A l'attention des Président(es) des ADM 74, AMFR 74 et Communa...
Sujet : A l'a en on des Président(es) des ADM 74, AMFR 74 et Communautés de Communes du 74. De : Solidaires 74
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Mesdames, Messieurs, les président(e)s de l'ADM 74 (Association des Maires de Haute-Savoie) et de l'AMRF 74 (Association des Maires Ruraux de France de Haute-Savoie), les président(e)s des Communautés de Communes du département de la Haute-Savoie;
{le présent est également adressé, en copie, pour information, à l'ensemble des élus du 74, maires, députés, sénateurs, conseillers régionaux et départementaux}
En suite d'un premier courriel que la section locale de Solidaires Finances Publiques avait adressé à l'ensemble des élus du département* ; courriel qui dénonçait le projet de réforme de la fonction publique (ou plus exactement de casse de la fonction publique) porté par M. Darmanin ( ministre de l'Action et des Comptes publics) et M. Dussopt (Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics) et le projet alors encore non dévoilé de démantèlement de la DGFIP ; *{Conseillers régionaux, départementaux, députés et sénateurs du 74, présidents de l'AMF et de l'AMRF 74, présidents des communautés de communes du département de la Haute-Savoie et maires du département de Haute-Savoie}
En suite de la présentation, début juin 2019, par M. Darmanin et M. LEVIN DDFIP 74 (Directeur des Finances Publiques du département de la Haute-Savoie), aux agents de la DDFIP 74, du projet de liquidation de la DGFIP ; projet technocratiquement dit de « géographie revisitée » rebaptisé « nouveau réseau de « proximité » et de sa déclinaison locale pour le 74 ;
Considérant l'extrême gravité de la situation explicitée dans la pièce jointe, nous sollicitons en urgence un rendez-vous et une entrevue avec vous et, si cela est possible, l'organisation et la tenue d'une réunion avec les élus locaux dont les maires du département).
En effet, nous avons appris, très fortuitement, seulement le jeudi 4 juillet, la tenue, le lendemain vendredi 5 juillet (dans les locaux de la préfecture du département), d'une 1ère réunion d'information consacrée au nouveau réseau de proximité de la DGFIP (et sa déclinaison pour le 74) ; réunion à laquelle ont été conviés les maires des 1ère et 2ème circonscriptions du département 74 (le département comptant 6 circonscriptions).
Le personnel de la DDFIP 74 étant pour le moins concerné (n'est ce pas ?), nous avons sollicité auprès de la préfecture organisatrice, par courriel, vendredi 5 après midi, une invitation et de pouvoir assister (passivement, c'était précisé) à cette réunion, en qualité et pour l'un des 3 co-secrétaires de la section locale 74 du syndicat Solidaires Finances Publiques et représentant du personnel.
Il ne nous avait pas échappé qu'il s'agissait d'une réunion à destination des élus (information externe).
Pour autant, le personnel de la DDFIP 74 étant directement concerné et gravement impacté par ce projet, et puisque, de facto, il s'agissait de parler de nous (personnel de la DDFIP 74), même indirectement, mais sans nous ;
Il ne nous a pas paru incongru que nous (représentants syndicaux du personnel) puissions simplement être invités à écouter :
-Une présentation politique du projet par le représentant de l'Etat, le DDFIP 74 M. Lévin et les 2 députées présentes des 2 circonscriptions en cause (Mmes Lardet Frédérique et Riotton Véronique) ; -Les arguments avancés par les intervenants pour en justifier ; -et les éventuels échanges, interventions en réaction, remarques et critiques des participants (les maires), sur le projet, sur les MSAP (Maisons de Services Au Public), les MFS (Maisons « France Service »), les permanences,... .
En effet, nous doutons un peu que la communication de l'administration soit identique quel que soit l'auditoire auquel elle s'adresse.
Il est pour le moins étonnant alors même que le personnel de la DDFIP 74 est directement concerné et, en théorie, est censé devoir être associé au projet, que ce personnel, par l'intermédiaire de ses représentants syndicaux, soit écarté, d'une simple réunion d'information des élus.
Nous constatons donc que la transparence alléguée a déjà ses limites à l'égard du personnel de la DDFIP 74 et donc de fonctionnaires de l'état (tout autant que la considération qui lui est, à l'évidence, manifestée).
Quant à la concertation interne du personnel, nous savons déjà que le projet se fera, en réalité et in fine, sans lui et contre lui ...
Cette demande d'invitation nous a été formellement refusée par courriel par la préfecture dans l'après midi du 5. Dont acte.
Nous estimons pour autant qu'il s'agissait de :
-nous empêcher de constater une éventuelle très faible affluence en terme de participants (ce qui évidemment ôterait tout crédit à la prétendue concertation) ; -nous empêcher d'écouter une présentation politique du projet (inacceptable s'agissant d'un fonctionnaire de l'état comme l'est le DDFIP 74) ; -nous empêcher d'entendre les éventuelles réserves, critiques et réactions d'hostilité des élus présents ; -voire de nous empêcher d'intervenir pendant ou après le réunion, mais également d'approcher les élus.
Cette manière inélégante à notre égard (et à bien des égards) est une des raisons qui ont présidé à la présente demande de rendez-vous et réunion.
