MÉTHODOLOGIE CHANGEMENT LE PLUS SIGNIFICATIF

Quels sont les critères utilisés pour la sélection du récit ?

1. Le récit Répond aux trois (03) questions clés : identification de la personne, son implication dans le projet, les changements induits par le projet positif ou négatif. 2. L’élément déclencheur du changement est en rapport avec une barrière sociale liée à la PF. 3. Récit accrochant, cohérent, captivant et bref (une bonne description, précision et concision, traduisant les émotions). ANALYSE DES THÈMES DES HISTOIRES CHANGEMENT LE PLUS SIGNIFICATIF

Le projet « TEKPONON JIKUAGOU » a été un véritable facteur de changement de comportements au sein des communautés et a constitué une approche innovante, efficace et efficiente en matière en facteur des interventions de promotion de la PF au Bénin. Les différentes études d’évaluation ont certainement rendu compte du succès de cette intervention. L’analyse des différents témoignages ou récits significatifs recueillis exposent davantage la qualité significative des changements induits et la valeur de l’approche utilisée.

TENDANCES DE POINT DE VUE DE CHANGEMENTS LES PLUS SIGNIFICATIFS QUI ONT ETE CITE PAR LES REPONDANTS.

Le projet TJ a induit de nombreux changements autour des questions relatives à la planification familiale. Ces changements peuvent être relevés à plusieurs niveaux : niveau individuel, niveau du couple et au niveau de la communauté.

Au niveau individuel: On relève à travers les discours une évolution de mentalité par rapport aux questions de PF. Cela est dû certainement à l’accès aux sources fiables d’informations et à l’acquisition de nouvelles connaissances. Les interventions de TJ ont aidé à dissiper les idées fausses qui se faisaient au tour de toute question de PF. Des expressions justificatives comme « avec TJ nous avons compris l’importance de la PF » « je sais comment calculer la période féconde », etc. L’amélioration du niveau de connaissance évoquée par les répondants est facilitée par les discussions de groupe et les rencontres avec les agents de santé.

Au niveau du couple: Le changement le plus significatif cités dans presque tous les récits (16/17) est la communication au sein du couple. L’intervention TJ a véritablement agir sur un facteur prépondemment déterminant de l’adoption des méthodes de PF. Cela a permis de contrôler une barrière sociale qui considère les questions relatives à la sexualité comme tabou et ôtant tout pouvoir de décision à la femme. Les décisions relatives à la fécondité sont discutés en couple ce qui n’était pas évidant. Ce qui améliore l’harmonie au sein du couple.

Au niveau de la communauté: Au niveau de la communauté, il se dégage une acceptation relative des questions relatives à la PF.

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APPRECIATION / VALEURS LIEES A L’APPROCHE TJ CITEES

L’approche TJ est bien appréciée par les répondants. Approche innovante, TJ est une approche très efficace et efficiente en matière de la promotion de la PF longtemps considérée comme un sujet difficile.

Des récits on peut retenir trois niveaux d’appréciation de l’approche TJ : capacitation communautaire, diffusion et le rapprochement entre les services de santé et la population en matière de PF.

Diffusion: La diffusion par les réseaux communautaire est la plus grande valeur relevée à travers les récits. Les stratégies des dialogues au sein des groupements offrent une plateforme assez rapprochée des individus et à laquelle l’accès est très facile puisqu’il s’agissait d’un membre de la communauté, d’un fils, d’un frère ou d’une personnalité à qui déférence est accordée.

Capacitation: L’approche TJ est une approche communautaire par excellence. Centrée sur les réseaux sociaux communautaires, elle a permis l’acquisition par les catalyseurs et les personnes influentes des compétences à mener des discussions de groupes et utiliser des matériels techniques appropriés. Cela constitue une garantie pour la pérennisation des interventions. Les membres des groupements influents et surtout les catalyseurs bénéficient de

Rapprochement agent de santé-population: L’utilisation des cartes « Chacun Invite Trois » est très appréciée dans le témoignage de l’agent de santé.

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RECIT 1 : L’AMELIORATION DE LA COMMUNICATION DU COUPLE SIGNIFICATION : Ce récit, partagé par un membre d’un groupement TJ, met en vogue l’effet de la communication sur la vie de couple notamment en lien avec la sexualité, la relation de pouvoir au sein du couple et l’épanouissement de la famille.

Je suis AWE Séverine. J’ai 43 ans, je suis mariée, mère de sept (07) enfants dont deux (02) filles et cinq (05) garçons. Je vis dans la communauté de Babohoué, commune de Djakotomey; je vends des chaussures d’enfants et d’adultes. Je suis membre d’un groupement AVE&C du groupement AVE&C AGLOBA.

Un jour, l’animatrice AVE&C Djakotomey avait tenu une Assemblée Générale dans notre communauté à laquelle j’ai pris part et elle nous a parlé du projet Tékponon Jikuagou (TJ). Ensuite des groupements existants et fonctionnels de notre communauté ont été identifiés pour mener les discussions sur TJ ; c’est ainsi que mon groupement AVE&C a été identifié parmi les groupes de femmes influents et connectés qui se réunissaient régulièrement et nous avons choisi en notre sein, une personne surnommé "catalyseur" pour nous aider à discuter des histoires sur la Planification Familiale (PF). C’est ainsi que j’ai été impliquée dans TJ.

Des surprises ont été constatées et des changements ont été observés depuis qu’on a commencé les discussions de TJ. Je discute avec mon mari du sexe et de la PF. Voici comment j’ai commencé. Un jour après la discussion TJ dans mon groupe, j’ai fait le dîner, et le soir au lit, j’ai raconté à mon mari le sujet dont on avait discuté en journée dans mon groupe. Il était surpris. Je lui avais demandé pourquoi cette surprise et c’est là qu’il m’a informé qu’on lui avait parlé de la PF depuis jusqu’à lui remettre une carte pour se rendre au centre de santé et qu’il ne savait pas comment me le dire pour que j’accepte à cause des problèmes au début de notre mariage. En effet, "Après notre mariage, mon père venait parler à mon mari et moi de ce qu’on ne faisait plus beaucoup d’enfants de nos jours car selon lui, L’essentiel aujourd’hui devrait être de prendre soin du peu que l’on a engendré. Mais, cela ne nous disait rien et dès qu’il partait, mon mari me disait que mon papa ne voulait pas que je lui fasse d’enfants." Il me redit donc que lui ne veut pas arrêter de faire des enfants et moi aussi je lui expliquai que notre discussion n’a jamais dit de ne plus faire d’enfants. Par conséquent, je n’ai plus peur d’aborder ce sujet avec lui.

