Siège De Québec
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JOURNAL DU SIÈGE DE QUÉBEC DU 10 MAI AU 18 SEPTEMBRE 1759 PUBLIE ET ANNOTE PAR AEGIDIUS FAUT EUX Bibliothécaire de Saint-Sulpice QUÉBEC 1922 JOURNAL DU SIÈGE DE QUÉBEC DU 10 MAI AU 18 SEPTEMBRE 1759 PUBLIE ET ANNOTÉ PAR AEGIDIUS FAUTEUX Bibliothécaire de Saint-Sulpice QUÉBEC 1922 deux cents exemplaires non mis dans le commerce No..M>. i -ri -7 JOURNAL DU SIÈGE DE QUÉBEC DU 10 MAI AU 18 SEPTEMBRE 1759, ANNOTÉ PAR AEGIDIUS FAUTEUX, BIBLIOTHÉCAIRE DE SAINT- SULPICE Le Journal inédit du siège de Québec que nous publions ci- après n'a pas besoin d'une longue introduction. Par le seul fait qu'il se rapporte à l'événement le plus important peut-être de toute notre histoire, sa publication paraîtra amplement justifiée. C'est un témoignage de plus ajouté à ceux que nous possédions déjà sur la fin du régime français, et nous ne pouvions pas encore nous plaindre d'en posséder trop. Les historiens n'ont pas fini d'assembler la documentation complète et sûre qui leur permettra enfin de faire revivre dans toute sa réalité le drame de la Guerre de Sept ans, si singulièrement entremêlé de gloire et de honte, et de partager équitablement entre tous ses acteurs la louange et le blâme. Sur les opérations militaires du siège de Québec les renseignements sont assez abondants, grâce aux nombreux officiers qui ont éprouvé le besoin ou cédé au penchant naturel d'écrire leurs mémoires, soit pour leur justification personnelle, soit pour l'édification de leur progéniture. Ce que nous avons besoin de mieux connaître, c'est l'état d'âme bourgeois, les vicis situdes de la vie d'assiégé. A ce point de vue, l'on nous a déjà donné les très intéressants journaux de Jean-Claude Panet et du curé Récher, mais c'est encore trop peu. Ces journaux, écrits par des non combattants, ne nous instruisent peut-être pas autant que les mémoires militaires, sur les événements principaux, leur raison d'être et leur portée, mais, en revanche, ils nous appren nent une foule de détails intérieurs, par ailleurs négligés et dont la somme totale aboutit finalement à une compréhension de la situation plus exacte et plus sûre. Dans ce genre, nous croyons que le présent Journal du siège de Québec est un des plus précieux qui aient encore été mis au jour. Il se recommande par l'abon dance du détail, par l'exactitude de l'information et par la saga cité du jugement. La note personnelle y est particulièrement apparente. Parmi toutes les relations qui ont été conservées sur la même période, nous n'en connaissons pas qui soient écrites 4 d'un style aussi alerte et qui nous donnent aussi vivement l'im pression d'assister à l'agonie du Canada français. Malheureusement, nous n'avons pu réussir jusqu'ici à lever le voile d'anonymat qui recouvre ce Journal. Malgré plusieurs années de patientes recherches, il nous a été impossible d'en découvrir l'auteur. Le manuscrit original provient des Archives du Séminaire de Notre-Dame et appartient aujourd'hui à la Bibliothèque Saint-Sulpice. Depuis combien de temps dormait- il dans les voûtes du Séminaire, lorsqu'il en a été tiré ? Per sonne n'a jamais pu nous l'apprendre. Il se peut que ce soit depuis un temps relativement récent. M. l'abbé Faillon qui, vers le milieu du siècle dernier, a si consciencieusement fouillé toutes nos archives, aurait difficilement laissé passer inaperçu un document de cet intérêt. Or, il ne paraît pas l'avoir connu, car nous n'y voyons de référence d'aucune sorte dans les copieuses notes encore inédites qu'il a assemblées pour la continuation de son Histoire de la colonie française, de 1673 à 1830. Il y a quel que temps, le hasard nous mettait en face d'une lettre de l'ho norable Louis-Joseph Papineau, écrite vers 1857, et adressée à Mme Forbes, du village de Carillon. M. Papineau y remerciait Mme Forbes de lui avoir communiqué un manuscrit intitulé : Journal du siège de Québec. Ne serait-il pas intéressant de savoir ce qu'était ce Journal du siège de Québec, communiqué, vers 1857, à M. Papineau ? Il ne s'agit très probablement pas du Journal de Panet ni du Journal du curé Récher, qui ont été publiés depuis, mais dont la provenance est par ailleurs connue. Ne serait-ce pas tout simplement le Journal que nous publions aujourd'hui et dont le manuscrit, après avoir été rendu à sa pro priétaire par le seigneur de Montebello, aurait pris le chemin de Notre-Dame ? Il était au moins permis de le supposer et nous avons fait des démarches du côté de Carillon dans l'espoir de retrou ver les traces du mystérieux manuscrit et, par suite, de son auteur. Nous n'avons pu trouver aucun membre de la famille