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Département du

Communes de , , Bangor, , , , Larmor-Plage, , -Louis, Gâvres, Etel, Plouhinec, , , Saint-Pierre-, Quiberon et .

ENQUETE PUBLIQUE UNIQUE PORTANT : - SUR LE PROJET DE CONSTRUCTION DE LA FERME PILOTE D’EOLIENNES FLOTTANTES EN MER ENQUETE PUBLIQUE AU LARGE DE GROIX & BELLEPORTANT-ÎLE COMPRENANT SUR LES MODIFICATIONS 4 EOLIENNES DUDE TRACE6 MEGAWATT - SUR LEET RACCORDEMENTDES CARACTERISTIQUES DE LA FERME DE LA SERVITUDEPILOTE D’EOLIENNES DE PASSAGE AU DESRESEAU PIETONS PUBLIC LE LONG DU LITTORAL

17 août 2018 au 28 septembre 2018

II – APPRECIATIONS ET C0NCLUSIONS DE LA COMMISSION D’ENQUETE

Commission d’enquête : Arrêté préfectoral du 20 juillet 2018 Camille HANROT-LORE, présidente Fait le 28 novembre 2018 Anne-Marie CARLIER et Marc FOURRIER, membres.

Sommaire

PREMIERE PARTIE

RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

I - PRESENTATION DU PROJET 4 1.1 - Objet de l’enquête 1.2 - Contexte juridique 1.3 - Concertation préalable 1.4 - Présentation du projet

II - ORGANISATION ET DEROULEMENT DE L’ENQUETE 37 2.1 - Contenu du dossier 2.2 - Publicité de l’enquête 2.3 - Exposition itinérante 2.4 - Déroulement de l’enquête

III - AVIS ADMINISTRATIFS 48

IV - MEMOIRE EN REPONSE DES MAITRES D’OUVRAGE AUX AVIS ADMINISTRATIFS ET A L’AVIS DE L’AUTORITE ENVIRONNEMENTALE 60

V - PROCES-VERBAL DES OBSERVATIONS DU PUBLIC ET QUESTIONS AU PREFET 76 5.1 - Procès-verbal des observations du public 76 5.2 - Questions au Préfet 175

ANNEXES 177

1 - Localisation des avis d’enquête affichés par le maître d’ouvrage 178 2 - Flyer distribué disponible à côté du dossier d’enquête 186 3 - Courriers joints au procès-verbal des observations du public 188 4 - Courrier au Préfet et arrêté préfectoral prorogeant le délai de remise du rapport et des conclusions motivées de la commission d'enquête 191 5 - Réponse du Préfet 194 6 - Mémoire en réponse des maîtres d’ouvrage au procès-verbal 202

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 2

DEUXIEME PARTIE APPRECIATIONS ET CONCLUSION DE LA COMMISSION D’ENQUETE

I - RAPPEL DE L’ENQUETE 1 1.1- Objet et déroulement du projet 1.2- Observations du public et avis sur le projet

II - APPRECIATIONS THEMATIQUES DE LA COMMISSION D’ENQUETE 9 2.1 - Thèmes Energie 9 2.2 - Thème Environnement 21 2.3 - Thèmes Economie 58 2.4 - Thème Techniques et risques 63 2.5 - Thème Enquête publique et dossier 76

III - AVIS ET CONCLUSIONS DE LA COMMISSION D’ENQUETE 79 3.1 - Demande d’autorisation environnementale sollicitée par la société FEFGBI pour la construction et l’exploitation de la ferme pilote 79

3.2 - Demande d’autorisation environnementale sollicitée par RTE pour le raccordement de la ferme pilote d’éoliennes 84

3.3 - Demande de concession d’utilisation du domaine public maritime en dehors des sollicitée par FEFGBI pour la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes 87

3.4 - Demande de concession d’utilisation du domaine public maritime en dehors des ports sollicitée par RTE pour le raccordement de la ferme pilote au poste électrique situé à Kerhellegant à Plouharnel 91

3.5 - Demande de déclaration d’utilité publique sollicitée par RTE en vue de l'établissement des servitudes pour le raccordement par une ligne à 63 000 volts 95

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 3

PREMIERE PARTIE : RAPPEL DE l’ENQUETE

1.1 - OBJET ET DEROULEMENT DE L’ENQUETE 1.1.1 – Objet de l’enquête Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes de 6 mégawatts pour un total de 24 mégawatts par la société FEFGBI et sur le raccordement de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au réseau public de transport d’électricité par la société RTE.

C’est une enquête publique unique préalable à : • la demande d’autorisation environnementale sollicitée par : - la société « Ferme Éolienne Flottante de Groix & Belle-Île » (FEFGBI) pour la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île incluant la demande de dérogation « espèces et habitats protégés » déposée au titre des articles L.411-1 et suivants du code de l’environnement pour la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer ; - « Réseau de Transport d’Électricité » (RTE) pour le raccordement de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au poste électrique situé à Kerhellegant à Plouharnel, raccordé au réseau public terrestre de transport d’électricité ; • la demande de concession d’utilisation du domaine public maritime en dehors des ports sollicitée par : - la société « Ferme Éolienne Flottante de Groix & Belle-Île » (FEFGBI) pour la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île ; - « Réseau de Transport d’Électricité » (RTE) pour le raccordement de la ferme pilote au poste électrique situé à Kerhellegant à Plouharnel ; • la demande de déclaration d’utilité publique sollicitée par « Réseau de Transport d’Électricité » ( RTE) en vue de l'établissement des servitudes pour le raccordement par une ligne à 63 000 volts de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au poste électrique situé à Kerhellegant à Plouharnel.

1.1.2 – Déroulement de l’enquête Cette enquête s’est déroulée du vendredi 17 août 2018 à 9h00 au vendredi 28 septembre 2018 jusqu’à 17h00 heures inclus soit pendant quarante-trois jours consécutifs. Douze permanences de la commission d’enquête ont été organisées :

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 4

Une cinquantaine de personnes sont venues rencontrer les commissaires enquêteurs.

Le dossier d’enquête papier était disponible dans ces mairies, et il était également consultable sous forme numérique : • sur un ordinateur dans les mairies de Groix, Bangor, Plouhinec, Plouharnel, • sur le site internet de la Préfecture (www.morbihan.gouv.fr) • et sur le site internet : https://www.registre-dematérialisé.fr/876

Au total 4915 visiteurs ont consulté le registre dématérialisé, 6581 enregistrements de documents ont été téléchargés.

Les observations pouvaient être inscrites : • sur les registres d’enquête en version papier disponibles à la mairie des communes de Groix, Le Palais, Erdeven, Quiberon et Lorient ; • sur le registre dématérialisé en version numérique sécurisé ouvert depuis le site internet suivant : https://www.registre-dematerialise.fr/876 ou à partir du lien disponible sur le site Internet des services de l’État dans le Morbihan : www.morbihan.gouv.fr (rubrique publications – enquêtes publiques : Lorient) ; • par courrier électronique à l’adresse suivante : enquete-publique-876@registre- dematerialise.fr ; • par observations écrites et orales reçues par un membre de la commission d’enquête lors des permanences ; • par courrier postal adressé à la présidente de la commission d’enquête, au siège de l'enquête en mairie de Lorient - Enquête publique ferme éolienne Groix et Belle-Île -2, Boulevard du Général Leclerc - 56100 Lorient.

Le registre dématérialisé regroupait toutes les observations, qu’elles soient directement saisies, ou adressées par courriel, par courrier envoyé à la mairie de Lorient ou sur les registres papier des communes de Groix, Le Palais, Erdeven, Quiberon et Lorient.

Le 9-10-2018, la commission d’enquête a remis le procès-verbal de synthèse des observations du public accompagné de questions complémentaires lors d’une réunion à laquelle participaient : Thierry Daugeron et Lise Gros(FEFGBI), Bertrand Hevin, Gaëlle Chevreau, Delphine Benoit ainsi que Camille Perotto (RTE), Marie-Françoise Barboux et Erwan Le Ber (DDTM) ainsi que la commission d’enquête. Par ailleurs, la commission d’enquête a remis un courrier au Préfet accompagné de questions.

Le procès-verbal des observations du public est en partie IV du rapport d’enquête, il comporte trois parties :

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 5

- les observations du public, - les questions de la commission d’enquête, - le tableau récapitulant les observations (numéro d’ordre, lieu d’habitation, résumé et thème(s).

Le 24-10-2018 : la commission d’enquête a reçu le mémoire en réponse des maîtres d’ouvrage par courriel (annexe 6). Le 26-10-2018 : l’arrêté préfectoral a prorogé le délai de remise du rapport et des conclusions motivées de la commission d'enquête jusqu'au 28 novembre 2018. Le 5-11-2018 et 6-11-2018 : Réception de la lettre du Préfet daté du 29 octobre 2018 en réponse aux questions de la commission d’enquête par courriel et courrier (annexe 5).

1.2 - LES OBSERVATIONS DU PUBLIC ET AVIS SUR LE PROJET

1.2.1 - Généralités

Cette enquête publique a donné lieu à 367 observations. Certaines ne peuvent pas être prises en compte car : - trois lettres sont arrivées après la clôture de l’enquête à la mairie de Lorient (les 2/10/2018, 3/10/18, et 16/10/2018 association « An AOD BRAZ-KEBEROEN » ) - une observation (courriel) n’a pas de contenu, - 21 observations sont des essais afin de vérifier le fonctionnement du registre dématérialisé (huissiers ou présidente de la commission d’enquête). - 10 observations ont été réalisées en double voire triple (seule une observation a été comptée).

Ainsi 333 observations concernent le Projet.

La commission d’enquête observe que la grande majorité des observations, près de 83% ont été faites directement sur le registre dématérialisé. Par ailleurs, des personnes sont venues rencontrer les commissaires enquêteurs lors des permanences. Afin de limiter le travail des mairies, l’adresse du registre dématérialisé était distribuée par les commissaires enquêteurs pendant les permanences et étaient aussi disponibles à côté du dossier d’enquête aux heures d’ouverture des mairies. Cette adresse disponible a incité les intervenants à faire directement leurs observations sur le registre dématérialisé, ce qui leur permettra de recevoir le rapport de la commission d’enquête sur le Projet.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 6

Provenance des observations

Il n’est pas possible de connaître les origines de tous les intervenants. En effet, 92 observations sont anonymes. Seulement 184 contributeurs ont indiqué leur origine.

Près de la ½ des observations proviennent d’habitants des communes du périmètre d’enquête (Groix, Sauzon, Bangor, Locmaria, Le Palais, Ploemeur, Larmor-Plage, Lorient, Port-Louis, Gâvres, Etel, Plouhinec, Erdeven, Plouharnel, Saint-Pierre-Quiberon, Quiberon et Carnac).

Ces observations ont été faites par des particuliers et des contributeurs d’horizons variées :

• Participation des élus

Plusieurs élus ont fait part de leur avis : - Le Maire d’Erdeven, Dominique Riguidel (Obs. 180) - le Président de Lorient agglomération, Norbert Métairie (Obs.166)

• Participation de 9 associations ou collectifs

- Association Union Belliloise pour l’Environnement et le Développement (UBED), Le Palais, Jean Daumas-Bedex, président (Obs. 152,156, 267), - Le Collectif « Touche pas à nos îles 56 », Claire Ferras-Douxami, présidente (Obs.132) - Association « Vivre à Portivy » par le président (Obs. 86), - Association « Energ’ile autonome », Eric Sourimant, président (Sauzon) (Obs. 256) - Contribution commune des associations du Nord et Nord-Ouest du département du Morbihan (278) qui comprend : o Eric Ferrec, président de Vent de Folie, o Furby, présidente de Vents Tournants, Malguenac o Jean Elain, président de Vent de Forêt, Saint-Malo-des-trois-Fontaines o Pierre Bihouée, président de Vent d’optimisme, o Jean-Jacques Péchard, président de l’ACPEG (association contre le projet éolien de ), Guern o Noël Le Breton, président de Vent de panique 56, Moréac o William Obled, président de Vent d’Evel, Moréac o Anne Marie Robic présidente de l’APB (association des amis du patrimoine de Bieuzy), o Pierrick Le Borgne, président de l’ADPSCL (association de défense du patrimoine de Séglien et de ses communes limitrophes), - Association UMIVEM Patrimoine et Paysage, Élodie Martinie-Cousty, présidente (Obs. 323) - Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France, Anne-Marie Robic, présidente (Obs.279) - France Nature Environnement (FNE- Obs. 347) - Bretagne Vivante, Gwénola Kervingant, présidente (Obs. 326).

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 7

• Comité départemental des pêches maritimes et des élevages marins du Morbihan, président Olivier Le Nézet (Obs.321)

• Participation d’industriels travaillant dans les énergies renouvelables

1.2.2 - Avis sur le Projet

Il est parfois délicat de classer les avis, favorables, favorables mais, défavorables, ou sans avis dans la mesure où un certain nombre d’entre eux sont des commentaires qui n’exprime pas formellement leur position par rapport au Projet. Il n’a été comptabilisé qu’un avis dans le cas d’intervenant ayant déposé plusieurs fois. Il est à noter que certaines observations ont été déposées en tant qu’anonyme, dans ce cas, il n’a pas été possible de savoir si l’intervenant avait fait plusieurs observations.

Lorsque l’avis a été classé « favorable mais », les intervenants indiquent que leur avis est favorable, mais expriment par ailleurs des recommandations, voire des réserves.

Au final, les avis sur le projet contenus dans les observations se répartissent comme suit :

L’avis global sur le Projet comprend la ferme pilote des quatre éoliennes flottantes en mer et le raccordement. Les avis des élus, des associations, du Comité des Pêches Maritimes et des Elevages Marins du Morbihan et d’entreprises sont développés dans le procès-verbal des observations du public, ci-après ne sont récapitulés que le sens de l’avis :

➢ Avis des élus

Deux élus ont rédigé une observation et sont favorables au Projet : Norbert Métairie, président de Lorient agglomération et le maire d’Erdeven, Dominique Riguidel; ce dernier précise toutefois quelques points.

➢ Avis des associations - 4 associations sont défavorables au Projet (l'Union Belliloise pour l'environnement et le développement, association agréée (UBED), Contribution commune des associations du Nord et Nord-Ouest du département du Morbihan, Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France, Le Collectif « Touche pas à nos îles 56 ». - 1 association n’a pas exprimé son avis - 4 associations sont favorables mais : Bretagne Vivante, France Nature Environnement (FNE), Association Vivre à Portivy, Association « Energ’ile autonome ».

➢ Avis du Comité des Pêches Maritimes et des Elevages Marins du Morbihan (CDPEM 56) n’est pas opposé, mais reste vigilant.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 8

➢ Avis des industriels, du syndicat des énergies renouvelables (SER), France Energie Eolienne, France Energies Marines (FEM), ENGIE, le cluster EMR de BPN soutiennent tous le projet de la ferme pilote des éoliennes flottantes de Groix & Belle-Ile et son raccordement.

Il est à noter : - qu’un mémoire de 35 pages a été produit par un intervenant qui compte (Obs. 224), - que plusieurs personnes ont utilisé le document élaboré par l’association « Touche pas à nos îles 56 ».

La commission d’enquête observe que globalement 61% des intervenants qui ont exprimé leur opinion, sont favorables au projet, dont 3,3% ont formulé des souhaits, des recommandations, voire des réserves. 27,3% sont défavorables au projet et 11,7% n’ont pas exprimé d’avis.

Au titre de la participation des élus, des associations et des collectifs et autres, les avis s’expriment comme suit : -un élu, les industriels, le syndicat des énergies renouvelables (SER), France Energie Eolienne, France Energies Marines (FEM), ENGIE, le cluster EMR de BPN sont favorables au projet. -4 associations, un élu et le CDPEM, sont favorables mais. -3 associations et la Contribution commune des associations du Nord et Nord-Ouest du département du Morbihan qui regroupe 9 associations sont défavorables au Projet, -Une association n’a pas exprimé son avis.

DEUXIEME PARTIE : APPRECIATIONS THEMATIQUES DES OBSERVATIONS DU PUBLIC

Cette partie est abordée par thème. Le mémoire en réponse des maîtres d’ouvrage étant important (81 pages), le lecteur est invité à lire les réponses aux questions posées par la commission d’enquête en annexe 6 du rapport de présentation (FEFGBI pour la ferme éolienne et RTE pour le raccordement). Les réponses aux questions au Préfet sont en annexe 5 du rapport d’enquête. Pour une meilleure compréhension, certains avis administratifs, extraits du mémoire en réponse et réponses du Préfet ont été insérés dans cette partie. Comme pour le procès-verbal des observations du public et le mémoire en réponse des maîtres d’ouvrage, cette partie va être analysée par thème et sous-thème et la commission d’enquête donnera son appréciation.

2.1 - Energie 2.2 - Environnement 2.3 - Economie 2.4 - Techniques et risques 2.5 - Enquête publique

2.1 – THEME ENERGIE

Le thème de l’énergie aborde des sous-thèmes qui sont indiqués dans le tableau ci-après.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 9

ENERGIE Politique Coût et Avis Extension future énergétique Financement Favorable 151 5 9 Favorable Mais 6 3 1 Défavorable 39 25 4 Sans Avis 13 10 4 Total 209 43 18

2.1.1 – SOUS-THEME POLITIQUE ENERGETIQUE

Observations du public

De façon unanime, les 209 observations expriment l’opportunité de redéfinir le mix énergétique, de réduire les émissions de CO2 dans la production d’électricité et de privilégier des sources d’énergie propres. Pour certains, il faut « être cohérent » : Il y a urgence à favoriser la transition énergétique, donc la mise en place de parcs éoliens, ainsi que d'autres « productions alternatives ». « Envisager d'utiliser la puissance éolienne pour produire de l'énergie est pertinent et s'adapter technologiquement à nos fonds marins en envisageant une fondation flottante est une solution intelligente et de moindre impact ».

Cette position révèle une prise de conscience citoyenne et la volonté d’une cohérence environnementale : « projet ambitieux et novateur qui permettrait de développer une nouvelle filière industrielle en France », utilisation « de grands espaces marins, plus éloignés des côtes que l'offshore posé », « Les vents en mer sont forts », « plus constants et forts que sur la terre ». D’autres abordent la question énergétique sous l’angle du mode de la production d’électricité : soit décarbonée (nucléaire et hydraulique), soit base énergies fossiles en comparaison avec les énergies renouvelables. Ceci les conduit à évoquer les sources d’émission de GES et de CO2 et à rappeler l’origine majoritaire des émissions de gaz à effet de serre : transport, bâtiment, chauffage et agriculture.

La réduction des émissions de CO2 associée à l’éolien serait annulée par l’énergie nécessaire pour la fabrication des éoliennes, les opérations de transport et de démantèlement, et surtout l’impact de leur production intermittente. La production des éoliennes est faible. L’éloignement choisi n’est pas optimal : « une implantation « à minima éloignée de + de 35 Km de toute côte habitée » est rappelée régulièrement.

L’adhésion aux principes écologiques s’accompagne d’une incompréhension face aux règles de distribution de l’énergie électrique qui privent les îles d’une alimentation directe à partir des éoliennes : « Energie renouvelable oui mais à quel prix ». « Dommage que la règle impose ce raccordement au réseau général ».

Contre-propositions

Certaines observations abordent des thèmes « contre-propositions » essentiellement liés aux sources alternatives d’énergie renouvelable et à l’équilibre fossile/nucléaire qui devraient trouver des pistes de réponse dans les lois de transition énergétique et de programmation pluri-annuelle de l'énergie (PPE).

L’association Energ’île Autonome soumet une réflexion quant au raccordement et regrette « qu’une

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 10 variante au projet de raccordement qui ferait aboutir le câble à Belle-Ile n’ait pas été étudiée ».

Les personnes publiques consultées et l’Autorité environnementale Le thème de la politique énergétique n’a pas été abordé dans les différents avis, à l’exception des représentants des instances départementales ou régionales, qui ont souligné que ce projet s’inscrivait dans le cadre du Pacte Electrique Breton. L’Autorité Environnementale ne s’est pas exprimée sur ce sujet mais rappelle l’objectif de 32 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale à l’horizon 2030 repris dans la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte ainsi que les objectifs pour l’éolien flottant et l’hydrolien.

Point de vue des maîtres d’ouvrage

Appel à projets Le cahier des charges de l'appel à projet EOLFLO de l'ADEME stipule que le projet proposé devra présenter les caractéristiques suivantes : • Les éoliennes doivent être localisées dans l’un des sites proposés, • Elles doivent être connectées au réseau public d’électricité, • Les projets doivent comprendre entre 3 et 6 éoliennes d’au moins 5 MW • Avoir une durée de démonstration au minimum de 2 années, mais que des durées d’exploitation supérieures, de l’ordre de 15 ou 20 années, sont souhaitées. Il précise également que les maitres d’ouvrages doivent identifier les technologies et méthodes suivantes : éolienne, flotteur, système d’ancrage, architecture électrique (câble dynamique, sous- station électrique, câble d’export, poste de livraison), méthodes d’installation, de maintenance et logistique associée.

Les maitres d’ouvrage ont donc le choix des technologies mais pas de la localisation ; les éoliennes doivent bien s’inscrire à l’intérieur des zones proposées dans l’appel à projet et la ferme pilote doit être raccordée au Réseau Public de Transport. Mix énergétique Préserver l’équilibre offre-demande de l’électricité est une des missions importantes de RTE. A ce titre RTE se doit de disposer de marges de sécurité suffisantes et mobilisables en temps réel pour palier tout incident sur une unité de production ou fluctuation de production d’énergie renouvelable. Selon la période de l’année (été, hiver...), le jour de la semaine (week-end ou semaine) et même l’heure dans la journée (nuit, après-midi, matin) la production de substitution pourra être différente (hydraulique, nucléaire, charbon, gaz, importations...).

En France, le mix énergétique actuel pour la production d’électricité émet environ 87 grammes de CO2 par kilowattheure. Ainsi, le développement des énergies renouvelables à l’intérieur d’un mix intelligent contribue à la réduction des émissions de CO2. Désenclavement de la Bretagne Dès la mise en service de la ferme pilote et de son raccordement, cette production contribuera à l’alimentation électrique des clients raccordés au Réseau Public de Transport, incluant les clients de la zone Bretagne / Morbihan / Ilienne.

Production décarbonée L’éolien en mer est une des énergies les moins émettrices de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie d’un projet (fabrication, installation, production, démantèlement). L'éolien est une énergie qui n'émet pas de gaz à effet de serre durant la phase de production, fonctionnant exclusivement grâce à la force du vent. Une analyse de cycle de vie complet du projet sera produite par le maître d'ouvrage pour évaluer le bilan carbone durant l'ensemble des phases du projet : études, fabrication, construction, exploitation et démantèlement.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 11

L’ACV permet d’évaluer l’impact environnemental d’un projet en tenant compte de tout son cycle de vie, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à la déconstruction et le recyclage/gestion des déchets des équipements.

