- Région de Tillabéri Analyse situationnelle trimestrielle Au 31 mars 2021

CHIFFRES CLÉS

529 795 ML

Personnes dans le besoin BNBNU Taoua BL ERU

Tillabéri BNLRE 405 259 TLLBER ULLM FLNUE

Personnes ciblées TER TEE

BLLER 273 170 LL NER TR Personnes atteintes au 31 mars 2021 osso S BURN FS

Fleuve Niger 149 735 929$ USD BENN 1 Les frontières, les noms indiqués et les désignations employés sur cette Requis carte n’impliquent pas reconnaissance ou acceptation officielle par l’Organisation des Nations Unies.

CONTEXTE

Située à l’extrême ouest du pays, limité au nord par le Mali et à l’ouest par le , la Région de Tillabéri, enclavant la Région de la capitale Niamey, est sous état d’urgence depuis Mars 2017 pour certains départements puis étendu à tous les départements courant décembre 2019. Elle est la partie la plus violente et la plus sujette aux conflits au Niger à cause de nombreuses attaques par des groupes armés non étatiques (GANE) malgré l’instauration de l’état d’urgence et le renforcement du dispositif sécuritaire par le gouvernement.

En effet, la région a enregistré 3772 incidents sécuritaires sur les 3 dernières années, dont 292 pour la seule année de 2020 (incluant 145 ayant un impact sur les activités humanitaires), causant 989 morts, 94 blessés et 54 personnes enlevées. Au premier trimestre de 2021, on enregistre déjà un très lourd bilan de 207 civils tués dans la région, dont 179, dans les communes de , l’ et , des milliers de têtes de bétail extorquées et emportées vers le Mali. Ces violences qui manifestement ciblent les civils donnent un aperçu de l’étendue de la vulnérabilité de ces populations face aux graves risques de protection. La détérioration de la situation sécuritaire va crescendo depuis fin 2016 dans cette région où les frontières sont poreuses, dans de vastes zones, non sécurisées.

Cette situation est révélatrice de la persistance et de l’amplification d’une menace constante entretenue par les GANE, à laquelle vienne s’ajouter un banditisme opportuniste caractérisée par des règlements de comptes, extorsion de fonds/zakat, incendies des greniers, de vols de bétail d’assassinats ciblés ou de masse, fragilisant davantage les populations vivant déjà une situation d’insécurité alimentaire sévère (cadre harmonisé 2021).

Sur le plan sociopolitique, les violences postélectorales ont émaillé la situation sécuritaire au cours du mois de février ; ces violences se sont étendues jusqu’au mois de mars dans certaines localités avant de se raréfier. Les

[1] A travers le Plan de Réponse Humanitaire 2021 [2] ACLED

www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. Région de Tillabéri-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 02 contraintes d’accès aux zones de concentration des personnes dans le besoin limitent considérablement et la fourniture des services par les acteurs humanitaires et l’accessibilité aux services sociaux de base.

Dynamiques des conflits

Evolution du nombre d'incidents ayant un impact sur les activités humanitaires

21

145 16

14 incidents ayant un impact sur les 13 12 12 12 13 activités humanitaires en 2020

10

7 6

La station sécuritaire précaire et volatile dans la région de Tillabéri s’est nourrie et continue de le faire en partie du conflit au Mali voisin et l'insécurité qui sévit dans les zones frontalières depuis des décennies alimentées par les conflits locaux entre éleveurs et agriculteurs, et des activités des groupes armés non étatiques.

Les violences intercommunautaires, particulièrement celles entre agriculteurs et éleveurs ne sont pas récentes dans la région de Tillabéri même si leur intensité a augmenté avec l’avènement du conflit au Mali. Des vagues de violences intercommunautaires entre agriculteurs et éleveurs pour des besoins d’accès aux fonciers ont déjà eu lieu à Tillabéri en 20083, provoquant à la fois une perte de bétail et une insécurité alimentaire due à la réduction de la production agricole.

La Région de Tillabéri, avec plus de 50% de l’économie de la région reposant sur le pastoralisme est vulnérable au changement climatique. L'accès aux ressources pour le pâturage diminue à cause entre autres de l'expansion de l’agriculture pour répondre à la pression démographique. L’accès contesté à l'eau connait une exacerbation due à un accroissement des tensions intercommunautaires et intracommunautaires.

En plus de ces facteurs anthropiques, la violence due au conflit armé persiste à Tillabéri à cause des exactions commises par des groupes armés non étatiques qui obligent des milliers de personnes à fuir leurs maisons. Depuis janvier 2018, des déplacements internes sont constamment enregistrés. Ces personnes déplacées internes installées dans 18 sites ou dans des familles d’accueil sont enregistrées dans la région en plus de nombreuses autres personnes qui ont trouvé refuge sur des sites spontanés, temporaires hors des normes et standards. Ce qui contribuera à augmenter les besoins d’assistance des populations et l’exposition des jeunes aux recrutements des GANE et au banditisme.

[3] Assanvo et al.2019

www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. 02 Région de Tillabéri-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 03 contraintes d’accès aux zones de concentration des personnes dans le besoin limitent considérablement et la Conflits et mouvements de populations fourniture des services par les acteurs humanitaires et l’accessibilité aux services sociaux de base. E PDI MALI 2020 2021 Dynamiques des conflits Banibangou ! Abala Abala Ayerou ! Evolution du nombre d'incidents ayant un impact sur les activités Tabareybarey Ayorou ! humanitaires ! Bankilaré Mangaize ! ! Tillabéry Ouallam Site Filingué Téra ! Gotheye ! ! an ars Ar ai uin uil Aot et t o an 145 Niamey Baleyara incidents ayant un impact sur les Kollo ! activités humanitaires en 2020 xx omre e au 2 mars 2021 DOSSO omre e ruis PDI 201 2021 xx au 2 rr 2021 ! ! Say BURKINA FASO NIGERIA Niamey uis La station sécuritaire précaire et volatile dans la région de Tillabéri s’est nourrie et continue de le faire en partie du conflit au Mali voisin et l'insécurité qui sévit dans les zones frontalières depuis des décennies alimentées par les BENIN conflits locaux entre éleveurs et agriculteurs, et des activités des groupes armés non étatiques. Les frontières, les noms indiqués et les désignations employés sur cette carte n’impliquent pas reconnaissance ou acceptation officielle par l’Organisation des Nations Unies. Source : MAH/GC, données en attente de vaildation.

