e DANONE /RM p‚ e C

± PRDQ PDHP p‚ SUS IDSH

KLM xv SAGEM

IIDTW FFFF

AGA -B- ƒi IRDWU FFFF

DELTA DAIRY q‚ e C

±

QDRV PDHR hi QHS HDIT

e LADBROKE GRP qf ASSURANCES SAP AG

± IQUDP HDHU

AIR LIQUIDE /RM p‚ ±

WDQT HDRT

AUTOMOBILE e DIAGEO qf e C

IH PDST hi QQU FFFF

MOULINEX /RM p‚ e SAP VZ

± SRDTS IDRR

e p‚

FFFF FFFF

AKZO NOBEL xv AGF /RM

IWDIQ FFFF

ELAIS OLEAGINOU q‚

ƒi QTDTQ FFFF

AUTOLIV SDR ±

PDSU FFFF qf IHDRI HDPV

xy e

NCL HLDG C SEMA GROUP

WDVW HDRI

e s„

C

QPDP HDTQ

hi e ALLEANZA ASS

BASF AG C

IQTDI HDVI

e ERID.BEGH.SAY / p‚ C

QPDP HDTQ

fi e e

± BASF AG ±

PQT IDPT hi THDW IDUU

PATHE /RM p‚ e SIEMENS AG ±

QHT IDTI

e hi

±

QIDP PDQS

BAYER AG hi ALLIANZ AG

QDQS FFFF

e GREENCORE GROUP qf

±

TSV HDIS

hi e C

BMW ±

IDQV IDHT s„ RDUW RDHI

PENTLAND GRP qf SIRTI

qf IQDUU FFFF

±

IPDIR QDQS

BOC GROUP PLC qf e ALLIED ZURICH ±

RU QDPW

e HEINEKEN xv C

hi PRDS PDHV

± CONTINENTAL AG ± PDWU HDRW qf IQDVS HDRP

PERSIMMON PLC qf SMITHS IND PLC

q‚ IQDTV FFFF

C

UIDWS HDPP

CIBA SPEC CHEM gr ASPIS PRONIA GE

QP FFFF

e HELLENIC BOTTLI q‚

UVDWW FFFF

hi e

± DAIMLER-BENZ AG ± PDTI IPDTP p‚ VTDW PDRU

RANK GROUP qf e STMICROELEC SIC ±

p‚ IPIDP HDIT

± RRVDWH HDRP

CLARIANT N gr AXA /RM

WDRP FFFF

e HELLENIC SUGAR q‚

±

s„ PDVS IDHR

FIAT ± IWSDII HDRV xy QDVP FFFF

SAIRGROUP N gr TANDBERG DATA A ±

qf IPDWV HDII

IRDSV FFFF

xy e CGU

DYNO INDUSTRIER C

QQ HDQH

e HUHTAMAEKI I VZ ps C

IDRV IDQU

s„ e C

FIAT PRIV. ±

WDTP HDUH p‚ QQDVR PDHS

SAS DANMARK A/S hu e THOMSON CSF /RM

iƒ PHDSQ FFFF

±

RWTTDTH HDRR

EMS-CHEM HOLD A gr CORP.MAPFRE REG ±

IIDSW UDWS

e KERRY GRP-A- qf C

IVS PDUV

p‚ e

± LABINAL /RM ±

RWDV HDQH hu STDRV PDQQ

SEB /RM p‚ e WILLIAM DEMANT

± IPSDS HDUW

e hi

C

UH SDII

HENKEL KGAA VZ hi e ERGO VERSICHERU

HDWQ FFFF

MONTEDISON s„ C

RDPT HDTV

qf e C

LUCAS VARITY ±

RWQDVS PDWR p‚ IUQ HDTR

THE SWATCH GRP gr ZODIAC /RM

QVDPS FFFF

e q‚

± QVDQ IDTU

HOECHST AG hi ETHNIKI GEN INS

±

ITHQDWP HDTP

e NESTLE N gr C

s„ IDPV IDSW

± MAGNETI MARELLI ±

IIUDVR QDUH QTVDSU IDQW

gr e f

THE SWATCH GRP C DJ E STOXX TECH P

s„ RDUS IDHT

± UDRU IDWH

ICI qf e FONDIARIA ASS ±

IDQW IDRP

e PARMALAT s„ C

p‚ QRDPV PDQQ

MICHELIN-B- /RM ±

IDIS PDRU

WILLIAM BAIRD qf ±

WTDIS HDPH

e hu

SDTS FFFF

KEMIRA ps e FORSIKRING CODA ±

SRDSS HDHW

e PERNOD RICARD / p‚ C

p‚ IQQ HDPQ

PEUGEOT /RM ±

UDVW HDIV

WILSON BOWDEN qf e ±

xv UQDWS I

C

VDRQ HDTW

LAPORTE qf e FORTIS AMEV NV

±

TDS VDRS

e RAISIO GRP K ps

± PDSP HDUW

s„ e

PIRELLI ± SERVICES COLLECTIFS

RPDWW HDTH

e„ e

WOLFORD AG C

QSDU HDPV

e s„

C

SRDWS PDTW

LENZING AG e„ e GENERALI ASS

±

TDI QDIU

e RAISIO GRP V ps

C

p‚ RQDQ HDSI

RENAULT ±

HDUH PDHR

qf e

WW/WW UK UNITS C ±

qf IIDQI IDWT IWPDSI QDUP

e„ ANGLIAN WATER

WDRR FFFF

PERSTORP -B- ƒi GENERALI HLD VI

TDPS FFFF

e RIEBER & SON -B xy

± p‚ PQDUP PDUW

SOMMER ALLIBER/ C

HDPS

f IRWDWP

DJ E STOXX CCYC P e C ± qf WDVP IDQS

PDHI HDSH

e s„

C BRITISH ENERGY IDQS HDUS

SNIA BPD s„ INA

±

SDWP R

e TATE & LYLE qf

± URDP IDUP

VALEO /RM p‚

C

± qf IDVH QDQQ

VDSW HDVR

e qf

C CENTRICA THDP HDQQ

SOLVAY fi e IRISH LIFE

PIDIV FFFF

e UNICER REG €„ ±

TUDP HDRR

VOLKSWAGEN hi e

C

C

s„ WDTI HDQI IPDUS HDRT

e qf

± EDISON RH IDPV

TESSENDERLO CHE fi LEGAL & GENERAL ±

TDHQ HDPR

UNIGATE PLC qf

PRDQQ FFFF

VOLVO -A- ƒi e e

±

± fi QTU IDIQ PIR PDSW

e hi ELECTRABEL FFFF FFFF

UCB fi e MUENCH RUECKVER ±

TRDT SDTP

UNILEVER xv

PRDVQ FFFF

VOLVO -B- ƒi PHARMACIE e

± €„ PIDP FFFF

qf TDRS PDVR

± ELECTRIC PORTUG IDHI

f PVIDQV NORWICH UNION

DJ E STOXX CHEM P C

VDQH HDUH

UNILEVER qf

±

IDIT

f DJ E STOXX AUTO P PTTDVP e e ƒi IVDPH FFFF

± iƒ PQDTS FFFF RTDS IDHT

ASTRA -A- POHJOLA GRP.B ps ENDESA ±

HDRT

f DJ E STOXX F & BV P PQQDPV

e

ƒi IVDHW FFFF ± ± e„ IPT HDQP IQDST PDQH ASTRA -B- PRUDENTIAL CORP qf EVN

´ C e e qf TSDPU SDPT C iƒ WI FFFF IH IDHI CONGLOMERATS ELAN CORP RAS s„ GAS NATURAL SDG

C

qf PWDHV HDIS C xy SDWH FFFF UDQU SDVQ

BANQUES GLAXO WELLCOME ROYAL SUN ALLIA qf HAFSLUND -A-

IHDRI FFFF

AKER RGI -A- xy BIENS D’E´QUIPEMENT

± e gr ITRSDUS HDVQ

± xy QDSQ FFFF QRDRI IDTW

NOVARTIS N SAMPO -A- ps HAFSLUND -B- ± qf IUDQP PDQU C IDWR HDUS

ABBEY NATIONAL BTR qf

e hu IHTDPR FFFF ƒi IH FFFF

± iƒ ISDHT FFFF PIPHDVU HDTU

e NOVO NORDISK B ABB AB -A- SCHWEIZ RUECK N gr IBERDROLA ± IVDPS HDSR xv e SSDP FFFF

ABN AMRO HOLDIN CGIP /RM p‚

e e e ps PHDIS FFFF ƒi IH FFFF

±

s„ SDHI IDIV QHDS FFFF

ORION A ABB AB -B- SEGUROS MUNDIAL €„ ITALGAS ± qf ITDTS PDUI e ±

IDHS PDUV

ALLIED IRISH BA CIR s„

e C C

ps IWDV HDSI gr IHUUDTI HDPQ

±

qf UDIV IDQW IRDPU FFFF

ORION B ABB BADEN SKANDIA FOERSAE ƒi NATIONAL GRID G IITDWQ FFFF q‚ e C

RSV HDIS

ALPHA CREDIT BA D’IETEREN SA fi

e C

± p‚ RQDWS HDII gr RPTDRP HDRR

±

qf TDSQ SDTT TDUI FFFF

e RHONE POUL./RM ADECCO CHESEREX STOREBRAND xy NATIONAL POWER PPDWQ FFFF iƒ e ± RPDT PDHP

ARGENTARIA RS GAZ ET EAUX /RM p‚

e e ± ± C gr ISUWVDVR HDIV p‚ PI HDQQ

±

e„ IQVDI HDII TPWDQQ HDQH

e ROCHE HOLDING ALSTOM SWISS LIFE BR gr OESTERR ELEKTR

€„ IWDPR FFFF e C ITV HDIV

BPINTOMAYORR GBL fi

± ± C gr IIQITDIH HDSP gr WVSDPH HDIW

± qf IPDIR PDVQ IVHDPH HDQU

e ROCHE HOLDING G ALUSUISSE LON G TOPDANMARK AS hu POWERGEN €„ IHDTS FFFF C UDTH IDIT

BANCO ESSI R GENL ELECTR CO qf

e e ± p‚ ITIDU HDIW qf QDWW FFFF

± hi RHDP FFFF PHDVR IDPU

e SANOFI /RM ASSOC BR PORTS TRYG-BALTICA hu RWE C QWDQ HDSI e„ e

TP FFFF

BANK AUSTRIA AG GEVAERT fi

e C

C hi IPR HDPH ƒi PHDST FFFF

±

qf WDQT SDHS TQHDSV HDIH

SCHERING AG ATLAS COPCO -A- ZURICH ALLIED N gr SCOT POWER

± qf IWDTQ HDSI e C QHDU HDQQ

BANK OF IRELAND HAGEMEYER NV xv

C

± qf IPDWS HDII HDTR

f DJ E STOXX INSU P QSQDR SEVERN TRENT  q‚ QRDWW FFFF @€u˜li™iteA PDIH FFFF

BANK OF PIRAEUS INCHCAPE PLC qf

e

IUW FFFF

e SUEZ LYON EAUX/ p‚

iƒ QPDV FFFF RHDRH FFFF

BANKINTER INVESTOR -A- ƒi

PRDUP FFFF

SYDKRAFT -A- ƒi

± qf PIDHP HDRV RIDHU FFFF

BARCLAYS PLC INVESTOR -B- ƒi

IVDQP FFFF

e MEDIAS SYDKRAFT -C- ƒi

± hi SUDT PDQU IWDHQ FFFF

BAYR.HYPO-U.VER KVAERNER -A- xy

C

qf ITDQQ TDRQ

e C THAMES WATER C qf TDPU HDUH s„ SDSP HDQT ISDTP FFFF

BCA FIDEURAM KVAERNER -B- xy BSKYBGROUP

e

± ITP IDIT

e e TRACTEBEL fi ± p‚ PTQDU HDII ± s„ RDRR HDTU e ± PIIDV HDHW

BCA INTESA LVMH / RM p‚ CANAL PLUS /RM

e

IRDTP FFFF

UNION EL.-FENOS iƒ e C

± qf WDTS IDVR s„ IDQI HDUT IRDRT FFFF

BCA ROMA MYTILINEOS HOLD q‚ CARLTON COMMUNI

C

IIDRQ HDQV

e e UNITED UTILITIE qf ± xv IQDRS IDIH iƒ IQDP FFFF QPDRH FFFF

BCO BILBAO VIZC NORSK HYDRO xy ELSEVIER

e

±

RTT HDRQ

e e VIAG hi ± p‚ ISQ HDSP iƒ IHDHU FFFF C IHUDQW QDTI

BCO CENTRAL HIS OERLIKON-BUEHRL gr HAVAS ADVERTISI

e

± PSQ HDQW

e e VIVENDI/RM p‚

s‚ QDP FFFF iƒ TIDRS FFFF IQDSR FFFF

BCO POPULAR ESP ORKLA -A- xy INDEPENDENT NEW

±

HDIT

e e f DJ E STOXX UTIL P QQRDQS ± p‚ QTDV HDTU iƒ ITDUP FFFF IIDRT FFFF BCO SANTANDER ORKLA -B- xy LAGARDERE SCA N

e e C

s„ VDIT HDIP €„ PUDP FFFF e QTDWW FFFF BCP REG SONAE INVESTIME €„ MEDIASET

e C

± qf IWDTS HDQU UTDRS HDUI p‚ e ± RUDQ IDST BNP /RM VEBA AG hi PEARSON

e C qf UDVQ HDIW

p‚ VP FFFF ± HDVI CCF /RM f DJ E STOXX CONG P PPTDVW REED INTERNATIO

± qf IPDQR PDUR QDVS FFFF CHRISTIANIA BK xy REUTERS GROUP

e C xy IPDTI FFFF SDVQ HDIU COMIT s„ SCHIBSTED EURO

´ ´ e ± p‚ ITH IDPQ IIHDRH FFFF COMM.BANK OF GR q‚ TELECOMMUNICATIONS TF1 ______

e C ±

qf VDRW IDHP

PSDV IDSU

COMMERZBANK hi UNITED NEWS & M ± IQDUI PDPV

BRITISH TELECOM qf

e C

± xv ITWDT HDQV

IITDIW HDRT

DEN DANSKE BK hu WOLTERS KLUWER NOUVEAU C IPDTT IDQW

CABLE & WIRELES qf

C

qf TDUR HDTS

QDUT FFFF

DEN NORSKE BANK xy e WPP GROUP ± QW PDHI

DEUTSCHE TELEKO hi ´

e

± ± QIHDRP HDQI

RV HDTP

DEUTSCHE BANK A hi f DJ E STOXX MEDIA P MARCHE WTDRP FFFF

EUROPOLITAN HLD ƒi

e

±

IRSDS HDHU

DEXIA CC fi e ± VHDI HDSH

FRANCE TELECOM p‚

e

± Cours % Var.

IPSDS QDRT

DEXIA FCE RM p‚ PTDQI FFFF

HELLENIC TELE ( q‚ 05/02 10 h 24 f ¤

e en uros veille

C BIENS DE CONSOMMATION QQDW HDSW

DRESDNER BK AG hi e ± RQ PDHS KONINKLIJKE KPN xv

UWDRT FFFF

ERGO BANK q‚ e e ± xv QSDHS HDRQ RRDUV FFFF

PORTUGAL TELECO €„ AHOLD

e AMSTERDAM

±

RWDRP WIDRI

FIRST AUSTRIAN e„

qf PDQI FFFF ± QWHDVQ HDUW

SWISSCOM N gr ASDA GROUP PLC

±

PUDV HDIV

PQDHR FFFF

FOERENINGSSB A ƒi AIRSPRAY NV q‚ PPDPR FFFF IIPDWT FFFF

TELE DANMARK hu ATHENS MEDICAL

HDVS FFFF

±

VDUW IDQH

FOKUS BK xy e ANTONOV

e ± e„ TSDP HDQI IVIDI FFFF

TELECEL €„ AUSTRIA TABAK A

±

PDPI IUDU

±

IHDPQ HDST

HALIFAX qf e e C/TAC hi TR FFFF ± VDS IDTP

TELECOM ITALIA s„ BEIERSDORF AG

VDU FFFF

±

PI RDII

HSBC HOLDS qf e CARDIO CONTROL

e ± p‚ SQ IDRH ± SDWI HDTU

TELECOM ITALIA s„ BIC /RM

C

HDWI e ITDT

FFFF FFFF

s„ CSS

IMI e C qf WDIR PDWR

RHDS FFFF

TELEFONICA iƒ BRIT AMER TOBAC

± IIDWR IDST ƒi PHDRS FFFF

SMITHKLINE BEEC qf ATLAS COPCO -B- C

HDTI VDPS

SSDWV FFFF

q‚ e HITT NV

IONIAN BK REG.S e C p‚ WHDUS HDTU

SDSQ FFFF

TIM s„ CASINO GP /RM

±

qf QVDRS HDPT UDPW FFFF

ZENECA GROUP ATTICA ENTR SA q‚

±

IWDS PDSH

±

UUDSW HDSP

JYSKE BANK REG hu INNOCONCEPTS NV ± gr IRSVDRS IDTR ±

ITDIU IDUT

VODAFONE GROUP qf CFR UNITS -A-

C

RIPDHR HDQP ±

IHDVV HDTT

f DJ E STOXX PHAR P BAA qf

±

ITDTS HDQH

± RQDWU HDWI

KAPITAL HOLDING hu e NEDGRAPHICS HOLD ±

p‚ SPW HDIW ±

HDSU

f DJ E STOXX TCOM P TTIDVQ CPT MODERNES /R

C

qf TDRU HDRS

BBA GROUP PLC C

PDIS e PDQV

± UQ IDSS

KBC BANCASSURAN fi e POLYDOC ±

VQDV PDQW

DELHAIZE fi

IPDQP FFFF

BERGESEN xy

UW FFFF

C

IIDTV IDSI

LLOYDS TSB qf e PROLION HOLDING ±

QRV QDRU

´ ESSILOR INTL /R p‚ ±

xy IUDVP QDUS

BONHEUR ± WDUS

e ENERGIE PDSH

± SDTS HDSQ ps e RING ROSA

MERITA C UPH HDUH

CONSTRUCTION ETS COLRUYT fi

e C

fi QQ IDSR

FFFF CMB IDW

TRDHT FFFF

q‚ RING ROSA WT

C UDIU FFFF NAT BANK GREECE xy

PDQW PDRV

AKER MARITIME FYFFES qf

IVDIS FFFF

AALBORG PORTLAN hu

±

qf IDWR PDWH

C

IRDVS

e COOKSON GROUP P HDTV

±

ST HDSQ

p‚ UCC HOLDING NV

C e SDHQ PDQT NATEXIS qf

± QV HDIQ

e BG GIB fi

SVDQS FFFF

ACCIONA iƒ

± RWUSDTT IIDWH

DAMPSKIBS -A- hu

±

qf IUDHR HDVR

± IPDUW IDRS NATL WESTM BK qf

PUDHT FFFF

e BP AMOCO GOODYS q‚

IQDIP FFFF

ACESA REG iƒ

± STRVDHS PDQQ

DAMPSKIBS -B- hu

ƒi TDHU FFFF

C IPDTP IHDRI NORDBANKEN HOLD qf

± WDHU IPDSW

BURMAH CASTROL IMPERIAL TOBACC qf

IPDST FFFF

AKTOR SA q‚

±

UUWWDTV TDRS

e hu C DAMSKIBS SVEND

TQ IDTI

e„ e e BRUXELLES QQDSQ FFFF OBERBANK iƒ

± IPDP PDRH

e CESPA KESKO OY ps

IPDW FFFF

ASKO OY ps

IDUV FFFF

e qf

C DELTA PLC

PIDV IDRH

s„ e e ± IHSDI IDUV IDS FFFF ROLO BANCA 1473 fi

± TIP HDHV

e ELECTRAFINA L’OREAL /RM p‚ ENVIPCO HLD CT PPDQT FFFF

AUMAR iƒ

xy UDIU FFFF

± DET SONDENFJ NO

ITDVU IDUU

qf e e ±

WWDHS HDWS IUDQ FFFF ROYAL BK SCOTL p‚

IWDII FFFF

e ELF AQUITAINE / MODELO CONTINEN €„ FARDEM BELGIUM ABC ± TDVV IDUI

AUTOSTRADE s„

C

qf SDWP PDSI

IHDPQ FFFF ƒi e ELECTROCOMPONEN

±

SDPW HDUS RDW FFFF S-E-BANKEN -A- s„

IQDPP FFFF

e ENI PAPASTRATOS CIG q‚ INTERNOC HLD

± RDRR HDTU

BCA INTESA s„ e

UT FFFF

e hi

IST FFFF xv EQUANT NV

C e C

IPDPI FFFF

QDPI QDUT SPAREBANKEN NOR qf

THP HDIU

ENTERPRISE OIL PROMODES /RM p‚ INTL BRACHYTHER B

± IDPH IDIW

BICC PLC qf e

C

PWDI HDQI

e ps C

IRI HDPV p‚ FINNLINES

TDHP FFFF UDTV FFFF STE GENERAL-A-/ xy

± IHDIS PHDWH

e F.OLSEN ENERGY RECKITT & COLMA qf LINK SOFTWARE B IUDS FFFF

BILFINGER & BER hi

qf PDRS FFFF

QSDQR FFFF

ƒi FKI C

IDSS PDVV PDU FFFF SV HANDBK -A- qf ±

RDPI IDTW

LASMO SAFEWAY qf PAYTON PLANAR

±

RDSU RDPT

BLUE CIRCLE IND qf

±

hu IUDRV PDPT

± PUWDQW IDQP gr FLS IND.B

W FFFF

HDPR FFFF

UBS N xy

± TDIP IDVT

e OCEAN RIG SAINSBURY J. PL qf SYNERGIA

± PPTDI PDUI

BOUYGUES /RM p‚ e

C

e e„ RIDRS HDTI C

RDSS IDII

s„ e FLUGHAFEN WIEN e ± UT IDUS UNICREDITO ITAL e„

± SH IDSU

OMV AG SEITA /RM p‚ C

QDSS HDRI

BPB qf

C

qf IPDTP HDRT

±

UQDHP HDQU

hu e GKN

± C QWV IDRI UNIDANMARK -A- fi

PDVW RDUR

PETROFINA SA BR SMITH & NEPHEW qf C

PDIP HDTW

CARADON qf

± qf PDUI IDSV

RHDPU FFFF

q‚ GLYNWED INTL PL C

IPDHQ FFFF XIOSBANK xy

QDTI QDQP

e PETROLEUM GEO-S STAGECOACH HLDG qf FRANCFORT

±

VQDP HDHT

CBR fi

q‚ WDII FFFF

±

HDIW

f PTQDQQ e HALKOR e ±

UHDQ HDHU

DJ E STOXX BANK P p‚ PHDWT FFFF

PRIMAGAZ /RM TABACALERA REG iƒ ±

C IQWDS SDRP

SDQR IDQV

CHARTER qf 1&1AG&CO.KGAA

C

TDTW HDTT

qf e HANSON PLC C

xy VDST FFFF

R IDUV

PROSAFE TAMRO ps e ± PQQ HDRQ

PSDPR FFFF

CIMPOR SGPS R €„ AIXTRON

± VDQR QDHR

e HAYS qf iƒ RUDRR FFFF

± PDUR HDSQ

REPSOL qf e TESCO PLC C C

TU HDUS

IVRDR HDPP

COLAS /RM p‚ AUGUSTA BETEILIGUN

e

±

RV HDVQ

e hi

C e

QVDIS IDQQ

xv HEIDELBERGER DR ± QHDQ HDWV

ROYAL DUTCH CO TNT POST GROEP xv ± QPDQ HDTP PRODUITS DE BASE ± ISDTV HDHW

CRH PLC qf BB BIOTECH ZT-D

q‚ IWDIW FFFF

xy VDIH FFFF

HELLAS CAN SA P ± HDQI

SAGA PETROLEUM f SHQDSI

e DJ E STOXX CNCY P ± IUDU PDUS

SIDS FFFF

e CRISTALERIA ESP iƒ BB MEDTECH ZT-D

FFFF FFFF

ACERINOX REG iƒ e

± PDWV HDTU

e s„

QDQS FFFF

SAIPEM s„ IFIL

e ± IDPQ VH

QQDTT FFFF

DRAGADOS CONSTR iƒ BERTRANDT AG

SIDRR FFFF

ALUMINIUM GREEC q‚

qf QDUR FFFF

C

RDUU IDSR

SHELL TRANSP & qf IMI PLC

e ± PRDVS IDQW

TI FFFF

FOM CON CONTRAT iƒ BETA SYSTEMS SOFTW

IDVI FFFF

ARJO WIGGINS AP qf

±

hu THDUV HDTT

VDTV FFFF

SMEDVIG -A- xy ISS INTL SERV-B COMMERCE DISTRIBUTION

e ± ITH PDRR

± VPDU HDQT

GROUPE GTM p‚ CE COMPUTER EQUIPM

ITDRI FFFF

ASSIDOMAEN AB ƒi

e

hu IHQDSS FFFF

±

WHDQ HDWW

TOTAL /RM p‚ KOEBENHAVN LUFT

e ± C PQH HDRQ ± qf PDVU I STDS PDSR

HEIDELBERGER ZE hi ARCADIA GRP CE CONSUMER ELECTR QDHI FFFF

AVESTA ƒi e C

C

xv IIDIS HDWH

HDSH

f DJ E STOXX ENGY P PPQDUQ KON.NEDLLOYD

± PQH IDPW ± qf IPDWI IDTT VDHP FFFF

e HELL.TECHNODO.R q‚ BOOTS CO PLC CENIT SYSTEMHAUS QVH FFFF

BEKAERT fi e

IIH FFFF

KONE B ps e

± IVW IDST ± p‚ SVH HDVS PQDTU FFFF

q‚ DRILLISCH

C HERACLES GENL R CARREFOUR /RM RDRU IDTS

BILTON qf e

±

RPDI PDHW

LAHMEYER hi

e e C RSS ± C IDII

p‚ IWVDI HDWS PW TDPQ

e hi CASTO.DUBOIS /R EDEL MUSIC E 98

± HOCHTIEF ESSEN RHDV IDTW

BOEHLER-UDDEHOL e„

e

±

IWHDS IDSS

LEGRAND /RM p‚ e

± HDWP TRDR

iƒ PPDHI FFFF ± SERVICES FINANCIERS PPWDUT HDSR

HOLDERBANK FINA gr CENTROS COMER P ELSA

IDVU FFFF

BRITISH STEEL qf

IHDTS FFFF

LEIF HOEGH xy e

± VUV HDQR

iƒ PSDUP FFFF ± WQSDVV HDPU

e gr EM.TV & MERCHANDI

C CONTINENTE HOLDERBANK FINA ±

IRDSS HDQR qf VDVS IDTI

BUHRMANN NV xv 3I

e

C

RWT PDPU

LINDE AG hi

e ± QRDP HDVU ±

qf IRDSV HDSH ± IHV IDVP

p‚ e DIXONS GROUP PL EUROMICRON ± ± IMETAL /RM QDSV HDVH fi URDS HDSQ

BUNZL PLC qf ALMANIJ

e C

PRQDS QDRH

MAN AG hi e

e ± PSDPS QDVI ±

hi SHDI IDUT ± WDP HDII e s„ GRAPHISOFT NV

C ITALCEMENTI GEHE AG

SDIP IDIW q‚ RPDRR FFFF

CART.BURGO s„ ALPHA FINANCE

e

±

hi IIWDS QDQP

MANNESMANN AG C e ± C ISRDS HDQP

qf IHDVV HDVI RDPW HDPQ e s„ HOEFT & WESSEL C GREAT UNIV STOR

± ITALCEMENTI RNC QSDI IDIQ qf VDHT QDSR

DEGUSSA hi AMVESCAP

e C

ISDP RDII

e METALLGESELLSCH hi e IRIDW FFFF ±

p‚ IIS PDSR ± USDT HDSQ p‚ e GUILBERT /RM HUNZINGER INFORMAT

LAFARGE /RM ± IIDRT FFFF p‚ IPRDV HDIT

ELKEM ASA, OSLO xy BAIL INVEST /RM

e

± ps IS HDHU

METRA A ± PPS PDIU

ƒi UTDTR FFFF TDVR FFFF

MICHANIKI REG. q‚ e HENNES & MAURIT INFOMATEC IHDWS FFFF €„ QQDPV FFFF

ELVAL q‚ BPI-SGPS N

±

QDSH HDVP

qf e

e ± C IPS MORGAN CRUCIBLE QDIH

€„ QVDI FFFF UDRS PDHS

e ps JERONIMO MARTIN INTERSHOP COMMUNIC PARTEK ± IWDWS FFFF qf TDHW IQDSV

INPARSA €„ BRITISH LAND CO

C

PDIP PDVP

qf e

e ± PIS

NFC HDRT hi QSI FFFF ± IIV IDSV

hi KINOWELT MEDIEN C KARSTADT AG PHILIPP HOLZMAN ± TDVW HDRP qf SDIV HDST

JOHNSON MATTHEY qf CAPITAL SHOPPIN

C

hu USDQI IDVP

C

± RIDP PDVQ

WDTP HDRS NKT HOLDING qf ± HDWQ IDSR

e qf e KINGFISHER LHS GROUP ± PILKINGTON PLC RTDQP PDHU fi TVDS FFFF

MAYR-MELNHOF KA e„ COBEPA

C

qf IIDSW HDSH

± IPRDS IDWU

SDPI FFFF OCEAN GROUP qf IUDUS FFFF

e hu e LINTEC COMPUTER C POTAGUA -B- MARKS & SPENCER TDPS HDVI iƒ IPW FFFF

METSAE-SERLA A ps CORP FIN ALBA -

± WDQU HDQI qf e

± IIDUS PDHV ±

hi TWDU IDIQ ± PENINS.ORIENT.S IHDUQ HDVH

RMC GROUP PLC qf e METRO LOESCH UMWELTSCHUT PQDHR FFFF p‚ QT FFFF

MODO B FR ƒi CPR /RM

C

qf PDWR I

C

± C VS PDIW

qf WDVT RDTP IDRR IDHP qf PREMIER FARNELL NEXT PLC MENSCH UND MASCHIN RUGBY GRP ± PUDQT FFFF gr IQSDQP HDVH

NORSKE SKOGIND- xy CS GROUP N

e

C

RRH HDII

hi e

e ± RHH IDPQ ±

p‚ ITP PDRI ± IQS HDQU

e p‚ e PREUSSAG AG PINAULT PRINT./ MOBILCOM ± ± SAINT GOBAIN /R VDQ HDTH p‚ SIR IDHT OUTOKUMPU OY -A ps EURAFRANCE /RM

± e PPDWT HDVI

e qf IVDV FFFF ±

s„ VDQQ HDTH IS FFFF e €„ e RAILTRACK RINASCENTE MUEHL PRODUCT & SE ± ± SEMAPA PVDWU QDPU p‚ IQHDI HDTW

PECHINEY-A- p‚ FONCIERE LYONNA

e

± e xv RW HDTI

± HDHT WH ±

ps IVDI RDUR PTDHU FFFF

e SKANSKA -B- ƒi e RANDSTAD HOLDIN STOCKMANN A MUEHLBAUER HOLDING SDPQ FFFF fi FFFF FFFF PORTUCEL INDUST €„ FORTIS AG

± C

hu IUTDVR IDVU ± RPDS IDVS

gr PHSDRI IDVT IPDTR FFFF

e hu e RATIN -A- PFEIFFER VACU TECH C VALORA HLDG N SUPERFOS ± SDTV QDPU p‚ IHI IDRT RAUTARUUKKI K ps GECINA /RM

C

± hu IVTDWP FFFF ISP C QDWP

qf VDQT HDQS IDSV HDWQ qf RATIN -B- PLENUM C W.H SMITH GRP TARMAC ± IHDUH HDSR qf SDUW HDPS

RIO TINTO qf HAMMERSON

e C

C

± ps IIDI IDQU VW TDVI

qf TDSQ SDIR ± PDPW IDVT

TAYLOR WOODROW qf e RAUMA OY WOLSELEY PLC PSI PIDRT FFFF p‚ UIDWT FFFF SIDENOR q‚ IMM FRANCE /RM

e C ± TRDU ± IDHW

qf TDRS IDWV QSIDPT HDQI ± UIDI PDVU

p‚ RENTOKIL INITIA f DJ E STOXX RETL P QIAGEN NV TECHNIP /RM ± QPDHQ FFFF hu RQDWU HDWI SILVER & BARYTE q‚ KAPITAL HOLDING

± QDUI QQDU

qf PDVI FFFF URDQH FFFF q‚ REFUGIUM HOLDING A C REXAM ± TITAN CEMENT RE IDTP HDVV qf IIDSP HDUT SMURFIT JEFFERS qf LAND SECURITIES

e e C IUDT FFFF

p‚ UI IDRQ ± VDUT QDIH

e s„ SACHSENRING AUTO UNICEM C REXEL /RM IPDIT FFFF qf TDSU SDSW SONAE INDUSTRIA €„ LIBERTY INT.HDG

e e ± C RHDS

HAUTE TECHNOLOGIE PDRI WDRP FFFF e„ PIDW HDPQ e iƒ e SALTUS TECHNOLOGY

URALITA SA ± RHI AG IIDV FFFF s„ IH IDSU SOPORCEL €„ MEDIOBANCA

e C HDUP UH

± iƒ IIDWI FFFF SIIDWT IDQP

e gr e SCM MICROSYSTEMS ± VALENCIANA CEM ± RIETER HLDG N WDVQ FFFF s„ TDI IDTI p‚ WUDI HDIH SSAB SW ST A FR ƒi MEDIOLANUM ALCATEL /RM

e ± RHTDTS HDQV

± e„ IUIDP P IVDHW FFFF

e ƒi SER SYSTEME C WIENERB BAUSTOF ± UDSV IDUR qf SDWW IDRQ q‚ PSDVH FFFF STORA ENSO -A- ps MEPC PLC SANDVIK -A- ALTEC SA REG.

