La publicatio n de la série "LA MAURICIE À L'ÂGE DU FER" fut rendue possible grâce à une subve ntio n du ministère de l'Enseignement supérie ur et de la Science du Québec.

L 'équipf de production Rédaction : Benoît Gauthier Conception graphique et montage: Yves Nadeau Coordination: Denise Béchard

Dist'ribution Diffusion Coll ective Radisson, Trois-Rivières, Québec

Tous droits réservés. 1991 Corporation pour le patrimoine sidérurgique de la Mauricie c.P. 1059 Trois-Rivières, Québec, G9A 5K5 ISBN 2-9802125-0-4 (série) ISBN 2-9802125-4-7 (vo l. 4) Dépôt légal, 1er trimestre 1991 , Bibliothèque nationale du Québec. lA MAURICIE À L'ÂGE DU FER

Volume 1- Deux siècles d'histoire Volume 2- Technologie en mouvement Volume 3- Fer aux multiples usages Volume 4- Entreprises et gens d'affaires Volume 5- Destin des travailleurs du fer Volume 6- Renée-Anne et le gueulard

La série "LA MAURICIE À L'ÂGE DU FER" relate , à travers ses six volumes, l'activité humaine et technologique entourant l'industrie de la sidérurgie mauricienne aux XVIIIe et XIXe siècles. Elle expose un volet significatif de l'évolutio n économique et sociale de cette région. L'ouverture des Forges du Saint-Maurice, en 1736, et la fermeture des Forges Radnor, en 1910, délimiten t cette histoire qui se déploie sur près d e deux siècles.

Principal foyer de la sidérurgie canadienne durant la seconde moitié du XlXe siècle, la Mauricie est tan t la scène d 'implan tation des forges que celle de l'explo itation d es sites d 'extraction minière et de carbonisation du bois. Cette industrie génère la naissance d 'un entreprenariat local et le développe­ men t des techniques; elle entraîne la création de vi llages industriels qui densifient la trame spatiale de la région ; e lle influence les coutumes e t les modes de vie.

Une histoire industrielle, unique au Québec, que notre série interprète à partir des hommes, des sites, des équipements, des produits et m ême à travers les aventures d 'une enfant. LAMAURICIE ..... A.. A L'AGE DU FER

Volume 4 Entreprises et gens d'affaires Texte de Benoît Gauthier

Page couvertuTe Portrait de George Benson Hall, peint par Samuel Palmer en 1844. Un des principaux marchands de bois de Québec, Benson Hall fut aussi promoteur des Forges Radnor.

ManoiT MontmoTency, Beauport (Québec) Photo: Michel Bédard, 1986 ENTREPRISES ET GENS D'AFFAIRES aconter l'histoire de la sidérurgie mauri­ ganiser la production, principalement des ingé­ cienne, c'est en partie raconter celle des nieurs miniers et métallurgistes formés dans les R entrepreneurs qui ont investi temps, éner­ grandes écoles. Il met donc la science au service gies et capitaux à la faire prospérer. C'est en de l'industrie. Les stratégies de pénétration du même temps faire l'histoire des entreprises qu'ils marché sont nationales et visent une prise de ont bâties, des espoirs qu'ils y ont mis, des contrôle de segments plus amples du marché. épreuves qu'ils on t dû surmon ter et des obstacles L'avenir de la sidérurgie mauricienne est désor­ qui en ont fait trébucher plus d 'un. Ils ont été mais subordonné à ces stratégies nationales. nombreux à croire qu' il était possible de s'enri­ Les neuf personnages qui ont été retenus té­ chir en exploitant les richesses du sous-sol mau­ moignent de cette évolution de l'entrepreneu­ ricien. Bien peu ont réussi. riat dans la sidérurgie mauricienne. Les trois Il n'est guère possible de refaire l'itinéraire de premiers (François Poulin de Francheville,John chacun d'eux à l'intérieur des quelques pages de Craigie et Mathew Bell) représentent cette caté­ ce volume. Aussi, retracerons-nous la carrière de gorie de chefs d'entreprises liés au grand com­ neuf de ces hommes d'affaires. À travers eux, merce et à l'administration coloniale. Les cinq nous explorerons non seulement les entreprises qui suivent (Auguste Larue, Louis Dupuis, qu'ils ont créées, mais aussi les milieux d'affaires Pierre-Noël Robichon, John McDougall et Hya­ dans lesquels ils ont évolué. cinthe Grondin) représentent dignement ces pe­ Par l'entremise de ces quelques portraits d'en­ tits entrepreneurs locaux qui ont pris d'assaut trepreneurs, nous voulons également suivre l'é­ cette industrie. Enfin le dernier, George Edward volution de l'entrepreneuriat dans cette Drummond, est celui qui a mis la sidérurgie industrie. Les contours de cette évolution sont mauricienne sur les rails du grand capital. les suivants. Jusque vers le milieu du XIXe siècle, les chefs d'entreprises graviten t autour du grand commerce et de l'administration coloniale. Plu­ sieurs d 'en tre eux on t pris une part active à la vie politique de la colonie. Enfin, ils sont presque tous étrangers à la région, ils n'y sont pas nés et n 'y élisent que rarement leur domicile perma­ nent. À partir de 1850 environ, les bases sociales de cette élite industrielle s'élargissent. La fonction d'entrepreneur se "démocratise". Des commer­ çants, des avocats, des journalistes, des artisans et des agriculteurs se lancent en affaires dans le secteur sidérurgique. En somme, l'industrie est prise d'assaut par le petit capital. Presque tous ces petits entrepreneurs proviennent de la ré­ gion ou y résident en permanence depuis long­ te~ps. A la fin du XIXe siècle, le développement de l'industrie sidérurgique canadienne est pris en charge par la grande entreprise. La Mauricie n'échappe pas à la règle et le petit capital doit s'incliner devant le grand. Ce patronat de la grande entreprise s'entoure d'experts pour or- 1

F Les autorités françaises faisaient la sourde oreille François Paulin de Francheville aux demandes de la colonie, craignant surtout le fondateur des Forges du Saint-Maurice de devoir supporter les frais de l'établissement. L'acceptation de la demande de Francheville François Poulin de Francheville est né à Mon­ mettait donc fin à une soixantaine d 'années d'at­ tréal en 1692. Comme un grand nombre tente et d'hésitation. d'hommes d'affaires de cette époque en Nou­ C'est avec beaucoup de prudence que Fran­ velle-France, il a bâti sa fortune en s'adonnant à cheville met en branle son projet. Pour remédier différentes activités reliées au commerce des à l'absence de main-d'oeuvre spécialisée dans la fourrures. Il avançait des crédits pour les trafi­ colonie, il fait venir deux fondeurs de France quants de fourrures et recrutait des engagés pour inspecter le minerai de fer et s'assurer de pour aller faire la traite avec les Amérindiens. En sa qualité. Il envoie ensuite en Nouvelle-Angle­ peu de temps, il s'est acquis une solide réputa­ terre un forgeron de la colonie, un dénommé tion dans ce secteur d'activité. Beslisle, pour ét~dier les méthodes de fondage Seigneur de Saint-Maurice, Francheville n ' i­ en usage là-bas. A son retour, Beslisle dirige des gnorait pas l'énorme potentiel minier de la ré­ essais de fondage dans une boutique de forge de gion de Trois-Rivières. En 1729, fort de sa Québec en utilisant le procédé de réduction réputation comme marchand et des appuis qu'il directe ou forge catalane observé durant son avait au sein du gouvernement, il sollicite du voyage d 'étude. Satisfait des résultats, Franche­ ministre de la Marine (ministre responsable des ville décide d 'ouvrir une forge de ce type près de colonies de la France) un monopole d'exploita­ Trois-Rivières, quitte à construire un haut four­ tion des mines de fer dans les environs de Trois­ neau plus tard lorsque ses ressources financières Rivières. L'intendant Hocquart, désireux le lui permettront. d'assurer le développement de la Nouvelle­ Même si les coûts d 'établissement d'un four à France, certifie au ministre que Francheville est réduction directe sont nettement inférieurs à un h0mme de confiance et qu'il est assez fortuné ceux d'un haut fourneau, Francheville n 'est pas pour mener à bien le projet d'établir des forges en mesure d 'en supporter les frais à lui seul. Dès dans sa seigneurie. Le 20 mars 1730, le ministre J'automne 1732, le capital qu'il pouvait investir émet un brevet octroyant le monopole demandé est presque tout dépensé dans les travaux préli­ par Francheville. minaires. Pour compléter les travaux d'installa­ Francheville n'était pourtant pas le premier à tion et lancer la production, il doit donc solliciter s'intéresser à l'exploitation des mines de fer de un prêt du gouvernement. Quelques mois plus la région de Trois-Rivières. C'est vers le milieu tard, il recrute quatre associés avec qui il forme des années 1660 que les premiers gisements sont la société Francheville et Compagnie dans la­ découverts. Peu après cette découverte, l'inten­ quelle il détient la moitié des parts. Les autres dant Talon fait venir de France un fondeur, le partenaires sont Louis-Frédéric Bricault de Val­ Sieur de la Potardière, pour examiner le minerai mur, secrétaire de l'intendant de la colonie, et veiller à l'établissement de forges dans la colo­ François-Étienne Cugnet, directeur du Domaine nie. Du minerai a été extrait, puis envoyé en d 'Occident, Ignance Gamelin, marchand de France pour des essais de fondage. Les résultats, Montréal et Pierre Poulin, frère de Francheville bien que jugés satisfaisants, n'ont pas réussi à et marchand de Québec. co~vaincre les autorités du bien fondé du projet. Francheville n'aura cependant pas l'occasion A plusieurs reprises par la suite, les adminis­ de voir fonctionner ses forges. Àgé de quarante trateurs de la colonie ont tenté d'intéresser les et un ans, il meurt en novembre 1733, quelques milieux d 'affaires au projet et de convaincre le semaines à peine avant leur ouverture. La com­ roi de favoriser son exécution. Peines perdues. pagnie qu'il avait mise sur pied se trouve auto- 2 Les richesses du sous-sol mau­ ricien étaient connues de lon­ aussi attirer dans son entreprise des gens qui ne gue dale. Ce plan des mines de se sont pas laissés décourager par un premier Trois-Rh~ères joint à une let­ lre du gouverneur Beauhar­ ,...... échec et qui ont bâti un nouvel établissement sur n ois et de l'intendant Hocquart. le 26 oc tobre 1735. les cendres du premier. en lt: moigne bien.

