Des solutions pour demain

Le web est dans le pré ! Zoom sur les applis de demain et rencontre avec des agriculteurs très connectés...

Viticulture Deux nouveaux clones de Muscadelle élaborés par nos conseillers.

Changement climatique Des entrées d’air modulables pour les bâtiments d’élevage.

Méthanisation Le dernier né des méthaniseurs opérationnel à Saint-Astier.

Revue technique annuelle de la Chambre d’agriculture de 2016 Ne laissez rien au hasard !

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Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 2 éditorial Jean-Philippe GRANGER, président de la Chambre d’agriculture sommaire Il s’agit de la 7ème édition d’Innov’A donc je ne vais pas rappeler l’intérêt qu’il y a Pratiques nouvelles de production d’innover en agriculture, mais j’insisterai sur cet associé invisible aux pouvoirs infi nis p.4. Agriculture de conservation qu’est le web et ses applications. p.7. Un méteil dans une prairie naturelle L’agriculture ne doit pas être laissée pour compte dans le cadre du progrès qui est fait p.9. Pâturage tournant et sur-semis dans ce domaine. Elle utilise déjà beaucoup p.11. BatViti : utilité des chauves-souris en viticulture les nouvelles technologies via les satellites p.13. Réduction de l’usage des herbicides avec les GPS, les barres de guidage, les cartographies de rendement et demain elle p.16. Viticulture : deux nouveaux clones Muscadelle pourra s’appuyer sur l’utilisation de drone p.19. Conduite du noyer : gérer l’éclaircissement pour piloter entre autres la fertilisation des cultures. Expérimentation Les outils accessibles via les smartphones se multiplient et offrent effi cacité et rapidité p.22. Palmipèdes gras : à l’heure et au grain près dans notre capacité d’exécution, notre recherche d’information, notre souhait de participer à des forums. Il nous faut donc Adaptations au changement climatique suivre ce progrès et ces évolutions, quand la connexion le permet, en accueillant p.25. Bâtiments d’élevage et changement climatique ces nouvelles technologies comme une facilitation de nos métiers et non une complexifi cation. Méthanisation La Chambre d’agriculture s’engage, à travers un nouveau programme européen, p.28. Le dernier né des méthaniseurs à Saint-Astier à permettre aux exploitants de bénéfi cier des outils dont ils ont réellement besoin au quotidien, à les aider à faire le tri des Le web est dans le pré innovations utiles pour la gestion de leur exploitation et à les accompagner dans la formation à leur utilisation. p.31. NetIrrig et Dron’im@ges : 2 nouveaux outils pour 2016 Innov’A reste l’outil des innovations appliquées p.33. Smart Rural : formation aux applications du web à nos spécifi cités départementales. p.35. Au champ et sur le web : portraits d’agriculteurs Je vous en souhaite bonne lecture.

Ont participé à la rédaction technique : Julien Arroyo, François Ballouhey, Laurent Colombier, Xavier Grizeau, François Hirissou, Quentin Laurent, Bruno Limérat, Didier Méry, Julien Michau, Richard Raynaud, Laurence Vigier, Florent Wieczorek. Rédaction des portraits d’agriculteurs : Amandine Legros Responsable de la publication : Michel Campagnaud. Coordination technique et rédactionnelle : Amandine Legros et Maryse Gounaud. Mise en page et graphisme : Maryse Gounaud. Impression : Handirect Toulouse. Photos : Chambre d’agriculture Dordogne (sauf mention spéciale). Reproduction interdite sans l’accord préalable de la Chambre d’agriculture de Dordogne.

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 3 ●

L’agriculture de conservation DES CHARGES EN MOINS, DU TEMPS EN PLUS

EN CHIFFRES

Pratiques nouvelles de production 70 % d’économie de temps sur les parcelles

En arrière plan : maïs en semis direct dans couvert de féverole

L’agriculture de conservation des sols a été inventée par des groupes d’agriculteurs pour sécuriser et augmenter leurs résultats économiques tout en améliorant la qualité des sols et en diminuant les contraintes mécaniques. C’est une approche globale qui renouvelle le métier d’agriculteur et permet d’envisager son avenir avec plus de confiance.

Expérience réussie méthode de travail pour leur exploi- Contexte climatique Jean-Philippe Brudieux est installé tation : les TCS techniques culturales Sol : 80 % Argilo-calcaire (à 30 % avec son père depuis 1986 à La- simplifi ées. Après avoir cessé le la- d’argile) et 20 % de sablo-limoneux Chapelle-Faucher, EARL Merle et bour en 2011 et l’activité agneaux de fond de vallée. Barat (360 brebis et 1,5 ha de ta- label du Périgord en 2012, ils dé- Climat : océanique. bac Virginie). En 1993, ils décident cident de s’équiper d’un semoir Sky Pluviométrie : 750 à 800 mm. d’arrêter la culture du tabac et en en 2014. Sécheresse : environ 45 jours. 2008 ils s’intéressent à une nouvelle

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 4 L’élevage de mouton en ex- ses parcelles. Le passage des TCS sait interminable, Jean-Philippe ne ● tensif, un projet au SD n’est néanmoins pas de tout se voit absolument pas revenir en Alors qu’il a arrêté les moutons de- repos, les ravageurs et le salissement arrière. Les journées BASE et autres puis 3 ans, Jean-Philippe envisage sont des problématiques auxquelles réunions lui permettent de sortir d’un de reprendre l’élevage mais dans il doit faire face pour l’instant. Le cadre où le regard des voisins se une optique tout à fait différente. Le scepticisme du voisinage peut être fait souvent pesant. cheptel serait composé d’une race également pesant mais il s’est fi xé Agro-environnementales bien spécifi que et conduit exclusi- une ligne de conduite, il a acheté Durant l’année comptable 2014 vement à l’herbe grâce aux 35 ha du matériel coûteux et ne compte pour laquelle a été réalisé le dia- de prairies qu’il possède et sur les- pas faire marche arrière. gnostic, les TCS étaient encore quelles pâtureraient les brebis 11 Les couverts végétaux à l’ordre du jour. C’est pourquoi mois par an. Encore à l’état de pro- l’indice de perturbation n’est pas jet, ce fonctionnement serait rendu Jean-Philippe ne peut concevoir du semis direct sans couverts végé- aussi faible qu’il l’est réellement au- possible grâce à l’enrichissement en jourd’hui, période où le semis direct légumineuses de ses prairies en sur- taux qui sont pour lui essentiels. Il implante ainsi un mélange de 6-7 et strip-till sont exclusifs sur la ferme. semis désormais envisageable avec La couverture du sol, autrefois en son semoir Sky. espèces mi-août avec une base de graminées qui permettent de mainte- partie assurée par les résidus de culture, l’est désormais par des cou- Des techniques culturales nir une bonne couverture grâce aux pailles si le couvert vient à geler. Il verts multi espèces pour une couver- simplifi ées (TCS) au semis ture quasi permanente. direct (SD) souhaiterait essayer cette année de semer ses couverts directement der- Les rendements de 2014 ont été très Alors que depuis plusieurs années bons mais ceux de 2015 le sont un il oscillait entre TCS et labour pro- rière la moissonneuse mais a peur quant à la gestion du salissement peu moins du fait de la transition fond, la rencontre avec Hugues Des- mais aussi et surtout à cause de la

par la suite. Pratiques nouvelles de production moulin, agriculteur et initiateur du sécheresse qui a sévi en Dordogne. groupe BASE Dordogne, l’a mis sur Les performances écono- Pour autant ses résultats restent dans la voie du SD. miques, sociales et agro- la moyenne et sont loin d’être catas- Après une formation avec Frédéric environnementales trophiques. Thomas, il prend 6 mois de réfl exion Économiques Parce qu’il réalise désormais le et fi nalement revend tout son maté- Jean-Philippe mise sur le fait d’avoir moins de travaux possible, Jean- riel de travail conventionnel du sol. des charges minimales et cela porte Philippe a très fortement baissé Depuis, que ce soit en semis direct ses fruits puisque ses coûts de pro- sa consommation en gasoil et son ou en strip till, il fait des essais et duction sont vraiment faibles. En bilan en GES est positif. Les autres échange avec d’autres membres conséquence, l’EBE affi ché par l’ex- intrants (engrais et produits phytosa- de BASE qui adoptent tous des pra- ploitation est très correct. nitaires) sont tout autant utilisés avec tiques d’agriculture de conservation. raison, aucun insecticide n’est par Sociales Les premiers résultats se font déjà exemple employé. ressentir et il a ainsi pu observer un Content de sortir d’un système où retour rapide des vers de terre dans le temps passé sur le tracteur se fai-

Observation de carabes sous un mulch de couvert

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 5 ● Témoignage Analyse du conseiller Jean-Philippe Brudieux François Hirissou

« Le plus dur c’est de se défaire « Sa première année de transition en EN CHIFFRES des réfl exes que l’on pouvait avoir semis direct et en couverts végétaux avant. Si tu ne crois pas en ce que n’aura pas été des plus faciles du fait de la sécheresse. tu fais, ce n’est pas possible. Il faut Pourtant des résultats fl agrants se 50 % être persévérant pour surmonter les font déjà ressentir que ce soit en éco- de baisse des coûts échecs. Aujourd’hui les réunions ne nomie de temps et de gasoil. nous apportent plus grand-chose en Sans nul doute Jean-Philippe va per- en carburant et terme de connaissances mais elles sévérer sur cette voie. Il va devoir se entretien matériel sont là pour nous remotiver. De toute montrer patient avant que les chan- manière, quand tu as investi dans du gements qui s’opèrent dans ses sols soient réellement effectifs. matériel coûteux, faire marche ar- Son idée de reprendre des moutons rière n’est pas envisageable, même sur l’exploitation, quelques jeunes si notre motivation ne vient pas de étant d’ores et déjà présents, est là. En résumé, il faut se montrer per- une très bonne idée dans un souci sévérant et sourd à la fois parce que de cyclicité de la matière organique les critiques ne manquent pas.» et de durabilité de l’ensemble de la ferme. » Pratiques nouvelles de production

• Diffi cultés/blocages Peu de références Raisonnement global Regard des autres

• Leviers Formation et réunion Entraide Internet

• Conseils Intégrer les couverts végétaux Persévérer

Couvert de féverole, pois, vesce avant semis de maïs pour activation microbiologique du sol et apport d'azote Contact Votre conseiller :

François HIRISSOU [email protected] Tél. 05 53 28 60 80 / 06 45 00 36 05

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 6 ●

Un méteil dans une prairie naturelle PLUS DE MATIÈRE SÈCHE ET UNE DEUXIÈME JEUNESSE POUR UNE PRAIRIE NATURELLE

EN CHIFFRES

kg

120 Pratiques nouvelles de production de légumineuses (vesce velue + pois fourrager + féverolles) et 30 kg d’avoine

Un méteil parmi tant d’autres, ici à base de triticale

Comment faire plus de matière sèche sur une prairie naturelle qui ne peut être retournée ? Christophe Lasjaunias a cherché des solutions sur son secteur en terrains plutôt séchants. Et à la place d’un sur-semis d’espèces fourragères, il préfère le semis direct d’un méteil qui sera ensilé.

Un exemple réussi mères et la surface de 110 hectares niques qui l’intéressent. En 2007 il Christophe Lasjaunias s’est installé en (dont 15 ha irrigables). A partir de achète un semoir direct Bertini (à 2000 en GAEC avec ses parents. 2006, Christophe Lasjaunias est disque) et se lance dans le non-la- La ferme comptait une vingtaine de seul à travailler sur l’exploitation et bour. Son type de sol : argilo-cal- limousines pour une production de cherche à gagner en effi cacité sur le caire avec une vingtaine d’hectares veaux sous la mère et des céréales. temps de travail. Le travail simplifi é plus sablo-limoneux (prairies). Le cheptel est aujourd’hui de 40 du sol et semis direct sont des tech-

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 7 ● Particularités de l’exploitation : non labour

Rotation type 1

A ce jour, il n’a jamais fait de couvert entre les deux maïs grain de cette rotation mais souhaite l’essayer dans l’hiver 2015-2016.