C

qf SDRS IDQS IVDHW FFFF

e e ƒi C WILLIAMS UDVS IDWS iƒ PQDRS FFFF xy TDRP FFFF STORA ENSO -R- ps METROVACESA SANDVIK -B- ASK PROXIMA

C IVQDRP HDHU ± RIVDQI IDRU f DJ E STOXX CNST P e gr e WDVW FFFF xv FFFF FFFF xv VDUS FFFF ƒi SAURER ARBON N

STORA KOPPARB - NATIO-INTER -C- BAAN COMPANY e CODES PAYS ZONE EURO PUDRU FFFF e ƒi e C C PH FFFF p‚ VVDQ PDST fi IVS HDSR SVENSKA CELLULO ƒi PARIBAS SCANIA AB -A- BARCO

FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne PUDUT FFFF e ƒi ± ± ± ITPDS HDTI qf IPDRU HDVI qf TDIR IDRH THYSSEN hi PROVIDENT FIN SCANIA AB -B- BOWTHORPE

CONSOMMATION CYCLIQUE IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande ± e gr IRPWDUQ HDRQ ± ± VDQU FFFF xv PHDVS HDWS qf TDPV PDUH TRELLEBORG B ƒi RODAMCO NV SCHINDLER HOLD BRITISH AEROSPA

LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche e e ± gr IRPWDUQ HDRQ C ± ± QPDR HDHQ p‚ IWR FFFF qf ITDIP IDTV qf HDQT QDVS UNION MINIERE fi ACCOR /RM SCHRODERS PLC SCHINDLER HOLD BRITISH BIOTECH

e e e e e FI : Finlande - BE : Belgique. ± C C p‚ SQDT HDRT ± ± PRDW PDHS hi UV RDRP p‚ SVDQ IDIW p‚ ITS HDTH UPM-KYMMENE COR ps ADIDAS-SALOMON SEFIMEG N /RM SCHNEIDER /RM CAP GEMINI /RM

e e e e C ± s„ IDIV HDVR ± ± ± IIDRQ HDPT ps IIDV RDRP p‚ UWDI HDTQ hu WWDSI IDWW

USINOR p‚ AMER GROUP A SIMCO N /RM SEAT-PAGINE GIA COLOPLAST B CODESPAYSHORSZONEEURO

e e C C ± qf VDIR UDPU ± PVDTI FFFF e„ QHDVW PDPV qf RDSU HDTQ p‚ RIDTS HDQT

VIOHALCO q‚ AUSTRIAN AIRLIN SLOUGH ESTATES SECURICOR DASSAULT SYST./ CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e e ± ± ƒi IQDTS FFFF PTDQS IDWR hu TIDVT IDIW p‚ QV FFFF ƒi PTDRT FFFF

VOEST-ALPINE ST e„ BANG & OLUFSEN SOPHIA /RM SECURITAS -B- ERICSSON A. GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

e e C C ± HDRS qf QDTT FFFF p‚ IHWDU IDIU gr USSDRS IDSI s„ I FFFF f DJ E STOXX BASI P IRWDHU BARRATT DEV PLC UNIBAIL /RM SGS GENEVA BR FINMECCANICA LeMonde Job: WMQ0602--0021-0 WAS LMQ0602-21 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 10:47 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0401 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 / 21

C ± FFFF FFFF FFFF PH IIV IIW UVHDSW HDVR IH IRHDTH IRH WIVDQR HDRP QH BIS...... VHDTS GUILBERT...... SOCIETE GENERALE......

C ± ± UTDSH SHIDVI HDTR PS QSR QSW PQSRDVW IDRI IHH IQI IQHDIH VSQDRH HDTV SH B.N.P...... UU GUYENNE GASCOGNE... SOC.FONC.LYON.# ......

± IUHDSH IIIVDRI FFFF SH PPSDPH PPPDRH IRSVDVS IDPR PH ITW ITW IIHVDSU FFFF IHH BOLLORE ...... IUHDSH HACHETTE FILI.ME...... SODEXHO ALLIANCE......

C ± ± QTWDTH PRPRDRP HDRQ SH ISQDVH ISQDRH IHHTDPR HDPT V URDPS UQDVH RVRDIH HDTH SH VALEURS FRANC¸AISES BONGRAIN ...... QTV HAVAS ADVERTISIN ...... SOGEPARC (FIN) ......

C ± ± PQQDQH ISQHDQS HDQV SH IIH IHW UIRDWW HDWH SH PRDRH PRDPH ISVDUR HDVI S BOUYGUES ...... PQPDRH IMETAL ...... SOMMER-ALLIBERT......

C ± PIDTH IRIDTW QDIV IH IUDSH IUDSH IIRDUW FFFF IH QV QVDIH PRWDWP HDPT US BOUYGUES OFFS...... PPDQI IMMEUBLES DE FCE ...... SOPHIA ......

C

± T QWDQT IDRU IH SUDUH SUDUH QUVDRW FFFF PH SQ SQDWH QSQDST IDTW PH b Clarins reculait de 1,05 % à 65,3 euros, vendredi 5 fé- BULL#...... TDHW INFOGRAMES ENTER .... SPIR COMMUNIC. # ......

C C C

PTU IUSIDRI IDIQ PH PQDTH PQDUW ISTDHS HDVH IH UHDRH UI RTSDUQ HDVS PS

vrier en début de séance. Le groupe de comestiques a pu- CANAL + ...... PTR INGENICO ...... STRAFOR FACOM......

± ± ITSDSH IHVSDTI HDQH RH PIDWH PIDWH IRQDTS FFFF IHH IUW IUUDVH IITTDPW HDTU TH CAP GEMINI ...... ITT INTERBAIL...... SUEZ LYON.DES EA ......

blié un chiffre d’affaires en hausse de 12,4 % pour 1998. C ± ± QSDWS PQSDVP HDPU IH PSQ PSRDWH ITUPDHQ HDUS IHH PIH PHS IQRRDUI PDQV IH CARBONE LORRAINE..... QTDHS INTERTECHNIQUE...... SYNTHELABO ......

C ± ± SVPDSH QVPHDWS HDRP IHH SP SPDPH QRPDRI HDQV SH UQDPH UPDRS RUSDPR IDHP PH

b Colas progressait de 2,60 % à 188,8 euros, vendredi CARREFOUR ...... SVS ISIS ...... TECHNIP......

± ± ± VWDSH SVUDHV HDUP IH UVDRS USDQS RWRDPT QDWS SH QRDSS QRDIH PPQDTV IDQH PH

matin. La filiale de Bouygues a annoncé un résultat pro- CASINO GUICHARD ...... WHDIS JEAN LEFEBVRE ...... THOMSON-CSF......

C ± ± STDPH QTVDTS IDRH IH VRDVH VS SSUDST HDPQ SH WIDPH WI SWTDWP HDPI SH CASINO GUICH.ADP ...... SU KLEPIERRE...... TOTAL ......

C ± PHH IQIIDWI FFFF PS IVH IVPDWH IIWWDUS IDTI IHH III IHWDVH UPHDPR IDHV IHH visoire pour 1998 en hausse de 16 %. CASTORAMA DUB.(L...... PHH LABINAL...... UNIBAIL ......

C ± ± VPDRH SRHDSI HDRV PS UT USDTH RWSDWH HDSP PS IHVDIH IHV UHVDRQ HDHW IH

b Dexia cédait 0,76 % à 129 euros, vendredi à l’ouverture C.C.F...... VP LAFARGE...... UNION ASSUR.FDAL ......

C

± ±

ISUDPH IHQIDIT IDRR PS QUDHS QUDQH PRRDTU HDTU RH IIDRT IIDQU URDSV HDUV PH

de la séance. Pourtant, le numéro un du prêt aux collecti- CEGID (LY) ...... ISWDSH LAGARDERE...... USINOR......

± ± TDVP RRDUR FFFF RS TSDWS TRDTS RPRDHV IDWU IH USDSH URDSH RVVDTW IDQP PH CERUS EUROP.REUN ..... TDVP LAPEYRE ...... VALEO ......

C ± SSDPH QTPDHW FFFF P QS QRDVH PPVDPU HDSU SH QHDRH QHDUS PHIDUI IDIS IHH vité locales a confirmé que la progression de son bénéfice CGIP ...... SSDPH LEBON (CIE)...... VALLOUREC......

C C

RI PTVDWR IDRV IHH IWQDSH IWQDSH IPTWDPV FFFF IH PUDPP PUDVH IVPDQT PDIQ IHH

en 1998 serait à deux chiffres et que les profits seraient CHARGEURS...... RHDRH LEGRAND ...... VIA BANQUE ......

C ± RIDVH PURDIW IDWS IH III III UPVDII FFFF IH PSR PSPDRH ITSSDTR HDTP IT

également en hausse en 1999. CHRISTIAN DALLOZ ...... RI LEGRAND ADP ...... VIVENDI ......

C C ± IIPDQH UQTDTR HDPT SP RUDRH RSDPH PWTDRW RDTR PH IQDVS IQDWW WIDUU IDHI IH CHRISTIAN DIOR ...... IIP LEGRIS INDUST...... WORMS (EX.SOMEAL .....

C ±

FFFF FFFF FFFF IHH IPPDVH IPP VHHDPU HDTS ISH IUIDWH IUQDSH IIQVDHW HDWQ IH b Legris Industries perdait de 2,32 % à 46,3 euros ven- CIC -ACTIONS A...... UW LOCINDUS...... ZODIAC EX.DT DIV ......

± RU QHVDQH IDHS PT TIPDSH TIPDSH RHIUDUR FFFF IH

dredi, lors des premiers échanges. Le groupe de construc- CIMENTS FRANCAIS ...... RUDSH L’OREAL ......

TT RQPDWQ FFFF SH PIP PIP IQWHDTQ FFFF IH CLARINS ...... TT LVMH MOET HEN......

± tion mécanique a vu son chiffre d’affaires progresser de ± VW SVQDVH IDWV PS IWH IVUDIH IPPUDQH IDSP IHH CLUB MEDITERRANE .... WHDVH MARINE WENDEL ......

C ± PRDQT ISWDUW PDQT PS RDIU RDIW PUDRV HDRU PS

seulement 4,5 % en 1998. CNP ASSURANCES ...... PRDWS METALEUROP ......

±

SS QTHDUV FFFF IH QQDSH QQDPP PIUDWI HDVQ IP

b Pathé reculait de 2,51 % à 235 euros, vendredi, après COFLEXIP...... SS MICHELIN......

C C IVV IPQQDPH PDIU RH QTDRH QUDIW PRQDWS PDIU IH COLAS ...... IVR MONTUPET SA......

C C PDIT IRDIU IDRH IH WDUS WDVI TRDQS HDTI IH l’information parue dans La Tribune selon laquelle Viven- COMPTOIR ENTREP...... PDIQ MOULINEX ......

± QT PQTDIR FFFF SH STDQH ST QTUDQR HDSQ IHH

di et Canal + ont porté à 28,55 % leur participation dans CPR ...... QT NATEXIS......

C C

IRDPS WQDRU QDPT IHH PVDSW PVDVW IVWDSI IDHR IH

le groupe de communication. Les actions Canal + et Vi- CRED.FON.FRANCE ...... IQDVH NORBERT DENTRES......

C Valeur PVDTS IVUDWQ HDUH SH PQDPH PQDPH ISPDIV FFFF SH CFF.(FERRAILLES) ...... PVDRS NORD-EST...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

International f nominal RH PTPDQV FFFF TH UH FFFF FFFF FFFF UH

vendi cédaient respectivement O,37 % et O,78 %, à 263 et CREDIT LYONNAIS...... RH NORDON (NY)...... en ¤uros en ¤uros en francs veille

(1)

C ±

UIDVH RUHDWV HDWT IHH IVHDPH IVR IPHTDWT PDIH IH

251,4 euros. CS SIGNAUX(CSEE)...... UPDSH NRJ # ......

± ± TVDPH RRUDQT HDHU S TDWP FFFF FFFF FFFF TH VW VVDPH SUVDSS HDVW FFFF DAMART ...... TVDPS OLIPAR...... AMERICAN EXPRESS......

b Renault gagnait de 1,53 % à 43,74 euros, vendredi ma- C ± ± PRU ITPHDPI HDIT IH VTDIH VSDWH STQDRU HDPQ IHH VIDTH VHDWS SQI HDUW I DANONE...... PRTDTH PARIBAS...... A.T.T. #......

C ±

ITT IHVVDVW FFFF SH PQW PQQ ISPVDQV PDSI IHH IUDIR IUDWP IIUDSS RDSS FFFF tin. Le constructeur automobile français a enregistré en DASSAULT-AVIATIO ...... ITT PATHE...... BARRICK GOLD #......

± RHDVH PTUDTQ IDTV S PWDWS PWDWS IWTDRT FFFF IHH PTDQW FFFF FFFF FFFF S

1998 une hausse de 17,33 % de son chiffre d’affaires DASSAULT SYSTEME...... RIDSH PECHINEY ACT ORD ...... CROWN CORK ORD.#.....

C C ± RPDSH PUVDUV HDII PS SRDTH SRDSH QSUDSH HDIV PH IPDWH IPDWT VSDHI HDRT FFFF DE DIETRICH...... RPDRS PERNOD-RICARD...... DE BEERS # ......

C C ± UV SIIDTS HDTQ PH IQPDUH IQSDIH VVTDPH IDVH QS RSDRH RVDHI QIRDWP SDUR FFFF consolidé, qui a atteint 37,2 milliards d’euros (243,9 mil- DEVEAUX(LY)# ...... UVDSH PEUGEOT...... DU PONT NEMOURS.....

± ± WDUH TQDTQ IDHP IHH ITT ITPDIH IHTQDQI PDQR PH TH FFFF FFFF FFFF P

liards de francs). DEV.R.N-P.CAL LI...... WDVH PINAULT-PRINT.RE...... EASTMAN KODAK # ......

± ± ± IPVDSH VRPDWH IDIS IHH UHDIS TWDUH RSUDPH HDTR PH SR SIDPH QQSDVS SDIV I DEXIA FRANCE ...... IQH PLASTIC OMN.(LY) ...... FORD MOTOR # ......

C ± ± TDHR QWDTP HDRW US UHDQS UI RTSDUQ HDWP IH WHDPS VVDPH SUVDSS PDPU FFFF DMC (DOLLFUS MI)...... TDHU PRIMAGAZ...... GENERAL ELECT. #......

C ± PQDRS ISQDVP FFFF PS THI THRDSH QWTSDPT HDSV PH UVDWH UTDWS SHRDUT PDRU I DYNACTION...... PQDRS PROMODES...... GENERAL MOTORS # ..... a

C

± WWDSH TSPDTV FFFF PS IQTDIH IQVDUH WHWDVI IDWI PS SDWU SDVI QVDII PDTV SH

RE`GLEMENT MENSUEL ECIA...... WWDSH PUBLICIS #...... HITACHI #......

C ± ±

SW QVUDHI IDPH SH ITDUU ITDSH IHVDPQ IDTI IH ISIDVH IRWDTH WVIDQI IDRR FFFF

______EIFFAGE ...... SVDQH REMY COINTREAU...... I.B.M # ......

C C ± WWDSH TSPDTV HDSH V RQDHV RQDRS PVSDHI HDVS PS SRDPH SRDRS QSUDIU HDRT SH ELF AQUITAINE ...... IHH RENAULT ...... ITO YOKADO #......

C C C

PTDIH IUIDPH HDQV PH UH UP RUPDPW PDVS S ISDIH ISDQW IHHDWS IDWP SH ERAMET ...... PT REXEL...... MATSUSHITA #......

Â

†‚si‚

†ixh‚ihs S pi Cours releve´sa` 10 h 15

C C ± IQSDTH VVWDRV HDRR TS IPDVH IPDWH VRDTP HDUV IHH UP UHDUH RTQDUT IDVH FFFF ERIDANIA BEGHIN...... IQS RHODIA ...... MC DONALD’S #......

± ± ±

QTH PQTIDRS HDIQ PH RR RQDSQ PVSDSR IDHT PS IQQ IQPDWH VUIDUU HDHU FFFF ESSILOR INTL ...... QTHDSH RHONE POULENC A...... MERCK AND CO # ...... viquid—tion X IW fe vrier

± ± QITDPH PHURDIR IDVH PH IHQDQH IHI TTPDSP PDPP IH S FFFF FFFF FFFF SH ESSILOR INTL.ADP...... QPP ROCHEFORTAISE CO ..... MITSUBISHI CORP......

C UQ RUVDVS PDPR SH PDRH PDRH ISDUR FFFF IH URDUH FFFF FFFF FFFF I ESSO...... UIDRH ROCHETTE (LA) ...... MOBIL CORPORAT.#......

C ± SIQDSH QQTVDQR IDIS PHH RPDHI RQ PVPDHT PDQS PH WIDPH FFFF FFFF FFFF P EURAFRANCE...... SIWDSH ROYAL CANIN...... MORGAN J.P. # ......

C ± Valeur ± IDII UDPV HDVW S IHPU IHSV TWRHDHQ QDHI PHH IQDSS IQDSH VVDSS HDQT SH

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURO DISNEY...... IDIP RUE IMPERIALE (L...... NIPP. MEATPACKER......

nominal France C ± f ± PPH IRRQDII QDHV IHH QSDWH QTDSH PQWDRP IDTU IHH RIDQI RIDIH PTWDTH HDSH FFFF

en ¤uros en ¤uros en francs veille EUROPE 1...... PPU SADE (NY) ...... PHILIP MORRIS # ......

(1)

C IDHU UDHP FFFF FFFF STTDSH SUR QUTSDIW IDQP SH UW FFFF FFFF FFFF FFFF EUROTUNNEL...... IDHU SAGEM SA...... PROCTER GAMBLE ......

± ± IRV WUHDVP FFFF IHHH IHHDWH WUDIH TQTDWQ QDUT IRH IQSDSH IQS VVSDSR HDQT IHH IUDIH IUDIH IIPDIU FFFF SH B.N.P. (T.P)...... IRV FIMALAC SA...... SAINT-GOBAIN...... SEGA ENTERPRISES ......

± ± ± IRH WIVDQR HDPI IHHH IVDHI FFFF FFFF FFFF IHH UPDSH UI RTSDUQ PDHT SH RTDSH RSDHQ PWSDQV QDIT FFFF CR.LYONNAIS(TP) ...... IRHDQH FINEXTEL...... SALVEPAR (NY) ...... SCHLUMBERGER #......

± RRH PVVTDPI FFFF IHHH TPDSH TPDSH RHWDWU FFFF SH ITP ISVDQH IHQVDQV PDPV PS RENAULT (T.P.)...... RRH FIVES-LILLE...... SANOFI ......

C ± ± IUWDVH IIUWDRI QDHQ IHHH VHDSH VHDPS SPTDRI HDQI PS ST SSDUS QTSDUH HDRR SH SAINT GOBAIN(T.P...... IURDSH FRANCE TELECOM...... SAUPIQUET (NS) ......

C C C

IRS WSIDIR HDHT IHHH TUP TVH RRTHDSI IDIW SH SQDVS SR QSRDPP HDPU SH

THOMSON S.A (T.P ...... IRRDWH FROMAGERIES BEL...... SCHNEIDER SA...... ABRE´VIATIONS

C C ± IWPDPH IPTHDUS HDWP IHH VHH VHS SPVHDRS HDTP IHH RW RWDSH QPRDUH IDHP PS

ACCOR ...... IWR GALERIES LAFAYET ...... SCOR......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

C ± ± SS QTHDUV HDVI QH URDIH UR RVSDRI HDIQ VH RWDWS SHDPH QPWDPW HDSH PH AGF ...... SSDRS GASCOGNE...... S.E.B......

C C

IQVDPH WHTDSQ HDTS UH TQDQH TR RIWDVI IDIH SH SW SW QVUDHI FFFF IHH AIR LIQUIDE ...... IQUDQH GAUMONT #...... SEFIMEG CA...... SYMBOLES

± ± ± WSDPS TPRDVH PIH RQDRV RPDUH PVHDHW IDUW S SHDVH SHDUH QQPDSU HDIW SH

ALCATEL ...... WUDPH GAZ ET EAUX ...... SEITA...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

± PHDUI IQSDVS IDUH RH IHPDSH IHPDSH TUPDQT FFFF IHH IIDHI IIDHI UPDPP FFFF IHH

ALSTOM...... PIDHU GECINA...... SELECTIBANQUE...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

C C PSPDUH ITSUDTH HDHU IH QVDPS QWDQS PSVDIP PDVU IH THDWS FFFF FFFF FFFF ITH

ALTRAN TECHNO. #...... PSPDSH GEOPHYSIQUE ...... SFIM...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite ; d cours pre´ce´dent.

C ± ±

PIHDRH IQVHDIQ IDTV IH PQDTH PQDIS ISIDVS IDWH IH RHDQP RHDWV PTVDVI IDTQ VS

ATOS CA...... PIR GRANDVISION ...... SGE...... `

± ± DERNIERE COLONNE RM (1) : IPI UWQDUI HDQP TH WWDSH WWDSH TSPDTV FFFF SH TW TVDSH RRWDQQ HDUP IS AXA...... IPIDRH GROUPE ANDRE S.A ...... SIDEL......

± ± ± IPRDVH VIVDTQ HDIT IHH RQDUT RQ PVPDHT IDUQ IHH IST ISS IHITDUQ HDTR IHH BAIL INVESTIS...... IPS GPE VALFOND ACT...... SILIC CA ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

C IHP TTWDHV FFFF SH IUDSH IUDSH IIRDUW FFFF IH UWDTH VH SPRDUU HDSH IHH BAZAR HOT. VILLE ...... IHP GR.ZANNIER (LY) ...... SIMCO...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

C ± ± SS QTHDUV SS VQ VQDWH SSHDQS IDHV SH IWT IWI IPSPDVV PDSS SH BERTRAND FAURE...... SUDWH GROUPE GTM ...... S.I.T.A ...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

C ± ± SQDQH QRWDTQ HDVQ PS UIDQH TTDTH RQTDVU TDSW WI IHDUR IHDUV UHDUI HDQU PS BIC...... SQDUS GROUPE PARTOUCHE ... SKIS ROSSIGNOL......

@€u˜li™iteÂA

C ± QUQDWH QDTQ PR ISUDRQ FFFF QWDSQ PSWDQH QDQR GENERIX #...... SU CGBI ...... d GUY DEGRENNE ..

C UWDQU HDVQ UDIH RTDSU FFFF ST QTUDQR FFFF GENESYS #...... IPDIH CLAYEUX (LY)...... d GUYOMARC H N ..

C ± ± QRTDTU SDPH QRDPI PPRDRH HDHP US RWIDWU IDQI NOUVEAU GENSET...... SPDVS CNIM CA#...... HERMES INTL ......

C ITIDTW FFFF SQDHS QRUDWW FFFF IHP TTWDHV HDWW GROUPE D #...... PRDTS COFITEM-COFI ....d HYPARLO #(LY......

C

QWQDSU HDPS TPDSH RHWDWU FFFF PUDSH IVHDQW FFFF

´ GUILLEMOT #...... TH CIE FIN.ST-H ...... d I.C.C.#...... d C C ± PDTP SDPT IRV WUHDVP HDTU SHDSH QQIDPT HDVW

MARCHE GUYANOR ACTI .... HDRH C.A. PARIS I...... IMMOB.BATIBA....

C C C RPTDQU VDQQ RVDTH QIVDVH HDPH UDVS SIDRW IDPW HF COMPANY...... TS C.A.ILLE & V...... IMS(INT.META .....

C ± PIPDTH RDTU RPDIH PUTDIT FFFF RHDWH PTVDPW RDPQ

HIGH CO...... QPDRI C.A.LOIRE/H...... d INFO REALITE...... Â

ti hs R pi†‚si‚

QTUDQR FFFF RUDST QIIDWU FFFF TDVS RRDWQ FFFF HOLOGRAM IND .. ST C.A.MORBIHAN.... INT. COMPUTE ....d

C C

ITDHU PDHV URDVH RWHDTT FFFF WPDSH THTDUT RDIH

Cours releve´sa` 17 h 35 IDP ...... PDRS C.A.DU NORD# .... JET MULTIMED....

± UDHP FFFF SWDTH QWHDWS FFFF URDSH RVVDTW IDWU IDP BS 98 (2...... d IDHU C.A. OISE CC ...... d LATECOERE #......

C ± ± PRDVH IDVV VU SUHDTV HDRS IIRDRH USHDRI HDSP IGE + XAO...... QDUV C.A.PAS DE C ...... L.D.C......

Cours Cours % Var. C C SPDRI RDRR URDTH RVWDQR FFFF TDTR RQDST QDRP

ILOG # ...... UDWW C.A.TOULOUSE.....d LECTRA SYST......

Valeurs f en ¤uros en francs veille

C C PIDTS PHDRQ RIDVH PURDIW FFFF RHDWH PTVDPW IDUR IMECOM GROUP .. QDQH CRCAM CCI NV ....d LEON BRUXELL ....

C C ± IRTDWQ VDQV PSDIH ITRDTS WDIQ SR QSRDPP FFFF PR ISUDRQ PDPI ADLPARTNER # .... PPDRH INFONIE...... CRCAM TOUR.P...d LOUIS DREYFU.....

C C ± IHRDWS TDTT PTDWH IUTDRS QDSV RQ PVPDHT FFFF IU IIIDSI PDSQ AB SOFT...... IT INFOTEL #...... CROMETAL ...... d LVL MEDICAL......

C C ± PPWDSV TDIT QVDSH PSPDSR IDQI FFFF FFFF FFFF ISH WVQDWR IDPI ALPHAMEDIA...... QS LEXIBOOK #...... DAPTA-MALLIN ... M6-METROPOLE ..

C C ± ± RQDWS QDHU UDWW SPDRI RDTS STDIH QTUDWW P PDRH ISDUR HDVP ALPHA MOS ...... TDUH JOLIEZ-REGOL...... GROUPE J.C.D...... MEDASYS DIGI.....

± ± WWWDTV IDSS HDPV IDVR PH TTDTH RQTDVU FFFF IQH VSPDUR FFFF ALTAMIR & CI...... ISPDRH JOLIEZ-REGOL...... DAUPHIN OTA.....d MANITOU #......

± ± QPDVH FFFF IIDQS URDRS RDWR RH PTPDQV FFFF RT QHIDUR PDIP ALDETA...... S LACIE GROUP...... DECAN GPE NO...d MANUTAN ......

C C IUDRS PDUH IUDSH IIRDUW HDSI TT RQPDWQ FFFF IHUDSH UHSDIS FFFF APPLIGENE ON .... PDTT MEDIDEP #...... DU PAREIL AU ..... MARC ORIAN ...... d

C C ± ± TDST HDWW TDPT RIDHT HDIT QVDSH PSPDSR IDQI RH PTPDQV IDWT ASTRA ...... I MILLE AMIS #...... EXPAND S.A...... MARIONNAUD P..

C ± ± UPDIT UDWR IH TSDTH IIDII TQDIS RIRDPR PDRU PTDHI IUHDTI FFFF ATN...... II MONDIAL PECH ... L ENTREPRISE ..... MECATHERM # ....d

C ± ± QURDSS TDPQ IPDIH UWDQU FFFF PV IVQDTU PDQU RPDIP PUTDPW PDPW AVENIR TELEC...... SUDIH NATUREX...... ETAM DEVELOP... MGI COUTIER ......

C C ± RPDUU HDQH WRDSH TIWDVV FFFF VRDUS SSSDWP IDHU IHT TWSDQI PDQW BARBARA BUI...... TDSP OLITEC ...... EUROPEENNE C... MICHEL THIER.....

± ± ± SWQDTR IDTQ IHV UHVDRQ WDPR SR QSRDPP HDUQ WDPH THDQS FFFF BELVEDERE...... WHDSH OMNICOM...... EUROP.EXTINC .... TOUPARGEL (L.....d

± ± ± VSDWQ RDUP PDIH IQDUV RDIH SP QRIDIH FFFF IHDHS TSDWP VDTQ BIODOME #...... IQDIH OXIS INTL RG...... EXEL INDUSTR ....d NAF-NAF # ......

C C QPUDWI PDIP IVDPS IIWDUI UDQS IQV WHSDPP FFFF QTDUH PRHDUR FFFF BVRP EX DT S...... RWDWW PERFECT TECH..... FACTOREM...... d PARIS EXPO...... d

C ± ± IDQI STTDTT UDUH SHDSI HDTR IPTDUH VQIDIH FFFF PRH ISURDQH HDPH BVRP DS 99 ...... HDPH PHONE SYS.NE..... FACTOREM NV.....d PENAUILLE PO.....

± ± RPDUU IVDQW IIDSH USDRR RDIT PHDQH IQQDIT FFFF PI IQUDUS FFFF CAC SYSTEMES .... TDSP PICOGIGA...... FAIVELEY #...... d PHYTO-LIERAC.....

± ± ISPDRR UDHR TVDVS RSIDTQ HDHU QDUH PRDPU FFFF VS SSUDST FFFF CEREP ...... PQDPR PROSODIE ...... FINACOR ...... d POCHET ...... d

C ± TDQH R QP PHWDWI IUDPI UTDVS SHRDIH FFFF TH QWQDSU FFFF CHEMUNEX #...... HDWT PROLOGUE SOF.... FINATIS(EX.L...... d RADIALL #......

C C ± ± PTPDQV IDPQ PDHS IQDRS QDHI TVDPH RRUDQT HDPW ISQ IHHQDTI FFFF TTDRH RQSDST HDIS COIL...... RH PROXIDIS...... ARKOPHARMA #... FININFO ...... d RALLYE(CATHI......

C C

± ±

IQSDIQ HDRV SDRV QSDWS WDTH WU TQTDPV FFFF QQDSH PIWDUS IDSI QTDSH PQWDRP IDPW

CRYO INTERAC .... PHDTH QUANTEL ...... SECOND ASSUR.BQ.POP ..... FLO (GROUPE)..... REYNOLDS......

± ± QHVDQH HDHP RR PVVDTP FFFF IW IPRDTQ FFFF RTDSH QHSDHP FFFF PHDPH IQPDSH QDVH CYBER PRES.P...... RU R2I SANTE ...... ASSYSTEM # ...... d FOCAL (GROUP....d RUBIS #......

C C ± ______WUDUR FFFF QTDUH PRHDUR P ITH IHRWDSQ ISDIH SSDRH QTQDRH FFFF IHQDSH TUVDWP QDSH CYRANO # ...... IRDWH RADOUX INTL ...... BENETEAU CB# .... FRAIKIN 2# ...... d SABATE SA #......

C C

±

IQIDIW PDRQ IQDWH WIDIV TDVR TDTW RQDVV FFFF IQDUU WHDQQ FFFF UP RUPDPW RDQR

DESK # ...... PH RECIF #...... ´ BISC. GARDEI...... d FRANKOPARIS .....d SEGUIN MOREA...

C C C C IWDTV VDQH ITDWW IIIDRS RDWR SW QVUDHI HDVS IVDTS IPPDQR FFFF UR RVSDRI PDVR DESK BS 98 ...... Q REPONSE #...... MARCHE BOIRON (LY)#...... GARONOR ORD. ..d SIDERGIE ......

C ± ± ± TIDTT HDWT SDIV QQDWV SDVI RIDPH PUHDPS FFFF SS QTHDUV PDVP PQDSS ISRDRV QDHV DMS # ...... WDRH REGINA RUBEN.... BOISSET (LY) ...... d GAUTIER FRAN.... SIPAREX (LY) ......

C ± RIDQQ IDRR PPDSH IRUDSW IDTI UQ RUVDVS FFFF PDPP IRDST FFFF IUDSS IISDIP FFFF

DURAND ALLIZ.... TDQH SAVEURS DE F ...... BOIZEL CHANO....d GEL 2000 ...... d SOCAMEL-RESC....d

Â

†ixh‚ihs S pi†‚si‚

C ± ± ± TQWDST PDSH IH TSDTH SDPT IUDSI IIRDVT HDIU PSDSH ITUDPU FFFF PUW IVQHDIP PDIH DURAN DUBOI..... WUDSH SILICOMP # ...... BONDUELLE...... GENERALE LOC ...d SOPRA # ......

C

TRWDRH FFFF IPIDWH UWWDTI IDSV VDHP SPDTI FFFF TRDSH RPQDHW FFFF QDTH PQDTI FFFF

DURAN NV JCE ....d WW SERP RECYCLA ..... Une se´lection. Cours releve´sa` 10 h 15 BOURGEOIS (L .....d GEODIS #...... SPORT ELEC S...... d

C C ± ± IRRDQI PDPP PQDHI ISHDWR HDHR RPDSH PUVDUV IDIW PDUQ IUDWI FFFF PS ITQDWW QDRU EFFIK ...... PP STACI #...... BRICE...... G.E.P PASQUI...... d STALLERGENES....

C ± ± ± ± IQQDRW SDQR HDQT PDQT PDUH RRDWW PWSDIP PDSI PVDPH IVRDWV IDVH QWDVQ PTIDPU HDRP ESKER ...... PHDQS STELAX ...... BRICORAMA # ...... GFI INDUSTRI ..... STEF-TFE #......

Cours Cours % Var. ± ± ± ± RRSDHU HDQT QQDVH PPIDUI SDSV WU TQTDPV IDSP IHI TTPDSP HDWV PDRH ISDUR FFFF

EUROFINS SCI...... TUDVS SYNELEC #...... BRIOCHE PASQ .... GFI INFORMAT.... SUPERVOX (B) ...... d

Valeurs f en ¤uros en francs veille

C ± USDQH FFFF QDIV PHDVT HDWS RR PVVDTP FFFF TTDPH RQRDPR FFFF RV QIRDVT IDHQ EURO.CARGO S ....d IIDRV LA TETE D.L...... BUT S.A...... d GO SPORT ...... d SYLEA......

± ± ± PPQDHQ FFFF PUDTH IVIDHR IDUU TP RHTDTW IDSH SIDTH QQVDRU FFFF UDHV RTDRR FFFF ISS IHITDUQ RDQP EUROPSTAT #...... QR THERMATECH I.... ADA...... SOLERI ...... d FINANCIERE G.....d TF1......

