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SAISON 2012-2013

Dossier Pédagogique

Rigoletto –Opéra de G. Verdi

« La donna è mobile », déclare le s’éloigne pourtant des canons Direction musicale : Jean-Yves Duc de Mantoue dans cet air traditionnels de l’opéra et s’il Ossonce - Mise en scène et fameux de . Il a beau sollicite encore la virtuosité pure, lumières : François de Carpentries - chanter l’inconstance de la femme, c’est pour la lier à la trame Décors et costumes : Karine Van c’est avant tout la frivolité et le dramatique, à la caractérisation des Hercke cynisme du Duc que pointe l’opéra personnages : le pathétique bouffon Rigoletto : Nigel Smith - Gilda : de Verdi. Rigoletto, la fragile et pure Gilda, Sabine Revault d’Allonnes - Le Duc :

Tirant son sujet de la pièce Le Roi l’inconséquent et amoral Duc. Christophe Berry - Monterone : s’amuse de Victor Hugo, Rigoletto Ronan Nedelec - Sparafucile : Chul dépeint une aristocratie Générale : Jun Kim déliquescente et des personnages MERDREDI 7 NOVEMBRE – 20H00 Maddalena : Aude Extremo - Le emportés par l’engrenage Comte Ceprano : François Bazola Vendredi 9 novembre : 20h30 implacable de la malédiction. Chef des choeurs : Emmanuel Dimanche 11 novembre : 14h30 De sa composition de Rigoletto Trenque - Choeur : Opéra de Tours Mardi 13 Novembre : 20h réalisée en quarante jours, Orchestre : Opéra de Reims

Giuseppe Verdi dira, à la fin de sa Coproduction Opéra de Tours, Opéra de Limoges, Durée : 2h30 Opéra de Reims vie, qu’elle fut sa meilleure. Depuis sa création en 1851 à La Fenice de Venise, l’opéra demeure un des plus Chanté en italien surtitré en populaires du maître italien. Verdi français

Opéra de Reims 13 rue Chanzy 51100 Reims Location tél : 03 26 50 03 92 [email protected] Page | 1

SOMMAIRE

PRESENTATION GENERALE DE L’ ...... 3 SYNOPSIS ...... 3 RIGOLETTO DE VERDI FICHE RESUME POUR LES ELEVES ...... 5 VERDI : ELEMENTS BIOGRAPHIQUES ...... 6 LA GENESE DE L’ŒUVRE ...... 7 DU DRAME DE VICTOR HUGO A L’OPERA DE VERDI… ...... 7 LES PISTES D’EXPLOITATIONS PEDAGOGIQUES ...... 9 LES THEMATIQUES POUVANT ÊTRE ABORDEES AVEC LES ELEVES ...... 9 LES PISTES D’ECOUTES ET PROPOSITIONS PEDAGOGIQUES...... 9 LES METIERS DE l'OPERA ...... 22 POUR EN SAVOIR PLUS… ...... 23 RIGOLETTO A L’OPERA DE REIMS ...... 25 LE POINT DE VUE DU METTEUR EN SCENE … ...... 25 Nigel Smith, baryton un ton au-dessus ...... 27 LA BIOGRAPHIE DES ARTISTES ...... 27

CD A DISPOSITION DES ENSEIGNANTS

IL PRESENTE LES DIFFERENTES ECOUTES PROPOSEES DANS LES PISTES D’EXPLOITATIONS PEDAGOGIQUES

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PRESENTATION GENERALE DE L’OPERA

SYNOPSIS

ACTE I

Au XVIème siècle à Mantoue. Une fête est donnée au palais ducal. Dans un salon le Duc de Mantoue et le courtisan Borsa évoquent une charmante inconnue aperçue à l’église. Le Duc a des vues sur la jeune personne dont il sait cependant qu’elle reçoit les visites nocturnes d’un inconnu. Pour l’heure il vient de reconnaître parmi ses invités la comtesse Ceprano qu’il courtise au nez de son mari. Revendiquant son libertinage, il invite la comtesse à le suivre dans ses appartements. Le bouffon Rigoletto paraît. Alors qu’il brocarde l’infortuné mari, le courtisan Marullo prétend que malgré sa difformité le bossu a une maîtresse. Le comte jure de faire payer au bouffon ses moqueries. Faisant soudain irruption, le comte Monterone accuse le duc d’avoir déshonoré sa fille. On l’arrête. Comme Rigoletto se moque de ses imprécations, Monterone jette une solennelle malédiction sur le bouffon ainsi que sur le maître des lieux. Rentrant chez lui dans la nuit, Rigoletto est ébranlé par cette malédiction quand il croise le tueur à gages, Sparafucile, qui lui propose à tout hasard ses services. Arrivé chez lui, le bouffon conseille à sa fille Gilda de ne pas sortir seule, évoque sa femme disparue et confie la jeune fille à sa servante. On entend un bruit. C’est le Duc déguisé en étudiant. Rigoletto parti, le galant se précipite aux pieds de Gilda. Sa déclaration d’amour est cependant interrompue par des bruits de pas dans le jardin. Gilda restée seule se remémore le nom du faux étudiant. Mais les pas étaient ceux des courtisans venus enlever par vengeance la fille du bouffon. Rigoletto revenu entretemps, est abusé par ces derniers qui lui font croire qu’ils s’apprêtent à enlever la comtesse Ceprano. Le bouffon est enrôlé dans l’expédition les yeux bandés. Quand il comprend qu’il a été trompé, il est trop tard, Gilda a disparu.

ACTE II Dans un salon du palais, le Duc s’afflige par cette disparition, quand Marullo et les siens lui annoncent qu’ils ont enlevé « la maîtresse de Rigoletto » et qu’elle est maintenant dans le palais. Le Duc a compris et se précipite pour retrouver Gilda au moment même où survient le bouffon se répandant bientôt en invectives contre les courtisans qui le raillent. Puis, brisé de douleur, il les implore avec une douleur pathétique. Gilda sortant des appartements vient confesser en larmes qu’elle a été séduite par le libertin. Le bouffon chasse les courtisans et tente de consoler sa fille. Quand il aperçoit Monterone qu’on conduit en prison, Rigoletto lui promet la vengeance et jure de tuer le séducteur.

Gilda dessinée par la scénographe et costumière Karine Van Herck

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ACTE III

Dans une auberge isolée, celle de Sparafucile où il vit avec sa sœur Maddalena, qui lui sert d’appât pour détrousser et tuer ses victimes. Le Duc fréquente ce bouge, et Rigoletto désire que Gilda en ait la preuve tangible. Du dehors, tous deux voient entrer le dépravé qui entonne le célèbre air « La donna e mobile »(« La femme est légère »), lutine ensuite Maddalena. Sparafucile sort un moment pour recevoir la moitié de la prime promise pour éliminer le Duc. On convient que le corps de ce dernier sera remis dans un sac. Rigoletto renvoie Gilda en lui demandant de revêtir par précaution des vêtements d’homme, puis s’en va à son tour. Le Duc monte se coucher. Maddalena, qu’il a impressionnée, obtient de Sparafucile qu’il l’épargne et qu’il tue à sa place le premier homme qui se présentera à l’auberge avant minuit. Or, Gilda qui est revenue sur ses pas et a tout entendu, décide de se sacrifier en frappant à la porte. Elle entre. Sparafucile la tue. L’orage qui sévissait ayant cessé, Rigoletto vient prendre possession du sac macabre, pour le jeter à la rivière, quand il entend avec stupeur s’élever la chanson du Duc. Ouvrant fébrilement le sac, il y trouve sa fille agonisante. Le thème de la malédiction de Monterone résonne alors à ses oreilles. D’après JEAN CABOURG, L’AVANT-SCENE-OPERA

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RIGOLETTO DE VERDI FICHE RESUME POUR LES ELEVES

Rigoletto est un opéra en trois actes et quatre tableaux composé par , sur un livret de Francesco Maria Piave, d'après la pièce de Victor Hugo Le roi s'amuse, créée à la Comédie-Française à Paris le 22 novembre 1832. Il s'agit du 17e opéra du compositeur, formant avec Le Trouvère (1853) et (1853), la « trilogie populaire » de Verdi. Sa création eut lieu à la Fenice de Venise en 1851.

