Grand-Duché de Luxembourg Ministère d'Etat

GOUVERNEMENT DU GRAND-DUCHE DE LUXEMBOURG

BULLETIN D'INFORMATION ET DE DOCUMENTATION

Publication du Service Information et Presse 43, Boulevard Roosevelt — L-2450 Luxembourg Photos : Photothèque S.I.P.; Jean Picard; Marcel Ernst.

Imprimerie Centrale s.a., Luxembourg Visite officielle à Luxembourg de Monsieur Oscar Luigi Scalfaro, Président de la République d'Italie

Discours de Son Altesse Royale le Grand-Duc

Monsieur le Président. La Grande-Duchesse et moi-même sommes très heureux de vous recevoir à Luxembourg. Vous êtes le Chef d'un État qui, au cours de sa longue histoire, a rencon- tré plusieurs fois le Luxembourg sur son chemin. Pour notre pays, le contact avec l'Italie fut chaque fois fructueux. Ainsi la conquête par Jules-César en 54 avant Jésus-Christ de notre terri- toire, jusque là ravagé par des rivalités tribales, a fait accéder notre popula- Répondant à l'invitation de Leurs bourg le Président Scalfaro a rencon- tion aux bienfaits de la pax romana. Altesses Royales le Grand-Duc et la tré ensuite les représentants de la Au cours des 14e et 15e siècles, l'in- Grande-Duchesse, Son Excellence communauté italienne résidant à fluence italienne réapparaît avec les Monsieur Oscar Luigi Scalfaro, Prési- Luxembourg. comtes de Luxembourg, appelés à dent de la République d'Italie s'est monter sur le trône du Saint Empire. rendu en visite officielle à Luxem- Dans la soirée un dîner fut offert en l'honneur de Monsieur le Président de Le premier d'entre eux, Henri VII, en bourg du 16 au 17 novembre 1993. À voulant rétablir dans sa splendeur ini- son arrivée à l'aéroport du Findel, le la République d'Italie par Leurs Altesses Royales le Grand-Duc et la tiale le rôle sacré de l'Empereur, suc- Président de la République d'Italie fut combe à son retour de Rome, près de accueilli par Monsieur Henri Ahl- Grande-Duchesse au Château de Berg. À cette occasion des discours Florence. Aujourd'hui encore vos born, Maréchal de la Cour, Monsieur compatriotes prennent soin du sarco- Jacques F. Poos, Vice-Premier Minis- furent prononcés par Son Altesse Royale le Grand-Duc et par Monsieur phage d'une grande beauté où repose tre, Ministre des Affaires étrangères, dans le Dôme de Pise notre illustre Monsieur Jean Welter, Chef du Proto- le Président de la République d'Italie. Nous reproduisons ci-après le texte de ancêtre à qui Dante a consacré par ail- cole, Monsieur Lcopoldo Formi- leurs des vers immortels. chella, Ambassadeur d'Italie à Luxem- ces discours. bourg, et Monsieur Edouard Molitor, Ambassadeur du Luxembourg en Ita- lie. De l'aéroport, le Président Scalfaro s'est rendu au Château de Berg où il fut accueilli par Leurs Altesses Royales le Grand-Duc et la Grande- Duchesse.

Dans le courant de l'après-midi, Mon- sieur le Président de la République d'Italie Oscar Luigi Scalfaro a ensuite reçu successivement en audience à la Villa Vauban Madame Erna Hcnni- cot-Schoepges, Présidente de la Chambre des Députés, Monsieur Jac- ques Santer, Premier Ministre et Mon- sieur Jacques F. Poos, Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires étran- gères ainsi que Madame Lydie Wurth- Polfer, Bourgmestre de la Ville de Luxembourg et Monsieur Pierre Frie- den, Premier échevin. À la résidence de l'Ambassadeur d'Italie à Luxem- âge ont cru en l'Europe, à une époque à laquelle cela paraissait un Rêve, ceux qui ont vécu à côté de Monsieur De Gasperi et le considèrent encore aujourd'hui Maître et Guide inimita- ble, ils éprouvent tous une émotion profonde d'être accueillis sur le sol du Luxembourg : Pays qui est Maison Mère de l'Europe, de la Communauté Européenne. Dans cet esprit j'adresse mon salut à Votre Altesse Royale, Grand-Duc Jean de Luxembourg, qui en tant que Prince de Bourbon-Parme nous rap- pelle un lien qui nous est très cher ; mon salut va aussi au Gouvernement et à tout le peuple du Grand-Duché. Cette rencontre constitue donc un rappel du grand problème de la Com- munauté Européenne. Tout d'abord un grand merci au Luxembourg pour avoir accueilli et pour accueillir des Institutions de très haut niveau de la Communauté, en se conformant à sa vocation communau- Une nouvelle rencontre entre votre laborateurs, un séjour heureux et taire, en tant que Capitale de la pays et le Luxembourg débute au 19e constructif dans notre pays. CECA, co-fondateur de la CEE, cœur siècle et continue jusqu'à nos jours. véritable de l'Europe non seulement à Excellences, cause de sa position géographique. Ainsi vos compatriotes participent à Mesdames, Messieurs, A plus forte raison le Luxembourg a Péclosion de notre industrie. Ils sont Je lève mon verre encore présents, lorsqu'il s'agit de été le premier Etat à ratifier le Traité reconstruire nos usines, nos villes, nos — à la santé du Président de la Répu- de Maastricht. villages dévastés au cours de la blique Italienne Vous êtes un Pays exemplaire aussi seconde guerre mondiale. — et à l'amitié entre nos deux peuples. pour les équilibres sociaux qui sont L'Italie, Monsieur le Président, s'est équitables et efficaces. jointe en 1867 à sept autres puissances Discours de Il existe un deuxième lien qui unit de l'Europe pour garantir la neutralité l'Italie au Luxembourg, et c'est un lien du Grand-Duché de Luxembourg Monsieur le Président d'une haute valeur humaine. ancrée dans le Traité de Londres. En revenant à l'histoire plus récente, je me de la République d'Italie Environ un quart de votre population plais à releverqu e nos Gouvernements est d'origine italienne. continuent d'unir leurs efforts dans Altesses Royales, Quelles peuvent être alors la recon- des enceintes telles les Nations Unies, Ceux qui se sentent citoyens de l'Eu- naissance et l'admiration du Président l'Alliance Atlantique et l'UEO dans le rope, ceux qui depuis leur plus jeune de la République italienne pour votre but de préserver notre monde des conflits perpétuels qui risquent de le détruire. En entreprenant, dès 1952, ensemble avec quatre autres pays, la construc- tion d'une Europe unie et démocrati- que, nos deux pays ont été mus par le même esprit de paix, maintenant un nouveau défi attend nos deux peuples. Ils sont appelés à donner, ensemble avec les partenaires de l'Union Euro- péenne, un contenu concret au Traité de Maastricht entré en vigueur ces jours-ci. Vous-même, Monsieur le Président, vous avez dans les différents rôles de votre destinée d'homme d'État mani- festé clairement votre choix pour l'épanouissement des valeurs de notre civilisation commune. Monsieur le Président, La Grande-Duchesse se joint à moi pour vous souhaiter, ainsi qu'à vos col- accueil à bras ouverts et plein d'huma- tutions créées voici plus de quarante fondamentales qui forment l'ossature nité ? ans pour donner pleine effectivité aux de nos sociétés. engagements assumés par les États Cette hospitalité si ample et chaleu- membres du Conseil de l'Europe avec L'acquis de la Convention fait désor- reuse a amené à une intégration par- la Convention européenne des droits mais partie d'un droit commun. À ce faite des Italiens avec la population de l'homme. titre il constitue la toile de fond de luxembourgeoise ; pour les Italiens ici toute initiative visant à approfondir les présents votre terre est vraiment leur liens qui unissent tous nos pays au sein seconde Patrie. En effet, quarante années se sont écoulées déjà depuis l'entrée en d'une entreprise partagée. Et il n'est pas étonnant que le Traité de l'Union On a célébré l'année dernière le Cen- vigueur de la Convention, instrument qui marque une étape capitale en européenne, récemment entré en tenaire de l'Immigration italienne au vigueur, s'en soit fait l'écho. Luxembourg ; une présence labo- matière de protection des droits fon- damentaux de la personne humaine et rieuse et créatrice d'initiatives qui a Toutefois, le succès indéniable du sys- été déterminante dans le processus de que votre pays a ratifié dès 1955. Qua- rante années au cours desquelles a pris tème de protection ne doit pas cacher développement industriel de votre les ombres qu'il a permis de déceler Pays. naissance et s'est affirmé, pour repren- dre une affirmation bien connue de la dans nombre de pays dont les sys- Il y a, en même temps, une rencontre Commission, « un ordre public com- tèmes juridiques, bien que globale- de cultures, de sentiments, de valeurs munautaire des libres démocraties ment conformes à ce que l'on est en humaines parmi les plus élevées : ce d'Europe afin de sauvegarder leur droit d'attendre d'Etats démocrati- qui représente le résultat le plus patrimoine commun de traditions ques, n'en renferment pas moins des important dans la rencontre entre les politiques, d'idéaux de liberté et de faiblesses, voire des carences. Aussi, le peuples. prééminence du droit ». niveau de protection judiciaire des droits, qui a atteint en Europe un Car pour être vivante et vitale chaque niveau inégalé à maints égards, com- communauté a besoin des racines La pierre angulaire du système de pro- porte-t-il parfois des lacunes, surtout humaines d'intellecte et d'amour. tection européen des droits de en ce qui concerne la durée, souvent l'homme, le droit de recours indivi- duel, a permis au justiciable européen inacceptable, des procédures civiles et Avec ces sentiments je lève mon verre pénales. à la prospérité de Leurs Altesses d'affirmer le rôle qui désormais Royales le Grand-Duc et la Grande- revient à l'individu en tant qu'acteur Or, une justice qui se déroule dans des Duchesse, du peuple luxembourgeois principal de la construction euro- délais raisonnables est un des facteurs et à la particulière amitié avec l'Italie. péenne en vue de la recherche d'un qui contribuent à asseoir l'État de juste équilibre entre droits individuels droit dans la conscience des citoyens. et exigences légitimes d'une société démocratique. La contribution de la Commission à cette œuvre commune a été pour Dans la matinée du 17 novembre Le pari lancé à Rome le 4 novembre beaucoup facilitée par la coopération Monsieur le Président de la Républi- 1950 est en passe d'être gagné : nul ne dont ont fait preuve les États en vue de que d'Italie a pris congé de Leurs conteste aujourd'hui que l'Etat de réaliser les objectifs pour lesquels elle Altesses Royales le Grand-Duc et la droit est indissociable du respect de la a été créée. Le succès et l'efficacité du Grande-Duchesse et s'est rendu du dignité de la personne humaine et de système de protection doivent ainsi Château de Berg à Luxembourg pour ses droits fondamentaux, qu'il s'agisse être mis à l'actif également de tous nos une visite de la Cour des Comptes et des droits judiciaires ou des libertés pays. de la Cour de Justice des Communau- tés Européennes au Kirchberg. Après cette visite, l'hôte italien s'est rendu à l'aéroport du Findel d'où il est parti pour Strasbourg. Au cours de sa visite à Strasbourg, le Président de la République italienne fut notamment reçu au Bâtiment des Droits de l'Homme où lui furent pré- sentés les juges de la Cour et les mem- bres de la Commission. À cette occa- sion, Monsieur Albert Weitzel, Prési- dent de la 1ère Chambre de la Com- mission Européenne des Droits de l'Homme, a prononcé le discours sui- vant : M. le Président, au nom de la Commission européenne des droits de l'homme et de son Prési- dent — qui regrette infiniment ne pas pouvoir être ici ce soir avec nous à cause d'engagements pris de longue date, mais qui m'a chargé de vous transmettre ses salutations les plus chaleureuses — j'ai le privilège de vous Le Président italien et Monsieur R. Ryssdal, Président de la Cour Européenne des Droits de souhaiter la bienvenue au Palais des l'Homme écoutent attentivement le discours de M. Albert Weitzel, Président de la 1" Cham- Droits de l'Homme, au siège des insti- bre de la Commission Européenne des Droits de l'Homme. Ce système, cependant, à cause du time recours, est en droit d'obtenir des Notre-Dame à Luxembourg et au succès qu'on lui reconnaît, montre ses organes de la Convention une réponse Cimetière Militaire de Hamm pour y limites. Des réformes urgentes s'impo- rapide. Des efforts importants en déposer des couronnes funéraires au sent ; elles sont nécessaires et inévita- matière budgétaire devront encore nom du Gouvernement et de la Ville bles. être consentis pour y parvenir. de Luxembourg. Quelques chiffres suffiront pour com- Je sais, M. le Président, que nous pou- En outre, le Gouvernement a fait pla- prendre les difficultés actuelles qui vons compter, comme par le passé, sur cer des couronnes au Monument du sont essentiellement d'ordre pratique. le soutien constant de l'Italie. Souvenir et au Monument de la Depuis sa création en 1955, la Com- Déportation Civile et Militaire. mission a été saisie de près de 23 000 M. le Président, à Strasbourg l'Europe requêtes et a rendu environ 21 000 se rassemble autour de valeurs com- décisions sur leur recevabilité. Le munes. Est-il besoin de rappeler que rythme annuel d'enregistrement votre pays a largement contribué à for- dépasse les 1 900 requêtes, avec un ger l'esprit européen par les valeurs de M. Pangalos accroissement moyen, depuis 1985, de l'humanisme. à Luxembourg l'ordre de près de 17 % par an. Parmi ces requêtes, le nombre de celles qui Ainsi, votre présence en ces lieux témoigne de l'attachement de l'Italie à Le nouveau Ministre grec des Affaires sont déclarées recevables après avoir Européennes, M. Pangalos, est venu été communiquées aux gouvernements la poursuite de nos efforts pour la pro- tection la plus efficace des droits de pour une visite de travail à Luxem- ne cesse de croître. 11 faut relever qu'en bourg, le 3 novembre 1993. plus des 21 000 décisions sur la rece- l'homme. vabilité la Commission a jusqu'ici, Lors de sa rencontre avec le Ministre après un examen approfondi des Je vous remercie. affaires, adopté en outre 1 056 rap- des Affaires Étrangères, M. Jacques F. ports, qu'il s'agisse de rapports renfer- Poos, M. Pangalos a eu l'occasion de mant un Avis au fond ou de rapports dessiner les grandes orientations de la constatant un règlement amiable. Cérémonie future Présidence grecque des Com- Quelque 435 affaires ont par la suite munautés Européennes. été déférées à la Cour. de la Toussaint Le côté luxembourgeois a pu dans les Pour rendre hommage aux victimes de discussions indiquer quelles sont ses La conséquence principale de ce la guerre, les Membres du Gouverne- priorités pour le premier semestre de volume de travail est l'engorgement du ment et du Collège échevinal de la l'année 1994, notamment dans la rôle de la Commission en amont et, en Ville de Luxembourg se sont rendus le perspective de la mise en œuvre du aval, de celui de la Cour et du Comité Jour de la Toussaint successivement Traité sur l'Union européenne et de des Ministres. Les réformes déjà intro- au Monument National de la Solida- l'initiative de croissance de la Com- duites par l'entrée en vigueur du Sème rité luxembourgeoise, au Mausolée, à munauté qui devrait être décidée lors protocole — je me réfère par là princi- la Croix de Hinzerl, au Cimetière de du Conseil européen de décembre. palement à l'institution au sein de la Commission de six Comités et de deux Chambres — ont permis d'accé- lérer considérablement le traitement des requêtes, bien qu'il reste encore beaucoup de problèmes à résoudre. La création d'une troisième Chambre contribuera, j'en suis sûr, à améliorer encore la situation à cet égard.

Des divergences sont apparues quant à la nature des solutions à apporter afin d'accroître l'efficacité du système. Dif- férentes propositions ont été faites à cet égard.

Le récent sommet de Vienne des Chefs d'État et de Gouvernement des pays membres du Conseil de l'Europe vient de confier au Comité des Minis- tres un mandat pour élaborer une réforme majeure consistant à rempla- cer les deux organes juridictionnels actuellement existant par une Cour européenne des droits de l'homme permanente dont les tâches compren- nent, en grande partie, celles qui sont actuellement confiées à la Commis- sion.

Le chemin à parcourir est encore long. Le justiciable européen, pour qui le système de Strasbourg de protection des droits de l'homme demeure l'ul- MM. Poos et Pangalos lors de la conférence de presse commune Assises européennes pour une éducation plurilingue

À l'occasion des « Assises euro- que le multilinguisme luxembourgeois Ainsi, j'apporte tout mon soutien aux péennes pour une éducation plurilin- a une portée autrement importante qui efforts entrepris par le programme gue » organisées à Luxembourg du 3 est celle d'une identité à la fois natio- communautaire LINGUA, dont l'ob- au 6 novembre 1993, par le Ministère nale et multiculturelle. jectif est de soutenir et de valoriser les de l'Éducation nationale du Luxem- langues les moins répandues en bourg et l'association internationale Le Luxembourg est un pays situé aux Europe et je me félicite de la présence « Le Monde Bilingue » sous le patro- confins de deux grandes cultures euro- de notre langue nationale, le luxem- nage de la Commission des Commu- péennes, la culture francophone et la bourgeois, dans ce programme. Déve- nautés européennes, le Ministre de culture germanophone. Intégrant les lopper une politique de plurilin- l'Éducation nationale, M. Marc Fisch- deux dans la vie culturelle et quoti- guisme, ' c'est apporter un appui au bach, a fait le discours suivant: dienne, le multilinguisme n'a pas seu- rayonnement de toutes les cultures, lement été un élément d'équilibre pour maintenir la diversité qui fait la Monsieur le Président, entre ces voisins, bien plus le multilin- richesse de l'Europe. Et je dirais que Mesdames, Messieurs, guisme est devenu la clé de voûte de l'union européenne, celle qui se notre propre identité culturelle. construit dans le contexte de Maas- C'est un très grand honneur pour moi tricht, a besoin de se doter encore de pouvoir vous souhaiter la bienve- Le mot culture a plusieurs sens et je me bornerai ici au sens classique : La davantage d'une politique de la culture nue à Luxembourg et d'avoir le privi- et des langues. lège de pouvoir procéder à l'ouverture culture n'est pas un savoir, ni une sorte des Assises sur le multilinguisme et ou une somme de savoirs, elle consti- Permettez-moi cependant de revenir à l'identité culturelle. tue un certain rapport de l'homme la situation luxembourgeoise. Il va avec son savoir. En tant que ministre luxembourgeois sans dire que proposer à l'enfant La culture, c'est d'abord un élan, un luxembourgeois d'apprendre dès l'âge de l'Éducation, j'éprouve une grande de six ou sept ans deux langues étran- satisfaction à ce que le Luxembourg, désir d'en savoir plus. L'homme cul- tivé, c'est l'homme qui questionne, et gères, deux langues qu'il n'a jamais qui est un pays trilingue par excel- parlées avant d'entrer à l'école, c'est lence, puisse accueillir des linguistes qui se questionne. Le multilinguisme nous sert d'outil pour poser les vraies lui demander un effort considérable. de renommée venus de tous les coins En effet, il est de notre devoir de veil- de l'Europe. questions, et il nous permet la prise de distance par rapport au message. Le ler à ce que notre atout ne se retourne En effet vous n'êtes pas sans savoir, multilinguisme aide à nous position- contre nous et ne devienne une bar- Mesdames et Messieurs, que le ner par rapport à plusieurs cadres de rière, un moyen de sélection. Pour cela Luxembourg compte trois langues référence et leur assimilation façonne il importe de développer des métho- reconnues officielles, le luxembour- ainsi notre identité culturelle. dologies qui tiennent compte des geois, l'allemand et le français. Je ne motivations, des caractéristiques et m'attarderai pas sur les raisons histori- Le multilinguisme et la vie entre, ou plu- des ressources des apprenants. La pré- ques qui ont amené cet état de choses ; tôt avec les cultures se situent donc dans sence du Conseil de l'Europe à cette le rapporteur luxembourgeois, Mon- une optique de rencontre et on admettra conférence revête plus qu'un caractère sieur Jean-Pierre Kraemer, s'en char- que la rencontre met en jeu d'autres symbolique. En effet, n'oublions pas gera tout-à-1'heure. Mais permettez- valeurs que celles que chacun doit à sa que c'est grâce aux efforts entrepris moi de reprendre ici les propos de M. tradition. D'autres valeurs comme la dans les différents ateliers organisés Nicolas Margue, fort d'une expérience tolérance et l'ouverture envers l'autre. ou coordonnés par la direction Édu- de professorat de vingt-sept années et On admettra même que la rencontre est cation et Culture du Conseil de l'Eu- ministre de l'Éducation nationale de une valeur en elle-même. rope que s'est instaurée une nouvelle prise de conscience de ce qu'est l'ap- 1937 à 1948: «Peut-on dire qu'au Dans le contexte luxembourgeois, Luxembourg tous les enfants sont prentissage et l'enseignement des lan- nous sommes forcés d'aller à la ren- gues vivantes. Dans leur rapport, bilingues ? Personne ne naît bilingue, contre de l'autre, si, par delà nos c'est entendu, pas plus les enfants Denis Girard et John Trim définissent étroites frontières, nous voulons entrer la communication comme « indispen- luxembourgeois que les autres. Au en contact avec le monde. Il faut donc Luxembourg, tout le monde — c'est sable à la coopération sociale qui que nous sachions communiquer dans donne aux individus les moyens de se sans exception — tout le monde parle les langues de nos voisins. le luxembourgeois. ... Mais alors, où constituer un fonds commun de est le bilinguisme luxembourgeois ? Par ailleurs, nous savons très bien que connaissances, de valeurs, de compor- Où est le français ? Où est l'allemand ? si l'Europe se fait, elle sera basée aussi tements et de principes. » Eh bien, tant le français que l'alle- sur l'Europe des Régions. Or qui dit mand sont pour tout Luxembourgeois, régions, dit diversité et qui dit diver- Donc connaître la langue de l'autre, donc aussi et surtout pour les enfants sité, dit plurilinguisme. En fait, il y a c'est choisir la compréhension et -le luxembourgeois, des langues étran- des langues, toutes différentes les unes respect mutuel plutôt que les préjugés gères qu'ils apprennent à l'école ... des autres. Le mythe de la Tour de et l'intolérance. En œuvrant pour un C'est ainsi que les enfants luxembour- Babel cependant nous met en garde plurilinguisme européen et en mettant geois commencent à devenir bilingues contre l'erreur mortelle de vouloir en exergue de leur mouvement le mot — ou faut-il dire trilingues ? — dès l'âge faire une langue commune qui aboli- d'ordre de PAX LINGUIS Jean-Marie de six à sept ans. » rait toutes les différences : tout le Bressand et son association le monde monde se comprendrait, mais il n'y bilingue visent la réalisation de ces idéaux. Les propos de M. Nicolas Margue aurait plus rien à comprendre ! La plu- n'ont en rien perdu de leur valeur ralité souvent perçue comme un obsta- Dans ce sens, Mesdames et Messieurs, je aujourd'hui car pour l'homme politi- cle, est aussi et surtout une richesse. vous souhaite une réunion fructueuse. Comité des Ministres du dans les pays candidats à l'adhésion au des Transports a reçu à Nantes, le 5 Conseil de l'Europe. Ils ont été favora- novembre 1993 des mains de Mon- Conseil de l'Europe : bles à une intensification des pro- sieur Bernard Bosson, Ministre des grammes de coopération avec les pays Transports de la France, et de Mon- La Roumanie en matière de développement des Ins- sieur Jacques Auxiette, Président du 32e membre titutions démocratiques, de systèmes GART, le « Prix du Gart 93 » placé juridiques respectueux des droits de sous le thème « Promouvoir et amélio- l'homme et de la prééminence du rer les déplacements ». M. Jacques F. Poos, Ministre des droit. Affaires Etrangères, Vice-Premier À l'honneur fut la ligne transfronta- Ministre, a assisté le 4 novembre 1993 lière 325 Longwy-Rodange-Luxem- à la 93ème session du Comité des bourg que le Ministre des Transports Ministres du Conseil de l'Europe à Luxembourgeois avait créée en 1992 Strasbourg. Cour Supérieure de Justice : en accord avec les autorités françaises. Cette session a été précédée d'une cérémonie à l'occasion de l'adhésion M. Paul Kayser Rappelons que la ligne d'autobus de la Roumanie au Conseil de l'Eu- transfrontalière est exploitée par des rope qui est ainsi devenue le 32ème nouveau Président entreprises française (Semitul) et État membre de l'Organisation. luxembourgeoises (Sales et Huberty) Le 4 novembre 1993, la Cour Supé- et placée sous le Régime Général des Moins d'un mois après la tenue du rieure de Justice a procédé à la récep- Transports Routiers (RGTR). Du Sommet des Chefs d'État et de Gou- tion de Monsieur Paul Kayser, promu lundi au samedi, elle offre 15 courses vernement à Vienne, le Comité des aux fonctions de Président de cette par jour dans chaque sens aux fronta- Ministres a consacré l'essentiel de ses Cour, lors d'une audience solennelle liers de Mont-St-Martin, Longwy, discussions à une évaluation de cette qui s'est tenue au Palais de Justice à Herserange et Longlaville se rendant à conférence et des décisions qui ont été Luxembourg. Rodange, Luxembourg ou Esch-sur- adoptées dans le cadre de la « Décla- Alzette. La correspondance en est ration de Vienne ». Ce document assurée aux trains CFL de et vers contient une série d'orientations qui Luxembourg en Gare de Rodange. Le devraient permettre au Conseil de tarif y appliqué est celui en vigueur sur l'Europe de pleinement contribuer à tout le réseau des lignes publiques du la sécurité démocratique du continent. Grand-Duché. Dans son intervention, le Ministre des Depuis son introduction, la ligne a Affaires Etrangères luxembourgeois a connu un grand succès auprès de sa qualifié l'intégration de nouveaux clientèle qui entretemps a dépassé le membres de tâche prioritaire pour le nombre de 800 voyageurs par jour. Conseil de l'Europe. Ce dernier devrait veiller au respect de ces stan- Aux yeux du Ministère des Transports, dards avant mais aussi après l'adhé- le choix du GART constitue une juste sion. Un rôle eminent reviendrait à cet récompense pour les efforts qu'il a égard aux parlements démocratique- déployés ces dernières années en vue ment élus et à l'Assemblée Parlemen- d'une amélioration constante des trans- taire du Conseil de l'Europe. ports publics à l'intérieur du Grand- Duché, et il honore surtout le travail Dans le cadre de la mise en œuvre des fourni par le Ministère des Transports décisions du Sommet, le Comité des dans le domaine de la mobilité des tra- Ministres a pris note avec satisfaction vailleurs frontaliers. de l'état d'avancement des travaux relatifs à l'élaboration d'un Protocole à la Convention Européenne des Droits de l'Homme visant à améliorer son efficacité par l'instauration d'une L'établissement scolaire Cour unique. Ce Protocole devrait être ouvert à la signature en mai 1994. au centre de nouveaux M Paul Kayser En matière de minorités nationales, projets pédagogiques les Ministres ont donné mandat aux Deux points importants figuraient à experts de rédiger avant le 30 juin l'ordre du jour du Conseil des Minis- 1994 une convention-cadre précisant tres de l'Éducation du 8 novembre les principes que les États s'engagent à Le Luxembourg 1993 : le Livre Vert présenté par la respecter pour assurer la protection à l'honneur en France Commission ainsi que la mobilité et des minorités. l'accès à l'enseignement supérieur Les Ministres ont par ailleurs examiné Prix du GART 1993 dans la Communauté. la mise en œuvre de la Déclaration et pour la réalisation du Plan d'Action sur la lutte contre le En ce qui concerne ce dernier point, le racisme, la xénophobie, l'antisémi- de la ligne transfrontalière ministre a souligné tisme et l'Intolérance adoptés à Longwy-Rodange-Luxembourg. que le Luxembourg reconnaît tradi- Vienne. tionnellement les avantages d'une À l'occasion de la 13ème rencontre du mobilité de longue durée qui implique Finalement, le Comité des Ministres a Groupement des Autorités Responsa- l'intégration poussée de l'étudiant procédé à un échange de vues sur les bles de Transport (GART) en France, dans un entourage universitaire éco- développements récents intervenus Monsieur , Ministre nomique, social et culturel différent. Le « modèle » luxembourgeois de tenir une séance spéciale du Conseil mobilité repose selon le ministre dans la semaine du 29 octobre. Mission économique luxembourgeois sur deux piliers : celui en Roumanie de la confiance et celui de la négocia- Les Ministres ont rencontré le Prési- tion. Pour Monsieur Fischbach, il est dent Arafat qui a présenté aux Douze son évaluation du processus de paix et Sur invitation officielle du Gouverne- évident que l'espace universitaire ment roumain, une mission de promo- européen doit fonctionner selon des les besoins en assistance des territoires palestiniens. tion économique, présidée par S.A.R. principes identiques. Il ne serait en Le Grand-Duc Héritier et dirigée par tout cas pas acceptable que la libre cir- le Secrétaire d'État aux Affaires Étran- culation coïncide avec une réduction Les Ministres ont également apporté des modifications au mandat de négo- gères, M. , s'est ren- des possibilités d'accès des étudiants ciation en vue de conclure un accord due du 8 au 10 novembre 1993 en luxembourgeois aux universités étran- de partenariat avec la Russie. Suite aux Roumanie. gères. orientations définies par le Conseil européen du 29 octobre, ils ont pré- La délégation officielle a eu des entre- Quant au Livre Vert, destiné à lancer cisé les modalités de mise en œuvre de tiens avec les principaux responsables un débat préparatoire sur les actions à l'action commune en Russie, c'est-à- politiques et économiques de la Rou- entreprendre dans le domaine de l'en- dire l'envoi d'une mission d'observa- manie ainsi qu'avec des représentants seignement suite aux nouvelles com- teurs en vue des élections parlemen- de la minorité d'origine luxembour- pétences communautaires en matière taires en Russie le 12 décembre pro- geoise habitant le pays. Étant donné d'éducation, Marc Fischbach a souli- chain. que le Luxembourg assume actuelle- gné qu'il importe de définir l'établisse- ment la Présidence de l'Union de l'Eu- ment scolaire comme pôle central de Le Conseil a arrêté une deuxième rope Occidentale (UEO), la déléga- toute initiative future. Il s'agit selon le décision d'action commune concer- tion s'est rendue au quartier général ministre luxembourgeois, de définir nant l'acheminement d'aides humani- des douaniers de l'UEO à Calafat. des projets d'établissement qui tien- taires en Bosnie-Herzégovine. nent compte de la dimension euro- péenne et dont la préoccupation pre- Par ailleurs, ont été préparées les ses- La délégation fut accompagnée d'un mière devrait être pédagogique. L'ap- sions ministérielles de négociations nombre important d'hommes d'af- prentissage des langues pourrait être d'adhésion qui se sont tenues le 9 faires luxembourgeois cherchant à un des thèmes dominants dans ces novembre avec les quatre pays candi- développer et intensifier leurs rela- projets. dats (Autriche, Suède, Finlande, Nor- tions commerciales avec la Roumanie. vège). Le Conseil d'association avec la Tur- quie s'est réuni dans la soirée du 8 Buste de feu S.A.R. Le Conseil des CE novembre. Cette réunion a permis de devient le Conseil mettre en œuvre le programme des la Grande-Duchesse mois à venir pour finaliser l'Union Charlotte de l'Union douanière entre la CE et la Turquie prévue pour 1995. Le 9 novembre 1993, Son Altesse Monsieur Jacques F. Poos, Ministre Le Conseil a repris ses travaux par Royale le Grand-Duc a assisté à la des Affaires Etrangères a représenté le après pour débattre notamment des cérémonie d'inauguration de l'installa- Luxembourg à la réunion du Conseil directives de négociation pour un nou- tion d'un buste de feu Son Altesse Affaires Générales les 8 et 9 novembre vel accord avec le Maroc, des relations Royale la Grande-Duchesse Charlotte 1993 à Bruxelles. futures avec la Suisse, du Pacte de sta- qui a eu lieu au Musée National de la bilité et de l'Afrique du Sud. Résistance à Esch-sur-Alzette. Il s'agit de la première réunion des Ministres des Affaires Etrangères depuis l'entrée en vigueur du Traité de Maastricht le 1er novembre. Par conséquent les Ministres ont décidé de la future dénomination des ins- tances décisionnelles de l'Union euro- péenne. Désormais, les Ministres se réuniront au sein du Conseil de l'Union européenne et les déclarations politiques seront publiées au nom de cette même Union.

Les Ministres ont examiné un rapport du Vice-Président Brittan sur l'état d'avancement des négociations de l'Uruguay Round en précisant qu'avant le vote au Congrès américain sur la zone de libre échange avec le Canada et le Mexique le 20 novembre, peu de mouvements des négociateurs américains sont attendus. Il ne restera donc plus que trois semaines jusqu'à la date butoir du 15 décembre pour conclure l'Uruguay Round. La Prési- dence belge pourrait envisager de S.A.R. le Grand-Duc dévoile le buste. M. Heyvaert à l'honneur Centenaire du CAL Le 10 novembre 1993, Monsieur Jac- ques F. Poos, Ministre de la Force Publique, a remis la décoration de En 1893, une poignée d'artistes Le 10 novembre 1993, le Cercle artis- Commandeur de l'Ordre de Mérite au luxembourgeois s'est réunie pour fon- tique a fêté dignement son centenaire Lieutenant-Colonel BEM Wilfried der le Cercle Artistique de Luxem- en présence de la Grande-Duchesse Heyvaert, Commandant du 2e batail- bourg, le CAL. Le but de l'association Joséphine-Charlotte, au cours d'une lon belgo-luxembourgeois de la Force était de promouvoir les arts au Grand- séance académique au Théâtre de de Protection des Nations Unies. Duché. Luxembourg.

M. Poos félicite M. Heyvaert.

Luxembourg — Land de Sarre

Le 9 novembre 1993 a eu lieu au Châ- teau de Senningen une réunion des délégations du Gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg et du Gouvernement du Land de Sarre. Lors de la séance académique du CAL au Nouveau Théâtre

MM. Lafontaine et Sanier au cours de la conférence de presse commune

10 Le Premier Ministre de Suède à Luxembourg

Le 11 novembre 1993, Son Excellence Le Premier Ministre suédois a en Monsieur Cari Bildt, Premier Ministre outre visité le Centre d'Études et de de Suède, a effectué une visite à Recherches Européennes Robert Luxembourg pour y rencontrer Son Schuman, le Musée de l'Abbaye Altesse Royale le Grand-Duc et Mon- d'Echternach, la Place de l'accord de sieur , Premier Minis- Schengen et les Caves Kox-Risch à tre, Ministre d'État. Remich.

S.A.R. le Grand-Duc et le Premier Ministre de Suède

M. Jacques Santer et son homologue sué- dois au cours de la conférence de presse commune au Château de Senningen

Création de Chroma Image Engineering S.A.

Une convention a été signée le 10 novembre 1993 entre le Ministre de l'Économie, M. Robert Goebbels au nom du Gouvernement, et la société anonyme Chroma Image Engineering S.A., représentée par M. Jeffrey C. Jackson. Chroma Image Engineering S.A. se propose de mettre en place et d'opérer à Luxembourg-Ville un studio de post- production audiovisuelle multi-stan- dard digitalisé. L'investissement néces- saire dans une première phase est estimé à plus de 48 millions de francs. Au départ 5 personnes hautement qualifiées y seront employées à titre permanent, auxquelles viendront s'ajouter, selon la charge de travail, un nombre variable de collaborateurs externes. Chroma Image Engineering vient compléter et renforcer la structure existante en matière de postproduc- tion et contribuera utilement au déve- loppement futur d'activités audiovi- suelles au Grand-Duché de Luxem- bourg. M. Robert Goebbels signe la convention. Nouvelle aile pour la maison de retraite à Echternach

Le 10 novembre 1993, Son Altesse Royale la Grande-Duchesse a assisté à l'inauguration de la nouvelle aile du centre intégré de l'État pour per- sonnes âgées à Echternach.

S.A.R. la Grande-Duchesse a assisté à la séance d'inauguration.

Dépouillement informatisé de bulletins de vote

Le 10 novembre 1993 ont débuté les le Ministère du travail a demandé à en 1992 avec comme partenaires, opérations de dépouillement des bul- l'Institut Supérieur de Technologie d'une part, le Centre de recherche letins de vote pour les élections de la d'étudier, dans le cadre des projets de public Henri Tudor et, d'autre part, la Chambre de travail et de la Chambre fin d'études de ses étudiants, la faisabi- société IRIS (Image Recognition Inte- des employés privés. Ce dépouille- lité de réaliser une machine permet- grated Systems) de Louvain. ment s'est fait pour la première fois au tant le dépouillement automatique de Grand-Duché de Luxembourg grâce à bulletins de vote. En juin 1993, les développements un système informatique qui a été avaient abouti dans leurs grandes développé en partenariat par le Minis- L'étude de faisabilité réalisée par les lignes. Comme cependant la théorie tère du Travail, le Centre de étudiants permettait d'aboutir à la est souvent une chose et la pratique Recherche Public Henri Tudor et la conclusion que la réalisation du sys- une autre, il fut décidé de tester le logi- société IRIS. tème n'était pas encore possible avec ciel développé lors d'une élection-test les moyens techniques du moment. à laquelle participaient quelque 5 000 La présente note présente brièvement étudiants et professeurs de l'Athénée, les différentes étapes du développe- Entre 1988 et 1991, les progrès du Lycée classique de Diekirch, du ment, les objectifs recherchés et le Lycée technique des Arts et Métiers et fonctionnement du système. techniques de la micro-informatique furent tels qu'il était de nouveau possi- du Lycée technique Michel Lucius. Historique ble de croire à la réalisation d'une machine permettant le traitement Les origines du système remontent en automatique/informatique de bulle- Lors de la présentation du système 1988 puisque c'est à ce moment-là que tins de vote. Ainsi, le projet fut relancé informatique

12 Ces tests se sont révélés concluants, et ont fait l'objet d'une adoption d'une après quelques modifications, le logi- « Expo-Peinture 94 » position commune. ciel a fait preuve de sa fiabilité au cou- rant de la semaine du 1er au 7 novem- Le 11 novembre 1993, Monsieur Fer- La Commission a présenté une mise à bre 1993. nand Boden, Ministre de la Famille et jour de l'état de transposition des de la Solidarité, Madame Marie-Josée directives du Marché Intérieur. Après Jacobs, Ministre délégué aux Affaires l'intervention de Monsieur le Secré- Les objectifs du projet Culturelles ainsi que les représentants taire d'Etat en vue de voir prises en compte dix transpositions supplémen- Ils étaient triples : du Comité Luxembourgeois d'Organi- sation pour l'Année Internationale de taires, le Luxembourg figure en qua- : disposer de résultats définitifs plus la Famille, ont présenté le projet trième position des Etats membres rapides et dans l'intérêt des candi- « EXPO-PEINTURE 94 ». Les avec 185 sur 219 directives appelant dats et dans celui des syndicats ; artistes-amateurs sont invités à créer des mesures nationales de transposi- : mettre l'informatique au service des œuvres ayant pour thème la « VIE tion. des membres des bureaux électo- FAMILIALE AU QUOTIDIEN ». raux en leur épargnant les travaux Les responsables ont expliqué les les plus pénibles ; objectifs et les modalités de participa- : ne pas modifier les habitudes des tion à l'exposition. Politique régionale électeurs. et aménagement Les objectifs recherchés ont été du territoire atteints grâce à un matériel informati- Premier Conseil que moderne et sophistiqué. Une unité Marché Intérieur Les 12 et 13 novembre 1993 le Gou- de dépouillement, composé d'un vernement de la Belgique a organisé à micro-ordinateur et d'un scanner per- de l'Union Européenne Liège une réunion des ministres de la met le traitement automatique de Communauté Européenne chargés de 1 200 à 1 500 bulletins par heure. Le Secrétaire d'Etat Georges Wohlfart la politique régionale et de l'aménage- Comme il est possible, d'une part, a présidé la délégation luxembour- ment du territoire. d'ajouter un nombre illimité de sta- geoise au Conseil Marché Intérieur du tions de dépouillement (ou presque) 11 novembre 1993. C'est la première Cette réunion qui fut placée sous la et, d'autre part, d'organiser certains fois depuis l'entrée en vigueur du présidence de M. Guy Spitaels, Minis- travaux en parallèle, les résultats Traité sur l'Union Européenne, le 1er tre-Président du Gouvernement wal- finaux de 1993 devraient être disponi- novembre 1993, que le Conseil des lon, a discuté différents documents bles au moins 15 jours plus tôt que Ministres se réunit dans cette forma- établis par la Commission Euro- ceux de 1988. tion. péenne. L'ordre du jour du Conseil a été Ainsi les ministres ont discuté de la Le fonctionnement du système dominé par un débat public sur les nécessité d'accroître l'efficacité des mesures à prendre pour renforcer la Trois étapes peuvent être distinguées : politiques structurelles communau- compétitivité des petites et moyennes taires. Le débat fut suivi d'une appré- 1) digitalisation de l'image des bulle- entreprises et de l'artisanat ainsi que le ciation ex-ante et ex-post des politi- tins de vote à l'aide d'un scanner ; développement de l'emploi dans le ques structurelles. cadre du Marché Intérieur. Les Minis- 2) traitement de l'image digitalisé, c- tres ont insisté sur l'importance éco- à-d. recherche des votes exprimés nomique des P.M.E. qui représentent à La deuxième journée fut consacrée à valablement. elles seules 70 % des emplois dans la la présentation des vues de la CE sur Tous les votes qui n'ont pas été Communauté Européenne. la prospective territoriale de l'intégra- reconnus par le système sont sou- tion européenne à l'horizon 2000. mis à la décision du bureau électo- Le Conseil s'est par ailleurs penché ral (traitement des cas douteux) ; sur le régime des langues à appliquer Les fonds structurels de la CE, instru- de sa propre initiative, le système dans le cadre de l'Office des Marques. ment essentiel d'un aménagement ne rejette donc aucune croix aussi Les directives concernant les appareils concerté du territoire européen, se imparfaite qu'elle soit. et systèmes de protection destinés à sont trouvés au centre des débats 3) comptabilisation des voix indivi- être utilisés en atmosphère explosible, ministériels. duelles et de liste, calcul des résul- l'étiquetage pour les articles chaus- tats finaux (sièges attribués aux dif- sants, respectivement la procédure Le Luxembourg fut représenté à cette férentes listes, candidats élus) et d'information dans le domaine des conférence par le ministre de l'aména- établissement de statistiques. normes et réglementations techniques gement du territoire M. .

Inauguration du bâtiment de PUEO

En sa qualité de Président du Conseil guration de l'immeuble abritant les Ministre belge des Affaires Etrangères, des Ministres de l'UEO, Monsieur J.F. bureaux du Secrétariat de l'UEO. Sir Dudley Smith, Président de Poos, Ministre des Affaires Etrangères La cérémonie a eu lieu en présence du l'Assemblée parlementaire de l'UEO et de la Force Publique du Luxem- Secrétaire Général de l'OTAN, Mon- et par Monsieur Wim van Eekelen. bourg, a procédé le 15 novembre 1993 sieur Wörner. A cette occasion, le drapeau de l'UEO avec le Secrétaire Général de l'UEO, Des allocutions furent prononcées par fut hissé pour la première fois devant Monsieur Wim van Eekelen, à l'inau- Monsieur J.F. Poos, Monsieur W. Claes, le nouveau siège de l'UEO à Bruxelles.

13 Allocution du Président en exercice du Conseil des Ministres de l'UEO, M. Jacques F. Poos, lors de l'inauguration de l'immeuble de l'UEO à Bruxelles, le 15 novembre 1993

Monsieur le Président de l'Assemblée, Au moment d'inaugurer le nouvel J'ai bon espoir que dans un avenir pré- Messieurs les Ministres, immeuble de l'UEO à Bruxelles, je visible davantage d'étoiles pourront Messieurs les Secrétaires Généraux, tiens à souligner et à saluer plus parti- briller dans le ciel de l'UEO. Excellences, culièrement cette dimension exté- Mesdames, Messieurs, rieure. L'installation définitive de l'UEO à Bruxelles lui permet désormais de L'UEO est directement concernée par Elle s'inscrit parfaitement dans la logi- jouer pleinement son rôle d'interface l'avancée majeure dans la politique que de la grande ambition que les 12 autonome entre l'Alliance Atlantique, étrangère et de sécurité commune et les 9 ont voulue pour l'Europe à implantée dans la capitale belge, et décidée le 29 octobre passé par le Maastricht, et que notre organisation a l'Union européenne dont un des lieux Conseil Européen à Bruxelles. concrétisée depuis à Petersberg et à de travail se trouve également à Rome. A la veille de l'entrée en vigueur du Bruxelles. Traité sur l'Union européenne, les Retour de l'histoire : l'UEO vient ainsi Chefs d'Etat et de Gouvernement ont, à nouveau à s'occuper de domaines La récente entrée en vigueur du Traité en effet que ses pères fondateurs lui avaient sur l'Union met l'UEO en mesure de assignés en 1948. pleinement assumer les deux finalités — déterminé les premières actions que Maastricht lui confère : communes ; A relire le préambule du Traité de — conféré à la politique de sécurité — être la composante de défense de Bruxelles modifié, on retrouve les l'Union, et européenne une nouvelle dimen- principes mêmes que je viens d'évo- sion qui constitue un saut qualitatif quer. — renforcer le pilier européen de l'Al- essentiel ; liance. — reconfirmé le rôle de l'UEO dans la Mais que de chemin parcouru depuis mise en œuvre des dispositions lors ! A ce dernier effet, les excellentes rela- prévues par le Traité. tions déjà développées avec l'OTAN L'inauguration à laquelle nous procé- au cours de cette année de présence à Notre organisation fait partie inté- dons aujourd'hui revêt plus qu'un Bruxelles augurent bien de l'avenir. Je grante du développement de l'Union caractère symbolique. voudrais saisir cette occasion pour européenne. Aux termes de l'article tout particulièrement saluer la pré- J.4 du Traité, celle-ci lui demande Elle marque une étape importante sence parmi nous du Secrétaire Géné- « d'élaborer et de mettre en œuvre les dans notre évolution, et cela à plus ral de l'OTAN, M. Manfred Woerner. décisions et actions qui ont des impli- d'un titre. cations dans le domaine de la Les liens étroits entre l'UEO et défense ». Le transfert du Secrétariat de Londres à Bruxelles ne fut pas sans aléas. Sans l'Union Européenne sont une condi- Le document agréé, et par les Douzes les efforts incessants du Secrétaire tion essentielle du fonctionnement de et par l'UEO, sur les « liens entre Général et de toute son équipe parfai- la PESC. l'Union et l'UEO » spécifie que pour tement appuyés par la Présidence ita- répondre à ces demandes, l'UEO lienne, nous ne pourrions être ici Sans attendre la mise en œuvre du pourra recourir à l'emploi de person- aujourd'hui dans un bâtiment si presti- Traité, la Présidence de l'UEO et la nel militaire comme aussi à d'autres gieux près du Sablon. Présidence des Communautés avaient moyens. tenu à se consulter régulièrement. Dans ce contexte, notre gratitude va Le même texte parle, à titre indicatif, également aux autorités belges pour Je me félicite tout particulièrement de des éventuelles missions suivantes : leur précieux et inlassable soutien. Je la qualité de ces échanges. Je suis — observateurs militaires ; me réjouis de la présence parmi nous convaincu qu'une telle collaboration — cessez-le-feu ; de Messieurs les Ministres Claes et se poursuivra dans l'intérêt de l'UEO - maintien de la paix ; Delcroix, et je les prie de se faire les sous la Présidence de nos amis grecs. — suivi des sanctions ; interprètes de nos remerciements — respect de la paix ; auprès du Gouvernement belge. Le siège de l'UEO que nous allons inaugurer n'est pas destiné seulement - soutien logistique à des efforts Malgré les transformations impor- humanitaires. à nos membres, aux membres associés tantes réalisées pendant les dix der- et aux observateurs. Il est destiné tout Il faut inscrire ces perspectives d'ac- niers mois dans son immeuble, l'UEO autant à nos partenaires du Forum de tion dans la nouvelle dimension glo- a pu continuer ses travaux comme à consultation. bale définie par le Conseil Européen. l'accoutumée grâce au dévouement du personnel du Secrétaire Général. Ainsi, la sécurité européenne visera-t- Nous devons développer avec eux une elle à réduire les risques pouvant por- Qu'ils en soient très sincèrement approche commune en matière de ter atteinte remerciés et qu'ils sachent combien sécurité en Europe. Ce dialogue inten- leurs efforts ont été appréciés. sif doit se faire dans la perspective — à l'intégrité territoriale et à l'indé- volontariste de l'Union européenne. pendance politique de l'Union et L'UEO dispose maintenant d'un Loin de créer de nouvelles barrières, il de ses Etats membres ; immeuble en mesure de répondre à s'agit d'étendre la culture commune de — à leur caractère démocratique ; ses besoins, et, symbole non négligea- sécurité sur notre continent. C'est à — à leur stabilité économique, ainsi ble, la façade en est désormais ornée cette tâche que nous nous employe- que d'un drapeau dont les étoiles sont au rons dès notre réunion du 22 novem- — à la stabilité des régions voisines. nombre de ses membres. bre 1993.

14 Mesdames et Messieurs, viaires à grande vitesse par jour bourg permettra de relier entre elles avec Paris et Strasbourg à l'horizon ces 3 villes-sièges. Dans ce contexte C'est au nom de vous tous, que je sou- de la mise en service du TGV-Est le matériel à desservir cette ligne haite à l'UEO un rapide et substantiel en l'an 2000. En contrepartie notre sera défini de commun accord avec développement tant politique qu'opé- pays avait accepté de participer la Belgique. Sur base de ces préala- rationnel, dans la double perspective financièrement à la partie française bles la France définira le montage du Traité sur l'Union européenne et de ce projet. Dès 1989 Monsieur juridique et l'échéancier technique de nos relations, complémentaires et Philippe Essig avait, comme chargé et financier du projet dont la pre- transparentes avec l'Alliance Atlanti- de mission du Gouvernement fran- mière phase sera achevée en 2000, que. çais, négocié avec le Gouvernement et se mettra d'accord avec le Que le Secrétaire Général et toute son luxembourgeois les conditions Luxembourg sur la forme de la par- équipe trouve en ces lieux le cadre de financières et les modalités techni- ticipation luxembourgeoise au travail adéquat et fonctionnel leur per- ques qui ont pu mener à cet accord. financement. mettant de répondre au mieux aux multiples attentes des gouvernements 2. A la lumière de la décision du Gou- 3. En vue du Conseil Transports CE. et des citoyens d'Europe ! vernement français du 23 septem- des 29 et 30 novembre prochains bre 1993 de réaliser le TGV-Est en les deux ministres ont également deux phases, la première compor- abordé les actuelles difficultés éco- tant la construction de deux sec- nomiques de l'aviation commer- tions de lignes nouvelles — Paris- ciale en Europe qu'une libéralisa- Rapport Vandières et Reding-Vendenheim — tion communautaire trop poussée une actualisation de l'accord et trop rapide risque d'aggraver. sur la prévention franco-luxembourgeois du 17 sep- tembre 1992 s'impose. de la torture Par ailleurs, le problème de la sécu- A ces fins Monsieur Goebbels a rité routière et notamment celle des Le 15 novembre 1993 a eu lieu une rencontré le 16 novembre 1993 son poids lourds méritera une attention conférence de presse, lors de laquelle homologue français Monsieur le particulière de la part du Conseil et des hauts-fonctionnaires des Minis- Ministre Bosson pour examiner la demandera à être traité dans une tères de la Famille, de la Force Publi- manière d'appliquer l'accord de approche globale intégrant e.a. les que, de la Santé et de la Justice ont 1992 dans les nouvelles conditions. aspects amélioration des équipe- répondu aux questions techniques ou Les deux Ministres ont notamment ments techniques de sécurité, lutte d'interprétation concernant le rapport retenu de solliciter, ensemble avec contre les infractions dans les au Gouvernement du Grand-Duché l'Allemagne, une aide financière domaines de l'équipement techni- de Luxembourg relatif à la visite effec- communautaire pour ce projet qui que et du temps de conduire ainsi tuée par le Comité européen pour la intéresse directement 3 Etats mem- que transfert au rail des transports prévention de la torture et des peines bres et qui a un intérêt propre pour pour lesquels ce mode est compéti- ou traitements inhumains ou dégra- la Communauté elle-même, alors tif pour désengager l'infrastructure dants (CPT) au Luxembourg du 17 au que la prolongation vers Bruxelles routière et pour diminuer en consé- 25 janvier 1993 de la relation Strasbourg — Luxem- quence les risques d'accident.

Extension Systèmes de Paiement Nationaux du futur TGV-Est Le rapport « Minimum common fea- 1. La participation directe à un sys- 1. Le 15 novembre 1993 Monsieur tures for domestic payment systems » a tème de transfert interbancaire doit Robert Goebbels, Ministre des été élaboré par un groupe de travail de être réservée à une institution sou- Transports, a remis à Paris les représentants des banques centrales mise à une surveillance adéquate, insignes de Grand-Croix de l'Ordre de la Communauté Européenne et afin que les risques systémiques du Mérite à Monsieur Jean Louis approuvé par le Comité des Gouver- inhérents aux systèmes de paiement Bianco, ancien Ministre des Trans- neurs des Banques Centrales des Pays soient minimisés. En règle générale, ports français, et de Commandeur Membres de la Communauté Euro- seuls les établissements de crédit de l'Ordre de la Couronne de péenne en septembre 1993. remplissent les conditions néces- Chêne à Monsieur Philippe Essig, saires pour participer à de tels sys- ancien secrétaire d'Etat et ancien Il est la suite d'un autre rapport rédigé tèmes. Dans certains pays toutefois, président de la SNCF. par le même groupe de travail sur la d'autres institutions peuvent égale- coopération entre banques centrales ment être des participants directs à Monsieur Goebbels a souligné les de la Communauté Européenne en de tels systèmes, à condition que mérites que les deux personnalités matière de supervision des systèmes leur statut d'institution publique les avaient acquis en relation avec le de paiement. mette à l'abri d'un risque de défail- raccordement de notre pays au lance financière, comme par exem- réseau ferroviaire de la grande Ce nouveau rapport établit 10 prin- ple les Entreprises de Poste et Télé- vitesse par l'extension du futur cipes que chaque banque centrale de communication, ou qu'elles fassent TGV-Est vers la capitale luxem- la Communauté Européenne, dont l'objet d'un contrôle par une auto- bourgeoise. l'Institut Monétaire Luxembourgeois, rité compétente, ce qui est le cas, Le 17 septembre 1992 Messieurs va adapter en fonction des circons- par exemple, des agents de change. Goebbels et Bianco avaient en effet tances locales. Parmi ces principes, signé un protocole d'accord sur ce trois points sont d'une importance raccordement qui garantit au particulière pour l'avenir des systèmes 2. Les banques centrales de la Com- Luxembourg quatre relations ferro- de paiement de la Communauté : munauté ont décidé que tous les pays de la Communauté dispose- l'Union européenne et son évolution Ministre d'Etat, et Monsieur Jacques ront, dès que possible, d'un système future. F. Poos, Ministre des Affaires étran- de règlements bruts en temps réel Il fut également reçu par Monsieur gères, du Commerce extérieur et de la destiné aux paiements de gros mon- Jacques Santer, Premier Ministre, Coopération. tants. Ces systèmes se distinguent des systèmes de compensation tra- ditionnels par le fait que chaque paiement est exécuté individuelle- Décorations pour MM. Stercken et Braun ment pour autant que le donneur d'ordre dispose du crédit nécessaire Le 17 novembre 1993, Monsieur Jac- Commission des Affaires Etran- sur le compte courant qu'il détient ques Santer, Premier Ministre, Minis- gères du Bundestag allemand auprès de la banque centrale. tre d'Etat a remis Face aux systèmes de compensa- les insignes d'Officier dans l'Ordre tion, dans lesquels les paiements ne grand-ducal de la Couronne de sont exécutés que dans la mesure où — les insignes de Grand Officier dans Chêne à Monsieur Ottmar Braun, les soldes nets sont réglés, les sys- l'Ordre de Mérite du Grand-Duché Rédacteur en chef de la « Aachener tèmes de règlement brut apportent de Luxembourg à Monsieur le Dr Volkszeitung » et Consul honoraire une diminution considérable des Hans Stercken, Président de la du Luxembourg à Aix-la-Chapelle. risques systématiques inhérents aux systèmes de paiement. 3. Des systèmes de compensation de paiements de gros montants peu- vent continuer à fonctionner en parallèle avec les systèmes de règle- ments bruts, à condition qu'ils rem- plissent les normes définies dans le rapport du Comité sur les Systèmes de Compensation Interbancaire (rapport « Lamfalussy »). En parti- culier il est souhaitable qu'à terme les participants de ces systèmes soient obligés de couvrir leur posi- tion débitrice nette intra-journa- lière par des garanties. En plus de la coopération en matière de surveillance des systèmes de paie- Les deux décorés MM. Stercken et Braun ment, les banques centrales vont devoir mettre en place, à leur niveau, c'est-à-dire au niveau des systèmes de gros montants, les systèmes de paie- Ordre de la Résistance ment communautaires futurs qui seront indispensables à la réalisation Une promotion des décorations de Cette promotion a compris : 33 Croix du Marché Unique et qui formeront, l'Ordre de la Résistance a eu lieu le 18 à titre posthume (ressortissants luxem- ultérieurement, un élément essentiel novembre 1993 au Centre européen de l'Union Monétaire. bourgeois) ; 7 Médailles (ressortis- des Conférences à Luxembourg-Kir- sants luxembourgeois). (Institut monétaire luxembourgeois, 15 chberg. novembre 1993)

M. Hans Stereken à Luxembourg

Le Président de la Commission des Affaires étrangères du Bundestag alle- mand, Monsieur Hans Stereken, s'est rendu en visite officielle à Luxem- bourg les 17 et 18 novembre 1993. A cette occasion, il a eu des entretiens avec Madame Erna Hennicot- Schoepges, présidente de la Chambre des Députés, ainsi qu'avec les Mem- bres du Bureau de la Chambre, les Membres de la Commission de Tra- vail, la Présidente et les Vice-Prési- dents de la Commission des Affaires étrangères et communautaires. Les entretiens ont porté surtout sur Le Ministre Marc Fischbach a procédé à la remise des médailles.

16 Ve Olympiade 94 sur 200 points en moyenne a per- teur et dans la conception d'algori- mis aux deux lauréats du CIL '93 de thmes et la réalisation de programmes. Internationale classer le Luxembourg avant des pays Les jeunes retenus par le jury du CIL tels que la Hollande, la Grèce, la Fin- auront la possibilité de tester et d'élar- en Informatique lande, le Danemark, le Portugal, l'Au- gir leurs compétences par un entraîne- triche, l'Irlande, l'Ukraine et la Croa- ment spécial et de participer à l'Olym- Au mois de novembre 1993 a eu lieu tie, pour ne citer que les pays de piade Internationale en Informatique. en Argentine la cinquième Olympiade l'Europe. Pour obtenir de plus amples rensei- Internationale en Informatique. La gnements sur le CIL '94 les intéressés ville de Mendoza, située au pied des En 1994, la sixième Olympiade Inter- peuvent s'adresser à M. Alexis Werné Andes, tout près de Santiago de Chile, nationale en Informatique aura lieu du du Ministère de l'Education nationale, avait invité à cette compétition inter- 3 au 10 juillet à Stockholm en Suède. tél. 478-5196. nationale dont l'envergure est devenue Comme l'année précédente, les repré- pratiquement celle de l'Olympiade sentants du Luxembourg seront sélec- Internationale en Mathématiques au tionnés par l'intermédiaire du cours des dernières années. Plus de deuxième Concours informatique « Ons Arméi » 160 adolescents de l'enseignement luxembourgeois (CIL '94). Le CIL est secondaire venant de 46 pays du une compétition nationale ayant Le 18 novembre 1993, Monsieur Jac- monde entier ont participé à cet évé- comme objectifs la stimulation de l'in- ques Santer. Premier Ministre, Minis- nement international. Le Luxembourg térêt des jeunes pour l'informatique, tre d'Etat et Monsieur Jacques F. Poos, a été représenté pour la deuxième fois notamment pour l'algorithmique et la Vice-Premier Ministre, Ministre de la par deux élèves, Yves Maurer de programmation. Un deuxième but du Force Publique, se sont vus remettre l'Athénée de Luxembourg et Wouter CIL est d'identifier des jeunes ayant par les auteurs Willy Bourg et André Kornelis, ancien élève du Lycée Clas- des compétences particulières dans la Muller le 1er volume du livre « Ons sique de Diekirch. Les deux candidats résolution de problèmes par ordina- Arméi ». luxembourgeois avaient subi avec suc- cès les épreuves du Concours Infor- matique Luxembourgeois (CIL '93), placé sous le haut patronage du minis- tre de l'Education nationale et des Commissions nationales pour les pro- grammes d'informatique dans l'ensei- gnement secondaire et secondaire technique. L'équipe luxembourgeoise fut guidée par les professeurs Daniel Weiler, chef de délégation, et Marc Bonvini. Le jury international, composé des chefs de délégation des 46 pays parti- cipants, a décerné 13 médailles en or, 27 médailles en argent et 41 médailles en bronze. Parmi les 165 candidats, le luxembourgeois Yves Maurer s'est classé sur l'excellente 90e place avec un total de 110 sur 200 points tandis que Wouter Kornelis s'est retrouvé à la 121e place. Avec ce score Yves Mau- rer a failli remporter une médaille en Les auteurs Willy Bourg et André Muller ont remis le livre „Ons Arméi" à MM. Santer et bronze à treize points près. Le total de Poos.