Enfin, mon mari m’a autorisé à me rendre au centre de santé pour plus de compréhension afin que nous adoptions une méthode de planification familiale. A cet effet, je m’y suis rendue, j’ai discuté avec la sage-femme qui m’a expliqué de long en large, les diverses méthodes de planification familiale et, je lui ai remis la carte CI3 (reçue du catalyseur de mon groupement). Quand je lui ai fait part de mon désir d’adopter une méthode, elle m’a posé plusieurs questions sur la survenue de mes menstrues et mon état de santé général. Cela lui a permis de me dire que je ne pouvais adopter de méthode actuellement car, après un accouchement, je ne retrouve mes menstrues que deux (02) ans plus tard ou, qu’il faut connaitre la régularité des menstrues parmi tant d’autres choses pour choisir efficacement une méthode. Ainsi, elle m’a mise sous traitement journalier afin que j’aie mes menstrues avant que nous ne parlions de l’adoption d’une méthode. De retour au foyer, j’ai fait le feedback de ma visite au centre de santé à mon mari qui n’y trouve aucune objection. Je puis donc dire que le processus d’adoption d’une méthode de PF par mon couple est en cours.

Oui, grâce aux discussions TJ dans mon groupement, mon mari et moi parlons aujourd’hui aisément du sexe et de la PF ou avant, je n’aurais pas osé aborder un tel sujet avec lui. A présent, mon mari écoute mes idées. C’est en cela que je dis que c’est positif. En effet, ayant déjà sept (07) enfants, il me serait plus avantageux de pratiquer une méthode de la PF pour ne plus avoir d’autres enfants comme l’a toujours désiré mon mari, qui a opté pour l’espacement des naissances tout en désirant d’être le géniteur de bien d’autres enfants. D’où, le fait d’adopter une méthode de PF est une bonne chose pour les femmes fécondes comme moi. C’est très bon pour nous qui sommes très fécondes.

- Collecté par le staff de CBDIBA ONG

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RECIT 2 : L’EPANOUISSEMENT DU MENAGE

SIGNIFICATION : Ce récit, partagé par un catalyseur, montre comment l'amélioration de la communication et de la prise de décision du couple sur la PF peuvent soutenir l'épanouissement du ménage.

Je m’appelle KOMAGBE Lucien, et je suis de Davihoué-Ablomè. J’ai cinquante-neuf (59) ans, je suis marié à deux femmes et nous avons eu 11 enfants. L’intervalle intergénésique est en moyenne de seize mois. Je suis le catalyseur du groupement « Totoulé Alomè, » un groupe de jeu de Domino. Je suis un cultivateur.

Un jour, nous étions à la maison quand le chef de mon village a gongonné pour nous dire que l’animateur vient pour nous parler d’un projet. Ce jour-là, tout le village en assemblée générale a identifié des groupements. Au total, dix-huit (18) groupements du village étaient identifiés et on avait sélectionné les six (06) meilleurs. Or il faut choisir un catalyseur au sein de chaque groupe. C'est ainsi que j’ai été choisi par les membres de mon groupement. On a été formé à Adjahonmè sur comment animer les discussions sur Tékponon Jikuagou. Du retour de la formation, j’ai commencé par animer sur TJ au sein de mon groupe « Totoulé Alomè. » C’est comme cela que j’ai été impliqué dans le projet.

Avant le projet Tékponon Jikuagou, je ne m’entendais pas du tout avec ma seconde femme car on se disputait à tout moment des rapports sexuels parce qu’elle ne voulait plus avoir des naissances rapprochées. Mais là, puisque c’est moi, l’homme, qui décide, il ne pouvait en être autrement. Avant mes enfants mouraient régulièrement. J’ai perdu trois enfants en cinq ans puis enregistré quatre avortements spontanés, Dès que le projet a commencé par travailler, beaucoup de choses ont changé dans ma vie dès que j’ai commencé par animer les discussions. J’ai reçu des connaissances sur les méthodes de planification familiale qui existent.

Aujourd’hui, ma jeune femme et moi avons fini par prendre la décision d’adopter une méthode de contraception. Elle a été mise sous contraceptif DIU. Maintenant, je m’entends très bien avec elle, et nous ne faisons plus des enfants rapprochés. Actuellement, mes enfants ne tombent plus malades. Ils sont en bonne santé, nous économisons beaucoup. Grâce aux renseignements donnés par le Projet Tékponon Jikuagou, je n’ai plus enregistré ces genres de choses dans ma vie.

Les changements apportés par le projet sont énormes. J’avais l’habitude de dépenser beaucoup d’argent à l’hôpital pour des cas de maladie dus au rapprochement des naissances. Actuellement, beaucoup d’économies ont été faites et ces dernières m’ont permis d’acheter une moto et de démarrer une nouvelle construction.

- Collecté par le staff de GRAIB ONG

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RECIT 3 : LA PARTICIPATION ACTIVE DES ELUS LOCAUX SIGNIFICATION : Un élu local utilise ses expériences personnelles pour parler de la participation active des élus locaux à l’initiative TJ, l’engagement des hommes dans la PF et la communication au sein du couple.

Je m’appelle N’DE Mahougbé. Je suis natif du village de Bossouhoué et précisement du hameau d’Edahoué commune d’Aplahoué. J’ai 59 ans ; je suis marié à six (06) femmes et je possède au jour d’aujourd’hui vingt-six (26) enfants. J’ai été élu chef de ce village suite aux élections municipales et locales de 2015 passées. Avant d’être élu chef de mon village, je suis et demeure une personne ressource de référence. Je suis un agriculteur planteur de profession. C’est dans ce rôle de chef de village et de personne ressource de référence que le projet a été porté vers moi pour autoriser la tenue des assemblées générales de cartographie communautaire.

Un jour, deux (02) dames étaient venues vers moi et quelques-uns de mes conseillers en tant que chef du village de Bossouhoué pour nous annoncer l’arrivée d’un nouveau projet nommé « Tékponon Jikuagou, » qui devrait utiliser les groupements fonctionnels pour travailler sur la planification familiale. Quand le choix de ces groupes était fait et on avait commencé les discussions et les dialogues, j’ai noté spécifiquement un changement en terme de quantité de nombre de plaintes et de règlement de conflits conjugaux entre les couples de ma communauté, chaque fois je fais le bilan mensuel des travaux que je fais en tant que non seulement chef de village, mais aussi en tant que personne ressource des collectivités de la communauté. Je dois reconnaitre qu’avant ce projet, je recevais des plaintes et réglais mensuellement jusqu’à quatre ou six conflits sur refus de rapports sexuels entre couples et mieux des bagarres entre époux et épouse.

Mais à présent je note dans mes bilans mensuels une nette diminution de ces plaintes et donc de mes charges de travail en tant que garant de la paix sociale dans ma communauté. C’est dire implicitement que l’explication de ces moyens modernes de planification familiale dans les groupes influents, leur compréhension et leur adoption par les membres de ma communauté ont amené un changement positif non seulement dans les relations intraconjugales, mais aussi dans mon travail et par conséquent un changement positif en matière de développement pour toute ma communauté. Il faut noter qu’avec les discussions dans les groupes influents, les femmes et les hommes ont compris qu’une femme qui adopte une méthode de PF n’est pas forcément une femme prostituée ou de mauvaises mœurs. C’est ce qui a principalement fait diminuer les conflits entre couple, si bien qu’au jour d’aujourd’hui, je ne reçois presque plus de plaintes des foyers liés au refus de rapports sexuels (une ou zéro après 2 (02) ou 3 (03) mois). Ce changement est sans doute positif parce qu’il procure de la paix dans les foyers et dans les familles et dans toute ma communauté.