Les violences intercommunautaires, particulièrement celles entre agriculteurs et éleveurs ne sont pas récentes L’insécurité qui sévit dans la région de Tillabéri et plus particulièrement dans les zones frontalières entre le dans la région de Tillabéri même si leur intensité a augmenté avec l’avènement du conflit au Mali. Des vagues de Burkina Faso, le Mali et le Niger, engendre de nombreux déplacements forcés de la population. Au 31 décembre violences intercommunautaires entre agriculteurs et éleveurs pour des besoins d’accès aux fonciers ont déjà eu 2020, sur un total de 298 4584 personnes déplacées internes (PDI) au Niger, 27,7% (82 601 personnes) se trou- lieu à Tillabéri en 20083, provoquant à la fois une perte de bétail et une insécurité alimentaire due à la réduction vent dans la région de Tillabéri et 94% des PDI se sont déplacées en raison de l'insécurité. En avril 2020, par suite de la production agricole. d’une attaque précédente, plus de 2500 personnes ont fui et trouvé refuge à Mangaizé (Ouallam) ; ce département La Région de Tillabéri, avec plus de 50% de l’économie de la région reposant sur le pastoralisme est vulnérable au a connu en janvier 2021 de nouvelles vagues de déplacements encore plus importantes (10 928 personnes). changement climatique. L'accès aux ressources pour le pâturage diminue à cause entre autres de l'expansion de Ainsi, au 31 mars 2021, la région de Tillabéri totalise 13 661 ménages déplacés pour une population de 95 483 l’agriculture pour répondre à la pression démographique. L’accès contesté à l'eau connait une exacerbation due à personnes, soit une augmentation de 15,59% en l’espace de trois mois. un accroissement des tensions intercommunautaires et intracommunautaires. Les départements d’Ayerou, , Tera, Gotheye et Tillabéri accueillent 53% des déplacés internes de En plus de ces facteurs anthropiques, la violence due au conflit armé persiste à Tillabéri à cause des exactions la région de Tillabéri au 31 décembre 2020 et un tiers des réfugiés. Le nombre de déplacés internes (PDI) a 5 commises par des groupes armés non étatiques qui obligent des milliers de personnes à fuir leurs maisons. augmenté de 44%, en une année, passant de 57 080 en décembre 2019 à 82 601 en décembre 2020 et en fin 6 Depuis janvier 2018, des déplacements internes sont constamment enregistrés. Ces personnes déplacées mars 2021, 95 483 . Le nombre d’arrivées récentes de PDI s’est cependant réduit au dernier trimestre de l’année internes installées dans 18 sites ou dans des familles d’accueil sont enregistrées dans la région en plus de avant les récentes attaques du premier trimestre de l’année 2021. L’instabilité aux frontières est également à nombreuses autres personnes qui ont trouvé refuge sur des sites spontanés, temporaires hors des normes et l’origine de la présence de nombreux réfugiés maliens et burkinabés au Niger, dont le nombre atteignait 38 310 au 7 standards. Ce qui contribuera à augmenter les besoins d’assistance des populations et l’exposition des jeunes 31 mars 2021 . aux recrutements des GANE et au banditisme. Déficits et contraintes structurels préexistants

La région de Tillabéri est le principal centre d’élevage bovin du Niger et bénéficie d’importantes ressources en eau du pays du fait du fleuve Niger qui traverse une grande partie de la région (450 kilomètres dans la région),

[4] Ministère de l’Action Humanitaire [5] MAH/GC [6] Chiffre en cours de validation [3] Assanvo et al.2019 [7] UNHCR, Mars 2021

www.unocha.org/niger www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. Région de Tillabéri-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 04 et ses sept affluents (, , Sirba, Gouroubi, Diamongou, Tapoa et Mékrou) qui constituent d’importants réservoirs d'irrigation et d'eau pour le bétail8. En dépit dde ce potentiel de développement important en ressources naturelles, les impacts climatiques, les sécheresses répétées et les difficultés de l’État à renforcer la résilience à la sécheresse créent des conditions favorables d'une baisse drastique de la production agricole.

L’insécurité et l’imprévisible violence des groupes armés non étatiques empêchent de lancer des projets à grande échelle pour accroître la résilience au changement climatique des agriculteurs et des éleveurs et d’exploiter les potentiels miniers tels que l’or, le charbon, le fer et le phosphate, exacerbant ainsi le déficit de développement et la création d’emploi dans la région.

En outre, les réseaux d'approvisionnement du marché sont désorganisés et difficiles d'accès en raison d'une infra- structure routière inadéquate et dégradée et d'un investissement insuffisant dans l'agriculture et le pastoralisme9. Cela crée ainsi des déficits alimentaires tant pour les populations que pour le bétail, qui deviennent même struc- turels, dans le nord de la région.

Tant que le potentiel économique existant ne sera pas exploité, la région de Tillabéri continuera d'être marquée par une détérioration continue de la base productive, une forte croissance démographique (le taux de fécondité est de 7,6 enfants par femme et la taille moyenne des ménages est de huit personnes10), et une insécurité accrue qui constituent une plus grande menace aux fondements économiques et sociaux.

