SEMINAIRE TECHNIQUE

Organisé par

TOURS Service Technique 7 Juillet 2009

11 juillet 2008 INRA Centre d’

Séminaire Technique – 7 juillet 2009 – Page 2

PROGRAMME

INTERVENTION INTERVENANT

Accueil

Jean-Michel MORILLE Introduction Président de la Commission Technique Alain Poulard Présentation du nouveau clone agréé de Melon de Bourgogne IFV Impact des facteurs environnementaux du terroir et des Etienne Goulet pratiques viticoles sur l’expression des symptômes liés aux CTV maladies du bois de la vigne en Val de Loire.

Questions

Philippe Chrétien La micro-oxygénation sur le Chenin : synthèse des 4 années IFV Angers d'expérimentation Pascal Poupault IFV Tours Influence des phénomènes d’oxydation lors de l’élaboration Aurélie Roland des moûts sur la qualité aromatique des vins de muscadet et InterLoire – Thèse INRA/IFV Val sauvignon en Val de Loire - CONFIDENTIEL de Loire/SICAVAC

Questions

Bilan des veilles concurrentielles Rosés et Sauvignon – Elodie Besseas CONFIDENTIEL InterLoire Fabrice Bodin Le site Techniloire et ses nouveautés InterLoire

Questions

Conclusion

Repas

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Le nouveau clone de Melon 1120 à la disposition des professionnels du Pays nantais

A. POULARD1, N. BROCHARD2, V. MERCERON1, S. DE BEAUMONT3, E. BESSEAS3 1Institut Français de la Vigne et du Vin 2Chambre d’agriculture de Loire Atlantique 3InterLoire

A - OBJECTIF

Depuis 1972, 11 clones de Melon ont été agréés, sélectionnés pour la plupart d’entre eux sur de proches parcelles viticoles et ayant en commun des caractéristiques agronomiques et technologiques relativement similaires. En 2000, le clone 1057 est agréé sur les bases d’un potentiel de production plus faible et son TAP (Titre Alcoométrique Probable) plus élevé. Une nouvelle étape visant à inventorier de nouvelles lignées est initiée en 1994. Jusqu’en 1999, une sélection sur les critères de production (rendements modérés, précocité, sensibilité faible au botrytis, bons indices de maturité), est mise en place et permet l’identification de nouvelles obtentions. De 2000 à 2006, les vinifications sont effectuées de manière à étudier leurs aptitudes qualitatives afin de proposer à l’agrément des lignées permettant de produire des vins avec des caractéristiques organoleptiques plus intéressantes que celles des clones existants. Les caractéristiques recherchées sont : une plus forte intensité aromatique, un caractère fruité plus prononcé, une longueur en bouche plus importante, tout en gardant la fraicheur caractéristique du Muscadet.

Le but final étant d’élargir la gamme de clones disponible pour les professionnels afin que chacun d’entre eux puisse faire le choix du matériel végétal le plus en adéquation avec ses objectifs de production.

B - DISPOSITIF EXPERIMENTAL

Le conservatoire de lignées de Melon de Bourgogne de Vertou situé en zone AOC Muscadet Sèvre et Maine sert de support à cette étude. La parcelle est plantée en 1994 avec une densité de 6600 pieds à l’hectare. Les souches greffées sur RR 3309 C sont conduites en Guyot simple avec une moyenne de 8 à 10 bourgeons par souche ; le palissage est réalisé sur trois fils (0,90m). Le sol à dominance silico-argileuse repose sur une altérite de micaschiste, subit un désherbage chimique total. Le dispositif expérimental est composé de 5 blocs de 6 ceps par lignée. Les 6 lignées étudiées sont : 91, 97, 142, 237, 270, 273, et le témoin est la lignée n°120 (clone 232). L’origine de la souche proposée à l’agrément est la lignée 237 issue de chez M. Maurice Landais à Vertou (nouveau clone 1120).

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C - RESULTATS EXPERIMENTAUX

1) Rendement : poids par souche 3,50

3,00 91 2,50 97

2,00 120/cl 232 142 1,50 237

1,00 270 Poids derécolte Poids (kg/cep) 0,50 273 162/cl1057 0,00 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Le poids de la vendange par souche varie en fonction du millésime considéré. En 2004 les plus petits rendements sont relevés, résultant d’un éclaircissage chimique alors qu’en 2005 ce sont les plus importants observés. La moyenne générale de 2000 à 2006 est d’environ 1,7 kg/cep. Le clone témoin se distingue par son rendement le plus élevé : 2,23 kg/cep, les autres en ayant de plus modérés s’étalant de 1,40 à 1,86 kg/cep. Les données du clone 1057 ne sont pas comparables aux autres puisqu’elles ne portent que sur deux millésimes, et ne rentrent donc pas dans le calcul de la moyenne générale.

2) Poids par grappe Le poids moyen des grappes est calculé pour les millésimes 2002, 2003 et 2006. En moyenne, on a des grappes de 115 g. C’est le témoin (clone 232) qui possède les plus grosses (145,7g) et la lignée 237 qui donne les grappes les plus petites (93g). Les autres clones sont de poids intermédiaire.

3) Nombre de grappes par cep Le nombre de grappes par pied est comptabilisé pour les millésimes 2002, 2003 et 2006. En moyenne, on rencontre 16 grappes par pied pour l’ensemble des clones. Il n’y a pas de différence significative d’un clone à l’autre. Dans les composantes du rendement, c’est donc la taille des grappes qui fait la différence entre les clones.

4) Sensibilité à Botrytis cinerea Sur les millésimes 1997 à 1999, le clone 237 présente un comportement face au Botrytis cinerea comparable à celui du clone 232. En 1998, année plus propice au développement de Botrytis cinerea, le 237 ne subit pas plus d’atteintes que le témoin et beaucoup moins que le clone 1057.

Sur les millésimes 2001 à 2006, la sensibilité à Botrytis cinerea du clone 237 n’est pas statistiquement différente de celle du clone témoin 232. Notons cependant que

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les niveaux d’atteinte par le champignon des différents clones sont très faibles et nettement acceptables en vinification pour obtenir des vins de qualité.

5) Titre Alcoométrique Probable Les niveaux de TAP sont assez proches les uns des autres d’une année sur l’autre. Globalement, bien qu’il ne soit pas statistiquement différent, le niveau de TAP des clones étudiés est toujours supérieur à celui du témoin (11,5 %vol). Seul le clone 97 possède un TAP statistiquement plus élevé (12,5 %vol en moyenne). Le 237 présente un TAP proche de la moyenne.

