Projet soumisNotice à enquête explicative publique juin-juillet 2009

Octobre 2009

Plan départemental d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés de la

LA SARTHE, ON EN EST FIER. www.cg72.fr

SOMMAIRE

LEXIQUE ...... 3 1 PREAMBULE ...... 8 1.1 Procédure réglementaire...... 8 1.2 Démarche sarthoise - Concertation ...... 9

2 CONTEXTE ET PORTEE DU PLAN ...... 13 2.1 Le cadre réglementaire ...... 13 2.1.1 Le plan départemental en vigueur en 2008 ...... 13 2.1.2 Le transfert de compétence de l’élaboration et du suivi du plan au Conseil général de la Sarthe 13 2.1.3 Rappel succinct du cadre réglementaire de la planification des déchets ménagers et assimiles 13 2.1.4 Les textes réglementaires récents sur la planification...... 14 2.2 Le périmètre du Plan et l'évolution de la population...... 16 2.3 Les types de déchets pris en compte dans le plan ...... 17

3 LES CATEGORIES DE DECHETS DES MENAGES (ET COLLECTES AVEC LES DECHETS DES MENAGES) ET L’EVOLUTION DES FLUX ENTRE 2000 ET 2005 ...... 18 3.1 Les catégories de déchets ...... 18 3.2 L’évolution des flux entre 2000 et 2005...... 19

4 LA PREVENTION DE LA PRODUCTION DES DECHETS ...... 20 4.1 La définition de la prévention ...... 20 4.2 Le programme national de prévention de la production des déchets ...... 21 4.3 Les actions de prévention (réduction de la production et de la nocivité des déchets) ...... 22 4.3.1 Les principes...... 22 4.3.2 Les objectifs quantitatifs ...... 23 4.3.3 Le pilotage départemental de la politique de prévention...... 24 4.3.4 Les actions initiales retenues ...... 25 4.3.5 Les actions complémentaires en matière de réduction des flux des déchets des ménages 36 4.3.6 Les actions suivantes envisageables ...... 37 4.3.7 Les enjeux financiers du plan de prévention...... 40

5 LES DISPOSITIONS POUR LES DECHETS DES MENAGES ...... 41 5.1 Cap à suivre...... 41 Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 Novembre 2008 p 1

5.2 Le développement des collectes sélectives des matériaux recyclables des ordures ménagères...... 42 5.2.1 Etat des lieux ...... 42 5.2.2 Les objectifs du pedma de la Sarthe pour les ordures ménagères ...... 43 5.2.3 Les papiers et emballages issus des artisans commerçants et administrations...... 43 5.2.4 Bilan des objectifs et des tonnages ...... 44 5.2.5 Implications techniques du dispositif et recommandations...... 44 5.2.6 Coût du dispositif ...... 44 5.3 L’augmentation de la valorisation de la matiere organique ...... 45 5.3.1 Le principe...... 45 5.3.2 Contexte en matière de collectes sélectives de la fraction fermentescible des ordures ménagères et des déchets verts...... 46 5.3.3 Les objectifs du pedma de la Sarthe...... 47 5.3.4 Implications techniques du dispositif et recommandations...... 48 5.4 Récapitulatif des objectifs de valorisation des ordures menagères...... 51 5.4.1 Coût du dispositif de valorisation organique (hors compostage au jardin) ...... 51 5.5 La stabilisation des apports en décheterie et l’augmentation du taux de valorisation ...... 53 5.5.1 Rappel de l’état des lieux ...... 53 5.5.2 Les objectifs pour le plan révisé...... 53 5.5.3 Cas particulier des collectes séparatives de déchets ménagers spéciaux ...... 55 5.5.4 Cas particulier des collectes séparatives des déchets des équipements électriques et électroniques en fin de vie ou DEEE ...... 55 5.5.5 Récapitulatif des objectifs de collecte et valorisation en déchèterie ...... 58 5.5.6 Enjeux financiers de la valorisation en déchèterie...... 59 5.6 Le traitement des déchets residuels des ménages ...... 60 5.6.1 Situation actuelle...... 60 5.6.2 Evolution réglementaire ...... 60 5.6.3 Objectifs pour le plan révisé ...... 62 5.6.4 les enjeux financiers de l'élimination des déchets résiduels des ménages...... 64

6 LES DECHETS NON MENAGERS...... 65 6.1 Définition...... 65 6.2 Etat des lieux...... 65 6.3 Objectifs et recommandations du PEDMA de la Sarthe pour les DNM ...... 66 6.3.1 La prise en compte des DNM dans le Plan...... 66 6.3.2 Les incitations à la réduction à la source dans les entreprises ...... 66 Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 Novembre 2008 p 2

6.3.3 Rappeler les obligations des producteurs de DNM...... 67 6.3.4 Rappeler l’obligation de l’instauration de la redevance spéciale ...... 68 6.3.5 Le suivi des quantités valorisées et le respect de la définition des déchets ultimes... 68 6.3.6 Mettre en place et développer les collectes sélectives et la valorisation des déchets non ménagers ...... 68 6.3.7 Favoriser l’accès des déchèteries des collectivités aux professionnels ...... 69 6.3.8 Soutenir l’installation de déchèteries dédiées aux professionnels...... 69 6.3.9 Renforcer l’appui technique et organisationnel pour la gestion collective des déchets des entreprises...... 70 6.3.10 Développer de nouvelles approches favorisant la valorisation matière des déchets des entreprises...... 70 6.3.11 Diversifier les modes de gestion favorisant la valorisation matière des déchets des entreprises...... 71 6.3.12 Objectifs quantitatifs pour les DNM dans la Sarthe...... 72 6.3.13 Mieux connaître les DNM...... 72 6.3.14 Le traitement des DNM résiduels dans la Sarthe...... 72

7 LES DECHETS DE L’ASSAINISSEMENT...... 73 7.1 Problématique...... 73 7.2 Les boues de STEP...... 73 7.3 Evolution prévisible des quantités de boues urbaines...... 74 7.4 Les objectifs du PEDMA de la Sarthe pour les boues...... 74 7.5 Les objectifs du PEDMA de la Sarthe pour les autres déchets de l’assainissement...... 75 7.5.1 Les matières de vidange ...... 75 7.5.2 Sables, refus de dégrillage et graisses ...... 75

8 CONSEQUENCES DU PLAN SUR LES INSTALLATIONS DE VALORISATION MATIERE 76 8.1 Les centres de tri ...... 76 8.2 Les unités de valorisation organique ...... 76

9 CONSEQUENCES DU PLAN SUR LES EQUIPEMENTS D'ELIMINATION DES DECHETS RESIDUELS NON DANGEREUX ...... 77 9.1 Les principes retenus par le Plan...... 77 9.1.1 Principe de responsabilité locale, ou principe d'autonomie...... 77 9.1.2 Une approche multifilière pour le traitement des déchets ...... 77 9.1.3 Limiter le recour à de nouvelles installations ...... 77 9.1.4 Faire évoluer le stockage des ordures ménagères résiduelles...... 77 9.1.5 L'acceptation conditionnelle de certains déchets...... 78

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9.2 Les besoins en capacité de traitement des déchets résiduels ...... 78 9.3 L'organisation du traitement thermique des déchets résiduels ...... 79 9.3.1 Les installations retenues par le Plan...... 79 9.3.2 Les bases du dimensionnement envisagé par le Plan ...... 79 9.3.3 La gestion des sous produits ...... 79 9.4 L'organisation du stockage des déchets résiduels ...... 79 9.4.1 Ce qui doit être stocké en ISDND...... 79 9.4.2 Les bases du dimensionnement envisagé par le Plan ...... 80 9.4.3 Les besoins en capacité de stockage ...... 80 9.4.4 L'adéquation entre les besoins et les capacités...... 81 9.4.5 Les installations retenues par le Plan...... 81 9.4.6 Les critères d'implantation de la nouvelle unité de traitement...... 82

10 LA DEFINITION DU DECHET ULTIME...... 84 10.1 Bases de la définition des déchets ultimes acceptés en installation de stockage ...... 84 10.2 Les déchets acceptés en ISDND dans la Sarthe ...... 84 10.2.1 Evolution réglementaire sur l’enfouissement en installation de stockage des déchets non dangereux (ISDND)...... 85 10.2.2 Les déchets non dangereux à éliminer en ISDND en Sarthe ...... 86 10.2.3 Critères retenus par le Plan ...... 86 10.3 Les déchets acceptés sous condition en ISDND dans la Sarthe ...... 89 10.3.1 Ordures ménagères résiduelles après compostage individuel poussé ...... 89 10.3.2 Déchets solides non traités lors des arrêts techniques des UIOM ...... 89 10.3.3 RBA...... 89 10.4 Cas des déchets traités dans la Sarthe mais produits dans d'autres départements...... 90 10.5 Cas des déchets Sarthois traités dans d'autres départements ...... 90 10.6 Dispositions transitoires ...... 90

11 RECAPITULATIF DES TONNAGES ET DETAIL DES DIFFERENTS INDICATEURS ... 91 11.1 Indicateur de collecte sélective en vue d'une valorisation matière ...... 91 11.2 Indicateurs de recyclage, de valorisation et d'élimination ...... 93 11.3 Position du Plan par rapport aux différents indicateurs...... 94 11.3.1 Diminution du gisement d'ordures ménagères...... 94 11.3.2 Diminution de la quantité d'ordures ménagères résiduelles...... 94 11.3.3 Diminution de la quantité de déchets résiduels enfouis ou incinérés...... 94 11.3.4 Augmentation de la valorisation des emballages ménagers...... 95

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11.3.5 Augmentation de la valorisation déchets ménagers...... 95 11.3.6 Augmentation de la valorisation déchets non ménagers ...... 95 11.4 Synoptiques pour les déchets ménagers ...... 96 11.5 Synoptiques pour les déchets non ménagers...... 99 11.6 Chapitre spécifique sur la conformité aux objectifs fixés pour les emballages par le décret du 29 novembre 2005 ...... 102 11.6.1 L'objectif réglementaire...... 102 11.6.2 La situation actuelle...... 102 11.6.3 Les dispositions du Plan sur la gestion des emballages...... 104 12 TRANSPORTS ...... 106 12.1 Objectif général pour le PEDMA de la Sarthe...... 106 12.2 Les stations de transit...... 106 12.3 Les coopérations interdépartementales pour la gestion des déchets...... 106

13 LE RECENSEMENT ET LA RESORPTION DES DECHARGES BRUTES ...... 108 13.1 Définition des sites concernés...... 108 13.2 La situation dans la Sarthe ...... 108

14 LA LISTE DES INSTALLATIONS EXISTANTES, EN PROJETS ET EQUIPEMENTS NECESSAIRES A LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN ...... 109

15 LA PRISE EN COMPTE DES DECHETS DANS LES DOCUMENTS D’URBANISME ... 113 15.1 Cadre juridique actuel...... 113 15.2 Dispositions susceptibles d’etre inserées dans les documents d’urbanisme...... 113

16 LA MAITRISE DES COUTS ...... 114

17 IMPACT DE LA NOUVELLE ORGANISATION SUR L’EMPLOI ...... 116

18 LE SUIVI DU PLAN ...... 117

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TABLEAUX et FIGURES

Tableau 1 Population prévisionnelle sur le périmètre du PEDMA ...... 17 Tableau 2: Les déchets des ménages (et collectés avec les déchets des ménages) ...... 18 Tableau 3 : détail de l'évolution de la production individuelle d'ordures ménagères et de déchets occasionnels ...... 24 Tableau 4 : détail de l'évolution des tonnages d'ordures ménagères et de déchets occasionnels .. 24 Tableau 5 : Priorités d’actions pour les DDM et DTQD (hors batteries, piles et huiles usagées)..... 32 Tableau 6: Coûts prévisionnels annuels du programme de prévention...... 40 Tableau 7: les tonnages d'ordures ménagères collectés sélectivement ...... 42 Tableau 8: les tonnages valorisés d'ordures ménagères issus des collectes sélectives...... 42 Tableau 9 : objectifs de collecte et de valorisation des matériaux recyclables des ordures ménagères ...... 44 Tableau 10 : Comparatif filières de valorisation organique des ordures ménagères ...... 46 Tableau 11: plates-formes de compostage des déchets verts ...... 49 Tableau 12 : objectifs de collecte et de valorisation des ordures ménagères...... 51 Tableau 13: enjeux financiers de la collecte des gros producteurs de FFOM ...... 51 Tableau 14: Objectifs de valorisation des apports en déchèterie (kg/hab.an)...... 58 Tableau 15: Objectifs de valorisation des apports en déchèterie (tonnes)...... 58 Tableau 16: évolution des quantités de DNM ...... 65 Tableau 17: production et destination des boues de STEP ...... 73 Tableau 18: Evolution prévisionnelle des tonnages de boues de STEP...... 74 Tableau 19 : flux de déchets résiduels à gérer...... 78 Tableau 20 : tonnages de déchets à traiter en plus de l'incinération ...... 80 Tableau 21 : tonnages d'ordures ménagères résiduelles prétraitées à enfouir...... 80 Tableau 22 : besoins en capacité de stockage en ISDND ...... 81 Tableau 23 : détail l'indicateur de collecte sélective en vue d'une valorisation matière...... 91 Tableau 24 : l'indicateur de collecte sélective en vue d'une valorisation matière, hors boues...... 92 Tableau 25 : indicateurs de recyclage, de valorisation et d'élimination ...... 93 Tableau 26: évolution des quantités enfouies ou incinérées ...... 94 Tableau 27: taux de valorisation des DMA...... 95 Tableau 28: taux de valorisation des DNM...... 95

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Tableau 29: le gisement et la valorisation des emballages ...... 102 Tableau 30: gisement d'emballages en verre et plastiques...... 103 Tableau 31: évolution du coût complet ...... 115 Tableau 32: l'impact du Plan en termes d'emplois ...... 116

Figure 1: Evolution de la population permanente dans la Sarthe depuis 1990 ...... 17 Figure 2: évolution des flux, en kg/habitant/an...... 19 Figure 3: évolution totale des flux gérés par les collectivités, en tonnes/an ...... 19 Figure 4 : évolution du gisement d'ordures ménagères et de déchets occasionnels ...... 23 Figure 5 : la variabilité des coûts des TMB...... 52 Figure 6 : les enjeux financiers des TMB ...... 52 Figure 7 : Une nouvelle approche du tri à la source...... 71

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LEXIQUE

Les définitions suivantes s’appuient sur celles établies par l’ADEME dans « le Guide pour la révision des plans départementaux rédaction de décembre 1999 ». Volontairement placé en tête de document, ce lexique permet au lecteur de revenir à loisir sur les définitions de termes nouveaux.

Amendement organique : matières fertilisantes composées principalement de combinaisons carbonées d'origine végétale, fermentées ou fermentescibles, destinées à l'entretien ou à la reconstitution du stock de la matière organique du sol. Les amendements organiques sont définis par la norme AFNOR NFU 44051.

Boues de stations d’épuration dénommées aussi boues d’assainissement : déchets résultant du fonctionnement des dispositifs collectifs d’épuration des eaux usées.

CET (Centre d’Enfouissement Technique) et CSDU (Centre de Stockage des Déchets Ultimes) : voir ISD et ISDND

Collecte : ensemble des opérations consistant à enlever les déchets pour les acheminer vers un lieu de tri, de traitement ou une installation de stockage des déchets (ISD voir définition ci-après).

Collecte au porte à porte : mode d’organisation de la collecte dans lequel le contenant est affecté à un groupe d’usagers nommément identifiables ; le point d’enlèvement est situé à proximité immédiate du domicile de l’usager ou du lieu de production des déchets.

Collecte par apport volontaire : mode d’organisation de la collecte dans lequel un contenant de collecte est mis à la disposition du public.

Collecte sélective : collecte de certains flux de déchets (recyclables secs et fermentescibles), que les ménages n’ont pas mélangé aux ordures ménagères résiduelles, en vue d’un recyclage ou d’une valorisation biologique.

Compostage à domicile : compostage par les particuliers de leurs propres déchets organiques (déchets verts, déchets de cuisine, de potager, etc). Le compostage à domicile peut être réalisé soit en tas, soit dans des bacs spécifiques appelés composteurs.

DASRI : Déchets d’Activité de Soins à Risques infectieux

Déchet : selon la loi du 15/07/1975 : « Tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout bien meuble abandonné, ou que son détenteur destine à l’abandon ».

DDD : Déchets Dangereux Diffus : regroupent les déchets dangereux des entreprises en grandes quantités, les déchets toxiques en quantités dispersées des entreprises (DTQD), les déchets dangereux des ménages (DDM) et les déchets d'activités de soins à risques infectieux.

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Déchets d’emballages : emballages, matériaux d’emballages dont le détenteur, qui sépare l’emballage du produit qu’il contenait, se défait, à l’exclusion des résidus de production d’emballages.

DDM : Déchets Dangereux des Ménages (appelés aussi DMS) : déchets des ménages qui ne peuvent être pris en compte par la collecte usuelle des ordures ménagères ou des encombrants, sans créer de risques pour les personnes ou pour l’environnement. Ces déchets peuvent être explosifs, corrosifs, nocifs, toxiques, irritants, comburants, facilement inflammables ou d’une façon générale dommageables pour l’environnement, (exemple : les insecticides, produits de jardinage, piles, huiles de moteur usagées, acides,…).

Déchets encombrants des ménages : déchets de l’activité domestique des ménages qui, en raison de leur volume ou de leur poids, ne peuvent être pris en compte par la collecte usuelle des ordures. Ils comprennent notamment : des biens d’équipement ménagers usagés, des déblais, des gravats, des déchets verts des ménages.

Déchets fermentescibles : déchets composés exclusivement de matière organique biodégradable. Ils sont susceptibles d’être traités par compostage ou méthanisation.

Déchets inertes : composés de gravats et déblais, déchets qui ne subissent aucune modification physique, chimique ou biologique. Les déchets inertes ne se décomposent pas, ne brûlent pas et ne produisent aucune réaction physique ou chimique, ne sont pas biodégradables et n’ont aucun effet dommageable sur d’autres matières avec lesquelles ils entrent en contact, d’une manière susceptible d’entraîner une pollution de l’environnement ou de nuire à la santé humaine.

Déchets ménagers et assimilés : déchets communs non dangereux (par opposition aux déchets dangereux) des ménages ou provenant des entreprises industrielles, des artisans, commerçants, écoles, services publics, hôpitaux, services tertiaires et collectés dans les mêmes conditions.

Déchets municipaux : ensemble des déchets dont l’élimination (au sens donné par les textes législatifs) relève de la compétence des communes. Parmi les déchets municipaux, on peut distinguer les catégories suivantes : les ordures ménagères, les déchets encombrants des ménages, les déchets ménagers spéciaux, les déchets de nettoiement, les déchets de l’assainissement collectif, les déchets verts des collectivités locales.

DND : Déchets Non Dangereux (ou banal) : est non dangereux (ou banal) un déchet qui n’appartient à aucune des catégories suivantes :

- déchets dangereux,

- déchet inerte,

- déchet radioactif.

DNM (appelés aussi DIB) : Déchets Non Ménagers produits par les entreprises et les administrations

Déchets recyclables secs : dénommés ainsi par opposition aux déchets putrescibles, ils intègrent les déchets d’emballages ménagers et les journaux-magazines, matériaux qui sont très souvent collectés dans le cadre du dispositif de la collecte sélective des déchets d’emballages ménagers.

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Déchet ultime (au sens de la loi) : à compter du 1er juillet 2002, « les installations d’élimination des déchets par stockage ne seront autorisées à accueillir que des déchets ultimes ». Le Code de l’Environnement définit ce qui est considéré comme déchet ultime au regard de la loi : « est ultime un déchet, résultant ou non du traitement d’un déchet, qui n’est plus susceptible d’être traité dans les conditions techniques et économiques du moment, notamment par extraction de la part valorisable ou par réduction de son caractère polluant ou dangereux ».

Telle qu’elle est présentée dans la loi de juillet 1992 et le Code de l’Environnement, la définition du déchet ultime se veut avant tout évolutive. Elle est adaptable dans le temps, puisqu’elle varie en fonction de l’avancée des progrès techniques réalisés en matière de traitement des déchets. Elle est aussi adaptable dans l’espace, et s’interprète différemment selon le contexte et la spécificité territoriale.

Déchets verts ou déchets végétaux : résidus végétaux de l’entretien et du renouvellement des espaces verts publics et privés (parcs et jardins, terrains de sports, etc …, des collectivités territoriales, des organismes publics et parapublics, des sociétés privées et des particuliers).

Déchèterie : espace aménagé, gardienné, clôturé, où le particulier et, dans certaines conditions, les entreprises, peuvent apporter leurs déchets encombrants et d’autres déchets triés en les répartissant dans des contenants distincts en vue de valoriser, traiter ou stocker au mieux les matériaux qui les constituent.

DTQD : Déchets Toxiques en Quantités Dispersées : déchets des activités qui ne peuvent être pris en compte par la collecte usuelle des déchets des activités, sans créer de risques pour les personnes ou pour l’environnement. Ces déchets peuvent être explosifs, corrosifs, nocifs, toxiques, irritants, comburants, facilement inflammables ou d’une façon générale dommageables pour l’environnement, (exemple : les insecticides, produits phytosanitaires, piles, huiles de moteur usagées, acides,…). De même nature que les DDM, ils s'en différencient uniquement par leur détenteur.

Elimination : Dans la loi de 1975, l’élimination regroupe l’ensemble des opérations de collecte, transport, tri, traitement et enfouissement technique des déchets, soit toute la gestion des déchets.

EPCI : Etablissement Public de Coopération Intercommunale

FFOM : Fraction Fermentescible des Ordures Ménagères : Elle comprend la fraction putrescible des OM (déchets de cuisine et la part des déchets verts des ménages jetés avec les ordures dans la poubelle) et éventuellement les papiers-cartons.

ISD : Installation de Stockage des Déchets : lieu de stockage permanent des déchets, appelé également CET ou Centre de Stockage de Déchets Ultimes (CSDU), ou décharge contrôlée. On distingue : y l’ISDD, recevant des déchets dangereux, ultimes et stabilisés, y l’ISDND, recevant les déchets ménagers et assimilés non dangereux, (ISD pour déchets non dangereux), y l’ISDI, recevant les inertes.

Mâchefers : résidus résultant de l’incinération des déchets et sortant du four. Ils peuvent être valorisés, essentiellement en infrastructure routière, ou stockés en ISDND.

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Méthanisation : procédé de traitement biologique par voie anaérobie, dans des conditions contrôlées, de déchets exclusivement ou majoritairement composés de matériaux fermentescibles et permettant la production de biogaz et de digestat.

NIMBY : syndrome de NIMBY, traduction de Not in My Back Yard, qui signifie « pas de ça chez moi »

Ordures Ménagères (OM) : déchets issus de l’activité domestique des ménages, pris en compte par les collectes usuelles.

Ordures Ménagères Résiduelles : les ordures ménagères sont ainsi dénommées lorsqu’elles sont diminuées des matériaux recyclables ou des matières fermentescibles pris en compte par les collectes sélectives.

Point d’apport volontaire : emplacement en accès libre équipé d’un ou de plusieurs contenants destiné à permettre de déposer volontairement des déchets préalablement séparés par leurs producteurs.

Pré-collecte : ensemble des opérations d’évacuation des déchets depuis leur lieu de production jusqu’au lieu de prise en charge par le service de collecte.

Prévention : Les actions de prévention portent sur les étapes en amont du cycle de vie du produit avant la prise en charge du déchet par la collectivité ou un opérateur, depuis l’extraction de la matière première jusqu’à la réutilisation ou le réemploi : y la réduction à la source porte sur les actions menées par les entreprises, avant que le produit ne soit consommé, depuis l’extraction de la matière première jusqu’à la distribution, y les flux évités incluent les déchets qui ne sont pas remis à la collecte du fait d’actions de gestion domestique (compostage à domicile, achat éco-responsable, modification du comportement des usagers, …), y les flux détournés comprennent la réutilisation et le réemploi.

Récupération : opération qui consiste à collecter et/ou trier des déchets en vue d’une valorisation des biens et matières les constituant.

Recyclage matière : opération visant à introduire aux fins de leur fonction initiale ou à d’autres fins les matériaux provenant de déchets dans un cycle de production en remplacement total ou partiel d’une matière première vierge.

Réemploi : opération par laquelle un bien usagé conçu et fabriqué pour un usage particulier est utilisé pour le même usage ou un usage différent.

Redevance d’Enlèvement des Ordures Ménagères (REOM) ou redevance générale : les collectivités peuvent substituer à la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, la redevance prévue par l’article L.2333-76 du Code général des collectivités territoriales : taxe et redevance ne peuvent coexister. Cette redevance est calculée en fonction du service rendu pour l’enlèvement des ordures ménagères.

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Redevance spéciale : redevance pour l’enlèvement des déchets non ménagers (ne provenant pas des ménages). La loi du 13 juillet 1992 mentionne l’obligation d’instituer la redevance spéciale à compter du 1er janvier 1993, dans le cas où la collectivité perçoit la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (si elle a instauré la redevance générale, elle n’est pas contrainte d’instaurer la redevance spéciale). La redevance spéciale est calculée en fonction de l’importance du service rendu.

Résidus d’Epuration des Fumées d’Incinération des Ordures Ménagères (REFIOM) : résidus issus du dépoussiérage et de la neutralisation des fumées des incinérateurs.

Résidus d’assainissement : déchets résultant du fonctionnement des dispositifs collectifs d’épuration (à l’exception des boues de station) et de l’entretien des réseaux d’évacuation des eaux usées.

Réutilisation : opération par laquelle un bien de caractéristiques définies à cette fin est utilisé à nouveau sans transformation un certain nombre de fois pour un usage identique à celui pour lequel il a été conçu (cas des bouteilles en verre récupérées entières).

SINDRA : Système d’Information Régional des Déchets (ADEME et Région Rhône-Alpes) : suivi en continu des données locales sur tout le territoire rhônalpin : structures intercommunales à compétence déchets, opérations de collecte, installations de traitement, filières et flux, données techniques et financières.

Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) : taxe prélevée par la collectivité auprès des ménages, calculée en fonction de la surface bâtie et non en fonction du service rendu de ramassage des ordures ménagères.

Traitement : ensemble de procédés visant à transformer les déchets pour notamment en réduire dans des conditions contrôlées le potentiel polluant initial, et la quantité ou le volume, et le cas échéant assurer leur recyclage ou leur valorisation.

Tri à la source : opération de séparation des différents flux de déchets par les producteurs. Dans le cas des matériaux recyclables des ménages il s’agit plutôt de non mélange que de tri à la source.

Valorisation énergétique : récupération de la chaleur émise lors de l’incinération, ou lors d’un autre traitement thermique ou biomécanique des déchets ménagers et assimilés et valorisation de celle-ci pour des applications directes ou pour produire de l’électricité.

Valorisation : terme générique recouvrant des opérations différentes selon les textes : y dans la circulaire du 28 avril 1998, la valorisation regroupe le recyclage matière ou organique ainsi que le réemploi ou la réutilisation ; y dans le décret du 18 novembre 1996, la valorisation des emballages ménagers regroupe le recyclage matière ou organique, le réemploi ou la réutilisation mais aussi la valorisation énergétique.

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1 PREAMBULE

De par la loi, le Conseil général de la Sarthe a aujourd'hui la compétence pour réviser le plan départemental d'élimination des déchets et élaborer un document de planification.

Pour cela la démarche entreprise repose sur :

La concertation et la transparence

1.1 PROCEDURE REGLEMENTAIRE

Phase d’élaboration du Projet de PEDMA avant enquête publique

Décision du Conseil général pour lancer la révision du PEDMA

23 juin 2006

È

Constitution de la Commission consultative ; délimitation du Périmètre du PEDMA ; définition d’une méthode de travail pour la révision du PEDMA

25 septembre 2006

È

Phases d’élaboration du projet de PEDMA et du rapport environnemental

Novembre 2006 – Décembre 2008

È

Avis de la commission consultative sur le projet de PEDMA et le rapport environnemental

18 Décembre 2008

È

Avis (Délai de 3 mois) :

- des Conseils généraux des départements limitrophes

- de la Commission départementale compétente en matière d’environnement, de risques sanitaires et technologiques

- de la Commission consultative du PREDIS

- du Préfet du département

Fin Décembre 2008 à fin mars 2009

È

Porter à connaissance du projet de Plan et du rapport environnemental aux EPCI intéressés

Fin Décembre 2008

È

Modification éventuelle du projet de plan et du rapport environnemental

È

Arrêt du projet de plan par l’Assemblée délibérante du Conseil général de la Sarthe

16 Octobre 2009

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Phase Enquête Publique et d’approbation

Constitution du dossier d’Enquête publique – désignation par le Tribunal administratif du Commissaire enquêteur ou de la Commission d’Enquête pour le recueil des registres et la transmission de l’avis motivé et des pièces du dossier

22 avril 2009 È

Soumission du projet de plan et du rapport environnemental à enquête publique

du 2 juin au 3 juillet 2009 inclus È

Transmission du dossier d’enquête publique au Président du Tribunal Administratif par le Président du Conseil général

3 août 2009 È

Transmission pour information et avis à la Commission consultative de suivi du PEDMA

7 septembre 2009 È

Délibération pour approbation de l’Assemblée Départementale du Conseil général

16 octobre 2009 È

Arrêté d’approbation du Président du Conseil général puis transmission au Préfet, publication au recueil des actes administratifs et insertion dans deux journaux

1.2 DEMARCHE SARTHOISE - CONCERTATION

Une Commission consultative de révision du PEDMA a été constituée suivant la réglementation en vigueur (Décret n°96 – 1008 du 18 novembre 1996 modifié).

Cette Commission consultative a été réunie à chaque étape d’élaboration du PEDMA :

Pour aller au dela, dans un soucis de transparence et d’associer tous les acteurs concernés par la gestion des déchets à la réflexion pour l’élaboration du PEDMA, il a été constitué des groupes de travail, par secteur géorgraphique et par thématique :

Groupe de travail par secteur :

- Secteur Manceau

- Secteur Perche sarthois

- Secteur Nord Sarthe

- Secteur Haute Sarthe

- Secteur Vallées du Loir et de la Sarthe

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 9

Groupes de travail thématique :

- Groupe de travail sur les coûts et financements

- Groupe de travail sur la prévention

- Groupe de travail sur le tri et la valorisation

- Groupe de travail sur les déchets de professionnel

- Groupe de travail sur la gestion de la part résiduelle

Ces groupes de travail ont été ouverts à toutes structures concernées par les problématiques développées dans le PEDMA et notamment à toutes les collectivités locales en charge des déchets, aux associations locales, aux prestataires déchets intervenant en Sarthe.

En outre, l’ensemble des associations de protection de l’environnement a été réuni en début de procédure pour une présentation de la démarche, de leurs représentants au sein de la Commission consultative (Sarthe Nature Environnement ; Renaissance Environnement Santé) et leur proposer de participer aux différents groupes de travail.

Les associations représentants les consommateurs ont également été réunies pour une présentation de la démarche et une désignation d’un représentant au sein de la Commission consultative. Comme pour les associations de protection de l’environnement, il leur a été proposé de participer aux différents groupes de travail.

Enfin, au sein même du Conseil général, un groupe de conseillers généraux a été constitué pour suivre les travaux de rédaction du PEDMA tout au long de la procédure.

Les grands principes qui ont conduit la réflexion

La révision du PEDMA a été le fruit d’une concertation étroite, regroupant des avis divergents sur des questions souvent non tranchées, mais auxquelles il a fallu cependant répondre avec les connaissances incomplètes actuelles.

Chaque filière a ses impacts environnementaux directs ou indirects, et l’objet de la révision du PEDMA consiste dans la recherche d’un équilibre entre :

9 la garantie de la santé des populations et le respect du milieu naturel (minimiser les impacts : réduction des quantités de déchets à enfouir, transports, …),

9 la préservation des ressources naturelles,

9 la maîtrise des coûts et la création d’activités locales (emplois).

Les trois grands objectifs du plan

Les trois grands objectifs du plan sont :

• produire le moins de déchets possible,

• recycler le plus possible dans des conditions économiquement acceptables avant toute autre modalité de traitement,

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 10

• traiter les déchets résiduels dans les installations de traitement existantes pour limiter la création de nouvelles installations, tout en cherchant un équilibre dans le partage des nuisances.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 11

Pour atteindre ces objectifs, le plan décline des dispositions par grands thèmes, dont ceux qui ont occasionné le plus de débats, d'échanges et nécessité de compromis sont définis aux chapitres 3, 4, 5 et 8 qui sont :

• 3 – la prévention de la production des déchets • 4 – les déchets des ménages, • 5 – les déchets non ménagers, • 8 – l'organisation du traitement des déchets résiduels.

Les actions prévues au plan pour traiter les déchets ménagers et assimilés se déclinent selon la hiérarchisation suivante :

• d’abord prévenir et réduire à la source pour diminuer les tonnages de déchets, • puis encourager et développer la réutilisation et le recyclage avant toute autre modalité de traitement.

Les objectifs de ce plan sont ambitieux, notamment en matière de prévention mais réalistes, car il faut prendre en compte la maîtrise des coûts. La concrétisation de ces objectifs permettra d’atteindre les préconisations du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable inscrites dans la circulaire du 25 avril 2007 et celles du Grenelle de l'environnement

Un plan composé de deux outils

La spécificité de ce plan consiste à mettre en œuvre deux leviers indissociables et indispensables pour que ses préconisations puissent à la fois être prises en compte et évoluer de manière dynamique :

1. le document en lui même précisant les organisations territoriales et les objectifs, notamment de tri et de prévention,

2. le comité de suivi qui sera mis en place dès 2009

Le comité de suivi se substitue à la commission de révision du Plan. Véritable outil de pilotage, il permettra :

- d’animer la prise en charge de ce plan dans le souci d’informer l’ensemble des acteurs, - d’être un relais d’informations notamment de recenser l'ensemble des données techniques et financières utiles à l'échelle départementale, - de créer un réseau d’échange d'expérience et de fédérer les initiatives.

Il permettra :

- d’avoir une vision globale mais précise de la situation à un instant donné, mais également en terme d’évolution, - de vérifier que les objectifs fixés par le PEDMA, sont bien atteints pour la réduction de la production de déchets et l’optimisation de la collecte sélective et des filières de valorisation, - de faire évoluer les objectifs, à la hausse ou à la baisse en fonction de ce suivi et des évolutions technologiques, - de créer un outil de transparence.

Trois conditions seront nécessaires à la réussite de cet outil :

- un engagement de la part de du Conseil général et de l’ensemble des EPCI, chambres consulaires, Services de l’Etat, Associations …, - la collaboration avec les entreprises et industries locales, - une information homogène des citoyens et consommateurs.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 12

2 CONTEXTE ET PORTEE DU PLAN

2.1 LE CADRE REGLEMENTAIRE

2.1.1 LE PLAN DEPARTEMENTAL EN VIGUEUR EN 2008

Le Plan Départemental d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés de la Sarthe actuellement en vigueur est celui de 1996, dans la mesure où celui de 2004 a été annulé.

2.1.2 LE TRANSFERT DE COMPETENCE DE L’ELABORATION ET DU SUIVI DU PLAN AU CONSEIL GENERAL DE LA SARTHE

L’article 45 (article L. 541-14 du code de l’environnement) de la loi 2004-809 du 13 août 2004, relative aux libertés et responsabilités locales, transfère au département la compétence d’élaboration et de suivi du plan départemental ou interdépartemental d’élimination des déchets ménagers et autres déchets mentionnés à l’article L. 2224-14 du CGCT (déchets pouvant être collectés et traités sans sujétions techniques particulières).

2.1.3 RAPPEL SUCCINCT DU CADRE REGLEMENTAIRE DE LA PLANIFICATION DES DECHETS MENAGERS ET ASSIMILES

L’évolution réglementaire a précisé le contenu des plans :

• la loi 75-633 du 15 juillet 1975 a été modifiée par celle du n° 95-101 du 2 février 1995, puis reprise par le code de l’environnement, par application de l’ordonnance n°2000-914 du 18 septembre 2000, relative à la partie législative du code de l’environnement ;

• la loi du 13 juillet 1992, relative à l’élimination des déchets et aux installations classées pour la protection de l’environnement, prévoit que chaque département soit couvert par un plan d’élimination des déchets ménagers et assimilés.

Le plan vise à orienter et à coordonner l’ensemble des actions à mener, tant par les pouvoirs publics que par les organismes privés, en vue d’assurer la réalisation des objectifs de la loi, et notamment :

«

9 de prévenir ou réduire la production et la nocivité des déchets ;

9 d’organiser le transport des déchets et le limiter en distance et en volume ;

9 de valoriser les déchets par réemploi, recyclage, ou toute autre action visant à obtenir, à partir des déchets, des matériaux réutilisables ou de l’énergie ;

9 d’assurer l’information du public, sur les effets pour l’environnement et la santé publique, des opérations de production et d’élimination des déchets, (…) ainsi que les mesures destinées à en compenser les effets préjudiciables. »

• la Loi du 2 février 1995, relative au renforcement de la protection de l’environnement, précise que les décisions prises par les personnes morales de droit public et leurs concessionnaires doivent être compatibles avec le plan.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 13

• le décret 96-1008 du 18 novembre 1996, version consolidée au 29 novembre 2005, retranscrit les objectifs communautaires en droit français et précise les modalités et procédures d’élaboration, de publication et de révision des plans ;

• la circulaire du 28 avril 1998 précise les déchets à prendre en compte dans les plans (et notamment la place des DIB (appelés DNM) et des déchets du BTP), la hiérarchie des modes de traitement, les objectifs de collecte en vue du recyclage, la définition du déchet ultime, l’évolutivité des plans ainsi que la formalisation des données ;

• la directive 2004/12/CE du 11 février 2004 fixe les objectifs de valorisation des déchets d’emballages au 31 décembre 2008 ; elle a été transposée en droit français par le décret 2005-1472 du 29 novembre 2005.

2.1.4 LES TEXTES REGLEMENTAIRES RECENTS SUR LA PLANIFICATION

Les références ci-dessous concernent uniquement les textes récents qui auront une incidence directe sur la révision du PEDMA de la Sarthe et les limites de la portée du Plan.

2.1.4.1 Le décret 2005-1472 du 29 novembre 2005

Le décret 2005-1472 du 29 novembre 2005, modifie le décret n° 96-1008 du 18 novembre 1996 relatif aux plans d’élimination des déchets ménagers et assimilés.

• d’une part, il transcrit en droit français les objectifs de la directive européenne 2004/12 CE du 11/02/04, qui exigent plus de recyclage des déchets d’emballages ménagers et industriels, et fixe de nouveaux objectifs à l’horizon de décembre 2008,

• d’autre part, il soumet la révision du plan à une évaluation environnementale, dans les conditions prévues à la section II du chapitre II du titre II du livre Ier du Code de l’environnement. Les modalités d’élaboration de cette évaluation environnementales sont précisées dans une circulaire du 26 Juillet 2006.

2.1.4.2 La circulaire du 26 juillet 2006

Cette circulaire d’application du décret du 29 novembre 2005 rappelle des dispositions définies dans d’autres textes et précise quelques points :

• sur l’avis du Préfet sur le rapport d’évaluation environnementale des PEDMA,

• sur la possibilité de substitution du Préfet pour l’élaboration du plan,

• le chapitre spécifique à prévoir sur les déchets d’emballages,

• la transmission des Plans à la Commission Européenne.

2.1.4.3 La circulaire du 17 janvier 2005

La circulaire du 17 janvier 2005 du ministre de l’écologie et du développement durable précise :

• que des mesures d’interdiction générale de transfert de déchets entre la zone du plan et les autres départements ne sont pas réglementaires au sens de l’article L 541-14 du code de l’environnement et du décret n°96-1008 du 18 novembre 1996.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 14

En revanche, le plan peut inciter fortement à la limitation des transports en référence à la loi du 13 Juillet 1992 (principe de proximité déjà défini dans la Directive Européenne relative aux déchets de 1975 - 75/442/CEE -) ;

• que les dispositions d’un plan non prévues par la loi et son décret d’application ne sont pas opposables, ce qu’il faut comprendre de la façon suivante : le plan ne peut imposer des dispositions qui ne sont pas prévues par la Loi, et les faire transcrire dans les arrêtés préfectoraux d’exploitation des centres de traitement de déchets. Dans ces cas, le plan présente ces dispositions au titre de recommandations.

2.1.4.4 La circulaire du 25 avril 2007

Cette circulaire du MEDD, non publiée au Journal Officiel, fixe des objectifs de réduction, dans 5 ans, de la quantité d’ordures ménagères enfouies ou incinérées au niveau national à 250 kg/hab.an et, dans 10 ans, à 200 kg/hab.an, en référence à une production d’ordures ménagères résiduelles de 290 kg/hab.an

2.1.4.5 L’évaluation environnementale des plans d’élimination des déchets

L’évaluation environnementale est une conséquence de la directive européenne n°2001/42/CE du 27 juin 2001 qui concerne tous les plans et programmes, transposée en droit français.

Les conditions d’application aux Plans départementaux d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés (PEDMA) sont définies en particulier par :

• le décret n°2005-1472 du 29 novembre 2005, la circulaire du 12 avril 2006 et la circulaire du 25 juillet 2006,

• le Guide de l’évaluation environnementale des Plans d’élimination des déchets (document MEDD- ADEME publié en août 2006).

Les objectifs de l’évaluation environnementale des PEDMA sont de deux ordres :

• exigence environnementale :

9 mieux apprécier et renforcer la prise en compte des enjeux environnementaux dans les décisions publiques ;

9 donner une dimension préventive et stratégique à la protection de l’environnement (au même titre que les études d’impact pour des installations classées pour la protection de l’environnement) ;

• exigence démocratique :

9 accroître l’information du public : concertation des habitants et participation citoyenne. Pour ce faire, le Plan rappelle la Charte de Concertation élaborée et publiée par le Ministère de l’Environnement en 1996 ;

9 créer les conditions d’un suivi environnemental durable à l’échelle d’un territoire.

L’évaluation environnementale qui accompagne le plan révisé de la Sarthe est réalisée conformément aux préconisations du Guide de l’évaluation environnementale des Plans Déchets, cité précédemment.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 15

2.1.4.6 La Loi Grenelle I

Le 21 octobre 2008, l'Assemblée nationale a adopté en première lecture le projet de loi de programme relatif à la mise en œuvre du Grenelle de l'environnement, dit Grenelle I

Dans le domaine des déchets, le texte consacre de nouveau la prévention comme priorité sur tous les autres modes de traitement et fixe l'objectif d'une réduction de la production d'ordures ménagères de 5 kg par personne et par an pendant cinq ans.

Elle réaffirme la priorité de la prévention et de la valorisation matière sur l'élimination des déchets, ainsi que la priorité de l'élimination des déchets résiduels dans des installations de valorisation énergétique par rapport aux autres types de traitement.

La Loi prévoit des outils, et précise que la redevance d’enlèvement des ordures ménagère et la taxe d'élimination des ordures ménagères devront intégrer, dans un délai de 10 ans, une part variable pouvant prendre en compte le poids des déchets et leur nature.

2.2 LE PERIMETRE DU PLAN ET L'EVOLUTION DE LA POPULATION

Le périmètre technique pour la révision du PEDMA de la Sarthe comprend le département de la Sarthe, les communes extérieures rattachées à des EPCI principalement Sarthois (pour le SMIRGEOM Est Sarthois, la Communauté de Communes de Sablé et la Communauté de Communes du Saosnois).

Il ne comprend pas les communes appartenant à des EPCI situés sur plusieurs départements, dont la gestion des déchets est délibérément tournée vers l'extérieur de la Sarthe (pour le SICTOM de Montoire et la Communauté Urbaine d'Alençon).

En revanche, le périmètre administratif du plan sur lequel s’applique la partie réglementaire est le territoire du département de la Sarthe.

Carte 1: Périmètre technique du plan révisé de la Sarthe : les EPCI de collecte des déchets

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 16

L’évolution prévisionnelle de la population sur le périmètre du plan a été définie à partir des données du département.

La population départementale croît régulièrement de 0,4 % par an depuis 1990, comme en témoigne le graphe ci-dessous.

545 000 540 000 535 000 530 000 525 000 520 000 515 000 510 000 505 000 500 000 495 000

4 5 6 91 92 93 02 03 04 9 9 9 99 99 99 997 998 0 0 0 1990 1 1 1 1 1 1 1 1 1999 2000 2001 2 2 2

Figure 1: Evolution de la population permanente dans la Sarthe depuis 1990

Cette hypothèse de croissance démographique de 0,4 % par an a été retenue aux horizons 2013 et 2018 (voir Tableau 1).

Tableau 1 Population prévisionnelle sur le périmètre du PEDMA

Population arrondie 2000 522 700

2005 535 400

2013 552 700

2 018 563 800

2.3 LES TYPES DE DECHETS PRIS EN COMPTE DANS LE PLAN

Le plan distingue trois types de déchets :

• les déchets des ménages (et collectés avec les déchets des ménages), • les déchets non ménagers (DNM) et non dangereux des entreprises et des administrations et établissements publics, qui sont traités dans les mêmes installations que les déchets municipaux, sans sujétions particulières, • les déchets de l’assainissement (boues de stations d’épuration, graisses, sables, refus de dégrillage des stations d’épuration et matières de vidange).

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 17

3 LES CATEGORIES DE DECHETS DES MENAGES (ET COLLECTES AVEC LES DECHETS DES MENAGES) ET L’EVOLUTION DES FLUX ENTRE 2000 ET 2005

3.1 LES CATEGORIES DE DECHETS

Les déchets municipaux se répartissent en 4 grandes catégories selon le mode de collecte :

• les ordures ménagères résiduelles (après collecte sélective), qui sont destinées à un traitement (thermique, mécano-biologique, installation de stockage de déchets non dangereux, …) : ils comprennent une fraction de déchets non ménagers (administrations, entreprises, …),

• les ordures ménagères issues de la collecte sélective : recyclables et déchets organiques, qui sont destinés à une valorisation,

• les apports en déchèterie (ménages et petites entreprises),

• les autres déchets des collectivités (déchets du nettoiement, des espaces verts, des foires et marchés, …).

Tableau 2: Les déchets des ménages (et collectés avec les déchets des ménages)

DECHETS MENAGERS ET ASSIMILES DECHETS DES MENAGES Art. 12 Loi du 15/07/75 DECHETS DECHETS DE LA Art. L.2224-13 du Code Général des Collectivités ASSIMILES COLLECTIVITE Territoriales ORDURES MENAGERES (sens habituel) Art. L. 2224-14 ORDURES MENAGERES (sens strict) du CGCT Déchets Fraction collectée Fraction Déchets non Déchets des occasionnels des sélectivement : résiduelle ménagers espaces verts ménages : collectée en collectés avec publics mélange ceux des Foires et Encombrants Déchets d’emballages ménages marchés Jardinage ménagers, Bricolage Journaux magazines Nettoiement et Déchets liés à et autres vieux voirie l’usage de papiers l’automobile Déchets Dangereux Huiles usagées des Ménages (DDM) Fraction fermentescible des OM Un état des lieux de la gestion des déchets ménagers et assimilés sur le périmètre du plan a été établi à partir des informations recueillies auprès des collectivités et des gestionnaires des sites de traitement, avec des données de 2005. Cet état des lieux a permis de dresser le bilan de l’évolution de la gestion des déchets entre 2000 (année de référence des données sur lesquelles était basé le plan approuvé en 2004), et 2005. Ces données ont été présentées et validées en commission consultative de révision du plan lors de la réunion du 8 octobre 2007.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 18

3.2 L’EVOLUTION DES FLUX ENTRE 2000 ET 2005

Figure 2: évolution des flux, en kg/habitant/an

600 kg/hab 535 Total des déchets +18%

452 500 kg/hab +87% 90 Déchets encombrants valorisés

+36% 48 Ordures ménagères recyclées 400 kg/hab 81 60 +82% 47 86 Déchets résiduels de déchèteries 300 kg/hab - 6%

200 kg/hab

Ordures ménagères résiduelles 297 278 100 kg/hab

Déchets valorisés 0 kg/hab Déchets éliminés 2000 2005

Entre les deux échéances, la production individuelle de déchets a augmenté, qu'il s'agisse de déchets valorisés sous forme de matière ou de déchets à éliminer. L'augmentation de la production globale est de 18%.

Figure 3: évolution totale des flux gérés par les collectivités, en tonnes/an

350 000 t 286 300 Total des déchets +21%

300 000 t 236 200 Déchets encombrants valorisés +91% 48 000 250 000 t Ordures ménagères recyclées +39% 25 100 43 400 200 000 t 31 200 +87% Déchets résiduels de déchèteries 24 600 45 900 150 000 t - 4%

100 000 t Ordures ménagères résiduelles 155 300 149 000 50 000 t

Déchets valorisés 0t Déchets éliminés 2000 2005

Ce second graphe qui prend en compte la croissance démographique, situe bien la tendance très marquée de l’augmentation de la production totale des déchets gérés par les EPCI sur le périmètre du plan de la Sarthe, entre 2000 et 2005, en particulier pour les déchets reçus en déchèterie.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 19

4 LA PREVENTION DE LA PRODUCTION DES DECHETS

Le premier objectif énoncé dans l’article 1er de la loi du 13 juillet 1992, intéresse la prévention et la réduction de la production et de la nocivité des déchets.

Ce premier objectif est repris dans l’article 2 du Décret du 18 Novembre 1996 qui stipule que les plans d’élimination des déchets ménagers et assimilés doivent comprendre des « mesures qu’il est recommandé de prendre pour prévenir l’augmentation de la production de déchets ménagers et assimilés ».

La Loi Grenelle I du 21 octobre 2008 consacre de nouveau la prévention comme priorité sur tous les autres modes de traitement et fixe l'objectif d'une réduction de la production d'ordures ménagères de 5 kg par personne et par an pendant cinq ans.

4.1 LA DEFINITION DE LA PREVENTION

La prévention regroupe l’ensemble des actions intervenant, avant même l’apparition du déchet, dans le but de restreindre les flux à traiter, de réduire la nocivité des produits et de favoriser leur valorisation après usage.

Elle vise les déchets générés lors de la production, la distribution et la consommation des produits. La prévention s’étend de l’éco-conception à la consommation.

Sont considérés comme relevant de la prévention :

• La réduction à la source qui regroupe les efforts de limitation de la consommation de matières par les entreprises, afin de limiter la production de déchets. Ces actions interviennent de l’extraction des matières premières jusqu’à la distribution du produit. Il s’agit, par exemple, de l’allègement de l’emballage.

• L’évitement du déchet ou encore la responsabilité élargie du consommateur qui regroupent l’ensemble des comportements d’achats, d’utilisation et de réutilisation permettant d’éviter, de retarder, ou de limiter les quantités de déchets et leur nocivité.

• L’évitement à l’abandon ou le détournement de flux, qui correspondent aux produits confiés par l’usager à un organisme qui en prolonge la durée de vie, tel que le reconditionnement de matériel informatique ou la récupération de vêtements par des associations.

De manière plus formelle, les actions de prévention portent sur les étapes en amont du cycle de vie du produit avant la prise en charge du déchet par la collectivité ou un opérateur, depuis l’extraction de la matière première jusqu’à la réutilisation ou le réemploi.

De même, la réduction à la source porte sur les actions menées par les entreprises, avant que le produit ne soit consommé, depuis l’extraction de la matière première jusqu’à la distribution.

Cependant, la collecte sélective ou séparative relève de la compétence des collectivités ou des opérateurs privés pour le compte des entreprises privées.

Il y a souvent confusion entre ces trois activités qui ont toutes le même objectif : détourner des déchets du flux des ordures ménagères résiduelles, et par la suite on regroupera sous le terme de « réduction de la production de déchets » l’ensemble des actions visant à détourner des déchets du flux des OM résiduelles. Le fondement de la prévention repose sur la participation des citoyens à la gestion des déchets.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 20

Les impacts de la réduction de la production de déchets sont multiples et dépassent largement la seule diminution des quantités de déchets à traiter. La réduction de la production de déchets permet aussi de :

• diminuer le prélèvement des ressources naturelles,

• diminuer la nocivité des déchets,

• diminuer la charge économique de la gestion des déchets.

Au niveau des Etablissements Publics et du Conseil Général, les principaux facteurs sur lesquels il est possible d’agir sont les suivants :

• La prévention quantitative :

– gestion domestique des déchets (compostage, …)

– développement du réemploi.

• La prévention qualitative

– réduction de la nocivité,

– amélioration du caractère valorisable,

– amélioration du comportement de tous les acteurs (achats et utilisation des produits).

4.2 LE PROGRAMME NATIONAL DE PREVENTION DE LA PRODUCTION DES DECHETS

La situation départementale décrite précédemment est semblable à celles de la majorité des départements.

Le Ministère de l’Ecologie et du Développement durable a décidé, pour faire évoluer cette situation, de lancer un plan national de prévention de la production de déchets présenté, le 11 février 2004, à l'occasion des 1ères rencontres nationales de la prévention organisées conjointement par le ministère de l'Ecologie et du Développement Durable et l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME).

Ce plan national se développait selon trois axes, avec pour objectif une stabilisation du gisement de déchets ménagers dès à 2008 :

• 1er axe : mobiliser les acteurs,

• 2ème axe : agir dans la durée,

• 3ème axe : assurer le suivi des actions.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 21

4.3 LES ACTIONS DE PREVENTION (REDUCTION DE LA PRODUCTION ET DE LA NOCIVITE DES DECHETS)

4.3.1 LES PRINCIPES

Entre 2000 et 2005, on observe dans la Sarthe :

• une croissance démographique soutenue (+ 0,4 % par an en moyenne),

• une augmentation de la production de déchets ménagers (et collectés en même temps), ramenée à l’habitant de + 18%, même si certains EPCI observent une stabilisation des flux entre 2005 et 2006.

Pour renverser cette tendance, les actions de prévention prescrites dans le PEDMA de la Sarthe se déclinent en :

• L’incitation auprès de toutes les collectivités à examiner toutes les mesures possibles pour réduire la quantité de déchets,

• des actions prioritaires chiffrables ciblées sur la diminution des ordures ménagères (s’inscrivant notamment dans le cadre du plan national de prévention de la production de déchets),

• des actions prioritaires pour écarter les déchets dangereux diffus et les traiter séparément (ménages et petites entreprises),

• des pistes d’actions à moyen terme (difficiles à chiffrer) et qui seront précisées dans les années à venir (Comité de pilotage/suivi),

• des actions prioritaires ciblées sur les déchets reçus en déchèterie (déchets verts, encombrants),

• une réflexion à engager sur la mise en place de la redevance spéciale et de la redevance incitative prioritairement là où la redevance générale est instituée.

Il s’agit donc d’un plan « réaliste », établi sur la base de retours d’expériences.

La philosophie du programme d’actions de prévention repose sur 6 principes simples :

1) définir une organisation départementale avec une structure de pilotage,

2) rechercher l’exemplarité plutôt que l’exhaustivité,

3) rechercher une synergie avec les actions locales déjà engagées dans la Sarthe et au niveau national,

4) engager des opérations « pilotes » et innovantes pour élargir le champ à des actions autres que les actions prioritaires,

5) suivre en continu les résultats obtenus et actualiser le plan en conséquence,

6) développer et suivre les actions initiales.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 22

4.3.2 LES OBJECTIFS QUANTITATIFS

Le plan retient un objectif quantitatif de diminution du gisement d’ordures ménagères de 7% à un horizon de 5 ans (2013) et de 10% à un horizon de 10 ans (2018), et ce par rapport au gisement de 2005.

Cet objectif se ramène à la production individuelle de déchets, exprimé en kg/habitant/an.

Cela se traduit par une diminution de la production d'ordures ménagères de 25 kg/habitant/an dès 2013 et de 36 kg/habitant/an d'ici 2018.

Cela signifie que l'essentiel de l'effort est à fournir lors de la première moitié de la période de validité du Plan, en conformité avec les objectifs fixés par la Loi Grenelle I.

Le plan retient un objectif quantitatif :

• de diminution de la quantité de déchets verts accueillis dans les déchèteries de 5% à un horizon de 5 ans (2013) et de 10% à un horizon de 10 ans (2018), et ce par rapport au gisement de 2005.

• de stabilisation de la quantité de déchets inertes accueillis dans les déchèteries à 50 kg/habitant/an dès 5 ans (2013) et maintenu à un horizon de 10 ans (2018).

• de stabilisation de la quantité de déchets encombrants (recyclables et résiduels) accueillis dans les déchèteries à 75 kg/habitant/an dès 5 ans (2013) et maintenu à un horizon de 10 ans (2018).

• d'augmentation minimale de la quantité de déchets dangereux diffus accueillis dans les déchèteries à 3 kg/habitant/an à un horizon de 5 ans (2013) et à5 kg/habitant/an à un horizon de 10 ans (2018).

Ces objectifs sont à resituer par rapport à la situation de 2005, année de référence, et celles des deux échéances du Plan (2013 et 2018), si on n'accentue pas la politique de prévention et de valorisation.

Les hypothèses retenues pour évaluer la situation dans la Sarthe comprennent une stabilisation du gisement d'ordures ménagères, comme cela est constaté actuellement, et une augmentation significative des quantités de déchets accueillis dans les déchèteries.

Ordures ménagères Déchèteries 700 kg/h impact du plan 600 kg/h

500 kg/h 218 250 175 186 400 kg/h 95 185

300 kg/h

200 kg/h 357 359 359 334 359 323 100 kg/h

0kg/h Sarthe Sarthe Sarthe Plan Sarthe Plan 2000 2005 2013 2013 2018 2018

Figure 4 : évolution du gisement d'ordures ménagères et de déchets occasionnels

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 23

Déchets Ordures Déchets Déchets en kg/habitant/an Encombrants dangereux Total ménagères inertes verts diffus Sarthe 2000 357 20 34 41 - 452 Sarthe 2005 359 46 61 67 1 535 Plan 2013 334 50 58 75 3 520 Plan 2018 323 50 55 75 5 508

Tableau 3 : détail de l'évolution de la production individuelle d'ordures ménagères et de déchets occasionnels

Déchets Ordures Déchets Déchets tonnes Encombrants dangereux Total ménagères inertes verts diffus Sarthe 2000 186 500 10 500 18 000 21 200 - 236 200 Sarthe 2005 192 400 24 500 32 500 36 100 800 286 300 Plan 2013 184 800 27 600 31 900 41 400 1 700 287 400 Plan 2018 182 300 28 200 30 800 42 300 2 800 286 400

Tableau 4 : détail de l'évolution des tonnages d'ordures ménagères et de déchets occasionnels

Sur cette base, compte tenu de l'évolution de la population départementale, la quantité d'ordures ménagères diminue de 7 600 tonnes entre 2005 et 2013, et de 2 500 tonnes entre 2013 et 2018.

Le gisement de déchets solides des ménages se stabilise, en 2018, au niveau de la production de 2005, malgré l'évolution de la population.

4.3.3 LE PILOTAGE DEPARTEMENTAL DE LA POLITIQUE DE PREVENTION

Les actions de prévention seront développées et suivies par un « Comité Sarthois de la Prévention des Déchets », émanation du Conseil Général, éventuellement sous-commission « prévention » de la Commission de suivi du Plan Départemental.

Ce comité sera constitué par les différents acteurs représentés à la Commission Consultative, avec un élargissement à des personnes qualifiées particulièrement concernées par la prévention (associations de consommateurs, représentants de la distribution,…). Il comprendra l’ensemble des collectivités ayant la compétence collecte.

Il proposera et s’attachera à la mise en œuvre d’un programme pluri annuel d’actions, après avoir hiérarchisé les priorités, et proposera des porteurs de projets pour chacune des actions.

Pour déboucher sur des actions efficaces et mesurables, le comité s’attachera à rechercher :

• un consensus dans les orientations grâce à une large concertation

• une amélioration continue de la prévention

• des objectifs quantifiables donnant lieu à l’énoncé d’indicateurs, permettant une évaluation de l’intérêt et de la réussite de chaque action.

Le plan fait du Comité Sarthois de la Prévention des Déchets une structure d’animation et de coordination des opérations de réduction à la source.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 24

Il travaille sous le contrôle de la Commission de suivi du Plan, qui reste le seul organe décisionnaire.

Il devra assurer :

• le développement et le suivi, dont l’évaluation, des 4 opérations initiales identifiées, étudiées et retenues par la Commission d’élaboration du Plan.

• l’initiation, le développement et suivi, dont l’évaluation, d’autres opérations.

• le lien entre les collectivités, les professionnels, les institutionnels et le monde associatif.

4.3.4 LES ACTIONS INITIALES RETENUES

Le plan retient d'ores et déjà 4 démarches à mettre en place de manière prioritaire par le Comité Sarthois de la Prévention des Déchets

• Détourner la fraction fermentescible des ordures ménagères, via les opérations de compostage décentralisé

• Détourner le flux des déchets dangereux diffus via des actions de communication et sensibilisation

• Développer le réemploi et la réparation, les recycleries-ressourceries,

• Encourager et soutenir les démarches de système de management environnemental, dont l'éco- conception.

4.3.4.1 Le compostage décentralisé de la fraction fermentescible des ordures ménagères

Le compostage à domicile (ou domestique ou au jardin) est le moyen le plus efficace à court terme de prévenir la production de déchets : diminution de l'ordre de 45 kg/ habitant concerné/an, mais possiblement de 50 à 60 kg/habitant concerné/an.

Il ne doit pas se limiter à la promotion ou la distribution de composteurs, mais doit être orienté vers la pratique du compostage autonome ou de proximité :

• au domicile,

• en installation collective de quartier dans les villes,

• dans des établissements publics ou privés producteurs de déchets organiques : établissements scolaires, restaurants, …

L’expérience montre aujourd’hui que la mise à disposition gratuite de matériel (comme pour un bac roulant) est une solution de diffusion efficace, à condition d’être accompagnée d’une communication/ formation forte (ex : maître composteurs, partenariat avec les jardineries…).

La part de population susceptible d’adhérer au compostage au jardin peut atteindre 75 %, dans des programmes ambitieux avec un fort accompagnement (CC du Volvestre, Belgique, Lombardie,…).

La formation des nouveaux utilisateurs est primordiale et les guides papier sont insuffisants : nécessité de techniciens pour l’accompagnement et le suivi, formation de relais «maîtres composteurs».

Dans un contexte Sarthois où la part de population vivant en habitat individuel est supérieure à 75%, la gestion décentralisée de la matière organique contenue dans les ordures ménagères constitue un levier puissant de diminution des quantités de déchets à la charge de la collectivité.

L'objectif retenu par le plan est le développement d'un programme qui permette que 45% de la population en habitat individuel pratique de manière effective le compostage individuel en 2013 et 65% en 2018.

Compte tenu d'un programme existant, qui touche environ 10% de la population en habitat individuel, il convient d'équiper 58 500 foyers d'ici 2013 puis 35 300 foyers entre 2013 et 2018.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 25

Le résultat attendu est un détournement de l’ordre de 6 600 tonnes par an du flux d’ordures ménagères, à l'horizon, puis de l'ordre de 4 000 tonnes supplémentaires détournées chaque année entre 2013 et 2018.

Si cet objectif concerne l’habitat individuel, le plan recommande aux collectivités d’être sensibles aux démarches volontaristes exprimées par des populations en habitat collectif qui souhaiteraient s’engager dans des démarches de compostage de quartier.

Les programmes de compostage domestique devront s’accompagner d’outils pratiques, de formations et de suivi des opérations de façon à en mesurer l’efficacité :

• il est nécessaire de mettre l’accent sur une bonne maîtrise de la pratique plutôt que sur l’outil : un mauvais compostage générera plus de nuisance qu’il ne produira d’avantages. L’important est d’accompagner les gens de manière continue mais sans les forcer de façon à assurer une bonne qualité du compostage à domicile ;

• il est préférable de prévoir un accompagnement direct du citoyen car les notices peuvent être incomplètes ou mal comprises.

Il est proposé :

• de développer le broyage décentralisé des déchets verts (particuliers ou collectif), sous forme de mise à disposition de matériel, de soutien à des associations, …

• de développer un réseau de « maîtres composteurs ». Leur vocation est d’intervenir à une échelle très locale (le quartier) pour diffuser la pratique et apporter un conseil de proximité,

• de développer la formation des usagers au compostage domestique et semi-collectif,

• d’accompagner les usagers pour la fabrication de silos à compost adaptés à leurs besoins.

Les enjeux financiers sont un investissement d'environ 1.5 M€ HT, d'ici 2013, puis un investissement d'environ 0.9 M€ HT entre 2013 et 2018.

Les dépenses annuelles, intégrant les amortissements et les programmes d'accompagnement s'élève à 1.4 M€ par an.

Ce coût considère un prix de revente aux usagers de l'ordre de 20€, et ne tient pas compte d'éventuelles subventions à l'investissement ou au fonctionnement.

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4.3.4.2 Les actions de réduction de la nocivité des déchets des ménages et petites entreprises

Remarque préalable

Ce volet du plan est souvent traité en même temps que les déchèteries. Il a été intégré dans les objectifs de prévention du PEDMA aux motifs que :

• les dispositions prises visent d’abord à minimiser l’impact sur l’environnement et sur la santé des êtres vivants, mais aussi à réduire la nocivité des déchets et les rendre ainsi plus facilement valorisables,

• l’efficacité de la séparation des déchets dangereux en déchèterie a une efficacité trop limitée.

Cela concerne les déchets dangereux dispersés, comportant les DDM (Déchets Dangereux des Ménages), les DTQD (Déchets Toxiques en Quantités Dispersées) produits par les entreprises et les établissements publics (enseignement scolaire et supérieur en particulier) et les DASRI (Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux) produits par les particuliers en auto-traitement (insuffisance rénale, hémophilie, sclérose en plaques, traitement par hormones de croissance, VHC et VIH, diabète…) et certains petits laboratoires et professionnels de la santé libéraux, produits en petites quantités.

Tous ces déchets présentent plusieurs risques :

• pollution diffuse des milieux aquatiques, (enfouissement sur chantier, décharge sauvage, rejet à l’égout…),

• pollution atmosphérique (dioxines après incinération),

• pollution des mâchefers d’incinération,

• pollution des composts produits à partir des ordures ménagères,

• pollution des eaux usées, donc des boues de stations d’épuration,

• danger lors de la manutention et du transport en déchèterie de certains déchets toxiques (amiante- ciment, tubes fluorescents…),

• risques de piqûre et de coupure liés à la présence de seringues et d’objets tranchants dans les ordures ménagères, pour le personnel de collecte.

Evolution réglementaire

¾ La classification des déchets dangereux Comme le prévoit l’article 74 de la circulaire relative à la révision du règlement sanitaire départemental type du 9 Août 1978, les déchets dangereux ne devraient pas être admis dans les déchets ménagers pour raisons de sécurité :

« Art.74 – Produits non admis dans les déchets ménagers :

Les déchets ménagers présentés au service de collecte ne doivent contenir aucun produit ou objet susceptible d’exploser, d’enflammer les détritus ou d’altérer les récipients, de blesser les préposés chargés de l’enlèvement des déchets, de constituer des dangers ou une impossibilité pratique pour leur collecte ou leur traitement.

Les détritus à arêtes coupantes doivent être préalablement enveloppés ».

La réglementation prévoit deux dispositions pour l’élimination des DDM et DTQD :

• l’accueil des DDM et DTQD en déchèterie, dans des conditions qui respectent l’arrêté du 2 Avril 1997. L’arrêté donne une liste non exhaustive des catégories de déchets admises en déchèterie,

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 27

• l’information sur les moyens d’élimination, conformément à la circulaire du 18 Mai 1977 (article I-1-3).

« En raison de leur inflammabilité, de leur toxicité, de leur pouvoir corrosif, de leur caractère explosif ou d’autres propriétés, un certain nombre de déchets des ménages ne peuvent pas être éliminés par les mêmes voies que les ordures ménagères sans créer de risques pour les personnes et l’environnement. Pour ces déchets, dont l’admission avec les ordures ménagères est refusée par le service (sauf, éventuellement, pour de faibles quantités des moins dangereux d’entre eux), la commune doit faire connaître ou être en mesure d’indiquer les moyens d’élimination (lieux de réception, installations de traitement et entreprises spécialisées) ».

En revanche, la réglementation ne fait pas de lien entre « DDM/DTQD » et « déchets dangereux » définis dans le décret 97-517 du 15 Mai 1997 : la nomenclature en annexe ne prend pas en compte toutes les familles de déchets toxiques, mais uniquement :

• peinture, encres, colles et résines,

• solvants,

• produits chimiques de la photographie,

• pesticides,

• tubes fluorescents et autres déchets contenant du mercure.

L’arsenal réglementaire n’apporte pas de réponse claire quant aux catégories à admettre ou refuser en déchèterie.

¾ Le cas des piles et accumulateurs Le décret du 12 mai 1999 sur les piles et accumulateurs, applicable depuis le 1er janvier 2001, retient comme grands principes :

• la limitation de la quantité de mercure et de cadmium dans les piles ;

• le marquage systématique du nom du producteur sur les piles ;

• l'obligation de collecte des piles et accumulateurs usagés ;

• pour les piles et accumulateurs issus des ménages, la reprise gratuite par la distribution et la prise en charge du traitement par les fabricants, importateurs, distributeurs sous leur marque ;

• les utilisateurs autres que les ménages sont responsables de la collecte et du traitement des produits utilisés en fin de vie.

¾ Le cas de l’amiante-ciment Les déchets de l’amiante doivent suivre une réglementation très stricte en termes de déconstruction des matériaux liés, de conditionnement et de traitement. Celle-ci induit de fortes contraintes autant pour les collectivités prenant en compte ces déchets que pour les professionnels de la déconstruction ou de la démolition (voir Code du Travail).

La circulaire du 22 février 2005 relative à l’élimination des déchets d’amiante liés à des matériaux inertes, précise les conditions dans lesquelles les déchèteries peuvent accepter ces produits (conditionnement, conditions de travail).

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 28

¾ L'aménagement des déchèteries Les déchèteries qui accueillent les DDM doivent être conformes aux prescriptions des arrêtés du 2 Avril 1997 et du 6 Mai 1997.

En termes d'aménagement, les prescriptions sont les suivantes :

• les DDM peuvent être stockés dans une armoire ou dans un local fermé,

• si les DDM sont stockés dans un local, celui-ci doit être ventilé et doit respecter les caractéristiques de réaction et de résistance au feu minimales (murs et planchers haut coupe- feu de degré 2 heures, couverture incombustible, porte extérieure pare-flamme de degré ½ heure, matériaux de classe M0, dispositifs d’évacuation de fumées),

• si les DDM sont stockés sur une aire, celle-ci doit être abritée et mise en rétention,

• le sol des aires ou locaux à DDM doit être étanche, incombustible et résistant aux produits considérés,

• la capacité de rétention au sol est d’au moins 100 % de la capacité du plus grand réservoir de stockage.

En termes d'exploitation et entretien, les prescriptions sont les suivantes :

• interdiction de stocker les DDM à même le sol,

• interdiction au public d’avoir accès à l’aire de stockage des DDM,

• interdiction de transvaser des DDM sauf les huiles usagées,

• durée maximale de stockage de 3 mois pour les DDM avec un maximum de 150 batteries, 20 kg de mercure, 3 tonnes de peintures, 5 tonnes d’huiles usagées et 1 tonne pour les autres DDM.

Les objectifs et préconisations du plan

Les objectifs et préconisations du plan pour les DDM et les DTQD sont :

• une information des ménages sur l’obligation de non mélange avec les ordures ménagères,

• l’information des usagers pour la reprise par les fournisseurs des piles et accumulateurs et le développement du réseau de points d’accueil des piles (mairies, écoles, …),

• une information suffisante de tous les usagers (ménages et petites entreprises) et des gardiens de déchèterie pour le transport et la manutention des déchets dangereux (conditionnement),

• la généralisation de l’accueil des DDM et DTQD à toutes les déchèteries,

• une formation des agents de déchèterie adaptée..

Si la gestion des DASRI relève de la compétence du PREDD, les ordures ménagères et les recyclables triés manuellement en aval contiennent une part non négligeable de déchets de soins diffus.

En cohérence avec le PREDD en cours de révision, les objectifs du plan pour les DASRI sont :

• soutenir la distribution d’emballages spécifiques pour les piquants et coupants par l’intermédiaire des pharmacies,

• inciter au regroupement des DASRI par la mise en place de points d’apport volontaire, conformes aux exigences sanitaires (fréquence d’enlèvement, contenants…) : médibus, déchèterie, établissements de santé, locaux municipaux, pharmacies,...

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 29

• favoriser la mise en place de solutions pour les particuliers en auto médication (diabétiques, …) adaptées à leurs besoins (proximité, simplicité, gratuité).

¾ Aspect collecte des DDM et DTQD Le Plan révisé préconise une gestion des DMS et DTQD collectivité par collectivité et à un échelon plus global, en prenant en compte en aval le mode d’élimination des ordures ménagères et des boues de stations d’épuration.

En effet :

• le rejet de déchets dangereux diffus (DDD) liquides à l’égout n’a pas le même impact si en aval les boues retournent dans les sols (agricoles ou non) ou si elles sont, par exemple, éliminées par incinération,

• le mélange de DDD solides avec les ordures ménagères n’a pas le même impact en aval si les déchets sont incinérés (avec un traitement de fumées conforme à la réglementation en vigueur), stockés ou s’ils sont compostés.

C’est pourquoi le Plan insiste sur la nécessité absolue de collecter les DDM et DTQD, dès lors qu’en aval il n’existe pas toujours une filière adaptée au traitement de ces déchets. C’est le cas en particulier pour les collectivités ou territoires qui réalisent :

• le compostage ou la méthanisation des ordures ménagères (traitement mécano biologique), avec ou sans collecte sélective de la FFOM, du fait du risque de contamination du compost ou du digestat),

• l’enfouissement des ordures ménagères en ISDND, ne serait ce que lors d'arrêts techniques de l’UIOM du Mans,

• le retour au sol des boues.

Même si en aval, il existe une filière de traitement adaptée, l’accueil des DDM et DTQD en déchèterie reste recommandé, car l’étude des Agences de l’Eau et du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement sur des déchets toxiques produits en petites quantités conclut que si le traitement thermique détruit la plupart des molécules organiques présentes dans ces déchets, ceux qui contiennent des métaux lourds participent à la contamination des mâchefers. Une attention particulière doit être portée à la problématique des piles domestiques, qui constituent une source non négligeable de métaux lourds et ne peuvent être séparés par criblage simple comme les batteries. On retient également l’impact de certains déchets organochlorés (biocides, …) qui se transforment en dioxines au travers du processus d’incinération.

Cette collecte des DDM, DTQD et DASRI peut s'envisager différemment, selon les cibles concernées :

• les ménages, pour lesquels la collectivité a une obligation d’élimination de tous les déchets (y compris les dangereux) et d’information (voir circulaire du 18 mai 1977),

• les entreprises et établissements d’enseignement, pour lesquels la collectivité peut apporter sa contribution, sans obligation réglementaire.

Pour les ménages et les petites entreprises et administrations, le plan révisé préconise la collecte en déchèterie des DDM et DTQD, tout en développant des moyens de communication dans les collectivités où il n’existe pas de filière adaptée au traitement de ces déchets en aval.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 30

Le plan préconise par ailleurs le développement de programmes à l'image de celui développé dans le cadre du Contrat de Bassin du Lac du Bourget en Savoie, qui prévoit la création de points d'accueil systématique des DDM et DTQD dans les points de vente de ces produits. Ce dispositif est plus adapté que les déchèteries pour l'accueil des DTQD.

En fonction de la toxicité des déchets, les actions à mener en priorité concernent :

• les professionnels de l’automobile, de l’imprimerie et des dentistes,

• les responsables des collèges, lycées et établissements d’enseignement supérieur,

• les ménages pour les décapants, les solvants, les thermomètres et les biocides,

en référence à l’étude inter agences de l’Eau et Ministère de l’Environnement sur les déchets toxiques produits en petites quantités.

La formation des agents de déchèterie doit être adaptée, et chaque agent doit être en mesure de guider les entreprises et les particuliers vers les filières adaptées : les listes d’opérateurs doivent être tenues à jour dans le cadre du suivi du Plan (accès ou renvoi à un site Internet départemental ou régional), et diffusables en version « papier » sur chaque déchèterie.

Pour certains matériaux comme l’amiante-ciment, il est préférable d’inciter les particuliers à se rapprocher des professionnels de la toiture pour éliminer ces matériaux, pour lesquels les mesures à

prendre pour la manutention et le transport sont très contraignantes du point de vue réglementaire.

¾ Aspect sensibilisation à la substitution de produit Compte tenu des enjeux environnementaux et de santé publique, le plan révisé préconise des actions de sensibilisation à destination des utilisateurs finaux de produits toxiques pour les inciter à utiliser d’autres produits moins dangereux, permettant toutefois d’obtenir le même résultat.

A titre d’exemple, la modification des pratiques du jardinage doit à la fois inciter à la diminution des déchets verts, mais aussi à l’utilisation des produits sains, sous forme de conseils pratiques disponibles en déchèterie sous forme de fiches (décoction de plantes, où se procurer des coccinelles, comment se protéger des ennemis des jardiniers…).

¾ Aspect valorisation des emballages La collecte séparative des DDD permet de capter à la fois le produit toxique mais aussi l'emballage. Le traitement thermique de l'ensemble en unité spécialisée permet sa valorisation sous forme d'énergie à défaut de valorisation matière.

Objectifs de captage des déchets dangereux du PEDMA de la Sarthe

Le gisement de DDM et DTQD produits par les ménages et les petites entreprises est estimé à 12 kg/habitant/an (source Agences de l’Eau). Ces résidus sont :

• soit mélangés avec les OM, soit évacués avec les eaux usées, soit évaporés ou éliminés dans de mauvaises conditions,

• soit collectés (en déchèterie ou autre point d’apport) en vue d’un traitement spécifique.

Les performances de collecte des déchets dangereux dans les déchèteries dans la Sarthe sont de l’ordre de 1,4 kg/habitant/an, ce qui correspond aux performances moyennes constatées en .

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 31

Les meilleures performances de collecte des déchets dangereux en déchèterie en France sont :

• rural: 3 kg/habitant/an,

• périurbain: 2 kg/habitant/an,

• urbain: 1 kg/habitant/an,

• moyenne 1 kg/habitant/an.

On considère généralement que même dans les situations les plus favorables, il n’est possible d’extraire au plus que la moitié du flux de DDM des ordures ménagères par l’apport en déchèterie. Cela justifie amplement la mise en œuvre de programmes complémentaires, notamment d’approches par filières professionnelles pour les DTQD. On signalera que certaines filières existent déjà, et l’offre privée est présente sur le territoire.

Si l’accueil en déchèterie n’est qu’une mesure partielle pour mieux maîtriser les flux polluants générés par les habitants et petites entreprises, elle s’inscrit dans la démarche d’incitation au changement des comportements et de prise de conscience des impacts négatifs des déchets dangereux pour le milieu naturel et les professionnels de la collecte des déchets.

Si l’on hiérarchise les déchets toxiques en fonction de leur « équivalent toxique », et en prenant en compte les collectes séparatives déjà en place (huiles…), ou à venir très rapidement compte tenu des dispositifs nationaux mis en place (piles) ou par intérêt économique (batteries), les priorités d’actions concernent les flux ci-après (par ordre décroissant).

Tableau 5 : Priorités d’actions pour les DDM et DTQD (hors batteries, piles et huiles usagées)

DDM DTQD 1 Les solvants de l’activité automobile X 2 Les décapants (bois et métaux) X 3 Les solvants domestiques X 4 Les déchets des laboratoires de l’enseignement X 5 Les thermomètres des ménages X 6 Les solvants des laboratoires d’analyses (eaux et sols) X 7 Les biocides (fongicides, désherbants, …) X 8 Les encres d’imprimerie X

(D’après les données fournies dans l’étude « Déchets toxiques produits en petites quantités » réalisée par les Agences de l’Eau et le MATE.

Le plan retient comme objectif que les déchèteries drainent a minima 3 kg/habitant/an de DDM en 2013, soit 1 700 tonnes en tout, et 5 kg/habitant/an en 2018, soit 2 800 tonnes en tout.

Coût du dispositif pour les déchets dangereux

Les coûts de gestion des déchets dangereux sont inclus dans ceux des déchèteries.

Les coûts de traitement des DDM non triés à la source sont de l’ordre de 1 000-1 500 €/t.

Le plan d’actions pour la réduction de la nocivité des déchets sera élaboré par le Comité de Suivi.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 32

4.3.4.3 Le développement de la réparation et d'équipement du type des recycleries-ressourceries

L’objectif est de sensibiliser le consommateur aux nombreuses possibilités de rallonger la durée de vie de leurs biens.

La mise en place d’une filière de réemploi se justifie par la volonté

• d’optimiser la valorisation essentiellement des encombrants (en masse), mais également des objets que l’on retrouve aujourd’hui dans les ordures ménagères résiduelles

• de limiter l’élimination (surtout l’enfouissement) de produits valorisables,

• de préserver les matières premières non renouvelables,

• de créer de l’activité, des services et des emplois locaux

• d’impliquer les citoyens dans la gestion des déchets.

Les moyens à mettre en œuvre s’articulent autour de plusieurs types d’actions :

a) réalisation d’un guide et tenue à jour (papier et/ou Internet) qui recense les acteurs sarthois dans les domaines suivants :

- emprunt public (médiathèques, vidéothèques…),

- location,

- achat et revente de biens d’occasion,

- réparation,

- don de biens usagés.

b) organiser des journées pour la réparation, où des réparateurs professionnels se mettent à la disposition des usagers (exemple : http://charente.nature.free.fr)

c) bourses d’échanges

d) mise en œuvre de recycleries-ressourceries

Le concept repose sur la remise dans le circuit des objets d’occasion, en complément du gros travail déjà réalisé par EMMAÜS et d’autres associations caritatives. La proximité est un point important, et il est possible d’utiliser de manière significative le réseau de déchèteries pour intensifier le réseau de points de dépôt, réparation et reprise.

L’idée originale des « Ateliers de la Bergerette » à Beauvais dans le début des années 80 fait son chemin, et aujourd’hui elle est reprise et développée par le Conseil Régional de Picardie pour desservir 800 000 habitants.

Le soutien à la vente d’objets d’occasion et aux bourses d’échange est difficilement quantifiable. En revanche, le soutien financier et logistique à la création de recycleries représente des enjeux importants.

En Picardie, pour 800 000 habitants, 1 400 t sont remises dans le circuit sur un réseau de recycleries souvent contiguës aux déchèteries.

Les quantités ainsi déviées du flux d’ordures ménagères résiduelles sont de l’ordre de 1,75 kg/hab.an, soit de l'ordre de 1 000 t à l’échelle du territoire départemental. Elles peuvent être plus importantes pour les encombrants.

Il existe aujourd’hui un réseau national des recycleries-ressourceries, qui, au-delà du concept, a développé une charte et un label.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 33

Si on reprend les principes présentés par le réseau, « la recyclerie-ressourcerie gère, sur un territoire donné, un centre de récupération, de réutilisation, de revente et d’éducation à l’environnement. Son activité est inscrite dans le schéma de valorisation des déchets du territoire.

Elle met en œuvre des modes de collecte des déchets (encombrants, DNM…) qui préservent leur état en vue de les valoriser prioritairement par réemploi ou réutilisation puis recyclage pour limiter les déchets ultimes.

Au quotidien, elle donne priorité à la réduction, au réemploi puis au recyclage des déchets en sensibilisant son public à l'acquisition de comportements respectueux de l'environnement.

Issue de l'économie solidaire et acteur du développement local, elle tisse de nombreux partenariats, crée des emplois durables, privilégie le service à la population et est attentive à la qualification et à l’épanouissement de ses salariés. »

Le label développé par le réseau prévoit

• que la structure adhère à la charte des Recycleries & Ressourceries,

• qu’il s’agisse d’une structure de l’économie solidaire, à but de service, sans but de profit,

• qu’elle réalise les quatre activités permanentes de collecte, valorisation par réemploi, revente et éducation à l’environnement,

• et ce avec une équipe majoritairement salariée,

• qu’elle développe ses activités sur un territoire donné,

• qu’elle soit intégrée au schéma de gestion des déchets du territoire, par un partenariat avec la collectivité à compétence de gestion des déchets, s’il ne s’agit pas de la collectivité elle-même,

• et qu’elle respecte la réglementation en vigueur.

Dans son fonctionnement, la recyclerie-ressourcerie traite des matières, des objets captés via les déchèteries, via des collectes à domicile, parfois avant même qu’ils aient acquis le statut de déchet.

Elle fonctionne en complémentarité et cohérence avec les dispositifs de collecte du territoire.

Les débouchés se trouvent auprès de la population locale, et des acteurs de l’économie locale, par l’ouverture d’un magasin de vente et le développement de partenariats, notamment les dépanneurs et réparateurs, d’associations souvent à vocation humanitaire.

Ces recycleries-ressourceries peuvent se coupler avec des ateliers de démontage des encombrants, ce qui permet d’augmenter le taux de valorisation matière de ces déchets, de diminuer de 10% la quantité de déchets à éliminer en ISDND.

Compte tenu de la structuration du territoire de la Sarthe et des effets de seuils minimum afférents à ce genre d’équipements et de structures, le plan retient le besoin de la mise en œuvre d’une structure de type recyclerie-ressourcerie pour desservir le secteur du Mans et ses environs et deux autres sites structurants, s'appuyant sur les projets des collectivités et sur l’existant (Emmaüs par exemple).

Pour le reste du territoire, le plan retient l’idée de s‘appuyer sur les nombreuses initiatives locales, sans nécessairement prévoir d’investissements lourds.

Il peut être envisagé d’alimenter les trois structures de type recycleries-ressourceries à partir des autres déchèteries du département.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 34

4.3.4.4 Encouragement aux démarches de "Systèmes de Management Environnemental"

Cet objectif s’applique plus au Conseil Général en tant que tel qu’aux collectivités compétentes en termes de gestion des déchets, même si ces dernières peuvent intervenir en tant que catalyseur, ou élément déclencheur.

Il s’agit ici d’accompagner les entreprises pour minimiser l’impact environnemental de leur activité, sachant que cette action peut, ou doit avoir un spectre plus large que la seule minimisation des déchets.

Il y a deux types d’actions à entreprendre :

• un travail sur l’amont, où il s’agit de diminuer l’impact lors de processus de fabrication, avec un effet local

• un travail sur l’aval, où il s’agit de diminuer l’impact de l’utilisation et de la fin de vie du produit, avec un effet sur le territoire de l’utilisateur du produit, qui n’est pas nécessairement celui de la Sarthe.

Si on s'en tient ici à la thématique déchets dans le cadre spécifique du PEDMA, les actions peuvent être des soutiens :

• aux diagnostics déchets

• à l'amélioration des connaissances des déchets, de leur gestion, notamment les emballages, des relations entres les entreprises et les collectivités, sachant que cela doit se faire dans les deux sens: expliquer le monde des collectivités aux entreprises et associations et expliquer le monde des entreprises aux collectivités et associations, de manière générale, mais surtout sur la base de problématiques concrètes,

• aux démarches de substitutions de produits dangereux ou à fort impact environnemental dans les process,

• aux démarches d'éco-conception.