Rotation type 2

La luzerne n’est resemée qu’au bout de 6 ans, elle est parfois associée à du trèfl e violet sur les sols plus limoneux. Les betteraves semences interviennent dans la rotation suivant les besoins, c’est la seule implantation avec labour.

Sur-semis de méteil dans Les animaux l’ont pâturé. Les vaches son stock de semences jusqu’à pré- les prairies permanentes boudent au départ la féverole ! sent). Il est de toute façon très satis- (voir photo page précédente). fait de sortir davantage de matière Les essais méteils sur prairies portent sèche sur cette prairie naturelle. Pratiques nouvelles de production sur des prairies permanentes que Le choix des espèces dépendait de l’agriculteur ne souhaite pas retour- son stock de semences fermières. Il Projets ner. Il avait commencé par faire n’y a eu aucune fertilisation. du sur-semis avec des semences « Tout a bien levé mais il faut semer en • Semis direct, toujours sur la même fourragères mais il a trouvé que condition humide ». prairie de 3 ha : 120 kg vesce velue les résultats étaient trop aléatoires. + pois fourrager + féveroles (mais Concrètement, Christophe Lasjau- La graine, de petite taille, n'arrive en moindre proportion qu’avant car nias a trouvé que la prairie avait re- pas toujours à germer dans ses sols la féverole est moins appétante pour trouvé une deuxième jeunesse ! Les séchants. Les graines du mélange les vaches), et toujours 30 kg avoine. pissenlits, très envahissants aupara- type méteils (plus grosses) s'en Tout sera fauché et enrubanné. vant, ont disparu. Le trèfl e blanc est, sortent mieux. Il remarque aussi que quant à lui, réapparu. Il est vrai que • Souhait de faire un méteil dans lorsqu'il a semé le méteil à la volée, l’année 2014 lui a été favorable. une luzerne lorsque celle-ci sera cela a aussi bien marché qu'avec Il y a plus de volume produit même « fatiguée ». son matériel. par les graminées fourragères. En 2014, il essaie deux mé- Christophe Lasjaunias ne sait pas Sources et documentation langes après avoir fait pâturer ras : expliquer ce résultat mais apprécie Christophe Lasjaunias n’a pas de • Pois protéagineux + vesce velue + le constat. voisin qui pratique à l’identique et féverole + avoine diploïde. 120 kg Il refait l’essai de type 1 en 2015 s’inspire de la revue TCS. Il fait éga- de l’ensemble légumineuses et mais remplace la vesce velue par lement partie du groupe BASE Dor- 30 kg d’avoine. la vesce commune : « Elle était dogne (association Agriculture de Semis direct vers début novembre jolie à l’automne mais a complète- Conservation). avec son matériel. Le résultat est ment disparu par la suite... ». Elle est pour lui très intéressant, il y a un censée résister au froid, il n’explique gros volume de fourrage fauché et pas cette disparition. Par contre, la enrubanné (mais n’a pas de quan- vesce velue qui a la particularité tité exacte ni de mesure de valeurs d’avoir des graines restant en dor- fourragères) vers la fi n mai. La prai- mance, est réapparue en 2015. rie est ensuite pâturée deux ou trois Les résultats 2015 sont moins bons Contact tours. qu’en 2014, sans doute à cause du Votre conseillère : • Féveroles et pois protéagineux froid. Il retient qu’il faut semer dans Laurence VIGIER à raison de 80 kg/ha. Semé à la le mélange du pois fourrager et non [email protected] volée avec l’épandeur d’engrais. du pois protéagineux (il avait utilisé Tél. 05 53 55 05 09 / 06 81 44 89 13

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 8 ●

Pâturage tournant et sur-semis DEUX PRATIQUES COMPLÉMENTAIRES

EN CHIFFRES ha

+ 7 Pratiques nouvelles de production de céréales et + 8 ha de prairies fauchées depuis la mise en place du pâturage tournant.

Le Vredo : semis avec enterrage des graines double spires et rappui avec rouleau

A l’heure de l’effervescence autour du réchauffement climatique, les agriculteurs sont parfois montrés du doigt mais ont leur mot à dire ! Même en zone d’élevage, il existe bien des leviers. Et ces derniers vont de pair avec économie d’intrants, ça tombe bien ! Pour les éleveurs du Périgord Limousin comme ailleurs il faut valoriser l’existant, ici ce sera l’herbe. Le pâturage devient intensif et tournant, le sur-semis évite un labour et introduit des légumineuses : le tout concourt à plus d’autonomie alimentaire.

Expérience à blo-lumineux, acides). L’exploitation rage tournant dans lequel il sacrifi e Rémi Gayout s’est installé en 2007 compte aujourd’hui une production quelques parcelles sur-pâturées car à Firbeix sur l’exploitation tenue de broutards et de limousines de elles permettent l’accès à l’eau. par sa mère avec, à l’époque, 30 sélection, ainsi que 100 ha d’herbe C’est pour cela qu’il s’est intéressé limousines (broutards) et 70 ha de et une quinzaine de céréales. Rémi au sur-semis des prairies. SAU (dont 80 % en herbe, sols sa- Gayout a mis en place un pâtu-

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 9 ● Le pâturage tournant « Il est possible de faire pâturer dès « Je suis arrivé au Rémi Gayout a mis en place un le sur-semis réalisé pour aider au sur-semis des prai- contact de la graine avec la terre mais système de pâturage tournant car il ries par le pâturage il faut bien-sûr sortir les animaux dès souhaitait valoriser la ressource prin- tournant. que les semences lèvent. » cipale de l’exploitation : l’herbe ! « Il faut maximiser la production lo- cale. Avec moins de surface, on fait Le sur-semis de prairies Avant d’arriver à se faire l’œil du manger le même nombre de vaches, bon moment et trouver les variétés ça permet de faire plus de foin ou de Au départ, l’idée était de regarnir qui lui conviennent, Rémi Gayout céréales. » les prairies sacrifi ées pour l’eau a tâtonné. « Quand on essaye des en été. Il a essayé de semer à la Deux îlots se prêtent au pâturage choses, on a forcément la pression soit volée mais les résultats étaient trop tournant et permettent de faire pâtu- de la famille soit des voisins. C’est aléatoires. Le hasard le fait discuter rer deux lots de 30 vaches suitées pas toujours facile de s’affranchir des avec un de ses collègues de Haute- mais ni les génisses ni les réformes regards et commentaires pour conti- Vienne prêt à acheter un matériel de ne rentrent dans ce système. Il dé- nuer à avancer. » D’autant qu’avec semis direct d’occasion… l’achat coupe des parcelles de 1 à 1,8 ha le sur-semis, il n’y a pas de recette s’est fait à deux ! Le matériel acquis avec une moyenne de 1,20 ha. miracle, il faut observer et personne «1,8 ha c’est presque trop grand, mais est un Vredo, semoir direct à disque n’est assuré du résultat. La pression la parcelle a une confi guration qui ne de 2,5 m. Il l’utilise depuis 4 ans. économique peut être aussi un frein permet pas d’être redivisée. » car si l’on n’a pas de matériel, l’in- Il utilise des clôtures mobiles : « Il vestissement des semences s’accom- faut les enrouleurs et des poignets qui pagne du coût de l’entrepreneur. vont bien ! A mon avis, il ne faut pas « La souplesse que j’ai, c’est d’avoir hésiter sur le matériel, sinon c’est tel- eu le matériel et qu’il ne m’ait pas Pratiques nouvelles de production lement dissuasif… J’utilise aussi mon coûté cher. » quad, c’est très pratique. » L’hiver, il passe la herse de prairie, Les résultats ayant été concluants sur Les projets les prairies sur-pâturées, il a élargi épand le fumier (15 t/ha) et le car- Maintenant, il réfl échit à faire du RG son champ d’actions sur d’autres bonate (1,4 t tous les 3 ans). pur pour faire sa propre semence et prairies vieillissantes. Les vaches sortent début avril et ont ainsi limiter les coûts. Les conditions de réussite selon lui du foin pour faire la transition ali- Rémi Gayout souhaiterait aussi en- sont d’avoir une bonne agressivité mentaire. « J’aimerais les sortir plus graisser les réformes mais il n’a pas de la semence et une prairie très dé- tôt mais les sols ne sont pas assez por- pour l’instant la place nécessaire gradée (pâturage ras ou glyphosate tants. » Ensuite, elles tournent tous en bâtiment. La situation pourrait 1 l/ha). « Plus c’est stressé, mieux les 4 à 5 jours et reviennent sur la évoluer et dans ce cas il gardera ça marche ! ». Le Vredo s’utilise en même parcelle au bout de 3 se- plus de triticale qu’aujourd’hui pour conditions sèches. « Si les conditions maines au printemps et 45 jours en l’engraissement. été. Elles sont quand même affoura- pédoclimatiques ne sont pas favo- gées dès que c’est sec, en général rables, je préfère ne pas faire de sur- début août, car le pâturage tournant semis, ça m’est déjà arrivé. » n’arrive pas à suffi r. Dans ce système, il ne peut y avoir Rémi Gayout a essayé tout un tas de point d’eau à chaque parcelle ! de mélanges. Au fi nal celui qui Une parcelle « Eau » est donc sys- remporte son adhésion est simple : EN SAVOIR + tématiquement mise à disposition et un mélange de 2 variétés de RG www.dordogne.chambagri.fr donc sur-exploitée. hybride, un tétra et un diploïde, et rubrique Agronomie / 2 variétés de trèfl e violet ; à raison Agro-écologie Prairie fauchée puis pâturée de 8 kg de RG et 5 kg de trèfl e. « Je n’arrive pas à sur-semer du dactyle car il n’est pas assez agressif pour s’imposer alors qu’il pourrait péren- niser la prairie. Si quelqu’un y arrive, Contact je suis preneur ! » Prairie pâturée Votre conseillère : « Je n’aime pas trop sursemer du Trèfl e blanc, s’il prend trop d’am- Laurence VIGIER [email protected] Prairie sacrifi ée pleur, le prochain sur-semis sera très Tél. 05 53 55 05 09 / 06 81 44 89 13 pour l’eau diffi cile, le TB est très concurrentiel. »

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 10 ●

BatViti LES CHAUVES-SOURIS AU SERVICE DES DÉMARCHES DE BIOCONTRÔLE EN VITICULTURE

EN CHIFFRES Pratiques nouvelles de production 2500 environ d’insectes mangés par chauve- souris et par nuit. Eudémis est-il touché ? C’est tout l’enjeu de ce programme.

Eudémis adulte

La pression de certains ravageurs, dont l’Eudémis de la vigne, est significativement élevée dans le secteur de l’appellation de ce qui nécessite l’emploi d’insecticides spécifiques pour assurer une production de raisins conforme aux exigences quantitatives et qualitatives de l’appellation.

La Chambre d’agriculture de Dor- viticulteurs de la zone Monbazillac lés tordeuses de la grappe. Ces dogne et la Cave de Monbazillac, en tentant d’identifi er des pratiques tordeuses de la grappe comptent en collaboration avec la Chambre agricoles innovantes et alternatives parmi les ravageurs les plus fré- d’agriculture du Lot-et-Garonne, la à l’emploi d’insecticides. quents et les plus préjudiciables du Cave de Duras, la Caisse de Soli- vignoble français. Sur le secteur darité et de Prêt Mutuel des Vigne- La problématique Eudémis de Monbazillac, l’Eudémis compte rons de Duras et le Conservatoire L‘Eudémis (Lobesia botrana) est 3 générations complètes par an d’Espaces Naturels d’Aquitaine un papillon faisant partie des (parfois une 4e dans des condi- ont la volonté d’accompagner les ravageurs communément appe- tions climatiques exceptionnelles).

