Niger - Région De Tillabéri Analyse Situationnelle Trimestrielle Au 31 Mars 2021
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Niger - Région de Tillabéri Analyse situationnelle trimestrielle Au 31 mars 2021 CHIFFRES CLÉS 529 795 ML BNBNU Personnes dans le besoin Taoua BL ERU Tillabéri BNLRE 405 259 TLLBER OULLM FLNUE TER Personnes ciblées GOTEE BLLER Niamey 273 170 KOLL NER TRDI Personnes atteintes au 31 mars 2021 osso S BURN FS Fleuve Niger 149 735 929$ USD BENN 1 Les frontières, les noms indiqués et les désignations employés sur cette carte n’impliquent pas reconnaissance ou acceptation officielle par Requis l’Organisation des Nations Unies. CONTEXTE Située à l’extrême ouest du pays, limité au nord par le Mali et à l’ouest par le Burkina Faso, la Région de Tillabéri, enclavant la Région de la capitale Niamey, est sous état d’urgence depuis Mars 2017 pour certains départements puis étendu à tous les départements courant décembre 2019. Elle est la partie la plus violente et la plus sujette aux conflits au Niger à cause de nombreuses attaques par des groupes armés non étatiques (GANE) malgré l’instauration de l’état d’urgence et le renforcement du dispositif sécuritaire par le gouvernement. En effet, la région a enregistré 3772 incidents sécuritaires sur les 3 dernières années, dont 292 pour la seule année de 2020 (incluant 145 ayant un impact sur les activités humanitaires), causant 989 morts, 94 blessés et 54 personnes enlevées. Au premier trimestre de 2021, on enregistre déjà un très lourd bilan de 207 civils tués dans la région, dont 179, dans les communes de Tondikiwindi, l’Anzourou et Banibangou, des milliers de têtes de bétail extorquées et emportées vers le Mali. Ces violences qui manifestement ciblent les civils donnent un aperçu de l’étendue de la vulnérabilité de ces populations face aux graves risques de protection. La détérioration de la situation sécuritaire va crescendo depuis fin 2016 dans cette région où les frontières sont poreuses, dans de vastes zones, non sécurisées. Cette situation est révélatrice de la persistance et de l’amplification d’une menace constante entretenue par les GANE, à laquelle vienne s’ajouter un banditisme opportuniste caractérisée par des règlements de comptes, extorsion de fonds/zakat, incendies des greniers, de vols de bétail d’assassinats ciblés ou de masse, fragilisant davantage les populations vivant déjà une situation d’insécurité alimentaire sévère (cadre harmonisé 2021). Sur le plan sociopolitique, les violences postélectorales ont émaillé la situation sécuritaire au cours du mois de février ; ces violences se sont étendues jusqu’au mois de mars dans certaines localités avant de se raréfier. Les [1] A travers le Plan de Réponse Humanitaire 2021 [2] ACLED www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. Région de Tillabéri-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 02 contraintes d’accès aux zones de concentration des personnes dans le besoin limitent considérablement et la fourniture des services par les acteurs humanitaires et l’accessibilité aux services sociaux de base. Dynamiques des conflits Evolution du nombre d'incidents ayant un impact sur les activités humanitaires 21 145 16 14 incidents ayant un impact sur les 13 12 12 12 13 activités humanitaires en 2020 10 7 6 Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre La station sécuritaire précaire et volatile dans la région de Tillabéri s’est nourrie et continue de le faire en partie du conflit au Mali voisin et l'insécurité qui sévit dans les zones frontalières depuis des décennies alimentées par les conflits locaux entre éleveurs et agriculteurs, et des activités des groupes armés non étatiques. Les violences intercommunautaires, particulièrement celles entre agriculteurs et éleveurs ne sont pas récentes dans la région de Tillabéri même si leur intensité a augmenté avec l’avènement du conflit au Mali. Des vagues de violences intercommunautaires entre agriculteurs et éleveurs pour des besoins d’accès aux fonciers ont déjà eu lieu à Tillabéri en 20083, provoquant à la fois une perte de bétail et une insécurité alimentaire due à la réduction de la production agricole. La Région de Tillabéri, avec plus de 50% de l’économie de la région reposant sur le pastoralisme est vulnérable au changement climatique. L'accès aux ressources pour le pâturage diminue à cause entre autres de l'expansion de l’agriculture pour répondre à la pression démographique. L’accès contesté à l'eau connait une exacerbation due à un accroissement des tensions intercommunautaires et intracommunautaires. En plus de ces facteurs anthropiques, la violence due au conflit armé persiste à Tillabéri à cause des exactions commises par des groupes armés non étatiques qui obligent des milliers de personnes à fuir leurs maisons. Depuis janvier 2018, des déplacements internes sont constamment enregistrés. Ces personnes déplacées internes installées dans 18 sites ou dans des familles d’accueil sont enregistrées dans la région en plus de nombreuses autres personnes qui ont trouvé refuge sur des sites spontanés, temporaires hors des normes et standards. Ce qui contribuera à augmenter les besoins d’assistance des populations et l’exposition des jeunes aux recrutements des GANE et au banditisme. [3] Assanvo et al.2019 www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. 