30 Years of European Monetary Integration from the Werner Plan to EMU Conference in Honour of Pierre Werner (18-19-20 November 1993)

Du 18 au 20 novembre 1993 a eu lieu Institute for European and Internatio- Jacques de Larosière, President, à l'hémicycle du Centre européen de nal Studies ». European Bank for Reconstruction Kirchberg à Luxembourg une confé- and Development and former Gover- rence sur l'Europe monétaire en l'hon- Au cours de cette conférence ont nor of the Banque de France and neur de Monsieur Pierre Werner. notamment pris la parole : Managing Director of the Internatio- nal Monetary Fund ; Cette conférence, à laquelle prirent Jacques Santer, Prime Minister ; part de nombreuses personnalités du Viscount Etienne Davignon, Presi- Valéry Giscard d'Estaing, former Pre- monde politique et financier a été dent, Société Générale and former sident of the French Republic ; organisée par la Banque Européenne Vice-Président of the EC Commis- Rt. Hon. Sir Edward Heath, former d'Investissement et le « Luxembourg sion ; Prime Minister of the United Kingdom;

17 Egon Klepsch, President of the Euro- tion quand il devient conseiller de cuns célébraient encore la signature pean Parliament ; Pierre Dupong qui cumulait alors la du Traité de Rome, Pierre Werner en Pierre Werner, Honorary Minister of Présidence du Gouvernement et le visualisait déjà la réalisation concrète. State. protefeuille des Finances, deux Ce faisant, à partir de 1959, il détecte domaines dans lesquels Pierre Werner une faille dans l'œuvre des pères fon- Nous reproduisons ci-après le texte du allait lui-même exceller par la suite. dateurs du Marché Commun, à savoir discours prononcé par Monsieur Jac- Impressionné par les capacités de son l'absence flagrante de dispositions ques Santer, Premier Ministre. jeune conseiller, Pierre Dupong l'intè- relatives à l'intégration monétaire. Son gre tout de suite dans les affaires finan- analyse monétaire débouche immédia- cières internationales. C'est ainsi qu'il tement en un message politique Monseigneur, l'emmène en 1946 pour assister à l'As- concret. En 1960, Pierre Werner pré- Excellences, semblée Générale du Fonds Moné- conise l'usage dans des transactions Mesdames, Messieurs, taire International et de la Banque privées de l'unité de compte euro- Cher Pierre Werner, Mondiale. Si Pierre Werner rate ainsi péenne. Outre les mérites intrinsèques l'assemblée inaugurale à Savannah, il d'un tel usage, la proposition doit C'est pour moi un grand honneur et assistera par contre à la première cependant d'abord servir la construc- un immense privilège d'ouvrir ces Assemblée Générale des institutions tion européenne en favorisant l'accep- journées de conférences en votre hon- de Bretton Woods. Qu'il me soit per- tation publique d'une monnaie collec- neur consacrées au thème des « 30 mis de faire un saut dans le temps tive. C'est bien à cette fin qu'il suggère années d'Intégration Monétaire Euro- de baptiser cette monnaie de compte péenne : du Plan Werner à l'Union du nom d'Euror, qui, comme il le dit Économique et Monétaire ». Cepen- lui-même, par sa double consonance dant cet honneur et ce privilège avec l'aurore et l'or devait incontesta- constituent tout autant et peut-être blement inspirer confiance. surtout un rude défi, car comment pré- senter un homme dont le nom est mondialement connu depuis des décennies. J'ai pourtant accepté cette tâche quelque peu ingrate avec plaisir, C'est à partir de cette date que Pierre à la fois à cause de l'estime person- Werner compte parmi les sommités nelle que je vous porte et des mérites internationales des questions moné- qui sont les vôtres. Aussi, si le nom est taires. Il devient le propagateur par certes connu, l'homme l'est peut-être excellence de la nécessité d'une politi- moins et je me propose dès lors briè- que monétaire commune. Pour la met- vement de vous le faire découvrir. tre en œuvre et la diriger il propose la création d'un Institut Monétaire Com- munautaire. Je suppose que la simili- tude de nom avec un autre institut qui, lui, va bientôt commencer ses travaux Si le nom « Werner » est mondiale- n'aura échappe à personne. Ses ana- ment connu, c'est bien à cause du rap- lyses et ses propositions personnelles port et surtout du plan qui accom- évoluent et débouchent finalement en pagne ce nom. Cela est vrai à tel point un plan du Gouvernement luxembour- que la personne Pierre Werner semble geois pour la mise en œuvre de l'union parfois souffrir de cette notoriété Un Pierre Werner pensif économique et monétaire. internationale. C'est du moins en ce S'il s'agissait officiellement d'un plan sens que j'interprète une brève phrase pour noter que c'est en 1983, soit près du Gouvernement luxembourgeois, de contenue dans les mémoires de M. de quarante années après, qu'il assis- fait il était écrit par Pierre Werner lui- Werner traitant de la période qui suit tera pour la dernière fois à cette même. Personne d'ailleurs n'en était la présentation du rapport et où il grand-messe de la finance internatio- dupe et certainement pas les chefs écrit : nale. Aussi sera-t-il celui qui, en 1947, d'Etat ou de Gouvernement. C'est tout «J'écrivais nombre d'articles et j'accor- négociera avec succès, durant près de naturellement qu'ils placent le groupe dais d'innombrables interviews. » quatre mois ( !), un emprunt dans l'in- de travail chargé de faire rapport sur la II enchaîne ensuite avec la phrase sui- térêt de la reconstruction du pays réalisation par étapes de l'union éco- vante : auprès de la Banque Mondiale, une nomique et monétaire dans la Com- institution qui en est alors encore à munauté sous sa présidence. « Et ce genre d'activités n'a plus jamais l'interprétation de ses statuts. Avec de complètement cessé ». tels antécédents, cela n'étonna per- Au sein de ce groupe, sa dextérité, sa sonne quand il entra au Gouverne- maîtrise des dossiers et ses facultés de Mais Pierre Werner ne connaît que négociation font merveille, puisqu'au trop bien la rançon du succès et je vais ment en 1953 ... comme Ministre des Finances bien-sûr ! bout de sept mois il obtient l'accord dès lors sans plus tarder entrer dans le unanime des participants sur le rap- cœur même de mon propos. Mais le nouveau Ministre des port qui portera son nom. A ces capa- Finances n'est pas seulement le cités s'associe son sens politique aigu technocrate éclairé qui sait maîtriser à de sorte qu'en mars 1971 le Conseil merveille des dossiers complexes. des Communautés Européennes le fait L'intérêt ou dois-je plutôt dire la voca- C'est que l'homme combine ces quali- sien : le « Rapport Werner » devient tion de Pierre Werner pour les affaires tés avec un flair et une vision politique ainsi le « Plan Werner ». monétaires et financières se manifeste indéniables. C'est à partir du milieu déjà lors de ses études universitaires, des années cinquante qu'il va de plus se poursuit avec son initiation profes- en plus les appliquer d'abord à l'idée sionnelle à la matière bancaire, pour et ensuite à la construction de la Com- Le Plan Werner, nous le savons tous, se révéler pleinement après la Libéra- munauté européenne. Alors que d'au- n'a pas conduit au but recherché. Le

18 Plan Werner était sans doute trop audacieux et trop ambitieux en son temps. Mais il est dans la nature des hommes d'État d'être en avance sur leur temps. Certains ont cru y déni- cher des failles dans l'équilibre et l'ar- chitecture même du plan. À part le fait qu'il n'est que trop facile de prédire le passé, je ne puis partager cet avis. L'échec momentané du Plan d'une réalisation par étapes de l'union éco- nomique et monétaire s'explique essentiellement par un changement fondamental dans l'environnement international émanant de l'écroule- ment du système de Bretton Woods ainsi que du premier choc pétrolier. Les expectatives fallacieuses de l'épo- que selon lesquelles un système de change plus flexible augmenterait la marge d'une gestion autonome des affaires économiques n'ont fait que renforcer les facteurs exogènes. Non, le Plan Werner garde toute sa validité, et, faute de temps, je n'en veux pour preuve que trois éléments : D'abord, le Rapport Delors se réfère — sa traversée du désert comme il dit nous pouvons nous en convaincre de et se base explicitement sur le Plan — il continue d'être invité à se pronon- visu, a commencé tout juste, à partir Werner. Ensuite, le Plan Werner attire cer sur l'actualité et les perspectives de 70 ans, de façon alerte une nou- clairement l'attention sur la significa- monétaires européennes. Cette persé- velle phase de sa vie, déjà si riche et tion politique fondamentale du pro- vérance dans la recherche d'un meil- pleine ! cessus d'union économique et moné- leur équilibre monétaire en Europe taire. J'espère que cet enjeu est allait d'ailleurs aboutir, en 1977, à sa La tentation est grande de verser dans suffisamment reflété dans le Traité de publication significative intitulée l'histoire et le necrologue, en perdant Maastricht qui est précisément la « L'Europe monétaire reconsidérée ». de vue l'homme est bien vivant parmi résultante d'une double démarche Il y défend la thèse de la nécessité nous, que nous aimons bien le rencon- économico-monétaire et politique. d'une phase de « réunion monétaire » trer et le côtoyer. au cours de laquelle des changements Finalement, le Plan Werner articule et J'aurai donc bien le temps de jeter ce exprime clairement le principe de sub- dans les parités européennes reste- raient possibles mais que les décisions regard historique sur l'œuvre contem- sidiarité, repris avec le battage média- porain de l'homme politique qu'est tique que vous savez par la suite. y relatives devraient être placées dans le cadre communautaire. C'est bien Pierre Werner. Aussi me suis-je résolu sur ces idées-là que l'on fondera, deux à mettre davantage en exergue quel- années plus tard, le Système Moné- ques facettes d'une personnalité à Pierre Werner se défend d'être le père taire Européen. dimension multiple qui, personnelle- de l'Europe monétaire. Dès lors, sur ment, m'a donné beaucoup, plutôt que une note conciliante, permettez-moi de brosser un tableau rétrospectif de de constater qu'il est certainement un l'œuvre proprement politique. des pères de cette Europe monétaire. Cependant, réduire la personnalité de La négociation autour et pendant le Pierre Werner au Plan qui porte son J'aurais mauvaise grâce de me livrer à Rapport et puis le Plan Werner le nom serait simpliste et injuste. Il s'en un examen psychanalytique de consacre d'ailleurs dans cette fonction. défend d'ailleurs, non sans une pointe l'homme Werner. Je ne voudrais pas Alors que le régime international des d'humour, lui-même quand il écrit : me faire complice d'André Siegfried changes fixes instauré à la conférence « C'est dire qu'en un certain sens cette qui a dit : « Voulez-vous nuire à quel- de Bretton Woods est agonisant, présidence de 1970 m'est devenue qu'un ? N'en dites pas de mal, dites-en Pierre Werner est au centre de l'actua- fatidique. Elle m'a apporté louanges et trop de bien. » lité et du débat financier avec son pro- dérision, elle a continué à absorber jet de singularisation monétaire de beaucoup de mon temps et obnubilé Certes, il n'est pas facile de cerner la l'Europe : il est écouté, encouragé, parfois à l'égard du public mes autres personnalité de Pierre Werner et cela conseillé par des Jean Monnet, Robert intérêts politiques et intellectuels. » pour plusieurs raisons. Tout d'abord Triffin, Valérie Giscard d'Estaing, parce que l'homme est très discret sur Arthur Burns. Il discute avec Paul Vol- Sur base de cette complainte, permet- lui-même. Une pudeur pour ainsi dire cker, Antoine Pinay, Karl Schiller, tez-moi maintenant d'embrasser briè- instinctive et naturelle l'empêche de se Giovanni Magnificio .. excusez du vement l'ensemble de sa carrière poli- livrer au grand public. Tout exhibition- peu ! tique. nisme lui est étranger. En entrant dans la vie politique, Pierre Werner est Certes, cette sollicitude internationale Monseigneur, devenu un homme public. Exposé aux est aussi adressée à sa fonction de Excellences, regards critiques des journalistes et de ses adversaires politiques mais aussi l'époque. Mais qu'on ne s'y trompe, Mesdames, Messieurs, elle est surtout adressée à sa personne aux regards scrutateurs de ses amis, il a experte et compétente, puisque durant Difficile entreprise que celle qui m'est su préserver intacte la sphère de sa vie la période d'opposition parlementaire demandée : présenter un homme qui, privée. Après avoir quitté la vie politi-

19 que de son propre gré, au moment Au moment de renoncer à son activité nier champ d'activité est réservé au choisi par lui, il a publié des mémoires politique, en 1984, il cumulait avec la Ministre des Affaires Étrangères. La forts de près de 700 pages. Il y expli- Présidence du Gouvernement le construction européenne a quelque que les grands principes directeurs de Ministère des Affaires Culturelles. peu changé les perspectives. Certes, le sa politique et les vicissitudes de son Autant Pierre Werner est expert des Ministre des Affaires Étrangères reste action publique. Ces mémoires repré- techniques monétaires, autant il est en première ligne. Pierre Werner a sentent une mine de renseignements homme de culture. Mais selon son d'ailleurs lui-même cumulé pendant sur la vie politique de notre pays dans caractère il a cultivé ce jardin en deux ans et demi cette charge avec la seconde moitié du 20e siècle, mais secret, à l'abri des regards indiscrets. celle de Président du Gouvernement. offrent peu de données sur sa per- Combien d'observateurs savent que Les questions financières ont pris une sonne. Ils ne sont certainement pas l'homme du Plan Werner est un excel- importance communautaire considé- une autobiographie. lent pianiste ainsi qu'un fin connais- rable, tandis que les sommets euro- seur de l'œuvre de Paul Claudel qui péens ont donné aux Chefs de Gouver- Ces mémoires révèlent à tout moment, n'est pas précisément un auteur facile. nement une dimension internationale mais entre les lignes, un autre trait de nouvelle. caractère de Pierre Werner, sa grande modestie, qualité qui va de pair avec sa En tant que Président du Gouverne- discrétion. Par la force des choses un Dans sa vie politique Pierre Werner a ment Pierre Werner a été invité par mémorialiste est amené à se mettre à pu bénéficier de la longue durée. maint collègue étranger.' Pour toute l'avant-plan, mais il y a mille manières C'est-là une grande chance. Mais en une génération d'Européens il est de le faire. Celle de Pierre Werner est politique plus qu'ailleurs la chance se l'image même du Luxembourg. celle de la retenue qui sait faire la part mérite. Cette chance, Pierre Werner la des choses et distinguer ce qui relève, doit, en partie, à son parti qui se Pierre Werner a toujours été pas- dans l'action de l'homme politique, situant au centre de l'échiquier politi- sionné par les questions monétaires. des forces profondes et ce qu'on peut que, convenait bien au tempérament et Aux yeux de ses compatriotes il appa- mettre, à bon escient, sur son compte aux convictions de l'homme. La raît vite comme l'homme qui tient fer- personnel. Cette retenue qui lui est chance de la durée politique, Pierre mement les cordons de la bourse et naturelle l'empêche évidemment de Werner la doit aussi à ses capacités qui gère les finances de l'État en bon faire de ses mémoires un règlement de père de famille. Si le Luxembourg comptes. Le tempérament de Pierre acquiert la réputation d'être un pays Werner mais aussi ses convictions phi- bien administré, au budget en équili- losophiques l'ont empêché de voir le bre, il le doit en grande partie à Pierre monde en blanc et en noir, de diviser Werner. les hommes en bons et méchants. Par un heureux hasard l'essor de la place financière coïncide avec la pré- Discrétion, modestie, retenue oui, sence de Pierre Werner à la tête du toutes ces caractéristiques on les i Gouvernement et des Finances. La trouve réunies en sa personne mais réussite de la place est trop complexe aussi la conscience de sa valeur : 25 pour pouvoir être attribuée à une seule années de présence au Gouvernement cause. Les explications monocausales dont 20 au poste de Ministre d'État, c'est-à-dire à la Présidence. C'est là un sont rarement satisfaisantes en his- palmarès impressionnant qui parle toire. Entrent en ligne de compte la pour lui-même. législation luxembourgeoise dont les débuts remontent, on l'oublie trop souvent, à l'année 1929, la politique financière américaine et allemande, le Pierre Werner est entré dans la politi- développement des euro-obligations que par la voie des finances. Sans pas- : mais aussi la volonté de Pierre Werner. ser par le militantisme des partis poli- De par son expertise il était certaine- tiques il assume à partir de décembre ment l'homme politique le plus quali- 1953 les responsabilités de Ministre fié pour comprendre et encourager des Finances. Il arrive au Ministère l'évolution. Avoir eu Pierre Werner à précédé de l'aura de l'expert financier la barre en ces années décisives a été et il la gardera toute sa vie politique Le Premier Ministre Jacques Sanier pen- une chance pour le Luxembourg. durant. Il y a dans la personnalité de dant son discours Pierre Werner la facette du techno- La réflexion et l'action de Pierre Wer- crate, c'est-à-dire de l'homme capable ner sur le plan monétaire reposent sur de maîtriser des techniques complexes de fortes convictions européennes. On et d'en faire un instrument de la politi- d'homme d'intégration. La vie politi- peut y distinguer quelques grandes que. Le Plan Werner se situe à mi-che- que n'est pas faite que d'affrontements, lignes directrices. De par ses origines min de ce parcours d'expert : il est le même si ceux-ci occupent le devant de luxembourgeoises et ses convictions fruit de cette réputation mais il est la scène. La vie politique, en cette philosophiques Pierre Werner a tou- aussi un relai qui la relance vers de seconde moitié du 20e siècle fait jours été largement ouvert à l'Europe. nouveaux sommets. davantage appel aux hommes capables Le petit pays qu'il représente sur le de rassembler. Les électeurs ont plan international n'ayant pas d'ambi- Grand expert financier, Pierre Werner apprécié en Pierre Werner l'homme de tions de puissance, il n'a jamais été l'est sans aucun doute. À elle seule conciliation et lui ont régulièrement confronté à une opposition de fond cette réputation suffirait pour assurer renouvelé leur confiance. entre les intérêts de l'Europe et ceux sa gloire. Mais sa personnalité est bien du Luxembourg. Certes, il y a eu quel- plus riche. Il est symptomatique de ques conflits ponctuels sur des pro- constater que si Pierre Werner est Normalement les tâches d'un chef de blèmes spécifiques — p. ex. sur les hol- entré dans la politique par les Gouvernement sont tournées plus vers dings — et alors Pierre Werner, fidèle à finances, il en est sorti par la culture. l'intérieur que vers l'extérieur. Ce der- son tempérament mais aussi à sa per-

20 ception de l'intérêt à long terme de Monseigneur, Jacques Maritain a dit dans son son pays, a toujours recherché une Excellences, « Œuvre commun » : solution de compromis. Mesdames, Messieurs, « La fin de la société politique, comme Il en est de même des grandes ques- Je voudrais conclure par deux cita- celle de toute société humaine, impli- tions de principe. Fortes convictions tions de deux maîtres à penser de que une certaine œuvre à faire en com- mais absence de tout esprit doctri- Pierre Werner qui peut-être plus que mun » naire. Jamais, au cours de sa longue tout autre développement cernent et carrière, il n'a couru les chimères. caractérisent la personnalité de celui et Claudel dans ses Conversations que nous honorons aujourd'hui, l'une dans le Loir-et-Cher dit : Aussi a-t-il toujours refusé de se lais- est de Jacques Maritain, le précurseur, ser embrigader dans les querelles l'initiateur et le penseur de la démo- « L'homme a été mis par Dieu au milieu d'école — fédéralistes intégraux ou cratie chrétienne ; l'autre émane de fonctionnalistes, intégrationnistes ou de la nature pour l'achever et la lui offrir, Paul Claudel, l'un de ses auteurs préfé- par son travail la semaine et par la prière confédéralistes. Pour lui les doctrines rés. doivent s'effacer devant les hommes et chaque dimanche. » les réalités concrètes. Quand, au début des années soixante, le Général de Gaulle propose d'avancer avec la Plan Fouchet en direction d'une Union Sir Edward Heath à l'honneur politique intergouvernementale, Pierre Werner refuse de se laisser enfermer Le 19 novembre 1993, Monsieur le whose 80th birthday is being cel- dans un quelconque préalable. Il Premier Ministre Jacques Santer a ebrated this year. For my fellow plaide pour une approche pragmati- remis la Médaille d'Or de la Fonda- countrymen, you Sir and my predeces- que qui, dépourvue de tout esprit de tion du Mérite Européen à Sir Edward sor in office not only represent two système, laisse ouvertes les voies Heath. L'ancien Chef du Gouverne- Elder European Statesmen but also d'avenir. Du coup il affirme aussi la ment britannique avait fait entrer en the living symbols of Anglo-Luxem- position autonome de son pays en le 1972 son pays dans la Communauté bourgish friendship. situant entre la position française et Économique Européenne. Le réci- celle adoptée par la Belgique et les piendaire s'est toujours distingué par Like Pierre Werner, the people of Lux- Pays-Bas. Pierre Werner n'a jamais cru un engagement sans faille en faveur de embourg have not forgotten the dar- qu'il appartenait au Luxembourg de l'unification européenne. kest hours of our national history in prendre des positions en flèche. Le which Albion was bravely standing Général de Gaulle lui a rendu hom- Address by Prime Minister Jacques alone against a barbarian power in mage à sa façon en relevant sa grande Santer order to defend the core values of prudence dans la conduite des on the occasion of the award European civilization. The heroic atti- affaires. of the Fondation du Mérite Européen tude of the British people during Gold Medal to The Rt. Hon. Sir Edward World War II and the immense grati- La prudence, qualité essentielle de Heath, K.G., M.B.E., M.P. tude Luxembourg has owed and still Pierre Werner ! La plupart des obser- owes to them largely contributed to vateurs en conviennent. Mais pru- Sir Edward, the fact that our successive Govern- dence qui n'exclut pas une bonne dose It is a great honour for me to welcome ments always promoted the idea of d'audace, à bon escient, c'est-à-dire you in this office which we Luxem- including the United Kingdom into quand les circonstances le demandent. bourgers sometimes modestly com- the European Economic Community. pare to Number 10 Downing Street. Quand, au début des années 1980, les This opportunity was given in 1962 possibilités d'une télévision par satel- You have assisted this afternoon to a when Britain tried for the first time to lite se précisent, Pierre Werner se great international conference dedi- join the E.E.C. As Foreign Secretary laisse persuader qu'il y avait là des cated to your friend Pierre Werner you were in charge of the negotiations. perspectives intéressantes pour notre pays. Voilà qu'à l'approche de la sep- tentaine il se passionne pour un sec- teur nouveau, complexe à souhait par ses implications technologiques, cultu- relles et politiques. Selon son habitude il s'informe, réfléchit et hésite. On le comprend, compte tenu de l'impor- tance des intérêts engagés et des ris- ques à courir. Des pressions s'exercent sur lui, parfois d'une façon quelque peu désobligeante, comme il note pudiquement dans ses mémoires. Il ne cède évidemment pas. Il prend sa décision et l'avenir confirmera bril- lamment la justesse de ses vues.

Quand Pierre Werner quitte le pou- voir, en juin 1984, il le fait non seule- ment au moment choisi par lui-même mais encore sur un succès exception- nel. Décidément, rarement un homme d'État a si bien réussi sa sortie politi- Sir Edward Heath a reçu des mains du Premier Ministre Jacques Santer la Médaille d'Or de que. la Fondation du Mérite Européen.

21 Though they were suspended by a Sir Edward, Le Luxembourg coopérera avec ses French veto, the political process lea- partenaires de l'Union Européenne en ding towards a British membership I am particularly proud to decorate vue de l'adoption prochaine d'une had become irreversible. Your perso- you with the Gold Medal of the Fon- Action Commune visant à contribuer nal efficiency and skill were unani- dation du Mérite Européen. May this au succès des importants changements mously recognized and you quickly distinction always remind you of your en cours en Afrique du Sud. became a renowned personality. The friends in Luxembourg and encourage award of the Charlemagne Prize repre- your future activities for the noble (Communiqué du Ministère des Affaires sented thus a well-deserved distinc- cause of European unification. Étrangères, 19 novembre 1993) tion. On June the 18th, 1970 you were elec- Constitution ted Prime Minister of the United Mission de promotion Kingdom. Twelve days later the official démocratique negotiations about the accession star- pour l'Afrique du Sud économique ted. The decision had previously been au Kazakhstan taken here in Luxembourg by a Le Gouvernement luxembourgeois se solemn declaration of the six original félicite de l'adoption en Afrique du Une importante mission économique member states. Our diplomacy played Sud, après trois années de négocia- conduite par M. Robert Goebbels, a very active and constructive part in tions, d'une nouvelle Constitution. Ministre de l'Economie, s'est rendue the successful completion of the adhe- Celle-ci prévoit la création d'un sys- tème démocratique, libre et non- du 22 au 25 novembre 1993 à Almaty, sion. The signing of the Accession capitale du Kazakhstan. Treaty in 1972 represented not only a racial, fondé sur l'égalité entre tous les historic moment for the European citoyens. Elle met une fin formelle à Il s'agit de la première mission compo- Community but also a personal conse- l'odieux système de l'apartheid qui, sée de représentants gouvernementaux cration for Her Majesty's Prime Minis- durant quarante ans, a engendré en et d'hommes d'affaires luxembour- ter whose signature may indeed be Afrique du Sud et dans la région la geois qui a visité cette République de considered as a lifetime achievement discrimination raciale, la haine et la l'ex-URSS qui a proclamé son indé- of his political work. violence. pendance à la fin de l'année 1991. Your commitment to the European Un Conseil exécutif transitoire, réu- Cette mission a eu comme but princi- integration never failed and for the last nissant les différentes parties, sera ins- pal de développer et d'intensifier la two decades you have continuously tallé les prochains jours. Il a comme coopération et les relations entre les encouraged mutual understanding and mission, en particulier, de préparer les deux pays tant au niveau politique cooperation in your own imperturba- premières élections libres qui auront qu'économique et commercial. Parmi ble manner. Thus you have become a lieu le 27 avril prochain et auxquelles les nouveaux Etats indépendants issus father figure of Modern Europe. tous les Sud-Africains pourront parti- de l'ancienne Union soviétique, le This outstanding recognition is per- ciper. Kazakhstan dispose d'immenses res- sources naturelles. Le Luxembourg a à haps due to the fact that you made Le Gouvernement luxembourgeois yours the Shakespearean verses of deux reprises accordé à ce pays une lance un appel à toutes les forces sud- aide médicale. 'Hamlet' : africaines de mettre en œuvre de 'This above all, to thine own self be bonne foi tous les accords qui ont été La délégation fut reçue à Almaty par true conclus, de mettre fin à la violence, des membres du gouvernement And it must follow as the night the day d'œuvrer en faveur de la réconcilia- kazakhe. Des rendez-vous individuels Thou canst not then be false to any tion nationale et d'assurer une transi- entre agents économiques kazakhes et man'. tion harmonieuse vers la démocratie. luxembourgeois ont également eu lieu.

Importante réunion à Luxembourg du Conseil des Ministres de PUEO

Le 22 novembre 1993 s'est tenue au après l'entrée en vigueur du Traité sur l'UEO avec ses partenaires de consul- Kirchberg une réunion importante du l'Union européenne dans la composi- tation d'Europe Centrale, le rôle de Conseil des Ministres de l'Union de tion que prévoit la Déclaration du l'UEO en tant que pilier européen de l'Europe occidentale (UEO). M. Jac- Conseil Européen extraordinaire du l'Alliance atlantique ainsi que le ren- ques F. Poos, Ministre des Affaires 29 octobre 1993. forcement du rôle opérationnel de Etrangères, Président en exercice du L'entrée en vigueur du Traité de l'UEO. Conseil des Ministres de l'UEO, a Maastricht et la Déclaration des Chefs La réunion du Conseil des Ministres accueilli à Luxembourg les Ministres d'État et de Gouvernement du 29 des Affaires Étrangères et de la de l'UEO fut précédée d'une réunion octobre dernier ont confirmé l'UEO extraordinaire du Conseil des Minis- Défense des États membres, observa- dans sa finalité de constituer la com- teurs et membres associés de l'UEO. tres de l'Union européenne consacrée posante de défense de l'Union euro- à l'évolution de la situation en ex-You- Y a assisté également le Secrétaire péenne et de renforcer le pilier euro- général de l'OTAN M. Manfred Wör- goslavie. Se sont réunis également à péen de l'Alliance atlantique. Luxembourg les Ministres de la Ont figuré à l'ordre du jour de la réu- Défense des États membres du Cette réunion fut le premier Conseil nion les relations entre l'UEO et Groupe Armements de l'Europe occi- des Ministres de l'UEO à se réunir l'Union européenne, les relations de dentale (GAEO).

22 Déclaration de Luxembourg de l'UEO approuvée le 22 novembre 1993 à Luxembourg par le Conseil des Ministres de l'UEO

Le Conseil des Ministres de l'UEO s'est réuni le 22 novembre à Luxem- bourg, à la suite du Conseil européen du 29 octobre et de l'entrée en vigueur le 1er novembre 1993 du Traité sur l'Union européenne. Étant donné l'importance pour l'UEO de la ratification du Traité de Maas- tricht, les Ministres ont surtout exa- miné les liens de l'UEO avec l'Union européenne et, dans la perspective du prochain Sommet de l'Alliance, ses relations avec l'Alliance atlantique. Les Ministres sont convenus que les pas- sages pertinents de la Partie I du pré- sent document devaient représenter une contribution européenne au Som- met de l'Alliance. M. Jacques F. Poos, Ministre des Affaires étrangères, a exercé la présidence de la réunion du Conseil des Ministres de l'UEO.

venu, à une défense commune. rales du 26 octobre relatives à la 1. Les Ministres des Affaires étran- L'UEO renforcera ainsi la dynami- mise en œuvre du Traité sur gères et de la Défense de l'UEO que du processus de l'Union euro- l'Union européenne qui ont été saluent l'entrée en vigueur du Traité péenne. approuvées par le Conseil euro- sur l'Union européenne, étape déci- péen du 29 octobre ; sive de la construction européenne Les Ministres reconnaissent l'im- et de l'instauration d'une identité portance pour l'UEO des condi- — réaffirment leur volonté de pour- européenne de sécurité et de tions retenues le 29 octobre par les suivre et de mener à bien la mise défense. Ils réaffirment leur volonté Chefs d'État et de gouvernement au en œuvre de ces mesures. Conseil européen de Bruxelles en de renforcer la contribution de Les Ministres conviennent de l'UEO à cet égard. La mise en ce qui concerne la mise en œuvre de la politique étrangère et de sécu- réduire à six mois la durée de l'exer- oeuvre des Déclarations de Maas- cice de la présidence de l'UEO à tricht et de Petersberg contribue à rité commune de l'Union euro- péenne. partir du 1 er juillet 1994 comme l'a ces objectifs. proposé le Conseil européen. Ils Dans ce contexte, et conformément invitent le Conseil permanent à étu- au Titre V du Traité de Maastricht, À cet égard, les Ministres : dier plus avant la question de l'har- les Ministres prennent note avec monisation de présidences de — réaffirment que l'UEO est plei- l'Union européenne et de l'UEO, et satisfaction du saut qualitatif nement préparée à jouer son rôle accompli par l'Union européenne à leur rendre compte de ses conclu- conformément au Traité sur sions. grâce au développement d'une poli- l'Union européenne et à la tique étrangère et de sécurité com- Déclaration faite à Maastricht 2. Les Ministres réaffirment l'impor- mune et à l'apport des moyens qui par ses États membres, ainsi qu'à lui sont nécessaires pour relever les tance fondamentale pour la sécurité répondre aux demandes de et la stabilité européennes d'un par- défis et saisir les possibilités de l'Union européenne relatives à l'après-guerre froide. tenariat transatlantique solide. En ses décisions et actions ayant des se félicitant du maintien de l'enga- Les Ministres se félicitent du fait implications dans le domaine de gement des alliés nord-américains que les liens désormais établis entre la défense ; en Europe, concrétisé par leur l'Union européenne et l'UEO per- pleine et active participation à l'Al- — rappellent l'effort déjà engagé liance atlantique et une présence mettent de concrétiser l'approche pour développer les moyens opé- globale de la sécurité conformé- militaire significative, les Ministres rationnels de l'UEO et souli- insistent sur leur volonté de déve- ment aux objectifs et conditions du gnent qu'il importe de poursuivre Traité de Maastricht, et rappellent lopper l'UEO en tant que moyen de activement cet objectif, ce qui renforcer le pilier européen de l'Al- que la sécurité européenne com- permettra aux partenaires et porte des aspects politiques, écono- liance. Ils réaffirment leur convic- alliés européens de mieux assu- tion que : miques et militaires. Parallèlement, mer leurs responsabilités en l'UEO continuera à développer ses matière de défense ; activités sur la base des orientations — la mise en œuvre du Traité de Maastricht permettra d'accroître établies dans des Déclarations de — entérinent les mesures visant à Maastricht et de Petersberg. Ce fai- la cohésion du pilier européen et assurer une coopération étroite de rehausser la contribution sant, elle contribuera en outre à entre l'Union européenne et l'élaboration d'une politique de l'UEO, énoncées dans l'Annexe européenne à l'Alliance ; défense européenne commune. IV du Chapitre IV des conclu- — le développement de l'identité Ceci pourrait conduire, le moment sions du Conseil Affaires géné- européenne de sécurité et de

23 défense sera un élément essentiel procédures militaires de façon à ce d'une mise à disposition correspon- du partenariat transatlantique qu'elles témoignent du rôle crois- dante des capacités opérationnelles rénové et renforcé ; sant des Européens. propres à l'UEO, à mesure qu'elles se développent. — ces processus contribueront à 3. Les Ministres soulignent l'urgence l'adaptation de l'Alliance aux pour l'UEO de développer plus nouveaux défis. Les Ministres invitent le Conseil avant ses capacités opérationnelles permanent à étudier de très près, et réaffirment la volonté de leurs Les Ministres se réjouissent du dans le cadre des consultations qu'il pays de s'organiser pour que la aura avec le Conseil de l'Atlantique développement à Bruxelles des contribution des Européens à l'Al- relations de travail étroites entre Nord en vue du Sommet de liance soit renforcée et mieux iden- l'OTAN, les moyens de parvenir à l'UEO et l'Alliance. Ils rappellent tifiée. que les relations entre les deux ces objectifs et à leur rendre compte organisations restent fondées sur la de ses conclusions lors de leur pro- transparence et la complémentarité. En tant que composante de défense chaine réunion. Les Ministres réaffirment leur déci- de l'Union européenne et comme sion d'intensifier leur coordination moyen de renforcer le pilier euro- 4. Les Ministres approuvent le rap- sur les questions au sein de l'Al- péen de l'Alliance, l'UEO aura port concernant les relations entre liance qui représentent un impor- besoin de capacités militaires per- l'UEO et les forces relevant de tant intérêt commun, afin d'intro- mettant à ses États membres d'assu- l'UEO (FRUEO). Us se félicitent de duire des positions conjointes mer leurs responsabilités, notam- la désignation par les États mem- concertées au sein de l'UEO dans ment pour les missions précisées bres de forces multinationales et le processus de consultation de l'Al- dans la Déclaration de Petersberg. nationales qui puissent être mises liance. Ils soulignent que l'Alliance Les Ministres rappellent que les sous l'autorité de l'UEO sur déci- reste le forum essentiel de consulta- structures européennes multinatio- sion prise par les États membres en tion entre les Alliés et l'enceinte où nales qui relèveront de l'UEO toute souveraineté et conformé- ceux-ci s'accordent sur des politi- contribueront également à renfor- ment à leurs constitutions respec- ques touchant à leurs engagements cer la capacité des Alliés à œuvrer tives. Le Corps européen, la Divi- de sécurité et de défense au titre du ensemble à leur défense commune. sion multinationale (centrale) et la Traité de l'Atlantique Nord. force amphibie anglo-néerlandaise Conscients de la nécessité de pré- ont déjà été désignées comme voir des options militaires spécifi- À l'avenir, lors de crises, l'UEO et forces multinationales relevant de quement européennes en dehors l'UEO. l'OTAN devraient avoir des consul- des cas de défense collective stipu- tations, au besoin dans le cadre de lés dans l'article 5 du Traité de Was- réunions conjointes de leurs hington, les Ministres attendent du Les Ministres se félicitent vivement, Conseils, sur la question de savoir si Sommet de l'OTAN qu'il approuve et entérinent l'adoption, de la elles doivent coopérer et selon le principe selon lequel l'UEO doit Déclaration commune fixant les quelles modalités. pouvoir utiliser non seulement les conditions d'emploi du Corps euro- forces et les ressources des alliés péen dans le cadre de l'UEO et des interprétations à cet égard. Les Ministres de l'UEO se félicitent européens mais aussi des moyens des progrès actuellement réalisés collectifs de l'Alliance atlantique dans l'adaptation des structures de tels que les systèmes de communi- Us prennent également note des l'Alliance aux nouveaux défis de la cations, les moyens de commande- intentions des pays contribuant aux sécurité européenne. Ils attendent ment et les états-majors. Il convien- autres forces multinationales de avec intérêt le Sommet de l'OTAN, drait d'étudier de manière plus proposer des dispositions pour ces qui sera pour l'Alliance une occa- approfondie les circonstances et les forces. sion importante de poursuivre modalités de l'application de ce l'aménagement de ses structures et principe, ainsi que la possibilité Les Ministres accueillent avec inté- rêt et conviennent d'étudier la pro- position italienne concernant une force terrestre multinationale visant à renforcer l'importance opération- nelle de l'initiative aéromaritime.

5. Les Ministres réaffirment l'impor- tance qu'ils attachent au renforce- ment des relations de l'UEO avec ses Partenaires de consultations de l'Europe centrale. Ils reconnaissent la nécessité, pour accroître la stabi- lité en Europe, de consultations plus étroites sur les questions de sécurité. Étant donné notamment l'entrée en vigueur du Traité sur l'Union européenne, ces relations devront être élargies et approfon- dies à mesure que ces États renfor- ceront leur coopération avec elle. Les Ministres accueillent avec satis- faction les Accords européens récemment conclus, qui constituent

24 le fondement d'une coopération compris pour le maintien de la paix nauté européenne et ses États mem- accrue ayant pour objectif l'adhé- — sous l'autorité des Nations Unies bres pour introduire une proposi- sion à l'Union européenne, ouvrant ou sous la responsabilité de la tion commune relative au code de elle-même la perspective d'une CSCE. Les Ministres invitent le conduite de la CSCE en matière de adhésion à l'UEO. Dans ce Conseil permanent à examiner des sécurité et aux principes applica- contexte, les Ministres invitent le modalités de renforcement des rela- bles au transfert des armes conven- Conseil permanent à mener une tions de l'UEO avec ces deux orga- tionnelles dans le cadre de ce réflexion sur un statut renforcé et sa nisations. Forum. teneur, y compris la proposition franco-allemande du 12 novembre concernant les Partenaires de 2. Les Ministres conviennent que la 3. Les Ministres se félicitent de l'inté- consultation qui ont déjà conclu ou CSCE, qui est l'organisation euro- rêt croissant que manifestent d'au- qui vont conclure un Accord euro- péenne et transatlantique réunis- tres pays pour le rôle et les activités péen avec l'Union européenne. Le sant l'ensemble de l'Europe, devra de l'UEO. La Présidence et le Conseil permanent devrait à cet assumer un rôle particulier dans la Secrétariat continueront de tenir les égard déterminer des moyens et des future structure de sécurité. Ils représentants de ces pays informés. modalités permettant à ces pays de continueront donc à œuvrer dans Depuis l'entrée en vigueur du Traité prendre une part plus importante ce domaine à l'élaboration d'ap- de Maastricht, les contacts d'infor- aux activités de l'UEO et de partici- proches communes fondées sur la mation proposés par les Ministres per aux initiatives et aux missions coopération, dans les instances en mai aux pays qui négocient leur envisagées dans la Déclaration de compétentes de la CSCE. Ils se adhésion à l'Union européenne Petersberg. réjouissent des progrès réalisés par revêtent un intérêt particulier. la CSCE dans le renforcement de ses capacités opérationnelles et ils Les Ministres saluent les progrès du renouvellent leur soutien à la pour- renforcement de la démocratie dans suite de son développement en tant les pays de l'ex-union soviétique, II qu'instrument de diplomatie pré- qu'ils estiment essentiels pour la Les Ministres se félicitent du rôle ventive. sécurité de l'Europe. Dans ce croissant des Nations Unies et de la contexte, ils notent l'importance CSCE et rappellent que l'UEO est Les Ministres restent résolument en des élections législatives prévues en prête à soutenir, au cas par cas et faveur d'une progression rapide et Russie en décembre 1993, qui conformément à ses propres procé- substantielle des travaux du Forum représentent un important pas en dures, la mise en œuvre effective de la CSCE pour la coopération en avant dans le processus de démo- des mesures de prévention des matière de sécurité. Ils se félicitent cratisation de ces pays, un Parle- conflits et de gestion des crises — y de l'initiative prise par la Commu- ment librement élu étant une condi-

Photo de famille devant le Château de Septfontaines

25 tion nécessaire à la résolution de façon dont la réflexion déjà menée rapidement en vigueur. Ils souli- ses problèmes économiques et poli- pourrait éventuellement progresser. gnent que l'UEO mène à cet égard tiques. Les Ministres estiment éga- des activités importantes en matière lement significatives les élections Les Ministres demandent que se de confiance et de sécurité et qui auront lieu en Ukraine en mars poursuivent les travaux sur la plani- demandent qu'elles se^poursuivent. 1994. fication des tâches définies dans la Ils se félicitent des réactions géné- Déclaration de Petersberg, notam- ralement favorables aux démarches Les Ministres accueillent avec satis- ment en matière de maintien de la effectuées auprès de pays .tiers en faction les récents contacts noués paix et de gestion des crises, y com- vue de leur participation à un par la Présidence et le Secrétariat pris pour le rétablissement de la ensemble commun UEO de sys- avec les pays du Maghreb confor- paix. tèmes d'observation, conformément mément au mandat conféré en mai à la première série des règles éta- dernier de renforcer le dialogue La Cellule de planification est char- blie. avec ces pays. Ils décident que ces gée, en complétant la liste des contacts doivent être poursuivis. FRUEO comprenant les contribu- Les Ministres prennent note du tions nationales, de préciser dans transfert, effectif depuis le 1er août cette liste les forces convenant plus 1993, des activités d'EUROCOM 4. Les Ministres se félicitent des particulièrement aux missions qui sont désormais conduites dans conclusions formulées sur la situa- humanitaires. le cadre de l'UEO. Il en sera de tion dans l'ex-République de You- même pour les activités de relations goslavie à l'issue de la réunion Ils notent avec intérêt le séminaire publiques, ainsi que pour EURO- extraordinaire du Conseil de sur l'expérience pratique acquise LOG ET EUROLONGTERM, à l'Union européenne qui s'est tenue dans les opérations de maintien de compter du 1er janvier 1994. ce matin. la paix qui doit être organisé par la Présidence luxembourgeoise en Les Ministres prennent note avec février 1994. IV satisfaction d'un rapport concer- nant l'opération de police et de 2. Les Ministres prennent note avec Les Ministres de la Défense des treize douane que mène actuellement pays du Groupe des armements de satisfaction des progrès réalisés par l'Europe occidentale (GAEO) se sont l'UEO sur le Danube, et qui a large- les Chefs d'etat-major des armées ment contribué à la pleine applica- réunis avant le Conseil de l'UEO pour dans l'élaboration d'une politique examiner les activités de coopération tion des sanctions décidées par les de l'UEO en matière d'exercices et Nations Unies à l'encontre de la menées par ce groupe en matière d'ar- soulignent l'importance d'un pro- mement. Donnant suite à la réunion Serbie et du Monténégro. Ils souli- gramme d'exercices qui puisse véri- gnent l'excellente coopération avec du 19 mai à Rome, les Ministres ont la Bulgarie, la Hongrie et la Rouma- tablement contribuer au dévelop- étudié les modalités pratiques devant nie, trois pays figurant au nombre pement de la capacité de l'UEO à guider les travaux du groupe et décidé des Partenaires de consultation de conduire des opérations dans les de fermer au printemps 1994 le Secré- l'UEO. Par cette opération comme domaines définis dans la Déclara- tariat actuel sis à Lisbonne et de créer, par l'opération conjointe « SHARP tion de Petersberg. Le programme dans le même temps, un Secrétariat GUARD » de l'UEO et de l'OTAN d'exercices de l'UEO doit être mis pour l'armement au sein de l'UEO. dans l'Adriatique, l'UEO prend une en œuvre en harmonie avec celui de Les Ministres ont en outre noté avec part active aux efforts déployés par l'OTAN. satisfaction la signature en octobre la communauté internationale pour 1993 d'un mémorandum d'entente mettre fin au conflit en ex-Yougosla- 3. Les Ministres prennent également concernant l'étude de faisabilité de vie. note du rapport d'activité sur les l'avion de transport européen et se travaux en cours dans le domaine sont félicités du potentiel qu'offre ce de la mobilité stratégique. Ils char- projet pour la coopération. Les Minis- Les Ministres réaffirment que gent de surcroît la Cellule de plani- tres ont pris note du nombre croissant l'UEO est prête à contribuer, lors- fication d'achever la mise au point de projets de recherche et technologie qu'elle le peut, aux efforts humani- d'un plan de constitution de forces menés dans le cadre du programme taires, à la mise en oeuvre d'un aéromaritimes européennes, en EUCLID et entériné les mesures accord de paix relatif à la Bosnie- tenant compte des avis formulés par adoptées pour en améliorer les moda- Herzégovine et au rôle que l'Union les Chefs d'état-major. lités de mise en œuvre. Ils ont accueilli européenne pourrait jouer à Mos- favorablement la poursuite des travaux tar. 4. Les Ministres réaffirment l'impor- visant à développer le marché libre tance des activités spatiales de des équipements de défense en l'UEO. Ils prennent note avec satis- Europe, et entériné les orientations et faction des progrès accomplis par le mesures prises en faveur des pays dont III Centre satellitaire depuis son inau- l'industrie de défense est en dévelop- guration officielle le 28 avril 1993. pement en vue de leur permettre d'y participer davantage. Les Ministres 1. Les Ministres se félicitent des pro- Ils examineront lors de leur pro- chaine réunion ordinaire, au prin- ont noté avec intérêt un premier rap- grès réalisés dans le développement port sur le rôle éventuel d'une Agence du rôle opérationnel de l'UEO, temps 1994, un rapport d'activité sur la possibilité de mettre en place européenne de l'armement et sont conformément aux déclarations de convenus que les travaux devaient se Maastricht et de Petersberg. En par- un Programme UEO d'observation de la Terre. poursuivre sur ce thème sous la ticulier, ils prennent note d'un rap- conduite des Directeurs nationaux des port de la Présidence sur le rôle armements. Les dispositions arrêtées général de l'UEO dans le maintien 5. Les Ministres notent que la plupart par les Ministres de la Défense ont de la paix et d'une étude sur les mis- des pays de l'UEO auront ratifié le ensuite été adoptées par le Conseil à sions humanitaires. Ils invitent le Traité Ciel ouvert avant la fin de treize. Conseil permanent à examiner la l'année et espèrent qu'il entrera

26 Le Parlement des Seniors a siégé à Luxembourg

Sur invitation du Parlement européen, le Parlement des Seniors a siégé à Luxembourg du 22 au 24 novembre 1993. Il fut composé de 536 hommes et femmes, citoyens de l'Union Euro- péenne, invités par le Parlement euro- péen sur proposition des groupes poli- tiques pour être membres du Parlement des Seniors. Ce dernier a eu exactement la même composition nationale et politique que le Parlement européen lui-même. C'est ainsi que la délégation luxem- bourgeoise au Parlement des Seniors a compris trois démocrates-chrétiens, deux socialistes et un libéral. Ont été désignés pour être membre du Parle- ment des Seniors, M. Léon Bollen- sein de plusieurs groupes de travail. dorff, Mme Marcelle Lentz-Cornette, Afin d'introduire les débats deux rap- Conduite de gaz M. Pierre Werner (Parti Populaire porteurs du Parlement européen, M. Berneau-Bastogne- Européen), Mme Mady Nurenberg, Ben Fayot (socialiste luxembourgeois) M. Joseph Wohlfart (Parti Socialiste et M. Raphaël Chanterie (démocrate- Luxembourg Européen) et M. Jempi Linden (libé- chrétien belge) ont présenté au Parle- ral). ment des Seniors un document d'in- Le 23 novembre 1993 a eu lieu à Bras/ Bastogne l'inauguration de la conduite En prenant l'initiative de convoquer le formation sur la situation des personnes âgées. de gaz Berneau-Bastogne-Luxem- Parlement des Seniors, le Parlement bourg. européen entend se mettre à l'écoute Le président du P.E., M. Egon Klepsch des citoyens Seniors sur des questions ainsi que le président de la commis- À cette occasion une vanne fut centrales concernant les personnes sion des affaires sociales du P.E., M. ouverte par les ministres Wathelet et âgées. Les revenus, l'autonomie, le Wim van Weizen ont pris également la Bodry constituant ainsi l'acte de la marché du travail, l'intégration et la parole au cours de la séance d'ouver- mise en service officielle de la nou- participation des personnes âgées ont ture qui a eu lieu le 22 novembre 1993 velle conduite de gaz Berneau-Bas- fait à Luxembourg l'objet de débats au au Nouvel hémicycle à Luxembourg. togne-Luxembourg.

27 Discours de M. le Premier Ministre Jacques Santer devant l'Université Libre de Bruxelles, à Luxembourg le 24 novembre 1993 Le futur de l'Europe dans le nouvel ordre mondial

Monsieur le Président, répondre aux interrogations des peu- vrent les perspectives du libre Excellences. ples européens. échange, tantôt y renoncent. Mesdames et Messieurs, Pour ma part, je souhaite aborder ces Enfin, l'Europe constitue-t-elle un Avant de vous livrer quelques questions en termes d'espace. Si la espace culturel et intellectuel ? Si, réflexions sur le futur de l'Europe géographie de l'Europe est connue et dans le village global planétaire les dans le nouvel ordre mondial, permet- n'appelle pas de commentaires, nous idées circulent plus vite et plus libre- tez-moi de remercier l'ULB pour l'oc- nous devons cependant de constater ment et que de ce fait nous assistons à casion qui m'est donnée de parler à que l'extension de l'espace européen une certaine homogénéisation cultu- cette tribune. varie selon les angles d'approche choi- relle, nous sentons tous, je pense, qu'il Le sujet dont je me propose de vous sis. En effet, et pour commencer par le existe une spécificité européenne. Je entretenir ce soir est vaste et comporte plus prosaïque, nous constatons que dis cela comme Ministre de la Culture quelques risques. En effet, il faut à l'espace démographique européen ne et en dehors de toute considération l'homme politique toujours tenir coïncide pas avec le territoire commu- relative à la querelle en cours au compte de ce que sa parole d'un jour nément accepté être celui de l'Europe. GATT. Il y a un cinéma européen, une lui soit rappelée plus tard. Cette consi- J'en veux pour illustration le fait que la littérature européenne, une musique dération me paraît plus vraie que Russie va jusqu'à Vladivostok sur le européenne. Fellini n'aurait pu être jamais dès lors que Ton se penche sur Pacifique. Peut-on nier que c'est une américain et Milan Kundera, si d'écri- le futur de l'Europe. Cette dernière est ville européenne de par son peuple- vain tchèque a pu devenir écrivain régulièrement saisie d'interrogations ment ? français, reste un écrivain européen. Une fois encore, je ne jette aucune sur son identité, les périodes d'euro- En termes d'espace politique, le pro- optimisme, voire d'euro-euphorie, exclusive. Les cultures ne sont vivantes blème se pose avec une acuité plus que lorsqu'elles s'enrichissent d'ap- succédant cycliquement aux périodes grande encore. Si l'on accepte l'idée d'euro-pessimisme. ports extérieurs. Il demeure que c'est que l'organisation institutionnelle de dans les domaines culturel et intellec- L'on ne saurait nier que notre conti- l'Europe recouvre une réalité politi- tuel que me paraît résider plus qu'ail- nent connaît une fois encore une telle que, l'on se retrouve dans une situation leurs l'originalité et le fait européen. crise d'identité. L'on peut le regretter paradoxale et en face d'un paysage mais comment saurait-il en être autre- éclaté. La CSCE, la Conférence sur la ment tant il est vrai que l'accumulation Coopération et la Sécurité en Europe, Mesdames et Messieurs, des bouleversements de Tordre mon- a aujourd'hui 53 membres. Parmi ces dial ne pouvait qu'affecter notre façon derniers, et à titre d'exemple, je vous Après avoir rapidement survolé le d'appréhender le monde et notre citerai le Tadjikistan et le Kirgistan. cadre de mes réflexions, je souhaite place en son sein. Je serais même tenté Peut-on affirmer que ce sont là des maintenant les situer dans leur d'ajouter que ceux-là qui renonce- Etats qui s'inscrivent dans le concept contexte. d'Europe ? Si je pose cette question ce raient à une interrogation sur eux- Contexte historique, d'abord. La fin mêmes, que ce soit en Europe ou ail- n'est certes pas dans un but d'exclu- sion ni dans un esprit d'exclusive. Cela de la guerre froide a certainement leurs, feraient preuve d'une certaine changé les perspectives liées à la place inconscience. étant, si l'objectif d'intégration qui soutend la démarche de la CSCE est de l'Europe dans le monde. Durant Les changements intervenus depuis louable, est-il bien réalisable ? toute la première moitié de ce siècle, cinq ans ont sérieusement remis en notre continent demeurait véritable- question les paramètres autour des- Dans la même veine, je rappelle que ment le centre du monde du fait non quels s'organisait non seulement notre les Etats-Unis d'Amérique et le seulement de la puissance industrielle action mais aussi le cadre intellectuel Canada sont également membres de la et commerciale accumulée mais aussi dans lequel elle se situait. CSCE. Si dans ce cas la réalité d'une de part sa fonction de métropole des culture et de valeurs partagées s'im- empires coloniaux finissant. De 1945 Ainsi, le mot Europe recouvre-t-il pose, le fait géopolitique, illustré à 1989, l'Europe a, bien malgré elle, aujourd'hui de nouvelles significations encore la semaine passée par la réu- gardé ce statut de centre du monde qui parfois coïncident avec celles aux- nion du forum de coopération écono- parce qu'elle était le théâtre même de quelles nous étions habitués mais qui mique Asie/Pacifique, dément le rat- l'affrontement idéologique, à défaut souvent se présentent différemment tachement à l'ensemble européen. d'avoir été celui du champ de bataille. qu'il y a encore cinq ans. Je ne pré- Je ne comprend pas ceux qui regret- tends pas ici proposer une nouvelle La chose est vraie également en tent la fin de cette situation. L'émer- définition de l'Europe. Il faut laisser termes d'espace économique. Dans la gence d'un monde multi-polaire me cela à plus sage et à qui prend la pers- mesure où ce dernier est compris en paraît au contraire être un motif de pective, chère au regretté Fernand termes d'intégration économique, soulagement pour les Européens. Braudel. de la longue durée. Cepen- nous nous trouvons sur notre conti- dant, dans la mesure où notre percep- nent en face d'un cadre à géométrie Le contexte politique de notre conti- tion de l'espace européen affecte la variable s'organisant en termes de cer- nent a été bouleversé, c'est entendu. façon dont nous le situons dans le cles concentriques autour d'abord de Evidemment, il y a la façon de présen- monde et conditionne l'action politi- l'Union européenne, ensuite de l'es- ter les choses. Selon que l'on sera opti- que interne et externe, nous ne pou- pace économique européen, enfin miste ou pessimiste, l'on appellera la vons renoncer à essayer, fut-ce de d'une variété d'accords d'association période dans laquelle nous sommes façon fragmentaire et incomplète, de et de coopération qui. tantôt recou- entrés « la fin des certitudes » ou « le

28 temps des incertitudes ». La situation en Europe s'est débloquée et est deve- nue singulièrement fluide. L'ouverture du glacis soviétique a provoqué un immense appel d'air. Je sais que ce dernier a également provoqué la frilo- sité de nombre de nos concitoyens. Finalement, se disent certains, n'étions-nous pas bien et à l'abri dans l'ancien ordre des choses ? Il est vrai que tous nos appels à la sta- bilité en Europe et ailleurs, ont pu donner le sentiment que tout pouvait changer sans que rien ne change. Disons le franchement, il était et il reste inimaginable que le processus en cours se déroule sans sérieux à-coups. Il me paraît dès lors que plutôt que de conjurer la stabilité à tout prix, nous nous devons de mettre en place les Charte de Paris sur la nouvelle Le discours nationaliste dans nos conditions pour assurer que les inévi- Europe, même les plus cyniques ne démocraties avait perdu sa respectabi- tables soubresauts du processus puis- pensaient pas que six mois après se lité non seulement du fait des deux sent être maîtrisés à l'échelle euro- déclencherait au centre de l'Europe guerres mondiales mais également péenne. A cet égard, et j'y reviendrai, une guerre sanglante et sauvage, pire parce que la menace ne pouvait être la situation créée par le conflit dans que tout ce qu'avait connu l'Europe rencontrée qu'en commun. A partir du l'ex-Yougoslavie nous livre quelques depuis 1945. Il y a très certainement moment où cette menace n'est ressen- enseignements. eu là une terrible leçon d'humilité tie, le discours chauvin a fait sa réap- Que la chute du mur de Berlin n'a pas pour les Européens. Alors qu'ils pro- parition. Il peut revêtir les aspects les seulement affecté les pays libérés du fessaient depuis quelques décades le plus divers qu'il soit contre Maastricht, joug communiste mais qu'elle aura règlement pacifique des conflits, lais- anti-réfugiés ou anti-immigrés. Le fait également des effets sur les Etats sant entendre que l'Europe était trop est qu'il signale le retour d'une droite d'Europe occidentale me paraît civilisée ou trop fatiguée pour encore nationaliste souvent alliée à divers aujourd'hui acquis. se battre, voilà que des frères euro- mouvements, de toutes tendances politiques, de repli sur soi. Je pense Dans les pays d'Europe centrale et péens en arrivent à se livrer à des pra- tiques dont il était de bon ton dans pour ma part que la tentation protec- orientale, nous constatons aujourd'hui tionniste qui se fait jour en Europe, une certaine lassitude et parfois, une l'opinion publique européenne de les croire réservées à d'autres. mais pas seulement en Europe, fait désillusion des populations par rap- partie de cette mouvance et qu'il faut port au processus de réformes. Pou- Dans la CEI, ou plus généralement sur la combattre. vait-il en aller autrement ? Je ne le le territoire de l'ex-Union soviétique, pense pas. L'on ne saurait oublier que l'éclatement de l'empire a également Il est paradoxal qu'en matière de l'écroulement du système politique et provoqué une résurgence des nationa- sécurité, nombre d'Européens se sen- économique trouvait son origine dans lismes au-delà des cadres fixés par les tent moins sûrs aujourd'hui qu'en des la crise que traversait ce système. frontières existant précédemment. Le temps où l'absence de guerre se fon- Certes, certains démagogues incrimi- fait que des puissances nucléaires dait sur l'équilibre de la terreur et sur nent aujourd'hui la révolution démo- soient impliquées dans le processus la menace de l'anéantissement cratique alors que cette dernière n'est suscite évidemment l'inquiétude dans nucléaire. Les images qui nous vien- pas cause de la crise économique que la région et au-delà. nent jour après jour des Balkans et du traversent ces pays mais en est une Cela étant, je ne souhaite pas donner Caucase y sont certainement pour conséquence, d'ailleurs bienvenue. quelque chose. Cela étant, l'on peut Comme la domination idéologique l'impression de me fixer sur les pro- blèmes des autres plutôt que sur ceux comprendre que les nouvelles démo- s'accompagnait d'une domination craties aspirent à rejoindre des struc- étrangère, il n'est pas étonnant non qui nous sont propres, dans la partie occidentale de l'Europe. Indépendam- tures de sécurité qui ont fait leurs plus que la réforme politique s'accom- preuves et qui ont eu pour double pagne d'un réveil national souvent ment des effets de la crise économi- que, le nouveau paysage européen effet d'assurer la stabilité interne et dévoyé par une rhétorique nationa- externe du continent. Les discussions liste. La crise d'identité qui existe dans contribue également à une certaine recomposition politique interne dans au sein de la CSCE, les propositions ces pays est tantôt bien, tantôt mal, de partenariat avec l'OTAN et la surmontée. Ses raisons sont pour la des démocraties éprouvées dont cer- taines nous sont fort proches. Il ne toute récente initiative de statut ren- plupart du temps fort compréhensi- forcé pour les PECOS dans l'UEO bles et laissent dans l'ombre les inter- saurait faire de doute que la stabilité politique interne assez remarquable répondent à leurs appréhensions. Ces rogations qui nous hantent ici quant à réponses sont-elles suffisantes, l'ave- notre place à l'échelle planétaire. qu'ont connue les démocraties pen- dant la guerre froide tenait tout autant nir pioche nous le dira. Les Etats à un large consensus sur les objectifs d'Europe centrale sont d'ailleurs bien La situation dans les Balkans, et en conscients de ce que la Sécurité ne se particulier dans l'ex-Yougoslavie, nous de la démocratie sociale qu'à la néces- sité de faire face au danger commu- limite pas aujourd'hui aux aspects enseigne jusqu'où peuvent aller les militaires. Cela est si vrai qu'ils envi- excès du discours nationaliste et niste. La situation qui prévaut aujour- d'hui en Italie illustre parfaitement le sagent la perspective de leur adhésion quelles conséquences en résultent à l'Union européenne non seulement pour les populations. Lorsque les 34 fait qu'une fois cette nécessité dispa- rue et cette logique abandonnée, d'au- en termes d'économie, mais aussi de Chefs d'Etat et de Gouvernement de tres modèles apparaissent tout natu- politique et de sécurité. Il est vrai que la CSCE se sont réunis à Paris en rellement. l'Union a marqué à Maastricht sa novembre 1990 pour adopter la

29 détermination à se doter d'une politi- que la disparition de ce monde provo- étroit s'instaure avec les PECOS. Si ce que de sécurité commune, pouvant querait en particulier chez les grands dialogue politique souligne la commu- mener à terme à une défense com- Etats européens, la tentation de rena- nauté des valeurs, il est également un mune. tionaliser leur politique et poursuivre instrument d'intégration politique Enfin convient-il de dire quelques seuls leurs objectifs européens et mon- dans le système de sécurité européen. mots du contexte économique. Nous diaux. Il n'en a rien été et, je le répète, Les propositions de partenariat avec connaissons une crise économique c'est là un développement extraordi- l'Alliance atlantique vont dans le majeure dont la manifestation la plus naire dont le mérite revient en grande même sens. En vérité, l'on peut dramatique est l'augmentation expo- part à la solidité du couple franco-alle- constater que l'Union des Douze et nentielle du nombre de chômeurs. mand. demain des Seize, a d'ores et déjà Signalons d'abord que parmi les pays J'entends ici et là, et parfois de la réussi à créer une zone d'influence sur hautement industrialisés, l'Europe bouche de hauts responsables euro- son flanc oriental, zone destinée à se communautaire n'est pas seule à péens, qu'il convient pour l'Union de fondre, à terme, avec elle. Il n'y a pas là connaître des déboires, j'en veux pour se trouver une nouvelle raison d'être, une maigre performance. Evidemment exemples les Etats-Unis et le Japon. Il qu'il faut la transformer en une vaste de nombreuses questions restent demeure que c'est en Europe que le zone de libre-échange sans projet poli- ouvertes : quel sera le rôle de la Russie tissu social est le plus affecté par la tique spécifique. C'est manquer d'am- dans le nouvel ordre européen ? Peut- crise tant il est vrai que la pérennité du bition et c'est dangereux. Rappelons on créer un ensemble monolithique ou chômage risque à terme de créer une d'ailleurs que les Etats désireux convient-il d'envisager dès maintenant classe d'exclus, avec les risques politi- d'adhérer à l'Union ne partagent pas des formules à géométrie variable ? ques qu'un tel développement com- du tout cet objectif. Comment la composante de sécurité porte. En développant son modèle de de l'union s'articulera-t-elle avec l'Al- démocratie sociale, l'Europe occiden- Avec Maastricht, l'Union s'est dotée liance atlantique, vecteur indispensa- tale a également permis l'émergence des instruments nécessaires non seule- ble de la présence américaine en d'un certain nombre de rigidités qui ment pour rencontrer ses défis Europe ? affectent sérieusement la capacité internes, mais ses défis externes. d'embauché des entreprises. Il L'Union économique et monétaire et Mesdames et Messieurs, conviendra d'apporter les correctifs la création à terme d'une monnaie uni- nécessaires sans pour autant remettre que renforcera singulièrement la posi- J'ai laissé entendre que la principale en cause le modèle de concentration tion de l'Union à l'échelle mondiale. priorité de l'Union et de l'Europe sociale, qui outre le fait qu'il est fondé La politique étrangère et de sécurité toute entière devait porter sur la stabi- sur une certaine conception euro- de l'Union lui permettra de défendre lisation et la consolidation politique péenne de la solidarité, est un gage de ses intérêts de façon globale et non de son orientation. Avec des difficultés stabilité politique. plus fragmentée comme cela est et des soubresauts, cette œuvre est encore le cas aujourd'hui. entamée et devrait occuper notre continent pendant quelques années Mesdames et Messieurs, Enfin, la perspective de l'élargisse- encore. Cette œuvre s'inscrit — et de ment relève non seulement de l'agenda quelle façon ! — dans l'émergence d'un L'on pourra me reprocher de dresser interne de l'Union, mais aussi de sa nouvel ordre mondial. Elle porte sur un tableau un peu noir de la réalité politique étrangère. Il n'y a, à mes l'espace même de l'affrontement mon- européenne. J'ai seulement essayé yeux, pas eu, à ce jour, de mesure plus dial de la guerre froide. Malgré les d'être sans complaisance. Il convien- stabilisatrice en Europe centrale que hésitations et les divergences dans les drait toutefois d'éviter de tomber dans les accords d'association avec la CE et approches, l'Europe dispose globale- la morosité. En effet, il me paraît que ment d'un projet cohérent pour elle- jamais depuis un demi-siècle, les peu- l'ouverture de la perspective de l'adhé- sion pour ces pays. même. Elle a le potentiel pour le réali- ples européens n'ont eu de meilleure ser et ce dans un temps relativement opportunité de faire leurs choix en L'affirmation d'un rôle européen dans court. Quel autre ensemble régional toute liberté et de peser eux-mêmes le nouvel ordre mondial passe donc, et peut en dire autant ? sur leur destin. c'est singulier, par l'élargissement et Le 1er novembre de cette année, par la manière dont l'Union organi- A travers sa politique méditerra- Maastricht est entré en vigueur. Pour sera d'ici là ses relations avec l'Europe néenne, l'Union poursuit également avoir été l'un de ses négociateurs, je centrale et orientale. Il y a là des un objectif de stabilisation sur son peux affirmer que si cela n'a pas été enjeux économiques, politiques et de flanc sud. Que cette tâche n'ira pas sans difficultés, il y a là un saut quali- sécurité. En matière économique sans grandes difficultés, c'est, je pense, tatif majeur sur la voie de l'intégration d'abord, les possibilités offertes par les une évidence. L'agitation dans le européenne et, pour la première fois, nouvelles démocraties sont impres- monde islamique est probablement l'affirmation forte d'une identité euro- sionnantes. Dans notre voisinage une donnée pour les décades à venir. péenne sur la scène internationale. immédiat, une zone avec un potentiel La communauté des valeurs avec l'Eu- Toutes choses et leur contraire ont été de croissance égalé seulement par cer- rope occidentale est moins ferme. La dites sur ce traité. Je voudrais situer les tains Etats asiatiques s'ouvre à l'esprit communauté des intérêts, par contre, enjeux dans leur perspective. Il est tout d'entreprise. Cette réunion commence existe ici comme pour l'Europe cen- à fait remarquable qu'après la chute du déjà à être intégrée économiquement trale et orientale. Il est de notre intérêt communisme, une contruction dont avec l'Union à travers les accords d'as- de soutenir le développement des pays l'un des objectifs majeurs était de lui sociation. Il est vrai que la crise écono- du flanc sud, ne fut-ce que pour éviter faire pièce, ait non seulement gardé mique qui sévit rend l'accès à nos mar- que la misère économique conjugée toute sa raison d'être mais se soit chés plus difficile mais, à moyen avec l'explosion démographique ne consolidée. En effet, en termes politi- terme, toute l'Europe devrait profiter provoque des mouvements migratoires ques, la Communauté européenne, de la croissance qui sera générée par de grande ampleur dont nous savons aujourd'hui l'Union, n'a jamais été ces pays. que l'on ne peut les arrêter avec des seulement une zone de libre-échange, seules mesures administratives, fut-ce Ce qui est vrai dans le domaine écono- à l'échelle européenne. mais a toujours eu pour but d'affirmer mique, l'est aussi en matière politique une identité propre dans le monde et de sécurité. A travers les accords La même chose vaut d'ailleurs pour bipolaire de hier. L'on a pu craindre d'association, un dialogue politique l'ensemble du continent africain. Il me

30 semble que ce continent est quelque Enfin, l'émergence d'un nouvel ordre par Warren Christopher, est le renfor- peu laissé à l'abandon par les théori- mondial est revenue à l'ordre du jour cement de l'OTAN qui est précisé- ciens de l'ordre mondial. Je rappelle à tout récemment encore à l'occasion de ment le vecteur et le garant de cet cet égard que l'Europe est de loin — et la réunion Asie-Pacifique de Seattle. engagement. En outre, les Etats-Unis de très loin — le principal fournisseur Que nous dit-on ? Les Etats-Unis pourraient-ils s"appuyer sur une com- d'aide au développement à cette seraient tentés de se détourner de munauté de valeurs dans un cadre région. l'Europe et de recentrer leurs relations asiatique-pacifique. On peut le leur internationales sur l'espace Asie-Paci- souhaiter sans trop y croire. A l'évidence, l'Union devra-t-elle éga- fique. La principale raison en serait lement poursuivre le renforcement de que les fluxcommerciau x seraient plus ses relations avec les autres parties du importants avec l'Asie qu'avec l'Eu- Mesdames et Messieurs, globe. Depuis sa création, la Commu- rope. La menace est-elle sérieuse ? nauté Européenne a toujours été dans Je n'ai que très incomplètement le camp de l'ouverture et du multilaté- Il me semble d'abord que pour qui répondu à votre attente, j'en suis ralisme. veut affirmer un leadership de nature conscient. Vous aurez cependant globale, il y a là une contradiction. remarqué que dans l'ensemble je suis Ensuite, le fait que les Etats-Unis com- Mesdames et Messieurs, optimiste sur le rôle futur de l'Europe mercent plus — un tout petit peu plus dans ce nouvel ordre mondial que l'on Permettez-moi d'en venir maintenant — avec l'Asie qu'avec l'Europe ne me ne connaît pas encore, mais dont on à la question de l'émergence d'un nou- paraît pas extraordinaire. La taille des devine les contours. Ce qui me paraît vel ordre mondial. Le Président Bush marchés parle pour elle-même. D'ail- acquis, c'est qu'il s'appuiera sur des était le premier, après la guerre froide, leurs, l'Europe est dans la même situa- ensembles régionaux dont la nature à en proposer le principe. Avec la fin tion vis-à-vis des Etats-Unis. Enfin, dépendra du type d'organisation du monde bi-polaire, il s'agissait de dois-je rappeler que le commerce avec qu'auront décidé les Etats qui en font proposer un nouveau modèle de stabi- l'Asie est la principale source du défi- partie. Pour ma part, je vois trois pôles lisation dans les relations internatio- cit de la balance commerciale améri- principaux de puissance dans l'émer- nales et un nouveau mode de compor- caine et que l'Europe reste de loin la gence de ce monde multipolaire : tement pour les acteurs sur la scène première puissance commerciale du l'Asie du Sud-Est, TArnérique du mondiale. Au bout du compte cela monde. Nord, l'Europe s'articulant autour de revenait à vouloir instaurer le règne du Je pense que les menaces voilées agi- l'Union Européenne. Je pense que droit, le cas échéant, en usant de la tées à Washington et à Seattle relèvent dans cette configuration, l'Europe force en cas de transgression. A cet avant tout de la tactique de négocia- n'est pas la moins bien placée : elle égard, Saddam Hussein a donné à la tion pour amener les Européens à dispose d'une population fortement communauté internationale les céder au GATT. L'on peut évidem- éduquée, d'un potentiel de développe- moyens de la démonstration. Deux ans ment craindre qu'un échec du GATT ment économique énorme à l'Est et, et demi après, nous constatons que aurait des répercussions sur l'engage- cela n'est pas le moindre de ses atouts, parmi les nombreux conflits qui agi- ment américain en Europe. Cette d'un projet politique et économique tent le monde, le cas irakien d'enva- crainte devra cependant être tempé- cohérent. hissement d'un pays souverain, rée : l'un des principaux objectifs de reconnu et stable, constitue l'excep- Washington réaffirmé il y a deux jours Je vous remercie pour votre attention. tion. Dans le Caucase, dans les Bal- kans, dans la Corne de l'Afrique, par- tout où nous regardons, les situations sont autrement plus complexes. Tenter de les simplifier, en désignant des bons «HonoraryDegree» pour le Grand-Duc Héritier et des méchants, ne résout pas les pro- blèmes. On l'a vu en Somalie récem- ment. Au cours d'une séance académique remis un « Honorary Degree » à Son Pour ma part, je pense que l'impres- qui a eu lieu le 25 novembre 1993 au Altesse Royale le Grand-Duc Héritier sion d'absence d'ordre mondial reflète Cercle municipal à Luxembourg, fut par la Miami University. surtout le fait que nous avons plus de difficultés à désigner les bons et les méchants. Autrefois, la situation était apparemment plus claire du fait de la tendance des parties à un conflit à se ranger dans l'un ou l'autre camp idéo- logique. Les Nations Unies qui auraient dû, et qui devraient être les gardiens de ce nouvel ordre mondial, ont bien de la peine aujourd'hui à appréhender la masse de conflits dont elles sont sai- sies. L'exemple de l'ex-Yougoslavie démontre, hélas qu'elles ne sont pas en mesure de monter une opération d'envergure dans les conditions actuelles de déploiement d'opérations de maintien de la paix. Il est sympto- matique que le Secrétaire général Bou- tros Ghali se soit tourné vers l'OTAN pour mettre en œuvre un accord en Bosnie, si ce dernier voit le jour. S.A.R. le Grand-Duc Héritier reçoit le « Honorary Degree» de la Miami University.

