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A. SOUBEIRAN Ingénieur du G . R . E . F. Section Technique Centrale des Espaces Verts Sous-Direction de l'Espace Naturel Direction des Forêts

1ter, avenue de Lowendal PARIS - (7e )

A PROPOS DU PARC NATUREL RÉGIONAL DE SAINT-AMAND-LES-EAUX - ()

R . MINAIR

Au début du siècle, un mouvement qui prit naissance simultanément dans de nombreux pays, retint l'attention des gouvernements sur la nécessité de protéger la nature et de mettre en réserve de vastes territoires . Ce fut là l'origine des parcs, le plus souvent nationaux.

La plupart des pays d'Europe Centrale ou Septentrionale, d'Amérique et même d'Asie, édic- tèrent une réglementation visant à protéger des surfaces de leurs territoires souvent importan- tes . La , semble-t-il, resta en arrière . Si des réalisations ponctuelles ou très spécialisées virent le jour : séries artistiques dans les forêts domaniales, réserves de chasse, institution d'une législation sur la protection des sites, etc ., la protection à buts multiples d'ensembles rela- tivement vastes resta étrangère aux préoccupations . II faut dire, d'une part, qu'il n'y avait pas urgence et d'autre part, que les difficultés étaient grandes.

II n'y avait pas urgence : après l'immense tuerie de la première guerre mondiale, la popula- tion française restait stable, voire même allait en régression ; l'agriculture maintenait un mode d'exploitation assez traditionnel qui ne risquait pas de bouleverser le paysage ; jusqu'en 1936, les Français voyageaient peu : le nombre des automobiles était faible, les congés payés n'existaient pas et la population n'éprouvait pas le besoin d'effectuer des migrations importantes pendant l'été ou chaque week-end.

II y avait des difficultés : dans les pays neufs, la population était très inégalement répartie et les secteurs ruraux non colonisés se prêtaient particulièrement bien à une mise en réserve qui, de fait, ne gênait personne . De même, dans certains pays de vieille civilisation, il était facile de réserver de vastes landes, à sol trop pauvre pour susciter une activité vraiment rémunératri- ce : dans les pays scandinaves par exemple, il est assez curieux de constater que les neuf dixièmes de la population vivent sur le dixième sud du pays, laissant d'immenses surfaces prati- quement inhabitées, où la puissance publique peut facilement intervenir . En France, bien au contraire, tout le territoire, à l'exception peut-être des très hauts sommets, est approprié et occupé par l'homme, et jusqu'aux fortes altitudes, l'influence humaine s'est manifestée depuis très longtemps, façonnant le paysage et rompant les équilibres qui ne peuvent plus être qua- lifiés de a naturels a au sens strict de ce terme.

Après la deuxième guerre mondiale, le contexte se modifia rapidement : les naissances se firent plus nombreuses, la reconstruction du pays se doubla d'une extension des agglomérations parfois anarchique, souvent inesthétique . Les difficultés du marché agricole entraînèrent un bouleversement profond dans l'occupation des sols et le remembrement modifia profondément le paysage rural, supprimant haies et talus, faisant disparaître les petites enclaves boisées, déplaçant l'habitat.