Les écarts entre l’évaluation du bilan carbone pour la ferme pilote et celles réalisées pour les parcs éoliens posés dont la moyenne est plutôt de l’ordre de 17 g CO2 eq / kWh (et par la bibliographie, étude ADEME Cycleco par exemple), sont expliqués dans le mémoire en réponse. Une analyse de cycle de vie complet sera produite par le maître d’ouvrage pour évaluer le bilan carbone durant l’ensemble des phases du projet.

L’éolien en mer est une des énergies les moins émettrices de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie d’un projet (fabrication, installation, production, démantèlement). L'éolien est une énergie qui n'émet pas de gaz à effet de serre durant la phase de production, fonctionnant exclusivement grâce à la force du vent.

Vents L'atout majeur de l'éolien flottant est de pouvoir être installé au large là où les vents sont les plus puissants et les plus réguliers, et là où il y a moins d'enjeux de covisibiltié, ce qui permet d'installer les éoliennes les plus puissantes et les plus larges (détenant les rotors / pâles les plus larges). L’énergie électrique produite par une éolienne étant proportionnelle au cube de la vitesse du vent et au carré de la surface balayée par les pales installer des machines plus grandes permet d'optimiser le rendement énergétique. Afin de définir le régime de vent sur le site du futur parc, plusieurs campagnes de mesure ont été réalisées : une campagne de mesure onshore de 2 ans sur l'ile de Groix par lidar (instrument de mesure de vent par signal optique mesurant de 40 à 200m de haut) et une campagne de mesure offshore d’un an par lidar flottant (bouée avec lidar) Ces campagnes permettent de définir le régime de vent long terme. Les vents les plus forts apparaissent durant les mois d'hiver (pics de vitesse en décembre/janvier/février) et les vents les moins forts sont présents durant les mois d'étés.

L'impact du changement climatique sur l'évolution du régime de vent est inclus dans la modélisation en considérant une incertitude sur la future vitesse du vent due aux changements climatiques. Les vents marins au large des côtes sont en effet plus forts que les vents sur la côte. Implanter le parc au large permet d’aller rechercher des vents qui ne sont pas atténués par le relief et la rugosité terrestre

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 12 qui perturbent le flux et diminuent la ressource. La vitesse de vent sur le site du parc est ainsi sensiblement plus importante que sur la côte lorientaise. Rendement La disponibilité d'un parc éolien est optimale : plus de 95% du temps. Les éoliennes produisent de 3 à 25m/s (11 à 90 km/h), la courbe de puissance de l'éolienne atteint son maximum à partir de 12 m/s.

Seules les opérations de maintenance préventive programmées annuellement ont un impact sur cette disponibilité. En termes d'efficacité énergétique qu'on peut qualifier en utilisant la notion de facteur de charge (ratio entre énergie effectivement produite par une centrale de production d'électricité et l'énergie que produirait cette même centrale en fonctionnant 100% du temps à pleine puissance), l'éolien en mer avec un facteur de charge qui devrait être compris entre 40 et 45 %, se place parmi les énergies les plus efficientes devant le solaire (15 à 25%), l’hydrolien (40%) ou même le thermique qui ne fonctionne que pour couvrir les heures de pointes. Les centrales biomasse ont potentiellement un meilleur facteur de charge que l'éolien flottant selon la filière d'approvisionnement en biomasse. Une éolienne flottante permettra d'atteindre, selon les conditions de site (ressources en vent) et le type de turbine, des facteurs de charge compris entre 45 et 60%. Hywind, le 1er parc éolien flottant installé en Ecosse a enregistré durant 6 mois en 2018 des facteurs de charge supérieurs à 60%.

Contre-proposition RTE précise qu’il n’existe pas de réseau électrique de ce niveau de tension sur Belle-Île (Belle-Île est alimentée électriquement par l’intermédiaire de câbles 20 000 volts depuis un poste existant implanté sur la commune de Quiberon). Le raccordement de la ferme pilote sur Belle-Île aurait nécessité la construction d’un poste électrique et la réalisation d’une liaison sous-marine 63 000 volts entre Belle- Île et Quiberon.

Point de vue du Préfet du Morbihan

Schéma Régional du Climat, de l'Air et de l'Energie (SRCAE) La loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République, dite loi NOTRe, impose aux régions, chefs de file en matière d’énergie et d’aménagement et de développement durable du territoire, la réalisation d’un schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET). Cet outil d’aménagement du territoire fusionne plusieurs outils de planification existants dont le SRCAE. Ainsi, le SRADDET relève de la compétence du conseil régional de Bretagne et non de l’État. Aujourd’hui, ce projet de territoire est en cours d’élaboration et devrait aboutir en 2020. Il sera alimenté par les travaux du groupe d’analyse et de contribution (GAC) « prospectives 2040 » qui, en l’état actuel, confirme les ambitions affirmées dans le SRCAE de la région Bretagne en matière d’éolien offshore et d’hydrolien, voire les ferait évoluer à la hausse à l’horizon 2040. Il convient toutefois de souligner qu’il s’agit là de projections envisagées et qu’elles ne préjugent en rien de ce qui sera finalement adopté par le conseil régional dans le SRADDET. En effet, ces projections seront ajustées en fonction des objectifs fixés dans la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie qui est en cours de finalisation par l’État. Elle définira d’ici fin 2018, et pour les 5 prochaines années, notamment la stratégie de l’État en matière de développement des énergies renouvelables, dont les énergies marines.

Schéma Régional de Raccordement au Réseau des Énergies Renouvelables (S3REnR) Il est important de souligner que le S3REnR a pour objectif de favoriser le raccordement des énergies renouvelables. Il ne traite pas des questions de sécurisation du réseau électrique. Par ailleurs, les îles de Groix et Belle-Ile sont directement raccordées au réseau continental via le réseau de distribution géré par Enedis (et non via le réseau de transport1 géré par RTE). Plusieurs câbles sous-marins relient ces îles au continent. Certains de ces câbles commencent à être usés et font l’objet d’un programme de

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 13 renouvellement par Enedis. C'est essentiellement par ce programme que l'objectif de fiabilisation de leur alimentation est recherché pour le moment. Le réseau de distribution géré par Enedis est composé de l’ensemble des installations dont la tension est inférieure à 50 kV. Le réseau de transport géré par RTE est constitué des installations dont la tension est supérieure à 50 kV.

Appréciations de la commission d’enquête (politique énergétique)

Mix énergétique La commande ministérielle de l’Appel à Projets s’inscrit dans un contexte énergétique national mais aussi régional.

Le projet de loi de transition énergétique pour la croissance verte adopté le 17 août 2015 fixe un objectif de 32% de l’énergie consommée en 2030 à partir d’énergies renouvelables.

Les conclusions de la présidente de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) à propos du débat public sur la programmation annuelle de l’énergie, qui s’est tenu du 19 mars 2018 au 30 juin 2018, évoquent les controverses traditionnelles sur les débats énergétiques : « maîtrise de l’énergie versus décarbonation de l’énergie, coût des énergies renouvelables versus coût de l’énergie nucléaire, intermittence des énergies renouvelables versus risques liés à l’énergie nucléaire, économies d’énergie ou amélioration de l’intensité énergétique ». Ces différentes controverses classiques laissent le champ libre aux arguments que l’on retrouve dans l’analyse des observations.

L’opinion exprimée par le grand public relève une exigence de justice sociale face à la politique énergétique particulièrement marquée pour la fiscalité environnementale.

Cette seule source de production ne permet pas de satisfaire tous les besoins énergétiques et doit être mixée avec des sources complémentaires, qui prennent la relève lorsque la production faiblit, ou bien couplée avec des capacités de stockage rechargeables.

L'intermittence du mode éolien ne disqualifie pas pour autant cette énergie. L'éolien en mer pourrait être une technologie permettant de contribuer positivement à la réduction de l'effet de serre, s'il était possible de l'articuler dans le mix énergétique, et qu'à cet égard, elle mérite que les expérimentations se mettent en place pour mieux l'étudier en grandeur réelle.

La commission d’enquête prend note de l’avancement des démarches qui visent à finaliser les projections régionales en terme de mix et de transition énergétiques qui découleront de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie en cours de finalisation par l’Etat. Elle rappelle que l’enquête publique n’a pas vocation à remettre en cause une politique énergétique décidée par les autorités de l’Etat et qu’en conséquence il n’est pas de sa compétence d’émettre un avis sur ce sujet.

Production décarbonée L’analyse du cycle de vie d’un projet comprend la fabrication, l’installation, la production, l’exploitation, le démantèlement.

RTE établit annuellement le Bilan prévisionnel de l’équilibre offre-demande d’électricité en France et présente notamment différents scenarii qui abordent la répartition à horizon 2035 du système électrique français. La disponibilité ́ du nucléaire demeure un facteur-clé ́ pour la sécurité́ d’approvisionnement.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 14

La commission d’enquête prend note de la réflexion développée dans le document EDF et notamment de la diversité des équilibres de production. Elle reconnaît tout à la fois la réalité du besoin d’énergie thermique de substitution en cas d’absence de vent (énergies éoliennes) et la contrainte prise en compte par RTE du fait des objectifs exprimés de réduction de la part du nucléaire. La communication large et vulgarisée de ces études qu’elles émanent de RTE et/ou de la région aiderait la compréhension des enjeux par le public.

Vents L’acquisition des données évoquée par les maîtres d’ouvrage s’inscrit dans la même veine que celle développée à terre du fait de l’utilisation de moyens de mesure performants : le LIDAR flottant est une technologie à la fois mobile, performante, fiable et économique. Pour valider, puis qualifier le LIDAR, il a été procédé à des comparaisons entre ses mesures et celles issues d'un mât classique de référence.

Un LIDAR terrestre a été installé à Groix sur le phare de la pointe des Chats durant 2 ans entre 2015 et 2017 puis un LIDAR en mer a été installé entre 2017 et 2018 pour mesurer le vent à proximité immédiate de la zone d’implantation des éoliennes.

La commission d’enquête regrette toutefois que FEFGBI qualifie ces données quantitatives « saisonnalisées » de confidentielles et prend note que les vents marins au large des côtes sont en effet plus forts que les vents sur la côte.

Rendement - facteur de service Il est prévu que les éoliennes fonctionnent 95% du temps pour la plage de vent entre 11 et 90 km/h.

Le facteur de charge d’une unité de production électrique est le ratio entre l’énergie qu’elle produit sur une période donnée et l’énergie qu’elle aurait produite durant cette période si elle avait constamment fonctionné à puissance nominale.

La commission d’enquête observe que le calcul de facteur de charge prévisionnel retenu par FEFGBI (40 à 45%), étaye le comparatif avec l’éolien terrestre et les autres différentes énergies renouvelables (solaire, hydrolien, biomasse). Elle reçoit positivement les premiers éléments de retour d’expérience du parc éolien flottant fonctionnant depuis 1 an en Ecosse qui évoquent un facteur de charge sur 6 mois de l’ordre de 60%.

Contre-proposition La contrainte exprimée dans le cahier des charges de l’appel à projets pour les fermes pilotes (être connectées au réseau public d’électricité) et la nature des réseaux HT requis par la connexion (63000 Volts) ne permettent pas de retenir la contre-proposition de raccordement direct de la ferme pilote à Belle-Ile. La commission d’enquête accepte l’argumentaire développé par RTE.

2.1.2 – SOUS-THEME COÛT ET DONNEES JURIDIQUES

Observations du public

Sur ce thème, les 43 contributions sont partagées et révèlent de multiples préoccupations qui, suivant la sensibilité et l’argumentaire de chacun s’expriment sous forme de validation, de questionnement, d’opposition tranchée.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 15

Pour certains convaincus par l’éolien et sensibles au retard accumulé dans le développement de cette filière « Il s'agit d'un projet novateur qui doit être soutenu ».

Pour d’autres, le coût d’investissement, la présence de capitaux chinois, plus généralement la structure du consortium et l’affectation des taxes génèrent des doutes. L’absence de paramètres financiers permettant d’appréhender la pertinence du bilan économique (coût du kWh, coûts d’exploitation, capacités financières d’EOLFI, coût du démantèlement) interroge et alimente les oppositions.

L’association UMIVEM rappelle par exemple la fiscalité associée à ce type de projet : « Nous ne pouvons envisager que le développement de projets d’un tel coût financés par le rachat du KW/H produit par nos factures d’électricité soient aussi peu respectueux de la qualité de vie des habitants de ce secteur. La fiscalité qui en découlera non plus : 50% pour les communes en co-visibilité avec le parc sans aucune éco-conditionnalité, 35% aux comités des pêches (départemental, régional et national), 5% à la SNSM, 5% à l’Agence française de la biodiversité ...et rien à la politique du paysage. »

L’association « Vivre à Portivy (VAP) » sollicite une communication régulière des enseignements de la ferme dont, entre autres, le prix de revient du kWh généré et la comparaison avec les autres énergies, la production annuelle de la ferme.

Sur la base du caractère expérimental de la ferme pilote, les 18 observations visent notamment la clarification des critères d’appréciation et l’exploitation du retour d’expérience, préalables à la réalisation des fermes commerciales.

« Les connaissances attendues concernent l’ensemble des thèmes mis à l’étude dans le cadre de ce type de projet aussi bien pour les préoccupations technologiques qu’environnementales. »

Point de vue des maîtres d’ouvrage

Données financières du projet La répartition des coûts entre les différentes prestations est reprise dans le graphe suivant :

Dans cette répartition, la part du flotteur est particulièrement importante car il sera construit et assemblé de façon très "artisanale". A partir de cette expérience "artisanale" et des prochains volumes d'éolien flottant, il sera possible de mettre en place une production en série et bénéficier d’effets d’échelle qui limiteront la part du flotteur dans le prix. Le coût du raccordement est de 39 M€ et à la charge de FEFGBI. Celui-ci n’inclut pas les coûts d’exploitation, et notamment de maintenance, qui sont à la charge de RTE.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 16

Les coûts d’exploitations prévisionnels couvrent la maintenance préventive et curative des éoliennes, des flotteurs, des ancrages, des câbles inter éoliennes ainsi que des autres équipements, l’ensemble des taxes locales et des redevances d’exploitation, ainsi que l’assurance et le suivi environnemental. Le coût complet de maintenance des équipements de la ferme pilote est très dépendant du design des composants et des conditions de site pour mesurer l’accessibilité. Or tous ces éléments n’étant pas encore connus ou arrêtés, nous ne sommes pas encore en mesure d’apporter une réponse Le projet est soutenu par l'état avec une aide de 83M€, attribuée dans le cadre du programme des investissements d’avenir et dont la moitié devra être remboursée en cas de succès du projet. Le paramètre de rentabilité principalement regardé est le Taux de Rendement Interne du Projet.

Les sommes nécessaires au démantèlement seront provisionnées conformément au code de l’environnement et aux engagement pris dans la Convention d’Occupation du Domaine maritime conclue avec l’Etat. Cette convention mentionne un montant de 70 000€ par MW installés.

La réponse RTE s’exprime comme suit : le coût d’un démantèlement est du même ordre de grandeur que celui des travaux d’installation de la liaison de raccordement. RTE est une entreprise de service public dont l’essentiel des ressources provient du Tarif d’Utilisation du Réseau Public de Transport d’Electricité : le TURPE, encadré par la Commission de Régulation de l’Energie (CRE). Le TURPE est calculé pour que Rte puisse respecter ses engagements dans le cadre de ses missions de service public. Ainsi, le TURPE couvrira le coût du démantèlement.

Coût du kWh produit Le tarif d'achat a été défini par l'ADEME et l'Etat pour l’ensemble des quatre fermes pilotes, à l'issue de l'appel à projets EOLFLO en 2016 : il est de 240€ / MWh. Le développement de fermes pilotes de 3 ou 4 unités constitue une étape nécessaire avant d'envisager progressivement le déploiement de fermes "commerciales" de plusieurs dizaines d'éoliennes qui permettront de produire une énergie électrique sans combustible, sans CO², éloignés des côtes et à un prix très compétitif.

L’Etat, à travers l’ADEME qui est un des participants au financement du projet, a prévu de faire des audits financiers et techniques indépendants du projet.

Différentes études indépendantes dont un rapport de l’ADEME publié en 2017 montrent que l'éolien flottant sera aussi (voire plus) compétitif que l'éolien posé pour des projets à grande échelle d'ici 2030. Ces différentes études convergent vers un coût moyen de production d'électricité (LCOE) à moins de 80 € / MWh pour des parcs d'éoliennes flottantes mis en service à partir de 2030.

Données juridiques du projet La répartition du capital est de 5% EOLFI,45% CGN-EE, 24,5% MERIDIAM, 24,5% banque des territoires (Ex-Caisse des dépôts). Les actionnaires sont en charge du financement du projet. La technologie et les développements techniques restent totalement sous la responsabilité des industriels qui réalisent le flotteur et la turbine. Il n’y a pas de transfert de propriété intellectuelle. Ces éléments restent l'entière propriété de Naval Energies et de General Electric. La présence de l'investisseur CGN-EE est une réelle opportunité. Cela va justement aider les équipementiers à se positionner à l'export. La présence d'un investisseur est une vraie preuve de confiance en l'industrie française et favorisera le développement de nos technologies à l'export.

Le projet éolien flottant de Groix & Belle Île du consortium EOLFI - CGN Europe Energy a été lauréat en 2016 de l’appel à projets "EOLFLO" co-piloté par l’ADEME, le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire (à travers la direction Générale de l’Energie et du Climat - DGEC) et le ministère de l’économie et des finances (à travers la direction Générale des Entreprises) - DGE), ainsi que par l'ex Commissariat

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 17

Général aux Investissements (aujourd’hui Secrétariat Général Pour l’Investissement) dépendant directement des services du 1er Ministre. Les garanties financières lors de la construction et de l’exploitation seront apportées par l’ensemble des actionnaires du projet. Une garantie financière auprès d’un établissement financier français sera également mise en place dans le cadre de la signature de la convention avec l’ADEME pour garantir l’ensemble des coûts de construction et la réalisation du projet.

Taxes Le décret du 27 janvier 2012 fixe les modalités de répartition, d'affectation et d'utilisation du produit de la taxe annuelle sur les éoliennes situées dans les eaux intérieures ou la mer territoriale. L’article 1519 B du Code général des impôts a instauré une taxe annuelle sur l’éolien en mer. L’article 1519 C du même code, précise que le produit de cette taxe est reversé pour moitié aux communes littorales depuis lesquelles les éoliennes sont visibles. Pour qu'une commune puisse percevoir le produit de cette taxe, l’unité de production doit être visible d'au moins un des points de leur territoire dans un rayon de 12 milles marins. La liste des communes satisfaisant à ces conditions est fixée par un arrêté préfectoral qui définit également les modalités de la répartition de cette première moitié du produit de la taxe entre les communes selon leur population et la distance avec les éoliennes. Les communes bénéficiant du produit de la taxe annuelle sur l'éolien en mer sont libres de l'utilisation des sommes allouées. Une partie de la taxe annuelle sur l’éolien en mer (15% du fonds) est distribuée pour le financement de projets concourant au développement durable des autres activités maritimes ou à la réalisation ou au maintien du bon état écologique du milieu marin.

Appréciations de la commission d’enquête (coût et données juridiques)

Coût du kWh Le caractère pilote du projet et la phase actuelle du travail d’ingénierie qui « consiste à définir le plan de maintenance et à adapter les équipements » ne permettent pas de compléter les données chiffrées nécessaires à l’élaboration d’un coût prévisionnel global du kWh produit. Ne sont actuellement disponibles que le montant de l’investissement et les clauses d’attribution/remboursement des aides de l’Etat ainsi que le tarif d’achat du kWh.

Les dépenses de maintenance et d’exploitation tant pour FEFGBI que pour RTE comme les données de production d’électricité permettront dans la première année d’exploitation de publier des données fiables et représentatives. Ces prix, comme pour l’éolien posé, devraient alimenter la phase d’apprentissage avant d’ouvrir une phase de série qui confirme les projections développées par l’ADEME. L’audit des partenaires financiers et particulièrement de l’Etat est une phase indispensable de ce développement.

Données juridiques La structure financière de la société FEFGBI et le rôle de l’Etat via l’ADEME qui, après avoir co-piloté l’appel à projets, participe au financement, sont précisés. La présence de l’investisseur chinois au capital (filiale de Nuclear Power Group) est analysée positivement en regard de l’ouverture à l’export de la filière tout en insistant sur la protection de la propriété intellectuelle : flotteur et turbine restent l'entière propriété de Naval Energies et de General Electric. La commission d’enquête estime qu’il faut veiller à ce que les accords entre actionnaires de FEFGBI soient clairs et formalisés avec précision. Les risques portent notamment sur le patrimoine économique, scientifique et technologique, l’image et la réputation, ainsi que le capital de l’entreprise.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 18

La commission d’enquête s’est attachée à analyser les clauses définies dans les projets de « conventions de concession d’utilisation du domaine public maritime en dehors des ports » pour les concessionnaires FEFGBI et RTE. La durée des 2 concessions sollicitées est de 40 ans, les clauses de mise en œuvre des études préalables au démantèlement sont bornées : - 24 mois pour FEFGBI (« Au plus tard vingt-quatre (24) mois avant la fin de l’exploitation ou vingt- quatre (24) mois avant le terme normal de la concession, le concessionnaire réalise à ses frais une étude portant sur les conditions du démantèlement »). Les clauses de résiliation prévues dans la convention de concession définissent le rôle de l’Etat en cas de faute du concessionnaire FEFGBI. - 36 mois pour RTE (au plus tard trente-six (36) mois avant le terme normal de la concession, le concessionnaire s’engage à transmettre au concédant une étude réalisée à ses frais et portant sur les impacts des opérations de démantèlement). Il est précisé : « après avis du préfet maritime, le concédant peut autoriser le concessionnaire à déroger à l’obligation de procéder aux opérations de démantèlement et décider du maintien des ouvrages, constructions et installations faisant l'objet de la présente concession ».

La commission d’enquête prend note - des clauses prévues dans les projets de convention de CUDPM entre l’Etat et les maitres d’ouvrage : garanties financières, modalités de suivi en cours d’exploitation, processus de démantèlement, modalités de résiliation, - de l’engagement ferme et explicite, de démantèlement de FEFGBI en fin d’exploitation, cette durée d’exploitation étant fixée à 20 ans. - l’étude de démantèlement prévue dans la convention entre l’Etat et RTE est programmée 36 mois avant le terme normal de la concession (40 ans).