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 11 ● Ce papillon est responsable de capse (prunier, pommier), voire de Six classes de 5ème, soit 200 en- dégâts préjudiciables qui peuvent la mouche Suzukii. C’est tout l’enjeu fants, prendront ensuite le relais et être directs (destruction de récolte) du projet BATVITI. réaliseront, avec leur professeur de mais essentiellement indirects en technologie, des nichoirs à chauves- altérant fortement la qualité de la Une approche territoriale souris. Dans le cadre de leur pro- vendange : les larves (chenilles) innovante gramme, le thème de l’habitat de du papillon perforent les baies et Le projet que nous portons partage plusieurs animaux est à l’étude. véhiculent les spores de botrytis ou deux objectifs complémentaires Un sondage sera aussi réalisé au- d’aspergilus responsables de déve- à portée scientifi que et technique près des élèves et de leurs familles loppement de pourriture acide. d’une part mais aussi sociétale à afi n de commencer un début de travers un projet pédagogique pré- cartographie des populations de Chiroptères : rôle des senté par les collèges de Duras et chauve-souris sur le territoire. chauves-souris dans la Bergerac et le lycée agricole de La Du côté du lycée agricole de La Brie régulation des tordeuses Brie d’autre part. à Monbazillac, les classes de biolo- La métropolitaine compte Une telle étude sur des aspects de gie seront parties prenantes du pro- 33 espèces de chiroptères réparties biodiversité est d’autant plus valori- jet en suivant leurs propres nichoirs en 4 grandes familles. Toutes ces sée que si elle est partagée au-delà et en travaillant conjointement avec espèces sont protégées au niveau des simples acteurs professionnels. le collège Henri IV sur les aspects européen et français. Aussi, nous sommes convaincus de la pédagogiques. Les chauves-souris ont un mode de portée positive du partage de cette Un projet ambitieux qui nécessitera vie nocturne et se dirigent la nuit étude avec les collèges. Ces der- au moins 5 ans pour identifi er les grâce à un système d’écholoca- niers sont d’ailleurs très motivés pour facteurs de réussite de l’utilisation tion, essentiellement dans des fré- construire un projet pédagogique des chiroptères dans la lutte contre quences ultrasonores. Leurs carac- concret sur leur propre territoire. Eudémis. Pratiques nouvelles de production téristiques sont propres à chaque espèce ou groupe d’espèces, ce Un projet scientifi que et EN CHIFFRES qui rend possible l’identifi cation technique à deux objectifs : acoustique des chiroptères par le • Identifi er les facteurs (composition biais d’un détecteur d’ultrasons. et qualité du paysage, ressources en Les chauves-souris occupent des proies...) jouant sur la fréquentation 150 nichoirs niches écologiques différentes en des vignes par les chauves-souris et fonction de leur habitat de chasse, les promouvoir tout d‘abord dans environ seront construits de leur hauteur de vol et de leur stra- deux aires d’appellation d’Aqui- par les collégiens et ins- tégie de capture. Les chauves-souris taine puis dans tout vignoble le sou- tallés dans le vignoble. européennes sont insectivores et haitant. chassent principalement des insectes • Favoriser et évaluer la prédation (lépidoptères, diptères, coléoptères) des chauves-souris sur l’Eudémis en et des araignées. viticulture. En raison de leur métabolisme élevé, notamment dû à leurs pra- Une implication forte de tiques de vol et à l’utilisation de l’enseignement local pour l’écholocation très énergivores, elles le volet pédagogique consomment de grandes quantités Plusieurs classes des collèges Lucien Un exemple des nichoirs à chauve-souris qui seront d’insectes. Sigala de Duras et Henri IV de Ber- fabriqués par les enfants Durant les mois d’été, période de gerac vont participer au volet péda- lactation des femelles, elles peuvent gogique du projet BATVITI. ingérer plus de 2/3 de leur poids Dans le cadre de leur programme EN SAVOIR + chaque nuit. Science et Vie de la Terre (SVT), sept www.dordogne.chambagri.fr Les chauves-souris choisissent leur classes de 6ème, soit 200 enfants, rubrique Agronomie / site de chasse en fonction de la vont étudier de manière générale Agro-écologie disponibilité de la ressource. On le cycle de la chenille et du papil- peut donc imaginer qu’en favori- lon puis présenteront la probléma- sant leurs installations à proximité tique des papillons et des vers de la Contact des vignobles et des vergers, les grappe sur les cultures du territoire Votre conseiller spécialisé : chauves-souris aident à réguler les (vignes, pruniers, pommiers) aux Florent WIECZOREK populations de papillons de vers élèves de 5ème avec une proposi- fl [email protected] de la grappe (vignes) et du carpo- tion de solution : la chauve-souris. Tél. 05 53 45 19 06 / 07 86 00 40 61

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 12 ●

Réduction de l’usage des herbicides MOINS DÉPENDRE DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES

EN CHIFFRES Pratiques nouvelles de production 48 % d’IFT (indice de fréquence des traitements) par rapport à la référence régionale

Herse étrille sur maïs

Sur une exploitation combinant un élevage de bovins allaitants et un atelier grandes cultures, dans une zone à enjeu eau potable, les deux associés du GAEC des Merlandes située à Paussac et Saint-Vivien se sont engagés dans une démarche de réduction de l’usage des herbicides.

Objectifs et motivations des pressions d’adventices. Les objectifs tion des sols (sols argilo-calcaires évolutions fi xés à travers cette expérimentation superfi ciels). Une motivation envi- Le système était déjà proche du sont multiples puisqu’il s’agit pour ronnementale les a également pous- système actuel avec une rotation les deux associés de pouvoir tendre sés à réaliser cette expérimentation maïs/tournesol/blé/orge, quasi vers une moindre dépendance aux puisqu’une partie de l’exploitation identique à celle que pratique l’ex- produits phytosanitaires et en parti- se situe sur une aire d’alimentation ploitation aujourd’hui. De nouvelles culier aux herbicides tout en mainte- d’eau potable. surfaces ont intégré le système de nant des charges opérationnelles en culture en 2008 avec de fortes rapport avec le potentiel de produc-

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 13 ● Les changements opérés Dans un premier temps, la rotation n’a pas connu de modifi cation ma- jeure. Les efforts ont porté sur : - L’effi cience des produits, le travail sur la réduction des doses, le posi- tionnement des produits et les condi- tions d’application. - La mise en œuvre de techniques de désherbage mixtes et mécaniques : herse étrille, désherbage localisé sur le rang, binage. - La lutte agronomique (gestion de Parcelle herbi-semis avant binage l’interculture, dates de semis, choix et mélanges variétaux). En 2014, l’introduction de luzerne Témoignage (fourrage et porte graine) a permis Le regard du conseiller Philippe Desvergne de modifi er le système de culture Richard Raynaud et de diminuer à terme la pression « Modifi er mes pratiques répond à « Les enjeux du maintien des IFT à adventice. plusieurs objectifs, un souci d’écono- un niveau peu élevé étaient multiples mie, de maîtrise des charges et une sur l’exploitation. Il s’agissait de Le désherbage mixte au préoccupation environnementale mais répondre aux enjeux qualité de l’eau semis aussi une envie d’innover et de déve- potable sur une zone à risque de

Pratiques nouvelles de production Le désherbage localisé sur le rang lopper de nouvelles pratiques. Les transfert élevé. au semis ou « herbi-semis » est une aspects santé de l’applicateur sont Il était nécessaire également de faire méthode permettant de limiter les également entrés en ligne de compte, face à une fl ore adventice complexe quantités de produits racinaires utili- avec la préoccupation de manipuler en particulier sur les cultures de sés sur les cultures de printemps. Les le moins possible de produits phyto- printemps (panics, sétaires et vivaces) intérêts de la méthode sont divers : sanitaires. Le fait que l’exploitation ainsi qu’une fl ore émergente invasive - Une réduction de l’usage des pro- se trouve sur une aire d’alimentation (ambroisie à feuille d’armoise). duits racinaires de 50 à 60 % soit d’eau potable a contribué à me faire L’engagement dans une mesure agri- 25 euros d’économie par hectare. évoluer dans mes pratiques. environnementale « réduction des - Le désherbage se fait simultané- Les conséquences sur mon travail, herbicides » a accompagné le GAEC ment avec le semis ce qui permet c’est plus de tracas et c’est moins des Merlandes dans sa démarche. aussi d’économiser un passage. sécurisant ! Maintenir les résultats La pression adventice initiale est très - Une concurrence limitée des ad- techniques nécessite de passer plus importante sur des parcelles exploi- ventices sur le rang à la levée qui de temps à se former, à observer les tées depuis peu. Des évaluations ont permet d’ajuster sa stratégie de rat- parcelles, à rechercher des alterna- pu montrer des densités de graminées trapage en fonction des adventices tives, c’est aussi plus intéressant. Les estivales voisines de 300 plantes/m², observées et du temps disponible. temps de travaux ont aussi augmenté accompagnées de dicotylédones à Le matériel utilisé est peu onéreux, avec la mise en place de nouvelles levées échelonnées et de vivaces. l’investissement total étant inférieur à techniques. Le premier travail réalisé s’est porté 2 000 €. La première année, le kit Les IFT étaient déjà bas au départ, la sur l’effi cience des produits : choix a été mis à disposition du GAEC généralisation du désherbage localisé d’un programme de désherbage per- des Merlandes par la Chambre sur le rang sur près de 50 ha en 2015 mettant de maintenir un IFT herbicide d’agriculture de Dordogne. devrait améliorer encore la dyna- proche de 1. mique engagée. Dans un deuxième temps c’est l’usage La rotation est un facteur important. du désherbage localisé et la lutte J’envisage de miser sur ce levier pour mécanique qui devraient permettre améliorer les résultats techniques d’améliorer encore les résultats. avec l’introduction de plus de luzerne dans l’assolement. Et si c’était à refaire, je recommence- rais !»

Herbi-semis

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 14 Les performances du système de culture ●

Depuis 2012, un effort important a L’IFT hors herbicides est maintenu lui été réalisé afi n de maîtriser le poste aussi à un niveau particulièrement herbicide et maintenir un IFT herbi- bas. cides proche de 1.

Évolution des IFT

Autres indicateurs Évolution Remarques Pratiques nouvelles de production Produit brut  Globalement les charges phytosanitaires et engrais sont stables Charges phyto  (sauf hausse des prix). L’objectif est d’adapter le niveau d’in- trants au niveau de rendement objectif. Charges totales  Économique La marge brute se maintient, ces données restent à vérifi er sur Marge brute  une période plus longue. Charges de Tendance à la hausse des charges de mécanisation liées à  mécanisation une usure accrue et à l’achat de matériel (bineuse). Temps de travail en hausse : augmentation du nombre de Temps de travail  passages, du temps passé au semis et des observations (« plus de temps aux champs »). Stables : les rendements reposent plus sur le potentiel des sols Rendement  et leurs faibles niveaux de réserve utile que sur le niveau de protection de la culture. Adventices  Pas de détérioration de la pression adventice. Pas de hausse des maladies. Niveau de Maladies  > mise en place de mélanges variétaux et choix de variétés maîtrise tolérantes. Hausse de la pression limaces et oiseaux au semis et à la Ravageurs  récolte sans lien avec la modifi cation de pratiques.

Quelles perspectives pour demain ? « Je cherche encore à avoir des pra- tiques les plus économes possibles en intrants et en rapport avec les poten- tiels de production. Une étude est en Contact cours pour évoluer vers l’agriculture Votre conseiller spécialisé : biologique mais le pas à franchir est Richard RAYNAUD important. » Ph. Desvergne. [email protected] Tél. 05 53 92 47 50 / 06 29 53 70 30

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 15 ●

Viticulture DEUX NOUVEAUX CLONES DE MUSCADELLE B DESTINÉS À LA PRODUCTION DE LIQUOREUX

EN CHIFFRES Pratiques nouvelles de production 2016 Date à laquelle ces deux nouveaux clones seront plantés dans une par- celle de vigne mère en Dordogne

Raisin Muscadelle

La Muscadelle connaît un regain d’intérêt quant à son utilisation pour la production de vins blancs secs mais également de vins blancs liquoreux. Cependant, la référence, le clone 610 est très productif et donc difficile à cultiver pour l’obtention d’un vin de qualité. Il n’existe qu’un seul clone de Muscadelle B inscrit au catalogue des variétés et clones de vignes cultivés en France.