± ± ± IIVDRH HDVP UQDVS RVRDRP IDRT UPDRS RUSDPR HDUS PW IWHDPQ FFFF SHHH QPUWUDVS FFFF QH IWTDUW FFFF FABMASTER # ...... IVDHS TITUS INTERA ...... AIGLE # ...... CDA-CIE DES...... GRAND MARNIE..d TRIGANO ...... d

C ± ± ISTDPS FFFF IHHDTH TSWDVW FFFF TT RQPDWQ IDSQ QV PRWDPT IDIU RU QHVDQH FFFF IHP TTWDHV RDTU FI SYSTEM #...... PQDVP TITUS INTER...... d ALGECO #...... CEGEDIM #...... GROUPE BOURB..d UBI SOFT ENT......

C C C ± ± SQDUW PDSH RUDQH QIHDPU IDHR URDUH RWH IDUI VIDSH SQRDTH RDVW ITDVH IIHDPH PDHT RHH PTPQDVQ FFFF FLOREANE MED... VDPH TRANSGENE # ...... APRIL S.A.#( ...... CERG-FINANCE.... GUERBET S.A...... UNILOG ......

´ ´ ´ ´ ´ ´ PUPRDSV HQGHP IUSQDIP IIRWWDUI HSGHP RIIDUV PUHIDIH HRGHP IUTDQU IISTDWI HRGHP NORD SUD DEVELOP. C...... RISDQT MONE.J D ...... LION TRESOR ...... KALEı¨SSERENITE C......

´ QUPDHP PRRHDPW HQGHP PHRDVP IQRQDSQ HRGHP QUTDWH PRUPDQH HRGHP TPPDSH HRGHP NORD SUD DEVELOP. D ...... OBLIFUTUR C...... WRDWH OBLILION...... KALEIS DYNAMISME D......

´ IVTDTT IPPRDRI HRGHP ISIDHV WWIDHP HRGHP SUQDUU HRGHP

SICAV OBLIFUTUR D...... VUDRU SICAV 5000 ...... KALEIS EQUILIBRE D......

MULTI-PROMOTEURS CCBP-CDC ´ ´ ´ IUPDWW IIQRDUR HRGHP PSTDPP ITVHDTW HRGHP IITVDUV HRGHP ORACTION...... IUVDIV SLIVAFRANCE...... KALEIS SERENITE D ......

SH QPUDWV HRGHP PQDTH ISRDVI HRGHP IHSDWH TWRDTT HRGHP IIWUDTS HRGHP PATRIMOINE RETRAITE C.... REVENU-VERT ...... IVPDSV SLIVAM ...... LATITUDE C ......

RUDQQ QIHDRT HRGHP PHDWS IQUDRP HRGHP PUTDPW HRGHP

´ ´ RPDIP IPHDII HQGHP

FCP PATRIMOINE RETRAITE D ... SEVEA ...... IVDQI SLIVARENTE...... LATITUDE D...... IHTDHR TWSDSV HRGHP WVPDWS HRGHP ´ IRWDVS PISRWDHR HRGHP SYNTHESIS ...... QPVSDIQ SLIVINTER...... OBLITYS D......

´ RIDIQ PTWDVH HRGHP UWUDIR SPPVDWH HRGHP QIRDQQ HRGHP

Minitel : UNIVERS ACTIONS ...... RUDWP TRILION...... PLENITUDE D PEA ......

ne se le™tionF

PPVTDVW ISHHIDHP HRGHP IPHDHR HSGHP

3616 CDC TRESOR (1,29 F/mn) UNI ASSOCIATIONS...... IVDQH POSTE GESTION D......

` TRUWDIS RPSHHDRR HRGHP

IVWIDRS HRGHP

UNI-FONCIER...... PVVDQS POSTE PREMIERE SI......

PHTSIDRQ HRGHP

FONSICAV C ...... QIRVDPW ` PSRQTPDVU HRGHP

ˆ ´ ´ POSTE PREMIERE 1 AN...... QVUUUDQU IVQVDPS HRGHP

Cours de cloture le 4 fevrier ´ UNI-REGIONS...... PVHDPR PHSVIDSH HRGHP

MUTUAL. DEPa˜TS SIC. C ...... QIQUDTQ ` VQUIDIS SRWIIDIR HRGHP IPUDVS HRGHP

CM EURO PEA...... IWDRW POSTE PREMIERE 2-3...... QPPDIR HSGHP UNIVAR C ...... RWDII

VPIDQV SQVUDWH HRGHP PHSDUI HRGHP

Sicav en ligne : CM FRANCE ACTIONS ...... QIDQT REVENUS TRIMESTR. D ...... QHPDHU HSGHP

e UNIVAR D...... RTDHS

Valeurs unitaires Date ´ IUH IIISDIQ HRGHP ISTDQV HRGHP ´ CM MID. ACT. FRANCE...... PQDVR THESORA C ...... PUIDIU HRGHP

Emetteurs f 08 36 68 09 00 (2,23 F/mn) UNIVERS-OBLIGATIONS ...... RIDQR

¤uros francsee cours ´ IRVDUQ WUSDTH HRGHP PHIRDSI HRGHP

´ CM MONDE ACTIONS...... QHUDII THESORA D...... QWQDSI HRGHP

ECUR. ACT. FUT.D PEA...... SWDWW Fonds communs de placements ´ RPVPPDSR PVHVWUDRS HRGHP

UHTDUQ HRGHP

AGIPI ´ CM OBLIG. LONG TERME.... IHUDUR TRESORYS C...... PVHDPP HRGHP

ECUR. CAPITALISATION C.... RPDUP IHVVTUDPP HRGHP

INDOCAM DOLLAR 3 M...... ITSWTDUH

QTUDIT PRHVDRI HRGHP

IVIDSU HRGHP

´ CM OPTION DYNAM...... PUDTV SOLSTICE D...... VUSWPDUT HRGHP

ECUR. EXPANSION C...... IQQSQDRQ PUTVDUH IVITIDRV PVGHI

ITIDIU HRGHP

AGIPI AMBITION (AXA) ...... PRDSU INDOCAM VAL. RESTR...... ´ QPVDQU HRGHP

´ ´ CM OPTION EQUIL...... SHDHT

RQPWDRS HRGHP

ECUR. GEOVALEURS C...... TTHDHP IVDSW IPIDWR HQGHP

ISPDUI HRGHP

AGIPI ACTIONS (AXA)...... PQDPV OPTALIS DYNAMIQ. C ...... SG ASSET MANAGEMENT

WVUDTI HRGHP

´ CM OBLIG. COURT TERME .. ISHDST QIPDVW HRGHP

ECUR. INVESTIS. D PEA...... RUDUH

IPHDUT HQGHP

OPTALIS DYNAMIQ. D...... IVDRI Serveur vocal :

PHTWDTV HRGHP

´ ´ CM OBLIG. MOYEN TERME . QISDSP IQSSDUQ HRGHP

EC. MONET.C/10 30/11/98...... PHTDTV ´ IIVDIR HQGHP

3615 BNP OPTALIS EQUILIB. C ...... IVDHI 08 36 68 36 62 (2,23 F/mn)

IIIPDHR HRGHP

´ ´ CM OBLIG. QUATRE...... ITWDSQ

IPPQDIH HRGHP

EC. MONET.D/10 30/11/98...... IVTDRT ´ IISDIP HQGHP

OPTALIS EQUILIB. D...... IUDSS ´ QWTTIDSP HRGHP

´ ´ ACTIMONETAIRE C ...... THRTDQT QQPDSU HRGHP

´ ECUR. TRESORERIE C...... SHDUH Fonds communs de placements IRISQHDVR WPVQVIDRS HRGHP

IIIDUV HQGHP

ANTIGONE TRESORIE...... OPTALIS EXPANSION C ...... IUDHR ´ QHSVWDSI HRGHP

´ ´ ACTIMONETAIRE D...... RTTQDQR QIIDVR HRGHP

RUDSR ´ IITDVQ HRGHP

ECUR. TRESORERIE D ...... IUDVI IRVVTDSS HRGHP

PPTWDRR CM OPTION MODERATION .

IIIDUV HQGHP

NATIO COURT TERME ...... OPTALIS EXPANSION D...... IUDHR

IHVHDQH HRGHP

´ CADENCE 1 D...... ITRDTW PIUWDUS HRGHP

ECUR. TRIMESTRIEL D...... QQPDQH RHRQHHDPI HRGHP

TITQSDIU ´ ´ ´ IIHDIR HQGHP

NATIO COURT TERME 2 ...... OPTALIS SERENITE C...... ITDUW

IHVHDTW HRGHP

´ LCF E. DE ROTHSCHILD BANQUE CADENCE 2 D...... ITRDUS PHHDTT HRGHP

EPARCOURT-SICAV D...... QHDSW PPUQDTV HRGHP

NATIO EPARGNE...... QRTDTP ´ ´ ´

IHSDPP HQGHP

OPTALIS SERENITE D ...... ITDHR

IHTWDHV HRGHP

´ CADENCE 3 D...... ITPDWV PPPVDSR IRTIVDPT HRGHP

QUWDHV HRGHP

GEOPTIM C ...... SUDUW

RISHDWH HRGHP

NATIO EP. CROISSANCE ...... TQPDVH ASIE 2000......

SPRDUH HPGHP

PACTE SOL. LOGEM...... UWDWW ´ RPSDUP HRGHP

´ CAPIMONETAIRE C ...... TRDWH IQHVU HRGHP

IWWSDIH ´

PPQTHDIQ HRGHP

GEOPTIM D...... QRHVDUV

IUQDWT HRGHP

NATIO EP. PATRIMOINE...... PTDSP SAINT-HONORE CAPITAL ....

SQUDIT HPGHP

PACTE VERT T. MONDE...... VIDVW ´ QURDVI HRGHP

CAPIMONETAIRE D...... SUDIR

PWQIDHV HRGHP

RRTDVR ´ ´ QQIDUP HRGHP HORIZON C...... SHDSU PHIDUI HRGHP

NATIO EPARG. RETRAITE..... QHDUS ST-HONORE MAR. EMER. ....

TWH HRGHP

´ ´ SOGEOBLIG C/D...... IHSDIW IIHDWP HRGHP

ITDWI ´ RWWDWH HRGHP ´ PREVOYANCE ECUR. D...... UTDPI IPIIHDVH HRGHP

NATIO EPARGNE TRESOR.... IVRTDPV ST-HONORE PACIFIQUE ......

QQUDWS HRGHP

CIC BANQUES ´ ´ INTEROBLIG C ...... SIDSP QPSDUS PIQTDUV HRGHP

IQVUDWR HRGHP

NATIO EURO VALEURS ...... PIIDSW ST-HONORE VIE SANTE ...... ´ RSWDSH HRGHP

INTERSELECTION FR. D...... UHDHS

IIRSDTW HRGHP

NATIO EURO OBLIG...... IURDTT

IWTDIQ HRGHP

´ FRANCIC...... PWDWH ´ ´ IIVVDRH HRGHP

CREDIT AGRICOLE SELECT DEFENSIF C...... IVIDIU

IPUHDPH HRGHP

NATIO EURO OPPORT...... IWQDTR

IURDRP HRGHP

FRANCIC PIERRE...... PTDSW LEGAL & GENERAL BANK ´ IRHVDTU HRGHP

08 36 68 56 55 (2,23 F/mn) SELECT DYNAMIQUE C ...... PIRDUS

PPHQDQT HRGHP

NATIO EURO PERSPECT...... QQSDWH ´ PSPDHV HRGHP

EUROPE REGIONS...... QVDRQ ´ ´ IHITDTH HRGHP

SELECT EQUILIBRE 2...... ISRDWV

IPSPVHDIV HSGHP

AMPLIA ...... IWHWVDVR ITTQDRR HRGHP

NATIO IMMOBILIER...... PSQDSW ´ IWHRDHS HRGHP

PWHDPU ´ WTTDRP HRGHP

´ SECURITAUX ...... SELECT PEA 3...... IRUDQQ

QUDSP PRTDIP HRGHP

IIUIDWQ HRGHP

NATIO INTER...... IUVDTT ATOUT AMERIQUE ...... ´

IVUDHS IPPTDWU HRGHP IRQTDPP HRGHP

CIC PARIS STRATEGIE IND. EUROPE .... SOGEPEA EUROPE...... PIVDWS

VRDRP HRGHP

´ IPDVU

STUIDQR HRGHP

NATIO MONETAIRE C...... VTRDSW ATOUT ASIE...... ´ QQPDQU PIVHDPH HRGHP PSSTDRH HRGHP

STRATEGIE RENDEMENT .... S.G. FRANCE OPPORT. C...... QVWDUP

IIRSDQU HRGHP

´ IURDTI

SPPHDQH HRGHP

NATIO MONETAIRE D...... UWSDVQ ATOUT FRANCE EUROPE .....

ITVDSU IIHSDUS HRGHP PRHQDQH HRGHP

ASSOCIC ...... S.G. FRANCE OPPORT. D...... QTTDQV

RQDIS PVQDHS HRGHP

PRPDRR HRGHP

NATIO OBLIG. LT...... QTDWT ATOUT FRANCE MONDE......

PUDVW IVPDWS HRGHP PVPIDWQ HRGHP

CICAMONDE...... Sicav Info Poste : SOGENFRANCE C...... RQHDPH

IUPDPV IIQHDHV HRGHP

WRRDQP HRGHP

NATIO OBLIG. MT C ...... IRQDWT ATOUT FUTUR C ......

SHIDWR HRGHP QVVDWU PSSIDRV HRGHP

CONVERTICIC...... UTDSP 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn) SOGENFRANCE D......

ISWDUU IHRVDHP HRGHP

VWWDHS HRGHP IQUDHT ATOUT FUTUR D......

NATIO OBLIG. MT D...... ´ RTDVI QHUDHS HRGHP

PHIRDPS HRGHP

QHUDHU ´ SOGEPARGNE D...... ISRDVU HRGHP ECOCIC...... PQDTI

PIQIDWQ HRGHP

´ QPSDHI AMPLITUDE AMERIQUE C ... PIQDSV HRGHP

NATIO OPPORTUNITES ...... QPDST COEXIS ......

SWDIV QVVDPH HRGHP

IHHHIDWH HRGHP

ISPRDUV ´ SOGINTER C...... ISRDRV HRGHP

` MENSUELCIC...... PQDSS PUTVDQR HRGHP

RPPDHQ AMPLITUDE AMERIQUE D...

VPPIQDUV HRGHP

NATIO PLACEMENT C...... IPSQQDRI DIEZE ......

RQPTDHR HRGHP

TSWDSH ......

PIVDQU HRGHP OBLICIC MONDIAL...... QQDPW

WWUPUHDWU HSGHP

ISPHQPDWV AMPLITUDE EUROPE C......

USIRVDHI HRGHP

NATIO PLACEMENT D ...... IIRSTDPR ELICASH ......

IPTIDIR HRGHP

´ IWPDPT ...... PIRDIH HRGHP

OBLICIC ReGIONS ...... QPDTR QRIWDUH HRGHP

SPIDQQ AMPLITUDE EUROPE D ......

IISPDUI HRGHP

NATIO REVENUS...... IUSDUQ EURODYN......

ITSDST HRGHP PSDPR ......

IQIUDPW HRGHP

RENTACIC...... PHHDVP PRTQDUI HQGHP ´ ´ QUSDSW AMPLITUDE MONDE C...... IISRRDIW HRGHP

NATIO SECURITE ...... IUSWDWH INDICIA......

...... IVUDUW IPQIDVP HRGHP

ITIWPDVP HRGHP PRTVDSV AMPLITUDE MONDE D ...... IVISDIT HRGHP

NATIO VALEURS...... PUTDUP INDOCAM CONVERT. C......

...... IQDHQ VSDRU HRGHP IRVPPDWW HRGHP INDOCAM CONVERT. D ...... PPSWDUS AMPLITUDE PACIFIQUE C ...

...... IPDWQ VRDVP HRGHP IISUUDIP HQGHP INDOCAM EUR. NOUV...... IUTRDWP AMPLITUDE PACIFIQUE D...

´ IRURDSQ HRGHP BANQUE POPULAIRE PPRDUW ´ ...... RHDVI PTUDUH HRGHP IPTVDVV HRGHP INDOCAM HOR. EUR. C ...... IWQDRR EURCO SOLIDARITE ...... ELANCIEL FRANCE D PEA....

ASSET MANAGEMENT ...... IUVQUDVQ HRGHP PUIWDQT ´ IHPDII TTWDVH HRGHP IIWUDRS HRGHP INDOCAM HOR. EUR. D...... IVPDSS LION 20000 C ...... ELANCIEL EURO D PEA......

...... ITPUHDHQ HRGHP PRVHDQS ´ PVDWH IVWDSU HRGHP WWRDIU HRGHP ISIDST LION 20000 D...... WUHWQDIP HRGHP MONEDEN...... IRVHIDUS INDOCAM MULTI OBLIG...... EMERGENCE E.POST.D PEA.

...... IIVVIDTV HRGHP IVIIDQS ´ IIIDII UPVDVQ HRGHP ISWDVT HRGHP ´ PRDQU LION-ASSOCIATIONS C...... QHUDUI HRGHP OBIG. TTES CATEGORIES..... RTDWI INDOCAM ORIENT C...... GEOBILYS C ......

...... IHUIVDVH HRGHP ITQRDHU ´ IHQDWV TVPDHT HRGHP IRQDSW HRGHP

INDOCAM ORIENT D ...... PIDVW LION-ASSOCIATIONS D ...... GEOBILYS D......

www.cdc-assetmanagement.com

RPPQDSS PUUHRDTU HRGHP IWDIH IPSDPW HRGHP VVUDHS HRGHP INDOCAM UNIJAPON...... IQSDPQ LION COURT TERME C...... INTENSYS C......

QTIIDIH PQTVUDPT HRGHP IUDSU IISDPS HRGHP PIQWDIR HRGHP INDOCAM STR. 5-7 C ...... QPTDII LION COURT TERME D ...... INTENSYS D...... LE´GENDE

PUIDPI IUUWDHP HRGHP PHUDUR IQTPDTW HRGHP IRTRDIT HRGHP INDOCAM STR. 5-7 D...... PPQDPI LIONPLUS C ...... KALEı¨S DYNAMISME C...... e Hors frais. ee A titre indicatif.

´ ´ IIPSDPW HQGHP IVWRDIQ IPRPRDTV HSGHP PRVDRR ITPWDTT HRGHP IVWDTP IPRQDVQ HRGHP LIVRET B. INV.D PEA...... IUIDSS MONE.J C ...... LIONPLUS D ...... KALEı¨SEQUILIBRE C...... LeMonde Job: WMQ0307--0050-0 WAS LMQ0307-50 Op.: XX Rev.: 01-07-98 T.: 13:59 S.: 111,06-Cmp.:01,14, Base : LMQPAG 08Fap:100 No:0535 Lcp: 700 CMYK

(Publicité) LeMonde Job: WMQ0602--0023-0 WAS LMQ0602-23 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 10:26 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0403 Lcp: 700 CMYK

23 AUJOURD’HUI LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999

SPORTS La rencontre Irlande- avec le match Ecosse-pays de Galles. de jauger le potentiel de leur équipe. qu’il a retenu la leçon de la défaite puisque dès 2000 l’Italie rejoindra France de rugby, qui se jouera same- b À QUELQUES MOIS de la Coupe du b DISCIPLINE et respect du règle- (32-21) subie par manque d’atten- les Britanniques et les Français. b LE di 6 février, sur la pelouse du stade monde, cette compétition permettra ment sont toujours au programme tion face à l’Australie, le 22 no- MATCH, arbitré par l’Australien Pe- de Lansdowne Road, à Dublin, ouvri- aux entraîneurs français, Jean- du XV de France, qui doit démontrer vembre 1998. b CE TOURNOI est le ter Marshall, sera retransmis en di- ra le Tournoi des cinq nations 1999, Claude Skrela et Pierre Villepreux, lors des quatre matches du Tournoi dernier à regrouper cinq nations, rect (15 h 15) sur France 2. Le XV de France cherche son avenir dans le dernier Tournoi à cinq Avant d’affronter l’Irlande, à Lansdowne Road, les rugbymen français ont, une nouvelle fois, mis l’accent sur la discipline et le respect du règlement, deux points essentiels pour convoiter un troisième grand chelem d’affilée et nourrir des espoirs avant la prochaine Coupe du monde DUBLIN convenable des guerres ». « Ce Tour- Skrela et Pierre Villepreux avaient plique Piere Villepreux. C’est à eux, de notre envoyé spécial noi va être le plus excitant que nous offert à leurs adversaires du Sud de joueurs, de faire preuve de flexibilité La fédération anglaise ayant eu le ayons à livrer depuis trois ans », as- nombreuses pénalités et le gain du et de s’adapter à un arbitrage dif- bon goût de renoncer à ses préten- sure Jo Maso, le manager général match (32-21). férent de celui qui est pratiqué dans tions financières et de réintégrer le du XV de France. « J’espère que la leçon a été rete- le championnat de France. » comité des cinq nations, le Tournoi Pour les Français, cette tranche nue, dit Raphaël Ibanez, le capi- En quatre-vingt-dix ans, le Tour- se jouera bien entre cinq nations en de vie sportive se résume essentiel- taine du XV de France qui doit af- noi a créé son folklore. Il a véhiculé 1999 mais pour la dernière fois. lement à deux chiffres : 20 victoires, fronter l’Irlande, samedi 6 février son lot d’images toutes faites, par- Après quatre-vingt-dix ans d’im- dont 6 grands chelems, en 70 parti- au stade de Lansdowne Road, à mi lesquelles la célèbre « balade ir- mobilisme, l’an 2000 verra un nou- cipations. En apparence, les statis- Dublin, pour le match d’ouverture landaise » : l’Irlande n’a pas battu la vel invité, l’Italie, apporter un peu tiques les plus récentes sont les plus du Tournoi 1999. Les joueurs ont pris France depuis 1983. Pourtant, cette de fraîcheur à l’une des plus vieilles encourageantes : au cours des dix conscience qu’une réflexion s’impo- année, Jo Maso pencherait plutôt compétitions internationales. Né dernières années, les rugbymen sait au sujet de la discipline. » pour « un chemin de croix » à Du- en 1883 (entre Britanniques seule- français ont remporté quatre fois le « Il faut mettre sur le compte de blin. Le XV du Trèfle est redevenu ment, à l’époque), bien avant les Tournoi, en réalisant deux grands l’énervement ce qui s’est passé contre un opposant de premier plan, de- Jeux olympiques ou la Coupe du chelems consécutifs en 1997 et l’Australie, avance le troisième- puis qu’il a tenu tête aux Bleus au monde de football, le vieux Tour- 1998. La conquête d’un troisième ligne aile Olivier Magne. La disci- Stade de France, dans le Tournoi noi, souvent jugé moribond, jamais grand chelem d’affilée serait une pline fait partie de notre quotidien 1998, puis aux Sud-Africains au mort, tourne une page. Malgré ses première dans l’histoire de la de rugbymen. Il existe des clauses cours de leur tournée d’automne. références moyenâgeuses – le compétition. dans nos contrats qui stipulent que Plus récemment, la victoire de la « poireau » des archers gallois ou la nos clubs peuvent nous sanctionner sélection de l’Ulster en Coupe d’Eu- rose des premières dynasties LE PLUS GRAND NOMBRE D’ESSAIS financièrement si nous commettons rope a largement contribué à ins- royales anglaises –, il aborde le troi- De 1989 à 1999, les Français ont des brutalités. » taurer un climat d’euphorie sur sième millénaire avec la virginité été à la hauteur de leur réputation La leçon australienne a été profi- tout le rugby irlandais. d’une épreuve qui vient de décou- d’attaquants, inscrivant le plus table. Pour l’encadrement du XV de Au bout de la route de Lansdow- vrir la modernité : le professionna- grand nombre d’essais (110). Mais France, qui a fait de la discipline ne se profile déjà un autre match. lisme et, sans doute, le dopage. ils ont marqué moins de pénalités une question « primordiale », les Sauf surprises dans les poules de Le rugby n’est plus, ne sera plus (75) que leurs adversaires, auxquels choses ne paraissent toutefois pas qualification, la France et l’Irlande jamais cet « art de vivre » qui fait ils en ont concédé davantage. C’est aussi simples. Mercredi 3 février, ils devraient se retrouver à l’automne encore vibrer l’immense demi de là une vieille lune du rugby fran- ont convié l’arbitre international à Dublin pour disputer un quart de mêlée gallois Gareth Edwards, em- çais, toujours le plus inspiré, Didier Mené à « surveiller » un finale de la Coupe du monde : blème de la magnificence du rugby souvent le plus sanctionné. match d’entraînement à Clairefon- « L’échéance la plus importante de gallois des années 70, la période de Pourtant, lors du Tournoi 1998, taine (Yvelines). A charge pour lui, l’année », convient Jean-Claude l’âge d’or du Tournoi. Le rugby une lueur d’espoir était apparue : selon Jo Maso, de « stigmatiser les Skrela. En 1999, le Tournoi sert change, se transforme au prix d’in- éternels mauvais garçons du rugby fautes graves couramment commises avant tout, selon Jo Maso, à « ap- terminables querelles. Pas le Tour- européen, les Français avaient été dans notre championnat. Nos porter quelques certitudes, à nous noi. A la fin de son premier siècle, il moins pénalisés que leurs adver- joueurs ne peuvent pas donner conforter dans notre volonté de ga- conserve son indicible touche de saires. Mais, le 22 novembre, face à 12 points aux Irlandais comme ils gner la Coupe du monde ».Le Tour- « magie », tant auprès du public l’Australie, ce défaut de discipline l’avaient fait face aux Australiens ». noi, éternel miraculé, a été sauvé que des joueurs. Les uns et les avait resurgi en pleine lumière. Pié- « Ils doivent se mettre dans la tête par la Coupe du monde de rugby. autres ne manqueraient pour rien gés par l’adresse défensive des Aus- que les arbitres ne sont pas malhon- FRANCK SEGUIN/TEMPSPORT au monde un épisode de « la plus traliens, les joueurs de Jean-Claude nêtes et qu’ils sont compétents, ex- Emile Ntamack fait son retour à l’arrière du XV de France. Eric Collier

IRLANDE - FRANCE : LES ÉQUIPES b France b Irlande L’arbitrage français est mis hors jeu 15. Emile Ntamack (Toulouse) 15. Conor O’Shea (London Irish) 14. Philippe Bernat-Salles (Biarritz) 14. Justin Bishop (London Irish) POUR LA PREMIÈRE FOIS de- Jusqu’en 1995 un seul principe rite, établit une hiérarchie mon- moindre mauvaise note nous sanc- 13. Richard Dourthe (Stade français) 13. Kevin Maggs (Bath) puis 1966, la commission mondiale présidait à la désignation des direc- diale. Les arbitres sont supervisés tionne quasi définitivement. » 12. Franck Comba (Stade français) 12. Jonathan Bell (Ulster) des arbitres n’a pas désigné de teurs de jeu : le tour de rôle. lors de chaque rencontre interna- Cinq arbitres français exercent 11. Thomas Lombard (Stade français) 11. Girvan Dempsey (Leinster) 10. Thomas Castaignède (Castres) 10. David Humphreys (Ulster) Français pour diriger l’une des dix Chaque nation procédait à sa sélec- tionale et malheur à celui qui rate dans le circuit international. En 9. Philipe Carbonneau (Brive) 9. Conor McGuinness (Connacht) rencontres du Tournoi des cinq na- tion en puisant dans son propre le moindre « en avant » ou commet cinq années, Didier Mené a dirigé 8. Thomas Lièvremont (Perpignan) 8. Victor Costello (Leinster) tions. Seul Didier Mené a été rete- corps arbitral. Une comptabilité une erreur. huit rencontres, dont deux dans le 7. Olivier Magne (Brive) 7. Dion O’Cuinneagain (Sale) 6. Philippe Benetton (Agen) 6. Eric Miller (Leinster) nu, comme juge de touche, pour les scrupuleuse tenait lieu de cahier Tournoi. En une saison, il effectue 5. Fabien Pelous (Toulouse) 5. Jeremy Davidson (Castres) matches Angleterre-Ecosse et Ir- des charges et, à l’exception des SANS APPEL tout au plus deux matches quand 4. Olivier Brouzet (Bègles-Bordeaux) 4. Paddy Johns (Saracens, cap) lande-Angleterre. « Mal notés ! » éternelles considérations partisanes « Ce système serait parfait si les certains de ses collègues anglo- 3. Franck Tournaire (Toulouse) 3. Paul Wallace (Saracens) Voilà l’explication livrée aux diri- et subjectives, la qualité de l’arbi- conditions de notation étaient équi- saxons en arbitrent au moins le 2. Raphaël Ibanez (Perpignan, cap.) 2. Keith Wood (Harlequins) 1. Christian Califano (Toulouse) 1. Peter Clohessy (Munster). geants français par la commission, trage ne faisait l’objet d’aucun dé- tables, souligne Didier Mené. Hélas, double. « Si le critère est de devenir Remplaçants : 16. Christophe Laussucq (Stade fran- Remplaçants : 16. Rob Henderson (Wasps) ; 17. Eric qui dépend de l’International bat. elles ne le sont pas. Nous, Français, professionnel, ils n’ont qu’à le dire », çais) ; 17. Arthur Gomes (Stade français) ; 18. David Elwood (Connacht) ; 18. Ciaran Scally (Leinster) ; Board. L’argument n’a pas convain- Le rugby se professionnalisant, arbitrons un nombre de rencontres lance-t-il. A l’heure actuelle, ils sont Aucagne (Pau) ; 19. Marc Raynaud (Narbonne) ; 19. Trevor Brennan (Leinster) ; 20. Mick Galwey 20. Thierry Cleda (Pau) ; 21. Sylvain Marconnet (Munster) ; 21. Justin Fitzpatrick (Ulster) ; 22. Ross cu la Fédération française de rugby l’arbitrage en fit autant. Et, depuis internationales très inférieur à celui huit à l’avoir choisi sur la planète (Stade français) ; 22. Marc Dal Maso (Colomiers). Nesdale (Newcastle). (FFR), qui l’a aussitôt rejetée. l’instauration d’un critère au mé- de nos collègues anglo-saxons. La ovale ; cinq dans l’hémisphère Sud, « C’est inacceptable », a plaidé trois dans le Nord, tous Anglais. René Hourquet, responsable de la Mais le statut n’offre pas la garan- 70 Tournois des cinq nations commission des arbitres de la FFR, Un Néo-Zélandais chez les Gallois tie d’être classé parmi les meilleurs. auprès de ses collègues anglo- « Parmi les quatre meilleurs arbitres b 1883 : l’Angleterre remporte le 1971, 1976, 1978). saxons. « Si le Board ne modifie pas Graham Henry, l’entraîneur néo-zélandais du pays de Galles, du moment, il n’y a pas que des pro- premier Tournoi des cinq nations. b L’Ecosse a gagné 11 Tournois, sa position, Didier Mené n’honorera dirigera son équipe pour la première fois dans le Tournoi des fessionnels et l’hémisphère Sud n’y b 1er janvier 1910, à Swansea : le dont 6 seule ; 3 grands chelems pas sa sélection », a pour sa part cinq nations, samedi 6 février à Murrayfield, face à l’Ecosse. De- dispose pas d’une part si belle qu’on XV de France débute dans le (1925, 1984 et 1990). menacé Bernard Lapasset, le pré- venu le coach le mieux payé du rugby international, l’ancien ins- le croyait », dit René Hourquet. Tournoi des cinq nations par une b L’Irlande a gagné 14 Tournois, sident de la FFR. A quelques mois tituteur d’Auckland voudra démontrer, face à une équipe écos- Les discussions menées par les défaite (49-14) au pays de Galles. dont 7 seule ; 1 seul grand chelem de la Coupe du monde (1er octo- saise bien mal en point, que le renouveau gallois est bien en Français auprès des autorités du b 2 janvier 1911, à Colombes : (1948). bre-6 novembre) et dans un marche. Assommé par la France (51-0), l’année dernière à Wem- jeu ont permis de « clarifier cer- première victoire française (16-15), b La France a gagné 20 Tournois, contexte déjà tendu la polémique bley, puis humilié lors de sa tournée estivale dans l’hémisphère taines choses » et de trouver une face à l’Ecosse. dont 13 seule ; 6 grands chelems ajoute aux désordres ambiants, les- Sud (défaite historique 13-96 face à l’Afrique du Sud), le pays de place à Didier Mené. Mais, désor- b 3 avril 1920, à Lansdowne (1968, 1977, 1981, 1987, 1997 et quels semblent désormais rythmer Galles a relevé la tête à l’automne 1998, en menaçant longtemps mais, il ne reste plus aux arbitres Road : première victoire française 1998). l’ordinaire des affaires mondiales l’Afrique du Sud, avant de s’incliner (20-28). Graham Henry a dé- français que l’espoir de décrocher (15-7) à l’extérieur, en Irlande. Le (Ces statistiques ne tiennent pas du rugby. « Nous avons été déçus couvert qu’il portait, avec son équipe, « la nation sur les l’une des 16 places offertes pour la XV de France cède la dernière compte de la période 1932-1946, par cette annonce et nous avons de- épaules ». Il s’est découvert des responsabilités insoupçonnées : Coupe du monde. place du Tournoi à l’Irlande. lorsque la France ne participait mandé des explications », a confié « Apparemment, si on perd, les gens ne vont pas travailler et les b 3 janvier 1925, à Twickenham : pas à la compétition). René Hourquet au Monde. joueurs ne sortent plus de chez eux. » Y. B. le Français Cyril Brownlie est le premier joueur expulsé d’un match international. DÉPÊCHES b 1931 : la France est expulsée du a FOOTBALL : le tirage au sort Tournoi pour faits de violence et La conférence sur le dopage a affaibli un peu plus le CIO des quarts de finale de la Coupe de professionnalisme. Elle sera de LAUSANNE l’est que pour ceux qui voudront bien le prendre l’Union européenne ont pris acte des intentions la Ligue a été effectué jeudi 4 fé- nouveau invitée en 1947. de notre envoyé spécial en compte. Même constat sur l’agence antido- formulées par la conférence et, malgré l’absence vrier. Les matches opposeront, les b 1954 : la France termine pour la « Avec les réserves exprimées durant nos dis- page. Le texte s’en tient aux généralités et aux de cadre juridique, n’ont pas manqué d’expri- 6 et 7 mars, huit clubs de divi- première fois en tête du Tournoi, cussions, je vous demande d’adopter la déclara- bonnes intentions. « Une agence internationale mer leurs réserves. « Nous ne pouvons pas accep- sion 1 : Metz-Toulouse, Rennes- à égalité avec l’Angleterre et le tion finale de la conférence mondiale sur le do- sera créée de manière à être pleinement opéra- ter le paragraphe sur les sanctions. Il est à la fois Lens, Auxerre-Sochaux, Paris SG- pays de Galles. page. » Juan Antonio Samaranch, président du tionnelle en temps utile pour les Jeux de la minimaliste et permissif, il dévalorise la sanction Montpellier. Les matches auront b 1961 : le XV de France gagne Comité international olympique (CIO), a clôturé, XXVIIe Olympiade à Sydney », est-il sobrement in- proposée de deux ans de suspension », a déclaré le lieu sur le terrain du premier nom- seul son premier Tournoi. jeudi 4 février, la conférence mondiale sur le do- diqué. Pour ce qui est des détails de mise en ministre des sports britannique, Tony Banks. Le mé. b 1968 : premier grand chelem page en faisant applaudir un texte de 2 pages et place, de structure et de sa composition, rendez- ministre de l’Intérieur allemand, Otto Schilly, a a La commission de discipline de français. de 6 paragraphes. Education, code antidopage, vous est pris dans trois mois afin d’en décider. déploré, lui, une décision qui « ne suffit pas » car la Ligue nationale de football a in- b 1978 : la France devient membre sanctions, agence internationale, responsabilités « elle autorise des exceptions qui affaiblissent dans fligé, jeudi 4 février, 50 000 francs du comité des cinq nations ; à et collaborations : les différents thèmes sont pas- « UNE ÉVOLUTION IMPORTANTE » la pratique la menace des sanctions ». Quant à d’amende (7 610 ¤) à Cannes et partir de cette année, elle n’est sés au tamis d’une déclaration on ne peut plus Comme le remarque Alain Garnier, respon- Marie-George Buffet, elle a regretté que « les Nice, après les incidents ayant plus considérée comme « invitée » consensuelle. sable du groupe de suivi sur le dopage au causes du dopage et le problème de surcharge de émaillé le match entre ces clubs le dans le Tournoi. Tous les sujets qui pouvaient fâcher ont été Conseil européen : « Ceux qui s’attendaient à une travail imposée aux sportifs ne soient pas abor- 30 janvier. Le terrain de Nice est b 1973 : les cinq nations finissent soigneusement édulcorés, voire vidés de leur révolution seront déçus. Mais ces trois journées de dés ». suspendu pour deux matches, dont à égalité de points (4). sens. Ainsi le passage concernant « la sanction conférence marquent une évolution importante. » En marge de la conférence, les ministres euro- un avec sursis. La rencontre sera b Depuis 1910, l’Angleterre a minimale », qui sera de deux années lors d’une Il en veut pour preuve l’établissement d’un code péens ont décidé de se rencontrer une nouvelle jouée sur terrain neutre. remporté 27 fois le Tournoi, dont première infraction. « Toutefois, précise le texte, médical et d’une liste de produits prohibés fois le 19 février, avant de prendre rendez-vous a SKI ALPIN : le descendeur 19 fois seule ; le dernier de ses en se basant sur des circonstances spécifiques et uniques dans la lutte contre le dopage. Fini le avec le CIO. L’Australie a fait savoir, de son côté, français Nicolas Burtin a renoncé, 11 grands chelems remonte à 1995. exceptionnelles devant être évaluées en première temps où chaque fédération, chaque pays, ins- qu’elle organiserait cette année «sa» confé- jeudi 4 février, aux Mondiaux de b Le pays de Galles a gagné instance par les organes compétents des FI [fédé- tauraient ses propres interdits. Désormais, les rence internationale sur le dopage, faute de Vail (Colorado). Après un entraîne- 27 Tournois, dont 16 seul ; rations internationales], il pourrait y avoir une lois sportives mondiales et les réglementations consensus à Lausanne. ment, sa douleur aux ligaments du 6 grands chelems (1911, 1950, 1952, modification possible... » En clair, chacun fait nationales seront communes. genou droit est devenue insuppor- comme bon lui semble et le minimum requis ne Pour leur part, les ministres des sports de Yves Bordenave table (Le Monde du 4 février). LeMonde Job: WMQ0602--0024-0 WAS LMQ0602-24 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 08:41 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0404 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 AUJOURD’HUI-SCIENCES La conférence mondiale sur le sida confirme l’efficacité des polythérapies En dépit de leur succès, les associations de médicaments antirétroviraux ne permettent pas d’éradiquer le virus chez les personnes infectées. De nouvelles stratégies thérapeutiques sont à l’étude pour améliorer la qualité et l’espérance de vie des malades La sixième conférence sur les rétrovirus et cette occasion confirment que la mise au ments antirétroviraux et sur la réduction de plus en plus individualisées et pour- les conditions économiques ne permettent la maladie opportuniste, qui réunit chaque point d’un vaccin préventif est une pers- de leurs effets secondaires. L’apparition de raient, à terme, faire du sida une maladie pas la mise en place de ces stratégies. Des année les spécialistes de la lutte antisida, pective de plus en plus lointaine. Les cher- souches de VIH résistantes aux traitements chronique parmi d’autres dans les pays in- traitements « allégés » pourraient néan- s’est achevée à Chicago jeudi 4 février. Les cheurs concentrent surtout leurs efforts sur est compensée par la mise au point de nou- dustrialisés. Mais dans le tiers-monde, où moins réduire la transmission de l’affection publications et communications faites à l’amélioration de l’efficacité des traite- velles molécules. Les polythérapies seront vivent pourtant la majorité des malades, de la mère à l’enfant.

