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FACULTEDES LETTRES ET SCIENCESHUMAINES

SERVITUDESD' INTERETMILITAIRE

EN

ET LEURSINCIDENCES SUR L'URBANISME

TOME I

-pour le Doctoratde I'Universitéde présentéeet soutenueen 1996 par MonsieurJean - Luc GHANTRAINE 1

ÀVÀNT -PROPOS

Depuis longtemps, Ie territoj-re mosellan a fait l'objet d,irne attention toute particulière de la part des auto- rités militaires.

Le rô}e historique de METZ, repris par les mots céIèbres attribués à vAUBÀril 3 "Si les villes défendent' les provincest UIÏIIZ défend I'Etat" ' slmthétise parfaitement Ia mission imposée à Ia lvloselle en générat ét à METZ en particulier, par Ia monarchie au lenàemain du traité de RYSff,ICKle 30 octobre L697.

La rédaction de cette d'étude a eu un double souci 3

. celui de restituer un grand nombre d'information ob- jectives pour analyser les selvitudes établies par Ia Loi en générale et les serrritudes nilitaires en parti- culier; . et celui de livrer à leur propre slmthèse, comnent I'espace mosellan fut systématiquement découpé' Eln- nexél mi litarisé et sacrifié à de multiples servitudes militaires, car les exigences de "1'art militaire" pour la défense ne se conjuguent pap nécessairement âvec celles de "I'art en matière d'urbanisme". pour Ia première fois depuis la loi du 7 janvier 1983 relative â la répartition de.s compétences entre les Com- munes, les uépaitements, les Régions et I'Et'at', i1 est donné à examinér, de façon assez précise, Ia face cachée des documents d'urbanisme, c'est-à-dire Ie traitement et l,histoire de l,espace ',sounis arxr, senritudes d'intérêt militaire".

Tout le travail de recherche de l'incidence des senritu- des nilitaires sur I'urbanisme, passe donc Par une bonne connaissance des caractéristiques des lois, des décretst des arrêtés ministériels ou préfectoraux concernant d,une part, la défense rapprochée de certains orrvrages militaires qui a conduit le législateur à édicter cer- taines dispdsitions permettant de donner à ces points défensifs tn maximum d'efficacitér et d'autre part, Ia protection des stocks d'amement, de matières explosi- ies, des champs de tir, des transnissions et des zones de dégagement des aérodromes militaires - 2

Les "moyens nodernes de conbat" ont amené à Ia fin du XVIIlème siècle les autorités nilitaires, à publier plu- sieurs lois et décrets dans I'intérêt de la Défense Na- tionale. Dès L79L (loi du L0 juillet), Ie principe de "protection des fortifications" par 3 zones de senritu- des défensives (4, 20 et 500 toises) est adopté. Les Places de METZ, ET THIOIftTILLE sont classées en première classe, IVIARSALen deuxième et les serrvitudes défensives (ancien glacis) engendrent une emprise esti- mée à plus de 4000 hectares en Moselle.

Ensuiter êû L819 (loi du L7 juillet)' Ia lère zone de senritudes trop contraignante, est' portée à 250 mètres autour des places de guerre mais avec des possibilités de dérogation. Le décret du 10 août 1853 résume enfin 1'ensemble des mesures relatives aux senitudes défensi- ves (250t 487 et 975 nètres) imposées à la propriété privée autour des fort,ifications et des modalités d'application.

En définitiver cê sont notamment ces senritudes que nous examinerons en laissant. de côté les dispositions parti- culières à I'expropriation et, à I'occupation temporaire des propriétés privées nécessaires aux travaux militai- res, qui relèvent essentiellement du problème de I'expropriation pour cause d'utilité publique.

La présente étude est fondée sur Ie recueil de senritu- des anciennes et actuelles, à Ia mise en oeuvre de Ia décentralisation dans le domaine de 1'urbanisme qui pour certaines senritudes, sont donc à restituer dans leur contexte. C'est le cas, Iors de 1'étude d'un Plan d'Occupation des Sols oû I'annexe des "SERVITIIDES D'IIIILITB PIIBLIQUE" comporte, Ie cas échéant, Ia liste des sernritudes rni litaires.

Comme nous le verrons plus loin, iI existe aujourd'hui de trop nombreux textes adoptés bien avant Ie début de ce siècle, êt dont une relecture permet de constater parfoisr gu'ils ne sont plus en conformité avec les principes constitutionnels actuels.

o o o 3-

sor[uÀIRE

TO![E I

AVAIiIT-PROPOS pl-

SOMIlIAIRE p

INTRODUCTION p19

REMERCIEMENTS p22

PREUIERE PÀRTIE

L' IIISTOIRE ET I,À LEGISI,ATION ÀCTUET,IE

gN UATIERE DB SERVITUDES EN FRÀIICE

I - L'ORIGINE DES REGLES EN I{ATIERE DE DROIT p 26

1/ LES SERVITT'DES CONVENTIONNET,LES DE DROIT PRIVE P29 a) La classification des serrritudes P29 l-. Les servitudes dérivées de la situa- tion des lieux i p 29 2. Les servitudes établies par la loi i P 3r- 3. Les servitudes établies par Ie fait de I'homme. p 32

b) Le mode d'exercice des serrritu{es p 34

L. Fonds dominants î p 34 2. Fonds servants. p 34

c) Le mode d'extinction des senritudes p 35 4

2/ TES SER\rITTIDES ÀI)IfiT{ISTRÀTTVES DE DROIT PI'BLIC p 38 a) Le principe général- des seritudes adminis- tratives de droit public P39 l-o Les servitudes d'urbanisme p39 2o Les servitudes d'utilité publique P4L b) Le caractère général des seryitudes admi- nistratives p 42 c) Le principe d'établissement des seryitudes administratives p 45 d) Le recensæent des serrritudes d'utilité pu- blique p46 e) Le contenu de I'arutexe du P.O.S. p49 f) La liste de toutes J-es sewitudes pouvant af fecter L'utilisat,ion du sol P 5L s) La liste des sewitudes de droit public n'affectant pas directement I'utilisation du sol p 58

II - LES DISPOSITIONS PÀRTICIILIERES EN IIIATIERE DE PIIBLICITE FOTIICIERE POTIR LES SERVITT'DES P 64

1/ Les obligations du vendeur p64

2/ Les obligations de I'Administration p66

3/ L'aûrexion des senritudes aux Plans d'Occu- pation des SoIs p 69

4/ Les semitudes incluses dans un P.O.S- (Exemp1e de la conmune de BITCHE) p 70

5/ I.,'absence de déclaration d'inscription des servitudes p 76

6/ L'histoire du découpage administratif de Ia Moselle p 77 5

DEUXIEUE PARTIE

LES SERVITT'DES RET,ATIVES AIIX OTIVRÀGES UILITAIRES,

ÀIIX TIAGASINS À POUDRE ET AT,x CIIAMPS DE TIR

I - LES SERVITUDES DEFENSTVES RET,ÀTIVES ÀTIX FORTIFICATIONS. PIÂCES FORTES, POSTES ET OU- \'ÎÀGES UILITAIRES p87

Ll L'INSTITUTION DES SERVITUDES DEFE}ISTVES PÀR L'ADIIIINISTRÀTION FRÀI\ICÀTSEDES FORTIFICA- TIONS CONSTRUITES PÀR LES FRÀNCÀIS ET IES ÀI,TEI,IANDS ÀIITOI'R DE UETZ p90 a) L'HISTOIRE DU SYSTEME BASTIONNE FRÀNCÂIS À METZ p90 b) L',HrsrorRE DEs GROTTPESFORTTFTES ÂT,LEI{ANDS AUTOURDE METZ APRES 1871 p 100 c ) L'ORGANISATION N)MINISTRATM DE L'ÂITSACE- LORRÀINE APRES ].9].8 p l-10 d) L,ABROGATTONDES ZONES DE SERVTTUDESDEFEN- SMS ALLEI,IÀNDESEN L929 (Af faire BOISTEÀUX) p 111 e ) LA DOTIBLE CEINTTIRE FORTIFIEE REACTIVEE PAR I^A LOI DU L6.02.L932 ÀUTOURDE METZ p l-15

f ) LA RE,APPâRITION DES ANCIENS PERI}IETRES DE SERVITUDESEN 1933 p L22 g ) L' INSTTTIIIION DE NOIMLLES SERVITT DES DEFEN- SIVES A PÀRTIR DE ]-934 p L24 6-

h ) r,A cEINTttRE FORTIFIEE r[Arti[rEI[UE pAR LA LOr DU 2.04.1954 ÀUTOURDE METZ p L25 i ) LES FORTS DE LA PREMTERE CEINTTIRE FORTIFIEE ÀUTOUR DE METZ p L29 l- - G.F. SÀIIIT-QUENTIN et PLAPPEVITT.E, p 130

2 - Fort de SÀIIiII-JIILIEN, p L52

3 - Fort de QUEULEU, p 163 4 - Fort de SÀINI-PRIVÀT, p L69

5 - , p L76 6 - Fort GAIIBETTÀ, p 183 7 - FOrt DEROTILEDE. p l-89 j ) LES FORTS DE LA SECONpE CETI|:IURE FORTTFTEE AUTOUR DE METZ p 1-94 1 - G.F. VERDIni[, p 196

2 - G.F. de L'ÀISNE, p 202

3 - G.F. L'YSER et ouvrages de CHESIfY, p 2L0

4 - G.F. LA MARI|IE, p 22L

5 - Fort de LAIIVÀLLIERE et Fort CIIAMPÂGI{E, p 226

5 - G.F. LORRÀIIIE et ouvrages des carrières d'AMAIWILLERS p 232 7 - G.F. François de GUISE, p 239

8 , G.F. JE,AI{NED'ÀRC, p 245 9 - G.F. DRIÀNT, p 254 l-O - Positions avancées de la Seconde Ceinture Fortifiée autour de I{ETZ :

a) ouvrages de FEVES et CÀIiIROBERT, p 259

b) ouvrages de SORBEY, p 263

c) ouvrage de MOIÛI, p 266

d) ouvrage de SILtrY, p 270

e ) ouvrage de SÀINTE-BARBE. p 272 7-

TOIIE II 2/ L'IIiISTITUTION DES SERVITUDES DEFENSTVES pÀR L'ÀDtr{TNISTRATTON TRAIICÀrSE, DES FORTTFTCA- TTONS CONSTRUITES PAR tES FRÀIIICÀIS ET LES ÀL- IEIIAI{DS AIIÛOUR DE TIIIONVII,LE p 275 a) L'HISTOIRE DU SYSTEI{E BASTIONNE FRÀr{CÀtS Â THÏONVILLE p 275 b) LA CONSTRUCTTOTTDES BÀTTERTES PRUSSTENNES AUTOUR DE DURANT LE BLOCUS DE ].870 p 285 c ) LES GROIIPES FORTIFIES ÀLLEUAIIDS AUTOIIR DE THIOIIVILLE p 288 l- - G.F. de GIIENIRÀNGE, P 29L 2 - G.F. d'IIJÀNGE, p 303 3 - G.F. dE KOEIIIGSIIACKER. P 319

3I I,'INSTITTITIOT{ DES SERVITT'DES DEFENSTVES ATITOI'R DES FORTIFICÀTIONS DE LÀ LIGNE IIAGINOT p 329 a) L'ORIGINE DU I{OUVEAU SYSTEME DE DEFENSE DES FRONTIERES p 329 b) BREF ÀPERCU HTSTORTQUE DE rÀ CONSTRUCTTON DE LA LIGNE MÀGINOT p 335 c) L'INSTITIIIIOII DES SERVITI]DES DEFENSMS AU- TOUR DES OIIVRAGESDE tA I,IGNE MÀGINOT À PARTIR DE L928 p 342 d) LA STRUCTURE DES SECTEURS FORTTFTES DE LA LIGNE MAGINOT P 344 L - La composition des zones de servitu- des du secteur fortifié de THION1TIr.T.Er p 355 2 - La composition des zones de servitu- des du secteur fortifié de BOIILAY, p 360 3 - La composition des zones de servitu- des du secteur forEifié de FÀIILQUEMOIflI, p 36s 4 - La composition des zones de servitu- des du secteur fortifié de ROHRBACH. p 358 e) LA STRUCTIJRE DU SECTET]R DEFENSIF DE LA SARRE p 375 L - L'introduction des inondations défensives au XVrème siècle, p 376 - L' origine des inondations défensives dans Ia Région des Etangs, p 379 - Lt organisation du dispositif des inondations défensives de Ia SÀRRE p 384 8-

4/ L'EVOTUTION DES LOIS ET DECRETS REGISSÀI{T LES SER\/ITUDES DEFENSTVES, INSTITUEES pÀR I,ES EIIPIRES FRÀIICÀIS ET ÀI,LEIIAND p 394 a) LES LOIS ET DECRETS INSTITUES PAR L'EMPIRE FRÀIICÀIS p 396

1 - Loi du I juillet L79L concernant la conservation, le classement des places de guerre et postes militaires et Ia police des fortifications i p 397

2 - Loi- du 17 juillet 1819 relative aux servitudes imposées à Ia propriété pour Ia défense de l'Etat i p 406

3 - Loi du L0 juillet 1851 relative au classement des places de guerre et servi- tudes militaires; p 4i-0

4 - Décret Impérial du L0 août 1853 relatif au classement des places de guerre et des postes militaires, et servitudes imposées à Ia propriété autour des fortifications , p 4L3 b) LES LOIS INSTITUEES PÀR L'EMPIRE ÀLLEI{AIID p 423

l- - Loi allemande du 21 décembre 1871 con- cernant les limitations des propriétés fon- cières dans I'entourage des fortifications; p 424

2 - LoL du 21 férrrier L872 liée à f in- troduction de Ia Loi du Reich du 2L décem- bre L87L, concernant 1es restrictions aux propriétés foncières aux al-entours des for- teresses d'ÀLSÀCE - LORRAINE; p 438

3 - Avis au public du 26 férrrier L872 con- cernant les restrictions aux alentours des forteresses de METZ et de STRÀSBOURG; p 438

4 - Textes législatifs et réglementaires en vigueur de l-871 au l-l- novembre L9L8; p 439 9-

5/ tES CARACTERISTTQUES ACTUF'JJ.ES DES SERVITU- DES DEFENSTVES IIISTITTIEES AIITIOUR DES OT'VRÀGES UILITAIRES TERRESTRES p 44L

À - Les servitudes rel-atives à la zorre des fortificat,ions contenues dans le décret du l-0 août 1853r p 442

B - Les servitudes défensives autour des for- tifications, p 444

a) Assiette des servitudes défensives p 444

b) Servitudes relatives aux constructions nouvelles p 446

c) Servitudes relatives aux constructions existantes p 447

d) Les droits résiduels des propriétaires p 447

- Dans J-a première zone, p 447 - Dans Ia deuxiène zon.er p 449 - Dans la troisiène zone. p 450

e) Les contraventions p 450

f) L'indemnisation des propriétaires p 450

C - La liste des ouvraçJes et conmunes de MO- SELLE encore concernées par les servitudes dé- fensives en septembre l-984 p 451

D - Le répertoire des textes régissant les servitudes défensives relatives aux fortifica- tions, places fortes, postes et ouvrages mili- taires p 453

6/ LES DIFFICULTES DE GESTTONA L'INTERIETIR DES ZONES DE SERVITUDES DEFENSTVES ET LEI'R ÀLIENÀTION p 455

.I / I,'IMMENSE DOIIAINE UILITÀIRE ET CES GIGÀNTES- QUES ZONES DB SERVTTI DES ÀIITOITR DES OIwRÀGES P 469 10

II - LES SER\rITTIDES RET,ÀTTVES À I,A PROTECTION ATTIOI,R DES IIAGASINS À POUDRE DE L,ARIIIEE p 47L

Ll I,'INSTITTTTION DES SERVITTIDES DE PROTECTION AIIIOITR DES I{AGASII{S A POITDRE p 472 a) La première zone de servitudes, p 472 b) La deuxième zone de servitudes, p 472 c) 1e polygone d'isolemetrt, p 472

2/ LE POLYGOIIE D'ISOLE}TEIIIENT DU DEPOT DE I{T'NI- TIONS DE BIT1CHE p 476

3/ LE POTYGONB D'ISOLEMEIiII DU DEPOT DE I[T'NI- TIOIùS DE RESSÀIIICOITRT p 479

4/ I",E,SCÀRÀCTERTSTTQUES ACTUETT.ES DES SERVTTU- DES INSTITUEES AITTIOI'R DES I{AGASINS A POI]DRE DE L'ÀRtr{EE p 482

A - Les prérogatives exercées par la puissance publique, p 482

B - Les limitations du droit d'utiliser le sol, p 482

C - L' indemnisation des propriétaires, p 483

D - Le répertoire des textes régissant les servitudes relatives à l-a protection autour des magasins à poudre de I'Arméet p 484 L1

III - LES SERVITTJDES RELATTVES A I,A ZONE DÀII- GEREUSE AIIIOIIR DES CIIA}IPS DE TIR DE L'ARIIEE p 485

Ll L' INSTITTIIION DES SERVITTJDES DE ZONE DÀIIGB- REUSE ÀUTOIIR DES CIIAI{PS DE TIR p 487

2I T.A ZOI{E DAIIGERET'SE DU CHAMP DE TIR DU BOIS DES OGNOIIS ET DU STÀND BRIÀlûr p 493

3/ T,A ZONE DÀI{GEREIISE DU CIrAÈ[p DE TIR D'ORI,Y p 501

4 / T,A ZONE DANGEREUSE DU CEAI{P DE TIR DU HEL. LEYùÀLD p 503

5/ I,A ZOI{E DÀIIGEREUSE DU CIIA}IP DE TIR DE GUE- BLAI{GE-LES- p 505

6 / T,A ZONE DANGEREUSE DU CIIAMP DE TIR DU HER- RENIYALD p 507

7/ T,A ZONE DAI{GEREUSE DU CIIAMP DE TIR D'II,f,JAIiI- cE p 509

8/ tES ZONES DAIIGEREUSES DU CHÀI,TPDE TIR DU CAIIP DE BIIICIIE p 51-2

9/ LES CARACTERTSTTQUESACTUET.T.ES DES SERVTTU- DES DE ZOT{E DANGEREUSE IIISTITUEES AIIIOI]R DES CHÀMPSDE TIR DE L'ÀRUEE p 522

A - Les prérogatives exercées par la puissance publique, p 522

B - Les limitations du droit d'utiliser Ie sol, p 522

C - L'indemnisation des propriétaires r p 522

D - Le répertoire des textes régissant les servitudes de zone dangereuse instituées autour des champs de tir de I'Àrmée. p 523 L2

TOIIE III

TROISIEME PARTTE

tES SERVITT]DES RET,ÀTT\rES AI'X

TRÀNSIfiSSTONS RÀDIOBLECTRIOUES ET À I,A PRO:TECTIOII

DE I,A CIRCI'I,ATION ÀERIENNE

I - LES SERVTTÛDES RÀDIOSI,ECTR,IOUES RET,ATTVES À I,A PROTECTION DES CENTRES DE RECEPTIOT{ DE L'ÂRIIEE CONIRE LES PERTT]RBÀTIONS EIECTROI{AGNE- TIOUES p 526

Ll L'INSTITTIIION DES SERVITTIDES DE PROTECTTOII DES CENTRES DE RECEPTION COIÛTRELES PERTT'RBA- TIONS ELECTROIIAGNETIQUES p 528

2/ T,A SERVITT'DE DE PROTECTTON CONTRE LES PER.- TT RBATTONS ELECIROMAGNETrQUES DU CENTRE DE DÀBO-tE-I{OLFSBERG (Décret du 3.11.L972) p 533

3/ IE, SERVITT'DE DE PROTECTION CONTRE LES PER- TT RBATIONS ELECIB.OITAGNETrQUES DU CENTRE DE DIEUZE - QUÀRTIER LYÀITIEY (Décret du 28.10.L974) p 535

4/ T,A SERVITT'DE DE PROTECTION CONTRE LES PER- TT'RBATIONS ELECTROIIAGNETIQUES DU CENTR.E DE PITÀI,SBOT'RG - CAI{P DE I,A IIORIE (Décret du 28.10.L974) p 538 L3

5 / T.A SERVITT'DE DE PRCITECTTONCONTRE LES PER- TITRBATTONS Ef,,ECTB.OUAGNETTQUESDU CENIR.E DE METZ-JUSSY (Décret du 20.02.L975) p 540

6/ T,A SERVITT'DE DE PROTECTION CONTRE LES PER- TURBATIONS ELECTROT{AGNETIQITES DU CEIÛIRE DB MOLVANGE (Décret du 04.02.1987) p 543

7I T,A SERVITTIDE DE PRCITECTTONCOTITRE LES PER- TT RBATTONS ETECTROUAGNETTQUESDU CENTRE D'A- IIA}TVII,TERS - METZ-FORT DE I,A FOLIE (Décret du L2.05.L987) p 545

8I T,A SERVITT]DE DE PROTECTTON CONTRE LES PER- TITRBATIONS ELECTROTI.AGNETTQUESDU CENTRE DE METZ-ERESCÀTT (Décret du 25.05.1984) p 548

9/ LES CARÀCTERISTTQUESÀCTUEr.r.ES DES SERVTTU- DES DE PROTECTION CONTRE LES PERTT'RBATIONS ETECTROITÀGNETTQUES TNSTTTUEES ÀIITOITR DES CEN- TRES DE RECEPTION DE L'ÀR}fEE p 555

A - Les prérogatives exercées par Ia puissance publique p s55

B - Les limitations du droit d'utiliser Ie so1 p 556

C - L'indemnisation des propriétaires p 557

D - Le répertoire des textes régissant les servitudes de protection contre les per- turbations éIectromagnétiques instituées autour des centres de réception de I'Armée. p 558 I4

II - LES SERVTflIDES RN)IOELECTRIOTIES RETÀTTVES A I,À PROTECTIOI{ DES CENTRES D'EI{ISSION ET DE RECEPTION DE L'ÀRUEE COIiTTREtES OBSTACLES p s55

Lf L' INSTITUTIOII DES SERVITT'DES DE PROTECTION DES CENTRES D'EUISSIOIT ET DE RECEPTION CONTRE tES OBSTACLES p 567

2/ T,A SERVITUDE DE PRC):IECTION COI{IIR.E LES OBS- TÀCLES DII CENTRE DB DÂBO-LE-WOLFSBERG (Décret du 3.11.L972) p 57L

3/ 1,A SERVITT'DE DE PROTECTION CONIts,E LES OBS- TÀCLES DU CENIRE DE DTEIIZE - QUÀRTrSR LYAUTEY (Décret du 28.L0.L974) p 574

4/ T,A SERVITT]DE DE PROTECTION CONTRE I-,ES OBS- TACLES DU CENTRE DE PITÀLSBOITRG - CÀI{P DE LA HORIE (Décret du 28.10.L974) p 576

5/ T,A SERVITUDE DE PRCITECTION CONTR.E LES OBS- TÀCLES DU CEIqTRE DE I{ETZ-JUSSY (Décret du 20.02.1975) p 578

6/ T,A SERVIfi'DE DE PROTECTION CONTRE LES OBS- TÀCLES DU CENTRE DE I{OLVÀI|IGE (Décret du 04.02.1987) p 580

7I T'A SERVITT'DE DE PROTECTION CONTRE LES OBS- TACLES DU CENTRE D'Atr{,AIIVITJ.ERS - HIETZ - FORT DE I,A FOLIE (Décret du 30.06.1987 ) p 582 8/ T,A SERVITT'DE DE PROTECTIOI{ CONTRE LES OBS- TÀCI,ES DU CEI{TRE DE METZ-FRESCATY ( Décret du 25 . 05 . l-984 ) p 585 9/ LES ZONBS SPECIÀLES DE DEGAGEMENTRELATT\rES À LÀ LrÀISOt{ RÀDTOELECTRTQUE EI{IRE DETIX CEN- TRES DB I'ARIiIEE p s93

Liste des Communes concernées par les servitu- des assurant une liaison radioéIectrique entre deux Centres de I'Armée p 595

1Ol rES CÀRÀCTERTSTIQUESACTUETT.ES DES SERVr- TUDES DE PROTECTION CONTRB LES OBSTÀCLES INS- TITUEES ÀTITOI'R DES CENTRES D'EIIISSION DE L'ÀR- I{EE p 604

À - Les prérogatives exercées par la puissance publique p 604 B - Les limitations du droit d'utiliser le sol p 50s C - Lt indemnisation des propriétaires P 60s D - Le répertoire des textes régissant les servitudes de protection contre les obs- tacles instituéeb autour des centres d'émission de I'Armée. p 50s 15

III - IES SERVITTIDES ÀERONAIIIIOUES DE DEGAGE- I,IEI{T p 607

Ll L',rNSTrTUrrOt{ DES SERVTTI DES ÀEROI{AITTTQUES DE DEGAGEMENT p 609

2/ I"'ES SERVITUDES AERONAI'TIQUES DE DEGAGEMENT IITSTITUEES ÀIIIIOI'R DE L'ÀERODROME DE I{ETZ-FRES. CÀTY (Décret du 22 maL L987 ) p 6L4 3/ rES CARÀCTERTSTTQUESÀCTUET,LES DES SERVTTU- DES ÂEROTTAIITTQIIESDE DEGAGEMETITTNSTITUEES AU- TOIIR DE L'ÀERODROI{E DE METZ-FRESCATY p 622

A - Les prérogatives exercées par Ia puissance publique p 622

B - Les limitations du droit, d'utiliser le sol p 626

C - L'indemnisation des propriétaires p 627

D - Le répertoire des textes régissant les ser- vitudes aéronautiques de dégagement (Loi du 29 décembre 1892). p 629 rv - LES SERVITUDES ÀERONAUTIOUES DE BÀLISÀGE p 630

Ll L'rNSTrrUTrON DES SERVTTITDESÀERONÀUTTQUES DE BAI,ISAGE p 631

2/ LE,S SERVITUDES ÀEROIiI,AUTIQUESDE BÀLISAGE DE L'AERODROME DE UETZ-ERESCÂTY p 634

3/ LES CÀRACTERTSTTQUESACTUET,LES DES SERVTTU- DES ÀEROI{AIITIQUES DE BALISAGE INSTITUEES AU- TOITR DE L'ÀERODROME DE METZ-FRESCATY p 635

A - Les prérogatives exercées par Ia puissance publique p 535

B - Les limitations du droit d'utiliser Ie sol p 635

C - L' indemnisation des propriétaires p 535

D - Le répertoire des textes régissant l-es servitudes aéronautiques de balisage p 636 16

V - I,ES SERVTTUDBS ÀERONAIITIOUES À I'EXTERTEUR DES ZOT{ES DE DEGAGEIîENT CONCERIiIAIqTLES INSTÀT- I,ATIoIiIS PÀRTICIILIERES P 540

Ll L',rNSTrTtIrrOr{ DES SERVTTUDES ÀERONAIITTQITES A I,'EXTERIEUR DES ZONES DE DEGÀGEMENT p 640

2/ I"'E,S SERVTTLDES ÀEROTTAITTTQUESPÀRTTCULTERES DE DEGAGEI{ENT IIISTTTUEES AIITOI'R DE L'ÀERODROIIE I{ILITÀrRE DE METZ-FRESCÀTY p 642

3/ LES CÀRACTERTSTTQUESÀCTUETT.ES DES SERVITU- DES AEROIiI.ATTTIQI'ESPARTICULTERES DE DEGÀGEI{ENT INSTITUEES AITTIOI]RDE L'ÀERODROME DE UETZ-FRES- CATY p 647

À - Les prérogatives exercées par Ia puissance publique p 647 B - La limitation du droit d'utiliser le sol p 647 C - L' indemnisation des propri-étaires p 648 D - Le répertoire des textes régissant les servitudes aéronautiques particulières de dé- gagement p 648

VI - LES SERVITTJDESLTEES A L'ESPACE ÀERIEN EN MOSELLE p 652

]./ LES SERVITT]DES DE BRUIT AIITOUR DE L'AERODROME DE IIETZ-FRESCATT p 553

2/ T,A LISTE DES AERODROUESI{ILITAIRES ET CIVILS EXISTAI{TS EN }IOSELI,E p 654

3/ LES SERVITTIDES LIEES A I,A CIRCIILATION ÀERIENNE EN !ûOSEI,LE p 657

VII - LES SERVITUDES DE PROTECTIOI{ CTVILE EN I{OSELLE p 665

1/ LES SERVITT'DES DE PROTECTION CIVILE DE L'ÀERODROME DE I{ETZ-FRESCÀIY p 666

2/ I,E,S MEST'RES DE PROTECTION PÀRTICT'LIERES DÂNS tES ZONES DE SERVITT]DES DE PROTECTION CI- VILE p 559

3/ LES CÀRACTERTSTTQLBS TECHNTQUESDES ÀBRIS SI}TPLIFIES ELEMENTAIRES DÀIIS I,ES ZONES DE SER- VITUDES DE PROTECTION CIvItE p 570 T7

OUÀTRTEUE PARTTE

RECUEIL DES PRINCIPÀLES OUESTIONS RELATTVES

ÀTIX SERVITT,DES D' INTERET IITILITAIRE

r - L'EMPRTSE DES SER\/ITT'DES D'INTERET }TILITÀIRE EN FRÀIICE ET EN IIOSELI,E p 675

1/ QueIIe est l'emprise des propriétés fonciè- res mili-taires en et en Moselle ? p 675

2/ QueILe est Ia totalité de l'emprise des servitudes d'intérêt militaire en Moselle ? p 676

3/ Quelle est 1'évolut,ion des servitudes d'in- térêt militaire depuis Ia fin du XIX siècle ? p 678

4/ QueIIes sont les autres contraintes d'inté- rêt nilitaire en Mosell-e ? p 583

a les contraintes de protection de Ia zo- ne frontalière, p 583 b les servitudes de protection aux abords des pipe-lines de défense, p 584 c les servitudes de protection aux abords des cimetières militaires, p 684 d Ies contraintes de protection des ins- tallations et du matériel du S.M.C.F., p 585 l-es contraintes de protection passive des travaux soumis à Ia procédure d'instruction mixte. p 586

II - L'IIIDEI,INISATION EN I{ATIERE DE SERVITT'DES D'INTERET IIILITAIRE p 688

L/ Peut-il y avoir dépossession des immeubles en matière de servitude d'intérêt militaire ? p 588

2/ Quelles sont les garanties permettant d'é- carter tout risque d'arbitraire lors de I'ins- titution des servitudes d'intérêt militaire ? p 690

3/ Quelle est I'indemnisation des dommages en matière de servitudes d'intérêt nilitaire ? p 591

4/ Quelle est f indemnisation des propriétaires lorsque leurs terrains sont soumis à des servitu- des d'intérêÈ militaire ? p 594 l_8

IIT - L'EVOLIIITON DU POUVOIR DES ATTTORITES IIILITAIRES DEPUIS I,A DBCENIRÀI,ISATION p 695

1/ Peut-on parler d'une augimentation du pouvoir des Autorités Militaires depuis la loi du 2 mars L982, dite loi de décentralisat,ion ? p 69s

2/ Peu1c-on penser à 1'éIaboration d'une théorie généraIe pour 1a gestion des servitudes d'inté- rêtmilitaire? p598

CONCLUSION P 699 clIRoNoLoGrE DES SVENEMENTS HTSTORTQUES ET ADMr- NISTRÀTIFS S'APPLIQUANT A LA MOSELLE p 706

TABLE DES CARTES ET DES ILLUSTRÀTIONS p 7L2

BÏBLÏOGRAPHIE P 723

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INTRODUCTION

L'étude dont les résultats sont exposés ci-après, vise à répondre à un certain nombre de questions qu'il est Ié- gitine de se poser au plan départemental, après 30 ans de réconciliat,ion franco-allemande, au sujet des effets des senritudes miligaires sur les territoires des com- munes concernées.

En 1985, lors du lancement de I'étuder on pouvait obser- ver plusieurs tendances caractéristiques des services potentiellement détenteurs d'informations, lorsque I'on s'intéresse aux seryitudes nilitaires qui en principe, ont été établies dans un intérêt public, par opposition aux servitudes de droit privé.

Les sources utilisées pour un sujet aussi déIicat com- porte un certain nombre d'inconvénients et d'impréwus.

Les Àrchives Nationales à PÀRIS, tout d'abord, sont to- talement dépourvues de dossiers complets sur Ie sujet.

Les Àrchiwes l[ilitaires de l'À:cmée de Terre au Château de VINCENIIES, sont en cours de classement depuis fort longtemps. On y trouve de très nombreux documents, clas- sés provisoirement sous des titres le plus souvent va- gues et parfois Ia même pièce invenÈoriée dans plusieurs cartons différents.

Les Àrchives Départementales de la MOSELtr,Eensuite, ont été transportées à chaque évènement guerrier dans des villes "ouvertes", soigneusement exanninées par I'occupant ou minutieusement détruites. Installées aujourd'hui dans Ie parc du château de GRIMONT à SÀINT-JULIEN-1ès-METZ, elles ne comportent aucun docu- ment spécifique à ce sujet.

Les Àrchiwes Municipal.es des principales willes du Dé- partement de la MOSET.T.ET n'ont guère plus de documents du fait même de I'occupation allemande et des nombreuses réquisitions.

La Bibliothèque Uniwersitaire de ![ETZ, rassenble une collection relativement importante d'ouvrages et de thè- ses sur I'aménagement du territoire et les sujets de dé- fense. 20

La Société d'Histoire et d'Àrchéologie de la Lorraine dispose d'un certain nombre de publications sur les forts et les ouvrages fortifiés qui sont proposées à Ia vente.

La Médiathèque de METZ - Pontiffroy met à la disposition des lecteurs un fond documenÈaire d'ouvrages de référen- ces assez complet sur les fortifications.

Enfin, la Direction des Travaux du Génie de METZ possède quelques documents rares, mais principalement orientés sur les constructions et les infrastructures militaires nécessaires à 1'activit,é des Àrmées .

D'autre part, lorsque I'on connaît les termes du décret en date du 10 août 1853r on comprend aisément les caren- ces de l'information dans ce domaine 3

Article 27 s "I7 est, détendu, sous 7es peines porXées par les Tois eX Les règLemslSs, aux so.us-préfeXs eX â Teurs agenXs de Taisser déplacer les pTans donX il s'agiX (plans de Q(f i mi f,ation des selnl'itudes miTitaires), ni d'en Laisser prendre copie ou extrait, par quelgue moXif ou sous quelque prétexte que ce soit. En t nps de çtrueEîet si le Chef-Lieu de 7a Sous-PrétecXure esX dans une wi77e ouvetXe, 7es plans sont transportés dans 7e bureau du Génie de 7a pJ'ace La plus voisine. 11 en esX de mfue en cas de siège, pouî 7es plans en dépôt, dans les chefs-7ieux qui sonx PLaces de Guene."

L'ouvrage cherche en fait I a étudier Ie rôle, I'incidence et la nature des zones de senritudes impo- sées à des centaines puis à des milliers d'hectares de propriétés foncières privées depuis plus d'un siècle

Pour répondre à ces questions, il convient d'abord de faire I'historique de la législation, I'inventaire des nombreuses senritudes d'intérêt rni litaire, puis I'examen des incidences et de 1'évolution depuis leur origine.

Le plan de la recherche de cette thèse sera articulé autour de trois grandes parties :

La prenière partie rassemble l'historique et la législa- tion actuelle de I'espace réglementaire français dans Ie domaine des senritudes qui, êt surtout depuis la der- nière guerre, est devenu si abondant. et si complexe qu'une présentation s'impose au lecteur conrme un auxi- liaire indispensable à en faciliter l-'étude.

La deuxième partie est consacrée aux senritudes défensi- ves relatives aux fortifications et ouvrages militaires institués par I'administration française puis allemande, aux zones et polygones d'isolement créés autour des ma- gasins à poudre, êt aux servitudes créées aux abords des champs de tir. 2L

La troisiène partie porte sur Ia protection des centres d'émission et de réception de I,armée, non seulement pour la prot,ection contre les perturbations électroma- gnétiques, mais aussi pour la protection contre les obs- tacles, les serrritudes aéronautiques de dégagernent,, de balisage et, des installations particulières, Ies espaces aériens réglementés pour la protection de la circulation aérienne, et les servitudes de protection civile.

Cet ouvrage vise simplernent à rendre compte et à mieux saisir les serrritudes liées au droit des sols, afin de mettre en évidence Ie larqe champ d,application de ces servitudes et leur complexité.

Les senritudes provoquent, en principe seulement 3

"des aXteintes çIui ne comporXenX pas une rée77e dépossession, mais plutôX une dininuXion de jouissance de tait, un préjudice pennanent ou temporaire et 7a d& térioraXion évenXueTle du bien gui reste dans Le domaine du propriétaire".

CeIa ne veut d'ailleurs pas dire que cette diminution de jouissance ne puisse pasr dans certains cas, être rela- tivement, importante.

Mais qu'en est-il des nombreuses senritudes relatiwes à Ia Défense Nationale en MOSEtLE et dont une étude appro- fondie permet de constater, parfois aisémentr gu,elles ne sont pas toujours en conformité avec tel ou tel des principes ou des textes adoptés bien avant la construc- tion des ouvrages ?

Faudra-t-il les revoir ?

Àvant de répondre à ces questions, il convient d'examiner plus en détail, l,incidence exacte de ces servitudes qui, ainsi que I,on pourra le constater, ne constitue pas une rupture de droit, mais s'inscrit bien au contraire dans une évolution commencée il y a plus d'un siècle.

Aussi, nous examinerons successivement tous les aspects de l'institution des serrritudes d'intérêt militaire en IIOSELLE, dans trois domaines essentiels !

. les fomalités préalables à leur inst,itution, . les sujétions en résultant pour les propriétaires fonciers, . et 1e régi-me prérm pour leur indemnisation.

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RE}TERCIEI[BNTS

Je remercie particulièrement, M. François REfTm.r mon Di- recteur de Thèse et professeur à l'Université de ['(ETZ, qui m'a toujours soutenu et encouragé au cours de mes recherches. J'ai pu trouver auprès de M.REITELT une écoute attentive et des conseils qui m'ont aidé à réali- ser cette étude.

Je voudrais également remercier les nombreuses personnes qui m'ont aidé et en particulier !1. llarcel GEOFFROY, In- génieur à la Direction des Travaux du Génie de METZ, lfme ItichèIe FÀUST pour la photocomposition des textes, Ie Serrrice des Àrchives du Départenent de la IIOSETJ.E' de la Ville de PÀRIS, de IIETZ, de THION\IILÉE ainsi que Ia So- ciété d'Histoire et d'Àrchéologie de Ia torraine

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PREI{IERE PARTIE

L' HISTOIRE ET I,A LEGISIÀTIOII ACTUET,tr,E

EN UATIERE DE SERVITT'DES EII FRÀIICE

D'un concept très ancien, le terme "servitude" satisfait aujourd'hui, bon nombre de politiques nationales ou Io- cales dans une société à la recherche d'un équilibre en- tre les limites de l'exercice du droit de propriété et, celui de Ia collectivité publique.

On observe depuis plusieurs années, avec les exigences de I'urbanisme, de Ia décentralisation et des évolutions techniques civiles et militaires, une augrmentation sen- sible de nombre de serrritudes qui posent de multiples problèmes dans Ia gestion du patrimoine à de nombreux propriétaires.

Citons pour mémoire, l'article 544 du Code Civil qui dé- finit 3 " 7a propriéXé esX 7e droit, de jouir et disposer des cho- ses de 7a manière 7a plus absolue, poumu qu'on n'en fasse pas un usage prohibé par les Tois et par 7es règlemenXs" (7).

Car, si Ie propriétaire (privé ou public) a le droit de jouir et, disposer de son bien de Ia manière la plus ab- solue, c'est à Ia condition toutefois de ne pas porter atteinte à Ia propriété d'autrui, êt de ne pas causer aux voisins un préjudice excédant la mesure des obliga- tions ordinaires de voisinage, en négligeant de prendre les précautions nécessaires pour prévenir ces inconvé- nients.

Ce sera par exemple le cas si un propriétaire voile Ia lumière et 1'ensoleillement, du fonds voisin par des plantations voire par un immeuble de grande hauteur (21, ou si un industriel laisse échapper des bruits ou des odeurs constituant une gêne pour les voisins (3), ou même si un propriétaire d'appareils éIectriques cause des troubles au bon fonctionnement d'appareils radio- phoniques voisins (4).

(1) Décret du6 pluviôse de 1'an XII (27 janvier 1804) (2) Arrêt de Ia Cour de Cassation du 18 juillet L972. (3) Àrrêt de la Cour de Cassation du 30 novembre 1951. (4) Arrêt de la Cour de Cassation du 29 nai 1937. 24

C'est aussi le cas de propriétaires dont les terrains sont grevés de zones de senritudes défensives (1) ou de polygones d'isolement (2). Les constructions ne sont pas totalement interdites, mais elles sont soumises à I'autorisation préalable du Ministre de la Défense qui disposer êD Ia matière, d'un pouvoir discrétionnaire pour les accepter ou les refuser (cf. art. 5 de la 1oi du 8 août L9291. Le caractère fondamental du droit de propriété énoncé par la Déclaration des droit de I'homme de L789 (3), a notablement évo1ué lorsqu'il s'agit, des limitations exigées par I'intérêt général.

Ainsi, à l'origine les rédacteurs du Code Civil ont con- sidéré le droit de propriété contme absolu, mais de nom- breuses restrictions ont été apportées par des lois pos- t.érieures et, par Ia jurisprudence. Le contenu des restrictions au droit de propriété est devenu de plus en plus étendu, gue ce soit pour les servitudes classiques de droit privé ou pour les nouvelles serrritudes de droit public.

Il faut savoir que le droit de propriété risque à tout moment d'être grevé par une nouvelle servitude, insti- tuée en bonne et due forme, car les prérogatives s'exercent directement ou indirectement, par le simple effet de Ia loi ou par une simple procédure administra- tive. I1 s'agitr pêr exemple, de I'interdiction de pro- céder librement à certaines cultures, de 1'obligation de subir des réquisitions civiles ou militaires, de se soumettre à I'expropriation pour cause d'utilité publi- que.

Parmi les plus connues des servitudes d'intérêt, public, figurent non seulement les senritudes de défense natio- nale, mais aussi les senritudes de protection des monu- rnents historiques et des sites, êt les serrritudes con- cernant l'urbanisme.

Il faut une autorisation administrative pour édifier une clôture, mais 1'application des t,extes peut aussi être une source de droits. Enfin, sait-on qu'avec I'implantation de pylônes électriques dans une pro- priétér otr peut prétendre à une indemnité, et qu'avec la proximité d'un chanp de tir, on peut être indemnisé pour Ies dommages causés pour des dégâts matériels ou de pri- vation de jouissance ?

(1) Loi du L7 juillet 1819 relatives aux servitudes im- posées à la propriété pour la défense de I'Etat (2) Loi du I août L929 concernant les servitudes autour des magasins à poudres, munitions et explosifs (3) Repris dans I'article 544 du Code Civil 25

Il est donc important de connaÎtre les seritudes, car elles ont une influence importante sur la valeur des biens irnmobiliers. S'iI s'agit de senritudes actives (1) les biens bénéficiaires en retirent une plus-va1ue, par contre lorsqu'il s'agit de servitudes passives (2), Ies biens grevés sont, dépréciés.

En règ1e générale, lorsqu'une senritude est établie, iI doit être procédé à une consultation des propriétaires intéressés, et prévoir, Ie cas échéant, une compensation financière ou une indemnisation. Mais I'absence d'une centralisation de Ia publicité entre les différent,es ad- ministrations ne pertnet pas d'avoir une information com- plète sur toutes les senritudes pouvant grever un immeuble.

Le problème des senritudes est, étendu, et afin de mieux comprendre Ia complexité de leur grand chanp d'applicationr cê chapitre va procéder à une présenta- t,ion de Ia notion classique de senritude telle qu'elle découle du Code Civil, puis de la notion administrative de serrritude telle qu'elle figure dans la législation spécifique.

Enfin, iI précise ce que caractérise l'évolution moderne de la notion de seryitude en dehors des limites très ar- tificielles du droit privé et du droit public.

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(1) Exemple : Un propriétaire d'un bois est autorisé par un second de traverser sa propriété. Une convention est rédigée de te1le sorte que moyennant un prix forfai- taire, une servitude dite "personnelle" d'un fond sur 1'autre est créée. (2) Exemple : Un irnmeuble bâti frappé d'une servitude d'alignement voit sa valeur diminuée dans certain cas de 40t environ. 26

I - L'ORIGIT{E DES REGLES EN IIATIERE DE DROIT

I1 est important de rappeler pour Ia bonne compréhension de ce qui suit, I'origine des "règles de droit" (privé ou public) en FRÀNCE, puisqu'e1les sont la base de tou- tes les disciplines juridiques quir ên principe, condi- tionnent non seulement les rapports entre les particu- liers, mais aussi les administrations. Son importance est primordiale, aussi bien pour les personnes physiques qui dès leur naissance et jusqu'à leur mort sont con- frontées chaque jour au monde des affairesr gue pour les personnes morales de droit public et de droit privé qui ont à étudier la législation en vigueur ou à passer quotidiennement toutes formes de contrats.

Historiquement, les règles de droit que les hommes doi- vent observer se trouvent réunis principalement dans deux sources, de forme d'ailleurs très inégales : Ia coutume et la loi.

Avant Ia Révolution de L789, Ia "coutume', à Ia diffé- rence de la loi édictée par I'Autorité Publiguêr avait une grande importance car elIe résultait de I'usage d'un groupe d'individus ou d'une profession que les mem- bres considéraient conme obligatoire. De nos jours, la coutume ne jouit plus que d'un rôle restreint en droit français, si ce n'est que pour per- mettre I'interprétation de Ia loi lorsque celle-ci est restée muette sur certains points. Le Code Civil édicte dans I'arÈicle 1L50, curieusement encore que I' " on doit suppTéer dans le conXraX les clauses çIui y sont d'usage, quoiqu'e77es n'y soient pas expriméeso.

Mais la source essentielle des règles de droit actuelle est la }oi. L' article 34 de Ia Const,itution du 28 sep- tembre L958 comporte les dispositions suivantes 3 "La Loi est votée paE le ParLqenX. La Loi tixe les règLes concernant. . . les fense NaXionaLe aux citowens en leur personne et en Teurs biens. . . . La loi détenîne 7es principes tonda- mentaux...du régime de 7a propriété..." .

Une nouvelle senritude ne peut donc être introduite que par une loi et les règlements en définissent les modali- tés. C'est par une loi qui a prévu, par exemple, les serrritudes d'urbanisme et c'est un décret (13 avril L962) qui a étendu celle-ci. Àu sens larger or entend par "Ioi" les règles de droit édictées par l'Àutorité Publique : le Parlement, Ies Mi- nistres, les Préfets ou les l"laires. Àu sens plus res- treint, la loi est généralement votée par les deux As- semblées, promulguée par Ie Président de la République et publiée au Journal Officiel. 27

D'autres actes sont aussi émis par le Premier Ministre, les Ministresr cê sont les "décret,sn et les "arrêtés". Mais on appelle aussi "arrêtés", les actes émanant des Préfets et des Maires.

Aux termes de I'article Ler du Code Civil, "-les lois sonX exécuXoires dans XouX 7e terriXoire fran- çais, en vertu de 7a promulgaXion qui esX faite par le Roî" (Ie Président de Ia République aujourd'hui), et restent applicable jusqu'à son abrogation" Cette abrogation peut être tacite lorsqu'une loi nouvelle est inconciliable avec celle d'une loi postérieurer ou expresse lorsqu'une Ioi nouvelle l'indique.