Taxes Les modalités de répartition, d'affectation et d'utilisation du produit de la taxe, la définition des catégories d'opérations éligibles et l'organisation du contrôle par l'Etat sont précisées par décret. La commission d’enquête prend note de cette réponse qui n’appelle pas de commentaire.

2.1.3 – SOUS-THEME EXTENSION FUTURE

Observations du public

Sur la base du caractère expérimental de la ferme pilote, les 18 observations visent notamment la clarification des critères d’appréciation et l’exploitation du retour d’expérience, préalables à la réalisation des fermes commerciales.

« En effet, si notre association souscrit au projet pilote, cela ne signifie pas qu’elle souscrive à un projet de plus grande envergure : tout dépendra de l’expérience acquise avec le pilote et de la manière avec laquelle cette expérience aura été partagée » « Les connaissances attendues concernent l’ensemble des thèmes mis à l’étude dans le cadre de ce type de projet aussi bien pour les préoccupations technologiques qu’environnementales. »

Certains s’interrogent préalablement sur la pertinence de l’implantation et du dimensionnement de la ferme pilote évoquant un lieu qui aurait pu offrir l’opportunité d’une densification. « Donc la ferme pilote n’est pas en conditions réelles d’exploitation : pour la rendre véritablement pilote, il aurait fallu la placer là où elle peut être étendue par la suite ».

La définition du schéma éolien et de son impact breton laisse planer des doutes sur l’identification des

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 19 zones propices au développement industriel ; certaines données du projet alimentent les inquiétudes sur les objectifs réels des maîtres d’ouvrage en termes de développement des fermes industrielles (Kbis, nom de la société et durée de la concession).

Point de vue des maîtres d’ouvrage L'implantation des éoliennes ne sera pas modifiée au cours de la période d'exploitation de 20 ans. Le changement d'implantation impliquerait de modifier la position des ancres ce qui représenterait un impact environnemental non pris en compte dans les demandes d'autorisation et un impact financier non pris en compte par l'ADEME dans le cadre de l'Appel à projet EOLFLO.

Par ailleurs, cela impliquerait de modifier les autorisations administratives pour changer les positions, éventuellement modifier les études environnementales si les conclusions étaient différentes et enfin modifier les règles de navigation et le balisage associé.

FEFGBI est dédiée au développement, à la construction et à l'exploitation de 4 éoliennes flottantes au large de Groix et Belle-Ile, projet qui est l'objet de la présente enquête publique.

Le premier critère de succès sera d'aboutir à la construction de ce parc pré-commercial en temps et en heure, assez tôt pour rester dans la course mondiale du développement de l’éolien flottant. Le second sera d'avoir un parc qui produit sur la durée dans des conditions environnementales difficiles (houles et tempêtes de l'Atlantique), mettant ainsi à rude épreuve les machines et les flotteurs. Enfin, les retours d'expériences d'autres prototypes et parcs pré-commerciaux montrent un gain en connaissance sur tous les sujets : environnementaux, ingénierie, fabrication, installation en mer, mise en route et opérations et maintenance. Ces retours d'expérience basés sur la réalité des projets en mer sont très précieux afin de pouvoir améliorer le design des futurs parcs commerciaux, faire baisser les couts de production de l’électricité et valider de nouvelles technologies innovantes pour permettre l'émergence d'une filière industrielle pourvoyeuse d'emplois.

La société de projet Ferme éolienne flottante de Groix & Belle-Ile a sollicité une concession d’occupation du DPM de 40 ans, conformément aux demandes déposées sur les autres projets d’éoliennes en mer lauréats des appels d’offres de 2011 et 2013. Elle bénéficiera en revanche d'un contrat de vente d'électricité de 20 ans uniquement correspondant à la durée d'exploitation prévue et indiquée en référence dans le cahier des charges de l'appel à projet EOLFLO. Concernant la liaison sous-marine de raccordement, RTE a choisi de solliciter une convention d’utilisation du domaine public maritime pour une durée de 40 ans correspondant à la durée autorisée en application des dispositions de l’article R2124-1 alinéa 3 du Code général de la propriété des personnes publiques qui dispose que « Les concessions relatives aux ouvrages de production d'énergie renouvelable en mer et leurs ouvrages connexes ainsi qu'aux ouvrages des réseaux publics d'électricité dont l'assiette est située sur le domaine public maritime sont conclues pour une durée qui ne peut excéder quarante ans. »

Point de vue du Préfet du Morbihan Cette stratégie se traduira concrètement par un calendrier de lancement des différents appels d’offres préalables au développement des projets d’installations de production d’énergie marine. À ce titre, 4 régions de façade maritime (Bretagne, de la Loire, Occitanie et PACA) ont co-signé le 5 octobre 2018 une lettre adressée au premier ministre pour lui faire part de leurs ambitions en matière d’énergies marines renouvelables et plus particulièrement en éolien flottant. Cette lettre rappelle que la Bretagne qui a signé depuis 2010 un pacte électrique novateur avec les services de l’Etat et voté en 2016 une stratégie sur les énergies marines ambitieuses, s’engage dans une stratégie régionale de transition énergétique. Les 4 régions œuvrent conjointement notamment pour que l’éolien flottant

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 20 puisse représenter une part importante du mix énergétique : objectifs cumulés inscrits dans les schémas respectifs visent 4GW opérationnels en 2030. Elles évoquent les contributions du Syndicat des Energies Renouvelables : « Le SER propose d’engager un premier appel d’offres en 2019 de 750 MW, répartis en 3 lots de 250MW dans 3 régions. Ce premier appel d’offres serait suivi de deux appels d’offres de 1 000 MW en 2021 et 2023, en cohérence avec les objectifs que se sont fixés les régions littorales, Bretagne, Occitanie et Sud-Provence Alpes Côte d’Azur. En effet, le SER estime à environ 3GW le volume de projets à engager d’ici 2024 pour que les investissements productifs, dans les infrastructures portuaires ou usines, soient engagés. Ce calendrier permet de donner une visibilité propice à l’investissement, tout en permettant également aux projets commerciaux de bénéficier des retours d’expérience des fermes pilotes ».

Appréciations de la commission d’enquête (extension future)

Les câbles de raccordement pour les parties sous-marines et souterraines seront dimensionnés de façon à couvrir uniquement le besoin correspondant à la puissance installée de la ferme, c’est-à-dire 24 MW. L'implantation des éoliennes ne sera pas modifiée au cours de la période d'exploitation de 20 ans. L’implantation retenue dans le cadre de l’appel à Projets ne sera pas exploitée pour une extension industrielle.

Les informations contenues dans la lettre du Préfet et dans la contribution du Syndicat des Energies Renouvelables dessinent le profil du développement de l’éolien flottant qui sera encadré par la Programmation Pluriannuelle de l’Energie en cours de formalisation par le gouvernement sur la base des engagements régionaux. Cela conditionnera à la fois le nombre de parcs à venir et donc le nombre d’éoliennes implantées, sans oublier que l’évolution technologique et l’augmentation de la puissance unitaire des éoliennes permettent à puissance installée équivalente de réduire le nombre d’éoliennes. Jusqu’à l’officialisation de ces plans, aucune information ne peut être donnée quant à la localisation des projets futurs.

2.2 – THEME ENVIRONNEMENT

2.2.1 – SOUS-THEME PAYSAGE

Observations du public Ce thème a compté le plus d’observations après la politique énergétique.

-Pour certains, le projet « s'inscrira pleinement dans ce paysage littoral de Groix et Belle-Ile ». Il « semble être développé en limitant au maximum son impact visuel! ». « La soi-disante « gêne visuelle » n’est rien au regard de l’enjeu pour la planète ». L’impact paysager est limité par la situation des éoliennes loin des côtes. Le paysage est une notion propre à chaque homme… Les changements sont inéluctables. Pour ceux qui dénigrent l'aspect esthétique des éoliennes, préfèrent-ils à, « ces objets majestueux », une « cheminée de centrale au fioul ou bien nucléaire », des « pylônes électriques ». Les éoliennes marines sont moins gênantes dans le paysage que leurs « cousines » terrestres.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 21

-D’autres, relèvent des antagonismes :

Espace « vierge »

Cet espace marin constitue un espace vierge de toute transformation humaine. C’est un devoir et une obligation morale vis-à-vis de nos descendants de leur transmettre ce patrimoine naturel. « C'est sur leur caractère sauvage que toute la politique de promotion touristique est fondée ».

Visibilité

Jusqu’à ce projet, nous étions parvenus à protéger les côtes « du pire, non pas que les éoliennes ne soient pas des « beaux objets en eux-mêmes », mais du mitage d’un paysage précieux… »

Les éoliennes risquent de défigurer le site exceptionnel constitué par la presqu'ile de Quiberon et les îles de Groix et Belle-Ile. « Les éoliennes seront visibles depuis tous les sites emblématiques de Belle- Île, sites qui font sa réputation dans le monde entier : Pointe des Poulains, anse de Donnant, etc.

Les pylônes de ces éoliennes géantes, d’une hauteur de 100 mètres, seraient visibles jusqu’à 36 kilomètres. C’est très proche de Groix. Quelle tristesse de voir ces lampes clignotantes qui barreront l'horizon des amoureux des couchers de soleil à la Pointe des Poulains. Sa localisation trop près des côtes et la hauteur monstrueuse des éoliennes par rapport à celle des îles alentour (plus de 6 fois celles-ci) ne peut que défigurer l'environnement actuel vu du continent et de ces îles. L'avis délibéré de l'autorité environnementale du 30/05/2018, qualifie l'impact visuel de "moyen", ce qui signifie qu'il est "réel ". Elle prétend, que « les éoliennes ne seront visibles que 25 % du temps à 30 km et 56 % du temps à 20 km le jour ; la nuit, elles seront visibles à 20 km ».

« La politique des paysages et de la nature est en total recul alors que la loi pour la reconquête de la biodiversité et des paysages a été votée en août 2016, sans prise en compte de mesures d’ Evitement de Réduction ni de compensation possible pour les paysages. Mais dans le cas présent rien n’a été réfléchi ou même envisagé avec la Commission Supérieure des Sites Perspectives et Paysages, …en amont, pour préserver ces paysages naturels remarquables classés par la loi de 1930 au niveau national ».

Espaces protégés, patrimoine

L’avis de l'Architecte des monuments historiques est absent du dossier (à défaut, mention de son caractère facultatif justifié). Le choix du site est contestable en raison de la covisibilité avec les monuments historiques et les sites classés.

L’emplacement de la ferme-pilote est mal choisi. Il se situe en effet près de côtes classées, dans un environnement magnifique et extrêmement touristique, peint par les plus grands peintres de l’ Ecole de Pont Aven et les plus grands photographes, proche d’une zone Natura 2000 et d’une des plus belles baies du monde, la Baie de Quiberon. De plus, le territoire de Gâvres à Quiberon est en cours de labellisation « Grand Site de France », ce qui est manifestement incompatible avec une quelconque installation industrielle... Or, comme le reconnait EOLFI dans son fascicule de présentation : « Avec un éloignement compris entre 12,5 et 23 km, les éoliennes seront effectivement visibles depuis la côte ». « Une très large partie de ces espaces est justement protégée par la loi littoral et des classements en zone Natura 2000. Il est totalement contradictoire que l’on projette de détruire par la mer ce que l’on protège à terre, alors même qu’il s’agit du même enjeu, la protection des espaces naturels côtiers ». « Cette zone est par essence touristique, les côtes…sont totalement emblématiques de la côte sud du Morbihan ». Il est à regretter qu’il n’existe aucun schéma gouvernemental pour la protection des paysages vus des côtes dans la Stratégie nationale Mer et littoral.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 22

Photomontages

Le feu des Birvideaux peut servir d’échelle pour appréhender parfaitement l’impact visuel qu’auront les éoliennes... Il est parfaitement visible, quasiment en permanence, en toutes conditions. Le dossier présente un certain nombre de clichés panoramiques pris de différents endroits de la côte et des îles sur lesquels il est parfois bien difficile d’apercevoir quelque chose à l’horizon. Une observation présente deux photomontages qui sont pour l’auteur, « le strict reflet de l’impact visuel qu’auront les éoliennes vues de la côte sauvage de Quiberon ». Ils « révèlent une présence de ces éoliennes extrêmement importante vue de Quiberon ». Les photomontages du dossier d’enquête publique déforment « la réalité de façon importante sur un point essentiel de l’étude d’impact, il doit permettre, à lui seul, d’annuler l’enquête publique car, à l’évidence, il induit gravement le public en erreur ». Les photomontages panoramiques pris en focale courte, écrasent les paysages, effacent les détails lointains et n’ont en fait que très peu de rapport avec la perception réelle qu’à l’œil humain.

Des contre-propositions ou propositions

o éloigner les éoliennes de la côte et ajouter quelques kilomètres de câbles ; plus de 35km ou dans un lieu non visible des côtes ;

o installer les éoliennes dans une situation réelle d'exploitation future puisque, puisque cette technologie permet le déplacement loin des côtes.

o concentrer les nuisances de ce type dans des zones déjà industrialisées, au large de grands ports et/ou d'ensembles industriels. Le principe de concentration des nuisances devrait être considéré en premier de manière à limiter les dégâts que l'homme est capable de provoquer à la nature ;

o colorer la partie visible des mâts des éoliennes afin de se fondre dans le paysage. Un dispositif d’éclairage des mâts et des pales pourrait réduire la visibilité les éoliennes vues depuis les côtes ; o alterner les éclairages des éoliennes et de réduire la puissance pour diminuer la gêne de tous les flashs en même temps. Le balisage diurne des éoliennes est constitué de flashs blancs éblouissants et gênants à proximité, surtout par ciel gris.

o Vérification des données: les éoliennes seraient visibles 25% du temps à 30 km.

o mener une étude sociologique de suivi indépendante auprès des habitants riverains, commerçants touristes, du secteur sur la perception de la modification de leurs paysages (nocturne et diurne) avec l’apparition de cette ferme éolienne, pendant la durée d’exploitation de celle-ci jusqu’à son démantèlement.

Avis de l’autorité environnementale Les éoliennes seront théoriquement visibles à une distance de 40 km. En pratique, elles ne sont visibles en fonction des conditions atmosphériques que 25% du temps à 30 km et 56% du temps à 20km le jour ; la nuit elles seront visibles à 20 km (par leur balisage aéronautique). C’est sur l’île de Groix, la plus proche, située à 12,5km, et sur l’île de Belle-Île que l’impact est le plus fort. Il est qualifié de moyen par le dossier. Le dossier comporte un cahier de photomontages qui permet de visualiser le paysage marin futur depuis l’île de Groix, l’île de Belle-Île et la côte, le jour et la nuit.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 23

Ces photomontages sont représentatifs du paysage réel lorsqu’ils sont visualisés à une distance de 33 cm sous une forme imprimée au format double A3 qui est mise à disposition du public dans les espaces de communication du maître d’ouvrage.

Syndicat Grand Site Gâvres-Quiberon « Ces 4 éoliennes flottantes au large de l’île de Groix, à environ 25 km de Quiberon seront perceptibles sur l’horizon. Elles occuperont un angle réduit dans le champ de vision. Leur impact sera alors limité. » « Par ailleurs elles concernent le territoire du Grand site sur la question du raccordement au réseau public de transport d’électricité par une liaison souterraine (partie terrestre), essentiellement positionné sous des surfaces minérales... ». Le syndicat émet un avis favorable aux différentes demandes.

DRAC - ABF (Direction régionale des affaires culturelles de Bretagne - Architecte des Bâtiments de France) Avis favorable de l’Architecte des Bâtiments de France à la DUP pour le projet de raccordement électrique de la ferme éolienne.

DREAL Bretagne L’impact paysager du projet est fort depuis certains littoraux groisillons et bellilois. …l’impact est cependant atténué par le choix réalisé de concentrer les machines au centre de la zone retenue pour cette phase test. Ce choix éloigne de fait les machines du littoral. En outre, le nombre réduit de machines laisse un grand champ de vision maritime indemne de tout impact visuel. Quant au massif dunaire de Gâvres-Quiberon, reconnu pour ses valeurs patrimoniales, notamment paysagères, il sera impacté mais dans une moindre mesure…. Ce territoire doit pouvoir conserver ses valeurs, notamment paysagères reconnues au niveau national.

Point de vue des maîtres d’ouvrage

Sites protégés et avis de l’architecte des bâtiments de France FEFGBI : Lors de l’implantation d’un projet éolien, l’avis conforme de l’Architecte des Bâtiments de France n’est requis (art.R.181-12 c. de l’env.) que dans le cas où l’Autorisation Environnementale tient lieu des autorisations préalables prévues au code du patrimoine (L. 621-32 et L.632-1 c. du patrimoine). Les articles du code du patrimoine visés ne font pas état de la situation de covisibilité entre le projet éolien et les sites protégés/monuments historiques. Ainsi, l’avis de l’ABF n’a pas à être sollicité et n’a donc pas à apparaitre dans le dossier d’enquête.

RTE : Le Projet ne traverse aucun site classé ou inscrit. Néanmoins, il a bien été pris en compte par les maîtres d’ouvrage que les « Dunes de Plouharnel et d’Erdeven » entre Etel et Saint-Pierre Quiberon, concernées par la liaison de raccordement, font l’objet d’une procédure de classement en cours au titre des articles L.341-1 et suivants du code de l’environnement, visant la labellisation « Grand Site de France » de l’ensemble du périmètre. Ainsi, si le site est classé avant le démarrage des travaux d’installation de la liaison de raccordement, RTE respectera la réglementation en vigueur et déposera une demande d'autorisation au titre du site (à ce jour en application des dispositions de l’article R.341-10. du code de l’environnement.) Globalement en partie maritime, le dossier précise également que le Projet n’aura aucune incidence sur les conditions hydrodynamique et hydrosédimentaire et donc sur les sites inscrits ou classés situés sur les côtés de l’aire d’étude éloignée.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 24

Photomontages Les photomontages ont été réalisés par le bureau d’étude spécialisé GEOPHOM qui bénéficie d’une très grande expérience dans la réalisation de photomontage éolien, notamment pour des projets en mer. La méthodologie développée et validée par Jean-Marc VEZIEN (LIMSI-CNRS) sur d’autres projets en mer permet de présenter un résultat non contestable concernant les formes, les plans ou les volumes. Les couleurs et le rendu visuel font l’objet d’un travail d’analyse et d‘interprétation de la part de l’expert. Par exemple, une éolienne en contre-jour à 25km ne peut vraisemblablement pas être noir, alors on augmente l'opacité atmosphérique pour adoucir le contraste. Cette partie est sans doute moins scientifique. L’expert apporte donc son l’expérience et sa maitrise des outils pour s’approcher au maximum de la réalité terrain. Il n'en reste pas moins que l'observation d'un photomontage imprimé ne remplace pas une expérience réelle. Les photomontages présentés dans l’observation 217 sont effectivement très différents de ceux présentés dans le cahier de photomontage et réalisés par un bureau d’étude spécialisé, expérimenté et parfaitement reconnu et dont la méthodologie est présentée en introduction. Sans informations sur la méthodologie et la compétence de l’auteur dans la réalisation de ce type de support, nous sommes en droit de douter de l’objectivité du rendu.

Eloignement des côtes En ce qui concerne le choix de la zone, comme indiqué dans le chapitre 5 de l’étude d’impact du Projet (§2.2) et dans l’annexe A01 de l’étude d’impact rédigée par les services de l’Etat, le choix de la zone repose sur une longue concertation menée sur plus de 2 ans par la Conférence Régionale Mer et Littorale regroupant un nombre important d’acteurs dont certains représentants du milieu associatif (voir §3.1.2 de l’annexe A01) et par une analyse multicritères. Ce choix de zone représentait un compris idéal entre la prise en compte des usages en mer (notamment la pêche professionnelle), les enjeux environnementaux, les enjeux de paysage (une distance minimum de 10 km par rapport aux côtes avait été retenue), et les enjeux économiques (distance par rapport au raccordement). Il est important de rappeler que le site retenu pour cette ferme pilote répond tout à fait à des conditions réelles d’exploitation, qui seront similaires à celles que l’on peut trouver à des distances plus importantes de la côte. Les enseignements en termes d’exploitation de la ferme pilote ne seront donc pas faussés. A titre d’exemple, les hauteurs de vagues estimées sur le site (selon une période de retour de 50 ans) sont de 12 mètres environ, valeur qui est loin d’être négligeable. En termes d’impact sur le coût du raccordement, le montant prévu actuel pour 28,5 km de liaison sous- marine et 5 km de liaison souterraine est de 39 millions d’euros (cf. chapitre 1 de l’étude d’impact, §12), soit quasiment 20% du coût total du Projet. Augmenter l’éloignement de la ferme pilote de 10 km plus au large par exemple, reviendrait à augmenter le coût du projet sans pouvoir en faire une estimation précise (Cf réponse de RTE à la question 2.1.1.1).

Dispositif d’éclairage des mâts et des pales réduisant la visibilité des éoliennes vues depuis les côtes Les éoliennes flottantes seront relativement peu visibles depuis les côtes compte tenu de la distance comme peuvent l’illustrer les photomontages réalisés à cet effet. Il n’est pas prévu d’éclairages qui joueraient un rôle de camouflage. FEFGBI doute par ailleurs de la faisabilité et de l’existence de tels dispositifs.

Mener une étude sociologique de suivi indépendante auprès des habitants riverains, commerçants touristes, du secteur sur la perception de la modification de leurs paysages (nocturne et diurne) avec l’apparition de cette ferme éolienne Réponse FEFGBI : Le Projet de ferme pilote et son raccordement est l’aboutissement d’un long processus de concertation avec les acteurs professionnels, socio-économiques, associatifs, usagers, etc. et le grand public qui

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 25 remonte à 2013 avec les travaux menés par la Conférence Régionale de la Mer et du Littoral pour retenir le site, puis par un travail de concertation poursuivi par FEFGBI depuis 2015 jusqu’à ce jour.

Les retours du grand public recueillis lors des réunions publiques, lors de la concertation CNDP sous l’égide d’un garant, ou encore lors de l’exposition itinérante n’ont pas mis en évidence un rejet du Projet, bien au contraire.

Point de vue du Préfet

«… La candidature du syndicat mixte au label « Grand Site de France » a été examinée par la Commission Départementale de la Nature des Paysages et des sites du 22 mars 2018 qui a émis un avis favorable à cette candidature.