31 Action humanitaire

Dans le cadre du programme médical en charge l'hospitalisation de cinq bourgeoise pour être soignés à la clini- commun OIM (Organisation Interna- blessés graves bosniaques. Les deux que Sainte Thérèse. L'hébergement tionale pour les Migrations)/HCR premiers patients sont arrivés par des familles qui ont accompagné les (Haut Commissariat pour les Réfu- avion militaire belge le 24 novembre blessés fut assuré par la Fédération giés) en faveur de blessés de guerre 1993 à l'aéroport militaire de Mels- Caritas, Luxembourg. La deuxième d'Ex-Yougoslavie, le Gouvernement broek (B). Ils furent rapatriés par les phase de l'action humanitaire se fera luxembourgeois a décidé de prendre soins de la protection civile luxem- ultérieurement.

Nouveau bâtiment pour l'École européenne

Le 26 novembre 1993, à l'occasion de différentes) dans une maison particu- Afin d'y répondre, le Gouvernement a la commémoration du 40e anniver- lière sise avenue Pasteur. pris en quelque sorte le devant des saire des écoles européennes a eu lieu décisions des Conseils Européens l'inauguration du nouveau bâtiment 1958: d'Édinburgh et de Bruxelles consa- crant définitivement Luxembourg pour l'enseignement maternel de Inauguration du bâtiment du boule- l'école européenne à Luxembourg- comme siège de nombreuses institu- vard de la Foire à Limpertsberg, tions communautaires. Kirchberg, et ce en présence de Leurs construit pour l'ensemble de l'École Altesses Royales le Grand-Duc et la européenne, comprenant 3 groupes Grande-Duchesse. Par arrêté grand-ducal du 30 avril maternels (effectif de l'époque : 123 1993 j'ai été autorisé à déposer à la A cette occasion, Monsieur Robert enfants de 4 langues maternelles diffé- Chambre des Députés le projet de loi Goebbels, Ministre des Travaux rentes) relatif à la restructuration et à l'exten- publics, a fait le discours suivant : sion de l'École européenne pour une 1971 : dépense estimée à 3 500 000 000 Altesses Royales, Installation de l'école maternelle au francs. Mesdames, Messieurs, Kirchberg par la création de 7 classes J'espère que le vote approbatif par La cérémonie de la commémoration pour un effectif de 221 élèves répartis notre Chambre des Députés puisse du 40e anniversaire des écoles euro- en 5 groupes pour les 4 sections lin- intervenir au début de l'année pro- péennes, ainsi que l'inauguration offi- guistiques de l'époque. chaine. cielle du bâtiment de l'enseignement En raison des adhésions successives En optant pour la réalisation de cet maternel représentent, si besoin en de nouveaux pays-membres, l'infras- était, une confirmation « visuelle » du tructure réalisée en 1971 s'est révélée ensemble immobilier sur le plateau de fait que dès les premiers pas de la rapidement trop exiguë, de sorte qu'un Kirchberg, le Gouvernement a par ail- Famille Européenne, le Grand-Duché nouveau programme de construction a leurs voulu encourager les efforts du de Luxembourg a toujours su assumer été approuvé par la loi du 12 septem- Fonds d'Urbanisation et d'Aménage- ses responsabilités inhérentes à sa bre 1989 comportant, pour une ment du Plateau de Kirchberg pour vocation européenne et honorer ses dépense de 430 millions de francs, les faire de ce vaste plateau un nouveau engagements qui, dans ce contexte réalisations ci-après qu'en ce jour quartier de la ville de Luxembourg. spécifique, datent du 12 avril 1957, où nous avons le plaisir de confier offi- L'implantation des institutions euro- fut signé à Luxembourg le statut de ciellement à leur destination : l'École Européenne, qui par la suite a péennes sur le plateau de Kirchberg a été ratifié par la loi du 12 avril 1957. — 18 salles de classe été l'un des objectifs du législateur — 1 salle de gymnastique luxembourgeois, alors que son intégra- Les Gouvernements qui se sont succé- — 1 salle de musique tion dans le tissu urbain de la ville, de Luxembourg en constitue l'orientation dés au Grand-Duché depuis la nais- — 1 salle des professeurs sance de l'Europe ont toujours fait de finale. leur tout mieux pour répondre aux — des locaux administratifs, techni- défis permanents lancés par la crois- ques et autres. Les débuts d'urbanisme dans les sance constante de la Communauté Permettez-moi de profiter de l'occa- années soixante et les résultats en Européenne. sion pour adresser les meilleurs découlant ont souvent été critiqués par remerciements du Gouvernement la suite comme ne répondant pas aux Ceci tout particulièrement dans le but luxembourgeois à tous ceux, archi- critères d'intégration souhaités. Tel a d'assurer aux plus jeunes des Euro- tectes, ingénieurs, entrepreneurs, arti- notamment été le cas pour les ten- péens les meilleures conditions maté- sans et ouvriers, qui ont contribué à la dances d'isolement constatées sur le rielles pour leur éducation dans ce réalisation de cette œuvre. plateau, tendances découlant d'un pays cosmopolite qu'est le Grand- zoning remontant aux critères d'urba- Duché de Luxembourg. Les devoirs que notre pays est fier nisme des années d'après-guerre. d'assumer envers la nouvelle Union Permettez-moi d'esquisser, briève- Européenne, ne s'arrêtent pas avec la Pour y remédier le Gouvernement a ment, quelques étapes significatives présente cérémonie inaugurale. chargé le Fonds d'Urbanisation et dans l'évolution de l'enseignement d'Aménagement du Plateau de Kirch- maternel de l'École Européenne : Des problèmes similaires à ceux que je berg d'élaborer un concept intégrant viens d'évoquer en matière d'enseigne- de façon plus conséquente les diffé- 1953: ment maternel, existent également sur rentes fonctions dans le tissu urbain. Installation d'une première classe le plan des cycles primaire et secon- Ce concept a été approuvé par le maternelle (20 enfants de nationalités daire de l'École européenne. Gouvernement grand-ducal et inscrit

32 par la ville de Luxembourg dans son plan d'aménagement général. L'une des principales orientations de ce concept est le remplacement du zoning par un urbanisme multifonc- tionnel, préalable indispensable à la création à terme d'un quartier à part entière de la ville. Ce concept repose sur la notion de la ville traditionnelle européenne. Il constitue le cadre dans lequel le Gou- vernement grand-ducal entend pour- suivre l'urbanisation du plateau. L'implantation de la nouvelle école européenne dans un campus scolaire ouvert fait partie de ce plan d'urbani- sation qui réserve une part importante à l'amélioration de la qualité de vie de ceux qui travaillent ou qui vivent au plateau. À ce dernier sujet, le Gouvernement a demandé au Fonds d'intensifier ses efforts pour l'implantation plus consé- quente encore d'un habitat répondant aux aspirations d la population. S.A.R. le Grand-Duc coupe le ruban. Parallèlement tout sera mis en œuvre pour doter le plateau des infrastruc- tures nécessaires au plein développe- ment de tous les acteurs de la vie éco- nomique et sociale de notre pays.

Altesses Royales Mesdames, Messieurs Permettez-moi avant de conclure, de souhaiter à la nouvelle école mater- nelle et aux enseignements primaires et secondaires qui lui succéderont rapidement, tout l'essor qu'ils méri- tent, afin qu'ils contribuent par leur présence et leur dynamisme à faire de ce plateau ce que tout le monde lui souhaite, c'est-à-dire un quartier vivant de la Ville de Luxembourg. Le nouveau bâtiment pour l'enseignement maternel de l'Ecole européenne

25e Anniversaire du Centre Médico-Pédagogique de Mondorf-les-Bains

Le Centre Médico-Pédagogique qui Le Centre une école-clinique à journée continue est la première école du Grand-Duché avec internat pour les enfants et jeunes spécialisé dans la prise en charge d'en- Médico-Pédagogique, gens affectés de troubles moteurs. fants handicapés physiques, a fêté le une école pour Fonctionnant d'abord sous la respon- 25e anniversaire de sa création le 26 sabilité primaire du Ministère de la novembre 1993. enfants affectés Santé, le Centre est placé sous la tutelle de l'Education différenciée du de troubles moteurs Ministère de l'Education Nationale Cet événement fut relevé par une depuis le 1er janvier 1988. séance académique qui a eu lieu à La structure du Centre Médico-Pédago- l'Orangerie du Domaine Thermal à gique Mondorf-les-Bains en présence de Le Centre Médico-Pédagogique s'est Son Altesse Royale la Grande- Depuis sa création en 1968 le Centre développé en tant qu'école spécialisée Duchesse. Médico-Pédagogique a évolué vers pour la prise en charge de tout enfant

33 ment, l'éducation et les soins spéciaux que nécessite son état ou sa situation. » Ceci dit, il ne faut pas oublier que l'en- fant affecté de troubles moteurs est à considérer comme personne entière et non pas comme un seul corps à médi- caliser ou un seul esprit à édifier. Une formation multidisciplinaire qui pré- suppose une activité collective des parents, des éducateurs, des ensei- gnants et des thérapeutes permettra à l'enfant d'atteindre sa maturité affec- tive, cognitive et sociale. Dans les limites de ses possibilités physiques et motrices l'enfant parviendra à son indépendance. Pour un enfant infirme moteur l'em- ploi du temps s'avère très chargé. Les exigences de l'éducation thérapeuti- que (kinésithérapie, psychomotricité, orthophonie) sont parfois rigides ; le programme des activités scolaires est souvent surchargé et ressemble à celui Lors de la séance académique à l'Orangerie des élèves non-handicapés. Les enfants infirmes moteurs et leurs parents assument des tâches lourdes. présentant un handicap physique ou tion, — un service psychologique et Consciente de tous ces problèmes, moteur surtout d'origine non-céré- social, l'école spécialisée y réagit par brale comme, par exemple, les acci- — une équipe socio-éducative com- — une équipe multidisciplinaire de dentés, les myopathes, les spina bifida. prenant le personnel éducatif (édu- Il offre une rééducation et un traite- personnel qualifié et expérimenté, cateurs, éducateurs gradués) et le — une concertation entre les diffé- ment adaptés ainsi qu'une scolarisa- personnel paramédical (aide-soi- tion de niveaux préscolaire et pri- rentes disciplines de l'éducation gnants, infirmiers, puériculteurs) thérapeutique, maire/complémentaire. Il prépare à spécialisés. une formation professionnelle ou des — une intégration des thérapies dans études postprimaires. Le Centre Médico-Pédagogique offre les activités journalières de l'enfant, aux enfants infirmes moteurs diffé- afin d'éviter le caractère souvent Depuis quelques années le Centre rentes activités périscolaires indispen- artificiel des séances de rééduca- Médico-Pédagogique accueille égale- sables au bon développement des tion, ment des enfants infirmes moteurs enfants, à l'atteinte d'un maximum — un programme éducationnel indivi- cérébraux capables de suivre un ensei- d'autonomie relationnelle et sociale et dualisé, gnement normalisé. En 1992/93 l'ef- à leur intégration future dans un cadre — un enseignement de groupe et indi- fectif total se chiffre à 22 élèves, dont de vie ordinaire. Ces activités périsco- viduel respectant le rythme d'acqui- 13 fréquentent l'internat. laires et relations externes sont : sition et la compétence actuelle des — des ateliers de bricolage, élèves, La prise en charge globale des enfants — des sorties récréatives et des colo- — la création d'une ambiance favora- tient compte des particularités physi- nies de vacances, ble au travail intellectuel (structure ques et des difficultés motrices, — des activités culturelles (musée, ouverte sur le monde : relations notamment par une individualisation cinéma, théâtre, groupe de musi- externes, visites, sorties), des buts éducatifs et par l'emploi de que), — un horaire adapté aux besoins spé- méthodes pédagogiques et thérapeuti- — des échanges avec des groupes pré- cifiques des élèves et créant un ques appropriées. Au niveau de l'en- scolaires et primaires de l'école cadre de référence stable, seignement il y a constitution de trois ordinaire. — la mise à disposition de matériel groupes scolaires : le degré inférieur parfois sophistiqué (aides techni- (préscolaire, 1er et 2e années Il faut également relever que l'infras- ques, ordinateurs), d'études), le degré moyen (3e et 4e tructure du Centre Médico-Pédagogi- — l'organisation d'activités propices à années d'études) et le degré supérieur que dispose d'un atelier pour la répa- la création de relations sociales et la (5e et 6e années d'études, prépara- ration et l'adaptation des aides préparation ou le maintien de l'inté- toire au postprimaire). Les titulaires techniques ainsi que d'une cuisine gration sociale, de groupe sont des enseignants ou des bien équipée permettant de répondre — une infrastructure adaptée qui favo- éducateurs gradués ; ils sont secondés aux besoins diététiques des élèves. rise les occasions d'indépendance. dans leur tâche par du personnel édu- catif ou paramédical qualifié. L'enfant troublé moteur face aux exi- Pour une prise en charge éducative tou- L'encadrement des enfants est assuré gences éducatives, scolaires et thérapeu- jours meilleure par tiques II a fallu des années d'expérience pour L'article cinq de la Déclaration des arriver à la conception de prise en - un service médical pluridiscipli- Droits de l'Enfant que l'Assemblée des charge telle qu'elle se présente aujour- naire, Nations Unies adopta le 20 novembre d'hui au Centre Médico-Pédagogique. - un service de rééducation assurant 1959 annonce que « l'enfant physique- Il a toujours semblé impératif de met- la kinésithérapie, l'ergothérapie, ment, mentalement ou socialement tre en œuvre une action commune, où l'orthophonie et la psychorééduca- désavantagé doit recevoir le traite- se réajustent les interventions médi-

34 cales, paramédicales, éducatives et scolaires, pour exploiter toutes les potentialités des enfants et pour faire progresser les enfants vers une inser- tion sociale. Du point de vue « fonc- tionnement » le Centre Médico-Péda- gogique a introduit un régime de vacances scolaires identique au régime proposé par le Ministère de l'Educa- tion Nationale en ce qui concerne la durée globale, mais différent en ce qui concerne la répartition des différentes plages de temps libre. Des réflexions d'ordre médical, notamment le souci d'assurer une certaine continuité dans les traitements et rééducations appli- qués, mais également d'ordre pédago- gique, notamment le souci de mainte- nir les acquis scolaires, sont à la base de cette option pour le régime de vacances et de congés scolaires adapté. Les résultats scolaires actuels et les réussites de différents essais de réintégration confirment que cette mesure a été dans l'intérêt des enfants que désire innover afin de trouver des pour assurer le plein développement infirmes moteurs. Pendant leurs réponses encore plus adaptées aux de sa personne. Cette solution n'est vacances de Pentecôte tous les enfants questions qui se posent au niveau de pas à généraliser à tous les cas concer- qui le désirent ont la possibilité de l'éducation, de la scolarité et de la nés. Si l'intégration dans les écoles participer à une colonie de vacances rééducation. Des essais de mise en ordinaires respecte les intérêts de l'en- organisée par le personnel du Centre pratique d'un système pédagogique fant et assure une prise en charge glo- Médico-Pédagogique. Ce séjour à inspiré de la pédagogie conductive du bale et continue, alors nous nous trou- l'étranger se fait normalement en deux Dr Andras Petö sont en cours. vons devant une alternative vraie. Tous groupes pour respecter le plus possi- les professionnels et les parents doi- ble les intérêts des enfants. L'admission d'un enfant affecté de vent prendre leur responsabilité. Il Du point de vue « méthodes appli- troubles moteurs dans une école spé- importe de bien orienter les enfants quées » le Centre Médico-Pédagogi- cialisée peut être la solution de choix qui nous sont confiés.

Inauguration officielle de l'Année Internationale de la Famille Clôture de l'Année Européenne des Personnes Agées

À l'occasion de l'inauguration offi- cause familiale. Votre présence est cer- modèles familiaux issus de traditions, cielle de l'Année Internationale de la tainement, pour tous ceux qui assistent d'expériences diverses et aux compor- Famille et de la Clôture de l'Année aujourd'hui à cette réunion, un encou- tements sociologiques les plus diffé- Européenne des Personnes Agées, une ragement à persévérer, dans leur tra- rents. séance académique a eu lieu le 27 vail, à sacrifier beaucoup de temps novembre 1993 à l'Hémicycle du Cen- libre pour une cause qui, à tous, nous Mais tous ces modèles de vie parta- tre de Conférences au Kirchberg, et ce semble si importante. gent entre eux une dénomination com- en présence de Son Altesse Royale la mune qu'aucun n'est prêt à abandon- ner, à savoir le nom même de Grande-Duchesse. « famille ». À cette occasion Monsieur le Ministre Altesse Royale, a fait le discours sui- Messieurs les Ambassadeurs, Cette dénomination commune, à vant : Monsieur le Premier Ministre, laquelle tous sont attachés, va, à mes Messieurs les Députés, yeux, plus loin que l'attachement à un Chers invités d'honneur, simple « signifiant », mais symbolise la Altesse Royale, Mesdames, Messieurs, volonté de chacun, de tous, de se rap- procher de ces valeurs que représente Permettez-moi, au nom de l'assistance, Des familles soudées de l'après- encore aujourd'hui la famille : bon- de Vous remercier d'avoir bien voulu guerre, unies par l'épreuve et le mal- heur, sécurité, partage avec l'autre, accepter la présidence du Comité heur, aux familles bousculées et avec celui qu'on aime. d'Organisation de l'AiF ainsi que de déboussolées sorties des événements Votre présence ici, aujourd'hui, parmi de 68, des familles nombreuses aux « Et la famille enracinée (...) nous. Par Votre engagement Vous familles monoparentales, nous Refleurit d'année en année, témoignez de Votre intérêt pour la connaissons aujourd'hui nombre de Collective immortalité. »

35 C'est par ces quelques mots que Quelles réponses fournir à toutes ces société, un certain nombre d'autres Lamartine dépeint la famille. Enraci- questions ouvertes ? Comment les buts. née en l'homme, immortelle, valeur aborder ? collective et partagée qui refleurit, Les déficits en termes de naissances Lorsque le 3 juillet 1951 Pierre Frie- ont fait naître des finalités démogra- créatrice de nouvelle vie, génératrice den fut le premier titulaire d'un noyau de civilisations. phiques, voire natalistes, d'autres fina- de Ministère de la Famille — il s'appe- lités, d'ordre secondaire, ont été C'est une image similaire qui est lait à l'époque le Ministère de l'Éduca- visées, comme par exemple l'instruc- reprise en traits simples dans le logo tion, de la Famille et de la Population tion des enfants ou des buts à carac- de l'Année Internationale de la — et lorsque 13 années plus tard le Dr. tère sanitaire. Famille : un cœur symbole d'amour, Colling — premier titulaire d'un porte- de joie, de bonheur couvert par un toit feuille à part — le Ministère de la Aujourd'hui, nous sommes obligés de signifiant sécurité et durée. Voilà éga- Famille, de la Population et de la Soli- dépasser la finalité essentielle qui était lement, en quelques mots, l'image darité sociale — entamèrent le travail, le simple allégement de charges sup- forte que je me fais de la famille. ils posèrent les premières pierres d'un plémentaires et nous sommes appelés édifice que nous avons, depuis lors, à cibler plus précisément les soutiens C'est aussi cette vision, cette image de financiers, notamment, et cela est la famille qui m'a fait accepter, avec certainement développé et agrandi, mais dont les valeurs créatrices restent devenu un des nouveaux principes de joie, la responsabilité qui est aujour- notre politique familiale, de garantir le d'hui la mienne. Avec plaisir et dans la toujours identiques et partagées. Au début il y avait certainement le libre choix des parents quant à leur conscience que cette tâche qui m'était mode de vie familiale. Ce libre choix confiée était de celles qui façonnent principe de la justice et de la solidarité sociale. Principe qu'on a voulu mettre me paraît être un des facteurs essen- l'avenir, qui interviennent directement tiels permettant de créer aujourd'hui dans ce que les gens ont de plus pro- en musique tout d'abord par des com- pensations matérielles en faveur des un environnement favorable à la venue fond, de plus intime, dans ce qu'ils de l'enfant. Ce principe implique bien vivent au quotidien, tâche qui, par voie familles et cela par le double volet des prestations familiales et des réduc- évidemment une approche dépassant de conséquence, contribue à faire ou à le simple soutien financier et des défaire les sociétés. tions fiscales par l'application d'un quotient familial. mesures telles les foyers de jour ou le Pleinement conscient également que placement familial ont été, à côté de les problèmes qui allaient se poser Tous les gouvernements qui se sont l'allocation d'éducation, mises en n'étaient pas des moindres. N'en succédé depuis 1945 ont œuvré dans place. citons que quelques-uns et je voudrais le but d'une amélioration tant des commencer avec ce que Monsieur réductions fiscales que des prestations Un autre principe toujours en filigrane Gérard Calot a appelé le « mal pro- directes en les étendant à tous les de notre action politique est celui de la fond et insidieux » de notre société groupes socioprofessionnels, en les solidarité. Solidarité avec les plus pau- luxembourgeoise, la sous-fécondité et diversifiant suivant les besoins spécifi- vres, les démunis, les plus touchés par tous les problèmes démographiques ques des familles. Tout au long de ces le malheur. Centres d'accueil, foyers qui en découlent. développements, parfois très ardus, pour sans-abri, logements et centres depuis les premières prestations consi- d'accueil pour réfugiés, aide sociale Je continuerai par toute la problémati- dérées encore comme une aide d'as- d'urgence, voilà quelques mots clés que à laquelle nous sommes confron- sistance publique jusqu'aux alloca- révélant les formes qu'a pris la mise en tés au niveau des personnes âgées. tions actuelles universellement pratique de ce principe. Beaucoup, Une société vieillissante et une solida- admises comme des prestations de la énormément a été investi, beaucoup, rité familiale rétrécie laissent à l'État sécurité sociale, l'objectif primordial énormément reste à faire. Nous en de nouvelles et de lourdes responsabi- poursuivi par la politique familiale a sommes conscients et nous y travail- lités qui à mes yeux constituent un des été et reste toujours l'intérêt de l'en- lons, ensemble avec beaucoup de per- défis majeurs de l'action politique fant. Les prestations familiales sont sonnes, de nombreuses associations actuelle et à venir. notamment définies dans l'exposé des de toutes sortes, des bénévoles, vous, motifs de la loi du 29 avril 1964 sur qui aujourd'hui êtes dans cette salle et J'ajouterais également toutes les nou- qui avez pris à cœur ces quelques mots velles données qu'apporte l'évolution les prestations familiales comme « un procédé de redistribution du revenu si significatifs et si vrais d'Antoine de sociologique nécessaire de la femme St. Exupéry : dans notre société. L'égalité entre national effectué dans l'intérêt des hommes et femmes tant au niveau de enfants au nom d'un principe de soli- la vie familiale qu'au niveau de la vie darité sociale ». « Chacun est responsable de tous. professionnelle, transforme nécessai- Chacun est seul responsable. Chacun Aujourd'hui toutes les législations est seul responsable de tous. » rement les modes de vie familiale et reconnaissent que la finalité fonda- crée de nouveaux besoins. mentale des prestations familiales est Je tiens, vous tous, à vous remercier. À la société de s'adapter. Aux respon- d'alléger les charges supplémentaires Votre travail nous est essentiel. Il est sables politiques d'imaginer et, sur- que doit supporter une famille ayant précieux et préserve à notre société tout, de réaliser les solutions adé- des enfants à charge par rapport à un actuelle une part de sa dignité. quates. ménage sans enfants ou par rapport à un célibataire. Et j'en viens par là à un dernier prin- J'aimerais citer également un qua- cipe de base de la politique familiale et trième volet de la politique familiale Le but essentiel des prestations fami- sociale, celui de la « dignité de dont l'importance semble, à mes yeux, liales est donc de redresser entre deux l'homme ». Notre travail consiste à vitale : c'est celui de l'intégration dans familles de niveau économique identi- aider les familles qui ont des pro- notre société des familles étrangères, que, le déséquilibre provoqué chez blèmes, à soutenir tous ceux qui sont 30 % des personnes vivant au Luxem- l'une par la survenance et la charge en difficultés. Ce soutien, certes bourg sont concernées. Vaste chantier d'enfants, étant entendu que cela est d'abord d'ordre matériel, doit cepen- où il nous faudra construire, ensemble, vrai pour la famille aisée comme pour dant toujours se faire dans le respect pierre par pierre, cette maison com- la famille de condition modeste. de l'individu, il doit permettre à cha- mune, qui permettra de nous abriter À cette finalité se sont ajoutés, au fur que homme de préserver cette tous. et à mesure de l'évolution de la « dignité » qui lui est essentielle.

36 J'aimerais à cette place, citer comme exemple de l'application de ce prin- cipe, la politique pour personnes âgées que nous essayons de mettre en œuvre depuis quelques années. Partant d'une analyse des besoins des personnes âgées elles-mêmes et constatant que la plupart souhaitent rester le plus longtemps possible dans leur propre domicile, près de leurs amis, près de leur famille, dans un environnement qu'elles connaissent depuis longtemps, nous avons déve- loppé un important programme de services de maintien à domicile — soins, aide à domicile, foyers de jour, repas sur roues etc. — aujourd'hui dis- ponibles sur tout le territoire. Par ail- leurs, nous avons voulu créer des infrastructures lourdes permettant aux C'est également la raison pour surtout, parce qu'elles ont contribué personnes âgées de se créer un nou- laquelle, aujourd'hui, je suis particuliè- au succès de l'Année Européenne des veau chez-soi, un nouveau domicile rement fier de parler devant un audi- personnes âgées et de la solidarité ouvert vers l'extérieur et leur permet- toire composé de personnalités si dif- entre les générations ou qu'elles tant de demeurer dans la même cham- férentes, aux idées parfois complémen- contribueront au succès de l'Année bre, leur chambre, et cela quel que soit taires ou même opposées, mais réu- internationale de la Famille. leur degré de dépendance. Cette façon nies ici parce qu'elles croient en la jus- de procéder respecte leur individua- tice sociale, en l'idée de la famille, à la Permettez-moi, simplement, de vous lité, leur volonté, leur dignité. Ainsi solidarité en général et à la solidarité dire, à vous tous, Merci et bon cou- sont nés les centres intégrés pour per- entre les générations en particulier et, rage. sonnes âgées. Justice, solidarité, dignité, voilà donc quelques axes qui ont guidé nos Préparatifs de l'année internationale de la Famille réflexions politiques. Je voudrais encore y ajouter l'esprit dans lequel (1994) depuis de nombreuses années tous mes prédécesseurs ont mené la politi- que familiale et que j'essaie de préser- 1. PRÉSENTATION ET OBJECTIFS Le 27 mars 1992, lors de la première séance du Comité, Monsieur Boden a ver : un esprit d'ouverture et de tolé- L'Assemblée Générale des Nations rance. pu annoncer que S.A.R. la Grande- Unies, par sa résolution no 44/82, Duchesse avait bien voulu accepter la Une politique qui se veut d'abord adoptée le 8 décembre 1989, a pro- Présidence d'Honneur du Comité ouverte à toutes les formes de vie clamé 1994 Année Internationale de Luxembourgeois. familiale et qui soutient les choix indi- la Famille (AIF). Le thème en est le suivant : « Les ressources et les res- viduels qui peuvent être pris en la Dans le cadre global des nombreux matière. Une politique consciente que ponsabilités de la famille dans un monde en mutation ». projets à caractère socio-familial, les la famille, protéiforme, à facettes mul- manifestations plus ponctuelles de tiples, a subi maintes mutations mais Dans la même résolution, l'Assemblée l'AIF poursuivent les objectifs que persuadée également que malgré cette voici : évolution accélérée elle a su préserver a décidé que les principales activités les valeurs qui sont essentielles à de la célébration de l'AIF devront être — sensibiliser le grand public pour les organisées aux niveaux local, régional valeurs de la vie en famille ; l'équilibre de chaque homme et qu'elle et national. Les initiatives développées vaut, aujourd'hui plus que jamais, la doivent viser une meilleure compré- — promouvoir un climat socio-familial peine d'être soutenue. hension de la part des Gouverne- favorable aux familles et aux Esprit d'ouverture et de tolérance éga- ments, de tous les responsables et du enfants ; lement par le fait que toutes les public en général, du rôle de la famille — encourager les responsables de la familles de pensée sont appelées à comme cellule naturelle et fondamen- vie sociale et professionnelle ainsi œuvrer ensemble à ce travail que je tale de la société. que les organismes de tout genre à viens de décrire. Si le Gouvernement a prendre en considération les exi- choisi de travailler avec les associa- Un emblème officiel a été créé à la gences de la vie familiale et les mis- tions les plus diverses, dans un esprit demande de l'ONU. sions éducatives des parents ; de subsidiarité, c'est d'abord parce — présenter les initiatives socio-fami- qu'il estime, entre autres, que la plura- liales qui sont réalisées tant par les lité et la tolérance sont dans ce secteur 2. COMITÉ LUXEMBOURGEOIS pouvoirs publics que par des orga- absolument indispensables. C'est éga- Monsieur le Ministre de la Famille et nismes privés ; promouvoir l'exten- lement parce qu'il est persuadé que de la Solidarité a pris l'initiative d'ins- sion des services existants et la nul ne saurait faire un meilleur travail tituer un Comité Luxembourgeois concrétisation de projets nou- dans ce domaine que l'initiative pri- pour l'Organisation de l'Année Inter- veaux ; vée. Elle en a l'expérience plusieurs nationale de la Famille. Une associa- — promouvoir une pédagogique de fois séculaire. Les résultats jusqu'à tion sans but lucratif s'est constituée l'initiation à la vie en communauté présent obtenus ne font que confirmer pour gérer les problèmes administra- familiale auprès des enfants et des ce choix. tifs et financiers. jeunes ; • souligner les responsabilités psy- (présidence : Madame Renée 4. PROJETS cho-éducative et socio-politique des Schlechter, Action Familiale et familles ; encourager les initiatives Populaire) 1) Sensibilisation et relations publi- d'entraide ; contribuer à la revalori- ques sation de l'engagement social béné- 3) Formation et Animation — propagation de l'emblème offi- vole ; (présidence : Madame Gisèle ciel Kirsch, (autocollants, emballages de pro- • créer des occasions de rencontre, Action Catholique des Femmes duits luxembourgeois, sachets en d'échange et de fête ; susciter une Luxembourgeoises) lin...) ambiance favorable à la cohabita- — timbre spécial tion interculturelle des familles 4) Action socio-politique — calendrier (Union luxembour- vivant au Luxembourg ; (présidence : Madame Lily Gan- geoise des consommateurs) • favoriser le dialogue, l'échange et la sen, Foyer de la Femme) — affiches (en collaboration avec coopération entre les générations des élèves de la section Beaux- différentes ; contribuer à l'intégra- 5) Publication destinée à des enfants Arts du Lycée Technique des tion socio-culturelle tant des jeunes de 9 à 12 ans « In Familie leben » Arts et Métiers) que des personnes âgées ; (présidence : Monsieur Raymond — concours divers (poèmes, disser- Hoffmann, instituteur) tations, pièces radiophoniques, • propager au sein des communautés sculptures) familiales des styles de communica- 6) Publication d'une nouvelle bro- — prix « Fir d'Famill » tion favorisant l'épanouissement chure s'adressant aux jeunes cou- — stand sur la foire d'automne personnel, la responsabilité indivi- ples 1994 duelle, la solidarité collective. (présidence : Madame le Docteur — séance académique (ouverture Marie-Paule Molitor, officielle de l'AIF) Mouvement luxembourgeois pour — publication de 2 brochures 3. GROUPES DE TRAVAIL le planning familial et l'éducation (interviews avec 60 personnalités sexuelle) vivant au Luxembourg ; présen- Lors de sa séance du 23 avril, le tation de 12 familles) Comité a décidé d'instituer 8 groupes 7) Réflexion fondamentale sur la — journée du 15 mai de travail chargés d'élaborer des pro- famille positions concrètes et de réaliser les (présidence : Monsieur Claude projets retenus : 2) Activités à caractère culturel et Levy, artistique Association Luxembourgeoise — exposition photographique sur la 1) Sensibilisation et relations publi- pour les Nations Unies) vie en famille ques — concerts familiaux avec la musi- (présidence : Madame Mady Moli- 8) Guide pour jeunes : Vos droits et vos devoirs de 12 à 18 ans que militaire tor, (présidence : Monsieur Jos Bever, — production d'un CD/cassette sur Union Luxembourgeoise du Sorop- Service National de la Jeunesse). les relations enfants-adultes timist International) (groupe Serge Spirinelli) Dès la rentrée scolaire 1992/93 les — production d'un « jingle » (Mon- 2) Activités à caractère culturel et groupes de travail se sont réunis à un sieur André Reichling) artistique rythme régulier. — stages « Musique en famille — Familles en musique » (Madame le Professeur Marianne Wiltgen) — « expo peinture » (tableaux d'amateurs) — cabaret « Famill » (projet en dis- cussion) — concert de bienfaisance du « Gewandhausorchester » de Leipzig avec Kurt Masur (29 octobre 1994)

3) Formation et Animation — « Familjeforum » conférences avec des orateurs renommés — journées familiales régionales (Esch-sur-Alzette, Diekirch, Echternach, Grevenmacher, Wiltz) — congrès international du 12 au 15 mai 1994 thème : « Vivre et gérer la fragi- lité de nos relations » — séminaire interconfessionnel (Abbaye de Clervaux) Le 5 novembre 1993, Leurs Altesses Royales la Grande-Duchesse et la Grande-Duchesse — promenades familiales (en colla- Héritière ont reçu en audience, à la Villa Vauban, les responsables de l'organisation de l'An- boration avec des Syndicats d'ini- née Internationale de la Famille. tiative locaux)

38 — publication de brochures — programme d'action socio-politi- — rencontre de clôture (8 janvier que au niveau local 1995) (« Kanner- a Familjefrëndléch — « Kannerfilmfestival » Info Video Gemengen ») Center — sécurité sur les routes, campagne — « Kanner- a Jugendkonferenz » de sensibilisation — « Familjebus » (en collab. avec le Ministère des animation et information ambu- Transports) lantes (ancien bus des TICE) — séminaire sur le thème des devoirs à domicile 4) Action socio-politique en faveur (en collab. avec l'ASTI) des familles 5,6,8) publications — publication d'un code de la famille 7) Réflexion fondamentale sur la (Mademoiselle Simon) famille — programme d'action socio-politi- — élaboration d'une « Charte des que au niveau national Familles au Luxembourg »

Towards a European Monetary Union A View from Luxembourg Presentation by Mr Jacques Santer, Prime Minister, at the European Finance Convention, Brussels, 29 November 1993

Ladies, Gentlemen, yours — the fundamental message that ought to have a look at both the results overall political as well as market com- achieved and the issues that need to be Rather than waiting for the end of my mitment to EMU has not abated, tackled in the short- and medium- intervention to thank you for being thanks to continued recognition of its term. The methodological framework here today and listening to at least intrinsic merits. Initiatives of this type for carrying out such an exercise may seven speeches — including my own — can therefore usefully contribute to be based on the concept of conver- on Economic and Monetary Union, I restore momentum in a cause that is gence. As you know, the Treaty on think I ought to thank you for this basically a valuable one. European Union does not impose on effort right at the outset of my inter- Member States the fulfilment of any vention. So please, accept my full and Monetary union as it is sketched out in requirements for entering Stage Two heartfelt gratitude. the Maastricht Treaty is the logical of EMU ; it calls for respecting a num- consequence of the single market pro- ber of so-called convergence criteria There is no ironic flavour attached to only for the entrance into Stage Three. this, my initial, remark. As a matter of ject. In the absence of monetary union, the construction of an integrated However, as an analytical tool for fact, one cannot deny that public sup- measuring progress towards economic port for the European integration pro- economic and financial area would be structurally exposed to a number of and monetary union, these particular cess has continuously faltered during criteria, supplemented with a few the last one-and-a-half year or so, and risks including, for instance, protec- tionism. The complete freedom of others, are useful at any time. By going that it presently stands at an uncom- over them in turn, I will also spend fortably low level in a number of EC trade and of capital movements, the right to live and work anywhere in the some words on my own country's Member States. One of the main rea- positions. sons for the decline in public support Community, and the commitments to is certainly the decline in economic exchange rate stability — all elements conditions in the Community. When which define the construction of the Convergence should be achieved at a the economy enters into a recession, single market — cannot per se con- high degree ; this is a precondition for people are concerned with their own stitute a stable model if their only a smooth functioning of a stability- personal situations ; they are not, or assistance is the mere co-ordination of oriented monetary policy. Price sta- only marginally, concerned with global policies and the existence of limited bility is one of the main objectives as issues and visions. The EMU project mechanisms of exchange rate support. spelt out in the Treaty on European is perceived as a vision-type project, From this perspective, Maastricht is a Union, and sound public finances and that makes it somewhat hard to sensible proposal to give consistency should contribute to attaining that sell in the present economic context. and stability to the single market objective. The achievement of conver- model. It has, moreover, the inherent gence with respect to price stability capacity of fostering the European In this rather delicate situation an and fiscal positions very much integration process by attenuating depends on the economic framework event such as this week's European phases of advance and retreat. Finance Convention provides a good in each Member State. Convergence of opportunity both to reassess EMU other important variables, such as issues in the light of ongoing develop- Now, at the present juncture of the interest and exchange rates, also ments and to convey — via an audi- ending of Stage One and the begin- depends on market perceptions of ence of influential persons such as ning, in a few weeks, of Stage Two we economic policies ; hence, the para-

39 mount importance of pursuing rate has come down to about 7 per senting the Community average at the credible policies. cent, and the dispersion around this time of the Maastricht negotiations - figure is also very narrow. Although the current trend is pointing towards The Treaty on European Union men- an average debt to GDP in the Com- tions four convergence criteria. interest rates are still high, the current trend points into the direction of a fur- munity higher than the prescribed Concerning the inflation criterion, its ther decrease, which mainly reflects a limit. Increasing debt induces higher rationale is twofold. On the one hand, decline in inflation expectations. This expenditures in interest payments, a a low rate of inflation is the pre- is quite a positive outlook, indeed. form of spending that does not have the characteristic of being productive requisite for sound medium-term Most countries in the Community, growth as it contributes to an efficient spending ; moreover, the higher inter- including my own, would currently ful- est payments are, the harder consoli- allocation of resources. On the other fil this particular Maastricht criterion. hand, convergence in inflation perfor- dation efforts become, as primary sur- A small problem for Luxembourg, and pluses need to rise in accordance. mance is needed in order to avoid maybe some other countries, is con- losses in competitiveness if adjust- nected with the measurement of inter- ments via the exchange rate are no est rates ; according to the respective The recognition of recession as the longer possible. It is fair to say that a protocol annexed to the Treaty, the major determinant of the worsening of lot has been achieved with respect to underlying instruments should be budgetary situations should, however, inflation convergence in the Com- long-term government bonds or com- not lead to complacency. There munity during the last years. Further- parable securities. In Luxembourg remains an urgent need to consolidate more, there was considerable progress there is hardly any secondary market fiscal positions. The task is admittedly in convergence of inflation rates for government bonds, the reason not easy at all, since it puts the towards a low level. being that existing government debt dilemma of either meeting the conver- stands at a very low level and that it is gence criteria and thereby risking to The average inflation rate in the Com- exacerbate recessionary pressures or munity, as measured by the consumer generally held in investors' portfolios price index, presently stands at 3.3 per until maturity. However, at the end of not meeting the criteria and then mis- cent, and the dispersion around this last month we launched a new issuing sing the goal of entering monetary figure is not excessively wide ; this is programme of linear obligations with a union. But, you really can believe me quite a remarkable achievement. maturity of 10 years and a coupon of that I do not know of any fellow head Admittedly, the recent economic 6.5 per cent. The recurrent character of government who would not be fully downturn in the Community has con- of these issues as well as a number of aware of the problems involved and at tributed favourably to this perfor- other features are likely to eventually the same time willing to tackle them mance as has the fall in import prices. contribute to the unfolding of a sec- with determination. But much of the merit is also attribut- ondary market in government paper able to the implementation of conver- and, hence, to a benchmark interest Concerning the fiscal position of my gence programmes in the majority of rate. own country, I must confess that we individual Member States as well as to are in a rather lucky situation. Govern- the effect of increased competition Having dealt with the two convergence ment deficits have been at around 2 to resulting from the single market pro- criteria to which Member States 2.5 per cent of GDP in the last three gramme. Finally, the tight monetary responded in an overall satisfactory years after a prolonged period in the policy stance prevailing over the past manner, I now come to the one which eighties when the government ran con- years, especially when the economy causes real problems in terms not only secutive surpluses. tended to overheat, equally con- of convergence, but also in terms of tributed to the good inflation perfor- political and social cohesion in a num- Moreover, the stock of public debt mance. ber of Community countries. I mean currently hovers at around 6 per cent the public finance criterion, with its of GDP. And, projections for the com- Turning to my own country, I must two facets of limitations on deficits ing years do not hint at a potential admit that the present annualized and on the stock of debt. worsening of these ratios. In Luxem- figure of 3.5 per cent rise in the con- As a matter of fact, while the average bourg successive governments have sumer price index does not fully sat- government deficit in the Community traditionally taken the view that the isfy me. With this figure Luxembourg's was almost halved during the eighties public finances should, at least in the inflation rate is too high in relation to to less than 3 per cent of GDP, it rose medium-term, be in equilibrium or, both the fundamental objective of to more than 6 per cent in 1993, a preferably, in surplus. price stability and the results obtained movement which is not only worrying by the three best performers in the The fourth and last criterion by which by its amplitude but also by its speed. covergence is formally to be measured Community. This somewhat unsatis- For the largest part the deterioration is factory situation has to do with the according to the Treaty is the one due to cyclical factors and not to an relating to exchange rate stability. extreme openness of the Luxembourg absence of adjustment efforts ; indeed, economy and its specific trade pat- Although still a valid one after the many governments have introduced fluctuation bands of the Exchange terns. But there may also be internal budgetary adjustment packages allow- factors of a structural nature which Rate Mechanism have been enlarged, ing most of them to achieve small pri- the criterion potentially allows now contribute to underlying price press- mary surpluses, i.e., balances exclusive ures. Therefore, we certainly need to for greater flexibility with respect to of interest payments. Unfortunately, monetary policy, and it implies a cer- pay close attention to developments in though, budgetary plans have been this area, since this specific Maastricht tain change of regime in monetary pushed off-track by the unexpected co-operation in the Community. And criterion is the only one with which growth slowdown. compliance by Luxembourg could be here, there is again positive news to slightly at risk. With rapidly increasing deficits the report. As a matter of fact, in spite of stock of public debt in the Community the potential for larger differentiation A second criterion listed in the Treaty has equally been growing at a rapid of monetary policies within the pertains to convergence in long-term pace. While under the public finance modified EMS, there has been no interest rates. In line with progress criterion government debt in indivi- dramatic adjustment in the monetary made in the reduction in inflation, the dual Member States should not exceed stance in individual Community Community average long-term interest 60 per cent of GDP — a number repre- countries relative to others. The

40 cautious approach to interest rate legislation that will enact full central tions have improved, partly as a result reductions that has been adopted bank independence much ahead of the of the successful implementation of reflects a desire to maintain a commit- timetable. Respective legislation, in a the single market programme, other ment within the Community to mon- number of instances, not only pertains elements such as the trend towards etary co-operation based on stable to the establishment of independence, equalization of living standards and. exchange rates. but rather encompasses a whole range foremost, the employment situation have deteriorated markedly. This, I must say, fills me with great of provisions including reforms aiming comfort, because another, more selfish, at the modernisation of monetary pol- Unemployment has. indeed, become use of the potentially larger flexibility icy instruments and procedures. the single most important problem offered by the wider margins could In Luxembourg, the Government has currently facing the Community. Its have resulted in undesirable rounds of agreed and passed on to Parliament a mere size combined with a widely held competitive devaluations ... or should draft bill incorporating all require- perception of protractedness are at the I say devastations. Luxembourg, as ments in the monetary field relating to root of a number of severe and closely you may know, attaches greatest Stage Two as well as part of those intertwined problems. It is not my importance to stable exchange rates ; relating to Stage Three. The approach intention to use this forum for analys- they are its best hedging tool against chosen is thus not a minimalist ing them in turn. But, I may simply inflationary pressures. It is by now approach, and the new law will con- point out that in the context of what common wisdom that a necessary con- stitute an important move towards pre- we are discussing today, these prob- dition for exchange rate stability is paring Luxembourg's monetary auth- lems obviously have a bearing on the achieved by the pursuit of consistent ority for its role in the future prevailing sentiment among people and sustainable economic policies. European System of Central Banks. towards the integration process itself ; The Luxembourg government's This leads me to yet another aspect of declining public support of EMU can, general stance is to adhere strictly to institutional convergence, namely the in part, be directly connected with the this postulate ; and, in its role within efforts that have been or are currently unemployment issue. the monetary association with Bel- undertaken at Community level. And Now, Ladies and Gentlemen, where gium, it is glad to have as a partner a here, I would like to mention two areas do we go from here ? Undoubtedly, government which thinks exactly the where progress is indeed excellent. the two areas on which our efforts same. First, secondary legislation with must concentrate most intensely are In sum, Ladies and Gentlemen, at the respect to core issues such as the ban the fiscal positions and the unemploy- risk of oversimplifying the issue a on privileged access to financial ment situation. Both issues are closely little, I currently see three of the Maas- institutions, the prohibition of mon- linked as they are to a significant tricht convergence criteria moving into etary financing, the excessive deficit extent determined by the same factor, the right direction and only one that procedure, and the obligation of namely the lack of satisfactory econ- causes real problems. I will come back Member States to consult the Euro- omic growth. Moreover, the costs of to these problems and also touch upon pean Monetary Institute on national unemployment have a direct impact the prospects for effectively dealing proposals for monetary legislation, is on public finances, thus adding to the with them. But, before doing so, I about to be finalised and adopted by difficulties in adjusting these. would like to still add a few thoughts the Council of Ministers, just in time The primary focus of economic on convergence. for the Start of Stage Two. policies must therefore be on creating The Maastricht criteria are so-called Second, preparatory work within the the conditions that are conducive to a nominal convergence criteria, and confines of the Committee of Central robust non-inflationary pick-up in their fulfillment is compulsory. For the Bank Governors — which will melt activity. By stressing the words 'crea- purpose of assessing the current state into the Council of the EMI in a few ting the conditions' my intention is to of affairs comprehensively and thereby weeks — is very well advanced. Mon- dismiss potential believes that we allowing for a better judgement on the etary union issues relating to the con- ought to have in mind a sort of degree of commitment towards EMU, figuration European payments sys- demand management policies in the it might be useful to complement the tems, the harmonisation of statistics, keynesian sense. Those policies have analysis with a number of other indi- technical aspects of a European ban- been shelved by most countries after cators of convergence. knote, the establishment of an the second oil price shock in the late accounting framework, are only some seventies, and there is no case for Concerning institutional aspects of elements of a longer list of preparatory unpacking them now. EMU, I repeatedly notice a lack of tasks belonging to the co-operative emphasis on this particular issue in the endeavour of Community central Rather, the overall strategy ought to public debate. However, this is prob- banks. As far as their traditional generate policies aiming at both the ably the area where progress in terms reserve and their new quest for inde- establishment of a sustainable sta- of convergence is the most advanced pendence permits, I would consider it bility-framework and the removal of among Member States. Institutional appropriate to pay some tribute to the rigidities and obstacles impeding convergence is important not only for work done by central banks in this growth. In addition to a sound mon- signalling Treaty commitment ; it also particular area. etary and fiscal policy-mix, ingredients carries the potential of enhancing the of such a strategy are structural credibility orientation, thereby induc- To summarize my last remarks, institu- reforms leading to increased labour ing a lowering of interest rate risk pre- tional convergence, whose relative market flexibility and investment mia. importance for progressing towards a profitability, fiscal adjustments aiming single currency is often disregarded, at higher national savings and, free At the center of institutional conver- trade arrangements. gence is the concept of central bank has made very great strides forward. independence. Although only one This also constitutes good, or even Achieving the desired objectives is component of central bank independ- excellent, news. basically the responsibility of individ- ence, namely the prohibition of mon- Unfortunately, however, there is ual Member States. However, with the etary financing, must be in effect at the another bit of bad news to report, too. beginning of Stage Two of EMU econ- start of Stage Two, a number of coun- While, in terms of real convergence, omic co-operation in the Community tries have already passed or proposed elements such as supply-side condi- is making a substantial leap forward.

41 As a matter of fact, Article 103 of the achieved in terms of overall conver- and Gentlemen, is not the Luxem- Treaty provides for the adoption of gence — a fact which is not always bourg view. broad guidelines on the economic properly acknowledged — there are a Thank you for your kind attention. policies of the Member States and of few aspects of it that are still unsatis- the Community. Heads of State or factory. Being unsatisfactory they bear Government will, in a few days, com- the risk of affecting EMU commit- mence with a regular exercise of for- ment negatively in addition to consti- Réunion des Douze avec mulating and agreeing such broad gui- tuting economic problems in them- delines. In addition, they will consider selves. It appears to me, though, that les parties yougoslaves the proposals put forward by the Com- policy makers have acquired a clear mission in its White paper on compe- view on the issues at stake. And, there Comme décidé à l'occasion du titiveness, growth and employment. are precise indications that they are Conseil de l'Union le 22 novembre willing to act accordingly, in terms of 1993 à Luxembourg, l'Union euro- I wouldn't shy away from attributing a both national adjustment efforts and péenne a invité les parties au conflit very high value to this kind of Com- effective co-operation at Community dans l'ex-Yougoslavie à une réunion munity efforts. They are basically sen- level. Also, awareness of the credibility commune le 29 novembre 1993 à sible, they are timely, and they have the factor is building up quickly and Genève. potential for achieving targets. But, the strongly. Taken together, all these ele- L'initiative des Douze a visé à relancer recommendations that these initiatives ments form the right path to ensure les négociations en se fondant sur trois contain, can yield fruitful results only confidence and thereby leading to the priorités, à savoir une solution politi- if they are followed by credible action goals we are striving at. que pour la Bosnie Herzégovine, un on the part of policy and decision cessez-le-feu et un modus vivendi makers. Credibility is, indeed, a factor entre Serbes et Croates en Croatie, of highest importance in this connec- You may feel that this sounds all a little l'acheminement de l'assistance huma- tion, because markets, as I said earlier, nitaire aux populations. tend to tag currencies according to this bit dogmatic. But let me then pose a variable. blunt question : Is there any meaning- Le Ministre des Affaires étrangères ful alternative ? My answer to that Jacques F. Poos a représenté le In conclusion, Ladies and Gentlemen, question would be no ... unless the Luxembourg à l'occasion de cette réu- although a great deal has been goals were changed. And that, Ladies

L'Union de l'Europe occidentale après le Conseil des Ministres de Luxembourg * Discours de M. Jacques F. POOS, Ministre des Affaires étrangères, Président en exercice du Conseil des Ministres de l'Union de l'Europe occidentale, prononcé devant l'Assemblée parlementaire de l'UEO à Paris, le 30 novembre 1993

Monsieur le Président, Commission politique et de la — la négociation d'un accord de paix Mesdames et Messieurs les membres défense. Ainsi, c'est à l'Assemblée de pour la Bosnie-Herzégovine ; de l'Assemblée, l'UEO qu'allait la primeur de nos — l'établissement d'un modus vivendi informations sur les travaux du pour les territoires croates sous M'adresser à l'Assemblée parlemen- Conseil. mandat de la FORPRONU. taire de l'UEO dans la semaine qui suit le premier Conseil des Ministres Lors de cette rencontre, j'ai évoqué Deux autres « Conférences de Lon- sous présidence luxembourgeoise est à entre autres les résultats de la réunion dres » pourraient être organisées à la fois un privilège et une obligation du 22 novembre à Luxembourg, où les moyen terme, afin d'arriver à une solu- que j'assume avec plaisir. Je remercie Ministres des Affaires Étrangères des tion de tous les autres problèmes de donc l'Assemblée et son président, Sir Douze ont adopté un plan d'action l'ex-Yougoslavie, y compris celui du Dudley Smith, de cette invitation. Y pour l'ex-Yougoslavie. Kosovo. donner suite s'inscrit dans le renforce- ment des relations politiques entre Je rappelle que l'Union Européenne a Hier, j'ai participé à Genève à la réu- l'Assemblée et le Conseil qui fait par- décidé de lancer une nouvelle initia- nion entre les Ministres des Affaires tie du programme de la Présidence tive diplomatique à partir du constat Étrangères des Douze et les Présidents luxembourgeoise. qu'une catastrophe humanitaire Izetbegovic, Tudjman et Milosevic. menace à l'approche de l'hiver, que la MM. Karadjic et Boban ont également Je tiens également à remercier Sir guerre et les atrocités se poursuivent et pris part à cette réunion. La Russie et Dudley de ses aimables paroles à mon que la négociation s'est enlisée. les Etats-Unis, ainsi que les autres égard, comme à l'égard de la Prési- membres du Comité directeur élargi, dence luxembourgeoise. Cette initiative porte, dans l'immédiat, y ont été présents à titre d'observa- sur trois actions prioritaires : teurs. Au cours de cette réunion, Le lendemain du Conseil, j'ai pu en — l'acheminement sûr et effectif de l'Union Europénne a exposé son plan discuter les résultats avec le Comité l'aide humanitaire en Bosnie-Her- et a écouté les premières réactions des des présidents et les membres de la zégovine ; trois Présidents.