L’ARGUMENT EN BREF Le comte Monterone accuse le Duc de Mantoue, grand coureur de jupons, d'avoir déshonoré sa fille. Rigoletto, bouffon bossu du Duc, se moque de lui. Monterone jette alors une solennelle malédiction sur lui ainsi que sur le Duc. Or, c’est au tour de Gilda, fille du bossu, d’être séduite par le Duc. Rigoletto, dont Gilda est le bien le plus précieux, décide donc de se venger et emploie les services d’un tueur à gages. Mais la malédiction est déjà en marche et ne tarde pas à s’accomplir. Rigoletto, dans une suite d’enchaînements malheureux, perdra son enfant adorée.

COMPOSITION DE L’ORCHESTRE RÔLES ET VOIX

Piccolo, 2 flûtes LE DUC : TENOR 2 hautbois, 1 cor anglais RIGOLETTO : BARYTON 2 clarinettes GILDA : 2 bassons SPARAFUCILE : BASSE MADDALENA : 4 cors GIOVANNA : MEZZO-SOPRANO 2 trompettes MONTERONE : BARYTON 3 trombones MARULLO : BARYTON 1 cimbasso (ou à défaut 1 trombone basse) BORSA : TENOR Cordes COMTE DE CEPRANO : BASSE COMTESSE DE CEPRANO : MEZZO-SOPRANO Banda sur scène UN HUISSIER DE COUR : BASSE Grosse caisse en coulisses UN PAGE : MEZZO-SOPRANO Orchestre à cordes sur la scène

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VERDI : ELEMENTS BIOGRAPHIQUES

Verdi est né en Italie, à Roncole, commune de Busseto dans

la province de Parme, en 1813, la même année que son faux SES AUTEURS PRIVILEGIES jumeau allemand : Wagner (1813-1881). D’origines modestes - son père, Carlo, tenait un petit négoce Verdi affectionne tout particulièrement de vins et d’épices - il eut comme père spirituel Antonio Shakespeare. Mais ses lectures Barezzi, commerçant aisé de Busseto, musicien à ses heures éclectiques le conduisent aussi vers les et mécène de la Société philharmonique locale. Ses débuts tragiques grecs ou bien Byron,Alexandre musicaux se font en 1823, grâce à l’organiste de son village. Dumas fils, Schiller, Guttiérez et bien- Il passe ensuite sous la direction de Provesi maître de sûr Hugo à l’origine du livret de chapelle et organiste de Busseto et souhaite alors s’orienter Rigoletto. dans des études musicales. Il passe le concours d’entrée au Il possède un instinct de dramaturge conservatoire de musique de Milan - aujourd’hui exceptionnel et s’intéresse avant toute conservatoire Giuseppe Verdi - qui le refuse comme élève, le chose à la valeur dramatique des pièces candidat ayant dépassé de cinq ans l’âge légal. Lavigna, plus que la qualité purement littéraires compositeur et chef d’orchestre, se charge alors, pendant trois de celles-ci. ans, de lui enseigner la technique de l’écriture musicale. En

1836, il se marie avec Margherita, la fille de son protecteur SES PRINCIPAUX A. Barezzi. Les deux enfants nés de cette union périssent très jeunes. Eprouvés par ce double deuil, las de leurs vains 1839 : Oberto, conte di Bonifacio efforts et des problèmes financiers, la famille s’installe à 1842 : Milan. En 1839, Verdi fait représenter avec succèsson 1843 : I Lombardi alla prima crociata premier opéra Oberto. Il signe alors un contrat de plusieurs 1844 : Ernani années avec la Scala de Milan. Cette heureuse perspective est 1844 : I due Foscari hélas assombrie par le décès de sa femme. A vingt-sept ans, Verdi reste seul et après une courte période de silence, il 1845 : Giovanna d’Arco compose, en 1842, Nabucco représenté cinquante-sept fois en 1845 : Alzira quatre ans, un record dans les annales milanaises. Face aux 1846 : succès, les commandes affluent. En juin 1847, il part pour 1847-1865: Macbeth Londres où il revoit Giuseppina Stropponi ; leur liaison 1849 : Luisa Miller s’achèvera par un mariage douze ans plus tard. Verdi 1851 : Rigoletto triomphe avec sa trilogie populaireRigoletto, Le Trouvère et 1853 : Il Trovatore La Traviata. Verdi est devenu le symbole de l’unité 1853 : La traviata italienne grâce à des œuvres aux résonances patriotiques : 1855 : Les Vêpres siciliennes Nabucco, Il Lombardi. Héros du Risorgimento, il est bientôt 1857-1881 : Simon Boccanegra élu député du premier parlement italien. Sa réputation de 1859 : compositeur lui vaut la commande d’une œuvre pour célébrer 1862 : La forza del destino la création de l’Opéra du Caire en 1871 ainsi que l’ouverture 1867-1882 : du canal de Suez. C’est Aïda, l’ouvrage lyrique le plus 1871 : Aïda populaire de Verdi. Durant seize ans, Verdi ne compose plus, 1887 : Otello à l’exception d’un Requiem. Sa passion pour Shakespeare lui 1893 : Falstaff inspire pourtant encore Otello, en 1887 puis Falstaff, en 1893. Malade et affaibli, il meurt le 27 janvier 1901.

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LA GENESE DE L’ŒUVRE DU DRAME DE VICTOR HUGO A L’OPERA DE VERDI…

LE ROI S’AMUSE

Le livret de l’opéra de verdi s’appuie sur Le roi s'amuse, drame en cinq actes et en vers de Victor Hugo représenté pour la première fois à Paris le 22 novembre 1832, à la Comédie- Française. Le héros principal est le bouffon Triboulet, personnage historique sous le règne de Louis XII et François Ier.  Le drame expose une satire violente sur la perversion du pouvoir et ses mécanismes.