Perturbation des marchés et de la productivité

Ces derniers mois, l'augmentation des incidents de sécurité a continué de provoquer d'importants déplacements de population dans la région de Tillabéri, entraînant une perturbation généralisée des activités agricoles et de commer- cialisation, diminuant les possibilités de moyens de subsistance des ménages et leur sécurité alimentaire. La plupart des ménages déplacés ont perdu leurs moyens de subsistance et dépendent de l'aide extérieure pour couvrir leurs besoins alimentaires de base.

L’état d’urgence instaurée pour faire face à l’insécurité grandissante dans la région de Tillabéri a occasionné plusieurs mesures de restriction de mouvements et de suspension de certaines activités économiques avec des impacts réels sur la situation humanitaire des populations des zones concernées. Le système d’approvisionne- ment des populations en produits de première nécessité se trouve fragilisé avec la fermeture de plusieurs marchés hebdomadaires de référence. À la date du 31 mars 2021, neuf (9) marchés ruraux dans quatre départements (Abala, Tillabéri et Ouallam) sont fermés. Ces marchés constituent des points de ravitaillement et d’échanges commerciaux entre les communautés. Le manque d’animation de ces marchés contribue à la précarité de la situation alimentaire des populations affectées par les conflits, et le ralentissement des activités génératrices de revenus. Ce qui pourrait pousser les jeunes à chercher d’autres alternatives de survie peu recommandables (vols, braquages, risque d’enrôle- ment par les groupes armés non étatiques).

À cette situation, s’ajoute une succession de déficit agricole enregistrée durant plusieurs années dans des localités comme Abala, Sanam, Banibangou, Tondokiwindi, Anzourou et , où les populations font face à une insécurité qui ne leur a pas permis d’exploiter leurs champs. Les localités dans lesquelles les productions ont été moyennes, les stocks ont été pillés ou incendiés. Les moyens de transport appropriés (charrettes asines) sur les axes situés sur les terrains difficiles sont de plus en plus la cible des GANE (pose des EEI).

Il y a également la diminution des pâturages à mesure que les températures augmentent ainsi que les perturbations des précipitations en raison du changement climatique. Cette situation s’aggrave avec la présence de groupes

[8] Plan de développement régional de Tillabéri 2016 [9] Plan de développement régional de Tillabéri 2016 [10] Ibid

www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. 04 Région de Tillabéri-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 05

armés le long des itinéraires de transhumance traditionnels avec le Burkina Faso et l’interdiction de la transhumance transfrontalière par les autorités béninoises.

Les impacts des incidents sécuritaires et les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre l’activisme des groupes armés non étatiques (interdiction de circuler à motocyclettes, par exemple), sur les marchés et les moyens d’existence des populations ainsi que sur les infrastructures étatiques se sont étendus à la restriction des mouve- ments des acteurs humanitaires.

Perturbation des services sociaux essentiels de base

La persistance du conflit a un impact considérable sur l’accès aux services sociaux de base et le risque d’une forte dégradation du tissu socio-économique, dans une région où l’agriculture, l’élevage et les échanges commerciaux avec le Mali font vivre la population. À cela s’ajoute la réduction des activités socio-économiques dans les zones frontalières.

Au seuil de l’année 2021, les organisations humanitaires et les autorités sanitaires ont été victimes de violences, d'at- taques et de menaces, ciblant à la fois le personnel et les véhicules. Les attaques contre les ambulances et les restric- tions de leurs déplacements empêchent entre 10 et 20% des patients d'accéder aux soins hospitaliers11. Cela entraîne une baisse de la fréquentation des centres de santé et, si les patients ne peuvent pas être référés vers les hôpitaux de référence, ils restent dans des établissements qui ne peuvent pas fournir le traitement adéquat. Au 31 mars 2021, huit (8) Centres de Santé Intégrés et 24 Cases de Santé communautaire étaient fermés pour cause d’insécurité dans les départements de Ayorou, Banibangou, , Ouallam, Tera, Tillabéri.

La reprise scolaire effective depuis le 4 janvier sur l’ensemble du territoire national n’a pas été possible à cause du contexte sécuritaire dans certaines localités : un ensemble de 278 écoles fermées pour un effectif de 22 876 élèves, dont 10 513 filles, au 17 janvier 2021. Ceci traduit une prise en main progressive de la situation sécuritaire par l’État dans ces zones permettant ainsi aux élèves de retourner sur les bancs de l’école. Néanmoins, le secteur de l’éducation est très touché par les actions des groupes armés non étatiques, qui considèrent l’éducation comme une menace à leur pouvoir de contrôle. Les communes les plus touchées par les fermetures et menaces sont surtout celles de Tondikiwindi dans le département de Ouallam, Chical dans le département de Filingué et Sanam dans le département d’Abala. Les maisons et effets personnels des enseignants de la localité de Tamatché (Abala) auraient été brulés par les groupes armés non étatiques à défaut de les trouver sur place.

La pandémie du COVID-19 même si elle connait une nette diminution du nombre de cas grâce aux efforts conjugués des acteurs, l'État et ses partenaires (la courbe épidémiologique reste descendante depuis le pic du 24 décembre 2020), a des impacts inquiétants sur les revenus des ménages, les chaînes d'approvisionnement alimentaire, les services de santé et les écoles. Le spectre de nouvelles vagues de la pandémie aggrave les difficultés auxquelles de nombreuses familles sont déjà confrontées en termes d'accès à une alimentation saine et abordable.

En ce qui concerne l’accès à l’eau, hygiène et assainissement, les autorités régionales s’alarment de l’arrêt des activités sur 12 sites dans les départements de Banibangou, Bankilaré, Filingué et Ouallam où plus de 12 000 personnes n’ont pas accès à l’eau potable (mini AEP), à cause de l’insécurité persistante qui empêche la réalisa- tion des travaux.