CHICAGO quotidiennes d’un nombre réduit de modifications morphologiques des sucres et des liquides. De phénomènes ou de leurs consé- « masquer » les cibles cellulaires de notre envoyé spécial de comprimés, sans pour autant dues à des modifications de la ré- nombreux cliniciens craignent que quences. restantes du VIH, soit de stimuler Tous les indicateurs épidémiolo- abandonner le concept de trithéra- partition des masses graisseuses. l’on ne fasse ainsi le lit d’affections les capacités immunitaires de l’or- giques en témoignent : toujours pie. Une question importante pour On observe ainsi, sinon des cardio-vasculaires graves. « Devra- b Les résistances ganisme au moyen de vaccins thé- mortel hier, le sida est devenu, dans les malades, qui doivent absorber, « fontes musculaires », du moins t-on se résigner à voir des milliers de C’est l’autre limite majeure des rapeutiques. Dans tous les cas, il les pays industrialisés du moins, aujourd’hui, plusieurs dizaines de des pertes de tissus graisseux patients en pleine forme virologi- trithérapies. Si on en connaît l’ori- s’agit aussi de parvenir à une re- une maladie virale évoluant sur un médicaments à des heures très pré- sous-cutanés ou, au contraire, des quement mais au visage émacié et gine (la formidable aptitude du VIH constitution, si possible ad integrum, mode chronique. Les associations cises. Plusieurs firmes travaillent augmentations très importantes aux membres atrophiés ? », s’inter- à modifier différentes régions de des fonctions du système immuni- de médicaments antirétroviraux également sur d’autres cibles vi- son patrimoine génétique), on taire. sont à l’origine de cette évolution rales. On évoque l’arrivée de nou- peine à trouver la parade. La spectaculaire. Elles offrent la possi- veaux antiviraux inhibiteurs de l’in- Deux mystérieux décès de nourrissons course-poursuite entre la recherche bilité de contrôler sur de longues tégrase (enzyme impliquée dans en virologie et le génie infectieux du « On hésite périodes la réplication du VIH au l’intégration du matériel génétique Le professeur Stéphane Blanche (hôpital Necker-Enfants malades, Pa- VIH est compliquée par la rapidité sein des organismes infectés. viral dans celui de la cellule infec- ris) a créé un certain trouble en révélant, à Chicago, que deux enfants de l’émergence de résistances. Il aujourd’hui à parler Compte tenu des perspectives de tée) ou de la fusion du virus à l’en- nés en France de mères séropositives, traitées durant leur grossesse par avait fallu plusieurs décennies pour plus en plus lointaines dans la mise veloppe cellulaire. Une équipe cali- une association de médicaments antirétroviraux (AZT et 3TC), étaient observer les premiers phénomènes publiquement au point d’un vaccin préventif, le fornienne a présenté, à Chicago, de décédés d’une maladie rare associant les troubles neurologiques et des de résistance des bactéries aux anti- premier défi auquel sont confron- premiers résultats potentiellement anomalies biologiques affectant les mitochondries. Ces enfants, qui biotiques, mais la première résis- d’éradication » tés biologistes et cliniciens est intéressants à partir d’un peptide, le avaient également été traités durant six semaines par ces molécules, tance du VIH aux antiprotéases est l’amélioration de l’efficacité des « T20 », administré par voie sous- n’étaient pas infectés par le VIH. Les premiers symptômes sont apparus apparue après trois ans seulement. traitements antirétroviraux, ainsi cutanée et qui a pour propriété de chez eux quatre mois après la naissance et les décès sont survenus quel- Les communications présentées à Plusieurs observations communi- que la réduction de leurs effets se- s’opposer à ce phénomène de ques mois plus tard. Chicago montrent que le phéno- quées à Chicago concernant des condaires et des contraintes qu’ils fusion. Bien qu’aucun lien de causalité n’ait pu être établi entre ce phéno- mène s’intensifie. Les premières malades américains ayant arrêté imposent. mène et la prise des médicaments antirétroviraux, les pédiatres spéciali- souches de VIH multirésistant à (pour des raisons économiques no- Réunissant 3 500 spécialistes de b Les effets secondaires sés dans la lutte contre le sida ont décidé d’intensifier la surveillance l’ensemble des molécules antirétro- tamment) leur traitement de plu- la lutte contre la sida, la sixième En l’état actuel des connais- épidémiologique sans, pour l’heure, modifier les modalités de la prise en virales ont été identifiées récem- sieurs mois sans montrer, pour au- conférence sur les rétrovirus et la sances, tout indique que ces théra- charge des femmes enceintes séropositives. ment de part et d’autre de l’Atlan- tant, de reprise de l’application maladie opportuniste qui s’est peutiques antirétrovirales doivent tique. Mais certains cliniciens virale, témoignent des possibilités achevée, jeudi 4 février, à Chicago, être administrées sur de très estiment que ces souches virales ne qui peuvent exister dans ce do- a été marquée par une série de pu- longues périodes, sinon à vie. La du volume de ces tissus dans dif- roge l’association Act Up-Paris disposent plus d’un potentiel infec- maine. blications sur les nouvelles straté- principale inquiétude des clini- férentes régions du corps (ventre, dans le dernier numéro de son tieux aussi élevé que les souches gies thérapeutiques visant à aug- ciens et des malades tient dès lors poitrine, nuque). bulletin d’information Protocoles. originelles. Pour l’heure, la seule so- b L’individualisation menter la qualité et l’espérance de à l’apparition d’effets secondaires, Tout semble se passer comme si Les présentations faites sur ce lution réside dans la mise au point des traitements vie des malades. C’est en 1996, lors dont la fréquence semble augmen- la lutte contre le virus était direc- thème à Chicago n’ont pas fourni de nouvelles molécules médica- La conséquence de tous ces tra- de la troisième session de cette ter avec la durée d’utilisation des tement associée à des perturba- de solutions pratiques permettant menteuses. vaux sera, immanquablement, une même conférence internationale, médicaments. Il s’agit notamment tions majeures du métabolisme, de prévenir l’apparition de ces personnalisation de la thérapeu- que les premières données sur l’ef- b L’éradication tique. Les nouveaux outils permet- ficacité des trithérapies avaient été « On hésite aujourd’hui à parler tant de mesurer la quantité de virus communiquées pour la première TROIS QUESTIONS À... Compte tenu de la rentabilité traitement en fonction des résul- publiquement d’éradication, compte dans le sang (charge virale) et fois (Le Monde du 31 janvier 1996). économique de ce secteur, l’indus- tats, je pourrais lui assurer qu’il au- tenu de l’enthousiasme qui avait sa- d’orienter le type des associations Trois ans plus tard, on ne compte STEFANO VELLA trie pharmaceutique a investi de ra de bonnes chances d’être vivant lué l’arrivée des antiprotéases puis de médicamenteuses en fonction de plus le nombre des communica- gros budgets de recherche et dé- dans vingt ans. La première trithé- la relative déception qui a suivi », ex- l’analyse préalable des résistances tions consacrées aux modalités et Professeur, en tant que pré- veloppement, et nous devrions rapie rendrait chez lui le virus in- plique le professeur Luc Perrin (ser- du virus (antivirogrammes) condui- aux difficultés, aux succès et aux li- 1 sident de la Société internatio- prochainement disposer de molé- détectable durant trois ou quatre vice de virologie de l’hôpital univer- ront à l’élaboration de stratégies mites des polythérapies antisida. nale du sida, quelle analyse faites- cules dont certaines agiront peut- ans, période après laquelle on sitaire de Genève). Ceux qui très différentes selon les malades. vous de l’explosion des travaux être sur d’autres cibles que celles pourra en administrer une autre, postulaient que des traitements in- Elles seront d’autant plus nom- b Les médicaments sur les polythérapies ? visées aujourd’hui par les trithéra- voire d’autres encore. L’histoire tensifs de quelques années suffi- breuses que le nombre de médica- Le dynamisme de certaines Nous vivons une étape histo- pies. On oublie souvent que les ef- naturelle de la maladie étant raient à détruire chez un malade ments ira en augmentant, que leur firmes de l’industrie pharmaceu- rique dans le contrôle de la physio- fets des trithérapies sont actuelle- d’une dizaine d’années, on peut l’ensemble des particules virales re- administration sera simplifiée et que tique dans ce secteur devenu hau- pathologie de la maladie. Nous ment observés et analysés chez des gagner un temps considérable. En connaissent aujourd’hui leur erreur. se développeront les traitements ad- tement rentable fait que l’on disposons désormais de toute une patients qui ont été pris en charge dépit des mauvaises conditions de Et si l’éradication demeure toujours juvants. Patients et cliniciens de- compte aujourd’hui sur le marché gamme de molécules qu’il nous de manière tardive et, on le sait prise en charge des malades, nous l’objectif ultime, il est clair que vront ainsi apprendre à gérer mieux une quinzaine de molécules. Elles faut, encore, apprendre à aujourd’hui, incohérente. On a avons, depuis l’arrivée des trithé- d’autres stratégies thérapeutiques, encore, sur de très longues périodes, sont classées en trois catégories en connaître, à associer, mais qui nous souvent additionné chez eux dif- rapies, pu augmenter l’espérance dites adjuvantes, devront être asso- la lutte contre une affection qui, fonction de leur type d’action sur le fournissent des résultats cliniques férentes molécules, en l’absence de vie moyenne d’environ cinq ciées. sans se banaliser, deviendra, dans VIH : inhibiteurs (nucléosidiques et biologiques incontestables. des outils de surveillance virolo- ans. C’est énorme. Schématiquement, trois ap- les pays industrialisés, une maladie ou non) de la transcriptase inverse Quand on mesure avec quelle rapi- gique dont nous disposons actuel- proches sont à l’étude. Il s’agit soit chronique parmi d’autres. et inhibiteur de la protéase. De dité un tel chemin a été parcouru, lement. Propos recueillis par d’accélérer la destruction du réser- multiples essais sont en cours, les on ne peut qu’être optimiste. Jean-Yves Nau voir des cellules infectées, soit de J.-Y. N. associant de diverses manières Même s’il faut tenir compte des ef- A l’avenir, les résultats des tri- pour en tirer le bénéfice maximum. fets secondaires, parfois graves, 3 thérapies chez les personnes D’autres molécules sont attendues observés chez certains patients. nouvellement infectées seraient dans les mois qui viennent. donc supérieurs à ceux d’au- En Afrique, des traitements « allégés » permettent L’effort de l’industrie porte sur la Ces effets secondaires ne jourd’hui ? simplification des régimes médica- 2 constituent-ils pas une limite J’en suis intimement persuadé. de réduire la transmission mère-enfant menteux. On s’efforce notamment, qui pourrait se révéler infran- Si je devais aujourd’hui prendre en grâce à des améliorations de phar- chissable dans la recherche d’une charge un patient jeune infecté macocinétique, de proposer des ad- éradication du virus qui impose des depuis quelques mois par le VIH et CHICAGO baptisé Petra (pour perinatal trans- à partir de la trente-sixième se- ministrations quotidiennes ou bi- traitements longs, peut-être à vie ? prêt à se traiter et à modifier son de notre envoyé spécial mission), le premier de ces essais maine de grossesse et jusqu’à une Les résultats de plusieurs travaux concerne près de 1 500 femmes vi- semaine après la naissance), ont al- actuellement en cours dans diffé- vant dans cinq zones urbaines laité leur enfant alors même que rents pays africains, rendus publics d’Afrique du Sud, d’Ouganda et de l’on sait que l’allaitement repré- lundi 1er février à Chicago dans le Tanzanie. Une partie de ces sente un risque infectieux impor- cadre de la sixième conférence sur femmes ont été traitées par une as- tant. Les organisations sanitaires les rétrovirus et les maladies op- sociation de deux médicaments an- internationales recommandent portunistes, ont, pour la première tirétroviraux (l’AZT et le 3TC, four- même chez ces femmes séroposi- fois, fourni la démonstration nis gracieusement par la tives le recours – souvent impos- qu’une prévention de la transmis- multinationale pharmaceutique sible dans le tiers-monde – aux sion de l’infection par le VIH de la Glaxo Wellcome) dès la trente- laits maternisés. mère à son enfant pouvait, en sixième semaine de grossesse et La réduction des taux de trans- Afrique, être obtenue au moyen de jusqu’à une semaine après l’accou- mission du VIH dans cet essai a été traitements « allégés ». Ces résul- chement. Un second groupe ne re- néanmoins de 31 %, témoignant de tats soulèvent, dans le même cevait ce traitement que durant l’efficacité de ces thérapeutiques temps, d’importantes questions l’accouchement. A un troisième « simplifiées ». Ces dernières ne éthiques sur la portée et les limites groupe, enfin, on n’administrait, sauraient, pour des raisons de la recherche qui peut être pour des raisons de méthodologie, éthiques, être programmées dans conduite dans ces pays où vivent la aucun médicament mais seulement les pays industrialisés, mais elles majorité des malades du sida et des un placebo, substance inactive. prennent en compte le dénuement personnes infectées. économique et la sous-médicalisa- On sait depuis cinq ans, grâce à RAISONS ÉTHIQUES tion des populations les plus tou- une étude franco-américaine, « Dans le premier groupe, le taux chées par l’épidémie. qu’une prévention de la transmis- de transmission du VIH de la mère à Dans les coulisses de la confé- sion du VIH de la mère à l’enfant l’enfant a chuté de 50 %. Nous dis- rence de Chicago, certains spécia- peut être obtenue grâce à l’admi- posons, d’autre part, de données in- listes nord-américains, peu au fait nistration durant la grossesse d’un diquant que la prise d’antirétrovi- des conditions socio-économiques ou de plusieurs médicaments anti- raux par la mère et l’enfant durant du tiers-monde, ne cachaient pas rétroviraux. On sait aussi qu’ac- une semaine après l’accouchement une certaine émotion devant des tuellement près de 600 000 nou- est déterminante, a déclaré le doc- essais cliniques qui cherchent à veaux-nés sont, dans le teur Joseph Saba, responsable de prévenir l’infection des enfants tiers-monde, infectés chaque an- l’essai Petra. Ces résultats sont en- sans, passé l’accouchement, s’inté- née par le VIH lors de la grossesse, core très préliminaires. Mais nous resser au traitement des mères et de l’accouchement, ou de l’allaite- devrions être en mesure de faire des des pères, condamnant de ce fait ment. Une large collaboration in- recommandations claires et pra- les enfants à devenir des orphelins. ternationale mise en place depuis tiques à destination des pays en voie Pour le professeur Dabis tout plusieurs années cherche à adapter de développement en avril ou en mai comme pour le docteur Saba, il au mieux, dans les pays les plus prochains. » faut au contraire postuler qu’une touchés, les acquis prophylactiques Ces conclusions sont confortées telle approche, menée en liaison obtenus en Europe et aux Etats- par un autre travail conduit en avec quelques multinationales Unis. Côte d’Ivoire et au Burkina Faso pharmaceutiques, constituera de- Après une première étude, par un groupe franco-africain diri- main un levier permettant d’amé- contestée, conduite en Thaïlande gé par le professeur François Dabis liorer plus généralement la préven- avec de l’AZT, d’autres essais (Inserm, université de Bordeaux). tion et la prise en charge des furent progressivement mis en L’originalité de cette étude tient au malades du sida, et donc la lutte place. Leurs premiers résultats, très fait qu’elle a porté sur un groupe contre cette pandémie. attendus, ont été révélés à Chicago. de 374 femmes qui, recevant un Organisé sous l’égide d’Onusida et traitement « allégé » (de l’AZT seul J.-Y. N. LeMonde Job: WMQ0602--0025-0 WAS LMQ0602-25 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 08:41 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0405 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-STYLES LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 / 25

PRÊT-À-PORTER MASCULIN AUTOMNE-HIVER 1999-2000 Yves Saint Laurent Rive Gauche : manteau de cachemire noir sur un pantalon Une décontraction luxueuse de cachemire anthracite, la première tenue du défilé incarne la silhouette très graphique Au vu des présentations qui viennent de s’achever, l’homme de l’an 2000 mise au point sera créatif mais sage. Et Paris restera la capitale de la mode masculine par Hedi Slimane. au fil de silhouettes tout à la fois LES COLLECTIONS de prêt-à- fourrure et les bottes chenille, trop cher à louer pour bien des tristes et fringantes, où planait, porter masculin de l’automne-hi- l’homme de Paris défrichait, à tra- créateurs, et le peu d’empresse- sous les détails empruntés à l’Eu- ver 1999-2000, dont la présentation vers de nouveaux territoires (ville ment général à affronter les projec- rope centrale (veste en laine à pa- vient de s’achever à Paris, ont éva- relax ou sport chic), la poésie d’une teurs – Thierry Mugler ayant re- rements), le souvenir d’un cirque cué toute fulgurance visionnaire. élégance résolument contempo- joint, cette saison, le club des sous la pluie. Les tenues féminines C’est que l’an 2000, cette vieille his- raine. maisons présentant sur portants. et le clin d’œil aux clowns entraient toire, a généré trop de futurs anté- Il y avait là de quoi panser bien Une lassitude qui contraste avec également dans le pot-pourri mis rieurs – ou bien que les enjeux du des blessures d’amour-propre : la l’enthousiasme – renouvelé, cette au point par Comme des Garçons : siècle à venir restent par trop raréfaction des journalistes, la dés- saison, par le Hollandais van Mas- vedettes du défilé, le foulard noué opaques... Contre toute attente, hérence du Carrousel du Louvre, senhowe et le Danois Bruns Ba- façon Les Vamps, les boas en tissus Paris a concocté pour l’homme des zaar – des créateurs du Nord à s’af- et le kilt en vinyle se vendront pro- vêtements créatifs, mais sages, at- ficher dans la capitale de la bablement moins bien que les tentifs et mûrement réfléchis. Leur couture. Nouveau président de la vestes à cols retombants, les vestes seule prédiction, concernant Chambre syndicale, Didier Grum- de soie doublées de laine ou les l’an 2000, est que Paris restera l’un bach parie sur un développement costumes en polyester. des phares de la mode masculine. des secteurs les plus créatifs de la C’est déjà beaucoup. mode masculine, au travers, no- COSTUME « TAILLEUR » A quelques mois de l’Euroland, tamment, de présentations asso- Phare montant de la création en effet, deux villes du Vieux ciant l’homme et la femme... belge, Raf Simons poursuit sa mise Monde poursuivent une guerre pi- A l’instar d’un Gucci ou Prada, en pièces du costume « tailleur », à crocholine. Entre Paris – capitale de c’est un maroquinier – le sellier l’usage des adolescents, sous le la couture et du bel artisanat, où le Hermès – qui a offert l’un des signe du noir. En plus des vestes et vêtement masculin a toujours joué temps forts de la saison. Créatrice redingotes déchirées, il propose les parents pauvres – et Milan, sou- de la collection Homme, Véronique désormais manchettes et col dur à tenue par les géants italiens du tis- Nichanian poursuit sa mise en fermetures pression comme autant sage et de la confection, la partie forme des matières d’exception d’accessoires, des vêtements de semblait jouée. Tandis que la créa- sous le signe du grand chic, sobre cuir à col jersey et des sous-pulls tion pure s’accrochait à la Seine, la et léger. Des manteaux courts en en nylon blanc à son monogram- cité lombarde cultivait, avec suc- toilaverse – un cachemire imper- me. Eric Bergère, lui, a illustré une cès, un sens avisé du commerce. Le méable – boutonnés jusqu’au col, tendance générale : offrir des temps d’une saison, les rôles se des pulls tricotés main réversibles, pièces prêtes à s’assortir avec n’im- sont renversés. Tandis que les Mila- des vestes-chemises coupée en porte quelle autre, vestes cintrées

nais s’égaraient dans les vestes en MONICA FEUDI biais déclinent dans des accords avec pantalons larges en tweed ar- sourds et raffinés (marron-marine, tisanal, costumes en maille, etc. gris-mastic) leur protection Quant à José Lévy, qui ouvrira le Les silhouettes longilignes de Saint Laurent luxueuse, toujours plus décontrac- mois prochain boutique à Paris, ce tée, avec des fermetures à aimants créateur connu pour son amour A l’issue du défilé d’Yves Saint Laurent Rive Gauche, à la Cité de la qui abolissent les boutonnières. des détails cachés a élu un motif musique, Pierre Bergé laissait épanouir sa satisfaction. Hedi Sli- destiné à remplacer, au moins pour mane, associé à la création, venait de justifier les espoirs de la presse TRISTES ET FRINGANTES la saison prochaine, la bande hori- avec une collection ambitieuse et fournie. Soucieux de « reposition- Cette application à la tenue de zontale adoptée par les branchés. Il ner le prêt-à-porter des couturiers », le jeune homme avait osé une sil- ville des acquis du vêtement de s’agit du chevron. Un créateur qui houette nouvelle et longiligne – très Saint Laurent dans son élégance sport, comme les matières perfor- vend se reconnaît aussi à ces pru- épurée –, structurée par des épaules étroites, et qui s’évase progres- mantes ou les attaches faciles, a dences... sivement vers le bas. Ce souci graphique, renforcé par l’omnipré- également marqué le défilé Lan- sence du noir, s’autorise quelques ruptures (oppositions de matières vin : Dominique Morlotti proposait Jacques Brunel suaves et sèches) ainsi que des clins d’œil à la couture, manches lé- un festival de brillances high-tech, gèrement évasées, manteau de vison rasé, bagues et bracelets où les doudounes en viscose et tac- d’argent, longue écharpe portée en traîne... tel le disputaient aux coupe-vent à Ce parfum d’élégance moderne a, depuis quatre saisons, établi fils d’acier. Rive Gauche dans l’internationale branchée des boutiques-vitrines, Plus l’hiver devient doux, plus les Colette à Paris ou Joseph à Londres. Avec succès, ces détaillants vêtements se font protecteurs. Ce ayant doublé leurs ventes. La marque, elle, vient d’ouvrir une bou- paradoxe non dénué d’arrière-pen- tique-galerie à Soho, le nouveau quartier des galeries new-yorkaises. sées commerciales a promu des te- nues très couvrantes – capes et D. R. autres ponchos, capuches ou vestes en laine – dont Kenzo s’est de soies et de velours. Les couleurs Torses moulés dans des petits pulls fait, cette fois, le champion : panta- se sont éteintes, les broderies et moutarde, les corps incertains flot- lons style K-way, flanelle gris-sou- surpiqûres jouent la discrétion. taient dans des pantalons amples, ris façon feutre... Dans les cols de chemise, le foulard tombant sur des chaussures aux Chez Paul Smith, cette frilosité remplace le jabot. Les détails, patines travaillées. s’incarne dans un retour aux clas- poches à soufflet, tiennent lieu de Plus mâlement, Yohji Yamamoto siques éprouvés, moroses comme chatoiement. Bref, les dandies du avait confié à quatre orchestres gi- la récession britannique, et aux an- Swinging London se sont changés tans le soin d’incarner en musique glicismes old fashion (carreaux en premiers de la classe. Interpré- sa vision d’une élégance nomade. chasseur) destinés à un public gavé tée par Oswald Boateng, le colo- Un défilé-événement où l’allé- riste du nouveau Savile Row, cette gresse des Roms contrastait avec En haut à gauche, intériorisation s’exprime en moires les couleurs sombres et les coupes chez Yohji Yamamoto : subtiles et en micromotifs qui pa- couvrantes – soutanes ou jupes reront d’une discrétion étincelante longues, vestes à cols boutonnés – cette veste en laine tricotée JEAN-FRANÇOIS JOSE main, portée sur les businessmen de la City. un sarong fendu, au parfum Ce climat d’incertitude et de repli de Transylvanie. méritait un zeste de poésie nostal- Ci-contre, gique. Les jeunes Anversois de Lanvin : le pull se torsade Dries van Noten l’ont promené sa- en diagonale, le nylon gement sous les verrières de la Bi- de la parka brille de fils bliothèque nationale, dans des te- d’acier... L’élégance nues d’orphelins de guerre, de « casual » affûtée communiants solennels ou de ma- par Dominique Morlotti. nifestants de l’ordre d’Orange.

Comme L’amour de Calvin Klein pour la France des Garçons : à côté de kilts Deux semaines après la présentation à Milan de sa collection mas- en vinyle, culine, inspirée des tenues de travail et des uniformes militaires, la créatrice Calvin Klein trouvait trois raisons de venir à Paris. Le lancement de Rei Kawabuko son nouveau parfum pour homme, Contradiction, celui d’une ligne a osé ces de prêt-à-porter fabriqué en Italie, Collection for Men, et enfin, pour coordonnés l’accueillir, l’ouverture avenue Montaigne de la première boutique à minijupes au monde, sur 280 m2. Une façon pour le roi de la mode américaine en soie doublés de marquer l’« amour particulier » qu’il porte à la France. de laine « Les Américains ont souvent peur de se risquer ici : ils estiment que (ci-dessus). les Français ont du style dès leur naissance. Pourtant, c’est la France qui Ci-contre, m’a réservé le meilleur accueil en Europe. » La France, qui n’a pas la ré- Hermès putation d’un pays puritain, serait-elle tentée par le minimalisme ? et ses « Le puritanisme whasp et rigide appartient au passé, contrairement au vêtements minimalisme moderne, issu de l’esthétique japonaise, et dont l’esprit se luxueux veut libre et ouvert. Si cette façon de penser et de vivre − en compagnie tels que d’objets réduits à leurs formes les plus pures − n’est pas celle de tout le ce manteau monde, il reste que tout le monde devient beau dans des vêtements de cachemire JEAN-FRANÇOIS JOSE D. R. noirs. Les Américains aiment le simple : ils ont le goût de la clarté. » longue ligne.

0123 http://www.lemonde.frhttp://www.lemonde.fr interactif ” Le football en temps réel.” LeMonde Job: WMQ0602--0026-0 WAS LMQ0602-26 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 10:22 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0406 Lcp: 700 CMYK

26 / LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 AUJOURD’HUI ------Temps perturbé et plus frais 06 FEVRIER 1999 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé SAMEDI, l’anticyclone reste Les températures seront vers 12h00 DU VOYAGEUR stationnaire sur le large Atlan- comprises entre 4 et 6 degrés. tique. Les perturbations le Poitou-Charentes, Aquitaine, Peu contournent par le nord et re- Midi-Pyrénées. – Le ciel sera as- Belfast nuageux a SCANDINAVIE. A l’occasion de la descendent ensuite des Iles bri- sez nuageux, puis des petites Liverpool Saint-Valentin, la compagnie SAS Dublin tanniques vers la France. Peu à pluies arriveront sur les côtes Varsovie Kiev propose deux billets pour le prix d’un peu, avec le vent de nord, un ra- l’après-midi. Le vent de nord- à destination de la Scandinavie ou de Amsterdam Berlin Brèves fraîchissement va s’installer sur ouest sera modéré. Il fera entre 8 éclaircies la Finlande. Il en coûtera 2 132, 90 F le pays. et 10 degrés. Londres TTC (325 ¤) pour un aller-retour pour 50 o Bruxelles Bretagne, pays de Loire, Limousin, Auvergne, Rhône- Prague deux de Paris à Stockholm ou Basse-Normandie. – La matinée Alpes. – Le ciel sera couvert avec Couvert 1 994,73 F (304 ¤) pour un Nice-Co- sera nuageuse puis de petites de la pluie ou de la neige à partir Paris Strasbourg Vienne penhague A/R. Les billets doivent être Budapest pluies arriveront à la mi-journée. de 600 à 800 mètres. Après des Brume achetés d’ici le 13 février et le voyage Le vent de nord-ouest sera mo- gelées matinales, le thermo- Nantes effectué entre le 8 et le 21 février. Une Berne brouillard déré. Les températures seront mètre indiquera entre 5 et 8 de- Bucarest promotion valable de Paris ou de pro- comprises entre 8 et 10 degrés. grés. Lyon Milan vince à destination du Danemark, de Nord-Picardie, Ile-de- Languedoc-Roussillon, Pro- Belgrade Sofia Averses la Suède, de la Norvège et de la Fin- France, Centre, Haute-Nor- vence-Alpes-Côte d’Azur, Toulouse Istanbul lande. Renseignements au 0-801-25- mandie, Ardennes. – Le ciel se- Corse. – Le temps sera bien en- 25-25. ra couvert avec des petites soleillé avec du vent encore très Rome Pluie a ÉTATS-UNIS. Seize hôtels seront pluies. Le vent de nord-ouest se- fort, entre 90 et 100 km/h. Il Barcelone Naples inaugurés cette année à Boston, dont ra modéré. Le thermomètre sera pourra y avoir encore des gelées 40 o Madrid le Wyndham Grand Heritage (362 en légère baisse, entre 6 et 8 de- matinales dans l’intérieur, puis, Lisbonne Athènes Orages chambres), dans le quartier des af- grés. dans l’après-midi, le thermo- faires, le Club Hotel by Doubletree Champagne, Lorraine, Al- mètre montera entre 10 et 15 de- Séville (119 chambres), près du centre d’ex- sace, Bourgogne, Franche- grés. position Bayside, le Fifteen Beacon Tunis Neige Comté.– Le ciel sera gris avec de Alger Hotel (63 chambres), à proximité du la pluie ou de la neige à basse al- Parlement, et le Boston Logan Hilton titude entre 400 et 600 mètres. Rabat 0o 10o 20o Vent fort Hotel (599 chambres), à l’aéroport.