Enfin, ce changement a été vraiment significatif pour moi parce qu’il a personnellement aussi impacté positivement mon propre foyer dans la mesure où trois (03) de mes épouses qui étaient très fécondes et qui tombaient régulièrement enceintes ont pu avec mon entendement adopté une méthode de leur choix. A présent, les relations sexuelles peuvent se tenir sans crainte. C’est justement pour cette raison que j’ai financé gratuitement lors de la campagne CI3, le déplacement de vingt-cinq (25) femmes de ma communauté vers la maternité centrale d’Aplahoué (à raison de 200F par femme) pour aller se faire consulter en PF et au mieux adopter au besoin une méthode de planification familiale à leur choix.

- Collecté par le staff de Plan International Bénin

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RECIT 4 : LA COMMUNICATION AMÉLIORÉE AU SEIN DU COUPLE SIGNIFICATION : Ce récit, partagé par un membre d’un groupement TJ, parle des effets induits dans la communication du couple liée aux rapports sexuels, à la prise de décision et à l'épanouissement de la famille.

Je m’appelle Noukounté et j’ai trente-cinq (35) ans. Je suis mariée et mère de cinq (5) enfants. Je vends du riz dans une école primaire et membre de l'Association Villageoise d'Epargne et de Crédits "Wadagbé," installée grâce à l’initiative ACCES, une initiative de CARE Bénin/Togo. Dans notre AVEC, nous parlons des questions d’hygiène et d’assainissement et nous menons des activités de mobilisation sociale pour un changement de comportement.

J’ai observé de grands changements au sein de mon groupement avec l'intégration des activités de TJ que nous menons. J’ai personnellement pris conscience de l'importance de la PF, grâce aux discussions menées dans mon groupe. Je me suis rendue au centre de santé avec la carte CI3 pour avoir d'amples explications et j’ai adopté le Jadelle après mon dernier accouchement il y a quatre mois (Décembre 2015). J’ai une vie sexuelle libre et épanouie car je n’ai plus peur quand mon mari veut tenir de rapport sexuel avec moi. Avant TJ, la vie sexuelle de mon couple était désastreuse; il y avait fréquemment de tension et des disputes.

Avec TJ, j’ai appris à comprendre mon mari et à discuter avec lui de tout ce qui concerne notre couple. Il arrive même qu’on discute avec nos enfants, ce que nous ne faisions pas auparavant. Et j'ai appris tout ça, lors des discussions sur les outils de dialogue au sein de mon groupe.

Ce qui a sensiblement changé dans mon ménage est qu'aujourd'hui il y a l’entente entre mon mari et moi, la considération et la compréhension. Car aujourd’hui, mon mari touché par les discussions de TJ que je mène avec lui, m’avise avant de sortir. Il fait face, de façon systématique et mieux que par le passé, aux charges de notre ménage. Il prête plus d'attention à nous, sa petite famille. Avec le consentement de mon mari, j’ai adopté une méthode de PF qui a apporté la paix dans mon foyer.

- Collecté par le staff de CARE Bénin/Togo

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RECIT 5 : LA DECISION D'UN COUPLE D'UTILISER LA PF SIGNIFICATION : Ce récit, partagé par un membre d’un groupement TJ, montre le dialogue au sein du couple sur l’adoption d’une méthode de PF et l’effet de cette décision sur le ménage et la communauté.

J’ai 35 ans, je suis mariée et mère de sept (7) enfants: trois (03) garçons et quatre (04) filles. Je m’appelle AYIDOMEHOU Gisèle. Je suis une revendeuse et un membre du groupement MISSIMIDE. Un membre de notre groupement (catalyseur) a été identifié et formé; il mène au sein du groupement des discussions grâce aux outils de dialogue.

Tous les enfants que j’ai mis au monde sont des enfants rapprochés et mon âge le confirme. Sur les sept (7) accouchements, au moins cinq (5) ont été très difficiles pour moi. Nous avons, mon mari et moi, tellement souffert moralement et financièrement. C’est grâce à Dieu que je vis encore. Ayant été touchée par les discussions que nous menons dans mon groupement, j’ai parlé de la PF à mon mari qui est aussi membre d’un groupe d’homme au sein duquel les mêmes discussions sont menées. Il a accepté le principe. Le fait qu’il soit déjà informé de TJ m’a facilité la tâche d’aborder le sujet (PF) qui était perçu comme un moyen pour se donner à plusieurs hommes. Ce dialogue entre mon mari et moi a facilité son accord et la décision que j'adopte une méthode de PF, qui nous permet actuellement de tenir des rapports sexuels sans peur et sans inquiétude.

A présent, mes enfants se portent mieux qu’avant. C’est pourquoi, j’invite aussi toutes les femmes du village à faire comme moi pour être soulagées.

Aujourd’hui, j’ai la paix dans mon foyer et cela grâce à TJ. C'est donc une fierté pour moi.

- Collecté par le staff de CARE Bénin/Togo / ONG Autre-vie

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RECIT 6 : LE SOUTIEN FAMILIAL POUR LA PF SIGNIFICATION : Ce récit, partagé par un membre d’un groupement TJ, met en exergue l'effet des discussions du groupe et l'effet du soutien familial comme facteur de changement.

Je m’appelle AMOUSSOU Dansou Gilbert; j’ai quarante et un (41) ans et j’ai quatre (04) enfants dont deux (02) filles. J’habite dans le village de Houngon, localité de Tossouhoun, Arrondissement d’Azowlissè, commune d’. Je suis dépanneur membre du groupement Gbèwavi de mon village.

Un jour, j’ai été informé par l’un de mes amis « conseiller » du village d’une assemblée générale à laquelle j’ai participé. C’est ce jour là-même que j’ai entendu pour la première fois parler de CARE. L’animatrice qui était venue, nous a parlé d’un projet TJ et a sélectionné mon groupement et j’ai été identifié en tant que catalyseur pour mener des discussions dans mon groupe. C’est comme ça que j’ai connu l’initiative TJ.