Les cibles sont les entreprises du département.

Les acteurs de la démarche sont le Conseil Général, les Chambres consulaires, les professionnels, l’ADEME, les associations et les bureaux d’études.

Les EPCI compétents en termes de gestions des déchets peuvent intervenir en tant que déclencheur, par exemple en refusant de prendre en charge des déchets d’une activité compte tenu, soit de leur caractère non valorisable, de leur quantité trop importante,…

Les moyens à mettre en œuvre sont , par exemple, des soutien aux études, peut être à l’investissement s’il est nécessaire que l’entreprise ciblée doive changer de process de fabrication. Cela peut être aussi le développement d'une marque dont l'image est valorisée par le département, marque témoignant de l'engagement des entreprises dans une logique de développement durable.

L’objectif retenu par le plan est l’accompagnement d’une dizaine d’entreprises chaque année.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 35

4.3.5 LES ACTIONS COMPLEMENTAIRES EN MATIERE DE REDUCTION DES FLUX DES DECHETS DES MENAGES

D’autres actions susceptibles d’être mises en œuvre sur le territoire ont été explorées lors des travaux préalables à la révision du Plan, pour s’assurer du réalisme des objectifs quantitatifs de réduction à la source.

Cette liste d’actions n’est pas exhaustive, elle est susceptible d’évoluer en fonction des travaux du comité.

Le contenu de chaque action sera affiné par les travaux du comité qui fixera notamment plus précisément les objectifs chiffrés à atteindre et déterminera les indicateurs de suivi.

4.3.5.1 Engagement d’une réflexion pour remplacer les sacs plastiques de caisse

L’action consiste à prolonger à l’échelle du département un dialogue avec la grande et petite distribution pour réduire fortement les sacs de caisse, sacs de boutiques mais aussi ceux des rayons : de nombreuses enseignes sont déjà engagées dans cette voie, et les autres enseignes sont prêtes à s’aligner si un « fédérateur » réussit à les rassembler (Chambres consulaires, Conseil général, EPCI…).

Les français jettent chaque année 18 milliards de sacs plastiques, soit 300 sacs par personne ; le poids moyen est de 7 grammes par sac, ce qui représente 2,1 kg/hab.an.

Compte tenu de la place occupée par la grande distribution, une action concertée auprès des principales enseignes permettrait de réduire considérablement ce flux de sacs de caisse, à très fort PCI. La réduction peut dépasser 50% des sacs plastiques.

L’hypothèse retenue est la suivante : par rapport aux 2,1 kg distribués aujourd’hui à chaque habitant, on retient :

• une très forte réduction de la distribution de sacs en super et hypermarchés (plus de 150 sacs par habitant et par an, soit 1,1 kg),

• le maintien des sacs d’une part dans les commerces de détail et d’autre part pour des produits frais dans la grande distribution (un peu moins de 150 sacs par habitant et par an, soit 1 kg).

L’enjeu représente un peu plus de la moitié des sacs actuellement distribués, soit 1 100 t/an.

4.3.5.2 Vers une promotion de la qualité de l’eau du robinet

Il y a une réelle méfiance des consommateurs vis-à-vis de l’eau du robinet et des « croyances » plus ou moins fondées quant à ses effets sur la santé. Les actions à mener ont pour objectif de modifier le regard du citoyen sur l’eau : (calcaire, goût, crainte non rationnelle …), faciliter l’accès à l’eau dans les bureaux, à l’école, en ville, dans des salles publiques, …, communiquer avec un centre d’appel (ligne bleue),…

L’action vise à inciter les usagers à consommer l’eau du robinet, en distribuant des brochures convaincantes et des carafes d’eau, avec message du type « fini les bouteilles, vive le robinet » (Syndicat des Eaux d’Ile de France).

L’action pourrait convaincre 5% des ménages, soit 10% des buveurs d’eau en bouteilles, ce qui représente 27 500 habitants, sachant qu’environ un ménage sur deux boit principalement de l’eau du robinet (donnée nationale).

Les hypothèses retenues sont une masse unitaire des bouteilles en plastique de 35 g et une quantité non jetée de 1 bouteille/jour x 35 g x 365 j x 27 500 hab = 350 tonnes.

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4.3.5.3 Un engagement départemental de l’opération Stop pub

Cette action porte sur les publicités distribuées (42 kg/ménage et par an) et vise à limiter leur quantité en excluant de la diffusion les personnes qui ne souhaitent pas les recevoir en affichant un autocollant sur leur boite à lettres. Elle sera menée par concertation avec la distribution, les diffuseurs, les associations, pour s’assurer du respect de cet affichage. La diffusion de l’autocollant se fera par les collectivités en charge de la collecte. Elle doit permettre de limiter de 5 à 10% le tonnage de ces publicités distribuées.

Le gisement ciblé est le gisement total des INS (Imprimés Non Sollicités), qui regroupent les COUNA (Courriers Non Adressés) et les « gratuits » : il ne concerne pas uniquement aujourd’hui les INS en mélange avec les ordures ménagères.

Le gisement est de l’ordre de 8 600 t, dont 2/3 sont ramassés dans les collectes sélectives et 1/3 dans les ordures ménagères résiduelles

L’action « volontaire » des usagers aura un impact à relativiser sans incitation financière, car l'expérience montre que la curiosité l’emporte souvent sur l’acte éco-citoyen : promotions connues grâce à la pub, … Elle est susceptible de toucher de l’ordre de 5-10% des foyers, soit 450 à 850 t.

En revanche, une REOM avec une forte incitation financière sensible rend cette action très efficace, capable de toucher 25-30% des foyers.

L’impact pourrait alors atteindre 2 200- 2 600 t.

Le temps à consacrer à cette action est modeste, car elle est déjà bien encadrée par le MEEDDAT et les « outils » existent.

4.3.5.4 La limitation de l'acceptation des déchets verts en déchèteries

L'objectif est de diminuer de 10% ces quantités, en incitant à de nouvelles pratiques du jardinage, conjuguant le « laisser sur place », le choix de variétés d’arbres et arbustes à croissance ralentie, en évitant les conifères, l’incitation à l’achat individuel ou groupé ou à la mise à disposition de broyeurs de végétaux ; la mise en place d’actions pilote pour promouvoir le compostage semi collectif permettra de mesurer l’impact de telles actions.

4.3.6 LES ACTIONS SUIVANTES ENVISAGEABLES

D’autres actions susceptibles d’être mises en œuvre sur le territoire ont été évoquées, mais n’ont pas fait l’objet d’investigations particulières lors des travaux préalables à la révision du Plan, soit parce que leur engagement coulait de source, soit que l’action n’était pas considérée comme à mettre en œuvre immédiatement.

Comme précédemment, cette liste d’actions n’est pas exhaustive, elle est susceptible d’évoluer en fonction des travaux du comité et le contenu de chaque action sera affiné par les travaux du comité qui fixera notamment plus précisément les objectifs chiffrés à atteindre et déterminera les indicateurs de suivi.

4.3.6.1 Exemplarité du Conseil Général de la Sarthe (et autres administrations)

L’objectif est de montrer l’exemple (« je fais ce que je dis ») en tant que pilote de la révision et du suivi du Plan départemental (pour le CG 72). Les autres administrations devront respecter au minimum les préconisations du Grenelle en matière d’exemplarité. Il s’agit de montrer l’exemple à travers :

• le fonctionnement interne des services (gestion des déchets toxiques, économie de papier, achats éco-responsables…) ainsi que dans les établissements rattachés (collèges, établissements et sociaux…)

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• une éco-conditionnalité à certaines aides à l’investissement,

Ces actions s’inscrivent dans le plan national de prévention de la production de déchets, qui prévoit une diminution de 5 % de la production des déchets pendant 5 ans et recyclage dans les 5 ans de 60 % des papiers blancs.

Les moyens à mettre en œuvre sont divers, et notamment :

• réaliser un bilan détaillé des différents déchets générés par le CG 72 et les filières de traitement utilisées, • réduire la consommation de papier par la généralisation de comportements simples : systématiser le recto/verso, le brouillon, la dématérialisation des actes administratifs… • recyclage systématique des cartouches d’encre dans toutes les administrations, • compostage des déchets de cuisine en milieu scolaire, • sessions de sensibilisation des élus du CG 72 à l’éco-responsabilité, • formation des responsables chargés des achats (les achats publics représentent 17 % du PIB français) : préférence de produits dotés d’un éco-label, • identifier dans chaque collectivité en charge de la gestion des déchets un élu référent chargé de la prévention.

Les enjeux sont difficiles à quantifier, sauf pour les déchets de cuisine dans les collèges, où plusieurs millions de repas sont servis aux élèves le midi chaque année. Le tonnage détournable peut alors s’évaluer sur la base de 250 grammes par repas servi (épluchures et restes).

4.3.6.2 Orienter les comportements du consommateur lors de ses achats

L’objectif est

• d’inciter le consommateur à utiliser des produits et services permettant de produire moins de déchets, emballages et autres que l'emballage,

• d’inciter les commerçants à proposer des produits et services permettant de produire moins de déchets, emballages et autres que l'emballage

Pour cela il est nécessaire de

• réaliser ou diffuser des documents d’information et d’incitation aux gestes « éco- responsables »,

• établir un lien étroit avec les commerces locaux et la grande distribution,

• orienter le consommateur vers les produits contenant le moins d’emballages (carte magnétique de fidélisation pour consommateurs éco-responsables) : carte NU à Rotterdam, opération « Ecoacquisti » en Lombardie… Le détenteur de la carte NU (« maintenant » en Néerlandais) bénéficie de points dès lors qu’il choisit d’acheter des produits durables ou pauvres en emballages, points échangeables contre des produits ou services « durables » : transport public, location de vélo, loisirs…

• soutenir l’achat de produits frais

4.3.6.3 Education à l’environnement

Si le thème des déchets est régulièrement abordé à l’école, la notion de prévention n’y a pas encore trouvé toute sa place (pas ou peu de formation pour les animateurs et d’outils pédagogiques)

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 38

L’objectif est de développer la mise en réseau des animateurs d’éducation à l’environnement, avec formation à la prévention, élaboration de kits de mini expositions itinérantes, supports de communications adaptés aux animations, à l'image de ce qui est fait avec l’association Sarthe Educ Environnement.

4.3.6.4 Un réseau de foyers référents

L’objectif est de recenser des foyers référents qui acceptent d’être suivis dans leur démarche de prévention pour permettre :

- d’engager une démarche d’exemplarité pour les ménages sarthois (proximité),

- de tester les consignes du Plan de prévention,

- de personnaliser la démarche de prévention pour les médias partenaires de l’opération

4.3.6.5 Des axes à ne pas négliger

Les actions envisagées et celles suggérées pour le moment touchent des déchets qui existent aujourd’hui et dont on cherche à diminuer le volume.

D’autres actions devront être envisagées pour freiner l’émergence de nouveaux déchets, ou de déchets dont le volume risque de croître fortement, à l’image des lingettes domestiques.

Sur ce déchet particulier, les enjeux sont d’environ de 25 kg par foyer.

Quelques actions remarquables méritent une attention particulière :

• expérimenter le désemballage des produits dans la moyenne et grande distribution tout en respectant la sécurité et l’hygiène (à condition que le distributeur soit à la redevance spéciale incitative, pour limiter les déchets résiduels),

• expérimenter la diminution des fréquences de collecte en lien avec la diminution des tonnages, grâce à la prévention (économie importante),

• développer un partenariat avec les structures de recherche universitaires et les grandes écoles pour évaluer l’impact environnemental de la prévention (écobilan),

• expérimenter l’utilisation d’outils spécifiques de collecte sélective lors de manifestations sportives et culturelles.

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4.3.7 LES ENJEUX FINANCIERS DU PLAN DE PREVENTION

Les coûts prévisionnels d’un programme ambitieux de prévention, permettant d’atteindre les objectifs fixés sont détaillés dans le tableau ci-après sur le périmètre du plan.

Tableau 6: Coûts prévisionnels annuels du programme de prévention

2013 2018 Dépenses annuelles Compostage individuel 1,4M€ 1,4M€ Autres actions 1,9M€ 1,9M€ Animation de la prévention 0,3 M€ 0,3 M€

3,6 M€ 3,6 M€ Coût global 6€/hab 6€/hab

Ce budget de 6 €/hab.an comprend :

• des moyens humains, en comptant :

9 un emploi d’animateur pour 50 000 à 100 000 habitants (pour l’ensemble de la population),

9 un emploi spécifique pour le compostage individuel pour 50 000 à 100 000 habitants, en habitat rural et péri urbain, soit 5 à 8 personnes,

• la conception-réalisation et diffusion des documents et autres supports de sensibilisation- communication (films, autocollants, prix divers lors de manifestations, campagnes d’affichage…),

• l’éventuel soutien financier à des manifestations, à des initiatives innovantes et à des relais locaux (associations),

• l’éventuel soutien financier à la formation,…

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5 LES DISPOSITIONS POUR LES DECHETS DES MENAGES

5.1 CAP A SUIVRE

Les dispositions prises pour les déchets des ménages sont très fortement contraintes par l’« obligation de moyens et de résultat », qui est de faire en sorte que les actions de prévention, conjuguées à celles de valorisation permettent de ramener à 250 puis 200 kg/habitant/an la quantité d’ordures ménagères résiduelles au sens strict d'ici 5 et 10 ans

La volonté de transposer localement les objectifs nationaux, exprimée très clairement par la commission par la voix de sa Présidente, implique la mise en œuvre d’opérations ambitieuses.

En effet, l’atteinte des objectifs suppose une augmentation de 55% des collectes séparatives d’ici 2018, alors que la prévention des déchets se fera aussi aux dépens des matériaux déjà collectés et valorisés.

Compte tenu de la brièveté des échéances, il est nécessaire de répartir les efforts sur les différents producteurs de déchets collectés en mélanges avec les déchets des ménages.

Un travail est à effectuer sur :

• les collectes sélectives de recyclables secs (passer à 76 kg/habitant/an)

• les D3E contenu dans les OM résiduelles (3 kg/habitant/an)

• les collectes sélectives des recyclables secs des artisans commerçants, des papiers des administrations (7 kg/habitant/an)

• la FFOM des gros producteurs

• le détournement de déchets des activités, soit vers de la valorisation, soit vers les déchèteries, soit vers des collectes privées

Mais le plus gros travail réside dans l'augmentation de la valorisation matière des déchets acceptés dans les déchèteries.

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5.2 LE DEVELOPPEMENT DES COLLECTES SELECTIVES DES MATERIAUX RECYCLABLES DES ORDURES MENAGERES

5.2.1 ETAT DES LIEUX

En 2005, la collecte des journaux magazines et autres vieux papiers et des emballages ménagers est généralisée sur le département.

Les tonnages collectés sont en augmentation d'une année sur l'autre.

Tonnages collectés Tonnages collectés

2005 2006

Verre 19 810 t 20 416 t 37,0 kg/habitant/an 38,1 kg/habitant/an Corps creux (Métaux, plastiques, briques 4 433 t 5 167 t alimentaires 8,3 kg/habitant/an 9,7 kg/habitant/an Corps plats (papiers/cartons) 19 132 t 20 025 t 35.7 kg/habitant/an 37.4 kg/habitant/an Total 43 375 t 45 608 t 81,0 kg/habitant/an 85,2 kg/habitant/an

Tableau 7: les tonnages d'ordures ménagères collectés sélectivement

Tonnages valorisés Tonnages valorisés

2005 2006

Verre 18 431 t 20 516 t 34,4 kg/habitant/an 38,3 kg/habitant/an Acier issu des collectes sélectives 651 t 651 t 1,2 kg/habitant/an 1,2 kg/habitant/an Aluminium issu des collectes sélectives 9 t 26 t 0,0 kg/habitant/an 0,0 kg/habitant/an Cartons d'emballages 3 779 t 3 973 t 7,1 kg/habitant/an 7,4 kg/habitant/an Briques alimentaires 427 t 391 t 0,8 kg/habitant/an 0,7 kg/habitant/an Bouteilles en plastique 1 837 t 1 980 t 3,4 kg/habitant/an 3,7 kg/habitant/an Papiers 7 445 t 8 082 t 13 9 kg/habitant/an 15,1 kg/habitant/an Total 32 579 t 35 618 t 60,9 kg/habitant/an 66,5 kg/habitant/an

Tableau 8: les tonnages valorisés d'ordures ménagères issus des collectes sélectives

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5.2.2 LES OBJECTIFS DU PEDMA DE LA SARTHE POUR LES ORDURES MENAGERES

Compte tenu des performances actuelles, et alors que l’essentiel des moyens a été mis en place pour les collectes sélectives, il n’est pas envisagé de retenir les objectifs de la Directive transcrite pour les seuls emballages ménagers. Des collectes sélectives de cartons et plastiques devront être mises en place par les producteurs non ménagers pour que les objectifs nationaux soient atteints. Les dispositions prévues en conséquence par le plan sont présentés aux paragraphes 5.2.3 et 6.3.6 du présent plan.

Pour les déchets des ménages, la transcription locale des objectifs de la Directive Européenne implique un effort à effectuer sur les emballages en papiers et carton, sur les plastiques, voire sur les métaux.

En effet, si on tient compte des emballages métalliques extraits des mâchefers (70% des métaux extraits des mâchefers), les objectifs sont quasiment d'ores et déjà atteints sur ce matériau.

L'objectif de valorisation des emballages ménagers issus des collectes sélectives est fixé à 58 kg/habitant/an et les refus de tri devront se stabiliser aux alentours de 4 kg/habitant/an.

L'objectif de valorisation des vieux papiers est fixé à 18 kg/habitant/an à l'échéance de 2013 et à 20 kg/habitant/an à l'échéance de 2018.

L'objectif de détournement et valorisation des D3E contenu dans les ordures ménagères résiduelles, au- delà de ce qui est capté en déchèterie est fixé à 1 kg/habitant/an à l'échéance de 2013 et à 3 kg/habitant/an à l'échéance de 2018.

5.2.3 LES PAPIERS ET EMBALLAGES ISSUS DES ARTISANS COMMERÇANTS ET ADMINISTRATIONS

L’objectif est d’extraire les matériaux recyclables collectés de fait avec les ordures ménagères mais non produits par les ménages.

Le Plan révisé préconise que :

• dans les deux ans suivant la date de signature du plan, les collectivités devront étudier, en collaboration avec les Chambre consulaires, la création (pour zones non desservies) ou l’optimisation (pour les zones déjà desservies) de collectes sélectives des cartons et papiers des artisans, commerçants et administrations ainsi que le mise en place d’un dispositif de suivi de ces performances

• pour 2013, la collecte sélective des cartons des commerces et des papiers des administrations

Ces services pourront être assurés directement par les collecteurs privés ou par les collectivités par le biais des dispositifs existants ou de services spécifiques à créer (financés par la redevance générale ou la redevance spéciale).

L'objectif retenu pour les bilans matières est une augmentation des quantités par rapports à 2005 de :

• 2 kg/hab/an rapportés à l’ensemble de la population en 2013, soit 1 100 tonnes,

• 7 kg/hab/an rapportés à l’ensemble de la population en 2018, soit 4 000 tonnes.

Concernant les emballages en bois, notamment les palettes, le plan recommande d’identifier, ou du moins d’évaluer la part de palettes dans les quantités de bois collectés en déchèteries.

Le Plan recommande également d'évaluer les potentialités de nouvelles approches, comme la valorisation matière des archives en place et lieu d'une élimination.

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5.2.4 BILAN DES OBJECTIFS ET DES TONNAGES

2013 2018 2013 2018 Emballages valorisés 31 900 t 32 500 t 58 kg/hab/an 58 kg/hab/an Papiers 9 950 t 11 300 t 18 kg/hab/an 20 kg/hab/an Refus de tri 2 300 t 2 400 t 4 kg/hab/an 4 kg/hab/an D3E des ordures ménagères 550 t 1 700 t 1 kg/hab/an 3 kg/hab/an Métaux des Mâchefers et TMB 1 700 t 1 700 t 3 kg/hab/an 3 kg/hab/an CS des activités du SPEOM 1 100 t 3 950 t 2 kg/hab/an 7 kg/hab/an

Total collecté 47 500 t 53 550 t 86 kg/hab/an 95 kg/hab/an Total valorisé 45 200 t 51 150 t 82 kg/hab/an 91 kg/hab/an Tableau 9 : objectifs de collecte et de valorisation des matériaux recyclables des ordures ménagères

5.2.5 IMPLICATIONS TECHNIQUES DU DISPOSITIF ET RECOMMANDATIONS

Compte tenu de la brièveté des échéances réglementaires relatives à la valorisation des emballages, et compte tenu des efforts importants à consentir, le Plan recommande d’optimiser les collectes sélectives au niveau technique, économique mais aussi en termes de communication de façon à réduire les taux de refus et contenir les coûts.

Compte tenu du fait que les actions de prévention auront un effet plus important sur les tonnages déjà valorisés que sur les déchets résiduels, il sera peut être difficile d'atteindre ces objectifs. il est primordial d'engager des démarches concertées avec Eco-Emballages, la FNADE et FEDEREC, pour identifier les pistes crédibles de nouveaux matériaux contenus dans les ordures ménagères qui pourraient être valorisés, et donc collectés à l'échelle des collectivités.

5.2.6 COUT DU DISPOSITIF

L’essentiel du dispositif de collecte sélective étant en place, l’objectif est de contenir les coûts à leur niveau actuel, les optimisations compensant les moyens supplémentaires.

Le financement des collectes sélectives des matériaux recyclables issus des artisans, commerçants et administrations pourra se faire par le biais de la redevance spéciale (ou la REOM) lorsque les collectivités assurent ce service ou directement par les producteurs lorsqu’ils font appel à des services privés.

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5.3 L’AUGMENTATION DE LA VALORISATION DE LA MATIERE ORGANIQUE

5.3.1 LE PRINCIPE

Les déchets végétaux et les matières organiques contenues dans les ordures résiduelles peuvent être compostées ou méthanisées pour donner un compost.

Le compostage se déroule en présence d’oxygène en deux étapes. La fermentation dure 4 à 10 semaines et se déroule à l’extérieur ou sous bâtiment, en simples tas ou dans des silos ventilés. Selon les usages, ce compost pourra poursuivre sa transformation par une phase de maturation de quelques semaines à plusieurs mois.

La méthanisation se déroule en l’absence d’oxygène dans des réacteurs confinés pendant environ 3 semaines. En sortie, on obtient des eaux chargées en azote et un digestat qui, après mise en tas à l’extérieur (ou sous bâtiment) pendant quelques semaines à plusieurs mois se transforme en compost (phase de maturation). Le biogaz peut être utilisé en chaudière, dans un moteur (ou turbine) pour produire de l’électricité ou comme carburant en remplacement du gaz naturel.

Pour la matière organique des ordures ménagères, deux filières sont possibles :

• le compostage (ou méthanisation) sur ordures résiduelles après collecte sélective des recyclables secs,

• le compostage (ou méthanisation) sur la fraction biodégradable des ordures ménagères préalablement collectée séparément.

5.3.1.1 Le compostage sur ordures résiduelles après collecte sélective des recyclables secs

Cette filière a été largement développée en métropole dans les années 80-90 avec production d’un compost de qualité médiocre. Dans les dernières années, cette filière a été revue pour aboutir à quelques réalisations de compostage qui respectent la nouvelle norme sur les amendements organiques. Les principes actuels sont :

• la mise en place de collectes sélectives performantes notamment pour le verre et les déchets toxiques des ménages,

• l’absence de broyage des ordures avant leur tri et compostage,

• l’adaptation de la chaîne d’affinage.

Rappelons que plusieurs évolutions majeures sont apparues :

• l’AFNOR, qui a son processus interne de révision des normes, a publié en Avril 2006 la révision de la norme NFU 44051. L’arrêté de mise en application obligatoire de cette norme révisée a été signé par le Ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche et des affaires rurales le 21 aout 2007, avec mise en conformité des usines existantes avant le 28 février 2009. La plupart des usines produisent aujourd’hui des composts qui ne répondent pas aux exigences de cette norme. Cette nouvelle norme n’impose pas d’obligation de moyen mais fixe des exigences assez fortes. De fait, la filière compostage sur ordures ménagères résiduelles n’est pas exclue ;

• les études préalables du SMIRGEOMES (Ecorpain) réalisées en 2008 montrent qu’il est possible d’obtenir un compost conforme à cette nouvelle norme sous réserve de collectes sélectives performantes du verre et des déchets toxiques des ménages et moyennant des choix techniques judicieux sur les unités de compostage.

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5.3.1.2 Le compostage sur la fraction biodégradable des ordures ménagères après collecte sélective

La démarche est bien différente : il s’agit de collecter sélectivement un produit de qualité quitte à avoir moins de quantité. La fraction fermentescible visée peut comprendre les déchets de cuisine, une partie des papiers cartons et les déchets verts. Le modèle est très développé en Europe du nord, assez développé en Italie et peu développé en France de manière générale, et dans la Sarthe en particulier où il a été testé.

Tableau 10 : Comparatif filières de valorisation organique des ordures ménagères

Filière compostage sur ordures Filière sur collectes sélectives de résiduelles biodéchets

• 60 à 70% de la matière organique • bonne qualité de compost non synthétique entrante (tous les • possibilité de développer la filière à habitants participent) petite ou grande échelle Avantages • absence de collecte sélective de la • meilleure perception au niveau matière organique réglementation européenne • 50% de refus à mettre en décharge

(sur masse brute) ou à incinérer

• nécessité de mettre en place des • surcoût si collecte supplémentaire : collectes sélectives performantes un minimum de deux collectes pour limiter les entrées de refus dans hebdomadaires peut être l’unité de compostage (métaux lourds indispensable en zones urbaines et verre). La nouvelle norme • Un taux de captage limité à 40 à NFU 44 051 est exigeante 50% de la matière organique non Inconvénients notamment sur le paramètre verre + synthétique (tous les habitants ne métaux > 2 mm. participent pas) le complément • équipements coûteux en restant dans les ordures résiduelles investissement et plus sophistiqués • Les quantités d’ordures résiduelles à • la filière fait régulièrement l’objet de traiter sont plus importantes que débats au niveau européen. celles de refus de tri-compostage

5.3.2 CONTEXTE EN MATIERE DE COLLECTES SELECTIVES DE LA FRACTION FERMENTESCIBLE DES ORDURES MENAGERES ET DES DECHETS VERTS

Pour les déchets verts

Les déchets verts sont aujourd’hui collectés par le biais des déchèteries. Il n’y a pas, ou peu, de collectes au porte à porte dédiées aux déchets verts.

L’analyse des collectes en porte à porte de déchets verts mises en place en France, montre que les quantités collectées peuvent être importantes (70 à 100 kg/hab/an) avec comme conséquences des volumes présentés à la collecte de plus en plus importants. En outre ce service génère de nouveaux flux dans la mesure où il n’incite pas à pratiquer une gestion domestique. Le plan ne préconise pas leur développement pour ne pas être en contradiction avec l'objectif de diminution des tonnages pris en charge par la Collectivité.

Pour la fraction fermentescible des ordures ménagères

Des collectes au porte à porte ont été testées sur le département (Haute Sarthe) mais sont aujourd'hui abandonnées.

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Les orientations nationales actuelles sont plutôt, pour chercher à valoriser la matière organique, d'aller collecter de gros gisements (gros producteurs, ménages regroupés,…) que d'aller chercher des gisements dispersés.

5.3.3 LES OBJECTIFS DU PEDMA DE LA SARTHE

Les objectifs du PEDMA de la Sarthe sont les suivants :

• les EPCI devront mettre en place des moyens de prévention et de recyclage organique des déchets verts et biodéchets produits par les ménages par le biais des déchèteries, ou par le biais de programmes de compostage à domicile ou de quartier,

• le plan recommande la mise en place d’une démarche Qualité (Ecolabel européen, Certification Agriculture Biologique, agrément ISO 14001 …),

• développer la valorisation de la matière organique des ordures ménagères par le biais de collectes amont ou de traitement aval,

• d’autres débouchés seront recherchés pour les composts, ciblés vers des utilisations autres qu’agricoles (donneurs d’ordres publics, …), compte tenu du développement potentiel du compostage ; le plan recommande la réalisation d’une étude du marché avant la création de toute unité de valorisation organique, en concertation avec les utilisateurs,

• les nouvelles collectes au porte à porte des biodéchets identifiées sont ciblées sur :

9 les gros producteurs (comme les établissements d’enseignement et les restaurateurs par exemple) en particulier dans le secteur Manceau, où il y a une véritable opportunité de valoriser des tonnages conséquents et de dégager par là de la capacité de traitement thermique sur l'UIOM du Mans,

9 les EPCI qui souhaitent traiter leurs ordures ménagères résiduelles par enfouissement direct (en s'affranchissant d'un traitement mécano biologique en amont de l'enfouissement).

Le PEDMA de la Sarthe laisse aux EPCI non contraints par leur filière de traitement des déchets résiduels (par exemple contraints par la définition du déchet ultime, détaillée dans le § 10) et qui le souhaitent, la possibilité de mettre en place de telles collectes. Cette orientation est soutenue par le plan car elle permet d’écarter de l’incinération ou des installations de stockage des déchets qui n’y ont pas leur place. Il appartient aux EPCI de collecte d’étudier au cas par cas l’opportunité ou non de mettre en place ces collectes de biodéchets.

L'objectif est de collecter 500 tonnes de biodéchets des gros producteurs en 2013 et 4 000 tonnes en 2018, et de stabiliser à 31 000 tonnes les quantités de déchets verts collectés en déchèteries.

Pour les biodéchets des gros producteurs, il s'agit de tonnages collectés dans le cadre du SPEOM (Service Public d'Elimination des Ordures Ménagères). Cette valorisation de la matière organique se fera donc aux dépends du tonnage d'ordures ménagères résiduelles.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 47

5.3.4 IMPLICATIONS TECHNIQUES DU DISPOSITIF ET RECOMMANDATIONS

5.3.4.1 Collectes sélectives des biodéchets issus des gros producteurs

Les gros producteurs concernés sont : les établissements publics de restauration collective, la restauration commerciale, voire d’autres producteurs tels que fleuristes, supermarchés… Bien qu’il s’agisse de déchets non ménagers, ils se trouvent le plus souvent dans les ordures ménagères.

Les plus gros établissements de restauration scolaire seront visés en priorité parce qu’ils constituent un fort gisement et par souci d’exemple (Campus universitaire, lycées et collèges par exemple).

Dans le cadre du PEDMA de la Sarthe, le Conseil général a l’opportunité d’initier et de permettre de développer ou viabiliser une telle collecte au travers de sa compétence de gestion des collèges du département et en partenariat avec les EPCI de collecte.

Source : GESPER

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 48

5.3.4.2 Le compostage des déchets végétaux et de la fraction fermentescible des ordures ménagères

Approche des besoins en capacité de compostage

Actuellement, les déchets verts sont orientés vers des unités sarthoises ou extérieures au département, broyés ou non avant transfert vers les sites de traitement.

Les plateformes Sarthoises ont une capacité de l'ordre de 45 000 tonnes.

Localité Maîtrise d’ouvrage Tonnage traité en publique/privée 2004

Montmirail Maîtrise d’ouvrage privée 7 200 t

Tresson Maîtrise d’ouvrage privée 5 200 t

Trangé Maîtrise d’ouvrage privée 5 000 t

Neufchâtel en Saosnois Maîtrise d’ouvrage privée 7 400 t

Ecommoy Maîtrise d’ouvrage publique 3 000 t

Total 27 800 t

Tableau 11: plates-formes de compostage des déchets verts

Ces plateformes traitent des déchets sarthois mais aussi non sarthois (4 800 tonnes de déchets verts ornais en 2004 sur le site de Neufchâtel en Saosnois).

Avec le projet de plateforme de la Communauté Urbaine du Mans, ces capacités sont augmentées de 12 000 tonnes par an.

Suivant les contrats des collectivités avec les prestataires de collecte et de traitement, des plateformes de compostage de départements voisins sont utilisées pour des déchets verts collectés en Sarthe. Il s’agit notamment des plateformes de Changé (53), de Lasse et de Cheviré le rouge (49).

Les capacités de compostage des déchets verts sont largement compatibles avec les quantités produites actuellement.

Le plan prévoit la collecte sélective de 4 000 tonnes de biodéchets auprès des gros producteurs bien ciblés.

Des équipements complémentaires seront peut être nécessaires pour traiter ces 4 000 tonnes.

Pour limiter le recours à de nouvelles installations, le Plan encourage une adaptation, a minima administrative, pour pouvoir traiter les biodéchets de quelques gros producteurs sur tous les sites existants.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 49

5.3.4.3 Le compostage et la stabilisation par traitement mécano biologique des ordures ménagères résiduelles

Outre la stabilisation de la matière organique, voire sa valorisation, qui permet de limiter fortement les émissions de gaz à effet de serre, l’intérêt d’un tel traitement est la diminution drastique des besoins en capacité d’enfouissement des déchets résiduels.

Cette orientation envisagée par le SMIRGEOMES (Ecorpain), pourrait être mise en place par d’autres EPCI, en cohérence avec la définition des déchets ultimes.

La place du compostage des OM résiduelles dans la Sarthe

Le PEDMA de la Sarthe prend acte de la filière de compostage des OM résiduelles envisageables sur les unités d'Ecorpain et de Segrie, qui permettraient de valoriser une fraction organique des OM dans de meilleures conditions environnementales que l’incinération ou que l'enfouissement direct.

• Minimisation des émissions de gaz à effet de serre liée à l'enfouissement,

• réelle valorisation de cette fraction organique qui, en UIOM, aurait consommé de l’énergie, compte tenu de son très faible pouvoir calorifique.

Ce dispositif nécessite une remise à niveau des équipements pour produire un compost répondant à la norme.

La place du traitement mécano biologique dans la Sarthe

Compte tenu de l’approche multi-filières retenue dans les objectifs généraux du plan, et de la définition des déchets ultimes cette solution s’impose aux collectivités :

• qui n’auront pas mis en place une collecte des biodéchets,

• qui n’auront pas traité la matière organique des OM soit par incinération, compostage ou méthanisation.

Un cas dérogatoire est envisagé dans le cadre de la définition du déchet ultime.

Qu'il s'agisse de compostage ou de stabilisation des ordures ménagères résiduelles, le Plan recommande à aux EPCI de ne pas multiplier les équipements, au risque d'avoir des unités de faibles capacité et d'augmenter considérablement leurs coûts.

5.3.4.4 Le co-compostage des déchets verts et des boues de STEP

Les objectifs généraux du plan prévoient la valorisation agronomique d’une part importante des boues de STEP et un soutien à cette valorisation.

Ce soutien peut passer par la fourniture de substrat (sous forme de broyat de déchets verts par exemple) aux plates-formes de compostage des boues mises en œuvre par les EPCI Sarthois disposant de la compétence assainissement.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 50

5.4 RECAPITULATIF DES OBJECTIFS DE VALORISATION DES ORDURES MENAGERES

2013 2018 2013 2018 Emballages valorisés 31 900 t 32 500 t 58 kg/hab/an 58 kg/hab/an Papiers 9 950 t 11 300 t 18 kg/hab/an 20 kg/hab/an Refus de tri 2 300 t 2 400 t 4 kg/hab/an 4 kg/hab/an D3E des ordures ménagères 550 t 1 700 t 1 kg/hab/an 3 kg/hab/an Métaux des Mâchefers et TMB 1 700 t 1 700 t 3 kg/hab/an 3 kg/hab/an CS des activités du SPEOM 1 100 t 3 950 t 2 kg/hab/an 7 kg/hab/an FFOM gros producteurs 500 t 4 000 t 1 kg/hab/an 7 kg/hab/an

Total collecté 48 000 t 57 550 t 87 kg/hab/an 102 kg/hab/an Total valorisé 45 700 t 55 150 t 83 kg/hab/an 98 kg/hab/an

Ordures ménagères résiduelles 138 500 t 128 450 t 250 kg/hab/an 224 kg/hab/an Refus de tri 2 300 t 2 400 t 4 kg/hab/an 4 kg/hab/an Ordures ménagères à traiter 254 kg/hab/an 228 kg/hab/an Diminution par rapport à 2005 -10% -19% Tableau 12 : objectifs de collecte et de valorisation des ordures ménagères

5.4.1 COUT DU DISPOSITIF DE VALORISATION ORGANIQUE (HORS COMPOSTAGE AU JARDIN)

5.4.1.1 Collectes sélectives des biodéchets

Les coûts de la collecte spécifique des gros producteurs sont de l’ordre de 120 à 180 €/t, auxquels s’ajoutent les coûts de compostage (de l’ordre de 60 €/t).

Les coûts de la collecte spécifique des biodéchets ménagers sont de l’ordre de 200 à 300 €/t, auxquels s’ajoutent les coûts de compostage (de l’ordre de 60 €/t).

Pour la collecte des gros producteurs de FFOM, point de passage obligé parmi les objectifs du Plan, les enjeux financiers sont les suivants :

2013 2018 Tonnage 500 t 4 000 t de 60 000 € 480 000 € Collecte à 90 000 € 720 000 € Compostage 30 000 € 240 000 € de 90 000 € 720 000 € Total à 120 000 € 960 000 € Tableau 13: enjeux financiers de la collecte des gros producteurs de FFOM

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 51

5.4.1.2 Compostage et stabilisation des ordures ménagères résiduelles

Le coût des traitements mécano biologiques varient entre 50 et 150€/t selon que l'on fait de la stabilisation des ordures ménagères résiduelles à moyenne échelle ou du compostage à petite échelle.

A ces coûts doivent s'ajouter ceux de l'élimination des sous produits (stabilisat à enfouir en ISDND).

160 €/t Stabilisation Compostage 120 €/t

80 €/t

40 €/t

0€/t 0 t/an 20 000 t/an 40 000 t/an 60 000 t/an

Figure 5 : la variabilité des coûts des TMB

Compte tenu des tonnages à traiter, les enjeux financiers varient entre 1,9 et 3,1 M€ par an, auxquels se rajoutent les coûts de l'enfouissement des refus de compostage ou du stabilisat.

2013 2018 42 800 t 31 000 t de 2,3 M€ 1,9 M€ à3,1M€2,5M€ Figure 6 : les enjeux financiers des TMB

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5.5 LA STABILISATION DES APPORTS EN DECHETERIE ET L’AUGMENTATION DU TAUX DE VALORISATION

5.5.1 RAPPEL DE L’ETAT DES LIEUX

Les quantités de déchets accueillies en déchèteries ont considérablement augmenté ces dernières années, passant de 50 000 tonnes en 2000 à 94 000 tonnes en 2005, ou de 95 à 175 kg/habitant/an sur la même période.

La moitié des tonnages captés sont valorisés.

5.5.2 LES OBJECTIFS POUR LE PLAN REVISE

Les objectifs retenus dans le PEDMA de la Sarthe sont :

• stabiliser les tonnages reçus en déchèterie, dans la mesure où le réseau est presque finalisé,

• augmenter la valorisation matière des encombrants en mélange qui vont à l’heure actuelle en installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND) : séparation du bois en particulier, et augmenter la valorisation des inertes (gravats), travail sur de nouveaux matériaux, démontage d'encombrants résiduels,

• disposer d’un réseau suffisant sur le département de déchèteries équipées pour recevoir des déchets spécifiques comme l’amiante ciment (équipement et formation des agents),

• généraliser l'accueil des déchets dangereux diffus, qu'ils soient d'origine ménagère ou non,

• encourager et favoriser l’installation de déchèteries dédiées aux professionnels, à proximité des plus grosses zones d’activité, si la demande est exprimée,

• soutenir la mise en place d’un réseau de recycleries en parallèle aux déchèteries, en s'appuyant sur l'existant,

• renforcer la prévention pour limiter les apports de déchets verts (voir prévention),

• former les gardiens des déchèteries.

L’augmentation de la valorisation du bois

La principale voie à développer est la recherche de débouchés pour le bois (benne spécifique), car ce flux représente environ un tiers des encombrants non valorisés, et le soutien d’une filière industrielle de reprise du bois séparé en déchèterie.

En 2006, ce sont 3 200 tonnes qui ont été détournées, représentant environ 15% du tout venant, pour les collectivités concernées.

L'objectif du plan est de généraliser et pousser ce tri, pour détourner un tiers du tout venant.

Les quantités attendues sont de 9 200 tonnes en 2013 et de 9 400 tonnes en 2018.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 53

L’augmentation de la valorisation des matières premières

Le tri des matériaux qui sont aujourd’hui dans la benne « tout venant » peut être largement développé, a minima sur les déchèteries principales.

L'objectif est d'alléger la benne « encombrants » à hauteur de 4 kg/habitant à l'horizon 2018 (2 250 tonnes) en travaillant sur le recyclage du PVC, du polystyrène, des films en polyéthylène, sur les roues jantées, ou encore les palettes ré employables ou réparables.

Une autre piste consiste à travailler sur le démantèlement des encombrants destinés à l'élimination, dont on peut alors extraire les fractions valorisables (bois, métaux, plastiques, verre), comme cela est fait, à des échelles différentes en Savoie sur les déchèteries principales des agglomérations chambérienne et aixoise, ou en Vendée. Un partenariat entre acteurs du secteur social et l’EPCI concerné est indispensable, comme la mise à disposition d’un simple local par exemple.

L'objectif est de détourner 2 kg/habitant/an (1 100 tonnes) en 2013 et 5 kg/habitant/an (2 800 tonnes) en 2018.

Le plan retient également comme objectif le détournement en amont de la filière d'élimination du plâtre (carreaux, plaques, cloison alvéolaires, …) très facilement recyclable en industrie.

Cela permet non seulement de fortes économies d'énergie et surtout de matières premières mais également

évite l'émission dans l'atmosphère de H2S, gaz toxique, ou de sulfates dans l'eau, produits générés par la réaction du plâtre en contact avec de la matière organique.

Le montage d'un tel projet peut s'appuyer sur l'opération pilote Eco-plâtre organisée en région Rhône-Alpes.

L'objectif est de détourner 6 kg/habitant/an (3 300 tonnes) en 2013 et 10 kg/habitant/an (5 600 tonnes) en 2018.

L’augmentation de la valorisation des inertes

Une très faible part des inertes collectés en déchèterie sont valorisés, alors que ce flux représente des tonnages considérables. La valorisation de ces matériaux s’inscrit dans les objectifs du plan de gestion départementale des déchets du BTP et de la réglementation issue du Grenelle de l'Environnement.

Au delà de l'utilisation en couverture des centres de stockage comme une valorisation matière, car ces inertes viennent à la place des matériaux extraits des carrières, le PEDMA fixe comme objectif un recyclage effectif des inertes de déchèterie à hauteur de 3 kg/habitant/an (1 400 tonnes) en 2013 et 15 kg/habitant/an (8 500 tonnes) en 2018.

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5.5.3 CAS PARTICULIER DES COLLECTES SEPARATIVES DE DECHETS MENAGERS SPECIAUX

Ce point est traité au §3.3.4.2 du plan, dans la partie relative à la prévention des déchets.

Objectifs

D’un point de vue quantitatif, l’objectif est de drainer via les dispositifs des collectivités au minimum 3 kg/habitant/an de DDM en 2013, soit 1 700 tonnes en tout, et 5 kg/habitant/an en 2018, soit 2 800 tonnes en tout en veillant à respecter une certaine cohérence avec le gisement théorique (pour ne pas atteindre l’objectif uniquement en collectant des batteries)

Implications techniques du dispositif et recommandations

L’accueil des DDD en déchèterie suppose des dispositifs de stockage et une organisation des évacuations conformes à la réglementation (cf. arrêté type 2710).

L’accueil des DDD en déchèterie pose inévitablement le problème des déchets dangereux diffus des artisans avec une frontière parfois floue entre les deux. Il est donc souhaitable que les collectivités entrent en contact avec les fédérations ou chambres consulaires pour définir dans quelles conditions cet accueil peut être accepté.

Le plan recommande que les déchets dangereux diffus des professionnels soient acceptés sur les déchèteries dans la mesure où aucune opération de collecte spécifique n’est organisée à l’échelon local (déchèteries professionnelles, collectes périodiques privées ou publiques, …).

Ainsi les déchets faisant l’objet de filières professionnelles spécifiques organisées ou d’opérations de gestion collective ne devraient pas y être acceptés (pour ne pas fragiliser ces opérations), sauf pour les secteurs les plus diffus ou pour les producteurs n’entrant pas dans les quantités minimales relatives aux dispositifs en vigueur.

5.5.4 CAS PARTICULIER DES COLLECTES SEPARATIVES DES DECHETS DES EQUIPEMENTS ELECTRIQUES ET ELECTRONIQUES EN FIN DE VIE OU DEEE

Evolution réglementaire

Au sens de la directive 2002/96/CE du 27 janvier 2003 les DEEE appartiennent à l’une de ces dix catégories :

• gros appareils ménagers • petits appareils ménagers • équipements informatiques et de télécommunications • matériel grand public • matériel d’éclairage • outils électriques et électroniques • jouets, équipements de loisir et de sport • dispositifs médicaux • instruments de surveillance et de contrôle • distributeurs automatiques

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 55

Ces déchets posent trois problèmes qui ont motivé l’Europe à les réglementer :

• leur quantité ne cesse de croître : de 3 à 5% par an • certains d’entre eux contiennent des composants dangereux • leur recyclage est insuffisant

La directive européenne 2002/96/CE du 27 janvier 2003, impose notamment :

• la collecte sélective des déchets d'équipements électriques et électroniques, avec un objectif de 4kg /an/hab en 2006 pour les DEEE des ménages et assimilés, en vue de la valorisation.

• le traitement sélectif systématique de certains composants (ex : condensateurs au PCB, cartes de circuits imprimés, lampes à décharge…) et de substances dites dangereuses (ex : mercure, CFC…).

• la valorisation des DEEE collectés, avec des objectifs de recyclage et de valorisation élevés à atteindre au plus tard le 31 décembre 2006. La priorité est donnée à la réutilisation d'appareils entiers. Le recyclage comprend la réutilisation de pièces et la valorisation matière, tandis que la valorisation prend en compte également la valorisation énergétique. Les objectifs de recyclage sont : 75% pour le gros électroménager (valorisation : 80%), 50% pour le petit électroménager, les jouets, l'appareillage domestique (valorisation : 70%), 65 % pour les produits bruns et gris (valorisation : 75%), et 80 % de valorisation pour les lampes à décharge.

Le décret du 20 juillet 2005 relatif à la composition des équipements électriques et électroniques et à l’élimination des déchets issus de ces équipements transpose en droit français les directives DEEE et LSD (limitation des substances dangereuses dans les déchets). Il précise l’organisation nationale retenue pour ces déchets :

• Une obligation de reprise s’impose aux distributeurs de tels équipements

• les collectivités locales doivent informer les utilisateurs de l’obligation de non mélange avec les ordures ménagères et des filières disponibles. Elles peuvent aussi prendre en charge ces déchets, les coûts supplémentaires occasionnés étant alors compensés par un organisme coordonnateur agréé.

Le règlement européen relatif à des substances qui appauvrissent la couche d'ozone daté du 29 juin 2000 (n°2037/2000) impose, à compter du 1er janvier 2002, la récupération et le traitement de tous les appareils producteurs de froid, et notamment des fluides type CFC ayant un impact sur la couche d'ozone. Ce règlement s'impose de plein droit aux détenteurs des déchets concernés, sans nécessité de transposition en droit français.

Le décret du 29 novembre 2005 relatif aux plans d’élimination des déchets ménagers et assimilés impose que les plans comprennent l’énumération des solutions retenues pour que l’objectif national de collecte sélective de déchets d’équipements électriques et électroniques ménagers de 4 kg/hab/an soit atteint à compter du 31 décembre 2006.

Les derniers textes sont:

• l’arrêté du 9 août 2006 portant agrément d’un organisme ayant pour objet d’enlever et de traiter les DEEE en application de l’article 4 du décret du 20 juillet 2005. Les organismes en question sont Recyclum, Eco-system, ERP et Ecologic ;

• l’arrêté du 22 septembre 2006 portant agrément d’un organisme coordinateur nommé OCAD3E.

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Etat des lieux

Chaque année, environ 1,6 millions de tonnes de DEEE sont générés par les entreprises et les ménages en France, soit l'équivalent de 25 kg/habitant/an.

La quantité de DEEE issue des ménages au sens strict est estimée à environ 13 kg/an/hab, soit environ 50% des DEEE. Cependant sont qualifiés de DEEE ménagers tous ceux qui ne sont pas qualifiés de professionnels, c'est-à-dire spécifiques à une activité (fauteuil électrique du dentiste, distributeurs de cafés et friandises, à opposer aux ordinateurs et téléphones).

De fait, les DEEE ménagers représentent 1,4 millions de tonnes soit l'équivalent de 22 kg/habitant/an.

D'un point de vue formel, les quantités de DEEE collectés séparément et valorisés en tant que tels étaient de 2.6 kg/habitant/an en 2007, c'est-à-dire en dessous de l'objectif fixé par la Directive Européenne.

Sachant qu'une grande partie des DEEE se retrouve dans les bennes à ferrailles des déchèteries, l'objectif de la Directive était certainement atteint.

Objectifs pour le plan révisé et recommandations

Dans la perspective de l’objectif de collecte de 4 kg/hab fixé par la directive, le plan rappelle aux EPCI qu’ils ont l’obligation :

• d’informer les ménages (utilisateurs d’équipements électriques et électroniques) de l’obligation de non mélange avec les ordures ménagères

• d’informer les ménages de l’existence des filières disponibles, en particulier le retour aux distributeurs

• de traiter spécifiquement les DEEE qui sont des déchets dangereux : certains d’entre eux comme les tubes au néon sont déjà pris en charge dans les collectes de DDD et peuvent être redirigés. En revanche, les fluides type CFC contenus dans les réfrigérateurs ou congélateurs usagés qui arrivent sur déchèteries doivent être captés et traités spécifiquement.

Les EPCI qui le souhaitent peuvent prendre en charge les DEEE sur les déchèteries notamment, les coûts supplémentaires occasionnés étant en principe pris en charge par un organisme agréé.

Si on s’en tient aux différents schémas de fonctionnement envisagés et constatés, on peut retenir comme hypothèse une répartition par moitié environ des tonnages entre la reprise 1 pour 1 par les distributeurs et les collectes des EPCI.

Sur la base de l’objectif national de 4 kg/habitant/an, les EPCI sarthois devraient en prendre en charge techniquement au minimum 1 100 t.

L'objectif retenu par le Plan est de collecter :

• 1 kg/habitant/an extrait du flux d'ordures ménagères et 4 kg/habitant/an extrait du flux d'encombrants en 2013 • 3 kg/habitant/an extrait du flux d'ordures ménagères et 5 kg/habitant/an extrait du flux d'encombrants en 2018 Les objectifs du PEDMA sont nettement au-delà de ceux de la Directive.

Pour ne pas alourdir la charge des collectivités, le plan recommande de diriger le maximum de ces produits vers les distributeurs, qui ont juridiquement la responsabilité de la valorisation et de l’élimination des D3E, et qui ont l’obligation légale de reprise sur la base du 1 pour 1.

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5.5.5 RECAPITULATIF DES OBJECTIFS DE COLLECTE ET VALORISATION EN DECHETERIE

Tableau 14: Objectifs de valorisation des apports en déchèterie (kg/hab.an)

Déchèteries 2005 2013 2018

Déchets verts 61 kg/hab/an 58 kg/hab/an 55 kg/hab/an Inertes valorisés 0 kg/hab/an 3 kg/hab/an 15 kg/hab/an Bois 6 kg/hab/an 17 kg/hab/an 17 kg/hab/an Recyclables 25 kg/hab/an 23 kg/hab/an 29 kg/hab/an Plâtre 0 kg/hab/an 6 kg/hab/an 10 kg/hab/an D3E PM 4 kg/hab/an 5 kg/hab/an Total valorisé 92 kg/hab/an 110 kg/hab/an 130 kg/hab/an

Encombrants non valorisés 37 kg/hab/an 25 kg/hab/an 14 kg/hab/an Inertes non valorisés 46 kg/hab/an 48 kg/hab/an 35 kg/hab/an DDD 1 kg/hab/an 3 kg/hab/an 5 kg/hab/an Total éliminé 84 kg/hab/an 76 kg/hab/an 54 kg/hab/an

Total déchèteries 175 kg/hab/an 186 kg/hab/an 185 kg/hab/an Valorisation matière 52% 59% 71%

Tableau 15: Objectifs de valorisation des apports en déchèterie (tonnes)

Déchèteries 2005 2013 2018

Déchets verts 32 550 t 31 900 t 30 850 t Inertes valorisés 0 t 1 400 t 8 450 t Bois 3 150 t 9 200 t 9 400 t Recyclables 13 400 t 12 700 t 16 350 t Plâtre 0 t 3 300 t 5 650 t D3E PM 2 200 t 2 800 t Total valorisé 49 100 t 60 700 t 73 500 t

Encombrants non valorisés 19 550 t 14 000 t 8 100 t Inertes non valorisés 24 450 t 26 250 t 19 750 t DDD 750 t 1 650 t 2 800 t Total éliminé 44 750 t 41 900 t 30 650 t

Total déchèteries 93 850 t 102 600 t 104 150 t Valorisation matière 52% 59% 71%

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5.5.6 ENJEUX FINANCIERS DE LA VALORISATION EN DECHETERIE

Par rapport au coût actuel des déchèteries, les principales évolutions vont demeurer dans les nouvelles opérations de valorisation, sachant que certaines s'autofinancent et d'autres non.

Généralisation du Tri du bois

• 420 k€ de dépenses (45€/t)

• Mais au global des économies, de par le différentiel avec l’enfouissement

Développement du tri du plâtre

• 200 puis 340 k€ de dépenses (60€/t)

• Mais au global des économies, de par le différentiel avec l’enfouissement

• Et rend possible l’acceptation des déchets résiduels en ISDND

Démontage des encombrants

• 650 puis 1700 k€ de dépenses (600€/t, sur la base Chantiers Valoristes, y/c aides insertion)

• Le différentiel avec l’enfouissement reste insuffisant pour ne pas générer de surcoût.

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5.6 LE TRAITEMENT DES DECHETS RESIDUELS DES MENAGES

5.6.1 SITUATION ACTUELLE

Sur le département de la Sarthe coexistent différentes approches du traitement des déchets résiduels.

Les ordures ménagères résiduelles sont

• pour partie incinérées en UIOM, avec production d'énergie,

• pour partie compostées pour stabiliser la matière organique, sans pour autant la valoriser, avant d'être enfouies en ISDND,

• pour partie enfouies en ISDND, après collectes sélectives des matériaux recyclables,

Les encombrants résiduels sont enfouis en ISDND et incinérés en UIOM.

Les déchets dangereux diffus sont traités/éliminés dans des filières spécifiques.

5.6.2 EVOLUTION REGLEMENTAIRE

Il s'agit de regarder ici non pas la réglementation relative à l'exploitation des équipements (UIOM, ISDND,…), mais celle relative à la typologie des déchets que ces installations peuvent recevoir.

Cela porte de fait exclusivement sur l'acceptation des déchets en ISDND.

5.6.2.1 La notion de déchet ultime

Selon la loi de 1992, « est ultime… un déchet, résultant ou non du traitement d’un déchet, qui n’est plus susceptible d’être traité dans les conditions techniques et économiques du moment, notamment par extraction de la part valorisable ou par réduction de son caractère polluant ou dangereux »

Tout en indiquant que « la définition précise du déchet ultime sera fonction des conditions locales », la circulaire ministérielle « Voynet » du 28 juin 1998 demandait aux préfets de « restreindre progressivement, avant même la date de juillet 2002, la mise en décharge d’ordures brutes, c'est-à-dire de déchets n’ayant pas subi au minimum une extraction, par collectes séparatives ou par tri :

• des matériaux (verre, papiers-cartons, plastiques…) en vue de leur recyclage

• de leur fraction fermentescible ou biodégradable en vue de leur traitement biologique (compostage, méthanisation) ou de l’épandage agricole

• de produits usagés faisant l’objet d’une élimination dédiée : véhicules hors d’usage, huiles de vidange, vêtements, piles et accumulateurs »

Plus tard, la circulaire ministérielle « Bachelot » du 27 juin 2002 indique qu’il appartient aux collectivités locales et aux établissements publics de coopération intercommunale « de développer la collecte sélective et le recyclage chaque fois que cela est techniquement et économiquement pertinent. »

Depuis, la Loi Grenelle I fixe des objectifs suffisamment élevés pour ne plus rendre possible les impasses sur les collectes séparatives.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 60

5.6.2.2 La directive sur la mise en décharge

La directive européenne 99/31 CE du 26 avril 1999 concernant la mise en décharge des déchets impose aux états membres de définir une stratégie nationale permettant de réduire la part de déchets biodégradables mis en décharge :

• en 2006 : 75% du tonnage de déchets biodégradables produits en 1995

• en 2009 : 50% du tonnage de déchets biodégradables produits en 1995

• en 2016 : 35% du tonnage de déchets biodégradables produits en 1995

Les états membres informent la Commission sur les stratégies qu’ils mettent en œuvre pour atteindre les objectifs. Dès 2005, la Commission a produit un rapport au parlement sur le bilan des stratégies mises en œuvre où il apparaît que :

• « la France respecte déjà amplement les objectifs fixés pour 2006 et 2009 »

• « la France, la Grèce et l’Italie n’ont pas donné d’informations sur les mesures prises concrètement pour atteindre les objectifs fixés dans leur stratégies. Il est donc difficile de dire si les stratégies apporteront les changements nécessaires. »

5.6.2.3 Les critères d’acceptation à l’entrée des sites de décharges

La décision du Conseil du 19 décembre 2002, précise les critères et procédures d’admission des déchets dans les décharges. L’arrêté de 1997 relatif aux installations de stockage de déchets ménagers et assimilés a été modifié les 2 mars et 19 avril 2002 en application de cette décision, puis le 19 janvier 2006. Mais si les critères sont bien indiqués pour les déchets dangereux et inertes, aucun critère n’est défini concernant les déchets non dangereux biodégradables.

5.6.2.4 Bilan suivant la réglementation nationale et européenne

En France, à défaut de textes spécifiques, on peut considérer que la stratégie nationale sur la mise en décharge de la matière organique consiste à renvoyer aux plans départementaux le soin de définir ce qu’est le déchet ultime.

La réglementation française n’autorise la mise en décharge que des déchets ultimes. Cela ne signifie pas qu’il est interdit de mettre en décharge des ordures résiduelles après simple collecte sélective des recyclables voire des déchets végétaux si l’on démontre qu’il est impossible de faire plus dans les conditions techniques et économiques du moment.

Pour des périodes d’arrêts techniques d’usine d’incinération ou, par exemple, dans l’attente de mise en service d’une unité, la mise en décharge d’ordures brutes reste aussi possible.

De même, la mise en décharge de boues de stations d’épuration non valorisables parce que souillées reste possible.

Ainsi, l’arrêté du 09 septembre 1997 relatif aux installations de stockage de déchets ménagers et assimilés définit :

• les déchets de catégorie D dont le comportement en cas de stockage est fortement évolutif et conduit à la formation de biogaz. La plupart des déchets ménagers bruts et DNM entrent dans cette catégorie. L’arrêté précise que « ces déchets ne sont en général pas ultimes, notamment parce que leur caractère polluant peut être encore réduit ».

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 61

• les déchets de catégorie E dont la catégorie E1 composée de déchets qui peuvent faire rapidement l’objet de traitement afin d’en extraire une part valorisable et les catégories E2 et E3 qui sont de nature essentiellement minérale.

C’est au plan départemental de fixer la notion de déchets ultimes et par voie de conséquence ce qui est accepté en centre de stockage et ce avec une marge de manœuvre assez importante.

5.6.3 OBJECTIFS POUR LE PLAN REVISE

5.6.3.1 La place des technologies nouvelles non éprouvées

Le plan recommande aux collectivités de s’appuyer sur des technologies de traitement éprouvé sans pour autant récuser le droit à l’expérimentation.

Il a été admis, après débat, par l’ensemble des parties prenantes que les technologies nouvelles n’ont pas leur place à court terme dans le Plan.

Cependant, pour se ménager l’avenir, le plan donne l’obligation au comité de suivi du plan d’assurer une veille technologique et faire un point dans 5 ans pour éventuellement anticiper le début de la période que devra couvrir le prochain plan.

Pour assurer cette veille technologique, le comité de suivi pourra notamment s’appuyer sur les avis de l’ADEME, publiés régulièrement.

5.6.3.2 Orientations retenues en 2008

Le Plan retient le principe d’une approche multifilière.

La place de l’UIOM du Mans

Compte tenu de l’état de l’équipement qui laisse présager une durée de vie d’au moins dix ans et des importants travaux qui y ont été effectués pour le mettre aux normes les plus récentes, et dans le souci de maîtriser les coûts de traitement, le plan prévoit le maintient en fonctionnement de l’UIOM du Mans pour traiter des ordures ménagères résiduelles.

Evolution de l’enfouissement

Compte tenu

• de l’objectif général du plan de valoriser la matière organique et de ne plus enfouir de produits fermentescibles,

• de la difficulté de détourner la totalité de cette matière organique via les seuls programmes de compostage individuel

• de la difficulté de mettre en œuvre dans des conditions économiquement et environnementalement intéressantes des collectes de FFOM auprès de l’ensemble de la population

• de la nécessité de préserver les capacités d’enfouissement

• de la difficulté à faire accepter aux populations locales la présence d’une ISDND le plan juge indispensable de faire évoluer nettement les pratiques actuelles et prévoit que les ordures ménagères résiduelles devront faire l’objet d’un traitement mécano biologique en préalable à leur enfouissement en ISDND, dès lors que la matière organique n'a pas été suffisamment extraite en amont.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 62

En résumé

Dans le souci

• de préserver les capacités d’enfouissement

• d’optimiser la valorisation énergétique, le Plan prévoit que les ordures ménagères résiduelles après collectes sélectives sont admises :

• Soit dans une unité d’incinération (ou une autre unité de traitement thermique venant se substituer à l’UIOM actuellement disponible) avec valorisation de l’énergie

• Soit dans une unité de traitement mécano biologique en vue de produire un amendement conforme aux normes en vigueur ou en vue de stabiliser la matière organique avant son enfouissement.

• Soit dans une ISDND sans prétraitement mécano biologique en amont, des lors que la population et les activités relevant du SPEOM sont desservies par une collecte de la FFOM.

Ces mesures sont effectives progressivement, le temps de créer ou de moderniser les équipements nécessaires et au plus tard début 2013.

En 2013, il ne sera plus possible d'enfouir les ordures ménagères résiduelles en ISDND sans prétraitement amont si la matière organique fraiche n'est extraite que par un programme de compostage décentralisé, sauf s'il est démontré que cette extraction est suffisante (Cf. définition du déchet ultime).

Le encombrants résiduels sont acceptés en ISDND et en UIOM, dès lors qu'on en a extrait les fractions recyclables telles que décrites au chapitre de la valorisation matière.

Les conséquences de ces objectifs sur les unités de traitement sont détaillées au chapitre 9.

5.6.3.3 La valorisation des mâchefers d’incinération

Etat des lieux

En 2005, les 34 000 tonnes de mâchefers produits par l'UIOM du Mans ont été valorisées en techniques routières.

Les objectifs du PEDMA de la Sarthe

Sous réserve de respecter des spécifications environnementales et géotechniques détaillées ci-dessous, le PEDMA révisé de la Sarthe permet l’utilisation des mâchefers d’incinération en techniques routières (remblai, couche de forme, couche de fondation et couche de base) et variantes (réaménagement de sites, remblai de tranchée, merlon phonique…).

Par référence au « principe de précaution », le PEDMA révisé préconise d’appliquer les principes suivants :

a) Au niveau de l’UIOM :

9 amélioration de la qualité des mâchefers par le producteur, par exemple en évitant le plâtre, à l’entrée des UIOM (générateur de sulfates dans les mâchefers) ;

9 garantie apportée par l’exploitant de l’UIOM d’un taux d’imbrûlés inférieur à 5 % (en poids humide), préalable indispensable à l’acceptation de mâchefers sur une installation de maturation.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 63

b) Au niveau de la plate-forme de maturation de mâchefers :

9 maturation des mâchefers obligatoire avant utilisation (minimum de 2 mois), avec l’abaissement de la charge organique résiduelle, et la carbonatation qui s’opère pendant la maturation,

9 recommandation du suivi régulier de paramètres complémentaires, en complément de ceux retenus dans la circulaire du 9 Mai 1994 :

- conductivité maxi (à définir), Zn (maxi 8 mg/kg(1)), Cu (maxi 12 mg/kg), fluorures (maxi 42 mg/kg), chlorures (maxi 2 800 mg/kg), dioxines (maxi 15 nano g/kg).

Ces recommandations s’appliqueront aux maîtres d’ouvrage (Conseil général et gros donneurs d’ordres notamment) en accord avec les gestionnaires des plates-formes de maturation de mâchefers.

c) Au niveau des chantiers d’utilisation des mâchefers :

9 privilégier les chantiers en quantités importantes et bien circonscrits pour « garder la mémoire » de l’emplacement des dépôts de mâchefers.

d) Au niveau du suivi des chantiers :

9 traçabilité : Les producteurs de mâchefers (maître d’ouvrage des UIOM), et le Conseil général de la Sarthe seront destinataires des éléments d’information concernant les utilisations des mâchefers. Il serait bon que les maîtres d’ouvrages s’assurent de la conformité des travaux au regard de la réglementation par une réception de ceux – ci par un organisme spécialisé en la matière et un suivi dans le temps des impacts des mâchefers. Le Département s’engage à réaliser un suivi des mâchefers utilisés dans le cadre de gros travaux qu’il réalise en maîtrise d’ouvrage. Et pour les travaux aidés par les collectivités,, il encourage à l’utilisation de mâchefers avec un suivi (piézomètres, …).

Les mâchefers qui ne seront pas utilisés en remblai, couche de forme, couche de fondation ou couche de base, devront :

• soit être stockés dans une installation de stockage de déchets non dangereux dûment autorisée (ISDND après incinération de déchets non dangereux, dans le respect des exigences de l’arrêté du 19 janvier 2006), • soit être incorporés dans le cru en cimenterie (après validation des études en cours).

5.6.4 LES ENJEUX FINANCIERS DE L'ELIMINATION DES DECHETS RESIDUELS DES MENAGES

Compte tenu de la majoration de la TGAP inscrite dans la Loi de finance 2009, ce coût devrait être de l'ordre de 120 €/t pour l'incinération et de 85€/t pour l'enfouissement en 2013 et 90€/t en 2018.

La dépense pour l'incinération devrait être de l'ordre de 11,8M€ par an.

La dépense pour l'enfouissement des encombrants devrait être de l'ordre de 1.2 M€ puis 0.7M€ par an.

La dépense pour l'enfouissement des ordures ménagères résiduelles varie en fonction de la stratégie adoptée par les collectivités quant à leur prétraitement:

2013 2018 Enfouissement 3,6 M€ 2,8 M€ Stabilisation 2,5 M€ 1,9 M€ Compostage 1,8 M€ 1,4 M€

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 64

6 LES DECHETS NON MENAGERS

6.1 DEFINITION

Il n’existe pas en France de définition légale des DNM et cette appellation usuelle regroupe à la fois les déchets non dangereux issus des entreprises (commerces, artisanat, industrie, services, appelés souvent DIB), mais aussi ceux des établissements collectifs (santé, enseignement…) et des administrations.

Ces déchets peuvent être classés en deux catégories :

• ceux qui peuvent être collectés et traités dans les mêmes conditions que les déchets ménagers dans le cadre du service public d’élimination des déchets des ménages : traditionnellement les déchets des commerces, artisans et administrations ;

• les autres : par exemple des déchets spécifiques d’une activité (chutes de fabrication…) ou des emballages identiques par leur nature à la catégorie précédente, mais en quantités telles qu’ils ne sont pas collectés ou traités par la collectivité.

6.2 ETAT DES LIEUX

Le tonnage de déchets non ménagers est évalué dans une fourchette de 430 000 à 470 000 tonnes, sans tenir compte de problématiques spécifiques comme les RBA (résidus de broyage automobile) et les sables de fonderies.

Le tonnage de déchets non ménagers séparés à la source en vue d'une valorisation matière ou d'un traitement spécifique (pour les déchets dangereux diffus) est évalué dans une fourchette de 270 000 à 310 000 tonnes (dont 11 000 tonnes de déchets dangereux).

Le tonnage de déchets non ménagers en mélange est évalué dans une fourchette de 154 000 à 166 000 tonnes. Une partie de ce tonnage est trié, et fait l'objet d'une valorisation matière. Le reste est éliminé.

Le tonnage de déchets non ménagers éliminés est évalué dans une fourchette de 110 000 à 119 000 tonnes.

Le tonnage de déchets non ménagers valorisés est évalué dans une fourchette de 300 000 à 349 000 tonnes, soit un taux de valorisation matière de 72%.

Si on considère une évolution de ces tonnages sur la base de l'évolution de la population, on devrait s'attendre aux gisements de DNM et aux quantités à éliminer suivants :

Gisement de DNM DNM éliminés Fourchette haute 430 kt 119 kt 2005 Fourchette basse 470 kt 110 kt Moyenne 450 kt 115 kt

Fourchette haute 444 kt 123 kt 2013 Fourchette basse 485 kt 114 kt Moyenne 465 kt 118 kt

Fourchette haute 453 kt 125 kt 2018 Fourchette basse 495 kt 116 kt Moyenne 474 kt 121 kt Tableau 16: évolution des quantités de DNM

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 65

6.3 OBJECTIFS ET RECOMMANDATIONS DU PEDMA DE LA SARTHE POUR LES DNM

6.3.1 LA PRISE EN COMPTE DES DNM DANS LE PLAN

Le PEDMA intègre complètement la problématique des déchets non ménagers et de déchets spécifiques comme les RBA et les sables de fonderie non dangereux, à la fois dans les objectifs, les préconisations et les capacités de traitement des déchets résiduels.

6.3.2 LES INCITATIONS A LA REDUCTION A LA SOURCE DANS LES ENTREPRISES

Au-delà des dispositions décrites au chapitre de la prévention, qui concernent plus spécifiquement l’encouragement aux démarches de systèmes de management environnemental et à la gestion des déchets dangereux diffus, deux types de recommandations susceptibles d’être relayées par les EPCI, les Chambres Consulaires, la grande distribution et les établissements de formation professionnelle sont inscrits dans le PEDMA :

• encourager la réutilisation des emballages en entreprise,

Cela concerne principalement :

• les cartons,

• les palettes,

• le calage polystyrène en vrac,

• les films en polyéthylène.

Les moyens à mettre en œuvre sont simples :

• disposer d’un local de regroupement et de rangement (cartons réutilisables à plat, calage, polystyrène en vrac),

• sensibiliser le personnel chargé de la réception des marchandises et de l’expédition.

• encourager la mise en place « d’emballages navettes ».

Le remplacement des suremballages, ou emballages de transports jetables peut être effectué assez facilement dans certaines professions, par des « emballages navettes » ou des contenants retournables, sans générer de surcoût.

Les commandes professionnelles se prêtent dans de nombreux cas, à l’installation d’un flux aller-retour de contenants à la place d’un emballage à usage unique :

• il existe très souvent une relation de confiance entre l’acheteur industriel et le fournisseur (possibilité d’un lieu de discussion et de proposition d’évolution de la logistique des livraisons),

• les commandes d’une entreprise sont souvent suffisamment conséquentes et régulières pour que le fournisseur puisse prendre en considération la demande de son client,

• relative fidélité client/fournisseur et opportunité pour le fournisseur de fidéliser un peu plus le client (surtout quand celui-ci est confronté à un problème croissant de coût d’élimination de ses déchets),

• livraisons souvent réalisées par un même transporteur qui livre directement plusieurs clients du même fournisseur et qui peut donc, sans surcoût (autre que le changement

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 66

d’habitudes), rapporter des contenants vides à l’industriel fournisseur. En effet, de nombreuses tournées de ce type sont réalisées sans fret retour.

6.3.3 RAPPELER LES OBLIGATIONS DES PRODUCTEURS DE DNM

Le Plan rappelle la responsabilité des producteurs de DNM au niveau pénal : chaque entreprise est responsable de l’élimination de ses déchets. Elle doit s’assurer que leur élimination est conforme à la réglementation, qui prévoit des sanctions (amende et emprisonnement) : articles L 541 – 2 et suivants du Code de l’Environnement et articles L 121 – 2, L 131 – 38 et L 121 – 39 du Code Pénal.

Les Chambres Consulaires s’engagent à rappeler les obligations des producteurs de DNM, à travers leurs outils de communication (journal, lettre d’information, Internet …) et lors des réunions avec les entreprises.

Le décret emballage n° 94-609 du 13 juillet 19941 relatif à l’élimination des déchets d’emballages dont les détenteurs finaux ne sont pas les ménages impose aux entreprises, considérées individuellement :

• de faire valoriser 100% de leurs déchets d’emballages

• de les céder par contrat à un prestataire déclaré ou à une installation agréée

• de ne pas les mélanger aux autres déchets qui ne peuvent pas être valorisés par la même voie

Les deux premières obligations ne s’appliquent pas aux entreprises qui produisent moins de 1 100 litres d’emballage par semaine et qui les remettent à la collectivité. La double condition prend toute son importance.

En effet, ces entreprises sont soumises aux règles définies par la collectivité, règles qui peuvent imposer un tri à la source. Les collectivités n’ont aucune obligation de prise en charge. Inversement, les producteurs n’ont aucune obligation de remise à la collectivité, mais s’ils ne le font pas, ils se retrouvent dans l’obligation de valoriser la totalité de leurs emballages.

L’interdiction du mélange est valable quel que soit le volume.

Au dessus de 1 100 litres par semaine, les trois obligations s’appliquent que le service soit public ou privé. Ainsi, une collectivité ne peut proposer (ou continuer de prendre en charge) les déchets d’emballages des entreprises que si elle est autorisée pour la collecte et si elle les valorise ou les fait valoriser dans une installation agréée. Dans ce cas, elle doit fixer les conditions de présentation des déchets d’emballages de façon à permettre cette valorisation.

Les exploitants d'installations agréées et les personnes qui exercent des activités de transport, négoce, courtage, tiennent à la disposition des agents de l'Etat toutes informations sur l'élimination des déchets d'emballage qu'ils produisent ou détiennent.

Ces informations précisent notamment la nature et les quantités des déchets d'emballage éliminés et les modalités de cette élimination.

1 De manière formelle, ce décret a été abrogé en 2007, parce qu'il a été intégré dans sont intégralité dans le Code de L'Environnement, ce qui en renforce la portée et rappelle son actualité.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 67

6.3.4 RAPPELER L’OBLIGATION DE L’INSTAURATION DE LA REDEVANCE SPECIALE

Formellement, l’article L2333.78 du CCGT impose aux communes et établissements publics qui ont recours à la TEOM ou au budget général, la mise en place d’une redevance spéciale pour les déchets non ménagers qu’elles prennent en charge.

Cette obligation s’applique à tous types de déchets non ménagers, emballages ou pas

Cette obligation est indépendante du seuil de 1 100 litres hebdomadaire d’emballages fixé par le décret emballages

Le PEDMA recommande à tous les EPCI qui financent leur service par la TEOM et le budget général de mettre en place la redevance spéciale, ce qui leur permettra d’avoir une réelle transparence dans le financement du service, d’impliquer les producteurs non ménagers et les inciter au tri et de réaliser de réelles économies. Le témoignage de certaines collectivités Sarthoises qui ont mis en place la redevance spéciale et des Chambres Consulaires est encourageant, et met en évidence le rôle du comité de suivi qui aura un rôle à jouer pour encourager vers des modalités plus homogènes (modes incitatifs, type de convention, définition de règles entre les Chambres Consulaires et les EPCI sur les seuils d’application de la TEOM et de la redevance spéciale …) au travers des échanges entre les EPCI et les représentants des entreprises.

6.3.5 LE SUIVI DES QUANTITES VALORISEES ET LE RESPECT DE LA DEFINITION DES DECHETS ULTIMES

Le plan retient pour les entreprises et administrations, les mêmes objectifs de collecte sélective pour la part de déchets non ménagers aujourd’hui collectée avec les ordures ménagères.

Par ailleurs, le plan insiste sur le respect de la définition des déchets ultimes pour les DNM reçus en centre d’enfouissement, notamment l’obligation réglementaire de valorisation de tous les emballages non ménagers, par recyclage matière ou organique ou par valorisation énergétique.

A cet effet, des contrats d’objectifs pourraient utilement être conclus entre le comité de suivi du plan et les opérateurs privés.

Afin de pouvoir suivre les efforts des entreprises en matière de valorisation des déchets, le plan recommande qu’une des missions du Comité de Suivi du plan soit consacrée à la définition des modalités de transmission, de consolidation et de communication des données relatives :

• aux quantités de DNM collectées pour valorisation et aux modes de valorisation,

• à l’évolution annuelle de la qualité des déchets enfouis (% d’emballages et poids des emballages non ménagers enfouis).

6.3.6 METTRE EN PLACE ET DEVELOPPER LES COLLECTES SELECTIVES ET LA VALORISATION DES DECHETS NON MENAGERS

Pour les DNM collectés par les EPCI et les entreprises privées, le plan :

• rappelle aux collectivités leur obligation d’assurer un suivi des quantités d’emballages éliminés et les modalités de cette élimination pour tout producteur produisant plus de 1 100 litres par semaine d’emballages ; • recommande aux collectivités de mettre en place une collecte sélective auprès de tout producteur dont elle assure la collecte et l’élimination des déchets ; sont notamment visés : les emballages

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 68

cartons, les papiers de bureau et les déchets organiques des établissements de restauration publics ou privés ; • recommande aux collectivités de ne pas prendre en charge les déchets des producteurs qui refuseraient de participer à ces collectes ; • recommande aux EPCI au-delà de la démarche de labellisation en cours, la mise en œuvre d'une Charte déchèterie, qui harmonise les conditions d’accès de toutes les entreprises aux déchèteries ; • recommande que tous les opérateurs agissent a minima pour respecter les objectifs du plan.

• Recommande aux exploitants des centres d’enfouissement de n’enfouir que des déchets industriels banals qui ont subi un tri préalable afin d’en extraire un minimum de matériaux valorisables. Ce tri pourra avoir lieu sur le site des centres d’enfouissement ou en amont. Il appartient aux exploitants de justifier l’existence de ce tri.

• Rappelle aux exploitants des installations agréées de valorisation des déchets d’emballages leur obligation d’assurer un suivi des quantités d’emballages éliminés et les modalités de cette élimination.

6.3.7 FAVORISER L’ACCES DES DECHETERIES DES COLLECTIVITES AUX PROFESSIONNELS

Une autre préconisation réside dans le développement de déchèteries accessibles sous conditions de prix et de volumes à l’ensemble des entreprises du département, avec une clarification et une harmonisation des conditions d’accès, notamment tarifaires.

Les horaires d’ouverture des déchèteries doivent être suffisamment larges pour permettre aux entreprises artisanales et commerciales d’apporter les déchets à des horaires compatibles avec leur fonctionnement normal.

Pour les entreprises artisanales et de services qui sont amenées à travailler régulièrement sur différentes communes du département, il serait intéressant que les systèmes d’abonnement donnent un droit d’accès à l’ensemble des déchèteries du département (ou par secteur).

Toutes ces dispositions nécessitent une négociation et une coordination entre les collectivités locales et les représentants des entreprises.

6.3.8 SOUTENIR L’INSTALLATION DE DECHETERIES DEDIEES AUX PROFESSIONNELS

Conscient que toutes les déchèteries ne sont pas adaptées à l’accueil des déchets de professionnels, le plan entend encourager le développement d’équipements spécifiques.

A l'image de la situation dans de nombreux départements en France, certaines déchèteries sont déjà saturées et les EPCI compétents en termes de collecte peuvent souhaiter limiter l’accueil des déchets des professionnels, car leurs installations seraient saturées à cause des tonnages importants dus aux artisans et entreprises.

C’est pourquoi, la mise en place de déchèteries spécifiques pour les professionnels mérite d’être soutenue, si le besoin est exprimé (moyen de séparer et valoriser les différentes fractions notamment d'emballages) et si l’intérêt économique le justifie.

Le développement de déchèteries dédiées aux entreprises est suspendu à l’initiative de maîtres d’ouvrage représentant les entreprises pour engager la démarche. Il est également suspendu à la clarification et à l’harmonisation des conditions d’accès des professionnels sur les équipements publics, pour éviter toute distorsion de concurrence, et assurer la viabilité (donc a fortiori sa mise en œuvre) des projets privés.

C'est pourquoi le Plan recommande aux EPCI la mise en œuvre d'une Charte déchèterie, qui harmonise les conditions d’accès de toutes les entreprises aux déchèteries ;

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 69

6.3.9 RENFORCER L’APPUI TECHNIQUE ET ORGANISATIONNEL POUR LA GESTION COLLECTIVE DES DECHETS DES ENTREPRISES

La mise en place d’un réseau d’animateurs DNM est un atout indéniable pour favoriser le regroupement d’entreprises au sein d’une ZI ou d’un périmètre cohérent et restreint, ayant comme objectif d’apporter des solutions techniques et organisationnelles.

™ Les cibles

La CCI et la Chambre des Métiers ont un rôle privilégié pour identifier les associations d’entreprises ou des entreprises leader, capables d’engager la démarche.

™ Les conditions à réunir pour la réussite de ces opérations

En général, le groupement d’entreprises permet d’accéder pour les producteurs à de meilleures conditions tarifaires pour la collecte et le traitement, par une optimisation des tournées, une séparation optimisée des flux et des filières de valorisation nouvelles, car les quantités de déchets par catégorie sont plus importantes.

Cette démarche est en général bien perçue par les entreprises de taille moyenne de « production », les entreprises de distribution et de services.

Néanmoins, l’aboutissement de tels projets nécessite de passer beaucoup de temps pour que la concertation entre les entreprises se concrétise. Le principal écueil est l’absence de « moteur » ou porteur de projet, car le rôle des collectivités, du Conseil Général, de l’ADEME et des organismes consulaires (Chambre des Métiers et CCI) doit être relayé par les entreprises à l’issue de la phase d’études préalables, quand l’opération se met en place.

Trois conditions doivent être réunies pour faire aboutir ce type d’initiatives :

1) identifier dès le départ un « porteur de projet » : collectivité, entreprise volontariste ou association d’entreprises,

2) répondre concrètement et financièrement à la demande des entreprises : ce sont des réponses individuelles qui doivent être apportées, en jouant sur l’effet d’échelle lié à la dimension collective du projet. Au delà de la sensibilisation, il est proposé d’orienter les aides publiques vers la réalisation de missions locales, apportant des solutions « concrètes », plutôt que de continuer à faire de la sensibilisation auprès d’acteurs qui ont du mal à se situer par rapport à ces projets de gestion collective,

3) ne pas déstabiliser le fragile démarrage des opérations par des solutions individuelles. La mise en place d’opérations collectives devrait permettre à tous les acteurs économiques d’y trouver leur intérêt (producteurs de déchets, collecteurs et professionnels du tri et du traitement).

6.3.10 DEVELOPPER DE NOUVELLES APPROCHES FAVORISANT LA VALORISATION MATIERE DES DECHETS DES ENTREPRISES

D’année en année, l’augmentation des coûts d’élimination des DNM en mélange (incinération ou ISDND) a conduit les entreprises à développer la valorisation des déchets, en multipliant le nombre de contenants dans les entreprises (2 bennes, puis 3 bennes, voire plus si la place est disponible). Cette démarche atteint rapidement ses limites, dans la mesure où les professionnels de la récupération recherchent en priorité des matériaux « nobles », faciles à valoriser (métaux, cartons propres, plastiques indemnes d’impuretés, bois non traité).

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 70

Or il existe un potentiel important de valorisation, en se positionnant sur des niches, ou des concepts spécifiques, qui font des déchets résiduels des uns, considérés parfois comme ultimes, une ressource pour d'autres.

Il existe également toute une série de matériaux d'emballages qui ont l'obligation réglementaire d'être valorisés en totalité et qui le sont peu, faute d'être en quantité importante et d'avoir été canalisés vers une benne de matériaux recyclables. Cela concerne essentiellement des emballages en plastique (feuillards, housses, …).

C’est pourquoi, un changement radical d’approche est nécessaire pour améliorer le tri en entreprise de façon significative, en dédiant une benne aux déchets non valorisables. La figure ci-dessous illustre ce nouveau schéma d’organisation en entreprise, qui pourra s’imposer par elle-même à l’avenir, y compris dans les petites et moyennes entreprises, avec l’appui des Chambres Consulaires et des organisations professionnelles.

L'évolution du tri et de la séparation des déchets non valorisables pourra se faire sur la base de la confrontation des demandes et des offres établies par exemple dans une bourse aux déchets, qui pourrait utilement être mise en œuvre.

Figure 7 : Une nouvelle approche du tri à la source

Schéma actuel: Schéma d’avenir :

1 ou plusieurs bennes dédiées à des 1 benne dédiée au NON recyclabes « faciles à valoriser » VALORISABLE exclusivement + + 1 benne de déchets résiduels : On se pose la question pour - Centre de traitement (UIOM, CSDU) mettre en place les outils pour la Ou valorisation matière et énergétique : - Centre de tri, avec des performances médiocres de valorisation (15 à 25 % bennes classiques, big-bags, de valorisation) bennes compartimentées …

6.3.11 DIVERSIFIER LES MODES DE GESTION FAVORISANT LA VALORISATION MATIERE DES DECHETS DES ENTREPRISES

Trois types d’exemples de valorisation des déchets dans le cadre d’entreprises ont été cités en exemple et méritent d'être reproduits

™ La valorisation des déchets dans le cadre même de l’entreprise de production

Une entreprise du bâtiment (isolation, fermetures, portes et fenêtres, stores et volets)

• regroupe les déchets de ses chantiers dispersés en différentes régions de France à son siège (situé à Périgueux) lors des regroupements réguliers de son personnel au siège • assure le tri des matériaux constituants (ferrailles, métaux, verre plat) et les valorise par des filières annexes

Cette même entreprise utilise des fibres naturelles (coton, chanvre, plumes) et des fibres recyclées dans ses matériaux d’isolation.

™ Le regroupement sélectif assuré par les entreprises productrices

Des déchèteries spécifiques réservées aux artisans et petites entreprises sont prévues dans le PEDMA et réparties par secteur géographique

™ La création d’entreprises spécifiques de prise en charge des déchets des PME

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 71

Une petite entreprise issue d’une association est prévue pour collecter et valoriser les déchets des déchèteries des collectivités et des PME et TPME, à l'image d'« Atelier Ressources » dans le Sud Sarthe.

Une petite entreprise est spécialisée dans la collecte, le tri, la valorisation des déchets et rebuts des filières industrielles et commerciales (rejets et déclassés de fabrication, rejets de vente, invendus), des déchets toxiques, l’enlèvement et le démontage sélectif des constituants des D3E.

6.3.12 OBJECTIFS QUANTITATIFS POUR LES DNM DANS LA SARTHE

Les DNM collectés par le secteur privé

Les performances actuelles de valorisation des DNM dans les entreprises de plus de 10 salariés, estimées à plus de 70 %, sont déjà tout à fait satisfaisantes. Les efforts doivent maintenant être ciblés sur les TPE (très petites entreprises), où la sensibilisation et l’information auront un rôle déterminant dans les années à venir.

