Η Κ Η Θ ΙΟ Λ ΙΒ Β Η Κ ΙΑ Ρ Π Υ Κ Η Κ Η Θ ΙΟ Λ ΙΒ Β Η Κ ΙΑ Ρ Π Υ Κ Η Κ Η Θ ΙΟ Λ ΙΒ Β Η Κ ΙΑ Ρ Π Υ Κ tt Η Κ Η Θ ΙΟ Λ ΙΒ Β Η Κ ΙΑ Ρ Π Υ Κ HISTOIRE Η DES Κ ARCHEVÊQUES LATINS Η DE L'ILE DE CHYPRΘE ΙΟ PAR Λ LE COMTE DE MAS LATRIE ΙΒ Β Η Κ ΙΑ Ρ GÊNES IMPRIMERIE DE L INSTITUT ROYAL DES SOURDS-MUETS Π 1882 Υ Κ Η Κ Η Θ ΙΟ Λ ΙΒ Β Η Κ ΙΑ Ρ Π Υ Κ HISTOIRE Η DES Κ ARCHEVÊQUES LATINS Η

A DE L'ILE DE CHYPRΘ E ΙΟ PAR Λ LE COMTE DE MAS LATRIE ΙΒ Β Η Κ IIBAIOeHKH I ΙΑ

Ρ GENES Π IMPRLMERIE DE L INSTITUT ROYAL DES SOURDS-MUETS Υ 1882 Κ Η Κ EXTRAIT Η ARCHIVES DE L'ORIENT LATIN PUBLIÉES SOUS LE PATRONAGE Θ SOCIETE DE L ORIENT LATIN Ο Tome II, 1S82, pp. 2oy-j2S Ι Λ Β Ιr ^ oam 1i2^S Β zi Η fir: .i 60 exemplaires. Κ ΙΑ Ρ Π Υ Κ Η Κ Η I. Θ HISTOIRE DES ARCHEVÊQUES LATINΟ S DE L'ILE DE CHYPRE Ι Λ ΙΒ Le pape Célestin III, voulant déférer à la demande d'Amaury de Lusignan, alors seulement seigneuΒr et non encore roi de l'ile de Chypre, organisa en 1195, l'églis e latine dans ce pays. Il y créa un archevêché dont le siège fut fixé à Nicosie, la ville la plus considérable de l'île, et lui donna pour évêchés suffragants , Limassol et Famagouste. LΗe Quien et les éditeurs des Familles d'Ou­ tremer, après Le Quien^ ont voulu ajouter à ces sièges un cinquième évêché latin, celui de Cérines. Ce siège est inadmissible et le cha­ pitre qu'on lui a consacrΚé dans VOriens christiamis avec ses huit ou neuf dignitaires doit être entièrement supprimé. Jamais, sous aucun règne, pas même transitoirement, la ville de Cérines n'a été le siège d'un évêché latinΑ. L'île de Chypre n'a jamais formé que quatre diocèses latins. ΙLe, cadre ecclésiastique établi par Célestin III n'a pas varié une seule fois, ni par addition, ni par suppression, pendant les quatre cents ans qu'à duré en Chypre la domination latine, de l'an 1195 Ρà l'an 1570. Nul des neuf prélats auxquels Le Quien confère le titre d'évêque latin de Cérines en Chypre ne l'a été réel­ lementΠ. Ces prélats sont des évêques in partihus de la Cyrénaïque, Υou bien des évêques nommés à des sièges européens, dont les noms plus Κ Histoire des archev. de Chypre. [208]

ou moins rapprochés de celui de Cérines ont été défigures dans la transcription ou la lecture. On peut considérer ces fliits comme ab­ solument certains. Les évêchés latins créés par Célestin III reçurent en dotation Η i.° une partie des domaines de l'église grecque, dont un grand nombre de sièges furent supprimés et 2.° les dîmes sur toutes les terres attribuées à la couronne, aux chevaliers ou à des bourgeoisΚ. Les 14 évêchés grecs de Citium, Salamine, Amathonte, Neapolis , Curium, Paphos, Arsinoë, Solia, , Cérines, , Trimi- thus, Carpàsso, Leucosia ou Nicosie furent réduits à quatre. IlΗs cor­ respondaient aux quatre évêchés latins , mais les prélats grecs par suite des décisions de 1222 et 1260 qui complétèrent la création de 1195 , durent résider en d'autres villes que les prélats latinsΘ. Le métro­ politain de Nicosie dut se fixer dans la vallée de Solia, à l'ouest de l'île; l'évêque grec de Paphos à Arsinoë, aujourd'hui Arzos dans le Kilani; celui de Limassol à Lefcara, au haut des montΟs Mâchera et celui de Famagouste à Riso Carpàsso , dans le promontoirΙ e oriental. L'établissement de l'église latine, qui asservit en réalité l'égHse grecque en lui ôtant l'autorité, ne s'opéra pas sans difficultés et sans troubles. Jusqu'au XIV^ siècle, la lutte s'accusΛe presque sous chaque épiscopat. Dans le cours de ces crises, on vit toujours la puis­ sance laïque prendre la défense des intérêtΒs religieux de la popula­ tions indigène, comme pour lui faire oublier sa sujétion politique. Quelquefois, les papes eux-mêmes Ιacquiesçant aux demandes de la royauté ralentissent l'effet de leurs propres décisions, ou modèrent l'action de leurs légats. Β ΗL ALAIN. 1196. 1196 Alain, mal nommé Saldn dans l'une des continuations de Guillaume de Tyr ' , fut d'abord archidiacre des églises unies de S. Georges de Rama Κet Lydda, évêché de la Palestine, et chanceher d'Amaury de Lusignan, avant l'élévation de la seigneurie de Chypre au rang de Royaume ^ Chargé par le pape Célestin III d'organiser dans l'ile, de Αconcert avec l'archidiacre de Laodicce, les chapitres et les sièges épiscopauxΙ , dont Amaury avait demandé la création au S. Siège 5, il fut élu archevêque de Nicosie par le chapitre métropolitain dans leΡ courant de l'année 1196.

1 Historiens des crois,; Hist. occid., t. II, p. 167. vrier 1196, publiées dans notre Hist. de Chypre, t. 111, \'ar. D.: Salein, arcediacres de S. Georges de Rames. p. J99-600. Πi Carlul. de S.le Soph. de Nicosie, Bibl. Nat. Mss. j Hisl. de Chyp., t. III, 599, et Cartul. de Sainte ΥLat. 10189, n<>4). Bulles du 29 sept. 1195 et 20 fc- Sophie, n" 4. Κ [209] I. Alaim, iip6. 5

Célestin III confirme d'une manière générale les droits d'Alain et les dotations territoriales affectées à son l'église de Nicosie par Amaury, dès lors roi de Chypre, dans une bulle du 13 décembre 1196, ainsi libellée: «• VenerabiU fratri Alano, Nicosiensi archiepiscopo « 4. Η A la suite de la demande qu'en avait faite pour lui le chapitre, Alain reçut du pape au commencement de l'année 1197 le pallium, qui était l'insigne de la pleine autorité métropolitaine. Il était alors Κ chanceher du royaume de Chypre 5 : il délivre en cette qualité une donation du roi Amaury au S. Sépulcre, du mois de mars de l'an 1201 ^ Η Alain, qui n'est mentionné ni dans les Familles d'Outremer, ni dans VOriens christianus, ne vivait plus le 13 décembre 1205. Ce jour. Innocent III confirme la nomination d'un trésorier de l'églisΘe de Limassol faite par l'archevêque défunt, désigné seulement par la lettre A., dont la mort devait être assez récente : <( thesaurariam tibi » a bone memorie A. archiepiscopo Nicosiensi collatamΙ Ο» ?. II. N. inconnu. F eut-être TERRY OU THIERRYΛ. 1206. Il est probable que l'élection du nouvel archevêque de Chypre n'avait pas encore eu lieu le 28 janvier 1206. Il est vraisemblable aussi que le siège d'Alain vaquait toujoursΒ, quand Innocent III, s'adressant aux chanoines de Nicosie, prenaiΙt sous la protection apos- toHque le chapitre et ses biens, notamment la maison autrefois pro­ priété de Guillaume de Gaurelles ^ et ses dépendances, « laquelle » maison avait été reconstruite par l'archevêquΒ e de bonne mémoire », ainsi que le jardin nommé Prastia Pallorum, situé à Nicosie, précé­ demment donné au chapitre par le feu roi Amaury 9. Mais il est certain que le prélat était élu, peut-être sacré et in­ tronisé déjà le 5 août 1206,Η date d'une lettre qu'Innocent III lui adresse de Ferentino. La nomination du second métropolitain latin de Nicosie est donc comprise entre le mois de janvier et le mois d'août 1206. Κ Le pape lui mandait de se rendre à la cour apostolique , ou d'y envoyer un procureurΑ, afin que le S. Siège pût connaître contradictoi- rement des réclamationΙ s élevées par le nouveau patriarche latin de

4 Hist. de Chyp., t. III, p. éoi. 8 Guillermi de Caurellis. Les Gaurelle, dont on a 5 Hist, de Chyp.,Ρ t, III, p. 605. Cartul. de S.te écrit aussi le nom Gaverelles étaient chypriotes, Sophie n. i, cf. n" 4, du 4 des nones de Janvier 2 d'origine franque. (et non 3) janvier 1197. 9 Lettre d'Innocent III du 5 des calendes de fj- 6 Cartul, du S. Sép., éd. Rozière, p, 317. vrier, 8' année, à Rome, Cartul. de S.te Sophie, n° 14, 7 Hist, de Chyp., t. II, p. 33. Inn. III, Ep., éd. publiée dans la Biblioth. de l'ic. des chartes, 1875, Migne, t. ΠU, col. 756, 1. VIII, ep. 181. p. 222. ΥM&s LATRIE, 2 Κ Histoire des archev. de Chypre. L-^o]

Constantinople, Thomas Morosini, qui voulait soumettre l'église de Chypre, jusque là exempte, à sa juridiction '°. Les prétentions du patriarche Morosini n'eurent pas de succès; et l'église de Chypre continua de jouir comme par le passé de l'indé­ Η pendance qui lui avait été accordée dès le cinquième siècle. Elle avait été détachée à cette époque du patriarcat d'Antioche pour être placée sous l'autorité directe du Saint Siège , à l'occasion de la découverte Κ du corps de s. Barnabe, près de l'ancienne Salamine, au N. E. de Famagouste ". On ne connaît pas le nom du métropolitain , qui avait eu à déΗ­ fendre ainsi l'autocéphalie de son église dès la première année de son ministère. Élu en 1206, il était décédé, ou n'était plus à la tcte de l'église chypriote, en 1211, année dans laquelle un documenΘ t mentionne un nouvel archevêque du nom de Durand. Peut-être ce second archevêque latin se nommait-il Terry. Il est certain qu'on doit inscrire un TERRY OU THIERRYΟ, (entière­ ment inconnu d'ailleurs jusqu'ici, comme l'était AlainΙ) parmi les ar­ chevêques de Nicosie qui ont siégé avant Eustorge d'Auvergne, tant les témoignages qui le concernent, quoique peu nombreux, sont précis. D'abord l'ancien nécrologe de l'église de N. DamΛe de Paris mentionne en ces termes formels, comme mort le 18 juin (et avant 1212), un Terry, archevêque de Nicosie, dont onΒ doit célébrer l'anniversaire conformément à la demande qu'en avait faite son fière Pierre, sous- chantre de Notre Dame , et bienfaiteur Ιde l'église: « Eodem die (14 » cal. juHi, en marge: ante 1213) obiit Terriens, Nichossiensis ar- » chiepiscopus, cujus anniversariumΒ capitulum fieri concessit, ad pe- » ticionem Pétri, succentoris Parisiensi s , fratris sui. Idem enim Pe- » trus, ob remedium anime dicti fratris sui et sue, dédit nobis qua- » draginta libras Parisiensium, positas in emptione cujusdam domus » site in vico Sancte MarineΗ, que fuit Reginaldi de Vamvis '* ». En second lieu, une lettre de Grégoire IX '3 rappelle qu'un arche­ vêque de Nicosie, désigné par la lettre T. et antérieur à Eustorge, dont le long pontificatΚ ne peut avoir commencé plus tard que l'année 1217, avait autorisé les chanoines de S. Augustin vivant au mona­ stère de Lapais, Αprès de Cérines, à adopter la règle de Prémontre. Il ne peut s'agiΙr ici que de notre Terry.

10 Hist. de Chyp.,Ρ t. II, p. 35. Migne, Inn. Illi"/,., l'archev. Victor Marcello, 23 mai 1481. Collect. des t. II, col. 966, 1. IX, ep. 141. Rinaldi, .il/ino/. eccles., doc. inéd., Mélanges, nouv. série, t. IV, p. 506. ann. 1206, § 6. Cf. Hist. de Chyp., t. I, p. 192. 12 M. Guérard, Cartul. de N. D. de Paris. Obi- 11 Voy. Hist. de Chyp., t. 1, p. 80 ; II, p. 35; tuaire, t. IV, p. 87. III, p.Π 53, note. Cf. dans les Documtnts nouveaux 13 Rieti, 9 avr. 1232. Cari, de S. Sophie, n" }6. Υservant dc preuves d l'Hist. de Chypre, une lettre de Hisl. de Chyp., t. III, p. 632. Κ [2II] III. Durand? — Albert. 1211.

III. DURAND? — ALBERT. 1211. Η

En l'année 1211, un nouvel archevêque, nommé Durand, avait été Κ élu par le chapitre métropolitain. Mais un vice de forme dans l'élection empêchait la cour de Rome d'accorder au candidat la confirmation apostolique. A. ce grief principal contre l'élection s' ajoutaient aussiΗ contre l'élu certaines récriminations mal définies qu'avait adressées au Saint Siège l'ancien régent de Chypre, Gautier de Montbéliard, beau- frère du roi Hugues P"" de Lusignan, qu'il avait longtemps retenuΘ sous sa tutèle dure et cupide '4. Au lieu de procéder directement à l'élection de l'archevêque , comme eût voulu le S. Siège, les chanoines de Nicosie, Οsuivant vrai­ semblablement en cela l'usage des royaumes d'Orient Ιet désireux de se montrer déférents pour l'autorité du jeune roi, qui ne dissimulait pas sa satisfaction d'avoir atteint sa majorité, lui avaient présenté le nom de deux candidats, en le priant de désignerΛ celui qui lui était le plus agréable. Le roi avait indiqué Durand, et Durand avait été élu par le chapitre. Β Le 30 décembre de cette année 1211, Innocent III était encore, parait-il, insuffisamment informé de ces circonstancesΙ . Il avait reçu seulement la notification de l'élection et la demande de la confirmation adressée par le chapitre, par le roi eΒt par les évêques suffragants de Nicosie; mais en même temps lui étaient parvenues les accusations de l'ancien régent de Chypre, avec les réponses de Durand ou du chapitre. Ces accusations, remarquait d'ailleurs le pape, étaient au dire de Durand, calomnieuses et Ηinspirées uniquement à Montbéliard par son hostilité notoire contre le roi et son dépit de n'avoir plus les avantages de la régence '5. Quelqu'instance que l'on fit pour obtenir la validation apostolique, Κle pape s'y refusa cependant et renvoia l'exa­ men de l'affaire au patriarche de Jérusalem, Albert, légat apostolique en Orient '^. Le pape alléguait uniquement comme motif de l'ajour­ nement qu'un seul Αdes électeurs s'était rendu en cour de Rome pour solliciter la Ιconfirmation, le S. Siège ne pouvait suffisamment s'éclairer sur les faits. Toutefois, afin d'éviter de nouveaux voyages aux Orientaux, le pape autorisait le patriarche à confirmer l'élu, s'il le jugeaiΡt à propos et à lui remettre en son nom le pallium.

14 Voy.Π Hist. de Chyp., t. I, p. 179. 16 Lib. XIV, ep. 134, 50 déc. 1211. Baluze, t. II, Υi; Ih. t. I, p. 184. p. J70; Migne, t. III, col. 494. Κ 8 Histoire des archev. de Chypre. [212]

qu'il lui envoyait par avance, un mois après les significations néces­ saires. Mais les choses n'allèrent pas aussi vite; et elles ne se terminèrent pas comme Innocent l'avait pensé. Les insinuations plus ou moins Η injustes de Gautier de MontbéUard furent oubliées; l'honorabilité de Durand entièrement reconnue; toutefois l'irrégularité des procédés sui­ vis pour sa nomination frappa le patriarche : il cassa l'élection comme Κ contraire aux droits de l'église et instruisit le pape de sa décision. Elle était trop conforme à sa propre doctrine, pour qu'Innocent III ne l'approuvât pas entièrement Η Le 13 et le 15 janvier 1213, le pape écrit au roi Hugues et au chapitre de Nicosie pour leur faire comprendre la nécessité qu'il soit procédé à une nouvelle et hbre élection, sans que le roi y interviennΘ e absolument en rien. « Dans les lettres que l'archidiacre de Famagouste m'a apportées ;; de votre part, dit-il au roi, vous vous plaignez tropΟ vivement de » ce que le patriarche de Jérusalem a cassé l'électioΙn du trésorier de » l'église de Nicosie comme archevêque. Si vous examiniez les choses » avec plus de calme vous ne le blâmeriez pas. Vous êtes juge et » partie dans la question. L'élection est absolumenΛ t contraire à la » liberté de l'église et vous empiétez sur les droits ecclésiastiques en » exigeant que le chapitre de Nicosie, danΒs la nouvelle élection qui lui » est demandée, présente deux candidats à votre acceptation. Eh quoi ! » non content du domaine de César, vouΙs voulez usurper celui de Dieu. » Mais, si dans les mariages ordinaires, le hbre consentement des » époux est indispensable à la validitéΒ, combien ne serait-il pas ridicule » et honteux que l'Église fût obligé e de contracter mariage d'après la » décision d'une autre autorité que la sienne, et que le mariage spi- » rituel dépendît ainsi d'une décision laïque. On m'a bien dit que » quelques-uns de vos prédécesseurΗ s avaient eu et avaient exercé » une telle prétention. Mais elle est inique et l'ancienneté de la faute » ne fait qu'aggraver le tort et la nécessité de le réparer '?. Ses paroles sont pluΚs sévères encore pour les chanoines de Nicosie : « Le patriarche de Jérusalem a bien agi en cassant une nomina- » tion contraire Αau droit et aux lois de l'église. Elle est nulle , non » point par indignité de l'élu mais par le vice même de l'élection, » non personaΙ sed eleciionis vitio. Vous n'êtes pas exempts de repro- » ches; mais j'oublie votre faute, et je vous engage à procéder sans » retard eΡt librement à l'élection d'un archevêque, en ne tenant compte » que des lois canoniques et des intérêts de l'église de Nicosie. Nous Π 17 Lib. XV, ep. 204. Baluze, t. u, p. 705; Migne, naldi, Annal. 1213 , % ^. Hist, de Chypre, t. l, Υt. III, col. 735. Cartul. deS.le Soph., n" 10. Cf. Ri- p. 185. Κ [213] IIL Durand? — Albert. 1211. 9

» déléguons nos pouvoirs conjointement et séparément, au patriarche » de Jérusalem, à l'archevêque de Césarée et à l'évêque de S. Jean » d'Acre, pour confirmer ou infirmer au besoin votre choix '*. Les documents ne nous font pas connaître quelle suite eut l'affaire Η du trésorier de Nicosie, et Rinaldi ne l'a pas mentionnée. Les pièces, sans lesquelles il n'aimait pas à s'avancer, semblent lui avoir fait défaut. Nous ignorons si on trouva un moyen de concilier la liberté Κ du chapitre et les désirs du roi Hugues, ou si le conflit continua. Nous ne savons donc point si Durand doit être inscrit au nombre des archevêques définitifs et canoniques de Nicosie. Nous ne le pensonsΗ pas. Il semble que le roi et son candidat aient, pour le moment, cédé aux représentations du pape et que les chanoines de la cathé­ drale aient procédé à l'élection d'un nouvel archevêque. Ce Θprélat fut peut-être Albert. Quant à la question plus élevée à laquelle se rattachait l'élection de Durand, elle est une des plus déUcates qu'offre l'histoirΟe des rap­ ports de l'Éghse et de l'état. On ne sait combien de temps les rois de Chypre acceptèrent les prétentions et la théorie d'InnocenΙ t III, ni même s'ils l'acceptèrent jamais. Un accord, au moins tacite, dut^ intervenir en Chypre comme ailleurs, pour éviterΛ par des tolérances réciproques une lutte ouverte sur des cas qui devaient être cependant bien fréquents. Les successeurs de Hugues I", peut êtreΒ Hugues I" lui même, sans prétendre jamais au droit de nominatioΙ n ou d'investiture des évêques, paraissent avoir réellement exercé, comme leurs prédéces­ seurs, le droit fort légitime de présenteΒr les sujets à la nomination apostolique '9. § 2-

Albert, dont nous venons d'écrirΗe le nom, est mentionné par Amadi et par Florio Bustron, avec des circonstances particulières, comme le troisième archevêque de Chypre. Il aurait jeté les fondements de l'église cathédrale de SaintΚe Sophie de Nicosie, qu'Eustorge, son successeur immédiat et par conséquent quatrième archevêque latin, aurait terminée en Α1228. « Alberto, terzo arcivescovo, dit Amadi » sous l'année 1209Ι , cominciô a far le fondamenta délia madré » ohiesia de ^° ». a Santa Sofia, dit Bustron, la quai havea » principiata Aloerto, terzo arcivescovo del 1209 ". » La date, Ρassignée à l'épiscopat et à la fondation d'Albert par les

iS Lib. XV, ep. 206. Baluze, t. II, p. 706; Migne, 20 Chron. de Chypre, dite d'Amadi, ann. 1209 , t. III, col.Π 734. fol. 26. Υ19 Voy. Hist, de Chyp., t. I, p. 186. 21 Fl. Bustron, fol. 82. Κ 10 Histoire des archev. de Chypre. [214]

chroniqueurs chypriotes du XV« et XV? siècle, peut être erronée, quoique leur chronologie soit généralement exacte; mais le lait môme de l'existence dans les origines do l'église latine de Chypre d un ar­ chevêque du nom d'Albert nous parait suffisamment établie par leur Η témoignage, parce qu'ils se sont entourés de très bons éléments pour écrire leurs histoires. Seulement si l'année 1209 appartient à l'épiscopat d'Albert, Κ Albert est le second et non le troisième archevêque de Nicosie, Eustorge ne lui a point succédé immédiatement, car Terry ne peut être omis; et il y a eu dans le court intervalle qui sépare la morΗt d'Alain de l'élection de Durand, de 1206 à 12n, deux archevêques nommés et décédés bien rapidement, Albert et Terry. Notre supposition, qui considère Albert comme remplaçanΘt de Durand, nous semble plus vraisemblable, et conserve à ce prélat le troisième rang, que lui donnent positivement les chroniques de l'île dans le catalogue métropolitain. ΙΟ IV. EUSTORGE DE MONTAIGU, OU EUSTORGE D'AUVERGNEΛ . 1217-1250. Eustorge, suivant Florio Bustron, fut élu archevêque à la mort d'Albert ". Il appartenait à une riche familleΒ de chevaliers d'Auvergne, très répandue en France et en Orient. ΙSon frère, Foulques, était évêque de Limassol; par un autre de ses frères, il était oncle pa­ ternel de Bernard de Montaigu, évêque du Puy, oncle des deux grands-maîtres du Temple et de Βl'Hôpital , Pierre et Guérin de Montaigu*', et oncle encore de Gérard de Montaigu, premier mari d'Échive de Montbéliard, chevalier chypriote, qui fut tué par les Impériaux au combat de Nicosie, en 1229 *4. Durant les 35 ans qu'il Ηa occupé le siège de Nicosie, Eustorge a marqué par de nombreux et honorables souvenirs dans l'histoire des royaumes d'OutremerΚ. Il s'associa à la résistance des liges de Chypre et de Syrie dirigée par le vieux sire de Beyrouth contre Frédéric II, et contribua ainsi à assurer l'indépendance des deux royaumes. Il secondΑa toutes les entreprises des Chypriotes et des princes d'OccidenΙ t en faveur de la Terre Sainte. Il suivit en Syrie les armées du rôi de Hongrie, de Jean de Brienne et de saint Louis. f

22 « Per la Ρmorte d'esso (Alberto) successe Eus- t. III, p. 630, note. Le père d'Échive , Gautier de torgio ». Florio Bustron, fol. 82. Montbéliard, l'ancien régent de Chypre sous Hu- 23 Albéric des Trois Fontaines. D. Bouquet , gués I", avait laissé il sa fille de nombreuses terres t. WIII, p. 789; t. X.KI, p. 626. Cf. Gallia Christ., en Chypre. Contin. de Guill. de Tyr, Hist. occ. des t. U, Πp. 626. crois., t. II, p. 376, 24 Hist. de Chypre, t. I, p. 2$8; t. II, p. 18; Υ Κ [215] IV. Eustorge de Montaigu. i2iy-i2jio. n

Il mourut à Damiette, au milieu même de la croisade française qui avait eu de si heureux commencement. Dans le domaine des choses religieuses, il se montra sévère dé­ fenseur des droits de l'église contre tous, grands et petits, laïques ou clercs, et en même temps administrateur généreux et dévoué. Il régla Η avec la royauté et la noblesse sur des bases équitables la question des dîmes et des anciennes terres ecclésiastiques; il favorisa le dévo- Κ loppement du clergé réguher, tant des anciens ordres de S. Benoît de Prémontré et de Cîteaux, que des nouveaux ordres de S. Domi­ nique et de S. François *5. H accrût le domaine de l'église métroΗ­ politaine; il augmenta le nombre de ses clercs et la splendeur du culte. Il construisit un archevêché et termina, dans les premiers temps de son ministère, l'église de S'^ Sophie qu'Albert avait commencéeΘ , et qui fut reconstruite ou agrandie considérablement par ses succes­ seurs *^. Nous allons suivre, dans l'ordre chronologique des témoignageΟ s qui nous en restent, les faits et les événements principaux de ce long et bel épiscopat. Ι Il faut d'abord écarter, comme ne pouvant correspondre au temps de l'administration d'Eustorge, Tannée 1199, Λdans laquelle Boé- mond III d'Antioche promit (6 septembre 1199) de restituer à Tordre de THôpital les villes de Maraclée et de la Chamèle qu'il occupait momentanément pour se mieux couvriΒr contre les entreprises du Vieux de la Montagne. Eustorge, à lΙa requête des frères de S. Jean, a bien reconnu l'authenticité de cet engagement, comme on lit aujourd'hui au bas de Tacte publié par Paoli; mais cette constatation ne peut être contemporaine de la Βrédaction première de T acte, qui est de 1199. La forme même employée par Eustorge semble in­ diquer qu'il n'a fait apposer sa garantie sur la lettre du comte de Tripoli que postérieurement à la confection et de cet acte peut-être sur une nouvelle copie (non datéeΗ) de l'ancienne charte. « Et nos Eustor- » gius, Nichosiensis archiepiscopus, de verbo ad verbum privilegium B. » comitis Tripolis legimus, nihil addito vel diminuto, ad petitionem, etc. » et presenti scripto adΚ majorem confirmationem sigillum nostrum » duximus apponendum *? ». On trouve également au bas de la charte de 1199 une confirmatioΑ n de P. archevêque de Césarée, et il est certain que ce P. Ιn'a occupé le siège de Césarée que de 1202 à 1232. Ces souscriptionΡs sont donc postérieures à Tan 1199*^ Peut-être la 2; Hist. de Chyp., t. I, p. 189. Ci-après, p. 12-21. 28 Des faits semblables ne sont pas rares. Un 26 II participa par ses donations à la construction diplôme de Hugues Capet, rédigé vers l'an loio de la cathédrale de Famagouste, S' Nicolas, refaite en en faveur des chanoines de S.'' Gt.neviéve, et dont 1309 par l'évêque Baudouin. Amadi, ann. 1308, les Archives nationales possèdent l'original (K 18, fol. i66. Archiv.Π des missions scientif., t. I, p. $39. n. 9), fut souscrit par Gérald, légat du S. Siège et 2Υ7 Paoli, Codice diplom,, p. 88. cardinal d'Ostie de 1067 à 1077. Κ 12 Histoire des archev. de Chypre. [216]

confirmation de l'engagement de 1199 parut elle nécessaire aux Hos­ pitaliers après la mort de Boémond III, à cause des mauvaises dispo­ sitions que témoignait déjà son fils à Tégard de leur maison. Aucun témoignage suffisant ne prouve (mais le fiiit n'est pas im­ Η possible), qu'Eustorge ait été consacré archevêque de Nicosie au concile général de Latran, en 1215, comme l'admet Le Quien, d'après Etienne de Lusignan*', autorité toujours douteuse et légère. Les Κ lettres de convocation au concile furent lancées en 1213 et les actes originaux mentionnent seulement d'une manière générale qu'on en expédia des copies à l'archevêque et aux évoques de Chypre, sanΗs désigner nominativement un seul prélat 3°. Le premier document, à date certaine, où nous trouvions nommé Eustorge est la confirmation par Bertrand, sire de Margat, Θd'un don assez considérable de Renaud, son fils, à Tordre de THôpital, con­ firmation dressée assez solennellement à Nicosie, dans les mains du grand-maître, Garin de Montaigu, frère d'Eustorge, Οen présence du roi Hugues et de l'archevêque Eustorge, lui-même.Ι Cette pièce est du 23 Juillet 1217 3'. Quelques mois après, Eustorge passe en Syrie avec les chevaliers de Chypre et le roi Hugues, qui meurt à Tripoli au Λmois de février 1218 '*; il s'embarque au mois de mai de cette année à S. Jean d'Acre, avec Jean de Brienne et Tarmée croisée pour l'Egypte; il suit les travaux du siège de Damiette que les renforts amenéΒs par le légat Pelage , évêque d'Albano , permettent d'activer ,Ι et assiste à la prise de pos­ session de la ville , enlevée inopinément , après 18 mois d'investis­ sement, le 5 novembre 1219 33. Β Pendant les lenteurs de la campagne, l'évêque d'Albano, qui avait eu à rappeler Eustorge à la modératio n vis-à-vis de l'évêque de Fa­ magouste son suffragant 34 J s'occupait d'amener un accord entre les prélats et les chevaliers de Chypre sur des questions d'intérêt fort graves, et restées néanmoinΗs mal réglées encore depuis la fondation du royaume latin de Chypre. Il s'agissait d'abord du paiement des dîmes auquel se refusaienΚt souvent les seigneurs; ensuite de l'exemp­ tion des charges royales et autres avantages réclamés pour les serfs de terres ecclésiastiquesΑ , et enfin de Tancien domaine des églises 29 Oriens christ. , tΙ. III, col. 1203. Oliv. le Scholast, ap. Eccard , Corp. hist., t. II, 30 Labbe, Concil., t. XI, part I, col 125. col. 1397. Amadi, ann. 1217. Contin. de Guill. de 31 Paoli, Coi. diplom., t. I, p. il2. La pièce Tyr, pp. 322, 323. était scellée des deux sceaux en plomb du roi Hu­ 33 Rog. de Hoveden, ap. D. Bouquet, t. XVIII, gues et de l'archevêqueΡ . Le sceau d'Eustorge, re­ p. i8é. Cf. Math. Paris, ap. D. Bouq., t. XVII, produit par Paoli. Pl. V. v. n." 48, et rond comme col. 743. celui du roi, représente d'un côté , un archevêque en 34 Lettre d'Honorius III, 13 juillet iîi8. Hist, habits pontificaux et .issis, avec la légende : S, Eus- de Chyp. , t. II , p. 38. L'objet même des plaintes torgii Nicossien. archiepi. Au revers, une église et la ^e l'évêque de Famagouste contre l'archevêque sont légendΠe : EccUsia Nicosiensis. inconnues, mais elles devaient être assez sérieuses: Υ32 Hist. de Chyp., t. I, p. 193 ; t. II, p. 14. Famaguslanum episcopum graviter molestabat. Κ [217] IV. Eustorge de Montaigu. 1217-12JO. 13

grecques que Téglise latine réclamait dans son intégrité, prétention inadmissible, car la seigneurie temporelle des Latins en Chypre avait été constituée et des fiefs avaient été créés au moyen de propriétés ecclésiastiques grecques, par Guy et Amaury de Lusignan, bien avant Η l'établissement du clergé latin dans Tîle 35. Une première convention sur ces questions délicates fut scellée à Limassol au mois d'octobre 1220, dans une grande assemblée, à Κ laquelle assistèrent la reine régente Alix de Champagne, Tarchevêque Eustorge, plusieurs évêques et un grand nombre de chevaliers revenus en Chypre pour attendre la reprise des hostilités en Egypte. La cour Η de Rome se prêtait à tous les arrangements qui pouvaient mettre d'accord la noblesse et le clergé chypriotes, à cette seule condition , que les évêques grecs seraient subordonnés aux évêques latinsΘ, et que par conséquent le seul vrai prélat, presul, dans chacun des quatre diocèses conservés dans Tîle, serait l'évêque latin. L'évêque grec était simplement toléré pour Tadministration des sacrementΟs à ses corehgionnaires. Honorius III expHque formellement cettΙ e doctrine dans une lettre du 5 janvier 1221 adressée à Tarchevêque de Nicosie et aux évêques de Paphos et de Limassol, lettre écrite pendant que l'évêque de Famagouste, chargé d'aller soumettreΛ les projets à Tap- probation du Saint Siège, se trouvait encore à Rome 3^. L'accord de Limassol, confirmé par une déclaration de Pelage, rendue à Damiette le 16 mai 1221 37 ^ par diverses Βlettres d'Honorius III du 17 décembre 1221 38 et du 8 mars 1222 3Ι9 ^ fut renouvelé et com­ plété dans une nouvelle convention arrêtée à Famagouste le 14 sep­ tembre 1222, en présence de PelageΒ et d'Eustorge 4°. Nous avons fait connaître ailleurs 4' les bases de ces diverses transactions, qui, en régularisant les anciennes concession s féodales faites grâce à la dépos­ session des éghses grecques, tout en maintenant Tobligation stricte de la dîme pour les laïques, Ηconsacra une situation très avantageuse en somme aux prélats latins 4^. Ces arrangements étaient si favorables au clergé, que la reine et les chevaliers les trouvèrent Κexcessifs et dommageables pour eux. Ils en appelèrent en cour Αde Rome43j mais le pape ne put que rappeler 35 Cartul. de S.te Sophie,Ι n.o 84; Hist. de Chyp., 40 Cartul, de S.le Soph., n." 83 et 95, publ. H»s/. t. I, p. 205-207, t. III, p. 612-614. de Chyp., t. III, p. 619-622. 36 Carlul. de S.le Sophie, n.» 86. Quod episcopi 41 Hist. de Chyp., t. I, p, 209-212. greci non sint presules in diocesibus Latinorum, nec 42 Hist. de Chyp., t. II, p. 46. Le pape le re- ut presules reputentur.Ρ connut et un légat apostolique rappellait en 1248 , 37 Cartul, de S.le Soph,, n." 82. ces avantages réels et d'ailleurs fort légitimes. Labbe, 38 Cart. de S.le Soph., n.° 85 et MSS. de La Porte. t. XI, 2.' part, col. 2402, art. 10. Du Theil. Bibl. Nat. Index des lett. apost. Ann. VI, 45 Voy. I««r« de Gcrold. Hist. de Chyp. ; t. III, ep. 95, 96 à la reine et à l'archev. p. 631. 39 Cartul.Π de S.te Soph,, n.» 8$: 8 Id. Mart. Ann. 6."» AnagniΥ. Κ 14 Histoire des archev. de Chypre. [218]

les barons au respect des engagements contractés. La fréquence de SQS recommandations prouve néanmoins la difficulté qu'il éprouvait à les y amener. En 1224 et 1225 ^, en iiiS*^, en 1231 <* en 1232 ^T, en 123748^ à d'autres époques probablement encore, car les chartes Η et les chroniques ne disent pas tout, le pape ou les légats apostoliques sont obligés de rappeler à la reine et aux chevaliers les anciens accords. Quelques modérations paraissent avoir été introduites vers 1232 •»!'. Κ De longtemps cependant ni la couronne ni la noblesse n'exécutèrent de bonne grâce les engagements contractés à Limassol et à Fama­ gouste. Η La quotité des dîmes à payer n'était pas le point le plus grave dans les rapports des laïques et du clergé. Quoique Téglise ait eu à se plaindre souvent de la négligence des princes et des seigneurΘ s à cet égard 5°, de nombreuses donations prouvent assez la libéralité des fidèles chypriotes envers elle. Ce qu'il fut toujours difficile aux évêques de ChyprΟe d'obtenir de la couronne et des chevaliers, c'est le concours effectiΙf du bras séculier vis-à-vis des clergés et des populations orientales. L'église désirait Tentière subordination des indigènes et de leurs prélats; les rois et les chevaliers , par la simple préoccupation de Λleur intérêt politique, furent toujours amenés à les ménager et à prendre leur défense 5'. Il ne fallait pas rendre leur position pire que celle qu'ils pouvaient espérer en Asie Mineure chez les MusulmansΒ , ou les Arméniens. L'émigration de la population rurale euΙt en effet ruiné les seigneurs, le domaine royal, et l'église elle-même 5*. Diverses pièces de cette époque enΒ rappellant ces difficultés, mention­ nent des donations ou des restitution s faites à Téglise métropolitaine par les soins ou des deniers même d'Eustorge. Au mois de mars 1220, la reine Ahx, demeurée en Chypre, accordait à Téglise de Nicosie l'exemption des droits de mouturΗ e pour tous les grains destinés à sa maison, que Ton porterait aux moulins royaux de Kytthéa, Tancienne Cythère près de Nicosie 53. Au mois d'avril 1221 , Eustorge fondait une chapellenie à NissoΚ, village sur le plateau d'idalie, alors au do­ maine royal 54, Les 15 mai, il achète à Tarchevêque de Tyr, moyen­ nant la somme dΑe 2,200 besants d'or, le village de Livadi, donné autrefois par AmaurΙ y de Lusignan à Téglise de Tyr et resté depuis 44 Hist., t. II, p. 47. 51 L'histoire entière du rouyame de Chypre en est 4J Hist., t. III, p. 625. le témoignage. 46 Hist., t. ΡIII, p. 631. 52 De là toutes les mesures des rois de Chypre, 47 Hisl, t. III, p. 633. et plus tard du gouvernement vénitien, pour retenir 48 Hist., t. III, p. 641. les serfs dans l'ile. 4j Arbitrage d'archevêques et des grand-maîtres de 53 Hisl., t. III, p. 611. < Syrie. Hist., t. III, p. 633. 54 HtsI. de Chypre, t, III, p. 616. Cf. 251 n., jo EustorgeΠ, lui-même, s'en plaignait i Grégoire IX t II, p. 431. Υen 1237. Hist., t. III, p. 641. Κ [219] IV. Eustorge de Montaigu. i2ij-i2j;o. 15

lors dans le domaine de Téglise de Nicosie >>. Le 16 décembre 1221, Honorius III recommande à Eustorge de s'opposer à la multipli­ cation des chapelles privées dans son diocèse, en faisant fermer les oratoires qui auraient été établis sans l'autorisation métropolitaine Η ou qui n'auraient pas une dotation suffisante 5^. En 1222, Eustorge concourt à Tacte par lequel Tabbesse de Sainte Marie-Madeleine de de S. Jean d'Acre, ordre de Cîteaux, et Tabbé de Beaumont, de Tri­ Κ poli >', supérieur du couvent de S. Jean d'Acre, élèvent au rang d'ab­ baye, la maison que les Cisterciens avaient déjà à Nicosie 5». Dès Tan 1222, Eustorge et ses suffiagants se plaignaient de ne pouvoiΗr parvenir à se faire obéir des Grecs, des Syriens, Jacobins et Ne.sto- riens évêques, simples clercs ou fidèles qui méconnaissaient entière­ ment la juridiction des évêques latins; ordre était donné paΘr le pape de frapper de déposition les récalcitrants 59. Vers le même temps, Honorius III autorisait Eustorge à exercer les fonctions épiscopales en dehors des limites de sonΟ diocèse parti­ culier^"; et peu après, rappelant Taugmentation deΙs revenus ecclé­ siastiques due aux derniers arrangements, il engageait les évêques et les chapitres chypriotes à accroître le nombre des desservants de leurs églises ^'. Sans avoir établi encore à SaintΛe Sophie un nombreux chapitre ^^, Eustorge avait dû pourvoir déjà son église d'un personnel suffisant; quelques années après il augmenta sensiblement le clergé inférieur ^3^ mais n'accrut pas le nombre deΒs canonicats. En 1233, il acheta, pour réunir au domainΙ e de son église, diverses terres appelées des presteries ^-. On voit que les possessions ainsi nommées comprenaient toujours un oratoire ou une chapelle desservie par un prêtre avec des terres, et un hameau ou un Βcasai quelquefois assez considérable. L'une de ces chapellenies, fondée par le roi Guy de Lusignan dans

55 s. Jean d'Acre, le i; mai 1221. {Cartnl.Η de la contesse Alix de Montbéliard, veuve de Philippe S.te Sophie, n." 47), Hisl. de Chyp, t. III, p. 617, dTrelin, ancien régent de Chypre, accroît, dote et Cf. p. 502. Le grand-maître de l'Hôpital (Guérin fonde vingt ans après, à la sollicitation d'Eustorge. de Montaigu) , présent à la vente, promet de payer Vov. la lettre confirmative de i'abbe de Cîteaux da les 2200 besants à la première réquisitioΚn de l'arche­ mois de mars 1244. Hisl. de Chyp., t. HI, p. 644. vêque de Tyr. Le 29 mai 1222, à S' Jean d'Acre, Cart. , n.o 64. le légat Pelage confirma le contrat de 1221, Cart. 59 Lettre du 3 et 20 janvier 1222. Hist,, t. H , de s.le Sophie , n." 47. p. 43 , not. I , t. III, p. 618. Rinaldi, Ann. eccL $6 Hist. de Chyp.. t. UlΑ. p. 618. 1222, § 10. $7 Cf. His:. , t. III , p. 667. Ces abbayes de 60 Bibl. Xat., Fonds Moreau. Cf. La Porte Du S." Marie-Madeleine et Ιde Beaumont ne figurent pas Theil. Ird. des letlr. d'Honorius III. ann. %-6, dans la Syrie Sainte de Du Cange. fol. 205. Mss. Valic., 6934. 58 Cartul. de S.le ' Soph., n.» 63. Ann. 1222. 61 Hist de Chyp , t. II, p. 46. Ann. 1224. Nouveaux documents servant de preuves à l'hist. de 62 Cf., Constit. de mars 1248. Labbe , Concil, Chypre. Coll. desΡ Doc. inédits. Mélanges, nouv. série, t. XI, 2.' part., p. 2400 , art. 10. tom. rV. pag. 343. L'acte est scellé des 3 sceaux 63 En 1240. de l'archevêque Eustorge, de l'abbé de Beaumont 64 Hist. de Chyp. , III , p. 636. Carlnl, de S.te et de r abbaye de Sainte Marie-Madeleine d'Acre, Sophie, n." J3 ; Nicosie, décembre 1233, acquisition décrits Πdans le Cartulaire. Cette maison cister­ de Timios Stavros. Υcienne de Nicosie est peut-être la même abbaye que Κ i6 Histoire des archev. de Chypre. [220]

le diocèse de Nicosie et donnée au couvent du Temple-Domini , établi à S. Jean d'Acre depuis la perte de Jérusalem , fut vendu par Tabbé pour acheter quelques maisons à S. Jean d'Acre dans la rue des Provençaux, où était située peut-être l'abbaye du Temple-Domini. Η En 1234, il reçoit du roi Henri I", devenu majeur, les villages ou presteries de Mandia et de Kavallari *5 que Téglise de Nicosie con­ serva toujours jusqu'à la fin des temps Vénitiens ^^. En 1236 ^7 ^ Κ moyennant une somme de 24,000 besants blancs versée au trésor du roi, il assure à Téglise de Sainte Sophie une rente annuelle de 2,000 besants sur les salines royales de . C'était un placemenΗt à dix pour cent environ, taux ordinaire des contrats analogues dans le monde latin, en Orient comme en Occident. Des soins et des affaires plus graves avaient préoccupéΘ l'arche­ vêque Eustorge depuis quelque temps. Par sa position autant que par ses relations de famille, il se trouva mêlé aux événements de la guerre civile connue sous le nom de guerre des ImpériauΟx ou des Lombards, qui troubla les royaumes d'Outremer pendanΙ t la minorité du roi Henri I" de Lusignan et compliqua la croisade assez illusoire de Frédéric II. Comme archevêque de Nicosie et comme ami des princes d'Ibelin, il s'associa en toute occasion à la Λpolitique de résistance des chevaliers de Chypre et de Syrie, qui, en se faisant une arme des principes des Assises encore dans toute leur force, contre les pré­ tentions de l'empereur, parvinrent à déjoueΒr ses plans et son espérance. En 1215 il se hâta, conformément à leurΙ s désirs, de sacrer le jeune roi Henri à peine âgé de dix ans ^^, pour mieux protéger sa royauté contre les desseins de Frédéric. En 1225 et 1226, il s'efforça de rompre le mariage clandestin d'AliΒx de Champagne, reine de Chypre avec Théritier d'Antioche, Boémon d (V) de Tripoli, dont l'attitude était plus qu'équivoque ^9 ; mariage tour-à-tour blâmé par Hono­ rius III7°, excusé plus tard par le même pape et par Grégoire IX '', jamais autorisé formellemenΗt par le Saint Siège, et dissous enfin de

65 Hisl. de Chyp., t. III, p. 638Κ. Cart, de S.le 70 Ordre d'Honorius III à l'archevêque de Nicosie Soph., n.° 61. Nicosie, août 1234, don de Mendias de s'informer de la parenté d'Alix et de Boémond , et Kavallari. L'arbitrage de 1232 avait réglé que le fils du comte de Tripoli. Rieti , 11 août 122$. Ep. le roi donnerait Mandia à l'église de Nicosie. Hisl., 45. Hisl. de Chypre, t. II, p. 47. t. III , p. 634 , art. 2. Α Ordre d'Honorius III aux archev. de Nicosie et 66 Hisl. , t. III, p. 502. de Césarée d'excommunier le comte de Tripoli. 20 67 Cart. de S,le Soph.Ι , n." $0. S.' Jean d'Acre, janvier 1226. Rinaldi, 1226, § 57. Sept. 1236. Le sceau d'Eustorge qui scellait ces let­ Honorius s'adressant aux chevaliers de Chypre, tres était en cire verte , sur lacs de suie blanche et déclare incestueux le mariage d'Alix et de Boémond, rouge ; avec la légende : Sigillum Eustorgii Nico­ 16 fév. 1226. Rin.nldi, 1226, § 58. siensis archiepiscopi,Ρ comme au sceau du n.o 63 du 71 Ordres d'Honorius III et dc Grégoire IX à Cartulaire. Ci-dessus, p. 12 , note 31. l'archevêque de Nicosie et au patriarche de Jérusalem 68 Hisl. de Chypre , t. I , p. 228. de ne plus s'occuper de l'affaire du mariage de U 69 La principauté d'Antioche étant frappée d'in­ reine de Chypre, 1227, 5 mars et 5 avril. HisX, , terdit,Π le mariage avait été célébré sur un Ilot de la t. II , p. 48. Υrade de Tripoli en 1225. Hisl., t. I , p. 219. Κ [221] IV. Eustorge de Montaigu. 1217-12J0. 17

la volonté des parties'*. En 1229, il refuse avec le clergé de Syrie d'accompagner l'empereur excommunié à Jérusalem, afin de confirmer aux yeux de tous la sentence qui Tavait frappé et d'attester son iso­ lement aux yeux des Arabes 73. Η La diversité des instructions envoyées de Rome à Tarchevêque de Nicosie au sujet du mariage d'Alix de Champagne , provenait du désir qu'avait eu le S. Siège, dans Tintérêt des Lusignan, d'éloigner Κ la reine Alix. On ne savait comment agir avec cette princesse irré­ solue et mobile. Gênante pour ses oncles d'Ibelin avec lesquels elle se brouillait souvent, on voulait alors la décider à quitter TOrientΗ; mais on craignait aussi de la voir revenir en France, où quelques barons voulaient s'en faire un instrument contre la Régente 74. Bientôt Eustorge eut des difficultés assez vives avec un membrΘe de la famille d'Ibelin elle-même, BaHan III, fils de Jean I" , qui au mé­ pris des défenses et de la parenté canonique, avait épousé, vers 1230, Échive de Montbéliard, veuve de Gautier de MontaiguΟ, et nièce par alliance de Tarchevêque. Si haut que fussent placés Ιles délinquants , Eustorge ne les ménagea pas, et les frappa d'excommunication. Balian irrité menaça de tuer le prélat, s'il ne levait la condamnation; mais plutôt que de faibfir, Eustorge se retira à ΛS. Jean d'Acre pour préserver ses jours. Cette ferme conduite fut approuvée non seulement par le pape , qui, le 5 mars 1231, confirma TexcommunicatioΒ n 75^ mais par le père de Balian lui-même. A la bataille d'AgridiΙ , livrée aux Impériaux le 15 juin 1232 en avant des gorges de Cérines, Balian réclamait comme Taîné de la famille le commandement de Tavant garde. « A » Dieu ne plaise, mon fils , lui ditΒ le vieux sire de Beyrouth, qu'un » homme privé de sa grâce conduis e nos troupes au combat. Récon- » cilié/, vous avec notre Sainte Mère église, ou vous resterez près » de moi au dernier corps de bataille 7^ ». On ne sait combien de Ηtemps Eustorge fut obligé de résider en Syrie. Il se trouvait encore à S. Jean d'Acre le 30 septembre 1233, quand il rachetait à TabbΚé du Temple Domini la presterie fondée par Guy de Lusignan, aux environs d'un village de Guillaume de La Baume '7. Mais on le sait présent à Nicosie dès le mois de décembre suivant 7^ ; et iΙl Αest probable, sans que nous connaissions les faits, 72 Hisl. t. II, p. 47, 4^, n. 61. n. Eustorge qui reçut le corps de la reine et l'inhuma 73 Hisl,, t. II , p. 49. Pérouse, 1229, 23 Juillet. à S.'= Sophie. Hist. , t. I , p. 293. En passant à LimassoΡl au mois de mai 1229 , lors 74 Hisl. , t. I, p. 220, de son retour en Europe, Frédéric avait obtenu d'Eus- 75 Lettre où les faits précédents sont rappelés. torge qu'il bénît le mariage du roi de Chypre avec Hisl. , t. III, p. 627-630. Alix de Montferrat (Amadi, 1229 , fol. 79. Hisl., 76 Hisl,, t. I, p. 287. t. I , p. 253). Trois ans plus tard {1232-1233) . 77 Hist. de Chyp. , t. III , p. 636. Alix étanΠt mort au milieu des Impériaux , dans la 78 Hist. de Chypre, t. III, Cart. de S. Sophie, Υville de Cérines, qu'assiégeaient les royalistes, c'est n»» 53 et 59. Κ i8 Histoire des archev. de Chypre. [222]

que la réconciliation était effectuée et que Balian avait satisfait Téglise en 1236, à l'époque de la mort du sire de Beyrouth. On voit en effet Balian succéder alors aux charges comme à l'autorité de son père dans le royaume et dans le parti des chevaUers opposé aux Η Impériaux 79. Si Eustorge repassa depuis en Syrie ^°, c'est qu'il s'y rendait spontanément et fréquemment sans doute, pour conférer avec les pré­ Κ lats et les chevaliers du pays sur les intérêts communs des deux royaumes. C'est ainsi qu'il assista en 1238 aux conférences tenues à S. JeaΗn d'Acre à Toccasion de la croisade qu'organisaient en France un grand nombre de barons dont Thibaut III de Champagne devait être le chef. Il est le premier nommé, comme remplissant alors les fonctionΘs de vicaire eu patriarche de Jérusalem, et toujours archevêque de Nicosie, dans la lettre collective que les prélats et les barons d'Outremer adressent d'Acre aux croisés français le 6 octobre 1238^', pouΟr les encou­ rager dans leur entreprise et leur recommander surtouΙ t de venir re­ lâcher en Chypre afin de diriger de là Tensemble de leurs forces contre TÉgypte , s'ils voulaient tenter avec quelque chance de succès de reconquérir Jérusalem. C'était Tancien plan Λd'Innocent III, que la politique vénitienne avait fait avorter au commencement du siècle. J'ai tenu à ne rappeler jusqu'ici que des faits et documents anté­ rieurs presque tous à Tannée 1239, parce Βqu'à cette date, se présente une difficulté qu'il faut lever avant de continuerΙ . La chronique d'Albéric de Trois-Fontaines marque en effet qu'Eus­ torge, archevêque de Chypre, mouruΒt en cette année 1239 **. Le Quien et Du Cange, n'ayant pas les ressources nouvelles du Cartu­ laire de Sainte Sophie, ne pouvaien t qu'accepter comme exacte la notice du religieux de Trois-Fontaines. Ils terminent donc Tépiscopat d'Eustorge à Tan 1239 , etΗ rapportent (un peu confusément) à un nouveau prélat, qu'ils nomment Élie ou Hélie I" Cet qui est ima­ ginaire), toutes les notions historiques concernant Tarchevêque de Ni­ cosie, depuis Tan 1239Κ jusqu'à Tannée 1251. Du Cange et Le Quien sont arrêtés à cette dernière année, dans laquelle paraît avec une autorité certaine le nom Αd'un nouveau prélat appelé Hugues. Les mentionΙs d'un archevêque de Nicosie de 1239 ^ 1251, quand

79 Hist. , t. I, p. 313. les cvêqu s d'Acre et de Lydda, l'abbé du Templc- 80 11 était Ρi S« Jean d'Acre au mois de sep- Domini, les grands maîtres de l'Hôpital et du tembre 1236. Carlul. de S.le Soph. , n.o 50. Temple, le comte de Brienne , le connétable de Jé- 81 Marténe, r/;«./^««io/. , t. I, col. 1012.//«J/. rusalem et d'autres chevaliers sont nommés â la de Chyp,, t. I, p. 316. « E. miscratione divina Ni- suite. » cosiensΠb (archiep.), domini patriarchae Jeroso- 82 Voy. D. Bouquet, t. XXI, p. 626; et nos Υ• lymitani vicarius, etc. » L'archevêque de Nazareth, observations. Hist., t. 1, p. jcj, n." 6. Κ [223] IV. Eustorge de Montaigu. i2Ty-i2jo. 19

elles sont anonymes ne peuvent rien prouver ici, et il est donc inu­ tile de les énumérer. Deux seuls documents portant un nom propre sont cités par Le Quien dans cette période de 1239 à 1251, et attribués expressément, mais tout à fait à tort, à Élie ou Hélie I". C'est i.° une consti­ Η tution (sans date) concernant les chanoines surnuméraires de Sainte Sophie, et commençant par ces mots : « Nos fraier Helias », etc ^3. Κ Le Quien attribue le décret à cet Hélie P% qu'il croit avoir succédé en 1239 à Eustorge. On va voir qu'il est d'Élie de Nabinaux, arche­ vêque de Nicosie vivant au XIV^ siècle. C'est 2.° un règlemenΗt d'Eudes de Châteauroux, évêque de Tusculum, légat apostolique en Orient, daté du mois de mars 1248, dans lequel Tarchevêque de Ni­ cosie, dont le légat venait de visiter la province , est ainsi désigné : venerabilis pater E. archiepiscopus ^4. Le Quien voit dans cettΘe citation le même Élie I" qu'il a créé; je la réclame pour Eustorge, et à bon droit évidemment, puisque un document de la même année 1248 et presque du même mois, 26 février, nous donne en touteΟs lettres le nom du métropolitain vivant et exerçant en Chypre : ΙEustorgius, Nico­ siensis • archiepiscopus ^5. Voilà donc un Eustorge, archevêque de NicosiΛe en 1248, qu'il faut absolument introduire dans les années attribuées à Tépiscopat d'Élie. Il y a plus : un autre document établit que ce même Eustorge • siégeait à Nicosie, bien avant Tannée 1248Β, avant même Tannée 1240, et ne laisse par suite plus de place pourΙ cet Élie I" du XIII siècle, qu'on a trop facilement accepté et qui n'a jamais existé. La 34 pièce du Cartulaire de Sainte Sophie, bulle du 8 des ca­ lendes d'avril, 14* année du pontificaΒt de Grégoire IX, 25 mars 1240, prouve que Tarchevêque de Nicosi e s'appellait alors Eustorge; elle atteste en même temps que Tarchevêque occupait depuis long temps, quod tu olim^^, le siège de Chypre et montre ainsi qu'il ne peut s'agir ici d'un second archevêquΗ e homonyme du précédent, d'un Eustorge II, qui aurait succédé au premier en I239.. L'identité de Tarchevêque de Nicosie existant en 1215 et 1217, avec Tarchevêque mort après 1240 et 124Κ8 est donc bien établie. La mention de la chronique de Trois-Fontaines est donc une erreur certaine, soit du premier rédacteurΙΑ, soit des compilateurs postérieurs; et la soudure 83 Le Quien, t. III, col. Labbe, Concil., t. XI, actes des archevêques de Nicosie avant l'année 1292, 2.* partie, col. 2400. C'est d'après cet unique do- et avant Tépiscopat de Jean I" d'Ancône, qui parait cument non daté, nous le répétons, mais placé à être le premier archevêque de Nicosie nommé direc- la sui ted'une constitutioΡn de 12 51, que les Bénédictins tement par le pape sans l'intervention, mais avec l'as- (Artdevérif. les dates ; Chr. des conciles, ann. 1298) sentiment du chapitre, et Le Quien ont fait remonter jusqu'à l'année 1251, 84 Labbe, t. XI, 2.' p., col 2400. l'emploi de la formule Dei et apostolice sedis gratia 85 Hist. , t. III, p. 648. archiepiscopus, dans la chancellerie chypriote. Je 86 Cartul. de S.te Soph., n." 34. Doc. Nouv. n'ai pasΠ trouvé d'exemple de cette formule dans les servant de preuves. Mélanges, t. IV , p. 345. Υ Κ 20 Histoire des archev. de Chypre. [224]

étant faite entre Eustorge de Montaigu, successeur d'Albert, avec Tar­ chevêque Eustorge , nous n'avons qu'à poursuivre Tcnuméraiion des faits qui le concernent jusqu'à Tépoque de sa mort. Dans ce qui nous reste à dire de lui nous retrouverons le même esprit d'activité et de dévouement que les monuments nous ont Η montré aux premiers temps de son épiscopat. L'archevêque n'est pas toujours désigné nominativement dans les actes de cette seconde Κ période pas plus que dans la première. La lettre E. seule Tindique quelquefois. Mais son nom se retrouve en entier dans plusieurs do­ cuments , soit en français, soit en latin: Eustorgius, en 1240^7Η; Eustorge en 1244*^; Eustorgius, en 1245*'; Estorgue, en 12479°; Eustorgius, en 1248 9'. Les anciennes difficultés avec le clergé grec étaient loin d'êtrΘe ap- paisées et ne devaient pas se calmer de longtemps. Plutôt que de prêter aux évêques latins le serment d'obéissance et de reconnaître comme exempte d'hérésie la croyance latine sur les azymes, beaucoup de prêtres et de moines grecs, avaient préféré se retirer enΟ Arménie avec leurs évêques et les vases sacrés des églises. InformΙé de ces faits , Grégoire IX chargea Tarchevêque de Nicosie, de nommer des sujets latins à tous les postes devenus ainsi vacants eΛt pria le pouvoir civil de prêter main forte , s'il le fallait , à l'autorité métropolitaine pour Texécution de ses ordres. On n'insista pas heureusement sur ces me­ sures extrêmes et irréalisables. Le remède Βeut été pire que le mal, et la nécessité de retenir en Chypre lesΙ populations des campagnes amena forcément une transaction à cet égard 9*. En s'occupant des autres communions orientales, Grégoire IX re­ commandait aux prélats de Syrie Βd'aider Tarchevêque de Nicosie à ramener à l'obéissance latine u n grand nombre de Syriens, Jaco- bites et Nestoriens habitants Tîle de Chypre, qui au milieu des troubles religieux avaient perdu leurs chefs spirituels et erraient ainsi dans la foi comme deΗ vrais acéphales 93. C'est à la date de ces dernières, exhortations que le pape s'adressant personnellement à Eustorge, archevêque de Nicosie, approuva les nouvelles créations qu'il avait faites pour Κaugmenter le personnel de Téglise métropolitaine Α 87 Cart., n."-^4, Doc.Ι Nouv. Mélanges, t. w, ^41^. roi de Chypre. Carlul., n." 71. — Même date. 88 Hisl. , t. 111 , p. 644. Lettre aux chevaliers du roy. de Chypre. Carlul., 89 Hisl. , t. III, p. 646. n." 72. — Même date, même objet. Lettre au pré- 90 Hisl., t. III, p, 647. cepteur et aux frères de l'Hôpital de Jérusalem en 91 Hisl., t. ΡIII, p. 648. Exslorgius . dans un Chypre. Carlul., n." 74. Cf. Hist., t. I, pp. 357, acte, de 1251, postérieur à son décès. Doc. Nouv. 364, 392, etc. Mélanges, t. IV, 347. 93 Grégoire IX à l'aicbevèque de Césarée, à 92 Grégoire IX , à l'archev. de Nicosie , 9 avril l'évêque de S.* Jean d'Acre et au trésorier de Cé- 1240,Π de Latran. Cartul. de S.te Soph. , n.° 73 , et sarée, 25 mars 1240, de Latran. Cartul. de S.le Sophie dans Rinaldi, 1240, § 4;.— Même date. Lettre au D.° 3$. Υ Κ [225] IV. Eustorge de Montaigu. i2iy-i2jo. 21

par la lettre que j'ai précédement citée, du 25 mars 124094. Sans compter ses chanoines, Téglise de Sainte Sophie eut dès lors pour le service divin, dix prêtres attitrés, 5 diacres, 5 sous-diacres et dix acolytes , tous jouissant du revenu fixe qu'on appellait une assise. Si Grégoire IX avait dû exhorter souvent les chevaliers chypriotes Η à remplir leurs obHgations vis à vis des églises. Innocent IV et son successeur n'eurent pas moins d'occasions d'intervenir dans ces ques­ Κ tions jusqu'à la grande constitution de 1260, qui les régla à peu près définitivement. Nous en trouvons la preuve dès les premiers mois du pontificat d'Innocent IV dans la lettre que le pape adressΗa au roi de Chypre le 4 août 1243 95 sur les instances réitérées de Tarchevêque. Eustorge avait déclaré au S. Siège que les chevaliers chypriotes ne paraissaient pas devoir cédei; à de simples Θmenaces d'excommunication et qu'il ne voyait d'autre moyen pour les con­ traindre à payer les dîmes aux évêques que Tintervention du roi lui-même. Sans pousser les choses à Textrême, EustorgeΟ , autant qu'on en peut juger par les actes du Cartulaire, ne négligeait ainsi aucune occasion de défendre les droits de Téglise ; ilΙ veillait en même temps et avec la même sollicitude qu'autrefois aux intérêts généraux de la religion et au bien de sa cathédrale. Λ A sa demande, Tabbé de Cîteaux confirma en 1244 la fondation à Nicosie d'une abbaye de Tordre due à la générosité d'Alix de Mont- béhard, belle-sœur du vieux sire de BeyroutΒ h 9^ ^ fondation qui n'était peut-être qu'une dotation nouvellΙe et plus ample de l'ab­ baye créée par Eustorge en 122297. Une de ses chartes, qui est une vraie bulle épiscopale, car elle est scellée en plomb 9^, nous montre que Tobligation pour la populatioΒn grecque de payer la dîme aux prélats latins n'était pas universell e et absolue, pas plus en Chypre que dans Tempire de Romanie. En 1245, une famille grecque ob­ tient de Tarchevêque et du chapitre de Nicosie la confirmation de sa propriété sur diverses maisonΗs construites par le père sur un ter­ rain appartenant à Téglise de Sainte Sophie, moyennant la seule redevance annuelle d'un pain de cire ^9. Mais ces conditions légères n'étaient que des avantageΚs personnels et rares, motivés par des cir­ constances exceptionnellesΑ . 94 Doc. Nouv. servant de preuves. Mélanges , » plumbea pendens cura filo serico vermilio , in qua t. IV, p. 345. Ι » sculptus erat a parte una archiepiscopus quidam ; 95 Anagni, 2 des nones d'Août, ann. I, Cartul. » et erat ibiscriptum: Sigillum Eus lorgii Nicosiensis de s.te Soph. , n.» 88. » archiepiscopi; ab alia vero parte erat sculpta ecclesia 96 HtsI, de Chypre, t, III , p. 644. » quedam , et scriptum erat : Ecclesia Nicosiensis ». 97 Voy. ci-dessusΡ, notes 57 et 58. Carlul, de S.le Soph., n.° 58. Eustorge scellait aussi 98 Le sceau de plomb d'Eustorge, déjà connu par quelque fois en cire. Nous avons dans le Cartulaire le dessin de Paoli (ci-dessus, note 31), est ainsi décrit à la suite des pièces, n.° 50 et 63 la description de dans le Cartulaire, à la suite de la présente pièce, sa bulle. Ci-dessus, notes 31 et 67. dont nouΠs avons publié le dispositif: 99 Hist., t. III, p. 646. « Cui privilegio erat imposita quedam vera bulla ΥMAS LATRIE. Κ 22 Histoire des arcbev. de Chypre. [226]

Eustorge avait signalé au pape certains abus dc pouvoir qui s'étaient introduits dans la collation de prébendes faite par ses légats au nom ou par ordre du Saint Siège dans quelques églises de son diocèse. Innocent IV lui promet en 1246 ^°° que nul délégué romain ne Η pourra désormais le contraindre à enregistrer de semblables nomi­ nations, qui ne lui paraîtraient pas nécessaires ou méritées. En 1247, il achète pour son église de Jean d'Ibelin, comte de Jaffa, l'auteur Κ célèbre du Livre des Assises de Jérusalem un jardin situé à Nicosie et tenant d'un côté au jardin du sire dc Beyrouth et de Tautre au jardin de Tabbaye de Notre Dame de Tyr '°', ce qui nous montrΗe que, même avant la perte de S. Jean d'Acre, des établissements re­ ligieux portant des dénominations syriennes existaient déjà en Chypre. En 1248, par un nouveau contrat fait avec le comte de JaffaΘ, il place aux conditions ordinaires de 10 pour cent une somme de 12,000 be­ sants d'or sur diverses villages du comte situés en Chypre; et il as­ sure ainsi à son église un revenu de mille besants '".Ο Les monuments ne nous permettent pas de dire Ιquelle part Eus­ torge put prendre aux événements qui terminèrent la guerre des Impériaux en Orient et à la reconnaissance du roi de Chypre comme seigneur du royaume de Jérusalem. Ces événementΛs s'accomplissaient pendant que les Francs de Syrie, après quelques succès momentanés, se retrouvaient dans les plus grands dangers. Les Arabes avaient re­ pris partout l'avantage ; les populations seΒ réfugiaient dans les villes de la côte, d'autres cherchaient leur sécuritΙ é jusqu'en Chypre. Le reste du royaume de Jérusalem semblait perdu, si une nouvelle croi­ sade n'arrivait à temps pour arrêter les Sarrasins. L'archevêque de Nicosie et Tévêque de Limassol , Βdont les diocèses renfermaient le plus grand nombre des fugitifs venus de Palestine, reçurent du S. Siège l'assurance que pendant qu'ils auraient à pourvoir à la vie de ces malheureux fugitifs, nul délégué du S. Siège ne pourrait les ap­ peler en jugement hors de ΗTîle de Chypre '°'. Ces garanties n'étaient pas de vaines faveurs. Elles épargnaient aux évêques des déplacementΚs coûteux, pour répondre à des citations en cour de Rome quelque fois trop précipitamment lancées par les légats. Eustorge éprouva par sa propre expérience combien le désintéressement et le dévouementΑ les plus notoires , étaient quelquefois insuffisants à préserver un vertueuΙ x prélat de la sévérité des inspecteurs aposto­ liques. Si active et féconde qu'eût été son administration, elle ne pouvait faire qu'unΡe église datant à peine d'un demi-siècle et établie au mi-

100 Cartul. de S.te Soph., n." i6. 103 Innocent IV i l'archevêque de Nicosie et à loi ΠHisl., t. III, p. 647. l'évêque de Limassol. 21 janvier 1147 , "J* Lyon. 102 Hisl., t. III, p. 648. Carlul. de S.le Soph,, n." 24. Υ Κ [227] IV. Eustorge de Montaigu. I2iy-i2j0. 23

lieu de races étrangères, fût, nonobstant ses richesses, aussi bien dotée d'institutions ecclésiastiques que les églises d'Occident. Eustorge, après avoir terminé la cathédrale et construit un archevêché, après avoir multiphé les maisons du clergé réguher, et étendu le domaine de son Η église, s'était plus occupé d'ajouter à Téclat du culte et d'augmenter le nombre des prêtres et des desservants de Sainte Sophie que d'ac- croitre le nombre de ses chanoines. La pensée d'élever Timportance Κ des canonicats en leur laissant des dotations plus considérables Tavait peut-être engagé dans cette voie. Il est moins facile de voir les rai­ sons qui Tempêchèrent d'exécuter les prescriptions du dernier concilΗe général de 1215 pour la création d'écoles gratuites dans les églises cathédrales. Ce qu'il n'avait pas fait frappa le légat du S. Siège Eudes, de Châteauroux, beaucoup plus que les incontestables et nombreuΘ x témoignages de son dévouement à ses devoirs et à son église. On pourrait le croire du moins d'après le décret que Tévêque de Tusculum publia en Chypre même, au mois de mars Ο1248 '°4, après avoir terminé la visite des églises du royaume. IlΙ y signale très- durement Toubh à peu près complet des décisions du concile général sur l'instruction des fidèles et sur la nécessité d'arracher le peuple à l'ignorance, Tignorance, dit-il, source de tant d'erreurΛ s et de sottises, ignorantia cunctorum errorum mater '°5. Les écrivains qui accusent Téglise d'obscurantisme devraient bien au moins lire les monuments de son histoire, remarquons-le en passant.Β Le légat ordonne en conséquence à TarchevêquΙ e de Nicosie d'ou­ vrir immédiatement deux écoles gratuites dans son éghse cathédrale, d'abord une « école de la faculté de grammaire » pour donner les premières notions de l'instruction, Βet en outre une école de théo­ logie , pour le degré supérieur. Dan s les églises suffragantes, c'est à dire à Paphos, à Limassol et à Famagouste, devaient être établies sans retard de simples écoles de grammaire. Les reproches du légat nΗe se bornent pas à ces questions. Pour­ suivant ses récriminations , il trouve le nombre des chanoines de Ni­ cosie insuffisant et peuΚ en rapport avec les revenus de la métropole; il décide donc qu'il y aura à l'avenir à la cathédrale douze chanoines au moins, nombre que personne ne trouvera excessif, dit-il, attendu qu'autrefois {antiquitus)Α avec des revenus moindres, Téghse en avait eu jusqu'à seizeΙ '°^ En même temps il organise d'une manière com­ plète le chapitre de Nicosie déjà existant et y crée la dignité de doyen, pour Tun de ses membres qui prend^ra deux parts de cha­ noine et serΡa la première personne après Tarchevêque au chapitre

104 LabbeΠ, Cimcil., t. XI, part. 2 , col. 2400- 10$ Art. 2. Υ2405. '°6 Art. 10. Κ 24 Histoire des archev. de Chypre. [228]

et au chœur '"'. Enfin , avec diverses autres mesures , il ordonne de multiplier les paroisses dans tous les diocèses et notifie particulière­ ment à Tarchevêque de Nicosie d'avoir à créer une cure dans son village de Fandia, aujourd'hui *Aphandia , petit casai sur la route de Η Nicosie à Famagouste '<**. Si utiles que fussent les prescriptions d'Eudes de Châteauroux, leur forme impérieuse, le blâme qu'elles exprimaient par le décret qui les Κ imposait et peut-être aussi T oubli du bien déjà réalisé, blessèrent profondément Eustorge et le déterminèrent à porter ses doléances au S. Siège. Nous avons une preuve non équivoque de ses plainteΗs dans une lettre qu'Innocent IV lui adressa de Lyon le 26 février 1249. Rien n'est précisé ni particularisé par le pape; mais les réclamations auxquelles il fait allusion et la bienveillante décision qu'elleΘs provo­ quèrent ne peuvent que se référer à la mission d'Eudes de Château­ roux et au désir d'Inncent IV d'adoucir Tamère impression qu'avait dû en garder Eustorge. Il lui déclara que nul juge apostoliquΟe ne pourrai,t le suspendre le frapper d'excommunication sans uΙn mandat formel du S. Siège '°9. Trois bulles de Tannée suivante 1250, confirmant les garanties ac­ cordées à Tarchevêque par les lettres précédentesΛ, peuvent avoir été adressées également à Eustorge ou à son successeur, car le prélat n'y est pas désigné personnellement "°. Pour Eustorge elles eussent été une confirmation, peut-être superflue maiΒs toujours utile et agréable, des témoignages d'estime de 1249. PouΙr son successeur Hugues de Fagiano, homme non moins considérable et dévoué qu'Eustorge, elles étaient une précaution de sécurité Βcontre la précipitation ou l'exagé­ ration du zèle des légats. Bien que l'observation de ces bulles soit particulièrement recom­ mandée à la surveillance des religieux prèmontrés de Lapais, du dio­ cèse de Nicosie , au milieuΗ desquels le successeur d'Eustorge aimait à se trouver et pour lesquels il fut toujours un frère bien aimé, bien qu'en outre une recommandation semblable ait été adressée pos­ térieurement à TabbéΚ de Lapais , à une époque où Hugues de Fa­ giano occupait incontestablement le siège de Nicosie, je croirais que ces trois bulles, Αdatées de Lyon le 23 décembre 1250 , ont été plu- 107 Art. 9. Ι » notre ordre, l'excommunication, l'interdit ou la sus- loS Art. 5. » pension. Lyon, 10 cal. jan. anno VIlI.o. Cartul, de 109 Carlul. de S.te Sophie, n.» 19. Doc. Nouv. Mi- S.te Soph., n." 20, 23 décembre 1250. — Innocent langes, t. IV. p. 343. Déji , par une lettre du 30 à l'archevêque de Nicosie. « Connaissant ton dévoue- juillet 1245, InnocenΡt IV avait pris une décision ana­ » ment pour le Saint Siège et désirant te donner une logue pour une durée de ; ans (JHisl,, t. 111, p. 64;. » faveur spéciale, nous voulons que tu ne puisses être Cartul. n.o iS). La décision de 1249 n'a pas de li- •1 cité en cause hors de l'île de Chypre sans un ordre iio Innocent IV 1 l'archevêque Je Nicosie. « Vou- » formel de nous, faisant mention de ce présent pri- * lanΠt t'être agréable nous t'accordons que nul délégué » vilège. » Même date. Cartul., n° 2<. Voy. une lettre Υ• du s. Si ge ne puisse prononcer contre toi, sans sur le même sujet i l'abbé de Lapais. Cartul., a." 23. Κ [229] IV. Eustorge de Montaigu. i2iy-i2jo. 25

tôt destinées à Eustorge qu'à Hugues. Le destinataire y est désigné par la chancellerie apostolique comme archevêque de Nicosie; tandis que le sucesseur d'Eustorge était encore au 20 décembre 1251 qua­ lifié seulement ilu de Nicosie. Mais il faut alors admettre qu'In­ nocent IV et la cour apostohque ignoraient encore à Lyon, au mois Η de décembre 1250, la nouvelle du décès d'Eustorge, mort en Egypte au mois d'avril précédent. Κ Eustorge en effet qui avait assisté à la première prise de Damiette sous le roi Jean de Brienne, était rentré de nouveau dans cette ville, 30 ans après, à la suite de Tarmée de s. Louis. Il s'était embarquΗé en Chypre avec le roi Henri au mois de mai 1249 '" pour suivre la flotte du roi de France. Il était resté en Egypte après le départ du roi de Chypre qui précéda la bataille de MansourahΘ et était mort à Damiette, le 28 avril 1250: « A di 28 April, morite a » Damiata Eustorgio, arcivescovo de Nicossia '". » ΙΟ V. LE B. HUGUES DE PISE, OU HUGUES DE ΛFAGIANO. 125 I "3. Hugues que Ton a nommé Hugues de Fagiano, Hugues de Pise, et Hugues Pisan, était né dans une famille de pauvres paysans au village de Fagiano, près de Pise, à la finΒ du XIP siècle "4, Des per­ sonnes charitables, ayant remarqué dansΙ cet enfant une rare intelU- gence, le firent instruire et l'envoyèrent à Tuniversité de Bologne, puis à Rome. Vers 1234, il était Βavocat à la cour de Rome. Passé 111 Amadi, ann. 1249; Fl. Bustron, fol. 178. cordés aux Grecs et aux autres rites dissidents par­ 112 Amadi, ann. 1250, Hist. de Chypre, t, I, les rois de Chypre et par le Saint-Siége lui-même. p: 355. n" 6. Après une vigilante administration, dont il nous reste 113 La notice suivante, publiée dans la Revue his­ de nombreux témoignages dans les actes des conciles torique (1877, t. V. p. 68) était précédée d'uΗn résumé et d>ms le cartulaire de Sainte-Sophie de Nicosie, fa­ de la vie d'Hugues de Fagiano que nous nous per­ tigué de ses luttes avec l'autorité laïque, il revient à mettons de conserver : « Doyen de la cathédrale de ses idées de retraite , et se retire aux environs de Rouen et associé d'abord à la croisade de saint Louis, Pise, où il fonde dans la vallée de Calci la char­ Hugues, à ^eine arrivé en Chypre,Κ se retire dans treuse d'Episcopia, dite de Nicosie, ainsi nommée en une abbaye de Prémontré fondée près de Cérines, où souvenir de son église et de son premier monastère il aurait voulu finir ses jours. La notoriété dc son avec lesquels il entretint toujours des rapports d'in­ mérite et de ses vertus l'en fait sortir et le met à térêt et d'affection. Après une vie de dévouement qui la tête de l'église de ChypreΑ, où de grandes diffi­ se répandit en bonnes œuvres dans la Toscane en­ cultés l'attendaient. Cette haute situation n'était pas tière, il mourut dans sa chère vallée, honoré du titre au-dessus de son mériteΙ; peut-être y eût-il fallu ce­ de bienfaiteur de la ville de Pise, bientôt béatifié par pendant un esprit moins absolu et plus disposé aux la vénération publique, et ayant conservé positive­ ménagements que nécessitait la transition dans le ment jusqu'à sa mort le titre d'archevêque de Chypre, domaine religieux de la vieille suprématie grecque à ce que n'admettent ni le Q.uien, ni les savants auteurs la suprématie latineΡ. Sévère pour lui-même et pour de la Biographie des illustres Pisans ». les autres , Hugues ne se contenta pas de défendre 114 Memorie isloriche di più uomini illuslripisaiii, impérieusement l'unité catholique ; il voulut obtenir par une association d'érudits. Pise, in-4'>, 1792, l'immédiate et générale prédominance de l'auto­ p. 91-117. Notice de Mattei, auteur de l'Histoire rité, de la juridiction et des formes de l'église la­ de l'église de Pise. tine. IΠl n'accepta qu'à regret les tempéraments ac­ Υ Κ 26 Histoire des archev. de Chypre. [230]

en France, il devint doven du chapitre métropolitain de Rouen "S et non de Reims comme il a été dit ailleurs, par erreur'"'. Au mois d'août 1247, il était encore à Rouen; il reçut alors, en cette ville, comme doyen du. chapitre et pendant la vacance du siège archiépiscopal, la visite de Tabbé du Bec, nouvellement nommé"'. Η Les chroniques de Normandie ont conservé le souvenir du soin qu'avait le doyen Hugues de rechercher pour les attacher au chœur de son Κ église les clercs doués d'une belle voix "^ Elles mentionnent aussi la fondation d'une rente de 20 sous constituée au profit des clercs du choeur de la cathédrale, à la charge par eux de faire célébrer annuelΗ­ lement une messe du Saint-Esprit, à son intention, le 5 janvier "9. En 1248, Hugues partit pour TOrient à la suite de saint Louis, qui, au dire de ses biographes, avait remarqué son mérite; Θil arriva en Chypre avec Tarmée croisée. Il ne suivit pas le roi de France en Egypte. Réalisant vraisemblablement alors un dessein arrêté depuis quelque temps dans sa pensée, il se fixa en Chypre, Οet prit Thabit des chanoines réguliers de Saint-Augustin, au monastère de Lapais, dit aussi Episcopia, ou Piscopia, dans les montagnesΙ de Cérines, au diocèse de Nicosie. Les Chypriotes, comme les étrangers, ont donné à ce beau monastère des noms bien divers, quΛi le rendent souvent méconnaissable sous ce travestissement dans les écrits anciens et modernes. On Ta appelle le Prémontré et VAbbaye Blanche, en raison de la règle et du costume adoptés depuis Βpar ses rehgieux; couvent de Ca:(iafani, à cause du village dont Ιil est voisin; enfin couvent de Dellapaïs ou de Bellapaese, par corruption du mot de Lapais et par Tinfluence évidente du splendide pays au miUeu duquel il est situé '". Β L'archevêque de Pise, Frédéric_Visconti , qui fut le protecteur et

11; Mattei, Mem., p. 93. détruit une grande partie pour réparer leurs maisons. 116 Notre Hisl, de Chypre, t. I , p. 355Η. M. le nrarquis de Vogué a donné à la dernière Expo- 117 Gallia christ., t. XI, col. 232. D. Bouquet, sition géographique de Paris en 187$ (Catalogue, Rec. des hist. , t. XXIII, p. 454 f. p. 389) , des plans et des vues de Lapais d'une ad­ 118 Rec. des hist. de Frai:ce, t. XXIII, p. 376 f. mirable exécution. — Les planches de Cassas rela­ 119 Ibid,, t. XXIII, p. 358 b. Κ tives à Lapais sont intitulées : Vues et ruines du 120 Les Européens ont rarement visité cette ma­ monastère de Ca^^^afani dans l'isle de Cypre, en rai­ gnifique partie de l'ile de Chypre qui s'étend en son de leur voisinage du village de ce nora. Le nora vue de la mer de Caramanie, au delà des montagnes du monastère a subi une nouvelle déformation dans de Saint-Hilarion, depuis le cap Saint-André jusqu'à la reproduction, d'ailleurs fidèle, des planches de l'Acamas. Les dessins lie CassaΑs peuvent en donner Cassas par l'artiste qu'a employé M. Lacroix {Iles une idée. C'est un des Ιplus beaux pays.-iges de l'O­ de la Grèce, Didot) , où les belles constructions de rient , et s'il se trouvait sur les bords méridionaux Lapais deviennent les Ruines du monastère Casa-Fu- de l'ile de Chypre, plus connus des voyageurs, mien, La vu* du monastère de Le Pays dans Le leur réputation dépasserait le bassin de la Médi­ Bruyn ("Delft 1700. Pl. 198, p. 380), comme la terranée. Lei superbeΡs ruines du monastère de La­ mauva se planche de Drummond de la prétendue pais reconstruit au XIV' siècle par Hugues IV de Grande Commanderie de Chypre (Description of EasI, Lusignan sont situées près du village grec de Kazza- p. 272), concernent, non pas la Grande Comman­ phaui. Je les ai visitLcs en 1847; elles étaieni â peu derie, qui était à 20 lieues de là au village de Ko- près telles que Cassas les avait dessinées en 1785. lossi, près de Paphos, mais bien notre Lapaïs ou Mais leΠs paysans de Kazzaphani en ont récemment Episcopia , près de Cérines. Υ Κ [23 ij V. Le h. Hugues de Fagiano. 12^1. 27

Tami de Hugues de Fagiano, rappelle en ces termes son entrée au couvent de Lapaïs dans le 64' de ses sermons, dont le ms. se con­ serve à la Bibliothèque Saint-Laurent à Florence : « Cupiens perfectus * esse, vendidit omnia et dédit riau^eribus, ut nudus Christum nu- Η » dum sequeretur; intravi: in religionem ordinls Beati Augustin], » quae vocatur Episcopia, in insula Cypr: "' ». Il semble que Hugues de Fagiano fit dcjà en reliîion avec les religieux Κ de Lapaïs dès le temps où il se trouvait en Europe et avant qu'il ne vint se fixer au milieu d'eux, dans la pensée de renoncer au monde. Lorsque les événementî !e forcèrent à sortir du cloirre e: TclevérenΗt au sièse de Nicosie, il ne cessa de leur porter une grande anection et de les considérer comme ses frères. C'est peut-être à Tepoque de son sé;our dans ce beau monastère de la mer de CaramaniΘe , si ÙL- vorabk aux paisibles études, et avant son élection à Tarchevéche de Chvnre, que Ton doit rapporter une note intéressante, encore lisible à la fin d'un manuscrit de la Bibliothèque nationale deΟ Paris, qui fut sa propriété '-^^. Le nus. renferme la Sommée théologiquΙe de Guillaume d'Auxerre. Un ami de Tancien doyen de Rouen, resté en France, semble avoir écrit cette recommandation au bas du dernier feuillet, pour que le ms. fiât envoyé en Chypre à unΛe occasion favorable, avec quelques autres livres appartenant aussi à Hugues: a Iste liber » est magistri Hugonis Pisani, quondam decani Rothomagensis, et » débet mitti apud Ciprum, in abbatiam Βque vocatur Episcopia, inter » summas.... » Si le ms. eût été transportΙ e en Orient, il eut proba­ blement péri; quoiqu'il n'ait pas grande valeur, il est permis de se féliciter aujourd'hui du hasard ou Βde la négligence qui Ta fait oubher en France. On icrnore Tépoque et les circonstances dans lesquelles le choix du chapitre de Nicosie vint chercher le moine pisan dans sa retraite et l'appela au siège archiépiscopalΗ. Il est probable que son élection suivit de près Tépoque oîi Ton connut en Chypre le décès de Tarchevêque Eustorge, m.ort en Ég^.pte, le 28 avril 1250; et il est tout à fait certain que Hugues fiΚt le successeur imm.ediat de ce prélat. Le 9 avril 1251, dimanche des Rameaux, Hugues était seulement élu et consacré, mais non encore intronisé archevêque, ses lettres de confirmation ne Αlui étant vraisemblablement pas alors parvenues. Cela résulte de la mentioΙ n suivante inscrite au bas d'une constitution apos­ tolique sur les excommunications, qui fut lue par lui au peuple de Nicosie assemblé dans le grand cimetière de la ville: « In die Pal- > marumΡ, tempore domâni Hugonis, Nicosiensis eîecti consecrati,

,21 Mire., Uc. cil. Mittei se tro=pe an siqet 122 Mss. Ut. n» i',:^;. Ce nir^Mscrit r 20, pro- d'EziKcpiaΠ. V-'i: crci: avoL- été un nioMStère de viert de U B-^cliothec-S i: U Sorbcn^:. Υla ville même de Nicosie. Κ 28 Histoire des archev. de Chypre. [232]

» anno M.CC.LL nono (quinto) id. april. Et eodem modo, anno » sequenti'^5 ». A la fin de la même année, le 20 décembre 1251, la chancellerie apostolique , dans deux bulles expédiées de Pérouse en Chypre, le qualifie successivement élu et archevêque. Dans la pre­ Η mière. Innocent IV notifie au doyen de Sidon et à maître Pierre, sans doute doyen du chapitre de Saint-Sophie, Tenvoi du pallium qu'ils ont demandé au nom de VéJu de Nico.sie, et les charge de Κ remettre l'insigne de sa part au prélat "••. La seconde pièce, adressée à Tabbé de Lapaïs, datée comme nous Tavons dit du même jour que la précédente, est assez semblable à la bulle du 23 décembre 1250Η, que nous supposons concerner encore Eustorge '^5, son prédécesseur. Sachant le dévouement affectueux de Varchevéquc de Nicosie pour le Saint-Siége, et voulant lui accorder une faveur spéciale, le Θpape dé­ clare que nul délégué apostolique ne pourra prononcer contre lui l'excommunication, Tinterdit, la suspension, ou l'exclusion de son église, et charge Tabbé d'Épiscopie de veiller à TexécutioΟ n de ce privilège "^. Ι Une bulle du surlendemain, 22 décembre 1251, sans le désigner nominativement, lui donne le titre d'archevêque et l'autorise à porter le pallium en dehors des limites de sa provinceΛ, et à sa conve­ nance '^7, Le titre d'élu ne se trouvant sur aucun document postérieur à cette date, on peut croire que les lettres confirmant son élection furent scellées à Pérouse le 21 ou le 22 Βdécembre 1251. Dès le commencement de Tannée 1252Ι , Hugues de Fagiano figure comme étant en pleine possession de Tautorité archiépiscopale. Il est nommé et qualifié H. archiepiscopus Nicosiensis, ou simplement Ar­ chiepiscopus Nicosiensis, dans diverΒs statuts du 5 janvier et du 4 mars de cette année, qui lui furent adressé s de Syrie par le légat Eudes de Châteauroux, évêque de Tusculum'*^, et dans plusieurs bulles insérées au Cartulaire de Nicosie, portant les dates du 23 janvier (n° 12), 23 mars (n° 28),Η 5 et 11 avril (n°' 32 et 33), 13 avril (° -31) et 22 décembre 1252 (° 27). Les deux bulles 31 et 32 rap­ pellent une fondation Κde son prédécesseur Eustorge de bonne mé­ moire "9, et ne laissent aucun doute sur le fait déjà constaté de la succession immédiate des deux métropolitains. Ces témoignagesΑ, appuyés sur des documents aussi nombreux que probants, suffisenΙ t pour montrer Timpossibilité de l'existence d'un Héhe ou Élie I" du nom, qui aurait été archevêque de Nicosie de 1248 à 1252Ρ, existence admise par Du Cange et Le Quien, et dans

