– Ensemble Minisym Dossier documenté

Projet en partenariat avec la Soufflerie et Musique et Danse en Loire-Atlantique et en collaboration avec Amaury Cornut et Lucas Pizzini

Projet pluridisciplinaire musique / français / anglais / arts plastiques Niveau 4°/3°

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Musicien excentrique et compositeur talentueux, Louis "Moondog" Hardin (cousin éloigné du fameux hors-la-loi John Wesley Hardin) est hautement admiré, tant par les chefs d’orchestre que par les musiciens, tous genres musicaux confondus. Au cours de sa vie, il donne des conseils de direction musicale au grand George Szell, reprend sa chanson All is Loneliness, il monte sur scène avec Charles Mingus au Whitney Museum et prétend avoir été le premier à applaudir lors de son premier concert en tant que chef d’orchestre au Carnegie Hall… Bien que fascinants, ces faits ne sont pas les éléments les plus intéressants dans la vie de Moondog, un des musiciens les plus surprenants du XXe siècle. Photo de Robert Kradin

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SOMMAIRE

Le parcours ...... 4 Formation des enseignants ...... 4 Deux parcours aux choix avec les élèves...... 4 Une action optionnelle ...... 5 Le concert de l’Ensemble Minisym Moondog ...... 5 Informations pratiques...... 6 Biographie de Moondog ...... 7 Le style atypique ...... 9 Un compositeur prolifique ...... 10 Se rebeller contre les rebelles ...... 10 Influencé par Moondog … ...... 11 Moondog de nos jours ...... 12 Instruments et procédés ...... 13 Poésie et paroles ...... 14 L’Ensemble Minisym et Amaury Cornut, directeur artistique et spécialiste de Moondog ...... 18 L’Ensemble Minisym ...... 18 Biographies des intervenants ...... 20 Extraits numérisés du recueil de poèmes de Moondog ...... 22 Revue de presse, site et références bibliographiques ...... 28

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Le parcours

Formation des enseignants

La rencontre préparatoire pour les enseignants de collège se déroulera le mercredi 5 février 2020 de 14h à 17h à Musique et danse en Loire-Atlantique (Orvault).

Avec Amaury Cornut, directeur artistique de l’Ensemble Minisym et spécialiste de Moondog, et Lucas Pizzini, multi- instrumentaliste et ingénieur du son

• 14h : Accueil des enseignants à Musique et Danse en Loire-Atlantique • 14h15-15h : Présentation du parcours d’Ensemble Minisym et des parcours artistiques des intervenants • 15h-16h : Présentation de l’univers de Moondog (conférence condensée d’Amaury) : le personnage, son parcours, les caractéristiques de son langage musical, éléments d’analyse de son œuvre à partir d’écoutes sonores et d’extraits vidéo + brève présentation de l’expo Moondog (action optionnelle 7 et 8 avril à l’auditorium de la Soufflerie, sur inscription) • 16h-16h40 : Atelier d’expérimentation musicale de l’univers de Moondog et échanges sur la préparation des ateliers de poésie et de pratique musicale • 16h40-17h : point planning / logistique et propositions de ressources pédagogiques

Deux parcours au choix avec les élèves

Atelier poésie Une séance de 2h par classe, dans l’établissement scolaire Du 2 au 9 mars 2020 Avec Amaury Cornut, directeur artistique et musicien

Les élèves sont invités à écrire chacun un distique (poème de deux lignes, proche des haïkus japonais) qui respectera les règles établies par Moondog (soit un vers de 14 syllabes qui se rapproche de l'heptamètre iambique des vieilles ballades d'Europe et systématiquement rimé). Les poèmes pourront être écrits en français et en anglais. Suite à l’atelier, les enseignants seront invités à compiler les poèmes pour obtenir un recueil, dont ils réaliseront la couverture, les illustrations et la reliure. Un poème supplémentaire sera imaginé collectivement et lu en guise d'intermède lors du concert de l'Ensemble Minisym.

Atelier de pratique musicale Deux séances de 2h par classe, dans l’établissement scolaire 1ère séance : Du 16 au 20 mars 2020 2ème séance : Du 30 mars au 3 avril 2020

Avec Amaury Cornut et Lucas Pizzini, multi-instrumentiste et ingénieur du son Inspiré par les madrigaux de la Renaissance, Moondog a composé des canons sur lesquels il chantait ses propres vers. Parfois, il les récitait tout en s’accompagnant sur des instruments étranges qu'il fabriquait et nommait lui-même : Oo, Hüs, Uni, Dragon's Teeths ou Trimba. C'est le cas du « Moondog Monologue » qui inspirera la démarche des musiciens lors de ces ateliers. Guidés par eux, les élèves interprèteront une musique dans le style de Moondog à partir

4 d'instruments divers, essentiellement percussifs, sur lesquels ils réciteront leurs poèmes. L’ensemble des pièces ainsi réalisées par les classes participantes seront enregistrées, compilées et mises en ligne sur une plateforme de partage. Une action optionnelle (sur inscription)

Exposition Moondog Du 7 avril au 4 juin 2020 dans le hall de l’Auditorium de la Soufflerie, Rezé (Déplacement à la charge de l’établissement)

Exposition de 14 cadres et cartels présentant photos, posters, vinyles et partitions de Moondog. Amaury Cornut, fin spécialiste de l’œuvre de Moondog présentera aux élèves l’univers de ce « clochard céleste », son parcours, sa musique, à la fois très moderne et inspirée par les musiques anciennes, ethniques ou primitives. Ils découvriront que cet artiste méconnu est une figure emblématique qui a influencé ses pairs.