Bibliollt;r/IU' mllimlfll, d, Paris, ûrrtl's l't plalls. IJO rt,/",;I" } 2i. John Craigie dill;s;ml 8. Pire, 5d. de la politique et des affaires

C'est en 1798 que la Batiscan Iron Works est mise sur pied. L'entreprise a pour but de - ~ , ~ ,-, , - r. • H&!.U IIt' ,lIi"L .....· &._ construire un établissement de forges sur la Ri­ vière Batiscan et d '~x ploiter les gisements de fer du voisinage. L'âme dirigeante de l'entreprise matiquement dissoute. Mais sa veuve, Thérèse de est John Craigie, haut fonctionnaire du gouver­ Couagne, prend le relais avec les associés de son nement depuis son arrivée dans la colonie en défunt mari. En janvier et en février 1734, les 1781, député de la circonscription de Buckin­ Forges du Saint-Maurice sont en opération, mais gham (Nicolet-Yamaska) de 1796 à 1804 et mem­ les résultats sont décevants. Aussi, les activités bre du Conseil exécutif du Bas-Canada à partir sont-elles suspendues indéfiniment. de 1800 jusqu'à son décès en 1813. Craigie s'as­ En octobre 1735, la veuve de Francheville socie avec son beau-frère, Thomas Coffin, dépu­ cède au roi le privilège qui avait été accordé à son té et juge de paix dans le district de mari sur l'exploitation des mines de fer des envi­ Trois-Rivières. Un troisième partenaire devait se rons de Trois-Rivières. Mais le projet de les ex­ joindre aux deux premiers. Il s'agit de Nicolas ploiter n ' est pas abandonné pour autant. Montour, un avocat de la ville de Québec à qui Quelques mois auparavant, l'intendant avait en­ Coffin et Craigie avaient retenu une part. Mais trepris des démarches auprès du ministre de la Montour se désiste et Craigie se porte aussitôt Marine pour qu'il envoie dans la colonie deux acquéreur de sa part. Il devient ainsi le principal maîtres de forges afin de réévaluer le projet. Le actionnaire de l'entreprise. ministre juge plus prudent d'en envoyer qu'un Au mois d'août 1801, un troisième partenaire seul. Le candidat choisi, François-Pierre-Olivier s'ajoute à la société. Il s'agit de Thomas Dunn, de Vézin, arrive à l'automne 1735, procède à membre du Conseil exécutif comme Craigie et l'examen des lieux, et soumet un rapport favora­ président du Conseil législatif du Bas-Canada. ble à la construction d'un établissement de Dunn acquiert le un sixième des parts. C'est aussi forges complet, avec haut fourneau et affineries, ce que fait en février 1802 Joseph Frobisher, sur le site choisi par Francheville. De Vézin est magnat de la fourrure à la retraite et co-fonda­ même prêt à investir dans l'affaire et présente teur de la Compagnie du Nord-Ouest, une des des soumissions avec François-Étienne Cugnet et plus puissantes entreprises de traite des four­ Ignace Gamelin, deux anciens membres de la rures à la fin du XVIIIe siècle. Frobisher avait fait compagnie de Francheville. une brève incursion en politique en représen­ La contribution de Francheville à l'établisse­ tant une circonscription montréalaise de 1792 à ment des Forges du Saint-Maurice, en apparence 1796. Il achète par la même occasion un dou­ modeste, revêt beaucoup d'importance dans le zième des parts pour son fils Benjamin:Joseph, démarrage de la sidérurgie mauricienne. Il a qui est alors en poste au Lac Winnipeg pour le réussi à faire tomber les résistances des autorités compte de la Compagnie du Nord-Ouest. Lors­ françaises, longtemps opposées au projet. Il a qu' il revient à Montréal, Benjamin:Joseph entre 3 2-Crocill is ill llsm:lIl l les inSl

Né e n Angleterre en 1769, Mathew Bell débar­ que à Québec à l'âge de quinze ans où, à tio-e de commis, il e ntre au service de J o hn Lees, un im ponant marchand de cette ville. Trois ans après l' arrivée de Be ll , J ohn Lee e t un associé, Alexander Davison, obtienne nt de Conrad Gugy le bail des ,Forges du Sain t-Ma urice qui apparte­ naie nt à l' Etat. Cela a permis à Be ll de se familia­ riser avec le d é roule m e nt d es affaires d e l' entreprise. En 1790, il s'associe à David Monro dans une affaire d 'im portation vo uée à une ex­ pansion rapide. En 1793, Alexander Davison, qui vit à Lo ndres et qui avait rompu deux ans plus tôt son association avec J o hn Lees, cède le ba il des Forge du Saint-Maurice à son frère George et à la société Mon ro et Bell . associé. Il le restera jusqu'en 1846, année où le D'eno-ée de j eu, les nouveaux locataires ap­ gouvernement met e n ve n te l' é tablissemen t à ponent des améli orations aux install ations des des e nchère publiques. De tous les entrepre­ Forges. Il s recrute nt des ou riers qualifiés e n ne urs (propriétaires o u locataires) qui on t ex­ Europe et mette nt e n marché de no uveaux pro­ ploité l'établissement, Be ll , e n association o u duits. L'accent est mis sur les bie ns de consom­ seul, est celui qui fut e n poste le plu longtemps. mation en fonte, tels les poêles et les marmites, La carriè re de cet homme d'affaires ne se ainsi que sur les bien d 'équipeme n t destin és aux cantonne pas unique men t aux Forges du Saint­ indu o-ies rurales (c haudrons à sucre et à pa­ Maurice. Parall èle ment à ses fonctions de direc­ tasse, équipements de moulins) dont la de­ teur de l'établis ement, il pre nd une part active mande e t en plein e expansion. au comme rce d 'import-export qu'il a mi s sur En 1799, George Davison qui détien t la mo itié pied avec David Monro. L'entre prise, également de actions de l'eno-eprise décède en Angleterre. impliquée dans le o-ansport maritime, enu-e ti en t Monro et Be ll rachètent les actions de Davison à des relations commerciales avec la Grande-Bre­ se héritiers et devien nen t les seul s locataires des tagne et les Antilles an glai es. La rupture de Forges. Malgré les in certitudes en tourant le re­ l'association avec Monro en 1815 ne semble pas no uve ll ement de leur bail , Monro et Bell conti­ avoir gêné le développement de ses activités com­ nuent à investir sur le site. Entre 1793 et 1807, merciales. Il pre nd aussitôt un no uve l a ocié, pas moins de 23 nouve ll es bâtisses ont é té J ohn Stewart, pou r continue r se opérations conso-uites pour des fin s industrielles et réside n­ d ' impo rt-export. L'e ntre prise possède alors ti e ll es. Les Forges re semblent de plus en plus à de ux magasins, l'un à Québec et l'auo-e à Trois­ un gros vill age qui abrite la plupart des fam illes Ri vières. à l'emplo i de l'e no-e prise. De retour d'un voyage en Grande-Bretagne En 1815, l'association e nO-e Monro et Be ll est en 1819, Bell ajoute une nouve lle corde àson arc. dissoute. Q uelques mois plus tard, Bell de ient Il se lance dan la spécula ti o n fon cière, activité l' unique locataire des Forges du Sain t-Maurice, qu' il avait pratiquée sur une base occasionnell e ayan t racheté les actions déten ues par son ancie n auparavan t. Déjà en 1817, il avait acheté la sei- 5 gneurie de Champlain qui avait appartenu du­ Elles sont à l'origine de la décision du gouverne­ rant quelques années aux pro prié taires d es ment de vendre l'établissement à l'entreprise Forges de Bati scan . Après 1819, il a acheté d 'au­ privée, le dé pouillant par la même occasio n de tres terres seigneuriales. Dans les années 1820 et l'immense territo ire qui s'y trouvait rattaché. 1830, il étend considérablement son domaine, Ayant é té aux commandes des Fo rges du jetant surtout son dévolu sur les terres de plus en Saint-Maurice pendant un demi-siècl e, Mathew plus co nvoitées des cantons. En 1838, une com­ Bell en aura profo ndément marqué l'évolution. mission d'enquête estime que Bell s'est ainsi Par une gesti o n avertie, il a fait la démonstrati o n appro prié quelque 30 000 acres de terres en que l'entreprise était re n table. Il est également dehors du territoire seigneurial. parvenu à discipliner les travailleurs en les \-e­ Comme bo n no mbre d 'hommes d 'affaires de groupant au vi llage d es Fo rges du Saint-Maurice son époque, Bell a aussi été actif en politique. Il et en contrôlant leurs allées et venues à l'exté­ s' est nota mme nt acquitté d e n o mbreu ses rieur du village. Il avait la main haute sur les charges publiques qui étaien t autant de points relations de travail e t régissait d e façon stricte la d 'obser vation à partir desquels il pouvait veiller vie communautaire du vill age, arbitrant au be­ à ses intérêts personnels. Il a représen té la circon­ soin les différends e ntre les individ us et les fa­ scription de Saint-Maurice de 1800 à 1804, puis milIes. celle de Trois-Rivières de 1809 à 1814. Comme député, il prend peu d 'initia tives, se conten tant d 'appuyer le parti bureaucrate contre les atta­ Auguste Larue ques du parti canadien. Sa fidélité en faveur de l 'initiateur des Forges Radnor et des Forges SaÎnt-Tite l'oligarchie au pouvoir dans la colo nie lui a mé­ rité U1; e place au sein du Conseil législatif e n Auguste Larue est né à Québec en 1814. Quel­ 1823. A ce poste, il est une des cibles favorites des ques années après sa naissance, son père qui patriotes qui voyaient en lui l'incarnati on même exerce le métier de maçon quitte Québec po ur du favoritisme dont bénéfi ciaient les membres s'établir à Trois-Rivières. C'est dans cette vill e des Conseils législatif et exécutif et leurs amis. qu'Auguste fait ses débuts en affaires ve rs la fin En 1829, à l'âge de soixante ans, il prend la AuglLne Larue. En médaillo ll . décisio n de s'établir définitive ment à Tro is-Ri­ son épouse Mary Jane M cCh , ~ rCIi. vières. Il consacre le plus cl air de son temps aux Forges du Saint-Maurice et à la fo nderie qu'il Co/ll'("I;o" prit ~' dl' J. Rosni,., Tri­ li,r J)holo: 1)P"is Pl'/l"I'fllllJ. / 984 possède depuis quelques années dans cette vi ll e. ~ a i s cette demi-retraite n 'est pas de to ut repos. A cette époque, la population tri.fluvienne mani­ feste de plus en plus ouvertement son méconten­ te m e nt contre, d ' un e p a rt, le m o n o po le commercial dont il profite aux Forges du Saint­ Maurice et, d 'autre part, contre le mo no pole territorial dont il dispose à titre de locataire de l' établissement. Les Trifluviens soutiennent que cela freine le développement commercial de la vi lle ainsi que la colo nisation des terres dans l'arrière-pays. Ces relations tendues e ntre la po­ pulation trifluvie nne et le locataire des Forges du Saint-Maurice marquent les quinze dernières an­ nées de la présence de Bell à cet établisseme nt. 6 .I oseph-Edoll.lrd lureotte des année 1830. Il ti ent, rue No tre-Dame, un