Comme nous Ie verrons dans les paragraphes suivants de cet'te étude, if peut y avoir un conflit délicat à résoudre entre une loi nouvelle et une loi ancienne qu'elle abroge ou une loi introduite dans les départe- ments français recouvrés. C'est en raison de ces change- ments fréquents de législation que le Code Civil dans son article 2 admet Ie principe que "la 7oi ne dispose çIue pour 7'awenir I e77e n'a point effeX réXroacXif". Malheureusernent, cet article a soulevé bien des diffi- cultés d'interprétation. L'interprétation des lois se fait, alors par les tribunaux qui ne peuvent statuer que sur des cas concrets qui leur sont soumis i c'est le principe de la séparation des pouvoirs oû les juges ont à appliquer la loi au seul cas qui leur est déféré. La relativit,é de la chose jugée peut fort bien, après interprétation d'un texte par diverses décisions des ju- ridictions, être soumis au contrôle de la Cour de Cassa- tion quant à f interprétation donnée. fl se forme en pratique et sur 1es points importants une règle coilrmune qui n'est plus rernise en question ? c'est alors la jurispnrdence.

ElIe joue un rôIe important dans I'interprétation des textes de lois et par conséquent dans l'élaboration même du droit positif repris par les juristes et le Iégisla- teur qui à son tour peut leur donner force obligatoire dans des textes. Enfin, conme les règles de droit sont très nombreuses, et qu'elles touchent à des domaines très variés, il est donc normal de les classer en deux grandes branches du Droit : Ie Droit privé et Ie Droit public.

Le "Dæ!&_-g!14f," concerne I'ensemble des règles qui gou- vernent les rapports entre particuliers. On distingue suivant la nature de ces rapports, non seulement Ie Droit civil qui est Ie plus ancien et forme le Droit conrmun s'appliquant à tous les rapports juridiques qui n'ont pas fait l'objet de règ1es particulières, mais aussi le @ qui régit les actes de com- merce, êt le Droit maritime qui traite des transports par la mer. 28

On peut encore citer pour mémoire, le Droit du travail, le Droit social, Ie Droit de la propriété industrielle, le Droit rural, êt le Droit international gui, au cours de ces dernières années, ont conquis l-eur autonomie et ont vu Ieur importance s'accroître dans une large me- sure. En matière civile, I'essentiel des textes législatifs se trouve dans le "Code Civil", appelé encore Code Napoléon. Entré en vigueur en 1804, iI comporte 228L articles dont un très grand nombre ont, été une ou plu- sieurs fois modif iés. Ces seryitudes établies par le fait, de I'homme, c'est à dire résultant de conventions entre particuliers, avec si besoin est, des compensa- tions financières ou autres, ne seront pas étudiées dans cette étude.

Le ".@!!--pg!.!!g" concerne I'ensemble des règ1es qui or- ganisent les Pouvoirs Publics conme I'Etat, Ies Départe- ments, Ies Communes, Ies établissements publics, êt gou- vernent leurs rapports avec les particuliers. On distingue d'ailleurs , dans le Droit public, plusieurs branches telles que le Droit constitut.ionnel, Ie Droit administratif et la Léqislation financière.

D'une manière généra1e, Ia loi règle de façon abstraite les rapports entre }es individus, mais i] faut. qu'intervienne un fait ou un acte pour qu'un individu identifié devienne titulaire d'un droit. En effetr orr distingue l'évènement juridique qui produit des effets sans que les intéressés les aient volontairement recher- chés, mais aussi I'acte juridique qui au contraire, tend à produire des effets de droit, de par une manifestation de volonté. 11 s'agit alors d'un acte unilatéral accom- pli par un seul individur ou d'une convention passée en- tre deux ou plusieurs personnes, qui fait naître des obligations.

Ensuite, Iorsqu'une personne se prétend titulaire d'un droit, il faut qu'elle en apporte la preuve si son ad- versaire s'oppose à cette prétention, car il ne lui suf- fit plus de I'affirmer pour être crue sur parole.En principe, Ies seuls éléments de preuve admis par la toi et énumérés dans l'art,icle L3L5 sont 3 " 7a preuve TiXtérale, 7a preuve testimoniale, les présemptïons, 7' aweu de 7a parXie et Le sement" . C'est aussi au demandeur qu'iI appartient de prouver l'existence de l'obligation dont iI entend se prévaloir aux termes de l'article 1-315 du Code Civil 3 " Celui qui réclame L'exécution d'une obliqation doit 7a prouveî. Récipraquæent celui qui se prétend 7ibéré, doit justifier 7e paiement ou l-e faiX çIui a produit L'extinction de son obTigation" . 29

1/ LES SERVITT'DES CON\TENTIONNEI,LES DE DROIT PRIVE

Le Code Civil dans son article 637 donne la définition de Ia senritude suivante 3 "Ane sernritude est une charge io{'osée sur un hêriXage pour 7'usage ou 7'utiliXé, d, un hériXage appartenanX à un autre propriéXaire" (comprenez par héritage, un immeuble bâti ou non bâti, slmonyme de propriété privée) En règle générale, iI s'agit d,une gêne qui frappe, non pas une personne, mais un bien au profit d'un autre. En d'autres termes, les senitudes sont des obligations pe- sant sur des immeubles et' des terrains, par l'effet d'un usage, d'une convention ou d'un texte ayant force de Ioi.

L'article 686 pose ainsi la règle de prohibition des serrritudes personnelles relatives à Ia survivance des "conrées" de I'ancien droit, pour admettre les senritu- des réelles. Il ne condamne cependant pas I'obligation qu'a un propriétaire d'accomplir lui-même une prestation sur Ie fonds d'un propriétaire voisin.

La lirnitation au droit de propriété est fondée, soit sur le respect des droits d'autrui (droit privé), soit sur la prééninence des intérêts de Ia collectivité (droit public ) .

Une senritude, c'est aussi le droit de procéder à cer- taines installations dans la mesure oû il n,impose gu'une gêne supportable etr Dê constitue pas une priva- tion du droit de propriété au sens de l,article L7 de la déclaration des Droits de I'Home de 1789. a) ta classification des senritudes

Le Code Civil mentionne dans son arÈicle 639 trois gran- des catégories de senritudes 3

10 - Les senritudes dérivées de la situation des lieux

11 y a senritudes dérivant de la situat,ion naturelle des Iieux sans que Ia main de I'homme y ait contribué (art. 640 et suivants ), Iorsque par exemple les fonds infé- rieurs sont, assujettis envers ceux qui sont, plus éIevés, pour recevoir les eaux qui en découlent naturellement. Alors, Ie propriét,aire inférieur ne peut point élever de digue qui empêche ceÈ écoulement, et, le propriétaire su- périeur ne peut rien faire qui aggrave la senritude du fond inférieur. 30

I1 s'agit aussi de 3

senritude de passage des eaux utiles pour ', l'alimentation en eau potable ou Pour I'irrigation

senritude d'appui lorsqu'un propriétaire veut se ser- vir pour I'irrigation de ses propriétésr des eaux natu- relles ou artificielles, du droit de s'appuyer sur la propriété du riverain, à la charge d'une juste et préa- lable indemnité ?

senritude d'écoulement des eaux nuisibles lorsqu'un propriétaire veut assainir son fonds par Ie drainage ou un autre mode d'assèchement ',

sernritude d'entretien par enqins mécanigues de cer- tains émissaires d'assainissement i

- senitude d'obliqation au bornaqe lorsqu'un proprié- taire veut obliger son voisin au bornage de leurs Pro- priétés contiguës, et à en faire à frais communs ?

ou de droit de se clore inhérent au principe de la propriété posé par I'article 544, sous réserve de res- pecter le droit de passage (art. 682) | de celles de vue (art. 675) et d'écoulement d'eaux (art. 640).

En matière de droit privé, Ies wues sur la propriété du voisin sont Ia source de nombreux désaccords.

11 y a interdiction en principe, de pratiquer à volonté des ouvertures dans un mur bordant le fonds voisin, ou à proximité de la ligne séparative des fonds, ceci afin d'empêcher de satisfaire des curiosités incompatibles avec les relations de bon voisinage.

Sur un mur mitoven, L'article 675 du Code Civil men- tionne I'interdiction pour chacun des deux propriétaires de pratiquer des ouvertures en quelque matière que ce soit, même en verre dormant sans I'accord du voisin.

Sur un mur non mitoven, les articles 676 et 677 définis- sent les jours coInme des ouvertures destinées à laisser passer seulement la lumière et non l'air, si le mur est établ-i à Ia limite extrême du fonds. On ne peut établir dans ce mur que des joursr ceux-ci doivent être munis d'un treillis de fer dont les mailles ne doivent pas avoir plus de L0 cm d'ouverture ; d'autre partt I'ouverture doit être pratiquée à une certaine hauteur au-dessus du so1 ou du plancher : la hauteur exigée est de 2160 m au rez-de-chaussée et de 1'90 m aux étages su- périeurs. 31

L'article 678 enfin, définit les vues comme des fenêtres ordinaires que I'on peut ouvrir ou fermer : si le mur est établi en retrait de Ia ligne séparative des fonds i il peut être percé non seulement de Jours mais encore de vues ; les vues droites ne peuvent être pratiquées qu'à une distance minimum de 1190 m entre les deux fonds, les vues obliques à Ia distance de 0150 m.

Les agents de I'Administration ont aussi Ie droit de pé- nétrer dans les propriétés privées pour y exécuter les opérations nécessaires à 1'étude des projets de travaux publics, civils ou militaires, exécutés pour Ie compte de I'Etat, des Départements ou des Communesr êû vertu d'un Arrêté Préfect,oral indiquant les conmunes sur Ie territoire desquelles les études doivent être faites. L'arrêté est affiché à Ia mairie de ces conmunes au moins 10 jours avant et doit être représenté à toute ré- quisition (Loi du 29 décembre L892).

Enfin, il y a le droit d'exécution des travaux qéodésiques et cadastraux, et celui de la conservation des signaux, bornes et repères contenu dans la Loi du 6 juillet L943, gui dans certains cas peut donner lieu, indépendamment de la réparation des dommages causés par les travauxr âu versement d'une indennité en capital.

2o - Les servitudes établies par la loi

Les senritudes établies par la loi, ont pour obiet l'utilité publique ou communaler ou I'utilité des parti- culiers. elles sont généralement établies par Ia loi dans les articles 649 à 685 du Code Civil.

Les servitudes établies dans f intérêt privé concernent:

Ies senritudes et obligations liées aux murs et fossés mitoyens (art.553 et suivants),

les servitudes de distance et d'ouvrages intermédiai- res requis pour cerÈaines construtions (art.674 et sui- vants ) r Ies senritudes de vues sur la propriété de son voisin (art.675 et suivants),

les senritudes de I'égoût des toits de manière à ce que les eaux pluviales s'écoulent sur le terrain du pro- priétaire ou sur la voie publique (art.68l- et suivants),

et Les servitudes de droit de passage d'un fonds en- clavé à Ia voie publique (art.682 et suivants). 32

Les senritudes établies dans f int,érêt public ou conmu- nal ont pour objet le halage et 1e marchepied le long des rivières navigables ou flottables, les surfaces submersibles, la construction ou réparation des chemins et autres ouvraçles publics, Ie passage de lignes élec- triquesr ou I'interdiction de construire à une certaine distance d'ouwrages mi litaires. C'est, aussi I'interdiction de construire au-deIà d'une certaine hau- teur sans un but d'urbanisme, mais dans le cas de serrri- tudes radioélectriques ou aéronautiques. Iv1ais tout ce qui concerne cette sorte de sewit,ude, est déterminé par des lois ou des règlements particuliers que nous retrou- verons par ailleurs. Les ser:vitudes établies dans I'intérêt de la Défense Na- tionale sont évoquées de façon concise dans le Code Ci- vil : "Tout ce qui concerne cette estrÈce de senritude, (entendre autres ouvrages publics) est déterminé par des Iois ou des règlenents particuJ-iers" (art.650.2)t (1).

3 o - Les senitudes établies par le f ait de I 'home

Ce sont les serrritudes conventionnelles (art.656 du Code Civil) établies par des conventions entres les proprié- taires. Ces diverses senritudes peuvent être établies sur les biens. E1les sont contenues dans les articles 686 à 589 du Code Civil. Elles sont, permises pourvu que les services établis ne soient imposés ni à la personne, ni en faveur de Ia personne, mais seulement à un fonds et pour un fonds, sans être en rien contraire à I'ordre public.

I1 est permis aux propriétaires d'établir des senritudes conventionnelles dérogeant expressément aux senritudes légales. Mais si, en principe, la constitution d'une sewitude peut résulter implicitement des dispositions de la convention, du moins est-il nécessaire que celles-ci révèIent sans équivoque I'intention de Ia constituer. L'usage ainsi étab1i se règle généralement par un titre ou une convention transcrite au bureau des hlpothèques.

Les serrritudes s'appliquent forcément à des biens maté- riels, êÈ I'on doit considérer qu'il n'est en principe pas possible de créer une servitude sur une autre senri- tude. Les serrritudes contenues dans l'article 687 du Code Civil, Iorsqu'elles sont établies pour l,usage des bâtiments s'appellent urbaines, êt lorsqu'elles sont établies pour l'usage des fonds de terres se nonment ru- rales, qu'elles soient situées à Ia ville ou à la campa- gne.

(1) Sur les servitudes relatives aux fortifications : Loi du L7 juillet 1819, Sur les servitudes concernant les munitions et explosifs de I'Armée : Loi du 8 août L929, Sur les servitudes aux abord des champs de tir : Loi du l-3 juillet L927 33

Mais, cet,te distinction législative est sans application pratique car les seryitudes urbaines comme les serrritu- des nrrales sont soumises aux mêmes règles. It convient généralement de distinguer deux modes de senritudes : les senritudes continues ou discontinues.

Les servitudes continues sont celles dont l,usage est ou peut être continuel, sans avoir besoin du fait actuel de I'homme (art. 688 2ème alinéa), telles que sont 1es conduites d'eau, les égoûts, les eaux de pluies, les vues et autres de cette nature. Ce sont aussi les serrri- tudes de prise d'eau s'écoulant d,un étang ou d'une éc1use et les senritudes d'interdiction de construire à te1 endroit ou de ne pas const,ruire au-dessus d,une cer- taine hauteur (non altins tollendi). EIIes s,acquièrent par un titre ou par Ia possession trentenaire. Les servitudes discontinues sont, celles qui onÈ besoin du fait actuel de I'homme pour être exercées (art. 588 3ème alinéa) telles que sont les droits de passage, puisage, pacage, lavage, égoûts d,eaux ménagères, ex- traction de sable, matériaux et autres. Elles ne s'acquièrent que par titre.

L'art,icle 589 du Code Civil distingue aussi deux autres modes de seryitudes : Ies sernritudes aptr>arentes et non apparentes ou occultes.

Les servitudes apparentes sont celles qui s'annoncent par des ouvrages extérieurs et donc visibles, tels qu'une porte, une fenêtre, une conduite d'eau ou un aqueduc. Les servitudes non apparentes sont celles qui n,ont pas de signes extérieurs de leur existence conme par exemple f interdiction de construire sur un fonds (senritude non aedificandi) r ou de ne bâtir qu'à une hauteur déterminée (senritude non altins tollendi).

Ce sont ces serrritudes qui s'acquièrent par un titre ou par la possession trentenaire (art. 690), lorsqu,elles sont apparentes, et par un titre seulement lorsqu,elles sont non apparentes. Rappelons que toutes ces senritudes sont elles-mêmes actives lorsqu'elles ont des vues par le propriétaire du fonds dominant qui en est bénéfi- ciaire, êt passives lorsqu'elles ont des vues par le propriétaire du fonds servant qui les supporte.

Dans le cas du droit de passaqe, 1es propriétaires dont les fonds sont enclavés peuvent être tentés de croire gu'une tolérance, résultant d'un état de fait et généra- Iement d'un "Iaisser-aller temporaire" (1), est une vé- ritable senritude. Mais I'usage à titre précaire ou to- lérance ne peut en aucun cas être considéré pour valoir possession comptant pour déterminer une prescription.

Enfin, I'article l-538 du Code Civil oblige Ie vendeur à révéler I'existence de serrritudes non apparentes en cas d'aliénation du bien grevé, sous peine de résiliation du contrat de vente ou d'acceptation d'une indemnité.

(1) Àrrêt de la Cour de Cassation du 28 mars t977. 34

b) Le mode d'exercice des senritudes

Les droits du propriét,aire du fonds doninant (propriété bénéficiaire de Ia senritude) sont déterminés pour }es senritudes légales par la loi, et pour les senritudes constituées par titre par les clauses de la convention.

En règle générale, Ia serrritude comporte tout ce qui est nécessaire à son exercice et le Code lui-même en donne exemple : la senritude de puiser I'eau à une fontaine emporte nécessairement Ie droit de passage.

Le propriétaire du fonds dominant ne peut faire aucun changement matériel sur l'un ou l'autre fonds qui aggra- verait la situat,ion du fonds assujetti. I1 doit user de Ia senritude uniquement pour les besoins en vue desquels Ia charge a été établie.

IJe propriétaire du fonds senrant (propriété qui doit Ia servitude) est tenu d'une obligation purement passive , it doit, s'abstenir de tout acte portant at,teinte aux droits et intérêts légitines du fonds dominant qui ten- drait, à diminuer I'usage de la seryitude ou à la rendre plus incommode. Si toutefois, Ia senritude devient trop onéreuse pour lui à raison de sa localisation, il peut demander que I'assiette en soit dépIacée, pour offrir au propriétaire de I'autre fonds un endroit aussi commode pour l'exercice de ses droits.

II convient de rappeller qu'une véritable senritude gé- nératrice d'un droit rée1 de nature immobilière, doit constituer une obligation personnelle du propriétaire envers un autre propriétaire, êt qu'une obligation doit profiter ou grever un fonds, êt non une personne ; le mot fonds signifiant un immeuble (terrain, maison ou bâ- timent quelconque).

Les senritudes réelles grevant le droit de propriétér Dê doivent en aucun cas être assimilées à des senritudes personnelles liées aux droits d'usufruit, contenu dans I'article 597 du Code Civil. Elles profitent à I'usage et à l'habitation at,tachés à la personne de leur bénéfi- ciaire et disparaissent avec lui.

En vertu du principe de droit que l'accessoire suit le principal, Ies senritudes sont indissociables de I'immeuble lors de Ia vente, la saisie et même l'expropriation, mêne en I'absence de toute déclaration à cet égard dans l'acte de vente.

En définitif, Ies senritudes conventionnelles dépendantes du droit de propriétér rê peuvent être cons- tituées ou modifiées que par un acte authentique notarié ou sous seing privé, publié au bureau des hlpothèques pour être opposable aux tiers, êt pour permettre au pro- priétaire du fonds dominant d'en imposer Ie respect. 3s

c) Le node d'extinction des serrritudes

L'article 586 2ème alinéa précise que l'usage et l'étendue des serrritudes conventionnelles se règlent par un titre ou un acte qui les constitue. Mais à défaut de tiÈre ou dans le silence de celui-ci, seul le Code Civil peut établir les règles.

Pour des seryitudes légales d'ordre privé (distances de plantations par exemple), il n'est pas interdit de con- venir à déroger à la loi qui en détermine l,usagie et I'étendue, à condit,ion toutefois d,un accord mutuel des propriétaires intéressés .

De telles conventions ne peuvent, on le verra plus 1oin, être faites en ce qui concerne les serrritudes légales d'utilité publique.

D'autre part, L'obligation imposée par I'article 7O2 au propriétaire du fonds dominant est une charge réeIIe qui pèse sur le fonds lui-même et qu'en cas d,aggravation dommageable de la seryitude, Ie propriétaire est, tenu à réparat,ion. Une serrvitude ne peut donc être aggravée, si ce n'est qu'avec l'accord des intéressés.

Le propriétaire du fonds débiteur de Ia sewitude, aux termes de l'article 7OL, ne peut rien faire qui tende à en diminuer I'usage ou à le rendre plus incommode. Le propriétaire du fonds dominant n'a pas le droit de modi- f ier Ia senritude, ou d'y apporter un changement, d'augmenter la charge incombant au fonds servant, êt d'utiliser Ia senritude à un autre usage que celui prévu.

Les seryitudes s'éteignent de plusieurs manières 3

. Par l'impossibilité d'en user (art. 703), résultant de l'état des choses. En d'autres termes, elles s'éteignent par I'impossibitité d'exercice due à un cas de force ma- jeure ou au fait du titulaire de Ia senritude ou d'un tiers (le puits se tarit par exemple).

. Par Ie non-usaqe pendant trente ans (art. 706). Les trente ans conmencent à courir, selon les diverses espè- ces de sewitudes, ou du jour oû l'on a cessé d,en jouir, lorsqu'il s'agit, de sewitudes discontinuesr ou du jour oû il a été fait un acte contraire à la serrri- tude, lorsqu'il s'agit de servitudes continues. C,est la prescription ext,inctive. 36

. Par la réunion des fonds (art. 205). Lorsque le fonds servant, et le fonds dorninant sont réunis dans la même main _ (réunion de deux immeubl-es par exemple). Mais si par la suite, il y a à nouveau dissociation par une vente à un tiers, la seryitude ne revit pas.

. Paf la renonciation (art. L2341. Les obl5_gations s'éteignent notamment, par Ie payement, la novation ou Ia remise volontaire.

. Par I'inutilité (art. 685). Le propriétaire du fonds servant peut, à tout moment, invoquer I'extinction de la senritude de passage en cas de cessation de I'enclave.

. Par I'abandon du fonds (art. 699). Le propriétaire du fonds assujetti peut toujours s'affranchir dé Ia charge, en abandonnant le fonds au propriétaire du fonds auquel la senritude est due.

On peut aussi y ajouter que les serrritudes s,éteignent 3

. Par fésolution du titre de propriété grevée. II y a ertinction par 1'expiration du temps pour lequel Ia ser- vitude avait été const,ituée, dans le cas d'une senritude établie à titre temporaire par exemple.

. Par destruction du bien grevé. La destruction défini- tive et totale de l,un des deux fonds fait disparaître la senritude.

Pourtant mentionnées à I,article 650 du Code Civil, d'autres serrvitudes également appelées "sernzitudes admi- nistratives' ou encore 'senritudes de droit public", dé- rogent aux règles posées à I'article G37, à savoir gu'une " selnzitude esX une charge i-mposée sur un héritage par 7'usage et L'utiTiXé d, un héritage appartenanX à un aut;re propriéXaire".

Pour les seryitudes d'utilité publique grevant un bien immobilier, la notion du "fonds doninant" et du "fonds seryant" n'existe pas. Elles concernent uniquement un intérêt publicr ên application d,un texte légâf, sans se préoccuper de 1'utilité ou de I'avantage d,un fonds voi- sin, contrairement aux serritudes légares ou convention- nelles de droit privé. 37

Enfin, Ies senritudes conventionnelles de droit privé évoquées ci-dessus, se distinguent des seryitudss arrrnr'- nistratives de droit public, considérées par les textes conme les seules véritables seryitudes.

Le terme de "servitudes" devra donc être utilisé conrme un homonfrme avec d'une part des senritudes précaires et aliénables respectant les règles de 1a propriété privée, et d'autre part des serrritudss imFrêscriptibles et ina- liénables définissant 1e principe de droit du domaine public.

La liste des seryitudes administratives est si longue qu'il convient de se reporter aux textes particuliers (urbanisme, communications, défense nationale, mines, énergie, transport, sécurité, monuments historiques, travaux publics, etc... ). Nous n'aborderons ici que sommairement ces serrritudes ayant un caractère d'ordre public, dérogeant aux règles du Code Civil, êt dont Ia portée n'a rien de comparable à celle des sewitudes d'intérêt privé. Elles at,teignent souvent très fortement Ie droit de propriéÈé des parti- culiers et elles sont en principe désignées par Ie terme général de "senritudes adninistratiwes de droit public".

o o o 38

2/ LES SERVITT'DES ÀDUTIITSTRATTVES DB DROIT PI'BLrC

À I'originer cê terme de "senritudes" de droit public se distingue des serrritudes de droit priwé par la défini- t,ion du Code Civilr êD leur attribuant une réelle auto- nomie juridique.

Dans son article 649, Ie Code Civil donne la définition suivante 3

" fes se;r:l'itudes établies par 7a loi ont pour objeX l'utiTiXé publique ou comunale, oa 7, uXiTiXé des parti- culiers" . fl est certain qu,à partir de cette définition, les ser- vitudes de droit public n'ont plus qu'un rapport loin- tain avec la notion très privée des senritudes légales ou conwentionnelles, évoquées dans le chapitre précé- dent.

Le droit administratif , a aujourd'hui assez évolué pour disposer de ses propres concepts, gui dérogent de fait au droit privé, pour ne même plus y faire référence.

La distinction des senritudes arrrninistratiwes est d'ailleurs confirmée par I'article 550 qui précise que 3

" celles éxabries pour L'uxilité pubrique ou comunare ont pour objex le narchepied de long des riwières navi- gables ou fLottabTes, 7a construcXion ou réparaXion des chemt'ns et autres ouvraaes publics ou conmunaux. Tout, ce qui coneerne cette espèce de seniXude, est déteminée par des Tois ou des règ7æents parXiculiers" .

Cette référence très générale aux lois et règlements particuliers, contenue dans cet article du Code Civil, ouvre un champ très large aux senritudes arlministratives de droit puËIic. Les "autres ouyrages publics" de l'article 550 concernent bien sûr l,ensemble des senri- tudes arlministratives dont celles relatives à Ia Défense Nationale. 39

a) Le principe qénéral des senritudes administratiwes de droit public

En principe, seules les collectivités publiques ont à bénéficier des servitudes établies dans un "intérêt pu- blic". Ces serrvitudes sont généralement présentées cotnme des limitations administratives au droit de propriété.

Par opposition aux seryitudes de droit privé, les senri- tudes arlministratives au droit de propriété sont insti- tuées par I'autorité publique et dans un but d'utilité publique. Elles constituent, des charges qui existenÈ de plein droit sur toutes les propriétés foncières concer- nées. Elles peuvent aboutir à :

certaines limitations ou interdictions à I'exercice du droit de construire (Ie droit d'occuper ou d'ut,iliser le sol); supporter l-'exécution de travaux ou I'installation de certains ouvrages (lignes téIéphoniques, de transport d'énergie éLectrique, etc. ) i Ces senrituders arlministratives peuvent être instituées au bénéfice de personnes publiques (Etat, collectivités Iocales, établissements publics), de concessionnaires de services ou de travaux publics (E.D.F., G.D.F., etc.), de personnes privées exerçant une activité d'intérêt gé- néral (concessionnaires d'énergie hydrauliguêr de cana- l-isations destinées au transport de produits chimiques, etc. ) . L,es senritudes arlministratives sont regroupées en deux grandes catégories de senritudes : les senritudes d'urbanisme et les senritudes d'utilité publique.

10 - Les senritudes d'urbanisne

Les serrritudes d'urbanisne ou contraintes d'urbanisme trouvent leur fondement dans l'ancien règlement national d'urbanisne(1). Elles sont applicables à I'ensemble du territoire national indépendamment de 1'existence ou non d'un document d'urbanisme, ou à certaines parties du territoire dans Ie cadre en particulier des documents d'urbanisme, PIan d'Occupation des Sols (P.O.S. ), plan de sauvegarde et de mise en valeur, etc.

Ces règles spéciales t,ouchant à I'urbanisme, constituent une "police spécial-e du sol" (21 qui permet de s'opposer aux constructions, travaux ou installations contraires à ce que les autorités compétentes tiennent pour I'intérêt général.

(1) Loi d'urbanisme du L5 juin L943 nodifiée. (2, Dispositions permissives du fait que de très nom- breux articles conmencent par la formulation suivante : "Ie permis de contruire peut être refusé ... ". 40

Elles se différencient des articles du règlement d'urbanisme et des serrritudes d,ut,ilité publique-senritudes repris dans les Plans d'occupation des Sols. Les d'urbanisne ont pour principal objectif de veiller à la sécurité ou à Ia salubrité publique, d'assurer la con- servation du patrimoine naturel ou culturel, de garant.ir l'ut,ilisation de certaines ressources ou équipeménts, êt de protéger cert,ains intérêts économiques ou nécessaires à la Défense l{ationale tenus pour importants. ce_pouvoir discrétionnaire de I'administration soit, pour refuser un peltnis de construire, soit pour imposer des conditions particulières, s'applique dans des buts mul- tiples, même en présence d,un p.O.S.. Les serrritudes d'urbanisne génèrent principalement des servitudes non aedificendi (interdiction de bâtir) et des servituoes non altius tollendi (limitation de hauteur).

- Les construct,ions ne doivent pas porter atteinte à Ia salubrité ou à la sécurité publique (R11L-2). (Terrains situés autour des ouwrages militaires, autôur des pou- drières ou d'un charnp de tir). Les terrains ne doiyent pas être exposés à un risque tel que : inondation, érosion, affaissement, éboulement, avalanges (Rl11-3). (Terrains instables ou situés le long des fleuves et rivières). - Les terrains ne doivent pas compromettre Ia conserva- tion ou Ia mise en valeur d'un site ou de vestiges ar- chéologiques (Rl11--3.2 ) . - Les terrains doivent être desservis par des voies pu- bliques ou privées prenant en compte la sécurité àes usagers, des voies et des accès (R111-4). (Terrains si- tués le long des routes et autoroutes). - L' autorité compétente (maire ou Etat) peut exiqer des participations pour Ia réalisation et Le financement d'équipements propres à 1,opération (RL1L-L4 ) . - La construction est permise dans 1e respect des préoc- cupations Iiées à I'environnement et à Ia protectiôn de la nature (Rl-11-l-4.2 ) . La construction peut être refusée sur le fondement d'une directive d'aménagement nationale approuvée (RLL1-15). (Terrains situéé dans une zone de bruit ou de dégagement autour d' un aérodrome ) . - La construction peut être refusée s'il y a atteinte au caractère ou à I'intérêt des lieux avoisinants, aux si- tes, aux paysages naturels ou urbains ainsi qu,à la con- servation des perspectives monumentales (RLLL-21 ) . Enfin, la construction peut être timitée en hauteur lorsqu'elle est soumise à un règlement particulier (visibilité pour la voirie, autrefois autour des forti- fication, protection de centres radioélectriques ... ). 4L

Le principe de "seryitude d'urbanisme" tend auJourd,hui à disparaître. Les textes réglementaires emploient géné- ralement le concept de "règle". On retrouve dans I'article t. 160-5 du code de l,urbanisme le principe de non-indemnisation des senitudes ( 1) , traditionnel en droit français, instituées par le code de I'urbanisme, ou encore à l'article L. L23-L du code de l,urbanisme qui fixe le contenu des plans d'occupation des sols.

20 - Les sernritudes d'utilité oublioue

Elles ne trouvent pas feur fondement dans Ie code de I'urbanisme, mais dans un texte spécifique. Les "seni- tudes d'utilité publique" sont instituées par des lois ou règlements particuliers. Depuis Ia constitution de 1958, toutes les nouvelles seryitudes ont été créées par des textes législatifs. La loi institue Ia senritude en définissant, ses obJectifs et ses caractéristiques. Un décret, généralement pris en Conseil d'Etat, complète ensuite ces dispositions en fixant les modalités d'application. La mise au point de la procédure d'établissement de la senitude et les principales ca- ractéristiques des limitations au droit d'utiliser le sol sont généralement édictées par un décret,.

D'autre part, ces sewitudes sont établiesr ên applica- tion des lois et règlementsr pâr voie de conventions conclues entre I'administration et les particuliers. Cette situation se rencontre lors de l,établissement des canalisations souterraines destinées à l,irrigation (art. L28-7 du code rural).

Et, les sewitudes d'utilité publique ne produisent Ieurs effets que lorsque I'ensemble des formalités con- cernant 1a procédure propre à chacune d,ell-es a été ac- complie et donnent souvent lieu à indemnisation.

Le code de l'urbanisme (art,. L. L23-L ne retient juridiquement que les seryitudes d'utitité publique af- fectant 1'utilisat,ion des sols. Ce sont celles qui sont susceptibles d'avoir une incidence sur Ia constructibilité et sur I'occupation des sols.

Les Plans d'Occupation des SoIs (P.O.S. ) doivent respec- ter et annexer ces serrritudes dont la liste est dressée par décret en Conseil d'Et,at (art. R. L26-L du Code de 1'Urbanisme).

(1) Toutefois, une indemnisation est due s'il résulte de ces servitudes , une atteinte à des droits acquis (art.Ll60-5.2). 42

Cet,te liste annexée au code de I'urbanisme classe les senritudes d'utilité publique en quatre catégories

les seryitudes relatives à la conservation du patri- moine i

les servitudes relatives à I'utilisation de certaines ressources et équipements i

les sewitudes relatives à Ia salubrité et, à la sécu- rité publiques ?

les serrritudes relatives à la défense nationale.

Enfin, la jurisprudence admet qu'il peut exister des senritudes de droit public rnême en I'absence des carac- téristiques classiques des senritudes de droit privé.

Les seryitudes arlmi nistratives ne comportent, pas de fonds dominant. Elles apparaissent comme de "simples" restrictions au droit de propriété, car 1'existence d'un fonds dominant et d'un fonds servant n'est pas essen- tielle à I'exisÈence d'une seryitude lorsque celle-ci est établie par Ia loi.

Ainsi, toutes les seryitudes de droit publ.ic qui ne peu- vent se rattacher au service d'un fonds, sont considé- rées coInme des limitaf,ions apportées à I'exercice du droit de propriété.

Le principe généralement admis veut que ces limitations au droit de propriété, dans Ia mesure of elles représen- tent une charge réelle grevant 1a propriété privée dans I'intérêt général, constituent des obligations adminis- tratives à qui l'on peut donner Ie nom de senritudes ad- rninistratives, sans donner au mot "senritude" le sens technique qui est le sien en droit privé. b) Le caractère qénéral des senitudes administratives

II convient d'énoncer à présent certaines règles s'appliquant à toutes les senritudes arlministratives de droit public.

L,es serrritudes administratives sont d'ordre public . Etant instituées par Ia loi, elles ne sont pas négociables, ne peuvent s'éteindre par le non-usage ou la désuétude, êt sont en principe imprescript,ibles. Il est évident que si I'utilité publique les justifiant ve- nait à disparaître, elles peuvent alors être déprescrites. 43

- Les senritudss arlmilistratives sont de source législa- tive. Les dispositions de la Constitution de l-958 conte- nues dans I'aiticle 34 sont les suivantes 3

"La 7oi esX woXée par le Parlement.' " T-a 7oi fixe les règles concernant 7es droits ciwiques eX 7es garanXies fondamentales accordées aux ciXoyens porrî L'exercice de TibeqXés publiques s les sujétions imposées par 7a Défense NationaLe aux citoyens en leur petsonne eX en leurs biens..." "La loi déXemine les principes fondamentau.x... du r& gime de 7a propriéXé, des droits réeLs et, des obTiqa- Xions civiTes eX comerciaf-es. "

C'est Ia loi qui fixe les rèqles en matière de service milit,aire ou de réquisitions militaires par exernple, mais elle détermine seulement les principes fondamentaux dans le cas du régime de propriété ou des droits réels.

Seule une loi peut donc introduire une sewitude nou- velle, un décret doit définir Les modalités d,établis- sement et un acte réglementaire (souvent un arrêt.é pré- fectoral), doit arrêter les modalités d'application. C'est une loi du 8 juillet L79L qui a préwu, par exemple, les seryitudes autour des fortifications, et un décret du L0 août 1853 qui a défini l'institution des zones et a permis certaines dérogations exceptionnelles.

PIus récemment, c'est une loi du 13 juillet L982 qui a introduit les serrritudes liées aux Plans d'Exposition au:K Risques et un décret du 3 mai 1984 qui a défini le principe d'établissement des périnètres.

- Les servitudes adninistratives ont pour but de senrir I'utilité publique. Dans tous les cas, Ies senritudes établies par 1'Administration ont pour seul but, 1'utilité publique. Elles ne peuvent en aucun cas être décidées pour satisfaire un intérêt privé. Celui-ci, pourra en bénéficier sans doute, rnais indirectement. L'interdiction de construire ou de dépasser une certaine hauteur dans le cas des senritudes aéronautiques de dé- gagement, profitera sans doute à un tiers, mais elle est établie dans l'intérêt général.

Pour les senritudes adninistratiwes, Ie fonds dominant est une notion juridique abstraite et indépendante, de la notion d'ut,ilité publique.

Les servitudes adninistratives ont souvent recours à nne déclaration d'utilité publique. Les procédures d'enquête permettent aux propriétaires intéressés d'être informés et d'exprimer leur opinion sur la serrritude projetée. La notion d'enquête publique redéfinie par la Ioi du L2 juillet 1983 relative à Ia démocratisation et à la protection de I'environnement, nous semble être une notion essentielle pour Ia connaissance des senritudes. 44

- Les serrritudes administratives peuvent concerner très diwersement Ie droit de propriété. Les seryitudes d'alignenent par exemple interdisent I'édification de toute construction nouvelle (senritude non aedificandi) et tous travaux confortatifs (senritude non confor- tandi ) .

Le nombre des senritudes .adninistratives s'est nultiplié au cours de ces dernières décénies, en raison même de I'expansion des villes, des communications routières et aériennes, et, des nombreuses nécessités de protections (environnement, industries, t,ranports, défense natio- nale). II y en a de bien vivantes, mais il y en a d'autres qui sont tombées dans I'oubli et peuvent néan- moins s'avérer fort contraignantes.

tes senritudes adninistratives peuvent prévoir une indemnisation. Elles résultent alors d'un accord amiable, mais le cas est rare. Généralement, le texte qui introduit une senritude arlministrative prévoit une indemnisation pour Ie préjudice subi par le propriétaire qui supporte cette senritude, dans Ie cas de la suppres- sion ou de la modification de bâtiments subordonnée à la décision. En matière d'urbanisme, la loi du 30 décembre L967 dans son article 37 rappelle le principe de Ia non-indemnisation sauf s'il en résulte une atteinte à des droits acquis.

En matière de Défense, Ie Conseil d'Etat (1) rappelle

" grr' en disposanX que 7es propriétaires d' imeubles qui subj-ssenX des domaqes, pâî suiXe de 7' éXabLissemenX ou de 7a défense des places de guerîe, ont, 7e droit de ré- clamer à L'Etat des indemnités en cas de dépossession, d'occupaXion ou d'inondaXion de Teurs Xerraj-ns, êX en cas de dfuoLition des bâXiments" .

Les seryitudes adninistratives sont partagées entre deux juridictions.

. Les litiges entre les particuliers et l'Àdministration sont de Ia compétence des tribunaux administratifs. Le décret du 28 novembre l-953 nodifié par le décret du 27 décembre L950 précise que "Ies Titiges reTatifs aux décLarations d'utiLité pubTi- gue, au domaine pubTic â L'urbanisme et à L'habitaXion, au penis de constntire, au classement des monrrments eX des siXes, ...o.

(1) Conseil d'Etat, du L9 nai 1950, Société Lorraine Mi- nière et Métallurgique contre Ie lvlinistère de la Guerre. Demande d'indemnité compensatrice du dommage causé à I'exploitation de Ia mine d', pour des res- trictions relatives à I'étendue de Ia troisième zone de senritudes des ouvrages de . R. Lebon p 292 45

. Dans certains cas, les instances judiciaires sont ex- pressément désignées dans les textes qui instituent une senitude, pour un éventuel contentieux relatif à f indemnisation. C'est le cas pour les senritudes rela- tives à la navigation aérienne, aux mines, à l'énergie hydrauliguer à la conservation des sources d,eaux miné- rales, à la distribution d'énergie électrique, à la pro- tection des monuments historiques et des sites, et' à Ia visibilité sur les voies publiques. Dans tous les cas or1 cette compétence n'a pas été attribuée aux tribunaux ju- diciaires, elle est confiée aux tribunaux administra- tifs.

. La loi du 7 juin 1955 a fixé les déIais pour I'ensemble des recours content,ieux relatifs à la léga- lité des conditions d'établissement d'une senritude ou les réclamations en découlant habituellement. Le délai du recours contentieux est de deux mois du jour or1 la décision a été officiellement portée à Ia connaissance des propriét,aires, soit par publication dans les formes prévues, soit par notification individuelle. Mais, s'iI y a eu recours administratif préalable, le déIai ne com- mence à courir qu'après le rejet de ce recours our en cas de silence de I'Administration, gu'à I'expiration du délai de quatre mois qui lui est imparti pour répondre.

L'annulation de la sernritude peut être demandée pour vice de forme, vice de procédure, excès de pouvoir, vio- lation de Ia loi ou incompétence de l'autorité adminis- traÈive qui 1'établit. c) Le principe d'établissement des servitudes adminis- tratives

La notion d'utilité publique est à Ia base de toutes les serrritudes établies par I'Administ.ration sur les pro- priét,és privées.

11 faut distinguer 3

Ie cadre légal dans lequel peut s'exercer la servi- tude. I1 est toujours fixé par Ia loi (partie législa- tive) ; et I'acte réglenentaire qui institue telle ou telle servitude dans Ie respect de ce cadre légat (partie réglementaire).

Un décret à lui seul ne peut établir une serrritude, dont les effets seraient plus étendus que ceux que permet la Ioi (garantie du citoyen vis-à-vis de I'exécutif).

La procédure d'établissement des senritudes adnrinistra- tives comprend souvent une déclaration d'utilité publi- que (avec ou sans expropriation) ou des procédures spé- ciales d'enquête pour permettre aux propriétaires intéressés d'être informés et d'exprimer leur opinion sur la servitude envisagée. 46

L'assiette de la senritude doit être déterminée de façon précise et doit faire l'objet, d'une publicité sufËi- sante_r_ par notification individuerle, dépôts en mairie ou publication.

La connaissance des senritudes est, du plus grand intérêt pour I'utilisation et, l,occupation du sol, notamment en matière de délivrance de "certificats d,urbanisme,' ou de "permis de construire" par I'autorité compétente (art. L. 4L0-1 du Code de l,Urbanisme).

Le nombre de ser:rritudes arlministratives s,est accru en raison même des transformations techniques dans tous les domaines civirs et militaires, de l,eipansion des vit- les, des communications aériennes, roulières, de la né- cessité de protection de prus en plus nombreuses de la nature, de I'environnement, des monuments, des sites, des forêts...

Le texte qui institue une servitude arrmini"arative en mat'ière d'urbanisme ne prévoit généralement pas r'indemnisation pour te préjudice subi par ]e proprié- taire qui support,e cette senritude, sauf s,ir en-réËulte une atteinte à des droits acquis (loi du 30 décembre L967, article 37).

La loi d'orientat,ion foncière du 3l- décembre 1967 fait obligation de mentionner en annexe des p.o.s. res "ser- vitudes d'utilité publique" affectant l,utirisation des sol!, figurant sur une liste dressée par décret en con- 9ei1 d'Etat, sous peine de ne pouvoir-être invoquées par I'Administration pour motiver un refus à une demande d'autorisation d,utiliser le sol.

La loi du 7 janvier L983 relative à ra répartition des compétences entre res communes, les Dépaitements, les Régions et r'Etat, (articre 55 instituant re nouver ar- ticle L. L26.1 du c.u. ), a confirmé cette mission en af- firmant avec glrcoTe plus de net,t,eté Ie respect, des senritudes d'utirité pubrique puisque re représêntant de I'Etat peut mettre le ttlaiie ou le piésident de I'Etablissement public compétent en demeure d'annexer au P.O.S. lesdites senritudes faute de quoi, iI peut, y procéder d'office. En outre, iI est, tenu de les pôrter â la connaissance de I,autorité compétente lôrs de I'élaboration des P.O.S. .

Le PIan d'Occupation des SoIs rendu public, est en prin- cipe opposable aux tiers (art. R123-10 du Codè de I'urbanisme). L'arrêté du maire doit faire I'objet d,un affichage en mairie pendant un mois et doit être men- tionné dans deux journaux régionaux diffusés dans le dé- partement. Le P.o.s. ainsi rendu public, est ensuite soumis par le maire à enquête pubrique -pendant une durée qui ne peut être inférieure à un mois. 47

Le Plan d'Occupation des Sols (P.O.S. ) doit être la slm- thèse du droit, foncier public, étant entendu qu,il ne peut mentionner des sewitudes et contrats de droit privé (1).

L'inscription dans Ie P.O.S. renforce et facilite donc l'opposabilité aux tiers.

11 doit, rassembler Ie maximum d,informations concernant le droit d'occuper et d'utiliser Ie sol. Un grand nombre de prescriptions juridiques ont leur source dans le règlement et les documents graphiques de zonage. D'autres s'appliquent à un territoire donné, indépendam- ment de tout plan s ce sont les senritudes d,utiJ-ité pu- blique existant sur le territoire, dont Ia dénomination exacte est d'aill-eurs 3

" TimiXaXions administtatives au droit de propriéXé" .

Lors de l'établissement du P.O.S., it convient de con- naître les senritudes en vigueur sur le ban communal afin de ne pas fixer, dans les dispositions juridiques du Règlement, des indications contradictoires avec les restrictions provenant desdites servitudes.

De plus, lors de La délivrance d,un certificat d'urbanisme ou lors de I'octroi d,une autorisation d'occuper le sol, iI importe aussi de ne pas méconnaître ces limitations du droit de propriété.

L'étude du PIan d'Occupation des SoIs nécessite donc le recensement des seryitudes d'utilité publique applicables au territoire communal. La mise à jour du P.O.S. sera donc nécessaire lorsqu'iI sera approuvé, si de nouvelles senritudes sont instituées ou si celles existantes déjà sont modifiées.

Les senritudes sont reportées dans un "tableau des ser- vitudes' et sont répertoriées en catégories sur 1a liste annexée au chapitre Vf du titre II du livre l-er du Code de I'Urbanisme, intitulé "senritudes d'utilité publique affectant I'utilisation des sols". Ce sont les seules qui ont été effectivement instituées sur le territoire couvert par le plan d'occupation des sols concerné.

Ces servitudes figuraient déjà dans la première mise à jour datant de L980 du "recueil des principales senritu- des d'utilité publique affectant I'occupation des sols", publié dans un premier recueil en L973.

(1) Circulaire du 11 mai L984 relative à la présentation des règlements et documents graphiques des plans d'Occupation des Sols. 48

À Ia liste publiée en 1973, i1 convient d,ajouter quelques senritudes part,iculièrement significativés en ce qui concerne la protection de I'environnement 3

1o les serrritudes relatives aux canalisations de transport et de distribution de chaleur (roi no g0-531 du l-5 juillet 1980) ;

20 - les senritudes des plans d,exposition aux risques naturels prévisibles (Ioi no 82-500 du t3 juillet L982) i

30 les serrritudes reratives aux lignes de télécommuni- cat,ions empruntant Ie domaine public (art,. L. 65-L du code des postes et télécommunications) ;

4o les serrritudes de protection du patrimoine architectural et, urbain (loi no B3-g du 7 janvier 1983);

50 les senritudes de périmètres autour des installa- tions classées implantées sur un nouveau site (loi no 87-565 du 22 juillet L987, art. 23) i

5o l-a ggwitu{e de passage transversale au rivage (dé- cret no 90-481 du L2 juin 1990).

Le regroupement des catégories de servitudes retenues sur l-a liste annexée au chapitre VI du titre II du li- vre l-er du code de l'urbanisme, demeure I'outil de tra- vail pour re recensement et le report des senritudes d'utilité pubfique au plan d'occupation des sols.