L'ALLÉE DES HETRES OU DRÈVE A FAUX 593 PHOTO A. BELURIER Parallèlement, l'élévation constante du niveau de vie, dont la manifestation la plus sure a été ie développement prodigieux du parc automobile, fit naître un besoin de retour dans des espaces non urbanisés qui rendait nécessaire la création d'un équipement d'accueil adap- té. La situation devint telle qu'il fallut songer à faire quelque chose et à le faire rapidement. Satisfaisant à cet objectif, comme également à d'autres aussi importants — sauvegarde d'une nature d'une qualité exceptionnelle, conversion d'une économie rurale en déclin dans des ré- gions en voie de dépeuplement — les Parcs Nationaux ont été institués . Leurs critères d'éta- blissement sont précis et leurs exigences vis-à-vis des sites naturels qu'ils englobent élevées afin de répondre au label international de « Parc National ' et justifier l'intérêt national qui leur est porté . Leur conception accorde donc de l'importance à la protection et à l'aménage- ment d'un espace naturel très vaste, le « parc „ proprement dit, les équipements d'accueil se développant autour, dans la zone périphérique «, qui bénéficie par ailleurs d'un programme de mise en valeur économique et touristique prioritaire. Les parcs nationaux constituent ainsi l'échelon supérieur de cette conservation de la nature, pour le plus grand service de l'homme, internationalement reconnue nécessaire dont je parlais en commençant cet article . Mais il devait y en avoir d'autres afin de satisfaire plus directement, dans des conditions économiques différentes et des situations géographiques variées, le besoin d'espace et d'évasion des populations urbaines concentrées dans des mégalopolis. La formule qui a été trouvée est le parc naturel régional, pièce nécessaire de l'aménagement de la région comme l'est la métropole régionale . Pour en cerner le contour, des journées na- tionales d'études, auxquelles ont pris part de nombreux Ministères, d'emminentes personnalités politiques et scientifiques aussi diverses que des sociologues et des artistes, des forestiers et des médecins, des géographes et des paysagistes, se sont tenues, en septembre 1966, dans un petit village de Haute-Provence : ce fut LURS I . Ces journées d etudes feront date dans l'histoire des Parcs . Après une nécessaire décantation des idées, il apparaît que là ont été réunis les éléments essentiels d'un immense puzzle, qui, en définitive sera concrétisé un jour par la chaîne de Parcs Naturels Régionaux . Bien sûr, la doctrine, si doctrine il doit y avoir, ne s'est pas trouvée instantanément fixée . Faut-il d'ailleurs la fixer, d'une manière statique, ou au contraire, simplement s'appuyer sur quelques fondements sûrs et solides et admettre un mécanisme de révision, toute une évolution susceptible de suivre en permanence les besoins et de tirer profit de l'expérience et des connaissances acquises ? Quoi qu'il en soit, LURS I fut bientôt suivi par la mise en place d'un Cycle d'études et de for- mation sur les Parcs Naturels Régionaux regroupant des « élèves « de régions et de formations très diverses, dont la tâche essentielle a été, non d'absorber religieusement des cours magis-

”< LA SABLIÈRE DU MONT DES BRUYÈRES " PHOTO A . BELURIER

594 Nature loisirs et forêt traux, mais, au contraire, de réfléchir en commun sur des problèmes soulevés, soit par divers conférenciers spécialisés, soit par la visite de réalisations étrangères en Europe, en Amérique du Nord et en Asie, et d'apporter ainsi une pierre nouvelle à l'édification des parcs . Pendant ce temps, les études se poursuivaient en vue de créer une quinzaine de Parcs répartis sur toute l'étendue du territoire français. Et parmi ces quinze parcs, il y a, bien sûr, celui de SAINT-AMAND-LES-EAUX, le premier, le plus étrange et certainement, aussi, le plus différent de tous.

Qu'est-ce que le Parc de SAINT-AMAND-LES-EAUX ? Si l'on regarde la carte de France, tout en haut, à la frontière belge, dans une région plate, qu'on dit humide, bien qu'il y pleuve moins qu'à Paris, dans une région des plus peuplées d'Europe, puisque le Nord fait partie de cet énorme ensemble de population qui, depuis ROT- TERDAM jusqu'à la RUHR et , regroupe près du quart de la population de l'Eu- rope Occidentale, on trouve le Parc de SAINT-AMAND-LES-EAUX . Sa surface théorique est de 10.000 hectares . En fait, son dessin est des plus capricieux . Autour de 5 .000 hectares de forêts, essentiellement domaniales, des liaisons englobent des paysages ruraux et les agglomérations enclavées ou périphériques se trouvent exclues . La carte du Parc apparaît comme une fine den- telle enserrant dans ses jours, villes très peuplées et usines . Et pourtant, le site méritait sa con- version en Parc. Où trouver en effet, à moins de 40 kilomètres de , la métropole régionale, 10 .000 hectares de terroir pas trop dégradés, accessibles facilement par le rail et par la route, prolongeant sur le territoire national, les réalisations ou les projets belges et offrant, malgré la faiblesse du re- lief, une variété de paysages, allant de l'herbage à la vieille futaie de hêtre, en passant par des étangs, des bouquets de résineux, des monuments historiques et des parcelles forestières en croissance ? Où trouver, également, un paysage dans lequel se trouvent mieux marquées l'histoire de la Na- tion et de ses luttes, l'histoire de la ténacité d'une population agricole, qui sut fertiliser jus- qu'à les rendre riches, des sols ingrats, marécageux et sableux ? Où trouver également, un paysage aussi marqué par la révolution industrielle du XIX" siè- cle mais qui panse peu à peu les plaies causées par les extractions minières jusqu'à les rendre esthétiquement supportables ? Où trouver encore une telle qualité de ciel, semblable à celui qu'ont si bien su rendre les peintres de l'Ecole flamande, une telle douceur, une telle variété de couleurs, alors que tant d'hommes n'ont comme horizon quotidien que la pelouse rase qui relie l'immeuble collec- tif à l'ensemble voisin ?