Il y a eu un important changement au sein de mon couple depuis qu’on a commencé les discussions de TJ. En effet, avant l’arrivée de TJ, ma femme m’avait parlé de l’utilisation des méthodes contraceptives car on n’espaçait pas les naissances et de ce fait on était la risée de tout le village. Je m'étais opposé à cette idée parce que je m'étais dit que ce n’est pas à ma femme de venir me parler de la PF et qu'elle nourrissait l'idée de se livrer à la débauche. Ma sœur aussi est arrivée me dire la même chose car elle a également 4 enfants et a adopté une méthode. Malgré ces explications sur l’importance de la PF je suis resté sur ma position. Après plusieurs tentatives sans succès pour me ramener à la raison, ma sœur s’est fâchée et avec l’aide de mes parents a emmené ma femme avec elle de peur qu’elle ne tombe enceinte à nouveau. Je parcourrais des distances pour pouvoir voir ma femme et mes enfants et je me mettais en colère des fois surtout quand je pense que je ne peux pas tenir des rapports sexuels avec ma femme.

Mais quand j’ai démarré les discussions sur TJ dans mon groupe après la formation à la mairie d’Adjohoun, et surtout en animant les dialogues par le biais des histoires que je racontais au groupe, j’ai constaté que certaines histoires m’interpellent et ça m’a fait réfléchir. C'est alors que j’ai commencé par aborder le sujet avec ma femme et ma sœur; un jour j’ai pris la décision. Je suis allé au centre de santé avec elle avec la carte "Chacun Invite 3" parce que je me sens bien informé, bien outillé maintenant sur l’importance de la PF et surtout je voulais ma femme à mes côtés. Au centre de santé, la sage-femme nous a bien reçus et ensemble nous avons choisi le Jadelle.

Depuis ce temps je suis fier de moi-même et je jouis désormais des avantages de la PF et le calme est revenu dans mon foyer. La PF ne permet pas seulement d'espacer les naissances, pour moi elle permet de bien m’occuper de ma famille et surtout d'être épanoui. Maintenant je suis fier d’être père de famille et libre de mener les discussions TJ au sein de mon groupe sans complexe.

- Collecté par le staff de CARE Bénin/Togo

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RECIT 7 : LE ROLE DU CATALYSEUR DANS LA COMMUNAUTE SIGNIFICATION : Dans ce récit, le narrateur et catalyseur utilise son propre témoignage d’adoption de PF pour atteindre un grand nombre de couples dans sa communauté.

Je m’appelle Antoine, j’ai cinquante-deux (52) ans, je suis marié et père de cinq (5) enfants dont trois (3) garçons et deux (2) filles. Je suis agriculteur et je vis à Zounguè Tokpa depuis ma naissance. Je suis membre du groupement Djrodagbe de Zounguè Tokpa. Nous nous réunissons tous les jeudis à treize (13) heures. Un jour, nous avons reçu la visite d’une équipe de Tékponon Jikuagou; elle nous a expliqué de long en large ce qu’est l’initiative TJ. Après les échanges, mon groupement a été retenu pour mener les activités de TJ. C’est ainsi que j’ai été choisi comme la personne qui sera chargée de faciliter les discussions (catalyseur) au sein de ce groupement. J’ai été orienté, ce qui m'a permis de démarrer les discussions au sein de mon groupement.

J’aurais raté beaucoup d’opportunités si je n’avais pas suivi cette orientation des catalyseurs. Pour moi, c’est une nouvelle méthode pour amener les participants à réfléchir et à trouver des solutions à leurs problèmes de planification des naissances qui reste une préoccupation au niveau de la communauté. Le fait de mener les discussions au niveau de mon groupement m’a permis de maîtriser les techniques d’animation. Avant que je ne devienne catalyseur, parlé devant un groupe de personnes, surtout quand il s'agit des questions relatives au sexe, m’était très difficile. Au niveau de la communauté, je suis devenu une référence avec la stratégie « Chacun Invite 3, » qui est venue donner plus de prix aux discussions que nous menons. Mon épouse et moi avions même adopté une méthode de PF avant que TJ ne vienne dans notre village. Mais c’était un secret entre elle et moi. Mais à cause de mon titre de catalyseur, nous nous sommes entendus pour dévoiler la vérité. Le fait d'adopter une méthode de planification familiale a réduit considérablement nos bagarres dont la plupart avaient pour fondement le sexe.

J’exhorte mes frères et sœurs ayant aussi adopté les méthodes modernes à partager les avantages de la PF autour d’eux.

- Collecté par le staff de CARE Bénin/Togo

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RECIT 8 : L’EFFET DE TJ SUR LES PRESTATAIRES SIGNIFICATION : Dans la perspective d'un prestataire de services PF, TJ a eu un impact sur l'accueil et le taux de fréquentation des services PF.

Je m’appelle Grâce DOSSA, je suis sage-femme d’Etat dans la commune d’Adjohoun, précisément au centre de santé d’arrondissement d’Akpadanou. Je suis âgée de quarante et un (41) ans, mariée et mère de deux enfants. J’ai été impliquée dans TJ depuis mars 2015 lors de la prise de contact avec le médecin coordonnateur de zone à l’arrivée de l’initiative dans la zone sanitaire. Après j’ai été identifiée comme point focal chargée de coordonner les activités de CARE en lien avec les agents de santé dans la zone sanitaire.

Le changement le plus significatif induit par TJ dans ma vie professionnelle est l’amélioration du regard que je porte sur les femmes qui ont des grossesses rapprochées et qui viennent pour des consultations. Avant TJ, je croyais que c’était par manque de volonté qu’elles ne veulent pas faire la PF. En suivant les activités de TJ, j’ai compris qu’il y a d’autres pesanteurs. Cela m’a aidée à changer le regard que je porte sur elle, à mieux les accueillir et à les écouter lors des entretiens. En effet, la manière dont on accueille une patiente influence fortement la confiance qu'elle aura en nous et pourra nous dire tout ce qu’elle a sur le cœur.

J'ai pu observer également l’amélioration du taux de prévalence contraceptive au niveau de la zone sanitaire qui est passé de 2% à 4% selon les services statistiques de la zone sanitaire. C’est très important car ce taux est toujours resté autour de 2% dans la zone. Mais avec l’avènement de TJ les femmes ont bien commencé à comprendre. Les catalyseurs ont contribué aussi en envoyant les femmes vers les agents de santé. On note une adhésion des femmes et une prise de décision pour venir s’informer voire adopter une méthode de PF. Les résultats en rapport avec les prestations en PF se sont beaucoup améliorés. Ceci rehausse toute la zone sanitaire.

- Collecté par le staff de CARE Bénin/Togo

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RECIT 9 : NON COMMUNICATION AU SEIN DU COUPLE SIGNIFICATION : Le récit met en évidence les conséquences du manque de communication dans la vie de couple, en lien avec les rapports sexuels, la relation de pouvoir, et l’épanouissement de la famille.

Je m’appelle Edouard BOSSE. Je suis né en 1965, j’ai donc cinquante et un (51) ans et je suis cultivateur. Je suis marié à une femme et j’ai quatre (04) enfants dont trois (03) filles et un (01) garçon. Mes enfants sont nés respectivement en 1999, 2001, 2004 et 2012. Ma femme et moi, nous ne sommes pas membres d’une association AVE&C.