42 S'agissant de l'action humanitaire, je de la position de la Croatie quant à trée en vigueur du Traité sur l'Union signale qu'une réunion parallèle s'est une application complète du plan Européenne dans la composition que tenue hier après-midi à Genève avec la Vance. Mais M. Tudjman devrait se prévoit la Déclaration du Conseil participation des principaux chefs montrer constructif, dans l'immédiat, européen extraordinaire du 29 octo- militaires bosniaques. Cette réunion a pour l'établissement d'un modus bre 1993. Ce fut la première fois que été présidée par Mme Ogata. La Prési- vivendi pour les territoires croates l'Union était officiellement présente à dence de l'Union Europénne et la sous mandat de l'ONU. Un tel statut l'UEO comme telle. Une étape politi- Commission Européenne ont déve- comporte un cessez-le-feu et des que importante dans la construction loppé à cette occasion l'action com- mesures de confiance. Celles-ci politique européenne a été ainsi fran- mune lancée par l'Union. devraient notamment améliorer les chie. communications dans toute la région. Il est trop tôt pour vouloir tirer un Le Président Tudjman a été, par ail- bilan définitif de cette nouvelle phase Trois dimensions politiques ont mar- leurs, découragé de lancer de nou- qué cette première réunion ministé- de négociation qui est en cours. L'ex- velles actions offensives sous peine de périence nous invite également à faire rielle de l'UEO après l'entrée en déclencher des mesures négatives vigueur du Traité sur l'Union euro- preuve d'une bonne dose de prudence. contre son pays. En revanche, une atti- Trop d'espoirs ont été déçus, trop péenne : tude conciliante de sa part conduirait — premièrement, la définition de nos d'engagements rompus pendant ce l'Union Européenne à développer ses conflit. relations avec l'Union européenne relations économiques et sa coopéra- sous une forme tout à fait compati- Deux conclusions peuvent d'ores et tion, y compris sur le plan humanitaire ble avec le développement de nos déjà être tirées de 'notre réunion avec la Croatie. rapports avec l'OTAN. À Luxem- d'hier : En conclusion, et suite à la réunion bourg, nous sommes déterminés - La première concerne l'action entre alliés européens en vue du humanitaire menée en Bosnie-Her- d'hier, je crois pouvoir affirmer que grâce à l'action de l'Union Euro- Sommet de l'Alliance qui aura lieu zégovine : la déclaration du 18 le 10 janvier prochain ; novembre dernier a été confirmée péenne un nouveau momentum a été créé. Cette réunion a souligné, une — deuxièmement, l'ouverture de la et complétés par deux autres décla- perspective d'un nouveau type de rations qui précisent les engagments fois de plus, que l'Union Européenne n'est pas disposée à se laisser découra- lien de l'UEO avec ses partenaires des différentes parties bosniaques. de consultation ; En plus, ces dernières, ont été ger ni par la complexité ni par la per- signées par les principaux diri- sistance de ce conflit atroce, qu'elle — troisièmement, la fixation des geants militaires. sait faire preuve au contraire d'imagi- conditions d'emploi, par l'UEO, du nation afin de recréer les conditions Corps européen parallèlement aux — La deuxième a trait à la négociation progrès réalisés dans le renforce- d'un plan de paix : les trois parties permettant de déclencher un proces- sus de paix et de soulagement des ment du rôle opérationnel de notre ont accepté de poursuivre immédia- organisation. tement la négociation à Genève sur drames humains. Mais comme l'a dit le Président Claes hier matin, il faut base de l'acquis obtenu sur le navire C'est dans cet ordre que mes commen- « l'Invincible » et sur base du nou- être clair sur un point : c'est en défini- tive des parties elles-mêmes que taires aborderont les principaux pas- veau plan d'action soumis par sages de la Déclaration de Luxem- l'Union Européenne. dépendra la solution. C'est de leur destin qu'il s'agit, c'est à elles de le bourg. La substance de notre proposition est comprendre et d'en tirer les conclu- * * * connue : nous avons fait savoir aux sions voulues. Une phase nouvelle dans le processus trois parties que la négociation d'un J'en viens maintenant aux résultats de de création d'une identité européenne accord de paix pour la Bosnie-Herzé- de sécurité et de défense a commencé govine devrait être basée sur les résul- la dernière réunion ministérielle de l'UEO. avec l'entrée en vigueur, le 1er novem- tats de la négociation menée jusqu'au bre dernier, du Traité de Maastricht. 20 septembre dernier. * * * L'élaboration d'une politique de Nous avons invité les Serbes à faire Deux conséquences majeures en des concessions territoriales addition- défense européenne à laquelle l'UEO découlent pour l'UEO. nelles de l'ordre de grandeur de celles est intimement liée, voire — le moment réclamées par le Président bosniaque venu — d'une défense européenne La première est de nature formelle : en septembre. En contrepartie, le dis- commune, vise précisément à doter dans la perspective de cette entrée en positif des sanctions serait progressi- l'Europe des moyens qui lui sont vigueur, le Conseil européen qui s'est vement suspendu, mais à trois condi- nécessaires pour relever les défis de tenu à Bruxelles le 29 octobre dernier, l'après-guerre froide. a adopté un document relatif aux tions : modalités juridiques et pratiques de la 1. un accord serait signé ; Il s'agit certes là d'un travail progressif mise en oeuvre du Traité de Maas- 2. il serait effectivement mis en œuvre qui nécessitera un effort de longue tricht. Ce document réserve un chapi- et respecté ; haleine. Mais désormais le train est sur tre à la politique étrangère et de sécu- 3. un modus vivendi serait trouvé les rails. rité commune. Une partie de celui-ci pour les territoires croates. Le Conseil des Ministres de l'UEO à concerne le développement des rela- Luxembourg le 22 novembre passé a tions entre l'Union européenne et M. Izetbegovic a été encouragé à donné lieu à 3 décisions et à l'élabora- l'UEO sur base de la déclaration que accepter le plan de paix si les Serbes tion d'un communiqué final substan- les Etats membres de l'UEO ont faite sont prêts à faire les concessions tiel, la Déclaration de Luxembourg. à Maastricht. demandées. L'appui que continue de lui apporter la communauté interna- Avant de commenter nos décisions, je L'annexe IV de ce chapitre concerne tionale justifie un tel encouragement. tiens à rappeler que ce Conseil de plus précisément notre Organisation. Aux Croates bosniaques nous avons l'UEO, constituait une première poli- Elle avait été approuvée par le Conseil demandé la confirmation de leur tique. permanent le 26 octobre dernier et le accord en septembre. L'Union Euro- En effet, ce fut le premier Conseil des Premier Ministre luxembourgeois avait péenne est consciente du bien-fondé Ministres de l'UEO à siéger après l'en- fait état de cet accord au Conseil euro-

43 péen. Pour le bon ordre, le Conseil des l'importance fondamentale pour la Une des questions les plus discutées Ministres de l'UEO réuni à Luxem- sécurité et la stabilité européenne d'un au Conseil fut l'évolution des relations bourg a confirmé cette approbation. partenariat transatlantique solide. La extérieures de l'UEO. Je renvoie sur mise en oeuvre du Traité de Maas- ce point à la Déclaration de Luxem- La deuxième conséquence qui se bourg. Je ne relèverai ici que nos rap- dégage de l'entrée en vigueur du Traité tricht permettra d'accroître la cohé- sion du pilier européen et de rehaus- ports avec nos partenaires du Forum de Maastricht a trait à la relation orga- de consultation. nique établie entre notre Organisation ser la contribution européenne à l'Al- et l'Union européenne. liance. Le développement de l'identité européenne de sécurité et de défense En effet, il est maintenant dans notre Dorénavant, l'UEO fait partie inté- sera un élément essentiel du partena- possibilité d'aborder une phase déci- grante du développement de l'Union riat transatlantique rénové et renforcé. sive dans l'histoire des relations de européenne. Prête à élaborer et à met- Enfin, ces processus européens sont l'UEO avec nos partenaires du conti- tre en oeuvre des décisions de l'Union appelés à contribuer à l'adaptation de nent européen. ayant des implications dans le l'Alliance aux nouveaux défis. domaine militaire, l'UEO servira de Avec la mise en oeuvre de l'Union bras armé et de bras opérationnel à La sécurité de l'Europe reste indisso- européenne et de la PESC, nos parte- l'Union européenne. ciable de celle de l'Amérique du Nord. naires d'Europe centrale s'attendent à Des liens transatlantiques étroits et le un renforcement de leurs relations La coopération pragmatique qui a déjà maintien en Europe de forces améri- avec l'UEO. fonctionné dans le passé entre l'UEO caines servent les intérêts de tous les et la Communauté Européenne est A Luxembourg, les Ministres ont Alliés et restent essentiels à la sécurité accueilli avec satisfaction les Accords ainsi institutionnalisée et intensifiée. de FAlliance. Les deux Présidences jouent un rôle européens récemment conclus. Ceux- essentiel à cet égard. Des efforts ci constituent le fondement d'une A l'avenir, lors de crises, l'UEO et coopération accrue ayant pour objec- conjoints ont été menés par la Prési- l'OTAN devraient avoir des consulta- dence belge et la nôtre en vue du Som- tif l'adhésion à l'Union européenne, met de Bruxelles. La Présidence tions, au besoin dans le cadre de réu- ouvrant elle-même la perspective luxembourgeoise de l'UEO est nions conjointes de leurs Conseils, sur d'une adhésion à l'UEO. convaincue de pouvoir assurer la la question de savoir si elles doivent même coopération avec la Grèce le coopérer et selon quelles modalités. Avec sa Déclaration de Luxembourg, semestre prochain. l'UEO a donné le bon signal. En effet, Le Sommet de l'OTAN sera pour l'Al- les Ministres ont invité le Conseil per- Les deux Secrétariats sont invités à liance une occasion importante manent à mener une réflexion sur un collaborer et à garantir la transparence d'adapter ses structures et procédures statut renforcé pour ces pays ainsi que nécessaire aux travaux menés dans les militaires aux nouveaux défis que sur la teneur d'un tel statut. Le 12 deux enceintes. Une délégation de constituent les conflits et les crises au novembre, la France et l'Allemagne l'Union européenne, dont pourra faire niveau régional. Cet aménagement ont fait une proposition concernant partie la Commission européenne, appelle un rôle croissant des Euro- les Partenaires de consultation qui ont prendra part à l'avenir à ceux de nos péens. déjà conclu ou qui vont conclure un travaux qui concernent les affaires de Accord européen avec l'Union euro- laPESC. Nous sommes conscients de la néces- péenne. Cette proposition devra faire sité de prévoir des options militaires partie de la réflexion du Conseil per- Un pas supplémentaire dans le rap- spécifiquement européennes en manent. Celui-ci devra à cet égard prochement entre les deux Organisa- dehors des cas de défense collective déterminer les moyens et les modalités tions a été franchi à Luxembourg par stipulés dans l'article 5 du Traité de permettant à ces pays de prendre une la décision de ramener la durée de la Washington. Dans cet esprit, les part plus importante aux activités de Présidence de l'UEO à 6 mois à partir Ministres de l'UEO s'attendent à voir l'UEO et notamment de participer aux du 1er juillet prochain, l'alignant ainsi le Sommet de l'OTAN approuver le initiatives et aux missions envisagées sur celle de la Présidence de l'Union principe selon lequel l'UEO doit pou- dans la Déclaration de Petersberg. européenne. A Luxembourg, les voir utiliser non seulement les forces Ministres ont invité le Conseil perma- et les ressources des alliés européens La prochaine réunion au niveau minis- nent à étudier plus avant la question mais aussi des moyens collectifs de tériel de notre Forum de Consultation, de l'harmonisation des présidences de l'Alliance atlantique tels que les sys- qui aura lieu de 10 mai prochain à l'Union européenne et de l'UEO. tèmes de communications et de tran- Luxembourg, nous permettra de dres- sport, les moyens de commandement ser le bilan de cette réflexion et de et les états-majors. Les Ministres de franchir ainsi une nouvelle étape dans l'UEO ont estimé qu'il conviendrait L'Alliance atlantique restera, comme les relations de l'UEO avec ses parte- d'étudier de manière plus approfondie naires d'Europe centrale. convenu à Rome et à Maastricht, le les circonstances et les modalités de forum essentiel de consultation entre l'application de ce principe, ainsi que les Alliés. Elle restera l'enceinte où la possibilité d'une mise à disposition ceux-ci s'accordent sur des politiques correspondante des capacités opéra- touchant à leurs engagements de sécu- tionnelles propres à l'UEO, à mesure Le troisième volet des décisions prises rité et de défense au titre de Traité de qu'elles se développent. à Luxembourg fut de doter l'UEO des Washington. L'adaptation des struc- moyens de ses ambitions. tures de l'Alliance aux nouveaux impé- ratifs de la sécurité se poursuit. Des L'essentiel des vues exprimées lundi L'UEO continuera à développer ses relations de travail étroites entre passé devant cette assemblée par le activités sur la base des orientations l'UEO et l'Alliance se sont dévelop- Secrétaire Général de l'Alliance Atlan- établies dans les Déclarations de pées à Bruxelles. tique, M. Manfred Wöerner, rejoi- Maastricht et de Petersberg. Elle aura gnent les passages afférents de la besoin de capacités militaires permet- A quelques semaines de l'échéance Déclaration de Luxembourg. Je me tant à ses Etats membres d'assumer importante que constitue le Sommet félicite de cette cohésion et dans l'ap- leurs responsabilités, notamment pour de l'Alliance du 10 janvier prochain, préciation des risques et des efforts et les missions précisées dans la Déclara- les Ministres de l'UEO ont réaffirmé moyens nécessaires pour y répondre. tion de Petersberg.

44 A Luxembourg, les ministres ont nouvelle étape s'inscrit sur le fond de foyer européen à Luxembourg. Ils féli- approuvé le rapport concernant les l'avancée qualitative importante citent les services communautaires et relations entre l'UEO et les forces accomplie par l'Union européenne nationaux luxembourgeois d'avoir relevant de l'UEO. Ils se sont félicités grâce au développement de la PESC et créé ainsi le préalable à un nouveau de la désignation par les Etats mem- à l'apport des moyens qui lui sont lieu de rencontre des fonctionnaires bres de forces multinationales et nécessaires pour relever les défis et européens à Luxembourg, l'ouverture nationales qui puissent être mises sous saisir les possibilités de l'après-guerre étant prévue au courant de l'année l'autorité de l'UEO sur décision prise froide. prochaine. par les Etats membres en toute souve- raineté et conformément à leurs Je ne voudrais pas conclure mon inter- constitutions respectives. Le Corps vention sans avoir salué la présence 2° Extension du centre polyvalent de européen, la Division multinationale des délégations parlementaires de l'Ir- la petite enfance (CPE) à Luxem- (centrale) — composée d'unités belge, lande et de l'Islande. Leur présence, bourg-Kirchberg britannique, néerlandaise et alle- ainsi que la présence de nombreuses Monsieur Goebbels a pu informer son mande — et la force amphibie anglo- délégations d'autres pays, constitue un interlocuteur de l'intention du Gou- néerlandaise ont déjà été désignées témoignage éloquent de l'attrait de vernement luxembourgeois de déblo- comme forces multinationales rele- l'Assemblée parlementaire de l'UEO. quer rapidement le projet pour ren- vant de l'UEO. Enfin, je tiens à saluer le rôle critique contrer ainsi les besoins pressants des services communautaires. A Luxembourg, les Ministres ont enté- mais constructif joué par l'Assemblée riné l'adoption de la Déclaration com- de l'UEO. C'est avec un grand intérêt mune fixant les conditions d'emploi que j'ai étudié les documents de 3° Bâtiment Jean Monnet à Luxem- du Corps européen dans le cadre de séance et je me félicite de la qualité bourg-Kirchberg l'UEO et des interprétations à cet remarquable des rapports présentés au égard. nom des diverses commissions. Un tour d'horizon autour du bâtiment en question a permis de dégager plu- Pour le détail de ce volet opérationnel, Je suis conscient du fait que l'Assem- sieurs options qu'il appartiendra dès je dois vous renvoyer à la Déclaration blée parlementaire de l'UEO constitue lors à la Commission d'examiner. de Luxembourg du 22 novembre la seule Assemblée européenne com- 1993. Mais je tiens à relever toute pétente en matière de défense. La Pré- sidence luxembourgeoise continuera à 4° Nouveau bâtiment pour les services l'importance que la Présidence luxem- dEurostat au plateau de Kirchberg bourgeoise accorde aux travaux de accorder beaucoup d'importance à l'UEO dans le domaine du maintien des relations fructueuses entre le Monsieur Van Miert a confirmé l'inté- de la paix. Conseil et l'Assemblée. rêt de la Commission pour ce bâti- Au sein de notre organisation com- ment sous réserve d'un aboutissement Le 22 novembre, les ministres ont pris satisfaisant des négociations avec le note d'un rapport de la Présidence sur mune, nous sommes appelés à promoteur et des disponibilités bud- le rôle général de l'UEO dans le main- nous renforcer mutuellement. Fai- gétaires. tien de la paix. Ils ont invité le Conseil sons-le avec engagement et en toute confiance ! permanent à examiner la façon dont la Dans ce contexte le Commissaire Van réflexion déjà menée devrait progres- C'est dans ce sens que je désire réaffir- Miert a pris note avec satisfaction que ser. mer le soutien de la Présidence à l'As- les autorités luxembourgeoises met- Je signale dans ce contexte qu'en semblée. Elle devra continuer à être à tent tout en œuvre pour que le bâti- février prochain, la Présidence organi- la fois le moteur et le témoin politique ment soit disponible dans les délais sera un séminaire UEO sur le main- de l'UEO. prévus. tien de la paix, auquel seront invités entre autres les pays du Forum de Enfin, Monsieur Van Miert a informé consultation. Une invitation sera éga- son interlocuteur du désir de la Com- lement adressée à l'Assemblée. Rencontre Goebbels — mission de donner au nouveau bâti- ment le nom du grand homme d'État Van Miert luxembourgeois Joseph Bech. Dans le cadre de leurs réunions bilaté- Monsieur le Président, 5° Espace administratif supplémen- Mesdames et Messieurs, rales Monsieur Robert Goebbels, Ministre des Travaux Publics a ren- taire Le tableau brossé est nécessairement contré en date du 30 novembre 1993 Suite aux décisions d'Edinburgh et de sommaire mais, je l'espère, complet Monsieur Karel Van Miert, Membre Bruxelles les effectifs des services dans son ensemble. de la Commission, responsable de communautaires installés ou à instal- l'Administration et du Personnel. A la triade « Maastricht-Petersberg- ler à Luxembourg connaîtront une Rome » s'ajoute désormais « Luxem- Les discussions portant sur les condi- augmentation sensible dans les années bourg » comme nouvelle étape impor- tions de travail et de séjour des fonc- à venir. tante dans le développement de tionnaires des communautés euro- l'UEO en tant que composante de péennes à Luxembourg se sont dérou- Un examen de la situation a permis de défense de l'Union européenne et lées dans une excellente ambiance. dégager les premières options à ce comme moyen de renforcer le pilier sujet. européen de l'Alliance. Elles ont été consacrées notamment aux points suivants : Finalement, les deux responsables Des progrès substantiels ont été réali- politiques ont convenu de poursuivre sés. Le Conseil des Ministres de 1° Foyer européen à Luxembourg leurs contacts bilatéraux dans l'intérêt Luxembourg nous aura permis de d'une amélioration constante des franchir une nouvelle étape dans la Les deux responsables politiques ont conditions de travail et de séjour des mise en oeuvre des Déclarations de constaté un accord sur le siège et les fonctionnaires européens et de leurs Maastricht et de Petersberg. Cette conditions de location d'un nouveau familles à Luxembourg.

45 Bilan touristique

Le 30 novembre 1993, Monsieur Fer- nand Boden, Ministre des Classes Moyennes et du Tourisme, a donné une conférence de presse, lors de laquelle il a tiré les conclusions des réunions qui ont eu lieu dans le cadre de la randonnée touristique annuelle.

Le Ministre Fernand Boden présente le bilan touristique 93.

Discours budgétaire prononcé par Monsieur Jacques Santer, Premier Ministre, Ministre du Trésor, à la tribune de la Chambre des Députés, le 1er décembre 1993

Madame le Président, gée dans un profond processus de res- 2. La situation conjoncturelle au Mesdames, Messieurs, tructuration, qui connaît ses premiers Luxembourg résultats dans certains pays, mais qui Les débats budgétaires se situent cette Le Luxembourg reste le seul pays à avoir n'a de chances de réussir que si l'Eu- échappé jusqu'ici dans une large mesure année, par rapport aux éditions précé- rope occidentale ne ferme pas ses dentes, dans un environnement éco- à ce fléau. L'économie luxembourgeoise portes aux produits en provenance de a en effet maintenu un rythme de crois- nomique et social nettement modifié. cette partie du monde. La conjoncture économique s'est sen- sance plus élevé que la moyenne com- siblement dégradée dès le début de L'Europe ne peut dès lors pas s'atten- munautaire au cours des dernières l'année en cours. Alors que nos pays dre à une relance conduite par la années. Elle a bénéficié notamment de voisins se sont tous enfoncés dans la demande extérieure. Elle doit retrou- l'expansion du secteur des services récession, l'économie luxembour- ver elle-même le chemin de la crois- financiers qui a eu un impact non négli- geoise aurait connu elle aussi, d'après sance si elle veut retourner à une nou- geable. Mais l'économie luxembour- les premières estimations, une crois- velle dynamique. Or les dernières pré- geoise a aussi été stimulée par un certain sance négative au cours du premier tri- visions de la Commission européenne nombre de mesures politiques, dans le mestre de l'année, même si en confirment que la Communauté, domaine social, fiscal et des investisse- moyenne annuelle, une croissance considérée dans son ensemble, se ments publics, qui ont eu un effet positif légèrement positive peut encore être trouve actuellement en récession. La sur la demande intérieure et ont ainsi attendue. Commission prévoit un taux de crois- compensé le fléchissement de la sance du PIB de 0,4 % pour l'année demande externe. Devant une situation aussi fondamen- en cours. Elle prédit encore une crois- talement changée, vous comprendrez sance faible, estimée à 1,3 %, pour L'écart de croissance se rétrécit à pré- que je me consacrerai d'emblée, et un l'année 1994. Cette modeste amélio- sent que l'effet de ses dernières peu plus longuement que par le passé, ration ne se réaliserait toutefois qu'à mesures s'estompe. Celles-ci ont néan- à l'analyse de la situation conjonctu- condition que les taux d'intérêts bais- moins permis dès à présent à l'écono- relle internationale et nationale. sent sensiblement au cours des pro- mie luxembourgeoise de faire face, chains mois. sans sombrer dans la récession, à la grave crise qui a touché l'industrie sidérurgique. 1. La conjoncture internationale Seuls dans la Communauté, le Royaume-Uni et l'Irlande connaissent Tandis que les secteurs dépendant de la Sur le plan mondial, les seuls pôles de une croissance quelque peu satisfai- demande intérieure, qui avaient connu croissance véritables restent à l'heure sante, bien que trop modeste pour un niveau d'activité très élevé, sont à actuelle le sud-est asiatique et dans résorber le chômage. présent en légère régression, la sidérur- une moindre mesure certains pays de gie compte à nouveau, à côté des ser- l'Amérique latine. Le Japon frôle la Aussi le problème de l'emploi est-il vices financiers, parmi les branches qui récession et les prévisions pour 1994 devenu la préoccupation première contribuent à la croissance. ne laissent présager qu'une lente dans presque tous les pays de l'Union reprise. Les États-Unis continuent sur européenne. Le taux de chômage D'après les prévisions de la Commis- leur rythme de croissance modérée. moyen y atteint un niveau dramatique, sion, l'économie luxembourgeoise L'Europe centrale et de l'Est est enga- de l'ordre de 11 %. devrait retourner l'année prochaine à

46 une performance quelque peu amélio- Commission vient de proposer et sur Quant au Luxembourg, s'il demeure le rée, dans le contexte du lent redresse- lesquelles il appartiendra au Conseil meilleur élève de la classe, il a toute- ment général, mais l'écart par rapport Européen des 10 et 11 décembre pro- fois vu sa situation relative se détério- à la moyenne communautaire serait chain de débattre. rer. C'est ainsi que le besoin net de encore réduit. Face au niveau inquiétant et toujours financement annuel s'est accru et s'ap- Sur le marché du travail nous consta- croissant du chômage en Europe, la proche de la limite de 3 % du PIB, tan- tons toujours la même situation para- Commission est à la recherche d'une dis que sur le plan de l'inflation, le doxale, qui veut que l'emploi continue voie permettant de renouer avec la Luxembourg ne se trouve plus qu'au à augmenter, malgré la faible crois- croissance, tout en ne sacrifiant pas les septième rang et frôle la limite supé- sance, mais que l'augmentation du impératifs de discipline monétaire et rieure de la fourchette définissant le nombre des frontaliers équivaut à la budgétaire qui caractériseront l'UEM maximum autorisé. création d'emplois supplémentaires, dans sa phase finale. Un élément plus inquiétant se profile révélant une manifeste inadéquation Elle insiste dès lors, comme condition dans le domaine de la convergence de l'offre et de la demande sur le mar- préalable à la restauration d'un climat des économies réelles, pour laquelle ché du travail domestique. Il en résulte de confiance, sur une politique écono- des critères n'ont pas été fixés. Il que le chômage est en progression, le mique cohérente, alliant la réduction s'avère en effet que le Luxembourg a nombre de demandeurs d'emplois non des déficits budgétaires et une politi- vu au cours des dernières années, satisfaits atteignant un sommet histori- que des revenus compatible avec l'ob- parmi tous les pays de la Commu- que. jectif de stabilité des prix. nauté, les coûts unitaires du travail augmenter le plus vite. Il s'agit en l'oc- Le taux d'inflation est lui aussi en aug- Si les États membres font preuve de mentation par rapport à l'année précé- curence d'un indice significatif mon- leur ferme volonté de suivre cette trant que la compétitivité de l'écono- dente, et atteindra sans doute 3,6 % en recette, qui s'impose d'ailleurs à tous moyenne cette année, alors qu'il est en mie luxembourgeoise va en se détério- ceux qui veulent décrocher leur billet rant. baisse dans la grande majorité des d'entrée pour l'UEM, la Commission autres États membres de la Commu- estime que les conditions seront réu- nauté Européenne. 4. L'évolution des principaux secteurs nies pour une baisse sensible des taux économiques au Luxembourg Pour conclure cet aperçu de la situa- d'intérêts à court terme, et dès lors pour une reprise des investissements Madame le Président, tion conjoncturelle j'aimerais tirer Mesdames, Messieurs, deux conclusions préliminaires : des entreprises et la création d'em- plois nouveaux. À la veille de l'entrée dans la 1. La situation économique actuelle deuxième phase de l'Union économi- est mauvaise et les perspectives Pour le moyen terme, la Commission estime que, ces préalables étant mis en que et monétaire, il m'a tenu à cœur pour l'année à venir sont médio- de rappeler le contexte européen cres. place, ce sont les forces du marché qui devront se déployer pour assurer une avant de passer à l'analyse plus détail- 2. Alors que la grande majorité des croissance durable et stable. Elle met lée de la situation économique luxem- États membres de la Communauté dès lors l'accent sur des mesures struc- bourgeoise, qui constitue l'objet prin- connaissent ou ont connu une turelles à mettre en œuvre en vue de cipal de mon discours. récession, notre pays a pu y échap- supprimer les obstacles à la croissance Après avoir en introduction évoqué la per jusqu'ici, et ce malgré une grave et d'assurer que celle-ci sera plus créa- situation conjoncturelle, permettez- crise dans la sidérurgie. trice d'emplois. moi d'aborder à présent certains sec- teurs spécifiques, qui présentent un Cette même recette se retrouve d'ail- intérêt particulier. 3. Les objectifs de politique économi- leurs à la base des premières proposi- que de la Commission Européenne tions relatives au livre blanc sur la stra- La sidérurgie Madame le Président, tégie à moyen terme à mettre en œuvre Mesdames, Messieurs, en faveur de la croissance, de la com- En premier lieu l'industrie sidérurgi- pétitivité et de l'emploi, tablées par la que, qui garde toujours un poids L'entrée en vigueur tant attendue du Commission en préparation du pro- considérable au sein de l'économie Traité sur l'Union Européenne, le 1er chain Conseil Européen. Elle y est luxembourgeoise, a pu enregistrer une novembre dernier, ouvre la voie à l'ou- complétée par l'intégration des politi- légère amélioration, après l'année verture, au 1er janvier 1994, de la ques mises en œuvre par la Commis- 1992 particulièrement mauvaise. La 2ème phase de la réalisation de sion, notamment en matière d'infras- sidérurgie luxembourgeoise poursuit l'Union Économique et Monétaire. tructures, de formation et de par ailleurs sa restructuration, en met- Dans ce contexte le processus de recherche technologique. tant en œuvre les nouvelles synergies coordination sera renforcé dans la avec Unimétal dans le domaine des mesure où la Communauté se dotera Force est de constater qu'en basant les produits longs. Pour lui permettre de de lignes directrices pour la conduite espoirs de retour à la croissance sur la mener à bien son programme d'inves- des politiques économiques. Celles-ci réduction des déficits budgétaires, la tissement, un plan de crise a été arrêté serviront de référence pour l'apprécia- modération salariale et la rigueur en vue de permettre à l'Arbed de cou- tion des politiques menées par les monétaire, nous sommes loin de l'ap- vrir son besoin de financement. La États membres afin de renforcer la proche traditionnelle de la relance par sidérurgie luxembourgeoise pourra convergence entre leurs économies la demande. Il est vrai que la plupart continuer de la sorte à faire partie des respectives. des États membres n'ont guère de entreprises les plus performantes en marge de manœuvre pour agrandir Europe dans sa branche. L'avenir Même si ces lignes directrices n'auront encore le déficit public. pas le même caractère contraignant devrait ainsi à nouveau être assuré, que les critères de convergence fixés Il faut souligner dans ce contexte que mais l'emploi continuera à diminuer à par le Traité de Maastricht en vue de plusieurs pays ont mis en œuvre de un rythme accéléré, alors que déjà une l'accession à la troisième phase de profondes réformes structurelles nouvelle phase de rationalisation est à l'UEM, il n'est pas sans intérêt d'es- devant les amener à un redressement l'étude, comportant le remplacement quisser les grandes lignes de la straté- de la situation budgétaire et à une de la phase liquide actuelle par des gie de politique économique que la amélioration de la compétitivité. aciéries électriques.

47 Le Gouvernement continue à suivre nières années. Le commerce luxem- le nombre de satellites concernés. de très près le dossier sidérurgique, bourgeois doit par ailleurs faire face à Après le lancement réussi du troi- qui conserve une importance particu- une concurrence accrue des régions sième satellite, qui a été rapidement lière, en raison du nombre d'emplois frontalières au sein du marché inté- commercialisé dans sa totalité, la SES qui en dépendent, directement ou rieur. a décidé de passer commande d'un indirectement. Je voudrais toutefois sixième satellite. La société luxem- souligner également que les efforts de L'agriculture bourgeoise, leader européen incon- testé dans son domaine, entend ainsi diversification économique entrepris La part de l'agriculture dans le PIB depuis trois décennies en vue de se positionner idéalement pour être à réduire la dépendance du pays de continue à diminuer, malgré une la pointe du développement de la télé- cette seule branche industrielle sont légère progression du revenu agricole vision digitale en Europe. aujourd'hui récompensés. La crise en 1992. A partir de l'année en cours, profonde que vient de traverser une la mise en œuvre de la réforme de la Quant à la CLT, elle s'est vue elle aussi nouvelle fois l'industrie sidérurgique politique agricole commune, qui ne attribuer une première concession n'a plus cette fois-ci entraîné toute devrait pas être remise en cause par les sous le régime de la nouvelle loi sur les l'économie luxembourgeoise dans la négociations menées dans le cadre de médias électroniques, pour son récession avec elle. l'Uruguay Round, aura pour consé- deuxième programme en langue néer- quence une baisse de prix et un pla- landaise lancé sur ASTRA à partir du Les autres branches industrielles fonnement des volumes de produc- Luxembourg, RTL 5. Le Gouverne- tion, tandis que les agriculteurs bénéfi- ment a entre-temps engagé avec la Si la sidérurgie semble avoir à présent cieront de compensations à charge du CLT les discussions au sujet du renou- dépassé le creux de la vague, sans budget communautaire. vellement du dispositif de concession avoir pour autant atteint à nouveau le existant, qui viendra à son terme au seuil de la rentabilité, c'est actuelle- Les services financiers plus tard fin 1995. Le nouveau contrat ment tout autant de certaines autres Quant aux services financiers, force de concession devrait permettre de branches industrielles qu'il faut se sou- est de constater que leur développe- définir de façon plus claire l'apport cier. De nombreuses entreprises ment se poursuit toujours à un rythme que la CLT entend contribuer au déve- industrielles sont elles aussi durement rapide. Le nombre d'établissements de loppement du site audiovisuel. touchées par la récession dans laquelle crédits établis au Luxembourg aug- est plongée une grande partie de l'Eu- mente encore et la création d'emplois 5. La sauvegarde des équilibres fonda- rope. C'est ainsi que les indicateurs du supplémentaires a également repris mentaux STATEC illustrent un recul de la pro- après une phase de consolidation. La duction industrielle hors sidérurgie. rentabilité des activités bancaires, qui Madame le Président, De nombreuses entreprises ont été s'était nettement améliorée au cours Mesdames, Messieurs, obligées de recourir au chômage par- de l'année passée, semble encore avoir Le programme que s'était fixé le Gou- tiel. Confrontée à une demande inter- progressé au premier semestre de cette nationale fléchissante, l'industrie vernement en début de législature atta- année. C'est ainsi que le seul secteur chait une importance particulière à la luxembourgeoise voit sa rentabilité financier devrait cette année assurer également mise en cause par la crois- sauvegarde des équilibres fondamen- une progression notable de la valeur taux. L'analyse de la situation écono- sance de ses coûts de production, et ajoutée. Si l'on faisait abstraction de ce notamment des coûts salariaux uni- mique ne serait dès lors pas complète secteur, l'économie luxembourgeoise sans une appréciation rapide de ces taires, qui augmentent plus vite chez aurait stagné en 1993. Voilà ce qui nous que dans les pays voisins. équilibres à la lumière des évolutions souligne une nouvelle fois l'impor- que je viens d'évoquer. tance croissante que les services finan- La construction ciers occupent dans notre économie En ce qui concerne en premier lieu les nationale, et ce qui explique que nous grands équilibres macroéconomiques, Parti d'un niveau d'activité très élevé ne pouvons pas renoncer à consolider, le secteur de la construction connaît sa force est de constater qu'ils ne sont à voir développer encore ce secteur l'heure actuelle pas fondamentalement deuxième année de baisse successive. essentiel. Notre pays n'est manifeste- Malgré la poursuite du programme en remis en question, malgré la mauvaise ment pas en position d'accepter des situation conjoncturelle : faveur du logement et la mise en réglementations communautaires qui œuvre d'un ambitieux programme auraient pour conséquence d'amputer — nonobstant une montée certaine du d'investissements publics, la construc- la place financière luxembourgeoise chômage, il faut constater que l'em- tion subit les conséquences du recul au profit de centres financiers situés à ploi continue à progresser ; dans le domaine des bâtiments admi- la périphérie de la Communauté. Nos — si l'inflation a augmenté en 1993, nistratifs privés. Une telle évolution pays partenaires semblent d'ailleurs était certes prévisible. Toujours est-il les perspectives pour 1994 ne lais- avoir compris notre attitude et le bien sent toutefois pas entrevoir un déra- que le secteur de la construction, fondé de nos arguments, et ils ont comme l'industrie, apporte une contri- page, mais plutôt un recul du taux accueilli favorablement la proposition d'inflation ; bution négative à la croissance écono- de rechercher une règle commune sur mique, bien que — il faut bien le souli- un plan plus large, englobant tous les - la balance des paiements courants gner — l'activité dans ce secteur soit à pays membres de l'OCDE. un niveau encore assez élevé. reste largement excédentaire et le déficit commercial est même réduit ; Le commerce L'audiovisuel Le secteur du commerce connaît une - l'équilibre des finances publiques Permettez-moi enfin d'évoquer briève- ne paraît pas menacé ; même si l'ex- évolution similaire. Il est clair que le ment le secteur de l'audiovisuel, qui a ralentissement de la demande de cédent traditionnel à fait place à un connu certains développements nou- besoin net à financer, ce dernier consommation, qui est moins que par veaux. C'est ainsi qu'un nouveau le passé stimulée par des mesures de reste sous contrôle et demeure à un contrat de concession a pu être conclu niveau approprié. politique fiscale et sociale, ne permet avec la Société Européenne des Satel- plus au commerce de poursuivre une lites qui étend la portée de la conces- Si ce tableau est fort satisfaisant expansion comparable à celle des der- sion précédente, et qui ne précise plus compte tenu de la conjoncture, il ne

48 faut toutefois pas se cacher que la voisins, il n'est absolument pas res- Le Gouvernement, au-delà de la situa- situation est moins favorable en ce qui senti de la même façon, parce qu'il tion actuelle influencée par des fac- concerne les équilibres structurels de n'est pas accompagné d'un contexte teurs d'ordre conjoncturel, devra l'économie. Tandis qu'une partie du de crise manifeste. Les clignotants quant à lui chercher une réponse au secteur tertiaire et notamment les ser- économiques, au rouge vif chez nos défi constitué par l'évolution des coûts vices financiers et leur environnement pays voisins, sont obscurcis au Luxem- salariaux, tout en ayant à l'esprit l'ob- poursuivent leur expansion indépen- bourg par le maintien apparent des jectif politique du maintien de l'équili- damment de la conjoncture internatio- équilibres macroéconomiques. bre sectoriel et régional. nale, il n'en va pas de même de l'acti- vité industrielle, qui souffre de la 6. Le maintien de la compétitivité Une importance particulière revient récession européenne. Ainsi malgré Laissant au Ministre des Finances le dans ce contexte aux différents élé- les résultats positifs de la politique de soin de traiter les problèmes principa- ments non salariaux influant sur la diversification industrielle, le déséqui- lement budgétaires, je voudrais cepen- position compétitive des entreprises. libre sectoriel se creuse, en termes de dant approfondir le thème de la com- Le défi consiste notamment à mainte- valeur ajoutée et en termes d'emplois. pétitivité. nir, même dans les secteurs exposés à La situation conjoncturelle ne fait que la concurrence internationale de l'éco- mettre en évidence une tendance qui Il est intéressant à cet égard de passer nomie luxembourgeoise, un niveau de d'ailleurs se poursuit depuis des en revue les différents indicateurs salaire supérieur à celui qui prévaut années, et que la poursuite d'une poli- composant le « tableau de bord » de chez nos principaux concurrents, tant tique volontariste de développement l'économie luxembourgeoise, qui en sauvegardant la compétitivité des industriel ne peut qu'atténuer. constituent en fait un ensemble de cli- entreprises. gnotants annexes, établis sur une base En réalité il faut bien se rendre à l'évi- mensuelle, permettant de déceler des Cela est possible en agissant sur l'envi- dence que la bonne marche de l'éco- problèmes économiques sous-jacents. ronnement fiscal et parafiscal, sur nomie luxembourgeoise, la croissance Voici le résultat que donne un tel exer- l'aménagement des infrastructures rapide, la création d'emplois, l'aug- cice : économiques et sur la productivité en mentation des recettes fiscales sont — les prix à la consommation augmen- valeur du travail. largement le résultat de l'expansion tent plus vite au Luxembourg que des services financiers. Les Gouverne- chez nos principaux partenaires C'est dans ce contexte que l'on peut ments successifs ont quant à eux eu le commerciaux ; situer un grand nombre de mesures mérite de mettre à profit cet avantage politiques mises en œuvre par le Gou- pour créer un environnement égale- — les taux de change effectifs ont ten- vernement au cours des dernières ment favorable au développement des dance à s'apprécier ; années, que vous me permettrez de autres activités économiques, et de — la balance commerciale s'améliore citer brièvement : permettre ainsi à tout le pays de parti- en raison d'un recul des importa- ciper pleinement à l'essor. C'est ce — En maintenant un niveau d'investis- tions supérieur à celui des exporta- sements publics plus élevé que dans souci qui doit encore prévaloir à tions ; l'heure actuelle. les autres pays, le Gouvernement — les termes de l'échange se dégra- cherche à assurer à l'économie Nous ne devons pas hésiter à nous dent ; luxembourgeoise des infrastruc- tures modernes et performantes. attaquer aux déséquilibres latents, que — le coût salarial unitaire dans l'indus- cache en fait la bonne performance de trie augmente, tandis qu'il est stable — La charge fiscale des entreprises et la place financière. Deux défis sont à en tendance chez nos principaux des personnes physiques a été cet égard à relever plus particulière- partenaires commerciaux ; considérablement réduite. ment : — les prix des produits industriels — La politique de développement 1. La dégradation de la compétitivité diminuent, et ce surtout à l'exporta- industriel est poursuivie à travers la de l'économie luxembourgeoise ; tion ; nouvelle loi-cadre et par le biais des 2. Le poids croissant que prennent les crédits accordés par la SNCI. Ces — les indicateurs d'activité sont à la instruments seront complétés par dépenses dites incompressibles baisse pour l'industrie, tandis que dans le budget de l'État. l'adoption du projet de loi ayant leur orientation est moins nette pour objet la relance de l'investisse- Ce sont les mêmes problèmes, préju- pour la construction et le com- ment dans l'intérêt du développe- diciables au maintien des grands équi- merce ; ment économique. libres dans le moyen et le long terme, — le taux de chômage a tendance à que rencontrent d'autres pays euro- — Un degré élevé de fiscalisation de la augmenter, mais l'emploi continue sécurité sociale est atteint pour péens, et qui sont à l'heure actuelle à également à progresser. maintenir les cotisations sociales à l'origine de la mise en œuvre de un niveau modeste. La réforme de réformes d'une envergure exception- L'image ainsi tracée est largement négative, et elle est en premier lieu l'assurance maladie, visant notam- nelle chez chacun de nos pays voisins. révélatrice de la situation conjonctu- ment une responsabilisation accrue Au sein de l'économie luxembour- relle. Les indicateurs qui sont les plus des acteurs en présence devrait geoise toutefois, la bonne tenue de pertinents pour apprécier notre posi- contribuer à maintenir cet acquis. certains secteurs, et notamment de tion compétitive sont le différentiel En ce qui concerne l'assurance pen- celui des services financiers, permet d'inflation, les coûts salariaux uni- sion, dans une optique de long de compenser en partie les effets taires, le taux de change effectif et les terme, des mesures favorables au i ni médiats de ces déséquilibres et termes de l'échange. Ils indiquent tous redressement de la natalité ont été d'éviter qu'ils n'exercent dès à présent une dégradation de la situation. Il est prises. leur plein effet sur le plan macroéco- clair qu'il faudra suivre d'un œil atten- nomiqe, au niveau de l'emploi des tif l'évolution de ces indicateurs. — La nouvelle loi-cadre accorde une finances publiques et de la balance des place importante au soutien à paiements courants. Dès lors, alors Il appartiendra en premier lieu aux la recherche-développement. Les que le besoin d'agir n'est guère moins partenaires sociaux d'en tirer les entreprises pourront par ailleurs important chez nous que dans les pays conséquences. compter dans des domaines-clés sur

49 la coopération avec les centres de leur revenu progresser le plus. De au ralentissement de la croissance recherche publics. même les ménages de salariés et les économique : les mesures de lutte ménages de retraités auraient vu leurs contre le chômage et les mesures desti- - Une importance particulière revient revenus augmenter dans une propor- nées à encourager l'investissement. enfin à la réforme de l'enseigne- tion comparable. Les couches de ment qui devrait permettre à un population dont les revenus primaires La deuxième exception concerne 1< nombre plus élevé de jeunes de sor- ont augmenté le moins auraient le plus maintien du niveau très élevé des tir de l'école avec une qualification bénéficié des revenus de transfert. investissements publics. Le Gouverne- professionnelle accomplie et avec ment estime en effet qu'il est essentiel une préparation solide à la vie pro- Enfin le CEPS note une augmentation de poursuivre la modernisation des fessionnelle. sensible de la part des revenus du infrastructures du pays, quitte à recou- capital dans le budget des ménages, rir pour le financement dans une Un besoin croissant se fait d'ailleurs qui résulte en particulier de l'augmen- mesure plus importante que par le sentir sur le plan de la formation tation du nombre de ménages bénéfi- passé à l'emprunt. Il a toutefois pro- professionnelle continue, auquel la ciant de tels revenus. cédé à une planification pluriannuelle création de l'Institut pour la forma- des dépenses d'investissements tion professionnelle continue Voilà donc des résultats qui montrent publics, reportant dans le temps les devrait apporter une réponse que tant le pouvoir d'achat que la projets moins urgents, afin de répartir appropriée. Une étude effectuée par richesse des ménages se sont considé- de façon équilibrée sur les différents le CEPS de Walferdange révèle que rablement accrus au cours des der- exercices l'effort financier et le niveau la moitié des entreprises luxem- nières années, et que le système des d'activité. bourgeoises ont des difficultés pour transferts a permis de faire bénéficier recruter le personnel qualifié une grande partie de la population de qu'elles cherchent, et que le nombre l'accroissement du niveau de vie. Conclusion de celles qui ont recours à la forma- Il est bien évident toutefois qu'un tel tion professionnelle continue aug- rythme de progression des revenus Madame le Président mente d'année en année. n'est possible que dans le contexte Mesdames, Messieurs, La formation est un moyen de plus d'une économie de forte croissance Dans le contexte de la conjoncture en plus important pour augmenter telle que nous l'avons connue au cours internationale déprimée, la situation la productivité en valeur du travail. de la deuxième moitié des années qua- de l'économie luxembourgeoise s'est Elle constitue également le moyen tre-vingt. Actuellement nous devons considérablement dégradée. Le main- de dépasser l'inadéquation entre réduire nos attentes alors que la situa- tien apparent des grands équilibres l'offre et la demande sur le marché tion économique s'est sensiblement macro-économiques cache en réalité du travail, et partant de lutte contre dégradée. une dégradation de la situation com- le chômage. Cette conclusion vaut pour les pétitive de notre économie. Il faudra Voilà autant de mesures qui ont entre ménages en ce qui concerne les reve- dès lors surveiller la situation de façon autre comme objectif de rendre possi- nus du travail et en ce qui concerne les très attentive et œuvrer avec la plus ble le maintien de revenus élevés au revenus de transferts. Mais elle vaut grande prudence. Luxembourg sans remise en cause de également pour l'État. Le Gouvernement en a dès à présent la compétitivité de notre système pro- tiré les conséquences, en particulier ductif. lors de l'établissement du projet de 8. Le budget de l'Etat budget. Alors que nous approchons de la campagne électorale, il se présente 7. L'évolution des revenus Le Gouvernement a dû en tenir devant votre Chambre avec un projet compte lors de l'établissement du bud- Madame le Président, get pour 1994. Je n'entrerai pas à cet de budget qui n'a rien d'électoral. Mesdames, Messieurs, égard dans les détails, étant entendu L'année 1994 ne sera pas une année folle, mais une année de rigueur. Notre pays a connu au cours des der- que le rapporteur, l'honorable Mon- nières années un essor économique sieur Wolter, a procédé à une analyse Alors que la Communauté Euro- considérable. Cet essor, qui trouve son fort intéressante des structures budgé- péenne est confrontée à une nouvelle origine en grande partie dans le déve- taires, et que Monsieur le Ministre des montée du chômage, notre pays a loppement favorable de la place finan- Finances situera le projet pour 1994 réussi jusqu'ici à échapper dans une cière, a bénéficié à toutes les couches dans le contexte de la politique fiscale large mesure à ce fléau. Or l'augmenta- de la population. et budgétaire menée au cours de la tion récente du taux de chômage mon- législature qui s'approche de son tre que nous ne sommes pas à l'abri de Une étude que vient de préparer le terme. ces problèmes. CEPS de Walferdange et portant sur la période 1985 — 1990, constate que le Je voudrais toutefois souligner que le Notre pays a été habitué ces dernières revenu disponible des ménages s'est Gouvernement a tiré les conséquences années à une croissance économique accru en termes réels de 34 % en cinq de la dégradation de la situation éco- forte et continue. Nous devrons désor- ans, et analyse sur base des données nomique dès la fin de l'année 1992. mais changer nos habitudes et nous du panel ménages, la répartition du Depuis lors il s'est pratiquement abs- accommoder d'une période au cours revenu. Les résultats de ces travaux tenu à deux exceptions près, de pren- de laquelle notre niveau de vie n'aug- méritent une attention particulière, et dre de nouvelles mesures ayant un mentera pas. vous me permettrez d'en citer quel- impact substantiel sur les finances ques-uns. publiques. Il a produit en revanche un En même temps l'effort de modernisa- effort exceptionnel pour comprimer tion, de diversification et de restructu- C'est ainsi que l'inégalité entre les les dépenses de consommation de ration de notre économie devra être ménages aurait légèrement augmenté, l'Etat. poursuivi, afin de créer la base pour mais que les dix pourcent ayant les une future croissance soutenable et revenus les plus élevés et surtout les Des deux exceptions auxquelles j'ai équilibrée au service de la qualité de dix pourcent ayant les revenus les fait référence, l'une concerne les vie de toutes les couches de la popula- moins élevés auraient vu en moyenne mesures prises en place pour faire face tion du pays.

50 Discours budgétaire prononcé par Monsieur Jean-Claude Juncker, Ministre des Finances, à la séance de la Chambre des Députés du 1er décembre 1993

Madame le Président, rité, n'ont certainement pas raison sur avoir marqué son accord avec la plu- Mesdames, Messieurs, tous les points. Certaines de nos pro- part des mesures législatives votées au positions auraient sans doute gagné à cours des cinq dernières années en Pour des raisons évidentes le présent être définies autrement. Mais les criti- matière de politique sociale, reproche débat budgétaire constitue une occa- ques émanant notamment de l'opposi- maintenant au gouvernement d'avoir sion propice pour jeter un regard tion sont loin d'être toutes fondées. pratiqué une politique budgétaire qu'il objectif sur la politique des finances Souvent une approche plus construc- qualifie d'irresponsable. Je ne m'inter- publiques ainsi que sur les données tive de sa part à l'égard de l'action gou- dirai pas au cours des mois à venir à économiques et sociales qui la sous- vernementale n'aurait pas nui à la qua- attirer l'attention de l'opinion publi- tendent. lité de nos débats. que sur ces volte-face successives et Dans un débat comme celui-ci il faut à sur ces mouvements contradictoires. la fois parler vrai et dégager les impé- La qualité et, je dirais, l'objectivité, ratifs qui conditionnent l'action publi- avec lesquelles le rapporteur de la C'est en me basant sur les données que. commission des finances et du budget budgétaires les plus récentes qui de votre chambre a procédé à l'analyse seront également mises à la disposi- Ce débat, je le souhaite le plus ouvert économique et financière des actions tion de votre chambre que je vais m'at- possible. Ce qui importe, c'est que, et des accents politiques du gouverne- teler à brosser un tableau aussi com- au-delà de toute divergence de vue de ment et de la majorité parlementaire, plet et aussi réaliste que possible de nature politique, nos concitoyens me permettent d'espérer que le débat l'évolution et de la situation des reçoivent de notre part les informa- que nous avons entamé hier pourra finances de l'Etat. tions requises pour qu'ils puissent se effectivement aider à éclairer le pays. faire une idée claire sur le chemin que Je voudrais tout particulièrement Je commencerai par vous exposer les nous avons parcouru ensemble au remercier le rapporteur, l'honorable données du compte prévisionnel pour cours des cinq dernières années. Mais Monsieur , pour avoir 1993 sur la base de la situation provi- ils devraient également être mis en eu le courage d'axer son travail sur les soire tel qu'elle s'est présentée le 25 mesure de pouvoir apprécier à leur véritables enjeux de la politique des novembre dernier, c.-à-d. il y a moins juste valeur les défis et problèmes aux- finances publiques et de ne pas avoir d'une semaine. quels nous restons tous confrontés. abusé de la fonction de rapporteur du Du côté des recettes ordinaires, le budget pour cultiver des visées politi- compte prévisionnel totalise un mon- Dans le temps, les hommes politiques ques personnelles. répétaient à volonté qu'un citoyen mal tant de quelque 130 milliards de informé jugeait mal l'action politique. Tout comme lui, et compte tenu de la francs par rapport à une prévision présentation exhaustive du projet de budgétaire de 123,4 milliards, soit une Aujourd'hui, nous devons tous nous plus-value de recettes de quelque 6 rendre compte que l'enjeu est devenu budget pour 1994 qui nous a été faite au moment du dépôt en septembre, je milliards ou de 5,1 % par rapport aux bien plus important. Si nous conti- prévisions. nuons à nous quereller au sujet de voudrais avant tout insérer le projet de budget sous examen dans l'évaluation chiffres et de faits pourtant objectifs et L'essentiel de cette plus-value s'expli- de nous cacher derrière ces querelles globale de la politique budgétaire poursuivie depuis 1989. que par une rentrée supplémentaire pour ne pas devoir définir et confron- notable de 3,750 milliards au titre de ter nos orientations politiques respec- L'adoption de ce cadre d'analyse plu- l'impôt sur le revenu des collectivités, tives, nous ne devons pas nous étonner soit une recette prévisible de 20,5 mil- si nos concitoyens se désintéressent de riannuel se trouve largement facilitée du fait que le gouvernement a réussi à liards. Ces recettes supplémentaires en plus en plus de la vie politique et, par- placer le projet de budget pour 1994 période de stagnation économique tant, de la chose publique. sous le signe de la continuité. On lui peuvent surprendre, mais elles pro- viennent pour l'essentiel d'un secteur Dans un monde qui devient de plus en certifie — et ce n'est pas un mince mérite pour une année à échéance en plein boom, à savoir le secteur plus médiatisé et où chacun croit pou- financier. Ce secteur-clé de notre éco- voir se retirer dans ses quatre murs électorale — de ne pas avoir privilégié les considérations du très court terme nomie est en expansion constante non pour se forger son idée de la vie publi- seulement grâce au savoir-faire de ses que, le risque est grand de voir les et de nature électoraliste au détriment des intérêts à long terme du pays. acteurs directs mais encore grâce à femmes et les hommes se distancer l'engagement sans faille du gouverne- des forums de discussion et de cultiver ment pour protéger les intérêts vitaux l'individualisme. Si sur ce phénomène Les commentateurs se rabattent dès lors sur l'évolution à moyen terme de la place financière. Dans son à portée générale se greffe un senti- exposé introductif, le Premier Minis- ment plus spécifique au Grand-Duché, pour vouloir en dégager un véritable dérapage budgétaire et une politique tre vient de vous fournir les données à savoir celui de l'opulence, cet indivi- macro-économiques qui permettent dualisme prend facilement la forme d'après nous le déluge. Le principal parti de l'opposition, après avoir d'expliquer ces évolutions. Il reste à d'une attitude égoïste ou d'un réflexe noter que les autres composantes de sectoriel, voire corporatiste. reproché au gouvernement d'avoir privé le pays de quelque 54 milliards, l'impôt général sur le revenu — impôt sur le revenu des personnes physiques Aussi l'enjeu de nos débats ne réside soit les plus-values de recettes affec- tées aux fonds spéciaux, après avoir fixé par voie d'assiette et impôt retenu pas dans la question de savoir qui sur les traitements et salaires — enregis- défendra le mieux sa thèse de petite exigé des allégements fiscaux d'un montant constituant plus que le dou- trent également des plus-values, même politique politicienne. Le gouverne- si elles sont de moindre importance. ment et, avec lui, les partis de la majo- ble du coût de la réforme fiscale, après

51 C'est encore la dynamique du secteur vices d'assurances, services fournis Même dans le cas où les versements financier, et plus précisément l'explo- aux entreprises, services de location additionnels précités au profit des sion du nombre et du capital des orga- mobilière et certains services per- communautés européennes — verse- nismes de placement collectifs, qui se sonnels) ; ments qui n'ont majoritairement pas trouvent à l'origine de la plus-value 2. révision du traitement des activités, de lien économique avec l'exercice prévisible de 2 milliards, soit 6,2 au et notamment de la production 1993 — devraient être opérés d'ici la lieu de 4,2 milliards, au titre de la taxe marchande, des administrations fin de l'année, le compte prévisionnel d'abonnement sur les titres de société. publiques. rectifié ne se solderait qu'avec un défi- C'est par la transposition rapide et la cit de quelque 600 millions par rap- directive communautaire en question Après la révision des comptes écono- port à 1,8 milliard budgétisé. que le gouvernement a jeté les bases miques luxembourgeois, le PIB de pour le développement de ce pilier 1988, et partant le PNB, accuse une L'exécution des budgets votés contre- désormais important de notre place augmentation de 12,9 % (+8,9 % pour dit ainsi tous ceux qui voudraient faire financière. le PNB), d'où l'augmentation de la croire que le gouvernement aurait contribution financière du Luxem- perdu la maîtrise budgétaire. En effet, Quant aux autres impôts indirects, la bourg tant au titre de la TVA que de la et après avoir régulièrement connu des plus-value de près de 1,2 milliard au 4e ressource propre. Les autres Etats excédents de recettes jusqu'en 1990 titre de la part du Grand-Duché dans membres qui se retrouvent dans une compris, les comptes de l'Etat se sont les recettes communes de l'UEBL en situation comparable à celle du certes soldés par des déficits de 1,2 matière de droits d'accise se trouve Grand-Duché sont la RFA, la Grèce, milliard en 1991 et de quelque 4,4 intégralement neutralisée par une la France, l'Irlande et le Portugal. milliards en 1992 pour retrouver tou- moins-value d'un montant identique tefois un excédent de recettes prévisi- enregistrée dans le chef des droits Dans le cas où le montant exception- ble en 1993. d'accise autonomes sur certaines nel précité de 1,5 milliard devrait huiles minérales. Cette moins-value effectivement être versé d'ici la fin de La maîtrise budgétaire se vérifie encore s'explique par le fait que pour des dans le fait que le gouvernement a réussi considérations d'évolution de prix à la l'année, ce versement se traduirait par une réduction de quelque 1,3 milliard à contenir l'évolution des dépenses bud- consommation, le gouvernement a été gétaires dans les limites de la croissance amené à étaler davantage les hausses de la recette nette de TVA et la plus- value de 500 millions se transforme- économique à moyen terme. En effet, et de taux requises dans le cadre du rap- sur la base des chiffres relatifs à l'exécu- prochement communautaire. rait de la sorte en une moins-value de l'ordre de 1 milliard. tion des budgets, la part de ces dépenses dans le produit intérieur brut se sera sta- bilisée à quelque 32,5 % entre 1989 et En matière de TVA, les recettes nettes Du côté des dépenses, le compte pré- restant acquises à l'Etat luxembour- visionnel pour 1993 fait apparaître 1993. Avec des prévisions aboutissant à geois dépasseraient normalement les des dépassements pour un montant une part de 32,2 %, l'exercice budgétaire prévisions budgétaires d'un montant net de quelque 3,5 milliards, soit 2,8 % 1994 ne donne pas lieu à dérapage. de l'ordre de 500 millions de francs. seulement par rapport aux crédits L'évolution des recettes ordinaires Or le gouvernement vient d'être budgétaires inscrits. La grande véridi- informé par la commission des CE. effectives confirme le jugement que je cité budgétaire ne se vérifie cependant viens de porter sur la conformité de la qu'il devrait procéder avant la fin de pas seulement dans ce pourcentage l'année à des versements supplémen- politique budgétaire avec l'évolution peu élevé, mais encore dans le fait de l'environnement économique. En taires de l'ordre de 1,5 milliard de qu'un certain nombre de dépasse- francs au profit du budget communau- effet, les recettes ordinaires exprimées ments importants étaient tout à fait en pourcentage du PIB s'élèvent à taire. Cette somme impressionnante imprévisibles au moment de l'adop- résulte d'un recalcul des produits 32,7 % tant en 1989 qu'en 1993. Les tion du budget. Je citerai à titre prévisions de recettes pour 1994 nationaux bruts des douze Etats mem- d'exemple le secours à des personnes bres de la Communauté et donne lieu aboutissent à un pourcentage de physiques au chef de pertes et dégâts 31,3 %, de sorte que la part relative à des redressements de paiements, essuyés suite aux inondations en début dans le chef de plusieurs Etats-mem- constatée en 89 et en 93 pourra être d'année, l'accueil de réfugiés et de respectée même au cas où les plus- bres, pour les exercices budgétaires demandeurs d'asile en provenance 1988 à 1993. values de recettes avoisineraient l'or- notamment de l'ex-Yougoslavie ; la dre de grandeur prévisible pour 1993, mise en oeuvre des accords de la tri- soit 6 milliards environ. Fondée sur le PNB, la création de la partite sidérurgique ainsi que les effets quatrième ressource a rendu néces- automatiques liés aux plus-values de saire un renforcement de la compara- recettes, comme par exemple les trans- Force est de conclure que la ponction bilité et de la fiabilité de cet agrégat ferts aux communes, le total de ces sur la richesse nationale opérée par économique au niveau européen. dépassements imprévisibles dépassant l'État ne s'est pas accrue et que le Aussi les analyses du comité PNB ont- largement un milliard de francs, et ceci poids de l'État dans l'économie natio- elles mis en évidence jusqu'à présent en dépit des mesures d'économies nale est resté stable. un certain nombre de problèmes sur le appliquées notamment en matière de plan de la comparabilité et de l'ex- dépenses de consommation. Il me paraît nécessaire de souligner haustivité des PNB des Etats-mem- encore que selon le compte prévision- bres. Dans le cas du Luxembourg, il nel pour 1993 les dépenses extraordi- s'agit en particulier des deux points Les chiffres du compte prévisionnel naires se trouveront de nouveau finan- spécifiques suivants : pour 1993 que je viens de vous esquis- cées à près de 100 % par l'excédent du ser aboutissent à un excédent de budget ordinaire. On retourne ainsi à 1. mise à jour des estimations de la recettes de l'ordre de quelque 800 mil- une structure qui avait taditionnelle- valeur ajoutée de bon nombre de lions de francs. Ceci constitue une ment caractérisé les finances de l'État, services marchands et exploration variation positive de l'ordre de 2,6 les comptes de 1991 et, surtout, de systématique des branches d'acti- milliards par rapport au budget voté, 1992 constituant ainsi l'exception à la vité en friche du point de vue statis- ce dernier, faut-il le rappeler, s'étant règle. Non seulement l'État n'a-t-il tique (services annexes aux services soldé par un excédent de dépenses de donc pas eu recours au financement financiers, services annexes aux ser- plus de 1,8 milliard. externe par les emprunts pour couvrir