Le projet de label Grand Site de France sera examiné par la Commission Supérieure des Sites, Perspectives et Paysages lors de sa session du 15 novembre 2018. Le 14 juin 2018, cette même commission s’est prononcée favorablement à la poursuite de la procédure de classement des dunes de Plouharnel et de Erdeven.

Il est à souligner qu’un projet de classement au titre des sites des dunes d’Erdeven et de Plouharnel, est mené, par les services de l’État, parallèlement à la candidature au label « Grand Site de France ». Au moment de la phase instruction du projet de ferme pilote, ce projet de classement n’était pas suffisamment avancé pour être considéré comme étant « en cours de classement ». Afin d’anticiper un classement du site qui pourrait intervenir avant le démarrage des travaux du projet, l’avis de la CDNPS sera également sollicité sur le dossier RTE préalablement à la prise des arrêtés d’autorisation du projet de ferme pilote et son raccordement ».

Appréciations de la commission d’enquête (paysage)

Impact paysager L’étude paysagère (A03) est bien développée. Elle caractérise les séquences paysagères du littoral et développe notamment l’échelle relative des éoliennes et les conditions de visibilité atmosphérique qui sont très variables au long de l’année et dans une même journée. Les données ont été mesurées par Météo France à la station de l’île de Groix. Ainsi la probabilité que la visibilité soit suffisante pour que l’on puisse voir les éoliennes de 180 m de haut, est de 85% à Groix (pointe de l’Enfer, 9 km de la Zone d’Appel à Projet, ZAP), 63% à Belle-Île (pointe des Poulains, 15,8km), 56% pointe de Gâvres (18,2 km), 40% de la presqu’Île de Quiberon (pointe du Percho/Beg en Aud, 22,8km) et 10% à (pointe de Beg Er Vachif, 34,6km). Il est à noter que la distance calculée est entre les côtes et le point le plus proche de la ZAP. Les éoliennes sont un peu plus éloignées des côtes, en raison de leur implantation à l’intérieur de la ZAP.

Dans l’étude paysagère, 41 photomontages ont été pris à partir de points de vue sélectionnés au regard de leur sensibilité au projet et qui sont parfois des lieux réputés. Ils sont situés en mer (à moins de 5km), à Groix (12,5km à 15,8 km), à Belle-Île (17,9km à 25,5km), sur la presqu’île de Quiberon (23 km), et même au-delà jusque 40 km.

Les incidences du projet au regard des enjeux des différents points de vue sont moyennes à faibles dans le dossier. A partir de Groix et Belle-Île (secteur de la pointe des Poulains et anse de Ster Vras, 18 à 21,5km), le niveau d’incidence visuelle du projet est moyen ; sur les autres photomontages de Belle- Île, ce niveau est moyen-faible ou faible. Depuis la côte de la presqu’île de Quiberon, le projet induit des incidences visuelles de niveau moyen- faible, en raison de l’éloignement du projet qui est à 23km à minima. C’est le même cas depuis le

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 26 littoral massif dunaire de Penthièvre à Gâvres et la rade de Lorient (sauf la citadelle de Port-Louis et la pointe de Kernével à Larmor-Plage qui ont un niveau moyen). Les incidences à partir des autres lieux sont plus faibles.

La commission d’enquête s’est déplacée sur les lieux où ont été prises les photos (dans le cahier des photomontages). Elle a constaté que les éoliennes auraient plus d’impact sur l’horizon dans un rayon de 20 km. Contrairement aux photomontages, la commission a vu de nombreux bateaux à voile dont l’impact visuel dans l’espace maritime pourrait être comparable en taille à la présence des éoliennes à l’horizon. Plus l’horizon est large, plus elles sont difficiles à percevoir. Par contre, celles-ci sont plus visibles dans un espace restreint comme à partir du port de Locmaria à Groix (13,5km à 17,9 km), ou la plage de Ster Vraz à Sauzon, mais la perception est moindre de cette plage en raison de leur éloignement (Belle-Île, 19,4 km à 22,7 km). Le parc éolien est de plus limité à 4 éoliennes. Le projet, après l’enquête publique, sera examiné en commission départementale de la nature des sites et des paysages (CDNPS).

Espaces protégés, patrimoine - Le projet des éoliennes flottantes (sans le raccordement) n’est situé ni dans une ZNIEFF, ni dans une zone Natura 2000, ni dans un site inscrit ou classé et ni dans l’enveloppe du projet de site classé des « dunes de Plouharnel et d’Erdeven » ou dans le Grand site de France. Le Syndicat Grand Site Gâvres- Quiberon indique qu’elles « occuperont un angle réduit dans le champ de vision. Leur impact paysager sera alors limité » et donne un avis favorable au Projet. La commission d’enquête observe que le projet est entouré d’espaces emblématiques. Les côtes de Groix, Belle-Ile, Houat et la côte sauvage de Quiberon orientées vers le projet sont toutes classées et font partie de zones Natura 2000. Des terrains sont propriétés du conservatoire du littoral. D’autres sont des espaces remarquables selon la loi littoral (isthme de Penthièvre et de Gâvres) ou des espaces naturels sensibles. La commission d’enquête prend note de l’argumentaire de FEFGBI relatif à l’avis conforme de l’architecte des bâtiments de France concernant les articles du code du patrimoine visés qui ne font pas état de la situation la covisibilité entre le projet éolien et les sites protégés/ monuments historiques.

- Par contre pour le raccordement, l’avis de l’architecte des bâtiments de France a été demandé et celui-ci a donné un avis favorable, le tracé du raccordement est dans 3 périmètres de protection des abords des monuments historiques. Il sera inclus dans le site classé des « dunes de Plouharnel et d’Erdeven », ainsi que dans le futur Grand site qui ne constitue pas une protection réglementaire. Le syndicat Grand Site Gâvres-Quiberon indique que « les impacts liés aux travaux et à l’ouvrage demeurent modérés et localisés, évitant les secteurs sensibles. » Comme indiqué par le Préfet dans son courrier du 29 octobre 2018 (cf. annexe 5 du rapport de présentation) : « Afin d’anticiper un classement du site (des dunes d’Erdeven et de Plouharnel) qui pourrait intervenir avant le démarrage des travaux du projet, l’avis de la CDNPS sera également sollicité sur le dossier RTE préalablement à la prise des arrêtés d’autorisation du projet de ferme pilote et son raccordement ».

En conclusion des éléments concernant la visibilité des éoliennes et des espaces protégés, la commission d’enquête considère : • que l’impact visuel du parc éolien sur le paysage sera réel mais limité par le nombre d’éoliennes et la distance des côtes. La perception variera selon les lieux, la météorologie et les observateurs et sera plus significative depuis Groix et la pointe des Poulains de Belle-Ile. • que le raccordement n’aura pratiquement pas d’impact sur le paysage en raison de son enfouissement sous les voies et parking dans la majorité du tracé et des mesures de réduction

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 27

prévues (MR7 abattage des arbres préalablement au début de chantier, MR9 Replantation d’arbustes, MR11 limitation de l’emprise du chantier, utilisation de trouées existantes si possibles).

Photomontages La réalisation des photomontages s’appuie sur une approche méthodologique qui vise à offrir à l’observateur une vue simulée du projet dans des conditions aussi proches que possibles d’une observation réelle. Géophom, le bureau d’études indépendant est spécialisé dans la réalisation de documents d’aide à l’évaluation des impacts visuels des installations de production d’énergie renouvelable. Pour les projets en mer de Courseulles et de Saint Nazaire, la méthode de Géophom a été expertisée et validée par Monsieur Jean-Marc Vézien, ingénieur en recherche au laboratoire LIMSI- CNRS (Laboratoire d’informatique pour la Mécanique et les Sciences de l’ingénieur à Orsay). Géophom a par ailleurs développé sa méthode de travail au début du cahier de photomontages.

Géophom qui a assuré les photomontages d’un parc éolien terrestre avant le projet, a pris des photos une fois la réalisation faite. La comparaison des deux montre une grande correspondance (cf. Annexe 1 du mémoire en réponse).

Vu le travail du bureau d’études, les expertises réalisées à Courseulles et Saint Nazaire, les comparaisons de l’annexe 1 du mémoire en réponse, les visites sur le terrain de la commission d’enquête avec le cahier de photomontages, la commission estime que les photomontages permettent de visualiser l’impact des éoliennes dans le paysage. Il est à noter par ailleurs qu’une photographie a toujours une certaine déformation par rapport à l’œil humain et la vision binoculaire.

Des contre-propositions ou propositions ont été faites concernant le paysage :

Eloignement des côtes Concernant la demande de l’éloignement des éoliennes de la côte faites dans le cadre de l’enquête publique, la commission d’enquête rappelle que la zone d’implantation de la ferme pilote où les éoliennes doivent être implantées, était déjà définie, avant l’Appel à projets de l’ADEME (« AAP EOLFLO ») dont FEFGBI a été désignée lauréate le 22 juillet 2016. C’est un polygone de 14,36 km² (2,1 km de large par 6,7 km de long) dans lequel seront installés les éléments de la ferme pilote. Le site de Groix & Belle-Île a été reconnu dès 2014 comme une zone de moindres contraintes suite à un consensus. Ainsi il est impossible de déplacer les éoliennes en dehors de cette zone. De plus, FEFGBI a choisi de positionner les éoliennes au centre du polygone afin de les éloigner des deux îles de Groix et Belle-Ile.

Couleur des éoliennes Deux teintes habilleront les éoliennes, ces dernières sont imposées par l’arrêté du 13/11/2009 relatif à la réalisation du balisage des éoliennes situées en dehors des zones grevées de servitudes aéronautiques : - le jaune sécurité pour le flotteur qui a vocation à être bien visible par les navires, - la couleur « gris agathe » des éoliennes du projet qui aura un effet de « camouflage », plus sombre que celles des éoliennes terrestres. Les conditions de lumière naturelle sont susceptibles de faire varier très significativement la perception de la couleur des éoliennes.

Balisage lumineux L’arrêté du 13/11/2009 définit aussi les balisages lumineux nocturnes aéronautiques et diurnes. - Le balisage nocturne maritime de couleur jaune et positionné sur la partie basse des éoliennes conforme à la règlementation AISM ne sera presque jamais visible de la terre comme les feux de basse intensité installés sur des futs et visibles à 360°. - Le balisage nocturne aéronautique est à éclats de couleur rouge, synchronisé et installé sur les sommets des nacelles. Il est visible à 360°. Avec une visibilité météorologique excellente, soit un jour

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 28

sur 10, le balisage pourra être visible jusqu’à une distance de 30 km. C’est essentiellement depuis Groix et l’extrémité de Belle-Ile que ce balisage pourra être perçu. - Le balisage diurne assuré par des feux à éclats blancs est installé au sommet de la nacelle des éoliennes et visible à 360°. Ces feux ont une portée d’environ 20 km. Ils seront perceptibles, de Groix et de la pointe des Poulains de Belle-Ile, les autres côtes sont plus éloignées.

Etude sociologique auprès des habitants du secteur sur la perception de la modification de leurs paysages par les éoliennes La commission d’enquête pense que cette étude sur la perception des habitants riverains sur la modification de leurs paysages par l’installation d’éoliennes serait plus intéressante sur un parc industriel éolien que sur un projet pilote de 4 éoliennes. L’étude sur la perception d’un parc industriel éolien permettrait un retour d’expérience.

Vérification des données : les éoliennes seraient visibles 25% du temps à 30 km En absence de mesures de visibilité disponibles en tout point de l’aire d’étude, les données de la station météo France de Groix sur la décennie 2006-2015 ont été utilisées. Le bureau d’études atelier de l’Isthme précise que les conditions ne sont pas homogènes dans la réalité sur tout le territoire et que ces mesures dégagent de grandes tendances. La commission d’enquête indique qu’il sera toujours possible de vérifier les données sur la visibilité grâce aux données de Météo France de Groix et Quiberon pour les années à venir.

2.2.2 – SOUS-THEME ENVIRONNEMENT EN GENERAL

Observations du public

76 observations portent sur l’environnement pris au sens général, c’est le troisième sous-thème le plus abordé. Il y a autant d’observations favorables que défavorables.

-Certaines observations mettent en valeur le retour d’expérience, les mesures de suivis et font des propositions.

« Les territoires marins susceptibles d’accueillir le développement des EMR sont situés autant dans la bande côtière/DPM que dans la Zone Economique Exclusive et potentiellement à des distances importantes du littoral. Il faut ici rappeler les limites actuelles de la connaissance des écosystèmes marins et de leurs fonctionnalités ainsi que la difficulté à faire émerger les enjeux environnementaux de manière précise et de les spatialiser de manière suffisamment opérationnelle.

Retour d’expérience Piloté scientifiquement par l’Université de Bretagne Occidentale, le projet APPEAL s’appuie sur des campagnes de mesures qui sont réalisées directement sur le site de la ferme pilote de Groix & Belle- Ile. Il vise à caractériser les effets des parcs éoliens flottants sur le fonctionnement des écosystèmes côtiers dans leur ensemble ».

Ce Projet expérimental est l’occasion, pour les pêcheurs, de recueillir un maximum d’informations relatives aux effets sur divers compartiments tels que l’environnement physico-chimique, les ressources halieutiques et les activités de pêche. Ainsi, ce Projet permettra à la profession de bénéficier d’un retour d’expérience permettant de mieux appréhender l’avenir

« Les vents marins du large, plus puissants et plus réguliers, sont une vraie opportunité écologique à

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 29 moindres impacts écologiques sur les systèmes vivants côtiers marins, souvent les plus divers et biologiquement les plus productifs. Ce changement de production industrielle aura aussi un effet positif de protection sur la ressource marine halieutique, voire en produira de nouvelles telles celles des récifs artificiels. Ce document aurait mérité de préciser toutes les évolutions technologiques apportées à ce projet, pour tenir compte des impacts écologiques ».

Mesures de suivi Les mesures de suivis et de la séquence ERC, doivent permettent l’acquisition des données nécessaires à la compréhension de l’évolution de l’état de conservation de l’environnement et l’évaluation des impacts possibles du projet sur l’environnement. Des enseignements devront être tirés pour les prochains parcs en haute mer.

Propositions o Accompagner le Projet de mesures en faveur de l'environnement marin (zone sans pêche, pose de récifs artificiels, soutien à des projets de restauration des milieux littoraux, etc.), o limiter les impacts environnementaux (matériaux choisis, installation, maintenance, fin de vie déconstruction,..).

-D’autres observations s’alarment de l’impact sur l’environnement. Les sites de la presqu'ile de Quiberon, de Belle-Ile et Groix (classés Natura 2000) subiront une dégradation irrémédiable.

L’étude d’impact est manifestement insuffisante, elle soulève des réserves de la part de l’Autorité Environnementale (Ae) et des organismes consultés. L’Ae s’interroge sur « la portée des enseignements environnementaux de cette ferme pilote pour des développements futurs. Un projet- pilote est une expérimentation, et l'étude d'impact n'est pas totalement représentative de la réalité future. Cette incertitude aurait dû être prise en compte dans le choix du site. Une étude d’impact du démantèlement doit être exigée et le démantèlement doit être réalisé au bout de 20 ans. L’évaluation du bilan carbone est imprécise (fabrication, installation, travaux, entretien et démantèlement). Il faut plus de 3 tonnes de cuivre pour construire les éoliennes et celui-ci provient notamment du Chili, d'Indonésie, où son exploitation entraîne des conséquences effroyables sur l’environnement.

Autorité environnementale L’Ae recommande principalement : • De préciser les limites du retour d’expérience attendu en terme d’impacts environnementaux, notamment du fait du nombre réduit d’éoliennes, et celles de l’extrapolation du projet expérimental, • De compléter le dossier en précisant les raisons notamment environnementales des choix (variantes). • De compléter les actions de compensation et de suivi prévues et à mener pendant toute la durée du projet.

De développer sans délai un programme de recherche pour fournir des bases solides aux études d’impacts des parcs éoliens flottants, celui-ci étant placé sous la responsabilité de l’Etat et d’un conseil scientifique indépendant. • De compléter au travers du suivi prévu les connaissances des impacts du projet sur les chiroptères et de justifier le bilan CO2 du projet, • De compléter les actions de compensation et de suivi prévues et à mener pendant toute la durée du projet, de préciser l’articulation prévue entre les modalités de suivi du projet et

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 30

d’intervention sur site, en phase de travaux comme d’exploitation et d’en démontrer l’efficacité, notamment en cas d’accident ou de catastrophe, Le Projet présente des impacts positifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour la production électrique.

DREAL Bretagne (Direction Régionale de l’Environnement, l’Aménagement et du Logement) L’analyse des avis point par point a conduit la DREAL Bretagne à l’avis suivant : Le pétitionnaire • a répondu à la majorité des compléments techniques demandés • ne s’engage pas sur des mesures de réduction à posteriori en fonction des résultats des suivis • ne propose pas de suivi des incidences liées aux champs électro-magnétiques La DREAL Bretagne intègre le fait qu’il s’agit d’un projet pilote limité en nombre d’éoliennes, tient compte des enjeux écologiques identifiés et des connaissances en développement dans les domaines écologiques et industriels concernés. L’avis favorable est donné sous réserve d’engagements à prendre par le pétitionnaire quant à la mise en place de mesures de réduction /compensation si les résultats des suivis post-implantation en démontrent la nécessité.

Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins de Bretagne et Comité Départemental des Pêches Maritimes et des Élevages Marins du Morbihan Dans le cadre de l’espace d’échanges instauré depuis 2017 avec les Comités des Pêches du Finistère, du Morbihan et de Bretagne, ont été abordées les questions liées à la pêche professionnelle, aux ressources halieutiques et à la sécurité maritime. Les Comités émettent un avis favorable à la demande de concession sous réserve que soient pris en compte les commentaires relatifs à la ferme et au raccordement et concernant : • Milieu biologique • Milieu humain • Mesures d’évitement • Mesures de compensation • Mesures de suivi

DIRM NAMO (Direction Interrégionale de la Mer Nord Atlantique Manche Ouest) Avis favorable à la réalisation de ce projet compte tenu des effets limités sur l’environnement et les usages existants et moyennant une information claire en phase travaux et en phase exploitation justifiant une bonne cohabitation avec les différents usagers de la zone (pêcheurs et plaisanciers).

Le projet permettra de tester une technologie nouvelle, de valider des choix technologiques avant le passage en phase industrielle.

Agence Régionale de Santé ARS RTE : Phase d’installation et de raccordement : L’impact sur la qualité de l’air du fait des navires et des engins de chantier (fumées, poussières, odeurs) est considéré comme faible.

Phase d’exploitation : Le même raisonnement et la même approche sont appliqués à cette phase avec les mêmes effets : pour la qualité de l’air, l’effet sera associé aux phases de maintenance. Le câble de transport et les équipements de raccordement seront à l’origine de champs électrique et magnétique (tension 63 kV et capacité de transit 240 A). Sur le trajet terrestre, les valeurs attendues de ces champs seront inférieures aux limites fixées au niveau européen (juillet 1999 – 5000V/m et 100 μT) d’autant que le câble sera enterré.

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Phase de démantèlement : La décision sur le devenir de la liaison sous-marine mise hors service (démantèlement ou maintien en état) n’est pas prise. La solution de moindre impact environnemental sera choisie après une étude spécifique. L’étude d’impact ne nécessite pas d’approfondissement, l’évaluation des risques des différentes phases ne laissant « présager aucune incidence inacceptable ».

Agence française pour la biodiversité En retenant majoritairement une implantation sur des milieux anthropisés : parking, réseau routier, le projet sur sa partie terrestre réduit notablement l’impact sur le milieu naturel. L’absence d’espèce protégé dans l’emprise directe de la liaison terrestre du raccordement électrique et les mesures d’évitement retenues sont favorables à la réalisation de ce projet.

Préfecture maritime de l’Atlantique Seul le démantèlement des installations est à même de garantir la sécurité en mer dans la durée.

Point de vue des maîtres d’ouvrage

Recommandations et réserves indiquées dans les avis formulés par les organismes publics et l’autorité environnementale Les demandes d’autorisations déposées par FEFGBI et RTE ont effectivement fait l’objet d’avis émis lors de la phase d’instruction administrative des demandes d’autorisations, notamment par des organismes publics et l’Autorité environnementale du CGEDD. RTE et FEFGBI apportent une attention particulière à tous les avis et recommandations formulés lors de l’instruction administrative. FEFGBI et RTE ont répondu point par point à chacun de ces avis dans plusieurs documents fournis dans le dossier d’enquête publique : CO5, C02.3, C02.4, F10, R13. Ainsi, comme indiqué dans ces mémoires en réponse et additifs, FEFGBI et RTE se sont engagés sur des modifications des dossiers pour tenir compte des recommandations et remarques formulées par les services de l’Etat. RTE et FEFGBI respecteront les engagements pris dans ces réponses. Par ailleurs, conformément à la réglementation, les engagements et les mesures pris dans le cadre de l’étude d’impact du Projet seront tous respectés.

Rôles, responsabilités et composition du Comité de suivi scientifique Le comité scientifique sera mis en place par la préfecture du Morbihan dans le cadre des prescriptions de suivi environnemental.

…Les Maîtres d’ouvrage proposent que le comité de suivi scientifique ait pour rôle de valider les modalités de suivis proposés, d’orienter l’élaboration des protocoles d’études, d’examiner les résultats et d’établir des recommandations. Dans le cadre du projet de ferme pilote, la responsabilité de ce Comité serait d’assurer la validité des méthodologies à suivre pour l’acquisition de nouvelles connaissances environnementales et techniques. Ce Comité serait composé a minima de scientifiques reconnus, de représentants des services de l’Etat ainsi que des Maîtres d’Ouvrage et leurs prestataires. La composition et la fréquence des réunions de ce Comité seront définies ultérieurement en concertation avec les services de l’Etat et les acteurs concernés sur le territoire.

Les dunes, des milieux très vulnérables avec leurs flores spécifiques Réponse RTE : Comme pour toute espèce protégée, l’évitement doit être privilégié. C’est pourquoi l’étude d’impact prévoit pour les espèces floristiques identifiées dans la zone de l’atterrage (Panicaut maritime,

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Eryngium maritum) une mise en défens des habitats concernés (Chapitre 6, § 2.3.1, ME14) afin d’empêcher l’accès des engins et des personnels. Le balisage mis en place évitera ainsi toute emprise du chantier sur les habitats concernés. Les habitats ne seront pas impactés et les travaux ne porteront pas atteinte à l’espèce. L’incidence résiduelle sur la flore protégée pendant la phase de travaux a été qualifiée de nulle (Chapitre 6, § 5.2.2). Le déplacement des espèces n’est donc pas nécessaire à l’atterrage dans la mesure où l’évitement complet de l’impact est possible. D’autre part, la zone d’atterrage est une zone de stationnement qui est entièrement piétinée et qui ne constitue pas un milieu favorable au développement du Panicaut maritime.