"i/lnll' TrOls-Ull'inrs photo: Stu­ maga in péciali é dan le orneme nts d 'égli es dIO / In,"""", et autre fo urnitures lüurgique . Mais o n com­ merce n'e t pa très prospère et à la fin des années 1840, il do it liquider es bi e ns pour payer ses créancier. Il e remet as ez rapide ment d e cette faillite. Au début de l'année 1853, il commence à ache­ ter de terres ri che en minerai de fer dan la seigne urie de ap-de-I a-Madeleine (paro i e de Saint-Maurice et de on-e-Dame-du-Mont-Car­ mel) avec l' intention d 'y établi r des fo rges. Te pouvant fin an er e ull'opé ra ti o n, il se met en relation avec j o e ph-Edo uard Turcotte, un avo­ cat trifluvien, alors dé puté de la circonscription dans Saint-Maurice et impliqué dans le projet de consn-ucti on du chemin de fe r de la rive no rd e t dans la créati o n de la Banque de Tro i -Riviè res. Turcotte s'était d 'abord illustré dans les années d 'existence de l'enn-e prise, H all injecte plu de 1830 par de écrits révolutionnaires soutenant la 100 000 dans les Fo rges Radnor pour défraye r cause de pan-iotes. Plu tard, il a fait carrière e n le coût de consn-ucti on. Mais ve rs la fin de politique où il était considé ré comme un de plus l'année 1855, ses affaires commencent à mal grands o rateurs de son é poque. En po litique, il tourner. Il est atte in t de plein fo uet par la o-ise s'était li é d 'amitié avec de no mbreux ho mme qui sévit dans le commerce du bois. Ses bai lle urs d 'affaire. Fo rt de ces li ens, il conva inc George de fo nds, la Banque de Mo ntréal en tête, obtie n­ Benson Ha ll , un des plus importan ts marchands nent la mise sous tute lle de se affaire . Se ac­ de bo is de la vi ll e de Québec, de fin ancer le ti o n dan le Forge Radnor sont vendue . C'e t proj e t de Larue. j oseph-Éd ouard Turcotte qui les rachète, deve­ Le 25 j uin 1853, une entente inte rvi ent e ntre nant du même coup propriétaire au deux ti er les trois hommes qui s'associ ent à parts égale de l'établi e me nt. dans la société . Larue & Cie. Le but de l'e n tre­ Le départ de Ha ll arrive à un mauvais mo­ prise est de con n-uire et d 'explo iter un ' tabli - ment. Le n-ava ux d 'aménageme nt ne o nt pa se m e n t d e fo r ges d a ns la p a r o isse d e encore complété et, fa ute d 'argen t, il a fa llu Saint-Maurice qui po rtera le no m de Fo rge Rad­ arrêter la constructi on du laminoir. C'e t que nor. C'est Augu te Larue qui occupe le fo nc­ j oseph-Édouard Turcotte, qui a racheté le ac­ tio n d e gérant et d 'admini trateur po ur la tions de Hall , ne pou ait assumer le rôle de ociété. Le fin ancement de l'entreprise et la mise baill eur de fo nds de l'en treprise. Ses re ources en marché des produits sont placés sous la re - financière étaient déjà engagées dan d 'autre po nsabilité de George Benson H all. Quant à proj et : con tructi o n d ' un n-onçon de voie fer­ j oseph-Édo uard Turcolte, il ne prend pa part rée pour le compte du Grand T ronc entre Artha­ directem nt à la directi o n de l'e ntreprise. To u­ baska et Sainte-Angèle-de-Laval, aménagements te fo is, il sert le in té rêts de cell e-ci en usan t de portuaires à Trois-Riviè re et mise en chantier son influence po litique, notamment pour l'ac­ d 'un gigantesque hôtel aux chûtes de Shawini­ quisiti o n de terres publiques ri ches en bois et en gan . Il y lais era d 'ailleur sa "fortune " et ne minerai de fer. pourra même pas pa er se actions dans les A u co urs d es d e ux pre mi è r es a nn ées Forge Radnor. 7 Joseph Ecio llaHI Tllrcotte a râit cOlhlruire CC L hOlel vcrs la can est abandonné. cette é poque, un groupe fin des années 1850, Futile de de créanciers 'adres e nt aLLX tribunaux pour financcmem. il dt'meuJ<\ ina­ che\ê durant une \inglaine obtenir le re mbourseme n t de pl-ê ts qu' il ont d'années,jusqu'à cc qu'un in­ cendie le délruise e nti ère­ consenti à l'enu-eprise. Des cl ients insatisfait l1lelH. retourne nt les faulx qu'ell fabriquait àson lami­ noir. Ce bâtiment est d 'aill eurs réduit en cendres Arrlllllf'{ Iwliollflll's du Ca nada G/9389. ,'/',.s /8ïO par un incendie e n 1863, entraînant de grave pertes à l'enu-epri e. La même année, J o eph­ Edouard Tu l'cotte me urt, laissant de rrière lui un passif plus lourd que son actif. En dépit des probl èm es qui ne ces ent de 'accumuler, Au­ guste Larue va de l'avant e t fa it con truire à Trois-Rivières une manufacture de roue de wa­ gon au COltt de 25 000 . Cet in vestissement C'est donc à Auguste Larue qu'incombe la achève d ruiner l'enu-epri e dont il est le eul lourde tâche de sortir les Forge Radnor du bo ur­ propriétaire de pui le décè de Turcotte. Crou­ bier financier dan lequel le dé part imprévu de lan t sous les poursuites judicia ires, il doit décla­ Hall avait précipité l'entre prise. Larue mène d 'a­ re r fai ll ite à l'automne 1866. C'e t Edward bord d ' habiles négociations auprès des princi­ Burstall , l'agent d 'affaires de George Benson paux créanciers pour retarder le paie ment des Hall , qui acquitte le dettes de l'en treprise et sommes que l'entreprise le ur doit. Puis, il éla­ prend po session des Forge Radnor. Quatre ans bore une no uve ll e stratégie de financement axée plus tard, Bur tall les revend à Hall. sur la m ise à contribution de gens d 'affa ires de Auguste Larue est à peine re mis d e sa fai lli te la régio n. En l' espace de quelque année, la aux Forge Radnor qu' il s'adresse au commis­ situation fin ancière s'est suffisamment redressée saire de terres de la Couronne pour se fa ire pour que re pren ne nt les travaux de consu-ucti on concéde r que lques 7 000 arpe nts de terre dans du laminoir, en 1861, et que l' on projette la la paroi e de Saint-Tite e n vue d 'y établir des con truction d ' un haut fourneau dan la pa­ fo rges. On e t alors en ] 867. La de mande est roisse de Sain te-Geneviève-de-Bati cano étud iée par le com m issaire qui se montre favora­ Mais les difficul tés réapparaissent vers la fin ble à la requête de Larue, bi e n que les terre de l'année 1863, et le proj et de consu-uction visées par la requête étaie n t d estinées à la colo­ d ' un haut fourneau à Sainte-Geneviève-de-Batis- ni ation. Le 30 novembre 1 68, un arrêté en consei 1 le met en possession des terre d eman­