52 les charges résultant du fonctionne- également dans le monde politique capacité de financement dégagée par ment courant, mais, au contraire, luxembourgeois. Au niveau de l'État, les administrations de sécurité sociale l'épargne dégagée suffit-elle pour le solde net à financer d'un exercice n'ait pas totalement suffi pour com- financer les dépenses extraordinaires. budgétaire se définit comptablement penser les besoins affichés tant par comme étant la somme algébrique du l'administration centrale que par les Cette politique budgétaire respec- solde budgétaire de l'exercice consi- administrations locales. Le besoin de tueuse des grands équilibres financiers déré, augmenté du solde des fonds financement net des administrations a permis de ramener la dette à long et spéciaux, des dépenses d'amortisse- publiques se situe cependant tant pour à moyen terme, exprimée par rapport ment de la dette publique et diminuée 1992 que pour 1993 largement en-deça au PIB, de 3,28 % en 1989 à 2,40 % des recettes d'emprunts. du seuil des 3 % par rapport au PIB. en 1993. En 1994, ce rapport devrait augmenter légèrement à 2,92 %, tout Le solde net à financer ainsi défini a Mais même en ne considérant que le en restant inférieur au niveau de début évolué comme suit depuis 1989 : besoin net de financement au niveau de législature. — en 1989 : capacité de financement du secteur étatique, on observe que ce de 7,8 mia. dernier a toujours respecté le plafond Faut-il rappeler que le gouvernement des 3 % du PIB, avec une pointe de s'était abstenu au cours des exercices — en 1990 : capacité de financement de 5,6 mia. 2,6% en 1992. Depuis cette date, il 1992 et 1993 de lever les emprunts suit par ailleurs un mouvement pro- autorisés par votre Chambre ? Il ne — en 1991 : besoin de financement de noncé à la baisse, passant prévisible- s'est donc point engagé dans une poli- 5,3 mia. ment à quelque 1,5 % en 1993 et en tique de laisser-aller et d'endettement — en 1992 : besoin de financement de 1994, soit un pourcentage proche de excessif, Au niveau européen — et 9,9 mia. celui atteint en 1991 avec 1,4 %. point n'est besoin de le souligner — le Luxembourg réalise de loin la meil- Pour l'exercice 1993, le budget voté La période 1989-1993 se soldera par leure performance, se situant à mille laissait prévoir un besoin de finance- un besoin de financement cumulé de lieues du seuil de tolérance fixé par le ment de 8,8 milliards. D'après les chif- l'ordre de 8 milliards de francs. Etant traité de Maastricht à 60 % du PIB. fres actuellement disponibles, le donné que la dette de l'Etat aura dimi- besoin effectif devrait plutôt se situer nué entre fin 88 et fin 93 d'un montant Indépendamment des réflexions plu- vers les 6,2 milliards. Ces évolutions de l'ordre de 1 milliard, les réserves tôt théoriques sur la validité du critère récentes font que le chiffre découlant budgétaires et des fonds spéciaux en question pour l'économie luxem- du projet de budget pour 1994 — auront forcément diminué de quelque bourgeoise, il convient de faire remar- besoin de financement de 8,7 mil- 9 milliards. La réserve budgétaire sera quer que l'endettement de l'État est liards — semble également surfait, un tombée à 3,6 milliards fin 93 et les tellement faible qu'il ne constitue en besoin égal, voire inférieur à 6 mil- réserves des fonds d'investissements aucun cas une entrave à la mise en liards étant susceptible d'être plus de l'État à 2,9 milliards fin 93, le solde œuvre d'une politique de soutien à proche de la réalité. reflétant les fluctuations subies par les l'activité économique comme le autres fonds spéciaux. démontre, à suffisance, l'évolution des Dans ce contexte, je voudrais relever charges d'intérêts résultant de sa dette que les montants de 11 milliards, voire Concernant l'exercice 1994, le besoin qui passent de 1,02 % du PIB en 1970 même de 15 milliards que d'aucuns se de financement qui peut être escompté par 1,07 % du PIB en 1984, avant de complaisent à considérer comme étant sur la base des données les plus diminuer considérablement et d'at- les chiffres « véridiques » relatifs au récentes, soit un ordre de grandeur de teindre les seuils de 0,34 % du PIB en solde net à financer de l'État en 1994 6 milliards, sera couvert par un endet- 1989 et 0,21 % du PIB en 1993. ne sont en fait que des chimères. Ils tement net de 2,7 milliards, le solde sont en réalité le résultat d'une erreur d'un peu plus de 3 milliards étant pré- En d'autres termes, pour honorer l'en- de calcul grossière consistant à ne pas levé sur les réserves budgétaires et des gagement envers ses créanciers, l'État prendre en compte les emprunts au fonds spéciaux de l'État. utilise moins que 0,5 % de la richesse profit du Fonds des routes dans le cal- nationale ! cul des recettes du Fonds en question. Sur toute la législature, le gouvernement Peut-on dès lors raisonnablement qua- aura donc mené une politique budgé- Pour ce qui est du respect des critères taire qui se soldera vraisemblablement lifier la politique gouvernementale de de convergence définis par le traité de avec un besoin de financement cumulé politique susceptible d'hypothéquer Maastricht, il est opportun de rappeler de 14 ou 15 milliards, soit 3 milliards l'avenir des générations futures ? que dans l'acceptation communautaire par an. Comme la moyenne des pro- C'est l'analyse des finances publiques le déficit budgétaire qui ne doit pas duits intérieurs bruts annuels atteindra du point de vue du deuxième critère dépasser 3 % du PIB est défini comme quelque 357 milliards, le besoin de de convergence y relatif, à savoir le le solde net à financer de l'ensemble financement net moyen sur la période solde net de financement, qui a suscité du secteur public, englobant tant l'État 1989 à 1994 aura été inférieur à 1 % du le plus de commentaires. Certains proprement dit que le secteur commu- PIB. Je viens de vous décrire ci-avant le observateurs semblent seulement nal tout comme celui de la sécurité profil régressif de ce besoin durant les découvrir aujourd'hui un critère que sociale. années 92 à 94 et de vous indiquer pourtant le ministre des finances n'a qu'en 1994 le besoin de financement pas manqué d'utiliser depuis des Dans cette acceptation, le Grand- net effectif se situera vers les 1,5 % du années pour étayer le jugement qu'il Duché est le seul pays de la commu- PIB. portait sur l'évolution des finances de nauté pouvant se targuer d'un solde l'État. Mais à l'époque, la référence à net à financer positif jusqu'en 1991 au Il est vrai qu'à partir de 1995 une des ces considérations ne semblait pas moins. Depuis cette date, et sous sources de financement de ce besoin, arranger ceux qui ne cessaient de criti- réserve des calculs qui sont en train à savoir le recours à des réserves accu- quer la politique de dotation des fonds d'être effectués en vue de pouvoir mulées dans le passé, sera épuisée. d'investissement au moyen de l'affec- dresser un rapport sur les équilibres L'État devra se tourner davantage vers tation des plus-values budgétaires. budgétaires, les comptes des adminis- l'emprunt pour couvrir le besoin de trations publiques semblent avoir été financement. Aussi pouvez-vous Je me réjouis que la référence au solde clôturés avec un léger besoin de finan- constater que le programme plurian- net à financer se répand dès à présent cement. En effet, il semble que la nuel révisé des dépenses extraordi- naires pour la période 1993-1997 Il convient cependant de signaler du commentaire relatif au budget table sur des recettes d'emprunt que la part des dépenses de person- social, il y lieu de souligner dès à annuelles stabilisées à 3 milliards de nel dans le total du budget diminuera présent que le gouvernement a exa- francs au bénéfice du fonds des routes, en 1994 par rapport au chiffre de miné scrupuleusement le bien- ceci pour les années 94 à 97. l'exercice 1993 (-1,1 %). Ainsi, la fondé de toute demande relative à part des dépenses de personnel dans la création de postes conventionnés Quant aux emprunts requis pour le supplémentaires, seuls ayant été financement du budget proprement le total des dépenses est passée de 26,9 % en 1989 à 29,6 % en 1992 retenus les postes dont la création dit, leur montant dépendra en définitif paraissait incontournable pour d'un tas de facteurs dont certains sont pour diminuer à 28,3 % en 1993 et à 28,0% en 1994. garantir le fonctionnement adéquat à l'heure actuelle difficilement prévisi- des services concernés. bles. L'économie mondiale aura-t-elle La réduction de l'importance rela- retrouvé en 1995 — comme d'aucuns tive des dépenses de personnel au Ainsi, et parallèlement avec l'évolu- le prédisent — le chemin de la crois- cours des deux derniers exercices tion des nouveaux engagements par sance ? Comment évoluera le secteur résulte de la mise en œuvre d'une l'État, le nombre de postes conven- financier à Luxembourg et quel sera le politique rigoureuse en matière tionnés à créer a été sensiblement niveau de recettes publiques qu'il d'engagements nouveaux alors que réduit pour 1994, en l'occurrence engendrera ? Je reviendrai sur ces le gouvernement est conscient du 71, contre 222 en 1993 et 152 en perspectives de développement dans fait que les dépenses de personnel 1992. la suite de mon discours. Pour l'ins- sont par nature rigides à la baisse et Signalons en passant que le chiffre tant, et toujours en relation avec le dynamique à la hausse. Le nombre élevé de 1993 s'explique essentiel- programme pluriannuel révisé, j'ajou- de nouveaux engagements a ainsi lement par la création de 88 postes terai simplement qu'une politique pu être ramené de 189 en 1991 à conventionnés à la nouvelle maison budgétaire rigoureuse s'imposera éga- 162 en 1992 et à 156 en 1993. Le de soins de Bertrange. lement à l'avenir, ne serait-ce qu'en projet de budget pour 1994 conti- Précisons finalement, et afin de dis- raison du fait, que pour faire face à nue la tendance à la baisse du nom- l'épuisement des réserves, les dota- siper tout doute quant aux critères bre d'engagements nouveaux en rigoureux qu'a adoptés le gouverne- tions des fonds d'investissement prévoyant la création de seulement devraient s'accroître, grosso modo, ment pour autoriser la création de 60 nouveaux postes, soit le chiffre nouveaux postes, que les demandes d'un premier milliard de francs en le moins élevé depuis 1970. Aussi y 1995 et d'un autre milliard en 1996. d'engagements supplémentaires des a-t-il lieu de relever que sur les 216 seuls organismes conventionnés nouveaux engagements prévus aux par le Ministère de la Famille s'éle- budgets de 1993 et de 1994, la plu- vaient à respectivement 364 et 371 Madame le Président, part sont destinés à renforcer les unités pour 1994 et 1993 contre Mesdames, Messieurs, différents corps de la force publi- 101 et 61 postes qui ont été finale- que, renforcement dont le bien ment accordés. Les développements et les chiffres que fondé ne peut pas sérieusement je viens de vous exposer démontrent être mis en cause au vu du dévelop- Les dépenses de consommation pré- que l'évolution des finances publiques pement de la criminalité au cours vues au projet de budget pour 1994 est parfaitement maîtrisée. Comme des dernières années. s'élèvent à globalement 6,1 milliards. d'aucuns nous reprochent de nous Alors que la progression de cette référer trop souvent aux conclusions Force est cependant de constater catégorie de dépenses avait encore sans cesse favorables que les diffé- qu'à côté du personnel étatique, le été de 10,9 % en 1990 et de 13,7 % rentes organisations internationales — budget de l'État prend largement en en 1991, elle a été largement freinée FMI, OCDE, commission des CE - charge les salaires payés au person- à partir de 1992. Ainsi, le taux de tirent à l'issue de leurs examens régu- nel du secteur conventionné. Le progression en 1994 ne se situe liers de l'économie luxembourgeoise, total des postes conventionnés, désormais plus qu'à 2,7 %. je m'abstiendrai pour l'instant de me relevant essentiellement d'associa- Dans une optique pluriannuelle, les référer à ces conclusions pour justifier tions liées aux Ministère de la dépenses de consommation ont mon analyse. Famille, de la Santé et du Travail se chiffre en 1994 à 1917 unités. progressé au cours de la période Depuis 1990, le nombre de nou- 1989-1994 de 29,0 %, alors que les Je me proposerai plutôt de passer en dépenses totales ont augmenté de revue les actions et les accents de la veaux postes conventionnés s'élève à 687 unités, de sorte que l'aug- 31,6 % et que le PIB a connu une politique gouvernementale pour croissance de 33 %. L'Etat a donc apprécier si le gouvernement aurait pu mentation du personnel du seul secteur conventionné représente mené un train de vie fort raisonna- ou dû agir autrement. Pour ce faire, et ble, s'adaptant parfaitement au tout comme le rapporteur du budget, 92 % de l'augmentation pendant la je me référerait tant à la classification même période du personnel de ralentissement de la croissance des comptable traditionnelle qu'à la classi- l'ensemble des services de l'État. recettes ordinaires de l'Etat, à la fication économique. Chacune de ces suite notamment du fléchissement classifications répond en fait à des Si cette augmentation est certes de la conjoncture économique et de objectifs différents et c'est une analyse impressionnante, il y a pourtant la réforme fiscale entrée en vigueur judicieuse des deux qui permettra de lieu de relever que les postes créés en 1992. dégager le tableau d'ensemble. répondent à des besoins pressants Le strict contrôle de l'évolution des et urgents de la population, essen- dépenses de consommation a — Les dépenses de personnel seront tiellement dans les domaines des contribué à permettre le maintien à passées de 27,6 milliards en 1989 à structures de garde pour enfants et un niveau très élevé des dépenses 37,7 milliards en 1994, soit une aug- des services ou infrastructures au d'investissement, alors que c'est mentation de 36,6 %. L'accroisse- profit des personnes âgées handica- cette dernière catégorie de ment de la masse salariale au cours pées. dépenses qui est le plus susceptible de la présente législature aura donc Tout en me réservant de revenir à d'avoir un effet stimulateur au été légèrement supérieur à l'accrois- une analyse plus détaillée de l'évo- niveau de l'activité économique en sement du PIB au cours de la même lution du personnel des différents général et au niveau de la création période, en l'occurrence 33 %. services conventionnés à l'endroit d'emplois nouveaux en particulier.

54 Pour ce qui est des transferts aux liards à 16,6 milliards, soit un taux seules sociétés de capitaux et qu'on entreprises, ils visent, au sens de la d'accroissement de 47,4 % qui est néglige les sociétés en nom person- classification économique BENE- largement supérieur au taux de nel et en nom collectif. LUX, adoptée par l'Etat luxem- croissance tant des dépenses bud- Au titre des transferts aux adminis- bourgeois, les transferts à des uni- gétaires globales que du PIB. En trations de sécurité sociale, il y a lieu tés institutionnelles dont la fonc- faisant abstraction des transferts de retenir que la participation de tion principale consiste à produire effectués au profit de la SN des l'Etat aux prestations de ces orga- et à vendre des biens et des services CFL, soit 6,9 milliards en 1989 et nismes se chiffre globalement à 35,5 marchands non financiers, peu 10 milliards en 1994, l'augmenta- milliards en 1994 par rapport à 21,6 importe par ailleurs les considéra- tion des transferts aux autres entre- milliards en 1989, soit un accroisse- tions à la base du transfert, qu'elles prises apparaît encore plus signifi- ment de 65 % ou de près du double soient d'ordre social, sanitaire ou cative alors qu'elle atteint le taux de de l'accroissement du PIB. autre. 50 %. Ces chiffres devraient mon- En même temps la part relative de Il est dès lors évident, et parfaite- trer à suffisance, et contrairement à cette catégorie de dépenses dans le ment conforme à la classification ce que d'aucuns veulent faire croire, budget total est passée de 21 à BENELUX, d'inclure dans le mon- que les entreprises ont fortement 26,4 %. tant des transferts aux entreprises bénéficié de l'augmentation des dépenses publiques au cours de la Compte tenu de ces chiffres et dans non seulement les aides ou subven- le contexte de la discussion qui tions accordées aux sociétés du sec- période sous rubrique. Quant aux transferts au secteur des vient d'être lancée au niveau com- teur privé de l'économie, mais éga- munautaire au sujet d'une réduc- lement celles accordées aux ser- ménages défini comme comprenant les ménages, à la fois dans leur tion des coûts indirects de la main vices ou organismes publics ou d'œuvre, force est de constater que parapublics dont la fonction princi- fonction de consommateurs et dans leur fonction éventuelle d'entrepre- l'évolution au Luxembourg se pale consiste à produire ou à ven- trouve caractérisée par une fiscali- dre des biens et des services mar- neurs, pour autant que les opéra- tions de répartition et les opéra- sation rampante, quelque 40 % des chands non financiers. prestations de sécurité sociale étant Par conséquent, et contrairement à tions financières relatives à la fonc- tion d'entreprise ne soient pas d'ores et déjà financés par le budget ce que la Chambre de Commerce de l'Etat. préconise dans son avis au projet séparées de celles de leurs proprié- taires, ils se décomposent en trans- Si cet accroissement est pour partie de budget, il y a lieu de prendre en le résultat d'une politique volonta- compte au titre des transferts aux ferts de revenus et transferts de capitaux. riste de promotion familiale menée entreprises les versements au profit par le gouvernement, il résulte aussi de la Société Nationale des Che- Pour ce qui est de l'aide financière de la participation croissante de mins de Fer, du Centre Thermal de de l'État dont les ménages ont pu l'Etat aux déficits de l'assurance- Mondorf ou du secteur hospitalier. profiter au cours de la dernière maladie. Les prochains exercices Aussi ne peut-on se départir de période législative à titre de trans- vont montrer si la réforme de l'as- l'impression que la Chambre de ferts de revenus, il convient de sou- surance-maladie entreprise par la Commerce ne se fait le porte- ligner qu'elle a connu une crois- loi du 27 juillet 1992 réussira à parole que des seules entreprises- sance tout à fait remarquable, pas- mettre un terme à cette évolution. sociétés de capitaux. sant de 2,8 milliards en 1989 à 4,9 Rappelons, en ce qui concerne le En effet, si elle préconise de ne ras- milliards en 1994, ce qui représente financement de l'assurane-maladie, sembler dans la catégorie « trans- une augmentation de plus de 70 % que c'est à partir de l'année 1994 ferts aux entreprises » que les seuls sur l'ensemble de la période consi- que s'appliqueront les nouvelles transferts aux, ce qu'elle appelle, dérée. modalités de contribution de l'Etat, entreprises au vrai sens du terme en Cette progression double à celle du telles qu'elles découlent de la loi- y excluant des versements aux orga- PIB découle de la volonté ferme du réforme précitée. L'intervention de nismes étatiques ou paraétatiques, gouvernement d'agir en faveur des l'Etat ne se fera dorénavant plus au force est de constater qu'elle passe ménages dans les domaines sensi- niveau des prestations et des frais sous silence les transferts aux entre- bles tels que le renforcement du d'administration, sauf en ce qui prises individuelles ou aux sociétés tissu social, l'accès à la propriété de conerne la maternité, mais par de personnes. En effet, ces trans- logements et le soutien des études des supprimes de respectivement ferts se retrouvent dans la catégorie supérieures, pour ne citer que ces 250 % du taux de cotisation sur la des transferts aux ménages, c.-à-d. quelques exemples. masse salariale cotisable des béné- dans des articles budgétaires de ficiaires de pension et de 10 % du code économique 34 ou 53, qui En particulier, la participation de l'État au financement du Revenu taux de cotisation sur la masse coti- n'ont pas appelé le moindre com- sable des autres assurés. mentaire de la part de la Chambre Minimum Garanti se chiffre à 1,2 milliard en 1994, soit une augmen- L'augmentation de la participation de Commerce. Et pourtant ces de l'Etat de 1,6 milliard de 1993 à transferts sont loin d'être négligea- tation de 10,5 % par rapport à 1993. Globalement, les dotations 1994 est imputable à raison de 700 bles ! Ne relevons qu'à titre d'exem- millions aux changements des bases ple les crédits de 125 millions ins- de l'Etat au Fonds National de la Solidarité se chiffrent à 1,7 mil- de l'intervention des pouvoirs crits au département des classes publics et à raison de 150 millions moyennes pour l'application de la liards en 1994. Comme je viens de le préciser au- à la progression des crédits dans loi-cadre ayant pour objet l'amélio- l'intérêt du financement des presta- ration structurelle des entreprises dessus, les transferts aux ménages englobent par définition des trans- tions de maternité. du commerce et de l'artisanat. Il reste à espérer que la mise en Ceci étant, il y a lieu de noter que ferts aux entreprises individuelles de sorte qu'une analyse sérieuse œuvre de la nouvelle législation, les crédits prévus au titre de la caté- entraînant une responsabilisation gorie « transferts aux entreprises » des subventions aux entreprises se doit de prendre en compte ce fac- accrue des organismes gestion- auront augmenté au cours de la naires alors que l'Etat ne prendra période 1989-1994 de 11,3 mil- teur à moins qu'on ne considère comme entreprises « véritables » les plus en charge automatiquement

55 l'excédent des dépenses des pen- — relèvement de l'allocation de mater- chiffre a augmenté de 687 unités ou de sionnés par rapport à leurs recettes, nité versée par la CNPF : + 66 mil- 56 %. Cet accroissement vise à répon- réussira à contenir l'augmentation lions dre à une demande pressante de la des dépenses dans des limites plus — relèvement de l'allocation pour population résultant de besoins nou- étroites. personnes gravement handicapées : veaux à la suite de l'évolution des Relevons finalement que l'augmen- 51 millions. moeurs et de changements dans la structure d'âge. En particulier, le sou- tation de 124,7 % sur une année Parallèlement au développement pré- des dépenses pour l'allocation tien de la création de foyers de jour d'éducation résulte essentiellement cité des allocations, les années 1989 à pour enfants s'est imposé afin d'éviter du fait, qu'à partir de 1994, cette 1994 sont marquées par une extension que les mères de famille ne soient prestation sera intégralement à considérable des infrastructures dans contraintes de quitter le marché du charge du budget de l'Etat, cette le domaine social. travail et que ne soit ainsi tari davan- reprise ayant été décidée en paral- Ainsi, afin de répondre aux besoins tage le potentiel de main-d'œuvre lèle avec l'augmentation des mon- pressants d'une population dont l'âge indigène à une époque où le recours à tants des prestations familiales à moyen va toujours croissant, le gou- des travailleurs frontaliers a augmenté charge de la CNPF de façon à évi- vernement a considérablement ren- considérablement. ter une augmentation des taux de forcé son action en faveur des per- La politique d'investissement consti- cotisation. sonnes âgées. Les crédits prévus pour la politique du troisième âge auront tue un autre point fort de l'action gou- Aussi la politique sociale constitue- ainsi augmenté de 484 millions en vernementale au cours de la présente elle un des aspects marquants de la 1988 à 2.110 millions en 1994. législature. politique budgétaire menée au cours Aux yeux du gouvernement, il s'agit en de la présente législature. Elle réside Ces crédits permettent en particulier effet de maintenir des investissements dans un développement poussé tant le fonctionnement de 9 centres inté- publics à un niveau élevé dans le dou- des infrastructures que des prestations grés de l'Etat pour personnes âgées, de ble but de développer, d'une part, les pécuniaires en matière sociale et fami- 13 foyers de jours conventionnés et de 7 infrastructures publiques indispensa- liale. réseaux de services d'aide à domicile. bles au renforcement du tissu écono- De façon globale le budget social pour La partie prépondérante de ces crédits mique, à la protection de l'environne- 1994, regroupant les départements de est destinée au financement de ment et contribuant à l'amélioration la Famille, de la Santé, du Travail, de dépenses d'investissement (996 mil- des installations scolaires, sociales et la Sécurité sociale et du Logement, se lions en 1994 contre seulement 78 en sanitaires, ainsi que, d'autre part, de chiffre à 51,7 milliards de francs, soit 1988), essentiellement en vue de la soutenir l'activité en vue du maintien 38,3 % du total du budget. Depuis rénovation et de la création de centres d'un taux de croissance satisfaisant, 1989, les dépenses à caractère social intégrés, de maisons de retraite ou de unique garant d'un niveau de vie élevé. auront ainsi connu une augmentation maisons de reconvalescence (940 mil- Ainsi, en 1994 les dépenses d'investis- de 23,4 milliards oude 82,7 %, soit un lions). sement s'établiront-elles au total à accroissement dépassant 1,5 fois la Pareillement, afin de répondre à la 14,3 milliards dont 5,5 milliards, soit progression de l'ensemble des demande toujours croissante de struc- 38,5 % sont financés par le biais du dépenses de l'Etat. tures de garde pour enfants, l'Etat a budget ordinaire. Dans ce contexte je Une partie considérable de cette aug- soutenu systématiquement la création voudrais souligner qu'une proportion mentation est la suite immédiate de de crèches et foyers de jour par des importante des investissements toute une série de mesures adoptées associations privées ou des com- publics avoisinant 40 % du total des depuis 1989 et qui ont apporté des munes. Ainsi, les crédits prévus pour investissements réalisés, a été financée améliorations substantielles en ce qui 1994, soit 406 millions (+11 % par par le budget ordinaire au cours de la concerne les diverses prestations ou rapport à 1993), permettent le fonc- période 1989-1994. allocations au profit des ménages et tionnement et l'équipement de foyers des personnes physiques. de jour offrant en total environ 1.100 Pour ce qui est des dépenses d'inves- places. Pour encourager la création de tissements financés par le biais des dif- A titre d'exemple on peut relever les foyers de jour par des sociétés ou des férents fonds spéciaux, je voudrais améliorations apportées au régime de personnes privées, le projet de budget souligner que celles effectuées dans l'assurance-pension contributive, le pour 1994 prévoit pour la première l'intérêt des immeubles par les fonds relèvement du RMG, les diverses fois un crédit permettant à l'Etat d'ac- d'investissements publics administra- mesures en faveur de l'emploi, le relève- corder des subsides aux frais d'infras- tifs, scolaires, sanitaires et sociaux ont ment des allocations familiales, d'édu- tructure de tels foyers. connu une progression tout à fait spec- cation, de rentrée scolaire et de soins. taculaire passant de 1 milliard en Un effort particulier est à relever éga- 1989 à 3,3 milliards en 1994 ce qui Globalement le coût budgétaire en lement en ce qui concerne la politique équivaut à une hausse de 220 % en 1994 des diverses mesures prises en la en faveur des personnes handicapées. l'espace de cinq ans. matière depuis 1989 par les ministères Le projet de budget pour 1994 pré- de la Santé, du Travail, de la Famille et voit à ce titre des dépenses globales Les dépenses de même nature faites de la Sécurité sociale se chiffre à 4,9 de 2.247 millions, contre 978 millions au profit de la protection de l'environ- milliards, dont 2,4 milliards pour le seulement en 1988. nement ont enregistré une évolution seul paquet de mesures familiales tout à fait comparable à celle des trois adopté en 1992 comme complément Le développement des services et ins- fonds précités en accusant une aug- direct à la réforme fiscale de 1990, en titutions conventionnés a nécessité mentation identique de 220 % durant l'occurrence : logiquement un accroissement non la même période, tandis que l'amélio- — relèvement et prise en charge par négligeable du personnel, essentielle- ration de l'infrastructure routière a l'Etat de l'allocation d'éducation : + ment socio-éducatif et paramédical. conduit à un accroissement des 1.685 millions. dépenses du Fonds des routes de l'or- Ainsi, le total des postes convention- dre de 98 %. — relèvement et prise en charge par nés financés à charge du budget de l'Etat de l'allocation de rentrée sco- l'Etat s'élève en 1994 à 1 917 unités. Il en découle que la politique d'inves- laire : + 610 millions. Depuis le début de la législature, ce tissement mise en œuvre par le gouver-

56 nement est parfaitement équilibrée nir que ces transferts se seront réussi à la fois, de sécuriser l'appro- dans la mesure où elle tient compte accrus de 51 % entre 1989 et 1994. visionnement du pays en gaz natu- des impératifs tant du renforcement Les transferts aux communes crois- rel par la mise en service d'une du tissu économique et social, que du sent donc plus vite que le PIB et deuxième conduite d'alimentation soutien de la conjoncture ou de la pré- que les dépenses budgétaires de vers la Belgique et d'étendre le servation de l'environnement conci- l'Etat. Cette croissance a ainsi per- réseau au moyen de la construction liant ainsi économie et écologie. mis aux communes non seulement de conduites vers l'est, le nord et Par ailleurs, et je me permets d'insister de compenser les pertes fiscales l'ouest du pays, la société Luxgaz sur ce point, le gouvernement a établi résultant de l'allégement de l'impôt assurant les raccordements locaux. en 1993 une programmation plurian- commercial communal, mais En matière de politique de loge- nuelle des investissements en vue d'as- encore de disposer d'une marge de ment, les activités des deux sociétés surer, d'une part, la coordination des manœuvre financière accrue. Etant respectivement établissements nombreux projets d'investissements et, donné que ce gonflement a été publics créés par l'Etat, à savoir la d'autre part, pour aligner le volume accompagné d'une certaine redis- Société Nationale des Habitations à global des investissements publics sur tribution des ressources en faveur Bon Marché et le Fonds de loge- les possibilités de croissance de l'éco- des communes les moins bien ment à coût modéré constituent un nomie à moyen terme, toujours dans loties, il est permis de croire que apport désormais indispensable à l'optique de l'application d'une politi- l'efficacité des transferts aux com- l'offre de logements sociaux. Les que budgétaire rigoureuse. munes s'est améliorée. Etant donné dotations de capital successives au que les critères de convergence de profit du Fonds de logement ont En 1994, il présente un deuxième pro- Maastricht portent également sur notamment permis à ce dernier de gramme pluriannuel des dépenses les finances locales, la mise en réaliser un niveau d'activités extraordinaires couvrant la période place d'instruments d'analyses plus impressionnant permettant aux 1993 à 1997, qui respecte les orienta- performants s'impose en matière personnes à revenu modeste de tions définies par le gouvernement en de gestion et de contrôle des pouvoir vivre dans des logements 1993 pour les exercices budgétaires finances communales. décents à un coût abordable. 93, 94 et 95. En effet, alors que le gou- Un autre accent de la politique gou- vernement avait prévu de dépenser le vernementale se reflète dans l'évo- Le dernier grand accent de la politi- montant de 42 milliards au cours lution de la catégorie économique que budgétaire que je voudrais faire de cette période, le deuxième pro- des octrois de crédits et de partici- ressortir est celui de la fiscalité. En gramme pluriannuel prévoit des pations dans les entreprises et insti- effet, la présente législature aura été dépenses de 41,4 milliards au cours de tutions financières. Au cours des marquée par la réforme fiscale de la même période et fait preuve de la exercices budgétaires 89 à 92 ces 1990 portant essentiellement sur les cohérence du plan d'investissement crédits et participations ont atteint impôts directs ainsi que par le prélève- établi douze mois plus tôt, tout en sou- des niveaux exceptionnellement ment et la modulation des taux de lignant l'effort du Gouvernement de élevés. L'objet de ces dépenses n'a TVA et d'accises dans le cadre du rap- réaliser des économies autant que pos- aucunement consisté dans une prochement communautaire des sible. En l'occurrence, la révision du substitution de l'Etat au secteur impôts indirects réalisé sous prési- programme initial a permis d'opérer privé, bien au contraire. dence luxembourgeoise. une réduction des dépenses prévues Ces dépenses ont essentiellement de quelque 605 millions. servi à améliorer l'encadrement Ces deux réformes ainsi que l'évolu- dans lequel les entreprises privées tion économique générale et l'élasti- Permettez-moi de rappeler qu'un pro- cité des recettes par rapport au PIB gramme pluriannuel n'est cependant peuvent prospérer. La SNCI, dont le capital social a été renforcé de 2 ont eu comme résultat une stabilisa- pas une fin en soi mais un moyen de tion du rapport entre recettes ordi- concilier des objectifs concurrents en milliards de francs, constitue certai- nement l'exemple le plus frappant à naires et PIB. En effet, ce rapport aura définissant les priorités nécessaires au atteint 32,7 % tant en 1989 qu'en maintien de l'équilibre budgétaire à cet égard. Mais la création, respec- 1993 (compte prévisionnel), après moyen terme. tivement le développement d'autres avoir régressé à 31,8 % en 1991 et à structures d'encadrement ont égale- 31,3 % en 1992. Il importe cependant Dans cette optique, le gouvernement ment permis de poser des accents avait procédé à une réduction très de ne pas confondre prélèvement glo- ciblés. Je ne citerai dans ce bal et charge fiscale individuelle. massive des demandes de crédits ini- contexte que la participation de tiales et avait présenté un premier pro- gramme pluriannuel dont le finance- l'Etat dans la Société immobilière Cette dernière a connu un allégement ment était assuré en dehors de tout du parc des expositions, la Société substantiel suite à la réforme fiscale, recours à d'éventuelles plus-values de pour le développement du tou- réforme qui constitue sans doute un recettes. Le deuxième programme plu- risme de congrès, les initiatives en des points forts des accents politiques riannuel ne fait que conforter cette matière de politique de l'énergie de la présente législature. Elle se politique du gouvernement fondée sur avec Luxgaz, Luxénergie et caractérise par des allégements signifi- le respect des équilibres budgétaires l'Agence de l'Energie ou encore la catifs de la fiscalité directe tant des tout en progressant sur la voie de la création de Gedelux. ménages que des entreprises. Pour ces diversification et de la modernisation Permettez-moi de signaler au pas- dernières, le vote imminent de la loi de notre économie. sage la participation considérable visant la relance des investissements de certaines entreprises d'écono- complétera sur certains points délimi- Avant de passer à l'examen de l'évolu- mie mixte à l'effort de développe- tés la réforme de 1990 et aidera les tion des recettes publiques, je voudrais ment des infrastructures publiques entreprises à surmonter les problèmes encore soulever dans le contexte des sans que ce perfectionnement des du ralentissement économique actuel. accents et actions politiques du gou- infrastructures économiques et vernement quelques évolutions signifi- sociales ne pèse sur le budget de En ce qui concerne l'adaptation de catives. l'Etat. Il en est ainsi notamment de notre fiscalité indirecte, elle s'est certes — D'abord en ce qui concerne les la Cegedel qui continue à parfaire traduite par un relèvement des impôts transferts aux administrations le réseau en alimentation électrique de consommation que représentent les publiques locales, il y a lieu de rete- du pays ou encore de la Soteg qui a accises prélevées sur les carburants et les tabacs. A part cet accroissement de Je voudrais conclure mon analyse sur à un nombre de personnes jamais la charge fiscale individuelle reposant l'évolution de la fiscalité en attirant égalé auparavant. Le produit de sur la consommation de produits nui- votre attention sur le fait que l'allége- recettes fiscales dégagé s'est accru sibles à l'environnement et à la santé, ment de la charge fiscale individuelle bien plus rapidement encore que le la modulation des taux de TVA a du contribuable résident s'est accom- développement des activités, de abouti à des résultats divergents pagné d'un accroissement formidable sorte qu'une réforme fiscale d'en- dépendant du panier des produits et de la part relative des impôts versés vergure a pu être entreprise sans services consommés. L'extension par des non-résidents. En effet, ces que la ponction de l'État ne se soit notable de la part relative des produits derniers n'ont-ils pas seulement subi écroulée pour autant. tombant sous le taux super-réduit de l'essentiel du relèvement des accises, — Le niveau de vie des personnes 3 % a permis de compenser dans une mais encore l'explosion du nombre de s'est en général amélioré de façon large mesure la hausse du taux de TVA frontaliers fait-elle qu'une proportion remarquable, que ce soit en raison normal, ceci surtout dans le chef des de plus en plus importante de l'impôt d'augmentations de revenus en ménages à revenu faible et/ou ayant sur les traitements et salaires est préle- termes réels, d'allégements fiscaux des enfants à charge. Au-delà de cette vée sur des non-résidents. ou de transferts en provenance du compensation interne due à la modu- secteur public. lation des taux de TVA, l'indexation des revenus à évidemment eu pour Madame le Président, — La solidarité sociale s'est sensible- effet de neutraliser l'impact sur le pou- Mesdames, Messieurs, ment renforcée de par le dévelop- voir d'achat des ménages. pement de l'instrument du revenu Comme je l'ai indiqué en guise d'in- minimum garanti, par le règlement Du point de vue du prélèvement glo- troduction à mon discours, le gouver- notable de certaines prestations bal opéré sur l'économie, des calculs nement n'a certainement pas eu raison familiales, par une incitation finan- effectués par le STATEC démontrent sur tous ses choix. Les uns diront que cière considérable à l'acquisition que l'effet combiné de la réforme fis- l'allégement fiscal aura été trop impor- d'un premier logement, par le déve- cale et du remboursement de la TVA tant, d'autres diront qu'il a été trop loppement fulgurant des infrastruc- sur les logements s'est traduit par un timide. Les uns auraient davantage mis tures d'accueil social ainsi que par impact de 1,5 % sur la croissance du l'accent sur les mesures visant les la multiplication des actions visant PIB. L'on peut donc retenir que, sans entreprises, d'autres auraient privilé- le soutien des populations étran- ces mesures, notre économie nationale gié les ménages. Pour les uns le gou- gères en détresse. se trouverait aujourd'hui en dépres- vernement a trop mis l'accent sur sion, suivant par cela l'évolution enre- l'amélioration des prestations fami- — De manière plus globale, et sans gistrée chez nos voisins et principaux liales et sociales, pour les autres il a que l'Etat ne voudrait se substituer partenaires commerciaux. exagéré en matière d'investissements à l'initiative privée, l'encadrement et de transferts aux entreprises. public a été amélioré. Les agents D'aucuns prétendent par ailleurs que économiques — entreprises et les effets positifs de la réforme fiscale La lecture des avis émis par les cham- ménages — peuvent dès à présent auraient été anéantis par une augmen- bres professionnelles permet de véri- évoluer dans un cadre plus stable et tation équivalente des impôts indi- fier l'impression prédécrite. Les préfé- mieux prévisible reposant sur des rects. Les chiffres publiés démontrent : rences exprimées par les un et par les finances publiques en équilibre. 1. que la hausse des impôts indirects autres sont parfaitement compréhensi- — La dimension environnementale se limite pratiquement aux produits bles du moment qu'il s'agit de prises ou, si vous préférez, la qualité de soumis à accises ; de position émanant de groupes socio- vie n'a pas été oubliée pour autant. professionnels bien circonscrits. 2. que sur la période 91-93 et après Je ne voudrais pas prolonger cette enu- déduction de la part payée par des Tous ceux qui se doivent cependant de meration, cela d'autant moins que mon non-résidents non soumis à l'impôt dépasser les approches sectorielles et intention n'est point de conclure sur un sur le revenu au Luxembourg, l'allé- de défendre la chose publique ne sont regard en arrière. Mon propos est plu- gement fiscal net s'élève à 11 mil- cependant crédibles à condition que tôt d'attirer votre attention et celle du liards de francs en moyenne leurs critiques ne se limitent pas à tel pays sur le niveau de développement annuelle ; ou tel aspect isolé de la politique bud- absolu et relatif que le Grand-Duché a 3. qu'en rythme de croisière et à partir gétaire, mais qu'elles tiennent compte atteint. de l'exercice 1994 la réduction fis- des interrelations existantes et qu'elles Sans vouloir verser dans le pessimisme, cale nette au profit des contribua- tentent de cerner leur impact dans sa je voudrais néanmoins vous dire que je bles résidents suite aux deux globalité. Pour être crédibles, les criti- crois que nous sommes proches du réformes fiscales atteint quelque 9 à ques doivent satisfaire à cette exi- zénith de notre prospérité. Les années 10 milliards par an, soit environ gence. et décennies à venir verront nos efforts 2,5 % du PIB. Ce qui est sûr et certain, c'est qu'au se porter plutôt sur la sauvegarde de l'acquis que sur l'accumulation d'avan- Le relèvement des impôts indirects est cours de la présente législature notre pays a avancé à grands pas dans la voie tages supplémentaires. Sauvegarde de donc loin d'avoir dévoré les avantages l'acquis ne doit cependant pas être de la réforme fiscale. La diminution du développement économique et social. confondue avec stand-still, une qualité relative des impôts directs suite à la et une sélectivité renforcées de l'action réforme fiscale ainsi que notamment le — Le niveau exceptionnellement publique permettent en effet d'en relèvement des accises sur certains élevé qui caractérise la politique accroître la portée à l'enveloppe finan- produits ont cependant modifié de des investissements publics depuis cière inchangée. façon notable le rapport entre impôts de nombreuses années déjà a per- directs et impôts indirects. En effet, ce mis d'absorber des retards tant Je suis convaincu que la politique rapport est passé de 59/41 en début pour ce qui est de certaines infra- offensive pratiquée par le présent gou- de législature à quelque 53/47 actuel- structures économiques qu'en ce vernement a optimisé le positionne- lement. De ce fait, la structure du pré- qui concerne les structures d'ac- ment de notre pays et lui permet désor- lèvement fiscal du Grand-Duché se cueil à caractère social. mais de s'attaquer de front aux défis rapproche de plus en plus de la — Les activités économiques se sont auxquels nous ne saurons échapper. moyenne communautaire. diversifiées, procurant des emplois Notre avenir à moyen et long terme

58 sera aussi fait de problèmes de compé- soit à améliorer les prestations défense d'un stade de développement titivité dus au niveau de rémunération sociales, soit à déclencher des aug- économique et d'un niveau de prospé- atteint, à une structure démographique mentations de revenus en termes réels. rité dont la plupart des femmes et des défaillante et à une division internatio- Elle se caractérisera plutôt par une hommes qui n'ont pas la chance de nale du travail fondamentalement dif- restructuration des dépenses budgé- vivre parmi nous ne font que rêver ? férente de celle que nous connaissons taires, le financement des investisse- à l'heure actuelle. ments publics et les fonds requis au Notre pays gagnerait probablement à service de la dette se substituant pour ne plus se braquer avec la même déter- Mais nous n'avons aucune raison de partie à des dépenses de consomma- mination sur les aspects matérialistes paniquer. Nous devons simplement tion et de transferts aux autres sec- et à redécouvrir les véritables valeurs nous rendre compte que le nouveau teurs. de la vie. Si tel pouvait être le message contexte économique, social et finan- que nous dégagerions du présent cier exigera du prochain gouverne- Tous ceux qui promettront autre débat budgétaire et que nous n'oublie- ment la conduite d'une politique chose, susciteront des convoitises rons pas au moment de la confection rigoureuse. Sur le plan budgétaire, la qu'ils ne sauront satisfaire par la suite. de nos programmes électoraux respec- prochaine législature ne sera guère Mais, au fond, est-ce esquisser une tifs, les discussions que nous mène- marquée par l'adoption de lois nou- perspective tellement décourageante rons dans cette enceinte d'ici les fêtes velles visant soit à alléger la fiscalité, que de s'engager envers le pays dans la de fin d'année ne seraient pas vaines !

Journée Mondiale de Lutte contre le Sida, 1er décembre 1993 : Appel de , Ministre de la Santé C'est aujourd'hui la 6e fois que par- le virus, développent la maladie du maladie fatale, qui tue à la fleur de tout dans le monde on parle du SIDA SIDA, pour lequel, en dépit de l'âge. et de ses victimes à l'occasion de la recherches acharnées, il n'existe Cette lutte simple en apparence passe Journée Mondiale SIDA 1993. actuellement aucun traitement cura- obligatoirement par la prévention et Le Luxembourg compte actuellement tif. l'incitation à des pratiques qui empê- un nombre cumulatif de 72 cas de La principale source d'infection a tou- chent l'infection. SIDA dont 43 sont déjà décédés ; plus jours été et reste le contact sexuel non Car, sans compter la souffrance et le de 250 personnes ont été diagnosti- protégé. sort individuel des personnes quées comme étant infectées par le Or, en dehors de l'abstinence et de la atteintes, chaque cas coûte au Grand- virus de l'immunodéficience acquise fidélité absolue entre partenaires non Duché entre 2 et 4 millions à la société HIV. infectés, l'emploi systématique du pré- rien qu'en coût médical. HIV et SIDA sont donc une réalité servatif est un moyen très efficace Par conséquent agissons maintenant maintenant et pour de nombreuses pour empêcher la transmission du — pour aider tous ceux qui luttent années à venir. H.I.V tout comme par ailleurs le ris- contre l'épidémie, que d'autres maladies sexuellement L'Organisation Mondiale de la Santé transmissibles. Cependant, regrette — pour comprendre au lieu de juger (OMS) estime que depuis le début de l'OMS, de nombreuses femmes restent et, la pandémie 14 millions d'hommes, de encore sans protection contre la — pour contribuer à enrayer l'infec- femmes et d'enfants ont été infectés contamination, car il arrive trop sou- tion et la maladie. par HIV, dont 500 000 en Europe. vent qu'elles ne puissent décider ou Agissons Pour l'an 2000, prévoit l'OMS, nous négocier l'adoption de pratiques — en écoutant le témoignage de ceux déplorerons dans le monde 12 à 18 sexuelles sans danger, y compris qui sont contaminés ou malades millions de cas de SIDA et de 30 à 40 l'usage du préservatif. afin de réfléchir sur les leçons qui millions de personnes infectées par Ce 1er décembre 1993 la sixième peuvent être tirées de leur expé- HIV. Journée Mondiale de Lutte contre le rience, Malgré tous les efforts entrepris jus- SIDA a été placée sous le thème — en soutenant les équipes d'action et qu'à présent l'infection par le H.I.V. « AGISSONS MAINTENANT » et se d'entraide pour ceux qui ont des continue donc de se propager de veut de mettre l'accent sur la mobilisa- comportements à risques ou ceux manière dramatique dans tous les tion de tous pour la solidarité avec les qui sont déjà atteints, pays ; 10 ans après l'infection, plus personnes atteintes, et pour la lutte — en encourageant et en adhérant aux de 50 % des personnes atteintes par contre l'infection, et donc contre cette politiques de prévention.

Centre Universitaire : Personnalités méritantes Début décembre 1993, S.A.R. le le professeur Jean Charpentier, direc- le professeur Lothar Muller-Hagedorn Grand-Duc a nommé Officiers de teur du Centre d'Études européennes de l'Université de Cologne ; l'Ordre de Mérite du Grand-Duché de de l'Université de Nancy ; le professeur Jacques Hennequin de la Luxembourg les personnalités sui- Faculté des Lettres de l'Université de vantes, particulièrement méritantes le professeur Gérard Druesne, direc- Metz ; vis-à-vis du Centre Universitaire, à teur du bureau Erasmus ; le professeur Michel Renard, directeur savoir : du Laboratoire d'Anatomie de la le professeur Jean-Claude Hayon, Faculté de Médecine de l'Université directeur du Laboratoire de Botani- de Nancy I ; le professeur Lucien Capella, prési- que de la Faculté des Sciences phar- le professeur Paul Yans du Départe- dent de l'Université d'Aix-Marseille maceutiques et biologiques de l'Uni- ment Informatique de l'Université de III; versité de Nancy I ; Liège.

59 M. Dehaene chez M. Santer Le Premier Ministre Monsieur Jac- ques Santer a reçu le 1er décembre 1993 son homologue belge, Monsieur Jean-Luc Dehaene, Président en exer- cice de l'Union Européenne. Cette rencontre a eu pour objet de préparer le prochain Conseil Euro- péen qui devra réunir les Chefs d'Etat ou de Gouvernement les 10 et 11 décembre prochains à Bruxelles.

MM. Dehaene, Santer, Poos et Juncker après la réunion de travail au Château de Senningen

Signature d'accords avec le Cap Vert

Le 3 décembre 1993, M. Georges luxembourgeois, sur un projet d'élec- eu des entrevues avec Mme Erna Hen- Wohlfart. Secrétaire d'État au Minis- trification rurale sur l'île de Santo nicot-Schoepges, présidente de la tère des Affaires Etrangères et M. Antao et sur un projet de réhabilita- Chambre des Députés, M. Fernand Antonio Pascoal Silva dos Santos, tion d'un dispensaire à Ponta del Sol. Boden, ministre de la famille et de la Secrétaire d'État à l'Émigration, ont solidarité, Mme Lydie Wurth-Polfer, signé un ensemble de protocoles bila- M. Antonio Pascoal Silva dos Santos, bourgmestre de la Ville de Luxem- téraux en matière de coopération au Secrétaire d'État à l'Emigration du bourg et le collège échevinal de la développement entre le Luxembourg Cap Vert, en visite au Luxembourg du Ville d'Esch-sur-Alzette. Au cours de et le Cap Vert. 1er au 4 décembre 1993, a rencontré sa visite M. Silva dos Santos a eu l'oc- Les protocoles portent sur une aide de nombreuses personnalités luxem- casion de rencontrer la communauté alimentaire de 1 400 tonnes de blé bourgeoises. Le 2 décembre 1993, il a capverdienne au Luxembourg.

Exploitation des chemins de fer du Grand-Duché

Le 2 décembre 1993, Leurs Excel- luxembourgeoise du 17 avril 1946 CFL à l'évolution du droit commu- lences Messieurs les Ambassadeurs de relative à l'exploitation des chemins de nautaire. En effet, sur base de la direc- Belgique et de France ont signé fer du Grand-Duché. tive 91/440/CEE relative au dévelop- ensemble avec Monsieur Robert L'objet de ce protocole additionnel est pement des chemins de fer Goebbels, Ministre des Transports un l'insertion dans ladite convention communautaires, adoptée en 1991 protocole additionnel destiné à com- d'une procédure allégée pour aligner sous présidence luxembourgeoise, pléter la convention belgo-franco- les statuts et le cahier des charges des l'organisation et le fonctionnement des chemins de fer seront revus dans le sens d'une distinction claire entre les responsabilités juridiques et finan- cières de l'État et des CFL quant au sort futur du chemin de fer au Luxem- bourg ainsi que d'une plus grande autonomie pour les CFL en vue de faire face aux conditions nouvelles d'un marché communautaire ouvert dans le domaine ferroviaire. Par rap- port aux errements actuels qui exigent l'accord formel des trois parties pour toute modification statutaire, la procé- dure allégée prévoit que l'absence d'opposition des Gouvernements belge et français dans un délai de 30 jours à des projets luxembourgeois d'amendement des statuts ou du cahier des charges reposant sur des directives, règlements ou décisions communautaires vaudra acceptation de la modification. Le protocole addi- tionnel s'inscrit dans un amendement plus important des statuts des CFL qui Lors de la cérémonie de signature du protocole belgo-franco-luxembourgeois relatif aux sera bientôt débattu à la Chambre des CFL Députés.

60 « Immigration, Préoccupés par une montée de la (Lorraine, Luxembourg, Luxembourg xénophobie en Europe, les responsa- belge, Rhénanie-Palatinat, Sarre). Tolérance, Racisme » bles espèrent fournir avec ce dossier une aide à une meilleure connaissance L'ordre du jour de cette réunion pré- Le 2 décembre 1993 a eu lieu la pré- mutuelle et, partant, œuvrer modeste- voyait e. a. les points suivants : ment pour que les jeunes du Luxem- sentation du dossier pédagogique Admission du Conseil Régional Wal- « Immigration, Tolérance, Racisme » bourg découvrent la richesse de nos différences. lon au CPI qui accompagne l'exposition itiné- — Approbation de l'admission du rante de Monsieur Norbert Ketter : « Des Hommes et des Images : regards Lors de la présentation, des textes Conseil Régional Wallon par les sur notre société multiculturelle ». extraits du dossier pédagogique furent membres du CPI lus par Madame Sylvie Flammang et — Signature du Protocole additionnel Dans le cadre de son exposition Imago Monsieur Pierre Puth. L'encadrement à la Convention modifiée du Luxemburgi à Lisbonne, le Ministère musical fut assuré par Messieurs 17.2.1986 relative à la création d'un des Affaires culturelles avait comman- Luciano Pagliarini et Armand Piscini. Conseil Parlementaire Interrégio- dité en 1992 une exposition de photo- nal, en cas d'approbation graphies sur la société luxembour- geoise à Monsieur Norbert Ketter. La coopération transfrontalière visant Cette exposition, composée de 60 à assurer la sécurité dans les régions photographies et réalisée en collabo- frontalières après l'ouverture des fron- ration avec le Centre national de PAu- Réunion du Conseil tières intérieures intervenue le 1er jan- diovisùel (CNA) a circulé dans un cer- parlementaire vier 1993 tain nombre de localités du pays et L'évolution actuelle en matière de continuera d'être montrée en 1993 et interrégional TGV-Est 1994. à Luxembourg Le dossier pédagogique qui l'accom- La politique transfrontalière en matière de recherche pagnera dorénavant a été réalisé par le Le 3 décembre 1993 s'est déroulée au Centre de Documentation et d'Anima- Centre européen Kirchberg à Luxem- Résolution relative aux questions insti- tion interculturelles (CDAIC), le bourg la douzième séance plénière du tutionnelles à caractère interrégional Ministère des Affaires culturelles et le Conseil parlementaire interrégional dans le cadre européen. Ministère de l'Éducation nationale. Il est édité par 1ASTI asbl et avec le concours de la Commission des Com- munautés Européennes. L'objectif poursuivi est de fournir aux ensei- 30e anniversaire de l'Amiperas gnants de l'enseignement primaire et secondaire une base de travail regrou- Le 3 décembre 1993, Son Altesse ras à l'occasion de la clôture des festivi- pant des documents, des textes, des Royale la Grande-Duchesse a reçu en tés du 30e anniversaire de l'Amiperas. graphiques, une bande dessinée illus- audience à la Villa Vauban les mem- trant les thèmes de l'immigration, du bres du Conseil d'Administration ainsi S.A.R. la Grande-Duchesse racisme et de la tolérance. que le président-fondateur de l'Amipe- et les responsables de l'Amiperas

61 Hautes distinctions pour MM. Thiemann et Baumert

Le 6 décembre 1993, Monsieur Jac- ques Santer, Premier Ministre, Minis- tre d'État, a remis les insignes de Com- mandeur de l'Ordre grand-ducal de la couronne de Chêne à Monsieur Bernd Thiemann, Président du Comité de Direction de la DG Bank Frankfurt am Main, et les insignes de Commandeur dans l'ordre de Mérite du Grand- Duché de Luxembourg à Monsieur Detlef R. Baumert, Administrateur- délégué et Sprecher der Geschäftslei- tung de la DG Bank Luxembourg S.A.

M. Santer vient de décorer MM. Thiemann et Baumert.

« d'Lëtzebuerger »

Le 7 décembre 1993, Monsieur l'Am- bassadeur Adrien Meisch a remis à Monsieur Jacques Santer, Premier Ministre, Ministre d'État, un exem- plaire du livre « d'Lëtzebuerger » en présence des auteurs Messieurs Marc Theis (photographies) et Gilbert Trausch (texte).

CD de l'Harmonie municipale d'Esch-sur-Alzette

Le 7 décembre 1993, le premier CD de Le Premier Ministre parcourt le nouveau livre sur les Luxembourgeois. l'Harmonie Municipale d'Esch-sur- Alzette comprenant 12 marches euro- péennes fut présenté à Monsieur Jac- ques Santer, Premier Ministre, Ministre des Affaires culturelles.

Cette présentation a eu lieu en pré- sence de Madame Viviane Reding, sponsor du CD, du Dr Paul Nilles et de Monsieur Georges Wagner, représen- tants de l'Harmonie Municipale d'Esch-sur-Alzette.

Le « Luxembourg Relief Found » reçu par le Grand-Duc

Le 7 décembre 1993, Son Altesse Royale le Grand-Duc a reçu en audience, à la Villa Vauban, le Les représentants du „Luxembourg Relief Found" sont reçus par S.A.R. le Grand-Duc. « Luxembourg Relief Found ».

62 au programme sera de 8,5 millions de Lutte contre l'onchocercose francs pour 1994. Dans le cadre de la quatrième phase (1992-1997) du pro- gramme de lutte contre l'onchocer- Le Comité conjoint du programme de nales de développement, des institu- cose, le Luxembourg prend en charge lutte contre l'onchocercose a tenu sa tions multilatérales et des organisa- 51 millions de francs à titre de six quatorzième session au Luxembourg tions appartenant au système des tranches de 8,5 millions de francs cha- du 7 au 10 décembre 1993. La séance Nations Unies. En outre, les pays parti- cune. d'ouverture de la réunion a eu lieu le 7 cipants contribuent en espèces et/ou décembre 1993 au Centre de Confé- en nature, mettant à la disposition du rence au Kirchberg. À cette occasion programme des locaux et d'autres MM. Johny Lahure, Ministre de la infrastructures ainsi que du personnel Santé, et Georges Wohlfart, Secrétaire rémunéré par les gouvernements. d'État au Ministère des Affaires Étran- M. Wohlfart à l'Otan gères, ont prononcé les discours Toutes les contributions des donateurs d'inauguration. Une centaine de parti- sont versées dans le Fonds pour l'on- Les quinze Ministres de la Défense de cipants furent présents, dont un bon chocercose géré par la Banque mon- lAlliance atlantique se sont rencontrés nombre de ministres de la santé de diale qui sollicite des contributions pour leur traditionnelle réunion de fin pays africains. auprès de donateurs individuels. Un d'année les 8 et 9 décembre 1993 au plan d'action et budget est présenté au siège de l'OTAN à Bruxelles. L'onchocercose (ou « cécité des Comité conjoint du programme pour rivières ») est une maladie qui est cau- approbation à sa session annuelle Les Ministres ont examiné les aspects sée par un ver parasite dont la femelle durant laquelle des annonces de fonds militaires des thèmes à l'ordre du jour adulte se loge dans des nodules sous la pour l'année suivante sont faites. L'au- du prochain Sommet de janvier de l'Al- peau de l'homme ou dans la partie pro- dit interne et externe des dépenses du liance. fonde des tissus dermiques. Là, durant programme est identique à celui de 11 à 12 ans, elle produit des millions l'OMS et le Fonds pour l'onchocercose À ce titre ils ont débattu de l'initiative d'embryons microscopiques (microfi- est vérifié par les auditeurs externes de d'un partenariat pour la paix, de la pro- laires) dont la durée de vie est d'envi- la Banque mondiale. position de forces opérationnelles ron deux ans. Les microfilaires provo- interarmées combinées et de l'adapta- Pour permettre une planification et des tion des structures des forces de quent des éruptions accompagnées de prévisions budgétaires à moyen terme, démangeaisons violentes, le plisse- l'OTAN aux nouvelles réalités politico- un système de « phases financières », militaires sur le continent européen. ment, l'épaississement et la dépigmen- chacune d'une durée de six ans, a été tation de la peau et une lymphadenite. instauré, chaque « phase » étant cou- Au sujet de la première initiative, le Eventuellement, on note des lésions verte par un accord relatif au Fonds oculaires graves conduisant à la cécité, Secrétaire d'État G. Wohlfart a noté pour l'onchocercose signé par les qu'il s'agissait d'un premier pas subs- un certain amaigrissement et un état de « parties contribuantes » auxquelles débilité généralisée. tantiel vers le renforcement des rela- appartient le Luxembourg, et qui tions de l'Alliance avec les partenaires On rencontre la maladie le long des constitue la base juridique du finance- d'Europe centrale et orientale que le rivières, en zone tropicale, en Afrique, ment et des opérations du programme. Luxembourg sera prêt à compléter concrètement. au Moyen-Orient et en Amérique Les acquis du programme sont specta- latine. Dans l'ensemble, on estimait en culaires : sur le plan entomologique les 1986 que 85,5 millions de personnes espèces cibles de savane de la simulie À propos du projet des forces opéra- étaient exposées au risque de l'oncho- ont été, dans la majeure partie de l'aire tionnelles interarmées combinées il a cercose, qu'environ 17,7 millions de initiale du programme, maintenues à remarqué qu'il permettrait entre autres personnes étaient infectées et que une densité si faible que la transmis- de créer une structure capable d'assu- 340 000 personnes étaient aveugles sion est pratiquement interrompue. Sur rer un rôle plus actif pour le pilier euro- des suites de l'onchocercose. le plan épidémiologique : la charge péen renforcé et de constituer un ins- microfilarienne communautaire mesu- trument efficace pour entreprendre à Les vecteurs de l'onchocercose en rant la présence globale de la maladie a l'avenir des missions de maintien de la Afrique de l'ouest est une mouche de été réduite à un niveau pratiquement paix. l'ordre des diptères dont les larves sont nul dans la majeure partie de l'aire ini- fixées aux rochers dans les eaux tiale du programme. Le Secrétaire d'État luxembourgeois a rapides: la simulie. Les femelles de la finalement attiré l'attention des Minis- simulie pondent leurs œufs sur la sur- En outre, 30 millions de personnes tres de la Défense sur les conséquences face ou sous l'eau dans les rivières à sont protégées contre l'infection et il budgétaires que les nouvelles initia- courant rapide. Les adultes émergent est estimé qu'environ neuf millions tives risqueraient d'avoir et il a suggéré deux à quatre jours plus tard. La simu- d'enfants nés dans l'aire initiale de de soumettre cette question également lie femelle ingère des microfilaires (jus- l'OCP depuis le début des opérations aux Chefs d'État et de Gouvernement qu'à 400) lorsqu'elle pique des per- du programme sont épargnés du risque qui se réuniront le 10 janvier prochain. sonnes infectées et transmet les larves de la cécité onchocerquienne. Près de infectantes à d'autres pesonnes durant 1,25 millions de personnes ont perdu Le deuxième jour de leur réunion, les un repas de sang ultérieur. Les larves se leur infection onchocerquienne et Ministres ont dans le cadre du Groupe développent chez l'hôte humain en 100 000 autres ont été sauvées de la de planification nucléaire examiné le vers adultes mâles et femelles, ache- cécité. Quand le programme s'achè- risque de la prolifération des armes de vant ainsi le cycle de développement vera vers la fin du siècle, ces mêmes destruction massive. du parasite. chiffres auront augmenté, passant à respectivement 2 millions et 150 000 Ils ont souligné la nécessité du respect Le programme de lutte contre l'oncho- personnes. des accords TNP et START et ont cercose est financé par un certain nom- notamment fait appel à l'Ukraine de bre de pays industrialisés, dont le Sous réserve d'approbation parlemen- tenir de façon inconditionnelle ses Luxembourg, des banques internatio- taire, la contribution luxembourgeoise engagements à ce propos.

63 S.A.R. le Grand-Duc visite la partie rénovée du Palais grand-ducal

Le 8 décembre 1993, Son Altesse Royale le Grand-Duc a visité la partie rénovée du Palais grand-ducal. A la même occasion furent emmurés dans le soubassement du Palais deux documents ancien et nouveau relatant l'un la restauration de l'année 1571 et l'autre celle de 1993.

Une partie de la façade rénovée du Palais grand-ducal

Le Grand-Duc enfouit les documents dans le soubassement du Palais.

Sommet européen à Bruxelles

Lors du Sommet européen des 10 et 11 décembre 1993 à Bruxelles, les Chefs d'Etat ou de Gouvernement de l'Union Européenne ont ren- con tré la veille le Président russe, Monsieur Boris Eltsine. Photo : Léon Crabbé

64 « Formation Distinctions M. Boden visite et Citoyenneté honorifiques le Foyer Ste Elisabeth Européenne » àMM.Fournier Le 14 décembre 1993, Monsieur Fer- Le Ministère de l'Éducation Natio- et Mathieu nand Boden. Ministre de la Famille, a nale, en collaboration avec l'IRRCE visité le Centre dAccueil Foyer Ste Elisabeth à Esch/Alzette. (Institut de Recherche et de Réflexion Le 8 décembre 1993 Monsieur sur la Citoyenneté Européenne) de Robert Goebbels, Ministre des Tran- L'actuel « Foyer Ste Elisabeth » com- Montpellier et avec l'appui de la Task sports, a remis Force de la CE, a organisé un sémi- prend 5 groupes de vie, à savoir : naire « Formation et Citoyenneté à Monsieur Jacques Fournier, prési- 1 groupe pouponnière dent de la SNCF, les insignes de Com- Européenne » qui a eu lieu au Kir- « Pléiperplaper » chberg, Bâtiment Schuman du 8 au 11 mandeur dans l'Ordre Grand-Ducal décembre 1993. de la Couronne de Chêne, et hébergeant 10 enfants de 0 à 3 ans à Monsieur Gérard Mathieu, directeur dont 3 places de Fadep Justice Ce séminaire s'est adressé à des ensei- du département « Grande Vitesse » à gnants, à des formateurs d'adultes et à la SNCF, les insignes d'Officier dans 3 groupes de vie : des concepteurs de matériel didacti- l'Ordre grand-ducal de la couronne de « Haus Dibs », « Spatzenascht », que. Chême. « Wendelin », Son Altesse Royale le Grand-Duc a en hébergeant par groupe 8 mineurs de 3 Convention relative effet daigné, par arrêté grand-ducal du à 18 ans 29 septembre 1993, accorder lesdites 1 groupe de jeunes adultes m/f, au « Marjaashaff » distinctions honorifiques aux deux « Trait d'Union » personnalités françaises en reconnais- Le 9 décembre 1993, Monsieur Fer- sance des mérites acquis en relation issus des groupes de l'institution pou- nand Boden, Ministre de la Famille et avec le raccordement de la Ville de vant héberger jusqu'à 7 pensionnaires. Luxembourg au futur TGV-Est et par de la Solidarité, a procédé, ensemble Le Foyer Ste Elisabeth accueille sur- avec les représentants de la Fédération là au réseau transeuropéen de la grande vitesse ferroviaire. tout des mineurs visés aux art. de la loi Caritas, à la signature officielle de la relative à la protection de la jeunesse, convention relative à la participation dont les demandes de placement sont financière de l'État à la construction, à « L'armée introduites et par le Tribunal de la l'aménagement et à l'équipement du Jeunesse et par la CNAP (Commis- centre d'animation et de rencontre luxembourgeoise sion Nationale en matière d'Arbitrage pour jeunes et familles à Liefrange (dit et de Placement). « Marjaashaff »). d'après-guerre » Les jeunes sont pris en charge par une « L'Africaine » Le 11 décembre 1993, Monsieur le direction et des agents socio-éducatifs. professeur Jacques Leider a présenté Le 13 décembre 1993 a eu lieu l'inau- son livre « L'armée Luxembourgeoise guration de la sculpture « L'Africaine » d'après-guerre » au musée national réalisée par l'artiste Lucien Wercollier d'histoire militaire de Diekirch. entre le bâtiment administratif BAK et La présentation fut suivie d'une visite Déclaration relative l'hôtel Pullman au plateau de Kirch- de la section « Armée luxembour- berg. geoise » du Musée. à l'Irlande du Nord Le Gouvernement luxembourgeois a appris avec une très grande satisfac- tion l'adoption par les Premiers minis- tres du Royaume-Uni et d'Irlande d'une déclaration commune relative à l'Irlande du Nord. Cette déclaration constitue une avancée considérable dans la recherche d'une solution paci- fique en Irlande du Nord et est un témoignage éloquent de la volonté de dialogue et de l'esprit d'ouverture des deux gouvernements concernés.

