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Cyril Simon Merryl Havard Frederika Mareels Hélène Blesch JOSEPH JONGEN (1873 –1953) Deux Pièces pour quatre violoncelles op. 89 1 Légende 6’07 2 Danses 5’33 ROBERT DARCY (1910 –1967) Quatuor n°3 pour quatre violoncelles 3 I. Grave-modérément animé 5’55 4 II. Animé et très expressif 2’41 5 III. Lent-animé et résolu 3’49 MICHEL LYSIGHT (1958) 6 L’œuvre au rouge (dédié à TetraCelli) 12’30 EDUARDO DEL PUEYO (1905 –1986) Trois Pièces pour quatre violoncelles 7 I 4’31 8 II 4’59 9 III 3’04 FRANÇAIS Le Quatuor de violoncelles de Bruxelles fut formé en 1935 par quatre amis réunis par le violoncelliste et chef d’orchestre Paul-Louis Marsick. Si sa durée d’activité fut brève, s’interrompant à l’ouverture du 2e conflit mondial, elle marqua cette période de son empreinte par de nombreux concerts remarqués, à Bruxelles, à Liège et ailleurs. Paul-Louis Marsick, l’âme du quatuor, était le fils d’Armand Marsick (lui-même neveu du célébrissime violoniste Martin-Pierre Marsick) et de Paola, marquise Sampieri. Armand, compositeur de grande classe, avait dirigé le conservatoire d’Athènes, où son disciple le plus connu fut Dimitri Mitropoulos. Né à Athènes en 1916, Paul-Louis grandit à Bilbao, où son père avait été nommé premier directeur du conservatoire nouvellement fondé en 1921–1922. En 1927, la famille était de retour en Belgique, et bien que son père enseignât à Liège, Paul-Louis grandit à Bruxelles. Il y fit la rencontre de la famille Darcy, Français installés dans la capitale belge, dont un fils, Robert, était un violoncelliste prometteur. Sous son influence, Paul-Louis troqua le violon pour le violoncelle et s’inscrivit au Conservatoire de Bruxelles dans la classe de Jacques Gaillard, le dédicataire de la Pièce op. 39 d’Ernest Chausson. Il fut fasciné par son professeur d’histoire de la musique, Ernest Closson, figure majeure de la vie musicale bruxelloise qui le prit sous sa protection et le poussa vers la composition. Ses maîtres seront Fernand Quinet, Raymond Moulaert et Léon Jongen: une belle brochette, assurément. Contrairement à ses ascendants, Paul-Louis n’était pas un grand virtuose, et comme interprète il se consacra exclusivement à la musique de chambre. En 1935, il fonde donc le Quatuor de violoncelles avec ses amis Fernand De Groot, Jan Vanderperren et… Robert Darcy, son voisin de Schaerbeek. Robert Darcy (1910 –1967), au gré des postes de son père, avait étudié à Lyon, au Conservatoire, puis à Roubaix avec Francis Bousquet et à Paris avec Paul Vidal et Pierre Monteux. A Bruxelles, il fit belle carrière, devenant violoncelle solo du nouvel Orchestre National de Belgique et gagnant plusieurs concours de composition (Bruxelles, Liège, Genève). Pour la nouvelle formation, Darcy arrange de nombreuses compositions et compose des œuvres originales, comme le Quatuor n°3 repris sur cet enregistrement. Il est imité par Jean Absil (Fantaisie rhapsodique op. 21), Henri Challan (Seguito intimo), et, bien sûr, le quatuor met aussi à son répertoire des pages existantes, comme les Deux pièces pour quatuor de violoncelles op. 89 de Joseph Jongen (1873 –1953), composé en 1929. Les recherches du quatuor TetraCelli ont aussi permis de dénicher, parmi les pages suscitées par la formation bruxelloise une œuvre d’Eduardo del Pueyo (1905 –1986), extraordinaire virtuose du piano qui fera de la Belgique sa seconde patrie et qui cultiva la composition en violon d’Ingres. C’était un ami de la famille Marsick. Les œuvres de Jongen, Darcy et del Pueyo représentent un bon résumé de ce que l’on pourrait appeler la “modernité modérée” bruxelloise. La capitale belge, sous l’impulsion de Paul Collaer, André Souris et Marcel Cuvelier, était dans l’entre-deux-guerres le réceptacle de toutes les avant-gardes, et les occasions ne manquaient pas d’applaudir Stravinsky, Bartok, Prokofiev, les Viennois, Milhaud, Honegger et tout ce que la création comportait de plus avancé. Dans ce vaste pétrin, les jeunes compositeurs faisaient leur marché un peu timidement et, dans les années trente, leurs œuvres faisaient en général plus penser à Ravel, à Zemlinsky, à Kodaly, au Hindemith néoclassique qu’aux tenants des langages les plus radicaux. Ce n’est pas diminuer leur valeur que de le dire, même si cela ne leur apporta qu’un intérêt poli de la part de ceux que n’intéressait que “le dernier bateau”, comme Collaer. On ne peut cependant qu’être séduit par la qualité d’écriture de Jongen (ce qui ne surprendra que ceux qui ne le connaissent pas, heureusement de plus en plus rares), de Darcy et de del Pueyo, ce grand beethovénien qui, en ses jardins d’Espagne qu’il a si bien célébrés, cultive un langage original et parfaitement adapté aux quatre instruments. Le quatuor TetraCelli, en reprenant à son compte ce legs oublié, ne manque pas de l’inscrire dans le temps présent. C’est ainsi qu’il a commandé au