~l d llllrdClun: de rOlle~ de wa­ dées. Larue n 'avait cepe ndant pas attendu la gon cie Troi~ Ri\'ii.'Te ... . Ippane­ n .. 1111 aux Forge~ Racl no l'. décisio n du gouverneme lll pour passer à l' ac­ tion. Au cours du printe mp précédent, il 'était . \, rhl1.l~J '1lIIio,,"/~ d" Cmllula. fait habilem nt céder par le agriculte ur de 1~· \ - 126950. 1/""5 /88ï Saint-Tite et des paroisse vo isine des droits mi­ n iers sur quelques 40 000 arpe nts de terr , et pour lesquels il n 'a pas eu à débour er un se ul sou sauf le frai de notaire. Grâce au domain e foncier ainsi consti tué, La­ rue d ispo e d 'atouts pour intéres e r un fin ancier à soutenir son proje t. Ille u'ouve en la per onne de Charl es F. Bo uthill ier, un avocat montréalais dont le père est b ien en vue dans les milieux 8 Ch;lrl t."'> F. BOlllhillicl cotte et que lques auu"es pionnier de l'industrie

. \ r(lIit,,,~ /J 'w logro/Jhiquf" .\'01- en Mauricie, il a été un de principaux acteur m(lII. M,n;" MrConl d'lInlou." d u réveil écono m ique régional dans les années ((I1/(ldil'lIl/,., 1882 1850. 11 bé né fi ciait de l'e time et de la confi ance de o n entourage, ce qui lui a pe rmis de conCl"é­ tiser des projets d 'enve rgure. Homme d 'affaire ambiti e ux mais téméra ire, il s'est cependant ré­ • vé lé mauvais gestionnaire, ce qui lui a va lu ses no m breux revers. J>ierre-fVoëlllobichon et Louis Dupuis l'aUiance de deux fallrilles d 'industriels locaux

Lo ui s Dupuis et Pi erre- oël Robichon sont tous de ux o riginaires des Fo rges du Saint-Mau­ rice. Le premier y a exercé durant plusieur année le mé ti e rs de forgeron e t de mouleur ava nt de quitter son emplo i et ouvrir sa propre fonderi e à Troi -Ri vières au début des années d 'affaires de cette vi ll e. D'ailleurs, c'est Tancrède 1840. Cell e-ci était située ur la rue René (main­ Bouthillier, le pè re de harle , qui avance le tenant Ra mond-La n ier), enu"e la rue o u"e­ 20000 qui con tituent la mi e de fond de on Dame e t le fl euve. L'établis e me nt é tait modeste. fils dans la ociété e n commandite qu' il forme Il éŒit équipé d ' un cubi lot dont le système de avec Larue en eptembre 1869. En décembre soufflerie était actionné par deu x chevaux mar­ 1870, la producti o n dé marre aux Forge aint­ chant sur un tablier roul ant (le même systè me a Tite. Quelques mois plus ŒI-d , l' enu"eprise e t à longtemps été e n usage pour faire fon ctionner ourt d'argent e t Larue doit s'adresser aux ban" le ancienne mach ine à batu"e le grain ). La ques pour obte nir de crédi ts additionnel. Du" fondel"ie ne procurait alors de l' emploi qu'à rant l'hiver 1871 , la ituali o n finan cière de quelques travai ll eurs. On produisait surto ut de l' entrepri e ne s'eslloLüours pa améli orée et la poêles, des chaudière à pOŒsse et de équipe­ Fai lli te paraÎl inévitable. Au mois d 'avril , un mys­ ment de mo uli n. On y coulait également de té ri eux in cendie déu"uil l'établi emem , com­ cloches ce qui éŒit une spécialité de la mai on. promettant à jamais l'aven ir de l'enlrepri e. Lo ui Dupui est l'oncle maternel de Pi erre­ George Benson H all , sans doute attiré par les Noël Robi chon. Ce dernier a grandi aux Forges riches e miné rales e t fore ti ' res qu'avait consti­ du aint-Maurice où son père exerçait le métier lU ée Larue , aisit l' occa ion pour ach ter le de forgeron. Sa fam ille ient ' insŒ ll er à Troi - action d Bouthillier el acquitter les dettes de Rivière au début des années 1830; son père y l'entre p.-i e. H all se reu"o uve ainsi en possession o uvre une petite boutique de meublier. Pi erre­ des Forge Saint-Tite qu' il ne reco n truira pa . oël est encore un adole cent quand le déména­ près ce nouvel échec, Larue e relire de geme nt a lie u. C'est probablement à la boutique affaires. En dépit de ses infortunes, il e tune de son père qu' il s'in itie au mé ti er de menuisie r. fi gure marquante de l'histoire de, la sidé rurgie Pui ,arri vé à l'âge adulte, il se rend au Vermo nt régionale. vec son ami Jo e ph-Edouard Tur- pour travailler dans un établi sement de forge 9 Certes. les doches é tai cllI UIlC de cet état amé ricain où il apprend les métiers spécialité dt· la ro ndcri e de Lollis Dupuis. Comme cn lé­ de mécanicie n e t de machiniste. Il séj o urne en­ mo igne cel article publié dans .....~. ~ LT RE NO VELLE du 1er dé­ --- ...... --- suite dans les Cantons de l'Est et se marie. Après cembrc 1864. c lics élaielll de Une huhull'Ie Importante ' son mariage, il revi en t s'établir à Trois-Rivières. qtlalilé comparable à ccllcs pour Je Bas-Caoada. produilcs e n Europe. Avec l'aide de son frère André, il o uvre une petite Pcorquoi lanl yoy.ger.1 lanll. re . manufacture d e machines à battre sur le terrain muer pour aYoir de. cloebee , Ou Ya • adjacen t à la fo nderie de son oncle Louis Dupuis. Troyo j on joril l Londres j on donne de. co.om.nd", l Pllri.. Alles dono. En 1853, Pi erre-Noël Robicho n décroche le Troia-RiYié,1!8. au "Dlr. du Bu-Cana. contrat de surveillance des travaux de construc­ da. cbes l'indu.lri.1 Loni. Dupuie 1 YO" tion des Forges Radno r. Il est respo nsable à la fois .eres .rYi., YoCre ...'1, pour le (JOi. et poor Ja qualitt. EDoour ..... o.t bom. des détails techniques d e la constructi on, de la m. de taloDI et de prop'" A.as 6tad. pose des machines et autres pièces d 'équipe­ qu'il a djj' .r l'art do foodre lei ... ment, et ve ille à la bonne marche de l'ensemble. laux et lei oloolan, il ajaatera 0011 ... L'expérience lui est profi table à plus d 'un ti tre. qui IODt ."-ir.. poar foadro .. eL rillo... de toolel di ....OOI et IUr J. Le travail est très bie n rémunéré, ce qui lui per­ diYeR:" "1l~1J_ de la ...... M. L met d 'accumuler d es capitaux. Il acquiert aussi Duru" a diJ' foodu pllllieon oloola". une importante somme de connaissances en rap­ qui l'Dt eorfOlpundu. l'eUeIlI. d" de. mandeun. OD peut preodre d.. infor. port avec la construction et la mise en marche matioD' et connaitre la yaleur d,' lei d ' ull haut fourneau. . oloelae. 'Qu6bec ...... l'H6pital G6. Son con trat terminé, il achète avec Louis Du­ Dtnl al 011 Yeut ju,.r par OOIDparailOD, .U'OD aill. l &.Ray18ood.1 SI.Basil. puis des terrains miniers dans la paroisse de ,pollueur. La eloehe 48 &'~a"ODd Notre-Dame-du-Mont-Carmel. Au mo ins de sep­ IOrt d. la 'ooderie d. M. L. D . . cel tembre 1856, la société Lo uis Dupuis, Pierre 1. de St.-Ba.ile .ient d. Lon H, _Ile d6 Purt ..uf de Trop. Le poi4a de olt.. Robichon & Cie est fo rmée pour la constructio n ou •• Yarie d. H5 à 150 liyr... Celle d ' un établissement de forges dans cette paro isse. de & .... Ilaymo.d IOIIlioat Dob:emenl la L'établissement portera le no m de Forges L'Islet, o,mrareilOll a ••o o.lIe da SL-B ..ihs, l du no m du ruisseau sur les rives duquel il sera lee eataDdre l'aDo apr" l'autro, on le. dirait .orti.. da la m.... roadorie. Cel. érigé. À l'o rigine, l'entreprise regroupe quatre le d. Purt..... r .. d.inpe per Bn IOn acti o nnaires, soit Louis Dupuis et son fils Eu­ "air.' .., ..... , petite dietanoe, mai. gène, Pierre-Noël et André Robicho n . Au mo is qul .. ,.~ poor 1. peu qu'OD, .'6IoilO'" Ou ero"a.t ,u'.U. pt_ 200 lIyr.. moiu. de janvier 1857, un cinquième partenaire vient quo 1•• clanK aulrel. OD Plut ••eore al_ s'ajouter. Il s'agit de Abraham Lesieur Désaul­ I.r. St"Callimir" RI.-Alban e' ail niers, avocat et journaliste, et gendre de Louis leu,. ent.ndre a,rhblemenllOnner de. elOt'hee IOrti. de .. fund.rie de M. L. Dupuis. Par la même occasion , la société prend DUI 'UI .. NOl l'r.,I.. fran~l. fondaienl un nouveau nom, soit Dupuis, Robichon & Cie. de. clac"", .n Canada, la rremi'r. qui En 1858, Les Forges L'lslet commencent à a .onn6 .tu 10 Yieme .,Iir. de BI .-Au. IUltiD, ..ait . ". fODdae au Caro ·Roule. produire. Sur place o n coule des plaques de M. L. DupulV elf un d. b.r1tiftf. de poêles et des gueuses de fo nte. Les gueuses sont l'i!,du.trie de nœ p6rn, et d. leut et­ transportées à Tro is-Rivières o ù elles son t trans­ rrll d. 18,e .ntrepri... Il mirite donc l'encour..... m.Dt de IOUla la rroYiaoe fo rmées à la fonderie de Lo uis Dupuis. Cette bas..canadlenne et de IcJUle Ja p"" dernière a d 'aill eurs été agrandie e t modernisée rranC8J .. du ra". peu avant l'ouverture des Forges L'lsle t. On y P. J. Dm"III, l'tr•• SI.-Roell, 21 DOY. 186'. fabrique d es équipe me nts d e mo ulins, d es poêles, des marmites, des cloches ainsi que des machines à vapeur. Cette production est vendue en partie à Trois-Rivières et dans les environs. Le 10 reste e t écoulé à Montréal par l'en tremi d'un re é dans l'affaire, qui le achète en mêm marchand dépositaire. Vers 1860, cette fonderie temps que celles de son fils Eugène el de son emploie e n iro n 25 travaille urs, ce qui e n fait le gendre Désaulniers. Par ce transactions, il de­ plus important établi ement industri 1 de la vient alor l'unique propriétaire des Forge L'I­ vill e. let. Mais l'entrepri e e t fortement endettée et t La ma nufacture de machines à battre de Dupuis, accul ' à son tour à la fa illite, vend l'éta­ frères Robi cho n vient au de uxi ème rang avec blissement à J o hn McDougall pour le montant 1 une vingtaine d 'employé . La plu gro s partie des dette. des ventes de cette enu-epri e e fait dan la L'é hec d es Dupuis et des Robichon aux région, le re te étan t distribué dan les environ Forge L' I le t a rompu l'allian ce qui s'était de Mo ntréal et de Québec. Vers 1860, l'agt-icul­ nouéeenu-ece deuxfamillesd'indu triel u-iflu­ ture e porte plutôt mal au Québec. Le prix des viens, étouffan t du même coup leurs rêve om­ denrées agricoles chutent, entraînant une bais e muns d'expansion. Par la suite, Louis Dupuis impo rtante des revenus desagri ulteurs. Po ur le continue à exploiter sur un plus petite échell e Robichon, cela ignifi e une diminution impor­ a fo nderie qu'il cède à la fin des année l 60 à tante de le urs ve nte d e mach ine à battre ain i son fil s Eugène. Quant à Pierre- oël Robichon, que des difficultés à percevoir le somme encore il parvient à relancer ur des bases plus mode tes dues sur le machines déjà ve ndues. La fa illi te e t a manufacntre de machin à battre, combin ant imminente . Pres é par le urs créanciers, les Ra­ à cette activité l'exécution de u-avaux de machi­ bi chon liquident le ur action dan le Forge niste. L'lslet en 1862. C'est Louis Dupuis, le plu inté-