[11] https://www.msf-azg.be/fr/country/niger

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Insécurité alimentaire et perte des moyens de subsistance

ituation courante ctore/cemre ituation proete uin/out Tahoua

Banibangou Banibangou Abala Abala Ayerou Ayerou

Bankilré Bankilré Tillabéri Ouallam Tillabéri Ouallam Filingué Filingué Téra Téra Gotheye Gotheye Maradi Balleyara Balleyara

Kollo Kollo

Torodi Torodi

Say Say

hases de vrit opulation en situation diicile

hase ucune/inimale

hase ous pression

hase rise

S: Gouvernement, Cadre Harmonisé (CILSS) D 8/4/2021

La crise sécuritaire limite l’accès aux ménages pour les actions humanitaires surtout dans les régions de Tillabéri ou prévale une insécurité alimentaire de crise qui va persister jusqu’en mai 202112. Selon les résultats du dernier Cadre Harmonisé janvier-mars 2021, 522 717 personnes dans la région de Tillabéri sont en crise d’insécurité alimentaire, une augmentation de plus 36% par rapport à la période précédente d’octobre-décembre 2020. Tous les départements sont concernés, néanmoins avec une forte concentration dans les départements de Abala, Ayerou, Banibangou, Ouallam, Bankilare, Tera, Say, Tillabéri (départements avec accès limité) et Torodi où les proportions des personnes en insécurité alimentaire sévère atteignaient au moins 20% de leurs populations. Ce sont des hommes et de femmes ayant un déficit alimentaire caractérisé par une consommation alimentaire pauvre et faiblement diversifiée, et d’enfants de moins de 5 ans marqués par des déséquilibres entre le poids et la taille.

Les ménages se trouvant dans cette situation alimentaire préoccupante se caractérisent aussi par l’adoption de stratégies de survie ayant des conséquences négatives sur leur situation alimentaire et leurs moyens d’existence. Ils ont été affectés par d’importants déficits de productions agropastorales, des chocs comme les inondations survenues en 2020 et les effets de l’insécurité, avec le dysfonctionnement des marchés et les restrictions des mouvements des personnes et leurs biens. Il en résulte des déficits alimentaires tant pour les hommes que pour animaux de manière chronique et même structurelle dans certaines parties de Tillabéri (en particulier le nord). En lien avec l’insécurité dans la région, selon des sources sécuritaires et administratives locales de Ouallam, l’attaque des villages de Tchamo Bangou et Zaroumdareye aurait entraîné la destruction ou le pillage de stocks alimen- taires des dits villages. Une centaine (100) de greniers et plusieurs jardins ont été incendiés. Il est à noter que pour des raisons de non-accessibilité dans cette zone composée de 52 villages, le cadre harmonisé 2021 n’a pas pu avoir des données sur l’estimation des personnes en insécurité alimentaire à Zaroumadarey notamment.

[12] https://reliefweb.int/report/niger/niger-mise-jour-sur-la-s-curit-alimentaire-d-cembre-2020

www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. 06 Région de Tillabéri-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 07

La crise sécuritaire limite l’accès des ménages a l’aide humanitaire dans la région de Tillabéri ou prévale une insécurité alimentaire qui va persister jusqu’en mai 202113. La situation alimentaire projetée en juin-août 2021, qui coïncide avec la période de soudure, la prévalence de l’insécurité alimentaire pourrait persister au niveau sévère ou crise et urgence avec une augmentation du nombre de départements et de la proportion des personnes touchées. Le nombre projeté de personnes en situation de crise alimentaire durant cette période est de 686 506.

Les facteurs qui concourent à cette situation sont surtout une persistance de l’insécurité et ses impacts négatifs sur la disponibilité et les prix des produits alimentaires sur les marchés, une insuffisance de la réponse aux effets des inondations en 2020, la persistance des effets négatifs de la pandémie de la COVID-19, une insuffisance dans la mobilisation des ressources en faveur du Plan de Soutien et du Plan Humanitaire des Nations Unies 2021. Des dispositions idoines doivent être couplées dans ces départements, afin d’éviter qu’une grande proportion des personnes soient victimes d’une situation de crise alimentaire.

R T M S 12 2 2021

Malnutrition et épidémie

dmissions cumules en malnutrition aigue modre dmissions cumlues en malnutrition aigue svere 53 cas de Tahoua 777 cas de

Banibangou Banibangou Abala Abala Ayerou Ayerou

Bankilré Bankilré Tillabéri Ouallam Tillabéri Ouallam Filingué Filingué Téra Téra Gotheye Gotheye Maradi Balleyara Balleyara

Kollo Kollo

Torodi Torodi

Say Say

cas cumuls

S: DRSE (MDO) D 8/4/2021

[13] https://reliefweb.int/report/niger/niger-mise-jour-sur-la-s-curit-alimentaire-d-cembre-2020

www.unocha.org/niger www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. Région de Tillabéri-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 08 Région de Tillabéri – Situation épidémiologique – Semaine 12 (au 28 mars 2021) Tahoua 455 Banibangou Abala cas de rougeole Ayerou 70 cas de méningite Ouallam Bankilré Tillabéri Filingué Téra Gotheye Balleyara Kollo Torodi

Say cas de rougeole cas de meningite

S DSRE (MDO) D : 8/4/2021

La région de Tillabéri nécessite des actions conjointes, urgentes et précoces afin de réduire la malnutrition aiguë14. La situation alimentaire des ménages en 2020 s’est dégradée notamment en raison des perturbations associées à la pandémie du COVID-19 (restrictions d’accès aux marchés, baisse des revenus des ménages). Selon l’enquête SMART 202015, le niveau de prévalence de la malnutrition aiguë globale (MAG) dans la région de Tillabéri est moyen, avec un taux de 9.9%, en deçà du niveau national qui est de 12.7%, mais qui connait une augmentation de 1.9% comparativement à 201916.

