BRGM mi RIE DE CHAZEL0S-SUR-LYON 42140 CHAZELLES SUR LYON - tel (77) 54.20.20

VILLE DE CHAZELLES-SUR-LYm (¿G) PROSPECTION DES RESSOURS Bl EAU SOlJTERRAirE

ÉTUDE PHOTOGÉOLOGIQUE PRÉLIMINAIRE

EN VUE DE l'implantation

DES SONDAGES DE RECONNAISSANCE

Par G. GAGNIERE

81 SGf^ 523 RHA

BUREAU I RECHERCHES ffOUXiIQUES H MINIERES

SERVICE GEOLOGIQUE NATIONAL B.P. 6009 - 45060 ORLEANS CEDEX - tel (38) 63.80.01

SERVICE GEOLOGIQUE REGIONAL RHONE-ALPES B.P. 6083 - 69604 VILLEURBANNE CEDEX - tel (7) 889.72.02

LYON, AOÛT 1981 .;..'j; ï*

, VILLE DE CHAZELLES-SUR-LYON (42) PROSPECTION DES RESSOURCES EN EAU SOUTERRAINE ÉTUDE PHOTOGÉOLOGIQUE PRÉLIMINAIRE EN VUE DE l'implantation DES SONDAGES DE RECONNAISSANCE

^ 81 SGN 523 RHA

RESUME

Réalisée pour le compte de la MAIRIE DE CHAZELLES-SUR-LYON (42), l'étude photogêologique du territoire de cette coinmune, située à cheval sur les formations cristallines et cristallophylliennes, constitue la phase préliminaire de la prospection des ressources en eaux souterraines, qui devrait se poursuivre par la réalisation de sondages de reconnaissance.

Si ces travaux sont couronnés de succès, des pompes à chaleur seront mises en place aux établissements PATAY, c'est le premier but re¬ cherché. Accessoirement, le second but poursuivi est la recherche d'une ressource complémentaire ou de substitution pour l'alimentation en eau potable de Chazelles, qui a actuellement recours aux eaux superficielles, procédé classique en pays cristallin et cristallophyllien.

Dans la région de Chazelles, la fracturation, dif ficile à mettre en évidence, apparemment peu développée et essentiellement fermée, ne perraet pas d'espérer obtenir de forts débits, malgré des conditions climatiques relativement favorables.

Un sondage de reconnaissance, de 40 à 80 m de profondeur au niveau des établissements PATAY, devrait permettre de recouper toute la frange d'altération et d'atteindre le granite sain ; le débit escompté ne saurait dépasser 10 m^/h, chiffre maximal enregistré dans le Massif Central ; un débit de quelques centaines de litres/heure n'est pas exclu.

Interlocuteur de la Mairie de Chazelles-sur-Lyon : le Conseiller municipal délégué au service des Eaux M. M. DIGONNET

Ingénieur du SGR/RHA responsable de l'étude M. G. GAGNIERE Dessin M. J.F. RIEUX

Secrétariat Mme S. BELLON

Ce rapport contient : 13 pages de texte, 1 figure et 1 annexe. - 1 -

TABLE DES MATIERES

1 - INTRODUCTION 2

1.1 - MODALITES ADMINISTRATIVES 2

1 .2 - BUT DE L'ETUDE 2

1.3 - OBJET DU RAPPORT 2

2 - CONTEXTE^GEOLOGIQUE^Dy^SITE^DE^CHAZELLES 3

^ " SI212ii2tOiil=DES^TERRAINS^CRISTALMNS^ET^CRISTALLgPHYL^^ 5

3.1 - PRINCIPE D'ALTERATION DES ROCHES CRISTALLINES ET

CRISTALLOPHYLLIENNES 6

3.2 - ECOULEMENT DANS LES ROCHES CRISTALLINES ET

CRISTALLOPHYLLIENNES 8

3.3 - RECHERCHES D'EAU DANS LES REGIONS CRISTALLINES ET CRISTALLOPHYLLIENNES 8

^ - DOCyMENTATigN^-^TRAVAUX^ANTERIEURS^DANS^LA^REGION^DE CHAZELLES 10

5 - TECTONIgUE^LgCALE^ET^PHOTO^INTERgRETATION 10

6 - gARTICULARITES^DU^SITE^DE^CHAZELLES 11

7 - CONCLUSION - 13

Fig. 1 : Schéma hydrogéologique

Annexe : Coupes géologiques et essais de débit des forages de Sainte-Foy-1 'Arg entière et 15 - 2 -

1 - INTRODUCTION

1.1 - MODALITES ADMINISTRATIVES

L'étude photogéologique du secteur de Chazelles-sur-Lyon (42) a

été effectuée par le Service géologique régional RHONE-ALPES du BUREAU DE

RECHERCHES GEOLOGIQUES ET MINIERES, à la demande de la Mairie de cette ville (lettre de commande du 16 juin 1981).