Forbes en mesure de nous renseigner et notre enquête est restée infruc tueuse. Le texte même du Journal ne nous apprend que bien peu de chose sur la personnalité de l'auteur, et pas assez pour recon- 5 naître son identité. Ce qui apparaît certain, c'est que Fauteur était ou un écrivain de la marine ou un commis aux écritures. Il nous apprend lui-même qu'il était employé au magasin du Roi à Québec, mais sans préciser en quelle qualité. Avec deux autres petits détails, le premier sur sa famille et le second sur ses agissements pendant le siège, c'est à peu près tout ce qu'il nous a laissé comme signalement pour le dépister. A l'aide de ces faibles indices, nous avons cru pendant un assez long temps avoir recon nu notre auteur en la personne de François-Joseph De Vienne, garde-magasin du roi à Québec, mais un examen plus minutieux du contexte nous a depuis convaincu que nous faisions fausse route. En vérité, le manuscrit original ne nous fournit plus qu'une seule autre indication, en dehors de son texte même, et nous devons avouer que cette indication est tellement problématique qu'il est presque puéril d'y faire le moindre fondement. Sur le plat intérieur de la couverture du manuscrit, nous lisons ce nom qui semble d'une écriture ancienne, contemporaine même du Journal : Berthelot. Il y a toutes les chances que ce ne soit que le nom d'un des successifs propriétaires du manuscrit, mais est-il, d'un autre côté, tout à fait impossible que ce soit le nom de l'auteur ? M. Pierre-Georges Roy, qui n'a pu se résoudre aussi facilement que l'éditeur à écarter François-Joseph De Vienne, nous assure qu'il n'y avait, en 1759, aucun Berthelot susceptible d'être l'auteur de ce Journal du siège de Québec, d'après les conditions qu'il exige. Cependant, nous constatons la présence à Québec, en 1758, d'un Berthelot employé au bureau du Domaine. Le même Berthelot ne peut-il pas avoir été trans féré, l'année suivante, au magasin du roi ? Mais l'hypothèse, on le voit, s'appuie sur une base bien fragile, et nous ne la donnons que pour ce qu'elle vaut. Quoi qu'il en soit, le Journal du siège de Québec, ci-après publié, n'en reste pas moins avec son mérite intrinsèque et, même anonyme, nous croyons qu'il est encore une contribution pré cieuse à notre littérature historique. AEGIDIUS FAUTEUX 6 JOURNAL DU SIÈGE DE QUÉBEC DU 10 MAI AU 18 SEPTEMBRE 1759 1759 May 10.—Arrivée de Monsieur Bougainville (1), colonel des troupes venant de France. 13.—Arrivée du navire la Chêzine (2), capitaine, le Sieur Duclos Guillot (3). 17.—Arrivée de la frégate le Machault (4), capitaine le Sieur Canon (5). Le navire le Maréchal de Senectère (6), capitaine le Sieur de Grand Rivière (7). Le navire l'Angélique (8), capitaine le Sieur Grammond. Le navire la Manon (9), capitaine le Sieur Martin Mimbielle (10) Le navire le Bienfaisant (11), capitaine le Sieur Courval (12). Le navire St. Augustin (13), capitaine De Balles (14). Le navire l'Elisabeth (15), capitaine le Sieur Brecheau (16). Le navire la Toison d'or (17), capitaine le Sieur Joseph Marchand (18) Le navire la Vénus (19), capitaine le Sieur Carbonnelle. Le navire les 4 Frères, capitaine le S.. (20). Le navire l'Amériquain capitaine le Sieur de Louche (21). Une prise angloise. 18.—Le navire le Swinton (22), capitaine le Sieur Guyon (23). 19.—La frégate du Roy l'Atalante (24), capitaine M. Vauclin (25), capitaine de brûlots. La flute (26) du Roy la Pomonne (27), capitaine M. Sauvage, lieutenant de frégate. " 22.—La flute du Roy, la Pye, capitaine le Sieur Duvilliers (28). Suivant la déposition de quelques prisonniers faits du côté de Carillon, il ne nous est plus permis de douter que les Anglois n'eussent formé le dessein de nous attaquer par mer et par terre ; en conséquence de ces instructions Monsieur le Marquis de Montcalm, lieutenant général des armées du Roy s'est rendu ce jourd'huy en ville, ayant descendu de Montréal (29). 23.—Arrivée du navire l'Amitié (30), capitaine le Sieur Voyer (31). Le navire le Soleil Royal (32), capitaine le Sieur Duffis Charet (33). Le navire le duc DeFronsac (34), capitaine le Sieur le Villeurs (35). La flute du Roy la Marie, capitaine... (36). Le navire le Colibry (37), capitaine... (38). 24.—Un courier expédié par M. Aubert (39) qui est en observation en bas, nous a rapporté qu'il y avoit 11 vaisseaux et frégates angloises (40) qui avoient paru le 19 du courant à St. Barnabe, et le dit courier rap porte qu'en venant icy il en avoit compté 14, dont 2 petits batteaux, 7 on supose que c'est quelques prises qu'ils ont faites depuis qu'il sont en rivière ; ils étoient alors à l'Isle Verte distante d'icy d'envi ron 35 lieues.