En Souffrance
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du mercredi 24 au mardi 30 juin 2015 Pauvreté P. 3 TraNsPorTs P. 5 La LGV sur de meilleurs rails Enfance en souffrance ExPaTriés P. 7 La Vienne pour terre d’asile sExualiTé P. 9 Le handicap en a assez des tabous Basket-Ball P.15-18 L’Urban PB descend dans la rue 7apoitiers.fr N°269 Photo de Une : Fotolia - Nadezda Ledyaeva 7 à Poitiers 7apoitiers.fr N°269 du mercredi 24 au mardi 30 juin 2015 2 L’iNFo De LA seMAiNe E société florie doublet - [email protected] laqu C - C enfants de la pauvreté Cli Selon un rapport de l’Unicef, en France, un enfant sur cinq vivrait sous le seuil de pauvreté. Dans la Vienne, un Vacances, sur sept subirait cette j’oublie tout ? situation. Exemples à C’est le genre de chiffres Poitiers et Buxerolles. dont on peine à admettre la fiabilité. Et pourtant, ils sont a mort dans l’âme, Adam(1) le reflet, édifiant, de maintes a dû désinscrire ses deux en- et maintes enquêtes de Lfants du club de judo. Comme terrain. Ainsi donc, sur cent chaque mois, son compte en enfants croisés chaque jour, banque virait au rouge… Une fois treize seraient en situation leur emprunt et les dépenses in- de pauvreté. Combien de fois compressibles déduits, le Poitevin, nous sommes-nous posé la sa femme, son fils et sa fille vivent question de savoir si le petit avec environ 400€ mensuels. Ils du bout de la rue avait de quoi appartiennent à la catégorie des se nourrir, se vêtir, s’amuser ? familles pauvres. Nous sommes-nous même D’après un récent rapport de jamais intéressés au quotidien l’Unicef, en France, un enfant obscur de ces gamins du sur cinq grandit sous le seuil de désœuvrement, à l’horizon si pauvreté(2). Dans notre dépar- Comme beaucoup d’autres familles, Eléna et ses souvent réduit par le carcan tement, la situation est un peu quatre enfants vivent sous le seuil de pauvreté. d’une cité, le manque de moins alarmante : un mineur sur perspective et d’évasion ? sept est concerné. « Ces chiffres nuient et traînent souvent dans ficile. Une question me hante : saie de leur apprendre à ne pas Oui, ils sont treize sur cent à ne corroborent ce que l’on observe les quartiers, à la recherche que vais-je leur donner à man- réclamer et à s’estimer heureux. pouvoir bénéficier des mêmes sur le terrain, assure Robert Koala, de la première bêtise à faire, ger ce soir ? » Je leur ai déjà dit que le bonheur, privilèges que la majorité de animateur au centre familial et estime l’animateur de l’asso- c’est d’avoir une mère présente leurs petits camarades de jeu social des Couronneries, à Poitiers. ciation Sanza. Ils n’ont aucune lE BouT du TuNNEl et pas les dernières baskets à ou d’école. L’été qui s’ouvre Chômage et précarité en sont ouverture sur le monde… » Quand, par bonheur, quelques la mode. Ils comprennent et ne doit nous rappeler qu’ils sont bien souvent la cause. Le plus dif- La structure s’occupe d’environ euros subsistent, Eléna et les sont pas ingrats. » encore plus nombreux -un ficile, c’est d’offrir des loisirs et des soixante familles poitevines. Un siens s’autorisent une sortie au Depuis le mois de mai, Eléna sur trois selon les statistiques vacances à ces enfants. » nombre qui ne cesse de croître fast-food, s’achètent quelques travaille à la Société aide tra- nationales- à ne connaître de Adam supporte mal de devoir depuis cinq ans. Des pères et des vêtements ou jouets… Mais la vailleurs sans emploi (Sate86), la montagne, de la campagne priver les siens. Il rêve de mères, élevant seuls leur progé- frustration reste la norme. Et il en tant qu’agent polyvalent. Elle ou de la mer que ce que leur voyages et même de cours de niture, viennent régulièrement est difficile de résister aux tenta- espère bientôt pouvoir finan- rapportent les livres, la télé ou langue. Comme Lina et Max(1), lui faire part de leurs angoisses. tions. Surtout quand on est une cer son permis de conduire et les copains. Alors que l’appel près d’un petit Français sur trois Dans la région, 36% des familles petite fille de 10 ans et qu’on reprendre une formation. Elle du large commence à se faire ne part jamais en vacances. monoparentales, avec trois rêve de fringues à la mode et de et ses enfants voient peut-être ressentir pour tant et tant « Nous n’avons pas fait de sorties enfants ou plus, sont pauvres. jolis stylos… « Cette année, mon enfin le bout du tunnel. de familles, il n’est qu’utopie tous ensemble depuis plusieurs Eléna est dans ce cas de figure. aînée a piqué un foulard et une (1) Les prénoms ont