Le clone 610 a été sélectionné la demande des professionnels, œnologiques et organoleptiques comme clone sanitaire. Il permet le la Chambre d’agriculture de Dor- clairement différentes du clone té- maintien et l’utilisation de ce cépage dogne a mis en place une collec- moin le 610. Ces clones sont adap- par les professionnels et garantit son tion d’études de Muscadelle B. tés à l’élaboration de vins liquoreux état sanitaire. En décembre 2014, deux nouveaux avec des intensités de pourriture Toutefois, le fait de n’avoir qu’un clones, le 1216 et le 1217, ont noble moyenne à supérieure. Leurs seul clone agréé, restreint la diver- été agréés. Ils se démarquent par vins obtiennent une qualité gusta- sité du cépage. C’est pourquoi, à leurs caractéristiques agronomiques, tive supérieure au clone 610.

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 16 Du raisin à la bouteille Une collection d’étude pour ● un vin aux couleurs d’or Caractéristiques de la Les vins de Monbazillac proviennent parcelle expérimentale de raisins récoltés à sur-maturité Les observations réalisées dans le avec action ou non de la pourriture conservatoire situé à Monbazillac Lieu : Monbazillac. noble (Botrytis cynerea). Les raisins ont conduit à l’implantation d’une Sol : Colluviosol calcique et sont récoltés manuellement par des collection d’étude et c’est en 2009 rédoxique. tris successifs. La richesse minimale que les micro vinifi cations ont débu- Porte-greffe : 101-14. en sucre des raisins est de 221 té. L’objectif étant d’agréer un ou Densité : 4 000 pieds à l’hec- grammes par litre, voire de 255 plusieurs clones signifi cativement tare (2.5 m x 1 m). grammes par litre pour les raisins différents du seul clone actuel : le Date de plantation : 2006. destinés à la production de vins sus- 610. Mode de conduite : guyot ceptibles de bénéfi cier de la men- simple. tion « sélection de grains nobles ». Observations réalisées sur Entretien du sol : enherbement naturel sur la totalité des rangs D’une remarquable couleur or qui la collection d’étude de et désherbage chimique du fonce avec le temps, le vin d’appel- 2009 à 2014 : tests sanitaires, cavaillon. lation d’origine contrôlée Monba- stades phénologiques, contrôles zillac est particulièrement élégant, maturités, évaluation de la botrytisa- généralement dominé par des tion, intensité et qualité de la pour- arômes de miel, d’acacia et de riture noble et acide, nombre de pêche, agrémenté par des nuances grappes par pesée de vendange, d’agrumes et de mirabelles confi ts analyse des moûts, analyse des vins (d’après le cahier des charges Mon- fi nis, dégustations. bazillac, publié au BO-AGRI le 26 Les résultats des observations ont été juin 2014 ). analysés statistiquement. Pratiques nouvelles de production

Les clones 1216 et 1217 aux baies chocolatées Nombre de grappes par souche avant tri

LIBELLES MOYENNES GROUPES HOMOGÈNES

610 12,8 A 1217 11,8 A B 1216 11,6 B Le nombre moyen de grappes par au témoin mais gardent une acidité souche varie de 11,6 à 12,8. Le test moyenne, ce qui limite l'expression de Newman-Keuls permet d'iden- des sucres dans son vin et main- tifi er deux groupes homogènes tient la fraîcheur de ses arômes. Les concernant le nombre de grappes clones 1217 et 1216 ressortent sur par souche. Statistiquement, l'ana- la qualité de leur équilibre qui est lyse nous montre qu'il existe une dif- adaptée à l'obtention d'un vin liquo- férence signifi cative entre les clones. reux. Le clone témoin 610 présente une Le clone 1216 obtient une meilleure fertilité signifi cativement plus élevée implantation de la pourriture noble (12,8 grappes par souche) que le (graph 1 page suivante) qui se clone 1216 (11,6). La fertilité du caractérise par des fréquences plus clone 1217 est comparable au élevées. Le clone de référence 610 clone 610. obtient des niveaux plus faibles. Le Notes globale Sur les moyennes des millésimes taux de pourriture noble est infé- CLONES étudiés, le clone 1216 et le 1217 rieur pour le clone 1217. Le clone sur 20 se démarquent de la référence 610 1216 se distingue du clone 610. 1216 13,33 avec un TAV total sans les sucres Il obtient un poids moyen moindre 1217 13,1 résiduels plus important. Ces clones et une intensité en pourriture noble ont une richesse en sucres supérieure supérieure aux autres clones. 610 11,67

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 17 ● Graph 1 - Répartitions des intensités moyennes de pourriture présente un vin moins acide et des noble (millésime 2009 à 2013) notes moins rôties.

Le témoin, le clone 610 s’est com- 60 porté de manière moyenne au 50 cours de l’étude. La qualité de ses 40 2009 vins est en retrait. Il est régulièrement 2010 rejeté par une majorité des dégusta- 30 2011 teurs le trouvant moins typique ou en 20 2013 tout cas moins proche de l’objectif 10 produit d’un vin liquoreux. 0 Ces deux nouveaux clones seront 1217 1216 610 T plantés au printemps 2016 dans une parcelle de vigne mère en Dor- Graph 2 - Caractérisation des notes moyennes reçues lors des dégustations dogne. Les premiers plants devraient être disponibles auprès des pépi-

Intensité_colorante niéristes en 2019. La diffusion de Défaut4,00 Nuance ce matériel sera effectuée par la Qualité_Bouche Int_Arôme_Nez 3,00 Chambre d’agriculture de Dordogne avec une priorité vers les profession- Typicité Fruité 2,00 nels du département.

Longueur 1,00 Fraîcheur_fruit

- Pratiques nouvelles de production Equilibre Floral Ce qu’il faut retenir Qual_Arôme_Bouche Miel

Int_Arôme_Bouche Rôti Afi n d’étoffer la gamme de

Gras Qualité_Nez clone de Muscadelle B, deux Sucrosité Acidité clones, le 1216 et le 1217, ont été agréés. Au cours de 1217 1216 610 l’étude, ils ont montré de meil- leures potentialités par rapport Lors des dégustations, le clone Pour conclure au clone témoin 610, des 1216 est le mieux noté. Il pré- • Le clone 1216 obtient régulière- raisins plus riches en sucre, une sente un vin plus gras, plus sucré, ment une richesse en sucres plus inté- sensibilité à la pourriture grise plus typique. Il est apprécié pour la ressante que le témoin (610), avec inférieure et une intensité aroma- fraîcheur du fruit, son coté fl oral, sa une meilleure capacité à botrytiser. tique supérieure. longueur et son intensité colorante. Il est plus précoce que le 610. Les arômes sont bien présents en Il ressort comme un des individus bouche bien que moins fruités que préférés par les dégustateurs. Lors le vin produit par le clone témoin. des dégustations, la bouche est Cette expérimentation a été fi nancée par Le clone 1217 est apprécié pour bien équilibrée. Il obtient une lon- FranceAgriMer, Le Conseil régional d’Aquitaine, ses notes miellées, la qualité de gueur en bouche plus importante la Fédération des Vins Bergerac Duras, Les son nez et la fraîcheur du fruit. Il est que le 610 ainsi que du gras. Ses Vins de Bergerac et Duras et les Chambres lui aussi mieux noté que le clone caractéristiques olfactives sont plus d’agriculture de Dordogne et Gironde. témoin mais apparaît un peu plus appréciées. Ce clone ressort en tête faible que le clone 1216 sur plu- à chaque dégustation. Il n’a jamais sieurs critères. été rejeté au cours des 5 millésimes Contacts Ces 2 clones ont été clairement étudiés. Vos conseillers spécialisés : appréciés par le panel de dégusta- teurs et font l’unanimité par rapport • Le clone 1217 représente un inté- Laurent COLOMBIER au clone témoin : le 610. rêt pour la qualité de ses vins qui [email protected] Les vins du clone 610 sont carac- ont été régulièrement appréciés. Tél. 05 53 63 56 50/ 07 86 00 50 48 térisés par une bouche plus fade, Lors des dégustations, il ressort François BALLOUHEY un déséquilibre, un manque de lon- des notes aromatiques miellées et [email protected] gueur et de gras. une fraîcheur du fruit plus élevée. Il Tél. 05 53 63 56 50/ 07 86 00 50 53

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 18 ●

Conduite du noyer GÉRER L’ÉCLAIREMENT !

EN CHIFFRES Pratiques nouvelles de production 80 % des vergers de noyers en production nécessitent une taille d’éclaircissement

Noyeraie

Une fois passée la phase de « formation » des jeunes noyers durant 4 à 5 ans, la taille des arbres n’est pas une contrainte indispensable durant les 12 à 20 premières années de vie du verger selon les variétés. Au delà, des interventions deviennent nécessaires pour maintenir une productivité satisfaisante, un bon niveau qualitatif et des calibres corrects.

Les vergers en production pâ- quette, elles vont devoir faire rapide- atteignent aujourd’hui des hauteurs tissent du manque de lumière ment l’objet de taille d’éclairement de 12, 14 voire 16 mètres, ce qui Les noyeraies plantées avant les si l’on ne veut pas voir la production rend les opérations d’élagage ma- années 2000 ( avant la tempête de chuter et les calibres s’amoindrir. nuel particulièrement dangereuses. décembre 1999) constituent encore Or, les noyeraies s’agrandissent et Si l’on veut réaliser ces interventions la majeure partie de vergers en pro- le temps disponible pour élaguer les de taille en toute sécurité, il faut duction. arbres diminue. alors s’équiper de nacelles lourdes Majoritairement constituées de Fran- Par ailleurs, beaucoup de parcelles et coûteuses.

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 19 ● De plus, l’arrivée d’un redoutable pour les interventions phytosani- (branches restantes bien alimentées) ravageur contraint à des applica- taires. • Si broyage du bois sur place : tions phytosanitaires. Ces dernières apport non négligeable de future Inconvénients : seront d’autant plus effi caces que matière organique. • Cette taille nécessite souvent l’in- les arbres seront bien « éclairés » • Plage d’intervention relativement tervention de machines spécifi ques par une taille soignée ; c’est à dire large (de la chute des feuilles au qui pourront couper les charpen- que la végétation sera accessible et mois de mars). tières et les « extraire » sans provo- « poreuse » pour une bonne péné- • Possibilité de réduire les coûts d’in- quer de dégâts aux arbres contigus. tration de la pulvérisation. tervention avec des équipements • Une intervention manuelle pour Le choix de la taille mécanique s’im- collectifs (Cuma...). ce type d’élagage serait complexe, pose petit à petit. longue et coûteuse. Inconvénients : • Si la croissance des arbres éla- • Risque de chutes d’arbre si des Quel type d’élagage ? gués est très rapide, l’espace « libé- coups de vents interviennent durant Taille « tempête » ou taille ré » peut se refermer avant une mise la première saison qui suit l’élagage. au lamier ? à fruits correcte des arbres taillés. • Grande quantité de branchage • La gestion de la fertilisation et/ou à gérer (sur place, évacuation pour Taille « tempête » de l’irrigation est plus faire des plaquettes ou BRF...). complexe. • Gestion de la fertilisation à adap- • Il faut choisir des ter pour éviter les apports excessifs époques d’interven- sur les rangs élagués. tion pour avoir un • Sortie des pousses plus aléatoire sol « portant » car les si l’intervention est très tardive et/ou machines sont très les arbres trop affaiblis.