L’intégralité du personnel des entreprises intervenant pendant les travaux sera sensibilisé à la présence d’espèces patrimoniales floristiques et à la nécessité de leur préservation afin d’éviter toute dégradation.

Tracé du câble terrestre Réponse RTE : Les raisons du passage en plein champ aux abords du poste de KERHELLEGANT ont été données dans le mémoire en réponse à l’Autorité environnementale (p. 26). Emprunter la RD 781 puis le chemin existant pour rejoindre le poste impliquerait de passer à proximité d’une maison en mauvais état que les travaux pourraient conduire à endommager. Par ailleurs, rester sous la RD 781 conduirait à introduire un quasi angle droit sur le tracé, ce qui représente une contrainte technique importante, voire rédhibitoire, pour le passage du câble. Des démarches seront menées par RTE auprès des propriétaires afin d’obtenir leur autorisation pour le passage de la liaison souterraine sur leurs parcelles et l’établissement d’une convention de passage. Pour la réalisation des travaux, un état des lieux préalable est réalisé lors de la reconnaissance des accès aux parcelles avec les propriétaires ou exploitants concernés. Pour le passage en plein champ, l’étude d’impact prévoit des mesures d’évitement et de réduction, décrites dans le chapitre 6 (ME 15, MR 5, MR 6). Le franchissement des haies se fera par les trouées existantes. La terre végétale sera décapée et stockée en cordon au-delà de la zone décapée. Les matériaux profonds extraits de la tranchée seront également stockés en périphérie de la zone décapée. Le câble sera déroulé dans un fourreau posé en pleine terre. Le remblaiement de la tranchée s’effectuera ensuite avec la remise en place des matériaux profonds, puis de la terre végétale, sans apport de matériaux extérieurs (béton, sable…). Le milieu sera ainsi restauré dans un état favorable à la reprise de la végétation ou des cultures présentes avant les travaux. En fin de travaux un état contradictoire est réalisé afin de déterminer les éventuels dégâts aux sols et aux cultures à indemniser selon les barèmes négociés entre RTE et la Chambre d’Agriculture.

Mesures en faveur de l'environnement marin (zone sans pêche, pose de récifs artificiels, soutien à des projets de restauration des milieux littoraux, etc.) Le chapitre 6 de l’étude d’impact détaille les mesures ERC proposées par les Maîtres d’ouvrages en faveur de la protection de l’environnement. La séquence ERC est respectée. Le Comité de suivi scientifique pourra recommander des mesures supplémentaires en fonction des résultats des suivis. Prolongation d'études et de missions en mer, en partenariat conjoint : UBO, Université de Bordeaux et CNRS, lors de la mise en service de ce projet Les campagnes en mer récemment menées l’ont été dans le cadre du projet APPEAL piloté par France Energies Marines et cofinancé par l'Agence Nationale de la Recherche et les partenaires dont EOLFI et RTE font partie. Les objectifs de ce projet sont d'améliorer les connaissances sur les enjeux environnementaux et socio-économiques liés aux parcs éoliens flottants. RTE et FEFGBI précisent que ce projet ne constitue pas une mesure compensatoire.

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Choix d’ancres, d’ancrage et de flotteurs Réponse FEFGBI : Tous les choix techniques ne sont pas encore arrêtés puisque les études de site (houle, vent, condition de sol) et les études d’ingénierie sont toujours en cours. • Ancres : Le choix définitif n'est pas fait car l'étude de faisabilité des 2 systèmes n'est pas terminée. Néanmoins le dispositif d’ancres à enfouissement semble se confirmer • Dispositif ancrage : la solution privilégiée à ce jour est une solution caténaire. • Nombre de colonnes (flotteurs) : 3 (+ 1 centrale)

Lignes d’ancrage Réponse FEFGBI : FEFGBI a fourni dans l’étude d’impact une analyse des variantes entre l’ancrage semi-tendu et l’ancrage caténaire. Cette analyse a été faite en comparant différents critères (environnementaux, technico-économique, d’usages).

Du fait de la nature, il est certain que les ancrages caténaires ont une partie en contact avec le fond marin plus importante que dans le cas d’un ancrage semi-tendu. Mais comme précisé dans le chapitre 3 de l’étude d’impact, l’effet des ancrages lié au phénomène d’abrasion est considéré comme faible, pour plusieurs raisons : • La surface de frottement reste limitée (estimée de manière très conservative à 4500 m² par ligne) ; • Les habitats présents au niveau de la zone d’implantation de la ferme pilote n’ont pas de valeur environnementale particulière, il s’agit de fonds sablo-vaseux ; • Les fonds marins de la zone d’implantation sont déjà largement remaniés par les activités de pêche (chalut de fond) dont les emprises sont bien plus importantes que celles qui seront impactées par les ancrages de la ferme pilote.

Engagement des Maîtres d’ouvrage à assurer le démantèlement au bout de 20 ans d’exploitation Réponse FEFGBI : Lors de cette phase de préparation, des discussions étroites seront menées avec les services de l’Etat pour partager et valider la stratégie de démantèlement du Maître d’Ouvrage qui pourra passer par la réalisation d’une étude d’impact. Une attention particulière devra être portée sur l’impact environnemental de la dépose des câbles électriques ensouillés et des ancres. L’engagement de démantèlement de FEFGBI en fin d’exploitation est un engagement ferme et explicite de FEFGBI.

Réponse RTE : Le dossier de demande de Concession d’Utilisation du Domaine Public Maritime décrit les conditions et les modalités du démantèlement de la liaison de raccordement. De plus, l’article 4-3 de la convention de Concession d’Utilisation du Domaine Public Maritime (CUDPM) établie entre l’Etat et RTE et soumis à enquête publique rappelle les obligations et engagements de Rte en matière de démantèlement et précise les modalités de réalisation par Rte d’une étude 36 mois au plus tard avant le terme normal de la concession, portant sur les impacts des opérations de démantèlement des ouvrages, constructions et installations faisant l’objet de la concession et de remise en état de la dépendance du domaine public maritime concédé et sur l’optimisation des conditions de réalisation des opérations de démantèlement en tenant compte des enjeux liés à l’environnement, aux activités et à la sécurité maritime.

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La demande de concession pour la liaison de raccordement et demandée pour une durée de quarante ans (40) à compter de la date de signature de l’arrêté du préfet approuvant la présente convention.

Bilan carbone de ces éoliennes au terme de leur exploitation (fabrication, l’installation, la maintenance et démantèlement) Le bilan carbone préliminaire pour la ferme pilote (4 éoliennes, 4 flotteurs et ses ancrages et les câbles inter-éoliennes) est estimé à 36,4 g CO2 eq / kWh. Comme indiqué dans l’étude d’impact, la fabrication des équipements contribue à quasiment la moitié des émissions de CO2. Aussi, les écarts entre l’évaluation du bilan carbone pour la ferme pilote et celles réalisées pour les parcs éoliens posés dont la moyenne est plutôt de l’ordre de 17 g CO2 eq / kWh (et par la bibliographie, étude ADEME Cycleco par exemple), peuvent s’expliquer par plusieurs raisons :

• Le périmètre du bilan carbone qui n’est pas forcément identique selon l’étude, c’est-à-dire ce qui est pris en compte et ce qui ne l’est pas (ex : remonter l’analyse jusqu’à l’extraction du minerai de fer) ; • L’incertitude liée à la capacité à collecter des données de qualité qui peut également impliquer certaines approximations ; • Les caractéristiques des éoliennes, les types de fondations, l’envergure et l’éloignement du parc, la distance de fret des éléments, le lieu de fabrication des composants, etc. Par exemple, les fondations pour l’éolien posé représentent des structures quasiment 2 fois plus légères, donc moins nécessiteuses en matière. • Enfin, par la durée projetée d’exploitation : l’étude pour la ferme pilote est considérée pour une période d’exploitation (et donc de production) de 20 ans. Pour une durée supérieure, le bilan carbone serait plus faible (par exemple : sur le projet de Yeu Noirmoutier, le bilan est de 18,7 g CO2 eq / kWh pour 20 ans contre 14,5 g CO2 eq / kWh pour 25 ans. • Pour une ferme commerciale, nous pouvons espérer que le bilan carbone soit amélioré car • Les processus de fabrication seront optimisés ; • Les lieux de fabrication seront probablement plus proches du lieu d’installation (dépendra du déploiement de la filière qui reste conditionné par la visibilité que donnera l’Etat à travers le volume et le rythme d’appels d’offres prévus pour les années à venir) ; • Le dimensionnement des flotteurs sera optimisé par rapport à la ferme pilote ; • La production d’énergie sera probablement améliorée du fait des optimisations sur l’ingénierie du couple flotteur/turbine.

Appréciation de la commission d’enquête (environnement en général)

Le Projet des éoliennes flottantes (sans le raccordement) n’est pas concerné par des zones naturelles protégées, mais il est entouré de zones Natura 2000 principalement ZSC/SIC dont la plus proche est celle de Groix.

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Carte des zones naturelles protégées

Habitats en mer Les incidences résiduelles sont négligeables sur les biocénoses benthiques pour les habitats suivants : récifs d’hermelles, herbiers de zostères, bancs de maerl, en raison de leur éloignement du projet et nulles sur les vases à pennatules et mégafaunes fouisseuses du fait de la tolérance à la turbidité. Les incidences potentielles sont aussi négligeables sur les substrats meubles (ferme pilote et raccordement). La mesure de suivis Su04 « Suivi des peuplements benthiques de la ferme pilote » permettra de suivre cet habitat à proximité des câbles, des ancres et en dehors de toute zone d’influence de la ferme pilote.

Connaissances et suivis Ce Projet pilote permettra de développer la connaissance des écosystèmes marins et de leurs fonctionnalités et de faire émerger les enjeux environnementaux de manière précise et de les spatialiser. Pour les pêcheurs, cela permettra de recueillir des informations relatives aux effets sur divers compartiments tels que l’environnement physico-chimique, les ressources halieutiques et les activités de pêche. Par contre, comme indiqué par RTE, le raccordement à la ferme pilote aura un impact limité et ne permettra pas d’avoir un retour d’expérience, en raison de l’absence de plateforme et de l’installation d’un seul câble, dynamique et statique.

Les mesures de suivi et la séquence Eviter Réduire Compenser doivent permettre l’acquisition des données nécessaires à la compréhension de l’évolution de l’état de conservation de l’environnement et de l’évaluation des impacts possibles du projet sur l’environnement.

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Dans les mémoires en réponse et additifs, FEFGBI et RTE s’engagent sur des modifications des dossiers pour tenir compte des recommandations et remarques formulées par les services de l’Etat. Ils indiquent qu’ils respecteront les engagements pris dans ces réponses et dans le cadre de l’étude d’impact du Projet. La commission d’enquête observe qu’un comité de suivi scientifique sera mis en place et qu’il validera les thématiques des suivis proposés, orientera l’élaboration des différents protocoles d’études et examinera les résultats des suivis et établira des recommandations. Le cas échéant des mesures additionnelles peuvent être prises par arrêté préfectoral (R181-45 du code l’environnement) afin d’imposer des mesures correctives.

Ainsi la commission recommande : - que les données acquises sur l’état de conservation de l’environnement et sur l’évaluation des impacts possibles du projet sur l’environnement soient portées à la connaissance du public sur un site internet ou un autre moyen qui permette la diffusion des connaissances, - un rapprochement avec les comités de suivis à créer pour les parcs éoliens du banc de Guérande et Yeu-Noirmoutier afin d’acquérir les connaissances manquantes sur le milieu marin de l’arc atlantique et ainsi enrichir la connaissance lacunaire du milieu maritime.

Par ailleurs, EOLFI comme RTE, en tant que Maitre d'ouvrage délégué du projet, participent à des programmes de recherche (APPEAL, GEOBIRD, ANODE, GEOSISMEM) dont une partie des observations sera réalisée sur le site de Groix & Belle-Ile. Ils permettront de bénéficier du retour d'expériences précieux en prévision du développement de l'éolien flottant à plus grande échelle.

Raccordement à terre L’appréciation sur le raccordement à terre a été localisé dans la partie « environnement en général» car son impact concerne à la fois la faune et la flore, les effets pouvant difficilement être dissociés. Le linéaire du tracé général de raccordement à terre est de 4,5 km. Il s’insère sous voirie sur la grande majorité du tracé. Un passage à travers champs est envisagé à l’arrivée au poste de KERHELLEGANT. Il traverse : - la zone Natura 2000 (ZSC/SIC) du « massif dunaire Gâvres Quiberon et zones humides associées ». La dune blanche et la dune grise des côtes atlantiques sont des habitats remarquables à forte valeur patrimoniale. - l’Espace Naturel Sensible sur une longueur de 500 m ; - les ZNIEFF terre 1 et terre 2.

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Le tracé général à terre, inclus dans le fuseau de moindre impact, a été établi sur la base des éléments suivants (ME5) : - Privilégier l’utilisation d’infrastructures existantes ; - Prendre en compte la sensibilité des milieux et des espèces inventoriées.

Les habitats humides présentent un enjeu moyen. Les autres habitats naturels ou sub-naturels identifiés présentent un enjeu faible à négligeable. Quelques espèces végétales et animales protégées et/ou patrimoniales ont été identifiées et localisées précisément dans l’aire rapprochée du tracé de raccordement (planche 33, 34 atlas cartographique). Quelques haies protégées au titre de L15-23 du code de l’urbanisme, sont recensées aux abords proches du fuseau de raccordement terrestre. Ainsi des mesures d’évitement qui sont localisées planche 71 de l’atlas cartographique, ont été prises: - ME5 : Privilégier un tracé de raccordement terrestre au sein des emprises des voiries existantes, l’objectif est d’éviter les secteurs où des zones humides, des habitats naturels et des espèces végétales et animales protégées ont été recensés ; - ME10 : Choix de technique de franchissement des cours d’eau sous voirie ou en surprofondeur pendant les phases de travaux, l’objectif est de maintenir le bon écoulement des cours d’eau ; - ME 14 : Prise en comptes des habitats et espèces patrimoniaux terrestres dont l’objectif est évité et protégé les secteurs où des habitats naturels et des espèces végétales et animales protégés ont été recensés ; - ME 15 : Franchissement des haies en utilisant les trouées existantes, l’objectif est d’éviter les coupures paysagères.

Des mesures de réduction sont aussi prises : - MR5 : Décapage de la terre végétale en plein champ, - MR6 : Ajustement et réduction de l’emprise du chantier, - MR7 : Abattage des arbres préalablement au début du chantier, - MR8 : prise en compte des espèces végétales invasives, - MR 9 : Replantation des arbres, - MR11 : Limitation de l’emprise du chantier, utilisation des trouées existantes si possible, - MR12 : Optimisation du temps d’intervention, - MR15 : Respect des protocoles d’accord, minimiser les risques d’altération de la qualité des sols, remise en état des sols.

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Afin d’assurer le suivi et le contrôle des mesures mis en place par les entreprises, un écologue, ou un responsable de chantier environnement sera présent, tout au long des travaux sous l’autorité de RTE. « Afin de prévenir tout type de dégradation des habitats d’intérêt communautaire, ces derniers seront mis en défens dans la partie sud-ouest du projet, au sein du site Natura 2000. Cette mise en défens se fera par la mise en place d’un balisage de protection (type grillage orange de chantier) pour éviter toute emprise sur les habitats concernés (espèces végétales protégées et patrimoniales) » grâce à la mesure d’évitement ME14. L’évaluation des incidences Natura 2000 conclut qu’aucune incidence sur l’état de conservation des habitats et des espèces des sites Natura 2000 n’est attendu.

Choix techniques et incidences environnementales Les incidences environnementales de chaque option (flotteurs, systèmes d’ancrage et câbles électriques dynamiques notamment) ont été évaluées dans l’étude d’impact (cf. chapitre 3). Quelle que soit la solution mise en œuvre, les incidences environnementales ne pourront être supérieures à celles décrites dans l’étude d’impact. Tous les choix techniques ne sont pas encore arrêtés puisque les études de site (houle, vent, condition de sol) et les études d’ingénierie sont toujours en cours. Le suivi de l’exploitation de la ferme pilote permettra de valider les choix techniques au niveau environnemental avant l’étape industrielle.

La solution actuellement privilégiée par le maître d’ouvrage est l’ancrage caténaire. La partie en contact avec le fond marin est plus importante que dans le cas d’un ancrage semi-tendu. La commission prend acte : - que la solution la plus pénalisante a été retenue pour l’analyse des effets, - que l’effet des ancrages lié au phénomène d’abrasion est toutefois considéré comme faible, la zone d’implantation de la ferme pilote constituée de fonds sablo-vaseux remaniés par les chaluts de fond n’ayant pas de valeur environnementale particulière.

Le Plan d’Actions pour le Milieu Marin Golfe de Gascogne, PAMM Golfe de Gascogne, définit le bon état écologique au travers de 11 descripteurs. Le Projet est compatible avec ce PAMM.

Matériaux et Démantèlement du raccordement FEFGBI précise les matériaux employés dans la construction des éoliennes. La commission d’enquête n’a pas assez d’éléments pour identifier les impacts environnementaux liés à l’extraction des minéraux dans les pays tiers. Les conventions de Concession d’Utilisation du Domaine Public Maritime (CUDPM) établies avec l’Etat rappellent les obligations et engagements en matière de démantèlement.

La commission d’enquête prend acte : - que les éoliennes seront démantelées au bout des 20 ans d’exploitation. - de la facilité de cette opération pour les éoliennes flottantes du fait de leur nature, qui permet de les ramener facilement à terre, et ainsi limiter fortement le nombre d’opérations maritimes sensibles. Toutefois une attention particulière devra être portée sur l’impact environnemental de la dépose des câbles électriques ensouillés inter-éoliennes et des ancres. -que la solution de moindre impact environnemental et les conditions d’un démantèlement éventuel seront déterminées pour le raccordement en mer. Cette étude permettra notamment d’identifier les peuplements benthiques situés sur le linéaire de la liaison de raccordement et d’intégrer les dernières évolutions techniques (Su04). Au vu des résultats et en fonction des enjeux, il appartiendra à l’autorité administrative décisionnaire de définir la meilleure solution. - RTE se tient à la disposition des aménageurs pour la dépose des liaisons souterraines du câble mises hors services dans sa partie terrestre qui ne sont pas habituellement déposées afin d’éviter des

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 39 contraintes supplémentaires sur la voirie, liées aux interventions de dépose. Les matériaux composant la liaison sont inertes et solides.

La commission d’enquête demande que le raccordement en mer au niveau de l’estran, de la plage et de la bande côtière des 300 m en mer soit démantelé pour des raisons de sécurité.

Bilan carbone des éoliennes Dans le mémoire en réponse ci-dessus, FEFGBI justifie le bilan estimé à 36,4 g CO2 eq /kWh (fabrication, installation, travaux, entretien et démantèlement) des éoliennes flottantes pilotes qui est plus élevé que celui des éoliennes posées dont la moyenne est plutôt de l’ordre de 17 g CO2 eq / kWh.

2.2.3 - SOUS-THEME FAUNE

Observations du public

La faune a été abordée dans 39 observations.

-Les observations ayant émis un avis favorable au Projet relativisent l’impact des éoliennes flottantes sur la faune et indiquent qu’il est nécessaire de poursuivre les études. Les impacts des usages marins actuels sont sûrement plus désastreux sur l'environnement que l'installation de 4 éoliennes off-shore (bateaux de plaisance à moteur, jet-ski). Cette emprise des éoliennes constituera de fait une réserve pour la faune marine.

Impact moindre des éoliennes flottantes Le projet présente des éoliennes "flottantes" qui ne seront pas implantées dans les fonds marins mais basées sur des flotteurs pensés pour résister aux courants marins. L'impact sur la Faune…serait moindre.

Etudes environnementales à poursuivre « Certaines espèces marines (Puffins, Oceanites, Alcidés...) hauturières, piscivores, sont peu connues, du fait de leur accessibilité scientifique difficile et de leurs effectifs faibles…

« La durée des études environnementales alimentant l’étude d’impact peut, pour certains compartiments comme celui de la mégafaune, être considérée comme particulièrement restreinte, limitant ainsi l’interprétation sur la variabilité temporelle (inter annuelle) de la fréquentation du site par les animaux. Cette dimension devra être prise en compte dès l’établissement de l’état zéro et tout au long des suivis et évaluations pendant la période d’exploitation du parc. L’évaluation ainsi engagée devra se répercuter sur les étapes suivantes d’évaluation du risque d’impacts et de la séquence ERC sous forme itérative. La configuration des éoliennes flottantes et notamment en ce qui concerne les lignes d’ancrage et du câblage va entrainer une modification profonde de la structure de la colonne d’eau et du paysage sous- marin. La réaction de la faune marine et notamment des mammifères marins n’est pas connue et pourrait laisser présager un risque d’évitement ou d’emmêlement des grands animaux. Il est crucial d’envisager l’effet de ces infrastructures, notamment dans la perspective du développement de fermes accueillant potentiellement plusieurs dizaines voire centaines d’éoliennes. Certaines conclusions de l’étude d’impact environnementale comportent des approximations ou des erreurs d’interprétation, c’est le cas notamment de la problématique liée aux alcidés soulevée par l’Autorité Environnementale. Il s’agit ici d’une confusion entre les populations nicheuses dans les eaux territoriales françaises et les populations hivernantes en provenance de l’Atlantique Nord et pour lesquels les statuts de conservation sont différents…. Ces mesures devront être particulièrement suivies pour chacun des compartiments et notamment le

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 40 groupe des chiroptères pour lequel de nombreuses lacunes subsistent encore » (Bretagne Vivante Obs. 326).

Propositions - qu'un ornithologue scientifique, celui qui a conduit les études par exemple, soit embarqué, lors des prochaines missions sur le "Côtes de la Manche"… Ses missions pourraient être une meilleure connaissance des oiseaux marins du large… - « de prévoir l'installation, à poste, de caméras visuelles et auditives, qui permettraient de vraiment connaître ce monde vivant aérien marin ». - des mesures de suivi concernant les impacts sur l’avifaune et les mammifères marins. Les progrès de ces études, et /ou leur résultats devront être partagés annuellement sur un site internet dédié.