Contrairement à la MAG dont la prévalence montre une stabilité entre l’année 2016 et 2019, la prévalence de la malnutrition aiguë sévère (MAS) de 1,9% en 2016 à 2,7% en 2019 a fortement baissée en 2020 avec une préva- lence 0.7%. Cette tendance à la baise se ressent aussi au niveau de la malnutrition chronique. En effet la région de Tillabéri qui faisait partie des six régions ayant une prévalence de la malnutrition chronique très élevée, au-delà des seuils de sévérité définis par l’OMS (30%), avec un taux de 40% de la population d’enfants de 0 à 59 mois, a en 2020 un taux de 37,5, soit une baisse de 2,5%, mais toujours supérieure au seuil accepté. Autrement dit, environ un (1) enfant sur trois (3) souffre de retard de croissance. Cette situation s’explique entre autres par des déficits alimentaires chroniques observés et des maladies infectieuses et parasitaires (paludisme, rougeole, diarrhées, infections respiratoires aiguës) fréquentes chez les enfants.

La couverture vaccinale de la rougeole est de 79,8% nettement inférieur à la moyenne nationale de 85%, à la couverture vaccinale nationale 83,9%, et au taux recommandé par l’OMS (90%) ; de ce fait insuffisant pour permettre de prévenir l’éclosion des épidémies dans la région et de diminuer la mortalité infanto juvénile. Des

[14] https://www.fsinplatform.org/sites/default/files/resources/files/IPC_Niger_Acutemalnutrition_2019June2020May_French.pdf [15] Rapport de synthèse enquête SMART 2020 septembre/octobre 2020 [16] https://www.stat-niger.org/wp-content/uploads/2020/06/Rapport_Enquete_Smart_2019.pdf

www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. 08 Région de Tillabéri-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 09

dispositions doivent être prises en urgence par les responsables sanitaires régionaux avec l’appui des partenaires humanitaires, pour pouvoir faire face à une exacerbation des cas de rougeole.

La situation épidémiologie qui s’est brutalement dégradée à la mi-novembre 2020 avec l’apparition de la 2e vague de COVID-19, affectant plus particulièrement les départements de Ayorou et Tillabéri était liée à un foyer décou- vert au niveau du site aurifère situé au Mali et serait la cause en amont de cette recrudescence. Les autorités sanitaires appuyées par les partenaires humanitaires ont pu juguler cette flambée grâce à une coordination multilatérale, une bonne gestion des données, la veille épidémiologique et la coordination dans la lutte contre la pandémie. Au 24 mars 2021, les statistiques des cas cumulativement rapportés pour la 1re et 2de vague se présentent comme suit : 754 cas suspects, 754 examens effectués, 275 cas positifs, dont 35 agents de santé ; ces cas sont repartis entre le District Sanitaire d’Ayorou : 183 ; Centre Hospitalier Régional : 90 ; DS Abala : 2 cas. Un seul (1) cas traité en ambulatoire, et 258 cas guéris sont enregistrés dans la région. Cumulativement, en termes de létalité, 16 décès, dont 9 communautaires ont été rapportés. La tendance actuelle démontre la fin de la 2e vague, dont le pic a été observé vers la fin du mois de décembre 2020 selon les spécialistes en santé.

Accès physique et sécuritaire R T A u ars

Mali

Banibangou

Ayerou Abala

Bankilare

Tillabéri Ouallam Filingue

Téra Filingué Téra Tillaberi Gothèye Dargol Gotheye Balleyara Kollo Niamey Balleyara Loga Loga Dogondoutchi

Kollo Torodi Dosso Say Birni N'Gaoure Boboye Dosso Tibiri Say Dosso Burkina Faso Falmey Dioundiou partements en etat durgence Tapoa ande de m de la rontire xe accessile sous condition de scurisation atrouille/ escorte en cas de dernier recours Nigeria helieu de dpartement Gaya Benin Gaya

D vril S ouvernement BENIN Accès humanitaire

La réussite de la réponse humanitaire est liée à la disponibilité des ressources financières, à la capacité opéra- tionnelle des acteurs à pouvoir délivrer de l’assistance et fondamentalement à l’accès inconditionnel et sans aucune restriction aux populations dans le besoin par les acteurs humanitaires et des populations affectées à l’aide humanitaire. Dans le contexte de la région de Tillabéri, en dehors des contraintes physiques liées à l’état des infrastructures routières qui posent des problèmes logistiques pendant les périodes de pluies, les contraintes majeures sont l’insécurité grandissante et la réponse des autorités pour tenter de la juguler en recourant à l’instauration de l’état d’urgence et a l’imposition des escortes armées sur certains axes. La première conséquence directe de l’utilisation des escortes armées dans le cadre de la réponse humanitaire est la violation

www.unocha.org/niger www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. Région de Tillabéri-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 10 du principe de neutralité et la seconde est la réduction de la mobilité à la fois des acteurs humanitaires et de la population.

Au cours de l’année 2020, plus de 432 000 personnes sur 483 000 ciblées ont été assistées au 31 décembre 2020, soit 89% ; en revanche plus d’un million de personnes affectées par les nouvelles situations de crises (insécurités, déplacements préventifs, inondations) n’ont pas pu bénéficier de l’assistance humanitaire et plusieurs évaluations des besoins n’ont pas pu être réalisées. Lors d’une enquête réalisée courant novembre 202017 auprès des infor- mateurs clés dans la zone des trois frontières, les principales raisons de limitation d’accès aux services sociaux de base sont liées à l’insécurité et ses effets connexes telle la fermeture des écoles, des marches, des centres de santé, etc.