1.2 - BUT DE L'ETUDE

Cette étude correspond à la phase préliminaire de travaux de pros¬ pection visant à reconnaître les ressources en eau souterraine de la commune de Chazelles, jusqu'alors ignorées et considérées a priori comme insuffisantes puisque l'alimentation en eau potable est assurée par le barrage de Gimond.

Le but de l'étude, et des sondages de reconnaissance éventuellement transformables en forages d'exploitation, est d'une part de permettre la mise en place de pompes à chaleurs aux Etablissements PATAY, d'autre part de cons¬ tituer un apport complémentaire (ou une ressource de substitution) pour l'ali¬ mentation en eau potable de la commune de Chazelles.

1.3 - OBJET DU RAPPORT

A partir de la consultation de la documentation disponible et de l'étude des photographies aériennes, ce rapport devrait répondre aux ques¬ tions :

- Peut-on faire un forage avec quelques chances de succès dans le périmètre, des Etablissements PATAY à Chazelles ?

- Où peut-on faire des sondages de reconnaissance visant à l'alimentation en eau potable de la commune de Chazelles ?

On est en effet amené à dissocier ces deux problèmes, parce qu'ils revêtentfdès.;aspects trës différents : pour la mise en place de pompes à chaleur, l'importance du débit est primordiale ; pour l'alimentation en eau potable, un forage au droit d'une agglomération comme Chazelles est diffici¬ lement concevable, compte tenu du contexte géologique. - 3 -

2 - CONTEXTE^GEOLOGIgUE^DU^SITE^DE^ÇHAZELLES (cf planche 1)

Située dans la partie nord-ouest des Monts du Lyonnais, à l'extrémité sud-ouest du chaînon d'Aveize, entre la Brévenne et la Coise, la ville de Chazelles est pratiquement à la limite des bassins de la et du Rhône, autrement dit proche de la limite de partage des eaux.

En fait, si la Brévenne et la Gimond, affluent de la Coise, sont paral¬ lèles et coulent en sens opposé, Chazelles se trouve plus précisément entre l'Anzieux, affluent de la Loire, et la Gimond, et appartient donc en fait au bassin de la Loire.

Géologiquement, les Monts du Lyonnais font partie de la bordure orientale du Massif Central, pénéplaine antétriasique, fortement relevée, basculée et faillée durée les temps tertiaires, et plus ou moins disséquée depuis par l'érosion.

L'orientation des reliefs et du réseau hydrographique selon la direction varisque SW-NE des plissements hercyniens est flagrante ; en effet, une puis¬ sante série métamorphique plissée suivant cette direction constitue princi¬ palement les Monts du Lyonnais.

Plus précisément, la série du Lyonnais est un ensemble méso et catazonal d'assises gneissiques et micaschisteuses , s 'ouvrant en son axe sur un coeur anticlinal granitique.

La ville de Chazelles est à cheval sur deux formations :

- au Nord, les formations métamorphiques représentées par des gneiss oeillés (métagranites) qui ont un faciès très feldspathique, isogranulaire, à deux micas, plus ou moins rubanné, aux lits micacés souvent plissotés in¬ tensément. - au Sud, les formations migmatiques représentées par des anatexites leucocrates à cordiérite, le passage entre les deux formations étant progres¬ sif. Ces anatexites claires sont des roches hétérogènes dans lesquelles se FIG. i

E DE CHAZELLES '/LYON MAIRI

ETUDE DES RESSOURCES EN EAU SOUTERRAINE

SCHEMA HYDROGEOLOGIQUE

y^ US terramscristalfins du lyonnais (d'après

[!T|[T| Mz-M^ finatexites

\77'^m ùs-Oi G^^i^^

ZZ7^- ySérie de ia Brévenne

S/-éphanien

Um'te de bassin versant

/Ixe tectonique suppose

Rfv.ère temporaire -permanente

Site de forage proposé

Accident majeur

81 SGN 523 RMfi - 5 -

trouvent associés, de façon plus ou moins intime et en pourcentage variable, d'une part un matériel à tendance grenue, à biotite et cordiérite dispersées, d'autre part un matériel plus ou moins folié, à cloisons de biotite et silli¬ manite, plissotés ou nébulitiques.