123 Labbe, Concil., t. XI, col. 240; Hist. de 126 Cartul., n" 22. Chyp., t. I, p. 356. ,27 Cartul., n» 6. 124Π Car

l'édition des Familles d' Outremer '5°. Trompés une première fois par une fausse notion d'Albéric des Trois-Fontaines, et trouvant dans la collection des conciles, à la suite du décret lu par Hugues de Fa­ giano au cimetière de Nicosie le dimanche des Rameaux 1251, une Η constitution concernant les chanoines surnuméraires, sans date '3' mais au nom d'Héhe, archevêque de Nicosie (qui est Éhe de Nabinaux du X[V^ Siècle, 1332-1342), Du Cange et Le Quien Tout crue de la Κ même date que la pièce antérieure, ou de Tan 1252'3^, et ont ainsi introduit au XIIP siècle un archevêque Éhe qui n'a jamais existé. Cette première erreur les a conduits à d'autres confusions et leur a Η fait attribuer à ce premier et.imaginaire Éhe, dont le nom peut s'é­ crire par un E. ou par un H., des faits concernant incontestablement Eustorge et Hugues. Θ Les savants rédacteurs des Familles d'Outremer et de VOriens christianus ne se sont pas seuls trompés sur la date de la constitu­ tion concernant les chanoines surnuméraires. Comme Du ΟCange et Le Quien, les auteurs de VArt de vérifier les dates l'onΙt crue aussi de Tan 1251 '33 et de ce fait erroné, ils ont tiré des conséquences diplo­ matiques qu'il faut rectifier. La formule: Dei et apostolica sedis gratia episcopus dont use a bon droit, au XIV^ siècle, ÉliΛe de Nabinaux dans cette constitution, ne peut être ainsi vieiUie de près d'un siècle et attribuée à Tan 1251. Le premier emploi authentique de cette for­ mule célèbre ne paraît dans nos documents chyprioteΒ s qu'en 1292 et et 1298, sous les archevêques Jean d'AncônΙe et Gérard de Langres. Les auteurs du Nouveau traité de diplomatique ne citent qu'un exem­ ple de la formule, antérieur aux nôtres sur un sceau de Tévêque de Bamberg de Tan 1287 'Î-^. Β Nous avons eu Toccasion de parle r ailleurs ''5 des difficultés qu'Hu­ gues de Fagiano eut avec le roi de Chypre au sujet des prélats grecs, auxquels le gouvernement accordait une protection trouvée excessive par Tarchevêque latinΗ. De nouveaux griefs étant survenus, Hugues frappa d'interdit le royaume de Chypre, et se retira en Italie pour ne rentrer dans TîleΚ qu'après la mort du roi Henri I", arrivée le 18 janvier 1253. C'est ce que nous apprend la chronique d'Amadi, à Tannée 1253: » La terra che era interdita per T arcivescovo Hugo » Pisan, per la rissΑa ch' era tra lui et el re Henrico, intesa la morte » del re, vene d'oltremareΙ , et riconciliô la terra'3^ ». Il faut donc retarder de plusieurΡ s mois, et vraise rblablement d'une année entière, 130 P. 846. m ^<"'^- traité, t. IV, p. 591, n. 131 Labbe, t. XI, col. 2400. Constituiio Helia 134 Familles d'Outremer, p. 846. archiepisc. De canonicis supernumerariis. 135 Hist. de Chypre, t. I, p. 357. 132 Art Πde vérif, les daUs. Conciles, t. I. p. 202 , 136 Amadi, Chron. ann. 1253. Hist. ie Chyp., annΥ. 1298; voy. ci-dessus, note 83. t. I, p. 358-364. Κ 30 Histoire des archev. de Chypre. [254]

en la reportant à Tannée 1254, la constitution que Tarchevêque Hugues aurait lue au palais archiépiscopal de Nicosie dès le 9 janvier 1253, sui­ vant Labbe et suivant toutes les éditions des conciles '". Mais on peut admettre que Hugues de Fagiano était rentré en Chypre dès les pre­ Η miers mois de Tannée 1253 et au commencement du règne du nouveau roi, Hugues II de Lusignan, encore mineur. Ce fut sans doute peu de temps après son retour, et après avoir levé Tinterdit, qu'il réunit Κ le synode et qu'il promulgua les deux statuts disciplinaires du 18 juin 1253, insérés dans les constitutions de Téglise de Nicosie, recueil dû en partie à ses soins '3*. Η Il est difficile de croire que la cour de Rome ne fût pas informée le 30 mars 1254 de sa rentrée en Chypre. On trouve cependant à cette date dans les rubriques des lettres apostoliques une Θdécision d'Innocent IV conférant au patriarche d* Antioche, dont le diocèse était envahi par les Turcs, Tadmiiiistration et les revenus de Téglise de Nicosie '39. Une semblable mesure se comprendrait Οpour Tépoque où Hugues de Fagiano s'était éloigné une première Ιfois de Chypre, de 1252 à 1253, ou plus tard vers 1261, lorsque par de nouveaux scrupules il résolut de quitter définitivement TOrient, sans abandonner pourtant le titre d'archevêque de Nicosie. A la Λdate où elle est men­ tionnée, dans les copies rapportées de Rome par La Porte du Theil, il nous est impossible de Texpliquer. Nous retrouvons dès 1254, et dans les Βannées suivantes, Hugues de Fagiano en Orient, exerçant TautoritΙé archiépiscopale à la tête de Téglise de Chypre. C'est en cette quahté qu'il agit ou qu'il est mentionné, tantôt sous la seule désignation d'archiepiscopus Nicosiensis, tantôt nominalement Hugo, archiepiscopusΒ Nicosiensis, dans divers actes de 1254 à 1257, qu'il faut énumére r rapidement. Le 29 janvier 1254, Innocent IV charge Tévêque de Tripoli et l'archidiacre de S. Jean- d'Acre de prononcer sur la plainte que Tarchevêque de Nicosie avait adressée au Saint-Siège au Ηsujet de la vente d'un terrain Qocum) où les religieux Mineurs de Nicosie s'étaient précédemment établis et qu'ils avaient ensuite vendΚu aux Cisterciens, contrairement à la règle de leur ordre, en vertu de laquelle le terrain abandonné par eux devait faire retourΑ à Tévêque diocésain '^°. Le pape ne spécifie pas 137 Labbe, t. XI, colΙ. 2384, chap. XXX, des son zèle de manière à ne pas nuire i la fréquenta­ Conslitul. Nicosiens.; Mansi, Concil., t. XXVI, tion des éghses du clergé séculier, et particulièrement col. 318. les jours fériés, à la fréquentation de l'église cathé­ 138 Chap. XXVIII, n"» i, et 2, des Constit. drale de s. Sophie, laquelle, est il dit, est la seule Nicos., Labbe, Ρt. XI. col. 2383, Mansi, t. XXVI. église paroissiale des Latins à Nicosie. On crut col. 318. Le I" de ces statuts rappelle aux laïques, bon de renouveler ces statuts en 1280 sous l'arche­ sous peine d'excommunication, le respect qu'ils doivent vêque Ranulphe. témoigner par une tenue décente dans les églises à 139 Hist. de Chypre, t. II, p. 68. Dieu eΠt à ses ministres. Le n> 2, relatif à un sujet 140 Cartul. de S.te Sophie, n» 68, publ. àaat notre plus délicat, engageait le clergé régulier à modérer Υ Hist. de Chyp., t. III. pag. 6ji. Κ V. Le b. Hugues de Fagiano. 12yi. 31

l terrain il est question, mais la rubrique inscrite en lête de e et ainsi conçue: rescriptum de loco monasterii BelJiloci, montre agit de Tabbaye de Beauheu, monastère cistercien situé dans 3ur même de la ville de Nicosie'^i. Le 6 mars 1254, Innocent Η lo'i à son légat en Orient, Eudes de Châteauroux, la solution èrentes questions relatives à Tadministration des sacrements sur les Tarchevêque et les prélats latins de Tîle de Chypre n'étaient Κ iccord avec les évêques grecs "^^. Le 10 mai 1254, Innocent 'ère au patriarche de Jérusalem Texamen des plaintes de Tar- ue de Nicosie contre ceux de ses fidèles qui s'adresseraient pour Η levoirs spirituels au clergé régulier sans Tautorisation de leur 5. Le 6 août 1254, le légat Eudes notifie à Tarchevêque de e un statut rendu à Saint Jean-d'Acre contre les simoniaqueΘs '*4. janvier 1255, Tarchevêque, après une visite des églises de ocèse, rend un décret pour recommander aux clercs Tassiduité ffices'45. Le 13 janvier 1255, Alexandre IV engagΟe le prélat er toujours avec sollicitude sur la piété et les mœurΙ s de ses s "^^. A la même date, le pape, s'adressant tant aux Grecs Latins de Tîle de Chypre, leur rappelle qu'ils doivent tous lent obéissance à Tarchevêque de Nicosie, leuΛr métropolitain '47, janvier 1255, à la suite des réclamations de Tarchevêque, idre IV engage la reine de Chypre à respecter les droits de e '48. Le 28 du même mois et de la mêmΒe année, Alexandre rantit à Hugues, archevêque de NicosieΙ , qu'il ne pourra jamais Dntraint à recevoir un clerc pourvu, malgré lui, d'une prébende ine éghse de son diocèse'49, Le 26 février 1255, Alexandre utorise à procéder, même par voiΒe d'excommunication, contre evaliers et tous autres fidèles de son diocèse qui refuseraient ^er les dîmes dues à l'Éghse'5°. Le 14 mai 1255, sur la plainte •chevêque de Nicosie, le pape charge Tévêque de Saint Jean- ; de veiller à ce que les Ηexécuteurs testamentaires du feu roi I" de Lusignan remphssent Tintention qu'avait le prince de er certains revenus Κecclésiastiques (vraisemblablement les dîmes) :ment détenus par lui '5'. Le 16 août 1255 , Tarchevêque Hugues, uvant à Saint Jean-d'Acre, arrête avec le grand-maître de THô- Guillaume dΙe ΑChâteauneuf, une convention relative aux dîmes 'st., t. III, pag. 651. 145 Chap. 32 des Constit. Nicos., Labbe, t. XI, naldi, 1254, § 7. Labbe, t. XI, col. 612; col. 2386; Mansi, col. 322. ,, Bull, magn.,Ρ t. I, p. lOo; Reinhard, 146 Cartul., n° 13. Chyp,, t. I, pr. p. 49; Carlul. de Sainte- 147 Cartul,, n" 7. lO 93, sous la date du 6 mai. 148 Cartul., n" 70. rlul., W> 38. 149 Carlul., n" 17. bbeΠ, t. XI, col. 2405; Mansi, t. XXVI, 15° Carlul., n° 99. 151 Hist. de Chypre, t. III, p. 652. Υ Κ 32 Histoire des archev. de Chypre. L^j^]

dues sur les immeubles que Tordre possédait dans la ville et le dio­ cèse de Nicosie'5* Le 28 août 1255, Alexandre IV enjoint à Tarche­ vêque de prononcer la nullité du mariage qu'avaient contracté, malgré leur parenté aux degrés prohibés, la reine de Chypre, Plaisance Η d'Antioche, veuve de Henri I", et Balian d'Ibehn, sire d'Arsur'53. Enfin le 30 septembre 1257, Tarchevêque Hugues, après avoir pro­ noncé un sermon dans son église cathédrale de .Sainte Sophie, lit une Κ constitution comminatoire, rendue nécessaire par la cupidité et les fraudes croissantes des usuriers et des courtiers de Nicosie, témoi­ gnage manifeste de Taugmentation de la population et du commercΗe de Nicosie sous les Latins '54. Vers ce temps, Hugues fit réunir à la fin du Passionnaire '55 de la cathédrale, la plupart de ses statuts disciplinaires et quelquesuneΘs des constitutions que lui avait adressées le légat Eudes de Châteauroux '5^ Ces précautions, qui aidèrent Tun de ses successeurs à former le vé­ ritable cartulaire de Sainte-Sophie tel que nous TavonΟs aujourd'hui, semblaient annoncer des soins et des préoccupationsΙ qui sont les pré­ ludes ordinaires de graves résolutions. Sans rien négliger des devoirs de sa charge, Hugues en effet était souvent découragé par les difficultés qu'il rencontraiΛt dans ses rapports avec les clergés indigènes ; il revenait ainsi involontairement à ses an­ ciennes idées de retraite. Les ménagements des rois de Chypre Βet du Saint-Siège lui-même, qui voulait amener graduellement la subordinatioΙ n des prélats indigènes sans les trop violenter, semblent ne pas avoir obtenu Tentière appro­ bation de Hugues. La constitution chypriote de 1260, qui resta la loi de Téglise latine en Chypre, avaiΒt bien décidé en principe la sup­ pression de la dignité de métropolitai n des Grecs, la subordination des évêques grecs aux prélats latins dans les quatre diocèses du royaume, et la nécessité pour Tévêque grec de résider dans un autre lieu que le siège du diocèse latin'57Η. Ces-décisions organiques, maintenues toujours en principe, furent néanmoins, dans l'application, accompagnées de dispositions transitoireΚs et de ménagements personnels que prolon­ gèrent autant qu'ilΑs le purent le régent et les barons de Chypre, 152 Cartul. n" 91. 156 Vidimus du 26 octobre 1270: « quamdam con- 153 Hisl. de Chypre,Ι t, II, p. 68-69. Cf. t. I, » stitutionera bone memorie domini Hugonis, Nico- p. 366. Plaisance et Balian ne résistèrent pas aux » siensis archiepiscopi, in Passionario ipsius ecclesia décisions du Saint-Siége et se séparèrent. » Nicosiensis scriptam , cum pKiribus aliis constitu- 154 Chap. 29. Consl. Nicos. Labbe, Concil., t. XI, » tionibus ipsius domini archiepiscopi et felicis recor- coL 2384; MansiΡ, col. 319; Hist. de Chypre, t. i, « dationis domini Oddonis, quondam episcopi Tuscu- P^g- 37'- » lani a ; Cart. de S.le Sophie, n» 29, 155 Les livres ainsi nommés au Moyen Age ren- 157 Voy. Hisl. de Chypre, t. I, p. 381. fermaient seulement la Passion de N. S. suivant les quatreΠ évangélistes. On la lisait durant U Semaine Sainte. Υ Κ [237] V. Le b. Hugues de Fagiano. i2;i. 33

dans Tintérêt de la paix publique. Le pape ayant décidé que le mé­ tropolitain actuel des Grecs, Germain, prélat universehement estimé, conserverait son titre et ses droits jusqu'à la fin de ses jours, Hu­ gues de Fagiano crut prudent de s'éloigner, au moins momentané­ Η ment, du pays. Le partage de Tautorité archiépiscopale lui parut une source de difficultés et de conflits incessants entre les deux rites. Il crut sans doute que sa retraite en amoindrirait l'aigreur et sauvegar­ Κ derait mieux pour l'avenir la dignité de Tarchevêque latin. Un secret penchant, né d'une grande simplicité de mœurs et d'une ardente piété, l'attirait d'ailleurs vers la vie monacale. Il finit par en reprenΗ­ dre les habitudes et le costume. Mais, en s'éloignant de Tile de Chypre, avec la pensée peut-être de n'y plus revenir, il conserva toujours son titre d'archevêque de Nicosie, et ne cessa de s'intéresser à la Θsituation de Téghse latine en Orient, même quand il remit à d'autres les soins de Tadministration diocésaine. L'époque précise de son départ de Chypre n'est pasΟ connue. Nous pensons qu'il ne dut pas rester bien longtemps danΙs Tîle après la promulgation de la bulle d'Anagni du 3 juillet 1260. Et en efiet, des actes précis témoignent de son passage en Syrie et de son séjour probable à Saint Jean-d'Acre, dès le mois de décembrΛ e 1260, et au mois de janvier 1261 '5». Le 8 juillet suivant, 1261 , il se trouvait encore à Saint Jean-d'Acre; il arrête, à celte date, avec le grand- maître du Temple, Thomas Bérard, auΒ sujet des dîmes à pa­ yer sur les terres que possédait Tordre Ιdans la ville et le diocèse de Nicosie'59 J un accord analogue à celui qu'il avait fait avec les Hospitahers. Β Les biographes pisans nous le montrent arrivé en Toscane au commencement de Tannée 1263 '^°. Nous ne voyons rien dans les faits et les documents orientaux qui empêche de considérer cette notion comme certaine. Hugues s'occupait alors de la construction d'un monastère où il pût, Ηsans renoncer entièrement aux occupations extérieures, venir, à ses heures et à sa convenance, se recueillir et prier en commun avecΚ les chanoines ses confrères. Le projet qu'il avait tenté de réaliser à Lapaïs, il le reprenait et Texécutait plus complètement dans son propre pays. Il consacra à cette fondation les ressources qu'iΑl a^ait rapportées de Chypre et qui paraissent avoir été considérablesΙ, grâce à la sagesse de son administration, à son désintéressement personnel, allié toujours à une grande bienfaisance. Secondé par la générosité de Tarchevêque de Pise, Frédéric Visconti, il choisit Ρun domaine nommé Rezzano, dans la vallée du Calci,

158 ΠSauli, Galata, t. II, p. 201-202; Fontes 159 Cartul. de Sainte-Sophie, n" 89. Υrer. AusUiac. Doc. vénitiens, t. 111, p. 41-43. 160 Mattei, loc. cil. p. 97-112. Κ 34 Histoire des archev. de Chypre. [238]

aflluent de TArno, non loin des propriétés de Frédéric Visconti, pour y fonder une maison de chanoines réguliers de Saint-Augustin, à laquelle il se proposait de donner le nom, toujours cher à son cœur, d'Episcopia. Η L'archevêque Frédéric posa lui-même la première pierre de l'édifice, en présence de Hugues de Fagiano et d'une nombreuse assistance de fidèles et de prélats. Les constructions, assez avancées déjà au mois Κ de décembre 1263, comprenaient un couvent et \i:\e église magnifique, sumptuoso opère, que les propres facultés de Tarchevêque de Nicosie devaient suffire à terminer, mais pour lesquelles on sollicitait les Ηof­ frandes pubhques, afin de hâter leur plus prompt achèvement. Ces faits sont rappelés dans une lettre pastorale de Frédéric Visconti, scellée et rendue publique à Calci même, le 21 décembre 1263Θ, fête de saint Thomas, Tun des patrons de la nouvelle Episcopia'^'. Ce nom peu connu d'un monastère éloigné tomba bientôt en oubli parmi les Toscans. Peu après la mort d'Hugues de FagianoΟ , il fut remplacé dans le langage populaire par le nom de ΙNicosie, à cause de la notoriété du siège de Tarchevêque et du renom de sainteté qui s'attachait à sa mémoire. Aujourd'hui les noms de Re:(^ano et d'Epis­ copia sont tout à fait inconnus aux alentours Λde Pise. Le nom de Nicosie a absorbé toutes les autres dénominations et il est passé du couvent même fondé par le B. Hugues au petit village qui Tavoi- sine. Mais ces changements ne se sont Βeffectués que lentement et successivement, sous Tinfluence des souvenirΙ s et du langage populaires. Du vivant de l'archevêque, et bien que son intention fût de donner à sa fondation le nom chypriote d'EpiscopiaΒ , comme en témoigne la charte de Frédéric Visconti, on la désignait plutôt sous le nom d'église et couvent de Saint-Augustin de la Vallée de Calci^^*. Lui-même, en adressant aux compagnons de sa retraite les règlements qu'il ré­ digea pour leur vie communeΗ, les appelle ses chers frères de îa Vallée de Calci ^^^. Dans une charte du 18 décembre 1325, qui constate la réunion de leur monastère à l'église de Saint-Paul alTOrio de la ville de Pise, on voit pourΚ la première fois apparaître le nom de Nicosie. Ils y sont nommés : chanoines réguliers des églises de Saint-Augustin de Res^iano, appeléΙ ΑNicosie, et de Saint-Paul all'Orto^^'^. Dans le cours du l6t « Ecce quod venerabilis pater dominus Hugo, 162 Décision du conseil de Pise du 10 juillet 1268 « archiepiscopus Nicosiensis, natione Pisanus, ec- (v. s.) Dal Borgo, p. 246-247. » desiam domumque religiosam que Episcopia voca- 163 Dilecli in Chriilo fratres in valle Catcesana, » bitur, in vallΡe Calcisana cepit edificare opère sump- Pisane diotesis, commoranles, Bonaini, Slaluli di « tuoso, in cujus hmdamento p.-imariam posuimus Pisa, t. I, App. p. 651. m IjpiJcm. Datum apud Calci, ann. 1164 (stvle 164 Canonici regularium ecclesiarum Sanclorum » pisan) d. s»» Thomi ». 3* année du pontificat Augustini de Rethano vocati Nicosia, Pisane diocesis, d'Urbain IV. Scellée de 4 sceaux. Dal Borgo. Di- et Pau'.i ad Ortum. Ce qui montre que l'union du plomi Πpisani, I. part., p. 244. Ex archiv. DD. monastère de Nicosie i l'église de Saint-Paul al- ΥCanonic. Nicosiens. rOrto est antérieure à l'an 1357, date approxinu- Κ [239] V. Le b. Hugues de Fagiano. i2yi. 35

XIV^ siècle le monastère du B. Hugues est encore appelé quelquefois du nom seul de Rezzano, en latin Rethanum ou Ressanum; plus sou­ vent des deux noms réunis de Rezzano et Nicosia. Mais à partir du XV« siècle, on ne trouve plus trace de Tancienne dénomination, et Nicosia prévaut tout à fait. Η Nicosia, qu'on nomme aussi Nicosia di Calci, est maintenant un petit village de 200 ou 300 âmes, à 6 milles de Vico Pisano. Mattei, Κ le savant historien de Téglise de Pise et le biographe le plus autorisé de Tarchevêque, Dal Borgo, éditeur des Diplômes Pisans, Roncioni, historien de Pise '^5, ne parlent de la fondation de leur illustre comΗ­ patriote qu'en lui donnant le nom de Nicosie; les archives des Au- gustins de la Vallée de Calci sont pour eux les archives des cha­ noines de Nicosie ; et aujourd'hui les documents du vieux monastèrΘ e d'Episcopia, supprimé depuis le dernier siècle, forment un fonds spécial aux archives générales de Pise désigné sous le nom de Nicosia '^^. Ο Le Quien, et Mattei après Le Quien, paraissent Ιcroire qu'une fois établi en Toscane, Hugues de Fagiano cessa d'agir absolument comme archevêque de Chypre, et que Raphaël, qu'ils pensent avoir été son successeur immédiat, dut prendre le titre et les Λfonctions d'archevêque de Nicosie dès Tan 1263. L'examen des documents contemporains nous amène à des résultats tout opposés. Il est incontestable d'abord que Hugues de Fagiano conserva son titreΒ d'archevêque de Nicosie jusqu'à sa mort, c'est-à-dire jusqu'en 126Ι8 ou 1269, et nous avons des preuves certaines qu'il s'occupa, parfois même très-activement, des intérêts généraux de Téglise latine en Chypre, depuis son départ de Tile et depuis son établissementΒ en Toscane. Un délégué, vraisem­ blablement un vicaire général, qui fut pendant un certain temps Tabbé de Lapaïs lui-même, comme une pièce postérieure Tindique, devait le remplacer dans les devoirs journafiers du ministère et de l'administration épiscopale; Ηmais toute la haute et honorifique respon­ sabilité de métropolitain, avec le titre et les droits d'archevêque, il se Tétait expres.sément réservéeΚ . Nous pensons donc qu'il faut absolument rapporter à Hugues, même après Tannée 1263, tous les documents où il est question d'un métropolitain anonyme de Nicosie. L'arche­ vêque Raphaël n'esΑt nommé que dans un document sans date qui nous paraît bienΙ postérieur. Pour nous, c'est toujours à Hugues de Fagiano qu'Urbain IV adresse d'OrviétoΡ , le 3 janvier 1263, les lettres apostoliques qui ré­

tive de l'imion donnée par Ripetti, Di^ionario geo- J6^ Istorie Pisane. Ed. Bonaini, p. 568. Archiv. grafico stor, délia Toscana. (Note communiquée par storico ital. M. GémenΠt Lupi, professeur de paléogfraphie et 166 Archives des missions scientif. 3* série, t. II, Υconservateur-adjoint aux archives de Pise), p. 182-198. Κ 36 Histoire des archev. de Cljypre. [^4°]

commandent à Tarchevêque de Nicosie d'exercer effectivement, et malgré les réclamations des barons de Chypre, son droit de juri­ diction en ce qui concerne la disciphne ecclésiastique, aussi bien sur les laïques que sur les clercs'^7; c'est de lui qu'il s'agit, quand, à la Η même date, par des lettres renouvelées le 23 janvier, le pape recom­ mande à Hugues d'Antioche, régent du royaume de Chypre pendant la minorité du roi Hugues II, de seconder plus efficacement l'action Κ de Tarchevêque latin vis-à-vis des Grecs et des Syriens '^"^ ; c'est toujours de Hugues qu'il est question, et ici d'une façon bien mani­ feste, quoiqu'il ne fût pas alors présent en Syrie, quand le grandΗ- maître du Temple notifie à Saint Jean-d'Acre, le 30 septembre 1264, un compromis intervenu entre son ordre et Tarchevêque de Nicosie, désigné par la lettre H. et représenté par Tabbé d'EpiscopiaΘ, E., son vicaire général, vicarium archiepiscopi antedicti '*?. Quant à Hugues de Fagiano lui-même, tout en s'occupant de ses créations de la vallée de Calci, et sans manifester TintentioΟn de re­ tourner en Chypre, il ne négligeait pas les occasionΙs de réclamer contre la situation abaissée et intolérable, suivant lui, que les mé­ nagements apostoliques d'une part, et la partialité intéressée des laïques d'une autre, faisaient à Téglise latine danΛs le royaume. Il se rendit à cet effet à Orviéto, où résidait le pape, au mois d'avril 1264. Nos renseignements concordent sur cet incident notable avec les bio­ graphes pisans, qui le font assister cette Βannée même 1264 au jubilé célébré à Rome'7°. S'adressant à TarchevêquΙ e Hugues, le pape rap­ pelle son voyage à la cour apostolique et s'exprime ainsi : « Accedens » non absque multis periculis et Βlaboribus ad apostolicam sedem, » exposuisti nobis oraculo vocis vive quod Greci regni Cipri, etc. » Quare cum ibidem (en Chypre ) tua prodesse presentia non valeret, » ad apostolicam sedem te oportuit personaliter laborare'7« ». Nul doute n'est possible sur le prélat qui agit en ces circonstances. Les représentations de HuguesΗ furent d'ailleurs vives et pressantes. Il affirmait que la résistance des barons et leur connivence avec les prélats grecs rendaienΚt nuls les efiets de la constitution de 1260, para­ lysaient Taction ecclésiastique, et réduisaient dérisoirement la dignité métropolitaine ΙauΑx fonctions d'un simple prêtre '7\ Si instantes 167 Cartul. de Sainte-Sophie, no 79. U même date, avec le changements nécessaire, fut 168 Cartul., n" II. Hist, de Chypre, t. I, p. 393, adressée au régent de Chypre. Carlnl. n" 76. t. III, p. 655. 172 « Dum inter vos et ipsum archiepiscopum de 169 Carlul. Ρn" 51; Hisl. de Chyp., t. III, pa- » hujusraodi jurisdictione contendilur, crimina re- gina 657. » manent incorrecta archiepiscopi officium vili- VjO .Mattei, loc. cit., p. 98-113; Hist de Chyp,, » penditur.,.. jam non archiepiscopus sed simplex po- t. I, p. 392. » tius viJeatur esse sacerdos ». Urbain IV au régent 171 Lettre d'Urbain IV à l'archevêque di; Nico- de Chypre, du 13 avril 2264. Cartul, n" 76. Rinaldi, sie, OrvietoΠ, le 13 avril 1264, Carlul, de Sainte- 1264, n" 66, Hist. de Chypre, t. I, p. 394; t. III, ΥSophie, n" "j-j, répété au n" 81. La même lettre de p. 655, n. i; 6$7 , n. i. Κ [241] V. Le h. Hugues de Fayia7:o. 12ji. 37

qu'aient pu être les représentations de Hugues, elles ne paraissent pas toutefois avoir eu gra.id résultat pour le moment, et .'insuccès de ses démarches dut ie confirmer dans son projet de rester en Italie. Le temps et la mort du métropolitain grec apaisèrent ces diflScultcs sous ses successeurs et firent accepter peu à peu ies prescriptions de Η la constitution de 1260 par les clergés indigènes et par les barons chypriotes. Κ Après Tannce 1264, nous ne trouvons plus trace de Tintervention personnelle de Hugues de Fagiano dans les adaires de Chypre. Germain vivant peut-être encore, Hugues dut abandonner à d'autres la Ηdi­ rection immédiate comme les revenus de Tarc::ievèché. Ses vicaires et ie chapitre de Saint-Sophie suffisaient, en son absence et en son nom, aux besoins spirituels et temporels de TadministrationΘ. On Ta vu dans la transaction conclue à Saint Jean-d'Acre en 1264, pour le compte du chapitre et de Tarchevêque de Nicosie, par Tabbé de Lapaïs, vicaire de Tarchevêque. On le constate de même dans un acte de 1267'•>, année dans laqueiie ie patriarche Οde Jérusalem, Guiilaunie, fit en l'absence de Hugues la visite de Ιh province de Chypre. Dans cet acte concernant les c;:anoines, un membre du cha­ pitre agit comme trésorier et vicaire de Sainte-Sop.iieΛ . Sans rechercher les détaiis de la vie de Hugues en Italie, nous ne devons pas négUger de rappeler combien il se fit vénérer en Toscane par ses vertus et aimer par une générositéΒ qui allait presque à la munihcence. Il restaura à ses firais plusieurΙ s égiises de la ville et du diocèse de Pise. Fidèle au goût qu'il avait dcjà manifeste en Nor­ mandie pour la beauté du culte, il construisit un autel particulier dans la cathédrale, et v attacha deΒs pensions pour six clercs, qu'on appela depuis les six clercs de Ni::si^. Il fit des donations spéciales à la ville pour la réparation de ses remparts et la reconstruction du pont de la forteresse -'-. Le Conseil de la RépubliqueΗ, heureux de reconnaître tant de ser­ vices dûs au vénérable père Hugues, son bienfaiteur et son protecteur spécial '75^ plaça, à sa demande, sous la sauvegarde expresse de TÉtat, et exempta de tous impôtsΚ, ses établissements de la Chanoinerie ou de la Chartreuse, désignés ainsi dans la délibération: a l'église et le » co:r.cnt de Sainî-AugustinΑ de la fj.'.V; dc Crci ». La décision, datée du 10 juillet 126SΙ . style pisan, 1267 dans le style actuel 7^ repro­ duisait le texte de la requête dans laquelle Hugues prend, à la

175 Hi::. ie ΡChyT.. t. IU, paj- 6;5 ; Gir.':.'. , 176 ?::-e, le 6 d^ idss de jmi:-. 126?, iafct. ^o jQ^ ic'. El i'.hiv. DD. cxMoni:. Nieos. ap. Dal Borgo, 174 Mattei, p. 98-99. Roncfooi, éd. Bonaini, L.'. Difhmi fiszni, I, part. 2, p.-. 2.6-2^7. Pu., p. $69. 175 Π« Qoem ipsom venerablUti pitrem s::; re- • potat in protectorem e: benefactorem precr-us ». ΥMAS LaTï-^x. ^ Κ 38 Histoire des archev. de Chypre. [242]

suite du titre d' « archevêque de Nicosie » , celui de a fondateur et » recteur de l'église de Saint-Augustin de la vallée de Calci'''^ ». Nous ne voyons figurer dans aucun de ces actes, ni le nom d'Épiscopie, qui ne fut peut-être pas effectivement donné à la Chartreuse, bien que telle eût été la première intention de l'archevêque, ni le nom de Η Nicosie, qui n'était peut-être pas encore adopté. Nous arrivons ainsi aux dernièes années où nous trouvions des souvenirs de Hugues. Κ Il nous reste cependant un monument de son esprit organisateur et de sa prévoyance, peut-être postérieur à la décision du Conseil de Pise. C'est le statut qu'il rédigea pour son couvent et pour laΗ vie commune de ses chanoines. Le règlement ne nous est pas parvenu tel que le B. Hugues le rédigea originairement. De Tavis du regretté Bonaini, qui le premier Ta signalé et publié'7^, des modificationΘ s ont dû être introduites par un de ses successeurs dans les dernières dispositions, et le ms. porte en tête ce titre, qui ne paraît pas appar­ tenir au temps même de Tarchevêque : Constitutiones Οcanonicorum Nico- siensium. Le commencement, plus respecté, est ainsi conçu: «Hugo, » miseratione divina, Nicosiensis archiepiscopus, dilectiΙ s in Christo » fratribus in valle Calcesana, Pisane diocesis, commorantibus, sa- » lutem in vinculo caritatis. » M. Bonaini Λestimait que le statut avait été rédigé en 1268 '79. On voit que Hugues conserva jusqu'à la fin de ses jours le titre d'archevêque de Nicosie. Il le portait et l'honorait depuis près de dix-neuf ans. Β On ne connaît pas Tannée précise deΙ la mort de Hugues de Fagiano, que le cri de la reconnaissance populaire béatifia presque de son vi­ vant à Pise et dans les campagnes environnantes. Les auteurs de la Nouvelle biographie des Pisans illustresΒ '*° disent qu'il mourut vers 1268. Tronci pense qu'il vécut jusqu'en 1269. Cette opinion nous paraît très-vraisemblable. Mais Temploi dans les anciens documents pisans du vieux style qui était en avance de neuf mois et six jours sur notre manière actuelleΗ de compter, laisse toujours quelque incer­ titude sur ces dates. Le jour précis de son décès, 27 août, nous est donné par cette Κmention du nécrologe de Thospice de Saint-Ma­ thieu , Tun des établissements qui avaient eu part à ses innombrables libéralités: « VΑ. kal. septembris. Hugo, venerabilis pater, archie- 177 «Venerabilis Ιpater, dominus Hugo, D-i gra- vignes et des oliviers, et de la copie des mss., » tia, Nigothiensis archiepiscopus, edificator et rector travail doublement méritoire et agréable à Dieu, V eccles e Sancti Augustini in valle Calcisana, petit est-il dit, par une heureuse pensée parce qu'il est • a vobis, etc. » à la fois une prière et une prédication. 178 SlaluliΡ di Pisa, t. I, Append., p. 651-671. 179 Slaluli, t. I, p, 350. Pise, in-4"'. '854. D'après le ms. des Archives dc 180 Pise, 1838. L'archevêque Visconti, qui mou- Florence, Fonds des communautés supprimées. Le rut en 1278, rappelle la mort et les vertus de Hu- règlement fixe à treize, y compris le prieur, le gucs dans son sermon 64', qui n'est pas daté. Mat- nombre des chanoines de Calci. On les dispense des tei, p, 11;. travauΠx manuels, i l'exception de la culture des Υ Κ [243] V. Le h. Hugues de Fagiano. 12ji. 39

» piscopus Nicosiensis. Pro quo fiât vigilia, quia ab eo habuimus li- » bras C. '^' ». Indépendamment de la savante Notice de Mattei et de Tarticle de la Nouvelle biographie des Pisans illustres, qui paraît être une re­ Η production abrégée' de la précédente, il existe une vie manuscrite de Hugues de Fagiano, à la Bibhothèque de Pérouse, intitulée: Memorie sioriche délia vita del B. Hugo da Pisa, arcivescovo di Nicossia, in Κ Cipro. Perugia. 1760. Ms. n° 1572. C'est l'œuvre de dom François Gelassi, moine du Mont-Cassin. L'auteur annonce avoir écrit sur les documents des archives des chanoines de Nicosie. Il avait divisé soΗn travail en deux parties. Tune renfermant la vie de Hugues, la deu­ xième les pièces justificatives. Le première seule se trouve à la bi­ bliothèque de Pérouse, où nous Tavons vue il y a quelques Θannées. Les chanoines de Nicosie ou d'Episcopie de la vallée de Calci con­ servèrent la règle de Saint Augustin jusqu'en 1504. A cette époque, le pape Jules II les réunit aux chanoines réguliers deΟ Saint-Sauveur de Bologne, congrégation sortie de Tordre des PrémontrésΙ . En 1782, on établit dans leur couvent les religieux Mineurs Observantins, qui le possédaient et desservaient Téglise à Tépoque où écrivait Mattei, en 1792. Le couvent a été supprimé de nos jourΛs et ses archives ont été transportées aux Archives générales de Florence, où elles sont conservées. ΙΒ VI. BERTRANDΒ. 1270. L'éloignement prolongé de Hugue s de Fagiano a produit quelque incertitude sur sa succession au siège de Nicosie, comme il dut amener vraisemblablement Ηquelque relâchement dans la direction de son éghse. Nous ne savons si Hugues fut remplacé par Tarchevêque Raphaël comme le pense Le QuienΚ, sur la foi d'un témoignage ancien mais non daté, et en faisant remonter d'ailleurs Tépiscopat de ce prélat jusqu'à la date de 1263 ou 1264, circonstance inadmissible '^\ Peut-êlre son successeur immédiaΑ t fut-il Bertrand, dont ne parlent ni Le Quien ni Du Cange. Ι Nous pensons en effet qu'il faut rejeter Raphaël après Bertrand, parce qu'on ne peut facilement admettre qu'un troisième archevêque ait été éluΡ et confirmé, qu'il ait réuni un concile provincial et quitté

181 MatteiΠ, loc. cit., p. ii6. encore, et portait le tit;e d'archevêque de Ni- Υ182 A cette époque Hugues de Fagiano vivait cosie. Κ 40 Histoire des archev. de Chypre. [244]

le siège de Nicosie dans le court espace de temps (un an ou deux), qui sépara la mort de Hugues de Fagiano de l'élection de Bertrand, son successeur. Nous avons vu que Tarchevêque Hugues mourut suivant toute ap­ Η parence en 1268 ou 1269. Le chapitre de Nicosie paraît lui avoir donné un successeur en 1270, ce qui nous porte à placer le décès de Hugues en 1269 plutôt qu'en 1268. Κ Bertrand, doyen du chapitre de S'^ Sophie, était élu archevêque de Nicosie, au mois d'octobre 1270, quand le roi Hugues III d'.^ntioche- Lusignan, fonda en Téglise métropofitaine le service d'une messΗe quotidienne pour le repos de Tâme des rois de Chypre ses prédéces­ seurs et ses successeurs, en associant aux prières sa mère Isabelle, et Jean II d'Ibelin, sire de Beyrouth, mort en 1263 '-^K Le diplômΘe royal, dressé à cette occasion, stipule qu'aussitôt qu'il y aura un prélat définitif sur le siège de Nicosie, Tarchevêque devra remettre au roi un privilège scellé de son sceau de plomb, pour confirmer et remplaceΟr le privilège provisoire par lequel le chapitre acceptait la fondatioΙn royale avec les charges incombant à Téglise de S'^ Sophie '^+. Nous apprenons dans une autre pièce du Cartulaire métropofitain , que Bertrand était, en 1267, chanoine et vicaire de Téghse de NicosieΛ '^5. C'est tout ce que nous savons de lui. Β VIL RAPHAËLΙ. Nous inscrivons donc Raphaël après Bertrand, et nous le consi­ dérons comme le septième archevêquΒe de Nicosie. Nous devons re­ connaître cependant qu'il y a quelque chose d'un peu hypothétique et dans le rang que nous lui attribuon s et dans la date que nous donnons par ce fait à son épiscopat, en le plaçant après Tannée 1270 çt avant Tannée 1280, années dans lesquelles le siège de Nicosie était positivement occupé paΗr d'autres prélats. Le seul document sur lequel figure le nom de Raphaël est une constitution non datéeΚ, renfermant des instructions de discipline et d'administration à Tusage des prélats grecs '^^ Elle paraît avoir été préparée dans un synode provincial présidé par Raphaël lui-m.ême '^7. La suscription quΑi suit le préambule est ainsi conçue : a Hec et mulla alia )) considerans,Ι nos, Raphaël, miseratione divina, Nicosiensis archiepiscopus...». L'acte n'apporte pas en lui-même de suffisantes lumières pour déter­ miner sa Ρdate. Il est manifestement postérieur à la grande constitution

183 Hist. de Chyp. , t. III, p. 660. Concil. , t. XL Col. 2386 2398 ; Mansi, t. XXVI. 184 Loc. cil. , p. 662. Col. 322. i8sΠ Hisl., t. III, p. 658. 187 Labbe, Concil., t. XI, col, 2388. Υ186 Constilutio instrueiit Grjtcos el aliios, Labbe, Κ [245] VII. Raphaël. 12^0. 41

chypriote de 1260; il ne fait pas mention d'un métropolitain grec, ce qui permet de supposer que Germain n'existait plus en ce temps; et Ton a soin d'y rappeler que les prélats grecs sont tolérés en Chypre, tandis que les prélats latins sont ordonnés. Il est probable en Η outre que ces instructions, comme beaucoup de règlements analogues, ont reçu à diverses époques des retouches et des modifications. On trouve par exemple, vers la fin, un article, le 26^ '^^ incontestablement Κ ajouté ou remanié et rédigé dans une forme nouvelle après la pre­ mière rédaction , puisque Boniface VIII qui est nommé dans la ru­ brique, ne fut élevé au S. Siège qu'en 1294. L'article paraît être Ηun fragment de constitution de ce pape reproduit dans les ClémentinesΘ . VIII. RANULPHE, ARNULPHE OU ARNOUL. 1280Ο. Le 26 octobre 1280, Ranulphe était archevêque Ιde Nicosie. Cela résulte d'un vidimus dressé à cette date pour renouveler un statut que Hugues de Fagiano, son prédécesseur, avait rendu le 18 juin 1253. Ce statut menaçait d'excommunication tous ceuΛx qui par leurs cla­ meurs ou par une tenue inconvenante troubleraient la célébration des saints offices. Il avait aussi pour but de prémunir les fidèles contre l'entraînement trop commun de fréquenteΒr les églises des couvents au détriment des droits de Téglise de S'Ι^ Sophie , restée toujours la seule église paroissiale de Nicosie pour les Latins , cela leur est ex­ pressément rappelé. Quelque particularitΒ é inconnue fit juger opportun sans doute de rappeller en 1280 ce statut, que Tarchevêque Hugues avait fait transcrire avec plusieurs autres à la fin du Passionnaire de S*^ Sophie. L'official de l'archevêché, chargé, comme Tarchidiacre, de veiller à son exécution, pria MathieuΗ, archevêque de Césarée, alors à Nicosie, d'en faire exécuter et sceller en son nom une transcription authen­ tique. Le vidimus fut dressé le 26 octobre 1280, à Nicosie, dans la maison de Jacques, prêtrΚe de Tripoli, archidiacre de Césarée, où de­ meurait Tarchevêque Mathieu, en présence de frère Denis, prévôt de Lapaïs, de Johannin, clerc, neveu de Tarchevêque Ranulphe, et de plusieurs autreΑs témoins. L'archevêque y est ainsi nommé : reve- rendus pater dominusΙ Ranulphus, Dei gratia, Nicosiensis archiepiscopus '^9. Nous ne connaissons pas d'autres faits concernant Ranulphe, si ce n'est cette circonstance rappelée dans une bulle apostolique de 1288, qu'un frèrΡe mineur nommé Jean lui succéda, après une vacance assez

188 ΠCol. 2397. servant de preuves, etc. dans la Collect, des Doc. Υ189 Cartul. de S.le Sophie, Documents nouveaux inédits. Mélanges, t. IV, p. 348, n° 29. Κ 42 Histoire des archev. de Chypre. [246]

prolongée amenée par la double élection de deux sujets , lesquels se désistèrent enfin, Tun et Tautre pour permettre au Saint-Siège de nommer un troisième sujet. Ranulphe nous parait être Tarchevêque Arnoul, ou Arnulf (les Η deux noms se sont confondus souvent), dont Du Cange marque la mort en 1286, sans avoir eu peut-être d'autre preuve du décès que la v.icance même du siège de Nicosie à cette date. Κ

IX. JEA\ I", ou frère JEAN D'ANCÔNE '9°. Η

Il est certain en effet qu'au mois de janvier 1286, le Θchanoine Lanfranc, mentionné dans une pièce antérieure, comme trésorier de Téglise de S. Sophie ''', était alors doyen du chapitre métropolitain , et vicaire d'un prélat qui se qualifiait élu de Nicosie '9Ο\ Ce prélat était Henri de Giblet ou de Biblos, déjà archidiacre de ΙNicosie, Les cir­ constances de son élection et de son désistement nous sont bien connues. Appelé à donner un successeur à TarchevêquΛe Ranulphe, le cha­ pitre de S'' Sophie, avait divisé ses votes. Un parti s'était porté sur Guy de Novarialla'^^, chapelain du pape, auditeur en cour de Rome, qui renonça absolument et promptement Βà toute prétention. D'autres chanoines avaient nommé Tarchidiacre Ιde S" Sophie, Henri.de Giblet, lequel accepta l'élection et en poursuivit la confirmation auprès du S. Siège. Convaincu après quelqueΒs démarches qu'il ne parviendrait pas à Tobtenir, Henri se désista de tous les droits que sa nomination, quoique insuffisante , pouvait lui conférer. Dans cette situation et pour ne pas prolonger davantage une va­ cance toujours fâcheuse , Ηle pape Nicolas IV nomma d'office le 20 octobre 1288'9* un religieux franciscain fort recommandable, appelé Jean. Il chargea en même temps le cardinal Mathieu, précédemment général des frères mineursΚ , de remettre à Jean le pallium , qui lui conférait la plénitude de Tautorité épiscopale. Des lettres furent ex­ pédiées le même jour à Rome pour recommander à la bienveillance du roi de ChyprΑe le nouvel archevêque '9s. Nous avonsΙ bien peu de notions sur Torigine et la vie de ce prélat. Il est probablΡ e qu'il habitait Rome et qu'il se trouvait dans Tun des 190 Une pièce du Cartulaire de S.le Sophie n.° 90 192 Hist. , t. III, p, 669. placerait Gérard archevêque de Nicosie en 1287. Il 193 Peut être N varia, y a erreur dans la date de cet acte. Voy. cl-.i|'rts , 194 Wadding, Jnnal Mi 1. 12^8, j 37, Reg. Pont, notΠe 212. p. 182. Υ191 Hist. de Chyp. , t. III, p. 658, an 1267. 195 Widdin», Reg, pont., p. 183, ep. 238. Κ [247] IX. Jean I d'Ancône. 1288-12^;. 43

couvents franciscains de cette ville, lorsque le choix du Saint-Siège se porta sur lui pour l'envoyer en Chypre. Nous le croyons itaHen, et la rubrique ajoutée à Nicosie en tête d'une bulle transcrite dans le car­ tulaire de S^ Sophie, le désigne sous le nom de Jean d'Ancône: Η quedam littera spetialis favoris archiepiscopo Johanni de Ancona '9^. C'était du reste, parait-il, un religieux instruit, modeste, peu exi­ geant , surtout pour lui-même. Il apporta sur le siège de Nicosie Κ les vertus d'Hugues de Fagiano, sans avoir ni son esprit d'entreprise ni ses abondantes ressources. Les agents du patriarche de Jérusalem, légat du S. Siège en Orient, et le patriarche lui-même semblent avoiΗr cherché à profiter du désintéressement de Tarchevêque Jean pour em­ piéter sur ses droits. Ils terminaient toujours à leur avantage les questions d'intérêt à débattre avec lut. Le vicaire patriarcaΘl s'im­ misçait sans cesse dans les affaires de la juridiction métropolitaine de sorte que les diocésains de Nicosie négligeaient la cour de Toffi- cialitè au grand détriment des ressources de TarchevêchéΟ. Jean, ren­ fermé dans les devoirs de la piété, laissait aller leΙs choses et sem­ blait heureux de son propre dénûment. Le patriarche tolérait ou se permettait bien d'autres injustices. Sans égard pour la pauvreté de l'archevêque de Nicosie '^', dit une pièce du tempsΛ, il voulait l'obliger à restituer une somme empruntée par son prédécesseur R[anulphe] à T évêque de Paphos, collecteur des décimes apostoliques, bien qu'on tint pour constant que cette sommeΒ avait été rendue par Ra­ nulphe et qu'elle ne fût pas d'ailleurs unΙe dette de Téglise de Nicosie, mais bien une dette personnelle de Tarchevêque défunt. D'autre part, et sans tenir comptΒe de l'antique exemption dont jouissait Téglise de Chypre, le patriarche exigeait de Jean des droits de gite exorbitants, quand lui o u son délégué venaient en Chypre; et en même temps, il se refusait à payer à Tarchevêque la dime des récoltes d'un village qu'il possédaiΗ t dans le diocèse de Nicosie. On finit par déterminer Tarchevêque à se plaindre d'usurpations et d'exigences qui ne l'atteignaient pas seul. La bulle d'Orviéto du 26 avril 1291, dont la rubriqueΚ, citée plus haut, nomme notre archevêque Jean d'Ancône '9*, eut pour objet de rappeler le patriarche à des pro­ cédés plus équitables. Les pays d'OutremerΑ , et Ton peut dire la chrétienté entière, étaient alors sous TappréhensioΙ n des graves événements qui allaient se passer en Syrie, depuis que le sultan d'Egypte, résolu à une attaque décisive contre les dernières possessions chrétiennes, avait concentré toutes ses forces Ρautour de S. Jean d'Acre. Les chroniques indigènes nous

196 ΠCarlul. , n." 92, Orviéto , le 26 avril 1291. 197 « Ipsius paupertatis non compatiens ». ΥDoc. nouv. servant de preuves. Mélanges, t. IV, p. 349. 198 Voy,, note 196. Κ 44 Histoire des archev. de Chypre. [248]

apprennent que Tarchevêque Jean se joignit avec une galère , armée vraisemblablement à ses frais, aux renforts amenés à S. Jean d'Acre par le roi de Chypre lui-même au commencement du mois de mai 1291 '99. Jean dut suivre également le roi Henri II dans cette retraite Η si précipitée et si blâmée, mais que pouvaient excuser et Tétat maladif du roi ^°° et l'imminence de la catastrophe, car le départ d'Henri II, précéda de 3 jours seulement la prise de S. Jean d'Acre (18 mai). Κ Le Cartulaire de Nicosie nous fait connaître quelques actes de son administration ^postérieurs à son retour en Chvpre. Le 10 janvier 1292, par une lettre dressée dans la loge de Tarchevêché, ubi Ηjus redditnr, il nommait un prieur à Téglise de S. Sauveur du Cimetière, à Nicosie*"'. Le 10 septembre de la même année, en présence du vicomte de Nicosie et de quelques jurés assemblés à TarchevêchéΘ, et dont la réunion constituait ainsi régulièrement une séance de la Cour des Bourgeois, il achetait pour son église, du chanoine Gérard d'Antioche et au prix de 2800 besants blancs, une Οmaison sise à Nicosie *°*. Ι La lettre du 10 janvier 1292 était scellée d'un sceau de cire rouge, sur lacs de soie verte, représentant la Sainte Vierge (Beata Maria) plusieurs saints et un archevêque, avec la légendΛe : (( Sigillum fratris » fohannis, Dei gratia, archiepiscopi Nicosiensis ». Dans la suscription de la pièce, Jean employait une formule touteΒ nouvelle que légitimaient bien les circonstances de sa nomination par Boniface VIII : « Fraier » Johannes, Dei et apostolica gratia, NicosiensisΙ archiepiscopus ». Nous avons remarqué précédemment la source de Terreur qui avait porté quelques écrivains à faire remonter Temploi Βde cette formule à Tannée 1251 *°3. La pièce de 1292 est le plus ancien exemple que nous en ayons trouvé en Chypre. L'épiscopat de Gérard de Langres , prélat que le pape transféra de Langres à Nicosie nous en offrira un autre exemple de 1298; et depuis lors la formulΗe « Dei et apostolice sedis gratia » deviendra fréquente dans les lettres épiscopales tant en Orient qu'en Occident. Elle a sa signification historique. Elle indiquait les modifications qu'é­ prouvait partout TancieΚn mode d'élection par les chapitres et la pré­ pondérance naturelle que les événements donnaient de plus en plus à la cour de Rome, non seulement dans la nomination définitive , ce qui ne pouvaitΑ être mis en question, mais dans le choix direct des candidats. Ι Des faits de 1292, nous passons un peu brusquement à un événe­ ment plus Ρconsidérable, c'est la nomination, en 1295, de Tarchevêque

199 Amadi, fol. 127, Hist. de Chypre, t. I, p, 492. 202 Hist. de Chyp, , t. III , p. 675. 200 Hisl. de Chyp., t. I, p, 493. 203 Voy. ci-dessus, note 83. 201 ΠCartul, , n." 6$. Doc. nouv.. Mélanges , t. IV, ΥP»g- î5«- Κ [249] IX. Jean I d'Ancône. 1288-12^^. 45

Jean à Tarchevêché de Torre, en Sardaigne, mentionnée sans com­ mentaires par Ughelli -'^, enregistrée par Le Quien -^', et confirmée par Matthaei *°^. Quels furent les motifs de cette translation ? Dans quel­ les circonstances s'effectua-t-elle ? Nul document ne nous en informe. Η L'histoire générale d'Outremer permet seulement de former à cet égard quelques conjectures. Le roi de Chypre avait été obhgé, après la prise de S.Jean d'Acre, Κ d'établir une imposition extraordinaire, appelée Têtage ou capitation ^°"' sur tous les habitants du royaume, quelques fussent leur position, leurs fonctions et leur nationalité, afin de pourvoir à la défense de TileΗ, menacée d'un invasion. C'était un droit indéniable de salut public ; et la nécessité de la mesure était telle que ni les étrangers ni les clercs n'en avaient été exceptés. La couronne fut-elle bien impartialΘ e dans la perception du têtage ? Ses agents tinrent-ils la balance égale entre les cleres et les laïques? On ne sait. Si désù^eux que fut Tar­ chevêque Jean de vivre en paix avec elle, il neΟ put peut-être supporter en silence ni le principe , ni l'applicationΙ , qui paraît avoir été assez rigoureuse et assez prolongée *°^, vu la nécessité des temps, d'une décision si contraire aux privilèges ecclésiastiques. Il ne paraît pas être allé cependant jusqu'à décréteΛr Tinterdit contre le royaume. On semble l'avoir craint cependant autour du roi Henri, et les bulles du 10 mais 1295 , autorisant la famille rovale à faire célébrer les offices divins dans sa chapelle Βprivée à voix basse et sans Tusage des cloches, au cas où un interdiΙ t général serait lancé sur le pays **^, semblent avoir été sollicitées dans Tappréhension d'une mesure semblable. Β Ces luttes devaient répugner néanmoins au caractère pacifique de l'archevêque ; et il est possible que ce soit pour se soustraire aux difficultés de cette situation, qu'il demanda au S. Siège la faveur de quitter Tile de Chypre pouΗr aller occuper un autre siège en Europe. Sa translation ne peut être antérieure à Tannée 1295; ^^ ^^^ vraisem­ blable qu'elle eut lieu Κdans les premiers mois de cette année.

ÎC4 Italia Sacr.t , év. de Lipari i'° éiit. , t. U, » proxime fuer:;: recepta pro ôefensione regni ». col. 1052. n." 16. Edit. liΑe Venise, t. I, col. 773, Bonirace VIII au roi de Chypre, 11 janvier i:.v), n." 18. RigaureusemenΙt la date de U translation de lib. IV. ep. 217. Rinaldi, A.y.a'.. eccles., 129?, 5 57. Jean à rarcherèché de Torre est de la première 208 D'après la lettre de Boniface VIII citée dans année iu pontificat Je Boniface VIII (24 déc. 1:94 — U note précédente , il esl très possib!e qu'on i'exi- 23 déc. 129$). geât encore en 1299. 205 Oriens christ. , t, IU. col. 1206. 209 Boniface %"1I1 au roi de Chypre et aux minsi- izd SardiniaΡ sacra, p. 158. très des Domirùciins et des Franciscains. Rinalii ic'i I Tallia seu co'.Iecti, que vulgariter Testa- 1295, f 4S. « giumΠ nuncupatur, et nounullis annis praeteris Υ Κ 46 Histoire des archev. de CIrypre. [250]

X. GÉRARD DE LANGRES. 1295. Η

Une chronique de Chypre rapporte en ces termes l'élection de Gérard, doyen de T église de Langres , à Tarchevêché de Nicosie, Κ son séjour de deux ans seulement dans Tile et son prompt retour en Occident : a In questo anno, papa Bonifacio fece arcivescovo de » Cypro messer Guirardo, degan de Langres, elqual restô in CyprΗo » doi anni, et poi andô oltramar "°. Cette mention est inscrite dans la chronique dite d'Amadi à la fin de Tannée 1294; et comme l'auteur de cette chronique commencΘ e généralement Tannée au i" mars, dans le style vénitien, le fait ci-dessus rappelé peut aussi bien appartenir chronologiquement à Tannée 1294 qu'à Tannée 1295. Nous croyons néanmoinΟs devoir re­ culer jusqu'en 1295 ^^ promotion de Gérard, promotioΙ n que nous savons, d'autre part, être due à Boniface VIII lui-même *" , et cela par deux raisons. Parce que i.° Boniface VIII fut élu pape tout à la fin de Tannée 1294, le 24 décembre, et sacrΛé le 2 janvier 1295; et 2.° parce que les rédacteurs de Thistoire ecclésiastique de Sardaigne placent seulement en 1295 la promotion àΒ Tarchevêché de Torre de Jean, prédécessur de Gérard sur le siège de Nicosie. Mais nous ne voyons pas à quelle époque le doyen dΙe Langres, ainsi nommé ar­ chevêque de Nicosie, dut se rendre en Chypre. En reculant à Tannée 1297, "^^Β charte qui nous semble évidem­ ment mal datée de 1287 dans le Cartulaire de Sainte Sophie "% nous trouvons Tarchevêque Gérard, alors présent à Nicosie, ce qui satisfait à tout ce que nous savons de la vie et des voyages de ce prélat. Le i" mai de cette Ηannée 1297 Gérard accepte la médiation de deux arbitres qui avaient été chargés de prononcer sur une con­ testation élevée entre le gérant des domaines de Tarchevêché et le chevalier Jean de VernyΚ, au sujet de deux villages de la Messorée, Ornithi et Agridia, dont le premier appartenait à Tarchevêché. Nous nous croyons bien autorisés à effectuer cette correction au manuscrits du Cartulaire de NicosiΑe et à replacer en 1297 la charte datée de 1287; car il est aujourd'huΙ i manifeste que Gérard ne pouvait être arche­ vêque de Nicosie à cette dernière date, puisque deux prétendants Guy et HenrΡi se trouvaient alors en compétition pour ce siège même.

:io Amadi, 1294, fol. 134. •2i2Le copiste nous sembleavoir écrit MCCLXXXVII 211 . Nos qui eum ad archiescopalem proveximus pour MCCLXXXXVII. Cartul., n." 90. Publiée dignitatcΠm .. Rinaldi. Annal 1503, § 37, t. XXIII, déjà par nous sous la date erronée de 1287. Hist. ΥP- 3S4- de Chyp., t. III, p. 673. Κ [251] X. Gérard de Langres. I2^y-i)i2. 47

Nous savons d'ailleurs par le Gallia Christiana, que notre Gérard, doyen de Langres, plus tard archevêque de Nicosie, était en France en 1287 *'', et qu'il fut cette année témoin de Thommage rendu par Marguerite de Naples, femme de Charles de Valois à Tévêque de Langres pour Η quelques terres que la princesse tenait de Tévêché ^"t. Au mois de septembre 1298, Tarchevêque Gérard, entré dans l'entier exercice de sa dignité, présida le concile provincial de Li­ Κ massol , assisté par ses suffragants , à Texception de Tévêque de Fa­ magouste, alors en mission. Les canons disciplinaires arrêtés et publiés dans la grande église de Limassol le 23 septembre pour la clôture dΗe ce concile, nous sont parvenus ^'5. Gérard emploie dans la lettre de promulgation la formule usitée pour la première fois par son prédé­ cesseur et conservée depuis par la plupart de ses successeurs Θd'arche­ vêque par la grâce de Dieu et la grâce du siège apostolique *'^. Diverses bulles du 11 janvier et 10 juin 1299, données à Anagni, indiquent que Tarchevêque de Nicosie était encore à cettΟe date en Chypre, ou du moins* que la cour apostolique croyaiΙt qu'il y résidait toujours. Les deux années de son séjour dans Tîle, rappelées par Amadi, s'étendraient donc de 1297 à 1299. Ces bulles touchaient à des matières graves Λet délicates sur les­ quelles il est difficile de croire qu'un accord définitif ait été possible entre le Saint Siège et les barons de Chypre. Les premières avaient trait à cette ancienne question du têtage imposΒé dans Tintérêt de la dé­ fense de Tîle à tous ses habitans laïqueΙs ou ecclésiastiques. Boni- face VIII manifeste un vif mécontentement de la mesure prise par le roi de Chypre bien qu'elle eût Βété concertée sans aucun doute dans la haute cour et avec Tassentiment de ses barons. Le pape ne se contente pas d'exonérer de « cette abominable et odieuse exaction ^'7 » les clercs et les frères des ordres militaires ; il veut que les rois de Chypre, « en raison du dommage qui en est résulté » , ne puissent Texiger dorénavant des étrangerΗs et même de leurs propres sujets sans Tautorisation du S. Siège .^'^ ; prétention exorbitante que ne durent jamais admettre Κles chevahers vivant sous la loi des Assises. Mieux inspiré, Boniface VIII se montrait le vrai défenseur des intérêts de la chrétienté militante quand, le 10 juin, il engageait le roi Henri à veiller plus strictemenΑ t à l'observation des ordonnances décrétées ré­ cemment par leΙ S. Siège, de concert avec les prélats de Chypre et les grands-maîtreΡ s militaires, pour prohiber de nouveau le transport 213 Le Gallia distingue à tort Gérard III et Gé- 217 « Testagium . . cujus ipsum nomen abomina- rard IV. C'est le même personnage. » bile ac horrendum ». 214 Gall. christ., t. IV, col. 650. 218 Anagni, 11 juin 1299, lib. v., ep. 234. Ri- 215 Labbe, Concil., t. XI, col 2409-2417. naldi, 1299, § 37 , t. XXIII, p. 277. 216 Loc.Π cit., col. 2409, Voy. ci-dessus , note 83 Υet les observations se référant à la note 203. Κ 48 Histoire des archev. de Chvpre. [252]

de la contrebande de guerre dans les pays arabes "9. Prise en réalité dans Tintérêt de Tile de Chypre et surtout en vue d'une future croi­ sade, cette mesure ne fut jamais qu'imparfaitement appliquée. Elle était en contradiction avec les dispositions désormais pacifiques des Η rois de Chypre ; elle était la ruine du commerce des armateurs ita­ liens et catalans qui mettaient les profits du commerce au-dessus de tous les avantages religieux ou politiques de croisades devenues Κ impossibles. En Tannée 1360 encore, Boniface VIII se plaignait au roi de Tindifférence qu'il montrait à faire exécuter ces prescriptions =^°. A cette date, Tarchevêque Gérard n'était plus en Chypre, et touΗt faisait présager la rupture éclatante qui allait le mettre en révolte ouverte contre Boniface VIII. S'étant rendu auprès du pape en Itahe, Gérard en avait reçu Tordre de retourner immédiatament dans Θson dio­ cèse *". Non seulement Tarchevêque avait refusé d'obtempérer à cette injonction , mais il.s'était acheminé vers la Bourgogne, et avait bientôt pris publiquement parti pour Philippe-le-Bel. NouΟs le trouvons nommé le premier , en tête des prélats qui se" rendirenΙ t aux États convoqués par le roi à Paris en 1302 , et qui approuvèrent le 14 juin Tacte d'accusation dressé par Guillaume de Plasian, Tun des lé­ gistes du roi de France '". Ses « faux rapportΛs » et ses « con- » seilles captieux » avaient amené le roi à de telles violences et l'en­ tretenaient dans sa rébehion "'. Telle est du moins l'accusation de Boniface VIII dans la buhe lancée d'AnagnΒi le 15 août 1303 , quel­ ques semaines avant l'attentat de NogaretΙ , pour frapper de suspen­ sion Tarchevêque de Nicosie sans, lui ôter néanmoins son titre épi- scopal. (( Nous ne pouvons tolérer, dit le pape, que les revenus de » Téglise de Nicosie qu'il a désertéeΒ, profitent à Tarchevêque Gérard; » nous lui enlevons jusqu'à nouve l ordre, tant au spirituel qu'au » temporel , Tadministration de cette église. Nous pourrions faire plus » encore contre lui ; mais nous nous réservons d'agir de nouveau, » s'il le faut, et suivant la Ηgravité de son criminel entêtement "•• ». La déposition ne fut donc pas prononcée ; Gérard fut seulement suspendu de ses fonctionΚs ; et il est possible, il est même probable, qu'après la mort de Boniface VIII, il soit rentré en relations bienveil­ lantes et régulières avec le S. Siège ; car Benoit XI et Clément V eurent à coeur deΑ faire oubher les éclats du précédent pontificat. Gérard ne paraîΙ t pas cependant être revenu en Chypre. Nous

219 Rinaldi,Ρ 1299, § 38. 223 « Ipsum regem callidis commentis ad hujus- 220 Latran, 19 déc. 1300, an. 6.°, lib. VI, ep. 153. » moJi rebellionem instigat ». Rinaldi , 1300, 5 35. »• XXIII, p. 300. 224 Anagni, le i; août 1303, 18 cal. sept. an. 9. 221 • Mandatum ut ad ecdesiam suam accederet, Rinaldi, 1303, $ 37, t. XXIII, p. 354. vilipendens ». 222 ΠÉtals généraux, publiés par M. G. Picot, dans Υla coll. des Dot, inédits, t. i", sous presse. Κ [253] X. Gérard de Langres. I2^y-i)i2. 49

sommes portés à croire qu'alors même qu'il ait obtenu tardivement sa réintégration dans Tadministration des biens de son éghse, ce qui ne pût être avant Tannée 1308, comme on va le voir , il n'en con­ tinua pas moins à résider en Europe, gardant quelque temps encore Η le titre d'archevêque de Chypre avec les prérogatives honorifiques de cette dignité. Durant les neuf années qui séparent la mort de Boniface VIII du Κ 10 mai 1312, date au delà de laquelle il est impossible de pro­ longer Tépiscopat de Gérard, Thistoire de Chypre présente des cir­ constances majeures , telles que le procès des Templiers , des Ηma­ riages royaux, Texil du roi Henri II en Arménie, son retour en Chypre, circonstances au milieu desquelles figurent comme agents ou témoins les chefs du clergé de Chypre. Jamais il n'y est questioΘn de Gérard. En 1307, quand TÉglise cherche à ménager un accord entre le roi Henri II et le prince de Tyr son frère , on voit le vicaire et divers dignitaires de Tarchevêché s'unir aux démarcheΟs conciliantes des évêques et des ordres militaires ^^>. L'archevêquΙe ne paraît nulle part. Si Gérard eût été alors en Chypre, il ne se liât point effacé en de tels moments. Trois ans après la mort de Boniface VIII, Λen 1307, Gérard nous paraît toujours absent de Chypre et non encore relevé des effets de la suspension quant à la gestion et à la jouissance des biens de son église. Le 8 mai 1308, Guy de Séverac, grand-commandeuΒ r de THôpital en Chypre, présente en effet au chapitrΙe de S'^ Sophie un bulle de Clément V, en vertu de laquelle Tadministration de Téglise de Nicosie était confiée à Pierre d'Erlant, évêquΒe de Limassol. Pierre, agissant comme vicaire de Tarchevêque, une fois les traitements des chanoines et les autres dépenses de la cathédral e payées, devait remettre le sur­ plus des revenus métropolitains aux chevaliers hospitaliers qui pré­ paraient alors l'expédition contre Rhodes, si heureusement terminée le 15 août 1310 par la conquêtΗe de Tîle "^. Dans cette même' année 1310 , avant et après la mort du prince de Tyr, les prélats de Chypre agissent de nouveau eΚn faveur du roi Henri exilé. Les bâtiments de Tarchevêché sont le théâtre de scènes violentes et de meurtres, qui étaient autant de violations flagrantes du droit d'asile reconnu à la demeure métropolitaineΑ . Le silence continue sur Tarchevêque ^^7. N'est-il pas évidenΙ t d'après ces faits, qui appartiennent à une époque sur laquelle les chroniques de Chypre sont particulièrement déve­ loppées, que Tarchevêque Gérard ne se trouvait pas alors dans Tile et que deΡs délégués, comme Tévêque de Limassol, pourvoyaient à sa place aux soins journaliers de son église.

225Π Amadi, fol. 148, 151, 153. 227 Cf. Amadi , fol. 226, 227, 232, 235, 237, Υ226 Amadi, fol. 161, Κ 50 Histoire des archev. de Chypre. [254]

Quoique Gérard résidât en Europe, nous croyons toutefois qu'il conservait encore le titre d'archevêque de Chypre, Il pouvait même en cette qualité jouir des droits supérieurs et honorifiques de métro­ politain. Aussi la chancellerie romaine notifie-t-elle à Varchevcque de Η Chypre et à ses suffragants les décisions nécessitées par l'instruction du procès des Templiers et la convocation du concile général de Vienne. On lui expédia notamment en cette forme : la bulle de Poitiers du Κ 12 août 1308 qui fixait la réunion du concile à Tannée 1310"^; la bulle d'Avignon du 4 avril 1310 qui prorogea Touverture jusqu'en 13II "9- et la bulle du 29 août 1311, qui autorisait les commissaireΗs dans l'affaire des Templiers à procéder s'il le fallait par la question , vu l'urgence des interrogatoires *î°. Il est probable que Tarchevêque Gérard assista personneUement, comme ses suffragants de PaphoΘs et dc Limassol, au concile général de Vienne, qui prononça, le 3 avril 1312, la suppression du Temple et attribua les biens de Tordre aux chevaliers de THôpital. Ο Mais , quand il s'agit de procéder à Texécution dΙe ces dernières mesures, ce n'est plus à Gérard, éloigné de Tile, que les bulles apostoliques (2 mai 1312) sont adressées, c'est à Tarchidiacre de Nicosie, au chantre de Sainte Sophie, et à quelqueΛs autres dignitaires de Chypre qui alors réellement présents dans le pays pouvaient seuls diriger effectivement cette laborieuse opération ^5'. Au reste, nous en sommes réduits à des conjectures sur Βtoute cette dernière période de la vie de Gérard. Résigna-t-il volontairemenΙ t Tarchevêché de Ni­ cosie? Fut-on obligé d'agir de rigueur pour obtenir son entier renon­ cement à ce qui lui restait de la dignitΒé métropohtaine? Nous croi­ rions plutôt que, porté vers des idées de calme et de retraite comme Tindique le lieu où il fut inhum é , il se démit sans peine de ses titres et de ses honneurs. Une chose est certaine, c'est que, le 10 mai 1312, quatre jours après laΗ clôture du concile de Vienne, Clément V nomma un nouvel archevêque de Chypre. Gérard mourut peu de temps après à Paris le 26 février 1315 , retiré vraisemblablemenΚt dans Tabbaye de S. Geneviève, et fut inhumé au milieu du chœur de Téglise. Une note du martyrologe de S. La­ zare, recueillie par les Bénédictins nous apprend ces circonstances; (( IV Cal. MartiiΑ, obiit bonas recordationis et venerabilis memoriae, » Nicosiensis Ιarchiepiscopus, et quondam decanus Lingonensis et » senescalluΡs (canonicus) Eduensis. Jacet Parisius, in choro monasterii 228 Labbe, Concil., t. XI, col. IS$8. 231 Archidiacono et cantori Nicosiensis et thesau- 229 Labbe, t. XI, col. 1550. Cette bulle montre rario Paphensis ecclesiarum. Labbe, t. XI, col. 1560, bien que U chancellerie de Clément V comptait les 1563. Paoli, Cod, dip. , t. II , pp. 26. 29. — La années de son pontificat à partir de l'intronisation bulle fut aussi adressée i l'évêque de Famagouste. seulementΠ. Labbe, col 1564. Υ230 Rinaldi, 1311, S S3 • »• XXIII, p. 532. Κ [255] X. Gérard de Liingres. I2pj-ip2. 51

» Sanctae Genovefae, juxta regem primum Franciae christianum, ad » dexteram, prope gradus per quos ascenditur ad altare *5^ » Η XI. JEAN II, JEAN DEL CONTE ou JEAN DE POLO dit aussi PAUL DE ROME. 1312. Κ

Quelques recherches que nous ayons faites dans les documents et dans nos souvenirs, il ne nous a pas été possible de retrouver Ηla témoignage qui nous a autorisé à écrire à la fin de la notice précé­ dente que le successeur de Gérard de Langres au siège de Nicosie fut désigné par Clément V dès le 10 mai 1312, peu de jourΘs après la séparation du concile de Vienne. Nous ne pouvons que maintenir cette date comme celle à laquelle commença Tépiscopat de Jean del Conte; mais TensemblΟe des infor­ mations contemporaines établit également que le nouveaΙ u prélat, par des raisons ignorées aujourd'hui, ne se hâta pas d'aller prendre pos­ session de son siège. Pierre de Pleine Chassagne , évêque de RodezΛ, légat apostolique en Orient, présida un concile provincial réuni à Nicosie le 15 juin 1313, dont quelques articles accusent l'existence en même temps que Tabsence d'un archevêque titulaire ^53.Β Nommé patriarche de Jé­ rusalem en 1314, Pierre obtint en outrΙe vers la même époque Tad­ ministration de Téghse de Nicosie. Du Cange a vu à la chambre des comptes des titres étabhssant que Pierre de Pleine Chassagne admi­ nistrait encore Téglise à la place de ΒTarchevêque en 1316 '34. En lisant les chroniques de Tîl e à cette époque, on ne peut pas ne pas être frappé de Tabsence de l'archevêque de Nicosie en diverses circonstances mémorables, par exemple, lors des cérémonies du mariage d'Isabelle d'Ibelin, cousine dΗu roi, avec Tinfant de Majorque, célébré à Nicosie en 1315, et peu après, lors des démarches collectives des pré­ lats chypriotes pour éviteΚr une rupture entre les Génois et le roi Henri. Probablement Jean del Conte ne voulut pas se rendre en Chypre tant que Pierre de Pleine Chassagne conservait Tadministration du temporel de ΑGon église. Ce qu'il y a de certain c'est que son départ pour TilΙe suivit de près la mort du patriarche, survenue le 6 février 1318. Les chroniqueΡ s marquent en effet son arrivée à Famagouste au 31

232 Gall. christ., t. IV, col 6$o. 234 Familles d'Outremer éd. de M. G, Rey, p. 735. 233 Labbe, Concil., t, XI, col 2418; art. 28 et Patr. de Jérusalem, 41 de Πla constitution promulguée par Pierre dans ce Υconcile. Κ 52 Histoires des archev. de Chypre. [256]

août 1319, et son entrée solennelle à Nicosie au 6 septembre sui­ vant, en ces termes: « L'ultimo di de Avosto, vene a Famagosta el » bon arcivescovo de Nicosia, fra Joan del Conte, che era predicator. » Intrô a Nicosia a di 6 Settembrio, et fo ricevuto con grande ho- » nore, perché era gentilhomo romano et da bene ; et fece gran Η » bene à la chiesia in vita sua *'5 ». Le nouvel archevêque était donc un noble romain, religieux de Κ Tordre de S. Dominique. Ughelli et l'éditeur des Familles d'Outre­ mer se trompent en disant qu'il était né à Pise et en lui donnant, on ne sait sur quel fondement, le surnom patronymique de Provin-Η cialibus *3^ Il n'appartenait point à la famille italienne des Proveniali. Fontana et Brémond ont prouvé que Rome était son lieu de nais­ sance et qu'il était de la noble maison des Polo. Le savanΘt historien de Téglise de Pise, le P. Mattei, confirme ces dernières notions, et cite différents documents où Tarchevêque est ainsi nommé : dominus frater Johannes de Polo, romanus, archiepiscopus Nicosiensis;Ο f rater Johannes de Roma, archiepiscopus Nicosiensis ^'7, Ainsi s'expliquent les noms, un peu altérés, de Polo Romano, ou Paul de RomeΙ, qui lui ont été donnés. Les chroniques chypriotes, rédigées en italien, l'appellent or­ dinairement Giovanne del Conte ^'''j et les formuleΛs officielles de la chancellerie royale du règne de Hugues IV le désignent sous le même nom : Au révèrent père en Crist et son amé ami, frère Johan dou Conte, par la grâce de Dieu arsevesque de NicosieΒ, Hugiie , par ycelle mestne grâce, roy de Jérusalem et Chipre, salusΙ ^39. Les Polo possédaient vraisemblablement quelque comté, peut-être le comté de Signia, et les deux dénominations doivent se concilier ainsi. Mais ce serait répéter une erreur de quelques, uneΒs de nos anciennes chroniques ^^°, erreur redressée d'ailleurs dans VOriens christianus et dans la Sicilia sacra de croire qu'il appartenait à la grande famille des Colonna de Rome. Nos chroniqueurs l'ont confondu avec un Colonna, son con­ temporain et son homonyneΗ, archevêque de Messine *'»', La première mention que nous ayons de lui dans les actes offi­ ciels se rapporte à TannéΚe même de son arrivée en Chypre. Par une lettre de 1319, qui put lui être remise avant son embarquement pour Famagouste, le pape le.chargeait de veiller conjointement avec Tévêque de CatanΑe et Tévêque de Savone, à l'observation de la trêve d'un an imposéΙe à la république de Gênes et au roi de Chypre, afin

23; Amadi, ann. 1319, fol. 238. t. II, p. 142), Sa mère est nommée ailleurs : domina 256 Ughelli, liai, sacra, t. III, col 445. Du Jacoba. (Mattei, t. II, app. , p. 2$ n.) Cange, Fam, Ρd'Outremer , p. 848-849; tout l'ar- 238 Amadi, Fl. Bustron, Lorédano. ticle de Jean est confus. 239 Assises, t. II, p. 384. 237 Mattei, Hisl. eccl. Pis., t, II, p. 53, not. 240 Le Quien, t, III, col 1207; Rocco Pirri, Un de ses neveux , témoin au traité de Chypre du Sicilia sacra, t. I, p, 405-406, 1733. 4 septembrΠe 1329 est appelé: Dominus Angélus 241 Rinaldi, 1319, 5 «o. Cf. 1317, § 35; 1318, ΥRicardi Pétri Jaquinti. de Urbe. (tiot. Hist. de Chypre, §17; 15*0, § 47. Κ [257] XL Jean H de Polo. i^i2-i)j2. 53

d'amener s'il était possible une paix définitive entre les deux pays ^^^ De 1320 à 1325, nous le voyons promulguer à Texemple de ses pré­ décesseurs plusieurs constitutions disciplinaires, qui sont comme au­ tant de prédications à Tadresse du clergé et des fidèles de Tile. Η Défense est faite aux clercs de porter des boutons d'or ou d'argent et de s'occuper de commerce. On flétrit les faux témoignages. On menace d'excommunication tout usurpateur des biens ecclésiastiques Κ et particulièrement des biens de la métropole ^«, Par une décision spéciale ^+* Jean de Polo interdit absolument l'en­ trée des monastères de religieuses de Nicosie à toute personne, clerΗc ou laïque , non munie d'une autorisation de Tarchevêché, La défense n'admet d'exception qu'en faveur du confesseur des religieuses , en faveur des deux reines, des sœurs du roi et de le^ir suite. LΘa per- habitation s'étendait donc à Isabelle d'Ibelin, veuve du roi Hugues III, à Constance d'Aragon, femme d'Henri II, et à ses sœurs, la prin­ cesse de Gahlée, demeurant en Chypre, et aux autreΟs princesses mariées dans les maisons d'Arménie et d'Aragon. Ι Le roi Henri II, toujours languissant, allait souvent se reposer avec quelques membres de sa famille et de sa maison dans une habitation de plaisance qui se trouvait à Strovilo,Λ à une demi-lieue de Nicosie. Le soir du 30 mars 1324, Tarchevêque Jean, Tévêque de Famagouste, Tévêque de Paphos et une assez nombreuse société de chevaliers accompagnèrent le roi dans sa Βpromenade à Strovilo et prirent congé de lui vers minuit pour Ιrentrer à Nicosie. Ils ap­ prirent le matin, que le roi s' était couché peu après leur départ et avait rendu le dernier soupir dans son lit, sans bruit et sans témoins ^^*. La haute cour s'étant aussitôt assembléeΒ, le connétable du royaume, Hugues de Lusignan, neveu du princ e défunt, fit constater suivant Tusage sa parenté et ses droits d'hérédité par les liges et reçut leur hommage. Le 15 avril suivant, il fut couronné à Sainte Sophie avec sa femme, Alix d'Ibehn ^^s^ Ηpar Tarchevêque Jean, qui reçut sur les saints Evangiles son serment de respecter les usages du pays et de sauvegarder les droits dΚe Téglise ^^^. Ainsi commença le règne d'Hu­ gues IV, le plus calme et le plus prospère de tous les règnes que les Lusignans ont Αeu en Chypre. 242 Constitutions du 7 Ιavril 1320, en 19 articles. 245 « Et li a coronati tutti doi l'arcivescovo joan Labbe, Concil., t. XI, col. 2424-2427; constitution » del Conte predicator. » AmaJi , fol. 240. Lorc- du 31 août 1323, Ibid., col. 2428-2431-2429, art. 2 dano , p. 295 : Fl. Bustron, fol. iijo v." à 5; autre du 22 janvier 1324, ibid. col 2429-2431, 246 « Et le dit monseignor Hugue s'agenouilla et art. 6 à 8; autre Ρdu 30 mars 132;, ibid., col. 2431, » jura sur les saintes Evangiles en la main de sire cost. 9. » Johan, arcevesque de Nicosie, le serment », As- 243 Constitution du 17 juin 1321, Labbe, Concil. sises de Jérus. , t. II, p. 422. 2428, art. I. 244 AmadiΠ, fol. 239; Lorédano, Hist, , l. V., p. 290. ΥMAS LATRIE. '. Κ 54 Histoire des archev. de Chypre. [258]

Nous retrouvons dans les documents des témoignages de la solli­ citude de Tarchevêque pour son église. La forme coordonnée dans laquelle nous sont parvenues quelques unes de ses constitutions **" montre les soins qu'il apportait à assurer la conservation des actes de Η son administration. On lui doit une mesure du même ordre et plus utile encore dans ses résultats historiques, c'est la confection du premier Cartulaire de Sainte Sophie Durant le cours de Tannée 1322, Κ il fit exécuter sous sa surveillance directe l'enregistrement des actes de Téglise latine de Chypre, dont les originaux ou les copies se trouvaient un peu disséminés dans les coffres et les livres de la Ηca­ thédrale. Des commissaires attitrés, juges et notaires, réunirent ces pièces dans la grande chambre de Tarchevêché , en reconnurent la sincérité et les firent transcrire dans un registre spécial. CeΘ premier recueil qui comprend les actes de 1195 à 1292 sauf Tintercalation postérieure d'une bulle de 1492 (n.° 94) répond aux 106 premiers numéros du cartulaire actuel de Sainte Sophie conservΟé à Venise, cartulaire exécuté en 1524 sous l'archevêque AbdobrandinΙ o des Ursins. Le recueil de Tarchevêque Jean forme en réalité le premier noyau et la plus considérable partie de ce recueil, car dans son ensemble et avec ses divers suppléments, le manuscrit de VeniseΛ ne renferme que 140 pièces environ. La formation du premier cartulaire par Tarchevêque Jean, en 1322, est ainsi rappelée en tête du ms. de VeniseΒ, après la propre déclara­ tion d'Aldobrandino des Ursins : « In nominΙ e Domini, amen. Anno » a Nativitate ejusdem millesimo trecentesimo vigesimo secundo, » indictione quinta, tempore dominΒi Johannis pape XXII, ac reve- » rendi in Christo patris domini fratris Johannis, archiepiscopi Ni- » cosiensis. Hoc est exemplum quorumda m privilegiorum, litterarum » apostohcarum, regum, legatorum sedis apostolice, baronum ad ec- » clesiam Nicosiensem spectantium in thesauro ejusdem ecclesie re- » pertorum; quarum ténoΗr inferius denotatur ^^s, » Le travail de transcription fut terminé le 9 juillet 1322, La mention suivante inscrite après le certificaΚt des délégués, à la fin de la pièce n,° 106, le constate: « Actum Nicosie, in magna caméra dicti domini archie- » piscopi , anno Domini miîlesimo trecentesimo vigesimo secundo , » indictione quintaΑ, die nono Julii, presentibus dominis Guillelmo de » Aricio, canonicΙ o plebis Sancte Marie civitatis ejusdem , officiali » ejusdem domini archiepiscopi, fratre Marco de Vicentia , ordinis » Predicatorum, etc. ad hec specialiter vocatis et rogatis ». Il est àΡ remarquer que le cartulaire de Tarchevêque Jean, pas plus que Πle supplément qu'y ajouta plus tard Aldobrandino des Ursins , Υ247 Labbe, Concil., t. XI, art. 2, col. 2424. 248 Carlul. de Sai.ite Sophie, n." i. Κ [259] XI. Jean H de Polo, i) 12-1^^2. 55

ne renferme pas les constitutions émanées des archevêques dont nous avons eu Toccasion de parler plusieurs fois. On n'a guère tran­ scrit dans le cartulaire que les actes réglant Torganisation de Téglise latine en Chypre , et une partie des actes relatifs aux propriétés de Η Téglise provenant de donations, d'achat ou de fondations pieuses ^'•9. Les décrets, les statuts capitulaires ou synodaux et tous les actes concernant la discipline ecclésiastique étaient évidemment copiés dans Κ un recueil, ou dans des recueils différents. C'est par un registre de cette sorte que nous sont parvenues, sous le titre de Constitutiones Nicosienses, plusieurs conciles et les décisions administratives des Ηar­ chevêques de Nicosie de Tan 1248 à Tan 1354, qui forment une si précieuse annexe du tome XI des Conciles de Labbe ^5°. En 1326, Jean del Conte fit transcrire à la suite de soΘn cartu­ laire les pièces numérotées aujourd'hui 107 et 108, qui sont des actes de 1243 et 1245. Plusieurs années après sa mort, en 1339, on ajouta encore , avec les procédés ordinaires de TenregistremenΟt officiel, la pièce n,° 109 qui est du 20 janvier 1327 et qui appartienΙ t au temps de son épiscopat, Jean avait confirmé par cet acte une fondation pieuse du sénéchal de Chypre, Guy d'Ibelin, Les certificats joints à la transcription décrivent très en détail le sceaΛu et le contre-sceau de Tarchevêque. Le sceau oblong, en cire rouge et incrusté dans une gangue de cire commune était appendu à la pièce par des lacs de soie rouge. Il représentait dans la partie Βsupérieure la Transfigura­ tion de N. S., au-dessous un prélat en Ιhabits pontificaux ; tout au­ tour était la légende : S. fratris fohannis, ordinis Predicatorum , Dei gratia, archiepiscopi Nicosiensis. Le contre-sceau, rond et en cire rouge, avait au centre un aigle et autour Βla légende : S. fratris fohannis , Dei gratia, archiepiscopi Nicosiensis ^5'. L'archevêque Jean paraît avoir eu une dévotion particulière pour la fête de la Transfiguration dΗe N. S. qui se célèbre au 6 août. Cette date se rattachait probablement à quelque circonstance mémorable de sa vie. On vient de voir qu'il avait adopté la Transfiguration comme emblème particulier deΚ son sceau pontifical; il fit représenter encore la scène miraculeuse du Thabor en broderie sur un grand tapis dont il fit présent à ΙTéglisΑe de Sainte Sophie avec d'autres riches orne- 249 On y cherche vainement deux bulles ponti- 250 T. XI, 2.« part, co'. 2376-2441, ficales, l'une du 27 août 1326, l'autre du 8 mars 251 Le sceau du chapitre de S-" Sophie appindu 1356, toutes deux importantes et relatives au vil- également à l'acte, était en cire :ioire, sur lacs de lage de PsimolophΡo situé dans le diocèse de Nicosie. soie rouge. Au centre, sept têtes de chanoines, au- II s'agissait de savoir si les patriarches de Jénisalem, tour la légende Sigillum capiluli Nicosiensis. Le alors propriétaires de ce village, devaient payer la contre-sceau représentait deux tètes de saints avec dime de ses revenus à l'archevêque. La dîme fut la légende : S. Barnahas. S. Nichanor. déclarée exigible si elle n'excédait paû 120 florins d'or. Bibl. Nat.Π, MSS. Suarez, XXIII, fol. 198. Arch. de Υl'O. L., pp. 273, 281. Κ Histoire des archev. de Chypre. [260]

ments. En même temps, il embellissait soii église de peintures mu­ rales; il y ajoutait dos chapelles, une galerie et quelques ouvr.iges extérieurs ^s^ Il suivait ainsi Texemple de ses prédécesseurs, qui tous avaient tenu à honneur de continuer Tœuvre d'Albert et d'Eu­ Η storge. Le plan et les premiers travaux de l'édifice durent être mo­ difiés vraisemblablement dans le siècle qui s'était écoulé depuis la pose de la première pierre. Jean U ne donna pas même à Téglise de Κ Sainte Sophie le dernier complément, qu'elle n'a peut-être jamais reçu. Mais Tensemble de Tœuvre étant suffisamment avancé dans toutes ses parties, Jean II fit la consécration solennelle du monument leΗ 4 novembre 1326. Les chroniques chypriotes mentionnent ces travaux et la générosité de Tarchevêque Jean pour les clercs et pour les pauvres de soΘn église dans différents passages qu'il serait trop long de citer ici *55. Jean del Conte n'était pas d'ailleurs absolument renfermé dans les choses ecclésiastiques. Sa position et sa naissancΟe l'appelèrent plus d'une fois à prendre part utilement aux affaireΙs politiques du royaume de Chypre. Dès Tannée 1319, le pape Tavait chargé de s'employer à prévenir des hostilités entre les Génois et les Chypriotes, afin de donner le temps aux négociateurs de chercheΛ r une base de paix acceptable *54. H fallut encore dix années d'efforts et de pourparlers continus pour arriver à conclure un traité, tant étaient grandes les exigences des Génois et la légitime irritatioΒn des Chypriotes contre les corsaires , que protégeait la républiquΙe *5S. H avait été plus facile de s'entendre avec les Vénitiens. Un traité, préparé par Tarchevêque Jean *5^ et signé à Nicosie le 4 septembre 1328, renouvela les avan­ tages que les accords antérieurs Βavaient donnés aux sujets de la répubhque en Chypre. Les calamités publiques offraient à Tarchevêque Toccasion d'exercer son infatigable charité. En 1330, au mois de novembre, des inonda­ tions extraordinaires survenueΗs dans Tîle ayant particulièrement sévi à Nicosie, il ouvrit sa demeure et les églises de Nicosie aux mal­ heureuses victimes duΚ désastre, et leur livra les provisions entières de blé qui se trouvaient réunies dans les greniers de Tarchevêché *>7. C'est à ce dernieΑr trait que s'arrête ce que nous savons de sa vie. 252 AmaJi, fol. 242Ι. Documents nouveaux. Mé- neveu de l'archevêque ainsi nommé : Dominus An­ l.i'iges , t. IV. gélus Ricardi Peiri Jaquinlhi de Urbe, nepolis dicti 253 Dccum. .Vou-.'. MéU'iges , t l\', p. 352. domini archiepiscopi. 254 K nalJi , 1319, J]io, ci-dessus., p. -^uis, 257 « Quelli che poteno scampir del fiume an- 255 Hisl. de Chy;, , t. II, p. 157, 15S, Traité » dorono in l'arcivescovado, a qv.^Ii l'arcivescovo de Nicosie de Ρ1329. L'archevêque Jean n'assista pas > Joanne iece moite hclemosine perô che ogni giorno j sa conclusion. » dava a ciascun de essi un pan ; et haverse dei gra- 256 « Infroscriptus est tractatus reverenji in Christo » nari de formento et fece cridar per la terre che > patris domini Johanni', arciiiepiicopi Nicossiensis , « venissero a t-or formento per viver; et cosi su- > factuΠs inter etc. » Hisl. di Cii)pre, t. II , p. i|2. m sienne la povera gente. Et li altri che non po- ΥParmi le;: témoins si'nant au traité se tro^ive i.n * teno habitar in l'arcivescovado habitarouo a santa Κ [26i] XL fean H de Polo. iji2-i}}2. 57

En rappellant sa mort, survenue le i^"^ août 1332, les chroniques re­ nouvellent Téloge de son dévoûment pour son église, pour son clergé, pour les pauvres , pour tous les gens malheureux ou délaissés que pouvaient assister ou diriger ses conseils et ses ressources, les veuves, Η les orphelins, les jeunes filles dépourvues de dot. Le souvenir de ses vertus et de son inépuisable bienfaisance ^^s s'est conservé en dehors de Tîle de Chypre, car sa générosité, mêm.e Κ après son établissement à Nicosie, n'oublia pas les éghses de Toscane. On lit, à la date de son décès dans le mémorial particuher des Dominicains de Sainte Marie Nouvelle de Florence, qui avaienΗt été plusieurs fois Tobjet de ses munificences , que Tarchevêque Jean de Polo mourut dans un dénûment presque absolu, parce qu'il ne gar­ dait rien pour lui du magnifique revenu de 25,000 florins d'oΘr dont il disposait : « Dominus frater Johannes de Polo, romanus, ordinis fra- » trum Predicatorum, et archiepiscopus Nicosiensis, de insula Cypri, » migravit ad dominum in calendis Augusti MCCCXXXIIΟ , in dicta » insula, cum magno honore et gratia totius populΙi , propter quod » de XXV milia florenis auri quos habebat in redditibus nichil sibi » reservabat, sed omnia pauperibus (et religiosis mendicantibus) ero- » gabat, nolens de crastino cogitare ^59 », PlusieurΛ s actes conservés dans les archives du monastère portent cette mention: « De pecunia » fratris Johannis de Roma, archiepiscopi Nicosiensis*^" ». Jean del Conte continua dignement , Βcomme on le voit, Tœuvre des Eustorge et des Hugues, qui avaienΙt honoré le siège de Nicosie dans le siècle précédent par leur bienfaisante et vigilante administra­ tion. Rien ne dépérit sous son successeurΒ .

