Master Reference
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Master Les avantages comparatifs de l'Union européenne dans la gestion des crises et la sortie des conflits PFISTER, Stéphane Reference PFISTER, Stéphane. Les avantages comparatifs de l'Union européenne dans la gestion des crises et la sortie des conflits. Master : Univ. Genève, 2004 Available at: http://archive-ouverte.unige.ch/unige:20309 Disclaimer: layout of this document may differ from the published version. 1 / 1 Stéphane Pfister Les avantages comparatifs de l’Union européenne dans la gestion des crises et la sortie des conflits euryopa Institut européen de l’Université de Genève Le catalogue général des publications est disponible sur le site de l’Institut européen: www.unige.ch/ieug Publications euryopa Institut européen de l’Université de Genève 2, rue Jean-Daniel Colladon • CH-1204 Genève Télécopie/fax +41 22 –379 78 52 euryopa vol. 25-2004 ISBN 2-940174-26-1 ISSN 1421-6817 © Institut européen de l’Université de Genève Septembre 2004 Table des matières Remerciements III Abréviations IV Introduction 1 PREMIERE PARTIE L’émergence d’une Union Européenne de Sécurité et de Défense L’UE et le « maintien de la paix » 5 La PESC et la prévention des conflits 28 La Politique européenne de sécurité et de défense 39 Vers une stratégie globale: 52 « A Secure Europe in a Better World » Avancées et enjeux de la PESD 56 DEUXIEME PARTIE De la théorie à l’épreuve des faits L’année 2003: théâtre inaugural de la PESD ? 73 La gestion des crises 74 II Artemis : une opération exemplaire ? 86 L’UE et la consolidation de la paix 91 Comment « européaniser » les Balkans occidentaux ? 101 Bosnie-Herzégovine : un test grandeur réelle 109 Macédoine : un modèle de stabilisation 140 Kosovo : l’impasse 144 TROISIEME PARTIE Perspectives et prospectives Quelles opérations pour demain ? 155 Penser l’Europe de la gestion des crises 163 Disposer d’une réelle gamme de moyens (tool box) 180 Utiliser la richesse de la diversité européenne 191 Conclusion 195 Chronologie indicative 199 Bibliographie 206 Annexe 227 III Remerciements Ma reconnaissance s’adresse à mon Directeur de Mémoire, le Professeur René SCHWOK et au Professeur Philippe BRAILLARD, Directeur de l’Institut Européen de l’Université de Genève. Leurs conseils et leurs encouragements m’ont été précieux pour mes recherches et pour la publication de cette étude. Je remercie enfin tout spécialement mon épouse pour son soutien constant et sa patience infinie. IV Abréviations AREA Agenda For Regional Action ARYM Ancienne République Yougoslave de Macédoine ASA Accord de Stabilité et d’Association BiH Bosnie-Herzégovine CARDS Community Assistance for Reconstruction, Democratization and Stabilization CEDEAO Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest CEI Communauté des Etats Indépendants CICR Comité International de la Croix Rouge CIG Conférence Intergouvernementale CIMIC Civil-Military Affairs CMUE Comité Militaire de l’Union Européenne COPS Comité Politique et de Sécurité CPCO Centre de Planification et de Conduite des Opérations CPE Coopération Politique Extérieure CPLRE Comité des Pouvoirs Locaux et Régionaux d’Europe CSCE Conférence pour la Sécurité et la Coopération en Europe DIH Droit International Humanitaire DPKO Department of Peace-Keeping Operations D-SACEUR Deputy Supreme Allied Command in Europe ECHO European Community Humanitarian Office ECOMOG ECOWAS Monitoring Group EMUE Etat-major de l’Union Européenne ESE Europe du Sud-Est EUMM European Union Monitoring Mission V EUPM European Union Police Mission (BiH) FORPRONU Force de Protection des Nations Unies HR Haut Représentant de la communauté internationale en Bosnie-Herzégovine HR PESC Haut Représentant pour la PESC IESD Identité Européenne de Sécurité et de Défense KFOR Kosovo Force MINUK Mission des Nations Unies au Kosovo MRR Mécanisme de Réaction Rapide MVK Mission de Vérification au Kosovo OHR Office du Haut Représentant (BiH) OMP Opérations de Maintien de la Paix ONU Organisation des Nations Unies OSCE Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe OTAN Organisation du Traité de l’Atlantique Nord PECO Pays d’Europe Centrale et Orientale PESC Politique Etrangère et de Sécurité Commune PESD Politique Européenne de Sécurité et de Défense PFP Partnership For Peace PICSB Peace Implementation Council Steering Board PSA Processus de Stabilité et d’Association PSESE Pacte de Stabilité pour l’Europe du Sud-Est PSO Peace Support Operations RDC République Démocratique Du Congo RFY République Fédérale de Yougoslavie SACEUR Supreme Allied Command in Europe SFOR Stabilization Force (BiH) UE Union Européenne UEO Union de l’Europe Occidentale UPPAR Unité de Planification de la Politique et d’Alerte Rapide Introduction Loin de toucher les « dividendes de la paix », la communauté internationale doit faire face à de multiples défis de sorte que l’on évoque aujourd’hui une crise de l’architecture de la paix et de la sécurité internationales. Kofi ANNAN déclarait ainsi en 2003 : « La guerre en Irak et les crises comme celle au Libéria et en République Démocratique du Congo (RDC) nous force à nous demander si les méthodes et les