L'église de Saint-Martin-en-Gâtinois maçonnerie du chœur. La voûte en arc brisé porte pierres tombales dont les inscriptions sont également la marque du roman. effacées. L'église est l’une des 57 églises du diocèse placée La nef a été remaniée, probablement en 1790. Dans la nef, près du chœur, une belle pierre sous le vocable de Saint-Martin. Elle a été plafonnée et à la place des baies tombale sous laquelle repose Pierre Midot, mort L'édifice actuel a pris la suite d'une très ancienne romanes, on a percé de larges fenêtres. en 1579. Celui-ci, qui pouvait être le fermier du chapelle construite en 1120 devenue église Dans l'angle nord-ouest de la nef subsiste un seigneur du lieu, a fait don à l'église de terres et paroissiale en 1271. bénitier très ancien qui pourrait être du XIIIe de prés, à charge pour le curé de dire une messe L'architecture générale de l'église rappelle ces siècle. pour le repos de son âme tous les vendredis de

édifices construits selon le style roman, en l'année. Une pierre gravée scellée dans le mur Bourgogne, jusqu'à la fin du XIIIe siècle. Statuaire extérieur de l'église côté sud, rappelle cette

Les guerres civiles du XVIe siècle et les guerres donation. Dans les chapelles latérales du transept, deux étrangères du XVIIe qui ont ravagé le Val de statues: côté sud, à droite, une Vierge à l'enfant, Vitraux et peintures Saône, ont causé des dégâts importants à l'église côté nord, à gauche, un évêque bénissant, peut- de Saint-Martin. Après leurs réparations, certaines être saint Claude (?). Ces deux statues sont du Dans le chœur le vitrail de la grande baie parties ont perdu leur caractère d'origine. XIXe. montre saint Martin « couronné au cours d'une Un dernier remaniement intervenu en 1790, Dans la nef, du côté nord, on trouve la statue de messe, par le globe d'or de la terre ». Ce vitrail « enleva au bâtiment - selon l'abbé Bandet, auteur saint Louis, tenant la couronne d'épines pour date des années 1850/1855. Le petit vitrail de la d'une notice sur Saint-Martin - son caractère et sa laquelle il fit construire la Sainte-Chapelle à Paris, face nord, présente des dessins géométriques beauté sous le rapport monumental ». la statue de la Vierge de Lourdes (apparitions en (cercles enlacés) qui rappellent l'art cistercien. Les murs ont été recouverts d'un enduit qui fit 1858), puis celle de saint Joseph portant l'Enfant Les baies lancéolées du transept contiennent disparaître des peintures murales remontant à Jésus. Dans le fond de la nef, le curé d'Ars. également des petits vitraux à dessins l'origine de l'église. Dans la nef, des baies Remontant le côté sud de la nef, nous trouvons géométriques. élargies ont remplacé les ouvertures romanes. sainte Marguerite-Marie Alacoque, moniale à Dans la nef, côté nord, on voit un vitrail gémellé À une époque récente, les piliers massifs du Paray-le-Monial, montrant le Cœur Sacré de Jésus (double), oeuvre du maître-verrier Goetschel, de transept ont été entourés d'un coffrage en ciment. qui lui apparut en 1675, puis sainte Thérèse de Pierre de Bresse, qui l'a posé au début des années En 2011, les murs extérieurs ont été recouverts l'Enfant Jésus, carmélite à 16 ans, le Sacré- 2000. Deux autres vitraux répètent, de façon plus d'un nouvel enduit et les briques du clocher ont Coeur, sainte Jeanne d'Arc, canonisée en 1920. colorée, les dessins géométriques observés dans le été rendues apparentes. L'édifice, ainsi réhabilité, Enfin sur la face ouest du transept saint Antoine chœur. Ces deux vitraux sont du XIXe. a retrouvé extérieurement sa fraîcheur primitive. de Padoue. Sur le mur sud de la nef, les baies rectangulaires Au-dessus de la grande porte d'entrée, une statue ouvertes en 1790, abritent de grands vitraux, Visite intérieure équestre de saint Martin, saint patron, qui oeuvres du maître-verrier châlonnais Joseph pourrait être du XVIIIe… Le chœur a conservé son caractère roman. La Besnard qui les a posées ici en 1888. L'un Le chemin de croix, offert par les paroissiens, a voûte s'étant sans doute effondrée, on construisit représente l'ange gardien, (angelus custos), été installé en 1847. des ogives pour consolider la nouvelle voûte. l'autre, la Vierge Marie, mère de Dieu. Le chevet plat est percé d'une grande baie Dans le fond de la nef à droite de l'entrée, un lancéolée. Deux petites baies romanes éclairent le Pierres tombales grand tableau représente Saint Martin bénissant côté sud. les fidèles. Il porte une chape rouge, la mitre et la Le transept massif supportant le clocher, repose Avant la Révolution, la coutume voulait que les crosse épiscopales ; il est accompagné d’un porte- à l'ouest, côté nef, sur deux piliers carrés et à l'est, curés soient enterrés dans le chœur des églises. Il livre et d’un porte-croix. côté chœur, sur deux fortes piles engagées dans la subsiste encore aujourd'hui dans le chœur des C’est une toile de 285 x 176 cm, formée de deux « Je bénirai le Seigneur en tout temps, lés à couture horizontale au centre. Le tableau est sa louange sans cesse à mes lèvres. signé Mareilles, et porte l’inscription « inv. pinxit 1826 ». Fortement endommagé, il a été restauré Je me glorifierai dans le Seigneur : par Alain Domenech, agrégé d’arts plastiques, qui que les pauvres m’entendent et soient a eu l’amabilité de communiquer son rapport de en fête ! » restauration du 02/07/ 2019. Le peintre est Psaume 33 (34) Auguste Marie Joseph de La Rue, comte de Mareilles (1775-1835).