CeLui-ci se présente dans les mêmes formes que le re- cueil édité en 1980. La crassification des serrritudes, le code et la représentation graphique concernant cha- cune d'elle ont été peu changés pour des raisons de com- modité et pour assurer Ia continuité de présentation de l'annexe relative aux senritudes d,utilité publigue dans le plan d'occupation des sols.

Àfin de faciliter ra tâche des servicesr uî tableau de concordances enLre ra dénominat,ion des senritudes au code de l'urbanisme et au présent recueil figure en an- nexe de Ia présente introduction. II y ar rappelons-le, une soixantaine de serrritudes susceptibles d'int,éresser I'occupation du sol. 49

e) Le contenu de I'annexe au P.O.S-

Le tableau comprend le ou les documents graphiques et, Ia Iiste des senritudes. I1 doit figurer en annexe au plan d'Occupation des Sols (art. R. L26-L du code de I'urbanisme).

1. te support qraphique

Le support. du document graphique est un fond de plan de même échelle que le plan d'occupation des sols.

Si Ie plan d'occupation des sols comprend plusieurs fonds de plan à échelles différentes, il convient de re- porter les senritudes sur des fonds de plan à échelle identique à celle du P.O.S. pour Ie territoire corres- pondant, afin que les services chargés d,instruire les certificats d'urbanisme et les autorisations d,utiliser re sol ne rencontrent aucune difficurté pour identifier les dispositions applicables à un même terrain.

Lorsque Ie P.O.S. comporte peu de zones différentes (une ou deux zones urbaines et une ou deux zones naturelies) et que les senritudes d'utiJ-ité pubtique applicables sur Ie territoire communal sont peu nombreuses, ces servitu- des peuvent être reportées dans les documents graphiques du plan de zonage du plan. I1 n'y a pas de norme en Ia matière. L'essentiel est d,assurer une bonne 1isibitité du plan, une distinction nette entre ce qui relève du zonage et des serrritudes d'utilité publique et une ges- tion facile du dossier du plan d,occupation des sols dans Ie temps.

La légende doit figurer dans un cartouche des plans (le cartouche ne comporte évidemment que les serrritudes re- portées sur le plan).

2. Le tableau des senritudes

11 convient d'accompagner le document graphique de la liste des servitudes en vigueur sur re territoire. cette liste doit rester simple ef, se présenter ainsi 3

le nom officiel de la senritude (en entier) i la référence du texte légistatif qui permet de I'instituery I'acte qui I'a instituée sur le territoire concerné par le P.O.S. ; le service déparÈemental ou régional responsable de la senritude. 50

Chacune des senritudes doit comporter ces quatre indica- tions. Toutefois, pour certaines d'entre elles, Ia 3ème indication peut ne pas exister, s'il s'agit par exemple d'une servitude qui découle ipso facto du classement d'un ouvrage public (servitude de halage et, de marchepied... ).

L'annexe des senritudes d'utilité publique est essentiellement un document de référence qui peut être directement utilisé dans 1a plupart des cas et qui per- met, Iorsqu'une grande décision est nécessaire, de con- sulter Ie service compétent et d'examiner I,acte institutif de la senritude.

3. La recherche des serrritudes

Àfin de pouvoir mettre Ie P.O.S. à jour si de nouvelles serrritudes étaient instituées ou encore si d,anciennes étaient supprimées ou modifiées, les services publics gestionnaires des senritudes ont intérêt à communiquer aux services de l'équipement, les serrritudes existantes sur le territoire communal. Le P.O.S. doit tenir compte des senritudes existantes êt, des refus peuvent être op- posés aux demandes d'occupation du sol incompat,ibles avec les effets de Ia senritude en cause. I1 convient d'insister sur le fait que Ia non prise en compte des senritudes d'utilité publique affectant l'occupation des soLs peut conduire à f illégalité du plan d,occupation des sols, d'un certificat, d'urbanisme incomplet, etc..., et engager la responsabilité pour faute de Ia puissance publique.

Le P.O.S.étant approuvé, iL est souhaitable que le ta- bleau soit officialisé par une procédure de mise à jour. La mise à jour est constatée par arrêté du maire dans les trois mois suivant la notification par Ie re- présentant de I'Etat à la commune. Passé ce délai, si cette formalité n'est' pas rernplie, Ie représent,ant de l'Etat y procède d'office par arrêté. Cette mise à jour est accompagnée dans ce cas de la publication de I'arrêté préfect,oral au recueil des actes administratifs du département par les soins du préfet.

Le tableau, établi en la forme décrite ci-dessus, est communiqué avec les documents du plan d'occupat.ion des sols aux services administratifs qui-dispositions ont ainsi l'occasion de vérifier I'exactitude des re- portées sur Ie tableau. La cohérence des dispositions du plan d'occupation des sols découle des actes institutifs des senritudes. 5L

Le tableau est utilisable par les conmunes et res direc- tions départementales de 1'équipement,, mais il présente aussi une utilité pour d'autres services aùniniètratifs de I'Etat, auxquels il peut être communiqué, s'ils en font Ia demande.

I ce! -égard, il est, fait obligation aux mairesr par I'article R. L26-3 du code de I'urbanisme, de communi- quer aux directeurs des services fiscaux I'annexe du plan d'occupation des sols relative aux senrritudes, êt ce dans un même souci de mise en harmonie des mesures de publicité et de celles résultant, de la publicité fon- cière.

f) Le_liste de toutes les senritudes pouvant affecter I'utilisation du sol (1)

L'examen des senritudes d'utilité publique se fait au TegqTd de différentes Iégislations susceptibles d'affecter l'utilisation du sol. Elles ont Leur source juridique dans un docurnent spécifique établi en applica- tion d'une législation particulièré indépendante àù code de l'urbanisme et des documents d'urbanisme. Elles peu- vent être instituées 3

: soit par des lois et règlements particuliers ; depuis Ia constitution de l-958, toutes res nouverles senritudes d'utilité publique ont été créées par des textes légis- Iatifs,

soit par convention conclue entre I'Administration et un particulier.

Les serrritudes d'utilité publique ne produisent, leurs effets que lorsque 1'ensemble des formarités concernant Ia procédure propre à chacune d'elle, a été accompli.

(1) Décret no 77.86L du 26 juillet L977 article Ler. 52

La liste des senritudes d'utilité publique a été classée en quatre catégories. Certaines concernent la conserva- tion du patrimoine et des ressources énergétiques, d'autres sont attachées à la sécurité publique et à Ia Défense Nationale. En voici Ia liste exhaustive 3

I. SERVITT'DES RSI,ATIVES A I,A CONSER\/ATTON DU PÀTRI}IOTNE

À. SERVITT'DBS DB PROTECTION DU PATRIUOINE NATT'RSI,

- Serrritudes de protection des forêts (À1). Prérogatives susceptibles d'aménagement, d'exploit,ation régulière ou de reconst,itution de boisement. Décret no 85-984 du 19 août l-986, art. 7-XIV

- Senritudes aux forêts dites de protection (47 ) . Forêts dont la conservation est reconnue nécessaire pour des raisons écologiques. Décret no 85-984 du 19 août 1986, art. 7-XIV. - Prescriptions relatiwes aux travaux de boisenent (Ag ) . Travaux ordonnés par I'administration pour assurer la mise en valeur des terrains boisés. Décret no 86-984 du 19 août L986, art. 7-XIV

- Senritudes de protection des bords de mer (Etl). Terrains réservés pour des besoins d'intérêt généra1 d'ordre maritime, balnéaire ou touristique. Àrticle 4 de la loi no 63-1176 du 28 novembre L953

- Sernritudes de passage sur le littoral (ELg). Les propriétés riveraines au littoral ont obligation d'assurer le libre accès au rivage. Art. L. 160-5 et L. L50-5-1 du code de I'urbanisme

- Sercitudes dites de consenration des eaux (44 ) . Dispositions relatives au curaçle, à 1'élargissement et au redressement des cours d'eau. Loi du 8 avril 1898 sur le régime des eaux

- Senritudes de protection des eaux potables (AS1 ) . Périmètres autour des puits, des ouvrages d'adduction et des réservoirs enterrés. décret no 5L-359 du ler août L9SL modifié - Senritudes de protection des réseryes naturelles (ÀC3 ) Conservation de la faune, de Ia flore et du milieu natu- rel en général. Loi du 2 mai L930 et, loi no 76-629 du L0 juillet L976

- Senritudes de protection des parcs nationaux (Et10). Régime visant à interdire toute act,ion susceptible de nuire au développement de la faune et de la flore Loi no 60-708 du 22 juillet L950 53

B. SERVITTIDES DE PROTECTION DU PATRIMOTNE CI'LTT'REL

- Senritudes de monunents historiques (ACl). Un immeuble situé dans le champ de visibilité d'un édi- fice classé ou inscrit, ne peut faire l,objet, d,aucune transformat,ion sans autorisation préalable. Loi du 31 décembre 1913 modifiée - Senritudes de sites et de monuments naturels (Àc2) . Les sites présentant un caractère remarquable, artisti- guêr historique, scientifique, légendaire ou pitÈores- guê, conviennent d'être maintenus en l'état. Loi du 2 mai L930 - Senritudes du patrimoine architectural- et urbain (AC4 ) Zones de protection applicables dans les quart,iers et sites à protéger, pour des motifs d,ordre esthétique. Loi no 83-8 du 7 janvier 1983

- Senritudes d'installations sportives (JSl). Interdiction de supprimer ou de modifier un équipement sportif sans autorisation. Loi no 84-610 du l-6 juillet t984

II - SERVITT]DES REI,ATIVES A L'UIILISÀTIOI{ DE RESSOI'RCES ET DE CERTÀINS EOUIPEMENTS

A. SERVITUDES RET,ÀTTVESÀ L'ITIILISÀTION DE L'ENERGIE

- Senritudes de canalisations de transport de gaz (I3). Droit pour le bénéficiaire d'établir des supports et an- crages pour conducteurs aériens d'éIectricité. Loi du 15 juin 1906 modifiée

- Senritudes de canalisations éIectriques (I4). Obligation pour }es propriétaires de réserver le libre passage pour }a pose, l'entretien et Ia surveillance. Loi du L5 juin 1905 modifiée

- Senritudes de stockage du gaz souterrain (I7). Possibilité pour le titulaire d'exercer recherche et stockage souterrain du gaz sous les propriétés privées. Ordonnance no 58-1132 du 25 novembre 1958

- Senritude d'utilisation de l'énergie des marées (I2). Droit pour le concessionnaire de submersion et d'occupation temporaire des terrains nécessaires. Loi du 16 octobre 1919

- Senritudes concernant les hydrocarbures liquides (I1). Possibilité pour Ie bénéficiaire d'enfouir dans une bande de 5 mètres de largeur une canalisation. Loi no 58-335 du 29 mars 1958 54

- Senritudes dues à I'exploitation de pipe-Iines (Ilb). Autorisation de construire des pipe-Iines présentant un intérêt pour Ia Défense Nationale. Loi no 49-1050 du 2 aotÈ L949, mod. le 17 juin 195L

- Senritudes de stockage souterrain d'hldrocarbures (I8) Autorisation pour le titulaire de stockage d'hydrocarbures souterrain. Loi no 72-LL47 du 23 décembre L972

- Serrritudes de canal-isations de chaleur (I9). Droit pour le transporteur d'établir à demeure, sur des ' terrains privés, une canalisation de distribution de Ia chaleur. Loi no 80-531 du 15 juillet 1980

B. SERVITTIDES REI,ATIVES AIIX MTNES ET CÀN,AI,ISÀTTONS

- Servitudes relatives arrx périnètres de rnines (I5). Passages établis au profit des titulaires de titre mi- nier et de permis d'exploitation de carrières. Art. 7l à 73 du code minier

- Servitudes de transporEs de produits sftimiques (I5). Possibilité de construire des canalisat,ions de transport de produits chimiques d'intérêt général. Loi no 65-498 du 29 juin 1965

Servitudes de canalisations publiques d'eau et d'assainissenent (45) . Dispositions pour la pose de canalisations publiques dans des terrains privés. Loi no 62-904 du 4 août L962

- Senritudes de canalisations d'irrigation (42). Institution au profit des collectivités publiques d'un droit d'établir à demeure des canalisations. Art. L28-7 et L28-9 du code rural

- Senritudes de passage des engins mécaniques (43), Àutorisation à faire passer des engins mécaniques néces- saires à I'entretien des canaux d'irrigation. Àrt. L28-6 et 138-L du code rural

- Senritudes d'écoulement des earxx nuisibles (45). Possibilité d'écoulement des eaux nuisibles à travers des fonds voisins pour Ie dessèchement des marais. Art. l-35 à 138 du code rural 55

C. SERVITT'DES RET,ÀTTVES ATIX COI,II.II'NICÀTIONS

- Senritudes de halage et de narchepied (EL3)- Dispositions instituées pour Ia protection de la digue et de l'usage du chemin de halage. Art. 15, L5 et 28 du code du domaine public fluvial

- Senitudes relatives au:x amers et aux phares ( gLB ) - Détermination et protection des champs de vue des post,es électro-sémaphoriques de la marine. Loi n" 57-262 du 2 mars L957 modifiée

- Seryitudes relatives arxx chemins de fer (T1)- Dispositions à I'égard des propriétés riveraines de la voié ferrée pour la conservation des fossés et talus. Loi du 15 juillet 1845

- Senritudes relatives an:x aérotrains (T3). Droit de procéder à 1'établissement des pylônes, à I'entretien et à 1'exploitation des lignes. Loi no 66-L066 du 31 décembre L966

- Senritudes de wisibitité sur les voies publiques (EL5) Etablissement d'un plan de dégagement nécessaire à Ia visibilité sur les voies publiques. Décret du 30 octobre L935

- Servitudes grewant les terrains nécessaires arr:( routes nationales et aux autoroutes (EL6). Déclaration des terrains réservés à 1'exécution, l'éIargissement ou Ia construction de sections nouvelles Décret du 23 décembre L958

- Senritudes relatives aux alignements des voies natio- nales, départementales ou comunales (gL7)- Etablissement d'un plan fixant Ia limite de séparation entre les voies publiques et les propriétés privées. Art. L. 11-2-1 du Code de Ia Voirie Routière

- Servitudes relatives aux voies express (ELIL) - Interdiction d'accès grevant les propriétés limitrophes des routes express et des déviations d'agglomérations. Loi no 69-7 du 3 janvier L969

- Senritudes aéronautiques de dégagement et de balisage (r4-s). Interdiction de créer des obstacles fixes susceptibles de constituer un danger pour la circulation aérienne. Art. L. 28L-L du code de I'aviation civile 55

Senritudes aéronautiques de résenrations de terrains (16)- inpossibilité pour le propriétaire d'édifier des cons- tructions pouvant nuire aux installations du trafic. Àrt. R. 245-L du code de l'aviation civile

Senritudes aéronautiques à I'extérieur des zones de dégagenent (T7 ) . Spécificatiôn techniques soumises à autorisation du mi- nistre de la Défense et de I'aviation civile. Art. R. 244-L du code de l'aviation civile

- Senritudes de sunrol des câbles de téIéphériques (T2)- Droit pour I'exploitant de faire dégager de tout obs- tacle ou végétation une zone suffisante à I'entretien. Loi du I juillet l94L

- Senritudes dues an:K remontées mécanisgues ( EL4 ) . Possibilité de survol et d'implantation nécessaires l'aménagement des pistes et équipements. Loi no 85-30 du 9 janvier 1985

D. SERVITUDES REI,ÀTIVES ÀIIX TELECOI{I{IINICATIONS

Senritudes radioéIectriques contre les perturbations éIectromagnétiques (PTl) . Interdiction aux proPriétaires de mettre en service du matériel éIect,rique susceptible de perturber un centre. Art,. L. 57 à L. 62 du code des postes et téIécom.

- Senritudes radioéIectriques contre les obstacles (PT2) Interdiction de créer des excavationsr des ouvrages mé- talliques ou des étendues d'eau ayant' pour résultat de perturber le fonctionnement d'un centre. Art. L. 54 à L. 55 du code des postes et téIécom.

- Serrritudes de réseaux de téIéconrmunications (PT3). Droit d'établir des supports et des conduits sur les propriéÈés privées nécessaires à 1'établissement de li- gnes de télécommunicat,ions. Art. L. 48 du code des postes et téIécom.

- Senritudes d'élagage dues aux lignes de téléconmunica- tions (PT4). Les propriétaires sont tenus d'élaguer les plantations gênant Ie fonctionnement des lignes. Àrt.L. 55-1- du code des postes et téIécom. 57

III - SERVITUDES RELATTVES À I,A DEFENSE T{,ATIOI{ÀLE

- Senritudes dues aux postes électro-sénaphoriques (ÀR1) Interdiction d'élever aucune construction ni de laisser croître des plantations dans les champs de vue des pos- tes. Loi du L8 juillet L895 modifiée

- Senritudes de sécurité et de défense des côtes (ÀR2) - Interdict,ion de construire dans les champs de vue des ouvrages mi litaires chargés de la défense des côt,es. Loi du 11 juillet 1-933

Servitudes de polygones d'isolenent des magasins à poudre (ÀR3). Interdiction de construire ou de planter en vue d'assurer la sécurité autour des dépôts d'explosifs. Loi du I août. L929

- Senritudes d'établissement de terrains d'atterrissage (ÀR4 ) . Au lieu de recourir à l'expropriation, Ies terrains pri- vés peuvent être occupés temporairement ou de façon per- manente. Décret du 30 octobre 1935

Senritudes dues aux fortificationsr places fortes' postes et ouvrages militaires (ÀR5). Institution de trois zones de prohibitions commençant toutes aux fortifications et s'étendant aux distances de 250m, 487m et, 974m pour toutes les places de guerre. Loi des I juillet L79L, L7 juillet 1819' 10 juillet 185L et décret du 10 août 1853.

- Senritudes aux abords des champs de tir (ÀRG). Délimitation de zones dangereuses oû le stationnement et la circulation sont interdits pendant I'exécution des feux. Article 25 de l-a loi du 13 juillet L927

IV - SERVITTIDES RELATI\rES A LA SÀLUBRITE ET À I,A SECI'RITE PTIBLIOUBS

- Sewitudes relatives arxr rtouvearlx cinetières ( fNTl ) . Les terrains sont frappés d'une zone non aedificandi de 1-00 mètres, avec possibilité de dérogation. Art. L. 361-1 et L. 35L-4 du code des conmunes

Senritudes de protection des établissments ostréicoles et des gisements coquilliers (ÀS2). Interdiction de tout dépôt et déversement susceptible de nuire à la qualité hygiénique. Décret du 30 octobre 1935 58

- Senitudes de surfaces submersibles ( EL2 ) . Interdiction d'édifier toute construction susceptible de contrarier l'écoulement naturel des eaux ou de restrein- dre le champ des inondations. Àrt. 48 à 54 du code du domaine public fluvial).

- Senritudes de plans d'exposition aux risques naturels prévisibles (PI{l) . Etablissement de plans Pour localiser et prévoir les ef- fets des risques nécessaires à Ia prévention. Loi no 82-600 du 13 juillet L982

- Serrritudes de périnètres déterminés autour des instal- Iations classées (PI'f2) . Périmètres de sécurité autour des installations suscep- tibles de créer un danger d'explosion ou d'émanation de produits nocifs. Loi no 76-653 du L9 juillet L976 modifiée

pas directement I'utilisation du sol

Toutes les serrritudes d'ut'ilité publique af f ectant' I'utilisation du sol n'ont pas Ie même intérêt au regard de I'occupation et de l'utilisation du sol. Nombreuses sont celles dont les obligations :

- peuvent être techniquement satisfaites de diverses ma- nières sans réduire les possibilités d'occuper le so1 ,

ne constituent pas un obstacle insurmontable à la construction i

- accordent sans doute une prérogat.ive exorbitante à une administration quant à son intervention sur un fonds privé, sans que cette intervention supprirne ou limite sérieusement, l-e droit, de construire.

Parmi toutes les senritudes, d'autres n'affectent pas I'utilisation du sol. Elles ne sont donc pas intégrées dans la liste dressée par décret en Conseil d'Etat et n'ont pas à être annexées aux plans d'occupation des sols. On peut citer à titre d'exemple, Ie numérotage des rues, Ie lieu d'implantation des ruches d'abeilles ou des débits de boisson, I'exécution des fouilles ou son- dages par I'Etat en matière archéologique, Ia publicité le long des autoroutes, etc.

Mais, pour être comPlet, it faut en dresser maintenant la liste exhaustive. 59

LISTE DE OUE|LOUES SERVITUDES DE DROIT PUBLIC N'AIIFECTAIÙ:T pÀs pTRECTEMENTL'UrrLrsÀTroN Du sol, (1)

- Àbattoirs La mise en activité d'un abattoir dans une conrmune dans un périmètre délimité par arrêté préfectoral- Codé des communes, articles L. 378.2, et R. 378.L-

- Àbeilles, ruches Fixation par arrêté préfectoral de la distance à obser- ver entre la voie publique et Ie lieu d'implantation des ruches d'abeilles. Code ruraL, articles 205 à 209 compris.

- Affichage La pubticité par inscription, forme ou image et par en- seigne et préenseigne est interdite ou réglementée Loi no 79.1150 du 29 décembre L979.

- Débits de boissons Interdiction dans certains périmètres, de transférer un débit de boisson de deuxièrne, troisième ou quatrième ca- tégorie. Code des débits de boissons, articles L. 49 et suivants.

- Eaux d'écou]-ement Obligation pour les riverains de laisser écouler sur Ieuré fonds les eaux provenant naturellement de la voie publique. Décret no 64.262 du 14 mars L964.

- Chenins de fer Application de cette senritude aux riverains des chemins de fer. Loi du L5 juillet l-845.

- Défrichenent des bois et forêt des particuliers Possibilité pour 1'Administration de refuser I'autori- sation de défrichement au propriétaire qui en fait }a demande. Code f orestier, articles L. 31-l-.1, R. 3LL . I et suivants .

- Fossés et rejets de terre Obligation poui les riverains de la voie publique de re- cevoir sur leur terrain les rejets de terre provenant du curage des fossés des routes. Oécrét du 14 mars L964 concernant les voies communales.

- Fouilles archéoJ-ogiques Obligation d,obtenii l'autorisation ministérielle préa- lable à toute fouille. Loi du 27 septembre L94L.

(1) Ministère de I'Environnement et du cadre de vie. Di- reétion de l'Urbanisme et des Paysages 1980. 60

- Fouilles pon:r recherches minières Obligat,ion pour toute personne effectuant un sondager url ouvrage souterrain, un travail de fouille quel qu'en soit l'objet, si sa profondeur dépasse 10 mètres au-dessous de Ia surface du sol, d'en faire déclaration. Code minier, articles 131' et suivants.

- Fouilles pour recherche d'eau Possibilité pour te bénéficiaire d'une autorisation Pré- fectorale, d'occuper pendant cinq ans maximum' Les ter- rains privés qui y sont désignés. Loi du 29 décembre L892, articles 2 eE suivants.

- Inrmeubles menaçant ruine Obligation pour Ie propriétaire de réparer ou de démolir toute construction menaçant ruiner sur arrêté motivé du maire. Interdiction d'habiter. Code de Ia construction, articles L. 51L.L et suivants.

Installations pour Ia protection de I'environnement Ce classement des installations permet leur surveillance (par Ie préfet) et la protection du voisinage. Loi no 76.653 du 19 juillet L976.

- Èlarchés d'intérêt national Institution par décret en Conseil d'Etat, de périmètres de protection autour des marchés nationaux. Ordonnance du 22 septembre L967.

- Moustiç[ues (Iutte contre les) Création de zones de lutte contre les moustiques. Les services habilités seront autorisés à procéder d'office aux prospections, traitements, travaux et contrôIes né- cessaires à cette action. Loi du L6 décembre 1964.

- Occupation tenporaire Pour I'exécution de travaux pu- blics civils ou militaires Possibilité pour les agents de l'Administration de péné- trer dans les propriétés privées, à I'exclusion de I'intérieur des maisons d'habitation. Loi du 29 décembre L892, articles Lt 2 et suivants.

- Périmètres sensibles et protection du littoral Des dispositions exceptionnelles sont applicables en vue de protéger les régions considérées. Articles L. L42.L et suivants du code de I'urbanisme.

- Pubticité le long des autoroutes et des routes exPres- ses Dispositions particulières destinées à éviter les abus de publicité le long des autoroutes. Loi no 55.435 du l-8 avril 1955, article 3, alinéa 3. 61

- Ravalement de façades Les travaux nécessaires doivent être faits au moi-ns une fois tous les dix ans sur injonction faite au proprié- taire par l'autorité municipale. Àrticles L. ]-32.L et suivants du code de Ia construc- tion.

- Restauration imobi]-ière Obligation d'obtenir I'autorisation préfectorale préa- lable à Ia réalisation de travaux de restauration immo- bilière entrepris à I'intérieur de périmètres délimités. Articles L. 3L3.4 et suivants du code de l'urbanisme.

- Recherches dans Ie donaine des carrières Obligation pour Ie propriétaire du so1 de demander l'autorisation préfectorale à tous travaux. Code minier nodifié, art,icles 105 et suivants.

- Recherches d'hydrocarbures liquides Possibilité d'accorder par décret pour une période de cinq ans, à l'explorateur, un permis exclusif de recher- ches. Loi du 4 février 1943.

- Rues. Plaques des noms de rues Obligation à Parisr pour les riverains des rues, de sup- porter l'apposition de plaques portant Ie nom des rues et les numéros des maisons. Décret du 1-5 pluviose an XIII et du 23 avril 1-823.

- Rues. Signalisation, éclairage public Obligation à Paris, pour les riverains des rues, de sup- porter l'établissement d'appareils Pour l'éclairage Pu- blic et Ia signalisation. Décret du 30 octobre L935.

- Secteurs sauvegardés Institution de secteurs oû des mesures spéciales sont appliquées en matière de permis de construire. Articles L. 313.1 et suivants du code de l'urbanisme.

- Travaux géodésiques, bornes et repères Impossibilité pour le propriétaire de s'opposer à I'exécution sur son terrain des travaux de triangu- lation, d'arpentage ou de nivellement. Loi du 6 juillet 1943 article Ler.

- Voies ferrées Servitudes concernant I'écoulement des eaux et I'occupation temporaire des terrains en cas de répara- tion. Loi du L5 juillet 1845. 62

- Voies privées Constitution obligatoire d'associations des propriétai- res des voies et des immeubles riverains pour 1'exécution des travaux d'assainissement et d'entretien. Loi du 22 juillet L9L2.

- Voies publiques, essartage des forêts Les propriétaires des forêts riveraines des routes sont tenus de supprimer tous bois, broussailles se trouvant à rnoins de 19 mètres environ (50 pieds) de ces routes. Ordonnance d'août 1569, titre 28, article 3.

- Voies publiques, fouilles Les propriétaires riverains ne peuvent faire des fouilles sur leur terrain. Loi du L5 juillet L845.

- Voies publiques, passages Obligation pour les propriétaires des fonds riverains de supporter, au cas oû une voie publique est accidentel- Iement impraticable Ie passage sur leurs terrains. Loi des 28 septembre et 6 octobre L79L.

- Voies publiques, plantations d'arbres le long des rou- tes Obligation pour les riverains de planter des arbres Ie Iong des routes. Loi du 9 ventôse an XIII et loi du 2 mai L825, textes subsistants mais tombés en désuétude.

Soulignons enfin, la survivance de senritudes part,icu- Iières à certaines régions et d'origine très ancienne 3

. les senritudes de terres vaines et vagues dans les dé- partements bretons et dans les Alpes Maritimes qui con- sistaient à faire paitre le bétail sur des terrains aP- partenant à des parÈiculiers ou à des collectivités publiques;

. les senritudes de pacage et vaine pâture (art. 648 et 688 du Code Civil) ;

. les senritudes de parts de marais dans Ies départe- ments du Pas-de-Ca1ais.

Mais, ces dernières figurant dans des anciens titres de propriété, ont été rachetées avec des compensations au profit des bénéficiaires en vertu de la loi du I juillet 1953. 63

En résumé, les senritudes administratiwes de droit pu- blic limitant le droit de propriété, à Ia différence des senritudes de droit privé impliquant I'existence d'un fonds servant et d'un fonds dominant, sont en principe non indennisables (cf. art. L 150-5 du Code de l'urbanisme) .

Suivant ceÈ article, 'n'ouvre droit à aucune indemnité les serrritudes instituées par application du présent code en matière de voirie, d'hygiène et d'esthétique, ou pour d'autres objets et concernant n6f,arnmelt l'utilisation du sol, la hauteur des constructions, Ia proportion des surfaces bâties et non bâties dans chaque propriété, I'interdiction de construire dans certaines zones et en bordure de certaines voies, Ia répartition dg5 inrmeubles entre diverses zones".

Toutefois, aux termes du même article, une indemnité, est due, s'il résulte de ces senritudes une atteinte à des droits acquis ou une rnodification à l'état antérieur des lieux, déterminant un certain. A défaut d'accord amiable cette indemnité doit être fixée par le tribunal administratif.

Le Code de I'Urbanisme ne retient juridiquement et pra- tiquement que les senritudes d'utilité publique affec- tant I'utilisation du sol I c'est-à-dire celles suscep- tibles d'avoir une incidence sur les P.O.S. et les possiblités de construction. Conformément aux articles L. L23-L et L. L26-L du code de l'urbanisme, les P.O.S. doivent respecter et annexer ces senritudes dont Ia Iiste est dressée par décret en Conseil d'Etat.

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II - LES DISPOSITIONS PARTICTILIERES EN I{,ATIERE DE PI'BLICITE FONCIERE POUR LES SERVITUDES

De façon à mieux protéger le futur acquéreur et lui as- surer en toute hlpothèse une garantie en matière de pu- blicité foncière, Ie Législateur a prévu diverses dispo- sitions applicables quelle que soit la nature de la vente et de la sewitude.

Nous verrons plus loin, toute I'importance de ces dispo- sitions lorsque nous aborderons en particulier les ser- vitudes d'intérêt nilitaire et la forme que prennent certaines de ces publicités foncières.

1) Les obliqations du vendeur

Aux termes de l'article 1638 du Code Civil, Ie vendeur doit informer I'acheteur de 1'existence de "servitudes" et même de "senritudes occultes" :

" Si L'hérixage venda se trouve grevé, sans qu' i7 en aix été fait de déclaraXion, de servitudes non apparentes et, qu'eL7es soient de Xe77e i-mportance qu'iL y ait Tieu de ' présumer çIue 7'acguéreut n'aurait pas acheté s'i7 en avait éXé instruit, i7 peut dqander 7a résiliaXion du contrat, s'i7 n'ai-me se contenter d'une indærtité" .

Ce n'est donc pas à I'acheteur qu'iI appartient, de se renseigner à cet égard, mais bien au vendeur à révéIer, dans Ia mesure de ses moyensr les servitudes non aPPa- rentes d'origine administratives et conventionnelles (1).

CeLte obligat.ion doit être respectée dès la signature d'une promesse de vente du bien inmobilier grevé de tel- les senritudes, car I'acquéreur non informé peut rési- lier le contrat de vente ou demander le versement de dommages et intérêts.

Malgré le grand principe de droit que "nul n'est censé ignorer Ia loi", gui semble pouvoir être opposé à un ac- quéreur mal informé, le vendeur est obligé de déclarer les serrritudes dont iI a connaissance.

(1) Àrrêt de la Cour de Cassation du 30 décenbre 1940' Recueil DaIIoz L94I, LO7. 6s

Il s'agit notanment des senritudes d'alignement, des senritudes non aedificandi, des senritudes d'urbanisme et de certains périmètres particuliers (inclusion dans un îlot insalubre par exemple).

11 peut s'agir aussi, de prérogaÈives s'exercant direc- tement lors de serrritudes défensives (décret du 10 août 1853), sur les propriétés comprises dans trois zones et s'étendant aux distances de 250, 487 et 974 mètres cal- culées à part,ir des ouvrages, avec obligation de démo- lir, sans indemnité, en cas d'ét,at de guerre de la place.

Seules les seryitudes légales et réputées connues n'ont en principe pas à être déclarées.

Cette obligation de révéler les senritudes d'origine ad- ministratives et légales imposées par le Code Civil (1) et le Code de I'Urbanisme, est depuis très longtemps prise en compte par les Officiers Publics chargés de Ia rédaction des actes authentiques. Les notairesr prati- ciens responsables et prudents, conscients de l'importance des servitudes dans I'estimation de Ia va- Ieur vénale des biens aliénés, veillent à ce que les sewitudes, de toute nature, figurent dans les titres de propriété de vendeur d'un immeuble, êt soient rapportées dans Ie contrat de vente qu'ils sont chargés d'établir.

En général, une disposition du contrat de vente contien- dra une déclaration des vendeurs sur les senritudes quit à leur connaissance, existent sur le bien vendur sans toutefois se faire juge de I'importance ou des consé- quences de ces senritudes actives ou passives.

Les certificats ou autres notes sur I'urbanisme, déIi- vrés à une date récente (généralement de moins de trois mois), sont énoncés dans Ie contrat et annexés à la mi- nute, après avoir été visés par les parties en cause.

Enfin, ils procèderont à l'énonciation des conventions concernant les droits conférés ou acquis au titre de senritudes, passées par les vendeurs eux-mêmes.

(1) ArrêÈ de Ia Cour de Cassation du 26 avril L978, BuI- letin III, noL54. 66

2l Les obliaations de I'Adm.inistration

La publicité en matière de senritudes d'utilité publique (1) fut abordée dès 1961, lors des travaux des commis- sions du bâtiment et des travaux publics du IVème Plan. Les travaux précisaient, que les sernritudes foncières de droit public imprécises et mal connues devaient faire I'objet, conme les sernritudes de droit privé, d'une pu- blicité réelle, à défaut de laquelle ell-es ne seraient pas opposables aux propriétaires et aux tiers. A cette fin, iI était, proposé que tous les renseignements soient centralisés auprès des services qui ont la charge d'instruire l-es demandes de permis de construire.

Le projet, de loi d'orientation foncière établi dès 1955' règlait la question dans son article 2L qui précisait que " Les se;nritudes d' utiTiXé pttbTigue af fecXanX 7'uXiTisaxion des sols auxres que ceLLes wisées à l' articie 73, doivent également être menxionnées au plan approuvé sous peine d'inopposabiTité aux xiets" .

Cet art,icle fut abandonné sur avis du Conseil d'Etat au motif qu'il n'était pas possible de proposer une dispo- sition tégistative entraînant I'inopposabilité aux pro- priétaires du sol d'une senritude qui ne serait pas men- tionnée sur Ie plan d'occupation des sols' à partir du moment oû iI n'existe aucun service responsable pour 1'établissement d'un relevé officiel de toutes les ser- vitudes d'utilité publique.

En L974, la commission du rapport du Conseil d'Etat et le groupe de travail sur I'urbanisme mis en place à la demande du Premier l"linistrer pat une lettre du 7 février L973, afin d'entreprendre une étude sur les problèmes posés par ta législation de I'urbanisme' proposaient que soit pubtié un inventaire complet des senritudes pesant sur Ie so1 sous Ia sanction expresse d'une impossibilit'é juridique d'imposer une sentitude non publiée.

(1) Recueil des servitudes d'utilité publique et les plans d'occupation des sols - Ministère de I'Equipement, du Logement, des Transports et de Ia Mer Novembre 1990. 67

La loi n" 75-L285 du 31 décembre L976 portant réforme de I'urbanisme reprenait cette proposition. Dans un souci de clarification du droit, des sols et de bonne informa- tion des usagers, elle posait le principe selon lequel les sewitudes d'utilité publique affectant I'occupation des sols et appartenant à des catégories déterminées Par décret en Conseil d'Etatr Dê pourront être à I'avenir opposées à des demandes d'occupat,ion du sol sur les ter- ritoires couverts par un plan d'occupation des sols que si elles sont portées en annexe à ce document dans un déIai d'un an à compter 3

soit de l'institut,ion de Ia senritude d'utilité publi- que i soit. de la date d'approbation du plan d'occupation des sols.

Le choix du plan d'occupation des sols reste logique' car il apparaît comme Ie support tout désigné pour cons- tituer l'inventaire des servitudes d'utilité publique instituées dans une commune à laquelle il s'applique. Les plans d'occupation des sols doivent rassembler l-e maximurn d'informations concernant Ie droit d'occuper ou d'utiliser le sol. 11 représente Ie réceptacle du droit public foncier applicabl-e sur le territoire communal.

Le plan d'occupation des sols ne doit pas fixer de dis- positions contradictoires avec les restrictions prove- nant des seryitudes. Lors de la délivrance des certif i- cats d'urbanisme ou lors de I'octroi d'une aut,orisation d'occuper le sol, iI importe de ne pas méconnaître ces Iimitations.

Les senritudes d'utilité publigue affectant I'utilisation du sol sont, ainsi soumises à un triple mode de publicité 3

Ies actes qui les instituent font I'objet d'une insertion dans un journal ou recueil officiel et parfois d'une notification individuelle aux propriétaires inté- ressés i

ces sernritudes doivent généralement être publiées au bureau des hlpothèques de Ia situation des immeubles grevés (article 36-2 du décret no 55-22 du 4 janvier 1955) lorsqu'elle entraÎnent des limitations au droit de propriété i

la loi du 31 décembre L976 a introduit une nouvelle obligation de publicité, ces mêmes actes devant désor- mais apparaître en annexe des plans d'occupation des sols en application de I'article L. 126-1 du code de 1'urbanisme. 68

À ces différents modes de publicitér oD pourrait ajouter le "certificat d'urbanisme" qui doit fournir au deman- deur une information aussi complète que possible sur les dispositions d'urbanisme et les senritudes d'utilité pu- blique applicables à un terrain (art. L. 410-1 du code de I'urbanisme).

La jurisprudence administrative reconnaît, la responsa- bilité de I'autorité qui a déIivré un certificat, d'urbanisme contenant des renseignements inexacts ou in- complets, cette faute de service pouvant justifier f indemnisation du préjudice subi. Il est donc indispen- sable que l'autorité compétente pour délivrer le certi- ficat d'urbanisme dispose de tous les éIéments d'informat.ion pour ce faire.

En sus de Ia demande de certificat d'urbanisme' I'acquéreur éventuel devra donc prendre connaissance des sercwitudes arrministratives de droit public et des senri- tudes conventionnelles de droit privé. 69

3/ L'annexion des servitudes aux Plans d'Occupation des SoIs

La décentralisation de 1983 n'a pas remis en cause Ie principe de 1'annexion des senritudes d'utilité pubtique affectant I'utilisation des sols au plan d'occupation des sols.

Au contraire, I'article L. L25-L du code de l'urbanisme a introduit I'article 55 de la loi no 83-8 du 7 janvier 1-983 relative à la répartition des compétences entre les Communes, les Départements, les Régions et l'Etat, pour tenir compte des transferts de compétences vers les com- munes en matière d'urbanisrne.

Les dispositions de 1'article L. L26-L ont entièrement, repris le principe de l'obligation du report en annexe du P.O.S. dans un délai donné, des senritudes d'utilité publique figurant sur une liste dressée en Conseil d'Etat (cf. annexe à I'article R. L26-L du code de I'urbanisme) sous peine de ne pouvoir les opposer aux demandes d'autorisation d'occupation du sol.

Ce sont ces dispositions qui permettent à l'Etat, garant du respect de l'utilité publique, de s'assurer, dans l-e cadre du nouveau régime d'élaboration des P.O.S. de Ia fiabilité et de l'exhaustivité du système de report, aux P.O.S. des senritudes. Le représentant de I'Etat dans le département, peut, si nécessaire, mettre Ie maire en de- meure d'annexer les senritudes d'utilité publique aux P.O.S. dans un délai donné (L mois). Passé ce délai, iI y procèdera d'office. Par ailleurs, I'article L. L23-3, alinéa 4, du code de I'urbanisme (art. 50 de Ia loi no 83-8 du 7 janvier 1-983) permet au représentant de l'Etat, tout au long de 1a procédure d'élaboration ou de révision d'un P.O.S., de porter à la connaissance de la conmune , sans formalité part,iculière, toutes les senri- tudes d'utilité publique, qu'il convient de prendre en compte dans Ie P.O.S.

Enfin, pour les senritudes d'util-ité publique instituées ou nodifiées postérieurement à la date à laquelle Ie plan a été rendu public ou approuvé, iI est nécessaire de procéder à la mise à jour de ce plan. Le représentant de l'Etat pourra y procéder d'office par arrêté, si cette formalité n'a pas été accomplie dans le déIai de trois mois suivant la notification par ce dernier, à la commune, d'effectuer cette mise à jour (art. R. 123-36 du code de l'urbanisme).

En Moselle, il convient d'indiquer que Ia réglement,ation des différentes zones des P.O.S. est consultable dans les mairies des conmunes disposant d'un P.O.S. opposable aux tiersr ou à Ia Direction Départementale de I'Equipement, Service de I'aménagement et de l'urbanisme, L7 Quai Richepance à I4ETZ. Ivloyennant le paiement des frais de reproduction, iI est possible d'obtenir des photocopies de la partie réglementaire et de Ia partie graphique. 70

4/ Les serrritudes incluses dans un p.O.S. (1) (Exemple de la conmune de BITCHE)

Pour que cette étude ne soit pas seulement un exposé slmthétique des diverses serrritudes de droit privé ou public, conventionnelles ou administratives, iI convient d'examiner maintenant une conmune couverte par un docu- ment d'urbanisme opposable au tiers (21 disposant d,un plan de seryitudes assez signif icatif .

C'est également, et surtout, une étude pratique des dif- ficultés 1iées à la lecture, à I,analyse et à l'applicat,ion d'une règlementation qui en découle. Les sigles et légendes des senritudes présentés sont imposés par le Code de l'urbanisme.

Avec 1e développement de la vie urbaine et Ie souci de plus en plus aigu de protéger Ia nature, I'environnement, Ie patrimoine et l,intérêt public, 1es pouvoirs publics ont été conduits à accroître le nombre de senritudes et su jétions adrninistratives, en vue de I'intérêt général en oubliant qu,elles peuvent se che- vaucher et s'additionner.

La commune choisie, BITCHE, dispose d,un patrirnoine naturel, culturel et militaire important. pour mieux se rendre compte du contenu de I'emprise des senritudes sur un ban communal, le plan de cette conmune peut servir d'exemple.

Le territoire communal a une superficie de 4L13 hectares (3) comprenant 270 ha de zones urbanisées et 2SS4 ha de forêts, rassemblant L2 senritudes d,uÈilité pubtique d'une nature différente.

Les senritudes inscrites dans Ie plan d'Occupation des SoIq (4) sont des sujétions incombant à certaines pro- priétés sel-on leur situation dans les différentes zones, établies dans l'intérêt général, pour la bonne organisa- tion de la vie collective et pour la protect,ion des in- térêts publics.

Ces senritudes figurent sur le plan par des symboles dont la légende est reproduite sur un des feuillet du plan (légende); elles sont explicitées dans un cadre ju- ridique (tableau) généralement annexé au dossier de P.O.S. .

(1) PIan d'Occupation des Sols (art. L L23-L du Code de l'urbanisme) (21 Article R 1-23-L0du Code de I'urbanisme (3) Source INSEE : Inventaire communal 1988 (4) P.O.S. approuvé le 21 décembre L981 (art. R L23-L2l 7T

Ces différentes senritudes sont reportées sur une plan- che annexée au P.O.S. et pour en simplifier la lecture, une codification a été établie :

À1 Senritudes de protection des bois et forêts sounis au régine forestier. ( 25s4 ha ) I1 s'agit des forêts domaniales de Lemberg, Goendersberg, , Sturzelbron et de Ia forêt communale de Bitche. Ces senritudes de protection desti- nées à Ia conservation et la protection des boisements, génèrent un certain nombre de limitation à 1'exercice du droit de propriété et notamment f interdiction de cons- truire aucun bâtiment sous quelque prétexte que ce soit, à l'intérieur des bois et forêts.

ACI Senritudes instituées aux abords des monuments his- toriques classés ou inscrits. ( 234 ha ) II s'agit du classement de Ia Citadelle (ISMH (1) du 3L/07 /L979), de f inscription de la porte de Strasbourg (ISMH DU L3/L2/L9301 et de I'ancien hôpital militaire de Bitche pour les façades, toitures, cour pavée, parties voûtées jardin (ISMH du L8/12/L99L). Àux abords des mo- numents historiques, il est institué pour leurs protec- tions et leurs mises en valeur, un périmètre de visibi- Iité de 500 mètres dans lequel tout immeubl-e nu ou bâti visible du monurnent protégé est frappé de la servitude des "abords" (2).

ÀC3 Senritudes résenrées à la protection des résenres naturelles. ( 10 ha) La décision ministérielle du 10 septembre 1986 et l'arrêté préfectoral du 7 juin l-988 ont classé la tour- bière de la HORN et la pelouse du PFAFFENBERG, en réser- ves naturelles (3). Un périmètre de protection a été inst,itué afin de protéger les espèces de Ia faune et de la flore sauvage présentant un intérêt particulier sur Ie plan scientifique et écologique.

AR3 Senritudes de protection des magasins à poudres, munitions et explosifs de I'armée. ( 450 ha) Par décret en date du 28 juillet l-983, le dépôt de muni- tions du Camp de Bitche est, classé avec autour des en- ceintesr uD polygone d'isolenent à I'intérieur duquel aucune construction de nature quelconque ne pourra être réalisée sans l'autorisation du minist.re de la défense. Le propriétaire qui persévère dans sa démarche pour construire , doit signer une "soumission" dégageant 1'Etat de toute responsabilité en cas d'accident dans le polygone d'isolement.

(1) Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (21 Loi du 31 décembre L9L3 art.Ler et 3èmesur les mo- numents historiques (3) Loi du L0 juillet L976 relative à la protection de Ia nature (art. 271. 72

ÀR5 Senritudes de protections des fortifications' PIa- ces fortes postes et ouwrages nilitaires. ( L22 ha) Les ouvrages du SHIESSECK' de I'OTTERVIEL (décret du 19 mars L935) et du Grand HOHEKIRKEL (décret du l-0 mars 1935) ont été classés en lère série des places de guerre avec création de sewitudes défensives s'exerçant sur les propriétés comprises dans les trois zones commençant toutes aux fortifications et s'étendant aux distances de 250, 487 et 974 mètres. Le décret du 9 juillet l-980 a réduit à la Lère zone ces senritudes défensives.

ÀR6 Senritudes de protection des terrains au:r abords des chanps de tir. ( 160 ha ) Le régime extérieur du champ de tir de BITCHE - Camp a été approuvé par décision du I janvier 1981. Dans les limites des zones dangereusesr Ie stationnement et la circulation sont interdits pendant I'exécution des feux. Il n'est cependant pas formellement interdit de cons- truire dans les zones dangereuses, mais I'administration militaire déc1ine toute responsabilité si un proprié- taire persiste dans ses projets.

AS1 Senritudes instaurant des périnètres de protection des eaux potables et des eaux ninérales. ( 55 ha ) L'arrêté préfectoral du 24 janvier 1983 a déclaré d'utilité pubtique la source de Vogelsbruntmen et a dé- terminé des périmètres de protection. A I'intérieur des périnètres de protection toutes activités' installations ou dépôts susceptibles d'entraÎner une pollution de na- ture à rendre l'eau impropre à la consommation hurnaine, sont interdits.

14 Serrritudes relatives à I'établissement des canali- sations éIectriques. ( 30 km ) L'ensemble des ouvrages d'électricité de Ia conmune d'une tension de 20 KV bénéficie de senritudes d'ancrage, d'appui, de passage, d'éIagage et d'abattage d'arbre. Les dommages survenus à I'occasion de travaux ou de passages dans le domaine privé peuvent être indem- nisés, mais aucune indemnisation n'est due pour préju- dice esthétique.