institutions auxquelles nous sommes habitués permettent de faire face à toutes les tensions de ces deux dernières années ou s’il y a besoin d’une réforme radicale1 ». Dans un tel contexte, on peut légitimement se demander si l’Union Européenne (UE) peut devenir un acteur crédible, capable de « produire et d’exporter de la sécurité » pour reprendre l’expression de François HEISBOURG2. Cette perspective semble a priori utopique tant la crise irakienne a révélé de profondes divisions au sein de l’UE des 25 (en incluant les dix nouveaux membres de 2004). La « Politique étrangère de sécurité commune » (PESC) initiée à Maastricht3 semble en effet avoir été la première victime de cette nouvelle guerre du Golfe4. Et pourtant, l’année 2003 n’aurait-elle pas sonné l’heure d’une « Union européenne de 1 Kofi ANNAN, Rapport sur l’application de la déclaration du Millénaire, New York, Nations Unies, 8 septembre 2003 (consultable sur le site http://daccess-ods.un.org). 2 François HEISBOURG, « La nouvelle dimension de la sécurité en Europe » , colloque de l’IEUG, Genève, 7 novembre 2003. 3 Rappelons que la PESC (Traité de l’UE, Titre V, version consolidée) prévoit des stratégies communes, des positions communes et des actions communes. La règle de l’unanimité prévaut encore largement malgré l’introduction de plus de flexibilité à Amsterdam puis à Nice (cf. plus bas). 4 Pascal CHAIGNEAU, « La défense européenne face à la crise irakienne», Diplomatie Magazine, n°3, mai/juin 2003, pp. 65-66 : « Le premier mort de la seconde guerre du Golfe a été la politique étrangère et de sécurité commune». 2 Avantages comparatifs de l’UE dans la gestion des crises la sécurité et de la défense » ? La mort de cette « Europe de la défense » est régulièrement annoncée (échec de la CED5, Vukovar, Sarajevo, Kosovo, etc.) mais chaque crise n’est-elle pas précisément un puissant moteur pour aller de l’avant ? C’est en tout cas la position « française » : les drames yougoslaves auraient permis une prise de conscience6 et la question irakienne ne saurait remettre en cause le processus désormais irréversible de la PESD, cette « Politique européenne de sécurité et de défense » lancée en juin 1999 lors du Conseil Européen de Cologne et présentée comme le prolongement naturel de la PESC. Il ne nous appartient pas de prédire l’avenir, mais il semble impératif de réfléchir dès aujourd’hui à ce qui pourrait caractériser une « Europe- puissance » : l’UE peut-elle trouver une troisième voie entre la pusillanimité et l’impérialisme7 ? Dit autrement, comment concilier la « soft security » et la « hard security» ? Tzvetan TODOROV affirme ainsi : « La réunification des Etats européens au sein d’une confédération est déjà une démarche unique. La forme de puissance à laquelle aspirera l’UE pourrait à son tour être inédite ». Et le philosophe d’imaginer une Europe « puissance tranquille8 ». Une 5 CED : Communauté Européenne de Défense. 6 Dominique de VILLEPIN, Ministre des affaires étrangères français, discours prononcé au musée d’anthropologie de Mexico, le 18 juillet 2003 (consultable sur le site Internet du Quay d’Orsay, www.diplomatie.fr) : « l’Europe porte en elle ce double héritage de l’histoire : vigilance et échange. Avec la tragédie des Balkans, elle a pris conscience de son devoir d’action ». 7 Nous pensons évidemment au célèbre article de Robert KAGAN, « Puissance et faiblesse », Commentaire, n°99, automne 2002, pp. 517- 535. Dans cet article, R. KAGAN caricature une Europe se complaisant dans un paradis post-moderne par opposition à une Amérique n’hésitant pas à combattre (métaphore de l’opposition entre Mars et Vénus). 8 Tzvetan TODOROV, « Le nouveau désordre mondial, Réflexions d’un Européen », Paris, Robert Laffont, 2003. D’autres auteurs emploient des expressions similaires : « puissance positive » (Christian SAINT ETIENNE, « La puissance ou la mort », Seuil, 2003), « empire du juste milieu» (Ambassadeur TRAN, Colloque « la place de l’Europe et de la Avantages comparatifs de l’UE dans la gestion des crises 3 telle problématique dépasse le cadre de notre étude. De façon plus ciblée, nous nous proposons de vérifier l’assertion selon laquelle l’UE, forte de son histoire et de sa diversité, aurait des avantages comparatifs pour gérer les crises et stabiliser les situations de post- conflit. Evidemment, se pose alors la question: avantages comparatifs, mais par rapport à qui: l’ONU, l’OTAN, l’OSCE9 ? Les Etats-Unis d’Amérique? Le recours à des coalitions d’Etats ad hoc n’est-il pas au contraire une voie d’avenir? Le « modèle européen » est bien connu (multilatéralisme, commerce comme vecteur de coopération et d’intégration etc.). Il nous a en revanche semblé utile d’observer plus en détail les capacités nouvelles de l’UE en matière de gestion des crises et de conduite des opérations de consolidation de la paix (peace-building) : les « Européens » (Europe des 25) ont-ils un savoir, un savoir-faire et un savoir-être particuliers pour mener de telles actions où force militaire et capacités civiles doivent se conjuguer habilement ? La communauté internationale reconnaît en tout cas de longue date leur expertise en matière de soft security.