-D’autres observations développent différents aspects négatifs du Projet sur le comportement de la faune :

Aspects généraux Le projet va poser des problèmes à la faune, les oiseaux migrateurs vont disparaître. Les oiseaux marins vont être désorientés par l’éclairage nocturne. Les animaux seront perturbés par les ondes et le bruit et la présence des éoliennes. Il n’y aura pas de pêche pendant deux ans (durée estimée des travaux) sans garantie de retour à la normale. Par ailleurs de Dunkerque à Oléron,… les centaines d'éoliennes vont constituer une barrière aux oiseaux migrateurs. Protection de l’avifaune : un sujet majeur considéré comme mineur… Ainsi, le sort des oiseaux protégés semble préoccuper bien peu les promoteurs… En matière de protection de l’avifaune, les recommandations de l’Autorité environnementale doivent impérativement être confirmées.

Etude «Greening blue energy"

Une étude intitulée "Greening blue energy" a été réalisée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN-27 juin 2010), démontrant que "la construction et l’exploitation de parcs éoliens offshore auraient des impacts négatifs sur la faune marine et les oiseaux migrateurs, aussi bien temporaires que durables…le bruit des travaux de construction représente le plus grand danger pour l’environnement marin, faisant fuir certaines espèces de poissons. Les ondes sonores influenceraient également le comportement des dauphins et des phoques dans un rayon de 20 kilomètres…Par ailleurs, certains animaux doivent êtres "chassés" des endroits convoités par les promoteurs. "Il n’est pas rare que l’on doive effrayer des baleines pour qu’elles quittent une zone où l’on doit opérer", a confié à Maxisciences Richard Rigg, chef de projet sur la ferme éolienne London Array outre- Manche, le projet le plus ambitieux du monde pour le moment qui vise à générer 25 GW à terme.

Suivi des collisions, effarouchements « On aimerait plutôt qu’il y ait un véritable suivi des collisions par exploitation des données de télésurveillance, et une expérimentation de dispositifs novateurs pour éviter ces collisions, en coopération avec les associations protectrices de l’environnement. En ce qui concerne l’effarouchement par le bruit,…on comprend mal ce qui s’opposerait à ce que les bruits d’effarouchement soient modifiés tous les jours et leur efficacité mesurée en conditions réelles. Par ailleurs, le faible impact sur l’avifaune, repose sur une estimation du risque de collision, qu’il conviendrait de vérifier lors des premières années d’exploitation. Au cas où les collisions sont plus importantes que prévu, il conviendrait que le maître d'ouvrage s’engage à prendre des mesures supplémentaires à hauteur du dommage réel… Il conviendrait donc que les données collectées pour la

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 41 mesure du comportement de l’avifaune sur site ne soient pas exploitées par le maître d'ouvrage mais par un organisme indépendant type association ».

Autorité environnementale • De reconsidérer la détermination des enjeux écologiques de l’avifaune (espèces à enjeu fort) • De compléter l’étude des impacts cumulés avec d’autres projets (parc éolien de l’île d’Yeu et de Noirmoutier, notamment sous l’angle avifaune (couloirs de migration communs), • De compléter au travers du suivi prévu les connaissances des impacts du projet sur les chiroptères • De compléter la mesure de compensation associée à l’impact sur les oiseaux marins sur toute la durée du projet avec un point à mi-parcours et la mesure de suivi.

Conseil National de la Protection de la Nature Le dossier qualifié d’exemplaire dans sa démarche suscite quelques interrogations qui alimentent les réserves de l’avis favorable : • Suivi des mammifères marins par rapport au risque d’enchevêtrement • Incidence des champs électromagnétiques sur cette population • Système de détection et d’effarouchement pour l’avifaune marine (voie de migration- recommandation) • Compléter l’inventaire des espèces

DREAL Bretagne (Direction Régionale de l’Environnement, l’Aménagement et du Logement, 25 mai 2018) L’analyse des avis point par point a conduit la DREAL Bretagne à l’avis suivant : Le pétitionnaire • a répondu à la majorité des compléments techniques demandés • ne propose pas de mesure de réduction du risque de collision pour l’avifaune • ne s’engage pas sur des mesures de réduction a postériori en fonction des résultats de suivis.

Agence Française pour la Biodiversité Réserves : - Estimer les impacts sur les pennatules et le Faucon pèlerin, et acter l’évitement des pennatules. - Estimer les impacts sur les espèces non nicheuses (Puffins des Baléares, fous de bassan, passereaux…) probablement sous-évalués. - Revoir le détail de la mesure de suivi 10 sur les mammifères marins et le bruit sous-marin : le réseau de 2 hydrophones (1 au sein de la ferme et 1 à l’extérieur) est donc le minimum pour permettre de mesurer le bruit émis par la ferme éolienne et d’évaluer la réalité et l’intensité de ces différents effets sur les cétacés. - Requalifier la mesure compensatoire 1 en mesure d’accompagnement... Le suivi télémétrique de la mesure Su08 peut être maintenu si un état initial et réalisé et si le nombre d’individus équipés est suffisant. Le suivi comportemental par bateau ne paraît pas approprié. - Ajouter une mesure de suivi consistant à installer des caméras IP sur les éoliennes afin de réellement observer les impacts comportementaux et les collisions de l’avifaune (et potentiellement les chiroptères) - Prévoir de tester des mesures de réduction : installation d’effaroucheur, périodes de bridage ou bridage commandé par les observations en temps réel.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 42

Point de vue des maîtres d’ouvrage

Eclairage nocturne Réponse FEFGBI : L’effet de photo-attraction nocturne du projet de ferme pilote a été évalué pour chaque phase du projet sur la base des données bibliographiques détaillées dans le chapitre 3 de l’étude d’impact. Dans cette évaluation, les conclusions indiquent qu’il existe bien un effet d’attraction sur certaines espèces d’oiseaux, notamment en phase de travaux nocturnes (éclairage plus important). La sensibilité de l’avifaune à cet effet est variable selon les espèces : les goélands peuvent être attirés par les sources lumineuses, notamment vers les navires de pêche, mais les procellariiformes (puffins, fulmar, océanites) et les passereaux migrateurs sont les plus sensibles à l’attraction par les sources lumineuses qui perturbent leurs déplacements. L’effet de photo-attraction peut générer des déplacements supplémentaires, des pertes de repères (détours de migration et perte des oiseaux terrestres) et éventuellement des collisions entre les oiseaux et les navires ou les éoliennes. La période la plus sensible est la migration postnuptiale (août à octobre), là où ces deux groupes sensibles à la photo-attraction sont les plus présents.

Toutefois, la brièveté des travaux d’installation de la ferme pilote et la caractéristique des marquages lumineux des éoliennes en phase exploitation (feux à éclat rouge et jaune peu attractifs), limitent très fortement cet effet. Ce risque a été jugé faible à négligeable selon les espèces et leur sensibilité à la lumière (attraction/répulsion).

Comptage et suivi Réponse FEFGBI : Comme indiqué dans l’étude d’impact, le risque de collision a été étudié par Bretagne Vivante sur la base d’un modèle numérique qui fait référence en Europe... « Le risque de collision concernant l'avifaune est un effet relativement difficile à évaluer dans l'état actuel des connaissances. De nombreux facteurs influençant les risques sont à prendre en compte : la variabilité de présence des espèces sur le site, la probabilité de collision accidentelle, les conditions environnementales ou encore le comportement et l'activité des espèces. Cette étape est cependant essentielle pour décrire, et potentiellement estimer numériquement, la mortalité de chaque espèce induite par le projet éolien en question. Les suivis des parcs éoliens en mer existants en Europe du Nord, notamment les études par radar, ont permis d’acquérir des connaissances concernant les risques encourus par les espèces fréquentant le milieu marin et les réactions comportementales des individus par rapport aux éoliennes. Sur ces bases, le SOSS (Strategic Ornithological Support Services programme) a développé un modèle de collision pour les futurs projets éoliens (Band, 2012). Bien que général et nécessitant des ajustements de l'avis même de ses auteurs, ce modèle a été largement utilisé pour évaluer les risques de collision potentiel dans les études d'impacts de projets éoliens en mer. Il a récemment été adapté pour une utilisation sous le logiciel de statistique R (Masden, 2015 ; Masden and Cook, 2016), et présente maintenant l'avantage de prendre en compte des variables associées au modèle. En effet, cela permet d'estimer le nombre de collisions probables en prenant en compte la variabilité, qu’elle provienne des mesures effectuées, des comportements des espèces, des variables environnementales, des caractéristiques techniques intrinsèques du projet et d'autres facteurs plus mineurs. En utilisant un modèle de collisions utilisant de multiples itérations (500 itérations), une estimation du nombre de collisions probable est fournie en exploitant la variabilité des résultats finaux (Collier and Cook, 2015). »

Ainsi, l’analyse effectuée dans le cadre de l’étude d’impact de la ferme pilote a utilisé ce qu’il se fait de mieux en termes de méthode pour évaluer le risque de collision.

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A noter en complément, qu’une étude de 4 ans concernant l’impact d’un parc éolien en exploitation sur les oiseaux a été publiée en avril 2018 (« Bird Collision Avoidance Study », programme ORJIP, Carbon Trust, avril 20181). Elle est la première en son genre à utiliser un système de surveillance multi-capteurs, associant un système de suivi basé sur des observations humaines et un système qui a enregistré automatiquement les mouvements des oiseaux marins dans le parc éolien offshore de THANET en fonctionnement dans la Manche.

Des radars ont également enregistré des données 24 heures sur 24, pendant deux ans. Au total, 600 000 vidéos ont été analysées, dont 12 131 ont relevé la présence d’oiseaux à proximité des éoliennes. Seulement six collisions avec des turbines ont été observées. L'analyse a révélé que le risque de collision des oiseaux de mer était inférieur à la moitié de ce qui était attendu par les modèles sur ce site. Au cours de l'étude, il a été observé que les oiseaux de mer manifestaient un comportement d'évitement et changeaient leur trajectoire de vol pour éviter les turbines, évitant ainsi les collisions. A noter que ce comportement a été notamment vérifié pour les goélands, espèces qui sont les principalement concernées sur le projet de Groix & Belle-Ile.

En termes de suivis de l’avifaune dans le cadre de la ferme pilote (cf. chapitre 7), FEFGBI a proposé de mettre en œuvre le suivi Su08 « suivi comportemental et télémétrique des grands laridés » qui permettra de suivre le comportement de ce groupe d’oiseaux à proximité des éoliennes. Cette mesure comprend deux phases :

• Des suivis en bateau pour déterminer les directions de vol des individus engageant des déplacements alimentaires, mais aussi de qualifier les axes de déplacement et le comportement des individus au sein de la ferme pilote ; • Une étude télémétrique d’individus nicheurs issus de 2 colonies situées à proximité du Projet pour connaitre avec précision leurs déplacements alimentaires. Les résultats de ces suivis seront étudiés au sein du Comité scientifique de suivi mis en place dans le cadre du Projet (cf. chapitre 7, § 2.1).

Dispositif de comptage des collisions, caméras Réponse FEFGBI : Les mesures ERC proposées par FEFGBI (cf. chapitre 6 de l’étude d’impact) concernant l’avifaune ont été dimensionnées à la hauteur des incidences potentielles estimées dans l’étude d’impact, en lien avec le principe de proportionnalité de l’étude d’impact. Ainsi, comme indiqué dans le chapitre 3 de l’étude d’impact, et comme rappelé dans le mémoire en réponse à l’avis de l’Autorité environnementale (réponse à l’observation 27), le risque collision est estimé comme négligeable à faible pour la quasi-totalité des espèces d’oiseaux excepté pour les grands goélands pour lesquels il est qualifié de moyen.

Une mesure de compensation, une mesure d’accompagnement et un suivi Su08 décrit dans la réponse précédente ont ainsi été proposés par FEFGBI pour les goélands en réponse à cette incidence potentielle de collision. Le suivi télémétrique d’individus permettra notamment d’étudier leur comportement dans l’environnement de la ferme pilote. L’installation de dispositifs automatisés permettant le comptage des collisions n’est pas prévue au regard de l’incidence estimée. De plus, ces systèmes sont encore au stade expérimental en mer.

Un ornithologue scientifique embarqué sur le navire scientifique du projet APPEAL Réponse FEFGBI : Les missions menées par le navire « Côtes de la Manche » l’ont été dans le cadre du projet APPEAL, piloté par France Energies Marines et dont EOLFI et RTE sont partenaires. C’est donc aux scientifiques du projet que revient la décision d’embarquer un ornithologue dans le cadre de ces campagnes. Cette

1 https://www.carbontrust.com/resources/reports/technology/bird-collision-avoidance/

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 44 proposition étant néanmoins tout à fait pertinente, la question a été posée aux responsables du projet APPEAL d’associer un ornithologue aux prochaines campagnes et des discussions sont en cours. Pour rappel, c’est Bretagne Vivante a réalisé le volet avifaune de l’état initial de l’étude d’impact du Projet de Groix & Belle-Ile et Bretagne Vivante est impliquée dans un grand nombre d’expertises naturalistes et scientifiques sur le territoire breton. FEFGBI fera mention de cette proposition à Bretagne Vivante qui pourrait sans doute représenter un intérêt pour l’amélioration de la connaissance. https://www.bretagne-vivante.org/Nos-actions/Connaitre

Effarouchement avec une palette de sons Réponse FEFGBI : Comme indiqué dans les dossiers de demande d’autorisations déposés par FEFGBI (pièce C02.2.4 : chapitre 3 de l’étude d’impact, pièce C02.4 : additif à l’étude d’impact pour la partie ferme pilote), l’analyse des incidences a estimé un risque de collision de niveau moyen pour les grands goélands. Si un effarouchement devait être mis en place, il devrait être efficace sur ces espèces. Or, les goélands sont des espèces opportunistes à forte capacité d’adaptation. Pour être efficaces, les méthodes d’effarouchement utilisées à terre doivent être multiples et variées dans le temps (Soldatini et al., 2007). Malheureusement, l’unique solution d’effarouchement actuellement possible en mer de manière automatisée est effectivement la diffusion d’une palette de sons variée. Il est donc fort probable que les goélands s’y habituent rapidement, la rendant ainsi inefficace.

Dispositif pour éloigner les animaux mammifères marins dans la phase travaux en raison du bruit Réponse FEFGBI et RTE : L’étude citée en référence « Greening blue energy », UICN, 2010, fait un état des lieux de l’éolien en mer en fonctionnement en Europe et de ses impacts et opportunités. Concernant les effets des projets en phase de construction, l’étude présente qu’un des enjeux concerne l’installation en mer des fondations des éoliennes offshore posées, qui consiste pour certains types de fondations, à battre des pieux dans le fond marin. Ces opérations de battage de pieux peuvent créer des lésions auditives voire de la mortalité pour certaines espèces si elles se trouvent à proximité de la zone de travaux. Pour réduire cet impact sur les mammifères marins et les poissons, l’UICN indique que des méthodes d’effarouchement des espèces en amont de la construction sont possibles et doivent être mises en place dès que nécessaire.

Concernant le Projet de Groix & Belle-Ile, comme rappelé dans le chapitre 3 de l’étude d’impact (§2.3.1.5), cette activité de battage de pieux ne sera pas mise en œuvre pour la ferme pilote du fait des solutions d’ancrage retenue.

Les émissions sonores durant la construction du Projet proviendront de la présence de navires pour la pose des ancres et lignes d’ancrage, la pose des câbles électriques (inter-éoliennes et liaison de raccordement) et l’installation des éoliennes flottantes. Les niveaux sonores sous-marins émis par ces activités seront ainsi similaires au niveau de bruit émis par les navires fréquentant déjà la zone (navires de pêche, navires à passagers, etc.).

Les niveaux d’incidences du bruit sur les mammifères marins a été jugé faible à négligeable en phase de construction (chapitre 3 de l’étude d’impact, § 2.3.3). FEFGBI propose un suivi du bruit ambiant et des mammifères marins par acoustique passive (Mesure Su 10, Chapitre 7 de l’Etude d’Impact). Il n’est donc pas nécessaire de prévoir de mesure d’éloignement des mammifères marins en amont de la construction du Projet.

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Appréciations de la commission d’enquête (faune)

Les éoliennes, qu'elles soient terrestres ou offshore, ont un impact sur l'avifaune. Une demande de dérogation « espèces protégées » est incluse dans le dossier. Cette dernière fait aussi l'objet d'une procédure distincte. Une étude réalisée par LPO en 2017 indique que la mortalité due aux éoliennes est double dans les dans les zones de protection spéciale (ZPS), ainsi elle demande de refuser l'implantation des parcs éoliens dans les ZPS et dans une zone tampon d'au moins 1 km autour. Les Zones de Protection Spéciale autour des éoliennes de Belle-Ile et Groix sont localisées à plus de 20 km.

Eclairage nocturne et avifaune « La brièveté des travaux d’installation de la ferme pilote et la caractéristique des marquages lumineux des éoliennes en phase exploitation (feux à éclat rouge et jaune peu attractifs), limitent très fortement les risques » de désorientation de l’avifaune du fait de l’éclairage nocturne. Ce risque a été jugé faible à négligeable selon les espèces et leur sensibilité à la lumière (attraction/répulsion).

Collision et effarouchement de l’avifaune Le risque de collision a été estimé négligeable à faible concernant toutes les espèces d’oiseaux mise à part les laridés ; le risque a été évalué à moyen, avec 2 à 4 collisions annuelles pour les Goélands argenté, brun et marin qui sont les espèces cibles de la demande de dérogation. Le Conseil National de la Protection de la Nature indique que le secteur se trouve sur une importante voie de migration et de passage de nombreuses espèces d’oiseaux marins à intérêt patrimonial plus ou moins fort. Il recommande fortement des systèmes de détection et d’effarouchement.

La commission d’enquête reconnaît la difficulté d’évaluer la mortalité de l’avifaune dues aux éoliennes en mer, les cadavres ne pouvant pas être comptabilisés (à la différence des éoliennes terrestres). Elle note les arguments développés par FEFGBI : - « l’analyse effectuée dans le cadre de l’étude d’impact de la ferme pilote a utilisé ce qu’il se fait de mieux en termes de méthode pour évaluer le risque de collision ». - une étude publiée en avril 2018 (« Bird Collision Avoidance Study », programme ORJIP, Carbon Trust, avril 2018)a révélé que le risque de collision des oiseaux de mer était inférieur à la moitié de ce qui était attendu par les modèles sur ce site. - les mesures d’effarouchement en mer ne sont pas efficaces pour éviter les collisions car : • Si plusieurs systèmes de détection de l’avifaune à proximité des éoliennes existent, peu d’entre eux permettent de mesurer précisément les collisions. Leur utilisation et leur efficacité en mer ne sont pas avérées. • Les goélands sont des espèces opportunistes à forte capacité d’adaptation. Or, l’unique solution d’effarouchement actuellement proposée sur l’éolien en mer consiste à diffuser des sons. Il est donc fort probable que les goélands s’y habituent rapidement, la rendant inefficace.

En raison des collisions concernant les laridés, FEFGBI prend une mesure de compensation (MC1 : Participation au repeuplement des populations de grands goélands des colonies présentes à Belle-Île et à Groix), une mesure d’accompagnement (MA1 : Suivi démographique des grands laridés) et un suivi Su08 « suivi comportemental et télémétrique des grands laridés » pour les goélands en réponse à l’incidence potentielle de collision. La commission d’enquête regrette que des systèmes d’effarouchement efficaces ne soient pas actuellement opérationnels.

La commission d’enquête considère : - que la mesure de compensation MC1 devrait permettre de conserver les populations nicheuses des laridés.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 46

- que le suivi Su08 « permettra d’évaluer le comportement des laridés à proximité des éoliennes », mais il convient de corriger cette fiche et d’indiquer « Ce suivi est complémentaire de la mesure d’accompagnement MA1 » et non du suivi Su09.

Par ailleurs, EOLFI participe au programme GEOBIRD qui permettra d’avoir un retour d’expérience des suivis de l’avifaune sensible sur différents parcs éoliens.

Chiroptères La commission d’enquête prend acte qu’ « un suivi SU11 des chiroptères par acoustique passive » est prévu, pendant les travaux et pendant la première année d’exploitation, voire la 3°année. Ce suivi est important car des lacunes subsistent sur leur vie en mer.

Mammifères marins Concernant le Projet de Groix & Belle-Ile, l’activité de battage de pieux pour les éoliennes offshore posées (Etude «Greening blue energy"), ne sera pas mise en œuvre pour la ferme pilote du fait des solutions d’ancrage retenues. Les niveaux d’incidences du bruit sur les mammifères marins ont été jugés faibles à négligeables en phase de construction (cf. mémoire en réponse ci-dessus). Ainsi, des méthodes d’effarouchement des espèces en amont de la construction ne sont pas envisagées par le maître d’ouvrage.

La commission d’enquête considère : - que le nouveau suivi SU09 (Suivi à portée écologique des lignes d’ancrage situées dans la colonne d’eau) permettra de détecter la présence de capture accidentelle de mégafaune marine (espèces, nombre, etc.). - que le suivi SU09 et SU10 (suivi du bruit ambiant et des mammifères marins sera réalisé par acoustique passive) permettront de mieux connaître la fréquentation des mammifères marins dans la zone d’implantation des éoliennes lors des 3 phases (avant et durant travaux et exploitation).

Champs électromagnétiques Le câble de transport et les équipements de raccordement seront à l’origine de champs électrique et magnétique (tension 63 kV et capacité de transit 240 A). Sur le trajet terrestre, les valeurs attendues de ces champs seront inférieures aux limites fixées au niveau européen (juillet 1999- 5000V/m et 100 μT) d’autant que le câble sera enterré. Seul les câbles dynamiques (inter éoliennes et raccordement à l’éoliennes de tête) ne seront pas protégés. Le niveau d’effet des champs électromagnétiques est négligeable sur les espèces marines mobiles. La commission d’enquête prend note qu’une évaluation des champs électromagnétiques sera faite par la mesure de suivi Su04 (suivi des peuplements benthiques de la ferme pilote) pilotée par FEFGBI sur les câbles inter-éoliennes.

La commission d’enquête recommande que si les résultats des suivis détectent des perturbations voire de mortalité, le maître d’ouvrage prenne des mesures réparatrices de réduction ou/et de compensation (cf. suivis dans 2.2.2 Environnement en général).

2.2.4 - SOUS-THEME FLORE

Observations du public

19 observations concernent la flore dont 12 sont défavorables,

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 47

-Certains craignent que la flore marine « souffre de ces installations ». D’autres expliquent que l’impact sera limité et suggèrent des aménagements en vue de la protection de la flore.