3 - HYDROGEOLOGIE^DES^TERRAINS^CRISTALyNS^ET^CRISTALL

Les terrains cristallins (cas des anatexites) et cristallophylliens (cas des gneiss) sont considérés comme pauvres, voire dépourvus de ressources en eau. Aussi l'alimentation est-elle souvent assurée par le captage d'eaux su¬ perficielles ; tel est le cas de la ville de Chazelles, alimentée depuis 1890 par le barrage de la Gimond situé à 4 km à l'E. NE à vol d'oiseau de l'agglo¬ mération.

Cette provenance relativement lointaine de l'eau distribuée, pour béné-. fique qu'elle soit à l'ensemble des communautés desservies, n'est pas sans inconvénient et, en particulier, les problèmes de traitement entraînent un coût relativement élevé du mètre cube.

La question est donc posée de savoir s'il est possible, compte tenu des moyens techniques dont on dispose actuellement, de trouver une ressource ex¬ ploitable à moindre frais, ressource dont on peut supposer la présence, puisqu'il existe d'anciens puits qui ont autrefois alimenté certaines mai¬ sons de Chazelles.

Dans ce secteur, et spécialement sous la ville de Chazelles, dans les formations métamorphiques et migmatiques, il y a donc emmagasinement et cir^ culation d'eaux souterraines, ce qui ne peut se concevoir que si la roche est fissurée ou altérée.

Il ne faut cependant pas attacher à la tradition orale trop d'importance, un débit de 3 m^/h correspond à une ressource autrefois jugée inépuisable (puits de l'ancienne bascule dans la Grand'Rue, puits près de l'hôpital, etc.) - 6 -

3.1 - PRINCIPE D'ALTERATION DES ROCHES CRISTALLINES ET CRISTALLOPHYLLIENNES

Pour mieux comprendre les écoulements en milieu cristallin et cristallophyllien, il est utile au préalable de s'attarder sur le principe d'altération de ce type de roche, car c'est dans la partie altérée seulement que se produisent les écoulements.

Sous l'action du climat, ces roches subissent une altération mé¬ téorique qui va les transformer, au stade final, en un mélange plus ou moins hétérogène de sables et d'argiles (arènes) connu dans la région sous le nom de gore.

Schématiquement, on peut dire que l'altération consiste en une hydrolyse profonde des minéraux, dont l'importance et les vitesses vont dé¬ pendre de nombreux facteurs : composition minéralogique de la roche mère, taille des minéraux, conditions chimiques du milieu, conditions de drainage, hauteur de pluie, durée des saisons pluvieuses, nature du couvert végétal, présence ou absence dé fractures ou de fissures de retrait, etc.

Entre le stade de la roche saine et le gore, on retrouve tous les stades d'évolution de l'altération. C'est ainsi que l'on observe théorique¬ ment de bas en haut :

- au-dessus du granite sain et en contact irrégulier avec lui, une zone de roche saine, mais avec fissures plus ou moins altérées.

- une zone d'altération sensu stricto, friable, où la fissuration se poursuit jusqu'aux plans de clivage des feldspaths et du quartz, aboutissant à un véritable délitement de la roche. Des parties de roche saine (nucleus) subsistent au milieu de la masse altérée.

- une zone d'arènes grenues ou la structure de la roche est détruite sans que les minéraux essentiels, quartz et micas, soient cependant altérés, si ce n'est à la surface des grains. - 7 -

- une zone d'altération argileuse où tous les minéraux, à l'excep¬ tion d'une partie des grains de quartz, sont altérés et transformés en argile.

En fait, la puissance de chacun des horizons n'est pas définie, ils peuvent être plus ou moins développés.

ZZZZZZZZZZI.

»--:

.. H- + + + Granite sain

Van/fe sain à fissurzs altérées

Grar.'ze altéré à nucleus tie rocfie sainei

enes oa rzre

Limite inférieure de circulation des eaux !