Le dernier bouffon songeant au dernier roi, plume et ancre brune sur papier, caricature de Victor Hugo

EN RESUME : A la cour de François 1er où la débauche et la luxure règnent en maîtres, le souverain bourreau des cœurs est un stratège jouisseur entre les mains de Triboulet, son bouffon servile ricaneur, entremetteur attitré, et de ses courtisans les plus vils qui ont tout intérêt à voir leur monarque se consacrer pleinement aux plaisirs de la chair plutôt qu’à la chose publique. Mais le « Fou » manipulateur a un point faible : sa fille, la pure et naïve Blanche aimée d’un amour possessif, qu’il tient éloignée de la cour depuis sa naissance tant il a peur qu’elle approche sa débauche qu’il connait trop bien pour l’instrumenter furieusement. Or, ironie du sort, Blanche, se laissant courtisée par un jeune étudiant dont elle ignore qu’il est le roi , est enlevée en pleine nuit et ramenée au Louvre où elle est offerte en pâture à la libido royale . Fou de douleur, souffrant dans sa chair la turpitude, Triboulet jure de se venger jusqu’à ce que son aveuglement paternel ne finisse par se retourner contre lui…

Malgré la présence d’un groupe de fidèles amis de l’auteur ainsi qu’un premier acte ovationné, la pièce fut très mal accueillie et connut un échec retentissant. Elle fut même interdite dès le lendemain, tant la critique de la monarchie et de la noblesse était appuyée.

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RIGOLETTO

Verdi souhaite très tôt élaborer un opéra à partir de la pièce de « Pour moi, le meilleur sujet, Victor Hugo Le Roi s’amuse (1832). Or, en 1850 la Fenice lui quant à l’effet, que j’ai jamais commande un opéra et le compositeur y voit donc l’occasion de mis en musique (je ne parle réaliser son projet. Francesco Maria Piave se charge de la rédaction pas du mérite littéraire ou du livret comme il l’avait déjà fait pour Hernani. Il suit de très près poétique) est Rigoletto. Il y a la pièce de Victor Hugo même si, pour mettre en musique ce des situations très fortes, du drame, quelques changements s’imposent notamment pour brio, du pathétique, de la condenser, resserrer l’action : variété. Toutes les péripéties naissent d’un personnage 1) Les cinq actes sont refondus en trois : léger, libertin : le Duc, d’où les - Les deux tableaux du Ier acte de l’opéra reprennent craintes de Rigoletto, la l’essentiel des Ier et IIème actes de Victor Hugo passion de Gilda, etc…, qui - Le IIème acte correspond au IIIème de la pièce de théâtre donnent lieu à d’excellents - Le IIIème acte fond en un les IVème et Vème moments dramatiques, et entre 2) Les tirades hugoliennes sont abrégées autre à la scène du quatuor qui, 3) L’action est transférée de Paris à Mantoue pour l’effet, restera toujours 4) Le nom des personnages ainsi que le titre sont changés : l’une des meilleures de notre Triboulet Rigoletto théâtre. » Blanche Gilda VERDI A ANTONIO SOMMA, SANT’AGATA, 22 AVRIL 1853 Le Duc Le Roi-chevalier François 5) La scène « scandaleuse » de l’acte III est supprimée. Elle LE SAVEZ-VOUS ? correspond au moment où Blanche est « livrée » par les courtisans au Roi qui abusera sans ménagement de la jeune fille. Triboulet est un personnage historique. Le Fleurial, de son vrai nom, il a été le fou de Néanmoins, les personnages, leurs positions sociales, les situations, Louis XII et peut-être aussi les thématiques, sont parfaitement respectés. Le livret de Piave est celui de François 1er. Rabelais donc très fidèle à l’œuvre française du grand poète romantique. l’immortalise dans son Tiers- Livre. Panurge et Pantagruel en dressent un curieux portrait « Oh ! Le Roi s’amuse est l’histoire la plus grande et peut-être le par surenchères d’adjectifs drame le plus beau des temps modernes. Triboulet est un insolites et contradictoires. personnage digne de Shakespeare ! On ne peut pas le comparer à Ernani !! C’est une histoire qui ne peut manquer de plaire. Tu te rappelles quand, il y a six ans, Mocenigo me suggéra Ernani, je me suis exclamé : « Oui, mon Dieu… avec un sujet pareil on ne peut pas se tromper ». Récemment, en réfléchissant sur différentes possibilités, Le Roi m’est revenu à l’esprit, ce fut comme la foudre, une inspiration, et je me suis exclamé de la même manière : « Oui, mon Dieu, avec un sujet pareil on ne peut pas se tromper ». VERDI A PIAVE, BUSSETO, 8 MAI 1850

TRIBOULET, GRAVURE DU XIXEME SIECLE

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LES PISTES D’EXPLOITATIONS PEDAGOGIQUES

LES THEMATIQUES POUVANT ÊTRE ABORDEES AVEC LES ELEVES

- Le rôle du bouffon dans l’histoire et la littérature - Le bossu - Les rapports père / fille - La malédiction - Le libertinage

FELICE VARESI, CREATEUR DU ROLE DE RIGOLETTO

LES PISTES D’ECOUTES ET PROPOSITIONS PEDAGOGIQUES

Offrant un choix d’éclairages multiples et variés sur l’opéra, ces pistes doivent permettre aux professeurs d’établir, avec plus de facilités, différentes connexions en fonction de leurs disciplines, projets pédagogiques et compétences visées.

LE CD DE REFERENCE :

RIGOLETTO par l’orchestre de la Scala sous la direction de RAFAEL KUBELIKavec notamment :

DIETRICH FISCHER-DIESKAU: RIGOLETTO RENATA SCOTTO: GILDA CARLO BERGONZI: LE DUC

A NOTER : TOUTES LES TRADUCTIONS FRANÇAISES DU TEXTE ITALIEN SONT TIREES DE l’AVANT-SCENE OPERA N°112/113.1

1 Traduction française d’Yvelaine Duault, revue et complétée par Elisabeth Soldini. Voir chapitre «pour en savoir plus» rubrique « bibliographie ». Page | 9

LE PRELUDE

CD PLAGE 1 [2’48]

Dans ce court prélude en do mineur, la tension dramatique est extrême. Verdi témoigne d’une grande économie des moyens. Un thème unique est présenté, celui de la malédiction autour duquel se nouera tout le drame. Le compositeur va donc à l’essentiel. Le titre primitif de l’œuvre était d’ailleurs La maledizione. L’atmosphère est oppressante, laissant pressentir à l’auditeur la tension générale qui imprègne chaque acte ainsi qu’un tragique dénouement. Ce thème se compose d’une cellule rythmique pointée implacable et menaçante. Il est énoncé sur une seule note par une trompette et un trombone.

Fonctionnant comme une « idée fixe », il reviendra plusieurs fois au cours du drame notamment quand Rigoletto fait mention de la malédiction à Sparafucile. On remarquera enfin le grand crescendo,débutant sous de frémissants trémolos des cordes, qui accentue la tension dramatique de l’ensemble.

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A EXPLOITER EN CLASSE…

- Etude de la fonction du prélude dans un opéra - Mémorisation puis reproduction vocale du thème de la malédiction - Découverte de différentes nuances de piano à forte avec un zoom particulier sur le crescendo - Identification précise de des cuivres : trompette et trombone

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ACTE I, première scène, ballade du Duc « questa o quella »

CD, PLAGE 2 [0 à 1’55]

Cette ballade permet de nous faire découvrir le caractère léger et désinvolte du Duc. Elle se construit sur un ostinato rythmique très dansant joué par les cordes :

DUCA LE DUC

Questa o quella per me pari sono Celle-ci ou celle-là, pour moi ce sont les mêmes. a quant'altre d'intorno mi vedo; J’en vois tant autour de moi ; del mio core l'impero non cedo Je ne cède pas l’empire de mon cœur meglio ad una che ad altra beltà. Plus à une qu’à une autre beauté. La costoro avvenenza è qual dono Le charme de ces femmes-là est un don di che il fato ne infiora la vita; Qui fleurit notre existence ; s'oggi questa mi torna gradita, Si aujourd’hui celle-ci m’est agréable, forse un'altra doman lo sarà. Peut-être demain une autre le sera.