6) Acidité Totale Les niveaux d’acidité sont très variables suivant les millésimes. De 2000 à 2002, les millésimes ont des niveaux d’acidité proches de 5 g/L alors que les acidités des millésimes suivants se situent entre 3 et 4 g/L. Il n’existe pas de différence significative entre les moyennes des acidités par clone. Le clone 237 possède une acidité moyenne. a) Données œnologiques Le protocole expérimental mis en place est identique pour les 7 années concernées. La récolte manuelle est rapidement acheminée à la Sicarex du Pays Nantais au Landreau où elle subit un pressurage immédiat en grains ronds suivi d’un sulfitage du moût à 3g/Hl. Le débourbage est effectué de manière statique (14h à 20°C) en présence d’enzymes pectolytiques (1g/hL) et le soutirage du moût effectué à une turbidité de 90 NTU. Le levurage est effectué à l’aide de la préparation commerciale FERMICRU 4F9 à raison de 20g/hl. Une aération est pratiquée à mi-fermentation lors de la chaptalisation (+1°) lorsque la densité avoisine 1045. Les vinifications ont été réalisées du millésime 2000 à 2006. Les analyses ont été effectuées après les froids de l’hiver pour chaque millésime. moyennes 2000-2006 91 97 120/cl232 142 237 270 273 TAV (%vol) 12,6 12,9 12,2 12,7 12,5 12,5 12,6 Sucres résiduels (g/L) 1,1 1,3 1,7 1,6 1,3 0,9 0,8 Acidité volatile (g/L H2SO4) 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 Acidité totale (g/L H2SO4) 4,19 4,33 4,53 4,35 4,30 4,20 3,86 pH 3,30 3,23 3,18 3,24 3,33 3,34 3,43

Les degrés des clones vinifiés s’échelonnent entre 12,2 %vol pour le témoin et 12,9 %vol pour le clone 97, avec un degré intermédiaire pour la lignée 237 (12,5 %vol). Les taux d’acidité volatile sont faibles pour tous les vins, les acidités totales comprises entre 3,86 et 4,53 et les pH entre 3,18 et 3,43. Le témoin présente l’acidité totale la plus importante. b) Synthèse des analyses sensorielles Les vins élaborés des millésimes 2001 à 2006 sont dégustés au printemps de l’année suivant la vendange par un panel de 15 à 20 professionnels de la filière. Dans le tableau ci-dessous, sont repris pour tous les clones et tous les descripteurs les résultats d’analyses sensorielles. Les ++ ou les - - indiquent que le niveau du descripteur pour le

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clone considéré est significativement différent pour tous les millésimes étudiés. Le + ou le – indique le niveau du descripteur est significativement différent pour au moins un millésime étudié.

91 97 120/cl232 142 237 270 273 Intensité des odeurs -- ++ ++ Caractère fruité -- ++ ++ Caractère floral + + Caractère végétal + + Qualité-netteté + + Acidité Amertume + Caractère minéral ++ -- -- Intensité des arômes + + + Gras-sucrosité - + + Longueur en bouche ++ ++ Equilibre en bouche Qualité globale -- ++ ++

Ce tableau met en évidence les avantages du clone 237 (1120). Il bénéficie d’un profil organoleptique décrit par les dégustateurs comme un vin destiné à élaborer un Muscadet fruité. C’est un vin plus intense, plus fruité et floral, qui ne ressort pas de caractère minéral, et une bouche plus grasse avec une meilleure longueur et une bonne qualité globale.

D - CONCLUSION

Au niveau viticole, le clone 237 (1120) donne des rendements plus faibles que le témoin en raison de la taille plus réduite des grappes. Il est par ailleurs moins vigoureux que les autres clones. Sa sensibilité à Botrytis cinerea reste faible. Sur le plan œnologique, les moûts du nouveau clone agréé ont des caractéristiques situées dans la moyenne des moûts de Melon. Les cinétiques fermentaires sont franches et les vins obtenus possèdent des caractéristiques analytiques dans la gamme des Muscadet. Enfin, au niveau sensoriel, les vins obtenus avec le clone 237 montrent un profil de Muscadet plus intense, plus fruité et floral, ne ressortant pas de caractère minéral avec une bouche plus grasse, une meilleure longueur et une bonne qualité globale. Le clone 1120 répond donc aux objectifs recherchés d’une plus forte intensité aromatique, d’un caractère fruité plus prononcé, d’une longueur en bouche plus importante tout en gardant la fraicheur caractéristique des Muscadet. Il va ainsi permettre d’élargir la gamme des clones mis à disposition des professionnels de la filière avec des caractéristiques organoleptiques performantes en adéquation avec la demande actuelle des consommateurs.

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Impact des facteurs environnementaux du Terroir et des pratiques viticoles sur l’expression des symptômes liés aux maladies du bois Exemple sur le vignoble du Val de Loire

Utilisation croisée d’une cartographie des terroirs viticoles et d’une enquête parcellaire

E. GOULET1-2, D. RIOUX1, M. ALVIN1, J. GUILLAUME1-3 1Cellule Terroirs Viticoles, UMT Vinitera 2 Institut Français de la Vigne et du Vin, pôle Val de Loire-Centre, UMT Vinitera 3 Groupe ESA, UMT Vinitera

Etude réalisée par la Cellule Terroirs Viticoles, grâce au soutien financier d’InterLoire, Interprofession des Vins de Loire et de Viniflhor. Les résultats présentés sont condensés, une synthèse plus complète est disponible sur techniloire.com

Les dégâts occasionnés par les Maladies du Bois sur les vignobles sont malheureusement de plus en plus importants et mettent en danger la pérennité des exploitations. Le champ des études scientifiques et techniques à réaliser pour tenter d’endiguer ce phénomène reste très large : compréhension des mécanismes de ces maladies, meilleure connaissance des champignons et des toxines mis en cause, recherche de traitements préventifs ou curatifs, conditions de propagation de la maladie et d’expression des symptômes, etc. Parmi ces thématiques de recherche et sachant que les ceps infectés ne développent pas les symptômes foliaires de façon systématique et régulière, il est apparût important d’étudier les facteurs environnementaux du terroir (géologie, pédologie, méso-climat) et les pratiques agro-viticoles qui pourraient avoir une influence sur les conditions d’expression de ces symptômes. Dans ce cadre et afin de mieux identifier les facteurs favorisant l’expression des symptômes liés à ces maladies du bois, une enquête à l’échelle du Val de Loire a été organisée par la Cellule Terroirs Viticoles (CTV) avec le soutien financier d’InterLoire et de Viniflhor. L’objectif de cette enquête était de croiser la sensibilité des parcelles aux maladies du bois avec leurs caractéristiques environnementales (géologie, profondeur de sol, réserve en eau etc.) et les pratiques agro-viticoles afin d’identifier d’éventuels facteurs à risque et/ou facteurs limitant.