SAINT-AMAND a été, dès le départ, le jaillissement d'une idée locale . L'idée du Parc résulte de la convergence de la volonté des forestiers de faire des forêts domaniales de SAINT- AMAND et de , un ensemble de promenade agréable et celle des Elus locaux de faire lever la malédiction qui pèse sur la région du Nord que chacun croit affreuse, alors que le Sud de la Belgique, voisin, bénéficie lui d'une bonne réputation . Dire que cette convergence d'idées n'était pas sans contradiction serait passer rapidement sur les longues discussions, les mises au point délicates, voire même les impossibilités . Quoi qu'il en fut, un Syndicat d'Etudes groupant les collectivités locales et organismes intéressés fut mis sur pied dont tous les membres prirent l'affaire à coeur et ne ménagèrent pas leur peine . De création plus récente l'Office National des Forêts adhéra au Syndicat d'Etudes en 1966, apportant avec lui ses moyens en personnels et l'étendue des forêts domaniales qui lui sont confiées . Sa participation ouverte a, sans nul doute, largement contribué à une mise en place rapide du Parc. Le particulier intérêt manifesté au plan local pour le Parc et la qualité des réactions qu'il a susci- tées méritent d'être soulignées ; ceci rejoint la volonté maintes fois exprimée par l'Aménage- ment du Territoire qui anime, au plan gouvernemental, la création des parcs naturels régionaux, de faire de ces parcs des réalisations régionales pour que les parcs naturels n'apparaissent pas comme une construction des pouvoirs publics, imposée et critiquable à volonté, mais, au contraire, soit l'affaire des populations directement concernées, qui y vivent, qui les fréquen- teront, et qui, par ce fait même, devront en sentir l'intérêt, en découvrir les avantages, puis spontanément, en favoriser la création et en assurer l'entretien et le bon fonctionnement.

Le Parc Naturel régional est une oeuvre collective . Il ne doit pas résulter de l'effort d'un seul homme ou d'une seule équipe . Il faut vraiment que chacun éprouve le sentiment qu'il est le fait de tous, parce qu'il appartient à tous .