PRÉVISIONS POUR LE 06 FEVRIER 1999 PAPEETE 24/30 S KIEV -5/-2 N VENISE -1/10 S LE CAIRE 10/18 C Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 19/28 S LISBONNE 9/14 S VIENNE 1/2 N MARRAKECH 5/19 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 24/29 C LIVERPOOL 3/8 C AMÉRIQUES NAIROBI 16/29 S C : couvert ; P : pluie ; * : neige. EUROPE LONDRES 2/8 C BRASILIA 20/29 N PRETORIA 20/33 S AMSTERDAM 3/6 P LUXEMBOURG -1/3 P BUENOS AIR. 21/27 P RABAT 8/16 S FRANCE métropole NANCY 4/6 P ATHENES 9/13 N MADRID -2/13 S CARACAS 21/26 S TUNIS 10/14 N AJACCIO 5/15 S NANTES 5/9 C BARCELONE 6/14 S MILAN 2/11 S CHICAGO -2/5 N ASIE-OCÉANIE BIARRITZ 7/11 N NICE 4/15 S BELFAST -2/6 C MOSCOU -5/-4 C LIMA 21/24 P BANGKOK 18/27 C BORDEAUX 6/12 N PARIS 6/10 N BELGRADE -1/2 S MUNICH -4/2 P LOS ANGELES 9/16 S BOMBAY 20/31 S BOURGES 5/8 N PAU 3/9 N BERLIN -1/2 N NAPLES 7/11 S MEXICO 9/23 S DJAKARTA 26/29 P BREST 6/9 P PERPIGNAN 9/15 S BERNE -6/2 P OSLO -10/-4 S MONTREAL -6/-2 C DUBAI 18/28 S CAEN 6/8 N RENNES 6/9 C BRUXELLES 2/5 P PALMA DE M. 7/15 S NEW YORK -1/7 C HANOI 14/22 N CHERBOURG 6/8 C ST-ETIENNE 4/7 C BUCAREST -5/3 N PRAGUE -3/-2 C SAN FRANCIS. 8/12 P HONGKONG 14/21 S CLERMONT-F. 4/8 C STRASBOURG 2/5 P BUDAPEST 0/4 N ROME 3/13 S SANTIAGO/CHI 12/27 S JERUSALEM 10/17 C DIJON 4/7 P TOULOUSE 4/10 N COPENHAGUE -2/2 S SEVILLE 6/18 S TORONTO -3/2 C NEW DEHLI 6/20 S GRENOBLE 0/6 P TOURS 6/9 N DUBLIN 2/8 C SOFIA -3/2 C WASHINGTON -1/11 C PEKIN -2/10 S LILLE 5/7 P FRANCE outre-mer FRANCFORT 0/4 P ST-PETERSB. -10/-5 C AFRIQUE SEOUL -6/4 S LIMOGES 2/5 N CAYENNE 24/30 N GENEVE -1/4 P STOCKHOLM -12/-8 C ALGER 7/13 N SINGAPOUR 25/30 C LYON 4/7 P FORT-DE-FR. 22/26 N HELSINKI -17/-9 C TENERIFE 10/14 N DAKAR 18/23 S SYDNEY 20/29 S MARSEILLE 5/12 S NOUMEA 25/28 P ISTANBUL 3/7 P VARSOVIE -3/1 C KINSHASA 21/32 C TOKYO 1/7 S Situation le 5 février à 0 heure TU Prévisions pour le 7 février à 0 heure TU

SPORTS D’HIVER DÉPÊCHES a Raquettes en Aubrac. Facile et accessible, une randonnée pour Les hauteurs de neige dans les stations s’initier à la pratique des raquettes, Encore quelques places disponibles à travers les forêts de hêtres des IL RESTE encore quelque dispo- pour les départs des Parisiens et VOICI les hauteurs d’enneige- Le Grand-Bornand : 100-155 ; Les n. c. ; Isola 2 000 : 90-130 ; Montge- massifs de l’Aubrac. Un week-end nibilités sur les sommets français des Bordelais, mieux vaut oublier ment du jeudi 4 février. Elles nous Houches : 85-260 ; Megève : 100- nèvre : 60-80 ; Orcières-Merlette : qui conjugue découverte de la na- pour les vacances d’hiver s’éche- la Savoie comme la Haute-Savoie, sont communiquées par l’Associa- 200 ; Morillon : 49-295 ; Morzine- 60-120 ; Les Orres : 50-60 ; Pra- ture et des traditions locales avec lonnant sur quatre semaines, du tous types d’hébergement confon- tion des maires et stations fran- Avoriaz : 50-130 ; Praz-de- Loup : 50-80 ; Puy-Saint-Vincent : une nuit dans un buron (fromage- samedi 6 février au samedi dus : seule la chance permet de çaises de sports d’hiver, qui dif- Lys - Sommand : 100-180 ; Praz-sur- 50-100 ; Risoul 1850 : 35-50 ; Le rie d’alpage). Jusqu’en mars, il en 6 mars. Selon les chiffres diffusés profiter d’un désistement de der- fusent aussi ces renseignements sur Arly : 90-200 ; Saint-Gervais : 90- Sauze-Super-Sauze : 30-120 ; Serre- coûte 950 francs (145 euros) par par Ski France, faisant état des ré- nière heure. En revanche, il est en- répondeur au 08-36-68-64-04, par 200 ; Samoëns : 40-270 ; Thollon- Chevalier : 65-80 ; Superdévoluy : personne pour trois jours et deux servations sur les cinq massifs core temps d’interroger les hôte- Minitel sur le 3615 En montagne et les-Mémises : 60-110. 90-130 ; Valberg : 70-90 ; Val d’Allos/ nuits en pension avec deux jours français, seule la deuxième se- liers du Dauphiné-Isère, des Alpes sur Internet : http://www.ski- Le Seignus : 40-40 ; Val d’Allos/La de randonnée accompagnée d’un maine (congés de la zone A, aca- du Sud, des Vosges, des Pyrénées france.fr. SAVOIE Foux : 50-60 ; Vars : 35-50. guide et le prêt de matériel. Egale- démies de Caen, Clermont-Fer- et du Massif central ou, mieux en- Le premier chiffre indique, en Les Aillons : 30-126 ; Les Arcs : ment proposés des séjours de ski à rand, Grenoble, Lyon, core, les Jurassiens, qui affichent centimètres, la hauteur de neige en 120-220 ; Arêches-Beaufort : 75-190 ; PYRÉNÉES Laguiole et Brameloup. Renseigne- Montpellier, Nancy-Metz, Nantes, 40 % seulement de réservations bas des pistes ; le second, en haut Aussois : 70-90 ; Bonneval-sur-Arc : Ax-les-Thermes : 60-130 ; Font- ments auprès d’Aveyron Réserva- Rennes et Toulouse) affiche enregistrées en ce début février. des pistes. 90-150 ; Bessans : 85-64 ; Le Cor- Romeu : 50-130 ; Gourette : 35-125 ; tion Tourisme, au 05-65-75-55-50. complet avec des taux de réserva- Ponctuellement encore, ici ou là, bier : 95-155 ; Courchevel : 100-175 ; Luchon-Superbagnères : 100-220 ; a Cegetel sur les sommets. Pre- tions approchant les 100 %. sur la totalité des massifs cités, on DAUPHINÉ-ISÈRE La Tania : n. c. ; Crest-Voland-Co- Luz-Ardiden : 100-130 ; La Mongie : mier opérateur privé de télé- Pour les premiers départs (6- trouve des locations vacantes. Alpe-d’Huez : 107-200 ; Alpe-du- hennoz : 100-140 ; Flumet : 100-185 ; 90-140 ; Piau-Engaly : 90-110 ; Saint- communications en France (SFR, le 13 février, zone B, académies L’horizon se dégage pour la Grand-Serre : 90-140 ; Auris-en-Oi- Les Karellis : 95-150 ; Les Menuires : Lary-Soulan : 55-85. « 7 », AOL), Cegetel va, jusqu’au d’Aix-Marseille, Amiens, Besan- quatrième semaine (du 27 février sans : 80-120 ; Autrans : 60-100 ; 80-200 ; Saint-Martin-Belleville : 55- 7 mars, à la rencontre des utilisa- çon, Dijon, Lille, Limoges, Nice, au 6 mars). Même en Savoie et en Chamrousse : 10-120 ; Le Collet- 200 ; Méribel : 70-110 ; La Norma : AUVERGNE teurs. Dans 10 stations de ski (Les Orléans-Tours, Poitiers, Reims, Haute-Savoie, les taux de remplis- d’Allevard : 50-120 ; Les Deux- 60-110 ; Notre-Dame-de-Belle- Besse/Superbesse : 55-110 ; Le Arcs, Les Deux-Alpes, Les Orres, Rouen et Strasbourg), si les hô- sage annoncés tournent autour de Alpes : 90-240 ; Lans-en-Vercors : combe : 115-175 ; La Plagne : 115- Mont-Dore : 50-80 ; Superlioran : Pra-Loup, La Mongie, Font-Ro- tels-clubs comme les gîtes ruraux 70-80 %, à condition de renoncer 80-100 ; Méaudre : 60-110 ; Saint- 245 ; La Rosière 1850 : 120-200 ; 30-80. meu, Méribel, Saint-François, La s’annoncent d’ores et déjà bondés, aux clubs comme aux gîtes. Pierre-de-Chartreuse : 20-135 ; Les Saint-Francois-Longchamp : 110- Plagne et Les Gets) des Alpes, des on trouve encore des apparte- Il reste donc des possibilités, Sept-Laux : 70-120 ; Villard-de- 190 ; Saint-Sorlin-d’Arves : 90-180 ; JURA Pyrénées et des Vosges, ceux-ci ments à louer et des chambres presque partout, pour cette fin de Lans : 100-140. Les Saisies : 100-190 ; Tignes : 105- Métabief : 55-95 ; Mijoux-Lélex- pourront tester la téléphonie mo- d’hôtel vacantes en Dauphiné- vacances, à l’hôtel comme en loca- 220 ; La Toussuire : 100-130 ; Val-Ce- la-Faucille : 70-110 ; Les Rousses : bile, la téléphonie fixe et Internet Isère, dans les Alpes du Sud tion. Pour plus de précisions, in- HAUTE-SAVOIE nis : 50-120 ; Val-Fréjus : 50-70 ; Val- 20-110. en bénéficiant, pendant quarante- comme dans les Pyrénées. Voire terroger Ski France (3615 En Mon- Avoriaz : 50-130 ; Les Carroz- d’Isère : 105-240 ; Valloire : 80-140 ; huit heures, d’animations diverses dans les stations à forte capacité tagne, tél. : 01-47-42-23-32) ou les d’Arâches : 78-270 ; Chamonix : 100- Valmeinier : 80-140 ; Valmorel : 78- VOSGES et, notamment, de la possibilité de d’hébergement comme Tignes, Maisons régionales représentées à 245 ; Châtel : 80-180 ; La Clusaz : 60- 180 ; Val-Thorens : 130-190 . Le Bonhomme : 50-70 ; La s’initier aux nouvelles glisses avec Val-Thorens, Val-Fréjus ou l’Alpe- Paris. 220 ; Combloux : 65-150 ; Les Bresse-Hohneck : 50-70 ; Gérard- le matériel Salomon (partenaire de d’Huez. Contamines-Montjoie : 70-240 ; ALPES-DU-SUD mer : 40-70 ; Saint-Maurice-sur- l’opération) et de participer à des Quant à la troisième semaine, Fl. E. Flaine : 127-295 ; Les Gets : 80-170 ; Auron : 70-130 ; Beuil-les-Launes : Moselle : n. c. ; Ventron : 30-80. compétitions.

Ł SOS Jeux de mots : MOTS CROISÉS PROBLÈME No 99032 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). PHILATÉLIE

therlant. Fruit rouge aigrelet. – 7. Patronne au quotidien. Sonde nos Cent lettres rares exposées à Monaco intentions. – 8. Sans humanité. – 9. Garde pour lui. Voyelles. Coule dans LE MUSÉE des timbres et des l’empereur du Brésil Don Pedro II. le Nord. – 10. Sigle scolaire. Le numéro monnaies de Monaco organise du La seconde, à 16 h 30, compte un devient public. – 11. Le lilas, le frêne 12 au 14 février Monaco ’99, une 401 lots dont : une lettre d’Alsace- ou l’olivier. Cité mésopotamienne. exposition de cent lettres et docu- Lorraine du 22 mars 1871 avec taxe – 12. Brave. Violence passée. ments philatéliques parmi les plus de distribution locale de 15 c (esti- rares du monde. Y figureront no- mation 20 000-24 000 F ; 3 048- Philippe Dupuis tamment : une « boule de Mou- 3 658 euros) ; la collection spéciali- lins » de la guerre de 1870-1871 re- sée de l’artiste créateur du timbre SOLUTION DU No 99031 pêchée en 1968 dans la Seine, près « Europa » de France 1956 (50 000- de Saint-Wandrille (Seine-Mari- 60 000 F) ; une feuille de 150 sur HORIZONTALEMENT Double port composé time) ; un tête-bêche interpanneau d’un affranchissement mixte papier carton du 15 c vert Cérès de I. Prédécesseur. – II. Laborantin. unique du 2 d de l’émission de doublé sur une lettre 1850 du fonds Hulot (75 000- – III. Ufologie. Vil. – IV. Ma. Osée. 1850 de Nouvelle-Galles du Sud du 9 juillet 1863 100 000 F) ; un affranchissement à Bina. – V. Alès. Ombreux. – VI. Sexiste. sur une lettre de Sydney pour Mel- d’Itzehoe (Danemark) 4,50 F de Paris pour Veracruz du Issa. – VII. Ss. Vas. DG. At. – VIII. Tes. bourne ; un double port composé pour Stettin (Prusse). 31 octobre 1853 avec une paire du Gourbi. – IX. Ecossaise. Lo. – X. Rap. d’un affranchissement mixte dou- 25 c République et une bande de Eurasien. blé sur une lettre de 1863 d’Itzehoe l’émission d’un bloc non dentelé quatre du 1 F carmin Empire (Danemark) pour Stettin vendu pendant la seule durée de la (150 000-200 000 F) ; une superbe VERTICALEMENT (Prusse)... Ces pièces, qui pro- manifestation. Au même moment, lettre du 22 octobre 1854 avec 5 c viennent de la collection de la se déroulera, dans le hall de la col- jaune de Lombardo-Vénétie et 1. Plumassier. – 2. Rafales. Ça. reine d’Angleterre ou sont prêtées lection des voitures anciennes, un 2 kreuzers d’Autriche, de Botzen HORIZONTALEMENT grandit sous les tropiques. – 3. Ebo. Ex. Top. – 4. Dolosives. par sept musée postaux ou des marché aux timbres, tandis que pour Roveredo (600 000- – IX. Marques de respect. Capitale – 5. Eros. Sasse. – 6. Cageots. Au. collectionneurs privés, sont assu- l’hôtel Loews accueillera, le di- 800 000 F). I. Besoin d’extérioriser les pro- wallonne. – X. Limité dans son déve- – 7. Enième. Gir. – 8. Ste. Dosa. – 9. Si. rées pour plus de 200 millions de manche 14, une table ronde sur le blèmes. – II. Riche et gros. Grande loppement. Brigues. – 10. Envies. – 11. Inusable. francs. thème « Philatélie classique et mo- P. J . salle chez nos voisins helvètes. – 12. Relaxation. Cet événement donnera lieu à derne, complémentarité présente – III. Ses débordements apportaient la VERTICALEMENT et future ». ૽ Monaco’99, tél. : (377)-93-15-41- richesse. Remettre sur le marché. Enfin, Maurice Boule (10, rue de 50. Catalogue bilingue français- 0123 – IV. Porteurs d’ombre. Départ de 1. Ouvre la marche au troupeau. est édité par la SA Le Monde. La reproduction de tout article est interdite sans l’accord la Grange-Batelière, 75009 Paris. anglais (250 F ; 38,11 euros), conte- de l’administration. Commission paritaire des journaux et publications n° 57 437. série. Ouverte à tout le monde. – – 2. Stupéfiant. En pointe. – 3. Croise- Tél. : 01-40-22-60-04) organisera le nant une empreinte gravée du ISSN 0395-2037 V. Conquérant de l’Egypte. A moitié ment palmé à la basse-cour. A laissé sa samedi, à l’Hôtel Hermitage, une bloc émis par l’Office des émis- Imprimerie du Monde PUBLICITÉ noir. A porté l’euro à sa naissance. place au gray. – 4. Banal à la fin. vente aux enchères en deux ses- sions de timbres-poste pour le ju- 12, rue M. Gunsbourg Président-directeur général : Dominique Alduy – VI. Sans conséquence pour nos Assure une bonne fermeture. 94852 Ivry cedex Vice-président : Gérard Morax sions. La première, à 14 h 30, verra bilé de SAS le prince Rainier III, en nuits. – VII. Départ en musique. Plutôt – 5. Ancien esclave, il servit de modèle Directeur général : Stéphane Corre la dispersion de la collection Hen- vente au Musée des timbres et des classique dans ses choix musicaux. à Molière. Lettres de démission. 21bis, rue Claude-Bernard - BP 218 ry Borden, composée de timbres, 75226 PARIS CEDEX 05 monnaies, 11, terrasses de Font- – VIII. S’enrichir l’esprit. Sombre, il – 6. Inspiratrice espagnole de Mon- PRINTED IN FRANCE Tél : 01.42.17.39.00 - Fax : 01.42.17.39.26 lettres et documents à l’effigie de vieille, 98000 Monaco. LeMonde Job: WMQ0602--0027-0 WAS LMQ0602-27 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 08:41 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0407 Lcp: 700 CMYK

27 CULTURE LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999

MUSÉE La réouverture du Centre les troisième et quatrième étages du flexion collective » et de la fragmen- l’œil, afin de « développer (...) l’ex- lagon, « débat ne signifie pas Georges-Pompidou, programmée bâtiment. Un important programme tation de leurs tâches, face à un pré- pression collective sur le rôle de crise ». b L’IMMENSITÉ du fonds du pour le 1er janvier 2000, devrait être d’expositions est établi. b POUR- sident du Centre doté de pouvoirs l’institution muséale ». En outre, MNAM pose le problème de sa satu- marquée par le redéploiement du TANT, les conservateurs du MNAM étendus. Dix-sept d’entre eux ont deux d’entre eux quittent la maison. ration. La question de la gratuité du Musée national d’art moderne dans se plaignent du « déficit de ré- formé une association, La Pointe à Pour le président, Jean-Jacques Ail- centre est également en suspens. Les conservateurs s’inquiètent de leur avenir au sein du Centre Pompidou La réouverture du Centre, prévue pour le 1er janvier 2000, doit être marquée par un important redéploiement des collections du Musée d’art moderne. Mais des problèmes de statut, la parcellarisation des tâches et un sentiment de dépossession alimentent un certain malaise « PENDANT les travaux le Centre est doté d’un pouvoir très impor- s’est laissé distancer. Sans doute le Pompidou continue », indique un tant, y compris sur le plan scienti- paysage culturel français a-t-il grand panneau, rue du Renard. Et fique. Il est responsable in fine de la considérablement changé depuis c’est vrai. Dans le tipi, sur la piazza, programmation, de la diffusion, de l’ouverture du Centre en 1978, mais, on informe, on débat, quand der- la logistique, de la pédagogie, de ajoute Jean-Jacques Aillagon, «ce rière les palissades du chantier, les l’édition, des travaux. Le directeur n’est pas parce que des institutions portes sont restées entrouvertes du musée, pour sa part, est respon- spécialisées sont nées que le Centre pour accueillir des expositions : hier sable des acquisitions et des prêts. Pompidou doit larguer certaines de un hommage au Consortium de Di- Résultat : une segmentation des in- ses activités. La naissance d’un centre jon, aujourd’hui David Hockney, terventions et une programmation d’architecture à Chaillot ne rend pas demain Robert Delaunay. Dans le qui échapperait de plus en plus aux obsolète la collection d’architecture même temps, on ne compte plus les spécialistes. Ce déséquilibre des du Centre Pompidou ». Il est certain, expositions qui, depuis la fermeture rôles est un des points sur lesquels en revanche, qu’une meilleure du Centre, promènent les collec- les conservateurs insistent beau- coordination doit exister entre ces tions du Musée national d’art mo- coup, d’autant que l’actuel pré- nouvelles institutions et le Centre, derne (MNAM) de Nantes à Mar- sident (depuis 1996), Jean-Jacques ce qui implique, notamment, une seille et de Nancy à Rouen. Grâce à Aillagon, entend exercer complète- programmation différente. Au cette bouffée d’oxygène, dont l’ini- ment les pouvoirs dont il est investi. MNAM, l’accrochage doit être plus tiative revient à Germain Viatte, le flexible, la politique d’acquisition prédécesseur de Werner Spies à la doit tenir compte des achats des tête du MNAM, les conservateurs Les pouvoirs nouveaux musées d’art contempo- n’ont pas été, loin de là, réduit au rain. chômage. Ce n’est donc pas le du président Les pouvoirs du président ne fi- manque de travail qui les rend mo- nissent-ils pas par paralyser toute roses. Ils sont inquiets. Inquiets ne finissent-ils pas initiative ? La réforme de 1992 «n’a pour leur avenir et celui du MNAM fait que matérialiser un processus en-

au sein du Centre rénové. FRANCK EUSTACHE/ARCHIPRESS par paralyser gagé depuis 1978, répond Jean- Ils devraient être euphoriques Sur la « piazza », le « Pot doré » de Jean-Pierre Raynaud installé en 1998, Jacques Aillagon. Le directeur du puisque le 1er janvier 2000, la réou- et le tipi dressé pour la durée des travaux. toute initiative ? MNAM garde une grande autono- verture devrait être marquée par un mie. C’est lui qui conduit la politique formidable redéploiement des col- maines qui nous préoccupent. La fer- fantés, pratiquement tous les trois de La Pointe à l’œil. Sans doute les du musée sur tous les fronts – accro- lections. Pourtant, deux d’entre eux, meture a sans doute favorisé l’émer- ans, par la valse des présidents du uns sont détachés de la Direction Les conservateurs se sentent chage, acquisition, dépôt, restaura- Didier Semin et Marc Bormand, gence de cette cellule de réflexion, Centre et celle, presque aussi fré- des musées de France, quand donc dépossédés. Pour eux, le mu- tion. Il arbitre la politique des exposi- quittent la maison. Les autres se puisque l’ensemble des discussions quente, du directeur du MNAM, d’autres, venant des musées régio- sée se doit d’articuler recherche, tions qui relève à 90 % du MNAM. Le réunissent pour essayer de réfléchir étaient focalisées sur les travaux. permettent difficilement un débat naux, relèvent de l’administration gestion, acquisition, programma- président du Centre n’intervient ja- ensemble – ce n’était pas dans leurs Nous voulons nous dégager de l’émo- serein sur l’avenir de l’institution. territoriale, ou encore sont issus tion. « Une exposition doit être en mais dans les débats du comité d’ac- habitudes – à ce que doit être un tionnel pour réfléchir aux change- Didier Semin, qui rejoint un poste d’une promotion interne : une dis- rapport avec la recherche et les quisition sauf pour formuler des re- musée. En juin 1998, ils ont formé ments d’avenir. Nous avons fait des d’enseignant à l’Ecole nationale su- parité qui gêne considérablement études entreprises sur les collections, marques d’ordre général ». une association loi 1901, La Pointe à propositions à la présidence. Nous périeure des beaux-arts, dira qu’au leur mobilité au sein de l’espace plaident-ils. Ce n’est plus le cas au Jean-Jacques Aillagon fait même re- l’œil, dont le but, inscrit dans ses voulons jouer le rôle de boîte à idées, cours des sept années qu’il a passé muséal français. Leur souci est MNAM, où études, recherches et ac- marquer que le MNAM a retrouvé statuts, est de « développer la ré- mais aussi celui de vigie pour alerter au MNAM, il a eu affaire à trois d’abord de faire entendre « leurs quisitions sont coupées de la pro- récemment la maîtrise des Cahiers flexion et l’expression collective sur le quand quelque chose ne tourne pas présidents et à quatre directeurs... voix de scientifiques responsables grammation. » du musée national d’art moderne rôle de l’institution muséale à l’égard rond ». Aucun grand musée étranger, du d’une énorme collection d’intérêt na- Programmation qui a des retom- que Dominique Bozo lui avait reti- de l’art moderne et contemporain ». Le malaise actuel des conserva- Musée d’art moderne de New York tional ». Or on ne les écoute pas, ou bées directes sur les dons et legs qui rée. En revanche, le président L’association réunit dix-sept teurs du musée est le produit de à la Tate Gallery de Londres, ne vit pas assez. viennent enrichir les collections. Par avoue avoir reprofilé le Départe- conservateurs sur les vingt-cinq que facteurs multiples. La fermeture du une telle agitation. Cette surdité des responsables du ailleurs, l’association s’interroge sur ment du développement culturel en compte le Centre. Elle est née, Centre n’a fait que révéler avec plus Ce ne sont pas tant les problèmes Centre serait un effet pervers de la la pluridisciplinarité du Centre, le recentrant sur la programmation disent ses porte-parole, du « déficit d’acuité des problèmes anciens. Les de la diversité de leurs statuts qui réforme de 1992, élaborée par Do- principe sacro-saint sur lequel l’ins- de la musique, du cinéma, des spec- de réflexion collective sur les do- remue-ménage administratifs en- préoccupent d’abord les membres minique Bozo. Depuis, le président titution a été bâtie. Est-elle toujours tacles vivants et des débats. efficace ? N’est-elle pas aujourd’hui De plus, il a demandé au minis- un obstacle à « la nécessaire visibili- tère de la culture de prolonger le Des expositions té de ce grand équipement culturel mandat présidentiel de trois à cinq Quelles collections ? Quels tarifs ? Des questions sans réponses que le public a de plus en plus de mal ans – avec un renouvellement pos- tous azimuts à identifier clairement ? » sible de trois ans – pour éviter les LE 1er JANVIER 2000, le Musée MNAM à d’autres institutions. Of- critique fassent leur œuvre. » Plus Pour Jean-Jacques Aillagon, cette successions trop rapides (huit prési- Un important programme national d’art moderne (MNAM) ficiellement, ce transfert n’est plus tard, indique le président du pluridisciplinarité n’est pas un vain dents en vingt-deux ans d’exis- d’expositions est prévu pour les présentera ses collections perma- à l’ordre du jour : en 1992, cette no- Centre, Jean-Jacques Aillagon, dans mot. Elle doit se nourrir des di- tence) et la création d’un conseil premières années suivant la nentes sur deux niveaux. Le visi- tion de partition de la collection a dix ou quinze ans, il sera toujours verses avant-gardes que le Centre a d’administration classique devant réouverture du Centre teur, accueilli au troisième étage été supprimée des statuts du temps de trouver pour le MNAM toujours accueillies. Pour pallier son qui le président serait responsable. Georges-Pompidou, qui doit être par une grande sculpture de Tin- Centre. des espaces extérieurs qui lui per- incontestable essoufflement et son Pour le président, il n’y a donc pas effective le 1er janvier 2000. guely, récemment acquise, aborde- mettront de redéployer judicieuse- relatif effacement de la scène de malaise mais interrogation légi- b Dans la grande galerie du ra la création du XXe siècle par les MUSÉES SATURÉS ment le surplus de ses collections. contemporaine depuis quelques an- time de la part des conservateurs : 5e étage œuvres les plus récentes, déployées Et puis, où caser ces œuvres ? Les Autre question, d’actualité celle- nées, le Centre Pompidou doit réaf- « Qu’il y ait divergence de point de – « Le temps, vite » : une sur près de 7 000 mètres carrés. collections du Louvre sont désor- là : la gratuité du Centre. Doit-on firmer ses missions. Beaubourg doit vue, quoi de plus normal ? Débat ne exposition pluridisciplinaire du Puis il montera au quatrième étage, mais interrompues à la fin de la faire payer l’entrée du bâtiment ? demeurer un lieu de débats et d’ex- signifie pas crise. » département de culture entièrement consacré à la partie période romantique, vers 1848, et le Le dogme hérité des années 70 l’in- périmentation dans tous les do- contemporaine dirigé par Daniel historique de la collection. «Une Musée d’Orsay, qui a pris le relais, terdit. Pourtant les activités de maines et reconquérir des secteurs, Geneviève Breerette Soutif (ouverture mi-janvier 2000). fois par an, précise Werner Spies, est incapable d’accueillir, sauf à l’établissement n’ont jamais été comme la photo ou la vidéo, où il et Emmanuel de Roux – « Picasso sculpteur » : un des directeur du MNAM, nous procéde- bouleverser entièrement sa muséo- vraiment gratuites, excepté l’accès dadas de Werner Spies, le directeur rons, surtout dans la partie la plus graphie, une arrivée massive à la Bibliothèque publique d’infor- du musée (été 2000). contemporaine, à un réaccrochage d’œuvres d’art. mation (BPI), qu’il n’est pas ques- – art contemporain : thème non des collections, pour faire tourner au Peut-on imaginer un nouveau tion de rendre payant – « c’est une encore précisé (automne 2000). maximum notre fonds, qui est très musée pour les cinquante pre- question de service public », insiste – « Le pop art » (hiver 2001) Jean-Jacques Aillagon. Ce dernier – « Dubuffet » (été 2001) constate que l’itinérance gratuite – « L’abstraction », avec pour Des espaces supplémentaires pour les expositions dans les étages du Centre est préju- commissaires Didier Semin et diciable à l’entretien du bâtiment et Hubert Damisch (hiver 2001-2002) A la réouverture du Centre, le Musée national d’art moderne dis- même à ses activités culturelles : – « Max Beckmann » (2002) posera pour ses collections de près de 14 000 mètres carrés, aux troi- « Les gens ont l’illusion d’avoir visité – « Art et musique » (2002), une sième et quatrième étages. Des espaces pour l’architecture et le de- une institution culturelle alors qu’ils coproduction MNAM/Ircam. sign, ainsi que pour les arts graphiques, la photo et la vidéo, doivent sont simplement montés au cin- b Dans la 2e galerie du 5e étage être intégrés au parcours. Des œuvres prêtées par de grands musées quième étage pour admirer la vue. En 2000 doivent être présentés : un étrangers y seront ponctuellement installées : parmi ces « ambassa- Du coup, la fréquentation du MNAM fonds régional d’art contemporain deurs », selon l’expression de Werner Spies, figure un grand Rothko, est le dixième de celle du Centre. » (Limousin ?), une exposition de la dépôt de la National Gallery de Washington. BPI (« Regards d’un siècle »), les On retrouvera au sein du musée le cabinet d’art graphique, et un VERS UN « DROIT DE PASSAGE » photographies de Brassaï, l’artiste petit espace pour des expositions-dossiers. Le cinquième étage, en- Le président du Centre envisage tout terrain Raymond Hains, tièrement consacré aux manifestations temporaires émanant de donc de créer ce qu’il appelle un l’architecte Jean Nouvel, le l’ensemble des départements, sera découpé en trois espaces de « droit de passage » de 20 francs qui plasticien Daniel Buren. 2 200, 900 et 300 mètres carrés, ce dernier essentiellement voué à la donnerait accès au musée. L’entrée b Dans les galeries photographie. Au rez-de-chaussée, les galeries sud (1 200 m2) restent du Forum resterait libre et la gra- contemporaines un lieu d’exposition. Dans le forum, une galerie présentera l’actuali- tuité de l’ensemble des fonctions Renzo Piano, l’architecte du té du design. du Centre serait maintenue pour Centre (avec Patrick Rogers) et de les moins de dix-huit ans. Les tarifs son réaménagement, fera seraient unifiés, simplifiés (un tic- l’ouverture. Doivent suivre une riche. » En outre, pour éviter que mières années du XXe siècle ? ket unique pour les expositions) et invitation à la revue Purple Prose, trop d’œuvres ne restent confinées Compte tenu des charges finan- abaissés (notamment pour les sco- les sculptures de l’Américain Jeff dans les réserves de l’établisse- cières du ministère de la culture et laires) tandis que la politique Koons, une exposition d’arts ment, la politique de dépôt dans du calendrier de ses grands tra- d’abonnement serait relancée. ménagers, des paysages européens des musées régionaux a été accélé- vaux, cette proposition paraît pré- Cette proposition est loin de (urbanisme), et « La vidéo rée : ceux de Strasbourg, Nancy et maturée, sinon absurde. Au- faire l’unanimité au sein du Centre. d’aujourd’hui en Europe ». Toulouse viennent d’en bénéficier. jourd’hui, plus que jamais, le Elle est actuellement sur le bureau b Au cabinet d’arts graphiques Malgré cette circulation des découpage de l’histoire de l’art en de la ministre, qui doit trancher. Il On annonce, entre autres, une œuvres, l’immensité de ce fonds fines tranches temporelles ne cor- faut préciser qu’il ne s’agit pas seu- « Carte blanche à Christian (40 000 œuvres), considérablement respond à aucune exigence intel- lement d’une question de principe : Boltanski », la présentation du augmenté depuis l’ouverture du lectuelle. « A la veille de l’an 2000, le budget du Centre (450 millions Codex duchampien récemment Centre, pose le problème de la sa- constate Werner Spies, on se rend de francs) est largement alimenté entré au musée par dation, des turation du musée. Pour le ré- compte de l’enracinement de l’art par ses recettes propres (100 mil- dessins de Pollock, des dessins de soudre, il avait été prévu, dès 1978, contemporain dans l’ensemble du lions de francs). Rose-Marie Troeckel. de reverser, passé un certain temps, XXe siècle. La sagesse, c’est d’at- les collections les plus anciennes du tendre que le temps et le jugement G. B. et E. de R. LeMonde Job: WMQ0602--0028-0 WAS LMQ0602-28 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 08:41 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0408 Lcp: 700 CMYK