Les Forges L'lsldt \'er~ 18ïO.

Arr/utJ(>j notionall'l du ('.(tIuu/a. Co/ll'rliOtI Crorgf' tlIdJouf.rall. P.-\ - 1J4845

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11 de la Compagn ie du chemin d e fer de la ri ve John McDougall no rd. Ver 1 60, il devient l'agent de la succur- la sidérurgie mauricienne à l'heure de la survie ale trifluvienne de la Banque de Québec dans laque ll e un de ses fi ls est acti o n naire. C'e t à cette J ohn McDo ugall e t né e n 1805 dans le Be r­ é poque qu' il commence à 'intére sel' de plus wi ckshire en Écosse. Il arrive au anada e n 1830 près à la sidérurgie . Au mo is d e décembre 1862, et s'établi t à Tro is-Ri vières que lques années plu il achète po ur la somme d e 1 000 $ de la j o hn tarel. Aprè avoir travaill é quelques te mps dans Porte r & Co. tous les équipeme nts qu'ell e pos­ une entre prise de distill a ti on et de brasserie il sède encore e n relatio n avec l'explo ita ti on de faü ses débuts en affaires en ouvrant un magasin Forges clu Saint- 'Iaurice. A la mi-avri l ci e l'année général. Au début de année 1850, il fait le saut ui va nte, il achète po ur une somme ci e 8 000 en poli tique. Il re pré ente durant quelques an­ les Forges L' isie t. Deux semain es plus tard, il née le comté de Drummond-Arthabaska. Pui débo urse 4 300 $ pour acquérir les Forges du en 1855, il t élu à la mairi de Trois-Rivière, Saint-Maurice de Onézime H éroux. Au total, il poste qu'il occupe ju qu'en 1857. L'année sui­ aura débo ursé la m odiqu o mme d 13 300 va nte, il tente de e fa ire élire député de la po ur devenir proprié taire de d eux d e tro i éta­ circonscriptio n de Tro is-Rivières. Mais au te rme blis eme nt d fo rges que compte la régio n. d ' une campagne ' Iectorale ponctuée de no m­ De ux ans après ces transacti o ns,J o hn McDo u­ bre ux acte de violence (McDo ugall aurait lui gall négocie un impo rtant conU-at de fo urniture mê me pris part à ces actes) , il e t défait, mettant cie fo n te avec la j ohn McDo ugall & Co. de Mo n­ ainsi fin à ses am bitio ns po li ti que. tréal (il 'agit de d e ux lignées distin cte d e En para ll èle à e acti vité de marchand géné­ McDo ugall ) . Presque to uLe la productio n de rai, McDougall iège au bureau de directi o n de Fo rges du aint- laurice e t de Fo rges L'lslet est la Compagnie du gaz de Tro is-Rivi ères e t à celui ve ndue à l' e ntre prise mo nu-éaJaise qui expl oite une manufa ture d e roues de wagon ur les rives John ~ l c O ouga li du Canal Lachine . En acceptant ce conu-at, le­ que l assure la urvie de l'enu-epri e ju qu'à la fin _\ rrlm't's 1)"olugmIJ"if(lH' ~ S ol­ mml . .\Iu.srr -' I,Cort! d'll/flO''''' des année 1870, McDo ugal1 abanclo nne pres­ a"uuilr"II e. /863 que complè te me nt les acti vités de u-ansforma­ tion s u l' p lace d e la fo n te d e d e u x établisse men ts. Mai c'était pro babl eme n t le prix à payer po ur continuer à fa ire l' explo ita ti o n ci e gi e men t de minerai de fe r de la régio n. En 1867, J ohn McDougall ve ut intéresser se fil s à es affa ire . Il forme la sociétéJ o h n McDo u­ gall & Son clan laque ll e il conserve la mo itié des acti o ns dans l'exploita ti o n des deux établisse­ me n ts, l'autre moiti é étant répartie enu-e se huit garçon. Quau-e d 'enu-e eux, qui résiden t soit aux Fo rge du Sain t-Maurice soit aux Forge L'ls­ let, pre nnent une part plus active dans l'admini - trati o n de l'entrepri e. Quand le ur père meurt e n 1870, ce sont eux qui prennent le relais à la tê te de l'en tre prise. La socié té j o hn McDougall & So ns re te acti ve jusqu'en 1876, année de a dis o lution. Alexan- 12 der McDougall , un des fi ls de J ohn, et George face-de-Sh awinigan, une jeune paroisse du front McDougall , un descendant de la lignée mo ntréa­ pio nnie r où réside le beau-frère de son épo use. laise, rachèten t l'en treprise qui est passableme n t Durant quelques années, il y réalise quelques ende ttée. On est alo rs en pl ein e période de crise transactions immobili ères. Puis il quitte le Qué­ et le prix de la fo nte est en chute libre . En 1877, bec pour s'étab li r à Negaunee dans l'état du les opérations doive nt êo'e interrompues aux Michigan, au coeur d 'une région où l'induso'ie Forges du Sain t-Maurice. Puis c'est le tour de sidérurgique est e n pleine expansio n. On pré­ Forges L'lslet l'année suivante. Le prix de ve nte tend qu'il est a ll é là-bas acquérir de l'expérie nce de la fo nte est infé ri eur à son prix de revient. En dans ce domaine d 'activité. Quoiqu' il e n soit, il 1879, Alexander McDo ugall cède ses acti ons à est de retour à Saint-Boniface-de-Shawinigan e n son parte naire. George McDougall continue à 1876 où il achète avec un associé, Thomas Beau­ explo iter se ul les Forges du Sain t-Maurice jus­ li eu , des droits minie rs sur plusie urs lots de terre qu'à leur fermeture définitive en 1883, les Forges dans la paroisse ainsi qu'une mine située dans le L'Isl et ayant été abandonnées en 1878. septième rang. C'est à ce moment que com­ Du passage de J ohn McDougall à la tête des me nce à prendre fo rme son projet de conso' uire Forges du Sain t-Maurice et des Forges L' isiet un haut fo urneau non lo in de la mine. dans les années 1860, il faut re te nir qu' il a été un Afin de s'assurer de la quali té du mine rai et des principaux agents responsables du change­ d 'estimer les coûts d 'implan ta ti on de l'établisse­ ment de cap que prend la sidé rurgie régionale à ment, Grondin fa it appel à un métall urgiste de cette é poque. Il a en quelque sorte trouvé une Saint-Hyacinthe, Marcel Prévost. Celui-ci se rend vo ie qui permettait d 'assurer la survie de cette sur place po ur prélever des échantillons de mi­ activité. Mais la survie n 'était pas sy nonyme de nerai et localiser l' endro it qui convie ndrait le pro périté pui sq ue c'est au prix d 'un endette­ mie LL'I( pour la construction du haut fourneau. me l1l progre sifque l' eno'eprise a tenu le coup Prévost O'ansmet un rapport enthousiaste quant jusqu'au début des années 1880. à la quali té des ressources miniè res et quant aux profits que Grondin pourrait re tirer de leur ex­ plo itation. Sans même attendre les résultats des Hyacinthe Grondin analyses de minerai commandées aux experts de l'espoir d 'une collectivité la Commission géologique du Canada, il dé­ marre les o'avaux de construction. Quand le Hyacinthe Grondin est ori gin aire de Pi erre­ résultats arrivent, c'est la déceptio n. La tene ur vill e sur la rive sud du Sain t-Laurent. Sui va l1lle en fer métallique du minerai est ne tte ment infé­ traces de son père, il commence sa vie d 'adulte rie ure aux estimations du métallurg iste Prévost. en pratiquant l'agri culture. Mais le mé ti erd'agri­ De plus, le m in erai contie nt une tene ur élevée culte ur ne l'intéresse pas réell eme nt. ussi se e n titane, ce qui rend problématique sa réduc­ lance-t-il rapideme nt en affaires. Dans sa nou­ tion dans le haut fo urneau au charbon de bois. vell e carri ère, il combine