595 Au cours des voyages à l'étranger dont j'ai parlé plus haut, nous avons visité de nombreux parcs. Leurs conceptions varient fortement d'un pays à l'autre, allant de la réserve naturelle pure et simple au jardin zoologique classique . En France, une conception originale prend naissance . Elle résulte d'études et de confrontations menées depuis plusieurs années, des ré- flexions que chacun peut se faire, et actuellement quatre grandes idées directrices semblent se détacher, tout au moins en ce qui concerne SAINT-AMAND. La première de ces idées est, bien sûr, celle de la protection du paysage, mais cette protection du paysage ne veut pas dire arrêt ou figeage de toutes les activités humaines . Au contraire. Les formations végétales, telles qu'elles existent, ont été profondément modelées par des siè- cles de cultures agricoles ou forestières . Ce qui plait c'est justement le résultat de ce modelage. Suspendre les interventions humaines provoquerait une érosion de ce paysage, car chacun de ses éléments doit rester vivant, et entraînerait fatalement une dégradation de sa qualité . Un tel résultat ne saurait satisfaire personne et serait contraire au but recherché . De toute façon, on ne peut songer à entraver l'activité économique sur 10 .000 hectares de sol dans une région aussi peuplée . L'idée de protection est plus une idée de précaution ; précaution à prendre lors du martelage des coupes, pour s'efforcer d'harmoniser au mieux les obligations sylvicoles ou de production avec le maintien ou l'amélioration de l'esthétique du site . Précaution aussi dans l'utilisation des terres agricoles en promouvant, chaque fois que cela sera possible, des techniques nouvelles utiles et rentables pour l'agriculteur, sans provoquer un bouleversement incontrôlable du terroir . Dans la région de Saint-Amand, l'activité agricole dominante est l'éle- vage en vue de la production laitière et une des tâches du Parc serait d'aider par l'informa- tion, l'éducation, et peut-être même par des aides plus concrètes encore, à améliorer cette pro- duction, afin que l'éleveur éprouve la nécessité de conserver à sa terre son caractère de prairie permanente, toujours verte, qui convient si bien dans un Parc et qui s'allie si harmonieusement à la lisière de la forêt feuillue et à la peupleraie. La deuxième idée, et en date l'une des plus anciennes, est de donner au citadin un but de pro- menade, promenade dans la nature, dans la forêt ou dans la campagne, dans des paysages reposants dont la ville le prive et dont il a de plus en plus besoin de façon inconsciente, pres- que physiologique . C'est à ce but que répondent tous les équipements d'accueil réalisés, dès 1959, par l'Administration des Eaux et Forêts, poursuivis maintenant par l'Office, et qui, de- main, espérons-le, déborderont largement le cadre forestier . Ces équipements d'accueil sont, d'ailleurs, conçus d'une manière un peu différente de ceux existants dans les autres forêts car il s'agit d'un Parc où la liberté créatrice doit être stimulée et où les nuances doivent bien mar- quer, pour ceux qui y sont sensibles, le caractère particulier et un peu exceptionnel des sites qu'ils parcourent. Au cours des études, il est apparu que si la promenade — agrémentée, quand le temps s'y prête, d'un pique-nique — était susceptible de répondre au besoin de repos et de délasse- ment du citadin et satisfaire ainsi aux aspirations présentes du plus grand nombre, elle pouvait susciter le désir d'un exercice physique plus complet et plus actif . La troisième idée est donc que le développement des sports naturels favorisant l'exercice corporel devrait être recherché à l'intérieur même du parc et être considéré comme un de ses objectifs importants . Il n'était évidemment pas question de transformer les 5 .000 hectares forestiers et les 10 .000 hectares du Parc en une base sportive de plein air . Néanmoins, on pouvait très bien concevoir l'implan- tation d'équipements privilégiés dans un site agréable, afin d'inciter les visiteurs à un effort physique, débarassé de tout esprit de compétition, permettant l'élimination des toxines qu'ac- cumule l'organisme dans une vie sédentaire. Enfin, la quatrième idée résulte de la remarque que la marche dans un cadre naturel agréable, large et reposant, place l'esprit dans un état de réceptivité particulière quand bien même elle aurait réclamé un effort et de la persévérance . Aussi, les promoteurs du Parc, tant sur le plan national que sur le plan local, ont-ils pensé que cette disponibilité du public ne devait pas être perdue et que le Parc, favorisant l'éducation du corps, pourrait également contribuer à la formation de l'esprit et pourrait être l'occasion d'une initiation culturelle . Si les musées, dans leur conception classique et au coeur des villes, ont souvent un aspect scolaire qui limite peut-être leur fréquentation, il est possible de penser que l'exposition de collections dans un site agréable et choisi aura un effet attractif qui retiendra l'attention du visiteur en quête d'in- térêt. D'où l'idée de faire plusieurs musées de plein-air, de constituer des réserves botaniques, de créer des arboretums, pour faire du Parc un instrument d'enrichissement de la personne et de la diffusion de la culture . Dans cet esprit, on peut même concevoir, pour l'avenir, une ani- mation artistique qui serait, soyons-en sûrs, très appréciée.