CONCERT Le concert Dominique Ponty et l’Ensemble Minisym jouent Moondog Jeudi 9 avril 2020 à 14h à La Soufflerie – L’auditorium - 2 avenue de Bretagne 4400 REZE Durée 1h Représentation suivie d’un échange avec les artistes

Minisym est un ensemble à géométrie variable qui s’est donné pour mission de mettre en lumière le répertoire de Moondog, compositeur américain singulier dont la musique est le chaînon manquant entre J. S. Bach et Leonard Bernstein. Après de nombreux concerts et un premier album paru en 2017, New Sound, l’ensemble accueille dans ses rangs la pianiste Dominique Ponty, qui accompagna Moondog lors de ses derniers concerts. Les 5 musiciens retracent la singulière trajectoire de ce compositeur aveugle qui errait dans les rues de New-York habillé en viking et comptait Igor Stravinsky, ou parmi ses plus fervents admirateurs. Bénéficiant de l’infatigable travail de recherche et de collectage de son fondateur, Amaury Cornut, l’ensemble déchiffre notamment des pièces inédites, jamais jouées ni enregistrées. Une plongée fascinante dans une musique tantôt nourrie d’une tradition oubliée, tantôt animée d’une modernité quasi cosmique.

Ensemble Minisym Dominique Ponty piano Hélène Checco violon Benjamin Jarry violoncelle Charles-Henry Beneteau guitare électrique Stéphane Garin trimba et percussions Lucas Pizzini ingénieur du son et conseiller artistique

Coproduit par la Soufflerie. En partenariat avec Musique et Danse en Loire-Atlantique Murailles Music reçoit le soutien de la Région Pays de la Loire, la Ville de Nantes et le Département de Loire-Atlantique.

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Informations pratiques

• Niveau : 4e / 3e • 2 classes par établissement (les établissements du Sud Loire seront prioritaires) • Participation financière : 10€ par élève • Projet musique / français / anglais / arts plastiques • En partenariat avec La Soufflerie, scène conventionnée de Rezé

Contacts

Musique et Danse en Loire-Atlantique

Jenny De Almeida, Chargée de mission Musique au Collège, [email protected]

Mylène Chauvin, Suivi administratif collèges, [email protected]

La Soufflerie

Nelly Landais, Chargée du développement des publics et de l’action culturelle, [email protected]

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Biographie de Moondog

Né le 26 mai 1916 à Marysville, dans le et mort le 8 septembre 1999 à Münster en Allemagne, Louis Thomas Hardin alias Moondog est le fils d’un pasteur et d’une organiste. Enfant, il est initié aux rythmes de la danse du soleil par un chef traditionnel de la tribu Arapaho. Cette pulsation vitale l’accompagnera tout au long de son existence. Celle-ci bascule dans sa seizième année lorsqu’un explosif lui ôte définitivement la vue. Dans des écoles pour aveugles, il prend des cours de musique, pratique différents instruments et se forge une oreille absolue. Puis, à Memphis, sous la houlette d’un professeur de musique, il s’oppose à la musique moderne et proclame un amour indéfectible pour la musique classique européenne.

En 1943, il s’installe seul à New York avec 60 dollars en poche et la ferme intention de devenir compositeur. Il y passe ses nuits sous des porches. La barbe et les cheveux longs, il s’habille d’une robe de bure et laisse pendre une flèche indienne à son cou. On le compare alors au Christ. Au Carnegie Hall, il assiste aux répétitions de l’Orchestre Philharmonique de New York et se lie d’amitié avec Artur Rodzinski et Leonard Bernstein. Il ramène son surnom (Moondog) d’un séjour chez les Indiens avec lequel il signe ses partitions et joue désormais d’un instrument de percussion de sa propre conception : la trimba, qui va devenir sa marque de fabrique. Photo d’Anthony "Tony" Camerano

Il enregistre ses premiers disques dans les années 50 et devient une icône du . Charles Mingus et Dizzy Gillespie jouent avec lui dans la rue ; il fascine tandis que Dave Brubeck l’invite pour une première partie. Moondog dédie son morceau Bird’s Lament à Charlie Parker. C’est à ce jour son titre le plus connu. Il signe trois albums pour le label Prestige Moondog, More Moondog, The Story of Moondog. La pochette de ce dernier est conçue par Andy Warhol.

Philip Glass l’héberge quelques mois. Avec lui, les jeunes compositeurs et Jon Gibson le sacrent « père fondateur du minimalisme ». En réaction aux comparaisons christiques dont il fait toujours l’objet, il se confectionne un costume d’un viking de couleurs vives et va par les rues coiffé d’un casque à corne et muni d’une lance médiévale. On le surnomme alors le Viking de la 6ème Avenue.

En 1969, le label Columbia enregistre sa musique avec l’Orchestre Philharmonique de New York sous la direction de Leonard Bernstein. Ces trente minutes de musique propulsent le clochard céleste vers la renommée. Il continue pourtant de vivre dehors et utilise l’argent gagné pour s’acheter un petit terrain au Nord de New York sur lequel il plante une cabane. Un second disque chez Columbia, Moondog II, comporte un recueil de madrigaux chantés avec sa première fille devenue adolescente.