PTl Senritudes de protection des centres de réception contre les perturbations électromagnétiques. (7sha) Les senritudes de protections radioélectriques autour du çentre de HOHEKIRKELet celui de BITCHE - Camp, ins- tituées par décret du 22 février L984r s'étendent sur une distance de 500 et L000 mètres comptée à partir des centres. 11 est interdit aux propriétaires ou usagers d'installations électriques de produire ou de propager des perturbations se plaçant dans Ia gamme d'ondes radioéIectriques reçues par ces centres. 73

PT2 Senritudes de protect,ion contre les obstacles des centres d'énission et des liaisons exploités Par I'Etat. (9kn) Un certain nombre de faisceaux hertziens classés par des décrets récents permettent des liaisons radioéIectriques sur des ondes de fréquence supérieure à 30 lrlhz. Dans ces zones de senritudes d'une largeur approximative de 500 mètres, iI est interdit de créer des excavations arLifi- cielles, de créer tout ouvrage métallique fixe ou mobile et des étendues d'eau ayant pour résultat de perturber le fonctionnement du centre.

PT3 Senritudes relatives arxx réseaux de comunications téléphoniques et téIégraphiques. ( 10 kn ) Deux câbles téléphoniques et téIégraphiques (Bitche Lemberg et Metz - Wissembourg) traversent la commune de Bitche. IIs obligent les propriétaires de supporter sur le sol et le sous-sol des propriétés bâties et non bâ- ties, le passage pour toutes les opérations que compor- tent 1'établissement, I'entretien et la surveillance de la ligne.

T1 Senritudes concernant les chemins de fer. ( 9 krn ) L'applicat,ion des dispositions de Ia loi du 1-5 juillet 1845 modifiée sur Ia police des chemins de fer, qui a institué des seryitudes à l'égard des propriétés rive- raines de Ia voie ferrée, a pour objet d'assurer la con- servation des fossés, talus, haies et ouvrages afin d'assurer Ie bon fonctionnement du service public. I1 est aussi interdit aux riverains des voies ferrées d'édifier une construction ou une clôture à moins de 2 mètres d'un chemin de fer.

On peut f acilement constater que ces seryitudes d'utilité publique au sens du Code de I'urbanisme' tou- chent au moins les 3/4 du territoire comunal de Bitche et que certaines peuvent se chevaucher et s'additionner sur une même parcelle.

On peut aussi noter que I'emprise pourtant importante du domaine militaire (1) sur cette contmune' ne suffit pas vraiment à protéger I'ensemble des intérêts de la défense nationale. C'est pour cette raison que bon nom- bre de senritudes militaires ont été instituées par dé- crets publiés au journal officiel et apparaissent encore aujourd'hui dans le PIan d'Occupation des SoIs de cette conmune.

(1) L'emprise de domaine militaire située sur la commune de Bitche est estimée à 950 hectares. Le Campde nilitaire réparti sur plusieurs conmunes, est estimé à 3350 ha. 74 i;&#'..Tù€

Plan des senritudes contenu dans le PIan d'Occupation des SoIs de la commune de BITCHE. Partie Ouest Echelle z L/50000 environ 75

PIan des senritudes contenu dans le Plan d'Occupation des SoIs de Ia commune de BITCHE. Partie Est EcheIIe : L/50000 environ 76

5/ L'absence de déclaration d'inscription des senritudes

Le défaut d'annexion des senritudes d'utilité publique au plan d'occupation des sols est sanctionné par f inopposabilité des senritudes aux demandes d'autori- sations d'occupation du sol après I'expiration d'un dé- lai d'un an à compter soit de I'approbation du P.O.S., soit, s'il s'agit d'une nouvelle senritude, de son ins- titution. Durant ce délai d'un an, Ia serrritude reste opposable aux administrés (Conseil d'Etat, L4 janvier r.987) . Cependant, cette inopposabilité des senritudes aux de- mandes d'autorisations d'occupation du sol n'a pas pour conséquence de faire disparaître les senritudes elles-mêmes. Celles-ci continuent d'exister et les autres prérogatives qui leurs sont attachées ne sont pas affectées. Elles continuent à produire leurs effets ju- ridiques en ce qui concerne les obligations de faire ou de ne pas faire qu'eIles entraînent vis-à-vis des pro- priétaires qui les supportent.

D'ailleurs, les senritudes d'utilité publique s'appliquent à un territoire donné indépendamment de tout plan d'occupation des solsr cê qui montre bien que leur existence et les effets juridiques qu'elles produi- sent ne sont pas seulement liés au report de I'annexe des plans d'occupations des sols.

Enfin, le Conseil d'Etat a considéré que le défaut d'annexion d'une senritude d'utilité publique au P.O.S. avait pour seul effet de rendre Iadite senritude inopposable aux demandeurs d'autorisations d'occupation du so1, mais qu'elle est sans influence sur Ia légatité du P.O.S. attaqué (Conseil d'Etat, 9 mars 1990).

A I'opposé, le vendeur est tenu de déclarer les senritu- des conventionnelles et les senritudes d'urbanisme gre- vant particulièrement le bien vendu. Il en va différemment lorsque les sernritudes constituent une con- séquence normale de la nature de I'immeuble et de sa si- tuation. Celles résultant de textes spéciaux conme les senritudes militaires, aéronautiques, de chemins de fer et de lignes électriques ne peuvent en principe échapper à un acquéreur moyennement attentif et sont, de ce fait, présumées connues de lui (Cassation civile du 15 octobre l-953 et 5 novembre L974).

C'est pourquoi, if est recontmandé au vendeur, de tou- jours requérir ces renseignements avant même d'avoir trouvé un acquéreur, si on ne veut pas lui laisser un mot,if Juridique sérieux pour ne pas réaliser Ia vente. I1 conviendra donc de rappeler au moment d'établir une promesse de vente l'ensemble des senritudes grevant f immeuble dans la convention (compromis de vente). 77

6/ L'histoire du découpaqe administratif de la Moselle

Il est proposé maintenant d'exarniner sommairement I'histoire du découpage administratif de Ia Moselle, de- puis la naissance des départements français en 1789.

L'ensernble des mouvements révolutionnaires attribué à la Révolution française (L789-L799), mirent fin à I'Ancien Régime. Les principes furent exposés et formulés dans la farneuses Déclaration des droits de l'homme et du citoven qui proclamait les droits essentiels de l' homme (liberté, égalité, propriété) et la souveraineté de la Nation.

ElIe proclame solennellement le 26 août L789, le prin- cipe de propriété 3 o La propriété est un droit inwiolable et sacré". II sera réaffirmé avec force dans Ie Code civil en 1-804. Le caractère fondamental du droit de propriété repris par I'article 544 du Code civil I a d'ailleurs considérablement évolué depuis cette époque, pour s'adapter aux prérogatives de Ia puissance publique et aux serrritudes adninistratives comprenant notamment celles de la Défense Nationale.

Installée à Paris, L'Assemblée nationale se déc1are constituante (9 juillet l-789) et entame son travail de réorganisation de la France. Des réformes administrati- ves importantes sont entreprises par I'Àssemblée qui di- vise la France en 83 départements (1), districts, can- tons et communes.

Le 29 mars L790, une ordonnance des Commissaires du Roi, proclame l'établissement du "Département de Ia Mozelle" (IvIoseIIe) dont les contours avaient été arrêtés Ie 29 décembre L789 à Paris.

À partir de ce moment, les actes de l'Etat-Civil devai- ent être dressés et conservés par les Officiers Munici- paux. Les départements, districts et conmunes (pas d'administration pour le Canton), étaient administrés par un Conseil (un directoire), un procureur-syndic, tous éIus, sans aucun représentant du pouvoir central.

Les parlements et toutes les anciennes juridictions fu- rent supprimés. L'Assemblée institua un tribunal de jus- tice de paix par canton, un tribunal civiL par district, êt, par départementr u[ tribunal criminel comportant deux jury (I'un d'accusation, l'autre de jugement) ; au sommet, le tribunal de Cassation.

( 1 ) Décret du 15-15 janvier a 26 février L790. 78

fl faudra attendre septembre L79L pour qu'elle publie un Code PénaI (suppression de la torture et du pilori) et qu'elle fonde 1'éga1ité civile avec I'abolition de la Noblesse, des privilèges, d'ordres et des droits féo- daux.

L'organisation arlmili5irative fut modifiée pour Ia pre- mière fois sous le Consulat. La loi du 28 pluviôse 1800 (L7 février 1800) plaça à l-a tête du Départenent un Pré- fet, assisté de deux conseils, le Conseil de Préfecture et le Conseil général, celui-ci élu ; à la tête de l'Àrrondissement (district), un Sous-Préfet, assisté d'un Conseil d'Àrrondissement éIu ; à Ia tête de la Con- muner u[ Maire, nommé par le Préfet ou par le Premier Consulr êt assisté d'un Conseil Municipal.

Àinsi, partout un représentant direct du pouvoir cen- tral, armé d'une forte autorité, êt des assemblées éIues, mais à attributions restreintes, principalement financières, et non politiques.

Enfin, la réalisation du Code civil concrétisera I'un des projets de la Convention et une des conquêtes les plus précieuses de la Révolution : l'unité des lois et l'égalité des droits pour tous les citoyens. II fut pré- paré par une commission de jurisconsultes et adopté, en i.804, par Ie Corps Législatif .

Le travail des cinq codes fut terminé sous l'Empire par la publication du Code de procédure civile (1806), du Code de comerce (1807), du Code d'instruction saimi- 1 nelle (L808) et du Code pénal (18L0). I ollirl T,.*1 \ Çvl,rt,nfl! {te aecoupage du département de la Moselle, ainsi déIi-\ ,- | '- en 1790r rrê pas cause ttc"'t [,mité sera remis en avant ]-870. t .\\ ,v , C'est seulement déclaration guerre , ,".- iI*" après Ia de de juillet L870r gue le département de la trIOSFJ.r.E occupé par 1'armée allemande, voit ses limites remises en ques- tions. Seules les places fortes de BITCHEI VIETZ, THIONVILLE et LONGWYont résisté. Mais I NIETZ capitulera le 28 octobre et THIOIWILLE se rendra le mois suivant. Seule la place forte de BITCHE résistera jusqu'en mars 187r_.

Le 1-0 mai 1871-, Ie chancelier BISIvIARCKet Ie ministre Jules FÀURE signent Ie Traité de FRANCFORT. La FRANCE cède à l'ALLEMAGNE deux arrondissements de la MEURTHE, (moins 9 communes) et CHÀTEAU-SAIINS (moins 10 coflrmunes ) , trois arrondissements de Ia I{OSELLE I NIETZ, THIONVILLE et SÀRREGUEMINES, L3 communes de l'Arrondissement de BRIEY en échange de BELFORT, êt I,ÂLSACE. 79

Le département de Ia Moselle avec ses limites d'origines figure sur La carte de Ia FRÀNCE établie en L798. Archives Nationales 80

ORDONNANCtr DES COMMISSAIRES DU ROI , Pour la formcttion du Département de Ia MoTeIIe. :rt TT prr h U par Nous lcr Lcttres-parcntcsdu Roi du mers LOUIS . sncc dc Dicu . & orr le Loi con0iturnionclleilc ] 7 IEtrr, Rot ôtr Fninçorr : A aorrcAraéic ficurCOLLIN, Serur, ôrc. r79o,, Nour refpc{livemenradreilécr le du nêne_moir, 9 s Satito,is par lrt. rz Corrra oe re Tosn-ou-Prr, Sccréraired'Eur & iE Rcjltûr lt b Cnntfoa, 3;. du Départcmenr,dont la tcncur fuit: LOUfS, prr h srrccdc Dies. & per tr Loiconlliru:ioonellc dc X f Enr.Ro r oir Fnulors : A norcA mé lc iicur G.r LLA!r'D. 5r r.ur, 6is. LOUft . prr h gnce dc Dicu, & prr tr loi conllitntionnclledc Etgilbëu u Sc4toot le Ie CwrSoa , Cc. l'Errr, Ro: ôrs Frilçorr : ,[ norreAaié lc fieur FOISSEY. Selur. * .um norre Décret z9 du mêmcmois dc mat!, Vouhnr pourvoir I cc quc lcr Ddprncmcnr& Diltd0r dc Royruoc. .!B VU du rinG qoc'lu Muaicip:lirci,foieo: inic(haacnr fornâ & érrbÉ dc h par lequcl cn acccpian!la Commilfionà Nous déférécprr nroieæ h plur contbrac rur Dasrcc dc lAllcoblcc artioorlc, doot .- lefdito Lctrrcs-prrenrcs,avoor ordonnd quicellcs feroient liour rvom orilonné fcrécurio!, !os, croyor dcvoit aotlacr dcr I rcgillréer en notre -sccréariat, pour êû! crécutécs fuivant Coaoiûrira çi ndrircar routs oorrc confrnce& ccllc dcr Provinac. !:::r formc & rcncur, 6r y avoir recour! tc ca! échéant; pout vcillcr fur co opénrioar iaporrrotcr. lcr dirigcr & lcr rccclércr. - qu'il fera furfu à l'imprclli'on & ir l'entoi dcfdits Lcttro- A cEr cAUtEt, coaaoiG* vonc crprché , vorrc zelc E

^ METZ. ôtr lru.Derrorr Coruser. |rrpiæ-Lirrrc

Ordonnance des Commissaires du Roi pour Ia formation du Département de la MOSELLE,29 mars L790. Landesarchiv Saarbrficken 81

Le prix de la défaite représente 752 conmunes (52O 000 habitants) pour les seuls départements de la MEURTHE et de la IiOSETJ.ET et une frontière sépare maintenant Ia LORRÀINE annexée à I'Ernpire allemand de la LORRAINE res- tée française.

Le tracé de Ia nouvelle frontière oblige Ie gouvernement français à remanier les arrondissements restés français, qui réunis, prendront en septembre 1871 le nom de MEURTHE-ET-MOSELLE.

L'application du traité s'exprime par un changement de I'organisation administrat,ive de Ia MOSELtr,Bannexée. De L871 à L918, Ia IIOSEI,LE, le BÀS-RHIN et, Ie IIAUT-RHIN font, partie du Reichsland ELSASS-LOTHRINGEN, Terre d'Empire d'ÀJ,SACE-LORRÀINE, avec un statut politique et juridique particulier au sein de I'Empire allemand.

La loi du 31 décembre L871 modifie les départements en Bezirke (district"), divisés eux-mêmes en Kreise (cercles). le Reichsland se compose de trois districts 3 BASSE-ALSÀCE, HAUTE-ÀLSACE et LORRÀIIIE. A sa têter uî président nommé par I'Empereur, représente à Ia fois I'Etat et la Collectivité dont iI a Ia charge.

La LCIfHRII{GEti[, moins étendue que I'ancien département de Ia 149$prJ.E regroupe toutes les régions de langue alle- mande. EIle comprend les anciens arrondissements fran- çais de Ia DTOSE:Lr.E: THIONVILLE' BOULÀY, , METZ-CAMPAGNE, SÀRREGUEMINES Et dE IA MEURTHE 3 CHÀTEÀU-SALINS, SARREBOURG.La ville de METZ a un statut particulier.

Le découpage en cantons est maintenu, et Ie Bezirkstag (Conseil Généra1) continue à être éIu selon les disposi- tions de 1a loi française de 1833. Le régime du Reichsland permettra de nouvelles éIections cantonales en juin 1-873, avec l'obligation aux éIus de prêt,er ser- ment à I'Empereur. Le Conseil Général a principalemnt un rôle de gestion et doit choisir les dé1égués au Landesausschuss (détégation d'ALSACE-LORRÀINE) à STRAS- BOT'RG.

La formidable expansion démographique du Bassin Sidérurgique conduisit en 1910, à la division du Kreise (cercle) de THIONVILLE en deux (THIONVILLE-EST et THIOIiIVILLE-OUEST ) . À Ia même époque, 1a LOTHRINGEN (MOSELLE annexée) échappa au remaniement du Gouvernement français de 1910 qui a fait disparaÎtre une centaine de sous-préfectures en FRÀNCE. 82

Depuis Ia période révolutionnaire (1789-1800) le décou- paqe administrat,if de Ia FRANCE a sensiblement changé. Le nombre de départements qui était de 83 en L790, est passé à 86 en 1850 (SAVOIE' HAUTE-SAVOIE' êt ALPES I'IÀRI- TIMES), à 89 en 1918 (retour de I'ÀISACE et de la MOSELLEà la FRÀNCE), et à 90 en L922 lorsque le terri- toire de BELFORT reçoit le statut de département fran- çais. Plus tard, la FRÀNCE passera à 95 après 1a réorganisation de la Région Parisienne (loi du 10 juitlet L964) et à 96 après Ia division de Ia CORSE en deux départements (loi du L5 mai l-975).

Les générat,ions de I'ère nucléaire se souviendront des sites bouleversés de la vieille forteresse française, puis allemande, qui survivent dans notre mémoire. Les paysage sont pourtant demeurés imprégnés de tant de sou- venirs dans un département de ltoselle annexé et redevenu français.

L'aménagement de l'espace ne peut pourtant Pas faire abstraction des réaIités dues à I'histoire du départe- ment de la Moselle car nuIle part en FRÀNCE, le passé ne pèse autant sur I'avenir. 83

Carte du Département de la MOSELLE avant 1-870, avec ses Iimites d'origine Àrchives départementales 'l:1[

Carte du Département de la MOSELLEaprès L870, avec ses limites modifiées Àrchives départementales 85

En conclusion de cette première partier oD peut globalement souligner Ia complexité des règles et I'extrême diversité des senritudes pouvant affecter l'utilisation du sol.

Quelles soient conventionnelles de droit privé ou admi- nistratives de droit public, les senritudes engendrées pour 1'utilité publique pénalisent à chaque fois les propriétés privées et contrarient souvent les projets immobiliers.

D'autre partr ên ce qui concerne les senritudes imposées dans un souci de préserver au mieux les intérêts de Ia Défense nationale et le "secret défense" en particulier, on remarque que certaines sont propres aux intérêts mi- Iitaires (servitudes défensives, polygones d'isolement, zones dangeureuses... ) et que d'autres sont fondues dans Ies Codes déjà existants (servitudes radioélectriques, servitudes aéronautiques. . . ) . Dans tous les cas, I'indemnisation est prévue au béné- fice des propriétaires des fonds, dans les zonages de prohibitions, mais seulement en cas de dépossession, de privation de jouissance, de destruction, de démolition ou de dommage de nature et de gravité comparables. Cett,e indemnité est généralement fixée coInme en matière d'expropriation.

Le plus regrettable, est, dans la natière qui nous oc- cupe, de nos jours encore, le fait que les senritudes d'utilité publique en général et les senritudes nilitai- res en particulier, bien que légalenent instituéesr ne portent jamais inscript,ion au Livre Foncier (1) tenu en ALSACE EI EN }IOSELLE.

Regardons, maintenant, d'une façon plus détaillée' I'ensemble de ces senritudes militaires.

o o o

(1) La loi allemande du 22 juin 1891 a organisé Ia pro- cédure d'établissement du Livre Foncier par I'inscription des "titres de propriété" pour chaque pro- priété. La loi française du ler juin L924 a maintenu Ie Livre Foncier dans les territoires D'Al-sace-I"loselle retrouvés. 85

DEUXIEI{E PARTIE

LES SERVITUDES RET"ATT\rES A{IX OTIVRÀGEStr{ILITAIRES,

ÀTIX IIAGASTNS À POUDRE ET AUX EIU\MPS DE TIR

Les nécessités de 1'art militaire concernant la défense rapprochée de certains points du territoire national, ont conduit le législateur à édicter certaines disposi- tions permettant de donner à ces points défensifs un maximun d'efficacité.

Déjà au 17ème siècle, fe système "bastionnaire" à Ia VAUBAN entoure tvletz avec son lot de "zones de senri- tudes". En 1-670 (15 juillet) une ordonnance porte sur Ia défense de bâtir dans un rayon déterminé en avant des forÈifications.

Ensuite, dans Ia loi du 8 juillet L79L, ont été prévues des sernritudes au profit des places de guerre et des postes militaires, consignées dans un décret du 1-0 août r.853.

D'autre part, les moyens modernes de combat ont amené les autorités militaires à constituer des stocks d'armement et principalement de matières explosibles né- cessitant, des mesures de sécurité particulières. Ainsi, ont été également établies des senritudes en faveur des poudreries. Les champs de tir sont aussi protégés par des servitudes.

Ce sont ces senritudes que nous examineronsr laissant de côté les dispositions particulières relatives à 1'expropriation et à 1'occupation temporaire des pro- priétés privées nécessaires aux travaux militaires, dis- positions qui relèvent essentiellement du problème de I'expropriation pour cause d'utilité publique. Ces senritudes doivent être inscrites dans le P.O.S. (Code de l'Urbanisme, article L 126-L).

o o o 87

I - LES SERVITUDES DEFENSIVES RSI,ATI\rES AUX FORTIFICÀ- TIONS, PI,ÀCES FORTES' POSTES ET OI'\IRÀGES IIIIIITÀIRES

L'étude des senritudes défensives ne peut se concevoir sans rappeler 1'histoire de la construction des ouvrages fortifiés.

De tout temps, dès qu'un grouPe d'homme se fixe dans un lieu, il se met à I'abri des attaques de ses voisins. Bien souvent, Ie rempart précède la ville, et le simple refuge, I'agglomération.

Les fortifications jouèrent dès la plus haute antiquité un grand rôIe. Elles sont d'abord des amoncellements de terre, de pierres, de pisé, puis des palissades de bois' avant de devenir des murs de pierres.

Les Gaulois héritèrent donc d'une vieille tradition oû chaque ville gauloise était une place fortifiée. L'oppidum gaulois des IIAUTS-DE-SAINTE-CROIX à nETz et celui du Mont SAINT-ODILE, en Alsace, avaient déjà des enceintes perfectionnées.

Sous I'Empire Romain, Ie génie militaire montra son savoir-faire dans le limes bordant Ia frontière de cha- que province, êt resta inégalé jusqu'au XVIème siècl-e.

Au Moyen-Age, Ia fortification prit une ampleur extraor- dinaire avec Ia construction des châteaux-forts. Àu XIIIème siècle, I'enceinte médiévale de METZ longue d'environ 6 km, était constituée de murailles dont cer- taines atteignaient 8 à L0 mètres de hauteur pour 3 mè- tres d'épaisseur, et réalisée en moellons du pays.

Au cours du XVème siècle, Ie développement de 1'artillerie provoqua un bouleversement dans Ia défense des places. En remplacement de la défense verticale éIa- borée jusqu'alors pour la protect.ion contre les archers, on construisit peu à peu des remparts pour croiser les feux avec angles saillants et rentrants.

Au milieu du XVIème siècle' HENRI II décide de cons- truire une citadelle à METZ entraînant de nombreuses destructions. ElIe est construite de L556 à L564 au sud-ouest de la eî amont de I'embranchement de la Seille sur la Moselle et s'ouvre sur Ie "plateau de Ivlontigny". Sur le front nord-est, I'exécution en L552 du retranchement dit "de GUISE", résiste au siège de Charles QUINT venu reprendre METZ au Roi de France HENRI II. 88

Le système défensif "linéaire" du lvloyen Age est désormais dépassé et les progrès de I'artillerie amènent le déve- Ioppement du système "bastionnaire" beaucoup plus consom- mateur d'espace.

En Europe, au cours des XVIème et XVffème siècles, Ies architectes rnilitaires de 1'école italienne répandirent la fortification bastionnée que VÀtBAII devait ensuite porter à sa perfection.

A METZ, le système à Ia VANBAN entoure la ville de for- tifications et de "zones de serrritudes" qui auront pour principales conséquences de nuire pendant deux siècles à son extension.

En MOSELLE, iI sera examiné tout d'abord Ie Système Bastionné Francais, 1'établissement des ouvrages déta- chés de Place de IvIETZ, la construction des Groupes For- tifiés Àllemands, I'apparition de la double ceinture fortifiée autour de METZ, Ia ceinture fortifiée autour de THIONVILLE, et les fortifications de la Ligne Maginot.

Ensuiter oî examinera l'évolution des lois régissant les senritudes défensives instituées par les Empires Fran- çais et Allemand, ainsi que les caractéristiques actuel- Ies des servitudes instituées autour des ouvrages mili- taires.

Enfinr oD étudiera les senritudes défensives actuelles, avec leur procédure de classement, Ie détail des droits résiduels des propriétaires fonciers situés dans les zo- nes de prohibiÈion, et la liste des ouvrages encore greffés de ces zones de senritudes.

o o o 89

Plan relevé et très exact de la Ville de METZ î Molina L696 I'Iusée de METZ 90

1/ L'INSTIN'TION DES SÉIRVITUDES DEFET{SI\rES PÀR r,;ÀnurNrSrnatrON rnaïCarSg, pgS rORrrrrCÀtrOIùS CONSTRUI- TES P]UT LES FR]IIICI\IS ET IES ÀTJTEIINIDS ÀUITOITR DE UETZ

a) L'HISIIOIRE DE SYSTEME BÀSTIOIINE IlR]\IlCi\IS A IIETZ

Déjà en L674, Ie Vicomte DE I]IRENNE, Maréchal de France, fif observer au Roi Louis XrV de passage à METZ, Ia né- cessité d'améIiorer la fortification de la place.

En juillet L6?5, après avoir inspecté METZ à la demande du i.oi, VAIIBAII écrivit au Marquis DE LOUVOIS, Secrétaire d'Etat à Ia Guerre 3

" C' esX 7a plus heureuse siXuation gui soiX dans 7e monde, â três peu de trais, i'ai 7'espoit d'en faire 7a meiTTeure place du RoYaume" (7)-

Satisfait de ses projets, COLBERTTsur ordre du Roi, at- tribue dès L676, 300 000 livres Pour conmencer les tra- vaux des fortifications en avant de la muraille médié- vale B

l'ouvrage à corne de SÀINT-THIEBAIILI; I'ouvrage à corne de la Citadelle' l'ouvrage à corne de CIIAMBIERE' - et une ligne de bastions avancés couvrant les fronts SAINT-VINCENT ET BELLE-CROIX.

Les travaux se poursuivent jusqu'en 1578 eL jusqu'à 500000 livres seront consacrés aux seuls travaux de for- tifications cette année là.

S,étant inspiré de ses prédécesseurs, dont Jean ERRARD de BAR-LE--DUC, qui avait publié en 1600 un "traité de fortification", êt tirant Ia leçon des nombreuses guer- res de siège de son siècle, Sébastien Ie Prestre de VÀIlBAti[ est Ie promoteur des f ortif ications de campagne. EIIes doivent, selon lui, s'articuler autour d'une place forte principale et d'une organisatj-on fortifiée dis- tincte : le camP retranché.

Son idée principale est d'étendre au maximum Ie périmè- tre de dêfense-des places, afin d'obliger I'ennemi à augmenter ses effectifs de siège au-détriment de son ar- meé a,observation, Ie rendant ainsi plus vulnérable aux attaques d,une armée de secours. Son système fortifié se caractérise par des bastions que complètent des demi-lunes, le tout étant entouré de profonds fossés.

(1) Histoire de Metz, ouvraçJe collegtif-sous la direction de'r.Y.Le MOIGNE,éd.PRMT' TOULOUSE, L986 ' p.247 . 91

Nommé Commissaire Général des Fortifications en L678, VAIIBAII disait :

"Ies forXeresses défendenX Teur province, I'IEIZ défend 7'EXax" (1).

En 1598, il présente un projet général de renforcement de la place de METZ, gui servira de base à TÀRDIF et à CORUONTÀIGIIE.Décédé en L7O7, VÀIIBÀI{ inspira les projets de ses élèves qui assureront à METZ une "inviolabilité" totale jusqu'en 1870.

C'est en L727 que le Roi Louis Xtr se résoud à poursuivre les travaux de fortifications de METZ 3

Ia Double Couronne de Ia MOSELLE (ForÈ-Moselle) adop- tée par M. D'ÀSFELD le 15 mai L728, est un vaste ouvrage d'un kilomètre de front et de fossés d'eau ; les travaux se poursuivront jusqu'en L73L i

la Double Couronne de BF.TJ.ECROIXcommencée en L73Ll est constituée par des fossés secs et des galeries de contre-mines ; les travaux se prolongeront jusqu'en L740 t (Cf. carte de Metz vers 1870' Page suivante). Le front bastionné de BELLECROIX constitue d'ailleurs un bel exemple du tracé-t1pe du système CORIIONTÀIGIûE' élève de vAUBAliI.

La situation de METZ au XVIIIène siècle, est déjà de première importance. Les grandes fortifications "à la VÀUBAN" contrôlent alors Ie passage de Ia route sÈraté- gique pour un éventuel envahisseur venant du Nord par la Vallée de la IIIOSELLE.

Vers L745t l'ensemble des casernes et des constructions militaires perrnet d'héberger Ll 000 horunes et 2 500 che- vaux environ.

D'irnportants crédits (2) sont alloués jusqu'en L859 afin d'effectuer des travaux considérables de renforcement et de déplacement des FRONTS SÀINT-VINCENT et SAINT-NICOLAS.

(1) Géographie de la Lorraine, éd. Serpenoiser L983, P.20 (2) Décrets Impériaux du 2L.Ll.L856, 29.09.1857 et 17.02.1859, gui ouvrent un crédit à titre de Fonds de Concours versés au Trésor par des Départements et des Communes,pour 1'exécution de travaux militaires. 92

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CarIe de METZ vers L870 oû figurent la Double Couronne de BELLECROIX, celle de la MOSELLE(Fort-MoselIe) et Ia Citadelle Archives départementales 93

Des zones de senritudes défensives ont été instituées autour des fortifications de I{ETZ afin de réaliser un glacis, conformément à I'introduction de la législation française contenue dans les lois des 8 - 10 juillet L79L, du L7 juillet 181-9, du 10 juillet t 851 et dans Ie décret du L0 août' 1-853.

Les senritudes défensives ainsi instituées, s'exercent sur les propriétés privées, comprises dans trois zones commençant toutes à partir des fortifications et s'étendant respectivement aux distances de 25O mètres, 487 nètres et 974 mètres pour la première, deuxième, et, troisième zone.

IL faudra attendre 1a loi du 4 avril L929 pour que le FORT-UOSEILE et le FROIflI SAIIIT-VINCENT de Ia place de METZ soient déclassés.

Auparavant, le décret du 16 novembre L925 a ramené à Ia limite du terrain militaire, les zones de senritudes dé- fensives du Fort, de BELLECROIX en précisant notamment que :

"Dans 7es zones Libérées (des seniXudes), 7es construc- tions de touXe naXure sonX auXorisées sans fonaTiXés. Toutefois, aucune indæniXé, au Xitre des Tois susvisées (70 juiTTeX L79L eX suivanXes), flê sera dûe par l'Etat pour Ies démoliXions jugées nécessaires en c,as de querre."

C'est seulement, par Ia loi du 4 avril 1954, guê sera dé- classé Ie Fort de BELLECROIX du domaine public militaire et que seront libérés définitivement les terrains autour du fort de toutes contraintes liées aux démolitions et à I'occupation des sols.

En 1850, apparaît une nouvelle artillerie : I'artillerie à "canon rayé" qui améliore Ia portée et Ia précision du tir. L'artillerie tirait jusqu'alors à vue directe, à Ia cadence d'un coup par minute, des obus sphériques dont la portée n'excèdait pas 900 mètres.

Les nouveaux progrès de I'artillerie à canons rayés per- mettent de tirer un obus long à une distance de 4000 nè- tres avec une précision remarquable, de l'ordre de 6 mè- tres en quatre essais.

A partir de cette date, les fortifications devront donc s'éIoigner pour mettre hors de portée les places, de I'artillerie à canons rayés. Aussi, Ie'Comité des Forti- fications coflrmence à étudier la réorganisation des pla- ces fortifiées, et propose la construction de forts dé- t,achés permettant l'utilisation de cette nouvelle artillerie. 94

Limité dans ses crédits, Ie Comité fixe le principe de réorganiser les six places les plus importantes de FRÂNCE 3

- BELFORT, - BESAI{CON, - LÀNGRES, - TIETZ, - MEZIERES, - et TOULON.

À METZr ên 1855, les fortifications de CORMONTAIGNE s'avèrent insuffisantes. Àussi' iI convient d'éloigner Ia ligne des combats pour éviter les bombardernents de la ville de METZ.

Le Colonel SERE de RIVIERES, Directeur des Fortifica- t,ions à METZ, propose de construire une ceinture forti- fiée destinée à protéger le "cemp retranché de llETZu.

Le Conité des Fortifications adopte le l-5 juin l-865 (ar- ticle 8) le principe de la construction de cins forts détachés à I'extérieur de l'enceinte urbaine situés !

- sur Ie sommet du Mont SÀIIIT-QUENIIII' sur le contrefort du COITPILLON, - à SAINT-ELOY (plaine de Ia MOSELLE), - au-dessus de SAINT-JIILIEN' - en avant de QUEIILBU.

Par mesure d'économie, les Français n'en consÈruisent que quatre qui n'étaient, pas achevés lorsque Ia guerre de L870 éclate. Ce sont :

Ie fort du SÀINT-QUENTIII (DIOU) ' Ie fort des CARRIERES (), IC fOrt dE SÀINI-JIILIEN, Ie fort de QUEIILEU.

La période 1850-70 voit Ia montée de I'antagonisme franco-prussien. Et, depuis le conflit austro-prussien en 1866, la guerre qui mit aux prises en l-870 la PRUSSE et Ia FRÀNCE, semblait déjà Prévue.

Le Maréchal Àdolphe I{IEL, nommé Ministre de la Guerre au mois de janvier L867, préparait activement Ia construc- tion de l'enceinte fortifiée autour de Metz. Les pre- miers forts détachés (SAINT-QUENTfN, CÀRRTERES, SAINT-JULIEN et QUEULEU) sont construits à 2'5 Km envi- ron de I'enceinte urbaine à la VÀUBAIi!alors dépassée. De plus, il faisait reconnaître avec soin, les frontières françaises et Ie territoire allemand. Il prévoyait aussi, I'augment,ation du nombre de batteries à canons rayés sur les principales places de I'Est de Ia France. 9s

Conformément à I'avis de Conité des ForEifications en date du 15 mai 1858, êt au rapport du Maréchal de France Adolphe NIEL, un Décret Impérial classe, Ie 24 juin L868, dans la première série des Places de Guerrer les ouvrages détachés de Ia Place de METZ.

Par décret en date du 24 juin 1868, article ler 3

"Le Fort du SAINT-QAEN:ÆN, le Fort des æRRIERES, 7e Fort de SAIMI-JWIEN et 7e Eorx de QWULEU, sont c].assés dans 7a præière série des pTaces de guerre."

De plus, considérant qu'il est nécessaire d'établir un glacis militaire autour de ces forts détachés, des ser- vitudes défensives sont "mentionnées" dans ce même dé- cret sur les terrains environnants, conformément au dé- cret du 10 août 1853 (1)

Par décret en date du 24 juin L868' article 2 3

"Les zones de serviXudes des diXs ForXs seconx çl@fimi- tées confomémenx aux pTans joinxs au présenx décrex."

Lorsque, Ie l-9 juillet L870, la FRÀNCEdéclare la guerre à la PRUSSE, il est probable que les actes rendant "exécutoires" les senritudes défensives (2) n'aient pas encore été dressés par le Chef du Génie et I'Ingénieur des Ponts et Chaussées, car ils étaient généralement ef- fectués avec le récolement, à l'achèvement des travaux de construction.

( 1 ) Décret du L0 août 1853 relatif au classement des Places de Guerre, des postes militaires et aux servitu- des imposées à Ia propriété autour des fortificat,ions.

(21 Conformément aux articles 20 eE 2L du décret du 10 août 1853 96

À' 16,137.- DÊcazt tynÉnuz qui classcdau |ll'ptaîèrc sériailæ.Itlactr dc gaùe la Forb da. Saînt-Qucnlin, dq daa. dc Saint-tnlîot ct iic Qaielca, outagct détachls la Placc dc tctz. .dc Do el Juin rSli& N^POLÉON.par la grice dc Dicu ct ta volonténationatc, Eunsneun Drs Fur{ç^rs. i tous présents et à.vcnir, suui. Vu lcs lois dcs ro juillct r79r. r7 juillct t8r9 et ro juiltct rBlr. conccr- olnt lcs rcrvitudcs inrposéesô la propriété pour h défensodc l'Êlat; Vq notrc dd.crctporianl règternèntd'odmlnistration publique. du io aoûl r85!!(0. rclatif au clnsscurcntdcs placesdc gucrfc et dcs,postcsmilitaircg .et aur.serritudesimposécs À la propriétd autdur dcsforlilications; ,. , :. j Yu ler plans de ilélimitation riil.r et arrttés poË.uotrc.rninistr'c..d'eli guerrei- Vu lhvis du comitéiles fortilicalions, cn datc dq t5 mai 1808; Coruidérantqu'il est néccss.rircd'appliqucr les d'spositionsooncernnut les senitudcs défcnsivc$aur lcrrains cnvimnnant lcs forls aclucllcmcnt cn constnrctionaulour dc ln place dc Mclz: Sur le rapport dc notrc ministre dc la gucrre, . Àvoxs oÉcnÉrzcl. oÉcnÉroxs ce qui suit: : Anr. l-. Le fort du SiintiQucntin',te fort rles'Carrièrcs.lefori de Saint-Julien,le forl dc@Ïrvrages détadFÏlô]n place de Ife&- soniïlassrlsdans ll@rc sériedes places dc gqerre. ?- Les zonesdc scrvitudesdesdits forts scrontdélimitécs confor- mémentaux plansjoints au prése.ntdécret. 3. Nosministrcs sccrétaircs d'Etat aur départementsdc la gucr.re et dc la justicc sontchargés, chacun cn ce qrii lc conccrne,aJtb.ré. cutiondu présentdécrct, qui scrainséré au Bullctindes lois;' Fait au palaisdcsTuilerics, lc.r4 Juin 1868.

'signé ' NAFbLÈOX. : Der fEopctrnr I . L llansial dc liaace, tliaitlrc æerdloin' d'Ê/al aa iliprtcical'dc la'1ùcnt, " SigriéNrrr..'

'DButt. gr, tr'78o'ct Dull.to5, n'832.

Décret Impérial du 24 juin t-858 classant les forts du SÀINT-QUENTIN, des CÀRRIERES, de SAINT-JULIEN et, de QUEULEU Archives départementales 97

En effet pour que les senritudes défensives soient "exécutoires" 3

" Le Chef du Génie et 7' Ingénieut des Ponts eX Chaussées, en présence da lt[aire eX de son Adjoint', doivenX procéder sur 7e Xerrain, aux trais du GouverttæenX, conXradic- toiræenx avec Les propriétaires inxéressés, dîtmenx aV pe7és par voie d'affiches ou autres moyens de publica- tion en usage, aux bozztaqes des zones de selnrixudes ex des poLygones exceotionnels confomfuent au plan arcêté par 7e Itinisxre de 7a Guerre." (Art. 19 du décret du 10 août l-853).

Ensuite 3

" Un procès-verbal de boznaqe ainsi que 7e plan de déLi- mitation, sonx déposés pendant xrois mois à la mairie de 7a place ou du posxe Eour que chacun puisse en ptendre connaissarzce." (Àrt. 20 du décret du 10 août 1853).

Enfin 3

" Dès qu' i7 a été définiXivæent statué sur Les técLama- tions des parXies inXéressées, le pTan de déTimiXaXion et 7e procès-verbaL de bornage sont adressés par 7e Di- rec/Êeur des Fortifications au lvLinisXre de 7a Guetre, qui 7es fait honoToalrer et rendre exécutoires pat un dé- cret, ;

Aucun changment ne peuX être ensuite apporXé à ces piè-. ces qu'en se confomant de nouveau à toutes l-es fonali- Xés ci-dessus prescriXes." (Art. 2L du décret du 10 août l-853).

OÊ, 1es forts eux-mêmes étaient à peine terminés quand le siège du "câmp retranché de UETZ" débuta. De graves glissements de terrains, dûs à I'écoulement des eaux pluviales, avaient sérieusement retardé et endommagé Ia construction du Fort de QUEULEU et du Fort de SAINT-JIILIEN, en emPortant des pans de murs entiers de plus de l-00 mètres de longueur.

De plus, si Ia maçonnerie des forts était quasiment achevée, leur armement en artillerie était loin d'être complet. 98

I1 semble d'ailleurs que les Services du Génie, occupés vers le début de L870 à d'autres tâches, n'ont iamais des zones de senritudes. Aucun décret particulierr Pêt- mettant de faire homologuer et de rendre exécutoire, Ie procès-verbal de bornage des zones de servitudes autour âes forts de SÀINT-QUENTIN, des CÀRRIERES' de SAINT-JITLIEN et de QUEIILEU' n'a ét'é publié avant l-870.

Le 19 juittet L870, la FRANCEdéclare Ia guerre à la PRUSSEqui reçoit aussitôt 1'appui de tous les Etats al- Iemands.

Tout s'organise, mais à I'instant oû la guerre est dé- clarée, rien n'est prêt.

Les corps d'armée se forment à Ia dernière heure, Ie transport des troupes et des approvisionnements se font tumultueusement et dans une extrême confusion.

Les forts de METZ et de BELFORT sont nullement achevés et toutes les hauteurs qui dominent les autres places du Nord-Est sont dépourvues d'ouvrages fortifiés.

Dès les premiers mois de 1870, I'armée française amorce pourtant Ia construction de deux autres forts autour de METZ 3

le Fort des BORDES, - et Ie Fort de SÀINT-PRfVAT.

La chute du Second ftnpire français survient Ie 4 septem- bre L870 après les défaites de LORRÀII{E et de SEDAII (2.0e.1870).

I1 faut six semaines aux Allemands Pour s'emparer de Ia Place de STRÀSBOURGqui n'avait pas de forts détachés. Le génie français assurait par la bouche de FRossaRI) que :

" ces forts seraient un æbattas pTutôt qu' une aide et, que L'advetsaire n'occupetait pas des hauxeuts dangeteu- sgsn. 99

La plupart des forteresses n'ayant pour se défendre que de mauvaises fortifications dominées de t,ous côtés, tom- bent pareillement 3

Ia PETITE-PIERRE capitule Ie 8 août, LICHTEMBERG(fortin des VOSGES) Ie 9 août, I{ÀRSÀL le L4 août, THIO\TVILLE Ie 24 août, PIIALSBOURGle 1-2 décembre, et' LONGVflYIe 23 janvier L87L.

De plus, l'imprenable BITCHE est observé jusqu'à Ia fin des hostilités par seulement deux batteries.

Enfin, la capitulation de METZ fut signée le soir du 27 octobre L870. EIIe livre aux Allemands, outre la forte- resse de METZ et son immense matériel, une armée de L73 000 hommes.

Subissant le même sort que la Ligne I4ÀGINOT, soixante dix ans plus tard, les forts de la rive gauche de Ia MOSELLE n'ayant pas succombé à 1'ennemi, sont contraints de se rendre, sur ordre, Ie 29 octobre 1870.

Le traité de ERATiICFORT(10 nai 1871) consacra la wic- toire de I'nmpire Àllemand proclamé à VERSAILLES Ie LB janvier L87l-, êt Ia défaite de Ia FRÀNCE qui perdait I'AISACE (rnoins BELFORT) et une partie de la LORRAINE. Au total, la FRÀNCEa perdu L 447 000 hectares, L 694 communes, 1 600 000 habitants et doit verser 5 milliards de Francs.

Ensuite, SERE DE RIVIERES promu Général et auteur du nouveau "système de défense", généralisera son principe de ceinture fortifiée à d'autres villes jusqu'en 1885.

o o o 100

b) L'HrsrorRE DEs GROUPES FORTTFTES Àr,LEI{N{DS ÀtrrOIrR DE METZ ÀPRES 1871

Le traité de FRÀNCFORT (10 mai 1871) abandonne à I'ÀLLEMAGNE, I'ALSACE et Ia MOSELLE. II amène aussi une nouvelle frontière politique à travers Ia LORRAINE. A METZ, sur 55000 habitants en L871, près de 17000 quit- tent la ville. Ceux qui restent deviennent citoyens aI- Iemands, avec L'assentiment de Ia FRÀNCE.

Aussitôt installée, l'Àrmée allemande entreprend de met- tre en place un syst,ème défensif , afin d'abriter Ia po- pulation et 1a troupe allemande derrière ces fortifica- Lions. Les quatres forts détachés français, construits à partir de 1867 en avant de 1'enceinte urbaine du XVtfIème siècle' seront conservés pour constituer la base de la prenière ceinture fortifiée autour de METZ.

Dès 187L, Ies ÀIlemands vont terminer l-a construction des guvraqes militaires francais commencés avant l-870 :

- Fort, C. ÀLVENSLEBEN ( PIÀPPE\IIrJ.E ) , - ForI GOEBEN (QUETTLEU), - F.oTE I4ANTETTFFEL ( sArNT-JrrLrEN), - OST FORT (DIOU, Mont ST-QUENTIN), - Forb ZASIÎ.OW (des BORDES), - Fort PRINZ ÀUGUST VON (SArNT-PRrVÀT). TII]RTENBERG

Les Allemands entreprendront même le renforcement de Ia défense de METZ et y ajouteront 3

- ForÈ, SCHWERIN ( DECÂEN à PLAPPEVITT.E ) r - Fort KÀUEKE (DEROITLEDEà WOTPPY), - FoTT HINDERSIN (GÀI{BETTA à SAINT-ELOY), - Fort IIAI{STEIN (GERARDIN sur Ie littont SÀINT-QUENTTN) .

L'ensemble de ces forts constitue Ia première ceinture fortifiée (1) autour de METZ qui sera achevée entre 1888 et L890.

Sur la carte allemande de I'agglomération messine (page suivante) datée de 1875 r oD remarque que le Fort IIANSTEIN (GERARDIN) est déjà mentionné, mais pas encore dessiné, amorçant ainsi Ia Feste Friedrich KÀRI, (G-F. SArNT-QUENTTN).

(1) Châteaux, forts et fortifications de Lorraine, nom- breux commentaires sur le sujet, F. REITEL' éd.SAEP' COLMAR,1980, p.20. 100

b) L'HISTOTRE DES GROTIPESFORTTFTES Àr,LEIIANDS ÀtrrorrR DE I{ETZ ÀPRES 1871

Le traité de FRÀIICFORT (10 mai 1871) abandonne à I'ALLEMÀGNE, I'ALSACE et la MOSELLE. Il amène aussi une nouvelle frontière politique à travers la LORRAINE. A METZ, sur 55000 habj-tants en 1871-, près de 17000 quit- tent la viIle. Ceux qui restent deviennent citoyens al- Iemands, avec 1'assentiment de la FRÀNCE.

Aussitôt inst,allée, I'Armée allemande entreprend de met- tre en place un système défensif, afin d'abriter Ia po- pulation et la troupe allemande derrière ces fortifica- tions. Les quatres forts détachés français' construits à partir de L867 en avant de l'enceinte urbaine du XVIIIème siècle, seront conservés pour constituer Ia base de Ia première ceinture fortifiée autour de I4.ETZ.

Dès L871, les Àllemands vont terminer la construction des ouvrages militaires francais commencés avant l-870 3

- ForT C. ÀLVENSLEBEN (PrÀPPElrIrr.E) r - ForT GOEBEN ( QUETTLEU) , - FOrt I{AIITEI'FFEL ( SArNT-JIILTEN ) , - OST FORT (DIOU, Mont ST-QUENTIN), - Forb ZÀSIROT{ (des BORDES), - ForT PRINZ ÀUGUST VON (SArNT-PRTVAT). Tf,URTENBERG

Les ÀIlenands entreprendront même Ie renforcement de la défense de METZ et y ajouteront' 3

- Fort SCHTÛERIN (DECÀEN à PT,APPE\rrr.r.E), - FoTt KÀMEKE (DEROITLEDEà WOTPPY), - FOTt HINDERSIN ( GAI{BETTÀ à SArNT-ELOY ) , - Fort IIN{STEIN (GERARDIN sur le Mont SArNT-QUENTTN).

