2020-04-14 Rapport Mission BENIN (Février 2020)
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RAPPORT SUR LA MISSION DE CONTACT ET D’INFORMATION DE L’ASSEMBLÉE PARLEMENTAIRE DE LA FRANCOPHONIE AU BENIN Cotonou du 2 au 4 février 2020 14 avril 2020 Sommaire Introduction générale .................................................................................................... 3 I- Le contexte politique général.............................................................................. 4 I-a) Rappel historique jusqu’en 2016 ................................................................. 4 I-b) De 2016 au scrutin électoral d’avril 2019 .................................................... 5 I-c) Les contestations liées aux législatives de 2019 ......................................... 6 I-d) De la mise sous alerte de l’APF aux mesures de dialogue et d’amélioration législative de la fin 2019 ............................................................................. 7 I-e) La situation à l’arrivée de la Mission .......................................................... 8 II. Le cadre de la Mission : une approche d’écoute et d’accompagnement incluant atoutes les parties prenantes .............................................................. 9 II-a) Une démarche d’écoute et d’accompagnement............................................ 9 II-b) Une approche incluant toutes les parties prenantes ................................... 9 III. Les informations recueillies dans les principaux domaines concernés ....... 11 III-a) Une approche thématique .......................................................................... 11 III-b) Des échanges francs et contradictoires ayant permis des clarifications .... 13 IV. Diagnostic de la Mission ................................................................................... 16 IV-a) Des avancées tangibles ............................................................................. 16 IV-b) Des efforts à soutenir : recommandations de la Mission ............................ 17 Conclusion ................................................................................................................... 19 ANNEXES...................................................................................................................... 20 ANNEXE I : programme de la Mission .................................................................. 20 ANNEXE 2 : questions principales posées aux interlocuteurs ............................. 22 ANNEXE 3 : personnalités rencontrées................................................................ 23 ANNEXE 4 : composition de la délégation de l’APF ............................................. 28 ANNEXE 5 : communiqué de presse de l’APF ...................................................... 29 2 Introduction générale L’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) a entrepris de mener du 2 au 4 février 2020, auprès de sa section nationale du Bénin, une Mission de contact et d’information , suite au constat né des dernières élections législatives qui se sont déroulées sans la participation de l’opposition politique. Cette situation inédite a provoqué une crise qui a conduit à la mise sous alerte du parlement béninois en juillet 2019, lors de la 45 ème session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie qui s’est tenue à Abidjan (Côte d’Ivoire). Cette Mission avait pour objet de venir à Cotonou et à Porto Novo pour rencontrer toutes les parties prenantes, comprendre les enjeux et se faire une opinion fondée sur les causes réelles de la crise politique mais également sur les actions et les initiatives prises depuis lors dans le cadre du dialogue entre les acteurs politiques béninois. Elle a été acceptée, et même souhaité par les autorités politiques béninoises. Initialement, plusieurs critères ont été établis par le Président de la Commission politique, approuvés par le Secrétaire général Parlementaire de l’APF et validés par le Président de l’APF, en vue du choix des membres de la délégation. Ils ont ainsi souhaité que la délégation : • soit formée principalement de membres du Bureau, assurant ainsi une mission de haut niveau ; • soit paritaire, c’est à dire composée d’un nombre à peu équivalent de femmes et d’hommes. Cette configuration a vocation a devenir la norme pour les missions de contact et d’information de l’APF ; • soit constituée majoritairement d’Africain(e) s en raison du mandat de la délégation, soit l’examen de la situation politique d’un pays africain francophone dont le parlement est membre de l’APF. Suivant ces critères, plusieurs personnalités ont été proposées. Elles ont accepté l’invitation du Président de l’APF de se joindre à la délégation de l’APF. Toutefois, Mme Jeanine Mabunda, Présidente de l’Assemblée nationale de la RDC et Mme Maryse Gaudreault, Présidente