La costanza, tiranna del core, La fidélité, ce tyran des cœurs, detestiamo qual morbo crudele; Nous la détestons comme un mal cruel. sol chi vuole si serbi fedele; Que seul celui qui le désire soit fidèle ; non v'ha amor, se non v'è libertà. Il n’y a pas d’amour s’il n’y a pas de liberté. De' mariti il geloso furore, Je me ris de la fureur jalouse des maris, degli amanti le smanie derido; Et de la frénésie des amants ; anco d'Argo i cent'occhi disfido Je défie les cent yeux d’Argus se mi punge una qualche beltà. Si quelque beauté m’aiguillonne.

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A EXPLOITER EN CLASSE…

- La lecture suivie d’une brève analyse du texte peuvent venir enrichir et compléter une étude sur le libertinage - La forme strophique - L’ostinato

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ACTE I, SCENE 8, RIGOLETTO « PARI SIAMO ! »

CD PLAGE 3 [3’54]

SITUATION DE CET EXTRAIT DANS L’OPERA Sparafucile vient de partir. Rigoletto, resté seul, médite sur sa condition de bouffon. Ce monologue permet de mettre pleinement en lumière ce personnage à qui Verdi dévolue un type de chant bien particulier, à mi-chemin entre le récitatif et l’air, sorte de recitativo cantando (« récitatif chanté »).

RIGOLETTO RIGOLETTO

Pari siamo!... io la lingua, egli ha il pugnale; Nous sommes les mêmes !..Moi avec la langue, lui avec le poignard ; l'uomo son io che ride, ei quel che spegne! Je suis l’homme qui rit, lui celui qui tue ! Quel vecchio maledivami… Ce vieux m’a maudit… o uomini!... o natura!... O hommes ! O nature !... Vil scellerato mi faceste voi!... Quel vil scélérat avez-vous fait de moi !... Oh rabbia!... esser difforme!... esser O rage !...Etre difforme !...Etre bouffon !... buffone!... Non dover, non poter altro che ridere!... Ne devoir, ne pouvoir rien d’autre que rire ! Il retaggio d'ogni uom m'è tolto... il pianto!... L’héritage de chaque homme…les larmes…m’est interdit…] Questo padrone mio, Et mon maître, giovin, giocondo, sì possente, bello, Jeune, joyeux, si puissant, beau, sonnecchiando mi dice: D’un air endormi me dit : fa' ch'io rida, buffone... Fais-moi rire, bouffon !... Forzarmi deggio, e farlo!... Je dois me forcer à le faire !... Oh,dannazione!... Oh damnation !.. Odio a voi, cortigiani schernitori! Je vous hais, courtisans railleurs ! Quanta in mordervi ho gioia!... Que j’ai de joie à vous mordre ! Se iniquo son, per cagion vostra è solo... Si je suis infâme c’est par votre seule faute... ma in altr'uom qui mi cangio!... Mais ici je deviens un autre homme ! Quel vecchio maledivami!... tal pensiero Ce vieux m’a maudit !...Pourquoi une telle perché conturba ognor la mente mia!... pensée vient-elle troubler mon esprit ? Mi coglierà sventura?... Ah no, è follia. Le malheur m’atteindra-t-il ?...Ah, non, c’est Folie.]

Le thème de la malédiction, entendu deux fois au début et à la fin du monologue, encadre ainsi l’essentiel des propos du bouffon dont le destin tragique semble alors inéluctable :

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On remarquera l’extraordinaire mobilité de l’accompagnement orchestral, soulignant les moindres intentions du texte : septième diminuée sur le mot « pugnale » (« poignard »), trémolos inquiétants des cordes pour évoquer le triste sort d’un bouffon que la nature et les hommes ont fait « scélérat », pizzicato faussement joyeux des violoncelles et des contrebasses accompagnant le portrait du Duc, son despote, qui lui est beau, jeune, puissant…. Les changements de types de déclamations, plus ou moins lyriques, de même que les changements de registres dans lesquels la voix évolue, mériteraient d’être étudiés, eux aussi, en fonction du sens du texte.

POUR MIEUX COMPRENDRE LE PERSONNAGE DE RIGOLETTO… LE COMPLEXE DE L’EXCLUSION

« Mettons en effet en perspective Macbeth, le Roi Lear, Otello (…) il apparaîtra clairement que Rigoletto relève de la même typologie monstrueuse : la folie sanguinaire de Macbeth, la déchéance de Lear, la difformité de Rigoletto, la négritude d’Otello (« di quel selvaggio dalle gonfie labbra ») forment une série ordonnée autour d’une sorte de « complexe d’exclusion » qui s’enrichit doublement dans le couple Lear / Rigoletto, par la dimension de la folie grotesque (…). C’est sur la difformité mentale et physique de Rigoletto que s’architecture donc le drame homonyme. A la monstruosité du Bouffon (la bosse) répond la forme voûtée, circulaire de l’œuvre, dont le vecteur dramatique est le thème de la maledizione » (…) Tout se passe en effet comme si Rigoletto avait introjeté la malédiction de Monterone du fait du « complexe d’exclusion » (…). La malédiction, présente dès le Prélude, enveloppe Rigoletto avant même qu’il n’en soit réellement SCULPTURE DE FACHI ALDO, A LA frappé ». CASA DI RIGOLETTO A MANTOU MICHEL ORCEL, « La royauté du fou », in Avant Scène Opéra. ______

A EXPLOITER EN CLASSE…

- Le personnage du bouffon dans l’histoire et la littérature - Comparaison entre le personnage de Quasimodo dans Notre Dame de Paris (1830) et de Rigoletto (Triboulet dans la pièce de Victor Hugo)  La bosse, la laideur, la répulsion et les railleries qu’ils inspirent leurs sont communes, de même que l’identité de leur situation morale : condamnés l’un comme l’autre à la solitude, à la chasteté et à la souffrance, ils sont méchants malgré eux et seront frappés tous deux dans la femme qu’ils aiment….

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- Repérer les deux apparitions du thème de la malédiction - Repérer les différents mots mis en lumière par l’accompagnement orchestral

ACTEII, SCENE 2, CHŒUR « SCORRENDO UNITI »

CD PLAGE 4 [0’26 à 2’18]

Dans cette scène, rendue célèbre par les nombreuses exploitations publicitaires dont à fait l’objet la musique, les courtisans relatent l’enlèvement de Gilda au Duc.

Cet enlèvement a été exécuté de manière collective et le chœur des courtisans chante donc à l’unisson une mélodie à l’allure populaire.