L'ensemble de ces forts constitue la première ceinture fortifiée (1) autour de METZ qui sera achevée entre 1888 et L890.

Sur la carte allemande de I'agglomération messine (page suivante) datée de 1875 r oî remarque que le Fort MAIiISTEIN (GERÂRDIN) est déjà mentionné, mais pas encore dessiné, amorçant ainsi Ia Feste Friedrich KARL (G.F. SAÏNT-QUENTTN).

(1) Châteaux, forts et fortifications de Lorraine, nom- breux commentaires sur le sujet, F. REITEL' éd.SAEP' COLI4ÀR,1980, p.20. L01

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Carte allemande de l'agglomérationmessine en 1875 ffin- L'ensemble des forts Aé la première ceinture fortif iée"(g't'qces*/ B\ autour de II{ETZ figurent déjà'. LO2

L'occupant allemand entame aussi le démantèlement des anciennes fortifications du XVIIIème siècIe devenues inutiles pour la défense de la Ville de METZ.

La carte de 1875 fait apparaÎtre encore nettement 3 Ie FOrT VOIGTS-RIIETZ ( roRT-r'losEr,tE) , Ie Fort STEINMETZ (rort de BET.T.ECROIX), et I'enceinte urbaine fortifiée du xVIIIème siècle à Ia VAUBÀN, déjà dépassée militairement.

Cette première enceinte fortifiée, située à 2,500 kilo- mètres environ des remparts de Ia Ville de METZ, est en- fin terminée vers 1895. UETZ était alors une forteresse d'une puissance exceptionnelle et les chiffres de I'époque (1) sont éloquents. Les fortifications existantes étaient équipées de 400 canons sur Ie front Ouest, de L00 sur Ie front Sud et de 350 sur Ie front Est. Le camp retranché de METZ nécessitait une garnison minimale de 40 000 hommes et, des réserves pour 50 000.

Lors d'une de ses premières visites officielles en 1893' le jeune Frnpereur GUIIJÀI|!,IE II affirme :

" METZ et son coz?s d' amée consXituenX une oietre anau- Taire dans Ia ouissance militaite de 7'ATlemaane, desxi- née à protéger 7a paix de L'ATTemagne, voite mâme de toute 7'Europe, paix çIue i'ai la feme voTonxé de sauwe- garder. "

L'Etat-Major allemand entreprend aussitôt Ia construc- tion d'une seconde enceinte extérieure (2), située entre 1-5 et 20 kilomètres de Ia vi}le. D'une conception stra- tégique nouvelle, répondant à Ia fois à des objectifs défensifs et offensifs, Ies allemands mettent en place un nouveau t14re de fortification : o " Ia Feste

Dans la stratégie nouvelle qu'éIabore le Général Von SCIILIEFFEN, devenu Chef de l'Etat-Iv1ajor en 1891- à METZ' et remplaçant le Général WALDERSEE,la zone fortifiée de METZ dévait const,ituer un rôIe de résistance qui bloque- rait toute offensive française en direction de Ia Rhénanie.

(1) Ouvrage du Capitaine Julius MAYER

(2) Histoire de I4ETZ, ouvrage collectif sous Ia direc- tion de F.Y. 1e MOIGNE, avec la carte de la place forti- fiée de METZen L9t4. 103

Dans sa doctrine, it fallait pour éviter de mener une guerre sur un double front (Français et, Russe), et une guerre préventive contre la FRÀNCE. Le front allemand qui allait de METZ à la frontière SUISSE, devait rester sur la défensive. Une aile droite "mobile" devait Passer par Ia BELGIQUE, longer Ie littoral' passer devant PA- nts, revenir vers I'Est et enfermer ainsi Ie gros de I'armée française. Le canp retranché de YIETZ était bien sûr le principal pivot de ce système de défense éIaboré.

Les travaux, d'une ampleur exceptionnelle, vont durer un quart de siècle. Ce dispositif de fortifications s'étend ainsi sur soixante kilomètres de circonférence. METZ de- vient alors la plus grande place fortifiée d'EUROPE.

Conformément aux propositions de la Cornmission de Dé- fense, I'ordonnance du 12 mars L887 (1) reproduite à la page suivante, concernant I'acquisit,ion Par voie d'expropriation forcée des terrains nécessaires au renforcement de Ia ligne des forts dans Ia forteresse de METZ, autorise les autorités milit'aires à acquérir les parcelles indispensables à Ia construction de ces nou- velles Festen.

Ces forts dispersés devaient permettre aux troupes de préparer une offensive à I'abri des fortifications, tout en gardant une grande mobilité de l'armée.

D'une organisation et d'une structure particulières, Ies éIéments de ces forts dispersés sont répartis sur une surface de terrain très vaste, pouvant dépasser 200 voire 700 hectares.

La Feste était établie sur une hauteur pour permettre de contrôler le "plat pays" et c'est grâce à une artillerie de longue portée qu'elle pouvait contrôler les voies de passage.

La Feste KRONPRINZ (G.F. DRIANT) par exemple' construite sur les hauteurs d'ANCY et d'ÀRS-SUR-MOSELLE, contrôIait' la vallée de Ia MOSELLE et la vallée du ruisseau de la MANCE. De ce fait, eIIe couvrait deux directions d'invasion ou d'attaque.

(1) Ordonnance du l-2 mars l-887 concernant I'acquisition des terrains nécessaires pour le renforcement de Ia Ii- gne des forts dans Ia Forteresse de METZ 104

zJazz,zz-"zztze<-,, ê F cê?2. e,,?-2-zz a4.t- 1-, . ZLn- -z'r u a.) 2' r^t7r*4,1' 7'r.o 7, "y -/'rrni.,Lno /r*o.ri*.r r.7"',oo,oâea raa-y'hv.ruz/*, '4,,n. f,,.,t<+ I Jo Ju'oo4/y'i),'*.orn*,J,, /'{c.l"r- / '//,./; \' t ,,, ,, h-,(,.., /yy/. i ,71,,r"", f*; 21r,.,rre,/,,-,, y'yVr'î â-ryno ,,,,o 9'A):/y'/rn.;7,,,,..,..7/,' .r. ,%',,,r'o, -/i -., i 42" y'?e7'?9" t/ ,,o.'no )., /i.;, ,I*irlZ 3u //)l ('^2,'Û/'t-.. 1î j{/.t; a r9o,,rr.r,,.or/"-),,u /coà/-v (e-: -u,"/r, ru,i r- 74 "o7,.,i, i ,Z/-7< J bTtonn, I t".",rti,r/e-72"e,s't./-'9n'"/"'i i f"7 io-.,./.n, .9 :,*/,)/ t67,,riU., ê.<,9i", ru.rL- -/"1 '2.4/,.,.,/t.ottz ". 7 2"-fu Jo,--c/, , I ,-, y/ nn.(. a,,,t""/77.o.t2) n a (-1'),r,,-',9.,,t r-'l 7.'-n, ;/,,,'./r, '"t ..2L1t .. 2r'"io,luro. 9 r,. ?.r)', )'a*i/"- 'iii /,,oo @r 4

Ordonnance du L2 mars L887 sur l'acquisition des terrains nécessaires pour Ie renforcement de l-a Forteresse de METZ Àrchives Départementales 1_05

Les Festen étaient toutes équipées du téléphone. Elles étaient reliées entre elles et évidenment, avec Ie com- mandement militaire installé à METZ. En plus de I'équipement électrique, chaque Feste était reliée par une ligne de chemin de fer avec Ia gare de METZ et pou- vait être ravitaillée en moins de trois heures.

Souventr [D chauffage central, une boulangerie et, une infirmerie faisaient partie de 1'équipement de Ia Feste, qui fonctionnait en unité autonome. En matière nili- taire, la perte d'une batterie ne signifiait pas pour autant la perte de Ia Feste.

Sur cette carte d'Etat-Ivlajor allemande de l-901r on dis- tingue nettement 3

Ia Feste KAISERIN (G.f . JEjAIINE D'ÀRC), J.a Feste LCIIffi.INGEN (G.F- LORRÀIM), la Feste Friedrich K,ARL (G.F. SAINI-QUENTIN), mais Ie G.F. François de GUISE comnencé bien plus tard (l-906) ne figure pas encore.

On remarque aussi Ie renforcement de la prenière cein- ture fortifiée, par des batteries, dépôts de munitions et des abris pour hommes 3

- du Fort KÀMEKE ( DEROITLEDE) , - du ForE GOEBEN (QUEITITEI) ' - et du Fort PRINZ ÀUGUST (SAIIIT-PRMT). \ION T{I'RTSITBERG

Enf inr oD constate que les Fort,s CIIAMPÀGNE et LAIMLLIER.E, conmencés vers 19 0 8 r nê sont pas encore mentionnés sur cette carte i que la route de SARRELOUIS (C.D. 954) a encore son tracé d'origine à LAWAILIERE i et que la gare figure encore à son emplacement initial (ancienne gare).

Ces forts dispersés ont été construits jusqu'en l-915 et complétés pendant la guerre par de nonbreux blockhaus.

La loi allemande du 21 décembre 1871 institua, pour tou- tes ces nouvelles fortifications, des Zones ou Secteurs de Senritudes trflilitaires (Rayongesetz) .

Les Rayons de senritudes défensives allemands s'exercent sur les propriétés privées autour des forts et sont com- pris dans trois secteurs. 105

nu-'tbsi,-s6 Nfft Aa mn2hb6 pazlonzw fanelbc auto.&-ç

Cart,e d'Etat-I"lajor allemande de 190L. Les forts détachés apparaissent, s Feste KAISERIN' LOTHRINGEN 107

Autour de ces nouvelles fortifications, des zones de Seryitudes l[ilitaires (Rayongesetz) ou Rayons de senri- tudes défensives apparaissent. Le prernier secteur est large de 600 mètres i Ie second est large de 375 nè- tres, et le t,roisième est large de 1275 mètres. Soit un total de 2 250 mètres comptés à partir de la fortifica- tion. Mais seules les deux premières zones (975 m) in- terdisent formellement toute construction.

Les forts détachés n'ont pas de deuxième secteur i pour- tant chez eux, le terrain cornpris entre la limite du premier secteur jusqu'à une distance de 1 550 mètres est sournis à des restrictions semblables à celles du troi- sième secteur.

Les contraintes liées à I'occupation des sols étaient' sensiblement ident,iques à celles instituées par les tex- tes français en 1853. Seules les distances par rapport, aux fortifications étaient différentes, et une indemnité pour les premier et deuxième secteurs pouvait être ver- sée soit en capital, soit sous la forme d'une rente à raison de 5 I par an pendant 37 ans. Certains proprié- taires concernés par la construction des forteresses aI- lemandes auraient dû toucher une rente jusqu'en 1950 I

Comme nous le verrons, Ie paysage urbain et Ie paysage rural de nombreuses contmunes ont été fortement modifiés par la construction de ces fortifications.

L'état parcellaire des terrains et Ia vocation originale des sols a subi de profondes transformations.

L'installation de ces Festen sur le bord des plateaux et sur les côteaux a transformé fondamentalement I'utilisation de centaines d'hectares de terres agrico- les et vit,icoles.

Les zones de senritudes défensives instituées par les autorités allemandes sont tellement restrictives que Ie Président du Département, sur avis de Ia "Comission des zones de senritudes militaires", décide en date du 15 octobre l-901- ( 1) , la suppression des servitudes de I'enceinte fortifiée de la ville de METZ.

(1) Décision du L5 octobre 1901-du Président du Départe- ment concernant Ia suppression des zones de servitudes de I'enceinte fortifiée de Ia ville de METZ 108

Toutefois, les zones de sernritudes militaires de trois forts proches de I'agglomération ont été maintenues et légèrement modifiées. II s'agit 3

- du ForT VOIGTS-RIIETZ (FORT-I{OSErJ.E) r - du Fort STEINMETZ (Brr.r.sgRgrx), - du ForE, ZASTROTI (des BORDES).

Cette "démiliaarisation" de l'enceinte fortifiée du XVIIIème siècle entrait dans Ie cadre de démantèlement des anciennes fortificationsr âu profit des nouvelles Festen construites entre L5 et 20 kilonètres de la ville de METZ.

Pour l-es isoler, des zones de serrritudes nilitaires al- lemandes (Rayongesetz) restreignaient Ia possibilité de constructions nouvelles autour des Festen. La fonction militaire de ces zones était ainsi préservée en causant seuLement un préjudice à I'utilisation "civile" du sol autour de chaque fort.

Le Général Von SCHLIEFFEN tomba en disgrâce en l-905 sans que son plan ne soit complètement respectér êt Ia ba- taille de Ia MÀRNE (septembre L9L4) mettra un terme à son projet. On comptait en L9L4, environ 2 000 forts, batteries, casernes, êt abris autour de METZ.

METZ, la première forteresse du monder Dê sera pas at- taquée par les troupes françaises en 1.914-1918.

À la fin des hostilités, Ies Généraux français s'empressèrent d'inspecter et d'inventorier les fameuses FESTEN.

Les périmètres de senritudes défensives continueront à produire leurs effets, sur Ie territoire français à nou- veau reconquis, illégitimement jusqu'en L929 .

Bien que certains de ces forts aient été laissés inoc- cupés (forts du ltont SAINT-QUENTIN) depuis le traité de VERSAILLES (28 juin 19L9), car dénués de toute utilité st.ratégiguê, le Gouvernement français fera "réapparaître" ces Groupes fortifiés en les classant en 1ère série des places de guerre, bien plus tard, par 1a loi du L5 février L932.

o o o 4A*.r*))^*z-ra,ryaar'dazarùtu-z-z-riûh.da' - .d.a/' âzr/"oiu* fu2L/-ror*, h'aoy'c ..dzoz t -t?4&e 'Vta-æ.t.de.:,/a-rz/da--& 4aZ, Z/ a,v art""?re @" .*t ^/É^Z.aû 4, eoâ.ràry V.rtafu /z*a-e4r./Lzaa.leda4.z/-rî-rr.-;Z*.*q/4e44, J,az.azoaz.net4fa*at-ztz."%ar,zadqfuâ-Uçû=e24 -h - z/,%rru. /fr , o*- @ 7.L a'fu'o*.>ra .a.z/"oâ'/*f"/-â âza;fr2-,*z.za/e= -Zê ,zoro/ &2.o"uù éza-zzurt .f * !a-æ .uzZ-zaz4*rz

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cI L' ORGÀT{ISATION NDTINISTRÀTIVE DE L,ÀLSÀCE-LORRÀINE ÀPRES 1918

Dès Ie mois d'août 19L4 I'Àrmée française occupait les cantons d'ALTKIRCH, de I4ASEVAUX et de THANN. L'organisation aùninistrative de Ia Vallée de TIIAIiIN a été décidée par la lettre du Général Commandant en Chef en date du 11 novembre L9L4 (1). EIle fixait déjà les directions politiques et administratives suivantes B nlæs ofticiers chargés de l'adninisXraXion des territoi- res occupés auront pour nî ssion de réorganiser et de faîre tonctionner les selnrices publics arrêtés par 7e délnrX des fonctionnaires aTLemands. L' 2dmipisXration consewera la fome qu'e7le revêt aujourd'hui et, appli- çtruerar d'une manière généraLe, 7es lois ex rèq7æents en vigueur. C'est par le Libéralisme des décisions prises eX 7a courtoisie des procédés empToyés qu'i7s amèneronX Les Alsaciens à reconnaîxre les avantaqes de notre occupa- Xion."

L'Armistice du 11 novembre 1918 devait consacrer Ie re- tour de I'ÂLSACE et de la LORRAINE à Ia FRANCE et le ré- tablissement des pouvoirs français dans les trois dépar- tements.

Un décret du 6 décembre 1918 (2) soumit I'ALSACE et Ia LORRÀINE à un régime tenant à Ia fois de I'occupation du droit des gens et de Ia possession contractuelle résul- tant de l'Armistice. Dans son raPport au Président de Ia République, Georges CLEMENCEÀUalors Ministre de la Guerre , écrit alors 3 nM. Le Président, j'ai 7'honneur de soumeXXre â voxre haute approbaxion un décrex organisant en Alsace-Lorraine les diverses juridictions desxinées â assurer le cours de 7a justice durant 7a période d'occupaXion miTitaire de nosæ!@-" S'inspiranx des pouvoirs que nous confère 7'anistice du 77 novæbre eX respeeXant 7es principes du droiX public, L'organisation judiciaire provisoire créée par ce décret consewe 7es juridicxions existantes en ATsace-Lorcainel eLl-e maintienX aussi leurs attribuxions et Les finites de leurs compétencesi e77e n'apporte au staxut iudiciaire Local que Les modificaxions néeessitées Par Le souci d'assurer 7a sécurité des amées ex 7e maintien de l'ordre public" .

o o o

(1) Adrninistration l,lilitaire de I'ALSACE et Rapport sur I'organisation des territoires 191-4-L916. Imprimerie LEFRANC, THANN - L9L7 (2) Décret relatif à 1'organisation provisoire de la justice en Alsace et en Moselle (JO du 7 décembre L9L8) 111

d) L' ÀBROGATTON DES ZOTIES DE SERVTTI'DES DEFENSTVES ÀLLEIIANDES EN 1929 (Affaire BOISTEiLIIX)

Au moment de l'Àrmistice de L91"8, la réglementation re- lative aux servitudes défensives imposées aux propriétés particulières autour des fort,ifications, pour la défense de l'Etat, était contenue dans les lois (allemandes) Io- cales du 21 décembre L871 et. du 2L février L872.

Cette réglementation fut appliquée jusqu'au lendemain de la réint.égration de I'ÀLSACE et de la LORRÀINB ( 1) .

Dès 1926, Ie Gouvernement proieta I'introduction de Ia Iégislation française contenue dans l-es lois des I 10 juillet L79l (2), du L7 juillet L8l-9 (3) et du L0 juillet 1851 (4).

Mais en L929r uD éIément, nouveau survint : I'Àffaire BOISTEAIIX. Un arrêt de Ia Chambre Criminelle de la Cour de Cassation du 2 mars 1929, décida en effet que la loi allemande du 21 décembre 1871 sur les seryitudes impo- sées à Ia propriété dans le rayon des forteresses, pré- sentait, le caractère de loi pénale en raison des sanc- tions qu'elle édictait, êt que faute de figurer parmi celles limitativement précisées dont le maintien a été ordonné, elle a donc cessé de se trouver en vigueur depuis le décret du 25 novembre L919 (5) qui a introduit dans les départements recouvrés I'ensemble de la légis- lation pénale française.

(1) LE DROIT APPLICABLE EN ALSACE ET EN LORRÀINE par M. Jules REGULA - LibrAiriE DALLOZ PÀRIS 1938

(2) Loi du 8-L0 juillet L79L concernant Ia conservation et le classement des places de guerre et post.es militai- res.

(3) Loi du L7 juillet 181-9 relative aux servitudes impo- sées à Ia propriété pour Ia défense de I'Etat.

(4) Loi du 10 juillet 1851 relative au classement, des places de guerre et aux servitudes militaires

(5) Décret relatif à I'introduction des lois pénales françaises en Alsace-Lorraine (JO du 29 novembre 1919). LL2

Traduit devant le juge de simple police de Metz pour in- fraction à la loi allemande du 2L décembre L87L, consis- tant à avoir ouvert une carrière de sable dans la zone militaire de la forteresse, l'inculpér I{. Boisteaux, fut relaxé par jugement de ce Tribunal du L4 février 19281 gui, sur appel du Parquet, fut confirmé, suivant juge- ment du 23 juillet L928r Pat Ie Tribunal Correctionnel de Metz. Sur le pourvois en cassation formés contre ces deux ju- gement,s par Ie l"linistère public auprès du Tribunal cant,onal et du Parquet de Metz r la Chambre criminelle statua par arrêt de rejet ainsi conçu 3

Arcêt ( 1)

LA COTIR, "Sur 7e moyen pris de la violaxion des arx. 7, 3, 26, 28, 36 de 7a loi du 27 décæbre 1-87L, 1-72C. inst. crim., en ce, guêt d'une parx, 7e jugement du 74 février 7928 a décl-aré, pouî rel-axer 7e prévenu, gue Tadite l-oi avait cessé d'être en vigueur dans les départemenxs du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de Ia MoseLLe, êx, d'auXre part, en ce que 7e jugemenx rendu par 7e Tribunal cor- rectionnel de Metz avait à xort déclaré irrecewable 7'appel du procuîeur de 7a Républigue 3

Sur 7e pounoi du Ministère PubLie près 7e Tribunal cantonal conxre 7e jugement du 74 février 7928 3 Attendu que Boisteaux a été poursuivi pour avoir ouvett sans autorisation une carrière de sable dans une zone interdixe par 7a Loi aTTemande du 27 décembre 7877, ten- due applicabTe dans 7es déparXæents du Bas-Rhin, du Haut-Rhin eX de 7a MoselTe par 7a Loi du 27 févriet 7872, sur 7es serrrixudes i-moosées à fa prooriéXé dans 7e ravon des forteresses i

AXtend'u gu' au couns des débaXs, 7e Tribunal cantonal a éXé saisi par 7e prévenu de concTusions par TesqueTTes i7 dæandait à ce Tribunal de dire que 7a 7oi qui seî- vait de base à Ia poursuite avait cessé d'être en vi- gueur dans 7es trois départemenxs recouvrés i AXXendu gue 7e Tribunal canXonaf-, faisant droiX auxdites conclusionsr a relaxé Boisteaux des fins de poursuite I qu'ainsi Ie pounoi est recevable ;

(1) Àrrêt de la Cour de Cassation, (Affaire BOISTEAUX)' Chambre Criminelle, du 2 mars L929' Ministère Public contre M. BOISTEAUX. 113

Au fond t AtXendu çIue le décret, du 25 nowæbre 7979 | ra- tifié par ]a loi du 30 décæbre 7920, a LîmitaXiwement énuméré 7es disçtosiXions pénales devanX êXre mainXenues en wigueur dans les déparXæenXs du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la MoselLe, êt que Ia loi allæande du 2L décæbre L877, gui a un caractère péna7, ne figure pas au nombre de ceTles dont 7e maintien a éXé ordonné ; qu'e77e ne pouvaiX donc pas être appTicabTe atrx faiXs reprochés à Boisteaux ;

Sur 7e pouwoi du Procureut de 7a RépubJ-ique contre Le jugement du Tribunal correctionnel de Mexz s AXtendu gu'aux Xemes de L'art. 772 C. int,. cri-m., 7es jugæenXs de simple police ne peuvenX être atXaqués pat la woie de L'appel que Torsgu'i7s prononcent un empri- sonnæenX, ou Torsgue 7es amendes, restiXuXions et autres réparaXions civiTes excèdenX Ia sormte de 5 fr. î AXtendu que 7a voie 7'appel n'éXaiX donc pas ouverte contre 7e jugæenx du L4 février 7928 qui a reLaxé le prévenu i çIue c'esX à bon droit que 7e Tribunal correc- Xionnel de Metz a déclaré non îecewabTe 7'appel du Mi- nj-stère public conXre Tedit jugemenX, gui est régulier ; Par ces moxifs, rejette.'

En introduisant 1'ensemble de la législation pénale française dans les départements recouvrés, Ies deux dé- crets du 25 novembre 1919 (1), ratifiés par la loi du 30 décembre L920(2), ont seulement maintenus en vigueur certaines lois locales concernant diverses matières ex- pressément réservées. Pour fixer I'étendue de I'abrogation qui en résulte à I'égard du droit anté- rieur, iI faut déterminer exactement ce qu'on doit entendre par "lois pénales". Or Ia jurisprudence consi- dère conme tels tous les textes qui infligent une peine pour sanctionner leurs dispositions.

(1) Décret relatif à f introduction des lois pénales françaises en Alsace-Lorraine (JO du 29 novembre 191-9).

(21 Journal OfficieL du 4 janvier L92L, Bulletin Offi- ciel d'ÀIsace et de Lorraine page L392. J.L4

L'arrêt rapporté n'a fait, qu'appliquer la même solution à Ia loi allemande sur les senritudes mifiSaires dans la zone des forteresses, qui constituait une loi répressive, puisqu'elle comportait des sanctions péna- les, et qui, dès lors, faute d'avoir été réservée et maintenue par les décret du 25 novembre 1919, doit être tenue pour abrogée (1).

En conséquence, devant la jurisprudence de 1'Àffaire BOISTEAIIX, I'ensemble de la législation française rela- tive au classement des places de guerre et aux senritu- des rnilitaires doit être considéré comme introduit de fait depuis 191-9.

EIte rendait donc inutile toute procédure d'introduction particulière en matière de servitudes militaires fran- çaises. Àussi, Ie Gouvernement retira purement et simplement son projet de loi dès Ia fin du mois de mars (débats du 22 mars L929).

Enfin, il ne faut toutefois pas oublier que les lois al- lemandes de L871 et 1872 instituant des senritudes dé- fensives autour des fortificat,ions, ont continué à être appliquées "ilIéqitimement" par le léqislateur français entre 191-9 et 1929, sur les départements français à nou- veau réintégrés.

o o o

(1) Revue juridique d'ALSACE et de LORRÀINE - 1929 l_15

e) I,A DOTIBLE CEII(TTIRE FORTIFIEE REJACTIVEE PÀR I,À LOI DU 16 FE|\IRIER L932 ATTTOT'R DE I{ETZ

Au lendemain de la guerre, l-e traité mettant fin à Ia Première Guerre Mondiale fut signé le 28 juin 1919 à VERSAfLLES. La FRÀNCErecouvre, enfin, l'Àl,SACE et La MOSELLEdont eIle avait été séparée près de 50 ans.

En L920, la menace allemande semble faire partie du passé. La ligne de défense du pays se situe sur Ie Rhin et 1'Àrmée française occupe Ia Rhénanie.

En L925, à I'élection du Président du Reich, Ie maréchal HINDENBURG tient des propos laissant apparaître une réeIle volonté de revanche. Ceci inquiète les français restés attentifs aux affaires allemandes.

L'Etat français décide aussitôt d'assurer sa sécurité et celle des territoires retrouvés. La Conmission de Dé- fense des Frontières (1) conçoit dès L925, aux limites même du territoire national une nouvelle "Iigne forti- fiée" (2) qui incorpore dans un solide système, Ies an- ciennes places de METZ, THIONVILLE et BELFORT.

En 1930, I'évacuation de Ia rive gauche du Rhin est le début d'un enchaînement fatal.

Les villes de METZ et de THIOI{VILLE, renforcées lors de 1'annexion allemande par un imposant dispositif mili- taire, s'insèrent tout naturellement dans Ie projet de la Commission. La première enceinte urbaine construite par les Français à partir de L867 complétée par des ouvrages, des batteries et des positions fortifiées al- lemands, êt la seconde enceinte fortifiée construit,e par les allemands à partir de l-890 constituée principalement par des Groupes Fortifiés, en sont les principaux atouts.

(1) La Commission d'Organisation des Régions Fortifiées (C.O.R.F. ) lui succède Ie 30 septembre L927 .

(2) Loi du l-9 mars L928, art.55, déc1are Ia construction des ouvrages de fortifications, d'utilité publique et d'urgence. 116

En effet, Ia loi du 16 février L932 s,explique 3

"La oeur du _ vide . iuridique, depuis lg29 (Affaire BorsrEAax), éxaix de nature à compaomettre l-es inxérêxs de la Défense Nationare pour Les ouvrages forxitiés cgnstntit,s par les ALiemands ex enxrés de plein droit dans 7e patri-moine national. "

L'arrêt de la Cour de Cassation du 2 mars L929 dite I'Affaire BOISTEÀUX, a eu pour eff,et de "déinstitutionnaliser" l'ensembre des lois allemandes qui imposait des servitudes défensives autour des fort.i- fications et qui continuaient à produire reurs effets après Ie 28 juin 1919 (traité de VERSAILLES).

Aussi, lors de l,étude des ouvrages nécessaires à la dé- fense des nouvelles frontières françaises, i1 est apparu nécessaire de procéder au classement de I,ensemblé- de ces Groupes Fortifiés pour pouvoir y instituer des zones de sernritudes défensives.

L'intégration de la place de METZ dans Ie dispositif de Péf qnse, des Frontiè.rgs a obrigé Ie Gouvernement Français à réactiver I'ensembre des ouvraçtres fortifiés autour- de Ia ville de METZ.

Le Gouvernement de Paul DOIIMERdécide alors, par la toi du L6 février L932 (1) de classer en Lère sériè des pla- ces de guerre 1'ensemble des fortifications (françaises et ex-allemandes) autour de Ia ville de METZ

En classant, en Lère série des places de guerre tous les ouvrages défensifs auÈour de METZr l,Administration Française réactive, en L932, la "double ceinture forti- fiée" autour de 1'agglomération messine, d,environ 60 kiLomètres de périnètre.

La loi se contente de classer en lère série des places de guerre, res fortifications reconnues essentietrés aux besoins de Ia Défense Nationale, laissant Ie soin à un "décret ultérieur" de préciser le tracé des senritudes défensives pour chacune des ouvrages concernés.

(1) Loi du L6 février L932 portant additions et rnodifi- cations au tabreau de cLassement des places de guerre et postes défensifs de La FRÀNCE LL7

'4 . r."i8r. ,(É ro I "9âo oo'rto t{o o €o'{-t€.O h (a{DÉ itr d df{r{Atrp Otrt t ?odoSsoz 1i) o>> .'l d E O..Ci QFI(Do .{6â0 ooÊ o ao rql o H ÊOd.{ DtJd Ul .o .o Ptl J c ôl d X h.É @ ç >u) t. 'À Ér 3: .c)q, t{ Èàd lr .- rt d oHc, >6rtu .jj'iâ o A F,oÉà s .gooot6 P,4h ti ql @ m Az erd::trg o (oco >ta O É 4> tl{ o @ otq ?o c5 l{ û OOO - -Êr 6 E- uO @r{Ef {JiD'Jr O o t P àÊ{r5>. ?1 È do O PatO. à l{ 2.1 gtÊct(l}'q{ Ê1, @ d li | Ê.8 0 - 'i;' E ooo r{ q .o Èd) Ël Ë FI NEi E+5!É:qt.{Êon 'ûtrr{ ooA o 0) o d >.trt Q) ooè9 o oÉO € o f,,?h. Pà c< bo E olr A q0l{ d o .q û @> kad (@ .O -rl' 9l rt -trtrPP CJ > A6> i=. I O5ç APk tr {l o @ gr'.(, oOqtoto EI à\d ît I sl . tr tr Ê: (D o -O N dO.d('oo tdo 6 A(t) o () o a2 ào -o o E"t o X+ O F| E .1 @ t s li @.=.J p à'r{ ,dd O {. Oot{lD .{àt .-1.- oçr!@tiDoF ooo ç! .d 'J (a 'ç (D û àà() r-{ dlrâà do o ?oo9ÈoFrdo.O5gO çE,d o) o trFt E qt dolr .troûÊ o.d O rD ql >d û .iEP ç frùllr sd E PFtr [r Êl t' .d-.-tQ-sh oooaÊ $ a o5o '\'\.- dOcloÊo o ÆOoh qE:qt od 6 ro rJEÉ Èl @ tb (J{tn () Cfl Pi (t qFl4l =r?aÉd@ErDrt dôo Ê.. o H> a3 ..F .) \. rio ôn a .-t .$ ÉoE h Ël @de@p€ond E t û E9 € O..{ . J_dO9oo.{O ÊOd €t iJ '' F{Ê>Fl r{d> g d s grFl Xof o '.d d ti r{ 06 O E {r .j'{ tr 6 -_:9olù9t.-r E ô h =n@É4lrÉ@s: ûo d @ d+t 'i.È 'Ë; (D. do , Èq{ - î.rË fl8. .3flË EI è.é Q0ctd,(,É. d .dd Ejl . r.âo=hE trÈÉ r jÊoF.ttl u oh E r1 = Pr Jll''ËI Sflg', niF:9 i.i;; o HO lrl __lH(.rRe Ê o loPd6- Co F ot , .iIlË F{o ')fJoF{Od..lrDOE,,..e,.ï?, lll,T3Ë.8 @ (,HEi c)l aOg D . (h. - Trl! laH E ÊH j:i Hl . :,sF.5 h Ft. :q q ' FlÊÈ{ Ci

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Arrêté Préfectoral du 10 septembre L928 devant faciliter I'inventaire des fortifications allemandes 118

La loi du 15 février L932 classe les ouvrages détachés constituant Ia "double ceinture fortifiée" autour de I4ETZ, suivants 3

lèTE CEIIITURE TNTERIET]RE :

Groupe fortifié de SAII|T-OUENTIN : Fort DIOU, Ouvrage du Plateau, Fort GIRÀRDIT\I,

Fort de PLAPPEIIILLE et deux batteries annexest Fort DECAEN'

ForI dES BORDES, Fort SÀIIÛT-JIILIEN, Fort de QUEIILEU, Fort SÀINT-PRTVAT,

Fort DEROIILEDE' Fort GAtrfBHITÀ,

Lunette \/ÀLf,,IERE* ' Batterie de 1'aile gauche (BELLECROIX)*,

Grille défensive entre Ie Fort de QUEIILEU' et Ia route II{ETZ-NAI{CY*, Batterie de QUEULEU*, Batterie de la HORGNE*, Batterie du Canal,

Batterie le Chêne-Ouest*, Batterie le Chêne-Est*.

2èNE CEINTT]RE EXTERIEURE :

Fort CIINIPAGNE' Fort de LAIIVALLIERES.

Groupe fortrifié de Ia MÀRNE 3 Ouvrage de JIIRY, Ouvrage de MERCY, Ouvrage d'ÀRSt Ouvrage de ' Batterie de CREPY*.

Ouvraqes de CHESIiII 3 Nord, Sud.

Groupe fortifié de I'YSER.

Groupe fortifié de I'AISNE. 119

Groupe fortifié de VERDIIN 3 Ouvrage de SOMIIIY, Ouvrage de SAINT-BLAISE.

Groupe fortifié DRIANT et batterie MOSELLE 3 Batterie d' ARs-suR-DrosE:r'r'E*'

Intenralle entre le qroupe fortifié DRIÀIÙI et le qroupe forEifié JEN{NE D'ÀRC 3 Ouvrage de MÀRIVÀL*, Ouvrages de VAIIX (Nord, Sud)*, Ouvrage de BOIS-LA-DA![E*, Ouvrages de JUSSY (Nord, Sud)*, Ouvrage de SAIIflI-HITBERT*.

Groupe fortifié JEÀNNE-D'ÀRC : Ouvrage de MOSCOU.

Groupe fortifié François de GUfSE : Ouvrage de LEIPZTG, Ouvrage LÀ FOLIE, Batterie de IIOI(I\IAUX* r Batterie de CHATEL-SAINT-GERI{AIN*.

Groupe fortifié LORRAINE et annexes Ouvrage KET.T.ERtr{,NiIN, Fort LORRAINE, Redoute CIIRELY, Redoute LÀSÀLLE, Ouvrage RICIIEPÀI{CE, Batteries de SÀINIE-ÀC'ÀTIIE.

3ène POSITION ÀVÀT{CEE :

Ouvrage SÀIIiITE-BÀRBE, Ouvrage de SILLY, Ouvrage de IIOI{I,

Ouvrages de SORBEY (Nordl Sud),

Ouvrage des carrières d'ÀI{NIIIITJ.ERS' Ouvrages de CÀI{ROBERT ( 1, 2 et 3 ) , Ouvrage de FE\IES.

Les ouvrages et batteries marqués d'un astérisque (") sont expressément frappés de dispositions particuliè- res : " Servitudes l-imitées aux terrains miTitaires" .

Les autres forts ne portant aucune mention particulière, pourront faire I'objet d'un décret particulier insti- tuant des zones de senritudes. L20

Sur la carte de la page suivanter on distingue nettement les ouvraçles réactivés par la loi du 16 février L932. On remarque aussi très précisément Ia lère ceinture inté- rieure, Ia 2ène ceinture extérieure et les ouvrages de la position awancée destinés à Ia protection des routes orient.ées vers la PRUSSE.

Et, si la loi du 15 féwrier L932, s'est contentée de "réactiver" Ia "double ceinture fortifiée" et 1'ensemble des forts autour de l'agglomération messine, l'envergure de certains ouvrages fortifiés ne s'est pas seulement limitée à Ia seule emprise du terrain militaire. Les trois zones de servitudes défensives seront aussi "réactivées" sans qu'elles aient été clairement mention- nées.

Enfin, elle ne fait aucune référence au Décret Impérial du 24 juin 1868 qui avait déjà cl-assé dans la lère série des Places de Guerre des forts du SAINT-QUEIIIIN, des CÀRRIERES, de SAINI-JIILIEN et de QUEULEU. Par prudence' ils sont "reclassés" aussi dans la loi du 16 février L932.

o o o 72t

Doub1e ceinture fortifiée réactivée en Carte r.c.N. t930 L932 autour de METZ Echelle : 100 00Où; L22

Si Ia loi du I-5 février L932 se borne à classer en lère série des places de guerre l'ensemble des fortifications françaises et ex-allemandes autour de METZr elle a inplicitement fait "réapparaître" pour les forts du SAINT-QUENTTN (DrOU) , de Pr,ÀPPg\rrr,LE (CARRIERES ) , de SÀIN:I-JIILfEN et de QUEITLEU' construits avant 1870, les anciens périmètres de servitudes défensives "nentionnés" dans le Décret Impéria} du 24 juin 1858.

Or, malgré 1'absence de publication d'un décret particu- Iier destiné à faire "honologrrer" le plan de déIimiÈa- tion et le procès-verbal de bornage des zones de senri- tudes, les autorités militaires continueront à appliquer, durant de nombreuses annéesr ces périrnètres.

D'une envergure totale de 700 hectares pour les forts DIOU et, PLÀPPEVILLE, de 450 hectares pour SAINT-JIILIEN et de 475 hectares pour QUEULEU, les 3 zones de senritu- des seront opposées à tous les candidats constructeurs.

En effet, dans Ie contexte de l'entre-deux guerret 1'effort tout entier des bureaux d'études du Génie était orienté vers l'étude de ta Ligne IIAGINOT. L'étude des ouvraçles et Ie suivi des chantiers de Ia ligne I4ÀGINOT a faiÈ i'perdre de rme" aux Services du Génier gue Ie dé- cret du 24 juin L858 concernant les quatre forts fran- çais construits avant L870 (SAINT-QUENTIN' PLAPPEVILLE' Sarwt-lul,rEN et QUEULEU), n'avait jamais été complété par un procès-verbal de bornage et un plan de déIimita- Lion (cf. art. 20 du décret du 10 août 1853), ce qui rendait 'inopposables" Ies 3 zones de senritudes.

Cet "abus de droit" s'explique, d'une partr Par I'application stricte du Décret du L0 août 1853, article 2L:

"I7 esx défendu, sous 7es peines portées Pat Les Lois et 7es règlemenxs, aux Sous-Préfets et à Teurs agenXs de Taisser déplacer 7es plans (de se;nr itudes ) donx i7 s'agit, ni d'en Laisser ptendre copie ou exttait,, Pâr guelque motif ou sous queJ.que préXexte çIve ce soiX-" L23

D'autre part, Ia "prédoninance illégitime" de ces zones de senritudes s'explique par l'asservissement total des propriétaires fonciers français, face à I'occupant aI- Iemand, et à 1'application légitime des senritudes ins- tituées par Ia loi allemande du 21 décembre L87l- autour des fortifications, durant près de 50 ans.

Deux décrets attestent, bien de 1'utilisation de ces zo- nes de servitudes par les Autorités lvlilitaires Françai- ses 3

le Décret du 9 rrars 1933 a soustrait de la zoîe des fortifications une parcelle de terrain dépen- dant du Fort de sAIIÙlf-JttLIEN i

et Ie Décret du 18 août 1933 a réduit d'une parcelle les zones de servitudes du Fort, de QUEI'LEI'.

Plus tard, les Autorités Militaires délimiteront, enfin, par un décret particulier (Décret du l-5 mars 1-954) autour des seuls forts du SAINT-QUENTIN et de PLAPPEVILLE, des "zones de serrritudes réduites", qui resteront opposables aux tiers jusqu'au 5 janvier 1968.

Il faudra attendre Ie 2 avril L954' pour que les forts de QUEULEUet de SAINT-JULIEN soient déclassés tardive- ment et voir disparaître définitivement l'ombre des ser- vitudes défensives.

o o o L24

q) L'rNSTrrUTrON pE NOIIVEr,LES SERVrrupEs pEFENSTVES A PARTTR DE 1934

La réactivation des ouvrages fortifiés français et ex-allemands de la prace de METZ est directement'liée à f intégration de la vilte dans le dispositif de défense de Ia Ligne IIAGINOT.

METZ devient arors le commandement militaire du disposi- tif de défense des frontières du Nord-Est de la rnaftcn.

Les ouvraçles français et arlemands ayant "Perdu" leurs zones de servitudes depuis l'arrêt de ra cour de cassa- tion du 2 mars L929 (Àffaire BorsrEAUx), les autorités militaires ont jugé nécessaire d'insi,ituer autour de certains Groupes Fortifiés des zones de senritudes.

Deux décrets seulement confirment Ia volonté du Gouver- nement Militaire, de protéger les abords des ouvraçtres, sans avoir recours à I'acquisition foncière des ter- rains.

II s'agit des décrets suivants 3

* Décret du 29 juillet 1934, article ler B

" Les ouvrages du Groupe Forxifié de l-'ArsNE crassés dans Ia l-ère série des pTaces de gtruerre, par l{r-oi du i.6 f& vrier 7932, porxent selnr-itudes confoménenx au Décrex du 70 aoûx 7853. f,6 QSfîmitation des zo4es de fortificat,ions eX de serri- tudgs esx ce77e indiguée sur Les deux croquis annexés au présenX décret."

* Décret du 11 juillet, 1935, article ler 3

" Les ouvrages du G.roupe Fortifié l, ZSER et L, ouwraqe de cHESNY-sw, crassés dans 7a première série des praces èIe çJuerre par 7a Loi du 76 féwrier 7932, portent serrritudes confomfuent au décret du 7O août 1853. La délinitaXion des zones de fortifications et de serwi- tudes est, ceTle indiguée sur 7e croguis annexé au pr* sent décret."

On pourrait d'ailleurs s,interroger sur ce que serait devenue 1'urbanisation autour de ces ouvrages sans ta publication de ces décrets particuliers instituant de nouvelles zones de senritudes défensives.

o o o L25

A la fin de la Première Guerre Mondiale' 1'Àdministration Française hérita des forts français commencés avant L870 et des Groupes Fortifiés construits pendant Ia période allemande.

Àussir êD classant en lère série des places de guerre tous les ouvrages défensifs de Ia place de METZ (Loi du 16 février L932) | Ie Gouvernement marque bien sa volonté de réactiver toutes les fortifications disponibles et de constituer une "double ceinture fortifiée" autour de Ia vilIe, Iiée directement au dispositif de défense de Ia tigne I{AGINOT.

De plus, I'institut.ion d'un périmètre de trois zones de senritudes défensives (25O nètres t 487 mètres, êt 974 mètres) autour de certaines fortifications (G.F. de I'AISNE, I'YSER, SAINI-QUENTIN, êt forts de PLAPPE\Ifr.r.E, CHESIIY-SIID) par les Décrets du 29 juillet L934, 11 juillet 1935 et l-5 mars L954 t a permis au Législateur d'éIoigner des limites du domaine militaire les nouvel- les constructions.

Les zones d,extensions potentielles des villages ont été interdites sans avoir recours à I'expropriation ou à I'acquisition foncière.

Mais, d.epuis L932, Ies options fondamentales de Ia Dé- fense Nationale et }es mesures prises pour Ia protection de nos frontières se sont considérablement modifiées.

Aussi, dès L954, Ie Gouvernement de René COTY' après avis de 1a Conmission de Ia Défense Nationale, promulgue une loi dont Ia teneur correspond à une nouvelle politi- que de défense du territoire. Pour la première fois en t'tOSnf,f,nr oD déclasse du dornaine public militaire un grand nombre de forts, d'ouvrages et d'abris à'artillerie, vraisemblablement trop proches de I'agglomération ou en trop mauvais état' pour les incor- porer dans le domaine Privé de I'Etat. L26

La loi du 2 avril 1954 (1) déclasse tardivement des ouvrages considérés jusque 1à contme indispensables à la Défense de Ia Nation. Les forts de la moitié Est de la "première ceinture fortifiée" et l-es ouvrages de posi- tion avancée sont ainsi déclassés 3

Fort 6s IF"IT.ECROIX, - Fort de SÀIIûI-JIILIEN, - Fort des BORDES, - Fort de QUEULEU, Fort de SAINI-PRMT, - Fort DECÀEN

- Ouvrage de SAINTE-BARBE, - Ouvrage de LAIIDREMONT(ou de SILLY), - Ouvrage de Moliilf , - Ouvrage de SORBEY Nord et Sud, - Ouvrage de CÀNROBERT(I, II et III), - Ouvrage de FE1rES, - Ouvrage du bois de la JIILIERES,

- Batterie du Canal (MONTIGNY), - Bat,terie du Chêne-Ouest, - Batterie de CREPY, - Batterie de CIIATEL-SAINT-GERIIIAII{, - Batterie de MONIVÀIIX, - Batterie de SÀINTE-AGATHE, - Batterie d'ÀRS-SIJR-MOSErJ.E,

- et 70 autres abris d'infanterie, artillerie et de munitions.

Les serrritudes, lorsqu'elles existaient, sont abolies par Ia publication de cette Loi de décLassement.

Cett,e loi du 2 avril 1954 déclasse aussi Ie Fort de YTIIZ et Ia Citadelle de BITCHE qui depuis longtemps étaient stratégiquement dépassés .

La FRANCE franchissait ainsi le premier pas d'une pro- fonde mutation des principes de Défense Nationale. Dans un souci d'économie budgétaire, fe Gouvernement a décidé de déclasser les anciennes fortifications devenues vê- tustes et encombrantes. Elles pourraient être, enfin, cédées à des tiers sans compromettre les intérêts de Ia Défense.

(1) Loi no 54-354 du 2 avril L954 relative au développe- ment des crédits affectés aux dépenses du Ministère de Ia Défense Nationale et des Forces Armées pour I'exercice L954. r27

A la lecture de la carte de Ia page suivanter oD distin- gue nettement les immeubles déclassés du domaine public militaire par la loi du 2 avril 1954. Les autres consti- tuent encore de nos jours, Ia "nouvelle ceinture forti- fiée' extérieure autour de Ia ville de Ir{ETZ.

Après le déclassement, les terrains libérés vont permet- tre de réaliser de nouvelles zones d'urbanisation utili- sant au mieux Ies espaces libérés de toutes contraintes.

A BELLECROIXT par exemple, 2L hectares vont être vendus à la ville de IvIETZen 1955, et 22 hectares aux H.L.M. en L957 .

o o o

Ces fortifications encore actives dans leur ensemble, vont être maintenant étudiées dans le détail. L28

Nouvelle ceinture fortifiée maintenue autour de I{ETZ, après déclassernent, de certains forts par la loi du 2 avril L954 Echelle z L/L00 000ène L29

i ) LES FORTS DE LÀ PREMIERE CETNTI'RE FORTTFTEE ÀtIrOUR DE YIETZ

La Prenière Ceinture Fortifiée est composée principa- Iement des ouvrages construits et amorcés par les Fran- çais avant l-870 3

Fort DIOU (SAINT-QUENTIN), ForI de PI,APPEVITJ.E, Fort de SAINT-JIILIEN, Fort de QUEIILEU, Fort SÀINT-PRfVAT, Fort des BORDES, et des ouvrages construits par les Allemands pour ren- forcer cette ligne de défense après 1-87L :

Fort GAMBETTA, FoTI DEROI,LEDE.