L'objectif est de diminuer la quantité de déchets résiduels à éliminer, en la stabilisant à 110 000 tonnes par an, par rapport à une valeur moyenne de 114 500 tonnes (fourchette 110 000 à 119 000 tonnes) en 2006.

A ces quantités de déchets classiques s'ajoutent les besoins de capacités d'élimination pour les 20 000 tonnes de RBA et de 10 000 tonnes pour les sables de fonderie.

Les DNM collectés en même temps que les déchets des ménages

Les objectifs de prévention et de collecte sélective ont été déterminés aux § 5.2 regroupant les actions auprès des ménages et des petites entreprises collectées en mélange avec les ménages et au §5.3, regroupant les actions relatives à la valorisation organique.

L'augmentation des collectes sélectives des déchets non ménagers est :

• pour la collecte sélective de matériaux recyclables : 2 kg/habitant/an (rapporté à l’ensemble de la population) à l'horizon 2013 puis 7 kg/hab/an, à l'horizon 2018, soit 1 100 t puis 3 950 tonnes aux mêmes échéances • pour la collecte sélective de la FFOM des gros producteurs : 500 tonnes en 2013 et 4 000 tonnes en 2018.

6.3.13 MIEUX CONNAITRE LES DNM

Les flux de DNM triés et valorisés et les flux de DNM en mélange sont évalués par ratio, consolidés par des enquêtes de terrain, à défaut de données globales plus fiables. Le PEDMA préconise au Comité de Suivi du plan de se doter d’outils adaptés pour mesurer avec plus de précision l’évolution des flux de DNM, qui peut passer par un observatoire des DNM, la réalisation d'enquête spécifiques qui permettent d'améliorer la connaissance des gisements et des circuits sur des secteurs d'activités particuliers ou sur des types d'établissements spécifiques ou non.

6.3.14 LE TRAITEMENT DES DNM RESIDUELS DANS LA SARTHE

Le principe retenu est de prévoir dans la Sarthe des capacités permettant de traiter la totalité des DNM résiduels, y compris ceux relevant de thématiques spécifiques comme les sables de fonderie non dangereux et les RBA, tant qu'il n'y a pas, pour ces derniers, de solutions crédibles de valorisation.

Il convient donc d'intégrer un besoin en capacité de traitement de 110 000 tonnes par an pour les DNM résiduels, de 20 000 tonnes par an pour les RBA et de 10 000 tonnes par an pour les sables de fonderie. Le Plan rappelle la hiérarchie des modes de traitement des déchets résiduels (valable aussi pour les emballages), après la prévention et la valorisation matière, à savoir d'abord les traitements thermiques avec valorisation énergétique, puis les autres traitements respectueux de l'environnement, notamment le stockage en ISDND.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 72

7 LES DECHETS DE L’ASSAINISSEMENT

7.1 PROBLEMATIQUE

La gestion des boues urbaines, y compris l’élimination des boues non valorisables, la gestion des matières de vidange, graisses, sables, refus de dégrillage de l’épuration urbaine, sont de la responsabilité des détenteurs de la compétence assainissement.

C’est pourquoi, lorsqu’ils envisagent des extensions ou création de stations, les syndicats d’assainissement doivent intégrer le devenir des boues dès les premières études de programmation et conception des stations.

Les collectivités concernées doivent donc se prononcer sur leurs projets en matière de gestion de ces résidus, pour que les détenteurs de la compétence « déchets » puissent intégrer ou non leur traitement en parallèle au traitement des déchets (lavage des sables, incinération, autres traitement thermiques, co- compostage ou méthanisation, …).

7.2 LES BOUES DE STEP

L'épuration des eaux usées domestiques est assurée dans le département de la Sarthe par 161 stations d'épuration dont 128 stations à boues activées (faible, moyenne ou forte charge) et 33 stations à procédés extensifs (lagunage, lit bactérien).

Globalement la capacité de traitement s'élève à 787 000 EH à l'échelle du département, ce qui représentait lors de la réalisation de l'état des lieux un flux de boues de 98 500 tonnes de matière brute par an, soit 11 800 tonnes de matière sèche par an.

En 2007, cette production est de 144 000 tonnes de produit brut et de 12 200 tonnes de matière sèche.

A l'exception des 2 stations d'épuration du Mans qui éliminent les boues par incinération, les autres stations (47 % des flux en matière sèche) valorisent les boues en agriculture, le plus souvent épandues à l'état liquide.

Le tonnage de boues non conformes éliminées en ISDND est marginal.

tonnes de matière tonnes de produit sèche brut épandage agricole 5 194 t 120 821 t incinération 6 895 t 22 849 t enfouissement 72 t 240 t Global 12 161 t 143 910 t % valorisé 43% 84% % éliminé 57% 16%

Tableau 17: production et destination des boues de STEP

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 73

7.3 EVOLUTION PREVISIBLE DES QUANTITES DE BOUES URBAINES

Dans les années à venir (à l’horizon 2020), la production de boue peut augmenter dans des proportions importantes pour plusieurs raisons :

• toute la pollution collectée n’arrive pas aujourd’hui dans les stations d’épuration (bassins d’orage, …) : une amélioration du couple « réseau-station d’épuration » générera des boues supplémentaires,

• amélioration des performances de l’épuration,

• projets d’extension ou de création de stations d’épuration,

• croissance démographique.

En l'absence de projection plus précise l’hypothèse d’évolution retenue dans le tableau suivant est basée uniquement sur l'évolution démographique, en considérant les mêmes proportions de valorisation et d'élimination qu'actuellement. Du coup l'évolution des tonnages est assez peu marquée.

2007 2013 2018 tonnes de tonnes de tonnes de tonnes de tonnes de tonnes de matière matière matière produit brut produit brut produit brut sèche sèche sèche épandage agricole 5 200 t 120 800 t 5 350 t 124 750 t 5 450 t 127 250 t incinération 6 900 t 22 850 t 7 100 t 23 600 t 7 250 t 24 050 t enfouissement 50 t 250 t 50 t 250 t 100 t 250 t Global 12 150 t 143 900 t 12 550 t 148 550 t 12 800 t 151 550 t Tableau 18: Evolution prévisionnelle des tonnages de boues de STEP

7.4 LES OBJECTIFS DU PEDMA DE LA SARTHE POUR LES BOUES

Le plan révisé retient les objectifs suivants :

• disparition des épandages non organisés,

• disparition de l’enfouissement en ISDND, sauf exception en cohérence avec la définition des déchets ultimes,

• incitation à la mise en place de « passerelles » entre la valorisation agronomique et l’incinération,

• développement du compostage des boues, et recherche de synergies entre les EPCI ayant la compétence « déchets » et ceux ayant la compétence « assainissement » (de type syndicat « à la carte » par exemple).

De plus, le plan révisé recommande :

• la mise en œuvre d’un suivi des composts conformes à la norme NFU 44095,

• plus généralement le suivi des composts normalisés (composts d’ordures ménagères, de déchets verts…)

• que le Comité de Suivi du plan note de près l’évolution des productions de boues, afin d’adapter à l’avenir les filières en lien avec les évolutions des techniques,

• d’intégrer les nouvelles techniques de traitement ou de prétraitement des boues, susceptibles de réduire les quantités résiduelles de boues (comme la méthanisation par exemple),

• la mutualisation des filières, avec quelques installations dans le département capables de recevoir ponctuellement des boues liquides et de les déshydrater, pour des boues conformes au recyclage agricole.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 74

7.5 LES OBJECTIFS DU PEDMA DE LA SARTHE POUR LES AUTRES DECHETS DE L’ASSAINISSEMENT

7.5.1 LES MATIERES DE VIDANGE

Les matières de vidange collectées au niveau des fosses septiques et fosses toutes eaux des habitations et bâtiments non raccordés au réseau d’assainissement seront accueillies en station d’épuration ou valorisées en agriculture.

Sur la base d'une fréquence théorique de vidange de quatre ans, les dispositifs d'assainissement autonomes (d'un volume de 3 m3 en moyenne) génèrent un flux de 44 000 m3 / an, soit 650 tonnes de matière sèche par an. En 2007, 5 stations d’épuration pouvaient les accueillir. Actuellement, seulement un quart de la production théorique de matières de vidanges est effectivement collecté en raison de vidanges sauvages et du mauvais entretien des équipements (vidanges préventives non réalisées). Les flux collectés devraient augmenter progressivement jusqu'en 2012 avec la mise en place des SPANC et la montée en puissance du dispositif de contrôle / entretien des fosses toutes eaux.

7.5.2 SABLES, REFUS DE DEGRILLAGE ET GRAISSES

Sur ces produits, le PEDMA n’a pas engagé de réflexion particulière, laissant cette responsabilité aux EPCI ayant la compétence assainissement

Il apparaît seulement que les graisses doivent suivre une filière spécifique : traitement aérobie sur une station d’épuration ou traitement thermique avec valorisation de l’énergie.

Les refus de dégrillage et les sables peuvent être acceptés en ISDND, compte tenu de leur nature physique. Le plan recommande plus de compactage pour augmenter la teneur en matière sèche.

Le PEDMA recommande la mise en place d’un réseau d’installations de lavage des sables, sur lesquelles pourraient avantageusement être traités à la fois sables et graviers provenant du nettoyage mécanique des voiries.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 75

8 CONSEQUENCES DU PLAN SUR LES INSTALLATIONS DE VALORISATION MATIERE

8.1 LES CENTRES DE TRI

Même si les quantités de matériaux recyclables collectés augmentent très nettement, tant pour les déchets des collectivités que pour les déchets des activités, il n'a pas été identifié de besoins supplémentaires en capacités de tri, par rapport à ce qui existe aujourd'hui.

Le Plan n'exclue pas de nouveaux équipements structurants de valorisation matière compatibles avec les objectifs du PEDMA.

Cependant, les capacités de tri seront à adapter si les matériaux recyclables sont collectés en mélange et non pas complètement triés à la source, en particulier si la nouvelle approche sur les DNM est mise en œuvre ou généralisée.

Il existe déjà 5 centres de tri sur le département :

• Arçonnay (maîtrise d’ouvrage privée : SNN)

• Ecorpain (Maîtrise d’ouvrage publique : SMIRGEOMES)

(maîtrise d’ouvrage privée : Veolia)

• Champagné (maîtrise d’ouvrage privée : Veolia-ISS) – site pour DNM

• Arnage (maîtrise d’ouvrage privée : Veolia) – site pour DNM

Le centre de tri de Tiercé (Maine-et-Loire) est utilisé pour le tri de collectes sélectives sarthoises.

8.2 LES UNITES DE VALORISATION ORGANIQUE

Les plateformes Sarthoises de compostage des déchets verts (Montmirail, Tresson, Trangé, Neufchâtel en Saosnois, Ecommoy) ont une capacité supérieure à 45 000 tonnes. Cette capacité sera augmentée de 12 000 tonnes avec le projet de plateforme de la Communauté Urbaine du Mans.

Comme les plateformes de Changé (53), de Lasse et de Cheviré le rouge (49) sont aussi utilisées, les capacités de compostage des déchets verts sont largement compatibles avec les quantités produites actuellement.

Des ajustements de capacités seront peut être nécessaires pour traiter les 4 000 tonnes de biodéchets collectés auprès des gros producteurs bien ciblés. Pour limiter le recours à de nouvelles installations, le Plan encourage une adaptation, a minima administrative, pour pouvoir traiter les biodéchets de quelques gros producteurs sur tous les sites existants.

Pour le compostage ou la stabilisation des ordures ménagères résiduelles, il convient de moderniser les unités d'Ecorpain voire de Segrie, selon que l'on veut produire un compost aux normes, où traiter la matière organique.

Compte tenu de l'éloignement des lieux de production des ordures ménagères qui sont dirigées actuellement en ISDND, il parait peu crédible de centraliser tous ces déchets sur une unique installation, même si cette organisation limite sensiblement les coûts.

C'est pourquoi le plan autorise une nouvelle unité notamment pour les déchets qui partent en enfouissement à l'extérieur du département.

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9 CONSEQUENCES DU PLAN SUR LES EQUIPEMENTS D'ELIMINATION DES DECHETS RESIDUELS NON DANGEREUX

9.1 LES PRINCIPES RETENUS PAR LE PLAN

L'organisation du traitement des déchets résiduels a fait l'objet de nombreuses discussions, débats, échanges et arbitrages.

Elle est le résultat d'un compromis entre les attentes des différents acteurs de la révision du PEDMA.

Plusieurs principes ont été retenus pour guider les choix.

9.1.1 PRINCIPE DE RESPONSABILITE LOCALE, OU PRINCIPE D'AUTONOMIE

Le Plan retient comme principe que le département doit être en mesure de traiter la totalité des déchets produits sur son territoire, sans avoir l'obligation de le faire dans les départements voisins ou plus lointains.

Cela signifie que les capacités doivent être adaptées aux besoins du département.

Ce principe ne veut pas dire que les déchets Sarthois doivent impérativement être traités dans le département. En effet, la coopération interdépartementale peut avoir un grand intérêt dans l'application du principe de proximité inscrit dans la Loi.

Cela signifie que si des déchets Sarthois sont traités à l'extérieur du département, on admet qu'une quantité équivalente provenant de l'extérieur du département soit traitée dans la Sarthe.

9.1.2 UNE APPROCHE MULTIFILIERE POUR LE TRAITEMENT DES DECHETS

Le Plan ne retient pas une solution monolithique quant au traitement des déchets résiduels, mais une approche multifilière, où l'incinération, ou d'autres traitements thermiques, et le stockage en ISDND ont chacun leur rôle et leur place.

9.1.3 LIMITER LE RECOUR A DE NOUVELLES INSTALLATIONS

Le Plan considère qu'il est plus pertinent de s'appuyer sur les installations existantes, dès lors qu'elles sont aux normes, qu'elles sont en bon état de fonctionnement, plutôt que de s'appuyer sur des installations nouvelles à créer.

Ce principe se justifie simplement par la difficulté avérée de faire émerger de nouveaux projets dans le contexte Sarthois

Cela signifie que le Plan retient dans l'organisation du traitement des déchets résiduels :

• l'UIOM du Mans, • l'ISDND de Montmirail, • l'ISDND de Segrie, • l'ISDND d'Ecorpain.

9.1.4 FAIRE EVOLUER LE STOCKAGE DES ORDURES MENAGERES RESIDUELLES

Le Plan considère que les ordures ménagères résiduelles après collectes de matériaux recyclables et sans extraction de la matière organique fraiche en amont, n'ont pas diminué suffisamment leur caractère polluant pour être enfouies directement en ISDND. Ne pourront être enfouies que les ordures ménagères résiduelles dont on extrait la matière organique, selon les dispositions retenues au chapitre 5.3 et qui répondent à la définition du déchet ultime précisée au chapitre 10.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 77

9.1.5 L'ACCEPTATION CONDITIONNELLE DE CERTAINS DECHETS

Le principe retenu est de prévoir dans la Sarthe des capacités permettant de traiter la totalité des DNM résiduels, y compris ceux relevant de thématiques spécifiques comme les sables de fonderie non dangereux et les RBA, tant qu'il n'y a pas, pour ces derniers, de solutions crédibles de valorisation.

Le Plan recommande que l'acceptation de ces produits dans les installations de stockage soit subordonnée à la recherche effective de solution de valorisation, matière ou énergétique, mais aussi à la possibilité de la suspendre très rapidement dès lors que ces solutions de valorisation existent et peuvent être mise en œuvre de manière crédible.

9.2 LES BESOINS EN CAPACITE DE TRAITEMENT DES DECHETS RESIDUELS

Les déchets à éliminer sous la responsabilité des collectivités ou de leur producteur sont :

1. les ordures ménagères résiduelles collectées dirigées vers l’UIOM

2. les ordures ménagères résiduelles collectées dirigées vers les ISDN avant la mise en œuvre du/des TMB,

3. les refus de TMB après leur mise en œuvre,

4. les refus de tri issus des collectes sélectives,

5. les refus de compostage des Déchets Verts et biodéchets (pour mémoire, les tonnages étant très faibles)

6. les encombrants non valorisables,

7. les refus de mâchefers de l’UIOM,

8. les DNM résiduels

9. les RBA

10. les sables de fonderie.

Les tonnages correspondant à ces différents flux seront variables dans le temps et selon les dispositifs mis en œuvre par les collectivités pour extraire la matière organique des ordures ménagères.

On peut d'abord considérer les flux à gérer, après mise en œuvre des différentes collectes séparatives:

2005 2013 2018 Ordures ménagères résiduelles collectées 149 000 t 138 500 t 126 450 t Refus de tri 2 050 t 2 300 t 2 400 t Encombrants résiduels 23 700 t 13 950 t 8 100 t DIB résiduels 114 500 t 110 000 t 110 000 t RBA 20 000 t 20 000 t 20 000 t Sables de fonderie 10 000 t 10 000 t 10 000 t Total 319 250 t 294 750 t 276 950 t Tableau 19 : flux de déchets résiduels à gérer

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 78

9.3 L'ORGANISATION DU TRAITEMENT THERMIQUE DES DECHETS RESIDUELS

9.3.1 LES INSTALLATIONS RETENUES PAR LE PLAN

Le Plan retient l'utilisation de l'UIOM du Mans, dans sa configuration actuelle.

Cependant, en fonction des consultations et mises en concurrence réalisées par les collectivités, il est possible que des déchets soient dirigés vers d'autres unités de traitement thermique, dans des départements voisins, dans le respect du principe de proximité.

Cela pourrait être, par exemple, l'UIOM de Lasse.

9.3.2 LES BASES DU DIMENSIONNEMENT ENVISAGE PAR LE PLAN

Les bases du dimensionnement envisagé par le Plan s'appuient sur l'utilisation de l'UIOM du Mans, qui recevrait en 2013 et 2018 :

• 98 000 tonnes d'ordures ménagères résiduelles / refus de tri

• 21 000 tonnes de DNM

• 4 500 tonnes de DASRI soit 125 000 tonnes massiques en tout, mais équivalentes à140 000 tonnes d'ordures ménagères résiduelles d'un point de vue charge thermique (qui est la base du dimensionnement d'une UIOM).

9.3.3 LA GESTION DES SOUS PRODUITS

Les mâchefers seront valorisés en techniques routières selon les dispositions décrites au chapitre 5.6.3.3.

Les REFIOM seront traitées selon les dispositions retenues par le PREDD.

9.4 L'ORGANISATION DU STOCKAGE DES DECHETS RESIDUELS

9.4.1 CE QUI DOIT ETRE STOCKE EN ISDND

Les déchets à stocker, qui sont éliminés sous la responsabilité des collectivités ou de leur producteur sont :

1. les ordures ménagères résiduelles collectées dirigées vers les ISDND avant la mise en œuvre du/des TMB et qui ne sont pas incinérées,

2. les refus de TMB après leur mise en œuvre,

3. les refus de tri issus des collectes sélectives qui ne sont pas incinérés

4. les refus de compostage des Déchets Verts et biodéchets (pour mémoire, les tonnages étant très faibles)

5. les encombrants non valorisables,

6. les refus de mâchefers de l’UIOM,

7. les DNM résiduels qui ne sont pas incinérés,

8. les RBA qui ne sont pas valorisés,

9. les sables de fonderie qui ne sont pas valorisés.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 79

9.4.2 LES BASES DU DIMENSIONNEMENT ENVISAGE PAR LE PLAN

Compte tenu des tonnages de déchets acceptés dans l'UIOM du Mans, les quantités de déchets qu'il reste à traiter sont :

2013 2018 Ordures ménagères résiduelles collectées / refus de tri 42 750 t 30 900 t Encombrants résiduels 13 950 t 8 100 t DIB résiduels 89 000 t 89 000 t RBA 20 000 t 20 000 t Sables de fonderie 10 000 t 10 000 t Total 175 700 t 158 000 t Tableau 20 : tonnages de déchets à traiter en plus de l'incinération

En fonction de la stratégie adoptée et selon les dispositifs mis en œuvre par les collectivités pour extraire la matière organique des ordures ménagères, les quantités de déchets résiduels à enfouir en ISDND vont fluctuer :

2013 2018 Quantité de déchets pré-traités Ordures ménagères résiduelles 42 750 t 30 900 t

Quantité de déchets à enfouir : Enfouissement après collecte de FFOM 36 950 t 27 200 t Stabilisation avant enfouissement 29 900 t 21 600 t

TMB avec valorisation de compost 23 500 t 17 000 t Tableau 21 : tonnages d'ordures ménagères résiduelles prétraitées à enfouir

9.4.3 LES BESOINS EN CAPACITE DE STOCKAGE

L’évaluation annuelle des besoins de stockage en ISDND à l’horizon 2018 est très incertaine, car des procédés nouveaux de traitement à des tarifs compétitifs au coût du stockage sont probables, en particulier depuis la programmation d'une forte augmentation de la TGAP, et des grosses incertitudes qui pèsent sur les perspectives d’évolution du coût de l’enfouissement, en fonction de la « pression » régionale.

Une approche des quantités à enfouir, en l’état des connaissances actuelles, est simulée dans le tableau suivant elle permet d’orienter dans les grandes lignes les décisions qu’il y aura à prendre pour dimensionner les prochaines capacités de stockage.

Au-delà de ces évaluations quantitatives, il faut noter que les déchets à enfouir dans les années à venir auront moins d’impact sur le milieu naturel : moins de matières organiques (car déchets stabilisés), donc moins de gaz à effet de serre. De nouvelles catégories de déchets seront mieux gérées, comme certains résidus de l’assainissement et du nettoyage mécanique des voiries, aujourd’hui dispersés sur le territoire.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 80

Les besoins en capacité de stockage vont fluctuer entre 156 000 et 170 000 tonnes en 2013 et entre 144 000 et 154 000 tonnes en 2018 :

2013 2018 Ordures ménagères résiduelles après prétraitement de 23 500 t 17 000 t à 36 950 t 27 200 t Encombrants résiduels 13 950 t 8 100 t DIB résiduels 89 000 t 89 000 t RBA 20 000 t 20 000 t Sables de fonderie 10 000 t 10 000 t Total de 156 450 t 144 100 t à 169 900 t 154 300 t Tableau 22 : besoins en capacité de stockage en ISDND

9.4.4 L'ADEQUATION ENTRE LES BESOINS ET LES CAPACITES

Les capacités d'enfouissement en ISDND sont les suivantes dans la Sarthe :

Ecorpain : 15 000 tonnes par an, au-delà de la durée du Plan

Ségrie : 7 000 tonnes par an, au-delà de la durée du Plan

Montmirail : 75 000 tonnes par an jusqu’en 2012

Il existe d'autres installations situées à l'extérieur du département et qui sont susceptibles d'être utilisées pour le traitement des déchets résiduels de la Sarthe. Cependant, comme le Plan retient un principe de responsabilité locale, ou principe d'autonomie, ces installations n'ont pas d'impact sur le dimensionnement des sites Sarthois.

Sur la base des capacités autorisées actuellement (décembre 2008) excepté Nuillé le Jalais, on a un déficit prévisionnel de capacité d’enfouissement

• de 62 à 76 kt en 2012

• de 135 à 148 kt en 2013

• de 122 à 132 kt en 2018

9.4.5 LES INSTALLATIONS RETENUES PAR LE PLAN

De manière générale, l’orientation retenue est de privilégier les sites existants de traitement des déchets résiduels avec

• le maintien de l’Usine d’incinération du Mans aux capacités actuelles,

• le maintien du site d'enfouissement de Ségrie sur la base de son niveau d'utilisation actuelle,

• le maintien du site d'enfouissement d'Ecorpain sur la base de son niveau d'utilisation actuelle,

• et, dans la même logique, l’extension du site de Montmirail.

La création d’une nouvelle unité de traitement est cependant indispensable pour permettre l’application du principe de proximité, pour le maintien des coûts de gestion des déchets ménagers et pour préserver le dynamisme économique sarthois.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 81

Compte tenu du déficit de capacité prévisionnel et des seuils de faisabilité technico-économiques des ISDND, le Plan retient l'objectif de répartir ce besoin de manière équivalente entre l'extension du site de Montmiral et la nouvelle installation à créer, c'est-à-dire 65 000 tonnes pour chacun des sites.

Le Plan recommande que les autorisations d'exploiter intègre bien la possibilité de refuser les RBA dès lors qu'une solution de valorisation peut être mise en œuvre de manière crédible, et d'adapter en conséquences les quantités de déchets que l'on peut admettre sur ces sites.

9.4.6 LES CRITERES D'IMPLANTATION DE LA NOUVELLE UNITE DE TRAITEMENT

La création d’une nouvelle unité de traitement devra se faire en tenant compte à la fois de l’implantation des installations actuellement en exploitation et des zones de production de déchets. Compte tenu de la réserve formulée par la commission d’enquête, au nom du principe d’équité et de partage des nuisances, et compte tenu des critères posés par le Plan et des gisements, le plan considère qu’il n’est pas opportun en l’état qu’un nouveau centre de stockage de déchets ultimes soit implanté dans l’Est Sarthois, c’est-à-dire les secteurs de St Calais, de , du Perche sarthois et de toutes les communes dépendantes du SMIRGEOMES.

Un positionnement dans un grand secteur sud ouest est proposé (zone de production éloignée des autres sites de traitement sarthois).

Les points spécifiques à prendre en compte dans le cadre d’une recherche de zones favorables a l’implantation d’installation de stockage des déchets non dangereux (ISDND) sont les suivants :

• Les zones inaccessibles ou protégées

9 Pentes supérieures à 15 degrés 9 Réserves naturelles et réserves naturelles volontaires 9 Réserve du PNR Normandie Maine 9 Sites classés 9 Arrêté préfectoral de protection de biotope 9 Natura 2000 – habitats – sites d’importance communautaire 9 Natura 2000 – habitats – zones de protection spéciale • Les zones sensibles pour l’environnement

9 Sites de tourbières 9 Zones importantes pour la conservation des oiseaux 9 Zones naturelles d’intérêt écologique floristique et faunistique de type 1 actualisées 9 Parc naturel régional Normandie Maine 9 Monuments historiques et leurs abords 9 Zones de protection du patrimoine architectural urbain et paysager 9 Sites inscrits 9 Corridors biologiques • Les zones sensibles pour l’eau

9 Aquifère karstique 9 Captages AEP et leurs périmètres de protection rapprochés 9 Bassins versants des tourbières 9 Nappes phréatiques d’intérêt patrimonial • les points particuliers

9 Captages AEP 9 Mouvement de terrain 9 Cavité souterraine

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 82

• La géologie

• Les infrastructures existantes

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 83

10 LA DEFINITION DU DECHET ULTIME

10.1 BASES DE LA DEFINITION DES DECHETS ULTIMES ACCEPTES EN INSTALLATION DE STOCKAGE

La définition légale du déchet ultime est donnée par l’article L541.1 – alinéa III du Code de l’Environnement est reprise dans le lexique et indique : « Elle est adaptable dans l’espace, et s’interprète différemment selon le contexte et la spécificité territoriale. ». Il appartient à chaque département de définir les déchets ultimes.

Après une politique forte et ambitieuse de réduction à la source, de tri de valorisation et de traitement des déchets ménagers et assimilés répondant aux objectifs du plan révisé de la Sarthe, il reste le déchet ultime admissible en Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux (ISDND).

Il existe en fait 3 types de déchets ultimes, selon leur degré de dangerosité :

• les déchets ultimes inertes, (voir lexique), non évolutifs, qui relèvent du plan de gestion départementale des déchets du BTP,

• les déchets ultimes dangereux (voir lexique), qui relèvent du Plan Régional d’Elimination des Déchets Dangereux (PREDD),

• les déchets ultimes non dangereux et peu évolutifs, qui relèvent de la révision du présent Plan d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés de la Sarthe.

Dans le cadre de la révision du PEDMA de la Sarthe, un déchet ultime est un déchet non dangereux, notamment du point de vue de sa toxicité et de son potentiel de lixiviation, que l’on ne sait pas aujourd'hui valoriser en garantissant la santé des populations et en respectant l’environnement dans les conditions techniques et économiques du moment.

La notion de déchet ultime est donc évolutive dans le temps pour s’adapter aux nouvelles possibilités de valorisation et se réserver l’éventualité de reprise ultérieure de son traitement.

Cette définition concerne :

• les déchets de la Sarthe traités dans la Sarthe ou à l’extérieur du département,

• les déchets extérieurs traités dans les installations du département de la Sarthe.

10.2 LES DECHETS ACCEPTES EN ISDND DANS LA SARTHE

Leur nature relève à la fois des précisions de la définition des déchets ultimes et de la réglementation en vigueur (arrêtés du 19 janvier 2006 et du 9 septembre 1997 et circulaire du 6 juin 2006).

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 84

10.2.1 EVOLUTION REGLEMENTAIRE SUR L’ENFOUISSEMENT EN INSTALLATION DE STOCKAGE DES DECHETS NON DANGEREUX (ISDND)

Trois textes essentiels doivent être pris en compte :

• depuis septembre 1997, les exigences applicables aux nouveaux centres d’enfouissement technique pour déchets ménagers sont renforcées (imperméabilité du site accrue, obligation de collecte et de traitement des gaz et des jus, suivi du site 30 ans après cessation d’activité…) ; la liste des déchets admissibles et interdits est détaillée ci-dessous :

Déchets interdits Déchets admissibles

Les déchets suivants ne peuvent pas être admis « Les déchets qui peuvent être déposés dans une dans une installation de stockage de « déchets non installation de stockage de déchet non dangereux dangereux » (arrêté du 19/01/06 art. 31-1) : sont les déchets municipaux, les déchets non - déchets dangereux définis par l’arrêté du 19/01/06 dangereux de toute autre origine et les déchets art. 31-11 : « décret n° 2002-540 eu 18/04/2002 ; d’amiante lié ». - déchets d’activités de soins et assimilés à risques L’étude d’impact figurant au dossier de demande infectieux ; d’autorisation précise la nature et l’origine des - les substances chimiques non identifiées et/ou déchets qui seront potentiellement admis. L’arrêté nouvelles qui proviennent d’activités de recherche d’autorisation précise explicitement parmi ceux-ci les et de développement ou d’enseignement, et dont déchets qui pourront effectivement être stockés les effets sur l’homme et/ou sur l’environnement dans l’installation. ne sont pas connus (par ex. déchets de Pour être admis dans une installation de stockage laboratoire, etc. …) ; les déchets doivent également satisfaire : - déchets radioactifs, c'est-à-dire toute substance - à la procédure d’information préalable ou à la qui contient un ou plusieurs radionucléides dont procédure d’acceptation préalable ; l’activité ou la concentration ne peut être négligée - au contrôle à l’arrivée sur le site. du point de vue de la radioprotection ; Il est interdit de procéder à une dilution ou à un - déchets contenant plus de 50 mg/kg de PCB ; mélange des déchets dans le seul but de satisfaire - déchets d’emballages visés par le décret n° 94-609 aux critères d’admission des déchets. du 13/07/1994 ; - déchets qui, dans les conditions de mise en décharge sont explosibles, corrosifs, comburants, facilement inflammables ou inflammables, conformément aux définitions de l’arrêté du 19/01/06, art. 31-11 « décret n° 2002-540 du 18/04/2002 ; - déchets dangereux des ménages collectés séparément ; - déchets liquides (tout déchet sous forme liquide, notamment les eaux usées, mais à l’exclusion des boues) ou dont la siccité est inférieure à 30 % ; dans le cas des installations de stockage mono déchet, cette valeur limite pourra être revue le cas échéant par le préfet, sur la base d’une évaluation des risques pour l’environnement fournie par l’exploitant ; - les pneumatiques usagés.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 85

• la directive 1999/31/CE du 26 avril 1999 demande une limitation progressive des apports de déchets biodégradables en décharge ; La Commission européenne a décidé d’engager des procédures contre 7 Etats membres, dont la France, pour transposition insuffisante de la législation communautaire ; en effet, la France n’a pas transcrit intégralement en droit français cette directive européenne,

• l’arrêté du 19 janvier 2006 précise les modalités d’acceptation des déchets en ISDND et donne la possibilité d’accroître la cinétique de la production de biogaz, notamment par recirculation des lixiviats, pendant la période de suivi. Ce texte a été consolidé dans la circulaire du 6 juin 2006, qui, dans son article 4, prend explicitement en compte un mode d’exploitation basé sur le principe de l’accroissement de la cinétique de production de biogaz par une recirculation maîtrisée d’eaux ou de lixiviats.

10.2.2 LES DECHETS NON DANGEREUX A ELIMINER EN ISDND EN SARTHE

Les déchets non dangereux à éliminer en ISDND seront :

1) les ordures ménagères résiduelles après collecte séparative généralisée des biodéchets ;

2) les ordures ménagères stabilisées ;

3) des sous-produits des centres de traitement : une partie des refus de tri issus des collectes sélectives, une partie des refus de criblage après compostage des déchets verts et biodéchets, les refus de compostage des ordures ménagères résiduelles, les refus du traitement des mâchefers et les mâchefers non utilisés ;

4) une partie des encombrants réceptionnés en déchèterie, qui ne sont pas valorisables ;

5) les DNM résiduels, sous réserve de répondre aux exigences de la définition légale des déchets ultimes et qui satisfont à celles des critères d'acceptation en ISDND rappelés au §10.2.1 ;

6) l’amiante-ciment en alvéole spécifique ;

7) le plâtre en alvéole spécifique ;

8) des résidus de l’assainissement et de nettoyage mécanique des voiries (tant que des installations de lavage des sables ne seront pas mises en service), après caractérisation de base définie au point 1 de l’annexe 1 de l’arrêté du 19 janvier 2006 ;

9) des déchets du BTP en cohérence avec le plan de gestion départementale des déchets du BTP de la Sarthe;

10) des boues de STEP contaminées, qui ne peuvent à ce titre être épandues.

10.2.3 CRITERES RETENUS PAR LE PLAN

Ces critères plus précis, feront l'objet d'évaluation, voire d'ajustement par la Commission de Suivi du Plan.

™ Des ordures ménagères résiduelles après collecte séparative des biodéchets

Les ordures ménagères résiduelles sont considérées comme ultimes après collecte séparée de biodéchets, si l’on collecte au moins 35 kg/hab.an de biodéchets sur le territoire de l’EPCI concerné par cette collecte et au moins 60 kg/hab.an sur la zone de collecte des biodéchets.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 86

™ Pour les ordures ménagères résiduelles dirigées vers les unités de TMB :

Le producteur ou le détenteur du déchet doit évaluer, avant enfouissement, le degré de stabilisation de la matière organique contenue dans les ordures ménagères à l’issue du traitement de stabilisation mécano- biologique. Il fait connaître à l’exploitant du centre d’enfouissement, la méthode d’évaluation de cette stabilisation et les résultats obtenus.

Les références ci-après illustrent les performances des installations actuelles.

Références :

• projet du SEEDR (Roanne) et usine en construction à Lorient : 10 g O2/kg de déchet (matière sèche),

• norme allemande et autrichienne : 5 g O2/kg de déchet (matière sèche),

• projet du SMITED (79) : 15 g O2/kg de déchet (matière sèche).

• Grand Duché de Luxembourg (JO du 2 mars 2006) : 10 g O2/ kg de déchet (matière sèche),

• Communauté d’agglomération de Montpellier : 12 g O2/ kg de déchet (matière sèche),

Critère retenu dans la Sarthe :

• Test AT4 : 10 g O2/ kg de déchet (matière sèche). L’application des critères d’évaluation de la performance de l’extraction (pour valorisation) de la matière organique fera l’objet d’évaluation, voire d’ajustement par la Commission de suivi du plan.

™ Des encombrants (tout venant) collectés en déchèterie ou au porte à porte

Les déchets contenus dans la benne « tout venant » des déchèteries auront le statut d’ultimes si toutes les mesures ont été prises pour valoriser au maximum les déchets réceptionnés et limiter ainsi les quantités de déchets ultimes.

Dans cette perspective, les quantités de « tout venant » admissibles en centre de stockage de déchets ultimes doivent être inférieures ou égales aux objectifs fixés par le plan, pour les déchets résiduels de déchèterie qui ne sont pas valorisés au §5.5.5 et au Tableau 14.

• 25 kg/hab. an en 2013 (à l’échelle de l’EPCI),

• 19 kg/hab.an en 2018.

Ce seuil sera ajusté régulièrement par la Commission de suivi du Plan, en fonction des filières de valorisation et du fonctionnement des déchèteries.

Dans le cas de collectes des encombrants au porte à porte (en mélange), seule la part non valorisable après tri en centre de tri ou en déchèterie aura le statut d’ultime.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 87

™ Les déchets non valorisables des entreprises, administrations, institutions, services municipaux, établissements publics (déchets non ménagers)

Pour les déchets non ménagers qui ne sont pas mélangés avec les déchets des ménages, chaque producteur doit justifier des moyens logistiques prévus pour séparer les déchets ultimes et les matériaux valorisables. Deux solutions possibles : a) si aucun dispositif de tri interne n’est prévu dans l’entreprise (ou l’activité), le passage en centre de tri ou centre de valorisation s’impose, b) si un tri interne est prévu (au moins 2 bennes), l’une d’entre elle pourra être dédiée aux déchets ultimes (et l’autre orientée vers un centre de valorisation ou de tri).

Le PEDMA de la Sarthe préconise l'interdiction de l’acceptation par les ISDND des bennes contenant majoritairement des déchets fermentescibles en provenance, notamment, de la restauration collective et des industries agro-alimentaires. Le PEDMA recommande que cette interdiction soit effective dans les douze mois qui suivent la publication du plan.

Des indicateurs de suivi seront définis en concertation entre les exploitants des centres de stockage de déchets ultimes, le Conseil Général, l’ADEME, l’Etat, les organismes consulaires pour suivre d’année en année la répartition des flux de déchets non ménagers recyclés, incinérés et enfouis en ISDND.

Une convention garantissant l’anonymat du producteur de déchets, sera à établir avec les gestionnaires du centre de stockage pour la transmission des éléments suivants au comité de suivi du plan :

• le détail de la nature des déchets reçus (avec la part d’emballages),

• la part séparée en amont du centre de stockage (nature et pourcentage),

• l’activité.

™ Les sous-produits des centres de traitement de déchets

Seront considérés comme déchets ultimes :

• les refus de criblage après compostage, (mélange d’impuretés et fraction organique grossière après compostage, donc stabilisée),

• les refus non valorisables provenant des centres de tri (à préciser après caractérisation),

• les terres dépolluées, susceptibles d’être enfouies en centre de stockage d’inertes ou de déchets non dangereux,

• les mâchefers d’incinération non valorisés en sous couche routière ou en cimenterie (valorisation matière) et les refus de mâchefers,

™ Des résidus de l’assainissement non valorisés

Les boues de stations d’épuration sont considérées comme ultimes si leur recyclage agricole et leur traitement thermique ne sont pas envisageables, conformément à la réglementation en vigueur et ce, à titre temporaire.

Dans ce cas, les boues devront avoir subi un traitement visant à atteindre au moins 30% de matière sèche et il est recommandé un traitement visant à stabiliser la matière organique.

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Les sables et résidus de curage, pourront être considérés comme ultimes dans l’attente de la mise en service d’unités de lavage ou de traitement, Les refus de dégrillage sont considérés comme ultimes à condition d’être ramenés à plus de 30 % de matière sèche.

™ Les déchets issus du nettoyage mécanique des voies publiques

Ils sont considérés comme ultimes, à défaut de filière de valorisation.

™ Les déchets ultimes prévus dans les autres Plans les déchets sarthois

Les résidus de l’épuration des fumées (REFIOM) ont le statut de déchet ultime et joignent la filière régionale prévue au PREDD : centre de stockage de classe 1.

Les déchets ultimes du BTP devront être en cohérence avec le Plan de gestion départementale des déchets du BTP, qui définit :

• un schéma de l’organisation territoriale de l’élimination des déchets inertes du BTP,

• des objectifs qui découlent de la stricte application de la réglementation pour les déchets non inertes (emballages….), dont le statut d’ultimes est identique à celui défini ci-dessus pour les déchets non ménagers.

10.3 LES DECHETS ACCEPTES SOUS CONDITION EN ISDND DANS LA SARTHE

10.3.1 ORDURES MENAGERES RESIDUELLES APRES COMPOSTAGE INDIVIDUEL POUSSE

A partir de 2013, les ordures ménagères résiduelles après collecte sélective des matériaux recyclables et compostage décentralisé généralisé de la FFOM n'ont plus le statut de déchet ultime.

Cependant, en fonction de la portée du programme effectivement mis en œuvre, il est peut être possible que les ordures ménagères résiduelles aient les mêmes caractéristiques que les déchets stabilisés admis en ISDND.

S'il est démontré que ces ordures ménagères résiduelles ont un AT4 de 10 g O2/ kg de déchet (matière sèche), elles pourront être admises en ISDND.

10.3.2 DECHETS SOLIDES NON TRAITES LORS DES ARRETS TECHNIQUES DES UIOM

Les ordures ménagères résiduelles qui ne peuvent être traitées lors des arrêts techniques des UIOM, programmés ou non, n'ont pas le statut de déchets ultimes en tant que tel si un programme fort de détournement de la matière organique et des emballages n'a pas été mis en œuvre. Ces déchets devront suivre les mêmes filières que les ordures ménagères résiduelles qui ne sont pas dirigées vers les UIOM.

10.3.3 RBA

Le principe retenu est de prévoir dans la Sarthe des capacités permettant de traiter la totalité des DNM résiduels, y compris ceux relevant de thématiques spécifiques comme les sables de fonderie non dangereux et les RBA, tant qu'il n'y a pas, pour ces derniers, de solutions crédibles de valorisation.

Le Plan recommande que l'acceptation de ces produits dans les installations de stockage soit subordonnée à la recherche effective de solution de valorisation, matière ou énergétique, mais aussi à la possibilité de la suspendre très rapidement dès lors que ces solutions de valorisation existent et peuvent être mise en œuvre de manière crédible.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 89

10.4 CAS DES DECHETS TRAITES DANS LA SARTHE MAIS PRODUITS DANS D'AUTRES DEPARTEMENTS

Les déchets provenant de l'extérieur du périmètre technique du Plan devront répondre aux conditions générales donc à la définition du déchet ultime dans le département d'accueil (la Sarthe) mais également à la définition du déchet ultime du département d'origine.

10.5 CAS DES DECHETS SARTHOIS TRAITES DANS D'AUTRES DEPARTEMENTS

Le PEDMA ne fixe pas de contraintes spécifiques additionnelles aux déchets produits sur son périmètre mais qui sont traités hors de ce même périmètre par rapport à ceux qui y sont traités.

Il est entendu que leur traitement sera réalisé dans des conditions conformes aux différentes réglementations. Les déchets enfouis devront répondre à la définition locale (celle du territoire d'accueil) du déchet ultime.

10.6 DISPOSITIONS TRANSITOIRES

Tant que les traitements mécano biologiques ne sont pas opérationnels, les ordures ménagères résiduelles après collectes sélectives ont le statut de déchet ultime à condition d’avoir mis en œuvre un programme performant de détournement de la matière organique. Ces dispositions transitoires ne sauraient perdurer au-delà de la première échéance du Plan (2013).

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 90

11 RECAPITULATIF DES TONNAGES ET DETAIL DES DIFFERENTS INDICATEURS

11.1 INDICATEUR DE COLLECTE SELECTIVE EN VUE D'UNE VALORISATION MATIERE

Cet indicateur est calculé pour situer le Plan de la Sarthe par rapport aux contraintes nationales fixées par la Circulaire du 28 avril 1998.

Les tonnages pris en compte ne concernent que les flux de déchets dont l'élimination relève de la responsabilité des collectivités.

Les modalités de calcul ont été définies précisément par l’ADEME afin d‘homogénéiser les présentations de plans départementaux en France et permettre les comparaisons sur des bases homogènes.

en tonnes par an Échéance 2013 2018 Tonnages collectés en vue d'une valorisation matière Collecte sélective des recyclables des ménages 44 150 46 200 Collecte sélective des recyclables des activités 1 100 3 950 Collecte sélective de la FFOM 500 4 000 D3E des ordures ménagères 550 1 700 Déchets verts des déchetteries 31 900 30 800 Encombrants (hors DV, y/c D3E des déchèteries) valorisables 27 450 34 200 Inertes valorisés 1 400 8 450 Métaux extraits des mâchefers 1 700 1 700 Valorisation agronomique des boues (en t de PB) 124 750 127 250 Total collecté en vue d'une valorisation matière 233 500 258 250

Tonnages non collectés en vue d'une valorisation matière OM Résiduelles dirigées en UIOM (hors métaux des mâchefers) 94 000 93 900 Ordures Ménagères Résiduelles dirigées en TMB 42 800 30 850 Boues non valorisables (en t de PB) 23 850 24 300 Encombrants non valorisés 13 950 8 100 Inertes non valorisés 26 200 19 750 Déchets Ménagers Spéciaux 1 700 2 800 Total non collecté en vue d'une valorisation matière 202 500 179 700

Total gisement 436 000 437 950

% des tonnages collectés en vue d'une valorisation matière 53,6% 59,0% Tableau 23 : détail l'indicateur de collecte sélective en vue d'une valorisation matière

Les tonnages ont été arrondis à la cinquantaine de tonnes.

Cet indicateur est de 54% à l'horizon 2013 et de 59% à l'horizon 2018

On rappellera que l'objectif national à long terme est de 50%.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 91

En dehors du calcul légal de l'indicateur, on peut aussi raisonner sans tenir compte des boues de STEP, en ce concentrant sur le cœur du plan, à savoir les déchets solides des collectivités :

en tonnes par an Échéance 2013 2018 Tonnages collectés en vue d'une valorisation matière Collecte sélective des recyclables des ménages 44 150 46 200 Collecte sélective des recyclables des activités 1 100 3 950 Collecte sélective de la FFOM 500 4 000 D3E des ordures ménagères 550 1 700 Déchets verts des déchetteries 31 900 30 800 Encombrants (hors DV, y/c D3E des déchèteries) valorisables 27 450 34 200 Inertes valorisés 1 400 8 450 Métaux extraits des mâchefers 1 700 1 700 Total collecté en vue d'une valorisation matière 108 750 131 000

Tonnages non collectés en vue d'une valorisation matière OM Résiduelles dirigées en UIOM (hors métaux des mâchefers) 94 000 93 900 Ordures Ménagères Résiduelles dirigées en TMB 42 800 30 850 Encombrants non valorisés 13 950 8 100 Inertes non valorisés 26 200 19 750 Déchets Ménagers Spéciaux 1 700 2 800 Total non collecté en vue d'une valorisation matière 178 650 155 400

Total gisement 287 400 286 400

% des tonnages collectés en vue d'une valorisation matière 37,8% 45,7%

Tableau 24 : l'indicateur de collecte sélective en vue d'une valorisation matière, hors boues

Les tonnages ont été arrondis à la cinquantaine de tonnes.

Cet indicateur est de 38% à l'horizon 2013 et de 46% à l'horizon 2018

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11.2 INDICATEURS DE RECYCLAGE, DE VALORISATION ET D'ELIMINATION

Cet indicateur est calculé pour situer le Plan de la Sarthe par rapport aux contraintes nationales fixées par la Circulaire du 28 avril 1998 et comme précédemment, les tonnages pris en compte ne concernent que les flux de déchets dont l'élimination relève de la responsabilité des collectivités.

Les modalités de calcul ont été définies précisément par l’ADEME de sorte à homogénéiser les présentations de plans départementaux en France et permettre les comparaisons sur des bases homogènes.

Dans le calcul de cet indicateur, la principale différence méthodologique est que les boues sont comptabilisées en tonnes de MS (Matière Sèche) et non en tonnes de PB (Produit Brut).

Plan Sarthe Gisement Recyclage Recyclage Recyclage Valorisation Valorisation des Valorisation Elimination Année : 2013 (tonnes & %) matière organique global énergétique mâchefers globale Déchets municipaux 287 400 74 050 32 400 106 450 69 580 22 800 198 830 88 570 100% 25,8% 11,3% 37,0% 24,2% 7,9% 69,2% 30,8% Boues de STEP 12 550 Sans 5 350 5 350 0 Sans 5 350 7 200 en Matière Sèche 100% objet 42,6% 42,6% 0,0% objet 42,6% 57,4% Globalement 299 950 74 050 37 750 111 800 69 580 22 800 204 180 95 770 100% 24,7% 12,6% 37,3% 23,2% 7,6% 68,1% 31,9%

Plan Sarthe Gisement Recyclage Recyclage Recyclage Valorisation Valorisation des Valorisation Elimination Année : 2018 (tonnes & %) matière organique global énergétique mâchefers globale Déchets municipaux 286 400 93 800 34 800 128 600 69 580 22 800 220 980 65 420 100% 32,8% 12,2% 44,9% 24,3% 8,0% 77,2% 22,8% Boues de STEP 12 800 Sans 5 450 5 450 0 Sans 5 450 7 350 en Matière Sèche 100% objet 42,6% 42,6% 0,0% objet 42,6% 57,4% Globalement 299 200 93 800 40 250 134 050 69 580 22 800 226 430 72 770 100% 31,4% 13,5% 44,8% 23,3% 7,6% 75,7% 24,3%

Tableau 25 : indicateurs de recyclage, de valorisation et d'élimination

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 93

11.3 POSITION DU PLAN PAR RAPPORT AUX DIFFERENTS INDICATEURS

11.3.1 DIMINUTION DU GISEMENT D'ORDURES MENAGERES

Les dispositions de la Loi Grenelle I prévoient une diminution du gisement d'ordures ménagères de 5 kg/habitant/an, par an, pendant 5 ans, soit une diminution de la production de 25 kg/habitant/an par rapport à la situation actuelle au bout de 5 ans.

Les dispositions du PEDMA de la Sarthe intègrent cet objectif: le gisement d'ordures ménagères passe de 359 kg/habitant/an à 334 kg/habitant/an à l'horizon 2013.

11.3.2 DIMINUTION DE LA QUANTITE D'ORDURES MENAGERES RESIDUELLES

Les dispositions de la Circulaire de 2007 relatives aux PEDMA prévoient de ramener la quantité d'ordures ménagères résiduelles au sens strict à 250 kg/habitant/an à un horizon 5 ans et à 200 kg/habitant/an à un horizon 10 ans.

Compte tenu de la part de déchets non ménagers collectés en mélange ces ordures ménagères résiduelles, le ratio d'ordures ménagères résiduelles au sens large à considérer est de 300 kg/habitant/an d'ici 5 ans et de 240 kg/habitant/an d'ici 10 ans.

Les dispositions du PEDMA de la Sarthe font que la quantité d'ordures ménagères résiduelles au sens large devrait être de 255 kg/habitant/an en 2013 et de 229 kg/habitant/an en 2018.

On se situe bien dans les objectifs de la circulaire.

11.3.3 DIMINUTION DE LA QUANTITE DE DECHETS RESIDUELS ENFOUIS OU INCINERES

Les dispositions de la Loi Grenelle I prévoient une diminution de 15% des quantités de déchets non dangereux enfouis ou incinérés.

2005 2013 2018 Ordures ménagères résiduelles incinérées ou enfouies 149 000 t 127 900 t 119 600 t Refus de tri 2 050 t 2 300 t 2 400 t Encombrants résiduels 23 700 t 13 950 t 8 100 t DIB résiduels 114 500 t 110 000 t 110 000 t RBA 20 000 t 20 000 t 20 000 t Sables de fonderie 10 000 t 10 000 t 10 000 t Total éliminé en tonnes 319 250 t 284 150 t 270 100 t écart vs 2005 -11% -15% Total éliminé en kg/habitant/an 596 kg/habitant 514 kg/habitant 479 kg/habitant écart vs 2005 -14% -20%

Tableau 26: évolution des quantités enfouies ou incinérées

Si on raisonne en quantités absolues, c'est-à-dire en tonnes, le tonnage enfoui ou incinéré diminue de 11% à l'horizon 2013 et de 15% à l'horizon 2018.

Compte tenu de l'augmentation de la population sur cette période, il est pertinent d'apprécier l'impact du Plan en raisonnant aussi en kg/habitant/an.

Sur cette base, les quantités enfouies ou incinérées diminuent de 14% à l'horizon 2013 et de 20% à l'horizon 2018.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 94

11.3.4 AUGMENTATION DE LA VALORISATION DES EMBALLAGES MENAGERS

Les dispositions de la Loi Grenelle I prévoient de valoriser 75% des emballages ménagers à l'horizon 2012.

Si on considère que 20% du verre collecté provient de producteurs non ménagers, la quantité d'emballages ménagers recyclés dans la Sarthe s'élève aux alentours de 58 kg/habitant/an, soit 83% du gisement de référence en 2006 (69.8 kg/habitant/an). L'objectif semble donc déjà atteint.

11.3.5 AUGMENTATION DE LA VALORISATION DECHETS MENAGERS

Les dispositions de la Loi Grenelle I prévoient un taux de recyclage des DMA de 35% et 45% en 2012 et 2015.

en tonnes par an Échéance 2013 2018 Tonnages collectés en vue d'une valorisation matière Collecte sélective des recyclables des ménages hors refus de tri 41 850 43 800 Collecte sélective des recyclables des activités 1 100 3 950 Collecte sélective de la FFOM 500 4 000 D3E des ordures ménagères 550 1 700 Déchets verts des déchetteries 31 900 30 800 Encombrants (hors DV, y/c D3E des déchèteries) valorisables 27 450 34 200 Inertes valorisés 1 400 8 450 Métaux extraits des mâchefers 1 700 1 700 Total collecté en vue d'une valorisation matière 106 450 128 600

Tonnages non collectés en vue d'une valorisation matière OM Résiduelles dirigées en UIOM (hors métaux des mâchefers) 94 000 93 900 Refus de tri 2 300 2 400 Ordures Ménagères Résiduelles dirigées en TMB 42 800 30 850 Encombrants non valorisés 13 950 8 100 Inertes non valorisés 26 200 19 750 Déchets Ménagers Spéciaux 1 700 2 800 Total non collecté en vue d'une valorisation matière 180 950 157 800

Total gisement 287 400 286 400

% des tonnages collectés en vue d'une valorisation matière 37% 45% Tableau 27: taux de valorisation des DMA

11.3.6 AUGMENTATION DE LA VALORISATION DECHETS NON MENAGERS

Les dispositions de la Loi Grenelle I prévoient comme objectif de recyclage pour les déchets des entreprises (hors BTP, hors agriculture, hors IAA et hors activités spécifiques) de passer de 68 % à 75 % en 2012.

Gisement de DDNM éliminés DNM recyclés Taux de recyclage Fourchette haute 444 kt 110 kt 334 kt 75% 2013 Fourchette basse 485 kt 110 kt 375 kt 77% Moyenne 465 kt 110 kt 355 kt 76%

Fourchette haute 453 kt 110 kt 343 kt 76% 2018 Fourchette basse 495 kt 110 kt 385 kt 78% Moyenne 474 kt 110 kt 364 kt 77% Tableau 28: taux de valorisation des DNM

Même dans l'hypothèse la plus défavorable, ce taux de recyclage est atteint.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 95

p 96 p 96 Eliminés 20 550 t Valorisés 550 15 t Inertes valorisésInertes éliminés 24 500 t 0 t

53 050 t ) Conseilgénéral la Sarthe de – Projetplan de révisé ue 800 t q stab ( écifi p e 32 500 t e OM g g

Prévention 0 t e 51 000 t g osta cla p y FFOM gros producteursDéchets vertsIncinérationOM r / refus de triRec 0 t 32 500 t 98 000 t 98 000 t OM r / refus de triEnfouissement ISDNDEncombrantsOM r 53 050Enfouissement ISDI t Inertes éliminés 73 600 t Elimination s 20 550 t 24 500 t 24 500 t 53 050 t Collectes sélectivesDéchets d'activitéD3E des OM D3EEncombrants y/c mâchefers TMB des et Métaux Inertes valorisésComposta 33 750 t 1 700 t 550 15 t 0 t 0 t 0 t DDD 800 t Com ValoRefus 33 750 t 2 050 t Gisement DMA avant prévention 286 300 t Gisement DMA après prévention 286 300 t Recyclables Déchets d'activitéD3E desOM FFOM gros producteurs 0 0 t t 0 t Collectes classiquesOM rCollectes sélectives 184 800 t 35 800 t 149 000 t Déchèteries 93 100 t Déchets verts 32 500 t Inertes 24 500 t Encombrants D3E y/c 36 100 t DDD 800 t YNOPTIQUES POURYNOPTIQUES LES DECHETS MENAGERS S

2005

11.4 Rev3

p 97 p 97 Eliminés 13 950 t Valorisés 27 450 t Inertes valorisésInertes Inertes éliminés 400 1 t 26 200 t

Conseilgénéral la Sarthe de – Projetplan de révisé Prévention 13 800 t e 74 050 t g cla y Collectes sélectivesDéchets d'activité OM des D3E Encombrants D3E y/c Métaux des mâchefers et TMBInertes valorisésCompostage OM (stab) 41 850 t 700 1 OM r / refus de tri t 1 100 27 450 t t Enfouissement ISDND 42 800 550 t t Encombrants 400 1 Stabilisat t Enfouissement ISDI 42 800 t Inertes éliminés 43 850 t Elimination spécifiqueDDD 13 950 t 26 200 t 29 900 t 700 1 t 26 200 t 700 1 t CompostageFFOM gros producteursDéchets vertsIncinérationOM r / refus de tri 500Rec t 32 400 t 31 900 t 98 000 t 98 000 t Refus 2 300 t Valo 41 850 t Gisement DMA avant prévention 301 200 t Gisement DMA aprèsprévention 400 287 t Recyclables Collectes classiquesOM rCollectes sélectives 184 800 t 46 300 t 138 500 t Déchèteries 100 900 t Déchets verts 31 900 t Inertes 27 600 t Encombrants D3E y/c 41 400 t DDD 1 700 t Déchets d'activitéD3E des OMFFOM gros producteurs 1 100 t 500 t 550 t 2013

Rev3

p 98 p 98 Eliminés 8 100 t Valorisés 34 200 t Inertes valorisésInertes éliminés 8 450 t 19 750 t

30 850 t ) Conseilgénéral la Sarthe de – Projetplan de révisé stab ( e34 800t e34 e OM g g Prévention 20 300 t e93 800t e93 g cla y FFOM gros producteursDéchets vertsIncinérationOM r / refus de tri 000 4 t Rec 30 800 t 98 000 t 98 000 t Collectes sélectivesDéchets d'activitéD3E des OM D3EEncombrants y/c TMB des mâchefers et Métaux Inertes valorisésComposta 43 800 t 700 1 t 200 34 3 950 t t 1 700 t 450 8 t OM r / refus de triEnfouissement ISDNDEncombrantsStabilisat 30 850Enfouissement ISDI t Inertes éliminés 29 700 t Elimination spécifiqueDDD 19 750 100 8 t t 21 600 t 2 800 t 19 750 t 800 2 t Composta Valo 43 800 t Refus 2 400 t Gisement DMA avant prévention 306 700 t Gisement DMA après prévention 286 400 t Recyclables Collectes classiquesOM rCollectes sélectives 182 300 t 55 850 t 126 450 t Déchèteries 101 300 t Déchets verts 30 800 t Inertes 28 200 t Encombrants D3E y/c 42 300 t DDD 2 800 t Déchets d'activitéD3E des OMFFOM gros producteurs 4 000 3 950 t t 1 700 t 2018

Rev3

p 99 p 99 20 kt 10 kt 21 kt 89 kt 98 kt 119 kt 128 kt RBA fonderie de Sables Déchets spécifiques Déchets à à 110 kt 119 kt DNM en en DNM UIOM en DNM ISDND de ISDNDTotal de

166 kt à340kt à à Conseilgénéral la Sarthe de – Projetplan de révisé

Déchets valorisésDéchets de 323 ktéliminés Déchets de 11 kt 470 kt 310 kt à à 2005 YNOPTIQUES POUR LES DECHETS NON MENAGERS DECHETS NON POUR LES YNOPTIQUES S

Déchets non ménagers non Déchets de 444 kt Déchets séparésDéchets de 270 kt en mélange Déchets de 154 kt Filières spécifiques (PREDD) 11.5 Rev3

p 100 p 100 20 kt 10 kt 21 kt 89 kt 119 kt RBA fonderie de Sables Déchets spécifiques Déchets 110 kt DNM en en DNM UIOM en DNM ISDND ISDND Total

164 kt à à349kt Conseilgénéral la Sarthe de – Projetplan de révisé Déchets valorisésDéchets de 309 ktéliminés Déchets 11 kt 470 kt 306 kt à à 2013

Déchets non ménagers non Déchets de 430 kt Déchets séparés Déchets de 280 kt mélange en Déchets de 150 kt Filières spécifiques (PREDD)

Rev3

p 101 p 101 20 kt 10 kt 21 kt 89 kt 119 kt RBA fonderie de Sables Déchets spécifiques Déchets 110 kt DNM en en DNM UIOM en DNM ISDND ISDND Total

173 kt à à374kt Conseilgénéral la Sarthe de – Projetplan de révisé Déchets valorisésDéchets de 332 ktéliminés Déchets 11 kt 495 kt 322 kt à à 2018

Déchets non ménagers non Déchets de 453 kt Déchets séparés Déchets de 294 kt mélange en Déchets de 159 kt Filières spécifiques (PREDD)

Rev3

11.6 CHAPITRE SPECIFIQUE SUR LA CONFORMITE AUX OBJECTIFS FIXES POUR LES EMBALLAGES PAR LE DECRET DU 29 NOVEMBRE 2005

11.6.1 L'OBJECTIF REGLEMENTAIRE

Transposant en droit français la directive « emballages » du 11 février 2004, le décret du 29 novembre 2005, paru au JO du 30 novembre 2005, impose aux plans départementaux « l'énumération, dans un chapitre spécifique, des solutions retenues pour l'élimination de déchets d'emballages et l'indication des diverses mesures à prendre afin que les objectifs nationaux concernant la valorisation des déchets d'emballages et le recyclage des matériaux d'emballages soient respectés à compter du 31 décembre 2008 ; à savoir :

• la valorisation ou l'incinération dans des installations d'incinération des déchets avec valorisation énergétique de 60 % au minimum en poids des déchets d'emballages et le recyclage de 55 % au minimum en poids des déchets d'emballages ;

• le recyclage de :

9 60 % en poids pour le verre, le papier et le carton ;

9 50 % en poids pour les métaux ;

9 22,5 % en poids pour les plastiques, en prenant en compte exclusivement les matériaux qui sont recyclés sous forme de plastiques ;

9 15 % en poids pour le bois. »

Ces objectifs s’appliquent aux emballages produits par les ménages et par les commerces et industries. Le décret ne précise pas la ventilation à effectuer entre ces deux catégories de producteur.

11.6.2 LA SITUATION ACTUELLE

En octobre 2008 ont été présentées par l'ADEME les données globales nationales de l'année 2006.

Il ressort les points suivants:

La quantité totale d'emballages à l'échelle nationale est de 12,7 millions de tonnes, un peu plus du tiers (4.8) est produit par les ménages.

Gisement Recyclage Valorisation Métaux 669 kt 65,2% Papier carton 4 419 kt 84,6% Plastiques 2 064 kt 19,0% Verre 3 205 kt 59,5% Bois 2 306 kt 20,1% Autres 5 kt

Global 12 668 kt 54,8% 64,1% Tableau 29: le gisement et la valorisation des emballages

Cela représente un peu moins de 200 kg/habitant/an.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 102

Pour le papier-carton l’objectif est largement dépassé. La progression des taux de recyclage devrait être moindre sur les prochaines années que celle observée depuis quatre ans, les gisements restants étant plus difficiles à mobiliser.

Pour le bois l’objectif est dépassé. Une meilleure identification des flux pourrait probablement contribuer à faire progresser les taux de recyclage.

Pour les métaux l’objectif est largement dépassé. La progression du recyclage pour ce matériau est plus incertaine car elle dépend en partie, pour la récupération sur mâchefers, de l’évolution du parc d’incinérateur. La forte valeur prise par les métaux récupérés devrait contribuer à faire progresser les quantités collectées en collecte sélective et sur les unités de traitement autres que les incinérateurs.

Pour le verre, l’objectif devrait être atteint sans difficulté avec la poursuite de la progression des performances de collecte sélective auprès des ménages.

Pour le plastique, l’atteinte de l’objectif apparaît plus difficile avec une croissance des quantités collectées qui doit être deux fois plus importante que celle observée sur les quatre dernières années. Elle passe nécessairement à la fois par une mobilisation accrue des emballages industriels et l’amélioration des performances de collecte sélective auprès des ménages

Pour le recyclage tous matériaux confondus, l’objectif devrait être atteint sans difficulté. Ce taux a augmenté de manière très significative sur les 4 dernière années (+ 21 %) soit deux fois plus que sur la période précédente (+ 9 % entre 1998 et 2002). Enfin l’objectif de valorisation tous matériaux confondus actuellement atteint, devrait continuer à être respecté sans difficulté. Pour satisfaire l’objectif de valorisation de 60 %, avec un taux de recyclage tous matériaux confondus de 55%, il suffit seulement de 55 % des quantités actuellement valorisées énergétiquement. La poursuite de la baisse des quantités valorisées énergétiquement au profit du recyclage ne devrait pas être aussi importante. Energétiquement au profit du recyclage ne devrait pas être aussi importante.

Les efforts concernent donc les plastiques et le verre.

Ménager Non Ménager Global

Plastiques 16,8 kg/hab. 15,8 kg/hab. 32,6 kg/hab.

Verre 38,2 kg/hab. 11,9 kg/hab. 50,2 kg/hab.

Tableau 30: gisement d'emballages en verre et plastiques

Dans la Sarthe, la quantité de verre (ménager et non ménager) pris en charge par les collectivités est de 38.3 kg/habitant/an, soit 75% du gisement global (ménager et non ménager, dont le verre de la restauration), donc largement plus que l'objectif.

Dans la Sarthe, la quantité d'emballages en plastiques pris en charge par les collectivités est de 3.7 kg/habitant/an, soit 23.4% du gisement ménager et 11.3% du gisement global. On ne dispose pas d'information sur les plastiques non ménagers.

Si on considère que les performances nationales de recyclages des emballages en plastiques (2.9 kg/habitant/an), le taux de valorisation global, à l'échelle de la Sarthe est de 20%. Si on intègre les collectes sélectives du polystyrène et des films plastiques, prévues dans les objectifs du plan et qui seront mises en œuvre par les collectivités sur les déchèteries pour les producteurs non ménagers, les qunatités recyclées augmentent de 0.75 kg/habitant/an, ce qui ramène le taux de recyclage global à 22.5% soit l'objectif de la Directive.

Ce taux augmentera avec les efforts faits par les entreprises.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 103

11.6.3 LES DISPOSITIONS DU PLAN SUR LA GESTION DES EMBALLAGES

Sont récapitulée ici l'ensemble des dispositions du Plan relatives à la gestion des emballages.

™ Prévention

La prévention de la production des déchets concerne à la fois les déchets des ménages et les déchets des activités.

Pour les emballages des ménages, le Plan retient plusieurs dispositions :

• la promotion de la consommation de l'eau du robinet (détaillé au § 4.3.5.2), qui permet de diminuer la quantité de bouteilles en plastiques,

• les actions d'éducation à l'achat, d'orientation du consommateur, pour choisir des objets produisant moins de déchets d'emballages (détaillé au § 4.3.6.2),

• le soutien aux opérations de déballages en grande surface (détaillé au§ 4.3.6.5), dès lors que l'établissement est soumis à la redevance spéciale.

Pour les emballages non ménagers, le Plan retient également plusieurs dispositions :

• la promotion de l'utilisation d'emballages réutilisables (cartons, palettes, calage en polystyrène, films) ou d'emballages navette (détaillé au § 6.3.2)

• le soutien aux démarches de système de management environnemental, d'éco-conception notamment sur les emballages (détaillé au§ 4.3.4.4) où il s'agit à la fois d'agir sur l'amont (minimisation de la production de déchet lors des process de fabrication) et sur l'aval (minimisation de la production en aval, lors de l'utilisation des produits).

™ Collecte des emballages ménagers

Le Plan retient des objectifs d'amélioration des collectes sélectives des emballages ménagers (détaillé au § 5.2.2), qui doivent atteindre 58 kg/habitant/an, dans le cadre de l'optimisation des collectes sur la base des schémas actuels.

Il prévoit aussi le développement de la valorisation d'emballages reçus en déchèteries et qui sont dirigés vers des filières d'élimination.

Il s'agit notamment de favoriser la valorisation du polystyrène expansé des films en polyéthylène (§ 5.5.2), des palettes réemployables ou réparables (§5.2.3).

Pour atteindre les objectifs de valorisation à court terme envisagés dans la Loi Grenelle I, le Plan demande que soient recherchées des pistes crédibles de nouveaux matériaux d'emballages à valoriser, en lien avec Eco-Emballages, la FNADE et FEDEREC (§ 5.2.5).

™ Collecte des emballages non ménagers par les collectivités

Les dispositions relatives au recyclage du polystyrène expansé reçu en déchèteries, à celui des films en polyéthylène reçus en déchèteries concernent non seulement les emballages ménagers mais aussi les emballages non ménagers.

Ces dispositions s'inscrivent également dans un objectif plus large de soutien aux TPE, en développant des collectes sélectives pour les cartons des artisans, commerçant, administrations, mais en favorisant l'accueil de ces petites entreprises en déchèteries (§ 5.5.2 et § 6.3.7), rendant possible différentes valorisation d'emballages.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 104

Le Plan rappelle de manière insistante l'obligation de la mise en place de redevance spéciale, pour financer la gestion des déchets des entreprises réalisées par les collectivités. Cette mise en place est le vecteur incontournable pour améliorer la gestion de ces déchets par les petites entreprises et favoriser le développement de la valorisation des emballages (§ 6.3.4).

™ Collecte des emballages non ménagers par les opérateurs privés

Le Plan rappelle utilement les obligations réglementaires de valorisation des emballages non ménagers (§ 6.3.3) qui s'imposent à chaque établissement considéré individuellement, sachant que la seule exonération des cette obligation concerne, d'un point de vie réglementaire les entreprises qui produisent moins de 1 100 litres d'emballages par semaine et qui les remettent à la collectivité dans le cadre du service public d'élimination des ordures ménagères. L'application de cette réglementation implique de facto l'interdiction de l'accueil des déchets d'emballages en installation de stockage ou unité de traitement thermique qui ne ferait pas de valorisation énergétique.

Le Plan soutien la mise en place de déchèteries professionnelles, dédiées aux besoins spécifiques des entreprises, notamment la valorisation de leurs emballages, et prévoit des dispositions spécifiques pour favoriser ces démarches, notamment l'harmonisation des conditions d'acceptation de ces déchets dans les déchèteries des collectivités (§ 6.3.8).

Il préconise le développement de nouvelles approches de gestion des déchets en entreprise, en choisissant de dédier une benne aux déchets à éliminer et une autre pour un ensemble de matériaux valorisables, plutôt que de travailler sur les collectes sélectives les plus faciles à mettre en œuvre et d'en rester là, faute de seuil critique non atteint pour valoriser d'autres matériaux, notamment les emballages en petites quantités, comme les feuillards en plastique (§ 6.3.10).

™ Elimination des déchets résiduels

Le Plan rappelle les obligations réglementaires de valorisation des emballages et des interdictions d'accueil en ISDND, qui découlent de l'application du Code de l'Environnement, qui intègre le Décret du 13 juillet 1994 sur la valorisation des emballages dont les détenteurs finaux ne sont pas les ménages (§ 10.2.1).

Il rappelle également la hiérarchie des modes de traitement des déchets, qui s'applique également aux emballages, et qui prévoit que la prévention prime sur la valorisation matière, qui prime sur la valorisation énergétique, qui elle-même prime sur les autres traitements respectueux de l'environnement (§ 6.3.14).

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 105

12 TRANSPORTS

12.1 OBJECTIF GENERAL POUR LE PEDMA DE LA SARTHE

Un des objectifs des plans est d'organiser le transport des déchets et de le limiter en distance et en volume (L524-1 du code de l’environnement) en respectant le principe de proximité.

Toutefois, le principal constat en matière de transport est l’absence de données fiables permettant d’apprécier finement l’impact des mesures prises.

C’est pourquoi le plan recommande à tous les EPCI en charge de la collecte et de l’élimination des déchets de définir et suivre des indicateurs permettant d’évaluer les km effectués chaque année pour les différents types de flux de déchets en collecte et en transport vers les différents lieux d’élimination (y compris pour les bennes des déchèteries) et d’optimiser les circuits de transports, depuis la collecte jusqu’à l’évacuation des déchets ultimes :

• lorsque le service est exécuté en régie : ces indicateurs devront être mis en place et suivis par les collectivités elles mêmes,

• lorsque le service est confié à une entreprise privée : ces indicateurs devront figurer dans les rapports annuels que l’entreprise remet à la collectivité.

Les indicateurs pourront être définis collectivement dans le cadre du comité de suivi du plan et du suivi environnemental.

Par ailleurs, le plan préconise, en fonction des contraintes techniques, économiques et géographiques, l'étude et la mise en œuvre de moyens de transport alternatifs, et/ou l'utilisation de matériels utilisant des énergies alternatives.

12.2 LES STATIONS DE TRANSIT

Le Plan autorise, et recommande la mise en œuvre de stations de transit dont l'utilité ou la pertinence pourrait s'avérer lors de la mise en œuvre du Plan.

12.3 LES COOPERATIONS INTERDEPARTEMENTALES POUR LA GESTION DES DECHETS

Le plan préconise la réduction des importations de déchets des autres départements, à moyen terme et rappelle le principe de proximité inscrit dans le cadre de l’Environnement (livre V, titre IV, article L 541 – 1).

Le Plan maintient :

• les possibilités d’échanges interdépartementaux, notamment dans le cadre d’un inter-dépannage des installations de traitement et de l’utilisation de capacités résiduelles d’incinération,

• la pérennité du traitement dans les installations Sarthoises pour les communes situées à l’extérieur du département.

Par ailleurs, le Plan soutient les possibilités de collaborations interdépartementales.

En effet, les agglomérations et les bassins d’emploi se développent sans se soucier des frontières administratives.

Dans le cadre du développement durable et de la réglementation, des coopérations intersyndicales et donc interdépartementales sont nécessaires en vue :

• de préserver les capacités d’accueil en ISDND, en particulier lors des pannes ou arrêts techniques des équipements,

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 106

• d’optimiser les installations existantes, en construction ou en projet et par conséquence de limiter les coûts de traitement,

• de profiter des opportunités ou au contraire de pallier aux handicaps de chacun des territoires,

• de limiter les transports,

• de proposer les évolutions législatives ou réglementaires nécessaires pour favoriser la valorisation matière, notamment pour les mâchefers,

• d’anticiper les évolutions des techniques et les quantités et qualités des déchets.

A cet effet, le Plan propose de tenir une conférence interdépartementale sur les flux de déchets permettant de définir des règles communes à tous et un délai de mise en œuvre de ces règles, et de tendre vers une harmonisation de la définition des déchets ultimes sur l’ensemble des départements régionaux.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 107

13 LE RECENSEMENT ET LA RESORPTION DES DECHARGES BRUTES

La fermeture et la réhabilitation éventuelle de l’ensemble des décharges brutes existantes dans le département doivent figurer dans le programme d’action du plan d’élimination des déchets ménagers et assimilés.

13.1 DEFINITION DES SITES CONCERNES

Les sites concernés par les dispositions du plan départemental sont les décharges brutes.

Sont considérées comme décharges brutes, les installations non autorisées faisant l’objet d’apports réguliers de déchets, souvent exploitées par les collectivités ou laissées à disposition par elles pour l’apport de déchets par les particuliers (encombrants, déchets verts).

Il convient par ailleurs de rappeler la distinction à faire avec les dépôts sauvages qui résultent le plus souvent d’apports clandestins réalisés par les particuliers pour se débarrasser des déchets qui ne sont pas pris en compte par les services traditionnels de collecte des ordures ménagères, et dont le traitement, compte- tenu de leur mobilité, n’est pas intégré dans le plan.

Ces décharges brutes sont répertoriées au niveau national par le MEEDDAT (http://www.dechargesillegales.fr).

13.2 LA SITUATION DANS LA SARTHE

Il n’existe plus de décharge brute, telles que définies ci-dessus dans la Sarthe.

En revanche, il existe des dépôts sauvages pour lesquels le plan rappelle aux maires :

• l’application de l’article L.2212-2-5 du Code Général des Collectivités Territoriales, au titre de la police municipale : le maire doit prendre le soin de prévenir, par des précautions convenables, et de faire cesser les pollutions de toute nature (…) et, s’il y a lieu, de provoquer l’intervention de l’administration supérieure,

• l’application de l’article L.541-46 du titre IV du livre V du Code de l’Environnement qui prévoit deux ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende pour l’abandon et le dépôt de déchets dans des conditions contraires aux dispositions du présent chapitre.

Par ailleurs, l’article 3 de la loi du 15 juillet 1975 (devenu article L.541-3 du Code de l'environnement) précise qu’au cas où des déchets sont abandonnés, déposés ou traités contrairement aux prescriptions de la présente loi et des règlements pris pour son application, l’autorité titulaire du pouvoir de police peut, après mise en demeure, assurer d’office l’exécution des travaux nécessaires aux frais du responsable.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 108

14 LA LISTE DES INSTALLATIONS EXISTANTES, EN PROJETS ET EQUIPEMENTS NECESSAIRES A LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN

Il s'agit ici uniquement des installations Sarthoises, identifiées au moment de la rédaction du Plan, c'est-à- dire en novembre 2008.

™ Les centres de tri

Arçonnay (maîtrise d’ouvrage privée : SNN)

Ecorpain (Maîtrise d’ouvrage publique : SMIRGEOMES)

Le Mans (maîtrise d’ouvrage privée : Veolia)

Champagné (maîtrise d’ouvrage privée : Veolia-ISS) – site pour DNM

Arnage (maîtrise d’ouvrage privée : Veolia) – site pour DNM

™ Les plates formes de compostage

Montmirail (maîtrise d’ouvrage privée : ISS)

Tresson (Maîtrise d’ouvrage privée - Végétrie)

Trangé (Maîtrise d’ouvrage privée: Ecosys – Charentilly)

Neufchâtel en Saosnois (Maîtrise d’ouvrage privée - SNN)

Ecommoy (Maîtrise d’ouvrage publique Communauté de Communes de l'Orée de Berce-Belinois)

Segrie (Maîtrise d’ouvrage publique : SMIRGEOM)

Parce (maîtrise d’ouvrage privée : Veolia)

™ Les plates formes de traitement mécano biologique

Ecorpain (Maîtrise d’ouvrage publique : SMIRGEOMES)

Segrie (Maîtrise d’ouvrage publique : SMIRGEOM)

™ Les unités de traitement thermique

UIOM du Mans (Maîtrise d’ouvrage publique : Le Mans Métropole)

Plateforme de maturation des mâchefers Allonnes (Maîtrise d’ouvrage publique : Le Mans Métropole)

™ Les installations de stockage des déchets non dangereux

l'ISDND de Montmirail (maîtrise d’ouvrage privée : ISS)

l'ISDND de Segrie (Maîtrise d’ouvrage publique : SMIRGEOM)

l'ISDND d'Ecorpain (Maîtrise d’ouvrage publique : SMIRGEOMES)

l'ISDND de Nuillé le Jalais (maîtrise d’ouvrage privée Veolia)

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 109

™ Les stations de transit

Arçonnay (maîtrise d’ouvrage privée: SNN)

Aubigne-Racan (maîtrise d’ouvrage publique: Syndicat mixte Val de Loir)

Le Mans (maîtrise d’ouvrage privée :ISS, Véolia)

Thoree-Les-Pins (maîtrise d’ouvrage publique: Communauté de communes Pays Fléchois)

Vion (maîtrise d’ouvrage publique : Communauté de communes Sablé sur Sarthe)

™ Les déchèteries

Arconnay (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté urbaine d'Alençon)

Beaumont-Sur-Sarthe (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes du pays belmontais)

Besse-Sur-Braye (maîtrise d'ouvrage publique: SMIRGEOMES)

Bonnetable (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes Maine 301)

Maisoncelle (maîtrise d'ouvrage publique: SMIRGEOMES)

Brains-Sur-Gee (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes du Pays de Loué)

Brette-Les-Pins (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes Sud Est Pays Manceau)

Brulon (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes Vègre et Champagne)

Change (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes Sud Est Pays Manceau)

Chantenay-Villedieu (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes Vègre et Champagne)

Conlie (maîtrise d'ouvrage publique: de la Champagne Conlinoise)

Crosmieres (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes Pays Fléchois)

Fresnay-Sur-Sarthe (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes)

Guecelard (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes Orée de Bercé Bélinois)

Le Grand-Luce (maîtrise d'ouvrage publique: SMIRGEOMES)

Saint Saturnin (Ouverte) (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes de l'Antonnière)

La Chartre-Sur-Le-Loir (maîtrise d'ouvrage publique: SICTOM Montoir la Chartre sur le Loir)

Le Mans (maîtrise d'ouvrage publique: Le Mans métropole Communauté Urbaine)

La Ferte-Bernard (maîtrise d'ouvrage publique: SMIRGEOMES)

Laigne-En-Belin (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes Orée de Bercé Bélinois)

Lombron (maîtrise d'ouvrage publique: SMIRGEOMES)

Loue (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes Pays de Loué )

Marolles-Les-Braults (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes Pays Marollais)

Montaille (maîtrise d'ouvrage publique: SMIRGEOMES)

Montbizot (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes Portes du Maine)

Montmirail (maîtrise d'ouvrage publique: SMIRGEOMES)

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 110

Mulsanne (maîtrise d'ouvrage publique: Le Mans Métropole)

Neufchatel-En-Saosnois (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes du saosnois)

Neuville-Sur-Sarthe (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes des Rives de Sarthe)

Parigne-L'Eveque (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes Sud Est Pays Manceau)

Roeze-Sur-Sarthe (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes Val de Sarthe)

Ruaudin (maîtrise d'ouvrage publique: Commune de )

Sable-Sur-Sarthe (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes Sablé sur Sarthe)

Saint-Cosme-En-Vairais (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes du Saosnois)

Saint-Mars-D'Outille (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes Sud Est Pays Manceau)

Saint-Mars-La-Briere (maîtrise d'ouvrage publique: SMIRGEOMES)

Saint-Remy-Des-Monts (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes du saosnois)

Saint-Remy-Du-Val (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes du saosnois)

Sarge Les Le Mans (En Projet) (maîtrise d'ouvrage publique: Le Mans métropole Communauté Urbaine)

Savigne-L'Eveque (maîtrise d'ouvrage publique: SMIRGEOMES)

Sille-Le-Guillaume (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes du Pays de Sillé)

Thoree-Les-Pins (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes du Pays Fléchois)

Thorigne-Sur-Due (maîtrise d'ouvrage publique: SMIRGEOMES)

Tuffe (maîtrise d'ouvrage publique: SMIRGEOMES)

Verneil-Le-Chetif (maîtrise d'ouvrage publique: Syndicat Mixte Val de Loir)

Vibraye (maîtrise d'ouvrage publique: SMIRGEOMES)

Ecommoy (maîtrise d'ouvrage publique: Communauté de communes Orée de Bercé Bélinois)

Oize (maîtrise d'ouvrage publique: Syndicat Mixte Val de Loir)

Chateau-Du-Loir (maîtrise d'ouvrage publique: Syndicat Mixte Val de Loir)

Lude (maîtrise d'ouvrage publique: Syndicat Mixte Val de Loir)

Le Mans (maîtrise d'ouvrage publique: Le Mans métropole Communauté Urbaine)

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 111

™ Les déchèteries professionnelles

Arconnay (maîtrise d'ouvrage privée: SNN)

Sablé sur Sarthe (maîtrise d'ouvrage privée: Deniau)

La Flèche (maîtrise d'ouvrage privée: SOSAREC)

Sablé sur Sarthe (maîtrise d'ouvrage privée:SOSAREC)

™ Autres

Le Mans GDE (unité de tri) GDE

La Milesse Emmaüs Emmaüs

Le Mans ENVIE72 ENVIE72

Sablé sur Sarthe Ecocylerie Eco ressources

Ecommoy Belipa (bois) Belipa

Champagné Passenaud (unité de tri) Passenaud

Voivre les le Mans MBM (Traitement mercure + écran TV) MBM

Allonnes Transfert déchets vert (Le Mans métropole) Le Mans Métropole

Ecorpain Plate forme de regroupement et de tri des métaux Derouin

™ Les projets identifiés

Extension de l'ISDND existante au delà de 2012 de Montmirail (maîtrise d’ouvrage privée : ISS)

Evolution de l'ISDND de Segrie (Maîtrise d’ouvrage publique : SMIRGEOM)

Evolution de l'ISDND d'Ecorpain (Maîtrise d’ouvrage publique : SMIRGEOMES)

Une nouvelle ISDND dans l’Est Sarthois (Maîtrise d’ouvrage privée : Veolia)

Une nouvelle Unité de traitement dans le sud ouest Sarthois

Sarge Les Le Mans (En Projet) (maîtrise d'ouvrage publique: Le Mans métropole Communauté Urbaine)

Plateforme de compostage du Mans

Centre de tri principalement pour des déchets professionnels à Allonnes (Maîtrise d’ouvrage privée : SITA)

Centre de tri principalement pour des déchets professionnels sur le secteur manceau (Maîtrise d’ouvrage privée : Veolia)

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 112

15 LA PRISE EN COMPTE DES DECHETS DANS LES DOCUMENTS D’URBANISME

15.1 CADRE JURIDIQUE ACTUEL

Les Plans Locaux d’Urbanismes (PLU) doivent comporter une annexe qui, à titre informatif, comprend « les schémas des systèmes d'élimination des déchets, existants ou en cours de réalisation, en précisant les emplacements retenus pour le stockage et le traitement des déchets » (article R123-14, al 3° du Code de l’Urbanisme). L’article R 123-11 du Code de l’Urbanisme permet de définir des emplacements retenus pour des installations d’intérêt général.

Il est donc possible de réserver des emplacements pour la réalisation de déchèteries ou autres ouvrages de traitement des déchets (au sens large : recyclage, tri ou stockage).

15.2 DISPOSITIONS SUSCEPTIBLES D’ETRE INSEREES DANS LES DOCUMENTS D’URBANISME

L’Etat veillera à ce que les communes insèrent de telles dispositions dans les PLU lors de leur révision. Depuis 1998, la plupart des communes impose, à l’occasion des révisions des PLU, dans les articles 4 des règlements de zones (dessertes par les réseaux) l’obligation de prévoir sur chaque terrain, objet d’un permis de construire, la réalisation d’un local dimensionné pour la collecte sélective. Pour l’habitat vertical, chaque immeuble doit disposer d’un tel local intégré à l’immeuble.

Il convient de s’assurer que le PLU permet, soit l’implantation du local dans la marge de recul par rapport à l’alignement, soit la possibilité de l’implanter sur un terrain déjà fortement bâti, à travers ses articles 6, 7, 8, 9 et 14. Dans le cadre de l’instruction des dossiers d’urbanisme, le Conseil général va transmettre aux collectivités une notice rappelant notamment l’existence du plan et ses préconisations en matière d’urbanisme.

