Botanique à Collobrières le 28 septembre 2017 Piste de la Rieille

JC Ory Nous étions 18 à botaniser le 28 septembre, près de Collobrières, par un magnifique soleil d’automne. Parking près de l’IME et départ sur la piste de la Rieille en passant par la petite retenue d’eau, seul point humide où nous espérions quelques vraies découvertes et nous en avons faites, mais pas celle attendue… le crépis zacintha Dans un trajet en forêt de feuillus très ouverte, nous avons rencontré les fleurs d’automne vues la semaine passée à Cabasse en terrain calcaire, ici en terrain cristallin, ce qui prouve que certaines plantes aussi sont tout-terrain…

Colchicum autumnale Prospero Odontites luteus Mentha aquatica Colchicaceae autumnale Orobanchaceae Lamiaceae Asparagaceae

Près du lac nous avons cherché Crepis zacintha, sans succès. Cette petite asteraceae (10 à 40 cm) se reconnaît à ses capitules murs sessiles quand ils ne sont pas en bout de tige, en forme de toupie à huit excroissances formées par des bractées spongieuses.

Mais nous avons fait d’autres rencontres botaniques… Spiranthes spiralis Orchidaceae

(Ex Spiranthes autumnalis, l’impermanence est la règle en botanique comme ailleurs!)

Il existe deux formes de Spiranthes dans le Var:

• S. spiralis, fleurit de septembre à novembre et se présente généralement isolée. Elle a un labelle tâché de vert au centre. Les feuilles basales ont disparu à la floraison. Elle est très odorante.

• S. aestivalis, fleurit en juin-juillet. C’est une plante plus élancée, formant rapidement un groupe dense par bourgeonnement de la souche. Labelle blanc uniforme et feuilles basales de la hampe florale présentes à la floraison. Peu odorante. Bidens frondosa Asteraceae Plante très variable affectionnant généralement les lieux humides. Floraison automnale. Feuilles en majorité opposées. Inflorescence en panicule lâche. Capitules médiocres, avec des bractées extérieures très caractéristiques, dépassant longuement les intérieures, étalées et rayonnant autour du capitule. Chez B. frondosa, les feuilles caulinaires médianes sont pennatiséquées, avec pétiole ou pétiolules, avec un aspect de feuille composée.

On trouve aussi dans le Var B. tripartita et B. subalternans.

Le nom de genre bidens est dû aux akènes à spinules marginales dressées.

Peu fréquente. Lycopus europaeus Lamiaceae

Ses fleurs blanches minuscules en petit verticilles (1,5cm de diamètre), nous ont intrigué.

Le chanvre d’eau affectionne les endroits humides. De 30 à 100 cm. Tiges généralement dressées, robustes, ramifiées, plus ou moins velues. Feuilles longues de 3 à 10 cm, ovales à rhomboïdales, fortement dentées à pennatilobées, les inférieures souvent pennatipartites. Verticilles petites et denses, paraissant axillaires. Corolles très petites, blanches ou lilas pâle, tachées de pourpre.

Peu fréquente. Lycopus europaeus Lamiaceae Eupatorium cannabinum Asteraceae Plante de 40 à 150 cm. Feuilles brièvement pétiolées, simples à souvent palmatiséquées à 3 ou 5 segments lancéolés à ovales, dentés. Inflorescence terminale en corymbe dense. Involucre cylindrique rougeâtre, long de 4 à 6 mm, corolle normalement rose sale, odorante.

L’examen attentif montre que les parties linéaires blanches dressées sur les fleurs, qu’on pourrait prendre pour des ligules, sont en fait les styles, qui dépassent des corolles élémentaires. Il n’y a pas de fleur ligulée dans l’espèce.

Eupatoire vient du nom du roi grec Eupator qui fit connaître l’usage médicinal de cette plante. Cannabinum, c’est le chanvre, on ne le présente plus, mais le « vrai » fait partie d’une autre famille ! Inutile donc de fumer celui-là… Mentha sp Lamiaceae Tout autour du lac, on a trouvé dans plusieurs endroits des menthes avec une inflorescence en épis – au centre et à droite - qui nous ont fait penser à Mentha suaveolens (ex M. rotundifolia). A la réflexion les épis de Mentha suaveolens sont réputés lâches, or ceux-ci sont serrés. De plus on voit que sur la même plante, les feuilles sont tantôt à limbe arrondi, tantôt lancéolé. Il pourrait bien s’agir d’un hybride, les menthe ayant une grande propension à s’hybrider…

Mentha suaveolens A gauche Calluna vulgaris, à droite Erica arborea.

Deux espèces proches, au port semblable, de la famille des Ericacées, qui donnent parfois lieu à des débats de détermination sur le terrain. Retenir que:

• Les petite folioles en écailles imbriquées sur quatre rangs sont celles de la callune.