Cependant, après l’assemblée générale tenue par l’animatrice AVE&C dans notre village Gbognonhoué dans la commune de Djakotomey sur le projet Tékponon Jikuagou (TJ), les discussions ont commencé dans les groupes influents identifiés dans le village. Je n’avais pas pu me rendre aux premières discussions de TJ dans mon village, et mon épouse non plus à cause des travaux champêtres qui nous occupaient ces temps-là mais surtout parce que nous ne militons dans aucun groupe. Toutefois, à travers les exhortations des catalyseurs à partager les nouvelles notions acquises à chaque discussion (appel à l’action), les femmes membres du groupement AVE&C dénommé AGLOBA ont informé les autres femmes du village dont la mienne, de tout ce qu’elles apprenaient sur la vie en couple, le planning familial, la sexualité, etc. Elles l’ont ensuite invité à suivre les discussions à venir, tout en lui recommandant d’informer son mari, qui selon elles, peut s’y rendre aussi. Informé sur le sujet par ma femme, nous en avons discuté puis décidé de nous rendre aux discussions de groupe puisque nous n’y perdrons rien. C’est ainsi que nous avons commencé à suivre les discussions dans le groupement AVE&C AGLOBA et me voilà donc impliqué dans TJ.

Des surprises ont été constatées et des changements observés depuis que mon épouse et moi avions commencé à suivre les discussions de groupes sur TJ. J’ai fréquenté jusqu’en classe de 3ème où les professeurs nous apprenaient en Biologie, comment calculer la période féconde de la femme en connaissant la durée de son cycle menstruel. Cette information me permettait de savoir la période où je pouvais avoir des rapports sexuels sans risque avec ma femme. Depuis que nous avons commencé à participer aux discussions de TJ, ma femme devient réticente aux rapports sexuels car craignant une grossesse non désirée. Je me complais alors en explication pour l’emmener à me céder.

Oui, pour moi, c’est un changement positif car, ma femme qui avait peur de donner son avis quant au fait qu’on ait des relations sexuelles ou pas, à un moment précis, le fait un peu plus aisément aujourd’hui parce qu’elle craint une grossesse non désirée. Cependant, ni elle, ni moi, n’avons encore le courage de parler ouvertement de la sexualité et de la planification familiale car, notre honte d’aborder un tel sujet qui a toujours été tabou persiste. En effet, c’est juste seulement en cas de désir d’être ensemble en période fertile que ma femme me dit simplement : "le jour n’est pas bon" et je la comprends et me retiens. Mais, nous ne nous sommes encore jamais assis pour discuter ensemble du sexe ni du planning familial. Nous continuons toutefois de suivre de temps à autres les discussions selon nos disponibilités et cela nous aidera d’une manière ou d’une autre.

- Collecté par le staff de CBDIBA

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RECIT 10 : L'IMPACT DE TJ SUR LE COUPLE SIGNIFICATION : Le récit, partagé par un catalyseur, met en évidence l'impact de TJ sur le couple, y compris leur communication et leur adoption d'une méthode FP.

Je m’appelle Ghislain BALLO, j’ai trente-trois (33) ans. Je suis marié et père de trois (03) enfants dont une (01) fille et deux (02) garçons. Je suis enseignant de profession et je suis membre d’un groupement d’homme de jeu où nous jouons aux billes. Quand je me suis marié avec ma femme, on n’avait jamais discuté du nombre d’enfants qu’on aurait ni de quand les avoir. Aussi, quand une grossesse survenait, on le prenait juste ainsi même si je n’en voulais pas en ce moment-là.

Un jour, nous étions à la maison quand le chef de notre village a envoyé le crieur public gongonner pour nous informer de ce que l’animatrice AVE&C de Dogbo se rendrait dans notre communauté le lendemain pour tenir une rencontre avec les femmes, les hommes et les jeunes du village. Réellement, au jour et à l’heure indiquée, l’animatrice s’était rendue dans mon village, Zaphi1, dans l’arrondissement de Tota. Elle avait tenu une Assemblée Générale à laquelle j’avais pris part et elle nous avait parlé du projet Tékponon Jikuagou (TJ). A cette séance, les groupements existants et fonctionnels de ma communauté avaient été identifiés. C’est ainsi que le groupement de jeu de bille auquel j’appartiens a été identifié comme groupe influent, fonctionnel et connecté à d’autres groupements du village. J’y ai été sélectionné comme catalyseur. Suite à une formation de trois (03) jours suivi à la salle de réunion du Motel le Kapokier dans Tota à Dogbo, j’ai commencé par raconter des histoires sur la planification familiale aux membres de mon groupement et de toute la communauté en utilisant les outils de dialogue que Plan International Bénin a mis à ma disposition. C’est ainsi que j’ai été impliquée dans le projet Tékponon Jikuagou.

Quelques mois après le démarrage des discussions sur Tékponon Jikuagou dans mon village, de multiples changements ont commencé par être observés aussi bien dans mon couple que dans ma communauté. En effet, je discute facilement avec ma femme de la sexualité et de la planification familiale à présent. Cela est parti du fait qu’un jour, voulant mener la discussion dans mon groupement sur un outil que j’ai jugé édifiant, j’y ai invité ma femme car, l’outil parlait des diverses méthodes modernes de planification familiale. Ayant passé par l’énoncé des actions menées depuis l’appel à l’action de la dernière discussion qui parlait de la communication au sein des couples, le sujet du jour a été abordé. Elle s’y était réellement rendu, a suivi la séance sans réagir et, une fois à la maison, elle s’était empressée de me cuisiner mon plat préféré, de me le servir à temps avec douceur et, une fois au lit, elle aborda le sujet de la discussion de groupe suivi, l’interpréta, en donna son avis. Dès lors, nous parlons sans difficulté, au sein de notre couple, de la sexualité et de ses corollaires, sans manie ni gêne. C’est ainsi que nous avons décidé de commun accord, de nous rendre au centre de santé, pour y adopter une méthode moderne de planification familiale en attendant de voir plus tard s’il faut avoir un quatrième enfant ou pas. Ainsi, avons-nous choisi de commun accord la pilule dont, je suis l’utilisation avec ma femme au quotidien.

Par ailleurs, depuis que j’ai commencé par catalyser les discussions au sein de mon groupe, j’ai constaté que je suis devenue une autre personne, une personne ressource que les gens consultent quand ils sont en difficultés ou quand ils désirent résoudre des conflits notamment de couples. En effet, mes séances de discussions de groupe et celles de mes collègues catalyseurs ont permis à bien de couples de rompre avec les bagarres quotidiennes et de prôner l’amour, la joie et la compréhension au sein de leurs couples.

Oui, ce changement est le plus significatif pour moi parce que grâce aux discussions TJ dans mon groupement, ma femme et moi parlons aujourd’hui aisément les questions de sexualité et de la planification familiale or avant, elle n’aurait abordé un tel sujet avec moi non parce que je l’aurais mal pris mais parce que son éducation ne le lui permettait pas. A présent, nous planifions bien de choses ensemble et utilisons même une méthode moderne de planification familiale. C’est en cela que je dis que c’est positif.

