6 ACTUALITÉ oreina n° 28 – décembre 2014 nilotica (Rogenhofer, 1881) découvert en France continentale, en Languedoc-Roussillon (Lep. )

STÉPHANE GRENIER & JOSY GRENIER

Résumé : Les auteurs mentionnent pour la première fois, Château (département des Pyrénées-Orientales), que nous la présence de (Rogenhofer, 1881) sur le avons observés deux femelles « fraîches », par une nuit très continent en France, dans les départements de l’Aude et des douce, à la lampe 125 W à vapeur de mercure couplée d’un Pyrénées-Orientales. triptyque composé d'un néon noir et de deux tubes actiniques. Ces deux exemplaires sont arrivés en première partie de nuit. Summary: The authors cite the presence of Garella nilot- ica (Rogenhofer, 1881) for the first time in the mainland of D’après la littérature, G. nilotica est une espèce bivoltine ou France, in the Aude and Pyrénées-Orientales countries. trivoltine, volant de juin à juillet et de septembre à novembre (Fibiger et al., 2009). Cependant, toutes les observations ef- Mots-clés : Garella nilotica, Nolidae, France, Aude, Pyré- fectuées jusqu’à maintenant en Europe sont tardives, entre nées-Orientales. septembre et novembre, comme c’est le cas pour d’autres espèces essentiellement migratrices et observées en France. Les années 2013 et 2014 ont-elles été particulièrement pro- pices à la migration des lépidoptères ? Le week-end du 18 et arella nilotica est une espèce de petite taille (de 19 octobre 2014, après une période de vents en provenance 14 à 17 mm) qui passe facilement inaperçue du sud, nous avons également observé d’autres migrateurs pour celui qui s’intéresse surtout aux macro- dans les Pyrénées-Orientales : Ctenoplusia accentifera, Ea- hétérocères. Les premiers exemplaires connus rias insulana, Pseudohadena chenopodiphaga, Acherontia en Europe ont été récoltés en Grèce en 1979, atropos et Agrius convolvuli. mais sont restés longtemps indéterminés parmi des individus de micro- Ou alors, cette espèce chercherait elle à s’installer en G lépidoptères (Fibiger, France ? D’après la littérature, la chenille vit sur différentes 1991). Depuis, cette es- plantes, notamment , , , Ter- pèce est également citée minalia, , , , , Salix et Ta- d’Espagne (Fibiger et al., marix. En Europe, la chenille se développerait dans une galle 2009) et en 2002, elle a provoquée par des arachnides sur les . été mentionnée pour la Cette espèce discrète serait à rechercher le long de la côte première fois en France, méditerranéenne, habituellement très visitée par les migra- avec un exemplaire cap- teurs. turé par Ch. Rungs en Corse à Ajaccio, en no- ► Remerciements vembre 1992 (Brusseaux, Au cours des rencontres oreina 2014 qui ont eu lieu dans 2004). D’autres observa- l’Ain, Alain CAMA et Terence HOLLINGWORTH, ont déterminé tions sont ensuite venues le contenu d’une boîte de microlépidoptères, dans celle-ci s’ajouter en Corse, mais se trouvait une noctuelle que David DEMERGÈS a identifié aucune donnée n’était comme Garella nilotica. Nous les remercions chaleureuse- connue jusqu’à mainte- ment ici tous les trois. ■ nant sur le continent fran- çais. Fig. 1. Garella nilotica, Gruissan C’est une espèce pantro- (Aude), 2-XI-2013. © St. GRENIER. picale, présente en Amé- BIBLIOGRAPHIE rique du Nord, du Canada jusqu’au Texas et en Floride, en BRUSSEAUX (G.), 2002 (2004). – Characoma nilotica (Rogenho- Asie, de l’Inde à l’Arabie, en Afrique du Nord et dans le fer, 1882), espèce nouvelle pour la Corse ( Noctui- bassin méditerranéen oriental. dae ). Alexanor, 22 (8) : 467-469. COLLECTIF, 2007. – Guide des papillons nocturnes de France : Le 2 novembre 2013, entre le massif calcaire de la Clape et Plus de 1620 espèces décrites et illustrées. Neuchâtel, Dela- les étangs de Gruissan (département de l’Aude), un individu chaux et Niestlé éd. 287 p. est venu tard dans la nuit, à la lampe 125 W à vapeur de FIBIGER (M.), 1991. – Autophila libanotica osthelderi Boursin, mercure. Nous revenions de la région de Montpellier vers 2 1940 and Characoma nilotica (Rogenhofer, 1882) new to Eu- heures du matin quand, fatigués, nous avons décidé de nous rope (Lepidoptera, Noctuidae: Catocalinae, Ophiderinae). Nota arrêter à Gruissan pour y terminer la nuit. Nous avons installé Lepidopterologica, 14 (4): 297-301. notre matériel et l’avons laissé tourner jusqu’au petit matin, FIBIGER (M.), RONKAY (L.), STEINER (A.), ZILLI (A.), 2009. – Noc- et c’est là que nous avons découvert sur notre drap cette es- tuidae Europaeae. Volume 11. Nolinae (s.l.), Heliothinae, Me- 32, rue des Roitelets pèce que nous n’avons pas déterminé de suite. toponinae, Eustrothiinae, Bagisarinae, Pantheinae, Raphainae, F-31830 Plaisance-du-Touch Dilobinae, Acronyctinae, Bryophilinae, Apollo Books. 504 p. [email protected] Le 18 octobre 2014, c’est dans les garrigues de Salses-le-