Il est également nécessaire, à l’occasion des révisions de PLU, de rechercher des terrains pouvant recevoir une déchèterie ou un centre de tri ; les notices prévues se limitent encore trop souvent à la description du système de collecte, au motif que le traitement des déchets s’effectue hors du territoire communal.

Des dispositions similaires sont à insérer en tant que de besoin dans les Plans Locaux d’Urbanismes.

Enfin, afin de conserver la mémoire des sites, les décharges brutes réhabilitées pourraient être mentionnées dans le rapport de présentation du PLU, voire faire l’objet de zonage particulier s’il apparaît souhaitable d’imposer des prescriptions spécifiques dans le règlement qui les concerne.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 113

16 LA MAITRISE DES COUTS

Ce chapitre situe les ordres de grandeur, les enjeux financiers liés à la mise en œuvre de nouveaux équipements et de nouvelles pratiques et il identifie les leviers qui permettront de maîtriser au mieux les coûts, car l’augmentation des coûts ces dernières années devient difficilement supportable pour une part importante de la population.

Les fourchettes de coûts complets actuels sont assez larges, de 63 à 85 €/habitant.an, avec une moyenne de 72 € (le coût résiduel, qui doit être recouvert par la fiscalité locale varie entre 48 et 78€ avec une moyenne de 60€). Ces coûts dépendent essentiellement du contexte local et du niveau de service, mais également de la méthodologie de calcul, ce qui incite à la prudence pour les comparaisons (une démarche ComptaCoût simplifiée a été utilisée pour les données de 2005).

A l’avenir, le coût dépendra des choix techniques et organisationnels effectués localement qui ne relèvent pas des attributions du plan, du résultat des appels d'offres, des modes de gestion, de l'évolution générale des coûts, de l'évolution de la réglementation, de la fiscalité, de la « pression » locale sur les disponibilités en matière de traitement et stockage des déchets ultimes, …

Les coûts sont évalués en € 2008, sur la base des connaissances actuelles quant aux pratiques d'aujourd'hui et sur ce que l'on présume être celles de demain.

Réactualisé sur une base 2008, le coût complet de référence passe de 72 €/habitant à 76€/habitant.

Le programme envisagé dans le plan révisé aura essentiellement des impacts sur :

• la prévention ; • le renforcement de la valorisation des ordures ménagères, • le renforcement de la valorisation sur les déchetteries, • le développement de traitement mécanobiologiques, • le traitement des déchets résiduels.

Les éléments de coûts disponibles dans les rapports annuels sont difficilement comparables. C’est pourquoi, le PEDMA de la Sarthe revendique, avec l’appui du Comité de Suivi du plan, de disposer de données fiables et comparables entre elles, en distinguant bien coût complet, coût technique, coût partagé, coût aidé et coût résiduel.

Cette approche a déjà été engagée au travers d'une démarche compta-coût simplifiée, mais elle doit être approfondie et détaillée pour pouvoir suivre l'ensemble des actions et objectifs du Plan.

Au moins deux outils existent :

• e-coût (proposé par Eco-Emballages) est un logiciel qui présente un bilan technique ; c’est avant tout un outil de simulation, dans une logique d’optimisation,

• compta-coût (ADEME), qui est une méthode de suivi des coûts de gestion des déchets aboutissant à l’élaboration d’une grille homogène, à partir des données de la comptabilité analytique.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 114

Les coûts prévisionnels aux horizons 2013 et 2018 à l’échelle du département sont donnés dans le tableau suivant:

2005 2013 2018 Prévention 6 €/hab 6 €/hab Collecte des ordures ménagères résiduelles 22 €/hab 22 €/hab 22 €/hab Traitement mécanobiologique 4 €/hab 3 €/hab Traitement des ordures ménagères résiduelles 17 €/hab 26 €/hab 24 €/hab Collecte en déchèteries 10 €/hab 10 €/hab 10 €/hab Traitement en déchèteries 7 €/hab 10 €/hab 8 €/hab Collectes des recyclables 8 €/hab 8 €/hab 9 €/hab Traitement des recyclables 6 €/hab 6 €/hab 6 €/hab Collecte des biodéchets 0,2 €/hab 1 €/hab Compostage des biodéchets 0,1 €/hab 0,4 €/hab Charges fonctionnelles 5 €/hab 5 €/hab 5 €/hab Global 76 €/hab 97 €/hab 96 €/hab Tableau 31: évolution du coût complet

Ils reflètent une tendance qui lisse toutes les particularités du département mais correspondent bien aux grandes masses financières, en lien avec les pratiques envisagées dans le plan révisé. Toutes les préconisations retenues dans le plan révisé ont été envisagées dans une perspective de maîtrise des coûts.

Par ailleurs, le plan a rappelé au § 6.3.4 l’obligation de la redevance spéciale et a invité les collectivités à engager une réflexion sur la mise en place de financements incitatifs.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 115

17 IMPACT DE LA NOUVELLE ORGANISATION SUR L’EMPLOI

Le bilan du plan en terme d'emploi est établi sur la base des données de l'ADEME (ADEME : le contenu en emploi des filières de collecte et de traitement des déchets ménagers).

Le Tableau 32 récapitule le nombre d’emplois nécessaire pour l’organisation décrite et pour les seuls déchets du périmètre du plan. Une part importante de ces postes est déjà pourvue, compte tenu de l'organisation actuelle de la gestion des déchets dans le périmètre du plan.

Il s’agit d’une évaluation assez sommaire car la pratique montre que le personnel employé varie beaucoup non seulement selon la configuration du terrain mais aussi selon l’organisation des services et les process retenus pour les équipements.

Ces emplois sont essentiellement de qualification basse à moyenne mais des niveaux plus élevés seront requis pour l’incinération et, d’une manière générale, pour la gestion de tous les équipements et pour la communication.

L’évaluation ci-dessous est établie sur la base de contrats de travail classiques du secteur marchand. En revanche, dans une perspective de nouvelles activités de type démontage d’encombrants pour en améliorer la valorisation, il est possible de créer de nombreux emplois. A titre d’exemple, les « chantiers Valoristes » qui démontent des encombrants sur Chambéry Métropole emploient 15 personnes en chantier d’insertion et trois personnes en encadrement, pour 500 tonnes par an.

Prévention 7 Compostage au jardin 6 Collecte des ordures ménagères résiduelles 120 Collectes sélectives ordures ménagères résiduelles 72 Dechetteries 67 Tri des matériaux secs recyclables 83 Compostage et TMB 18 Incinération 35 Installation de stockage (ISDND) 19 Ambassadeurs de tri 28

total plan 455

Tableau 32: l'impact du Plan en termes d'emplois

Des perspectives nouvelles existent aussi dans la réparation des DEEE, et d’autres domaines avec le développement de l’achat d’occasion, qui peut être soutenu par les EPCI sous forme :

• de mise à disposition dans les déchèteries de listes d’entreprises dans le domaine de l’occasion, d’agendas de vide grenier, ou tout autre moyen de communication,

• de mise à disposition de locaux.

On voit donc que les perspectives d’emplois nouveaux sont très importantes dans ce domaine, mais bien difficiles à évaluer. Si chaque collectivité doit se placer dans une logique d’optimisation du coût du service public, elle a par ailleurs à prendre en compte le volet social, et le domaine des déchets est un excellent support de création d’activités locales, conciliant économie et développement d’activités (à l’exemple d’Envie).

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 116

18 LE SUIVI DU PLAN

Le plan révisé en 2008 prévoit la constitution d’un Comité de Suivi (qui se substitue de droit à la commission de révision du Plan)chargé entre autre d'établir un rapport annuel pour la Commission Consultative du plan, sur les modalités d'application du plan.

Les tâches les plus importantes pour ce Comité de Suivi seront :

• l’engagement et le suivi de la mise en place des actions de réduction à la source (opérations pilote et développement) ;

• le suivi des technologies nouvelles, avec une clause de rendez-vous d'ici 2 à 3 ans ;

• le suivi des actions prévues envers et avec les artisans et commerçants, les gros producteurs de biodéchets avec une clause de rendez vous d'ici 2 ans (collectes sélectives des cartons et papiers des artisans, commerçants et administrations, déchets organiques des établissements de restauration collective des entreprises ou administrations ainsi que la mise en place d'un dispositif de suivi de ces performances) ;

• l’engagement d’un partenariat avec l’Université pour structurer un écobilan par exemple ;

• le suivi environnemental du Plan,

• le soutien à la coopération inter-EPCI. La coopération inter EPCI est indispensable pour le succès du plan. Les domaines de coopération peuvent être les suivants (liste non limitative) :

- facilitation des collectes pour les habitants : harmonisation des consignes de tri, l’accès de tous les habitants à toutes les déchèteries et PAV, - amélioration des performances économiques : négociation en commun de la revente des produits issus du tri, d’achats de prestations et matériels, - l’accès à de nouvelles technologies de recyclage ou d’élimination que la plupart des EPCI ne sauront mettre en œuvre seuls car ils n’auront pas la taille critique en nombre d’habitants ou en tonnage, - les échanges d’expérience et la formation en commun des personnels. • la concertation avec les usagers et les associations de protection de l’environnement ;

• la concertation avec les organisations consulaires ;

• l’encouragement à l’exemplarité ;

• la définition des modalités de transmission, de consolidation et de communication des données relatives aux quantités de DNM collectées pour valorisation et aux modes de valorisation et à la qualité des déchets enfouis (notamment la part d’emballages), afin de mesurer les progrès ;

• l'examen des besoins en capacités d'incinération et d'enfouissement tous les ans afin que la Commission Consultative du plan dispose des éléments pour proposer au Conseil général de la Sarthe les adaptations nécessaires ;

• l’évaluation, voire l’ajustement des critères d’évaluation de la performance de l’extraction (pour valorisation) de la matière organique

• et enfin la définition et le suivi d'indicateurs relatifs à la gestion des déchets avec l'ADEME et les départements régionaux, indicateurs établis sur la base des données disponibles dans un observatoire à créer.

Conseil général de la Sarthe – Projet de plan révisé Rev3 p 117 Octobre 2009

Evaluation Environnementale

Projet de rapport environnemental

Plan Départemental d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés de La Sarthe

Sommaire

1. PRESENTATION DES OBJECTIFS DU PROJET DE PLAN ET DE SON CONTENU... 5 1.1. DEFINITION DU PERIMETRE DU PLAN ...... 5 1.2. PRESENTATION DES OBJECTIFS ET DISPOSITIONS DU PLAN ...... 5 1.3. ECHEANCIER...... 7 1.4. SYNTHESE DES FLUX ...... 8 1.5. INFLUENCE DU PLAN SUR L’ENVIRONNEMENT ...... 11 2. ARTICULATION DU PLAN AVEC LES AUTRES DOCUMENTS DE PLANIFICATION ET DE PROGRAMMATION ...... 11 3. ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT...... 12 3.1. DIMENSIONS DE L’ENVIRONNEMENT SUSCEPTIBLES D’ETRE AFFECTEES PAR LA GESTION DES DECHETS...... 12 3.2. POLLUTIONS ET QUALITE DES MILIEUX ...... 12 3.2.1. Air ...... 12 3.2.2. Eau...... 20 3.2.3. Sols et sous-sols...... 30 3.3. RESSOURCES NATURELLES ...... 33 3.3.1. Les ressources en eau...... 33 3.3.2. Les ressources agricoles...... 34 3.3.3. Les carrières et les exploitations soumises au Code Minier...... 36 3.3.4. Les ressources forestieres ...... 36 3.3.5. Les énergies ...... 37 3.4. NUISANCES ...... 38 3.5. RISQUES SANITAIRES ...... 39 3.5.1. Effets des polluants sur la santé ...... 39 3.5.2. Le Plan régional santé environnement...... 40 3.6. RISQUES NATURELS ET INDUSTRIELS...... 41 3.6.1. Risques d’inondation et crues...... 42 3.6.2. Risque sismique et mouvements de terrain ...... 42 3.6.3. Feux de foret ...... 43 3.6.4. Risques industriels ...... 44 3.7. BIODIVERSITE...... 44 3.7.1. Inventaires de biodiversité...... 44 3.7.2. Zones relevant de la protection internationale ...... 45 3.7.3. Zones relevant de la protection de l’Etat et des collectivités ...... 47 3.7.4. Les paysages et le patrimoine culturel...... 51 3.7.5. Zonage ...... 53 3.8. CADRE DE VIE ...... 55 3.9. PRESENTATION DES FORCES ET FAIBLESSES DU TERRITOIRE...... 56 4. CARACTERISTIQUES DE LA GESTION INITIALE DES DECHETS...... 62 4.1. ORGANISATION DE LA GESTION DES DECHETS EN 2005 ...... 62 4.2. CARACTERISTIQUES DE CHAQUE ETAPE ...... 63 4.2.1. Prévention de la production des déchets...... 63 4.2.2. Collecte et transfert des déchets...... 63 4.2.3. Tri ...... 64 4.2.4. Valorisation matière...... 64 4.2.5. Valorisation de la matière organique ...... 64 4.2.6. valorisation énergétique...... 66

4.2.7. Installations de stockage ...... 67 5. IMPACTS DE LA GESTION INITIALE DES DECHETS SUR L’ENVIRONNEMENT .... 70 5.1. PREAMBULE ...... 70 5.2. IMPACT SUR L’EFFET DE SERRE ...... 70 5.2.1. Généralités...... 70 5.2.2. Emissions de GES lors de la gestion des déchets...... 70 5.2.3. Situation en Sarthe...... 71 5.3. IMPACTS SUR LA QUALITE DE L’AIR ...... 72 5.3.1. Généralités...... 72 5.3.2. Emissions atmosphériques lors de la gestion des déchets ...... 72 5.3.3. Situation en Sarthe...... 75 5.4. IMPACTS SUR LA QUALITE DE L’EAU...... 75 5.4.1. Généralités...... 75 5.4.2. Impacts de la gestion des déchets...... 76 5.4.3. Eutrophisation des eaux ...... 79 5.5. IMPACTS SUR LA QUALITE DES SOLS ...... 80 5.5.1. Généralités...... 80 5.5.2. Situation en sarthe...... 82 5.6. IMPACTS SUR LES RESSOURCES NATURELLES...... 83 5.6.1. Consommations de Matières premières ...... 83 5.6.2. Consommations de Ressources énergétiques ...... 84 5.7. IMPACT SUR LA SANTE HUMAINE ...... 85 5.7.1. Risques sanitaires liés à la gestion des déchets ...... 85 5.7.2. Situation en Sarthe...... 87 5.8. NUISANCES ...... 87 5.8.1. Types de nuisances ...... 87 5.8.2. Situation en Sarthe...... 89 5.9. DEGRADATION DES MILIEUX NATURELS, SITES ET PAYSAGES ...... 89 5.9.1. Dégradation des milieux naturels...... 89 5.9.2. Paysages et patrimoine ...... 90 5.9.3. Situation en Sarthe...... 90 5.10. SYNTHESE DES EFFETS DE LA GESTION ACTUELLE DES DECHETS ...... 91 6. DIAGNOSTIC ENVIRONNEMENTAL ...... 93 6.1. EVALUATION DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ...... 93 6.2. SYNTHESE DES ENJEUX ...... 96 7. PERSPECTIVES D’EVOLUTION DE L’ETAT DE L’ENVIRONNEMENT (SANS PEDMA) ...... 97 7.1. HYPOTHESES RETENUES ...... 97 7.2. ANALYSE DU SCENARIO « SANS PLAN »...... 98 8. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SCENARIO RETENU...... 100 8.1. COMPARAISON DES SCENARIOS DU POINT DE VUE DE L’ENVIRONNEMENT ...... 100 8.1.1. Description des scénarios étudiés ...... 100 8.1.2. Comparaison environnementale des scénarios...... 101 8.2. CHOIX DU SCENARIO DU PLAN ...... 102 9. EFFETS NOTABLES PROBABLES DE LA MISE EN OEUVRE DU PLAN ...... 104 9.1. LA PREVENTION DE LA PRODUCTION DE DECHETS ...... 104 9.2. BILAN DES EFFETS DE LA MISE EN ŒUVRE DU SCENARIO DE GESTION DES DECHETS MENAGERS ...... 104 9.3. IMPACT DU SCENARIO SUR L’EFFET DE SERRE...... 105 9.3.1. Impact du scénario sur la qualité de l’air...... 106

9.3.2. Impact du scénario sur la qualité de l’eau (eutrophisation)...... 107 9.3.3. Impact du scénario sur la qualité des sols...... 107 9.3.4. Impact du scénario sur les ressources naturelles ...... 107 9.4. EFFETS DE LA GESTION DES DECHETS NON MENAGERS ...... 108 10. MESURES REDUCTRICES OU COMPENSATOIRES RETENUES ...... 109 10.1. MESURES DE MANAGEMENT ENVIRONNEMENTAL...... 109 10.2. MESURES RELATIVES AUX PRINCIPAUX ENJEUX ...... 109 10.2.1. Effet de serre...... 109 10.2.2. Consommations d’énergie...... 110 10.2.3. Risques sanitaires ...... 110 10.2.4. Odeurs...... 111 10.3. MESURES RELATIVES AUX AUTRES DIMENSIONS DE L’ENVIRONNEMENT ...... 112 10.3.1. Pollution de l’air...... 112 10.3.2. Pollution de l’eau...... 113 10.3.3. Ressources naturelles ...... 114 10.3.4. Nuisances ...... 114 10.3.5. Dégradation des espaces naturels, sites et paysages ...... 115 11. SUIVI ENVIRONNEMENTAL ...... 116 11.1. PROPOSITIONS D’INDICATEURS DE SUIVI ...... 116 11.2. PROPOSITION D’UN PROTOCOLE DE SUIVI...... 116 12. DESCRIPTION DE LA MANIERE DONT L’EVALUATION A ETE MENEE...... 118 12.1. ETAT INITIAL DE LA ZONE D’ETUDE...... 118 12.1.1. Caractéristiques du territoire concerné ...... 118 12.1.2. Effets de la gestion actuelle des déchets...... 118 12.2. EFFETS PROBABLES DE LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN...... 120 12.2.1. Pollution et qualité des milieux ...... 120 12.2.2. Ressources naturelles ...... 120 12.2.3. Risques sanitaires ...... 120 12.2.4. Nuisances ...... 121 13. RESUME NON TECHNIQUE ...... 122 13.1. L’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE ...... 122 13.2. ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT ...... 122 13.3. IMPACTS DE LA GESTION INITIALE DES DECHETS SUR L’ENVIRONNEMENT ...... 126 13.4. PERSPECTIVES D’EVOLUTION DE L’ETAT DE L’ENVIRONNEMENT (SANS PEDMA) ...... 128 13.5. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SCENARIO RETENU...... 128 13.5.1. Description des scénarios étudiés ...... 128 13.5.2. Choix du scénario du plan...... 129 13.6. EFFETS NOTABLES PROBABLES DE LA MISE EN OEUVRE DU PLAN...... 130 13.7. MESURES REDUCTRICES OU COMPENSATOIRES RETENUES...... 131 13.8. SUIVI DU PLAN...... 131 GLOSSAIRE ...... 132 ANNEXES...... 134

Le rapport environnemental a été établi conformément à l’article R122-20 du Code de l’Environnement et au guide de l’évaluation environnementale des plans déchets (ADEME, édition 2006).

1. PRESENTATION DES OBJECTIFS DU PROJET DE PLAN ET DE SON CONTENU

En application des dispositions de la loi n° 92-646 du 13 juillet 1992, relative à l’élimination des déchets et aux installations classées pour la protection de l’environnement, chaque département doit être couvert par un plan d’élimination des déchets ménagers et assimilés. Ce plan a pour but d’orienter et de coordonner l’ensemble des actions à mener, tant par les pouvoirs publics que par les organismes privés, en vue d’assurer la réalisation des objectifs prévus par la loi, notamment : − réduire, recycler, composter les déchets ou les valoriser sous forme d’énergie ou de matière, − organiser le transport des déchets dans le but de limiter les distances parcourues et les volumes à transporter (principe de proximité), − éliminer les décharges sauvages existantes − supprimer la mise en décharge de déchets bruts et n’enfouir que des déchets ultimes, − informer le public.

1.1. DEFINITION DU PERIMETRE DU PLAN

La révision du plan départemental d’élimination des déchets ménagers et assimilés (ou Plan) a été envisagée pour l’ensemble du périmètre défini dans le Plan.

1.2. PRESENTATION DES OBJECTIFS ET DISPOSITIONS DU PLAN

Les principaux objectifs et dispositions du Plan sont : − La prévention de la production des déchets, − Pour les déchets des ménages : o Le développement des collectes sélectives des matériaux recyclables des ordures ménagères o L’augmentation de la valorisation de la matière organique o La stabilisation des apports en déchèterie et l’augmentation du taux de valorisation o Le traitement des déchets résiduels des ménages − Pour les déchets non ménagers : o Incitations à la réduction à la source dans les entreprises o Mettre en place et développer les collectes sélectives et la valorisation des déchets non ménagers o Favoriser l’accès des déchèteries des collectivités aux professionnels

Plan Départemental d'Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés de la Sarthe Département de la Sarthe –Rapport environnemental Page 5

o Soutenir l’installation de déchèteries dédiées aux professionnels o Renforcer l’appui technique et organisationnel pour la gestion collective des déchets des entreprises o Développer de nouvelles approches favorisant la valorisation matière des déchets des entreprises o Diversifier les modes de gestion favorisant la valorisation matière des déchets des entreprises o Mieux connaître les DNM o Le traitement des DNM résiduels dans la Sarthe : le besoin en capacité de traitement de 110 000 tonnes par an pour les DNM résiduels, de 20 000 tonnes par an pour les RBA et de 10 000 tonnes par an pour les sables de fonderie (sous réserve d’évolution dans les moyens de valorisation des RBA et sables de fonderie) − Pour les déchets de l’assainissement : o Disparition des épandages non organisés, o Disparition de l’enfouissement en ISDND, sauf exception en cohérence avec la définition des déchets ultimes, o Incitation à la mise en place de « passerelles » entre la valorisation agronomique et l’incinération, o Développement du compostage des boues, et recherche de synergies entre les EPCI ayant la compétence « déchets » et ceux ayant la compétence « assainissement » (de type syndicat « à la carte » par exemple), o Les matières de vidange collectées au niveau des fosses septiques et fosses toutes eaux des habitations et bâtiments non raccordés au réseau d’assainissement seront accueillies en station d’épuration ou valorisées en agriculture, o Le PEDMA recommande la mise en place d’un réseau d’installations de lavage des sables. − La définition du déchet ultime : o A partir de 2013, les ordures ménagères résiduelles après collecte sélective des matériaux recyclables et compostage décentralisé généralisé de la FFOM n'ont plus le statut de déchet ultime. Toutefois, s'il est démontré que ces ordures ménagères résiduelles ont un AT4 de 10 g O2/ kg de déchet (matière sèche), elles pourront être admises en ISDND, o Les ordures ménagères résiduelles sont considérées comme ultimes après collecte séparée de déchets alimentaires, si l’on collecte au moins 35 kg/hab.an de déchets alimentaires sur le territoire de l’EPCI concerné par cette collecte et au moins 60 kg/hab.an sur la zone de collecte des biodéchets, o Pour les ordures ménagères résiduelles dirigées vers les unités de TMB, le producteur ou le détenteur du déchet doit évaluer, avant enfouissement, le degré de stabilisation de la matière organique contenue dans les ordures ménagères à l’issue du traitement de stabilisation mécano-biologique. Le critère retenu dans la Sarthe est le suivant : Test AT4 : 10 g O2/ kg de déchet (matière sèche), o Les déchets contenus dans la benne « tout venant » des déchèteries auront le statut d’ultimes si toutes les mesures ont été prises pour valoriser au

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maximum les déchets réceptionnés et limiter ainsi les quantités de déchets ultimes, o Le PEDMA de la Sarthe préconise l’interdiction de l’acceptation par les ISDND des bennes contenant majoritairement des déchets fermentescibles en provenance, notamment, de la restauration collective et des industries agro-alimentaires, o Les boues de stations d’épuration sont considérées comme ultimes si leur recyclage agricole et leur traitement thermique ne sont pas envisageables, conformément à la réglementation en vigueur et ce, à titre temporaire.

1.3. ECHEANCIER

2013 2018 -Diminution de la production d'ordures -Diminution de la production d'ordures ménagères de 25 kg/habitant/an (-7% ménagères de 36 kg/habitant/an (-10% par rapport au gisement de 2005) par rapport au gisement de 2005) -Diminution de la quantité de déchets -Diminution de la quantité de déchets verts accueillis dans les déchèteries verts accueillis dans les déchèteries de de 5% par rapport au gisement de 10% par rapport au gisement de 2005 2005 -Maintien de la quantité de déchets Prévention de la -Stabilisation de la quantité de inertes accueillis dans les déchèteries à production de déchets inertes accueillis dans les 50 kg/habitant/an déchèteries à 50 kg/habitant/an déchets ménagers -Maintien de la quantité de déchets -Stabilisation de la quantité de encombrants accueillis dans les déchets encombrants accueillis dans déchèteries à 75 kg/habitant/an les déchèteries à 75 kg/habitant/an -Augmentation minimale de la quantité -Augmentation minimale de la quantité de déchets dangereux diffus accueillis de déchets dangereux diffus dans les déchèteries à 5 kg/habitant/an accueillis dans les déchèteries à 3 kg/habitant/an -Objectif de valorisation des -Objectif de valorisation des emballages emballages ménagers issus des ménagers issus des collectes sélectives collectes sélectives fixé à fixé à 58 kg/habitant/an 58 kg/habitant/an -Stabilisation des refus de tri aux -Stabilisation des refus de tri aux alentours de 4 kg/habitant/an alentours de 4 kg/habitant/an Développement -Objectif de valorisation des vieux des collectes -Objectif de valorisation des vieux papiers fixé à 20 kg/habitant/an papiers fixé à 18 kg/habitant/an sélectives des -Objectif de détournement et matériaux -Objectif de détournement et valorisation des D3E contenu dans les recyclables des valorisation des D3E contenu dans les ordures ménagères résiduelles, au-delà ordures ordures ménagères résiduelles, au- de ce qui est capté en déchèterie fixé à ménagères delà de ce qui est capté en déchèterie à 3 kg/habitant/an fixé à 1 kg/habitant/an -Extraire les matériaux recyclables -Extraire les matériaux recyclables collectés de fait avec les ordures collectés de fait avec les ordures ménagères mais non produits par les ménagères mais non produits par les ménages (7 kg/hab/an) ménages (2 kg/hab/an)

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-Développer la valorisation de la matière organique des ordures ménagères par Valorisation le biais de collectes amont ou de traitement aval organique des -Nouvelles collectes au porte à porte des biodéchets (gros producteurs tels les déchets ménagers établissements d’enseignement et les restaurateurs par exemple, EPCI souhaitant traiter leurs ordures ménagères résiduelles par enfouissement direct)

-Augmentation de la valorisation du bois (9 400 tonnes) -Augmentation de la valorisation des matières premières en travaillant sur le -Augmentation de la valorisation du recyclage du PVC, du polystyrène, des bois (9 200 tonnes) films en polyéthylène, sur les roues -Démantèlement des encombrants jantées, ou encore les palettes destinés à l'élimination réemployables ou réparables (2 kg/habitant/an) (4 kg/habitant) -Détournement en amont de la filière -Démantèlement des encombrants d'élimination du plâtre destinés à l'élimination (6 kg/habitant/an) (5 kg/habitant/an) Apports en -Augmentation de la valorisation des -Détournement en amont de la filière déchèteries inertes (3 kg/habitant/an) d'élimination du plâtre -Collecte séparative des déchets (10 kg/habitant/an) dangereux des ménages -Augmentation de la valorisation des (3 kg/habitant/an) inertes (15 kg/habitant/an) -Collecte séparative des DEEE : 1 -Collecte séparative des déchets kg/habitant/an extrait du flux d'ordures dangereux des ménages ménagères et 4 kg/habitant/an extrait (5 kg/habitant/an) du flux d'encombrants en 2013 -Collecte séparative des DEEE : 3 kg/habitant/an extrait du flux d'ordures ménagères et 5 kg/habitant/an extrait du flux d'encombrants en 2013

Le Plan prévoit que les ordures ménagères résiduelles après collectes sélectives sont admises : -Soit dans une unité d’incinération (ou une autre unité de traitement thermique venant se substituer à l’UIOM actuellement disponible) avec valorisation de l’énergie -Soit dans une unité de traitement mécano biologique en vue de produire un Traitement des amendement conforme aux normes en vigueur ou en vue de stabiliser la matière déchets résiduels organique avant son enfouissement. -Soit dans une ISDND sans pré-traitement mécanobiologique en amont, des lors que la population et les activités relevant du SPEOM sont desservies par une collecte de la FFOM (obligatoire à compter de 2013, sauf s’il est prouvé que le déchet résiduel comporte des caractéristiques équivalentes en teneur de matière organique). -Collecte sélective de matériaux -Collecte sélective de matériaux recyclables (2 kg/habitant/an) recyclables (7 kg/habitant/an) Déchets non ménagers -Collecte sélective de la FFOM des -Collecte sélective de la FFOM des gros gros producteurs (500 tonnes) producteurs (4 000 tonnes)

1.4. SYNTHESE DES FLUX

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Flux de déchets ménagers en Sarthe en 2013 2013

Gisement DMA avant prévention 301 200 t

Prévention 13 800 t

Gisement DMA après prévention 287 400 t

Collectes classiques 184 800 t Déchèteries 100 900 t

OM r 138 500 t Déchets verts 31 900 t Inertes 27 600 t Encombrants y/c D3E 41 400 t DDD 1 700 t Collectes sélectives 46 300 t

Inertes valorisés 1 400 t Inertes éliminés 26 200 t Valo 41 850 t Valorisés 27 450 t Recyclables Refus 2 300 t Eliminés 13 950 t Déchets d'activité 1 100 t D3E des OM 550 t FFOM gros producteurs 500 t

Compostage32 400t FFOM gros producteurs 500 t Déchets verts 31 900 t

Incinération 98 000 t OM r / refus de tri 98 000 t

Recyclage74 050t Collectes sélectives 41 850 t Déchets d'activité 1 100 t D3E des OM 550 t Encombrants y/c D3E 27 450 t Métaux des mâchefers et TMB 1 700 t Inertes valorisés 1 400 t

Compostage OM (stab) 42 800 t OM r / refus de tri 42 800 t

Enfouissement ISDND 43 850 t Encombrants 13 950 t Stabilisat 29 900 t

Enfouissement ISDI 26 200 t Inertes éliminés 26 200 t

Elimination spécifique 1 700 t DDD 1 700 t

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2018 Flux de déchets ménagers en Sarthe en 2018

Gisement DMA avant prévention 306 700 t

Prévention 20 300 t

Gisement DMA après prévention 286 400 t

Collectes classiques 182 300 t Déchèteries 101 300 t

OM r 126 450 t Déchets verts 30 800 t Inertes 28 200 t Encombrants y/c D3E 42 300 t DDD 2 800 t Collectes sélectives 55 850 t

Inertes valorisés 8 450 t Inertes éliminés 19 750 t Valo 43 800 t Valorisés 34 200 t Recyclables Refus 2 400 t Eliminés 8 100 t Déchets d'activité 3 950 t D3E des OM 1 700 t FFOM gros producteurs 4 000 t

Compostage 34 800 t FFOM gros producteurs 4 000 t Déchets verts 30 800 t

Incinération 98 000 t OM r / refus de tri 98 000 t

Recyclage 93 800 t Collectes sélectives 43 800 t Déchets d'activité 3 950 t D3E des OM 1 700 t Encombrants y/c D3E 34 200 t Métaux des mâchefers et TMB 1 700 t Inertes valorisés 8 450 t

Compostage OM (stab) 30 850 t OM r / refus de tri 30 850 t

Enfouissement ISDND 29 700 t Encombrants 8 100 t Stabilisat 21 600 t

Enfouissement ISDI 19 750 t Inertes éliminés 19 750 t

Elimination spécifique 2 800 t DDD 2 800 t

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1.5. INFLUENCE DU PLAN SUR L’ENVIRONNEMENT

En tant que tels, les déchets constituent des rejets de diverses activités. Leur gestion, bien que s’inscrivant dans un objectif de limitation des effets sur l’environnement, est néanmoins susceptible de générer ses propres rejets et effets. Les différentes étapes de collecte, de transport et de traitement impactent de façon variable (rejets et émissions dans le milieu naturel, incidence sur les paysages, consommation d’espace,…) et plus ou moins maîtrisée, selon les moyens mis en œuvre et leurs performances techniques. Par ailleurs, la valorisation de certains déchets (recyclage, valorisation énergétique, valorisation agronomique, …) permet d’éviter certaines dégradations de l’environnement. Cette valorisation permet, en effet, d’éviter le recours à certains procédés industriels, notamment de première transformation, et d’économiser des matières premières ou des ressources énergétiques. Les actions en amont de prévention permettent de limiter les impacts liés à la gestion des déchets (transport, valorisation, traitement), mais également d'éviter les impacts liés à la production de biens avant qu'ils ne deviennent déchets. Certains dispositifs de prévention, tels que la gestion domestique des déchets ou la remise en état d’appareils usagés peuvent également générer des impacts. La portée de ces effets environnementaux peut être locale (effets locaux) ou globale (effets globaux) lorsqu’elle dépasse la zone du plan. D'une façon générale, en définissant des objectifs plus ambitieux en termes de prévention de la production de déchets et de valorisation, le Plan œuvre à l’amélioration de l’environnement.

2. ARTICULATION DU PLAN AVEC LES AUTRES DOCUMENTS DE PLANIFICATION ET DE PROGRAMMATION

Le Plan de la Sarthe a été élaboré en cohérence avec les autres plans ou documents de programmation qui font l’objet d’une évaluation environnementale au titre de l’article R. 122-17 du Code de l’environnement et de l’article R. 121-14 du Code de l’urbanisme : − Le Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) Loire-Bretagne, − Les Schémas d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) recensées sur le territoire : les SAGE Sarthe amont, Loir et Huisne, − Les plans départementaux d’élimination des déchets ménagers et assimilés des départements voisins, à savoir l’Orne, la Mayenne, le Maine-et-Loire, l’Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher et l’Eure-et-Loire, − Le Plan régional d'élimination des déchets dangereux (PREDD) Pays de Loire en cours de révision, − Le Schéma départemental des carrières de la Sarthe, − Le Plan Regional de la Qualite de l’Air, − Le Plan Regional Sante Environnement, − Les documents d’urbanisme. Le niveau d’articulation du plan d’élimination des déchets de la Sarthe avec les plans ou documents de programmation cités auparavant est abordé dans les différents chapitres du rapport environnemental.

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3. ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT

3.1. DIMENSIONS DE L’ENVIRONNEMENT SUSCEPTIBLES D’ETRE AFFECTEES PAR LA GESTION DES DECHETS

Compte-tenu de la diversité des déchets et des modes de gestion possibles, différentes dimensions de l’environnement sont concernées. L’état des connaissances sur les effets possibles de la gestion des déchets sur l’environnement permet d’identifier les dimensions suivantes de l’environnement comme potentiellement concernées par la mise en œuvre des plans : − Pollutions et qualité des milieux : cette dimension intègre les impacts sur la qualité de l’air, notamment les émissions de polluants et gaz à effet de serre ; ainsi que sur la qualité de l’eau et des sols ; − Ressources naturelles : cette dimension intègre en particulier les questions relatives aux matières premières et ressources énergétiques. Cette dimension est à prendre en compte car elle constitue la dimension de l’environnement qui a le lien le plus étroit avec les questions de valorisation de déchets, au cœur des objectifs des plans de gestion ; − Cadre de vie : il y a en Sarthe une réelle préoccupation de la population par rapport à la préservation de leur qualité de vie ; − Nuisances : les nuisances (bruit, circulation de poids lourds, odeurs, poussières, envols de déchets,…) constituent souvent une préoccupation associée aux déchets. La mise en œuvre de plans de gestion des déchets est susceptible d’avoir également des impacts sur ces domaines ; − Risques sanitaires : cette dimension intègre les risques sanitaires susceptibles d’être induits par la mise en œuvre du plan de gestion de déchets. Cette dimension est à aborder dans l’évaluation environnementale des plans, notamment en raison des préoccupations qui s’expriment à ce sujet ; − Les milieux naturels, sites et paysages : cette dimension intègre les aspects relatifs à la biodiversité, aux milieux naturels (y compris faune et flore), ainsi qu’aux paysages.

L’objectif des chapitres suivants est de présenter une synthèse, à l’échelle du territoire du Plan, de l’état actuel de l’environnement susceptible d’être affecté par la gestion des déchets.

3.2. POLLUTIONS ET QUALITE DES MILIEUX

3.2.1. AIR

Les données sur l’air, présentées ci-après, proviennent de l’inventaire départementalisé des émissions atmosphériques pour la France métropolitaine en 2000 réalisé par le CITEPA1. Il est basé sur l’inventaire national pour l’année 2000, révisé en décembre 2004 et sur les travaux réalisés dans le cadre de l’inventaire spatialisé des émissions de polluants atmosphériques en France au titre de la Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance. Il fait suite à l’inventaire départementalisé réalisé pour l’année 1995. L’inventaire réalisé par le CITEPA recense pour chaque polluant, les émissions des secteurs de l’extraction, transformation et distribution d’énergie, de l’industrie manufacturière (l’incinération des déchets est inclus dans cette catégorie), traitement des déchets, construction, du

1 Le CITEPA, créé en 1961, est un Centre Technique Interprofessionnel avec un statut d'Association (loi 1901).

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résidentiel, tertiaire, commercial et institutionnel, de l’agriculture, sylviculture et pêche, du transport routier, des modes de transport autres que routier, d’autres secteurs ou indifférencié, des puits de CO2 et de CH4, des sources biotiques naturelles. Les seules émissions non comptabilisées sont celles du transport maritime international et du transport aérien international. Les substances étudiées dans cet inventaire peuvent être regroupées par thème : − Acidification, eutrophisation et pollution photochimique :

Acidification : la pollution acide (ou pluies acides) est liée aux polluants acides (SO2, NOx, NH3, HCl, HF) émis par les activités humaines qui retombent en partie à proximité des sources, mais aussi à des centaines, voire des milliers de kilomètres de leurs sources émettrices. Ces polluants retombent sous forme de retombées sèches ou humides. Les retombées acides ont des effets sur les matériaux, les écosystèmes forestiers et les écosystèmes d'eau douce. Eutrophisation : l'eutrophisation correspond à une perturbation de l'équilibre biologique des sols et des eaux due entre autres à un excès d'azote notamment d'origine atmosphérique (NOx et NH3) par rapport à la capacité d'absorption des écosystèmes. Des charges critiques pour les retombées atmosphériques ont été définies, à la fois en terme de potentiel d’acidification et d’eutrophisation, selon les différents écosystèmes (différentes forêts, lacs, prairies…). En 1990, on estimait que les charges critiques d’acidification étaient dépassées pour 26% des écosystèmes en France, et 92% en ce qui concerne l’eutrophisation. Les prévisions pour 2010 à politique constante sont respectivement de 1% et 79% [IIASA et AEA Technology (1999)]. Pollution photochimique : la pollution photochimique (ou pollution photo-oxydante) est un ensemble de phénomènes complexes qui conduisent à la formation d'ozone et d'autres composés oxydants (peroxyde d'hydrogène, aldéhydes, peroxy acétyl nitrate ou PAN) à partir de polluants primaires (appelés précurseurs) : oxydes d'azote et composés organiques volatils (COV) et d'énergie apportée par le rayonnement Ultra Violet (UV) solaire. La pollution photochimique est un phénomène caractéristique des situations estivales anticycloniques. L'ozone a des effets sur la santé humaine, les écosystèmes forestiers et agricoles, de plus ce phénomène de pollution photo-oxydante est intimement lié à celui des pluies acides.

• Dioxyde de soufre (SO2) : Le SO2 ou dioxyde de soufre est principalement émis lors de la combustion et de la transformation de combustibles soufrés, tels que le charbon ou le fioul lourd. Cela concerne le secteur de la transformation d’énergie et de l’industrie (raffineries, centrales thermiques, navigation maritime)

• Oxydes d’azote (NOx) : Les émissions de NOx ou d’oxydes d’azote sont essentiellement dues à la transformation d’énergie et au transport routier. • Composés Organiques Volatiles Non Méthaniques (COVNM) : Si on exclut les sources biotiques, les principales émissions de COVNM proviennent du transport routier et du secteur industriel. Dans le secteur industriel, les émissions viennent en grande partie du phénomène d’évaporation au cours de la fabrication et de la mise en œuvre des produits contenant des solvants. En ce qui concerne les sources biotiques, il s’agit des composés organiques émis par les forêts. • Monoxyde de carbone (CO) : Les émissions de CO sont essentiellement dues au transport routier. Les émissions sont également dues aux secteurs de l’industrie et du résidentiel/tertiaire.

• Ammoniac (NH3) : Les émissions de NH3 proviennent essentiellement de l’agriculture et surtout de l’élevage. • Indicateur AEQ : l’indicateur dit "acide équivalent" (Aeq) vise à caractériser la quantité globale de substances rejetées dans l'atmosphère qui contribuent, à des échelles géographiques et temporelles variables, aux phénomènes d'acidification des milieux terrestres, aqueux et aériens. Il est basé sur la mobilisation potentielle de l'ion H+. Dans le calcul de

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2 l’indicateur AEQ , les oxydes d’azote sont les polluants qui ont le poids le plus faible et le NH3 le poids le plus fort.

− Gaz à effet de serre : L'effet de serre est un phénomène naturel lié à l'absorption des rayonnements Infra Rouge (IR) de grande longueur d'onde renvoyés, par la surface terrestre, par des composés présents dans l'atmosphère : CO2, CH4, H2O, O3, N2O, CFC . Une partie du rayonnement IR n'est pas renvoyé vers l'espace et est transformé en chaleur. La température moyenne sur terre est de 15°C, si l'effet de serre naturel n'existait pas, la température moyenne serait de - 18°C. Depuis l'ère industrielle, il y a accroissement excessif des concentrations des gaz à effet de serre :

-CO2 lié principalement aux combustions industrielles, domestiques et aux transports.

-CH4 lié principalement aux pratiques agricoles : riziculture, élevage.

-N2O lié principalement aux pratiques agricoles. -CFC (maintenant bannis), HFC, PFC, SF6.

• Dioxyde de carbone (CO2) : Le CO2 est émis lors de toute combustion, dans des proportions variables selon le combustible. Les secteurs responsables de la majorité des émissions sont la transformation d’énergie (centrales thermiques et raffineries), le secteur industriel, le résidentiel/tertiaire et le transport routier.

• Méthane (CH4) : Le CH4 provient essentiellement (78% des émissions régionales) de la fermentation entérique et des déjections animales (secteur de l’agriculture). Le secteur de l’industrie manufacturière représente la seconde source d’émission (13% des émissions régionales). Au niveau national, la majeure partie des émissions de l’industrie manufacturière est issue de la mise en décharge des déchets. Cependant, la tendance de ce secteur depuis 1996 est à la baisse et le niveau observé en 2005 est inférieur à celui de 1990. Ceci est du au développement et à l’amélioration de la récupération et de la valorisation du biogaz.

• Protoxyde d’azote (N2O) : La première source de N2O est le secteur industriel et notamment la chimie, la seconde est le secteur agricole à cause des apports azotés sur sols cultivés par épandage de fertilisants minéraux et d’origine animale. • Hydrofluorocarbures (HFC) : Les HFC sont une famille de produits. La réfrigération commerciale et domestique, associée à l’utilisation d’aérosols, place le secteur résidentiel/tertiaire au premier plan des émissions. La part importante du transport routier tient à la généralisation de la climatisation sur les véhicules. • Perfluorocarbures (PFC) : Les PFC sont une famille de composés. Ils proviennent uniquement du secteur industriel, notamment de la production d’aluminium de première fusion et de l’industrie des semi-conducteurs3.

• Hexafluorure de soufre (SF6) : Les émissions de SF6 proviennent essentiellement du secteur industriel et de la transformation de l’énergie. Elles sont principalement engendrées par la production de magnésium, le remplissage des disjoncteurs et interrupteurs haute tension et la fabrication des semi-conducteurs. • Potentiel de Réchauffement Global (indicateur PRG) : Le PRG est un indicateur représentatif des émissions de gaz à effet de serre. 4 secteurs contribuent donc majoritairement à ces émissions : l’agriculture du fait des émissions de N2O et de CH4, le transport routier du fait du CO2 essentiellement, l’industrie manufacturière et le résidentiel/tertiaire du fait de la

2 + Aeq : indicateur acide équivalent calculé sur la base de la part en masse des ions H soit : 0.0313 pour SO2, 0.0217 pour NOx et 0.0588 pour NH3. 3 Etant données la confidentialité des données et les faibles quantités mises en jeu, une petite partie des émissions de PFC est répartie arbitrairement au prorata de la population ce qui explique que les émissions dans certains départements ne comportant pas de sites relatifs aux industries citées (source : CITEPA)

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présence de chacun des polluants contribuant à l’effet de serre. Le PRG est donc lié à la population.

− Particules solides : Pour des raisons physiologiques et psychologiques la pollution par les poussières a été très tôt ressentie par les populations et a fait l'objet de réglementations depuis fort longtemps. Les particules solides servent de vecteurs à différentes substances toxiques voire cancérigènes ou mutagènes (métaux lourds, HAP,...) et restent de ce fait un sujet important de préoccupation. • Total Suspended Particules (TSP) : Les TSP ou particules totales en suspension dans l’air proviennent de l’industrie manufacturière (43% des émissions régionales) et de l’agriculture (43% des émissions régionales). Dans le secteur de l’industrie manufacturière, les émissions sont induites majoritairement par les chantiers de construction. Dans le domaine de l’agriculture, les émissions ont lieu lors des labours. • PM 10 : Les particules de diamètre inférieur à 10 microns (PM 10) sont une sous-catégorie des TSP. Elles sont émises principalement par les activités des secteurs de l’industrie manufacturière et de l’agriculture ainsi que par le résidentiel/tertiaire (par combustion du bois, du charbon et du fioul). • PM 2.5 : Les particules de diamètre inférieur à 2.5 microns (PM 2.5) proviennent essentiellement du résidentiel/tertiaire (combustion du fioul et du bois principalement), de l’agriculture et sylviculture (labours), du transport routier et de l’industrie manufacturière.

− Métaux lourds : • Les effets sur l’environnement et la santé humaine des métaux lourds dépendent de la mobilité de chaque métal dans un milieu environnemental donné et des voies par lesquelles ces métaux atteignent les humains et l’environnement. Le degré de préoccupation concernant la santé humaine et environnementale n’est pas le même pour tous les métaux. Certains sont toxiques, alors que d’autres sont reconnus comme des oligoéléments essentiels aux humains et aux animaux. • Pour de nombreux métaux, l’inhalation et l’ingestion avec des aliments sont deux voies d’entrée dans le corps humain.

• Arsenic (As) : Les émissions d’arsenic proviennent d’une part de la présence de traces de ce métal dans les combustibles minéraux solides ainsi que dans le fioul lourd et d’autre part, de la présence de ce composé dans certaines matières premières comme dans les installations de production de verre, de métaux ferreux et non-ferreux. • Cadmium (Cd) : Les émissions de cadmium proviennent principalement de la combustion des combustibles minéraux solides, du fioul lourd et de la biomasse. L’industrie manufacturière est responsable de l’essentiel des émissions et celles-ci sont donc plus élevées là où le tissu industriel est dense (Nord Pas de Calais, Alsace, Lorraine). • Chrome (Cr) : Les émissions de chrome proviennent essentiellement de l’industrie manufacturière et plus particulièrement de la sidérurgie. Les émissions de chrome sont élevées dans les endroits où se concentre cette industrie (Nord Pas de Calais, Lorraine, Bouches du Rhône). • Cuivre (Cu) : Les émissions de cuivre proviennent essentiellement des transports, routiers avec l’usure des plaquettes de frein, et non routiers, avec l’usure des caténaires dans le cadre du transport ferroviaire. • Mercure (Hg) : Les émissions de mercure sont essentiellement dues au secteur industriel et à celui de la transformation d’énergie, ce métal étant présent à l’état de traces dans les combustibles fossiles. Dans le secteur de l’industrie manufacturière, les émissions sont induites majoritairement par l’incinération des déchets (ménagers, industriels et hospitaliers) et la

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production de chlore. Depuis 1990, les émissions de mercure sont en baisse en grande partie grâce à l’amélioration des performances de l’incinération des déchets et du tri sélectif. • Nickel (Ni) : Les émissions de nickel proviennent essentiellement de la présence de ce métal à l’état de traces dans le fioul lourd. Les secteurs de l’industrie manufacturière (principalement la chimie, l’agro-alimentaire et la métallurgie des métaux ferreux) et de la transformation d’énergie sont donc les principaux émetteurs de nickel, d’où une corrélation avec le tissu industriel. • Plomb (Pb) : Les émissions de plomb sont maintenant essentiellement dues au secteur industriel, étant donné que la part des transports a fortement baissé du fait de l’interdiction de l’essence plombée. Les émissions de plomb proviennent également de l’industrie manufacturière, en particulier du fait de la métallurgie des métaux non ferreux, des minerais non métalliques et matériaux de construction et la métallurgie des métaux ferreux. • Sélénium (Se) : Les émissions de sélénium proviennent essentiellement du secteur de l’industrie manufacturière, et plus précisément du sous-secteur des minéraux non métalliques et des matériaux de construction. Une petite part de ces émissions provient également de la combustion du fioul lourd, qui contient des traces de ce métal. • Zinc (Zn) : Les émissions de zinc proviennent essentiellement de l’industrie manufacturière et de la transformation d’énergie. Dans le secteur industriel, c’est la sidérurgie qui est le principal émetteur. Les émissions de zinc sont donc les plus élevées dans les régions où des installations de ce type sont implantées (Nord Pas de Calais, Lorraine, Provence Alpes Côte d’Azur).

− Substances relatives à la contamination par les polluants organiques persistants : Les POP s'accumulent dans les organismes vivants, persistent dans l'environnement et produisent des effets toxiques à long terme. • Hexachlorobenzène (HCB) : Les émissions de HCB proviennent essentiellement du secteur industriel, en particulier de la production d’aluminium de seconde fusion d’où des émissions plus élevées dans les départements comportant des entreprises de cette nature. En Basse Normandie, Corse, Languedoc Roussillon et Poitou-Charentes, les émissions de HCB sont plutôt dues (relativement) au transport routier en l’absence d’installation précédemment citée. • Dioxines et furannes : Les dioxines et furannes sont des composés toxiques produits par des phénomènes complexes dans des conditions particulières de combustion, essentiellement lors de l’incinération des déchets et lors de la production d’agglomérés pour les hauts fourneaux. Entre 1990 et 2005, ces émissions sont en très forte baisse (-88%). Cette diminution est observée dans l'ensemble des secteurs, en particulier grâce aux progrès réalisés dans les domaines de l'incinération des déchets et de la sidérurgie. • Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) : Les HAP proviennent essentiellement du secteur résidentiel/tertiaire et du transport routier. Les HAP se forment dans des proportions importantes lors de combustion, plus spécialement lors de la combustion de biomasse. Cette dernière s’effectue souvent dans des conditions mal maîtrisées, dans le secteur résidentiel. • PolyChloroBiphénils (PCB) : Les PCB proviennent majoritairement des trois secteurs suivants : le résidentiel (57% des émissions nationales), l’industrie manufacturière dans laquelle est considérée l’incinération (29%) et la transformation d’énergie (11%). Concernant ces deux derniers secteurs, leurs émissions ont été fortement réduites entre 1990 et 2005 du fait de la baisse des quantités de déchets hospitaliers incinérées et de la mise en place de traitements des effluents atmosphériques sur les incinérateurs de déchets.

Le Tableau 1 présente les émissions totales des différentes substances en France métropolitaine, dans la région des et dans le département de la Sarthe.

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Tableau 1 : Emissions de polluants atmosphériques en 2000 (source : CITEPA / mise à jour de février 2005)

Polluant France Région Pays de la Loire Département Sarthe

606 851 t 2 307 t 25 751 t (8è rang national) SO2 soit 8 kg/hab soit 4.33 kg/hab soit 7.92 kg/hab et 8.03 kg/ha soit 11.16 kg/ha 3.72 kg/ha 1 391 715 t 12 072 t 86 753 t (4è rang national) NOx soit 20 kg/hab soit 22.6 kg/hab soit 26.7 kg/hab et 27 kg/ha soit 25.58 kg/ha 19.5 kg/ha 2 946 143 t 25 976 t 126 526 t (11è rang national) COVNM soit 22 kg/hab soit 48.7 kg/hab soit 38.9 kg/hab et 39.4 kg/ha soit 54.16 kg/ha 41.9 kg/ha 787 949 t 16 400 t 110 199 t (2è rang national) NH3 soit 12 kg/hab soit 30.8 kg/hab soit 33.9 kg/hab et 34.3 kg/ha soit 14.5 kg/ha 26.4 kg/ha 6 724 928 t 52 216 t 289 310 t (9è rang national) CO soit 94 kg/hab soit 97.9 kg/hab soit 89.0 kg/hab et 90.2 kg/ha soit 123.6 kg/ha 84.1 kg/ha

Acidification, eutrophisation, pollution photochimique pollution photochimique eutrophisation, Acidification, 1 299 t / 9 168 t soit soit 2.84 kg Acide AEQ 2.82 kg Acide Equivalent/ hab et soit 1.4 kg/hab Equivalent/hab et 2.09 2.86 kg Acide Equivalent/ha kg Acide Equivalent/ha 497 050 t 25 865 t (hors puits) (7è rang 3 452 t CO2 soit 5.8 t/hab national) soit 6.47 t/hab soit 9.14 kg/ha soit 7.96 t/hab et 8.06 kg/ha 5.56 kg/ha 266 075 t 2 267 t 22 208 t (1è rang national) N2O soit 3.9 kg/hab soit 4.25 kg/hab soit 6.83 kg/hab et 6.92 kg/ha soit 4.89 kg/ha 3.65 kg/ha 3 165 054 t 331 261 t (hors puits) (2è rang 42 980 t CH4 soit 45 kg/hab national) soit 80.6 kg/hab soit 58.18 kg/ha soit 102 kg/hab et 103 kg/ha 69.3 kg/ha 3 695 t 35.4 t 197 t (5è rang national) HFC soit 66.4 g/hab soit 67.93 g/ha soit 60.6 g/hab et 61.3 g/ha 57.0 g/ha Gaz à effet de serre 212 t 0.13 t 2.44 t (9è rang national) PFC soit 0.25 g/hab soit 3.9 g/ha soit 0.75 g/hab et 0.76 g/ha 0.21 g/ha 77.7 t 0.31 t 1.96 t (7è rang national) SF6 soit 0.58 g/hab soit 1.43 g/ha soit 0.60 g/hab et 0.61 g/ha 0.50 g/ha

/ 40 105 kt eq. CO2 (hors puits) 5 126 kt eq. CO2 PRG soit 12.3 t eq. CO /hab et 8.06 t eq. soit 9.61 t eq. CO /hab soit 8.2 t/hab 2 2 CO2/ha 8.26 t eq. CO2/ha

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Polluant France Région Pays de la Loire Département Sarthe

1 482 585 t 18 716 t 102 335 t (4è rang national) TSP soit 24.2 kg/hab soit 35.1 kg/hab soit 31.5 kg/hab et 31.9 kg/ha soit 27.6 kg/ha 30.2 kg/ha 541 715 t 6 010 t 33 753 t (4è rang national) PM10 soit 11.3 kg/hab soit 8.6 kg/hab soit 10.4 kg/hab et 10.5 kg/ha 9.68 kg/ha Particules Particules 299 698 t 2 830 t 15 689 t (9è rang national) PM2.5 soit 5.2 kg/hab soit 5.31 kg/hab soit 4.83 kg/hab et 4.89 kg/ha soit 9.96 kg/ha 4.56 kg/ha 14 616 kg 65.9 kg 520 kg (13è rang national) As soit 0.2 g/hab soit 0.12 g/hab soit 0.16 g/hab et 0.16 g/ha soit 0.27 g/ha 0.11 g/ha 10 323 kg 50.7 kg 234 kg (14è rang national) Cd soit 0.12 g/hab soit 0.10 g/hab soit 0.07 g/hab et 0.07 g/ha soit 0.19 g/ha 0.08 g/ha 112 288 kg 290 kg 1 847 kg (13è rang national) Cr soit 0.8 g/hab soit 0.54 g/hab soit 0.57 g/hab et 0.58 g/ha soit 2.06 g/ha 0.47 g/ha 174 930 kg 2 067 kg 8 357 kg (9è rang national) Cu soit 2.8 g/hab soit 3.88 g/hab soit 2.57 g/hab et 2.61 g/ha soit 3.22 g/ha 3.33 g/ha 11 633 kg 44.3 kg 785 kg (7è rang national) Hg soit 0.12 g/hab soit 0.08 g/hab soit 0.24 g/hab et 0.24 g/ha soit 0.21 g/ha 0.07 g/ha

Métaux lourds Métaux lourds 219 520 kg 1 134 kg 11 899 kg (6er rang national) Ni soit 2.9 g/hab soit 2.13 g/hab soit 3.66 g/hab et 3.71 g/ha soit 4.04 g/ha 1.83 g/ha 277 927 kg 1 356 kg 7 641 kg (14è rang national) Pb soit 3 g/hab soit 2.54 g/hab soit 2.35 g/hab et 2.38 g/ha soit 5.11 g/ha 2.19 g/ha 14 275 kg 26.9 kg 246 kg (16è rang national) Se soit 0.22 g/hab soit 0.05 g/hab soit 0.08 g/hab et 0.08 g/ha soit 0.26 g/ha 0.04 g/ha 887 264 kg 3 416 kg 17 241 kg (13è rang national) Zn soit 8 g/hab soit 6.41 g/hab soit 5.31 g/hab et 5.38 g/ha soit 16.31 g/ha 5.50 g/ha

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Polluant France Région Pays de la Loire Département Sarthe

1 785 972 g 24 763 g 37 831 g (6è rang national) HCB soit 19 mg/hab soit 46.4 mg/hab soit 11.6 mg/hab et 11.8 mg/ha soit 32.8 g/ha 39.9 mg/ha 523 606 mg ITEQ Dioxines 21 883 mg ITEQ (8è rang national) 4 023 mg ITEQ soit 3 μg/hab et soit 6.74 (g ITEQ/hab) et 6.83 (g soit 7.55 (g ITEQ/hab) furannes soit 9.63 (gITEQ/h)a ITEQ/ha) 6.48 (g ITEQ/ha)

37 001 kg 1 896 kg (6è rang national) 321 kg HAP soit 0.6 g/hab soit 0.60 g/hab soit 0.58 g/hab et 0.59 g/ha 0.52 g/ha soit 0.68 g/ha

Polluants organiques persistants persistants Polluants organiques 92 507 g 818 g 4 068 g (8è rang national) PCB soit 0.4 mg/hab soit 1.53 mg/hab soit 1.25 mg/hab et 1.27 mg/ha soit 1.70 mg/ha 1.32 mg/ha

La situation en 2000 était, en résumé, la suivante : − En terme d’acidification, eutrophisation, pollution photochimique : la Sarthe était à l’origine d’émissions de NH3, de COVNM, de NOx et de CO. Ces émissions sont principalement dues au secteur agricole (NH3), au secteur indutriel (COVNM : BSN Medical, Impress Metal Packaging, Hutchinson, Aries Méca, Decotec, PPO, ACI – source : DRIRE, La prévention des pollutions et des risques industriels dans les Pays de la Loire, Edition 2005) et au transport routier (NOx et CO),

− En terme de gaz à effet de serre : la Sarthe émettait du CH4, du CO2 et du N2O. Ceci s’explique par un secteur agricole bien présent sur le département mais également par l’activité de stockage de déchets fortement émettrice de méthane (gaz ayant un potentiel « Effet de serre » 21 fois plus élevé que celui du CO2), − En terme de métaux lourds : la Sarthe émettait principalement du zinc et du cuivre, − En terme de polluants organiques persistants : le secteur industriel et l’incinération des déchets étaient à l’origine d’émissions de HCB, de dioxines et furannes et de PCB. Cependant, depuis 2000, les émissions de substances acidifiantes et de polluants organiques persistants ont nettement diminué et continuent de baisser : − L’Union européenne a d’ailleurs fixé des objectifs de réduction des émissions à atteindre d’ici 2010 en prenant comme référence l’année 1999 : -50% pour le SO2 et les NOX et –40% pour les COV, − Les émissions de dioxines et furannes ont globalement été diminuées par 5 entre 2000 et 2007. La mise en conformité des incinérateurs avec l’application de l'arrêté du 20 septembre 2002 (transposition de la directive européenne 2000/76/CE) relatif à l'incinération des déchets a permis de réduire considérablement les émissions de ces polluants. Cet arrêté a permis une diminution importante des émissions de HCB.

D’après les publications de Airpl (www.airpl.org), l’année 2005 dans le département de la Sarthe se traduit par le respect des seuils réglementaires de qualité de l’air. En revanche,

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les seuils de recommandation-information ont été dépassé (ozone) et les objectifs de qualité de l’air du département n’ont pas été atteints (ozone, dioxyde d’azote et benzène). Aucune des valeurs limites définies pour les polluants suivants n’a été dépassée : poussières PM10, plomb, benzène, monoxyde de carbone, dioxyde de soufre. Le Plan Régional de la Qualité de l'Air (PRQA) a été approuvé par arrêté préfectoral le 24 décembre 2002. Ce n’est pas un outil décisionnel mais plutôt de planification, d’information et de concertation destiné à réduire la pollution atmosphérique. Les différentes orientations données par le PRQA s’articulent autour de trois axes forts : améliorer les connaissances, réduire l’exposition à la pollution (en réduisant les émisions dues au trafic routier et les émissions industrielles et en favorisant les économies d’énergie), informer et sensibiliser.

3.2.2. EAU

3.2.2.1. Qualité des eaux distribuées en Sarthe

Source : Bilan 2006 réalisé par la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales de la Sarthe − Qualité bactériologique des eaux distribuées : Les germes capables de provoquer des maladies (germes pathogènes) présents dans l'eau sont essentiellement des bactéries, des virus ou des parasites. Ils proviennent pour la plupart de déjections humaines ou animales. Les causes d'introduction de bactéries dans un réseau d'eau potable résultent le plus souvent d'un manque de protection des ressources conjugué à un traitement de l'eau défaillant ou inexistant. De plus, une recontamination de l'eau est possible au niveau des conduites et des réservoirs mal entretenus. L'eau distribuée ne doit pas contenir de micro-organismes pathogènes. Les analyses bactériologiques effectuées sur les stations de traitement et réseaux de distribution montrent une qualité bactériologique satisfaisante avec 99,5 % des résultats conformes aux limites de qualité, soit 10 analyses non conformes sur environ 1900 analyses réalisées en 2006. Depuis l’année 2000, ce taux de conformité varie peu et s’établit en moyenne à 99,4%. Les rares situations défavorables ont été rapidement maîtrisées (renforcement de la chloration, remise en service de dispositifs de chloration momentanément défaillants, purges de certains tronçons de réseau…) et les analyses de confirmation réalisées dans les jours suivants se sont révélées conformes

− Nitrates : Les concentrations naturelles en nitrates dans les eaux souterraines sont de quelques milligrammes par litre. Leur origine peut être naturelle mais est fortement liée aux activités humaines (agriculture principalement) La limite de qualité de l’eau potable concernant les nitrates est de 50 mg/l. Les normes sur l’eau brute sont respectivement de : − 50 mg/l pour les eaux superficielles − 100 mg/l pour les eaux souterraines. Concernant la protection des eaux contre la pollution par les nitrates à partir des sources agricoles, la directive européenne 91/676/CEE du 12 décembre 1991 dite directive «nitrates» a préconisé la mise en place de zones vulnérables dans les zones atteintes par la pollution ou susceptibles de l’être. Ce sont des secteurs où les eaux brutes destinées à l’eau potable

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présentent une teneur en nitrates approchant ou dépassant le seuil de 50 mg/l et/ou ont tendance à l’eutrophisation4. Un arrêté du 14 septembre 1994 du Préfet de la région Centre, Coordonnateur du Bassin Loire- Bretagne, a institué en zones vulnérables le Nord et l’Ouest du département ainsi que le canton de St Calais. Pour ces zones, l’arrêté préfectoral du 29 Juin 2004 (modifié par l’arrêté préfectoral n°05-4763 du 13 octobre 2005) a fixé le 3ème programme d’action à mettre en oeuvre en vue de la protection des eaux contre les pollutions par les nitrates d’origine agricole. Figure 1 : Carte des zones vulnérables – département de la Sarthe

Zones vulnérables

Certaines zones plus concernées par la pollution provoquée par les nitrates d’origine agricole à l’intérieur des zones vulnérables, dites « zones d’actions spécifiques » font l’objet de recommandations en matière de couverture des sols nus en hiver.

La majorité de la population sarthoise est desservie par une eau de bonne qualité vis à vis des teneurs en nitrates puisque 87 % de la population est desservie par une eau dont la teneur moyenne est inférieure à 25 mg/l. En 2006, seules 2 collectivités, Ségrie- et St Aubin de Locquenay représentant environ 1 500 habitants (0,3 % de la population) ont été concernées par des dépassements plus ou moins prolongés de la limite de qualité de 50 mg/l, contre 17 000 habitants en 2005 et 11 000 habitants en 2004. La situation relativement satisfaisante des eaux distribuées en Sarthe ne doit pas masquer le niveau de contamination important de certains aquifères tels que ceux des calcaires du jurassique moyen libre (bajo-bathonien) ou du turonien dans une moindre mesure.

4 L’eutrophisation d’un écosystème aquatique correspond à un enrichissement excessif de ce dernier en nutriments, conduisant à un changement dans la dynamique des populations présentes dans l’écosystème. Une des conséquences les plus spectaculaires est la prolifération d’algues qui peuvent compromettre la survie d’autres espèces par asphyxie du milieu.

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− Pesticides Les pesticides ou produits phytosanitaires sont des substances chimiques utilisées pour lutter contre les maladies des cultures ou pour désherber. On distingue selon leurs usages : les herbicides, les fongicides, les insecticides… On peut également les classer en fonction de leurs caractéristiques physico-chimiques (organochlorés, organo-phosphorés, organo-azotés…). Au total, on dénombre plusieurs centaines de substances actives, dont 500 environ seraient couramment employées. La pollution des eaux par ces produits est liée à leur entraînement par ruissellement ou érosion (contamination des eaux de surface) ou par infiltration (contamination des eaux souterraines). La réglementation française (décret n°2001-1220 du 20 décembre 2001 relatif aux eaux destinées à la consommation humaine, à I’exclusion des eaux minérales naturelles) fixe pour la quasi-totalité des pesticides une limite de qualité unique dans les eaux destinées à la consommation humaine fixée à 0,1 microgramme par litre (μg/L). Cette valeur a été fixée à titre de précaution et signifie que les pesticides doivent être absents ou en traces infimes dans l'eau distribuée. Pour 4 substances, la limite de qualité est plus faible et ce en raison de considérations sanitaires : l'aldrine, la dieldrine, l'heptachlore et l'heptachlorépoxyde ont une limite de qualité de 0,03 μg/L. Enfin, une limite de qualité a été fixée pour la totalité de substances détectées qui ne doit pas dépasser 0,5 μg/L. En Sarthe, pour 175 recherches de pesticides réalisées sur des eaux mises en distribution en 2006, 26 (15%) ont mis en évidence la présence de pesticides à des teneurs généralement faibles, 3 analyses ont cependant dépassé la limite de qualité de qualité de 0,1 μg/l (de 0,16 à 0,22 μg/l). Ces dépassements ont concerné 3 unités de distribution (5 en 2005), elles représentent 2 700 habitants soit 0.5% (7,3 % en 2005) de la population sarthoise.

− Les périmètres de protection des captages L’institution de périmètres de protection autour des captages d’eau est une obligation fixée par les articles L 1321-2 et L 1321-3 du Code de la Santé Publique. L’objectif de cette démarche est en premier lieu d’assurer une protection autour des points de prélèvement d’eau potable contre les risques de pollutions accidentelles provenant des activités exercées à proximité. Ces périmètres sont établis sur la base de critères géologiques, hydrogéologiques et environnementaux après avis d’un hydrogéologue agréé en matière d’hygiène publique. 1 – Le périmètre de protection immédiate à l’intérieur duquel se trouve l’ouvrage de prélèvement. Il est acquis par la collectivité et clôturé. Toute activité autre que celle liée à l’entretien de l’ouvrage y est interdite. 2 – Le périmètre de protection rapprochée correspond à une zone de forte sensibilité. Cette zone représente tout ou partie de la zone d’appel du forage. A l’intérieur de ce périmètre, peuvent être interdits ou réglementés toutes activités, dépôts et installations de toute nature susceptibles de nuire directement ou indirectement à la qualité des eaux. Certains périmètres rapprochés sont divisés en une zone sensible dite centrale et une zone moins sensible dite périphérique. 3 – Le périmètre de protection éloignée, facultatif, qui doit être envisagé seulement dans le cas ou certaines activités peuvent être à l’origine de pollutions importantes et lorsque l’instauration de prescriptions particulières paraît de nature à réduire les risques de façon significative. Le plan national santé environnement (PNSE) adopté par le gouvernement le 21 Juin 2004 et décliné de manière opérationnelle dans la région Pays de la Loire (PRSE), prévoit dans ses objectifs concernant l’amélioration de la qualité de l’eau potable en préservant les captages

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d’eau potable des pollutions ponctuelles et diffuses (action 4) la mise en place de 80% des périmètres de protection des captages d’eau potable d’ici 2008 et 100% en 2010. Sur les 164points de captage représentés : − 67 ouvrages (40.8%) bénéficient d’un périmètre de protection. − 50 ouvrages (30.5%) ont une procédure en cours. − 28 ouvrages (17%) seront abandonnés − 19 ouvrages (11.6%) sont des ouvrages : o susceptibles d’être abandonnés après choix des collectivités (8 ouvrages). o dans l’attente de la réalisation des nouveaux ouvrages ou la réalisation de nouvelles recherches pour lancer une protection commune (11 ouvrages).

Figure 2 : Périmètres de protection des captages

3.2.2.2. Qualité des eaux superficielles

Le Réseau de Bassin de Données sur l’Eau (RBDE) évalue périodiquement la qualité de l’eau des cours d’eau pour chaque altération définie dans le Système d’Evaluation de la Qualité des cours d’Eau (SEQ-Eau). Cela concerne en particulier : − Les Matières Organiques et Oxydables (MOOX) : cette altération détermine la quantité de matières organiques carbonées dont la dégradation par les micro-organismes est susceptible de consommer l’oxygène dans les rivières.

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− Les Matières Azotées (hors nitrates) : cette altération détermine la quantité d’azote susceptible d’alimenter la croissance des végétaux et peut présenter un effet écotoxique. − Les Nitrates : la présence de ce composé facilite le développement des végétaux aquatiques. Les nitrates ne sont pas directement dangereux. Leur toxicité éventuelle provient de leur transformation dans l'organisme en nitrites ou en nitrosamines : o les nitrites se fixent sur l’hémoglobine du sang pour former la méthémoglobine qui ne peut plus assurer le transport de l'oxygène vers les tissus. Chez les nourrissons de moins de 6 mois, cela peut provoquer une cyanose (asphyxie), o Il est suspecté, à plus long terme, que les nitrates peuvent participer à la formation de « nitrosamines » (supposées cancérigènes), notamment en présence dans l’estomac de certaines bactéries apportées par l’eau ou des aliments contaminés. − Altération des cours d'eau par les Matières Phosphorées : celles-ci sont les principales responsables du développement excessif des végétaux (eutrophisation) dans les rivières et les plans d’eau.

La qualité des eaux de la Sarthe est la suivante : − Pour les MOOX, la qualité est globalement moyenne, − Pour les Matières Azotées, jusqu’à Alençon, la qualité est bonne, puis elle devient mauvaise. La qualité redevient bonne et se dégrade à nouveau en qualité moyenne en aval du MANS. − Pour les Matières Phosphorées, la qualité est moyenne avec un tronçon de qualité médiocre à l’amont de Saint Léonard des Bois. − Pour les Nitrates, la qualité est moyenne à médiocre.

La qualité des eaux de l’Huisne est la suivante : − Bonne qualité pour les MOOX, − Bonne qualité pour les Matières Azotées, − Qualité moyenne pour les Matières Phosphorées et les Nitrates.

La qualité des eaux du Loir est la suivante : − Bonne qualité pour les MOOX jusqu’à La Chartre-sur-le-Loir puis qualité moyenne pour les MOOX. La qualité redevient bonne en aval de Château du Loir, − • Bonne qualité pour les Matières Azotées et Phosphorées, − Qualité médiocre pour les Nitrates.

L’évolution de la qualité des cours d’eau entre 2000 et 2006 (cf. Annexe 1) montre que la qualité des cours d’eau du département de la Sarthe s’améliore progressivement (source : Conseil Général de la Sarthe). Il peut être précisé que les résultats, sur cette période, sont à relativiser car les conditions météorologiques exceptionnelles, notamment en 2004, influent sur chaque altération mesurées : − Concernant les MOOX, la proportion des points suivis au titre du réseau départemental de bonne qualité est passée de 18% à 50% alors que la proportion de

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mauvaise qualité est passée de 41% à 3% pendant la même période. − Concernant le phosphore, la proportion de bonne qualité est passée de 5 à 74% tandis que la proportion de qualité moyenne est passée de 63% à 13%. − Concernant les indices biotiques (IBGN)5 : la proportion de très bonne qualité est passée de 0% à 31% en 2005 tandis que la proportion de qualité moyenne est passée de 43% à 17% pendant la même période. − Par contre, la qualité relative nitrates est globalement moyenne à mauvaise. La proportion de très mauvaise qualité a diminué en passant de 27% à 13%. La légère amélioration constatée de la qualité des eaux superficielles concernant les nitrates est toutefois à relativiser car elle provient en grande partie des conditions météorologiques plutôt exceptionnelles qui ont interdit le relargage des nitrates dans l’eau.

En matière de planification de la gestion de l’eau, le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) Loire-Bretagne a identifié 4 enjeux principaux pour le bassin versant. A savoir : − L'amélioration de la qualité des eaux de surface, − L'amélioration des ressources en eau potabilisable, − La lutte contre l'eutrophisation, − La protection des populations piscicoles. Le Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) est un outil de planification à portée réglementaire qui a pour vocation la définition et la mise en œuvre d'une politique locale cohérente en matière de gestion de l'eau et des milieux aquatiques. Il fixe de manière collective les objectifs généraux d'utilisation, de mise en valeur et de protection qualitative et quantitative de la ressource en eau à l'échelle d'un territoire cohérent, le bassin versant. Le département de la Sarthe compte trois Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) en cours d’élaboration (Sarthe amont, Huisne et Loir) et un SAGE en phase d’émergence (Sarthe aval) (source : site Gest’eau – MEDD – Etat d’avancement des SAGE au 10 avril 2007). L’ensemble du département est concerné par une planification locale de la gestion de l’eau de type SAGE. Le SAGE Sarthe amont couvre 237 communes dont 130 dans le département de la Sarthe. Les principaux enjeux du SAGE de la Sarthe Amont sont : − L'amélioration de la qualité des eaux de surface − L'amélioration des ressources en eau potabilisable − La lutte contre l'eutrophisation − La protection des populations piscicole − La gestion quantitative de la ressource en eau (crues et étiages) Le SAGE Loir couvre 382 communes dont 87 dans la Sarthe. Il a défini les enjeux suivants : − Alimentation en eau potable

5 L'Indice Biologique Global Normalisé ou IBGN est une méthode standardisée appliquée afin de déterminer la qualité biologique d'un cours d'eau. L'intérêt de l'utilisation de l'IBGN est qu'il permet de caractériser la perturbation d'un milieu (aquatique) par ses effets et non par ses causes.

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− Milieu et vie piscicole − Loisirs et sports aquatiques − Inondations − Etiage − Entretien et gestion des ouvrages et des berges

Le SAGE Huisne couvre 154 communes dont 62 dans la Sarthe. Les problèmes majeurs recensés sont : − Lutter contre les inondations, − Améliorer la qualité des eaux de surface, − Améliorer les ressources en eau potabilisable, − Protéger et réhabiliter les écosystèmes aquatiques.

- Carte de vulnérabilité des eaux superficielles : Le BRGM a réalisé pour la DIREN une carte de vulnérabilité intrinsèque des bassins versants de la région (sans prendre en compte ni la nature des polluants et ni les pressions polluantes).

Développé par le BRGM, l'Indice de Développement et de Persistance des Réseaux (IDPR) qui traduit de manière indirecte les notions de flux de pollution éventuelle vers les eaux souterraines ou les eaux superficielles permet l'élaboration de cartes de vulnérabilité simplifiées des eaux souterraine et superficielle. L’IDPR est assimilable à un indice d’infiltration. Plus cette indice est faible et plus la vulnérabilité est forte (migration rapide vers la nappe).

Pour les eaux superficielles, la vulnérabilité a été déduite de : − la lithologie des sols, − la pente des terrains naturels, − la proximité des nappes d'eau souterraines.

La carte ci-après montre que la vulnérabilité des eaux superficielles est moyenne à forte sur une part importante du territoire départemental.

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Figure 3 : Extrait de la carte régionale de vulnérabilité simplifiée – Eaux superficielles

(source : BRGM - http://www.brgm.fr/brgm/Fichiers/Ref_France/fiche_de_cas_n_02.pdf)

3.2.2.3. Qualité des eaux souterraines

Le Réseau National de suivi de la qualité des eaux souterraine (RNES) du bassin Loire Bretagne mis en œuvre depuis 2001, est un réseau patrimonial qui contribue à une connaissance générale de l’évolution spatio-temporelle de la qualité des eaux souterraines dans le bassin Loire-Bretagne. Ce réseau évalue la qualité des eaux souterraines vis-à-vis des nitrates et des pesticides et suit son évolution. Concernant les nitrates : − la qualité des eaux souterraines (nappe libre) du socle cambrien (grès et schistes) est moyenne, − la qualité des eaux souterraines (nappe libre) des calcaires, grès et marnes du Jurassique inférieur et Trias est très bonne à moyenne, − la qualité des eaux souterraines (nappe libre) des calcaires et marnes du Jurassique supérieur est mauvaise, − la qualité des eaux souterraines des sables et argiles du Cénomanien – Albien est très bonne à médiocre (nappe libre) et très bonne (nappe captive), − la qualité des eaux souterraines des craies du Séno-Turonien est moyenne (nappe libre) et très bonne (nappe captive).

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Concernant les pesticides : − la qualité des eaux souterraines (nappe libre) du socle cambrien (grès et schistes) est moyenne à bonne, − la qualité des eaux souterraines (nappe libre) des calcaires, grès et marnes du Jurassique inférieur et Trias est bonne à médiocre, − la qualité des eaux souterraines (nappe libre) des calcaires et marnes du Jurassique supérieur est médiocre, − la qualité des eaux souterraines des sables et argiles du Cénomanien – Albien est très bonne à médiocre (nappe libre) et bonne (nappe captive), − la qualité des eaux souterraines des craies du Séno-Turonien est moyenne à médiocre (nappe libre) et bonne à médiocre (nappe captive).

Figure 4 : Altération des nappes d'eau souterraines par les Nitrates et les pesticides (source : Agence de l’Eau Loire Bretagne, données 2003-2005)

Nitrates Pesticides

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- Carte de vulnérabilité des eaux souterraines : Comme pour les eaux superficielles, le BRGM a réalisé pour la DIREN une carte de vulnérabilité simplifiée des eaux souterraines.

Pour les eaux souterraines, les critères suivants ont été retenus : − la zone non saturée (ZNS) qui intervient avant l'arrivée du polluant dans l'aquifère (nature, perméabilité, épaisseur). La zone non saturée est déduite d'une approche régionale de la piézométrie, menée à l'aide des points d'eau connus sur l'ensemble de la zone d'étude. Seule la première nappe rencontrée est prise en considération. − les caractéristiques propres des aquifères (type de perméabilité, degré de karstification/fissuration, hétérogénéité) susceptibles d'influencer le comportement du polluant dans la nappe (dispersion, rapidité de propagation,…).

La carte ci-après montre que la vulnérabilité des eaux souterraines est faible à moyenne sur une part importante du territoire départemental.

Figure 5 : Extrait de la carte régionale de vulnérabilité simplifiée – Eaux souterraines

(source : BRGM - http://www.brgm.fr/brgm/Fichiers/Ref_France/fiche_de_cas_n_02.pdf)

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3.2.2.4. Assainissement

Source : SATESE – Bilan d’activité 2005 Le parc assisté est composé de 177 stations dont 160 programmées en assistance au titre du programme Agence de l’eau (148 assistées réellement fin 2005 et 144 en 2004) et 17 dont les informations sont transmises au SATESE. Les stations suivies sont réparties selon leurs procédés d’épuration : − 121 stations en boues activées, − 48 stations en lagunage dont deux dotées d’aérateurs − 6 stations en lits bactériens dont 1 en cultures fi xées (Biostyr) − 2 stations en procédé anaérobie (décanteur digesteur et décanteur digesteur avec épandage)

Les principaux points noirs de l’assainissement mis en évidence dans le schéma de l’assainissement de 2003 sont éradiqués avec des effets tangibles sur les grandes masses d’eaux superficielles. Les boues posent toujours problème quant à leur épandage réglementaire en agriculture mais ce problème devrait évoluer favorablement avec le renforcement des capacités de stockage des boues sur des stations déficitaires et la réfection de stations mieux dimensionnées. Des stations ayant des systèmes de traitement avec un non-rejet en été sont en projets (8 en cours en novembre 2005) pour la protection des cours d’eaux sensibles à l’étiage en été.

L’ensemble des indicateurs de suivi accrédite d’une évolution favorable de l’épuration des eaux usées urbaines en Sarthe. Les efforts consentis, par les collectivités dans le domaine de l’épuration des eaux usées urbaines contribuent par conséquent à la nette amélioration observée de la qualité des eaux superficielles en ces années plutôt sèches.

3.2.3. SOLS ET SOUS-SOLS

3.2.3.1. Sous-sols

Le département de la Sarthe présente une géologie particulière formée par deux entités d'origine différente : − la portion située à l'ouest de la ligne Sablé – Fresnay qui s'inscrit à l'extrémité du Massif Armoricain, formé de schistes, calcaires, grès et autres roches de socle. − l'autre partie du département, majoritaire et située à l'est de la ligne Sablé - Fresnay, positionnée sur le Bassin Parisien d'origine sédimentaire.

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Figure 6 : Carte géologique de la Sarthe (source : BRGM)

Schistes précambriens

Grès du Cambrien

Marnes et calcaires du Jurassique

Argiles et sables du Crétacé

Grès et marnes éocènes

Alluvions quaternaires

3.2.3.2. Sols

Les sols de la Sarthe sont par conséquent très hétérogènes et il est difficile de les regrouper au sein de catégories bien définies. On peut toutefois les classer en 7 grands ensembles : − les sols du massif ancien, avec des teneurs en argile de 18 à 25 %, − les terres de la Champagne Mancelle et de la Plaine d'Alençon, très épais, représentant les meilleures terres du département avec 18 à 22 % d'argiles en surface, − les terres du Saosnois et du Marollais, parmi les meilleures du département après assainissement, que l'on peut décliner en sols légers battants et sols plus argileux, − les sables, qui représentent une superficie très importante du département (surtout au sud et selon une grande variété), − les limons battants, que l'on rencontre sur les plateaux du sud et de l'est de la Sarthe (taux d'argiles de 10 à 15 %),

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− les sols des vallées, représentant environ 10 % de la superficie du département. Ces terres sont très lourdes avec des taux d'argiles allant de 30 % à 45 %, − les argilo-calcaires et les argiles à silex, situés sur les pentes des plateaux du sud Sarthe. La carte départementale des sols de la Sarthe est présentée en annexe 2. Concernant la pollution des sols, on distingue trois grands types de pollution potentielle : − Les pollutions accidentelles qui proviennent en général d’un déversement ponctuel de substances polluantes. Elles engendrent en règle générale la dégradation d’un milieu sur une surface limitée. Si aucune intervention n’est réalisée dans un délai relativement court, la pollution peut alors migrer vers le sous-sol. − Les pollutions chroniques qui ont souvent pour origine des fuites sur des conduites ou autres réseaux enterrés, sur des cuvettes de stockage non parfaitement étanches, mais aussi des lixiviats issus de dépôts de déchets non conformes ou de produits. − Les pollutions diffuses qui proviennent d’épandage de produits solides ou liquides (ex : emploi d’engrais ou de pesticides) ou de retombées atmosphériques (ex : rejets de plomb). La nature des substances est très variée (hydrocarbures, solvants chlorés, pesticides, herbicides, métaux …), ainsi que leur origine (industrie, agriculture, transports, rejets domestiques …). L’impact à l’extérieur d'un site pollué, lorsqu'il existe, concerne très généralement les eaux souterraines. Les usages qui en sont faits (captage d’eau potable, arrosage des cultures,…) peuvent conduire à des expositions directes des populations (par ingestion) ou indirectes (contamination des cultures,…). Cependant, sur le site lui-même ou à proximité immédiate, les eaux de surface et les sols peuvent également être pollués.

La base de données sur la pollution des sols (source : http://basol.environnement.gouv.fr/) recense 19 sites et sols pollués (ou potentiellement pollués), répartis sur 14 communes :

− ARNAGE - SSO (Société des Stockages de l'Ouest) − BONNETABLE - ANCIEN SITE "USINE A GAZ" − LA FLECHE - Agence d'exploitation et agence clientèle d'EDF / GDF − LE GRAND LUCE - SOCIETE NOUVELLE FAVRE INDUSTRIE − LE MANS - Agence EDF GDF Services Sarthe − LE MANS - LANGLOIS CHIMIE − LE MANS - RDL CREATION − LE MANS - Site RENAULT − LE MANS - TOTAL − LE MANS - USINES CENTER − - ANCIEN SITE " USINE A GAZ " − MAROLLES LES BRAULTS - SARREL − PRUILLE LE CHETIF - RAFFINEX − - MINES DE ROUEZ − SAINT CALAIS - MARTIN MEUBLES CUISINES

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− SAINT COSME EN VAIRAIS - ALCOA FASTENING SYSTEMS (ex Fairchild Fasteners division Simmonds) − SAINT GERVAIS EN BELIN - TOTAL FRANCE − SAINT JEAN DU BOIS - RAFFINEX − SILLE LE GUILLAUME - Agence d'exploitation d'EDF / GDF

Ces sites sont soit en cours d’évaluation, de travaux, soit traités avec ou sans restrictions d’usage. Les sites de Pruille le Chétif et de Saint Jean du Bois sont deux anciens sites exploités par la société Raffinex (activité de régénération d’huiles usagées cessée en 1964).