plusieurs activités: Grondin ne se laisse pourtant pas abaw'e par commerce, spéculation foncière, prêt d 'argent, cette mauva ise no uve ll e e t pousse de l 'avan t les achat et revente de coupes de bois. Bref, il est à o'ava ux de conso' uction. Comme il n'avait pas les l'affût de LO ute ' les transactions à la portée de sa ressource fin ancières nécessaires pour défraye r bourse et Oll il peut réaliser des béné fi ces. Au fil se ul les coûts de l'établissement, il forme une des an , il accumule un petit capital qui lu i pe r­ socié té par acti o ns, la Compagnie des mines de me t d 'envisager de brasser de plus grandes af­ fe r de Sha\\ inigan , do nt il est le président-direc­ fa ires. teur-général. Le capital autori é de la compagnie À la fin des années 1860, il est attiré par les est fLx é à 25000 $, réparti e n 250 actions d ' une occasio ns d 'affaires qui s'offrent à Sain t-Bo ni- valeur no minale de 100 $. ]3 p \é'\tÎ\{(' du h.I\1I 101l111('all dt;'., Forge .. Grondin pour couvrir le cOllts de la construction. Gron­ d in doit donc e mprunter de l'argent à de taux (,,,II.,. dntul,.." qlllV«oi ..". l 'II;­ d ' intérêts prohibitifs (on e t alors en pleine C1-ise T',nll;d" Qf'fl)f>rn 1HJlfi-NI1"':.rI't, /98J économique et le capital de risque e t rare et cO lite extrêmeme nt cher). Il doit également né­ gocier des e l1le ntes auprès des principaux four­ nisseur po ur retarder le paiement des ommes que la compagnie leur do it. Le manque d 'argent est tel que la compagni e n 'a pas les moye ns de 'enregi tr r ni même d payer le terrains ur le quel sont érigé 1 haut fourneau et les autre bâtisses. Bien que le coffres de l'entreprise soie nt à sec, on proc'de tout d même à l'all umage du haut fourneau à la fin ci e l' été. Ma is au bo ut ci e quelques jour de fonction nemen t, le haut four­ neau bloq ue. Tout doit être arrêté. La base du haut fourneau est dé moli pour retirer 1 blo de métal, "l'orignal" comme on di ait à l'époque, qui s'y était formé. Au mois de janvier suiva nt, on est prêt à un nouvel e a i. NIême résultat. n orignal s'e t encore formé. Les opérations ont En l'e pace de quelques mois, il recrute une ReH~.· lcml:'nt illlc:r i('u i du h,Hal centaine d 'actio nnaires. Ceux-ci se d ivisent en rUtllllt.';:m ( .I()IIclill. ,'1 la 1a:IU­ u:, urclllgm'lll.ud. u"o is groupes. Le premier groupe ré unit une u"en taine de anadi en français émigrés en ou­ ,\,rhUlt's du ,\t'II/II/(UI.,. ri,. l i'on­ ve ll e-An gleten"e avec qui Grondin e t mi en Un l''''·t'f photo: C. \I: Il'mldl/lg­ IOIt, / 9·12 relation par de membres de sa be ll e-fam ill e qui vivent là-ba. e sont tou de ouvrier q ui travail­ len t dan le man ufaclure de Man he ter ( ew Hamp hire) et de Lowe ll (Massachusett ). Les actionnaires amen cain comme on les appe­ laient à l' é poque, paient leur actio n en argent. Le second groupe rassemble des agriculteurs de Pierreville, de Saint-Boniface-de-Shawinigan et des paroi es voi ines. Ceux-ci paient leur ac­ tion partie e n argent partie en denrées agricole et auu"es fourniture pour la consu"uction de l' établissement. Le dern ier groupe comprend la trentaine d ' mpl yé que compte la compagnie. Il paien t leur actio ns par des reten ue sur leurs salaire , ne touchanlque le su"iet nécessaire pour assurer leur ur ie ain i que celle de leurs fa­ mi ll es. En tout, Grondin a vendu à peu prè la moitié des actio ns émises. Mais ce n est pas suffi ant 14 Gcorgt" Edward Dnllllinond à no uveau uspendue.

.\rrhn1t'f !JllO lograjJlllqu('\ .\'j) / ~ e tte fo i le découragement 'empar e des tra­ mil". Mu y,. 1\IrCnnl (/'11'510" .,. va ill eur -actionnaires qui doutent de la quali té a U/lIdlf'Hlf. /89ï du mine ra i. ppare mme nt Grondin leur aurait di simulé le résultats des analy s effectuée par la ommi io n géologique du Canada qui lais­ saient présager ce qui e t arrivé. D'autres, soute­ nus par des fourn i e ur o-itluvi n qui croie nt le mo ment ve nu de me tu-e la main sur l'établi e­ men t pour une bouchée de pain, affirm ent ou­ vertemenL que Grondi n les a be rné pour mi eux les dé poui ll e r. Une avalanche de poursuite judi­ ciaires 'abaL ur Grondin eLl es biens de la com­ pagnie sont ai is. Du jour au lende main , ce L ho mme qui avait mé rité la confiance de toute une population (Grondin avait démarré son enu'eprise au mo­ Aprè de étude dans cliffé rente -cole prIve ment où l' exploitation forestière était en crise ci e la ville, George Eclwarcl e ntre au service d'un dans la région e t où le campagnes e dépeu­ important marchand impo rtateur ci e fer à Litre plaienL en rai on de l'effondrement ci e l' écono­ d e ommi. Ce t là qu' il acquiert de va Les mi e rural ) e L traîné dans la bo ue par ceux qui connai ances cl an le do maine. Il t âgé cI'à eS I éraie nL s'emparer de son ntt-eprise. À aint­ pe in e vingt-tro is a ns loI' qu' il s'a ocie avec Boniface m ême, cela donne lieu à quelques J ame T. Mc ail pour former la Dmm mond, échauffour- entre partisa ns eL détracLeur de McCa ll & Co., une e ntt-epri e péciali ée clan le Grondin. Malgré la conu-over e qui l' enLOurait, commerce du fer e t ci e l'acier qui connaîtra un il a conservé la confiance cie milie ux d 'affa ire e pan ion fu lgurante. Peu de Lemps aprè a de la région.James McDo ugall , un marchancl cie formation, l' e ntrepri e inve titdansl ecteurde fer de Tro i -Ri vière avec qui Grondin était en la production. Ell e me t ur piecl de ux fi lia l : la relation , l'a décrit comme un homme d 'affaires MonLreal Car Wheel Co. e t la Montreal Pip honnê te, mais qui n'avait pas les compéLence Founclr)' o. Les ci eux entre prise se partagent requis ni le capitaux néce aire pour lancer une même bâtis e ur le rive clu Canal Lachine un nu-eprise du genre de cell e qu' il a lancée. à Monu-éal. C'est que Grondin a eu le malheur ci e mettre en En 1887, quand le gouvernemenL fécléral bran le son projet au pl us fort de la cri e qui a hau e le tarif: douanier sur la fOllle imponée, ébranlé l'indu trie icl érurgique régionale. Cette Dr ummo nd e nvi age sérieu emen t cie metu-e sur expé ri enc qui l'a ruiné, ain i que plusieur de piecl sa propre e n trepri e d e production cie se ' parents e t amis, a mi fin à a carrière cI 'en­ fonte. prè avoir fa it de es ais avec cie la fonte trepreneur. au charbon cie boi de Forge Racln or à sa ma­ nufactur de roues de wagon clu anal Lachine il achète l' ét.:"1bli 'sement de héritiers de George George Edward Drummond Ben on Ha ll en 1 89. Il coupe par la même la sidérurgie mauricienne à l'heure du grand capital occasion l'herbe sou le pied cI 'un concurrent, soit George McDougall qui e t locataire cl la George Edward Drumm nd t n - à Tawle)' manufacture cie roues ci e wagon à Trois-Rivière en Irlancle le 24 octobre 1858. es parents é mi­ appartenant aux Forge Raclnor, laque ll e e L gren t au Canada en 1866 et e fix en t à 10lllréal. compri e clan la transacLion. Dan ' celte affaire, 15 n lOma.-. J . Onllnmond George Edward Drummo nd e t associé à Patl"ick