La plupart de ces ouvrages ont été frappés de zones de senritudes défensives, dès le début de leurs construc- tions.

Ensuite, Ia loi du L6 février L932 a décidér par son classement en Lère série des places de çluerre de 1'ensemble des ouvrages détachés, de "réactiver" la double ceinture fortifiée autour de METZ.

Ces ouvrages ont été considérés, jusqu'à Ia loi du 2 avril L954, conrme indispensables pour garantir Ia Dé- fense du Territoire National.

Àctuellement,, certains relèvent encore du domaine privé militaire et sont utilisés pour les besoins du Ministère de Ia Défense. 130

1) GROITPEFORTIFTE SAINT-OUEI{TTN ET FORT pE PIÀPPETTTLLE

Groupe fortifié SÀINI-OUENIIN 3

- Fort DIOU : 1867 1870, - Fort GERÀRDIN = L872 - 1880, - G.F. SAINT-QUENTIN : 1890 - 1896.

Communes concernées 3

- Le BAI{-SAIIflI-I{ARTIN, - T,ESSY, - LONGEVITJ.E-LES-YIETZ, - PIÀPPE\TTILE, - SCY-CIIAZET,LES.

Surface du domaine privé militaire z 77 hectares.

Fort de PLAPPETTILLE 3

Date de construction z L867 1870, puis : 1890 - L896.

Communes concernées :

- PI,APPEVIT.T.E, - LORRY-LES-METZ.

Surface du domaine privé militaire z 46 hectares.

Conformément aux instructions laissées par SERE DE RMEREST un imposant ouvrage fortifié fut construit "sur le contrefort du GOUPILLON", à I'emplacement des anciennes carrières. C'est un des maillons essentiels de la future ceinture fortifiée destinée à protéger le "câmp retranché de UETzu.

La construction du Fort des CARRIERESdébuta dès 1857 et I'exploit,ation des carrières, à cet endroit, dut cesser. Aussi, le Maire de PIÂPPEVILLE sollicita auprès des Autorités Militaires, Ia faveur de donner Ie nom de sa commune à cet imposant ouvrage 3

le Fort de PLAPPEIIILLE. 131

Le fort de PLAPPEVIT.T.Eest un ouvrage bastionné qui se situe sur la crête du plateau de PLÀPPEVILLE qu'il cou- vre de ses feux d'artillerie, à une altitude de 346 mè- tres.

11 est chargé de protéger Ie plateau d'ÀII{ANVILLERS, ce- Iui du Nord de METZ, ainsi que les routes de BRIEY et de THIOIiIVILLE.

Un autre ouvrage, destiné à interdire I'accès du Col de à l'ennemi, situé à seulement I kilomètre du Fort, de PLAPPEVfLLE, a été construit "sur le sommet du Mont SÀINT-QUENTIN" :

le Fort DIOU.

Le Fort DIOU, situé à moins de 3 kiLomètres des anciens remparts de Ia ville de IvIETZ, s'insère parfaitement dans la première ceinture fortifée autour de METZr êt sur- plonbe toute la vallée de la IvIOSELLE.

Le Fort DIOU est implanté au sonmet du Mont SAINT-QUENTIN, à I'altitude de 350 mètres, oû il dornine ainsi la vallée de la MOSELLEde 170 nètres.

Par son implantation, it constitue un obstacle pour 1'ennemi, oû, installé au sommet du Mont SAINT-QUENTIN, il lui serait facile de pilonner la ViIIe de METZ. L32

(1 /-t t l- L (tr( à.' (lcn{.. -l/ 2b let-tL' 2lt'!-

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*

Fort DIOU Sur la pointe Est du SAINT-QUENTIN en L859 133

Dès le début de la construction, êt conformément à l'avis du Comité des Fortifications du 15 mai L858, Ie Décret Inpérial du 24 juin 1-858, classe les ouvrages dé- tachés de la Place de METZ et "mentionne" Ies zones de senrit'udes desdits forts.

Par Décret Impérial en date du 24 juin 1868 3

Article ler 3 "Iæ Fort du SAINT-QWNTIN, 7e EorX des CARRIERES, fe Forx de SAINT-JWIEN et 7e Fort de QUEULEA, ouvrages dé- Xachés de 7a Place de METZ, sont classés dans 7a pne- mière série des pTaces de guerre."

Article 2 z 'menXion- " T-es zones de se;nritudes desdits forts seront nées" confomfuenx aux plans joinxs au présenX décrex."

Les trois zones de senritudes défensives "reconstituées" sur cette carte au L/25 000ème, s'étendent à des distan- ces de 250 mètres, 487 mètres et 974 mètres, comptées à partir des fortifications. Elles soumettent les terrains environnants à des contraintes allant de I'interdiction absolue de construire (1-ère zone), à la construction en colombage tolérée "sous condition" (3ène zone).

On distingue nettement que Ia 3ème zone de servitudes (974 mètres) inclut totalement, les villages de LORRY-LES-METZ, TIGNOMONT et PLAPPEVILLE, et inclut partiellement Les conrmunes de BAN-SAINT-IVIÀRTIN, LONGEVILLE-LES-I{ETZ et SCY-CHAZELLES.

On peut raisonnablement penser que I'extension de ces villages a été exÈrèmement limitée du fait même de 1a proximité de ces forts et de l'existence des zones de senritudes. L34

"Reconstitution" des zones de servitudes défensives des Forts DIOU et de PLAPPEVILLE Décret Inpérial du 24 juin 1858 Echelle z L/25 000ème 135

D'après Ia "reconstitution" de ces trois zones de senri- tudes défensives (1) I'emprise est la suivante 3

Fort DIOU FoTt de PI,ÀPPEVILLE

1ère zone : 40ha i lère zone : 50 hai

2ème zorLe :100ha i 2ème zone : 150 hai

Total de Ia 3ème zorLe : 700 ha.

Mais lorsque Ia FRÀNCE déclare la guerre à Ia PRUSSE (19 juillet l-870), Ies Autorités Militaires n'avaient tou- jours pas publié de décret particulier (2) destiné à faire "honologrrer" Ie plan de délimitation et le procès-verbal de bornage des zones de servitudes, géné- ralement effectuées avec Ie récolement, à I'achèvement des travaux de construction.

Ot, Ies travaux de maçonnerie des forts de PLÀPPEVITJ.E et du SAINT-QUENTIN étaient à peine terminés lorsque Ie siège de METZ débuta.

(1) Toutes les surfaces ont été calculées conme des "polygones entiers" (ouvrage ou domaine militaire à dé- duire ) .

(2) conformément au Décret du 10 août 1"853, article 2L. 136

Àprès Ies évènements de 1870 187I- et l'annexion des départements français, les autorités allemandes entre- prennent aussitôt le renf orcement de la déf ense de I,IETZ, par Ia construction de deux ouvrages supplémentaires sur Ies hauteurs du Mont SÀINT-QUENTIN.

Ils commencent ainsi à construire vers L872, Ie fort l,AtfSTEIt{ (GERARDIN), à seulempnt 800 mètres de I'OSTFORT z. (DIOU), amorçant alors La flE,STE FRIEDRTCH CÀRI, (c.F. f sArNT-ouENTrN).

Enfin, ils entreprennent de terminer l'ancien ouvrage de TIGNOMONT, commencé en hâte en 1870 par 1es militaires français, pour protéger I'accès par la route de LORRY, qu'ils rebaptisent Fort SCHWERIN(DECAEN).

Les autorités all-emandes instaurent aussitôt un glacis autour des forts C. ALVENSLEBEN (PLAPPEVILLE) et OSTFORT (DIOU) rebaptisés pour la circonstance.

La publication des lois du 2L novembre 1871 et du 2L fê- vrier L872, institue des zones de serrritudes défensiwes sur les propriétés privées voisines des forts, s'étendront iusqu'à 2 250 mètres des fortifications. (Soit, 9 cent,imètres à I'écheIIe du 1/250000). Mais faute d'archives sérieuses sur ces zones allemandes, aucune "reconstitution" r1'a été faite pour ces ouvrages forti- fiés. L37

9".'1tc;

#ffifiù

Détail des ouvrages compris entre 1e Fort AI,VENSLEBEN Et le plateau du SAINT-QUENTIN Archives du Génie de VINCENNES 138

Pour parfaire Ie glacis du Fort ÀLVENSLEBEN, Ies Àutori- tés Militaires allernandes procèdent entre L877 et L878, à I'expropriation des propriétés privées "nécessaires aux travaux des fortifications" de 80 hectares de ter- rains boisés situés sur Ia seule conmune de LORRY-LES-II{ETZ.

Le Conseil Municipal de LORRY-LES-METZaccepte le L4 avril 1-877 (1) à I'unanimité, l'expropriation de ladite forêt. Une opposition de leur part auraiÈ été sans ef- fet, malgré le préjudice subi par les habitants de la conmune.

Ensuite, vers 1888, Ies Allemands entreprirent de grands travaux de renforcement du fort ÀMNSLEBEN, pour faire obstacle aux progrès de 1'artillerie.

(1) Extrait du Registre des Délibérations de Ia Commune de LORRY-LES-IUETZ en date du 1-4 avril L877. 139

f''i" c ?Û rui/ V*a,qiqti', lo,,tllï,^+ioné /, ,2.,..o,;,,,,,,- / /*y ?;,Vftrt / 7.,Vuo,,/o,, ) ,gsro.,,,g/.,,,.,,>;" -@ -Z Ai*t,""-t/rr"r/,r "L rqr-/---/lzz -/rr/rtz;.r"3 y'rrr 4. 1-Vrzea/.,,r Z ./.4,.,,,a1â-,,.rr? L ((a"ril, ';àrt ilorurr,, 4 /rritr2"rrrn 2,, .!'.,,," Jhri/./, .-/orr.. fl;:' |*/,11,7;:;:o;, (;'u:x(i;"2; n* - ( )/orr. g-,,,.t Zl- ,r,, (orr.r5r/ ,,,o,,r.)1 ,/i.,,-, Zla *. (, /r\9irn.lr,,r Q) / -y'oo,,12/.,,,;,,27!-,.-,,n,,244y,.22 ';4./-7 ' 9u /ort (-"zrrr/ur2a"x /r'orrn. 4ro!., 7/o ,-!,,,,yy'4n -V7 f/ /- .'{! /Zr, ,'oLo"y'rnZ' :_ Qa,*4 fr 4 /r'A," 3o n,,,-';tJEst I rz4/;r'..) /.lrlz'-/7n) o' 4:,1:hZ 4on,,1oo2niz.,o? .nt 2 i,V.,,..-' fl" z,ëVân'2., y'r/rrl;./"; /r,'râ ,a-2)/*t^rr'( oct fr,"Uf,.^U"i1t 7 - /o,,',n,,;r,,rl' q, a;l .t/i/o,,2,, ârryl,à ,'/'"lr"y'z;t,/;7 Z /r.Z ,/r,i,n) 'r. .r- y'.?/t zfu2);/.rn,,.t zo'/rrZn/, nc) ' //za.';/irr-- Czy'ter, 2.r t L za) -5 g t lon, I./. r/ "l .?// rér. zta 4r.zr,2) ozk) /laz r/o !' n (ern ,,,'.(,, t 2"-,, Z: ,-.,,14oo-'r/r*.,,û.

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DéIibération de LORRY-LES-I{ETZ du 14 avril L877 accep- tant à I'unanimité 1'expropriation nécessaire aux tra- vaux des fortifications. Archives Départementales 140

Le Groupe Fortifié du Mont SÀINT-QUENTIN complété par le Fort GERÀRDII{ et par plusieurs ouvrages d'intervalles, ainsi que Ie Fort de PLAPPEVILLE, ont été retrouvés en 1919, avec I'armement et les ouvrages intacÈs.

La réglementation relative aux zones de senritudes dé- fensives, contenue dans les lois allemandes du 2l novem- bre 1871 et, du 21 février L872, continuera néanmoins à produire "illégitimement" leurs effets jusqu'au 2 mars 1929 (Affaire BOISTEAUX)(1), date à laquelle, I'arrêt de Ia Chambre Criminelle de Ia Cour de Cassation rendra, "implicitenent caduque", leur opposabilité aux tiers, sur Ies départements libérés de f invasion.

Bien que laissés inoccupés depuis le traité de VER- SÀILLES (28 juin l-91-9) , car dénués de toute utilité stratégiguêr Ie Groupe Fortifié du SÀINI-QUENTIN et Ie Fort, de PLAPPEVILLE seront "réactivés" par Ia loi du L5 février 1932 qui les classent, à nouveau, en Lère série des places de guerre, sans pour autant rappeler le Dé- cret Impérial du 24 juin 1858.

A Ia fin de la seconde guerre mondiale, des attaques in- cessantes vont être menées par la 9ème U.S. ARI*{Y AIR FORCE (Armée des Etats-Unis). Ces opérations aériennes prendront la forme d'un bombardement massif des forts de METZ et de tous les objectifs militaires allemands si- tués Ie long de la MOSELLE.

Malgré l'usage abusif des bombes, obus et roquettes, dont ils furent 1'objet, Ies forts du l,lont SAINT-QUENTIN ne subirent pas de dégâts importants de nature à désor- ganiser leurs solides structures.

(1) Arrêt de la Cour de Cassation (Affaire BOISTEAUX), Chambre Criminelle, du 2 mars L929, Ivlinistère Public contre M. BOISTEAUX. L4L

carte d'Etat Major arlemand de 1901 FESTE FRTEDRTCHcÀRL (MANSTEIN Ct gSTqgRT), FOrt ÀLVENSLEBENEI FOrI SCHWERIN (G.F. dU SAINT-QUENTINEI FOTt dE PLAPPEVILLE) Echelle I/50 000ème L42

Après la fin de la seconde guerre mondiale, L'habitat pavillonnaire avait tendance à gravir les pentes du Mont SÀINT-QUENTIN et des côtes de PLAPPEVILLE. Àussi, les Àutorités lvlilitaires firent usage de leur "droit de Véto", tombé quelque peu en désuétude, pour s'opposer à Ia construction Ie long des voies d'accès, en se réfé- rant au classement en lère série des places de guerre par la loi du 16 février L932, êt au Décret Impérial du 24 juin 1858 qui avait "mentionné" Ies zones de senritu- des.

Mais, les interventions incessantes des élus des conmu- nes riveraines auprès des Autorités Militaires afin d'assouplir 1'applicat,ion itlégitime de ces contraintes (absence de décret destiné à faire "homologuer" Ie plan de déIimitat,ion et, 1e procès-verbal de bornage des zones de senritudes), ont contraint Ie Gouvernement militaire à publier un nouveau décret.

Par Décret du 15 mars 1954, le Gouvernement milit.aire a réitéré sa volonté de conserver des zones de senritudes s'exerçant sur les propriétés privées autour des forti- fications du Mont SAINT-QUENTIN et de PLAPPEVILLE, mais réduites du côté des centres urbanisés, tout en préser- vant les int,érêts de la Défense Nationale ( 1) .

Les périmètres de zones de senritudes réduits de Ia pre- mière et de la deuxième zone, à proximité immédiate des agglomérations ont donc exclu :

BAI\I SÀINT-tr{,ARTIT{, tEssY, LORRY-LES-UETZ, LONGE|\TILLE-LES -UETZ, PT,APPEVITJ.ET SCY-CHAZEI,LES.

(1) Conformément à I'art. 6 du Décret du 10 août 1853. L43

Le report des trois zones de senritudes défensives ré- duites (250 m, 487 m, et 974 mètres) contenues dans Ie décret du 15 mars L954, reportées sur cette carte à l'échelle du l-,/25000ème, nous laisse imaginer les consé- quences qu'auraient pu avoir les zones de servitudes to- tales autour de ces forts, sur les parties agglomérées des communes environnantes.

Beaucoup plus étendues que les senritudes défensiwes "mentionnées" en 1868 (700 h.), la première et Ia deuxième zone prennent en compte les forts DIOU, GERÀRDIN et PLAPPEVILLE, ainsi que les ouvrages d'intervalles construits par les Allemands. La troisième zone de servitudes non réduite (974 mètres) aurait alors compté près de 10 kilomètres carrés (1 000 ha) au lieu de 500 ha de terrains, incluant sans distinction les zo- nes urbanisées et les zones agricoles ou forestières. L44

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Délimitation des zones de Echelle z L/25 000ène servitudes réduites. lère zones : 200 ha Décret du 15 mars L954 2ème zones : 300 ha 3ème zones : 500 ha L45

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oRTHOPHOTOPLANHYPSOMETRTQUE TypE Lg59 Urbanisation autour du Groupe Fortifié SAINT-QUENTIN L46

Face au I'ort DIOU, I'Administration des P.T.T. a cons- truit en L952, une tour servant de relais de téIévision êt, plus tard, de relais hertzien. Construite sur un belvédère, les militaires ont utilisé cette tour d'observation pour y installer une mitrailleuse anti-aérienne jusqu'en 1956, date à laquelle Ia FRÀNCEa décidé de se retirer de l'Organisation du Traité de I'Atlantique Nord (O.T.À.N. ).

II faut attendre le décret du 5 janvier 1958, pour que les immeubles du Groupe Fortifié du SAINT-QUENTIN et du Fort de PLAPPEVILLE soient déclassés du domaine public militaire. La totalité des trois zones de servitudes dé- fensives autour de ces fortifications seront également supprimées.

Depuis, I'ensemble des fortifications est classé dans Ie domaine privé militaire et le Groupe Fortifié du SÀINT-QUENTIN est, Iaissé à I'abandon. Le Fort de PLAPPEVIIJLE utilisé depuis L950 comme centre d'instruction de I'Àrmée de I'Ai-r, est aujourd'hui dé- classé du domaine public militaire et abandonné. L47

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Limites actuelles du Domaine Militaire EcheIIe : autour du G.F. SAINT-QUENTIN et L/25 000ème du FOTt dE PLÀPPEVILLB 148

Depuis la suppression de la totalité des zones de servi- tudes défensives, Ia Commune de PLÀPPEVITJ.E a ouvert de nouvelles zones de constructions jusqu'à la limite du domaine militaire.

L'extension de LOI{GEVIr.r.E-LES-}iEIZ est encore plus si- gnificative. Dès l-958, des constructions à usage d'habitation ont été permises derrière Ia caserne ROQUES et Ie long de Ia route qui mène au Mont SAINT-QUENTIN.

Néanmoins, si I'on additionne la surface des terrains dont l-es Autorités Militaires sont encore propriétaires dans ce secteur (G.F. SAINT-QUENTIN 77 ha, Fort de PLAPPEVILLE 46 ha, Bois des Prussiens 62 ha et Ia partie du stand de tir non construite de BAII-SAINT-MARTIN) r on constate que c'est plus de 200 hectares de terres ren- dues stériles qui se trouvent actuellement occupées par ces anciennes fortifications et ces terrains de manoeu- vres.

Seule, une partie des terrains de l'ancien stand de tir du BAN-SÀINT-MÀRTIN, a changé de vocation. Le Ministère de la Défense a construit en L987, 70 pavillons, desti- nés au logement de ses cadres, gui se sont implantés Ie long de la route de PLÀPPEVILLE, dans un nouveau site , celui de la "Forêt SAINT-I,1ÀRTIN".

On s'interroge d'ailleurs sur I'aspect des pentes du MonÈ SAINT-QUENTIN et des côtes de PLAPPEVILLE sans Ia "réapparition" des périmètres des zones de servitudes défensives (1).

( 1) Décret du 15 mars l-954. L49

Enfinr âu début des années 1980, une énorme pression foncière s'est exercée sur l'ensemble des terrains si- tués au Sud du lvlont SAINT-QUENTIN. Plusieurs tentatives ont été menées pour essayer d'urbaniser les pentes me- nant aux ouvrages de l'ancien Groupe Fortifié.

Aussi, considérant que 1'ancien Groupe Fortifié SÀINT-QUENTII{ de SCY-CIIAZELLES présente un intérêt pu- blic au plan historique et qu, iI ill-ustre bien 1'évolution de I'architecture militaire dans la seconde moitié du XfXème jusqu'au début du XXème siècle, par Ar- rêté Préfectoral du 15 décembre 1989 (1), Ie Préfet de la Région Lorraine a inscrit sur I'Inventaire Supplémen- taire des Monuments Historiques, en t,otalité, les ouvra- ges maçonnés ou bétonnés, y compris les organes métal- Iiques d'observation et de défense directement liés à ceux-ci, de 1'ancien Groupe Fortifié SAINT-QUENTIN.

Cette inscription, effectuée conformément à la Loi du 3L décembre 1913 modifiée sur les monuments historiques, engendre une nouvelle Servitude d'Utilité Publique de 500 mètres à partir des ouvrages d'extrémités.

Cette dernière servitude liée à la protection des monu- ments historiques, d'une envergure de 300 hectares, n'est en fait qu'un épisode supplémentaire aux servitu- des visant à préserver le site d'une urbanisation trop extensive, incontrôIée.

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(1) Arrêté Préfectoral no 89-488 du 15 décembre 1989 portant inscription des parties bâties de I'ancien Groupe Fortifié SAINT-QUENTIN situé à SCY-CHAZELLES 150

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Zone de servitudes instituées autour de I'ancien G.E.. SAINT-QUENTIN(Arrêté Préfectoral du 15 décembre L989) (une zone de 500 m : 300 ha) Echelle z L/25 000 151

Cc claræncnl pmd cn wis cil lc démntèlmt dc h omplc 6 tolalité ls oùmtis nhe fonc dc Lurmhou4r. En nscmnâ cl bÊtmnér'tcs orp- 1859. lcs fmim qnons ra!És 6 ùÉtolliqB d'otrcmtiû ct fonl ]Ersr la Fùflc dc lir dc tm dc .léfqrc du Iroulæ aonifÉ ô l.affcl 4.amm. IrsEFlion Srint.Qmlin sittd sur lc han dc nÉæ ds forliliolionr w chân. Scy.Chazcllæ. mit vinpl

Commentaires à la suite du classement du G. F. du sÀrNT-oUENTIN, REPUBLICAIN LORRAIN du 10 janvier 1990. L52

2/ FORT DE SAINT.JI'LIEN

Date de construction : 1868 1870, puis z L872 1875.

Commune concernée : SÀINI-JIILIEN-LES-METZ.

Surface du domaine public militaire z 46 hectares.

Déjà en 1815, pendant les guerres du premier Empire et f invasion des Armées étrangères, l,Àdministration Miti- taire jugea ut,ile de protéger le Front Nord de la ville de METZ et de construire sur Ia pointe de l'île CHAMBIERE, un ouvrage fortifié qui reçut Ie nom de Fort MIOLLIST êrr l'honneur du Gouverneur de la place, le Lieutenant-Généra1, Comte de MIOLLIS.

L'inauguration eut lieu le 20 septembre 1816. Au cours de cet évènementr orr distribua les couplets suivants, qui furent chantés pendant Ie banquet, sur un air qui demeure inconnu :

" CoXeaux de VAIi(EOTTX, de VAI'LTERES Viqnes de Sorêts-SAIME-JULIEN Vous bn?Lez de voir en Chambière NaîXre un forX pour voXre soutien. De METZ, la garde sédenXaire Accourt, êt l-e torX IfiOI'LIS S'é7ance du sein de La terre Pour vos vins eX L'hontteur des Lis.

Vins de SATNI-J||LIEN, de VALLIERES Ne craignez plus rien désomais Grâce à neTl*Croix, â Chambière, Vous serez bus par les Français, Vins forts, vins fins que rien n, éga7e Inondez 7e fort MIOLLIS Et que touX brave s'en réqale A la prospériXé des Lis."

Ces deux couplets sans prétention, ét,aient dûs à F.GERARD, officier de la Garde Nationale (1).

(1) VERONNAIS"Statistique historique, industrielle eÈ communale du Département de la Moselle'i T II 3L4, METZ 1844 153

Plus tard, les fortifications de CORIvIONTAIGNEn,étant plus suffisantes pour protéger METZ, le Comité des For- tifications dans son Avis du 16 juin L865 (article 8), a adopté Ie principe de la construction de forts destinés à protéger Ie camp retranché de METZ.

Aussi, iI a été décidé de I'implantation d,un de ces ouvrages "au-dessus de SAINT-JIILIEN", sur une hauteur boisée surplombant le village et dominant la Vallée de Ia MOSELLE.

Le fort de SÀII{T-JIILIEN fut commencé. IIAPOLEON III dé- cida d'urgence l'organisation de sa constructin par Dé- cret Gouvernemental du 2 novembre L867. Ce décret pré- voyait également Ia construction des forts SAINT- QUENTIN et SAINT-PRIVAT.

Les propriétaires fonciers furent expulsés sur une sur- face de 35 hectares et les travaux commençèrent rapide- ment.

Situé à 2 kilomètres du Fort des BORDESet à 3 kilomè- tres du Fort GAMBETTÀ, Ie Fort de SAINT-JULIEN est un ouvrage important et essentiel dans le système de dé- fense de la prenière ceinture fortifiée de METZ.

Le Fort de SAINT-JULIEN, construit sur le plateau SAINTE-BÀRBE, à I'altitude de 245 mètres est destiné à protéger l'ava1 de Ia Vallée de Ia MOSELLE, le plateau de SAINTE-BÀRBE, ainsi que les routes de , de SARRELOUIS, et de SÀRREBRUCK.

La construction du I'ort, de SAINT-JULIEN a commencé dès 1858, mais de graves problèmes de glissements de ter- rains, dûs aux pluies diluviennes, retardèrent les tra- vaux. L54

1ËF- '.,j.rl

Armement du Fort SAINT-JULIEN vers 1870. Auteur anonfrme "Le lv1essin" I L934. 155

A Ia suite de l'acquisition des terrains par les Àutori- tés Militaires, une grande quantité de vignes fut dé- truite. Vinrent Ies évènements de L870 et encore un nom- bre considérable de vignes succomba. euelques-unes furent délaissées par le départ des propriétaires, et d'autres abandonnées par suite des glissements de ter- rains (1).

SAINT-JULIEN fut aussi le terrain d,une polémique mémo- rable surnommée "Ia journée des dutrres". Le 26 août 1870, au Château de GRIMONf situé à 300 mètres du Fort de SÀINT-JULIEN, le llaréchal BAZÀINE avait réuni les com- mandants des Corps d'Àrmée pour leur faire ent.endre les avis des Généraux responsables des munitions et du ravi- taillement. Cependant, iI ne leur communiqua pas ta dé- pêche du Maréchal IIAC-IINION, ni sa marche sur MONTMEDY. fl ne fit aucune proposition pour aller à sa rencontre.

Tandis que les Généraux délibéraientr Lrn orage éclata et une pluie torrentielle détrempa Le terrain. Ce fut Ie prétexte trouvé pour abandonner tout projet. Cependant, Ie 29 août au soir, BAZAfNE reçut une nouvelle dépêche de I"1AC-Iv1ÀHON,Iui annonçant qu'il espèrait bien être à STENAY le 27 au soir.

Le Maréchal BAZAINE ordonna le 31, une singulière dé- monstration 3 une "sortie" vers SAINTE-BARBE. I1 avait choisi cet objectif pour laisser les Allemands incer- tains sur ses intentions :

couperait-i1 leurs communications vers l,Est ? marcherait-il au-devant de I{ÀC-MÀHON?

Cette dernière bataille du 31 août ler septembre, fut la plus importante avant la capitulation de IvIETZ. La dé- monstration de fausse sortie et Ia riposte allemande, engendrèrent une meurtrière bataille qui s,étendit, de CHARLY-ORADOURà MONTOY-FLANVILLE. Enfin, le 27 octobre 1870, YIETZcapitulait.

(1) Notice sur SAINT-JULIEN et GRIMONT de L923 par M. Henry LEROND 155

Le château de GRIMONT (SAINT-JULIEN)'' Siège du Conseil de Guerre présidé par BAZAINE Ie 26 août r.870

Àrchives paroissiales de SAINT JULIEN LES METZ. L57

Dès le début de Ia construction, le Décret Impérial du 24 juin l-858, classe en première série des Places de Guerre Ie Fort de SAINT-JULIEN et "mentionne" Ies zones de servitudes grevant les propriétés foncières environnantes.

Les périmèt.res de senritudes 'reconstituées' sur cette carte à 1'échelle du L/25 000ème, s'exercent sur les propriétés privées qui sont comprises dans trois zones conmençant toutes aux fortificationsr êt s,étendent aux distances de 250 m, 487 m, et 974 mètres (cf. Décret du l-0 août L853, art. 5). La troisième zone de senritudes défensives d'une envergure de 974 mètres, inclut tot,ale- ment les zones urbanisées de SAINT-JULIEN-LES-METZ, êt totalise une emprise de 450 hectares.

Le 7 août L870, alors que la ville de METZ est déclarée en Etat, de siège, 350 mètres sur les l- 800 mètres de dé- veloppement que comptent les murs d'escarpes du Fort de SÀfNT-JULIEN, restent à édifier. Les contre-escarpes, fossés, fronts de gorge et plusieurs fronts sont à ter- miner.

De plusr un imprévisible éboulement du front de gorge du bastion No L, a emporté dans sa chute près de 70 mètres d'un mur épais, créant ainsi une brèche. Les travaux d'obturation de la brèche ont été entrepris aussitôt, et la construction hâtive de hautes palissades protégées par six canons s'est terminée à la fin du mois d'août r_870.

A Ia fin des hostilités, les Autorités Militaires n'ont toujours pas publié de décret, particulier (1) faisant "homologuer" Ie plan de déIimitation et le procès-verbal des zones de senritudes, effectués généralement avec le récolement, à l'achèvement des travaux de construction.

(1) Conformément au décret du L0 août 1853, article 2I. r.58

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"Reconstitution" des zones de servitudes Echelle z L/25 000 défensives du Fort de SAINT-JULIEN lère zone z 75 ha Décret rmpérial du 24 juin 186g 2ème zone : 150 ha 3ème zone : 450 ha 159

Loin d'être terminé à Ia fin des hostilités, Ies Âutori- tés lvlilitaires allemandes entreprennent de terminer ta construction du Fort de SÀINT-JULIEN entre L872 et L875, rebaptisé Feste IIÀI{TEIIFFEL pour Ia circonstance.

Àussi, les Allemands procèdent à I,acquisition des ter- rains nécessaires pour terminer les travaux de construc- tion du fort. L'acte du vente du terrain du Sieur COLLIGNON témoigne d'un enregistrement en date de l,an L872 (1) pour l'acquisition de terrains nécessaires à l'établissement du fort de SAINT-JULIEN dans les dépen- dances de Ia place de METZ.

Pendant I'occupation allemande, les lois du 2L décembre 187L et du 2l- février L872 instituent un glacis autour du fort, constitué par des zones de senritudes allant iussu'à 2 250 mètres comptés à partir de la fortifica- tion.

(1) Acte de Vente de L872 pour l,acquisition de terrains nécessaires à 1'établissement du fort de SAINT-JULIEN 150

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Acte de Vente de L872 pour I'acquisition de terrains né- cessaires à l'établissement du fOrI de SAINT-JULIEN. Archives départementales 161

Les servitudes défensives instituées par les lois alle- mandes du 21 novembre L871 et du 2l février L872, conti- nueront néanmoins, à produire illégitimement. leurs ef- fets après I'armistice de L919. Il faudrar êrr effet, attendre l'arrêt de la Cour de Cassation en date du 2 mars , L929 (Affaire BOISTEÀUX) pour les rendre implicitement caduques sur les départements français li- bérés de I'invasion.

Le Gouvernement Français décide ensuiÈe de "réactiver" Ie fort. de SÀINT-JULfENT êrr le classant en l_ère série des places de guerre par }a loi du 16 février L932, sans pour autant rappeler le Décret Impérial du 24 juin L868.

Pourtant, malgré I'absence d'un décret particulier vi- sant à "homologller" le plan de délimitation et le procès-verbal des zones de servitudes, les Autorités Mi- Iitaires n'hésitent pas à faire "réapparaît,re" les an- ciens périmètres de senritudes "mentionnés" par le Dé- cret Impéria1 du 24 juin L868.

Le Décret du 9 mars 1933, ayant distrait de la zoîe de des fortifications une parcelle de terrain dépendant du fort de SAINT-JULIEN, atteste bien de l,utilisation des zones de senritudes "mentionnés" le 24 juin 1858 et non encore homologuées, par les Autorités Militaires.

Il faudra attendre le Décret du 2 avril L954 pour que les immeubles du Fort de SAINT-JULIEN soient, déclassés du domaine public rnilitaire, et que disparaissent tota- lement les contraintes des zones de senritudes "mention- nées" en l-868.

Entre 1959 et 196L, le Gouvernement ttilitaire a cédé la totalité du domaine immobilier du fort de SAINT-JULIEN au profit de particuliers et du Département de Ia Moselle. Àu total, 9 actes de ventes ont été enregistrés pendant cette période par les Services du Domaine.

Le Fort de SÀINT-JULIEN est aujourd,hui connu comme un des plus importants vestiges du système de défense autour de la ville de METZ. Enfin, le déclassement, la vente et Ia disparition définitive des senritudes défen- sives imposées aux propriétés privées autour du fort de SAINT-JULIEN, a permis de vastes opérations d,urbanisme sur les côteaux de SAINT-JULIEN-LES-METZ, et sur les hauteurs de VAILIERES, autrefois recouverts de vignes.

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Limites actuelles du Domaine Militaire autour du Fort de SAINT-JULIEN Echelle . L/25 000 153

3/ FORT DE OUEIILEU

Date de construction : 1868 - 1870, puiszL872-1875.

Commune concernée : ltETZ.

Surface du domaine public militaire z L25 hectares.

Le L6 juin L865, le Comité des Fortifications adopte le principe de la construction de forts déÈachés destinés à protéger Ie camp retranché de METZ. 11 décide d'implanter un ouvrage "en avant de QUgttLEU" sur une hauteur qui surplombe la Ville de METZ. C'est ensuite le décret gouvernemental du 2 novembre L867 qui décide de I'organisation de sa construction et de ceux du SÀINT-QUENTIN et de SAINT-JULIEN.

La construction du Fort de QUEIILEU débute dès l-868. C'est Ie plus important des ouvrages détachés à I'extérieur de I'enceinte urbaine de la place de METZ. Construit en forme de pentagone à une altitude de 230 mètres, iI est destiné à couvrir Ie plateau de SÀINT-PRMT, les routes de STRÀSBOURGet de NOMENY, ainsi que la Vallée de la SEILLE et, le chemin de fer en direction de FORBACH.

Mais de graves glissements de terrains, dûs aux pluies diluviennes, emportent des pans de murs entiers et, re- tardent les travaux de maconnerie.

Dès Ie 24 juin L858r uD Décret Impérial classe en pre- mière série des Places de Guerre le Fort de QUEULEU et "mentionne" un périmètre de trois zones de servitudes défensives s'exerçant sur les propriétés privées voisi- nes. La troisième zone, Ia plus étendue, s'étendant sur une distance de 974 mètres cornptés à partir de la forti- fication et sur une superficie totale de 475 hectares, se développe de ]a SEILLE jusqu'à GRIGY et inclut les terrains entre le TIVOLf et QUEULEU. L64

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"Reconstitution" des Zones de Echelle z L/25 000 Servitudes Défensives du Fort de QUEULEU l-ère zorLe : 85 ha Décret Impérial du 24 juin 1868 2ème zone : l-75 ha 3ème zone z 475 ha 165

Si 1a maçonnerie du fort était quasiment, achevée en ce début d'août 1870, son armement en artillerie était loin d'être cornplet. Sur les 2 900 mètres d'escarpes que compte Ie fort, seuls 2 400 mètres sont réalisés, êt les contre-escarpes, fossés, fronts de gorge et différents fronts sont à terminer.

Enfin, Ie jour de 1a déclaration de guerre à Ia PRUSSE, Ies Àutorités Militaires n'avaient toujours pas publié de décret particulier (1) faisant "homologuer" le plan de délinitation et le procès-verbal de bornage des zones de senritudes, généralement effectués avec Ie récolement, à 1'achèvement des travaux de construction.

Aussi, dès L872, le Gouvernement allemand ordonne d'achever la construction du Fort de QUEULEU rebaptisé Fort GOEBEN, du nom du Général Allemand qui se distingua lors des combats de SPfCHEREN le 6 août, L870.

Pendant toute la durée de 1'occupation allemande, les Iois allemandes du 21 décembre l-87L et du 2L février L872 instituent, autour du Fort GOEBENTuD périmètre de zones de servitudes défensives destiné à créer un glacis, allant jusqu'à 2 250 mètres comptés à partir des limites du fort. fls entreprennent aussi, jusqu'en 1875, Ie renforcement de la lère ceinture fortifiée par la construction de batteries et d'abris fortifiés.

Sur cette carte d'Etat-Major allemand datant de L90Lr orl peut déjà remarquer les innombrables fortins et abris qui vont du Fort ZASTROW(DES BORDES) au Fort P.A. VON Vf,URTENBERG(SÀINT-PRMT), barrant I'accès par Ia route de STRÀBOURGet de CIIATEÀU-SAIINS. C, est seulernent en 1-902 que I'autorisation d'établir un "grillage défensif" entre Ie fort GOEBENet le fort P.A. VON WURTENBERG, sera accordée.

(1) Conformément au Décret du 10 août 1853, Article 2L. 155

Carte d'Etat-Major allemand de 1901_ Fort GOEBEN (Fort de QUEULEU) EcheIIe z L/SO 000 t67

Àprès I'armistice de 1919, Ia réglementation allernande sur les senritudes défensives contenue dans les lois du 2L décembre 1871- et du 2L février 1872, continua de s'appliquer illégitimement, jusqu,à I'arrêt de la Cour de Cassat,ion du 2 mars 1929 (Affaire BOISTEÀUX) qui les rendra implicitement caduques.

Ensuite, Ies Autorités Militaires françaises décident de "réactiver" Ie Fort de QUETILEUen le classant en lère série des places de guerre, pâr Ia loi du L5 février L932, sans rappeler les zones de servitudes défensiwes "mentionnées" par le Décret Impérial du 24 juin L868.

Le Décret du l-8 août l-933, réduisant une partie de la zone de servitudes défensives du Fort de QUEULEU, témoi- gne une fois de plus de I'utilisation des zones de ser- vitudes "mentionnées" le 24 juin 1858, mais non encore "homologuées" par un décret particulier.

Le L2 octobre L943, le Fort de QUEULEUdevient le camp de concentration S.S. SONDERLAGER,oû. 1 500 personnes seront détenues. De cette époque, il demeure un mémorial départemental de Ia résistance et de la déportation, dans L'enceinte du fort.

Àprès la fin de ]a seconde guerre mondiale, Ies zones de servitudes défensives continuent, de produire leurs ef- fets, jusqu'au Décret du 2 avril L954, gui déclasse du domaine public militaire le Fort de QUEULEU, et qui fait disparaître à janais, l'ombre des zones de senritudes "mentionnées" en 1858.

La surface du Fort de QUEULEUau début du siècle, cou- vrait 125 hectares, mais de nombreux terrains ont été cédés aux propriétaires limit,rophes. La superficie ac- tuelle est de 47 hectares.

Enfin, Ie fort fut classé sit,e protégé jusqu'en L975, puis il fut, en partie (45 hectares)r mis à la disposi- tion de la Ville de METZ par bail renouvelable pour y aménager deux parcours de santé.

Le reste a été cédé au Ministère de la Justice pour per- mettre f implantation de Ia prison, et à la Gendarmerie pour la construction de LzL logements de fonction.

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Limites actuelles du domaine militaire autour du Fort de QUEULEU Echelle z L/25 000 L59

4/ FORT DE SÀINT-PRIVÀT

Date de construction : 1870, puis z L872 1875.

Cornmune concernée : trI,ARLY.

Surface du domaine public militaire z 25 hectares.

Le 2 novembre L867, Ie Décret Gouvernemental adopte Ie principe de Ia construction du fort détaché de SAINT-PRMT, destiné à protéger le Sud du camp retran- ché de METZ.

Pour des raisons de priorités budgétaires, Ia const,ruc- tion du Fort de SÀINT-PRMT a commencé seulement au dé- but de 1870. Construit sur les temains de la ferme SAINT-LADRE à une altitude de 189 mètres, il est principalement destiné à protéger l'embranchement fer- roviaire d'accès à Ia gare de METZ (ancienne gare), ainsi que les routes de NAI{CY et de CHÀTEAU-SALINST êt la partie amont, de la Va1lée de la MOSELLE.

De plus, aucun décret particulier n'a eu le temps d'être publié afin de cl-asser Ie Fort de SÀINT-PRIVAT en lère série des places de guerre, êt d'instituer des zones de senritudes défensiwes aux terrains privés environnants.

Àprès un siège de deux mois et demi, la Ville de NIETZ encerclée capitule. Les troupes allemandes victorieuses entrent dans METZ le 29 octobre l-870. Les Allemands ne découvrent du Fort de SAINT-PRMT qu'un vaste chantier de terrassement et des travaux de maçonnerie à peine es- quissés. 170

PIan du Fort de SAINT-PRIVAT en 1870

Archives départementales L7T

Dès L872, Ie Gouvernement Àllemand décide d,entreprendre sérieusement Ia construction du Fort de SÀINT-PRMT rebaptisé Feste PRINZ ÀUGUST VON WTRTEIIBERGpour Ia cir- constance.

II entreprend aussi le renforcement de Ia partie Sud de la lère ceinture fortifiée autour de METZ par Ia cons- truction de nombreuses batteries et tourelres cuirassées jusqu'en 1875.

Sur cette carte datant de L901r oD aperçoit nettement Ia situat,ion privilégiée du Fort P.A. VON WURTEMBERG, orienté principalement vers I'embranchement ferroviaire d'accès à la gare de METZ.

La loi allemande du 2I décembre 187L, institue un péri- mètre de deux zones de senritudes défensives, servant de glacis autour du fort. Ces servitudes comprennent un premier secteur large de 500 mètres et un second secteur compris entre la limite du premier secteur jusqu'à une distance de 1 650 mètres, soit au total 2 250 mètres. L72

Carte d'Etat-Major allemand de L90L Fort PRINZ ÀUGUST voN WURTEMBERGet ses environs (Fort de sArNT-pRrvÀT) Echerre z r/50 000 L73

Cette réglementation concernant les contraintes J-iées à I'application des zones de senritudes défensives conti- nue de s'appliquer illégitimement après I'armistice de 1919, jusqu'à I'arrêt de la Cour de Cassation du 2 mars L929 (Àffaire BOISTEAUX) qui les rend impliciÈement ca- duques.

Ensuite, Ie Gouvernement Français décide de "réactiver" Ie Fort SAINT-PRIVAT en le classant en Lère série des places de guerre, par la loi du L6 février L932, sans pour autant le doter expressément de senritudes défensi- ves.

Si toutefois aucun décret de loi n'est venu imposer des zones de servitudes défensives autour du Fort, SAINT-PRMT, I'extension entre Ie Sud de MONTIGNYet Ia limite du domaine militaire, a toujours été freinée par 1'application stricte des servitudes aéronautiques de dégagement directement liées à l,ut,ilisaÈion de l'aérodrome de METZ-FRESCATYpar les Autorités Militai- res.

II faudra attendre le Décret du 2 avril 1954, pour que Ie Fort de SAINT-PRMT soit déc1assé du domaine public militaire. L'urbanisation peut alors être tolérée vers la limite du domaine militaire, pour arriver actuelle- ment à quelques mètres du Fort de SÀINT-PRMT.

Àujourd'hui, le Fort de SAINT-PRMT est totalement in- tégré dans le domaine privé militaire, et affecté au service de la Base Aérienne de METZ-FRESCÀTY.

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Limites du domaine militaire autour du Fort de SAINT-PRIVAT en ].955 Echelle z L/25 000 Àucune zone de servitudes françaises n,a été instituée L75

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Fort de SÀINT-PRIVAT et ses environs en 1985 Echelle z L/25 000 L76

5/ FORT DES BORDES

Date de construction : 1870, puiszL872-1875.

Commune concernée : BORIIY (METZ).

Surface du domaine public militaire z L7 hectares.

Le Décret Gouvernemental du 2 novembre L867, n'â pas jugé nécessaire d'inclure Ie principe de Ia construction d'un fort détaché "en avant de BELLECROIX".

Toutefois, pour des raisons stratégiques, le Forb des BORDESest commencé au début de l,année l_870.

Situé à 2 kilomètres du Fort de SAINT-JULIEN, à 2rS kL- Iomètres du Fort de QUEULEUet à seulement Lr5 kilomètre du Fort de BELLECROIX, le Fort DES BORDESest construit sur le plateau de BORNYà une altitude de 2L3 mètres. fl est principalement destiné à protéger I'accès Est de la Vil1e de METZ par les routes de SARREBRUCK et de SÀRRELOUIS.

II n'y.a, par manque de temps, iamais eu de décret par- ticulier classant Ie Fort DES BORDESen première série des Places de Guerre et instituant, des zones de servitu- des défensives aux terrains voisins.

Le 29 ocÈobre 1870, les Allemands victorieux entrent à METZ, êt découvrent Ie Fort DES BORDES terminé mais sommairement armé. L77

En L872, Ies Àutorités Allemandes entreprennent de ter- miner les travaux de terrassements encore en chantier du Fort DES BORDES, êt décident de Ie rebaptiser Feste ZASTROI{ pour la circonstance.

La loi allemande du 21 décembre L871, institue un péri- mètre de deux zones de senritudes défensives autour du Fort ZASTROWafin de parfaire le glacis. Elles compren- nent un premier secteur large de 500 mètres, compté à partir du fort, et un second secteur de I 650 mètres compté à partir de Ia limite du premier.

Sur 1e document de Ia page suivanter or aperçoit nettement I'emprise de la première zone (500 mètres) autour du Fort DES BORDES, figurant dans les documents d'estimation, êt 1a dépréciation de I'usine appartenant à M. Charles GUILLEMIN située au carrefour de Ia route de lvlayence à Metz et du chemin de Borny. L78

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Extrait d'estimation et de dépréciation de l,usine ap- partenant à M. charres GUTLLEMTN(située sur les commu- nes de VÀLLIERES et de BORNY) Àrchives Départementales de Ia Moselle L79

Cette expertise ordonnée par les Autorités Allemandes concernant des terrains privés touchés par un "rayon de senritudêsor a pour objet l'estimation de Ia moins-value occasionnée par Ia proximité du fort. Contrairement à Ia loi française sur f institution des zones de senritudes défensives affectant certains terrains autour des forts détachés de METZ, Ia loi allemande prévoit "urte indem- nité" pour les première et deuxième zones de servitudes. Cette indemnité peut être versée soit en capital, soit sous forme d'une rente pendant 37 ans.

Àprès le traité de VERSAILLES du 28 juin 1919, la régle- mentation allemande concernant les contraintes liées à I'application des senritudes défensives, continuera à s'appliquer "ilIégitimement". Seul I'arrêt de la Cour de Cassation du 2 mars 1929 (Affaire BOISTEAUX), les rendra implicitement caduques . 180

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Limites du Domaine Militaire autour du Fort des BORDES en 1955. Echelle z L/25 000 Àucune zone de servitudes françaises n'a été instituée r.81

Le Gouvernement Français décide de "réactiver,' le Fort des BORDESen l-e classant en lère série des places de guerre, par la loi du 15 février L932, sans pour autant Ie doter expressément de senritudes défensives.