XII. LE CARDINAL ÉLIE OU HÉLIE DES NABINAUX ou ΗDE NABINAUX. 1332.

Par une lettre du 1Κ6 novembre 1332, donnée à Avignon, Jean XXII nomma frère Élie de Nabinaux, Elias de Nabinalis, religieux francis­ cain et professeuΙΑr de théologie, à Tarchevêché de Nicosie *^'. Le sujet » Sophia et in li monasterii et per le gicsie ». Amadi, 260 Mattei, Hist. eccl. Pis., t. Il, p. 58, n. ann. 1330 , fol. 241. Fl. Bustron 2.' partie. MS. En 1325 , l'archevêque de Nicosie avait donné à la de Londres, Ρfol, 3. cathédrale de Pise un grand amit brodé avec ins- 258 Dociim. r.ouv. Mélanges, t, IV, p. 353. cription, que l'on plaçait encore devant l'autel prin- 259 Mattei, (Jîisl. eccl, Pisana, t. II., p. 53, cipal au jour commémoratif de la consécration de l'é- n.) qui cite ce précieux fragment dans sa notice sur glise, du temps de Mattei, Hist., t. II, app. p. 25, n. Hugues de Fagiano. (Mem. di più illuslri pisani; 261 Wadding, Annal. Minor., t. VII, 2.= édit. t. IVΠ, p. m). Cf. not. Hist de Chypre, t. II, reg. pontif., p. 449. ΥF .72. n-° 3- Κ 58 Histoire des archev. de (Chypre. [262]

nommé directement par le S, Siège pour remplacer Tarchevêque Jean, se trouvait en Europe et probablement dans le couvent de son ordre à Avignon, Amadi rappelle en ces termes son élection, son arrivée en Chypre et son retour en cour de Rome : « Dapoi fu Η » fatto arcivescovo un Helia, frate minor, quai era in la corte de » Roma. Et vene in Cypro, et poi fu citato per il papa de andar a » Roma ; et andato , fu fatto cardinale ^^* ». Κ Baluze conjecture, avec vraisemblance, d'une lettre apostolique dans laquelle un Raymond de Nabinaux, du diocèse de Périgueux , est qualifié de damoiseau , que la famille même de Tarchevêque dΗe Nicosie était de quelque noblesse et appartenait au Périgord ^^\ On trouve dans cette province une localité de Nabinaux *^+ qui est peut-être le berceau de sa famille. Plusieurs personnes du mêmΘe nom et probablement de la même parenté, de Nabinalis ou Nabinallis, étaient alors fixés en Chypre, Du temps même du nouvel archevêque, Léger de Nabinaux fut doyen du chapitre de Sainte SophiΟe *^5 ^ po­ sition considérable, qui désignait souvent le titulaire Ιau choix des chanoines et de la cour de Rome pour passer à un siège épiscopal. La bulle de nomination d'Élie exposait les principes nouveaux qui prévalaient alors dans Téglise au sujet des nominationΛs d'évcques. Les papes, surtout depuis leur établissement à Avignon, avaient pris Tha­ bitude de pourvoir d'autorité aux évêchés vacants, sans autre désigna­ tion ni contrôle, que ceux de leurs propresΒ agents. Bien plus, Tusage s'était établi de dispenser souvent de TobligatioΙ n de la résidence les clercs ainsi nommés à des évêchés ou à des abbayes, et de les autoriser à gérer leurs bénéfices en simples commendes. Que de fâcheux abus ne soient sortis à la longue de ces nouvelleΒ s pratiques, nul ne le con­ teste. Mais il faut reconnaître auss i que cette extension du pouvoir apostolique, légitimée d'ailleurs par l'adhésion universelle de Téglise , a eu pendant longtemps de grands avantages. Il permit aux souve­ rains pontifes d'appeler dansΗ leurs conseils et d'employer dans les affaires publiques les hommes le plus recommandables de la chré­ tienté entière par leurs Κtalents et leur expérience. Pour nous, en res­ tant dans les limites de notre simple exposition historique, nous pourrons voir la doctrinΑ e nouvelle nous donner la raison des fré-

262 Amadi, fol, 242. Ι 264 Près d'Aubeterre, ancien diocèse de Périgueux. 263 Benoit XII charge l'évêque de Famagouste V" de Gourgues, Dict. de la Dordogne. d'absoudre Raymond de Nabinaux, domicetlum Peira- 26$ En 1339, 1340 et peut-être avant, Labbe, goricensis diacesis , et Pierre de .Milhet, citoyen de Concil. , t. XI. Constit. Nicos , col. 2400, 2432 ; Toulouse, de l'excommunicatioΡ n qu'ils avaient en- Cartul., de S.le Sophif , n.' 109, charte de 1339, dans courue pour avoir visité le S. Sépulcre sans la per- la quelle figure hier de Nabinaux , religieux fun- miss'on nécessaire. Lett. de dcc. 1336, dec. 1337. ciscain. Ex rubric. anni } BeneJ XII, c. 9. Baluze, l'ii.e jcp. Jteiion,Π t. 1, col 886; cf. notre Hi:l. Je ΥChypre, t. III , p. 736, n. 2. Κ [263] XII. Élie de Nabinaux. i))2-i))/\. 59

quentes absences de nos archevêques et nous devrons constater qu'il n'en résulta rien de très avantageux ni pour Téglise ni pour Tîle de Chypre. Du vivant même de Jean del Conte , le pape avait eu la pensée de faire administrer la métropole de Nicosie en commende, Η afin de rappeler et de garder auprès de lui frère Jean ^^^, La mort trop prompte de Tarchevêque empêcha de donner suite à ce projet. Mais la mesure fut appliquée souvent sous ses successeurs. Κ Peu de temps après son arrivée en Chypre, Tarchevêque Élie ef­ fectua la tournée pastorale de sa province. Il ne nous dit pas ce qui put le satisfaire dans cette visite. Rarement les documents ecclésiasΗ­ tiques rédigés dans ces circonstances renferment l'expression d'une grande satisfaction. Toujours désireux du mieux, afin de prévenir le relâchement, les inspecteurs; comme les prédicateurs, sontΘ surtout amenés à signaler les imperfections et les défauts. Élie se plaignit de ce que les décrets rendus antérieurement pour l'honneur du culte et de la discipline cléricale restaient stérilement commΟe une lettre morte sur le parchemin ^^7. Dans une constitution, Ιdont la date n'a point été conservée, il recommande d'une manière générale Texécu­ tion des lois et des constitutions discipfinaires promulguées par les envoyés du S. Siège et les archevêques « en tanΛt que ces dernières » n'auraient rien de contraire aux décisions des légats apostoliques *^^ ». Frappé des inconvénients qu'offrait la nomination de chanoines sur­ numéraires ou expectants, il défendit à Βtous les clercs investis de titres semblables d'occuper au chœur deΙs places de chanoines, d'en porter le costume , de prendre part aux votes et d'agir en quoi que ce fût comme chanoines, avant d'être effectivement pourvus d'une pré­ bende canonicale ^^9. Β La constitution relative à cette question est, comme la précédente, dépourvue de date. De ce qu'elle se trouve imprimée dans la col­ lection des conciles à la suite d'une constitution de 1251, on lui avait attribué la même date et oΗn en avait fait la base principale de Texi- stencé d'un premier Élie, archevêque du XIII.^ siècle ^7°, EUg est in­ contestablement du successeuΚ r de Jean II, de notre Éhe de Nabinaux, dont elle poste le Αnom et la formule diplomatique habituelle : Nos frater 266 La bulle de nomination d'Él e le constate. qu'elle semble particulièrement avoir en vue de re- 267 « Nostram provinciaΙ m visitantes consti- nouvelei. » tutiones et leges invenimus, sic polius membranas 269 Labbe, Concil. , t. XI, col. 2400. Cette con­ » occupasse quam in aliquo fructum attulisse. stitution ouvre la Collection des décrets et canons 268 Labbe, Concil. , t. XI, col 2431. Helia, arch. de 1248 à 1324 , que termine l'autre constitution Nicos. conslilulioΡ qua pradecessorum constitutiones sans date de l'archevêque, Élie réédictant les actes innovai. Cetie constitution se trouve à la fin d'une de ses prédécessurs. Élie, la présenta plus tard à série de décrets ou canons de 1248, 1254, 1298 l'adopt'on du corcile de 1340, pour la rendre (concile de Limassol) 1313, 1320, 1321, 1324 des obligatoire dans les autres diocèses, ce qu'il n'obtint légats ΠEudes de Tusculum, et Pierre de Rodez, qu'en partie. Cf., col. 2438, art. 6. Υet des archevêques Hugues I, Gérard et Jean II 270 Voy. ci-dessus, notes 130-132. Κ 6o Histoire des archev. de Chypre, [-64]

HeJias, Dei et apostolice sedis gratia, archiepiscopus Nicosiensis *^'. La clause relative à l'intervention apostohque assez usitée dans nos do­ cuments chypriotes depuis la fin du XIII.' siècle , fut dès lors pres­ que constante. Η Une des choses qui préoccupaient le plus Élie c'était de conserver l'intégrité de la foi catholique parmi les clergés de Tile de Chypre , où se trouvaient tant de prêtres et d'églises de rites divers, des Grecs, Κ des Syriens, des Maronites, des Chaldéens, et beaucoup d'Arméniens. Il aurait voulu plus encore; il s'efforçait de faire adopter aux Orien­ taux les usages latins dans Tadministration des sacrements et la céléΗ­ bration des offices. Benoît XII, en le remerciant de magnifiques présents envoyés de Chypre, le loue chaleureusement du zèle qu'il montrait pour développer ain.si Tinfluence et Tautorité des Θpratiques latines. ^'^. Il parait qu'Élie obtint sans contrainte et spontanément de plusieurs clergés indigènes des promesses et des efforts sincères à cet égard. Un concile provincial, réuni sous sa présidencΟe dans la grande salle du palais archiépiscopal au mois deΙ janvier 1340 ^73^ reçut des Orientaux une déclaration des plus satisfaisantes. Léger de Nabinaux , doyen de Sainte Sophie , et parent vraisemblablement de l'archevêque, est nommé parmi ceux des assistantΛs au concile qui entendaient également le latin et le grec. Des interprètes servirent pour les autres langues. L'assemblée adopta un symbole de foi catholique en huit articles confirmant les constitutionΒs des conciles antérieurs. Le plus important , en ces matières, Ιn'était pas d'arriver à la ré­ daction d'un Credo commun pour toutes les communions dans les questions de foi ; ni même d'obteniΒr la promesse d'une certaine uni­ formité dans les pratiques générales de la religion, uniformité qui admettait la diversité des langue s et de certains usages. Le difficile était d'assurer Texécution de ces mesures, par les successeurs de ceux qui les avaient arrêtées. L'histoirΗ e atteste qu'il n'en fut pas toujours ainsi. En Chypre comme ailleurs , il y eut souvent des luttes fâ­ cheuses entre les divers rites et l'équité ne permet pas de dire si le conflit fut provoqué paΚr un zèle trop exigeant de la part des minis­ tres latins, ou par un véritable oubli des conditions acceptées par les Orientaux. Α Une certaineΙ latitude était d'ailleurs laissée aux évêques latins en 271 Labbe, Concil., t. XI , col 2400, 2439. La du formulaire ecclésiastique et nomme seulement Élie chancellerie emploie la même formule dans le vidimus « p.iter dominus frater Helias , archiepiscopus Ni- de l'acte de sou prédécesseur Jean du 20 janviir » cossie », comme ayant assisté i la conclusion du 1327, dressé Ρà l'archevêché de Nicosie le 11 juin traite de Nicosie du 21 février 1338, négocié avec la 1339: n Coram rcverenJo in Christo pâtre et do- république de Gênes. Hisl, de Chypre, t. Il, p. 1-8. « mino doçiino Fratre Helia, Dei et apo tolice sedis 272 Rinaldi, annal. 1338, § 72. Litt. Bened. » gratia, arc liepiscopo Nlcosien.i ». Carlul. de Sie 1. IV, Ep. secret., 181. SophieΠ n." 109, voy. ci-dessus, note 165. Li chancel- 273 Labbe, Coicil., t. XI, col. 2432-2439. Υlerie royale ne s'astreignait pas à l'ex.ict. précision Κ [3651 XII. Élie de Nabinaux. i)j2-i})^. 6i

ce qui concernait les canons disciplinaires votés dans les conciles provinciaux. Les décisions ne devenaient obligatoires pour leurs dio­ cèses respectifs qu'autant qu'elles étaient expressément et librement acceptées par eux. Chaque prélat avait la faculté de suspendre par son veto et dans son église Texécution totale ou partielle d'une résolution qui Η ne lui paraissait pas opportune. C'est ainsi que Tévêque de Paphos, Eudes, refusa d'accepter pour son diocèse Tancienne constitution d'Élie Κ contre les chanoines surnuméraires, dont Tarchevêque avait fait le 6.^ article des propositions soumises au concile de Nicosie : « Cui » constitutioni dictus dominus Odo, Paphensis episcopus , non Ηcon- » sensit; immo totafiter contradicit, nec vult ipsam locum habere in » sua Paphensi ecclesia ^'-'. » Eudes n'admit en outre qu'une partie déterminée du i" canon relatif aux dîmes ^'K II est douteuxΘ qu'un tel droit fût reconnu aux évêques orientaux. Le souverain pontife voulut récompenser ses services en lui donnant une position plus élevée, qui lui permit de prendreΟ une part plus étendue et plus personnelle a'jx travaux de la couΙr apostohque. Le patriarcat de Jérusalem étant devenu vacant à la mort de Pierre de La Palu, Clément VI conféra cette dignité à Élie de Nabinaux, par une bulle du 12 juillet 1342 ^'^. Depuis la pertΛe de la Terre Sainte, le prélat investi de ces fonctions était comme le délégué habituel du S. Siège dans le Levant. Il pouvait ainsi, suivant les besoins des temps, résider en Europe ou en OrientΒ. La bulle de nomination établit nettement que du moment où ÉliΙe fut promu au patriarcat, il cessa d'être archevêque effectif de Nicosie ^77. Mais une nouvelle bulle du même jour, 12 juillet 1342, lui remit en commende "'^ Tadministration spirituelle et temporelle de cette Βmêm.e église de Nicosie devenue vacante *79. La bulle explique qu'Éli e ne pouvant jouir des biens de la mense patriarcale occupés par les Sarrasins, il percevrait, comme par le passé, tous les revenus et les avantages des biens de Tarche­ vêché de Nicosie, dont il Ηétait nommé administrateur **°. De nouvelles faveurs suivirent bientôt les premières. Le 22 sep­ tembre de la même Κannée 1342, Clément VI fit sa première promo­ tion de cardinaux, dans laquelle Élie fut compris au rang des car-

274 Labbe , t. XI, coΑl 2438 , art. 6 Cf. , col. 379 « Ad presens vacante ... sic vacanti •. Wad­ 2400. ding , t. VU, Reg. pont., p. 494, n. 5 , ann. i, 275 IbiJ. col. 2437Ι. ep. 20. 276 WadJing, Annal. Minor. 2.' édit., t. VII , 2S0 C'est peu après sa nomination au patriarcat R.-g. pont. , p. 494, n.^ 4, ann. i, ep. 21. Lettre que furent adressées à Élie de Nabinaux les lettres indiquée dans Rinaldi , 1342 , ( 24. de Clément VI le chargeant d'accorder les dispenses 177 La suscriptioΡn de la bulle de nomination ne nécessaires au mariage de Pierre de Lusignan, comte le considère plus comme archevêque : « VenerabiU de T.-ipji;, fils aine du roi Huj_es IV, avec Échive de • fratri Hélix, olim archiepiscopo Nicosiensi, in pa- Montfort, sa parente. Wadding, 1342, 54> t. Vil, • triarchini Hierosol. electo ». ?• 254- 27Π8 • Prxdictam ecclesiatr Nicosientem tibi com- Υ> mendamus >. Κ 62 Histoire des archev. de Chypre. [266]

dinaux-prêtres, et au titre de Saint Vital *^'. En môme temps, le pape, considérant l'insuffisance de ses ressources personnelles ***, l'auto­ risait à posséder plusieurs bénéfices ^^K II commença par lui donner en commende une abbaye dont le nom et le pays nous sont inconnus, Η en ajoutant la clause: nonobstante quod professor ordinis Minorum existis ^^•^, employée dans les collations faites à des religieux men­ diants. Κ La donation, qui put être suivie de plusieurs autres actes sembla­ bles , semblait annoncer la renonciation d'Élie à Tadministration de Téglise de Nicosie. Les circonstances de ce désistement, et sa datΗe précise, nous sont inconnues. Mais il est certain qu'Élie de Nabinaux cessa d'avoir aucun droit et ne put porter aucun titre procédant de Tarchevêché de Nicosie, au moins à partir du mois d'août Θ1344 *^5. Nous trouvons à cette date un nouvel archevêque, Philippe, entière­ ment nanti du titre et des droits qu'avait eus Élie avant lui, et ce fait, hors de contestation possible, n'est pas la moindre difficultΟé chrono­ logique qu'il y ait à conciher avec le récit du voyage , d'ailleurs si plein d'intérêt, de Ludolphe de Suchen en Orient. ΙConformément à Topinion commune , nous avions con.sidéré la relation de Ludolphe comme de Tannée 1350; et nous avons cité ce Λpassage où le pèlerin, qui observa tant de faits intéressants, parle de Tarchevêque de Ni­ cosie: « Metropolitanus Nichossiensis, temporibus meis, fuit fi"ater de » ordine Minorum, nomine Helyas. HunΒe Clemens papa promovit » in cardinalem *^^ ». Mais, quelleque soiΙt Tépoque à laquelle Ludolphe ait effectué son voyage et écrit sa relation, les circonstances *qu'il rap­ pelle ici sont nécessairement antérieures au mois d'août 1344. Ludolphe d'ailleurs, bien qu'il Βait séjourné quelque temps en Chypre, ne put voir Tarchevêque de Nicosie , qui se trouvait très sûrement en Europe à Tépoque de son voyage. Il en parle donc sur ouï dire. Élie de Nabinaux paraîΗt en effet être retourné en Europe peu après son élévation au cardinalat, s'il n'y était déjà; et il ne semble pas s'être écarté beaucouΚp depuis lors de la cour apostolique. Il as­ sista au chapitre général de Tordre de S. François tenu à Marseille dès Tannée 1343 ^^7. Du Cange ^^^ et Wadding confondent notre Élie de Nabinaux avec ΙÉliΑe de Saint Yrieix, et les deux savants historiographes

281 nia Clément. IV, ap. Baluze, Vita pap, , Melissan, t. VII, p. 317. Ciacconius , Vitapap. et t. I, col. 244, 285 , 301. Wadding, ann. 1342, cardin., t. II, col. 497. S S- Ρ 285 Docum. nouv. Mélanges, t. IV, p. 361. 282 Wadding, t. VII, p. 317. jgg H»/, de Chypre, t. II , p. III. 283 Bulle du 2S septembre 1342 , indiquée par le 287 Baluze, Fila, t. I, col. 836. P. Melissan, dans ses additions â Wadding , t. VII, 288 Familles d'Outre-Mcr , p. 736. Patriarche» de P- }•"•Π Jérusalem. Υ284 Bulle du 5 octobre 1342, indiqué par le P. Κ [267] XII. Élie de Nabinaux. 1^)2-1)^4. 63

se trompent encore en disant que le titre cardinalice d'ÉHe était Tévêché d'Ostie et Velletri. Les registres du Vatican consultés par Coutelier et par Ciaconius portent que notre archevêque Élie fut seulement cardinal-prêtre au titre de S. Vital ^^9 Nous avions pensé avec Baluze Η et Suarez que Tarchevêque Éhe de Nabinaux conserva le titre de patriarche de Jérusalem jusqu'à la fin de sa vie , qui se prolongea jusqu'en 1350, si ce n'est jusqu'en 1367. Mais des témoignages irré­ Κ cusables établissent que la dignité et les droits du partriarcat étaient passés en d'autres mains dès Tannée 1345 *9°. Baluze a dit qu'Élie de Nabinaux mourut en 1350, par le miOtif Η que le titre cardinalice de S. Vital fut attribué cette année même à un autre membre du sacré collège ^^\ La raison ne nous paraît pas suffisamment probante; les titres cardinalices n'étaient point incommuΘ- tables même entre dignitaires d'ordre égal; Élie, cardinal de S. Vital, a pu survivre à Tannée 1350, sous un nouveau titre, supérieur ou égal à celui de S. Vital. Il a donc pu, comme Técrit CiaconiusΟ, en rap­ pelant qu'il a composé divers ouvrages sur la vie contemplativΙ e et sur l'Apocalypse, il a pu participer en 1352 à l'élection d'Innocent VI, et en 1362, à la nomination d'Urbain V. D'après Ciaconius, il mourut à Avignon le 4 des nones, ou le 4 octobre 1367, Λet fut inhumé en cette ville dans le couvent de son ordre ^9^ ΙΒ XIII. PHILIPPE I" DE CHAMBARLHACΒ , 1344. Philippe de Chambarlhac, dont on a aussi écrit.le nom Chamber- Ihac, était d'une ancienne famille de chevaliers périgourdins, formée au bourg d'Agonac, à 2 lieues dΗe Périgueux. Il était oncle de Pierre de Chambarlhac, que le roi Charles VII avait nommé sénéchal de Périgord *?'. Plusieurs de ses parents sont cités au XII^ et XIIP siècle parmi les bienfaiteurs de TabbayΚe de la Chancelade; et, le monastère de Ligneux eut, au XIV^ siècle, quatre abbesses de sa famille. M. de Montégut, Αprésident du tribunal de Limoges, a le premier identifié TarchevêquΙe de Nicosie avec un prélat jusqu'ici à peu près

289-290 Vita pap. el cardin., t. II, col. 497. Édit. (10 mai 1367). Ciacconius l'avait dit et ses nou- Oldoin. Ρ veaux éditeurs se trompent en le corrigeant pour 291 Vita papar. Avenion , t. I, col. 837. substituer à cette date celle du 4 octobre 1367, qui 292 Vita pap, et caidin. , t. II, col. 497. Le est la date du décès du cardinal de Nabinaux (Vita, Cardinal Élie de S' Yrieix, cardinal-évèque d'Ostie t. II, col. 533). et Velletri, doyen du sacré collège, avec lequel il est 293 MM. de Courcelles et Saint Allais, Nobiliaire si facile de confondrΠe notre Élie de Nabinaux , était universel, t. XVII, p. 147, n. in 8.° mort Υquelques mois avant lui, le 6 des ides de mai Κ 64 Histoire des archev. de Chypre. [268J

inconnu et que Ton voit occuper successivement les sièges de Sion , de Nice et de Bordeaux , sous les noms incertains et inexpliqu s de Philippe Gaston, Philippe de Gr.scou, Philippe d.' G.iscogne, ou simplement Philippe *94. La découverte de M. de Montégut jette un jour tout nou­ Η veau sur la vie et les actes de notre archevêque, dont il se propose d'écrire une biographie détaillée. Nous ne pouvons qu'indiquer ici sommairement les faits principaux de cette digne carrière. Κ Philippe de Chambarlhac fut un savant prélat, docteur en lois et en théologie, souvent employé par le pape et par divers princes dans de graves affaires rehgieuses et pohtiques. On le voit de 1333 à 1338Η, chapelain du pape à Avignon, chanoine de S. Pierre à Rome, recteur du patrimoine de S, Pierre en Toscane ^9s ^ archidiacre de Gand au diocèse de Tournav ^96. Θ Nommé évêque de Sion dans le Valais le 22 mai 1338*97^ il fut transféré en 1342 au siège de Nice en Provence, et peu de temps après placé à la tête de Téglise chypriote. Ο La formule dont il use dans ses actes de métropolitaiΙn : « permissione » divina et sanclce sedis ap9stolicce gratia archiepiscopus » indique que sa nomination émanait du choix direct et spontané de la cour romaine. Nous n'avons pas la date précise de cette nominationΛ , mais un acte dressé à Nicosie le 30 août 1344, constate que Philippe était alors en possession de sa nouvelle dignité, bien qu'il ne ne fût pas encore rendu dans Tile de Chypre ^9». Β Avant de l'envoyer dans sa province, ΙClément \l voulut le munir de faveurs et d'autorisations exceptionnelles, pour faciliter son admi­ nistration lointaine et le dispenser Βde recourir à la cour apostolique dans les cas secondaires de la juridictio n gracieuse et même délictueuse. Une première série de huit bulles fut expédiée à cet effet à la chan­ cellerie d'Avignon le 16 juillet 1345 *99. Par ces lettres, le pape lui donnait le pouvoir d'absoudrΗe tout coupable ayant encouru l'excom­ munication pour la visite non autorisée du S. Sépulcre ^°°, le droit d'accorder deux cents rémissions de délits ou voies de fait quelconques, hormis Teffusion de sangΚ, contre les ecclésiastiques 5°', et la faculté

294 En attendant U publicatioΑn de la biographie 297 M. de Montégut. Le Gallia et le P. Gams de Philippe de ChambarlhacΙ , nous devons renvoyer disent le 8 juin. i une sa.ante publication de M. l'abbé Griraaud, ar- 298 Doc. nouv. servant de preuves à Vhistoire de chiviste de Sion, dans laquelle les heureuses décou- C':.jr. dans les Mélanges hisl., t. IV, pag. 361. vertes de M. de Montégut sont déjà constatées. Doc. 299 Carlul. de Sie Sophie, a." 115, 116, 1x9- sur le Valais, t.Ρ IV, 18S0. 123. 295 En 1337, notamment. Gregorovius, Hist. de 3C0 Carlul. de Su Sophie, a." 11$. Hist. de Chyp., Rome au Mcye -.4J:, traJ. ital., t. VI, p. 231; t. III, p. 736. T'i-iner , Coi. àip'om. Sancla Sedis, t. I, et II. 301 Canul. , n." ii6. 296 En 1338. ^Um. de la soc. hist. el litlér, de TournayΠ , t. XVI, 1867. Archidiacres de Tourna , Υpar Mgr Voisin, p. 28, 29. Κ [269] XIII. Philippe de Chambarlhac, 1)44-1)60. 65

enfin d'autoriser cent personnes de son choix à faire le pèlerinage du S. Sépulcre, nonobstant les défenses générales qui subsistaient 5°*. On sait que le but de ces prohibitions était de restreindre le plus possible la source des profits considérables que rapportait au sultan Η la visite des saints lieux par les péages exigés des pèlerins. Pour ce qui le concerne plus directement, le pape autorise Phi- Hppe à conférer les ordres ecclésiastiques 503 à toute personne attachée Κ à sa maison comme commensal 5°+, et à nommer notaire apostolique tout clerc agréé par lui à la condition qu'il ne fût ni marié , ni or­ donné 3°5. Il lui donne en outre la prérogative spéciale d'accordeΗr cent jours d'indulgence à ses auditeurs, quand il prêcherait ou qu'il officierait, soit publiquement, soit devant le roi ou la reine de Chypre ^°^. En même temps , le pape, sachant son désir de visiter personnelleΘ ­ ment le S. Sépulcre, Tautorise à faire son pèlerinage particulier avec une suite convenable 3°7. Enfin, il lui donne d'une manière géné­ rale toute liberté de s'absenter de Tîle de Chypre et d'Οy revenir sui­ vant les circonstances et quand il le jugerait opportuΙn i°^. Ces deux dernières lettres, transcrites comme les précédentes au Cartulaire de Nicosie, portaient des apostilles qui semblent avoir été écrites par Tar­ chevêque lui même: « Littera quodpossimus cumΛ decenti comitiva Sanctum » Sepulcrum et alia loca visitare ; Littera ut possimus eundo vel redeundo » exire insulam Cipri, quandocumque nobis videbitur expedire ». Les soins de prévoyance qu'exigeait la Βcréation de chapelles nou­ velles et le paiement des dîmes ecclésiastiqueΙ s préoccupèrent aussi le pape. Il ordonna à Tarchevêque de défendre absolument à ses prê­ tres d'aller célébrer les offices dans les chapelles privées que les seigneurs se plaisaient à faire construirΒe dans leurs demeures, avant qu'on n'eût assuré une dotation effective à chacun de ces oratoires 3°9. Il fit expédier des bulles pour prier le roi d'obliger les chevaliers à payer exactement les dîmes aux églises, obligation, disait le pape, souvent négligée , souvent Ηéludée, niée même par plusieurs , non­ obstant les excommunications dont ils ont été menacés ou frappés 5'°. Une buUe du 19 septembrΚ e 1347, que demanda Phihppe pour con­ céder cent jours d'indulgence aux fidèles dont les offrandes contri­ bueraient à l'achèvement ou à la réparation de Sainte Sophie de Ni­ cosie 3" nous ΙmontrΑe que Tédifice consacré par Jean de Polo en

302 Cartul. de Ste Sophie, n.° 122. 308 Cartul. , n.° 121. 303 Ad omnesΡ ordines, 309 Carlul. , n.o 128. Avignon , 16 juillet 1345. 304 Cartul., n.o 118. 310 Cartul., n." 119, Même date. Hisl. de Chyp., 305 Carlul. n.° 120. Hisl. de Chypre, t. III, t. III, p. 738. p. 737. 311 Cartul., n." 124. Hist. de Chyp., t. III, 306 ΠCartul. , n.o 123. p. 739. Υ307 Cartul,, n.o 119, Avignon, 16 juillet 134$. Κ 66 Histoire des archev. de Chypre. [270]

1326 n'était pas encore terminé, et que le nouvel archevêque , .avant d'avoir pris po.ssession de sa cathédrale, avait déjà à cœur de lui donner un digne complément ''*. Le 24 septembre 1348, le départ de Philippe pour Tîle de Chypre Η semblait s'approcher beaucoup. Clément VI, donnant plus d'extension à à une autorisation antérieure, lui écrivait à cette date : « Comme tu » comptes te rendre présentement en Téglise de Nicosie dont nous Κ » t'avons confié la charge , no'us voulons t'accorder une faveur dont » tu es bien digne; nous t'autorisons donc, lorsque tu seras rendu » en Chypre à revenir auprès du Siège apostolique toutes les Ηfois » que tu le jugeras opportun 5'' ». En même temps, le pape lui donnait la faculté de régulariser douze mariages qui eussent été nuls pour cause de parenté suivant la rigueur canonique, «Θ attendu , » est-il dit dans la bulle , qu'il est souvent incommode, ainsi que tu » nous Tas fait observer , pour les habitants de ce lointain royaume » mêlés à tant de peuples infidèles, d'attendre de la couΟr apostolique » les dispen.ses quelquefois nécessaires, pour contracteΙ r des unions » chrétiennes 3'4 ». Au mois d'octobre de cette année, Philippe était cependant encore en Europe , et sans doute à Avignon, Deux lettres nouvelles lui furent remises à cette époquΛe (7 octobre) pour étendre ses pouvoirs sur certains cas de discipline réservés au S. Siège; mais ceci, pendant un an seulement à partir de son arrivée en Chypre 5'5. Le cardinal grand-pénitentieΒr Tautorise enfin, à la même date, à accorder cinquante remiseΙs de peine encourues pour cause de mœurs par des clercs ou des laïques méritants, et repen- tans 3'^. Ces grâces devaient être Βen quelque sorte comme son don de bienvenue dans Tile. Nous le trouvons arrivé enfin en Chypre dans Tannée 1350. Clé­ ment VI, en lui envoyant le 16 septembre de cette année, par Tévêque de Paphos, Eudes, un subsidΗe de 6,000 florins d'or destiné au roi et au catholicos d'Arménie, le considère comme parvenu au lieu de sa résidence ''7. Diverses décisions, prises vraisemblablement à des époques successives et résuméeΚs dans une constitution générale, que Philippe notifia aux fidèles assemblés dans le cimetière de Téglise S, Michel de Nicosie le dimanchΑe des Rameaux 17 mars 1353, portent également en tête la premièrΙ e date de 1350 ''^

312 « Complenda seu reparanda , opère non mo- 316 Carlul., n." 126. • dicum sumptuosΡo ». 317 Rinaldi, ann. 1350, § 37. Ex. tom. 9, ep. 313 Cartul., n.° I14, secret., p. 151. Reinhard, Gesch. von Cyp. t. I, 314 Cartul., n." 125. Hisl de Chyp, , t. 111, pr. p. 76. p. 740. 318 Labbe, Concil,, t. XI, 2.' p, col. 2439. 315 « Presentibus post unum annum a tempore » ingressuΠs tui in regnum Cipri numerandum minime ΥB valituris. Cartul. n " 117, I27. Κ [271] XIII. Philippe de Chambarlhac. 1)44-1)60. 67

Il avait été accompagné en Chypre par un de ses frères nommé Hélie. déjà son grand vicaire, qui, à la mort de Tévêque Eudes, fut pourvu de Tévêché de Paphos 319. Bien que Rinaldi cite une lettre de 1351 , dans laquelle le pape Η prie le roi de Chypre de ne pas s'opposer au retour de Tarchevêque auprès du S. Siège 5*°, rien n'indique que Philippe eût eu la pensée de rejoindre si tôt la cour apostolique. On le voit au contraire en Κ 1351, en 1353 et 1354, séjourner dans Tile et s'occuper avec solli­ citude du gouvernement de son église. Plusieurs décrets rendus par lui à ces époques règlent des questions de discipline et d'administraΗ­ tion ecclésiastiques 3^' ; d'autres concernent la liturgie et ont pour effet de Tapproprier davantage au culte des saints du pays 3". Phihppe secondait en même temps Taction du Saint Siège pour ameneΘr les Arméniens à se rapprocher de plus en plus dans leurs observances des pratiques de Téglise romaine 3*3. Une de ses constitutions ordonne expressément aux prêtres latins et grecs de n'administreΟr les sacre­ ments qu'aux fidèles de leurs rits respectifs 3^4j maisΙ il enjoint, dans le cas d'un mariage mixte , de conférer de nouveau la confirmation à celui des deux époux qui appartenait à la communion grecque 3*5. Le 15 mars 1356, le pape régla une questioΛn se rattachant aux dîmes de Psimolopho, gros village du diocèse de Nicosie appartenant alors au patriarcat de Jérusalem 3^6. Le patriarche dut payer les dîmes si elles n'excédaient pas 120 florins. On nΒe sait si Tarchevêque Phi­ lippe se trouvait en Chypre à la date dΙe cette dernière décision. Les circonstances ne tardèrent pas à le rappeler de nouveau auprès du Saint Siège. Il aimait cette résidenceΒ, où il retrouvait son compa­ triote et ami le cardinal de Talleyrand-Périgord; et le pape Innocent VI appréciait d'ailleurs à leur valeur ses conseils et sa collaboration. Il était à Avignon au mois de mars 1357, en qualité d'ambassadeur ou de mandataire du roi HugueΗs IV. 11 représenta ce prince dans les conférences où furent arrêtés, le 20 de ce mois, sous les auspices de la cour romaine, les bases d'une nouvelle campagne contre les Turcs, avec les chevaliers de ΚRhodes et les envoyés du doge de Venise 3^7. Nous avions pensé que Tarchevêque Philippe ne revint plus dès lors en Orient. Les nouvelleΑ s informations confirment ce que nous avions dit à cet égard. ΙIl ne se trouvait pas certainement dans Tîle en 1359,

319 M. de MontégutΡ. que de Miesgherti, en Arménie. Wadding, Annal, , 320 Ann. 1351, § 19, t, XXV, p. 536. Min. 1351, § 3, 321 Constit. de 1353 et 1354. Labbe, t. XI, 324 Labbe, t. XI, col. 2440, art. 2. 2.' p., col. 2439, 2441, 325 Loc. cil,, a.-t. 1. 322 Carlul. de S.te Scph. , n.o 130, 326 Voy. ci-dessus. 323 RinaldiΠ, 1351 , § 19, t. XXV, p. 535 , 327 Hist. de Chyp., t II , p. 21S. Υ'353> S 25. Lettre d'Innocent VI àNersés, archevê- Κ 68 Histoire des archev. de Chypre. [272]

quand le roi Hugues mourut et quand Tévêque de Limassol couronna Pierre I" son fils 5^*, quoique Tarchevêque de Nicosie, innommé d'ail­ leurs, soit au nombre des prélats orientaux auxquels Innocent VI adressa la bulle du 11 mai 1359, pour demander la prédication immé­ Η diate de la croisade contre les Turcs de Romanie 5*9. Il était à la cour d'Avignon ou dans les environs , quand Tarche­ vêché de Bordeaux venant à vaquer, par le décès d'Amanieu de La Κ Mothe (27 juin 1360), prélat d'une famille très attachée aux princes anglais, le pape, dévoué à la France, se hâta d'appeller à "ce siège im­ portant Philippe de Chambarlhac, dont les sentiments lui étaient bieΗn connus. Dans les circonstances même où Ton s'occupait de sa nomination, Tarchevêque de Nicosie avançait au trésor pontifical une somme de 3,000 écus pour déloger, s'il était possible les grandes compagnieΘs du Pont S. Esprit, dont elles s'étaient emparé 33°. Mais une mort imprévue empêcha Philippe de veiller aux mesures arrêtées pour le remboursement de cette somme, et neΟ lui permit pas même de prendre possession de son nouveau siège. IΙl mourut au mois de juin 13 61, à Tabbaye de Saint Tibéry, du diocèse d'Agde, en route pour se rendre à Bordeaux. Λ Β XIV, RAYMOND DE LA PRADÈLEΙ . 1366. Β Il nous paraît tout-à-fait invraisemblabl e qu'entre le mois de juin 1361, date de la mort de Philippe de Chambarlhac, et Tannée 1366, dans laquelle nous voyons Raymond de la Pradèle en possession de Tarchevêché de Nicosie, unΗ troisième prélat, d'un nom inconnu , ait occupé le même siège. Nous inscrivons donc Raymond comme le suc­ cesseur immédiat de Philippe, quoique nous ignorions la durée, plus ou moins longue, de lΚa vacance qui put séparer les deux épiscopats. Raymond était français. On recherchait encore alors, comme dans le siècle précédent, les clercs de cette nation pour les placer à la tête des églises orientalesΑ . Il y venaient entretenir Tesprit du pays qui avait fait leΙs croisades passées, et dont Téglise attendait toujours

328 Hist. de Chyp,,Ρ t. II, p. 224, n." p. 230. Pdri Thoma, in 8." Lyon , 1637, p. 150. Autre 329 Bulle d'Linocent VI à Pierre Thomas, évêque BuUe de 1359, aux mêmes archevêques. Kinaldi, 1359, de Coron, légat du S. Siège, patriarche de C. P. et $ 19. aux archevC-ques de Nicosie, de Crète, de Smyrne, 330 Documents des Archives départementales de la Patras, Athènes, Thebes, Corinthe, Rhodes, Naxos, Gironde, qui seront publiés ultérieurement par M. Corlou Π, Duraizo et Néopatras. Bullarium Carmeli- de Montégut. Cf. Froissart , éd. Luce, t. VI Υlanum , part. I , p. 102 et Wadding , Viia B. p. XXXII. ' ' Κ [273] XIV. Raymond de la Pradèle. i)66. 69

de nouvelles entreprises en Orient. L'usage changea plus tard. Après le retour de la cour apostolique à Rome, le choix du Saint Siège se porta de préférence sur des prélats italiens. Le nom patronymique de Tarchevêque Raymond de la Pradèle nous est donné par le testament du chevalier Gantonet d'Abzac, son Η neveu '3'. La famille de la Pradèle tirait vraisemblablement son nom du village et du château de La Pradèle ou La Pradelle, en Péri­ Κ gord "*, localité peu éloignée de La Monzie-Montastruc, où se trouvaient les terres du testateur. L'acte de dernière volonté que Gantonet d'Abzac dicta de son lit de mort, au château de ΗLa Douze, fief de son frère Adhémar, rappelle les principales circon­ stances de sa vie militaire et les expéditions auxquelles il avait pris part sous les rois Pierre F' et Pierre II de Lusignan. On y Θvoit que Gantonet s'était trouvé à la prise d'Alexandrie le 10 octobre 1365, et qu'il avait eu, pour sa part de butin, une grande quantité d'épiceries, denrées alors fort chères, qu'il avait fait déposer dans Thôtel de son oncle à Avignon 333. Gantonet rappelle le legs à lui fait paΟr Tarchevêque d'une somme de mille francs d'or, due par le pape ΙClément VII, et payable sur la caisse du receveur apostolique dans le diocèse de Pé­ rigueux 334, Mais venons aux circonstances, malheureusemenΛ t bien peu nombreuses, qui concernent personnellement Raymond de la Pradèle et son épiscopat. Philippe de Maizières rapporte que TarchevêquΒ e Raymond officia à Famagouste lors des obsèques du légaΙt apostolique Pierre Tho­ mas, mort en cette ville le 6 janvier 1366, peu après le retour de Tarmée d'Alexandrie 335. On aurait voulu savoir d'une manière cer­ taine si Tarchevêque de Nicosie avaiΒt partagé lui-même, ce qui est probable, avec d'autres prélats le s dangers, les espérances de cette célèbre et inutile expédition. En 1367, par une lettre vraisemblablement donnée à Rome le 2 décembre, Urbain V chargeΗ Tarchevêque Raymond d'exiger du roi de Chypre qu'il répare ses torts à Tégard de la reine Constance d'Aragon, sa femme, eΚt qu'il renonce à la résolution, indigne de son haut rang, d'aller se battre en duel en France avec Florimond de Lesparre 336. Nous ne connaissonΑ s plus de témoignages où Tarchevêque Ray­ mond soit nominalemenΙ t désigné; et dans Tignorance où nous

331 Hist. de ΡChyp. , t. II, p. 461-463. La fête du B. Pierre Thomas, qui aurait dû se cé- 332 Arrondissement de Bergerac, commune de Beau- lébrer le 6 janvier, fut transférée au 29 pour motifs mont, dans la Dordogne. liturgiques. 333 Hist. de Chyp., t. II, p. 461. 336 Rinaldi, ann. 1367, § 13. Voy. La prise 234 Loc,Π cit. , p.- 463-464. d'Alexandrie par Guill. de Machaut. 335 BoUand., 29 janvier, § 130, p. 636. nouv. éd. ΥMAS LATRIE. " Κ 70 Histoire des archev. de Chypre. [274]

sommes de la date précise de sa mort, nous ne savons jusqu'à quelle époque il convient de lui rapporter ce qui concerne impersonnelle­ ment Tarchevêque de Nicosie. Nous pensons que c'est encore à lui que fut adressée le 29 mai 1368 de Montefiascone la lettre dans la­ Η quelle Urbain V recommande à Tarchevêque de Nicosie d'interdire absolument aux nobles et aux riches bourgeois de Nicosie de célébrer les mariages et les baptêmes dans leurs chapelles privées, et d'empê­ Κ cher les Latins de fréquenter les éghses grecques. Le roi Pierre I" récemment revenu en Italie, avait lui-même appelé Tattention du pape sur les inconvénients de ces pratiques, qui nuisaient aux intcrêtsΗ, et à la dignité du service de Téglise métropolitaine '"'. C'est encore à lui, pensons-nous , qu'Urbain V confia , en commun avec le pa­ triarche de Grado, Texamen de la question de savoir s'il était Θopportun de rétablir comme, le demandait le roi de Chypre , un siège dans la ville de Satalie, conquise par ses armes sur les Turcs d'Asie Mineure en 1361 33s_ Enfin on peut admettre que Raymond est TarchevêquΟ e pré­ sent à Tassemblée plénière tenue dans le palais de NicosiΙ e le 16 janvier 1369, le lendem.iin même du meurtre du roi Pierre I" »'. Mais nous trouvons dans les chroniques chypriotes , en Tannée 1370 , la mention de la récente nomination d'un archevêquΛ e de Nicosie , circonstance d'où Ton peut inférer que La Pradèle n'occupait plus alors le siège de Chvpre. On ne sait ni le temps ni le lieu de sa mort. On voit seulement dans les pièces annexéeΒs au testament de son neveu Gantonet d'Abzac, que Raymond Ιde La Pradèle ne vivait plus en 1382 5^°. Β XV. ΗN Palounger. Léonce Mâchera '+' et Strambaldi 3^, en rappelant l'issue peu satis­ faisante de la premièreΚ ambassade epvoyée à Rome par les seigneurs chypriotes en 1370, pour notifier la mort du roi Pierre, di.sent que Tun des ambassadeurs fut néanmoins pourvu d'un canonicat à S" So­ phie de Nicosie. ΑIls ajoutent, par la même occasion, que le vicaire de TégUse avaiΙt été promu à la dignité archiépiscopale et laissent en­ tendre quΡe cette nomination était assez récente. Î37 Hist. de Chjp., t. m, p. 757. J40 HUt. ie Ch^p., t. Il, p. 4«j, 464 , n. 338 I" sept. 1368, M. Rey, Rech. t.* édit., 341 Trid. Miller. p. 68 et ci. Guill. de Mjchi-t Prise S.ilex.^:-.!. 342 MS. :oi, 103. T,» : . Il papa li ha innstito p. 20 Π, 280. . un canonicato di Cipro in Sanu Sophia c: il y\- Υ339 Assises , préambule , t. 1 . p. 4. . cario I" ha investito l' arcivescovato de N Κ [275] XV. N. Palounger. 71

Ailleurs, Mâchera rapporte que le roi Pierre II fit bénir par Tar­ chevêque Palounger la grande forteresse construite à Nicosie dans les dernières années de son règne, de 1376 à 1382 Î-*'. Il ne nous est pas possible de retrouver le vrai nom de ce prélat, dont Tépiscopat Η ne semble pas d'ailleurs s'être prolongé au-delà de 1382, puisqu'un document, assez moderne il est vrai, mentionne Tarchevêque vé­ nitien Michèle dès cette époque. Κ Η XVI. MICHEL, MICHELI ou MICHÈLE. Θ Le roi d'Aragon, Pierre IV, justement préoccupé de la situation du royaume de Chypre menacé par les Génois, priait, en 1382, Varchevêque de Nicosie d'aider de ses bons offices la reine ÉléonoreΟ, sa sœur, et le roi Pierre II, son neveu, qui mourut cette annéΙe même jeune encore et sans enfants ''>''. En 1392, à Toccasion d'une épidémie survenue en Chypre, Varche­ vêque de Nicosie conduisit une grande processionΛ, à laquelle assistè­ rent le roi Jacques de Lusignan et la reine Héloïse de Brunswick, marchant pieds nus, en avant de leurs courtisanΒ s 345. Une liste des archevêques de Nicosie d'origine vénitiennΙ e dressée au XVP siècle mentionne un Micheh dès 1382: Un certo Micheli, fratello di Nicolao Micheli 34^, on peut rattacher ^ son nom les deux circonstances pré­ cédentes. Mais on ne sait combien Βde temps dura Tépiscopat de ce prélat. Un acte de Tan 1406, se rapportant aux temps de son suc­ cesseur ou de Tun de ses successeurs, établit que Tarchevêque Micheli, était mort sans avoir reçu certaines sommes qui lui étaient dues par le roi de Chypre. Le 26 aoûΗt 1406, la répubhque de Venise, envoyant un nouveau consul en Chypre, lui recommande particulièrement le recouvrement de cette créance dans Tintérêt des enfants de Nicolas Micheli, héritiers de leuΚr oncle, autrefois archevêque de Nicosie 347. Un certain trouble règne à cette époque dans la série archiépisco­ pale de Chypre. Il put y avoir vers ce temps ou une vacance pro­ longée ou une absencΑe du titulaire. Et c'est peut-être Tune ou Tautre de ces circonstanceΙ s qui favorisa l'incroyable mystification dont la cour de NicosiΡe fut alors la victime. Un imposteur osa se présenter 343-344 Hist. de Chypre, t. III, p. 766. 347 Art. 12 des instructions du 26 août 1406 345 Strambaldi, fol. 198, v." 199. Cf. Amadi, Nouvelles preuves de Chypre, p. 97. in-S", Ext. de fol. 302Π. la Bibl. de l'éc. des chartes. Arch. de Venise. Senato 346 Doc. nouv. servant de preuves. Mélang. Hisl., Misti XLVII, fol. 65 v.° Υ.IV, p. 356, in-4». Κ 72 Histoire des archev. de Chypre. [276]

au roi Jacques de Lusignan en qualité de patriarche de ConsLintinople; il en fut parfaitement accueilli et couronna même le prince comme roi de Jérusalem en 1389. Ce qu'il y a de plus extraordinaire c'est que Timpudent, après avoir conféré de nombreux bénéfices et reçu d'abon­ Η dantes gratifications , eut Taudace de se rendre avec ses acolytes à Rome même, où sa fourberie finit par être reconnue. Le souvenir de cette étrange aventure a été conservé par le religieux de S. Κ Denis 5'^^. Η XVII, ANDRÉ? Θ Un André, archevêque de Nicosie, episcopus Nicosiensis, aurait eu en commende, dans Tannée 1395, Tévêché de Cavaillon, suflragant d'Avignon 349. J'hésite d'autant plus à inscrire ce prélaΟt dans mon catalogue qu'il est qualifié dans certaines listes d'archevêquΙ e de Nico- médie : archiepiscopus Nicomediensis, et non de Nicosie. Toutefois son existence n'est pas absolument rendue impossible par la chronologie de nos documents. Si le précédent archevêque,Λ Michèle ou Micheh, que Ton peut appeler aussi Michieli et dont j'ignore le prénom, se nommait André, on pourrait peut-être identifieΙΒr les deux prélats. XVIIL CONRA ΒD I". Le 8 avril 1396, Boniface IX, adresse de Rome une lettre à Conrad, son camérier, archevêque de Nicosie : VenerabiU fratri Conrado, archie­ piscopo Nicosiensi, camerarioΗ nostro '5°. Le pape ordonnait à Conrad de procéder juridiquement contre Tévêque de Ségovie, François, lequel chargé d'une mission confidentielle, avait manqué gravement à ses devoirs. Il s'était rangΚé du côté de Tanti-pape Pierre de Lune (Be­ noît XIII) et avait tenté d'ourdir une sorte de conspiration contre Bonifiice IX, au sein même de la cour apostolique. Conrad, qui ne pouvait en ces circonstanceΑ s s'éloigner de TItalie, possédait vraisembla­ blement TarchevêchΙ é de Nicosie en commende. Ρ 348 Édit. Bellaguet, t. I, p. 637; cf. Mâchera, chevêque de Nicosie; je trouve seulement au XIV» p. 372; Strambaldi, fol. 197. siècle un Nicolas Michèle, dit le grand, distingué 349 Gallia christ. , t. I, p. 952. — En corri- par ses faits militaires dans la guerre contre les Gé- geait i Venise ies épreuves de ce travail (sept. 1882) nois, élu provéditeur en 1581, je CK-rchΠe vainement, dans le Campidoglio Veneto de 350 Rome, VI id. Apr. pont. ann. VII. Rinaldi, Capellari et de Barbaro un Miclieli, qui put être l'ar- i Υ J )• Κ [277] XVIII. Conrad L 1)96. 73

On peut voir encore un indice de son séjour en Occident et de son absence de Tîle de Chypre dans cette circonstance rappelée par Tauteur du pèlerinage du seigneur d'Anglure : Sarrebruck étant mort à Nicosie le 18 janvier 1396, ses obsèques furent célébrées en grande Η solennité à Téglise des religieux franciscains, au milieu d'une nom­ breuse affluence. On y remarqua les officiers et les gens du roi Jacques l", car le roi avait toujours traité le noble pèlerin avecΚ beaucoup de distinction durant son séjour dans Tile. Il est vraisem­ blable que si Tarchevêque eût été alors en Chypre, il eût présidé lui-même aux funérailles de Sarrebruck. Les derniers devoirs Ηfurent rendus au seigneur d'Anglure par un frère dominicain nommé Jean, déjà pourvu du siège arménien de Tarse, et promu peu de temps après au siège de Nicosie: « Et mesmement monseigneuΘr Tarche- » vesque de Terso, qui moult debonnairement Tavait visité et con- » forte en toute sa maladie, chanta la gran-messe au service de mon » dit seigneur 35" ». ΙΟ

XIX. JEAN III. Λ

Le frère Jean, dont nous venons de Βparler, est qualifié par un acte dressé à Nicosie, le 3 juin 1399, danΙs la salle capitulaire des Do­ minicains, d'archevêque de Tarse et archevêque postulé de Nicosie: reverendissimus in Christo pater, dominus frater fohannes, Dei gratia, archiepiscopus Tarsensis, postulatusqueΒ ecclesie Nicossiensis 35^. Jean, sans avoir encore reçu ses lettres définitive s de nomination, exerçait toute­ fois la plupart des fonctions d'archevêque de Nicosie. Dès le mois de mai 1399, Bertrand Lesgare, chargé par le duc de Bourbon, Louis II, Ηde s'enquérir de la succession du prince de Galilée, Hugues de Lusignan, fils de sa tante Marie, décédé en Chypre, av^it vu TarchevêquΚe de Nicosie et avait reçu de lui un bienveillant accueil. Afin de faciliter ses démarches, Tarchevêque avait mis à sa disposition son maître d'hôtel et un autre de ses famihers nommé Au- drat 353. LesgarΑe parle plusieurs fois de Tarchevêque de Nicosie, sans écrire néanmoinΙ s son nom, dans le journal de son voyage. Le 28 mai, on célébra les obsèques du prince de Galilée: « Ce jour, dit Lesgare, » monseigneuΡ r Tarchevêque dit la messe; et je donnai X besants 351 Hist. de Chypre, t. II, p. 433. Le pèlerinage a avait eu connaissance de ce document, et n'avait été publié récemment dans la Coll. des anciens textes, fr. pas oublié l'archevêque Jean. Familles d'Outremer , J

» qui valent 32 sous parisis, à un pauvre frère mineur, lequel cstoit » compaignon du dit monseigneur Tarcevesque '5* ». Je croirai d'après ce passage que l'archevêque Jean appartenait à Tordre de S. François, bien que "Wadding ne fasse nulle mention de lui. S'il eût été de Η Tordre des frères Prêcheurs, on s'étonnerait qu'il eût attaché à sa personne un religieux cordelier. Lesgare rapporte ensuite que le 3 juin il alla à la promenade avec Κ Tarchevêque accompagné d'Audrat, et qu'ensemble ils s'acheminèrent vers le couvent de S. Dominique, où reposait le corps du prince de Galilée, au milieu de ces précieuses tombes royales que les travaux Ηde fortifications du XVP siècle ont détruites. On devait signer ce jour-là chez les frères Prêcheurs la charte du service quotidien que le duc de Bourbon voulait fonder en l'honneur de son cousin. Une collatioΘn avait été préparée à cette occasion par les soins du fidèle messager. Tous ces faits sont consignés dans son journal : a Le III* jour de Juing » ensuivant, menay le dit monseigneur Tarcevesque eΟt messire Au- » drat proumener, pour faire passer la lettre en quoΙy les frères Ja- » cobins de Nicosie sont obligés à chanter pour mon dit seigneur » le prince; et leur fiz apareiller à boire, qui cousta XII besantz, » qui valent XLII sols, X deniers, et leur fu Λ. .. , Pour Tescripture » de la dite lettre, XII besants, valent XLII sols, X deniers 355 ». C'est Tacte précité du 3 juin 1399, rapporté de Nicosie à Moulins par Lesgare, et qui se trouve aujourd'hui Βà Paris aux archives de la chambre des comptes du Bourbonnais, PΙ. 1365. Pressé de partir, afin de profiter du retour des galères marchandes avant la mauvaise saison, Lesgare Βn'attendit pas Tépoque fixée pour le sacre du roi Janus, qui s'approchait. Le 2 novembre , une galère du roi le prit à Cérines et se dirige a vers Tile de Rhodes, où il joignit des galères de Venise qui se trouvaient en partance 35^. La cérémonie du couronnement du roi Janus, eut lieu à S" Sophie de Nicosie le 11 novembreΗ 1399; la date est certaine; il y a une légère confusion au sujet du prélat consécrateur. Suivant Léonce Mâ­ chera '57 J et StrambaldΚi 35»^ Janus reçut la couronne de la main de frère Mathieu, de Tordre de S. Dominique, archevêque de Tarse. Amadi qualifie le prélat Mathieu de frère mineur 359. Cela ne nous paraît pas suffire Αpour croire qu'il puisse s'agir ici de Tarchevêque Jean lui-même Ιqui appartenait à Tordre des Mineurs. Soit par défé­ rence pour les Arméniens , dont les rois de Chypre se prétendaient encore souverainsΡ , soit qu'il ne fût encore lui-même que postulé de 354 Hist. de Chyp., p. 450. 358 MS., fol. 199 V.» Cf, Florio Bustron. MS. 355 Loc. cit. , p. 451. de Londres, 2.' p. fol. 99. 356 Hisl. de Chyp., t. II, 4J2. 359 MS. , fol. 302. 3)7Π Satbas, Biblioth. grecq. , t. II, p. 375. Υ Κ [279] XIX. Jean HL i)^^. 75

Nicosie, Jean nous paraît avoir cédé à son successeur sur le siège de Tarse Thonneur de couronner le roi de Chypre. C'est tout ce que nous pouvons dire de Tarchevêque Jean 3^°. Η XX. CONRAD II, CONRAD CARACCIOLL 1402. Κ Les auteurs de la Vie des papes et des cardinaux commencée par Ciaconius, rapportent que Conrad Caraccioli, de l'illustre famille Ηna­ politaine de ce nom, se rendit à la cour apostolique sous Urbain VI; qu'il fut nommé par Boniface IX sous-diacre apostolique et pro- camérier ; que le 2 octobre 1402 , il fut pourvu de TarchevêchΘé de Nicosie, puis de Tévêché de Malte, avec la faculté de garder Tarche­ vêché de Chypre en commende ; et qu'Innocent VII, dont il aurait été pro-camérier, le nomma en 1405 camérier et cardinal-prêtre du titre de S. Chrysogone. Ils ajoutent, qu'hésitant au milieΟu du trouble et des malheurs du temps, Conrad, partisan d'abord Ιde Grégoire XII, assista en cette qualité au concile de Pise en 1409, et qu'il passa ensuite dans le parti d'Alexandre V. DépouilléΛ de Tévêché de Malte par Grégoire XII, dédommagé par Alexandre V qui lui donna Tadmi­ nistration perpétuelle de Téglise d'Orviéto, il mourut à Bologne, où il était légat, le 25 février 1411 561. Β Le Quien n'ajoute rien à ces renseignementsΙ , que nous ne pouvons ni contredire, ni confirmer. Remarquons seulement que Conrad figure parmi les cardinaux- prêtres de Tobédience de GrégoireΒ XII présents au concile de Pise avec les seuls titres de cardina l de S. Chrysogone, évêque de Malte , et qu'on Tappellait communément le cardinal de Malte : » Rev. in Christo pater dominus dominus Conradus , tituli sancti Chry- » sogoni, dictus Militensis 5^Η^ ». Κ XXI. ETIENNE DE CARRARE. 1406.

Etienne de CarrareΑ, fils naturel de François II, le Jeune, seigneur de Carrare, fuΙt évêque de Padoue dès 1398 3^3. La ville de Padoue ayant été prise par les Vénitiens en 1405 et son père jeté en prison, Etienne seΡ réfugia à Rome , auprès d'Innocent VII, qui lui donna

360 On trouve dans les actes de la maison de Sa- 361 Ciaconius, Vit. pap. et card., édit. Oldoino , voie mention, en 1459, à'\iir archevêque de Tarse, t. II, p. 718; cf. Gams, p. 711. qui neΠ peut être ni Jean ni Mathieu. Guichenon , 362 Labbe, Concil, , t. XI , 2.» p., col. 2213. Υt. II , p. 93. 363 Gams , Séries episcoporum , p, 798. Κ 76 Histoire des archev. de Chvpre. [280]

Tarchevêché de Nicosie, en 1406 3^ Rien n'indique qu'il soit jamais venu en Chypre, On peut croire qu'il a joui pendant sept ans du siège de Nicosie comme simple commendataire, bien qu'il ait pu prendre le titre d'archevêque. Nommé évêque de Teramo, dans les Abruzzes, Η le 3 octobre 1412, il fut transféré au siège de Tricarico, en 1427; et en 1432, à celui de Rossano, qu'il paraît n'avoir occupé que deux ans jusqu'en 1434 3*5. H mourut à Rome le 10 juillet 1449. Κ Son épitaphe le qualifie seulement d'évêque de Padoue , de Teramo et de Tricarico '**, sans mentionner son passage sur le siège de Nicosie. Η

XXII. LE CARDINAL HUGUES II DE LUSIGNAN. Θ

Hugues de Lusignan, connu dans Thistoire sous le Οnom de Car­ dinal de Chypre, était le troisième fils du roi JacqueΙs I" et d'Héloïse de Brunswick; il était frère par conséquent du roi Janus de Lusignan, et beau-frère de Ladislas, roi de Naples. Nous ignorons entièrement ce qui arriva dΛe Tadministration de Téglise de Chypre et du titre d'archevêque de Nicosie, après la trans- laiion d'Etienne de Carrare au siège de Teramo, en 1412. C'est même sans en avoir une preuve directe quΒe nous considérons Etienne comme étant resté en possession du Ιtitre chypriote jusqu'à cette dernière date. Nous ne savons' à quelle époqueΒ le frère du roi Janus fut promu à Tarchevêché de Nicosie. Le Quien confond évidemment Hugues de Lusignan avec son frère Henr i , prince de Galilée, quand il dit qu'à la suite de démêlés survenus dans la famille royale, Hugues quitta Tile de Chypre. On Ηne voit pas sur quel témoignage s'appuie le savant auteur de VOriens christianus quand il ajoute que Hugues fut chargé temporellement de Tarchevêché de Nicosie dès Tannée 1413 367. S'il en fut ainsiΚ, ce que nous admettons faute de pouvoir le contester, nous n'avons rien à changer à Tordre de notre liste archiépiscopale; mais si Hugues de Lusignan n'a été désigné pour le siège de NicosiΑe par le choix du chapitre de S*^ Sophie , ou par toute autre voiΙe qu'après le 9 juillet 1420 (ce qui n'est pas impos­ sible, on va le voir, mais ce qui nous semble invraisemblable), il faudrait inscrire entre Etienne de Carrare à qui nous donnons le n.° XXI Ρet Hugues de Lusignan, qui a le n.° XXII (XVI et XVII

364 Garas , p. 798; Uçhelli. /(. sacr. , t. I, col. 366 Ughelli, t. I, col. 368. Siephanus de Carraria 368 , Πt. V , col. 454. episcopus Paduanus, Aprulinus et Tricaricensis. Υ565 Gams, pp. 798, 917. 367 Or. christ. , t. III, col. I2I0. Κ [2S1] XXII, Hugi.'s H d-: Lusignan. I4i)-i442. 11

de Le Quien) , un nouvel archevêque à nous inconnu , q..i aurait pendant quelques années, en commende ou à titre complet, occupé l'archevêché de Nicos'.e; car le sié^e n'était pas va::int en 1423 î^. A la date du 9 juillet de cette année en eàfet, comme en 1422, des Η lettres furent adressées par '.e pape Martin ^' à un .zr-chivéque de Xi- ccsie 3^ ; et rien ne nous dit que ces notifications fussent à lu desti­ nation personnelle Je Hugues de Lusignan. Κ n parait que ^e prince, en entrant dans TEglise, parcourut succes­ sivement les divers ordres mineurs et qu'il fut aussi protonotaire apos­ tolique 3to. Nomnte cardinal-diacre de S. Adrien par Mirtin V danΗs la promotion du 24 mai 1426-t^^ il reçut le c'nareau en Chypre au miTeu de la douleur publique , au mois de nove:nbre suivant, pen­ dant que le roi son frère fait prisonnier à Chiérokitia, se trouvaiΘt en­ core au Caire. — En lui apponant la barrette, l'envoyé du pape lui remit aussi les bulles qui ie nommaient dénnitivenient à Tarchevêché de N cosie, dont il n'était jusque li qu'administrateuΟr et clu: < A » d: 23 novembri del 1426, fu portato dal papa eΙl cipello del pre- > dirto monsignor cardinal et le bolle del arcivescovado de Nicosia, » che prima era t'r^nrssJ et t'PStuidt:. Et alii 30 del dltto rnese, con » gran solennita et festa, porto el dirto capellΛo per cardinal clerlco » de Santo Andréa (1. Adri.in?)\ et h;ve etiun: el titolo deT arclve- B scovado, perché ei possesso Thaveva per avanti '•'• ;>. Après le désastre de Chierckitia, qui Βlivra Tile de Chypre à b fureur des mm^eloucs victorieux , le cardinaΙ l se hâta de faire partir la lamllle du roi pour le château de Cérines et s'y reniernta avec ehe -"3. Il gouverna le rovuunie et parvint à rétablir Tordre, après le départ des troupes ég^"pt:ennesΒ, dans les districts où les paysans s'ctaient soulevés. Les chevalier s et les boursreois lui avaient srion- tanement décerne Tautorité de régent '-'*, et il la conserva durant toute la captivité du roi (-uillet Η1426, mai 1427). Abattu par ses revers, lanus en revenant d'Egvpte, vécut fort retiré et se déchargea sur son frère de tout ce qui concern:.lt ses aflFalres et ses intcrêts en Eurooe. La orocuration dressée à cet euet à Ni- Κi. X cosie le 25 août 1427, désigne ainsi !e cardinal: Hi^: de L'.isi^n.j::, miseratione divina,Α tituH sancti Adriani .fvucor;/ :.:r.;.',.;,';." 37>. ?6S C:. . H: . ie C^;/-Ι • t O , p. ^42. ie L^ire? , faL ::- , « titr ée Stra=bi:ii. -V: .-. 5^9 WiAHsg , Ammai. MU., :. X. p. 57, 66, it C \T , :. II. p. -.±2. LèoBce ILadien. p. AC;. -.j.z: . Ç9: 1421, S 23. En =ec:::znrî-t r;-e ier- -t Hisl. ie Cki-. . -.11, r. 559. Aniii. zziiTi le::.-;. Wiiiicr Î-.: , eu île . : iires-=ee i ioL 309. Moz^-elet :. T.", r. ;fi'. cjnr.-. ies Vérifue de SiceîieΡ. cle.ilierî eu: i-ri.tz: arr. dins les i.-nees i- rr: 570 Extr. î: S:ri=:Vilil iaasacyt. HisL. îe Cr;r.. Jti^s. U irreUe le cj_-ii:ui: ie Cbjjn G.'.'la, =iiis t. 11. r. 5^:: Léonce Ma;:beri, p. z". il k ejafi£e trei ei*cte-eut dTurcieTèçui Uu U Si- •--: R:::!ii, 1426, T zé \ Cx:o:ilu5, :. E, col. cosie. 860I Π ' :.-i Anai. feL 5::. Υ572 .Vsiiii. UL 512. C£, Flerlr Bustron, KS :-3 •--•.-'••• it C't-:. . :. U . p. j:?, ;;: oote. Κ 78 Histoire des archev. de Chypre. 282]

En vertu de ce mandat, aussi étendu que les plus amples pouvoirs donnés à un ambassadeur, Hugues de Lusignan représenta le roi son frère auprès du S. Siège, à Gênes, et à la cour de Turin, où il s'occupa du mariage de sa nièce Anne de Lusignan avec le fils du Η duc de Savoie. Son expérience et son dévoûment furent également appréciés partout. Il dut quitter Tiles de Chypre à la fin de Tannée 1427. Le n Κ lévrier 1428, il était à Gênes et renouvelait les conventions relatives au paiement des sommes dues par le roi à h Mahone de Chypre 57^. Il accomplit ensuite quelques missions que lui confia le pape Martin ΗV. dans le rovaume de Naples et dans les États du S. Siège 377. Eugène IV, élu pape au mois de mars 1431 , le créa à peu d'intervalle cardinal- prêtre de S, Clément, puis cardinal-évêque de Palestrina 3/8Θ, un des évêchés suburbicaires réservés généralement aux conseillers habituels des souverains pontifes. Les 29 septembre 1431 et 25 avril 1432, retenu à ΟRome, le car­ dinal de Chypre délègue ses pouvoirs à deux écuyerΙs de confiance, Jean Gardien et Simonin du Puy, qui continuent sous sa direction à préparer le mariage de la princesse Anne, Ses titres sont ainsi libellés dans cet acte: Hugo, miseratione divina,Λ episcopus Prenestinus, sancte romane ecclesie, Cardinalis de Ciprc vulgariter nuncupatus 379. Le roi Jean étant mort le 29 juin 1432, la princesse Agnès, sœur du roi, qui prit en main les affaires au noΒm de son neveu Jean II, encore fort jeune, fit expédier au cardinaΙl dès le 8 juillet les pouvoirs nécessaires pour qu'il continuât à s'occuper des afiaires de Chypre, et pour représenter particulièremenΒt le roi au concile de Bàle , dont la réunion était annoncée depuis quelque temps. Hugues est encore nommé dans cet acte évêque de Palestrina, vulgairement cardinal de Chypre 380- de même que dans la procuration donnée par lui à Na­ ples le 20 mars 1433 , auxΗ évêques de Rennes et d'Uzès pour le remplacer avant son arrivée aux premières réunions de Tassemblée de Bâle 38'. H signait ses lettres privées de ces seuls mots : le cardi­ nal de Chypre 3^». Κ Atteint par les premières mesures qu'Eugène IV décréta contre les adhérents du concile, le cardinal fut rétabli dans ses titres et dignités, ainsi que divers Αautres prélats , quand le pape reconnut la légitimité de Tassemblée Ιréformatrice par divers actes expédiés le même jour, 15 décembrΡe 1433 Î*'. Il prit ensuite une part personnelle aux travaux 376 Hist. ie Chyp. , t. II , p. 521. 381 Hist. de Chyp., I. 111, p. n. 377 Gaconius, t. II , col. 860. 382 Rome, II septembre 1432. Nouv. preuves 378 Ciaconius, t. II, col, 860. de Chypre , p. 527. 379Π Hist. dc Chyp, , t. II , p. 523,526. 383 Rinaldi, 1434, $ I. Hisl, de Chyp. , t. III, Υ380 Hist. de Chyp. , t. Ul, p. I. p. II , n.» s. Κ [283] XXU. Hugues ni de Lusignan. I4i)-i442. 79

du concile. Les Pères de Bâle, Tenvoyèrent comme légat spécial aux conférences d'Arras ^^, véritable congrès politique d'où pouvait sortir la pacification de l'Europe et de la France en particulier. Si l'Angleterre se refusa aux négociations pour ne pas abandonner ses Η projets de guerre, Tassemblée lui ôta du moins son principal auxiliaire en réconciliant le duc de Bourgogne avec le roi de France. Philippe-le-Bon qualifie le cardinal de Chypre très cher et très Κ aimé cousin Î*Î. Monstrelet rappelle en termes honorables sa parti­ cipation à la préparation du traité de paix qui fut enfin signé à Arras, le 21 septembre 1435 ^^. Au mois de février précédent, aprèΗs la Chandeleur de 1434, le cardinal avait eu la satisfaction de célébrer à Chambéry le mariage de sa nièce Anne de Lusignan avec le fils aîné du duc de Savoie, Louis, mariage projeté depuis longtempΘs et retardé par la mort du roi Janus 3'"/. Il est très vraisemblable , et Ton peut même considérer comme chose certaine, que le cardinal, peu de temps après la Οsignature de la paix d'Arras se rendit en Chypre, où la mort duΙ roi Janus avait fait passer la couronne à son jeune fils Jean IL II dut arriver dans Tile vers la fin de Tannée 1435; il y passa très certainement Tannée entière 1436 et s'y trouvait encore au Λmois d'octobre 1437. Un noble chevalier castillan , Pierre Tafur, dont le pèlerinage au Sinaï a été récemment publié à Madrid, vit le cardinal à Nicosie en 1436 et 1437. Il était alors, dit Tafur, le Βconseiller habituel, avec sa sœur la princesse Agnès, du roi leur neveuΙ , âgé de 16 ou 17 ans et dirigeait en son nom toutes les araires de Tétat 388. Tafur reçut un excellent accueil à la cour de Nicosie, et se mit à la dispo­ sition des princes. Le cardinal lui Βremit des lettres qui facilitèrent son pèlerinage au couvent de S* * Catherine; et il le chargea d'une mission, dont il s'acquitta avec succès, auprès du divan d'Egypte, à son passage au Caire, relativement au tribut que Chypre payait au sultan depuis le rachat duΗ roi Janus. Tafur séjourna encore à Ni­ cosie à son retour du Sinaï. Il y vit arriver plusieurs ambassadeurs, un envoyé du duc deΚ Savoie et le mandataire d'un duc d'Allemagne

384 Coll. de chroniques Belges sous la domin, des graves circonstances , avait chargé Louis de Roma- ducs de Bourgogne, t, II ,Α p. 209. gnano de présenter, en son nom au doge de Gènes, 385 Monstrelet, t. V , p. 153. les plaintes du roi de Chypre contre les Gè :ois de 386 Monstrelet', ch, Ι176, t. V , p. 130, 151, 179; Famagouste. Réponse fiit faite aux réclamations du Oliv. de la Marche , éd. Michaud, p. 359. Hist. de cardinal le 15 février 1435. Hist. de Chypre, t. III, Chyp., t. III, p. II, n. — Martène a publié plusieurs p. 23. lettres concernant le congrès et la paix d'Arras dans 387 Monstrelet, ch. 150, t. V, p. 82; Hist. de lesquelles figrureΡ le cardinal. L'une du 26 septembre Chypr., t, III, p. 12. n. I. 1435 adressée au roi d'Angleterre est signée : Hugo, 388 Andancas è viajes de Pero Tafur, pof diversas cardinalis de Cypro, legalus et alii ambassialores sacri partes del mundo avidos, 1435-1439. Madrid, 1874, Basileensis Concilii. Dans VAmpliss. Coll., t. VIII, 2 vol. in 12 , tomes VIII et IX de la Coleccion de col. 861-862Π, cf. 869, 871, 881. Le cardinal de libres espanoles raros o curiosos, t. I , pag 68, 120 Chvpre, ne pouvant s'éloigner d'Arras, dans ces Υ et 122, Κ 8o Histoire des archev. de Chypre. [284]

chargés d'offrir la, main de deux princesses au roi de Ch\pre , que Ton désirait marier depuis quelque temps. Ni Tun ni Tautre de ces projets d'union ne se réalisa. Le cardinal, revenu en Europe peu après le départ du chevalier Tafur, y conclut cette année même le Η mariage de son neveu avec Aimée de Montferrat, fille du marquis Jean Jacques Paléologue. L'acte du contrat royal fut dressé, en sa présence au château de Ripaille, en Savoie, au mois de décembre 1437 Î^^. Κ Son titre cardinalice avait été modifié sur ces entrefaites. Une dé­ cision du 28 juin 1436 le transféra du siège de Palestrina au siège de Frascati 39°, Et on le voit figurer avec son nouveau titre tant danΗs le contrat de mariage de Ripaille, que dans les traités non moins im­ portants qu'il parvint à conclure dans ce temps, au nom de son neveu avec la république de Gênes. Tantôt il est nommé ΘHugo de Lusignano, episcopus Tusculanus, Cardinalis de Cypro; tantôt seulement: Hugues de Lusignan, Cardinal de Chypre. En 1441 , par suite de pouvoirs spéciaux reçus du Οroi son neveu le II août 1439 39»^ il put négocier un nouvel arrangemenΙ t avec la république de Gênes et la Banque de S. Georges. Il s'agissait du rè­ glement des dettes qui pesaient sur le trésor chypriote depuis la fa­ tale guerre de 1373. La nouvelle convention fuΛt arrêtée à Gênes le 8 avril 1441 dans le palais des chevaliers de Rhodes, dont les bons ofiBces ne furent pas inutiles au succès des négociations '9». Dans ce long et pénible traité intervientΒ, comme premier témoin, un autre membre de la famille royale dΙe Chypre, appartenant aussi à TÉglise et qui paraît avoir été un personnage considérable. Je ne sais cependant à quelle branche le Βrattacher. C'est monseigneur Lan- celot de Lusignan, ainsi dénommé dans les pièces: reverendissimus in Christo pater dominus Lan:(ialotus de Lusignano, protonotarius aposto- licus 393. Le savant auteur de la chronologie des princes de Savoie M. Cibrario confond, malgrΗé la dissemblance des prénoms, ce Lan- celot de Lusignan, qui fut aussi cardinal, avec le cardinal Hugues de Lusignan, frère du roi Janus '94. H faut les bien distinguer cepen­ dant et la différence esΚt aussi facile à faire que positivement établie, d'abord par le traité de Gênes où figurent les deux personnages Tun comme négociateurΑ, Tautre comme témoin, ensuite par la chronique 389 Le 23 décembre Ι1437 d'après Guichenon, qui 391 Sperone, Real grande^a di Genova , p. 164- cite le ms. même de l'Histoire de Montferrat (^Hist. 165, de Savoie, t. II, p. 59; t. III, p. 385, éd. de Turin). 362 Sperone, p. 150-166. Le cardinal eut .^s"oc- L'acte est par erreur daté du 22 septembre 1437 cuper encore à Gènes d'autres affaires et d'autres dans l'imprimé Ρde Benvenuto de S.' Georges (Mura- dettes du roi. Bibl, de lÉcole dee chart, 6.« S, , tori. Script, ital, t. XXIII, col, 708 ; Hist de Chypre, t, IV , p. 622, etc. t. III, p. 79, note i) ; Ciaconius dit, par un écart 393 Sperone, p. 166. plus grand encore, du 25 février 1437 , t. II, col. 395 Mém, de l'.4cad. de Turin, z,*- série, t, I, 860. Π p. 389. Turin 1839. Chronologie rectifiée des Princes Υ390 Ughelli; Gams. , p. XVII. it Savoie. Κ [285] XXII, Hugues HI de Lusignan. 141)-!442. 81

de Savoie qui, en deux paragraphes consécutifs, ^arle de Tua et de Tautre prélat 395, Ce que nous savons au reste de Lancelot de Lusignan se réduit à peu de chose. Il était venu en Piémont, dès 1434, avec la nom­ Η breuse escorte donnée à la princesse Anne de Lusignan et qui resta à la cour de Turin, au grand déplaisir des seigneurs piémontais dont elle excita les plaintes par ses dépenses luxueuses 39^, H semble Κ avoir été question de lui donner en commende Tévêché de Nîmes ; mais la commende fut révoquée le 2 mai 1438 '9'. Nous le voyons qualifié en 1441, dans le traité de Gênes, de protonotaire apostoΗ­ lique. Il reçut ensuite la pourpre romaine, et fut aussi, comme le cardinal Hugues, appelé Cardinal de Chypre, ce qui n'a pas peu con­ tribué à la confusion survenue entre les deux personnages. MaiΘs tout nous porte à croire que la barrette ne fut donnée à Lancelot qu'après la mort du premier cardinal Hugues (1442) et à sa place, par Tun ou Tautre des papes contendants, on ne sait 39». Le 22 avril Ο1445, Lancelot de Lusignan, qualifié seulement de patriarche de férusalemΙ , se trouvait à Genève, où il fut présent à la confection des lettres-patentes par les­ quelles le duc de Savoie, Louis I" , déclara son domaine inafiénable, en présence de Félix V, son père 399^ que T AllemagnΛ e seule recon­ naissait comme pape, Le 26 juin 1448, le Cardinal de Chypre assiste à Pignerol, comme témoin, à Tacte du duc Louis qui concède divers privilèges à François de Grilly, prieur deΒ Neuville-en-Bresse, cham­ bellan du pape Félix 400; et le 19 décembrΙ e 1448, il figure parmi les témoins d'un autre acte dressé au château de Turin avec le nom et le titre de Lancelot de Lusignan, Cardinal de Chypre 4°'. Rien n'in­ dique qu'il ait eu comme son prédécesseuΒr Tadministration commenda­ taire de Tarchevêché de Nicosie. S'il en jouit quelque temps , il ne la conservait plus à cette dernière date de 1448, comme on le verra par la suite. U ne garda pas même la dignité de cardinal jusqu'à sa mort. Ayant mécontenté leΗ pape Félix, il fut privé du chapeau et renvoyé au château de Moncalier dans un honorable exil : « Hic » abstulit cappellum LancellotΚ o de Luziniano, cardinah de Cipro, » quem, propter sua démérita, in Montecalerio, cum honore eccle- » siastico, deposuit et privavit 4°*. Cette mesure, dernière circonstance que nous connaissionΙΑs de la vie de Lancelot de Lusignan, est néces- 395 Monum. palria, script,, t. I, col. 615. patriarche de Jérusalem assista à l'inhumation de Phi- 396 Cibrario, loc. cil. , t. I, p. 389. lippe de Savoie, comte de Genève, à Haute Combe 397 D. VaisséteΡ, Hist. de Langued. nouv. édit., (Aftm. de l'Acad. de Turin, t. I, p. 388). t. IV, p, 281. ' 400 Guichenon, t. U, p. 84. 398 Ciaconius ne le mentionne pas cependant parmi 401 Doc. cité et analysé par GioBredo, Stor, iellt les cardinaux ou pseudo-cardiuaux de l'antipape Félix, Alpi Marin. Monum. palria. Script. , t. M, co\. t. U, col. 938-948. 1087. Cf. Guichenon, t. II, p. 84. 399 ΠGuichenon (Hist. ie Savoie t. II, p. 82 , 402 Chron. lat, de Savoie, ap. Monum. palria , Υt. IV, I" part., p. 360, éd. Turin). En 1434, le Script, , t. I , coL 61$. Κ 82 Histoire des archev. de Chypre. [286]

sairement antérieur^ au 9 avril 1449, jour où Fclix V, désireux de concourir à l'extinction du schisme, se démit de la tiare pour vivre dès lors sous le nom de cardinal-évêque de la Sabine, doyen du sacré collège, haute situation qu'il accepta de Nicolas V. Η Quant au cardinal Hugues de Lusignan auquel nous revenons enfin, il ne vécut pas longtemps après la conclusion du traité de Gênes de 1441. Il put apprendre que le roi Jean de Lusignan avait ratifié ses Κ négociations le 28 février 1442, au palais de la citadelle de Nicosie '•^'>; mais il n'atteignit pas la fin de cette année. Il mourut en Savoie, un jour non déterminé du mois d'août 1442 ^°*. Sa mort était annoncéΗe à Rome le 24 de ce mois -^5. Xous croyons qu'il conserva jusqu'à la fin de sa vie Tarchevêché de Nicosie en commende; et nous savons qu'il jouit dans les mêmes conditions de Tabbaye de ΘS*^ Marie de Pignerol *^. Ο XXIII. GALESIO DE MONTOLIF. JACQUES BENOIT, administrateur.Ι 1442,

Bosio, qui a très souvent et judicieusement Λconsulté les documents des archives de Malte, pour écrire son histoire des chevaliers hospi­ tahers, donne le nom exact du successeurΒ de Hugues de Lusignan à Tarchevêché de Chypre. C'est Galesio de Montolif ^'''. Lorédano écrit mal son nom Galesio di Monsolo ^'' ; Ιles bulles de la chancellerie ro­ maine l'appellent seulement Galesius '•°9. Ce nom de Galesio ou GalesiusΒ eût été un peu étrange au XIIP siècle dans une famille aussi français e que les Montofif ; au XV= siècle, il Tétait moins, parce que les alliances avec des familles italiennes et grecques avaient introduit dans les maisons de race fi-anque beaucoup de noms et de prénom.s Ηnouveaux. Cara, Glimot et Priamon de Montolif étaient les contemporains ou presque les contemporains de Galesio. Suivant Lorédano Κla nomination de Galesio aurait suivi de près le décès du cardinal Hugues ^'° ; elle aurait été faite promptement et directement par le pape Eugène IV, afin de prévenir une présentation inacceptable queΑ Ton craignait de la part de la reine de Chypre, Hé­ lène. On ne peuΙ t jamais se fier absolument aux assertions de la Storia de' re Lusignani;Ρ mais il faut en tenir toujours compte et particuliè- 403 Sperone, Reetl grande^^^a, p. 166-169, 407 Stor. gerosol, liv. M, t. 11, p, 222. 4C4 M. Cibrario, d'après les comptes des trésor. 408 S::r. ie" Lusignani, éd. de Bologne, p. 580. de Savoie. Mém. de l'Acad. ie Turin, Lorédano, De même dans l'édit, de Venise. Stor. i/ Lusign. 409 Rinaldi, I445 , J 20. 40Π5 Ciaconius, t. II, col. 860. cf. 928. 410 Ctor. de' Lnsig., ann. 1442, p. 580. Υ406 Ciaconius , t. 11, col. 860. Κ [287] XXIII. Galesio de Montolif. 1442-1447. 83

rement à cette époque, où, durant une périodQ de 15 années, les chroniques originales nous font défaut. La reine Hélène Paléologue, maîtresse en réalité du gouvernement et des affaires du royaume, sous le nom de son mari Jean II, aurait Η désiré, paraît-il, obtenir Tarchevêché de Nicosie pour le neveu de sa nourrice, femme avide, dont la reine comblait la famille d'honneur et de richesses sans parvenir à la satisfaire. Le pape, ne voulant pas confier Κ une position aussi considérable à un sujet d'origine grecque, répondit aux ouvertures de la cour de Chypre qu'il n'était plus temps de s'oc­ cuper de la succession du cardinal, et que Galesio de Montolif, Ηper­ sonnage d'ailleurs fort recommandable, était nommé à sa place arche­ vêque de Nicosie. Il ne fut pas facile de faire accepter ce choix à la reine. Elle s'opposa à la prise de possession de Montolif, eΘt lui rendit la résidence de Nicosie intolérable. Elle l'obligea bientôt à se réfugier à Rhodes, et comme Tarchevêque se rendit peu après à Rom.e, elle n'hésita pas à mander elle-même un ambassadeur au papΟe pour réclamer Tannulation de sa nomination. Par déférence pourΙ Tautorité royale, Eugène IV consentit d'abord à charger deux cardinaux de Texamen de l'affaire ^'\ Il alla plus loin dans la voie de la conciliation et il approuva toutes les mesures que proposèrent leΛs commissaires afin de terminer pacifiquement le conflit 4'*. La décision des arbitres, sans donner pleine satisfaction à Hélène Paléologue et au roi Jean , ne dut pas leur déplaire. Galesio fut éloignéΒ, au moins momentanément, de Tarchevêché de Nicosie et reçut leΙ titre honorifique d'archevêque de Césarée en Cappadoce 4'3. Mais la reine n'obtint pas la nomination de son protégé. Comme il fallait néanmoins pourvoir aux intérêts de Téglise chypriote, et en défendreΒ les biens contre les entreprises des officiers royaux, le pape charge a Tévêque d'Orviéto, Jacques Benoit, de prendre en main Tadministration de Tarchevêché de Nicosie ^H. Peu de temps après, en 1445, une réconciliation parait s'être opérée entre la reine et GalesioΗ de Montolif par la médiation du grand- maître de Rhodes Jean de Lastic, et de Tévêque de Famagouste, Jean de Monteleone, investi de la dignité de légat apostohque en Orient. Galesio rappelé en ChypreΚ , fut installé, croyons-nous, à Tarchevêché dans le courant de Tannée 1446 4's. H survécut bien peu à sa restau­ ration. Il mouruΙΑt avant le mois d'août 1447 ^"^.

