Facteurs Culturels Et Sociaux De La Sante En Afrique De L'ouest1
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CENTRE FRANCAIS SUR LA POPULATION ET LE DEVELOPPEMENT (CEPED) Groupement d’Int6rê.tScienwique EHESS-INED-INSEE-ORSTOM-PARISVI FACTEURS CULTURELS ET SOCIAUX DE LA SANTE EN AFRIQUE DE L’OUEST1 Pierre CANTRE- Th6r¿%e LOCOH3 LES DOSSIERS DU CEPED N’ 10 PARIS, JANVIER 1990 (1) Cet article a fait l’objet d’une communication au s6minaire de Canberra (15-19 mai 1989). intitule “Health transition workshop. Cultural, social and behavioural determinants of health :What do we know ?“,organi& par I’Universitc5 Nationale Australienne. Il sera publit en anglais dans les actes du seminaire. (2) Demographe de I’ORSTOM,Institut Sant6 Wveloppement 15, rue de 1’Ecole de Mt%ec.ine, 75 270,Paris Cedex 06. (3) Chercheur, WED-INED,conseilEre scientifique, Unit6 de Recherche D6mographique (Lome,Togo). 2 Directeur de la publication : Francis GENDREAU Comitb de rédaction : Patick GUBRY,responsable de la collection Thérbe LOCOH Jacques VERON Diffusion : Claudine DEPASSE Ce numéro a Cd dactylographié par Chantal SABARLY, avec la collaboration de Claudine DEPASSE et mis en forme par Patrick GUBRY Copyright CEPED 1990 ISBN 2-87762-011-5 ISSN 0993-6165 3 RESUME Dans tous les pays en développement, et notamment en Afrique de l’Ouest oÙ les niveaux de mortalité restent très élevés, l’amélioration de la sant6 dépend autant, sinon plus, de l’application de connaissances acquises que de nouvelles dekouvertes (1 l’exception, évidente, du SIDA). L’article explore les influences des facteurs culturels et sociaux sur la santé et la baisse de la mortalité. Les traitements, traditionnels et modemes de certaines maladies “classiques” (rougeole, tétanos, choléra) illustrent l’interférence entre facteurs culturels, comportements collectifs et maladies. On a ensuite analys6 l’influence, sur la santé, des comportements liés 1 la reproduction au long du cycle de vie, des recours thérapeutiques et des représentations des maladies, de l’accbs aux soins et aux ddicaments et enfin de l’éducation matemelle. Les auteurs proposent, en conclusion des priorités de recherche pour mieux connaître l’impact des variables socio-culturelles afin de définir des politiques de santé plus efficientes. MOTS-CLES * SANTE, MORTALITE, MORBIDITE, VARIOLE, ROUGEOLE, VACCINATION CHOLERA, MEDECINE TRADITIONNELLE, SEXUALITE, AUAITEENT, EDUCATION, FACTEURS SOCIAUX ET CULTURELS DE LA SANTE,AFRIQUE DE L’OUEST SUMMARY [CULTURALAND SOCIAL FACTORS RELATED TO HEALTH IN WEST AFRICA] In developing countries and especially in West Africa where mortality levels remain very high, it is well known that improving health can be achieved more by implementation of basic knowledge and hygiene than by new medical findings (with the exception of AIDS). This paper studies socio-cultural factors and their impact on health. Modem and traditional treatments of some common diseases (measles, tetanos, cholera) are described to stress the interference of cultural representations and community behaviour on these diseases. The influence of reproductive behaviour in the life cycle, of therapeutic ressources and representations of diseases, of accessibility to health services and medicine and finally of matemal education are examined. In their concluding comments, the authors suggest some research priorities to improve knowledge in the field of socio-cultural aspects of health status in West Africa, in order to implement more efficient health policies. KEY-WORDS : HEALTH, MORTALITY, MORBIDITY, SMALLPOX, MEASLES, VACCINATION, CHOLERA, TRADITIONAL MEDICINE, SEXUALITY, BREAST FEEDING, EDUCATION, SOCIAL AND CULTURAL FACTORS OF HEALTH,WEST AFRICA 5 SOMMAIRE INTRODUCTION ............................................... .7 1. UN EXEMPLE HISTORIQUE :LA VARIOLE ........................... 8 2. UNE MALADIE BANALE :LA ROUGEOLE ........................... -10 2.1. LES DETERMINANTS AVANT LA VACCINATION ..................10 2.1.1. Contracter la maladie ................................. 10 2.1.2. Les facteurs de gravité ................................ 11 2.1.3. La représentation de la gravite dans les milieux médicaux ...........11 2.2. LES DETERMINANTS DEPUIS LA VACCINATION ..................12 2.2.1, Un exemple des vicissitudes de la vaccination :le cas du Sénégal .......12 2.2.2. Nouvelles perspectives ? ............................... 13 3. UNE EPIDEMIE REVELATRICE :LE CHOLERA. ....................... 14 4. SYSTEMES DE REPRESENTATION DES MALADIES ET RECOURS THERAPEUTIQUES .......................................... 16 4.i .LA REPRESENTATION DES MALADIESET LES RECOURS ............. THERAPEUTIQUES ..................................... 16 4.2. LES MEDICAMENTS ...................................... 18 4.3. DIFFUSION DES CONNAISSANCES ............................ 