Le Gouvernement luxembourgeois salue également le fait que le Royaume-Uni et l'Irlande situent l'adoption de nouvelles approches pour résoudre le conflit dans le cadre du développement de l'Union euro- péenne et de leur partenariat au sein de cette dernière. (Communiqué du Gouvernement „L'Africaine" avec, au fonds, le bâtiment administratif BAK luxembourgeois, 16. 12.93.)

65 M. Melescanu à Luxembourg

Le 14 décembre 1993, Son Excellence Monsieur Teodor Viorel Melescanu, Ministre d'État, Ministre des Affaires étrangères de Roumanie, a effectué une visite officielle à Luxembourg qui débuta par une entrevue avec Mon- sieur Georges Wohlfart, Secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères. À cette occasion fut signé un accord de non double imposition. M. Melescanu a ensuite rencontré Monsieur Jacques Santer, Premier Ministre, Ministre d'État et fut reçu en audience par Son Altesse Royale le Grand-Duc. M. Jacques Sauter en tête-à-tête avec le Ministre d'Etat roumain L'hôte roumain a également eu des entretiens avec Madame Erna Henni- cot-Schocpges, Présidente de la Chambre des Députés et des respon- sables de l'Association des Banques et Banquiers Luxembourgeois. Dans la soirée. Monsieur Teodor Vio- rel Melescanu a donne une conférence sur le thème « Préjugés et réalités dans l'espace geostratégique central-euro- péen ».

MM. Wohlfart et Melescanu signent l'accord de non double imposition.

S.A.R. le Grand-Duc et M. Melescanu

Institut Luxembourgeois des Droits de l'Homme

L'INSTITUT LUXEMBOURGEOIS Luxembourg, a convié à une confé- bulletin de l'Institut — No 1/Édition des DROITS de l'HOMME par l'in- rence de presse, le 16 décembre 1993 déc. 1993. termédiaire de son Président, Mon- qui a eu comme objets : Présentation sieur Albert Weitzel, Président hono- de l'Institut Luxembourgeois des Nous reproduisons ci-après les statuts raire du Tribunal d'Arrondissement de Droits de l'Homme, présentation du dudit Institut. «Institut Luxembourgeois des Droits de l'Homme» établissement d'utilité publique LUXEMBOURG Constitution d'un établissement d'utilité publique du 30 juin 1992

L'an mil neuf cent quatre-vingt-douze, Ont comparu : demeurant à Luxembourg, 145, rue le trente juin. 1. — Monsieur Albert Weitzel, mem- des Aubépines, de nationalité luxem- Pardevant Maître Marc Elter, notaire bre de la Commission européenne des bourgeoise ; de résidence à Luxembourg, soussi- droits de l'homme, Président du tribu- 2. — Monsieur Alphonse Spielmann, gné. nal d'arrondissement de Luxembourg, juge à la Cour Européenne des droits

66 de l'homme, Procureur général d'État CHAPITRE IV : PATRIMOINE Monsieur Marc Mathekowitsch, adjoint, demeurant à Luxembourg- Conseiller de Gouvernement 1ère Weimershof, 108, rue des Muguets, de Article quatre. — L'établissement d'uti- classe, demeurant à Kehlen, 26, rue de nationalité luxembourgeoise ; lité publique bénéficiera d'un apport Keispelt, de nationalité luxembour- initial en espèces de 100.000 (cent geoise ; 3. — Maître Alex Bonn, avocat, mille) francs luxembourgeois. demeurant à Luxembourg, 22, Côte Maître Georges Ravarani. avocat, d'Eich, de nationalité luxembour- Les recettes de l'établissement d'utilité demeurant à Luxembourg, 24. rue geoise ; publique consistent dans : Funck-Brentano. de nationalité luxem- 4. — Monsieur Henry J. Leir, adminis- a) les dons et les subventions qu'il bourgeoise ; trateur de sociétés, demeurant à New- pourra recevoir ; York, 900 Park Avenue, de nationalité b) les revenus du patrimoine ; Monsieur Paul Faber, Représentant américaine ; c) les revenus de ses publications et permanent du Luxembourg auprès du lesquels ont, par les présentes, déclaré consultations ; Conseil de l'Europe, demeurant à la Représentation Permanente à Stras- créer un établissement d'utilité publi- d) les recettes des manifestations et que, régi par la loi modifiée du 21 avril bourg, 65, allée de la Robertsau, de activités diverses éventuellement orga- nationalité luxembourgeoise ; 1928 sur les associations sans but nisées par lui. lucratif et les établissements d'utilité un membre luxembourgeois de l'As- publique, et par les présents statuts : L'énumération qui précède est énon- ciative et non limitative. semblée Parlementaire du Conseil de l'Europe — à désigner ultérieurement. CHAPITRE 1er : DÉNOMINATION, SIÈGE CHAPITRE V : ADMINISTRATION Le conseil d'administration désigne un secrétaire et un trésorier qui ne Article premier. — L'établissement Article cinq. — L'administration de d'utilité publique prend la dénomina- sont pas nécessairement membres du l'établissement d'utilité publique est conseil d'administration. tion de « Institut Luxembourgeois des confiée à un conseil d'administration Droits de l'Homme ». composé de cinq (5) membres au Si un ou plusieurs membres du conseil Son siège est établi à Luxembourg. moins, dont un président et deux vice- d'administration décèdent ou se reti- présidents. rent, les membres restants désigneront CHAPITRE II: OBJET Le conseil d'administration comprend les nouveaux administrateurs en Article deux. — L'institut a pour but en outre le représentant permanent du observant les limites ci-avant décrites. d'entreprendre et de promouvoir Luxembourg auprès du Conseil de Le conseil d'administration peut aussi l'étude scientifique des droits de l'Europe et un membre luxembour- désigner des administrateurs supplé- l'homme par tous les moyens légaux et geois de l'Assemblée Parlementaire du notamment : mentaires, en dehors de l'hypothèse Conseil de l'Europe. Ce dernier est visée à l'alinéa précédent. a) par l'organisation de sessions de désigné par les membres effectifs et l'Institut aux fins de la présentation de suppléants représentant le Luxem- Sous réserve de ce qui a été dit relati- communications sur les droits de bourg à l'Assemblée Parlementaire du vement au représentant permanent du l'homme et par l'organisation de collo- Conseil de l'Europe. Luxembourg auprès du Conseil de ques, séminaires et stages ; l'Europe et du membre luxembour- Le premier conseil d'administration geois de l'Assemblée Parlementaire du b) par des travaux de recherche entre- est composé comme suit : pris de sa propre initiative ou à la Conseil de l'Europe à faire partie du demande de tout organisme public ou Monsieur Albert Weitzel, membre de conseil d'administration, il sera statué privé, ou tout établissement d'ensei- la Commission européenne des droits sur le renouvellement ou non des gnement supérieur, et par l'aide à de de l'homme, Président du tribunal mandats des autres administrateurs tels travaux de recherche entrepris par d'arrondissement de Luxembourg, tous les trois ans, et pour la première des particuliers ou des organismes demeurant à Luxembourg, 145, rue fois en 1995. publics ou privés, quelle que soit leur des Aubépines, de nationalité luxem- nationalité ; bourgeoise ; Les membres luxembourgeois de l'As- semblée Parlementaire du Conseil de c) par l'encouragement au développe- Monsieur Alphonse Spielmann, juge à l'Europe statueront aussi tous les deux ment de l'enseignement des droits de la Cour Européenne des droits de ans, et pour la première fois en 1994, l'homme ; l'homme. Procureur général d'État sur le renouvellement ou non du man- d) par la publication d'ouvrages et de adjoint, demeurant à Luxembourg- dat de leur collègue. Si ce dernier perd périodiques relatifs aux droits de Weimershof, 108, rue des Muguets, de sa qualité de membre luxembourgeois l'homme ; nationalité luxembourgeoise ; de l'Assemblée Parlementaire du e) par le rassemblement et la diffusion Conseil de l'Europe en cours de man- de la documentation relative aux Maître Alex Bonn, avocat, demeurant dat, il peut néanmoins l'achever. droits de l'homme, grâce, en particu- à Luxembourg, 22, Côte d'Eich, de lier, au dépouillement systématique nationalité luxembourgeoise ; des écrits traitant des droits de CHAPITRE VI: POUVOIR DU Monsieur Henry J. Leir, administra- CONSEIL D'ADMINISTRATION l'homme ; teur de sociétés, demeurant à New- f) en servant de lieu de réflexion en York, 900 Park Avenue, de nationalité Article six. — Le conseil d'administra- commun et de coopération pour les américaine ; tion jouit des pouvoirs les plus éten- institutions ayant pour objectif la Maître Georges Margue, avocat, dus pour gérer les affaires de l'établis- défense et la promotion des droits de sement d'utilité publique et pour l'homme. demeurant à Luxembourg, 6, avenue effectuer tous actes d'administration et A. München, de nationalité luxem- de disposition qui rentrent dans son CHAPITRE III : DURÉE bourgeoise ; objet. Il décide notamment de l'admi- Article trois. — L'établissement d'uti- Maître Roger Nothar, avocat, demeu- nistration du patrimoine et de la lité publique est constitué pour une rant à Kopstal, 14, rue Schmitz, de manière dont l'objet de l'établissement durée illimitée. nationalité luxembourgeoise ; d'utilité publique doit être atteint.

67 La mise en valeur du patrimoine devra Le conseil d'administration peut éga- Nous Jean, toujours être conforme aux prescrip- lement donner tous mandats pour une par la grâce de Dieu, tions régissant les biens des établisse- affaire déterminée à une ou plusieurs Grand-Duc de Luxembourg, ments d'utilité publique. personnes, administrateurs ou non. Duc de Nassau, Le conseil d'administration représente Les mandataires ainsi nommés enga- geront l'établissement d'utilité publi- Vu la loi modifiée du 21 avril 1928 sur l'établissement d'utilité publique judi- les associations sans but lucratif et les ciairement et extrajudiciairement. que dans les conditions et limites de leurs pouvoirs. établissements d'utilité publique ; Le conseil d'administration peut se faire assister d'un conseil scientifique Vu la déclaration faite par les fonda- dont il désigne les membres et fixe les teurs plus amplement qualifiés dans CHAPITRE X: EXERCICE SOCIAL l'acte reçu par Maître Marc Elter, attributions. Article dix. — L'exercice social com- notaire de résidence à Luxembourg, mence le premier janvier et se termine en date du 30 juin 1992, en vue de le trente et un décembre de chaque créer un établissement d'utilité publi- CHAPITRE VII: année. Par exception, le premier exer- que ; FONCTIONNEMENT DU CONSEIL cice commence ce jour même pour se D'ADMINISTRATION terminer le trente et un décembre Sur le rapport de Notre Ministre de la Article sept. — Le conseil d'administra- 1993. Justice et après délibération du Gou- tion se réunit sur la convocation de vernement en Conseil ; son président, mais au moins deux fois par an ou à la demande d'au moins CHAPITRE XI : deux de ses membres. Les réunions du COMPTES ANNUELS ARRÊTONS : conseil d'administration sont prési- Article onze. — La gestion de l'établis- dées par le président et, en cas d'ab- sement d'utilité publique fera l'objet Art. 1er.- La création de l'établisse- sence ou d'empêchement du prési- d'une comptabilité régulière. ment d'utilité publique dénommé dent, par le vice-président ou « INSTITUT LUXEMBOURGEOIS l'administrateur le plus ancien. À la fin de chaque exercice, le conseil DES DROITS DE L'HOMME », fai- d'administration arrête les comptes et sant l'objet de la déclaration reçue par Le conseil d'administration ne peut dresse le budget pour l'exercice sui- délibérer valablement que si la moitié acte du notaire Marc Elter du 30 juin vant. Endéans les deux mois de la clô- 1992 est approuvée. des administrateurs au moins sont pré- ture de l'exercice, les comptes et les sents. Les administrateurs absents budgets seront communiqués au Gou- Art. 2.- Les statuts de l'établissement peuvent donner par lettre, télé- vernement et publiés au Mémorial, précité, arrêtés dans le même acte gramme, télex ou télécopie, mandat à Recueil Spécial des Sociétés et Asso- notarié, sont approuvés. l'un de leurs collègues pour les repré- ciations. Art. 3.- Les prescriptions des articles senter aux délibérations du conseil 27 à 51 de la loi modifiée du 21 avril d'administration, 1928 sur les associations sans but sans qu'un administrateur ne puisse CHAPITRE XII: lucratif et les établissements d'utilité représenter plus d'un collègue. MODIFICATION DES STATUTS publique sont à observer. Sauf pour les modifications des sta- Article douze. — Toute modification des statuts est arrêtée par le conseil Art. 4.- Les comptes et le budget sont tuts, les décisions sont prises à la à transmettre chaque année dans les majorité simple des voix. En cas de d'administration, statuant à la majorité des deux tiers, et soumise aux mêmes deux mois de la clôture de l'exercice à partage, la voix de celui qui préside la Notre Ministre de la Justice. réunion est prépondérante, formalités que le présent acte. Art. 5.- Notre Ministre de la Justice est Les procès-verbaux des séances sont chargé de l'exécution du présent consignés dans un registre spécial et CHAPITRE XIII : DISSOLUTION arrêté. signés par les membres présents. Article treize. — En cas de dissolution Château de Berg, le 3 septembre 1992 Les copies et extraits de ces procès- de l'établissement d'utilité publique, verbaux à produire en justice ou ail- pour quelque cause que ce soit, la (s.) Jean leurs sont signés par le président du liquidation en sera effectuée par les Le Ministre de la Justice, conseil d'administration ou par deux administrateurs alors en fonction. signé: Marc Fischbach administrateurs. Le patrimoine net restant sera trans- féré à un ou plusieurs établissements Arrêté grand-ducal du 23 décembre d'utilité publique ou à une ou plu- 1992 désignant la Fondation Institut CHAPITRE VIII: sieurs associations sans but lucratif luxembourgeois des droits de l'homme COMITÉ DE DIRECTION dont l'objet et l'activité se rapprochent comme organisme pouvant recevoir des Article huit — Un comité de direction, autant que possible de ceux du présent dons en espèces fiscalement favorisés nommé par le conseil d'administration établissement d'utilité publique. dans le chef des donateurs. et comprenant trois membres, dont au Nous Jean, par la grâce de Dieu, moins deux du conseil d'administra- Dont acte. Grand-Duc de Luxembourg, Duc de tion, s'occupera de la gestion courante Nassau ; de l'établissement d'utilité publique. Passé à Luxembourg. Les jours, mois et an qu'en tête des Vu l'article 112, alinéa 1er, numéro 1 présentes. de la loi concernant l'impôt sur le revenu ; CHAPITRE IX: SIGNATURE Et après lecture, les comparants pré- Article neuf. — L'établissement d'utilité mentionnes ont signé avec le notaire Vu la demande présentée par la Fon- publique est valablement engagé par la instrumentant le présent acte. dation Institut luxembourgeois des signature conjointe d'un membre du Le présent acte a été reçu pour les droits de l'homme ; comité de direction et d'un adminis- comparants sub 1.-, 3.- et 4.- en date Sur le rapport de Notre Ministre des trateur qui n'auront cependant pas à du 25 juin 1992 et pour le comparant Finances et après délibération du justifier de leurs pouvoirs. sub 2.- en date de ce jour. Gouvernement en Conseil ;

d.S ARRÊTONS : Art. 1er. La Fondation Institut luxem- bourgeois des droits de l'homme, reconnue d'utilité publique par arrêté grand-ducal du 3 septembre 1992, est désignée à partir de l'année d'imposi- tion 1992 comme organisme pouvant recevoir des libéralités en espèces déductibles dans le chef des donateurs à titre de dépenses spéciales dans les limites fixées à l'article 109, alinéa 1er, numéro 3 de la loi concernant l'impôt sur le revenu et aux conditions pré- vues au règlement grand-ducal portant exécution de l'article 112, alinéa 3 de la même loi. Art. 2. Notre Ministre des Finances est chargé de l'exécution du présent arrêté qui est publié au Mémorial. Le Ministre des Finances, Lors de la conférence de presse sur l'Institut luxembourgeois des Droits de l'Homme Jean-Claude Juncker Château de Berg, le 23 décembre 1992. Jean tions dangereuses, les bateaux de plai- l'aménagement du premier centre sance, ainsi que les additifs alimen- régional de recyclage et de déponie taires. pour matériaux inertes. Le représentant de la Grèce a profité Un programme de cette dernière réunion du Conseil stratégique pour Marché Intérieur sous présidence belge pour remercier la présidence Décès de M. Antall le Marché Intérieur sortante du travail accompli au cours des derniers six mois. Le Luxembourg fut représenté par la Monsieur le Secrétaire d'État Georges Présidente de la Chambre des Dépu- Wohlfart a présidé la délégation tés, Madame Erna Hennicot- luxembourgeoise au Conseil Marché Contrat Schoepges, aux funérailles du Premier Intérieur du 16 décembre 1993 à Ministre de la République de Hongrie, Bruxelles. avec S.A. Recyma Monsieur Jozsef Antall, qui ont eu lieu à Budapest le 18 décembre 1993 et La Commission des CE a présenté auxquelles ont assisté des représen- aux ministres un programme stratégi- Le 16 décembre 1993, le ministre de l'Économie, Monsieur Robert Goeb- tants officiels de nombreux pays euro- que qui fournira dans les mois à venir péens, des États-Unis d'Amérique, le cadre de l'action du Conseil en vue bels, a signé avec la S.A. Recyma un contrat de location d'un ensemble de ainsi que d'organisations et d'assem- de garantir le bon fonctionnement du blées internationales. Marché Intérieur et le respect du droit terrains situés à Sanem en vue de communautaire dans les États mem- bres. Dans ce contexte le Secrétaire d'État a insisté sur la nécessité d'adop- Réunion des Présidents des ter une approche pragmatique et empirique fondée sur une nécessaire Parlements de l'Union Européenne proportionnalité en la matière. Les Présidents des Assemblées parle- entendre la voix des citoyens — tout Le Conseil des Ministres était égale- mentaires des pays Membres de particulièrement en matière euro- ment saisi du dossier concernant la l'Union européenne et du Parlement péenne — et qu'il faut éviter que des brevetabilité des inventions biote- européen se sont rencontrés le 20 décisions essentielles pour ces der- chnologiques. La délégation luxem- décembre 1993 à Bruxelles à l'invita- niers soient prises par les seuls bourgeoise a fait part sur ce point des tion des Présidents du Parlament organes exécutifs. Ils ont pris acte des préoccupations sérieuses qui ont été européen et de la Chambre des Repré- premières améliorations en ce sens exprimées par la Chambre des Dépu- sentants de Belgique. permettant ainsi une meilleure trans- tés sur les risques que comporte cette parence pour les citoyens. matière sur le plan de l'éthique. Ils ont eu un échange de vues sur les Le Conseil des Ministres a par ailleurs chapitres et les deux déclarations du Traité (sur l'Union européenne) C'est pourquoi les Présidents des Par- pris note de l'état actuel de la réalisa- lements présents lors de cette rencon- tion du Livre blanc et a discuté de concernant la coopération entre les Parlements de la Communauté, la par- tre envisageront, chacun pour ce qui le deux dossiers concernant l'harmonisa- concerne avec son Parlement respec- tion en matière d'assurances. ticipation des Parlements nationaux, et le contrôle sur la législation com- tif, des mesures concrètes visant à ren- Le Conseil a évoqué en outre les ques- munautaire. forcer la coordination entre Parle- tions relatives à la société européenne, ments sur les sujets d'actualité les plus la société coopérative européenne, les Les Présidents ont exprimé la convic- importants afin de renforcer la légiti- métaux précieux, la mise sur le marché tion que leurs Assemblées constituent mité démocratique et la transparence de l'emploi de substances et prépara- un des moyens privilégiés pour faire des processus européens en cours, et

69 le développement d'une Europe plus de l'Union européenne seront en De retour de Moscou, où elle a assisté proche des citoyens. mesure de participer à ces rencontres. au déroulement des élections législa- tives en qualité d'observateur, Mme la Par ailleurs, les Présidents ont suivi Présidente a constaté que les questions avec intérêt l'évolution des négocia- relatives au maintien de la paix sont, à tions avec les pays candidats à l'Union ce stade, restées sans réponse, alors européenne. Ils souhaitent que l'auto- que pour les nouvelles démocraties de risation de ratification qui sera donnée Dans son intervention Mme Erna l'Est la croyance dans l'Union euro- par les Parlaments nationaux et l'avis Hennicot-Schoepges, Présidente de la péenne représente la seule perspective conforme qui sera donné par le Parle- Chambre des Députés, s'est félicitée d'une issue positive de la situation ment européen soient précédés d'un des progrès accomplis par l'Union actuelle. La poursuite d'une politique débat parlementaire approfondi afin européenne sur le plan institutionnel, active de l'Union européenne dans le d'éclairer l'opinion publique sur les qui ont notamment abouti à la partici- domaine de la sécurité et de la défense conditions et les enjeux de cet élargis- pation des parlements nationaux à la semble donc s'imposer de toute sement, ainsi que sur les travaux de la construction européenne. urgence. Conférence intergouvernementale envisagée pour 1996. Ils ont insisté pour que l'adhésion de nouveaux pays membres se traduise par un accroisse- Accord Gouvernement - CEGEDEL ment du rôle des Parlements dans l'Union européenne et de la légitimité démocratique de celle-ci. Le Gouvernement et la société de dis- 2. Mise en souterrain des réseaux élec- tribution d'électricité CEGEDEL ont triques Préoccupes par la situation économi- signé le 20 décembre 1993 un accord Une attention accrue sera portée à que et sociale difficile que traverse concernant des actions en faveur de la mise en souterrain des réseaux l'union européenne, les Présidents des l'utilisation rationnelle de l'énergie et basse et moyenne tension, et ceci Parlements lancent un appel aux gou- de la protection de l'environnement. notamment dans les localités et vernements des États-membres pour L'accord en question comporte trois leurs environs. L'objectif poursuivi que soient mises en œuvre dès mainte- volets : consiste à ne pas augmenter globa- nant — aux niveaux national et com- 1. Energies renouvelables et cogénéra- lement le nombre de km des lignes munautaire — des mesures favorisant tion aériennes de ces réseaux et à l'emploi. Ayant pris acte de la publica- réduire progressivement la propor- tion du Livre Blanc de la Commission CEGEDEL confirme son engage- tion des lignes aériennes. européenne sur la croissance et l'em- ment de contribuer à développer au ploi ainsi que des conclusions du Luxembourg la mise en valeur Conseil européen des 10 et 11 décem- d'énergies nouvelles et renouvela- 3. Information du consommateur bre, ils souhaitent que les Parlements bles et à réaliser des projets dans le CEGEDEL prendra différentes ini- nationaux et le Parlement européen domaine de la cogénération. A titre tiatives en vue d'informer les assument un rôle actif dans la pour- d'exemple il y a lieu de citer des consommateurs sur les possibilités suite des travaux dans ce domaine. projets initiés avec l'Agence de de réaliser des économies d'éner- C'est pourquoi ils saluent positive- l'Energie (développement de la gie, notamment dans le domaine ment la proposition des Présidents production hydraulique dans de des appareils domestiques et de Siissmuth, Seguin et Napolitano, petites centrales, mise en place de 2 l'éclairage. Ces initiatives compor- visant à lancer une « initiative sociale installations photovoltaïques de 3 teront des séances d'information à européenne », afin de placer concrète- kW, station de mesure du potentiel Heisdorf et à Schifflange, des publi- ment la lutte contre le chômage au de l'énergie éolienne dans le nord cations afférentes, des consultations cœur des politiques de l'Union. Ils du pays), avec LUXENERGIE sur rendez-vous, des expositions et souhaitent que les Parlements aient (cogénération dans le secteur ter- la réalisation de projets de démons- l'occasion d'examiner dans les formes tiaire) et avec des industries intéres- tration. appropriées à chaque Assemblée ces sées à la production simultanée Ces nouveaux services seront propositions. d'électricité et de chaleur pour leurs annoncés régulièrement dans la processus de fabrication. presse. À cet égard, a été exprimée la volonté de tout faire pour assurer la participa- tion la plus large des citoyens des pays-membres de l'Union européenne Le problème du tourisme des drogues aux prochaines élections pour le renouvellement du Parlement euro- péen en juin 1994. Les Ministres de la Justice de la Belgi- Les parties se sont engagées à ce que : que, des Pays-Bas et du Luxembourg Afin que les Présidents des Parle- et le Ministre de l'Intérieur de la Belgi- — les autorités de police de la région ments qui le souhaitent puissent avoir que se sont réunis le 21 décembre 93 à Limbourg Sud transmettent aux un dialogue sur ces questions et d'au- Luxembourg. autorités policières de Belgique et tres liées à l'actualité politique, ils ont du Luxembourg toutes informations estimé souhaitable que des réunions utiles se rapportant à des faits de informelles de ce type puissent être Ils ont marqué leur accord concernant trafic ou de consommation de dro- organisées plus régulièrement, y com- un arrangement d'échange d'informa- gues, ainsi qu'à des infractions liées pris, le cas échéant, avant des événe- tions policières dans la région fronta- à l'usage de stupéfiants qui sont ments importants dans l'activité com- lière Limbourg Sud, Belgique, Luxem- constatés dans la région Limbourg munautaire. bourg afin de réaliser une approche Sud et qui concernent des résidents concertée de la lutte contre le tou- belges ou luxembourgeois. Ils espèrent vivement que tous leurs risme de drogues autour de l'axe - les autorités de police belges et collègues Présidents des Parlements Maastricht-Liège-Luxembourg. luxembourgeoises informent les

70 autorités de police de la région — l'organisation d'actions communes, des progrès faits dans les travaux du Limbourg Sud des déclarations à — le rassemblement d'éléments de groupe de travail dont le but est charge qui ont été faites en Belgique preuves, d'améliorer la coopération judiciaire et au Luxembourg par des per- — la mise en place ad hoc de struc- et de simplifier la procédure de trans- sonnes entendues en relation avec tures d'équipes policières mixtes mission des poursuites. des délits de drogues ou des délits dans des affaires ayant un objectif connexes. Les Ministres ont chargé le groupe de commun. travail d'élargir ses travaux à d'autres Par ailleurs, les autorités de police domaines et formes de coopération peuvent s'accorder sur : En matière de coopération judiciaire, judiciaire et policière, y compris la — la coordination d'actions policières, les Ministres ont pris connaissance transmission directe des poursuites.

Fondation Pierre Werner

Lors de la présentation officielle de la Fondation Pierre Werner „Europae semper promovere unitatem" — so lautet das Motto einer Stiftung, die aus Anlaß des 80. Geburtstages von Ehrenstaatsminister Pierre Wer- ner ins Leben gerufen wurde. Premier- minister Jacques Santer, der dem Kuratorium (Conseil d'Administra- tion) dieser Stiftung vorsteht, hat die nach dem Vater der europäischen Währungsunion benannte Fondation Pierre Werner am 22. Dezember 1993 offiziell vorgestellt.

Die Stiftung, die ihren Sitz in Luxem- burg haben wird, ist eine gemeinnüt- zige Einrichtung (établissement d'uti- lité publique). Ihre Ziele werden im zweiten Artikel der Satzung wie folgt beschrieben :

„La Fondation a pour objet de promou- voir et de pérenniser l'œuvre de l'homme d'État luxembourgeois Pierre Werner, ancien Président du Gouvernement et A l'occasion du 80' anniversaire du Ministre d'Etat honoraire Monsieur Pierre Werner, unMinistre d'État honoraire du Grand- livre lui est consacré et qui porte le titre „Innovation-Intégration ". Duché de Luxembourg.

71 En s'inspirant des idéaux de Monsieur , Rechtsanwalt in Luxem- Trausch an. Da die Satzung vorsieht, Pierre Werner, la Fondation pourra burg, und Romain Kirt, Regierungsat- daß dem Kuratorium (Conseil notamment soutenir tous projets de tache im Staatsministerium und Mit- dAdministration) bis zu 16 Mitglieder recherche, d'études, de conférences, de herausgeber der Festschrift für Pierre angehören dürfen, können weitere séminaires ayant trait à l'unification Werner, die vor wenigen Tagen Personen von den jetzigen Kuratori- européenne, aux problèmes monétaires, erschienen ist. umsmitgliedern kooptiert werden. à la démocratie ou aux droits de l'homme dans tous les pays du continent Luc Frieden und Romain Kirt waren Neben dem Kuratorium gibt es in européen. Elle pourra encore soutenir sowohl mit der Ausarbeitung der Sat- der Stiftung ein zweites Organ, das tous projets d'ordre éducatif, culturel, zung als auch mit der „Fund-Raising- sogenannte „Comité exécutif', dem économique ou politique ayant une Mission" beauftragt worden. neben Romain Kirt, Christiane importance significative pour le Grand- Dank einiger großzügiger Spenden Schmit (Bankangestellte), Françoise Duché, à l'exclusion de toute activité liée Wolter (Historikerin), Maurice à des élections politiques. von in Luxemburg ansässigen Banken und Firmen ist ein ansehnlicher Molitor (Journalist), Alain de Muy- ser (Legationsattache) und Paul Dans toutes ses activités, la Fondation Betrag zusammengekommen. Dieser Betrag ist das Basiskapital der Stif- Weimerskirch (Diplomingenieur) accordera une priorité aux projets de angehören werden. jeunes luxembourgeois ou étrangers, tung, das zu jedem Zeitpunkt durch ainsi qu'à des réalisations considérées Spenden und Schenkungen erhöht comme étant bénéfiques à l'éducation werden kann. Von den Zinsen, das Mit besonderem Nachdruck wies des jeunes à la tolérance et à la vie en dieses Grundkapital abwirft, werden Romain Kirt dann darauf hin, daß die société multiculturelle. " die Projekte finanziert, welche die Fondation Pierre Werner „weder eine Fondation gemäß ihrer Satzung durch- parteipolitische noch eine parteinahe Obwohl die Idee, eine solche Stiftung führen wird. Stiftung" sei. Dies, so Kirt, würde zu gründen, erst Anfang Oktober an schon die Zusammensetzung des Premierminister Jacques Santer heran- Romain Kirt, den Premierminister Kuratoriums deutlich unterstreichen. getragen wurde, konnte sie dennoch Santer dem Stiftungskuratorium als Kandidaten für den Posten des vor dem 29. Dezember (dem Geburts- Über die für das Jahr 1994 geplanten tag von Herrn Pierre Werner) verwirk- geschäftsführenden Direktors (Prési- dent du Comité exécutif) vorschlagen Aktivitäten wollte Romain Kirt noch licht werden. „Dies ist nicht zuletzt das keine näheren Angaben machen, da Verdienst der beiden jungen Menschen, möchte, umriß dann kurz die „Entste- hungsgeschichte" der Fondation das Comité exécutif noch nicht getagt die ich mit der Durchführung dieses Pro- hat, und keine der vorliegenden Vor- jektes beauftragt hatte", so Premiermi- Pierre Werner und bedankte sich noch einmal für die ausgezeichnete Zusam- schläge bisher diskutiert wurden. Kirt nister Santer während der Pressekon- räumte allerdings ein, daß es eine ferenz. menarbeit bei seinem Jugendfreund Luc Frieden, der ebenfalls dem Kura- ganze Reihe von guten Ideen gäbe, die im Laufe der nächsten Jahre verwirk- Am meisten erstaunt zeigte sich Pre- torium der Stiftung angehören wird. mierminister Santer darüber, daß bis licht werden sollen. Ferner wies er zur offiziellen Präsentation der Stif- Neben Marie-Anne Werner und Char- darauf hin, daß im Frühjahr eine tung nichts an die Öffentlichkeit les Werner (ein Mitglied der Familie Informationsbroschüre erscheinen gelangt war. Deshalb sei er, so Santer von Herrn Werner muß laut Satzung würde, in der die Fondation Pierre weiter, „heute doppelt so froh, da er end- dem Kuratorium angehören), die Werner vorgestellt würde. lich einmal etwas ankündigen könne, zusammen mit Premierminister San- was nicht jeder hier im Land ohnehin ter, Luc Frieden und Romain Kirt als Im Anschluß an die Pressekonferenz schon wisse. " Gründer der Stiftung fungieren, gehö- wurde die Gründungsurkunde im Bei- ren dem Kuratorium auch Ehrenhof- sein von Me. Joseph Gloden, Notar in Premierminister Santer bedankte sich marschall Guy de Muyser, ABBL-Prä- Grevenmacher, von den fünf Grün- bei den beiden „chargés de mission", sident Charles Ruppert, Legationsrat dern unterschrieben und anschließend die er mit der Verwirklichung des Pro- Nicolas Schmit, Botschafter a.D. Herrn Pierre Werner, der sichtlich jektes beauftragt hatte. Es sind Me. Pierre Wurth sowie Professor Gilbert gerührt war, feierlich überreicht.

2 CD pour le Premier Ministre

Le 23 décembre 1993, Monsieur Jac- ques Santer, Premier Ministre, Mini- stre d'État s'est vu remettre par une délégation des Solistes Européens Luxembourg, conduite par leur prési- dent et leur directeur musical, 2 CD intitulés « Bach et Mozart au Festival de Wiltz » et « Les Solistes Européens Luxembourg live à la Alten Oper in Frankfurt ».

Les deux CD sont remis a M. Jacques Santer

72 Assermentation des nouveaux bourgmestres

Aux mois de décembre 1993 et janvier 1994, Monsieur . Ministre de l'Intérieur, a procédé à Fassermen- tation des bourgmestres nouvellement élus.

Allocution de S.A.R. le Grand-Duc Jean à l'occasion des Fêtes de Fin d'Année et du Nouvel An 1994

Léif Matbiirger, eng Relioun e praktizéiert oder wat fir buerger, fleisseg un engem Strang. Do- eng Hautfaarw en huet. duerch hu mir et fäerdeg bruëcht, D'Joër 1993 geet zu Enn. Et wor fir d'Lëtzebuerger Wirtschaft bis elo méi Lëtzebuerg e fridlecht Joër. Daat war konkurrenzfäheg ze halen, wéi dat bei nach lang net iwwerall esou. Ville Leit op der Welt, och an Europa, eisen europäeschen Partner de Fall as. geet et manner gutt ewéi eis. Et as un E puer honnert Kilometer fun eis Mä d'Beem wuessen nët an den Him- ëwech hu Fraiwëlleger vun eiser de Bürger aus de reiche Länner, fir hinne wirtschaftlech a finanziell ze mel. A well eis Wirtschaft op dAus- Arméi nokucken mussen, wéi den land ugewisen as, kennt et och fir eis Haass Mënsche péngecht, verdreiwt hëllcfen. Wa mir nämlech ze vill égois- tesch alles fir eis selwer behale wellen, méi schwéier gin, Gidder a Servicen an dout mecht. Dës Gewalt widderhu- ofzesetzen. 1993 as et schons méi lues elt sech a ville Länner vun der Welt. kennten des Leit bei eis dat sichen kommen wat se doheem nët hun. gangen. Ech froë mech mat lech, op d'Mën- schen vergiés hun, datt se all zu Grond gin, wan se kee Respekt hun fir den Heiheem zéien déi auslännesch Mat- Eis Kanner sin d'Zukunft vum Land. aneren, egal wat en denkt, egal wat fir biirger an Frontalieren, mat eis Lëtze- Dofir musse mir hinnen eng gesond

73 Emvvëlt hannerloossen. Mä mir hun der Famill nozedenken. Duerzo trei bleiwen : „Mir welle bleiwe wat awer och d'Flicht, eis nach méi em gehéiert och, datt mir eis Kanner ërem mir sin" dat heescht zesummen stoën, d'Erzéiung vun hinnen ze këmmeren. léieren, als responsabel Menschen ze seriös schaffen a Verantwortung Mir mussen se doheem unhalen, datt handelen : an dat vis-à-vis vun sëch iwwerhuelen. se hir Schoul eescht huelen an datt se selwer, vis-à-vis vun hirer Famill, vis-à- sech méi héich qualilïzéieren, ewéi bis vis vun allen Marburger, och denen Je voudrais enfin m'adresser à tous les elo. D'Ufuerderungen op der Aar- eeleren, déi hiirt derzou beigedroën étrangers qui vivent et travaillent dans bechtsplatz vu muer sin méi grouss hun, datt mir am September 1994 den mon pays pour leur exprimer mes éwei déi vu gëscht. 50ten Joresdag vun der Befreiung vœux chaleureux pour l'année nou- feiere kennen. velle. Ech sin zu déifst getraff wann ech méindes an den Zeitungen liésen oder D'Joër 1994 bréngt eis och Erausfue- Léif Matbiirger, héieren, dat iwwert de Sonndeg beson- derungen op europäeschem Plang. Elo nesch jong Leit mam Auto an den huet Lëtzebuerg (^Präsidentschaft vun Iech ail wënschen Ech, mat der Doud gerannt sin, un Drogen gestuer- der UEO, wat op en Neis beweist, datt Grande-Duchesse an eise Kanner wen sin oder sech d'Liéwe gehol hun. eist Land e vollwärtege Partner an schéi Feierdeg an e gutt a glécklecht Europa as. neit Joër. Et as un eis Eiteren, fir eise Kanner Liéwensfreed ze vermëttelen. 1994 as PS: „De Grand-Duc an d'Grande- weltweit Joër vun der Famill. Ech hof- Duchesse denke besonnesch un déi Leit, fen, datt mir zesummen déi Geléen- An dat neit Joër kenne mir mat Opti- déi des Deg durch [wwerschwemmungen heet notzen, fir iwwer eis Fliehten an mismus kucken, wa mir eiser Devise vill Schued hun."

Allocution de Fin d'Année et du Nouvel An 1994 de Monsieur le Premier Ministre Jacques Santer

Méng léif Matbierger, Eng joerzéngtelaang Diktatur kann nët Befreiung duerch eis alliéiert an ameri- an engem Zäitraum vun e puer Joer kanesch Frënn commemoréieren. Déi Eneits sti mir um Enn vun engem Joer ganz verschwannen ; e generatioune- Kreizer an Davidsstären op deenen a kucke mat Bcsucrgncs oder beschter laange Prozess vun Emgestaltung as dausende vu Griewer um Hammer Erwaardung an dat neit Joer ; mun- néideg, fir och an dëse Länner vun Kierfecht bleiwe fir eis e liewegt cherengem kennt dobei de Gedanken Zentral- an Osteuropa eng definitiv Memorial un déi jong Leit, déi aus der — Wéi d'Zäit vergeet ! Friddens- a Fräiheetsuerdnung ze gin Friemd komm sin, — ouni datt et si jee- an ze erhalen. Mir all mussen duerzou mols woussten, datt et Lëtzebuerg géif Et as ewell schon fir déi 10. Kéier, wou beidroën, a sin opgeruff zu aktiver gin —, fir mam Affer vun hierem Lie- ech als Staatsminister d'Eier hun e Mataarbecht an Hellet', fir datt des wen eis vun der Nazidiktatur ze puer Gedanken zum Joereswiessel mat Länner hir Assoziatioun an Integra- befreien, vir datt mir haut a Fridden a Iech auszetauschen an Iwerleeunge fir tioun an eis Gemeinschaft méiglech Fräiheet kenne liewen. dat neit Joer ze maachen. Zeng Joer, eng kuerz Zeitspan am mënschleche gemaach kréien. Enges musse mer eis bewosst sin : vun der Stabiliteit an der Fridden a Fräiheet sin och d'Fëlle- Liewen an trotz allem watfir eng ment, op deem eis europäesch Emschichtung hun eise Kontinent an Sëcherheet an dëse Länner hängt och op Dauer eis eege Sëcherheet of. Gemeinschaft opgebaut as ; den eist Land an der Period duerchgemat ? Zement, decn eis Union zesummen- Wien hätt dach geduecht, nach viru 4 Muench een as erféiert iwwert daat, hält as Solidariteit tëschent alle Mem- Joer, am Juli 1989, wéi ech d'Regie- wat grad op den Aussegrenze vun berstaaten. Eis Gemeinschaft as nët rungserklärung no de Chamberwale Europa geschitt : mir schudderen a nëmmen eng Wirtschafts- a Währungs- virgedroen hun, datt knapp 4 Meint schummen eis, wa mer musse bal union, déi d'Grondlaag vun eisern méi spéit d'Berliner Mauer, de Symbol materliewen, ewéi Kanner a Leit an materielle Wuelstand duerstelle soll ; si vum Kaie Krich, ënner dem Drock vun engem märderesche Biirgerkrich as virun allem eng Solidargcmein- der Populatioun zum Abreeche keim, duerch blanne Fanatismus ermuerd schaft, déi Wuelstand a sozial Gerech- an domatten d'Enn vun der Enner- gin, ouni datt mir eng Géigewier kenne tegkeet, Fridden a Fräiheet garantéiere drëckung vu Millioune Menschen stellen. Mir si verwonnert a geschockt, soll. Déi europäesch Staatsbierger- duerch eng totalitär Ideologie ubree- wa mer Gewalt, Friëmenhaass a Ras- schaft, déi duerch de Maastrichter Ver- che géif ? sismus op eneits opflackere gesin an trag besigelt gouf, as den Ausdrock enger Gesellschaft, vun deer mer dovunner, datt d'Bierger aus dëser Jo mir liewen an enger faszinéierender gemengt haaten, si wier vun Toleranz a Gemeinschaft enger gemeinsamer Zäit. Pluralismus charakteriséiert. Zivilisatioun ugehéieren, déiselwecht Aspiratiounen hun, gleichberechtegl Nei Demokratie sichen ënner schwie- E wäite Wee bleiwt nach zerëckzeleën, Memberen a Partner vun derselwech- rege Bedingungen hire Wee zou enger bis datt eise Kontinent sech stabili- ter Communautéit sin. fräier. maartwirtschaftlecher Uerd- séiert huet an duerch eng nei Friddens- uerdnung geséchert gëtt. nung. Nei Hoffnunge sin entstanen, nei Grad eist Land, als klcngslcnt Partner- Ängschten hu sech awer och breet Am nächste Joer wärde mir hei zu Lët- land an der grousser Gemeinschaft, ka gemat. zebuerg de 50. Joeresdag vun eiser sech nëmmen iwwer des Entwccklung

74 i'reën. Mir kennen haut déi längste Massnamen d'Regierungen aus den duerch. datt an eiser Gesellschaft Friddensperiod an eiser nootzter Nopeschlänner huelen, fir Uerdnung d'Gleichgewiicht gestéiert gët. Geschieht. Och dat as en acquis vun an d'Haus ze brengen, während eis der europäescher Gemeinschaft, dee Wuelstandsindikatoren nach bis viru Mee Solidariteit awer och a virun mir a kengem Moment ennerschätzen kurzem Rekorde verzeechend hun. An allem an der Famill. an deem partner- dirfen — besonnesch wa mer wessen, da musse mer eis all wuel déi Fro stel- schaftlechen Zesummeliewen tëschent datt mir méi wéi eng Kéier de Spillball len — ka Lëtzebuerg nach eng Insel vu Mann a Fra. DMoer 1994 as vun der vun eise groussen Nopere woren. Wuelstand, Rou a Stabiliteit bleiwen UNO als Internationalt Joer vun der an engem Mier, wou d'Wellen héich Famill proklaméiert gin. Et soll eis all gin a Stürm ausgeléist gin ? Och mir sensibiliséieren, nozedenken iwwer Meng léif Matbierger, verspüren a leschter Zäit, datt e raue d'Roll an d'Aufgab vun der Famill als Wand eis an d'Gesiicht bléist. Zeil vun eiser Gemeinschaft, iwwer Ech hu kurz déi Erausfuerderunge d'Bedeitung vun der Famill an der hei- skizzéiert, déi vu baussen op eis zou- D'Experienze vun der Vergaangen- teger Gesellschaft. kommen a wou mer nëmmen eng een- heet, de gesonde Menscheverstand, zeg Entwert hun, resolut op deem Wee deen eis Lëtzebuerger karakteriséiert, Solidariteit schliesslech iwwer eis weiderzegoën, deen eis Virgänger zën- hu bewisen, datt mir et emmer verstaa- Grenzen eraus. tëschent reichen an ter deern leschte Krich opgezeechent nen hun, mat esou Situatiounen eens aarme Regiounen, tëschent den Indu- hun. Lëtzebuerg — an dat weist eis ze gin, a mir wossten emmer, datt och striegesellschaften an den Entwéck- d'Geschicht — kann nëmme gewannen eis Grenze gesaat sin, déi mir nët iwer- lungslänner an der Drëtter Welt, déi an enger grousser Gemeinschaft, ouni schreite kennen ouni d'Zoukonft vum nach daks un Honger. Misär. Krich lei- dobei brauche seng eegen Identiteit, Land an déi vun eise Kanner a Kands- den an esouguer fir d'Iwwerliewe um nationalen a kulturelle Plang, kanner ze hypothekéieren. Haut a kämpfen. opzegin. Bien au contraire. Wa mer muer warte mer erëm eng Kéier méi, grouss Ännerungen an Transforma- Fouss bei Mooi hale mussen an eis op Ech sin iwerzeegt, wa mer des allge- tiounen um Weltplang feststellen, déi daat besënnen, wat d'Stärkt oder den meng Reegele behäerzegen. wa mer zou enger neier Weltarchitektur feiere Atout vun eisern Erfollech ëmmer wor léieren, heiandsdo iwwer eisen eegene sollen, da kënne mer net verkennen, a bleiwe wärt : eis Solidariteit ënner Schied ze sprangen a versichen, méi datt och eist Land während deem Beweis stellen. Villäicht hu mer an staark zesummenzehaalen an e wéineg leschte Joerzéngt gewalteg Mutatiou- deene leschte Joeren eis zevill zougin méi zesummenzëréckelen. da brauch nen duerchgemat huet, wirtschaftlech a vum Staat eng Zort Kaskoversëche- ët ons nët baang ze sin fir d'Zoukonft. Restrukturatiounen a soziologesch rung fir all Bereicher verlaangt. D'Ern- Emschichtungen, déi aus eisern Land e eierung vun eisern Gesellschaftsmo- Duerfir brauche mer Kraaft a Mut ; da moderne Staat faconnéiert hun, deen dell erfuerdert awer vun eis all eng kenne mer mat Vertrauen an d'neit awer séng mënschlech Dimensiounen manner passiv, mee méi eng staark Joer goën. Dat wënschen ech lech, vu nët verluer huet. aktiv Solidariteit. ganzem Harzen, an datt mer all déi gudd Virsätz, déi mer op Sylvester eis O, mir wësse wat fir eng deischter Solidariteit mat all deenen, déi trotz virhuelen. och duerchhaalen an datt Wolleken um Himmel eropzéien. 17 eiser fortschrëttlecher Sozialgesetzge- eis Wënsch sech och verwierklechen. Millioune Leit — Fraën a Manner — gin bung aus irgendengem Grond un de ët am Moment an Europa, déi keng Rand vun eiser Gesellschaft gestouss Mir hun och haut den Owend Aarbecht hun ; muer warten ët der 20 sin, an enger sozialer Ausgrenzung bestëmmt e Gedanken un déi vill Leit, Millioune sin ; dee wirtschaftleche ausgesaat sin, déi zur Vereelendung déi ënner dem Héichwaasser ze leiden Wuesstum, deen ëleng nëmmen nei an feiert. haten an nach hun. Hinne wënschen dauerhaft Aarbechtsplaaze schaafe ech vun Häerzen, datt si déi schwéier kann, as drastesch zréekgaangen. Eng Solidariteit mat de Refugieën aus Ex- Stonnen an Deeg esou bal wéi nei industriell Rcvolutioun an de Jugoslawien, déi ënner onmënschle- méiglech vergiesse kennen. rasanten technësche Fortschrëtt che Bedingungen hirt Land musse ver- brengen déifgreifend Verännerungen, lossen a bei ons e waarmen Accueil vis-à-vis vun deenen eis Gesellschaft sichen. Meng léif Matbierger, ët schwéier huet, sech unzepassen ; nei Industrielänner erwachen an trieden a Solidariteit mat den Auslänner, beson- Erlaabt mcr. datt ech an Ärem Numm Konkurrenz op eisen eegene Märt ; nesch de Friemaarbechter, déi ën och haut den Owend, mat déiwem Europa verléiert Terrain um Welt- direkte Bäitrag zu eisern eegene Wuel- Respekt eisern Grand-Duc Jean, der maart, eis Innovatiounskraaft léisst no, stand leeschten a sech an eis Gesell- Grande-Duchesse Joséphine Char- dobei wësse mer, datt mer eng Bevöl- schaft integréiere wellen. lotte an Hirer ganzer schéiner Famil- kerung hun, déi manner séier wüst, an Solidariteit mat deenen, déi eng Aar- jen dat Allerbescht fir 1994 wënschen, emmer méi vereelst, ouni datt genü- eng gudd Gesondheet a vill Freed a gend jong Leit eropwuessen, fir den becht hun an deenen, déi op Sich no enger sëcherer Aarbechtsplaz sin. Satisfaktioun an der Erfëllung vun Ausgleich ze maachen. Hirer eierewärter Missioun. am Solidariteit tëschent de Generatiou- Déngscht vun eisern Land. Mir gesin ronderëm eis waat fir eng nen, tëschent Jonk an Aal ; nei a wäit- unpopulär, aschneidend a restriktiv reechend Problemcr stelle sëch do- Prost Neijoer !

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Notes documentaires

222 UNION EUROPEENE

Livre blanc de la Commission des Communautés européennes Contribution du Gouvernement luxembourgeois au Livre blanc de la Commission des Communautés européennes publié sous le titre « Croissance, compétitivité, emploi : les défis et les pistes pour entrer dans le XXIe siècle »

Le Conseil européen de Copenhague a acteurs économiques et surtout de niveau communautaire est le faible retenu un certain nombre d'orienta- réduire le chômage. contenu « emploi » de la croissance. tions sur la base du Rapport introductif C'est ainsi que, selon le tableau pré- « Orientations pour le renouveau éco- senté par le Président Delors, le nomique de l'Europe » qui lui a été 1. Croissance, compétitivité, emploi : contenu « emploi » de la croissance a présenté par le Président Delors. Il a la situation du Luxembourg. été nettement plus élevé aux États- invité la Commission à présenter au Le document du Président Delors met Unis que dans la Communauté euro- Conseil européen qui se réunira en en évidence des tendances lourdes qui péenne, pour les périodes présentées, à décembre 1993 un Livre blanc sur la caractérisent l'évolution économique savoir 1974 à 1982 et 1982 à 1990. stratégie à moyen terme en faveur de la de la Communauté dans son ensemble. Cette donnée importante ne fournit croissance, de la compétitivité et de Les situations économiques et sociales évidemment aucune information sur la l'emploi. Les conclusions retiennent dans les douze États membres, voire qualité et la qualification des emplois également que « les États membres celles au sein même des États mem- proposeront à la Commission, avant le bres, sont souvent très différenciées. 1er septembre, des éléments spécifi- Les disparités en termes de croissance L'analyse des chiffres pour le Luxem- ques susceptibles d'être inclus dans et d'emploi sont considérables d'un bourg révèle que pour les périodes cette initiative ». II s'agit d'élaborer une pays à l'autre, mais aussi d'une région à 1982 à 1990 et 1990 à 1992, la crois- stratégie qui — couvrant le court terme l'autre. Ces spécificités qui sont déjà sance de l'économie luxembourgeoise a comme le moyen/long terme — per- prises en compte dans les différentes été nettement plus forte que la mettra à la Communauté de sortir de politiques communautaires ne peuvent moyenne communautaire. Le contenu l'actuelle récession et de renouer avec pas être négligées dans l'élaboration « emploi » de la croissance a également une croissance créatrice d'emplois. La d'une stratégie qui vise à redonner à été supérieur à celui de la Commu- croissance sans création d'emploi l'Europe communautaire un nouvel nauté européenne dans son ensemble. (« jobless growth ») est une menace élan économique. Ceci est notamment dû au rôle dyna- réelle pour l'économie européenne. mique joué par le secteur des services C'est pour cette raison que la relance Globalement l'économie luxembour- marchands. Au Luxembourg la part économique n'est pas à elle seule une geoise a connu ces dernières années des services dans la valeur ajoutée a été solution pour réduire sensiblement le une évolution sensiblement différente supérieure à la moyenne communau- chômage qui frappe près de 18 mil- par rapport à l'économie communau- taire (52.6 % en 1992). Depuis 1989, lions d'Européens. taire dans son ensemble. Ceci est on constate également que la part que d'abord vrai pour l'emploi. C'est ainsi les services marchands détiennent que l'emploi intérieur a augmenté, dans l'emploi a dépassé celle que ces Les « Orientations pour le renouveau entre 1989 et 1993, de 11.4 %. Le taux économique de l'Europe » présentées derniers détiennent dans la valeur du chômage est passé, pendant la ajoutée. En faisant abstraction de cer- par le Président de la Commission aux même période, de 1.4 % à 2 %. Étant chefs d'État et de Gouvernement réu- taines difficultés statistiques, on peut donné que le secteur industriel a perdu assumer que la productivité des ser- nis à Copenhague énoncent, d'un côté, 2.5 % de ses effectifs, la croissance de un certain nombre d'actions priori- vices a été inférieure à celle du reste de l'emploi est essentiellement due au l'économie pendant cette période. taires, et formulent, de l'autre côté, secteur des services marchands quelques éléments d'analyse qui illus- (+ 14.3 %). Cette tendance se retrouve trent certaines faiblesses structurelles dans pratiquement tous les pays euro- En ce qui concerne la compétitivité de de l'économie européenne par rapport péens mais elle a été particulièrement l'économie luxembourgeoise, dont le à ses principaux concurrents. forte et rapide au Luxembourg de sorte degré d'ouverture est la plus forte de que la perte des emplois industriels a tous les États membres de la Commu- La contribution du Gouvernement été plus que compensée par la création nauté, la réponse doit être nuancée. Si luxembourgeois, après avoir fourni d'emplois tertiaires. L'économie la balance commerciale s'est régulière- quelques indications sur l'évolution luxembourgeoise qui a été créatrice ment détériorée depuis 1975, cette économique du Luxembourg, présente d'emplois, a vu le nombre des travail- évolution s'explique par deux phéno- des éléments de réflexion sur les leurs frontaliers fortement augmenter mènes majeurs : une certaine désin- « orientations pour le renouveau éco- pendant la période indiquée (+ 84 %). dustrialisation due à la réduction nomique de l'Europe ». Il est certain Elle a ainsi eu un impact positif sur les constante de la production sidérurgi- que la crédibilité de la construction régions avoisinantes particulièrement que exportée à près de 100 % ; la ter- européenne dans nos opinions publi- frappées par le chômage. tiarisation de l'économie créant une ques dépend largement de la capacité augmentation forte des importations. de la Communauté et de ses États Une des données essentielles qui est en L'excédent considérable au niveau de membres de redonner confiance aux même temps la plus préoccupante au la balance des services contribue ainsi à un surplus important au niveau de la 2. Orientations pour le renouveau de redresser durablement la situation balance des paiements. Au niveau du économique de l'Europe : élé- économique et l'emploi dans la Com- coût horaire de la main d'œuvre qui est ments de réflexion munauté. un élément parmi d'autres de la com- pétitivité industrielle, le Luxembourg Conformément aux conclusions du À cet égard il faut rappeler l'article 2 se situe évidemment dans le groupe des Conseil européen de Copenhague, il du Traité sur l'Union européenne qui pays communautaires dont les coûts s'agit de fournir quelques éléments de retient que « la Communauté a pour sont les plus élevés. Il ne se trouve réflexion sur l'élaboration d'une straté- mission, par l'établissement d'un mar- néanmoins qu'au 5e rang. gie communautaire en faveur de la ché commun et d'une Union économi- croissance, d'un renforcement de la que et monétaire, et par la mise en Il faut noter que cette situation relative- compétitivité et de l'emploi. Pour le œuvre des politiques ou des actions ment favorable s'explique par le fait Gouvernement luxembourgeois, il est communes visées aux articles 3 et 3A, que l'impact des cotisations de sécurité important que cette stratégie que la de promouvoir un développement har- sociale est plus faible que dans la plu- Commission entend développer dans monieux et équilibré des activités éco- part des autres pays de la Commu- le Livre blanc s'appuie sur les grands nomiques dans l'ensemble de la Com- nauté. La contribution globale de l'État objectifs du Traité sur l'Union euro- munauté, une croissance durable et aux recettes courantes de la sécurité péenne. Mettre en doute les engage- non inflationniste respectant l'environ- sociale atteint 39 %. Celle-ci n'est que ments, tout particulièrement en nement, un haut degré de convergence de 27.8 % en moyenne pour l'Europe matière d'Union économique et moné- des performances économiques, un des douze. taire, conduirait fatalement à une plus niveau d'emploi et de protection grande incertitude sur l'avenir écono- sociale élevé, le relèvement du niveau Ces quelques données montrent que mique et monétaire et menacerait ainsi et de la qualité de vie, la cohésion éco- sur différents plans l'économie luxem- la reprise de l'activité et le retour à une nomique et sociale et la solidarité entre bourgeoise se différencie assez nette- plus grande stabilité, notamment sur le les États membres. » ment des «tendances lourdes» relevées plan monétaire. La mise en œuvre inté- par le Président de la Commission. Le grale du Traité de Maastricht est à cet L'adhésion des citoyens à la construc- Gouvernement luxembourgeois ne égard essentielle. Il s'agit en effet de tion européenne a résulté également de néglige pourtant nullement les fragili- reconstituer la confiance sans laquelle la capacité de celle-ci de poursuivre tés auxquelles est exposée une écono- l'économie européenne ne connaîtra avec succès ces objectifs et de contri- mie très ouverte et de petite dimension. pas une relance suffisamment forte de buer activement au progrès économi- On constate d'ailleurs depuis plusieurs la croissance. que et social. Il ne peut donc pas être mois une certaine augmentation des question de mettre entre parenthèses demandeurs d'emplois. L'économie Le Gouvernement luxembourgeois est les objectifs sociaux de la construction luxembourgeoise a fait face à une dés- européenne. industrialisation dont les effets ont pu également conscient du fait que la être atténués par le développement du seule croissance ne permettra pas de réduire sensiblement et suffisamment Le Gouvernement luxembourgeois secteur tertiaire et par une politique attache une importance particulière au active en matière d'implantation et de rapidement le chômage. En effet, les économies européennes se trouvent dialogue social et à la consultation des création de nouvelles activités. Il est partenaires sociaux. Le dialogue social évident que la situation économique dans une profonde crise d'ajustement. L'organisation industrielle est en train est tout particulièrement important en relativement favorable dont bénéficie cette période où certains ajustements actuellement le Luxembourg dépend, à de changer profondément. Le proces- sus de « re-engineering » dans lequel sont inévitables. L'Accord sur la Politi- plus long terme, très largement de la que sociale conclu à Maastricht pré- capacité de la Communauté de sont engagées la plupart des entre- prises européennes, notamment les sente notamment sur le plan de la renouer avec une croissance plus forte concertation entre partenaires sociaux et davantage créatrice d'emplois. Étant plus importantes, est dicté, d'un côté, par la révolution technologique et de des possibilités qu'il faut pleinement donné que les exportations luxem- exploiter sur le plan communautaire. bourgeoises se concentrent à hauteur l'autre côté, par les nouvelles condi- de 90 % sur le marché communautaire, tions concurrentielles qu'impose la mondialisation de l'économie. Il en Il apparaît que le renforcement de la notre pays est particulièrement attaché compétitivité de l'économie euro- à la stabilité monétaire. Dans cette résulte une augmentation de la produc- tivité et en même temps une réduction péenne, sans lequel le modèle social optique la réalisation de l'Union éco- européen risquera évidemment de nomique et monétaire comportant la sensible des effectifs, tout particulière- ment dans l'industrie. Ce processus de s'éroder, nécessite certains ajuste- création d'une monnaie européenne ments. unique doit rester un objectif essentiel. restructuration globale qui touche pra- Les modalités de sa réalisation qui sont tiquement tous les secteurs industriels Le monde du travail traverse des muta- inscrites dans le Traité sur l'Union semble inévitable dans le contexte éco- tions profondes qui ne peuvent évi- européenne devront être respectées. nomique international si l'Europe ne demment pas être ignorées. Il s'agit de L'instabilité monétaire n'affaiblira pas veut pas s'engager définitivement sur la véritables transformations sociales qui seulement la Communauté dans son voie du déclin économique face à ses auront un impact considérable sur ensemble face à ses principaux concur- principaux concurrents. toute l'organisation de nos sociétés. La rents internationaux, elle finira par lutte contre le chômage et la relance de menacer le bon fonctionnement du Il faut donc réfléchir sur la question l'emploi ne peut donc pas se limiter à la marché intérieur. Il s'agit là d'une des comment les pays européens pourront seule sphère économique, elle doit grandes réalisations communautaires sortir de cette crise d'ajustement en englober les différents aspects de la vie des dernières années qui a largement renforçant à la fois leur compétitivité, sociale tout comme elle devra prendre contribué à la redynamisation dont a en relançant la création d'emplois et en en compte l'évolution technologique. profité l'économie de la Communauté sauvegardant le modèle social propre à pendant la seconde moitié des années l'Europe. Le Gouvernement luxem- Dans cette perspective, le Gouverne- 80. Aussi convient-il de parachever la bourgeois n'est pas d'avis que la remise ment luxembourgeois peut approuver réalisation du marché intérieur et d'en en cause de ce modèle social fondé sur les grandes orientations pour le renou- examiner régulièrement le fonctionne- la sécurité et la protection sociale ainsi veau économique de l'Europe présen- ment correct. que sur une certaine conception du tées par le Président Delors au Conseil progrès économique et social permette européen de Copenhague.