• L’extrémité des rameaux jeunes de la bruyère arborescente Erica arborea sont couverts d’un duvet blanchâtre.

10 Calluna vulgaris Ericaceae

Outre ses folioles imbriquées en écailles sur chaque feuille, la callune présente un caractère distinctif moins connu avec la bruyère.

Sur le gros plan à droite, on voit que l’enveloppe florale présente une particularité: le calice est pétaloïde, c’est-à-dire coloré comme les pétales et muni à la base de bractées vertes. Il dépasse en taille la corolle. C’est donc au calice que l’on doit cette impression de fleur rose et pas seulement à la 3 mm corolle !

Chez les bruyères, le calice est vert et occupe entre le 1/3 et la moitié de la corolle, celle-ci en cloche, aux lobes moins profonds que ceux de la callune. Dittrichia viscosa Asteraceae

La robuste inule visqueuse, aux tiges ligneuses est omniprésente dans la zone du lac et particulièrement fleurie en cette saison.

Arbrisseau à port irrégulier, à inflorescence étroitement pyramidale ou cylindrique occupant ¼ à ½ de la hauteur.

Commune sur terrain calcaire comme sur terrains siliceux. Dittrichia graveolens Asteraceae

Plante très ramifiée en pyramide, à inflorescence occupant la majeure partie de la hauteur. Il y a pour ainsi dire un bouton floral à l’aisselle de chaque feuille.

Feuilles plus étroites que celles de D. viscosa et capitules un peu plus petits.

La plante a une odeur rappelant la résine et Flore med la donne pour jamais ligneuse à la base.

Commune en Provence siliceuse. Adenocarpus telonensis Fabaceae Arbrisseau à petites feuilles alternes trifoliolées, à écorce claire. Symphyotrichum subulatum Asteraceae

Genre américain, récemment détaché de Aster, comparable à Solidago, dont il ne diffère guère que par les ligules blanches à violettes.

Rappelle Erigeron canadensis, mais moins dense, glabre et vert sombre.

Les ligules ne dépassent pas 2 mm de longueur. Involucre cylindrique au moins deux fois plus long que large, sur capitule épanoui. Feuilles lancéolées à linéaires lancéolées, entières, les inférieures à pétiole engainant généralement desséchés à la floraison, les supérieures sessiles. Capitules très nombreux, à involucre long de 4 à 6mm, large de 1,5 à 2,5mm. Xanthium orientale Asteraceae La lampourde est une plante monoïque – les sexes sont sur des fleurs séparées portées par la même plante – les fleurs mâles forment des têtes globuleuses. Les capitules femelles portent deux fleurs. Le , dont on voit ici l’extrémité en gros plan, est hérissé sur toute sa surface d’épines crochues au sommet et se termine par deux becs hérissés, correspondants aux fleurs.

Intéressante stratégie évolutive d’une plante qui a réduit drastiquement le nombre de ses graines, mais qui en contrepartie, les protège jalousement… Sorbus domestica Rosaceae

Nous avons pu observer les cormes du sorbier domestique. De l’avis général elles étaient très astringentes ! Nous avons pu observer aussi, entre autres:

Hypericum perforatum, le millepertuis, hypericaceae Agrimonia eupatoria, l’aigremoine, rosaceae Galatella sedifolia, l’aster à feuille de sedum, asteraceae Daphne gnydium, le garou, thymeleaceae Sisymbrium officinalis, le sysimbre, brassicaceae Silybum marianum, le chardon marie, asteraceae, sec Carthamus lanatus, le carthame laineux, asteraceae, sec Clinopodium nepeta, le clinopode qui sent la menthe, lamiaceae Lavatera olbia, la lavaterre d’Hyères, malvaceae Quercus ilex, le chêne vert, fagaceae Quercus suber, le chêne liège, fagaceae, balbisii, l’œillet de Balbis, Lythrum salicaria, la salicaire, lythraceae Pulicaria dysenterica, la pulicaire dysentérique, asteraceae Picris hieracioides, picris, asteraceae Tuberaria lignosa, la tubéraire, cistaceae Genista monspessulana, genêt de montpellier, fabaceae Cytisus villosus, le cytise, fabaceae Calicotome spinosa, le calicotome, fabaceae Centaurea paniculata, la centaurée paniculée, asteraceae Cistus albidus, le ciste cotonneux, cistaceae Cistus monspessulanus, le ciste de Montpellier, cistaceae Solidago virgaurea, le solidage verge d’or, asteraceae Arbutus unedo, l’arbousier, ericaceae Lavandula stoechas, la lavande toupet, lamiaceae Epilobium hirsutum, l’épilobe, onagraceae Scirpus holoschoenus, le scirpe, cyperaceae Phragmites australis Phragmites australis, le roseau, poaceae Smilax aspera, la salsepareille, smilacaceae, partout et toujours! Etc.