Au cours de la période allant du 1er janvier au 31 mars 2021, en dépit des restrictions administratives par les autorités, OCHA à Ouallam a facilité 1 823 missions humanitaires des Agences du Système des Nations Unies, des ONG, projets et programmes intervenant dans la région de Tillabéri. Cette facilitation s’inscrit dans le cadre de la liaison opérationnelle entre civils et militaires des FDS présents dans la région (opération militaire Almahaou, opération militaire Saki II et l’opération militaire du G5 Sahel) permettant aux acteurs humanitaires d'assister plusieurs personnes dans le besoin.

En dépit des efforts de la communauté humanitaire pour un accès aux zones abritant des personnes dans le besoin, des « zones rouges » (zones dans lesquelles les autorités du département ne souhaiteraient pas de présence de partenaires en raison de l’insécurité) existent encore à cause de l’évolution de la situation sécuritaire qui reste très instable. Dans le département de Gothèye, les zones suivantes frontalières avec le Burkina Faso sont déconseillées aux acteurs humanitaires : Samira, Waraou et Doulgou.

Tendances des facteurs

La tendance à la hausse des incidents sécuritaires ces trois dernières années et particulièrement depuis le début de l’année 2021 (43 en 2020 contre 73 au 22 mars 2021) avec un nombre de victimes civiles jamais égalé (200 civils tués dans la région dont 179 dans les communes de Tondikiwindi/Ouallam et Banibangou entre janvier et mars 2021) ne présage pas d’une réduction de l’incidence négative des groupes armés non étatiques sur la popu- lation. Avec l’installation de la saison sèche, le nombre d’incidents pourrait augmenter à cause de la mobilité des groupes armés non étatiques. Malgré une situation sécuritaire volatile, les acteurs humanitaires ne n’entrevoient pas cette année une augmentation drastique du nombre d’IDP.

La situation de la sécuritaire alimentaire de janvier à mars 2021, indique que le nombre de personnes nécessi- tant une aide humanitaire a augmenté de 36 % par rapport aux mois précédents. Aussi, les prévisions attendues suggèrent que cette tendance sera maintenue avec augmentation de 24% par rapport au mois de mars 2021. La fluctuation des prix au marché et les perturbations dans les États voisins continueront à avoir un impact sur la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Il est probable que les besoins humanitaires prévus soient aggravés dans le sillage de l'épidémie de COVID-19 dans la Région, principalement en raison d'une pression supplémentaire sur le système de santé, mais aussi à cause de la fermeture des frontières et des restrictions de mouvement perturbant les activités de subsistance et les services essentiels.

La baisse de production des denrées alimentaires entre octobre et janvier 2021 influera à la hausse sur les marchés. De plus, les ménages ont un accès limité aux zones de production, aux activités et marchés de vente et d’achat de produits.

[17] https://www.impact-repository.org/document/reach/584ab154/REACH_NER_Factsheet_HSM_Tillaberi_Novembre2020.pdf

www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. 10 Région de Tillabéri-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 11

De février à mai 2021, les ménages deviendront prématurément dépendants des marchés qui seront mal appro- visionnés en raison à l'insécurité et à la fermeture des frontières nigériane et malienne. Les marchés pourront afficher alors des prix supérieurs à la moyenne, et la destruction du pouvoir d'achat à la suite des inondations et de la crise sécuritaire entraînera un déficit alimentaire parmi les populations déminues n que l’assistance humani- taire ne pourra pas combler.

La période de juin-août 2021 qui coïncide avec la période de soudure est également celle de la prévalence de l’insécurité alimentaire qui pourrait persister au niveau sévère ou dégénérer en crise et urgence avec une augmen- tation du nombre de départements et de la proportion des personnes touchées. Les départements d’Abala, d’Ayorou, de Banibangou, de Ouallam, de Filingué, de Torodi, de Bankilaré et de Téra pourraient connaitre une phase d’insécurité alimentaire sévère.

Les facteurs qui concourent à cette situation sont surtout une persistance de l’insécurité causée par les bandits armés et ses impacts négatifs sur la disponibilité des denrées et les prix des produits alimentaires sur les marchés, le manque d’activités de relèvement dans le cadre de la réponse aux effets des inondations 2019, la persistance des effets négatifs de la pandémie de la COVID 19, et une insuffisance dans la mobilisation des ressources pour appuyer les besoins urgents en 2021. La communauté humanitaire prévoit que les contraintes opérationnelles qui ont entravé une réponse efficace en 2020 se poursuivraient ou s'aggraveraient en 2021.

COORDINATION HUMANITAIRE

Nonobstant lla crise sanitaire liée à la COVID-19 qui a affecté considérablement la programmation de l’action humanitaire, OCHA s’est activé à assurer la fonctionnalité des groupes sectoriels de travail pour la prise en charge des défis humanitaires du moment (Assistance aux PDIs et personnes dans le besoin, crise sanitaire, suivi de la réponse aux inondations, épidémies). Il s’agit entre autres de :

• Activation du comité régional One Health ; • Activation du Comité régional de gestion des crises inondations ; • Réactivation des Groupes de travail sectoriels (Education, Protection, Santé, SECAL, WASH) • Mise à jour du plan régional de riposte COVID-19 ; • Organisation et participation à des missions conjointes d’évaluations des besoins dans le cadre de la gestion des crises d’inondation dans les 13 départements, et au niveau des CSI, points d’entrée dans les zones fron- talières (riposte COVID-19).