Un ami organiste lui propose en 1974 d’organiser sa venue en Allemagne. Le compositeur jubile à l’idée de fouler du pied la terre des grands compositeurs européens qui, Bach en tête, constituent ses modèles depuis toujours. Après deux concerts, il s’installe seul dans ce pays où il ne connaît personne, dont il ne parle pas la langue et où sa musique est peu connue. De jeunes Allemands vont l’aider à reprendre son travail de composition après des années difficiles. Ils l’hébergent, le présentent à des musiciens et lui trouvent un label. À la fin des années 70, il aura publié trois nouveaux albums (In Europe, H’art Songs, New Sound of an old Instrument).

La décennie suivante, il voyage en Suède et en Autriche où il compose des pièces inspirées par la mythologie nordique. À Salzburg et à Vienne, il se lance dans un marathon à-la-Mozart et écrit ses trois premières symphonies en six

7 semaines, soixante-dix-huit autres suivront jusqu’à sa mort. Lors de leur dixième édition en 1988, les Transmusicales de Rennes l’invitent pour faire jouer sa Symphonie celte. L’année suivante Philip Glass l’invite à revenir à New York pour diriger sa musique orchestrale lors d’un concert triomphal. Tombé malade au début des années 90, Moondog poursuit la composition. Il conçoit notamment Elpmas avec l’aide d’Andi Toma, un album joué par ordinateur qui permet une parfaite lecture de ses canons. Il tourne en Angleterre où il croise la route du London Saxophonic avec qui il enregistre l’album Sax Pax for a Sax pour en 1994. Après la tournée de promotion du disque, il ne se produira plus sur scène qu’avec sa pianiste favorite, la française Dominique Ponty, à ses côtés lors de sa dernière apparition scénique à Arles en août 1999. Un mois plus tard, il meurt d’un arrêt cardiaque.

Il laisse derrière lui un millier d’œuvres écrites pour des dizaines d’instruments allant de l’orgue à l’ordinateur. Mélange rare et sincère entre les canons de la musique baroque et les pulsations tribales des danses amérindiennes, pont entre le savant et le populaire, sa musique emprunte autant aux formes classiques qu’au jazz, à la pop ou aux musiques extra-occidentales. Il abolit les frontières entre les genres et élabore une œuvre-monde universelle dans laquelle tout le monde peut à la fois se retrouver et se découvrir.

Amaury Cornut et Michel Mathe

Photo de Martin Elkort Photo de Dan Grossi Photo de Marshall Wilson

Trois (bonnes) raisons d'écouter Moondog

Aliette de Laleu vous explique pourquoi il faut écouter l’œuvre de Moondog et vous dit, à propos d’Amaury Cornut : “grâce au travail essentiel du spécialiste français de ce compositeur, Amaury Cornut”.

Réécouter la chronique sur le site de France Musique (lien : https://www.francemusique.fr/emissions/la-chronique- d-aliette-de-laleu/trois-bonnes-raisons-d-ecouter-moondog-72325)

Aliette de Laleu France Musique // La chronique d'Aliette de Laleu 27 mai 2019

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Le style atypique

Le 4 juillet 1932 au Kansas, Louis Hardin, âgé de 16 ans, ramasse sans le savoir un bâton de dynamite, qui lui explose en plein visage, l’aveuglant à vie. Suite à ce violent accident, ce fils de ministre épiscopalien ressent une forte perte de foi, gravitant progressivement vers d’autres formes de spiritualité et de chamanisme. Plus tard il devient un musicien sans-abri dans les rues de New York. Il porte une longue barbe et de longs cheveux, ce qui lui vaut de nombreuses associations à Jésus Christ et le pousse à changer d’allure. Il décide donc de dessiner et de forger sa propre armure de Viking, une apparence « non-chrétienne » en accord avec sa passion pour la culture et la mythologie nordiques. Alors que les gens pensaient que son image était conçue uniquement pour attirer l’attention, son apparence était en réalité une expression de sa vraie identité.

Cependant, le style atypique du Viking ne lui a pas apporté que du bonheur. Habitué pendant des années aux répétitions de l’Orchestre Philharmonique de New York et invité par Artur Rodziński lui-même, Louis Hardin se voit refuser l’entrée en 1947. La raison : son apparence excentrique. Plutôt que de s'adapter, Hardin refuse de changer et cesse donc d’assister aux répétitions.

« Des gens m’ont souvent dit qu’ils aimeraient m’aider mais qu’il faudrait que je m’habille de Photo d'Anthony "Tony" Camerano manière plus conventionnelle […] Mais je valorisais davantage ma liberté vestimentaire que ma carrière de compositeur. Je voulais tout simplement faire ce que je voulais, et coûte que coûte, je le faisais. »

Des années plus tard, en juin 1981 lors de l’inauguration d’une exposition d’objets de Vikings anciens au Musée d'Histoire de Stockholm, Louis Hardin découvre finalement que les Vikings n'ont jamais porté de casques à cornes, une découverte qui bouscule toute sa vie.