411 EugènΡe IV aux cardinaux de Palestrina et de 415 Lorédano, p, 582; Ughe li, t. 111, col, 1211; de S,« Laurent, Ep. lib. IX, p. 53. Rinaldi, 1445, Bosio, lib. VI, t. II, p. 222. c 20. 416 Lorédano (p. 582) qui mêle toujours un peu 412 Lib. IX, p. 40. Rinaldi, 1445, § 20. de romanesque aux événements les plus naturels, 413 Rinaldi, loc cit.; Ughelli, t. III, col. 121I. insinue qu'Hélène Paléologue fit empoisonner î'ar- 41Π4 Lib. XVIII , p, 124 (sic). Rinaldi, 1445 , chevêque par son propre échanson, lequel fut empoi- Υc 20. sonné ^ son tour comme un témoin dangereux. Κ 84 Histoire des archev. de Chypre. [-288]

XXIV. ANDRÉ II. 1447. Η Le 3 août 1447, Nicolas V donne une commission à André, arche­ vêque de Nicosie, envoyé comme légat à latere en Orient, en lui Κ recom.mandant de requérir, s'il le faut, Temploi du bras séculier, pour assurer Texécution de ses ordres. Il le charge d'empêcher les Grecs d'Orient, notamment ceux des îles de Chypre et de Rhodes, de répéteΗr que leurs évêques n'avaient point adhéré à la doctrine catholique du concile de Florence , et de prétendre , contrairement à la réalité des faits, que les Latins avaient été contraints de reconnaître TexcellencΘ e du symbole et des principes grecs ^'7. Tel était en effet le déplorable résultat de Tanimosité que Tignorance et l'obstination du bas clergé grec entretenait au sein des populations orientales. LeΟs sages con­ cessions consenties li Florence par leurs chefs les pluΙ s éclairés leur paraissait le comble de la faiblesse et de la honte, tant il est vrai qu'en tous les temps, les ultra sont les pires ennemis de leur propre cause. Ils se prétendaient les seuls purs, les seulΛs orthodoxes et cou­ raient ainsi en aveugles au devant des désastres, en perdant la der­ nière chance d'intéresser l'Europe chrétienne à leur sort. André est peut-être le même archevêquΒe à qui Nicolas V recom­ mande en 1450, de veiller à ce que lesΙ Chaldéens ou Nestoriens de Chypre ne retombent pas dans les erreurs de doctrine récemment désavouées par eux *^^. C'est tout Βce que nous connaissons de cet ar­ chevêque et des faits qui peuvent se rapporter au temps de son épi­ scopat. La lettre de 1447 ^^^ ^^ seul document où nous le voyons personnellement désigné. Η

XXV. JACQUES DE LUSIGNAN, depuis roi de Chypre. LeΚ cardinal ISIDORE. 1456.

Le siège de NicosiΑe étant devenu vacant en Tannée 1456, le roi Jean II de LusignaΙ n le donna à son fils naturel, Jacques, alors âgé de 16 ou 17 ans'»'9, et demanda la régularisation de sa nomination à la cour Ρapostohque. 417 Rinaldi, 1447, $27. Klcol. ann. I, ep. 3 419 Georges Bustron, Ciron, édit. Sathas, p. 415. noa. aug. Voy. Hist. de Chypre, t. III, p. 327, Cf. Flor. Bustron et notre Hist, it Chypre, t, III, divers document sur ce sujet. p. 73, n. 2. Et. de Lusignan dit que Jacques le Bâtard 418 ΠAnn. 4. Rinaldi, 1490, J '$• Voy. Hisl. ie avait alors 20 ans (fol. 157, v); mais trois ans ΥC\fre , X. m , p. 327 , note. plus tard, en 1459, il donne encore au prince k même Κ [289] XXV. Jacquts de Lusignan - Isodcre. 14^6-146). 85

Pourvu des premiers degrés de Tordre •**°, le jeune prince, ambi­ tieux et passionné, propre à tout, prêt à tout, excepte à remplir les devoirs ecclésiastiques, se hâta de prendre possession de Téglise de Sainte-Sophie et du palais de Tarchevêché, en attendant ses bulles de confirmation. Quoi qu'on en ait dit, Rome ne les lui accorda Η jamais •»-• ; et Ton doit s'en féliciter pour Thonneur de TEglise. Les événements poussèrent bientôt Jacques le Bâtard dans des voies bien Κ différentes de celles où le cardinal Hugues, son grand-oncle, dont il se prétendait Témule et le successeur, avait laissé une mémoire res­ pectée. A peine sorti de Tadolescence, Jacques avait la résolutioΗn d'un homme lait ; il était d'ailleurs d'un physique des plus avanta­ geux et d'une rare intelligence. Le roi avait pour cet enfant, son seul fils, une extrême tendresse, et n'osait trop la manifesterΘ. La reine Hélène Palèclogiie se défiait déjà de ce qui semblait s'agiter dans cette tête ardente et ouverte à toutes les convoitises. Séparé du trône par une sœur légitime qu'il aimait, mais qu'il ne tarda pas à dépouiller, Jacques ne pensait peut-être pas encore Οà Tautorité sou­ veraine; il se fût contenté vraisemblablement de TarchevêchéΙ , à la condition d'en faire un moyen de domination. L'église, comme le royaume de Chypre avait perdu une grande Λpartie de ses richesses depuis les guerre des Génois et l'invasion des Mameloucs. L'arche­ vêché de Nicosie n'en était pas moins encore un magnifique bénéfice de 12,000 ducats d"or de revenu-^^^ C'étaiΒt une somme considérable; car en évaluant le ducat à 7 firancs 50Ι, elle répond d'un m.anière absolue à 85,000 firancs; et en tenant compte de la différence du pouvoir de Targent, eUe s'élève au moins au triple, et représente aujourd'hui un revenu de 255,000Β firancs environ. Au XIV^ siècle, Téglise de Nicosie jouissait d'un revenu de 25,000 florins que Jean del Conte employait généreusement au soulagement des pauvres et à la beauté du culte. Tout autres étaient les préoccupations de notre nouveau métropohtain. Η Les chroniques du temps, en parlant des premières années de la vie publique du princeΚ Jacques, l'appellent toujours VApostole ou le Postulé, ce qui signifie VElu-^>. On désignait de ce nom le prélat nommé déjà à un évêché par Tautorité ecclésiastique ou laïque et non encore pourvΑu de la confirmation dernière et indispensable du Saint-Siège. LΙa dénomination est restée plus particulièrement at-

âge, foL 167. Malipiero di: qu'i sa -on (6 juU'..t 422 Cf. His!. de Chypre, t. III, p. 76, n. 4, 1473) le roi avait 33 ans non termines. {Annal. p. S; , n. 3. Veneti t. II, pΡ. 5"). 4-5 Chron. Je Georges Bustron. édit. Sathas. Ve- 420 Malipiero . Annal., l. U , p. 596. L était ni.LLS LàTKIE. Κ 86 Histoire des archev. de Chypre. [290]

tachée à Jacques le Bâtard en raison de sa notoriété historique , et parce que les événements de son règne furent d'abord écrits par un contemporain grec, Georges Bustron , qui Tappelle toujours VApo- stolès. Ses partisans le nommèrent de même jusqu'au jour où les Η succès inouïs de son audace et de son usurpation forcèrent ses en­ nemis, comme ses amis, à donner le nom de roi à celui qu'ils n'avaient pas voulu appeler archevêque. Κ La violence de son caractère n'avait pas tardé à se manifester. Pendant qu'il séjournait encore à Tarchevêché de Nicosie , au milieu d'une maison plus militaire que cléricale, sa sœur Charlotte s'étanΗt un jour plainte à lui du chambellan royal Thomas, frère de lait de la reine Hélène, Jacques, sans calculer le danger, prit vivement parti pour sa sœur; il ordonna de saisir le chambellan, le fit ameneΘr devant lui, et tuer sous ses yeux par ses gens. Obligé de quitter Nicosie, après cet insolent défi jeté à la reine, il se réfugia à Rhodes, où il passa cinq mois. Il fut rejoint dans cette île par un moinΟe augustin, de race franco-grecque, frère Guillaume Gonème, confesseuΙ r du roi Jean, homme d'une vie régulière et sans ambition personnelle, que la reine, blessée de son honnête indépendance, avait fini par éloigner de la cour et contraint à quitter Tile de ChypreΛ. Gonème s'intéressa au sort du prince exilé comme lui et s'attacha à sa fortune. Sans pouvoir diriger sa nature impérieuse, il parvint souvent à s'en faire écouter, et lui rendit de grands services paΒr sa prudence, son dévoue­ ment et sa dextérité. Ι L'espoir de retenir encore Jacques dans la carrière des honneurs ecclésiastiques détermina sans doutΒe la reine à consentir ensuite à son rappel. Il rentra en Chypre , avec Gonème, dans Tannée 1457. Mais le fond de sa nature hautaine et emportée reparut bientôt. Peu après son retour, il tua de sa propre main un chevalier de la fa­ mille de Gourri qui TavaitΗ bravé. Personne n'osa sévir contre lui à cette occasion. On semblait le craindre déjà , et on évitait d'irriter celui que Ton voyait chaque jour s'approcher du pouvoir suprême, et maître de l'avenir. GrâcΚe à cette disposition des esprits, il obtint sa réinstallation complète à Tarchevêché, dit Georges Bustron, « avec les droits, les honneurs, et les revenus qu'avait eus son oncle le cardinal^^^ ». La nominationΑ romaine lui manquait seule, pour avoir la plénitude du droit archiépiscopalΙ , et il ne Tobtint pas, je le répète, quoiqu'elle fût souvent demandée au pape, non-seulement par le roi et par la reine HélèneΡ, mais même par quelques influences étrangères 4*5^ qui,

424 Ms., fol. 12, V. Édit. Sathas, p. 423. en possession de l'archevêché dès la mort du car- 425 La république de Florence le demanda à Xi- dinal Hugues, son grand-oncle. Venise agit dans le colasΠ V. (Hisl de Chypre, t. Ul, p. 73, n.), où il même sen; après du pape, sans plus de succès. Υest dit, par erreur, ijne Jacques le Bât.ird fut mis Κ [291] XXV. Jacques de Lusignan - Isidore. 14^6-146). 87

dans Tintérêt de la paix du royaume de Chypre, auraient voulu fermer absolument Taccès du trône à Jacques. Jamais le pape Pie II ne voulut régulariser une nomination, faite au mépris des droits de Téglise, d'un enfant illégitime et aujourd'hui souillé de sang. Jacques ne s'en tenait Η pas moins pour archevêque, et prétendait agir comme tel dans toutes les choses temporelles. Il consentait du moins, pour éviter de con­ sommer le sacrilège, à laisser à son premier vicaire, Antoine Sou- Κ louani , toutes les fonctions purement religieuses de la dignité mé­ tropolitaine '•*^. La reine Hélène Paléologue étant morte au mois d'avril 1458, Ηles grands officiers, profitant de l'indécision du roi , parvinrent à faire refuser à TApostole Tautorisation d'assister aux obsèques royales. On lui notifia d'avoir à se tenir renfermé dans Tarchevêché 4^7Θ. Ce fut pour lui un mortel déboire; il obéit néanmoins , semblant compter sur un prochain dédommagement. Ses pressentiments ne l'avaient pas trompé. Le roi, cOmme affranchi par la mort de la Οreine d'un joug intolérable, osa montrer sa volonté. Il appela le jeunΙe prince au pa­ lais, il Tautorisa à venir le voir souvent, et bientôt, ne se contenant plus, il lui témoigna devant tous et en particulier la plus vive ten­ dresse. Cette haute faveur et cette reconnaissancΛe publique ne de­ vaient porter aucune atteinte aux droits de sa fille Charlotte. Tels étaient du moins le désir et la volonté formellΒ e du roi. Mais Teffet fut tout autre qu'il ne le pensait ; et dΙe son vivant il put en pres­ sentir les redoutables conséquences. Deux partis se formèrent aussitôt dans la cour et dans la population suivant les événements qu'on pré­ voyait et qui allaient forcément sépareΒr le frère et la sœur jusque-là unis par une véritable affection. Les anciennes familles de race française demeurèrent généralement fidèles à Charlotte, héritière légitime de la couronne, la gardienne en quelque sorte de ThonneuΗr et de la tradition royale. Jacques, issu par sa mère du sang hellénique , trouva des sympathies dans toutes les populations indigènes. Il s'entoura d'un corps armé de 200 ou 300 hommes, recrutésΚ en partie parmi les orientaux , en partie parmi les étrangers espagnols et siciliens qui fréquentaient Nicosie et les ports de mer. IlΑ se fortifiait ainsi chaque jour, et attendait avec con­ fiance les événement, qui marchaient du reste au gré de ses désirs. Quatre moisΙ après la mort de la reine, le roi Jean mourut aussi (juillet 1458), et Charlotte, à peine âgée de 22 ans, fut proclamée reine de ΡChypre. L'Apostole se hâta de venir au palais, et rendit hommage à sa sœur. Mais on lui défendit d'assister au couronnement de lΠa reine, dont les cérémonies furent faites par les vicaires et le cha- Υ42 Georges Bustron, fol. 17, 19; Édit., p. 427. 437 Georges Bustron fol. 16, 17; Édit., p. 427. Κ 88 Histoire des archev. de Chypre. [292]

pitre de Sainte-Sophie, le dimanche 3 ou 10 septembre. On crut avoir consolidé le pouvoir de Charlotte et réduit le bâtard à la soumission. On n'avait fait qu'enflammer ses rancunes et ses convoitises. Il sut pourtant se contenir quelque temps encore, grâce vraisemblablement Η aux conseils de frère Gonème. La rupture éclata vers la fin de Tannée 1458 ou au commence­ ment de 1459. Les chevaliers, justement inquiets des réunions et des Κ préparatifs mihtaires qui ne cessaient à Tarchevêché, ayant profité de Tabsence de Jacques pour faire visiter et saccager son palais **^ ; Tarchevêque saisit avec bonheur ce prétexte et leva résolument Ηle masque. Muni de ressources suffisantes et suivi de quelques amis dévoués , parmi lesquels nous retrouvons frère Gonème, il s'embarque à ΘLarnaca, et fait voile vers l'Egypte. Parvenu bientôt au Caire, il sait se ménager des amis dans le divan il reçoit la pelisse d'investiture royale du sultan, qui lui livre lâchement les ambassadeurs mêmeΟs envoyés par la reine ; il repart aussitôt avec un corps de mameloucΙ s enrôlés à ses frais; il débarque à Haïa Napa , au sud de Famagouste, marche droit sur Nicosie et se fait proclamer roi de Chypre au mois de sep­ tembre 1460, pendant que la reine Charlotte Λse renferme avec la cour et quelques fidèles chevaliers dans le château de Cérines. Peu de temps après, enhardi et se croyanΒt tout permis par son in­ croyable succès, Jacques osa députer auΙ pape Pie II deux ambassa­ deurs , Tévêque de Limassol '•^9 et le chevalier Philippe Podocator , qui n'obtinrent pas même Thonneur d'être reçus en audience ofli- cielle à Rome *^°. Β Le Saint-Siège, sans vouloir régularise r la nommation de Jacques le Bâtard comme archevêque , ne s'était pas hâté de pourvoir à la vacance du siège de Nicosie. Pie II s'y résolut cependant, quand il devint évident que le princΗe Jacques ne descendrait pas du trône pour accepter Tarchevêché, y fut-il canoniquement nommé par le Saint-Siège. La décision apostolique paraît être, d'après une pièce citée par Rinaldi 43', de la finΚ de Tannée 1460, ou, plus vraisemblablement, des premiers mois de Tannée 1461. L'archevêché ΙdΑe Chypre fut alors donné en commende avec l'ar- 428 C'est , du moins , ce qu'assure Georges Bus­ Italie que sous Paul II ; on a dit, d'autre pirt, que tron, ass^z favorable i l'archevêque. l'arciie-. éque Louis Ferez Fabrice, parti en ambassade 429 L'ci:tion des Mémoires de Pie II, donnée en 1471 , avait cté chargé de se rendre auprès de sous le nom de ΡGobelin , son secrétaire , porte par Pie U, qui était mort dés 1464. (Lusign. Descript. , erreur Episicp.is Nicosiensis, au lieu de S imosiensis fol. 181). To-te» ces assertions sont inexactes. (Hisl. ie Chypre, t. 11, j-, 154, n.). Ce tei^e fautif 430 Hist. Je Chypre, r. III, p. 155, n. 155. n. a jeté quelque confusion ^ans les histoires du roi 431 R .ilii, .-/ . 1455, J gj; niais U lettre Jacques le BitjrJ , au sujet Je ses rapports avec la citée parait être ie la 3» annce du pontificat de ccr dΠe Rome. On a cru que GuilUume Gonème Pie U (Lih. III, Bull., p. 464) dont le» limites Υavait été envoyé à Pie U, tandis qu'il n'alla en sû.t du 3 sep;. 1460, au 2 sept. 1461. Κ [293] XXV. Jacques de Lusignan - Isidore. 14^6-146}. 89

chevêche de Négrepont au vertueux cardinal Isidore de Kiev, ou de Russie, archevêque des Russes, patriarche latin de Constantinople, un des prélats orientaux généreusement associés aux efforts de Bessarion et des pères de Florence pour tenter de réaliser l'union si désirable Η des deux églises d'Orient et d'Occident. Isidore resta toute sa vie fidèle aux sentiments qu'il avait témoignés au concile. Il vécut à Rome, cardinal-évêque de la Sabine, jouissant Κ en outre de quelques revenus et des prérogatives, souvent honorifi­ ques , qui pouvaient lui provenir de ses commendes en Orient, quand elles ne lui étaient pas contestées par des compétiteurs. De l'églisΗe de Chypre, il n'eût que les soucis d'une administration à peu près illusoire et stérile, car le roi Jacques, après tant d'autres hardiesses, avait disposé de la manse archiépiscopale en f^iveur de frère ΘGonème. Isidore mourut à Rome le 27 avril 1463, du vivant de Pie II '•5». Ο XXM. ANTOINE TUNETO , JEAN-FRANÇOIS ΙBRUSATO ET GUILLAUME GÛNÈ.ME. 1463Λ. Un des premiers actes de Jacques le Bâtard, devenu roi, avait été en effet de transférer l'archevêché de Nicosie à Guillaume Gonème ••s^, sans s'inquiéter de ce qui pourrait être décidΒé à Rome. Il y eut donc alors, au moins nominalementΙ , deux prélats à la tête de Téglise chypriote: le cardinal Isidore, archevêque commendataire et seul légitime, et le frère Guillaume Gonème, archevêque de fait, mais qui probablement , avec sa prudencΒ e habituelle, ne se hâta pas de prendre le titre de la dignité qu e le roi lui avait peut-être imposée. Gonème appartenait à une famille grecque de Tile de Chypre, parvenue à la noblesse sous les Lusignans, et qui garda ses entrées au grand conseil du royaumeΗ, Tancienne haute cour féodale, jusqu'à la fin de la domination vénitienne. Après la perte de Tile, plusieurs de ses membres se retirèrenΚ t à Venise +34, Son nom a été écrit diver­ sement Goiîèiuc, Goucm, Gounhne, Guyv.eme, Guynenié et Coumène. Ces deux dernières formes sont les moins bonnes. Le vrai prénom du rehi^jieux augustinΑ, d'abord confesseur du roi Jean II, devenu Tami du roi Jacques Ιle Bâtard . est Guillaume. Le prénom de Julien, que lui donnent souvent les chroniques, est une erreur de traduction ou de transcriptionΡ . Cette dévition provient de ce que Georges Bustron

4-, 2 Ci.;.-onius, HU pap. et cariina.1., t. Il, 434 Et. de Lusignan, Descript, ou Hist, ie Cyfrt, col. 904. fol- ?;• Cicoi:r.a, Is-'i^. vcue^., t. III, p. ::$. 455 ΠGeorges Bustron, éd. Sathas, p. 44;. Voy. ΥHisl. .ie C^^pre, t. lU, p. 97, n. 4. Κ 90 Histoire des archev. de Chypre. [-9 î]

a rendu en grec le prénom français de Guillaume par le mot Gui- liam : b '^pe TiX'ja.\i, mot dont les écrivains postérieurs écrivant en italien, comme Florio Bu.stron, ont fait Guiliamo et Giuliano. On ne voit pas pour quelle raison le P, Lusignan, après avoir Η donné d'abord à Gonème son vrai nom personnel de Guillaume '^55 ^ semble Toubher tout-à-coup quelques pages après, et ne le nomine plus jusqu'à sa mort qu'Élie ou Hélie ^^^. Sur la foi de Lusignan, ce Κ nom est passé, avec quelques autres inexactitudes, dans VOriens chri-s tianus et dans les Familles d'Outremer. Frère Guillaume Gonème, bien que saisi matériellement de TéglisΗe et des revenus de Tarchevêché de Chypre à partir de la fin de Tannée 1460, ne fut d'abord qu'un intrus et un pseudo-métropolitain aux yeux des princes légitimes et de la cour de Rome. Θ Les dispositions da Saint-Siège ne paraissent pas avoir changé à son égard lors de la mort du cardinal Isidore, survenue en 1463; et vraisemblablement frère Guillaume, simple et modesteΟ, ne s'en plaignit pas beaucoup. Pie II attribua successivementΙ le titre d'arche­ vêque de Nicosie à deux prélats, nommés Tun Antoine Tuneto, Tautre Jean-François Brusato. Ni Tuneto ni Brusato ne semblent avoir conservé longtemps ce titre, qui paraîΛt avoir été pour eux purement honorifique; nous n'en devons pas moins, avec Le Quien, inscrire ces prélats dans le catalogue chypriote des métropolitains réguliers et canoniques. Β Antoine Tuneto est qualifié d'archevêquΙ e de Nicosie dans un acte du février 1464. Son nom semble indiquer un origine sicilienne. Il se trouvait du moins en Sicile à Βla date du document précité, qui est Tautorisation à lui donnée par le vicaire de Tévêque de Syracuse, agissant en Tabsence de Tévêque , prisonnier des Africains , de con­ sacrer Téglise des religieuses Bénédictines de San Salvatore de Nétino, dans son diocèse ^37. Η Jean-François Brusato, à qui le titre chypriote passa, peut-être dès Tannée 1464, était un noble véronais que Tappui du cardinal de la Rovère, son oncle, avaiΚt fait nommer évêque de Cassano en Ca- labre le 15 août 1463 «s^ Nul de ces prélats d'ailleurs, pas plus que le cardinal Isidore, leur prédécesseur, nΙe Αput faire acte d'autorité réelle en Chypre ; et vraisem- 435 Lusign., fol. 158, v", 165. v». 438 Voir son épitaphe, dans l'église Saint-Clément 4-,6 Lusign., fol. 167a 179. Colbertaldi, auteur à Rome: Sedente Sixto IV. Johanni Francisco Bru- d'une médiocreΡ histoire de Catherine Cornaro, dont salo,.. aniistili Cassanensi el in Nicosiensi archie- j'ai imprime quelques extraits (//

blablement , ils n'eurent jamais la pensée de se rendre dans Tile. Brusato. employé surtout dans les ambassades, n:ouru: enccre jeune, âgé ce 44 ans, à Rome, en 1477 ^3?; et l'on sait d'une manière certaine qu'il ne put conserver le droit de s'intituler arcnevêque de Η Nicosie iuscu'à sa mort, puiscue Guillaume Gcneme, archevêcue de feit depuis 1460, reçut Tinstiturion légale de la ccur romaine dès l'année 1466 ou 1467. Κ Même avant la régularisation de sa situation, firère Guillaume Gonème, tout reprouve qu'il rùt leg.lenien:, s'était trouva plus con> r.etem.ent arcnevecue eue ne i avait cte : Aposto.e. oson seu.entenΗt il détenait et r.im.inistrait ie temporel de l'archevècité; mais son ca­ ractère de prêtre, Tascendan: d'tme vie pure, et la tacite adhésion de son clergé Tautorisèrent à exercer une certaine ;uridictioΘa spiri­ tuelle. La mort du cardinal Isidore dut diminuer encore les dimcultés de sa position. Depuis cet evènen^ient, il parai: s'être qualifié lormel- lem.ent d'archevêque de Nicosie, er avoir eu u la cour Οdu roi Jaccues, comme dans sa chancellerie, le rang et ies titres ordinaireΙ s réservés aux métropolitains. Le i" janver 1464, il assiste avec les granJs- cficiers de la cour, accompagne de ses sunragants de Paphos et de Limassol, à la conùrmation des conditions accordéeΛs par le roi à la ville de Famagouste lors de sa reddition. Il es: ainsi cu.tiine dans Tacte dressé u ce: effcr à Nicosie: e rizerer.di.ssirius in C':r:s:: T.i!er et M domir-.is Guilk^nuts G:'::m, .:r:':::p:s::?:,sΒ X:::siens:s ^- ». Il secondai: d'ailleurs le roi JaccueΙs dans sa polinque active, ccm.me au:re:"ois. mais :ouiours avec des vues de conci.ia::on et d'apai- sernen:. On ne le vol: "amais associΒé aux mesures violen:es que ie roi prit trop souven: con:re les par::sans de sa sœur Ch.trlotte et du roi Louis de Savoie. Dans cett e nnime année 1464, après le mas­ sacre des auxihaires égyptiens, le roi l'envoya en ambassade au Caire, pour exrlicue: au sultan laΗ nicessi:é où il s'était trouvé de sauver son trône e: sa vie par c=: ac:e de vigueur. La reine Charlo::e rar- ice dans une le:tTe à Louis de Savoie. oatee ce ^ei.e c Rhodes du V septembrΚe 1464, cî; eilr donne encore le surnom d'Apos:ole au roi son frère : « Je vous avise que de Chipre son: » venus le fils de monsieur F.bus e: autres, oui dien: que TApo- » stohe avoe: mandΑe o soldan Gonem . q:â s; .^:t .:rssrj:sj:u de X:- » ::>sie ^'•. * Ι Guillaum.e Gonem.e réussi: dans ce:te déficate m.issi^n , comm.e en r^n- d"-:-—eΡ^ \ ssi 'e :rouvons-nous deux ans après ambassadeur du roi à Venise, au mois de décembre 1466, ofrun: .vu s"na: le con-

*59 U£=eUΠi e-. Le CL-=- '*"• «*- 44» -^^ « ^1-77^», t. IU, p. lia. B. C~. Υ Κ 92 Histoire des archev. de Chypre. [296]

cours des forces chypriotes dans sa guerre contre les Turcs, dem.m- dant en même temps les bons offices de la seigneurie pour ménager au roi un mariage qui pût le rassurer contre les dangers du dehors et du dedans ''••*. Venise , ne pensant pas alors au mariage Cornaro , Η engageait le roi Jacques à épouser une fille du despote de Morée , Sophie Paléologue, retirée à Rome, auprès du cardinal Bessarion. C'est à la médiation bienveillante de la république, croyons-nous, Κ que Gonème dut la légitimation de sa nomination et de son titre d'archevêque. Pierre Barbo , ou Paul II, successeur de Pie II, était un sujet vénitien. Il nous paraît bien vraisemblable que la républiquΗe demanda et obtint aisément de son noble concitoyen une mesure re­ clamée par les plus sérieux intérêts de la religion et de la paix pu­ blique en Chypre, Au point de vue politique, elle n'infirmaiΘt en rien le droit des princes légitimes, dont le Saint-Siège était le gardien et le défenseur; le caractère et les vertus de Gonème rendaient d'ail­ leurs le choix irréprochable quant au mérite personneΟl du sujet. Toujours est-il que le pape Paul II confirma TadministratioΙ n tem­ porelle de Tarchevêché de Nicosie dans ies mains de Guillaume Gonème ^^, par une bulle de la 3' année de son pontificat, qui pa­ raît avoir été rendue vers le mois de mai 1467Λ, à une époque où Gonème, encore vraisemblablement en Itahe, put aller vénérer les basiliques des saints Apôtres, et se réconcilier complètement avec le Saint-Siège. Β La connaissance de cette décision importanteΙ , qui assure la légitimité de Tarchiépiscopat de Guillaume Gonème, à partir du milieu de Tannée 1467 , est due à Thomas de Herrera, historien des Ermites de Saint- Augustin. Herrera nous apprend, Βen outre, que le frère Guillaume avait été professeur de théologie à Nicosie en 1434; il ajoute qu'après la validation canonique de sa dignité métropolitaine, un mandement du général de son ordre, dont il ne se sépara jamais , lui confia le 27 mai 1467 la surveillancΗe {curam) des couvents augustiniens de Chypre de Rhodes et de Crète, dont il avait eu précédemment Tadministration +••'*. Κ Gonème demeura toujours au miheu de ses hauts emplois sans ambition personnelle. Il ne parait pas avoir conservé longtemps Tar­ chevêché après Αson retour en Chypre. Nous ignorons à quelle épo­ que il s'en démitΙ ; mais il est certain qu'il résigna spontanément sa dignité, et qu'il voulut passer les dernières années de sa vie dans le calme Ρet la retraite.

442 Hist. de Chypre, t. III, p. 173. 444 Le Quien, t. III, col. 1213. 443 Thomas de Herrera, dans son Hisl. alphab. Jvs KrmitcΠs de Saint-Augustin (t. I, p. 298, col, 2), Υr.ippclé p.ir Le Quien, t, Ul , col. 1213. Κ [297] XXVI. Guillaume Gonème. i46)-i46p. 93

Nous savons en effet qu'il mourut le 14 septembre 1473 , deux mois après le roi Jacques le Bâtard, simple frère augustin , comme aux premiers temps où Thistoire commence à s'occuper de lui -"5 ; et un document authentique établit que le siège de Nicosie était déjà Η vacant au mois de juin 1469 , c'est-à-dire depuis plus de quatre ans avant sa mort *^^. Guillaume Gonème fut inhumé à Nicosie, dans son couvent de Κ Saint-Augustin. Il avait fait beaucoup de bien à ce monastère, et avait élevé à ses frais l'auberge ou Thospice qui en dépendait. En mourant, il ajouta à ses bienfaits le don d'un village, qu'il lui légua par Ηson testament ^T. Θ XXVII. LOUIS PEREZ FABRICE. 147I. Ο Le 3 juin 1^69 , le sénat de Venise chargeait le Ιconseil du doge, que Ton appelait le Collège, d'écrire à Tambassadeur de la répu­ blique à Rome, pour lui signaler le danger qu'il y aurait à ce que Tarchevêché de Nicosie fût donné à un sujeΛt catalan ^^. Le siège était donc vacant à cette date, bien que Guillaume Gonème vécût encore. Β Venise attachait avec raison une juste importance à ce que la pre­ mière dignité ecclésiastique du royaumΙe ne parvînt pas aux mains de Tune des familles catalanes et siciliennes dont Jacques le Bâtard s'était entouré. L'assistance de pluΒs en plus manifeste que le roi de Naples donnait à la faction espagnol e en Chypre pouvait ruiner les projets que la république commençait à former sur Tîle, en vue de ses communications et de son alliance avec le sofi de Perse par TAsie-Mineure. Paul II, -papΗe vénitien, qui régnait encore , put tenir compte des représentations de ses compatriotes; il est donc possible que la nomination du nouvel archevêque de Nicosie ne lui appar­ tienne pas, et qu'elleΚ soit postérieure au 28 juillet 1471 , date de sa mort. Sixte IV, François de La Rovère, successeur de Paul Barbo, élu le 9 août 1471, sans être hostile aux intérêts de Venise, flit plus libre vis-à-vis deΑ la république. Il eut sans doute des motifs, aujour­ d'hui inaperçusΙ, d'être agréable à la fois au roi Jacques le Bâtard et au roi de Naples, en instituant précisément le sujet que le sénat semblait Ρpersonnellement désigner et exclure par ses recommanda-

445 Georges Bustron, édit, Sathas, p. 485. Hisl. 447 Arch. de Venise. Senato. Secreti, XXIV, de Chypre,Π t. III, p. 310, n. fol. 21, v". Hisl. de Chypre, t. III, p. 3rt). Υ^46 Georg. Bustron, 485. 448 Hist. de Chypre, t. III, p. 310-311, n. Κ 94 Histoire des archev. de Chypre. [-9^]

tions. Il est certain que le catalan Louis Perez Fabrice succéda au frère Gonème sur le siège de Nicosie, et on voit qu'il fut nommé à Tépoque où la seigneurie de Venise agissait pour empêcher le Saint- Siège de porter son choix sur un personnage de cette nationalité, Η Louis Fabrice, que Le Quien et d'autres écrivains *+? ont confondu avec un prélat non archevêque, du même prénom que lui, Louis Podocator, était bien connu en Chypre. Sa famille , toute dévouée Κ au roi Jacques, y avait acquis une grande influence. Son frère, aine Jean Perez Fabrice , doté déjà de nombreux fiefs par le nouveau roi, avait été créé comte de Jaffa , comte du Carpas et premier baron dΗe Chypre, On ne sait pas Tépoque exacte de la nomination de Louis à Tarchevêché. Le P. Lusignan et Lorédano retardent son élection jusqu'.au décès de Gonème, en 1473. Mais nous voyons ΘFabrice formehement titulaire de Téghse de Nicosie deux ans avant la mort du frère augustin, et le décret précité du sénat de Venise, du 3 juin 1469 , établit bien que Gonème n'occupait plus la dignitΟé métropo­ litaine à cette date. Je crois la nomination de Louis FabricΙ e de 1470 ou de 1471. Georges et Florio Bustron disent dans leurs chroniques que Louis Perez Fabrice fut envoyé comme archevêque de NicosiΛ e en ambassade auprès du pape Sixte IV dès Tannée 1471 ^^°. J'ai retrouvé à Venise la lettre autographe du roi Jacques le Bâtard accréditant Tarchevêque auprès de Sa Sainteté. Elle n'est que du 27Β décembre 1472 -t^i. Le principal objet de la mission de TarchevêquΙ e était d'obtenir du Saint-Siège la reconnaissance de Jacques le Bâtard comme roi de Chypre. A Texemple de Pie II, Sixte IV refusa d'accorder un titre semblable au détriment des droits dΒe Charlotte de Lusignan , héri­ tière légitime de la couronne. Jacques , de son côté, éloigna les propositions de la cour de Rome qui désirait lui faire épouser la princesse de Morée , Sophie Paléologue, réfugiée à Kome auprès de son protecteur et ami le cardinaΗl Bessarion, Sans songer probable­ ment dès lors pour le roi à TaUiance vénitienne, à laquelle on pensa plus tard, Tarchevêque revinΚt de Rome complètement éconduit. On comprend combien ces événements et les troubles qu'ils amenè­ rent dans Tîle nuisaient aux intérêts de Téglise et des fidèles. La si­ tuation irrégulière Αet contestée comme archevêques de Jacques le Bâtard et de sonΙ ami Guillaume Gonème avait affaibli dans tous les

449 Toutes les notions de chronologie et de gé- 451 Biblioth. S. Marc, dans les Mss. de Livio Po- nèalogie sont bouleversées et confondues dans ce qui docator, qui fut archev. de Nicosie de 1524 à 1552 est dit de Louis FabricΡe et de Louis Podocator dans et résida longtemps à Rome aiiprès du cardinal Louis, VOriens christ:auus , et dans l'édition des Familles son oncle. Class. X, cod. 175. Pièce n" 69. La pièce d'Outremer. est publiée dans les Doc. nouveaux servant de 450 Georges Bustron, p, 474-475. Florio Bustron, preuves, etc. Mélanges, de la Coll. des Doc. inédits, fol. 170: ΠMss. de Londres. Année 1471. Hist. de t. IV, p. 417. Chypre,Υ t. m, p. 174, n. 311, n. Κ [299] XXVII. L::iis Perei Fabrice. I4ji-i4j6. 95

districts Tautorité des évîques firancs. Partout les prélats orien:aux , grecs, arméniens et svriens étendaient leur juridiction au détriment de la considération et des biens de Téglise romaine. La nomination essentiellement politique de Fabrice n'ctai: pas de nature à remédier Η au mal. Il aurait fiillu alors en Chypre un de ces prciats vigilants et dévoués, essentiellement occupés du ministère e: du soin des âmes, comme avaient été autrefois Eustorge de Mon:aigu , Hugues de Fa­ Κ giano, Jean del Conte, Élie de Nabina-ux et quelques autres. Par une bulle du I" juin 1472 ^>S Sixte IV, en Tabsence peut-être de Louis Fabrice , s'adressa directement aux évêques indigènes de Tile, en leuΗr notifiant de nouveau les anciennes constitutions d'Alexandre R', qui avaient délimité leurs droits, et les récents décrets du concile de Florence sur les obligations respectives des évêques des deuΘx rites. En rappelant combien le diocèse de Nicosie avait eu particulièremen: à sou^rir des évènem.ents qui Tavaient si longtemps prive des ses pas­ teurs, que pastore jamdiu caruit-">' , il recommande auΟx prélats orien­ taux de n'exercer leur juridiction que dans les villesΙ mêmes désignées depuis longtemps pour leur résidence ; il les engage à se nion:rer en toute occasion déférents pour les ordres du nouvel archevêque Louis, nominativement désigné dans la bulle *^. Λ Les craintes de Venise au sujet de l'élection d'un sujet catalan n'étaient que trop justifiées. Louis Perez Fabrice fu: Tun des adver­ saires les plus résolus et les plus violentsΒ de la politique vénitienne en Chypre •«. Il se trouvait à Naples, aveΙ c son frère Gaspard, chargé d'une mission secrète du roi Jacques, quand ce prince mourut subi­ tement au mois de juillet 1473 -'-.Β Arrivé immédiatemen: en Chypre, il devint le chef de la résistance organisée contre les. Vénitiens ; il provoqua par ses exciîa:ions la révolt e de Famagouste, au milieu de laquelle périt André Cornaro, oncle de la reine Ca:herine ^>^ Obligé de quitter le royaumΗe vers la fin de Tannée 1473 *^^\ il se retira dans les états du roi Ferdinand et ne cessa de conspirer ouver­ tement contre les Vénitiens «9. Il tenait moins à détrôner Catherine Cornaro qu'à chasser Κles Vénitiens de Tile e: à placer le pays sous la dommation du roi de Naples, Tout lui eût été bon pour a:teindre ce but. Il auraiΙt Αaccepté, et il caressa tour à tour à ce: edet le projet 452 Hist. ie c-.'-'., t. m, p. 325. Cart. S. 4$< ^' •* • '• M. P- 3". «»•; 3>o. ^ ^î 36». Sot^., 9J- La nibri.--; de cette tUle ims le Ci.-r-- -. 2- n -e de Silnte Sophe p^n=et d'en pre.ier U dite. ^••- Hisl. ie Ch.pre. t. IU, ?. 336 et n-; p. J58. El r est ainsiΡ co-rJe . Bull:i in kaUniis junii. et c:. No^:. fremvts ie Chypre, p. 7. n. B:::i:ti:. M CCCC. LXXII. f^mtificatus snnciiss. D. N. ie TE:, ies chartes, :. XXXIU, 1S72. 5:x. 458 Hist. ie Chypre, :. Kl. p. 165, n. ; e: 4; 453 Hist., t. m, p. 326, n. I. F 346, " i; 3' 4 54 Hisl..U m, p. }27. 4Î9 "^•' ' ^' F ^--^-^"3 Ooc da 28 455 ΠH:.:., t. m. p. 311, n. 356, =. 2 et «•/., cembre 147.1 et la note. Υp. 4-2-+=3 Κ 96 Histoire des arcbev. d'- Chypre. [300]

de marier la reine Charlotte de Lusignan ou bien la reine Catherine Cornaro à Tun des enfants du roi Ferdinand ; il cherchait en même temps une autre combinaison dans l'union des enfants naturels des deux rois Jacques et Ferdinand, pour proclamer un nouveau roi de Η Chypre, Son frère Gaspard, resté à Naples, offrait encore en son nom au commencement de Tannée 1474 le trône de Chypre à Tambassadeur du duc de Milan, Galéas Sforza'•^'». Galéas étant seigneur de Gênes, Κ aurait pu faire appuyer ses prétentions par les forces de la république. La promptitude et l'énergie que déployèrent dans ces circonstances mémorables les agents de la république déjouèrent tous les complotΗs et renversèrent pour jamais le trône et Tindépendance chypriotes. Nous ne pouvons suivre Tarchevêque au milieu de ces événe­ ments. Une lettre de k reine au doge nous fait retrouveΘr un instant sa trace en 1475 4«'. Il paraît qu'il était alors à Rome , où Tévêque de Limassol lui faisait parvenir sa part des revenus de Tar­ chevêché, qu'on n'avait pu lui enlever. On voit dans Οla lettre de la reine que ce dernier prélat, dont nous n'avons puΙ savoir le nom mais qui devait être un personnage d'assez haute position, s'était déjà avancé et compromis dans les affaires politiques du vivant du roi Jacques. Après Tavoir chargé d'une missionΛ à Venise , la reine Catherine avait fini par refuser de l'admettre en sa présence. Dans sa lettre elle le traitait d'agent du perfide archevêque. Elle déclarait que non seulement elle lui avait interdiΒt Taccès de la cour, mais qu'elle voulait le chasser de Tile même.Ι Et chose assez étrange , les résolutions de la reine à cet égard étaient alors entravées par les conseillers Vénitiens résidant en Chypre, Diédo et Giustiniani, qui ménageaient Tévêque de Limassol, Βpeut-être leur compatriote. Nous ne savons ni Tépoque, n i le heu de la mort de Louis Perez Fabrice •**. Il est certain que le siège archiépiscopal de Nicosie était de nouveau inoccupé en 1476Η.

460 Le 20 janvier 1474, Gaspard Fabrice, ignorant le chapeau de cardinal; il stipule encore que les fils, encore, ou feignant d'ignorer, la fuite de l'archevêque, li fioli, de son frère Jean Perez, le comte de Jaffa, arrêtait  Naples avec François .MaletaΚ, ambassadeur alosicalo per Veneliani (il le répète sans preuves), du duc de Milan auprès du roi Ferdinand, un traité conserveront le titre et les revenus paternels. Doc, secret qui devait être soumis i l'acceptation de Sforza publiés par M. Gbinzoni, dans VArchiv. slorico-Lom- pour la prise de possession du royaume de Chj'pre. bardo, Déc. 1879. Ann. VI, fasc. 4, pag. 731. Gaspari signe ainsi : « Jo ΑGaspar Fabrica de Barchi- 461 Lettre de la reine Catherine au doge datée » nona, fratello dello AposlolleoΙ di Xipro et fralel de de Famagouste le 9 novembre 1475. Arch. de Ve­ » lo conte de Jaffa, qui hanno morto Veneciani ï>. Il af­ nise. Pacla sécréta n» 79, Senato V. C,a. Documents firme que l'archevêque, ou l'Apostole son frère, est, remis par l'Autriche en 1868; publiée dans les .Mé­ en sa qualité de gouverneur du royaume, absolument langes hisl., t. IV, p. 454. maître des ports et des forteresses de l'ile qu'il 462 Cf. Hist de Chypre, t III, p. 403 , n. Trom­ livrera au duc. ΡIndépendemment de la remise de cer­ pés encore ici, Le Quien (t. III, col. 1214), et taines sommes d'argent qui devront préalablement les éditeurs des Familles d'Outre-mer, font mourir être déposées i la banque Medici à Rome, Gaspard l'archevêque Louis i Milan le 25 juillet 1506, i demande que son fi-ère l'Apostole soit maintenu dans l'âge de 75 ans. C'est l'âge et la date du décès du sa positioΠn de Vice-roi, et que le duc s'emploie auprès cardinal Louis Podocator, qui ne fut pas archevêque Υde Sa Sainteté pour lui faire obtenir prochainement de Chypre, Κ [301] XXVIII. Victor Marcello. 1477-148). 97

XXVIII. VICTOR MARCELLO. 1477. Η Nous avions déjà dans les documents antérieurement publiés une vague indication de Tarchevêque qui succéda à Louis Fabrice 4^3. De Κ nouvelles recherches m'ont fait retrouver son nom d'une manière précise et Tépoque de sa nomination d'une façon assez approximative. Ce fut un vénitien des plus considérés, Victor Marcello , de laΗ fa-' mille patricienne qui avait donné le doge sous lequel la mort du jeune' enfant de Catherine Cornaro, dernier rejeton des Lusignans légitimes, rendit plus entière Tinfluence vénitienne sur les Θaffaires de Chypre. Le II mai 1476, le sénat, alors en bons rapports avec Rome, chargeait son ambassadeur d'informer le pape de la Οsatisfaction qu'é­ prouverait la seigneurie de voir conférer TarchevêchΙé de Nicosie, de­ venu vacant, au révérend Victor Marcello, protonotaire apostohque , comme telles paraissaient être les dispositions de Sa Sainteté ''^'^. Sixte IV réalisa peu après T intention qu'il avaiΛt manifestée, et Mar­ cello put envoyer en Chypre un mandataire chargé de prendre en son nom possession de Téghse de Sainte-Sophie et de Tarchevêché -^^Î. Victor Marcello est inscrit dans le cataloguΒ e des archevêques vé­ nitiens de Chypre à Tannée 1477 ^^^. ΙL'époque précise de ses bulles canoniques nous manque cependant. Le 14 juillet 1477 , il était seu­ lement élu de Nicosie, et il n'avaiΒt pas encore quitté Venise. A cette date, le sénat prescrit de notifier sa nomination à la reine et aux conseillers royaux et charge le s conseillers de remettre à son pro­ cureur Téglise cathédrale et les biens de Tarchevêché « conformé- » ment aux bulles apostoliques»Η . En attendant Tarrivée de Marcello, le procureur devait gérer de son mieux le temporel et chercher à faire rentrer au domaine archiépiscopal tout ce qui pouvait en avoir été distrait par le malheuΚr des temps ^^T. Si Ton voulait juger du caractère et de Tadministration de Mar­ cello d'après le peu que nous en savons , on serait porté à croire que ce fut un hommΑe d'un esprit difficile, exigeant et assez intéressé. Mais il serait Ιtout à fait injuste de porter ainsi une appréciation gé­ nérale surΡ ce prélat d'après des informations aussi incomplètes. Il faut 463 Hist. de Chypre, t. III, p. 403, n. 466 Nouv. doc(i>»

nous borner à rappeler les faits tels que les rares documents que nous avons recueilhs nous les livrent. Ils témoignent du moins chez Marcello d'un grand et légitime souci de la dignité archiépiscopale, tant vis-à vis du gouvernement vénitien qu'à Tégard des agents du Η Saint-Siège eux-mêmes. Sixte IV, en nommant Marcello à Tarchevêché de Nicosie , avait réglé, de concert vraisemblablement avec les conseils de Venise et Κ peut-être à leur demande, que certaines pensions seraient payées par le nouvel archevêque sur les reven'js métropolitains. On voit que des rentes avaient été ainsi inscrites sur la manse archiépiscopale au profiΗt de Jérôme Marcello, parent de Victor, et d'un prêtre vénitien, nommé Antoine de Léonardi. L'archevêque se refusa à payer ces assignations, accordées probablement sans son avis et à son insu. Θ Il ne devait pas être rendu depuis longtemps en Chypre que déjà, au 13 juin 1749, le conseil du doge se plaignait de lui pour ce fait. On lui reprochait d'oublier qu'il devait sa nomination Οaux instances de la république, et on chargeait le provéditeur du Ιroyaume de veil­ ler à ce que le métropolitain n'attribuât pas à sa personne ou à son église la totalité des revenus du domaine archiépiscopal, au détri­ ment de ceux qui avaient obtenu des assignationΛs viagères sur ces revenus mêmes ^^*. La résistance de Marcello au reste, neΒ peut être attribuée à des sentiments mesquins et égoïstes. Tout nous autorise à le dire et le prouve. L'archevêque réclamait, et il enΙ avait le droit, afin de pro­ téger un patrimoine qui était le bien commun de ses successeurs, et en partie celui des pauvres, contrΒe une tendance trop naturelle à Venise comme à Rome, d'exonére r le trésor de TÉtat aux dépens des possesseurs de grands bénéfices. Marcello finit par consentir à payer les pensions promises à Jé­ rôme et à Léonard ; mais Ηtout ne fut pas réglé par là. A sa mort les difficultés se renouvelèrent et son successeur ne se montra pas moins résolu que lui à défendre les intérêts de son église. Le 5 août 1488, quatre ans aprèΚs la mort de Mar».ello, le sénat envoyait Tordre suivant en Chypre, à Tadresse des conseillers royaux: « Nous avons » reçu avec peine les doléances de notre concitoyen, le prêtre An- » tome de LéonardΑ, qui se plamt de ne plus toucher la pension de » 100 florins Ιd'or de chambre, à lui assignée sur les revenu de » Tarchevêché de Nicosie. Bien que Tarchevêque Victor Marcello » n'existe plus, nous entendons que la rente soit pavée à Léonard » attenduΡ que, suivant les bulles du souverain pontife et les déci- » sionΠs du sénat, la pension est une obfigation non pas de Tarche- Υ468 Hùl. i* Chyp., t. 111, p, 403, n. Κ [303] XXVIII. Victor Marcello. i4']'j-i4S). 99

» vêque de Nicosie, mais de Tarchevêché même'^^9 ». Le premier refus de Marcello avait donc quelque chose de naturel et de bien fondé. L'équité et la modération furent-elles toujours de son côté, comme Η la fermeté, dans quelques autres circonstances de sa vie, signalées par nos documents? Cela se pourrait; nous n'en avons pas cependant de preuves suffisantes. Κ Je ne veux pas suppléer par des conjectures aux faits que j'ignore, mais je dois dire qu'au temps où le sénat récriminait contre Marcello, d'autres griefs étaient articulés à sa charge en cour de Rome. ΗOn lui reprochait d'avoir déloyalement dépouillé Tévêque de Limassol, Nicolas Donato, d'une partie des ses revenus. Un envoyé du pape étant arrivé sur ces entrefaites en Chvpre et quelques empiétementΘ s sur Tadministration archiépiscopale s'étant produits, soit de la part de cet envoyé, soit de la part de Tévêque de Limassol lui-même, Mar­ cello adressa sur tous ces faits au pape Sixte IV une Οlettre presque hautaine dont nous avons retrouvé à Venise ToriginaΙl même '••?°. Elle est datée de Nicosie, le 23 mai 1481 : « Très-saint père, dit Mar- » cello, Tévêque de Limassol m'ayant remis certains brefs j'ai écrit » à votre Béatitude, par les derniers navires dΛe mars, qu'on lui avait » mandé non la vérité mais des mensons[es. Votre dévoué serviteur » Jean-Baptiste, homme aussi distingué que bienveillant et modéré, » étant venu ici, il lui a été démontré pluΒs clair que le jour, en » présence de Tévêque de Paphos, que Ιje n'ai pas pris une obole à » Tévêque de Limassol, et que je n'ai cessé de défendre ses intérêts » contre le domaine royal et contre les séculiers. Nicolas Donato m'a » même remercié. Jean-Baptiste pourrΒa vous le dire, et comme c'est » un homme loyal et digne de foi, il vous dira aussi, je Tespère, » que ce n'est pas sans quelque peine que je parviens à maintenir » ici dans la paix et l'union les populations diverses qui me sont » soumises, et qui toutes vouΗs reconnaissent et vous révèrent comme » leur père et le vicaire de saint Pierre, ce qui n'a par toujours été ». La fin de la pièce présentΚ e quelques obscurités dans sa rédaction. On ne voit pas clairement à qui étaient imputables les faits d'ingé­ rence illégale dont se plaignait Tarchevêque, et à qui, de l'envoyé Jean-Baptiste ou Αde Nicolas Donato, évêque de Limassol, s'adressait notamment cettΙe phrase ferme et digne: « Bien qu'il soit neveu de » Votre Sainteté, je n'entends pas qu'il se mêle de mes affaires ». On ignorΡe quelle suite fut donné à la lettre de Marcello; et nous

469 Archiv. Senato. Misli, Reg. XXIV, 14S8-1490, nard fût p.iyée. Commission de Balthasar Trevisani. fol. 8, v°. Le 27 août 1489, ordre était donné au Notre Hisl. de Chypre, t. III, p. 467. capitainΠe de Chj-pre de saisir les revenus de l'arche- 470 Doc. nou:\ dans les Mélanges, de U Coll. des Υvèché jusqu'à ce que la pension d'Antoine de Léo- Doc. inédits, t. IV, p. 505. Κ 100 Histoire des archev. de Cljyprè. [3^4]

n'avons plus de renseignements sur la fin de la carrière de ce prélat. J'ai remarqué dans les registres du sénat quelques ventes de blé et d'orge faites pour son compte au gouvernement vénitien ••"*. Il mourut vraisemblablement en Chypre dans Tannée 1483 ou au Η commencement de 1484. Κ XXIX. Η BENOIT SORANZO. 1484.

On lit dans la chronique des Doges de Venise de SanudoΘ le Jeune que, dès le 24 mars 1484, le sénat avait fliit choix de Nicolas Do­ nato, alors évêque de Limassol, pour le siège de Nicosie: « In questo » anno (1484), a dï 2^ mar:(p, fu electo ar:(iepiscopo Οdi Nicosia, in loco » di domino Vitor Marielo, morite, domino Donato,Ι quondam Ber- » nardo ^'^ ». Par suite de circonstances inconnues, la désignation n'eut pas d'effet. Le sénat ne la maintint pas longtemps, et la cour de Rome n'en tint aucun compte, si elle lui fuΛt notifiée. Les dispositions de Sixte IV à Tégard de la république étaient en effet bien changées depuis la nomination dΒe Victor Marcello, le der­ nier archevêque de Nicosie. L'ancien allié de Venise était devenu le défenseur ardent du duc de Ferrare et dΙu roi de Naples, depuis que le comte d'Imola, Jérôme Riario, le neveu et l'arbitre de la politique du pape Sixte, croyait de son intérêΒt de servir les cours d'Espagne et de Naples au détriment de la république. A la suite d'exigences réciproques, les choses s'étaient envenimées, et le pape en était venu à lancer contre Venise, le 25 mai 1483, une bulle d'excommunication générale d'une fermeté inouïeΗ. Tout n'avait pas été, cependant, en cette occasion faiblesse et né­ potisme chez Sixte IV, comme Tout dit ses ennemis. La rigueur du pape trouvait une explicatioΚn et presque une excuse dans la prétention qu'affectait de nouveau la république d'imposer en quelque sorte son choix à la cour romaine, par la présentation obligatoire des candidats aux évêchés et à Αtous autres bénéfices situés dans l'étendue de ses possessions d'ItaliΙe et d'Orient. La vacance du patriarcat d'Aquilée et de Tarchevêché de Nicosie, survenue au milieu de la crise, accusa nettement Topposition des gou­ vernementsΡ, sans l'aggraver heureusement.

471 Senato. Mar, 4 mai, 24 juillet 1479, 1481. dei Jogi. Ms. ital. class, VU, n" 801 , fol. 246 , Reg. XIΠ, fol. 21, v", 35. v». Ce précieux et autographe MS. diffère beaucoup Υ472 Bibliothèque S. Marc. Cronaca venel,, 0 vile de l'édition donnée par Muratori. Κ [305] XXIX. Benoît Soranzo. 1484-14^;. loi

Sixte IV, en pourvoyant d'autorité à Tun et Tautre sièges, apporta un esprit d'équité et de modération très-politique dans le choix des sujets. Il arrêta ses vues non-seulement sur des hommes très-recom- mandables, mais il choisit des sujets de nationalité vénitienne, dont les personnes et les familles semblaient ne devoir qu'être agréables à Η la Seigneurie. Il donna le patriarcat d'Aquilée à Hermolao Barbaro, propre ambassadeur de la république auprès du Saint-Siége, et Tar­ Κ chevêché de Chypre à un protonotaire issu de l'une des premières familles de Venise, Benoit Soranzo. Peut-être avait-il espéré ainsi ne pas trop mécontenter la républiquΗe et aflErmer une fois de plus le droit supérieur du Saint-Siége, sans, provoquer des protestations. Mais le sénat ne se prêta pas au dessein et rejeta entièrement les deux nominations. Abandonnant TidéΘe qu'il avait eue d'élever Tévêque de Limassol, Donato, au siège de Nicosie, le sénat le transféra d'office au patriarcat d'Aquilée, et déclara absolu­ ment vaine la nomination de Barbaro, attendu que les loiΟs vénitiennes interdisaient aux agents extérieurs de la république d'accepter une di­ gnité ou une charge quelconque des gouvernementsΙ auprès desquels ils étaient accrédités. Quant à Tarchevêque de Nicosie, le fait seul de la nomination romaine le plaça dans un étatΛ de suspicion inexpli­ cable vis-à-vis de la république, et provoqua contre lui les mesures les plus violentes du Conseil des Dix. Le nouveau prélat don Beneito ou BenedettoΒ Soranzo, Benedictus Supe- rantius, était de Tillustre famille qui avaiΙ t occupé les plus hautes charges de TÉtat jusqu'au trône ducal, et dom Tun des membres se trouvait récemment provéditeur-général dans les mers du Levant. Il appartenait à la branche des SoranzΒo dal Banco, Son père était Jean Soranzo, fils de Victor; sa mère, Lucie Paruta ^73, de la famille dans laquelle naquit au siècle suivant le célèbre historiographe de la république, auteur de VHistoire de la guerre de Chypre. Il était né au mois de novembre 1442, etΗ avait été attaché à la cour romaine dès Tan 1470 ^''^. Il fut pourvu de la charge de protonotaire à la chan­ cellerie apostolique au moins dès Tanée 1481 ">'''. Sa promotion à Tarchevêché de NicosieΚ eut lieu dans le consistoire secret tenu le 2 juin 1484 -^'^ VoilΑà ce que nous savons d'une manière certaine. 475 Voy. Cappelkri, ΙCampid?glio Veneto, ^ So- 476 -A.rchiv. de Venise, Carte cuslodile fra le let- ranzo. Doc. nouv. duns les Mélanges Hist., t. IV, tere acce-v.ate. (Communication de M. Toderini, p. 356. direct, des Archives , du 13 ajùt 1874). Je cite avec 474 Voy. plus loin sa lettre au doge du 17 no- quelque détail mes autorités ; car les papiers du vembre 1488. D'aprèΡs son épitaphe. Il serait né le Conseil des Dix n-aant pas encore complètement 18 novembre 1442. classés ni numérotés, il n'est pas toujours aisé d'y 475 Plusieurs lettres de Tannée 1481 , conservées retrouver ILS documents signalés, malgré Icxtréme dans les cartons du ConseU de Dix, dont il est ques- et constante obligeance des archivistes. tion pluΠs loin, lui sont adressées à Rome et le qua­ lifient de protono:-i:e apostolique.

Q Υ MAS LATRIE. Κ 102 Histoire des archev. de Chypre. [306]

Quant aux misons particulières qui déterminèrent son élection, quant à ses relations personnelles et à ses dispositions politiques, s'il en avait manifesté, quant à ses antécédents et à sa vie entière, avant et après sa nomination, tout est pour nous sinon inconnu, du moins Η parfois couvert d'un grand mystère, A peine désigné à Rome pour le siège de Chypre, Tarchevêque Soranzo est arrêté par les sbires vénitiens, puis relâché dans les con­ Κ ditions les plus honorables, La mort de Sixte IV et le rétablissement des bons rapports entre la république et la Saint-Siège qu'Innocent VIII scella au mois de février 1485 , en accordant la levée de l'exΗ­ communication, ne lui rend pas cependant une situation complètement sûre et régulière. Reconnu par la république comme archevêque de Nicosie, il demande plusieurs fois la permission d'aller rempliΘr les devoirs d'archevêque en Chypre et ne l'obtient pas, tant qu'il le sol­ licite. Peiné peutêtre de se voir ainsi Tobjet de défiances imméritées, mais la conscience en repos, il rentre à Rome, y reprenΟd ses fon­ ctions de protonotaire et y meurt bientôt, après avoiΙ r refusé de se rendre en Chypre, quand on voulut Ty contraindre. Ses papiers, saisis aussitôt par les agents de la république, sont envoyés à Venise. Ils y sont examinés, et, après un vraisemblableΛ triage, déposés aux archives secrètes des inquisiteurs d'Etat, où nous les avons vus et parcourus avec attention, feuille à feuille 477. Ils remplissent aujourd'hui six cartons oΒu portefeuilles comprenant un plus grand nombre de liasses un peΙu en désordre. Le tout est a.ssez considérable, mais d'un médiocre intérêt. Les pièces vraiment utiles, les documents précis articulant des faits et pouvant servir à justifier des soupçons, ne sont plusΒ là. Et il est certain qu'il y en a eu. Soranzo a été incontestablemen t Tobjet de plaintes et d'accusations nombreuses; et puisque le conseil des Dix reçut des dénonciations, il dut faire informer contre lui; car en diverses lettres, existant encore aux dossiers, Tarchevêque Ηse plaint de la persistance et de Tinjustice des attaques dont le poursuivent ses ennemis, i miei adversarii. Les écrits des délateurs et Κles rapports des agents ont ils été détruits? On ne sait. Cette dernière supposition me semble peu vraisemblable. Je suis donc réduit à rappeler sommairement et chronologiquement, d'après ce qu'il eΑn reste dans les cartons des Dix et à Taide de quelques arrêtsΙ consignés dans les registres du même conseil, une série de faits, d'imputations et de résolutions dont la haison et les véritables causes nous manquent presque toujours. La républiquΡe de Venise songeait déjà, à cette époque, à mettre fin, quanΠd Toccasion favorable se présenterait, à la royauté de Catherine Υ477 Archives du Conseil des Di.\. Processi expedili con srilen^a. N" 1820. Papiers Soranzo, six cartons. Κ [307] XXIX. Benoît Soranzo. 1484-14^^. 103

Cornaro, afin de disposer plus librement de Tîle de Chypre, dont la possession lui était nécessaire pour lier ses relations et ses opérations avec la Perse contre les Turcs. Au vice originel de son élection , Benoît Soranzo aurait-il ajouté Η le tort plus grave encore d'avoir accepté quelque mission confiden­ tielle , soit pour la cour du roi Ferdinand de Naples, soit pour le royaume de Chypre? Auiait-il partagé quelque peu la pensée de Sixte Κ IV, qni aurait voulu maintenir Tindépendance de Tîle de Chypre et qui croyait encore possible de ranimer le parti chypriote, au profit de Charlotte de Lusignan, ou du mari qu'on eût donné à CatherinΗe Cornaro? Rien absolument ne m'autorise à le croire. On ne peut que hasarder des conjectures à cet égard, et la présence dans les papiers de Soranzo, d'un sauf-conduit délivré à la date du 2Θ8 juillet i486, par Alfonse d'Aragon, duc de Calabre, fils aîné du roi de Naples, ne pourrait aucunement servir de base à de semblables soupçons. Ο Ce qui est manifeste, c'est que Tarchevêque, à peinΙ e nommé par le Saint-Siège, et non encore reconnu par Venise, fut arrêté par ordre du Conseil des Dix, dans les environs de Ravenne, vers le commencement du mois de juillet 1484; ce quiΛ est certain, c'est que sa correspondance et ses gens furent saisis, et qu'amené immédia­ tement à Venise, Soranzo y fut gardé, aveΒc tous ses serviteurs, dans une rigoureuse prison. Ce qui n'est pas moins bien étabh, c'est que, dès le 29 du même mois de juin, aprèΙs une minutieuse et rapide investigation, comme les examinateurs du Conseil des Dix savaient en faire, Tarchevêque, reconnu parfaitemenΒ t au-dessus des soupçons ou des inculpations qui avaient pes é sur lui, était rendu à la liberté. Un ordre sévère prescrivit aux membres du Conseil le silence le plus absolu sur toute cette affaire et particulièrement sur le motif de l'arrestation du prélat. Η Voici l'analyse de deux décision du Conseils des Dix rappelant ces faits. « 19 juin 1484. Comme la collation de Tarchevêché de Nicosie » récemment faite par Κle Souverain Pontife à notre noble citoyen, dom » Benoît Soranzo, protonotaire apostolique, et d'autres circonstances le » rendent suffisamment suspect, attendu que nos secrets pourraient être » connus par lui Αdu comte Jérôme et conséquemment de Sa Sainteté » elle-même; diverseΙ s circonstances confirmant d'ailleurs nos soupçons; » nous ordonnons qu'un membre du Conseil des Dix, élu au scrutin, » ait à seΡ rendre immédiatement à Ravenne, et que là il prenne les » moyens les plus secrets et les plus sûrs de saisir et de retenir la » personne dudit protonotaire apostolique Benoît Soranzo, ainsi que » touteΠs les personnes de sa maison {familia) , notamment le secrétaire Υ» qui a apporté des lettres à Césène. Notre conseiller s'emparera de Κ 104 Histoire des archev. de Chypre. [3^8]

» toutes les écritures du protonotaire ; il les fera immédiatement » expédier sous bonne garde à Venise, où nous ferons détenir les » personnes en prison et mettre a la torture, si besoin est . — Ser » Marc Bollano a été désigné pour cette mission ». Η « 29 juillet 1484. Que le révérend dom Benoît Soranzo, protono- » taire apostolique, soit mis hors de prison, avec tous ceux de sa » maison, attendu qu'on ne Ta trouvé coupable d'aucune des choses Κ » pour lesquelles il avait été arrêté 47» ». L'acceptation par la république de la nomination de Soranzo au siège de Nicosie dut suivre de très-près sa mise en liberté, et précédΗa même la mort de Sixte IV. Dés le mois d'août 1474 (le décès de Sixte IV est du 13 dc ce mois), le doge avait envové en Chypre les ordres nécessaires pour qu'on admît le mandataire de SoranzΘo à prendre possession en son nom des biens de Tarchevêché. Ces ordres furent renouvelés le 4 septembre par une lettre ducale délibérée en conseil des Dix et dont voici la teneur: Ο « Jean Mocénigo, doge de Venise, aux sages hommeΙ s Jacques de » Musto et Bernard Tiépolo, conseillers de Chypre et à leurs succes- » seurs. Nous vous avons ordonné, au mois d'août dernier, de concert » avec notre Conseil des Dix, de faire délivrer Λla pleine et corporelle » possession (Jeniitani) de Tarchevêché de Nicosie aux envoyés et au » procureur du révérend père en Christ, dom Benoit Soranzo. ^ous » vous répétons cet ordre. Nous avons appriΒs que vous et vos prédé- » cesseurs, à la mort du dernier archevêqueΙ , aviez nommé certains » gouverneurs salariés pour Tadministration des biens et des autres af- » faires de Tarchevêché. Comme nouΒs désirons que toute difficulté et » tout doute cesse à cet égard, et comme nous voulons que Tentière » possession des biens de Tarchevêch é soit remise au nouvel archevêque, » nous vous ordonnons de faire vérifier les comptes de ces gouverneurs » depuis le temps de leur nomination jusqu'à Tarrivée des envoyé.'^ de » Benoît Soranzo, actuellementΗa rchevêque de Nicosie, afin qu'ils payent » entièrement et à qui de droit ce qu'ils doivent, et qn'ils n'aient plus » à s'occuper à TavenirΚ de Tadministration de ces biens et revenus '*79 ». Soranzo se trouvait alors à Venise, ou dans les environs de cette ville. Je remarque dans les cartons une lettre signée de lui et datée de Trévise le 5 Αseptembre 1484. Bien que qualifié dès lors d'arche­ vêque, à RomeΙ aussi bien qu'à Venise, il n'avait pas encore cepen­ dant ses bulles de nomination; il ne signait et n'était mentionné dans les pièces officielles de la chancellerie que du titre d'electus Ni­ cosiensis. Ρ

478 Doc. nouv. servant de preuves à l'hist. de 479 Conseil des Dix. Processi espclili coi ,enlen^a. Chypre,Π dans la coll. des Doc. ined. Mélanges, t. IV, Cartons u" li ;u. Papiers Soranzo. Décision et let- ΥP- SO"- *••<: du septembre 14S4, 3» indiction. Κ [309] XXIX. Benoît Soranzo. 1484-14^;. 105

Un fonctionnaire de la cour romaine, Victor Prosechino, écrivant de Rome le 17 octobre 1484 à un parent de Tarchevêque, Victor Soranzo dal Banco, au sujet des lenteurs ordinaires de Tadministra­ tion, s'excusait de n'appeler encore Benoît que VéJu de Nicosie, le Η titre d'archevêque ne devant régulièrement lui être attribué et n'être usité à son égard qu'après la délivrance des bulles. Prosechino an­ nonçait d'ailleurs qu'on songeait à accorder le pallium à Benoît, et Κ il ajoutait que la demande de cette haute distinction devait être faite pour lui dans le prochain consistoire. Une lettre du même Prosechino à Tarchevêque, du 22 novembrΗe 1484, ne porte encore d'autre suscription que les mots svivants : Electo Nicosiensi. Mais les bulles définitives durent être scellées et expédiées vers la fin de Tannée 1484, ou dans les premiersΘ mois de Tannée 1485. Soranzo, pourvu dès lors de toutes les investitures canoniques et politiques, pouvait se croire enfin libre de partir pouΟr son diocèse, au moment surtout où la république recommandaitΙ de nouveau la résidence à ses fonctionnaires levantins , particuhèrement aux Chy- priots. Il n'en fut rien. Une volonté supérieure, qui ne daignait pas donner ses raisons, ne lui en accorda pas TautorisationΛ . Des défiances, des appréhensions au moins, persistaient donc toujours à son endroit dans les conseils de Venise, et le plaçaient ainsi dans un pays où tous les fonctionnaires étaient suspects, parmΒi les plus suspects. Une lettre autographe de TarchevêqueΙ au doge Barbarigo, écrite de Ravenne le 7 mai i486, accuse avec une amertume résignée cette situation pénible. Soranzo s'était déterminΒ é à se rendre à Rome pour hâter le règlement de quelques affaires, en attendant le permis de départ pour le Levant qu'il sollicitai t toujours du Conseil des Dix. De la ville de Ravenne, il adresse au Conseil une longue dépêche où on lit: Η « Comme je Tai écrit à Votre SubHmité, je me rends à Rome, et » j'ai déjà fait plus du tiers de la route. J'y vais puisqu'il est nécessaire » que je veille à l'expéditioΚn des affaires concernant mon éghse de Chypre. » Mais il m'est bien pénible de voir qu'il y a toujours des gens em- » pressés et désireux de me nuire dans Tesprit de Votre Seigneurie; » je ne puis dire Αà cet égard que ce que j'ai déjà dit et déclaré. Comme » homme d'égliseΙ , il m'était absolument impossible de quitter Rome » à Tinsu et sans la permission du Pape. Dès que j'en ai eu la per- » mission de Sa Sainteté, je suis parti pour Venise, sans considérer » les fatigueΡs et les dépenses du voyage ». Il insiste sur l'utilité de sa présence en Chypre pour veiller aux intérêts d'une église privée depuis si longtemps de direction, et il est prêΠt à s'y rendre dès que le conseil le jugera à propos. Il revient Υ Κ io6 Histoire des archev. de Chypre. [3^0]

enfin sur les délations et les insinuations persistantes de ses adver- .saires, adversarii; il s'en, plaint vivement, et termine ainsi: « Mes intérêts personnels m'engageraient à rester à Rome; mais » je dois penser avant tout à mon égli.se et je suis prêt à partir. Xi Η » les difficultés du voyage, ni le danger des Turcs ne m'arrêteront.

» BENEDICTUS SUPERANTIUS Κ » Archyepiscopus Nicosiensis ». Η Le gouvernement de Venise était tellement frappé de la dépopu­ lation de Chypre et de la nécessité de fixer dans Tile les fonction­ naires de tout rang, surtout les ecclésiastiques, qu'il avait Θrendu à cet effet un décret spécial, dès le 7 avril 1484 48°. Ordre était donné à tous les clercs possédant des bénéfices en Chvpre de résider dans le pays même, sous peine de voir les deux tiers de leuΟr revenu con­ fisqués et appliqués à la réparation des remparts de ΙFamagouste. De nouvelles mesures furent édictées peu après dans le même esprit. Nous avions pensé qu'elles avaient été suspendues à Tégard de So­ ranzo, Il n'en est rien. Quelques documents Λrécemment reconnus nous montrent que Soranzo fut au contraire, dans la seconde période de sa carrière, engagé et pressé même par le gouvernement de Venise de se rendre dans son diocèse. Mais cetteΒ, fois les résistances et le refus vinrent de Soranzo lui-même. Ι Le 7 avril i486 le sénat avait décidé que si Tarchevêque ne se rendait pas bientôt en Chypre, Βcomme le devoir Ty obligeait, le gouvernement de Tîle pourrait disposer d'une partie notable des re­ venus de son siège ^^\ Les prescriptions furent renouvelées le 30 avril 1487 ^^^. Elles n'eu­ rent pas plus de succès quΗe les précédentes, puisque don Benetto était toujours en Italie le 27 octobre 1491, Le Sénat en ordonnant à cette date la réparation de la cathédrale de Nicosie, ébranlée par un tremblement de terreΚ, crée une œuvre spéciale pour recueillir les fonds destinés aux travaux; il taxe Tarchevêque à une contributions annuelle de 250 ducats, et notifie aux conseillers que si Soranzo se rend en Chypre,Α comme il Va promis, il sera le président de l'œuvre, Caput fabrice 4^3Ι. Mais rien ne changea les nouveUes dispositions de Tarchevêque. Après s'êtrΡe offert sincèrement à remplir dans toute leur étendue les

480 N'.tvagiero, ap. M-.ratori, Sn-ipl. i7(i/., t.XXIII, 482 M. Sathas, Doc. I , p. 340, 343. col. 1193. 483 Archiv. de Venise. Senato. Mar, Reg XIII. 481Π M. S.ithis, /J... sur l'hist. de la Grèce. fol. 74, v" ΥParis, Maisonneuve, 1880, t. I, p. 343. Κ [3^i] XXIX. Benoît Soranzo. 1484-I4py. 107

devoirs de sa dignité, se trouvant justement blessé des défiances qu'il avait rencontrées, il avait tourné ses vues d'une autre côté. Attiré vers Rome, dont il avait toujours chéri le séjour, il retourna dans cette ville bien-aimée, la patrie commune de touts les chrétiens; Η il y reprit avec bonheur les fonctions de protonotaire apostolique qu'il avait remplies sous Innocent VIII et qu'Alexandre VI lui con­ féra de nouveau 484. H n'en resta pas moins le fidèle sujet de la ré­ Κ publique; il n'encourut pas sa disgrâce, et se borna à jouir comme archevêque commendataire des revenus et des bénéfices que le sénat voulut bien lui laisser. Η Une lettre, adressée de Rome le 17 novembre 1488 au doge Bar­ barigo, expose respectueusement les plaintes de Tarchevêque sur les conséquences désavantageuses qu'avaient eues pour lui l'abandoΘn forcé d'une abbaye qu'on lui avait d'abord conférée. « Le Très-saint Père, » tenant compte des dix-huit années que j'ai passées déjà au service de » la cour romaine, considérant en outre que je suis arrivΟé â Tâge de » quarante-cinq ans et que je ne reçois à peu près rieΙn (iiienie de intrada) » de mon archevêché, bien que j'aie payé 7,500 ducats mes droits » de nomination, a bien voulu me donner motu proprio Tabbaye de » Saint-Chrysogone de Zara, devenue vacante. ΛVotre Seigneurie désire » aujourd'hui cette abbaye pour un autre sujet, je m'en dessaisis volon- » tiers, comme j'ai précédemment remis en ses mains Tabbaye de » Saint-Zéno de Vérone, toujours dans TintérêΒ t « dudit » Rossi. Je » n'élève aucune réclamation. J'ai fait Ιces renonciations avec plaisir, » afin d'entrer dans les vue de Votre Seigneurie et de lui être agréable. » Seulement, je la prie de vouloiΒr bien considérer qu'il ne me reste » presque plus rien aujourd'hui pour vivre décemment ». Il signe: Filius et servitor vesîer B. SUPERANTIUS, archyepiscopus Nicosiensis, Smi D. N. secrefarius. D'aussi légitimes réclamationΗs durent être accueillies; et c'est vrai­ semblablement pour y satisfaire que Soranzo reçut en commende Tab­ baye de Sainte-Euphémie au diocèse de Padoue. Il en était titulaire dès Tan 1489 +^\ SuivanΚt Mahpiero, il posséda également en commende Tabbaye de Saint-Apollinaire de Ravenne, dont on le trouve investi à Tépoque de sa mort ^s^. Les pièces réunieΑs dans les cartons du Conseil des Dix se rappor­ tent surtout auΙ temps de son séjour à Rome, de 1485 à 1493. Elles offient en général peu d'importance. On y voit que Tarchevêché de Chypre, Ρquel que fût l'appauvrissement du pays, n'était pas devenu

484 Son épitaphe le rappelle Schrader, Monum. abbé commendataire de Sainte-Euphémie. Campido- ital Πp lîJ.. ?''" Veiiclo. Mss. de Saint Marc, Υ48s Capellari le mentionne à cette date comme 4B6 AnnaU Veneti. Vïor&ace, 1844, t. II, p. 695. Κ io8 Histoire des archev. de Chypre. [V~]

cependant une dignité absolument honorifique et sans quelques profits temporels. Soranzo avait même à Nicosie un mandataire et des agents chargés de Tadministration des biens de Tarchevêché, et Ton trouve plusieurs lettres de ces fonctionnaires instruisant Tarchevêque de Tétat Η plus ou moins satisfaisant des récoltes. Une pièce recueillie dans les cartons de Candie, et réunie aujourd'hui aux cartons des documents généraux de Chypr-^, donne le nom et le titre du fonctionnaire chargé Κ de Tadministration du temporel de Téglise de Nicosie en Tabsence de Soranzo: magnifico domino Andréa Morosini governador del arcivesco­ vado. Par sa famille et par son titre, Morosini devait être un perΗ­ sonnage assez considérable. Bien que Rome fût sa résidence habituelle, Soranzo se rendait quelquefois à Venise ou dans les États vénitiens, dont TaccèΘs ne lui était pas interdit. Il y vint notamment en 1490 pour saluer la reine Catherine Cornaro, retirée alors dans le domaine que la république lui avait donné près de Trévise, après son abdication. ΟDans une lettre datée du château d'Asolo, le 28 décembre de cettΙe année, signée Regina Catherlua, et conservée au dossier, la reine, en remerciant l'archevêque de sa visite, lui recommande le messager à qui elle confie sa dépèche. Elle prie Soranzo de hii donneΛr quelque emploi dans Tadministration de son archevêché. C'était un ancien et fidèle serviteur de la reine, nommé Benoît, homme sûr et honnête. Nous remarquons ensuite quelques pièceΒs de moindre intérêt. Le 25 mai 1488, plusieurs habitants de TîlΙe de Naxos écrivent au ré­ vérend P. Benoît Soranzo, archevêque de Nicosie, à Rome, et se recommandent à ses bontés. Le 4 Βaoût 1488, le docteur Christophe Regino lui écrit de Rome et le qualifie: Regni Cypri archiepiscopus. Le 2 mars 1491, Soranzo étant absent de Rome, mais peut-être dans les environs, une lettre lui est adressée avec ces titres: arcives­ covo di Nicosia, sanctissimiΗ Domini nostri secretario et assistenti. Le 2 octobre 1493, le P. Théodore, probablement employé dans la ges­ tion des biens de Tarchevêché, écrit de Nicosie à Rome; il lui pré­ sente ses devoirs, et Κlui dit que les terres ont une assez bonne ap­ parence: reverendissimo, etc., Benedicto Superantio, regni Cypri archie­ piscopo. Il mourut subitement à Rome, le 6 juillet 1495 ^^T, âgé seulement de quarante-huit Αans, sept mois, quinze jours. Il fut inhumé dans Té­ ghse de la MinerveΙ , Son épitaphe le qualifie d'archevêque de Nicosie, secrétaire apostohque des papes Innocent VIII et Alexandre VI, et prélat assistant ^^s. PuisqueΡ des papiers bien postérieurs à sa reconnaissance comme archevêquΠ e de Chypre par la république, se trouvent aujourd'hui dé- Υ.;S7 Malipiero, .4.;na/. !\;iel. , t. II, p. 695. 488 Sclirader, Monum. ital., p. 154. Κ [3I31 XXIX. Benoît Soranzo. 1484-14^y. 109

posés au Conseil des Dix, il est évident que le gouvernement de Venise mit la main sur sa correspondance à son décès. Ainsi des soupçons, ou une sorte du haute surveillance, semblent avoir plané sur Soranzo jusqu'à sa mort. Η On ne sait qu'elle pouvait en être la vraie raison. Je ne crois pas trop m'avancer en affirmant que ni sa loyauté, ni ses mœurs n'ont rien à redouter des révélations de Tavenir à cet égard. Le motif en Κ devait être absolument politique. Sans parler des délations toujours bien accueillies à Venise, la déférence de Soranzo pour la cour de Rome, où il avait de si anciennes attaches, le signalait suffisammenΗt aux défiances des inquisiteurs d'État. Θ XXX. SÉBASTIEN PRIULI. I496. Ο D'après les annales de Mahpiero, à la mort de BenoîΙ t Soranzo , Tarchevêché de Nicosie aurait été donné au célèbre cardinal Domi­ nique Grimani'^^9J et Grimani se serait démis en faveur de Jacques de Pesaro, son maître de chambre, de TévêchéΛ de Paphos, dont il jouissait en commende 49°. Je doute de l'exactitude de ces notions. Longo a pu troubler un peu ce que disait Malipiero, en rédigeant son abrégé des Annali Veneti. Β Jacques de Pesaro a été certainement évêquΙ e de Paphos; mais on ne voit pas que Téminent et libéral Dominique Grimani, Theureux possesseur du beau Bréviaire, ait jamaiΒs occupé le siège de Nicosie. Si Venise ou Rome pensèrent quelque temps à lui pour la succession de Soranzo, ces dispositions ne tardèren t pas à changer. Sébastien Priuli ou de Priolis, protonotaire apostolique-^91 ^ docteur et juriscon­ sulte émérite, fils du procurateuΗr de S. Marc, Pierre Priuli, et parent du capitaine-général François, qui avait reçu l'abdication de Catherine Cornaro en 1489, était dès le mois d'octobre 1496 en pleine pos­ session par ses commissaireΚs de Tarchevêché de Nicosie +92.

489 Annali Veneti, t. II, p. 695. son magnifique Bréviaire , embelli de miniatures de 490 Dominique Grimani, fils d'Antoine Grimani, Memling et d'Antonello de Messine, qu'il avait légué Α à la République. — M. Antoine Perini en a publié fut créé cardinal-diacre par Alexandre VI en 1493, à l'âge de 30 ans. Le bref annonçanΙ t sa nomination au des photographies avec un texte explicatif de Zanotto, doge Barbarigo se trouve transcrit aux Commémoriaux, in-4°, Venise, 1862, Reg. XVII , 14S2-1500 , fol. 170;; il est du 20 sep­ 491 Le 6 mai 1490, le Sénat, en exécution d'un tembre , 2," ann. du pontif. Dominique fut plus tard bref apostolique , ordonne qu'il soit donné au rév. cardinal-prêtre de ΡS. Marc , et conserva ce titre toute Séb. Priuli, Sebastiano de Priolis, notarié et referen- sa vie. Il fut nommé patriarche d'Aquilée à la fin de dario apostolico, la possession du monastère de SS. l'année 1497, et mourut à Rome en 1523. (Cia­ Cosme et Damien de Zara, vacant par le décès du conius, t. III, col, 180. Tiraboschi, lelterat ital., cardinal de S. Marc. Senato. Mar. Reg. XIII , fol. t. VII, p. 5 , 208, 224). U aimait passionément les 50. arts et ilΠ forma une belle collection d'objets et de 492 Hist de Chypre, t. III, p. 492. manuscritΥ s précieux, La bibliothèque S. Marc possède Κ 110 Histoire des archev. de Chypre. [3M]

D'autre part, le cardinal Grimani désigné par le sénat à la cour de Rome pour le patriarcat d'Aquilée, à la fin de Tannée 1497 , était pourvu de ce patriarcat au plus tard en 1498 ^93. Malipiero lui-même insère dans ses annales un témoignage assez curieux à cet égard. Η C'est la série des votes qui eurent lieu au Sénat le 5 septembre 1497, pour l'élection du successeur de Nicolas Donato au patriarcat. Dans Tun des scrutins, 6^ voix furent données à Priuli déjà archevêque Κ de Nicosie : Sébastian di Prioli, fo de messer Piero, procurator, arcive­ scovo di Nicosia ^94. Grfmani ne peut donc être inscrit dans le cata­ logue des archevêques de Ch3'pre, même à titre commendataire. Η Les choses s'empiraient d'ailleurs chaque jour en Chypre aussi bien pour l'état que pour TÉglise. Il fallut souvent que des décisions du Sénat vinssent contraindre les citoyens à aller prendre possessioΘn des emplois auxquels ils étaient nommés. Les clercs ne semblaient pas plus empressés que les fonctionnaires civils à aller habiter Tîle , s'il faut en juger par Texemple de Priuli. Les circonstancesΟ politiques ne pouvaient plus laisser entrevoir le moindre inconvénienΙt à la résidence du métropolitain dans Tile; les fidèles et le clergé eussent gagné à posséder leur chef au milieu d'eux. Priuli resta néanmoins à Venise et profita de la tolérance générale et fâcheuse Λqui permettait à tant d'autres ecclésiastiques de conserver des bénéfices en commende sans s'astreindre à la résidence. Β En attendant, si les impôts s'amoindrissaient pour le trésor public, Téglise, voyait de son côté les dîmes eΙt tous ses revenus diminuer plus encore, par Tapauvrissement et le relâchement universel. Le vi­ caire de Tarchevêque Priuli et lesΒ évêques suffragants signalèrent plusieurs fois au gouvernement d e Chypre les pertes énormes que leur occasionnaient la négligence des fidèles à payer les dîmes et Tin- curie des fermiers ecclésiastiques à rendre leur comptes. On ne trou­ vait pas de remède efficace Ηau mal. Le 6 octobre 1496, sur de nou­ velles instances du clergé, le tribunal de la secrète, composé du lieu­ tenant du royaume et de ses conseillers, ordonna expressément aux écrivains chargés des compteΚ s de fournir pour chaque diocèse un ta­ bleau des retardataires afin qu'on exerçât contre eux de sévères pour­ suites 495. Rien ne paraît avoir été sensiblement amélioré par ces ordres. On édictaiΑt des peines, on menaçait; mais on n'agissait contre personne, tant Ιétait grand probablement le nombre des coupables. Les particuherΡ s n'étaient pas seuls à négliger le paiement des con- 493 Navagiero, ap. Murât, t. XXIII, col. 1213; dans ses DiariV édit. 1879, t. I, col. 748, cf. col. Malipiero, t. II, p. 706-707; Ughelli, t, V, col. 760. 132; Gams, p. 774. 495 « Scriba;, balii, castellani et officiâtes quibus 494 Π.Malipiero, t. II , p. 707. Sanudo a connu » coiistituta est merces pro tenendis hujusmodi com- Υaussi le scrutin du j septembre 1497 et l'a mscré » putis ». Hist. de Chypre, t. III , p. 492, Κ L3I5] XXX. Sébastien Priuli. 14(^6-1 jo2. III

tributions ecclésiastiques. Les fermiers du domaine royal cherchaient à s'y soustraire comme les autres et autant qu'il leur était possible. Le Cartulaire de S" Sophie renferme une sentence du lieutenant de Chypre en date du 20 novembre 1497, lancée contre le fermier de Η la teinturerie royale de Nicosie, pour Tobliger à payer sans plus de retard Tarriéré de la dîme à Tarchevêque 496, Quelques autres pièces du temps de Sébastian Priuli, dans lesquelles Κ le prélat est nommé, se trouvent transcrites parmi les appendices du même recueil. Ce sont pour la plupart des baux à ferme de différents moulins de Tarchevêché. Un acte public du 23 févrieΗr 1497, constate que la collation des bénéfices de S, Jean «7 et de la Miséricordieuse "98^ alors vacants, appartenait à Tarchevêque et non au lieutenant de Chypre 499. Ces divers actes ont été réunis Θsur des feuillets séparés à Tancien Cartulaire de S" Sophie. Il sont précédés d'une rubrique, où Ton voit que Sébastien Priuh , comme quelques uns de ses prédécesseurs peut-être, portait le titre dΟe légat-né du Saint-Siège en Orient : » per reverendum in Christo Ιpatrem et dominum » dominum Sebastiannm Priolum, dignissimum Cipri archiepiscopum et )) legatum natum ^°°. » Les soins du temporel de Tarchevêché étaientΛ dévolus au vicaire de Téglise de S'^ Sophie et aux procureurs de Tarchevêque, que les actes désignent sous le nom de Commessi 5°'. TenΒu par eux au courant de tout ce qu'intéressait son église, Priuli ne paraît pas avoir eu la pensée de s'en rapprocher. Peut-être cependanΙ t le parti qu'il prit en 1498, d'apprendre la langue grecque ^°^, en appelant auprès de lui le jeune et déjà célèbre Jérôme AlexanderΒ , futur recteur de Tuniver­ sité de Paris et archevêque de Brinde s '>°"', indique-t-il le projet d'aller un jour y résider ou la visiter; à moins que ce ne fût chez lui, comme chez tant d'esprits distingués de son temps , le pur désir de s'instruire d'avantage. Ses relationΗ s avec Alexander et sa désignation comme délégué apostolique pour l'établissement à ^^enise d'un couvent de Tordre de S. Jérôme, dans une bulle du 15 avril 1501 5°4j sont les dernières circonstancesΚ que nous connaissions de sa vie.

496 Hist. de Chypre, t. III, p. 537. guerra di Nicosia, par Jean Sozomène, ou Sazomeno, 497 C'est je pense l'églisΑe de S' Jean de Mont- publié par Altamira, à Bologne en 1571. Plaquette fort à Nicosie, détruite en 1567. Hist., t. III, in 4° rare. p. 556, n. Ι 499 Hist. , t. III, p. 267 , n. 3. 498 Kotre Dame de la Miséricordieuse était près de 500 Carlul. de S.le Sophie , fol. 47-479. l'église actuelle d'Haïa Paraskevi, sur la colline que 501 « Gli commessi Jel reverendissimo in Christo les Français appellaient La Marguerite. On trouve une » padre Sebastiano de Priolis meritissimo arcivescovo notice et quelqueΡs documents sur cette chapelle, dans » Nicosiense. » Hisl. , t. III , p. 537. mon Hisl., t. III, p. 203, n. 265-269, 282, $04, 52J. 502 Le grec moderne et vulgaire, je le suppose, car Les Turcs, lors du siège de Nicosie, en 1570, firent son épitaphe le qualifie de : l.lleris grecis, hebraicis, construije vm fortin sur la colline de la Marguerite, chaldeis erudilissimus, sapientissimus, etc. entre le boulevard Costanzo et le boulevard Podocator. 503 Ughelli, nouv. éd., t, IX , col. 38-39. Le Le comtΠe d'Edesse et le comte Le Tripoli furent tués Quien. Υà la prise de ce dernier boulevard. Natratione JiHa 304 Inscrii- l'ei:e^. , t. VI , p. 167. Κ 112 Histoire des archev. de Chypre. [)^^\

La mention d'un évêque de Nicosie habitant Venise dans une bulle du pape Alexandre VI du 15 avril 1501 , citée par M, Cicogna, et dont nous regrettons de n'avoir pu retrouver Torigine, pourrait se rapporter peut-être encore à lui. Η Priuli mourut à Venise , jeune encore, à Tâge de 42 ans , le 2 octobre 1502; il fut inhumé en Téglise S. Michel de Murano ^°5. Κ XXXI. ALDOBRANDINI DES URSINS. 1502. Η

Il appartenait à la grande famille romaine des Ursins. Son père, Nicolas Aldobrandini Orsini, comte de Pitigliano, ville de ToscaneΘ , à l'ouest du lac de Bolscna, était alors commandant général des troupes de la république de Venise 5°^ Lui-même, devenu protono­ taire apostolique, possédait la terre de Morlupi, au diocèsΟe de Népi, non loin de Rome, où il fonda vers Tan 1500, un Ιcouvent de reli­ gieux franciscains 5°7. Le Sénat Tavait déjà recommandé à la bienveihance du Saint Siège pour Tobtention de quelque bénéfice dans les Λlimites des domaines vénitiens, quand Alexandre VI, à la nouvelle de la mort de Sébas­ tien Priuli lui donna immédiatement le siège de Tarchevêque. La mort de Priuli est du 2 octobre 1502, etΒ le 8 du même mois, s'il n'y a pas quelque erreur de chiffre danΙs ces dates, le Sénat, déjà informé de la nomination d'Aldobrandini, écrivait au lieutenant de Chypre pour qu'on le mît, lui ou Βson mandataire, en possession des biens de Tarchevêché 5°». Quoiqu'investi de ces hautes fonctions, qui eussent autrefois né­ cessité son établissement en Chypre, il conserva son domicile à Rome, où il avait toujours résidé. ΗIl habitait le palais devenu peu après le collège Clémentin sur la place Nicosie 5°9 ^ entre le quai de Ripetta et le Pont S. Ange. Il voulut visiter cependanΚ t et visita en effet la province ecclésia­ stique qui venait de lui être confiée, province autrefois si prospère , maintenant si déchue sous tous les rapports. Il put y constater les déplorables effets Αde Tabsence des chefs ecclésiastiques sur la disci­ pline et les mœursΙ . La date de son voyage et la durée de son séjour

505 Capellari, Campi.loglio Ve :eto , mss. S' Marc 508 Doc. nouv. Milanges, t. IV, p. 512. Famille Priuli, Ρqui donne son épitaphe, 509 Capellari, C.iuij i lo^^lio Vmeto. C':tait, je 506 Extr. des Diarii de Sanudo, cité par ^î. Ci- crois, alors le Palais Peppoli. On ne sait pas la vé- corna. Inscrii. Vene^. , t. IV, p. 142 ; et ci-après ritable origine du nom de la place Xicosia ; peut- la lettre du Sénat, du 8 octobre 1502. être n'a-t-elle rien dc commun avec le nom de la 507 ΠWadding, Annal. .Minor. , t. VII, p. 438, capitale de l'ile de Chypre, Υn. 21. Κ [317] XXXI. Aldobrandini des Ursins. IJ02-IJ24.

en Chypre sont inconnus; le vo\-age est certain, puisqu'en 1518 Tambassadeur vénitien résidant à Rome écrivait au Sénat qu'Aldo- brandini demandait Tautorisation de retourner au Levant : « Questa » sera è venuto da me lo arcivescovo de Nicosia, per tor licentia , Η » perché vol ritornar in Levante 5'° ». Revenu à Rome , peut être depuis plusieurs années, il assista au concile général ouvert au palais de Latran le 3 mai 1512 et clos le Κ 16 mars 1517. Son nom se trouve ainsi mentionné plusieurs fois entre ces deux dates, au bas des procès-verbaux de diverses sessions: reierendus pater Dominus Aldrovandus Nicosiensis 5". Η C'est donc bien incontestablement de lui qu'il s'agit dans les graves dépêches adressées de Rome au doge de Venise, par Marc Minio, ambassadeur de la république les 25 avril 1517, 30 juillet eΘt 28 août I518 5". A cette époque, deux des enfants naturels du dernier roi de Ch^-pre, Eugène et Jean de Lusignan, échappés à la pohce vénitienneΟ , par­ couraient les cours d'Allemagne et d'Italie. Pleins d'illusionΙ s et d'es­ pérance, ils se flattaient que les puissances, jalouses de la prédomi­ nance de Venise dans la haute Italie, allaient prendre la défense de leurs droits. Ils se laissaient dire qu'une grandΛe flotte portant les troupes austro-napohtaines ne tarderait pas à les transporter en Chypre et à les replacer sur le trône de Nicosie. ΒLe vicaire de Tarchevêque, religieux dominicain récemment venu de Ch3'pre à Venise, où il fut quelque temps retenu, puis autorisé, peut-êtrΙ e pour le compromettre, à se rendre à Rome, s'y conduisit de la manière la plus inconsi­ dérée. Il refusa d'aller demeurer à Βla Minerve, couvent de son ordre; il alla s'établir dans la maison mêm e qu'habitait le prince Jean de Lusignan, pendant que son fi-ère aîné était en Allemagne; il entre­ tint et exalta par ses rapports et ses confidences la puérile ambition de ces princes, Venise, sanΗs être autrement inquiète de menées qui ne pouvaient lui être inconnues, les surveillait avec sa vigilance ordinaire. C'est sur ces entrefaiteΚs qu'un misérable, Agostino del Sol, banni du territoire vénitien, vint nroposer à l'ambassadeur résidant à Rome de débarrasser la république des préoccupations que pouvaient lui donner les intrigueΑs des princes Ch3'priotes, en abrégeant par le poison Texistence des Ιdeux prétendants. Ce qu'il y a de pénible à constater, c'est que Tambassadeur vénitien, non-seulement accueilht ces abomi­ nables propositionsΡ , mais qu'il les transmit à son gouvernement, en faisant connaître en détail le prix exigé pour le forfait.