Zone de fractursnsa intense

COUPE SCHEmTIQUE MONTRANT LE PROCESSUS d'altération de roches CRISTALLINES - 8 -

3.2 - ECOULEMENT DANS LES ROCHES CRISTALLINES ET CRISTALLOPHYLLIENNES

Les roches cristallines ou métamorphiques à l'état sain présentent une porosité nulle ou négligeable. On dit même que ce sont des roches imper¬ méables, sans aquifère. Il y a donc un niveau au-dessous duquel il serait vain de persister à rechercher de l'eau. La limite, on le voit sur la coupe, est située à la base de la zone formée de roches fraîches à fractures géné¬ ralement altérées. Au-dessus, les roches sont plus ou moins perméables, perméabilité d'interstice dans la zone de roche altérée et dans les arènes.

Dès lors, une partie des eaux pluviales va pouvoir s'infiltrer et s'écouler lentement, selon la ligne de plus grande pente, vers le fond des vallées, qui constitue le niveau de base de l'appareil aquifère. A partir d'une certaine surface de drainage, la section perméable du fond de vallée ne peut plus absorber le volume d'eau drainé et apparaissent les écoulements de surface qui iront grandissant avec l'augmentation du bassin versant.

3.3 - RECHERCHES D'EAU DANS LES REGIONS CRISTALLINES ET CRISTALLOPHYLLIENNES

La stratégie découle des considérations énoncées ci-dessus : il faut localiser les zones fissurées perméables en relation avec un domaine altéré suffisant, vis à vis duquel elles joueront le rôle de drain privilégié.

La difficulté de l'étude est de relever le plus précisément possible le réseau de fractures ouvertes qui affectent la roche, de localiser sur le terrain la fracture sélectionnée, et de recouper la fracture par le forage.

Le relevé des fractures s'effectue par examen stéréoscopique des photographies aériennes.

La topographie tourmentée, les aires cultivées, le nombre restreint d'affleurements et la végétation, ne facilitent pas le tracé des fractures ; à cela s'ajoutent les zones urbanisées où tout est oblitéré et compliqué par déblais et remblais donnant une morphologie artificielle nécessitée par les constructions. - 9 -

Quant aux zones d'altération ayant une certaine puissance, elles sont trës difficiles à déterminer faute de sondages, une frange d'altération continue recouvrant l'ensemble du secteur.

Pour être productif, le système de fractures dont la direction laisse supposer l'ouverture, doit avoir une longueur de plusieurs hectomètres, drainer une aire de l'ordre de 1 km^, collecter des fractures afférentes ouvertes, et, dans le cas optimal, recouper une zone d'alimentation (cours d'eau perenne, base du système aquifëre) .

Les zones topographiquement très accidentées ne sont pas favorables : la division de la ressource entraîne une minoration des débits ponctuels et le problème de leur pérennité.

Il faut éviter les bords de plateaux, les fonds de gorges encaissées 'lr. et les crêtes ; or,. Chazelles se trouve précisément sur une crête à la cote 600, entre l'Anzieux et la Gimond dont les lits avoisinent 540 m d'altitude à ce niveau de leurs cours. Les crêtes correspondent aux lignes:, de partage des eaux superficielles ; souvent, en terrain cristallin ou cristallophyllien, bassin versant hydrographique et bassin hydrogéologique (drainage des eaux souterraines) ont les mêmes limites, d'où une recherche d'aires de drainage suffisamment éten¬ dues compte tenu des conditions climatiques.

Les zones basses ne donnent pas pour autant toujours de bons résultats.

Un vallon à fond plat est l'indice d'un couloir entre deux failles : le couloir est souvent envahi par l'altération qui imperméabilise le système fissuré. Le forage doit être implanté légèrement à l'extérieur du couloir, c'est'-à-dire près de la base du talus bordant le bas fond.

Une. faille simple est marquée par une vallée en V à fond étroit et rectiligne ; le forage sera situé au fond de la vallée.

Il faut éviter les failles de direction favorable mais dont la lon¬ gueur et la largeur sont trop grandes : envahies par l'altération, elles sont colmatées. - 10 -

Des travaux miniers ont entaillé par tranchées la zone superficielle altérée dans la vallée de l'Anzieux ; au lieu-dit Pierres Blanches, une structure S.SW-N.NE a été reconnue, mais on est là en fond de vallée, à la cote 450, situation très différente de Chazelles.