A - METHODOLOGIE D’ETUDE

La zone d’étude est située sur les vignobles du Val de Loire ayant bénéficié d’une cartographie des terroirs viticoles par la CTV (Fiefs Vendéens, Anjou, , Coteaux du Loir et Jasnières, Chinon). Sur ces vignobles, les caractéristiques géo-pédologiques de chaque parcelle ont été observées et mesurées sur le terrain au cours des diverses campagnes de cartographie puis informatisées dans une base de donnée et spatialisées avec l’aide d’un Système d’Information Géographique. Parallèlement à la gestion de ces données géo- pédologiques, les pratiques agro-viticoles de certaines parcelles ont été renseignées sous les

Séminaire Technique – 7 juillet 2009 – TOURS Page 9 mêmes logiciels lors d’enquêtes réalisées au cours des études cartographiques auprès de viticulteurs représentatifs de chaque vignoble. Sur ces parcelles, l’acquisition des données relatives aux maladies du bois a été réalisée par une nouvelle enquête au cours de l’été 2008. En fonction des données parcellaires spatialisées déjà disponibles, 166 dossiers ont été élaborés comprenant la localisation géographique du parcellaire de chaque exploitation et le questionnaire parcellaire « maladies du bois » à remplir par le viticulteur. Il s’agissait de questions visant à vérifier les principales caractéristiques des parcelles dans les bases de données ou à compléter les données existantes : cépage, année de plantation, clone, porte-greffe et densité de plantation.

Les autres questions concernant les maladies du bois étaient :  Utilisation de l’arsénite de sodium avant 2001 (oui ou non)  Prétaillage (oui ou non)  Destination des sarments (broyés, broyés enfouis, brûlés…)  Origine des plants (nom de la pépinière ayant fourni les plants)  Sensibilité de la parcelle (de 0, absence, à 5, très sensible)  Nombre de ceps morts en 2007  Nombre de ceps touchés en 2008 par l’eutypiose  Nombre de ceps touchés en 2008 par l’esca/BDA.

Afin de limiter les sources de variations et faciliter le traitement des données, il a été choisi de ne travailler que sur les cépages Chenin et Cabernet Franc. L’Esca et le BDA ayant des symptômes relativement proches pour des non initiés, ces deux maladies ont été regroupées pour cette étude. Les 166 exploitations ont reçu leur dossier par courrier électronique (ou par courrier postal pour celles qui en avaient fait la demande) au début de l’été 2008, le retour étant demandé pour le début du mois de septembre.

B - PRINCIPAUX RESULTATS

a) Résultats généraux concernant les maladies du bois Le taux moyen de ceps morts en 2007 (sur 1134 UC) est de 2.01%, les valeurs s’échelonnent de 0 à 30.81%. Cette valeur semble logique au regard des valeurs régionales de l’Observatoire National sur les Maladies du Bois (ONMB) même si elle est légèrement supérieure (1.67% en Val de Loire). Les graphiques 1 et 2 représentent respectivement le taux d’incidence de l’Eutypiose en 2008 (sur 898 UC) et le taux d’incidence de l’ESCA/BDA en 2008 (sur 1170 UC).

80% 75%

70% Graphique 1 : répartition du taux 60% d’incidence de l’Eutypiose en 2008 des 50% parcelles enquêtées 40% 30%

réponses de % 20% 17% 8% 10%

0% 0 à 0.5% 0.5 à 2% > 2% Taux d'incidence de l'Eutypiose en 2008

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Le taux de ceps présentant les symptômes d’Eutypiose en 2008 varie entre 0 et 24.73%. La moyenne est de 0.55% avec un écart-type de 1.45. Cette valeur de 0.55 % est nettement inférieure au taux d’incidence de l’Eutypiose au niveau national ou régional (source ONMB). Elle semble en revanche assez proche de la valeur nationale des symptômes sévères d’Eutypiose observés entre 2003 et 2007 (0,43 %). La valeur issue des données de cette étude correspond plus

aux formes sévères de l’Eutypiose qu’au 80% 68% taux d’expression total de cette maladie. De 70% plus, de nombreux viticulteurs n’ont pas 60% renseigné cette colonne (près de 42% 50% d’information manquante). D’après les 40% 30% 24% données de l’étude, 52 % des parcelles sont réponses de % 20% saines, c'est-à-dire qu’il n’y a pas 8% 10% d’expression des symptômes en 2008 sur 0% ces parcelles, ce qui est légèrement 0 à 1 % 1 à 3% > à 3% supérieur à la valeur nationale moyenne de Taux d'incidence Esca/BDA en 2008 l’ONMB sur 5 ans (45 % de parcelles saines). Graphique 2 : Répartition du taux d’incidence de l’Esca/BDA en 2008 des parcelles enquêtées

Le taux moyen de ceps présentant les symptômes d’Esca/BDA en 2008 varie entre 0 et 32%. La moyenne est de 1.02% et l’écart-type de 1.83. De nouveau, cette valeur moyenne se trouve en deçà des valeurs nationales ou régionales. Les viticulteurs ont vraisemblablement comptés les ceps présentant des symptômes sévères d’Esca voire uniquement les symptômes apoplectiques menant à la mortalité du cep. Dans ce cas, notre valeur semblerait de ce fait plus cohérente avec la valeur nationale des symptômes sévères d’Esca/BDA observés entre 2003 et 2007 (1,31 %). D’après les données de l’étude, 23 % des parcelles sont saines c'est-à-dire qu’il n’y a pas d’expression des symptômes en 2008 sur ces parcelles, ce qui est conforme à la valeur nationale moyenne de l’ONMB sur 5 ans (24 % de parcelles saines).