510 Dép. de Rome, 28 août 1518. Nouv. preuves 512 J'ai pabUé ces documeir.s dans les nanvelUs df Chypre,Π in 8°, p. 37. preuves ie Ch^prt, p. 33-34, extr. de U BULieFec. Υ511 Labbe. f..

L'archevêque Aldobrandini, resté au-dessus de ce indignes affaires, garda une situation aussi noble que lovale. Les odieuses confidences d'Agostino del Sol ne parvinrent probablement pas jusqu'à lui; mais aussitôt qu'il eut appris Tinconvenante conduite de son vicaire, il agit Η résolument à son égard. Il lui retira les fonctions ecclésiastiques; il lui interdit absolument Taccès de sa demeure , et informa immédia­ tement Tambassadeur vénitien de ce qu'il savait et de ce qu'il faisait. Κ Marc Minio rend justice, et sans restriction, à l'attitude parfaitement correcte d'Aldobrandini dans les dépêches sus indiquées qui méritent toute créance, parce qu'elles sont essentiellement confidentielles 5'5Η. Après tous ces événements , il est plus que douteux qu'Aldobran- dini ait obtenu la faculté de retourner en Chypre ; lui-même bien probablement ne persista pas à la demander. Ses intérêtΘs et ses affections principales étaient toutes en Italie. Comme ses prédéces­ seurs, il dut se résoudre facilement à ne pas s'en éloigner. Bientôt même il renonça à sa dignité. Vers le mois d'aoûΟt ou de sep­ tembre 1524, il résigna Tarchevêché de Chypre etΙ Téchangea contre un canonicat à S, Pierre. Indépendemment de ce titre, il fut prieur de Téglise de S. Agnès in Navona, et abbé de S. Laurent hors les murs d'.A.versa, dans le royaume de Naples. ΛResté toujours seigneur de Morlupi 5H ^ il abandonna en 1526 à son neveu, le comte Jean François Aldobrandini, tous les droits qu'il avait sur cette terre et sur les châteaux et seigneuries de Fiano, ΒFilacciano et Monte délia Guardia. Il mourut deux ans après, verΙs Tan 1528 ^'Î. Une circonstance particulière le recommande à Testime des érudits. Peu avant de résigner TarchevêchΒé de Nicosie, il avait fait exécuter à Rome une copie de Tancien Cartulaire de Sainte Sophie constitué en 1322 par Tarchevêque Jean II, et auquel plusieurs pièces avaient été ajoutées par divers archevêques jusqu'en 1472. Ce cartulaire ori­ ginal , qu'Aldobrandini avaiΗt reçu ou qu'il avait rapporté de Chypre, n'existe plus aujourd'hui. Mais la copie exécutée pour lui à Rome se trouve heureusement à Venise, à la Bibhothèque S. Marc, n.° LVI, de la IV'= classe, réservéΚe aux manuscrits latins 5'6. On y lit sur la première page: « Ex veteri codice, qui chartas anno » 1322, jussu fratris Johannis, ordinis Praedicatorum, archiescopi Ni- » cosiensis, transcriptaΑ s , et alias deinde adjcctas continebat, ac in » thesauro ecclesizΙ e illius asservabatur, exemplum hoc, anno 1524,

513 Dépêche de Minio du 25 avril 1517. Nouv. $15 Ces derniers faits sont rappelés dans le Cam- preuves de Chypre,Ρ p. 33. Doc. nouv. Mélang., t. IV, pidoglio Venelo de Capellari. §, Aldobrandini. P- S^l- 516 Une copie de ce manuscrits, exécutée par M. 514 Wadding rappelle une donation de l'arche- Lorenzi, att.iché à la Bibliothèque S, Marc, est au- vùque Aldobrandini au couvent qu'il avait établi i jourd'hui à Paris à la Bibliothèque Nationale. Mss. MorlupiΠ, datée de Rome le 8 octobre 1521, Annal. lat. , n.» 10189. ΥMin,, t. VII, p. 439, n. 21. Κ [319] XXXI, Aldobrandini des Ursins. 1^02-1^24. 115

» Romae, sumptum est, et manu ac sigillo Floridi Brisseti, clerici » Lugdunensis, curiœ Romanae notarii, recognitum ac roboratum , » Aldobrandino de Ursinis, archiepiscopo Nicosiensi, id procurante», La transcription fut commencée le 23 juin 1524, sur la remise Η faite à Brisset du cartulaire original par Jean Sicolo des Ursins, chargé de la procuration de Tarchevêque Aldobrandini. Elle fut ainsi authen­ tiquée par le même Brisset: « Ego, Floridus Brisseti, clericus Lug- Κ » dunensis, civis Romanus, publicus auctoritate apostolica, nec non » curie causarum camere apostohce notarius, premissis omnibus in- » terfui, ideo hoc presens publicum transsumptum subscripsi et Ηpu- » blicavi, una cum dicte curie causarum camere apostolice sigilli ap- » pensione, in fidem premissorum, rogatus et requisitus ». Quoique la transcription soit Tœuvre d'un copiste ignoranΘt abso­ lument du latin, le recueil, n'en est pas moins précieux et justifie bien ce qu'en disait Florio Brisset : « Est vero locuples ac longe » pretiosa coUectio monumentorum ad res LatinorumΟ et Grecorum » ecclesiasticas regni Cypri cognoscendas valde opportunΙ a ». Si le présent travail apporte quelques notions nouvelles à Thistoire de Téglise latine de Chypre et introduit un peu plus d'ordre dans la chronologie de ses évêques, ce résultat est dûΛ surtout aux secours que m'a fournis le recueil de Jean de Polo et d'Aldobrandini. Posté­ rieurement à la copie exécutée en 1524, on a inséré dans le volume huit documents des années 1496, 1497, 1510Β, 1547 et 1564 5'7. La pièce de 1510 est la seule qui seΙ rapporte au temps de Tadmi­ nistration d'Aldobrandini. C'est une sentence du lieutenant de Chypre rendue à Nicosie le 24 septembre 1510. Elle maintient la célèbre abbaye de Lapaïs ou d'Episcopia prèΒs de Cérines sous la juridiction de Tarchevêque, nonobstant ses réclamations 5'8, Rien n'indique dans la pièce qu'Aldobrandini se trouvât alors en Chypre, ce qui est pos­ sible ; la preuve de son absence ne résulte pas cependant de ce fait qu'il fut représenté à la barrΗe du lieutenant par un des chanoines de S*^ Sophie >'^. Quant aux velléités d'autonomie manifestées par les Prémontrés de LapaïsΚ, peut-être n'étaient-elles pas inspirées par des raisons bien historiques ni bien avouables. Depuis le temps où le B. Hugues de Pise et le prince Haïton d'Arménie avaient vécu parmi eux et honoré ThabiΑt de leur ordre, les choses étaient bien changées à Lapaïs. L'AbbayΙ e Blanche, comme on l'appelait alors, abusant de ses richesses et de ses privilèges, était tombée dans le plus déplo­ rable relâchementΡ . En Tabsence de toute surveillance diocésaine, les

517 Le docu,..ent auquel nous donnons cette date II faut corriger et lire M.D.LXIUI. (1564). la bulle est une bulle datée dans le ms. de Tannée 1553 étant de la 5' année de Pie IV. (M.D.LUI.Π) millésime que nous avons eu tort je con- 518 Hisl, de Chypre, t. III, p. 515. Υserver en publiant la pièce, Hist, , t. \l\, p. 539- 5«9 Ci^o.:.-. in.crvenUnte nomine rev. arch. Leuc. Κ ii6 Histoire des archev, de Chypre. [320]

choses en étaient arrivées à ce point que la monogamie constituait une sorte de mérite relatif à ceux des religieux qui voulaient bien s'en contenter : « tutti li frati hanno moglie .... havendomi un di loro » affirmato che vi sono di quelli che hanno tre moglie 5" ». Η Mais lui-même, Aldobrandini, était-il bien en position de remédier à ces honteux désordres. Si le mal lui fut révélé pendant son séjour à Nicosie, il dut le flétrir, et le proscrire, mesures insuffisantes tant il Κ était profond. Avait-il d'ailleurs pour l'extirper sans miséricorde Tauto­ rité morale et la mâle énergie que donne une conscience sans re­ proche , lui dont le Campidoglio Veneto termine la courte notice Ηpar ce trait, que je ne me pardonnerai pas d'omettre : « Mori circa il » 1528, lasciando diversi naturali, de' quali uscirono molti ΘOrsini ». XXXIL LIVIO PODOCATOR. 1524. ΙΟ La famille Podocator, dorît le nom a été écrit Podacatoro, Podoca- taro, Apodochataro, et autrement encore, était chypriote, d'origine grecque. Elle avait entrée à la haute cour, commΛe anoblie, au moins dès le XV' siècle. A la même époque une de ses branches était déjà fixée à Venise, où elle contracta desΒ alliances avec les familles patriciennes Quirini, Minio, Molin et Michèle 5". Beaucoup de ses membres se sont distinguéΙ s en Italie et en Chypre dans les fonctions civiles et ecclésiastiques. Moins attachés que les descendants des maisons franques auΒx principes de Thérédité légitime, ils adhérèrent plus facilement aux événements nouveaux, à Tusurp.ation de Jacques le Bâtard et aux vues de la république de Venise 5^\ Pierre Podocator avait été d'abord ambassadeur de la reine Charlotte de Lusignan au Caire, SubjuguΗé par l'accueil du roi Jacques et par Tin­ fluence des faits accomplis, il se soumit à l'usurpateur et lui rendit de loyaux services 5^3. Son frère Philippe remplit diverses missions du même prince et de CatherinΚ e Cornaro 5H, Un de leurs auteurs, Hugues, avait été ambassadeur du roi Jean II, père de Jacques le Bâtard auprès de diverses cours d'Europe '^s. César possédait au XVF' siècle la maisoΑn qui avait appartenu à Amaury de Lusignan, prince de TyrΙ, frère du roi Henri II 5»6. Hercule acheta le fief de Ρ 520 Rapport de Bern. Sagrédo au Sénat de 1562 162, n. Sa femme [était Agnès Salah (p. 283-4); ou 1565; Hist. de Chypre , t. III, p. 543-544. son fils Jacques (p. 283). 521 Bibl. S. .Marc. Capellari , Campidoglio Vemlo, 524 Hisl. de Chypre, t. III, p. 153', n. ; 155; 522 Voy.; Hisl. de Chypre, t. III, p. 316, n.; 162; 320; 561, n, 3*0' "Π• 5*5 fiist.deCh^p., t. III, p. 61, n.;72etn. 3; 810. Υ>23 Hisl de Chypre, t. III, p. 74 , n. ; 158 , n; 526 Hisl. de Chyp. , t. III, p. 523. Κ [32i] XXXII. Livio Podocator. 1^24-1 yy6. 117

Chiti à la seigneurie de Venise s^?. Mais arrivons à Livio, dont la filiation ne nous est pas connue. Le Quien et les éditeurs des Familles d'Outremer avec lui ont un peu mêlé ce qui concerne trois personnages fort distincts : notre Η Livio Podocator, archevêque de Nicosie; le cardinal Louis Podocator, son oncle, qui n'eut rien de commun avec Téglise de Chypre; et le fameux archevêque Louis (Perez Fabrice), absolument étranger à la Κ famille Podocator, et que son prénom seul a fait confondre tantôt avec Toncle Louis Podocator, tantôt avec le neveu, Livio, sujet du présent article. Η On a vu précédement, au § XXVII, ce qui concernait Louis Perez Fabrice, cet entreprenant et énergique partisan espagnol, dont la ré­ publique de Venise redoutait avec juste raison la nominationΘ. Il me sera bien facile de séparer maintenant la personnalité de Louis Po­ docator et celle de Livio Podocator, grâce aux notices que le savant Emmanuel Cicogna a consacrées à ces deux prélats 5^^Ο. Le cardinal Louis Podocator, né dans Tile de ChyprΙ e en 1430, fit ses études à Tuniversité de Padoue et y devint recteur des arts en 1460. Il était très versé dans les lettres grecques et latines, et at­ teignit une certaine notoriété en médecine , Λpuisqu'il fut médecin (archiatro) d'Innocent VIII. Il marqua surtout dans les dignités ecclé­ siastiques. Nommé par Sixte IV à Tévêché de Capaccio au royaume de Naples en 1483, créé cardinal de Sainte-AgathΒ e en 1500, il con­ serva, en commende sans doute, son diocèseΙ , ce qui le faisait nommer le cardinal de Capaccio, cardinalis Caputacquensis. Pourvu, en 1502, d'un canonicat à la cathédrale de Padoue, il s'en défit en faveur de son neveu , Livio, et mourut peuΒ après. On ne sait d'une manière précise ni le lieu ni la date de son décès : il mourut à Milan, en 1504, suivant les uns; à Rome, en 1506 suivant d'autres. Livio, héritier de ses goûts littéraires et de sa riche collection d'antiquités, lui a fait élever dans TéglisΗe de S*' Marie du Peuple à Rome, un très beau mausolée, avec une inscription qu'a publiée Galletti 5^9. Livio Podocator, devenΚu chanoine de Padoue le 29 octobre 1502, sur la résignation de son oncle Louis, nommé en 1513, abbé com­ mendataire de Tabbaye de Saint Gall à Moggio dans le Frioul (béné­ fice qu'il conservΑa après son élévation au siège archiépiscopal 53°), pourvu d'un canonicaΙ t à Trévise en 1514, fut promu à Tarchevêché de Nicosie dans le consistoire du 5 octobre 1524, après la renoncia­ tion d'AldobrandinΡ i des Ursins. Dès le 29 du même mois, le Sénat

527 Hist. de Chyp., t. III, p. 242, n. 5*9 Inscri^. Venet., p, 139, n.» i; Cicogna, 528 Inscri:^. Vene^., t. IV, p. 142 et 144. Notice t. IV, p. 144, n. 5. généralΠe sur la famille Podacataro, ou Podocator, ' 530 Cf. Cicogna, t. V., p. 640. p. 142-147. Υ MAS LATRIE. ^ Κ II8 Histoire des archev. de Chypre. [122]

de Venise mandait aux gouverneurs de Chvpre de livrer à Livio, ou à son délégué, les biens et les bâtiments de l'archevêché i>'. Le nouvel archevêque ne prit pas personnellement possession de son église. Comme ses précédecessurs, il en jouit en commende et Η l'administra de loin. Son âge et son excessive corpulence lui auraient rendu d'ailleurs le voyage tout à fait impossible, s'il en avait eu la pensée et Tautorisation, Livio Podocator était surtout un prélat érudit, Κ un ami des lettres et de Tantiquité; il correspondait en prose et en vers, en latin et en langue vulgaire, avec les hommes instruits de son temps, avec l'aimable cardinal Bembo, entre autres, dont Ηon a plusieurs lettres intéressantes des années 1531 à 15^6, adressées à Tarchevêque de Nicosie alors à Venise 53*. Ses relations et ses occupations littéraires n'empêchaient paΘs Livio de veiller aux affaires de son ésrlise dans les différents villes où il ré- sidait, Venise, Padoue et Rome. Les notions concernant son adminis­ tration archiépiscopale sont toutefois bien rares, FlaminiΟo Cornaro rap­ porte un serment d'obéissance, prêté le 14 septembrΙe 1548 par Au- rélie, abbesse du monastère de Notre Dame de Tyr , à Nicosie, à Tarchevêque Livio et à ses successeurs. Les religieux Prémontrés de Lapaïs étaient moins déférents pour lui. RevenuΛs à leurs anciennes prétention d'autonomie, quelque insuccès qu'elles eussent eues auprès du Saint Siéçre , ils avaient introduit une instance à la cour du lieu- tenant de Chypre dans l'espoir que TautoritΒé civile se montrerait plus favorable à leurs réclamations.' Le tribunaΙ l les renvoya en 1547 à Tévêque de Famagouste, juge délégué par le saint siège 533 pour connaître de l'affaire 534j et vraisemblablement la décision, qui ne nous est pas connue, les maintint Βsous la juridiction métropolitaine, dont le voisinage et la surveillanc e les gênaient peut-être. Quoiqu'il habitât ordinairement Venise, Livio ne put se rendre au concile général ouvert à Trente au mois de décembre 1545. Il fut à cette occasion Tobjet de quelqueΗs récriminations parvenues jusqu'en cour de Rome, et dont on ne sait pas bien le caractère. Peut-être des clercs mécontents ou Κdes jaloux l'accusaient ils d'insouciance ou de parcimonie, tandis que les plus sérieuses considérations d'âge et de santé légitimaient la dispense qu'il demandait. Bembo joignit ses ami­ cales instances auΑx siennes pour Tobtenir 535 ; le nonce Jean délia Casa, donna aussi soΙn témoignage.

531 Doc. nouv. Mélanges, t. IV, p. 513. L'occu- p. 640, et dans les lettres de Bembo, lib. VI à M. pation régulière du titre et des biens de l'archevêché Livio Podocalaro, arcivescovo di Cipri. Vinegia. de Nicosie parΡ Livio Podocator de 1524 a 155$ , rend 533 Cicogna, t. IV, p. 143. Flam. Cornaro, tout à fait impossible l'admission de fr. Guioo BRU- Chiese Venete, I, 88. NELLLS, dominicain de Cortone, qi^e Le Quien, sur 534 20 mars 1547 ; Hist de Chyp., t. III, p. 537, la foi de Fontana, pense avoir été nommé à Nicosie 535 Lettres de Bembo, lib. VI p. ic6 etc. en i)}Π0 par Clément VIL Cicogna. Υ552 Voy. Cicogna, t. IV, p. 142, 687; t. V, Κ [323] XXXII. Livio Podocator. ij24-ijy6. 119

Le 17 novembre 1545, le nonce écrivait au cardinal Farnese: « L'ar- » chevêque de Chypre est vieux, il est très-gros: è vecchio et corpolento » molto ; il ne pourrait vraiment se rendre au concile ; il prie votre » seigneurie de supplier Sa Sainteté de vouloir bien l'excuser. Il y Η » aurait certainement danger pour sa vie 536. » Le pape et le concile excusèrent son absence. Quelques explications de Bembo au cardinal- délégué suffirent pour faire tomber comme calomnieuses les plaintesΚ portées contre lui. Les lettres de Bembo , si explicites à cet égard témoignent aussi de son empressement à facifiter par de convenables subventions le voyage de Trente aux ecclésiastiques chyprioteΗs qui avaient répondu à Tappel du Saint Père 537. Ainsi rassuré et satisfait, Livio put se faire transporter à Rome , où il se fixa pour quelque temps auprès du cardinal LouisΘ, son oncle. Leurs demeures furent le rendez-vous d'une société choisie d'hommes instruits, d'artistes et de savants. Quelques années après, Livio, craignant peut-être d'être surpris par une fin subiteΟ, se démit de Tar­ chevêché de Nicosie, en faveur de son frère CésarΙ ; la renonciation, et la présentation qu'il avait faites ayant été agréées en cour de Rome le 24 août 1553 538 J il retourna à Venise, ou dans les environs, et y jouit encore de trois années de repos. Λ Quelques jours avant sa mort, le 10 janvier 1556, il dicta ses dernières volontés et rendit son ame à Dieu le 19 du même mois. Il conserve dans son testament la qualitΒé d'archevêque de Nicosie : Testamento di Not, Livio Podacataro, Ιarcivescovo di Nicosia del regno di Cipro, al présente résidente in Venetia, in confine di San Rafaele 539. L'épitaphe gravée sur le mausolée qui lui fut élevé conformément à ses désirs dans Téglise S. SébastieΒn par les soin de Jacques San- sovino, lui donne le même titre : Livius Podacatharus, Cyprins, archie­ piscopus Leucosiensis ex testamento. Obiit. MDLV. (vieux style) XIHL KL. Fe. An. LXXXn^°. La Bibliothèque de S. ΗMarc possède un recueil précieux de cinq portefeuiUes in folio qui lui ont appartenu. Ils proviennent vraisem­ blablement du legs Κde son oncle, le cardinal Louis. Ce sont des let­ tres originales, et la plupart autographes, adressées par divers princes

Α signa l'archevêché de Nicosie en faveur de son frère 536 Cicogna, t, VI, p. 904. Archiv. slorico Ita- liano, nouv. série, Ιt. I, 2« partie', p. 209, 1855. le 24 août 1552, sans citer l'autorité de cette as.ser- 537 Lettres de Bembo, lib. VI, p. 156. Cité par tion, ce qui est bien rare chez lui. Je crains qu'il M. Cicogna. t, IV, p. 142. n'y ait là une légère erreur. Cicogna a peut-être 538 Doc. nouv. Mélanges, t. IV, p. 514, note 3. confondu la renonciation avec l'acceptation de la ren­ 539 II fondΡa trois bourses à l'université de Padoue onciation de Livio, acceptation qui lut constatée par en faveur de trois jeunes gens, dont deux devaient la nomination de César, laquelle est du 24 août 1553, être désignés par l'archevêque de Nicosie et par Nono calendas septembris anni proxime prateriti. l'Université de la même ville. Cette date est rappelée dans la décision du Sénat 540 Cicogna, t. IV, p. 142. Cf. t. VI, p. 904. ordonnant l'envoi en possession de César le 2 janvier Le Π14 des cal. de févr, répond au 19 janv. M. Ci­ i554(nouv, style). Doc. nouv. Mélanges, t. IV, p, 514, Υcogna dit (t. IV, p. 142), que Livio Podocator ré­ Κ 120 Histoire des archev. de Chypre. [SM]

et personnages marquants de, 1481 à 1517 environ, aux papes Sixte IV, Innocent VII et à leurs successeurs, jusqu'à Léon X >'•. J'y ai trouvé une lettre de Victor Marcello, archevêque de Chypre, du 23 mai 1481, et une lettre du roi Jacques le Bâtard du 27 déc. Η 1472, qui sont insérées dans les Documents nouveaux servant de preuves à l'Histoire de Chypre 54». Κ XXXIIL CÉSAR PODOCATOR. 1553. Η

Le frère en faveur duquel Livio Podocator renonça à l'archevêché de Chypre, César Podocator, était chevalier de Malte. NouΘs savons bien peu de choses de lui. Les bulles apostoliques le désignant pour Tarchevêché de Nicosie , sur la libre démission de son oncle, sont du 9 des calendeΟs de sep­ tembre, ou 24 août 1553 543; et le Sénat de VenisΙe décida sa mise en possession des biens de l'archevêché le 2 janvier 1554 54*, Néan­ moins, M, Cicogna pense qu'il n'eut réellement Tarchevêché qu'en 1556, après la mort de son frère. On pourraiΛt croire même qu'il ne reçut jamais la dernière et définitive investiture archiépiscopale, puis­ que dans son testament, écrit le 16 novembre 1557, quatre jours avant sa mort, il s'intitule seulement « élΒu de Nicosie: Cesare Po- » docatharo, eletto arcivcescovo di NicosiaΙ del regno di Cipro 545. ;> Dans cet acte, il lègue, entre autres objets, au chevalier Hercule Po­ docator, son neveu, une coupe de Βvermeil aux armes de la reine de Pologne qui avait donné ce bel objet à son frère Livio. Pierre Podo­ cator, son petit neveu, abbé de la Vraie Croix de Chypre 546^ reçoit de lui un rubis et un saphir, provenant également du précédent ar­ chevêque. Η Ses exécuteurs testamentaires furent Tabbé de S. Cyprien de Mu­ rano et Antoine Michèle, son gendre. Il avait donné en mariage en 1556 à ce Michèle, filsΚ du noble Salvador Michèle, sa fille naturelle, nommée Emilie. Je ne veux pas décharger sa mémoire de ce dernier fait, que je trouvΙeΑ consigné au mss. 1785 ital. de S. Marc et ailleurs 547. 541 Bibl. s. Marc. Mss. Latins. Classe X, cod, 546 Cicogna, t. IV, p. 145, 146, n." 6. L'ab- 174 à 178. Cinq vol. M, l'abbé Valentinelli les dé- baye de La Vraie Croix se nommait aussi S. Paul crit en détailΡ. Calai., t. I, p. 93. d'Antioche. Voy. Doc. nouv. Mélang., t IV, p. 619. 542 Mélanges, t. IV. Pag. 417 et 503. 547 « 1556, Cesare Podocataro viveva arcivescovo 543 Voy. la note 538. Les listes de la Biblioth. » in quest'anno, che maritô una sua figlia in Scr S. M.irc, le désignent cependant comme archevêque » Antonio Michiel quondam Salvador, q. Luca. Mss. de i3-,2 à 1557. Doc, nouv. .\tcl.i rg. t IV, p. 356. » ital., class. Vil, 1785. Série di vescovi. Cf. Ci- 54Π4 Doc. njuv. Mél., t. IV, p. 514. » cogna, t. IV, p. 144, ir« col. ». Υ545 Cicogna, Inscr. ven.. t. IV, p. 1.15. Κ [325] XXXIV. Philippe Mxénigo. iy6o-iy}i. 121

XXXIV. PHILIPPE MOCÉNIGO, dernier archevêque. 1560. Η Le dernier de nos archevêques latins de Chypre était un noble vénitien, fils du chevalier Pierre Mocénigo, très proche parent 548 du Κ doge Louis Mocénigo, qui mourut en 1577, dix années avant Tar­ chevêque 549. D'après les indications de son épitaphe, Philippe Mocé­ nigo dut naître en 1503 ou 1504. Η Avogador fiscal en 15 jo, il avait été désigné pour aller compli­ menter Emmanuel-Philibert à Toccasion de la paix de Cateau-Cam- brésis, qui assurait au duc la main de la sœur du roi de FranceΘ, avec la restitution du duché de Savoie, comme dot de la princesse, quand sa nomination à Tarchevêché de Nicosie fit charger une autre personne de cette haute mission 55°. Sa promotion à TrirchevêchΟé doit être des premiers mois de Tannée 1560, et appartient paΙr conséquent au pontificat du pape Pie IV, élu à la fin de Tannée 1559. Dès le 27 avril 1560, ie Sénat chargeait les ambassadeurs de la république résidant à Rome de remercier le SouveraiΛ n Pontife d'avoir conféré ce siège, comme on Tespèrait, à un sujet vénhien. On recom- mendait en même temps aux ambassadeurs de toucher déhcatement la grave question du patronage (^juspatronato)Β qui réservait expressé­ ment à la Seigneurie le droit de présentatioΙ n des candidats pour les bénéfices vacants, et spécialement pour Tarchevêché de Chypre. Le Sénat aimait à croire que la questioΒn serait résolue dans le sens in­ diqué déjà bienveillamment par Sa Sainteté elle-même 551. Le 15 mai suivant, les ambassadeur s écrivent à Venise qu'ils se sont acquittés de Toffice recommandé par la décision précédente. Le Saint Père, confirmantΗ ses premières dispositions, avait donné en effet à entendre que tout serait réglé à la satisfation du gouver­ nement 552. Ces espérances et ces promesses ne tardèrent pas à être réalisées. Κ

548^Frère, d'après les listes de la Biblioth. S. Dépêches de Rome. Rubricario primo, fol. 71. Le Marc. (Doc. nouv. Mélang.,Α t. IV, p. 356); cousin- 26 juillet 1560, le Sénat envoyait aux gouverneurs germain seulement, d'après le P. Lusignan, Hist. de Chypre 492 ducats, restant de la moitié du droit de Chyp., fol. 88, v.° Ι de dépouille (spoglie') sur les meubles du dernier ar­ 549 Le Quien se trompe en prennant la date de chevêque de Nicosie, moitié accordée par le pape au 1577 pour celle du décès de notre archevêque même. gouvernement de Venise pour être employée à la 550 Cicogna, Inscri^. Vene.^. , t. VI, p. 421 et réparation des églises et autres établissements pieux. ci-après. Ρ La dépense devait être concertée avec le nouvel ar­ 551 Senato. Delibera^ioni. Roma, Reg. de 1560- chevêque (Senato. Mar. XXXV, fol. 94). 1565, fol. 5. Dans une dépêche du 15 mars 1560 552 Dépèches desNambassadeurs vénitiens à Rome. les ambassadeurs annonçaient que les dernières dé­ Rubricario. Premier vol. , fol. 75. Je n'ai pas lu la cisions concernant les sièges de Nicosie et de Ber- dépèche même, que signale suffisamment le Rubri­ game avaienΠt été prises par le consistoire ; « Sono sla cario. Υ«spediti in concistorio li vescovati diBergomo et Cipro. » Κ 122 Histoire des archev. de Chypre. [326]

Une bulle solennelle, datée du 14 des calendes de janvier, pre­ mière année du pontificat (19 décembre 1560), confirmée ultérieure­ ment par un bref de Pie V du 20 septembre 1567, termina la ques­ tion, objet de tant de litiges, de défiances et d'hostilités entre Venise Η et Rome depuis de si longues années. Elle attribua d'une manière dé­ finitive à la république le droit de patronage et de présentation pour Tarchevêché de Nicosie, quelle que fût Torigine de la vacance du Κ siège, soit le décès, soit la résignation du sujet à remplacer 5$3. La désignation des candidats éligibles aux sièges épiscopaux n'avait pas seulement une importance pohtique. Elle était d'une utilité admiΗ­ nistrative fort grande dans la répartition générale des fonctions et des dignités de Tétat, car Nicosie passait pour Tun des plus riches bénéfices dont la république pût disposer alors 554. Θ Les évaluations du revenu métropolitain de Chypre diffèrent beau­ coup dans les documents contemporains. Une statistique du commen­ cement du XVI' siècle donne seulement, y compris leΟs dîmes, pour la totalité des revenus des 4 évêchés latins de TilΙe la somme de 10,500 ducats d'or, dont 6,000 pour Tarchevêché seul 5ss. Ces chif­ fres me semblent bien faibles, puisque Tarchevêché de Nicosie avait encore en 1456, à Tépoque où le roi Jean ΛII l'attribua à son fils Jacques, un revenu de 12,000 ducats 55^ Ils sont peut-être exacts néanmoins, vu l'amoindrissement de touteΒs les ressources de Tile depuis le règne de Jacques le Bâtard. L'Itinéraire en Terre Sainte du chevalier Fùrer d'Haimensdorft, qui estΙ de 1556, élève cependant le revenu archié piscopal à 13,000 ducats d'or 557. Un document grec fort suspect d'exagération, et d'exagératioΒ n volontaire, le fait monter même à 20,000 écus d'or 55». En acceptant Tévaluation la plus basse de 6,000 ducats, Nicosie reste encore classé parmi les plus riches archevêchés vénitiens, et les revenus de Mocénigo peuvent être estimés environ à 45,000 francs, Ηvaleur absolue, sans tenir compte de la puissance relative de Targent entre cette époque et la nôtre 559. Si Ton admet Téquivalence du florin d'or et du ducat de Venise, on voit que les ressourceΚs des éghses chypriotes avaient subi depuis le XIV' siècle une énorme diminution. La perte était des trois quarts. En 1332, Tarchevêque Jean del Conte jouissait d'un revenu annuel de 25,000 florinsΑ d'or, que son inépuisable bienfaisance, oublieuse de ses propres Ιbesoins, trouvait le moyen d'employer totalement en bonnes œuvres 560, 553 Ces acteΡs sont transcrits dans les Commemo- 555 HtsI. de Chyp,, t. III, p. 502. riali de la Rép. Reg. XXIII, fol. 75 , Bulla ponti- 556 Voy. ci-dessus, les faits se référant i la n. 422. ficis maximi PU IV, de electione archiepiscopi Cypri; 557 Hisl. de Chyp., t. III, p. 542, n, 4, Itinér., la confirmation du pape est au fol. 126. Cf Le P. p. 107-109. Lusignan, Descript., fol. 88, v." , et 211. 558 Hist, de Chyp., t. III, p. 567. 5 54Π Voy. M. Daru, Hisl. de Venise, t. VII, 55g En évaluant le ducat à 7 francs 50. ' Υp. 89; et not. , Hist. de Chyp. , t. 111. p. 543, n. 560 Voy. ci-dessus, 5 XI et notes 257 i 260. Κ [327] XXXIV. Philippe Mocénigo. ij6o-iy7i. 123

Sans pouvoir disposer d'aussi magnifiques ressources, Mocénigo fit beaucoup de bien en Chypre, en ranimant dans le clergé et les fidèles le sentiment et la pratique des devoirs religieux. Nous en avons un témoignage non suspect. Le commissaire ducal qui a si impitoyable­ Η ment traité le relâchement des Prémontrés de Lapaïs dans son rapport au Sénat parle ainsi des réformes de Mocénigo : « L'église de Ni- » cosie a été mise sur un aussi bon pied que possible par le nouvel Κ » archevêque, et le service divin s'y fait régulièrement. Auparavant, » quand les gouverneurs voulaient aller aux offices ils devaient s'en- » quérir d'un prêtre pour leur dire la messe. Aujourd'hui le chanΗt » est réorganisé; les saints offices sont célébrés convenablement à » toutes les fêtes; chaque jour il y a matines, une grand'messe, et » le soir vêpres et compiles. Aussi Téglise est-elle fréquentéΘe par les- » gentilhommes et par les autres; tandis qu'auparavant, si les rec- » teurs n'allaient pas à Sainte Sophie, presque personne ne s'y ren- » dait 561 ». Ο Ce rapport et la mention d'un document du 18 novembrΙ e 1567 5^2 indiquent que Mocénigo avait dû se rendre en Chypre après la pu­ blication du concile de Trente, et vraisemblablement pour veiller per­ sonnellement à Tœuvre difficile de son adoptioΛn par les églises orientales. La restauration du culte divin à S'' Sophie et le réveil des senti­ ments religieux dans la population latine Βde Nicosie étaient dûs sans aucun doute à la présence même de TarchevêquΙ e au milieu de ses ouailles et à Tinfluence de ses exemplaires vertus. C'est une satisfaction, en terminanΒt cette histoire, d'avoir à rap­ peler , au milieu des défaillances si fréquentes de siècle, un dévoû­ ment et une piété dignes des temp s anciens. Nous ne savons presque plus rien de la vie et des œuvres de Mo­ cénigo. Il avait assisté en 1563 aux dernières sessions du concile de Trente et y souscrivit ainsΗi : Philippus Mocenigus, Venetus, regni Cypri primas et legatus natus, archiepiscopus Nicosiensis 5^5. Peut-être serait-il parvenu à faire accepteΚr par les grecs chypriotes les décisions de Tassemblée, si les événements politiques n'eussent trop tôt mis fin à la domination latine en Chypre, Comme tant d'autreΑ s membres de la noblesse et du clergé, il vint largement en aidΙe au gouvernement vénitien dans la formidable guerre qui a retenΡu dans Thistoire le nom de guerre de Chypre. Venise, 361 Rapport de Sagrédo au sénat de 1565 environ, La nomination est rappelée dans une piède notariée (que j'avais cru d'abord de 1562); Hist. de Chypre, dressée à Padoue le 11 décembre 1576 et imprimée t. III, p. 542-3- V" Lusignan en tête de sa Description ou Histoire 562 ΠPar cet acte, Mocénigo confirme Etienne de de Cypre, Paris, 1380. ΥLusignan comme vicaire de l'évêque de Limassol, 563 Labbe, Concil. t. XIV, col. 924. Κ 124 Histoire des archev. de Chypre. [328]

abandonnée par les princes d'Europe, perdit en deux ans sa plus belle colonie, Nicosie fut prise le 19 septembre 1570, et Fam.igouste le 5 août 1571. Après ces événements, Mocénigo alla passer quelque temps à Rome. Η Il y composa et publia un livre intitulé : Universales institutiones ad hominum perfectionem 5^4. \\ retourna ensuite à Venise et séjourna dans le ville ou les environs. Κ Il mourut âgé de 73 ans, le i" juin 1586, et fut inhumé dans Té­ ghse des pères de Rua, petite localité des environs de Padoue, où vrai­ semblablement il possédait quelques biens. L'inscription suivante Ηfut gravée sur son tombeau:

Hoc IN MONUM. QUIESCUNT Θ ossA PHILIPPI MOCENICI ARCHIEPISC. NICOSIENSIS. PRIMATIS AC LEGATI IN REGNO CYPRI. VIXIT Ο AN. 73. MENSEM UNUM, DIES 27. OBIIΙ T DIE PRIMO MENSIS JUNII. AN. DOMINI. 1586 5^5. Λ

564 Capellari, qui nt donne pas la date de cette en Chypre par Pie IV, et inscrit par Le Quien avec publication. On trouve mention de Mocénigo dans le n." XXXI Â la suite des archevêques de Nicosie, la correspondance de Nani en 1576 et 1577. Cicogna, n'a rien Βde commun avec les archevêques latins dont Inscrii., t. VI, p. ^49. nous Ιvenons de nous occuper. Il fut évêque des Ar­ 565 Capellari, Campidoglio Venelo. Bibl. S. Marc.— méniens Chypriotes, puis transféré à l'évèchè de Le frère Julien, d'origine arménienne, nommé èvèque Bova, en Calabre. Β Η Κ ΙΑ Ρ Π Υ Κ Η Κ Η Θ ΙΟ Λ ΙΒ Β Η Κ ΙΑ Ρ Π Υ Κ Η Κ Η Θ ΙΟ Λ ΙΒ Β Η Κ ΙΑ Ρ Π Υ Κ ACTES PASSÉS A FAMAGOUSTE

DE 1299 À I3OI Η Κ PAR DEVANT Η LE NOTAIRE GÉNOIS

LAMBERTO DE SAMBUCETOΘ Ο PUBLIÉS Ι Λ LE CHEVALIER CORNELIΙΒO DESIMONI Β Η Κ ΙΑ Ρ GENES Π IMPRIMERIE DE L'INSTITUT ROYAL DES SOURDS-MUETS Υ 1883 Κ Η Κ Η Θ ΙΟ Λ ΙΒ Β Η Κ ΙΑ Ρ Π Υ Κ Η Κ Η Θ Ο ACTES GÉNOISΙ Λ DE Β FAMAGOUSTΙ E Β Η Κ ΙΑ Ρ Π Υ Κ Η Κ Η Θ ΙΟ Λ ΙΒ Β Η Κ ΙΑ Ρ Π Υ Κ ACTES PASSÉS À FAMAGOUSTE Η DE 1299 À I3OI Κ PAR DEVANT Η LE NOTAIRE GENOIS I

LAMBERTO DE SAMBUCETO Θ Ο PUBLIES Ι Λ LE CHEVALIER CORNELIO ΙDESIMONΒ I Β Η Κ ΙΑ Ρ GÊNES ΠIMPRIMERIE DE L'INSTITUT ROYAL DES SOURDS-MUETS Υ 1883 Κ Η Κ EXTRAIT PES Η ARCHIVES DE L'ORIENT LATIN PUBLIÉES SOUS LE PATRONAGE Θ DE LA SOCIÉTÉ DE L'ORIENT LATIN Ο Tome II, 2, 1882, Documents, Ι pp. 1-120. Λ ΙΒ Lr-i Β1^ 12S Η ΚTiré i 100 exemplaires. ΙΑ Ρ Π Υ Κ Η Κ ACTA LAMBERTI DE SAMBUCETO Η [Gênes, Archivio di Stato, Archivio Notarile ]. Θ I. —• 1299, 26 décembre. Ο t. I a. In nomine Domini, amen. Nos ODO PERCIVALIΙ S de CASTRO et MATHEUS BESTAGNUS confitemur tibi IOHANNI PASSARE , procuratori FRANCESCHINI BELMUSTI , stipulant! et recipienti hanc con- fessionem et stipulacionem nomine procuratoriΛo dicti FRANCESCHINI , nos quisque nostrum in solidum habuisse et récépissé a dicto IOHANNE illos daremos novôs de Armenia quinque miha centum viginti quinque, quos dare et solvere tenebatiir nobis Βper instrumentum scriptum manu FRANCISCI de PONTILI notarii miîlesimΙ o ducentesimo nonagesimo nono , die vigesima augusti, Renunciantes exceptioni non habitorum et non receptorum dictorum daremorum et confessioni non facte et omni iuri. Quare quisque nostruΒm in solidum promittimus et con- venimus tibi , dicto nomine recipienti , quod in perpetuum in iudicio vel extra occasionet dictorum daremorum seu partis eorum, seu in aliquo ex predictis , contra dictum FRANCESCHINU.M seu heredes eius vel bona eius, nullam faciemuΗ s peticionem seu requisitionem , seu actio vel questio aut peticio per nos vel heredes nostros , seu alterum nostrum , seu per aliqueΚm habentem causam ab altero nostrum seu a nobis. Ahoquin penam dupli de quanto et quociens foret peticio, seu actio moveretur quisque nostrum in solidum tibi stipulanti dare et solvere promittimusΑ , ratis manentibus omnibus et singuhs supra- dictis. Pro quibuΙ s attendendis et observandis universa nostra bona et cuiuslibet nostrum in solidum habita et habenda tibi dicto nomine pignori obhgamus. Abrenunciantes in predictis iuri solidi, beneficio nove et Ρveteris costitutionis de duobus reis, epistole divi Adriani, iurΠi de principali et omni iuri. Hoc acto ut quisque nostrum in so- I Cet acte et les 20 suivants sont datés dans le manus- crit de 1300 (ère génoise commençant le 2 5 décembre). Υ I Κ Actes génois de Famagouste. (6)

lidum de predictis teneatur. Volentes quisque nostrum in solidum dictum instrumentum dicti debiti esse cassum et irritum et nullius momenti et valoris, facientes dicto FRANCESCHINO finem et remis- sionem omnimodam et pactum de ulterius non petendo aliquid de Η omnibus et singulis supradictis. Actum in logia lanuensium Famaguste, die xxvj decembris inter terciam et nonam. Testes vocati et rogati : BORBONOSUS de TURCH.V et Κ PETRUS , placerius communis Famaguste, lanuenses. Η IL — 1299, 29 décembre.

In nomine Domini, amen. Ego RAFFUS DALMACIUS facio, constituΘo et ordino meum certum nuncium et procuratorem LANFRANCUM de LAVANIA socium meum presentem et suscipientem ad naulizandum navim ineam communem inter me et dictum LANFRANCUΟM , vocatam Sanctus Sirus, que nunc est in portu Famaguste , aΙd naulizzandum dictam navim et ad naulum accipiendum nomine meo et dicti LAN- FRANCI secundum quod eidem LANFRANCO videbitur, ad cambiandum, ad emendum, transigendum et paciscendum, vocanduΛm se quietum et solutum de eo quod receperit, transigendum et paciscendum, iura ce- dendum , instrumenta quietacionis faciendum , liberandum et absolven- dum , ad unum procuratores vel plures constituenduΒ m et ad obligandum me et mea pro supradictis, et demum adΙ omnia et singula faciendum f. i*. in predictis et circa predicta, que fuerint necessaria faciendum et que egomet faccere possem si presens essem. Dans et concedens dicto procuratori meo liberum mandatum Βet generalem administracionem in predictis et quolibet predictorum , omnia faciendi ut supra. Promit- tens notario infrascripto, stipulanti et recipienti nomine et vice cuius vel quorum interest vel intererit, habere et tenere ratum et firmum quidquid et quantum per dictuΗm procuratorem meum actum , procu- ratum fuerit, seu gestum in predictis et quohbet predictorum ; sub obligatione bonorum meoruΚm presencium et futurorum ; et omnia , que faciet dictus LANFR.WCUS fecerit, fieri debeat comuniter inter me et dictum LANFRANCUM, Actum in logia Αlanuensium Famaguste , die xxix decembris circa vesperas. Testes Ιvocati et rogati : LEONELLUS PANZANUS et ANTHONIUS ADVOGARIUS.

Ρ III. — 1299, 29 décembre.

In nomine Domini, amen. Ego dictus L.\NFRANCUS de LAVANIA , patronuΠs similiter dicte navis una cum dicto RAFFO , eodem modo ut Υ Κ (7) Actes génois de Famagouste'. 3

supra, facio, constituo et ordino meum certum nuncium et procura­ torem dicium RAFFUM socium meum ad omnia , ut supra me consti- tuit dictus RAFFUS , dicta die et hora, et testibus videlicet dictis LEO- NELLO PANZANO et ANTHONIO ADVOGARIO , présente dicto RAFFO et Η suscipiente. Κ IV. — 1299, 29 décembre.

In nomine Domini, amen. Ego THOMAS de CASANOVA, filiusΗ PEL- LEGRINI de CASANOVA, facio, constituo et ordino meum certum mm- cium et procuratorem IOHANNE.M de Iso, absentem tanquam presentem ad petendum, exigendum et recipiendum pro me et meΘo nomine omnia mea débita , que habere seu recipere debeo , vel in futurum debebo a quacumque persona, collegio et universitate ex quacumque causa; ad vocandum se quietum et solutum de eo quod receperit, transigendum et paciscendum, iura cedendum, instrumentΟ a quieta­ cionis faciendum , liberandum et absolvendum, finemΙ et remissionem et pactum de non petendo, demum ad omnia et singula faciendum in predictis et circa predicta, que fuerint Λnecessaria faciendum et que egomet facere possem, si presens essem. Dans et concedens dicto procuratori meo etc. Promittehs notario infrascripto etc. Sub obligatione bonorum meorum presentiuΒm et futurorum. Actum in logia lanuensium FamagustΙ e , die xxix decembris circa vesperas. Testes vocati et rogati : GABRIEL de SERVO, MARCHETUS de MAGDALENA et CONRADUS de PORTΒA SANCTI ANDRÉE lanue. V. — 1299, 29 décembre.

f. 2fl, In nomine Domini, amenΗ. Ego GLORGIUS de SAGONA lanuensis, ha- bitator Famaguste, filius quondam MICHAELIS de SAGONA , confiteor tibi, IOHANNI de BERNINZONO , de Pallio me habuisse et récépissé a te bissantios albos miUΚe septingentos octo et charatos decem et septem bonos et iusti ponderis de Cipro. Renuncians exceptioni non habito­ rum et non receptoruΑ m dictorum bissantiorum et confessioni non facte et omni iuri.Ι Unde et pro quibus nomine cambu promitto et con- venio tibi dare et solvere , tibi sive tuo certo nuncio , seu dari aut solvi facere per meum certum nuncium, daremos sexmilia centum quinquagintΡa septem novos de Armenia, bonos et iusti ponderis, et hoc in Layacio, salvos in terra, infra dies quatuor proxime venturos, postquam ibidem apphcueris, sive tuus certus nuncius, et si forte non attenderΠo ef observavero tibi ut supra, promitto et convenio tibi per Υpactum dare et solvere tibi sive tuo certo nuncio presenciahter dictos Κ Actes génois de Famagouste. (8)

daremos integrahter, et hoc in Layaccio , et ultra deccm ex dictis da- remis de Ermenia pro quolibet centenario. Que omnia et singula su- pradicta promitto tibi attendere , complere et observare et contra in aliquo de predictis non venire. Ahoquin penam dupli dicte quantitatis; Η cum restitucione dampnorum et expensarum propterea factorum sive factarum, tibi stipulanti dare et solvere promitto, rato manente pacto. Pro quibus attendendis et observandis universa bona mea habita et Κ habenda tibi pignori obligo. Actum in logia lanuensium Famaguste, die xxix decembris, circΗa vesperas. Testes vocati et rogati : MATHEUS de CAMULIO, IOHANNES de PORTA SANCTI ANDRÉE et BRUNETUS Florentinus. Θ VI. — 1299, 30 décembre. Ο In nomine Domini, amen. Ego FRANCISCUS, fihus quondaΙ m SALMONIS de CAGAROTO, confiteor tibi MATHEO BESTAGNO me habuisse et récé­ pissé a te mutuo , gratis et amore libras viginti ianuinoruin. Renun­ cians etc. Quas igitur libras viginti Λvel totidem pro ipsis eiusdem monete promitto et convenio tibi dare et solvere tibi, sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meum certum nun­ cium hinc usque ad kalendas aprilis proximΒe venturi. Ahoquin penam dupli etc. Pro quibus attendendiΙs etc. Actum in logia lanuensium Famaguste, die xxx decembris, circa vesperas. Testes vocati'et rogati: RAFFUS DALMACIUS et IANUINUS GA- RINUS. Β VII. — 1299, 30 décembre.

In nomine Domini, amenΗ. Nos DIMITER et STEPHANUS de MARGATO fratres, habitatores Famaguste, quisque nostrum in solidum confitemur tibi POLO PAPALARDO Κstipulanti et recipienti hanc confessionem no­ mine CRISTIANI SPINULE nos émisse, habuisse et récépissé a te for­ ment! modia mille qumgenta. Renunciantes .... etc. Unde et pro quibus precio quisquΑe nostrum in solidum promittimus et convenimus tibi dare et solvere tibi sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi fa­ Ι f. 2 b. cere per meum certum nuncium, bissantios albos, bonos et iusti pon­ deris , quatuor miUia, et hoc in Famagusta, salvos in terra. Alioquin penam duplΡi etc, Pro quibus attendendis et observandis . . . etc. Hoc acto ut quisque nostrum m solidum teneatur de predictis. Actum in logia lanuensium Famaguste, die xxx decembris , post vesperasΠ. Testes vocati et rogati: OBERTUS de CAMULIO et IOHANNES Υde MARGATO, lanuenses, et BORBONOSUS de TURCHA. Κ (9) Actes génois de Famagouste.

VIIL — 1300, 20 février. * Η

PETRUS VIDALIS, procurator dicti PAULI, ut de procura constat in- strumento infrascripti notarii, [vocavit] se intègre satisfactum de dictis Κ bissantiis quatuor miUibus, computatis bissantiis ducentis quatuor quos dicit dictum PAULUM lanuario usque dies xxvj intrante mense pro­ xime venturo habuisse et récépissé a nepote dicti DIMITRI etΗ ab OBERTO de CA.MULIO. Renunciantes etc. Presentibus testibus IACOBO de SIGNAGO et ZACHARIA ROBERTI de MESSANA. Θ IX. — 1299, 30 décembre. Ο In nomine Domini, amen. Ego POLUS PAPALARDUΙS dicto nomine facio, constituo et ordino meum certum nuncium et procuratorem PETRUM VITALE.M, habitatorem Messane, presentem et suscipientem ad petendum, exigendum et recipiendum pro me Λet meo nomine dictos bissantios quatuor milia, ad vocandum se quietum et solutum de eo, quod receperit, ad quietandum et dictum instrumentum cassandum, et ad iura cedendum, et demum ad omniΒa et singula faciendum in predicta, que fuerit etc. DansΙ et concedens dicto procura­ tori etc. Promittens notario infrascripto stipulanti .... etc. Sub ypotheca et obligatione bonoruΒm meorum presentium et futu­ rorum. Actum in logia lanuensium Famaguste, die xxx decembris, post vesperas. Presentibus testibus predictis BORBONOSO et OBERTO de CAMULIO. Η XΚ. — 1299, 30 décembre. In nomine Domini, amen. OBERTUS de CAMULIO, lanuensis, volens intercedere et se Αet sua solempniter et principaliter obligare pro STE- PHANO et DIMITRO de MARGATO , fratribus lanuensibus, versus POLUM PAPALARDUM deΙ bissantiis mille quingentis, qui sunt ex quodam de- bito bissantiorum quatuor millium alborum quos dare tenentur et debent predicti STEPHANUS et DIMITER dicto POLO, titulo emptionis "furmenti, Ρut constat publico instrumento scripto manu notarii infra­ scripti, hodie promittit et convenit dicto POLO , si predicti eidem non solverinΠt bissantios mille quingentos, dare et solvere eidem^ sive certo

2 Acte postérieur intercalé ici par le notaire comme se réfèrent au a.° précédent. Υ * Κ 6 Actes génois de Famagouste. (lo)

suo nuncio, ad voluntatem suam dicti POLI , et de predictis bissantiis mille quingentis persolvendis eidem se constituit principalem debitorem» et pagatorem sub dicta condicione. Abrenuncians iuri de principali Η et omni iuri, et ultra prorpittit dare et solvere eidem omne dampnum et interesse, que propterea passus esset. Sub pena dupli dicte quan­ titatis et obligatione bonorum suorum presencium et futurorum. Κ Actum in logia lanuensium Famaguste, die xxx decembris, cum pulsaretur ad completorium. Testes vocati et rogati : NICOLA C.WA- ZATUS et PETRUS VITALIS de Messana. Η XL — 1300, 20 février. 5 Θ PETRUS VITALIS de Messana procurator dicti PAULI, ut de procura constat dicto instrumento, iussit dictum instrumentum , Οde quo inter- cessit fideiussor pro dictis DIMITRO et STEFANO fratribuΙs dictis OBER­ TUS esse cassum et nullius momenti. Testes IACOBUS de SIGNAGO et ZACHARIA ROBERTI de Messana civis. Λ XIL — 1299, 30 décembre.Β In nomine Domini, amen. Ego EGIDIUSΙ SEGERIUS de STEPHANO Pi­ sanus confiteor tibi BRUNETO Florentino de GALIANO me habuisse et récépissé a te bissantios albos trescentos viginti quatuor bonos et iusti ponderis. Renuncians exceptioni Β.... etc. Unde et pro quibus, nomine cambii, promitto et conveni o tibi dare et solvere tibi sive tuo certo nuncio, vel dari facere per meum certum nuncium daremos mille ducentos novos de Ermenia bonos et iusti ponderis, hoc in La- jaccio, salvos in terra, infra dieΗs decem tune proxime venturos, post­ quam ibidem aplicueris, sive tuus certus nuncius. Et, si forte non at­ tendero et observavero tibi ut supra, promitto et convenio tibi per pactum dare et solvere tibiΚ, sive tuo certo nuncio, dictos daremos integrahter, et ultra decem daremis ex dictis daremis , et hoc specia­ liter in loco, ubi tibi placeret. Que omnia et aingula supradicta pro­ mitto tibi attendere Αet observare sub pena dupli cum* restitutione dampnorum et expensaruΙ m , et obligatione bonorum meorum presen­ cium et futurorum. Abrenuncians in predictis omni privillegio fori ita, quod possis me et mea convenire sub quolibet magistratu. Actum in Ρlogia lanuensium Famaguste , die xxx decembris, circa vesperas. Testes vocati et rogati L.\NFRANCUS de PRÉDIS et VASSAL- LiNUS dΠe SANCTO ORCESIO et GUIDO de MANTOA. Υ3 .Acte interciL ' Κ (il) Actes génois de Famagouste.

XIII. — 1299, 30 décembre. Η

In nomine Domini, amen. Ego LEONARDUS , filius OBERTI de RECHO, Κ magister axie, qui moror ad Sanctum Thomam de lanua, confiteor tibi RABELLE de GRIMALDIS me habuisse et récépissé a te mutuo, gratis et amore bissantios albos centum bonos et iusti ponderis dΗe Cipro. Renuncians exceptioni .... etc. Quos igitur bissantios centum vel totidem pro ipsis eiusdem monete promitto et convenio tibi dare et solvere .... etc. usque menses sex proxime venturos. Alioquin penam dupli... etc. Rato manente pacto. Pro quibus attendendis..Θ. etc. Actum in logia lanuensium Famaguste, die xxx decembris, inter primam et terciam. Testes vocati et rogati : IACOBUS de SIGNAGOΟ , rector lanuensium in Famagusta, ABRAYNUS , custos logie et BECARIA , pla­ cerius communis Famaguste. Ι

XIV. — 1299, 30 décembre.Λ i. 3 b. In nomine Domini, amen. Ego IOHANNEΒS de BURZONO de Pelio facio, constituo et ordino meum certum Ιnuncium et procuratorem BoNiFACiuM ANIOINUM prescutem et suscipientem ad petendum, exi­ gendum . . . etc., de ulterius non petendo ahquid , et ad unum pro­ curatorem vel plures constituendum, Βet ad id, quod receperit, mitten- dum ad risicum et fortunam meam , et demum ad omnia faciendum in predictis, que .... etc. Dans . . . etc. Promittens habere ratum quidquid .... etc. Sub obligatione omnium .... etc. Actum in logia lanuensiumΗ Famaguste, die xxx decembris, cum pulsaretur ad vesperas. Testes vocati et rogati : IACOBUS de SIGNAGO et LANFRANCUS de LAVANIAΚ, omnes lanuenses. ΙΑXV. — 1299, 31 décembre. In nomine Domini, amen. Ego IOHANNES BARBERUS de Levanto, nomine THOMAINI fratris mei, cuius sum fideiussor, confiteor tibi ADALONO BUCANIGRΡ E me tibi dare et solvere debere pro dicta fide- ÎLissone libras très ianuinorum. Renuncians exceptioni non débite pe- cunie, et confessioni non facte , et omni iuri. Quas igitur libras très, vel totideΠm pro ipsis eiusdem monete , dare et solvere tibi promitto hinc usque annum unum proxime venturum. Alioquin penam dupli ...Υ. etc. Pro quibus attendendis et observandis universa bona mea Κ 8 Actes génois de Fatnagouste. (12)

habita et habenda tibi pignori obligo et sunt pro dicta fidciussione, quam feci pro dicto fratre meo versus te in navi tua. Actum Famaguste, in logia lanuensium , die xxxj decembris, circa Η vesperas. Testes vocati et rogati : UGOLINUS de RIVEM.\R et FRANCISCUS, filius quondam SALMONIS de CAG.VROTO. Κ XVI. — Sans date. Η In nomine Domini, amen. Ego SALVETUS PEZAGNUS confiteor vobis PERCIVALI de CASTRO et MATHEO BESTAGNO Θ

XVII. — 1299, 29 décembre. ΙΟ In nomine Domini, amen. SALVETUS PEZAGNUS et ALBAXETUS AU- RiE eorum propriis nominibus , et nomine dominΛi NICOLAI SPINULE, f ,,«. cuius procuratores sunt secundum formam publici instrumenti scripti manu FRANCISCI de PONTILI notarii, miîlesimo ducentesimo nonage­ simo nono, die prima septembris ex una parteΒ, et PERCIVAL de CASTRO et MATHEUS BESTAGNUS nominibus suis et nominΙ e perdentium de Cipro, quorum procuratores sunt secundum formam instrumenti scripti manu IOHAKKIS AVUNDI notarii hoc anno ex altéra, confitentur inter se ad invicem una pars ab altéra habuisse Βet récépissé integram racionem , solucionem et satisfactionem eius tocius , quod una pars ab altéra pe- tere posset hinc rétro usque diem hodiernum , tam occasione illius societatis contracte inter dictas partes illarum duarum galearum ar- matarum , ductarum per dictaΗs partes in partibus cismarinis, ut constat de instrumento publico scripto manu PAGANI DURANTIS notarii miîle­ simo ducentesimo nonagesimo nono, die undecima [ ] 5, quam aliqua alia occasione velΚ causa, que dici vel excogitari posset usque diem hodiernum. Renunciantes exceptioni non habite, et non recepte intègre racionis, solucioniΑ s et satisfactionis et confessionis non facte, doli in factum , condicioni sine causa et omni iuri. Quare dictis no­ minibus una parsΙ alteri promittit et convenit quod in perpetuum in iudicio vel extra, occasione dicte societatis, seu partis eius, seu ali- cuius debitiΡ, promissionis , pacti vel obligationis, seu quacumque alia occasione vel causa, nullatenus una pars alteri vel contra alteram fa­ ciet peticionem, seu requisitionem seu actio vel questio movebitur per eaΠs vel alteram earum, seu heredes earum, vel alterius ea- Υ4 Acte non terminé. 5 Manque le nom du mois. Κ (13) Actes génois de Famagouste.

f. 4J. rum, seu per dictum dominum NICOLAM SPINULAM seu per aliquem habentem causam ab eis seu altero earum. Alioquin penam duph etc. dictis nominibus una pars alteri stipulanti dare et sol­ vere promittit. Ratis nichilominus manentibus omnibus et singulis Η supradictis. Pro quibus omnibus attendendis er observandis universa bona earum habita et habenda et dicti domini NICOLE SPINULE dictis nominibus inter se ad invicem pignori obligarunt. FacienΚs dictis nominibus una pars alteri finem et remi.ssionem omnimodam et pactum de ulterius non petendo aliquid de omnibus et singulis su­ pradictis. Ita tamen quod libertas dictis partibus contingat.Η Salvo tamen et reservato predictis SALVETO et ALBAXIO dictis nominibus omne ius, quod habent in illis libris quingentis ianuinorumΘ, de quibus fit mentio instrumento dicte societatis facto manu dicti PAGANI, ita tamen, quod per presens instrumentum quietacionis non obsit eisdem in aliquo in dicta quantitate dictarum librarum quingentarum. Actum Famaguste, in domo Templi, die xxix decembriΟ s circa ves­ peras. Testes vocati et rogati: LEONARDUS de ΙRIVEMAR et SIMON NIGER et NICOLAUS BINELLUS, notarius. Λ XVIII, — 1299, 2Β9 décembre. In nomine Domini, amen. Nos PERCIVAΙ L de CASTRO et MATHEUS BESTAGNUS, nominibus nostris propriis et nomine perdentium de Cipro, quorum procuratores sumus secundum formam cuiusdem instrumenti scripti manu IOHANNIS AVUNDI Βnotarii anno proxime preterito, con­ fitemur vobis SALVETO P^ZAGN O et ALBAXIO AURIE , recipientibus ves- tris proprhs nominibus, et nomine domini NICOLE SPINULE militis, cuius estis procuratores, ut constat de ea procura instrumento pu­ blico scripto manu FRANCISCΗI de PONTILI, notarii, miîlesimo ducente­ simo nonagesimo nono, die prima septembris, confitemur habuisse et récépissé a vobis dictis nominibus integram racionem et satisfactionem tocius introitus et Κexitus correrii, marinariorum et omnium alterius galee nobis conducte a MANUELE AURIE certa mercede. Renunciantes exceptioni Α etc. Unde ante dicta n satisfactionem, vobis, dictis nominibus, damus, cedimus, et mandamus omnia iura, raciones et actiones reaiesΙ , personales, utiles directas et mixtas et rei persecuto- rias, que et quas dictis nominibus habemus, et nobis dictis nomi- _f J ^ nibusΡ competunt vel compe^tere possunt, seu unquam competierunt nobis vel alteri nostrum in dicta galea occasione dicte conduc- tionis. Ita ut ipsis iuribus, rationibus et actionibus uti possitis, agereΠ, petere, deffendere, replicare, transigere, opponere, pacisci, et Υomnia demum facere, que unquam dictis nominibus facere potuimus Κ IO Actes génois de Famagouste. (M)

vol possemus ; constituentes dictis nominibus in vos dictis nominibus procuram, ut in rem vestram propriam. Quam vero cessionem et omnia et singula supradicta dictis nominibus promittimus et conve­ nimus vobis dictis nominibus habere ratam et firmam et contra in Η aliquo de predictis non venire. Sub pena dupli de quanto et quociens foret contrafactum et obligatione bonorum nostrorum et dictorum perdentium presentium et futurorum. Hoc acto tamen, dicto et affir­ Κ mato per predictos in presenti contractu, quod idem SALVETUS per pactum teneatur et debeat dictis PERCIVALI et MATHEO dare et resti-Η tuere, et salvare eidem XMANUELI dictam galeam, et solvere et facere id totum, quod facere tenerentur predicti PERCIVAL et MATHEUS pre­ dictis nominibus dicto MAXUELI AURIE per presens instrumentum, et ut supra statutum et adfirmatum est inter dictas partes de voluntatΘe earum. Actum Famaguste, in domo Templi, die xxix decembris, circa ves­ peras. Testes vocati et rogati : LEONARDUS de RIVEMAR, SIMOΟN NIGER et NICOLAUS BINELLUS, notarius. Ι

XIX. — 1299, 29 décembre.Λ Β In nomine Domini, amen. SALVETUS PEZAGNUSΙ , procurator ad infra domini NicoL.u SPINULE militi ex una parte ut de procura constat instrumento publico scripto manu FRANCISCI de PONTILI, notarii, miî­ lesimo ducentesimo nonagesimo nonoΒ, die prima septembris, et AL­ BAXETUS AURIE dicto procuratorio nomin e similiter domini NICOLE, ut constat de dicta procura dicto publico instrumento ex altéra, con­ fitentur dictis nominibus inter se ad invicem, unus ab altero, habuisse et récépissé integram et veramΗ racionem, solucionem et satisfactionem tocius ilhus societatis illarum duarum galearum ductarum per nos et PERCIVALEM de CASTRO et MATHEUM BESTAGNUM in partibus cismari­ nis, ut de ipsa societate Κconstat per instrumentum publicum scriptum manu PAGANI DURANTIS notarii, miîlesimo ducentesimo nonagesimo nono undecima [ Α] et eius tocius, quod unus ab altero dictis nominibus petere posset ex quacumque causa, occasione dicte socie­ tatis hinc rétro usquΙ e diem hodiernum, Renunciantes.,., etc, Quare f. 5^. dictis nominibus unus alteri promittit etc. Alioquin penam duph Ρetc. Ratis manentibus etc. Et proinde universa bona etc. Faciens unus alteri finem etc. Actum in domo Templi, die xxix decembris, circa vesperas. Testes vocati Πet rogati: LEONARDUS de RIVEMAR, SIMON NIGER et NICOLAUS BINELLUSΥ , notarius. Κ (15) • Actes génois de Famagouste. 11

XX. — 1299, 2<^'décembre.

In nomine Domini, amen. Ego SALVETUS PEZAGNUS, nomine meo Η proprio pro tercia parte et procuratorio nomine domini NICOLE SPI­ NULE militis, ut de procura constat instrumento publico scripto manu FRANCISCI de PONTILI notarii, miîlesimo ducentesimo nonagesimo nonoΚ, die prima septembris, pro tercia parte et medio carato galee nove vocate Sanctus Anthonius, que in comitiva venit in partibus cisma­ rinis cum illa conductâ per dominos PERCIVALEM de CASTRO Ηet Ma- THEUM BESTAGNUM nomine eorum perdentium et MANUELE AURIE dictis nominibus pro dictis partibus, vendo, cedo et trado tibi ALBAXETO •AURIE, tuo proprio nomine recipienti, dictas duas parteΘs et caratum médium dicte galee cum omni suo iure, ingressu et exitu, quo- modo (5/c) et utilitate pertinenti dictis partibus, ad habendum et pos- sidendum deinceps in perpetuum, et titulo emptionisΟ, certo finito precio; de quo precio dictis nominibus a te mΙe voco bene quietum et solutum. Renuncians.... etc. Et si plus valent dicto precio illud plus dictis nominibus dono et remitto mera et inrevocabili donacione inter vivos, sciens veram extimacionem ipsarumΛ . Renuncians legi de- ceptionis dupli ultra dimidiam iusti precii. Possessionem quoque et {.6a. doininium ipsarum ex nunc tibi confiteor tradidisse. Quas vero partes promitto tibi legittime deffenderΒe et expedire in iudicio et extra a quacumque persona, collegiΙo et universitate, meis propriis ex- pensis et dicti domini NICOLE, remissa tibi necessitate denunciandi. Insuper ex dicto precio et ex Βdicta causa cum dictis nominibus tibi do, cedo et mando omnia iura , raciones et actiones reaies.... etc. •que et-quas habeo, seu dominus NICOLA habet, seu mihi, ... etc. ita ut dictis iuribus etc. Alioquin penam dupli de quanto et quo­ ciens valent dicte partesΗ, seu pro tempore mehorate essent, tibi sti­ pulanti dare et solvere promitto. Ratis etc. Pro quibus atten­ dendis etc. Hoc acto autem et dicto in presenti instrumento, quod si conditio Κadveniret, quod idem ALBAXETUS haberet aliquod impedimentum vel molestationem in dicta galea pro dictis partibus a dicto domino NICOLA, vel aliquod dampnum ferret, quod idem SAL­ VETUS promittiΑt et convenit eidem ALBAXETO illud dampnum et inte­ resse eidemΙ ALBAXETO integrahter dare et restituere, et ipsum ALBA- XETUM de eo indempnem conservare videlicet pro medietate dicte galee, videlicet parti contingenti dicto NICOLE; et hoc sub pena dupli Ρde quanto et quociens foret contrafactum et obligatione bono­ rum omnium dicti SALVETI presentium et futurorum. ΠIn dicto loco et die et hora et predicti testes similiter vocati et Υ rogati ad predicta. Κ 12 Actes génois de Famagouste. (i6)

XXI. — 1299, 29 décembre. Η In nomine Domini, amen. Ego ALBAXIUS AURIE nomine meo pro­ prio confiteor tibi SALVETO PEZAGNO recipenti nomine tuo proprio Κ et nomine domini NICOLE SPINULE militis, cuius es procurator, me dare debere tibi, dictis nominibus, daremos decem milia novos de Er­ menia bonos et expendibiles, qui restabant tibi ad habendum Ηet recipiendum ex illa societate illarum duarum galearum armatarum, f. g^. ductarum per me et te et PERCIVALEM et CASTRO et MATHEUM BES­ TAGNUM in partibus cismarinis. Renuncians exceptioni nonΘ débite peccunie, confessionis non facte et omni iuri. Quos igitur daremos predictos decem millia promitto et convenio tibi dare et solvere tibi, dictis nominibus, seu dari aut solvi facere per meum certuΟm nuncium in Armenia, salvos in terra, et hoL usque dies quindeciΙ m proximos venturos. Alioquin penam dupli etc. Rato manente pacto. Pro quibus attendendis .... etc. Salvo tamen et reservato tibi omni iure, quod habes in presenti istrurpento. Ita quod perΛ instrumentum quie­ tacionis, hodie per te factum mihi, non obsit in aliquo tibi in presenti instrumento dicti debiti. Actum in domo Templi Famaguste, die Βxxix decembris, circa ves­ peras. Testes vocati et rogati : LEONARDUSΙ de RIVEMAR et SIMON NIGER lanuenses et NICOLINUS BINELLUS, notariusΒ . XXII. — 1299 , 29 décembre.

In nomine Domini, amen. Per presentem seriem publici instru­ menti pateat universis tam Ηpresentibus quam futuris, quod in pre- sencia mei LAMBERTI de SAMBUCETO notarii et testium infrascriptorum ad hoc specialiter vocatoruΚm et rogatorum, SALVETUS PEZAGNUS et ALBAXIUS AURIE, procuratores domini NICOLE SPINULE per publicum instrumentum, dicunt et protestati sunt de eorum voluntate et man- dato, quod illa terciΑa pars et caratum médium illus galee vocate Sanctus AntoniusΙ, quam dictus NICOLA habebat cum dicto ALBAXETO, idem NICOLA eam terciam partem tantum amodo habeat et habere debeat in galeΡa eiusdem SALVETI, quam habuit idem SALVETUS a PER- CIVALE de CASTRO et MATHEO BESTAGNO, et ut supra adfirmatum est et decretum per predictos procuratores nom.inibus supradictis, presen­ tibus predictis PERCIVALI de CASTRO et MATHEO; quam vero permu- tacioneΠm sive cambium predicti dictis nominibus procuratores dicti Υ Κ (17) Actes génois de Famagouste. 13

NICOLE promittunt.... etc. Sub pena .... etc. ; et obligatione bono­ rum dicti domini NICOLE presentium at futurorum. Actum in dicto loco, dicta die et hora, testibus presentibus. Η XXIII. — 1299, 31 décembre. Κ ^- 7"- In nomine Domini, amen. Ego SALVETUS PEZAGNUS meo proprio nomine confiteor vobis PERCIVALI de CASTRO et MATHEO BESTAGNO me vobis dare debere libras octingentas ianuinorum, que restabanΗt vobis ad habendum et recipiendum de racione societatis galee illius per vos et nomine perdentium de Cipro, conducte a MANUELE AURIE certa mercede. Renuncians exceptioni etc. Quas igituΘr hbras octingentas vel totidem pro ipsis eiusdem monete promitto et con­ venio vobis dare et solvere, vobis, sive alteri vestrum integraliter, sive vestro certo nuncio sive alterius vestrum, hinc Οusque kalendas madii proxime venturas et hoç salvas in terra. AlioquiΙ n etc. Rato .... etc. Pro quibus attendendis .... etc. Actum in logia lanuensium Famaguste, die xxxj decembris, circa completorium. Testes vocati et rogati : GABRIELΛ VICECOMES et LUCHE- Tus NIGRINUS, omnes lanuenses. Β XXIV. — 1300, ΙI janvier.

In nomine Domini, amen. Ego ΒPERCIVAL de CASTRO facio, constituo et ordino meum certum nunciu m et procuratorem MATHEUM BESTA­ GNUM presentem et suscipientem ad petendum, exigendum etc., ad id, quod receperit mittendum ad mei risicum et fortunam, excepto in loco deveti, quod mitterΗe non teneatur; ad unum procuratorem vel plures etc. ad omnia et singula, que.... etc. Dans et con­ cedens dicto procuratori ... etc. Promittens notario infrascripto ... etc. ^- 7 *• Sub obligatione Κ Actum in logia lanuensium Famaguste, die prime januarii, cum pul­ saretur ad nonamΑ. Testes vocati et rogati: CONRADUS de SANCTÙ DONATO et NOLASCUΙ S de NIGRO. Ρ XXV. — 1300, I janvier.

In nomine Domini, amen. Ego MATHEUS BESTAGNUS similiter facio, constituΠo et ordino meum certum nuncium et procuratorem dictum ΥPERCIVALEM de CASTRO presentem et suscipientem ad omnia indifïe- Κ 14 Actes génois de Famagouste. (i8)

renter, ut supra idem PERCIVAL me constituit procuratorem suum per dictum instrumentum. Dans .... etc. Promittens habere ratum et fir­ mum .... etc. Sub obligatione .... etc. Η XXVI, — 1300» ï janvier. Κ In nomine Domini, amen. Ego ODOARDUS VENTUS, procurator adΗ r. s a. infrascripta THOME SALVAIGI, ut de procura constat instrumento pu­ blico scripto manu THOME CAPARRAGIE, notarii, miîlesimo ducentesimo nonagesimo nono, die vigesima nona septembris, dicto nomine procu­ ratorio confiteor, tibi PETRO PETRI VIDALIS, habitatori MessaneΘ, stipu­ lanti et recipienti hanc confessionem et stipulacionem nomine procu­ ratorio PAULI PAPALARDI per publicum instrumentum factum manu notarii infrascripti, presenti miîlesimo, et nomine CRISTIANΟI SPINULE et LEONARDI SPINULE, quorum idem PAULUS procuratoΙr est per pu­ blicum istrumentum scriptum manu GUILLIELMI CALDORE, notarii, miî­ lesimo ducentesimo nonagesimo nono, die quarta mensis iulii, me ha­ buisse et récépissé a te, dicto nomine, illos bissantioΛs sarracinales auri quadringentos septuaginta quinque, quos idem PAULUS , nomine procu­ ratorio supradictorum CRISTI.WI et LEONARDΒI SPINULARUM, et pro ipsis dare tenebatur predicto THOME, ut constaΙ t publico instrumento scripto manu dicti GUILLIELMI CALDORE, notarii, dicto miîlesimo, die vigesima secunda septembris; ipsis vero bissantiis sarracinalibus com­ putatis in bissantiis albis mille quingentiΒs quadraginta tribus et charatis decem et octo. Renuncians exceptioni non habitorum et non recep­ torum dictorum bissantiorum et no n computatorum in dictis bissantiis albis mille quingentis quadraginta tribus et charatis decem et octo, et confessioni non facte et omniΗ iuri. Quare dicto nomine procuratorio promitto .... etc. Alioquin etc. Ratis etc. Pro quibus attendendis etc. Volens et iubens dictum instrumentum dicti debiti esse cassum et irrituΚm et nullius momenti et valoris, tradens eum instrumentum incisum taliter quod de eo amodo non possit uti. Actum in logia lanuensiuΑ m Famaguste, die xij januarii, circa ves­ peras. Testes vocati et rogati : BOLBONOSUS de TURCHA , IOHANNES Mussus de PELIOΙ et ZACHARIA de ROBERTO, civis Messane.

Ρ XXVII. — 1300, 12 janvier.

In nominΠe Domini, amen. Ego BORBONOSUS de TURCHA, lanuensis, f g^ confiteoΥ r tibi PETRO PETRI VIDALIS, habitatori Messane, stipulanti et Κ (19) Actes génois de Famagouste. 15

recipienti hanc confessionem et stipulationem procuratorio nomine PAULI PAPALARDI per publicum instrumentum scriptum hoc anno manu notarii infrascripti, et nomine CRISTIANI SPINULE et LEONARDI SPINULE, quorum idem PAULUS procurator est per publicum instru­ Η mentum scriptum manu GUILLIELMI CALDORE, notarii, miîlesimo ducen­ tesimo nonagesimo nono, die quarta mensis iulii, me habuisse et ré­ cépissé a te, dicto nomine, illos bissantios sarracinales auri mille Κ ducentos, quos mihi dare tenebatur dictus PAULUS nomine predictorum CRISTIANI et LEONARDI SPINULORUM et pro ipsis, ut constat pubhcΗo instrumento scripto manu dicti GUILLIELMI miîlesimo ducentesimo nonagesimo nono, die vigesima prima septembris, ipsis vero bissantiis mille ducentis sarracinalibus computatis in bissantiis albis tribus mil- libus noningentis. Renuncians .... etc. Quare promitto Θet convenio tibi .... etc. Alioquin etc. Pro quibus attendendis .... etc. Volens .... etc. Actum Famaguste in logia lanuensium, die xij januariiΟ, circa vespe­ ras. Testes vocati et rogati ad predicta: ODOARDUΙS VENTUS, PHILIPUS de NAULO, ZACHARIA de ROBERTO, civis Messane, et SALVINUS de SA­ GONA, lanuensis, indictione XII. Λ XXVIII. — 1300,Ι 2Β0 janvier. 9a. In nomine Domini, amen. BERNABOS de Placentia, fihus SAXON de PELUCHO de Placentia confiteor tibi IOHANNI PASSARE lanuensi me habuisse et récépissé a te mutuoΒ, gratis et amore libras très ia­ nuinorum. Renuncians .... etc . Quas libras très, vel totidem pro ipsis eiusdem monete promitto et convenio tibi dare et solvere tibi sive tuo certo nuncio, seu .... etc. quandocumque volueris et de tua fuerit voluntate. AlioquiΗn .... etc. Proinde universa . . . etc. Abrenuncians in predictis privillegio fori ita, quod possis me et mea convenire sub quolibeΚt magistratu. Actum Famaguste in domo, qua moratur dictus IOHANNES, die xx ianuarii circa terciam. Testes vocati et rogati : VAXILLIUS, habitator Fa­ maguste, et GUILLIELMUΑ S FABA de Coconario, famulus FRANCESCHINI TAVANI lanuensisΙ , ibi présentes ad predicta. Ρ XXIX. — 1300, 26 janvier.

In nomine Domini, amen. Ego BRANCA de CASTRO de CASTRO {sic) facioΠ, constituo et ordino meum certum nuncium et procuratorem lo- ΥHANNINUM de MARI presentem et suscipientem, ad naulizandum sive Κ i6 Actes génois dc Famagouste. (20)

locandum navim meam, et sociorum meorum, vocatam Sancta M:;ria, que nunc est in portu Famaguste, ad lanuam eundo, vel in qua­ cumque parte eidem IOHANNINO videbitur pro meliori et utiliori, et pro illo naulo, quod e'dem videbitur; ad petendum .... etc., ad Η id, quod receperit, mittendum .... etc, demum ad omnia .... etc. Dans et concedens . . . etc. Promittens notario infrascripto . . . etc. Κ Sub ypotheca et obligatione .... etc. Actum in logia lanuensium Famaguste, die xxvj ianuarii, circa vesperas. Testes vocati et rogati: IOHANNES, scriptor domini consuliΗs lanuensium Famaguste, et ABREYNUS, custos logie lanuensium Fa­ maguste. Θ XXX. — 1300, 27 janvier. In nomine Domini, amen. Ego THOMAS PIGNATARIUSΟ confiteor tibi f. 9* UGOLINO de RIVEMAR me habuisse et récépissé a te tôt de tuis rébus, Renuncians .... etc. Pro quarum precio promitto Ιet convenio tibi dare et solvere tibi seu tuo certo nuncio .... etc. libras viginti ianuinorum, et hoc in lanua, infra dies quindeciΛm tune proximos venturos, postquam ibidem apphcueris, sive tuus certus nuncius, salvas in terra, Alioquin .... etc. Rato .... etc. Pro quibus at­ tendendis .... etc. Β Actum Famaguste pênes domum, qua Ιmoratur GARINUS, anno do- minice nativitatis MCCC, die xxvij ianuarii, circa vesperas. Testes vo­ cati et rogati : FRANCISCUS de RAPPALL ΒO et STEPHANUS BONACCURSUS. XXXI. — 1300, 27 janvier.

In nomine Domini, amenΗ. Ego MANUEL de FINALI confiteor tibi PERCIVALI de CASTRO stipulanti et recipienti hanc confessionem et stipulationem nomine MATHEI BEST.\GNI, cuius procurator es per pu­ blicum instrumentum scriptuΚ m manu notarii infrascripti, me émisse, habuisse et récépissé a dicto MATHEO tantum pannum. Renuncians... etc. Pro cuius precio Αpromitto et convenio, tibi dicto nomine, dare et sol­ vere dicto M.\THE0 sive eius procuratori libras octo et solidos un- decim et denarioΙs sex ianuinorum, quandocumque voluerit dictus M.\THEUS sive dictus procurator et de eius processerit voluntate. Alio­ quin ....Ρ etc. Pro quibus attendendis .... etc. Actum in logia lanuensium Famaguste, anno dominice nativitatis MCCC, die xxvij ianuarii, circa completorium. Testes vocati et rogati ANTHONIUΠS BELLACIUS da Naulo et IOH.\NNES GALLUS de Cogoleto, Υomnes lanuenses. Κ (2i) Actes génois de Famagouste. 17

XXXII. — 1300, 27 janvier. In nomine Domini, amen. Ego OBERTUS de QUARTO, filius quondam Η FRANCISCI de QUARTO, confiteor tibi, PERCIVALI de CASTRO, stipulanti et recipienti hanc confessionem et stipulationem nomine MATHEI BES- TAGNi, cuius procurator es per publicum instrumentum scriptumΚ manu notaru infrascripti, me émisse , habuisse et récépissé a dicto MATHEO tantum pannum, Renuncians .... etc. Pro cuius precio promitto et convenio tibi dare et solvere dicto MATHEO , sivΗe eius procuratori, libras septem ianuinorum ad voluntatem dicti MATHEI , sîve procurator is eius , et quandocumque de ejus processerit voluntate. Alioquin .... etc. Pro quibus attendendis .... etc. Θ Actum in logia lanuensium Famaguste, die xxvij ianuarii, cum pulsaretur ad completorium, sive circa completorium. Testes vocati et rogati : ANTHONIUS BELLACIUS de Naulo et IOHANNEΟS GALLUS de Cogoleto, lanuenses. Ι XXXIII. — 1300, 28 janvier.Λ f. lofl. In nomine Domini, amen. Ego ENRICUS de SPINA nomine meo proprio in solidum , et nomine BINDI SICHAMENGIΒ , consulis Pisanorum in Layacio, pro quo promitto de rato habendo, confiteor tibi UGO­ LINO de RIVEMAR stipulanti et recipientΙ i hanc confessionem nomine fihorum et heredum quondam SALVETI PEZAGNI , me \ habuisse et ré­ cépissé a dicto UGOLINO dictoΒ nomine illos daremos de Armenia quinque millia , quos dico dictu m quondam SALVETUM mutuo acce- pisse a dicto BINDO , prout constat per quamdam litteram factam manu quondam dicti SALVETI , ut dico, et in qua littera continetur, quod tu dictus UGOLINUΗS pro dicto quondam SALVETO dare deberes michi et pro dicto BINDO daremos quinque miha, Renuncians . . . etc. Quare dicto nomine promitto et convenio tibi dicto nomine reci­ pienti me facere etΚ curare ita et sic, quod in perpetuum in iudicio vel extra . . . etc. Alioquin .... etc. Ratis .... etc. Pro quibus attendendis .... etc. Actum in logiΑa lanuensium Famaguste, die xxvuj ianuarii, circa vesperas. TesteΙ s vocati et rogati : THOMAS BECHIGNONUS , LEONARDUS de FoNTANEGio et AMBROSIUS , filius OBERTI CALDELARH.

Ρ XXXIV. — 1300, 31 janvier. ΠIn nomine Domini, amen. Ego FRANCISCUS, filius quondam SALMONIS de CAGOROTO de Clavaro, confiteor tibi A.MBROSIO, filio OBERTI CAL- Υ Κ i8 Actes génois de Famagouste. (22)

DELARH de Sancto Stephano, me émisse, habuisse et récépissé a te tantum pannum. Renuncians .... etc. Pro cuius precio promitto et convenio tibi dare et solvere tibi , .seu .... etc. libras très ianui­ norum , quandocumque volueris , et de tua processerit voluntate» Alio­ Η quin .... etc. Proinde universa . , , . etc, Actum in logia lanuensium Famaguste, die xxxj ianuarii. Testes vocati et rogati : LEONARDUS de FONTANEGIO et ROMANETUS de \'ER- Κ NACiA, lanuenses omnes, post vesperas. Η XXXV. — 1300, 29 janvier. Θ In nomine Domini, amen. Ego SALVINUS BAVA de Sagona con- f. ,OA. fiteor tibi PERCIVALI de CASTRO , stipulanti et recipienti hanc confes­ sionem et stipulationem nomine tuo proprio et nomineΟ filiorum et heredum quondam SALVETI PEZAGNI , et nomine ALBAXETI AURIE et M.\TIIEI BESTAGNI , me habuisse et récépissé a te , dictiΙs nominibus , illos daremos de Ermenia novos , et bonos , et iusti ponderis viginti milia centum, quos dare et solvere tenebaris , unΛa in solidum cum predictis , mihi precio salmarum trescentarum ut de predictis constat instrumento instrumento (^sic) publico scripto manu notarii infrascripti miîlesimo ducentesimo nonagesimo nono, Βdie vigesima prima no- vembris, Renuncians .... etc. Quare promittΙ o et convenio tibi, dictis nominibus , quod in perpetuum .... etc. Alioquin .... etc, Ra­ tis ,.. . etc. Pro quibus attendendis .... etc. Volens .... etc, Actum in logia lanuensium FamagusteΒ, die xxix ianuarii, post ves­ peras. Testes vocati et rogati : PETRU S RUBEUS de lanua, BRANCA de CASTRO et ODOARDUS ZACHARIASΗ. XXXVIΚ, — 1300, 29 janvier. In nomine Domini, amen. Ego BERTOLA de ALAMANIA , habitator Famaguste, confiteor tibi ANTHONIO GAMERIO, me habuisse et récépissé a te tôt de tuis rébusΑ. Renuncians .... etc, Pro quarum precio pro­ mitto et convenioΙ tibi dare et solvere tibi sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meum certum nuncium bissantios albos decem bonos et iusti ponderis , quandocumque volueris, et de tua processerit voluntate. SuΡb pena dupli . , . , etc. cl obligatione .... etc, Actum in logia lanuensium Famaguste, die xxix ianuarii, post ves­ peras. ΠTestes vocati et rogati : CONRADUS TODISCUS , RODULFUS TO- Discus et PETRUS de TURRI, lanuensis. Υ Κ (23) Actes génois de Famagouste. 19

XXXVII. — 1300, 31 janvier. Η {.lia. In nomine Domini, amen. Nos MANUEL SALVAIGUS et LÉO SAL- VAIGUS, quisque nostrum in solidum, confitemur tibi SALVIXO BAVE de Sagona nos émisse, habuisse et récépissé a te salmas centum furΚ­ menti onustas in navi BRANCHE de CASTRO. Renuncians .... etc. Pro cuius igitur furmenti precio quisque nostrum in solidum promit­ timus et convenimus dare et solvere tibi, sive tuo certo nuncioΗ, seu dari aut solvi facere per meum certum nuncium daremos novos et bonos de Ermenia novem milia quingentos, et hoc in Ermenia, salvos in terra, hinc usque dies quindecim proximos venturosΘ. Alio­ quin .... etc, Rato , . . . etc. Pro quibus attendendis .... etc. Abrenunciantes .... etc. Actum in logia lanuensium Famaguste, die xxxΟj ianuarii, circa vesperas. Testes vocati et rogati : THOMAS PIGNATARIUΙ S et IOHANNES BOTACIUS de Castro. Λ XXXVIII. — 1300,Β 31 janvier. In nomine Domini, amen. Nos MANUEL SALVAIGUS et ADAL.\NUS BucANiGRA, quisque nostrum in solidumΙ , confitemur tibi dicto SALVINO dare debere daremos duo millia septingentos quinquaginta bonos et novos de Ermenia, qui restant Βtibi ad habendum pro precio salmarum furmenti quinquaginta onusti in navi BRANCE de CASTRO , et quas a te habuisse et récépissé confess i sumus. Renuncians .... etc. Quos igitur daremos duo millia septingentos quinquaginta, vel totidem eiusdem monete quisque Ηnostrum in solidum promittimus et conve­ nimus tibi dare et solvere tibi, seu .... etc. in Ermenia, salvos in terra, hinc usque dies quindecim proximos venturos. Alioquin . , . etc. Rato . . . etc. Pro quibuΚs attendendis . . . etc, Abrenunciantes . . . etc. Hoc acto, ut quisque nostrum in sohdum de predictis teneatur. Actum in logia lanuensium Famaguste , die ultima ianuarii, circa vesperas. TesteΑs vocati et rogati : THOMAS PIGNATARIUS et IOHANNES BOTACIUS deΙ CASTRO , lanuenses.