« Il ne faut pas oublier que le projet présente des éoliennes "flottantes" qui ne seront pas implantées dans les fonds marins mais basées sur des flotteurs pensés pour résister aux courants marins. L'impact sur … la Flore serait moindre ». Certaines orientations techniques font encore l’objet de plusieurs scénarios. Il s’agit notamment du tracé de raccordement actuellement exprimé sous la forme d’un faisceau dans lequel devra s’inscrire le tracé définitif. Cette proposition est globalement satisfaisante. Le choix définitif, retenu à l’issue des missions de reconnaissance encore en cours à l’automne 2018, devra cependant respecter au plus près les recommandations de l’Autorité environnementale en évitant les habitats de forte valeur environnementale comme les champs de laminaires ».

« En ce qui concerne, les travaux à terre : toutes les dunes sont des milieux vulnérables, avec toutes, des flores spécifiques. Il est écrit que les travaux seront très soignés et n'impacteront que le parking bitumé ».

Proposition

« Pratiquer, à l'exemple des fouilles archéologiques préventives, tout d'abord un inventaire des flores bordantes… Certaines espèces, les plus vulnérables ou spécifiques, pourraient être déplacées et déposées temporairement et réimplantées sur les mêmes sites, ou sur autres sites endommagés ».

-A contrario, d’autres aboutissent à un avis défavorable et indiquent que le projet perturbera la flore marine, les fonds marins principalement lors des travaux, et que le site est à proximité de sites protégés Natura 2000.

L’Autorité environnementale recommande principalement : • De préciser les limites du retour d’expérience attendu en terme d’impacts environnementaux, notamment du fait du nombre réduit d’éoliennes, et celles de l’extrapolation du projet expérimental, • De rechercher une variante au tracé de raccordement évitant les habitats rocheux à enjeu fort, • De préciser les raisons pouvant conduire à l’impossibilité de mettre en œuvre les mesures de suppression des impacts sur les substrats rocheux et de compléter le dossier par les mesures de réduction et si nécessaire, de compensation au cas où le tracé de raccordement ne puisse éviter les substrats rocheux.

Service gestionnaire du domaine public maritime (DPM) Le choix du tracé en zone sédimentaire a été privilégié de façon à pouvoir mettre en œuvre une protection par ensouillage en évitant les substrats rocheux, support d’habitats protégés. Cette solution est la plus sécurisante pour les usages et limite les impacts environnementaux. Le projet est compatible avec les objectifs environnementaux du Plan d’Actions pour le Milieu Marin (PAMM) sous région Golfe de Gascogne.

Agence française pour la biodiversité Il est souhaitable que l’évitement des laminaires et pennatules d’une part et l’ensouillage des câbles sur sédiments meubles soient des mesures d’ores et déjà actées.

Mesure ERC et suivi : Acter d’ores et déjà le choix de l’ensouillage des câbles sur les sédiments meubles afin de réduire au maximum les impacts.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 48

Point de vue des maîtres d’ouvrage

Tracé du câble sous-marin et zones à laminaires Réponse RTE : RTE confirme que le projet de tracé détaillé de la liaison sous-marine évitera la barre rocheuse près de la côte et ainsi ne traversera pas d’habitat à laminaires. Tel que développé dans le mémoire en réponse à l’avis de l’autorité environnementale, les résultats des études techniques récentes montrent que la mesure d’évitement ME16 (§ 2.3.3 du chapitre 6 de l’étude d’impact) permettra un évitement complet de l’habitat à laminaires. Ainsi, il ne sera pas nécessaire de mettre en œuvre des mesures de réduction et de compensation des impacts du projet sur les substrats rocheux.

Appréciations de la commission d’enquête (flore)

Raccordement terrestre L’appréciation de la commission d’enquête concernant le raccordement terrestre est localisée dans le chapitre 2.2.2 » Environnement en général » car son impact concerne aussi bien la faune que la flore.

Raccordement en mer Le linéaire du tracé général de raccordement en mer est de 28,5 km. L’avis de la commission d’enquête sur le tracé sur l’estran et la plage est dans l’avis suivant 2.2.5 - Eau, géologie. Le tracé du raccordement électrique a permis d’éviter les enjeux les plus forts tels les bancs de maërl ; l’étude complémentaire (3 juillet 2018 par le bureau d’étude TBM Environnement) indique que le projet de tracé détaillé de la liaison sous-marine évitera les laminaires en passant à côté des zones rocheuses propices à la colonisation de ces derniers (carte p 72 rapport de présentation de la commission d’enquête). Ainsi, la commission d’enquête observe que la mesure d’évitement ME16 (« Prise en compte de l’habitat à Laminaires dont l’objectif est d’éviter la perte d’un habitat remarquable ») devrait être respectée.

2.2.5 – SOUS-THEME EAU/ GEOLOGIE

Observations du public

9 observations concernent la géologie et la qualité de l’eau sous différents aspects :

Tracé du raccordement

Il est étonné qu'un tracé alternatif ne soit pas étudié pour atterrir à la plage Sainte Barbe plus proche du poste de Kerhellegant.

Recul de la côte

Si de l’estran à la zone d’atterrage du câble : « ce secteur du littoral ne présente pas de recul de son trait de côte », mais d’où viennent les bunkers allemands aujourd’hui immergés à près de 100 m du trait de côte, pourquoi réapparaissent tous les hivers les « asperges » de Rommel ou autres…

Mouvements de sable sur la plage de Kerhillio

Un avis favorable à la déclaration d'intérêt d'utilité publique de raccordement tout en précisant de prendre un engagement de suivi régulier des mouvements de sable sur la plage de Kerhillio (maire d’Erdeven).

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 49

Anodes sacrificielles, qualité des eaux

Les "anodes sacrificielles" sont source de pollution des eaux. L'incidence « négligeable" n'est pas démontrée. Il est nécessaire de se conformer à la préconisation de l'Autorité environnementale avec « suivi des impacts des anodes sacrificiels sur les sédiments et l’ichtyofaune. ».

Il semble nécessaire de faire prélever par un organisme indépendant les eaux à proximité de la zone d’implantation, mais également sur les côtes situées dans la direction des courants de surface et sous- marins, afin de mesurer la teneur en métaux et leur évolution (anodes sacrificielles).

Nappe phréatique

L'épaisseur de la roche surplombant la large nappe phréatique (littoral, Lorient, Groix et au Nord...) reste à évaluer dans la zone du projet en raison des conséquences fissuraires d'un forage. L’épaisseur de la roche est très inégale. L'absence de communication entre les eaux salées et cette nappe doit être garantie.

Avis de l’autorité environnementale • De rechercher une variante au tracé de raccordement évitant les habitats rocheux à enjeu fort, • De préciser les raisons pouvant conduire à l’impossibilité de mettre en œuvre les mesures de suppression des impacts sur les substrats rocheux et de compléter le dossier par les mesures de réduction et si nécessaire, de compensation au cas où le tracé de raccordement ne puisse éviter les substrats rocheux, • De mieux évaluer et de suivre les contaminations éventuelles résultant de l’utilisation d’anodes solubles (protection des installations contre la corrosion), d’estimer les risques qui en découlent (chaîne alimentaire et chaîne trophique), de compléter le programme de mesures par le suivi des impacts sur les sédiments et l’ichtyofaune.

Préfecture maritime RTE : L’option retenue résulte d’une analyse multicritères approfondie avec notamment le choix d’un tracé pour la protection du câble permettant de limiter les impacts sur les usages et le milieu naturel. Inspection 1 an après travaux puis lors d’évènements météorologiques exceptionnels.

Agence Régionale de Santé (ARS) • FEFGBI : Il est noté que le dossier comprend une évaluation des risques de dégradation de la qualité des eaux conchylicoles et des eaux de baignade, de la qualité de l’air. Phase de construction : Il pourrait y avoir un impact sur la qualité des eaux conchylicoles et des eaux de baignade, principalement par la mise en suspension de particules fines potentiellement polluées. Les travaux devront être réalisés en dehors de la période estivale. Phase d’exploitation L’impact sur les eaux de baignade et les eaux conchylicoles est négligeable. Les effets négatifs les plus importants pourraient avoir lieu au cours d’opérations de maintenance préventive ou curative. L’ensemble des matières polluantes (telles que hydrocarbures et fluides hydrauliques) sera confiné au niveau des turbines, les filières d’élimination réglementaires étant affectées aux déchets. • RTE Phase d’installation et de raccordement : Les travaux d’installation du câble seront réalisés en dehors de la période estivale ce qui limitera les effets sur les usages sensibles tels la baignade et la pêche à pied de loisir.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 50

Service gestionnaire du domaine public maritime (DPM) RTE Le choix du tracé en zone sédimentaire a été privilégié de façon à pouvoir mettre en œuvre une protection par ensouillage en évitant les substrats rocheux, support d’habitats protégés. Cette solution est la plus sécurisante pour les usages et limite les impacts environnementaux. Le projet est compatible avec les objectifs environnementaux du Plan d’Actions pour le Milieu Marin (PAMM) sous région Golfe de Gascogne.

Point de vue du maître d’ouvrage

Atterrage (RTE) Suivi du trait de côte Le suivi Su03 (Chapitre 7, § 2.2.3) prévoit d’évaluer l’évolution de la topographie des fonds marins au droit des ouvrages sur « l’ensemble du tracé ». La partie du câble au niveau de l’estran et de la plage est bien concernée. L’évolution de l’épaisseur de sédiment au-dessus de l’ouvrage à ce niveau sera bien suivie. RTE avait apporté des précisions à ce sujet dans son additif à l’étude d’impact, p. 38 : « Le suivi de l’ensouillage se fait sur toute la longueur du câble. La mesure Su03 inclut donc le point d’atterrage». La durée de ce suivi sera ajustée en fonction des résultats des vérifications précédentes. Des visites pourront être déclenchées suite à des évènements climatiques exceptionnels, ou suite à des points critiques remontés par les systèmes de surveillance ou par les usagers de la mer.

En liaison avec la mairie d’Erdeven, l’évolution du profil de la plage est suivie par RTE depuis le printemps 2017 à raison de 4 relevés topographiques par an. Il est a noté que RTE a mandaté un relevé exceptionnel suite à la tempête de janvier 2018. La réalisation de ces relevés topographiques est prévue jusqu’au printemps 2019. RTE poursuivra le suivi du profil de la plage au droit de l’atterrage au-delà de 2019 tout en adaptant les moments des relevés en fonction d’évènements météorologiques exceptionnels.

Profondeur de l'ensouillage sur l'estran (1,5 m minimum sous le niveau le plus bas observé lors du suivi topographique de l'estran depuis avril 2017), grands mouvements de sable et suivi sur la plage de Kerhillio L’objectif de RTE est, dans la mesure du possible, d’ensouiller le câble dans l’estran à une profondeur minimale de 1,5m sous le plus bas niveau de plage observé... Par ailleurs des modélisations ont été effectuées dans le cadre de l’étude hydrosédimentaire pour évaluer l’érosion du niveau de la plage à long terme (montée du niveau de la mer et autres tendance locales), mais également à court terme (variations saisonnières et effet des tempêtes). Le suivi Su03 (Chapitre 7, § 2.2.3 de l’étude d’impact) prévoit d’évaluer l’évolution de la topographie des fonds marins au droit des ouvrages sur « l’ensemble du tracé ». En vertu de l’article 3-6 de la convention de CUDPM, RTE s’engage à contrôler la profondeur d’ensouillage périodiquement au cours de la durée d’exploitation de la liaison sous-marine. Les modalités de suivi sont décrites dans l’article 3-6 de la convention de CUDPM.

Mesure de suivi de la zone d’atterrage (contrôle à la fin de chaque hiver de l’épaisseur de sable, garantie d’une épaisseur minimale…) …La partie du câble au niveau de l’estran et la plage est bien concernée, et l’évolution de l’épaisseur de sédiment au-dessus de l’ouvrage à ce niveau sera bien suivie. Une première vérification sera réalisée 1 an après la mise en service...

Un comité de suivi scientifique sera constitué et validera les thématiques et modalités de suivi proposées. Il pourra demander à RTE de réaliser un suivi supplémentaire de la zone d’atterrage s’il le juge nécessaire.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 51

Ensouillage du câble Réponse RTE : Tel que développé dans le mémoire en réponse à l’autorité environnementale, p.26-28 : « Le choix des techniques de pose s’inscrit dans une démarche Eviter Réduire Compenser (ERC). La mesure d’évitement ME09 (§ 2.2.3 du chapitre 6 de l’étude d’impact) prévoit de protéger au mieux la liaison de raccordement maritime, tout en privilégiant autant que possible l’ensouillage du câble. Les études complémentaires réalisées en juillet 2018 ont montré la possibilité d’éviter les substrats rocheux et donc des conditions potentiellement plus favorables à l’ensouillage au sud de la barre rocheuse près de la côte. ». Les premiers résultats des études en cours confirment que l’ensouillage sera possible sur la majeure partie du tracé. Cependant, il n’est pas à exclure le recours à une protection externe ponctuelle. Les résultats finaux des études en cours préciseront les modes de protections prévus sur l’ensemble du tracé.

Tracé par la plage de Sainte Barbe plus proche du poste de Kerhellegant L’atterrage à la plage de Sainte-Barbe n’a pas été retenu car il implique le passage et la construction de la zone d’atterrage dans une zone naturelle non artificialisée. D’autre part, le trait de côte dunaire est identifié en érosion avec des variations de profil importantes. De surcroit, le chemin traversant la dune est étroit vis-à-vis du passage des câbles. Différentes hypothèses de raccordement ont été analysées avant de proposer un fuseau de moindre impact qui représente un compromis entre optimisation technique et limitation des contraintes pour l’environnement et les usagers. Le fuseau de moindre impact a été concerté avec les acteurs du territoire et les associations reconnues par la préfecture, puis a été validé par le préfet du Morbihan en réunion plénière de concertation.

Eau Suivi de façon indépendante des prélèvements des eaux à proximité de la zone d’implantation, et sur les côtes situées dans la direction des courants de surface et sous-marins, afin de mesurer la teneur en métaux et leur évolution (programme de recherche ANODE) Réponse FEFGBI : Concernant la qualité de l’eau, FEFGBI a proposé un suivi Su01 qui prévoit de suivre les caractéristiques physico-chimiques des masses d’eaux aux abords de la ferme pilote en phase exploitation. Ce suivi a été complété durant la phase d’instruction pour répondre aux recommandations des services de l’Etat Ce complément permettra de vérifier la bonne dissolution de quelques anodes de référence afin de confirmer la modélisation faite dans le cadre de l’étude d’impact par le bureau d’études Hydratec.

Il est également important de rappeler, que les anodes prévues pour la protection contre la corrosion des flotteurs contiennent majoritairement de l’aluminium (94,7% de la masse totale de l’anode) et du zinc (5%). Ces éléments sont naturellement présents dans l’eau dans des proportions importantes et ne sont pas considérés comme des polluants (comme pourraient l’être par exemple le plomb ou le mercure).

Ainsi, la présence de ces métaux dans les anodes à des proportions très faibles font que leur dilution ne génèrera aucune pollution, car la concentration induite par cette dissolution restera très inférieure aux taux naturels de l’eau.

Le programme ANODE piloté par France Energies Marines et auquel FEFGBI souhaite s’associer aura pour objectif de dresser un état des lieux sur l’impact réel des anodes sacrificielles. Il pourra prévoir de faire des suivis in situ sur la ferme de Groix & Belle-Ile ou sur d’autres sites. A noter que ce programme n’est pas encore lancé.

Qualité de l’eau, lignes d’ancrage et suivi Réponse FEFGBI :

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 52

Les lignes d’ancrage prévues pour la ferme pilote de Groix & Belle-Ile seront en acier (donc principalement composées de fer et jusqu’à 2% en masse de carbone). Comme tout matériau ferreux en contact avec de l’eau, les chaînes seront donc soumises au phénomène de corrosion électrochimique. La corrosion électrochimique d’un matériau correspond à une réaction d’oxydo-réduction, dont : • La réaction d’oxydation d’un métal est appelée réaction « anodique » ; • La réaction de réduction d’un agent oxydant est appelée réaction « cathodique ».

Le phénomène de corrosion dépend de nombreux facteurs tels que la teneur de l’eau en oxygène, le courant, la profondeur d’eau, la température, la salinité, etc.

Dans le cas des lignes d’ancrage de la ferme pilote, l’acier subira une réaction anodique de dissolution du fer, qui va créer de la « rouille ». Ainsi, ce sont majoritairement des particules de fer oxydées (Fe2O3) qui vont être rejetées donc des éléments chimiques non polluants qui sont naturellement présents dans le milieu naturel.

A noter que pour anticiper le phénomène de corrosion et donc de diminution de leur épaisseur (estimée à 0,2mm à 0,4mm par an), les lignes seront surdimensionnées.

Nappe phréatique Présence d’une nappe phréatique sous le Projet et risque de fracture/fragilisation du fond rocheux par l'ancrage et l'ensouillage des câbles par mise en contact par infiltration des eaux de mer avec la nappe phréatique Réponse FEFGBI et RTE : Le Projet de ferme pilote et son raccordement n’est pas situé au-dessus de la nappe phréatique évoquée. RTE précise que les études géotechniques réalisées en 2017 et 2018 n’ont pas mis en évidence la présence d’une nappe phréatique au niveau du tracé de la liaison sous-marine. En outre, les équipements du Projet sont prévus pour être installés dans des sédiments ou de la roche déjà fracturée donc déjà en contact avec de l’eau de mer. Il n’y a donc pas de risque de fragiliser/fracturer des sols rocheux aux abords de cette nappe. Pour information, les profondeurs visées pour installer ces équipements sont relativement faibles : de l’ordre de 8 à 12 m dans le sédiment pour l’ancrage et 1 à 1,5 m pour les câbles inter-éoliennes et le raccordement.

Appréciation de la commission d’enquête (géologie, eau)

Atterrage sur l’estran et la plage Il est prévu d’ensouiller le câble dans l’estran et la plage à une profondeur minimale de 1,5m sous le plus bas niveau de plage observé. Deux mesures sont prévues : ME 6 : « Ensouillage de la liaison de raccordement au niveau de l’estran » MR 13 « Maintien des accès aux différentes structures »

Le suivi Su03 « suivi de l’évolution des fonds au niveau du raccordement » prévoit d’évaluer l’évolution de la topographie des fonds marins au droit des ouvrages sur « l’ensemble du tracé ». RTE indique que des modélisations ont été effectuées dans le cadre de l’étude hydrosédimentaire pour évaluer l’érosion du niveau de la plage à long terme (montée du niveau de la mer et autres tendance locales), mais également à court terme (variations saisonnières et effet des tempêtes).

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 53

La commission d’enquête demande de modifier la fiche de suivi Su03 afin : - de spécifier que la mesure de suivi concerne aussi l’atterrage sous l’estran et la plage, et qu’il sera nécessaire d’ensouiller le câble à une profondeur minimale de 1,5m voire plus sous le plus bas niveau de plage observé jusqu’à la chambre d’atterrage. - de préciser comment sera contrôlé le suivi (pas à l’aide de navires comme indiqué dans la fiche). Par ailleurs, cette zone devra être considérée comme une zone à risques. - de contrôler l’estran et la plage au moins tous les printemps, après des évènements climatiques exceptionnels et suite à des points critiques remontés par les systèmes de surveillance ou par les usagers de la mer, et ce, tout au long de la présence du câble sous l’estran qui peut excéder la durée d’exploitation de la ferme par FEFGBI. - d’harmoniser la périodicité des visites entre la convention de CUDPM et la mesure de suivi. Une réserve sera prise dans la demande d’autorisation environnementale de RTE et dans la Demande de déclaration d’Utilité Publique de RTE.

La commission d’enquête recommande que soient précisées les obligations du concessionnaire à propos de l’ensouillage du câble sur l’estran et la plage dans la convention dans le chapitre « les mesures de suivi et entretien des installations ».

Tracé du raccordement Le tracé alternatif pour atterrir à la plage Sainte Barbe plus proche du poste de Kerhellegant n’a pas été retenu car d’une part il implique le passage et la construction de la zone d’atterrage dans une zone naturelle non artificialisée et d’autre part, le trait de côte dunaire est identifié en érosion. De surcroit, le chemin traversant la dune est étroit vis-à-vis du passage des câbles. Par ailleurs, différentes hypothèses de raccordement ont été analysées avant de proposer un fuseau de moindre impact. La commission partage cette analyse.

Ensouillage La mesure d’évitement ME09 « protection de la liaison de raccordement maritime » prévoit de protéger au mieux la liaison de raccordement maritime, tout en privilégiant autant que possible l’ensouillage du câble. Les premiers résultats des études en cours (mémoire en réponse de RTE) confirment que l’ensouillage sera possible sur la majeure partie du tracé en passant notamment au sud de la barre rocheuse près de la côte. Cependant, il n’est pas à exclure le recours à une protection externe ponctuelle. Les résultats finaux des études en cours préciseront les modes de protections prévus sur l’ensemble du tracé. Par contre, dans le résumé non technique (p53), il a été ajouté que le projet de tracé détaillé ne traverse pas de zone rocheuse. La commission d’enquête relève cette incohérence et prend note que la mesure de suivi SU03 permettra de « s’assurer du bon ensouillage ou de la bonne tenue des protections du câble dans le temps et d’évaluer l’efficacité de la mesure ME9 ».

Anodes sacrificielles, qualité des eaux Concernant la qualité de l’eau, FEFGBI a proposé un suivi Su01 qui prévoit de suivre les caractéristiques physico-chimiques des masses d’eaux aux abords de la ferme pilote en phase exploitation. Ce suivi a été complété durant la phase d’instruction pour répondre aux recommandations des services de l’Etat. Ce complément permettra de vérifier la bonne dissolution de quelques anodes de référence afin de confirmer la modélisation faite dans le cadre de l’étude d’impact par le bureau d’études Hydratec. Les anodes prévues pour la protection contre la corrosion des flotteurs contiennent majoritairement de l’aluminium (94,7% de la masse totale de l’anode) et du zinc (5%). Ces éléments sont naturellement présents dans l’eau dans des proportions importantes et ne sont pas considérés comme des polluants.

Ainsi, la commission d’enquête prend note que l’augmentation des concentrations en aluminium et en zinc dans l’eau liée à la dilution des anodes sacrificielles au cours des 20 années d’exploitation est négligeable au regard des concentrations mesurées naturellement dans le milieu au niveau de la zone d’implantation.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 54

La commission d’enquête recommande que les travaux soient réalisés en dehors de la période estivale comme demandés par l’Agence Régionale de la Santé, compte tenu de la mise en suspension possible de particules fines potentiellement polluées, ce qui limiterait les effets sur les usages sensibles tels la baignade et la pêche à pied de loisir.