Ensuite, aucun décret de loi ne viendra imposer de zones de serrritudes défensives nouverres autour du Fort DEs BORDES.

11 faudra tout de même attendre le Décrét du 2 avril L954 pour que le Fort DES BORDESsoit déclassé du do- maine public militaire.

PIus tardr êD L967, une surface de t hectares sera cédée pour permett,re le démarrage de la Z.U.p. (1) de BORNY. Enfinr êrr L969, une part,ie du Fort DES BoRDES est incor- porée dans Ia voirie publique nationale (2 h.), pour permettre le passage de Ia voie rapide et, en L972, la partie du Fort lui-mêrne sera vendue à la Société S.E.B.L. (2) (5 h.), pour Ia création d'un espace vert public.

(1) Zone à Urbaniser en priorité

(2) Société d'Equipement du Bassin Lorrain L82

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Fort DES BORDESet ses environs en 1985. Echelle z L/25 000 183

6/ FORT GÀ}TBETTÀ

Date de construction z L872 1879.

Commune concernée : -SÀINT-ELOY.

Surface du domaine public militaire : 6 hectares.

En 1855, le colonel- SERE DE RTVTERESarors Directeur des Fortifications, propose au comité des Fortifications, re principe de Ia construction de cinq forts détachés à L'extérieur de I'enceinte urbaine de METZ.

Mais, par mesure d'économie, Ies Français n'en construi- sent que quatre, et Ia construction d'un fort détaché nà SÀINI-ELOY" pour protéger Ia plaine de la MOSELLE, est reportée à une date ultérieure.

Àussitôt le Traité de Francfort (J_0mai L8?L) signé, les Àutorités Arlemandes entreprennent re renforcement de ra défense de METZ' êt commencent à construire le Fort HIIYDERSIIù au Nord de SÀINT-ELOY. 184

Carte d'Etat-Major allemand de 1901 Fort HINDERSIN (Fort GAI4BETTA) Echelle z L/5O 000 185

Situé à 2,5 kilomètres du Fort MANTEUFFEL(SAINT-JULIEN) et du Fort KAMEKE (DEROULEDE), et à 2 kilomètres en avant du Fort MOSELLE, le Fort HINDERSfN est construit dans la plaine de la MOSELLEà une altitude de L54 mè- tres.

Sur cette carte datant de L90Lr orr se rend compte de la situation prédominante du Fort HINDERSIN, destiné à "couvrir" I'accès Nord de la Ville de METZ par la route et la voie ferrée venant de THÏOIMILLE, ainsi que I'aval de la Vallée de la MOSELLE.

La loi allemande du 2L décembre l-871, inst,itue un glacis constitué d'un périmètre de deux zones de servitudes dé- fensives autour du Fort HINDERSIN, totalisant 2 250 mè- tres, comptés à partir de la limite du fort.

Cette réglementation destinée à freiner les construc- tions autour du Fort GÀITIBETTÀ, est appliquée "illégitimement" après Ie Traité de VERSAILLES (28 juin L919) par les Autorités françaises, jusqu,à I'arrêt de la Cour de Cassation du 2 mars L929 (Affaire BOISTEÀUX) qui la rendra "implicitement caduque". 185

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Limites du Domaine MiLitaire autour du Fort GAI4BETTA en L956 Echelle 3 L/25 000 L87

Le Gouvernement Français décide de "réactiver" le Fort GÀMBETTÀ en le classant en lère série des Places de Guerrer par la loi du 16 février L932, sans pour autant le doter expressément de sernritudes défensives.

Aucun décret de loi ne vient pourtant imposer de nouvel- les zones de senritudes défensives autour du Fort GÀI,IBETTA. Après la deuxième guerre mondiale, I'urbanisation au Nord de IvIETZsera enfin permise, pour venir jusqu'à la limite du domaine public militaire.

En 1968, fe Fort GÀMBETTÀdéclaré inutile pour 1es be- soins de Ia Défense Nationale, est affecté au Ministère de I'Intérieur pour les besoins de Ia protection civile.

Àujourd'hui, iI a été revendu à la Commune de WOfPPY pour Ia création d'un espace vert public et I'aménagement d'un parcours de santé. 188

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Fort GAMBETTAet ses environs en 1985 EcheIIe zL/25 000 189

7/ FORT DEROI'LEDE

Dat,e de construction z L872 L874.

Commune concernée : TIOIPPY.

Surface du domaine public militaire : I hectares.

Dès le Traité de Francfort (i-0 mai 1871-) signé, Ies Autorités allemandes décident d'entreprendre le renforcement de la première ceinture fort,ifiée au nord de METZ, êt commencent à construire la Feste KAITIEKE (DEROULEDE), en même temps que Ia Feste HIIIDERSIN (GAMBETTA) situé à 2,5 kilomètres.

Construit sur les conÈreforts de WOIPPY à une altitude de 21-4 mètres, iI est principalement destiné à protéger l'accès Nord de Ia Ville de METZ par les routes de BRIEY et de THIONVILLE.

La loi allemande du 2L décembre l-871, institue un péri- mètre de deux zones de servitudes défensives autour de Ia Feste KÀMEKE, afin de const,ituer un glacis totalisant jusqu'à 2 250 mètres comptés à partir de la limite du fort. r.90

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Limites du Domaine Militaire autour du Fort DEROULEDE en 1956 Echelle z L/25 000 r_91

Cette réglementation destinée à freiner les construc- tions proches du Fort DEROIILEDE, est appliquée illégi- timement après 1919 (Traité de VERSAILLES) par les Àuto- rités Françaises. I1 faudra attendre I'arrêt de la Cour de Cassation du 2 mars L929 (Affaire BOISTEAUX) pour que cette réglementation cesse implicitement de produire ses effets.

Le Gouvernement Français décide de "réactiver" le Fort DEROULEDE en Ie classant en l-ère série des places de Guerre, par Ia loi du L6 février L932, sans pour autant le doter expressément de serrritudes défensives.

Situé à moins de 500 mètres du village de WOIppy, I'urbanisation pourra progresser harmonieusement après Ia deuxième guerre mondiale, pour atteindre les limites du domaine militaire.

II faudra attendre le Décret du 5 mai T966, pour que le Fort DEROULEDE soit déclassé du domaine public rnili- taire.

II est depuis L97L, affecté au Ministère de I,Intérieur pour les besoins de Ia protection civile.

o o o L92

Fort DEROULEDEet ses environs en 1985. Echelle 3 Ll25 000 1_93

La construction de ce dernier fort se termine en L974. Les Allemands renforceront de façon importante la pre- mière Ceinture Fortifiée autour de METZ, par la cons- truction de nombreuses batteries de proximité (batterie de QUEULEU, de la HORGNE, du CÀNÀL, du CHENE-OUÉSTet du CHENE-EST), d'abris pour hommes et de réseaux de barbe- lés.

En 1899, le Gouvernement Allemand ordonne Ia construc- tion d'une Seconde Ceinture Fortifiée d'une emprise beaucoup plus importante. C'est cette seconde ceinture fortifiée qui va être décrite dans les paragraphes sui- vants.

o o o L94

i ) LES FORTS pE LA SECONpE CErrflrURE FORTTFIEE ÀIITOIIR pE METZ

L'aménagement des forts français commencés avant L870 et le renforcement de la première ceinture fortifiée autour de METZ à peine terminés, Ies Allemands entreprennent aussitôt Ia mise en place d'un système fortifié innovant répondant à Ia fois à des objectifs défensifs et offen- sifs.

Les nouvelles conceptions de I'Etat-Major allemand en cas de 'guerre moderne", reposent alors sur le principe que toutes les armées doivent agir avec une grande mobi- lité d'action. Les deux idées directrices étaient 3

une troupe doit pouvoir préparer une offensive à I'abri des fortifications,

- et une dispersion des organes de feu doit pouvoir as- surer Ia sécurité des habitants des forts.

Ce fut I'origine de la seconde ceinture fortifiée autour de I{ETZ, d'une emprise au sol beaucoup plus étendue, êt de Ia création d'un nouveau type de fortification :

"la Feste".

Située entre 15 et 20 kilomètres de la ViIIe de I'[EIZ, cette nouvelle enceinte fortifiée a un périmètre de 70 kilomètres. L'acquisition par voie d'expropriation for- cée des terrains nécessaires à La construction de cette nouvelle ligne de fortifications est ordonnée dès 1885. Les responsables de l'armée allemande, à I'initiative de I'Empereur GUIIJ,AIIME II, acquièrent alors des centaines d'hectares de terrains situés sur les conmunes voisines de Ia "ForÈeresse de METZ".

En 1893, GUILLAII{E II, alors jeune Empereur, affirmait même que s " METZ eX son coz?s d' amée constiXuenX une pierre angu- Taire dans 7a puissance miTixaire de 7'AITemagDe, desti- née à protéger 7a paix de L'ATTemagne, voire même de xoute I'Europe, paix que j'ai Ia feme voLonté de sauv* garder" . L95

La seconde ceinture fortifiée est composée exclusivement d'ouvrages construits à partir de L899 3

ST'R I,À RIVE DROITE DE I,A MOSELLE

. Positions principales 3 - G.F. VERDI'N, Intenralles entre les G.F. VERDITN et de L'ÀISNE, G.F. de L,ÀISNE, G.F. de L'YSER, Ouvrage de CHESIIY-NORD, Ourrrage de CHESIIY-SUD, G.F. I,A IIARNE, Fort de IÀIIVALLIERE, FoTE CHÀMPÀGNE.

. Positions avancées :- ouvrages de SORBEY, Ouvrage de MOlflI, Ouvrage de SILLY, Ouvrage de SAINIE-BARBE.

SUR I,A RTVE GAUCHE DE I,A MOSET,tr,E

. Positions principal-es : - G.F. LORRÀINE et ses an- nexes, Intenralles entre G.F. LOR- RÀINE et de GUISE G.F. François de GUISE, Intervalles entre G.F. de GUISE et JE,AI{INE D'ÀRC, G.F. JEANNE D'ARC, Intenralles entre G.F. JEAN- NE D'ÀRC et DRIAIi|1I, G.F. DRIÀI{T.

. Positions avancées 3- Ouvrages de FE\/ES et CAN- ROBERT, Ouvrages des Carrières d' ÀIIAI{VILLERS.

Toutes les propriétés privées voisines de ces ouvrages, ont été frappées de zones de senritudes défensives, ins- tituées par Ia loi allemande du 21 décembre L871.

Actuell-ement, beaucoup de ces ouvrages sont encore clas- sés dans Ie domaine privé ou public militaire, et utili- sés pour les besoins de la Défense Nationale.

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1/ GROUPE FORTIFIE VERDUN

Date de construction 3 1899 1905,

Communes concernées 3 - ÀuGl[Y, FEY.

Surface du domaine public militaire z 7O hectares (y compris Ies routes d,accès).

Prix très approximatif (1) : 18 000 000 Francs-or (2)

Premier ensemble d'ouvrages fortifiés de Ia rive droite de Ia MOSELLE, la Feste Graf HAESELER (G.F. VERDUN), se compose de deux véritables forts (ouvrages SÀINT-BLAISE et SOMMY) rassemblés sur un espace restreint, comportant des batteries cuirassées, des locaux d'habitation et des magasins à vivres et à munitions.

ElIe englobe les Forts SÀINT-BI^AISE et SOIIIMY, et les travaux de terrassement commencent Ie 5 avril 1899. La première pierre est d'ailleurs, posée par l,Empereur GUILLAT]MEII Ie 9 mai 1899.

(1) TNVENTAIRE DES PLACES FRANCAISES - PLACE DE METZ Archives de I'Àrmée de Terre à VINCENNES L920.

(2) Le coefficient de transformation des francs de L920 en francs de L987, publié par I'I.N.S.E.E., est équiva- Ient à environ : LB 000 000 ÀF de L920 X Q - 72 000 000 Francs de L987 (soit 7 200 000 000 "anciens Francs" ). L97

Le ForE, SÀII{II-BLÀISE construit à I km au Sud de METZr âu sommet du piton sur lequel s'élevait jadis Ie Château SAINT-BLAISE, dornine de 180 mètres environ la Vallée de la MOSELLE, qu'iI prend en enfilade.

La construction de ce fort, conmencée en 1899 et t'ermi- née en 1905, a nécessité des travaux de roctage (1) con- sidérables. Pour obtenir la surface nécessaire à son as- sieÈte, on a été amené à déraser le piton rocheux sur une profondeur atteignant une douzaine de mètres au point le plus élevér êt à charrier plus de 450 000 m3 de rocailles (29O 000 n3 pour le Fort SOMMY).

Le Fort SAINT-BLÀISE a entre les crêtes de feu, 250 nè- tres de long et 150 mètres de large. I1 se compose de 5 bâtiments bétonnés parallèles entre eux, entourés d'un parapet terrassé profilé pour le tir de I'infanterie et, des mitrailleuses, de 5 mètres d'épaisseur, et précédé lui-même d'un fossé. Le bâtiment central est une caserne à 2 étages dont le rez-de-chaussée renferme l-es machi- nes, Ia boulangerie, la cuisine et, Ies magasins à muni- tions et à vivres.

Le ForE, SOUtrIY, sorte d'annexe du Fort SAINT-BLAISE, a été construit en même temps que ce dernier à 500 mètres au Sud, êt également sur un piton rocheux. Tout en étant du même type, iI a des dimensions plus restreintes (95 n sur 80 m entre les crêtes de feu). II se compose d'un bâtiment bétonné ayant une forme quadrangulaire, entouré d'un parapetr €t de fossés de 8 mètres de largeur garnis de fils de fer. Une grille défensive couronne Ia contre-escarpe qui est précédée d'un chemin couvert or- ganisé pour Ia défense rapprochée.

(1) Terrassements dans Ie rocher. 198

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Limite du Domaine Militaire (40 ha) autour de Ia Feste Graf HAESELER (G.F. VERDUN) Echelle : L/25 000 199

La Feste GRÀI'IIAESELER a pour principale mission de "battre" Ia Vallée de la IvIOSELLEet tout le plateau en- tre Ia MOSELLEet Ia SEILLE. EIle a des vues sur le SAINT-QUENTIN, le Bois de VAUX et I'Ouvrage de I4ÀRMI, le Groupe Fortifié DRIAlilT, Ia Vallée de la MOSELLE jusqu'à PAGNY, êt la Va1lée de l-a SEILLE jusqu'à COIN-LES-CTIVRY.

EIle se situe à 3 km du Groupe Fortifié DRIAIiIT à I'Ouest, et à 7 km 500 du Groupe Fortifié de L'AISNE à I'Est. La portée limite des canons est de 9 km 700 et elle est équipée de chauffage par poêles, d'eau potable, d'électricité, du téléphone et d'un réseau de galeries souterraines permettant de reLier les différents bâti- ments entre eux.

Au débuÈ de Ia construction, Ies Autorités Allemandes ont établi un glacis autour des ouvrages de Ia Feste GRÂF IAESELER, par L'institution de senritudes défensi- ves (l-ère zone de 600m et 2ème zone de 1550m pour les forts détachés )qui s'ét,endront iusqu'à 2 250 mètres des fortifications, conformément à Ia Loi du 2L décembre 1871. (Soit 9 centimètres à l'échelle du L/25000o).

II n'existe aucun document d'archive concernant ces zo- nes de servitudes défensives allemandes liées au forts détachés de Ia seconde ceinture fortifiée autour de metz. Aussi, aucune "reconstitution" de ces zones alle- mandes n'a été faite dans cet ouvrage.

Au lendemain du Traité de VERSÀILLES (28 juin l-919), Ies senritudes défensives instituées par les Autorités AI- lemandes continuent à produire leurs effets illégitimemenÈ. Il faudra attendre I'Arrêt de Ia Cour de Cassation du 2 mars L929 (Àffaire BOISTEAUX), qui les rendra implicitement caduques, pour voir neutraliser leurs effets sur les propriétés privées voisines.

PIus tard, Ies Autorités Françaises décident de réactiver Ie Groupe Fortifié VERDIIN, en le classant en lère série des Places de Guerre, par Ia loi du 16 fé- vrier L932, sans toutefois le doter expressément de ser- vitudes défensives.

Un périmètre de trois zones de servitudes n'aurait d'ailleurs pas inclu les villages de FEY, ou JOUY-AUX-ÀRCHES. Les villages situés à proximité de ce Groupe Fortifié n'ont, semble-t-il, subi aucune nuisance directe due à ces fortifications, conme auraient pu l'être des conmunes incluses dans des zones de servitu- des défensives. 200

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Limites du Domaine Militaire (70 ha) autour du G.F. VBRDUNen 1985. Echelle z L/25 000 20L

Pourtant, les Communes de JOUY-ÀUX-ARCHES et d'AUGNy, situées au Nord du Groupe Fortifié VERDUN, sont attein- tes par des senritudes beaucoup plus étendues que 1'unité foncière des fortifications. Les senritudes re- l-atives aux abords du champ de tir d,ORLY couvrent, près de 400 hectares, dont 100 hectares de terrains militai- res, compris entre Ie champ de tir et l,emprise du Groupe Fortifié, avec une envergure de 3 km de longueur.

En effet, Ies senritudes liées au champ de Èir, autori- sent les Àutorités Militaires à occuper "momentanément" les propriétés privées se trouvant incluses dans les zo- nes dangereuses, ou d'en interdire "temporairement" I'accès, durant les exercices de tir.

Ce sont des senritudes dites "discontinues" (applicables pendant le tir), qui constituent un trouble de jouis- sance aux propriétés privées concernées, aux risques et, périls des occupants.

Sans interdire formellement les constructions dans l-es zones dangereuses, il est interdit de stationner et d'accèder à la propriété pendant I'exercice des tirs sur simple réquisition militaire.

Qui, dans ces conditions, voudrait habiter sur ces ter- rains ?

La juxtaposition du Groupe Fortifié VERDUN(70 h.), du dépôt (30 ha) et du champ de tir d'ORLY (400 h.), donne la vraie dimension des senritudes imposées à Ia pro- priété privée, et, de I'emprise du domaine militaire.

EIle a pour conséquence, la stérilisation des sols sur Ies conmunes de FEY, AUGNY et JOUY AUX ÀRCHES, dans un secteur oû Ia pression foncière est pourtant très impor- tante.

Enfin, le Décret du 5 mai L966, déclasse le Groupe For- tifié VERDUNdu Domaine Public l{i}itaire, et décide de l'incorporer dans le Domaine Privé Militaire.

o o o 202

2/ GROT'PEFORTIFTE DE L'AISNE

Date de construction : 1904 1914.

Communes concernées : - POI]RNOY-I,A-GRASSE, VERIIT.

Surf ace du Domaine Public l"lilitaire : 135 hectares.

Prix très approximatif : 15 500 000 Francs-or.

Commencée en 1904, Ia Feste ?ÙAGÀIER(Fort VERNY) est construite à Ia lisière Nord-Est du Bois d'AVIGY, et à 800 mètres au Nord-Ouest du village de VERNY. Ie point culminant est à peu près le centre de Ia position à Ia cote 237 | mais I'ensemble des ouvrages se situe à I'altitude de 225 mètres.

Il s'agit en réa1ité d'un fort "éclaté", s'étendant sur 1 km d'envergure pour une superficie de 135 ha, de ma- nière à ne pas concentrer le feu de I'adversaire sur un seul fort.

La Feste VIAGNERcomprend : deux ouvrages d'infanterie dénommés Ouvrage de VERISY et Ouvrage d'AVIGY, un parapet d'infanterie qui porte le nom d'Ouvrage de la SEITJ.ET un petit ouvrage formant déduit appelé Ouvrage de LAIIENCE, deux batteries cuirassées, une station centrale, des ma- chines et trois observatoires cuirassés. 203

De plus, quelques ouvrages d'intervalles entre les Festen GRAF HAESELER (c.F. VERDUN) et WAGNER(c.F. de L'ÀISNE), ont été organisés pendant Ia période 1914-1918. Les principaux sont les Ouvrages de IIANAU et de PRÀYEr.LE. IIs s'étendent sur une ligne allant, du Fort SOMMYà COIN-LES-CIIVRY, êt leur gauche est établie sur Ies "inondations tendues" à la mobilisation autour du moulin de FLEURY pour couvrir vers l,Ouest le Groupe Fortifié de L'AISNE. Le seul de ces ouvrages qui soit terminé en 191-8, est l'ouvrage de IIANAU qui se situe à cheval sur la route d'AUGNY à FEY.

La Feste WÀGNERest principalement destinée à "battre" Ia Vallée de la SEILLE, Ia route de METZ-NOMENYet la voie ferrée METZ - DELME CHATEAU-SAI,INS. EIIe a des vues sur CIIVRY, COIN-LES-CIIVRY, POURNOY, COIN-SUR-SEILLE, , POURNOY-LA-GRASSE,et' Ie Bois de I'Hôpital.

ElIe se situe à 7 km 500 du Groupe Fortifié VERDUN au Nord-Ouest, et à 2 km 500 du Groupe Fortifié L,YSER à l'Est. La portée l-imite des canons est de L0 km 800, et eIle est équipée du chauffage cenÈral, du téléphone, d'immenses citernes d'eau potable et d'un réseau de 1 950 mètres de galeries souterraines.

Dès le début de Ia construction, Ies Autorités alleman- des établissent un glacis autour des ouvrages de Ia Feste WAGNERTpâr I'institution de senritudes défensives (lère zone de 600m et 2ène zone de l-550m pour les forts détachés )qui s'étendront iusqu'à 2 250 mètres des for- tifications, conformément à Ia loi du 2L décembre 1871. 204

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Zones de Servitudes Défensives lère zone : 120 ha du G.F. de L'AISNE 2ème zone z 220 ha Décret du 29 juillet r.934 3ème zone : 500 ha Echelle z L/25 000 205

Les Autorités allemandes entreprennent aussi d'import,antes modif ications sur l, inf rast,ructure rou- tière au Nord du village. La Route Nationale 4L3 (R.D. 913), qui arrivait au début, du siècle au centre du village, est déplacée sur près de 2 kilomètres, de 300 mètres vers I'Est.

Après le Traité de VERSAILLES (28 juin 1919), les senri- tudes défensives instituées par les Àllemands continuent à produire leurs effets illégitimement, jusqu'à I,Arrêt de la Cour de Cassation du 2 mars L929 (Àffaire BOISTEÂUX), qui les rendra implicitement caduques.

Ensuite, les Àutorités Ivlilitaires françaises, décident de réactiver le Groupe Fortifé de L'ÀISNE, en le clas- sant en l-ère série des Places de Guerre, par Ia Loi du 15 février L932, sans toutefois Ie doter expressément de senritudes défensives.

Pourtant, deux ans plus tard, le Président de la Répu- bliqge (Àlbert LEBRUN), décrète le 29 juillet, L934 (1) que les ouvrages du G.F. de L'ÀISNE classés dans la l_ère série des Places de Guerre, portent servitudes conformément au Décret du l-0 août L853.

(1) Décret du 29 juillet L934 instituant trois zones de fortifications et de servitudes pour les ouvrages du Groupe Fortifié de L'ÀISNE. 206

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Limite du Donaine Mirit,aire (125 ha) et zones de servi- tudes 'autour Défensives réduite (1à0 ha)' du G.F. de l'ÀrsNE (décret du 2 août iseo1. Echelle z L/25 000 207

Les senritudes défensives décrétées en L934 s'exercent sur les propriétés privées voisines du G.F. de L,AISNE et sont comprises dans trois zones conrmençant toutes aux fortifications et s'étendent aux dist,ances de 250 mè- tres, 487 mètres, êt 974 mètres. On remarque sur cette carte que seul le village de VERNY est exclu de I'emprise de Ia 3ème zone de servitudes.

11 faut attendre le Décret du 2 août 1950 (1) diminuant Ies zones de sewitudes défensives du Groupe Fortifié de L'AISNE, pour que les limites de zones de serrritudes soient réduites à celles de Ia première zone, telle qu'elle a été fixée par le Décret du 29 juillet 1934.

Enfin, le Décret du 5 mars L967, déclasse le Groupe For- tifié de L'AISNE de la l-ère à la 2ème série des places de Guerre, et réitère sa volonté de conserver les limi- tes de senritudes défensiwes ramenées à celles de la l-ère zone en l-950. Malgré une surface du domaine mili- taire importante, 25 hectares de propriétés privées res- tent soumises aux contraintes liées à l,existence de la première zoîe de senritudes.

Ainsi déclassé, les Àutorités Militaires ont Ia possibi- Iité de céder au Nord du village de VERNY, quelques par- ceIles de terrains faisant I'objet de nombreuses convoi- tises. Près de 5 hectares sont vendus à des part,iculiers et à la Communede VERNY jusqu'en L979.

(1) Décret du 2 août 1960 portant réduction des zones de servitudes défensives du Groupe Fortifié de 1'AISNE. 208

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Nouvelle limite du Domaine Militaire et zone de Servitu- des Défensives réduite autour du G.F. de L'AISNE en 1985 Echelle z L/25 000 209

La Commune de VERNY peut alors se développer vers les nouvelles limites du Domaine Ivlilitaire. Depuis L975, Ia construction du lotissement ORCEVÀLet du groupe sco- Iaire, occupe les terrains situés au Nord de VERNY et jusqu'à Ia limite du Domaine Militaire.

Un terrain de sports a aussi été aménagé à proximité de ce l-otissement, mais, dans la lère zone de servitudes. Cette seule possibilité d'aménagement a été possible sur cette parcelle située entre la limite du domaine mili- taire et le groupe scolaire, puique dans la première zor:e (250 mètres des fortifications), sont, interdites toutes constructions de quelque nature qu,elles soient et toutes plantations de haies, d'arbres ou d'arbustres formant des haies (1).

Àujourd'hui, la Lère zone de servitudes défensives vient en limite du domaine militaire pour Ies terrrains situés au Nord du viLlage de VERNY. Une suppression de cette servitude n'apporterait aucune autre possibitité d'extension du village dans ce secteur.

Aussi, Ia Commune de VERNY a choisi de se développer au Sud, avec Ia construction de trois lotissements 3

- LES CHENEVTERES(1969), - LÀ PLENTERE(1973), - er I'AURTLLÀ (L9771.

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(1) Article 7 du Décret du 10 août 1853. 2LO

3/ GROI'PE FORTIFTE L'YSER ET OI'\TRÀGESDE CHESNY

GROITPEFORTIFIE L'YSER (Ouvrage d'ORNY)

Date de construction : 1907 - 1914.

Communes concernées : - CHERISHI, - oRt[r, - POI'RNOY-I,A-GRÀSSE.

Surface du Domaine Privé Militaire : 85 hectares.

Prix très approximatif : 11 500 000 Francs-or.

OT'ITRÀGEDE CHESI{T-NORD

Date de construction : 1907 - 1-909.

Communes concernées : - CHESNY, - PEÏ,TRE.

Surface du Domaine Privé Militaire : 35 hectares.

Prix très approximatif : 3 500 000 Francs-or.

OI'VRÀGE DE CHESIT-SI]D

Date de construction : 1907 - 1909.

Communes concernées : - CHESI{Y, - ORIIY.

Surf ace du Domaine Public lvlilitaire : 45 hectares.

Prix très approximatif : 3 800 000 Francs-or. 2LL

La construction de Ia Feste LUITPOLD (ouvrages d,ORNy) a été commencée en L9o7 et n'était pas vraimànt terminée en L9L4. EIle a environ 700 m de long sur 200 m de larger êt se situe à 400 m à I'Ouest dû village d'ORNy. Elle comprend l'ouvrage d,ORNY, I'ouvrage céntral et deux batteries cuirassées. L,ensemble est entouré d,un réseau de fils de fer ayant 20 n d'épaisseur.

La Feste LUTTPOLD est destinée à "battre" re terrain en- tre les routes de NOMENYet de CHATEAU-SALfNS. Elte a des vues sur les. plateaux au Sud de CHERISEY, les pla- teaux de LIEHON à COIN, de SILLY à ÀILEMONT et sur les Groupes Fortifiés de VERDUNet de L'ÀISNE.

!"= ouvraçJes voisins se situent à 2 km 200 à I,Est (G.F. de L'AISNE) et à L km 500 au Nord (Ouvrage de CHESNY). La portée limite des canons est de 9 km 7oo, et elle est, Qquipée du chauffage central, de citernes d'eau potable, du téléphone et de l- 700 m de galeries souterraines.

La construction de l,Ouvrage de CHESNY-NORDa commencé en L907 et s'est terminée en 1909. 11 est principalement destiné à la défense du Bois de I'Hôpita1 et de I'intervalle Groupe de L'YSER - Groupe de la I"IARNE.

11 a des vues sur le plateau de CHESNY, la route et la voie ferrée de STRASBOURG, le Bois de CHAMpEL et les villages de CHESNY, de JOUY et de FRONTfcNy. Il se situe entre le Groupe Fortifié de la IvIARNE(ouvrage de Jolry) à 2 km au Nord et I'Ouvrage de CHESNY-SUD à 2 lru'l-au Sud. fl n'est pas armé pour Ia lutte étoignée, mais iI est éqgipé du chauffage central, de trois citernes d'eau po- table, du téIéphone et de l-75 m de galeries souterrâi- nes. 2L2

L'Ouvrage de CHESNÏ-SIID a été construit entre L907 et 1909. 11 est destiné à Ia défense du Bois de l,Hôpital et de I'intervalle entre le Groupe L'YSER et Ie Groupe de Ia lfARNE.

L'Ouvrage de CHESNY-SUDa des vues sur le plateau de CHESNY, la route de STRjASBOURG,et les villages de CHESNY, FRONTIGNY, MECLEIIVES, PONTOYet ORNY. Les ouvra- ges voisins sont I'Ouvrage de CHESNY-NORDà 2 km au Nord et 1e Groupe Fortifié de L'YSER à I krn 500 au Sud. It est armé pour la défense rapprochée, afin de contenir l-50 horunes au minimum. I1 est équipé du chauffage cen- tral, de citernes d'eau potable, du téIéphone, et de L7S mètres de galeries souterraines.

Dès Le début de la construction, les Autorités alleman- des instituent autour du G.F. L'YSER et des deux ouvra- ges de CHESNY, des zones de servitudes défensives, (lère zone de 600m et 2ème zone de 1650m pour les forts déta- chés )qui s'étendront iusqu,à 2 250 mètres des fortifi- cations, conformément à la Loi du 21 décembre 1871.

Après la fin de la prernière guerre mondiale, Ies senri- tudes défensives instituées par Ia loi allemande, conti- nuent à produire leurs effets ilIégitimement, jusqu,à I'Arrêt de Ia Cour de Cassation du 2 mars L929 (Àffaire BOISTEAUX), qui les rendra implicitement caduques.

Les Autorités françaises décident ensuite de réactiver I'ensemble des ouvrages du Groupe Fortifié L'ySER et de CHESNYT êrr les classant en 1ère série des places de Guene, par la Loi du L6 février L932, sans toutefois Ies doter expressément de senritudes défensives.

fl faudra attendre Ie Décret du LL juillet 1936 (1) pour que les ouvrages du Groupe Fortifié L,YSER et l,Ouvrage de CHESNY-SUDsoient dotés de zones de fortifications et de senritudes défensives.

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(1) Décret du lL juillet 1936 instituant des zones de fortification et de servitudes pour les ouvrages du G.F. L'YSER et l'Ouvrage de CHESNY-SUD. 2L3

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Zones de Servitudes Défensives Lère zone z L20 ha du G.F. L,YSER et CHESNY-SUD 2ène zone : 150 ha Décret du L1 juillet 1936 3ème zone : 700 ha Echelle z L/25 000 2L4

L'Ouvrage d'ORI[f, situé à 400 mètres à I'Ouest du vil- lage, couvre 85 hectares de terrains.

Conscientes du préjudice créé sur le village d,ORNy (200 habitants), les Autorités Militaires décident de publier un deuxième article au Décret du l-1 juiltet 1936, visant à réduire les conséquences du classement du village dans la 2ème zone de serrritudes défensives (487 mètres).

Classé en deuxième zorLe, il aurait été interdit de cons- truire toute nouvelle construction en maçonnerie ou en pisé (1) dans le village d'ORNY. 11 aurait seulement été permis d'élever des constructions en bois ou en terre, sans y employer de pierres, ni de briques, même de chaux, ni de plâtre autrement gu'en crépissage. De plus, à la première réquisition de 1'Àutorité Militaire, dans Ie cas or1 Ia place, déclarée en état de guerre, serait menacée d'hostilités, les propriétaires auraient eu Ia charge de les démolir immédiatement et d,enlever les dé- combres et matériaux, sans indemnité.

Àussi :

" Un poTygone exceptionneL englobe 7a partie du wiTTage d'ORNY, siXuée enXre Les limiXes des première eX deuxième zones de selnl'itudes du Groupe Fortifié L'YSER.

A 7'inXérieur de ce poTygone exceptionneT, L, éditicaXion de consXrucXion en naçonnerie de moëLlons pourra êXre Xo7érée. Les constructions en béton ou béton amé y sonX interdites.

La hauXeur des constructions futures au-dessus du soL ne devra pas dépasser soit 70 mètres, soix L2 mèXres, selon 7' empTacæenX oû elTes seront édifiées, confomémenX aux indicaXions porxées à ce sujet, sur 7e crquis annexé au présent décret." (2)

(1) Maçonnerie de terre argileuse

(2) ExÈrait du Décret du 11 juillet 1936. 2L5

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Limite du Domaine Militaire autour du G.F. L,YSER en 1956 Echelle z L/25 000 216

La limite de ce polygone exceptionnel excluant le vil- lage d'ORNY de la deuxième zoîe pour le classer dans la troisième zone de servitudes défensives (974 m), n'est de nos jours pas encore franchie. Ce village compte aujourd'hui 240 habitants et les éIus ont prévu les zo- nes d'extensions de 1'urbanisation à l,Est, du village.

Les élus ont choisi, aujourd,hui, de protéger l,Ouest du village et Ie reste du ban communal pour ne pas porter atteinte à "I'équilibre économique et écologique indis- pensable aux exploitations agricoles", seule occupation du sol vraiment possible depuis 1907.

Le Décret du 5 janvier 1968 déclasse de la première à Ia deuxième série des Places de Guerre Ie Groupe Fortifié de L'YSER et l'Ouvrage de CHESNY-SUD, et supprime les trois zones de senritudes défensives.

Dans Ie cadre du remembrement communal d,ORNY, le Gou- vernement Militaire a déclassé du Domaine public Mili- taire 55 hectares du Groupe Fortifié L'YSER (1) et, a "consenti" à un échange entre Ie glacis Sud et, Ia partie Nord de 1'ouvrage, permettant ainsi l,extension d'une exploitation agricole.

(1) Décret du 2 mars L97L portant déclassement d'un im- meuble du Domaine Public Militaire. 2L7

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Nouve1le limite du Domaine Mititaire autour du G.F. L'YSER en L985 EcheIIe t L/25 000 2L8

L'Ouvrage de CIIESIIY-SIID, situé à ]- 500 mètres au Sud du village, couvre 45 hectares de terrains.

Le Décret du L6 février L932 classe cet ouvrage en lère série des Places de Guerre, et celui du 11 juillet L935 institue trois zones de servitudes défensives (250 m, 487 m, et 974 n) .

Bien que d'une superficie très étendue par rapport à Ia surface du Domaine Privé Militaire, ces trois zones de servitudes ne semblent pas avoir nui à Ia prospérité du village de CHESNYsitué à plus de 500 mètres de Ia 3ème zone de servitudes.

II faudra attendre le Décret du 5 janvier L968 pour que cet ouvrage soit déclassé de la première à la deuxième série des Places de Guerre et que Ies trois zones de servitudes défensives soient supprimées.

L'empreinte de I'occupation militaire dans ce secteur est encore grande lorsque l'on voit certains lieux-dits porter le nom caractéristique de "poudrière". Au Sud-Ouest de l'ouvrage de CHESNY-SUD,deux endroits por- tent ce nom et laissent imaEiner les anciens magasins de munit,ions et d'explosifs situés au coeur du Bois de 1'Hôpital, à proximité des fortifications.

L'Ouvrage de CHESNY-NORDcouvre 35 hectares de terrains et se situe à 500 mètres du village de CHESNY. Le Décret du l-6 février L932 Ie cl-asse en l-ère série des Places de Guerre sans, toutefois, créer de zones de servitudes dé- fensives.

Les Autorités allemandes ont été obligées, dès 1-907, de dévier Ia Route Départementale L55C arrivant de , afin de contourner 1'Ouvrage de CHESNY-NORD. 2L9

L'institution des trois zones de senritudes défensives aurait couvert toutes les propriétés privées situées dans un périmètre de 974 mètres autour de l'ouvrage, et aurait inclus dans sa totalité le vil-rage de cHEsNy dans la 3ème zone de servitudes.

L'absence de contraintes liées à I'occupation des sols a permis le développement progressif de ce village. Une nouvelle entité s'est créée au début des années L960, à moins de L00 mètres au Sud de l,ouvrage fortifié. Le "village canadien" qui était utilisé à l,origine comme un terrain de stationnement de caravanes, s'est trans- formé au cours des années en une zone résidentierre d'une vingtaine de chalets.

Au cours des prochaines années, il est envisagé une zone d'extension de CHESNYentre l-e Nord du village et les limites du domaine militaire.

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Limite du Domaine lvlilitaire autour des ouvrages de CHESNY-SUDet CHESNY-NORDen 1985 Echelle z L/25 000 22L

4/ GROUPE FORTIFIE I,À IIARNE

Date de construction 3 1907 - 1916.

Communes concernées : - ARS-LAQUENBXY JI,RY (MERCY), PELTR.E.

Surface du Domaine Public Militaire t 2OS hectares.

Prix t.rès approximatif : 19 500 000 Francs-or.

Commencée en L907, Ia Feste Von Der GOLTZ et les ouvra- ges du Fort de MERCY, sont construits à I'Est du village de MERCYà une altitude de 241 mètres. Les travaux de construction ont été arrêtés le ler avril 1916 et les ouvrages ont été retrouvés inachevés.

L'ensemble des ouvrages qui la constitue s,étend sur 2 km de long et 1 km de large entre ARS-LAQUENEXY, PELTRE et JURY. ElIe comprend 1'Ouvrage d,ÀRS (au Nord), l'Ouvrage de MERCY (au centre) pour lequel I'ancienne route de JURY à ARS-LÀQUENEXYa été déviée vers l,Est, l'Ouvrage de JURY (au Sud)r êt de deux batteries cuirassées.

ElIe est destinée à "battre" Ia route et la voie ferrée de STRÀSBOURG, 1es débouchés de la NIED française et le t,errain entre les routes de STRASBoURGet de SanREBRUCK.

Elle a des vues sur SAINTE-BARBE, ARS-LÀQUENEXY, le grand bois de CIIAMPEL, I{ECLEIIVES, FRONTIGNY, JIrRy, CHESNY, SAINT-BLÀISE, SOMMYet MOUSSON.

Elle se situe à 3 km 500 du Fort de LAWÀLLIERE au Nord et à 2 km de I'Ouvrage de CHESNY-NORDau Sud. 222

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Limite du Domaine Public Militaire autour du G.F. LÀ I{ÀRNE en L956 Echelle z L/25 223

La portée limite des 6 canons est de l-0r800 km. Elle est équipée d'un chauffage central, d,un puits en eau po- table (137 m de profondeur), d'un central de téléphone, d'une usine éIectrique et d'un réseau de 3 250 mèt,res de galeries souterraines voûtées.

Dès Ie début de Ia construction, les Autorités alleman- des ont institué autour de la Feste Von Der GOLTZ, des zones de servitudes défensives (J-ère zone de 600m et 2ème zone de 1550m pour les forts détachés ) qui s'étendront 'iusqu'à 2 250 mètres des fortifications, conformément à ]a Loi du 2L décembre 1871.

Après le Traité de VERSAILLES, les servitudes défensives instituées par les Allemands continuent à produire leurs effets illégitimement, jusqu'à I,Arrêt de la Cour de Cassation du 2 mars 1929 (Affaire BOISTEAUX), qui les rendra inplicitement caduques.

Les Àutorités Françaises réactivent 1'ensemble des ouvrages du Groupe Fortifié LA llARNEr par la Loi du 15 février L932, sans toutefois le doter expressément de nouvelLes senritudes.

Un périmètre de trois zones de senritudes aurait inclu les villages de JURY, PELTRE et ARS-LÀQUENEXY.Le lotis- sement de JURY, par exemple, "Ie CLos du Pré", aurait été classé entièrement en 3èrne zone de servitudes (974 m), 1es 2ème et 3ème zones de servitudes défensives auraient, interdit la construction de I'Hôpital Psychothérapique de JURY, Ie lotissemnet "Les Grandes Portions" de PELTRE et même les lotissements de Ia "Grange au Bois" de GRIGY. 224

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Limite du Domaine Public Militaire autour du G.F. LÀ IIIARNEen 1985 Echel}e z L/25 000 225

Les Communes de PELTRE, JURY et ÀRS-LAQUENEXYse sont étendues naturellement du centre ancien vers Ia limite du domaine militaire sans la rnoindre contrainte de péri- mètres de servitudes.

De plus, le Décret du 9 juin L967 décl_asse de son do- mainé public militaire plué de 59 hectares de terrains. En L968, ils sont cédés au Département de Ia MOSELLE en vue de Ia construction de I'Hôpital psychothérapique et de la réalisation de Ia route de JItRy à PELTRE ( Et4Ii{ÀûS) . Cette Route Départementale n'âr à ce jourr pas été réa- lisée.

Ensuite, le Décret du 5 mars L974 déclasse de son do- maine public militaire 3 ha 60 ares, pour 1es cèder en L975 au Département de Ia MOSELLE, afin de permet,tre Ia construction de logements de service de 1'Hôpital Psychothérapique de JURY.

Ces différentes cessions de terrains ont ét,é rendues possibles grâce au déclassement de la lère à la 2ème sé- rie des P1aces de Guerre, des immeubles du Groupe Forti- fié de LÀ MARNE, par Ie Décret du 5 mars L957.

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5/ FORT DE T,AIIVÀT,LIERE ET FORÎ CIIAMPAGIIE

FORT DE I,ÀWÀI.IIERE

Date de construction : t-908 - 1914.

Communes concernées : - , - VÀNTOIIX.

Surface du Domaine Privé Militaire z 43 hectares.

Prix très approximatif : 3 800 000 Francs-or.

FORT CITAIIPAGIIE

Date de construction : 1908 - 1914.

Communes concernées : - MEY, - NOI'ILLY, - vÀlflfoIlx, - VITJ.ERS-L'ORI{E.

Surface du Domaine Public Militaire : 30 hectares.

Prix très approximatif s 4 000 000 Francs-or. 227

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Limite du Domaine Militaire autour des Fort,s de LAWÀI,LIERE et CHÀIVIPÀGNEen 195L EcheIIe z l/25 000 228

L'Ouvrage de LÀUVÀLLIERE est situé à l,Est de la ferme de BELLECROIX et à une vingtaine de mètres à I'Est de la bifurcation des routès de BOIrIÀy et de COURCELLES-CHAUSSY.

Les travaux de terrassements et de fondations ont été réaIisés de 1908 à 1910 et les bétonnages entre l_910 et L9L4.

Dominant à 1'altitude de 230 mètres, I'Ouvrage de LÀWÀILIERE est destiné à interdire les routes de SARREBRUCK et de SÀRRELOUIS. II a des vues sur MEy, NOTSSEVTLLE, MONTOY-FLÀMrLLE, COLLrcNy, COrNCy, OGy, SAINTE-BÀRBE , SERVIGNY, NOUILLY et LAWALLIERE .

Les ouvrages voisins sont re Groupe Fortifié de LÀ tr{ARNE à 3 km 500 au Sud et Ie Fort CHAMPAGNEà 2 km au Nord. L'Ouvrage de LAWÀLLIERE est équipé pour la défense rap- prochée par les feux de mitrailleuses, de 3 rangs de 10 m d'épaisseur de fils de fer barbelés et d,un imporÈant réseau de fossés. II est équipé du chauffage cèntral, d'un puits avec pompe à moteur éIectrique, du téIéphone et d'un réseau de 250 m de galeries souterraines.

La construction de I'Ouvrage de LÀWÀLLIERE a rendu né- cessaire le déplacement de Ia route de BOULÀy, gui est restée entre 1908 et 1970 propriété des Autorités MiIi- taires.

Le Fort, CIIAMPAGNE, autrefois Feste de IvIEy, est situé à 500 m au Nord-Est du village de MEy, à 1 kn au Nord-Ouest de NOUILLY et à L kn 600 à l,Est du Fort de SAINT-JULIEN.

L'implantation et les drainages ont eu lieu de 1908 à 19Ll-r êt le bétonnage de I'ouvrage de f910 à L9L4. 229

Culminant à la cote 250, le Fort CHAI4PÀGNEest destiné à interdire les routes de SÀRRELOUIS et de BONZOI{VILLE, Ia voie ferrée de BOULAY, les ravins de et le ruisseau de VÀLLIERES. 11 a des vues sur les plat,eaux de SÀINTE-BÀRBE et de NOISSEVILLE, sur les Forts de SÀINT-JULIEN, SAINTE-BARBE et LAIIVÀLLIERE.

I1 se situe à L km 900 de I'Ouvrage de LÀWÀLLIERE au Sud, à L km 500 du Fort de SAINT-JITLIEN à I'Ouest et à 4 kn 500 du Fort GÀMBETTÀau Nord-Ouest. Il est équipé pour la lutte éloignée avec une batterie de deux canons donnant des feux dans la tête du ravin du ruisseau de VALLIERES, d'un casernement pour 200 hommes au minimum, d'un chauffage cent,ral, d'un réservoir d'eau potable, d'un téléphone relié directement au Fort de SAfNT-JIILIEN et de 250 mètres de galeries souterraines.

Dès le début de Ia construction, les Autorités alleman- des établissent, autour des Forts de LAWAI,LIERE et CHAM- PAGNET un glacis (J-ère zone de 500m et 2ème zone de L650m pour les forts détachés ) qui s'étendra iussu'à 2 250 mètres des fortifications, institué par Ia Loi du 2L décembre l-871 . 11 continuera à produire ses effets illégitimement, jusqu'à l'Àrrêt de Ia Cour de Cassation du 2 mars L929 (Àffaire BOISTEÀUX), qui rendra les ser- vitudes défensives implicitement caduques.

Les Autorités l"lilitaires Françaises décident, ensuite, de réactiver Ie Fort de LÀWÀILIERE et Ie Fort CHAMPA- GNE, en les classant en l-ère série des Places de Guerre, par la Loi du L6 février L932, sans toutefois les doter expressément de nouvelles seryitudes défensives.

Un périmètre de trois zones de senritudes défensives aurait inclu dans les 2ème et. 3ème zones (487 m et 974 m), les villages de IvIEYet de NOUILLY, situés à proxi- mité du Fort CHÂMPÂGNE. Pourtant, contrairement à NOUILLY, le village de MEY, situé directement sur la route d'accès au Fort, a vu sa populat,ion pratiquement st,agner depuis cette époque. Seuls quelques pavillons se sont aujourd'hui installés au Nord du village, en direc- tion de la limite du domaine public nilitaire. 230

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Limite du Domaine Militaire autour des Forts de LÀWAILIERE Et CHÀMPAGNECN 1985 Echelle z L/25 000 23L

Devenus inutiles pour les besoins de Ia Défense Natio- nale, le Fort CHAMPÀGNE et le Fort LAWAILIERE sont dé- classés par Ie Décret du 6 mars L967 :

" Les inrmeubtTes désignés ci-après (æAIIPAGNE eX IJAIIVM,LIERE) , gui ne comportent, pas de zones de ser.rriXu- des, sonX déclassés de l-a 7ère à -la 2fue série des pl_a- ces de Guerre".