28 / LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 CULTURE

DÉPÊCHES L’Orient cosmopolite de Natacha Atlas a INDUSTRIE DU DISQUE : se- lon le SNEP (Syndicat national de l’édition phonographique), les ventes à l’étranger d’albums Avec l’album « Gedida », la chanteuse arabo-européenne donne sa version d’artistes produits en France ont augmenté en 1998 de 9,7 % par des brassages musicaux, du châabi égyptien à l’électronique londonienne rapport à 1997 (9 millions d’uni- tés, contre 8,2 millions). Aux cinq ELLE L’A DIT, en 1998, au bi- troniques mélangées. « Je suis trop soutien-gorge dégagé, les prises de premières places du palmarès : mestriel rennais L’Œil électrique : arabe pour les Anglais », dit encore position en faveur de l’ouverture Deep Forest, Air, Wes, Manu Chao la britpop – Oasis, Blur.. .– était Natacha Atlas, qui vit aujourd’hui d’esprit, la critique philosophique, et Florent Pagny. « raciste ». « En 1993-1994, il y au Caire et vise clairement le mar- la défiance face à la corruption po- a RAP : Zoxea publie son pre- avait [en Grande-Bretagne] une ché français, davantage ouvert au litique et la désinformation (Bas- mier album solo, A mon tour vague de brassage culturel qui monde arabe, avec une reprise « à tet, rap oriental). On y ajoutera la d’briller. Issu du collectif les Sages émergeait... Les Anglais voulaient l’égyptienne » de Mon amie la rose, passion amoureuse (Mistaneek). Poètes de la rue, le rappeur s’est vendre de la musique aux Améri- chanson écrite par une pacifiste Pour sa sortie en Arabie saoudite, fait remarquer pour ses talents de cains, alors il fallait qu’ils inventent convaincue (Cécile Caulier) qui Gedida va devoir subir un lifting producteur (Busta Flex). L’album a quelque chose. » Anglaise par sa s’en prit ensuite aux paroles guer- politiquement correct. été réalisé par Kool Shen (Su- mère, élevée à Bruxelles et à rières de La Marseillaise. Au- Mais c’est par ses liens avec les prême NTM), qui l’édite sur IV My Londres, Natacha Atlas, chanteuse jourd’hui chargée d’enluminures musiques arabes modernes (le raï People, le nouveau label qu’il di- orientale, a pris sa part du bras- (la voix, le luth), mais aussi mus- ou la jeel music égyptienne) que rige chez WEA Music. sage britannique des années 90 au clée aux rythmiques électroniques, Natacha Atlas réussit le difficile a CHANSON : Nilda Fernandez a sein du collectif musical Transglo- cette histoire de fleurs qui fanent pari de transcender l’imagerie de mis en musique douze poèmes bal Underground, dont elle était la prend des allures de conte. la chanteuse orientale, surjouant de Federico Garcia Lorca, qui chanteuse et la danseuse (du son rôle de diva capricieuse. Bien constitueront la matière d’un al- ventre). « La britpop, une histoire ISLAM ET VENTRE NU sûr, il y a encore du travail. La voix, bum en espagnol, Castelar, 704, à de Blancs qui faisaient de la pop Natacha Atlas, Orientale jus- légère, à l’aise, est loin de l’épais- paraître en mars sous un label in- britannique, a écrasé le mélange qu’au bout du kitsch, dit aussi seur dramatique des grandes dépendant, EMI, la maison de culturel, mais, maintenant qu’elle qu’elle « en a marre » de démêler chanteuses arabes. disques habituelle du chanteur est en train de mourir, des groupes sans cesse les fils de ses origines A ce propos, la maison de ayant décliné la proposition de le comme Asian Dub Foundation re- paternelles : elles sont, à l’en- disques Virgin s’apprête à lancer publier en France. viennent », expliquait-elle. Il était tendre, une cartographie de la Nagham el Hawa, recueil des plus a ESPAGNE : Sony lance la col- temps donc pour Natacha de pu- diaspora juive et arabe, la Pales- grandes chansons d’amour de lection « Hispanica » – une ving- blier un disque-manifeste, où le tine, le Maroc, L’Egypte, l’Europe, Warda. Cette Algérienne née à Pu- taine de disques visant à une « dé- doute n’est plus permis : le châabi, en bref une histoire des migrations teaux fut découverte dans un ca- couverte du berceau musical de la

la chanson populaire du Caire, est moyen-orientales. Une chaîne baret libanais par la star égyp- FRANCK COURTES Méditerranée : l’Espagne des trois sa patrie. Mais elle lui a fait subir (l’Atlas ?), l’ombre portée du père tienne Mohamed Abdel Whab et Natacha Atlas : « Je suis trop arabe pour les Anglais. » cultures », au XIIIe siècle, à la croi- en route quelques bouleverse- (acupuncteur, puis soigneur de devint à la fin des années 50 la plus sée des traditions chrétienne, juive ments électroniques. dauphins), l’influence directe de grande voix féminine moyen- dont elle apprend assidûment les banité. Elle en a choisi le cosmo- et islamique. Un premier CD est Gedida (nouveau, en arabe) est l’oncle (Essam Rashad, composi- orientale. Les promoteurs de leçons (Halim, l’album précédent, politisme plutôt que les diktats consacré aux vingt-quatre noubas, dans la continuité de Halim et teur et joueur d’oud, le luth orien- gloires éphémères la feraient vo- rendait hommage au chanteur Ab- doctrinaires de l’université d’Al un autre au rituel de la confrérie Diaspora, où la chanteuse trônait tal), l’inventivité des copains de lontiers passer pour une jeunesse del Halim Hafez). Azar. soufie andalouse, sur des poèmes en Cléopâtre sur la couverture : Transglobal (le percussionniste égyptienne, kitsch, bien sûr, sui- Que retenir de Gedida, hormis le sacrés de Al-Shushtari (1212-1269). l’affirmation des droits de la mu- Tim Garsaiddi et Hamid Mantu, veuse pop de Natacha Atlas. A réjouissant Mon amie la rose ? Que Véronique Mortaigne L’Ensemble Musica antiqua d’Edu- sique moyen-orientale dans un aux claviers) tracent un difficile coup sûr, la jeune Arabo-Euro- rien ne vaut autant que les racines, rado Paniaga interprète les canti- pays où les Indo-Pakistanais ont chemin identitaire. Natacha Atlas péenne n’aimerait pas que l’on sa- à condition de savoir s’en servir. ૽ Gedida, 1 CD Mantra 724384- gas de la cour de Séville et l’En- peu à peu repris le monopole de s’est convertie à l’islam, ce qui crifie ainsi à l’autel des modes la Natacha Atlas (Aziza pour l’islam) 707927. Distribué par Labels. En semble Voces Huelgas, des extraits l’ethno-rock et des musiques élec- n’empêche pas le ventre nu, le densité émotive de ses aînés – a trouvé au Caire une nouvelle ur- concert à l’Olympia, Paris, le 17 mars. du Codex Huelgas.

minin. Jamais le drame ne se pose et des grands stylistes du jazz. Par- bum. Un ska, une chinoiserie aci- maintient dans la société humaine en exemple, jamais il ne se veut pa- fois, un élément domine comme les dulée et un rock lyrique semblent en calculant au fil à plomb l’équi- SÉLECTION DISQUES rabole. Si voix il y a, ce sont celles cymbales dans Drummers Remem- lancer le disque sur de bons rails. libre entre les machines et la pré- des Esprits lesquelles refusent par bered ou une cloche dans Alicante’s Gimmicks toniques, mélodies ac- sence très afro-américaine de la ROBERT SCHUMANN En écho à cette vision transcen- essence de se matérialiser. Cowbell, parfois c’est une figure crocheuses louvoient habilement voix – Dani Siciliano, Califor- Scènes du Faust de Goethe dentale et métaphysique, celle de Marie-Aude Roux rythmique (Kalakar II), ailleurs c’est entre glamour et mauvais goût nienne, DJ résidente de The End- William Dazeley (Faust), Camilla Ny- Philippe Herreweghe est une ૽ 2 CD Harmonia Mundi l’ensemble des instruments qui est – comme jadis. Avant que les chan- Up, la plus grande boîte gay de San lund (Gretchen), Kristinn Sigmundsson « mise en ondes » de la transfigu- HMC 901 661 2. mis en jeu sous les frappes des ba- sons s’embourbent dans les gui- Francisco, qui cobsigne quatre des (Mephistopheles), La Chapelle royale, ration : qu’importent les luttes et guettes, des mains. Il y a des gron- tares ringardes et les refrains ba- onze plages (au sens premier) de Collegium Vocale, RIAS-Kammerchor, les errances, pourvu qu’on ait le JEAN-SÉBASTIEN BACH dements, des vibrations, parfois de lourds. Plus triste, la voix de cet album, dont le très créatif So Orchestre des Champs-Elysées, Phi- Ciel ! Aussi les scènes dramatiques, Petit Livre d’A. M. Bach, extraits simples effleurements. L’ensemble Debbie Harry, autrefois tout en Now. On peut danser, en douceur, lippe Herreweghe (direction). à l’instar de la magnifique évoca- Quatorze canons sur les huit notes se parcourt comme un recueil de soupirs et pointes sexy, semble en souplesse ; écouter les mariages « Que ne dois-je à Goethe ! » : ce tion de Gretchen aux prises avec fondamentales de l’Aria nouvelles, en une suite d’histoires s’être irrémédiablement éteinte. de percussions et de BPM ; se lais- cri du cœur trouvera sa traduction Mephisto dans la cathédrale, des Variations Goldberg improvisées à rebondissements, Stéphane Davet ser aller à cette musique assez chic schumannienne dans le cycle de évitent-elles tout caractère osten- Variations Goldberg imprévisibles, loin des futiles dé- ૽ 1 CD Beyond/RCA 74321641142. pour sampler les trilles d’un violon lieder de Wilhelm Meister (1848), le tatoire. C’est une Marguerite au Andrei Vieru (piano) monstrations que le solo de batte- Distribué par BMG. sur le bruit d’un couteau qu’on ai- Requiem pour Mignon (1852), et jus- bord de l’évanouissement que tor- Depuis presque dix ans qu’il ré- rie impose généralement. guise. V. Mo. qu’aux Scènes du Faust de ture un Mephisto chuchotant – in- side en France, Andrei Vieru s’est Sylvain Siclier JUDE ૽ 1 CD Style Music Goethe (de 1844 à 1853). Plus que carnation diabolique de sa affirmé comme un talent singulier ૽ 1 CD Leo Records Laboratory No One Is Really Beautiful 7243 4695 869-2. Distribué tout autre, Goethe est lié à la mala- conscience. et exigeant. Puriste dans l’âme, il LEO LAB CD044. Distribué Le folk, longtemps ringardisé, est par EMI/Chrysalis. die de Schumann dont il ac- A l’opposé de versions plus opère avec les œuvres qu’il joue par Orkhêstra International. de retour. Parmi la pléiade de compagne avancées et périodes de contrastées et luxuriantes, délibé- cette « recherche fondamentale » jeunes chanteurs au parcours géné- LÉO FERRÉ rémission. Fasciné par le Second rément théâtrales, celle-ci réconci- qui distille la quintessence et ouvre JOHN ZORN ralement édifiant (tous fils de musi- Chansons Faust, Schumann privilégie le lie le Schumann de la Faute propre- les perspectives. En témoigne le jeu The Bribe ciens, mais dix ans de petits bou- Après le très beau livre-coffret La thème du rachat et du pardon, ré- ment hallucinatoire (il se voit de répons qu’il compose autour Emission radiophonique ensuite lots ont été nécessaires pour en Vie d’artiste, consacré aux « années duisant la part narrative de l’œuvre enterré vivant par les lémures) et des mythiques variations : à la sim- adaptée pour la scène, The Bribe (le arriver là), Michael Jude Christodal Chant du monde » (1947-1953), (tragédie de Marguerite et damna- celui du Pardon affirmant la puis- plicité domestique du Petit Livre pot-de-vin), de l’écrivain, acteur, sort du lot. Ce Bostonien de vingt- l’éditeur continue son entreprise de tion de Faust) au minimum. sance rédemptrice de l’amour fé- d’A. M. Bach (qu’il clôt sur la fa- marionnettiste et metteur en scène huit ans, émigré à Los Angeles, ne récupération à l’identique des al- meuse aria fondatrice), succèdent américain Terry 0’Reilly bénéficiait se contente pas de servir des ri- bums du jeune Ferré. Chansons est (Actuellement) les quarorze canons en forme de d’une musique composée et enre- tournelles à trois accords (sol-do- « la réplique exacte, indique la po- charade, œuvre mitoyenne s’il en gistrée en 1986 par John Zorn et un ré) appris sur les pelouses d’un chette, du premier microsillon 25 cm fut, puisque en elle se rejoignent ensemble d’une dizaine de musi- campus. En bon disciple de Simon de Léo Ferré », paru en février 1954. rappels du Petit Livre et prémices ciens. Présenté comme un démar- and Garfunkel et de James Taylor, il Les onze titres, dont Barbarie, La des fameuses variations. Il y a là quage de Spillane, l’une des expé- trempe aussi bien sa plume dans la Vie d’artiste et Les Forains, ont été double parcours, entre intelligence riences de collage musical les plus chronique sociale que dans l’inti- enregistrés en octobre et no- didactique et cheminement poé- connues du saxophoniste, The mité des sentiments et rehausse ses vembre 1953. La voix de Ferré est tique. Voilà pour la démarche, Bribe vient s’ajouter à ses grandes arpèges de filets d’orgue et de une splendeur, elle vibre au grave, qu’en est-il de la marche ? œuvres. Parfois les musiques de cordes. Mais il détourne aussi les se moque à l’aigu (L’Esprit de fa- Elle est rapide et presque fa- Zorn se veulent très sérieuses codes de la tradition en humant mille). Le chanteur s’accompagne rouche, avec un sentiment d’ur- comme dans certaines composi- l’air de la soul – son falsetto devrait au piano, les sonorités sont celles gence qui ne se défend pas de tions pour cordes. Parfois elles pré- lui valoir les inévitables comparai- du cabaret, de la Rive gauche cor- chanter. Intelligible pièce à pièce, fèrent venir de partout : du jazz, du sons avec Jeff Buckley – ou en inté- rosive. V. Mo. sobre toujours, aux prises avec le rock, de bandes-sons de films ou grant astucieusement des samples ૽ 1 CD Le Chant du monde développement unidirectionnel de d’émissions télévisées, de bruits du sur une rythmique hip-hop, à la LDX2741110. Distribué l’œuvre comme avec ses fluc- quotidien ou d’instruments sacca- manière de Beck (She Gets The Fee- par Harmonia Mundi. tuantes dilatations. Une dilatation gés ; y percent alors de la violence, ling, Brad and Suzy). Quelques bal- parfois prémonitoire comme dans de l’humour, des références. C’est lades délicatement aériennes (IDo, FEMI KUTI la Variation 5 d’une acception quasi le cas ici, avec pas mal de clins I Know) côtoient un hommage à Shoki shoki beethovénienne. Expressivité et d’œil au blues et aux styles évoca- Rick James (« Rick James was the Avec la meilleure volonté du pudique nostalgie (Variation 15), di- teurs du mystère des polars des an- original super freak »), star déchue monde, il est parfois difficile d’être mension tragique (Variation 16), nées 50. Le système du collage et la du funk chaud, et un autre à la ma- le fils de son père, à moins de per- Vieru s’ingénie à marier les succession de pièces généralement man du chanteur (You Mama You), pétuer sans trop la changer une contraires, accentuant à loisir courtes n’empêchent pas de repé- déversé sur un débit dylanien. Au tradition vieille de plusieurs siècles, l’étrange modernité de la Varia- rer des thèmes. Pour se familiariser final, Jude signe un brillant premier ce qui est le cas des griots de tion 25 au point qu’il la projette avec John Zorn – ou se réconcilier album de folk urbain. l’Afrique sud-saharienne. Mais Fe- dans un inconnu stylistique et mu- avec sa production touche à tout – Bruno Lesprit mi Anikulapo Kuti est Nigérian, et sical, se plaisant à un Bach qu’il dé- voilà un cadre idéal. S. Si. ૽ 1 CD Maverick 9362-47087-2. son père, Fela Anikulapo Kuti, in- clare – paradoxe typiquement rou- ૽ 1 CD Tzadik TZ 7320. Distribué par WEA. carna l’Afrique militante, la négri- main ! – comme « plagiaire par Distribué par Orkhêstra tude dans la splendeur de ses ryth- avance ». M.-A. R. International. HERBERT mes et de sa modernité. Fela avait ૽ 1 CD Harmonia Mundi Around The House pris dans ses filets les trames de la HMC 901666. BLONDIE La house, la branche la plus or- musique noire américaine, de la No Exit ganique de la techno, et ses alen- soul profonde. Femi Anikulapo Ku- RAMON LOPEZ A la fin des années 70, Blondie tours, la dance, la soul, le disco, ti entreprend la démarche péril- Eleven Drums Songs fournissait les punks en friandises traités par Herbert, affichent une leuse de marcher sur les mêmes Membre de plusieurs des forma- pop. Le grand public fut rapide- certaine nonchalance, une manière sentiers, affinant quelque peu les tions du saxophoniste François Co- ment conquis par ce jeu double d’être comme à la maison, mais rugosités du saxophone, le portant tinaud, convié par Didier Levallet à – incarné par Debbie Harry, égérie une grande maison collective où vers un son davantage « coltra- se joindre à l’équipe actuelle de bombe platine – entre fraîcheur l’un joue de la guitare folk dans un nien », drapant de machines ses l’ONJ où genres et générations se adolescente et ironie adulte, vulga- coin, tandis que d’autres cuisinent compositions aux textes dénoncia- répondent, le batteur et per- rité de supermarché et under- en écoutant du cha-cha ou de la teurs de la condition de l’homme cussionniste Ramon Lopez s’essaye ground new-yorkais. La maladie de musique black sur les radios FM. ordinaire de Lagos ou d’ailleurs (la à l’enregistrement en solitaire en Chris Stein (auteur-compositeur, Paru en 1998, Around The House a corruption, la violence), affirmant onze chansons pour batterie bien guitariste et petit ami de la chan- précédé de peu l’éclosion multi- encore et encore que « la musique nommées. Rythmicien inventif, teuse) et des dissensions internes culturelle des musiques électro- est une arme ». Il y a l’entrain, l’in- que sa pratique du tabla amène mettaient fin à leur carrière au dé- niques en inventant un ton, des telligence. Il y a des trouvailles vers des combinaisons peu usitées but des années 80. Ressuscité par le thématiques libres explorables à (Beng beng beng), mais il y manque par les batteurs, Ramon Lopez est dollar et la nostalgie, Blondie a re- l’infini. Herbert, Londonien proche cette force tellurique, ce terrible de ceux qui font entendre la mélo- pris la route. Les Américains n’ont des milieux de la mode et de l’art charisme, sombre et sensuel,qui die des tambours. Il est en ce sens pas retrouvé ce qu’il faut d’inspira- contemporain, est un inventif né, bâtirent la légende de Fela. V. Mo. proche des musiciens traditionnels tion pour réussir leur nouvel al- volontiers primesautier, qui se ૽ 1 CD Barclay 559035-2. LeMonde Job: WMQ0602--0029-0 WAS LMQ0602-29 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 08:41 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0409 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 / 29 L’art médical SORTIR Quatre monologues PARIS de Bernard Noël Daniel Barenboïm Porté avec une rare sensibilité par de Duchenne de Boulogne Daniel Barenboïm n’a pas l’acteur Serge Maggiani lors des totalement abandonné son piano 25 es Rencontres de la Chartreuse au profit de la direction de Villeneuve-lès-Avignon (Le Une exposition étonnante à l’Ecole nationale d’orchestre. C’est sans doute face à Monde du 23 juillet 1998), le texte son clavier qu’il convainc le plus de l’écrivain Bernard Noël, Le supérieure des beaux-arts vise à réhabiliter grand nombre de mélomanes. Si Syndrome de Gramsci, a passé on le connaît de longue date élégamment le test de l’oral. ce photographe de l’« anatomie vivante » comme serviteur de Beethoven, Alternativement, Maggiani lit trois l’apparition des Préludes de autres monologues de Bernard dans la médecine pour ses re- Debussy à son répertoire intrigue : Noël : La Maladie de la chair, La DUCHENNE DE BOULOGNE, LA cherches sur la myopathie. Quant à pourquoi n’a-t-il pas joué Langue d’Anna et La Maladie du MÉCANIQUE DES PASSIONS et ses photos du corps humain, elles davantage de musique française sens (inédit). La mise en espace est VISAGE ET EXPRESSIONS : AS- sont entrées dans l’histoire. jusque-là ? La fluidité de son jeu et signée Charles Tordjman. PECTS CONTEMPORAINS, Ecole N’aimant pas la violence de la dis- ses merveilleux dégradés de Théâtre Molière-Maison de la nationale supérieure des beaux- section, Duchenne voulait faire «de couleurs sont idéalement adaptés à Poésie, 161, rue Saint-Martin, 3e. arts, 13, quai Malaquais, Paris-6e. l’anatomie vivante ». Ses expériences ces œuvres. Mo Châtelet. Du 5 février au 20 mars, Mo Saint-Germain-des-Prés. sur le visage – sujet de l’exposition – Beethoven : Sonates pour piano chaque vendredi et samedi à Tél. : 01-47-03-50-00. Tous les sont, de loin, les plus célèbres. Ce op. 13 « Pathétique » et op. 109. 18 h 30. Tél. : 01-44-54-53-00. 60 F à jours de 13 heures à 19 heures. médecin isolait des muscles au Debussy : Préludes pour piano. 80 F. Fermé le lundi. Entrée : 25 F moyen de l’électricité dans le but de Salle Pleyel, 252, rue du VANVES (3,8 ¤). Catalogue « Duchenne de provoquer mécaniquement des ex- Faubourg-Saint-Honoré, 8e. Boulogne », sous la direction de pressions assimilées aux « passions Mo Ternes. Le 5, à 20 h 30. Tél. : Art-Dan-Thé/Festival de danse Catherine Mathon, 220 p., 100 il- humaines » : attention, réflexion, 01-45-61-53-00. De 140 F à 410 F. Le chorégraphe Hervé Diasnas lustrations, 250 F (38 ¤). Cata- douleur, joie... Duchenne prenait DeRosa, Djeli Moussa Diawara programme et ouvre le festival logue « Visage et expressions », beaucoup de notes, répétait ses ex- Une voix entre brume et Art-Dan-Thé avec Le Premier texte d’Alfred Paquement, 50 p., périences, travaillant dans plusieurs crépuscule, une voix brûlée de silence, une pièce en 50 F (7,6 ¤). hôpitaux, notamment la Salpêtrière. l’intérieur. Née à Manhattan, transformation continue (les 5 et 6, Il faisait des agrandissements de dé- DeRosa dut, à l’évidence, à 20 h 30 ; le 7, à 16 heures). Parmi Les photographies peuvent faire tails du visage pour l’observation. beaucoup écouter Janis Joplin ses chorégraphes invités : Lidia peur. A cause du visage du modèle Les expériences étaient-elles dou- autrefois. Elle chante le blues, mais Martinez, qui présente deux solos,

principal, « un vieillard édenté à l’in- loureuses ? « C’était de l’ordre du dé- DES BEAUX-ARTS SUPÉRIEURE NATIONALE ÉCOLE un blues détourné, inventé sans Dix % et Le Tombeau des vanités (le telligence bornée ». A cause des ex- sagrément », répond Catherine Ma- guitare, ici remplacé par la pluie 9, à 20 h 30) ; la Compagnie Du pressions effrayantes de ce visage. A thon. « Fig. 10 – A droite, abaissement du sourcil, occasionné par cristalline d’une kora virtuose, celle pied gauche (le 13) ; celle de Clo cause surtout d’électrodes qu’un une lumière trop vive. A gauche, électrisation du frontal, du Guinéen Djeli Moussa Diawara Lestrade (le 14) ; la Compagnie personnage, sur les bords du cadre MÉCANIQUE ET ÂME élévation et courbe du sourcil, sans plis frontaux : attention. » (CD Afro Blues, chez WEA). Chant de bataille (le 23). et souvent dans l’ombre, place sur L’exposition est centrée sur le Mé- 1856-1857, série des ovales. Epreuve sur papier salé vernie. New Morning, 7-9, rue des Théâtre « Le Vanves », 12, rue des muscles de la face. Le person- canisme de la physionomie ou analyse Photographie marouflée sur toile montée sur châssis en bois. Petites-Ecuries, 10e. Sadi-Carnot, 92 Vanves. nage qui dirige les expériences, dont électro-physiologique de l’expression Mo Château-d’Eau. Le 5, à 21 heures. Mo Malakoff-Plateau de Vanves. la portée symbolique fait frémir, des passions, recueil d’images anno- une partie esthétique. Il ajoutait de « lumière vive », de « clair-obs- Tél. : 01-45-23-51-41. Tél. : 01-41-33-92-91. De 60 F à 80 F. s’appelle Guillaume Duchenne de tées, que Duchenne a donné à parfois au titre de son ouvrage : cur », fait référence à la peinture. Boulogne (1806-1875), un médecin l’Ecole des beaux-arts. Il en a fait un « Applicable à la pratique des arts Ses agrandissements de détails, bien atypique. Son usage de la photogra- livre, en 1862, tiré à cent exem- plastiques. » Le but était que les ar- que médiocres, sont des portraits (Publicité) phie, dans les années 1860-1870, plaires, dont un acquis par Darwin tistes et étudiants – et c’est pour cela ovales montés sur toile avec châssis était controversé. Une exposition qui, sans adhérer vraiment au « mé- que son album se retrouve à l’Ecole et cernés de baguettes dorées. Ces étonnante et un catalogue soigné canisme », a beaucoup fait pour di- des beaux-arts où est toujours en- images sont une preuve supplémen- visent à réhabiliter ce thérapeute dé- vulguer le travail de Duchenne. Les seignée la morphologie – repro- taire que la photographie, au crit comme « généreux, courtois, avec commentaires de ce dernier at- duisent avec justesse les expressions XIXe siècle, n’est jamais aussi nova- un grand besoin de reconnaissance » testent de la dimension philoso- du corps. Duchenne va jusqu’à pho- trice et passionnante que lorsqu’elle par Catherine Mathon, conservateur phique et morale du travail. Chré- tographier des sculptures antiques est au service d’autres disciplines. à l’Ecole des beaux-arts de Paris. tien convaincu, il dissocie le pour, dans un second temps, en cor- Aujourd’hui, c’est par rapport au Etrange Duchenne de Boulogne mouvement mécanique d’un visage, riger les erreurs morphologiques portrait psychologique – l’expres- (sa ville natale), dont l’œuvre se si- obtenu par l’électricité, des senti- en s’appuyant sur son « méca- sion traduit-elle ou non l’âme du tue au croisement de la médecine et ments de l’âme qui eux, sont donnés nisme ». personnage ? – que Duchenne est de l’art. Critiqué des deux côtés, et à l’homme par Dieu. Il explique que Reste qu’aujourd’hui ces docu- relu. Comme pièce au dossier, on ira qui n’a pas rencontré le succès es- l’innocence des enfants les empêche ments de travail ont pris valeur voir, dans le même lieu, les œuvres compté. « Les médecins considé- de ressentir certains sentiments. d’œuvres. D’où le débat sur la pa- d’étudiants et professeurs de l’Ecole raient ses photos comme une bizarre- Mais aussi que la lascivité laisse des ternité des images entre Duchenne des beaux-arts sur ce thème du por- rie. Les artistes lui reprochaient de rides, que l’électricité va plus ou et Adrien Tournachon, frère sous- trait, qui donnent une actualité à faire de l’esthétisme avec un vieil- moins accentuer. estimé de Félix Nadar. Les tirages Duchenne. lard », explique Catherine Mathon. Le « mécanisme » de Duchenne des photos sont d’une grande quali- Duchenne est aujourd’hui reconnu comprend une partie scientifique et té. Duchenne, dans ses notes, parle Michel Guerrin Un « Macbeth » bête et pas méchant à l’Opéra de Paris GUIDE nière d’un Versace revu et déformé pour un duo de la fin de l’acte I). Dans un genre assez FILMS NOUVEAUX Orchestre philharmonique MACBETH, de Giuseppe Verdi. Solistes vo- Moyen-Orient où l’or se ramasserait à la pelle ? gros de trait, sa scène de folie était convain- de Radio-France caux, Chœur et Orchestre de l’Opéra de Pa- C’est laid et la metteuse en scène Phyllida cante. Elle est alors parvenue à trouver des Affliction Salonen : L. A. Variations. Vinao : Vi- ris, Gary Bertini (direction), Phyllida Lloyd Lloyd ne dirige, ne raffine ni n’éclaire la parti- nuances pianissimo et un ultime contre-ré bé- de Paul Schrader (Etats-Unis, 1 h 54). viane of Avalon. Cherney : Et la soli- (mise en scène), Anthony Ward (décors et tion et les caractères psychologiques. De ce mol, courtement tenu mais correctement ac- Astérix et Obélix contre César tude dérive au fil des fleuves. Dusapin : costumes), Hugh Vanstone (lumières). Opé- point de vue, visuel comme dramatique, cette croché (une vraie terreur pour le rôle, vocale- de Claude Zidi (France, 1 h 45). Apex, solo no 3. Angelina Ruzaffante Bubbles Galore (**) (soprano), Bruno Ferrandis (direction). ra-Bastille, place de la Bastille, Paris 11e. production est un four. ment éprouvant pendant tout l’ouvrage). Les de Cynthia Roberts (Canada, 1 h 30). Maison de Radio-France, 116, avenue o M Bastille. Jusqu’au 9 mars. Tél. : 08-36-69- Jean-Philippe Lafont est d’une belle présence deux ténors ont peu à faire, mais ils le font Buffalo’66 du Président-Kennedy, 16e. Mo Passy. 78-68. De 60 F à 650 F (de 9 ¤ à 99 ¤). scénique, mais sans conduite dans la définition bien, même si Franco Farina ne fait pas vrai- de Vincent Gallo (Etats-Unis, 2 h). Le 5, à 20 heures. Tél. : 01-42-30-15-16. de ce personnage de loser manipulé. Vocale- ment montre d’une nature très sensible dans Children of the Revolution Entrée libre. Où sommes-nous ? Dans un four géant tout ment, il est magnifique, puissant et sensible. son unique air. Gary Bertini est présent, mais de Peter Duncan (Australie, 1 h 38). Orchestre de Paris juste décapé, entre des parois confectionnées à Maria Guleghina, qui n’a ni les graves ni les ai- jamais il ne raffine le meilleur de cette partition Des chambres et des couloirs Hummel : Concerto pour piano et or- de Rose Troche o l’aide de grosses plaques de chocolat ou de ré- gus du rôle, a la fâcheuse idée de hurler pen- en bien des points décevante. A son crédit, le chestre. Schubert : Symphonie n 6. (Grande-Bretagne, 1 h 36). Marie-Josèphe Jude (piano), Frans glisse ? Qui est cette femme habillée, coiffée et dant tout le spectacle, de sorte qu’elle couvre magnifique « chœur des exilés », au début de Le Fantôme de l’Opéra (*) Brüggen (direction). grimée comme la Morticcia de La famille Ad- tout le monde dans les ensembles et s’arrange l’acte IV. Là comme ailleurs, le Chœur de l’Opé- de Dario Argento (Italie, 1 h 43). Salle Pleyel, 252, rue du Faubourg- dams ? Quel est le sens de cette cage dorée qui en général pour garder les notes finales plus ra était très en forme et l’orchestre aura joué Le Jour du peintre (**) Saint-Honoré, 8e. Mo Ternes. Le 6, fait penser à un aménagement sado-maso pour longtemps que ses collègues. A ce genre d’atti- avec des raffinements de timbres (les bois dans de Werner Nekes (Allemagne, 1 h 24). à 11 heures. Tél. : 01-40-28-28-00. 30 F. la Trump Tower ? Pourquoi ces parois qui cou- tude, il y avait autrefois dans l’assistance un fa- la « scène de folie de Lady Macbeth » !) et des Le Nuage Le Roman de Fauvel de Fernando Solanas lissent, montrent ce qui peut rester caché, cétieux pour opposer un « Eteins la lumière en transparences de cordes (« scène des ondines Dominique Visse (haute-contre), The (Argentine, 1 h 50). Boston Camerata, Joel Cohen (direc- pourquoi ces combats ridicules, ces mouve- sortant ! ». et des sylphes ») admirables. O Amor Natural (**) tion). ments de bâton ou de mains mal réglés, ces Guleghina savonne les vocalises et les déco- de Heddy Honigmann Cité de la Musique, 221, avenue Jean- costumes et ces accessoires « royaux » à la ma- rations de la ligne vocale (par exemple dans le Renaud Machart (Pays-Bas-Brésil, 1 h 16). Jaurès, 19e. Mo Porte-de-Pantin. Le 6, à L’Ombre d’Andersen 16 h 30 ; le 7, à 15 heures. Tél. : 01-44- dessin animé de Jannik Hastrup 84-44-84. 80 F. et Bent Haller (Danemark, 1 h 18). Foofwa d’immobilité Gogol sème le rire et la peur sur la scène de la Comédie-Française La Petite Marchande de roses Trois chorégraphies américaines dans de Victor Gaviria (Colombie, 1 h 45). le cadre des Inaccoutumés VII (Ren- Plus qu’hier, moins que demain contre chorégraphique) : Maximax, Et- Qu’est-ce qu’un « revizor » ? Il est en route vers le domaine fami- turalisme, privilégie le misérabi- de Laurent Achard (France, 1 h 26). bienmoije, iuj Godog ?. LE REVIZOR, de Nikolaï Gogol. faut s’en aller dans le temps de lial et a dépensé tout son argent. lisme du décor et l’outrance du jeu. Preaching to the Perverted (**) La Ménagerie de verre, 12, rue Léche- Mise en scène : Jean-Louis Be- l’empire tsariste et l’espace im- Quand il comprend, il s’enfuit. La Il se délecte des portraits de de Stuart Urban vin, 11e. Mo Parmentier. Les 5 et 6, à (Grande-Bretagne, 1 h 39). noit. Avec Alain Pralon, Claire mense de la Russie du XIXe siècle fin ne sera pas révélée. Elle « doit groupe, comme dans cette scène 20 h 30. Tél. : 01-43-38-33-44. 60 F et Vernet, Roland Bertin, Alberte Redeyef 54 80 F. pour trouver que le « revizor » était produire une commotion élec- d’ouverture qui cadre les notables d’Ali Abidy (Tunisie, 1 h 31). Aveline, Jean Dautremay, Igor Sonny Simmons Quartet, Bobby Few, un fonctionnaire mandaté au plus trique », selon le vœu de Gogol. enfoncés dans des pelisses, mains Vénus Beauté (Institut) Sunny Murray Tyczka, Michel Robin, Sylvia haut niveau pour aller inspecter les bêtes, regard abruti. Parfois, à force de Tonie Marshall (France, 1 h 45). Sunset, 60, rue des Lombards, 1er . Bergé, Pierre Vial, Coraly Zaho- provinces. Une terreur annoncée L’INNOCENCE MALGRÉ LUI d’enfoncer le clou du grégarisme, il (*) Film interdit aux moins de 12 ans. Mo Châtelet. Les 5 et 6, à 22 heures. nero, Nicolas Lormeau, Denis pour les petites sociétés dirigeantes La drôlerie du Revizor atteint des en vient à frôler un mépris, inutile (**) Film interdit aux moins de 16 ans. Tél. : 01-40-26-46-60. 80 F. Podalydès... isolées, repliées sur des avantages sommets. A la lecture, la pièce de toute façon : la méchanceté est TROUVER SON FILM Tous Dehors COMÉDIE-FRANÇAISE, 2, rue de Maison de Radio-France, 116, avenue souvent hors la loi, tétanisées par le avance à toute allure, suscitant un inhérente aux situations de la pièce. e o Richelieu, Paris-1er. Mo Palais- Tous les films Paris et régions sur le Mi- du Président-Kennedy, 16 . M Passy. fantasme de la grande vie de la ca- rire immédiat et comateux, jaune. Mais il est des moments où le goût Le 6, à 17 h 30. Tél. : 01-42-30-15-16. En- Royal. Tél. : 01-44-58-15-15. En al- nitel, 3615-LEMONDE ou tél. : 08-36-68- pitale. Gogol nous emmène dans Tant de lâcheté, de médiocrité, de du non-sens de Jean-Louis Benoit 03-78 (2,23 F/min). trée libre. ternance. Durée : 3 heures. De une ville sans nom, mais non sans stupididé : on approche de la non- atteint à la loufoquerie débridée, Carte blanche au Centre de la chanson 30 F à 190 F (de 4,5 ¤ à 29 ¤). Jus- fioritures. Les fonctionnaires qui en vie. Gogol, lui, ne se remit jamais dans le style Magic Circus (la danse ENTRÉES IMMÉDIATES Avec Travis Borki, Michel Lascault, qu’au 30 juillet. ont la charge pourraient avoir été du triomphe de sa pièce. Il voyait du poêle à charbon). Le Kiosque Théâtre : les places du jour Geoffroy Gorby et le trio vocal féminin dessinés par un Daumier russe. les gens rire, il entendait les libé- Il arrive aussi que l’alchimie de la vendues à moitié prix (+ 16 F de Les Mouettes. commission par place). Place de la Ma- Le Loup du faubourg, 21, rue de la Ro- Après sa mise en scène des Four- Tout ce qu’ils demandent, c’est raux vanter la charge contre le ré- pièce opère de manière éclatante : e o deleine et parvis de la gare Montpar- quette, 11 . M Bastille. Le 6, à beries de Scapin qui a triomphé à la qu’on les laisse tranquilles – lire les gime, et les réactionnaires s’offus- quand le jeune homme, Khlestakov 17 heures. Tél. : 01-40-21-90-95. 70 F. lettres, pour le directeur des quer, alors qu’il pensait avoir mis à (Denis Podalydès), se retrouve pour nasse. De 12 h 30 à 20 heures, du mardi Comédie-Française lors de sa créa- au samedi ; de 12 h 30 à 16 heures, le Sanjay Subrahmanyan (Inde du Sud) tion en 1997, et avant Henry V, de postes ; élever des chiots dans les nu une question autrement impor- la première fois dans le salon du dimanche. Théâtre de la Ville, 2, place du Châte- e. Mo Châtelet. Le 6, à 17 heures. Shakespeare, qu’il mettra en scène locaux du tribunal, pour le juge ; se tante : celle de l’âme, ses faiblesses, gouverneur. Face aux bourgeois de Le Théâtre des Nouveaux Nez let, 4 Tél. : 01-42-74-22-77. 95 F. au Festival d’Avignon, Jean-Louis sucrer, pour le gouverneur... Cet ac- ses turpitudes, et son désir de ré- la ville, menés par Roland Bertin, il d’André Riot-Sarcey, mise en scène de Benoit retrouve la salle Richelieu cord tacite est perturbé par une demption. Est-ce cette distorsion joue magnifiquement cavalier seul. l’auteur. DERNIERS JOURS nouvelle qui fait l’effet d’une qui rend si difficile aujourd’hui une Il représente malgré lui l’innocence. Auditorium Saint-Germain, 4, rue Féli- pour une création, Le Revizor, de e o bombe : un revizor arrive. mise en scène du Revizor, pour peu Il tourne dans la pièce, décrivant bien, 6 . M Odéon. Le 5, à 20 h 30. Gogol. Il y a dix ans, déjà, Antoine Tél. : 01-44-07-37-43. 110 F et 130 F. Jus- 7 février : Vitez, alors administrateur général, L’excitation aiguisant la peur, qu’on veuille échapper à la carica- des cercles, à toute vitesse, comme qu’au 7 mars. Michèle Bernard avait demandé à André Markowicz chacun est vite persuadé qu’un ture boulevardière d’une société de un fou. Les bourgeois le regardent, Libelei Théâtre d’Ivry Antoine-Vitez, 1, rue Si- de traduire cette œuvre essentielle jeune homme, débarqué le matin, province ? ahuris. Alors, une peur insidieuse d’Arthur Schnitzler, mise en scène mon-Dereure, 94 Ivry-sur-Seine. Tél. : du répertoire russe. La mort brutale est le revizor. Tout est bon pour le Jean-Louis Benoit ne voit à l’évi- s’installe : la peur du Revizor. La d’Annette Barthélemy. 01-46-70-21-55. De 50 F à 110 F. Jean-Pierre Raynaud, Antonio Manuel de Vitez gela le projet de créer la séduire : donner de l’argent, dénon- dence pas une farce dans Le Revizor. peur de soi. Comédie-Française Théâtre du Vieux- Galerie nationale du Jeu de Paume, cer son voisin, offrir sa fille en ma- Il entend que la peur se glisse dans Colombier, 21, rue du Vieux-Colombier, pièce, entrée au répertoire le 2 mai 6e. Mo Saint-Sulpice. Le 6, à 17 heures. 1, place de la Concorde, 8e. Tél. : 01-42- 1990. riage. Le jeune homme en profite. Il les interstices du rire. Il évite le na- Brigitte Salino Tél. : 01-44-39-87-00. 30 F et 40 F. 60-69-69. 38 F. LeMonde Job: WMQ0602--0030-0 WAS LMQ0602-30 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 10:41 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0410 Lcp: 700 CMYK