ANALYSE INTERSECTORIELLE ET MULTISECTORIELLE

Personnes dans le besoin et sévérité des besoins intersectoriels

530K Personnes dans le besoin

RNN N N

A A AA A A

RNN T RNN

A www.unocha.org/niger www.unocha.org/niger A Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. AA sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. A A Région de Tillabéri-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 12

vrit des esoins situation gloale vrit des esoins ommunauts htes Tahoua

Maradi

Banibangou

Ayerou Abala

Ouallam Bankilré Tillabéri vrit des esoins ersonnes dplaces internes Filingué Tahoua Téra Gotheye Balleyara Maradi Kollo

Torodi Say

vrit des esoins ugis Tahoua

Maradi

Echelle/classe 1 2 3 4 5

Aucune/ Severité Stress Severe Extreme Catastrophique Minimale on oncern par lexercice D : 8/4/2021

Dans la région de Tillabéri , plus de 0,5 million18 de personnes sur une population totale estimée à 3,8 millions soit une personne sur sept a besoin d'une aide humanitaire en 2021. Dans l'ensemble, le nombre de personnes ayant besoin d'une aide humanitaire en 2021 a diminué de 16% par rapport à 2020, mais ce chiffre a augmenté par rapport à 2019 avec une hausse d’environ 30% par rapport au 0.4 million de 2019, principalement en raison de la montée de la violence et de l'insécurité, de la pauvreté et du manque d'accès aux services et de l'impact de la pandémie COVID-19. Ces chocs cumulés ont entraîné une vulnérabilité accrue chez les PDIs, réfugiés, les retournées et les populations hôtes, car confrontés à un ensemble de conditions humanitaires tel que l'accès réduit aux services sociaux de base (nourriture, marchés, aux soins de santé, éducation, etc.), mécanismes d'adaptation négatifs du travail des enfants, entraînant des dommages physiques et la malnutrition.

Au niveau départemental, les analyses multisectorielles MSNA 2020 révèlent que dans les départements d’Ayerou, Bankilare, Tera, Gotheye et Tillabéri les proportions de ménages ayant des besoins multisectoriels extrêmes apparaissent significativement supérieures à la moyenne régionale (23% des ménages). La prévalence de besoins multisectoriels extrêmes dans les départements situés à l’extrême nord-ouest de la région de Tillabéri semble en grande partie déterminée par des besoins extrêmes en Eau Hygiène et Assainissement. Soixante-dix- neuf pour cent (79%) des ménages à Bankilaré, 65% des ménages à Ayerou, 43% à Téra, 43% à Gotheye et 40% à Tillabéri ont rapporté utiliser de l’eau de surface comme principale source d’eau de boisson ; une situation particulièrement critique en raison des risques de maladies hydriques associés à cette pratique. L’ampleur des besoins en sécurité alimentaire est aussi préoccupante dans tous les départements considérés, et la situation apparaît particulièrement sévère dans les départements de Gotheye, Ayerou et Tera où respectivement 8%, 5% et 4% des ménages ont des besoins extrêmes en sécurité alimentaire.

Une ventilation par catégorie de populations indique que la proportion la plus élevée de ménages ayant des besoins sévères se trouve dans les communautés d'accueil (85%). En termes absolus, la population de la commu-

[18] HNO 2020

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nauté d'accueil compte le plus grand nombre d'individus estimé à 0.4 million ayant des besoins sévères. Dans toute la Région, la sévérité des besoins provient principalement des problèmes structurels qui affectent la sécurité alimentaire des populations et la situation nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans19.

Les proportions les plus élevées de ménages ayant des besoins multisectoriels extrêmes sont ainsi observées parmi les ménages réfugiés au sein des ménages non déplacés (23%) et PDIs (20%) dans la région de Tillabéri. Au niveau départemental, les plus fortes concentrations de ménages ayant des besoins multisectoriels extrêmes se trouvent dans les départements de Bankilaré37 (79%), Ayérou (69%), Téra (49%), Gotheye (48%) et Tillabéri (44%), situés dans la zone des trois frontières et particulièrement vulnérables à l’insécurité alimentaire selon les projec- tions réalisées par le Cadre Harmonisé.

L’évaluation a montré que les proportions de ménages concernés par des besoins multisectoriels extrêmes étaient particulièrement élevées dans certaines zones ou pour certains groupes de population, invitant à une analyse approfondie des dynamiques contribuant à la sévérité des besoins de ces sous-ensembles. Trois sous-en- sembles ont été mis en exergue dans le cadre de ce rapport : les ménages résidant dans les départements fron- taliers du Mali et du Burkina Faso au nord-ouest de la région de Tillabéri (tous groupes de population confondus) qui concentrent les proportions les plus élevées de ménages avec des besoins extrêmes.

Au premier trimestre de 2021, les besoins multisectoriels ont augmenté de xxx% à cause de l’insécurité et des attaques contre les civils, notamment dans la zone des trois-frontières.

Réponse et gaps intersectoriels

La réponse en 2021 priorise et cible des groupes de personnes vulnérables que la communauté humanitaire peut atteindre de manière réaliste et en toute sécurité. Il s’agit d’apporter de l'assistance et répondre aux besoins spéci- fiques des femmes, filles, hommes et garçons, et des groupes vulnérables spécifiques tels que les personnes âgées, les enfants de moins de cinq ans et les personnes handicapées qui ont été déplacées ou qui vivent dans des communautés d'accueil avec des vulnérabilités accrues. La réponse intersectorielle est fournie selon les RNN N N modalités les plus appropriées. L'ensemble des personnes ciblées par l'aide humanitaire cette année représente une augmentationA de 6% par rapport à l'objectif de 2020 avant l’apparition de la COVID-19. Le montant financier de 149.6 millionsA de dollars américains est nécessaire pour apporter la réponse à 0,4 million de personnes et AA atteindre les objectifs stratégiques tels que définis dans le HRP 2021 pour ce qui concerne la région de Tillabéri. A Personnes ciblées et assistées au 31 mars 2021 A 273 170 Personnes assistées

RNN T RNN

A A AA A A

[19] Ibid

www.unocha.org/niger www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. Région de Tillabéri-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 14

Déjà au mois de novembre 2020, des gaps importants sectoriels existaient globalement dans la zone des trois frontières20. À la fin du mois de mars 2021, la communauté humanitaire a atteint 273 170 personnes, soit 67% de la population ciblée avec une assistance multisectorielle (Eau Hygiène et Assainissement, éducation, nutrition) et des interventions générales de protection. Ceci représente 32% des personnes atteintes sur l’ensemble du pays. Cependant, des gaps importants subsistent dans les secteurs de la protection, et de la nutrition, où moins de 10% des personnes ciblées ont été atteintes. Le gap le plus important reste dans le domaine de protection avec moins 1% de personnes atteintes même si certains acteurs se positionnent pour répondre aux besoins identifiés.