Pourquoi avait-il choisi un tel look ? Très jeune, il est devenu aveugle. Il s’est laissé pousser les cheveux et la barbe et s’est réfugié dans la marginalité. Il avait une allure de viking parce qu’il était persuadé qu’il avait des origines scandinaves. Il a fait l’objet de comparaison christique. Il disait d’ailleurs qu’il avait perdu la foi quand il a perdu la vue.

Extraits de l’interview d’Amaury Cornut, Relikto, 16 avril 2015

A lire en intégralité sur relikto.com (lien : https://www.relikto.com/conference-au-106-moondog-compositeur-et- guerrier-viking/)

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Un compositeur prolifique

Parler uniquement de Moondog, le musicien de rue biscornu, serait ignorer Hardin le compositeur prolifique (et largement autodidacte), auteur de plusieurs centaines d’œuvres. Parmi d'autres, il a laissé 81 symphonies, des œuvres pour orchestre, pour ensembles de chambre et de cuivres (notamment avec du saxophone), des œuvres pour piano et pour orgue, et environ 50 chansons…

Toute sa vie il poursuivra son rêve d’enfance de devenir non seulement compositeur mais LE meilleur compositeur, rêve qui fut une source de motivation infinie pour des œuvres de plus en plus ambitieuses, complètement en Braille, souvent à une vitesse ahurissante. Compositeur en résidence à Vienne en 1983, Moondog souhaitait suivre les traces du grand Wolfgang Amadeus Mozart, qui y composa ses trois dernières symphonies, en y composant à son tour ses trois premières. Non seulement Moondog y parvient en six semaines, mais en compose une vingtaine en seulement un an !

Pourtant, bien qu’une partie de ses œuvres ait été interprétée et même publiée de son vivant, un grand nombre n’a jamais été joué, encore moins enregistré. Parmi ces partitions, une œuvre pour 13 célestas, une autre pour 76 trombones, Tree Tone, nécessitant huit chefs d’orchestre, et notamment Cosmos, une œuvre pour mille musiciens et chanteurs qui dure neuf heures ! De plus, les esquisses et les compositions de Moondog sont entièrement en Braille, un obstacle qui éloigne encore plus le jour où le monde de la musique pourra pleinement découvrir le talent musical de Moondog.

A écouter Moondog / Cosmic Meditation https://www.youtube.com/watch?v=1oQvtOcJKj4&feature=youtu.be

À écouter et à voir 1975 - Moondog on the Rhine and at Kaiserpfalz Kaiserswerth https://www.youtube.com/watch?v=pdOKQKMSrkY&feature=youtu.be 1988 – Transmusicales de Rennes (Journal, Antenne 2) https://www.youtube.com/watch?v=9bWnURJEAJ0&feature=youtu.be

1992 – Moondog Live in Stuttgart https://www.youtube.com/watch?v=gQrLsSEAqPI&feature=youtu.be

1992 – Moondog et Stefan Eicher (émission Macadam, La Sept) https://www.youtube.com/watch?v=OXukha5vrKo&feature=youtu.be

Liste des compositions à retrouver sur le site moondog.fr https://moondog.fr/liste-des-compositions/

Se rebeller contre les rebelles

« Vous ne serez jamais compositeur tant que vous ne maîtrisez pas le contrepoint ». En lisant ces mots dans un livre, le jeune Louis Hardin se met immédiatement à la conquête du contrepoint. Il découvre alors la musique de Jean Sébastien Bach et tombe entièrement sous son charme. S'il est grand admirateur du compositeur allemand, il ne se gêne pas de de le critiquer ouvertement : « J’adore la musique de Bach, mais il n’analysait jamais ses œuvres – je suis sûr qu’il était 10 conscient de nombreuses erreurs qui se trouvaient dans sa musique. Il les aurait certainement corrigées s’il avait eu le temps, mais il devait s’occuper de ses enfants et de sa femme ».

« Harmoniquement, ma musique est la même que Bach, Beethoven et Brahms... et tous ces gens-là. Il n’y a vraiment pas de différence. » Mais la musique de Moondog reste unique, composée en pleine période de fascination croissante pour la musique dodécaphonique et atonale. En rejetant la tonalité du 20e siècle, Moondog se démarque à nouveau de ses contemporains. « Je suis strictement tonal, donc je me sens un peu seul ». Alors que les compositeurs cherchent désespérément de nouvelles sonorités, Moondog, lui, se tourne vers le passé, faisant revivre des harmonies et formes musicales qui semblent anachroniques dans ce monde en mouvement perpetuel.

A écouter Moondog - Symphonique No. 3 https://www.youtube.com/watch?v=9WqC6D05mSA&feature=youtu.be

Influencé par Moondog …

« Toute la fine fleur de l’époque se devait de rencontrer Moondog », déclare Robert Scotto, l’un des ses premiers biographes. Il est certes plus facile de citer tous ceux qui n’ont pas été influencé par Louis « Moondog » Hardin ! Se produisant pendant des années dans les rues de New York, devant des salles de concert et des maisons de disques, Moondog a côtoyé les meilleurs du métier. Mais les gens se sont également déplacés exprès pour trouver le légendaire Moondog dans la rue, y compris certains des grands jazzmen de l'époque tels que Charles Mingus, Dizzy Gillespie, Dave Brubeck, Duke Ellington et Charlie "Bird" Parker. Ce dernier avait même exprimé un désir ardent d’enregistrer un album avec lui, mais il est décédé peu de temps après. En hommage au grand saxophoniste, Moondog a d'ailleurs composé son célèbre Bird's Lament.