- Collecté par le staff de CBDIBA

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RECIT 11 : LA PARTICIPATION ACTIVE DES AGENTS DE SANTE SIGNIFICATION : Le récit concerne l’expérience propre d’un agent de sante et parle des changements positifs que l’agent a constatés dans son travail quotidien avec l’arrivée de TJ.

Je m’appelle Marthe HOUETOHOSSOU ; je suis infirmière de profession en service en tant que responsable de la maternité du centre de santé d’Adjido dans la commune de Toviklin. Avant l’avènement du projet TJ dans la communauté où je sers, c’est-à-dire dans le village d’Adjido, les statistiques mensuelles en planification familiale ne dépassaient jamais zéro (0) ou un (01) patient. Devant cette situation et ayant la stratégie avancée dans mon cahier de charge comme moyen ou méthode de mobilisation sociale, je me suis rendu plusieurs fois sur le terrain au sein des familles pour sensibiliser la population autour de la question de planification familiale, qui visiblement était pourtant un besoin crucial de cette noble population. Mais la mise en œuvre de cette stratégie et tous ces efforts de sensibilisation sur le terrain était sans résultats positifs tangibles.

Mais avec l’avènement du projet TJ et surtout l’accent particulier mis par les animatrices et les agents de Plan international Bénin sur les liens avec les centres de santé pour une mise en œuvre efficiente et efficace de l’initiative, j’ai constaté un changement positif sur mon travail dans le domaine, étant donné que nos centres restent demeurent par excellence les instances d’offre de service officiellement indiquées en matière de planification familiale. Ainsi, avec leur approche de réseaux sociaux où les discussions se font dans les groupes influents de la communauté sur la PF et où on donne priorité au dialogue critique et à la diffusion sociale, on note manifestement que les populations sans vergogne d’autrefois, s’intéressent cependant davantage aux questions de PF et prennent soit en couple, soit individuellement des décisions d’aller s’informer sur la PF ou d’adopter une méthode de planification familiale. Mieux encore, ce intéresse beaucoup est que ces groupes de femmes de d’hommes m’invitent cette fois-ci par le truchement de leur catalyseur, afin que je puisse me rendre parmi eux pour expliquer des questions techniques liées à la PF ; et avouons que ces questions souvent sont liées aux effets secondaires de la PF. C’est ainsi qu’avec surtout la « la stratégie chacun invite trois » nous avions par exemple eu des statistiques de cent soixante (160) et cent neuf (109) patients, qui s’étaient rendus au centre de santé pour être consultés en PF respectivement au cours des mois de décembre et de janvier passés. Ce changement dans la qualité de notre travail quotidien est étonnant dans la mesure où nous avions recherché cette amélioration avec la sensibilisation sur le terrain, mais ce que nous n’avions pas obtenu. Ce changement est sans doute positif parce qu’il a amélioré notre qualité de travail avec un résultat satisfaisant.

Enfin ce changement a été vraiment significatif pour moi, parce qu’il a personnellement impacté positivement ma méthode de travail. J’ai compris finalement que l’approche de réseaux sociaux est une approche efficace et efficiente qui permet de booster la demande au niveau communautaire. Je recommande à ce que mon ministère adopte cette approche et le recommande dans les cahiers de charges de tous les agents de santé dans toutes les formations sanitaires. Ceci permettra de résoudre un temps soit cette imperturbable question de prévalence très basse en planification familiale sur le plan national.

- Collecté par le staff de Plan International

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RECIT 12 : DES AVANTAGES DE LA PF AU SEIN DU COUPLE SIGNIFICATION : Le récit parle des avantages de la PF pour le couple, y compris les avantages liés à l'éducation, à l'emploi et à l'économie.

J’ai vingt et un (21) ans et on m’appelle HOUNKPATIN Léonie. Je suis apprentie couturière, résidant à Abéokouta, maison BOGNINOU Kpodégnon. Je suis mariée et j’ai deux enfants. J’ai connu TJ grâce à une amie catalyseur du village, qui est venue me parler des avantages de la PF sachant bien ma condition de vie.

En effet, avant TJ, j’entendais parler du PF mais je ne taillais aucune importance à cela. J’ai personnellement pris conscience de l'importance de la PF, grâce aux différents inconvénients rencontrés dans la non planification des naissances. J’ai fait la PF afin de me garder pour obtenir mon diplôme. Lorsque j’étais à l’apprentissage, je suis tombée grosse à mon mari et j’ai pris le courage de garder. Après l’accouchement j’ai pris la décision d’avoir mon diplôme avant de faire un autre enfant. Je me faisais cette promesse quand je suis tombée nouvellement grosse à 13 mois d’âge de mon précédant enfant et ne sachant plus quoi faire, mon mari et moi avons décidé de sauter cette grossesse. Le jour qu’on voulait aller avorter, mon mari a voulu mettre en marche sa moto et ça n’a pas pris pendant 3 heures du temps. Le lendemain, nous étions à l’Eglise quand un visionnaire s’est dirigé vers ma belle- mère en lui disant, « Quelqu’une voulait avorter chez toi, dites-lui de ne pas oser car j’ai vu un cercueil devant votre bâtiment » Ayant reçu cette parole, je suis vite rentré et j’ai rapporté le message à mon mari. Finalement, nous avons décidé de ne plus toucher à la grossesse. C’est juste après mon accouchement qu’on m’a parlé de TJ en me donnant la carte CI3, ce qui m’a permis d’aller au centre de santé. C’est ainsi que j’ai adopté l’implant quand mon enfant a 3 mois.

Ce qui a changé dans ma vie est que, je suis à l’aise et libre de faire mes activités ménagères et de m’occuper de mon apprentissage. Depuis que j’ai adopté cette méthode, mon mari et moi s’entendent mieux et nous tenons nos rapports sexuels sans crainte. Or avant, je doutais et je refusais même des fois de tenir les rapports sexuels mais maintenant, cela se fait chaque fois que le besoin se fait sentir. Pour moi, la PF est un remède contre plusieurs maux dont nous souffrons. Aujourd’hui, il y a de l’harmonie dans mon foyer et nous vivons en paix.

Ce changement est plus significatif pour moi, parce que grâce à TJ je me sens très bien et mon mari et moi causent aussi bien. Maintenant, je tiens à terminer mon apprentissage et avoir mon diplôme quand je veux.

- Collecté par le staff de CARE Bénin/Togo

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RECIT 13 : LE PROJET COMME SOURCE DE MOTIVATION SIGNIFICATION : Le récit, partagé par un membre d’un groupement TJ, met en exergue l'effet du partage des discussions et l'effet du non planification comme facteur de changement.