Ρ XXXIX. — 1300, i février.

i. Il t. Πlll nomine Domini, amen. Ego BARTOLINUS BULLA lanuensis, ha­ Υbitator Nicosie, facio, constituo et ordino et loco mei pono raeos Κ 20 Actes génois de Famagouste. (24)

ccrtos nuncios et procuratores PELERINUM COCHARELU.M, PERCIVALEM de MARI et FRANCISCUM COCHARELU.M absentes tamquam présentes, et quemlibet eorum in solidum ita , quod non sit melior conditio oc- cupantis , et quod unus inceperit altcr finire possit, ad mutuandum Η sive mutuum accipiendum pro me et meo nomine usque in illam quantitatem peccunie, que continebitur in litteris , quas mittam ipsis procuratoribus meis, seu alicui eorum, ad expendendum et faciendum Κ de ipsa peccunia, quam mutuo acceperint pro me secundum quod continebitur in dictis meis litteris, ad transigendum .... etc. et ad omnia et singula .... etc. Dans et concedens .... etc. PromitΗ­ tens notario infrascripto .... etc. Sub ypotecha .... etc. [Actum] in logia lanuensium Famaguste, die prima februarii. Testes vocati et rogati : IACOBUS PINELLUS et GREGORELLUS FORMICA Θde Sa­ gona, lanuenses. XL. — 1300, 2 février. ΙΟ In nomine Domini, amen. Nos SALVINUS BAVA de Sagona et BER- NARDUS GiNUS de Florencia confitemur tibi, UGOLINO de RIVEMAR, sti­ pulanti et recipienti hanc confessionem et stipulationeΛ m nomine fi­ liorum et heredum quondam SALVETI PEZAGNI , nos habuisse et récé­ pissé a dicto UGOLINO danti et solventi, de Βbonis dicti quondam SAL­ VETI , daremos illos quindecim millia sexcentos de Ermenia bonos et novos, quos dictus quondam S.\LVETUS Ιdare et solvere tenebatur nobis pro precio salmarum ducentarum furmenti, quod idem quondam SALVETUS , tempore quo vivebat, émit a nobis , ut de predictis con.stat instrumento publico scripto manu notariΒi infrascripti, presenti miîle­ simo, die vigesima octava decembris . Renunciantes .... etc. Quare promittimus et convenimus tibi, dicto nomine, quod in perpetuum in iudicio .... etc. Ahoquin .... etc. Ratis . , . . etc. Pro quibus ^- '^ attendendis .... etc. TradenteΗs tibi dictum instrumentum incisum taliter, quod de cetero uti non possit de eo. Actum in logia lanuensiuΚm Famaguste, die ij februarii, in crcpuscolo. Testes vocati et rogati : dominus IACOBUS de SIGNAGO, rector lanuen­ sium in Famagusta, NICOLAUS de MARI et LEONELLUS PANZANUS, la­ nuenses. ΙΑ Ρ XLI. — 1300, 3 février. In nomine Domini, amen. Ego RABELLA de GRIMALDIS meo pro­ prio nomine in solidum et nomine procuratorio in solidum ad infra­ scripta ΠANDRIOLI DENTUTI per publicum instrumentum scriptum manu NICOLΥE de RACIONE, notarii, miîlesimo dugentesimo nonagesimo sep- Κ (25) Actes génois de Famagouste. 21

timo, die décima octava madii, ac etiam nomine procuratorio in so­ lidum SiMONis DENTUTI , ut de procura constat instrumento publico manu' AMBROSII de BROLIO, notarii, miîlesimo ducentesimo nonagesimo nono, die décima nona augusti, confiteor tibi, ANDALO SALVAIGO, me Η dictis nominibus habuisse et récépissé a te tôt de tuis bissantiis albis bonis et iusti ponderis de Cipro. Renuncians .... etc. Unde et pro quibus, nomine cambii, dictis nominibus in solidum promitto et con­Κ venio tibi dare et traddere atque consignare tibi sive tuo certo nuncio, seu .... etc. cantaria octuaginta zuchari de Cipro ad cantarium de Cipro, et hoc in lanua, salva in terra, hinc usque per totumΗ men­ sem proxime venturum , et que cantaria octuaginta esse debeant eius­ dem bonitatis illorum cantariorum viginti, que emisti a principe Tabarie, que fers seu manent lanue et ipsa cantaria octuagintΘ a zu­ chari promitto tibi dare et traddere ad dictum terminum, ut supra, secundum quod ponent dicta cantaria viginti, salva in terra, non ob- stante aliquo accidente qui evenerit dictis cantariisΟ viginti zuchari. Que omnia .... etc. Alioquin .... etc. Et proinde .... etc., et ex nunc obligo tîbi pignori pro securitate et firmitateΙ tua, fardella sexdecim serici gielli, ponderata libre très millia sexcente de lanua , que ex nunc confessus es te habuisse et récépisséΛ , et que defîerri de- f. 12 b. bent in illa nave , sive ligno, que sive quod mihi placuerit in pro- vincia, et que fardella debent stare in virtute et custodia tui ANDALO vel tui certi nuncii, quousque tibi sive Βtuo certo nuncio fuerit inte­ graliter satisfactum de dicto zucharoΙ, et facta tibi, sive tuo certo nuncio solucione et satisfactione de dicto zucharo, tenearis et debeas dare et restituere mihi RABELLE , sive meo certo nuncio dictam setam, euntibus dictis fardellis ad risicuΒm et fortunam dicti RABLLE , et ut supra affirmatum et statutum est inter dictas partes de voluiitate ea­ rum. Abrenuncians dictus RABELLA .... etc. Actum Famaguste, in Ηdomo ODDONIS de SEXTO , que est ante do­ mum Templi, die iij februarii. Testes vocati et rogati : MANUEL MA- RABOTus, IOHANNINUΚS de MARI et ODOARDUS VENTUS. Α XLII. — 1300, 2 février. In nomineΙ Domini, amen. Per presens publicum instrumentum pateat universis tam presentibus , quam futuris, quod iû presencia mei notarii Ρinfrascripti, testium infrascriptorum ad hoc specialiter voca­ torum et rogatorum videlicet: BALIANI de GUISULFO, ODOARDI ZA- CHARIE, NICOLAI VERDONI, IOHANNIS de MARI et BONACCURSI scribe galeΠe quondam SALVETI PEZAGNI , UGOLINUS de RIVEMAR, filius GUIL­ ΥLIELMI de RIVEMAR, confitetur IACOBO RUBEO, PASCHALI de MARI , recto- Κ 22 Actes génois de Famagouste. (26)

ribus lanuensium in Cipro, et IACOBO de SIGNAGO, rectori lanuensium in Famagusta, ipsos prefatos rectores tradidisse et consignasse dicto UGOLINO , in eiusdem custodia, dictam galeam , que fuit dicti quon­ dam S.\LVETi, daremos de Ermenia quadraginta sex millia centum Η septuaginta unum, inventos in dicta galea inter capscietas dicti quon­ dam SALVETI in parte, ed in parte inter portam prope dicte galee, omnes res et mercimonia infra dicti SALVETI , inventas etiam tam in Κ dicta galea , quam in magasenis , pro ipsa galea lanuam ducenda et res et bona ibi deflferenda , exceptis illis , de quibus facta est solucio creditoribus infra dicti quondam SALVETI , que omnia bona predictaΗ dicti quondam SALVETI mortui intestati ad dictorum rectorum manus pervenerunt racione dicte rectorie. Renuncians exceptioni .... etc. Quas vero res et que mercimonia et quantitates pecunie , exceptiΘs illis rébus et peccuniis , que scripte sunt inferius , et de quibus rébus et peccuniis facta est solutio infra creditoribus per quantum infra, et que pecunie et res debent diminui de infrascriptis rébus Οet peccunia super scripta, idem UGOLINUS promittit et convenit prefatiΙ s rectoribus in dictam lanuam defferre et bona fide et sine fraude salvare et custo- dire eas , et eas traddere et consignare lanue in virtute dominorum potestatis lanue vel consulum seu filiorum et hereduΛm dicti quondam f. ,3 «. SALVETI vel illorum quibus de iure dicta bona spectabuut : et hoc sub pena dupli valementi dictarum rerum et obligatione bonorum presencium et futurorum, euntibus ipsis galeΒa et rébus ad risicum eius et fortunam maris et gentium sive Ιillorum , quorum sunt, et quibus spectant : dicentes et protestantes ad invicem dicti recto­ res , quod dictam traditionem et consignationeΒ m ei dicto UGOLINO fecerunt, quia cognoverunt a parte, quod erat et est pro me­ liori , utiliori et saniori dictorum bonoru m et dictorum heredum. De quibus vero rébus et omnibus supradictis dictus UGOLINUS promittit predictis rectoribus eos et quemlibeΗt eorum conservare idempnes et bona eorum idempnia , sub dicta pena, et obligatione bonorum eius presentium et futurorum. Hiis vero creditoribus, quibus primo facta est solutio de dictis peccuniiΚs et rébus sunt hii. Primo SALVINO BAVE de Sagona et BERNARDO GINI de Florentia daremos quindecim millia sexcentos, qui fuerunt pro precio furmenti, quod eidem quondam SALVETO vendideruntΑ, tempore quo vivebat, et de quibus est instru­ mentum publicumΙ factum manu notarii infrascripti, presenti miîlesimo, die xxviij decembris. Item IACOBO RUBEO predicto in una parte in daremis de Ermenia viginti duo millia computatis in bissantiis albis quinque millibuΡs noningentis quadraginta et in aha parte bissantios albos très millia noningentos quadraginta octo , computatos in peciis pannoruΠm Lombardeschi xxxiij et pannorum Francescorum xxvij dictΥi quondam SALVETI , et in alia parte in bissantiis albis quadrin- Κ C27) Actes génois de Famagouste. 23

gentos quinquaginta novem , et sunt in summa bissantii albi decem millia trescenti quadraginta septem , quos idem IACOBUS confitetur ha­ buisse et récépissé de dictis bonis. Renuncians .... etc. Pro precio capsciarum septuaginta zuchari, quod fuit nitidum, in pondère cantaria Η xxxiv et rotuli vj, ad cantarium de Cipro, quod idem quondam SALVETUS emerat, tempore quo vivebat, a dicto IACOBO, ut dico. Res autem dicti quondam SALVETI que date sunt in custodia dictiΚ UGOLINI sunt hec. Primo sciphi duo de pede de argento , unus quo­ rum est ad arma dicti quondam SALVETI, alius vero non. Item capscie due. Item capscias quinque argenti ad arma dicti quondam SALVETIΗ. Item coclearia viginti quinque argenti. Item pomelli grossi quinque de ambra. Item annulum unum auri pro sigillando de leone. Item bursa una desguarnita de auro et serico. Item macie due sine manicΘo deau- rate. Item buxola una de anofanto. Item sciphus unus de Mezaro (?) cum pede argenti. Item burssa una deaurata, toaiolum unum recamatum de auro. Item cartularium suum. Item ducati siveΟ veneciani de ar­ gento Ixxix. Item cofanum unum. Item pecie trèΙs ianssemini, cul- trix una naxicii, tunica blavi cum friseis. Item alium cofanum et pannus unus deauratus. Item pecie due de macuca, coprisius unus et mantus de blavo foderatus penna varia, pariΛa octo de corzetis. Item f. iji. linteamina duo, pecie iasemini sarbuxii due cum nariis et cemilariis, boneta una, carnarolius unus cum infulis intus et sarbuxiis. Item cortine due. Item cultrix una cendati. ΒItem tunica una de scarleto foderata penna vulpis. Item cocadia unΙa gamelini foderata penna, item mantellum unum de virgato cum penna varia. Item copertorium unum virmilium foderatum penna de Βuncia, gamerra , et coprisium fode- ratum de blavo. Item paria duo calligarum de cimiliato, aliud de scar­ leto , moschetum unum, linteamin a tria, ronge très. Item gasapa sex, toalioli duo pro manibus , capellus unus de aqua, guanti duo de corio, frissetinus unus dΗe naco, canne très minus tercia de blavo de Fiandara, frissetinus albus, cabani quinque de panno Lombardisco, duo virmilh et très blavi. Item stivarii de corio. Item capellum unum de ferro. Item stagnariaΚ una de ramo, lobie due albe et stache due la- borate. Item due laborate similiter. Item carpita una varnita burdi, cultres due, una grossa, alia vero subtilhs. Item oregerium unum et item alia capsiaΑ, currigium unum munitum de argento smadatum ad arma dicti quondaΙ m SALVETI. Item berretina una deaurata. Item ipper- peri vij auri in quandam burssa. Item pomelli iij argenti grossi. Item tappetumΡ unum , sclavi duo griffoni de Marvasia, qui sunt pro redem- ptione. Item alius sclavus, qui datus fuit eidem quondam SALVETO , ut dicitur. Item alius sclavus, qui vocatur TARTARINUS , quem duxit deΠ lanua. Asturis una, capscia vacua de aeneis. Balie quatuor de ΥTuscana. Balle très panni Lombardeschi, pecie xxv. Item pecie xij Κ 24 Actes génois de Famagouste. (28)

panni Lombardischi. Item balle très panni de Francia, pecie xvj. Item balle due panni de Francia, pecie decem. Item virgati, pecie j, que sunt in summa pecie sexaginta quatuor, que date fuerunt dicto I.\coBO RUBEO in solutum infra solucionem debiti sui ut supra, Η Actum in domo ODDONIS de SEXTO Famaguste, que est ante do­ mum Templi, die ij februarn, circa vesperas, Testibus vocatis et ro­ gatis predictis, videlicet dictis BALIANO de GUISULFO, ODOARDO ZA­ Κ CHARIA , NICOLAO \^ERDONO , IOHANNI BONACCURSO scribe dicta galee et ahis. Η XLIII. — 1300, 6 février. Θ In nomine Domini, amen. Ego FRANCISCUS de RAPPALLO confiteor t. .4,.. tibi PERCIVALI de CASTRO me habuisse et récépissé a te daremos de Ermenia bonos et iusti ponderis quingentos. RenuncianΟs .... etc. Unde et pro quibus nomine cambii promitto et conveniΙ o tibi dare et solvere tibi ' sive tuo certo nuncio , seu dari aut solvi facere per meum certum nuncium libras viginti quinque ianuinorum, salvas in terra , ad voluntatem , et quandocumque de tua liierîΛt voluntate. Sub pena dupli .... etc. et obligatione .... etc. Actum Famaguste , ante cambia , die vj februariiΒ , inter nonam et vesperas. Testes : IOHANNINUS de MARI et ΙLEONARDUS de RIVEMAR. XLIV. — 1300 Β, 6 f'vrier. In nomine Domini, amen. Ego SALVINUS BAVA confiteor tibi PETRO RUBEO de lanua me habuisse et récépissé a te integram racionem , solucionem et satisfactionem illoruΗm daremorum de Ermenia viginti unius millium centum , quos habuisti et recepisti pro me et meo no­ mine a SALVETO PEZAGNΚO , ALBAXIO AURIE , PERCIVALE de CASTRO et MATHEO BESTAGNO, et de quibus est instrumentum factum manu notarii infrascripti, sicuti predicti dictos daremos mihi dare et sol­ vere tenebantur, quisquΑe eorum in solidum, anno proxime preterito die xxj novembrisΙ per instrumentum factum manu notarii infrascripti in dicto miîlesimo et die. Renuncians .... etc. Quare .... etc. Promittens te et tua conservare indempnem et idempnia de predicta pecunie quantitateΡ . Sub pena .... etc. Actum ante logiam lanuensium Famaguste , die vj februarii, inter terciamΠ et nonam. Testes vocati et rogati : BONIFACIUS ANIOINUS, RI- CARDUS de ALBERTENGIS de Sagona, omnes lanuenses. Υ Κ (29) Actes génois de Famagouste. 25

XLV. — 1300, sans date. Η In nomine Domini, amen. Nos IACOBUS de SIGNAGO et ODDO de SEXTO facimus, constituimus et ordinamus nostrum certum nuncium et procuratorem dominum IACOBUM TORNELLUM, admiratum ErmenieΚ, ad habendum, exigendum et recipiendum pro nobis et nostro nomine capitale et lucrum cuiusdam accomendacionis de bissanciis albis mille sexcentis a GALVANO MANEGETA, quos habuit et recepit a nobiΗs in accomendacione, ut constat publico instrumento scripto manu notarii infrascripti anno proxime preterito, ad vocandum se quietum et so­ lutum de eo, quod receperit, transsigendum et paciscendumΘ, instru­ mentum quietacionis faciendum .... etc. ad iura cedendum, et ad mittendum nobis peccuniam secundum quod eidem procuratori meo mittemus dicendo per litteras nostras. Dantes ....Ο etc. Promitten- tes . . . . etc. Sub ypotheca .... etc. Ι Testes: GREGORELLUS FORMICA, ANTHONIUS de VULTURO et ZERVA- ziNUS ToRNELLUS, omues lanuenses. Λ XLVI. — 1300Ι, 8Β février. f. 14*. In nomine Domini, amen. Ego IACOBINUS de MARINO confiteor tibi, RABELLE de GRIMALDIS, me habuisse et récépissé a te in accomen­ dacione pecias pannorum nachi Βtriginta septem, pecias pannorum triginta de camuca, peciam una m panni tafta, libras septuaginta sex ad libram lanue serici scegelli et pecias septem velluti et in daremis de Ermenia sexcentos viginti. Renuncians .... etc. Cum quibus, Deo dante, causa mercandi ireΗ debeo, quo Dominus mihi melius admi- nistraverit ; habens potestatem ex ipsi^ quam partem voluero mittendi ante me seu dimittendi post me, vendendi, implicandi, concihandi et dimittendi post, et faciendΚ i secundum quod mihi melius videbitur. Et cum ego dictus IACOBUS, dante Deo, fuero in provinciam, promitto tibi facere tibi sive tuo certo nuncio seu cui mihi placuerit et voluero in­ tegram racionemΑ, solucionem, assignacionem et satisfactionem de dicta accomendacioneΙ. Alioquin .... etc. Rato .... etc. Pro quibus at­ tendendis .... etc. Et ego dictus RABELLA confiteor et protestor, quod dictΡe res sunt de quadam accomendacione, quam habui a Lu- CHETO de TRAVI et de qua dico esse ipstrumentum. Die viij februarii, circa vesperas. Testes vocati et sogati: RAFFUS DALMACIUΠ S et GABRIEL VICECOMES, lanuenses. luxta logiam lanuen­ Υsium Famaguste. Κ 26 Actes génois de Famagouste. (30)

XLVII. — 1300, 8 fivrier. Η In nomine Domini, amen. Ego Tucius de MICH.VELE confiteor tibi IOHANNI de CALLARI, Pisano, me habuisse et récépissé a te integram et veram racionem, solucionem et satisfactionem capitalis et lucri cu­ Κ iusdam accomendacionis de bissantiis quadringentis triginta octo albis, de quibus dicimus esse publicum instrumentum scriptum manu Ma­ gistri PETRI, notarii, miîlesimo ducentesimo nonagesimo nono. Renun­Η

cians .... etc. Quare .... etc. Alioquin .... etc. Sub obliga- 15 a. cione .... etc. Volens .... etc. Salvo tamen et reservato mihi Tucio et tibi dicto IOHANNI omne ius, quod habemus in ilhs Θsachis tribus grane cotoni onusti per te in ligno NICOLINI FORMAGII nomine meo et tuo et in quibus tribus sachis grane cotoni dicimus et pro­ testati sumus ad invicem nos habere, ut infra, videlicet Οme dictum TUCIUM habere daremos de Ermenia mille quingentoΙs octuaginta quinque, et te IOHANNEM daremos de Ermenia ducentos septuaginta unum. Ita tamen quod per dictum instrumentum quietacionis non obsit in aliquo in parte mihi contingente in dictis sachiΛs tribus grane co­ toni, ut supra. Actum ante cambia Famaguste, die viij Βfebruarii, circa terciam. Testes vocati et rogati : BEN.\IA, filius GUIDONIΙ S de BENAIA, Pisanus, et LEO BARBERIUS habitator Famaguste. Β X LVIII. — 1300 , 7 février.

In nomine Domini, amen. PHILIPUS de SANCTO SIRO lanuensis et OBERTUS de MONTE lanuensis Ηex una parte, et FACIOLUS de CLAVARO ex altéra, societatem ad invicem fecerunt inter se, et contraxisse con­ fitentur, in qua quidem societate alter nlteri confitetur posuisse quan­ titatem pecunie inferius implicatΚ e in mercimoniis infra, videlicet dictus PHILIPUS bissantios albos mille sexaginta, dictus OBERTUS nomine suo proprio bissantios alboΑs centum, et nomine PETRI AZATATORIS la­ nuensis bissantios albos ducentos, et dictus FACIOLUS bissantios albos quingentos quinquagintΙ a octo, solidos duos et denarios très albos, et sic sunt in summa bissantii albi duo millia quadringenti decem et octo, solidi duΡo et denarii très implicati in sapono, furmento. Re­ nunciantes .... etc. Quam quidem societatem totam dictus FACIOLUS confitetur habere pênes se, et cum qua, Deo dante, causa mercandi ire débeΠt ad Tarzo, recto tramite, viagio non mutato, nisi iusto Dei impedimentΥ o remansserir, et ex inde reddere Ciprum; ad quartum Κ (31) Actes génois de Famagouste. 27

proficui dicte societatis habendum. Habens potestatem .... etc. In redditu vero, quem primo faciet de dicto viagio in Cipro dictus FA- f. ,5i. ciOLUS promisit et convenit eisdem sociis bona fide et sine fraude facere eis sive eorum certis nunciis integram racionem, solucionem et Η satisfactionem de capitali et lucro diae societatis. Alioquin .... etc. Ratis .... etc. Pro quibus attendendis .... etc. Eunte dicta so­ cietate ad risicum et fortunam maris et gentium. Κ Actum Famaguste, ante cambia, die vij februarii, circa vesperas. Testes vocati et rogati : DANIEL de CLAVARO et NICOLA de MONLEONE, omnes lanuenses. Η XLIX. — 1300, 6 février. Θ In nomine Domini, amen. Ego OBERTINUS de RAPPALLO, filius Ni- coLAi BALBANI de RAPPALLO, confiteor tibi AMBROSIO , filio OBERTI CALDELARH de Sancto Stephano, me habuisse et récépissΟé a te mutuo, gratis et amore libras très ianuinorum et solidoΙs quinque. Renun­ cians .... etc. Quas igitur libras très et sohdos quinque ianuinorum promitto et convenio tibi dare et solvere tibi, sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meum certum Λnuncium, hinc usque ad voluntatem tuam et quandocumque de tua processerit voluntate. Alio­ quin .... etc. Et proinde .... etc.Β Actum in domo notarii infrascriptiΙ, die vj februarii, circa terciam. Testes vocati et rogati : THEODORUS de TIRO et LUCHINUS de SUSILIA lanuensis. Β L. — 1300, 5 février.

In nomine (Domini, amen). Ego IOHANNINUS de MILANO, filius quondam ANDRÉE de MILANOΗ, confiteor tibi ENRICO de NIGRONO, civi lanuensi, me tibi dare debere hbras septem denariorum ianuinorum, quas tibi dare et solvere tenebar. Renuncians .... etc. Quas igi­ tur .... etc. AhoquiΚn .... etc. Et proinde .... etc. Abrenun­ cians .... etc. Actum FamagusteΑ , in domo qua moratur dictus IOHANNINUS, die V februarn, Ιcirca vesperas. Testes vocati et rogati': RAYNERIUS de FON­ TANA et STEPHANUS DORDONA, omnes lanuenses. Ρ LL — 1500, 5 février.

1.16 a. ΠIn nomine Domini, amen. Ego. DAVID FERRUS confiteor tibi FRAN­ ΥCISCO BESTAGNO me habuisse et récépissé a te in accomendacione da- Κ 28 Actes génois de Famagouste. (32)

remos mille ducentos implicatos in Cipro in mea comuni implicita. Renuncians etc. Cum quibus, Deo dante, causa mercandi, ire debeo Layacium, vel quo Deus mihi melius adininistraverit. Habens potestatem.... ete. Et in dicto loco Layacii promitto tibi facere tibi Η sive tuo certo nuncio integram racionem, solucionem et satisfactionem de capitali et lucro dicte accomendacionis. Alioquin etc. Et proinde .... etc. Κ Actum in logia lanuensium Famaguste, die v februarii, citca terciam. Testes vocati et rogati : GUIRARDUS de FONTANA et CESARIES , la­ nuenses. Η LU. --- 1300, 5 février. Θ In nomine Domini, amen. Ego ADALONUS BUCANIGRA confiteor tibi, UGOLINO de RIVE.MAR, stipulanti et recipienti hanc confessionem et stipulacionem nomine filiorum et heredum quondam S.VLVETΟ I PE­ ZAGNI , me habuisse et récépissé a te, te dante et solventΙ e de bonis dicti quondam SALVETI, bissantios sarracinales auri bonos et iusti pon­ deris viginti duos, quos idem quondam SALVETUS dare et solvere te­ nebatur mihi pro precio canabacii. Renuncians . . .Λ etc. Quare . . .etc. Alioquin .... etc. Rato .... etc. Pro quibus attendendis .... etc. Actum in logia lanuensium Famaguste, die vΒ februarii, circa terciam. Testes vocati et rogati: ODOARDUS ZACHARIAΙS et RAFFUS DALMACIUS, omnes lanuenses. LUI. — 1300 , Β2 février. In nomine Domini, amen. Ego PERCIVAL de CASTRO, procurator MATHEI BESTAGNI, ut de procura constat instrumento scripto manu notarii infrascripti miîlesimo tercentesimoΗ , die prima ianuarii, a quo vero MATHEO potestatem habeo alium constituendi procuratorem, f-i6i. dicto procuratorio nomine, facio, constituo et ordino meum certum nuncium et procuratorem Κet dicti MATHEI, FRANCISCUM BESTAGNUM presentem et recipientem, ad petendum .... etc. et demum ad om­ nia ... . etc. Dans ...Α. etc. Promittens , . . . Sub ypotheca . . . etc. Actum in logia Ιlanuensium Famaguste, die ij februarn, inter primam et terciam. Testes vocati et rogati, OBERTINUS de Uxio et IOHAN­ NINUS de CASTELLOΡ , omnes lanuenses. LIV. — 1300, 2 février.

In nominΠe Domini, amen. Ego FRANCISCUS BESTAGNUS, procurator MATHEΥI BESTAGNI, sive substitutus procurator MATHEI a PERCIVALE de Κ (33) Actes génois de Famagouste. 29

CASTRO procuratore dicti MATHEI, ut de ipsa substitutione constat instrumento publico .scripto manu notarii infrascripti, presenti miîle­ simo , die ij februarii, confiteor tibi ADALANO BUCANIGRE me habuisse et récépissé dicto nomine a te illos daremos de Ermenia sex millia Η noningentos quatuordecim, computatis omnibus avariis factis in Laya­ cio, que processerunt ex modns quadringentis furmenti in Famagusta, que dictus MATHEUS dédit ADALONO ad vendendum in Layacio. ReΚ- f. ,.ja. nunciantes . . . etc. Quare . . . etc. Alioquin . . . etc, Ratis .... etc. Pro quibus attendendis .... etc. Et ego dictus FRANCISCUS confiteor et protestor, quod habeo de meis propriis daremis in dicta Ηracione dictorum daremorum daremos mille quadringentos octuaginta quinque de Ermenia. Actum in logia lanuensium Famaguste, die ij februariiΘ, inter pri­ mam et terciam. Testes vocati et rogati: PERCIVALE de CASTRO et BENEDICTUS de MONTE de Cogoreto, omnes lanuenses , ad hoc spe­ cialiter vocati et rogati. ΙΟ LV. — 1300, 3 février.Λ In nomine Domini, amen. Nos MANFREDUS de MARINO meo pro­ prio nomine in solidum, et procuratorio nomine in solidum MONTANI de MARINO, ut de procura constat instrumentΒ o publico scripto manu ANDRÉE de VERCELLIS, notarh, miîlesimΙ o ducentesimo nonagesimo nono, die vigesima secunda septembris , et IACOBUS de MARINO meo proprio in solidum, confitemur Βtibi ARNALDO de BENEDICTO de Ner- bona recipienti tuo proprio hanc confessionem et stipulationem et PETRI de LIMONO, BERNARDI PONCII, GUILLIELMI LTGATORIS et DAL- MAcn de CLARGIS, nos habuisse et récépissé a te dictis nominibus turonenses argenti quinque millia septingentos bonos et iusti ponderis Renunciantes .... etc. UndΗe et pro quibus, nomine cambh, quisque nostrum in solidum, promittimus et convenimus tibi dicti nominibus dare et solvere tibiΚ sive tuo certo nuncio turonenses argenti grossos, bonos et iusti ponderis integraliter et hoc in Nemose, salvos in terra, hinc usque médium mensem aprilis proxime venturi. Alioquin.... etc. AbrenuncianteΑs .... etc. Hoc acto, ut quisque nostrum in sohdum de predictis teneaturΙ , et privillegio fori, ita quod possis nos et nostra et cuiuslibet nostrum, et similiter dicti MONTANI in solidum conve­ nire suΡb quolibet magistratu. Actum Famaguste, in domo ODDONIS de SEXTO, que est ante do­ mum Templi, indictione duodecima, die tercia februarii, circa terciam. TesteΠs vocati et rogati: RABELLA de GRIMALDIS, ODOARDUS VENTUS et IACOBUS de LAVANIA, lanuenses. Υ Κ 30 Actes génois de Famagouste. (34)

LVI. — 1300, 3 février. Η In nomine Domini, amen. Nos BONIFACIUS ANIOINUS et FRANGES- f. 17*. CHiNUS BESTAGNUS , quisque nostrum in solidum, confitemur tibi SAL­ VINO BAVE de Sagona dare debere tibi daremos de Ermenia, bonos Κ et expendibiles, quinque milha, qui restant ex precio salmarum cen­ tum furmenti onusti in navi BRANCE de Castro, quod frumentum a te ex nunc confiteor habuisse et récépissé: Renuncians . . . etc. Quos Η igitur daremos quinque millia vel totidem pro ipsis eiusdem monete, quisque nostrum in sohdum promittimus et convenimus tibi dare et solvere tibi, seu tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere peΘr no­ strum certum nuncium in Layacio, salvos in terra, usqûe dies tresde- cim proxime venturos. Alioquin . . . etc. Et proinde .... etc. Abre­ nunciantes .... etc. Ο Actum in logia lanuensium Famaguste, die tercia februariiΙ , circa vesperas. Te<;tes vocati et rogati: IACOBINUS PINELLUS et UGETUS ADVOGARIUS, omnes lanuenses. Λ LVII, — 1300, 3 février.Β In nomine Domini, amen. Ego IACOBINUΙS PINELLUS confiteor tibi BONIFACIO ANIOINO, quod tu meis precibus et mandato te et tua obli- gasti, et promisisti in solidum, una cuΒm FRANCESCHINO BESTAGNO de daremis de Ermenia quinque millibus versus SALVINUM BAVAM de Sagona, dare et solvere eidem SALVIN O dictos daremos quinque millia, ut constat instrumento pubhco scripto manu mei notarii infrascripti presenti die, dare et restituere omne dampnum'et interesse in pec­ cunia numerata ad voluntateΗm tuam et mandatum, que propterea passus esses, videhcet usque quantitatem daremorum duorum millium quingentorum ex dictis daremis quinque miUibus, et te et tua con­ servare indempnem seu indempniΚ a usque dictam quantitatem dictorum daremorum quingentorum. Ahoquin .... etc. Et proinde .... etc, Actum in logia FamagusteΑ , die iij februarii, inter nonam et vesperas. Testes vocati et rogatΙ i : UGETUS ADVOGARIUS et IOHANNINUS TRABUCUS, omnes lanuenses.

Ρ LVin. — 1300, 10 février.

In nomine Domini, amen. Ego ANTHONINUS PATERNIANUS, filius do- f. ,8«, mini STEPHANΠ I PATERNIANI de Ancona, confiteor tibi IANUINO MO- Υ Κ (35) Actes génois de Famagoustt\ 51

RECINO de Veneciis stipulanti et recipienti hanc confessionem et sti­ pulacionem nomine PHILIPI PALLARESE , me habuisse et récépissé a te dicto nomine, te dante et solvente de propria peccunia dicti PHI­ LIPI, bissantios sarracinales auri, boni et iusti ponderis, ducentos. Re­ Η nunciantes .... etc. Unde et pro quibus nomine cambii promitto et convenio tibi dare et solvere tibi sive domino PHILIPO . vel eius certo nuncio libras duodecim , solidos quindecini et denarios octo venetiaΚ- norum grossorum, bonorum et expendibilium , et hoc in Ancona , salvos in terra , infra mensem unum runc proxime venturum, post­ quam presens instrumentum dicti debiti ibi in Ancona applicueritΗ . Alioquin . . . etc. Rato . . . etc. Pro quibus attendendis . . . etc. Abre­ nuncians . . . etc. .\ctum Famaguste. in domo in qua est banchum quoΘd tenet Vi- viANUS. Anno dominice nativitatis MCCC, indictione XII, die x te- bruarii, post vesperas. Testes vocati et rogati: dominus NICOLAUS II- xius, baiulus de Venetiis, MARCHUS S.ALAMONUS de ΟVenetiis et PANTA- lEONus de Veneciis. Ι LIX. — 1300, 3 février.Λ In nomine Domini, amen. Ego DANIEL SALVAIGUS confiteor tibi ODOARDO VENTO, stipulanti et recipientΒi .hanc confessionem et stipu­ lationem nomine THOME SALV.AIGI, cuiuΙ s procurator es per publicum instrumentum scriptum manu THOME CAPARAGH. notarii, miîlesimo ducentesimo nonagesimo nono, die xxiv septembris, me habuisse et récépissé a te, dicto nomine, dantΒe et solvente de propria pecunia dicti THOME, bissantios mille quingentos quadraginta unum et solidum unum albos, computatis ipsis marchis argenti sexaginta octo et di- midia de liga veueta videlicet proiectis in ligis bulatos {sic). Renun­ cians . . . etc. Quas igituΗr marchas sexaginta octo et dimidia promitto et convenio tibi dare et traddere atque consignare tibi sive dicto THOME, sive eius certo nuncio, sive SYMONI SALVAIGO, sive eius certo nuncio, salvas in terrΚa lanue, ad voluntatem tuam, sive dicti SYMONIS, sive dicti THOME. Alioquin .... etc. Pro quibus attendendis .... etc. .•\ctum in logiΑa lanuensium Famaguste, die tercia februarii . cum pulsaretur adΙ vesperas. Testes vocati et rogati: ^ÎAXUEL MARABOTUS et RABELLA de GRIMALDIS, lanuenses. , Ρ LX. — 1300, 3 février.

,8j. In nomine Domini, amen. Nos MANFREDUS de MARINO meo pro­ priΠo nomine in solidum, et nomine procuratorio in solidum MONTANI Υde MARFS'O, ut de procura constat instrumento publico scripto manu Κ 32 Actes génois de Famagouste. (36)

.ANDRÉE de VERCELLIS, notarii, miîlesimo ducentesimo nonagesimo nono, die xxij septembris, et IACOBUS de MARINO meo proprio no­ mine in solidum confitemur tibi, RABELLE de GRI.M.\LDIS, stipulanti et recipienti hanc confessionem et stipulacionem nomine tuo proprio et Η nomine .ANDRÉE et SY.MONIS DENTUTI, quorum procuratores per pu- blica instrumenta, nos habuisse et récépissé a te tôt de tuis et predictorum bissantiis albis, boni et iusti ponderis de Cipro. Renun­ Κ cians .... etc. Unde et pro quibus nomine cambii quisque nostrum in solidum promittimus et convenimus tibi, dare et traddere atque consignare tibi, sive tuo certo nuncio, sive dari et consignari facereΗ per meum certum nuncium cantaria octuaginta tria zuchari de Cipro ad cantarium de Cipro, et hoc in provincia, salva in terra hinc, per totum mensem iunii proxime venturi. Que omnia .... etc. ΘAlio­ quin .... etc. Ratis .... etc. Pro quibus attendendis .... etc. Abre­ nunciantes .... etc. Actum Famaguste, in domo ODDONIS de SESTO , que esΟt ante do­ mum Templi, et in qua domo morantur predicti, die terciΙ a februarii, circa terciam. Testes vocati et rogati: ODOARDUS VENTUS, D.VNIEL et ANDALO SALVAIGI. Λ LXI. — 1300, 4 février.ΙΒ In nomine Domini, amen. Ego PETRUS PETRI VIDALIS, habitatoris Messane, lanuensis, procurator ad infrascripta PAULI PAPALARDI, ut de procura constat instrumento publico scriptΒo manu notarii infrascripti, presenti miîlesimo [ J, dicto nomin e procuratorio confiteor tibi ADAL.WO BUC.WIGRE me habuisse et récépissé a te bissantios albos mille sexaginta sex, solidos duos, denarios duos, computatis in ipsis bissantiis trescentis quadragintΗa tribus, quos dictus POLUS habuit et recepit a te, et de quibus fideiussit pro te versus predictum PAULUM f. 19 a. ANDALO SALVAIGUS. Renuncians etc. Quare etc. Alio­ quin , . . . etc, Ratis .... Κetc. Pro quibus attendendis .... etc. Actum in logia lanuensium Famaguste, die quarta februarii, circa terciam. Testes vocatΑi et rogati: AMBROSIUS de DIANO et LAURENCIUS de BissANE, omneΙs lanuenses. Ρ LXIL — 1300, 4 fievrier. In nomine Domini, amen. Nos FACIXUS ARDITUS et GEORGIUS de SAGONAΠ, quisque nostrum in solidum, confitemur tibi LEONI SALVAIGO noΥs émisse, habuisse et récépissé a te salmas centum furmenti. Re- Κ (37) Actes génois de Famagouste. ^^

nunciantes .... etc. Unde et pro quibus precio promittimus, et con­ venimus, quisque nostrum in solidum , dare et solvere tibi, sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per nostrum certum mmcium daremos novem milha quingentos bonos et cursibiles de Ermenia. Et Η hoc in Layacio, salvos in terra, usque per totum mensem februarii nunc presentem. Alioquin .... etc. Ratis .... etc. Pro quibus atten­ dendis . . , etc, Abrenunciantes . . . etc. Hoc acto ut quisque nostrumΚ in solidum de predictis teneatur. Actum in logia lanuensium Famaguste , die quarta februarii, circa nonam. Testes vocati et rogati : BERNARDUS GUIDI de FlorenciaΗ, et IOHANNES TRABUCUS, lanuensis.

LXIII. — 1300, 4 février. Θ

{.19b. In nomine Domini, amen. Ego LEO SALVAIGUS facioΟ, constituo et ordino meum certum nuncium et procuratorem ADALONUM BUCANI- GRAM presentem et suscipientem ad petendum ...Ι. etc. Et demum ad omnia .... etc. Dans etc. Promittens .... etc. sub ipo- theca .... etc. Λ Actum in logia lanuensium Famaguste, die quarta februarii, circa vesperas. Testes vocati et rogati : FRANCISCHINUS BESTAGNUS et IOHAN­ NINUS de BAVA, omnes lanuenses. ΙΒ LXIV. — Β1300, 4 février. In nomine Domini, amen. Ego ALBAXIUS AURIE confiteor tibi SAL­ VINO BAVE de Sagona me émisse, habuisse et récépissé tantum fur- mentum. Renuncians .... etc. Pro cuius precio promitto et convenio tibi dare et solvere tibiΗ sive tuo certo nuncio, sive dari aut solvi facere per meum certum nuncium daremos decem millia quingentos triginta bonos et expendibiles, et hoc in Layacio, salvos in terra, hinc usque dies octo proximΚe venturos. Alioquin .... etc. Et proinde ...... etc. Et ego dictus SALVINUS dico et confiteor et protestor, quod licet quod tu dictus ALBAXIUS fuisses confessus dare et solvere BER­ NARD© de societatΑe de BERNARDIS meo nomine recipienti daremos de Ermenia deceΙm novem millia, de quibus dicis esse instrumentum fac­ tum manu GABRIELIS de PREDONO, notarii, veritas est, quod sunt tan­ tum daremi decem millia quingenti triginta et non plus, qui restant de furmentoΡ, unde volo, et de mea voluntate est, quod a dictis da­ remis decem millibus quingentis triginta ipsum instrumentum factum manΠu dicti GABRIELIS sit cassum, et irritum, et nullius momenti et Υvaloris, non obstante id plus, quod scriptum est, ut supra. Κ 34 Actes génois de Famagouste. (38)

Actum in logia lanuensium Famaguste, die quarta februarii, circa completorium. Testes vocati et rogati: IOHANNES de PELLIO et ALEGRUS FATENANTI, omnes lanuenses. Η LXV. — 1300, 5 février. Κ In nomine Domini, amen. Ego PERCIVAL de CASTRO facio, constituo f.2o«. et ordino meum certum nuncium et procuratorem BRANCAM de CASTRO presentem et suscipientem ad petendum .. . etc. ad vocandum seΗ quietum... etc. Ad emendum, vendendum, implicandum usque in illam quantitatem , in quantam dictus BRANCA receperit pro me, se­ cundum quod eidem melius videbitur, et ad id, quod receperiΘt pro me mittendum lanuam ad risicum et fortunam rerum, ad unum pro­ curatorem vel plures pro me et meo nomine constituendum, et demum ad omnia et singula .... etc. Dans .... etc. PromittenΟs .... etc. Sub ypotheca .... etc. Ι Actum in logia lanuensium Famaguste, die quinta februarii, circa terciam. Testes vocati et rogati IOHANNES de BONACCURSΛ O et MARCUS de ADDO, omnes lanuenses; circa terciam. Β LXVI. — 1300, 16 février.Ι In nomine Domini, amen. Ego ANDALO SALVAIGUS facio, constituo et ordino meum certum nuncium et Βprocuratorem ADALONUM BUCA- NIGRAM absentem tamquam presente m ad petendum et exigendum ...... etc. ad vocandum se ... , etc. ad id quod receperit pro me et meo nomine mittendum ad risicum .... etc. et demum ad omnia . . . . . etc. Dans ,., etc. PromittenΗs notario .. . etc. Sub ypotheca ... etc. f. 20 b. Volens et iubens dictus ANDALO dictam procuracionem debere durare hinc usque menses quatuor proxime venturos et non plus. Actum in domo notariΚi infrascripti, MCCC, indictione XII, die xvj februarii, circa campanas nocturnas. Testes vocati et rogati: GUIRARDUS de PARMA, DANIEΙL ΑSALVAIGUS et GUILLIELMUS RAYNALDI. Ρ LXVII. — 1300, 17 février. In nomine Domini, amen. Ego ZELEMELO Pisanus, filius COLO.MEL de Pisis, confiteor tibi ODDONI de SEXTO me habuisse et récépissé a te in accomendacionΠ e bissantios albos mille quingentos quindecim im- phcatoΥs in ordeo onusto in navi BRANCE de CASTRO. Renuncians ... etc. Κ (39) Actes génois de Famagouste. 35

Cum quibus, Deo dante, causa mercandi ire debeo Layacium viagio non mutato, ad quartum proficui mihi inde habendum, Habens potes­ tatem ipsum ordeum vendendi, et peccuniam de eo exactam mittendi in galea ALBAXH AURIE , vel ipsam mecum defferendi in Cipro, vel Η cambiandi ita et taliter, quod peccunia sit salva in terra, et omnia fa­ ciendi secundum quod mihi melius videbimr. Tamen de dicta acco­ mendacione ahquid non possim dimittere post me, eunte dicta acco­Κ mendacione ad risicum et fortunam maris et gentium. In redditu vero, quem primo lecero in Cipro, de capitale et lucro dicte accomenda­ cionis promitto tibi facere tibi, sive tuo certo nuncio integram Ηracio­ nem , solucionem et satisfactionem. Sub pena etc. Abrenun­ cians .... etc. Actum in logia lanuensium Famaguste , indictione XIIΘ, die xvij februarn, circa terciam. Testes vocati et rogati : BLANCHETUS de CASA­ NOVA, GREGORELLUS FORMICA, IANUINUS et BERNARDUS BARBERIUS, habi­ tator Famaguste, Pisanus. ΙΟ LXVni. — 1300, 18 féifier.Λ t. 31 a. In nomine Domini, amen. Ego GREGORIUS de LEZIA, filius quondam DIMITRI de LEZL\, confiteor tibi BARONO de CASTRO, stipulanti -et reci­ pienti hanc confessionem nomine tuo Βproprio et nomine societatis navis vocate Sancta Maria, comunis inteΙ r te et ahos consortes, me ha­ buisse et récépissé a te dictis nominibus mutuo, gratis et amore da­ remos de Ermenia novos, bonos et iusti ponderis duo millia. Renun­ cians .... etc. Quos igitur daremoΒs duo millia, vel totidem pro ipsis eiusdem monete promitto et conveni o tibi, dare et solvere tibi, sive tuo certo nuncio hinc usque mensem unum proxime venmrum, salvos in terra. Alioquin .... etc. Et proinde .... etc. Et ego COSMO de LEZIA, filius quondam CONSTANTINΗ : de LEZLA., pro dicto GREGORIO versus dictum BARONUM principaliter intercedo et fideiubeo, et me constituo principalem debitorem et observatorem de predictis omni­ bus attendendis et observandisΚ . Renuncians iuri de principaU et omni iuri, et sub obligacione .... etc, Abrenuncians .... etc. Actum in logiΑa lanuensium Famaguste, die x\'iij februarii, circa et post vesperasΙ. Testes vocati et rogati SALVINUS BAVA de SAGONA, ANDRÉAS de PRÉDIS scriba dicte navis et CONRADUS de CASTRO, om­ nes lanuensesΡ . LXIX. — 1300, 23 février.

ΠIn nomine Domini, amen. Ego SALVINUS BAVA de Sagona confiteor Υvobis STEPHANO, filio SIMONIS de TRIPOLI, et GUILLIELMO, filio GEORGH Κ 36 .4ctes génois de Famagouste. (4<^)

de TRIPOLI, me vobis vendidisse salmas furmenti centum. Renun­ cians . , , . etc. precio daremorum undecim millium quingentorum de Ermenia, de quibus daremis ex nunc a vobis confiteor me habuisse et récépissé daremos duo milia quingentos. Renuncians , . . etc. Quod Η vero furmentum promitto vobis dare atque traddere vobis, sive alteri vestrum in sohdum , una tamen tradicione contentis , ad portum de Pallibus Ermenie intus navim BR.\NCE de CASTRO, vobis solventibus Κ naulum dicti furmenti, cum dicta navis ibi in dicto portu aplicuerit, eunte dicto furmento ad risicum et fortunam mei SALVINI, et dictis daremis duobus miUibus quingentis ad risicum et fortunam dicti fur­Η menti. Que omnia promitto vobis attendere, complere et observare et contra in aliquo de predictis non venire. Sub .... etc. et obli­ gatione .... etc. Θ Actum Famaguste, ante cambia, die xxiij februarii, circa terciam. Testes vocati et rogati: PHILIPUS DRAPERIUS et IOHANNES GUIRARDUS, omnes lanuenses. ΙΟ LXX. — 1300, 24 février.

In nomine Domini, amen. Ego NICOLA de SAGONAΛ, habitator Fama­ f, 2lb. guste, filius quondam SIMONIS de SAGONA, confiteor tibi ODDONI de SESTO lanuensi me habuisse et récépissé a te in accomendacione bissantios albos mille implicatos in furmento ordeo, RenuncianΒ s .... etc. cum quibus, Deo dante, causa vendendi ire debeΙo Layacium, viagio non mutato, ad quartum proficui mihi inde habendum. Habens potestatem vendendi dictum ordeum, el peccuniaΒm ex eo exactam mittendi in Cipro in galea ALBAXII AURIE , vel mecum defferendi cum dicta galea vel in aho ligno tuto et sufficienti. In redditu vero, quem .... etc. Sub pena .... etc. et obhgatione .... etc. Actum in logia lanuensiumΗ Famaguste, die xxiv februarii , circa vespera.s. Testes vocati et rogati: IANUINUS de MURTA et IOHANNES de SANCTO PETRO ARÈNE, omneΚs lanuenses. ΙΑLXXI. — 1300, 24 février. In nomine Domini, amen. Ego ODDO de SEXTO facio, constituo et ordino meum certum nuncium et procumtorem dictum NICOLAM pre­ dictum ad petendumΡ , exigendum et recipiendum pro me et meo no­ mine a ZALAMELE PISANO salmas centum furmenti, quod dico mo émisse a THOMA COFFINO precio de daremis de Ermenia septuaginta pro quolibeΠt modo de Ermenia, recipiente dicto NICOLA dictum fur­ mentuΥm ad dictum modium Ermenie, Et cum ipse procurator rece- Κ (41) Actes génois de Famagouste. 37

périt dictum furmentum, idem procurator meus solucionem faciat de dicto furmento dicto Z.\LAMELE post receptionem dicti furmenti infra dies quindecim tune proximos venturos, et ad quietandum eum de dicto furmento, et demum ad omnia .... etc. Dans .... etc. Promit­ Η tens .... etc. Sub ypotheca .... etc. Actum in logia lanuensium Famaguste, die xxiv februarii, cum pulsaretur ad vesperas. Testes vocati et rogati : IANUINUS de MURTA etΚ IOHANNES de SANCTO PETRO ARÈNE, lanuenses.

LXXII. — 1300, 25 février. Η

22 a. In nomine Domini, amen. Ego ALBAXIUS AURIE confiteor tibi CE- MER de DEO habitatori lanue me habuisse et récépissé aΘ te mutuo, gratis et amore daremos de Ermenia decem millia quingentos triginta. Renuncians etc. Quos igitur daremos vel totidem pro ipsis eiusdem monete promitto et convenio tibi dare et Οsolvere tibi, sive tuo certo nuncio usque mensem unum proximΙe venturum. Alio­ quin .... etc. Et proinde .... etc. Hoc salvos in terra. Actum in logia lanuensium Famaguste, circa vesperas. Testes vocati et rogati BAKTHOLINUS de CASTRO et NICOLAUΛS de COSTA, omnes la- nuenses. MCCC, die xxv februarii. Β Dictus CEMER de DEO vocavit se intègrΙ e satisfactum de dicto de- bito a dicto ALBAXIO AURIE. Renuncians .... etc. Promittens . . . etc. Testes vocati et rogati: GABRIEL NIGRONUS et IANUINUS BETUS, la­ nuenses. Β LXXIII. — 1300, 25 février.

In nomine Domini, amenΗ. Nos GEORGIUS BALISTARIUS de Accon, filius quondam OBRINI BALISTARII de Accon, et DULCETA de NEAPOLI, iugales, quisque nostrum in solidum , confitemur tibi GRACIANO de ACCON nos habuisseΚ et récépissé a te mutuo, gratis et amore bissan­ tios sarracinales bonos et iusti ponderis octaginta quinque et dimi- dium. Renuncians .... etc. Quos igitur bissantios, vel totidem pro ipsis eiusdem Αmonete promittimus, quisque nostrum in solidum, dare etcΙ. infra dies quindecim proximos venturos, postquam navis vocata Regina aplicuerit in Marsilia, euntibus dictis bissantiis ad risicuΡm et fortunam maris et gentium. Que omnia .... etc. Abre­ nunciantes .... etc. Et specialiter ego dicta DULCETA abrenuncio iuri ypothecarum, senatus consulio, et omni legum et capitulorum auxilio. FacienΠs hec in presencia, consensu et voluntate dicti viri sui, et con- Υsilio testium infrascriptorum, quos in hoc casu meos propinquos ... etc. Κ 38 Actes génois de Famagouste. (42)

Actum Famaguste, in domo qua morantur dicti GEORGIUS et DULCETA , Famaguste, die xxv februarii, inter terciam et nonam. Testes vocati et rogati: GUILLIELMUS de INSULA, GUILLIEL.MUS de FOSSATELLO, lanuenses, et GUIRARDUS de ANIOINIO , et consciliatores similiter ad predicta. Η LXXIV. — 1300, 25 février. Κ In nomine Domini, amen. Ego PETRUS RUBEUS lanuensis naulizo, Η et titulo naulizazionis concedo tibi, fratri PETRO de VARES, preceptori f. jj j. domus milicie Templi, recipienti nomine tuo et dicte domus, navim meam vocatam Sanctus Iohannes, que nunc est in portu Famaguste ad scarsum, videlicet a mense mardi proxime venturo ad médium menseΘm iulii tune proxime venturum, quam navim promitto tibi dicto no­ mine habere paratam et furnitam , ut infra, videlicet de marinariis et famulis quinquaginta quinque, et sarcla, ancohs et vehs, et Οfurnimento secundum quod est dicta navis et hoc pro onerando dictaΙm navim de omni eo et toto, quod tibi placuerit, sufficienter pro dicta navi navi- gando, et cum dicta navi' discedere de portu Famaguste pro eundo in Siria ad loca infrascripta, videlicet Tortosam, ΛTripoli, Tirus et Accon. In quibus locis liceat tibi et dicte domui onerari et exone- rari facere in dicta navi, et de dicta navi cum barchis , equos et omnia onusta in dicta navi, ad voluntatem Βtuam seu dicte domus eundo et reddeundo cum dicta navi, in dictiΙ s locis et predicta loca ad voluntatem tuam, seu dicte domus, et quod tenearis et debeas discedere cum dicta navi ad médium menseΒ m marcii proximum ven­ turum de Famagusta, et ire, si placueri t dicte domui, versus Nimottium, ibidem in dicto loco onerando et exoncrando dictam navim ad volun­ tatem dicte domus, et de dicto loco discedere cum dicta navi et ire versus Syriam ad dicta loca, modΗo et forma, ut superius est scriptum, et exinde de dicta Syria cum dicta navi recedere et venire versus Ciprum videhcet Famagustam et Nemocium et ibidem onerari et exonerari facere dictam navim sufficienteΚr pro navigando, ut supra est dictum , et revcrti in Siria ad voluntatem dicte domus usque dictum terminum completum, et si forte aliquod proficuum naulizazionis inveniretur in dicta Syria cum dictaΑ navi, non deteriorando seu disturbando bona dicte domus , liceatΙ tibi dictam navim naulizare et naulum sive pro­ ficuum, quod progredietur, sive exigetur, inter me et bona fide, sine fraude, dividere per médium, et unicuique partem contingentem ex dicto proficuoΡ, sive naulo, dare, assignare, te dante et solvente pro naulo et nomine nauli dicte navis, pro dicto tempore bissantios sarracinales auri très millia, computatos quolibet dicto bissantio sar- racinah Πin bissantiis albis tribus et dimidio, bonis et iusti ponderis Υ Κ (43) -4cfe5 génois de Famagouste. 39

usque integram racionem et satisfactionem dictorum bissantiorum sar- racinalium trium millium, solvendo ex dictis bissantiis tribus millibus sarracinalibus ad presens bissancios sarracinales duo millia , et super- fluum ad voluntatem meam, de quibus vero bissantiis tribus millibus Η ex nunc confiteor me habuisse et récépissé a te bissantios sarracinales duo millia. Renuncians etc. Hoc acto, quod, si non placuerit dicte domui dictum naulum dicte navis tenearis et debeas mihi reΚ- spondere de eo hinc per totum mensem marcii proximum venturum, et si dicta domus eam noluerit, retinere in me possim et debeam de dictis bissantiis duobus millibus sarracinalibus mille quingentosΗ, et 23 a. alios quingentos tenear et debeam restituere dicte domui. Versa vice et ego dictus frater PETRUS nomine supradicto aprobo, verifico et con­ fiteor dictam naulizacionem sive conductionem et omniaΘ et singula supradicta pactis et condicionibus suprascriptis, et promitto et con­ venio tibi sive tuo certo nuncio facere integram et veram racionem, solucionem et satisfactionem de dicto naulo, modo Οet forma, ut su­ perius dictum est. Que omnia . . . etc. Sub pena florenorumΙ auri mille inter dictas partes solempniter stipulata et promissa, in qua vero pena pars non observans incidat observanti. Ratis ... etc. Et proinde ... etc. Abrenunciantes .... etc. Insuper ego, IANUCIUΛS BARTULI, de Florencia, pro predictis fratre PETRO et PETRO RUBEO principaliter intercedo et fideiubeo J et me et mea solempniter obhgo versus eos et quemlibet eorum et pro eis et quolibet eorum in Βsohdum de predictis omnibus attendendis, et conservandis, et me constituΙ o principalem debitorem, proprium et pagatorem de predictis omnibus. Renuncians iuri de prin­ cipali .... etc. Faciens predicta Βprecibus et mandato eorum, qui pro- miserunt me et mea conservar e indempnem sive indempnia de predicta fidciussione, et omnibus predictis. Sub dicta pena et obhgacione etc. Actum in Famagusta, in domo Temph, die xxv februarn, cum pulsaretur ad vesperas. TesteΗs vocati et rogati : DAGNANUS de LEZIA , GRACIANUS de ACCON, DOMENZEUS scriba CABANI , DONATUS UGOLINI de Florencia, et BERNARDUΚ S de ALBERTENGIS de Sagona, lanuensis. Α, LXXV. — 1300, 25 février. In nomineΙ Domini, amen. Ego DAVID FERRUS, lanuensis, facio, con­ stituo et ordino meum certum nuncium et procuratorem FACIUM de COSTA, Ρabsentem tanquam presentem, ad locandum domos et posses- siones meas, quas habeo lanue ad Sanctum Thomam, pro me et meo nomine, ad pensionem dictarum domorum petendum, habendum et recipiendumΠ , et pensione ipsarum nutriendum, et gubernandum GRI- ΥMALDINAM neptem meam, et ad quietandum illas personas de eo, quod Κ 40 Actes génois de Famagouste. (44)

receperit ab eis de dicta pensione, et hinc ad annos duodecim coni- pletos: si non ivero lanuam , ipsas domos dandum et tribuendum dicte nepti mee pro eiusdem patrimonio et maritare , et non pro alio, et demum ad omnia et singula faciendum in predictis et circa pre­ Η dicta .... etc. Dans .... etc. Promittens habere et tenere ratum et firmum quidquid et quantum per dictum procuratorem meum actum, .^'procuratum fuerit, seu gestum in predictis , et quolibet predictorum Κ Sub ypotheca .... etc. Actum Famaguste, ante domum GRANI TABERNARII, die xxv fe­ bruarii, circa vesperas. Testes vocati et rogati: NICOLA CAVAZUTUSΗ, GUIRARDUS de PAR.MA et IOHANNES de COSTA, magister axie, lanuensisΘ . LXXVI. — 1300, 2 mars.

In nomine Domini, amen. Ego BERNARDUS de QUALENΟO de Ner- f. 23*. bona, procurator ISABELLE, uxoris quandam PETRI RUBELΙ , heredis testa- mentarie, fideicommissarie et executricis bonorum dicti quondam PETRI, ut de dicta procura constat instrumento publico scripto manu THOME de FossATO, notarii, miîlesimo ducentesimo nonagesimΛo nono, die vige­ sima septima novembris, dicto nomine procuratorio, confiteor PHILIPO de SANCTO SYRO me habuisse et récépissé Βab eo integram racionem, solucionem et satisfactionem eius tocius Ι, quod dare debebas, seu ex quo obligatus fuisti seu promisisti dicto quondam PETRO pro RAY- MUNDO BuFFARO et ANDREA de MiNis ex quacumque causa tam cum cartis, scripturis, quam sine, usque dieΒm hodiernum. Renuncians..., etc. Quare dicto nomine promitto etc. Alioquin etc. Ratis etc, Pro quibus attendendis etc. Volens et iubens omnia instrumenta, scripturas factas , sive facta. occasione dicte fideiussionis esse cassa et irrita et nullius momenti etΗ valoris. .Actum Famaguste, ad rudam copertam, ante stacionem GUILLIELMI de SUR. Testes vocati et rogati : PHILIPUS Avis et PETRUS Accarator Templi, lanuenses DieΚ ij marcii, inter terciam et nonam. ΙΑLXXVII. — 1300, 2 mars. In nomine Domini, amen. Ego dama LINOR, uxor quondam OGLERII CALLEGARHΡ, confiteor tibi BERNARDO de QUALENO, recipienti hanc con­ fessionem et stipulationem nomine procuratorio ISABELLE, uxoris quondam PETRI RUBEI , heredis testamentarie sive fidecommissarie et executriciΠs bonorum dicti quondam PETRI, me habuisse et récépissé Υa te, dicto nomine, integram et veram racionem et satisfactionem eius Κ (45) Actes génois de Famagouste. 41

tocius , quod michi sive alteri pro me dare tenebatur dictus quondam PETRUS tam occasione testamenti, instrumentorum seu scripturarum , quam aliqua occasione vel causa, hinc rétro preterita usque diem ho­ diernum. Renuncians . . . etc. Quare . . . etc. Et hoc sub pena ... etc. Η et obligatione . . . etc. Faciens dicte ISABELLE finem et remissionem omnimodam de omnibus et singulis supradictis. Volens . . . etc. Fa­ ciens hec omnia consilio testium infrascriptorum , quos in hoc casu Κ meos propinquos . . . etc. Actum Famaguste, in domo qua moratur dicta dama LINOR, die ij marcii, inter nonam et vesperas. Testes vocati et rogati: magisteΗr LANFRANCUS scolarum, et PETRUS, Accarator Temph, lanuenses.

LXXVIII. — 1300, I mars. Θ

f. 240. In nomine Domini, amen. Ego PHILIPUS de SANCTO SIRO confiteor tibi dame LINOR , uxori quondam OGLERII CALLEGARΟI , me habuisse et récépissé a te in mea custodia et recomendacionΙe bissantios albos septingentos bonos et iusti ponderis de Cipro. Renuncians .... etc. Quos igitur bissantios vel totidem pro ipsis eiusdem [monete] pro­ mitto et convenio tibi dare et solvere tibi, sivΛe . . . etc. salvos in terra, hinc usque menses très proximos venturos. Alioquin . . . etc. Rato .... etc. Pro quibus attendendis eΒt observandis universa mea bona mobiha et immobilia coperta et discoperta ubique existentia tibi pignori obligo. Ι Actum Famaguste, in domo qua moratur dicta dama LINOR, die prima marcii, circa vesperas. TesteΒs vocati et rogati: BERNARDUS de QUALENO de Nerbona, PETRUS, Accarator Templi et Magister BEL- LOTUS, habitator Famaguste. LXXIX. Η— 1300, 23 novembre K

Die xxiij novembris, amen. BEYNA, soror DOMENZI BULLE et LAM- BERTUS de SAMBUCETOΚ, fideicommissarii ipsius, vocaverunt se integra­ liter fuisse sactisfactos a dicto PHILIPO. Renunciantes . . . etc. Testes OBERTUS de MONTΑE et ANTHONIUS CANZELLARIUS. Ι LXXX. ~ 1300, 26 février.

In nominΡe [Domini, amen]. Ego IORDANUS de ALBA meo proprio nomine in solidum et nomine filiorum et heredum quondam ANTONII de ZOCHΠO consobrini mei, pro quibus Deo promitto de vero rato ha- Υ2 Acte intercale. Κ 42 Actes génois de Famagouste. (46)

bendo, confiteor tibi GUIRARDINO de ODONO de Cremona me habuisse et récépissé a te bissantios albos decem, qui sunt pro intégra et vera racione, solucione et satisfactione illorum bissantiorum triginta al­ borum, quos habuisti in tua custodia, et recomandacione a dicto AN­ Η THONIO quondam , tempore quo vivebat, et eius tocius , quod dare debuisses hinc rétro usque diem odiernum dicto quondam ANTHONIO ex quacumque causa. Renuncians ... etc. Quare .. . etc. Sub pena Κ ... etc. et obligatione . . . etc. Et promitto te et tua conservare in­ dempnem sive indempnia de omnibus et singulis supradictis. Abre­ nuncians . . . etc. Η Actum in Famagusta, in dom.o qua moratur dictus GUIRARDINUS, die xxvj februarii, circa vesperas. Testes vocati et rogati : NOLASCHUΘS de NIGRO, PERCIVAL de GAVIO et IOHANNES CONIO. LXXXI. — 1300, 7 mars. ΙΟ In nomine Domini, amen. Nos PAULUCIUS de BOIANIS de Anchona, f, j^, et .ANDREOLUS fratres confitemur tibi, PINELLO, dominΛi IACOBI CONTIS de Ancona, me habuisse et récépissé a te bissantios sarracinales auri bonos et iusti ponderis sexaginta quatuor, charatos quatuordecim pro intégra et vera racione, solucione et satisfactionΒe partis nobis contin- gentis a te tam capitalis, quam lucri medietatiΙ s illarum librarum centum anconitanorum, quos dare et solvere tenebaris nobis et AN­ THONIO domini STEPHANI de PATERNATIS de Ancona , ut constat de ipsis libris et instrumento publico scriptΒo manu IACOBI GRIMALDI no­ tarii, miîlesimo ducentesimo nonagesim o nono, die quarta mensis augusti, Renunciantes . . . etc. Quare . . . etc. Alioquin . , . etc. Ratis . . . etc. Pro quibus attendendis ... etc. Volentes dictum istrumentum, quantum pro dicta medietate dictarum Ηlibrarum centum partis contingentis a te, esse cassum et Irritum et nullius momenti et valoris; confitens dictus ANDREOLUS se esse maiorem annis xvij, iurans attendere, complere et observare, inΚ omnibus et per omnia, omnia et singula supradicta, et contra in aliquo de predictis non venire. Sub pena predicta et obligatione . . . etc, Faciens hec omnia consilio testium infrascriptorum quoΑs in hoc casu meos propinquos, vicinos , consi- liatores elligo et appelloΙ , et in presencia, consensu et voluntate dicti fratris mei, Actum FamagusteΡ , in domo qua moratur. MCCC, indictione XII% die vij marcii, post vesperas. Testes vocati et rogati : LIBOTUS NICOLE de Ancona, Lucius THOME de Ancona, BARNABOS de Ancona, SYMO- NuciusΠ PLTRI, AMATOR IACOBI, LEONARDUS LAURENCII et THOMAS MATHEIΥ . Κ (47) Actes génois de Famagouste. 43

LXXXII. — 1300, 13 mars. Η In nomine Domini, amen. Nos SYRONUS, filius THERECII, habitator Ermenie, CARENUS, filius VARTI, et MEGAL, filius SEXTANI, habitatores similiter Ermenie, quisque nostrum in soUdum, confitemur, tibi PETRΚO ViDALi de Messana, stipulanti et recipienti hanc confessionem et sti­ pulacionem nomine PAULI PAPALARDI de Sagona, cuius procurator es per pubblicum instrumentum scriptum manu notarii infrascriptiΗ, nos habuisse et recepis.se a te, dicto nomine, mihe centum quinquaginta quinque daremos de Ermenia, bonos et iusti ponderis mutuo, gratis et amore. Renunciantes . . . etc. Quos vero daremos Θmille centum quinquaginta quinque^ vel totidem pro ipsis . . .etc., quisque nostrum f, 2s«, in solidum, promittimus et convenimus tibi dare et solvere tibi, sive dicto PAULO , vel eius certo nuncio, hinc peΟr totum mensem marcii presentem, et hoc salvos in terra in ErmeniaΙ . Et hoc sub pena . . . etc. Et obligatione . . . etc. Ratis nihilominus . . . etc. Re­ nunciantes . . . etc. Hoc acto, ut quisque nostrum in solidum de pre­ dictis teneatur. Λ Actum Famaguste in domo infrascripti notarii, die xiij marcii, cum pulsaretur ad vesperas. Testes vocati Βet rogati: IACOBUS ABBAS de Naulo, GABRIEL de BERZEGI et BERTHOLΙ A de VARIGOTI, lanuenses. LXXXIII . Β— 1300, 13 mars. In nomine Domini, amen. Nos GEORGIUS CAPONUS lanuensis et IACOBUS SAFSAF de Beruto, habitator Famaguste, quisque nostrum in solidum, confitemur vobiΗs PELLEGRINO de CASTELLO et NICOLAO de MARI, nos habuisse et récépissé a vobis in accomendacione bissantios infra, videlicet a te, PELLEGRINO, bissantios albos centum quinquaginta pro tribus partibusΚ, et a te, NICOLAO, bisantios albos centum pro duabus partibus. Renuncians . . . etc. Cum quibus, Deo dante, causa mer­ candi ire debemus in Siria, viagio non mutato et ex indj reddere Ciprum. HabenΑs potestatem ex ipsis, quam partem voluero mittendi ante nos, seΙd non post nobis , et faciendi secundum quod nobis vi­ debitur pro meliori, ut supra. In redditu vero, quem primo faciemus, de capitale et lucro dicte accomendacionis promittimus, quisque no­ strum Ρin solidum vobis, facere vobis, sive vestris certis nunciis vel vestro certo nuncio integram et veram racionem . . . etc. Sub pena .Π . . etc. et obligatione . . . etc. Abrenunciantes . . , etc. Hoc acto, ut Υquisque nostrum in solidum de predictis teneatur. Κ 44 Act^^ génois de Famagouste. (48)

Actum Famaguste, in banchis cambiorum Famaguste, die xiij marcii, inter nonam et vesperas. Testes vocati et rogati: MARCUS MIZUS cen- sarius, habitator Famaguste, GEORGIUS de TRIPOLI, Magister ENRICUS de SUR, mersarius, habitator Famaguste. Η

LXXXIV. — 1300, 12 mars. Κ In nomine Domini, amen. Ego A.MBROSIUS de CAMULIO, procuratorΗ f-^s^ GUILLIELMI BOCACII, notarii, ut de procura constat instrumento publico scripto manu VIVALDI de AVETO , notarii, miîlesimo ducentesimo no­ nagesimo nono, die xv madii, a quo GUILLIELMO BOCACIO habeo potestatem constituendi seu substituendi alium procuratorem, uΘt con­ stat dicto instrumento, dicto nomine procuratorio facio, constituo et ordino meum certum nuncium et procuratorem et dicti GUILLIELMI GABRIELEM VICECOMITE.M presentem et suscipientem, adΟ petendum, exigendum et recipiendum pro me et meo nomine Ιet dicti GUIL­ LIELMI bissantios albos quadraginta a PETRO de PERSIO pro intégra et vera racione, solucione et satisfactione illarum librarum decem, soli- dorum quinque et denariorum sex ianuinorum , Λquas idem PETRUS habuit et recepit in accomendacione a dicto GUILLIELMO, ut constat instrumento publico scripto manu dicti VIVALDIΒ, notarii, miîlesimo du­ centesimo nonagesimo secundo, die quarta Ιseptembris, ad quitandum dictum PETRU.M de dicta tota accomendacione pro dictis bissantiis quadraginta, et ad cum eo paciscendum, et finem et remissionem fa­ ciendum , et demum ad omnia .... etcΒ. Dans . . . Promittens notario infrascripto . . , etc. Sub ypotheca . . . etc. Actum in logia lanuensium Famaguste, die xij marcii, circa com­ pletorium. Testes vocati et rogati: BALIANUS de GUISULFO et GUI­ RARDUS de FONTANA , omnes lanuensesΗ , LXXXVΚ. — 1300, 14 mars. In nomine DominiΑ, amen. Ego GABRIEL VICECOMES, substitutus procurator ab AMBROSIO de CAMULIO, procuratore GUILLIELMI BOCACII notarii, ut de ipsaΙ substitucione procuratoria constat instrumento pu­ blico scripto manu notarii infrascripti, presenti miîlesimo, die xij marcii, et de Ρprocuracione dicti GULLIELMI BOCACII constat instrumento publico scripto manu VIVALDI de AVETO, notarii, miîlesimo ducentesimo nonagesimo sexto , die xv madh, dicto nomine procuratorio , confi­ teor tibi,Π PETRO de PERSIO, me habuisse et récépissé a te bissantios alboΥs quadraginta albos, bonos, et iusti ponderis pro intégra et vera Κ (49) Actes génois de Famagouste. 45

racione, solucione et satisfactione capitahs et lucri iUius accomenda­ cionis librarum decem, solidorum quinque et denariorum sex ianui­ norum , quos habuisti in accomendacione a dicto GUILLIELMO BOCACIO, ut constat instrumento publico scripto manu dicti VIVALDI, notarh , Η miîlesimo ducentesimo nonagesimo secundo, die iv septembris. Re- f. 26a. nuncians . . . etc. Quare . . . etc. Alioquin . . . etc. Ratis . . . etc. Pro quibus attendendis . . . etc. Volens . . . etc. Κ Actum Famaguste, in logia lanuensium, die xiv marcii, circa ves­ peras. Testes vocati et rogati : NICOLAUS de MARI et NICOLA de DAIA omnes lanuenses. Η

LXXXVI. — 1300, 15 mars. Θ

In nomine Domini , amen. Ego UGOLINUS de MESSANA, bancherius, confiteor tibi, IOHANNI de PANDO de Messana, me tibi Οvendidisse sclavum unum nigrum de proyenia spagnola, etatis annoruΙ m duodecim vel circa, cum omni iure servitutis, quod habeo in eo, et michi compe- tenti et competituro , quem sclavum confiteor émisse in publico ru- dagio Famaguste finitio precio bissantiorum Λalborum centum viginti novem , de quibus a te me bene quietum et solutum voco, et ipsos confiteor me a te habuisse et récépissé.- Renuncians . . . etc. et si plus valet dictus sclavus dicto precio, illuΒd plus tibi dono et remitto mera, et pura, et inrevocabili donacionΙe inter vivos, sciens veram ex­ timacionem ipsius. Renuncians legi decepti dupli ultra dimidium iusti prech. Quem sclavum promitto tibi legittime deffendere, et expedire in iudicio et extra a quacumqueΒ persona, collegio et universitate, meis propriis expensis, remissa tibi necessitate denunciandi. Alioquin penam dupli de quanto et quociens nunc valet dictus sclavus, seu pro tem­ pore mehoratus esset, tibi stipulanti dare et solvere promitto. Rato . . . etc. Pro quibus attendendiΗ s . . . etc. Abrenuncians . . . etc. Actum in logia lanuensium Famaguste, die xv marcii, cum pul­ saretur ad vespares.Κ Testes vocati et rogati : PETRUS VIDALIS de Mes­ sana, GREGORELLUΑS FORMICA et RAYNERIUS de COSSA de Messana. Ι LXXXVII. —• 1300, 22 mars. f. 26A. ï" nominΡe Domini, amen. Ego UGOZONUS de CASSINA, luterius tuscus, facio et ordino meos certos nuncios et procurators VIVIANUM de SINIBALDO presentem et suscipientem et IACOBUM de CASSINA ab­ senteΠm tanquam presentem, et quemlibet eorum in solidum, ita quod Υnon sit melior conditio occupantis, el quod unus inceperit, aher fi- Κ 46 Actes génois de Famagouste. (50)

nire poss't, ad petendum, exigendum et recipiendum a BACORINO de LuTERio capitale et lucrum cuiusdam accomendacionis bissantiorum sarracinaliu.n ducentorum octuaginta, de quibus est instrumentum pu­ blicum scriptum manu notarii infrascripti, miîlesimo ducentesimo nona­ Η gesimo octavo, die prima novembris, ad vocandum se qi ietum et solutum, de eo, quod receperit, transigendum, et paciscendum, iura cedendum . . . etc, et demum aJ omnia . . . etc. Dans et concedens dictis et Κ cuilibet eorum in solidum et substitutum seu substitutis liberum man- damm et generalem administrationem . . . etc. Promittens . . . etcΗ. Actum in Famagusta; ante bancum dicti VIVIANI, die xxij marcii. Testes vocati et rogati: THOMAS COFFINUS et ROLLANDUS de RIVALTA, Placentinus. Θ LXXXVIIL — 1300, 20 fnars.

, In nomine Domini, amen. Ego PoLixus, filius quondaΟm RAY.MONDI MAZONI de Saxeto, Lanuensis, loco et titulo locationiΙ s concedo tibi THOMASFMO RICALDELLO , habitatori et burgensi Famaçruste, fratrem meum, nomine MAFFEY, ad standum totum hinc usque ad annos novem, ostendendo eidem bona fide et sine fraude arteΛm marinarie, et pro­ mitto tibi facere et curare ita et sic, quod dictus frater meus stabit usque dictum terminum completum et Βquod salvabit et custodiet omnia, que in eius potestatem per\enerint, et quod faciet omnia ser- vicia sibi possibilia tam in do.mo, quaΙm extra, te dicto fratri meo dante victum et vestitum tam infirmo, quam sano, iusta possibilitatem tuam. Versa vice et ego dictus THOMASINUΒ S promitto et convenio tibi dicto POLINO, dicto nomine, dictum fi-atrem tuum tenere in domo mea, tam infirmo, quam sano, iusta meum posse, et ipis non facere aliquam superpositionem. Que omnia et singula supradicta promiserunt dicte partes inter se ad inviceΗm attendere, complere et observare sub pena bissantiorum alborum centum inter eas . . . etc. Ratis nichilo­ minus . . . etc. .Actum in apothecaΚ, que est prope logiam lanuensium Famaguste. Anno MCCC, die xx marcii. Testes vocati et rogati: OBERTUS et PASCHALIS FILATORES et MANUEL SPATERIUS, lanuenses omnes, circa completorium. ΙΑ Ρ LXXXIX. — 1300, 23 mars. In nomine Domini, amen. Ego PETRUS GUERCIUS, habitator Famaguste, f. facio, constituo et ordino meam certam nunciam et procuratricem'coN- TESSAMΠ, uxorem meam, presentem et suscipientem, ad petendum et Υrecipiendum pro me et meo nomine ab heredibus quondam PETRI Κ (51) Actes génois de Famagouste. 47

RUBEI quoddam lignum meum, quod dico dédisse in custodia et re­ comendacione quondam dicto PETRO, tempore quo vivebat, et ad ra­ cionem audiendam de dicto ligno, transigendum et paciscendum, et ad unum procuratorem vel plures constituendum , et demum ad Η omnia . . . etc. Dans . . . etc. Promittens notario infrascripto . . . etc. sub hypoteca . . . etc. Κ Actum Famaguste, in domo dicti PETRI GUERCH , lanuensis, die xxiij marcii, circa vesperas. Testes vocati et rogati: PETRUS de TRE- poLi et DANILL FORNARIUS, lanuens., habitator Famaguste. Η

XC. — 1300, 24 mars. Θ

In nomine Domini, amen. Ego CATHALINA , filia quondam Magistri IOHANNIS, olim scribe domini régis Cipri, confiteor tibiΟ, STEPHANO de GiBELLETO, me habuisse et récépissé a te illos duos Ιannulos auri cum lapidibus turchesis, quos habuisti et recepisti a me in pignore pro turonensibus argenti grossis quatuordecim, quos mihi mutuasti, et quos tune confessus es habuisse et récépissé. ΛRenuncians etc. Quare.... etc. Sub pena etc. Faciens hec omnia consilio tes­ tium infrascriptorum, quos in hoc casu ...Β. etc. Actum in Famagusta, in domo qua moratuΙ r AMASIA, quondam IO­ HANNIS de ViNEis, die xxiv marcii circa vesperas. Testes vocati et rogati : ANTHONIUS FABER et GEORGIUS de GIBELLETO, lanuens. Β XCI.Η — 1300, 31 mars. f. 27 b. In nomine Domini, amen. Ego, ANTHONIUS CALAFATUS de Naulo, confiteor tibi, GALIANOΚ de REVELLO de Savona, lanuensi, tibi vendi­ disse sclavum unum sarracenum vocatum HEIOSEFE, etatis annorum novem vel circa, brunetum, cum omni iuri servitutis, quod habeo in eo, et mihi competentΑi et competituro in eo, finito precio florenorum auri sex auri eΙt bissantii unius albi, de quibus a te ex nunc con­ fiteor me intègre fore satisfactum. Renuncians .... etc. Et si plus valet etc. Renuncians legi decepti dupli ultra dimidiam iusti precii, queΡm vero sclavum promitto tibi legittime deffendere . . . etc. Alioquin .... etc. Ratis .... etc. Pro quibus attendendis .... etc. Actum Famaguste, ante hospitale Sancti Anthonii. Testes vocati et rogatΠi : THOMAS de VIRIDE, GREGORELLUS FORMICA, ômnes lanuenses, Υdie xxxi marcii, cum pulsaretur ad nonam. Κ 48 Actes génois dc Famagouste. ($2)

XCII. — 1300, 31 mars. Η In nomine .Domini, amen. Ego, GEORGIUS BALISTARIUS de .Accon, filius quondam OBRINI BALISTARII de [Accon], confiteor tibi GUIL­ Κ LIELMO de INSULA, filio quondam R.WMONDI AICARDI, me h.abuisse et récépissé a te lot de tuis bissantiis albis bonis et expendibilibus de Cipro. Renuncians .... etc. Unde et pro quibus nomine cambii promitto etΗ convenio tibi dare et solvere tibi sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meum certum nuncium libra? vigintiquinque realium de Marsilia bonas et iusti ponderis , ac etiam expendibiles, salvas in terra, infra dies quindecim tune proximos venturos, postquamΘ navis vocata Regina ibidem in Marsilia aplicuerit. Alioquin . . . etc. Rato . . . . . etc. Pro quibus attendendis .... etc. Abrenuncians ...Ο. etc. Actum in Famagusta, ad domum BARTHOLOMHI CURSARII , die xxxi marcii, inter nonam seu vesperas et completorium. TesteΙ s vocati et rogati : dictus BARTHOLOMEUS de CURSARIO et IOHANNES SELLARIUS , omnes lanuenses, Λ XCIII. — 1300, 3 avril.Β In nomine Domini, amen. Ego LANFRANCUΙ S de MARI de Finale f, ,8. facio, constituo et ordino meum certum nuncium et procuratorem MARCHUM MOCIU.M censarium presentem et suscipientem , ad .audien­ dam racionem a Puzio PISANO de quartΒa parte quatuor bestiarum , videlicet mulorum trium et unius mule , quos seu quas dico me ha­ bere in societate cum dicto Puzio, ad petendum, exigendum et reci­ piendum omne id et totum, quod habere debeo occasione dicte partis mihi contingentis ex dictis bestiisΗ, ad partem meam vendendum, si necesse fuerit, ad vocandum se quietum et solutum de eo, quod re­ ceperit, transigendum et paciscendum et demuia ad omnia .... etc. Dans .... etc. PromittenΚs notario .... etc. Sub obligacione . . . etc. Actum in Famagusta, ante cambia loci eiusdem, die tercia aprilis, cum pulsaretur ad vesperasΑ . Testes vocati et rogati: IACOBUS de SALVA, NicoL.\us de SALVA et ANDRIOLUS MALAGAMBA de Arenzano, la­ nuenses, Ι Ρ XCIV. — 1300, i avril.

In nomine Domini, amen. Ego FALAGIUS COZECURO de Boloenia, appaltatoΠr sabonarie Famaguste, confiteor tibi, GUIRARDO FONTANA la­ nuensiΥ, me habuisse et récépissé a te in mea custodia et recomenda- Κ (53) Actes génois de Famagouste. 49

cione bissantios albos ducentos septuaginta quatuor. Renuncians etc. Quos igitur bissantios vel totidem pro ipsis eiusdem monete pro­ mitto et convenio tibi dare et solvere tibi, sive tuo certo nuncio ad voluntatem tuam. Alioquin .... etc. Et proinde .... etc. Abrenun­ Η cians .... etc. Et ego, dictus GUIRARDUS, dicO et protestor, de mea voluntate et mandato est, quod, si decederem in hoc viagio , dictos bissantios omnes tenearis et debeas, una cum infrascripto notario,Κ dare pro anima mea pauperibus euntibus mendicando. Actum Famaguste, ante cambia dicti loci, die prima aprilis. Testes vocati et rogati: GUILLIELMUS ALPANUS de Caperana, GUIRARDUΗS de SANCTO ANDRÉA et OTTOBONUS NIZOLA, omnes lanuensesΘ. XCV. — 1300, 6 avril.

PERCIVAL CA.MULIO, PETRI f. 28 b. In nomine Domini, amen. Ego de Ο filius de CAMULIO, confiteor tibi, GUILLIELMO ALPANOΙ, me tibi vendidisse sclavum unum nomine APERU.M, sarracenum, olivegium, annorum etatis decem cum omni iure servitutis , quod habeo in eo mihi competenti et competituro, finito precio bissantiorum alboruΛm viginti quinque , de quibus ex nunc confiteor me intègre satisfactum fore a te. Re­ nuncians ... etc. Et si plus valet. . . etc. Renuncians legi decepti . . . . . etc. Quem vero sclavum promitto tibΒi legittime defiendere . . . etc. Alioquin .... etc. Rato .... etc. PrΙo quibus attendendis , , . . etc. Actum Famaguste, ante cambia, die vj aprilis, cum pulsaretur ad vesperas. Testes vocati et rogatiΒ: STEPHANUS de FLISCO, BARTHOLO­ MEUS VEROXARIUS, DESIDERIUS PIGNATARIUS. XCVIΗ, — 1300, 8 avril. In nomine Domini, amen. Ego AMBROXIUS de CAMULIO, pater et le^ittimus administratoΚr fihorum meorum, facio, constituo et ordino meum certum nuncium, et procuratorem legitimum filiorum meorum presentium, NICOLAU.M de CAMULIO, fratrem meum, decanum ecclesie Nicosiensis, absentemΑ ^ tamquam presentem, ad petendum, exigendum et recipiendum,Ι nomine meo et dictorum fihorum meorum, bissantios quingentos albos, quos dico, quondami THOMAM BULLUM legasse dictis filiis meis in suo testamento sive ultima voluntate, et ultra ad pe­ tendum Ρet recipiendum pro me, et meo nomine bissantios sexcentos albos, quos dico simihter me recipere debere ab ANTHONIO de AR- DOYNIΠS pro precio pannorum, quos eidem vendidi; ad vocandum se Υquietum et solutum de eo, quod receperit, transigendum et paciscen- Κ 50 Actes génois de Famagouste. (54)

Uum, iura cedendum . . . etc. et demum ad omnia ... etc. Dans... etc. Promittens .... Sub obligatione .... etc. Actum Famaguste, in logia lanuensium, die viij aprilis inter ves­ peras et completorium. Testes vocati et rogati: BALIANUS de GUISULFO Η et IOHAN>ŒS de BERNIZONO, lanuenses. Κ XCVII. — 1300, 9 avril. Η In nomine Domini, amen. Ego THO.MAS de VIRIDE lanuensis, ha- f. a,, bitator Famaguste, manumitto, et a nunc perpetuo dimitto te ELEN, sclavam meam, cum filiis tuis, videlicet duobus masculis et femina una, et te, cum dictis filiis tuis et filia, libero ab omni vinculoΘ servi­ tutis sub istis pacto et condicione, videlicet, quod tenearis et debeas mihi servire tam in domo , quam extra hinc usque annos quinque continuos proximos venturos, et, completis annis quinqueΟ, ab inde in antea esse debeas fiança et libéra cum dictis filiis tuiΙs et filia ab omni vinculo servitutis , et potestatem omnimodam habeas emendi, vendendi, canibiandi, testandi, codicillandi, et in iudicio existendi, et omnia generalia, contractum faciendi tamquam libérΛa femina, ius quo­ que patrocinii et ingratitudinis tibi et dictis filiis tuis remittens, omnia .iura, et bénéficia, que tibi leges concedunt inΒ hac libertate et manu- missione. Quam vero manumissionem et libertatem, et omnia et sin­ gula supradicta promitto, et convenio tibiΙ habere ratam et firmam sive rata et firma, et contra in aliquo non venire. Alioquin penam dupli de quanto et quociens foret contrafactuΒ m tibi . . . etc. Ratis ...... etc. Pro quibus attendendis , , . . etc. Actum Famaguste, in domo qua moratur dictus THOMAS, die ix aprilis, circa terciam. Testes vocati et rogati: IOHANNES MONELIA et GEORGIUS de MAIONICA, omneΗs lanuenses.