Basées sur ces quatre idées clefs, des réalisations nombreuses sont en cours ; de nombreuses autres sont à l'étude ou en projet . Leur énumération serait fastidieuse, et un texte écrit ren- seigne bien moins qu'une visite sur place . Néanmoins, on peut parcourir rapidement une liste qui ne saurait être exhaustive .

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Nature loisirs et foret

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" LE PARKING DU COUCOU " PHOTO A . BELURIER

Sur le plan administratif qui débouche d'ailleurs partiellement sur le plan psychologique, il im- porte de mettre en exergue l'adoption de la Charte du Parc, véritable déclaration d'intentions et engagement moral des signataires, dans laquelle les populations locales ont pu, par la voie de leurs élus, préciser leurs besoins, leurs désirs et leurs possibilités d'action. La délimitation précise du Parc a fait l'objet d'un intéressant travail de confrontation d'idées et de concertation de la part des différents services techniques et administratifs concernés. Elle a été, en fait, un véritable travail d'aménagement local du territoire dont le besoin était certain et dont on ne peut donc que se féliciter que le Parc l'ait fait aboutir. Les populations locales n'ont pas seulement été associées aux études et à la définition des orientations à prendre, préalables à la création du Parc ; elles le seront bien plus étroitement encore par la constitution du Syndicat Mixte de Réalisations et de Gestion, organisme politique et financier, où ne siègent que des représentants des municipalités et des organismes de droit plublic locaux auxquels il faut cependant ajouter l'Office National des Forêts qui a tenu à s'y associer par suite de sa mission concernant la gestion des forêts domaniales et de l'aide qu'il pouvait, de cette manière, apporter au Parc. L'Association des Amis et Usagers du Parc regroupe, quant à elle, les particuliers qui, par leurs goûts, leurs aptitudes, leurs études, tiennent à participer à la vie du Parc. Sur le plan des réalisations matérielles, citons, pêle-mêle, l'aménagement de la chasse, sous une forme originale qui permet de concilier la licence de chasse avec les nécessaires pré- cautions d'exercice d'un tel sport sur un territoire très fréquenté par le public, où chacun doit faire preuve de compréhension, de courtoisie, de prudence, d'éducation cynégétique, qui, seules permettront de jouir de ce plaisir, sans apporter de gêne excessive aux autres usagers. Il en est de même pour la pêche, distraction populaire très prisée, paisible et saine, qui ne de- mande pas pour son exercice de discipline spéciale, et qui mérite d'être développée. Comme nous l'avons dit plus haut, les équipements d'accueil pour la promenade en forêt res- tent assez proches des équipements qu'on peut rencontrer dans les autres forêts domaniales : routes de promenade à circulation lente, aires de pique-nique avec tables-bancs, petites plai- nes de jeux, sentiers de promenade, piste cavalières, aires de stationnement, etc . Un soin par- ticulier est cependant porté à leur finition, et leur agencement varie d'un endroit à un autre pour les faire « coller e au site et permettre une fusion avec la nature aussi complète que possible.

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R . F . F . 9-68

Réserve botanique . . . ~

Réserve ornithologique

Musée

Centre d'accueil t`

Restaurant

Camping

Aire de pique-nique

Centre hippique

Aire de jeux (boules, tir â l'arc, etc) . '4)f

Tennis

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Voie ferrée et gare . .

Voies d'accès existantes et à créer.