3.3. RESSOURCES NATURELLES

3.3.1. LES RESSOURCES EN EAU

L’eau distribuée provient de 155 captages en eau souterraines (cf. annexe 3) et de 4 prises d’eau en rivière (+ 1 dans l’Orne pour St Paterne et le Chevain). Le nombre relativement élevé de captages dans les eaux souterraines est lié à la situation géographique du département en bordure du bassin parisien (présence d’aquifères intéressants en quantité mais de qualité inégale). Les collectivités les plus importantes : Le Mans et son agglomération, Sablé sur Sarthe, La Ferté Bernard et (en partie) sont alimentées à partir de l’eau des rivières principales du département : L’Huisne, la Sarthe et le Loir. Les prélèvements journaliers en terme de ressource représentent environ 136 500 m3 soit environ 50 millions de m3 par an :

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Figure 7 : Les ressources en eau

3.3.2. LES RESSOURCES AGRICOLES

La Sarthe est un département de transition entre massif armoricain à l'ouest, collines normandes au nord, bassin parisien à l'est et vallée de la Loire au sud. De ce fait, elle bénéficie de sols variés qui se traduisent par une agriculture diversifiée de type polyculture élevage. Les productions végétales se situent surtout à l'est et au nord. Les productions animales sont plus développées à l'ouest.

Cultures :

Les cultures de céréales occupent une part importante de la surface agricole utile (33.5 % de la SAU) avec : − le blé tendre, représentant près de 20 % de la SAU, − le maïs grain, avec 8 % de la SAU. Les cultures oléagineuses (colza et tournesol) occupent près de 7 % de la SAU. Enfin, les cultures fourragères destinées à l'élevage représentent 17 % de la SAU, auxquelles on peut associer les surfaces toujours en herbe (près de 26 % de la SAU).

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Tableau 2 : Productions végétales – répartition de la superficie agricole utilisée en 2006 (source : DRAF Pays de la Loire)

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Elevage : Le département de la Sarthe est caractérisé par un fléchissement de la production bovine et un développement de celle des volailles (poulet de Loué).

Tableau 3 : Productions animales (source : DRAF Pays de la Loire) Effectifs en 2006 Bovins (1000 têtes) 319.7 Porcins 331.2 Ovins 25.8 Caprins 4.6 Equidés 7.3 Volailles 7577 Lapins 150

3.3.3. LES CARRIERES ET LES EXPLOITATIONS SOUMISES AU CODE MINIER

L’exploitation des carrières exerce de fortes pressions sur l’environnement. Au rang des inconvénients potentiels de l’exploitation de carrières on peut citer les transports, la modification immédiate et à long terme de la circulation des eaux souterraines et de surface, les risques d’effondrement, le bruit, les vibrations et tirs d’explosifs, les émissions de poussières et la destruction d’espaces naturels ayant un intérêt écologique. L'épuisement progressif des gisements actuels ainsi que les exigences croissantes de notre société en matière de protection de l’environnement et de limitations des nuisances rendent l’ouverture de nouvelles carrières de plus en plus difficile. Le schéma départemental des carrières de la Sarthe a été approuvé le 2 décembre 1996. Il est actuellement en cours de révision. Fin 2002, on dénombrait 69 carrières en activité produisant 4 979 000 t/an : − 11 carrières de roches massives, − 35 carrières de sables alluvionnaires, − 20 carrières de sables, − 3 carrières d’autres matériaux Dans la Sarthe, 7 carrières assurent 58.5% de la production totale (soit 2 907 000 t/an).

3.3.4. LES RESSOURCES FORESTIERES

Le département de la Sarthe dispose des ressources forestières les plus importantes de la région (110 000 ha soit 20% de la surface départementale). De nombreuses forêts domaniales sont recensées sur le territoire. Nous pouvons citer la forêt domaniale de Perseigne, la forêt domaniale de Petite Charnie, la forêt domaniale de Bercé, la forêt domaniale de Sillé le Guillaume…

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Figure 8 : Répartition régionale de la ressource forestière et bocagère en Pays de la Loire

3.3.5. LES ENERGIES

Source : Observatoire régional de l’énergie – Année 2004 Consommations départementales : Dans le département de la Sarthe, les consommations d’énergies ont atteint 1 302 000 tonnes d’équivalent pétrole (tep) en 2004 soit une augmentation de 3% par rapport à 2003.

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Productions régionales d’énergie : La région est très dépendante énergétiquement : en 2004, la production régionale d’électricité était de 3 279 GWh alors que la consommation régionale d’électricité a atteint 22 170 GWh. La part des énergies renouvelables est très faible : − Elles représentent 1.7% de la production électrique régionale (hydraulique + énergies renouvelables : 55 GWh sur 3 279 GWh), − la part de l'électricité d'origine renouvelable dans la consommation régionale d'électricité est de 0.25%.

Au niveau national, la part de l'électricité d'origine renouvelable dans la consommation intérieure brute d'électricité (Métropole uniquement) est de 12,1 % en 2006 (contre 11,0 % en 2005). La loi du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique (loi POPE) fixe l'objectif indicatif d’atteindre une production intérieure d'électricité d'origine renouvelable de 21 % de la consommation intérieure d'électricité totale à l'horizon 2010. L’énergie émise (gaz) par le terminal méthanier de Montoir de Bretagne était de 78 183 GWh en 2004 dont 21 100 GWh a été utilisé pour la couverture des besoins régionaux. Cette énergie émise est en décroissance depuis 2002 (92 274 GWh émis). Les importations de charbon au port autonome de Nantes – Saint-Nazaire représentaient 1 340 337 tonnes en 2004. Elles ont fortement diminué depuis 2002 (2 040 976 tonnes). Par contre, l’importation de coke de pétrole a considérablement augmenté entre 2000 et 2003 en passant de 38 178 à 143 719 tonnes. Une baisse est constatée en 2004 (106 255 tonnes).

3.4. NUISANCES

Les principales nuisances sont liées au bruit et sont concentrées à proximité de l’aérodrome Le Mans – Arnage, le long des grandes infrastructures de transport (routier et ferroviaire) et liées au circuit des 24 heures du Mans. Le département de la Sarthe dispose d’un réseau routier de toute première importance (A81, A11, A28) qui permet au territoire de s’ouvrir aisément sur ses territoires voisins. Néanmoins, ces grandes infrastructures convergent toutes vers Le Mans, cœur du département et lieu de concentration de la population sarthoise. Les liaisons empruntant ces axes sont ainsi aisées alors que les liaisons transversales sont souvent difficiles (par exemple l’axe « Sablé – Brûlon – Loué » est mal desservi).

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Très localement, les installations de traitement ou de stockage de déchets (UIOM du Mans, centres de stockage, dépôts sauvages), certains établissements industriels (industries agroalimentaires, abattoirs…) ou agricoles ainsi que l’épandage de déchets (effluents d’élevage, boues d’épuration, …) peuvent être la source de nuisances olfactives et visuelles.

3.5. RISQUES SANITAIRES

3.5.1. EFFETS DES POLLUANTS SUR LA SANTE

Les principales substances polluantes émises par les opérations de gestion des déchets (transport, traitement, stockage) sont les suivants : − Le CO : le monoxyde de carbone est un polluant très toxique qui peut être nocif s'il est respiré longtemps. Les personnes souffrant de maladies cardio-vasculaires sont les plus vulnérables.

− Les NOx (NO-NO2) : les oxydes d'azote sont des agents très irritants pour les poumons. Les personnes souffrant d'asthme et de maladies respiratoires sont les plus sensibles aux oxydes d'azote.

− Le SO2 : l'exposition à une concentration élevée de SO2 peut affecter et amplifier les maladies du système respiratoire. Les personnes souffrant d'asthme et de maladies cardio-respiratoires sont les plus vulnérables, ainsi que les enfants et les personnes âgées.

− L’H2S : le sulfure d’hydrogène dégage une odeur d’œuf pourri et peut causer des irritations aux yeux. − Les poussières : plus les particules sont petites, plus elles peuvent pénétrer profondément dans les voies respiratoires, augmentant ainsi les risques d'effets nocifs sur le système cardio-respiratoire. Elles ont une double action liée aux particules proprement dites et aux polluants qu’elles transportent (métaux, hydrocarbures, dioxyde de soufre,…).

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− Les COV : les COV ont des effets très divers selon leur famille : gêne olfactive, irritation (principalement les aldéhydes), maux de tête, nausée, fatigue, maux de gorge, effets mutagènes et cancérigènes reconnus (benzène et formaldéhyde). − Les métaux lourds : ils ont des effets spécifiques selon les éléments. o Le plomb : à la suite d'expositions chroniques, le plomb peut provoquer des problèmes d'anémie, d'hypertension, causer des troubles neurologiques et endommager les reins. o Le cadmium : il est toxique en cas d’exposition chronique et cancérigène. o Le mercure : il est hautement toxique principalement pour le système nerveux. o Le manganèse : les effets les plus significatifs sont les troubles respiratoires et du système nerveux central. − Les dioxines : le terme “dioxines” désigne un ensemble de substances chimiques organiques chlorées présentant toutes une structure chimique similaire. Certaines de ces substances ont des propriétés nocives (en particulier le TCDD). Les effets observés chez l’homme : changements dans la composition du sang, maladies cardio-vasculaires, diabète, risque de cancers. − Les micro-organismes susceptibles d’être présents sous forme de bioaérosols sont des organismes pathogènes présents dans les déchets (bactéries, virus, parasites) ou se développant durant le compostage ou le stockage (actinomycètes thermophiles et champignons comme Aspergillus Fumigatus), ainsi que des toxines et allergènes libérés par les bactéries et les champignons (endotoxines, mycotoxines, glucanes).

3.5.2. LE PLAN REGIONAL SANTE ENVIRONNEMENT

Un Plan Régional Santé-Environnement (PRSE) a été élaboré en 2005 pour la période 2005- 2008. Le PRSE comporte 16 actions sélectionnées en fonction des spécificités de la région Pays de la Loire et dont la mise en oeuvre relève de manière substantielle du niveau local.

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Les actions prioritaires 2 et 3 concernent en particulier l’incinération des déchets : − Pour la région, les rejets des dioxines ont été ramenés de 15 grammes en 1998 à 0.2 gramme en 2004. Les émissions de dioxines de l’UIOM du Mans sont passées de 9.46 g/an en 1998 à 0.003 g/an en 2006

− Un plan de réduction des émissions de NOx a été prescrit par l’inspection des installations classées concernant l’usine d’incinération du Mans. L’exploitant a fourni à l’inspection des installations classées au 1er trimestre 2007 une étude technico- économique accompagnée d’une proposition d’échéancier de mise en oeuvre des meilleures techniques disponibles pour réduire les émissions de NOx. Le rejet de NOx de l’UIOM du Mans est passée de 301,4 tonnes en 2000 à 109,8 tonnes en 2006.

Dans le cadre de l’action prioritaire n°2, des indicateurs de suivi ont été définis : − Emissions de métaux lourds (plomb, cadmium, mercure), − Emissions de dioxines, − Emissions de benzène, − Emissions de COV toxiques (hors benzène).

Dans le cadre de l’action n°4, une surveillance des eaux souterraines au droit des sites pollués par les activités industrielles est prévue.

3.6. RISQUES NATURELS ET INDUSTRIELS

Dans le département de la Sarthe, le Préfet a établi un dossier départemental sur les risques majeurs (DDRM). Celui-ci : − recense la liste des communes soumises à risques majeurs, − énumère et décrit la nature des risques majeurs auxquels chaque commune est confrontée, − expose les conséquences prévisibles pour les personnes, les biens et l’environnement,

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− mentionne la chronologie des événements et des accidents connus et significatifs de l’existence des risques, − expose les mesures générales de prévention, de protection et de sauvegarde prévues par les autorités publiques pour en limiter les effets.

3.6.1. RISQUES D’INONDATION ET CRUES

Le réseau hydrologique du département de la Sarthe est de 5 110 km de cours d'eau, dont 184 km pour la Sarthe, 77 km pour l'Huisne, 98 km pour le Loir, qui sont les 3 rivières principales. Il s’inscrit dans le bassin de la Maine, principal affluent de la Loire aval.

Le département de la Sarthe a connu des inondations qui ont occasionné d’importants dommages aux biens, aux activités et aux réseaux. Ce sont des crues de plaine et d’hiver en général, avec une lente montée des eaux, des superficies submergées importantes pouvant durer plusieurs jours. Les épisodes marquants des dernières décennies, furent les crues de 1966, 1995, 1999, 2001 et 2004. Parmi les évènements plus anciens : 1846, 1881, 1930..., certains ont provoqué des niveaux d’inondation très importants, comparables et voire supérieurs à ceux de la crue de 1995, encore très présente dans les mémoires.

L’agglomération du Mans, le District de Sablé, La Ferté-Bernard et La Flèche ainsi que la vallée de l’Huisne et celle de la Sarthe aval sont couverts par un plan de prévention du risque inondation approuvé. Des PPR sont en élaboration pour la vallée de la Sarthe amont et du Loir. Un PPR est prescrit sur la Vègre.

3.6.2. RISQUE SISMIQUE ET MOUVEMENTS DE TERRAIN

La région ne présente pas de risque sismique. Le BRGM recense les cavités souterraines (source : http://www.bdcavite.net/) telles que les : − Cavités naturelles : karsts, grottes, gouffres, cavités de suffosion (cavités générées par des circulations d'eau souterraines dans les formations sédimentaires meubles) − Carrières, marnières − Caves (champignonnière, …). − Habitations troglodytiques − Ouvrages civils : cavités à usage d'adduction et de transport (aqueducs, tunnels routiers, tunnels ferroviaires, souterrains pour les piétons …), souterrains et abris refuges. − Ouvrages militaires enterrées (sapes et galeries)

La carte ci-après présente les cavités souterraines les plus recensées dans la Sarthe. Ce sont des carrières principalement à l’Est du département et des caves (champignonnières) au Sud et, dans une moindre mesure, au Nord du département. Dans ces zones, des Plans de Prévention des Risques de Mouvement de Terrain sont d’ailleurs approuvés ou prescrits.

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Etat d’avancement des « Plans de Prévention des Risques de Mouvement de Terrain en Sarthe : PPRMT de Villaines la Carelle approuvé le 25 juin 1987 PPRMT de La Charte sur le Loir approuvé le 5 avril 2001 PPRMT du Grand Lucé approuvé le 5 aôut 2005 PPRMT de Vouvray et de Château du Loir prescrit le 10 mars 2004 PPRMT du Lude prescrit le 11 octobre 2002 PPRMT de Parcé sur Sarthe prescrit le 22 janvier 2008

3.6.3. FEUX DE FORET

Les risques de feux de forêts sont faibles au nord du département. En revanche, la vulnérabilité des sites au sud et à l’est du Mans est moyenne à très élevée, de même qu’au sud du département.

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3.6.4. RISQUES INDUSTRIELS

Le département possède 5 établissements SEVESO AS : BUTAGAZ à Arnage, TOTAL France au Mans, ALSETEX à Précigné, CEREXAGRI à Vaas, TOTAL France à Saint Gervais en Belin.

3.7. BIODIVERSITE

3.7.1. INVENTAIRES DE BIODIVERSITE

3.7.1.1. L’inventaire national des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF)

Les ZNIEFF sont des zones connues pour la valeur écologique des milieux naturels par référence à des habitats, espèces animales et végétales particuliers : elles font l'objet d'un inventaire scientifique national permanent lancé en 1982 sous l'autorité du Muséum National d'Histoire Naturelle pour le compte du Ministère de l'Environnement. Cet inventaire est régulièrement réactualisé (dernier en date d’août 2006). Deux types de zones sont recensées dans le département : − ZNIEFF de type I : ce sont des zones surfaciques ou linéaires, de superficie limitée, définies par la présence d’espèces ou de milieux d’intérêt remarquable, particulièrement fragiles et sensibles même à des aménagements limités ; − ZNIEFF de type II : recouvrant de grands ensembles naturels ou peu modifiés ou présentant des potentialités biologiques importantes, elles intègrent souvent des ZNIEFF de type I.

Tableau 4 : Récapitulatif des ZNIEFF dans la Sarthe (source: DIREN,2005) Nombre ZNIEFF de type I 272 ZNIEFF de type II 31

Les ZNIEFF sont un outil de connaissance sans valeur directe : elles ne sont pas opposables aux autorisations d’occupation des sols, mais l’absence de prise en compte d’une ZNIEFF lors d’une opération d’aménagement est souvent juridiquement considérée comme une erreur manifeste d’appréciation. Outil de connaissance, l’inventaire ZNIEFF n’est pas une mesure de protection. Il signale l’intérêt patrimonial d’un espace sans avoir de conséquences juridiques directes.

3.7.1.2. L’inventaire européen des Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) et des Sites d’Importance Communautaire (SIC)

En vue de favoriser la préservation des oiseaux sauvages, l’Union Européenne a produit en 1979 une directive sur l’avifaune. Conformément aux engagements pris lors du sommet de la terre à Rio, la directive européenne concernant la conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore sauvage est parue le 21 mai 1992.

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En application de ces deux textes, il revient donc à chaque Etat membre de procéder dans un premier temps à l’inventaire : − des Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) d’une part : ce sont des espaces fréquentés par les populations d’oiseaux menacés de disparition, rares ou vulnérables aux modifications de leurs habitats ; − des Sites d’Importance Communautaire (SIC) d’autre part : ce sont des habitats naturels et des habitats des espèces considérés comme présentant un intérêt à l’échelle du territoire européen en raison de leur situation de rareté ou de vulnérabilité. Le département de la Sarthe ne recense aucune ZICO. 13 SIC sont recensés dans le département :

Tableau 5 : Sites d’Importance Communautaires recensés dans le département (source DIREN) Identifiant Nom Superficie régional (ha)* FR2500107 HAUTE VALLE DE LA SARTHE 3507.96 FR5200640 FORET DE MULTONNE, CORNICHE DE PAIL ET 953.71 VALLEE DU SARTHON FR5200645 VALLEE DU RUTIN, COTEAU DE CHAUMITON, ETANG 719.90 DE SAOSNE ET FORET DE PERSEIGNE FR5200646 ALPES MANCELLES 1197.01 FR5200647 VALLEE DU NARAIS, FORET DE BERCE ET RUISSEAU 3809.57 DU DINAN FR5200648 MASSIF FORESTIER DE 269.68 FR5200649 VALLEE DU LOIR DE VAAS A BAZOUGES ET ABORDS 4034.31 FR5200650 FORET DE SILLE 722.16 FR5200651 CARRIERE SOUTERRAINE DE LA VOLONIERE 0 FR5200652 CARRIERE SOUTERRAINE DE VOUVRAY-SUR-HUISNE 0 FR5202003 BOCAGE A OSMODERMA EREMITA ENTRE SILLE-LE- 13 463.89 GUILLAUME ET GRANDE-CHARNIE FR5202004 BOCAGE A OSMODERMA EREMITA AU NORD DE LA 5836.34 FORET DE PERSEIGNE FR5202005 CHATAIGNERAIES A OSMODERMA EREMITA AU SUD 4722.11 DU MANS * Superficie totale des SIC (dont certains ne sont pas entièrement situés en Sarthe) Un site fait l’objet d’un projet de site d’importance communautaire. Il s’agit du bocage de Montsurs à la Forêt de Sillé le Guillaume (10 259.73 ha).

3.7.2. ZONES RELEVANT DE LA PROTECTION INTERNATIONALE

™ La convention Ramsar La convention Ramsar est un traité international qui procure le cadre adapté pour des actions nationales et la coopération internationale en faveur de la préservation des zones humides ( étendues de marais, de fagnes, de tourbières, d’eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou

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temporaires, où l’eau est stagnante ou courante, douce ou salée) et l’utilisation rationnelle de leurs ressources. Il n’y a pas de zones relevant de la Convention Ramsar dans le département de la Sarthe.

™ Le programme Man and Biosphere (MAB) Le Programme MAB, lancé en 1970 par l'UNESCO, a institué la création du réseau mondial des Réserves de la Biosphère. Ce sont, au choix, de grands biomes naturels, des zones avec des caractéristiques naturelles exceptionnelles, des écosystèmes modifiés ou dégradés et capables d'être restaurés. Il n’y a pas de Réserves de Biosphère dans le département de la Sarthe.

™ Le réseau NATURA 2000 Le réseau Natura 2000, en cours d’établissement, correspondra à l’ensemble des sites remarquables européens, désignés par chaque Etat membre de l'Union Européenne en application des directives de 1979 sur l’avifaune et de 1992 sur la conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore sauvage.

En application de ces deux directives, il incombe à chaque Etat membre de désigner les Zones de Protection Spéciale (ZPS) et les Zones Spéciales de Conservation (ZSC) issues respectivement des inventaires des ZICO et des SIC. Ces espaces sont identifiés dans un souci de lutte contre la détérioration progressive des habitats et des espèces animales et végétales d'intérêt communautaire. Chaque état doit assortir cette liste de plans de gestion appropriés et d’une évaluation des montants associés dans le cadre de cofinancements communautaires. En France, il a été décidé de lancer une réflexion avec l’ensemble des acteurs locaux de chaque espace inventorié visant à définir les orientations de gestion aptes à assurer le maintien en état de conservation des habitats protégés. Cette initiative aboutit à la rédaction pour chaque SIC d’un document d’objectifs (DOCOB). C’est sur la base de ce document que le gouvernement procède à la désignation en ZSC auprès de l’Union Européenne, qui contrôle l'adéquation de ces mesures à l'objectif global et européen de protection des habitats. L’objectif est d’assurer la préservation de la diversité en engageant, pour chaque site, une démarche de gestion dynamique durable. La législation européenne prévoit une procédure d'évaluation écologique des activités (article 6- 3) devant s'exercer à l'intérieur d'une ZSC ou d’une ZPS afin que les Etats déterminent les activités à prohiber au sein de ces zones. La directive exige également la définition de mesures compensatoires, selon un principe de zéro perte nette signifiant par exemple que chaque destruction de zones humides doit répondre la restauration ou la création d'autres zones humides.

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Le département de la Sarthe ne comprend pas de ZPS. Il y a en revanche 13 SIC (Cf § 3.7.1.2) susceptibles d’être désignés ZSC par l’Etat.

3.7.3. ZONES RELEVANT DE LA PROTECTION DE L’ETAT ET DES COLLECTIVITES

3.7.3.1. Les réserves naturelles

Réserves naturelles nationales Le statut de réserve naturelle s’applique à des parties du territoire d’une ou plusieurs communes dont la faune, la flore, le sol, les eaux, les gisements de minéraux ou de fossiles ou le milieu naturel présentent une importance particulière. Les objectifs d’une telle protection sont multiples : − préservation d’espèces animales ou végétales et d’habitats en voie de disparition sur tout ou partie du territoire national ; − reconstitution de populations animales ou végétales ou de leurs habitats ; − préservation de biotopes et de formations géologiques ou spéléologiques remarquables ; − préservation ou constitution d’étapes sur les grandes voies de migration de la faune sauvage ; − études scientifiques ou techniques indispensables au développement des connaissances ; − préservation des sites présentant un intérêt particulier pour l’étude de l’évolution de la vie et des premières activités humaines. En général, toute action susceptible de nuire au développement de la flore et de la faune ou d’entraîner la dégradation des biotopes et du milieu naturel concerné peut être réglementée ou interdite. Il n’y a pas de réserve naturelle nationale sur le département de la Sarthe.

Réserves naturelles régionales Ce statut de réserve s’applique aux propriétés privées dont la faune et la flore sauvages, le patrimoine géologique ou paléontologique présentent un intérêt particulier sur le plan scientifique et écologique. Cette protection est établie suite à une démarche volontaire du propriétaire. Le règlement d’une telle protection peut être aussi contraignant que celui d’une réserve naturelle nationale car toute action susceptible de nuire à la faune ou à la flore peut être interdite ou réglementée. 2 réserves de ce type existent dans le département de la Sarthe : - Bas Marais Tourbeux de la Basse Goulandière : protégé depuis 2001, ce bas marais alcalin et prairies humides présentent un grand intérêt floristique (avec notamment 7 espèces végétales protégées) et herpétologique. - Prairies et roselières des Dureaux : protégé depuis 2001, il s’agit d’un grand ensemble de 7 ha homogène présentant un patrimoine naturel exceptionnel du point de vue floristique et faunistique composé par des prairies humides et roselière. A noter qu’il existe un projet de RNR : le marais de Cré sur Loir situé sur la communauté de communes Pays Fléchois.

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3.7.3.2. Les forêts de protection

Une forêt peut être classée en tant que forêt de protection dès lors que son maintien s’impose notamment pour des raisons d’ordre écologique. Cette disposition a été ajoutée en 1976 au code forestier. Il n’y a pas de forêts de protection dans le département de la Sarthe

3.7.3.3. Les réserves biologiques domaniales

Le statut de réserve biologique domaniale s’applique au domaine forestier de l’Etat géré par l’Office national des forêts (forêts domaniales) et concerne les milieux forestiers riches, rares ou fragiles. Un tel statut a pour objectif principal une gestion spéciale orientée vers la conservation de milieux ou d’espèces remarquables (et d’amélioration des connaissances de ces milieux). De plus, des programmes d’observation scientifique et des actions d’éducation du public peuvent être mis en place. Facile à mettre en œuvre, la réserve biologique domaniale offre deux types de protection : − une protection dirigée d’un biotope forestier particulier : réserve biologique dirigée (RBD) ; − une protection intégrale : réserve biologique intégrale (RBI).

Il n’y a pas de réserves biologiques domaniales dans le département de la Sarthe.

3.7.3.4. Les parcs naturels régionaux

Un Parc Naturel Régional (PNR) est un outil imaginé par la DATAR en 1967 qui vise à fonder sur la protection, la gestion et la mise en valeur du patrimoine, un projet de développement pour un territoire. L’initiative de création appartient aux régions, qui s’appuient pour définir le projet sur les collectivités locales et territoriales concernées. La Charte d'un Parc naturel régional constitue le document qui fixe les orientations de protection et de développement de son territoire pour douze ans. Elle s’articule autour des cinqs grandes missions d’un Parc naturel régional à savoir : 9 La protection et la gestion du patrimoine naturel et culturel 9 L’aménagement du territoire 9 Le développement économique et social 9 L’accueil, l’éducation et l’information 9 L’expérimentation

Le Parc Naturel Régional de Normandie Maine est situé à cheval sur les départements de la Sarthe, Mayenne, la Manche et de l’Orne. Il a été créé en 1975 et couvre une superficie de 235 000 ha. 149 communes sont concernées dont 23 dans le département de la Sarthe (Aillières-Beauvoir, , Assé-le-Boisne, Bourg-le-Roi, Crissé, La Fresnaye-sur- Chédouet, , Livet-en-Saosnois, , Mont-Saint-Jean, Moulins-le-Carbonnel, Neufchâtel-en-Saosnois, Pezé-le-Robert, Rouessé-Vassé, Saint-Georges-le-Gaultier, Saint- Léonard-des-Bois, Saint-Paul-le-Gaultier, Saint-Rémy-de-Sillé, Saint-Rémy-du-Val, Saint-

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Rigomer-des-Bois, Sillé-le-Guillaume, Sougé-le-Ganelon, Villaines-la-Carelle).

La charte du Parc naturel régional Normandie-Maine s’organise autour des perspectives suivantes : 9 Garantir l’authenticité des paysages 9 Valoriser le patrimoine naturel et culturel 9 Valoriser des productions de qualité 9 Dynamiser les activités touristiques intégrées à l’économie locale

Approuvée en mai 1996, la Charte du Parc naturel régional Normandie-Maine est en cours de révision. Un nouveau projet pour les années 2008-2020 permettra de reconduire le classement de son territoire

3.7.3.5. Les arrêtés préfectoraux de protection de biotope

Instauré par le décret n° 77-1295 du 25 novembre 1977 pris en application de la loi n° 76-129 du 10 juillet 1976 (art.R.211-12 et suivants du Code rural), l’arrêté préfectoral de protection de biotope permet au Préfet de fixer les mesures tendant à favoriser, sur tout ou partie du territoire d'un département, la conservation des biotopes tels que mares, marécages, marais, haies, bosquets, landes, dunes, pelouses ou toutes autres formations naturelles peu exploitées par l’homme, dans la mesure où ces biotopes ou formations sont nécessaires à l’alimentation, à la reproduction, au repos ou à la survie des espèces protégées (figurant sur la liste prévue à l’article R. 211-1) et ce, afin de prévenir leur disparition. L’arrêté réglemente l’exercice des activités humaines sur le périmètre défini. Cet outil réglementaire est adapté pour des sites de superficie limitée. Il doit être accompagné de mesures de suivi et de gestion. 2 arrêtés préfectoraux de protection de biotope existent sur le département de la Sarthe : − Le Sarthon et ses affluents : protégé depuis 1992, il s’agit du lit de la rivière « le Sarthon » et celui de ses affluents. Il présente un intérêt pour la reproduction de la truite fario. En Sarthe, cela concerne la commune de Saint Léonard des Bois, − La Gesse Blanche : ce sont 7 ha de prairies protégées depuis 1999 sur 3 communes (Arçonnay, , Saint Paterne).

3.7.3.6. La politique départementale des Espaces Naturels Sensibles

Le Conseil général de la Sarthe mène une politique pour la préservation et la conservation des espaces naturels sensibles. Cette politique vise à : - Conserver et valoriser, le patrimoine naturel permettant : * le maintien et le développement d’un tourisme de qualité, * le développement local, * le renforcement de l’attractivité du département, * le maintien de la qualité de vie des sarthois. - Améliorer la gestion de l’eau, - Affirmer l’identité sarthoise, - Maîtriser les usages et le foncier sur le territoire communal.

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Le Conseil général définit un ENS comme un espace naturel sensible qui est écologiquement remarquable et qui nécessite d’une part, une gestion appropriée en vue de son maintien et, d’autre part des aménagements pour accueillir le public. 52 sites sont actuellement inventoriés en Sarthe. Deux axes d’intervention sont possibles pour ces 52 sites : - Le Conseil général se porte acquéreur du site et mène des actions de gestion et de valorisation (site du Vivier à Challes, site de la Pré d’Amont à Vaas) - Le Conseil général accompagne des partenaires locaux (collectivités, association, exploitants agricoles…) dans leurs actions de conservation et de valorisation (sites du Conservatoire du Patrimoine Naturel Sarthois, site du marais de Cré, etc) Les 52 sites reconnus ENS n’ont pas de statut de protection spécifique et sont tous classés en ZNIEFF de type I. Pour financer cette politique, la loi permet aux Conseils généraux de lever une recette spécifique : la Taxe Départementale des Espaces Naturels Sensibles (ENS). Pour la Sarthe, cette TDENS est levée au taux de 0,7% Le département de la Sarthe recense 16 espaces naturels sensibles où une action est en cours.

Saint Rémy du Val

Asse le Boisne Saint Longis

Segrie

Ballon

Montfort le Gesnois

Saint Mars la Brière

Parigne l’évêque Challes

Luche Pringe La Flèche Cré Vaas

Cré : commune Aubigné Racan Savigné sous

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3.7.4. LES PAYSAGES ET LE PATRIMOINE CULTUREL

¾ Paysages L’atlas des paysages de la Sarthe a défini 12 unités paysagères.

Source : Atlas des paysages de la Sarthe Les enjeux paysagers définis dans l’atlas sont présentés en Annexe 4.

¾ Les sites protégés Source : AREHN Il s’agit de mesures de classement issues de la loi du 2 mai 1930 sur la protection des monuments naturels et sites à caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque. Cette protection s'appuie sur le régime des autorisations administratives préalables. Elle porte uniquement sur les transformations relevant du Code de l'Urbanisme (réglementation des permis de construire). L’emplacement du site doit être reporté au Plan d’Occupation des Sols en qualité de servitude d’utilité publique opposable aux tiers. La protection de la nature et des milieux naturels n'est pas directement concernée ni prise en compte. On distingue : − Les sites classés Seuls les sites dont l’intérêt exceptionnel de leurs paysages, ou de leurs caractères pittoresque, historique, légendaire, artistique, voire scientifique méritent d’être préservés en l’état et peuvent faire l’objet d’une proposition de classement dans le patrimoine national. L’objectif principal du classement est la conservation du site en l’état. Celui-ci ne peut donc être ni détruit, ni modifié dans son aspect ou dans son état. Tous travaux autres que ceux d’entretien courant ou d’exploitation du fonds rural sont soumis à autorisation préalable spéciale du ministre. Sont susceptibles d’être classés les sites d’une valeur patrimoniale remarquable telle qu’elle justifie une politique rigoureuse de conservation. La direction régionale de l’Environnement instruit le

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dossier (rapport, délimitation, plans…). Le classement est une décision ministérielle et est prononcé après enquête publique et après avis de la Commission départementale des sites. Si le consentement de tous les propriétaires est acquis, un arrêté ministériel est publié. S’il ne l’est pas, le classement est prononcé par décret en Conseil d’Etat, après avis de la Commission supérieure des sites.

− Les sites inscrits L’inscription est une mesure moins contraignante. Elle était conçue à l’origine comme un stade préalable au classement, mais elle est devenue rapidement une mesure de protection autonome. Sur les sites inscrits, l’aménagement se poursuit, mais est soumis à une vigilance en termes de qualité architecturale et paysagère. Sont susceptibles d’être inscrits, les sites dont la qualité paysagère reconnue justifie que l’Etat en surveille l’évolution. L’inscription est prononcée par arrêté du ministre chargé des sites, sur proposition et après avis de la Commission départementale des sites. Il s’agit d’espaces présentant un intérêt notoire mais sans atteindre un niveau de qualité exceptionnel. Les monuments historiques classés ou inscrits sont indissociables de l'espace qui les entoure : toute modification sur celui-ci rejaillit sur la perception et donc la conservation de ces monuments. Aussi la loi impose-t-elle un droit de regard sur toute intervention envisagée à l'intérieur d'un périmètre de protection de 500 mètres de rayon autour des monuments historiques. Protéger la relation entre un édifice et son environnement consiste, selon les cas, à veiller à la qualité des interventions (façades, toitures, matériaux), à prendre soin du traitement des sols, du mobilier urbain et de l'éclairage, voire à prohiber toute construction nouvelle aux abords du monument. La servitude de protection des abords intervient automatiquement dès qu'un édifice est classé ou inscrit. Toutes les modifications de l'aspect extérieur des immeubles, les constructions neuves, mais aussi les interventions sur les espaces extérieurs doivent recevoir l'autorisation de l'Architecte des Bâtiments de France (ABF).

Pour le département de la Sarthe, sont recensés : - 29 sites inscrits, - 19 sites classés

La carte de situation des sites inscrits et classés est présentée en Annexe 5.

¾ Les Zones de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager Ces zones ont été créées par la loi du 7 janvier 1983 sur la décentralisation des compétences dans le domaine de l’urbanisme. Le but est de proposer des périmètres mieux adaptés au terrain que le rayon de 500 mètres et des outils de protection plus souple. Le principal critère pour constituer une ZPPAUP est que le lieu doit être doté d'une identité patrimoniale forte. Elle concerne des centres anciens, des quartiers de la reconstruction ou des espaces ruraux et permettent de préserver et mettre en valeur les caractéristiques patrimoniales des lieux. La création d'une ZPPAUP donne lieu à un document concerté entre l'Etat, responsable en matière de patrimoine, et la commune, responsable de l'urbanisme sur son territoire. Les prescriptions de la ZPPAUP s'imposent au plan local d'urbanisme (PLU).

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Différentes zones sont définies (géographie, données patrimoniales…) à l'intérieur de la ZPPAUP. A chacune correspondent des règles induites par ses caractéristiques. Ces prescriptions comportent des obligations (pour les matériaux…), des interdictions de démolition ou de modification de l'aspect de certains éléments bâtis ou végétaux. Toute modification d’aspect d’une ZPPAUP doit recevoir l’accord du Service Départemental de l’Architecture et du Paysage (SDAP). Le département de la Sarthe comporte 6 ZPPAUP sur les communes suivantes : Allonnes, Asnières sur Vègre, La Flèche, La Ferte-Bernard, Sable-sur-Sarthe et Saint-Calais (source : novembre 2006, préfecture des Pays de la Loire). A noter que des projets de création de ZPPAUP sont en cours sur les communes de Bazouge sur le Loir, Brulon, Le Grand Luce, Le Lude, Le Mans, Parcé sur Sarthe, Sillé le Guillaume et .

¾ Les petites cités de caractère Le concept des "Petites Cités de Caractère est né en Bretagne il y a 30 ans. En accord avec les fondateurs bretons, propriétaires du label, plusieurs départements des Pays de la Loire ont monté leur réseau. L'association des "Petites Cités de Caractère" de la Sarthe, association loi 1901, a été créée en mai 1995. Aujourd'hui le réseau sarthois se compose de neuf communes regroupées dans le but de favoriser leur développement culturel en préservant et en valorisant leurs richesses naturelles, historiques, architecturales et humaines par la mise en place d'une Charte.

Figure 9 : Carte des petites cités de caractère de la Sarthe

3.7.5. ZONAGE

Afin d’illustrer la partie concernant la biodiversité, deux cartes ont été élaborées. La carte ci-après présente les contraintes environnementales du département qui ont été listées dans les chapitres précédents, telles que les ZNIEFF, les Parcs naturels, …

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Figure 10 : Représentation des contraintes environnementales concernant la biodiversité sur le territoire

Dans la carte présentée en Annexe 6, les différents zonages naturels et culturels de la Sarthe ont été classés en fonction de couleurs différentes (rouge, orange et jaune) selon leur sensibilité. D'une manière générale, tout projet devra faire l'objet d'une justification précise, montrant que les impacts ne nuiront pas au site.

Zones à enjeux majeurs (et/ou d’exclusion réglementaire) Zone 1 L’implantation d’unités de traitement des déchets est proscrite. Zones à enjeux forts Zone 2 L’implantation d’unités de traitement des déchets est soumise à recommandations particulières fortes. Zones à enjeux modérés Zone 3 L’implantation d’unités de traitement des déchets est soumise à recommandations particulières modérées.

L’ensemble des espaces naturels et patrimoniaux précédemment décrits a été réparti dans ces trois zones.

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Espaces naturels

Arrêtés de biotope, réserves naturelles régionales, réserves naturelles nationales, réserves Zone 1 biologiques domaniales, sites Natura 2000, espaces naturels sensibles.

ZICO, ZNIEFF de type 1 et 2 (zones naturelles d'intérêt écologique faunistique et floristique) Zone 2

Parc naturel régional Zone 3

Espaces relatifs au patrimoine

Sites classés et inscrits (et espaces de recul respectifs), monuments historiques. Zone 1

3.8. CADRE DE VIE

La Sarthe dispose d’un patrimoine naturel et culturel riche et diversifié, de ressources naturelles abondantes (eau, matières premières) et d’un environnement de bonne qualité qui lui confère un cadre de vie remarquable. Les actions menées localement et à l’échelle du département en faveur de la protection de la nature, de la prévention des risques et de la réduction progressive des pollutions des milieux (l’eau en particulier) contribuent à l’amélioration du cadre de vie des sarthois. Ce cadre de vie est également riche et équilibré de part la position géographique de la Sarthe, véritable carrefour de régions : − le nord du département est un avant-goût de la Normandie, − au sud, la vallée du Loir ouvre sur la Touraine et l’Anjou, − à l’ouest, les granits des Coëvrons évoquent déjà les granits de la Bretagne, − à l’est, les vallons du Perche plongent dans le creux du bassin parisien. A cette variété de paysages correspond une diversité flagrante des mentalités et des cultures : au nord, pays de prudence et de réflexion répond le sud, terre d’accueil, de vignobles et de douceur de vivre. La Sarthe est irriguée par trois rivières principales et par 465 ruisseaux qui font le bonheur des pêcheurs. Parfaitement desservie par la route et le rail, la Sarthe a su utiliser sa position de carrefour pour se développer. Le Mans, ancienne capitale de la province du Maine, est le centre physique et nerveux du département. La répartition de la population s’articule autour du Mans de façon concentrique. La commune du Mans rassemble le quart des habitants. En ajoutant les onze communes de la proche banlieue, on obtient l’agglomération mancelle qui, avec 195 000 habitants, concentre le tiers de la population.

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Seules les communes de La Flèche et de Sablé-sur-Sarthe au Sud-Ouest du département et de La Ferté-Bernard au nord-est dessinent un territoire relativement autonome vis-à-vis de la ville siège de la préfecture (en terme de bassin d’emploi par exemple). L’agglomération d’Alençon,dont la ville centre est située dans le département de l’Orne, déborde sur le Nord de la Sarthe. Depuis plusieurs années, l’arrivée de nouvelles populations en milieu rural, d’origine majoritairement urbaine, se poursuit. Une très forte proportion de ces « nouveaux ruraux » continue d’exercer une activité professionnelle en ville et la qualité de vie est l’une des principales raisons qui justifient l’installation en milieu rural.

3.9. PRESENTATION DES FORCES ET FAIBLESSES DU TERRITOIRE

L’analyse de l’état actuel de l’environnement fait apparaître une situation globalement satisfaisante : − Les populations sont peu exposées à des nuisances de type urbain ou industriel ni à des risques sanitaires sur le territoire : la bonne qualité de vie est un point fort du département, − Le territoire recèle des richesses patrimoniales et naturelles d’importance. Notamment, plusieurs zones sont recensées au niveau européen et national pour leur intérêt en terme de biodiversité. Par ailleurs, le département dispose de ressources naturelles importantes (en eau, agricoles, forestières et minérales), − Les émissions de métaux lourds sont relativement faibles.

Cependant, le département de la Sarthe compte des milieux fragiles qui peuvent être impactés par les activités humaines et pollutions : − La vulnérabilité des eaux superficielles aux pollutions est forte sur près de la moitié du territoire,

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− Le département recèle des milieux naturels fragiles qui doivent être protégés

Enfin, les faiblesses majeures de l’environnement en Sarthe concernent : − le milieu « air » : émissions importantes de méthane et de gaz acidifiant bien supérieures aux moyennes nationales, − le milieu « eau », soumis à d’importants rejets azotés : eutrophisation et pollution par les nitrates des eaux superficielles et souterraines importantes, un tiers du territoire étant classé comme vulnérable sur le critère nitrate d’origine agricole, − le département est très dépendant énergétiquement, comme l’ensemble de la région.

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Tableau 6 : Synthèse de l’état de l’environnement Etat de l’environnement Dimensions de Sous- Localisation Les richesses et Objectifs de référence Sensibilité l’environnement domaines Les faiblesses et sensibilités des enjeux opportunités PRQA : « Réduire Emissions de gaz à effet de serre l’exposition à la pollution. au-dessus de la moyenne Emissions faibles de métaux Favoriser les économies nationale, et de gaz acidifiant plus Air (effet de lourds en raison d’une d’énergie. » de deux fois plus importantes que Global Forte serre, pollution) activité industrielle moindre la moyenne nationale, dues PRSE : « Reduire les que la moyenne française. notamment à l’activité agricole émissions aériennes de (NH3). substances toxiques et d’oxydes d’azote » SDAGE / SAGE : « Amélioration de la L’ensemble des cours d’eau est qualité des eaux de soumis au problème Ressources en eau surface. Amélioration des d’eutrophisation et 1/3 des Pollutions et importantes, que ce soit ressources en eau communes du département sont qualité des milieux pour les eaux superficielles potabilisable. Lutte contre classées en zones vulnérables à (cours d’eau) ou les eaux l'eutrophisation. Lutte la pollution des eaux par les Local et Eau souterraines (bordure du contre les inondations. » Forte nitrates d’origine agricole. global bassin Parisien). PRSE : « Améliorer la La moitié du territoire de la Sarthe La qualité des cours d’eau qualité de l’eau potable en est classée en zone à s’améliore progressivement. préservant les captages vulnérabilité forte concernant les d’eau potable des eaux superficielles. pollutions ponctuelles et diffuses » Peu de sites et sols pollués La production agricole peut (19 sites et sols pollués localement être à l’origine Local et Sols Faible répartis sur 14 communes d’apports de pesticides et autres global sont recensés) produits polluants. 60% des points de captage n’ont Nombreux points de captage pas de périmètre de protection Ressources Eau AEP (155 sur le mais la situation est en phase Global Forte naturelles (consommation) département) d’être réglée pour un certain nombre d’entre eux.

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Etat de l’environnement Dimensions de Sous- Localisation Les richesses et Objectifs de référence Sensibilité l’environnement domaines Les faiblesses et sensibilités des enjeux opportunités Une grande partie du territoire est couvert par des Le département doit faire face au Sol et espace espaces naturels et développement de l’habitat Global Faible (consommation) agricoles : l’urbanisation est pavillonnaire, fort consommateur faible et concentrée au d’espace. milieu du département L’exploitation des carrières, des Ressources agricoles, Matières sols par l’agriculture et l’utilisation forestières et minérales Global Faible premières des ressources en eaux font importantes pression sur l’environnement. Les consommations d’énergie sont en augmentation (3% entre Potentiel de développement 2003 et 2006) en Sarthe, alors Energie important des énergies Global Forte que le département reste très renouvelables dépendant énergétiquement, comme l’ensemble de la région.

Il existe des risques locaux en PRQA : « Améliorer les Il n’y a peu de risques au Local et Risques sanitaires particulier liés auxproduits connaissances. » Forte niveau global global phytosanitaires PRSE Odeurs La Sarthe bénéficie d’une Local Forte Des nuisances existent faible atteinte de la Nuisances / cadre Bruits localement. Elles peuvent avoir Local Faible population par les nuisances de vie plusieurs origines (agricole, Envol de d’origine ménagère, industriel…). Local Faible déchets industrielle ou agricole. Patrimoine naturel riche et diversifié : existence sur le Dégradation des Existence sur le territoire (au territoire (au Nord, à l’Ouest Local et espaces naturels, Biodiversité Nord, à l’Ouest et au Centre-Sud) Forte et au Centre-Sud) de milieux global Sites et paysages de milieux fragiles. remarquables, d’intérêts national et européen.

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Etat de l’environnement Dimensions de Sous- Localisation Les richesses et Objectifs de référence Sensibilité l’environnement domaines Les faiblesses et sensibilités des enjeux opportunités Patrimoine culturel riche et diversifié : sites classés ou Les sites classés ou inscrits, Paysages et inscrits, Zone de Protection Zone de Protection du Patrimoine Local et patrimoine du Patrimoine Architectural Architectural Urbain et Paysager, Forte global culturel Urbain et Paysager, les les petites cités de caractère sont petites cités de caractère autant de zone sensible sont présents sur le territoire

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4. CARACTERISTIQUES DE LA GESTION INITIALE DES DECHETS

4.1. ORGANISATION DE LA GESTION DES DECHETS EN 2005

Déchets ménagers collectés en Sarthe = 286 200 (avec les inertes) Déchets des Professionnels = 430 000 à 470 000

Collecte sélective 69 400 (sans les inertes) DIND en Déchets séparés 43 300 mélange 270 000 à 310 000 154 000 à Encom. Déchets Carton/ DDM 166 000 Mélang verts Métaux 800 + 20 000 Verre Corps Corps 23 700 32 500 12 400 19 800 plats creux 19 100 4 400

OMR 149 000 Déchets non Déchets valorisés verts 3 000 4 000 Déchets Valorisés valorisés 283 000 DD UIOM CSDND Compost. 36 500 11 000 97 700 28 700 OM 22 600 Refus de Éliminés tri 110 000 à

119 000 + 20 000 RBA

Stockage et valorisation énergétique Valorisation organique Valorisation matière 262 100 à 271 100 36 500 347 300 à 348 500 + 20 000 RBA

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4.2. CARACTERISTIQUES DE CHAQUE ETAPE

4.2.1. PREVENTION DE LA PRODUCTION DES DECHETS

La prévention de la production des déchets doit être comprise comme l’ensemble des actions de réduction avant l’abandon d’un bien et donc la création du déchet. Les actions de prévention sur les déchets ménagers menées jusqu’en 2005 concernent : − La prévention quantitative : o La promotion du compostage individuel : Les démarches encourageant le compostage individuel sont en cours (2005) ou en projet pour 18 collectivités sarthoise. Il s’agit de mise à disposition de composteur (avec ou sans contribution financière directe de l’usager) parfois accompagnée d’une animation (généralement remise d’un livret sur l’utilisation du composteur), o La réutilisation et le réemploi : 5 collectivités ont développé des partenariats avec des structures comme ENVIE 72 et/ou la compagnie Emmaüs. Cela concerne généralement des Déchets d’Equipement Electriques électroniques (DEEE) (électroménager, écran) et tout objet réemployable (mobilier, …) pour du démantèlement, de la réparation et du réemploi. o Les financements incitatifs : La Communauté de communes de l’Orée de Bercé Bélinois a développé un financement incitatif par un système de sacs. − la prévention qualitative : Les déchets dangereux des ménages sont collectés sur la quasi-totalité des collectivités.

4.2.2. COLLECTE ET TRANSFERT DES DECHETS

Collecte traditionnelle des ordures ménagères résiduelles (OMR) : Les collectivités ont mis en place, en régie pour 5 d’entre elles (Le Mans Métropole, Communautés de communes de Sablé sur Sarthe, du Pays fléchois, de la Champagne Conlinoise, du Pays de Sillé), une collecte en porte à porte avec quelques points de regroupement pour l’habitat isolé en zone rurale. Les ordures ménagères résiduelles sont orientées soit directement vers les unités de traitement sarthoises soit vers des centres de regroupement pour un transfert vers des unités de traitement sarthoises ou dans des départements voisins (Mayenne et Orne). Ces unités de regroupement sont soit en maîtrise d’ouvrage public (Vion, Thorée les Pins, Aubigné Racan), soit de maîtrise d’ouvrage privée.

Collecte sélective : En 2005, 44 déchèteries sont réparties sur le territoire départemental pour les ménages. D’autres ont été construites depuis ou sont actuellement en projet, ce qui porterait à 48 le nombre de déchèterie en Sarthe. En partenariat avec l’ADEME, le Conseil général a mis en place en 2006 une démarche de labellisation des déchèteries, la démarche « Escale ». La démarche Escale comporte 4 niveaux successifs (escales) de qualité croissante, récompensés chacun par l’attribution d’un label. En Sarthe, ont été labellisées : − 2 déchèteries au niveau 1,

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− 9 déchèteries au niveau 2, − 23 déchèteries au niveau 3, − 3 en cours de labellisation.

Collecte des déchets dangereux des ménages (DDM) : La collecte de ces déchets en déchèterie est majoritaire. Certaines collectivités, notamment en zone urbaine (Le Mans Métropole), ont développé un système de collecte mobile (la toxinette) permettant une collecte par apport volontaire de proximité.

Collecte des déchets de soins à risques infectieux (DASRI) : Certaines collectivités (CCOBB) ont mis en place un système de collecte en partenariat ou non avec les pharmaciens de leur territoire (fourniture et regroupement des boîtes ramenées par les patients avant collecte et traitement pris en charge par la collectivité). Lorsqu’aucun accord n’a pu être trouvé avec les pharmaciens, les boîtes sont généralement ramenées en déchèterie ce qui ne constitue pas un système satisfaisant (problème de confidentialité…).

4.2.3. TRI

Il existe 2 centres de tri sur le territoire du périmètre du PEDMA : le Mans (maîtrise d’ouvrage privée) et Ecorpain (Maîtrise d’ouvrage publique). Les centres de tri d’Arçonnay (en Sarthe mais hors périmètre du PEDMA) et de Tiercé (49), à moins de 35 km du lieu de production de déchets, sont également utilisés pour les déchets collectés sélectivement dans le nord et dans le sud de la Sarthe.

4.2.4. VALORISATION MATIERE

En 2005, 91% du tonnage issus de la collecte sélective est valorisé. Cela concerne l’acier, l’aluminium, les briques alimentaires, les cartons – cartonnettes, les flacons plastiques, les journaux – magazines et le verre.

4.2.5. VALORISATION DE LA MATIERE ORGANIQUE

4.2.5.1. Les déchets verts

Les déchets verts collectés en déchèteries sont broyés ou non avant transfert, puis orientés vers des unités de compostage, sarthoises ou non. Il existe 5 plateformes de compostage en Sarthe : Montmirail, Tresson, Trangé, Neufchâtel en Saosnois, Ecommoy. Des plateformes de compostage de départements voisins sont également utilisées : notamment Changé (53), Lasse et Cheviré le rouge (49).

Département Localité Tonnage traité en 2004 Sarthe Montmirail 7 200 t Tresson 5 200 t Trangé 5 000 t

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Département Localité Tonnage traité en 2004 Neufchâtel en Saosnois 7 400 t (dont 4 800 t de déchets verts ornais) Ecommoy 3 000 t TOTAL 27 800 t Changé (53) Hors Sarthe Lasse (49) Environ 5 000 tonnes Cheviré le rouge (49)

4.2.5.2. Les ordures ménagères résiduelles

Il existe deux unités de compostage d’ordures ménagères résiduelles en Sarthe, Ségrie et Ecorpain, toutes deux en maîtrise d’ouvrage publique. Site d’Ecorpain : Ce site appartient au SMIRGEOMES. Il est cependant exploité par un prestataire privé. Seules, les ordures ménagères résiduelles des collectivités du SMIRGEOMES sont acceptées sur ce site. Le procédé actuel, avec un broyage en tête de ligne, ne permet pas de garantir les exigences de la nouvelle norme NFU 44051 en terme de production de compost. La décision a été prise par la collectivité de ne plus épandre le compost mais de l’enfouir dans le centre de stockage, attaché à l’unité de compostage. Site de Ségrie : Ce site appartient également à un syndicat, le SMIRGEOM avec une exploitation déléguée à un prestataire privé. Seules, les ordures ménagères résiduelles sont acceptées sur ce site. Comme pour le site d’Ecorpain, le procédé actuel, avec un broyage en tête de ligne qui a été remplacé en juillet 2005 par un système de presse et de mise en balle, ne permet pas de garantir les exigences de la nouvelle norme NFU 44051 en terme de production de compost. La décision a été prise par la collectivité de ne plus épandre le compost mais de l’enfouir, dans le centre de stockage.

4.2.5.3. Les boues de stations d’épuration

L'épuration des eaux usées domestiques est assurée dans le département de la Sarthe par 161 stations d'épuration dont : − 128 stations à boues activées (faible, moyenne ou forte charge) ; − 33 stations à procédés extensifs (lagunage, lit bactérien…). Globalement le gisement de boues est de 98 500 tonnes de matière brute par an, soit 11 800 tonnes de matière sèche par an (source : SATESE Conseil Général de la Sarthe). A l'exception des 2 stations d'épuration du Mans qui éliminent les boues par incinération (6 254 tMS/an), les autres stations (47 % des flux en matière sèche, soit 5 546 tMS/an) valorisent les boues en agriculture. Le plus souvent, elles sont épandues à l'état liquide, seules les stations de la Ferté Bernard, La Flèche, Sablé sur Sarthe et Saint Saturnin procédant à une déshydratation préalable couplée à un chaulage ou à un séchage solaire (Communauté de Communes de l'Antonnière).

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4.2.5.4. Les matières de vidange et graisses

Les dispositifs d'assainissement autonomes génèrent un flux théorique de 44 000 m3/an, soit 650 tonnes de matière sèche par an. Actuellement, les matières de vidange collectés par les vidangeurs intervenant sur le département (un quart du gisement théorique) sont intégralement traitées sur les stations d’épuration urbaines. Dans la Sarthe, les flux de déchets graisseux récupérables sont évalués à 4 900 m3 /an. Plus des deux tiers sont issus des bacs dégraisseurs de la restauration et sont traités en station d'épuration en mélange aux eaux usées domestiques. Le gisement restant (gras, suifs, huiles végétales) est généralement collecté sélectivement et valorisé en alimentation animale ou dans l'industrie (chimique, pharmaceutique, cosmétique).

4.2.6. VALORISATION ENERGETIQUE

L’usine d’incinération des ordures ménagères (UIOM) du Mans : Une usine d’incinération, avec 2 fours, est présente sur le territoire du périmètre du PEDMA. Cette unité est sous maîtrise d’ouvrage publique (Le Mans Métropole) avec une délégation pour son exploitation. Sa capacité annuelle est de 140 000 tonnes, dont une part est réservée aux déchets de soins (capacité maximum de 7 000 tonnes pour ces déchets). Les tonnages entrants en 2005 sont les suivants : − OMR et encombrants = 104 172 t provenant de 9 collectivités incluses dans le PEDMA et 1 collectivité hors périmètre du PEDMA de la Sarthe (5 699 t = SICTOM de Montoir / la Chartre sur le Loir) − DNM = 21 748 t − Déchets spécifiques = 1 872 t − Déchets hospitaliers = 4 548 t − Autres (Cyclamed, Déchets pharmaceutiques, Déchets confidentiels) = 437 t − Total = 132 777 tonnes

Déchets issus de l’incinération : Des produits sont générés par le process de traitement par incinération (produits sortants 2005) : − Mâchefers = 34 011 t (valorisation routière) − REFIOM21 = 5 378 t (traités dans le Calvados) − Déchets en mélanges non traités = 1 983 t (ISDND Changé (53)) − Total = 41 372 tonnes

Valorisation énergétique : Concernant la valorisation énergétique, 2005 n’étant pas une bonne année de référence (problèmes techniques), il est préférable de se référer à l’année 2006, cette dernière n’ayant pas fait l’objet d’évolution significative en terme de tonnage et de type de déchets incinérés. L’UIOM produit à la fois de la chaleur et de l’électricité. Ainsi, l’UIOM a fourni en 2006, 52 258 MWh d’énergie thermique dont 27 719 MWh au réseau de distribution de chaleur des

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équipements sur la commune d’Allonnes (collège, piscine, etc). Le reste est utilisé pour le fonctionnement de l’installation de la Chauvinière. L’UIOM a également produit 69 384 MWh d’énergie électrique dont 58 015 vendus à EDF. Le reste est consommé par l’installation. Les ratios moyens de consommation sont : − Fourniture thermique : 361 kWh / t incinérée (moyenne 2000-2005), − Fourniture électrique : 297 kWh / t incinérée (moyenne 2003-2004), − Consommations électriques : 65 kWh / t incinérée (moyenne 2000-2005), − Consommations de gaz propane : 3.48 kg / t incinérée (moyenne 2002-2005), − Consommations de fuel : 2.25 l / t incinérée (moyenne 2000-2005).

Mise aux normes : Une mise aux normes des fours a été réalisée ce qui a entraîné l’arrêt définitif de la ligne 1 en décembre 2005. L’UIOM du Mans fonctionne donc aujourd’hui avec 2 lignes.

4.2.7. INSTALLATIONS DE STOCKAGE

Avec la fermeture du Centre de stockage de déchet ultime d’Arçonnay en décembre 2005, il existe deux centres de stockage de déchets ultimes en activité en Sarthe, Montmirail et Nuillé le Jalais, tous deux en maîtrise d’ouvrage privée.

Date de fin Commune Exploitant Capacité d’autorisation Nuillé le Jalais Véolia Propreté 85 000 t/an 2009 Montmirail ISS Environnement 75 000 t/an 2012

4.2.7.1. Centre de stockage de Nuillé le Jalais

Ce site installé sur 15 000 hectares, est autorisé pour une capacité de 85 000 t/an. Néanmoins, atteignant sa fin d’exploitation, le tonnage entrant en 2005 est largement en dessous de cette capacité théorique : − OMR = 2 270 tonnes (sarthoises uniquement) − Encombrants = 8 610 tonnes (dont 1 600 tonnes du SICTOM MOntoire La Chartre sur le Loir en dehors du périmètre du PEDMA) − DNM = 17 700 tonnes (dont 1 400 provenant de départements voisins) − Boues (industrielles et de station d’épuration) = 15 460 tonnes − Sables = 10 310 tonnes − Refus de tri = 1 150 tonnes − Total = 55 500 tonnes Ce site ne fait pas de valorisation particulière. Sa fermeture est aujourd’hui prévue pour 2009.

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Gestion des lixiviats : Les lixiviats collectés sont traités par 4 lagunes avant contrôle et rejet au milieu naturel. En 2005, le volume de lixiviats rejeté est de 3 162 m3. Gestion du biogaz : Le biogaz est brûlé en torchère. 2002 2003 2004 2005 Production biogaz capté (m3/an) 1 406 255 1 810 581 2 654 572 2 183 388 Production biogaz capté (m3/t enfouie) 16.5 21,1 41,0 39,3

Le taux de captage de biogaz est de l’ordre de 50%. Mesures prises pour la protection de l’environnement : Un suivi environnemental est réalisé avec un suivi de la qualité des eaux, un contrôle des lixiviats, un contrôle des eaux souterraines, un suivi du réseau de biogaz et un contrôle de la qualité de la combustion. La CLIS se réunit annuellement.

4.2.7.2. Centre de stockage de Montmirail

Ce site installé sur 10 000 hectares, a une capacité annuelle de 75 000 tonnes, accueillant des déchets ménagers et industriels. Le site comporte, outre les casiers pour l’enfouissement des déchets ultimes, une plateforme de compostage et un quai de transfert pour des déchets sortants (pneumatiques usagés, produits valorisables…). Grâce au système Natura Lex en place depuis 2001, les déchets enfouis dans les anciens casiers sont repris et séparés pour en valoriser une partie. En 2005, il est entré 81 591 tonnes de déchets sur le site : − OMR = 7 364 t (sarthoises) − Encombrants = 2 017 t dont 1 576 t de l’Eure et Loir, − DNM = 31 192 t dont 27 768 t sarthoises − Autre = 41 018 t dont 9 529 t refus de centre de tri sarthois Le stockage a concerné 59 925 tonnes. Les produits sortant et/ou valorisés sont les suivants : − Ferraille, carton, plastique = 2 337 t − Fabrication de compost = 9 915 t − Couverture de casier = 10 644 t

Gestion des lixiviats : Les casiers « Natura Lex » sont équipés d’un système de collecte des lixiviats. Gestion du biogaz : Les casiers « Natura Lex » sont équipés d’un système de collecte du biogaz. En 2005, le biogaz était brûlé en torchère. Le site valorise aujourd’hui le biogaz.

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Mesures prises pour la protection de l’environnement : L’ISDND limite ses impacts olfactifs et les odeurs éventuelles en recouvrant régulièrement les déchets de sable. L’ISDND est certifié ISO 14001. Une CLIS se réunit annuellement.

4.2.7.3. Centres de stockage hors Sarthe

Les collectivités et entreprises du département utilisent parfois des centres de stockages situés sur des départements limitrophes pour l’élimination de leurs déchets ultimes.

Arçonnay (Orne) : L’activité de stockage sur le site d’Arçonnay a cessé fin 2005. En 2005, près de 74 000 tonnes de déchets ont été enfouies. Gestion des lixiviats : Les lixiviats sont stockés dans des bassins de stockage puis traités sur site par une unité mobile de traitement (traitements physico-chimiques et d’ultrafiltration) avant rejet au milieu naturel. Les rejets de lixiviats sont conformes à la réglementation en vigueur. Gestion du biogaz : Le biogaz collecté est brûlé en torchère. Les émissions à l’atmosphère sont inférieures aux valeurs réglementaires. Le taux de captage de biogaz est de l’ordre de 42%.

Les sites Ornais : Les déchets orientés vers le centre de stockage d’Arconnay sont depuis sa fermeture fin 2005 conduits jusqu’aux centres de stockage ornais de maîtrise d’ouvrage privée : Fel et Colonard Corubert. Le site de Fel a une capacité annuelle de 100 000 tonnes. Environ 2 850 tonnes d’ordures ménagères sarthoises arrivent aujourd’hui sur ce site. Sa fermeture est prévue pour la fin de l’année 2011. Le site de Colonard Corubert, proche des collectivités du Nord Sarthe est autorisé pour une capacité annuelle de 25 000 tonnes. 5 650 tonnes d’ordures ménagères sarthoises sont enfouies sur ce site. Sa fermeture est prévue pour la fin de l’année 2010 mais une demande d’extension a été faite dans la durée avec une capacité augmentée à 45 000 tonnes.

Changé (53) : Le site de Changé (ISDND 1 et 2, centre de tri DNM et déchets ménagers, plateforme de compostage de déchets verts) d’une capacité annuelle de 700 000 tonnes, a accepté en 2005, 23 700 tonnes de déchets ménagers et assimilés sarthois (OMR = 14 900 t ; Encombrants = 2 800 t ; DNM = 6 000 t).

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5. IMPACTS DE LA GESTION INITIALE DES DECHETS SUR L’ENVIRONNEMENT

5.1. PREAMBULE

La collecte, le traitement et la valorisation des déchets ont divers impacts sur l’environnement. La prévention des déchets permet de limiter les impacts liés à la gestion des déchets et de réduire la consommation de matières premières ou de ressources énergétiques.

5.2. IMPACT SUR L’EFFET DE SERRE

5.2.1. GENERALITES

Les gaz à effet de serre (GES) intervenant dans la gestion des déchets sont essentiellement le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), et le protoxyde d’azote ou oxyde nitreux (N2O). Ces différents gaz ne contribuent pas tous à la même hauteur à l'effet de serre. En effet, certains ont un pouvoir de réchauffement plus important que d'autres et/ou une durée de vie plus longue. La contribution à l'effet de serre de chaque gaz se mesure grâce au pouvoir de réchauffement global (PRG). Le pouvoir de réchauffement global d'un gaz se définit comme la puissance radiative que le gaz à effet de serre renvoie vers le sol, cumulée sur une durée de 100 ans. Cette valeur se mesure relativement au Dioxyde de carbone.

Par construction, le PRG du CO2 est de 1. Le PRG du CH4 est évalué à 21, celui du N2O à 310. Ainsi, si on émet 1 kg de méthane dans l'atmosphère, on produira le même effet, sur un siècle, que si on avait émis 21 kg de dioxyde de carbone. En effectuant la somme des émissions de gaz à effet de serre, pondérée par leur PRG, on obtient une évaluation de l’impact global des activités humaines sur l’effet de serre, exprimé en équivalent CO2 (eq.CO2).

5.2.2. EMISSIONS DE GES LORS DE LA GESTION DES DECHETS

La collecte et le transport des déchets sont à l’origine d’émissions de CO2 (consommation de carburant). Les installations de tri des déchets consomment de l’électricité et du carburant, source d’émissions de CO2.

Le compostage peut être générateur de N2O et de CH4 (ponctuellement au niveau des zones anaérobies très localisées).

L’incinération des déchets est à l’origine d’émission de CO2 (par combustion du carbone inorganique (une tonne d’ordures ménagères contient environ 22% de carbone dont environ 65% est d’origne biomasse). La contribution majeure du stockage de déchets dans le bilan effet de serre est constituée des fuites de méthane. Les émissions de CH4 sont liées au potentiel de production de biogaz du déchet traité (fonction de la nature des déchets), de la teneur en méthane dans le biogaz (en moyenne 50%) et du taux de captage de biogaz (essentiellement lié aux conditions d’exploitation des sites).

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L’épandage des boues d’épuration a deux effets antagonistes par rapport aux GES : − D’une part le carbone apporté est susceptible d’être stabilisé à terme dans des fractions de matière organique à temps de renouvellement très long, supérieur au siècle. On peut donc considérer cette stabilisation comme un puits pour le carbone atmosphérique contenu dans les déchets épandus [Soussana et al. (2002)]. La valorisation agronomique des déchets permet également d’éviter l’emploi d’engrais chimique responsable d’émission de gaz à effet de serre lors de leur fabrication, − D’autre part, les matières organiques et éléments minéraux apportés sont des substrats pour les processus responsables des émissions de N2O et de CH4, que ce soit pendant les phases de traitement, de stockage ou d’épandage et transformations dans le sol des déchets, − Globalement, les émissions de gaz à effet de serre liées à l’épandage de boues sont négligeables (de l’ordre de 1 kg éq. CO2 / tMS épandues). A l’inverse, le recyclage de déchets, notamment des métaux, des plastiques et du verre, permet d’éviter l’emploi de matières premières responsables d’émission de gaz à effet de serre lors de leur fabrication. La valorisation énergétique (des déchets ou du biogaz produit par stockage ou méthanisation des déchets) permet aussi d’éviter le recours à des ressources énergétiques fossiles responsables d’émission de gaz à effet de serre lors de leur combustion.

5.2.3. SITUATION EN SARTHE

Le taux de captage de biogaz moyen retenu est celui estimé sur le centre de Nuillé le Jalais soit 50%. La gestion actuelle des déchets (DNM compris) en Sarthe émet directement 215 049 tonnes d’équivalent CO2 (t éq. CO2) et permet d’éviter, par recyclage, l’émission de 168 335 t éq. CO2, soit un bilan global de + 46 713 t éq. CO2. La collecte des déchets ménagers et industriels représente la moitié des émissions directes de gaz à effet de serre (54%), suivi du stockage (25%) et de l’incinération (20%). La collecte des DNM serait l’activité la plus émettrice de GES (43% des émissions directes totales) car elle concerne un gisement important et des distances de transport importantes (80 km/t en moyenne en France selon l’étude ADEME INDI : enquête (10 000 entreprises) d’évaluation du gisement des déchets industriels banals - 1993). Le tableau ci-dessous présente une synthèse des émissions par sources. Tableau 7 : Bilan des émissions actuelles de gaz à effet de serre en Sarthe

T CO2 ratio COLLECTE 115 497 149 kgéq. CO2/t TRI 462 11 kgéq. CO2/t COMPOSTAGE 2 643 55 kgéq. CO2/t ISDND 53 681 342 kgéq. CO2/t INCINERATION (inclus valorisation énergétique) 42 760 316 kgéq. CO2/t Epandage de boues 5.5 1 kgéq. CO2/tMS 4.2% des émissions TOTAL 215 049 départementales Emissions évitées par valorisation matière - 168 335 -604 kgéq. CO2/t Bilan net (- émissions évitées par valorisation 0.9% des émissions 46 713 matière) départementales

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Les émissions directes de gaz à effet de serre liées à la gestion des déchets ménagers et assimilés représentent 4.2% des émissions de gaz à effet de serre du département de la Sarthe (PRG = 5 126 kt éq. CO2). En comptabilisant les émissions évitées liées au recyclage de certaines fractions de déchets, la part de la gestion des déchets dans les émissions globales de gaz à effet de serre est de 0.9%.

5.3. IMPACTS SUR LA QUALITE DE L’AIR

5.3.1. GENERALITES

Dans le domaine de la gestion des déchets, le principal gaz en cause est l’ammoniac, responsable en France de la moitié des émissions acidifiantes. Cette part relative augmente, du fait des efforts conduits sur les autres gaz dans les secteurs de l’industrie et la transformation d’énergie (oxydes de soufre SO2 et d’azote NO et NO2). L’ammoniac provient pour environ 1/3 de la gestion des effluents d’élevage (stockage, épandage). Les émissions de gaz acidifiants ont été estimées en évaluant le potentiel de libération de protons H+ (source CML, 1992). Les coefficients d’équivalence sont présentés dans le tableau ci-après. Coefficients d’équivalence d’acidification de l’air (source : Université de Leiden, Pays Bas)

Coefficient d’équivalence (en g éq. H+)

Oxydes d’azote (NOx - NO2) 0.022

Oxydes de soufre (SOx - SO2) 0.031

Ammoniac (NH3) 0.059 Chlorure d’hydrogène (HCl) 0.027 Cyanure d’hydrogène (HCN) 0.037 Fluorure d’hydrogène (HF) 0.050

Sulfure d’hydrogène (H2S) 0.059

Acide sulfurique (H2SO4) 0.020

5.3.2. EMISSIONS ATMOSPHERIQUES LORS DE LA GESTION DES DECHETS

5.3.2.1. Emissions atmosphériques lors du transport des déchets

Le tranport de déchets, lors des opérations de collecte et de transit, est à l’origine d’émissions de polluants atmosphériques tels que : − Les NOx, − Le CO, − Les Composés Organiques Volatiles Non Méthaniques (COVNM),

− Le SO2,

− Et les particules de diamètre inférieur à 10 m (PM10). Ces polluants sont des substances toxiques dans l’air et des composés précurseurs d’acidification ou contribuant à la pollution photochimique.

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5.3.2.2. Emissions atmosphériques lors du compostage

Le compostage des déchets ménagers et assimilés génère en particulier les polluants suivants :

− Le NH3, − Les poussières : les postes de travail où les concentrations en poussières mesurées sont les plus élevées correspondent aux postes de manipulation des produits : le retournement des andains, le fonctionnement d’une roue pelleteuse, la manipulation des produits finis. Les concentrations moyennes en poussières totales 3 sur site s’établissent autour de 2 à 10 mg/m , − Les éléments traces métalliques : les métaux lourds sont émis uniquement sous forme de poussières métalliques. Les concentrations atmosphériques sur les sites de compostage ne sont pas très élevées.

5.3.2.3. Emissions atmosphériques liées aux centres de stockage

Outre, les gaz d’échappement des véhicules d’exploitation, les émissions de polluants atmosphériques provenant des centres de stockage sont de 2 types : − Les émissions de biogaz : le biogaz est constitué principalement de 2 gaz à effet de serre : le méthane autour de 55 ± 5 % et le dioxyde de carbone de 45 ± 5 %. Hormis ces deux composants majeurs, le biogaz présente différents polluants en quantités minoritaires : l’hydrogène sulfuré (H2S) et des micropolluants organiques (en particulier l’ammoniac) et métalliques. − Les rejets atmosphériques provenant d’installations de combustion du biogaz (torchères,…), − Les poussières générées lors des opérations de déchargement des déchets au niveau de la zone d’exploitation ou par les engins circulant sur les voies d’accès à la zone d’exploitation.

5.3.2.4. Emissions atmosphériques liées à l’incinération

Les rejets atmosphériques des usines d’incinération contiennent en particulier : − Des NOx, − Du CO, − Des poussières,

− Du SO2,

− Du N2O, − Des COVNM, − Des dioxines-furannes, − et des métaux lourds. La surveillance des rejets gazeux de l’installation du Mans montrent : − Une réduction par 2 à 3 des rejets de NOx entre 2000 et 2007,

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− une stabilité des rejets de SO2, HCl, poussières, dioxines furannes depuis 2003 à des niveaux très faibles, − une stabilité des rejets de métaux lourds depuis 2000 à des niveaux très faibles, − une division par 4 des rejets de COV entre 2007 et 2007.

Les rejets atmosphériques sont conformes aux exigences réglementaires.

Figure 11 : Suivi des rejets atmosphériques de l’UIOM du Mans (source : DRIRE Pays de Loire)

UIOM du Mans

300

250 poussières

200 HCl

150 SO2

100 NOx tonnage (t)

50

0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

UI OM du Mans

8

6 métaux lourds COV 4

2 tonnage (t)

0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

UIOM du Mans

2,2 2 1,8 1,6 dioxines furannes 1,4 1,2 1 0,8 0,6

rejets en g/an 0,4 0,2 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

5.3.2.5. Emissions atmosphériques liées à l’épandage de déchets

L’épandage de déchets organiques et notamment de boues d’épuration émet en particulier du NH3.

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5.3.2.6. Emissions atmosphériques liées à la valorisation des déchets

Comme pour les gaz à effet de serre, la valorisation matière permet, par substitutions, d’éviter des émissions de gaz impliqués dans les phénomènes d’acidification et d’eutrophisation des milieux.

5.3.3. SITUATION EN SARTHE

La gestion actuelle des déchets en Sarthe émet directement plus de 44 783 kilos d’équivalent H+ (kg éq. H+) et permet d’éviter, par recyclage, l’émission de 48 455 kg éq. H+, soit un bilan global de - 3 672 kg éq. H+. La collecte des déchets représente 75% des émissions directes, l’incinération 20% et l’épandage de boues (47% du gisement soit 5 546 tonnes de matières sèches) arrive en 3ème position avec 3% des émissions directes. La collecte des DNM serait l’activité la plus émettrice de gaz acidifiants (60% des émissions directes totales) car elle concerne un gisement important et des distances de transport importantes (80 km/t en moyenne en France selon l’étude ADEME INDI : enquête (10 000 entreprises) d’évaluation du gisement des déchets industriels banals - 1993). Le tableau ci-dessous présente une synthèse des émissions par sources. Tableau 8 : Bilan des émissions actuelles de gaz acidifiants En kg éq. H+ En % d’émissions directes COLLECTE 33 395 75% TRI 122 COMPOSTAGE 674 2% ISDND 244 INCINERATION (inclus valorisation énergétique) 8 879 20% Epandage de boues 1 468 3% 3.5% des émissions TOTAL 44 783 départementales Emissions évitées par valorisation matière -48 455 Bilan net (- émissions évitées par valorisation - 3 672 matière)

Les émissions directes de gaz acidifiants liées à la gestion des déchets ménagers et des DNM représentent 3.5% des émissions du département de la Sarthe (AEQ = 1 299 t éq. H+). En comptabilisant les émissions évitées liées au recyclage de certaines fractions de déchets, la gestion des déchets a ne contribue pas à l’acidification des milieux.

5.4. IMPACTS SUR LA QUALITE DE L’EAU

5.4.1. GENERALITES

Le principal effet de la gestion des déchets sur la qualité de l’eau est l’eutrophisation des milieux aquatiques. L’indicateur d’eutrophisation des eaux permet aussi de mesurer l’impact de la gestion des déchets sur le milieu aquatique. Cet indicateur est exprimé en g éq. Phosphates (PO4). Les coefficients utilisés pour calculer cet impact potentiel sur l’environnement sont présentés ci-après.

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Coefficients d’équivalence d’eutrophisation (source : Université de Leiden, Pays Bas)

Coefficient d’équivalence (en g éq. PO4) + Ammoniac (NH4 , NH3) 0.420 Demanche Chimique en Oxygène (DCO) 0.022 - Nitrites (NO3 ) 0.095 - Nitrites (NO2 ) 0.130 Azote Kjeldahl 0.420 Matière azotée 0.420 3- -- - Phosphates (PO4 , HPO4 , H2PO4 , H3PO4) 3.060 Phosphore (P) 3.060 Anhydride phosphorique 1.336

Les rejets liquides des installations de traitement de déchets contiennent également des polluants chimiques tels que des éléments traces métalliques ou des substances organiques.

5.4.2. IMPACTS DE LA GESTION DES DECHETS

5.4.2.1. Impacts de la collecte

La collecte des déhets est à l’origine d’importantes émissions de polluants responsables de l’eutrophisation des milieux du fait de la composition des gaz d’échappement (NH3, NO2) et des distances parcourues par les véhicules tout au long de l’année. Le lavage des véhicules de collecte a un impact très limité sur l’environnement. Les effluents générés sont traités par un séparateur d’hydrocarbures, rejetés au réseau public d’eaux usées (après convention de rejet), puis traités en station d’épuration conformément à la réglementation.

5.4.2.2. Rejets liquides d’un centre de stockage

Les rejets d’un centre de stockage sont de deux types : − Les eaux externes provenant du milieu naturel. Ce sont les eaux de pluie externes reçues en amont du bassin versant du centre de stockage, les cours d’eaux superficielles et les remontées d’eaux souterraines. Afin d'éviter le ruissellement des eaux extérieures au site sur le site lui-même, la réglementation (article 16 de l'arrêté du 9 septembre 1997 relatif aux installations de stockage de " déchets non dangereux ") impose en particulier la mise en place d’un fossé extérieur de collecte, dimensionné pour capter au moins les ruissellements consécutifs à un événement pluvieux de fréquence décennale, − Les eaux internes correspondant aux effluents issus de l’exploitation. Ce sont les lixiviats, les eaux sanitaires, les eaux pluviales reçues sur les voies de circulation interne au centre de stockage et éventuellement les eaux d’extinction d’incendie. Les lixiviats, appelés familièrement "jus de décharge", sont le résultat de la percolation des eaux météoriques au travers des déchets. Avec ce processus, les eaux se chargent mécaniquement et surtout chimiquement en substances minérales et organiques.

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La composition des lixiviats de centres de stockage de déchets ménagers dépend de l’âge de la décharge, de la nature et de la composition des déchets et de la gestion du site. Quatre types de polluants sont habituellement rencontrés dans les lixiviats : − La matière organique dissoute ou en suspension, issue de la biomasse, exprimée généralement en DCO (les AGV, les substances humiques et fulviques…), − Les micropolluants organiques (hydrocarbures, composés aromatiques…), 2+ 2+ + + + 2+ − Les composés minéraux majeurs sous forme ionique (Ca , Mg , Na , K , NH4 , Fe , 3- - 2- HCO , Cl , SO4 …) ainsi que d’autres composés tels que les borates, les sulfites…, − Les cations de métaux lourds à l’état de traces, sous forme majoritairement 3- - 2- complexée par des ligands minéraux (HCO , Cl , SO4 ) ou organiques (macromolécules de type humique et fulvique). Les lixiviats peuvent aussi contenir certains micro-organismes pathogènes. Les lixiviats des centres de stockage de Nuillé le Jalais et de Montmirail sont collectés, traités et contrôlés avant rejet au milieu naturel. Les rejets respectent les valeurs limites fixées par leur arrêté préfectoral d’autorisation d’exploiter.

5.4.2.3. Rejets liquides d’un centre de traitement biologique (compostage ou méthanisation)

Les rejets d’un centre de traitement biologique des déchets sont : − Les rejets externes : ce sont l’ensemble des eaux pluviales recueillies sur les voiries de circulation de l’installation ou sur les toitures des bâtiments. Elles sont usuellement collectées séparément des eaux usées et stockées avant rejet au milieu naturel ou au réseau public des eaux pluviales (lorsqu’il existe). Les eaux de voiries sont traitées par un séparateur d’hydrocarbures avant rejet, − Les rejets internes de l’installation : o Eaux usées : produites par le personnel d’exploitation, elles sont assimilables à des rejets domestiques, o Eaux de process, o Eaux de lavage des sols des bâtiments, o Eaux d’extinction d’incendie le cas échéant. Les sous-produits liquides des installations de compostage contiennent : − Des éléments traces métalliques : plusieurs études montrent que les différents métaux présents dans les déchets et composts sont peu solubles et sont présents en faibles quantités dans les lixiviats. Les eaux de ruissellement (lessivage des aires de circulation,…) contiennent très peu d’éléments métalliques en raison de la faible solubilité dans l’eau des métaux contenus dans les éventuelles poussières dispersées sur les surfaces. − Des micropolluants organiques : il existe peu de données relatives à ce sujet. Des acides carboxyliques (acide acétique, propanoïque, butanoïque, pentanoïque, …) ont été retrouvés dans les eaux d’infiltration d’andains de biodéchets. Ces composés ne sont pas quantifiés. L’impact sur la qualité de l’eau des rejets aqueux d’une installation de compostage ou de méthanisation dépend essentiellement du process retenu. En effet, certains concepts permettent de limiter les quantités de polluants rejetés :

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− La couverture de l’ensemble du process (de la réception des déchets entrants au stockage des produits sortants) permet d’éviter le contact des eaux pluviales avec les déchets, − La réutilisation des eaux de process et des eaux pluviales permet d’éviter le rejet au milieu naturel de polluants. Les rejets liquides des plates-formes de compostage de Segrie et d’Ecorpain sont traités sur site, avec les lixiviats des casiers de stockage attenants, dans une station de lagunage. Les rejets liquides en sortie de lagune respectent les valeurs limites fixées par leur arrêté préfectoral d’autorisation d’exploiter.

5.4.2.4. Rejets liquides d’une usine d’incinération

Hormis les eaux usées domestiques et les eaux pluviales (riches surtout en MES, DCO et métaux), une usine d’incinération est à l’origine de rejets liquides provenant : − En cas de valorisation énergétique : des purges et du refroidissement de l'ensemble circuit eau-vapeur, de la préparation des eaux de chaudière (déminéralisation), − De l'extinction et du stockage des mâchefers (égouttures) : les eaux de refroidissement des mâchefers sont de plus en plus valorisées, − Le cas échéant, des eaux issues du traitement humide des fumées (mis en place surtout pour des usines de grande capacité), − Des eaux de lavage des sols. Les rejets liquides sont très variables selon les unités. Les eaux du traitement humide sont polluées par les divers polluants contenus dans les gaz. Le volume rejeté par l’UIOM du Mans en station d’épuration est en moyenne de 1231 m3/mois soit 40 m3/jour. Les résultats des contrôles ont montré une continuité dans l’amélioration de la qualité des rejets, en particulier sur les paramètres MES, Pb, Zn et Cd. La qualité des eaux rejetées respecte les normes de rejets imposées par l’arrêté préfectoral d’autorisation d’exploiter.

5.4.2.5. Qualité de l’eau et valorisation agronomique des déchets

L’épandage de déchets (mais aussi d’engrais minéraux) est à l’origine de transfert d’azote et de phosphore vers le milieu aquatique : − Par lixiviation verticale dans le sol vers les eaux profondes : c’est la voie majoritaire pour le nitrate, − Et par érosion/ruissellement latérale vers les eaux superficielles : c’est la voie majoritaire pour le phosphore. Ce transfert dépend de la nature des sols sur lesquels sont épandus les déchets et de la nature des déchets concernés. Les déchets les plus susceptibles d’occasionner des transferts sont notamment les boues d’épuration. Dans le département de la Sarthe, près de la moitié des boues d’épuration sont épandues en agriculture. Pour les composts, les transferts (en particulier d’azote) sont maîtrisés par le traitement de stabilisation subi par les déchets. Une autre voie de pollution de l’eau par les produits organiques épandus est le rejet de composés traces organiques ou métalliques contenus dans ces produits, après transit dans

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les sols. Ces éléments se retrouvent en solution dans l’eau et peuvent aussi s’accumuler dans les sédiments et les plantes aquatiques. Néanmoins, la protection des eaux est normalement garantie par la mise en œuvre des bonnes pratiques agronomiques (plan d’épandage,…).

5.4.2.6. Qualité de l’eau et valorisation matière des déchets

La valorisation des déchets (mâchefers d’incinération, composts) en travaux publics (remblais, sous couche routière,…) peut se traduire par une pollution indirecte de l’eau par transfert de polluants contenus dans les déchets (éléments traces métalliques, azote, phosphore et potassium,…). Les impacts sur l’eau liés à la valorisation en travaux publics des déchets sont très dépendants de la nature des déchets valorisés et des substances en cause (mais également des conditions de mise en œuvre en particulier des conditions climatiques). L’ampleur des transferts potentiels est très délicate à estimer. La valorisation matière de certains déchets peut permettre d’éviter le recours à des procédés industriels polluants. Inversement, certains procédés de recyclage peuvent être source de pollutions. Selon la localisation des sites de valorisation de matériaux (fonderie, papeterie,…), les émissions de polluants sont évitées au niveau local (territoire du Plan) ou global (extérieur au Plan). Les types de pollution de l’eau évités sont les pollutions chimiques et l’eutrophisation. Le recyclage de certains déchets permet en particulier d’éviter l’eutrophisation des eaux : − L’acier et l’aluminium, − Le verre, − Les JRM. Par contre, le recyclage des plastiques et des cartons participe à l’eutrophisation des eaux.

5.4.3. EUTROPHISATION DES EAUX

La gestion actuelle des déchets émet directement 255 194 kilos d’équivalent PO4 (kg éq. PO4) et génère, par recyclage, l’émission de 21 290 kg éq. PO4, soit un bilan global positif de 276 716 kg éq. PO4. La collecte de déchets représente 76% des émissions directes, l’incinération 17% et l’épandage de boues arrive en 3ème position avec 4% des émissions directes. La collecte des DNM serait l’activité la plus émettrice de gaz précurseurs d’eutrophisation (61% des émissions directes totales) car elle concerne un gisement important et des distances de transport importantes (80 km/t en moyenne en France selon l’étude ADEME INDI : enquête (10 000 entreprises) d’évaluation du gisement des déchets industriels banals - 1993).