Et il n'y a pas que le jazz qui s'intéresse à Moondog. Le jeune Philip Glass, alors étudiant à la of Music, le découvre, ainsi que sa musique, à l’entrée du bar jazz new-yorkais Birdland. Fasciné par ce musicien au talent unique, il l'invite quelques années plus tard à vivre chez lui pendant un an, et le présente même à Steve Reich. Les deux jeunes compositeurs affirment avoir plus appris de Moondog que de leurs études à la Juilliard, allant jusqu’à le Photo de Mark Wohlrab couronner de « fondateur du minimalisme » et « patriarche ».

L'influence de Moondog ne s’arrête pas aux frontières du jazz et de la musique classique contemporaine. Membre emblématique de la beat génération new-yorkaise, Moondog côtoie également Joan Baez, Ravi Shankar et Janis Joplin, ainsi que les écrivains William Burroughs et Allen Ginsburg. Sa musique et son personnage influencent même Frank Zappa et Captain Beefheart. De toutes ces influences, on comprend mieux le surnom « The Bridge » (Le Pont) donné à Moondog.

A écouter Moondog - Lament I, "Bird's Lament" https://www.youtube.com/watch?v=jSimbyS_YlA&feature=youtu.be

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Moondog de nos jours

Moondog est mort en Allemagne le 8 septembre 1999. Mais contrairement à de nombreux compositeurs qui tombent dans l’oubli après leur mort, la musique de Moondog survit, et découvre même un succès croissant. Grâce à des reprises après sa mort par d’innombrables musiciens, classiques ou non, comme Jimmy McGriff, , Moonshake, Stereolab, et plus récemment les sœurs Labèque, le nom de Louis « Moondog » Hardin est loin d’être oublié.

Au-delà des reprises de sa musique, certains artistes puisent des éléments dans sa musique pour créer de nouvelles œuvres sur le principe d'échantillonnage. Bien que certains dénoncent le massacre de sa musique, il est important de savoir que Moondog lui-même était grand fan de ce procédé (sampler en anglais) qu'il a découvert en Allemagne dans les années 1980 (l’album Elpmas, produit en 1991, est l'anagramme du mot « sample »). Un exemple d'échantillonnage vient de Mr Scruff, producteur et DJ anglais, qui utilise un passage de Bird’s Lament en 1999 pour créer son Get a Move On, un grand succès commercial et une occasion de revaloriser la musique de Louis « Moondog » Hardin

A écouter Mr Scruff - Get a Move On https://www.youtube.com/watch?v=HamLxGxeDqI&feature=youtu.be

Photo de Jorg Kruger

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Instruments et procédés

Durant les années de sa vie qu’il passa à jouer sa musique dans les rues de New York, Moondog inventa un grand nombre d’instruments de musique. Ce sont souvent des instruments de percussions aux noms étranges, et le plus célèbre d’entre tous est évidement la Trimba, instrument que l’on retrouve très régulièrement dans la musique de Moondog, jusqu’à ce qu’il l’abandonne progressivement après son arrivée en Allemagne.

La trimba

Moondog invente la trimba dans les années 40. Dès lors, cet instrument devient l’emblème de sa musique. Elle se compose de deux tubes de bois de formes triangulaires pourvus d’une ou deux cymbales. Moondog utilisait une maracas dans la main droite pour jouer on-beat et une clave dans la main gauche pour jouer le off-beat soit un enchevêtrement complexe de contretemps donnant parfois l’impression que plusieurs musiciens jouent en même temps. Les métriques de sa musique étaient souvent signées en 5/4 ou 7/4 temps, rythmes impairs peu usités dans la musique occidentale qu’il appelait ses Snaketime Rhythms en raison de la sensation d’ondulation sonore.

Une fois en Allemagne – et sur les conseils d’Ilona, Moondog délaisse progressivement la trimba, d’autant qu’il trouve en Stefan Lakatos un disciple particulièrement doué qui devient alors au début des années 80 le légataire des techniques de percussions imaginées par Moondog. Progressivement et même après la mort du compositeur, le musicien suédois continuera de développer les méthodes de jeux rythmiques de Moondog et est aujourd’hui le représentant principal de ces techniques.

A écouter et à voir

Moondon playing trimba in 5/4 https://www.youtube.com/watch?v=V_XhIE-uYEM&feature=youtu.be

Le Dragon’s Teeth

Le Dragon’s Teeth comme vous pouvez le constater est un instrument dans la même veine que le Trimba. Il a cependant un son bien plus étouffé que ce dernier.

Le disque Moondog and his Friends (1953) est introduit par une composition jouée au Dragon’s Teeth.

Écouter un morceau : Dragon’s Teeth http://stupidmen.free.fr/Moondog/17%20Dragon%27s%20Teeth.mp3%20 13

Le Hüs

Le Hüs est un instrument à cordes avec une caisse triangulaire. Les cordes sont faites de boyaux tendus de chaque côté et joué avec un archet. Il en existe deux versions : un grand et un petit. Ils ont été construits par Jerry Walters et Mark Unger a pensé aux partitions correspondantes, à la façon de transcrire les notes. Hüs est le mot norvégien pour « maison ».