Pratiques nouvelles de production lourdes. • Poids des machines à prendre • La survenue d’un en considération pour intervenir en accident climatique période hivernale sur des sols trop (gel d’automne ou gel humides. de printemps) peut • Le choix de la bonne cadence engendrer un excès de ré-intervention (4, 6, 8 ans ?) de vigueur préjudi- dépendra de multiples facteurs (va- ciable à une mise à riété, vigueur...). fruits pour les rameaux de variétés à fructifi - cation terminale telle que Franquette. Avantages : Taille au lamier • Aucun risque d’avoir des arbres « déstabilisés ». Avantages : • La taille d’un seul arbre permet • Intervention d’améliorer l’éclairement d’une par- rapide (quelques tie des 8 arbres situés autour de ce heures par hectare dernier. avec un lamier). • En règle générale, le « reperce- • Opération pré- ment » de nouveaux rameaux est sentant peu de satisfaisant. risques pour le nu- • En théorie, une opération d’éla- ciculteur contraire- gage identique et progressive sur ment à un élagage les arbres contigus devrait permettre m a n u e l t o u j o u r s d’assurer une rotation au niveau de dangereux (hauteur la parcelle et donc un renouvelle- d’intervention). ment incessant des frondaisons des • Gain immédiat arbres sans perte de production. de lumière pour la • La hauteur de la frondaison sera rangée contiguë. abaissée durant de nombreuses an- • Gain de calibre nées et deviendra plus accessible. et productivité à la récolte qui suit

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 20 Témoignage de Jean-François ● FAYOL, producteur à Sorges et adhérent de la coopérative La Périgourdine/Les Bitarelles

« Depuis quelques années, je constatais que la production dans le bas de mes noyers des parcelles de Franquette de plus de 25 ans baissait de manière régulière. Je m’interrogeais sur la façon de « redon- ner de la lumière » aux arbres sans trop faire baisser mes niveaux de récolte. En 2008, dans des parcelles plus denses (plantées à 9 m) j’avais commencé à enle- ver des arbres et dans d’autres à couper des branches dans le bas des arbres. Le gel de février 2012 est venu perturber mes projets car il a détruit de nombreuses charpentières et endommagé les troncs d’un grand nombre d’arbres. C’est durant cet hiver 2014-2015 que je me suis décidé à intervenir de manière effi cace et vraiment trouver une solution durable pour prolonger la durée de pro- duction des parcelles de Franquette. Après plusieurs hésitations, j’ai opté pour Pratiques nouvelles de production une taille au lamier 1 rang sur 2 et un côté sur 2. Bien entendu, la forte charge des arbres en 2015 sur une seule face aurait pu faire craindre un arrachage des arbres en cas de coup de vent. Finalement cela s’est très bien passé, a priori le danger est maintenant écarté puisque les arbres vont à nouveau se ré- équilibrer en 2016. Ainsi, je vais réaliser la même interven- tion sur une autre parcelle durant cet hiver 2015/2016 . Cependant, je vais veil- ler à réaliser une coupe moins sévère de façon à ne pas enlever plus de la moitié de la frondaison des arbres . Un seul constat alarmant : la mouche du brou est arrivée dans notre secteur. Ce Jean-François FAYOL et son fi ls devant des arbres élagués durant l’hiver 2014-2015 redoutable ravageur semble particuliè- rement apprécier les noix de très gros calibres obtenues grâce à cet élagage sévère ! » POUR ALLER PLUS LOIN

Echo du noyer, n°6, février 2011, Station de la noix de Creysse : « Taille mécanique sur Lara Fernor et Franquette. » Contact sur le site : Votre conseiller spécialisé : http://www.noixsudouest.fr/ fi ches-techniques.php Didier MÉRY [email protected] Tél. 06 43 48 47 51

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 21 ●

Palmipèdes gras QUAND LA QUALITÉ DU FOIE Expérimentation GRAS SE JOUE EN QUELQUES HEURES ET QUELQUES GRAINS

EN CHIFFRES 11 h Durée optimale de jeûne chez un canard gavé

Foie gras cuisiné

Après un minimum de 14 semaines, nécessitant une maîtrise des conduites alimentaires et un respect des bonnes pratiques d’élevage et de gavage, arrive enfin l’étape ultime de l’abattage des canards. Ces derniers instants entre la dernière manipulation du gaveur et le quai de déchargement de l’abattoir ne sont pas à négliger. Après de nombreuses années de recherches sur l’oie, le site expérimental de Glane (Asseldor) a montré l’impact de la durée de jeûne avant l’abattage sur la qualité des produits. Dans l’article qui suit, nous vous PROTOCOLE : trois durées de nards mulards mâles de 4,5 kg ont donnons les principaux résultats jeûne (9, 12 et 15 heures) et deux été répartis en 3 lots de gavage. d’essais sur la conduite à adopter types de pâtées de gavage (farine Les quantités de maïs distribuées avec des canards mulards et ce en ou mélange « farine / 30 % grain ») (Fig. 1) ont été les mêmes quelles fonction de vos pâtées de gavage. ont été testées. Pour cela, 210 ca- que soient les modalités testées

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 22 ainsi que le pourcentage d’additif ● « gavage ». L’abattage de ces ani- Fig. 1 : Courbe de gavage utilisée maux s’est déroulé au Lycée agri- cole de Périgueux et les foies ont 500 été transformés directement après 450 éviscération des animaux. 400 350 Objectif 1 300 Impact de la durée de jeûne avant 250 abattage sur les performances des (g) sec maïs de Quantité 1 2 3 4 5 6 7 8 9 101112131415161718192021 animaux pendant gavage et sur la qualité des produits obtenus. Nombre de repas Expérimentation Les résultats montrent que, pour des Fig. 2 : Impact de la durée de jeûne avant abattage quantités d’ingéré brut de maïs sec sur le poids vif à l’abattage des animaux (8 590 g en 21 repas) et des ani- maux de poids à la mise en gavage 6600 (4 558 g) similaires, le poids vif à 6500 6400 l’abattage diminue avec l’augmen- 6300 tation de la durée de jeûne (Fig. 2). 6200 Poids vif (g) vif Poids 6100 Concernant le poids de foie et son 6000 rendement après cuisson (Fig. 3), 9h 12h 15h nous observons qu’entre 12 h et Durée de jeûne 15 h de jeûne il n’y a pas de diffé- rence signifi cative mais entre 9 h et Fig. 3 : Impact de la durée de jeûne avant abattage les deux autres durées, nous avons sur le poids de foie et son rendement à la cuisson observé une diminution du poids de foie (- 7 %) et du rendement à la cuis- son (- 7 %). 750 80 700 75 Sur l’ensemble des autres produits 650 600 Rendement à Rendement mesurés (carcasse, muscle pectoral, la cuisson (%) 70 peau du magret, muscle du magret, Poids de foie (g) 9h 12h 15h 9h 12h 15h magret et aiguillette), il n’y a pas de Durée de jeûne Durée de jeûne différence de poids entre les durées de jeûne testées (Tableau 1). Tableau 1 : Impact de la durée de jeûne avant abattage En conclusion, l’objectif premier sur la qualité des produits. était d’évaluer l’impact de la durée de jeûne avant abattage sur les Durée de jeûne Poids en g performances des canards pendant 9 h 12 h 15 h gavage et sur la qualité des produits Carcasse obtenus. A la vue des résultats ci- 4192 4101 4160 dessus, étant donné que le poids vif Muscle pectoral 327 322 321 des animaux après 9 h de jeûne est élevé notamment dû à un tractus di- Peau du magret 182 177 181 gestif encore plein et qu’après 12 h Magret de jeûne, la perte pondérale du foie 509 499 502 est importante, il semble judicieux Aiguillette 47 45 44 d’affi rmer que dans les systèmes de production actuels l’optimum de du- rée de jeûne chez un canard gavé est de 11 h.

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 23 ● Objectif 2 Impact de la granulométrie des Fig. 4 : Impact de la granulométrie des pâtées de gavage pâtées de gavage sur les perfor- sur le poids vif à l’abattage des animaux mances des animaux pendant ga- vage et sur la qualité des produits obtenus. 6500 6400 Les résultats montrent que, pour des 6300

quantités d’ingéré brut de maïs sec (g) vif Poids 6200 (8 582 g en 21 repas) et des ani- Mélange Farine maux de poids à la mise en gavage Pâtée de gavage (4 550 g) similaires, le poids vif à

Expérimentation l’abattage est supérieur chez les animaux gavés au mélange avec 30 % de grains (+ 3 % ; Fig. 4). Fig. 5 : Impact de la granulométrie des pâtées de gavage sur le poids de foie et son rendement à la cuisson Concernant le poids de foie et son rendement après cuisson (Fig. 5), nous observons qu’entre un gavage 730 au mélange avec 30% de grain et 680 75 un gavage 100 % farine il y a un 630 65 gain de poids de l’ordre de + 9 %,

580 cuisson (%) 55

cependant il n’y a pas d’effet sur le Poids de foie (g) Rendement à la la à Rendement rendement à la cuisson. Mélange Farine Mélange Farine Sur l’ensemble des autres produits Pâtée de gavage Pâtée de gavage mesurés (carcasse, muscle pectoral, peau du magret, muscle du magret, magret et aiguillette), il n’y a pas de différence de poids entre les durées de jeune testées (Tableau 2). Tableau 2 : Impact de la granulométrie des pâtées de gavage sur la qualité des produits. En conclusion, l’objectif second était d’évaluer l’impact de la granu- Pâtée de gavage Poids en g lométrie des pâtées de gavage sur Mélange Farine les performances des animaux et sur Carcasses 4130 4158 la qualité des produits obtenus. À la vue des résultats ci-dessus, il semble Muscle pectoral 324 321 judicieux d’affi rmer que les systèmes Poids peau du magret 182 178 de production utilisant des pâtées de gavage contenant des graines Poids magret 506 499 entières de maïs semblent, à quan- Poids aiguillette 45 45 tité d’aliment équivalente, produire plus de foie gras et de carcasse que le système utilisant uniquement de la farine. Conclusion générale : il faut noter qu’il n’y a pas d’interaction entre la durée de jeûne avant l’abattage et le type de pâtée de gavage utilisée. A la lecture de ces deux expériences, on peut conseiller que quelle que soit la pâtée de gavage utilisée, l’optimum de durée de jeûne chez Contact un canard gavé doit être de 11 h et Julien ARROYO que l’incorporation de grains entiers Ferme expérimentale de l’oie et du canard de maïs permet d’améliorer signi- (Asseldor) à [email protected] fi cativement les performances de Tél. 05 53 45 47 68 gavage (poids de foie et carcasse).

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 24 ●

Bâtiments d’élevage et changement climatique ENTRÉES D’AIR MODULABLES

EN CHIFFRES Adaptations au changement climatique + 3°C en 2050 avec des variations de températures importantes sur les extrêmes

Filets amovibles sur façades et pignons du bâtiment

Les événements climatiques extrêmes que nous avons connus ces dernières années bouleversent le fonctionnement des bâtiments d’élevage l’été. L’ambiance, le confort de l’animal sont des sujets pour lesquels les éleveurs recherchent de nouvelles solutions. Aujourd’hui des producteurs s’emploient à utiliser des parois amovibles pour la ventilation de leur stabulation dans l’objectif de créer un courant d’air direct sur les animaux en été.