La faiblesse de la réponse au niveau régionale est due à quatre facteurs essentiels :

1. Faible mobilisation des ressources financières au niveau nationale. Avec un taux de financement de presque 3 fois moins qu’a la même période en 2020, la réponse globale au Niger n’a reçu que 14 millions de dollars.

2. Accès humanitaire. Force est de reconnaitre que toutes les activités humanitaires restent très dépendantes de l’accès humanitaire dans la région de Tillabéri.

3. Manque de synergie d’action entre secteurs malgré l’existence de stratégies intersectorielles. Globalement, en dehors des interventions d’urgences multisectorielles et ponctuelles, répondant aux impacts des chocs soudains, on note un manque de synergies d’interventions réalisées grâce à l'intégration combinée d’au moins deux secteurs ou/et d’interventions séquencées ou de transferts monétaires polyvalents répondant à une combinaison de besoins de base et doublée de ciblages géographiques pour réduire efficacement les besoins.

PRÉVISIONS

Les experts alertent l’ensemble des acteurs sur les conséquences graves de l’insécurité récurrente et les mouve- ments de populations sur les plus vulnérables, en particulier les femmes et les enfants. Les acteurs de la protec- tion dans leur rapport du mois de février 2021, ont rappelé l’exposition des femmes aux violences basées sur le genre (VBG), incluant les viols, les abus, les abandons, le sexe de survie, le risque d’apatridie et une réticence pour dénoncer les abus face à un système de protection faible. Sans une réponse adéquate aux conséquences directes des déplacements dus à l’insécurité dans un contexte d’urgences humanitaires qui s’accélèrent un peu partout, les risques d’une crise de grande magnitude sont réels.

L'attaque de janvier dernier indique une tournure inquiétante des événements dans la région de Tillabéri, qui jusqu'à présent n'avait pas connu un niveau de violences aussi extrême. Les conflits ainsi que l’état d’urgence persisteront dans la région notamment dans la zone des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso avec une réduction de l’espace humanitaire en raison de cette même insécurité, et des restrictions imposées par le gouvernement, des infrastructures médiocres et d'autres contraintes d'accès.

Au cours des derniers mois, l'augmentation des incidents de sécurité a continué à provoquer d'importants déplacements de la population dans la région de Tillabéri. Cette tendance va continuer entraînant une perturba- tion généralisée d’activités agricoles et de commercialisation, une diminution des moyens de subsistance opportunités des ménages et leur sécurité alimentaire. Les ménages déplacés dépendront de l’assistance humanitaire pour couvrir leurs besoins alimentaires de base.

[20] https://www.impact-repository.org/document/reach/584ab154/REACH_NER_Factsheet_HSM_Tillaberi_Novembre2020.pdf

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Les mesures décidées par les autorités pour faire face à cette l’insécurité grandissante, notamment le maintien de l’état d’urgence, vont significativement réduire les mouvements de la population et de plus en plus de marchés vont fermer avec comme conséquence une réduction des approvisionnements et une hausse des prix.

La réduction de la mobilité va avoir un impact sur la transhumance et augmenter le risque de conflits inter- communautaires entre éleveurs et agriculteurs. Tant que cette situation perdurera, le tissu social continuera de s'effilocher, et encore plus de jeunes seront la cible facile des groupes armés non étatiques.

RECOMMANDATIONS

• Réaliser des interventions conjointes, urgentes et préventives sont nécessaires pour freiner cette détérioration progressive de la situation nutritionnelle. • Faire de la lutte contre la malnutrition une priorité. • Développer et privilégier des approches multisectorielles et intersectorielles pour améliorer l’efficacité de la réponse humanitaire et éviter des duplications. • Plaider auprès du Gouvernement pour un allégement des restrictions sur l’accès afin que les acteurs puissent rapidement accéder aux sites des déplacés et y conduire les activités urgentes nécessaires en lien avec le nouveau foyer de la COVID-19 et le nombre croissant de déplacés internes enregistrés dans la région. • Maintenir la mobilisation des partenaires pour une assistance coordonnée, adéquate et efficace face aux besoins sans cesse croissants enregistrés dans divers secteurs (sécurité alimentaire, santé, éducation, eau hygiène assainissement, abris, protection) ; • Intensifier la sensibilisation des populations sur les risques liés à la COVID-19 et le respect des gestes barrières et autres mesures standards édictées par les autorités en vue de réduire le risque de propagation et d’infection. • Renforcement des moyens d’existence y compris pour les populations d’accueil. • Plaidoyer auprès du gouvernement pour identifier un site permettant d’accueillir un nombre plus important de déplacés dans la région. • Renforcer les patrouilles des FDS sur la bande frontalière avec le Mali et le Burkina Faso surtout avec les multiples attaques niveau de toute la région et qui limitent les mouvements vers certaines struc- tures de santé ; • Appuyer les centres de santé en infrastructures et en personnel • Respect de la volonté des PDI de laisser le libre choix aux déplacés internes quant aux lieux de déplacement et de faciliter ceux qui veulent s’installer à Ouallam et ainsi s’assurer que l’État continue de les appuyer. • Plaidoyer auprès du gouvernement pour ne pas retourner les déplacés internes dans leurs zones de prove- nance sauf si toutes les conditions de sécurité, de dignité et d’accès aux services de base sont réunies.

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