Le Oo

Instrument à corde, de forme triangulaire.

On peut entendre le son du Oo sur la composition Oo Debut sur les disques Snaketime et Moondog tous deux parus en 1956, sur les morceaux Oo Solo (6/4) et (2/4) sur le disque More Moondog paru cette même année. Ainsi que sur le morceau intitulé Oo and Drums sur le mystérieux disque Crescent Snaketime Series de 1956 également.

Écouter un morceau : Oo Debut http://stupidmen.free.fr/Moondog/05%20Oo%20Debut.mp3%20

Le Uni

Le Uni est un instrument à sept cordes, toutes réglés sur la même hauteur. Lors d’une interview réalisé par Leonard Feather, Moondog expliquait ceci : « L’appellation « Uni » est basée sur le mot unisson. Je m’en sers comme un point d’orgue ou bourdon pour la musique écrite en 5/6 ou 7 sur l’échelle des tons. Vous pouvez gratter les sept cordes comme une harpe, frappez avec un maillet, ou vous pouvez obtenir un son étrange et beaucoup d’harmoniques en jouant avec un archet contrebasse. Les cordes sont faites de corde à piano ».

On retrouve cet instrument sur le disque Moondog on the Streets of New York (1953) :

Écouter un morceau : Chant http://stupidmen.free.fr/Moondog/%5b07%5d%20chant.mp3%20

→ https://moondog.fr/instruments-procedes/

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Poésie et paroles

Poésie

Sa vie durant, Moondog a écrit un nombre incalculable de poèmes et de chansons.

Cuplets by Moondog est une série de courts poèmes. Il y en a 50 en tout. Voici 5 d’entre eux traduit par Sed Ocyan.

21 autres sont à découvrir sur le site moondog.fr

1. You like ? you like the thoughts ? you like the thoughts i think ? you do ? They’re naught to me compared to just one fleeting thought of you.

Tu aimes ça ? Tu aimes les pensées ? Tu aimes les pensées que j’ai ? Vraiment ? Elles ne sont pour moi rien comparées à une seule fugitive pensée de toi.

2. The ant inherited the earth because he was so meek. The will was signed, « The Animal » who turned the other cheek.

La fourmi reçut la terre en héritage parcequ’elle était si docile. Le testament fut signé: « l’animal » qui tendit l’autre joue.

4. His icy legions, camped on either pole, are at their ease awaiting orders, when to start another icy squeeze.

Ses glaciales légions, qui campent sur chaque pôle, attendent princières les ordres pour commencer une nouvelle ère glaciaire.

6. An armored knight fell off a ship and sank into the blue. He looked a lobster in the eye and said, « you’re armored, to? »

Un chevalier en armure tomba du navire et sombra dans l’océan profond Dans les yeux, il fixa un écrevisse et lui dit « Ta cuirasse, à quoi bon? »

11. Within a moment’s time the final grain of sand will drop. Upend your hour-glass, old man, or the universe will stop.

D’ici le temps d’un instant, le dernier grain de sable tombera retourne ton sablier, vieil homme, ou l’univers s’arrêtera. Photo de Dickie Landry

13. You’re climbing up the ladder of success; he’s climbing down. And you can’t help but smile, i guess; and he can’t help but frown.

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Tu gravis les barrreaux du succès, il les descend en file; Et tu ne peux t’empêcher de sourire, n’est-ce-pas, et lui de froncer les sourcils.

Quelques extraits de paroles

Paroles : H’art Songs.

I’m just a hop-head

I’m just a hop-head, and so I’ll be, till I’m dead. I started hopping when first I hopped into bed. I took up hop scotch, which had me hopping all day; But that was kid stuff, and soon I put it away. I took up fishing, and when the river was low, I look to hopping, from stone to stone, fish or no, As I grew older, I took up sailing at sea; Went island-hopping, a navigational spree. I’m now a space-man; my flying saucer is fast. Though slow in coming, I’m panet-hopping, at last. I’ve reached my limit; no wider worlds to be won. I’m so unhappy, I wish I’d never begun.

Do your thing !

Do your thing ! Be fancy-free to call the tune you sing. Don’t give up ! That’s not the way to win a loving-cup. Do your best, Photo de Maki and Opportunity will do the rest. Don’t give in ! Capitulation is the greatest sin. Do what’s right, what’s for you, to do with all your might. Don’t regret ! What might have been, you might as well forget. Stand your ground, and while you’re standing there, be duty-bound. Learn to wait, and while you’re waiting, learn to concentrate. Make amends ! All enemies I call potentiel friends. Calm your fears, and hope you cope at least a hunderd years. Make your mark ! If need be, even make it in the dark. Mum’s the word ! My sage advice, pretend you haven’t heard.

Choo-Choo Lullaby

Choo-Choo Lullaby, sing oh me oh my; Rock a baby high, Choo-Choo. Rock a baby low, rock a baby slow, Photo de Richard Dumas 16

To Promontory Point we go ! Choo-Choo have you heard ? Mind you, not a word. Their’s to be a back-tracking, Back to coal and steam ! Isn’t that a scream ? I heard it from a miner bird. Carter wants her back, back to Hackensack, Carter, out in Wyoming. Carter wants her back, back to blow her stack, So Choo-Choo, see what you can do. Give her back her track, give her back her strack, Taller than a tale, Choo-Choo. Give her back her crew, give her back her due, Along the Californya trail ! Give a boat a sail; give a kite a tail; Give a drought a rain, Choo-Choo. Give your dear Ol’ Dad what he never had, A Honest Engine Choo-Choo Train. What a « Union Day » is the Trenth of May, Just for you and me, Choo-Choo. Past and Future meet, underneath our feet, A Promontory Point of view !