Le changement climatique est une 80 ppm a été observée, une aug- Tous constatent une augmentation réalité, des indicateurs pertinents mentation équivalente est constatée de la température moyenne an- comme l’évolution de la concentra- depuis deux siècles. Différents scé- nuelle avec des forts pics de tempé- tion en CO2 en attestent. Au cours narios ou modèles de simulation du ratures estivales. Les précipitations des 20 000 dernières années, réchauffement climatique ont été évolueraient aussi avec une diminu- une augmentation de la teneur de établis en lien avec Météo France. tion en particulier l’été. La séche-

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resse serait plus fréquente en raison des techniques de brumisation pour de la forte évapotranspiration. Une refroidir l’air. étude fi nancée par le ministère de En fi lière herbivore, il s’agit de ré- l’Agriculture et conduite par l’Institut pondre à un stress thermique afi n de l’Élevage de 2006 à 2009 a d’assurer le bien-être de l’animal et étudié les relations avec la pousse de maintenir son niveau de produc- de l’herbe. tion. Là aussi, il faudra adapter la ventilation des bâtiments, surtout en Cette projection met en évidence période estivale afi n de conserver des incidences sur les systèmes une température de confort pour d’élevage, pour les ruminants : l’animal et d’évacuer l’humidité. • Possibilité de mises à l’herbe de ©APCA plus en plus précoces. • Possibilité de rentrer les animaux de plus en plus tard. Capacité d’adaptation des bovins adultes • Constitution de stocks fourragers à la température ambiante de moins en moins importants pour l’hiver mais de plus en plus impor- Vitesse de l’air l’hiver Vitesse de l’air l’été tants pour l’été (en fi n de siècle, inférieur à 0,50 m/s pour un bovin adulte 4 à 5 m/s pour un bovin adulte stocks été > stocks hiver). • Apparitions de nouvelles opportu- Situation nités telles que le pâturage hivernal pathologique sur certaines zones. dans le cas Nécessité Situation d’humidité seulement pathologique

Adaptations au changement climatique • Deux périodes de stabulation : élevée ou de nourriture dans le cas une l’hiver plus courte et une l’été vitesse de suffi sante et d’humidité pour l’affouragement et pour limiter l’air élevée d’exercice élevée le surpâturage et piétinement.

Changement climatique et -20°C -4°C +10°C +20°C +22°C +40°C incidences sur les bâtiments Dans un bâtiment d’élevage, les animaux produisent déjà une cer- Inadaptation et mort si la situation persiste Adaptation diffi cile taine quantité de chaleur. À titre Adaptation facile Confort sans adaptation d’exemple, un bovin a une puis- sance de chauffe équivalent à un ra- diateur électrique de salle de bains (env. 1000 watts). La température n’est pas le seul facteur déterminant Changement climatique sur la croissance de l’herbe le confort de l’animal, elle agit en (progressivement, sur 80 ans) combinaison avec l’humidité rela- tive. À titre d’exemple, il faut y ra- jouter la vapeur d’eau produite par les animaux, de l’ordre de 10 à 12 litres d’eau par jour et par vache. L’impact du changement climatique n’aura cependant pas les mêmes effets selon les fi lières animales. En fi lière avicole, la hausse des tem- pératures se traduit par une baisse des performances zootechniques et par une mortalité plus importante. En bâtiment, il conviendra de renfor- cer l’isolation, d’adapter les débits de ventilation et de mettre en place

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Des solutions en images

Trappes de ventilation en partie basse pour une stabulation à logettes PETIT RAPPEL pour des vaches laitières Un bovin adulte ne craint pas le froid mais craint la chaleur et l’humidité

INFO De nouvelles références sur l'ambiance en période chaude paraîtront en 2016. Source : Institut de l’Élevage

Filet brise vent amovible sur enrouleur sur toutes les façades et pignons du bâtiment Adaptations au changement climatique

Filet brise vent amovible ouvert en période chaude - Effet parasol

Contacts

Vos conseillers spécialisés :

Bruno LIMERAT [email protected] Tél. 05 53 45 47 63 / 06 07 91 92 70 Xavier GRIZEAU [email protected] Tél. 05 53 45 47 59 / 06 86 16 27 02

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Méthanisation

Méthanisation À ST-ASTIER, LE DERNIER NÉ DES MÉTHANISEURS EST OPÉRATIONNEL

EN CHIFFRES 425 Sa production équivaut à la consommation d’énergie de 425 foyers

Le projet de la SARL VIE répond à une logique d’entreprise locale impulsée par des agriculteurs qui ont souhaité mettre en commun leurs forces pour pallier leurs faiblesses et valoriser globalement leur territoire. Avant de sortir de terre, il aura nécessité 3 ans de réflexion et 1 an de travaux « ce qui est un délai relativement court », positive Guy Debregeas, l’un des cinq associés du GAEC de la Redondie à Saint-Astier.

L’installation de ce méthaniseur sur l’exploitation, de sécuriser ses des solutions locales pour valoriser agricole et rural représente une apports en paille, de répondre aux les déchets des structures agricoles réelle opportunité économique et différents besoins des céréaliers à proximité : laiterie Picandine, territoriale pour le GAEC spécia- voisins, de réduire les nuisances abattoirs municipaux de Ribérac, lisé en élevage bovin. Il lui permet olfactives des lisiers de canards de Société coopérative agricole du de consolider les ateliers existants l’exploitation voisine et d’apporter Ribéracois (SCAR).

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 28 La valeur fertilisante du pouvait faire et enfi n, avec l’admi- ● digestat : une plus-value nistration, pour étudier la faisabilité Un bel exemple non négligeable et les conditions. Un bon projet pour d'économie circulaire « Ce projet de méthanisa- Parmi les apporteurs, on retrouve la qu’il soit bien mené, il faut qu’il soit partagé avec les élus, l’Administra- tion agricole et rurale est laiterie Picandine, un industriel (750 un exemple d'économie m³ par an de lactosérum), ainsi que tion, les professionnels agricoles. C’est vraiment de la co-construction, circulaire avec une grande l’abattoir de Ribérac et la SCAR de complémentarité entre agri- Saint-Astier qui amènent des issues il faut s’entourer des gens qui ont les compétences. » culteurs. Ce méthaniseur fait de céréales. Les apports qui dé- le lien entre les céréaliers coulent de ces partenariats locaux S’investir de son projet pour et les éleveurs : d'un côté font la qualité du digestat selon Méthanisation lever les inquiétudes les céréaliers récupèrent le « J’attache beaucoup l’agriculteur : digestat pour l'apport de d’importance à la valeur fertilisante « Quand on s’engage dans un tel pro- matière organiques et de du digestat. On voulait un digestat jet, on se demande si on sera capable fertilisants et en contrepar- facile à épandre, facile à transporter de le porter jusqu’au bout car c’est tie le GAEC de la Redondie et facile à stocker. Ce qui est intéres- assez complexe mais pendant la phase sécurise son approvision- sant avec les apports des industriels de travaux on se l’approprie au fur et nement en paille. La paille c’est que l’on rajoute des valeurs fer- à mesure de l’avancée des travaux. produite par les céréaliers tilisantes au digestat : azote, potasse, Au début, j’avais vraiment quelques est récupérée par le GAEC phosphore que l’on retrouve ensuite craintes, je pensais ne pas être compé- pour produire du fumier qui sous une autre forme dans ce même tent pour porter ce genre de projet qui servira ensuite à produire digestat. Au fi nal, ces apports viennent est techniquement compliqué mais fi - de l'énergie et du digestat enrichir le bilan matière d’une exploi- nalement ça vient tout seul. Il faut vrai- qui repartira in fi ne chez les tation agricole. » ment que ce soit son projet et qu’il soit céréaliers. » adapté à son environnement et à son Expertise, accompagnement exploitation. On a coutume de dire que Julien Michau, et veille des innovations les projets de méthanisation sont longs Chef du Département Dyna- miques Environnementales Pour accompagner la SARL VIE, la en France. Mais 3 ans de réfl exion pour et Foncières à la Chambre d’agriculture et le bureau un an de construction cela me paraît Chambre d'agriculture d’études Asseldor Méthanisation raisonnable. Prendre le temps de la ont respecté un postulat fi xé par réfl exion c’est aussi bien pour trouver Guy Debregeas. « Nous ne sommes tous les partenaires qui sont intéressés pas partis d’une machine mais d’un localement par le projet. » projet. Nous sommes allés chercher des innovations en Italie, au Luxem- L’évapo-concentration, une bourg, en Allemagne pour trouver des technique innovante au ser- solutions qui répondent au cahier des vice de la qualité du digestat charges. C’est le projet qui s’adapte L’évaporateur sous-vide permet de au territoire pas l’inverse » explique concentrer au maximum le digestat Julien Michau. liquide brut produit par le process L’expertise et l’accompagnement de méthanisation par extraction sont indispensables dans un projet d’eau. Ce dispositif repéré lors d’un de cette envergure. Guy Debregeas voyage d’études en Italie et com- a su l’apprécier : « Si je n’avais pas mercialisé en France par la société été accompagné, je ne me serais pas K-révert (Isère) est piloté par un auto- engagé dans un projet comme celui-là. mate programmable. C’est un travail d’équipe, de partage Le digestat liquide brut produit par et d’interrogations collectives. L’inno- l’unité de méthanisation est envoyé vation on ne la fait que si on partage vers un séparateur de phases à vis. ou on échange comme j’ai pu le faire Ce matériel permet de récupérer une avec les céréaliers, avec la Chambre phase solide (le refus solide, riche d’agriculture, etc. Il y a eu plusieurs en phosphore) et une phase liquide niveaux d’échanges : d’abord avec les riche en nutriments (ammoniaque et professionnels pour discuter de la phi- potasse). La phase solide est stoc- losophie du projet puis, quand nous kée sur une plate - forme de stoc- sommes rentrés dans la phase active, kage bétonnée couverte. La phase Évaporateur double effet avec les élus pour savoir ce que l’on liquide est envoyée vers une cuve Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 29 ● cylindrique de rétention avant d’être tré riche en potasse) et le distillat dirigée vers un évaporateur sous (produit dilué riche en azote miné- vide à eau chaude double effet. Ce ral). A terme, le concentrat sera mé- matériel utilise la chaleur produite langé au refus de séparateur sur la par l’unité de méthanisation de la plateforme de stockage couverte. Le SARL VIE. distillat est stocké dans des poches Dans ce système, la phase liquide étanches. Ce produit sera utilisé du séparateur est portée à ébullition pour la ferti-irrigation des maïs de pour évaporer l’eau et concentrer l’exploitation du GAEC de La Re- les produits qui ont une température dondie.

Méthanisation d’ébullition supérieure à celle de l’eau. Il s’effectue une séparation entre le concentrat (produit concen- Refus solide

La gaine technique : cœur de l’installation qui bénéfi cie d’un pilotage entièrement informatisé.

Le piège à cailloux : pour éviter d’arriver dans le digesteur, les Contacts cailloux sont piégés dans cette fosse. Vos conseillers spécialisés : Ce système nova- teur a été intégré Julien MICHAU [email protected] dans le cahier des Tél. 05 53 45 47 89 / 06 89 67 79 89 charges du métha- niseur sur demande Quentin LAURENT [email protected] de Guy Debregeas. Tél. 05 53 45 47 87

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NetIrrig & Dron’im@ges DEUX NOUVELLES APPLICATIONS POUR PILOTER L’IRRIGATION ET LA FERTILISATION DES CULTURES Le web est dans le pré

EN CHIFFRES 2016 Année d’arrivée sur le marché de ces deux outils

©Chambre d’agriculture Charente-Maritime

Ces deux nouveaux outils qui arrivent sur le marché courant 2016 vont permettre aux exploitants d’être accompagnés dans le pilotage de l’irrigation et la fertilisation des cultures. Avant d’être accessibles via le net, ces applications innovantes, offrant un suivi individuel et personnalisé, seront soumises à une phase de test, histoire de les adapter comme il faut aux besoins du territoire.