XCVinΚ. — 1300, 14 avril. In nomine DominiΑ, amen. Ego RAFFUS DALMACIUS nomine meo pro­ prio in solidum, et nomine LANFRANCINI de LAVANIA, socii mei, cuius procurator sum similiteΙ r in solidum , secundum formam instrumenti scripti manu notarii infrascripti, presenti miîlesimo, die xxix de­ cembris, dictiΡs nominibus confiteor tibi, UGETO ADVOGARIO me ha­ buisse et récépissé a te lot de tuis bissantiis albis bonis et iusti pon­ deris de Cipro. Renuncians . . , . etc. unde et pro quibus, nomine cambii, Πdictis nominibus in solidum promitto et convenio tibi dare etΥ solvere tibi sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per Κ (55) Actes génois de Famagouste. 51

meum certum nuncium libras octingentas ianuinorum, et hoc in lanua, infra menses quatuor et dimidium tune proximos venturos, postquam maior pars rerum onustarum in navi Dalmacia mei RAFFI et socii exonerata fuerit, vel in alio loco, ubi dicta navis exoncrata fuerit ex Η f. 29*. dicta maiori parte dictarum rerum. Que omnia .'.. etc. Alioquin ... etc. Rato .... etc. Pro quibus attendendis .... etc., et ex nunc infra so­ lucionem dicti debiti obligo tibi pignori sachos viginti cotoni onustΚi in dicta navi, quos scribi faciam super te in cartulario dicte navis, et ego dictus UGETUS confiteor tibi RAFFO te mihi dictum cotonum as­ signasse, ut supra, in pignore in dicta navi. Η Actum in logia lanuensium Famaguste, die xiv aprihs, circa com­ pletorium. Testes vocati et rogati: ANSERMUS GUIDONIS et BLANCHETUS de CASANOVA, omnes lanuenses. Θ XCIX. — 1300, 15 avril. Ο In nomine Domini, amen. Ego ENRICUS VICECOMESΙ , filius domini NICOLAI VICECOMITIS, in presencia testium infrascriptorum ad hoc specialiter vocatorum et rogatorum, dicit et protestatur ac eciam con­ fitetur UGONI de Sozo de Placentia recipientΛi nomine domini AL- BERTi ScoTi de societate de ScoTis, et sociorum suorum, quod ve­ ritas est, quod illi sachi cotoni xxxj onusti in navi Dalmacia pre- sencialiter, dante Deo, itura lanuam, eΒt quod cotonum dicit fuisse in pondère cantaria xxij, et rotuli xxxjΙ '/a ad cantarium de Cipro, et quod cotonum dictus ENRICUS émit a dicto UGONE , et ipsum dicit esse scriptum in cartulario dicteΒ navis per manum scribe dicte navis, est dicti domini ALBERTI et sociorum , et ipsum emptum de propria peccunia domini ALBERTI et sociorum , set ad eum dictum cotonum pertinet, et non michi dicto ENRICO, neque ahcui alteri persone. Re­ nuncians omni exceptionΗi et iuri, quibus contra predicta venire possit, et eidem UGONI dicto nomine dicti domini ALBERTI , et sociorum, omnia iura eidem ENRICO acquisita occasione dicti cotoni, et omnia iura eidem ENRICO Κcompetentia et competitu,ra occasione dicti cotoni dédit, cessit et tradidit, eunte dicto cotono ad risicum et fortunam maris et gentiumΑ. Actum in ΙFamagusta, ante domum IANUINI de MURTA. Testes vo­ cati et rogati: IOHANNES GROSSUS de Naulo, Bos GANDULFUS de Tenda omnes Ρlanuenses, die xv aprilis, circa terciam. C. — 1300, 17 avril.

f. joa. ΠIn nomine Domini, amen. Ego IOHANNES CAPONUS, qui habito Υlanue intra castrum, confiteor tibi CEMER de DEO de Florencia me Κ 52 Actes génois de Famagouste, (56)

émisse, habuisse et récépissé a te tôt de tuis rébus. Renuncians etc. Pro quarum precio promitto et convenio tibi, dare et solvere tibi sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meum certum nun­ cium in lanua libras quadraginta ianuinorum, et hoc infra mensem Η unum tune proxime venturum, postquam navis Dalmacia, que est in portu Famaguste parata presencialiter lanuam proficisci, aplicuerit in lanua. .Alioquin .... etc. Rato .... etc. Pro quibus attendendis . . . Κ . . . etc. Et ex nunc tibi obligo pignori sachos undecim rogerie (?) de Cipro pro rinogere, que est cantaria tria grossa de Cipro, onustos in dicta navi, quam vero rogeriam tibi liceat vendere ad voluntatemΗ tuam pro solucione consequenda dicte peccunie quantitatis, nisi tibi satisfecero de dicta peccunie quantitate ad terminum supmdictum, eunte dicta rogeria ad risicum et fortunam maris et gentium. Θ Actum Famaguste, in domo infrascripti scribe, die xvij aprilis, inter nonam et vesperas. Testes vocati et rogati: FRANCISCUS ANTONIONUS IOHANNES SELLARIUS, Ο et omnes lanuenses. Ι CI. — 1300, 18 avril. Λ In nomine Domini, amen. Ego XMANUEL TARTARO, nomine IOHANNIS de ViGNALi, confiteor tibi, IOHANNI ZACHARIE,Β me habuisse et récépissé a te illos sachos cotoni triginta quinque dictΙ i IOHANNIS de VIGNALI qui ad manus tuas pervenerunt, et quos naulizavi in navi BRANCE de CASTRO, que est in portu de Famagusta, parata lanuam proficisci. Renuncians .... etc. De quibus vero Βsachis cotoni xxxv promitto, et convenio tibi te et tua conservare indempne m sive indempnia a dicto IOHANNE de VIGNALI, et a qualibet persona volente petere aliquid in dicto cotono pro IOHANNE de A'IGNALI, et dare et restituere tibi omne dampnum et interesse, que proptereΗa passus esses ad voluntatem tui, et facere et curare ita et sic quod dictus IOHANNES de VIGNALI stabit tacitus et contentus predicte traditioni dicti cotoni, et hoc sub pena dupli valimenti dicti cotonΚi cum refectione omnium dampnorum et expensarum propterea fictorum sive factarum, et obligacione bonorum meorum presenciumΑ et futurorum. Insuper nos ALBAXIUS AURIE et BRANCA de CASTROΙ, quisque nostrum in solidum, pro dicto MANUELE versus te, IOHANNEM ZACHARIAM, principaliter intercedimus, et fideiu- bemiUS, et nos et nostra solemniter obligamus, quisque nostrum in sohdam, de predictiΡ s omnibus .attendendis, et observandis, Renunciantes iuri de principali, et omni iuri, et sub obligatione . , , . etc. Abrenun­ ciantes in predictis iuri solidi, beneficio nove et veteris consiitu- tionis etc. Et ego, dictus .MANUEL TARTARO, dico et protestor, Π f. 30 b. quoΥd dictum cotonum dicti IOHANNIS de VIGNALI per me naulizavi in Κ (57) Actes génois de Fatnagouste. 53

navi dicti BRANCE per ipsum lanuam portaturum, a quo vero IOHANNE de VIGNALI habui plenam libertatem et baliam dictum cotonum naulizandi, pro dicto IOHANNE ipsum naulizavi in dicta navi, et quia cognovi si­ militer, quod erat dicta naulizatio pro meliori et tuciori dicti IOHANNIS Η de VIGNALI, et dictum cotonum idem, ut supra, naulizavi. Κ CIL — 1300. ' Η MCCC. Dictus IOHANNES de VIGNALI stetit tacitus et contentus omnibus factis de dicto cotono suo per dictos MANUELEM et IOHAN NEM ZACHARIAM, et ideo iussit idem IOHANNES dictum instrumentum esse cassum, et irritum, et nullius momenti et valoris. Testes: D.\NIEΘL SALVAIGUS et MARTINUS AURIE, lanuenses. Ο cm. — Ï300, 18 avril. Ι In nomine Domini, amen. Nos ALBAXIUS AURIΛE et BRANCA de CASTRO, quisque nostrum in solidum, confitemur tibi MANUELI TAR­ TARO, quod licet obligavisti IOHANNI ZACHARIE de illis sachis xxxv cotoni IOHANNIS de VIGNALI per te nauhzatiΒs michi BRANCE de CA­ STRO et IOHANNI ZACHARIE, ut constat instrumentΙ o publico scripto manu infrascripti (notarii), dicto miîlesimo et die, veritas est, quod dictam obligationem fecisti pro nobis et nomine nostro, videhcet pro duabus partibus tantum, et precibus Βnostris et mandato. Quare vo­ lentes tibi observare promissa, quisqu e nostrum in solidum, promittimus et convenimus tibi, te et tua conservare indempnem sive indempnia a dicta obligatione dicti cotoni, et te et tua conservare indempnem sîve indempnia de dicta obligationeΗ, videlicet quantum pro dictis dua­ bus partibus, et ultra omne dampnum et interesse, que propterea passus esses, quantum pro dictis duabus partibus tibi dare et resti­ tuere ad voluntatem tuamΚ. Sub pena dupli . . , etc, et obligatione . . . . , . etc. Abrenunciantes in predictis iuri sohdi, beneficio nove et ve­ teris constitutionis dΑe duobus reis, epistole divi Adriani, iuri de prin­ cipali et omni iuriΙ. Hoc acto, ut quisque nostrum in solidum te­ neatur. Actum Famaguste, ante logiam lanuensium, videlicet dicta duo in­ strumenta, diΡe xviij aprilis circa vesperas. Testes vocati et rogati: GABRIEL A'ICECO.MES, ADALONUS BUCANIGRA et IOHANNES GROSSUS de Naulo, Πomnes lanuenses. ΥI Acte intercalé. Κ 54 ,/4ttei génois de Famagouste. (58)

CIV. — 1300, 5 mai. ' Η MCCC. V madii. Dictus de VIGNALI stetit tacitus et contentus omnibus Κ supradictis factis per predictos MANUELE.M BR.\NCAM et ALBAXIUM et iussit dictus IOHANNES dictum instrumentum esse cassum et nullius momenti. Testes : DANIEL SALVAIGUS et MARTINUS AURIE. Η CV. — 1300, iS airil. Θ In nomine Dom'mi, amen. Ego, BERN.\RDUS GINI de Florencia, facio, constituo et ordino meum certum nuncium et procurator en: CEMER de DEO de Florencia presentem et suscipientem, ad petendumΟ , exi­ gendum et recipiendum pro me et meo nomine quidquiΙ d et qi.an- f. 31 tum .... etc, ad vocandum se quietum .... etc. ad me et mea obli­ gandum cum omni solempnitate iuris de eo , quod receperit, unum procuratorem vel plures constituendum, et demumΛ ad omnia . . . etc. Dans . . . etc. Promittens mihi notario , . . etc. Sub obligatione , . , etc. Actum in Jo:no IACOBI de GROPPO, FamagusteΒ , die xviij aprilis, cum pulsaretur ad campanas nocturnas. TesteΙs vocati et rogati: BRANCA de C.\STRO, IOHANNES GROSSUS de Naulo et PETRUS VIDALIS de .Mes­ sana , omnes lanuenses. Β CVI. — 1300, 20 airil.

In nomine Domini, amen. ΗEgo, NICOLAUS CAVAZUTUS, lanuensis habitator Famaguste, confiteor vobis PHILIPO de SANCTO SYRO et BARTOLOMEO de ALTENATO et OBERTO de MONTE, me habuisse et récépissé in accomendacionΚe quantitates bissantiorum infrascriptorum implicatorum in furmento, videlicet a te, BARTOLOMEO, bissantios qua­ dringentos, a te, PHILIPO, bissantios sexcentos, a te, OBERTO, bissantios sexcentos , sic suntΑ in summa bissantii albi mille sexcenti. Renun­ cians etc. CuΙ m quibus , Deo dante, causa mercandi ire debeo Ermeniam, viagio non mutato, ad quartum proficui mihi inde haben­ dum, HabenΡs potestatem ex ipsis, quam partem voluero mittendi ante me, sed non dimittendi post me, vendendi, implicandi . , . . etc. In reddituΠ vero quem primo fecero Ciprum de presenti viagio de capi- Υ1 Acte int;:rcaJê. Κ (59) A^f^^ génois de Famagouste. 55

taie et lucro dicte accomendacionis promitto et convenio [facere] vobis sive vestris certis nunciis integram et veram racionem, solu­ cionem .... etc. Sub pena duph .... etc. et obligatione .... etc. Actum Famaguste, ame cambia Famaguste, die xx aprihs, circa com­ Η pletorium. Testes vocati et rogati: BONIORNUS lanuensis et SAPORITUS de CURIA, notarius, circa completorium. Κ CVII. — 1300, 20 avril. Η f j,i In nomine Domini, amen. Ego, NICOLAUS CAVAZUTUS, habitator Famaguste, confiteor tibi, PHILIPO de SANCTO SYRO, me habuisse et récépissé a te in accomendacione bissantios albos trescentoΘs triginta implicatos in ordeo. Renuncians .... etc. Cum quibus , Deo dante, causa mercandi ire debeo Ermeniam, viagio non mutato, ad quartum proficui. Habens potestatem .... etc. In redditu veroΟ, quem Ciprum fecero primo de presenti viagio, de capitale et lucrΙ o dicte accomen­ dacionis promitto et convenio tibi . . . etc. Et hoc sub pena dupli ...... etc. et obligatione .... etc. Actum Famaguste, ante cambia FamagusteΛ, die xx aprilis, circa completorium. Testes vocati et rogati: OBERTUS de "MONTE et DOMI- Nicus de RAPALLO : omnes lanuensesΙ, Βhabitatores Cipri. CVIII. —Β 1300, 21 avril. In nomine Domini, amen. Ego ALIS de ACCON, uxor 'quondam VAXILII de ACCON de Castello de Accon, loco et titulo locationis concedo tibi, BENEDICTO TARTARO lanuensi, STEPHANINUM de ACCON nepotem meum, ibi presenteΗm et volentem, nomme STEFANINUM, filium quondam fihe mee, ad standum tecum hinc usque ad annos decem proximos venturos, faciendo tibi servicia tua tibi possibilia tam in domo, quam extra,Κ et promitto tibi facere et curare ita et sic, quod dictus nepos meus stabit tecum ad tua servicia faciendum, ut supra, usque dictum tempus etc., quod salvabit et custodiet .... etc. Te eidem prestaniΑe alimenta, videlicet victus et vestitos convenientes iusta tuam Ιpossibilitatem usque dictum terminum. Et ego, dictus BE­ NEDICTUS, versa vice promitto et convenio tibi dicte ALIS nonam {sic) predictΡi STEPHANINI recipere dictum STEPHANINUM, tenere usque dictum tempus completum, et eidem, tam sano quam infirmo, dare victum et vestitum, et non facere eidem aliquam iniuriam, seu violenciam auΠt superpositam. Que omnia et singula supradicta promiserunt dicte Υpartes etc. Sub pena bissanciorum centum alborum inter dictas Κ 56 Actes génois de Famagouste. (60)

partes solempniter stipulata et promissa, in quam penam pars non observans incidat observanti. Ratis nihilo:ninus .... etc. Pro quibus attendendis etc. Faciens dicta ALIS hec consilio testium infr.i- scriptorum, quos in hoc casu .... etc. Η Actum in Famagusta, ante logiam lanuensium, die xxj aprilis, circa terciam. Testes vocati et rogati: LUCHINUS de CLAVARO et BALIANUS de CURSARIO. Κ CIX. — 1300, 22 avril. Η In nomine Domini, amen. Ego, ROBERTUS GINETUS de Cathalonia, naulizo et titulo naulizacionis concedo tibi, BOCHINO de CLARO, de so­ cietate de BARDIS de Florencia, recipienti nomine dicte societatisΘ, et nomine IANUCII BARTOLI de Florencia, pro quo promitto de rato ha­ bendo, navim meam de tribus copertis vocata Sanctus Salvator, que nunc est in portu Famaguste, quam promitto tibi dictisΟ nominibus habere paratam et furnitam , ut infra, videlicet de marinariiΙ s quadra­ ginta bonis et sufficientibus, famulis quinque, de agumenis octo novis ultra illas agumenas undecim, que sunt in dicta nave, et de artimono uno novo , bono et sufficiente ultra illa vella quinqueΛ , que sunt in dicta navi, et de anthennis , arboribus , timonibus , aqua, panatica et omnibus sarciis et apparatu ipsius sufficienti per dictam navim pro navigando, et cum ipsa navi sic parata presencialiteΒ r recedere de portu Famaguste et ire ad loca infrascriptaΙ pro levaiado salmas fur­ menti duo millia quadringentas ad salmam Ampulie in dicta nave, videlicet ad Barletum vel ManfredoniamΒ, videlicet in illo loco ex dictis locis, quod tibi vel tuo certo nuncio placuerit, et ibi in illo loco levare in dicta navi mea dictas salmas duo milha quadringentas furmenti, et illo loco pro dicto onere habendo et recipiendo te ex- pectare usque médium mensemΗ augusti proxime venturum, dum tamen infra dictum terminum tenearis, et debeas incipere dare dictum fur­ mentum in dicta navi, salvo et reservato tibi dictis nominibus , quod si condhio advenerit, quoΚd ipsum furmentum habere non posses pro precio de unciis xxv auri pro centanario vel minori precio in prima r. 32 *. compara, tibi vel tuo certo nuncio esset factum aliquod impedimentum seu violenciam per Αaliquem dominum de dicto furmento, quod ipsum habere non possesΙ, quod de dicto onere, neque naulo, in aliquo mihi tenearis , seu dictus IANUCIUS dare et solvere , et cum dicta navi sic onusta recedere et venire, recto tramite, versus Ciprum aut Lamesso aut FamagustaΡm et ibi in Lamesso cum dicta navi expectare te per dies sex tune proximos venturos, postquam dicta navis ibi aphcuerit, et tu debeas mihi respondere infra dictum terminum, si ibi exonerare voluerisΠ, cum dicta navi sic onusta ire tenear et debeam in Famagus- Υ Κ (6i) Actes génois de Famagouste. 57

tam aut Ermeniam aut in Siria, videlicet Accon aut Tripolum aut Tortosa, et in quo loco dictorum locorum elligeris, tenear et debeam dictum onus dicti furmenti exonerare et tibi sive tuo certo nuncio dare et traddere, te mihi dante et solvente pro naulo et nomine nauli Η dicti furmenti, ut infra, videlicet in Cipro uncias decem auri pro quo­ libet centanario ex dictis salmis, et in Ermenia vel Siria uncias un- decin» auri pro quolibet centanario , solvendum dictum naulum , utΚ infra ; videlicet in Ampulia medietatem dicti nauli personaliter one- rata dicta nave et aliam medietatem infra dies quindecim tun: proxime venturos , postquam dicta navis exonerata tuerit de dicto onereΗ , fa­ ciendo mihi dictam solucionem de dictis unciis secundum quantum valebunt. Versa vice ego, dictus BOCHINUS, dictis nominibus promitto de rato ratificans et aprobans dictam naulizacionem, et omniΘa et sin­ gula supradicta modo et forma, ut superius est dictum , et promitto dict*s nominibus tibi dare et traddere dictum onus in dicta navi, seu traddi facere per meum certum nuncium , ut supraΟ est dictum , et tibi facere integram racionem et satisfactionem deΙ dicto naulo, modo et convenienciis , ut superius est dictum , et me facere et curare ita et sic, ut dictus IANUCIUS stabit tacitus et contentus omnibus et sin­ gulis supradictis. Que omnia et singula promiserunΛ t .... etc. Sub pena unciarum auri ducentarum inter dictas partes solempniter stipu­ lata et promissa, in qua etc. RatiΒs nihilominus etc. Pro quibus attendendis-. . . . etc. AbrenuncianteΙ s in predictis dicte partes privilegio fori ita, quod una pars alteram possit convenire sub quo­ libet magistratu. [Actum] Famaguste in domoΒ, qua moratur dictus BOCHINUS, die xxij aprilis, circa vesperas. Teste s vocati et rogati : Magister BAL- DOINUS, canonicus Nicosie, GUILLIELMUS PISANUS et GUILLIELMUS S.V- DANUS , Cathaloniensis, Η Κex. — 1300, 22 avril.

1 33 In nomine Domini, amen. Ego IOHANINUS de MARI, fihus UGETI de MARI, procuratoΑr constitutus LANFRANCI de MARI, ad omnia eius LAN- FRANCi négociΙa gerenda et administranda, ut constat de ipsa procura instrumento publico scripto manu PAGANI DURANTIS, notarii, miîlesimo ducentesimo nonagesimo nono, die xxx augusti, dicto procuratorio no­ mine eiusdemΡ , et pro quo promitto de rato habendo , manumitto et a manu propria dimitto te, BONAM, sclavam dicti LANFRANCI ibi pre­ sentem, albam de proienie sclavonia, etatis annorum xvj vel xviij, etΠ que sclava inventa fuit pênes IACOBUM de BOBIO, et que dicebatur Υeidem IACOBO pignorata fuisse per IANOTUM de SALVINO, cui IANOTO Κ 58 Actes génois de Famagouste. (62)

fuit recomendata per LANFRANCU.M predictum in custodia, ut dicitur, et de qua sclava lata fuit sententia arbitrorum per ODDONIM de SEXTO et BoNiFACiu.M ANIOINUM , ut dico, contra dictum I.\COBUM , quod idem I.\coBUS restituere deberet dictam sclavam mihi, nomine dicti Η LANFRANCI, et te, BONAM, libero dicto nontine procuratorio ab omni vinculo servitutis, ut de cetero mera, et pura omnifaria libertate pcr- frui possis et in iudicio existere. Dans et concedens tibi dicto nomine Κ liberam potestatem et omnimodam potestatem emendi, vendendi etc. Promittens dicto nomine tibi dictam libertatem, et omnia et singula Η supradicta de cetero habere rata et firma per me et dictum LAN­ FRANCUM, et contra in aliquo non venire, et me facere et curare ita et sic, quod dictus LANFR.ANCUS dicte libertati et omnibus supradictis stabit tacitus et contentus. Et hoc sub pena dupli .... etc. Et obliΘ­ gatione . .. etc. Ratis .... etc. lus quoque patronatus et ingratitu- dinum tibi remittens et omnia iura, et bénéficia, que mihi leges con­ cedunt in hac libertate et manumissicne, Ο Actum Famaguste, in domo ODDONIS de SEXTO, die Ιxxij aprilis, circa terciam. Testes vocati et rogati: IOHANNINUS BASSUS et PASCALIS de SARAGOSA, omnes lanuenses. Λ CXI. — 1300, 25 avril.ΙΒ In nomine Domini, amen. Ego GUILLIEL.MUS de PROMONTORIO, filius f. 33 *. quondam PASSERII de PRO.MONTORIO, confiteor tibi IACOBINO CALAF.ATO me habuisse et récépissé a te tôt de tuiΒs rébus. Renuncians .... etc. Pro quarum precio promitto et conveni o tibi dare et solvere, tibi sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meum certum nun­ cium solidos viginti duo ianuinorum usque menses très proximos venturos. Et hoc sub pena dupliΗ .... etc. Actum Famaguste, ante hospitale, die xxv aprilis, circa vesperas. Testes vocati et rogati: MARCHETUS FABER et THO.MAS CALLEGARIUS, lanuenses. Κ ΙΑCXII. — 1300, 25 avril. In nomine Domini, amen. Ego ODDO de SEXTO, lanuensis, habitator Famaguste, confiteor tibi, OBERTO de MONTE, lanuensi, me habuisse et récépissé a te Ρintegram et veram racionem, solucionem et satisfactio­ nem eius tocius, quod mihi dare debuisses hinc rétro usque in diem hodiernum tam cum cartis, scripturis , quam sine , et tam occasione accomendacionumΠ , quam aliqua alia occasione, que dici vel excogitari possetΥ. Renuncians etc. Quare promitto et convenio tibi quod Κ (63) Actes génois dt Famagouste. 59

in perpetuum .... etc. Alioquin .... etc. Rato .... etc. Pro quibus attendendis .... etc. Faciens tibi finem et omnimodam remissioncin et pactum de ulterius non petendo de omnibus et singuhs supradictis. Volens et iubens omnia instrumenta, scripruras per te hinc rétro mihi Η factas esse cassas, et irritas, et nullius momenti et valoris. Actum ante logiam lanuensium Famaguste, die xxv aprilis, circΚa vesperas. Testes vocati et rogati: ENRICUS de MAGDALENA, filius ME- LiANi de MAGDALENA, et ANDRIOLUS de VINDERCIO, omnes lanuensesΗ . CXIII. — 1300, 28 avril. Θ In nomine Domini, amen. Ego, PEYRE de PEDREZERIO de Monte Pe- sulano, confiteor tibi, PHILIPO de BORGAS de FILAC de Monte Pesulano, quod tu meis precibus et mandato intercessisti fideiussor, et te et tua solempniter obligasti pro me versus GUIR.\RDUMΟ GERMANUM in una parte pro daremis de Ermenia cenrum decem, Ιpro peciis decem panni de Loderio, et in alia pro bissantus quadraginta albis, unde cum aliter non intercessisses pro me de predictis nisi tibi promitterem et me et mea solempniter obligarem ad infrascriptΛa , volens observare pro­ missa, tibi promitto et convenio tibi te et tua conservare indempnem sive indempnia a dicta fidciussione, Βet de omnibus et singuhs supra­ dictis, et ultra tibi dare et restituere, vel tuo certo nuncio omne dampnum et interesse in peccuniaΙ numerata, que propterea passus esses, ad voluntatem tuam , et si forte dedissem et solvissem dicto GUIRARDO dictam peccunie quantitateΒ m et res predictas, integraliter , ut promisi et conveni, una tecum , dicto PHILIPO, promitto et convenio tibi per pactum facere tibi sive tuo certo nuncio integram et veram racionem , solucionem et satisfactionem de dicta peccunie quantitate tota, et rébus in MontΗe Pesulano, ai voluntatem tui, PHILIPI, secun­ dum quod ponet ibidem in dicto loco Montis Pesulani ratio tua. Que omnia promitto tibi attendere .... etc. Actum in FamagustaΚ , ante cambia Famaguste, die xxviij aprilis, inter nonam et vesperas. Testes vocati et rogati: NL\RCHUS de OTTO de CandeaΙ Αet BERNARDUS de Nerbona. Ρ CXIV. — 1300, 28 avril. Ex huius publici instrumenti clareat lectione, quod in presencia domini [ ], vicecomitis Famaguste, et iuratorum curie domini Πrecuis Famaguste, videlicet PELLEGRINI de CASTELLO, LIAOI IMPERA- Υ TORis et ABRAYNIBANCHERII et testium infirascriptorum, ad hoc spe- Κ 6o Actes génois de Famagouste. (64)

cialiter vocatorum et rog.atorum, ALEXSIA, nuria quondam RICHOBONI OccELLi, confiteor PHILIPO ARIS , presbitero NICOLE de BERUTO et IANUINO de MURTA, fideicommissariis relictis per testamentum quondam dicti RICHOBONI scriptum manu notarii infrascripti, miîlesimo proxime Η preterito, se habuisse et récépissé ab eis, dantibus et solventibus de bonis dicti quondam RICHQBONI, illos bissantios sexcentos, quos dictus quondam RICHOBONUS fuit confe.^sus se dare debere eidem ALEXSIE Κ in dicto testamento occasione docium et racionum dicte ALEXSIE. Renuncians .... etc, Quare promittit et convenit dictis fideicommis- f. 34*. sariis , quod in perpetuum .... etc. Alioquin penam dupli .... etc.Η Ratis .... etc. Pro quibus attendendis .... etc. Faciens de consilio predictorum et testium infrascriptorum, quos .... etc, Actum Famagu.ste, in logia domini régis, Famaguste, die Θxxviij aprihs, inter vesperas et completorium. Testes vocati et rogati: BA­ LIANUS de GUISULFO et IOHANNES de SANCTO DENISIO. ΙΟ CXV. — 1300, 28 avril Λ In nomine Domini, amen. Ego, presbiter NICOLAS de BERUTO, con­ fiteor vobis PHILIPO ARIS et LANUINO de MURTA, fideicommissariis re­ lictis una mecum in testamento sive ultima voluntatΒ e quondam RICHO­ BONI OccELLi, facto manu notarii infrascriptΙi miîlesimo ducentesimo nonagesimo nono, me habuisse et récépissé a vobis dantibus et sol­ ventibus de bonis dicti quondam RICHOBONI illos bissantios albos quingentos , quos dictus quondam RICHOBONUΒ S fuit confessus in dicto testamento se habuisse et récépissé a me in accomendacione. Renun­ cians .... etc. Quare promitto et convenio vobis, quod in perpe­ tuum .... etc. Alioquin penam dupli .... etc. Ratis etc. Pro quibus attendendis .... etc. Η Actum ante logiam domini régis Famaguste, die xxviij aprilis, circa completorium. Testes vocati et rogati: PELLEGRINUS de CASTELLO, iu- ratus dicte curie, BALIANUΚS de GUISULFO et IOHANNES de SANCTO DENISIO. ΙΑCXVI. — 1300, 29 avril. In nomine Domini, amen. Nos, BENVENUTUS de SANCTO de Ischia f. 35 « et BoRGARiNUΡS de Ischia, confitemur tibi, BENCIVEGNA CERASE de Marfi, nos habuisse et récépissé a te illos bissantios albos octingentos tri­ ginta sex dimidium, quos dare tenebaris nobis per instrumentum pu­ blicum Πscriptum manu notarii CERGE , ut dicimus de dicto notario. RenuncianteΥ s .... etc. Quare promittimus et convenimus tibi, quod Κ (65) Actes génois de Famagouste. 61

in perpetuum .... etc. Alioquin .... etc. Ratis . . . etc. Pro quibus attendendis .... etc. Volentes et iubentes dictum instrumentum dicti debiti .... etc. Actum in Famagusta, in statione PETRI PELLETERH lanuensis, die Η xxix aprilis, post vesperas. Testes vocati et rogati: IACOBUS de TER- DON A, MARCHETUS de FENARIA et THOMAS de CANABACIIS de SEXTO, habitator Famaguste. Κ

ex VIL — 1300, 4 mai. Η

In nomine Domini, amen. Ego, ANTHONIUS, filius quondam STÉ­ PHANE PATERNANI de Ancona, confiteor tibi, IANUCIO BARTHOLΘI de Flo­ rencia, me habuisse et récépissé a te lot de tuis rébus. Renuncians ...... etc. Pro quarum precio promitto et convenio tibi dare et solvere tibi sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere Οper meum certum nuncium bissantios sarracinales auri bonos et iusti ponderiΙ s quingentos, et hoc salvos in terra, quandocumque de tua fuerit voluntate , et uti volueris sive tuus certus nuncius voluerit. Alioquin penam dupli ...... etc. Rato .... etc. Pro quibus attendendiΛs . . . etc. Abrenuncians in predictis privilegio fori ita, quod .... etc. Actum Famaguste in domo, qua moratur dictus IANUCIUS , die quarta madii, inter nonam et vesperas. TesteΒs vocati et rogati : frater GUILLIELMUS de Hospitali et TRANSMONDINUΙ S de SERVO de Sasfer- rato et ENRICUS de ANCONA. Β ex VIII. — 1300, 4 mai.

ANTHONIUS, STE­ f. 35 b. In nomine Domini, amen. Ego, filius quondam PHANI PATERNANI de AnconaΗ, meo proprio nomine in solidum et no­ mine sociorum meorum, videlicet LEONARDI, IACOBI et DAVID et IA- NELLA IACOBI , pro quibuΚs promitto de rato habendo, <^nfiteor tibi, IANUCIO BARTHOLI de Florencia, quod tu meis precibus et mandato intercessisti pro me fideiussorem, et te et tua obligasti occasione cuiusdam nauhzacionisΑ , quam feci Hospitali, de nave mea, et de quibus dicimus scripturam esse factam in curia Famaguste domini castelani loci eiusdem ΙFamaguste, unde cum aliter non intercessisses pro me de predictis, nisi dictis nominibus tibi promitterem et me et mea...... etc. Ρideo volens .... etc. promitto et convenio tibi dictis nomi­ nibus dare et restituere tibi sive tuo certo nuncio ad voluntatem tuam omne dampnum ... etc. Sub pena dupli.. . etc. et obligatione ... etc. RatiΠs nihilominus ., . . etc. Abrenuncians .... etc. ΥActum Famaguste, in domo qua moratur dictus IANUCIUS , die quarta Κ 62 Actes génois de Famagouste. {66)

madii, inter nonam et vesperas. Testes vocati et rogati : frater GUIL­ LIELMUS de Hospitah et TRANSMONDINUS de SERVO de Sasferrato et ENRICUS de ANCONA. Η CXIX. — 1300, 7 mai. Κ In nomine Domini, amen. Ego, RAYNALDUS CATHALANUS CATHA- LANUs {sic), burgensis Manfredonee, filius ARNALDI CATHALANI, con­ fiteor tibi, NICOLE de BORRONO, burgensi Barleti me habuisse et récéΗ­ pissé a te bissantios quingentos bonos et iusti ponderis de Cipro. Renuncians etc. Unde pro quibus nomine cambii promitto et convenio tibi dare et solvere, tibi sive tuo certo nuncio, seuΘ dari aut solvi facere per meum certum nuncium, florenos centum auri bonos et iusti ponderis et hoc in Barlcto infra dies quindecim tune proxime venturos, postquam ibi in dicto loco Barleti aplicueroΟ, salvos in f. .é^. terra. Alioquin .... etc. Et proinde universa mea bonΙ a . . . etc. Ab­ renuncians .... etc. Actum Famaguste, ante cambia, die vij madii, inter vesperas et completorium. Testes vocati et rogati: OBERTUSΛ de MONTE, IOHANNES de PiNO lanuensis, et BERNARDUS de ROSEΒ. CXX. — 1300, Ι9 mai.

In nomine Domini, amen. Nos, SALVJNA, uxor quondam IOHANNIS ToRTORELLE, et CoNTESSA, filia et hèreΒs dicti quondam IOHANNIS, ut dico ego dicta CONTESSA me esse heredem , facimus, constituimus et ordi­ namus nostrum certum nuncium et procuratorem, et pro nobis po- nimus PASCHALEM FILATOREM, virum mei, CONTESSE, presentem et suscipientem, ad locandumΗ pro nobis et nostro nomine medietatem quandam logie, que fuit dicti quondam IOHANNIS, positam in Layacio iuxta portam» Alamanorum, et ad ipsius medietatis logie logerium re­ cipiendum , et ad quitandumΚ , et ad solvendum incensivum de me­ dietate dicte logie, et ad vendendum medietatem dicte logie pro maritare BENVENUTAΑM , filiam mei, CONTF.SSE , et ad faciendum de ipsa medietate Ιdicte logie quidquid eidem PASCHALI videbitur facien­ dum pro maritare dictam BEÎIVENUTAM , et demum ad omnia et sin­ gula faciendum .... etc. Dans .... etc. Promittens mihi notario etc. Sub Ρipotheca etc. Facientes hec consilio testium infrascri­ ptorum , quos .... etc. Actum in Famagusta, in domo dicti PASCHALIS, die ix madii, inter terciaΠm et nonam. Testes vocati et rogati: OBERTUS FIL.\TOR, LUCHI­ ΥNUS de SUSILIA et DOMENGA, fiha IOHANNIS CRUSERI. Κ (67) Actes génois de Famagouste. 6^

CXXI. — 1300, 9 mai. Η In nomine Domini, amen. Ego, IOHANNES TRABUCUS de Clavaro, qui confirmo morari ad Sanctum Syrum^ confiteor tibi, NICOLINO BIΚ- NELLO notario, me habuisse et récépissé a te tôt de tuis rébus, bis- f. 36J. santiis albis, bonis et expendibilibus de Cipro. Renuncians .... etc. Unde et pro quibus nomine cambii promitto et convenio tibi darΗe et solvere tibi, sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meum certum nuncium, libras octo denariorum ianuinorum, et hoc lanua salvas in terra, quandocumque de tua fuerit voluntate. Alioquin penam dupli .... etc. Rato .... etc. Pro quibus attendendis ...Θ. etc. Actum Famaguste, ante logiam lanuensium, die ix madii, post ves­ peras. Testes vocati et rogati: IOHANNES ZACHARIASΟ et LUCHINUS de CLAVARO, omnes lanuenses. Ι CXXII. — 1300, 19 mai.Λ In nomine Domini, amen. Ego, MARCHUS MANZINUS lanuensis, ha­ bitator Saragose, confiteor tibi, GEORGIΒO GAROZIE habitatori Nicosie me habuisse et récépissé a te in accomendacionΙ e bissantios albos cen­ tum sexaginta implicatos in mea comuni implicita. Renuncians ... etc. Cum quibus, Deo dante, causa mercandi, ire debeo quo Dominus melius administraverit, ad quartuΒm proficui mihi inde habendum. Ha­ bens potestatem ex ipsis .... etc. emendi, vendendi .... etc. et fa­ ciendi secundum , quod mihi videbitur , de aliis rébus quas mecum porto, cum quibus expendere et lucrari debetur comuniter. In red­ ditu vero , quem CiprumΗ fecero de capitale et lucro dicte accomen­ dacionis promitto et convenio tibi facere , sive tuo certo nuncio per me vel meum certum nuncium (rationem et satisfactionem). Sub pena dupli .... etc.Κ et obhgatione .... etc. Actum Famaguste, ante domum GREGORH PLACERII, die xix madii circa vesperas. ΑTestes vocati et rogati : MANUEL de SAGONA, lanuensis et THOMAS dΙe SARAGOSA.

Ρ CXXIII. — 1300, 21 mai.

In nomine Domini, amen. Ego, ZACHARIAS ROBERTI de Messana, confi­ teoΠr vobis, GREGORIO MAMAVIVA et FRAKCISCO CATIZELLERIO, recipientibus Υnominibus propriis vestris et nomine EGIDU de CANOVA in simul so- Κ 64 Actes génois de Famagouste. (68)

ciis, hanc confessionem et stipulationem, quod licet IOSEPHUS BANCHE­ RIUS, habitator Famaguste, confessus fuerit habuisse et récépissé ad ban­ cum suum turonenses grossos argenti quatuor millia quadringentos viginti unum, et LAURENCIUS PANATERIUS confessus fuit similiter se Η habuisse et récépissé se a me bissantios albos trescentos viginti pro precio salmarum viginti furmenti, veritas est, quod tota dicta peccunia f. 37, tam turonenses, quam bissantii est vestra, et ad vos pertinet, et non Κ ad me. Unde promitto vobis totam dictam pecuniam exigere et re­ cipere pro vobis et vestro nomine, cum sit de voluntate et mandato vestro, ad terminum stabilitum a predictis, videlicet usque decem eΗt octo dies, intrante mense iuhi proxime venturi, et totam illam pecu­ niam dare et traddere alicui vestrum ostendenti mihi instrumentum procure pro vobis, eunte, et stante dicta tota pecunia ad risicuΘm et fortunam vestram. Que omnia . . . etc. Sub pena dupli etc. et obhgatione .... etc. Ο Actum Famaguste, iuxta apothecam PETRI PELLETERH, die xxj madii circa vesperas. Testes vocati et rogati : PETRUS VIDALISΙ, habitator de Messana, et BARTHOLOMEUS de BONAVITA et IOHANES de PANDO, simi­ liter de Messana. Λ CXXIV. — 1300, Il Ιjuillet.Β ' Die xj iulii, predicti GREGORIUS, FRANCISCUS et EGIDIUS de CANOVA vocaverunt se intègre fore satisfactos de dicta pecunie quantitate de predictis. Renunciantes etc. cassatuΒm dictum instrumentum de voluntate eorum. Testes: BARTHOLOMEU S TARABUTUS de Messana et NICOLAUS de BONOLINO. Η CXXV. — 1300, 25 mai.

In nomine Domini, amenΚ. Ego, SYMON SAFFORINUS lanuensis, ha­ bitator Famaguste, confiteor tibi, IOHANNI PIGNATARIO, me habuissse et récépissé a te in zateriΑo bissantios albos quinquaginta bonos et iusti ponderis de CiprΙo pro una parte. Renuncians .... etc. Cum quibus, Deo dante, ire debeo cum PANFILO meo in cursum, quo Deus mihi administraverit, et mihi aphcuerit, euntibus dictis bissantiis ad risicum et fortunam Ρmaris et gentium. In reddhu vero, quem primo fecero de dicto viagio promitto tibi facere .... etc. Sub pena duph etc. Et obligationΠ e .... etc. ΥActe intercalé. Κ (69) Actes génois de Famagouste. 65

Actum in domo infrascripti scribe, die xxv madii, circa terciam. Testes vocati et rogati: DAGNANUS FERRARIUS, BENVENUTUS de GIBEL­ LETO et SYMONINUS de NEFFFS'O. Η CXXVI. — 1300, 28 mai. Κ In nomine Domini, amen. Ego, MARTINUS AURIE confiteor tibi, ZERVASINO TURNELLO, ex dellegacione tibi facta per THO.MAM de AC­ CON de daremis septingentis nonaginta duobus de Ermenia, quoΗs dare et solvere tenebar eidem THOME, occasione rerum quas ab eo habui, me tibi dare et solvere debere dictos daremos septingentos nonaginta duos. Renuncians . . . etc. Quos igitur daremos vel totideΘm pro ipsis eiusdem monete promitto et convenio tibi dare et solvere, tibi sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meum certum nun­ cium, quandocumque voluero. Alioquin . . . etc. Et Οproinde . . . etc. Actum ante logiam lanuensium, Famaguste, diΙe xxviij madii, circa vesperas. Testes vocati et rogati: RIZ.\RDUS de ALBERTENGIS de Sagona et LEO de PALACIO, omnes lanuenses. Λ CXXVII. — 1300ΙΒ, 31 mai. In nomine Domini, amen. Ego, NICOLAUS ZUGNETUS, baiulus Ve- i-*- netorum in toto Cipro, ex auctoritate qua fungitur, in presentia testium infrascriptorum ad hocΒ specialiter vocatorum et rogatorum, nomine comunis Veneciarum, et pro ipso, vendit, cedit et tradidit MATEO de CLAVARO lanuensi, habitatori Famaguste, quamdam galeam HoMOBONi AICARDI, habitatoris Negropontis, quam dicit fuisse reco- mendatam quondam ANDRÉΗE AYCARDO, filio dicti HOMOBONI, per dictum HoMOBONUM, tempore quo dictus ANDRÉA vivebat, et qui ANDRÉA quondam dicitur esse mortuus intestatus in Satalia, et quam quidem galeam cum omni Κsarcla, correddo et apparatu ipsius, dicto nomine, eidem MATEO, vendit cedit et tradit cum omni suo iure, ingressu et exitu, commodo et utilitate et omnibus super se et in se positis, ad habendum, tenenduΑm et possidendum deinceps in perpetuum et titulo empcionis, finitoΙ precio bissantiorum alborum mille quingentorum, de quibus ex nunc idem NICOLA confitetur se intègre fore satisfactum a dicto MATEOΡ. Renuncians .... etc. Et si plus valet. . . . etc. Renuncians legi deceptionis etc. Possessionem quoque et dominium idem NICOLAUS, dicto nomine, de dicta galea et apparatu ipsius confitetur dictΠo MATEO ex nunc corporaliter tradidisse, quam vero galeam cum Υapparatu ipsius, dicto nomine,. promittit et convenit eidem MATEO Κ 66 Actes génois de Famagouste. (70)

legittime defendere . . . etc. Insuper ex dicto precio et ex dicta causa dictus NICOLAUS dat, cedit et tradit dicto MATEO omnia iura, raciones et actiones reaies . . . etc. ita ut ipsis iuribus, racionibus et actionibus uti possit . . . etc. Constituens dicto nomine procuratorem et defen- f. 38, Η sorem .... etc. Alioquin penam dupli de quanto et quociens nunc valet dicta galea cum omni apparatu ipsius, vel pro tempore melio- rata fuerit .... etc. Pro quibus attendendis .... etc. Et quam vero Κ galeam dictus dominus NICOLAUS fecit subastari, seu incaligari in publica calega, in logia Venetorum Famaguste, per GREGORIUM, plaΗ- cerium dicti comunis, et eam dari et traddi dicto MATEO tamquam per­ sone plus céleris offerenti in ea, et hoc pro solucione et satisfactione facienda creditoribus recipere debentibus in dicta galea ; et hec facta sunt in presencia, consensu et voluntate atque consilio ANTHONIΘI de ANDALO, GABRIELIS de ANDALO, IUSTINIANI PANTALEONIS , LAURENTH BARIXANI et MARCHY SALAMONIS, omnes de Veneciis, et specialiter in presencia, iussu, consensu et voluntate ANDRÉE de ANDELOΟ , procu- ratoris dicti HOMOBONI , qui promittit similiter de deffensionΙ e dicte galee, ut supra promisi dicto NICOLAO, ut de procura constat instru­ mento publico scripto manu MARINI VITALIS, notarii presbiterii ecclesie Sancti Basilii, miîlesimo ducentesimo nonagesimoΛ nono, die prima de­ cembris, indictione décima tertia. Actum in logia Venetorum Famaguste, miîlesimΒ o tercentesimo, in­ dictione duodecima, die ultima madii, circΙa completorium. Testes vo- vocati et rogati : LAURENCIUS de PAXIO, GREGORIUS PLACERIUS et IO­ HANNES RossELLUS, et similiter omneΒs supradicti. CXX VIII. — 1300, 3 juin.

In nomine Domini, amen. ΗEgo, MACEOTUS, filius DENTIS de BERUTO, burgensis Famaguste, in presencia, consensu et voluntate dicti patris mei confiteor tibi MARIE, fihe quondam BONIFILH de MESSANA, stipu­ lanti et recipienti hanc Κconfessionem et stipulationem nomine ISABELLE filie tue, sponse et uxoris mee future, et me habuisse et recepis.se a te, nomine dicte fihe tue, pro dote et nomine dotis eius, bisantios albos trescentos bonos eΑt iusti ponderis, computatis in ipsis rauba, argento et denariis. RenuncianΙ s . . . etc. Unde facio dicte filie donacionem no­ mine antefacti sive donacionis propter nupcias in bonis meis habitis et habendisΡ de bissantiis albis trescentis ; et sic sunt in summa inter dotem et antefactum bissantii sexcenti, ad ipsos habendum et recupe- randum secundum morem et consuetudinem Cipri, quas vero dotes et antefactuΠm dicte filie tue volo amodo esse salvas in dictis bonis meiΥs habitis et habendis. Quas promitto tibi, dicto nomine, dare f. 38*, Κ (71) Actes génois de Famagouste. 67

et restituere dicte filie tue, vel cui de iure dari aut restiiui debebunt, adveniente condicione ipsarum docium et antefacti restituendarum. Alioquin . . . etc. Rato . . . etc. Pro quibus attendendis . . . etc. Actum Famaguste, in domo qua moratur dicta MARIA, die hj iunh, Η indictione xij inter terciam et nonam. Testes vocati et rogati: BEN­ CIVEGNA et BoNOCRisTiANO de MESSANA, NICOLAUS NEPITELLA et dictus DENTE de BERUTO. Κ

CXXIX. — 1300, 3 juin. Η

In nomine Domini, amen. Ego, BENCIVEGNA CERASE de MarfiΘ, con­ fiteor BONANO MÊLE de Marfi me habuisse et récépissé a te lot de tuis bissantiis albis bonis et iusti ponderis de Cipro. Renuncians... etc. Unde et pro quibus, nomine cambii, promitto et conveniΟo tibi dare et solvere tibi, sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi Ιfacere per meum certum nuncium, uncias quadraginta octo auri, videlicet in caidinis de auro bonis et iusti ponderis, et hoc in Marfi vel in Neapoli infra dies viginti tune proximos venturos, postquam Λibi in aliquo dictorum locorum aplicuero, vel in Ampulia, si ibi in Ampulia exonerabitur mercemonium meum, et vendidero. Ita tamen, quod tenear et debeam facere tibi dictam solucionem in dicto locΒo Ampulie presencialiter, cum vendidero ibi in Ampulia dictum mercimoniuΙ m meum. Que omnia et singula . . . etc. Ahoquin penam dupli . . . efc. Ratis . . . etc. Pro quibus attendendis et observandis eΒx nunc tibi obligo pignori sachos decem et septem cotoni meos, qui sunt pênes me et in mei custodia, et ultra omnia mea bona mobilia et immobilia et stabilia ubique existentia habita et habenda. Abrenuncians in predictis omni privilegio . . . etc. Actum Famaguste, ad apothecaΗm PETRI PELLETERH lanuensis, die iij iunii, circa nonam. Testes: vocati et rogati UGOLINUS de VALDETARIO, PETRUCIUS de PARMA Κet IOHANNES de INSULA, lanuensis. ΙΑCXXX. — 1300, 8 juin. ' Die viij iunii, cassum dictum instrumentum, quia scriptum est ante eo, quoΡd defficiebat iure, et hoc de voluntate partium presentium. Testibus loHANE de GIBELETO, filio RAYMONDI, et Oberto, filio ZAM- BARDΠI CALEGARH. ΥI Acte intercalé. Κ 68 Actes génois de Famagouste. (72)

CXXXL — 1300, 3 juin. Η In nomine Domini, Amen. Dama CANDELOR, uxor quondam MARCIII f. 39

ex XXIII. — 1300, 5 juin. Η f. 39*- In nomine Domini, Amen. Ego, GULLIELMUS de LEVANTO, fihuΚs quondam IOHANNIS de LEVANTO, confiteor tibi, IOHANNINO de DOMINA de Bisane, me habuisse et récépissé a te lot de tuis rébus. Renuncians . . . etc. Pro quarum precio promitto et convenio tibi dare et solvere, tibi sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meum Ηcertum nuncium libras très et solidos decem ianuinorum, et hoc hinc usque mensem unum proxime venturum. Alioquin . . . etc. Rato . . . etc. Pro quibus attendendis . . . etc. Θ Actum Famaguste, ante cambia, die v iunii, circa vesperas. Testes vocati et rogati: IOHANES de CRAVANO taliator, VIVALDUS de BISANE THOMAS ALBARIO, Ο et de omnes lanuenses. Ι CXXXIV. — 1300, 7 Λjuin. In nomine Domini, amen. Nos, GIFREDUS LUPINUS Veneticus, ha­ bitator Candee, et BONTEMPUS ARAGUSIUΒS Veneticus, habitator Candee simihter, vendimus, cedimus et tradimuΙs tibi, CONRADO de SANCTO DO­ NATO lanuensi, habitatori Famaguste, ementi nomine FACINI ARDITI lanuensis, taridam nostram de bandis et de duobus arboribus vocatam Sanctus Nicolaus, que nunc estΒ in portu Famaguste, quam quidem taridam ciim omnibus sarcia, corredu et apparatu ipsius tibi dicto nomine ementi vendimus, cedimus et tradimus, et cum omni suo iure, ingressu et exitu, comodo et utilitate et omnibus super se et in se positis, ad habendum, tenenduΗ m et possidendum iure perpetuo, et titulo emptionis, finito precio bissantiorum alborum mille quingentorum, de quibus a te, dicto nomine, vocamus bene quietos et solutos, Re­ nunciantes . . . etc. ΚEt si plus . . . etc. Quam vero taridam cum omni sarcia et apparatu promittimus tibi, dicto nomine, legittime defendere . . . etc. PossessioneΑ m quoque et dominium dicte taride ... etc. Insuper ex dicto preciΙo et ex dicta causa tibi, dicto nomine, damus, cedimus f. 40 a. et tradimus omnia iura, raciones ... etc. ita ut ipsis iuribus, racionibus et actionibus uti possis . . . etc. Constituentes . . . etc. Alioquin penam dupli .Ρ. . etc. Ratis . . . etc. Pro quibus attendendis . . . etc. Que ven- ditio vero et omnia et singula supradicta facta et adfirmata sunt in presencia domini NICOLAI ZUGNO, baiuli Venetorum in Cipro, confir- mantiΠs et aprobantis dictam vendicioneni et omnia et singula su­ Υpradicta. Κ 70 Actes génois de Famagouste. (74)

Actum in Famagusta, in logia Venetorum, iuxta comerzium Fama­ guste, die vij iunii, inter primam et terciam. Testes vociti et rogati : NICOLAUS PAULUS, de Veneciis et IANINUS BELLOTUS, Veneticus. Η CXXXV. — 1300, 7 jui.m

In nomine Domini, amen. Ego, LEONARDUS PARADISIUS Veneticus, Κ vendo, cedo et trado vobis, NICOLAO PAULO de Veneciis et STEPHANO MAGNO de Veneciis, galeam unam vocatam Sanctus Nicolaus, quam quidem galeam vobis vendimus, cedimus et tradimus cum omnΗi sarcia . . . etc. finito precio bissantiorum alborum mille sexcen- toium quinquaginta alborum, de quibus a vobis me voco bene quie­ tum et solutum, Renuncians , . . etc. et si plus valet . . . etc. ΘRenun­ cians legi deceptionis . . . etc, Quam vero galeam cum dicta sarcia et apparatu ipsius promitto vobis legittime deffendere , .. etc. Possessionem quoque et dominium . . . etc. Insuper ex dicto precio et eΟx dicta causa vobis do, cedo et trado omnia iura . . . etc. ita ut ipsiΙs iuribus, ra­ cionibus et actionibus uti possitis . . . etc. Alioquin penam dupli. .. etc. f. ^o*. Ratis . . . etc. Pro quibus attendendis . . . etc. Que venditio et omnia et singula supradicta facta et adfirmata sunt in presenciΛ a domini NI­ COLE ZUGNO baiuli Venetorum in Cipro, adfirmantis el aprobantis dictam venditionem, et omnia et singula supradictaΒ , ut supra. Actum Famaguste, in logia Venetorum Famaguste, iuxta comerzium dicti loci, die vij iumi, circa terciam. TesteΙ s vocati et rogati : IO­ HANNES MoLESiNUS , BLANCUS ARMORA et CONRADUS de SANCTO DONATO. Β CXXXVI. — 1300, 7 juin. In nomine Domini, amen. Ego, Puzius GOBI, Pisanus, civis Pisarum, confiteor tibi, GUIDONI PISANΗO de Valdeterzo, me habuisse et récépissé a te mutuo, gratis et amore bissantios quadringentos quadraginta sex tripulalos, bonos et iusti ponderis. Renuncians . . . etc. Quos vero bis­ santios quadringentos quadragintΚ a sex vel totidem pro ipsis eiusdem monete, promitto et convenio tibi dare et solvere tibi sive tuo certo nuncio, sive dari aut solvi facere per meum certum nuncium, hinc usque ad annum unuΑm proxime venturum. Ahoquin penam dupli... etc. Rato . . . etc. AbrenuncianΙ s in predictis omni privilegio . . . etc. Actum in Famagusta, iuxta domum qua moratur GARINUS, ad portam domus OBERTIΡ, placeru comunis Famaguste lanuensium, die vij iunii inter terciam et nonam. Testes vocati el rogati: RAYNERIUS VISDOMINUS, GRACIAΠ de CAZI, Pisanus, et IOANNES FREXELLERIUS, habitator Nicosie. ΥI Voir plus bas le n.» CLXIII. Κ (75) Actes génois de Famagouste.

CXXXVII. — 1300, 7 juin. Η f. 4i<». In nomine Domini, amen. Dama DONIA CA\7TORENDI, uxor IO­ HANNIS PILETI, in presencia consensu et auctoritate dicti viri sui et in presencia domini NICOLAI ZUGNO, baiuli Venetorum in Cipro, fecit, Κ constituit et ordinavit suum certum nuncium et procuratorem Nico- LAUM de BoNOSEMBLANTE, habitatorem Nigropontis, absentem tamquam presentem, ad agendum et ipsum ceffendendum in omni causa et quesΗ- tione. quam raovere intendit contra quamcumque personam ex qua­ cumque causa, ex qua moveri contra eam posset ex quacumque causa et sub quolibet magistratu, ad littem seu littes contestandumΘ, peti- cioni sive peticionibus respondendum , et eas faciendum, lamentaciones, seu libellos dandum, exceptiones faciendum, titulos donandum, testes proiucenJum et iurare videndum, reprobandum, sententiaΟs sive sen- tentiam audiendum et se appellandum, iuramentumΙ calumpnie cuius- cumque generis suscipiendum in anima sua dicte DONŒ, et ad pe­ tendum, exigendum et recipiendum quidquid et quantum habere seu recipere débet a quacumque persona, collegioΛ et universitate, vel in futurum debebit ex quacun::que causa, ad vocandum se . . . etc. et demum ad omnia et singula . . . etc. que mérita causarum . . . etc. tam in agendo, quam deffendendo. Dans Βdicto procuratori suo liberum mandatum et oreneralem administrationeΙm . . . etc, Promittens . . . etc. Sub obligatione bonorum eius presencium et futurorum. Actum Famaguste, in logia A'enetorumΒ , die vij iunii, circa vesperas. Testes vocati et rogati : ARMORATU S BLANCUS, Veneticus, et SYMONETUS BECHARIUS de Negroponte.

CXXXVIIIΗ. — 1300, 8 juin.

In nomine Domini,Κ amen. Ego, BENCIVEGNA CERASE de Marfi, con­ fiteor tibi, BONANO MÊLE de Marfi, me habuisse et récépissé a te lot de tuis bissantiis albis bonis et iusti ponderis de Cipro. Renuncians . . . etc. Unde eΑt pro quibus nomine cambii promitto et convenio tibi dare et solverΙe tibi, sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meum certum nuncium, uncias cuairaginta octo auri in carlinis de auro boniΡs et iusti ponderis, et hoc in Marfi vel in Neapoli, infra dies viginti tune proxime venturos , postquam ibi in aliquo dictorum locorum aplicuero, vel in Ampulia, si ibi in Ampulia exonerabitur, et vendiderΠo mercimonium meum. Ita tamen, quod tenear et debeam Υfacere tibi dictam solucionem m dicto loco AmpuHe, presentialiter cum Κ 72 Actes génois de Famagouste. (76)

vendidero ibi in Ampulia dictum mercimonium meum. Que omnia . . . etc. Alioquin penam dupli . . . etc. Rato . . . etc. Pro quibus at- f. 41 *. tendendis et observandis, ex nunc pro securitate et pignore dicti debiti, tibi obligo pignori sachos cotoni decem et septem meos, qui sunt Η pênes me et in mea custodia pro te, et ultra omnia mea bona mo­ biha et immobilia et stabilia . . . etc. Abrenuncians . . . etc. Iurans ego dictus BENCIVEGNA, taclis sacrossanctis Scripturis manibus propriis at­ Κ tendere, complere et observare, in omnibus et per omnia, omnia et singula supradicta. Actum Famaguste, ante Hospitale circa litus maris, die viij iuniiΗ post vesperas. Testes vocati et rogati : IOHANNES de GIBELLETO, filius RAYMONDI PATERII, STEPHANUS de ANTIOCHIA et OBERTUS, filiusΘ ZAM- BARDi CALEGARH, lanuens[is]. CXXXIX. — 1300, 9 juin. ΙΟ In nomine Domini, amen. Ego, IOHANNES de INSULA, facio, con­ stituo et ordino meum certum nuncium et procuratoreΛm VASSALINUM de BELLENGERIO, absentem tamquam presentem, ad petendum, exi­ gendum et recipiendum pro me et meo nomine, bissantios centum quinquaginta albos, quos habere et recipere Βdebeo a GUIRARDO de SANCTO PANCRACIO pro precio cuiusdam tapeti, quod eidem vendidi, ad vocandum se quietum et solutum de eo Ιquod receperit, ad instru­ menta quietacionis . . . etc., el demum ad omnia et singula . . . etc. Dans et concedens dicto procuratori meΒo et substitutis vel substituto eius . . . etc. Promittens mihi notario . . . etc. Sub obligatione . . . etc. Actum Famaguste, ante cambia, die ix iunii, circa completorium. Testes vocati et rogati: STEPHANUS PASCHALIS et GREGORELLUS FOR­ MICA, lanuenses. Η CXLΚ. — 1300, Il juin.

In nomine Domini, amen. Ego, DAGNANUS CULTELLERIUS lanuensis, f. \2 a. confiteor tibi, IOHANNI de INSULA lanuensi, me habuisse et récépissé in zaterio bissantios Αalbos quinquaginta pro una parte, restantes ex omni et toto, quoΙd habuissem facere hinc rétro usque diem ho­ diernum ex quacumque causa, computatis in ipsis bissantiis balista una tua. RenuncianΡs . , . etc. Cum quibus, Deo dante, ire debeo in cursu quo Deus mihi melius administraverit. In redditu vero , quem primo fecero Ciprum de dictis bissantiis promitto tibi facere integram ra­ cionem Π. . . etc. Sub pena dupli. . . etc. Et obligatione . . . etc, Eun­ tibuΥs dictis bissantiis ad risicum et fortunam maris et gentium. Κ (77) Actes génois de Famagouste. 73

Actum Famaguste, iuxta curiam comunis lanue, qudd tenet PASSA- ROTA, die xj iunii, inter primam et terciam. Testes vocati et rogati: GUILLIELMUS GUERCIUS, lanuensis, IOHANNINUS PIGNATARIUS et IACOBUS de IARDINERIA. Η

CXLI. — 1300, 13 juin. Κ

In nomine Domini, amen. Ego, CONRADUS de CLAVARO, confiteoΗ r tibi, ODONI de SEXSTO, me habuisse et récépissé a te in accomenda­ cione bissantios albos quadringentos quinquaginta implicatos in mea comuni implicita, qui processerunt ex accomendacionibus per te mihi factis" hinc rétro. Renuncians ... etc. Cum quibus, Deo danteΘ, causa mer­ candi ire debeo tantum ad Tarso, viagio non mutato, et ex inde reddire Ciprum, ad quartum proficui mihi inde habendum. Habens potestatem ex ipsis, quam partem voluero mittendΟi ante me (sed di­ mittere non possim post me, nisi tantum bissantioΙ s sexcentos de dicta»comuni ratione ad manus PERUZH GECII), vendendi, implicandi, expendendi, et faciendi secundum de aliis rébus, quas mecum porto, cum quibus expendere et lucrari debeo comuniterΛ . In redditu vero , quem Ciprum fecero de capitale et lucro . . . etc. Sub pena . . . etc. Et obligatione . . . etc. Β Actum Famaguste, in domo dicti ODDONISΙ , die xiij iunii, inter ves­ peras et completorium. Testes vocati et rogati: HOMODEUS de BOR­ RONO, EGIDIUS de BONOARDIS deΒ Ancona, lanuens [is]. CXLIIΗ. — 1300, 13 juin. In nomine Domini, amen. Ego, CONRADUS de CLAVARO, lanuensis, confiteor tibi, IACOBO de SIGNAGO, me habuisse et récépissé a te in accomendacione bissantioΚ s albos quadringintos quinquaginta, implicatos f. 42 i. in mea comuni implicita, qui processerunt ex accomendacionibus factis hinc rétro perΑ te mihi. Renuncians . . . etc. Cum quibus, Deo dante, causa mercandΙi ire debeo ad Tarso tantum, viagio non mutato , ad quartum proficui mihi inde habendum, et ex inde reddire Ciprum. Habens potestatem . .. etc. In redditu vero ... etc. Sub pena duph... etc. Et obligationΡ e . . . etc. Actum Famaguste, in domo que est dicti IACOBI, die xiij iunii, cum pulsaretur ad completorium. Testes vocati et rogati: RAYMONDUS deΠ CLAVARO, ANTHONIUS SALVAIGUS de Lipari et ZIMENTUS de No- ΥVELLO de Anchona. Κ 74 Actes génois de Famagouste. (78)

CXLIII. — 1300, 14 juin. Η In nomine Domini, amen. Nos, BELLENGERIUS de TURRE et LAU­ RENCIUS de CLOTIS de Maionica, quisque nostrum in solidum, confi­ Κ temur, tibi, BRUSCHINO ZACARIE lanuensi, nos habuisse et récépissé a te bissantios albos miUe bonos et iusti ponderis de Cipro, computatis ipsis bissantiis mille in daremis quatuor miUibus de Turchia. RenunΗ­ ciantes . . . etc. Unde et pro quibus nomine cambii, quisque nostrum in solidum, promittimus et convenimus tibi facere, tibi sive tuo certo nuncio, integram solucionem et satisfactionem pactis et convenientiisΘ , ut infra, videlicet quod in recessu quem fecerimus cura navi nostra vocata Sanctus Iohannes de loco de Candelor, et erimus in portu Famaguste, promittimus et convenimus, quisque nostrum in solidum , tibi dare et solvere tibi sive tuo certo nuncio, seu dariΟ aut solvi fa­ cere tibi sive tuo certo nuncio, in Famagusta infra dies Ιviginti quinque, postquam dicta navis ibi in Famagusta aplicuerit, pro quibuslibet da­ remis tribus predictis bissantium unum album bonuΛm et iusti ponderis de Cipro usque convenientem quantitatem dictorum daremorum quatuor millium; et si forte concordaremus ire cum dicta navi in aliqua parte Sirie, que pars sive qui locus teneretur perΒ christianos , promittimus et convenimus, quisque nostrum in solidumΙ , tibi dare et solvere, tibi sive tuo certo nuncio infra dies viginti quinque tune proxime venturos, postquam dicta navis ibi in dicta parte sive dicto loco aplicuerit, pro quibuslibet daremis decem ex predictisΒ , turonenses septem argenti de Francia iusti ponderis, usque integra m solucionem dictorum dare­ morum; et si forte concordaremus ire cum dicta navi in Sicilia pro- ^-43" mittimus et conveninms, quisque nostrum in solidum, dare et solvere tibi sive tuo certo nuncio, ibΗi in dicto loco Sicilie, infra dies viginti quinque postquam dicta navis ibi aplicuerit, pro quibuslibet daremis sexaginta ex dictis daremis unciam unam auri boni ad pondus géné­ rale Sicilie usque integraΚm solutionem dictorum daremorum ; et si forte concordaremus ire cum dicta navi ad Calari, promittimus et convenimus , quisque nostrum in solidum, dare et solvere tibi, sive tuo certo nuncio infrΑa dies vigintiquinque , postquam dicta navis ibi aphcuerit, pro quibuslibeΙ t daremis sexaginta ex dictis daremis libras quatuor ianuinorum usque integram solucionem dictorum daremorum; et si forte concordaremuΡ s ire ad Tripoli de Barbaria, promittimus et convenimus, quisque nostrum in solidum , dare et solvere tibi sive tuo certo nuncio intra dies viginti quinque tune proxime venturos , postquaΠm dicta navis ibi aplicuerit, pro quibuslibet daremis quindecim eΥx dictis daremis doblam unam iusti ponderis generalis de Terra (?) usque Κ (79) Actes génois de Famagouste. 75

integram solucionem dictorum daremorum; et si forte conditio adve­ niret, quod dictam navem vendereinus in dicto loco de Candelor pro­ mittimus et convenimus, quisque nostrum in solidum, tibi dare et solvere, tibi sive tuo certo nuncio, per pactum ad complementum Η dicti debiti, daremos de Turchia quinque millia presencialiter, vendita dicta navi, eunte tota dicte pecunie quantitate, et omnibus ad risicum et fortunam maris et gentium, et ut supra adfirmatum est per dictas Κ partes, nemine discrepante. Que omnia . . . etc. Alioquin penam dupli . . . etc. Ratis . . . etc. Pro quibus attendendis et observandis ex nunc pro dicto debito persolvendo obligamus tibi pignori dictam navimΗ et naulum, et ultra omnia bona... etc. Abrenunciantes in predictis iuri solidi . . . etc. Actum Famaguste, rétro staciones comunis lanue ad lituΘs maris, die xiv iunii, circa completorium. Testes vocati et rogati: ANSERMUS GUIDONIS et IANOTUS OCCELLUS, lanuensis, et ANTHONIUΟS ELIONIS, la­ nuensis. Ι CXLIV. — 1300, 14 juin.Λ f, 43 b. In nomine Domini, amen. Nos, BELLENGERIUS de TURRE et LAU­ RENCIUS de CLOTIS de Maionica, vendimus, cedimus et tradimus tibi, BRUSCHETO ZACHARIE, navim nostram vocataΒm Sanctus Iohannes, que nunc est in portu Famaguste, quam quideΙ m navim tibi vendimus, cedimus et tradimus cum omni sarcia et apparatu ipsius, ad habendum, tenendum et quidquid volueris faciendum, iure proprietario, et titulo empcionis, finito precio bissantioruΒm alborum quinque millium, de quibus a te ex nunc vocamus ben e quietos et solutos. Renunciantes . . . etc. Et si plus valet dicta navis . . . etc. Renunciantes legi dece­ ptionis . .'. etc. Quam vero navim cum omni sarcia et apparatu ipsius promittimus tibi legittime Ηdeffendere et expedire in iudicio . . . etc. Ex dicto precio et ex dicta causa tibi damus, cedimus ... etc. Ita... etc. Constituentes te inde procuratorem et deffensorem, ut in rem tuam propriam. Alioquin penaΚm dupli. . . etc. Ratis . . . etc. Pro quibus at­ tendendis . . . etc. Actuin FamagusteΑ, rétro staciones comunis Famaguste ad litus maris, die xiv iunii, Ιcirca completorium. Testes vocati et rogati: IANOTUS OCCELLUSΡ, ANSERMUS GUIDONIS et ANTHONIUS ELIONIS. CXLV. — 1300, 15 juin.

InΠ nomine Domini, amen. Ego, BRUSCHINUS ZACHARIAS, confiteor f. 44 «• Υvobis, BELLENGERIO de TURRE et LAURENCIO de CLOTIS de Maionica, Κ 76 Actes génois de Famagouste. (80)

quod illa vendicio navis nosire vocate Sanctus Iohannes, quam mihi heri fecistis precio de bissantiis quinque miUibus, secundum quod constat per pubblicum instrumentum scriptum manu notarii infrascripti, facta fuit fincte, simulate et non vere. Quare volens vobis attendere Η et observare bonam fidem, et ea, que acta sunt inter me et vos , retrocedo per vos dictam venditionem et omnia iura mihi acquisita occasione dicte venditionis in dicta nave, et mihi competentia et com- Κ petitura, revocans in totum dictam venditionem, et om.nia et singula contenta in dicta venditione. Volens et iubens dictum istrumentum venditionis dicte navis in totum cassum . . . etc. Promittens vobis Ηde cetero occasione dicte vendicionis seu alicuius promissionis vel obliga­ tionis per vos mihi factarum occasione dicte venditionis nullam contra vos seu bona vostra facere peticionem . . . etc. Que omnia eΘt singula . . . etc. Ahoquin . . . etc. Actum Famaguste, in domo qua moratur BALIANUSΟ de GUISULFO, die XV iunii, circa nonam. Testes vocati et rogati: ANSERMUS GUI­ DONIS, LEONARDUS de RIPPAROLIA et IANOTUS OCCELLUSΙ , omnes la- nuenses.

CXLVI. — 1300, 14 juin.Λ

In nomine Domini, amen. Ego IANOTUSΒ, filius, quondam PETRI de r 44/.. Veneciis, facio, constituo et ordino meuΙm certum nuncium et pro­ curatorem NicoLAUM PAULUM de Veneciis, presentem et suscipientem, ad petendum et exigendum et recipiendum pro me et meo nomine coria sexcenta nonaginta unum et Βultra totum asnisium meum, et omne id et totum, quod habere seu recipere debeo vel in futurum debebo a MARCO PELLEGRINO, habitatore Soldaye, ad vocandum se quietum . . . etc. et demum ad omnia et singula . . . etc. Dans et concedens . . . etc. PromittenΗs notario infrascripto . . . etc. Sub obli­ gatione . . . etc. Actum Famaguste, iΚn domo notarii infrascripti, die xiv iunii, circa campanas nucturnas. Testes vocati et rogati: FRANCISCUS ZACHARIAS et STEPHANUS MAGNUΑS de Veneciis. Ι CXL VIL — 1300, 15 juin.

In nominΡe Domini, amen. Ego, ODDO de SEXTO, lanuensis, habi­ tator Famaguste, confiteor tibi, RAY.MONDO draperio, stipulanti et re­ cipienti hanc confessionem et stipulationem nomine ZELEMO Pisani filii CoLO-MΠ E de Pisis, me habuisse et récépissé a dicto ZELEMO ipte- Υgram et veram racionem, solucionem et satisfacionem illorum bis- Κ (8i) Actes génois de Famagouste. 11

santiorum alborum mille quingentorum quindecim, quos a me habuisse et récépissé fuit confessus in accomendacione dictus ZELEMO, ut con­ stat instrumento pubhco scripto manu notarii infrascripti, miîlesimo tercentesimo, die xvij februarii. Renuncians . . . etc. Quare promitto Η tibi dicto nomine recipienti, quod in perpetuum in iudicio . . . etc. Alioquin penam dupli . . . etc. Ratis . . etc. Pro quibus. attendendis , . . etc. Tradens notario infrascripto dictum instrumentum dicti debiti Κ incisum ita et taliter, quod de eo non possit uti amodo. Actum Famaguste, ad rudam copertam, ante pothecam quam Ηtenet dictus RAYMONDUS, die xv iunh, circa completorium. Testes vocati et rogati : IACOBUS de SIGNAGO et HOMODEUS CENSARIUS, habitator Fa­ maguste, Θ CXLVIII. — 1300, Il juin.

f. 45 «. In nomine Domini, amen. Ego, frater ANDRÉAS deΟ PERUSIO, ordinis predicatorum, confiteor tibi IACOBO ROGERIO [•...]Ι sive tibi, notario infrascripto, stipulanti et recipienti hanc confessionem et stipulacionem nomine IACOBI de ROGERIO, quem dico promisissΛe mihi solvere pro quodam nomine MARGARITO de VENECIIS, quod mihi confessus fuit se habuisse de maie ablatis, me habuisse et récépissé a dicto IACOBO, dante et solvente de bonis dicti quondamΒ MARGARITI, que erant in tarida, de qua erat patronus dictus IACOBUSΙ , bissancios albos duo­ decim, qui soluti sunt pro eo, quod dictus quondam MARGARITUS fuit mihi confessus se habuisse et récépissé de maie ablatis. Renun­ cians . . . etc. Quare promitto et convenioΒ , quod in perpetuum ... etc. Sub obhgatione . . . etc. Actum Famaguste, ahte comerzium> die xvhj iunii, circa comple­ torium. Testes vocati et rogati: ARMORA BLANCUS de Venechs, frater DEODATO, ordinis fratrum Ηpredicatorum, et GEORGIUS, placerius, de Veneciis. CXLIXΚ . — 1300, 19 juin. In nomine DominiΑ, amen. Ego, LAMBERTUS de SAMBUCETO, notarius, habitator FamagusteΙ , confiteor tibi, dame LINOR, uxori quondam OGLERH CALEGARH, me habuisse et récépissé a te mutuo, gratis et amore bis­ santios albos centum bonos . . . etc. Renuncians . . . etc. Quos bis­ santios centuΡm vel totidem pro ipsis eiusdem monete promitto et convenio tibi dare et solvere, tibi sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meum certum nuncium, hinc ad annum unum pro­ ximeΠ venturum. Alioquin penam duph . . . etc. Rato. .. etc. Pro quibus Υattendendis . . . etc. Κ 7 s Actes génois de Famagouste. (82)

Actum Famaguste, in domo qua moratur dicta dama LINOR, die xix iunii, circa completorium. Testes vocati et rogati: OBERTUS de MONTE lanuensis, GEORGIUS de BARUTI, filius quondam DANTI BARBERII et GEORGIUS de BARUTI , socius dicti GEORGH. Η

CL. — 1300, 20 juin. Κ

In nomine Domini, amen. Ego ANSALDUS de MODULO , habitatoΗr f. 4$ t. Saragose, filius quondam RICHETI, confiteor tibi, ANDRIOLO PILLATO lanuensi, me habuisse et récépissé a te integram et veram racionem, solucionem et satisfactionem illorum bissantiorum sarracinalium, ducen­ torum quadraginta trium sarracinalium, quos mihi dare et Θsolvere tenebaris, et de quibus obhgatio est mihi pubhco instrumento, scripto manu Puzn de MORONA, notarii, mUlesimo tercentesimo, die quarta madii. Renuncians . . . etc. Quare promitto et conveniΟ o tibi, quod in perpetuum in iudicio . . . etc. Alioquin penamΙ duph. . . etc. Ratis . . . etc. Pro quibus attendendis .. . etc. Volens et iubens dictum instrumentum dicti debiti esse cassum . . . etc. Λ Actum Famaguste, iuxta apothecam BERTHOZH FLORENTINI, speciarii, die XX iunii, inter primam et terciam. Testes vocati et rogati : IO­ HANES DRACUS, NICOLAUS CAVAZUTUS et MACEOTUΒ S lanuensis, bar­ berius. Ι CLI. — 1300Β, 20 juin. In nomine Domini, amen. Ego , ANDRIOLUS PILLATUS lanuensis, facio, constituo et ordino meum certum nuncium et procuratorem ANSALDUM de MoDULO, fihum quondam RICHETI, habitatorem Fama­ guste, presentem et suscipientemΗ, ad petendum et audiendum racionem de hgno meo vocato Sanctus Cristofanus, et ad quitandum quemhbet, quantum pro dicto hgno, et ad vocandum se quietum et solutum de predictis, et demum ad Κomnia et singula . . , etc. Dans et concedens dicto procuratori meo liberum mandatum et generalem administra­ tionem in predictis et circa predicta . . etc. Promittens notario infra­ scripto . , . etc. SubΑ obligatione . . . etc. Actum in dictoΙ loco, dicta die et hora et dictis testibus presentibus.

Ρ CLII. — 1300, 20 juin.

In nominΠe Domini, amen. Ego, ANSALDUS de MODULO, filius quondam f. ^g.. RICHETΥ I de MODULO, habitator Saragose, confiteor tibi, ANDRIOLO PIL- Κ (83) Actes génois de Famagouste. 79

LATO, lanuensi, me habuisse et récépissé a te in mea custodia et re­ comendacione in una parte bissantios albos centum quadraginta unum, in alia parte bissantios ducentos quinquaginta sex albos, et hoc in Francisco de Rappallo, de quibus bissantiis ducentis quinquaginta sex Η confiteor me habere pignus, et in alia parte cantaria salsarum car- nium quindecim ad cantarium de Cipro. Renuncians . . . etc. Habens potestatem ex ipsis vendendi et faciendi secundum quod mihi melius Κ videbitur pro meliori et tuciori, et de dictis pecuniis et rébus pro­ mitto tibi facere tibi, sive tuo certo nuncio integram racionem, Ηsolu­ cionem et satisfactionem, quandocumque volueris 'et de tua fuerit voluntate. Alioquin , . . etc. Et proinde . . . etc. Actum Famaguste, in dicto loco, die predicta et hora et predictis testibus. Θ CLIII. — 1300, 27 juillet. ' Ο Die xxvij juhi, dictus ANDRIOLUS vocavit se intègrΙe fore satisfactum de dicta accomendacione a dicto ANSALDO. Renuncians . . . etc. Quare . . . etc. Testes vocati et rogati : MACEOTUS ΛBARBERIUS et IOHANINUS de ACCON, socius BARBERH. Β CLIV. — 1300Ι, 25 juin.

In nomine Domini amen. Ego, LEONARDUS de RIPPAROLIA, habens iuris cessionem a GALVANO de BALDIZONΒ O et TODESCHINO CICOGNA , ut de ipsa cessione constat instrument o publico scripto manu GA­ BRIELIS de PREDONO notarii miîlesimo tercentesimo , die quarta iunii contra F/RANCISCUM de Rapallo, quantum pro daremis novem mil­ libus septuaginta novem Ηet dimidio de Ermenia ex quadam fideius- sione, quam ego dictus LEONARDUS feci pro dicto FRANCISCO de dicta pecunie quantitate versus predictos GALVANUM et TODESCHINUM , ut constat de dicta fidciussioneΚ instrumento publico scripto manu GAL- TERH de BALENA notarii publici Saragose miUesimo tercentesimo, die VH mensis maduΑ, confiteor tibi dicto FRANCISCO me habuisse et ré­ cépissé a te Ιintegram racionem, solucionem et satisfactionem dictorum daremorum. Renuncians . . . etc. Quare promitto et convenio tibi, t. 46 *• quod in perpetuum ... etc. Alioquin penam dupli... etc. Ratis. ... etc. Pro quibuΡs attendendis . . . etc. Volens et iubens dicta instrumenta tam cessionis, quam dicti debiti et fideiussionis esse cassa . . . etc. ΠActum Famaguste, iuxta apothecam BERTHOZH FLORENTINI speciarii ΥI Acte intercalé Κ 8o Actes génois de Famagouste. (84)

habitatoris Famaguste, die xxv iunii post vesperas. Testes vocati et rogati OBERTINUS BELTRAMIS de Clavaro, ANSALDUS de MODULO ha­ bitator Famaguste, filius quondam RICHELI et XMONTANUS GARIBUS , omnes lanuenses. Η

CLV, — 1300, 25 juin. Κ In nomine Domini, amen. Ego LEONARDUS de RIPPAROLIA facio,Η constituo et ordino meos certos nuncios et procuratores RAYMON- DiNUM de MESSANA et IOHANNEM de CLAVARO, absentes tamquam pré­ sentes ad habendum , recipiendum pro me el meo nomine salmas furmenti ducentas viginti minus tercia, exonerali de galea meiΘ LEO­ NARDI in duobus magasenis in Layacio tradili per me, ut dico, in custodia DAVID FERRO , ad vendendum dictum furmentum per dictos meos procuratores, ad peccuniam de dicto furmento recipiendumΟ , et ad solvendum dicto DAVID pro me et meo nomineΙ daremos très millia centum nonaginta octo de Ermenia, et demum ad omnia ... etc. Dans .,, etc, Promittens habere ratum et firmum notario infrascripto stipulanti et recipienti nomine et vice ct'ms vel quoruΛm interest vel intererit, quidquid et quantum , , . etc, Sub obbligatione . .. etc. Et ego dictus LEONARDUS in presencia, consensuΒ et voluntate FRANCISCI de RAPPALLO, dico et protestor , quod dictuΙm furmentum et peccunia exacta, sive, que exigetur de dicto furmento est dicti FRANCISCI , et ad eum pertinet et non ad me dicto FRANCISCO , ratificante et apro- banle dictam procuram et omnia supradictaΒ , ut supra. Actum Famaguste iuxta stacionem BERTHOZH FLORENTINI speciarii, die xxv iunii circa vesperas. Testes vocati et rogati OBERTINUS BEL­ TRAMIS de Clavaro et ANSALDUS de MODULO, filius quondam RICHETI lanuensis. Η

CLVIΚ. — 1300, 25 j um.

In nomine Domini, amen. Ego, FRANCISCUS de RAPALLO, confiteor f. Α 47». tibi LEONARDO de RIPPAROLIA me tibi dare et solvere debere bissan­ tios albos quingentoΙ s triginta quatuor albos, qui restant ex omni eo et loto, quod hinc rétro dare debuissem tibi tam occasione nauli, quam aliqua Ρalia occasione. Renuncians ... etc, Quos igitur bissantios quingentos triginta quatuor vel totidem pro ipsis eiusdem monete pro­ mitto et convenio tibi dare et solvere tibi sive tuo certo nuncio, seu dari auΠt solvi facere per meum certum nuncium, quandocumque vo­ luerisΥ, et de tua fuerit voluntate. Alioquin ... etc. Et proinde ... etc. Κ (85) Actes génois de Famagouste. 81

Actum Famaguste ante stacionem BERTHOZH FLORENTINI, speciarii, de Famagusta habitatoris, die xxv iunu post vesperas. Testes vocati et rogati, OBERTINUS BELTRAMIS de Clavaro et ANSALDUS de MODULO, fihus RICARDI de MODULO omnes lanuenses. Η Die vj iulii cassata, quia dictus LEONARDUS vocavit se intègre fore satisfactum de dicto debito a dicto FRANCISCO, Renuncians ... etc. Κ Testes : IOHANNES BARBERIUS habitator Famaguste et ANSALDUS de MODULO. CL VIL — 1300, 15 juin. Η

In nomine Domini, amen. Ego IOHANNINUS PIGNATARIUS confiteor tibi IOHANNI de INSULA me habuisse et récépissé a te illos bissantioΘ s albos quinquaginta, quos confessus fuit habuisse et récépissé a me in zaterip SYMON SAFFORINUS, lannuensis, habitator Famaguste per pu­ blicum instrumentum, scriptum m^anu notarii infrascripti Οpresenti... etc. Renuncians ... etc. Unde ante dictam solucionem doΙ, cedo et mando omnia iura, raciones et actiones reaies et personales . .. etc. Ita ut ipsis iuribus , racionibus et actionibus uti possit, agere .. . etc. et de­ mum omnia facere, que unquam facere potui, seΛu possem. Constituens inde te procuratorem ... etc. Quam vero cessionem et omnia et sin­ gula supradicta promitto tibi attendere ... etc. Alioquin penam du­ pli .. . etc. Rato .. . etc. Pro quibus attendendiΒs . . . etc. Actuqi Famaguste, ante logiam lanuensiuΙ m Famaguste, die xv iunii circa vesperas. Testes vocati et rogati: DAGNANUS CULTELLERIUS, la­ nuensis, IOHANNES DEGERIUS et LAURENCIU Β S CRUSETUS, lanuensis. CL VIII. — 1300, 28 juin.

In nomine Domini, amenΗ. Ego IOFREDUS LUPINUS de Venechs f.47^ confiteor tibi MARCHO VESENTINO, habitatori de Tiro, me habuisse et récépissé a te lot de tuiΚs bissantiis albis bonis et iusti ponderis de Cipro. Renuncians .. . Unde et pro quibus nomine cambii promitto et convenio tibi dare et solvere tibi sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meuΑm certum nuncium iperperos viginti argenti de illis de grossis Ιduodecim pro quohbet dicto iperpero, et hoc infra dies quindecim proxime venturos, postquam aplicueris in Tiro , sive tuus certus nuncius , hoc salvos in terra. Alioquin penam dupli .. . etc. Rato ... etcΡ. Pro quibus attendendis ... etc. Abrenuncians ... etc. Actum Famaguste iuxta stacionem predictam, die xxviij iunii circa vesperasΠ. Testes vocati et rogati: IOHANNES BELLENGERIUS, habitator Candee, de Tiro, NICOLAUS MAURUS, de Tiro et PETRUS MALIOVATA Υde Tiro. Κ 82 Actes génois de Famagouste. (86)

CLIX. — 1300, 28 juin. Η In nomine Domini, amen. Ego, SY.MON DALIOTUS, lanuensis confiteor tibi FRANCESCHINO VICECOMITI, lanuensi, stipulanti et recipienti hanc confessionem nomine IOHANNIS PASSARE, me habuisse et récépissé a Κ te dicto nomine, te dante et solvente de propria pecunia dicti IOHANNIS daremos ducentos de Ermenia tam pro intégra solucione illorum bo- caranorum, quos habui a dicto IOHANNE titulo emptionis, quam in aliquaΗ alia occasione hinc rétro preterita usque diem hodiernum. Renun­ cians,... etc. Quare promitto et convenio tibi dicto nomine, quod in perpetuum . , . etc. Alioquin penam dupli .. . etc. Ratis ... etcΘ. Pro quibus attendendis ... etc. Faciens tibi dicto IOHANNI PASSARE finem et omnimodam remissionem , et pactum de ulterius non petendo ali­ quid de omnibus et singulis supradictis. Ο Actum Famaguste, în domo LORNII, die xxviij iunii Ιcirca vesperas. Testes vocati et rogati : ENRICUS de CAPERONA , ZANUCIUS PEDUCIUS et SALVINUS AZOLINUS Pisani, et in qua domo moratur HONESTAXE pisanus. Λ CLX. — 1300, i juillet.ΙΒ In nomine Domini, amen. Ego SYMONIUS IACOPO, de Acri, Veneticus, f. ^g, facio, constituto el ordino meum certum nuncium et procuratorem MARCHESINU.M RICARDELLU.M de VeneciiΒs presentem et suscipientem , ad petendum, exigendum et recipiendu m pro me et meo nomine omne id et totum, quod habere et recipere debeo vel in futuro de­ bebo a quacumque persona, collegio ... etc. Ad vocandum se quie­ tum . .. etc. ad unum procuratoreΗm vel plures constituendum, et de­ mum ad omnia et singula ... etc. Dans et concedens .. . etc. Promit­ tens ... etc. Sub ypotheca et obligatione ... etc. Actum Famaguste, iuxtΚa poihecam BERTHOZH speciarii FLORENTINI, die prima iuhi inter terciam et nonam. Testes vocati et rogati : IA­ COBUS CAGNACIUSΙ, dΑe Saragosa et NICOLAUS de BORRONO. Ρ CLXI. — 1300, I juillet. In nomine Domini, amen. Ego BALDOYNUS Ricius Sagonensis, ha­ bitator Famaguste, confiteor tibi ALEGRO FARCONARIO, habitatori Fa­ magusteΠ, me tibi vendidisse sclavam meam vocatam DOBLAM, de pro­ vinciΥa Cervia, etatis annorum viginti quatuor vel circa el filium suum Κ (87) Actes génois de Famagouste. 83

parvulum dicte sclave cum omni iurç servitutis, quod habeo in eis, et mihi competit et competerit certo precio, de quo precio ex nunc confiteor tibi me intègre fore satisfactum a te. Renuncians ... etc. Et si plus valet dicto precio ... etc. Renuncians legi decepti ... etc. Η Quare promitto tibi legittime deffendere et expedire ... etc. Alioquin f. 48 *. penam dupli ,.. etc. Obligacione ... etc. Quam vendicionem tibi feci sub istis pacto et conditione, videlicet, quod dicta DOBLA teneatur eΚt debeat tibi servire tam in domo tua, quam extra, hinc usque annos quinque proxime venturos, et completis ' dictis annis quinque dicta DOBLA sit flanca et libéra a me et a te et a quacumque alia personaΗ , sive aliquo impedimento , et ab omni vinculo servitutis hberata tam­ quam flanca et libéra femina, et de dicto filio dicte DOBLE ab hodie in antea possis facere ad totam voluntatem tuam tamquaΘm de sclavo tuo proprio et vendere et facere ad totum tuum velle, salvo et re­ servato, quod si contingeret dictum sclavetum filium suum velle emere filium NICOLAI CAVAZUTI, seu alium aliquemque Οpropinquum eius , quod ipsum non possis neque debeas vendere Ιfilio dicti NICOLAI , neque propinquis eius pro minori precio de bissantiis trescentis albis, et ut supra adfirmatum et statutum est inter dictas partes de volun­ tate earum, nemine discrepante, et ut supraΛ promitit dictus ALEGRUS attendere, complere et observare sub pena bissantiorum centum al­ borum de dicto sclavo, in quam penamΒ incidat dicto BALDOYNO , si non observabit et attendet. Ι Actum, Famaguste, iuxta pothecam BERTHOZH FLORENTINI speciaru, die prima iulii inter nonam et vesperas. Testes vocati et rogati: NI­ COLAUS NEPITELLA, GUIRARDUS Βde SANCTO ANDRÉA et GUIRARDUS de PARMA censarius, lanuenses. CLXIIΗ. — 1300, 5 juillet.

In nomine Domini, amen. Ego presbiter IOHANNES de HEUNAR, cantor Paphi, confiteoΚr tibi ODDONI de SEXTO, habitatori Famaguste lanuensi, me habuisse et récépissé a te integram et veram racionem, solucionem etΑ satisfactionem capitalis et lucri cuiusdam accomenda­ cionis bissancioruΙ m mille alborum , quos a me habuisti in accomen­ dacione, et de quibus dicimus esse instrumentum scriptum manu PETRI STURNELLI notarii, et integram racionem et satisfacionem eius tocius, quod habuisseΡ s facere mecum hinc rétro usque diem hodiernum tam cum cartis et scripturis, quam sine ex quocumque modo et ex qua­ cumque causa. Renuncians .., etc. Quare promitto et convenio quod inΠ perpetuum ... etc. Alioquin penam dupli ... etc. Ratis . . . etc. Pro f- Υ49«- quibus attendendis ... etc. Volens et iubens dictum instrumentum Κ 84 Actes génois de Famagouste. (88)

dicte accomendacionis esse cassujn . , . etc. Faciens tibi finem .. . etc. Actum Famaguste ad rudam copertam , ad stacionem RAIMONDI ELIE draperii, videlicet quam tenet, die quinta iulii inter primam et terciam. Testes vocati et rogati : GUILLIELMUS PONCIUS censarius et dictus RAY­ Η MONDUS ELIE, draperius, lanuensis.

CLXIII. — 1300, 5 juillet'. Κ In nomine Domini, amen. Ego STEPHANUS MAGNUS de VeneciisΗ vendo, cedo et trado tibi NICOLAO PAULO de Veneciis medietatem UHus galee vocate Sanctus Nicolaus, quam galeam comuniter emimus inter me et te, videlicet quisque nostrum per medietatem eius aΘ LEO­ NARDO PARADISIO Venetico per quoddam instrumentum scriptum manu notarii infrascripti presenti miîlesimo, die vu iunii, quam qui­ dem medietatem dicte galee cum medietate sarcie, corredi el apparatus ipsius tibi vendo, cedo et trado cum omni suo iure, Οingressu et exitu, quomodo (sic) et utilitate, ad habendum , tenenduΙ m et possi­ dendum iure proprietario et titulo emptionis, finito precio bissan- • tiorum alborum cctingentorum viginti quinque alborum, de quibus ex nunc a te confiteor me intègre satisfactum eΛt me bene quietum et soljutum. Renuncians , .. etc. Et si plus valet dicta medietas .. . etc. Renuncians legi deceptionis . .. etc. Quam Βvero medietatem dicte galee cum medietate sarcie et apparatus ipsius promitto et convenio tibi legittime deffendere . . . etc. PossessioneΙm quoque et dominium .,. etc. Insuper ex dicto precio et ex dicta causa ^:ibi vendo, cedo et mando omnia iura, raciones et actioneΒs reaies et personales, utUes ^•*'' ... etc. Ita ut ipsis iuribus, racionibu s et actionibus uti possis, agere, petere, transigere, replicare, opponere, deffendere et pacisci et omnia demum facere ... etc. Constituens inde te ... etc. Alioquin penam duph . ,. etc. Ratis ... etc. ProΗ quibus attendendis . ., etc. Actum Famaguste, iuxta stacionem BERTHOZH FLORENTINI speciarii, die quinta iulii inter primam et terciam. Testes vocati et rogati: NI­ COLAUS BASTIANUS de VeneciisΚ , scriba dicte galee, DONATUS LONGUS et PHILIPONUS de ACCONΑ, omnes de Veneciis. Ι CLXIV, — 1300, 5 juillet. In nomine Domini, amen. Ego ENRICUS BLANCUS, lanuensis, facio, constituo et Ρordino meum certum nuncium et procuratorem LAU- RENCIUM CURTUM de Sagona, magistrum axie, presentem et suscipientem, ad petendumΠ , exigendum et recipiendum pro me et meo nomine ΥI Voir plus haut le n. CXXXV. Κ (89) Actes génois de Famagouste. 85

omne id et totum, quod habere seu recipere debeo vel in futurum debebo tam cum cartis et scripturis quam sine, in iudicio vel extra, ex quacumque causa, ad vocandum se ... etc. Ad unum procuratorem ... etc. Et demum ad omnia et singula ... etc. Dans et concedens Η ... etc. Promittens notario infrascripto . .. etc. Sub ypotheca et obli­ gatione .. . etc. Actum in dicto loco, die v iulii circa vesperas. Testes vocati et Κ rogati: SYMON CORIGIARIUS de Levanto et THOMAS de ACCON. Η CLXV. — 1300, 5 juillet.