Photo de Pierre Iglesias

Plus de paroles sur moondog.fr

Photo Thierry Lenquette 17

L’Ensemble Minisym et Amaury Cornut, directeur artistique et spécialiste de Moondog

ENSEMBLE MINISYM

Minisym est un ensemble instrumental formé à Nantes au printemps 2013 par Amaury Cornut, spécialiste de Moondog. Après de nombreux concerts et la parution d’un premier album (New Sound, Les Disques Bongo Joe, décembre 2017), les musiciens de l’Ensemble Minisym ont le plaisir d’accueillir dans leurs rangs la pianiste Dominique Ponty qui accompagna Moondog lors de ses derniers concerts. À l’aide d’un instrumentarium singulier (piano, violon, violoncelle, harmonium indien et percussions) les six musiciens continuent de dessiner un panorama de cette musique unique qu’est celle du compositeur américain. De ses premières mélodies à ses dernières compositions, des États-Unis à l’Europe, l’ensemble raconte en musique la singulière trajectoire de ce compositeur aveugle qui errait dans les rues de New York habillé en viking et comptait Igor Stravinsky, Charlie Parker, Philip Glass et Elvis Costello parmi ses plus fervents admirateurs. Adepte des chemins de traverses et bénéficiant de l’infatigable travail de recherche et de collectage de son fondateur, l’ensemble déchiffre des pièces inédites, jamais jouées ni même enregistrées. Tantôt ancrée dans un passé sans nostalgie, puis animée d’une modernité quasi cosmique, la musique du compositeur utilise l’urgence contemporaine au service de la tradition oubliée, et l’Ensemble Minisym se faufile alors dans les espaces encore libres laissés par Moondog.

Festival les Tombées de la nuit, Rennes, avril 2018

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Note d’intention

2019 marquera les 20 ans de la disparition du compositeur. Désireux de poursuivre leur exploration de sa musique, les musiciens de l'Ensemble Minisym auront le plaisir de créer un nouveau répertoire aux cotés de Dominique Ponty. La pianiste française, accompagna notamment Moondog lors de ses derniers concerts. Ainsi réunis, ils continueront d'explorer cette véritable œuvre-monde dont les limites ne sont pas encore connues. Bénéficiant de l'infatigable travail de recherche de son directeur artistique, l'Ensemble Minisym présentera alors un programme principalement constitué de morceaux inédits. L'ajout du piano, instrument avec lequel Moondog composa sa première partition (Mazurka) et avec lequel il est apparu sur scène pour la dernière fois (aux cotés de Dominique Ponty) nous semble idéal pour parcourir l'ensemble de son œuvre. L'intérêt porté par Dominique Ponty à notre travail est également une preuve de son sérieux et sa présence au sein de l'Ensemble nous offre encore davantage de légitimité à jouer cette musique.

FORMATION Dominique Ponty : piano Hélène Checco : violon Benjamin Jarry : violoncelle Charles-Henry Beneteau : guitare électrique Stéphane Garin : trimba, percussions Amaury Cornut : harmonium, percussions

Lucas Pizzini : ingénieur du son, conseiller artistique

Ensemble Minisym

New Sound Les disques Bongo Joe Décembre 2017

1. Oasis (op. 11 n°1) 03:01 2. Single Foot (op. 22 n°1) 01:57 3. Bug on a Floating Leaf (op.11 n°4) 02:12 4. Sand Lilly (op. 11 n°2) 03:34 5. Logrundr in A (op. 87 n°2) 02:33 6. Log in E (op. 87 n°16) 03:15 7. Log in B (op. 87 n°22) 03:53 8. Frost Flower (op. 78 n°5) 03:02 9. Ground in D minor (op. 76 n°1) 02:49 10. Marche Funèbre (Vercingétorix) (op. 78 n°2) 06:23 11. Sneeflocken (op. 78 n°10) 02:16 12. Fleur de Lis (op. 78 n°3) 01:46 13. Barn Dance (op. 78 n°8) 01:24 14. Elf Dance (op. 78 n°5) 01:58

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« L'Ensemble Minisym résume idéalement l’univers unique de ce pionnier excentrique, et unique en son genre, du minimalisme qui passa une bonne partie de sa carrière dans les rues de New York, déguisé en Viking, depuis la fin des années 40 jusqu’en 1972 (son premier album paru en 1953 fut accueilli comme un hybride inédit de musique classique et de jazz). » Olivier Lamm

« Il est des nuits qui ont du génie. Celui de cette soirée des Nuits de Fourvière consacrée à Moondog fut l'évocation aussi originale que fdèle et ambitieuse alternance de l’Orchestre de l’Opéra de Lyon dirigé par un remarquable Stefano Montanari, et de l’Ensemble Minisym d’Amaury Cornut, 28 ans, biographe et activiste d’opérations autour du centenaire de l’ange du bizarre. » Francis Marmande