Visite extérieure L’église de Saint-Martin-en-Gâtinois fait partie de la Paroisse Saint-Jean-Baptiste-des-Trois- La façade est précédée d'un porche couvert Rivières qui compte 19 communes, dont le centre sous lequel, avant la Révolution, les principaux est Verdun-sur-le-Doubs, soit 8717 habitants. habitants se rassemblaient pour traiter les questions importantes de la vie du village. Sous le porche, une statue de la Vierge de l'Apocalypse repose sur un socle érigé en souvenir de l'abbé Girard, curé d'Azé, enfant de Paroisse Saint-Jean-Baptiste-des-Trois-Rivières Saint-Martin-en-Gâtinois, où il est né en 1821. 17 rue de Beaune 71350 VERDUN-sur-le-DOUBS Dans le mur nord, près de la porte latérale en Tél. 03 85 91 52 72 haut de la nef, une plaque votive est dédiée à la Mail : [email protected] femme du seigneur de l'époque qui fit don d'une soiture de pré (ancienne mesure agraire SAINT-MARTIN- équivalent à la surface qu’un homme peut faucher Allerey-sur-Saône, Les Bordes, en un jour). En contrepartie le curé dira une Bragny-sur-Saône, Charnay-lès-Chalon, Ciel, EN-GÂTINOIS messe aux quatre temps (chaque saison) et Clux-Villeneuve, Ecuelles, Monts-lès-Seurre, , , , Saunières, , invoquera "l'inviolata" (Vierge sans tache). Cette , , donation est signée « Henry-1556 ». Saint-Gervais-en-Vallière, Saint-Loup-Géanges, Église Saint-Martin Côté sud, la pierre gravée scellée dans le mur Saint-Martin-en-Gâtinois, Saunières, Sermesse, rappelant la donation de Pierre Midot, déjà Toutenant, Verjux. mentionnée à propos des « Pierres tombales ».

Bibliographie Pastorale du Tourisme et des Loisirs Textes de l’abbé Bandet sur l’église de Saint- Diocèse d’, Chalon et Mâcon Martin-en-Gâtinois où il fut curé de 1840 à 1855. www.pastourisme71.com

1ère Edition, en Avril 2013, revue en Janvier 2021