En conclusion sur ces premiers résultats, il est important de rappeler que ces données sur les maladies du bois sont issues d’observations par les viticulteurs et qu’il ne s’agit en aucun cas de comptages et de suivis précis réalisés par des techniciens possédant une maîtrise de l’ensemble des stades de chacune des maladies. Même s’il existe une certaine hétérogénéité, les viticulteurs ont semble-t-il plus facilement repéré les formes sévères des maladies du bois et les résultats de cette étude concerneront donc essentiellement l’influence des pratiques ou des facteurs environnementaux sur ces formes terminales et non pas sur l’ensemble des symptômes (formes initiales). b) Résultats concernant l’influence du matériel végétal sur les maladies du bois L’influence du matériel végétal sur la sensibilité de la vigne à l’Eutypiose ou à l’Esca/BDA est, d’après notre jeu de données, hautement significative. Les variables influençant l’expression des maladies du bois sont regroupées dans le tableau 1. Il a ainsi été vérifié que le Chenin est plus sensible aux maladies du bois que le Cabernet Franc, que les parcelles âgées de 12 à 20 ans sont les plus touchées en terme d’Esca/BDA mais que les

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parcelles les plus touchées par l’Eutypiose sont plus vieilles puisque préférentiellement comprises entre 20 et 40 ans. Concernant le porte-greffe, Riparia apparaît comme favorisant les taux d’incidence élevés pour l’Eutypiose et l’Esca/BDA (à l’inverse du 3309C et du 5BB qui seraient moins sensibles). Aucune conclusion concernant la sélection massale ou clonale ne peut être tirée à partir de ces données puisque l’influence observée sur les maladies du bois est semble-t-il plus due à l’âge de la parcelle qu’au type de sélection (le type de sélection étant très fortement corrélé à l’âge de la parcelle). L’origine des plants influencerait en revanche très fortement les taux d’Esca/BDA, une étude plus approfondie sur les pépiniéristes concernés serait donc intéressante pour évaluer l’impact des pratiques de ces derniers ou l’impact de la provenance de leur matériel (pré-multiplication).

Cabernet Franc moins sensible aux maladies du bois que le Cépage Chenin Riparia augmenterait l'expression des maladies du bois Porte-greffe Tableau 1 : 3309 et 5BB : expression inférieure Synthèse des 1988-1996 : classe très sensibilisante pour Esca/BDA Année de plantation 1966-1988 : classe très sensibilisante pour l’Eutypiose variables « matériel Type de sélection Variable trop fortement liée à l’année de plantation : pas végétal » influençant (massale ou clonale) de conclusion possible statistiquement Forte densité (>5500) diminuerait l’expression de l’expression des Densité de plantation l’Esca/BDA mais augmenterait celle de l’Eutypiose maladies du bois Pépinières A, C et D : moins d’expression Origine des plants Pépinières B, H et E : favorisent l’expression

Focus sur l’année de plantation L’âge de la parcelle influence de façon très significative le taux d’incidence de l’Eutypiose et de l’Esca/BDA, mais pas de façon similaire. En effet pour l’Esca/BDA, ce sont les parcelles âgées de 12 à 20 ans qui sont les plus touchées (graphique 3), alors que pour l’Eutypiose il s’agit plutôt des parcelles âgées 20 à 40 ans même si celles de 12- 20 ans ont un taux d’incidence également plus élevé que la moyenne (graphique 4).

100% 100%

80% 80% Taux d'incidence Eutypiose Taux d'incidence Esca/BDA 60% < 0,5 % 60% < 1% [1%-3%] [0,5%-2%] 40% 40% > 3% > 2%

20% 20%

Proportionen nombre de parcelle Proportionen nombre de parcelle 0% 0% 0-12 ans 12-20 ans 20-40 ans > 40 ans 0-12 ans 12-20 ans 20-40 ans > 40 ans

Age des parcelles Age des parcelles

Graphique 3 : Graphique 4 : Influence de l’âge de la vigne sur le Influence de l’âge de la vigne sur le taux d’incidence Esca/BDA taux d’incidence Eutypiose

Séminaire Technique – 7 juillet 2009 – TOURS Page 12 c) Résultats concernant l’influence des pratiques agro-viticoles sur les maladies du bois L’analyse des pratiques viticoles met en avant l’influence de la date de taille sur les taux d’incidence d’Esca/BDA et d’Eutypiose observés, mais de façon contradictoire avec la littérature disponible sur ce sujet. En effet, les tailles précoces (novembre et décembre) ne paraissent pas influencer l’expression des maladies du bois alors que les tailles hivernales (janvier et février) semblent favoriser des taux d’incidence élevés. La taille tardive (mars et avril) n’a d’influence que sur l’Eutypiose en diminuant sensiblement les taux d’incidence élevés. Le type de taille n’a pas ou peu d’influence sur l’Eutypiose, en revanche concernant l’Esca/BDA, la taille « guyot double » tendrait à favoriser un taux d’incidence faible alors que la taille « guyot réduite » favoriserait un taux d’incidence élevé. Concernant les modes d’entretien du sol, aucune conclusion ne peut être tirée à partir de ces données puisque l’influence observée sur les maladies du bois est semble- t-il plus due à la réserve en eau des sols qu’au type d’entretien (le type d’entretien étant très fortement corrélé à la réserve en eau des sols). En revanche, la pratique de l’amendement diminuerait les taux d’incidence élevés des maladies du bois et favorisait les taux d’incidence faibles. D’après les données de l’enquête, le prétaillage, l’ébourgeonnage et l’éclaircissage n’auraient aucun effet (positif ou négatif) sur les maladies du bois. Les variables influençant l’expression des maladies du bois sont regroupées dans le tableau 2.

Guyot double : diminuerait l’expression de l’Esca/BDA Type de taille Guyot simple : augmenterait l’expression de l’Esca/BDA Taille précoce : aucun effet significatif Date de taille Taille hivernale : augmenterait l’expression des maladies du bois Taille tardive : diminuerait l'expression de l'Eutypiose Variable trop fortement liée à la réserve en eau des sols : pas de Mode d’entretien du sol conclusion possible Amendement Diminuerait l'expression des maladies du bois Tableau 2 : synthèse des variables « pratiques agroviticoles » influençant statistiquement l’expression des maladies du bois

Focus sur l’amendement Si la fertilisation ne semble pas avoir d’influence sur l’expression des symptômes de maladies du bois, les données de cette étude font ressortir une influence significative de l’amendement (pas de distinction dans la question entre amendements organique ou minéral). Le graphique 5 présente les résultats concernant l’Esca/BDA, les parcelles amendées (160 parcelles étudiées) apparaissent comme moins sensibles à l’Esca/BDA que les parcelles non amendées (263 parcelles étudiées). Les résultats sont similaires pour l’Eutypiose mais avec un peu moins d’effectif (72 parcelles amendées et 152 non amendées.)

Graphique 5 : Influence de la pratique de l’amendement sur le taux d’incidence Esca/BDA d) Résultats concernant l’influence des facteurs environnementaux du terroir sur les maladies du bois

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Concernant les facteurs environnementaux, nous avons remarqué que les sols lourds, profonds et humides favorisaient l’expression de l’Eutypiose. Un excès de vigueur favorisant le métabolisme primaire de la vigne pourrait expliquer ces résultats et viendrait ainsi confirmer ceux de la littérature. En revanche, l’influence des facteurs environnementaux sur l’expression de l’Esca/BDA n’est que très faible dans cette étude, même si les modalités sensibilisantes sont les mêmes que pour l’Eutypiose. Les variables influençant l’expression des maladies du bois sont regroupées dans le tableau 3.