été modifiés à pour tant et tant d’autres. années, souffle le père de La jeune femme de 27 ans se trousse à l’école. Evidemment, € la demande de la famille. Aurons-nous une petite famille. Nous ne sommes même débrouille avec moins de 1500 je n’ai pas laissé passer. Je l’ai (2)987€ pour une personne seule. pensée pour elles à l’heure pas allés à la fête foraine de par mois pour élever ses quatre amenée chez le directeur et elle Le montant varie selon le nombre de bâtir des châteaux sur le Poitiers, contrairement à tous les bambins, Ethan, Jade, Lohan s’est excusée, assure Eléna. J’es- de personnes à charge. sable ? Le croire, hélas, serait petits copains d’école. Parfois, je et Katia. La mère de famille a renier l’idée salon laquelle en suis même coincé pour leur ache- toujours fait en sorte de leur vacances, on oublie tout… ter un cadeau d’anniversaire. donner « une vie aussi normale les familles monoparentales C’est tellement dur et embarras- que possible ». Depuis octobre les plus touchées Nicolas Boursier sant. Il faut toujours que je fasse 2013, ils vivent ensemble dans En Poitou-Charentes, la part des personnes vivant dans des fa- attention aux dépenses et je ne un HLM de Buxerolles. Les milles monoparentales (9,5%) et des familles de trois enfants m’en sors pas. » minima sociaux lui ont permis ou plus (14,3%) est inférieure à la moyenne nationale. Ces types 7 à poitiers @7apoitiers d’élever dignement ses enfants. de familles sont plus exposés à la pauvreté. Ainsi ces deux caté- TouT Pour mEs ENfaNTs Mais chaque centime compte. www.7apoitiers.fr gories fournissent à elles seules 36,8% de la population pauvre, Ce discours, Abdoul l’entend « Quand la fin du mois arrive le alors qu’elles ne constituent que 22% de la population. trop souvent. « Les enfants s’en- 20 ou même le 15, c’est très dif- Éditeur : Net & Presse-i Siège social : Site de Chalembert - 8, rue Évariste-Galois BP 30214 - 86130 Jaunay Clan Rédaction : Site de Chalembert - 8, rue Évariste-Galois BP 30214 - 86130 Jaunay Clan Tél. 05 49 49 47 31 - Fax : 05 49 49 83 95 www.7apoitiers.fr - [email protected] Régie publicitaire : Média Pass > Site de Chalembert - 8, rue Évariste-Galois BP 30214 - 86130 Jaunay Clan - Tél. 05 49 49 83 97 Directeur de la publication : Laurent Brunet Rédacteur en chef : Nicolas Boursier Secrétariat de rédaction/Graphisme : Pauline Chasseline Impression : IPS (Pacy-sur-Eure) N° ISSN : 2105-1518 Dépôt légal à parution Tous droits de reproduction textes et photos réservés pour tous pays sous quelque procédé que ce soit. Ne pas jeter sur la voie publique. 7apoitiers.fr N°269 du mercredi 24 au mardi 30 juin 2015 une heure avec… 9/9 marc-antoine lainé – [email protected] Le dernier bac du proviseur Au petit matin, Bernard Soulignac vérifie une dernière fois les piles de sujets, dans la chambre forte du lycée. ZOOM sur… Après trente et une sortir les sujets du coffre-fort, blissement. À un peu plus de heures », lance un surveillant. années d’exercice pour les répartir dans les dif- trente minutes du coup d’envoi De salle en salle, Bernard Sou- les chiffres du bac en tant que chef férents points de contrôle. Pas de l’épreuve, Bernard Soulignac lignac vérifie une dernière fois d’établissement, question, jusqu’à l’heure H, de passe en revue ses effectifs, en que tout se passe bien et s’ac- Bernard Soulignac jeter ne serait-ce qu’un œil au se rendant dans les différentes corde un sourire à la lecture des raccrochera, fin juin, son contenu des polycopiés. « Les salles de jury. Les petites mains sujets d’histoire-géographie : costume de proviseur. piles de sujets sont arrivées du préparent les piles de sujets, « Le Sahara en géo ? Pas Ses derniers instants à rectorat à la mi-mai, explique les feuilles d’émargement, les évident ! » la tête du lycée Louis- Bernard Soulignac. Cela nous enveloppes et consignes… Tout laisse de temps de les trier et semble paré. 8h06. De retour dans son Armand, il les passe à de vérifier que nous en avons orchestrer les épreuves bureau, le proviseur relâche assez pour l’ensemble de nos 7h47. Les élèves sont ins- la pression. Tout s’est bien du bac. Avec rigueur candidats. » Depuis un mois, tallés, préparent leur copie et déroulé, reste maintenant à et minutie, comme les précieux documents dor- attendent sagement 8h. Sur leur attendre la fin de l’épreuve. toujours. maient sagement au fond de table, rien ne traîne. « Nous n’au- Mais pas question pour lui de la chambre forte du lycée, dont torisons que le strict nécessaire, perdre son temps.