L’orchestre a un rôle de soutien. Les cordes effectuent une simple doublure de cette mélodie. Une formule rythmique énergique et bondissante unifie et structure l’ensemble :

Le ton entraînant, presque jovial des courtisans contraste avec la gravité des faits relatés qui sont décrits sans aucune émotion. Leur perception des choses est d’ailleurs quelque peu erronée puisqu’ils ont vu Rigoletto « penaud » et « pestant » alors qu’il s’est évanoui de douleur…

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TUTTI TOUS

A Scorrendo uniti remota via, Nous marchions tous ensemble dans une rue déserte,] brev'ora dopo caduto il dì, Peu après la chute du jour, come previsto ben s'era in pria, Comme nous l’avions bien prévu, rara beltade ci si scoprì. Nous découvrîmes une beauté rare.

A Era l'amante di Rigoletto, C’était la maîtresse de Rigoletto. che, vista appena, si dileguò. A peine l’avons-nous vue, que déjà elle s’éloignait.] Già di rapirla s'avea il progetto, Nous avions déjà le projet de l’enlever, quando il buffone ver noi spuntò; Quand le bouffon apparut devant nous ;

B Che di Ceprano noi la contessa Il a cru, l’idiot, que nous voulions rapir volessimo, stolto credé; Enlever la Comtesse de Ceprano. la scala, quindi, all'uopo messa, Il a tenu lui-même, les yeux bandés, bendato, ei stesso ferma tené. L’échelle que nous avions mise là à cet effet.

A’ Salimmo, e rapidi la giovinetta Nous sommes montés et rapidement Ci venne fatto quindi asportar. Avons réussi à emmener la jeune fille. Quand'ei s'accorse della vendetta Quand il s’est aperçu de notre vengeance, Restò scornato ad imprecar. Il est resté seul, tout penaud, pestant.

DUCA LE DUC (O cielo !... E dessa ! La mia diletta !... (Oh ciel !... C’est elle ! Ma bien-aimée !... Ah, tutto il cielo non mi rapi !) Ah, le ciel ne m’a pas tout enlevé !) (al coro) (au chœur)

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A EXPLOITER EN CLASSE…

- Un exemple de chœur d’hommes chantant à l’unisson - Repérages des différentes apparitions du thème (3 reprises) dont la dernière présentation est variée, se mêlant aux injonctions du Duc et ouvrant sur la coda « ad imprecar » (pestant) - Apprentissage de la première partie (A) du chant

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ACTE II, SCENE 4, RIGOLETTO « CORTIGIANI, VIL RAZZA DANNATA »

CD PLAGE 5 [4’34]

Après le rapt de sa fille, Rigoletto laisse libre cours à sa colère avant d’implorer les courtisans de lui rendre son enfant. Cet air comprend trois parties calquées sur le découpage sémantique du texte.

1. L’EXPLOSION DE RAGE DE RIGOLETTO A L’EGARD DES COURTISANS, Do mineur RAVISSEURS DE SA FILLE C’est un ouragan sonore qui se déchaîne : - vagues déferlantes des cordes

- chant fragmentaire aux contours mélodiques abrupts etheurtés :

- martellement de l’orchestre sur un do, obstinément répété, mimant ainsi les tentatives de Rigoletto pour ouvrir la porte, en vain.

Fatigué et découragé, Rigoletto s’effondre et pleure. L’orchestre, dans un long mouvement mélodique descendant, couplé avec un decrescendo, s’apaise.

2. LES PLEURS ET LA SOUFFRANCE DE RIGOLETTO Fa mineur

3. LES SUPPLICATIONS DE RIGOLETTO AUX COURTISANS Ré bémol La musique se fait particulièrement expressive : Majeur - arpèges délicats du violoncelle

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- velouté et mélancolique du cor anglais qui double la voix à une sixte d’intervalle - mélodie vocale d’une grande simplicité, à l’ambitus restreint

On remarquera l’extrême subtilité avec laquelle le compositeur a structuré cet air. L’architecture tonale de l’ensemble fonctionne, en effet, en parfaite symétrie avec la sixième scène du premier acte, celle où Monterone est venu clamer l’infamie faite à sa fille et demander vengeance. Rigoletto se trouvant dans la même situation, il était logique de proposer le même parcours tonal.

RIGOLETTO RIGOLETTO

Cortigiani, vil razza dannata, Courtisans, race vile et damnée, 1 per qual prezzo vendeste il mio bene? A quel prix avez-vous vendu mon bien ? A voi nulla per l'oro sconviene!... Pour vous, rien n’est infâme, ma mia figlia è impagabil tesor. Mais ma fille est un trésor inestimable. La rendete... o se pur disarmata, Rendez-la-moi… ou, même désarmée, questa man per voi fora cruenta; Cette main rougira de votre sang ; nulla in terra più l'uomo paventa, Rien sur cette terre ne peut faire reculer un homme] se dei figli difende l'onor. Qui défend l’honneur de ses enfants. Quella porta, assassini, m'aprite: Cette porte, assassins, ouvrez-la-moi ! (si getta ancora sulla porta che gli è nuovamente (il se jette à nouveau sur la porte que protègent contesa dai gentiluomini; lotta alquanto, poi encore les gentilshommes. Il lutte un moment, torna spossato sul davanti) puis retourne épuisé vers l’avant de la scène.) Ah! voi tutti a me contro venite!... Ah ! Vous vous mettez tous contre moi ! (piange) (il pleure.)

Ebben, piango... Marullo... signore, Eh oui, je pleure, Marullo…Seigneur, 2 tu ch'hai l'alma gentil come il core, Toi qui as l’âme aussi bonne que le cœur, dimmi or tu dove l'hanno nascosta?... Dis-moi, toi, où l’ont-ils cachée ? È là? è vero?... tu taci!... perché? Elle est là ?...Est-ce vrai ? Tu te tais ? Oh !..

Miei signori... perdono, pietate... Seigneurs…pardon, pitié… 3 al vegliardo la figlia ridate... Rendez sa fille à un vieillard… ridonarla a voi nulla ora costa, Il ne vous en coûtera rien de la rendre, tutto al mondo è tal figlia per me. Tout ce que j’ai au monde, c’est ma fille. Pietà, pietà, signori, pietà. Pitié, pitié, seigneurs, pitié.

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UNE REPRESENTATION REALISTE DU DESESPOIR D’UN PERE…

“Suivons Rigoletto, au IIème acte, et essayons de rappeler combien les modes vocaux différents se succèdent depuis le « La rà, la rà » initial aux « Cortigiani, vil razza dannata », à l’ « Ebben piango », au « Miei signori ». C’est une alternance perpétuelle d’invectives et de prières (et donc d’émissions mezza voce), sans parler des phrases au long souffle et des phrases coupées et angoissées. En résumé, des changements continuels de ton et de rythme. Ce type de phrasé vise à la représentation scéniquement réaliste du désespoir d’un père et soude accent, mélodie et rythme avec une homogénéité supérieure encore à celle montrée en certaines occasions par Donizetti et, surtout, par Bellini. Mais justement, parce qu’orienté vers l’imitation de la parole parlée, aussi et surtout dans le rythme respiratoire (« Marullo... signore,- dimmi or tu dove l'hanno nascosta?...- È là? Non è vero…? ») un tel chant ne pouvait apparaître chant véritable à celui qui ne concevait que le chant de structure rossinienne. Nous, au contraire, sommes certains que Rigoletto épouse une ligne mélodique bien précise. Mais examinons la tessiture. Dans l’absolu, elle n’est pas aiguë, mais élevée certainement si l’on pense qu’il s’agit d’un chant syllabique. Et c’est là que les théoriciens rossiniens pouvaient maudire le hurlement verdien, tandis que pour nous il est implicite que l’état d’excitation exceptionnelle de Rigoletto ne pouvait être exprimé par le médium de la voix. » RODOLFO CELLETTI, « LA VOIX CHEZ VERDI », supplément AVANT SCENE OPERAN°112-113, pp.168-169