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Tableau 9 : Bilan des émissions actuelles de gaz acidifiants précurseurs d’eutrophisation En kg éq. PO4 En % d’émissions directes COLLECTE 194 157 76% TRI 398 COMPOSTAGE 4 343 2% ISDND 1 733 INCINERATION (inclus valorisation énergétique) 44 080 17% Epandage de boues 10 482 4% 3.7% des émissions TOTAL 255 194 départementales d’NH3 Emissions évitées par valorisation matière 21 290 Bilan net (- émissions évitées par valorisation 276 716 matière)

Les émissions directes de gaz précurseurs d’eutrophisation liées à la gestion des déchets ménagers et des DNM représentent 3.7% des émissions de NH3 de la Sarthe.

5.5. IMPACTS SUR LA QUALITE DES SOLS

5.5.1. GENERALITES

5.5.1.1. Qualité des sols et epandage de déchets

D’un point de vue général, l’épandage de déchets biologiques apportent de la matière organique (MO) aux sols cultivés. Ces apports appropriés de déchets améliorent les qualités physiques (stabilisation de la structure et réduction du risque d’érosion), chimiques (meilleure disponibilité en azote p. ex.), et biologiques des sols (augmentation de l’activité microbienne). L’entretien, voire l’augmentation du stock de matière organique du sol permet également d’améliorer les fonctions nutritionnelles et environnementales du sol. L’épandage a également un impact direct sur la dégradation de la qualité du sol liée à l’accumulation de composés traces organiques ou métalliques présents dans les déchets organiques, dont seule une partie est prélevée par les plantes, volatilisée ou rejoint les eaux. A titre d’exemple, le tableau ci-après présente les concentrations mesurées en métaux lourds dans différents composts de déchets6. Ces concentrations sont très variables selon la nature des composts mais également pour un même type de compost. Les teneurs maximales en métaux lourds sont rencontrées dans les composts d'ordures ménagères brutes ou de boues résiduaires. Les concentrations moyennes en métaux lourds des composts de boues d’épuration respectent toutefois les valeurs limites réglementaires.

6 Source : Etude « sur les risques non microbiologiques liés au compostahe des déchets » réalisée par l’Ecole Nationale de la Santé Publique - ENSP - pour le compte de la FNADE et de l’ADEME, 2002

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Tableau 10 : Teneurs en métaux traces dans différents composts (en mg/ kgMS) Déchets Composts OM brutes FFOM Boues STEP DV+FFOM verts (Mariet, 1996) (Nedley, (Mariet, 1996) (Panay et 2000) (Panay (Panay et Gourtobe, Réglementation et Gourtobe, (Martel, 2000) (Nedley, Gourtobe, 2000) 2000) (arrêté (Mariet, 1996) Références 2000) (ADEME, 2001) 2000) (Martel, 2000) (ADEME, 8/1/1998) (Giusquiani et (ADEME, 2001) 2001) (Wiart, al. 1995) 1997) Cadmium 1,5 - 2,5 0,47 - 0,9 0,35 - 1,5 0,7 - 2,5 10 0,62 - 0,83 0,7 Chrome 29 - 116 32 - 105 25 - 94 50 - 74,4 1 000 31 - 51 Cuivre 52 - 251 77 - 107 60 - 81 157 - 330 1 000 50 - 73 Mercure 0,4 - 3 0,31 - 0,5 0,1 - 0,9 1 - 2,3 10 0,16 - <0,3 1,3 Nickel 17 - 68 17 - 31 11 - 55 19,2 - 40 200 17 - 48 Plomb 93 - 736 29 - 185 30 - 80 53,1 - 90 800 50 - 87 373 Zinc 277 - 633 236 - 436 116 - 195 396 - 800 3 000 164 - 376 <0,5 - Selenium 0,2 0,33 - 1,05 0,1 - 0,3 1,3 <2,5 Andains Andains retournés Andains Andains retournés Andains retournés Filières BRS aération retournés aération forcée retournés aération forcée forcée

Les données ci-dessus sont à prendre avec précaution dans la mesure où les analyses ont été faites entre 1995 et 2001. Par exemple, depuis cette période, les déchets verts ont vraisemblablement vu leurs teneurs en ETM (et probablement aussi CTO) évoluer à la baisse, notamment pour le plomb qui n’est plus aujourd’hui utilisé dans les carburants (depuis 2000) dont les émanations se déposent sur les feuilles. Ceci se répercute sur la qualité des composts finaux. De même les normes concernant le compost d’ordures ménagères brutes ont aujourd’hui évolué. L’épandage ne peut se faire qui si le compost répond à ces normes plus restrictives et répondant à un soucis de qualité. Ces éléments traces métalliques peuvent être dégradés ou mobilisés par voie biologique ou physico-chimique et sont de toxicité variable. Il faut également noter que l’impact de l’épandage est sensiblement réduit si l’on considère les émissions évitées grâce à la non-utilisation des engrais. A titre de comparaison, les concentrations rencontrées dans les sols ou dans les engrais sont présentées dans le tableau suivant.

Tableau 11 : Teneurs en métaux lourds dans les engrais (en mg/kg MS) Engrais Engrais Fumiers de Lisiers de Sols* Engrais azotés phosphatés potassiques bovins porcs Cadmium 0,08 - 0,53 0 - 10 9 - 100 0,1 - 2 0,3 - 1,5 0,3 - 2 Chrome 2 - 220 6 - 10 90 - 1500 0,1 - 15 5 - 60 10 - 30 Cuivre 13 - 30 5 - 10 10 - 60 0,1 - 10 5 - 40 190 - 700 Mercure 0,03 - 0,80 0 - 1 0 - 0,2 0,2 - 2 0,1 - 0,6 0,1 - 0,2 Nickel 19 - 100 1 - 10 5 - 70 0,1 - 3 6 - 40 7 - 80 Plomb 2 - 44 0,5 - 10 0,5 - 40 5 - 15 5 - 90 7 - 150 Zinc 50 - 90 2 - 10 50 - 600 1 - 15 75 - 500 290 - 800 Selenium 0,01 - 2 0,1 - 5 nd nd nd nd * valeurs extrêmes dans différents types de sols, FNADE, FGMD, ADEME 1998 nd : valeurs inférieures aux seuils de détection ou manquantes ou insuffisamment fiables pour être citées

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Néanmoins, la protection des sols est normalement garantie par la mise en œuvre des bonnes pratiques agronomiques (plan d’épandage,…). L'épandage des boues d'épuration urbaines en agriculture est rigoureusement encadré par l'arrêté du 8 janvier 1998 qui prévoit notamment : - la réalisation d'une étude préalable à l'épandage ; - la définition d'un programme prévisionnel des épandages ; - la tenue à jour d'un cahier des épandages ; - une auto surveillance de la qualité des boues et du sol (suivi agronomique).

5.5.1.2. Qualité des sols et stockage ou valorisation matière

La mise en décharge et la valorisation routière de mâchefers d’incinération ont un impact sur les sols nul. En effet, une fois immobilisés, les métaux lourds ne peuvent être mobilisés que par lixiviation, provoquant ainsi un impact sur l’eau et non pas sur les sols.

5.5.2. SITUATION EN SARTHE

Dans le département de la Sarthe, les 32 535 tonnes de déchets verts collectées en déchèteries sont orientées vers des unités de compostage. En considérant qu’1 tonne de déchets verts produit 400 kg de compost fini, le tonnage de compost issu de ces déchets a donc été estimé à 13 000 t. Les matières fertilisantes apportées par le compost de déchets verts sont estimées à : − Matière organique : 5 550 t/an − Azote : 100 t/an − Phosphore : 21 t/an − Potassium : 73 t/an Il faut noter également qu’encore très récemment le compost des ordures ménagères produit sur les sites d’Ecorpain et de Segrie était épandu. Cependant, les collectivités ont pris la décision de ne plus épandre le compost car le procédé de traitement actuel ne permettait pas de garantir les exigences de la nouvelle norme NFU 44-051. Plus de 5 500 tonnes de boues (en matières sèches) sont épandues, le plus souvent à l’état liquide. Seules les stations de la Ferté Bernard, La Flèche, Sablé sur Sarthe et Saint Saturnin procédant à une déshydratation préalable couplée à un chaulage ou à un séchage solaire (Communauté de Communes de l'Antonnière). Les apports de matières fertilisantes des boues épandues sont estimés à : − Matière organique : 3 800 t/an − Azote : 235 t/an − Phosphore : 190 t/an Les boues chaulées sont également sources de calcium. Par contre, les bonnes pratiques agronomiques (plan d’épandage,…) ne sont pas mises en œuvre pour tous les épandages. En 2005, sur les 161 stations d'épuration du département (source : étude sur les déchets organiques du territoire sarthois, biomasse normandie – novembre 2006) :

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− le suivi agronomique ne concerne que 87 stations du parc départemental. − l'étude préalable à l'épandage n'a été réalisée que pour 34 stations d'épuration. En l’absence de suivi et si les doses d’épandage ne sont pas respectées, la filière de recyclage agricole peut présenter un risque de pollution des sols en métaux lourds (cuivre, zinc…).

5.6. IMPACTS SUR LES RESSOURCES NATURELLES

5.6.1. CONSOMMATIONS DE MATIERES PREMIERES

5.6.1.1. Généralités

La gestion des déchets est source de consommations de matières premières : − Consommation en eau, − Consommation en réactifs nécessaires pour le traitement de fumées, les eaux de chaudières, pour la stabilisation des résidus enfouis en centre de stockage de classe 1,…, − Valorisation de matériaux (papiers-cartons, emballages, métaux, amendement organique, …). Le lavage des véhicules de collecte consomme d’importantes quantités d’eau. Les consommations en eau ou en réactifs dépendent des choix technologiques retenus. En effet, certains procédés n’utilisent pas d’eau, d’autres en consomment très peu car ils recyclent les effluents liquides produits dans le process. Le recyclage de certains matériaux permet des économies de matières premières. Le type de matières premières économisées dépend de la nature des matériaux recyclés (fixée par le plan) ainsi que de celle des substitutions que permettra le recyclage (non définies par le Plan). La valorisation de compost peut également se traduire par une économie de matières premières par substitution de tourbe ou d’engrais chimique (contenant du phosphore). D’une manière générale, les différents procédés de traitement des déchets ne constituent pas une source importante de consommation de matières premières.

5.6.1.2. Situation en Sarthe

Avec 1,93 m3 (dont 91% d’eau industrielle) d’eau consommée / tonne incinérée (source : rapport d’activité 2005), l’incinération est le premier poste consommateur d’eau avec 67% des consommations d’eau totales. Ce ratio de consommation d’eau est relativement important en comparaison au ration moyen de consommation d’eau (0,7 m3 d’eau / t incinérée : source logiciel e-impacts Eco- Emballages). En m3 d’eau En % COLLECTE 106 631 27% COMPOSTAGE 23 298 6% ISDND 0 INCINERATION 261 460 67% TOTAL 391 389

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5.6.2. CONSOMMATIONS DE RESSOURCES ENERGETIQUES

5.6.2.1. Généralités

La gestion des déchets nécessite le recours à des ressources énergétiques : − La collecte et le transport de déchets utilisent des carburants, − Au niveau des différents procédés de traitement, certains équipements fixes et véhicules d’exploitation (chargeur,…) utilisent également des carburants. Néanmoins, certaines opérations permettent de réaliser des économies de ressources énergétiques : − Economies par substitution d’énergie fossile : des procédés (enfouissement, incinération, co-incinération) produisent de l’énergie valorisable sous forme d’électricité et/ou de chaleur,…. L’apport d’éléments fertilisants par les composts ou les effluents évite des transports coûteux (phosphates) ou des réactions chimiques très énergivores (nitrates), − Economies en raison des process industriels évités par le recyclage de certains matériaux. Par exemple, la fabrication de verre à partir de calcin demande deux fois moins d’énergie qu’à partir de matière première.

5.6.2.2. Situation en Sarthe

Consommation d’énergie : La gestion actuelle des déchets nécessite la consommation de 39 770 m3 de diesel, soit l’équivalent de 33 600 tep (tonnes équivalent pétrole). 98% du carburant consommé proviendrait de la collecte et en particulier de la collecte des DNM. L’incinérateur du Mans consomme également 471 t de gaz propane (soit 515 tep) et 305 m3 de fioul domestique (soit 256 tep). En 2005, les consommations d’énergie ont représenté 34 371 tep, soit de l’ordre de 2.6% des consommations d’énergies du département. Economie d’énergie : La valorisation matière permet des économies d’énergie grâce à des procédés de recyclage moins consommateurs que les procédés de production. L’incinérateur du Mans produit de l’énergie sous forme d’électricité et de chaleur qui permet une économie des ressources énergétiques. Par contre, en 2005, il n’y a pas de valorisation énergétique du biogaz sur les installations de stockage sarthoises. Tableau 12 : Valorisation énergétique des déchets de la Sarthe VALORISATION MATIERE Tonnage valorisé Economie d’énergie (en tep) Valorisation du verre 19810 1 585 Valorisation des journaux 2164 649 Valorisation des emballages 21401 5 136 Valorisation des cartons et métaux 14720 4 122 Valorisation des papiers DNM 21000 6 300 Valorisation des cartons DNM 63000 18 900 Valorisation des métaux DNM 47000 11 750 Valorisation des plastiques DNM 30000 0 Valorisation du verre DNM 24700 1 976 Sous-total valorisation matière 50 418

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INCINERATION Energie produite (en MWh) Energie valorisée (en tep) Energie électrique 40 235 8 932 Energie thermique 48 905 4 646 TOTAL 63 996

En 2005, le bilan net énergétique (économie – consommation) est de - 29.6 ktep.

5.7. IMPACT SUR LA SANTE HUMAINE

Les risques sanitaires liés à la gestion des déchets peuvent provenir des substances dangereuses émises et des nuisances (odeurs et bruit principalement). Nous aborderons dans ce chapitre les risques sanitaires liés aux substances dangereuses, les nuisances faisant l’objet d’un chapitre spécifique.

5.7.1. RISQUES SANITAIRES LIES A LA GESTION DES DECHETS

Bien que les facteurs de risque, les voies d’exposition et les relations entre exposition et effets soient extrêmement divers et complexes, deux types de facteurs d’impact sont impliqués : − les composés toxiques, − et les micro-organismes pathogènes. Les composés toxiques ont un impact sur le fonctionnement des milieux et des organismes. En matière de gestion des déchets, sont potentiellement concernés les éléments traces métalliques (ETM), les micro-polluants organiques et différents composés organiques volatiles (COV) et autres gaz (CO, NOx, SOx, H2S, NH3, HCl, CS2), les poussières et les dioxines. Certains de ces composés ont un effet indirect, comme les précurseurs de la pollution photochimiques que sont les COV et les oxydes d’azote, qui aboutissent à la formation de l’ozone troposphérique (O3, irritant), et d’autres photo-oxydants comme le formaldéhyde (cancérigène) et le nitrate de peroxyacyle (PAN, mutagène).

5.7.1.1. Risques sanitaires liés au transport des déchets

Pour la collecte et le tri des déchets ménagers, les enjeux semblent se situer au niveau des travailleurs. Différents types de problèmes potentiels ont été identifiés (accidents, troubles digestifs ou respiratoires,…). L’exposition aux micro-organismes et poussières organiques apparaît aujourd’hui comme une cause probable de nombre de ces problèmes.

5.7.1.2. Risques sanitaires liés au recyclage des déchets

Pour le recyclage, les enjeux sont aussi divers et variés que les industries et les déchets concernés (du verre aux déchets d’équipements électriques et électroniques par exemple). Ce domaine est globalement peu documenté. Les enjeux peuvent concerner aussi bien les travailleurs que les riverains d’installations et peuvent être liés, selon les industries, à divers types de rejets (liquides, atmosphériques), à l’usage des produits,…

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5.7.1.3. Risques sanitaires liés à la gestion biologique des déchets

Pour la gestion biologique des déchets, les investigations menées concernent essentiellement les travailleurs (en usine de compostage ainsi que les utilisateurs pratiquant des épandages). Les troubles identifiés semblent essentiellement respiratoires et digestifs. Les enjeux semblent liés majoritairement aux micro-organismes et à certaines substances chimiques (métaux, composés organiques).

Pour le compostage en particulier, les résultats de deux études7 ont fourni les éléments suivants : − Concernant les risques non microbiologiques : ƒ La zone de stockage des déchets ainsi que celle de retournement de la matière compostée sont les principales sources d’émissions, ƒ Les dangers et nuisances spécifiques associés à ces zones prioritaires sont principalement associés au vecteur air et sont : - Les émissions de particules atmosphériques (ou poussières) inertes ou associées à des agents à potentiel dangereux spécifique (métaux, micropolluants organiques), - Les émissions directes de COV à potentiel dangereux,

- Les nuisances olfactives (COV et gaz de process tel que H2S, mercaptans, NH3), - Les nuisances auditives associées au bruit des engins de retournement des tas et des broyeurs. − Concernant les risques liés aux bioaérosols : ƒ Pour les travailleurs : la connaissance des risques pour cette population est limitée et il est très difficile de tirer des conclusions des quelques études épidémiologiques existantes sur la réalité du risque. Le risque serait principalement d’ordre allergique ou toxinique. L’étude la plus récente et la plus fiable recense des atteintes respiratoires et, dans une moindre mesure, cutanées, ƒ Pour la population riveraine et pour les utilisateurs du compost : les données sont quasiment absentes. Aucune étude n’a réellement démontré le risque pour la population riveraine. Le seuil de sensibilisation à A.fumigatus ou aux actynomycètes nécessite des niveaux d’exposition élevés correspondant à des concentrations retrouvées plus fréquemment sur les sites de compostage qu’autour. Le risque lié aux bioaérosols pour la population riveraine reste donc théorique et serait de l’ordre allergique et pour les personnes immunodéprimées. En effet, l’exposition à Aspergillus fumigatus n’est susceptible de générer des infections graves que chez les personnes immunodéprimées ou porteuses de cavités pulmonaires séquellaires.

7 - Etude bibliographique sur l’évaluation des risques liés aux bioaérosols générés par le compostage des déchets – ADEME / CAREPS – Février 2002 - Les risques non microbiologiques associés au compostage des déchets – FNADE / ENSP – Août 2002

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5.7.1.4. Risques sanitaires liés au stockage des déchets

Pour le stockage, les enjeux peuvent être liés aux substances chimiques ou aux micro- organismes, émis sous formes liquide ou atmosphérique. Le caractère diffus et différé des émissions génère des difficultés pour appréhender les risques. Les niveaux de risques pour les riverains apparaissent dépendants de la nature des déchets enfouis, mais faibles dès lors que les pratiques d’exploitation sont conformes aux réglementations en vigueur.

5.7.1.5. Risques sanitaires liés à l’incinération des déchets

L’Institut de Veille Sanitaire (InVS) a publié en mars 2008 une étude d’incidence des cancers à proximité des usines d’incinération d’ordures ménagères. Cette étude écologique a permis d’observer un lien entre l’exposition des populations adultes aux rejets atmosphériques des UIOM ayant fonctionné entre 1972 à 1990 et l’incidence des cancers dans les années 90. Cette étude, en montrant un impact sanitaire des UIOM, confirme l’utilité des mesures de réduction des émissions de polluants qui ont été imposées à ces installations industrielles depuis la fin des années 90. On peut dès lors s’attendre à une diminution du risque de cancer chez les populations exposées aux niveaux actuels d’émission. Toutefois, en regard de l’incertitude sur les temps de latence d’apparition des cancers, on ne peut exclure que les expositions passées depuis les années 70 puissent encore aujourd’hui favoriser la survenue de cancers.

5.7.2. SITUATION EN SARTHE

L’incinérateur du Mans a été mis en conformité et les émissions de dioxines ont été fortement divisé en 10 ans (9.46 g/an en 1998 à 0.003 g/an en 2006). De plus, il va être équipé d’un traitement poussé visant à réduire les émissions d’oxydes d’azote (agents très irritants pour les poumons) et donc les risques associés. Sur les installations de stockage, les pratiques d’exploitation sont conformes aux réglementations en vigueur, les niveaux de risques pour les riverains sont donc considérablement réduits. Le broyage avant compostage des ordures ménagères sur les sites de Segrié et d’Ecorpain doit être source de poussières. Celles-ci peuvent être associées à des particules métalliques ou biologiques susceptibles d’affecter la santé principalement des travailleurs (allergie).

5.8. NUISANCES

5.8.1. TYPES DE NUISANCES

La gestion des déchets est susceptible d’occasionner diverses nuisances pour les riverains. Les principales sont le trafic routier, les envols de déchets, les odeurs et les bruits.

5.8.1.1. Le trafic routier

Le trafic routier peut être à l’origine de dégradations des voiries, d’insécurité routière ou d’encombrements du trafic. Les nuisances liées au trafic routier sont essentiellement à

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proximité des installations de traitement (centres de stockage, centres de tri, stations de transferts, unités de traitement biologique,...).

5.8.1.2. Les envols de déchets

Les envols de déchets hors du site sont possibles dans les régions venteuses. L’éloignement des zones d’habitation et la bonne conception des installations (zones de réception et de manutention de déchets) permettent de bien gérer cette problématique. Les risques proviennent de l’envol d'éléments légers et de poussières dus : − Au transport : lors des déplacements des véhicules, − Au stockage : lors des opérations de déchargement des déchets au niveau des casiers d'enfouissement (notamment en période venteuse), aux opérations de terrassement des casiers d'exploitation, − Au traitement : lors des opérations de déchargement et de manutention des déchets, des retournements d’andains de compostage,…

5.8.1.3. Les odeurs

Les nuisances olfactives sont l’un des principaux obstacles à l’implantation des installations et à la réalisation des opérations de gestion biologique des déchets. Les multiples composés gazeux à l’origine de ces odeurs sont produits par toutes les matières organiques, brutes ou lors de leur dégradation. Le risque d’émanation d’odeurs est lié : − aux apports de déchets ; − à la fermentation des lixiviats et eaux de process dans les bassins de stockage, en particulier pour les centres d’enfouissement ; − à la fermentation des déchets au sein du massif compacté des centres d'enfouissement (production de biogaz, constitué essentiellement de méthane et de dioxyde de carbone) ; − à la fermentation des déchets au sein des andains de compostage (ou de stabilisation biologique) ; − à la circulation et au fonctionnement des engins (gaz d'échappement). Les installations de compostage, de stabilisation biologique et les centres de stockage sont les principales sources d’odeurs. Les niveaux d’odeurs dépendent du process retenu et de la maîtrise de l’exploitation.

5.8.1.4. Le bruit

Le bruit est capable de produire deux sortes de dommages sur l’organisme : − les uns, dits spécifiques, portent sur l’oreille et sur les fonctions psycho-acoustiques (surdités professionnelles, brouillage des communications humaines) ; − les autres, dits non spécifiques, sont constitués par le désagrément, la gêne, la fatigue, ainsi que par des troubles nerveux et généraux.

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Les principales sources de bruits liées à la gestion actuelle des déchets sont la collecte et les points d’apport volontaire ainsi que les installations industrielles de tri, traitement et de stockage.

5.8.2. SITUATION EN SARTHE

Dans le département de la Sarthe, la gestion des déchets représente près de 48 millions de kilomètres parcourus par des véhicules de collecte et de transit des déchets (hors véhicules des particuliers). Les nuisances générées par le transport des déchets sont toutefois à relativiser avec les nuisances générées par le transport de marchandises (29 698 000 tonnes transportées sur les routes de la sarthe : source direction régionale de l’équipement – flux routier total). Il est difficile d’évaluer l’état des envols de déchets car ce type de nuisance se situe à un niveau local ; cependant, étant donné que le département est soumis aux vents provenant notamment de la façade atlantique, le risque d’envols n’est pas négligeable (notamment à Nuillé le Jalais). Pour limiter les odeurs, plusieurs mesures sont prévues sur les installations du département : − L’UIOM du Mans réceptionne les déchets à l’intérieur d’un bâtiment, − Les centres de stockage de Montmirail et de Nuillé le Jalais limite ses impacts olfactifs en recouvrant régulièrement les déchets de sable. − Les sites de Segrie et d’Ecorpain ont opté pour la mise en balle étanche des déchets avant stockage. Dans le cadre du suivi environnemental, des mesures de bruit sont réalisées régulièrement sur les installations de traitement des déchets sarthoises. Les niveaux de bruit sont conformes aux valeurs limites réglementaires.

5.9. DEGRADATION DES MILIEUX NATURELS, SITES ET PAYSAGES

5.9.1. DEGRADATION DES MILIEUX NATURELS

Les impacts dus à la mise en oeuvre d’une installation de traitement des déchets sont de deux ordres : − les impacts générés par la construction d’une nouvelle installation. Ces impacts sont limités au site et à ses abords et sont liés à la suppression ou à la modification de la flore locale ou à la suppression d’habitats pour la faune locale − les impacts générés par l’exploitation du site (cela concerne essentiellement le stockage de déchets du fait des grandes surfaces d’exploitation) : o les déchets stockés peuvent attirer des espèces animales, o envols de déchets ou émission de poussières vers les zones riveraines, o artificialisation du milieu lors de la remise en état du site.

L'épandage de certains déchets est susceptible à moyen ou long terme de porter atteinte à la biodiversité, en modifiant la qualité ou la structure des sols. Mais la bonne application des plans d’épandage permet d’éviter tout effet sur la biodiversité et les milieux naturels.

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5.9.2. PAYSAGES ET PATRIMOINE

Les unités de traitement des déchets, par le type et le nombre d’installations, ainsi que les matériaux utilisés pour leur construction, sont susceptibles d’avoir des effets sur le paysage : − Les équipements liés à la collecte des déchets, mise en place de contenants sur la voie publique, points d'apports volontaires peuvent avoir un impact très localisé sur le paysage. − Les centres de tri et les quais de transfert, semblables à tout bâtiment industriel, ne présentent pas d’impact particulier sur les paysages. − Une plate-forme de compostage implique la construction de bâtiments industriels de 10 à 15 mètres de hauteur, inférieurs à ceux d’une installation d’incinération ou de méthanisation. Cependant, les surfaces d’occupation au sol sont en général légèrement supérieures. De plus, certaines techniques de compostage impliquent la mise en andains des déchets à l’extérieur, ce qui peut représenter une gêne visuelle pour les riverains. − Une unité de valorisation énergétique nécessite peu de surface au sol. Cependant, la hauteur de la cheminée représente une gêne visuelle importante. − Les centres de stockage concentrent sur de grandes surfaces des volumes importants de déchets qui subsistent après leur fermeture. La phase d’exploitation des sites d’enfouissement représente donc une gêne sur le plan visuel. La réhabilitation des sites après exploitation (plan de réhabilitation sur une durée minimale de 30 ans) empêche cependant toute gêne visuelle pour les populations locales. De plus, des mesures peuvent être prises lors de l’implantation des centres de stockage (choix des emplacements, écrans visuels, …) pour réduire voire supprimer ces gênes.

Les effets de la gestion actuelle des déchets sur le patrimoine sont essentiellement liés aux équipements de collecte et de traitement des déchets, à travers leur aspect architectural, leur localisation ou dont la vocation même peut être considérée comme difficilement compatible avec le patrimoine local. L’architecture des bâtiments, le choix des matériaux de construction utilisés facilitent l’intégration des nouvelles installations aux alentours de monuments patrimoniaux existants. Mais d’une manière générale, les installations de traitement des déchets ne se trouvent pas à proximité de tels sites remarquables.

5.9.3. SITUATION EN SARTHE

L’impact des installations de traitement et de stockage des déchets reste toutefois limité car elles sont situées dans des zones à faible valeur patrimoniale. Les impacts de l’usine d’incinération du Mans sont locaux et sont essentiellement une gêne visuelle causée en particulier par la cheminée. Le regroupement du traitement et du stockage sur un même site (Ecorpain et Segrie) permet de limiter l’impact global de la gestion des déchets sur les territoires du SMIRGEOM et SMIRGEOMES.

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5.10. SYNTHESE DES EFFETS DE LA GESTION ACTUELLE DES DECHETS

Les principaux impacts de la gestion actuelle des déchets sur l’environnement sont : − L’impact sur l’effet de serre : o Les émissions directes de gaz à effet de serre liées à la gestion des déchets ménagers et assimilés (inclus DNM) représentent 4.2% des émissions de gaz à effet de serre du département de la Sarthe, o La collecte représente 54% des émissions directes, o La collecte des DNM représenterait à elle seule 43% des émissions directes compte-tenu des grandes distances parcourues par ces déchets (source : étude nationale), o Le stockage de déchets représente 25% des émissions directes et émet de l’ordre de 342 kg éq. CO2/t enfouie. Le taux de captage est faible, de l’ordre de 50%, o L’incinération représente 20% des émissions directes et émet de l’ordre de 316 kg éq. CO2/t incinérée, o Le recyclage des déchets, par substitution de procédé consommateur d’énergie fossile, permet de limiter considérablement l’impact global de la gestion des déchets sur l’effet de serre (0.9% des émissions départementales). − L’eutrophisation des eaux : o Les rejets eutrophisants liés à la gestion actuelle des déchets représentent 3.7% des émissions départementales d’NH3. qui n’est pas la seule substance participant à l’eutrophisation des milieux. La gestion des déchets doit donc globalement contribuer de façon limitée à l’eutrophisation des milieux, o La collecte représenterait 76% des rejets eutrophisants, o L’incinération et l’épandage de boues représente respectivement 17% et 4% des rejets eutrophisants. − L’impact sur l’acidification des milieux : o La gestion actuelle des déchets ne contribue pas à l’acidification des milieux. Les émissions évitées par le recyclage des déchets compensent largement les émissions directes de gaz acidifiants, o La collecte des déchets représenterait les trois quarts des émissions de gaz acidifiants, o L’incinération des déchets représente 20% des rejets atmosphériques de gaz acidifiants. Des démarches sont actuellement en cours pour réduire les émissions d’oxydes d’azote de l’incinérateur du Mans. Le rejet de NOx de l’UIOM du Mans est passée de 301,4 tonnes en 2000 à 109,8 tonnes en 2006, − L’incinération des déchets était, il y a encore peu, la source d’importantes émissions de dioxines. Cependant, la mise en application de la réglementation entrée en vigueur en 2002 a permis de réduire considérablement ces rejets. Les émissions de dioxines de l’UIOM du Mans sont passées de 9.46 g/an en 1998 à 0.003 g/an en 2006 ! − La consommation de ressources naturelles : o La gestion actuelle des déchets consomme plus de 391 000 m3 d’eau et l’incinération représente les deux tiers de cette consommation,

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o Les consommations d’énergie ou d’électricité pour le transport ou l’exploitation des installations de tri ou de traitement représentent en 2005, 34 371 tep (2.6% des consommations d’énergie de la Sarthe). En tenant comtpe des économies d’énergie réalisées par la valorisation matière et énergétique des déchets, la consommation totale d’énergie est de - 29.6 ktep, o De plus, seule l’incinération valorise les déchets sous forme d’énergie. Aucun centre de stockage ne valorise le biogaz en 2005, celui-ci est simplement brûlé en torchères. La valorisation du biogaz produit sur le centre de stockage de Montmirail a depuis été mise en place. − La gestion des déchets est source de nuisances. Les mesures prévues sur les différents sites de traitement et de stockage, tant au niveau de leur conception que de leur exploitation, permettent de limiter considérablement les nuisances. Elles restent faibles et très localisées.

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6. DIAGNOSTIC ENVIRONNEMENTAL

6.1. EVALUATION DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX

La méthodologie retenue pour dégager et hiérarchiser les enjeux environnementaux est la suivante : Tableau 13 : Principe de hiérarchisation des enjeux Sensibilité du domaine Impact de la gestion des environnemental étudié + = Enjeu déchets (air, eau…) Faible + Faible = Peu significatif Faible + Fort = Modéré Fort + Faible = Modéré Fort + Fort = Fort

Le tableau ci-après présente une synthèse des effets environnementaux des différentes étapes de la gestion des déchets ansi que la sensibilité de chaque dimension environnementale (déterminée au chapitre 3.9 ci-dessus).

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Pollution et qualité des milieux Ressources naturelles (consommation) Catégorie Air (effet de serre, Matières Eau Sols Eau Sol et espace Energie pollution) premières Emission de GES Consommation Pas d’impact Pas d’impact Consommation de Collecte et transport Particules, gaz Gaz précurseurs d’acidification et d’eutrophisation précurseurs d’eau notable notable carburant d’acidification, COV Tri Pas d'impacts notables sur les milieux Economie de ressources Emission évitée de Gaz précurseurs Valorisation GES et de gaz d’eutrophisation Pas d’impact notable Pas d’impact notable Economie de ressources matière précurseurs (carton) d’acidification Traitement Pas d’impact Pas d’impact notable (installation conforme à la Pas d’impact notable biologique notable réglementation) Valorisation Emissions évitées Pas d’impact notable Pas d’impact notable Economie d’énergie énergétique Valorisation Pas d'impacts Amélioration qualité notables si organique sols si Economie Valorisation Emissions évitées épandages contrôlés épandages contrôlés Pas d’impact notable d’engrais Economie agronomique (engrais substitué) Risque de pollution Risque de pollution chimique (épandages non (métaux lourds) par contrôlés) épandages non contrôlés Pas d'impacts Production Retombées Emission de GES et notables (installation Consommation Pas d’impact Valorisation d’énergie Incinération atmosphériques non de polluants conforme à la d’eau notable des mâchefers renouvelable quantifiées réglementation) valorisée Emissions de GES, Production Perte de de COV, Pas d'impacts notables (installation conforme à la Pas d’impact Consommation d’énergie Stockage en CSD matières poussières, réglementation) notable d’espace renouvelable non recyclables bioaérosols valorisée en 2005 Sensibilité Forte Forte Faible Forte Faible Faible Forte Impact déchet Fort Faible Fort Faible Faible Fort Fort Enjeu Fort Modéré Modéré Modéré Peu significatif Modéré Fort

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Dégradation des espaces naturels, Sites et Nuisances paysages Catégorie Risques sanitaires Paysages et Odeurs Bruit Envol de déchets Biodiversité patrimoine culturel Pour les travailleurs Bruit généré Risque si les déchets (exposition aux Si collecte Collecte et transport par les ne sont pas déposés Pas d’impact notable poussières et défaillante camions dans des contenants bioaérosols) Pour les travailleurs (exposition aux Pas d’impact Bruit du trafic Tri Pas d’impact notable Pas d’impact notable Pas d’impact notable poussières et notable sur le site bioaérosols) Pour les travailleurs et Impact paysager les riverains (dépend Pas d’impact Bruit du trafic Valorisation matière Pas d’impact notable Pas d’impact notable potentiel (dépend de de l’installation et du notable sur le site l’installation) matériau recyclé) Impact paysager Bruit du trafic Prolifération d’espèces Traitement biologique Pour les travailleurs Risque d’odeurs Pas d’impact notable potentiel (dépend de Valorisation sur le site nuisibles l’installation) Valorisation énergétique Pas d’impact notable Pas d’impact notable Pas d’impact notable Pour les utilisateurs Epandages de Pas d’impact Valorisation agronomique pratiquant les Pas d’impact notable Pas d’impact notable boues brutes notable épandages Pour les travailleurs et Bruit du trafic Incinération Risque d’odeurs Pas d’impact notable Pas d’impact notable Impact paysager les riverains sur le site Modification de la Pour les travailleurs et Bruit du trafic Prolifération d’espèces Stockage en CSD Risque d’odeurs Risque d’envols topographie de la les riverains sur le site nuisibles zone à exploiter Sensibilité Forte Forte Faible Faible Forte Forte Impact déchet Fort Fort Fort Fort Faible Faible Enjeu Fort Fort Modéré Modéré Modéré Modéré

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6.2. SYNTHESE DES ENJEUX

Dégradation des espaces Pollution et qualité des Ressources Risques Enjeu Nuisances naturels, milieux naturelles sanitaires Sites et paysages Odeurs au Risques voisinage sanitaires Bilan effet de serre Bilan énergétique des Fort pour le (enjeu global) (enjeu global) installations personnel de traitement d’exploitation (enjeu local) Eutrophisation des Prolifération milieux (enjeu global) de nuisibles Consommation Risques Bruit et envol (enjeu local) Contamination des d’eau et de potentiels Modéré de déchets eaux et sols en métaux matières premières pour les Impact (enjeu local) lourds par épandage de (enjeu global) riverains paysager des boues non contrôlés installations (enjeu local) (enjeu local) Consommation Peu d’espace (enjeu significatif local)

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7. PERSPECTIVES D’EVOLUTION DE L’ETAT DE L’ENVIRONNEMENT (SANS PEDMA)

Il s’agit de l’évolution de l’environnement en 2013 et 2018 si le plan n’est pas appliqué et sur la base de la gestion initiale (2005) des déchets. La projection des tonnages de déchets des professionnels étant impossible, l’évaluation a consisté en : − une analyse quantitative de l’impact sur l’environnement de la gestion des déchets ménagers, − une analyse qualitative de l’impact sur l’environnement des DNM par analogie à la situation 2005.

7.1. HYPOTHESES RETENUES

Les hypothèses d’évolution de la population sont les suivantes : Population (sans double compte) 2005 535 364 2013 552 703 2018 563 825

Les hypothèses d’évolution des tonnages sont les suivantes : − Prévention : pas d’impact supplémentaire sur le gisement, − Ordures Ménagères Résiduelles : stabilité des tonnages (en kg/habitant/an) : pas d’amélioration des collectes sélectives, − Recyclables : dégradation des performances, − Maintien du taux de refus de tri, − Hausse des encombrants, inertes, déchets verts et déchets ménagers spéciaux collectés en déchèterie : Tableau 14 : Evolution de la production de déchets (en kg/habitant/an) OMR Verre CS DV Inertes Encombrants Recyclables DMS Sarthe 2005 278 37 44 61 46 44 23 1 Sarthe 2013 278 37 44 80 55 60 20 3 Sarthe 2018 278 37 44 100 60 65 20 5

Les hypothèses d’évolution des filières de traitement sont les suivantes : − Aucune création d’unité de traitement ou d’ISDND sur le département, − Maintien des capacités et de l’organisation actuelle de tri sélectif, − Fermeture du centre de stockage de Montmirail − Les exportations actuelles de déchets vers les installations de stockage ornaises ou mayennaises sont maintenues.

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7.2. ANALYSE DU SCENARIO « SANS PLAN »

Analyse de l’impact de la gestion des déchets ménagers : En l’absence de révision du plan, le tonnage de déchets collectés augmente du fait de l’augmentation de la population. La capacité de l’UIOM étant quasi saturée, il y a augmentation des quantités de déchets enfouis. La valorisation matière stagne et la valorisation organique s’accroît du fait de l’augmentation des tonnages de déchets verts. Les émissions de gaz à effet de serre et de gaz précurseurs d’acidification et d’eutrophisation augmentent notablement du fait de l’augmentation des tonnages collectés (en particulier en déchèteries : 69 400 t en 2005 contre 107 000 t en 2018) et enfouis. Les consommations d’eau et d’énergie sont plus importantes. L’augmentation des tonnages de déchets collectés entraîne également un accroissement des transports. Le tableau suivant présente l’évolution d’indicateurs environnementaux à l’horizon 2013 et 2018. Tableau 15 : Indicateurs environnementaux de la gestion des déchets en l’absence d’adoption du plan 2005 2013 sans Plan 2018 sans Plan Indicateur Unité (hors (hors DNM) / (hors DNM) / DNM) 2005 2005

Tonnage total collecté T 286 262 319 077 +11% 339 543 +19% Tonnage incinéré T 113 757 113 757 0% 113 757 0% Tonnage enfoui T 59 386 80 136 +35% 85 448 +44% Tonnage valorisation matière T 58 095 57 874 -0,4% 58 138 0,1% Tonnage valorisation T 32 535 44 216 56 382 organique +36% +73%

Emission totale de GES t éq. CO2 42 046 49 950 +19% 52 703 +25% Emission totale de gaz t éq. H+ 5.3 6.2 6.65 précurseur d’acidification +17% +25% Emission totale de gaz t éq. PO 95.6 101.2 104.2 précurseur d’eutrophisation 4 +6% +9%

Consommation d’énergie tep 7 234 7 964 +10% 8 393 +16% Bilan énergétique global tep - 15 660 - 14 710 -6% - 14 356 -8% 3 Consommation d’eau m 259 933 269 751 +4% 276 034 +6%

Analyse de l’impact de la gestion des DNM : Comme en 2005, la collecte des DNM entraînerait d’importantes émissions de gaz précurseurs d’eutrophisation et d’acidification (60-61% des émissions 2005) et dans une moindre mesure de gaz à effet de serre (43% des émissions 2005). Elle consommerait de l’eau (lavage des véhicules de collecte) et de l’énergie (carburant). L’enfouissement des DNM résiduels génèrerait d’importantes émissions de gaz à effet de serre.

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L’incinération des DNM résiduels serait à l’origine d’émissions de gaz précurseurs d’eutrophisation et d’acidification et à effet de serre. Par contre, elle permettrait la production d’énergie. La valorisation matière de certaines fractions de DNM permettrait d’importantes économies de ressources énergétiques et des émissions évitées de gaz à effet de serre et de gaz précurseurs d’acidification.

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8. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SCENARIO RETENU

8.1. COMPARAISON DES SCENARIOS DU POINT DE VUE DE L’ENVIRONNEMENT

8.1.1. DESCRIPTION DES SCENARIOS ETUDIES

La démarche de révision du Plan n’a pas étudié de scénarios monolithiques, décrivant la totalité des segments de la gestion des déchets. Dans le cadre de l’évaluation environnementale du Plan révisé, 5 scénarios de gestion de la matière organique ont été étudiés : − 1. Compostage individuel de la FFOM – Incinération des OMR − 2. Compostage individuel de la FFOM – Stockage des OMR − 3. Collecte sélective de la FFOM – Stockage des OMR − 4. Compostage individuel de la FFOM – Stabilisation des OMR avant stockage − 5. Compostage individuel de la FFOM – Compostage des OMR

Les hypothèses retenues sont les suivantes : Tableau 16 : Les scénarios de gestion de la matière organique Scénario 2013 2018 1. Compostage individuel FFOM et incinération OMR FFOM détournée par compostage individuel 16,2 kg/hab 23,4 kg/hab OMR incinérées 252,0 kg/hab 226,0 kg/hab dont FFOM 58,8 kg/hab 51,6 kg/hab

2. Compostage individuel FFOM et enfouissement OMR FFOM détournée par compostage individuel 16,2 kg/hab 23,4 kg/hab OMR enfouies 252,0 kg/hab 226,0 kg/hab dont FFOM 58,8 kg/hab 51,6 kg/hab

3. Collecte de la FFOM et enfouissement OMR Collecte sélective généralisée de la FFOM 52,0 kg/hab 52,0 kg/hab FFOM en compostage individuel 0,0 kg/hab 0,0 kg/hab OMR enfouies 216,2 kg/hab 197,4 kg/hab dont FFOM 23,0 kg/hab 23,0 kg/hab

4. Compostage individuel FFOM et stabilisation OMR avant enfouissement FFOM détournée par compostage individuel 16,2 kg/hab 23,4 kg/hab OMr à stabiliser 252,0 kg/hab 226,0 kg/hab Stabilisat à enfouir 176,4 kg/hab 158,2 kg/hab

5. Compostage individuel FFOM et compostage OMR FFOM détournée par compostage individuel 16,2 kg/hab 23,4 kg/hab OMr à composter 252,0 kg/hab 226,0 kg/hab Refus à enfouir 138,6 kg/hab 124,3 kg/hab

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8.1.2. COMPARAISON ENVIRONNEMENTALE DES SCENARIOS

La démarche a consisté en l’évaluation de l’impact des différents scénarios de gestion de la matière organique pour 10 000 habitants sur l’effet de serre, les ressources énergétiques et les matières premières. Les transports et les paramètres invariants entre les scénarios n’ont pas été évalués.

8.1.2.1. Impact sur l’effet de serre

Le scénario 1 est le moins émetteur de gaz à effet de serre (GES) grâce aux émissions évitées par valorisation de l’énergie produite par incinération. Les scénarios 2 et 3 produisent le plus de GES car les déchets enfouis contiennent une part importante de matière organique. Les émissions de biogaz, et donc de biogaz non capté, sont donc importantes. Le tableau ci-dessous permet de visualiser l’impact du taux de captage sur les émissions de GES : les émissions des scénarios 2 et 3 sont divisées par plus de 3 entre 2013 et 2018 du fait de l’amélioration du taux de captage du biogaz (70% en 2013, 90% en 2018). Tableau 17 : Emissions de GES des scénarios de gestion de la matière organique Scénario 2013 2018

1. Compostage individuel FFOM et incinération OMR - 4 t éq.CO2 5 t éq.CO2

2. Compostage individuel FFOM et enfouissement OMR 908 t éq.CO2 276 t éq.CO2

3. Collecte sélective de la FFOM et enfouissement OMR 675 t éq.CO2 197 t éq.CO2

4. Compostage individuel FFOM et stabilisation OMR avant stockage 172 t éq.CO2 115 t éq.CO2

5. Compostage individuel FFOM et compostage OMR 92 t éq.CO2 64 t éq.CO2

Dans le scénario 1, la performance de la valorisation thermique a un impact important sur les émissions de GES. Si la valorisation thermique n’est pas optimisée, la production de gaz à effet de serre augmente considérablement. Dans le scénario 5, si le compost d’OMR n’est pas valorisé et qu’il doit être enfoui, le dégagement de gaz à effet de serre est identique au scénario 4 de stabilisation des OMR. Tableau 18 : Emissions de GES des variantes Variante 2013 2018 1. Compostage individuel FFOM et incinération OMR 661 t éq.CO 602 t éq.CO Valorisation thermique classique 2 2 5. Compostage individuel FFOM et compostage OMR 155 t éq.CO 110 t éq.CO Enfouissement du compost d’OMR 2 2

8.1.2.2. Impact sur les ressources énergétiques

Le scénario 1 produit le plus d’énergie par incinération des déchets. Les scénarios 2 et 3 permettent la production d’énergie électrique par valorisation du biogaz produit par enfouissement des déchets Dans le scénario 4, le stockage des déchets stabilisés n’ayant pas vocation à produire des quantités significatives de biogaz, la valorisation énergétique n’est pas envisagée. Le scénario 5 ne produit pas d’énergie.

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Tableau 19 : Production d’énergie en 2018

Scénario Production d'énergie 452 MWh électrique 1. Compostage individuel FFOM et incinération OMR 3390 MWh thermique 2. Compostage individuel FFOM et enfouissement OMR 339 MWh électrique 3. Collecte sélective de la FFOM et enfouissement OMR 308 MWh électrique 4. Compostage individuel FFOM et stabilisation OMR avant stockage - 5. Compostage individuel FFOM et compostage OMR -

Dans le scénario 1, la performance de la valorisation thermique a un impact important sur la production d’énergie. Si la valorisation thermique n’est pas optimisée, la production d’énergie thermique est divisée par 3 (de 3 390 à 1 130 MWh).

8.1.2.3. Impact sur les matières premières

Les scénarios 3 et 5 produisent respectivement 156 t compost de FFOM et 339 t de compost d’OMR. Dans ces scénarios, l’obtention d’un compost respectant la norme NFU 44-051 doit être recherchée pour sécuriser sa valorisation organique. La valorisation du compost de FFOM ou d’OMR permet une économie de matière première par substitution de tourbe ou d’engrais chimique. Le scénario 1 produit 520 t de mâchefers qui peut être valorisé en technique routière. Tableau 20 : Taux de valorisation matière

Scénario Taux de valorisation matière 1. Compostage individuel FFOM et incinération OMR 31% en compostage individuel 2. Compostage individuel FFOM et enfouissement OMR 31% en compostage individuel

3. Collecte sélective de la FFOM et enfouissement OMR 69% après collecte sélective

4. Compostage individuel FFOM et stabilisation OMR avant stockage 31% en compostage individuel 100% (dont 31% en 5. Compostage individuel FFOM et compostage OMR compostage individuel)

8.2. CHOIX DU SCENARIO DU PLAN

L’analyse des scénarios de gestion de la matière organique montre que les scénarios 1 et 5 ont le meilleur bilan environnemental. Ils ont l’impact le plus limité sur l’effet de serre et ils assurent 100% de valorisation de la matière organique. Le scénario 2 a le plus mauvais bilan environnemental. Le compostage individuel ne permet pas une baisse suffisante de la teneur en matière organique dans les déchets résiduels. Leur enfouissement est générateur d’importantes émissions de GES. Enfin, deux cibles sont à rechercher : − l’optimisation de la valorisation thermique dans le cas d’une valorisation énergétique de la matière organique par incinération (scénario 1), − la production d’un compost NFU 44-051 dans le cas d’une valorisation de la matière organique par compostage (scénario 5).

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Effet de Valorisation Valorisation Scénario Synthèse serre énergétique matière +++ +++ 1. Compostage individuel FFOM et incinération OMR + +++ - - - ++ 2. Compostage individuel FFOM et enfouissement OMR - - - + + -

3. Collecte sélective de la FFOM et enfouissement OMR - + ++ ++ 4. Compostage individuel FFOM et stabilisation OMR + - + + avant stockage ++ 5. Compostage individuel FFOM et compostage OMR - +++ +++ + En rouge : si la valorisation thermique n’est pas optimisée (scénario 1) ou si le compost n’est pas NFU 44-051 (scénario 5)

Le scénario de gestion globale des déchets retenu dans le projet de plan retient donc les choix suivants : − la prévention de la production des déchets, − le développement de nouvelles collectes séparatives, − le développement de la valorisation organique des ordures ménagères et assimilées (collecte séparative en porte à porte ou compostage individuel), − l’obligation, après 2013, de mettre en place une collecte sélective de la FFOM ou de traiter les déchets résiduels par incinération (avec valorisation énergétique) ou par traitement mécano-biologique, − la limitation de l’enfouissement aux seuls déchets ultimes.

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9. EFFETS NOTABLES PROBABLES DE LA MISE EN OEUVRE DU PLAN

9.1. LA PREVENTION DE LA PRODUCTION DE DECHETS

La prévention permet de réduire le gisement global produit par les ménages. De ce fait, la prévention va permettre d’éviter la collecte, le transport et le traitement d’un tonnage estimé à 13 800 tonnes en 2013 et 20 300 tonnes en 2018. La prévention a donc des impacts positifs sur l’environnement du fait : − De la réduction des transports donc des nuisances (réduction du bruit et du trafic), des consommations d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre ou de gaz précurseurs d’acidification ou d’eutrophisation associées au trafic, − De la réduction des tonnages traités donc des nuisances (odeurs, bruit…), des consommations de ressources et d’émissions polluantes. Par contre, en l’absence de prévention, une partie des déchets aurait pu permettre une valorisation matière, organique ou énergétique.

9.2. BILAN DES EFFETS DE LA MISE EN ŒUVRE DU SCENARIO DE GESTION DES DECHETS MENAGERS

Le scénario retenu limite les impacts sur l’environnement par rapport à la situation initiale malgré une augmentation de la quantité de déchets à traiter. Figure 12 : Indicateurs environnementaux de la gestion des déchets ménagers après adoption du plan 2013 avec Plan / 2018 avec Plan / Indicateur Unité 2005 2005 2005

Tonnage total collecté T 286 262 301 200 +5% 306 700 +7% Tonnage incinéré T 113 757 110 326 -3% 110 489 -3% Tonnage enfoui T 59 386 48 710 -18% 34 920 -41% Tonnage valorisation matière T 58 095 74 050 +28% 93 800 +62% Tonnage valorisation T 32 535 32 400 34 800 organique -0.4% +7%

Emission totale de GES t éq. CO2 42 046 -11 727 -128% -16 266 -139% Emission totale de gaz t éq. H+ 5.3 1.47 0.9 précurseur d’acidification -72% -83% Emission totale de gaz t éq. PO 95.6 72.5 71.6 précurseur d’eutrophisation 4 -24% -25% 3 Consommation d’eau m 259 933 129 514 -50% 48 134 -82% Consommation d’énergie tep 7 234 7 391 +2.2% 7 399 +2.3% Bilan énergétique global tep - 15 660 - 26 333 +68% - 26 193 +67%

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Les principaux points à retenir sont les suivants : − Les tonnages collectés augmentent de 5 à 7% principalement du fait de la mise en place de nouvelles collectes sélectives, − La hausse en 2018 par rapport à la situation initiale de 62% du tonnage destiné à une valorisation matière qui souligne des impacts positifs en terme d’économie de matière première et d’énergie, d’émissions de GES évitées par le recyclage, − La hausse en 2018 par rapport à la situation initiale de 7% du tonnage destiné à une valorisation organique qui souligne des impacts positifs en terme d’économie de matière première et d’énergie, d’émissions de GES évitées par le retour au sol de la matière organique, − La forte baisse par rapport à la situation initiale de 41% en 2018 des tonnages de déchets ménagers destinés à l’enfouissement avec des impacts positifs en terme d’émissions de GES, − Le bilan GES évolue très positivement (diminution de 139% en 2018) grâce notamment à la prévention, la valorisation matière et organique, ainsi que la valorisation énergétique, − La forte baisse des émissions de gaz précurseur d’acidification (- 83 % en 2018) et d’eutrophisation (-25 % en 2018) par rapport à la situation initiale grâce à la réduction des émissions d’oxydes d’azote de l’UIOM du Mans, − Le bilan énergétique évolue positivement du fait de la stagnation des consommations d’énergie et l’augmentation des économies d’énergie de 33 à 43% grâce à la valorisation matière et énergétique, − La forte baisse par rapport à la situation initiale de la consommation d’eau du fait de la réduction des consommations d’eau de l’UIOM du Mans.

9.3. IMPACT DU SCENARIO SUR L’EFFET DE SERRE

Le bilan gaz à effet de serre des activités de gestion des déchets ménagers sera nettement positif. Les émissions de GES seront totalement compensées par les émissions évitées par valorisations. Tableau 21 : Bilan des émissions de gaz à effet de serre en Sarthe en 2005 et 2018 En kg éq. CO2 2005 2018 COLLECTE 21 868 22 272 TRI 462 588 COMPOSTAGE 2 643 3 470 ISDND 23 853 260 INCINERATION (inclus valorisation énergétique) 35 906 2 294 Epandage de boues 5,5 5,45 TOTAL 84 737 28 889 Emissions évitées par valorisation matière -42 691 -45 155 Bilan net (- émissions évitées par valorisation matière) 42 046 -16 266

Plusieurs facteurs sont importants pour assurer ce bilan :

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− La maîtrise des émissions de biogaz des installations de stockage (taux de captage). De 50% en 2005, ce taux devrait progressivement augmenter à 70% en 2013 et 90% en 2018, − La performance de la valorisation énergétique du biogaz de décharge et surtout la performance de la valorisation thermique de la chaleur produite sur l’UIOM du Mans, − La maîtrise de l’objectif de valorisation matière.

A noter que l’évaluation ne prend pas en compte la réduction prévisible, mais difficilement quantifiable, des émissions de CO2 des véhicules de collecte.

9.3.1. IMPACT DU SCENARIO SUR LA QUALITE DE L’AIR

Le bilan des émissions de gaz acidifiants s’améliore nettement en 2018 par rapport à la situation actuelle (2005). Ce bilan positif est du à deux facteurs : − La maîtrise de l’objectif de valorisation matière, − Surtout, le niveau d’émissions d’oxydes d’azote de l’UIOM du Mans. Les émissions directes de gaz acidifiants calculées en 2013 et 2018 prennent en compte une réduction des rejets d’oxydes d’azote de l’UIOM du Mans. Actuellement, la réglementation impose aux usines d’incinération de ne pas rejeter plus de 200 mg/Nm3 de NOx pour les usines de plus de 6T/h et de 400 mg/Nm3 de NOx pour les moins de 6T/h. D’ici 2018, il est probable que la réglementation se renforce et limite les émissions à 80 mg/Nm3 de NOx, niveau que les Meilleures Techniques Disponibles permettent d’atteindre aujourd’hui.

Tableau 22 : Evolution des émissions de gaz acidifiants dans l’atmosphère (kg eq.H+) En kg éq. H+ 2005 2018 COLLECTE 6 324 6 441 TRI 122 155 COMPOSTAGE 674 1 019 ISDND 92 54 INCINERATION (inclus valorisation énergétique) 7 456 3 021 Epandage de boues 1 468 1 443 TOTAL 16 137 12 133 Emissions évitées par valorisation matière -10 821 -11 232 Bilan net (- émissions évitées par valorisation matière) 5 315 901

Comme pour l’effet de serre, l’évaluation ne prend pas en compte la réduction prévisible, mais difficilement quantifiable, des émissions de NOx des véhicules de collecte.

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9.3.2. IMPACT DU SCENARIO SUR LA QUALITE DE L’EAU (EUTROPHISATION)

Comme pour l’acidification, le bilan Eutrophisation s’améliore grâce à la réduction des rejets d’oxydes d’azote de l’UIOM du Mans. L’évaluation ne prend pas en compte la réduction prévisible, mais difficilement quantifiable, des émissions de NOx des véhicules de collecte.

Tableau 23 : Evolution des émissions de gaz précurseurs d’eutrophisation (kg eq.PO4) En kg éq. PO4 2005 2018 COLLECTE 36 768 37 446 TRI 398 501 COMPOSTAGE 4 343 6 626 ISDND 656 386 INCINERATION (inclus valorisation énergétique) 37 015 10 671 Epandage de boues 10 482 10 301 TOTAL 89 661 65 930 Emissions évitées par valorisation matière 5 961 5 678 Bilan net (- émissions évitées par valorisation matière) 95 622 71 608

9.3.3. IMPACT DU SCENARIO SUR LA QUALITE DES SOLS

L’amélioration du suivi des épandages permettra une réduction du risque de pollution des sols.

9.3.4. IMPACT DU SCENARIO SUR LES RESSOURCES NATURELLES

9.3.4.1. Matières premières

L’augmentation des tonnages de déchets valorisés va permettre de limiter les besoins en matières premières. Les consommations d’eau de l’UIOM (pour les besoins du traitement des fumées) devraient diminuer. L’évaluation prend pour hypothèses une consommation standard de 0.7 m3 / tonne de déchets entrants en 2013 et de 0 en 2018. D’ici 2018, il est probable que le traitement des fumées par voie sèche (faisant parti des Meilleures Techniques Disponibles) soit rendu obligatoire.

9.3.4.2. Impact sur les ressources énergétiques

Le bilan énergétique reste largement positif et pourrait s’améliorer même par rapport à la situation actuelle. Les consommations d’énergie augmentent légèrement du fait de l’augmentation des tonnages collectés. Par contre, la production d’énergie pourrait passer de 22 894 tep en 2005 à 33 591 tep en 2018 du fait : − De la valorisation du biogaz sous forme d’électricité et de chaleur au sein des ISDND, − De l’amélioration de la valorisation thermique de l’UIOM du Mans, − De la maîtrise des objectifs de valorisation matière.

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9.4. EFFETS DE LA GESTION DES DECHETS NON MENAGERS

La collecte et le transport des DNM seront à l’origine d’émissions de gaz à effet de serre et de gaz précurseurs d’eutrophisation et d’acidification. Ces activités sont également sources de nuisances (odeurs, bruit…) et de consommations de ressources (eau, énergie). Les DNM résiduels seront enfouis (89 000 tonnes) ou incinérés (21 000 tonnes). Ces traitements entraîneront des émissions polluantes (GES, gaz acidifiants…), des consommations d’eau ou de matières premières. Cependant, les DNM permettront de produire du biogaz sur les installations de stockage ou de la chaleur sur l’UIOM du Mans. La valorisation énergétique du biogaz ou de la chaleur permettra d’importantes économies de ressources énergétiques et des émissions évitées de gaz à effet de serre. L’intensification de la collecte sélective et de la valorisation matière de certaines fractions de DNM permettra également d’importantes économies de matières premières, de ressources énergétiques et des émissions évitées de gaz à effet de serre et de gaz précurseurs d’acidification. Le Plan prévoit en effet : − La collecte sélective de matériaux recyclables à raison de 1 100 t en 2013 et de 4 000 t en 2018, − La collecte sélective de la FFOM de gros producteurs à raison de 500 t en 2013 et de 4 000 t en 2018.

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10. MESURES REDUCTRICES OU COMPENSATOIRES RETENUES

10.1. MESURES DE MANAGEMENT ENVIRONNEMENTAL

Les installations de collecte, de tri et de traitement des déchets, et en priorité les installations de stockage de déchets non dangereux et les incinérateurs, pourraient être certifiées ISO 14 001 ou EMAS : − La norme ISO 14001 prescrit les exigences relatives à la mise en place d'un système de management de l'environnement (SME) qui permet à un organisme de définir une politique environnementale et des objectifs d'amélioration de ses performances environnementales. − Le règlement EMAS prescrit les exigences relatives à la mise en place d'un système de management de l'environnement (SME) selon une procédure décrite en annexe du règlement. Il permet à un organisme de définir une politique environnementale et des objectifs d'amélioration de ses performances environnementales. EMAS prend en compte les aspects liés aux achats, aux pratiques des sous-traitants et fournisseurs, aux activités de transports, aux produits et à leurs impacts sur la biodiversité.

Ces certifications visent à limiter les impacts sur l’environnement d’une activité.

10.2. MESURES RELATIVES AUX PRINCIPAUX ENJEUX

10.2.1. EFFET DE SERRE

La collecte constitue la 1ère source de gaz à effet de serre de la gestion actuelle des déchets, les mesures réductrices à prendre en compte pourront être les suivantes : − Lors des marchés de renouvellement des camions bennes ou de prestations de collecte, étudier systématiquement les offres des fournisseurs/prestataires en fonction du critère de performance en matière de protection de l’environnement. Ce critère peut conduire à privilégier des alternatives techniques innovantes (propulsion électrique, GNV, hybride ou autre, pneus basse consommation, améliorations mécaniques…) permettant de baisser l’impact écologique, et notamment l'émission de gaz à effet de serre. Il conviendra de prendre en compte les bilans environnementaux globaux (filière de production du carburant utilisé, énergie grise mise en œuvre dans l'équipement, gestion des batteries éventuelles…). − La formation continue des conducteurs/éboueurs, voire leur intéressement aux économies de carburant − La réorganisation des circuits ou fréquences de collecte pour limiter les kilomètres parcourus, − L’optimisation du réseau de points d’apport volontaire.

Les émissions de biogaz, et notamment de méthane, par les installations de stockage sont la deuxième source de gaz à effet de serre de la gestion des déchets.

La minimisation des émissions de gaz à effet de serre des installations de stockage peut passer par :

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− Le recours aux « meilleures pratiques » disponibles en terme de captage et de brûlage ou valorisation du biogaz, incluant les systèmes de mesure en temps réel et des protocoles d’exploitation adaptés, − Le choix de modes d’exploitation qui permettent de limiter au maximum la durée de remplissage des casiers avant couverture. Pour l'ensemble des installations de stockage, existantes comme futures, les maîtres d’ouvrage publics ou privés responsables des installations de stockage pourraient réaliser des études de faisabilité de captage et valorisation du biogaz. Si ces études en démontrent la possibilité technico-économique, ces techniques devraient être mises en œuvre. Il pourrait notamment être envisagé de concevoir des centres de stockage de type « bioréacteur ». Enfin, concernant l’incinération, qui constitue la troisième source de gaz à effet de serre de la gestion des déchets, le levier d’amélioration pourrait être le suivant : − L‘UIOM pourrait être équipée d’un système optimisé de valorisation thermique ou de cogénération.

10.2.2. CONSOMMATIONS D’ENERGIE

Différentes mesures visant à réduire les consommations d’énergies fossiles (ressources naturelles non renouvelables) pourraient être mises en place, en particulier : − Des études d’optimisation de collecte afin de diminuer les kilométrages affectés à la collecte, − Le recours aux énergies renouvelables : valorisation du biogaz de décharge8, utilisation du solaire thermique pour le préchauffage de l’eau chaude sanitaire ou du solaire photovoltaïque sur les sites des installations de collecte et de traitement, − Le choix d’équipements faiblement consommateurs d’énergie pour le chauffage et l’éclairage des sites des installations de collecte et de traitement, − Une isolation thermique performante des bâtiments chauffés présents sur les sites des installations de collecte et de traitement, − La prise en compte de la performance en matière de protection de l’environnement lors du remplacement des bennes de collecte des OM, − La formation continue des conducteurs/éboueurs, voire leur intéressement aux économies de carburant.

10.2.3. RISQUES SANITAIRES

Au minimum, les établissements et leurs abords devront être tenus dans un état de propreté satisfaisant et notamment les voies de circulation, l’intérieur des ateliers, les aires de stockage et les conduits d’évacuation devront faire l’objet de nettoyages fréquents destinés à éviter les amas de matières polluantes ou dangereuses, les envols et entraînements de poussières susceptibles de contaminer l’air ambiant et les eaux pluviales. Toutes les dispositions devraient être mises en œuvre pour éviter la prolifération des rongeurs (dératisation permanente), mouches ou autres insectes et de façon générale tout

8 Tout projet d’installation de méthanisation devra être précédé d’une étude de valorisation du biogaz. Tout projet de ISDND devra comporter un volet spécifique sur la gestion du biogaz et son utilisation.

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développement biologique anormal (opérations de fumigation pour limiter la prolifération d'insectes porteurs de germes de maladie). Les mesures de réduction de l’impact sur l’air permettront également de limiter considérablement les risques sanitaires. Les risques sanitaires associés aux installations de traitement de déchets sont principalement constitués par : − les rejets atmosphériques des UIOM : Les risques sanitaires liés aux émissions atmosphériques des UIOM respectant les normes définies par l’Union européenne sont faibles (concentrations de polluants peu élevés et effets sur la santé – effets cancérogènes notamment – considérés comme négligeables). Toutefois, il semble nécessaire, par un contrôle étroit des UIOM, de veiller scrupuleusement au respect des normes réglementaires en vigueur en matière de rejets atmosphériques ; − les rejets des installations de stockage : rejets atmosphériques (biogaz) et rejets des effluents liquides (lixiviats) vers les eaux de surface ou les eaux souterraines. Les sources émettrices font l’objet d’une surveillance, conformément aux normes réglementaires. Les biogaz doivent ainsi être captés et brûlés dans des torchères ou utilisés dans des chaudières, turbines ou moteurs (valorisation énergétique). Les lixiviats doivent être confinés par des barrières étanches (géomembranes), collectés par un réseau de drains, stockés en bassin ou en cuve et traités (traitements biologiques ou physico-chimiques). En complément, il conviendra également d’étudier l’impact sanitaire des opérations de manutention des déchets au sein des ISDND (déversement, compactage des déchets…) qui génèrent des émissions atmosphériques de poussières, de composées organiques volatils (COV) et de micro-organismes (bactéries, champignons) ainsi que des gaz d’échappement produits par les engins à moteur utilisés pour ces travaux.

10.2.4. ODEURS

Pour les installations de transfert et traitement des déchets, le problème des odeurs est minimisé si elles sont éloignées des habitations ou si les étapes présentant les principaux risques d’émanations (déchargement des déchets, fermentation) se font sous bâtiment. Au niveau des ISDND, différentes mesures, n’ayant qu’un impact minime sur les conditions d’exploitation, peuvent être mises en oeuvre afin de réduire l’impact sur l’air (essentiellement dû aux émissions de poussières) et les nuisances olfactives : − Exploitation de l'ISDND en alvéoles de faibles superficies, − Compactage permanent et mise en place de couvertures intermédiaires, − Arrosage des voies de circulation. Au niveau des unités de traitement par stabilisation biologique, différentes mesures pourraient être envisagées : − Limitation de la production d’air vicié : o recyclage de l’air vicié peu chargé (par exemple depuis la zone de tri vers la zone de fermentation), o mise en place d’un procédé de fermentation permettant de réduire les volumes d’air à traiter (procédés en tunnels clos par rapport à des procédés classiques), − Captation de l’air vicié et renouvellement de l’air ambiant adapté au niveau d’odeur de chaque zone concernée,

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− Traitement de l’air vicié : les flux d’odeur émis sont exprimés en unités d’odeur, à savoir le produit de la concentration d’odeur mesurée par le volume de gaz considéré. L’efficacité de la réduction d’odeur dépend du procédé mis en place (les procédés présentés ci-après sont classés du moins efficace au plus efficace) : lavage à l’eau, biofiltre simple, ajout de destructeur d’odeur (oxydant), lavage chimique, lavage à l’eau plus adsorption sur charbon actif, oxydation thermique, biofiltre optimisé, bullage dans des boues activées.

10.3. MESURES RELATIVES AUX AUTRES DIMENSIONS DE L’ENVIRONNEMENT

10.3.1. POLLUTION DE L’AIR

Concernant la collecte et le transport des déchets, des leviers d’améliorations peuvent être envisagés : − La prise en compte de la performance en matière de protection de l’environnement lors du remplacement des bennes de collecte des OM, − La formation continue des conducteurs/éboueurs, voire leur intéressement aux économies de carburant, − Des études d’optimisation de collecte afin de diminuer les kilométrages affectés à la collecte, − La diminution des distances de transfert et la mise en place de solutions de transport alternatives (rail, voie fluviale), − La diminution du kilométrage de transfert des sous-produits d’incinération. En fonction de la sensibilité de l’environnement du site acceptant une installation comprenant une partie aérienne (centre de tri, centre de compostage, installation de stockage, unité de méthanisation par exemple), différentes mesures pourront être envisagées afin de réduire l’impact sur l’air (essentiellement dû aux émissions de poussières) : − Arrosage lors des phases de retournements, − Confinement des postes émettant le plus de poussières, − Mise en place de couvertures provisoires dans les ISDND pour éviter les envols, − Mise en dépression et aspiration au niveau de ces zones voire de l’ensemble du process, − Traitement de l’air vicié collecté.

Concernant l’UIOM du Mans, elle est soumise à la réglementation des installations classées pour l’environnement qui leur impose un certain nombre de contrôles et d’analyses : − Une autosurveillance des rejets atmosphériques avec la mesure en continu des substances suivantes : o Poussières, o Carbone organique total, o acide chlorhydrique, o oxyde d’azote, o dioxyde de soufre,

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o monoxyde de carbone, − un contrôle bi-annuel des rejets atmosphériques par un organisme extérieur accrédité. Les mesures se font sur les mêmes substances que celles mesurées en continu ainsi que sur le dioxyde de carbone, l’acide fluorhydrique, sur 12 métaux lourds, sur les dioxines et sur les furannes. De plus, cette UIOM est équipée d’un système de prélèvement en continu des dioxines permettant d’obtenir des mesures mensuelles.

En terme de mesures de prévention des pollutions, des nuisances et des risques, il est préconisé le suivi de toutes substances nocives déteminées par les recherches scientifiques et épidémiologiques intégrées dans la liste des exigences réglementaires.

10.3.2. POLLUTION DE L’EAU

Concernant le lavage des véhicules de collecte et de transport, l’objectif est d’assurer une bonne performance du traitement des eaux de lavage, en particulier une forte réduction des teneurs en hydrocarbures. Concernant l’UIOM du Mans, la réduction des consommations d’eau, et à terme le traitement des fumées par voie sèche, pourraient être étudiés. Concernant les ISDND, la gestion des eaux devra avoir comme objectif d’assurer une protection optimale des eaux et des sols. Plusieurs types de mesures pourront être envisagés au sein des ISDND existants ou à créer afin de protéger le milieu récepteur : − Collecter et traiter l’ensemble des eaux pluviales susceptibles d’être polluées par des hydrocarbures, − Concevoir les ouvrages de gestion des eaux pluviales de manière à ce qu’ils puissent stocker et traiter un événement pluvieux exceptionnel. − Isoler la zone de stockage des eaux de ruissellement et d’éventuelles eaux de circulation latérale, − Récupérer toutes les eaux susceptibles d’être entrées en contact avec les déchets, − Collecter les lixiviats produits et limiter la charge hydraulique en fond de casier, − Bloquer les infiltrations de lixiviats.

De façon générale, toutes les installations de traitement des déchets devraient étudiées la mise en œuvre : − de dispositifs de collecte, de stockage et, si nécessaire, de traitement des eaux pluviales, − de mesures visant à limiter la consommation en eau : o Privilégier des process moins « gourmands » en eau, o Réutiliser les eaux pluviales dans le process, o Réutiliser les eaux de process,

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10.3.3. RESSOURCES NATURELLES

Plusieurs mesures présentées dans le chapitre précédent pourront également être envisagées pour minimiser les prélèvements dans la ressource en eau. Les mesures visant à limiter les ressources énergétiques sont présentées dans le chapitre 10.2.2 précédent. L’accent devra être porté sur la valorisation des déchets produits : − Le recyclage et la valorisation organique devraient être systématiquement envisagés, − Les centres de stockage devraient récupérer et valoriser le biogaz.

10.3.4. NUISANCES

10.3.4.1. Bruit et vibrations

La collecte des déchets peut être une source de nuisance sonore. Afin de limiter les bruits liés à cette activité, différentes mesures pourront être mises en œuvre : − La réorganisation des circuits voire de la fréquence de collecte afin d’optimiser le service et générer moins de tournées, − Le remplacement progressif des colonnes de point d’apport volontaire par des systèmes insonorisés ou le choix de colonnes enterrées, − L’instauration d’horaires de dépôt en point d’apport volontaire (notamment pour le verre), − La limitation des kilomètres parcourus jusqu’aux installations de collecte ou de traitement (favoriser la proximité) … Le PEDMA préconisera pour les installations de collecte et de traitement qu’elles soient construites, équipées et exploitées de façon à ce que leur fonctionnement ne soit pas à l’origine de bruits susceptibles de compromettre la tranquillité du voisinage. L'arrêté du 23 janvier 1997 fixant les normes d’émissions sonores des installations classées pour la protection de l’environnement soumises à autorisation devra au minimum être respecté. Selon la sensibilité de l’environnement des installations, différentes mesures pourraient être envisagées : − La limitation des équipements bruyants devra être recherchée : le niveau de bruit à la source pourrait être un critère de choix de l’équipement, − Le capotage des équipements les plus bruyants, − La mise en place d’écrans acoustiques végétalisés de préférence, − L’isolement des sources sonores les plus importantes (à l’intérieur d’un bâtiment par exemple), − Si nécessaire, la mise en œuvre d’un traitement acoustique performant des locaux. Le PEDMA préconisera une mesure du niveau de bruit et de l’émergence à effectuée au moins tous les trois ans ainsi qu’à chaque évolution importante des installations susceptible de modifier les émissions sonores par une personne ou un organisme qualifié choisi après accord de l’inspecteur des installations classées. Cette mesure sera effectuée selon la méthode fixée à l’annexe de l’arrêté ministériel du 23/01/1997 relatif à la limitation des bruits émis dans l’environnement par les installations classées pour la protection de l’environnement.

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10.3.4.2. Trafic routier

Le regroupement d’installations de collecte et de traitement sur un même site permet de limiter, d’un point de vue global, les nuisances liées au trafic routier. Pour réduire l’impact au niveau local, ce type d’installations pourra être envisagé dans des zones faiblement urbanisées.

10.3.4.3. Envols des déchets

Des mesures peuvent être mises en place sur les ISDND, comme par exemple : − Un filet anti-envol installé sur le pourtour du casier en cours d’exploitation, − Le ramassage des envols sur le site et ses alentours, − Un filet de couverture disposé sur la totalité de la surface du casier en exploitation, ce qui empêche l’envol de déchets et atténue considérablement la fréquentation des volatiles.

10.3.5. DEGRADATION DES ESPACES NATURELS, SITES ET PAYSAGES

10.3.5.1. Biodiversité et milieux naturels

Afin de réduire l’impact sur la biodiversité et les milieux naturels, il est recommandé : − Lors de la phase de choix du site pouvant accueillir une installation de tri, de transfert ou de traitement, d’étudier la faisabilité d’implanter le projet sur un site de traitement des déchets existant, sur un ancien site industriel à réhabiliter (carrière, ancienne décharge communale,…), ou sur une zone à vocation industrielle, sous réserve du respect des critères de localisation définis par le PDEDMA, − Lors de la phase de conception du projet, de prévoir notamment l’aménagement d’espaces verts en utilisant des essences locales. Des mesures compensatoires (reboisement sur une superficie identique à celle défrichée pour les besoins du projet,…) pourraient être envisagées pour tous les projets d’installations de traitement.

10.3.5.2. Paysages

Diverses mesures permettant de limiter l’incidence visuelle des installations de tri, de transfert et de traitement et de favoriser leur intégration paysagère pourraient être prévues : − Choix technique privilégiant les ouvrages de plus faibles hauteurs, − Intégration architecturale, − Utilisation de la topographie initiale pour favoriser l’intégration des bâtiments (principe d’étagement des installations), − Aménagement d’espaces paysagers. L’établissement et ses abords devront être régulièrement entretenus et maintenus en bon état de propreté et d’esthétique (peinture, plantations, zones engazonnées, écrans de végétation,…).

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11. SUIVI ENVIRONNEMENTAL

11.1. PROPOSITIONS D’INDICATEURS DE SUIVI

Le suivi consiste à vérifier si les effets du plan d’élimination des déchets sont conformes aux prévisions telles que le rapport environnemental les a analysées. Pour analyser avec efficacité les effets du Plan sur l’environnement, quelques indicateurs représentatifs et adaptés à l’appréciation dans le temps de l’évolution des enjeux et objectifs retenus, seront mesurés. Le tableau ci-dessous répertorie les indicateurs de suivi qui pourront être utilisés par le comité de suivi. La fréquence de collecte des données pourrait être annuelle.

Indicateur Unité Impact Tonnage total collecté t Toutes les dimensions

Emission totale de GES teq. CO2 Pollution et qualité des milieux Consommation totale d'énergie tep Ressources naturelles Nombre d’accidents du travail - Risques sanitaires Nombre de plaintes - Nuisances

Eutrophisation t éq. PO4 Pollution et qualité des milieux Nombre d’épandage non contrôlé - Pollution et qualité des milieux Pollution et qualité des milieux Tonnage stocké t Ressources naturelles Pollution et qualité des milieux Tonnage incinéré t Ressources naturelles

Production d’énergie thermique par Pollution et qualité des milieux KWh/t incinérée incinération Ressources naturelles Tonnage valorisation matière t Ressources naturelles Tonnage valorisation organique t Ressources naturelles Pollution et qualité des milieux Tonnage de compost non NFU 44-051 t Ressources naturelles Consommation d’eau m3 Ressources naturelles

11.2. PROPOSITION D’UN PROTOCOLE DE SUIVI

Un dispositif de suivi sera mis en place afin d’évaluer les effets de la mise en œuvre du Plan. Le suivi environnemental sera intégré au dispositif de suivi général du Plan, avec un développement particulier des effets sur l’environnement. Tous les 3 ans, un bilan devra être réalisé sur les mesures correctives et réductrices mises en œuvre ainsi que sur la limitation des impacts du plan. Les études environnementales réalisées pour toute étude de création d’une nouvelle unité de traitement devront également être intégrées.

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Le protocole de suivi (environnemental et général) prévu présentera : − les modalités de collecte des informations correspondantes sur toute la durée du suivi ; − les étapes de bilans prévues et la production devant en résulter (analyses, rapports) ; − l’organisation du pilotage et de la mise en œuvre de ce suivi. Le protocole est présenté dans le Plan.

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12. DESCRIPTION DE LA MANIERE DONT L’EVALUATION A ETE MENEE

Cette partie présente :

¾ Les sources d’information consultées pour déterminer l’état initial départemental,

¾ Les méthodes utilisées (estimation, comparaison, calcul…) pour évaluer les effets du Plan sur l’environnement.

12.1. ETAT INITIAL DE LA ZONE D’ETUDE

12.1.1. CARACTERISTIQUES DU TERRITOIRE CONCERNE

Les caractéristiques du territoire du Plan concernant la richesse naturelle et culturelle ont été collectées principalement auprès de la DIREN Pays de la Loire (ZNIEFF, ZICO, SIC, zones Natura 2000, Arrêtés de protection de biotope,…), du Conseil Général de la Sarthe (Service Aménagement, Agriculture et Environnement), des Parcs Naturels Régionaux, du CITEPA (émissions de polluants atmosphériques).

12.1.2. EFFETS DE LA GESTION ACTUELLE DES DECHETS

12.1.2.1. Evaluation de l’impact sur l’effet de serre

La méthodologie adoptée pour l’évaluation de l’impact sur l’effet de serre est la suivante : 1) Calcul des émissions directes (+) : liées à la collecte, au transport, au stockage, au traitement biologique, à l’incinération des déchets,… à partir de ratios issus d’études scientifiques9 (en particulier Ademe, Eco-Emballages,…). 2) Calcul des émissions évitées (-) : la valorisation (matière, énergétique ou organique) des déchets permet d’éviter par substitution des émissions de gaz à effet de serre. Ces émissions évitées sont également évaluées à partir de ratios issus d’études scientifiques (Ademe, Eco-Emballages,…) et adaptées à la situation du territoire (les ratios d’émissions évitées de CO2 dépendent du type de valorisation énergétique – chaleur, électricité -). 3) Calcul de l’impact réel sur l’effet de serre qui résulte de la différence entre les émissions directes et évitées.

9 Certains ratios utilisés sont présentés dans le projet de « Guide de l’évaluation environnementale des Plans d’élimination des déchets » - ADEME / MEDD

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Concernant l’évaluation des émissions de gaz à effet de serre, la méthodologie a été la suivante : Méthodologie adoptée pour les OM

Émissions directes : + eq. CO2 + eq. CO2

+ eq. CO2 Calcul des Enfouissement émissions directes (+) et Collecte / Transit / Traitement évitées (-) à Transport partir de ratios - eq. CO2 Valorisation -eq. CO Exemples : 2 + g eq. CO / km Émissions évitées : 2 + kg eq. CO2 / t enfouie - kg eq. CO /t incinérée - eq. CO2 2 - kg eq. CO2 / t compostée

Méthodologie adoptée pour les autres déchets Calcul des émissions directes (+) et évitées (-) à partir des tonnages enfouis

Exemples : Émissions directes : + eq. CO 2 + kg eq. CO2 / t + eq. CO2 enfouie - kg eq. CO / + eq. CO 2 2 MWh valorisé Enfouissement

Collecte / Transit / Tri éventuel Transport -eq. CO2 Valorisation matière ou organique

Calcul des émissions -eq. CO2 évitées à partir de ratios englobant les émissions directes (+) Exemples :

- kg eq. CO2 / t valorisée

Par absence de données ou incertitude trop élevée, nous n’avons pas pu évaluer les émissions liées à la collecte, au transport ou traitement des DEEE, textiles, bâches plastiques.

12.1.2.2. Evaluation de l’impact sur l’acidification et l’eutrophisation

Nous avons suivi la même méthodologie que pour l’évaluation de l’impact sur l’effet de serre.

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12.2. EFFETS PROBABLES DE LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN

12.2.1. POLLUTION ET QUALITE DES MILIEUX

L’impact du Plan sur l’effet de serre, l’acidification et l’eutrophisation a été évalué en particulier à partir des sources suivantes : − « Déchets ménagers : leviers d’amélioration des impacts environnementaux » - ADEME/Eco-Emballages – 2001 − « Bilan environnemental des filières de recyclage : l’état des connaissances ACV » – ADEME – 2002 − « Gestion des déchets et changement climatique » - AMORCE – ACRR - 2002 − « Bilan des connaissances ACV sur les enjeux environnementaux de la gestion des déchets organiques » - ADEME - 2005 − « Impacts environnementaux de la gestion biologique des déchets – Bilan des connaissances » - ADEME – 2005 − « Etude sur le compostage des déchets » - ADEME / CEMAGREF – 2005 − « Inventaire des émissions de gaz à effet de serre en France au titre de la CCNUCC » - CITEPA – 2006 − « Evaluation environnementale des plans d’élimination des déchets » - ADEME – 2006 Concernant les substances rejetées par les installations de traitement, les données bibliographiques exploitées ont été : − INVS, « Stockage des déchets et santé publique – Synthèse et recommandations », 2005, − MEDD – FNADE - ADEME, « Risques sanitaires liés aux unités de compostage des déchets : présentation de deux études », 2002, − MEDD – FNADE – ENSP, « Eléments pour la prise en compte des effets des unités de compostage de déchets sur la santé des populations riveraines », 2002, − ADEME, « Eléments de calculs des émissions de gaz à effet de serre dans les installations énergétiques », 2000 Concernant les boues d’épuration, nous avons également repris les résultats de l’audit environnemental et économique des filières d’élimination des boues d’épuration urbaines (Etude des Agences de l’Eau n°70, Andersen – 1999).

12.2.2. RESSOURCES NATURELLES

Certains ratios utilisés sont issus d’études réalisées par l’ADEME, le MEDD ou SOLAGRO.

12.2.3. RISQUES SANITAIRES

Les principales études bibliographiques reprises dans le présent rapport sont les suivantes : − Académie des sciences, « Sécurité sanitaire et gestion des déchets : quels liens ? », 2004, Editions Lavoisier, − ASTEE, « Guide méthodologique pour l’évaluation des risques sanitaires dans les études d’impact des installations de stockage de déchets ménagers et assimilés », actuellement en cours d’élaboration,

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− ASTEE « Guide méthodologique pour le volet sanitaire de l’étude d’impact des installations de compostage », actuellement en cours d’élaboration, − INERIS « Evaluation des risques sanitaires liés aux substances chimiques dans l’étude d’impact des installations classées pour la protection de l’environnement », 2003, − INVS, « Guide pour l’analyse du volet sanitaire des études d’impact », − INVS, « Stockage des déchets et santé publique – Synthèse et recommandations », 2005, − MEDD – AFITE – ADEME, « Pollutions olfactives des installations classées : de l’évaluation de la gêne aux techniques de réduction », recueil des interventions des journées techniques nationales des 8 et 9 février 2005, − MEDD – FNADE - ADEME, « Risques sanitaires liés aux unités de compostage des déchets : présentation de deux études », 2002, − MEDD – FNADE – ENSP, « Eléments pour la prise en compte des effets des unités de compostage de déchets sur la santé des populations riveraines », 2002.

12.2.4. NUISANCES

La source bibliographique exploitée a été en particulier : − MEDD – AFITE – ADEME, « Pollutions olfactives des installations classées : de l’évaluation de la gêne aux techniques de réduction », recueil des interventions des journées techniques nationales des 8 et 9 février 2005,

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13. RESUME NON TECHNIQUE

13.1. L’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE

La directive européenne n° 2001/42/CE du 27 juin 2001 relative à l’évaluation des incidences de certains plans et programmes sur l’environnement pose le principe que tous les plans et programmes susceptibles d’avoir des incidences notables sur l’environnement, dont les plans d’élimination des déchets ménagers et assimilés, doivent faire l’objet d’une évaluation environnementale préalable à leur adoption. En cherchant à mieux apprécier les incidences et enjeux environnementaux des décisions publiques, en développant la consultation et l’information du public, en sollicitant l’avis d’autorités ayant des compétences environnementales, la démarche de l’évaluation environnementale permet d’intégrer ou de renforcer la prise en compte de considérations en matière d’environnement dans l’élaboration et l’adoption des plans d’élimination des déchets, de les suivre dans le temps. A travers le rapport environnemental, l’objectif est également d’en assurer la communication de façon compréhensible par le plus grand nombre. Le rapport environnemental contient les éléments suivants : 1) une présentation résumée des objectifs du plan, de son contenu et, s’il y a lieu, de son articulation avec d’autres plans et documents ; 2) une analyse de l’état initial de l’environnement, des perspectives de son évolution, exposant notamment les caractéristiques des zones susceptibles d’être touchées de manière notable par le projet de plan ; 3) une analyse exposant les effets notables du plan et les problèmes posés par sa mise en oeuvre notamment sur les zones revêtant une importance particulière pour l’environnement ; 4) l’exposé des motifs pour lesquels le projet de plan a été retenu, notamment au regard des objectifs de protection de l’environnement ; 5) la présentation des mesures envisagées pour éviter, réduire, voire si possible compenser, les conséquences dommageables du plan sur l’environnement ; 6) un résumé non technique et la description de la manière dont l’évaluation a été effectuée.