30 KIOSQUE LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 EN VUE a Chat (Papotage), magazine « Bild » contre le « prince de Caroline » féminin britannique, lance un concours pour faire « gagner un divorce gratuit » à la lectrice qui Le quotidien populaire allemand affirme que la famille d’Ernst August de Hanovre s’est enrichie donnera la meilleure raison de quitter son mari. en reprenant des biens juifs dans les années 30. Le nouveau mari de la princesse de Monaco a porté plainte a Torben Lund, ancien ministre, LA GUERRE est ouverte entre le l’appui, la maison de Hanovre de lies à l’est de l’Allemagne, où l’on allemande, comme ses trois jeunes ancien député au Parlement, père quotidien populaire Bild Zeitung, s’être enrichie en reprenant des estime que l’attitude des Hanovre frères. Il fut même emprisonné par la de deux filles de 23 et 14 ans, qui tire à plus de quatre millions biens juifs dans les années 30. Le ne fait que compliquer le processus Gestapo à Berlin en novembre invité en 1998 avec Claus d’exemplaires en exposant en quotidien relate comment le grand de réunification. « La maison de Ha- 1944 ». Lautrup, étudiant, au bal annuel « une » des femmes légèrement vê- père d’Ernst August de Hanovre se novre se bat pour des trésors artis- Bild lance chaque jour une nou- de la reine Margrethe, se tues, et le prince Ernst August de serait retrouvé à la tête d’une tiques qui lui ont été confisqués. Mais velle salve : mardi 2 février, il ex- mariera avec son compagnon le Hanovre. Le récent mariage de l’hé- banque de Munich dont les proprié- elle a elle-même des taches sombres plique que, pour récupérer ses biens 13 mars à la mairie de ritier de la maison de Hanovre avec taires étaient juifs, ainsi qu’action- remontant à l’époque nazie », accuse dans l’ex-RDA, le prince de Ha- Copenhague. la princesse Caroline de Monaco a naire à 42,7 % d’une entreprise de Bild en première page. novre compte plaider que son rehaussé l’intérêt médiatique du construction viennoise, juste après Le « prince de Caroline », comme grand-père était citoyen britan- a Birgitta Dahl, présidente personnage, haï des médias alle- l’Anschluss (le rattachement de le surnomme le quotidien, a immé- nique, et que donc les confiscations sociale-démocrate du Rikstad, mands depuis qu’il a cassé en 1998 l’Autriche à l’Allemagne, en mars zone soviétique entre 1945 et 1949, diatement porté plainte et expliqué faites par les Russes étaient illé- refuse de retirer des cimaises du le nez d’un cameraman à la sortie 1938). La maison de Hanovre est en particulier un château avec dans un communiqué en anglais gales. Mercredi 3 février, il publie Parlement danois les d’un dîner de gala. d’autant plus violemment attaquée 1 000 hectares de terres, 201 pein- que son grand-père « était bien une photo de famille où l’on voit les photographies d’Elisabeth Le quotidien a ouvert le feu lundi qu’elle tente actuellement de ré- tures et 148 antiquités. Des réclama- connu pour être antinazi », tandis deux oncles d’Ernst August en uni- Olsson, montrant, entre autres, 1er février en accusant, fac-similé à cupérer ses biens confisqués dans la tions particulièrement mal accueil- que son père « fut chassé de l’armée forme des Jeunesses hitlériennes. l’ange Gabriel tendant une « La photo date d’avant 1936. Ce éprouvette de sperme à la vierge n’est qu’à partir de cette année-là Marie et Jésus en talons aiguilles, DANS LA PRESSE L’homme fort de Belgrade redoute La réforme douce et indolore, c’est faire du sang contaminé]. Tout s’est que tous les jeunes de dix à dix-huit entouré de ses apôtres travestis. en effet d’avoir été secrètement in- pour les manuels roses de science passé, pour le public, comme si le ans devaient s’engager dans l’organi- RFI culpé par le Tribunal pénal interna- politique. S’il veut bousculer les ha- malheur des victimes exigeait qu’on sation brune », accuse, perfide, le a Sur décision de la cour Jacques Rozenblum tional chargé des crimes commis en bitudes, l’homme politique doit procède à un rite sacrificiel. On ne quotidien. Enfin, jeudi 4, Bild administrative d’appel de Nantes, a En donnant son feu vert à la par- ex-Yougoslavie. Avant tout dépla- s’engager et même provoquer. pouvait se satisfaire d’incriminer s’adresse directement au « prince les municipalités rurales de Vallet ticipatipon serbe à Rambouillet cement à l’étranger, il exigera des l’incertitude des experts ou la lour- de Caroline » : « Votre Altesse royale, et Joué-sur-Erdre devront Slobodan Milosevic cherche avant garanties d’immunité personnelle. LIBÉRATION deur de l’administration. Si la vérité ne connaissez-vous pas l’histoire de accrocher le portrait officiel de tout à conforter sa position chance- Cette question fera même partie Laurent Joffrin scientifique n’avait pu s’imposer, il votre propre maison ?... Aujourd’hui, Jacques Chirac à la place du lante d’interlocuteur incontour- des clauses secrètes d’un accord a Allègre recule. Mais Claude fallait qu’il y ait eu crime, donc cri- vous allez lire dans Bild l’amère vérité Jésus crucifié sous lequel elles nable. Mais alors pourquoi ne pas éventuel. continue. Manifestement, l’anti- minels. D’où la recherche obstinée, sur la maison de Hanovre pendant la délibéraient depuis cinquante ans. se déplacer en personne ? Il a pour mammouth craint les barrisse- non de simples responsables d’er- période nazie », écrit le quotidien, cela trois solides raisons. Il ne veut LE FIGARO ments. Il a donc calibré au plus reurs, mais de vrais coupables, qui titre : « De nouveaux documents a L’Osservatore Romano, pas se compromettre dans des Franz-Olivier Giesbert juste des ambitions, en écoutant at- quitte à ce qu’il s’agisse de boucs accusent sa famille. Son père fut quotidien du Vatican, condamne, pourparlers avec des gens qu’il a Les réformes de Claude Allègre tentivement les bruits croissants émissaires. Les débats sont d’autant membre de la SS. Le grand-père sou- jeudi 4 février, les conseillers considère comme des terroristes, suscitent un tollé de la plupart des qui émanent de la forêt syndicale. plus confus que, plus de dix ans tenait Hitler. Encore plus d’entre- régionaux du Frioul-Vénétie du moins au cours d’un premier organisations syndicales. Bonne Le ministre, qui voulait mettre fin à après, il est malaisé de répondre à prises juives aryanisées. » Julienne qui font courir des tour de piste qui a de bonnes nouvelle. Les enseignants mani- la « cogestion » du ministère avec le la question : « Qui savait quoi ? ». Une semaine plus tôt, l’hypocrite risques à la morale en installant chances de capoter. Il y a ensuite festent contre la politique du mi- SNES, principale organisation des Comble de malchance, le mode de Bild accueillait Caroline de Monaco des distributeurs de préservatifs une question de principe. Slobodan nistre de l’éducation nationale. enseignants, a finalement cogéré fonctionnement propre à la cour en Allemagne : « Bienvenue à Son dans des lieux publics. Milosevic est le président de la Fé- Tant mieux. Un collectif de profes- avec elle une retraite tactique. fait douter de sa capacité à faire la Altesse royale », écrivait-il en fran- dération yougoslave. Or le Kosovo seurs réclame sa démission. Il faut lumière définitive. Le pire serait que çais et en allemand, s’émerveillant a Selon Zeev Margalit, directeur est une province serbe, et Belgrade s’en réjouir. C’est le signe que quel- LES ÉCHOS les juges n’expliquent pas avec suf- sur l’anneau de mariage de Caroline du service israélien des parcs, les considère qu’il s’agit d’une affaire que chose bouge à l’éducation na- Favilla fisamment de clarté les justifica- et se demandant si celle-ci allait de- pèlerins en visite à Tibériade pour intérieure de la Serbie. Enfin, l’af- tionale, et que M. Allègre est peut- a L’irruption de l’opinion publique tions de leur décision finale et venir allemande. le Jubilé de l’an 2000 auront faire Pinochet n’a fait que renforcer être en train de réussir à changer le et la surenchère des médias n’ont donnent ainsi prise au soupçon de l’impression de marcher sur les ses tendances sédentaires. système contre les corporatismes. pas aidé à la clarification [dans l’af- connivence politique. Arnaud Leparmentier eaux en s’avançant sur une plate-forme en béton de sept mètres de long construite à fleur SUR LA TOILE de lac. Non loin, à Meghiddo, un spectacle virtuel leur donnera la www.cyclingteams.com ÉTUDIANTS sensation d’assister à la bataille a L’association Anima’Fac, aidée par du Bien et du Mal. l’éducation nationale, a lancé son Une base de données sur le sport cycliste, réalisée par un jeune architecte belge programme Réanet, consistant à a Un mémoire universitaire, mettre boîtes aux lettres électro- rédigé par un capitaine de police, STEFAAN DEGRYSE a deux Un calendrier de la saison en niques et pages Web gratuites à la moniteur de tir, analysant l’usage amours : Internet et le vélo. Cet ar- cours référence plus de cinq cents disposition des 4 500 associations de l’arme dans la police française, chitecte belge de trente-deux ans, courses, y compris des compéti- étudiantes françaises recensées à ce observe que la faute qui anime une association d’utili- tions comme le Tour du lac Léman, jour. professionnelle, la « bavure », ne sateurs de Macintosh, a créé une qui aura lieu le 11 avril, le Tour de www.animafac.org concerne que « 7 % des cas ». vaste base de données en anglais Taïwan (29 mars au 4 avril), ou le consacrée au sport cycliste, bapti- Tour du Burkina-Faso, l’une des BONNES AFFAIRES a « Ils m’ont dit que c’était une sée Cycling Teams, et l’a placée en rares compétitions « hivernales»... a La société Larigot Multimédia a erreur », a déclaré Momodou libre consultation sur le Web. Elle Un répertoire de liens aiguille le vi- ouvert un site destiné à recenser et Kujabi, colocataire d’Ahmed contient à ce jour des informa- siteur vers les sites des coureurs, centraliser les offres promotionnelles Diallo, vendeur ambulant, tions sur soixante-sept équipes : des compétitions et des sponsors, et les réductions proposées par des immigré guinéen – qui n’était pas les plus célèbres, comme Festina, et vers des pages consacrées au sites de commerce électronique. armé –, soudain atteint, dans la Deutsche Telekom, Banesto ou la matériel. « Je n’ai pas l’intention de www.e-reductions.com nuit de mercredi à jeudi 4 février, Once, mais aussi des formations vivre de mon site pour le moment, à son domicile du quartier du modestes telles que le VC St- assure Stefaan, car je veux qu’il AVORTEMENT Bronx à New York, par 24 des Quentin ou les Polonais de Mroz. reste gratuit. » a Deux associations extrémistes mi- 41 balles tirées par quatre En plus des renseignements pra- Cependant, poussé par le suc- litant contre l’avortement, qui policiers d’une unité d’élite. tiques (coordonnées, sponsors, cès, il a tenté quelques démarches avaient affiché sur Internet des listes noms des dirigeants), Cycling auprès d’éventuels sponsors, sans de médecins pratiquant l’avortement a Taufaahau Tupou IV, roi de Teams affiche la liste complète des résultat pour le moment. Il y a avec leur adresse et différents ren- Tonga, premier pays où le soleil membres de chaque équipe, soit quelques mois, un journal français seignements personnels (Le Monde se lèvera le 1er février 2000, se au total plus d’un millier de cou- semblait intéressé par la base de du 12 janvier), ont été condamnées réjouissant qu’une petite île reurs, avec leur date de naissance, cliste internationale. On découvre site presque chaque jour, et si- données, pour l’intégrer à son fu- par un tribunal fédéral à payer plus volcanique surgie soudainement leur nationalité, leurs victoires ainsi que la soixante-cinquième et gnale les dernières modifications tur site Internet. Stefaan est allé de 100 millions de dollars de dom- de l’océan Pacifique vienne dans la saison... L’utilisateur peut dernière place est occupée par dans sa page « Infos ». Le lecteur jusqu’à Paris pour les rencontrer, mages et intérêts. Selon les plai- agrandir son archipel minuscule, aussi lancer une recherche par l’équipe britannique Linda assidu peut donc savoir presque mais depuis, plus de nouvelles. En gnants, le site contenait des appels prie les dieux qu’elle « tienne » nom de coureur, ou consulter la McCartney, sponsorisée par la so- en temps réel que Richard Vi- attendant, il continue son travail au meurtre à peine déguisés. Les mi- jusqu’à l’arrivée des fêtards. liste des équipes selon leur ciété de produits diététiques de renque est passé chez Polti, Olano en solitaire. litants anti-avortement ont fait sa- nombre de victoires ou leur posi- l’épouse de l’ex-Beatle, décédée à la Once ou Laurent Dufaux chez voir qu’ils ne se plieraient pas aux Christian Colombani tion au classement de l’Union cy- récemment. Stefaan actualise son Saeco... Alexandre Dévé décisions de la justice. – (AFP.)

Ordonnance vétérinaire par Alain Rollat DANS LE DÉBAT sur le traite- fants de onze à treize ans dans une Exemple extrait du Dictionnaire ment de la sauvageonnerie man- pièce, les adolescents de treize à Hachette). La vétérinaire de La quait l’avis des vétérinaires. La seize ans dans une autre, disait- Cinquième voulait dire que nos Cinquième a comblé cette lacune. elle, qu’on remédiera au manque gouvernants seraient bien inspi- Une charmante doctoresse ani- d’affection et à l’isolement généra- rés de décloisonner le traitement malière y expliquait, jeudi après- lisé. » Elle recommandait une cure psychothérapeutique de la société midi, que les troubles comporte- collective de... « congruence » ! afin que chacun, chez les délin- mentaux dont souffrent les sau- Vérification faite dans l’ency- quants en puissance, hommes ou vageons de l’espèce humaine sont clopédie médicale, il s’agit d’un chiens, reçoive, au moins, toutes analogues à ceux qui affectent les traitement oublié – d’où le carac- générations et races confondues, sauvageons de l’espèce canine tère obsolète du mot – qui la même part préventive de restes parce qu’ils ont les mêmes causes consiste, en cas de dysfonctionne- affectifs. On ne peut qu’approu- psychologiques et sociales. «La ment social, à injecter un brin de ver sa démarche. recette pour rendre un chien délin- pertinence dans l’ordonnance- Si cet appel à plus de quant est la même, soulignait-elle, ment géométrique des choses de congruence n’est pas entendu, le que celle employée pour rendre dé- la vie afin que chacun retrouve pire est à craindre, en effet, de- linquant un humain : privez-le une part d’harmonie, fût-elle puis que Philippe Gildas, dans son d’attachement affectif, faites-le congrue. Les mathématiciens « Vrai Journal » quotidien, sur vivre dans l’isolement social, ajou- disent que deux nombres sont Canal Plus, a monté en épingle le tez une pincée de traumatisme, se- congrus quand ils donnent le traitement préconisé, en Grande- couez bien fort, vous obtenez un même reste lorsqu’on les divise Bretagne, par le Front de libéra- danger public. » Elle mettait en par le même diviseur, qu’ils ap- tion des animaux qui répond à la cause les psychothérapies qui seg- pelent alors « modulo » (par violence par la violence. Quand il mentent le tissu social au lieu de exemple : 14 est congru à 8 « mo- a appris qu’en France aussi se pra- le renouer : « Ce n’est pas en re- dulo » 6 car 14 divisé par 6 égale 2, tiquent encore certaines vivisec- groupant les bébés dans les crèches, reste 2 ; de la même façon que 8 tions sauvages, mon york a dressé les vieux dans les mouroirs, les en- divisé par 6 égale 1, reste 2. une oreille pittbullesque... LeMonde Job: WMQ0602--0031-0 WAS LMQ0602-31 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 08:41 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0411 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 / 31 VENDREDI 5 FÉVRIER FILMS DE LA SOIRÉE NOTRE CHOIX PROGRAMMES

21.00 Total Recall aa 22.50 Miller’s Crossing aaa 0.15 L’Aigle à deux têtes aa b 22.20 Canal + TÉLÉVISION ARTE Paul Verhoeven (Etats-Unis, 1990, Joel et Ethan Coen (Etats-Unis, 1990, Jean Cocteau (France, 1947, 110 min). Ciné Cinémas v.o., 115 min). Ciné Cinémas N., 85 min). France 2 Qui est Jackie Chan ? 19.00 Tracks. 21.10 L’Amour à vingt ans aa 23.20 Le Meilleur aa 0.45 Le Masque du démon aa Depuis le succès de Rush Hour, TF 1 19.45 Météo, Arte info. François Truffaut (France, 1962, Barry Levinson (Etats-Unis, 1984, Mario Bava (Italie, 1960, N., c’est une des plus grosses stars de 20.15 Palettes, miniature persane. N., 35 min). Cinétoile v.o., 120 min). Cinétoile v.o., 85 min). Canal + 18.30 Exclusif. films d’action. Et depuis plus de Les jardins du paradis : 21.45 Baisers volés aa 23.55 Les Passagers de la nuit aa 0.45 Batman aa 19.05 Le Bigdil. Khâmseh de Nezâmi (1620-1624). François Truffaut (France, 1968, Delmer Daves (Etats-Unis, 1947, Tim Burton (Etats-Unis, 1989, vingt ans, c’est l’un des comédiens 20.00 Journal, Météo. 20.45 Conspiration du troisième âge. 95 min). Cinétoile N., v.o., 105 min). Ciné Classics 125 min). Ciné Cinémas les plus marquants du cinéma hong- 20.50 Les Années tubes. Téléfilm. Udo Wachtveitl. 22.25 L’Année du Dragon aa 0.00 Le Roman de Renard aa 2.10 Lucky Jo aa kongais, le seul à avoir su se démar- 23.10 Sans aucun doute. 22.15 Contre l’oubli. Michael Cimino (Etats-Unis, 1985, Ladislas Starewitch (F, 1929-1930, Michel Deville (France, 1964, Les douze nouvelles arnaques. Christian Munzéo, Congo. 135 min). TSR N., animation, 60 min). Arte N., 90 min). Ciné Classics quer de l’héritage encombrant du 1.00 TF 1 nuit, Météo. 22.20 Grand format. Coûte que coûte. défunt Bruce Lee. Structuré autour 0.00 Le Roman de Renard aa d’un long entretien entrecoupé de FRANCE 2 Film d’animation. Ladislas Starewitch. plusieurs extraits de films, tous bien 1.00 Le Dessous des cartes [1/2]. GUIDE TÉLÉVISION 17.55 ̈ Hartley, cœurs à vif. utilisés, ce document de Frédéric 18.45 Et un, et deux, et trois. M6 Fiol dépasse intelligemment les 19.15 1 000 enfants vers l’an 2000. 20.45 L’Egypte. [4/5]. 18.25 Loïs et Clark. MAGAZINES Dieux et démons. Histoire MUSIQUE contraintes du portrait pour se 19.20 Qui est qui ? 20.00 Journal, Météo. 19.20 Mariés, deux enfants. 21.05 La Chine, dragon millénaire. concentrer sur des questions aussi 18.00 et 21.00 Le Grand Journal. LCI 19.25 Maria Callas à Covent Garden 64. 20.55 ̈ Maigret. 19.54 Le Six Minutes, Météo. La naissance intéressantes que la situation d’un Airs de Puccini. Mezzo Meurtres dans un jardin potager. 20.10 Notre belle famille. 18.30 De l’actualité à l’Histoire. d’une civilisation. Odyssée acteur asiatique à Hollywood au- Don et commerce du sang. Histoire 21.00 Magic of Montreux 92. Muzzik 22.40 Bouillon de culture. 20.40 Politiquement rock. 21.35 On the Road Again. jourd’hui, les multiples emprunts Ils débutent, découvrez-les. 18.30 Nulle part ailleurs. Iran. Odyssée 22.45 Beethoven par Davis et Arrau. 20.50 Joanna, escort girl. Invités : Rony Yu, Gérard Depardieu, 23.50 Journal, Météo. Téléfilm. Michael Rhodes. 22.00 Mariage en Papouasie- Avec Claudio Arrau, piano et effectués depuis plus de dix ans Barbara Schulz, Jean-Michel Dupuis, l’Orchestre symphonique de Londres, par le cinéma américain aux films 0.10 Ciné-club. Cycle Edwige Feuillère. 22.35 X-Files. Jean-Marie Winling, Adriana Nouvelle-Guinée. Odyssée dir. sir Colin Davis. Mezzo 0.15 L’Aigle à deux têtes aa Espace. L’ange déchu. Karembeu. Canal + 22.15 Portraits de gangsters. 23.15 Jazz à Montreux 90. de Hongkong, et les rapports entre Film. Jean Cocteau. 0.35 Le Live du vendredi. 19.10 et 0.10Le Rendez-vous. [1/10]. Benjamin Avec Yellowjackets, Dee Dee Chan, Buster Keaton, Harold Françoise Giroud. LCI «Bugsy» Siegel. Planète Bridgewater, Les McCann, Andy Lloyd, le slapstick, et la comédie FRANCE 3 19.30 Envoyé spécial, les années 90. 22.20 Qui est Jackie Chan ? Canal + Summers, Michel Petrucciani, George RADIO Eurodisney. Avec Olivier Donnat. Benson, Take Six, Miles Davis. Muzzik musicale. –S.Bd 18.20 Questions pour un champion. Impressionnistes. 22.20 Grand format. 0.35 Le Live du vendredi. Coûte que coûte. Arte 18.50 Un livre, un jour. Avec François Duret-Robert. Histoire MC Solaar : Paradisiaque. M6 FRANCE-CULTURE 20.55 Thalassa. 22.30 Not Fade Away. Remembering b 1.05 France 3 18.55 19-20 de l’information, Météo. Les Maudits du Cap-Vert. France 3 Buddy Holly. Canal Jimmy TÉLÉFILMS La Chute de la maison Potin 20.05 Cosby. 20.35 Tout le sport. 20.30 Agora. Michel Ragon. 21.05 Savoir plus santé. 22.35 Maurice Béjart. Palpitant et cruel comme du Bal- 21.00 Black And Blue. Le sein dans tous ses états. TV 5 Le temps d’un ballet. Paris Première 20.55 Thalassa. Les Maudits du Cap-Vert. 20.30 L’Eté de Mathieu. zac. La saga de la famille Potin, ra- 22.10 Fiction. Embrasse-moi dans les yeux, 22.50 Les Derniers Pottokak. Odyssée Sylvie Durepaire. Festival 22.00 Faut pas rêver. 22.00 Faut pas rêver. contée par Philippe Kohly, de Jean-Marie Lantez. Chine : Le village du grillon. 23.05 Les Grandes Expositions. 20.45 Conspiration du troisième âge. 23.00 Météo, Soir 3. 23.00 Nuits magnétiques (rediff.). Ecosse : Noces écossaises. Udo Wachtveitl. Arte commence avec le fondateur, Félix, 23.25 Le Journal de Vail. Niger : Les combats de sorro. France 3 Le Douanier Rousseau. Planète 0.05 Du jour au lendemain. 23.20 La Chaleur de la Terre. Odyssée 20.50 Joanna, escort girl. modeste fils de paysan monté d’Ar- 23.35 ̈ Les Dossiers de l’Histoire. 22.30 D’un monde à l’autre. TV 5 Michael Rhodes. M6 pajon à Paris au milieu du siècle der- Bophana, une tragédie cambodgienne. 22.40 Bouillon de culture. 23.35 ̈ Les Dossiers FRANCE-MUSIQUE 20.55 Orgueil et préjugés. nier, qui va inventer la grande distri- 0.35 Libre Court. La Chanson d’Eneida. Ils débutent, découvrez-les. de l’Histoire. Bophana, Simon Langton [3/3]. TMC Vincent Merlin. Invités : Laurent Achard, Philippe une tragédie cambodgienne. France 3 20.05 Concert franco-allemand. 22.10 Mon père des jours pairs. bution. Au début de ce siècle, ses 1.05 La Case de l’Oncle Doc. Par le Chœur philharmonique de Claudel, Maxence Fermine, 0.20 Le Portrait Clélie Aster. France 2 André Chandelle. Festival enfants fondent le premier empire La Chute de la maison Potin. Prague et l’Orchestre symphonique de de Jerry Seinfeld. Canal Jimmy la Radio de Francfort, dir. Janos Fürst : 23.10 Sans aucun doute. alimentaire du monde. Avec la for- Œuvres de Dvorak. Les douze nouvelles arnaques. 0.25 Cinq colonnes à la une. Planète SÉRIES tune, l’entreprise, dont la force re- CANAL + 22.30 Musique pluriel. Invités : Jeanne Mas, Œuvres de Gagneux, Pulp. Ticky Holgado. TF 1 pose sur l’esprit pionnier et la soli- DANSE 20.55 ̈ Maigret. Meurtres ̈ En clair jusqu’à 21.00 23.07 Jazz-club. dans un jardin potager. France 2 darité familiale, se désagrège. Tout 18.30 Nulle part ailleurs. DOCUMENTAIRES 20.30 Jeu de cartes. 20.55 Soirée sitcom. Téva bascule dans les années 30 : talon- 20.30 Allons au cinéma ce week-end. RADIO-CLASSIQUE Chorégraphie de Pavel Smok. 21.00 Space 2063. [1 et 2/2]. Série Club née par des concurrents plus entre- 21.00 Soirée Jackie Chan. 19.40 Jazz Collection. [10/12]. Musique de Stravinsky. 21.01 Contre-attaque. 20.15 Les Soirées. Œuvres de Saint-Saëns, Count Basie 1904-1984. Planète Par le ballet de chambre de Prague 21.55 The New Statesman. Que prenants (Casino), aveugle aux bou- Film. Stanley Tong. Ravel. 20.40 André Previn, chef et l’Orchestre de la Suisse italienne, le meilleur gagne (v.o.). Canal Jimmy 20.15 Palettes, miniature persane. leversements en cours (les magasins 22.20 Qui est Jackie Chan ? d’orchestre et pianiste. Œuvres dir. Francis Travis. Muzzik Les jardins du paradis : 22.25 Visitor. populaires), la chaîne Félix Potin, qui 22.55 Big Brothers. Film. Jackie Chan. de Chostakovitch, Prokofiev, Khâmseh de Nezâmi, 1620-1624. Arte 20.45 Napoli. L’homme venu d’ailleurs. Série Club 0.15 Supplément détachable. Rachmaninov, R. Schumann, passe de main en main après la Spécial Clermont-Ferrand. Rufino. Dvorak, Copland, Gershwin. 20.20 De feuilles et de terre. Odyssée Chorégraphie d’Auguste Bournonville. 22.35 X-Files. Espace. L’ange déchu. M6 Par le Royal Danish ballet. Avec Linda ruine de la famille, entre dans une Les aventures de la fin de l’épisode. 23.00 Dalibor. Opéra en trois actes 20.35 Images inconnues : 23.55 Stargate SG-1. Mon placard. Hindberg (Teresina), Arne Villumsen longue agonie. Jusqu’à la fermeture, de Smetana. Interprété par le Chœur et La Guerre du Vietnam. (Gennaro), Mona Jensen (Veronica). Report to the President (v.o.). 0.45 Le Masque du démon aa l’Orchestre de l’Opéra de Vienne, dir. [1/3]. Le secret de la guerre. Planète Dir. Peter Ernst. Mezzo Gathering Storm (v.o.). Série Club en 1996. –J.M. Film. Mario Bava (v.o.). Josef Krips.