NetIrrig est un outil Internet dévelop- au mieux au territoire. Ce test sera bilan hydrique élaboré à la par- pé par les services de la Chambre réalisé sur un groupe représentatif celle, intégrant une mise en forme d’agriculture du Loiret, pour l’aide des cultures irriguées afi n de pro- graphique, et un conseil prévi- au pilotage de l’irrigation. poser rapidement aux irrigants un sionnel. Il permet d’optimiser la La Chambre d’agriculture de Dor- outil d’aide au pilotage personna- conduite de l’irrigation sur grandes dogne se propose de tester cet lisé pour la campagne d’irrigation cultures (blé tendre, blé dur, orge outil sur différentes cultures du dé- à venir. de printemps, pois protéagineux, partement pour pouvoir l’adapter NetIrrig repose sur la méthode du tournesol, maïs grain et ensilage), Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 31 ● et prend en compte la durée du tour Test de Dron’im@ges sur blé et colza en 2016 d’eau sur la parcelle pour élaborer des prévisions à 15 jours. La mise Courant 2016, un conseil de pilo- Les avantages de l’outil à jour quotidienne des données tage de la fertilisation sur blé et • Précision et rapidité. météo des stations les plus proches colza par drone sera proposé aux • Approche vue du ciel même par (pluie et ETP) permet de calculer en agriculteurs avec l’application inter- temps nuageux, des relevés fi ables temps réel la réserve utile des sols. net Mes Dron’im@ges. et précis sur toute la surface de la Il permet un suivi individualisé à la Ce nouvel outil permettra : parcelle. parcelle, ce qui permet d’optimiser • D’ajuster les apports d’azote • Conseil livré en 5 jours. les apports et donc les coûts d’irri- pour assurer la productivité. • Des données interprétées et tra- gation. • De connaître précisément les be- duites en plan d’actions par un soins des cultures et bénéfi cier d’un expert en agronomie. Une appli accessible à tout conseil agronomique pour ajuster • Un outil qui sera directement moment via le net les apports d’engrais : la bonne accessible dans l’application Mes Une mise à jour quotidienne des dose, au bon endroit et au bon P@rcelles, permettant d’intégrer ces données (pluie et ETP) par les 21 moment. données dans vos plans prévision-

Le web est dans le pré stations du réseau agrométéo de • D’affi ner le troisième apport nels de fumure. la Chambre d’agriculture de Dor- d’azote sur blé en limitant les excès dogne permettra d’utiliser des don- ou les besoins non couverts grâce nées proches de votre exploitation à la modulation intraparcellaire. et avoir une tendance générale des besoins de vos cultures. Le service Mes Dron’im@ges Celles-ci pourront être affi nées par Programmé avec les coordonnées la mise en place de pluviomètres des parcelles, le drone est déployé automatisés et avoir ainsi un pilo- par un opérateur sur les cultures. Les tage à la parcelle basé sur les capteurs mesurent la réfl ectance du conditions réelles de l’exploitation. feuillage et déterminent le niveau Le module irrigation de relevés au- d’alimentation azotée de la culture. tomatisés complétera l’ETP référent Les images recueillies permettent par le relevé de la pluviométrie et l’édition d’une carte de biomasse des irrigations spécifi ques aux par- et du taux de chlorophylle, et ré- celles pilotées. vèlent les disparités sur la parcelle. ©Chambre d’agriculture Charente-Maritime

Les avantages d’un outil de pilo- tage sont les suivants : • Maîtrise du rendement et de la qualité. • Justifi cation technique et enregis- trement des pratiques à la parcelle. • Optimisation des coûts d’irriga- tion et maîtrise des marges. • Gestion de l’ensemble de la sole irriguée. • Accès sécurisé disponible à tout moment. • Accompagnement personnalisé en interaction avec un conseiller.

©Chambre d’agriculture Charente-Maritime L’ingénieur-conseil valide et fournit en cinq jours le calcul exact de la Contact Contact dose moyenne conseillée à la par- Votre conseiller spécialisé : Votre conseiller spécialisé : celle, la variation intra-parcellaire Nicolas FÉDOU ou la modulation automatique. Richard RAYNAUD [email protected] [email protected] Tél. 05 53 80 89 38 / 06 83 82 37 56 Tél. 05 53 92 24 50 / 06 29 53 70 30

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Smart Rural FORMER LES AGRICULTEURS EN MILIEU RURAL A L’UTILISATION DES APPLICATIONS MOBILES PRO Le web est dans le pré

EN CHIFFRES 4 pays européens engagés dans le projet 3 ans pour le mener

Première rencontre des représentants des 4 pays en septembre 2015 à la Chambre d’agriculture

Entre agriculture de précision, système de télédéclaration, outils de gestion en ligne et autres « applis » permettant de consulter la météo, leur compte ou les marchés en ligne, les agriculteurs sont de gros consommateurs de TIC... quand la connexion le permet.

A l’instar d’autres secteurs d’acti- tions - entendez par là le câble, priation de ces TIC en zone rurale vités, le secteur agricole profi te lui la téléphonie ou encore Internet – reste l’absence de connexion ou aussi de l’évolution permanente des sont tellement bien intégrées dans un accès plus complexe par com- NTIC. Ces Nouvelles Technologies la profession agricole que certains paraison aux zones urbaines : les d’Information et de Communication blogueurs estiment qu’il est plus fameuses zones blanches qui sub- regroupant l’ensemble des outils juste de faire tomber le N et de ne sistent en Dordogne sont une réa- modernes qui facilitent la commu- parler que de TIC. lité qui évoluera dans le temps, nication et l’échange d’informa- Seulement, un des freins à l’appro- souhaitons-le...

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 33 ● L’enjeu du projet Smart Rural Cette fracture numérique entre popu- lation urbaine et rurale a engendré un défi cit d’appropriation des ou- tils modernes en milieu rural. Sans accès il est effectivement diffi cile de maîtriser ou de se familiariser avec un outil en particulier. C’est tout l’enjeu du projet européen Smart Rural qui pourra combler ce défi cit d’informations et d’appropria- tion des TIC chez les agriculteurs périgordins et qui visera également à déterminer les besoins des profes- sionnels en matière d’applications pour la gestion de leur exploitation. La Chambre d’agriculture s’est enga- Le web est dans le pré gée dans ce projet européen avec trois autres partenaires (Autriche, Irlande et Espagne) pour une durée Loïc Brunat, éleveur à Saint-Michel de Villadeix et utilisateur de Selso. de 3 ans. Les représentants des quatre pays se sont retrouvés en septembre 2015 pour une première Applications développées par les chambres d’agriculture approche qui aura permis de scel- ler offi ciellement l’engagement et les Mes P@rcelles : application facilitant le missions de chacun. pilotage des cultures. Ce type de projet servira de socle • Enregistrement des pratiques (fertilisation, de réfl exion à l’élaboration des poli- phytosanitaire) tiques européennes en matière de • Cartographie de l’exploitation TIC et d’accompagnement en milieu • Dossier PAC (préparation assolement en rural. amont, gestion des SIE, des îlots) • Optimisation des pratiques fertilisation Mes Parcelles Touch Les grandes étapes du projet + d’info : Florence LABROUSSE au 05 53 35 88 13 Dans un premier temps des enquêtes Selso : application dédiée aux éleveurs de bovins laitiers et allaitants individuelles vont être effectuées au- de la région Sud-Ouest. près des agriculteurs de Dordogne afi n de recenser leur taux d’équipe- • Faire vos déclarations de naissance ment et l’usage qu’ils font des TIC. • Consulter votre inventaire troupeau La même démarche sera dupliquée • Commander des boucles parallèlement dans les trois autres • Enregistrer des ordonnances vétérinaires et des traitements Pays auprès des professionnels agri- + d’info : Jean-Jacques VIGIER au 05 53 35 88 56 coles des zones rurales pour pouvoir comparer et confronter les résultats. Ma C@ve : logiciel de traçabilité au chai. Ensuite des entretiens de groupe d’agriculteurs vont être menés en • Enregistre toutes les étapes de la production vinicole de la Dordogne et dans chaque pays im- vendange jusqu’à la mise en bouteille pliqué dans le projet pour compléter • Suivi des transferts, des lots et des analyses à toutes les étapes de l’enquête par rapport aux pratiques la vinifi cation ainsi que sur les lots conditionnés nationales de chaque partenaire. + d’info : François BALLOUHEY au 05 53 63 56 50 Les résultats de ces entretiens per- mettront d’élaborer un programme Contact d’actions de formation en cohérence avec les besoins et les attentes des Smart Rural s’inscrit dans le programme Votre conseiller spécialisé : agriculteurs de chaque pays et, pour- européen ERASMUS + fi nancé par l’Europe. Serge FOURLOUBEY quoi pas de développer des appli- [email protected] cations professionnelles agricoles. Tél. 05 53 35 88 20 / 06 80 17 35 77

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Au champ et sur le web PORTRAITS D’AGRICULTEURS CONNECTÉS Le web est dans le pré

EN CHIFFRES 22 % des agriculteurs sont équipés d’un Smartphone 88 % d’entre eux s’en servent pour consulter leurs mails et 78 % la météo

Depuis quelques années, le comportement des agriculteurs vis à vis du web est scruté. A coup de sondages ou d’enquêtes, l’enjeu est de pouvoir analyser l’intensité de la relation qui existe entre les exploitants et les nouvelles technologies. Baptisés « agrinautes » ou « agrisurfeurs », les agriculteurs représentent une communauté d’utilisateurs non négligeables pour les acteurs du marché agricole. Un métier de haute seule vie et dans un temps record son activité. Entre l’émergence technologie - agronomie, vétérinaire, sanitaire, d’une multitude d’applications La profession est effectivement com- comptable, fi scale et réglementaire destinées à lui faciliter la vie, les plexe et s’exerce dans un cadre ré- - s’est donc naturellement tourné forums agricoles en tout genre, glementaire très exigeant... L’agri- vers des solutions « webisées » et les blogs ou encore les réseaux culteur, spécimen hors du commun inspirées des nouvelles technolo- sociaux, l’agriculteur peut aisément qui doit être capable de maîtriser gies pour échanger, partager et être au champ et sur le web… une multitude de notions dans une s’informer afi n de gérer au mieux

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 35 ● Que font les agriculteurs sur le augmentation puisqu'en 2012 habitude de consultation pour 39 % web, quelles sont leurs habitudes 13 % des exploitants en étaient des exploitants. de connexion, combien de temps équipés. passent-ils connectés en moyenne et Du côté des habitudes de compor- Histoire de vérifi er ce comporte- à quelle fréquence ? Utilisent-ils des tement, ce sont les mails qui arrivent ment dans nos campagnes et illus- applications et si oui lesquelles ? en première position de consulta- trer cette relation qui lie les agricul- Les sondages pleuvent et mettent tion : 79 % des agriculteurs utilisent teurs périgordins avec le web, nous en lumière des petites habitudes du cette source pour se tenir informés. avons mené notre petite enquête quotidien à la ferme. Les prévisions météorologiques dans les fermes… Nous sommes Première bonne nouvelle : selon prennent la 2ème place du podium allés à la rencontre de celles et ceux une enquête BVA pour Terre-net, avec un score de 78 %. En 3ème po- qui se sont emparés des réseaux 22 % des agriculteurs possèdent un sition, on retrouve le suivi des cours sociaux pour partager leur passion, Smartphone - téléphone offrant une et des marchés (55 %) juste devant mettre la lumière sur leur métier et connexion au web, il nous semblait la gestion des données en lien avec utiliser le web pour faire connaître intéressant de le préciser…-. Un l'exploitation (élevage, parcelles, leur production... pourcentage qui illustre une nette comptabilité) qui représente une Le web est dans le pré PORTRAITS D’AGRICULTEURS CONNECTÉS