Je m’appelle Dèli et j’ai 36 ans, revendeuse de bananes. Je suis mariée et j’ai quatre enfants dont un garçon et trois filles. J’ai connu TJ un dimanche soir en revenant d’une cérémonie avec les amies. Ce jour-là, il y avait une dame sortit des discussions TJ qui nous a croisé en chemin et qui a partagé avec nous le dialogue du couple sur la PF. Comme moi j’attrape vite la grossesse, j’étais plus intéressée que les autres jusqu'à ce qu’elle m’a donné la date de leur prochaine réunion. Ce jour au retour de mon mari du champ et au moment où il se reposait, je me suis rapproché de lui afin de lui montrer les risques que nous sommes en train de courir tels que entendu dans la discussion. Etant aussi déjà fatigué des dettes qu’il a au cou à cause des trois dernières naissances, il n’a pas hésité à accepter ma demande. C’est ainsi que nous avions décidé et il m’a autorisé à aller au centre de santé pour le choix d’une méthode. Or, à chaque accouchement on m’a toujours recommandé l’utilisation de la PF ce que je n’ai jamais essayé à cause de ce que disent mes pairs. Mais depuis.

Il faut reconnaitre que tous les 3 derniers enfants que j’ai eu, je les ai accouché par césarienne et de manière rapprochée. Pour le tout dernier enfant, le médecin m’a même interdit de ne plus avoir la grossesse sinon je risque de rejoindre les morts. Donc, j’étais dans ce souci quand la dame est revenue me chercher le mercredi qui a suivi pour aller suivre les discussions TJ de son groupe. Le soir de mon adoption d’implant je ne sens aucun mal et je ne crains non plus la grossesse non désirée.

Maintenant, ma famille et moi se portent à merveille et je mène aussi bien mes activités. Jusqu’à présent, mon mari continu de saluer l’initiative. Donc pour moi, le changement est plus significatif.

- Collecté par le staff de CARE Bénin/Togo

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RECIT 14 : L'INFLUENCE DES DISCUSSIONS DE GROUPE SUR LA PF SIGNIFICATION : Le récit, partagé par un membre d’un groupement TJ, évoque le partage des discussions du groupe et l'effet du soutien d’une personne influente comme facteur de changement. On m’appelle ZANNOU Bernard, j’ai vingt-neuf (29) ans, je suis marié à une femme et j’ai un (01) enfant. Je suis Magasinier, résidant à dans la commune de . Il fut un jour que ma femme est revenue des discussions TJ et a voulu m’aborder sur le sujet PF et je l’ai refoulé ; car pour moi à l’époque et selon notre culture, la PF n’est pas une bonne chose. C’est ainsi que j’ai connu l’initiative.

Dans la même semaine, j’ai été joué le jeu de domino sous l’arbre du village quand mon meilleur ami a encore abordé le même sujet. Je lui demande s’il fait partie aussi de ceux qui veulent réduire la démographique sociale. Il répond qu’il a été orienté dans le même domaine comme personne influente du village et qu’il a une bonne connaissance des avantages de la PF. Comme c’est un ami en qui j’ai la confiance, j’ai poussé ma curiosité à savoir si cela me convient aussi. Il m’a donc rassuré de revenir à l’idée de ma femme.

Arrivée à la maison le soir, j’ai rappelé mon épouse au sujet de la même PF et elle était étonnée. Et sur consentement nous nous sommes rendus au centre de santé le lendemain pour le choix de la Jadelle. Or mon enfant avait 6 mois quand ma femme a eu une autre grossesse non désirée. Mes parents ayant constaté m’ont interpellé et quant aux entourages c’était les critiques et les insultes. J’ai eu peur de perdre mon premier geste car le bébé ne se sentait pas bien. Nous avons été obligé d’aller avorter la grossesse car on n’avait pas le choix. Mais depuis 4 mois que nous avons fait la PF, je suis soulagé dans les dépenses du ménages parce que ma femme a aussi entrepris quelque chose. De plus, nous nous comprenons bien et je tiens mes rapports sexuels sans crainte maintenant.

Aujourd’hui, j’affirme avec conviction que la planification familiale est une bonne chose et tout le monde a le devoir de se planifier pour un bon épanouissement de sa famille.

- Collecté par le staff de CARE Bénin/Togo

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RECIT 15 : L’IMPACT DE TJ DANS LA RESOLUTION DES CONFLITS SIGNIFICATION : Le récit, partagé par un membre d’un groupement TJ, montre l’importance des discussions de TJ qui favorisent le règlement de conflits au sein du couple.

On m’appelle Martine LOKONON et j’ai 55 ans. Je suis une femme marié à un homme du village d’Ouébossou avec cinq (5) enfants. Je vends des articles d’alimentation divers à la maison. Je fais partis des femmes influentes de mon village et présidente du groupement influent AVE&C Mahutin. Il s’agit d’une AVE&C mise en place par CARE Bénin-Togo grâce au projet ACCES. Dans notre association, nous faisons de crédit et d’épargne. Nous parlons des questions d’hygiène et d’assainissement aussi et nous menons des activités de sensibilisation à domicile pour un changement de comportement sur l’hygiène et l’assainissement.

On en était là quand notre animatrice est venu nous annoncé que notre groupement a été identifié à une AG villageoise à laquelle j’ai d’ailleurs participé comme étant un groupe influent. Juste après l‘entretien avec moi, elle est encore revenue pour m’entretenir sur le déroulement du projet TJ et obtenir mon accord pour être personne influente. L’intérêt pour ce projet va permettre aux activités régaliennes d’augmenter un peu pour nous permettre de garantir l’harmonie de nos ménages et surtout celle de la vie des couples. Il s’agit en fait du projet Tékponon Jikuagou qui vient nous apporter une bonne santé pour nos enfants, diminution des naissances trop rapprochées, la mortalité maternelle et infantile. Nous l’avions accepté de bon cœur et les bras ouvert car il est le bienvenu.

Au cours de la mise en œuvre de ce projet, j’ai observé un grand changement pour moi-même et pour la communauté au sein de laquelle je vie. Dans mon groupement, les grossesses non désirées se font rares depuis l’arrivée de TJ et les membres de mon groupement arrivaient facilement améliorer leur épargne. Les femmes du groupement deviennent de plus en plus belles car elles trouvent du temps pour leur hygiène et ont une bonne santé. Grâce à TJ, les femmes de mon groupement sont de plus en plus moins soucieuses aussi.

Personnellement, depuis sa mise en œuvre, grâce aux discussions menées dans mon groupe et l’orientation que j’ai reçue en tant que PI, j’ai connu plusieurs changements positifs. J’ai plus d’argument pour convaincre mes belles-filles et beaux-fils pour éviter les naissances très rapprochées. Ma maison n’est plus le lieu de règlement de conflits de couple. Et surtout La paix dans le ménage de ma fille me procure beaucoup de joie et de tranquillité. Moi je suis ménopausée, mais je sais aujourd’hui et j’enseigne aux jeunes couples de mon village que l’enfant n’est pas seulement l’affaire d’une seule personne et que les discussions sont très importantes pour l’harmonie d’un couple.