.l rrh,w·{ l}holog1"(lphi"IIf'~ Sol· H enry Griffin, un ingéni ur minier qui possède tt/lm. Mu ..rp ,\lrCord d 'lII\IOIlf' une ~nanufac lUre de ro ue d wagon à Buffalo alltmilnI Il''. J888 aux Etat - nis, et à Robert Schou, un fabricant d 'a ier de Sheffi eld en An gleterre. Quelque mois a prè l'acqui ition, le tro is ho mmes fo r­ ment la Canada Iron Fur nace Co.

Pub licitt: dt' I.t Drummond l\!cC.::t1l l'I dt' Itt C::lIIad ~1 il O lt Drummond, flcCali & CO , FIIIll

Il.T.. \. IJt>/1 {~hlrfl,.J. Th r CIU/n­ dia,! .\lmwJ[ ,\I(I111If'I, 190] Al goma Steel Co. Ltd., Sault Ste. Marie, Ont.

1:, :1111" ' ·11111' .. ..1 .. , .\ 11.:.:1,· .. 1111 01 " t lit' 1 .... 11 tlt'IIllai \r:II "I ial ''''l', ,r l'lnt. '.. Tu Il 1.. 1:'1I1,·J':lII.I F,n·I,.. , ' l'lalit.\ de fe r comme à J o liette, à Saint:Jé rô me, à Kéno­ j '"ld 1f .. 11.·d :--'1'1 ,1 ... h;Ihill~ gami , à Shed) roo ke et à Vaudre uil. Parallèle­ me nt à ces trava ux de prospection , il de sine le

COM PLETE STOCK KEPT IN MONTREAL plans cl ' un nouveau haut fourneau po ur rempla­ cer l'ancien qui ne correspo ndait plus aux be­ g;f~;;:: Ca nada Lire Building, \ONTREA L o ins d e l'e ntre prise. Construit a u coüt ci e MONTREAL PIPE FOUNDRY CO, 165 000 . , incluant to ute la no uve ll e machine ri e cl o nt il a fallu l'équiper, le no uveau haut fo ur­ neau ci e Radnor est a ll umé au printe mp 1892.

.. LU D LOW " V alves and H yd ... nts a capac iLé de producti on, nviron 25 to nne de CE NER AL OFFICES : CA NADA LlFE BUILDI NC, MONTREAL fo nte parjour, e t sept fo i upé ri e ure à celle de l'ancien. Compte-tenu de ses besoin accn ls en char­ " C 1 ... .. cn.rCG.1 p , .. Iron, .1 .. 0 bon de bois, l'entreprise fait construire plusieur ·' M Ld l .nd " F'oundry Cok .. P l a Iron M" "';:'"'" CANADA IRON FURNACE COMPANY , LlM ITED batte ri es d e fo ur à charbo n à d iffére nts endroits 11 .. , .... , Il ,I,""~ ~I'IU.~- ... "~ .• '", " ••• ,.\", '''.1 cl ans la régio n: à Radnor même, puis à Grande­ G ...... , Oftic: •• : 01:0 1: O. U M MON D, Canada life Building, MORtreal ".'''''1:'''''' '"n ."cur .. "d T,t,,·'u., Pi le, à aint-Tite, à SainLe-Thècl e e t à Lac-aux­ Sabl es. ' la fi n cie années 1890 et au d ébut de La directi o n des Fo rges Radnor est confiée à a nnées ] 900, l'en treprise a morce une vague Thomas J. Drummo nd, le frère de George Ed­ d'expan io n. Elle achète le haut fo urneau, la ward , avec qui il est associé dan la Drummond, fo nderi e el les autres ate li r ci e la Lo ndo nde rr , McCall & Co. T homa a fa iLdes éLudes en métal­ ~ro n Compan à Lo ndo nderry en 1 ouve ll e­ lurgie à l' n iver i t ~ McGi ll et il e t a ll é parfaire Ecosse. Ell e achèt auss i deux fonderies e n On­ a formation aux ELaLS- ni. 1n La ll é aux com­ Lari o, une à H amilto n et l'autre à Saint-Thomas. mandes de Forge Rad nor, il procède d 'abord à Ell e fait aussi construire un haut fourneau au une in vesti gatio n des réserve m ini ères e Lf ores­ coke à Midland en Ontario. ti ère' de la région. recherche l'amè nem Au débul du ' Xe iècl e, les intérê t de la aussi à l' extérieur de la région, là o ù les experts ra mille Drummo nd sont dispe rsé d ans une de la ommi ion géologique du Canada t du fo ul e cI 'entr pri' e de pe tiLe et de moyenne di­ Bureau des min d la province de Qu ' bec me n io n oeuvrant d an diffé re nts domaine , avaient révélé l'exi le ne d d ' pôt de minerai mais tou reli é à l'industri e sicl érurg ique (ex­ traction minière, hau LS ro urneaux e t Fo nde ri e). 16 Au début du XXe siècl e, l' heure est à la fo rma­ Manufacturers' As ociation of Canada. Il a éga­ ti o n d 'entreprise géantes dans la sidérurgie ca­ Iement iég' au conseil d 'adminisu-ati o n d e plu­ nadie nne . u si, le Drummo nd procèden t-il s à sieurs grandes en treprises canadie n nes : Banque la fu ion de to ute le urs en treprises dans la Ca­ Molson, Canadian Car and Foundry, Canada Ce­ nada Iron Corporation en 1908. u mo m nt de men t, Olg il vie Flo ur Mill e t Cockshutt Pl ow la fu sion, d 'autre entreprises, comme la J o hn Company. McDougall & Co. qui possède les Fo rges de So n implicati o n dans ces diffé re nts orga­ Dr ummo ndvill e et une manufacture de roue de nismes et en u-eprises et sa connaissance appro­ wagon à Mon tréal, passent so u le contrô le de la fo ndie d u marché canadien du fer et de l'acier nouve lle compagni e. Aprè la Fu ion, la compa­ (il a publié une fo ule d 'articles et de b rochures gnie procède à une réorganisati on de ses o pé ra­ se ra ppo rtant à ces que tions), lui o n t valu le tions : on d ' ci d alo rs de mettre un t rme aux privil ège de prendre la défen e de producteur activités dan 1 secteur de la fo nte au charbo n de fo n te du anad a lorsq ue le gouverne men t de bo is. Le Fo rges de Drummo ndville et les libé ral de ir Wilfrid Law-ier a vo ulu retirer à Forges Radnor ont fermées. cette indusu-ie la pro tecti o n dont elle bénéficiait depuis plus de vingt ans. Il s'e t mo n tré un ar­

Les FOl'ge~ de DnUll1ll0 nd\'iIl e d e nt d éfen e ur du pro tecti o nnisme comme rllrcul Cil opêl'alioll dt: 1880 à 19 11. A 1' ;1\'; 1111 pl;l11 , ~ 1. el moyen de favoriser le dévelo ppe ment industriel ~ l lll e Gcorgt' M cOollgall el du Canada. D.nid ~IcD o u g< 1I1

· \ rrhw,,\ phol0f:."raphiqu,s S Ol· mllII . , \l u~, M rCord rI "HÎlloirt' rlmfld",/tI" l!rrf /886