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Le sentiment donné est que le gouvernement, là comme ailleurs, tente d'imposer à marche forcée son projet.
Comme vous pouvez aisément le constater, avec les cartes (incluant les commentaires de celles-ci), ci-dessous et les développements dans la pièce jointe ; si l'équilibre du projet devait être maintenu malgré la concertation alléguée ; il s'agit de facto d'un désengagement de l’État des territoires. L'accueil relais dans les MSAP (Maisons de Services Au Public) et les MFS (Maisons France Service), la tenue de permanence occasionnelle, ponctuelle et marginale par des agents de la DGFIP dans celles-ci, l'accueil sur rendez-vous, n'étant en rien susceptibles de se substituer à la qualité de service actuel rendu à la population par les services de la DDFIP 74 tels qu'actuellement implantés.
1. Carte DDFIP 74 avant et après projet DARMANIN - Sans les MSAP et les MFS
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2. Carte DDFIP 74 avant et après projet DARMANIN - Incluant les SGC, les MSAP et TH mais sans les MFS
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Nous sommes bien conscients que nombre d'élus locaux (maires notamment) estiment, sans doute parfois à juste titre, que l’État, arguant de contraintes budgétaires, du contrôle et de la réduction nécessaire de l'endettement public, a exigé des collectivités territoriales d'importantes économies (notamment de fonctionnement) qui ont parfois compromis / obérer leurs capacités d'investissement, sans pour autant sembler s'imposer à lui même les mêmes exigences.
Pour autant, s'agissant de la seule DGFIP, nous estimons que notre ministère, non considéré comme un ministère prioritaire mais devant être exemplaire en matière de réduction du « train de vie » de l’État, a payé et paye très cher un lourd tribut à ce positionnement à la fois, au plan humain (plan et casse social(e)) mais dans sa capacité à remplir notamment toutes ses missions et à lutter toujours plus efficacement contre l'évasion et la fraude fiscale.
Nous souhaitons ici rappeler que la DGFIP a perdu, rien qu'au cours des 15 dernières années, en moyenne 2.000 emplois par an, soit plus de 30.000 emplois. Le projet est d'en supprimer 12.000 à 15.000 autres supplémentaires dans les 3 prochaines années.
Pour illustrer ce désastre humain, les 2.000 emplois supprimés par an correspondent à 8 fois le plan social de Whirlpool et autant que le plan social actuellement projeté pour 2020 de Conforama mais, ceci, chaque année depuis 15 ans.
Quelle entreprise de taille comparable (en terme d'effectif et de nature d'activité) dans le monde pourrait supporter une telle saignée sans qu'il n'y ait aucune conséquence sur les clients et la qualité de service rendu à ceux-ci ? AUCUNE ! Car n'en déplaise au pouvoir politique en place et à la technostructure, derrière un site internet, un téléphone, il faut et il faudra toujours de l'humain.
Au seul plan du 74, sur les 1.000 agents, 40 % seront impactés fonctionnellement par le projet (fermetures ou fusions de services), 20 % visés par une mobilité géographique contrainte, la plupart, en dehors de leurs communes d'affectation (et souvent résidence). La seule garantie actuelle est qu'ils ne seront pas mutés de force en dehors du département !
Ce gouvernement s'inscrit et poursuit la politique des précédents de démantèlement d'une administration pourtant reconnue pour son professionnalisme, la compétence et l'implication de son personnel dans l'exercice de missions régaliennes (par essence) et fondatrices du pacte républicain (l'égalité des citoyens devant l'impôt et le consentement à celui-ci) en poursuivant ou organisant :
-L'externalisation et la privatisation annoncé du recouvrement ; -La rupture de facto du lien entre l'assiette et le recouvrement ; -La fin de la séparation ordonnateur comptable (qui présente de graves risques) ; -La liquidation des services de gestion (SIP, SIE et SPF notamment) situés en amont des services de programmation et de vérification ; -La perte de connaissance du terrain, année après année, par la communauté d'agents en charge du contrôle fiscal ; -Une lente mais inexorable dégradation de la qualité des fichiers fiscaux dont celui de la publicité foncière (garant du droit de propriété - cf. le décret de 1955) ; -Un plan social et massif de suppressions d'emplois (mis en ouvre depuis plus de 15 ans) et donc l'affaiblissement des moyens humains en charge de la lutte contre l'évasion et la fraude fiscale ; -L'externalisation de la mission régalienne d'accueil en matière d'impôt sur le revenu dans les MSAP et futures MFS en rupture avec la garantie d'un certain professionnalisme, d'une homogénéité, d'une équité d'accès du citoyen, quelle que soit son origine, au service de l'impôt, et ce, sur l'ensemble du territoire national ; garantie que seule une administration de l’État, bien et suffisamment organisée, disposant de suffisamment de moyens, implantée et déployée sur l'ensemble du territoire, était et est à même d'offrir.
Dans l'attente et en restant à votre disposition,
Les co-secrétaires de la section locale 74 de Solidaires Finances Publiques
Christine Gourmelon - Philippe Bertossi - Thierry Darcq - [email protected] [email protected] [email protected]
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Pièces jointes :
annexe courrier elus.pdf 333 Ko
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