19 5. SANTE, SEXUALI’I’E ET REPRODUCTION ............................ 20 5.1. RITES D’INITIATION ET EXCISION ............................ 20 5.2. PRECOCITE DE L’UNION .................................. 21 5.3. MULTIPLICITE DES PARTENAIRES SEXUELS .................... 21 5.4. MORTALITE ET MORBIDITE MATERNELLES ..................... 22 6. COMPORTEMENTS EN MATIERE D’ALLAITEMENT ET DE NUTRITION DES JEUNESENFANTS ............................................ 23 7. LE ROLE DE L’EDUCATION COMME FACTEUR DE SANTE ...............25 8. SUGGESTIONS POUR LA RECHERCHE ............................. 27 8.1. LES PRATIQUES ALIMENTAIRES CONCERNANT LES ENFANTS ........27 8.2. PRATIQUES D’HYGIENE QUOTIDIENNE ........................ 27 8.3. EDUCATION DES MERES ET SANTE DES ENFANTS ................27 8.4. LES PROBLEMES DE COMMUNICATION SUR LA SANTE .............28 8.5. PRISE DE DECISION DANS LES MENAGES EN MATIERE DE SANTE ......28 8.6. LES INEGALITES SOCIALES DEVANT LA SANTE ..................28 8.7. ORGANISATION ET STATUT DES TNSTITUTIONS DE SANTE ..........29 8.8. COMPORTEMENTS SEXUELS ET LUTTE CONTRE LE SIDA ...........29 8.9. DEMARCHES METHODOLOGIQUES PRIVILEGIEES ................29 VUE D’ENSEMBLE ................... .......................... 30 REFERENCES ................................................. 32 7 INTRODUCTION Avec les remarquables progrès scientifiques de la m&ecine, la santé au 2Oème siècle s’est fortement médicalisée dans les pays développés. Pourtant les facteurs non directement médicaux de la sant6 prennent maintenant de plus en plus d’importance dans la recherche sur la santé au sens large :les problèmes d’environnement, les comportements alimentaires les habitudes de vie sont reconnus comme d’importants facteurs de risque. Dans les pays en développement, si les progrès &Caux sont bien présents, ils sont peu accessibles à une large fraction de la population dont la santé d6pend essentiellement d’habitudes de la vie quotidienne, de nonnes en matière de fhndité, de soins des jeunes enfants, d’accès à l’eau potable, etc. Les facteurs socio-culturels qui déterminent les comportements, l’hygiène de vie et aussi l’accès aux moyens demesde traiterpent sont donc au premier rang des facteurs de sant6. Ceci est particuli2rement vrai en Afrique de l’Ouest où les niveaux de mortalité, sp6cialement dans l’enfance, restent ds élevés, en dehors de quelques ilôts PrivilCgiés, notamment des villes. L’influence des facteurs socio- culturels de la santé dans cette région est donc un 616ment déterminant d‘une politique de Santé. Nous 6voquerons ici les facteurs socio-culturels de la sand, mais non les facteurs socio- économiques, pour mieux circonscrire notre approche. Par le terme “santt?‘,variable critique examinée ici, on entend seulement le niveau ou l’état de santé, traduit g6n6ralement par des indicateurs de bien-ê&e, de morbidité et de survie ou de mortalid, globale ou par cause. On ne les confondra pas avec le potentiel et les activit6s des systèmes de santé, qui sont eux des facteurs de sante. Deux sortes de démarches seront utilisées, l’une à partir d’un état de sand, en remontant aux facteurs socioculturels susceptibles d’y contribuer, que ces facteurs se situent il un niveau mam ou micro-social ; cem etude à partir de la pathologie est en quelque sorte une démarche ascendante. Cette démarche empirique se veut segmentaire ou par composantes. Un taux de mortalité est en effet la r6sultante, la somme des composantes, que sont les causes de décès. Une approche par ces composantes permet une analyse plus pertinente. A partir d’une maladie, une chaîne de causalité peut être dessinée, basée en gén6ral sur des observations concrètes, permettant une exploration systématique de diffknts facteurs, et une utilisation plus opérationnelle des conclusions. L’autre demarche, à partir des facteurs socio-culturels eux-mêmes, ou de situations au cours des âges de la vie où les facteurs socio-culturels s’expriment, en essayant de d6gager les conséquences sur l’état de sant6 ; c’est une démarche descendante. Ces deux démarches, loin de s’opposer, sont complémentaires,et se faisant éCho, semblent mieux couvrir le champ des relations entre facteurs culturels et santé. Faire un bilan exhaustif de tous ces aspects, en Afrique de l’ouest, aurait été un projet trop ambitieux dans le cadre de cette communication. Nous avons pris le parti d’aborder seulement quelques exemples concrets, en montrant à cette occasion les questions restées sans réponse. A partir de ces exemples de lutte contre les maladies et des thèmes qui sont actuellement prie ritaires, nous avons esquissé des perspectives pour des recherches à venir. 8 1. UN EXEMPLE HISTORIQUE :LA VARIOLE Commenqms par l’exemple de la variole. Bien que cette maladie ait été hdiquée du monde, avec le dernier cas connu en Somalie en 1979, elle peut servir de mod2le historique