C'est George Edward Drummo nd qui e t à l' ori gine de la créati o n de ce géant indu u-iel qui é te nd es ramifi cati o ns d e pui la o uvell e­ Éco e jusqu'en Ontario . Lo r de la Fu io n de 1908, la Canada Iro n COI-poratio n pre nait le con trôle de la quasi totali té du marché canadie n des roues de wagon et de conduites d 'eau e n fo n te (tuya ux d 'aqueduc). En plus de es activi­ té comme e n trepreneur, il a été auss i un porte­ parole écouté des milie ux d 'affaires ca nadi ens. Il a siégé au conseil de nombreux o rgani sme regroupant des gens d 'affaire ,comme la Mining socia ti o n of Q uébec, la Canadi an Mining sociati o n dont il a été le pré ident d urant q ue l­ ques a nnées. Il a a uss i été le p ré ide nt du Mon tréal Board of Trade et de la presti gieuse 17 E.x(rait d 'un article qui rehllC:.' une , ~sile du premi er minislre oa di~ ol de la pro\incc. r ho nordble Fé· Canclusion l lu ieu r. capiLal i.Lel eL lix Gabrie l Ma rchand . aux ~ tr an g e r& o ûl .,il i" lund I le~ Forgel Forges Radnor. En dressant ces quelques portraits d 'entrepre­ R duor el le. chuiel Il ,wanegan neurs, no us avons surtout mis l'accent sur le rôle ea, •.!:OIIIP'loie ~'bo ll . Il. Alar­ Lr Trijlu vi"l. 28 oclob,.,. /898 cbaud, prelllier JDÏaÎILre de la photQ: Olllld,dJnllers. U. Q.7:R. de l'entreprise privée dans l'évolutio n de la sidé­ profiHe. Le pH&i---M OOlllpeelU de rurgie maur icienne. Ce faisant, nous avons laissé l·hoo .... Ilnc:baad ;'P. R. Grimo b­ dans l'ombre un actew' qui a j oué un rô le de III de Bulralo j bOL T, Guillord 81111&11 d. BJIr&l0.i"" K illl, BuC· p ~e mi e r plan dans cette évolutio n. Il s'agit de falo; Kœe A, l'. Gaal&., Geo, E, l'Etat dont les interven tions ont secondé à plu­ DralllmoD4, T. J. Dt..... d ., IIm. sieurs reprises l'actio n de l'en treprise privée. Dra.moad, Ju. N. G~bM", W. J, Wlai~ B L. P...... P• ..., San s entrer dans to us les détails, no us iden tifi ons A. W. ~W.IL DralD- ici quelques-unes des interve ntio ns qui ont favo­ ...... risé l'essor de la sidérurgie régio nale ...... ,.. "...... 8au.,K...., L'exemple des F de la quahL6 que conserve la propriété de l'établissemen t, du mlllt'rai 00 re r q ll8 1'0 11 Y Iro llve, ain.i que det avanlas". que ~ Ul of­ mais il en confie l'explo itatio n à l'entreprise Crir la localllé rour la ron IrUl'lion privée. En plus des installations industrielles, l'É­ cI'UIIDt'n ,COIOlllale , Il ooL pa'" la D ""mll, "~&l1 Il lI~n~~ tat met également à la dispositio n des locataires qU 'lia lIGut parli. Je l\aJllor ill N . de vastes étendues de terres qui constituen t la valti nL parll1wmool q ue lle pou.all réserve de bo is et de minerai de l'établissemen t. êLre 1' .. OIcal;iL6 d "8 cé!ôbr, . eAU I Cer­ rulf\neu_. lulfureo.l" 'de 1'8 I1d roi L­ Tout cela po ur un loyer rela tivement modeste. Le lendemain il. 10111 allé "lllle T 181 Quand les Forges du Saint-Maurice, sont ve n­ F'or.... el il parflLrall que l'utrac­ lion du Cer du Coud. m,~~c' lC e ul du dues à l'entre prise privée en 1846, l'Etat ne se lac au mO)'IID de drèlfetl , np''''', IH désintéresse pas complètement de l' avenir de la a "i".meal inl.re..... C'ell une sidérurgie régio nale . Par l'en u-emise de la Com­ opéralion qu',11 n'anienl encor. j •. mll. "UI'. Il.00' paru enf' b t nLh d, mission géologique du Canad a, le gouverne­ l,fUr "ilIW eL il)' • lieu de erol'" ment fédéral a appo rté un soutien technique aux qu'avanL lon,lempi d. en,,.pri.. COli i lèra b ...... ,ron'.n "Ole d·lIéeu. enu'eprises: prospection minière, inve n taire des tlOD, 'Raduor, IIAce aUI capl'-ui ressources, analyse des minéraux et diffusion d'IlD .~A4lcat pui.. ol, Utaelardera d 'info rmations sur pndustrie. Au Québec, la ~ • lor,,101Ier. ••- --,-~ _ ~l ....l11Wl'II­ création du Bureau des mines au début des an­ .....1 Ob6tee Sba"...... I.e nées 1880 a j oué sensiblement le même rôle. La , ~ .. _ .- .... trou.t .. 11 Commissio n géologique du Canada a aussi I--...111...... oe& _relL·~ Il ...... • ...... contribué à faire la promotion de la production ~. 18 régionale en exposan t matières premières et pro­ tre part, il a mis sur pied en 1884 un programme duits lors des grandes expositions internatio­ de subventions aux producteurs de fonte du nales (Paris en 1855, Londres en 1862 et Canada afin d 'attirer des investissements dans le Philadelphie en 1876) . À celle de Londres, une secteur et soutenir financièrement les entre­ paire de roues de wagon fabriquée aux Forges prises existantes. Les subventions étaient propor­ Radnor a soulevé l'admiration de l'un des plus tionnelles au volume de la production. éminents métallurgistes de Grande-Bretagne. Il Les interventions du gouvernement québé­ est cependant difficile d'évaluer les retombées cois ont principalement visé l'accès aux res­ réelles de ces interventions. sources. C'est à titre de gestionnaire des terres L'État a aussi posé des gestes plus apparents publiques que le gouvernement du Québec a pu et qui ont eu des effets plus concrets sur le apporter son soutien aux entreprises régionales. développement de la sidérurgie régionale. Le Il a rendu possible la constitution de réserves gouvernement fédéral est intervenu de deux ma­ minières et forestières à même les terres desti­ nières pour seconder les efforts de l'entreprise nées à la colonisation. Et cela à des conditions privée dans le domaine de la sidérurgie. D'une particulièrement avantageuses. Il faut cepen­ part, le fédéral a mis en place des barrières dant souligner que cette "aide" variait d ' une en­ douanières pour protéger la sidérurgie cana­ treprise à l'autre. C'est qu'eUe ne s'inscrivait pas dienne de la concurrence étrangère. Les entre­ d ans un programme clairement défini, elle était prises régionales ont profité de cette mesure à laissée au bon jugement des élus et des fonction­ compter de 1879, date à laquelle des tarifs doua­ nair-es. Elle était généralement consentie sous le niers ont été appliqués à la fonte importée. D'au- poids des pressions politiques.

19 La Corporation pOUT le patrimoine sidérurgique de la Mauricie est un organisme sans but lucratif constitué en 1987 en vertu de la troisième partie de la loi sur les compagnies du Québec.

La Corporation fut fondée grâce à l'initiative de la Société Saint:Jean-Baptiste de la Mauricie, de l'Unive rsité du Québec à Trois-Rivières et de la Direction régionale du ministère des Affaires culture lles du Québec. Son conseil d'administration regroupe des représentants d 'entreprises et d'organismes municipaux et institutionnels qui vei llent à l'actualisation de ce patrimoine industriel.

La sauvegarde, la promotion et la mise en valeur des sites du patrimoine sidérurgique de la Mauricie constituen t la raison d 'être de la Corporation. Tout organisme ou individu qui partage ces intérêts peut devenir membre de la Corporation. jf La Corporation tient à remercier certains organismes et entreprises privées qui, par leur appl financier, ont rendu possible la publication de la série «LA MAURICIE À L'ÂGE DU FER». le MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA SCIENCE, DIRECTION DU DÉVELOPPEMENT SCIENTIFIQUE ~s ~ s FÉDÉRATION DES CAISSES POPUlAIRES DESJARDINS DU CENTRE DU QUÉBEC ENVIRONNEMENT CANADA, SERVICE DES PARCS, ie LIEU HISTORIQUE NATIONAL DES FORGES-DU-SAINT-MAURICE lt Ministère des Mfaires culturelles Société Saint-jean-Baptiste de la Mauricie Caisse populaire Sainte-Marguerite de Trois-Rivières Caisse populaire de Saint-Maurice Caisse populaire Saint-Théophile-du-Lac Imprimerie Art Graphique inc.

La Corporation remercie également les organismes suivants pour leur précieuse collaboration.

Archives nationales du Canada Archives nationales du Québec à Trois-Rivières Bibliothèque nationale du Québec Centre d'études québécoises de l'Université du Québec à Trois-Rivières Musée McCord d 'histoire canadienne Achevé d 'imprimer en révrier 1991, sur les presses de l' Imprimerie Art Graphique inc., à Trois-Rivières, Québec, pour le compte de la Corporation pour le patrimoine sidérurgique de la Mauricie. N Forges • Saint-Tite (1868-1872) Grandes-Piles • A (1892-1910)

Lac-à-Ia-Tortue • (1878-1910)

Shawinigan * Forges • Batiscan (1798-1814) Forges Grondin. ... Forges (1877-1881) ~ Radnor (1853-1910)

Forges • L'isiet (1856-1878) Forges du Saint-Maurice. (1729-1883)

Trois-Rivières * ..