13.2. ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT

Les caractéristiques du territoire du Plan concernant la richesse naturelle et culturelle ont été collectées principalement auprès de la DIREN Pays de la Loire (ZNIEFF, ZICO, SIC, zones Natura 2000, Arrêtés de protection de biotope,…), du Conseil Général de la Sarthe (Service Environnement), des Parcs Naturels Régionaux, du CITEPA (émissions de polluants atmosphériques). L’analyse de l’état actuel de l’environnement fait apparaître une situation globalement satisfaisante : − Les populations sont peu exposées à des nuisances de type urbain ou industriel ni à des risques sanitaires sur le territoire : la bonne qualité de vie est un point fort du département, − Le territoire recèle des richesses patrimoniales et naturelles d’importance. Notamment, plusieurs zones sont recensées au niveau européen et national pour leur intérêt en terme de biodiversité. Par ailleurs, le département dispose de ressources naturelles importantes (en eau, agricoles, forestières et minérales),

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− Les émissions de métaux lourds sont relativement faibles.

Cependant, le département de la Sarthe compte des milieux fragiles qui peuvent être impactés par les activités humaines et pollutions : − La vulnérabilité des eaux superficielles aux pollutions est forte sur près de la moitié du territoire, − Le département recèle des milieux naturels fragiles qui doivent être protégés

Enfin, les faiblesses majeures de l’environnement en Sarthe concernent : − le milieu « air » : émissions importantes de méthane et de gaz acidifiant bien supérieures aux moyennes nationales, − le milieu « eau », soumis à d’importants rejets azotés : eutrophisation et pollution par les nitrates des eaux superficielles et souterraines importantes, un tiers du territoire étant classé comme vulnérable sur le critère nitrate d’origine agricole, − le département est très dépendant énergétiquement, comme l’ensemble de la région.

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Tableau 24 : Synthèse de l’état de l’environnement Etat de l’environnement Dimensions de Sous- Localisation Les richesses et Objectifs de référence Sensibilité l’environnement domaines Les faiblesses et sensibilités des enjeux opportunités PRQA : « Réduire Emissions de gaz à effet de serre l’exposition à la pollution. au-dessus de la moyenne Emissions faibles de métaux Favoriser les économies nationale, et de gaz acidifiant plus Air (effet de lourds en raison d’une d’énergie. » de deux fois plus importantes que Global Forte serre, pollution) activité industrielle moindre la moyenne nationale, dues PRSE : « Reduire les que la moyenne française. notamment à l’activité agricole émissions aériennes de (NH3). substances toxiques et d’oxydes d’azote » SDAGE / SAGE : « Amélioration de la L’ensemble des cours d’eau est qualité des eaux de soumis au problème Ressources en eau surface. Amélioration des d’eutrophisation et 1/3 des Pollutions et importantes, que ce soit ressources en eau communes du département sont qualité des milieux pour les eaux superficielles potabilisable. Lutte contre classées en zones vulnérables à (cours d’eau) ou les eaux l'eutrophisation. Lutte la pollution des eaux par les Local et Eau souterraines (bordure du contre les inondations. » Forte nitrates d’origine agricole. global bassin Parisien). PRSE : « Améliorer la La moitié du territoire de la Sarthe La qualité des cours d’eau qualité de l’eau potable en est classée en zone à s’améliore progressivement. préservant les captages vulnérabilité forte concernant les d’eau potable des eaux superficielles. pollutions ponctuelles et diffuses » Peu de sites et sols pollués La production agricole peut (19 sites et sols pollués localement être à l’origine Local et Sols Faible répartis sur 14 communes d’apports de pesticides et autres global sont recensés) produits polluants. 60% des points de captage n’ont Nombreux points de captage pas de périmètre de protection Ressources Eau AEP (155 sur le mais la situation est en phase Global Forte naturelles (consommation) département) d’être réglée pour un certain nombre d’entre eux.

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Etat de l’environnement Dimensions de Sous- Localisation Les richesses et Objectifs de référence Sensibilité l’environnement domaines Les faiblesses et sensibilités des enjeux opportunités Une grande partie du territoire est couvert par des Le département doit faire face au Sol et espace espaces naturels et développement de l’habitat Global Faible (consommation) agricoles : l’urbanisation est pavillonnaire, fort consommateur faible et concentrée au d’espace. milieu du département L’exploitation des carrières, des Ressources agricoles, Matières sols par l’agriculture et l’utilisation forestières et minérales Global Faible premières des ressources en eaux font importantes pression sur l’environnement. Les consommations d’énergie sont en augmentation (3% entre Potentiel de développement 2003 et 2006) en Sarthe, alors Energie important des énergies Global Forte que le département reste très renouvelables dépendant énergétiquement, comme l’ensemble de la région.

Il existe des risques locaux en PRQA : « Améliorer les Il n’y a peu de risques au Local et Risques sanitaires particulier liés auxproduits connaissances. » Forte niveau global global phytosanitaires PRSE Odeurs La Sarthe bénéficie d’une Local Forte Des nuisances existent faible atteinte de la Nuisances / cadre Bruits localement. Elles peuvent avoir Local Faible population par les nuisances de vie plusieurs origines (agricole, Envol de d’origine ménagère, industriel…). Local Faible déchets industrielle ou agricole. Patrimoine naturel riche et diversifié : existence sur le Dégradation des Existence sur le territoire (au territoire (au Nord, à l’Ouest Local et espaces naturels, Biodiversité Nord, à l’Ouest et au Centre-Sud) Forte et au Centre-Sud) de milieux global Sites et paysages de milieux fragiles. remarquables, d’intérêts national et européen.

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Etat de l’environnement Dimensions de Sous- Localisation Les richesses et Objectifs de référence Sensibilité l’environnement domaines Les faiblesses et sensibilités des enjeux opportunités Patrimoine culturel riche et diversifié : sites classés ou Les sites classés ou inscrits, Paysages et inscrits, Zone de Protection Zone de Protection du Patrimoine Local et patrimoine du Patrimoine Architectural Architectural Urbain et Paysager, Forte global culturel Urbain et Paysager, les les petites cités de caractère sont petites cités de caractère autant de zone sensible sont présents sur le territoire

13.3. IMPACTS DE LA GESTION INITIALE DES DECHETS SUR L’ENVIRONNEMENT

Les principaux impacts négatifs de la gestion actuelle des déchets sur l’environnement sont : − L’impact sur l’effet de serre : o les activités les plus génératrices de gaz à effet de serre sont la collecte (54% des émissions), l’enfouissement (25%) et l’incinération (20%), o Il faut toutefois garder à l’esprit que les émissions directes de gaz à effet de serre liées à la gestion des déchets ménagers et assimilés (inclus DNM) ne représentent que 4.2% des émissions totales de gaz à effet de serre du département de la Sarthe, − La pollution de l’air et des eaux : les activités de gestion des déchets (collecte, UIOM principalement) émettent des gaz précurseurs d’acidification ou d’eutrophisation. Cependant, la part des émissions liées à la gestion des déchets est très faible par rapport aux émissions totales du département (3 à 4%), − La consommation de ressources naturelles en particulier de l’eau et de l’énergie : les consommations d’énergie ou d’électricité pour le transport ou l’exploitation des installations de tri ou de traitement représentent en 2005, 2.6% des consommations d’énergie de la Sarthe, − La gestion des déchets est source de nuisances. Cependant, les mesures prévues sur les différents sites de traitement et de stockage, tant au niveau de leur conception que de leur exploitation, permettent de limiter considérablement les nuisances. Elles restent faibles et très localisées.

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L’incinération des déchets était, il y a encore peu, la source d’importantes émissions de dioxines. Cependant, la mise en application de la réglementation entrée en vigueur en 2002 a permis de réduire considérablement ces rejets. Les émissions de dioxines de l’UIOM du Mans sont passées de 9.46 g/an en 1998 à 0.003 g/an en 2006 !

La gestion actuelle des déchets a aussi des impacts positifs sur l’environnement. La valorisation matière, organique et énergétique (UIOM du Mans) des déchets permet d’éviter : − des émissions de gaz à effet de serre, de gaz précurseurs d’acidification ou d’eutrophisation, − des consommations de matières premières et d’énergies.

En tenant compte des émissions évitées ou des économies d’énergie liées à la valorisation de certaines fractions de déchets : − La gestion actuelle des déchets ne représente que 0.9% des émissions départementales de gaz à effet de serre, − La gestion actuelle des déchets ne contribue pas à l’acidification des milieux, − Le bilan énergétique actuel est nettement positif.

En croisant la sensibilité du territoire et les impacts de la gestion des déchets, les enjeux environnementaux ont pu être dégagés et hiérarchisés :

Dégradation des espaces Pollution et qualité des Ressources Risques Enjeu Nuisances naturels, milieux naturelles sanitaires Sites et paysages Odeurs au Risques voisinage sanitaires Bilan effet de serre Bilan énergétique des Fort pour le (enjeu global) (enjeu global) installations personnel de traitement d’exploitation (enjeu local) Eutrophisation des Prolifération milieux (enjeu global) de nuisibles Consommation Risques Bruit et envol (enjeu local) Contamination des d’eau et de sanitaires Modéré de déchets eaux et sols en métaux matières premières pour les Impact (enjeu local) lourds par épandage de (enjeu global) riverains paysager des boues non contrôlés installations (enjeu local) (enjeu local) Consommation Peu d’espace (enjeu significatif local)

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13.4. PERSPECTIVES D’EVOLUTION DE L’ETAT DE L’ENVIRONNEMENT (SANS PEDMA)

Il s’agit de l’évolution de l’environnement en 2013 et 2018 si le plan n’est pas appliqué et sur la base de la gestion initiale (2005) des déchets. En l’absence de révision du plan, le tonnage de déchets collectés augmente du fait de l’augmentation de la population. Les tonnages incinérés au Mans étant identiques, il y a augmentation des quantités de déchets enfouis. La valorisation matière stagne et la valorisation organique s’accroît du fait de l’augmentation des tonnages de déchets verts. Les émissions de gaz à effet de serre et de gaz précurseurs d’acidification et d’eutrophisation augmentent notablement du fait de l’augmentation des tonnages collectés (en particulier en déchèteries : 69 400 t en 2005 contre 107 000 t en 2018) et enfouis. Les consommations d’eau et d’énergie sont plus importantes. L’augmentation des tonnages de déchets collectés entraîne également un accroissement des transports. Tableau 25 : Indicateurs environnementaux de la gestion des déchets en l’absence d’adoption du plan 2018 sans Plan 2013 sans Plan Indicateur (hors DNM) / (hors DNM) / 2005 2005

Tonnage total collecté +11% +19% Tonnage incinéré 0% 0% Tonnage enfoui +35% +44% Tonnage valorisation matière -0,4% 0,1% Tonnage valorisation organique +36% +73% Emission totale de GES +19% +25% Emission totale de gaz précurseur d’acidification +17% +25% Emission totale de gaz précurseur d’eutrophisation +6% +9% Consommation d’énergie +10% +16% Bilan énergétique global -6% -8% Consommation d’eau +4% +6%

13.5. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SCENARIO RETENU

13.5.1. DESCRIPTION DES SCENARIOS ETUDIES

La démarche de révision du Plan et son évaluation environnementale n’ont pas étudié de scénarios monolithiques, décrivant la totalité des segments de la gestion des déchets. Dans le cadre de cette révision, 5 scénarios de gestion de la matière organique ont été étudiés : − 1. Compostage individuel de la FFOM – Incinération des OMR

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− 2. Compostage individuel de la FFOM – Stockage des OMR − 3. Collecte sélective de la FFOM – Stockage des OMR − 4. Compostage individuel de la FFOM – Stabilisation des OMR avant stockage − 5. Compostage individuel de la FFOM – Compostage des OMR

13.5.2. CHOIX DU SCENARIO DU PLAN

L’analyse des scénarios de gestion de la matière organique montre que les scénarios 1 et 5 ont le meilleur bilan environnemental. Ils ont l’impact le plus limité sur l’effet de serre et ils assurent 100% de valorisation de la matière organique. Le scénario 2 a le plus mauvais bilan environnemental. Le compostage individuel ne permet pas une baisse suffisante de la teneur en matière organique dans les déchets résiduels. Leur enfouissement est générateur d’importantes émissions de GES. Enfin, deux cibles sont à rechercher : − l’optimisation de la valorisation thermique dans le cas d’une valorisation énergétique de la matière organique par incinération (scénario 1), − la production d’un compost NFU 44-051 dans le cas d’une valorisation de la matière organique par compostage (scénario 5).

Effet de Valorisation Valorisation Scénario Synthèse serre énergétique matière +++ +++ 1. Compostage individuel FFOM et incinération OMR + +++ - - - ++ 2. Compostage individuel FFOM et enfouissement OMR - - - + + - 3. Collecte sélective de la FFOM et enfouissement - + ++ ++ OMR 4. Compostage individuel FFOM et stabilisation OMR + - + + avant stockage ++ 5. Compostage individuel FFOM et compostage OMR - +++ +++ + En rouge : si la valorisation thermique n’est pas optimisée (scénario 1) ou si le compost n’est pas NFU 44-051 (scénario 5)

Le scénario de gestion globale des déchets retenu dans le projet de plan retient donc les choix suivants : − la prévention de la production des déchets, − le développement de nouvelles collectes séparatives, − le développement de la valorisation organique des ordures ménagères et assimilées (collecte séparative en porte à porte ou compostage individuel poussé), − l’obligation, après 2013, de mettre en place une collecte sélective de la FFOM ou de traiter les déchets résiduels par incinération (avec valorisation énergétique) ou par traitement mécano-biologique, − la limitation de l’enfouissement aux seuls déchets ultimes.

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13.6. EFFETS NOTABLES PROBABLES DE LA MISE EN OEUVRE DU PLAN

Le scénario retenu limite les impacts sur l’environnement par rapport à la situation initiale malgré une augmentation de la quantité de déchets à traiter. Figure 13 : Indicateurs environnementaux de la gestion des déchets ménagers après adoption du plan 2013 avec Plan / 2018 avec Plan / Indicateur 2005 2005

Tonnage total collecté +5% +7% Tonnage incinéré -3% -3% Tonnage enfoui -18% -41% Tonnage valorisation matière +28% +62% Tonnage valorisation organique -0.4% +7% Emission totale de GES -128% -139% Emission totale de gaz précurseur d’acidification -72% -83% Emission totale de gaz précurseur d’eutrophisation -24% -25% Consommation d’eau -50% -82% Consommation d’énergie +2.2% +2.3% Bilan énergétique global +68% +67%

Les principaux points à retenir sont les suivants : − La prévention permet de réduire le gisement global produit. De ce fait, la prévention va permettre d’éviter la collecte, le transport et le traitement d’un tonnage estimé à 13 800 tonnes en 2013 et 20 300 tonnes de déchets ménagers en 2018. La prévention a donc des impacts positifs sur l’environnement du fait : o De la réduction des transports donc des nuisances (réduction du bruit et du trafic), des consommations d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre ou de gaz précurseurs d’acidification ou d’eutrophisation associées au trafic, o De la réduction des tonnages traités donc des nuisances (odeurs, bruit…), consommations de ressources et d’émissions polluantes. Par contre, en l’absence de prévention, une partie des déchets aurait pu permettre une valorisation matière, organique ou énergétique. − Les tonnages collectés augmentent de 5 à 7% principalement du fait de la mise en place de nouvelles collectes sélectives, − La hausse en 2018 par rapport à la situation initiale de 62% du tonnage destiné à une valorisation matière qui souligne des impacts positifs en terme d’économie de matière première et d’énergie, d’émissions de GES évitées par le recyclage, − La hausse en 2018 par rapport à la situation initiale de 7% du tonnage destiné à une valorisation organique qui souligne des impacts positifs en terme d’économie de matière première et d’énergie, d’émissions de GES évitées par le retour au sol de la matière organique, − La forte baisse par rapport à la situation initiale de 41% en 2018 des tonnages destinés à l’enfouissement avec des impacts positifs en terme d’émissions de GES,

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sachant toutefois que cette diminution des tonnages de déchets ménagers enfouis sera compensée par une acceptation plus importante de DNM, − Le bilan GES évolue très positivement (diminution de 139% en 2018) grâce notamment à la prévention, la valorisation matière et organique, ainsi que la valorisation énergétique, − La forte baisse des émissions de gaz précurseur d’acidification (- 83 % en 2018) et d’eutrophisation (-25 % en 2018) par rapport à la situation initiale grâce à la réduction des émissions d’oxydes d’azote de l’UIOM du Mans, − Le bilan énergétique évolue positivement du fait de la stagnation des consommations d’énergie et l’augmentation des économies d’énergie de 33 à 43% grâce à la valorisation matière et énergétique, − La forte baisse par rapport à la situation initiale de la consommation d’eau du fait de la réduction des consommations d’eau de l’UIOM du Mans du fait du renforcement prévisible de la réglementation relative au mode de traitement des fumées.

13.7. MESURES REDUCTRICES OU COMPENSATOIRES RETENUES

Par la définition d’objectifs de prévention de la production de déchets et d’optimisation de leur valorisation, de mise en place de nouvelles filières de collecte, d’optimisation du transport des déchets, de tri à la source (collecte des déchets d’activité de soin, des déchets ménagers dangereux,…), d’économie de ressources naturelles (en fixant des taux de valorisation matière progressivement plus élevés) et d’information et de communication envers les différents acteurs, le Plan s’inscrit globalement dans un objectif d’amélioration de l’environnement. Il est toutefois possible d’identifier des mesures visant à accentuer ces effets positifs : ces mesures sont des recommandations faites aux porteurs des projets prévus par le Plan. Elles sont à la fois générales mais également spécifiques aux unités de traitement (stockage, traitement mécano-biologique). Elles viennent se rajouter aux mesures déjà en place par rapport à certaines installations. Des mesures sont prises par rapport aux principaux enjeux environnementaux (effet de serre, pollution de l’eau, risques sanitaires, nuisances) ainsi que par rapport aux autres dimensions de l’environnement. D'une manière générale, tout projet devra faire l'objet d'une justification précise, montrant que les impacts ne nuiront pas au site et à son environnement. La création d’une nouvelle unité de traitement devra se faire en tenant compte à la fois de l’implantation des installations actuellement en exploitation, des zones de production de déchets et des zones défavorables à l’implantation d’ISDND (zones inaccessibles ou protégées, zones sensibles pour l’environnement, zones sensibles pour l’eau, risques naturels, géologie).

13.8. SUIVI DU PLAN

Afin de vérifier si les effets du plan sont conformes aux prévisions, des indicateurs de suivi environnemental ont été proposés. Ils vont concerner entre autre la quantité de déchets collectés, enfouis ou incinérés, le nombre de plaintes, le nombre d’épandage non contrôlé,…

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GLOSSAIRE

A.D.E.M.E. : Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie. A.E.P. : Alimentation en Eau Potable A.R.E.H.N. : Agence Régionale de l’Environnement de Haute-Normandie. A.S.T.E.E. : Association Scientifique et Technique pour l'Eau et l'Environnement. C.E.T. : Centre d’enfouissement Technique (ancienne appellation pour désigner les installations de stockage). C.I.T.E.P.A. : Centre Technique Interprofessionnel avec une station d’Association. C.L.I.S. : Commission Locale d’Information et de Surveillance. C.S.D.U. : Centre de Stockage de Déchets Ultimes (nouvelle appellation pour désigner les installations de stockage). C.O.V.N.M. : Composés Organiques Volatiles Non Méthaniques. D.B.O. : Demande biologique en oxygène. D.C.O. : Demande chimique en oxygène. D.D.A.F. : Direction Départementale de l’Agriculture et des Forêts. D.D.A.S.S. : Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales. D.D.E. : Direction départementale de l’Equipement. D.E.E.E. : Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques. D.I.B. : Déchet Industriel Banal. D.I.R.E.N. : Direction Régionale de l’Environnement. D.M.A. : Déchets Ménagers et Assimilés. D.M.S. : Déchets Ménagers Spéciaux. D.N.M. : Déchets Non Ménagers D.R.A.C. : Direction Régionale des Affaires Culturelles. D.R.I.R.E. : Direction Régionale de l’Industrie, la Recherche et l’Environnement. D.V. : Déchets Verts. E.N.S. : Espace Naturel Sensible. E.P.E.R. : Registre Européen des Emissions de polluants. F.D.S.E.A. : Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles. F.F.O.M. : Fraction Fermentescible des Ordures Ménagères. F.N.A.D.E. : Fédération Nationale des Activités de la Dépollution et de l’Environnement. I.C.P.E. : Installation Classée pour la Protection de l’Environnement. I.N.E.R.I.S. : Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques. I.S.D.N.D. : Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux J.R.M. : Journaux Revues Magazines. M.A.B. : Programme Man And Biosphere.

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M.E.D.D. : Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable (autrefois Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement). M.E.S. : Matières en suspension. O.M. : Ordures Ménagères. O.M.R. : Ordures Ménagères Résiduelles (après collectes sélectives). P.L.U. : Plan local d’Urbanisme. P.N.R. : Parc Naturel Régional. P.R.G. : Potentiel de Réchauffement Global. P.R.Q.A. : Plan Regional de la Qualite de l’Air P.R.S.E.: Plan Regional Sante Environnement R.B.D. : Réserve Biologique Dirigée. R.B.I. : Réserve Biologique Intégrale. S.A.G.E. : Schéma d’Amélioration et de Gestion des Eaux. S.A.T.E.S.E. : Service d’Assistance Technique et d’Etude aux Stations d’Epuration. S.A.U. : Surface Agricole Utile. S.D.A.G.E. : Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux. S.D.A.P. : Service Départemental de l’Architecture et du Paysage. S.I.C. : Site d’Importance Communautaire. S.T.E.P. : Station d’Epuration. T.E.P. : Tonne Equivalent Pétrole. U.T.M.B. : Unité de Traitement Mécano-Biologique. U.V.E. : Unité de Valorisation Energétique. Z.I.C.O. : Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux. Z.I.P.P.A.U.P. : Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager. Z.N.I.E.F.F. : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique ou Floristique. Z.P.S. : Zone de Protection Spéciale. Z.S.C. : Zone Spéciale de Conservation.

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ANNEXES

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Annexe 1 : Qualité des eaux superficielles

Cartes ponctuelles des qualités SEQ-Eau calculées sur la période 2003 / 2005 (source : agence de l’eau Loire-Bretagne - mise à jour en juillet 2006)

Matières Organiques et Oxydables Matières Azotées (hors nitrates)

Nitrates Altération des cours d'eau par les Matières Phosphorées

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Evolution de la qualité des eaux superficielles

EVOLUTION DE LA QUALITE (matières oxydables) DES POINTS DU RESAU DE SUIVI DES EAUX SUPERFICIELLES 60

50

40

% 30

très bonne qualité bonne qualité 20 moyenne qualité mauvaise qualité très mauvaise qualité 10

0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

EVOLUTION DE LA QUALITE PHOSPHORE DANS LE RESEAU DEPARTEMENTAL 2000-2006

90

80

70

60

très bonne 50 bonne

% moyenne 40 mauvaise très mauvaise

30

20

10

0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

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EVOLUTION DES INDICES BIOTIQUES (IBGN) DU RESEAU DEPARTEMENTAL 2000-2005

60

50

40

très bonne bonne

% 30 moyenne mauvaise très mauvaise

20

10

0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

EVOLUTION DE LA QUALITE NITRATES DANS LE RESEAU DEPARTEMENTAL 2000-2006

60

50

40

très bonne bonne

% 30 moyenne mauvaise très mauvaise

20

10

0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

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Annexe 2 : Carte départementale des sols de la Sarthe

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Annexe 3 : Premières masses d’eaux souterraines rencontrées depuis la surface source : Agence de l’Eau Loire Bretagne – Etat des lieux du bassin Loire Bretagne

Masses d’eau : 4018 : Mayenne 4138 : Alluvions Huisne 4121 : Marnes du Callovien Sarthois 4019 : Sarthe amont 4081 : Sables et grès du Cénomanien sarthois 4079 : Calcaires et marnes du Lias et Jurassique moyen de la bordure nord-est du massif 4020 : Sarthe aval 4090 : Craie du Séno- Turonien unité du Loir 4113 : Alluvions Sarthe 4080 : Sables et grès du Cénomanien unité du Loir 4111 : Alluvions Loir

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Annexe 4 : Enjeux paysagers départementaux

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Annexe 5 : Carte de situation des sites inscrits et classés de Sarthe

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Annexe 6 : Zonage naturel et culturel basé sur les aspects concernant la biodiversité (enjeux majeurs, forts et modérés)

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Octobre 2009

Annexe

Diagnostic départemental

Plan Départemental d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés de La Sarthe

SOMMAIRE

PREMIERE PARTIE : CONTEXTE

I Contexte sarthois...... 5

II Les Déchets pris en compte dans le PEDMA...... 6 3.1 Quelques précisions sur certains types de déchets ...... 7

III Contenu obligatoire du PEDMA ...... 7

IV Périmètre du PEDMA...... 8 6.1. Description du périmètre du PEDMA...... 8 6.2. Sectorisation...... 9

DEUXIEME PARTIE : ETAT DES LIEUX

I. Etat des lieux par secteur ...... 11

1.1 Secteur Nord Sarthe...... 12 1.1.1. Collectivités compétentes en collecte et traitement des déchets et caractéristiques générales du territoire :...... 12

1.1.2. La gestion des déchets dans le secteur du Nord Sarthe ...... 12 a) Collecte sélective...... 12 b) Déchèteries...... 13 c) Ordures ménagères résiduelles (OMR) ...... 13 d) Autres collectes et dispositifs...... 14 e) Production globale ...... 14 f) Synthèse du constat concernant le secteur Nord Sarthe...... 14

1.2 Secteur Vallées du Loir et de la Sarthe...... 15 1.2.1. Collectivités compétentes en collecte et traitement des déchets et caractéristiques générales du territoire :...... 15

1.2.2. La gestion des déchets dans le secteur de la Vallée du Loir et de la Sarthe ...... 16 a) Collecte sélective...... 16 b) Déchèteries...... 16 c) Ordures ménagères résiduelles (OMR) ...... 17 d) Autres collectes et dispositifs...... 18 e) Production globale ...... 18 f) Synthèse du constat concernant le secteur Vallées du Loir et de la Sarthe...... 19

1.3. Secteur Manceau ...... 20 1.3.1. Collectivités compétentes en collecte et traitement des déchets et caractéristiques générales du territoire :...... 20

1.3.2. La gestion des déchets dans le secteur Manceau...... 21 a) Collecte sélective...... 21 b) Déchèteries...... 22 c) Ordures ménagères résiduelles (OMR) ...... 23 d) Autres collectes et dispositifs...... 23

2/74 PEDMA – Partie Diagnostic

e) Production globale ...... 23 f) Synthèse du constat concernant le secteur Manceau ...... 24

1.4. Secteur Perche sarthois ...... 25 1.4.1. Collectivités compétentes en collecte et traitement des déchets et caractéristiques générales du territoire :...... 25

1.4.2. La gestion des déchets dans le secteur Perche sarthois ...... 25 a) Collecte sélective...... 25 b) Déchèteries...... 26 c) Ordures ménagères résiduelles (OMR) ...... 27 d) Autres collectes et dispositifs...... 27 e) Production globale ...... 27 f) Synthèse du constat concernant le secteur Perche sarthois ...... 28

1.5. Secteur de la Haute Sarthe...... 29 1.5.1. Collectivités compétentes en collecte et traitement des déchets et caractéristiques générales du territoire :...... 29

1.5.2. La gestion des déchets dans le secteur de la Haute Sarthe ...... 30 a) Collecte sélective...... 30 b) Déchèteries...... 30 c) Ordures ménagères résiduelles (OMR) ...... 31 d) Autres collectes et dispositifs...... 31 e)Production globale ...... 32 f) Synthèse du constat concernant le secteur Haute Sarthe...... 32

II. Etat des lieux au niveau départemental ...... 35

2.1. Les déchets ...... 35 2.1.1. Les déchets ménagers collectés en Sarthe...... 35 a) Population et organisation territoriale en matière de déchets ...... 35

b) Déchets issus de la collecte sélective ...... 35 1. Tonnage issu des collectivités ...... 35 2. Les centres de tri sur le périmètre du PEDMA ...... 37 3. Valorisation des déchets issus de la collecte sélective ...... 37 4. Les emballages ...... 38

c) Les encombrants et déchets verts (Déchets issus des déchèteries et collectes spécifiques concernant les encombrants et déchets verts) – Les déchèteries ...... 39 1. Tonnages et équipements de collecte – Les déchèteries ...... 39 2. Zoom sur les déchets verts...... 41

d) Les collectes spécifiques ...... 42 1. Les DEEE ...... 42 2. Les Déchets dangereux des ménages ...... 42

e) Les ordures ménagères résiduelles ...... 44

f) La production globale des ménages ...... 44

2.1.2. Autres déchets des collectivités...... 46 a) Déchets verts ; déchets foires et marchés ...... 46

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2.1.3. Les déchets issus de l’assainissement...... 47 a) Boues de Stations d’épuration ...... 47

b) Matières de vidange ...... 48

c) Graisses ...... 49

2.1.4. Les déchets des professionnels ...... 50 a) Industrie et artisanat ...... 50

b) Activités agricoles ...... 56 1. Les collectes organisées par la MRAD en Sarthe ...... 57 2. Le problème des pneumatiques ...... 58

2.1.5. Les flux interdépartementaux ; import /export ...... 58 a) Les importations par rapport au périmètre du PEDMA ...... 58

b) Les exportations par rapport au périmètre du PEDMA ...... 59

2.2. Les pratiques de traitement ...... 59 2.2.1. La prévention ...... 59 a) Le compostage individuel ...... 59

b) La réutilisation et le réemploi ...... 61

c) Les financements incitatifs ...... 61

2.2.2. Les unités de traitement ...... 61 a) Destination des flux ...... 61

b) Valorisation de la matière organique (capacité ; état des équipements) ...... 61 1. Les déchets verts ...... 61 2) Les ordures ménagères résiduelles traitées par voie de compostage ...... 62

c) Valorisation énergétique ...... 63 1. Usine d’incinération du Mans (La Chauvinière) ...... 63

d) Enfouissement (capacité ; état des équipements) ...... 63 1. Les Centres de stockage de déchets ultimes sarthois ...... 63 2. Les Centres de stockages de déchets ultimes des départements voisins utilisés par certaines collectivités sarthoises ...... 65

2.3. Coût et Financement...... 67 2.3.1. L’analyse des coûts en Sarthe...... 67

2.3.2. Les modes de financement...... 69

4/74 PEDMA – Partie Diagnostic

Première partie : Contexte

I Contexte sarthois

Le premier plan départemental d’élimination des déchets ménagers et assimilés de la Sarthe a été approuvé le 23 janvier 1996. Il a été soumis à l’analyse critique de l’ADEME selon la grille d’analyse définie par le Ministère chargé de l’environnement. Un certain nombre de remarques et d’observations ont été formulées dont les principales sont les suivantes :

- le déchet ultime y est clairement défini comme étant le seul résidu de l’incinération, ce qui conditionne le choix fait par le plan de préconiser l’incinération comme orientation préférentielle.

- Ce choix avait abouti au découpage du Département en trois secteurs disposant de leur propre unité d’incinération et des équipements annexes nécessaires (centres de regroupement et de transfert), sans pour autant remettre en cause l’existence des deux unités de broyage – compostage existantes (Ségrie et Ecorpain).

- Il prévoit également la mise en place d’un important réseau de déchèteries réparties sur l’ensemble du territoire.

- Le plan prend en compte les DNM et certains types de déchets (matières de vidange, déchets de soins…)

Sans remettre fondamentalement en cause les options du plan arrêté, le rapport de l’ADEME recommande cependant :

- l’amélioration des taux de valorisation « matière » et organique et le renforcement des objectifs à atteindre,

- L’établissement d’une nouvelle organisation territoriale, en concertation avec les élus afin de proposer une politique globale et cohérente à l’échelle du département,

- La mise en place d’un suivi du plan et des évolutions observées.

Des évolutions qui ont suivies le PEDMA de 1996 ont pu être constatées :

- dans l’organisation territoriale avec la mise en place d’intercommunalités accompagnées de la délégation de la compétence collecte et traitement des déchets ménagers par les communes adhérentes,

- concernant les installations de traitement, avec la mise aux normes de l’usine d’incinération du Mans, la fermeture de centres d’enfouissement (Lavaré, Aubigné Racan, Arçonnay)

- avec la mise en place d’un réseau de déchèteries contribuant largement à la réduction des quantités de déchets à traiter.

Tous ces éléments ont conduit la Préfecture à relancer la révision du PEDMA, ce qui a abouti à l’élaboration et l’approbation de ce document par le Préfet en octobre 2004. Un recours a été déposé auprès du Tribunal Administratif de Nantes concernant l’arrêté préfectoral approuvant la révision du PEDMA. Le Tribunal a annulé cet arrêté le 10 janvier 2006.

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La compétence de l’élaboration et de la révision du PEDMA a été attribuée aux Conseils généraux au 1er janvier 2005 en application de la loi n°2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales. Le Conseil général de la Sarthe lors de sa réunion du 23 juin 2006 a décidé, face à cette annulation du PEDMA, aux évolutions de la gestion des déchets depuis 1996 et en réponse à la demande du Préfet de la Sarthe, de relancer la révision du PEDMA. La Commission consultative de révision du PEDMA a été instituée le 25 septembre 2006.

Parallèlement aux décisions du Conseil général de la Sarthe, le Ministère chargé de l’environnement a engagé un recours concernant l’annulation du jugement du Tribunal Administratif de Nantes annulant l’arrêté préfectoral du 13 octobre 2004 relatif au PEDMA de la Sarthe. Ce recours a été rejeté par la Cour Administrative d’Appel de Nantes le 28 mars 2007.

II Les Déchets pris en compte dans le PEDMA

Le Plan concerne les déchets produits par les ménages (ordures ménagères, encombrants, déchets dangereux des ménages, déchets toxiques en quantités dispersées [DTQD], déchets des services d’assainissement collectif et non collectif…) et ceux produits par les professionnels « qui, par leur nature, peuvent être traités dans les mêmes installations que les déchets ménagers. » autrement appelés Déchets Assimilés lorsqu’ils sont collectés en mélange avec les déchets des ménages « sans sujétion technique particulière » ou Déchets Industriels Banals [DIB] s’ils sont collectés séparément.

Tableau n°1 : LES DECHETS « PRIMAIRES » A CONSIDERER PAR LE PLAN1

1 Source : ADEME DDM : déchets dangereux des ménages FFOM : Fraction fermentescible des ordures ménagères REFIOM : Résidus d’épuration des fumées d’incinération des ordures ménagères

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LES SOUS-PRODUITS A CONSIDERER PAR LE PLAN

2.1 Quelques précisions sur certains types de déchets

Les déchets ménagers et municipaux Les déchets produits par les ménages, (occasionnels ou non), comme ceux produits par les services des collectivités (déchets des espaces verts publics, foires et marchés, déchets issus du nettoiement et de la voirie mais aussi déchets qu’elles produisent, figurant en italique, dans le tableau n°1) sont considérés en totalité dans le PEDMA de la Sarthe.

Les déchets des entreprises Les industriels, artisans, commerçants et services produisent des déchets dont l’élimination relève de leur responsabilité, quelle que soit la catégorie du déchet produit.

Les déchets dangereux sont pris en compte dans le PREDIS et ne seront pas traités dans le PEDMA de la Sarthe. De même, les déchets inertes issus des activités du BTP sont intégrés dans le Plan relatif aux déchets du BTP de la Sarthe, approuvé en 2004.

Les déchets non dangereux des entreprises, qui par leur nature peuvent être traités dans les mêmes installations que les déchets ménagers, sont pris en compte pleinement dans le PEDMA de la Sarthe, à la fois dans la définition des besoins et dans les orientations qui y sont prises. Il peut s’agir des déchets usuels non spécifiques à l’activité (déchets d’entretien, de restauration, d’emballages…), ainsi que les déchets liés à l’activité même de l’entreprise.

Les DASRI Les déchets de soins à risques infectieux sont pris en compte dans le PREDIS et ne seront donc pas intégrés dans le PEDMA. Néanmoins, les déchets de soins issus de l’automédication produits par les ménages se retrouvent à la charge des collectivités et nécessitent un traitement particulier, ce qui implique souvent une collecte spécifique. Ces derniers seront donc abordés dans le PEDMA de la Sarthe.

Les déchets du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) Les déchets du BTP font l’objet depuis la circulaire interministérielle du 15 février 2000 d’un plan départemental spécifique. Ces déchets ne sont donc pas intégrés dans le PEDMA. Le Plan relatif aux déchets du BTP de la Sarthe a été approuvé par le Préfet en 2004. Une charte rappelant les objectifs de chacun des acteurs de la construction et de la déconstruction a également été signée cette même année.

Les résidus de l’assainissement Les collectivités assurant les services d’assainissement collectif et non collectif sont à l'origine de trois types de produits résiduaires, dont l’élimination doit être assurée : - les boues produites par les stations d’épuration ; - les matières de vidange issues de l’entretien des dispositifs d’assainissement autonome ; - les déchets graisseux récupérés sur les stations d’épuration.

III Contenu obligatoire du PEDMA

7/74 PEDMA – Partie Diagnostic

Suivant l’article 2 du décret 96-1008 du 18 novembre 1996 modifié, les PEDMA doivent contenir les éléments suivants : a) Les mesures qu'il est recommandé de prendre pour prévenir l'augmentation de la production de déchets ménagers et assimilés, y compris pour prévenir la production de déchets d'emballages dont les détenteurs finaux sont les ménages et pour promouvoir, le cas échéant, la réutilisation de ces déchets ; b) Un inventaire prospectif, établi sur cinq et dix ans, des quantités de déchets à éliminer selon leur nature et leur origine ; c) La fixation, pour les diverses catégories de déchets qu'ils définissent, des proportions de déchets qui doivent être à terme de cinq ans, d'une part, et à terme de dix ans, d'autre part, - soit valorisés par réemploi, recyclage, obtention de matières réutilisables ou d'énergie, - soit incinérés sans récupération d'énergie ou détruits par tout autre moyen ne conduisant pas à une valorisation, - soit stockés ; d) L'énumération, dans un chapitre spécifique, des solutions retenues pour l'élimination de déchets d'emballages et l'indication des diverses mesures à prendre afin que les objectifs nationaux concernant la valorisation des déchets d'emballages et le recyclage des matériaux d'emballages soient respectés à compter du 31 décembre 2008 : - La valorisation ou l'incinération dans des installations d'incinération des déchets avec valorisation énergétique de 60 % au minimum en poids des déchets d'emballages ; - Le recyclage de 55 % au minimum en poids des déchets d'emballages ; - Le recyclage de 60 % en poids pour le verre, le papier et le carton / 50 % en poids pour les métaux / 22,5 % en poids pour les plastiques, en prenant en compte exclusivement les matériaux qui sont recyclés sous forme de plastiques / 15 % en poids pour le bois ; e) Le recensement des installations d'élimination des déchets d'ores et déjà en service ou dont la demande d'autorisation d'exploiter au titre de la loi n° 76-663 du 19 juillet 1976 susvisée a déjà été déposée ; f) L'énumération, compte tenu des priorités retenues, des installations qu'il est nécessaire de créer pour atteindre les objectifs définis au 1° du II de l'article L. 541-14, la définition des critères retenus pour déterminer leur localisation, notamment en ce qui concerne les centres de stockage de déchets ultimes issus du traitement des déchets ménagers et assimilés et, le cas échéant, la localisation prévue ; g) L'énumération des solutions retenues pour que l'objectif national de collecte sélective de déchets d'équipements électriques et électroniques ménagers de 4 kilogrammes par habitant et par an soit atteint à compter du 31 décembre 2006. »

IV Périmètre du PEDMA

4.1. Description du périmètre du PEDMA

Le Conseil général de la Sarthe a défini, après avis de la commission consultative, la zone géographique couverte, dite « zone du plan », en tenant compte des dispositions arrêtées par les communes et par les établissements publics de coopération intercommunale du département. Une consultation des départements limitrophes a été faite sur la question du périmètre, pendant la phase d’élaboration du projet de révision du plan, (avant la consultation obligatoire avant enquête publique).

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Toutes les communes sarthoises sont intégrées dans le périmètre du Plan de la Sarthe à l’exception des quatre communes sarthoises rattachées à la Communauté urbaine d’Alençon (la totalité du territoire de la communauté urbaine d’Alençon est prise en compte dans le PEDMA de l’Orne validé le 11 juin 2007), et des huit communes sarthoises rattachées au SICTOM de Montoire/La Chartre sur le Loir (la totalité du territoire de ce Syndicat est prise en compte dans le PEDMA du Loir et Cher). A l’inverse, des communes non sarthoises sont intégrées dans le périmètre du Plan de la Sarthe. C’est le cas de la commune de Bouessay (53) rattachée à la Communauté de communes du Pays de Sablé (non pris en compte dans le PEDMA de Mayenne), Sargé sur Braye et Mondoubleau (41) rattachées au SMIRGEOMES (non pris en compte dans le PEDMA du Loir et Cher), Suré et Origny le Roux (61) rattachées à la Communauté de communes du Saosnois (non pris en compte dans le PEDMA de l’Orne).

Le périmètre a donc été déterminé de manière à ce que l’ensemble du territoire départemental soit couvert, et que chaque commune soit concernée par un seul Plan, sans double compte.

4.2. Sectorisation

Pour l’établissement de l’état des lieux et pour mener une réflexion sur les scénarii départementaux en lien avec les contextes locaux, le Conseil général a décidé de procéder à une sectorisation du territoire. Cinq secteurs ont été déterminés, après consultation des collectivités en charge des déchets et avis de la commission consultative :

- le secteur Manceau - le secteur Perche sarthois - le secteur Nord Sarthe - le secteur Haute Sarthe - le secteur des Vallées du Loir et de la Sarthe

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Deuxième partie : Etat des lieux

I. Etat des lieux par secteur

Les aspects descriptifs concernant la population se basent sur le recensement de 1999, la totalité des communes sarthoises n’ayant pas fait l’objet d’un recensement plus récent (1/3 des communes sarthoises n’a pas été recensé entre 1999 et 2006). Les autres informations permettant la description générale du territoire sont issues des diagnostics de territoire établis pour la réalisation des chartes de Pays.

Pour la description de la gestion des déchets des collectivités, les données sont principalement issues des rapports annuels sur le prix et la qualité du service d’élimination des déchets 2005 de chaque collectivité comprise dans le périmètre du PEDMA. Ces données ont été complétées par les informations issues d’enquêtes auprès des prestataires déchets (Véolia, ISS, SNN, Séché…), et les données fournies par Eco-Emballages (matériaux valorisés).

Il faut entendre par production globale des déchets, l’ensemble des déchets collectés par le service public à savoir les ordures ménagères résiduelles, les déchets issus de la collecte sélective, des déchèteries et de toutes les collectes annexes pouvant être organisées par la collectivité (Déchets d’activité de soin à risques infectieux produits par les patients en auto traitement, déchets dangereux des ménages, encombrants, etc.).

La valorisation matière comprend les déchets issus de la collecte sélective et des déchèteries (sauf les déchets inertes, les déchets en mélange et les déchets dangereux des ménages).

Les tonnages de déchets issus de la collecte sélective sont les tonnages collectés avant tri au sein du centre de tri, matériaux valorisés et refus.

Sont considérées dans les ordures ménagères résiduelles (OMR), les déchets résiduels (après collecte sélective et déchèterie), les déchets des collectivités (foires et marchés, nettoiement de voirie…) et des artisans et commerçants, collectés en même temps que les ordures résiduelles des ménages.

Le tonnage total et les ratios concernant les déchèteries, ne comprennent pas les déchets inertes (collectés pour certains mais sans estimations précises du tonnage). Néanmoins, les déchets inertes sont considérés dans la production globale des déchets.

Les déchets produits par les entreprises, les agriculteurs ainsi que les déchets d’assainissement ne sont pas traités dans cette partie « Etat des lieux par secteur » mais le seront plus globalement au niveau départemental.

1.1 Secteur Nord Sarthe

1.1.1. Collectivités compétentes en collecte et traitement des déchets et caractéristiques générales du territoire :

Deux intercommunalités en charge de la gestion des déchets ménagers composent majoritairement ce secteur : - La Communauté de communes du Massif de Perseigne (2 039 habitants) - La Communauté de communes du Saosnois (13 516 habitants)

La commune de Chenay (108 habitants) a intégré la Communauté de communes du Massif de Perseigne au 1er janvier 2007. Le diagnostic concernant les déchets, ci-dessous, étant basé sur l’année 2005, cette commune n’est pas considérée dans le nombre d’habitants de la communauté de communes, mais le sera ensuite dans le cadre des projections à 5 et 10 ans et de l’observatoire sur les déchets.

La commune de Montigny (51 habitants) possède également la compétence collecte et traitement des déchets.

Le nombre d’habitants sur ce secteur s’élève à 15 714. Il est noté dans le diagnostic territorial pour établir la charte de Pays, une certaine croissance du nombre d’habitants pour le nord et le sud du secteur, du fait de l’attraction par les communes périurbaines au détriment des villes centres comme Alençon. A contrario, la zone la plus centrale de ce secteur a tendance à décroître.

Deux grands types d’espace caractérisent donc ce secteur : d’une part, un espace à dominante urbaine mais avec une pression urbaine modérée, dans la couronne périurbaine d’Alençon (partie ouest de la Communauté de communes du Massif de Perseigne) et d’autre part, un espace à dominante rurale avec la présence de pôle ruraux tel que Mamers.

Outre Alençon qui n’est pas considéré dans le périmètre du Plan, à laquelle les collectivités du secteur Nord Sarthe sont rattachées au niveau du territoire de Pays, les activités économiques (services et industries) se concentrent sur Mamers et dans une moindre mesure sur la Fresnaye sur Chedouet et St Cosme en Vairais. Il est à noter la présence sur le secteur d’une entreprise de plus de 500 salariés dans le domaine de la visserie et de la boulonnerie pour l’aéronautique et l’automobile. Les services et le secteur agricole (productions céréalière et porcine) ont un rôle dominant pour ce secteur.

Il existe peu de surface agricole utile sur le secteur de la Fresnaye sur Chedouet du fait notamment de la présence du massif forestier de Perseigne. Enfin, il est noté la présence de zones vulnérables à la pollution aux nitrates sur une grande partie du territoire.

Pour ce qui concerne les infrastructures et le transport, le réseau routier départemental est développé entre les différents pôles du secteur. En outre, le nord du secteur est à proximité de l’échangeur de Rouessé Fontaine de l’A28, et la RD 338 (ex RN 138 : le Mans/Alençon).

Enfin, concernant le logement, l’habitat individuel est largement prépondérant (4 logements sur 5).

1.1.2. La gestion des déchets dans le secteur du Nord Sarthe a) Collecte sélective

Le tonnage de déchets issu de la collecte sélective est de 1 079 tonnes avec une moyenne de 69 kilos par habitant et par an. Les résultats sont assez homogènes, entre les deux collectivités principales lorsque l’on considère les flux : - 6 kilos par habitant et par an pour les corps creux,

12/74 PEDMA – Partie Diagnostic

- 26 kilos par habitant et par an pour les corps plats, - 37 kilos par habitant et par an pour le verre.

Les performances globalement, sont plutôt faibles comparées au niveau départemental, notamment pour le flux corps plats. Ces déchets sont orientés vers le centre de tri d’Arçonnay pour un tri puis un transfert vers des unités de valorisation. Le refus est de 57,5 tonnes soit 11,3 % des déchets issus de la collecte sélective (corps creux et corps plats, les verres ne comprenant que très peu de refus). Ce taux de refus est supérieur à la moyenne départementale (9%). Les deux collectivités font appel à un prestataire pour la collecte et le traitement des déchets de la collecte sélective, sur la base de points d’apport volontaire uniquement : 8 sites pour la Communauté de communes du massif de Perseigne soit 1 site pour 268 habitants ; 41 sites pour la Communauté de communes du Saosnois soit 1 site pour 329 habitants. b) Déchèteries

La Communauté de communes du Massif de Perseigne n’a pas, sur son territoire, de déchèterie. Elle organise néanmoins une collecte d’encombrants, le tonnage issu de cette collecte (47 tonnes) étant considéré dans les tonnages totaux déchèterie. Il existe 4 équipements de type déchèterie sur le territoire de la Communauté de communes du Saosnois : une déchèterie principale à St Rémy des Monts (8 bennes, un local DDM, une collecte de DEEE), une déchèterie secondaire à St Cosme en Vairais (5 bennes) et 2 mini déchèteries à Neufchâtel en Saosnois et St Rémy du Val (2 bennes chacune). Il est utilisé un système de carte pour les particuliers comme pour les professionnels. Ces derniers ont un accès limité par le volume. Ce service est payant pour les déchets non valorisables. Le gardiennage comme le bas de quai (transfert et traitement) sont assurés par un prestataire.

Les déchets issus des déchèteries et de la collecte d’encombrants, s’élèvent en 2005 à 2 593 tonnes, avec 189 kg par habitant et par an pour la Communauté de communes du Saosnois. Ce ratio est légèrement plus élevé que la moyenne départementale (sans considérer le Mans, cette moyenne est de 172 kg par habitant et par an) et peut s’expliquer entre autres, par le niveau d’équipement (4 déchèteries pour 13 516 habitants) relativement élevé sur ce territoire. La part des encombrants en mélange (non valorisée et orientée vers le centre de stockage de Nuillé le Jalais) est de 37% du tonnage total des déchets issus des déchèteries. Celle des déchets verts, 47 % du tonnage total des déchèteries, est dirigée vers la plateforme de compostage de Neufchâtel en Saosnois. Ces deux flux sont légèrement plus élevés que ceux des autres territoires sarthois.

Il peut être noté qu’il n’y a pas de coopération entre collectivités pour l’usage de déchèterie sur des territoires voisins. c) Ordures ménagères résiduelles (OMR)

Il a été collecté en 2005, 4 456 tonnes d’ordures ménagères résiduelles, avec un ratio de 208 kg par habitant et par an pour la Communauté de communes du Massif de Perseigne et de 298 kg par habitant et par an pour la Communauté de communes du Saosnois. Les deux collectivités font appel à un prestataire pour la collecte et le traitement des ordures ménagères résiduelles. Ces déchets sont collectés deux fois par semaine, en porte à porte pour les bourgs et une fois par semaine, par point de regroupement pour les zones moins peuplées. Une fois collectés, les OMR sont aujourd’hui transportées directement vers les centres de stockage de Fel et de Colonard Corubert ou via le centre de transfert d’Arconnay, proche de ce secteur. Les distances de transport n’excèdent pas 45 kilomètres.

Si l’on se réfère au projet de PEDMA de l’Orne, les déchets du nord Sarthe pourront continuer à être dirigés vers ces centres de traitement ornais, si les conclusions du PEDMA sont mises en oeuvre. En effet, les sites ornais devront évoluer (extension/création) pour pouvoir accueillir au

13/74 PEDMA – Partie Diagnostic minimum l’ensemble de la production ornaise (dans laquelle ne sont pas considérés les déchets du Nord Sarthe) qui subira en outre un prétraitement pour diminuer cette part résiduelle avant enfouissement. Ce secteur Nord Sarthe est donc tributaire des équipements ornais et de leur évolution. d) Autres collectes et dispositifs

La Communauté de communes du Saosnois organise depuis 2006 une collecte de déchets d’activité de soins à risques infectieux (DASRI) produits par les patients en auto traitement, en partenariat avec les pharmaciens qui fournissent les boîtes de collecte aux personnes concernées par des soins générant ce type de déchets. Ces personnes doivent ensuite rapporter ces boîtes à la déchèterie de St Rémy des Monts pour une collecte et un traitement approprié.

On peut remarquer l’absence de collecte des déchets dangereux des ménages pour la Communauté de communes du Massif de Perseigne. Il n’y a pas non plus sur l’ensemble du secteur nord Sarthe d’opération concernant le compostage individuel. e) Production globale

La production globale des déchets collectés par le service public pour ce secteur s’élève à 9 271 tonnes, avec un ratio moyen de 590 kilos par habitant et par an. Il est important de noter que les deux principales collectivités de ce secteur ont une production très différente : En effet, l’une d’entre elle a un des ratio les plus élevés du département (642 kg par habitant et par an). Les raisons semblent multiples : le tonnage d’ordures ménagères résiduelles élevé, tout comme le tonnage de déchet collecté en déchèterie. A l’inverse, l’autre collectivité a un des ratios les plus faibles (288 kg par habitant et par an) qui s’explique notamment par l’absence de déchèterie sur ce territoire.

La valorisation matière (sans considérer le traitement des déchets inertes comme une valorisation) s’élève sur ce secteur à 29%. La part résiduelle des déchets, encombrants et ordures ménagères résiduelles (5 408 t soit 58% de la production globale), reste dans la moyenne départementale (60%). f) Synthèse du constat concernant le secteur Nord Sarthe

La collecte sélective est en place mais avec des performances en dessous des moyennes départementales notamment sur les flux corps creux et corps plats et un taux de refus légèrement élevé. Le niveau d’équipement en déchèteries est satisfaisant sur la Communauté de communes du Saosnois. Les habitants de la Communauté de communes du Massif de Perseigne n’ont par contre pas d’accès à un service de déchèterie (une collecte d’encombrants a néanmoins lieu), ni de dispositif de collecte adapté pour les déchets dangereux des ménages. La question des DASRI et des DEEE, dispositifs mis en place par l’une des deux collectivités, n’est pas encore généralisée sur l’ensemble du secteur Nord Sarthe. En outre, les collectivités n’ont pas engagé de démarche en faveur du compostage individuel. Par ailleurs, le secteur Nord Sarthe est tributaire des équipements ornais et de leur évolution pour ce qui concerne le traitement de la part résiduelle des déchets. Enfin, la production globale des déchets est importante pour l’une des deux collectivités principales de ce secteur.

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1.2 Secteur Vallées du Loir et de la Sarthe

1.2.1. Collectivités compétentes en collecte et traitement des déchets et caractéristiques générales du territoire :

Plusieurs types d’intercommunalités en charge de la gestion des déchets ménagers composent ce secteur :

- 6 Communauté de communes :

ƒ Communauté de communes Pays Fléchois (22 395 hab) ƒ Communauté de communes du Val de Sarthe (14 447 hab) ƒ Communauté de communes du Pays Malicornais (6 587 hab) ƒ Communauté de communes de Sablé sur Sarthe (26 625 hab) ƒ Communauté de communes de Vègre et Champagne (4 968 hab) ƒ Communauté de communes du Pays de Loué (7 763 hab)

- 1 Syndicat mixte Vallée du Loir (25 290 hab) regroupant 4 communautés de communes

La commune de Spay (2 300 habitants) possède également la compétence collecte et traitement des déchets.

Le nombre d’habitants sur ce secteur s’élève donc à 122 801 habitants. Il est noté, dans les diagnostics territoriaux pour établir les chartes de Pays, que la population est globalement en augmentation sur ce secteur (phénomène lié à la périurbanisation lorsque l’on se rapproche du Mans), mais il est néanmoins indiqué une diminution pour certaines communes au bénéfice d’autres communes du territoire (exemple : secteur entre Brûlon, Loué et Malicorne).

Plusieurs niveaux apparaissent pour ce secteur : - des aires urbaines : La Flèche, Château du Loir, Sablé. Le Mans, en dehors du secteur, influence largement le nord du secteur. - des cantons périurbains avec la couronne de l’agglomération mancelle (jusqu’à la Suze et une partie Est du canton de Loué) et la couronne périurbaine de la ville de Sablé, avec des communes à vocation plus résidentielle. - un réseau de bourgs centres, chefs lieux de canton plus ruraux : Cérans Foulletourte, Le Lude, Mayet, Malicorne, Brûlon et Loué.

Les bassins d’emploi sont multiples : La Flèche, Le Lude, Château du Loir, Sablé, La Suze, Loué et Brûlon. De même, la nature des activités économiques est variée : Automobile mécanique outillage, Électricité électronique, Industrie agro alimentaire, Filière bois, Industrie des biens d’équipement, Industrie de la métallurgie et travail des métaux, Industrie de la construction. Il peut être noté 17 entreprises de plus de 200 salariés. De nombreuses zones d’activités intercommunales sont présentes sur le territoire.

L’activité agricole est prononcée sur l’ensemble du secteur avec des exploitations qui s’intensifient, dans la vallée du Loir et à l’ouest de la vallée de la Sarthe. Le maïs et autres cultures céréalières se développent avec des besoins en irrigation importants au détriment des prairies vers Château du Loir, Mayet et Malicorne. De fortes productions animales sont présentes à l’Ouest de la Vallée de la Sarthe et au nord de la Vallée du Loir : production porcine à , Mayet, Sablé et Brûlon, production avicole à Sablé, Brûlon, Loué et Malicorne, production bovine à Loué, production ovine à Loué, Brûlon et Sablé et production laitière à l’ouest du territoire de la Vallée de la Sarthe. Les secteurs du Lude, de la Flèche et de Château du Loir sont également occupés par des vergers et des vignes. Il est également noté la présence de champignonnières. Enfin, beaucoup de labels sont présents sur ces territoires.

15/74 PEDMA – Partie Diagnostic

Pour ce qui concerne les infrastructures et le transport, le réseau routier départemental est bien développé entre les différents pôles du secteur. En outre, plusieurs autoroutes avec de nombreux échangeurs desservent le secteur (A11, A81 et A28). L’ensemble du territoire est à moins de 15 minutes de l’autoroute. On peut noter une bonne irrigation Nord Sud mais des liaisons Est-Ouest difficiles du fait du gabarit des voies. 13 points permettent de franchir le Loir. Le secteur est également traversé de voies SNCF, notamment d’une voie TGV, et comporte 8 gares.

1.2.2. La gestion des déchets dans le secteur de la Vallée du Loir et de la Sarthe

a) Collecte sélective

Le tonnage de déchets issu de la collecte sélective est de 10 470 tonnes avec une moyenne de 85 kilos par habitant et par an. Ces performances sont dans la moyenne départementale avec néanmoins quelques disparités entre collectivités suivant les matériaux collectés :

- entre 7 et 17 kilos par habitant et par an pour les corps creux, - entre 23 et 46 kilos par habitant et par an pour les corps plats, - entre 39 et 51 kilos par habitant et par an pour le verre.

Ces déchets sont orientés vers différents centres de tri en dehors du secteur : dans le département, au Mans, et hors département, au centre de tri de Tiercé (49), pour un tri puis un transfert vers des unités de valorisation. Le refus est au total de 527,57 tonnes2 soit 10,6 % des déchets issus de la collecte sélective (corps creux et corps plats, les verres ne comprenant que très peu de refus). Ce taux de refus est supérieur à la moyenne départementale (9%). Les collectivités font appel chacune à un prestataire pour la collecte et le traitement des déchets de la collecte sélective. Plusieurs systèmes de collecte sont développés : points d’apport volontaire uniquement, porte à porte, solution mixte (points d’apport volontaire et porte à porte). Pour les collectivités qui sont sur le système de points d’apport volontaire uniquement, il existe en moyenne un site pour 472 habitants. En terme d’évolution, Sablé a modifié, après 2005, son système en développant de la collecte en porte à porte et des points d’apport volontaire suivant les territoires. Le Syndicat mixte Val de Loir est passé depuis le 1er novembre 2006 à une généralisation du système de collecte en porte à porte sur l’ensemble de son territoire. Ainsi, les résultats des années ultérieures à 2005 seront peut-être influencés par ces évolutions. b) Déchèteries

La Communauté de communes du Pays Malicornais n’a pas sur son territoire, de déchèterie mais des points de dépôts pour les encombrants, les déchets verts et les déchets valorisables. Ces tonnages (482 tonnes) sont considérés dans les tonnages totaux déchèterie du secteur.

Il existe 12 déchèteries pour les ménages et 2 déchèteries pour les professionnels sur l’ensemble du secteur. En outre, la déchèterie de Guécélard (Communauté de communes de l’Orée de Bercé Bélinois) considérée dans le secteur Manceau est ouverte à une partie de la population de la Communauté de communes du Val de Sarthe.

Toutes les déchèteries prennent en charge les déchets dangereux des ménages. Certaines rencontrent néanmoins des problèmes de rejets pour certains types de déchets dangereux (absence de bac de rétention).

2 Les refus considérés sont de 2005 quand ils sont connus, ou à défaut de 2006. Les variations pouvant être parfois importantes, d’une année sur l’autre, les résultats sont à interpréter avec prudence

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Toutes les déchèteries, sauf celles de la Communauté de communes du Pays de Loué, permettent l’accès aux artisans et commerçants. Cet accès est payant suivant la nature et le volume des déchets, sauf pour la Communauté de communes de Vègre et Champagne qui n’a pas mis en place de règlement particulier.

Certaines pratiques et organisations au sein des déchèteries peuvent être signalées :

La Communauté de communes du Val de Sarthe a développé des partenariats avec des structures d’économie solidaire, Emmaüs et Envie 72, favorisant ainsi le réemploi à partir de déchets apportés à la déchèterie de Roëzé. Il s’agit pour partie de DEEE (électroménager).

Il peut également être noté la collecte d’écran (DEEE) pour la communauté de communes de Sablé.

Les déchets issus des déchèteries et points de dépôts, s’élèvent en 2005 à 18 670 tonnes, avec une moyenne de 155 kg par habitant et par an (variant entre 124 kg et 197 kg par habitant et par an3), moyenne en dessous de la moyenne départementale si l’on ne considère pas le Mans (171 kg par habitant et par an).

La part des encombrants en mélange (non valorisée), 7 113 tonnes, peut être estimée à 38 % du tonnage total des déchets issus des déchèteries. Mise à part une collectivité qui a une part élevée de ces encombrants (57%), les autres collectivités restent dans la moyenne départementale. Certaines collectes sont organisées pour plusieurs collectivités afin de diminuer le tonnage et donc le coût de cette benne à encombrants qui est orientée vers l’enfouissement soit à Montmirail, soit à Nuillé le Jalais, soit à Changé (53). Ainsi, il est fait le tri : * du bois, traité ou non, pour la Communauté de communes du Val de Sarthe, du Pays de Sablé et pour le Syndicat mixte Val de Loir, * des pneus pour la Communauté de communes du Pays Fléchois, * du polystyrène expansé pour la Communauté de communes du Val de Sarthe, * des films et bidons en plastique pour la Communauté de communes de Sablé, * des bâches agricoles pour le Syndicat mixte Val de Loir.

La part des déchets verts (7 277 tonnes) est d’environ 39 % du tonnage total des déchèteries. L’absence de plateforme de compostage sur le secteur entraîne un transfert et un traitement de ces déchets verts sur d’autres secteurs sarthois, ou dans des départements voisins. La destination finale de ces déchets verts est variable : plateforme de Montmirail, plateforme de Trangé, plateforme de compostage de Lasse (49), plateforme de Cheviré le Rouge (49). Les distances sont parfois importantes. Certaines collectivités, pour limiter les coûts liés au transport, ont mis en place des plateformes de broyage pour les déchets verts (déchèteries du Syndicat Mixte Val de Loir, Sablé et Thorée le Pins (le produit issu du broyage à Thorée les Pins sert à la réhabilitation du centre de stockage de déchets inertes). Une plateforme de broyage est également en projet pour la déchèterie de la Communauté de communes du Val de Sarthe.

Il peut être noté la présence d’un projet de plateforme de compostage, de maîtrise d’ouvrage privée, sur la commune de Parcé. c) Ordures ménagères résiduelles (OMR)

Il a été collecté en 2005, 29 651 tonnes d’ordures ménagères résiduelles, avec une moyenne de 241 kg par habitant et par an. Cette moyenne peut être considérée comme légèrement plus élevée que la moyenne départementale sans considérer le Mans (229 kg par habitant et

3 Le ratio de la Communauté de communes du Pays Malicornais, ne possédant pas de déchèterie, n’a pas été considéré dans la comparaison des ratios entre collectivité.

17/74 PEDMA – Partie Diagnostic par an). En outre, il existe des différences notoires entre les collectivités pouvant varier de 218 kg à 277 kg par habitant et par an. Il est noté que la mise en place de la redevance spéciale sur la Communauté de communes de Sablé depuis 2005 semble avoir une réelle incidence sur les tonnages, dès 2006.

Deux collectivités sont en régie (les Communautés de communes du Pays de Sablé sur Sarthe et du Pays fléchois) pour la collecte, tandis que les autres font appel à un prestataire pour la collecte et le traitement des ordures ménagères résiduelles. Les déchets sont collectés majoritairement une fois par semaine voire deux fois par semaine pour certaines zones urbaines. La collecte est faite en porte à porte et avec quelques points de regroupement pour l’habitat isolé pour le Syndicat Mixte Val de Loir et la Communauté de communes de Vègre et Champagne.

La destination des flux collectés est variée. Ils passent souvent par des centres de transfert de maîtrise d’ouvrage public présents sur le secteur (Aubigné Racan, Vion, Thorée les Pins) ou de maîtrise d’ouvrage privée en dehors du secteur (le Mans). L’absence d’unité de traitement sur le secteur a pour conséquence un traitement de cette part résiduelle en dehors du secteur. La destination finale est différente suivant le prestataire qui a en charge le traitement de ces ordures ménagères résiduelles : enfouissement en centre de stockage à Montmirail ou à Changé (53), incinération au Mans.

Les distances de transport sont parfois très élevées, pouvant atteindre 80 kilomètres pour certaines collectivités (Brûlon-Montmirail : 86 kilomètres ; La Flèche-Changé (53) : 72 kilomètres ; Sablé-Changé (53) : 47 kilomètres ; Le Lude-Le Mans : 44 kilomètres ; La Suze sur Sarthe-Le Mans : 20 kilomètres). d) Autres collectes et dispositifs

Deux Communautés de communes (Pays Fléchois et Val de Sarthe) ont engagé des démarches en faveur du compostage individuel avec la mise à disposition de composteurs. C’est également un projet pour le Syndicat Mixte Val de Loir en partenariat avec l’association des jardiniers sarthois.

La collecte de déchets d’activité de soins à risques infectieux (DASRI) produits par les patients en auto traitement, est organisée pour plusieurs collectivités : Syndicat mixte Val de Loir, Communautés de communes du Val de Sarthe et du Pays Fléchois. Cette collecte est en projet pour la Communauté de communes de Sablé sur Sarthe. Ces collectes sont organisées avec les pharmaciens lorsqu’un accord est trouvé avec eux.

Enfin, il peut être noté une collecte ponctuelle d’encombrants en porte à porte avec paiement particulier pour ce service.

Il est remarqué l’absence de collecte de déchets dangereux des ménages (hormis les piles qui sont collectées en mairie) pour la Communauté de communes du Pays Malicornais. e) Production globale

La production globale des déchets collectés par le service public pour ce secteur s’élève à 66 427 tonnes, avec un ratio moyen de 541 kilos par habitant et par an. Des différences notoires existent entre les collectivités de ce secteur, allant de 412 à 793 kg par habitant et par an. Quelques raisons peuvent expliquer ces différences : des tonnages parfois importants en déchèterie (de manière globale ou sur certains flux comme les déchets inertes pour une des collectivités du secteur) ou en ordures ménagères résiduelles (sans doute en partie liée à l’absence de redevance spéciale et donc avec une part importante de déchets de professionnels dans cette collecte OMR, jusqu’en 2005).

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La valorisation matière (sans considérer le traitement des déchets inertes comme une valorisation) s’élève sur ce secteur à 32,8%. La part résiduelle des déchets, ordures ménagères résiduelles et encombrants (36 764 tonnes, soit 55% de la production globale) reste dans la moyenne départementale (60%). f) Synthèse du constat concernant le secteur Vallées du Loir et de la Sarthe

La compétence collecte et traitement reste fractionnée avec une structuration territoriale qui n’est pas encore complètement établie (présence d’un syndicat mais aussi de 6 communautés de communes et d’une commune isolée).

La collecte sélective est en place mais avec des performances parfois en dessous des moyennes départementales pour certains flux (corps plats) et suivant les collectivités. Le taux de refus est lui légèrement supérieur à la moyenne départementale. Le niveau d’équipement en déchèterie est satisfaisant avec une coopération entre certaines collectivités. Les habitants de certains territoires du secteur n’ont néanmoins pas toujours accès à un service de déchèterie (installation déclarée), ni à un dispositif de collecte de déchets dangereux des ménages. Des optimisations sont recherchées par certaines collectivités pour limiter notamment la benne encombrant en mélange. Les deux déchèteries réservées aux entreprises, près de Sablé, sont des outils sur lesquels les entreprises du secteur Vallée du Loir et de la Sarthe peuvent s’appuyer.

Les distances concernant la part résiduelle ou les déchets organiques sont parfois élevées, en raison notamment de l’absence d’unité de traitement et de valorisation sur le secteur.

La gestion des DASRI et des DEEE, dispositifs mis en place par certaines collectivités, n’est pas encore généralisée sur l’ensemble du secteur Vallées du Loir et de la Sarthe. Les démarches en faveur du compostage individuel, démarrées pour plusieurs collectivités, ne sont pas toujours développées sur l’ensemble du territoire.

La production globale de déchet est importante pour certaines collectivités, parfois liée à l’absence de redevance spéciale pourtant obligatoire pour les collectivités en TEOM, n’incitant pas les entreprises à trier leurs déchets ou à trouver des filières plus adaptées à leurs déchets, à des performances de collecte sélective parfois peu élevées, ou encore à des flux élevés pour certaines déchèteries (globalement ou sur certains types de déchets arrivant à la déchèterie comme les déchets inertes ou les encombrants).

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1.3. Secteur Manceau

1.3.1. Collectivités compétentes en collecte et traitement des déchets et caractéristiques générales du territoire :

Plusieurs types d’intercommunalités en charge de la gestion des déchets ménagers composent ce secteur :

- 1 communauté urbaine : Le Mans Métropole (188 665 hab) - 6 Communauté de communes :

ƒ Communauté de communes des Portes du Maine (8 981 hab) ƒ Communauté de communes des Rives de Sarthe (8 549 hab) ƒ Communauté de communes de l’Antonnière (5 608 hab) ƒ Communauté de communes du Bocage Cénomans (5 339 hab) ƒ Communauté de communes du Sud Est du Pays Manceau (14 117 hab) ƒ Communauté de communes de l’Orée de Bercé Bélinois (18 729 hab)

La commune de Ruaudin (2 862 habitants) possède également la compétence collecte et traitement des déchets.

Le nombre d’habitants sur ce secteur s’élève donc à 252 850 habitants. D’après le diagnostic territorial pour établir la charte de Pays, des phénomènes de périurbanisation sont constatés sur ce secteur. En effet, le solde migratoire est négatif pour les communes urbaines (Le Mans, , Allonnes) au profit des communes de première et deuxième couronnes.

Plusieurs niveaux apparaissent donc pour ce secteur : - une aire urbaine, l’agglomération mancelle, concentrant une part importante de l’activité économique, - des aires périurbaines pour la deuxième couronne avec des communes à vocation plus résidentielle, - des aires plus rurales pour la troisième couronne avec quelques communes attractives (Ecommoy, Parigné l’Evêque, Ste Jamme sur Sarthe, Ballon) pour les communes voisines, par leur niveau de services marchands et non marchands ainsi que par leurs activités et leurs emplois.

Le Mans et la première couronne possèdent des zones industrielles de première importance.

Plus globalement sur le secteur manceau, il existe une grande diversité des activités économiques avec 40 à 50 % du tissu économique départemental se situant sur le territoire manceau. Les secteurs d’activités sont variés : Automobile, métallurgie-mécanique générale, assurances, « technologie », secteur tertiaire. L’offre commerciale est diversifiée et attractive. Le secteur artisanal du bâtiment du secteur manceau représente 41% du total du département. Il est dénombré 8 entreprises de plus de 500 salariés et de nombreuses structures entre 200 et 500 salariés. Il peut être noté que l’offre de terrains en zone d’activités est parfois insuffisante, et ne répond pas toujours aux besoins des entreprises (qualité des prestations, accessibilité, absence de services communs…).

L’activité agricole est présente en périphérie de l’agglomération mancelle avec une grande diversité dans la nature et les productions agricoles. Les activités de maraîchage et d’horticulture sont importantes. Une baisse de la Surface Agricole Utile (SAU), aujourd’hui à 49% du territoire, est constatée tout comme ce qui concerne le nombre d’exploitations.

Pour ce qui concerne les infrastructures et le transport, le maillage routier, autoroutier et ferré est de qualité. Plusieurs autoroutes avec de nombreux échangeurs desservent le secteur (A11,

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A81 et A28). Le secteur est également traversé de voies SNCF, notamment d’une voie TGV, et comporte 8 gares. Quelques faiblesses sont néanmoins notées : - engorgement des axes de circulation en certains points de l’agglomération, - faibles liaisons intercommunales transversales, notamment en deuxième couronne, - intermodalité trop peu développée.

Enfin, concernant le logement, l’habitat individuel est prédominant (63 900 maisons individuelles contre 40 750 logements dans des immeubles collectifs. La construction est active mais avec un déséquilibre croissant sur l’ensemble du secteur dans la répartition des fonctions (dissociation des lieux d’habitat et d’emploi) et une spécialisation des communes (« commune à logement individuel », « commune à logement collectif »).

1.3.2. La gestion des déchets dans le secteur Manceau a) Collecte sélective

Le tonnage de déchets issus de la collecte sélective est de 20 114 tonnes avec une moyenne de 79 kilos par habitant et par an. Cette moyenne est légèrement en dessous de la moyenne départementale (83kg par habitant et par an). Il est constaté des disparités notoires entre collectivités dans les ratios globaux de collecte sélective (variant entre 71 et 126 kg par habitant et par an) mais aussi par flux :

* entre 4 et 12 kilos par habitant et par an pour les corps creux, * entre 36 et 60 kilos par habitant et par an pour les corps plats, * entre 26 et 55 kilos par habitant et par an pour le verre.

Les bons résultats de la Communauté de communes de l’Orée de Bercé Bélinois s’expliquent par la politique incitative mise en place sur cette collectivité. En effet, la collecte d’ordure ménagère se fait avec un système de sacs dont le nombre est prédéterminé suivant le nombre d’habitants par foyer. Chaque sac supplémentaire est payant. Ce système entraîne ainsi un transfert de flux vers la collecte sélective et les déchèteries.

Il peut être noté pour le Mans Métropole, que les ferrailles, récupérées après incinération de l’ordure ménagère résiduelle, ne sont pas considérées dans le flux corps creux, comme c’est le cas pour les autres collectivités. Si l’on prend en compte ces ferrailles, le ratio est ramené à 79 kg par habitant et par an. En outre, la plus forte proportion d’habitat collectif influence les résultats de cette collectivité.

Plusieurs systèmes de collecte sont développés : points d’apport volontaire uniquement, solution mixte (Points d’apport volontaire et porte à porte), système Labrie (tri directement au niveau du camion de collecte qui passe en porte à porte). Pour les collectivités qui sont sur le système de points d’apport volontaire uniquement, il existe en moyenne 1 site pour 340 habitants.

Ces déchets sont ensuite orientés vers un centre de tri présent sur le secteur, au Mans, pour un tri puis un transfert vers des unités de valorisation. Le tonnage total de refus sur le secteur est de 818,7 tonnes4. Il peut être noté une différence entre les collectivités qui utilisent le système Labrie et les autres : 1 % de taux de refus5 pour les systèmes Labrie, contre 7,6 % pour les systèmes par points d’apport volontaire ou mixte (points d’apport volontaire/ porte à porte). Ces refus de tri sont orientés ensuite vers l’usine d’incinération.

4 Les refus considérés sont de 2005 quand ils sont connus, ou à défaut de 2006. Les variations pouvant être parfois importantes, d’une année sur l’autre, les résultats sont à interpréter avec prudence 5 Tonnage de refus appliqué uniquement aux corps creux et corps plats, les verres ne comprenant que très peu de refus

21/74 PEDMA – Partie Diagnostic

Les collectivités font appel chacune à un prestataire pour la collecte et le traitement des déchets de la collecte sélective, sauf le Mans métropole qui est en régie pour la collecte. b) Déchèteries

La Communauté de communes du Bocage Cénomans n’a pas sur son territoire, de déchèterie mais des points de dépôts pour les encombrants, les déchets verts et les déchets valorisables. Ces tonnages (926 tonnes) sont considérés dans les tonnages totaux déchèterie du secteur. En outre, la Toxinette, système de collecte par le passage d’un camion sur certains lieux et fréquences de passage définies par la collectivité, est utilisée pour la collecte des déchets dangereux des ménages de cette collectivité.

Il existe 9 déchèteries6 pour les ménages pour l’ensemble du secteur. En outre, 3 déchèteries sont en projet. Par ailleurs, plusieurs coopérations existent entre collectivités pour permettre à une partie de la population d’une collectivité d’accéder à une déchèterie d’une autre collectivité. C’est la cas entre le Mans métropole et la Communauté de communes de l’Orée de Bercé Bélinois (déchèterie de pour les habitants de Téloché), la Communauté de communes des Portes du Maine et la Communauté de communes des Rives de Sarthe (Déchèterie de pour les habitants de Ste Jamme).

Toutes les déchèteries prennent en charge les déchets dangereux des ménages avec armoires à DDM.

L’ouverture aux professionnels des déchèteries est assez hétérogène. Il n’y a pas d’accès possible pour les déchèteries de Le Mans métropole et Ruaudin. L’accès est payant suivant le volume et la nature du déchet pour les déchèteries de la Communauté de communes de l’Orée de Bercé Bélinois et celle de la Communauté de communes des Portes du Maine. Une facturation au poids a été mise en place pour la déchèterie des Rives de Sarthe. Les points de dépôts se font sans conditions d’accès particulières pour la Communauté de communes du Bocage Cénomans.

Certaines pratiques et organisations au sein des déchèteries peuvent être signalées :

La Communauté de communes du Sud Est Pays Manceau (électroménager) et le Mans Métropole (pour la dépollution de réfrigérateurs) ont développé des partenariats avec Envie 72 tandis que la Communauté de communes de l’Antonnière travaille avec Emmaüs pour l’ensemble des encombrants en attendant la réalisation d’une future déchèterie. Ces partenariats favorisent ainsi le réemploi et le démantèlement des déchets. Il s’agit pour partie de DEEE (électroménager).

Les déchets issus des déchèteries et points de dépôts, s’élèvent en 2005 à 27 120 tonnes, avec une moyenne de 107 kilos par habitant et par an. Sont également considérés dans ce tonnage, les points d’apport volontaire pour les déchets verts et la collecte via la Toxinette des DDM organisée par le Mans métropole et la Communauté de communes du Sud Est Pays Manceau ainsi que tous les points de dépôts mis en place par des collectivités en attente d’une déchèterie. La moyenne par habitant est plutôt faible par rapport à la moyenne départementale (132 kg par habitant et par an lorsque l’on considère le Mans). Un nombre d’équipement insuffisant sur l’agglomération mancelle (actuellement, une déchèterie pour 62 688 habitants) peut en être la raison.

La part des encombrants en mélange (non valorisée), 8 318 tonnes, est d’environ 31 % du tonnage total des déchets issus des déchèteries. La collecte du bois, traité ou non, est

6 A la date de rédaction de cet état initial

22/74 PEDMA – Partie Diagnostic organisée pour plusieurs collectivités, afin de diminuer cette benne à encombrants qui est orientée vers l’incinération ou l’enfouissement.

La part des déchets verts, 15 346 tonnes, est d’environ 56 % du tonnage total des déchèteries. Cette part est assez élevée si on la compare à la moyenne sarthoise (47%). Les déchets verts sont traités sur la plateforme de compostage de Trangé, celle d’Ecommoy (maîtrise d’ouvrage publique ; compost utilisé par des agriculteurs) mais aussi, hors secteur manceau, sur le site de Tresson et le site de Montmirail. c) Ordures ménagères résiduelles (OMR)

Il a été collecté en 2005, 86 375 tonnes d’ordures ménagères résiduelles, avec une moyenne de 342 kg par habitant et par an. Cette moyenne peut être considérée comme très élevée comparée à la moyenne départementale (285 kg par habitant et par an). En outre, il existe des différences très importantes entre les collectivités pouvant varier de 172 kg à 384 kg par habitant et par an. Quelques raisons peuvent expliquer ces différences : les fortes productions peuvent par exemple être liée de l’absence de redevance spéciale induisant une proportion probable plus élevée de déchets de professionnels collectés en même temps que les déchets des ménages. A l’inverse, certains systèmes de collecte développé par la collectivité (système de sac limité fixé en fonction de la redevance payé et le nombre d’habitant par foyer) peuvent limiter cette part d’ordure ménagère résiduelle.

Le Mans métropole est en régie pour la collecte, tandis que les autres font appel à un prestataire pour la collecte et le traitement des ordures ménagères résiduelles. Les déchets sont collectés majoritairement une fois par semaine voir deux fois par semaine pour certains bourgs et trois fois par semaine pour le centre du Mans. La collecte est faite en porte à porte.

Les ordures ménagères résiduelles collectées sur le secteur manceau sont traitées à l’Usine d’incinération du Mans, à l’exception de celles de Ruaudin qui sont orientées vers le centre de stockage de Montmirail (distance de 50 kilomètres). d) Autres collectes et dispositifs

Toutes les collectivités à l’exception d’une collectivité, ont engagé des démarches en faveur du compostage individuel avec la mise à disposition de composteurs. Les taux d’équipement sont néanmoins variés. Quelques actions de communication sont également engagées.

La collecte de déchets dangereux des ménages en 2005 n’était pas organisée pour les communautés de communes de l’Antonnière et Rives de Sarthe. Cette absence sera palliée par les nouvelles déchèteries.

La collecte de déchets d’activité de soins à risques infectieux (DASRI) produits par les patients en auto traitement, est organisée par la Communauté de communes de l’Orée de Bercé Bélinois en partenariat avec les pharmaciens. Les DASRI sont également collectés en déchèterie et avec la Toxinette pour le Mans Métropole.

Enfin, il peut être noté une collecte de cartons d’emballage pour les commerçants du centre ville et en zone industrielle sud du Mans. Ces déchets sont ensuite valorisés via le centre de tri du Mans. e) Production globale

La production globale des déchets collectés par le service public pour ce secteur s’élève à 143 777 tonnes, avec un ratio moyen de 569 kilos par habitant et par an. Cette moyenne est élevée comparée à la moyenne départementale (548 kg par habitant et par an). Des différences notoires existent entre les collectivités de ce secteur, allant de 492 kg à 707 kg par habitant et par an. Les raisons semblent en partie liées à la différence d’équipement en déchèterie.

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La valorisation matière globale s’élève sur ce secteur à 27%. f) Synthèse du constat concernant le secteur Manceau

La compétence collecte et traitement reste fractionnée avec une structuration territoriale qui n’est pas encore complètement établie (présence d’une communauté urbaine mais aussi de 6 communautés de communes et une commune isolée).

La collecte sélective est en place mais avec des performances parfois en dessous des moyennes départementales pour certains flux (le verre pour l’ensemble du secteur) et suivant les collectivités. Le taux de refus est lui plutôt faible. Le niveau d’équipement en déchèterie devient globalement satisfaisant, hormis l’agglomération mancelle qui n’a pas encore les capacités suffisantes au regard de sa population. Plusieurs coopérations entre collectivités existent sur le secteur donnant davantage d’accès aux déchèteries. Toutes ne permettent pas l’accès aux entreprises pour leurs déchets en petite quantité. Des optimisations sont recherchées par certaines collectivités notamment pour limiter la benne encombrant en mélange. Néanmoins, la valorisation par le biais des déchèteries et de la collecte sélective est plus faible qu’au niveau départemental.

Des installations en maîtrise d’ouvrage publique (Usine d’incinération du Mans, Plateforme de compostage d’Ecommoy) sont en place sur le secteur permettant notamment une maîtrise des distances de transport pour certains types de déchets.

La production globale, et plus particulièrement la part résiduelle, sont importantes. Ces résultats peuvent s’expliquer par : - une collecte sélective parfois peu élevée, - des démarches de compostage individuel, démarrées pour la majorité des collectivités, mais avec un faible taux d’équipement et souvent une absence d’animation, - l’absence de redevance spéciale pourtant obligatoire pour les collectivités en TEOM, n’incitant pas les entreprises à trier leurs déchets, - des flux de déchets parfois importants (notamment les déchets verts) en déchèterie.

La question des DASRI et des DEEE, dispositifs mis en place par certaines collectivités, n’est pas encore généralisée sur l’ensemble du secteur Manceau.

24/74 PEDMA – Partie Diagnostic

1.4. Secteur Perche sarthois

1.4.1. Collectivités compétentes en collecte et traitement des déchets et caractéristiques générales du territoire :

Deux types d’intercommunalités en charge de la gestion des déchets ménagers composent ce secteur :

- 1 syndicat mixte : Le SMIRGEOMES (80 778 hab) - 1 Communauté de communes : Communauté de communes du Maine 301 (7 174 hab)

Le nombre d’habitants sur ce secteur s’élève donc à 87 952 habitants. D’après le diagnostic territorial pour établir la charte de Pays, l’ensemble des cantons, sauf St Calais, enregistre une évolution positive de leur population depuis 1982. L’ouest du territoire profite de la périurbanisation liée à la proximité de l’agglomération mancelle. Le pôle dynamique de La Ferté Bernard attire de nouveaux arrivants sur l’ensemble du canton. Par contre, les cantons au sud et à l’est sont stables voir en baisse.

Plusieurs niveaux apparaissent donc pour ce secteur : - Une aire urbaine : La Ferté Bernard. Le Mans, en dehors du secteur, influence largement le nord du secteur. - Des cantons périurbains avec la deuxième et troisième couronne de l’agglomération mancelle (canton de Montfort le Gesnois, une partie du canton de Bouloire) et la couronne périurbaine de la ville de La Ferté, avec des communes à vocation plus résidentielle, telles que la Chapelle du Bois, St Aubin des Coudrais, Cherré…). - Des cantons plus ruraux avec des chefs lieux de canton tels que St Calais, Montmirail, Vibraye, Tuffé, Bouloire, Bonnétable…) et de nombreux petits bourgs ruraux.

Les bassins d’emploi sont multiples : La Ferté Bernard, Vibraye et St Calais et plusieurs centres urbains (Connerré, St Mars La Brière, Thorigné sur Dué…). De même, la nature des activités économiques est variée : Automobile Mécanique outillage, Électricité Électronique, Industrie Agro alimentaire, Produits pharmaceutiques. Il peut être noté 10 entreprises de plus de 200 salariés.