Milieu "Roche" : diminuerait l’expression de l'Eutypiose Milieu Tableau 3 : Milieu "Altérite" : augmenterait l’expression de l'Eutypiose synthèse des Moyennement profond (80 à 120 cm) : diminuerait variables « facteurs l'expression des maladies du bois Profondeur de sol environnementaux » Profond (> 120 cm) : augmenterait l'expression des maladies influençant statistiquement du bois l’expression des maladies Texture de profondeur Texture argileuse : augmenterait l’expression de l'Eutypiose du bois Réserve en eau faible (< 100mm) : diminuerait l’expression de l'Eutypiose Réserve en eau du sol Réserve en eau forte (> 150 mm) : augmenterait l’expression de l'Eutypiose

Focus sur la réserve en eau du sol Les résultats sont cohérents avec ceux obtenus pour les milieux Roche- Altération-Altérite puisqu’une réserve en eau élevée (> à 150 mm, correspondant donc plus à un milieu altérite) induit des taux d’incidence Eutypiose plus élevés alors que les réserves en eau plus faibles (entre 50 et 100mm) tendent à réduire ce taux d’incidence (graphique 6). En revanche, aucun effet significatif concernant l’Esca/BDA.

90% Ecart significatif / moyenne 80% Graphique 6 : Influence de 70% 0-50 mm la réserve en eau des sols 60% sur le taux d’incidence 50-100mm 50% Eutypiose 40% 100-150mm 30% > 150 mm

20% Moy Gle

10% Proportionen nombre de parcelle 0% < 0,5 % [0,5%-2%] > 2%

Taux d'incidence Eutypiose

C - CONCLUSIONS

L’impact du matériel végétal, des pratiques agro-viticoles et des facteurs environnementaux du terroir sur l’expression des maladies du bois a pu être vérifié dans cette étude. Les

Séminaire Technique – 7 juillet 2009 – TOURS Page 14 différences d’expression observées par les viticulteurs entre les parcelles seraient donc en partie dues à certaines variables de ces facteurs. Un essai de hiérarchisation de l’influence des variables étudiées (valeur des Khi2 et classification ascendante hiérarchique) tendrait à démontrer que celles correspondant au matériel végétal ont plus d’influence que celles relatives aux pratiques agroviticoles et aux facteurs environnementaux du terroir. Si certaines pratiques ou conditions environnementales semblent influencer de façon similaire l’expression de l’Eutypiose et de l’Esca/BDA (Cépage, porte-greffe, amendement, profondeur de sol), aucune corrélation dans l’expression de ces deux maladies n’a été observée et beaucoup de variables semblent influencer uniquement l’une ou l’autre de ces deux maladies, ou les deux mais de façon distincte (Age, densité, origine des plants, type et date de taille, milieu géopédologique, texture du sol, réserve en eau du sol). Les variables qui ne semblent pas influencer l’expression des maladies du bois sont également intéressantes à relever, ainsi et d’après nos données, l’utilisation d’Arsenite de sodium avant 2001, le prétaillage, l’ébourgeonnage, l’éclaircissage, l’orientation des rangs, le drainage et la pierrosité du sol, les carences, les maladies cryptogamiques ou encore la présence de ravageurs n’ont aucune ou très peu d’influence sur l’expression de l’Eutypiose ou de l’Esca/BDA. Certaines variables n’étaient pas exploitables statistiquement, soit en raison d’une trop grande disparité d’effectifs (Système d’exploitation, mode de conduite, destination des sarments…), soit en raison de leur trop forte liaison avec d’autres variables influentes (Sélection clonale ou massale, mode d’entretien du sol).

Ces résultats sont uniquement le reflet de l’enquête réalisée dans le vignoble du Val de Loire, ils sont donc dépendants de la zone d’étude et de la pertinence des observations réalisées par les viticulteurs. Ils ne peuvent donc être considérés qu’en termes de piste de travail pour les équipes de recherche spécialisées dans l’étude des maladies du bois et ne sauraient être interprétés comme résultats expérimentaux définitifs. L’intérêt d’une telle enquête est donc de ressortir rapidement certaines variables potentiellement influentes pour pouvoir si besoin les tester en conditions expérimentales et ainsi vérifier ou non leur véritable influence.

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Gestion de l’oxygène au cours de l’élevage des vins blancs secs issus du cépage chenin en Anjou-Saumur-Touraine Incidence sur le profil aromatique Synthèse des millésimes 2003 à 2006

P. CHRETIEN,F. BENESTEAU, P. POUPAULT Institut Français de la Vigne et du Vin, pôle Val de Loire-Centre

RESUME

Les profils de vins de Chenin rencontrés dans la Vallée de la Loire sont nombreux. Sur vin jeune, on retrouve de façon récurrente un profil dit « réducteur », caractérisé par la présence de notes de réduction (composés soufrés) entraînant une forte atténuation de l’expression du potentiel aromatique variétal. La mise en œuvre d’un apport d’oxygène par voie ménagée (micro-oxygénation) entraîne une modification du profil aromatique modulée par la présence ou non de lies en suspension. Sur vin clair, il limite l’apparition de notes de réduction mais diminue la fraîcheur aromatique. Sur vin trouble, l’apport d’oxygène limite les phénomènes de réduction, élargit la gamme aromatique et l’impact sur la fraîcheur est moindre. Sur une modalité d’essai, des profils aromatiques élargis sont obtenus après utilisation, au même stade, de préparations enzymatiques. Les résultats obtenus laissent entrevoir la possibilité de moduler et d’affirmer le potentiel aromatique afin de répondre, par des assemblages judicieux, à la diversité des marchés.

Mots clés : chenin, potentiel aromatique, élevage, micro-oxygénation

A - CONTEXTE ET MOTIVATION DE L’ETUDE

Malgré une notoriété historique forte aussi bien en Anjou avec les dénominations Savennières et Coteaux du Layon, qu’en Saumurois avec la dénomination Saumur, ou en Touraine avec Montlouis et Vouvray, la situation économique des vins blancs secs est préoccupante et leur adaptation à l’évolution des goûts du consommateur difficile. Les caractéristiques aromatiques de ces vins de type plutôt végétal, ainsi que leur acidité parfois importante les réservent souvent à un public averti, déjà connaisseur. Les consommateurs occasionnels, en recherche de vins simples et ludiques, fruités et doux, ainsi que les néophytes ne sont que rarement séduits par ces vins du fait de leur austérité, surtout après quelques mois de bouteilles. Cette évolution que certains appellent fermeture aromatique doit être expliquée et levée techniquement pour relancer l’intérêt des consommateurs pour ces vins de haut potentiel. L’élevage des vins blancs secs issus du Chenin ne tient pas encore aujourd’hui suffisamment compte du rôle de l’oxygène. Des problèmes de réduction ou (et) de fermeture aromatique sont rencontrés régulièrement par les viticulteurs. La technique de la micro-oxygénation qui a déjà fait ses preuves sur vins rouges peut permettre de remédier à ces difficultés organoleptiques.