79 • Une Communauté ouverte et soli- tion qui a vu en dix ans le déficit se financement appropriés (capital à ris- daire dans le monde. multiplier par cinq. Si la question de que) la création de nouvelles activités. l'impact des nouvelles technologies sur Un allégement des charges fiscales et Une dérive protectionniste de la Com- sociales permettrait d'encourager la munauté aboutirait très rapidement à l'emploi reste posée, les différentes un affaiblissement de la compétitivité études qui ont été effectuées à ce sujet création de nouvelles entreprises, et par là de l'emploi. La Communauté, fournissent deux éléments de réponse : notamment par de jeunes diplômés. première puissance commerciale, a — les entreprises n'ayant pas recouru D'autre part, les activités transfronta- donc intérêt au développement des aux nouvelles technologies ont glo- lières des entreprises se heurtent échanges avec toutes les parties du balement été plus destructrices encore trop souvent à toute sorte de monde et notamment celles qui d'emplois que celles qui se sont barrières et de difficultés administra- connaissent actuellement une expan- modernisées ; tives et autres qu'il s'agit de démonter. sion économique particulièrement — l'introduction des nouvelles techno- Compte tenu du recentrage au niveau vigoureuse. Dans cette optique la logies a entraîné des transforma- des grandes entreprises industrielles, le conclusion rapide de l'Uruguay Round tions structurelles au niveau de l'or- travail indépendant devra jouer un rôle et le renforcement de multilatéralisme ganisation du travail et des accru. Les PME méritent à cet égard sont importants. Il faut évidemment qualifications. L'Europe a eu des une attention particulière. Elles ont été mieux prendre en compte les aspects difficultés à s'adapter à ces transfor- par le passé créatrices nettes d'emploi. sociaux et la protection de l'environne- mations du mode de production. ment. La Communauté devrait jouer à Il faut maintenir cette dynamique. Le cet égard, notamment dans le cadre des Quelques éléments de réflexion : marché intérieur doit encore davan- différents accords qu'elle conclut, un — Réévaluer la politique communau- tage prendre en compte les problèmes rôle encore plus actif en soutenant les taire en matière de recherche et de particuliers des PME. Il existe d'ail- efforts dans ces secteurs. développement et la réorienter en leurs une disposition qui exige que cha- vue de faciliter et d'accélérer l'adap- que mesure communautaire soit éva- tation du système productif ; luée en fonction de l'impact qu'elle L'introduction d'une clause sociale pourra avoir sur le développement des fondée sur certaines conventions de — Mettre l'accent sur le développe- ment des nouvelles technologies qui PME. Il serait recommandé dans ce TOIT ainsi que d'une clause relative à contexte que la fiche d'impact qui la protection de l'environnement dans seront au coeur de la restructuration les règles du GATT devrait faire l'objet du système productif ; accompagne les projets de textes d'une future négociation commerciale commmunautaires susceptible d'affec- — Exploiter pleinement, à l'échelle ter l'organisation, l'emploi et la rentabi- internationale. De telles clauses sont européenne, les possibilités d'une par exemple négociées dans le cadre de lité des entreprises et plus particulière- politique industrielle axée davan- ment les PME soit dûment élaborée. l'accord de libre échange entre les tage sur le développement de pro- Etats-Unis, le Mexique et le Canada. Il Par ailleurs, les programmes commu- duits et de technologies avancés. Il nautaires en faveur des PME, visant faut évidemment veiller à ce qu'elles ne s'agit de créer un environnement deviennent des mesures protection- leur insertion dans le marché unique et plus favorable à de tels développe- à renforcer leur compétitivité à partir nistes contre les pays en développe- ments ; ment. De même, un système internatio- du double objectif d'information et de nal ouvert des échanges a également — Améliorer le réseau d'infrastruc- coopération, doivent être renforcés. besoin d'une plus grande stabilité tures et de télécommunications. monétaire à l'échelle internationale. Il s'agit également d'encourager la Le Traité sur l'Union européenne, création d'activités de services, par dans son article 129B, prévoit que la exemple dans les secteurs social, cultu- Le développement accéléré de l'Eu- Communauté « contribue à l'établisse- rel, de santé, ... en encourageant rope centrale et orientale représente ment et au développement de réseaux notamment la création d'emplois au une chance réelle pour l'économie transeuropéens dans les secteurs des niveau de services dits « de proximité ». communautaire. Elle peut y trouver infrastructures du transport, des télé- des débouchés nouveaux à condition Ces services répondent à de réels communications et de l'énergie ». Le besoins qui sont insuffisamment pris que ces pays s'intègrent suffisamment Fonds de cohésion a un rôle à jouer à vite dans le système économique inter- en compte. Cette catégorie d'emplois cet égard. Le Conseil européen nécessite évidemment différents types national. L'ouverture de nos marchés d'Edimbourg a décidé l'affectation de dont la mise en oeuvre accélérée a été moyens financiers à la réalisation de d'organisation du travail et une plus décidée par le Conseil européen est cet objectif. Le Gouvernement luxem- grande flexibilité. une condition nécessaire. La crois- bourgeois est favorable aux idées sance pourra repartir en Europe grâce exprimées à ce sujet par le Président de Ajustements sur le marché du tra- au développement de cette partie du la Commission. Il faut également étu- vail. continent. dier dans quelle mesure les pays d'Eu- rope centrale et orientale dont les Les problèmes de compétitivités et infrastructures de communication sont d'emplois sont souvent trop exclusive- • Recherche et développement et sous-développées peuvent bénéficier ment réduits à une seule question : l'in- politique industrielle. d'un soutien accru. Les besoins y sont flexibilité du marché du travail euro- considérables à cet égard. péen et tout particulièrement le niveau Une des causes à l'origine de l'affaiblis- trop élevé du coût du travail. sement de la compétitivité de l'écono- mie européenne réside dans sa moin- Il est certain que les emplois les moins dre valorisation de la recherche et du • La création de nouvelles activités. qualifiés sont les plus exposés à la développement et de sa maîtrise plus La « révolution technologique » évo- concurrence internationale de la part faible des nouvelles technologies et quée par le Président Delors présente des pays à bas salaires. Il faut admettre procédés de production. Le déficit de des opportunités pour la création de que cette situation va perdurer et que la balance commerciale communau- nouvelles activités. Le secteur lié à la des emplois peu qualifiés vont conti- taire en matière de technologies de l'in- protection de l'environnement repré- nuer à disparaître, notamment dans formation n'a cessé d'augmenter. Les sente un potentiel réel qu'il faut déve- l'industrie. Alléger le coût du travail en programmes communautaires tels que lopper. Il s'agit également de favoriser fiscalisant davantage certaines charges ESPRIT n'ont pas corrigé cette évolu- par un cadre fiscal et des moyens de sociales peut freiner cette évolution.

80 L'Europe doit s'adapter à une nouvelle sorts pour retrouver une compétitivité Dans cette phase d'ajustements et de division internationale du travail et en assurant le maintien d'un certain mauvaise conjoncture, le partage du tirer profit par une meilleure valorisa- modèle social qui, en même temps, a travail peut également se poser sous la tion de ses atouts dont en priorité la toujours été un atout pour le dévelop- forme de « l'économie de partage », mise en valeur de ses ressources pement économique et la cohésion concept développé par l'économiste humaines. sociale. américain Martin Weitzman. Au lieu d'avoir des salaires fixes qui peuvent, La flexibilité n'est pas obligatoirement L'OCDE, dans son Rapport intéri- notamment dans cette période être synonyme de remise en cause d'acquis maire sur l'emploi et le chômage évo- créateurs de chômage, il faudrait éta- sociaux. Elle peut aussi répondre à de que la question des « structures sala- blir une liaison forte entre les rémuné- nouvelles demandes sociales en riales » : « Ceux qui risquent le plus rations des travailleurs et les résultats matière d'organisation du travail, de d'être victimes du changement techno- de l'entreprise à laquelle ils appartien- répartition entre le travail d'une part, le logique, des modifications des nent. Ce système existe dans une cer- temps libre, les activités sociales, cultu- échanges et des délocalisations de la taine mesure au Japon où le système relles, familiales ou éducatives, d'autre production sont les moins qualifiés ou des bonus est largement répandu et où part. ceux dont les compétences sont trop l'emploi, surtout dans les grandes étroites. La tendance naturelle, en l'ab- firmes, est encore pratiquement Les modèles sociaux n'évoluent pas sence de mesures, de forces sociales ou garanti. assez vite ce qui fait que la perte de d'institutions qui y fassent obstacle, est l'emploi équivaut pour un nombre que les différentiels de salaires reflè- accru de personnes à une forme d'ex- tent la baisse de la demande de main- Cette idée peut être une alternative aux clusion sociale. On ne peut pas négli- d'oeuvre non qualifiée et l'accroisse- licenciements collectifs. De même, en ger dans ce contexte que la part du chô- ment de la demande de main-d'oeuvre période de difficultés conjoncturelles mage de longue durée dans le chômage qualifiée. Cette évolution — que l'on a et de restructuration, la négociation de totale est largement plus élevée dans la observée aux Etats-Unis — ralentit le réductions de salaires temporaires per- Communauté (45.8 %). Il est évidem- processus de perte d'emplois pour les mettant d'éviter des licenciements est ment une des causes de l'exclusion travailleurs non qualifiés, mais on ris- envisageable. sociale et d'une nouvelle marginalisa- que alors d'élargir le groupe des « tra- tion. Ces problèmes ne peuvent pas vailleurs pauvres », et, à la limite, d'in- Il semble inévitable que dans le être ignorés car ils créent de nouvelles citer un grand nombre de travailleurs à contexte économique actuel, une cer- tensions politiques et des risques de devenir inactifs. » taine modération salariale s'impose. rupture sociale. Vouloir simplement transposer des modèles extra-euro- Il ne faut pourtant pas négliger le fait péens, notamment, américains et asia- La notion de partage du travail dispo- que la crise à laquelle est confrontée nible, soit par une réduction du temps tiques, est illusoire. Les sociétés euro- de tavail, le développement de nou- l'économie européenne comporte péennes et américaine sont très diffé- velles formes de travail comme le aussi une faiblesse de la demande qu'il rentes à de nombreux égards. Il faut temps partiel, les contrats à durée ne s'agit pas d'aggraver encore. Dans que l'Europe développe des modèles déterminée, l'interruption de carrières certains cas des allégements des originaux compatibles avec ses tradi- pour des motifs familiaux ou éducatifs, charges devront sûrement être envisa- tions sociales. Si le plein emploi n'est est à l'ordre du jour. Le développement gés dans la mesure où il apparaît qu'ils plus, comme cela paraît certain même des services qui ont été jusqu'à présent peuvent entraîner des créations d'em- à plus long terme, une résultante d'une créateurs d'emplois s'accompagne par plois. économie en croissance, il faut que la une gestion plus flexible du temps de société invente des formes d'organisa- travail ce qui permet souvent une amé- Ces approches pour être efficaces, tion qui assurent à chaque citoyen sa lioration des performances. Mais com- socialement et économiquement, sup- dignité, son utilité sociale et un revenu ment encourager ces formes de travail posent un dialogue social et une approprié. La paupérisation de toute tout en évitant une précarisation du concertation active entre partenaires une couche de la population n'est cer- travail qui aurait à terme un impact sociaux. L'approche contractuelle aux tainement pas une solution. négatif sur la productivité et par là sur différents niveaux, communautaire, la compétitivité qu'il s'agit précisément national et entreprise, doit se concen- La réponse de la Communauté à la d'améliorer ? La précarité n'est pas trer prioritairement sur l'amélioration crise de l'emploi ne peut résider dans seulement une forme de marginalisa- de l'emploi. Une lutte plus efficace la création d'emplois peu durables et tion sociale, elle suscite aussi la démo- contre le chômage exige une plus n'ayant qu'un faible contenu qualitatif. tivation à un moment où les ressources grande solidarité sociale mais les chô- Cette évolution préoccupe d'ailleurs humaines bien formées et motivées au premier chef les responsables amé- meurs sont peu ou pas du tout repré- sont un des atouts d'une entreprise sentés. Les chefs d'entreprise doivent ricains qui s'inquiètent de la dispari- compétitive. tion d'emplois qualifiés et bien rému- également faire preuve d'une plus nérés au profit d'emplois précaires et grande responsabilité à l'égard du mal payés. La structure de l'emploi Un effort particulier doit être fait pour maintien de l'emploi en recourant reflète aussi la compétitivité d'une éco- permettre à certaines catégories de tra- moins exclusivement aux pratiques du nomie. vailleurs particulièrement frappés par licenciement. C'est ainsi que les entre- le chômage de longue durée à réinté- prises devraient jouer davantage sur la Dans « The Competitive Advantage of grer le marché du travail. Il s'agit par flexibilité interne. Nations » le professeur américain exemple des travailleurs d'un certain Michael Porter note : « It is high-pro- âge, souvent peu qualifiés mais pas S'il n'y a certainement pas de remède ductivity jobs, not just any jobs, that exclusivement, des jeunes sans expé- miracle capable de retourner rapide- translate into high national income .... rience et peut-être sans qualification ment la courbe du chômage, une mobi- The pursuit of competitiveness defined bien précise. Il faut encourager les lisation de tous les acteurs économi- as a trade surplus, a cheap currency or entreprises par certaines mesures d'al- ques et sociaux est nécessaire. La low unit labor costs contains many légement des charges à employer ces menace d'un chômage endémique trays and pitfalls. » Les pays de la Com- travailleurs menacés par une margina- rend certains changements de compor- munauté disposent de nombreux res- lisation sur le marché du travail. tement indispensables.

81 • Formation, qualification et système périodes d'activité. Le droit individuel mobilisation à l'échelle communau- éducatif. à la formation constitue une dimension taire est pour cette raison essentielle. nouvelle et importante qui mérite une Des résultats importants peuvent être L'adaptation aux changements structu- réflexion approfondie quant aux obtenus par une Communauté qui pro- rels en cours nécessite une meilleure modalités selon lesquelles ce droit peut gresse sur la voie de l'Union et qui, en formation, une qualification plus éle- s'exercer dans la réalité. Le chèque for- réalisant l'Union économique et vée et un système éducatif répondant à mation exige en tout cas un certain monétaire, retrouve une nouvelle stabi- ces nouveaux besoins. nombre de garanties sur la qualité si on lité mais aussi un nouveau dynamisme. veut éviter l'émergence de nouveaux Le Livre blanc que la Commission La mise en valeur des ressources clivages très importants. L'évolution devra présenter au Conseil européen humaines et l'investissement dans le des technologies et leur impact sur l'or- de décembre doit à cet égard devenir capital humain restent des objectifs ganisation du travail implique des une contribution montrant que la prioritaires. Il est néanmoins inquié- changements de métier plus fréquents, Communauté dans son ensemble est tant de voir que le chômage ne frappe d'où l'importance d'une gestion antici- prête à s'adapter au monde nouveau pas seulement les travailleurs non-qua- pative des changements technologi- qui est en préparation. Il est ainsi le lifiés. Il y a de plus en plus de cadres au ques. Celle-ci nécessite une relation complément des mesures de relance chômage, victimes de ce « re-enginee- plus étroite entre le monde économi- adoptées par le conseil européen ring » des entreprises qui amène la sup- que et le système éducatif dans le sens d'Edimbourg et renforcées par celui de pression de nombreuses fonctions large. Il y a trop souvent une absence Copenhague. intermédiaires. De plus en plus de totale de passerelle entre l'école et l'en- jeunes diplômés ont des difficultés à treprise. Les jeunes diplômés man- trouver un emploi sur un marché de quant d'expérience sont laissés à eux- Le Livre blanc pourra fournir toute l'emploi détérioré. La formation et la mêmes à la sortie de l'école. Les politi- une série d'idées et de propositions qualification sont sans aucun doute des ques de l'emploi devront mieux répon- dont certaines peuvent ou doivent être atouts, voire des nécessités mais elles dre à ces situations. mises en œuvre ou coordonnées sur un sont insuffisantes à relancer à elles plan communautaire. D'autres nécessi- seules l'emploi. La formation continue, teront d'être adaptées aux différents les politiques de recyclage, l'adaptation contextes nationaux qui, tout en aux nouvelles technologies, sont des Le problème de l'emploi se trouve connaissant ces mêmes « tendances missions qui doivent être de plus en sûrement au cœur de la relance de la lourdes », sont également divergents à plus assurées par un système éducatif construction européenne qui doit per- de nombreux égards. plus ouvert et plus flexible. mettre de restaurer la confiance et d'encourager l'investissement dans La formation ne se limite plus à une l'avenir. En effet, le chômage inflexible (Source : Livre blanc, Partie C, ISBN : période donnée dans la vie d'un indi- et peu sensible aux améliorations de la 92-826-7071-6 publié par l'Office des vidu, elle fait de plus en plus partie de conjoncture risque de devenir une Publications officielles des Commu- sa vie active et peut alterner avec les sorte de « maladie européenne ». Une nautés européennes.)

SANTÉ

Le projet de règlement grand-ducal établissant le plan hospitalier national

I Les antécédents pays. Les conclusions de ce bureau programmation cohérente et de souder sont les suivantes : cette programmation dans un nouveau 1. Depuis 1989 le gouvernement est — réduire les lits aigus et augmenter les plan hospitalier. confronté à des projets de moderni- lits de soins, 2. Parallèlement le gouvernement a sation, d'extension, voire de nou- — favoriser des groupements et des initié dès 1989 la conception d'une loi velles constructions, présentés par synergies entre hôpitaux, redéfinissant les taux d'aide à accorder nos différents établissements hospi- par l'État aux hôpitaux pour les inves- taliers et évoquant chacun pour soi — envisager la création de services tissements immobiliers et mobiliers et une certaine urgence. À la suite de spécialisés pour certaines disci- assurant le contrôle par l'État de la ces nombreuses demandes le gouver- plines auxquelles beaucoup de conformité de l'affectation des subven- nement s'est adjoint dès 1990 les ser- Luxembourgeois prennent actuelle- tions publiques dans les secteurs privé vices d'un bureau d'études, spécialisé ment recours à l'étranger. et communal. Cette loi fut votée le 31 en planification hospitalière, aux fins Après s'être rallié aux conclusions de juillet 1990 et a porté les taux d'aide de faire élaborer un concept cohé- ce bureau, le gouvernement a chargé le pour les investissements en vue de la rent et de pouvoir proposer un pro- ministre de la Santé de revoir les pro- création de lits, pour lesquels le plan gramme adapté aux besoins de notre jets d'investissement, de proposer une hospitalier national constate un besoin

82 non satisfait, à 75 % respectivement à des caisses de maladie les activités La classification des hôpitaux est fonc- 100 %, celui pour les investissements dûment autorisées en application de la tion des services et de la capacité en immobiliers et mobiliers dans l'intérêt législation hospitalière ». Cette dispo- lits. Ainsi, un hôpital local doit dispo- de la modernisation ou de l'extension sition légale signifie que toute activité ser d'une capacité minimal de 50 lits et d'un hôpital à 50 % respectivement à hospitalière autorisée par le ministre des services de base en médecine 80 %, les taux de 100 % et de 80 % de la Santé, tombant sous les objets et interne et chirurgie. L'hôpital régional étant liés à la condition que l'établisse- la mission de l'assurance maladie, est aura au moins 150 lits et au moins deux ment demandeur accepte de se sou- obligatoirement financée par l'union services de base dont obligatoirement mettre au contrôle d'un commissaire des caisses de maladie. la médecine interne et la chirurgie. de gouvernement. L'hôpital principal aura au moins 300 3. S'agissant des principes régissant le lits et les quatre services de base. 3. Enfin, la loi du 27 juillet 1992 por- programme pluriannuel d'investisse- tant réforme de l'assurance maladie et ments hospitaliers, le gouvernement en 2. Par ailleurs, le gouvernement a jugé du secteur de la santé a préfiguré le a arrêté en mars 1993 l'enveloppe opportun de présenter aussi une plani- financement de la gestion de nos hôpi- financière disponible et les grandes fication pour le moyen terme. En effet, taux dans ce sens qu'ils seront financés lignes directrices, qui sont la division dans un secteur qui coûte cher au à partir de 1995 par le biais d'un bud- du pays en trois régions hospitalières et niveau de l'assurance maladie et des get à négocier avec l'union des caisses l'initiation de pourparlers entre les investissements de l'État, il faut plani- de maladie, budget qui remplace les hôpitaux en vue de la constitution de fier de façon convergente et conforme déclarations par les hôpitaux d'actes synergies respectivement de groupe- à des principes de base. C'est sous ces médicaux et médico-techniques isolés. ments d'hôpitaux aux fins d'une colla- conditions et dans ce contexte que le boration complémentaire. Aussi l'assurance maladie interviendra gouvernement réforme l'évolution du à l'avenir en liquidant mensuellement système hospitalier luxembourgeois. Partant du principe qu'un indice lits un douzième des frais et en payant tous III Les lignes directrices les autres frais directement et propor- aigus de 6,4 pour mille habitants tionnellement à l'activité sur base 1. Au chapitre ci-avant a été relevé la devrait suffire dans un premier temps d'états justificatifs. La finalité essen- mise en vigueur urgente de ce règle- et tenant compte de l'évolution démo- tielle de cette loi est une meilleure ment : avec le système de la budgétisa- graphique, le maximum de lits aigus, transparence des coûts pour tout le tion des hôpitaux pour 1995, à négo- ceux de psychiatrie et des nouveaux secteur hospitalier. cier au premier semestre 1994, seules services nationaux inclus, ne devra pas les activités dûment autorisées par le dépasser le nombre de 2 536 en l'an plan hospitalier sont financées par 2000, régressant ainsi de 3 023 en II Les motifs l'union des caisses de maladie. Voilà 1993 à 2 756 en 1995 pour aboutir à pourquoi le présent règlement fait état 2 536. Cette réduction devra se faire C'est ainsi que ce règlement grand- des critères à la base de la définition au moyen de la fermeture d'hôpitaux ducal trouve ses origines dans sa base des services et activités médicaux et de ou de leur conversion en centres inté- légale de 1976, dans le principe de la la classification des hôpitaux. grés et de long séjour pour personnes budgétisation des hôpitaux suite à la loi âgées. En effet, pour les seuls besoins précitée de 1992 et dans les projets En effet, les principes du plan hospita- des personnes âgées ayant perdu leur d'investissements envisagés suite à lier sont la création des services qui autonomie de vie, le nombre de lits l'étude de planification hospitalière et sont à la base de la définition d'un devra se dédoubler dans le moyen à l'élaboration d'un programme d'in- hôpital tandis que les hôpitaux sont à la terme (500 actuellement, 1 100 en l'an vestissements hospitaliers pluriannuel base de la constitution de groupements 2000). par le gouvernement. d'hôpitaux autonomes. 1. S'agissant de la base légale, la loi Un service hospitalier est une unité L'indice de 6,4 lits aigus pour mille modifiée du 29 août 1976 portant pla- d'organisation et de gestion. Les ser- habitants, préconisé pour le moyen nification et organisation hospitalière vices se subdivisent en services de base terme (an 2000), résulte de négocia- stipule dans son article 3 qu'un plan et en services médicaux spécialisés. tions avec tous les hôpitaux concernés hospitalier national répondant aux et constitue le résultat d'un compromis besoins sanitaires régionaux et locaux Parmi les quatre services de base, on réaliste. sera établi par règlement grand-ducal. distingue ceux de la médecine interne, Ce plan établit également les critères de chirurgie, de gynécologie, d'obsté- Toutefois, le gouvernement est selon lesquels seront classés les diffé- trique et de pédiatrie et de psychiatrie. conscient que des efforts supplémen- rents établissements, critères qui se Les conditions minimales pour avoir le taires en matière de réduction de lits rapportent notamment aux besoins droit au titre de service sont l'affecta- aigus devront être consentis aux fins sanitaires régionaux, aux possibilités tion d'au moins deux médecins dans la d'atteindre l'objectif de 6 lits aigus de continuité des soins, à l'infrastruc- spécialité du service, une disponibilité pour mille habitants, objectif fixé et par ture médico-technique et aux disci- médicale permanente et une capacité l'union des caisses de maladie et par la plines médicales représentées ou pou- minimale de 50 lits pour les services de commission permanente pour le sec- vant être représentées. médecine interne et de chirurgie, de 20 teur hospitalier. lits pour la gynécologie et de 55 lits 2. Le présent règlement grand-ducal pour la psychiatrie. Cette réduction supplémentaire est ainsi appelé à remplacer celui du 22 pourra d'ailleurs être amorcée déjà au juin 1989. Il y a urgence certaine du fait Les services de base peuvent compor- court et au moyen termes par l'aug- qu'au courant du premier semestre ter des activités médicales spécialisées. mentation des chambres à un lit, ce qui 1994 les hôpitaux devront négocier Celle-ci ne sont en principe autorisées suffit à une demande croissante des avec l'union des caisses de maladie qu'une fois par région à moins que les patients, la conversion dans les hôpi- leurs budgets pour 1995 et du fait que besoins démographiques ou les activi- taux aigus de lits en services respective- la loi du 27 juillet 1992 portant tés médicales en nécessitent un second. ment activités de traitement subaigu, réforme de l'assurance maladie et du Enfin, il est prévu de créer deux nou- correspondant ainsi aux activités dans secteur de la santé stipule que « seuls veaux services nationaux : la chirurgie les hôpitaux de suite, et la création sup- sont opposables comme frais à l'union cardiaque et la radiothérapie. plémentaire de services spécialisés en

83 rééducation et réadaptation fonction- font état de la programmation afférente Astrid de Differdange puisse rejoindre nelles dont les besoins restent réels, pour la période de 1993 à 2000. en temps utile ledit groupement du même après cette réforme. Sud. 3. Si les options de ce règlement V L'ossature à moyen terme du nou- Enfin, le gouvernement envisage la grand-ducal sont réalisées, la carte des veau plan hospitalier mise en place de services nationaux. Il hôpitaux et des lits aigus sera sensible- Le plan hospitalier divise le Grand- s'agit de services hospitaliers qui ne ment réduite et adaptée aux besoins Duché en trois régions hospitalières : peuvent être prévus qu'une seule fois avec celle du Nord, celle du Centre et celle dans le pays et pour lesquels il existe au — des hôpitaux principaux, des hôpi- du Sud. Grand-Duché un besoin réel. C'est taux régionaux et, le cas échéant, des ainsi que les créations d'un service de hôpitaux locaux pour le traitement Il est envisagé, — et les négociations chirurgie cardiaque et d'un service de de malades en phase aiguë ; afférentes sont en cours —, de créer radiothérapie sont programmées. — des hôpitaux destinés au moyen quatre groupements d'hôpitaux auto- séjour, dénommés hôpitaux de suite, nomes dont le principe se finalise par une convention de collaboration juri- VI Les objectifs et moyens — des centres de convalescence active diquement formalisée en vue d'une et des services de réadaptation, répartition des tâches et d'une complé- II ressort de tout ce qui précède que le — des instituts nationaux, notamment mentarité d'offres de services, de disci- plan hospitalier national est avant tout en radiothérapie et en chirurgie car- plines et d'équipements, ceci surtout un préalable à une gestion saine du sec- diaque, dans le but de réduire les coûts d'inves- teur hospitalier, évitant les doubles — des établissements de long séjour. tissement et de fonctionnement et emplois et assurant en même temps les d'améliorer la qualité des soins. meilleurs soins possibles. C'est dans ce contexte qu'il se conçoit comme un IV L'enjeu financier S'agissant de la région hospitalière du outil de planification d'une part des Nord, la création d'un groupement projets d'investissements hospitaliers à 1. S'agissant des coûts engagés, il y a d'hôpitaux autonomes entre les clini- autoriser par le gouvernement et d'au- lieu de relever qu'en 1992, la seule part ques St Louis d'Ettelbruck et St Joseph tre part des investissements financiers des prestations en nature de l'assu- de Wiltz est souhaitable. Les deux cli- à engager à long terme en fonction des rance maladie, destinée au finance- niques resteront dotées des services et besoins actuels et présumés, régionaux ment du secteur hospitalier et en activités médicales y existant actuelle- et nationaux. dehors des soins médicaux, a atteint 9 ment. milliards de francs et représente quel- que 47 % de l'ensemble des prestations L'hôpital neuropsychiatrique de l'État Enfin, le plan hospitalier devra per- en nature. d'Ettelbruck restera un hôpital spécia- mettre au ministre de la Santé d'autori- lisé avec une réduction substantielle de ser sur base de critères aussi objectifs Le coût du plan d'investissements hos- ses lits de court séjour. Ainsi sa capa- que possible de nouveaux services, des pitaliers pluriannuel pour le secteur cité sera ramenée de quelque 700 lits à extensions de services respectivement hospitalier est de quelque 15 milliards 375, dont 30 lits aigus, 120 lits de des fermetures. L'aléatoire n'étant pas de francs. réadaptation, 25 lits d'internement et permis, il s'agit de trouver le juste équi- 200 lits de long séjour pour la prise en libre dans l'intérêt du malade et de tous On peut donc affirmer que les hôpitaux charge psycho-gériatrique des per- les acteurs hospitaliers. luxembourgeois sont financés d'une sonnes âgées. part par l'État et d'autre part par l'assu- Le présent règlement est le résultat de rance maladie, l'État accordant essen- S'agissant de la région hospitalière du nombreuses consultations entre les tiellement les aides à l'investissement, centre, il y aura le groupement d'hôpi- hôpitaux et les partenaires privés et l'assurance maladie assumant les frais taux autonomes constitué par le centre publics et de l'incitation aux synergies, d'exploitation et les frais d'investisse- hospitalier et la clinique d'Eich et le aux spécialisations et aux regroupe- ment non couverts par l'État. Il est un groupement d'hôpitaux autonomes du ments. En effet, des expériences étran- devoir commun du gouvernement et secteur privé constitué par la future cli- gères ont montré que la conception de l'assurance maladie à assurer la qua- nique de la Fondation François-Elisa- d'un tel plan national sans consultation lité des soins en même temps qu'une beth au Kirchbcrg, la clinique Ste Thé- des concernés de part et d'autre, est rigoureuse et performante affectation rèse et la clinique Dr Bohler. génératrice de conflits d'opposition et des deniers publics provenant et de d'intérêts, et par la suite, contre-perfor- l'assurance maladie et des contribu- Il s'en suit que, par rapport à la situa- mant tandis que le dialogue et la ables. tion actuelle, les hôpitaux St François, concertation peuvent aboutir à un St Joseph, Sacré-Cœur et Ste Elisabeth consensus aussi large que possible 2. Le taux d'occupation moyen annuel seront fermés au bénéfice du projet de dans le respect de la prémisse essen- des hôpitaux a été en 1992 de 75,9 % construction d'une nouvelle clinique tielle qui est l'obligation de réponse à la et la durée moyenne de séjour des au Kirchberg. garantie de la qualité des soins pour les patients dans un hôpital de quelque 9,5 personnes hospitalisées, à celle d'une jours. S'agissant de la région hospitalière du Sud, il y aura un groupement d'hôpi- organisation régionale et nationale cohérente et à celle d'un choix judi- L'objectif que poursuit le gouverne- taux autonomes, constitué par l'hôpital de la Ville d'Esch-sur-Alzette, la clini- cieux et pour l'assurance maladie et ment est toutefois d'augmenter encore pour l'État. le taux d'occupation et de réduire la que Ste Marie d'Esch-sur-Alzette et durée moyenne de séjour. l'hôpital de la Ville de Dudelange. Dans le cadre de ce groupement l'hôpi- 3. Un dernier élément est la nécessité tal de la Ville de Dudelange, tout en VII L'évolution des lits et places de réduction du nombre de lits aigus au gardant ses activités médicales bénéfice de lits de psychiatrie aiguë, de actuelles, sera doté d'un service de Les tableaux ci-après font état de l'évo- rééducation et de long séjour. Les rééducation fonctionnelle stationnaire lution à moyen terme des lits et places tableaux présentés au chapitre 3 de avec une capacité de 60 lits. Il est sou- dans les hôpitaux, les établissements l'annexe du règlement grand-ducal haitable que l'hôpital Princesse Marie- hospitaliers et les maisons de soins.

84 1. Les lits et places dans les hôpitaux

REGIONS LITS/PLACES

1. aigus 2. de psychiatrie 3. de rééducation totaux aiguë

1993 1995 2000 1993 1995 2000 1993 1995 2000 1993 1995 2000 Nord: Groupement (1.,2.) : 1. Clinique St Louis, Ettelbruck 237 237 233 36 36 55 0 0 0 273 273 288 2. Clinique St Joseph, Wiltz 87 87 85 0 0 0 0 0 0 87 87 85 (total groupement) (324) (324) (318) (36) (36) (55) (0) (0) (0) (360) (360) (373) 3. Hôpital neuropsychiatrique de l'État, Ettelbruck (établissement spécialisé) 0 0 0 270 270 30 0 0 0 270 270 30 Hôpital du Sacré-Cœur, Diekirch 32 0 0 0 0 0 0 0 0 32 0 0

Totaux Nord 356 324 318 306 306 85 0 0 0 662 630 403

Centre : Groupement (4.,5.) : 4. Centre hospitalier, Luxembourg 438 438 435 40 60 85 0 0 0 478 498 520 5. Clinique d'Eich 152 152 142 0 0 0 0 0 10 152 152 152 (total groupement) (590) (590) (577) (40) (60) (85) (0) (0) (10) (630) (650) (672) Groupement (6.,7.,8.) : 6. Clinique Fondation François-Elisabeth, Kirchberg 0 0 306 0 0 55 0 0 0 0 0 361 7. Clinique St Thérèse, Luxembourg 250 250 250 0 0 0 0 0 0 250 250 250 8. Clinique Dr Bohler, Luxembourg 75 75 68 0 0 0 0 0 0 75 75 68 (total groupement) (325) (325) (624) (0) (0) (55) (0) (0) (0) (325) (325) (679) Clinique Sacré-Cœur, Luxembourg 146 146 0 0 0 0 0 0 0 146 146 0 Clinique Ste Elisabeth, Luxembourg 160 160 0 0 0 0 0 0 0 160 160 0 Clinique St François, Luxembourg 60 0 0 15 15 0 0 0 0 75 15 0 Clinique St Joseph, Luxembourg 75 0 0 0 0 0 0 0 0 75 0 0 Clinique St François, Grevenmacher 34 0 0 0 0 0 0 0 0 34 0 0 Hôpital intercommunal, Steinfort 57 0 0 0 0 0 0 0 0 57 0 0 Hospice civil et clinique, Echternach 29 0 0 0 0 0 0 0 0 29 0 0 Centre de rééducation, Hamm 0 0 0 0 0 0 24 24 0 24 24 0

Totaux Centre 1476 1221 1201 55 75 140 24 24 10 1555 1320 1351

Sud: Groupement (9.,10.,ll.): 9. Hôpital de la Ville, Esch-sur-Alzette 346 346 340 33 33 55 0 0 0 379 379 395 10. Clinique Ste Marie, Esch-sur-Alzette 127 127 127 0 0 0 0 0 0 127 127 127 11. Hôpital de la Ville, Dudelange 108 108 50 0 0 0 0 0 60 108 108 110 (total groupement) (581) (581) (517) (33) (33) (55) (0) (0) (60) (614) (614) (632) 12. Hôpital Princesse Marie-Astrid, Differdange 216 216 200 0 0 0 0 0 16 216 216 216 Totaux Sud 797 797 717 33 33 55 0 0 76 830 830 848

Totaux des 3 régions 2629 2342 2236 394 414 280 24 24 86 3047 2780 2602

Indices lits/population, 0/00 6,84 6,03 5,68 1,02 1,07 0,71 0,06 0,06 0,22 7,92 7,16 6,60 À la colonne 1. il faut ajouter, pour l'an 2000, 20 lits pour les besoins des services nationaux, à savoir celui de chirurgie cardiaque (15) et celui de radio- thérapie (5). La réduction en lits aigus (colonnes 1. et 2.) en l'an 2000 par rapport à l'an 1993 est donc de : 3023 - 2536 - = 487 lits, soit 16,1 % et passe de 7,86 %o à 6,39%o (indice lits/population). Pour le calcul indice lits/population, la population a été estimée à 385.000 en l'an 1993, 388.000 en l'an 1995 et 394.000 en l'an 2000.

85 2. Les lits et places dans les autres établissements hospitaliers

Etablissements Lits/Places 1995 2000

1) Hôpitaux de suite: 226 59

Clinique St François, Luxembourg 60 0 Clinique St Joseph, Luxembourg 75 0

Hôpital intercommunal, Steinfort 30 30

Hospice civil et clinique d'Echternach 29 29 Hôpital du Sacré-Coeur, Diekirch 32 0

2) Centres et services de réadaptation fonctionnelle 24 86

3) Centres et services de réadaptation psychiatrique : 232 352

Hôpital neuropsychiatrique de l'Etat, Ettelbruck: réadaptation ; internement (120 + 25) 145 145

Centre thérapeutique, Useldange 40 40

2e Centre pour malades de l'alcoolisme 0 20

Centre thérapeutique pour toxicomanes, Manternach 22 22

Foyers et appartements thérapeutiques 50 150

4) Centres de convalescence : 193 193

Fondation Emile Mayrisch, Colpach 102 102

Institut Héliar, Weilerbach 91 91

5) Centre thermal et de santé, Mondorf / /

Totaux 700 715

3. Les lits de soins

Etablissements Lits 1993 1995 2000 Maison de soins, Differdange 93 93 93

Maison de soins, Echternach 60 60 60

Maison de soins, Esch/Alzette 37 37 37

Maison de soins, Pétange 62 92 92

Maison de soins, Vianden 108 108 108

Maison de soins, Wiltz 48 48 68

Maison de soins, Bertrange 135 135 135

Maison de soins, Bettembourg 144 144

Maison de soins, Steinfort 52 52

Maison de soins, Schifflange 50

Maison de soins, Walferdange 100 Hôpital neuropsychiatrique de l'État, psycho-gériatrie, Ettelbruck 200 200

Totaux 543 969 1.139

(Source : Conférence de presse de M. Johny Lahure, Ministre de la Santé, faite le 20 décembre 1993.)

86 ECONOMIE Conjoncture de l'économie luxembourgeoise

Indice du PIB à prix constants : ainsi que pour les agrégats requis pour de +1,8 %, mais l'évolution est restée l'évaluation du produit intérieur brut au négative en glissement annuel * Recul de l'indice PIB au premier prix du marché (production imputée de (-2,1 %). A noter le recul de la pro- semestre de 1993 en version SEC services bancaires, taxe sur la valeur duction industrielle au 1er trimestre de (-0,5 %), et progression encore en ajoutée, impôts liés à l'importation). Les 1993, de même que la reprise au 2e tri- version nationale (+1,0 %) ; divers indices de valeur ajoutée, présen- mestre, tant dans les industries non- * Récession dans l'industrie, surtout tés sous forme désaisonnalisée et lissée sidérurgiques que pour la sidérurgie. au 1er trimestre, stagnation dans la dans le tableau ci-après, sont agrégés en construction, et croissance élevée indice synthétique du PIB. Cet indice, qui par contre dans le tertiaire mar- constitue la résultante des principaux 1) II s'agit du premier résultat d'une chand. indicateurs conjoncturels disponibles, recherche visant à établir une compta- permet dorénavant de suivre l'évolution bilité nationale trimestrielle. Dans une du PIB à un horizon trimestriel, voire première phase, le projet a permis de Pour affiner l'analyse conjoncturelle, le mensuel. produire un ensemble d'indices secto- STATEC vient d'établir un système d'in- L'indice du PIB, actuellement disponi- riels de valeur ajoutée envolume ; dices trimestriels de valeur ajoutée en ble pour les deux premiers trimestres dans une étape ultérieure on établira une comptabilité nationale trimes- volume'. Les indices sont basés, pour la de 1993, a été fortement influencé par trielle complète (valeur ajoutée secto- plupart d'entre eux, sur les indicateurs le recul de la valeur ajoutée industrielle er rielle, emplois et ressources, princi- d'activité publiés traditionnellement au 1 trimestre de l'année (+3,6 % par paux agrégats : en volumes, valeurs, dans la note de conjoncture. Le système rapport au trimestre précédent ; prix implicites). Les aspects méthodo- comprend des indices pour la valeur -5,3 % en variation intra-annuelle). logiques de ces nouveaux indicateurs ajoutée sectorielle à un niveau relative- Au 2e trimestre, l'indice de l'industrie seront présentés prochainement dans ment détaillé (36 branches d'activité), a de nouveau accusé une progression un bulletin du STATEC.

Indices de valeur ajoutée en volume (1985=100) Indices désaisonnalisés et lissés Source : STATEC

Indice 1985=100 Variation en % par rapport Variation en % par rapport à la même au trimestre précédent période de l'année précédente

e e er e e e e Ier trim. 2U trim. 3 trim. 4 trim. Année 1 trim. [ trim. 3 trim. 4' trim. 1" trim. 1' trim. 3 trim. 4 trim. Année VALEUR AJOUTEE DES PRINCIPAUX SECTEURS Industrie (NACE 2-4)

1990 119,2 120,6 120,4 119,7 120,0 0,0 1,2 -0,2 0,6 0,0 -0,1 -0,2 0.4 0.0 1991 121,0 121,8 122,1 121,6 121,6 1,1 0,7 0,2 -0,4 1,5 1,0 1,4 1.6 1,3 1992 123,5 121,7 121,3 121,4 122,0 1,6 -1,5 -0,3 0,1 2,1 -0,1 -0,7 -0,2 0,3 1993 117,0 119,1 -3,6 1,8 -5,3 -2,1 Construction 1990 153,7 155,8 156,7 158,9 156,3 0,4 1.4 0,6 1.4 10,4 10,0 6.7 3,8 7,6 1991 160,5 162,5 163,4 163,8 162,5 1,0 1,2 0,6 0,2 4,4 4,3 4,3 3,1 4.0 1992 167,6 165,5 163,7 162,8 164,9 2,3 -1,3 -1.1 -0,5 4,4 1,8 0,2 0,6 1,5 1993 162,9 164,1 0,1 0,7 -2,8 -0,8 Services marchands 1990 141,5 143,8 146,5 148,9 145,2 2,0 1,6 1,9 1,6 7,7 7,6 7,5 7,4 7,6 1991 150,5 149,1 147,0 148,0 148,6 1,1 -0,9 -1,4 0,7 6.4 3,7 0.3 -0,6 2,3 1992 154,4 152,2 155,2 156,8 153,6 1,6 1,2 2,0 1.0 -0,1 2,1 5,6 5,9 3,4 1993 155,7 157,5 -0,7 1,2 3,5 3,5

PIB Version SEC 1990 123,4 125,0 126,2 127,3 125,5 -0,3 1.3 1,0 0.9 3,6 3,4 2,9 2,8 3,2 1991 129,4 129,6 129,1 129,8 129,2 1.6 0.2 -0,4 0.5 4,9 3,7 2,3 2,0 3,2 1992 131,2 131,4 132,7 133,5 132,2 1.1 0,2 1,0 0,6 1,4 1.4 2,8 2,9 2.1 1993 130,1 131,5 -2.5 1,1 -0,8 0,1 Version nationale 1990 129,2 130,9 132,2 133,3 131,4 1.0 1,3 1,0 0,8 5.0 4,8 4,4 4,2 4.7 1991 135,0 135,1 134,6 135,4 134,9 1,3 0,1 -0,4 0.6 4,5 3,2 1,8 1,6 2,7 1992 137,2 137,4 138,7 139,6 137,6 1,3 0,1 0,9 0.6 1,6 1.7 3,0 3,1 2,0 1993 138,1 139,5 -1,1 1.0 0.7 1,5

87 L'indice valeur ajoutée du secteur de communications (+2,8 %), et par 1993 et de 2,6 % en 1994, en version la construction s'est redressé légère- contre un recul substantiel pour le SEC). On serait amené à tabler plutôt ment au 2e trimestre de 1993 (+0,7 % commerce (-3,3 %). sur une stagnation de la croissance du par rapport au 1er trimestre), après 3 PIB pour l'année 1993, du moins en trimestres successifs de recul (entre L'indice du PIB a connu une évolution version SEC. Il y a cependant quel- mars et décembre 1992) et une stagna- différenciée selon qu'il s'agit de la ver- ques éléments positifs en ce qui tion au premier trimestre de 1993 sion SEC ou de la version nationale. concerne le développement au 2e (+0,1 %). En variation intra-annuelle, Dans la version SEC (qui déduit, par semestre de l'année. A côté des pers- le secteur a encore été en retrait de définition, la production imputée de pectives positives pour le secteur 0,8 % au 2e trimestre de 1993. services bancaires de la valeur ajoutée financier, on peut en effet aussi s'at- cumulée), l'indice a accusé un recul er tendre à une évolution plus favorable L'indice des services marchands a substantiel, de 2,5 % en volume, au 1 de la sidérurgie, qui semble avoir légèrement régressé au 1er trimestre de trimestre de l'année (par rapport au dépassé le creux de la vague. trimestre précédent), et une légère l'année (-0,7 % par rapport au trimes- e tre précédent), pour augmenter de reprise (+1,1 %) au 2 trimestre. En conclusion, du fait de la très bonne e nouveau au 2 trimestre (+1,2 %). En version nationale, qui tient intégra- tenue de la place financière, le PIB Cette évolution paraît faible, mais suc- lement compte de la production ban- luxembourgeois devrait encore rester cède à un niveau particulièrement caire, l'indice du PIB a encore marqué en progression en 1993, alors que la élevé au dernier trimestre de 1992, une progression de 0,7 % au 1er tri- quasi totalité des pays de la Commu- suite à une performance exception- mestre et de 1,5 % au 2e trimestre de nauté européenne accuseront une nelle dans le secteur bancaire. Au pre- 1993, par rapport aux périodes cor- croissance négative. Aussi, les services mier semestre de 1993, le secteur ter- respondantes de 1992. de la Commission européenne ont-ils tiaire a de nouveau été caractérisé par prévu pour le Luxembourg une crois- une très forte progression de la valeur Compte tenu des indicateurs trimes- sance du PIB de 0,7 % pour 1993 et ajoutée dans le secteur bancaire (de triels présentés ci-dessus, la dernière de 2,0 % pour 1994 (version SEC). l'ordre de +9 % en glissement annuel), projection annuelle du STÄTEC (de par une croissance également impor- mai 1993) s'avère actuellement trop (Source : Extrait de la Note de Conjonc- tante du secteur des transports et des optimiste (croissance de 1,2 % en ture No 3/93 du STATEC.)

TRAVAIL Frontaliers lorrains occupés au G.-D. de Luxembourg Analyse des résultats du recensement de la population de 1990 en Lorraine Par Chantai Cocher (INSEE — Direction régionale de Lorraine) avec la collaboration de Liliane Clement (STATEC)

I. TENDANCES Cette proportion n'était que de 31 % II. CARACTERISTIQUES DES TRA- en 1975. VAILLEURS FRONTALIERS Seules les grandes opérations comme les recensements de population répé- 1. Qui sont-ils ? tées à sept ou huit années d'intervalle Actuellement plus de 11 % des permettent d'appréhender les caracté- emplois du Grand-Duché sont occu- Un tiers des frontaliers sont aujour- ristiques et l'évolution de groupes pés par des frontaliers originaires du d'hui des frontalières, la part des sociaux particuliers en l'occurrence les Nord de la Lorraine. L'importance du femmes était de un cinquième en migrants alternants entre la Lorraine recrutement de cette main-d'œuvre 1975. L'aspiration profonde des et le Luxembourg. varie bien sûr selon les cantons luxem- femmes à exercer une activité alliée à bourgeois, ceux du sud sont les plus l'importance des emplois tertiaires Au recensement de population de concernés, en relation avec l'implanta- proposés par le Grand-Duché ont mars 1975, 5 200 frontaliers lorrains tion territoriale des secteurs d'activité. encouragé cette évolution. travaillaient au Grand-Duché, ils étaient 6 000 en 1982 et 14 300 en mars 1990. Depuis cette dernière date Frontaliers lorrains vers le Luxembourg leur nombre s'est encore accru, il s'éle- Structure par âge (en %) vait à quelque 23 400 unités en mars 1993. Alors que le flux des migrations alternantes vers l'Allemagne tend à se 1975 1990 tarir, le Grand-Duché s'affirme de plus Groupe d'âge Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total en plus comme un partenaire qui compte pour le devenir de l'emploi moins de 30 ans 52,6 83,4 58,7 37,6 58,3 44,5 lorrain. En 1990, 46 % des migrations 30 à 49 ans 39,8 14,7 34,9 54,4 38,3 49,0 alternantes tranfrontalières lorraines 50 ans et plus 7,6 1,9 6,4 8,0 3,4 6,5 convergeaient vers le Luxembourg. Ensemble 100,0 100,0 100,0 100,0 00,0 100,0

88 Evolution des migrations domicile — lieu de travail dans leur canton d'origine a pris une entre la Lorraine et le Luxembourg importance considérable entre 1982 et 1990 et il n'est pas surprenant de voir cette proportion dépasser les Principales zones lorraines attirées 1982 1990 30 % dans les deux premiers cantons cités. Ce sont ces mêmes cantons qui Zone d'emploi de Thionville 3 198 7 751 ont été les premiers touchés par la dont : crise de la sidérurgie française. — canton de Fontoy 1 571 2 295 Près d'un frontalier sur deux réside — canton de Cattenom 807 1 640 dans une quinzaine de communes bor- — canton de Thionville 286 1 098 dant la frontière, mais elles sont envi- — canton de Sierck-les-Bains 140 440 — canton de Metzervisse 72 384 ron 35 à envoyer plus d'une centaine — canton de Yutz 69 456 de frontaliers chacune. 30 % de nos frontaliers sont origi- Zone d'emploi de Longwy 2 365 5 031 naires des communes de Villerupt, Thionville, Audun-le-Tiche et Longwy. dont : — canton de Villerupt 1 261 1 969 Pour les communes de Thionville et — canton de Mont-Saint-Martin 253 948 de Longwy, le nombre de frontaliers a — canton d'Herserange 573 1 177 plus que quadruplé. Quant à la part de cette catégorie d'actifs dans les deux Autres zones d'emploi 497 1 506 autres communes, elle avoisine les 40 % pour Villerupt et a passé ce seuil Ensemble de la Lorraine 6 060 14 288 pour Audun-le-Tiche.

3. Où vont-ils ? Cette main-d'œuvre frontalière est 2. D'où viennent-ils ? 93 % des migrations alternantes jeune, plus jeune que celle qui trouve franco-luxembourgeoises convergent ses débouchés en Allemagne, plus Ces actifs viennent essentiellement des zones d'emplois frontalières de vers le district de Luxembourg. La jeune aussi que la main-d'œuvre ville de Luxembourg en est le premier Thionville (52,2 %) et de Longwy luxembourgeoise résidente. pôle, elle emploie 6 000 actifs lorrains (35,2 %). Mais il ne faut pas négliger sur des postes plutôt tertiaires. Le can- les zones de Briey, Metz et de la En effet, 45 % des frontaliers travail- ton d'Esch-sur-Alzette, second pôle lant au Luxembourg ont moins de 30 Meuse du Nord qui globalement d'attraction principalement industriel ans, contre 31 % de ceux qui travail- envoient quotidiennement plus de attire près de 5 000 frontaliers. Grâce lent en Allemagne. L'âge moyen du 1 300 travailleurs. aux activités implantées à Bertrange, premier groupe de migrants est de 33 Ces frontaliers représentent aujour- Hesperange, Strassen ou Steinsel, le ans contre 35 pour le second. La plus d'hui 1,5 % de la population active canton de Luxembourg-Campagne se grande féminisation de la main-d'œu- disponible de la Lorraine alors que présente comme un pôle assez diversi- vre (l'âge moyen des frontalières est de cette même proportion était de moitié fié sur le plan des emplois offerts aux 30 ans) n'explique qu'en partie cette en 1982. Plus le niveau géographique 1 400 ressortissants lorrains. Le dis- plus grande jeunesse. En réalité la est fin et plus ce ratio devient impor- trict de Grevenmacher offre en pro- pyramide des âges des migrants lor- tant pour atteindre respectivement portion nettement moins d'emplois rains à destination du Luxembourg se 16,2 et 6,4 % dans les zones d'emplois essntiellement concentrés dans la régénère à sa base, tant pour les de Longwy et de Thionville. Les can- zone sud frontalière du canton de femmes que pour les hommes. tons de Fontoy, Villerupt, Cattenom, Remich. Les migrations franco-luxem- Herserange, Thionville, Mont-Saint- bourgeoises ne répondent que pour Etant donné le vieillissement de la Martin, Audun-le-Roman et Longwy 27 % d'entre elles à des emplois de structure d'âge des actifs résidants au fournissent les 3/4 de cette main- proximité exercés sur le territoire des Luxembourg, la grande jeunesse de la d'œuvre. La proportion de ces actifs 12 communes luxembourgeoises fron- population migrante est un atout dans sa quête d'emploi. En considérant la structure par âge des frontaliers lor- Lieu de travail au Grand-Duché des frontaliers lorrains rains et celle de la population active du Luxembourg, on constate que par Hommes Femmes Total % rapport à cette dernière le nombre des frontaliers lorrains équivaut à 14 % Grand-Duché de Luxembourg 9 250 4 770 14 290 100 tant chez les hommes de 20 à 24 ans que chez les femmes de 25 à 29 ans. District de Luxembourg 8 910 4 430 13 340 93,4 Luxembourg-Ville 3 200 2 790 5 990 41,9 Canton d'Esch-sur-Alzette 3 900 1 000 4 900 34,4 Ces migrations ne sont le fait de res- Canton de Luxembourg-Campagne 980 440 1 420 9,9 sortissants de nationalité française que Canton de Capellen 540 90 630 4,4 pour 92 % d'entre elles. Des actifs lor- Autres cantons 290 110 400 2,8 rains de nationalité italienne (5,4 %), reste de la grande immigration en Lor- District de Grevenmacher 310 260 570 4,0 raine des années 40, passent aussi la Canton de Remich 250 240 490 3,4 frontière. Rares sont les Luxembour- Autres cantons 60 20 80 0,6 geois qui viennent s'installer en Lor- raine et continuent d'occuper leur Autres destinations ou destinations emploi au Luxembourg, on en dénom- non précisées 300 80 380 2,6 brait 130 en 1990.

89 talières. En réalité la configuration du offerts aux frontaliers lorrains (plus organismes financiers réseau autoroutier, mais aussi le forte même que celle des emplois alle- 850 emplois niveau plus élevé qu'en France des mands), 83 % des emplois se répartis- matériaux de construction et céramique rémunérations offertes sont autant de sent dans une vingtaine de secteurs 50 emplois facteurs contribuant au renforcement représentant chacun 200 emplois au nettoyage — services divers du pouvoir attractif de zones d'activité minimum. Six secteurs accaparent 600 emplois géographiquement plus éloignées près de la moitié des flux : comme Luxembourg-Ville et sa péri- A ceux-ci, il convient de rajouter les phérie. Quelque 35 km séparent les bâtiment travaux publics quelque 800 actifs lorrains embauchés deux villes situées aux deux extrémités 2 000 emplois par des sociétés intérimaires fran- du flux le plus important. Thionville et çaises ou luxembourgeoises qui vien- Luxembourg-Ville. sidérurgie nent renforcer les effectifs des diffé- 1 500 emplois rentes activités du Grand-Duché. Une forte concentration caractérise la hôtels, cafés, restaurants (Source : Extrait du Bulletin du STA- répartition sectorielle des emplois 1 000 emplois TEQ 1993 no 5)

COMMERCE Aspects de la distribution Présentation de la distribution au Grand-Duché de Luxembourg, par Albert Frank, Inspecteur principal, Ministère des Classes moyennes

ne manque pas d'avoir un effet sti- la population est assuré d'une façon Introduction mulant sur la marche des affaires. satisfaisante sur tout le territoire - Une partie assez importante du luxembourgeois. Dans cette optique, Une analyse du secteur de la distribu- pouvoir d'achat est toutefois expor- le législateur avait modifié l'interdic- tion luxembourgeoise demande quel- tée vers les centres commerciaux tion du colportage et du commerce ques réflexions de fond préalables. bien structurés des régions fronta- ambulant en autorisant les boulangers, — situé dans le triangle France-Belgi- lières, qui attirent les consomma- les dépositaires de boissons, les épi- que-Allemagne, le Grand-Duché de teurs luxembourgeois devenus de ciers et les laitiers à offrir leurs mar- Luxembourg avec une circonfé- plus en plus mobiles et enclins à chandises à partir de camions circu- rence d'environ 360 km et une vivre de temps en temps l'effet d'un lant dans les rues. superficie de 2586 km2 est à consi- certain « dépaysement ». dérer comme région frontalière La régression constante du nombre dans sa totalité. Des enquêtes spécifiques ont d'ailleurs des entreprises commerciales de détail, enregistrée lors de la dernière — Le commerce luxembourgeois évo- démontré que des magasins d'une cer- décennie et due avant tout à l'exten- luant dans une économie de petit taine envergure des villes de Trêves, espace est obligé d'importer la plu- de Saarebruck, de Metz, de Thionville, sion des grands centres commerciaux part des biens de consommation, ce d'Arlon, de Bastogne, de Messancy périphériques, a été stoppée depuis qui le rend tributaire dans une large réalisant jusqu'à 30% de leur chiffre 1990. mesure des fournisseurs étrangers. d'affaires avec une clientèle grand- ducale. Le recul démontré par le tableau 1 a — Les consommateurs résidants, dont affecté avant tout le commerce alimen- taire (-30 % soit près de 400 entre- le total s'élève à 380 000.- unités, Données statistiques sur le commerce prises de moins de dix ans). Toutefois est renforcé par un grand nombre de détail d'employés d'institutions commu- malgré sa régression importante, le nautaires et financières disposant D'une façon générale, il est permis de commerce alimentaire demeure pré- d'un pouvoir d'achat élevé, ce qui constater que l'approvisionnement de pondérant en partie grâce à l'attrait

Tableau 1 : Nombre d'entreprises de commerce de détail

Nombre d'entreprises de commerces 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 Commerce de détail 3 898 3 902 3 873 3 850 3 840 3 770 3 759 3 674 3 520 3 527 1981= 100 100.0 100.1 99.4 98.8 98.5 96.7 96.4 94.3 90.3 90.5 dont : Alimentaire 1322 1 292 1249 1206 1 183 1 109 1 054 1 011 9 456 932 19S1= 100 100.0 97.7 94.5 91.2 89.5 83.9 79.7 76.5 71.6 70.5 Equip. Personne 666 672 663 686 703 693 688 660 638 652 1981=100 100.0 100.9 99.5 103.0 105.6 104.1 103.3 99.1 95.8 97.9 Equip. Fover 572 582 578 579 570 561 569 568 547 552 19S1=100 100.0 101.7 101.0 101.2 99.7 98.1 99.5 99.3 95.6 96.5 Cuit. Divers : 651 656 655 653 658 669 694 672 657 657 1981 = RIO 100.0 100.8 100.6 100.3 101.1 102.8 106.6 103.2 100.9 100.9

90 Tableau 2 : Chiffre d'affaires du commerce de détail

CA COMMERCE Mdf 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 Commerce de detail 65.2 76.3 82.7 87.7 93.1 97.4 103.7 109.1 113.4 121.2 1981 - 100 100.0 117.0 126.8 134.5 142.8 149.4 159.0 167.3 173.9 185.9 dont : Alimentaire 20.3 24.2 23.6 27.5 28.3 28.3 30.6 31.2 32.8 34.5 1981 = 100 100.0 119.2 131.0 135.5 139.4 144.3 150.7 153.7 161.6 170.0 Equip. Personne 8.0 9.0 9.5 10.3 11.1 11.9 12.6 13.0 13.7 14.3 1981 = 100 100.0 112.8 118.4 127.9 138.7 148.0 157.2 162.3 170.9 178.2 Equip. Foyer 7.0 8.0 8.4 8.3 8.7 9.4 10.6 11.7 12.3 13.0 1981 = 100 100.0 114.3 120.0 118.6 124.3 134.3 151.4 167J 175.7 185.7 Cuit. Divers : 5.7 6.4 6.6 6.8 7.3 7.2 7.5 7.8 8.3 8.6 1981 = 100 100.0 111.0 114.7 117.3 127.3 126.0 130.7 136.0 144.3 148.9 que représentent les prix avantageux Tableau 4 : Le commerce du Grand-Duché de Luxembourg des boissons et des tabacs pour la dans la Communauté Européenne clientèle des régions limitrophes. La diminution moins prononcée dans Année 1989 LUX CEE PART les secteurs non-alimentaires souligne Nombre d'entreprises 3.5 3286 0.11% le changement des habitudes d'achat Employés 18.1 13274 0.14% du consommateur, qui réserve une Ca (Milliards ECU) 3 1335 0.22% partie de plus en plus importante de son budget pour les dépenses dans les sion des Artisans, Commerçants et La loi du 2 juin 1962, stipulait dans domaines de l'équipement personnel Industriels. son article 3 : et du foyer, ainsi que des loisirs. En guise de conclusion du chapitre « Aucune autorisation ne pourra être Cette tendance se manifeste encore « données statistiques sur le commerce accordée pour l'ouverture de grands plus clairement dans le tableau 2 sur de détail du Grand-Duché de Luxem- magasins à branches multiples. l'évolution du chiffre d'affaires du bourg » il faut reconnaître que les commerce de détail pendant la quelques 3 500 entreprises n'occupent Par grands magasins à branches multi- période de 1981 à 1990. Si la progres- qu'une place modique au sein de l'ar- ples on entend tout établissement de sion du chiffre d'affaires de l'alimen- mature commerciale de la Commu- vente au détail d'au moins deux taire est de 70 %, celles de l'équipe- nauté Européenne. branches de commerce usuellement ment de la personne et du foyer distinctes et non connexes occupant s'élèvent respectivement à 79 % et à Si l'appareil commercial est d'une sept salariés ou plus » 86 %. taille restreinte au niveau européen, il n'en demeure pas moins performant. La loi du 26 août 1975 définissait Dans le but de parfaire l'analyse statis- En effet, sa part dans le chiffre d'af- encore davantage les grands magasins tique du commerce de détail grand- faires est le double de celle obtenue en à branches multiples. ducal, il est intéressant de signaler que nombre d'entreprises. En plus, elle déterminait pour la pre- l'effectif passe de 15.965 en 1980 à mière fois d'une façon chiffrée les 18.086 en 1989, représentant une pro- 1. Incidence des grandes surfaces sur grandes surfaces commerciales gression de 13,3 %. En 1989, la part le commerce de détail (600nr). des salariés s'élevait à 85,5 %. Le droit d'établissement luxembour- La section 2 intitulée « Des grandes Dans l'optique du maintien du tissu geois a toujours été caractérisé par une surfaces commerciales » du titre II de commercial actuel d'une part, et des attitude restrictive en matière de la loi d'établissement du 28 décembre problèmes de relève d'autre part, il grands magasins. 1988 constitue à l'heure actuelle la importe de tenir compte de la pyra- Ainsi, l'arrêté grand-ducal du 14 août base légale en matière des grandes mide d'âge des indépendants en acti- 1934, soumettant l'exercice de cer- superficies du commerce de détail. vité avant la limite de 65 ans donnant taines professions à une autorisation droit à la pension. gouvernementale, interdisait e.a. l'ex- Une autorisation gouvernementale Le tableau 3 reprend les chiffres de ploitation de « magasins à prix uni- spéciale est requise si un magasin isolé l'exercice 1992 de la Caisse de Pen- que » et de « bazars ». ou si plusieurs magasins groupés sous un même toit dépassent la superficie 2 Tableau 3 : Répartition par groupe d'âge des assurés actifs de la C.P.A.C.I. de vente de 400 m . Ne sont pas compris dans les surfaces Âge Hommes % du nombre total Femmes % du nombre total de vente utile -20 1 0,02 2 0.07 — les bureaux et dépendances 20-24 87 1,44 69 2,46 — les vitrines 25-29 507 8,39 272 9,71 — les accès au magasin 30 - 34 802 13,27 383 13,68 — les aires d'expédition 35 - 39 963 15,93 465 16.60 — les aires d'encaissement 40 - 44 1020 16,87 446 15,92 — les dépôts de reserves 45 - 49 890 14,72 420 15,00 50 - 54 807 13,35 349 12,46 Cette autorisation particulière est 55 - 59 596 9,86 228 8,14 requise en cas 60-64 359 5,94 162 5,78 — d'établissement -64 13 0,21 5 0,18 — d'extension 6045 100,00 2801 100,00 — de transformation — de reprise Toutefois, la simple transformation tre commercial ou de galerie mar- Depuis 1985 à 1990, le chiffre d'af- des locaux de vente existants ainsi que chande, à condition que leur faires des grandes surfaces s'est accru la reprise d'une surface déjà autorisée superficie totale de vente utile ne de 32,1%, chiffre comparable à la pro- sans modification de la destination ne dépasse pas 2 000 m2 et sous réserve gression des ventes du commerce de sont pas soumises à un agrément spé- que ces surfaces de vente de détail détail (+ 30,2% pour la même cial. soient situées dans une artère com- période) merciale ou à vocation commerciale. L'autorisation particulière peut être En matière de superficie, la progres- refusée, si l'équilibre global, régional D'autres dérogations peuvent être sion est de 26% par rapport à 1985 ou communal de la distribution risque introduites en faveur de certaines pour les grandes surfaces. d'être perturbé. branches commerciales par voie de Les super- et hypermarchés ont enre- règlement grand-ducal sur avis des Dans les communes de moins de gistré une augmentation de l'ordre de chambres professionnelles concer- 5 000 habitants et à la périphérie des 1 354 m2 de la surface moyenne nées. agglomérations de plus de 5 000 habi- contre 1086 en 1985. Pour les sur- faces supérieures à 1 000 m2, celle-ci tants, l'autorisation particulière peut Il reste à relever que le permis de demeure cependant constante (2 192 être accordée pour des surfaces de construire pour une surface commer- ventes en détail, isolées ou groupées, m2) 2 ciale isolée ou groupée dépassant 400 ne dépassant pas 2 000 m . m2 ne peut être délivrée par les autori- Elle est nettement inférieure à celle Pour les surfaces de vente en détail, tés communales compétentes qu'après d'unités similaires dans les pays voi- isolées ou groupées, dépassant 2 000 l'obtention de l'autorisation particu- sins. m2, l'autorisation particulière ne peut lière du Ministre des Classes Moyennes. À ce sujet, il importe aussi de relever être délivrée que si la requête est que le Grand-Duché de Luxembourg accompagnée d'une étude de marché Cette dernière perd toutefois sa vali- se caractérise par une faible densité justifiant que l'implantation ou l'exten- dité en cas de défaut d'exécution ou d'hypermarchés, comme le témoigne sion du projet ne compromet pas de départ de mise en chantier du pro- le tableau ci-dessous. l'équilibre de la distribution dans la jet d'établissement, d'extention, de commune et la région dans lesquelles transformation ou de reprise dans le Tableau 6 : elles sont établies. délai de 2 ans à partir de la date d'oc- Comparaison internationale : L'étude de marché est à élaborer par troi. densité d'hypermarchés un bureau spécialisé préalablement Le tableau ci-dessus est éloquent agréé pour chaque projet par le Minis- Nombre d'Hypermarchés pour Densité tre des Classes Moyennes. quant à l'emprise des grandes surfaces lOOOOOhab. 1991 sur le secteur de la distribution. Ainsi, Aucune autorisation particulière n'est leur chiffre d'affaires s'élève à 25 mil- Luxembourg 0.6 requise dans les communes de plus de liards de francs, dont 17,5 réalisés par Belgique 0.9 5 000 habitants pour des surfaces de les magasins dépassant 1 000 m2, ce France • 1.5 vente en détail isolées ne dépassant qui représente une progression rapide RFA 1.3 pas 1 000 m2 et pour les unités com- au détriment des surfaces de moins de merciales groupées sous forme de cen- 999 m2. Habitudes d'achat des consommateurs luxembourgeois dans les pays limi- Tableau 5 : Nombre de magasins, chiffre d'affaires, surface de vente et trophes. emploi total (superettes et grandes surfaces) A la demande du Ministère des Classes Moyennes et du Tourisme, « l'Institut Luxembourgeois de Spécification Année Nombre de Surface de Chiffre Emploi Recherches Sociales et d'Etudes de magasins vente d'affaires total (à la fin (en 1 000 m2 (en millions (unités) Marchés I.L.R.E.S. » a procédé en de l'année) de francs 1993 à une enquête sur les habitudes d'achat des résidents dans les pays voi- Superettes 1985 26 7.5 1 237 sins. (200-399 m2) 1986 19 5.7 907 163 1987 22 6.7 960 194 La conclusion en est la suivante en ce 1989 21 6.0 1 102 169 qui concerne les articles achetés et les 1990 20 6.2 1 087 170 raisons invoquées.