ENRICUS BLANCUS, Θ f. 50 a. In nomine Domini, amen. Ego lanuensis, con­ fiteor tibi LAURENCIO CURTO de Sagona, magistro axie, me habuisse et récépissé mutuo, gratis et amore bissantios albos viginti quinque bonos et iusti ponderis, Renuncians . ,. etc. Quos bissantioΟ s viginti quinque vel totidem pro ipsis eiusdem monete promittΙ o et convenio tibi dare et solvere tibi sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi fa­ cere per meum certum nuncium quandocumque volueris , et de tua fuerit voluntate. Alioquin . . . etc. Rato , , , etcΛ. Pro quibus attendendis . . . etc. Et ego dictus ENRICUS dico, confiteor et protestor, quod dictum mutuum feci nomine meo et nomine OTTOLINΒ I de PONTILI, lanuensis. Actum Famaguste, iuxta stacionem BERTHOZΙ H FLORENTINI speciarii, die quinta iulii circa vesperas. Testes vocati et rogati : THOMAS de ACCON et SYMON CORRIGIARIUS dΒe Levanto. CLXVI. — 1300, 6 juillet.

In nomine Domini, amenΗ. Ego BERNARDUS de ROSE, habitator Cipri, cathalanus, confiteor tibi BERNARDO ARNALDI de Barcelona me ha­ buisse et récépissé mutuo gratis et amore bissantios albos ducentos viginti, et ultra caxiaΚm unam et coclearia tria argenti.' Renuncians . . , etc. Quos igitur bissantios vel totidem pro ipsis eiusdem monete dare et solvere tibi sive tuo certo nuncio et dictas res dare, traddere atque restituere Α(promitto) integraliter, quando volueris et de tua processerit voluntateΙ , et hoc salvos et salvas in terra. Alioquin penam dupli ... etc. Ratis ... etc. Pro quibus attendendis ... etc. Abrenuncians privilegioΡ fori ... etc. Actum Famaguste, iuxta pothecam BERTHOZH LATINI speciarii, die vi iuhi inter primam et terciam. Testes vocati et rogati : GUILLIELMUS de ΠSANCTO PAULO de Terrolia, GUILLIELMUS SERA de Barcelona et ΥBERNARDUS PASCHALIS, simUiter de Barcelona. Κ 86 .-ictes génois de Fatnagouste. (90)

CLXVII. — 1300, I août'. Η Die prima augusti cassum, quia dictus BERNARDUS ARNALDI vocavit se intègre satisfactum de predictis a dicto BERNARDO. Renuncians ...etc. Testes: B.\RTHOLO.MEUS T.ABERNARIUS , habitator Famaguste, Κ GUILLIELMUS CURATUS de Maionica. Η CLXMII. — 1300, 6 juillet.

In nomine Domini, amen. Ego OPICINUS TARTARO filius, quondaΘm f. 50*. ANDRIOLI TARTARO, confiteor tibi FRANCESCHINO de RAPPALLO, quondam magistri ALBERTI de RAPPALLO, me habuisse et récépissé a te daremos de Ermenia quinque millia quadringentos pro intégra el certΟa racione, solucione et satisfactione illarum unciarum sexaginta auriΙ , quas fuisti confessus te habuisse et récépissé a me secundum formam instrumenti pubblici scripti manu .MARFKI de LILIO notarii miîlesimo tercentesimo die sexta aprilis. Renuncians . .. etc. Quare promittΛo et convenio tibi, quod in perpetuum ... etc. Alioquin penam dupli... etc. Ratis .. . etc. Pro quibus attendendis ., , etc, Faciens tibi finem et remissionem ... etc. Volens et iubens dictum instrumentumΒ dicti debiti ess'3 cassum , . . etc. Ι Actum Famaguste iuxta stacionem BERTOZH LATINI speciarii, die vi iulii inter nonam et vesperas. Testes Βvocati et rogati THEBALDUS de VULTURO lanuensis et PELLEGRINUS CALEGARIUS lanuensis. CLXIX. Η— 1300, 6 juillet.

In nomine Domini, amen. SYMON RAYNALDI de Anchona, nomine suo proprio et nomine filiiΚ sui, pro quo promittit de rato habendo ex una parte, et BENVENUTUS IANI de Ancona ex altéra , de comuni concordia ad inviceΑm se compromiserunt in infrascriptos, videhcet CoNRADUM A'ITALIS, SYMONINUM de IAC, consules Ancone in Fama­ gusta, STEPHANUM Ιde BONAIUNCTA, LEONARDI IACOBI et FANELLUM IA- COBU.M, et ipsos ellegerunt arbitros, arbitratores et amicabiles compo- sitores et largaΡm potestatem habentes super causa et questione, qu.im movent in simul seu movere intendunt tam occasione nauli navis vo­ cate SanctuΠs Nicolaus , et intr.ite nauli, sete et expensarum , quam IΥ Acte intercalé. Κ (91) Actes génois de Fatnagouste. 87

omnium scripturarum et instrumentorum pertinentium ad dictam navim et super omni eo et toto, quod una pars alteri petere posset ex qua­ cumque occasione dicte navis. Dantes et concedentes eisdem arbitris hic presentibus, arbitratoribus et amicabilibus corapositoribus hberam Η potestatem et générale mandatum et administrationem, videndi dictam questionem, audiendi, dicendi et sententiandi super ipsa summarie et de piano sine strepitu iudiciorum, servato iuris ordine vel non serΚ- vato, cum testibus vel sine , stando vel sedendo , una parte présente et altéra absente, die servata vel non, Omnem iuris autoritatem eisdem remitçntes, promittentes inter se se ad invicem dicte Ηpartes habere ratum et firmum quidquid et quantum per dictos arbitros, arbitratores et amicabiles compositores dictum , sententiatum et pro- nunciatum fuerit. Et hoc sub pena bissantiorum sarracinaliuΘm quin­ gentorum inter dictas partes solempniter stipulata et promissa, in qua vero pena pars non observans incidat observanti. Ratis nihilo­ minus . . . etc. Pro quibus attendendis . . , etc. HocΟ acto, quod dicti arbitri teneantur et debeant sententiare super dictΙ a questione hinc usque dies duodecim proxime venturos, et si forte aliquis ipsorum arbitrorum defficeret pro eo , quod iret extra Famagustam videlicet pro factis suis perficiendis, quod dicti consuleΛs predicti teneantur et debeant elligere alium loco ipsius absentis in laude ipsorum, et ut supra adfirmatum est per predictos. Β Actum Famaguste, ante domum dominΙ i SENESCALCHI EPISCOPI, die vj iulii circa vesperas. Testes vocati et rogati : STEPHANUS de IANI , GEORGIUS de THOMA, PETRUS MATHEI, IACOMELLUS ALBERTINI et IA- NETUS de PHILIPO, omnes de AnconaΒ . CLXXΗ. — 1300, 7 juillet.

In nomine Domini, amen. Ego IANUINUS de MURTA, lanuensis, ha­ bitator Famaguste, Κconfiteor tibi IOHANNI de SEVASTIANO de Trapano lanuensi, me habuisse et récépissé a te in accomendacione bissancios albos duo millia. Renuncians . . . etc. Quos bissantios tenere debeo in Cipro, non Αexeundo de Cipro, et mercari et lucrari cum ipsis de f. 5, i. vinis et UliΙs mercimon'is, que mihi videbuntur pro meliori et utiliori, et ad medietatem lucri dicte accomendacionis mihi inde habendam. HabensΡ potestatem ex ipsis quam partem voluero ... etc. Et de capitale et lucro dicte accomendacionis promitto et convenio tibi facere tibi sive tuo certo nuncio integram et veram racionem . . . etc. Alioquin penaΠm dupli . . . etc. Pro quibus attendendis . . . etc. Υ Actum Famaguste, iuxta apothecam BERTHOZH LATINI speciarii. Testes Κ 88 Actes génois de Fatnagouste. (92)

vocati et rogati: GEORGIUS IORDANE de Accon, PETRUS de PALAGERIO de Accon et PETRUS DANIELIS de Nerbona, die vij iulii circa ter­ ciam. Η CLXXI. — 1300, 3 juillet. Κ In nomine Domini, amen. Ego IOHANNES de SEVASTIANO de Tra­ pano, lanuensis, facio, constituo et ordino meum certum nuncium et procuratorem MATEUM de PASSAROTA de Clavaro, absentem tamquamΗ presentem, ad petendum, exigendum et recipiendum pro me et meo nomine, a IANUINO de MURTA capitale et lucrum cuiusdam accomen­ dacionis bissantiorum duorum miUium alborum, quos a me habuiΘt in accomendacione dictus IANUINUS secundum , quod constat per instru­ mentum scriptum manu notarii infrascripti hodie, et a quacumque alia persona omnia mea débita presencia et futura, que habere et recipere debeo, vel in futurum debebo a quacumqe persona, collegiΟo el uni­ versitate ex quacumque causa , ad vocandum se . . . Ιetc. ad unum procuratorem vel plures . .. etc, et demum ad omnia el singula ... etc. Dans et concedens . . . etc. Promittens notario infrascripto ... etc. Sub ypotheca et obligatione . . . etc, Λ Actum Famaguste, iuxta apothecam BERTHOZH LATINI speciarii, die vij iulii circam terciam. Testes vocati et rogatΒi : GEORGIUS IORDANE de Accon, PETRUS de PALAGERIO de AccoΙn et PETRUS DANIELIS de Nerbona. CLXXII. — 1300 Β, 7 juillet. • ^^ MARGARITA, SYMONIS In nomine Domini, amen. Ego uxor quandam f. 52 a. de CELLIS, de Cipro de Nicosia, confiteor tibi ANSALDO de MODULO habitatori Saragose, filius quondaΗm RICHETI de MODULO, me tibi ven­ didisse sclavam unam meam olivegnam, nominatam AXIA, de provincia .Mazarabi, etatis annorum viginti quinque vel circa cum ricretis cobe- teriis in mémo, cum omnΚi iure servitutis, quod habeo in ea et mihi competenti et competituro in eadem finito precio bissantiorum alborum centum, quos a te nunΑc confiteor habuisse et récépissé, et de quibus me voco bene quietam et solutam. Renuncians . . . etc. Et si plus valet . , , RenuncianΙs legi deceptionis , . . etc, Quam vero sclavam promitto tibi legittime deffendere et expedire in iudicio et extra. .. etc. Alioquin penaΡm duph . , . etc. R.itis . . . etc, Pro quibus attendendis ,.. etc. Faciens hec omnia consilio testium infrascriptorum quos ,,, etc. Actum Famaguste, in domo THO.ME de MARGATO, die vij iulii circa nonam. ΠTestes vocati et rogati: RIZARDUS de ALBERTENGUIS de Sagona, PETRUΥS VIDALIS de MESSANA, lanuensis, et ODDO de MESSANA. Κ (93) Actes génois de Famagouste. 89

CLXXIII. — 1300, II juillet. Η

In nomine Domini, amen. Ego LANFRANCUS CIGALA , lanuensis,Κ confiteor tibi BOCCANIGRE BOCCANIGRE me habuisse et récépissé a te lot de tuis bissantiis albis bonis et expendibilibus. Renuncians .. . etc. Unde et pro quibus nomine cambii, promitto et convenio tibi darΗe et solvere tibi, sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meum certum nuncium iperperos auri bonos et iusti ponderis ad sazum Constantinopolis ducentos et hoc in illo loco, ubiΘ navis mea et sociorum vocata Sanctus Nicolaus, que nunc est in portu Famaguste exonerabitur illo sale in ea, sive de maiori parte eius, videlicet infra dies octo tune proximos venturos postquam exonerabituΟr dicto sale , sive ex maiori parte eius, eunte dicta peccunia ad Ιrisicum et fortunam dicte navis. Que omnia et singula supradicta promitto tibi attendere ... etc. Sub pena duph .. . etc. Et obligatione Λ.. etc. Renuncians ,.. etc. Die xj iulii circa terciam. Testes vocati et rogati: NICOLAUS PIGNA­ TARIUS et GREGORELLUS de FORMICA de Sagona, omnes lanuenses. ΙΒ CLXXIV. —Β 1300, 9 juillet. {. 5î *- In nomine Domini, amen. Ego IANUINUS ROLLA de PORTA SANCTI ANDRÉE, lanuensis, hères, ut dico, quondam GUIZARDI de BONOVICINO patrui mici mortui intestati, facio, constituo et ordino meam certam nunciam et procuratricemΗ AGNESINAM uxorein meam absentem tam­ quam presentem, ad agendum et me deffendendum in causa et que­ stione, quam movere intendo contra bona et detentores bonorum dicti quondam GUIZARDI, Κet contra quamcunque personam habentem de dictis bonis et debentes dicto quondam GUIZARDO, ad littem seu littes contestandum, petitioni seu petitionibus respondendum, lamentaciones dandum, et ipsiΑs respondendum . . . etc. Ad petendum, exigendum et recipiendum Ιomne id et totum . . . etc. Ad unum vel plures . . etc. Et demum ad omnia et singula . . . etc. Dans . . . etc. Promittens no­ tario infrascriptΡ o . . . etc. Sub ypotheca et obligatione . . . etc. Actum Famaguste, iusta (sic) stacionem BERTHOZH LATINI speciarii, die ix iulii circa completorium. Testes vocati et rogati : presbiter IA­ COBUΠS de PORTA SANCTI ANDRÉE, ANDRÉAS ALEXANDRI de Nervio Υlanuenses. Κ 90 Actes génois de Fattiagouste. (94)

CLXXA', — 1300, 13 juillet. Η In nomine Domini, amen. Nos LANFRANCUS CIGALA et NICOLAUS PIGNATARIUS facimus, constituimus et ordinamus nostrum certum nun­ Κ cium et procuratorem BALIANUM MUSCULA.M, presentem et suscipientem, ad petendum, exigendum et recipiendum pro nobis et nostro nomine f- $3 quidquid et quantum habere seu recipere debemus seu aller nostrum in judicio vel extra a quacumque persona .. . etc. Ad vocandum seΗ . . . etc. Et demum ad omnia et singula . , , etc. Dantes et conce­ dentes . . . etc. Promittentes notario . . . etc. Θ Actum Famaguste, iuxta potecam BERTHOZH LATINI speciarii, die xiij iuhi circa terciam. Testes vocati et rogati ANTHONIUS CANZELERIUS , OTTOBONUS RUBEUS omnes IANUENSES, ΙΟ CLXXVI, — 1300, 14 juillet.Λ In nomine Domini, amen. Ego POLUS BARBERIUS, habitator Fama­ guste confiteor tibi BERN.ARDO de QUILENO me tibi vendidisse sclavam unam meam sarracenam, vocatam FATIMA.M, etatiΒs annorum decem vel circa, albam , cum omni iure servhutis, quoΙ d habeo in ea , et mihi competenti et competituro in ea, finito precio bissantiorum alborum centum de quibus a te ex nunc me voco bene quietum et solutum. Renuncians . . . etc. Et si plus valet . . Βetc. Renuncians legi deceptionis . . . etc. Quam vero sclavam promitt o tibi legittime defendere . . . etc. Ahoquin penam . ,. etc, Ratis . , . etc, Pro quibus attendendis . . . etc. f. „ t, Actum Famaguste, iuxta pothecam BERTHOZH LATINI speciarii, die xij iulii circa terciam. Testes vocatΗi et rogati : IOHANNES PELLETERIUS, UGO de ToLOSA et magister PETRUS BALISTARIUS, omnes habitatores Famaguste. Κ CLXXVIΑ L — 1300, 14 juillet. In nomine DominiΙ , amen. Nos PEYRE MAYMONUS de Teragona et BELLENGERIUS de MONBLANCO, quisque nostrum in solidum, confitemur tibi BERNARDO FAXITE de Nerbona, recipienti hanc confessionem et stipulationem Ρnomine GIRIBERTI PELLIPARH , nos émisse , habuisse et récépissé a te dicto nomine cantaria quindecim amandolarum fracîarum et mondarum ad cantarium de Cipro, ad racionem cuiuslibet dicti can- tarii de bissantiiΠ s triginta octo albis, qui ascendunt in summa dicta can­ tariΥa quindecim bissanth albi quingenti septuaginta, quos igitur bis- Κ (95) Actes génois de Famagouste. 91

santios quingentos septuaginta, quisque nostrum in solidum , promit­ timus et convenimus tibi dicto nomine dare et solvere dicto GiRi- BERTO sive eius certo nuncio, seu dari facere per nostrum certum nunciun^ in Layacio hinc usque menses très proximos venturos , vi­ Η delicet pro quibuslibet bissantiis viginti septem ex dictis bissantiis, daremos centum de Ermenia bonos et curribiles usque integram so­ lutionem dictorum bissantiorum, et si forte non solverimus eidem Κ GiRiBERTO, sive eius certo nuncio ad dictum terminum, dictos bis­ santios ad dictam racionem dictorum daremorum, quisque nostruΗm in solidum, promittimus tibi dare et solvere dicto GIRIBERTO , sive eius certo nuncio presencialiter in Famagusta, et si forte non eos solve­ rimus bissantios eidem in Famagusta, ut supra, damus et concedimuΘ s tibi dicto nomine, quod liceat dicto GIRIBERTO, sive eius certo nuncio accipere salmas ducentas furmenti, quas habemus in magaseno in Fa­ magusta, et eas presencialiter vendere quousque fiierit integraliter de dictis bissantiis quingentis septuaginta satisfactum, et Οquod furmentum in presencia testium infrascriptorum PETRUS CARABACERIUΙ S de Tera­ gona confitetur habere in eiusdem custodia pro dicto GIRIBERTO. Que omnia et singula supradicta nos dicti PEYRE ΛMAYMONUS et BELLEN­ GERIUS, quisque nostrum in solidum, promittimus et convenimus tibi dicto nomine attendere . . . etc. Alioquin penam dupli . . . etc. Ratis . . . etc. Pro quibus attendendis . . . etc. ΒAbrenunciantes in predictis iuri solidi. . . etc. Hoc acto, ut quisquΙe nostrum in sohdum de pre­ dictis teneatur. Actum in dicto loco, die xiv iuhi circa vesperas. Testes vocati et rogati: IOHANNES de SGU.WES de TeragonaΒ , magister UGO de TOROSA accimator, PETRUS DANIELIS de Nerbona, et MACEOTUS BARBERIUS, Fa­ maguste habitator. Η CLXXVIII. — 1300, 14 juillet.

{. 54a. In nomine DominiΚ, amen. Nos PEYRE MAIMOKUS de Teragona et BELLENGERIUS de MONBLANCO confitemur tibi IOHANNI de SGUAVES de Teragona, qui liceΑt obligaverimus BERNARDO FAXIE de Nerbona reci­ pienti nomine GIRIBERTI PELLIPARH illas salmas ducentas furmenti pro bissantiis Ιquingentis septuaginta albis secun'dum quod constat per instrumentum scriptum hodie manu notarii infrascripti, veritas est, quod dictuΡm furmentum est tui IOHANNIS. Quare volentes tibi at­ tendere et observare promissa, quisque nostrum in solidum, promit­ timus et convenimus tibi dare et restituere tibi, sive tuo certo nuncio, seu Πdare vel solvi, restitui facere per nostrum certum nuncium omne Υdampnum et interesse in pecunia numerata presencialiter, que in dicto Κ 92 Actes génois de Fattiagouste. (96)

funhento seu occasione ipsius substineres, seu passus esses propterea, credendo de ipsis dampno et interesse in tuo solo verbo , vel nuncii tui de eo, quod dixeris sive nuncius tuus dixerit, sine testibus et alia probacione et libello aliquo. Que omnia et singula supradicta . . . etc. Η Alioquin penam dupli . . . etc. Ratis . . . etc. Pro quibus attendendis ... etc. Abrenunciantes in predictis ... etc. Hoc acto, ut quisque ... etc. Actum in dicto loco, die xiv iulii circa vesperas. Testes vocati et Κ rogati: BERNARDUS FAXIE, PETRUS DANIELIS de Nerbona et IOHANNINUS de ACCON, barberius. Η CLXXIX. — 1300, 14 juillet. Θ In nomine Domini, amen. Ego POLINUS de ROCHA , lanuensis, fi­ lius GALVANI, confiteor tibi GUILLIELMO de GOANO me habuisse et ré­ cépissé a te de tuis rébus. .Abrenuncians . . . etc. Pro quaruΟm precio promitto et convenio tibi dare et solvere tibi sive tuΙo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meum certum nuncium ipperperos très auri ad sazum Constantinopolis, et hoc infra diem terciam, postquam Komaniam aplicueris. Sub pena dupli . . . etc. EΛt obhgatione . . . etc. Actum in dicto loco, die xiv iulii circa vesperas. Testes vocati et rogati: YHEODOLINUS de GALATA et CONRADUΙΒS RASPERIUS, lannuensis. CLXXX. — 1300Β, 15 juillet. In nomine Domini, amen. Ego LANFRANCUS CIGALA confiteor tibi r. 54*. GuiDETO SPINULE filio quondam SPINULINI SPINULE me habuisse et récépissé a te tôt de tuis bissantiis bonis et iusti ponderis" de Cipro albos. Abrenuncians . . . etc. ΗUnde et pro quibus nomine cambii pro­ mitto et convenio tibi dare et solvere tibi §ive tuo certo nuncio, seu dari ant solvi facere per meum certum nuncium ipperperos auri bonos et iusti ponderis ad saiumΚ de Constantinopoli quingentos triginta, infra dies quindecim tune proximos venturos, ubi navis mea et sociorum meorum vocata Sanctus Nicolaus exonerabitur illo sale onusto in ea, et si non exonerabituΑr in aliquo loco, quam in Constantinopoli, pro­ mitto et conveniΙo tibi dare et solvere tibi, sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meum certum nuncium dictos ipperperos integraliter Ρinfra dies quindecim tune proximos venturos , postquam dicta navis ibi in dicto loco de Costantinopoli aplicuerit. Ahoquin penam dupli . . . etc. Ratis . . . etc. Pro quibus attendendis . . . etc. ActuΠm in dicto loco. Testes vocati et rogati NICOLAUS PIGNATARIUS eΥt GUILLIEL.MUS de QUARTO, omnes lanuenses, die xv iulii circa terciam. Κ (97) Actes génois de Famagouste. 93

CLXXXI. — 1300, 15 juillet. Η In nomine Domini, amen. Ego ANTHONIUS NIGRUS, tabernarius, ha­ bitator de Candea, confiteor tibi GUILLIELMO de QUARTO me habuisse et récépissé a te tôt de tuis rébus. Renuncians etc. Pro quarumΚ [precio] igitur promitto et convenio tibi dare et solvere tibi, sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meum certum nuncium ipperperos triginta auri boni et iusti ponderis ad saium ConstantinoΗ­ polis, et hoc in Constantinopoli, salvos in terra infra médium men­ sem septembris proxime venturi, et ante si ante ibidem in dicto loco de Co[n]stantinopoli aphcuero. Alioquin penam dupli... etcΘ. et Rato . . etc. Pro quibus attendendis . . . etc. Actum Famaguste, in dicto loco, die xv iulii circa nonam. Testes vocati et rogati : AMADOR de ANCONA et DOMINICUS Οde RIMOLA et IO­ HANNINUS de ACCON, barberius. Ι

CLXXXII. — 1309, 15Λ juillet.

In nomine Domini, amen. Ego BELLENGERIUΒ S MARCHUS de MON­ BLANCO confiteor tibi IOANNI de SGUAVES de Teragona me tibi dare et solvere debere turonenses grossos Ιargenti iusti ponderis et bonos octingentos octuaginta octo,' restantes tibi ad habendum et recipiendum ex precio nauli, quod tibi debebamΒ . Renuncians etc. Quos igitur turonenses octingentos octuaginta octo vel totidem pro ipsis eiusdem monete promitto et convenio tibi dare et solvere tibi, sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meum certum nun­ cium, quandocumque voluerisΗ , et de tua fuerit voluntate, sjve quan­ documque voluerit tuus nuncius, et de sua fuerit voluntate. Alio­ quin penam dupli .... etc. Pro quibus attendendis . . . etc. Abrenun­ cians in predictis omnΚi privilegio fori ita quod . . . etc. Actum Famaguste, iuxta stacionem BERTHOZH LATINI speciarii, die XV iulii inter nonaΑm et vesperas. Testes vocati et rogati: PETRUS CA- RABACius de ΙTeragona et PETRUS de Rio de ARENOS. Ρ CLXXXIII. — 1300, 23 juillet.

IULIANUS BULGARO f. 55*. In nomine Domini, amen. Ego de confiteor tibi LANFRANCΠ O de BULGARO me habuisse et récépissé a te integram et Υveram racionem, solucionem et satisfactionem capitalis et lucri cuius- Κ 94 Actes génois de Famagouste. (98)

dam accomendacionis ipperperorum trescentorum viginti trium et ka- ratorum decCm auri ad saium de Constantinopoli, quos habuisti in accomendacione, ut constat publico instrumento scripto manu NICOLAI de FuRNETO notarii mille.>-imo ducentesimo nonagesimo nono die Η octava decembris, et eius tocius, quod habuisses facere mecum hinc rétro usque diem hodiernum ex quacumque cau.sa. Renuncians . . . etc. Quare promitto et convenio tibi, quod in perpetuum in iudicio vel Κ extra occasione dicte peccunie quantitatis, seu partis eius . .. etc. Et hoc sub pena dupli . . . etc. Et obhgatione . . . etc. Traddens tibi dic­ tum instrumentum dicti debiti incisum. Η Actum Famaguste, iuxta stacionem BERTHOZH speciarii, die xxiij iuhi circa vesperas. Testes vocati et rogati : AMBROSIUS SALVAIGUΘS et LUCHINUS PATUCIUS, omnes lanuenses. CLXXXIV. — 1300, 23 juillet. ΙΟ In nomine Domini, amen. Ego IULIANUS de BULGARO, procurator RiZARDi PiCAMiLii ad iufrascripta, ut de procura constaΛt instrumento pubhco scripto manu BERNABOVIS de MEDA notarii, miîlesimo tercen­ tesimo die undecima iunii indictione duodecima, dicto procuratorio nomine dicti RIZARDI confiteor tibi LANFRANCΒO de BULGARO me ha­ buisse et récépissé a te integram et veram Ιracionem, solucionem et satisfactionem capitalis et lucri cuiusdam accomendacionis de ipper- peris centum quindecim auri et karatis quindecim, computatis in pe­ ciis tribus de jalono, quas habuisti Βet recepisti a BOCANIGRA BO- CANiGRA pro dicto RiZARDO îu Sarouîchî , ut dicis. Renuncians . . . etc. Quare dicto procuratorio nomine promitto et convenio tibi, quod in perpetuum .... etc. Sub pena dupli , . . etc. Volens et iubens instru­ mentum ^ive scriptura dicte accomendacionisΗ , si quid vel que est, esse cassum . . . etc. Actum in dicto loco, diΚe et hora, et dictis testibus predictis, vide­ licet AMBROSIO SALVAIGO et LUCHINO PATUCIO, omnibus lanuensibus. Α ΙCLXXXV, — 1300, 23 juillet. In nomine Domini, amen. Ego LANFRANCUS de BULGARO confiteor f. 56. tibi IuLiANO Ρde BULGARO me habuisse et récépissé a te integram ra­ cionem, solucionem et satisfactionem eius tocius, quod habuissem fa­ cere tecum hinc rétro usque in diem hodiernum tam cum cartis scripturisΠ, quam sine, ex quocumque modo et ex quacumque causa, et Υeius tocius, quod a te petere possem ex quacumque cau.sa. Renun- Κ (99) Actes génois de Famagouste. 95

Clans . . . etc. Quare promitto et convenio tibi. quod in perpetuum . . . etc. Et hoc sub pena dupli . . . etc. Et obligatione . . . etc. Volens et iubens omnia instrumenta et scripturas esse cassa . , . etc. Actum in dicto loco, dicto die et hora et dictis presentibus te­ Η stibus.

CLXXXVI. — 1300, 26 juillet. Κ

In nomine Domini, amen. Ego OBERTUS GALLUS de CogoretoΗ , pater et legitimus administrator IACOBINI GALLI filii mei, meo proprio nomine in sohdum, et nomine dicti filii mei, pro quo promitto de rato habendo, confiteor tibi IOHANNI BUGIE de Arenzano me habuisse et récépissé a te integram et veram racionem, solucionem eΘt satisfactio­ nem illarum librarum septuaginta Ianuinorum, quas mihi dare et sol­ vere tenebaris una cum MARCHESINA matre tua, prΟo dote sive patri­ monio SYMONINE sororis tue, sponse et uxoris dicti IACOBINI filii mei, de quibus dicimus esse instrumentum publicum factuΙ m manu ENRICI BocHiNi de Arenzano presenti miîlesimo, computata in libris septua­ ginta, omnibus solucionibus per te mihi factis . . . etc. Renuncians . . . etc. Quare dictis nominibus promitto et conveniΛo tibi, quod in per­ petuum . , . etc. Alioquin penam duph . . . etc. Ratis . . . etc. Pro f- 56 b. quibus attendendis . . . etc. Volens et Βiubens dictus OBERTUS dictum instrumentum quietacionis debere fieriΙ in laude sapientis. [Actum] die xxvj iulii circa vesperas. Testes vocati et rogati, OBERTUS CELASCUS de Vulturo et GANDULFUS AYRALDI de Arenzano, omnes lanuenses. Β CLXXXVIIΗ. — 1300, 27 juillet. In nomine Domini, amen. Ego NICOLAUS de RAYNALDO, filius quondam RAYNALDI, scutarii lanuensis, in mea bona memoria existens, timens divinum iudiciumΚ, cuius nescitur hora, volens per nuncupa- tionem meum condere testamentum, seu ultimam voluntatem, ad hoc ut de bonis meiΑs inter aliquas personas non aliqua contentio oriatur, de me et meiΙs talem facio dispositionem. In primis si me mori con­ tingerit, lego corpus meum sepeUiri ad ecdesiam fratrum minorum Famagiîste Sancti Francisci, cui ecclesie lego pro sepultura, et missa, candellisΡ et exequiis funeris meis bissancios albos quindecim. Item pro missis canendis per annum médium bissantios quinquaginta. Item hos­ pitali Sancti Anthonii Famaguste bissantios viginti quinque. Item hos­ pitaΠh Sancte Elene de Constantinopoh bissantios^ viginti quinque. ΥItem DoMENZETE filie CONTESSE, que mihi servit, pro eius maritare Κ 96 Actes génois de Fainagimste. (100)

bissantios decem. Item pauperibus necessitosis, infirmis et prexio- neriis, videlicet iUis quibus videbitur pro meliori fideicomissario meo, bissantios quinquaginta. Item OBERTO TART,\RO GAS.MULO, habitatori Η de Constantinopoli, bissantios quinquaginta très. Item GABRIELI de MicHAELE, pro anima mea bissantios triginta. Item NICOLE GERCHO speci.ario, habitatori de Constantinopoli, bissantios quatuor. Item FRE- Κ cucii BRONDO pro anima mea bissantios quadraginta. Item lego PETRO BAZZURRO pro anima mea, cognato meo, bissantios centum. Item IA- CHiNE sorori mee, uxori PARENTIS, magistri lapidum bissantios sexa­Η ginta. Item NicoLOSE sorori mee bissantios sexaginta. Item lego co- lumpne domini GUIDETI SPINULE, quos mutuatus fui de ea bissantios duodecim. Item LANFR.\NCO CIGALE et NICOL.AO PIGNATARIO bissantioΘs centum. Item GUILLIELMO de QUARTO bissantios decem. Item volo et iubeo et de mea voluntate et mandato est, quod de bonis meis ha- f. 57 -• beat et percipiat IOHANNES de BON.WENTURA, filius BON.WEXTURE, qui moratur ad Sanctum Ambrosium de lanua, bissantios alboΟs centum quinquaginta, occasione cuiusdam accomendacionis, quamΙ habui ab eo de doblis auri viginti, licet, quod dictam accomendacionem totam amisi. Item lego cperi portus et moduli lanue bissantioΛ s duos. Item volo et iubeo et de mea voluntate et mandato est, quod totum, quod percipietur ex eo, dari debeat pro anima mea pauperibus Cristi. Item facio, constituo et ordino meum fideicomissarium,Β executorem et dis- tributorem GUILLIELMU.M de QUARTO, presenteΙ m et suscipientem, ad solvendum mea débita et legata suprascfipta, ad petendum, exigen­ dum et recipiendum omne id et totum, quod habere seu recipere de­ beo, vel in futurum debebo, vel mihi Βdebebitur vel alii pro me ex quacumque causa, ad quittandum, ad defferendum secum res meas in Romaniam, et ipsas vendendum, cambiandum et implicandum, ad sol­ vendum id totum, quod solvere debeo, ut supra in dicto testamento continetur, et solutis dictis debitiΗs et legatis, residuum lanuam mit­ tendum implicatum secundum, quod eidem fideicomissario melius vi­ debitur ad risicum maris et gentium, credendo in solo verbo dicti GUILLIELMI de eo, quod Κfecerit, administraverit de dicta fideicomis- saria, et de supradictis omnibus sine testibus et sacramento, confitens dictus GUILLIELMUS Αfideicomissarius se habere in eiusdem custodia et accomendacione tantum de bonis mei NICOLAI , quod bene valet bis­ santiis albis octingentisΙ . Reliquorum bonorum meorum heredes mihi institue pauperes Christi, et hec est mea ultima voluntas, quam ob- tinere volo iurΡe testamenti, et cuiuslibet alterius uhime vcluntatis, que si non valet iure testamenti, saltem iure codicillorum plenariam roboris obtineat firmitatem, cassando et re/ocando omnia testamenta et ultimaΠs voluntates hinc rétro per me conditas, si quas condidi, hoc solΥo in suo robore permanente. Κ (lOi) Actes génois de Famagouste. 97

Actum Famaguste, in domo qua moratur dicta CONTESSA, que est ante cameram quam tenet PASSAROTA a comune lanue, die xxvij iulii inter terciam et nonam. Testes vocati et rogati: LEO de PALACIO, ANTHONIUS NIGER, habitator de Cafîli, BENEDICTUS TINTOR de Bisane, Η PHILIPUS TONDITOR de Sancta Agnete, IANUINUS de CASTELLO, CI- PRIANUS de ARENZANO, lanuensis, et PERCIVAL GANONUS lanuensis. Κ CLXXXVIII. — 1300, 28 juillet. Η f. 57*- In nomine Domini, amen. Ego PETRUS de PROMONTORIO, filius quondam UGETI de MONTE PELIO, confiteor tibi PETRO de MONTE, fiho quondam GUILLIELMI de MONTE, me habuisse et récépissΘé a te tôt de tuis rébus. Renuncians . . . etc. Pro quarum precio promitto et convenio tibi dare et solvere tibi sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meum certum nuncium solidos quadragintΟa Ianui­ norum hinc usque dies quindecim proxime venturos. Sub pena dupli. . , etc. et obligatione . . . etc. Ι Actum Famaguste, iuxta apothecam BERTHOZH SPECIARII, die xxviij iulii inter nonam et vesperas. Testes vocati eΛt rogati : FRANCISCUS QuARTERius de Maionica, IACOBUS, magister axie de Barcelona et MA- TEOTUS BARBERIUS, Famaguste habitatorΙ. Β CLXXXIX. — Β1300, 25 juillet. In nomine Domini, amen. Ego OBERTUS de VINTIMILIO, olim pla­ cerius comunis lanuensium in Famagusta , in mea bona memoria ac eciam in bono sensu et intellectu existens, timens divinum iudicium ... etc. de me et meis talem facio dispositionem. In primis si me mori contingerit, lego corpus meuΗm sepelhri apud ecdesiam Sancti Mi­ chaelis de foris Famaguste, cui ecclesie lego pro sepultura, exe­ quiis et missis canendisΚ de prima die, tercia et.nona, et candellis bis­ santios albos viginti. Item pro processione similiter bissantios viginti. Pro quodam lapide ponendo super molimento sive fovea mea bissan­ tios decem. Item Αpro canendis missis pro anima mea per annum unum continuumΙ bissantios centum sex. Item pauperibus necessitosis et infirmis bissantios quinquaginta. Item pauperibus necessitosis et in­ firmis de hospitalibus bissantios quinquaginta. Item pro missis canendis pro anima Ρmea fratribus minoribus et predicatoribus et ecclesie de Gava in distribucione uxoris mee bissantios viginti. Item in pane calido pauperibus et similiter dando eis pauperibus singulatim dena­ rios, Πbissantios viginti quatuor, et sunt in summa bisantii trescenti. Υ Κ 98 Actes génois de Fatnagouste. (102)

quos vero bissantios confiteor me habere in denariis in domo in capsia mea. Item lego operi moduli lanue bissantios très. Item con- f s»., fiteor me habere de bonis meis res infra: Prima supertotum unum, et gonellam de viride fo(de)ratum cendado cum duobus par lis de caligis et Η capuciis, Aliud supertotum de blavo de saia francigena foratum penna. Item gamera una de blavo claro cum botonis septem de ambray. Item fresetinos duos novos. Item fustanea duo dobla de dorso. Item Κ dobletum unum de Cocarane, Item balista una pulcra de lanua cum quadreUis quinquaginta de lanua et cum veretis duodecim pulcris. Item spatam unam florentinam munitam de camuco, capelletum unum pi- Η saneschum. Item cerveleriam unam privatam. Item cirotecos duos, coUarium unum et tarconos duos. Item coltellum unum lanuescum munitum de argento. Item canas duas minus quarta panni viridisΘ. Item scarsellam unam munitam de argento, bursam de seta violeta. Par unum de cultellis munitis de argento. Et de meo mandato et voluntate est, quod dicte res vendantur, et precium, Οquod habe- bitur et percipietur ex dictis rébus dispensetur ut infraΙ , videlicet quod de dicto precio dari debeat THOMASINO, nepoti uxoris mee, bis­ santios vigintiquinque, et residuum totum, quod percipietur ex dictis rébus dari debeat pro anima mea. Item lego proΛ anima mea dicto THO.MASINO par unum vestimentorum meorum de blavo, videlicet su­ pertotum, gonellam et capucium, et par unum de caligis. Item cer- veUeriam unam pisanescham foratam cendatoΒ. Item fresetum unum pro armando. Item tarconum unum cruciatuΙm ; paria duo de blagis et camisis. Item capsietam unam parvam pisanescham. Item cultellum munitum de argento de tribus cospenis. Insuper facio, constituo et ordino meam fideicomissariam, executriceΒm et distributricem uxorem meam IOHANNA.M de BRANDUCIO, presente m et suscipientem, ad peten­ dum, exigendum et recipiendum omne id et totum, quod habere seu recipere debeo, vel in futurum debebo ex quacumque causa, vel mihi debebitur, vel alii persone proΗ me, seu debetur ex quacumque causa: ad quitandum et ad solvendum mea débita et legata suprascripta, et f. 58i. de mea voluntate et mandato est, quod credatur in eiusdem uxoris mee solo verbo sine testibuΚs et iuramento de eo, quod dixerit fecisse, administrasse de dicta fideicomissaria, et de omnibus supradictis. Relin- quorum voro bonoruΑm meam heredem instituo, et dominam et donam dictam uxorem meamΙ , videlicet ipsa sit. dona et domina et hères ipso­ rum relinquorum bonorum meorum, non obstante contr.adictione ali­ cuius persone, et hec est mea ultima voluntas, quam obtincre etc. que si noΡn valet iure testamenti, saltem . . . etc. Cassando et re- vocando . . . etc. ActuΠm Famaguste, in domo qua jicet dictus OBERTUS, die xxv iulii circΥa vesperas. Testes vocati et rogati : BERNARDUS ZOTARDUS, IA- Κ (103) Actes génois de Fatnagouste. 99

NuiNUs de MURTA, BARTHOLOMEUS de COSSA, ABRAYNUS, qui custodit logiam de lanua, OCTOLINUS de ROCHA, GARINUS TABERNARIUS, IO­ RDANUS de MALTA, MAGISTER IACOBUS, cirurgicus lanuensis, habitator Famaguste. Η CXC. — 1300, 28 juillet. Κ In nomine Domini, amen. Ego LEO de PALACIO, civis lanue, confi­ teor tibi ANDRIOTO de GUIZARDO de Pissis, stipulanti et recipienti hanc confessionem et stipulacionem nomine BONACURSI SCIORREΗ, civis de Pissis, quondam UGOLINI SCIORRE, et nomine BERTI SCIORRE fra­ tris eius, cuius procurator est, ut dicitur, per cartam factam manu LuPARELLi notarii, me habuisse et récépissé a te dicto nominΘe inte­ gram et veram racionem, solucionem et satisfactionem capitalis et lucri cuiusdam accomendacionis unciarum centum auri, quas idem Bo- NACURSUS nomine suo proprio in solidum et nominΟe procuratorio diçti BERTI confessus fuit se habuisse et récépissΙé a me in societate sive accomendacione, ut constat publico instrumento scripto manu dicti LuPARELLi BoNATii notarîî, miîlesimo tercentesimo indictione de- cimatertia die duodecima mensis aprilis. RenuncianΛ s . . . etc. Quare 59 a. promitto et convenio tibi, quod in perpetuum . . . etc. Alioquin penam dupli . . . etc. Rato . . . etc. Pro quibus attendendis . . . etc. Volens et iubens dictum instrumentum dicte societatiΒ s sive accomendacionis possit et debeat cassari et annuUari Ιin cartulario dicti LUPARELLI ta­ liter, quod de ipso non possit uti amplius, tradens tibi dicto nomine ipsum instrumentum incisum dictΒe societatis sive accomendacionis. Actum iuxta apothecam BERTHOZH , Famaguste, die xxviij iuhi inter nonam et vesperas. Testes vocati et rogati : PETRUS BRINUS de Maio­ nica, OBERTUS de GAVIO lanuensis et dictus BERTHOZIUS LATINUS , speciarius. Η ΚCXCI. — 1300, 28 juillet. In nomine Domini, amen. Ego FRANCISCUS FIRETUS de Vuhuro confiteor tibi IACOBO COGIE de Vulturo, quod tu una mecum in so­ lidum obligastΑi dare et solvere ROLLERIO de VARISIO, merzario, libras quatuor lanueΙ, de quibus dicimus esse instrumentum factum manu cuiusdam notarii de Sancto Georgio de lanua, presenti miîlesimo, unde cum medietatem dicti debiti ad me pertineat, dare et solvere promittΡo et convenio tibi, quod si contingerit te solvere dictas libras quatuor, dare et solvere tibi sive tuo certo nuncio seu dari aut solvi facerΠe per meum certum nuncium presencialiter, cum eas libras qua­ Υtuor solveris, quadraginta solidos ex dicto debito, et te et tua quantum Κ 100 Actes génois de Fattiagouste. (104)

pro dictis solidis quadraginta indempnem seu indempnia conservare, et hoc sub pena dupli . . . etc. Et obligatione , . , . etc. Insuper ego OBERTUS CELASCXJS versus te IACOBU.M pro dicto FRANCISCO princi­ paliter intercedo et fideiubeo, et me et mea solempniter obligo et Η me constituo principalem debitorem et observatorem de dictis libris quadraginta. Abrenuncians iuri de principali et omni iuri, et sub obli­ gatione . , . etc. Κ Actum ad dictam stacionem, die xxviij iulii post vesperas. Testes vocati et rogati: IACOBUS de VULTURO, UGO STAMBUXIUS et SYMON GALONGA de Vulturo. Η

CXCII. — 1300, 28 juillet. Θ

In nomine Domini, amen. Ego AMRROSIUS SALVAIGUS, civis lanue f. 59*- facio, constituo et ordino meum certum nuncium et procuratoreΟ m IuLiANUM de BULGARO, absentem tamquam presentem, Ι.ad petendum, exigendum et recipiendum omne id et totum, quod habere seu reci­ pere debeo, seu possum a IOHANNINO GASMULO, calafato de Con.stan- tinopoli, pro eo quod dico ipsum IOHANNINU.M antΛe completum via- gium aufugisse de servicio navis mee, et hoc secundum formam Ca- pituli lanue, quod loquitur de fugitivis, et omnΒe id et totum simi­ liter, quod habere et recipere debeo, seu possum a dicto IOHANNINO ex quacumque causa, et simUiter a MILANΙ O de Constantinopoli, filio quondam IOHANNIS de MILANO , fideiussoris eiusdem IOHANNINI, ut constat de predictis in cartulario dictΒe navis, ut dico de dicto car­ tulario: ad vocandum se quietum e t solutum de eo, quod receperit, ad instrumenta quietacionis faciendum et ad dictum IOHANNINUM et MiLANU.M personaliter , quousque fecerint solucionem integrahter de predictis, et demum ad omnia . . . etc. Dans . . . etc. Promittens habere ratum et firmum quidquiΗd et quantum per dictum procurato­ rem . . . etc. Sub obligatione . . . etc. Actum Famaguste, iuxtΚa dictam apothecam, die xxviij iulii inter terciam et nonam. Testes vocati et rogati: PERROZIUS de ACCON, ha­ bitator FamagusteΙ, Αet IOHANNINUS de ACCON, barberius. Ρ CXCIII. — 1300, 30 juillet. In nomine Domini, amen. Ego PHHIPUS de SAGONA, fihus quondam NICOLAI de VINTIMILIO, confiteor tibi ENRICO ROCHE de Finario, ha­ bitatoriΠ Sagone, me habuisse et récépissé a te mutuo, gratis et amore libraΥs octo Ianuinorum. Abrenuncians exceptioni . . . etc. Quas libras Κ (105) Actes génois de Fatnagouste. 101

octo vel totidem pro ipsis eiusdem monete promitto et convenio tibi dare et solvere tibi sive tuo certo nuncio hinc ad festum Sancti Mi­ chaelis proxime venturum. Alioquin .... etc. Pro quibus attendendis et observandis . . . etc. Actum in dicto loco, die xxx iulii circa terciam. Testes vocati et Η rogati ; DANIEL CALVUS , filius LODISH CALVI de Porta, THOMAS de VULTURO et MATEOTUS BARBERIUS. Κ

CXCIV. — 1300, 30 juillet. Η

f. 60 a. In nomine Domini, amen. Ego GANDULFUS de ARENZANO, fihus quondam AYRALDI de ARENZANO confiteor, tibi NAZARINOΘ BUGE, reci­ pienti hanc confessionem et stipulationem nomine IOHANNIS BUGE de Arenzano, et pro eo me habuisse et récépissé mutuo, gratis et amore a dicto IOHANNE libras undecim denariorum IanuinorumΟ. Renuncians... etc. Quas igitur libras undecim vel totidem pro ipsiΙ s eiusdem monete promitto et convenio tibi dicto nomine dare et solvere dicto IOHANNI BUGE, et quandocumque de sua processerit voluntate. Alioquin pe­ nam dupli . . . etc. Rato . . . etc. Pro quibusΛ attendendis . . . etc. Actum in dicto loco, die penultima iulh inter terciam et nonam. Testes vocati et rogati, IACOBUS GALLUSΒ de Cogoreto, GUILLIELMUS de QUARTO et IOHANNINUS de ACCON, barberiusΙ . CXCV. — Β1300, 30 juillet. In nomine Domini, amen. Ego BERNARDUS BONUSHOMO de NEr- bona confiteor vobis ANTHONIO de CASTELIONO, GREGORIO NIGRO et GEORGIO SECCAMEDALIE patronis taride vocate Sanctus Georgius, me vobis dare et solvere deberΗe pro naulo et nomine nauli oneris vini, onusti in dicta tarida vestra et deportati de Constantinopoli in Cipro, ipperperos mille ducentoΚs auri ad saium Constantinopolis, salvo errore carculi. Renuncians . . . etc. Quos igitur ipperperos mille ducentos, salvo errore carculi, vel valimentum dictorum ipperperorum, videlicet secundum quodΑ valebunt ad terminum infradicte solucionis promitto et convenio Ιvobis dare et solvere vobis sive vestro certo nuncio, sive vestris certis nunciis hinc ad dies quindecim proximos venturos. AlioquinΡ penam dupli . . etc. Ratis . . . etc. Pro quibus attendendis . . . etc. Abrenuncians in predictis privillegio . . . etc. Insuper nos BER­ NARDUS FAXIE de Nerbona consul de Nerbonensibus in Famagusta, BERNARDUΠ S TURCHUS et GUIRARDUS AYMARONI de Nerbona, quisque nostrum in solidum, pro predicto BERNARDO versus dictos patronos Υ Κ 102 Actes génois de Famagouste. C'^^)

principaliter intercedimus, fideiubemus, et nos et nostra solempniter obligamus et nos principaliter, quisque nostrum in solidum, consti­ tuimus principales debitores et pagatores de predictis omnibus .atten­ dendis et observandis . . . etc. Renunchantes iuri de principali . . . etc. Et Η sub obligatione . . . etc. Abrenunciantes in predictis iuri solidi . . . etc. f. 60 A. Hoc acto, ut quisque nostrum . . . etc. Ita quod possitis, sive alter vestrum possit nos et nostra et cuiuslibet nostrum in solidum conve­ Κ nire sub quolibet magistratu. Tamen nos dicti patroni teneamur et de- beamus dare et traddere integrahter, presentialiter tibi dicto BERNARDO sive tuo certo nuncio dictum vinum tuum; hoc acto et dicto in pre­Η senti contractu, et etiam adfirmato inter dictas partes contrahentes vide­ licet, quod una pars dictorum contrahentium quitat alteram et finem et remissionem facit de omni eo et toto, quod una pars ab altéra peterΘe posset tam occasione naulizamenti et nauh, quam alia occasione vel causa hinc rétro preterita, salvo tamen et reservato dictis patronis omne ius, quod habent in presenti instrumento dicti debitΟi de naulo dicti vini; eo acto, quod si conditio adveniret, quod dictΙa tarida iret ad Layacium hinc ad dies viginti proximos venturos, quod dicti pa­ troni teneantur et debeant dare et solvere dicto BERNARDO medie­ tatem nauli et portare in dicta tarida iarras vini quadringentaΛ s dicti BERNARDI ibi, et ut supra statutum et adfirmatum est [inter] dictas partes de voluntate earum. Β Actum Famaguste, in domo domini PHILIPΙI de BELLINO, qua mo­ ratur dictus BERNARDUS consul, die penultima iuhi inter terciam et nonam. Testes vocati et rogati: RAY.MONDUS de SOGIO de Monte Pe­ sulano, IOHANNES VAYRANUS de Nerbon Βa et ENRIGUCIUS de ANCONA. CXCVI. —Η 1300, 30 juillet. In nomine Domini, Amen. Ego BERNARDUS BONUSHOMO de Ner­ bona, confiteor vobis BERNARDO FAXIE de Nerbona, consuli Nerbone in Famagusta, BERNARDO ΚTRENCHERIO et GUIRARDO AY.MARONO, quod vos meis precibus et mandato, quihbet vestrum in solidum, interces- sistis fideiussores pro me, et vos et vestra solempniter obligastis versus patronos supradictoΑ s dicte taride de ipperperis mille ducentis auri solvendis hincΙ usque dies quindecim proxime venturos, eisdem certis conditionibus assignatis, ut constat de predictis instrumento pu­ blico scripto manΡu notarii infrascripti hodie. Renuncians . . . etc. Unde cum aliter non intercesseris pro me de predictis, nisi me et mea so­ lempniter et principaliter obhgarem ad infrascripta, volens observare promissaΠ, promitto et convenio vobis et cuilibet vestrum in solidum, unΥa tamen solucione contentis, dare, solvere atque restituere vobis. Κ (107) Actes génois de Famagouste. 103

sive vestro certo nuncio oinne dampnum et interesse que propterea passi «ssetis, sive alter vestrum, in peccunia numerata, quandocumque volueritis, et vos et vestra et cuiuslibet vestrum in solidum conser­ vare indempnem sive indempnia de predictis, obligans vobis ad pignus Η ex nunc omnia mea mercimonia. Concedens vobis, quod si opor- teret vos solvere dictum debitum, quod ipsa mercimonia mea ven- f. 61 a. dere pos.sitis, et ahenare et facere de ipsis ad voluntatem vestram, Κ non obstante contradictione mea, et omniumcumque personarum pro me usque ad satisfactionem dicti debiti, et de omnibus supradicti.s, et hoc de presenti. Que omnia et singula . . . etc. Ahoquin penaΗm dupli . . . etc. Ratis . . . etc. Pro quibus attendendis . . . etc. Abre­ nuncians in predictis privillegio fori ita, quod possitis,' sive alter ve­ strum possit . . . etc. Dicens et protestans ego dictus BERNARDUΘS BO­ NUSHOMO, ac eciam volens quod dictum instrumentum fiât magis se- curius et melius ad valorem et certitudinem predictorum meorum fideiussorum, quam fieri poterit et in laude sapientis. Ο Actum Famaguste, in dicto loco die penultima iulΙn post nonam. Testes vocati et rogati: RAYMONDUS de SOGIO de Monte Pesulano, IO­ HANNES VAYRANUS de Nerbona et ENRIGUCIUS Λde ANCONA. CXC VIL — 1300, Βi août. In nomine Domini, amen. Ego DANIEL de CLAVARO, lanuensis, ma­ numitto et a manu propria dimitto te ΙMARIAM de Smirnis de Ro- mania sclavam meam, et te libero ab omni vinculo servitutis, ut de cetero mera et pura omnifaria libertatΒe perfrui possis, in iudicio exi­ stere, tamquam libéra et flanca femina. Dans et concedens tibi li­ beram potestatem et omnimodam facultatem emendi, vendendi, cam­ biandi, testandi, codicillandi et omnia generalia, contractum faciendi, tamquam hbera femina et flancaΗ omni iuris obstaculo. Quam vero li­ bertatem et manumissionem promitto et convenio tibi de cetero ha­ bere ratam et firmam, et omnia et singula supra dicta, ^et contra in aliquo de predictis nonΚ venire. Alioquin . . . etc. Pro quibus atten­ dendis . . . etc. lus quoque patronatus et ingratitudinum et omnia iura, que mihi leges concedunt in hac libertate et manumissione tibi remitt^s; quam Αlibertatem et manumissionem tibi feci pro anima mea pro bono Ιservicio, quod mihi fecisti, et quod a te recepi. Actum in domo qua moratur dictus DANIEL, Famaguste, die prima augusti circΡa terciam. Testes vocati et rogati : ANSALDUS de SEXTO, qui dictus ANSALDUS vult quod servetur omne ius eius, quod posset petere in dicta sclava, et quod in ipsa habere posset, non obstante dicta Πlibertate, NICOLAUS de CAMEZANA et GUILLIELMUS de PETRA, Υomnes lanuenses. Κ 104 Actes génois de Famagouste. (^oS)

CXCVIII. — 1300, 3 août. Η In nomine Domini, amen. Ego ISABELLA de ANTIOCHIA, uxor quon f. 61*. dam SALVI de ANTIOCHIA, in mea bona m.emoria existens, ac eciam bono sensu et intellectu, volens meum condere testamentum sive ul­ Κ timam voluntatem, de me et meis talem facio disposicionem. In primis si me mori contingerit, lego corpus meum sepelhri apud ec­ desiam Sancti Nicolai Famaguste. Item lego pro processione albos bis­Η santios viginti quinque. Item laborerio dicte ecclesie Sancti Nicolai bissantios quinque. Item magistro capellano dicte ecclesie bissantios quinque. Item clerico ipsius bissantios undecini. Item pro missiΘs ca­ nendis pro anima mea bissantios sex. Item scribe, qui scripsit dictum testamentum bissantios duos. Item volo, et iubeo et de mea volun- tato et mandato est, quod totum asnisium meum vendatuΟr et dari de- beat pro anima mea. Item facio, constituo et ordino Ιmeos fideico­ missarius, executores et distributores, IOHANNEM CRIOTI de Nimocee et BoLos de BoTRONO, présentes et suscipientes, ad solvendum mea dé­ bita et legata suprascripta, ad petendum omne id Λet totum, quod in- veniri poterit de meo, vel mihi debetur, vel debebitur ex quacumque causa, ad quitandum, et demum ad omnia , , . etc, Relinquorum vero bonorum meorum heredes mihi instituo paupereΒs Cristi; et hec est mea ultima voluntas, quam obtinere volo Ι. . . etc. et si non valet iure testamenti... etc. Cassando et revocando omnia testamenta ... etc. Actum Famaguste, ad domum qua Βiacet dicta ISABELLA, die tercia augusti inter primam et terciam. Teste s vocati et rogati : VENTURA de GuiDONE de Florentia, MARCUS de ACCON, THO.MAS de TRIPOLI, PER- Ruzius de CASTELLO, LANFRANCUS OSBERGATUS, IOSEMINUS de TRI­ POLI, DoMENZus de ACCON et Ηdictus magister capellanus.

CXCIXΚ. — 1300, 3 août. In nomine DominiΑ, amen. Ego ANSALDUS de SEXTO, lanuensis, con­ fiteor tibi ISABELLE, sponse et uxori mee, me habuisse et récépissé a te, pro dote et nominΙ e dotis mee, bissantios albos miUe bene ponde- ratos et numeratos. Renuncians ... etc. Unde fiicio tibi antefactum seu donacionem in bonis meis habitis et habendis de bissantus sexcentis albis, et sic sunΡt inter dotem et antefactum bissantii mille sexcenti, ad habendum, et tenendum et possidendum et quidquid volueris fa­ ciendumΠ secundum morem et consuetudinem civitatis lanue. Quas doteΥs et antefactum tibi volo esse salvas in dictis bonis meis habitis Κ (109) Actes gén'ois de Famagouste. 105

et habendis, et ipsas promitto et convenio tibi dare et restituere vel cui de iure dari et restitui debebunt, adveniente condicione ipsarum docium et antefacti restituendarum. Alioquin penam dupli . . . etc. Rato . . . etc. Pro quibus attendendis . , . etc. Et ego dictus ANSALDUS Η f. 62fl. dico, et protestor, quod licet feceris fieri dictum instrumentum dicte dotis, verum est quod ab initio sponsalicie a te habui dictam peccunie quantitatem dictorum bissantiorum mille, et unde sunt elapsi men.sesΚ plures, quod dictum instrumentum dicte dotis tibi facere volui prout tenebar et certificatus fuit scriba infrascripta, unde de mea voluntate et mandato est, quod non obsit tibi in ahquo dicta dilacio dictΗi tem- poris, sed volo quod factum sit usque tune. Actum Famaguste, in domo dicti ANSALDI et qua moratur, die tercia augusti circa vesperas. Testes vocati et rogati: IOHANNES ΘPASSARA la-, nuensis, LUCHETUS de VARAGINE et NICOLAUS de CAMESANAΟ . CC. — 1300, 4 août. Ι In nomine Domini, amen. Ego IOHANNES PASSARAΛ , eivis lanue, facio, constituo et ordino meos certos nuncios et procuratores FRANCESCHINUM TAVANUM et GABRIELEM de ALBARO, absentes tamquam présentes, et quem­ libet eorum in solidum ita quod non siΒt melior conditio occupantis, et quod unus inceperit alter finire possit, ad petendum, exigendum et recipiendum omne id et totum, quodΙ habere seu recipere debeo vel in futurum debebo a quacumque persona . . . etc. Ad vocandum se quietos . . . etc. Transigendum, paciscenduΒ m ... etc. Ad promittendum de evictione et defensione, ad mittendum meum, prout eis melius vi­ debitur, ad risicum et fortunam maris et gentium, ad constituendum unum procuratorem vel plures, et demum ad omnia etc Dans et concedens . . . etc. PromittenΗ s notario infrascripto . . . etc. Sub ypotheca et obligatione . . . etc. Quam vero procuram volo durari de­ bere hinc usque annum unum proxime venturum. Actum FamagusteΚ, iuxta apothecam BERTHOZH LATINI, speciarii, die quarta augusti circa terciam. Testes vocati et rogati : ANSALDUS de SEXTO et PETRUΙΑS de PERSIO, omnes lanuenses. • Ρ CCL — 1300, I août. f. 62 b. In nomine Domini, amen. Ego ANSALDUS CALANDRIA, filius THOME CALANDRIE de Andoria, confiteor tibi LANFRANCO MOLINARIO de An- doriaΠ, me habuisse et récépissé a te mutuo, gratis et amore solidos Υviginti Ianuinorum. Renuncians . . . etc. Quos igitur solidos viginti Κ ïo6 Actes génois de Famagouste. (uo)

vel totidem pro ipsis eiusdem monete promitto et convenio tibi dare et solvere tibi, sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meum certum [nuncium] quandocumque volueris et de tua fuerit vo­ luntate, Alioquin penam dupli . . . etc. Et obligatione . . . etc. Η Actum Famaguste, ad dictam apothecam, die prima augusti circa terciam. Testes vocati et rogati: GREGORIUS MACULUFUS de Pelio et Κ NICOLAUS de SANCTA AGNETE, lanuensis.

CCII. — 1300, 5 août. Η

In nomine Domini, amen. Ego BERNARDUS de FONTANA, lanuensisΘ , confiteor tibi BRANCE de MARI, stipulanti et recipienti hanc confes­ sionem et stipulationem nomine UGETI ADVOGARII, IACOBI et AN­ THONII ADVOGARH sociorum, me habuisse et récépissé a te dictis no­ minibus bissantios albos mille nonaginta quatuor, et karatoΟs tresdecim processos ex quadam quantitate auri predictorum, quoΙd dicimus pro eis detulisse BAVA CALIGEPARII pro ipso auro dando et traddendo IACOBO TARTARO, et quod aurum ad manus tui BRANCE pervenit. Re­ nuncians . . . etc. Quare promitto et convenio tibΛi dictis nominibus, quod in perpetuum in iudicio . , . etc. Ratis . . . etc. Pro quibus at­ tendendis et observandis . . . etc. Salvo tameΒn et reservato mihi dicto GUIRARDO omni iure pluris, quod dico mΙe adhuc recipere debere a dicto UGETO, et in bonis eius et exinde dicte partes iusserunt mihi notario infrascripto duo istrumenta eiusdem tenoris, ut quisque suum habeat. Β Actum Famaguste, die quinta august i inter vesperas et completo­ rium. Testes vocati et rogati : GUIDETUS SPINULA, PETRUS RUBEUS et IACOBUS RUBEUS, omnes lanuensesΗ, ante logiam lanuensium Famaguste. CCIIIΚ. — 1300, 5 août. In nome Domini, amen. Ego IOHANNES de SAVASTIANO de Tra­ pano, lanuensis, confiteor tibi IANUINO de MURTA, lanuensi, me habuisse et récépissé a te integraΑ m et veram racionem, solucionem et satisfa­ ctionem capitalisΙ et lucri cuiusdam accomendacionis bissanciorum al­ borum duorum millium, quos a me habuisti et recepisti, prout con­ fessus fuistiΡ, in accomendatione, ut constat publico instrumento scripto f. 63 « manu notarii infrascripti, presenti miîlesimo, die vij iuhi, et integram et veram racionem et solucionem et satisfactionem eius tocius, quod mecuΠm habuisses facere hmc rétro usque in diem hodiernum ex Υquacumque causa tam cum cartis, scripturis, quam sine. Renun- Κ (m) Actes génois de Famagouste. 107

cians . . . etc. Quare promitto et convenio tibi, quod in perpe­ tuum . . . etc, Ahoquin penam dupli . . . etc. Ratis . . . etc. Pro quibus attendendis . . . etc. Volens et iubens omnia instrumenta et scripturas per te mihi facta seu factas hinc rétro esse cassas . . . etc. Faciens Η tibi finem et omnimodam remissionem . . . etc. Actum Famaguste, iuxta apothecam BERTHOZH LATINI speciarh, die quinta augusti, circa completorium. Testes vocati et rogati: GUIRARDUSΚ de FONTANA lanuensis, magister ENRICUS PISANUS sartor, et magister UGO ACCIMATOR, habitatores Famaguste. Η CCIV. — 1300, 7 août. Θ

In nomine Domini amen. Ego MARCOLINUS de IANE de Ancona, facio, constituto et ordino meum certum nuncium Οet procuratorem PHILIPUZIUM de ANGELO de Ancona, presentem Ιet suscipientem, ad petendum, exigendum et recipiendum pro me et meo nomine quidquid et quantum habere seu recipere debeo, vel in futurum debebo in iudicio . . . etc. Ad vocandum se . . . etc. Λtransigendum . . . etc. et demum ad omnia et singula . . . etc. Dans . . . etc. Promittens mihi notario . . . etc. Β Actum Famaguste, ad domum infrascriptΙ i notarii, die vii augusti imter vesperas et completorium. Testes vocati et rogati: NICOLA de ACCON, frexellerius, habitator Famaguste et IANE de ARESTANO de Sardinea. Β CCV. — 1300, 8 août. Η f. 63 b. In nomine Domini, amen. Ego IOHANNES de SGIJAVES de Terra- gona facio, constituo et ordino meum certum nuncium et procura­ torem PETRUM CARABACERIUΚ M de Terragona, presentem et susci­ pientem, ad petendum, exigendum et recipiendum pro me et meo nomine quidquid et quantum habere seu recipere debeo vel in fij- turum debebo Αin omnibus partibus cismarinis ex quacumque causa in iudicio et extrΙa a quacumque persona . . . etc. Ad vocandam se . . . etc. Et demum ad omnia et singula . , . etc. Dans et concedens . . . etc. PromittenΡ s notario infrascripto . . . etc. Sub ypotheca et obhga­ tione . . . etc. Actum ante fondicum lanuensium, quod tenebat quondam PETRUS RUBEUSΠ , die viij augusti circa terciam. Testes vocati et rogati: AR- ΥNALDUS BALLADRICTUS de Barcelona et PETRUS de PERSIO lanuensis. Κ io8 Actes géttois de Famagouste. i^^-)

CCVI. — 1300, 9 août. Η In nomine Domini, amen. Ego NICOLINUS FORMAGIUS, lanuensis, con­ fiteor tibi OBERTO de MONTE, habitatori Famaguste, me habuisse et Κ récépissé a te in accomendacione bissancios albos quingentos impli­ catos in furmento. Renuncians . . . etc. Cum quibus, Deo dante, causa mercandi ire debeo per totam Ermeniam, viagio non mutato, adΗ quartum proficui mihi inde habendum, Habens potestatem ex ipsis quam partem voluero . . . etc. In redditu vero, quem primo fecero Ciprum, de capitale et lucro dicte accomend/icionis promitto eΘt con­ venio tibi facere tibi integram et veram ... et. Alioquin penam du­ pli .. . etc. Pro quibus attendendis et observandis . . . etc. Actum Famaguste, ante comerzium Famaguste, die ix Οaugusti circa vesperas. Testes vocati et rogati: FRANCISCUS de BONONIΙ A lanuensis et MANFREDUS de CREMONA, habitator Famaguste.

CCVII. — 1300, 7 octobre '.Λ

Die vij octubris, cassatum dictum instrumentumΒ, quia dictus OBERTUS vocavit se intègre satisfactum a dicto NICOLINΙ O de dicta accomenda­ cione , Renuncians.... etc. Testes : GUILLIELMUS de BOTRONO et ROLLANDINUS de AcCON, Β CCVIII. — 1300, II août.

Ego SANCTCRUM de MAXI dΗe Poritano, confiteor tibi ANDRÉE RO- f-^4 MANO de Marffi me habuis.se et récépissé a te mutuo, gratis et amore uncias triginta duas auri boni et iusti ponderis, Renuncians . . . etc. Quas igitur uncias trigintΚa duas auri promitto et convenio tibi dare et solvere, tibi, dare et solvere {sic) tibi sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facereΑ per meum certum nuncium infra dies quindecim tune proximos venturosΙ , postquam navis mea vocata Magdalena de tribus copertis, que nunc est in portu Famaguste, portum fecerit in aliquo loco, postquam de Cipro eccessit. Alioquin penam dupli . . . etc. Rato . . , etc,Ρ Pro quibus attendendis, et observandis obligo tibi ex nunc pignori dictam navim meam, quam liceat tibi sive tuo certo nuncio Πvendere et alienare ad voluntatem tuam, quousque fueris in- IΥ Acte intercalé. Κ (113) Actes génois de Famagouste. 109

tegraliter satifactum de dictis unciis, et omnibus supradictis, si tibi non attendero et observavero, ut supra, et ultra obligo tibi pignori pro dicto debito omnia bona presencia et futura, mobilia et immo­ bilia, ubique existentia. Abrenuncians in predictis omni privUlegio Η fori, ita quod possis me , , , etc, Iurans attendere, complere et obser­ vare in omnibus et per omnia, omnia et singula supradicta, euntibus vero dictis unchs ad risicum et fortunam dicte navis. Κ Actum Famaguste, iuxta stacionem BERTHOZH LATFXI speciaru, die xj augusti circa vesperas. Testes vocati et rogati BENCIVEGNA CERASΗE de Marfi, MATEUS GLORIOSUS de Poritano, BATIMUS CELETANUS de Poritano.

CCIX. — 1300, II août. Θ

In nomine Domini, amen. Ego SANCTORUM de MAXI de Poritano confiteor tibi PERRUZIO SARCAO de Marfi me habuissΟe et récépissé a te mutuo, gratis et amore uncias tresdecim et Ιtarenos septem auri boni et iusti ponderis. Renuncians . . . etc. Quas igitur uncias tres­ decim et tarenos septem auri promitto et convenio tibi dare et sol­ vere tibi sive tuo certo nuncio, seu dari auΛt solyi facere per meum certum nuncium infra dies quindecim tune proxime venturos postquam navis mea vocata Magdalena de tribus Βcopertis, que est in portu Fa­ maguste portum fecerit in aliquo locoΙ, postquam de Cipro recesserit. Alioquin penam dupli . . . etc. Rato . . . etc. Pro quibus attendendis et observandis obhgo ex nunc tibi pignori navim meam predictam, quam liceat tibi sive tuo certo Βnuncio vendere et alienare ad volun­ tatem tuam, quousque fueris intègre satisfactum de dictis unciis, et de omnibus supradictis, si tibi non attendero et observavero, ut supra : et ultra obligo tibi pignori omnia . . . etc. Abrenuncians in predictis omni privillegio fori ita Ηquod . . . etc. Iurans attendere . . . etc. eun­ tibus dictis unciis ad risicum et fortunam dicte navis. Actum Famaguste, in domo domini SENESCALCHI, die predicta post vesperas. Testes predictiΚ . Α Ι CCX. — 1300, II août. f. 64*. In nomine Domini, amen. Ego PERRUZIUS SARCAO de Marfi, facio, constituΡo et ordino meum certum nuncium et procuratorem, et loco mei pono ANDREAM ROMANUM de Marfi, presentem et suscipientem, ad petendum, exigendum et recipiendum pro me et meo nomine un­ ciaΠs tresdecim et tarenos septem quos habere et recipere debeo a ΥSANCTORUM de MAXI de Poritano, prout confessus est secundum quod Κ iio Actes génois de Famagouste. ('M)

constat per instrumentum publicum hodie factum manu notarii intra- scripti, ad vocandum se . . . etc. transigendum . . . etc. et demum ad omnia et singula . . . etc. Dans et concedens , . . etc. Promittens no­ tario infrascripto . . . etc. Sub ypotheca et obligatione . . . etc, Η Actum Famaguste, in domo domini SENESCALCHI, die xj augusti post vesperas. Testes vocati et rogati : BENCIVEGNA CERASE de Marfi, Κ MATEUS GLORIOSUS de Poritano, BATIMUS CELETANUS de Poritano,

CCXI. — 1300, 8 août. Η In nomine Domini, amen. Ego IOHANNES de SGUAVES deΘ TERRA- gona confiteor tibi PETRO CARABACERIO de Terragona, stipulanti et recipienti hanc confessionem et stipulationem nomine tuo proprio, et nomine BELLENGERH FERRERH de Terragona socii tui, me habuisse et récépissé a te dictis nominibus integram et veram racionemΟ , solu­ cionem et satisfactionem tocius illius nauli, quod mihΙ i dare debebas et promisisti, et ilhus tocius nauli similiter, quod dare debebat et pro­ misit dictus BELLENGERIUS. Renuncians . . . etc. Quare promitto et convenio tibi dictis nominibus, quod in perpetuuΛm . . . etc. Alioquin penam dupli . . . etc. Ratis . . . etc. Pro quibus attendendis et obser­ vandis . . . etc. Faciens tibi dicto BELLENGERΒO finem . . . etc. Actum Famaguste, ante fondicum communiΙ s lanue, quod tenebat quondam PETRUS RUBEUS, die viij augusti circa terciam. Testes vo­ cati et rogati: ARNALDUS BALADRICTUS de Barcelona et PETRUS de r éja. PERSIO lanuensis. Β CCXIIΗ, 1300, 12 août. In nomine Domini, amen. Ego BALIANUS MUSCULA, procurator LAN­ FRANCI CIGALE et NICOLAI PIGNATARH ad infrascripta, ut de procura constat instrumento pubhcΚo scripto manu notarii infrascripti presenti miUesimo, die xiij iuhi, dicto nomine procuratorio confiteor tibi GUIL­ LIELMO de QUARTOΑ, fideicomissario relicto per testamentum sive ul­ timam voluntateΙm scriptam manu notarii infrascripti presenti miîle­ simo die xvij iulii, a NICOLAO de RAINALDO, filio quondam RAYNALDI scutarii, me dicto nomine procuratorio habuisse et récépissé a te dicto nominΡe fideicomissarii illos bissantios centum albos, quos dictus quondam NICOLAUS de RAYNALDO legavit in dicto testamento sive ul •• tima voluntate dictis LANFRANCO et NICOLAO. Renuncians . . . etc. QuarΠe dicto nomine procuratorio promitto et convenio tibi dicto no­ Υmine, quod in perpetuum .... etc. Alioquin penam dupli . . , , etc. Κ (115) Actes génois de Famagouste. ni

Ratis . . . etc. Pro quibus attendendis et observandis . . . etc. Promit­ tens dicto nomine, te et tua et dicti quondam NICOLAI de RAYNALDO conservare indempnem sive indempnia de omnibus supradictis et sin­ gulis sub dicta pena et obligatione . . . etc. Promittens eciam tibi dicto Η nomine dare et restituere tibi sive tuo certo nuncio personaliter ad mandatum tuum dictos bissantios, et omne dampnum et interesse, quas et que passus esses, si appareret aliqua alia persona haberet Κ potiora iura in ipsis bissantiis centum dictis LANFRANCO et NICOLAO PIGNATARIO. Insuper nos PISANELLUS de TRAPANO et SALVADOLΗ de SERRA, quisque nostrum pro rato, pro dicto BALIANO MUSCULA ver­ sus te dictum GIJILLIELMUM de dictis bissantiis centum et omnibus et singulis attendendis intercedimus et fideiubemus, et nos constituimus principales debitores et observatores de predictis omnibus attendendiΘ s et observandis. Renunciantes iuri de principali et omni iuri. Sub ypotheca et obligatione . . . etc. Actum Famaguste, iuxta stationem dicti BERTHOZH ΟLATINI speciarii. Testes vocati et rogati : LEO de PALACIO et IOHANNEΙS de GIBELLETO et VIVALDUS de AST lanuensis, die xij augusti circΛa terciam. CCXIII. —1300,Ι 1Β9 août.

f. 65J. In nomine Domini, amen. Ego magister IACOBUS, cirurgicus la­ nuensis, facio, constituo et ordinΒo meum certum nuncium et procu­ ratorem FRANCISCUM de ALEXANDRI O lanuensem, presentem, et susci- - pientem, ad pttendum, exigendum et recipiendum pro^me et meo no­ mine capitale et lucrum cuiusdam accomendacionis, quam habuit et recepit a me in accomendacioneΗ , prout confessus fuit, IACOBUS de GROPPO, secundum quod constat per instrumentum scriptum manu ANDRÉE de VERCELLI notarii, scribe episcopi Famaguste, ad vocandum se quietum et solutumΚ de eo, quod receperit, et ad dictum instru­ mentum dicte accomendacionis cassandum et incidendum, et totam ipsam peccuniamΑ, et omne id et totum, quod dictus FRANCISCUS ha- buerit et receperiΙ t occasione dicte accomendacionis, dandum et assi- anandum in virtute et potestate dame GILIE uxoris mee, et demum ad omnia et singula . . . etc. Dans et concedens . . . etc. Promittens notario infrascriptΡ o . . . etc. Sub obligatione . . . etc, Actum Famaguste, in domo qua moratur dictus FRANCISCUS, die xix augusti, cum pulsaretur ad nonam. Testes vocati et rogati : testis HOMODEUΠ S de SANCTO BENEDICTO, habitator Famaguste, et NICOLA GAF- ΥFOLUS, lanuensis, habitator simUiter Famaguste. Κ 112 Actes génois de Famagouste. {^^6)

CCXIV. — 1300, 24 août. Η

In nomine Domini, amen. Ego ANDRIOLUS TAV.VNIA de Rappallo, fi­ lius PETRI TAVANIE de Rapp.aUo confiteor tibi SYMONI QUAQUARO de Κ Rappallo, filio PASCHALIS QUAQ.UARI me habuisse et récépissé a te mutuo, gratis et amore solidos centum Ianuinorum. Renuncians . . . etc. Quos igitur solidos centum vel totidem pro ipsis eiusdem mo­ Η nete promitto et convenio tibi dare et solvere tibi sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meum certum nuncium usque mensem novembris proxime venturi. Alioquin penam dupli . . . etc. RatΘo . . , etc. Pro quibus attendendis et observandis . . . etc. Actum Famaguste, iuxta stacionem BERTHOZH LATINI speciarii, die xxiv augusti circa vesperas. Testes vocati et rogati : PHILIPINUSΟ, filius PASCHALIS de BEERNO de Rappallo, et BALIANUS, filiusΙ SYMONIS de NoELLA et ANSALDUS de RAPPALLO, camardus, lanuensisΛ . CCXV. — 1300, 25 août.Β In nomine Domini, amen. Ego STEPHANUΙS MARBERE, habitator Fa- f, 66. maguste, confiteor tibi GEORGIO GALOZIE, stipulanti et recipienti hanc confessionem et stipulacionem nomine PAGNI de BONOCOMPAGNO de Sovis, habitatoris Famaguste, me habuissΒe et récépissé a dicto PAGNO in accomendacione bissantios albos quinqu e millia quingentos in co­ tono et riso, Renuncians , , . etc. Cum quibus, Deo dante, causa mer­ candi ire debeo, quo Deus mihi melius administraverit et mihi pla­ cuerit, ad quartum proficui mihΗi inde habendum, Habens potestatem ex ipsis quam partem voluero mittendi ante me tantum . . . etc. emendi, vendendi ., . etc. et omnia faciendi, prout mihi melius vide­ bitur, eunte vero et reddeuntΚe dicta accomendacione ad risicum er fortunam maris et gentium. In redditu vero, quem Ciprum fecero, de capitale et lucro Αdicte accomendacionis promitto et convenio tibi dicto nomine recipienti facere dicto PAGNO, sive eius certo nuncio integram et veramΙ . . . etc, Alioquin penam dupli . . . etc. Pro quibus attendendis . . . etc. Abrenuncians in predictis omni privilegio fori ita, quod . . . etc.Ρ Actum Famaguste, iuxta stacionem BERTHOZH LATINI speciarii, die xxv augusti circa nonam. Testes vocati et rogati : LAURENCIUS BA­ RIXANUSΠ, MARCHUS SALAMONUS, IOHANNES de GOSMERIO de Veneciis et IACOBUΥS PHILIPUS de Veneciis. Κ (117) Actes génois de Famagouste. 113

CCXVL — 1300, 25 août. Η In nomine Domini, amen. Ego DAVID FERRUS lanuensis confiteor tibi FRANCISCO TAVANO ex dellegacione tibi facta per MARTINUM AURIE de daremis de Ermenia novis mUle ducentis processis ex quadam acΚ­ comendacione, quam habui ab eo MARTINO, me tibi dare et solvere debere tibi ex dicta dellegacione daremos de Ermenia bonos et iusti ponderis mille ducentos. Renuncians . . . etc. Quos igitur daremoΗs mille ducentos vel totidem . . . etc. promitto et convenio tibi dare et solvere tibi sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meum certum nuncium hinc usque ad médium mensem septembriΘs proxime venturi. Alioquin penam dupli . . . etc. Rato . . . etc. Pro quibus at­ tendendis . . . etc. Ο Actum Famaguste iuxta stacionem BERTHOZH LATINI die xxv au­ gusti inter terciam et nonam. Testes vocati et rogatΙ i THEODORUS BA- Rucus lanuensis et MATEUS de ACCON lanuensis et LEO de PALACIO similiter lanuensis. Λ CCXVII. — 1300ΙΒ, 25 août. f. 66 b. In nomine Domini, amen. Ego LEO de PALACIO confiteor tibi OPE- ciNO TARTARO, quod licet confessus fuisti MARRIXE uxori DAVID FERRI lanuensis te habuisse et récépisséΒ ab ea bissantios illos trescentos albos contentos in instrumento script o manu NICOLAI BINELLI notarii miîle­ simo trecentesimo, die vigesima nona iulii, ut dicis, computatis dictis bissantiis in daremis mille centum duodecim de Ermenia, quos ha­ buisti pro ea pro dictis Ηbissantiis, veritas est, quod dicta MARRIXA dictos daremos solvit de mea propria pecunia pro dicto debito, quod debebam in dicto instrumento. Renuncians . . . etc. Quare promitto et convenio tibi te et Κtua conservase indempnem sive indempnia et fi­ deiussoris tui FARAVELLI ADURNI ab omni promissione et obligatione, quam fecisti dictΑe MARIXE de dicta peccunie quantitate, et dare et re­ stituere'tibiΙ, vel tuo certo nuncio omne dampnum et intéressé in peccunia numerata presentialiter, que propterea passus esset. Alioquin penam dupli . . . etc. Ratis . . . etc. Pro quibus attendendis et obser­ vandis Ρ. . . etc. Actum Famaguste iuxta stacionem BERTHOZH LATINI speciarii, die xxv iulii (augusti). Testes vocati et rogati IOHANNES GUALTERIUS de SEXTΠO lanuensis et IACOBUS de SEXTO lanuensis inter terciam et Υnonam. Κ iiq Actes gétwis de Famagouste. (ï^S)

CCXVIII. — 1300, 25 août. Η In nomine Domini, amen. Nos FRANCISCUS SQ.UARZAF;CUS, PHILI­ PONUS de NIGRO et BALDUS SPINULA, quisque nostrum jn solidum Κ confitemur tibi FRANCESCHINO TAVANO nos habuisse et récépissé a te tôt de tuis daremis novis de Ermenia bonis et iusti ponderis. Re­ nunciantes etc. Unde et pro quibus nomine cambii, quisquΗe nostrum in solidum promittimus et convenimus tibi dare et solvere tibi, sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per no­ strum certum nuncium libras très millia sexcentas quadraginta quin­ que , solidos sexdecim et denarios octo Ianuinorum hinc usquΘe ka­ lendas ianuarii proxime venturi, salvas in terra. Alioquin penam dupli .... etc. Ratis .... etc. Pro quibus attendendis et obser­ vandis .... etc. Insuper nos predicti FRANCISCUS et PHILIPONUΟ S ex nunc obligamus tibi FRANCISCO TAVANO pignori prΙo securitate et firmitate dicti debiti, videhcet ego FRANCISCUS pro tercia parte et ego PHILIPONUS pro duabus partibus sachos nonaginta quinque pi- peris, quod fuit cantaria centum septuaginta septeΛm et rubi quadra­ ginta duo ad cantarium lanuae, quod vero piper liceat tibi vendere et f. 67 «. alienare et facere tuum velle quousque fueriΒs integrahter satisfactum de dicto debito, non obstante contradictionΙe nostra, et omniumcumque personarum pro nobis, et cuiuscumque alterius persone, si tibi non attenditum et observatum fuerit, ut supra et si forte defficeret ali­ quod tibi usque ad concurrenteTI quantitateΒ m dicti debiti de pigncre, nos predicti FRANCISCUS, PHILIPONU S et BALDUS, qui.sque nostrum in solidum, promittimus et convenimus tibi id, quod defficeret integra­ liter rcsarcire tibi, sive tuo certo nuncio usque concurrentem quanti­ tatem dicti debiti, non obstantΗe tibi pro dicto pipere dicta quantitas peccunie sit semper salva in terra, et ultra quisque nostrum in so­ lidum promittimus et convenimus tibi dictum piper legittime deffen­ dere et distligare in iudiciΚo et extra a quacumque persona . . . etc. Sub dicta pena et obligatione . . . etc. et eunte dicto pipere ad no­ strum risicum et fortunam, et cuiuslibet nostrum in solidum, et ipsum promittimus tibi portareΑ , sive portari facere in prima galea armata, que, Deo dante, Ιlanuam iverit, quo vero pipere sano eunte lanuam, cum tibi satisfactum fuerit de dicto debito tenearis et debeas nobis dictum piper integraliter restituere, presencialiter solucione facta. VcrumtameΡn de nostro mandato et voluntate est, quod possit et li­ ceat tibi FRANCISCO TAVANO ire cum famulo uno in illa galea, in qua dictumΠ piper iverit, sive alius mercator pro te cum famulo uno sine' aliquΥo naulo. Abrenunciantes in predictis iuri solidi, beneficio nove Κ (119) Actes génois de Famagouste. 115

et veteris .... etc. Hoc acto, ut quisque nostrum .... etc. Et ego dictus PHILIPONUS dico et protestor, quod dictum cambium feci pro me et sociis meis ANDRIOLO et GUIDETO SPINULIS et ahis sociis meis, et ego dictus FR.ANCISCUS dico et protestor, quod de isto debito sunt Η de racione IOHANNIS TAVANI et sociorum, quos habui a BARDIS da­ remi de Ermenia quinquaginta quinque mUlia centum octuaginta pro­Κ cessi de salmis furmenti mille quingentis, et quondam FRANCESCHINI BELMUSTI daremi decem mUlia et ab alia parte IOHANNIS TAVANI pre­ dicti, quos habui a BENEVENUTO FAVILLA, qui processerunt dΗe car­ linis et de grano, quod ego FRANCISCUS dimisi dicto BENEVENUTO in sacha daremi quadraginta millia octingenti et viginti, et volumus et iubemus, quod dictum instrumentum debeat fieri ad cautellaΘm dicti FRANCISCI TAVANI in laudem sapientis. Actum Famaguste iuxta dictam stacionem, die xxv augusti cum pulsaretur ad vesperas. Testes vocati et rogati GUIDETUS SPINULA, LANFRANCUS de BULGARO et IOHANNES PASSARA. ΙΟ CCXIX. — 1300, 25 Λaoût. f. 67 J. In nomine Domini, amen. Nos FRANCISCHINUS SQ.UARZAFICUS, BALDUS SPINULA et PHILIPONUS de NIGRO quisquΒe nostrum in solidum confi­ temur tibi ROGERIO SCAFACIE et LUCHINO RICIO nos habuisse et ré­ cépissé a vobis tôt de vestris daremiΙs novis de Ermenia bonis et iusti ponderis. Renunciantes- etc. Unde et pro quibus no­ mine cambn, quisque nostrumΒ in solidum promittimus et conve­ nimus vobis dare et solvere vobis , sive vestro certo nuncio, seu dari aut solvi tacere per nostrum certum nuncium libras mille quingentas sexaginta duas et solidos decem Ianuinorum hinc usque kalendas ja­ nuarii proxime venturiΗ, et hoc salvas in terra. Alioquin penam dupli . . . etc. Ratis . . . etc. Pro quibus attendendis et observandis . . . etc. Insuper nos predicti FRANCISCUS et PHILIPONUS ex nunc obligamus vobis pignori pro Κsecuritate et firmitate dicti debiti, videlicet ego dictus FRANCISCUS pro tercia parte et ego dictus PHILIPONUS pro duabus partibus sachos triginta novem piperis, quod est cantaria sep­ tua­ginta duo eΑt rubi triginta très ad cantarium de lanua, et sachetum unum incensΙi et sportam unam incensi, quod fuit cantaria quadra­ ginta et rubi unus ad cantarium de lanua, quod vero piper et in- censum liceat tibi vendere . . . etc. Si forte defficeret aliquid . . . etc. promittimuΡs et convenimus vobis id quod defficeret integraliter re- sarcire . . . etc. Et ultra quisque nostrum in solidum. promittimus et convenimuΠ s vobis dictum piper et incensum legittime deflfendere . . . Υetc. Sub dicta pena, et obligatione . . . etc. eunte dicto pipere et in- Κ ii6 Actes génois de Famagouste. (^20)

censo .ad nostrum risicum . . . etc. Et ipsum piper et incensum pro­ mittimus vobis portare, seu portari facere in prima galea arm.ata, que, Deo dante, lanuam iverit, quo vero pipere et incenso sanis et salvis euntibus lanuam, cum vobis satisfictum fuerit de dicto debito, tenea- Η mini et debeatis nobis dictum piper et dictum incensum integrahter nobis restituere, facta dicta solucione. Verumtamen de nostro man- r. 68- dato et voluntate est, quod possitis et liceat vobis ire cum famulo Κ uno in illa galea, in qua dictum piper iverit, et dictum incensum, sive alius mercator pro vobis cum famulo uno similiter sino aliquo naulo. Abrenunciantes in predictis iuri solidi . . . etc. Hoc acto Ηut quisque . . . etc. Et ego dictus PHILIPONUS dico et protestor, quod dictum cambium feci pro me et sociis meis ANDRIOLO et GÙIDETO SPINULIS et aliis sociis meis. Et ego dictus ROGERIUS SCAFACIΘA dico et protestor, quod dictum cambium feci de mea racione et .sociorum meorum et nos predicti FRANCISCUS, BALDUS et PHILIPONUS volumus et iubemus quod dictum instrumentum fiât ad cautellamΟ dictorum Ro- GERii et LucHiNi in laudem sapientis. Ι Actum Famaguste iuxta dictam stacionem die xxv augusti circa ve­ speras. Testes vocati et rogati SYMON TOSICUSΛ, GUIDETUS SPINULA et GREGORELLUS FORMICA lanuensis. Β CCXX. — 1300, Ι27 août. In nomine Domini, amen. Ego LUCHINUS de MOLINO filius quon­ dam IACOBI de MOLINO confiteor tibΒi FRANCISCO ZACHARIE me ha­ buisse et récépissé a te mutuo, gratis et amore ipperperos decem auri bonos et iu.sti ponderis ad saium Constantinopolis. Renuncians . . . etc, Quos igitur ipperperos vel totidem pro ipsis eiusdem monete promitto et convenio tibi darΗe et solvere tibi, sive tuo certo nuncio, seu dari aut solvi facere per meum certum nuncium hinc usque ad annum unum proxime venturum. Et hoc sub pena dupli . . . etc. et obliga­ tione. . . . etc. Ratis . Κ. . etc. Actum Famaguste iuxta dictam stacionem, die xxvii augusti circa terciam. Testes Αvocati et rogati FRANCISCUS ZUFFUS lanuensis et IA­ COBUS ROGERIUΙS de Veneciis. Ρ Π Υ Κ Η Κ Η Θ ΙΟ Λ ΙΒ Β Η Κ ΙΑ Ρ Π Υ Κ Η Κ Η Θ ΙΟ Λ ΙΒ Β Η Κ ΙΑ Ρ Π Υ Κ Η Κ Η Θ ΙΟ Λ ΙΒ Β Η Κ ΙΑ Ρ Π Υ Κ B I BAIOGHKH VnOYPrEIOY HAIAEIAZ KVnPOY

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