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B - DESCRIPTION DE L’ACTION :

Un même vin, sélectionné pour ses qualités sensorielles et gustatives sans défaut et correspondant à une maturité de vendange moyenne (pas trop avancée), est réparti dès la fin de la fermentation alcoolique, après sulfitage, en 3 (ou 4) cuves identiques de 3hl et d’une hauteur de 3m. La même quantité de lies est ajoutée sur chaque modalité (sauf témoin sans lies) dans le but de tamponner l’effet d’oxydation de la micro-oxygénation. Un bâtonnage hebdomadaire ou l’utilisation de barreaux aimantés, permet de maintenir celles- ci en suspension dans le vin. Le témoin est exempt de tout soutirage et apport d’oxygène, il est donc volontairement placé en milieu réducteur. Une modalité appelée « dose fixe » reçoit de façon continue la même dose d’O2 (2 cc/l/mois). Les apports d’O2 sur la dernière modalité, nommée « dose pilotée », sont gérés selon les teneurs en O2 dissous mesurées et les dégustations réalisées au pied de la cuve tous les 15 jours. Ces quantités d’O2 sont élevées en début d’élevage et peuvent être inférieures à celles appliquées sur la modalité « dose fixe » si le vin est jugé en phase d’oxydation. Dès que le vin semble le permettre, les quantités d’O2 appliquées sont augmentées afin de « tester » les limites du vin à supporter de l’O2, dans la limite de l’apparition d’oxygène dissous. Ce travail est réalisé sur des longues périodes (7 à 11 mois) en cave souterraine (Saumur) ou en chai thermorégulé (Vouvray) avec maîtrise complète des températures du vin à ±14 °C. Le suivi de l’oxygène dissous (par oxymètre) est régulier et conditionne le maintien ou l’arrêt momentané de l’apport. L’incidence des différentes techniques est évaluée par un travail important de caractérisation des vins, en particulier sur la nature des arômes, leur intensité et, surtout – à cause de l’apport ménagé d’oxygène – leur incidence sur le potentiel d’oxydo- réduction du vin (le reflet de l’ouverture ou fermeture aromatique) et la fraîcheur aromatique. Ce travail est assuré sur le terrain; il est pris en compte comme outil de suivi. Pour les modalités avec apport ménagé d’oxygène, la fiche de suivi élaborée avec l’aide de l’Institut de dégustation de Tours (CQFD), prend en compte les paramètres suivants : note choux, note végétale, réduction, note florale, fruits blancs, fruits mûrs, note miel, note pomme mâchée, note noix, sotolon, gras-rondeur (volume, sucrosité), amertume, astringence. Cette caractérisation des vins obtenus est également mise en place après le conditionnement : qualité de la couleur, intensité olfactive, note végétale, fruitée, fraîcheur du fruit, note florale, note oxydée, de réduction, qualité des arômes, acidité et sucrosité, gras, chaleur, amertume, équilibre et longueur en bouche, qualité globale.

C - RESULTATS

a) Incidence d’un apport ménagé d’oxygène sur vin clair (sans lies) Par rapport à un élevage Témoin sans lies, l’apport ménagé d’oxygène à des doses de 1 à 2 cc/L/mois pendant six mois, permet de maîtriser les phénomènes de réduction ; cela a été particulièrement significatif lors du millésime 2006. En outre, l’effet « oxygène ménagé » n’est pas neutre sur le profil sensoriel du vin. Si la sensation d’acidité est diminuée au profit de plus de gras, cela se fait au détriment de la fraîcheur des arômes. Le vin est plus ouvert mais perd de la fraîcheur (graphique 1). L’effet n’est pas immédiat (après 2 à 3 mois) et se stabilise dans le temps. Sur vin clair, l’apport ménagé d’oxygène, même à ces doses relativement peu élevées, est très gourmand en SO2 ; par rapport à la modalité Témoin, pour une même teneur en SO2 libre final, des teneurs en SO2 total

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plus élevées de l’ordre de 70 à 80% sont nécessaires. L’effet observé à la dégustation correspond sensiblement à une saturation du vin en oxygène, mise en évidence par l’augmentation de l’oxygène dissous. L’ensemble des indicateurs a été nécessaire à la maîtrise de la technique (oxygène dissous, suivi SO2 libre, dégustation régulière) pour ne pas entraîner de conséquences négatives (oxydation, problèmes microbiologiques). L’effet observé dès le 2ème ou 3ème mois se stabilise et se maintient après la mise en bouteilles.

Graphique 1 : Profil sensoriel des examens visuel et olfactif Essai micro-oxygénation en blanc 2006 - ITV Tours

6,00 Témoin

MicroOx sans lies

5,00 Lies

Enzyme révélatrice

4,00 MicroOx sur lies Enzyme élevage

Note sur5 Note 3,00

2,00

1,00

0,00

b) Incidence d’un apport ménagé d’oxygène sur vin trouble (lies fines – 400 et 1500 NTU) L’incidence d’un maintien en suspension de lies fines au cours de l’élevage d’un vin de Chenin est mise en évidence quelques semaines après le début de l’élevage. Les essais antérieurs d’élevage sur lies (ITV Tours, 1998-2000) sont confirmés. Le résultat en est une plus grande souplesse et rondeur, une moindre sensation acide en bouche, ainsi qu’une complexité améliorée et un fruit mis en évidence au nez. Associé aux lies, l’apport ménagé d’oxygène modifie le profil olfactif, qui voit le vin noté plus ouvert et même plus évolué, avec plus de gras et moins d’acidité en bouche. Par rapport à un élevage sur lies seul, l’apport ménagé d’oxygène, s’il diminue la fraîcheur aromatique de façon légère, contribue à une meilleure ouverture aromatique (les effets « réducteurs » des lies ne sont plus observés) et, surtout, à un meilleur équilibre en bouche. Le suivi des indicateurs déjà mentionnés reste important quant à la dérive éventuelle, mais les risques sont moindres grâce à l’effet tampon des lies.