02 Région de Tillabéri-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 03 contraintes d’accès aux zones de concentration des personnes dans le besoin limitent considérablement et la Conflits et mouvements de populations fourniture des services par les acteurs humanitaires et l’accessibilité aux services sociaux de base. E PDI MALI 2020 2021 Dynamiques des conflits Banibangou 16K 100K 7K ! Abala Abala TAHOUA Ayerou 10K ! Evolution du nombre d'incidents ayant un impact sur les activités Tabareybarey Ayorou ! 12K 21K humanitaires 15K ! 80K 759Bankilaré 34K Ouallam Mangaize ! ! Tillabéry 8K Ouallam Site Filingué Téra ! 2K Gotheye ! 60K 721 ! an Fév. ars Avr ai uin uil Aot et t Nov. Déc. an Fév. 145 1K Niamey Baleyara 2020 2021 incidents ayant un impact sur les Kollo ! activités humanitaires en 2020 xx omre e au 2 mars 2021 Torodi DOSSO omre e ruis PDI 201 2021 xx au 2 rr 2021 ! ! 4K Say 34K 36K 36K BURKINA FASO 34K NIGERIA 95K 82K Niamey 58K uis 36K PDI La station sécuritaire précaire et volatile dans la région de Tillabéri s’est nourrie et continue de le faire en partie du 5K 40K conflit au Mali voisin et l'insécurité qui sévit dans les zones frontalières depuis des décennies alimentées par les BENIN 2018 2019 2020 2021 conflits locaux entre éleveurs et agriculteurs, et des activités des groupes armés non étatiques. Les frontières, les noms indiqués et les désignations employés sur cette carte n’impliquent pas reconnaissance ou acceptation officielle par l’Organisation des Nations Unies. Source : MAH/GC, données en attente de vaildation. Les violences intercommunautaires, particulièrement celles entre agriculteurs et éleveurs ne sont pas récentes L’insécurité qui sévit dans la région de Tillabéri et plus particulièrement dans les zones frontalières entre le dans la région de Tillabéri même si leur intensité a augmenté avec l’avènement du conflit au Mali. Des vagues de Burkina Faso, le Mali et le Niger, engendre de nombreux déplacements forcés de la population. Au 31 décembre violences intercommunautaires entre agriculteurs et éleveurs pour des besoins d’accès aux fonciers ont déjà eu 2020, sur un total de 298 4584 personnes déplacées internes (PDI) au Niger, 27,7% (82 601 personnes) se trou- lieu à Tillabéri en 20083, provoquant à la fois une perte de bétail et une insécurité alimentaire due à la réduction vent dans la région de Tillabéri et 94% des PDI se sont déplacées en raison de l'insécurité. En avril 2020, par suite de la production agricole. d’une attaque précédente, plus de 2500 personnes ont fui et trouvé refuge à Mangaizé (Ouallam) ; ce département La Région de Tillabéri, avec plus de 50% de l’économie de la région reposant sur le pastoralisme est vulnérable au a connu en janvier 2021 de nouvelles vagues de déplacements encore plus importantes (10 928 personnes). changement climatique. L'accès aux ressources pour le pâturage diminue à cause entre autres de l'expansion de Ainsi, au 31 mars 2021, la région de Tillabéri totalise 13 661 ménages déplacés pour une population de 95 483 l’agriculture pour répondre à la pression démographique. L’accès contesté à l'eau connait une exacerbation due à personnes, soit une augmentation de 15,59% en l’espace de trois mois. un accroissement des tensions intercommunautaires et intracommunautaires. Les départements d’Ayerou, Bankilare, Tera, Gotheye et Tillabéri accueillent 53% des déplacés internes de En plus de ces facteurs anthropiques, la violence due au conflit armé persiste à Tillabéri à cause des exactions la région de Tillabéri au 31 décembre 2020 et un tiers des réfugiés. Le nombre de déplacés internes (PDI) a 5 commises par des groupes armés non étatiques qui obligent des milliers de personnes à fuir leurs maisons. augmenté de 44%, en une année, passant de 57 080 en décembre 2019 à 82 601 en décembre 2020 et en fin 6 Depuis janvier 2018, des déplacements internes sont constamment enregistrés. Ces personnes déplacées mars 2021, 95 483 . Le nombre d’arrivées récentes de PDI s’est cependant réduit au dernier trimestre de l’année internes installées dans 18 sites ou dans des familles d’accueil sont enregistrées dans la région en plus de avant les récentes attaques du premier trimestre de l’année 2021.