Voies de liaison existantes et à créer. •111111NIInIWIIIIIO =D AI»

Voies intérieures existantes et à créer. Périmètre sensible ...... Forêts Ar-- Parc Naturel Régional

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. . Réserve Ornithologique

FORET DE . WALLERS

HORNAING

CONDÉ • • •ij / . , sur I'Escaut • HAUTERIVE~3~, • . ~ . 4,177 0 ^_' ♦ • elgimmi • , ~ 0 ~ / ~ ' LA CROISETTE Musée de plein air

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rond ade la FORÊT Fontaine Bouillon ST-AMAND - RAISMES

étoile de Réserve d'animaux Cernay sauvages Musée de la Mine

Cité • PINSON •

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BRUAY sur l'Escaut .+ RAISMES• ~Lecate • ~

ST-SAULVE

VALENCIENNES /iii_ En ce qui concerne les parkings, par exemple, s'ils devront être assez souvent de type urbain aux portes du parc, pour garantir une capacité d'accueil suffisante, ils seront en majorité sous-bois à l'intérieur du massif et dessinés cas par cas, afin d'éviter l'aspect trop fonctionnel et rébarbatif des réunions de voitures. Parallèlement à cet équipement d'accueil qui vise à mettre en contact le promeneur avec la na- ture, un centre équestre a été réalisé, centre équestre qui trouve un premier prolongement naturel dans les allées cavalières de la forêt mais qui devra, plus tard, s'étendre dans l'espace rural tout entier . Une base de plein-air, située en bordure du massif domanial, est en cours de réalisation . Le camping n'est pas oublié : quelques terrains de camping sauvage seront réser- vés et un grand camp à trois étoiles sera aménagé . Un centre d'accueil et d'hébergement doit naître bientôt. Une base nautique, réservée à la navigation à voile, doit être construite. Ces différents équipements à caractère sportif ont vu leur implantation choisie en fonction des qualités propres des sites mais également de façon à constituer avec les équipements de caractère culturel un maillage harmonieux et varié du Parc . La base nautique d'Amaury sera proche du Musée de plein-air de la Batellerie, où seront rassemblés, sous une présentation ori- ginale et sans doute unique au monde, les éléments anciens de la navigation fluviale en bois. Le Musée de plein-air exposant de vieilles maisons rurales ne sera pas loin du centre équestre principal, ni du centre d'accueil et d'hébergement de Luron . Un musée de la Mine est éga- lement prévu. Il sera proche de l'arboretum où seront rassemblées, sans esprit de système, toutes les essences forestières locales, acclimatées ou acclimatables . Les amoureux de la na- ture pourront visiter la réserve ornithologique : des enclos permettront une observation rapide aux plus pressés, en espérant que parmi eux, certains, intéressés, reviendront munis de jumel- les pour se livrer à une observation d'oiseaux sauvage in situ, à partir de huttes ou de sentiers spécialement aménagés . Une réserve cynégétique permettra l'approche des grands animaux gibier de nos forêts, dont certains spécimens seront parqués en semi-liberté pour être plus ac- cessibles et satisfaire ainsi tous ceux qui ne disposeront pas du temps ou des possibilités phy- siques pour parcourir un grand massif. A proximité de certains de ces équipements, des haltes et des auberges seront, dans la mesure des initiatives, aménagées qui permettront peut-être, une restauration sur place dans un cadre attrayant et original. Enfin, la flore de SAINT-AMAND présente des particularités très intéressantes pour la région, et certaines zones sont maintenant classées en réserves ponctuelles dirigées pour des motifs scientifiques, d'éducation ou d'enseignement. Pour leur conduite, l'aide et la participation des scientifiques est vivement souhaitée et recherchée.

" LA MARE A GORIAUX " PHOTO A. BELURIER

600 Nature loisirs et forêt

Tous ces équipements, éclatés en différents points du Parc devaient s'articuler sur une infra- structure d'ensemble bien préparée . Le parc est fait pour être visité, et ses équipements utilisés. Il importait donc qu'il soit doté de liaisons routières rapides et faciles : d'où la construction d'une Rocade Nord qui reliera, à l'extérieur de la forêt, le Parc aux différents autoroutes . La création de la réserve d'animaux dont la localisation était imposée par les conditions de sta- tions a pu se faire grâce à la vente à l'Etat par ses propriétaires d'une forêt particulière semi- enclavée . Dans un autre ordre d'idées, l'abondance des moustiques a nécessité qu'un assainis- sement général soit réalisé, mécaniquement sur les grands exutoires, manuellement à l'intérieur du massif boisé pour éviter des destructions irréparables.