Avant TJ, quand une belle-fille ou ma fille venait me poser le problème de la nécessité d’espacer les naissances, je leur conseillais de le faire secrètement d’autant plus que les époux s’en opposaient. Mais dès que un effet secondaire surgit chez ma fille, son mari n’a pas hésité à l’accusé d’adultère car elle saignait beaucoup et sur plusieurs jours. Ceci était un problème qui me donnait de l’insomnie car par ma faute le ménage de ma fille est en difficulté et l’harmonie est brisée.

Grâce à TJ, j’ai appris à comprendre mon gendre, et à discuter avec lui en présence de ma fille sur les discussions menées dans mon groupe et les messages des cartes que j’ai reçus en tant que PI. Et petit à petit j’ai aidé ma fille par les discussions à regagner la confiance de son époux puis rétablir l’harmonie perdue. Ce fut le changement le plus significatif dans ma vie. Dès lors je suis devenue une bonne conseillère conjugale dans mon village et ma communauté m’accorde ce respect. Le changement plus significatif et positif est l’adoption d’une méthode de PF par consentement entre ma fille et son mari et l’harmonie de ce ménage. Car la paix dans le ménage de ma fille me procure beaucoup de joie et de tranquillité. C’est ça la joie d’une mère.

- Collecté par le staff de CARE International Bénin/Togo

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RECIT 16 : L’INFLUENCE POSITIVE D’UNE PERSONNE INFLUENTE SIGNIFICATION : Le récit montre l’importance d’une personne influente qui est en faveur de la PF.

Je m’appelle Paulin et j’ai cinquante-six (56) ans. Je suis polygame et père de treize (13) enfants dont huit (08) filles. Je suis cultivateur et l’un des sages du village. Dans mon village, je suis reconnu aussi pour ma rigidité aux questions sociales et ardent défenseur de la tradition endogène d’où le surnom « GANKPO, » qui signifie littéralement ACIER.

J’ai observé de grands changements au sein du village suite au démarrage du projet TJ qui a fait bouger tout le village avec le concours et l’engagement des fils et filles de la communauté malgré mes menaces. J’ai personnellement pris conscience de la gravité de mes actes et faits relatifs aux acharnements contre la PF dans ma communauté. J’avais ma position de gardien de la tradition infligé des souffrances aux femmes qui ne demandaient que soutien et compréhension. Grâce aux discussions menées partout dans le village et le cas du décès de ma fille suite à son troisième geste consécutif tout récemment m’a fait prendre une résolution avec quelques sages du village d’aller nous informer au centre de santé sur la PF. C’est ainsi que j’ai compris de long en large que j’ai contribué d’une certaines manières au décès de mes femmes, sœurs et filles. Depuis cette heureuse découverte, j’ai rassemblé tout le village avec l’appui des catalyseurs et personnes influentes du projet TJ et j’ai fait une grande déclaration publique sur ma nouvelle position. Aujourd’hui ma façon de voir les choses a changé et je communique librement sur la PF sans honte.

Avec TJ, j’ai appris beaucoup de choses que j’ignorais. Je n’avais jamais imaginé que pour des questions de gestion efficace des ménages, les femmes pouvaient proposer des idées magnifiques. J’ai aussi compris la raison fondamentale de l’espacement des naissances qui est différentes de mes préjugés.

Partant de cette nouvelle expérience, J’organise des discussions avec les leaders communautaires, et surtout avec les femmes et j’arrive à trouver facilement les mots qu’il faut pour les amener à toucher du bout des doigts les réalités de la PF ; mes confrères du village ne s’en revenaient pas car disent-ils : est-ce vraiment Paulin ? Il m’arrive même d’enclencher une discussion entre mes pairs sages du village afin de susciter leur engagement pour la cause des femmes du village, ce que je ne pouvais faire avant.

Ce qui a sensiblement changé en moi est qu'aujourd'hui il n’y a plus de cours poursuite contre la PF, les hommes et les femmes qui ont adopté une méthode. Je considère et je comprends beaucoup les femmes qui prennent une décision courageuse d’aller vers la PF, Car aujourd’hui, j’ai été touché par la disparition de ma fille et aussi par la manière dont les discussions se mènent avec surtout les personnes influentes. Aujourd’hui je passe plus de temps à discuter avec le jeunes afin qu’ils ne tombent plus dans les mêmes erreurs et accordé beaucoup plus d’intérêt à la relation et communication entre couple. J’ai opté pour cette approche qui m’a permis de reconnaitre mes tars qui ne sont que des préjugés et des fuites en avant pour conserver nos us et coutumes. PF m’a apporté sérénité et confiance pour les ménages du village.

- Collecté par le staff de CARE International Bénin/Togo

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RECIT 17 : LES PREJUGES CONTRE LA PF DANS LA COMMUNAUTE SIGNIFICATION : Le récit, partagé par une personne influente, montre les préjugés que les membres de la communauté ont sur les femmes qui adoptent les méthodes de PF.

Je m’appelle WANOU Pauline, J’ai quarante-sept (47) ans, mariée et mère de quatre (04) dont deux (02) filles. Je suis revendeuse des produits manufacturés et je suis membre du groupement Ayinamè de mon village. Un jour, une équipe de l’ONG CARE est venue me voir pour me proposer de travailler avec le projet TJ en tant que personne influente. J’étais très contente de cette opportunité qui m’a été offerte et j’ai accepté car ce projet est pour le bien de la mère et de l’enfant. C’est ainsi que j’ai commencé par organiser des discussions au sein de ma communauté avec les matériels mis à ma disposition par CARE après la formation.

Oui, il y a eu un important changement depuis qu’on a commencé les discussions de TJ, surtout la discussion entre les couples. Avant dans notre village, les femmes comme les hommes n’acceptent pas cette approche. Ils disent que c’est une approche pour diminuer le nombre d’enfants. La discussion avec les matériels TJ était très pénible. Mais au fil des temps, ils ont commencé à comprendre l’importance de l’espacement des naissances. Cette prise de conscience m’a permis de convaincre deux femmes qui ont adopté une des méthodes et qui m’aident à mener des discussions au sein des groupements du village. Maintenant, grâce aux discussions de TJ, les conflits entre couples ont diminué, il y a discussion entre les couples et ils s’entendent mieux. Le village est apaisé et il fait bon vivre.

Ce changement est positif car les hommes et les femmes peuvent communiquer librement sur les questions de PF. C’est plus significatif pour moi parce que autrefois, on ne pouvait pas parler ni utiliser une méthode de PF encore moins mettre en évidence cette utilisation. Aujourd’hui, les femmes et leurs maris affichent sans complexe qu’ils utilisent une méthode et personne ne dit rien.

- Collecté par le staff de CARE International Bénin/Togo

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