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La synergie lies + apport ménagé d’oxygène est plus bénéfique qu’un effet lies associé (par assemblage) à l’effet oxygène. Cela a pu être mis en évidence lors de dégustations de vins d’assemblage. L’exemple qui suit a été réalisé sur le site de Saumur sur le millésime 2006.

c) Elevage et enzyme de type -glycosidasique La recherche d’une meilleure expression du potentiel aromatique du Chenin nous a mené, au cours de l’essai 2006, à élargir nos recherches (acquisition de références, comparaison de profils aromatiques) quant aux outils techniques à explorer. Parallèlement à l’apport ménagé d’oxygène, l’incidence de préparations enzymatiques a été recherchée au cours de l’élevage d’un vin de Chenin. Une première préparation d’enzyme protéolytique ( -glucanase / pectinases) dite « enzyme d’élevage » est testée, sur lies fines de fermentation. L’autre préparation, une enzyme pectolytique, dite enzyme « révélatrice d’arômes » est testée sur vin clair.

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L’incidence de ces deux préparations est significative sur le profil du vin. Un gain est observé sur le gras en bouche, sans diminution de la sensation acide, après apport de l’enzyme d’élevage pendant quatre mois. L’incidence de l’enzyme révélatrice d’arômes est notée au niveau olfactif par une intensité plus importante et une gamme aromatique élargie (floral -violette, rose – nez muscaté).

d) Des profils complémentaires Si la présence des lies fines pendant l’élevage renforce la sucrosité et le gras, au détriment d’un peu de fraîcheur olfactive, l’intensité et la gamme aromatique sont exacerbées par les enzymes en cours d’élevage. L’objectif de valoriser le potentiel aromatique du Chenin blanc par une meilleure maîtrise de la réduction et la révélation des arômes a trouvé une réponse dans ces itinéraires d’élevage. Il prend encore plus de signification quand la recherche pousse jusqu’à la mise en commun de chacun des atouts de chaque profil obtenu. En effet, l’assemblage judicieux de ces profils ouvre la voie à des vins plus expressifs aux profils modulables, donc susceptibles de répondre à la diversité du marché. La figure 1 (analyses en composantes principales réalisées après analyses sensorielles des différents profils et des assemblages opérés) montre combien les profils issus des différents itinéraires se distinguent les uns des autres et comment il est possible, par des assemblages raisonnés, d’exploiter au maximum le potentiel.

Figure1 : ACP - PRODUITS sur les modalités(en rouge) et vins d'assemblage(en vert) issus du millésime 2006 - IFV37 1

FLORAL 0,8 ACIDITE EnzElevage IntensitéOlfactive EnzRévelArômes

0,6 VEGETAL Axe2 (20.83%) Axe2 QualitéAROMES REDUIT 0,4 QualitéGlobale OXYDE FRUITE MicroOx sur lies Variables FRAICHEUR 0,2 Produits Lies + EnzElevage AMER Lies + EnzElevage LONGUEUR + 0 Témoin Axe1 (34.74%) EnzRévelArômes MicroOx sur lies -1 +EnzRévelArôm-0,5 0 0,5 1 GRAS -Lies0,2 + CHALEUR EnzRévelArômes SUCROSITE MicroOx EQUILIBRE -0,4 Témoin + Lies Lies + MicroOx Lies QualitéCouleur -0,6

-0,8

-1

D - BILAN PERSPECTIVES Dans le cadre de la demande professionnelle sur des problèmes de réduction et d’ouverture aromatique des vins tranquilles de Chenin, l’incidence d’un apport ménagé d’oxygène (micro-oxygénation) a pu être évaluée. Les résultats sur le millésime 2006 confirment ceux qui sont obtenus précédemment en montrant la résistance élevée du chenin vis-à-vis de l’oxygène. Grâce aux apports d’oxygène,

Séminaire Technique – 7 juillet 2009 – TOURS Page 20 les vins gagnent en gras, en sensation sucrée (sucrosité) et le nez s’éloigne des notes pamplemousses, verdeur (thiols) pour gagner en puissance sur des arômes plus confits d’abricot, de pêche, de brioche. A des doses modérées, l’apport ménagé et continu d’oxygène a permis de maîtriser d’une part les phénomènes de réduction, et d’autre part de modifier le profil aromatique du vin par, notamment, une meilleure expression (intensité) des arômes. Il apparaît toutefois, que la technique entraîne, sur vin clair, une perte de fraîcheur aromatique. Associé à un élevage sur lies fines de fermentation, l’apport ménagé d’oxygène est noté plus bénéfique par les deux jurys de dégustateurs (techniciens groupe national – professionnels du Val de Loire) : la perte de fraîcheur est beaucoup plus modérée et la gamme aromatique (complexité) est élargie. Les résultats obtenus laissent à penser qu’un élevage adapté doit permettre une meilleure valorisation du potentiel aromatique des vins secs de Chenin, avec la possibilité de moduler, le profil aromatique. La technique d’apport ménagé d’oxygène, à condition d’en maîtriser l’utilisation (indicateurs, suivi sensoriel), est une solution pertinente quand elle est associée à un élevage sur lies. La dégustation en juin 2007 de l’ensemble des millésimes de l’expérimentation (2003-2006), confirme la bonne tenue des vins dans le temps. On constate bien, en comparant les vins témoins et les modalités micro-oxygénées, l’obtention d’un nouveau type de produit. Les apports réguliers d’oxygène, durant l’élevage, permettent l’élaboration d’un vin différent, de diversifier la gamme de produits et donc d’élargir la clientèle.

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Influence des phénomènes d’oxydation lors de l’élaboration des moûts sur la qualité aromatique des vins de Melon B. et de Sauvignon en Val de Loire

A. ROLAND IFV, INRA UMR SPO Montpellier, InterLoire, SICAVAC

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Bilan des veilles concurrentielles Rosés et Sauvignon

E. BESSEAS InterLoire – Service Technique

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Amélioration Visuelle et Ergonomique du site Techniloire.com

F. BODIN, C. MANDROUX, M. CHEREAU InterLoire

A - TECHNILOIRE A L’HEURE DU BILAN …

Un an après le lancement du site Techniloire, nous avons décidé de faire un bilan. L’étude des statistiques de fréquentation et des entretiens avec des internautes. Le premier constat que nous faisons est l’augmentation constante du nombre de visiteurs différents sur le site. Deux facteurs y ont contribué. Tout d’abord, le lancement le 18 juin 2008 de la Newsletter du site. Celle-ci est ensuite parue régulièrement en fonction de l’information (12 juillet, 21 août, 18 septembre, 5 novembre puis 12 janvier). La Newsletter totalise 290 abonnés au 30 juin 2009. Une relance a été faite en juillet puis en janvier 2009. Par ailleurs, en Novembre lors de l’inscription en ligne à la journée Techniloire, un formulaire permettait aussi de s’abonner à la Newsletter. Dorénavant, chaque inscription en ligne s’accompagne de ce formulaire. Une communication sur le site et sa Newsletter est également faite régulièrement lors des Journées Techniloire. Ces actions ont soutenu le nombre de visiteurs et d’abonnement à la newsletter durant l’année. Le deuxième facteur est la mise en ligne des contrôles maturité en septembre et octobre qui explique la très forte progression sur cette période. Augmentation du nombre de visiteurs différents 2500 80 Début des contrôle maturité 70 2000 60

50 1500

40 nb visiteurs différents 1000 30 nb inscripition NL

20 500 10

0 0

Figure 1 – Evolution du nombre de visiteurs différents et du nombre d’inscriptions mensuelles à la newsletter.