Ensuite, après avoir déclassé du domaine public miti- taire 6 ha du Fort CHÀI{PÀGNEpar le Décret du 5 janvier 1968, les Autorités Militaires ont consent,i Ie L4 juin 1974, le transfert d'une partie du domaine public nili- taire en domaine public de voirie nationale pour la réa- risation de r'autoroute À4 arlant de pÂRrs à srRÀsBouRG.

Le Décret du 2 août L977 a permis Ie déclassement du do- maine public militaire d,une emprise restante dépendante du Fort CHÀI4PAGNE,et de vendre à Ia S.A.F.E.R. en L979, t hectares de terrains délaissés.

Enfin, Ie Fort de LAWAILIERE classé dans le domaine privé militaire par Ie Décret du 16 juin l_920, a changé d'affectation en 198L au profit, du l4inistère du cadre de Vie et de I'Environnement.

o o o 232

E/ GnOUpE FORTITItr LORRAINE et ouvraqes des Carrières d 'NIAÀTTIII;LERS

Date de construction : 1899 1903, puis zL9L2 -1914.

Communes concernées : - ÀtrtAM/fr.LERS, - NORROY-LE-VENET'R, - PLESIIOTS, - SÀI'I,NY.

Surface du domaine public militaire z 475 hectares.

Prix très approximatif t 2L 500 000 Francs-or, dont L7 000 000 Francs-or pour le GROUPELORRÀINE proprement dit.

Premier ensemble d'ouvraqes de Ia rive gauche de Ia I{OSELLE, la Feste LCITHRINéE}I (Ouvrages de SÀULNY)r oc- cupe un des somnet's du plateau de . EIIe a néces- sité de grands déboisements dans les Bois de plEsNors et de CHESNOIS, tant pour Ia construction des ouvrages que pour Ie dégagement des vues.

Situé à seulement 2 kilornètres de la frontière depuis le Traité de FRANCFORT(10 nai 1871), c,est un des ouvrages les plus importants de Ia deuxième ceinture extérieure situé à moins de l-0 km de la Vilte de METZ.

L'ouvrage principal, en forme de trapèze, est, entouré d'un fossé de L0 mètres de largeur et a un observatoire cuirassé tournant. Il a été construit de L899 à L903 et d'importants travaux de renforcement des revêtements en béton ont été effectués de L9L2 à 1914. 233

Limite du Domaine Public Militaire autour du G. F. LORRÂINE en L954 EcheIIe 3 L/2s 000 234

11 est, entouré d'un réseau particulier de tranchées, à profil triangulairer êu Nord, à I'Est et au Sud de l'ouvrage. Ces différentes tranchées ont été reliées en- tre elles pendant Ia guerre. 11 exister ên outre, deux brockhaus crénelés, r'un entre les tranchées Nord et Est qui bat une ouverture dans Ie réseau, et l,autre qui en- file Ia route d'accès, ancienne route de VtntZ à SAINT-PRMT. Cette dernière, gui traversait jusqu,à I'année L907 Ia Feste LOTIIRfNGEN, a été déviée vers Ie Sud-Ouest.

Deux points d'appui d'Infanterj_e de droite et de gauche qui portent les dénominations de Redoutes IÀSSALLE et CURELY, sont en avant du réseau général. IIs ont été logs deux poussés en avant pour battre les vallons qui échappaient, à 1'action des crêtes de I'ouvrage principal et du parapet d'infanterie de la Feste LOTHRINêEN. lts sont constitués par un parapet à profil trianguraire et à tracé courbe, organisés pour Ie tir de l,infanterie et des mitrailleuses, êt disposent d,un réseau de fil de fer de 25 mètres de largeur. En complément, une batterie d'obusiers et deux batteries de canons absolument sem- brables, entourées d'un réseau de fit de fer particurier de l-0 mètres d'épaisseur, viennent se souder au réseau général de Ia Feste.

Àprès l'achèvement de Ia Feste LOTHRINGENen 1903, les Autorit,és allemandes se sont aperçues que cet ouvrage n'avait aucune action sur le ravin de MONTVÀUX et Ie village d'ÀMÀNVILLERS, pas plus que sur les pentes qui descendent au Nord-Est sur NORROY-LE-VENEUR. continuant l'application du principe qui leur avait fait pousser en avant les deux points d'appui (Redoutes LASSALLE et CURELY), ils ont organisé de L905 à 1908r âu Sud et au Nord les deux positions du }ùOLFSBERG et du VEMONT (Quyraggs de KELLERI{ÀNNet, de RICHEPÀNCE),.deux er étevé en L91"0, dans le ravin même de MONfi/AUX, batteries pour canons sur af fût,s protégés. 235

L'Ouvrage KELtr,ER!{AI{N,construit, au Sud-Ouest de la Feste sur Ia croupe du Bois de SAULNY, à I,Est d,AIr{.,AIiMILLERS, est destiné à étendre I'action de la Feste vers l,Ouest. Cet ouvrage se compose de 5 parapets d,infanterie de longueurs différentes, variant de 100 à 150 mètres, et de deux ouvraçJes d,infanterier rrê comportant aucune pièce d'artillerie. La liaison entre les différents pa- rapets et ouvrages se fait par des boyaux de 2 mètres de profondeur et de 3 mètres de largeur.

L'Ouvrage RICHEPÀNCE a été traité d,une manière beaucoup plus simple que celui de KELLERT{ÂNN. II consiste en un parapet d'infanterie dont le tracé suit les horizontares du terrain, précédé d,un réseau de fi1 de fer en avant et sur 1es côtés.

Enfinr âu Nord-Ouest de la Feste LOTHRINGEN, en position de batteries avancées, I,aménagement des ouvrages des Carrières d'AMÀNVILLERS a ét,é entrepris en 191L, êt a été retrouvé inachevé en 19L8. Ces carrières ont ét,é en- tourées d'un fossé creusé dans le roc, profond d'environ L0 mètres, et ayant, de L0 à 40 mètres de largeur, dont le développement est d,environ L 550 mètres. Il est com- posé de l-5 abris et de 19 observatoires bétonnés, aména- gés en parapet, pouvant recevoir jusqu'à L00 honmes cha- cun et reliés au moyen de communications souterraines.

La Feste LOTHRINGEN et, ses nombreux ouvrages annexes est destinée à "battre" le plateau de VERNEVILLE à SAINT-PRMT, la grande route METZ-BRIEY, les débouchés de Ia rive droite de 1'ORNE et la voie ferrée METZ-VERDUN par AI4ÀNVILLERS. EIle a des vues sur AIVII\IWILLERS , SAINT-PRMT, le Bois d, HORIMONT, et de I'Ouvrage KELLERI4ÀNN on voit en outre MONTIGNY-LA-GRÀNGE, CHAMPENOIS, LÀ FOLIE et VERNBVILLE. 236

Les ouvrages voisins sont au Nord-ouest les ouvrages cÀtilRoBERTà L km, au sud-Est Ie Fort, DEROULEDEà 3 [m, et au sud-ouest Ie Groupe François DE GUrsE à 2 km 200: La portée limite des obusiers est de 7 kn 2OO, des ca- nons de 10 kn 900.. De plus, la Feste LOTHRTNGENdispose d'une machinerie de production d'érectricité, de châuf- fqgq à poêles eq fonte, de réservoirs d'eau potable, du téléphone relié directement au centrar nilitaire de NIETZ, de 600 nètres environ de galeries souterraines et d'abris enterrés servant de postes de secours.

Dès Ie début de ra construction, res Autorités arleman- des ont établi un glacis autour de la Feste LOTHRTNGEN par f institution de serrritudes défensives (lère zone de 500m et 2ème zone de 1650m pour res forts dètachés ) qui s'étendront juFqu'à 2 250 mètres des fortifications, conformément à Ia Loi du 21 décembre 187L. Elles conti- nueront à produire leurs effets jusqu,à I'Àrrêt de Ia cour de cassation du 2 mars L929 (Àffaire BorsrEAUx), qui les rendra inplicitement caduqués.

Ensuite, les Autorités Militaires Françaises, décident de réactiver le Groupe Fortifié toRRÀrNn et ses annexes (ouvrages KELLERTVIANN,RrcHEpÀNCE et Redoutes cuRELy, LAssÀlLE), en le crassant en Lère série des places de Guerre, par la Loi du 15 février 1932, sans toutefois le doter expressément de senritudes défensives.

Dominant de plus de 100 mètres les villages de NORROY-LE-VENEUR, et SAITLNY, iI n'a pas été né- cessaire d'inst,aurer, par la suit,e, de zones de serrritu- des défensives sur les propriétés foncières voisines. La 3ème zone de servitudes (9?4 m) aurait d'ailleurs inclu dans son périmètre les vitlages de NORROY-LE-VENEUR et de PLESNOIS, dans leur totalité. 237

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Limite du Domaine public Militaire autour du c. F. LORRÀINE en 1985 Echelle : L/25 000 238

Ces villages n'ont toutefois pas eu une grande prospé- rité car ils étaient, semble-t-il, trop proches de Ia rimite du domaine miritaire, défavorisant àinsi reur ex- tension.

La croissance de ces communes ne peut être aujourd,hui que très mesurée, par la nature même des zones d'extensions choisies et soumises aux règles d,urbanisme inscrites dans leurs Plans d'Occupations des SoIs.

EIIes sont couvertes par des contraintes d,un autre tlpe dites "senritudes relatives arilK transmi ssions radioélectriques" qui orientent, dans I'intérêt de Ia Défense Nationare, ra nature même des nouvelres zones à urbaniser afin de protéger les centres de réception con- tre les perturbations électromagnétiques.

Enfin, iI faudra attendre le Décret du 6 mars L967, pour voir le Groupe Fortifié LORRÀINE déclassé de la lère à Ia 2ème série des Places de Guerre, et constater par les termes même du décret, que I'ensemble des immeubles du G.F. ne comporte pas de zones de senritudes.

o o o 239

Date de construction 3 1906 1911.

Communes concernées 3 - AUAIiLTJ.ERS, CHATSI,- SATNT-GERMAI N .

Surface du Domaine Public Militaire : B0 hectares.

Prix très approximatif z 7 000 000 Francs-or.

La Feste LE'IPZTG, construite pendant Ia période 1906 19LL, est d'un type un peu sinplifié. Les éIéments qui la constituent possèdent un réseau de fits de fer, màis n'ont été entourés d'un réseau formant un obstacre con- tinu tout autour de Ia position, que pendant la guerre.

La Feste LETPZTG est située au sonmet des pentes ouest du ravin de MONTVÀUXà la cote 342, que suit Ia voie ferrée de I{ETZ à BRIEY, au Nord de la route de CHATEL-SAINT-GERMÀIN à VERNEVTLLET êI à hauteur de Ia ferme de LA FOLfE.

La Feste se compose d'un ouvrage d'infanterie (ouvrage de LEIPZIG), occupant l,angle Sud de la position, ào point d'appui de LÀ FOLIET êt d,un parapet d'infanterie appelé TRÀNCHEEDE LA GORGE, à l,angle est du groupe. 240

L'ouvrage d'infanterie de LEIPZIG fait face à I'Ouest et à la frontière française (Traité de FRÀNCFORT), située à rnoins de 5 kilonètres. 11 est organisé suivant le ,,d.er- nier modèle" adopté par les Allemands pour la construc- tion des ouvrages de ce genre.

De forme quadrangulaire, il comport,e une caserne béÈon- née à deux étages entourée d'un parapet d,infanterie. Àux deux extrémités du front de tête et à I,extrémité droite du front de gorge, s'éIèvent des observatoires cuirassés.

L'Ouvrage de LA FOLIE est constitué par un ouvrage dont Ie parapet, à tracé circulaire, est organisé pour f infanterier êt entoure une batterie cuirassée et une caserne bétonnée.

La tranchée DE GORGEabrite un peit massif de casemates en béton. Elle a reçu un tracé qui lui permet de battre les pentes très raides qui sont à l,Ouest du ravin de MONWÀUX. Elle est reliée à I'ouvrage de LÀ FOLIE par une conmunication coudée à ciel ouvert.

L'ensemble de ces ouvrages est protégé par un triple ré- seau de fils de fer barbelésr êt Ia route d,accès est fermée par des grilles et battue par les feux d'un blockhaus.

De plus, quelques ouvrages d,intervalles ont été cons- truits entre l-es Festen LOTHRINGEN (G.F. LORRAINE) et LEIPZIG (François DE GUISE), entre la route d'AII{AIiMILLERS à LORRY et Ie ravin de MONTVÀUX. Les ÀlIe- mands ont établi à proximité de la ferme SÀINT-VINCENT une caserne bétonnée, êt deux batteries dans le ravin même de MONTVAUX, I'une au Nord de la voie ferrée près de la butte de MONTVAUX, et l,autre un peu au Nord du village de CHATET-SÀINT-GERIvIÀIN. Elles ont été organi- sées de telle façon que les pièces puissent être amenées directement par la voie ferrée jusque sur les plateformes à I'aide d'un transbordeur. 24L

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Limite du Domaine Public Militaire autour du G.F. François DE GUISE Echelle 3 L/25 000 242

La Feste LEIPZIG a principalement pour but de commander 1a ravin d'AI.{AIiLLLERS (route et voie ferrée), et tout 1e plateau d' AIVIÀNVILLERS.

ElIe a des vues sur le ravin et le plateau d,ÀII{ATWILLERS, l,Ouvrage KELLERIT{ÀNN, SAINT-VINCENT, MONTIGNY-I,À-GRÀNGE, ÂMANVILLERS, VERNEVILLE , Là I4ÀLMÀfSON, IIIOGÀDOR,MOSCOU, LEIPZIG, LA FOLIE.

EIle se situe à 2 km 300 du Groupe Fortifié LORRÀfNE, à i. km 300 de l'Ouvrage KELLERIVIÀNNau Nord-Est, et à 1kn 900 du Groupe Fortifié JEÀNNE D'ÀRC au Sud-Est. Elle est équipée pour Ia défense rapprochée (feux de mitrailleu- ses), fa lutte éIoignée (portée limite des canons 9 km 700), et possède un chauffage central, plusieurs réser- voirs d'eau pot.abler un central téléphonique et un ré- seau de galeries souterraines de 270 mètres environ.

Au début de Ia construction, les Autorité allemandes ont établi des zones de servitudes défensives (1ère zone de 500m et 2ème zone de 1550m pour les forts détachés ) qui s'étendront iusqu'à 2 250 mètres des fortifications, conformément à la Loi du 21 décembre i-87L, gui continue- ront à produire illégitimement leurs effets, jusqu,à I'Arrêt de Ia Cour de Cassation du 2 mars L929 (Affaire BOISTEAUX), qui les rendra implicitement caduques. - 243

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Limit,e du Domaine Militaire autour du G.F. François DE GUISE en 1985 Echelle z L/25 000 244

Ensuite, les Àutorités françaises décident de réactiver Ie Groupe Fortifié François DE GUISET ên Ie classant en Lère série des Places de Guerre, par Ia Loi du L5 fé- vrier L932, sans toutefois Ie doter expressément de ser- vitudes défensiwes.

Dominant de près de 100 mètres de dénivelé la vaIlée de I{ONWAUX, et situé à plus de 2 kilomètres d,AIIfiAI\TVILLERS et de CHATEL-SAfNT-GERIT{AIN, les Autorités françaises n'ont pas jugé utj-le d'instituer de périmètres de senzi- tudes défensives autour du Groupe Fortifié François DE GUISE.

11 faudra, néanmoins, attendre le Décret du 6 mars L957, pour que Ie Groupe Fortifié François DE GUISE soit dé- classé de Ia lère à la 2ème série des places de Guerre. Il fera enfin, apparaître expressément que les immeubles du G.F. François DE GUISE ne comportent pas de zones de servitudes défensives.

o o o 245

8/ GROI'PE FORTTFIE JEJAIINE D'ÀRC

Date de construction 1899 1905, puis L9L2 - 1916.

Communes concernées 3 - ÀRS_SIrR_tr[OSnrr.E, CIIATEL- SAI NT-GERtr{,AI T{, JI'SSY, ROZERIEIII,LES, vÀtx.

'125 Surface du Dornaine Public Militaire z hectares.

Prix très approximatif : 31 000 000 Francs-or, dont on peut évaluer à l-30 hectares et 18 000 000 Francs-or pour le Groupe JEANNE D,ÂRC proprement dit.

Commencée en l-899, la Feste KAISERIN (Ouvrages du POINT DU JOITR), est située sur Ia route de ROZERIEITLLES à GRÀVELOTTEet culmine à Ia cote 345. Sa construction a nécessité le déplacement de cette route entre les an- ciennes carrières du POINT DU JOUR et la Ferme de MOS- COU, ainsi que le remblayage des carrières avec les dé- blais des ouvrages.

11 s'agit en réalité d'une fortification "éclatée", qui a Ia forme d'un quadrilatère dont les diagonales ont plus de 1 000 mètres, mais ne présentant pas d'ouvrage principal. Chacun de ses sommets est occupé par un point d'appui d'infanterier êt on les distingue par Ia dési- gnalion des points cardinaux auxquels cÉacuir fait face. 246

Limite du Domaine Public Ivlilitaire autour du G.F. JEANNE D,ARC en L956 Echelle z L/25 000 247

Les deux plus importants sont ceux de I'Est et de r'ouest. on y trouve en outre, 4 batteries cuirassées et 4 casernes bétonnées reliées entre elIes et res observa- toires isolés, par des communications souterraines. Les ouvrages, ainsi que les batteries, sont entourés de ré- seaux de firs de fer particuriers, comprétés par un ré- seau simpre autour de l'ensemble. Des rout.es émpierrées de bonne qualité assurent l-es communications à I'intérieur de Ia Feste.

De plusr ên L9L2, 1es Allemands ont entrepris r'organisation de r'intervalre entre les Festen KÀrsÈRrN (JEANNE D'ARC) et KRONPRTNZ(DRrAriIT), par ra construc- tion de 7 ouvrages. L'administrat,ion arlemande a acquis à cette époque 333 hectares de terrains pour l'organisation de ces forts 3 l- ) Ouvraqe de SÀINI-HUBERT cet ouvrage fermé, à profil triangulaire est protégé en tête par un double réseau de fir de fer d'enviion Lô mè- tres d'épaisseur. rl renferme 2 petites casernes béton- nées- et les parapets sont organisés pour ra défense rap- prochée.

2 ) Ouwraqes de JUSSy

Les deux ouvrages de JUSSy sont à peu près sembrables. ce sont des ouvrages à profir triangulaire renfermant chacun une petite caserne bétonnée. lé parapet est orga- nisé pour Ie tir rapproché, et contient 2 grands abiis et 3 abris légers bétonnés. 248

3 ) Ouwraoe de BOIS-LÀ-DAME

Cet ouvrage d'infanterie de forme quadrangul-aire, est entouré de fossés inachevés, creusés dans Ie roc, et précédés d'un double réseau de fils de fer barbelés. II communique avec une caserne en béton armé et deux case- matesr par une galerie souterraine. La caserne comprend L sous-sol et 2 étages pour protéger 350 hommes environ, et possède un grand réservoir à mazout, 6 citernes à eau, un central téléphonique et un poste de commande- ment.

4) Ouvraqes de VÀIIX

Les deux ouvrages de VAUX sont à peu près semblables. IIs se composent d'une tranchée organisée pour le tir et de quelques petits abris bétonnés. Ils ont été renforcés avec Lr80 m d'épaisseur de béton en L9L4 et protégés par un double réseau de l-0 mètres chacun.

5) Ouwraqe de UARfVÀI,

Cet ouvrage n'est pas achevé à la fin de la guerre. Les fossés creusés dans le roc sont commencés au Nord et à I'Est, êt sont flanqués en partie par une caponnière en béton armé. Cette caponnière conrmunique par une galerie souterraine avec Ia caserne bétonnée renfermant 3 grands réservoirs d'eau, L réservoir à mazout et des locaux pour Ia machinerie. 249

Urbanisation autour du G.F. JEAIiINED,ÀRC

Orthophotoplan hl4psométrique de type L969 | de qualité médiocre au dessus des princioaux ààmaines mi litaires, 250

Outre ces ouvrages d'intervalles, d,autres ouvrages de fortifications de campagne ont été fait,s sur Ia rive gauche de la I{ÀNCE, vers le pied des pentes Sud du Bois de VÀUX.

Enfinr âu début de la guerre de 1914, iI a été établi entre les Festen I(AISERIN (JEÀNNE D'ÀRC) et LEIPZIG (DE GUISE), un réseau de fils de fer barbelés à peu près continu. Il est défendu par quatre centres de résis- tance, entourés d'un réseau. Les deux centres du Sud, pour une demi-compagnie chacun, renferment l,un, deux, 1'autre trois abris bétonnés, et l-e troisième au centre a une caserne bétonnée.

Entre les deux centres du Sud se trouvent deux emplace- ments bétonnés pour des mitrailleuses, et au Nord se trouve une importante tranchée bétonnée. La route de CHATEL-SAINT-GERMAIN à la Ferme de LEIPZIG passe entre la caserne et la tranchée bétonnée.

La Feste KÀISERIN a pour but principal de commander les routes METZ-VERDUNpar GRÀVELOTTE, et tout le plateau d,ÀIIANVILLERS à VIONVTLLE.

EIle a des vues sur Ie plateau de , II{OSCOU, LEIPZIG, LÀ FOLIE, MONTIGNY-LA-GRÀNGE, VERNEVILLE, LÀ t4AtlrtArsoN, MoGÀDOR, GRAVELOTTE, êt SAINT-HUBERT.

EIle se situe à l- km 900 du Groupe Fortifié LEIPZIG au Nord et à 3 km du Groupe Fortifié DRIAT{T au Sud. La por- tée limite des obusiers est de 7 kn 200, la limite des canons de L0 km 800, et un réseau à peu près continu dé- fendu par des ouvrages de campagne ou pelîmanents, relie le Groupe JEANNE D'ÀRC aux deux Groupes LEIPZIG et DRIÀI{T. ElIe est équipée d'eau potable, du téléphone, d'électricité, êt d'un réseau de 2 350 mètres de gale- ries souterraines. 25L

Dès Ie début de la construction, les Allemands ont éta- bli un glacis autour des ouvrages de Ia Feste KAISERIN, par I'institution de senritudes défensives (lère zone de 500m et 2ème zone de 1550m pour les forts détachés ) qui s'étendra iusqu'à 2 250 mètres des fortifications, conformément à Ia Loi du 2l_ décembre l87i.. Elles conti- nueront à produire itlégitimement leurs effets, jusqu,à I'Arrêt de Ia Cour de Cassation du 2 mars L929 (Àffàire BOISTEAUX), qui les rendra implicitement caduques.

Ensuite, les Àutorités françaises décident de réactiver Ie Groupe Fortifié JEANNE D'ÀRCr êr la classant, en lère série des Places de Guerre, par la Loi du lG février L932, sans toutefois le doter expressément de servitudes défensives.

Etant propriétaire de cette vaste unité foncière (725-né- hectares), 1'Administration Militaire n'a pas jugé cessaire d'instituer les trois zones de servitudes dé- fensives autour de ces nombreux ouvrages fortifiés. Tou- tefois, elle contribuera à étendre le Domaine Militaire ent,re 1933 et l-938, êt continuera Ia procédure d'expropriation amorcée par les Allemands, et interrom- pue par la guerre, pour arriver à une unité foncière de 800 hectares.

Située à plus d'un kilomètre des villages de CHATEL-SAINT-GERMAIN, ROZERIEULLES, JUSSY, VAUX et ARS-SUR-MOSELLE, I'extension urbaine de ces conrmunes a été fortement réduite du fait de ra proximité du domaine militaire important.

Les contraintes dues à I'occupation de ces 800 hectares de terres fertiles, étendues sur 4 km 500 d,envergure, ont depuis 1899 sans aucun doute changé la struèture économique de ces villages ruraux. Sur un tel domaine, toute construction de nouveaux chemins d'exproitation, tout défrichement des massifs forestiers, ou tout projet de construction I a été rendu impossible par la deétina- tion même des ouvrages construits. 252

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Limite du Domaine Militaire autour du G.F. JEANNE D'ÀRC en 1985 Echelle 3 L/25 000 253

Quelques fermes isolées ont pourtant réussi à survivre après cette importante nodification du paysage foncier. Le développernent industriel rapide du début du siècle, pourtant friand de terrains vierges de toute urbanisation et de reliefs à faible pente, n'a pas pu s'opposer aux contraintes f oncières et aux Aut,orités I"Îi- litaires propriétaires de ces larges espaces.

Enfin, les conrmunes voisines de ce Groupe Fortifié JEÀNNE D'ARC, sont aujourd'hui principal-ement occupées par une population oû les actifs vont travailler quotidiennernent dans Ia région messine ou dans les autres communes du sillon mosellan.

Malgré une surface du ban communal importante (CIIATEL-SATNT-GERIIIAIN 1288 ha, ROZERIEITLLES 658 ha, JUSSY 291- ha, VÀUX 553 ha et ÀRS-SUR-MOSELLE1 160 ha), iI ne reste à la disposition de ces coflrmunes pour leurs extensions urbainesr gue Les terrains boisés et à for- tiori très pentus.

I1 sera déclassé de la Lère série à Ia 2ème série des Places de Guerre par le DécreÈ du 5 mars L967, gui fera apparaître expressément que les immeubles du G.F. JEAI{NE D'ARC ne comportent pas de zones de servitudes défensi- ves.

o o o 254

9/ GROI'PE FORTIFIE DRIANT

Date de construction 1899 190s, puis 1914 1916.

Communes concernées 3 - ANCY-SUR-UOSELLE, ARS-SUR-}IOSErJ.E.

Surface du Domaine Public Militaire z 227 hectares.

Prix très approximatif z L7 000 000 Francs-or.

Dernier ensemble d'ouvraqes de la rive gauche de la MOSELLE, la Feste KRONPRINTZ (Ouvrages dé GORGIMONT), occupe l'extrémité Nord-Est d'un plateau qui se termine du côté d'ARS-SUR-MOSELLE par des pentes très raides.

Situé à I km de I'enceinte de I4ETZ, l'ouvrage principal de la Feste KRONPRINZoccupe le point culminant à l'altitude de 350 mètres.

L'ouvrage principal est un ouvrage fermé en forme de trapèze, entouré d'un fossé de L0 m de largeur, dans le- quel iI y a un réseau de fils de fer barbelés, êt d,un chemin couvert. Cet ouvrage principal n'est pas armé d'artillerie, mais il est organisé pour Ia défense rap- prochée. Des observatoires cuirassés pour I'infanterie, des abris bétonnés et crénelés, et une caserne princi- pale ont été aménagés pour protéger l'ouvrage principal et battre la route d'accès. Pendant la guerre, des fos- sés profonds et larges de L0 m ont été commencés au Nord et au Sud de l'ouvrage. 255

Limite du Domaine Pub1ic Militaire autour du G.F. DRIAI{T en l-955 Echelle z L/25 000 256

En arrière, à droite et à qauche, sont disposées presque symétriquement quatre battéries cuirassées- corunoiriquant souterrainement entre elles, avec des casernes bétonnées et avec I'ouvrage principal. En 191_0r oD est venu ren- forcer par du béton les façades des casernes et des bat- teries.

De l-914 à l-91-6, on a fait des fossés flanqués au Sud et au Nord de l'ouvrage principal, et on a placé dans 1'ouvrage des lance-mines. Un parapet de profil triangulairer êu Nord, à I'Est et' au Sud de I'ouvrage principal, précédé d,un réseau de fit de fer, se déve- Ioppe et forme la clôture de Ia Feste KRONPRINTZ. six observatoires cuirassés pour infanterie avec abris pour troupes de guet sont disséminés sur le développe- ment de ces tranchées, dont le terre-plein communique directement avec les casernes.

Une cinquième batterie (batterie IvIOSELLE), établie sur un replat en contrebas de 80 m du plateau, a pour objet principal de battre la Val1ée de ta MOSELLE. Une fausse batterie et un faux observatoire se trouvant dans Ia partie Est de la Feste, ont même été aménagés. Toutes les batteries sont entourées d'un réseau spéciar de fils de fer barbelés de 10 à 15 m de largeur et des routes empierrées conduisent aux différents éléments.

Le Feste KRONPRINTZ est destinée à ,'battre" la VaIIée de Ia MOSELLE, routes et voie ferréer êî liaison avec la Feste GRÀF IIÀESELER (G.F. VERDUN), ainsi que de comman- der re prateau de REzoIwTLLE-vroNVrLLE et ra naissance du ravin de .

Elle a des vues sur les bois de VAUX, des OGNONS, des CHEVAUX, le bois du CHESNOIS, la Croupe d,ÀI{Cy, Ia Val- Iée de la MOSELLE (JOUY, AtitCY, DORNOT, CORNY, NOVEANT, PÀGNY) et les Forts SAINT-BLÀISE et SOMMY. 257

EILe se situe à 3 km du Groupe Fortifié JEÀNNE D,ÀRC au Nord, 700 m du Fort de MÀRIVÀI et 2 km 500 du Fort SÀfNT-BLAISE au Sud-Est. La portée limite des obusiers est de 7 km 200 et des canons de l_0 krn 800. EIle est équipée d'eau potable, du chauffage par poêIes, du téIé- phone et de 1 500 m de galeries souterraines.

Dès Ie début de la const,ruction, les Autorités alleman- des ont prescrit un glacis autour des ouvrages de la feste KRONPRINTZ, par I'institution de senritudes défen- sive (Lère zone de 600m et 2ème zone de l_550m pour les forts détachés ) qui s'étendra iusqu,à 2 250 mèLres des fortifications, conformément à la Loi du 2l décembre L87l-. Les zones de servitudes continueront à produire iltégitimement leurs effets, jusqu,à 1,Àrrêt de Ia Cour de cassation du 2 mars L929 (Affaire BOISTEÀUX), qui les rendra implicitement caduques.

Ensuite, les Autorités françaises décident de réactiver Ie Groupe Fortifié DRIÀI{T et La Batterie MOSELLET êrr les classant en lère série des places de Guerre, par la Loi du 16 février L932, sans tout,efois les doter expressé- ment de seryitudes défensives.

Situé à 7 km de la limite du Département de Ia MEURTHE-ET-MOSELLE,ancienne frontière franco-arlemande, et à seulement L km du Groupe Fortifié DRIAT{T, le vi1- Iage d'AI{CY-SUR-MOSELLEa préféré s'étendre le long du noyau ancien du centre village. Même les extensions ré- centes se sont établies dans une direction opposée de celle des lirnites du dornaine militaire.

Le village d'ÀRS-SUR-MOSELLE, quant à lui, est resté en- raciné à la Vallée de Ia MOSELLE et, à Ia Vallée de la MÂNCE, privé d'immenses domaines occupés par les Groupes Fortifiés DRIANT eI JEÀIiINED'ÀRC.

Enfin, Ie Décret du 5 mai 1955, déclasse le Groupe For- tifié DRIÀNT du Domaine Public Militaire, et décide de l'incorporer dans Ie Domaine Privé Militaire.

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Limite du Domaine Privé Militaire autour du G.F. DRIAIiIT en 1985 Echelle z L/25 000 259

1Ol POSITIONS ÀVANCEES DE I,A SECONDE CEINTURE FORTIFIEE ÀITTOTTRDE I{ETZ

Ces ouvrages peuvent être considérés comme le type même de positions avancées situées à I'extérieur de Ia se- conde ceinture fortifiée construite autour de METZ.

a) OIIT/RAGES DE FEVES ET CÀNROBERT

Date de construction : 1911 1915.

Communes concernées 3 - FEVES, UÀRÀNGE-SILVÀI{GE.

Surface du Domaine Public Militaire z 23O hectares, dont 2L3 sur FEVES.

De même qu'ils avaient été obligés de construire les ouvrages KELLERMÀNNet RICHEPÀI{CE pour protéger Ia Feste LOTHRINGEN (G.F. LORRÀINE) du côté de I'Ouest et du Nord-Ouest, les Allemands se sont aperçus que la ligne des hauteurs qui s'étend entre Ie village de FEVES, le HORIMONTet les Carrières d'AIIANVILLERS, constituait une position dangereuse pour cette Feste, êt ont, décidé de I'occuper. 260

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Linite du Domaine Public Militaire autour des Ouvrages de FEVES et CÀI{ROBERTen 1954 Echetle z L/25 000 26L

Cette ligne de hauteurs, dont l,altitude est sensible- ment Ia mêrne que celle de Ia Feste LOTHRINGEN, se dresse à moins de 2 000 m de celle-ci, et masque à ses vues la route de SÀINT-PRIVAT à I{ÀIZIERES, qui circule dans un ravin encaissé entre la forêt de FEVES et celle de JAIIMONT.

Ces ouvrages dénommés autrefois ouvrages de FEVES et de HORIMONT, ont été commencés au cours de l'été l_911 par la main-d'oeuvre militaire. Àctivement édifiés jusqu-au début de la guerre, il ont été retrouvés inachevés au lendemain du Traité de VERSÀILLES (28 juin 1919).

L'ouvrage d'infanterie de FEVES situé au Nord du village à la cote 333, comprend un élément de tranchées avec 3 abris en béton qui bat le ravin de BROIiMÀUXau Nordr rrrr autre demi-circulaire avec I abris bétonnés qui bat les pentes Est du plateau et la route de SEMECOURT, êt un fossé extérieur protégé par un réseau de fils de fer de 15 n d'épaisseur"

L'ouvrage d'infanterie CÀI{ROBERTI situé sur le mamelon irunédiatement à I'Ouest de FEVES, consiste en une tran- chée suivant 1'horizontale du terrain, précédée d'un large fossé et d'un réseau de fils de fer de i.0 m d'épaisseur. II est organisé par une casemate comprenant deux pièces d'artillerie qui bat le glacis, la route de à I{ARÀNGE, par deux observatoires cuirassés d'infanterie et par 4 emplacements bétonnés pour canons destinés au flanquement de l,ouvrage.

L'ouvrage CAI{ROBERTII est situé au Sud-Ouest du précé- dent et domine à I'altitude de 363 n. II comprend 5 tranchées d'infanterie, entourées chacune d'un réseau de fils de fer de l-0 m d,épaisseur, 4 emplacements pour ca- nons, des parapets renfermant 20 abris bétonnés, I guérites-observatoires en acier, et des caponnières re- liées à des abris arrières au moyen de communications souterraines profondément enterrées. 252

L'Ouwrage CÀIIROBERTIII situé au croisement des routes de SÂINT-PRIVÀT à FEVES et de SÀINT-PRIVÀT à NORROY-LE-VENEUR, est formé de 5 points d'appui princi- paux. Il renferme des blockhaus, des emplacements pour canons, des parapets bétonnés, 34 abris bétonnés et 10 postes de guetteurs en béton. A l,extérieur de I'ouvrage et au bord de Ia route de METZ à SÀINT-PRMT, se trouve une casemate bétonnée pour 2 canons avec des abris profonds, faite en 1915 et destinée à faire feu suT SAINT-PRIVAT.

Tous ces ouvrages sont reliés par des parapets d'infanterie, précédés d'un fossé généra1 de 10 m de largeur, creusé dans le roc suivant un Èracé en cré- maillère ou polygonal, et battu par des coffres de contrescarpes ou des caponnières. Son développement to- tal devait atteindre plus de 4 km 400, mais iI est inachevé sur 850 m environ entre les ouvrages de FEVES et de CÀI{ROBERTT, et ne se compose que d'une tranchée précédée d'un réseau de fils de fer de 10 m d'épaisseur, de 10 observatoires d'artillerie et de 5 abris bétonnés. Tous les ouvrages de FEVES et CÀIiIROBERTsont alimentés en eau potable par la station d,ÀIIMONT, êt équipés de I'électricité.

L'ensemble des ouvrages de FEVES et CANROBERTa été dé- classé du domaine public militaire par Ia Loi du 2 avril L954. L'unité foncière militaire de plus de 230 hecta- res, a été vendue aux enchères publiques Le 8 novembre 1950, êt att,ribuée à M. IrIÀSSONÀimé, Exploitant Fores- tier demeurant dans Ia région parisienne, pour la sonrme de 220 000 Francs. Etle sera revendue quelques années plus tard, pour le même montant,, mais dépouiltée de sa hauÈe futaie et de tout son bois.

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b ) orrvRÀGEs pE SoRBEY

Date de construction : 1908 1910.

Commune concernée : - COIIRCELLES-SIIR-NIED.

Surface du Domaine Public Militaire : 15 hectares, dont 12 hectares pour I'Ouvrage de SORBEY- SUD.

Première fortification considérée comme une "position avancée" sur Ia rive droite de la MOSELLET ên avant du Groupe Fortifié LA II{ARNE de 5 km, l,Ouvrage de SORBEY-SUDest situé en grande partie sur la hauteur qui se trouve à 500 m au Nord du village de SORBEYà Ia cote 240.

Les Ouvrages de SORBHI se composent de deux batteries à ciel ouvert, d'une caserne et de deux magasins à muni- tions. Àu Sud, l'Ouvrage de SORBEY-SIID tire dans la di- rection du Sud-Est, occupe Ie point culminant du piton à l'altitude de 252 m. Elle comprend 6 emplacements béton- nés et deux observatoires. En arrière de la batterie, s'élève la caserne en béton, à un seul étage, gui ne comporte que 5 casemates d'hommes, avec cuisine et ré- servoir à eau potable de 20 m3. Enfin, à Ia batterie est, annexé un magasin à munitions et un poste de commande- ment bétonné. 264

Au Nord de ce grouper sê trouve la seconde batterie, I'Ouvrage de SORBEY-NORD, pour 2 obusiers sur affût pro- tégé avec un magasin à munitions et un poste de comman- dement bétonné. Elle renferme en outre une petite case- mate pour hommes, avec un réservoir à eau de 2 m3. Cette batterie est protégée avec 7 guérites-observaÈoires en acier. Elle est reliée à la voie ferrée par une voie normale et fonctionne indépendamment de la batterie sud.

Les ouvrages de SORBEY-NORDet SUD sont précédés d,un réseau de fj-ls de fer barbelés de l_5 m d,épaisseur avec grille et par 2 groupes de tranchées accolées.

Les ouvrages de SoRBEY ont été décrassés du Domaine pu- blic Militaire par Ia Loi du 2 avril L954. L,Ouvrage de SoRBEY-suD a été vendu en 1960 et celui de soRBEy-NoRD en L961, par adjudication publique, à des particuliers.

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Limite du Domaine Public Militaire autour des Ouvrages de SORBEYen L954 Echelle z L/25 000 266

c) orrvRAGE pE r{oNT

Date de construction : 1908 - 1910.

Commune concernée : - PÀliIGE.

Surface du Domaine Public Militaire z L2 hectares.

L,'Ouvrage de MONT peut être considéré comme le tlpe même de "position de batteries avancées du Front-Est", situé sur la rive droite de la MOSELLE.

Il est situé sur 1e piton qui est au Nord et contre Ia route de IvIONTà , à 300 m du village de MONT oû il culmine à la cot,e 285. II est considéré comme une posi- tion avancée du Groupe Fortifié LÀ MARNET ên avant de 7 kn.

I1 comprend 3 batteries de 5 canons sur plateformes bé- tonnées munies chacune d'un observatoire bétonné ayant respectivement COURCELLES-CHÀUSSY, ÀNCERVILLE et PAIiIGE conme direction de tir, une caserne bétonnée pouvant abriter L20 hommes, quatre parapets d'infanterie pour couvrir les batteries, plusieurs magasins et un réser- voir d'eau potable de 40 n3. 11 renferme en outre un poste de commandement à chaque batterier uD observatoire cuirassér uD abri à munitions, 15 abris de petites di- rnensions et 1L postes de guetteurs (guérites en forme d'escargot), échelonnés le long des parapets. 267

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Limite du Domaine public Miritaire autour de l,ouvrage de MONTen 1954 Echetle z t/iS- OOO 268

L'ouvrage entier est entouré d'un réseau de firs de fer barbelés de l-5 m de largeur.

L'ouvrage de MONT, conmencé en J.908, a suscité dès Lgo4, ra curiosité des habitants des conmunes voisines. preuve en est, cet article du Journar LE MEssrN en date du 1l_ août 1904, oû le journaliste rerate la visite des offi- ciers arremands à la recherche de positions à fortifier.

L'ouvrage de MONT a ét.é déclassé du Domaine pubric Mili- taire par la Loi du 2 avrir Lgs4, êt a été vendu en Lg67 à la commune de PÀtilGE. Les élus re détourneront ensuite de sa vocation initiale pour Ie transformer en places à bâtir : le lotissement "MONT-SEJOIIR".

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' Un uorvoan fort ? : Denuis quclouc .Lomps,lladmioistralion militaire ée liir.e sur.le plateaudo lllont, près l-randremont, à'de trôs..actifslravaur :d'arpenlage.On mesurect: jalonne lerrne. Do nombreur Olliciersso livreni à desenquôles de otsu; il en arrivs de Metz,Morhioge, elc., nous écrit un habitan[ do Ia région, à chezal, e-n roilure, :en automobi-ie..-[Iêmc guô "on l'?qllu - jour a pu assister â rine é$sfante ascensionpar ces messicursde !a côte dc IHont,raidillon _-très prononcé.' Un grand break chargé d'uoe cargalson d'ofliciersplus ou.moins suoérieurs-- il y en avait bien dix ou douie - et attelé ile dour poméranlenséLaig ariivé pénible- monSjrrs[u'à mi-côte lorsqueles ihcvaux, renduse[ épuisôs.lâchèrenl pied e[ fu- ren! ént.raliés.à' reculons nàr l'énorme charge. Ûn un clin d'æit, l'éiuipagoroula au bas de la eôleei versa aveCh-ommes, bagageset tout,le trcmblemen3dans les vignes.Da passant,ajouLons qu'il n'y eut, par le plus grancldes hasards,irrcuo tc- cidenl dc persouneà signaler. Ocsailéôs ct vcnuesônt. naùurellemen! éveilléI'at,[ention, des babitants'de la iô- gion.et commolcs géomèlres'sont aussi mysùérieuxquo dcs charùreux,on esùper- ,sgadéque sousFeu'un lorl s'élèverasur ile plateiu, .fortlui dorniuerait la route ide Saint-Avoldeù comrnanderaiuà la voie , ferréc.de IMetz-Boulav. i Le châteaud'Urvil[o s'élèvo'à uue fai- 'ble distanccdu plateau,dong I'arêlo a uoe longueurde deux kilomê[res. Àvcc Ie loru de Verny, dont oB com- menqerala consùructiondans un bref dé- - - 'seraiilai du nroinsc'e.e! I'avis général ce Je secood'fort evanpê au Sudct, sur lc flanc Itrstde l\[etz.'

Article du Journal LE MESSfN du 11 AOUT 1904 270

d) orrvRAGE pE srLLY

Date de construction : 1908 1910.

Communes concernées : - COURCETJ.ES-CHAUSSY, - MAIZERY, - SILLY-SUR-NIED.

Surface du Domaine Public l"lilitaire z L2 hectares.

L'Ourrrage de SILtr,Y occupe Ie piton situé au Sud-Est du village de LANDREIT{ONT, à la croisée des routes de LANDREMONT à MONT Et dE LANDREMONTà METZ à I'AltitUdE de 285 m, et se situe en avant du Fort de LAWAILIERE à une distance de I km.

11 comprend une batterie à ciel ouvert pour 5 canons sur plateforme bétonnée, tirant dans la direction de COURCELLES-CHAUSSY, une caserne en béton pour 72 hommes avec un rése:rroir d,eau potable de 80 m3 et un parapet d'infanterie revêtu en pierres sèches.

L'ouvrage renferme en outre un poste de commandementr un abri à munitions, I abris de petites dimensions | 2 ob- servatoires non cuirassés et 15 post,es de guetteurs dans des guérites en acier, échelonnées le long des parapets.

L'Ouvrage de SILLY est clôturé par un réseau constitué de fils de fer barbelés de L0 à 15 m d'épaisseur.

L'Ouvrage de SILLY à LANDREMONT,a été déclassé du Do- maine Public Militaire par Ia Loi du 2 avril L954, et a été vendu aux enchères publiques l_e 25 mai i.960.

Inutilisé pendant de nombreuses années, cet ouvrage de défense est réutilisé. II a été loué et soigneuèement aménagé par les Gardes de I'Office National de la Chasse de la MOSELLE, gui y ont installé Leur quartier général. Equipé de salles de réunion et de matérie1 vidéo, il permet aujourd'hui d'accueillir les élèves de la Fédéra- tion des Chasseurs de la MOSELLE, en formation dans un espace de L2 hectares entièrement clos.

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8.r1 -

Limite du Domaine Public Militaire autour de I'Ouvrage de SILLY en 1954 Echelle z L/25 000 272

e ) oItvRÀGE pE SATNTE-BARBE

Date de construction : 1908 1910.

Commune concernée : - SÀINTE-BÀRBE.

Surface du Domaine Public Militaire : 2l hectares.

Dernier ouvrage de la position dite avancée sur la rive droite de la MOSELLE en avant du Fort CHÀMPÀGNEde 5 km, l'Ouvrage de SAINTE-BARBE est situé à l,intersection des routes de SATNTE-BARBE à METZ et de SAINTE-BARBE à ,à 600 m au Nord du village à la cote 303.

II se compose de deux batteries avec plates-formes bé- tonnées pour 6 canons chacune, l,une tirant vers le Nord (Batterie Nord), l,autre tirant dans la direction de l'Est (Batterie Est), et d'une batterie armée de 2 ca- nons sur affût protégé placée au Sud des deux précéden- tes. I1 comprend aussi une caserne en béton pour L50 hommes avec une citerne d,eau potable de 40 rn3, de plu- sieurs magasins à munitions, de 2 observatoires bétonnés et de 20 postes de guetteurs en acier échelonnés le long des parapets.

L'ensemble de la position de SAINTE-BARBE est entouré de quatre tranchées, et d,un réseau de fils de fer barbelés de 12 m d'épaisseur.

L'Ouvrage de SAINTE-BARBE a été déctassé du Domaine pu- blic Militaire par Ia Loi du 2 avril L954, êt a été vendu en L967 par adjudication à des particuliers.

Cet ancien ouvrage de défense est aujourd'hui Ie siège des Laboratoires LEHNING, et 1a partie Sud a été trans- formée en terrain de football.

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Limite du Domaine Public Militaire autour de I'Ouvrage de SÀINTE-BÀRBEen 1954 Echelle z L/25 000 274

Dès le début de leur construction, les Autorités alle- mandes ont prescrit autour des ouvrages avancés de FEIIES, CÀI{ROBERT (rive gauche) et SORBHI, UON[, SILLY, SÀINTE-BÀRBE (rive droite), un glacis (1-ère zone de 500m et 2ème zone de L550n pour les forts détachés ) qui s'étendra iusqu'à 2 250 mètres des fortifications, conformément à Ia Loi du 2L décembre 1871.

Les servitudes défensives continueront à produire illégitimement leurs effets, jusqu'au 2 mars L929 (Af- faire BOISTEÀUX), date à laquelle la Cour de CassaÈion Ies rendra implicitement caduques.

Enfin, les Àutorités françaises décident une dernière fois de les réactiver, en les classant en 1ère série des Places de Guerre, par Ia Loi du 15 février I932r .S_ toutefois les doter expressément de zones de servitudes défensives.

Mais ce gigantesque potentiel nilitaire ne se limite pas uniquement à la première et à Ia seconde ceinture forti- fiée autour de METZ. En 1899, Ie Gouvernement Àllemand ordonne, aussi, la construction d'une ceinture fortifiée puissamment armée autour de TIIION\III;LE.

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