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A EXPLOITER EN CLASSE…

- Etudier comment la musique se fait peinture des sentiments

ACTE III, SCENE 2, LE DUC « LA DONNA E MOBILE »

CD PLAGE 6[3’02]

SITUATION DE L’EXTRAIT DANS L’OPERA Dans la scène précédente, Rigoletto a pu constater que sa fille, malgré la trahison du Duc, en était toujours amoureuse. Il l’invite donc à regarder, par une fissure du mur, le comportement de son aimé dans la taverne de Sparafucile où il commande immédiatement une fille et du vin. Le Duc entonne alors cette chanson, devenue célèbre, qui loue la légèreté féminine.

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Le ton est impétueux, dénudé de tout sentimentalisme. - La ligne vocale, structurée par groupes de deux mesures, est habilement ciselée et comprend de nombreuses indications de phrasé alternant notes piquées, accentuées, liées, contribuant ainsi au dynamisme de l’ensemble :

L’orchestre soutient la ligne vocale par une formule simple d’accompagnement, d’allure dansante, avec un premier temps confié aux cordes graves et les deux temps suivants aux violons et altos dans un registre plus aigu.

L’ensemble s’achève par une reprise de la mélodie principale à la clarinette et au hautbois puis au basson.

DUCA LE DUC

La donna è mobile La femme est légère qual piuma al vento, Comme une plume au vent, muta d'accento e di pensiero. Changeant de paroles et de pensées à tous moments.] Sempre un amabile Son aimable leggiadro viso, Et gracieux visage, in pianto o in riso, Qu’il pleure ou qu’il rie, è menzogner. Est menteur.

È sempre misero Il est toujours malheureux chi a lei s'affida, Celui qui s’y fie, chi le confida Et imprudent le cœur mal cauto il core ! Qui s’y confie ! Pur mai non sentesi Pourtant jamais on ne se sentira felice appieno Pleinement heureux chi su quel seno, Si à son sein Non liba amore On ne goûte l’amour

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A EXPLOITER EN CLASSE…

- Interprétation vocale de cette chanson - La forme strophique - Repérage des ritournelles orchestrales

ACTE III, SCENE 3, QUATUOR : GILDA, RIGOLETTO, MADDALENA, LE DUC

CD PLAGE 7[4’29]

SITUATION DE L’EXTRAIT DANS L’OPERA Après avoir célébré la frivolité des femmes, le Duc fait sa cour à Maddalena toujours sous les yeux de Gilda et Rigoletto.

La réussite exceptionnelle de cet ensemble tient à la clarté de son architecture permettant une extrême lisibilité dramatique malgré la progressive imbrication des voix. Chaque protagoniste est doté d’une ligne vocale parfaitement individualisée avec un « «style » qui lui ait propre.

LE DUC Son chant est très lyrique. Le ton est langoureux… il fait sa cour à LE DUC Maddalena. « Belle fille de l’amour, Je suis esclave de tes charmes, D’un seul mot tu peux Consoler mes peines. Viens et sens mon cœur Comme il bat vite. »

MADDALENA La jeune femme, qui est tout sauf une Sainte Nitouche, n’est pas dupe. MADDALENA Elle s’amuse des compliments et de la déclaration qui lui sont faites. « Ah ! ah Je ris de tout mon cœur, Ses petits rires sont perceptibles dans une ligne vocale syllabique et Car de telles sornettes vous coûtent peu ; dont les notes sont piquées. Croyez-moi, je sais apprécier Votre jeu à sa valeur. Je suis habituée, mon beau seigneur, A de telles avances »

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GILDA GILDA Son chant dramatique est celui d’une jeune femme au cœur pur trahie « Ah, ainsi, je l’ai entendu Me parler d’amour, l’infâme ! par son premier amour. La ligne vocale est dépressive et morcelée, Malheureux coeur trahi, comme brisée par de courts silences. Ne te brise pas de douleur. On notera l’expressivité des chromatismes retournés sur « infame ho Pourquoi, ô mon cœur crédule, udito » (« l’infâme, je l’ai entendu »). Devais-tu aimer un tel homme ?

RIGOLETTO Certain que vengeance s’accomplira, sa rage est contenue mais RIGOLETTO menaçante Tais-toi, pleurer ne sert à rien ; Il te mentait, tu en es maintenant certaine… Tais-toi, c’est à moi De préparer la vengeance. Elle sera prompte et fatale ; Je saurai le foudroyer

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A EXPLOITER EN CLASSE…

- Polyphonie vocale - Repérer les 4 entrées successives des voix chantant au départ séparément : 1) le Duc (ténor) 2) Maddalena (mezzo-soprano) 3) Gilda (Soprano) 4) Rigoletto (baryton)

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LES METIERS DE l'OPERA

JEU QUIZZ : QUI FAIT QUOI A L'OPERA ?

CE QUE JE FAIS CE QUE JE SUIS

o JE DESSINE ET CONÇOIS LES COSTUMES

o JE COMPOSE LA MUSIQUE DE L'OPERA o REGISSEUR LUMIERE o J'ECRIS L'HISTOIRE, LE LIVRET DE L'OPERA o COMPOSITEUR o JE REALISE LA MISE EN SCENE o CHANTEUR o JE DIRIGE L'ORCHESTRE ET TOUS LES MUSICIENS o REGISSEUR PLATEAU

o JE SUIS RESPONSABLE DES DECORS : o SCENOGRAPHE TRANSPORT, MONTAGE ET DEMONTAGE DES PANNEAUX o CHEF D'ORCHESTRE

o JE DIRIGE L'EQUIPE TECHNIQUE DES o REGISSEUR SON ELECTRICIENS o LIBRETTISTE o J'INTERPRETE UN PERSDONNAGE DE L'OPERA o COSTUMIER

o JE SUIS RESPONSABLE DU JEU DES o METTEUR EN SCENE ARTEURS, DE CE QUI SE PASSE SUR SCENE

o JE M'OCCUPE DE LA SONORISATION

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POUR EN SAVOIR PLUS…

BIBLIOGRAPHIE

 POUR UNE PREMIERE APPROCHE

REIBEL, Emmanuel, Verdi, Paris, Jean-Paul Gisserot, 2001.

 ÉTUDES PLUS COMPLETES ET SPECIALISEES

DE VAN, Gilles, Verdi, un théâtre en musique, Paris, Fayard, 1992.

GATTI, Carlo, Verdi, 3 vol., Les Introuvables, Plan de la Tour, 1977.

LABIE, Jean-François, Le Cas Verdi, Paris, Laffont, 1987.

MILZA, Pierre, Verdi et son temps, Paris, Perrin, 2001.