Émilie a créé une page Facebook pour illustrer son métier Émilie Auroux est installée à Boisse d’illustrer en images ou en vidéos ont parfois aussi l’occasion d’aller (Sud-Bergerac) avec son mari Fa- ses activités : « Facebook est pour pâturer dans les vignes ». La boucle brice depuis l’été 2015. Les deux moi un bon moyen de montrer ce est bouclée… Prochaine étape pour gérants-associés de l’EARL de Cuil- que l’on fait pour que les gens en le jeune couple d’agriculteurs : la ler ont orienté leur exploitation vers prennent conscience avant que le construction d’un laboratoire dont quatre activités bio : agneau (vente fruit de ce travail n’arrive dans leur on pourra très certainement suivre directe), céréales, vignes (6 hec- assiette. » la construction en images. (La Noi- tares), culture et transformation de En attendant de construire son labo- seraie de Boisse commercialise noisettes. ratoire, Émilie élabore les produits également ses produits en boutique issus de la transformation des noi- de producteurs au Bugue, à Port-de- En attendant d’avoir un site internet settes (croquants, pralines, noisettes Couze et Sarlat). qui lui permettra de valoriser et de torréfi ées, petites salées ou petites commercialiser son éventail de pro- sucrées) dans la cuisine familiale et duits issus de la noiseraie, Émilie a au regard des commentaires qui ne choisi de présenter son métier, sa tarissent pas d’éloges sur la page passion et les activités qui rythment dédiée, la gamme qui continue ses journées et celle de son mari sur d’évoluer est déjà bien appréciée une page Facebook. du public : « Les gens intéressés La page Noiseraie de Boisse a pour par mes produits m’appellent ou fi l rouge la noisette mais cela n’em- me demandent où me trouver et ils pêche pas Émilie de faire participer passent directement. Ils me posent le public à la vie de la ferme. également la question pour l’expé- Ainsi depuis leur installation, Émilie dition mais cela viendra. » L’avan- a partagé la phase de construc- tage de cette page est de pouvoir tion de la bergerie en illustrant le sonder les besoins des internautes chantier et ses avancées en pho- qui sont de potentiels clients pour tos, la moisson des tournesols, la la Noiseraie de Boisse et comme vendange des blancs au travers de le rappelle Émilie, la noisette est vidéos, la récolte des noisettes et un grand thème mais fi nalement les leur transformation, sans oublier les quatre activités de la ferme sont en différents marchés auxquels elle par- corrélation : « Les agneaux vont pâ- ticipe pour la commercialisation de turer dans les vergers de noisettes au ses produits. printemps, les céréales nourrissent Le réseau social est pour elle un ou- les agneaux, le fumier est redistri- til de communication qui lui permet bué dans les terres et les moutons Emilie Auroux, agricultrice bio

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 36 Romain consulte pas moins de 9 applis météo au quotidien ● Romain Claveille est vigneron-pro- Bordeaux…) : « Je recoupe toutes ron. Un outil pratique et effi cace priétaire à Monbazillac (14 ha en les informations parce qu’en viti- qui le remettra rapidement à niveau conversion bio en Monbazillac et culture bio il faut de la précision. » pour communiquer avec les touristes rouge). Sur la page Facebook qu’il Parmi les autres applications qu’il anglais en visite sur le secteur… a dédiée à son domaine Château a téléchargées sur le portable, on Prochaine étape pour Romain : le Haut Bernasse, il se décrit comme retrouve Duolingo : « Cette appli développement de la partie e-com- un « vigneron amoureux de la nature me permet de réapprendre l’anglais merce de son site qui permettra aux et épicurien ». Installé en juin 2014, ou de me rafraîchir la mémoire sur internautes de commander en ligne. le jeune viticulteur utilise depuis un quelques bases », confi e le vigne- an le réseau social comme outil de communication en parallèle de son site web (www.chateau-hautber- nasse.fr) : « J’utilise la page pour relayer les activités de la propriété. Depuis l’installation, j’ai assuré deux récoltes et je voulais en parler. Pen- Le web est dans le pré dant les vendanges qui se sont dé- roulées en famille, j’ai posté pas mal de photos. Quand je me déplace chez les cavistes, je mets aussi l’info sur la page ou j’annonce ma pré- sence sur des manifestations. » En plus de consulter ses mails via le smartphone, Romain consulte pas moins de 9 applis météo au quo- tidien (Météociel, Météo-France, Terre-net, la Chaîne-Météo, Météo- Romain Claveille, viticulteur

Alexandrine et Gaëlle, des So femmes connectées ! Diplômées toutes les deux de l’ENI- marketing stratégique, n’ont pas par un objectif phare : fédérer un TA de Bordeaux, Gaëlle Reynou- seulement un parcours scolaire en maximum d’adhérentes au sein de Gravier, viticultrice et présidente de commun mais une passion dévo- leur association So Femmes & Vin, l’Association SO Femmes & Vin et rante pour la fi lière viticole… Elles le premier réseau professionnel de Alexandrine Bourgoin, consultante y consacrent leur carrière profession- femmes de Vin du Sud-Ouest. et directrice de l’agence bergera- nelle et une grande partie de leur coise Oeno #Story, spécialisée en temps libre. Leur hobby est dicté Fille de viticulteur, Gaëlle a succédé à son père en 2013 en reprenant le Domaine de Perreau à Saint-Michel de Montaigne (22 ha en Bergerac et Montravel, 18 ha en AOC rouge et 4 ha en blanc). Une succession qui inscrit la 5ème génération dans une dynamique plus féminine et plus connectée puisque la situation géographique de la propriété - aux portes de la Gironde - a poussé Gaëlle a contrer l’éloignement en développant ce beau projet asso- ciatif. Né en mai 2014, l’associa- tion SO Femmes & Vin, qui regroupe une quarantaine d’adhérentes, se décline sur le web via un site dédié www.sofemmeetvin.fr, une page Facebook et un compte Twitter du Gaëlle Reynou-Gravier, et Alexandrine Bourgoin même nom.

Innov’A 2016 - Chambre d’agriculture Dordogne 37 ● Techniquement, celle qui œuvre en en expliquant ce qui se passe dans page Facebook pour expliquer son coulisses sur le web pour l’asso- les propriétés ou en illustrant des ac- métier et montrer son activité : « Les ciation c’est Alexandrine ! Twitter, tions en images. Nous avons créé gens aiment qu’on leur explique ce Facebook et le site internet, elle ali- avec Gaëlle une ligne éditoriale qu’on fait au quotidien. C’est un mente le tout et gère l’écosystème en et bien identifi é notre public pour choix, à travers cet outil je construis créant du lien entre ces différentes chacun des outils. On s’attache à mon image d’aujourd’hui et de de- plate-formes. Sur Facebook, la vulgariser le langage technique par main. » page atteint quasiment 500 likes : exemple sur Facebook car on sait Le partage est une valeur précieuse « Nous donnons à voir le métier que l’on s’adresse au grand public. commune aux deux jeunes femmes. de viticultrice mais pas seulement. Sur Twitter on est plutôt sur une cible A travers leurs démarches de commu- On y valorise aussi le quotidien de d’experts alors on fait intervenir des nication sur le web, elles contribuent toutes les femmes de Vin, on par- expertes du réseau dès que l’occa- au développement de la fi lière vin tage les informations des autres sion se présente. » au-delà du département. Longue vie vigneronnes, on crée des contenus Gaëlle profi te également de sa aux SO Femmes connectées ! Et plus au nord, ça se passe comment dans le pré ? Le web est dans le pré Thierry : marié, 2 enfants, 1 exploitation, 1 blog, 1 chaîne You Tube, 1 page Facebook, 1 compte Twitter… Thierry est agriculteur à Loos-en- mais je me suis vite aperçu que née. Ça peut me prendre entre 15 Gohelle dans le Pas-de-Calais et mes vidéos étaient suivies par un et 20 minutes. » Thierry a fait une père de deux enfants de 16 et 13 public d’agriculteurs. Aujourd’hui seule entorse à ce fonctionnement ans. Son exploitation de 80 ha est mes vidéos ont bien évolué. » à l’occasion d’un hommage qu’il a dédiée à la grande culture, aux En plus du blog et de sa chaîne rendu aux victimes des attentats de cultures légumières plein champ et à You Tube qui lui permet d’héberger Paris. La vidéo, pleine de sincérité, une activité de pension de chevaux. et d’optimiser le référencement de à l’image de ce sacré bonhomme Sur le web, Thierry Bailliet, alias toutes ces productions, Thierry a qu’est Thierry, est à découvrir sur Thierry agriculteur d’aujourd’hui, misé sur le principe de l’écosys- son blog. Il lui aura fallu une mati- est devenu un personnage public à tème. En étant présent également née de tournage équipé également force de communiquer sur son mé- sur certains réseaux sociaux, il a d’un drone pour la réaliser. Pour tier… Dans le jargon des réseaux lié entre eux automatiquement ce ce qui est du montage des vidéos, sociaux, il est un « leader d’opinion » panel d’outils : « Je poste une vi- Thierry y consacre quelques soirées car il bénéfi cie d’une audience im- déo tous les vendredis à 19 h car dans la semaine : « Le soir, au lieu portante dès qu’il communique sur You Tube aime la régularité. Dès de regarder la télé, je prends du un de ses supports : blog, chaîne qu’elle est en ligne, une actualité temps pour le montage et la rédac- You Tube, compte Twitter, page Fa- comprenant le lien vers la vidéo tion des textes. » cebook. se met automatiquement sur Face- Thierry ne va pas s’ennuyer dans L’aventure de Thierry sur le web a book et Twitter pour en informer les mois à venir, un nouveau défi commencé en 2012. La démarche les internautes de mon réseau. Fa- l’attend : « Maintenant, mon fi ls, a été motivée par une situation peu cebook me permet de m’adresser qui est scolarisé en lycée agricole, agréable : « Mon fi ls était au col- à toutes les générations et Twitter a un autre souci : il se fait chambrer lège et j’ai appris qu’il se faisait cha- de communiquer avec les profes- parce que je suis passé en bio...! » huter par ses camarades parce que sionnels et les médias. » Bonne chance Thierry et au plaisir son père était agriculteur. Je me suis La régularité qu’il s’impose pour de découvrir et de partager ces alors demandé comment je pouvais alimenter sa chaîne You Tube vidéos sur le site de la Chambre. faire pour expliquer mon métier. » a également un impact sur son Cet « ancien timide », comme il organisation mais il essaye de Thierry Bailliet sur une de ses vidéos se qualifi e, ne se démonte pas et le minimiser : profi te de l’intérêt qu’il porte à la « Lorsque j’en ai vidéo pour faire un montage vidéo la possibilité, j’es- qu’il héberge sur un blog qu’il crée saye de prévoir pour l’occasion : « C’était un défi le tournage en à l’époque. J’ai associé cette pre- même temps que mière vidéo à un questionnaire pour je suis au champ. connaître le ressenti des internautes Je fais en sorte et j’ai été soutenu. Au début je vou- que cela ne me lais m’adresser à des non-agricoles prenne pas la jour-

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Une version électronique est consultable surwww.dordogne.chambagri.fr. Par ailleurs, a des Document imprimé paruneentreprise Imprim’Vert qui garantit la gestion des déchets dangereux dans Des solutions pour demain fi lières agréées et surdupapier issu deforêts gérées durablement -certi fi n d’optimiser la diffusion decedocument, lenombre d’exemplaires “papier” aétélimité. Antenne Périgord Pourpre Vallée de l’Isle de Vallée [email protected] Pourpre Tél. 05 53 63 56 50 Périgord Lieu-dit Bridet -ZAVallade Sud -24100 BERGERAC Antenne Tél. 05 53 92 47 50 : Rue duFour prolongée -BP53 -24600 RIBERAC Ribérac Bureau [email protected] Tél. 05 53 55 05 09 Vert 24800 Périgord Maison des Services -Rue Henri Saumande Antenne [email protected] Tél. 05 53 35 88 88 CS 10250 -24060 PÉRIGUEUX CEDEX 9 postale Adresse COULOUNIEIX-CHAMIERS 295 boulevard des Saveurs -Cré@Vallée Nordsiège du Pôle Interconsulaire (PIC) physique Adresse www.dordogne.chambagri.fr [email protected] Noir Tél. 05 53 28 60 80 Périgord 4 rue duCollège -24200 SARLAT Antenne Tél. 05 53 80 89 38 : Maison -24140 Jeannette Douville Bureau du lundi au vendredi 8h30 -12h//13h30 -17h15 > Ouverture au public fi cation PEFC. cation Vous satisfaire, notre priorité! soutien soutien Publication réaliséeavec le des valeurs pour le respect devos desvaleurspourlerespect intérêts > l’éthique pourunerelation entoute confiance desinformations > laclarté unelarge palette decompétences > l’expertise aubonmoment desprestations pertinentes > l’efficacité pourquevous gardiez unelongueurd’avance > laréactivité proche pourmieuxvous comprendre > l’écoute fi nancier