D'autres travaux, au Sud de Sainte-Foy-1 'Argentière, ont reconnu une structure W.Nli-E.SE. Ils ont été considérablement gênés par des "venues d'eau", mais on est là en bordure de la vallée, à la cote 500 environ, dominée par le chaînon d'Aveize qui dépasse localement 800 m d'altitude.

Par contre, les travaux de recherche d'eau exécutés à la demande de la com-, mune de , dans le secteur du Crêt Malherbe, dans des terrains analogues à ceux que l'on trouve à Chazelles, n'ont pas été couronnés de succès, bien que les tranchées aient recoupé des zones fracturées.

Quant aux anciens puits de Chazelles, leurs débits sont, comme leurs pro¬ fondeurs, très variables ; ce qui témoigne de l'irrégularité de constitution et d'épaisseur de la frange d'altération.

Il a paru intéressant' de joindre en annexe deux documents concernant des sondages exécutés au marteau fond de trou, l'un dans les grès du Houiller

à Sainte-Foy-1 'Argentière, où, pour une profondeur de 125 m, le débit obtenu ' est de 2,2 m^/h avec 18 m de rabattement, l'autre dans un filon de microgranite à Villemontais, à l'Ouest de , où, pour une profondeur de 40 m, le débit obtenu est de 1 m^/h avec 19,5 m de rabattement.

5 - TECTONIgUE^LOCALE^ET^PHOTO^INTERPRETATION (df planche 1)

Les plis des Monts du Lyonnais axés au Nord-Est, à noyau anatexique, dis¬ symétriques, montrent un déversement vers le Sud-Est ; le déversement va parfois jusqu'au charriage franc, en plis couchés accidentés de cisaillements qu'expri¬ ment des zones mylonitiques conformes. Cette première direction nord-est est hercynienne . - 11 -

La seconde direction subméridienne est proprement tertiaire, c'est celle de la faille bordière de la plaine de Montbrison, dislocation majeure dont on retrouve des "témoins" dans la région de Chazelles.

L'interprétation des photographies aériennes du secteur de Chazelles per¬ met de mettre en évidence 'des "familles" de directions que l'on peut mettre en parallèle avec celles observées dans le Forez, soit du côté occidental de

la plaine de Montbrison :

1°) Direction N-S à sub-méridienne (± 20°), direction tertiaire, de fractures fermées, sans altération, stériles.

2°) Direction N 45 à 75°, varisque, ayant subi le contrecoup de l'orogenèse alpine, se traduisant par une compression, d'où des fractures fermées, avec altération, généralement stériles. r

3°) Direction N 110 à 165°, décrochements, en décompression ou en disten¬ sion, d'où fractures ouvertes, pouvant être productives (Ste-Foy-1' Argentière) ."

6 - PARTICULARITES^DU^SITE^DE^CHAZELLES

La ville de Chazelles se trouve, du point de vue morphologique, sur une crête, et, du point de vue tectonique, sur un croisement de fractures.

Sur cette crête, à 600 m d'altitude, la ville domine les vallées de l'An¬ zieux, à plus de 1,5 km au Nord-Ouest, et de la Gimond, à environ 1,5 km au Sud-Est, vallées dont le fond constitue le niveau de base de l'appareil aqui¬ fère, soit à la cote 540 au droit du site.

La multiplicité des accidents a certainement entraîné une altération en profondeur, localisée. Cependant, les observations que l'on a pu effectuer dans les carrières anciennes, ne montrent ni pénétration de cette altération ni ouverture franche des fractures ; la présence d'un film rouille sur les plans de fracturation est cependant un indice de circulation d'eau, mais té¬ moigne également d'un processus d'altération colmatante. - 12 -

Dans de telles conditions, la délimitation des bassins de l'Anzieux et de la Gimond ne saurait être précisée au droit de Chazelles, mais quoi qu'il en soit, l'aire d'alimentation est a priori très limitée (l'urbanisation la diminue par les surfaces imperméabilisées, toits, chaussées, parkings, etc.).