« La musique de Moondog inspire aujourd'hui quantité de jeunes musiciens qui trouvent dans ses rythmes répétitifs inhabituels et ses réminiscences médiévales un terreau à leur sensibilité jazzy minimaliste. L'Ensemble Minisym possède la candeur de la passion et la fraîcheur de l’original. » Jean-Jacques Bigré

« Plus que de respect formel et académique envers un maître, on peut parler d’authentique ferveur inspirée aux musiciens par la richesse des mélodies et des racines amérindiennes sur lesquelles repose la délicieuse musique de Moondog, perdue dans un lieu hors du temps et de l’espace. »

Biographies des intervenants

Amaury Cornut (dir. Artistique, harmonium, percussions)

Né en 1988, Amaury Cornut est un musicien, producteur et conférencier basé à Nantes. Il met en ligne en 2009 le site francophone de référence sur le compositeur américain Moondog (www.fr-moondog.com). En 2013, il fonde l'ensemble Minisym, destiné à jouer la musique de Moondog, ensemble qu'il dirige depuis lors. Cette même année 2013, il démarre la rédaction de la biographie du compositeur viking, publiée en mars 2014 et réédité en avril 2017 (ed. ‘Le Mot et le Reste’). Depuis la parution du livre il a donné plus d'une cinquantaine de conférences en France, en Suisse et en Belgique. Aujourd'hui, considéré comme le spécialiste français de Moondog, il travaille sur plusieurs projets qui mettent en lumière la musique de ce compositeur encore relativement peu connu (l'Ensemble 0 'Elpmas revisited', le duo Ponty/Lakatos, la Saison Moondog à Toulouse, ou encore de nombreuses collaborations avec des Conservatoires partout en France).

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Lucas Pizzini (ingénieur du son, conseiller artistique, multi-instrumentiste bricoleur)

Après un apprentissage de la guitare classique, rock et jazz pendant 10 ans il se tourne en 2011 vers les instruments à vent en autodidacte (flûte traversière, saxophone, clarinette). Cherchant à employer les techniques du son au service de la création musicale il se forme à Art Zoyd et au Conservatoire de Brest et obtient en 2016 un DEM de musique électroacoustique. Après son master d’ingénieur du son (Image & Son Brest), il s’installe à Nantes où il collabore avec différents projets en tant qu’ingénieur du son studio et live (Ensemble Minisym, Olivia Grandville "À l’Ouest", Will Guthrie "Gamelan", Benjamin Jarry "Faux Ensemble", Soizic Lebrat "Radiophonium"…). En tant que musicien il mêle ses passions pour les musiques contemporaines, l’improvisation libre et les musiques issues de traditions orales en fabriquant / détournant ses instruments de musique. Il anime régulièrement des ateliers de pratique des musiques expérimentales, de bruitage et de création radiophonique (JetFM, Longueur d'Ondes, Horde de Sentiers Battus).

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Extraits numérisés du recueil de poèmes de Moondog

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Revue de presse, site et références bibliographiques

L’incontournable site dédié à Moondog crée et géré par Amaury Cornut : moondog.fr

→ Partitions, photographies, vidéos, archives de presse, paroles (en anglais), poésies (en anglais et en français) …

Une riche revue de presse proposée par Amaury Cornut sur le site des éditions Le mot et le reste : https://lemotetlereste.com/musiques/moondognouvelleedition/

Sur France Musique

Dossier Musique classique : 10 (petites) choses que vous ne savez (peut-être) pas sur les grands compositeurs : Moondog https://www.francemusique.fr/culture-musicale/10-petites-choses-que-vous-ne-savez-peut-etre-pas-sur-moondog- le-viking-de-la-6eme-avenue-65070

Sur France culture

Moondog, génie musical en trois morceaux, par Sébastien Lopoukhine (26/05/2016) https://www.franceculture.fr/musique/moondog-l-inconnu-de-tous-ou-le-genie-de-quelques-uns

Lien vers émission radio autour de Moondog http://jetfm.fr/site/Lundi-12-novembre-a-15h.html

Livres

1987 New Sounds : A Listener’s Guide to New Music par J. Schaefer 1987 Down And In – Life In The Underground par R. Sukenick 1999 Nomad’s Land #4 par Collectif 2002 New York year by year par J. A. Kroessler 2007 Moondog Légende par P. Hild 2007 The Viking of 6th Avenue par R. Scotto 2007 Musiques Expérimentales par P. Robert 2009 Le Silence, les couleurs du prisme & la mécanique du temps qui passe par D. Caux

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2014 Moondog - Amaury CORNUT (Le Mot et le Reste, 2014)

“ Tombé amoureux d’une figure qui a inspiré tant d’artistes (le vinyle Moondog, enregistré en 1969 avec une cinquantaine de musiciens du Philharmonique de New York, demeure encore aujourd’hui un album culte régulièrement réédité), Amaury Cornut, fan tardif mais sincère, vient tout simplement de lui consacrer à ce jour l’ouvrage le plus sérieux et le plus documenté. Un superbe hommage.” Franck Mallet

Partitions :

1979 Fanfare Magazine, Vol. 2, N° 4-6 par Joel Flegler 2007 18 Kanons von Louis Hardin

Photo de Donald Rubbo

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