du Réseau des femmes parlementaires de l’APF, Vice-présidente de l’Assemblée nationale du Québec, initialement prévues dans la délégation de l’APF, n’ont pu faire le déplacement de Cotonou du fait de contraintes d’agenda. La délégation de la Mission de l’APF a finalement été ainsi constituée : 1. Chef de délégation : M. Amadou Soumahoro, Président de l’APF, Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire ; 2. M. Jacques Krabal, Secrétaire général parlementaire de l’APF, Député (France) ; 3. Mme Angélique Ngoma, Présidente de la Commission de la coopération et du développement de l’APF, Députée (Gabon) ; 4. M. Bruno Fuchs, Président délégué de la section française de l’APF, Député (France) ; 5. M. Jean-Charles Luperto, Chargé de mission Europe de l’APF, Député (Fédération Wallonie- Bruxelles) ; 6. M. Emmanuel Maury, Secrétaire général administratif de l’APF ; 7. M. Bachir Dieye, Conseiller (Secrétariat général de l’APF) ; 8. Mme Mireille Eza, Conseillère (Secrétariat général de l’APF). 3 Le Président a souhaité être accompagné en outre par deux députés de la section ivoirienne ainsi que le Conseiller spécial du Président de l’Assemblée nationale du Sénégal et Vice-président de l’APF. I- Le contexte politique général I-a) Rappel historique jusqu’en 2016 Proclamé République le 4 décembre 1958, le Bénin a accédé à la souveraineté internationale le 1 er août 1960, sous le nom de Dahomey. Le pays est connu pour « l’exemplarité » de son processus démocratique entamé en février 1990, suite à la Conférence nationale des forces vives. Depuis lors, plusieurs élections présidentielles, législatives et locales ont sanctionné la dévolution du pouvoir politique. En quinze ans, le libéralisme politique a généré trois alternances au sommet de l’État. Il a connu deux vagues de démocratisation, couronnées d’élections dont sont issus les gouvernants. La première remonte à l’aube de l’indépendance avec les élections générales de décembre 1960. Cette période reste marquée par l’inachèvement du mandat du Président de la République, balayé par un coup d’État militaire en 1963. En outre, la vie politique souffrait du monolithisme, car très rapidement le nouveau président a inspiré la fusion des partis politiques en un seul officiel : le Parti Dahoméen de l’Unité (PDU). La deuxième vague de démocratisation est en cours depuis février 1990. Sa spécificité est qu’elle s’inscrit dans la durée et permet une stabilité des institutions démocratiques. Plus globalement, l’histoire politique contemporaine du pays peut être séquencée en trois temps majeurs : le temps de l’instabilité politique, le temps militaro-marxiste, et le temps du Renouveau démocratique. Le temps du Renouveau démocratique , consacré par la grand-messe des forces vives de la Nation, est toujours en cours : du 19 au 28 février 1990, la Conférence nationale a réuni plus d’un demi-millier de délégués des différentes composantes du pays à l’hôtel PLM Alédjo sous la présidence de Monseigneur Isidore de Souza. Deux principales décisions en sont issues. La première instaura le libéralisme économique et politique, la démocratie et l’État de droit. La deuxième nomma un Premier ministre pour seconder le général Mathieu Kérékou maintenu à la présidence, mais vidé de l’essentiel de ses prérogatives. Un vent de renouveau démocratique enveloppa le Bénin. Le 11 décembre 1990, une nouvelle loi fondamentale, celle de la Ve République, fut promulguée après son adoption par voie référendaire. Elle reflète bien les décisions de la Conférence nationale. Elle a pour trame la démocratie et l’État de droit. Et opte pour un régime républicain présidentiel avec séparation des trois pouvoirs : l’exécutif, le législatif, et le judiciaire. Trois mois plus tard, les élections législatives et présidentielles sanctionnent la fin de la période de transition. La nouvelle Assemblée nationale, monocamérale, est élue pour quatre ans. Elle est présidée par Maître Adrien Houngbédji, avocat et ancien exilé politique. Au deuxième tour de l’élection présidentielle, M. Nicéphore Soglo triomphe de M. Mathieu Kérékou. Mais en 1996, il dut céder son fauteuil à M. Mathieu Kérékou au terme d’une nouvelle élection présidentielle. Cinq ans plus tard, les Béninois accordent à nouveau leur confiance au général Mathieu Kérékou. 4 En 2006, en l’absence de M. Mathieu Kérékou et de M. Nicéphore Soglo, le jeu politique devient plus ouvert. Le premier tour électoral s’est tenu le 5 mars 2006. Vingt-six candidats briguaient la magistrature suprême : des habitués et de nouveaux venus. Parmi eux, M. Adrien Houngbédji et M. Bruno Amoussou, tous deux anciens ministres de M. Kérékou et anciens présidents de l’Assemblée nationale. Contre toute attente, c’est M. Boni Yayi, dépeint par ses adversaires comme l’émanation d’ « une génération spontanée en politique », qui ravit la vedette