Si l'on considère la hauteur moyenne annuelle de pluie efficace (fraction des précipitations météoriques qui alimente ruissellement et infiltration) , elle est comprise entre 250 et 300 mm dans la région de Chazelles ; le débit par km^ est de l'ordre de 9 1/s, mais la fraction récupérable risque de n'être que de l'ordre de 10 à 20 %, compte tenu du contexte géomorphologique.

Que Chazelles soit, d'aprës certains habitants, une ville "humide", ne signifie pas obligatoirement qu'il y ait là une ressource en eau exploitable. La partie supérieure de la frange d'altération, localement plus épaisse à la faveur de fractures de décompression, a peut-être été "lessivée", c'est-à- dire débarrassée d'une partie de l'argile de décomposition, ce qui a permis la constitution d'une ou de plusieurs nappes perchées, dont le mur correspond à l'horizon d'arène argileuse.

La possibilité de passage d'une fracture dans le périmètre des établis¬ sements PATAY apparaît sur les photographies aériennes, mais elle n'a pu être confirmée sur le terrain ; en zone urbanisée, l'interprétation des photogra¬ phies est extrêmement aléatoire à cause des déblais et remblais, les obser¬ vations de terrain sont pratiquement impossibles, de même que l'utilisation des méthodes géophysiques .

Le recours aux sondages de reconnaissance est alors la seule méthode d'investigation. L'ouverture de tranchées type prospection minière est exclue.

Devant l'impossibilité de localiser exactement le passage des accidents, un sondage peut être implanté dans le périmètre des établissements PATAY, au Nord-Ouest si possible, sondage d'une profondeur de 40 à 80 m. - 13 -

On ne saurait établir de prévisions fondées ni sur la profondeur, ni sur le résultat ; il est cependant certain que l'on ne saurait se contenter de prospecter a priori les 40 premiers mètres, et, si une fracturation encore importante affecte des horizons situés au-dessous de 60 m, les résultats ris¬ quent d'être intéressants.

Cependant, l'exploitation d'une nappe située sous la ville, pour une alimentation en eau potable, risque de poser de graves problèmes d'hygiëne, c'est pourquoi d'autres sites ont été envisagés :

- à l'amont du Moulin de Berry, sur la Gimond, une fracture NW-SE pourrait être localisée avec précision par sondages électriques (le voisi¬ nage d'une ancienne carrière, aujourd'hui totalement remblayée par transfor¬ mation en dépôt d'ordures, doit être signalé).

- les cours des ruisseaux des Egouts et des Calles suivent apparemment des axes tectoniques parallèles, leurs eaux correspondent au drainage de

Chazelles ; elles risquent de contaminer, par rèalimentation induite, une éventuelle nappe en arène.

- le point 566, au Nord de Chazelles, intéressant par le croisement de deux fractures, est proche d'habitations (Les Rampeaux) et ne draine qu'une aire peu étendue.

7 - CONCLUSION

L'étude des photographies aériennes du secteur de Chazelles révèle un "système tectonique" peu ouvert appartenant au Massif Central, présentant apparemment des analogies avec ceux du Forez et des Limagnes.

La -position élevée de la ville de Chazelles réduit considérablement les chances de réussite d'une prospection des ressources en eau souterraine. Celles-ci apparaissent comme essentiellement divisées, d'où la dispersion de l'ancien habitat.

Qu'"il y ait de l'eau sous Chazelles, même beaucoup d'eau", expressions - 14 -

entendues sur le terrain, est possible, mais toute eau souterraine n'est pas exploitable.

La fracturation qui affecte ce secteur ne présente ni un fort degré d'intensité (il n'a pas été rencontré de zone véritablement broyée, avec de multiples fissures, diaclasés, etc. ), ni un degré d'ouverture remarquable.

Cette compacité se traduit dans la morphologie : Chazelles est située sur une crête.

On ne saurait espérer rencontrer des débits perennes supérieurs à 10 m^/h, c'est du moins ce que l'on peut prévoir en se fondant sur les résul¬ tats acquis jusque là dans le Massif Central : cette conclusion sera néanmoins tempérée par l'absence de données concernant l'hydrogéologie de ce secteur ; il n'existe en effet, à notre connaissance, aucun inventaire des points d'eau, le recours aux eaux superficielles a jusque là résolu les problèmes d'alimentation. - 15 -

ANNEXE coupes geologiques et essais de debit des forages de sainte-foy-l'argentière et villemontais - 16 -

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