Ces grands travaux d'infrastructure sont réalisés par les différents départements ministériels intéressés sur leurs crédits propres, alors que les équipements d'accueil et récréatifs sont fi- nancés par les collectivités locales qui bénéficient cependant pour ce faire des subventions normales . Il faut mentionner le rôle essentiel tenu en la matière par le département du Nord, dont le Conseil général a accepté de faire un effort exceptionnel par son importance en faveur du Parc et a ainsi permis sa création rapide au bénéfice de toute la région . Le complément du financement est, bien sûr, assuré par les communes et organismes directement concernés, que ce soit par leur territoire, l'intérêt de leurs habitants ou la nature de leurs activités. Le Parc est maintenant établi et sa gestion est devenue une réalité . L'Office National des Fo- rêts y apporte une contribution très active grâce au maintien d'un personnel important et à la mise à la disposition directe de l'organisme autonome de gestion du parc d'une partie de ce personnel par voie de convention . Cet appoint ne saurait être sous-estimé : l'existence d'une structure en place, fonctionnelle et hiérarchisée, composée d'un personnel expérimenté, disci- pliné et compétent, est un atout majeur pour la réussite . Toutefois, les problèmes de person- nel ne sont qu'un élément de la gestion du parc qui en pose de nombreux autres . Des prévi- sions ont été faites concernant cette gestion et notamment l'importance des dépenses ; toute- fois, en l'absence d'éléments de comparaison précis et dans l'incertitude dans laquelle on se trouve sur le niveau réel de fréquentation qu'atteindra le parc, ces prévisions ont été prudentes et une participation financière à sa gestion et à son entretien a été sollicitée des communes directement intéressées au Parc . Celles-ci ont très aisément accepté de prendre en charge un éventuel déficit de gestion, en le fixant, cependant, a priori, à un certain plafond . Il faut voir là, une nouvelle fois encore, la marque de l'intérêt très profond que la population locale porte au parc et des efforts très grands qu'elle concède pour sa réussite . Le décret 68-817 du 13 septembre 1968 a sanctionné cette volonté et donne officiellement le label de Parc Naturel Ré- gional au parc de SAINT-AMAND-RAISMES, le premier de France.

Il est possible maintenant d'affirmer, presque sans risque, que le Parc existe, qu'il fonctionne. Des jeunes habitant la région sollicitent des emplois, travaillent sur les chantiers de l'Office pen- dant les vacances scolaires . Des associations nationales ou internationales de jeunesse viennent leur prêter main forte . De nombreuses personnalités, des écoles viennent visiter la forêt et s'in- téresser aux premières réalisations . La presse locale, la radio, la télévision se font l'écho d'impressions très généralement favorables . Nulle part, on ne craint plus que l'écrin de verdure de SAINT-AMAND, sa forêt et ses prairies, soient travestis et convertis en Luna-Park : espace libre privilégié de la région, il sera plus largement ouvert encore grâce à un aménagement dis- cret et harmonieux permettant à chacun d'y trouver satisfaction . Les naturalistes eux-mêmes ex- priment leur contentement de voir que l'assainissement de masse réalisé permet l'évacuation des eaux surabondantes des périodes de crues sans qu'un bouleversement complet des fac- teurs écologiques se manifeste dans les zones d'observation intéressantes eux comme les autres ont été associés aux parc . Devant ce départ, nous formons donc le voeu que les moyens, les concours de bonnes volontés et le climat psychologique général restent ce qu'ils sont pour que le Parc de SAINT-AMAND soit une réussite malgré son caractère pionnier, et qu'il corresponde, dans la voie qui lui est tracée, aux besoins de la région et des hommes qui l'habitent C'est là notre souhait le plus cher .

R. MINAIR Ingénieur des Travaux des Eaux et Forêts à 1'0 . N . F Chef du Centre de Gestion de Saint-Amand Chargé de la mise en place du Parc 13 . rue des Echelles 59 - VALENCIENNES

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