compositeur belgo- canadien Michel Lysight, vivant à Bruxelles, une nouvelle œuvre. L’Œuvre au Rouge (2019) est la deuxième pièce du compositeur faisant appel à cette formation instrumentale, la première étant Couleurs Noires. L’allusion à l’alchimie est claire, et s’incarne dans un cycle de variations possédant chacune un caractère marqué. L’arche se referme sur des transformations symboliques de l’introduction. Michel Stockhem, à ses chers anciens élèves . Le quatuor de violoncelles TetraCelli est né d’une double passion: le violoncelle et la musique de chambre. Depuis sa création il y a 8 ans, TetraCelli ambitionne de faire découvrir cette formation atypique et le potentiel sonore du registre du violoncelle. Pour ce faire, il peut compter sur la richesse, tant en quantité qu’en qualité, du répertoire hérité du Quatuor de violoncelles de Bruxelles qui a existé entre 1934 et 1939 (la guerre ayant séparé les quatre musiciens). Originales ou arrangées, ces nombreuses partitions uniques et inédites sont non seulement un reflet du monde musical belge mais également un patrimoine culturel précieux. Aujourd’hui, tout comme Robert Darcy dans les années 30, Cyril Simon continue le travail d’arrangement d’œuvres musicales afin d’explorer et de faire découvrir d’autres pièces, tout en mettant en avant la richesse de timbre du violoncelle. A l’instar de leurs prédécesseurs, TetraCelli veut aussi vivre dans son époque et n’hésite pas à commander ou à jouer des œuvres de compositeurs contemporains comme Eveline Causse, Adrien Tsilogiannis ou encore Michel Lysight que vous aurez le plaisir d’entendre sur ce CD. www.tetracelli.com ENGLISH In 1935, the cellist and conductor Paul-Louis Marsick formed the Quatuor de violoncelles de Bruxelles (Brussels Cello Quartet) with three dear friends. The group was together only briefly due to the onset of World War Two, but it gave numerous concerts in places such as Brussels, Liège and elsewhere. Paul-Louis Marsick, the soul of the quartet, was the son of Armand Marsick (who was the nephew of the renowned violinist, Martin-Pierre Marsick,) and Paola, Marquise Sampieri. Armand, an exceptional composer, headed the Athens Conservatory, where his most famous student was Dimitri Mitropoulos. Born in Athens in 1916, Paul-Louis grew up in Bilbao where his father had been appointed as the first director of the newly founded conservatory in 1921 –1922. In 1927, the family returned to Belgium. Although Armand taught in Liege, Paul-Louis grew up in Brussels. While there, he met the Darcy family, a French family residing in the Belgian capital; one of their sons, Robert, was a promising cellist. Under his influence, Paul-Louis swapped the violin for the cello and enrolled at the Brussels Conservatory under the tutelage of Jacques Gaillard, to whom Ernest Chausson’s Piece Op. 39 was dedicated. He very much admired his music history teacher, Ernest Closson, a major figure in the musical scene of Brussels, who took Paul-Louis under his wing and encouraged him to compose. Important influences on him include Fernand Quinet, Raymond Moulaert and Léon Jongen - a very distinguished group. Unlike others in his family, Paul-Louis was not a great virtuoso. As a performer, he devoted himself exclusively to chamber music. In 1935, he founded the Brussels Cello Quartet with his friends Fernand De Groot, Jan Vanderperren, and … Robert Darcy, his childhood friend from Schaerbeek. Robert Darcy (1910 –1967), as a result of his father’s various posts, studied in Lyon at the Conservatory, in Roubaix with Francis Bousquet, and in Paris with Paul Vidal and Pierre Monteux. In Brussels, he enjoyed a fine career as principal cellist in the newly established National Orchestra of Belgium and winning several composition competitions in Brussels, Liège, and Geneva. For this new cello ensemble, Darcy arranged numerous pieces and composed original works, such as the Quartet No. 3, which is featured on this recording. He was imitated by Jean Absil (Fantaisie rhapsodique Op. 21) and Henri Challan (Seguito intimo). Already existing works such as the Two Pieces for Cello Quartet Op. 89 by Joseph Jongen (1873-1953), written in 1929, were a part of the group’s repertoire. Furthermore, the TetraCelli Quartet unearthed a previously unknown work by Eduardo del Pueyo (1905 –1986), an extraordinary piano virtuoso who adopted Belgium as his second homeland and pursued composition in his free time. He was a friend of the Marsick family. The works of Jongen, Darcy and del Pueyo represent that which could be called the Weinberg“moderate with modernity” Dmitri Shostakovich of Brussels. and, The inBelgian the background, capital, under the influences of Paul Collaer,Weinberg’s André second Souris wife, and Olga Marcel Rakhalskaya Cuvelier, at was the receptivepremiere toof Shostakovich’savant-garde art produced betweenSymphony the No.