ORCEL, Michel, Verdi, la vie, le mélodrame, Grasset, 2000.

PHILLIPS-MATZ, M.J., Giuseppe Verdi, 1993, Paris, Fayard, 1996.

 OUVRAGES COLLECTIFS

- Dossier pédagogique de l’opéra de Lille avec la participation de Sébastien Bouvier, également sur le site de l’opéra de Lille

- Avant-Scène Opéra Rigoletto, N°112/113

WEBOGRAPHIE http://www.ebooksgratuits.com/pdf/hugo_le_roi_s_amuse.pdf L’intégralité du drame de Victor Hugo Le Roi s’amuse http://partitions.metronimo.com/Rigoletto-624.html?p=5&cat=624 La partition de Rigoletto dans une version chant / piano http://nelly.johnson.free.fr/Page60.htmlGiuseppe Verdi : sa vie, son œuvre par Nelly Johnson http://rick.stanford.edu/opera.Verdi/main.html Présentation de divers opéras http://www.giuseppeverdi.it/ Le site de la fondation verdi.

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"Honorons Dieu le père, aimons et jouissons, et faisons bonne chère !" Citation de Victor Hugo ; Le Roi s'amuse, III, 2,

CONFERENCE A L’OPERA

« Rigoletto : Vengeance et Malédiction, un terrible duel romantique »

Par Francis Albou, professeur agrégé d’éducation musicale

1ère partie : Mercredi 24 octobre à 18h 2ème partie : Vendredi 26 octobre à 18h

FILMOGRAPHIE

Films inspirés plus ou moins librement de la vie de Verdi :

- Giuseppe Verdi de Carmine Gallone, 1938 - Giuseppe Verdi de Raffaello Matarazzo, 1953 - Giuseppe Verdi de Renato Castellani, 1982 - Giuseppe Verdi, documentaire de Francesco Barille

Affiche réalisée par : VITTORIO FIORUCCI 1932- 2008

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RIGOLETTO A L’OPERA DE REIMS

LE POINT DE VUE DU METTEUR EN SCENE … FRANÇOIS DE CARPENTRIES

Bouffon bossu, odieux et sarcastique, Rigoletto est aussi un père sensible, aimant et protecteur, entraîné dans une tragédie par la force du destin… « un personnage qui est l’une des plus magnifiques créations dont le théâtre de tous les temps et de tous les pays puisse s’enorgueillir », estima Verdi. Pour le metteur en scène François de Carpentries, « Rigoletto offre une réflexion intéressante sur la paternité, à travers les oppositions qui déchirent le personnage ». Rencontre avec le metteur en scène et explications…

Imaginé par Victor Hugo pour sa pièce Le Roi s’amuse, Rigoletto - alias Triboulet – est un personnage d’une grande force. C’est d’abord lui qui vous a attiré vers l’opéra de Verdi?

FRANCOIS DE CARPENTRIES : Je suis venu à Verdi assez tard dans ma carrière et, après Don Carlos, l’opéra Rigoletto s’inscrivait dans une suite logique. Don Carlos offrait un très beau personnage conçu sous la plume de Schiller, Rigoletto révèle une figure de père déchirée et déchirante. Le formidable dramaturge qu’est Hugo, par son sens du théâtre et de la structure dramatique, fait apparaître de magnifiques personnages.

Le Roi s’amuse et Rigolettoont chacun un fond politique ; en quoi diffère-t-ils ?

F. DE C. : Dans Le Roi s’amuse, le personnage de Triboulet incarne une allégorie du peuple pourvoyeur de plaisirs d’une élite débauchée et tourné en dérision par les puissants. Dans le livret de Piave pour l’opéra de Verdi, on retrouve la même chose au service d’une thèse politique qui dénonce l’oppression des occupants austro-hongrois et se lamente d’une Italie ridiculisée. Le volet politico-social, à travers l’observation des puissants et leur rapport aux courtisans, est tellement présent que Verdi n’a pu, du fait de la censure autrichienne, utiliser dans le livret la figure royale et dut se rabattre sur la dynastie éteinte du Duc de Mantoue.

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La force des relations entre les personnages sont extrêmement importantes dans Rigoletto …

F. DE C. : Le volet des rapports humains, les problèmes relationnels, essentiellement entre père et fille, est dominant dans l’œuvre. Ce père, Rigoletto, soucieux de protéger sa fille adolescente de la corruption du monde et cette fille qui n’est plus une enfant, qui rêve de découvrir le monde et cherche à se révéler à tout prix, quitte à faire entrer le loup dans la bergerie. Cette histoire terriblement humaine ne peut mener qu’à la tragédie, chacun se laissant porter par son obsession dans une absence de dialogue.

Avec Rigoletto, l’expressivité est à son comble…

F. de C. : Verdi, dans la lignée romantique, pousse à l’extrême l’expression des sentiments et les porte, dans la partition de Rigoletto, à l’incandescence. Ce qui invite à montrer un environnement plus symbolique que réaliste. En outre, l’œuvre possède une grande théâtralité. Si le nombre de personnages est limité, chacun est la représentation d’un microcosme social et les oppositions entre ce qu’ils sont suscitent une très grande tension qui peut être poussée à son paroxysme.

Quelle mise en scène vous a inspiré cette œuvre ?

F. DE C. : Ma réflexion sur la mise en scène et la scénographie part des personnages de Rigoletto et du Duc, étroitement liés, mais avec un antagonisme fort entre eux. L’espace scénique a donc été conçu avec Karine Van Hercke comme deux espaces fonctionnant en miroir, dans une symétrie inversée, avec un espace pour le Duc où tout est en représentation, un décor de château, clair et décoré de grands cadres et, pour Rigoletto, un monde inversé, de matière neutre, grise, anonyme, qui ne réfléchit pas la lumière. Chaque espace décrit une impasse qui traduit l’impossibilité pour les personnages d’échapper à leur destin et de sortir de leurs obsessions. Les murs de ces espaces sont en outre tailladés, de grandes fentes asymétriques suggérant que les personnages n’ont jamais d’intimité préservée et que leurs mondes se lézardent.

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Nigel Smith, baryton un ton au-dessus

APRES AVOIR CHANTE DANS AÏDA ET LA TRAVIATA, NIGEL SMITH ABORDE AVEC RIGOLETTO SON TROISIEME ROLE DANS UN OPERA DE VERDI.