En regardant les pages les plus fréquentées, nous nous apercevons que l’utilisateur va fréquemment sur la page des références techniques mais il s’arrête à l’énoncé des rubriques voire des sous-rubriques pour les pratiques viticoles. L’internaute lit les titres des articles à disposition mais il les consulte peu. Il ne fait pas non plus de recherche, ni ne consulte les derniers articles mis en ligne et signalés sur la page d’accueil. La mise en place d’un moteur

Séminaire Technique – 7 juillet 2009 – TOURS Page 24 de recherche performant s’avère donc indispensable pour faciliter l’accès aux références techniques, car il semble y avoir une volonté d’aller vers ces informations. Concernant les pages les plus consultées, nous trouvons l’accueil et plus loin derrière les brèves mais pas l’agenda. Nous pouvons supposer que l’internaute s’arrête encore à cette première page d’accueil et ne va pas chercher plus d’informations. Il fallait donc repenser cette page où l’information est trop dense. Les internautes ne savent pas qu’ils peuvent y trouver plusieurs niveaux d’information, de la fiche résumé à l’article complet. La hiérarchisation de l’information est aussi à repenser. Il faut noter la très forte fréquentation de la rubrique « fiches techniques » et « contrôles maturité » (qui ne sont mis en ligne que 2 mois par an). Ce sont des informations pratiques, concrètes et utilisables immédiatement. La rubrique « Evènements » semblent également répondre à une demande. Elle est consultée régulièrement tout au long de l’année. La revue de presse n’a été consultée qu’au début de la vie du site, jusqu’en mai. Notons que la rubrique « suivi des vignes » n’a été consultée que 352 fois en juillet et août : sa création, un peu tardive en saison, peut expliquer cette faible fréquentation. Le module de statistiques fournit par notre hébergeur ne permet pas de différencier les internautes accédant à l’espace Pro et ceux qui restent dans l’espace Grand Public. Un nouveau système est nécessaire. Des entretiens avec des professionnels de la filière, techniciens et metteurs en marché, ainsi qu’avec un graphiste et un ergonome de site web, ont mis en évidence l’image vieillotte et statique renvoyée par le site. Tout ceci nous a amené au constat d’une nécessaire amélioration visuelle et ergonomique du site.

B -UNE NOUVELLE IDENTITE VISUELLE PLUS DYNAMIQUE ET UNE ERGONOMIE REPENSEE …

Nous avons créé une nouvelle identité visuelle basée sur les affiches des Journées Techniloire.

Le souhait était de rajeunir l’image du site et d’accentuer le côté « technique » ; c’est pourquoi nous avons adopté des couleurs « tendances » et plus contrastées. Les fenêtres de types « pop-up » seront progressivement abandonnées au profit d’affichages plus visuels. Les pop-up étant bloqués par certains navigateurs. Nous avons commencé par créer un logo pour affirmer l’identité visuelle Techniloire. Le site, comme les Journées Techniloire, se veut un outil de diffusion de l’information technique fédérateur des différents partenaires de la filière technique du Val de Loire (Chambres d’Agriculture, IFV, INRA, GD, …) coordonné par InterLoire. L’ergonomie du site a été repensée de manière à rendre les informations plus accessibles et plus conviviales. Dans ce but, nous avons changé le format d’affichage du site (1020px de large) pour s’adapter à la majorité des utilisateurs : 85% des internautes affichent les sites internet avec une résolution égale ou supérieure à 1024 px. Nous avons voulu améliorer la personnalisation du site pour les internautes disposant d’un code d’accès, ils seront accueillis nominativement lorsqu’ils se seront identifiés. Cela pourra permettre, dans une version ultérieure du site, une personnalisation de l’affichage en fonction des centres d’intérêt de l’internaute. Cette identification nous permettra d’alimenter un nouveau module statistique plus élaboré qui nous aidera à comprendre les attentes des visiteurs.

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La page d’accueil (Figure 2) a été entièrement repensée de manière à fournir à l’internaute un contenu moins dense et renouvelé plus régulièrement. L’affichage sous forme de carrés de couleur contenant les nouveautés de site ou des illustrations s’y rapportant.

Figure 2 - La page d’accueil

Pour remédier au manque de lisibilité des « références techniques » nous avons créé la bibliothèque virtuelle. C’est une base de données contenant l’intégralité des informations du site. On y accède via un moteur de recherche. Il permet d’accéder à l’information correspondant à ses besoins. Deux types de recherches sont disponibles : une recherche simple, par mots clés, ou une recherche avancée, comportant plus de critères (auteur, type de documents, rubrique,…) (Figure 3). L’agenda (Figure 4) se présente désormais comme l’interface d’un agenda de messagerie (Outlook, Gmail, …). Seuls les titres des évènements seront matérialisés. Un clic sur le titre permettra d’afficher l’intégralité des informations concernant la conférence, le colloque ou la démonstration de matériels concernés. La rubrique « brèves » sera disposée en 2 colonnes avec des brèves plus courtes et des insertions d’illustrations visuelles. Les brèves longues seront accessibles par un lien en fin de texte. La rubrique Revue de Presse présentera les derniers numéros de Viti, Réussir Vigne et La Vigne. Le survol de chaque couverture permettra l’affichage des titres des articles et un clic sur l’article affichera le résumé. Les numéros du mois précédent seront disponibles sur la même page. Les numéros plus anciens seront accessibles via le moteur de recherche. (Figure 5)

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Les contrôles de maturité seront accessibles par une carte interactive où la sélection d’une région fera apparaître les bulletins disponibles. Nous vous invitons à découvrir l’intégralité des rubriques ainsi que le nouveau visage et la nouvelle ergonomie du site sur www.techniloire.com.

Figure 3 - Le moteur de recherche :

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Figure 4 - L’agenda :

Figure 5 - La revue de presse

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