SAMEDI 6 FÉVRIER FILMS DU JOUR NOTRE CHOIX PROGRAMMES

13.25 Arizona Junior aa 17.35 L’homme 0.40 La Peur aa b 20.45 Arte TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE Joel Coen (Etats-Unis, 1987, qui tua Liberty Valance aaa Roberto Rossellini (Allemagne - Italie, v.o., 95 min). Ciné Cinémas 1954, N., v.o., 75 min). Ciné Classics A l’écoute des climats John Ford (Etats-Unis, 1962, TF 1 13.30 100 % question. 14.10 Lucky Jo aa N., 115 min). Cinétoile 0.40 Histoires 14.00 La Vie au quotidien. Michel Deville (France, 1964, 23.00 Ultimatum aa extraordinaires aa 14.30 Le Journal de la santé. N., 90 min). Ciné Classics 13.55 MacGyver. John et Roy Boulting (EU, 1950, Roger Vadim, Louis Malle et Federico 14.50 Alerte à Malibu. 15.00 Correspondance pour l’Europe. 15.40 Les Passagers N., v.o., 100 min). Ciné Classics Fellini (F, 1967, 120 min). Cinétoile Voyage dans 15.45 Flipper. 15.30 Pi égale 3,14... de la nuit aa 23.00 A cause d’un assassinat aa 4.05 Le Meilleur aa 16.40 Dingue de toi. 15.55 Sur les chemins du monde. Delmer Daves (Etats-Unis, 1947, Alan J. Pakula (Etats-Unis, 1974, Barry Levinson (Etats-Unis, 1984, la mécanique céleste 16.00 Le Secret des temples d’Angkor. N., 110 min). Ciné Classics 100 min). Cinétoile v.o., 120 min). Cinétoile 17.10 Xéna la guerrière. 16.55 Exploration planète. L’OR DU SABLE, le bleu du ciel. 18.05 Sous le soleil. 19.05 Melrose Place. 17.25 Planète océan. La lumière crue. L’ocre, le rouge et 19.50 Bloc modes. 18.20 Va savoir. le noir de la pierre. L’univers mini- 20.00 Journal, Météo. 19.00 Histoire parallèle. GUIDE TÉLÉVISION Semaine du 6 février 1949 - 1949 : maliste de Rothko ? Non. Le Saha- 20.50 Columbo. Couronne mortuaire. le Vatican et sa politique. ra, dans toute sa splendeur. Dès 22.35 Hollywood Night. 19.45 Météo, Arte info. 20.10 Hôtel Caraïbes. [7/8]. France 3 20.00 La Folle Journée de Nantes. Un gratte-ciel en otage. DÉBATS les premières images, le désert Téléfilm. Raymond Martino. 20.05 Le Dessous des cartes [2/2]. 20.20 Andrew Carnegie. Odyssée Œuvres de Chausson, Bizet, Ravel, Debussy. Mezzo crève l’écran. Des civilisations en- 0.10 Formule foot. 20.15 John Cleese, le dernier 12.10 et 17.10 Le Monde des idées. 20.35 Vikram Seth. 21.00 Zarzuela : fouies, il ne reste rien. Presque 0.45 TF 1 nuit, Météo. des Sherlock Holmes [1/2]. Le procès du sang. Un garçon convenable. Planète El Barbarillo de Lavapies. 1.00 Très pêche. Le terrible silure. 20.45 L’Aventure humaine. Invités : Jean-Claude Casanova 20.35 Pour l’amour des insectes. TMC rien. Silex taillés, flèches et osse- et Pierre Nora. LCI Par les Chœurs du Theâtre Calderon, 1.55 Histoires naturelles. A l’écoute des climats. 20.45 L’Aventure humaine. dir. José A Irastorza. Muzzik ments éparpillés sur le sol telles 21.35 Metropolis. Aimée et Jaguar. A l’écoute des climats. Arte 22.45 Jessye Norman. les miettes d’un festin. Un jour, la Festival de cinéma de Sarrebruck. MAGAZINES FRANCE 2 Les Contes d’Hoffmann : controverse. 21.15 Nagasaki. Odyssée Chants sacrés, negro spirituals pluie a cessé. Les hommes sont 22.35 Spectromania [1/6]. Voyage astral. 13.45 Les Grandes Enigmes et chants de Noël. Par l’Orchestre 13.45 Les Grandes Enigmes 21.45 Au royaume des fourmis. TMC de l’Opéra de Lyon, partis, fuyant une terre devenue 23.25 Music Planet. Nick Cave. de la science. 21.55 Jazz Collection. [10/12]. dir. Lawrence Foster. Muzzik stérile. C’était il y a cinq mille ans. de la science. Straight to You. Quand le sexe commande. France 2 Count Basie 1904-1984. Planète 23.30 Black Sessions. Le sable déroule ses ondulations 14.45 Samedi sport. 0.25 Topkapi a 19.50 1 000 enfants vers l’an 2000. 14.10 Strip-tease. Faux mage ou désert ? La 22.00 Les Meilleurs Moments des JO. Belle and Sebastian. Paris Première à perte de vue. Sable plissé Film. Jules Dassin. course de l’échevin. [6/10]. Célébration. Histoire 20.00 Journal, Météo. Le chagrin de l’échevin. TÉLÉFILMS comme l’océan moutonnant dans 20.55 Devos : Matière à rire. M6 Onem ou on n’aime pas. RTBF 1 22.00 Elvis les risées. L’alizé du nord a soule- 23.10 Union libre. La Saint-Valentin. et les presleytarians. Canal Jimmy 14.15 Bouillon de culture. Ils débutent, 17.50 Un agent très spécial. vé des déferlantes puis les a figées 0.40 Journal, Météo. 13.30 Code Quantum. découvrez-les. Invités : Laurent 22.05 Roberto Rossellini, un Prométhée Richard Franklin. RTL 9 14.25 Caraïbes Offshore. Achard, Philippe Claudel, Maxence dans leur élan. Il ne reste aucun 1.05 Troisième mi-temps. Fermine, Clélie Aster. TV 5 franciscain. Ciné Classics 18.25 La Femme des autres. 1.55 Bouillon de culture. 15.15 La Belle et la Bête. Jean Marbœuf. Festival signe de vie. Pourtant, il y a dix 14.30 Le Magazine de l’Histoire. 22.05 Le Jardin de la pieuvre. Odyssée Ils débutent, découvrez-les. 16.10 Raven. 20.55 Les Ritals. mille ans, il pleuvait abondam- Anne-Martin Fugier. Histoire 22.30 ̈ Le Mystère des faux 17.10 Mission casse-cou. Marcel Bluwal [1 et 2/2]. Téva 18.10 Bugs. 16.30 De l’actualité à l’Histoire. Van Gogh. France 3 ment sur le Sahara égyptien. L’eau FRANCE 3 22.30 Le Blé en herbe. s’est retirée après avoir creusé des 19.05 Turbo. Don et commerce du sang. Histoire 22.30 Prédateurs de l’Arctique. Odyssée Serge Meynard. Festival 13.57 Keno. 17.30 Envoyé spécial, les années 90. canyons, formé des lacs et inondé 19.45 Warning. 22.55 Images inconnues : 22.35 Hollywood Night. 14.05 Le Magazine du cheval. 19.54 Le Six Minutes, Météo. Eurodisney. Avec Olivier Donnat. La Guerre du Vietnam. Un gratte-ciel en otage. des marécages. Les brins d’herbe 14.35 Les Pieds sur l’herbe. Impressionnistes. Raymond Martino. TF 1 20.10 Plus vite que la musique. Avec François Duret-Robert. Histoire [1/3]. Le secret de la guerre. Planète prisonniers des sables témoignent. 15.10 Destination pêche. 20.40 Ciné 6. 23.00 Sissi, impératrice 23.00 Chantage à Washington. 15.40 Couleur pays. 18.15 La Marche du siècle. Steven Spielberg. 13ème Rue Sur les gravures rupestres animant 20.50 La Trilogie du samedi. Faut-il interdire les armes à feu ? d’Autriche. Histoire les parois des grottes, on voit des 18.10 Expression directe. 20.51 Le Caméléon. Mensonges. 23.30 Un homme prêt à tuer. 21.45 The Sentinel. Au cœur de l’enfer. Invités : Michèle Pinckert, Bruno 23.00 La Chine, dragon millénaire. Paul Leder. M6 18.20 Questions pour un champion. Leroux, André-Michel Ventre, troupeaux, des personnages fili- 22.40 Buffy contre les vampires. La naissance 18.50 Un livre, un jour. Yves Goletty, Pierre Daillant, Un charme déroutant. d’une civilisation. Odyssée formes aux larges hanches, des Eric Bondoux. TV 5 SÉRIES 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. 23.30 Un homme prêt à tuer. 23.25 Music Planet. nageurs (ou hommes volants) de 20.10 Hôtel Caraïbes [7/8]. 19.00 T.V. Canal + Téléfilm. Paul Leder. Nick Cave, Straight to You. Arte 20.15 Ellen. The Class Reunion. RTL 9 petite taille. 20.35 Tout le sport. 1.10 Boulevard des clips. 19.00 Histoire parallèle. Semaine du 6 février 1949. Le Vatican et sa politique. 20.35 H. Une histoire de héros. Canal + Comment expliquer un tel chan- 20.55 Anne Le Guen. Invité : Philippe Levillain. Arte SPORTS EN DIRECT gement ? Comment fonctionnent Un poids lourd sur la conscience. 20.40 New York Undercover. 22.30 ̈ Le Mystère des faux Van Gogh. 20.45 Magazine d’actualité. Histoire ème 14.00 Basket-ball. Sans pitié. La taupe. 13 Rue les cycles climatiques et quelle est 23.25 Météo, Soir 3. RADIO 21.05 Thalassa. Pro A : Antibes - Limoges. Canal + 20.50 Columbo. leur influence sur la vie des 23.50 Le Journal de Vail. La Baie des survivants. TV 5 14.00 Luge. Coupe du monde. Couronne mortuaire. TF 1 hommes ? On a rejoint Stephan 0.00 Qu’est-ce qu’elle dit, Zazie ? FRANCE-CULTURE 21.35 Metropolis. Aimée et Jaguar. Festival A Saint-Moritz. Eurosport 20.50 Le Caméléon. Mensonges. M6 de cinéma de Sarrebruck. Les Contes Kröpelin et Rudolph Kuper, ar- 0.30 et 2.05 Saturnales. 20.50 Cadfael. Le Moineau Journal des spectacles. 18.35 Profession spectateur. d’Hoffmann : controverse. Arte 15.00 Patinage de vitesse. chéologues de l’université de Co- Championnats du monde. du sanctuaire. Ciné Cinémas 0.40 Cycle danse : La Planète Découflé. 20.00 Nouveau répertoire dramatique. 22.15 Envoyé spécial. A Hamar (Norvège). Eurosport logne aux confins de l’Egypte, de Entretien avec Yves Barrier ; L’imposteur. Main basse sur les jeux. 20.55 Anne Le Guen. Un poids 15.15 Rugby. Tournoi des Cinq Nations. lourd sur la conscience. France 3 la Libye et du Soudan. A 300 kilo- CANAL + 20.10 L’Homme en lambeaux, de M. Les oubliés de Vorkouta. Ougarov ; 21.50 Bleu, de C. Burns. Horus, naissance d’une secte. TV 5 Irlande - France. 20.55 Blague à part. Souvenir. Canal + mètres de l’oasis de Dakhla, les Ecosse - Galles. France 2 ̈ En clair jusqu’à 14.00 22.35 Opus. Croisière sur la péniche Opéra. 22.55 T’as pas une idée ? 21.00 Cop Rock. scientifiques décryptent le désert. 16.55 Football. 13.30 C’est ouvert le samedi. 0.05 Le Gai Savoir. Philippe Wallon. Invité : Francis Veber. Canal Jimmy Happy Mudder’s Day. Canal Jimmy La variation radicale du climat ex- 23.10 Union libre. La Saint-Valentin. D2 : Lille - Troyes. Eurosport 21.20 Spin City. 14.00 Basket-ball. Invité : Pierre Palmade. France 2 19.00 Ski. Championnats Souvenirs, souvenirs. Canal + pliquerait les migrations des tribus 15.40 Planète Jordan. FRANCE-MUSIQUE du monde. France 2 - Eurosport 16.05 Basket NBA. 0.40 Saturnales. Cycle danse : 21.45 South Park. La ville vers les rives accueillantes du Nil 19.00 A la lettre. La Planète Découflé. France 3 20.25 Basket-ball. au bord de l’éternité. Canal + et la naissance de l’Ancien Empire. 17.05 Maguinnis, flic ou voyou. A propos des compositeurs français. Pro A : Nancy - Cholet. Eurosport 21.45 The Sentinel. Au-delà de l’Histoire, c’est la ge- ̈ En clair jusqu’à 20.35 19.30 Concert. DOCUMENTAIRES 22.30 Golf. PGA américaine. AB Sport Au cœur de l’enfer. M6 nèse des climats que Danielle Jae- 17.55 Décode pas Bunny. Par l’Orchestre national du Capitole 21.45 Derrick. Passage dangereux. RTL 9 18.25 Toonsylvania. de Toulouse, dir. Michel Plasson. 18.10 De feuilles et de terre. Odyssée MUSIQUE gi parvient à démontrer de ma- Œuvres de Roussel, Saint-Saëns. 22.10 Columbo. 19.00 T.V. +. 21.30 Par l’Ensemble Musique Oblique, 18.45 Envoyé spécial au paradis. Dites-le avec des fleurs. TSR nière admirable. La caméra suit les 20.04 Jean-Luc et Faipassa. Sandrine Piau, soprano : Œuvres o [4/6]. Mission en Oregon, 19.35 Symphonie n 8 22.13 High Incident. Commande vents qui courent haut dans le ciel de Lekeu, Chausson, Ravel. pays du bois. Planète 20.05 Les Simpson. en do mineur, de Bruckner. à distance (v.o.). 13ème Rue pour introduire, à l’aide de ma- 20.30 Le Journal du cinéma. 22.45 Par l’Orcheste royal du 19.45 Les Grandes Batailles du passé. Par l’Orchestre philharmonique 22.20 The Practice. Danemark, dir. Michaël Schönwandt. [14/28]. Naseby 1645. Planète de Vienne, dir. Pierre Boulez. Muzzik quettes animées, l’explication 20.35 Samedi comédie. Œuvres de Berlioz, Debussy. Episode pilote (v.o.). 20.36 H. Une histoire de héros. 23.30 Œuvres de Ravel, Bizet, Chauson. Episode 1 (v.o.). Série Club scientifique. On assiste à la forma- 20.55 Blague à part. Souvenir. 22.20 Le Chinois. Le Pachyderme. TMC tion des nuages, des pluies de 21.20 Spin City. Souvenirs, souvenirs. Le Monde publie chaque semaine, dans son supplément daté dimanche-lundi, les pro- 21.45 South Park. RADIO-CLASSIQUE grammes complets de la radio et – accompagnés du code ShowView – ceux de la télévision 22.35 Spectromania. mousson, des mouvements de la La ville au bord de l’éternité. Voyage astral. Arte ainsi qu’une sélection des programmes du câble et du satellite. Terre, du Soleil et de la Lune qui 22.10 Jour de foot. 19.00 Intermezzo. Œuvres de Bruch, Brahms, Dvorak. Le nom qui suit le genre de l’émission (film, téléfilm, etc.) est celui du réalisateur. 22.40 Buffy contre les vampires. 23.00 Supplément détachable. Un charme déroutant. M6 influencent, au fil des millénaires, 20.00 Les Soirées. L’arrivée de Mozart SIGNIFICATION DES SYMBOLES : Spécial Clermont-Ferrand. Willy Nilly. 23.55 L’Instit. les cycles climatiques. Un voyage Pain au chocolat. Les trois sœurs. à Vienne. Œuvres de Gluck, Mozart, Paisiello, Clementi, Haydn. ̈ Signalé dans « Le Monde Télévision-Radio-Multimédia ». Vanessa, la petite dormeuse. Festival dans le temps et la mécanique cé- 0.00 Le Journal du hard. a On peut voir. 23.55 Star Trek, Deep Space Nine. 22.00 Da Capo. Hans Knappertsbusch. leste. 0.10 La Nymphomane impériale. Les Joyeuses Commères de Windsor aa Ne pas manquer. Avec des si. Canal Jimmy aaa Chef-d’œuvre ou classiques Film. Luca Damiano. (ouverture), de Nicolaï, par l’Orchestre d Sous-titrage spécial pour les sourds et les malentendants. 0.05 Le Visiteur. 1.35 Supervixens a philharmonique de Vienne. Œuvres L’homme venu d’ailleurs. Série Club Florence Evin Film classé X. Russ Meyer (v.o.). de Wagner, Beethoven, Bruckner. LeMonde Job: WMQ0602--0032-0 WAS LMQ0602-32 Op.: XX Rev.: 05-02-99 T.: 11:14 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 39Fap:100 No:0412 Lcp: 700 CMYK

32 ¼

SAMEDI 6 FÉVRIER 1999 Des députés proposent l’élection au suffrage La belle mort par Pierre Georges universel des structures intercommunales LE ROI SE MEURT, le roi Hussein de Jordanie se meurt est... Chronique d’une mort an- en grand homme et en homme noncée. A l’instant même, ven- responsable. D’autres plus qua- Jean-Pierre Chevènement juge cette réforme possible pour les communautés urbaines dredi matin 8 h 50, l’avion du lifiés diront ce qu’il y a à dire du roi Hussein de Jordanie vient de long règne, quarante-cinq ans, À MIDI, jeudi 4 février, Jacky de les imposer dans les nouvelles de candidats au groupement inter- conséquences », souligne un se poser à Amman. Le médecin du souverain hachémite, du ré- Darne (PS, Rhône) tentait de commmunautés d’agglomération, communal. Dans cette logique fé- conseiller de Lionel Jospin, qui personnel du souverain haché- gime, ombres et lumières, qu’il convaincre avec force gestes Jean- créées à l’article 1er du projet de loi. dérale, les deux élections ne se- note que le premier ministre doit mite a fait savoir dès jeudi soir imposa, de ses fidélités en al- Pierre Chevènement, dans l’hémi- C’est en tenant compte de ces raient pas dissociées. La commune prendre en compte les réserves que « certains des organes » du liances, de ses férocités en ré- cycle de l’Assemblée nationale. Le réserves que Bernard Roman (PS, conserverait une maîtrise dans la émises par certains députés du roi « ont cessé de fonctionner ». pression pour maintenir son ministre de l’intérieur présentait Nord) avait plaidé, en commission composition du conseil inter- groupe socialiste, comme Annette Un ministre déclare sous le royaume, jusqu’à y compris la son projet de loi sur l’intercommu- des lois, en faveur de l’élection au communal. M. Roman s’est rallié à Peulvast-Bergeal (PS, Yvelines). sceau de l’anonymat qu’Hus- sanglante affaire de Septembre nalité. A minuit passé, le ministre suffrage universel des conseils de cette proposition. Sans compter l’hostilité probable sein a choisi de rentrer « pour noir, en 1970. Pour nous, ce qui avait accepté le débat : les repré- communauté urbaine (Le Monde des communistes. mourir dans son pays ». Un restera ici et qui fera date, c’est sentants des structures inter- du 29 janvier). Au nombre de MATIGNON PRUDENT Dans cette affaire, les Verts sont proche du palais, un haut digni- cette approche presque inédite communales doivent-ils être élus douze aujourd’hui, les commu- Les deux députés ont reçu le sans doute le meilleur soutien de taire, cité par l’AFP indique que et totalement transparente qu’il au suffrage universel direct ? nautés urbaines représentent la soutien de Dominique Perben MM. Darne et Roman. « Seule l’état de santé du roi est « sans aura eu de sa propre succession. L’idée n’est pas neuve. Depuis forme « la plus élaborée » de coo- (RPR, Saône-et-Loire) qui s’est dé- l’élection au suffrage universel di- espoir ». Le « petit roi » sentant sa longtemps favorable à cette ré- pération intercommunale, a plaidé claré favorable au « suffrage uni- rect permet aux citoyens de s’appro- CNN a mis le cap sur la Jorda- mort prochaine a magnifique- forme, le PS l’avait réaffirmée lors M. Roman ; leur budget peut «at- versel » dans les structures inter- prier les enjeux intercommunaux », nie. Sur les fils d’agence, les ur- ment su régler ses affaires. Il a de sa convention sur la démocratie teindre, voire dépasser, celui des communales, lors de la discussion a plaidé Jean-Michel Marchand gents succèdent aux urgents. Et su dire à son peuple et au en juin 1996. Jacques Chirac a re- grandes villes ». L’amendement de générale. Gérard Voisin (UDF, (Verts, Maine-et-Loire) au nom voici que Reuters annonce que monde qu’il était malade et de lancé l’idée lors de son discours de M. Roman a été adopté en Saône-et-Loire) a proposé de re- des six députés Verts. « Il ne faut le roi est arrivé « vivant et quoi, un cancer. Il a su ne pas Rennes du 4 décembre 1998 (Le commission, avec le soutien de courir à des « listes associées » pas craindre les transferts de souve- conscient » à Amman pour être cacher, dans l’écran des Monde daté 6-7 décembre 1998). Gérard Gouzes (PS, Lot-et-Ga- comme dans la loi PLM (Paris- raineté », faute de quoi l’inter- aussitôt transporté par hélicop- communiqués médicaux de Mais le projet sur la coopération ronne), rapporteur de la commis- Lyon-Marseille). comunalité risque d’encourir «les tère à l’hôpital de la Cité. complaisance, la gravité de sa intercommunale éludait, jusqu’à sion des lois, soucieux d’« ouvrir le Contre toute attente, M. Chevè- mêmes critiques ques les institutions Le roi se meurt, le roi est... Et maladie. Il a su transmettre le présent, cette éventualité : diffi- débat » : il prévoit un mode d’élec- nement n’a fermé aucune porte. européennes actuelles », a pousuivi nous sommes, bien involontai- pouvoir, désigner son succes- cile, en effet, de demander aux tion supra-communal : dans les Répondant aux députés, le mi- M. Marchand. Jeudi soir, M. Che- rement, dans une sorte d’indé- seur, confier la régence à son maires de favoriser le regroupe- communautés urbaines, l’électeur nistre a souligné que « la question vènement s’est montré sensible à cence nécessaire et de dilemme fils. Et au dernier acte, il a su, ou ment intercommunal tout en ins- élirait, d’un côté, les conseillers de l’élection directe mérite une ré- l’argument. Il entend se comporter journalistique, au chevet de d’autres ont su pour lui dans le taurant un mode d’élection supra- municipaux ; de l’autre, les flexion approfondie ». « Sans doute comme un « acuponcteur » : cibler l’actualité comme à celui d’un respect de son comportement communal, qui symbolise pour conseillers de communauté ur- pouvons-nous avancer plus vite les structures intercommunales les mourant. Que faire ? Titrer en et de sa volonté, ne rien cacher certains la « mort des baine. Jacky Darne (PS, Rhône) dans le cadre des communautés ur- plus adaptées à la réforme et «pi- « une » ? Mettre la grande ma- de l’aggravation de son état et communes ». L’élection au suf- prône un changement moins radi- baines, formule déjà bien rodée », a quer le point juste ». chinerie nécrologique en de l’issue imminente. Enfin, il a frage universel suppose aussi que cal : dans les communes d’au déclaré le ministre. Matignon est route ? Anticiper cette mort an- su signifier, même mourant, les collectivités aient une histoire, moins 3 500 habitants, chaque liste plus prudent. « Le débat n’a pas Clarisse Fabre noncée au risque de la supposée même mort cliniquement peut- une identité. Pas question, donc, mentionnerait un certain nombre encore été poussé dans toutes ses et Béatrice Jérôme obscénité d’un choix journalis- être, l’importance de revenir tique sur une agonie ? « mourir en son pays », dernier Comme s’il s’agissait de cela, acte régnant. ne pas avoir de retard sur la Bien sûr, on a le sentiment, A Vénissieux, le ras-le-bol conjoint des pompiers et des habitants mort, ne pas être pris au dé- écrivant cela, de risquer une pourvu ou de vitesse, prendre possible moquerie, un retour de LYON tin, de la caserne de Feyzin, à laquelle appar- le seul vol de la voiture ont été remis en liberté. un pari sur l’inéluctable et ra- cynisme sur cette approche de notre correspondant régional tiennent les six blessés, pour parcourir 4 km à Ce sont les témoignages recueillis auprès de la pide dénouement. Les choix quasi grandiloquente de la mort En organisant une marche silencieuse, jeudi pied jusqu’au parking où s’était produit le population du quartier qui ont fait progresser sont parfois beaucoup plus se- très édifiante du roi hachémite. 4 février, deux mille pompiers en uniforme et drame. rapidement l’enquête. Le maire de Vénissieux a reins et humanisés que l’ab- A vrai dire, le risque est tran- casqués, d’une part, et un millier d’habitants du « L’explosion a été un électrochoc. Un carnage salué comme une évolution favorable que la loi surde course à la mauvaise nou- quillement assumé. La dernière quartier de la Pyramide à Vénissieux (Rhône), aurait pu se produire. Un mouvement de résis- du silence ait été enfin brisée dans sa velle. Surtout quand ils leçon d’Hussein de Jordanie d’autre part, ont voulu signifier leur « ras-le- tance est peut-être en train de se lever », a com- commune. appartiennent d’abord à ceux vaut d’être saluée autant que bol » des violences urbaines, après l’explosion, menté le député et maire communiste de Vé- La qualification « criminelle » retenue par le qui en sont l’objet. méditée. le 31 janvier, d’une voiture équipée au gaz de nissieux, André Gerin, présent dans le cortège, parquet de Lyon pour l’incendie d’une voiture pétrole liquéfié (GPL), qui a fait six blessés par- qui s’est félicité de ce « sursaut de citoyenneté ». a été saluée par le Syndicat des commissaires et mi les soldats du feu (Le Monde du 3 février). des hauts fonctionnaires de la police nationale. « Ca suffit. Il faut que nos enfants puissent SEPT ARRESTATIONS « Si un signe fort est aujourd’hui donné, [...] de- Tirage du Monde daté vendredi 5 février 1999 : 526 042 exemplaires. 1 – 3 vivre ici normalement et pouvoir sans danger tra- L’enquête menée par les policiers après l’ex- main ne devra plus connaître la banalisation verser notre quartier », protestait une mère de plosion du 31 janvier a permis l’arrestation, inadmissible de tels faits », a indiqué le syndicat. famille dont les fils ont été plusieurs fois vic- mardi, mercredi et jeudi, de sept mineurs âgés Quelques heures seulement après leur ma- times de racket. « Nous ne pouvons pas plus de quinze à dix-sept ans. Les cinq mineurs sus- nifestation, les pompiers ont dû à nouveau se longtemps encore accepter que la population et pectés d’avoir été les coauteurs de l’incendie de rendre à Vénissieux, jeudi soir, pour éteindre nous-mêmes soient mis en danger par des indivi- la voiture volée par deux autres jeunes du deux incendies volontaires de voitures. Les dus incontrôlables qui jouent avec le feu », dé- quartier ont été mis en examen pour « destruc- forces de police appelées en renfort ont pu évi- nonçait un pompier. Avec ses collègues, venus tion volontaire d’un bien appartenant à autrui ter qu’un troisième véhicule ne subisse le de l’agglomération lyonnaise et des départe- par incendie, ayant entraîné une mutilation per- même sort. ments limitrophes, il était parti pour réclamer manente, fait en bande organisée » et écroués « une vraie justice, une justice ferme », jeudi ma- jeudi soir. Les deux adolescents impliqués dans Claude Francillon Hauts-de-Seine: début du chantier Le moral des ménages au plus haut LE MORAL DES MÉNAGES français a atteint en janvier son plus sur les sites Renault fin 2000 haut niveau historique depuis que l’Insee réalise une enquête sur ce sujet (janvier 1987). Le solde entre optimistes et pessimistes s’établit JEAN-PIERRE FOURCADE, 50 à Billancourt, et des prome- − 7, soit une amélioration de 4 points en un mois et de 16 points en un maire (UDF) de Boulogne-Billan- nades seront plantées sur les an. L’augmentation exceptionnelle du pouvoir d’achat en 1998, la court et président du syndicat berges de la Seine. Les construc- baisse du chômage depuis une quinzaine de mois et l’arrivée réussie mixte du Val-de-Seine, a confirmé, tions, qui permettront d’accueillir de l’euro expliquent cet optimisme, qui tranche avec la dégradation jeudi 4 février, que le travail de 1 million de mètres carrés – pour des perspectives dans l’industrie et chez les chefs d’entreprise. Le bon l’architecte Bruno Fortier servira moitié en logements, pour le reste moral des ménages devrait soutenir la consommation, principal mo- de base au « plan-programme » en bureaux et activités –, devront teur de la croissance en France aujourd’hui. d’aménagement des 70 hectares avoir une hauteur moyenne de six des terrains Renault des Hauts- étages, avec une véritable « diver- de-Seine (Le Monde du 4 février). sité architecturale ». Opération de transparence Principales modifications par rap- La zone d’activités sera en port au projet de l’architecte : la grande partie réservée à un pôle surface réservée aux espaces verts scientifique, associant équipe- autour de la concession de l’A 86 devrait atteindre 10 hectares sur ments universitaires, laboratoires de recherche, centre international LE RAPPORT COMPLET de la commission consultative chargée par de rencontres et entreprises de le gouvernement de donner son avis avant le choix de la concession haute technologie. Les respon- pour le bouclage de la rocade 86 à l’ouest de Paris (Le Monde du sables du syndicat mixte ont ob- 30 janvier) va être accessible au public par l’intermédiaire de la direc- tenu l’accord de Claude Allègre, tion des routes (tél. : 01-40-81-12-17 ou 01-40-81-12-04), a annoncé ministre de l’éducation nationale, jeudi 4 février le ministère des transports. Les deux sociétés qui sur ce programme. Une « mémoire avaient présenté une offre, Arys et Cofiroute, ont donné leur accord du site industriel » devrait être pour cette opération de transparence inédite, lancée à la suite des maintenue autour du jardin et des manifestations de dépit d’Arys (groupement d’entreprises conduit premiers ateliers Renault. par Bouygues), écarté de la construction et de l’exploitation de ces Conformément aux vœux de deux tunnels à péage, estimés à environ 11 milliards de francs l’Etat, qui craint de nouveaux dé- (1,67 milliard d’euros). séquilibres dans l’aménagement de l’Ile-de-France, les travaux de- DÉPÊCHES vraient démarrer fin 2000 pour a ESPACE : le déploiement en orbite d’un miroir qui devait réflé- une première phase qui ne portera chir les rayons du Soleil vers la Terre a échoué par deux fois, jeudi que sur 200 000 à 300 000 mètres 4 février (Le Monde du 3 février). Lors de la première tentative carrés, répartis sur deux zones conduite à distance depuis la station russe Mir, l’un des pétales dont d’aménagement concertées à le miroir est constitué s’est enroulé dans une des antennes de son Meudon et à Boulogne. Un appel vaisseau porteur, Progress. d’offres international a été lancé a MEURTRES : deux personnes ont été tuées et une autre bles- pour la coordination technique, sée, jeudi soir 4 février, dans la région de Vesoul (Haute-Saône), par juridique et financière de cette gi- un homme armé d’un fusil à pompe. Cet ancien agriculteur s’en est gantesque opération d’urbanisme. d’abord pris au maire du village de Vantoux, grièvement blessé en Renault, propriétaire unique des plein conseil municipal. Il s’est ensuite rendu à Vellefrey, où il a tiré terrains, va donc immédiatement sur son propre frère, qui est mort quelques heures plus tard. Dans un chercher les promoteurs capables troisième village, l’ancien agriculteur a tué son beau-frère, avant de se d’assurer le portage financier de constituer prisonnier. ce qui devrait devenir le plus a EUTHANASIE : une infirmière de Nice qui a reconnu avoir aidé grand chantier de la région pari- à mourir cinq personnes âgées d’une maison de retraite a été mise en sienne. examen, jeudi 4 février. Les enquêteurs s’interrogent sur d’autres morts suspectes survenues dans le même établissement. Christophe de Chenay