« Les rôles verdiens que j’ai joués ont en commun d’être très intenses ; dès que Rigoletto entre en scène, ce sont de gros morceaux à jouer à la suite, il faut tout balancer sur un long moment », explique Nigel Smith, pas inquiet pour autant. « Jai la chance d’avoir pu travailler aux côtés des meilleurs chanteurs du rôle, Léo Nucci ou Renato Bruson, à mon tour d’essayer de porter le rôle au plus haut que je pourrai. » Si d’illustres artistes l’ont précédé et si une certaine tradition dans l’interprétation s’est instaurée, Nigel Smith envisage d’aborder son rôle en se soumettant seulement à la partition et aux avis du directeur musical Jean-Yves Ossonce avec qui les choix stylistiques se font. Au plan dramatique, l’enjeu est d’importance, « je ne veux pas m’apitoyer sur le sort de Rigoletto, confie le chanteur, « bien que père aimant, c’est un être égoïste qui ne pense qu’à sa vengeance », pour le reste, Nigel Smith sait qu’il est en confiance avec le metteur en scène François de Carpentries qu’il connaît bien, ayant joué pour lui dans Le Barbier de Séville. « François aime le chant et les chanteurs, jamais il ne ferait subir à un artiste des choses pénibles. C’est rassurant, se réjouit-il, pour un rôle qui mobilise autant de travail vocal et de puissance dramatique. »

LA BIOGRAPHIE DES ARTISTES

FRANÇOIS DE CARPENTRIES  Adaptation, dramaturgie, mise en scène, création lumières

Le metteur en scène français François de Carpentries étudie le piano, le hautbois, la littérature et le théâtre à Bruxelles. Il est, de 1990 à 2005, assistant metteur en scène au Théâtre Royal de La Monnaie, mais collabore aussi avec le Royal de Covent Garden, le Liceu de Barcelone, le Teatro Real de Madrid, Les Chorégies d’Orange, etc. Il a dirigé des ateliers d’expression scénique et de dramaturgie du chant à Bruxelles, Anvers, Düsseldorf et Paris. Il s’intéresse particulièrement à la formation et au développement des jeunes artistes lyriques. En 1994, il met en scène, l’opéra de Pascal Dusapin To be sung au Théâtre des Amandiers, dans le cadre du Festival d’Automne de Paris. L’année suivante, avec Karine Van Hercke, il conçoit et met en scène une adaptation de Cosi fan tutte de Mozart, et ils fondent l’Opéra Studio de la Monnaie. Par la suite, ils mettent en scène Don Pasquale de Donizetti (La Monnaie, puis 100 représentations de 1999 à 2009), Lo Frate ‘nnamorato de Pergolesi (Opéra de Flandre), Le Carnaval des Animaux de Saint- Saëns (La Monnaie et Festival des Flandres), La Cenerentola de Rossini (La Monnaie, puis Opéra National de Lyon), Torvaldo e Dorliska de Rossini (Festival « Rossini in Wildbad »), La Grande Duchesse de Gérolstein d’Offenbach (Opéra National du Rhin puis Opéra de Nice), Lakmé de Delibes (Opéra de Rennes, Grand Théâtre de Reims et Opéra Théâtre de Metz), La Pietra del Paragone de Rossini (Opéra de Fribourg, Grand Théâtre de Besançon, Opéra de Rennes, Phénix de Valenciennes, Théâtre de Calais et Grand Théâtre de Reims), Orphée aux Enfers d’Offenbach avec les jeunes chanteurs du Conservatoire National Supérieur de Paris (puis Grand Théâtre de Reims, Opéra de

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Rouen et Opéra de Limoges), Il Barbiere di Siviglia (Opéra National de Lorraine, puis Den Norske Opera à Oslo et Opéra de Nuremberg), La Bohème de Puccini (Vereinigte Bühnen Krefeld und Mönchengladbach), Die Fledermaus de Strauss (Theater der Stadt Koblenz.). En 2006-07, outre Madama Butterfly de Puccini pour le festival belge Opéra en Plein Air à Liège, Bruxelles, Gand, Bruges et en Hollande, il met en scène Carmen de Bizet au Wuppertaler Oper, Die Prinzessin auf der Erbse de Ernst Toch au Theater der Stadt Koblenz et Lucia di Lammermoor de Donizetti aux Vereinigte Bühnen Krefeld und Mönchengladbach, qui reçoit en 2007 le Theater Oscar de la meilleure production et en 2008 celui de la meilleure mise en scène. En 2007-08 c’est Die Zauberflöte pour le festival Opéra en Plein Air, Die Verkaufte Braut pour les Vereinigte Bühnen Krefeld und Mönchengladbach, Idomeneo à l’Opéra National du Rhin et en 2010 au Canadian Opera Company. En 2008/09, il met en scène La Dame de Pique de Tchaïkovski, Aïda et Don Carlos de Verdi.

KARINE VAN HERCKE  Adaptation, dramaturgie, scénographie, création costumes

Dramaturge, scénographe et créatrice de costumes, Karine Van Hercke a une formation universitaire (Sciences et Histoire de l’Art et Archéologie - Musicologie, Sciences théâtrales et Sémiologie à l’Université Libre de Bruxelles) et artistique (danse, piano, harmonie, dessin). Elle est Lauréate de l’Académie Royale de Belgique pour son étude du mythe d’Orphée dans l’opéra et a dirigé, de 1995 à 2003, l’Opéra Studio de la Monnaie. En 2003 et 2004, elle a été dramaturge à l’Opéra de Lyon et conseillère artistique du Nouveau Studio. Aujourd’hui, parallèlement à ses propres mises en scène, elle est administratrice du Centre Interna- tional de Formation en Arts du Spectacles à Bruxelles. En 1998, avec François de Carpentries, ils mettent en scène Don Pasquale (La Monnaie) puis La Cenerentola (La Monnaie et Opéra de Lyon) et Lakmé (Opéra de Rennes), dont elle reprend et complète la mise en scène à Metz en 2006. Elle a été la dramaturge du metteur en scène norvégien Stein Winge pour Cavalleria Rusticana - Pagliacci (La Monnaie au Cirque Royal, 2002). Depuis 2003, elle participe à la mise en scène et dessine les costumes de Torvaldo e Dorliska (Festival Rossini à Wildbad), La Grande Duchesse de Gérolstein (Opéra National du Rhin, Opéra de Nice, Folies d’Ô à Montpellier), La Pietra del Paragone (Opéras de Fribourg, Besançon, Rennes puis Reims, Valenciennes et Calais), Il Barbiere di Siviglia (Opéra National de Lorraine, Opéra d’Oslo, de Nuremberg, Nancy et Reims), La Bohème (Theater Krefeld – Mönchengladbach, puis Koblenz), Die Fledermaus (Theater Koblenz), Orphée aux Enfers (Production du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris). En 2006/07, elle conçoit la dramaturgie et les costumes de Madama Butterfly pour le festival Opéra en Plein Air en Belgique et en Hollande, Carmen pour les Wuppertaler Bühnen, Prinzessin auf der Erbse pour le Theater Koblenz, Lucia di Lammermoor pour les Theater Krefeld – Mönchengladbach, qui reçoit à deux reprises le Theater Oscar de la meilleure production d’opéra de la saison, décerné par le Rheinische Post. En 2007/08/09, parmi ses productions avec François de Carpentries : Die Zauberflöte et Aïda (festival Opéra en Plein Air), Idomeneo (Opéra National du Rhin et Canadian Opera Company) et Die Verkaufte Braut, La Dame de Pic et Don Carlo (Krefeld). A côté de nombreux articles sur la musique et l’opéra, Karine Van Hercke a conçu à plusieurs reprises les programmes originaux de ses productions, dont certains furent remarqués par la presse. Elle a écrit pour l’éditeur Flammarion « La Musique Baroque en Europe (1600-1750) », une étude sur les Opéras Studio en Europe pour le Théâtre de la Monnaie, ainsi qu’une étude sur la formation des jeunes artistes lyriques français pour l’Opéra du Rhin et prépare en ce moment un ouvrage sur la rémanence des mythes occidentaux dans l’Opéra.

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