L’activité agricole est prononcée sur l’ensemble du secteur avec des exploitations qui tendent à l’intensification. Les cantons de Montmirail, La Ferté Bernard et Tuffé ont une concentration de prairies naturelles tandis qu’une partie du canton de Bouloire et celui de St Calais sont orientés vers la culture céréalière et subissent un développement important de la production hors-sol (production porcine). La production laitière est significative sur l’ensemble du secteur. La totalité du canton de Saint Calais est en zone vulnérable, en application de la directive nitrate.

Pour ce qui concerne les infrastructures et le transport, le réseau routier départemental est bien développé entre les différents pôles du secteur. En outre, l’autoroute A11, avec la présence d’un échangeur à La Ferté Bernard, dessert le secteur. Le secteur est également traversé de voies SNCF, notamment d’une voie TGV.

1.4.2. La gestion des déchets dans le secteur Perche sarthois a) Collecte sélective

Le tonnage de déchets issus de la collecte sélective est de 8 385 tonnes avec une moyenne de 95 kilos par habitant et par an. Cette moyenne est plutôt en dessus de la moyenne départementale (90 kg par habitant et par an sans considérer le Mans).

Il n’y a pas de différence notable entre les deux collectivités, hormis sur le flux corps creux.

25/74 PEDMA – Partie Diagnostic

Le SMIRGEOMES a développé le système de sac en porte à porte tandis que la Communauté de communes du Maine 301 a mis en place des points d’apport volontaire (18 sites soit un site pour 428 habitants).

Au delà des 3 flux verre/corps creux/corps plats, le SMIRGEOMES organise également une collecte d’emballages plastiques.

Les déchets du SMIRGEOMES sont ensuite orientés vers le centre de tri d’Ecorpain (maîtrise d’ouvrage public) pour un tri puis un transfert vers des unités de valorisation. Les déchets de la Communauté de communes du Maine 301 sont eux, orientés vers le centre de tri du Mans avant valorisation. Le refus est au total sur ce secteur de 533 tonnes7soit 12,7 % des déchets issus de la collecte sélective (corps creux et corps plats, les verres ne comprenant que très peu de refus), taux de refus plus élevé, comparé aux autres territoires sarthois. Ces refus de tri sont orientés ensuite vers l’unité d’Ecorpain pour ceux du SMIRGEOMES et vers l’usine d’incinération du Mans pour la Communauté de communes du Maine 301.

Les collectivités font appel chacune à un prestataire pour la collecte et le traitement des déchets de la collecte sélective.

On peut noter la présence du centre de tri pour les déchets des professionnels à Champagné, desservant aussi le secteur manceau, où les refus sont ensuite orientés vers le centre de stockage de Montmirail. b) Déchèteries

Il existe 14 déchèteries pour les ménages pour l’ensemble du secteur. Plusieurs coopérations existent entre collectivités pour permettre à une partie de la population d’une collectivité d’accéder à une déchèterie d’une autre collectivité. C’est la cas entre le SMIRGEOMES et le SICTOM de Montoire/La Chartre sur le Loir (déchèterie de Mondoubleau), et entre la Communauté de communes du Maine 301 et la Communauté de communes des Portes du Maine (déchèterie de Bonnétable pour les habitants de ).

Toutes les déchèteries prennent en charge les déchets dangereux des ménages avec armoires à DDM. Quelques problèmes résident néanmoins pour certains types de déchets dangereux (absence de bac à rétention pour certains déchets dangereux).

Toutes les déchèteries sont ouvertes aux professionnels. Cet accès est payant suivant le volume et la nature des déchets apportés.

L’accès aux particuliers est également encadré (cartes d’accès) au niveau de toutes les déchèteries de ce secteur.

Il peut être signalé le partenariat entre Le SMIRGEOMES et Emmaüs pour la récupération de déchets réemployables.

Les déchets issus des déchèteries, s’élèvent en 2005 à 14 025 tonnes, avec une moyenne de 160 kilos par habitant et par an.

La part des encombrants en mélange (non valorisée) (4 474 t) est d’environ 32 % du tonnage total des déchets issus des déchèteries. La collecte du bois, traité ou non, ainsi que des pneus est organisée pour le SMIRGEOMES, afin de diminuer cette benne à encombrants en mélange qui est orienté ensuite vers l’enfouissement (CSDU de Nuillé le Jalais). Il peut également être

7 Les refus considérés sont de 2005 quand ils sont connus, ou à défaut de 2006. Les variations pouvant être parfois importantes, d’une année sur l’autre, les résultats sont à interpréter avec prudence

26/74 PEDMA – Partie Diagnostic noté la présence d’un compacteur sur la déchèterie de La Ferté Bernard pour diminuer le volume et les rotations de certaines bennes. En outre, la Communauté de communes du Maine 301 comme le SMIRGEOMES sur certaines de ces déchèteries, organisent la collecte des pneus. Les encombrants en mélange de la Communauté de communes du Maine 301 sont orientés vers l’enfouissement à Montmirail.

La part des déchets verts (5 809 t) est d’environ 41 % du tonnage total des déchèteries. Les déchets verts sont traités sur la plateforme de compostage de Montmirail pour la Communauté de communes du Maine 301, et celle de Tresson pour le SMIRGEOMES. Certaines déchèteries sont équipées d’une plateforme de broyage (Bonnétable, La Ferté Bernard) diminuant ainsi les rotations entre la déchèterie et le lieu de traitement de ces déchets verts. c) Ordures ménagères résiduelles (OMR)

Il a été collecté en 2005, 17 504 tonnes d’ordures ménagères résiduelles, avec une moyenne de 199 kg par habitant et par an. Cette moyenne est la plus faible du département (285 kg par habitant et par an). L’accent mis sur la collecte sélective et le réseau de déchèteries, le contexte rural, peuvent expliquer en partie ces bons résultats. Le ratio n’est cependant pas le même entre les deux collectivités. L’absence de redevance spéciale peut être une des raisons de cette différence.

Les deux collectivités font appel à un prestataire pour la collecte et le traitement des ordures ménagères résiduelles. Les déchets sont collectés majoritairement une fois par semaine voir deux fois par semaine pour certains bourgs. Les fréquences de collecte tendent à diminuer, avec notamment des suppressions de deuxième collecte hebdomadaire pour certaines communes du SMIRGEOMES. La collecte est faite en porte à porte avec quelques points de regroupement pour les habitations isolées. Le SMIRGEOMES a depuis 2005 équipé tous les foyers de son territoire de bacs à puces avec l’objectif de mettre en place une redevance incitative.

Les ordures ménagères résiduelles collectées du SMIRGEOMES sont traitées au centre de traitement d’Ecorpain (compostage ; enfouissement du compost et des refus de compost). Celles de la Communauté de communes du Maine 301 vont à l’enfouissement à Montmirail. Ces deux unités de traitement, dont l’une est en maîtrise d’ouvrage publique, sont présentes sur le secteur. d) Autres collectes et dispositifs

Le SMIRGEOMES a mis à disposition des composteurs individuels et porte des actions de communication sur le sujet. La Communauté de communes du Maine 301 se lance également dans une démarche de promotion du compostage individuel avec mise à disposition de composteurs et animation (début de l’action courant 2007).

La collecte de déchets d’activité de soins à risques infectieux (DASRI) produits par les patients en auto traitement, est organisée par le SMIRGEOMES, dans un premier temps au sein des déchèteries, puis délocalisés sur des sites plus appropriés. Une collecte des DASRI est également en projet pour la Communauté de communes du Maine 301. e) Production globale

La production globale des déchets collectés par le service public pour ce secteur s’élève à 43 664 tonnes, avec un ratio moyen de 496 kilos par habitant et par an. Cette moyenne est la moins élevée du département (547 kg par habitant et par an). Il peut être noté que les deux collectivités de ce secteur ont néanmoins une production très différente. La différence peut s’expliquer entre autres par l’écart constaté dans la collecte d’ordures ménagères résiduelles.

27/74 PEDMA – Partie Diagnostic

La valorisation matière globale s’élève sur ce secteur à 41%. f) Synthèse du constat concernant le secteur Perche sarthois

La collecte sélective est en place avec globalement de bonnes performances, sauf pour le flux corps plats, légèrement plus faible que la moyenne départementale. La part de refus au niveau de la collecte sélective est assez élevée comparée à la moyenne départementale (9%). Le niveau d’équipement en déchèterie est également satisfaisant. L’accès aux professionnels pour les petites quantités y est organisé. Des optimisations sont recherchées, notamment au sein des déchèteries, permettant une maîtrise des tonnages collectés et une bonne valorisation. Le compostage individuel est en phase de développement sur le secteur avec des mises à disposition de composteur et de l’animation.

Une installation en maîtrise d’ouvrage publique (Unité de traitement d’Ecorpain) est en place sur le secteur permettant notamment une maîtrise des distances de transport pour certains types de déchets.

La question des DEEE (conformément à la réglementation, en conservant la responsabilité du producteur) n’est pas encore généralisée sur l’ensemble du secteur

28/74 PEDMA – Partie Diagnostic

1.5. Secteur Haute Sarthe

1.5.1. Collectivités compétentes en collecte et traitement des déchets et caractéristiques générales du territoire :

Plusieurs types d’intercommunalités en charge de la gestion des déchets ménagers composent ce secteur :

- 6 Communauté de communes :

ƒ Communauté de communes Pays de Sillé (6 634 hab) ƒ Communauté de communes des Portes du Maine Normand (5 958 hab) ƒ Communauté de communes du Pays Marollais (5 731 hab) ƒ Communauté de communes des Alpes Mancelles (7 808 hab) ƒ Communauté de communes du Pays Belmontais (6 824 hab) ƒ Communauté de communes de la Champagne Conlinoise (9 273 hab)

- 4 Communes isolées : ƒ Montreuil le Chétif (287 hab) ƒ Mont St Jean (604 hab) ƒ (18 hab) ƒ Meurcé (259 hab)

- 1 Syndicat mixte Intercommunal de Réalisation et de Gestion pour l’Elimination des Ordures Ménagères (SMIRGEOM) pour la gestion du centre de traitement des ordures ménagères de Ségrie avec 4 communautés de communes adhérentes : Les Communautés de communes de la Champagne Conlinoise, du Pays Belmontais, des Alpes Mancelles, du Pays de Sillé.

Le nombre d’habitants sur ce secteur s’élève donc à 43 396 habitants. D’après le diagnostic territorial pour établir la charte de Pays, l’évolution de la population diffère suivant les territoires. Ainsi, les Communautés de communes de la Champagne Conlinoise, Pays Belmontais, Pays Marollais et Portes du Maine Normand, sont en croissance tandis que les Communautés de communes des Alpes Mancelles et du Pays de Sillé sont en diminution.

Plusieurs types d’espace apparaissent pour ce secteur : - des cantons périurbains liés à l’agglomération mancelle (une partie de la Communauté de communes de la Champagne Conlinoise) et la couronne périurbaine d’Alençon (Communauté de communes des Portes du Maine Normand), connaissant des problèmes d’aménagement et de gestion de l’espace (concilier économie, infrastructures, logement, espace rural), - des cantons dans l’aire d’influence urbaine, bénéficiaires d’une hausse de population sans renforcement important de leurs activités industrielles et de services marchands (une partie de la Communauté de communes de la Champagne Conlinoise et Fresnay sur Sarthe) - des cantons ruraux isolés, dotés parfois d’activités industrielles avec un dynamisme démographique moindre (Sillé le Guillaume, Marolles les Braults, Beaumont sur Sarthe).

Les bassins d’emploi sont multiples : Sillé le Guillaume, Fresnay sur Sarthe, Marolles les Brault. On peut noter la présence de 3 entreprises de plus de 200 salariés. Des zones d’activités intercommunales sont présentes sur le territoire.

L’activité agricole est prononcée sur l’ensemble du secteur. Les productions de céréales se développent sur les Communautés de communes de la Champagne Conlinoise, du Pays Belmontais, du Pays Marollais, des Portes du Maine Normand. L’activité laitière est très présente sur la Communauté de communes des Alpes Mancelles. Les productions porcines se rencontrent fréquemment sur la Communauté de communes du Pays Belmontais et de la Champagne Conlinoise. Enfin, la production avicole se situe surtout sur les Communautés de communes de la Champagne Conlinoise et Pays de Sillé. Ainsi, le secteur a des territoires très

29/74 PEDMA – Partie Diagnostic diversifiés (, Sillé le Guillaume, Beaumont sur Sarthe) et d’autres très spécialisés (Fresnay sur Sarthe, Marolles les Brault, Oisseau le Petit).

Il peut être noté la présence de zones vulnérables, en application de la directive nitrate, sur une partie du secteur.

Pour ce qui concerne les infrastructures et le transport, le réseau routier départemental est développé entre les différents pôles du secteur. L’autoroute A28 avec deux échangeurs, dessert le territoire. Le secteur est également traversé de voies ferrées pour voyageurs et pour le fret (Le Mans – Voutré).

En matière de logement, l’habitat individuel est prédominant.

1.5.2. La gestion des déchets dans le secteur Haute Sarthe

a) Collecte sélective

Le tonnage de déchets issus de la collecte sélective est de 3 327 tonnes avec une moyenne de 77 kilos par habitant et par an. Ces performances sont légèrement en dessous de la moyenne départementale (83 kg par habitant et par an) avec néanmoins quelques disparités entre collectivités suivant les matériaux collectés :

- entre 5 et 8 kilos par habitant et par an pour les corps creux, - entre 21 et 38 kilos par habitant et par an pour les corps plats, - entre 34 et 48 kilos par habitant et par an pour le verre.

Ces déchets sont orientés vers différents centres de tri en dehors du secteur : centre de tri du Mans et le centre de tri d’Arconnay, pour un tri puis un transfert vers des unités de valorisation. Le refus est au total de 143 tonnes 8soit 9,3 % des déchets issus de la collecte sélective (les flux corps creux et corps plats, les verres ne comprenant que très peu de refus). Les collectivités font appel chacune à un prestataire pour la collecte et le traitement des déchets de la collecte sélective. Toutes ont adoptés le système de collecte par points d’apport volontaire. Il existe en moyenne 1 site pour 365 habitants. b) Déchèteries

La Communauté de communes des Portes du Maine Normand n’a pas sur son territoire, de déchèterie mais utilise la déchèterie d’Arconnay, à proximité immédiate de son territoire. Ces tonnages (954 tonnes) sont considérés dans les tonnages totaux déchèterie du secteur.

Il existe 5 déchèteries pour les ménages sur l’ensemble du secteur. En outre, la déchèterie de Fresnay sur Sarthe (Communauté de communes des Alpes Mancelles) est ouverte aux habitants des communes isolées voisines (Mont Saint Jean, Montreuil le Chétif).

Toutes les déchèteries prennent en charge les déchets dangereux des ménages. Certaines rencontrent néanmoins des problèmes de rejets pour certains types de déchets dangereux, notamment par absence d’armoires à DDM adaptée.

Toutes les déchèteries permettent l’accès aux artisans et commerçants. Les conditions d’accès sont différentes suivant les collectivités. Ainsi, la Communauté de communes du Pays de Sillé a établi une redevance, incluant l’accès à la déchèterie, par catégorie socio-professionnelle. La Communauté de communes de la Champagne Conlinoise demande une contribution en

8 Les refus considérés sont de 2005 quand ils sont connus, ou à défaut de 2006. Les variations pouvant être parfois importantes, d’une année sur l’autre, les résultats sont à interpréter avec prudence

30/74 PEDMA – Partie Diagnostic fonction du volume. Les autres Communautés de communes ne demande pas de contrepartie particulière, les professionnels payant donc la redevance sans limitation de quantité.

Les déchets issus des déchèteries, s’élèvent en 2005 à 6 992 tonnes, avec une moyenne de 161 kilos par habitant et par an, variant entre 127 kg et 248 kg par habitant et par an.

La part des encombrants en mélange (non valorisée), 2 857 tonnes, est d’environ 41 % (pourcentage plus élevé que la moyenne départementale) du tonnage total des déchets issus des déchèteries. Ces déchets sont orientés vers l’enfouissement soit dans l’Orne, soit à Nuillé le Jalais.

La Communauté de communes du Pays Belmontais organise une collecte de DEEE au sein de sa déchèterie.

La part des déchets verts, 2 888 tonnes, est d’environ 41 % du tonnage total des déchèteries. L’absence de plateforme de compostage sur le secteur entraîne un traitement de ces déchets verts sur d’autres secteurs sarthois. La destination finale de ces déchets verts est variable : plateformes de compostage de Neufchâtel en Saosnois, de Trangé, de Changé (53). Les distances sont parfois importantes. c) Ordures ménagères résiduelles (OMR)

Il a été collecté en 2005, 11 039 tonnes d’ordures ménagères résiduelles, avec une moyenne de 254 kg par habitant et par an. Cette moyenne peut être considérée comme légèrement plus élevée que la moyenne départementale sans considérer le Mans (229 kg par habitant et par an). En outre, il existe des différences notoires entre les collectivités, pouvant varier de 222 kg par habitant et par an à 282 kg par habitant et par an.

Deux collectivités sont en régie (les Communautés de communes du Pays de Sillé et de la Champagne Conlinoise) pour la collecte, tandis que les autres font appel à un prestataire pour la collecte et le traitement des ordures ménagères résiduelles. Les déchets sont collectés majoritairement une fois par semaine voir deux fois par semaine pour certains bourgs. La collecte est faite en porte à porte et avec quelques points de regroupement pour l’habitat isolé.

Une partie des flux (64% soit 7 022 tonnes) s’orientent sur l’unité de traitement présente sur le secteur, à Ségrie. L’autre partie passe par le centre de transfert d’Arconnay (hors secteur) avant d’être dirigé vers l’enfouissement en centres de stockages ornais de Fel et Colonard Corubert.

Les distances de transport sont parfois élevées, pouvant atteindre près de 80 kilomètres pour certaines collectivités (Beaumont-Fel: 78 kilomètres ; Oisseau le Petit – Fel : 63 kilomètres). d) Autres collectes et dispositifs

Deux Communautés de communes (Champagne Conlinoise et Pays Belmontais) ont engagé des démarches en faveur du compostage individuel avec la mise à disposition de composteurs. Ce projet mené dans le cadre du projet du Pays de la Haute Sarthe devrait se poursuivre au niveau des autres collectivités.

Une collecte de biodéchets en porte à porte a été menée à titre expérimental sur 4 communes des Communautés de communes de Champagne Conlinoise et du Pays Belmontais. Pour 1 511 foyers équipés, 189 t ont été collectés, soit 81 kg par habitant équipé et par an. Face au coût élevé de cette opération (287 € par tonne si on considère les biodéchets seuls, 135 € par tonne pour les biodéchets et déchets verts, sans considérer les économies liées à la suppression d’un ramassage d’ordures ménagères), à l’insatisfaction de certains usagers et à l’appel à déchets verts que cela à généré, cette collecte a été abandonnée au profit du développement du compostage individuel.

31/74 PEDMA – Partie Diagnostic

La collecte de déchets d’activité de soins à risques infectieux (DASRI) produits par les patients en auto traitement, est organisée pour la Communauté de communes du Pays Marollais. Cette collecte est également en réflexion pour la Communauté de communes de la Champagne Conlinoise.

Enfin, il peut être noté une collecte ponctuelle d’encombrants en porte à porte avec paiement particulier pour ce service pour la Communauté de communes du Pays de Sillé. En outre, les Communautés de communes des Portes du Maine Normand et Pays Belmontais ont mis en place des points d’apport volontaire supplémentaire aux déchèteries en place pour les encombrants. e)Production globale

La production globale des déchets collectés par le service public pour ce secteur s’élève à 23 123 tonnes, avec un ratio moyen de 533 kilos par habitant et par an. Des différences notoires existent entre les collectivités de ce secteur, allant de 526 Kg à 636 kg par habitant et par an. Les tonnages importants en déchèterie expliquent en partie le ratio le plus élevé.

La valorisation matière globale s’élève sur ce secteur à 32 %. f) Synthèse du constat concernant le secteur Haute Sarthe

La compétence collecte et traitement reste fractionnée avec une structuration territoriale qui n’est pas encore complètement établie (présence d’un syndicat pour la gestion de l’unité de traitement de Ségrie mais fractionnement pour ce qui concerne la compétence collecte et traitement générant des systèmes de collecte et des niveaux de financement hétérogènes).

La collecte sélective est en place mais avec des performances parfois en dessous des moyennes départementales pour certains flux (les corps plats pour l’ensemble du secteur) et suivant les collectivités. Le taux de refus est équivalent à la moyenne départementale (9%). Le niveau d’équipement en déchèterie est globalement satisfaisant. Quelques coopérations entre collectivités existent sur le secteur donnant davantage d’accès aux déchèteries. Toutes les collectivités permettent aux entreprises de déposer, en déchèteries, leurs déchets en petite quantité mais avec des conditions d’accès différentes. La part des encombrants en mélange au sein des déchèteries du secteur (41%) est importante comparée à la moyenne départementale (34%). Les déchets verts sont transportés parfois sur de grosses distances pour être traités en l’absence d’équipement de traitement sur le secteur.

Une installation en maîtrise d’ouvrage publique (Unité de traitement des ordures ménagères résiduelles de Ségrie) est en place sur le secteur permettant notamment une maîtrise des distances de transport.

La part résiduelle est légèrement élevée. Ces résultats peuvent s’expliquer par : - une collecte sélective parfois peu élevée, - des démarches de compostage individuel, tout juste démarrées pour certaines collectivités, - des flux de déchets parfois importants (notamment les encombrants) en déchèterie.

La question des DASRI et des DEEE, dispositifs mis en place par certaines collectivités, n’est pas encore généralisée sur l’ensemble du secteur Haute Sarthe.

32/74 PEDMA – Partie Diagnostic

Synthèse par secteur

Secteurs Population Collecte sélective Déchèterie Ordures ménagères Production résiduelles globale Tonnes Kg/hab Tonnes Kg/hab Tonnes Kg/hab Tonnes Kg/hab Nord Sarthe 15 714 1 079 69 2 593 189 4 456 284 9 271 590 Vallées de la 122 801 10 470 85 18 670 155 29 651 241 66 427 541 Sarthe et du Loir Manceau 252 850 20 114 79 27 120 107 86 375 342 143 777 569 Perche 87 952 8 385 95 14 025 160 17 504 199 43 664 496 Sarthois Haute Sarthe 43 396 3 327 77 6 992 161 11 039 254 23 123 533

33/74 PEDMA – Partie Diagnostic

Deuxième partie : Etat des lieux

II. Etat des lieux au niveau départemental

2.1. Les déchets

2.1.1. Les déchets ménagers collectés en Sarthe

a) Population et organisation territoriale en matière de déchets

Le nombre d’habitants compris dans le périmètre du PEDMA de la Sarthe est de 522 713 habitants. Ce nombre est, comme pour l’état des lieux par secteur, basé sur le recensement de 1999. Les projections démographiques pour l’établissement du scénario comprendront néanmoins les évolutions constatées avec les recensements réalisés entre 2004 et 2006 pour une partie des communes.

La compétence collecte et traitement est confiée à des types de collectivité différents suivant les territoires. Ainsi, 1 communauté urbaine, 21 communautés de communes, 2 syndicats mixtes et 7 communes, assurent la compétence collecte et traitement des déchets ménagers en Sarthe. En outre, un syndicat mixte (SMIRGEOM) est chargé de la gestion du centre de traitement des ordures ménagères de Ségrie sans avoir de délégation concernant la compétence collecte et traitement.

b) Déchets issus de la collecte sélective

1. Tonnage issu des collectivités

Le tonnage de déchets issus de la collecte sélective mise en place par la totalité des collectivités sarthoises en charge de la collecte et du traitement des déchets ménagers du périmètre du PEDMA est de 43 375 tonnes soit une moyenne de 83 kg par habitant et par an. 3 flux sont habituellement collectés :

Verre Corps plats Corps creux Total Tonnage 19 810 19 132 4 433 43 375 Kg / hab / an 38 37 8 83 Kg / hab / an 45 34 11 90 sans le Mans Moyenne la plus basse sur le 26 21 4 60 territoire sarthois Moyenne la plus haute sur le 55 60 18 126 territoire sarthois

Collecte sélective en Sarhe en 2005

25 000

38 kg/hab/an 37 kg/hab/an 20 000

15 000

10 000 8 kg/hab/an 5 000

0 Verre Corps plats Corps creux Tonnages 19 810 19 132 4 433

Les systèmes de collecte sélective peuvent être différents suivant les collectivités : - Points d’apport volontaire - Porte à porte sans tri avant transport - Porte à porte avec tri avant le transport (système Labrie)

2. Les centres de tri sur le périmètre du PEDMA

Ces déchets sont transportés en centres de tri. Il en existe 2 sur le territoire du périmètre du PEDMA : le Mans (maîtrise d’ouvrage privée) et Ecorpain (Maîtrise d’ouvrage publique). Les centres de tri d’Arçonnay (en Sarthe mais hors périmètre du PEDMA) et de Tiercé (49), à moins de 35 km du lieu de production de déchets, sont également utilisés pour les déchets collectés sélectivement dans le nord et dans le sud de la Sarthe.

3. Valorisation des déchets issus de la collecte sélective

Le tonnage de refus de tri sur l’ensemble des collectivités est de 2 041 tonnes. Les refus considérés sont de 2005 quand ils sont connus, ou à défaut de 2006. Les variations pouvant être parfois importantes, d’une année sur l’autre, les résultats sont à interpréter avec prudence. En outre, la proportion de refus n’est pas la même suivant les flux considérés verre/corps creux/corps plats (refus beaucoup moins important pour ce qui concerne le verre notamment). Il a donc été considéré que ce refus pouvait se rapporter aux deux flux corps creux / corps plats. Ainsi, ce refus constitue près de 9% du tonnage issus de la collecte sélective (corps creux / corps plats) en Sarthe.

A l’issu du processus de tri en centre de tri, les tonnages valorisés sont les suivants9 :

Acier Aluminium Briques Cartons Flacons Journaux - Verre Total alimentaires cartonnettes plastiques Mag 2 805 t 127 t 464 t 4 058 t 1 942 t 8 000 t 19 082 t 34 263 t

Ces tonnages valorisés (à la sortie des centres de tri) peuvent difficilement être comparés aux tonnages collectés (avant d’entrer en centre de tri) en raison des effets liés aux stocks effectués au sein des centres de tri avant transfert auprès des unités de valorisation.

9 Sources = Eco emballages. Les résultats ne comprennent donc pas ceux des communes isolées (Spay et Ruaudin) qui n’ont pas de contrat avec un organisme agréé.

4. Les emballages

Aucune donnée n’étant disponible de manière homogène sur l’ensemble du territoire départemental, il est plus pertinent de prendre en compte les données issues du gisement national, ce qui représente 200 kg par habitant et par an. Si on applique ce ratio au nombre d’habitants de la zone du PEDMA, le gisement peut être estimé à 104 500 Tonnes par an.

Il est noté dans une étude de l’ADEME faite au niveau national que de fortes disparités existent entre départements, notamment suivant les matériaux. Aussi ce gisement ramené au niveau sarthois doit être considéré avec prudence.

Gisement au niveau national – Données ADEME 2004

Métaux Papier Plastiques Verre Bois Total Carton Ménager Sarthe 3 135 7 105 8 360 20 900 6 550 46 050 National 355 000 856 000 990 000 2 504 000 782 000 6 223 000 Part du ménager par matériaux (50%) (20 %) (50 %) (80%) (1/3) Non ménager Sarthe 3 135 28 425 8 360 5 225 13 305 58 450 National 355 000 3 424 000 990 000 626 000 1 518 000 6 177 000 Part du non ménager par matériaux (50 %) (80 %) (50 %) (20%) (2/3) Total Sarthe 6 270 35 530 16 720 26 125 19 855 104 500 National 710 000 4 280 000 1 980 000 3 130 000 2 300 000 12 400 000 Part par type de matériaux 6% 34% 16% 25% 19% soit 200 kg/hab

c) Les encombrants et déchets verts (Déchets issus des déchèteries et collectes spécifiques concernant les encombrants et déchets verts) – Les déchèteries

1. Tonnages et équipements de collecte – Les déchèteries

Les encombrants sont collectés pour la grande majorité, par le biais du réseau de déchèteries. Certaines collectivités n’étant pas équipées de déchèterie, ont mis en place des points de dépôts avec ou sans gardiennage, assurant en général le tri des matériaux valorisables, des encombrants en mélange et des déchets verts. D’autres collectivités, équipées ou non en déchèteries, ont également maintenu une collecte plus ou moins fréquente d’encombrants en porte à porte.

Hormis l’expérimentation menée sur quelques communes du secteur de la Haute Sarthe de collecte en porte à porte de biodéchets et de déchets verts, les collectivités développent des systèmes d’apport volontaire. Les déchets verts sont donc également, en grande majorité, collectés par le biais du réseau de déchèteries. Le Mans Métropole a aussi développé des points d’apport volontaire pour déchets verts sur certaines zones urbaines de son territoire.

44 déchèteries 10sont réparties sur le territoire départemental pour les ménages. D’autres ont été construites depuis 2005 ou sont actuellement en projet, ce qui porterait à 48 le nombre de déchèterie en Sarthe. En outre, des coopérations sont parfois en place entre collectivités permettant l’accès d’une déchèterie d’une collectivité par les habitants proches d’une autre collectivité, évitant de nouveaux équipements générant des frais d’investissement et de fonctionnement supplémentaires.

La totalité de ces déchèteries sont en maîtrise d’ouvrage public, avec à quelques exceptions près, le haut de quai (gardiennage, collecte) en régie et le bas de quai (transport et traitement) confié à des prestataires.

10 En 2005

La labellisation des déchèteries faite en 2006

En partenariat avec l’ADEME, le Conseil général a mis en place en 2006 une démarche de labellisation des déchèteries, la démarche « Escale ». Par cette démarche, le Conseil général de la Sarthe soutient les collectivités dans la logique d’optimiser ces outils déjà mis en place.

La démarche Escale comporte 4 niveaux successifs (escales) de qualité croissante, récompensés chacun par l’attribution d’un label. Chaque Escale officialise la mise en application d’actions précises qui poursuivent 3 objectifs : • Maîtriser les coûts de la déchèterie • Améliorer sa performance environnementale • Augmenter la qualité du service rendu à l’usager.

L’attribution d’une Escale repose sur un diagnostic individualisé (visite) effectué par un jury officiel (ADEME / Conseil général). Les 4 escales sont les suivantes :

ƒ Escale 1 : La première marche La déchèterie comporte le service minimum et répond aux exigences réglementaires.

ƒ Escale 2 : Les bonnes bases La déchèterie atteint un niveau de base en matière d’accès, de propreté et de sécurité.

ƒ Escale 3 : La référence La déchèterie a atteint un bon niveau de qualité de service et d’efficacité : propreté, signalétique, taux de valorisation des déchets supérieur à 60 %, formation du personnel, pédagogie.

ƒ Escale 4 : La qualité optimale La déchèterie a atteint un niveau de performance environnementale élevé et entre dans un processus d’amélioration continue.

En Sarthe, ont été labellisées : • 2 déchèteries au niveau 1 • 9 déchèteries au niveau 2 • 23 déchèteries au niveau 3 • 3 en cours de labellisation

Toutes les déchèteries n’ont pas fait l’objet d’une demande de labellisation. Par cette démarche de labellisation, il a pu être constaté en Sarthe un bon niveau général de qualité des équipements mis en place par les collectivités. Quelques problèmes résident dans la maîtrise de certains rejets potentiels de déchets classés dangereux, qui ne sont pas toujours stockés dans des conditions adaptées.

Le niveau d’équipement, notamment le nombre de filières organisées, au sein de la déchèterie peut différer d’une collectivité à une autre. Ainsi, certaines trient le bois, traité ou non, certains DEEE, les pneus… Ces filières permettent de diminuer la part non valorisée (benne encombrants en mélange) des déchets arrivant en déchèterie.

En outre, des partenariats existent pour certaines déchèteries avec des structures d’économie solidaires tels que ENVIE 72, Emmaüs… permettant ainsi le tri, le démantèlement et/ou le réemploi de certains types de déchets (électroménagers, mobilier…)

40/74 PEDMA – Partie Diagnostic

Certaines collectivités ont également mis en place des plateformes de broyage de déchets verts ou autres dispositifs (compacteur) afin de limiter les rotations et le transport de déchets volumineux.

Le tonnage issu de la collecte en déchèterie, des points d’apport volontaire et de la collecte en porte à porte d’encombrants, s’élève à 93 862 tonnes avec les inertes, à 69 399 tonnes sans considérer les inertes soit une moyenne de 133 kg par habitant et par an.

Déchets Encombrants Cartons / Déchets Total (sans verts en mélange métaux dangereux les inertes) Tonnage 32 535 23 714 12 383 767 69 399 Kg / hab / an 62 45 24 1 133 Kg / hab / an 76 60 34 2 172 sans le Mans Moyenne la plus basse11 25 20 5 0,22 64 sur le territoire sarthois Moyenne la plus haute 264 118 54 5 373 sur le territoire sarthois12 Part du flux 47% 34% 18% 1% 100% comparé au tonnage total (sans les inertes)

Déchèteries sarthoises en 2005

35 000

30 000

25 000

20 000

15 000

10 000

5 000

0 Cartons Déchets verts Inertes Encombrants DMS + Métaux

Tonnages 32 535 24 463 23 714 12 383 767

La part des déchets verts, avec 32 535 tonnes soit 62 kg par habitant et par an, est majoritaire (47%) dans les déchets qui arrivent en déchèterie et points d’apports volontaires pour encombrants. En rajoutant cette part des déchets verts aux matériaux valorisables, on peut noter que 65% des matériaux apportés en déchèteries et points d’apports volontaires pour encombrants, (sans considérer les refus) partent vers des filières de valorisation.

2. Zoom sur les déchets verts (données issues de l’étude Biomasse faite pour le compte du Conseil général par l’association Biomasse Normandie en 2005-2006)

Sur la base des surfaces en espaces verts du territoire (données de la Direction régionale de l'équipement -DRE- et des services municipaux) et de la productivité biologique connue des différents type d'espaces verts (pelouses, haies arbustives, potagers…), on peut estimer le flux

11 Moyenne la plus faible parmi les collectivités équipées d’une ou de plusieurs déchèteries. 12 Moyenne la plus élevée parmi les collectivités équipées d’une ou de plusieurs déchèteries.

41/74 PEDMA – Partie Diagnostic global de déchets verts produits sur le département à plus de 120 000 t par an, ce qui représente près de 230 kg par habitant et par an : - 92 % émanent des espaces verts des zones pavillonnaires ou des immeubles ; - 8 % sont issus de l'entretien des espaces verts publics, leur élimination incombant en général aux services municipaux.

Il peut être constaté qu’un quart de ce flux est actuellement collecté en déchèterie (ou équipements assimilés).

d) Les collectes spécifiques

1. Les DEEE

Aucune donnée n’étant disponible de manière homogène sur l’ensemble du territoire départemental, il est plus pertinent de prendre en compte les ratios concernant le gisement national. 50% des DEEE sont issus des ménages, ce qui représente 13 kg par habitant et par an. Si on applique ce ratio au nombre d’habitants de la zone du PEDMA, le gisement peut être estimé à 6 800 Tonnes par an.

Gisement DEEE en 2000

Estimation tonnages Tonnes par an En % pour la Sarthe par an au niveau national Gros électroménager blanc 1 836 405 000 27 % Équipement électrique 1 564 345 000 23 % professionnel Câbles, batteries au plomb 1 360 300 000 20 % et autres… Équipement électronique 1 224 270 000 18 % grand public, informatique Petit électroménager, 816 180 000 12 % téléphonie, luminaire Total 6 800 1 500 000 100 % Source : ADEME - 2002

Certaines collectivités ont mis en place une collecte spécifique d’une partie de ces DEEE, le plus souvent au sein de leur déchèterie. Cela concerne généralement les écrans et l’électroménager. Des partenariats avec des structures d’économie solidaires (ENVIE 72) ont parfois été construits, permettant ainsi le démantèlement et/ou le réemploi de ces déchets.

Il peut être néanmoins constaté qu’une grosse majorité des DEEE va aujourd’hui dans la benne en mélange (non valorisée) ou la benne ferraille (valorisée) au sein des déchèteries.

2. Les Déchets dangereux des ménages

Les déchets dangereux des ménages sont collectés sur la quasi-totalité des collectivités. La collecte de ces déchets en déchèterie est majoritaire. Certaines collectivités, notamment en zone urbaine ont développé un système de collecte mobile (la toxinette) permettant une collecte par apport volontaire de proximité. Le tonnage collecté en 2005 est de 767 tonnes soit 1,4 kg par habitant et par an.

42/74 PEDMA – Partie Diagnostic

Le cas spécifique des DASRI

Les déchets de soins à risques infectieux sont pris en compte dans le PREDIS. Néanmoins, les déchets de soins issus de l’auto-médication produits par les ménages se retrouvent à la charge des collectivités.

Certaines collectivités ont mis en place un système de collecte en partenariat ou non avec les pharmaciens de leur territoire (fourniture et regroupement des boîtes ramenées par les patients avant collecte et traitement pris en charge par la collectivité). Lorsqu’aucun accord n’a pu être trouvé avec les pharmaciens, les boîtes sont généralement ramenées en déchèterie ce qui ne constitue pas un système satisfaisant (problème de confidentialité…).

e) Les ordures ménagères résiduelles

Pour rappel, ces ordures ménagères résiduelles comprennent les déchets résiduels (après collecte sélective et déchèterie), les déchets des collectivités (foires et marchés, nettoiement de voirie…) et des artisans et commerçants, collectés en même temps que les ordures résiduelles des ménages.

Les collectivités ont mis en place, en régie pour 5 d’entre elles (Le Mans Métropole, Communautés de communes de Sablé sur Sarthe, du Pays fléchois, de la Champagne Conlinoise, du Pays de Sillé), une collecte en porte à porte avec quelques points de regroupement pour l’habitat isolé en zone rurale.

Les collectivités comprises dans le périmètre du PEDMA de la Sarthe ont collecté en 2005, 149 025 tonnes d’ordures ménagères résiduelles soit une moyenne de 285 kg par habitant et par an avec des différences assez notoires entre collectivités, souvent liées au développement de système de gestion des déchets différents : effort plus ou moins important porté sur la collecte sélective, transfert plus ou moins grand vers les déchèteries, mise en place de mode de financement incitatif (y compris redevance spéciale pour les déchets de professionnel), niveau d’équipement et d’accompagnement dans une démarche de compostage individuel différent…. Ces différents paramètres peuvent influer de manière importante le tonnage d’ordures ménagères résiduelles.

Tonnage sarthois 149 025 Kg / hab / an 285 Kg / hab / an sans le Mans 229 Moyenne la plus basse sur le territoire sarthois 173 Moyenne la plus haute sur le territoire sarthois 385

Les ordures ménagères résiduelles sont orientées soit directement vers les unités de traitement sarthoises soit vers des centres de regroupement pour un transfert vers des unités de traitement sarthoises ou dans des départements voisins (Mayenne et Orne). Ces unités de regroupement sont soit en maîtrise d’ouvrage public (Vion, Thorée les Pins, Aubigné Racan), soit de maîtrise d’ouvrage privée.

La distance moyenne constatée entre le lieu de production et le lieu de traitement final (enfouissement, incinération) est au maximum de près de 90 kilomètres.

f) La production globale des ménages

La production globale correspond à la totalité des déchets collectés (déchets issus de la collecte sélective, des déchèteries et des collectes spécifiques, ordures ménagères résiduelles) par les collectivités en charge de la gestion des déchets ménagers. Elle s’élève à 286 262 tonnes soit une moyenne de 548 kg par habitant et par an. Des différences notoires entre collectivités existent. Les raisons comme pour l’ordure ménagère résiduelle sont multiples. Le

niveau d’équipement en déchèteries semble influer nettement sur cette production globale par collectivité.

Tonnage sarthois 286 262 Kg / hab / an 548 Kg / hab / an sans le Mans 542 Moyenne la plus basse sur le territoire sarthois 412 Moyenne la plus haute sur le territoire sarthois 792

La proportion entre les différents flux parmi cette production globale se résume dans le graphe suivant13 :

Production de déchets ménagers en Sarthe

200 000 52,10 % 150 000 32,80 % 100 000 15,10 % 50 000

0 OMR CS Déchèterie Tonnage 149 025 43 375 93 862

Les encombrants et les ordures ménagères résiduelles représentent 60 % de la production globale. 31% de la production globale des déchets sont orientés vers des filières de valorisation après collecte en déchèterie (hors encombrants et déchets inertes) et collecte sélective.

2.1.2. Autres déchets des collectivités

a) Déchets verts ; déchets foires et marchés

Concernant les déchets verts, l’étude sur la biomasse menée en 2005-2006 a montré que 8 % des tonnages de production estimés (120 000 t, cf chapitre déchets verts / déchets des ménages) sont issus de l'entretien des espaces verts publics, ce qui représenterait 9 600 t au niveau départemental. Une partie de ces déchets est généralement intégrée dans les systèmes de collecte des déchets des ménages (déchèterie) sans en distinguer la provenance, et fait donc l’objet d’une valorisation organique. Par exemple, les services des espaces verts de Le Mans Métropole produisent 2 493 tonnes. Ceux-ci sont considérés dans les 7 009 tonnes de déchets verts collectées sur l’ensemble du territoire de cette collectivité (déchets verts des ménages et des services techniques).

De même les déchets des foires et marchés, de nettoiement sont intégrés dans les système de collecte des ordures ménagères résiduelles sans distinction du producteur.

13 - CS = Collecte sélective - Les encombrants sont considérés dans le tonnage déchèterie

2.1.3. Les déchets issus de l’assainissement

Les données présentées ci-après sont issues de l’étude sur la biomasse menée pour le compte du Conseil général en 2005-2006 par l’association Biomasse Normandie.

a) Boues de Stations d’épuration

L'épuration des eaux usées domestiques est assurée dans le département de la Sarthe par 161 stations d'épuration dont : - 128 stations à boues activées; - 33 stations à procédés extensifs.

Globalement la capacité de traitement s'élève à 787 000 équivalent habitant à l'échelle du département, ce qui représente un flux de boues de 98 500 tonnes de matière brute par an, soit 11 800 tonnes de matière sèche par an. (source : SATESE Conseil général de la Sarthe)

Les boues d'épuration (en milliers de tonnes par an)

Matière brute 99 Matière sèche 12 Matière organique 8 N 0,5

P2O5 0,4

A l'exception des 2 stations d'épuration du Mans qui éliminent les boues par incinération, les autres stations (47 % des flux en matière sèche) valorisent les boues en agriculture. Le plus souvent, elles sont épandues à l'état liquide, seules les stations de la Ferté Bernard, La Flèche, Sablé sur Sarthe et Saint Saturnin procédant à une déshydratation préalable couplée à un chaulage ou à un séchage solaire (Communauté de Communes de l'Antonnière). L'épandage des boues d'épuration urbaines en agriculture est rigoureusement encadré par l'arrêté du 8 janvier 1998 et le code de l’environnement (décret n°2007-397 du 22 mars 2007) qui prévoit notamment : - la réalisation d'une étude préalable à l'épandage ; - la définition d'un programme prévisionnel des épandages ; - la tenue à jour d'un registre des épandages ; - une auto surveillance de la qualité des boues et du sol (bilan agronomique), - la qualité des boues (suivi analytique) - la mise en place d’un organisme indépendant recommandé - le respect du calendrier d’épandage - le stockage des boues (capacité suffisante). Au regard de ces contraintes réglementaires et des exigences de la réforme de la PAC qui prévoit une contractualisation entre le producteur de boues et l'agriculteur repreneur, la filière de recyclage agricole doit être révisée sur plusieurs points14 : - le bilan agronomique ne concerne que 87 stations du parc départemental ; - l'étude préalable à l'épandage n'a été réalisée que pour 34 stations d'épuration ;

14 La situation concernant les stations d’épuration a tendance à évoluer rapidement. Les commentaires figurant dans le PEDMA sont issus de l’étude faite par Biomasse Normandie pour le compte du Conseil général de la Sarthe en 2005-2006.

47/74 PEDMA – Partie Diagnostic

- le stockage des boues est inférieur à trois mois pour 53 stations d'épuration (qui cumulent 25 % des boues produites sur le territoire), dont 13 n'ont aucun équipement de stockage15 ; - l’absence d’un organisme indépendant assurant l’évaluation des épandages de boues ;

b) Matières de vidange

Les matières de vidange sont les résidus issus de l'entretien des dispositifs d'assainissement autonomes (fosses septiques, fosses toutes eaux). Dans la Sarthe, environ 58 000 logements (sur près de 232 000 au total) ne sont pas raccordés au réseau d'assainissement, ce qui représente 131 500 habitants, soit près du quart de la population départementale. Sur la base d'une fréquence théorique de vidange de quatre ans, les dispositifs d'assainissement autonomes (d'un volume de 3 m3 en moyenne) génèrent un flux de 44 000 m3 / an, soit 650 tonnes de matière sèche par an. (Estimation établie suivant le nombre de résidences en assainissement autonome) Les matières de vidange (milliers de tonnes par an)

Matière brute 44 Matière sèche 0,7 Matière organique 0,4

Le service d'entretien est assuré par 8 vidangeurs regroupés au sein d'un G.I.E. Ces derniers ont collectés 12 200 m3 en 2004, soit près de 28% du gisement théorique, intégralement traités sur les stations urbaines : - du Mans (10 100 m3), - de la Ferté Bernard (600 m3), - de Mamers (700 m3), - de la Flèche (300 m3), - de Mayet (500 m3). Cette dernière, qui a été reconstruite, ne dispose plus de fosse de réception des matières de vidange, "remplacée" par la station de Château du Loir, située dans le même secteur, qui s'est nouvellement dotée d'un ouvrage de dépotage. Actuellement, seulement un quart de la production théorique de matières de vidanges est effectivement collecté, en raison de vidanges sauvages et du mauvais entretien des équipements (vidanges préventives non réalisées). Les flux collectés devraient augmenter progressivement jusqu'en 2012 avec la mise en place des SPANC et la montée en puissance du dispositif de contrôle / entretien des fosses toutes eaux. Sur la base de la circulaire du 23 février 1978 relative à l'élaboration des schémas départementaux d'élimination des matières de vidange et des critères techniques retenus par les exploitants, on peut calculer les capacités de traitement des stations d'épuration équipées d'une fosse de dépotage : la DCO16 totale apportée par les matières de vidange doit être inférieure à 5 % de la DCO totale traitée sur la station pour éviter tout risque de dysfonctionnement.

15 Cet aspect a favorablement évolué en 2006 16 DCO = Demande Chimique en Oxygène

48/74 PEDMA – Partie Diagnostic

Capacité de traitement des matières de vidange à l'état brut 17

m3/an Le Mans La Ferté Bernard La Flèche Mamer s Château du Loir

60 000 55 500 1 800 2 400 50 000 44 000 5 800 4 400 40 000

30 000

20 000 41 100

10 000

0 Production Capacité actuelle

La capacité théorique, quantitativement, sur le département est satisfaisante par rapport aux besoins. Certains secteurs du département sont néanmoins éloignés de ces centres de traitement.

c) Graisses

Les graisses organiques ont une origine alimentaire et se subdivisent en trois catégories : - les gras et suifs produits par les charcuteries artisanales et industrielles ; - les huiles végétales de friture et de cuisson ; - les matières grasses diluées et captées dans les bacs à graisses de la restauration traditionnelle et collective ou au niveau des dégraisseurs des stations d'épuration. Les deux premières fractions sont considérées comme nobles ; elles sont généralement collectées sélectivement et valorisées en alimentation animale ou dans l'industrie (chimique, pharmaceutique, cosmétique).La dernière est en revanche, pour une majeure partie, évacuée en mélange aux eaux usées domestiques et traitée en station d'épuration où elle est à l'origine de fortes nuisances. Dans la Sarthe, les flux de déchets graisseux récupérables sont évalués à 4 900 m3 /an dont plus des deux tiers sont issus des bacs dégraisseurs de la restauration.

Les déchets graisseux (en milliers de tonnes par an)

Matière brute 5 Matière sèche 1 Matière organique 1

En 2004, les vidangeurs ont déclaré avoir collecté 1 350 m3, soit un quart du flux récupérable. Les déchets graisseux sont traités par hydrolyse sur trois sites départementaux :

17 Hypothèse : 1 EH = 120 g DCO/j

49/74 PEDMA – Partie Diagnostic

- la station d'épuration du Mans ; - la station d'épuration de Sablé sur Sarthe ; - la station d'épuration de Connéré.

Toutefois, à l'exception du Mans qui accepte des flux en quantité et pollution limités, les deux autres sites sont réservés aux graisses produites sur place. Ainsi, les vidangeurs sont confrontés à un manque d'équipement et sont amenés à transporter les résidus loin du département (Ecquevilly-78 ; Le Petit Quevilly – 76 ; Saint-Langis-lès- Mortagne - 61).

2.1.4. Les déchets des professionnels

a) Industrie et artisanat

1. Étude de la production de Déchets industriels Non Dangereux (DIND).

Principales caractéristiques du tissu économique sarthois : (cf annexe 1)

La Sarthe compte 145 700 salariés repartis dans 13 420 entreprises, et de grandes unités industrielles, dont 15 d’entre elles regroupant plus de 500 salariés. Les secteurs de l’agro- alimentaire et de l’automobile y sont traditionnellement dominants.

En parallèle à ces grandes unités industrielles, l’économie sarthoise est principalement composée des secteurs suivants : - Commerce et réparation automobile (26% des entreprises Sarthoises) - Construction (15.7%) - Immobilier, location et services aux entreprises (13.7%) - Industries Agro alimentaires (8.8%) - Hôtel et restauration (8.4%)

Objectifs de l’étude :

Les objectifs consistent à : - Identifier la nature et les quantités de DIND produits par les entreprises du département, - Connaître les filières actuelles de collecte, de valorisation et d’élimination, - Déterminer les moyens à mettre en œuvre pour optimiser la valorisation matière et organique, - Déterminer la fraction résiduelle de DIB à traiter.

Méthodologie :

Le diagnostic du gisement des déchets des activités a été réalisé à partir d’une enquête réalisée en 2007, en partenariat avec la Chambre de commerce et de l’industrie du Mans et de la Sarthe et la Chambre des Métiers et de l’artisanat de la Sarthe, auprès d’un échantillon précis de 210 entreprises sarthoises (échantillon représentatif du tissu économique sarthois), soit 20 % des salariés des entreprises sarthoises.

50/74 PEDMA – Partie Diagnostic

Répartition des salariés des entreprises sarthoises par tranche d'effectif

45 000

40 000

35 000

30 000

25 000

20 000

15 000

10 000

5 000

0 0 à 9 10 à 49 50 à 199 200 à 500 500 et plus

La méthode employée s’appuie sur la détermination de ratios de production, de valorisation et d’élimination de déchets par salarié (en tonne/salarié/an), par tranche d’effectif et par catégorie professionnelle (NAF 31).

51/74 PEDMA – Partie Diagnostic

DTQD Synoptique de la production de DIND Déchets de professionnels 430 000 t < P < 470 000 t 6 000 t en Sarthe

Collecte séparative DIND en mélange PAV 270 000 t < P < 310 000 t 67 000 t (collecte au P à P) 500 t (verre 154 000 t < P < 166 000 t 60 % OMR 40 % et PET)

7 000 t

Déchèterie 1 000 t (dont 80 % de cartons) Prestataires privés 295 000 t

Prestataires privés

110 000 t < P < 119 000 t Après tri des Papiers Cartons Métaux Plastique Bois Verre bennes en 28 000 t 73 000 t 47 000 t 34 000 t 76 000 t 8 000 t mélange (Dont 36 % de palettes) DD Huiles D. verts Polystyrène Divers Caoutchouc 5 000 t 5 000 t 4 000 t 3 000 t 9 000 t 3 000 t

Traités en Sarthe Traités hors Sarthe 77 000 t < P < 83 000 t 14 000 t < P < 16 000 t 86 % 14 %

+ 20 000 t de RBA juillet 2008

2. Description du gisement de DIND en Sarthe :

Répartition du gisement global de DIND sur le territoire sarthois Etude du gisement DIND département 72- 2007

Secteur Sud Haute Sarthe 4% 6% Perche Sarthois 20%

Nord Sarthe 0% Secteur Manceau 70%

Le gisement départemental de déchets industriels non dangereux triés et valorisés

L’étude de la production des déchets industriels non dangereux indique que plus de la moitié des déchets produits par les entreprises sarthoises, soit environ 60 %, sont valorisés dans les filières existantes, ceci de manière relativement équilibrée sur chaque tranche d’effectif. En effet, entre 270 000 et 310 000 tonnes de déchets partent en filière de valorisation.

Production de DIND triés et valorisés par tranche d'effectif Etude Gisement DIND département 72 - 2007

500 et plus 14% 0 à 9 25%

200 à 500 13%

50 à 199 10 à 49 20% 28%

Le bois et le carton sont les déchets valorisés en plus grande quantité, soit 50 % de la production valorisée :

Quantité de DIND produites par type de déchets Etude Gisement DIND département 72 - 2007

80000 70000 60000 tonnes 50000 40000 30000 20000 10000

0 Bois Carton Métaux Plastiques Papier Verre DD Huiles Déchets verts Polystyrène Caoutchouc Divers Type de déchet 76000 73000 47000 34000 28000 8000 5000 5000 4000 3000 3000 9000

Le gisement départemental de déchets industriels non dangereux en mélange

La production de déchets industriels non dangereux collectés en mélange est estimée entre 154 000 tonnes et 166 000 tonnes. Le gisement provient essentiellement des petites et très petites entreprises.

L’étude des modes de collecte nous indique que 67 000 tonnes de ces déchets seraient collectées par le service public, au porte à porte, et qu’une petite partie (7 000 tonnes) irait en déchèterie.

D’après l’étude du gisement de DIND en mélange, 60 % de ces déchets seraient éliminés en ISDND, 27 % en usine d’incinération et 14 % dont la destination ne serait pas déterminée.

54/74 PEDMA – Partie Diagnostic

DIND collectés en mélange Etude Gisement DIND département 72 - 2007

tonnes 70 000

60 000

50 000

40 000

30 000

20 000

10 000

0 0 à 9 10 à 49 50 à 199 200 à 499 plus de 500

L’étude des destinations de ces déchets met en évidence que 70 à 80 % de ces déchets sont traités dans les unités sarthoises, soit entre 80 000 et 100 000 tonnes, si on considère les 20 000 tonnes de résidus de broyat automobile.

Le gisement par type d’activité

Trois secteurs d’activité génèrent plus de 68 % de déchets du gisement sarthois avec un taux de valorisation de leurs déchets entre 97 % et 58 % :

- les commerces de gros et de détail (37 % du gisement de DIND sarthois), - l’industrie du papier-carton et l’édition-imprimerie (13 % du gisement de DIND sarthois), - la fabrication de matériel de transport (8 % du gisement de DIND sarthois).

Certains secteurs économiques rencontrent des difficultés en terme de valorisation de leurs déchets avec un taux de valorisation inférieur à 30 % :

- le secteur des métiers de la construction, - le secteur de l’hôtellerie (hôtels, restaurants, bars…), - le secteur de l’industrie du caoutchouc.

Ces difficultés sont souvent liées à des filières de valorisation ou d’élimination éloignées des sites de production, de la nature des déchets (filières de valorisation non développées) ou de la dispersion du gisement (petits volumes : cas des artisans du bâtiment et du secteur de l’hôtellerie).

3. Quelques conclusions sur le territoire Sarthois

Dans l’ensemble, une majeure partie des déchets triés part en filière de valorisation matière. La réutilisation semble être fréquente quand elle possible directement sur site.

55/74 PEDMA – Partie Diagnostic

Certains déchets disposant de filières adaptées de valorisation se retrouvent malgré tout dans les déchets en mélange. Il s’agit de plastique-caoutchouc, de déchets fermentescibles, et de papiers-cartons. Il faut signaler que parmi les entreprises jetant du plastique en mélange, certaines le font car les plastiques souillés sont non recyclables (c’est le cas notamment des Industries Agro-alimentaires).

Sur le territoire sarthois, il existe une certaine hétérogénéité des modes de collecte et de financement du service public d’élimination des déchets. L’accès aux déchèteries pour les petits producteurs semble donc être une difficulté pour la valorisation des déchets assimilés aux ordures ménagères.

b) Activités agricoles

L’agriculture par ses activités variées, est productrice de différents types de déchets. Pour aider les agriculteurs à gérer et éliminer convenablement leurs déchets, la Chambre d’agriculture de la Sarthe a créé la Mission de Recyclage Agricole des Déchets (MRAD).

Plusieurs opérations de collecte ont ainsi vu le jour soit pour faciliter la mise en place de filières rendues obligatoires au niveau national (huiles), soit pour initier des filières volontaires (produits phytosanitaires non utilisés, emballages vides de produits phytosanitaires, bâches d’ensilage plastiques, bigs bags, films plastiques des activités de maraîchage, déchets d’activités de soins vétérinaires délivrés par les éleveurs) dans le cadre de dispositif départemental ou régional.

Les gisements de déchets agricoles (Déchets non dangereux et huiles usagées) ont été estimés par la Chambre d’Agriculture de la Sarthe sur la base de données ADEME, IFEN, enquête de gisement départementale ou régionale .

56/74 PEDMA – Partie Diagnostic

Synthèse sur le gisement des déchets agricoles en Sarthe*

Gisement Origine du Lieu de Déchets agricoles Nature départemental Filière Valorisation déchet valorisation annuel estimé

huiles moteurs huiles regénérées agriculteurs, (huiles noires) 990 m3 à 95%, le reste Cuma, Filière nationale Huile usagée et huiles (agriculteurs) = incinération Rouen Entrepreneurs, Eco-Huile hydrauliques (huiles 890 t (production Concessionnaires claires) d'électricité) agriculteurs stock à évacuer = filière FRP, (arboriculteurs, 8500 t non pour la partie valorisation Morbihan Pneu usagé éleveurs, "stock actif" agricole matière+filière Indre et Loire retraités) = 30 000 t Aliapur Polyéthylène souillé AGR (49), valorisation Bâche d'ensilage à 20% de terre éleveurs 420 t régionale Sopave (12), matière (Pebd) Sosarec (72) Polyéthylène souillé AGR (49), Film valorisation à 70% de terre éleveurs 36 t régionale Sopave (12), matière d'enrubannage (Pebd) Sosarec (72) Polypropylène tissé sache extérieure, valorisation Italie, Atlan Big-Bag agriculteurs 198 t Adivalor/Unifa polyéthylène sache matière (72) intérieure Contenant Polypropylène, pépiniéristes, valorisation 3,5 t régionale Atlan (72) Horticole polystyrène horticulteurs matière Film maraîcher maraîchers, Polyéthylène souillé valorisation AGR, pépiniéristes, 5 t régionale épais à 30 % de terre matière Sosarec (grands tunnels) horticulteurs Film maraîcher fin maraîchers, Polyéthylène souillé valorisation AGR, (tunnels de pépiniéristes, 130 t régionale à 70% de terre matière Sosarec forçage) horticulteurs maraîchers, Gaines d'irrigation valorisation AGR, pépiniéristes, 1 t régionale matière Sosarec goutte à goutte horticulteurs Polypropylène, valorisation souillé à 10% de arboriculteurs 10 t régionale Sosarec (72) Filet paragrêle matière terre Polypropylène tissé sache extérieure, Ficelle agriculteurs 182 t non ? / polyéthylène sache intérieure Emballages Vides sociétés : Cafel, valorisation de Produits Polyéthylène haute Rennes, éleveurs 149 t Ucalm, Bel, matière ou densité Le Mans, Lessiviels et Union Set énergétique Médicamenteux * Source Chambre d'Agriculture de la Sarthe, 200718

Le total des déchets non dangereux issus des activités agricoles peut être estimé 10 524tonnes en Sarthe.

1. Les collectes organisées par la MRAD (Chambre d’Agriculture) en Sarthe

1.1. Les huiles usagées

Il a été collecté par des collecteurs agréés en 2002-2003, au sein des CUMA, agriculteurs indépendants et entrepreneurs agricoles, 111 875 litres soit un volume collecté par exploitation de 452 litres en 2002 et 530 litres en 2003. Les capacités de stockage chez les agriculteurs sont satisfaisantes. La filière d’élimination est financée par une contribution payée à l’achat des huiles.

18 La description de la méthode pour l’estimation de ces gisements, se trouve dans la partie annexe du PEDMA.

57/74 PEDMA – Partie Diagnostic

1.2. Les bâches et film d’enrubannage

En 2006, 12 % de ce gisement a été collecté soit 54 tonnes.

1.3. Les Big Bags (sacs d’engrais)

12 % de ce gisement a été collecté en 2006, soit 24 tonnes. Cette collecte est aujourd’hui intégrée dans la filière d’ADIVALOR.

1.4. Les Films maraîchers épais et fins

Des collectes sont organisées par la MRAD de la Chambre d’Agriculture auprès de quelques maraîchers tandis que les petits producteurs gèrent leurs déchets avec les collectivités lorsque cela est possible.

2. Le problème des pneumatiques

Le décret du 24 décembre 2002 relatif à l'élimination des pneumatiques usagés, demande aux producteurs mais aussi à certaines enseignes distributrices, qui mettent sur le marché des produits à leur marque, d'organiser et de financer la collecte et l'élimination des pneumatiques usagés dans la limite des tonnages qu'ils mettent sur le marché, depuis mars 2004. Les pneumatiques usagés doivent être collectés par des collecteurs agréés. En France, 75% des producteurs sont regroupés en un organisme nommé ALIAPUR, qui a mis en place la filière française de valorisation des pneumatiques usagés. La valorisation recouvre plusieurs pratiques : le réemploi (occasion), le rechapage, la valorisation énergétique, la valorisation matière (dans les travaux publics notamment) et l’usage agricole (notamment pour les silos). Ce dernier point pose actuellement des difficultés au sein de la profession agricole. Ces pneumatiques, considérés comme valorisés lorsqu’ils sont sur les silos, deviennent à terme des déchets à la charge des agriculteurs et ne peuvent plus rentrer dans le cadre des filières traditionnels comme celle d’ALIAPUR. Il est aujourd’hui estimé un gisement de 500 pneumatiques usagés par exploitation (3,4 tonnes par exploitation), soit 8 500 tonnes à éliminer. Le coût de collecte, estimé à 1 € par pneu, soit 500 € par exploitation, ne pourra pas être supporté seul par les agriculteurs qui ont pris en charge des pneumatiques provenant de ménages ou d’entreprises.

Type de déchets générés par Gisement Collectés dans % l’activité agricole annuel des filières collecté/gisement spécifiques Huiles usagées 900 000 litres 74 175 litres De 8,2 % à 30% Bâches et films d’enrubannage 450 54 tonnes 12 % Big Bags 198 24 tonnes 12 % Films maraîchers Non renseigné Non renseigné

2.1.5. Les flux interdépartementaux ; import /export

La « zone du plan » ne doit pas être confondue avec la zone d’influence des installations de traitement du département. Les flux interdépartementaux sont ainsi pris en compte.

a) Les importations par rapport au périmètre du PEDMA

Concernant les déchets ménagers, deux flux peuvent être constatés, arrivant en Sarthe. D’une part, 5 699 tonnes d’ordures ménagères résiduelles collectées par le SICTOM de Montoire la Chartre sur le Loir, représentant 4% de l’ordure ménagère résiduelle collectée en Sarthe, d’autre part, 1 576 tonnes d’encombrants du département de l’Eure et Loire, soit 6% des

58/74 PEDMA – Partie Diagnostic encombrants collectés en Sarthe. Le total des importations en déchets ménagers est donc de 7 275 tonnes.

b) Les exportations par rapport au périmètre du PEDMA

21 350 tonnes d’ordures ménagères résiduelles quittent le périmètre du PEDMA pour être traités dans l’Orne et en Mayenne. Cela représente 14% des ordures ménagères résiduelles collectées en Sarthe. De même, 6 651 tonnes d’encombrants, soit 26% des encombrants collectés sur le périmètre du PEDMA, sont traitées dans ces mêmes départements voisins. Le total des exportations s’élève à 28 000 tonnes.

2.2. Les pratiques de traitement

2.2.1. La prévention

La prévention de la production des déchets doit être comprise comme l’ensemble des actions de réduction avant l’abandon d’un bien et donc la création du déchet. Les champs de la prévention sont larges et présentés dans le schéma suivant :

SACS DE CAISSE STOP PUB

ACHATS RESPONSABLES ECO-CONSOMMATION ECO-CONCEPTION

Distribution Fabrication Achat / utilisation COMPOSTAGE Gestion Conception INDIVIDUEL par le détenteur

Matériaux Réutilisation / Réemploi Abandon RECYCLERIE/ RESSOURCERIE Collecte Élimination Recyclage (Incinération /mise en décharge) FINANCEMENTS INCITATIFS

source : Trivalor

Les collectivités font partie des acteurs qui peuvent agir pour la prévention de la production des déchets, (au même titre que les entreprises de production, la grande distribution, les consommateurs et usagers de bien), sur les leviers suivants :

- gestion des déchets par le détenteur (compostage individuel), - réutilisation et réemploi (recyclerie/ressourcerie) - financements incitatifs

a) Le compostage individuel

Les démarches encourageant le compostage individuel sont en cours (2005) ou en projet pour 18 collectivités sarthoises. Il s’agit le plus souvent de mise à disposition de composteur (avec ou sans contribution financière directe de l’usager). Cette mise à disposition est accompagnée

59/74 PEDMA – Partie Diagnostic

d’une animation, avec au minimum la remise d’un livret sur l’utilisation du composteur, ou davantage pour certaines collectivités avec la mise en place d’animation plus élaborée, de maîtres composteurs ou de partenariat avec des structures plus spécialisées (par exemple : l’association des jardiniers sarthois).

Il peut néanmoins être constaté que le taux d’équipement reste faible au regard des foyers pouvant potentiellement être équipés (logement individuel avec jardin). En outre, l’animation est aussi importante que la mise à disposition d’un composteur. Celle-ci est souvent négligée par les collectivités.

b) La réutilisation et le réemploi

5 collectivités ont développé des partenariats avec des structures comme ENVIE 72 et/ou la compagnie Emmaüs. Cela concerne généralement des Déchets d’Equipement Electriques électroniques (DEEE) (électroménager, écran) et tout objet réemployable (mobilier, …) pour du démantèlement, de la réparation et du réemploi. Ces actions contribuent à l’objectif de réduction des déchets à la source et permettent de maîtriser la benne encombrants au sein des déchèteries.

c) Les financements incitatifs

La Communauté de communes de l’Orée de Bercé Bélinois a développé un financement incitatif par un système de sacs. Calé sur un système de redevance d’élimination des ordures ménagères, le nombre de sacs est déterminé à l’année en fonction du nombre d’habitants dans le foyer. Chaque sac supplémentaire génère un coût pour l’usager.

Ce système incite les habitants à trier davantage leurs déchets ce qui permet de diminuer la part résiduel qui est traité par incinération. Néanmoins, il n’a pas été constaté pour l’instant de diminution de la production globale de déchets, cette mesure devant être accompagnée d’autres actions tels que le compostage individuel, aujourd’hui en cours de développement sur cette collectivité.

2.2.2. Les unités de traitement a) Destination des flux

Cf. Carte des destinations de la part résiduelle

b) Valorisation de la matière organique (capacité ; état des équipements)

La part organique des déchets ménagers et assimilés est orientée vers des unités de valorisation de la matière organique.

1. Les déchets verts

Outre le développement du compostage individuel qui permet de traiter une partie des déchets organiques produits par les ménages, 32 535 tonnes de déchets verts sont collectées en déchèterie. Ces déchets broyés ou non avant transfert, sont orientés vers des unités, sarthoises ou non.

1.1. Plateformes de compostage sarthoises :

Localité Maîtrise d’ouvrage Tonnage traité en 2004 publique/privée Montmirail Maîtrise d’ouvrage privée 7 200 t Tresson Maîtrise d’ouvrage privée 5 200 t Trangé Maîtrise d’ouvrage privée 5 000 t Neufchâtel en Saosnois Maîtrise d’ouvrage privée 7 400 t Ecommoy Maîtrise d’ouvrage publique 3 000 t Total 27 800 t

Ces plateformes traitent des déchets sarthois mais aussi non sarthois (4 800 tonnes de déchets verts ornais en 2004 sur le site de Neufchâtel en Saosnois). En outre, les tonnages présentés dans le tableau ci-dessus ne sont pas uniquement constitués de déchets verts mais aussi de déchets et produits fermentescibles tels que des boues de station d’épuration, des matières stercoraires…

1.2. Plateformes de compostage des départements voisins utilisées par certaines collectivités sarthoises pour le traitement de leurs déchets verts :

Suivant les contrats des collectivités avec les prestataires de collecte et de traitement, des plateformes de compostage de départements voisins sont utilisées pour des déchets verts collectés en Sarthe (estimé à environ 5 000 tonnes). Il s’agit notamment des plateformes de Changé (53), de Lasse et de Cheviré le rouge (49).

2) Les ordures ménagères résiduelles traitées par voie de compostage

2.1. Plateformes de compostage d’ordures ménagères résiduelles de Ségrie et d’Ecorpain

Il existe deux unités de compostage d’ordures ménagères résiduelles en Sarthe, Ségrie et Ecorpain, toutes deux en maîtrise d’ouvrage publique.

Site d’Ecorpain :

Ce site appartient au SMIRGEOMES. Il est cependant exploité par un prestataire privé. Seules, les ordures ménagères résiduelles des collectivités du SMIRGEOMES sont acceptées sur ce site, ce qui représente en 2005 un tonnage de 15 623 tonnes. Le procédé actuel, avec un broyage en tête de ligne, ne permet pas de garantir les exigences de la nouvelle norme NFU 44051 en terme de production de compost. La décision a été prise par la collectivité de ne plus épandre le compost mais de l’enfouir, à défaut d’un autre mode d’évacuation ou de valorisation satisfaisant (par exemple par l’utilisation du compost en remblai…), dans le centre de stockage, attaché à l’unité de compostage, pour le refus de compostage et le refus de tri. L’évolution de ce site est en cours de réflexion.

Site de Ségrie :

Ce site appartient également à un syndicat, le SMIRGEOM avec une exploitation déléguée à un prestataire privé. Seules, les ordures ménagères résiduelles sont acceptées sur ce site, ce qui représente en 2005 un tonnage de 7 100 tonnes (OMR de 4 collectivités). Comme pour le site d’Ecorpain, le procédé actuel, avec un broyage en tête de ligne qui a été remplacé en juillet 2005 par un système de presse et de mise en balle, ne permet pas de garantir les exigences de la nouvelle norme NFU 44051 en terme de production de compost. La décision a été prise par la collectivité de ne plus épandre le compost mais de l’enfouir, dans le centre de stockage, attaché à l’unité de compostage, pour le refus de compostage et le refus de tri. L’évolution de ce site est en cours de réflexion.

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c) Valorisation énergétique

1. Usine d’incinération du Mans (La Chauvinière)

Une usine d’incinération, avec 2 fours, est présente sur le territoire du périmètre du PEDMA. Cette unité est sous maîtrise d’ouvrage publique (Le Mans Métropole) avec une délégation pour son exploitation. Sa capacité annuelle est de 140 000 tonnes, dont une part est réservée aux déchets de soins (capacité maximum de 7 000 tonnes pour ces déchets).

Les tonnages entrants en 2005 sont les suivants :

- OMR et encombrants = 104 172 t provenant de 9 collectivités incluses dans le PEDMA et 1 collectivité hors périmètre du PEDMA de la Sarthe (5 699 t = SICTOM de Montoir / la Chartre sur le Loir) - DIB = 21 748 t - Déchets spécifiques = 1 872 t - Déchets hospitaliers = 4 548 t - Autres (Cyclamed, Déchets pharmaceutiques, Déchets confidentiels) = 437 t - Total = 132 777 tonnes

Des produits sont générés par le process de traitement par incinération (produits sortants 2005) :

- Mâchefers = 34 011 t (valorisation routière) - REFIOM19 = 5 378 t (traités dans le Calvados) - Déchets en mélanges non traités = 1 983 t (CSDU Changé (53)) - Total = 41 372 tonnes

Une mise aux normes des fours a été réalisée ce qui a entraîné l’arrêt définitif de la ligne 1 en décembre 2005. L’UIOM du Mans fonctionne donc aujourd’hui avec 2 lignes.

Concernant la valorisation énergétique, 2005 n’étant pas une bonne année de référence (problèmes techniques), il est préférable de se référer à l’année 2006, cette dernière n’ayant pas fait l’objet d’évolution significative en terme de tonnage et de type de déchets incinérés. L’UIOM produit à la fois de la chaleur et de l’électricité. Ainsi, l’UIOM a fourni en 2006, 52 258 MWh20 d’énergie thermique dont 27 719 MWh au réseau de distribution de chaleur des équipements sur la commune d’Allonnes (collège, piscine, etc). Le reste est utilisé pour le fonctionnement de l’installation de la Chauvinière. L’UIOM a également produit 69 384 MWh d’énergie électrique dont 58 015 vendus à EDF. Le reste est consommé par l’installation.

d) Enfouissement (capacité ; état des équipements)

En premier lieu, il convient de préciser que toutes les décharges non-conformes à la réglementation ont été réhabilitées.

1. Les Centres de stockage de déchets ultimes sarthois

Avec la fermeture du Centre de stockage de déchet ultime d’Arçonnay en décembre 2005, il existe deux centres de stockage de déchets ultimes en activité en Sarthe, Montmirail et Nuillé le Jalais, tous deux en maîtrise d’ouvrage privée.

Site de Nuillé le Jalais

19 résidus d'épuration des fumées d'incinération des ordures ménagères 20 Mégawatt

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Ce site installé sur 15 000 hectares, est autorisé pour une capacité annuelle de 85 000 tonnes. Néanmoins, atteignant sa fin d’exploitation, le tonnage entrant en 2005 est largement en dessous de cette capacité théorique : - OMR = 2 270 tonnes (sarthoises uniquement) - Encombrants = 8 610 tonnes (dont 1 600 tonnes du SICTOM MOntoire La Chartre sur le Loir en dehors du périmètre du PEDMA) - DIB = 17 700 tonnes (dont 1 400 provenant de départements voisins) - Boues (industrielles et de station d’épuration) = 15 460 tonnes - Sables = 10 310 tonnes - Refus de tri = 1 150 tonnes - Total = 55 500 tonnes

Ce site ne fait pas de valorisation particulière. Sa fermeture est aujourd’hui prévue pour 2009.

Site de Montmirail

Ce site, ISO 14 001, installé sur 10 000 hectares, a une capacité annuelle de 75 000 tonnes, accueillant des déchets ménagers et industriels. Grâce au système Natura Lex en place depuis 2001, dans le cadre de la mise aux normes réglementaires des anciens casiers, la durée d’exploitation de ce site, dans les conditions actuelles d’exploitation, a pu être rallongée. Ce système consiste à reprendre les déchets enfouis dans les anciens casiers, les séparer pour en valoriser une partie. Ainsi, les fines (inférieur à 40 mm) sont réutilisées à des fins de végétalisation et en couches intermédiaires (fine couche de couverture de déchets). Les gros éléments sont utilisés comme matériaux drainant autour des puits des casiers et des tuyaux de captage des lixiviats, plastique, métaux ferreux. Les plastiques, moquettes, caoutchouc servent de protection de la géomembrane disposée en fond de casier et de protection sur le matériau drainant avant la couverture finale. La ferraille est recyclée tandis que les déchets non valorisables sont envoyés dans un casier de stockage aux normes. Les anciens casiers, eux, sont mis aux normes actuelles pour accueillir de nouveau des déchets ultimes.

Le site comporte, outre les casiers pour l’enfouissement des déchets ultimes, une plateforme de compostage et un quai de transfert pour des déchets sortants (pneumatiques usagés, produits valorisables…). Tous les déchets entrants ne sont donc pas systématiquement enfouis.

En 2005, il est entré 81 591 tonnes de déchets sur le site :

- OMR = 7 364 t (sarthoises) - Encombrants = 2 017 t dont 1 576 t de l’Eure et Loir, - DIB = 31 192 t dont 27 768 t sarthoises - Autre = 41 018 t dont 9 529 t refus de centre de tri sarthois

Le stockage a concerné 59 925 tonnes. Les produits sortant et/ou valorisés sont les suivants :

- Ferraille, carton, plastique = 2 337 t - Fabrication de compost = 9 915 t - Couverture de casier = 10 644 t

Par ailleurs, le site projette la valorisation du biogaz issu de la fermentation des déchets. Le site peut être exploité dans les conditions actuelles jusqu’à 2012.

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2. Les Centres de stockages de déchets ultimes des départements voisins utilisés par certaines collectivités sarthoises

Les collectivités et entreprises du département utilisent parfois des centres de stockages situés sur des départements limitrophes pour l’élimination de leurs déchets ultimes.

Les sites Ornais

Depuis la fermeture d’Arçonnay fin 2005, Les déchets orientés vers le centre de stockage d’Arconnay sont depuis sa fermeture fin 2005 conduits jusqu’aux centres de stockage ornais de maîtrise d’ouvrage privée : Fel et Colonard Corubert.

Le site de Fel a une capacité annuelle de 100 000 tonnes. Environ 2 850 tonnes d’ordures ménagères sarthoises arrivent aujourd’hui sur ce site. Sa fermeture est prévue pour la fin de l’année 2011.

Le site de Colonard Corubert, proche des collectivités du Nord Sarthe est autorisé pour une capacité annuelle de 25 000 tonnes. 5 650 tonnes d’ordures ménagères sarthoises sont enfouies sur ce site. Sa fermeture est prévue pour la fin de l’année 2010 mais une demande d’extension a été faite dans la durée avec une capacité augmentée à 45 000 tonnes.

Il peut être signalé pour le département de l’Orne, le projet situé sur la commune des Ventes de Bourses, d’une capacité projetée de 150 000 tonnes. Ce projet est très proche du secteur Nord Sarthe (moins de 10 kilomètres pour certaines collectivités).

Enfin, il est important de rappeler les conclusions du PEDMA de l’Orne. La part résiduelle à enfouir pour le périmètre du PEDMA de l’Orne (ne considère pas les collectivités sarthoises allant aujourd’hui dans l’Orne) a été estimée à 120 000 tonnes, après à un prétraitement et donc une diminution de la part organique. Les capacités des unités de traitement actuelles ne suffisent pas à l’élimination de cette part résiduelle. Il est donc prévu d’augmenter les capacités de traitement pour satisfaire au minimum les besoins Ornais. Cet aspect est important à prendre en compte pour considérer la durabilité des exutoires pour la part sarthoises aujourd’hui orientée vers l’Orne.

Les sites Mayennais

Le site de Changé (CSDU 1 et 2, centre de tri DIB et déchets ménagers, plateforme de compostage de déchets verts) d’une capacité annuelle de 700 000 tonnes, a accepté en 2005, 23 700 tonnes de déchets ménagers et assimilés sarthois (OMR = 14 900 t ; Encombrants = 2 800 t ; DIB = 6 000 t).

e) Conclusion sur les capacités de traitement sarthoises actuelles (valables depuis fin 2005) pour la part résiduelles

Unités de traitement présentes en Sarthe Tonnage Usine d’incinération 140 000 tonnes Unité de compostage d’ordures ménagère 22 700 tonnes résiduelles Centres de stockage des déchets ultimes 160 000 tonnes Total 322 700 tonnes

Remarques importantes sur l’interprétation de ces chiffres :

L’Usine d’incinération a une part réservée pour les déchets de soin (7 000 tonnes), à déduire de la capacité de 140 000 tonnes. En outre, la capacité en tonnage n’est pas à considérer de même manière suivant les catégories de déchets et leur pouvoir calorifique.

Les unités de compostage d’ordures ménagères résiduelles n’acceptent pas les encombrants ni les déchets des professionnels.

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La capacité des centres de stockage des déchets ultimes est une capacité théorique. En effet, le site de Nuillé le Jalais étant en fin d’exploitation, celui-ci ne peut plus enfouir aujourd’hui la capacité annuelle autorisée initialement.

2.3. Coût et Financement

2.3.1. L’analyse des coûts en Sarthe

Le Conseil général de la Sarthe a initié une démarche pour une meilleure connaissance du coût des services déchets développés par les collectivités, sur la base de la méthode ComptaCoût21.

La méthode ComptaCoût est à considérer comme un cadre standard permettant l’expression des coûts de gestion des déchets ménagers et assimilés. Le principe de ComptaCoût est d’extraire de la comptabilité publique, sans pour autant se calquer sur le compte administratif, les informations nécessaires (ensemble des charges et produits qui affectent le service ou devraient affecter le service) au renseignement d’un cadre homogène et standard d’expression des coûts de gestion du service d’élimination des déchets, construit selon une logique flux de déchets d'une part (ordures ménagères résiduelles, collecte sélective, déchèteries…) et étapes techniques de gestion d'autre part (collecte, tri, traitement, stockage,…).

Le Conseil général de la Sarthe a adapté cette matrice développée par l’ADEME au contexte sarthois en la simplifiant pour permettre à toutes les collectivités, même les plus petites, de participer à cette étude. Il a ainsi été analysé, sur la base d’une méthode Comptacoût simplifiée, les coûts des services déchets de 9 collectivités22 (dans le périmètre du PEDMA) pour l’année 2005.

21 L’ADEME a lancé une méthode nationale d’étude des coûts appelée ComptaCoût. 22 SMIRGEOMES, Syndicat Mixte Val de Loir, Communautés de communes de Sablé, Val de Sarthe, Saosnois, Champagne Conlinoise, Pays Belmontais, Alpes Mancelles, Orée de Bercé Bélinois

Le bilan de l’analyse effectuée est le suivant : 23

Répartition des dépenses (charges complètes) en 2005 :

Tri et traitement Collecte Propres et secs 9% Propres et secs 12% Collecte OM 30%

Traitement Déchèterie 11% Traitement OM Collecte Déchèterie 25% 13%

Le poste de dépense le plus important est la collecte des ordures ménagères résiduelles, suivi de celui de leur traitement.

23 Coûts complets = somme de toutes les charges liées aux services déchets Coûts résiduels = somme de toutes les charges liées aux services déchets après déduction de l’ensemble des recettes (recettes liées à la vente de matériaux, au soutien éco-emballages et aux subventions diverses)

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Le coût à l’habitant

Le coût complet total moyen est de 72 €/hab/an. Après déduction des recettes liées à la vente des matériaux, Eco-emballages, … ce coût devient un coût résiduel moyen de 60 €/hab/an. Les dépenses résiduelles sont réparties de la manière suivante (moyennes) :

* OMR : 39 €/hab/an * Déchèteries : 15 €/hab/an * Collecte sélective : 5 €/hab/an

Par ailleurs, il faut noter que le coût de collecte (à l’habitant) augmente quand la densité de population est faible.

Le coût à la tonne

Coût complet moyen à la tonne en 2005

100 91 89 90

80 69 67 70

60

50 42 40 35

en € / € tonne en 30

20

10

0 Collecte et Traitement Collecte Traitement Collecte Tri et transit OM OM déchèterie déchèterie Propres et traitement secs Propres et secs

Il est intéressant de mettre ces données en parallèle avec le coût résiduel à la tonne (moyenne) de chaque flux :

* OMR : 168 €/tonne * Déchèteries : 72 €/tonne * Collecte sélective : 72 €/tonne

2.3.2. Les modes de financement

Le service d’élimination des déchets peut être financé de différentes manières : - par le budget général, - par la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères basée sur la valeur du foncier bâti (TEOM),

69/74 PEDMA – Partie Diagnostic

- par la Redevance d’Enlèvement des Ordures Ménagères calculée en fonction du service rendu.

Ces deux derniers dispositifs sont facultatifs et ne peuvent être appliqués conjointement sur un même territoire. La collectivité qui a institué la TEOM peut compléter les recettes qu’elle génère par son budget général, ce qui est interdit quand elle a opté pour la redevance générale.

En outre, la loi du 13 juillet 1992 rend obligatoire la mise en place de la redevance spéciale, appliquée aux producteurs autre que des ménages, lorsque la collectivité élimine les déchets autres que ceux produits par les ménages et lorsque le service public des déchets est financé par le budget général ou par la TEOM.

En Sarthe, le financement du service d’élimination des déchets se fait par : - la REOM pour 20 collectivités, - la TEOM pour 19 collectivités, - le budget général pour 3 collectivités (dont 2 communes isolées)

Parmi celles qui ont mis en place la TEOM ou qui financent le service par le budget général, 2 seulement (Communautés de communes de Sablé et du Pays Fléchois) ont mis en place la redevance spéciale.

Annexe

Annexe 1: La répartition des salariés des entreprises sarthoises

Code Libellé Sarthe 0 à 9 10 à 49 50 à 199 200 à 500 500 et plus

AA Agriculture, chasse, sylviculture 1128 506 484 138 0 0 BA Pêche, aquaculture, services annexes 33 22 11 0 0 0 CA Extraction de produits énergétiques 000000 CB Extraction de produits non énergétiques 114 29 85 0 0 0 DA Industries agricoles et alimentaires 10434 4094 827 1180 2777 1556 DB Industrie textile et habillement 920 156 254 510 0 0 DC Industrie du cuir et de la chaussure 401 12 190 199 0 0 DD Travail du bois et fabrication d'articles en bois 934 224 190 520 0 0 DE Industrie du papier et du carton ; édition et imprimerie 4078 593 884 1180 686 735 DF Cokéfaction, raffinage, industries nucléaires 14014000 DG Industrie chimique 779 26 115 379 259 0 DH Industrie du caoutchouc et des plastiques 4008 197 571 1124 1215 901 DI Fabrication d'autres produits minéraux non métalliques 640 226 328 86 0 0 DJ Métallurgie et travail des métaux 5520 683 1545 1385 1224 683 DK Fabrication de machines et équipements 4241 638 1106 1050 646 801 DL Fabrication d'équipements électriques et électroniques 5190 438 722 871 1977 1182 DM Fabrication de matériel de transport 7946 131 365 567 865 6018 DN Autres industries manufacturières 1842 512 588 742 0 0 EA Production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau 930 15 239 202 474 0 FA Construction 15614 6569 5425 2395 1225 0 GA Commerce ; réparations automobile et d'articles domestiques 34667 12202 14054 4990 2920 501 HA Hôtels et restaurants 5612 3446 1714 225 227 0 IA Transports et communications 7502 1170 2169 2425 1237 501 JA Activités financières 9500 1178 622 787 906 6007 KA Immobilier, location et services aux entreprises 13855 4819 3509 2873 2058 596 LA Administration publique 000000 MA Education 578 219 204 155 0 0 NA Santé et action sociale 2354 405 625 571 753 0 OA Services collectifs, sociaux et personnels 4797 3337 689 771 0 0 PA Activités des ménages 000000 QA Activités extraterritoriales 000000

Total 143 631 41 847 37 529 25 325 19 449 19 481

73/74 PEDMA – Partie Diagnostic Décembre 2008

En partenariat avec :

Plan Départemental d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés de La Sarthe