Grandes 1985 52 56.5 17 798 surfaces 1986 59 65.9 19 002 2 693 Perspectives d'avenir 57 1987 65.1 19 444 2 771 II est indéniable que la distribution 1989 56 69.4 21 843 3 269 1990 55 74.5 24 060 3 478 luxembourgeoise subit actuellement également les effets de la récession qui dont : 1985 38 23.9 7 947 affecte les économies occidentales. Supermarchés 1986 41 26.1 7 232 1 072 Les échos concordants du commerce (400-999 m2) 1987 38 24.8 6 995 1 081 traditionnel font conclure à un recul 1989 32 20.1 5 850 973 des ventes nominales de l'ordre de 1990 30 19.7 6 586 973 20 %. Comme partout dans la Com- munauté Européenne, le commerce Supermarchés 1985 14 32.6 9 851 reste dans l'expectative des efforts de (>1 000 m2) et 1986 18 39.8 11 770 1 621 relance annoncés sur le plan commu- hypermarchés 1987 19 40.3 12 449 1 690 nautaire. Des mesures d'accompagne- 1989 24 49.3 15 993 2 296 ment seront à prendre par le pouvoir 1990 25 54.8 17 474 2 505 national.

92 Tableau 7 : Articles achetés dans les pays limitrophes — l'organisation de manifestations commerciales attrayantes pour la Articles achetés Raisons clientèle étrangère : Allemagne Vêtements Prix avantageux — la pénétration des marchés des pays Chaussures Grand choix limitrophes par la participation à Livres des foires à l'étranger. Articles audio-visuels À l'occasion d'une récente question parlementaire le Ministre des Classes Belgique Alimentation Prix avantageux Moyennes et du Tourisme a lui aussi Vêtements Grand choix Chaussures signalé la voie à suivre, à savoir : — réalisation de parkings supplémen- France Vêtements Prix avantageux taires Chaussures — amélioration de la circulation rou- Alimentation tière — augmentation de la flexibilité dans Certaines initiatives s'imposent de — l'utilisation de nouvelles techniques les heures d'ouverture toute façon à savoir : d'automatisation et de communica- tion ; — réduction des coûts inhérents à l'ex- — l'accroissement de I'attractivité des — l'adhésion à des groupements ploitation d'un commerce établissements commerciaux d'achats ; — meilleure qualité de service - l'adoption de nouvelles formes de — le perfectionnement de la formation distribution répondant aux désirs professionnelle tant des patrons que (Source: Benelux, dossier 93/2: des consommateurs ; du personnel salarié ; Aspects de la distribution)

LUXEMBOURG-UEBL Un marché hors classement : Grand-Duché de Luxembourg Taxes Réglementations non tarifaires d'animaux et de produits du règne ani- mal. A cette règle dérogent toutefois TVA Santé notamment les porcs vivants, la farine II est normalement perçu 15 % sur la de poisson et d'animaux, les os et les valeur des marchandises après Denrées alimentaires psittacidés (perroquets ...). dédouanement. Des exonérations existent toutefois pour certains ser- Le Grand-Duché compte de nom- Le contrôle vétérinaire exercé sur la vices tels que ceux prodigués par des breuses prescriptions quant à la com- viande, les produits à base de viande, professions médicales et paramédi- position et la qualité des denrées ali- les graisses d'origine animale, etc., a cales, les banques, assurances, établis- mentaires et additifs autorisés tels lieu dans le pays même. Sur les certifi- sements d'enseignement et organisa- qu'agents conservateurs, colorants, cats sanitaires requis, il y a lieu de tions sociales, sportives ou culturelles. antioxydants, émulsifiants, etc. mentionner l'endroit précis où l'on veut que le contrôle s'effectue. A Certains produits bénéficient d'un divers produits d'origine animale s'ap- taux moindre de 3 ou 6 % : le taux de Produits pharmaceutiques pliquent de nombreuses prescriptions 3 % s'applique aux produits pharma- Les produits pharmaceutiques et les qualitatives. L'importation de lièvres ceutiques, aux produits de première spécialités médicales ne peuvent être et de lapins est subordonnée à la pré- nécessité tels que lait, beurre, viande, ni importés ni négociés s'ils n'ont pas sentation d'un certificat sanitaire déli- livres, fleurs, transports publics, au préalable été enregistrés et s'ils vré par un vétérinaire officiellement pommes de terre, café, thé, fruits, agréé du pays d'origine. légumes, sucre, graisses, huiles, n'ont pas obtenu l'autorisation des yaourts, fromage, œufs, alimentation autorités luxembourgeoises compé- pour bébé, etc. ; une taxe de 6 % est tentes en matière de santé. Prescriptions phytosanitaires prélevée sur le mazout de chauffage, le Produits cosmétiques Le Service de la Protection des Végé- gaz, l'électricité, l'essence sans plomb, taux est chargé de l'exécution des pres- le vin, les détergents, etc. Pour les produits cosmétiques (y com- criptions phytosanitaires. pris en aérosol), il existe des prescrip- Accises tions en matière de composition et Appareils de mesure et de pesage Des droits d'accises frappent notam- d'étiquetage, publiées dans le Mémo- ment les huiles minérales, le benzène rial du 10 août 1984. Les appareils de mesure et de pesage et les produits similaires, le tabac doivent lors de leur importation au manufacturé, l'alcool éthylique, le vin Prescriptions vétérinaires Luxembourg être plombés au moyen et autres mousseux et non-mousseux d'un signe d'identification du fabricant fermentes, la bière, le sucre et le gaz Dans le cadre du trafic intra-Benelux, ou de l'importateur et être pourvus naturel et les autres hydrocarbures il n'est plus exercé de contrôle vétéri- d'une marque d'agréation standard ou liquides. naire à l'entrée d'un grand nombre d'une marque de premier plombage.

93 Certains appareils de mesure sont tou- aux sérums, vaccins et préparations L'importation de biens et d'outils s'ef- tefois exonérés de cette obligation. biologiques pour animaux. fectue au nom de l'entreprise étran- gère avec indication de l'adresse du Ouvrages en métaux précieux et en chantier du client. métal argenté Formalités de voyage et condi- tions de séjour En cas d'importation temporaire de Les ouvrages en or, platine et argent matériel, il y a lieu de remettre au ne peuvent être importés et vendus — La carte d'identité suffit pour des poste frontalier luxembourgeois trois que s'ils portent un poinçon de l'Etat séjours soit touristiques, soit d'af- exemplaires d'une déclaration d'im- luxembourgeois, un poinçon d'un faires. portation temporaire dont un exem- contrôleur agréé ou le poinçon d'un plaire est conservé par la douane. Les Etat étranger confirmant qu'ils peu- — Exécution de travaux. Une entre- deux autres sont restitués au deman- vent être vendus dans le pays d'origine. prise étrangère, qui souhaite réaliser deur. Pour la validation des docu- au Grand-Duché de Luxembourg ments, il peut être demandé une cau- Emballage et étiquetage des travaux sur lesquels il est perçu tion. Les biens doivent être réexportés une TVA, est tenue de se faire enre- Le Luxembourg compte de nom- dans un délai d'un an. Lors de la réex- gistrer dans le Registre luxembour- portation vers la Belgique, deux des breuses prescriptions pour les denrées geois des assujettis à la TVA. Si l'as- alimentaires, produits pharmaceuti- déclarations d'importation temporaire sujetti étranger n'a pas validées au moment de l'importation ques, sérums, vaccins et préparations d'établissement stable au Luxem- biologiques destinés aux animaux. Ces devront être remises à la douane bourg, il peut être contraint par l'ad- luxembourgeoise. dispositions sont contenues notam- ministration de la TVA : ment dans : • soit à désigner un représentant Les entreprises qui souhaitent réaliser — le décret grand-ducal relatif aux responsable au Grand-Duché de des travaux au Grand Duché de additifs alimentaires du 9 octobre Luxembourg ; Luxembourg doivent introduire au 1979, amendé le 25 octobre 1991 ; • soit à déposer une garantie ou à ministère des Classes moyennes, 6, — le décret grand-ducal fixant la quan- présenter une lettre de garantie avenue Emile Reuter, L-2937 Luxem- tité maximale de résidus de pesti- délivrée par une banque luxem- bourg, Tél. 4 78 47 15, fax 4 78 47 40, cides autorisée dans les denrées ali- bourgeoise agréée ; le montant de un dossier de demande d'autorisation mentaires du 27 février 1979 ; la caution ou de la garantie de travailler. Ce dossier comporte un — le décret grand-ducal du 16 avril dépend de l'ampleur des opéra- document ad hoc (à demander au 1992 relatif à la réglementation de tions taxables et du montant de la ministère susmentionné) à compléter l'étiquetage et à la publicité des TVA y afférente. dûment et à pourvoir d'un « Droit de denrées alimentaires. chancellerie » (timbre de FL 1 000). L'entreprise étrangère ou son repré- Prescriptions en matière de prix sentant responsable est tenu au dépôt (Source : Extrait de la publication de déclarations périodiques à l'admi- « Réglementation des 40 principaux Des prescriptions de ce genre s'appli- nistration de la TVA en vue du paie- marchés de l'UEBL » éditée par l'Of- quent aux produits pharmaceutiques, ment de la TVA. fice belge du Commerce extérieur.)

DEMOGRAPHIE La situation démographique du Luxembourg Vue d'ensemble Mouvement de la population 1980-1992 Evolution globale (chiffres absolus) Après la stagnation du début des Population Accroissement Mouvement naturel Mouvement migratoire années 80, la population de résidence Année au 1" total du Luxembourg a connu un essor janvier Naissances Décès Solde Arrivées Départs Solde considérable à partir de 1986. En 13 naturel migratoire er er ans, du 1 janvier 1980 au 1 janvier 1980 363 500 + 1 400 4 169 4 113 + 56 7 362 6 003 + 1 359 1993, le nombre de résidents est passé 1981 364 900 + 700 4 414 4 105 + 309 6 866 6 460 + 406 de 363 500 à 395 200, soit un accrois- 1982 365 600 - 100 4 300 4 133 + 167 6 359 6 665 - 306 sement de 31 700 personnes 1983 365 500 + 100 4 185 4 129 + 56 6 204 6 172 + 32 (+ 8.7 %). La moitié de cette augmen- 1984 365 600 + 600 4 192 4 072 + 120 5 990 5 502 + 488 tation a eu lieu au cours des trois der- 1985 366 200 + 900 4 104 4 027 + 77 6 582 5 758 + 824 nières années (1990,1991,1992). 1986 367 100 + 2 300 4 309 3 970 + 339 7 448 5 504 + 1 944 1987 369 400 + 2 600 4 238 4 012 + 226 8 248 5 852 + 2 396 1988 372 000 + 3 800 4 603 3 840 + 763 9 064 5 995 + 3 069 Nationaux et étrangers 1989 375 800 + 3 500 4 665 3 984 + 681 9 143 6 286 + 2 857 Selon les estimations du STATEC, la 1990 379 300 + 5 100 4 936 3 773 + 1 163 10 281 6 339 + 3 942 part des étrangers dans la population a 1991 384 400 + 5 400 4 986 3 744 + 1242 10 913 6 740 + 4 173 dépassé le cap des 30 % au 1er janvier 1992 389 800 + 5 400 5 149 4 021 + 1 128 10 696 6 441 + 4 255 1993 où l'on comptait 119 700 étran- 1993 395 200 gers pour 275 500 nationaux. Les res- chiffres arrondis

94 sortissants étrangers progressent tant Population totale, luxembourgeoise et étrangère en valeur absolue qu'en valeur relative, principalement grâce à l'apport migra- Année Population Population Population % étranger toire. Le nombre de décès se mainte- 1er janvier totale de nationalité étrangère nant à un niveau peu élevé en raison luxembourgeoise de la faible proportion de personnes âgées, la reprise de la natalité à accen- 1980 363 450 270 900 92 250 25.4 tué ce mouvement à peine freiné par 1981 364 850 270 500 94 350 25.9 1982 365 600 270 150 95 450 26.1 les « pertes » dues aux options et natu- 1983 365 450 269 800 95 650 26.2 ralisations. 1984 365 550 269 300 96 250 26.3 Les estimations du STATEC concer- 1985 366 150 269 250 96 900 26.5 nant le nombre de nationaux et 1986 367 200 269 200 98 000 26.7 1987' 369 400 272 100 97 300 26.3 d'étrangers résidents divergent avec 1988 372 000 272 200 99 800 26.8 d'autres sources comme le recense- 1989 375 800 273 000 102 800 27.4 ment général de la population de 1991 1990 379 300 273 400 105 900 27.9 ou le registre central de la population 1991 384 400 274 400 110 000 28.6 (Répertoire général des personnes 1992 389 800 275 100 114 700 29.4 physiques). 1993 395 200 275 500 119 700 30.3

1 La loi du 11 décembre 1986 a accordé au 1.1.87 la nationalité luxembourgeoise à 3 330 mineurs de père étranger et de mère luxembourgeoise. À partir de 1987, les (Source: Extrait du Bulletin du STA- enfants nés de père étranger et de mère luxembourgeoise ont la nationalité luxem- TEC 1993 N" 6) bourgeoise.

TOURISME

1993 - Une année mouvementée

En 1993 la crise économique mon- saison. Cependant l'après-saison avec — certains établissements pratiquent diale se fait sentir. Beaucoup d'indica- un mois d'octobre ensoleillé, mais des prix différents selon touristes et teurs touristiques sont à la baisse - frais, récupère, en quelque sorte les indigènes mais quelques manifestations de tout pertes subies antérieurement. premier ordre semblent avoir limité — nos heures d'ouverture de magasins les dégâts. et d'infrastructures touristiques ne Le 1 le Championnat Mondial de Bal- correspondent pas toujours au lons à air chaud s'est prêté comme rythme de vie de nos visiteurs étran- La tendance prononcée pour de accroche promotionnelle de tout pre- gers courts séjours touristiques devient mier ordre au tourisme luxembour- — l'animation ne se limite qu'aux cen- encore plus manifeste. Il s'ajoute que geois. Les visiteurs étaient nombreux tres touristiques les dépenses journalières de nos visi- et les nuitées réalisées à l'occasion de cette manifestation ont partiellement teurs ont diminué par rapport aux — l'accueil laisse parfois à désirer. années précédentes. Le Grand-Duché palié le manque de réservations. étant pour de nombreux touristes une Ces échos recueillis auprès de nos tou- destination de vacances secondaires, Les échos rassemblés à FONT nous ristes sont des défis lancés à l'égard de plusieurs parmi eux ont renoncé de ce révèlent que tous les acteurs du tourisme. Ne vou- fait à un séjour de loisirs supplémen- lons-nous pas offrir un tourisme de taire en notre pays. — les hôtels qui n'ont pas suivi la qualité à tous les niveaux ? vague de modernisation de leurs La concurrence devient importante. installations sont moins demandés 1993 marque aussi le début d'une Plus besoin de planifier ses congés nouvelle ère pour le tourisme luxem- longtemps en avance. Une partie de — la demande est forte pour des bourgeois. Le concept stratégique notre clientèle s'est laissée tenter par chambres avec douche à bas prix pour notre tourisme émis par l'Institut les vacances forfaitaires « Last Européen de Trêves est à la disposi- Minute » avec mer et soleil en garantie — au niveau de la restauration naît une tion de tous les partenaires. Le débat et en prime. lacune entre le fast food et la haute est lancé, les réflexions engagées. Le gastronomie Conseil d'Administration de FONT y a émis un avis incluant ses propositions Enfin, les avatars de notre climat n'ont — la demande pour nos plats natio- quant à une restructuration de ses pro- pas trop favorisé le début de la haute naux est plus forte que l'offre pres organes de décision.

95 STATISTIQUES

Culture Loisirs

Musées 1991 * 1992 •* 1993 ** Piscines couvertes 1991 • 1992** 1993 ** Clcrvaux : Piscine Olympique 244.655 328.473 291.882 Bataille des Ardennes 61.000 18.293 17.600 Piscine de Walferdange 1 1 1.985 117.033 116.285 Maquettes 28.705 27.413 Total : 356.640 445.506 313.167 Luxembourg-Ville Casemates 130.159 1 13.014 96.028 Maquette 3.936 6.527 8.887

Total : 195.095 166.639 149.928 Piscines en plein air 1991 * 1992 ** 1993 ** Beaufort 14.696 13.424 5.513 Berdorf 12.618 9.868 6.278 Châteaux 1991 * 1992 ** 1993 ** Clervaux 10.059 10.375 12.529 Beaufort 68.530 65.375 66.855 Differdange 61.334 49.944 36.766 Bourscheid 31.668 32.871 35.257 Dudelange 30.300 25.785 10.159 Larochette 20.227 17.500 27.000 Esch-sur-Alzette - 11.000 12.000 Vianden 209.000 217.700 213.500 Grevenmacher 36.877 31.320 23.015 Total : 329.425 333.446 342.612 Larochette 57.567 60.800 40.321 Mondorf-les-Bains 32.636 42.580 34.242 Rédange-sur-Attert 14.860 20.644 55.871 Sites touristiques 1991 * 1992 ** 1993 ** Remich 87.894 70.506 56.785 Luxembourg-Ville : Rodange 28.906 fermée fermée Visites guidées 4.537 4.320 4.336 Troisvierges 22.577 19.816 11.645 Personnes guidées 181.480 172.800 173.440 Vianden 64.850 51.649 37.414 Wiltz 39.372 30.210 16.616 Logement Total : 514.546 447.921 359.154 Auberges de Jeunesse 1991 * 1992 ** 1993 ** Beaufort 6.882 4.300 5.106 Bourglinster 4.951 4.433 4.141 Autres loisirs 1991 * 1992 •* 1 993 •* Echternach 13.029 12.455 12.3 19 Caves Bernard Massard 47.393 43.421 48.200 Eisenborn 1.663 2.000 2.131 Jardin des Papillons 54.915 48.542 54.359 Ettelbruck 4.554 5.834 4.976 M.S. Marie-Astrid 29.274 27.695 37.542 Grevenmacher 3.303 3.800 5.660 Parc Merveilleux 88.080 89.465 Hollenfels (AJ + Ctr.) 8.238 10.082 7.789 96.516 Télésiège de Vianden 134.934 124.148 115.565 Larochette - 4.100 5.863 Train 1900 Lultzhausen 4.761 6.726 6.973 8.172 6.833 7.114 Luxembourg 46.671 45.692 46.031 Marienthal - — 7.460 Troisvierges 2.400 1.524 1.578 Vianden 7.285 6.592 6.809 Wîltz 2.130 5.203 6.078 Remarque : * = du 1 janvier au 30 septembre '* = du 1 janvier au 31 octobre

Total : 105.095 112.741 122.914 (Source : Extrait du rapport d'activité 1993 de l'Office natio- nal du Tourisme, ONT, novembre 1993.)

96 Revue de presse internationale en rapport avec le Grand-Duché de Luxembourg

Abréviations FT: Financial Times HB: Handelsblatt F: Figaro LB: Libre Belgique FAZ: Frankfurter Allgemeine Zeitung M: Monde HT: Herald Tribune SZ: Süddeutsche Zeitung S: Soir NZZ: Neue Zürcher Zeitung T: Times Z: Zeit L: Libération W: Die Welt SAZ: Saarbrücker Zeitung TV: Trierischer Volksfreund AV: Avenir de Luxembourg

97 NOVEMBRE 1993

1.2.11.93. (lundi, mardi) 4.11.93. (jeudi) 6.-8.11.93. (samedi, dimanche, lundi) SZ : Das Thema des Tages : Ämter LB : L'Europe en marche laisse le sind Europas Glück social en rade L : Commerce : Brittan fait le point sur le Gatt devant les Douze (A un peu HB : Frankfurt vor Chancen und Her- F : CEE : Sièges des instances euro- plus d'un mois de la date butoir, les ausforderungen : Das richtige Votum péennes : des centaines d'emplois à la Européens parlent stratégie aujour- clé (Outre l'IME, les agences de l'envi- d'hui à Bruxelles.) HB : Europa nach dem Brüsseler Son- ronnement et des médicaments vont dergipfel : Wieder auf Kurs attirer des représentations et des lob- M : EG-Währungsinstitut ohne Wäh- HB : Fahrplan für die Gespräche mit bies du monde entier dans les villes rungsunion ? : Nicht „für die Katz" d'accueil choisies par les Douze.) den Kandidaten für den Beitritt zur SZ : Vereinigte Staaten von Europa ? Gemeinschaft — Die Beschlüsse des Ja! europäischen Sondergipfels von Brüs- HB : Parteiprogramme / Ein Bundes- sel : Mehr außen- und sicherheitspoli- staat ist nicht mehr das Ziel von CDU FT: Euro-socialists launch early poll tische Gemeinsamkeit und CSU : Eine Europäische Union campaign der Nationen HB : Das Paket neuer EG-Institutio- FT:Mr Yeltsin and democracy nen ist ausgewogen : Keine Prestige- LB : L'inflation faible, une lueur d'es- Frage poir (L'OCDE cherche des raisons d'espérer dans une conjoncture 9.11.93. (mardi) FAZ : Jenseits von Maastricht morose) LB : Les Douze veulent des garanties LB : Commentaire : Maastricht, an F : Conjoncture : l'Insee diagnostique zéro un « raffermissement » (A la lumière LB : Gatt : le ton se durcit (Les Douze F: IME : Satisfaction allemande après des récents indicateurs, et notamment veulent les grandes lignes d'un pré- le choix de Francfort (Les ministres de de la reprise de la consommation, le accord fin novembre) l'Economie français et allemand se bilan 93 serait un peu moins négatif F : Commerce international : Gatt : les rencontrent aujourd'hui). qu'on le craignait, estime Edmond Douze blâment le blocage américain Alphandéry.) FT:European Union (En « avalisant » le rapport Brittan, ils SZ : Die Arbeit teilen lernen dénoncent l'attitude des Etats-Unis et M : Le poids de Francfort du Japon. Un Conseil spécial aura lieu L : Satellite : RTL TV, fleur d'un bou- à la fin du mois.) F: Le traité de Maastricht entre en quet (La CLT annonce le lancement de vigueur aujourd'hui : l'Europe face à programmes en langue française sur LB : L'Europe de l'éducation avance. ses défis (L'idée franco-allemande satellite, dont le pivot sera la chaîne Lentement (Les Douze décident de se d'un contrôle accru sur la Commission RTL TV.) pencher sur l'impact de la mobilité a été repoussée.) estudiantine) FT: EC business survey : Optimism is 3.11.93. (mercredi) 5.11.93. (vendredi) clouded by jobs outlook LB : La France marche avec l'Alle- LB : La Berd revue et corrigée par magne (Un programme économique FT : Co-ordination is suggested by Bel- Larosière (Le successeur d'Attali a mis commun pour préparer la monnaie gium : Early policy role urged for mon- au point une vaste réforme de l'organi- unique) etary institute sation interne de la banque euro- péenne) FT: Finance ministers get together to LB : Contre la fuite des capitaux (L'Al- promote 'crucial' economic conver- lemagne proposera en 1994 un texte W : Luxemburg : Geld aus Deutsch- gence : France, Germany plan for Emu sur les revenus du capital) land fließt weiter HB : Die supranational verfaßte Wäh- W: Der Kommentar: Ehrgeiziger rungsunion im Verbund von National- Zeitplan 10.11.93. (mercredi) staaten : Der schiefe Turm von Maa- stricht HB : Zinsbesteuerung : Waigel will LB : Commentaire : La patience harmonisieren nécessaire (OLP-Union européenne) F : GATT : Uruguay Round : l'heure des prises de position (Peter Suther- Z : Bayerns Regierungschef gegen F: Commerce international : Le Gatt land, le directeur général du Gatt, Strauß, Kohl und Europa : Edmund suspendu au traité de libre-échange presse le pas. Mais les Etats-Unis dur- Thatcher américain (Le vote, le 17 novembre, du cissent le ton. Les manœuvres finales Congrès américain sur l'accord de commencent.) Z : Europäisches Währungsinstitut : libre-échange nord-américain sera Start in Frankfurt unter schwierigen décisif pour le commerce mondial. Les HB : Gatt : Erste Planspiele für den Ausgangsbedingungen : Werkstatt für Douze en discuteront le 2 décembre.) Ernstfall : Noch bleiben 43 Tage die Einheit F:Europe : Les Douze et la Russie en LB : Encore du neuf pour la CLT (Elle FAZ : OECD : Kaum Aussichten für quête d'accord (La Commission euro- va lancer un bouquet de programmes neues Wachstum (Steigende Arbeitslo- péenne va négocier un accord de par- par satellite autour de RTL-TV (Lor- sigkeit / Renaissance protektionisti- tenariat avec la perspective d'une zone raine) scher Strömungen) de libre-échange avec la Russie.)

98 HB : EU/ Die Beitrittskandidaten ste- Nach der Schlacht ins Bürgerleben Staatshaushalts : Landesweite Streiks hen hinter dem Vertrag von Maastricht : (Goethe entdeckte in Luxemburg setzen die Regierung von Premiermini- Neutralität stellt kein Problem für die „freundliche, zuvorkommende ster Dehaene unter Druck Außenpolitik der Europäischen Union Leute"), von Robert L. Philippart dar LB : La CLT va monter en puissance „Darum weile ich gern in Luxemburg" dans M6 (Première conséquence du SaZ : Eine Region will sich schneller (Luxemburger sind „Europäer mit projet de loi visant à faire sauter le ver- nahekommen (Luxemburg und das Herz und Verstand"), von Egon rou dans les chaînes) Saarland wollen den Hochgeschwin- Klepsch digkeitszug und eine komplette A8) Produktinovationen wichtiger als „ZASt" (Liberalität lockt stärker als 17.11.93. (mercredi) 11.11.93. (jeudi) Steuern treiben), von Udo Behren- F: Finance : La Bundesbank baisse sa waldt garde (La banque centrale allemande a F.-Gatt : un impact positif (L'approba- réduit hier son taux de prise en pen- tion de l'Alena faciliterait un accord sur EG-Richtlinie läßt neue Töchter star- ten (Sonderformen der Firmengrün- sion. Le mark a sensiblement reculé le commerce mondial. Autre constat : vis-à-vis du franc, à son meilleur l'Europe se montre plus solidaire.) dung in Luxemburg), von Peter Grei- nemann niveau depuis la crise du mois d'août.) FT ; Europe by any other name Das Recht ersetzt den Zugang zum LB : Europe agricole et monnaies flot- HB : Konjunktur/EG-Kommission Meer (Die Luxemburger Flagge wurde tantes (Les ministres de l'Agriculture erwartet Zinssenkungen : Brüssel : Die zur Visitenkarte der Schiffe), von Peter doivent remettre de l'ordre dans une westdeutsche Wirtschaft stagniert Steltzer situation incohérente : pas facile !) 1994 LB : Europe : La Cour se penche sur le FAZ: Kampf um Eko Berlaymont (II faudrait se décider, 13.-15.11.93. (samedi, estime la Cour des Comptes euro- dimanche, lundi) péenne dans son rapport annuel 12.11.93. (vendredi) 1992.) HB : Das Jahresgutachten der „fünf F : Russie : L'Europe ouvre ses portes Weisen" : Ernüchterung LB : Europe : Personne ne veut enten- à Moscou (Après la visite à Moscou de dre Bill Clinton le dimanche (Polémi- Jean-Luc Dehaene et Jacques Delors, SZ : Die Steine der Weisen que tragi-comique à Strasbourg. On l'Europe va ouvrir un peu plus son FAZ : Europäische Perspektiven cherche une date pour le président marché aux productions russes.) américain.) L : Londres : La monnaie unique LB : Russie-Europe : Delors, Dehaene oppose City et patronat et Claes scellent les fiançailles (Le par- 18.11.93. (jeudi) tenariat économique annoncé est HB : Europa braucht ein einheitliches d'abord un gain politique pour Boris Exportregime : Sonderweg kommt LB : Europe : Elections de 94 : le scé- Eltsine) teuer nario est prêt (Les Européens pourront LB : « Une union monétaire réduite ! » FT : High noon in world trade voter dans le pays où ils résident) (C'est le vœu d'Alexandre Lamfalussy, LB : Europe : L'Union à seize change futur président de la Banque centrale les cartes (Une résolution à Strasbourg européenne) 16.11.93. (mardi) propose une réforme avant les adhé- FT: Pohl breaks silence about Maas- FAZ : Auch die Europäische Union sions) tricht muß sparen (Finanzminister verab- HB : Das Europäische Parlament bil- schieden Haushalt/Das meiste für die ligt in Straßburg die Gesetze zur Wäh- HB : Europadebatte im Deutschen Landwirtschaft) Bundestag : Wider die Euroskepsis rungsunion LB : Hausse du budget européen (Les HB : Europäisches Parlament/Delors Beilage der Süddeutschen Zeitung ministres du Budget ont donné leur und Claes betonen Beschäftigungspo- über Luxemburg : aval pour l'année 94) litik : Plan zur Bewältigung der Struk- turkrise soll wieder neues Vertrauen Das bittere Gefühl, übergangen zu wer- FT : Brussels says EU must act on jobs schaffen den (Luxemburg ist besonders emp- or risk social unrest findlich gegen Großmachtgebaren), HB : Die Wirtschaftsweisen wollen die LB : L'Allemagne paie trop pour l'Eu- von Léon Zeches Währungsunion zielstrebig ansteuern : rope (C'est l'avis de la Bundesbank qui estime que ce n'est plus justifié) Medien und Kommunikationsindu- Plädoyer für einen „radikalen Schritt" strien haben hier jetzt Konjunktur LB : La reprise en 94, un mirage ? (Les LB : Pas la moindre décision au (Wie Luxemburg sich mit Hochtechno- cinq « sages économiques » allemands Conseil agricole (Sans accord d'ici logie aus der Abhängigkeit der Stahlin- ne voient rien venir) décembre, le bilan final de la prési- dustrie befreien will), von Josef dence belge risque fort d'être plutôt Aschenbrenner FT : Mr Delors in absentia maigre) Die Eurobanken haben den Privatkun- F : GATT : Rencontre Brittan-Kantor SZ : Europa auf neuen Gleisen den entdeckt (Ein mobil gewordenes le 22 novembre (Pour le commissaire Kapital entdeckt Luxemburg), von européen, le rythme des discussions F : Monnaie : Le franc se raffermit s'accélère. En visite à Tokyo, il n'a tou- (Avec la baisse prévisible du loyer de Ekkehard Storck l'argent, qui a des chances de revenir à tefois rien obtenu du gouvernement 4 % en Europe au printemps prochain, „Geld ist auch das Blut jeder kriminel- japonais.) len Organisation" (Luxemburg will la crise des changes qui secoue l'Eu- keine Waschanlage für Drogengelder HB : Belgien/Schwierige Suche nach rope depuis l'été 1992 pourrait enfin sein), von Jean-Jacques Picard Möglichkeiten zur Entlastung des trouver un épilogue.)

99 LB : Commentaire : Deux erreurs et HB : Europäische Union/Brüssel F : Gatt : une Europe dégrisée (Long- une faute (Belgique) erhofft sich von der Senkung der Lohn- temps « hypnotisée » par le succès du kosten neue Impulse für den Arbeits- commerce communautaire, la CEE markt : Finanz- und Wirtschaftsmini- s'aperçoit qu'elle a laissé filer ses parts 19.11.93 (vendredi) ster streiten über Konjunkturpapier de marché.) der Kommission FT: Bundesbank sends out mixed W : Wenn deutsches Kapital „auswan- signal LB ; Les Douze semblent démunis dert" (Der Weg in die Fluchtburg ist M : Les pays européens à la recherche devant la lutte contre le chômage (Les eine Gratwanderung zwischen Legali- de remèdes contre la crise : La Com- ministres des Finances ont réservé tät und Steurhinterziehung) mission européenne a proposé aux lundi un accueil mitigé au projet de Douze une stratégie pour la croissance Livre blanc) et l'emploi F: L'nion européenne : Relance euro- 25.11.93. (jeudi) MB : Die Belastung des Bundeshaus- péenne : les Douze en panne de halts durch Brüssel hat sich innerhalb consensus (A vingt jours du sommet F : Commerce international : Gatt : von fünf Jahren verdoppelt — Deutsch- européen de Bruxelles, le livre blanc de vers la constitution d'un front uni face land mit Abstand größter Nettozahler Jacques Delors reçoit un accueil au Japon ? (Leon Brittan et Mickey — Gefahren durch Nebenhaushalte : mitigé;) Kantor s'apprêtent à abandonner leur Bundesbank stellt unbequeme Fragen SZ : Bonn werden die Planzahlen aus face-à-face pour constituer un front uni zur Rolle des ^Zahlmeisters" für Brüssel zuviel (Im Weißbuch der EU- face aux pays tiers. Pour les États-Unis, Europa Kommission schimmert Abwertungs- le partenaire le plus difficile à convain- cre reste en effet le Japon.) LB : Commentaire : Aider les familles memalität durch / Deutsche Kritik) (Belgique) LB ; Pour éviter d'autres BCCI (Une F: Bruxelles décèle l'amorce d'un M:Et maintenant le GATT.., nouvelle directive pour plus de trans- « mouvement » (Les négociations sont parence) entrées dans une phase « non stop » qui n'exclut pas les coups de poker...) 20. - 22.11.93. (samedi, HB : Verschärfte Aufsicht für euro- dimanche, lundi) päische Banken : Keine neue BCCI HB : Für einen erfolgreichen Abschluß der Uruguay-Runde ist der französi- LB : Gatt : les dossiers en suspens FT; Some ELF states are likely to resist sche Premierminister auf innenpoliti- (Accès au marché, agriculture, ser- sche Unterstützung angewiesen : Balla- targets in plans to boost economy : vices ...) Les problèmes restent Caution on Brussels jobless plan dur kann in den GATT-Verhandlungen légion) nur verlieren FT: Finance ministers plain tighter FAZ : Die neuen Drei (Italien) banking supervision F : La vraie crise (Gatt) FAZ: Brüssel rät zu Abwertungen FAZ : Kein Kurs-Dumping europäischer Währungen (Brisante 24.11.93. (mercredi) Empfehlungen für die ..Gtendzüge der W: Einladung an die Serben F : Russie : Restrictions-surprises Wirtschaftspolitik" ƒ Finanzminister- Treffen berät heute) d'Eltsine pour les banques occiden- SZ: Balsam für Europas schlechtes tales (La suspension pour deux ans de Gewissen (Die jüngste Bosnien-Initia- licences déjà accordées reflète les FAZ : Trübe Zwischenbilanz auf dem tive der EU ist vor allem ein Wahlge- Weg zur Währungsunion incertitudes de la politique russe, sur- schenk für Milosevic) tout en période électorale.) HB; Die EU-lndustrieminïster und FAZ: ..Ein Bundesstaat Europa ist die Suche nach einem Stahlkonzept : HB : Haushaltsdebatte im Bundestag : Ann Ende nur ein feuler Kompromiß möglich" (Das Urteil der Karlsruher Richter zum Vertrag von Maastricht) Prinzip Hoffnung LB : Les Douze vers un cul-de-sac ? HB .-Die Maastricht-Kriterien sind für LB : Commentaire : La grève fourre- LB : Gatt : le grand marchandage ? Il eine Währungsintegration unzurei- tout (Belgique) commence ce lundi à Washington. chend : Konvergenz differenzierter (Objectif : conclure le 15 décembre) sehen L ; Les Ëtais-Unis demeurent intransi- M .-Mobiliser l'Europe 26.11.93. (vendredi) geants (Fort du vote de l'Alena par le Congrès et du soutien des pays du L : Union européenne : Coup de frein FT: Belgium to push ELI growth plan Forum économique de l'Asie et du britannique sur l'Europe sociale (La Pacifique, Clinton n'entend pas faire Grande-Bretagne a choisi hier de se F: Ex-Yougoslavie : La paix franco- de concessions à l'Europe.) dispenser ou de bloquer plusieurs allemande directives en discussion.) FT: Kohl and Major wam over Gatt 23.11.93 (mardi) FT: European Commission prepares four separate economic studies : Brus- F: Le débat sur l'Uruguay Round : LB ; Bosnie : L'Europe présente un sels seeks jobs blueprint Gatt : le vole parlementaire en suspens plan et invite les parties à Genève (Le (Le gouvernement veut connaître le projet franco-allemand est adopté. HB: Europäische Wirtschaftspolitik im Test : Papier fir den Gipfel calendrier international avant de Vers la suspension des sanctions demander au parlement de se pronon- contre Belgrade "?) L : Europe : Stockholm risque de rater cer.) FT; EU foreign ministers agree Bosnia son entrée dans la CEE en 95 (La len- teur des négociations retarderait plan F : Belgique : grèves contre le plan l'adhésion de la Suède, de l'Autriche, d'austérité (Après les grèves tour- TV; Trostlose Bosnien-Bilanz de la Finlande et de la Norvège,) nantes, le royaume connaît aujourd'hui

100 une grève générale. Et une autre jour- LB : Commentaire : Querelles linguis- strategie : Für ein europäisches Geld- née est prévue le 10 décembre.) tiques mengenziel FAZ : Notlösung (Viertagewoche VW) FT : Geneva talks on Bosnia LB : Pas de date pour le SME (Le pré- FAZ : Was Heitmann erreicht hat M .Tensions sociales en Belgique sident de la Buba prudent sur le retour aux marges étroites) M : Commentaire : Trop tard (Heit- mann) 30.11.93. (mardi) LB : Bosnie-Herzégovine : ils négo- F: Devoir de solidarité (sommet cient à nouveau (Faible espoir à franco-allemand) Genève. Sous l'impulsion des Douze, 27.-29.11.93. (samedi, les trois factions reprennent les pour- dimanche, lundi) FT .Frank talk, Mr Kohl parlers) LB : Union européenne : La Grèce HB : Europäische Union : Kommis- sion und Rat für starkes EWI W : Ansturm aus Luxemburg verebbt donne le ton de sa présidence (Un de (Attraktivität des Großherzogtums ses ministres s'en prend à l'Allemagne, HB : Europäisches Währungsinstitut / läßt nach — Nur wenige Wege führen à la France mais surtout à la Turquie) Christophersen fordert Wachstums- zurück)

DECEMBRE 1993

1.12.93. (mercredi) des Affaires étrangères, aujourd'hui et HB .-Maastricht/Haushaltsdefizit sinkt demain à Bruxelles, pour préparer le bis 1996 nur auf 4,25 % des Bruttoso- SZ : Tietmeyer warnt vor Überstür- sommet atlantique de janvier.) zialprodukts : Belgien schafft Konver- zung (Geldmengenkonzept als Vor- genzkriterien nicht bild für Europa herausgestellt) F: Pour un „nouvel élan européen" (Philippe Séguin affirme sa „convic- M: Epreuve commune (France-Alle- HB : Erste Tagung der EU-Innen- und tion d'être fidèle à l'inspiration des magne) Justizminister : Mühsamer Anfang pères fondateurs de la Communauté".) SZ : „Die Technokraten haben Europa gekidnappt" (Club of Rome erstrebt HT: The Way Forward for an Inspired 4.-6.12.93. (samedi, ein Europa von Reykjavik bis Wladi- NATO wostok / Tagung in Hannover) dimanche, lundi) L : Diplomatie : GATT : Les velléités F: Redonner du tonus à l'Europe de l'alliance Paris-Bonn (Alors que la FT: Be prepared — and be armed (Français et Allemands sont, face aux presse allemande regarde avec scepti- (Patching over differences at the EU négociations du Gatt, sur la même summit will test the Belgian prime min- cisme les résistances françaises, le ister) ligne. La balle est donc dans le camp sommet bilatéral a redit la nécessité américain.) d'un compromis.) GAZ : „Die Konflikte in Osteuropa F : Parallèlement à la Conférence de beachten" (Der KSZE-Generalsekre- Genève : CSCE : les leçons du „cas 3.12.93. (vendredi) tär für stärkeres Engagement des yougoslave" (Le secrétaire d'État amé- Westens) SaZ : Das Saarland will Cattenom bes- ricain veut des résultats concrets avant LB : Les Douze frileux sur la relance d'atténuer les sanctions contre la Ser- ser überwachen können (Leinen for- dert grenzüberschreitende Direktkon- (L'idée de lancer des grands travaux bie.) trolle) n'a pas beaucoup de succès) FT : US and EU push for Gatt break- HT: Finance Ministers Attack the through FT: Nato closer to military co-oper- ation with eastern Europe EC's Huge Job-Creation Program F: Conseil de l'Atlantique Nord à HT : France Moves To Dampen Rising 2.12.93. Geudi) Bruxelles : L'Otan adoube l'Union Hopes Of Trade Deal ('Excessive européenne (La France note une „évo- optimism' Reigns, Official Says, On LB : Uruguay Round : les convoyeurs lution positive" des États-Unis. Le Eve of EC-U.S. Talks) attendent ... toujours („II n'y aura pas „partenariat pour la paix" avec les pays L : 1 .'Europ.Europe divisée sur le montant de de 16 décembre pour les négocia- de l'Est, proposé par Bill Clinton, sera l'emprunruntt Delors (L'Allemagne, tions", avertit Warren Christopher) discuté aujourd'hui.) notamment, juge excessif l'endette- FAZ: Kohl und Mitterrand blieben HT: EC and U.S. See Progress On ment prévu pour financefi r le plal n de uneins über Gatt (Der Bundeskanzler Trade but No Deal Yet (Tough Farm relance européen.) verlangt Kompromisse von Washing- Issue Yields To Negotiations, but S : Le Grand-Duché, miroir aux ton und Paris / Polens Hoffnungen Other Obstacles Remain) alouettes pour l'épargnant belge ? werden gedämpft) W:In den Grenzen von 1939 (Rumä- SZ: NATO vor! Oder? nien) 7.12.93. (mardi) FAZ: Streit über die künftige Rolle HB : Sondertreffen der EU-Finanzmi- HB : Neue Länder / Spitzengespräch Rußlands (Schwere Vorwürfe des Pap- nister : Suche nach Rezepten beim Kanzler — D1HT gegen neue För- stes an die KSZE / Der Balkankrieg) HB : Zentralbankrat/Dax auf histori- derinstru mente : Kohl sieht positive F: Otan : vers un „partenariat" plus schem Höchststand : Bundesbank setzt Signale und hofft auf das Ende der actif avec l'Est (Réunion des ministres Politik kleiner Zinsschritte fort Rezession

101 SZ .-Einigung im Agrarstreit ebnet den HB : Französischer Franc liegt wieder F:Le 50e sommet européen : Un bilan Weg zum Erfolg des GATT (Amerika im alten EWS-Brand : Ein Block for- inespéré ... (MM. Mitterrand et Bal- einverstanden mit langsamerem miert sich ladur sont largement satisfaits de la Abbau subventionierter Agrarausfuh- cohésion des Douze. La présidence ren) F.'Leçon de choses (Sommet) belge a été plébiscitée.) LB : Europe : Anvers 93 : un bilan SZ : Amerika mußte doch nachgeben F : Emploi en Europe : Delors sauve (GATT) positif ? (L'année culturelle touche à sa fin. Premières évaluations à quelques son libre blanc (Mais les Douze ont laissé ouverte la question de son finan- F : Union européenne : Les ministres jours du rideau final) cement.) de l'Économie réservés sur le livre SaZ : Das schöne Leben in der Finanz- blanc (Les propositions de la Commis- M: Le livre blanc de la commission : sion contenues dans le livre blanc n'ont markt-Nische (Deutsche Luxemburg- Steuerflüchtlinge werden mit hohen Les Douze montrent leurs réticences guère enthousiasmé les ministres de Gebühren zur Kasse gebeten) sur le financement de grands travaux l'Économie des Douze. Seul Alphan- déry s'est prononcé en faveur de l'ini- M ; Les limites du Livre blanc tiative de Delors.) 11.12.93. (samedi) F:Le poids de l'Amérique (Gatt) FT: Steel chiefs attack EU's 'lack of progress' on restructuring M : Bonn et Londres contestent le plan LB : Boris Eltsine semble avoir gagné de relance de M. Delors son pari (Le chef de l'administration F: Commerce international: Gatt: présidentielle laisse entendre que la issue toujours incertaine (Un compro- FT .-Delors borrowing plan meets cool Constitution est adoptée) mis sur le volet agricole semblait avoir reception été trouvé. Mais dans la soirée, Alain FT .-The house that Jacques built Juppé assurait que la France le reje- 14.12.93 (mardi) tait.) F : Emploi : les Douze partagés sur le livre blanc (Le livre blanc de Jacques FAZ: Rückschlag für Quellensteuer- Delors a été accueilli positivement ... Befürworter (EU-Finanzminister 8.9.12.93. (mercredi, jeudi) sur les objectifs. Car les Douze restent erteilen Kommission nur Prüfauftrag) divisés sur les modalités de son finan- FT : Papering over the cracks (Delors' cement.) LB : Nouvelles pistes pour la fiscalité paper) européenne (Les Douze discutent de L : Un Livre de bric et de broc (Le l'harmonisation. Ils ont tranché sur la FT: Greek presidency plans early Livre blanc de Jacques Delors est un TVA sans frontière) summit savant mélange d'interventionnisme et de libéralisme. Il ne fâche personne, F : Conjoncture : France : une stabili- M : Les Douze ont approuvé les pro- mais on est loin du "signal fort" pro- positions de Jacques Delurs pour la' sation mais pas de reprise (La crois- mis.) sance a été de 0,2 % au troisième tri- croissance et l'emploi mestre. L'fnsee ne prévoit pas de LB : Sommet : Ces grands travaux sur F : Uruguay Round : Le Gatt jouera les reprise à brève échéance.) la table des Douze (La Commission a prolongations (II faudra poursuivre des idées. Voici celles qui se trouvent SZ : Frankreich greift in die Tasche der « au-delà du 15 décembre » a prévenu Agrarminister (Paris will sich auf dem dans le Livre blanc) Leon Brittan. Alain Juppé a proposé EU-Gipfel schadlos halten / USA las- LB : Prudence des Douze dans leurs hier aux Douze une nouvelle réunion, sen keine Wünsche mehr zu) grands travaux (Où trouver l'argent demain matin, pour faire le point.) HB : Gipfel / Die Tagung in Brüssel quand la récession frappe ? Pas de LB : Vers un accord partiel au Gatt ? diskutiert Wachstum, Beschäftigung miracle à Bruxelles) (Certains sujets, dont l'audiovisuel, und Wettbewerb : Die Europäische F: Le 50e Conseil européen : Coup reportés après le 15 décembre ?) Union sieht sich auf gutem Weg aus der d'accélérateur au Pacte de stabilité FAZ : Rußland bleibt unberechenbar politischen Krise (Une conférence préparatoire se tien- HB : Der belgische Franc liegt wieder drait à Paris dans trois mois à laquelle LB : Commentaire : Le pire évité en im alten EWS-Band : Kontinuität lohnt participeraient une quarantaine de Russie pays.) sich FT: No turning back in Russia 12.13.12.93. (dimanche, lundi) 10.12.93 (vendredi) 15.12.93 (mercredi) LB : Commentaire : L'appel de FT: Brussels summit must meet LB : Crédibilité européenne national concerns without breaking the Bruxelles budget : Eu walks tightrope on world SZ : Eine verpaßte Chance LB : L'audiovisuel européen sauvé ? trade deal FAZ : Prüfsteine für Europa LB : Un demi-accord après 2 641 F : Union européenne : L'emploi au jours (II restera des trous, dont l'audio- menu du Conseil européen (Le 50e HB : Gipfel der Europäischen Union visuel, mais on touche au but au Gatt) sommet des Douze, qui s'ouvre aujour- billigt Weißbuch : Nur ein Rahmen d'hui à Bruxelles, discutera du livre F : Le retournement (Gatt) blanc rédigé par Jacques Delors. Mais FT:How to build Euro-networks HB : Die Gatt-Runde steht vor dem on n'oubliera pas le Gatt, même s'il ne Abschluß : Doch besser als nichts figure pas officiellement au menu.) F : Le bloc franco-allemand tient bon (Le sommet européen a réaffirmé la M : Audiovisuel : des positions claires HB : EU/Russische Vorbehalte gegen solidarité des Douze. Aujourd'hui, mais bloquées Nato-Erweiterung : Partnerschaftser- Leon Brittan rend compte des négocia- klärung in Brüssel unterzeichnet tions de Genève.) M : Commentaire : le dos au mur

102 SZ : Schirinowski] trumpft auf : Ich M : Sur fond de crise de leur produc- W : Die Nato als Fixpunkt habe Zeit (Präsident Jelzin muß alles tion : Les Douze ont avalisé les aides tun, damit der Nationalist nicht sein d'État aux sidérurgies allemande, ita- LB : Russie : Boris Eltsine annonce le Nachfolger wird) lienne et espagnole maintien de Gaïdar (Cette décision implique que la politique économique F: Les prévisions de l'OCDE pour du gouvernement ne variera pas) 16.12.93. (jeudi) 1994 : France : reprise timide et chô- mage au plus haut (Le taux de crois- LB : L'administration américaine FT : Brussels to insist on single market sance 1,1 % ne suffira pas à enrayer la retouche sa politique russe FAZ : Ein Sieg für mehr Freihandel décrue de l'emploi. La reprise forte et la baisse du chômage sont attendues FT: Greater wealth of nations dans le courant de l'année 1995). 24.12.93. (vendredi) M : Chantier (GATT) F : L'exception britannique (OCDE) LB : Union européenne : Beau cadeau F. Commerce international : Gatt : feu de Noël pour la recherche (Elle dispo- vert des Douze à l'accord final (Alain 21.12.93. (mardi) sera de près de 500 milliards pour les Juppé a salué, au nom de la France, cinq prochaines années, avec un petit cette conclusion « importante et heu- LB : L'élargissement européen en « râble » éventuel en 96) reuse ». Il a parlé d'un « vrai succès ».) panne (L'Espagne craint que monnaie LB : L'IME à Bâle avant Francfort F: Washington prépare déjà l'après unique ne rime avec déséquilibre éco- (L'Institut monétaire européen n'a pas Uruguay Round (L'accord de Genève nomique) encore choisi ses bâtiments) devrait obtenir la ratification du F : Union européenne : Elargisse- Congrès. Mais de nombreux secteurs W : Großes Lob für die Regie der Bel- ment : le problème agricole (Les négo- gier (EU-Ratspräsidentschaft erfolg- vont demander la poursuite de négo- ciations avec les pays-candidats ciations supplémentaires pour obtenir reich — Viele wichtige Entscheidungen devraient s'achever le 1er mars. Mais le in sechs Monaten) plus de concessions.) délai semble bien court...) F : Comme un sacre SZ : Ein Rezept unter Modernisie- FT: Bonn warns concessions to LB : Ouf ! rungszwang : Das Wachstum wandelt France may harm political reform in sich (Mengen stoßen an Grenzen — HB : Nordirland-Erklärung soll Bür- EU : Gatt splits in UK and Germany Qualität schafft neue Arbeitsplätze) gerkrieg beenden : Ein weiter Weg F : Entretiens Kinkel-Kozyrev : Otan : SZ : Die Rechnung kommt erst (Die M : Commentaire : Après la victoire la Russie dit non au plan allemand Bonner Schuldenpolitik erschüttert électorale de Vladimir Jirinovski : La (Après la percée nationaliste en Rus- nicht den Staat, aber beschneidet den Russie menacée d'un « Führer » sie, Moscou raidit sa position.) Wohlstand mehr als eigentlich nötig) LB : Commentaire : La vraie victoire 17.12.93. (vendredi) de Milosevic FT : OECD pulls its punches 25.-28.12.93. (samedi, LB : L'euro-vignette est ratifiée (En 95, dimanche, lundi, mardi) cinq pays, dont la Belgique, l'impose- LB : Commentaire : Les mains propres ront aux poids lourds) (Italie) F : Grèce : Athènes estime ne pas vivre LB : Belgique : la plus faible « crois- aux crochets de l'Europe (La Grèce, sance » depuis l'année 1953 (Avec-1,8 qui prend la présidence de l'Union pc, notre pays figure parmi les plus 22.12.93. (mercredi) européenne le 1er janvier prochain, mauvais élèves en Europe) réfute son image de boulet financier LB : Même régime pour les contribua- des Douze.) F : Conjoncture : La France sur la voie bles européens, résidents ou non (La d'un redémarrage progressif (Crois- Commission recommande de suppri- M. : Europe : l'état de l'Union (En six sance de 0,3 % au cours des deux pre- mer toutes les discriminations fiscales) mois de présidence, le gouvernement miers trimestres 94 et reprises de l'in- belge a revigoré la Communauté et LB : Des précisions chiffrées sur les redonné une cohésion aux Douze) vestissement des entreprises sont aides européennes (La Commission a attendues par l'Insee. Mais la décrue désigné mardi les régions bénéficiaires W : Paris ist nicht Bonn du chômage serait pour plus tard.) des Fonds structurels) M : Espoir et passions (Irlande, pacifi- LB : Un parti du mark en Allemagne cation) LB : Le programme grec (La prési- (Un opposant au Traité de Maastricht dence hellénique de l'Union euro- crée un « mouvement de citoyens ») FT;'The west and Zhirinovsky péenne s'inscrit dans la continuité) W : Etappe zur NATO LB : Union européenne : Relations à FT: Greece tries to sell idea of EU onze avec la Macedonië (Athènes HB : Telekom steigt beim Satellitenbe- dénonce le manque de solidarité de ses future treiber SES ein : Kehrtwende partenaires) HB .-EU/Fortschritte bei den Erweite- rungsverhandlungen : In der Über- FAZ : Personalien : Pierre Werner 80 gangszeit gelten nationale Bestimmun- Jahre 18.-20.12.93. (samedi, gen dimanche, lundi) 29.12.93. (mercredi) F : Union européenne : Agriculture : 23.12.93. (jeudi) les Douze ont fait place nette (Les der- FT: Widespread praise for six-month niers problèmes liés à la réforme de la LB : Nouvelle baisse des taux belges spell persiding over EU : Belgium PAC et à l'accord sur le Gatt ont été (La Banque nationale continue pru- bows out to applause demment sur sa lancée) réglés. Paris et Bonn sont satisfaits.) HB : Athen übernimmt von Belgien FT .-Europe's steel deal FT : Monetary tests après le déluge den EU-Vorsitz : Routine als Anspruch

103 FT:Europe's new monetary forum F : Athènes : le retour aux Balkans (Par HB : Die Probleme der europäischen rapport à Bruxelles, les Grecs se singu- Valuten dominierten 1993 die Devi- LB : Réflexion faite : Otan : crise larisent doublement. Dans le conflit senmärkte — Glanz der Deutschen d'identité yougoslave, ils sont du côté des Serbes. Mark verblaßt wieder etwas zum Jah- Sur le plan économique, ils refusent la resschluß : Das Währungssystem bleibt TV: Pionier der europäischen Wäh- rigueur.) rungsunion (Dr. Pierre Werner 80 anfällig für Störeinflüsse Jahre — Ehrendoktor des Fachbereichs IV der Universität Trier) FAZ : Brüssel will Steuerdiskriminie- rungen der EU-Bürger beseitigen 31.12.93. (vendredi) (Empfehlung an die Mitgliedsländer / 30.12.93. (jeudi) Steuervorteile auch für „Nicht-Ansäs- LB : Commentaire : Présidence sige" / „Splitting" für Grenzgänger ?) d'apaisement F: Succession à la tête de l'Union FT: EU action over 'unfair' trade européenne le 1er janvier : Bruxelles HB : EWWU / Im Januar Start der urged by Balladur redoute la présidence grecque (Pour zweiten Stufe — Widerstand gegen Ver- éviter des heurts sur la Macédoine, le such der Aufweichung der Konver- LB : Qui fera quoi ? (Gouvernement conflit yougoslave et Chypre, les chan- genzkriterien : Für Europa beginnt die belge) celleries européennes voudraient réac- schwierige Phase des Übergangs zur tiver le principe de la « troïka ».) Währungsunion W : Vatikan und Israel

104 Sommaire du Bulletin 5/93 (novembre, décembre 1993 )

Visite officielle à Luxembourg de Monsieur Importante réunion à Luxembourg du Conseil des Distinctions honorifiques à MM. Fournier Oscar Luigi Scalfaro, Président de la République Ministres de l'UEO 22 et Mathieu 65 d'Italie 3 Le Parlement des Seniors a siégé à Luxembourg . 27 Convention relative au « Marjaashaff » 65 Cérémonie de la Toussaint 6 Conduite de gaz Berneau-Bastogne-Luxembourg . 27 «L'armée luxembourgeoise d'après-guerre» ... 65 M. Pangalos à Luxembourg 6 Le futur de l'Europe dans le nouvel ordre mondial . 28 Assises européennes pour une éducation plurilingue 7 «Honorary Degree »pour le Grand-Duc Héritier . 31 Déclaration relative à l'Irlande du Nord 65 Conseil de l'Europe: La Roumanie 32' membre . . 8 Action humanitaire 32 «L'Africaine» 65 Cour Supérieure de Justice : M. Paul Kayser Nouveau bâtiment pour l'Ecole européenne ... 32 M. Boden visite le Foyer Ste Elisabeth 65 nouveau Président 8 25E Anniversaire du Centre Médico-Pédagogique de Institut luxembourgeois des Droits de l'Homme . 66 Prix du GART 1993 8 Mondorf-les-Bains 33 L'établissement scolaire au centre de nouveaux projets Inauguration officielle de l'Année Internationale de la M. Melescanu à Luxembourg 66 Famille /Clôture de l'Année Européenne Un programme stratégique pour le Marché Intérieur 69 pédagogiques 8 des Personnes Agées 35 Le Conseil des CE devient le Conseil de l'Union . 9 Towards a European Monetary Union : A View from Contrat avec S.A. RECYMA 69 Mission économique en Roumanie 9 Luxembourg 39 Décès de M. Antall 69 Buste de feu S.A.R. Réunion des Douze avec les parties yougoslaves . 42 Réunion des Présidents des Parlements de l'Union la Grande-Duchesse Charlotte 9 L'Union de l'Europe occidentale après le Conseil Européenne 69 Luxembourg - Land de Sarre 10 des Ministres de Luxembourg 42 M. Heyvaert à l'honneur 10 Rencontre Goebbels-Van Miert 45 Accord Gouvernement-CEGEDEL 70 Centenaire du CAL 10 Bilan touristique 46 Le problème du tourisme des drogues 70 Création de Chroma Image Engineering S.A. ... 11 Discours budgétaire de M. Jacques Santer .... 46 Fondation Pierre Werner 71 Le Premier Ministre de Suède à Luxembourg ... 11 Discours budgétaire de M. Jean-Claude Juncker . 51 2 CD pour le Premier Ministre 72 Nouvelle aile pour la maison de retraite à Echternach 12 Journée Mondiale de Lutte contre le SIDA .... 59 Assermentation des nouveaux bourgmestres ... 73 Dépouillement informatisé de bulletins de vote . . 12 Centre Universitaire : Personnalités méritantes . . 59 «Expo-Peinture 94» 13 M. Dehaene chez M. Santer 60 Allocution de Son Altesse Royale le Grand-Duc Jean à l'occasion des Fêtes de Fin d'Année Premier Conseil Marché Intérieur de l'Union Signature d'accords avec le Cap Vert 60 et du Nouvel An 1994 73 Européenne 13 Exploitation des chemins de fer du Grand-Duché . 60 Allocution de Fin d'Année et du Nouvel An 1994 Politique régionale et aménagement du territoire . 13 «Immigration, Tolérance, Racisme» 61 de Monsieur le Premier Ministre Jacques Santer . . 74 Inauguration du bâtiment de l'UEO 13 Réunion du Conseil parlementaire interrégional Rapport sur la prévention de la torture 15 à Luxembourg 61 NOTES DOCUMENTAIRES 77 e Extension du futur TGV-Est 15 30 anniversaire de l'Amiperas 61 Union Européenne 78 Hautes distinctions pour MM. Thiemann Systèmes de Paiement Nationaux 15 Santé 82 et Baumert 62 M. Hans Stereken à Luxembourg 16 CD de l'Harmonie Municipale Economie 87 Décorations pour MM. Stercken et Braun 16 d'Esch-sur-Alzette 62 Travail 88 Ordre de la Résistance 16 «d'Lëtzebuerger» 62 e Commerce 90 V Olympiade internationale en Informatique ... 17 Le « Luxembourg Relief Found » reçu par „Ons Arméi" 17 le Grand-Duc 62 Luxembourg-UEBL 93 30 Years of European Monetary Integration from the Lutte contre l'onchocercose 63 Démographie 94 Werner Plan to EMU 17 M.Wohlfartàl'OTAN 63 Tourisme 95 Sir Edward Heath à l'honneur 21 Sommet européen à Bruxelles 64 Revue de presse internationale Constitution démocratique pour l'Afrique du Sud . 22 S.A.R. le Grand-Duc visite la partie rénovée du Palais (novembre-décembre 1993) 97 Mission de promotion économique au Kazakstan . 22 grand-ducal 64 Photo couverture: Leurs Altesses Royales le Grand-Duc et la Grande-Duchesse et Son Excellence Monsieur Oscar Luigi Scalfaro, Président de la République d'Italie * Le contenu reproduit les informations valables à la date de la clôture de rédaction. Il n'est pas tenu compte de possibles modifications ultérieures.