Fonds au droit de la ferme Les fonds au droit de la ferme varient entre 55 et 70 mètres et sont constitués de sédiments (planche 14, atlas cartographique de l’étude d’impact). Il est prévu 6 à 8 lignes de mouillage par éolienne. Les ancres pourront peser jusqu’à 18 tonnes et pénétrer de 8 à 12 m dans le sol.

Présence d’une nappe phréatique sous le Projet et risque de fracture/fragilisation du fond rocheux Comme indiqué ci-dessus dans le mémoire en réponse, le Projet de ferme pilote et son raccordement n’est pas situé au-dessus de la nappe phréatique. RTE précise que les études géotechniques réalisées en 2017 et 2018 n’ont pas mis en évidence la présence d’une nappe phréatique au niveau du tracé de la liaison sous-marine. Il n’y a donc pas de risque de fragiliser/fracturer des sols rocheux aux abords de cette nappe phréatique.

2.2.6 – SOUS-THEME BRUIT

Observations du public 8 observations concernent le bruit. Comparé aux plaintes exprimées à propos des éoliennes terrestres, un parc situé à une trentaine de kilomètres des côtes ne devrait plus y avoir de récrimination. L’impact du bruit des éoliennes suscite des questions notamment sur la reproduction des poissons. Un état de référence du bruit a été réalisé sur l'île de Groix. Est-il prévu de comparer avant/après ? L’état de référence est-il public et accessible ? Quelle augmentation du bruit serait jugée anormale ?

Il convient de savoir si la modélisation des niveaux de bruit aérien générés en phase d’exploitation par les éoliennes tient compte des conditions de vent, car un vent favorable peut porter le son sur de longues distances. La modélisation a-t-elle prévu le cas où les vents souffleraient vers le Nord-Est (zone habitée la plus proche) ou vers le Nord (Groix, 35 jours par an) ?

De plus, il n’est pas précisé si le bruit additionnel causé par les éoliennes en mer et les lignes d’ancrage en cas de forte houle a été pris en compte dans la modélisation. Si l’émergence sonore est supérieure à la réglementation 35 jours par an, quelle sera la réaction du maître d'ouvrage ? Est-il par exemple envisagé d’arrêter (mise en sécurité) les éoliennes si l’impact sonore est plus fort que prévu, et en particulier au-dessus des normes réglementaires un jour donné ?

Autorité environnementale L’Ae sollicite plusieurs mesures relatives à l’impact sonore aérien et sous-marin : assurer un suivi du bruit sous-marin généré par les éoliennes, notamment par le claquage des lignes d’ancrage, mettre en place, le cas échéant, des mesures ERC, préciser le résultat de la variation du bruit pour quelques points représentatifs des îles de Groix et de Belle Île, suite à l’implantation des éoliennes,

Agence Régionale Santé L’ARS souligne que la modélisation du niveau sonore produit par les éoliennes ne révèle aucun dépassement des seuils en diurne et en nocturne.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 55

Avis des maîtres d’ouvrage Les niveaux de bruit sous-marin engendrés lors de la phase de travaux sont très limités (2 navires de taille moyenne sur zone). L’effet du bruit généré par les travaux a été qualifié de faible et temporaire. Ses caractéristiques sont très différentes de celui occasionné par des éoliennes posées. Sur les poissons, les effets de cette augmentation ont été jugés faibles à négligeables selon leur sensibilité au bruit. Ils ont été qualifiés de faibles également pour les mammifères marins et les tortues. Vu les niveaux d’incidences associés à ces effets, faibles à négligeables selon l’espèce, contrairement à l’observation de l’Ae, les Maîtres d’Ouvrage n’ont pas prévu de mesure pour éloigner les mammifères marins en phase de travaux.

Suivi du bruit sous-marin FEFGBI a bien prévu d’assurer un suivi du bruit sous-marin ambiant (suivi Su10). Ce suivi utilisera des enregistreurs acoustiques large bande immergés au fond de l’eau, pendant les 3 étapes du projet : avant l’installation en mer des éoliennes flottantes, pendant la phase travaux, et en phase exploitation. Les résultats de ce suivi seront partagés avec le comité de suivi scientifique mis en place pour le Projet qui émettra des recommandations sur les mesures de correction à mettre en œuvre si nécessaire. A noter que d’après les mesures réalisées aux abords des ancrages du démonstrateur Hywind 1 en Norvège, les niveaux de bruit mesurés sont inférieurs aux niveaux pouvant créer des blessures ou lésions sur les poissons ou les mammifères marins. Un état de référence sur quelques mois a été réalisé près de la zone d’implantation. Il en ressort que le niveau de bruit peut être considéré comme moyen en pleine mer. Il est fortement influencé par la présence de bateaux en transit. A l’approche du rivage d’Erdeven les activités humaines sont plus faibles, les niveaux de bruit sont donc moindres.

Modélisation du bruit aérien Afin d’évaluer l’incidence de la ferme pilote sur l’augmentation du bruit ambiant aérien, FEFGBI a mandaté le bureau d’études Venathec pour réaliser l’étude d’impact acoustique de la ferme pilote. Cette étude d’impact acoustique s’inscrit dans le cadre réglementaire qui fixe les seuils de valeurs d’émergence sonore maximales admissibles (3 dBA de nuit et 5 dBA de jour). Venathec a suivi la même méthodologie que pour les installations ICPE afin d’évaluer les niveaux sonores induits par les éoliennes en fonctionnement lors de la phase exploitation.

Avis de la commission d’enquête (bruit)

Bruit aérien Sur la planche 70 sont localisés les points de calcul pour l’émergence sonore du Projet : 1 (réel) et 1bis (virtuel) sur Groix, 2 à Lorient, 3 à Quiberon et 4 à Belle Île (points de mesure virtuels). Le sonomètre et le mât de mesure ont été installés au niveau du Château d’eau de l’île de Groix (point 1). Ils permettent de constater que les niveaux de bruit augmentent avec la vitesse du vent. Une modélisation sur différents points représentatifs (sud de l’île de Groix, Gâvres, Saint-Pierre- Quiberon et Sauzon,) correspond respectivement aux points 1bis, 2, 3 et 4. Au niveau des mesures réalisées sur l’île de Groix, les valeurs sont comprises entre 33,5 et 55 dBA en période nocturne et entre 37 et 56,5 dBA en période diurne. Des simulations numériques ont permis une estimation du niveau de bruit généré dans l’environnement proche des éoliennes et permettent de comparer aux seuils réglementaires fixés sur le périmètre de mesure (considérant une distance de 180 m avec chaque éolienne). Ce calcul est entrepris sur la plage de fonction jugée la plus critique (à pleine puissance de la machine), correspondant en l’occurrence à une vitesse de vent de 10 m/s. D’après les résultats des modélisations, les niveaux de bruit émis par les éoliennes en fonctionnement ne dépassent pas les émergences règlementaires. Ainsi, et du fait de l’éloignement de la ferme pilote

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 56 par rapport à la côte, les éoliennes ne devraient créer aucune augmentation du niveau sonore sur les secteurs habités lors de phase d’exploitation.

Figure 11 : Carte sonore prévisionnelle des niveaux de bruit (source : Venathec, 2017)

L’aire d’étude éloignée présente des niveaux de bruits ambiants moyens sur Lorient, et faibles sur le reste du territoire. On dénombre plusieurs routes classées en catégorie 2 et 3 au regard du bruit généré par la circulation routière ; c’est le cas notamment de la RD781 que la partie terrestre du fuseau de raccordement emprunte. A proximité de ces routes, le bruit est important.

Bruit sous-marin La connaissance du bruit ambiant (bruits naturels et humains continus à l’endroit de la ferme) est un préalable à l’estimation de l’impact des éoliennes en fonctionnement mais aussi pendant la phase de travaux. La présence des éoliennes induirait l’émission de bruit sous-marin continu. Les niveaux devraient être légèrement au-dessus du niveau médian mesuré en état actuel par rapport à des mesures réalisées sur une structure flottante existante. Le niveau d’incidence du bruit sur les mammifères marins a été jugé faible à négligeable en phase de construction de la ferme éoliennes pilotes. FEFGBI propose un suivi du bruit ambiant et des mammifères marins par acoustique passive (Mesure Su 10 : « Evaluer le bruit ambiant et caractériser les émissions sonores des éoliennes flottantes en fonctionnement. Suivre la fréquentation du site par les mammifères marins »). Dans le mémoire en réponse aux CRPMEM Bretagne et CDPMEM 56, FEFGBI reconnaît que la connaissance reste limitée en termes de retour d’expérience sur la sensibilité des poissons face aux bruits sous-marins ce qui justifie la mesure de suivi mise en place et élaborée à partir d’un projet similaire (projet Hywind II en Ecosse, consistant à l’installation en mer de 5 éoliennes flottantes).

A défaut de disposer des données brutes de simulation qualifiées de confidentielles par FEFGBI, la commission d’enquête suggère que celles-ci soient corrélées en période d’exploitation pour couvrir toutes les configurations de météo et d’activités.

L’exploitation de ces données par la commission d’enquête est traitée dans le chapitre faune (ch 2.2.3).

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 57

2.3 –THEME ECONOMIE

Les observations sous ce thème concernent les retombées économiques du projet, et non directement sa rentabilité. Le volet Tourisme mérite un développement spécifique. ECONOMIE Avis Economie Tourisme Favorable 16 2 Favorable Mais 5 3 Défavorable 24 22 Sans Avis 6 4 Total 51 31

2.3.1 – SOUS-THEME ECONOMIE EN GENERAL

Observations du public Ce thème suscite des observations de particuliers mais aussi de dirigeants d’entreprise voire d’organismes liés à la filière éolienne. Le Projet « représente le premier jalon de la courbe d’apprentissage vers une filière industrielle bretonne et nationale forte, compétitive et porteuse d’emplois. » selon Bretagne Développement Innovation. Le Projet peut s’appuyer sur l’innovation et le savoir-faire des entreprises locales et régionales, implantées sur un arc Brest, Lorient, Saint Nazaire, , avec le soutien des autorités. « Cela va créer de l'emploi en région Bretagne - Pays de la Loire (fabrication des différents composants des éoliennes, création d'une base de maintenance et recrutement de techniciens spécialisés …) et structurer toute une filière industrielle "locale". ». « Selon l'observatoire des énergies marines, dans son rapport de juin 2018, la filière de ces énergies d'avenir représentait en France plus de 2 600 emplois. ». De plus il s’agit d'emplois qualifiés et non délocalisables avec « des emplois indirects à la clef » chez les sous-traitants au sein du tissu industriel local.

-S’agissant de l’effet positif supposé sur l’emploi, certains observateurs souhaitent connaître, au regard du subventionnement français, si les machines et les composants seront bien fabriqués et assemblés en France, par des entreprises françaises, et avoir une projection en termes d'emplois mobilisés, locaux ou régionaux.

Pour sa part, le CDPEM56 rappelle que les Comités des Pêches attendent que l’ « espace d’échanges » qui devra se poursuivre au fil du déploiement de ce projet expérimental, traitant des questions de la pêche professionnelle, des ressources halieutiques et de la sécurité maritime, permette aux pêcheurs de bénéficier d'un retour d'expérience riche en informations utiles (environnement physico-chimique, ressources halieutiques, activités de pêche).

-D’autres remettent en cause le Projet dont l’ « impact économique local sur le long terme ne justifie pas un tel investissement.» Les arguments sur les retombées économiques (développement de filière industrielle, création d’emploi), sont critiqués parce que formulés par des acteurs économiques ou politiques directement impliqués ou jugés hors sujet de l’enquête publique.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 58

Certaines observations font état de retombées négatives pour l’activité économique, plus particulièrement pour la pêche : « Il n’y aura plus de pêche pendant deux ans, durée estimée des travaux, sans garantie jamais de retour à la normale. » Une question est d’ailleurs posée sur « la surface de la zone d'exclusion à la pêche, sachant qu’elle est interdite partout en Europe dans les parcs éoliens sauf en Angleterre. » Le domaine de la plaisance pourrait également être impacté : « Le département du Morbihan est le second en France, pour le nombre de bateaux de plaisance » et présente un réservoir d'emplois important ; la zone d’implantation choisie n’est pas pertinente. »

Préfecture Maritime de l’Atlantique

L’analyse des usages exercés en mer au sein ou à proximité de la zone du Projet est satisfaisante et montre que les perturbations devraient rester limitées. La présence des ancrages et des câbles inter- éoliennes dans la colonne d’eau ainsi que le caractère expérimental de la technologie imposeront vis- à-vis des activités, la prescription de mesures de restriction destinées à assurer la sécurité des usagers et des installations. La configuration décrite devrait toutefois permettre de maintenir un brassiage suffisant pour le transit de petites unités sur la majeure partie de la concession.

La Préfecture Maritime de l’Atlantique émet un avis favorable à la demande de concession d’occupation du domaine public maritime.

DIRM NAMO (Direction Interrégionale de la Mer Nord Atlantique Manche Ouest En phase Exploitation, la pratique de la pêche aux arts traînants ne pourra pas être autorisée en raison des risques de croche. L’usage des arts dormants devrait pouvoir se poursuivre dans le respect d’une distance de sécurité autour de chaque éolienne. Des navires de pêche breton, mais également ligériens, fréquentent cette zone et l’impact sur leurs activités restera cependant limité en raison de la faible superficie occupée.

La traversée de la ligne des quatre éoliennes devra être réservée à des navires de moins de 25 mètres afin de ne pas constituer un obstacle au transit des navires.

Concernant le raccordement, un câble ensouillé est compatible avec tous les usages de la pêche, y compris les arts traînants.

Le projet tel qu’il a été conçu limite les effets sur les usages existants. La superficie occupée par les éoliennes et le raccordement restent faibles. Des informations claires en phase exploitation, mais surtout en phase de travaux, devraient permettre d’assurer une bonne cohabitation entre la ferme pilotes et les différents usagers de la zone (pêcheurs plaisanciers).

La DIRM-NAMO émet un avis favorable.

Conseil Régional de Bretagne Le conseiller régional de Bretagne indique que les dossiers techniques et mémoires complémentaires correspondent aux engagements du pétitionnaire pris lors des travaux préparatoires menés ces dernières années sur les plans techniques, environnementaux et industriels, notamment ceux menés en concertation avec les parties prenantes de la Conférence de la Mer et du Littoral.

Commune d’Etel Le maire de la commune d’Etel indique que l’innovation que représente la ferme éolienne est une source d’emplois et de développement du territoire, pour laquelle la commune souhaite être facilitateur.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 59

CDPMEM56 (Comité Départemental des Pêches Maritimes et des Elevages Marins du Morbihan) Le CDPMEM56 constate les effets directs des phases de construction, d’exploitation et de démantèlement sur les activités de pêche, soit l’impossibilité pour les professionnels d’accéder à certains secteurs. Au même titre que la zone d’implantation et le tracé du raccordement du projet ont été définis en concertation avec le représentant des professionnels de la pêche, l’organisation des phases des travaux de construction et de démantèlement devra être discutée avec les comités des pêches au sein de l’espace d’échange afin que ces travaux perturbent le moins possible les activités de pêche. Une notice d’information devra être communiquée aux représentants des professionnels afin de pouvoir transmettre les informations relatives aux navires opérationnels et aux travaux aux professionnels. Concernant le raccordement, la profondeur d’ensouillement du câble devra être précisée afin que les activités de pêche professionnelle puissent être maintenues sur le tracé.

Le CDPMEM56 indique que les mesures de compensation devront être précisées à l’issue d’une étude d’évaluation des effets socio-économiques du projet sur les activités de pêche professionnelle. Concernant le raccordement, les propositions faites par RTE notamment en matière d’indemnisation doivent être finalisées.

Sous ces réserves, le CDPMEM56 émet un avis favorable.

Point de vue des maîtres d’ouvrage

Lieu de fabrication des machines et contribution à l’activité économique Réponse FEFGBI : La chaine d'approvisionnement est essentiellement régionale. En effet les nacelles des éoliennes seront fabriquées dans l'usine GE de Saint-Nazaire, les pales seront fabriquées à Cherbourg et les flotteurs seront assemblés à Brest. Par ailleurs l'ensemble de la chaine d'assemblage et d'installation en mer sera régionale et locale, les ports bretons de Brest et Lorient seront mis à contribution, favorisant ainsi le développement de savoir- faire et d'expérience en vue du déploiement de fermes commerciales. L'exploitation et la maintenance durant les vingt ans d'exploitation sera opérée depuis Lorient. Une base de maintenance sera créée pour superviser l'ensemble des activités contribuant à impulser une dynamique économique sur une nouvelle technologie.

Le développement du projet repose sur un réseau de partenaires industriels structurant : Naval Energies pour la fourniture du flotteur et des ancrages, GE pour la fourniture de la turbine et RTE pour assurer le raccordement électrique.

Les études d'ingénierie sont actuellement en cours pour définir et/ou affiner le design des différents composants. A l'issue de cette étape, des appels d'offres seront lancés pour sélectionner les sous- traitants. Les entreprises bretonnes seront évidemment invitées à participer au processus et à mettre en avant les savoir-faire régionaux dans la construction navale.

Projection envisagée en termes d'emplois Réponse FEFGBI et RTE : A l'échelle d'un projet pilote de 4 éoliennes, le nombre d'emplois crées ou mobilisés ne sont pas représentatifs de ce que pourra apporter le développement d'une filière industrielle. Toutefois, le développement, la construction et la maintenance des éoliennes flottantes de Groix & Belle-Ile et de leur raccordement devraient tout de même mobiliser plusieurs centaines de personnes sur l'ensemble du cycle de vie du projet. Cela permettra aux entreprises impliquées de capitaliser et de mettre à profit cette expérience en vue de développement commerciaux futurs.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 60

Par ailleurs, en tant qu’acheteur public, RTE est soumis à des obligations dans sa démarche d’achat. A ce titre, RTE s’est fixé des objectifs au travers d’une charte d’achats responsables. Ainsi, RTE s’engage à contribuer à la vitalité des territoires et au développement économique local, tout particulièrement à l’égard des PME.

Surface de la zone d'exclusion à la pêche Réponse FEFGBI : Les règles de navigation définissant les activités autorisées ou non au sein de la ferme pilote seront fixées par la préfecture maritime après prise en compte des avis de la commission nautique locale et de la grande commission nautique. Les commissions nautiques préconisent de mettre en place une zone d'interdiction de la pêche aux arts traînants sur l'ensemble du périmètre d'installation de la ferme pilote (compte tenu des risques de croches avec les équipements présents dans la colonne d'eau : lignes d'ancrage et câbles électriques). Les arts dormants quant à eux pourraient autorisées sous réserve de démontrer que leur pratique ne remet pas en cause la sécurité des équipages et des équipements. FEFGBI et le comité des pêches du Morbihan (CDPMEM56) participent ensemble à des réflexions menées sous l’égide de France Filière Pêche sur la compatibilité entre l’éolien flottant et la pêche professionnelle.

Appréciation de la commission d’enquête (économie)

Activité économique hors pêche et tourisme S’agissant d’un projet pilote, les retombées économiques directes, en termes de développement d’une filière technologique nouvelle, et donc d’emplois, sont difficiles à évaluer. Le développement du Projet s’appuiera sur le tissu industriel existant, essentiellement régional. Il faut cependant mettre en avant le caractère innovant de la technologie de l’éolien flottant, tant en phase construction qu’en phase exploitation, qui va inciter les opérateurs économiques participant au Projet à développer de nouveaux savoir-faire, de nature à renforcer leur compétitivité, au niveau national voire international. D’autre part les activités de navigation commerciale sont peu impactées car la zone est faiblement fréquentée.

Activité de pêche professionnelle Les zones d’exclusion prévues auront un impact économique sur l’activité de pêche professionnelle. Il faut rappeler que celles-ci ont été définies en concertation avec le CDPMEM56.

Les zones d’exclusion prévues dans les phases de construction et de démantèlement concernent principalement la pêche aux arts traînants. L’impact est jugé de fort pour les chalutiers de fonds ou pélagique à négligeable pour la coquille Saint Jacques, en raison de la limitation géographique de la zone et dans le temps (prévision d’avril à septembre 2021 pour permettre le remorquage et l’accrochage des éoliennes et la pose du câble). La Commission d’Enquête estime que la bonne concertation pour la définition des zones d’exclusion et leur planification permettront de limiter la portée de l’atteinte à l’économie globale des activités de pêche professionnelle prévue dans la ME3 « concertation initiée pour la définition de la zone d’implantation et du fuseau de raccordement avec les pêcheurs professionnels ».

La Commission d'enquête approuve que la concertation avec le CDPMEM56 se poursuive, pour examiner, les zones d’interdiction de pêche lors des travaux ainsi que les autorisations de pêche dans la ferme éolienne et le long du tracé de raccordement lors de l’exploitation.

La Commission d'enquête prend note des précisions apportées par FEFGBI dans son mémoire en réponse (F10) à la DDFIP 56 (Direction Départementale des Finances publiques du Morbihan), sur le montant et la répartition de la taxe sur les éoliennes en mer au profit des communes et des usagers de la mer selon l’article 1519 B du code général des impôts. 35 % sont affectés au Comité national des

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 61 pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) ainsi qu’aux comités régionaux, départementaux et interdépartementaux, pour le financement de projets concourant à l'exploitation durable, soit près de 130 000€ annuels compte tenu de la puissance d’exploitation installée.

Par ailleurs les activités de pêche à pied et de culture marine ne devraient pas être impactées sauf pendant les travaux par mise en suspension possible de particules fines potentiellement polluées (ARS).

2.3.2 - SOUS-THEME TOURISME

-Seulement deux observations jugent positivement l’impact touristique : la ferme « pourra donner une attraction touristique depuis la côte » et « tourisme, pêche et éoliennes sont compatibles. » Un « effet de curiosité », d’ailleurs non mesuré, ne saurait être considéré comme une retombée positive.

Le maire d’Erdeven demande pour sa part confirmation que les travaux seront planifiés en dehors de l'été (15 juin-15 sept), période de haute saison touristique.

-La majorité des 24 observations négatives rappellent que le tourisme est une composante économique essentielle pour la région et que l’impact visuel négatif sur le paysage (traité plus haut) fragilisera l’économie : « Le secteur vit principalement du tourisme, pour la beauté du site et les sports de plaisance (La Côte Sauvage de Belle-Ile et celle de la presqu’île de Quiberon sont classées 3 étoiles au Guide Vert et la Baie de Quiberon est inscrite à l’association des 41 plus belles baies du monde). … ». Est mentionné le fait que « Le tourisme qui fait vivre 20 000 Personnes sera impacté, car les touristes dont nous sommes et surtout les étrangers déserteront ces côtes. » et que « L'expérience dans d'autres parties de monde laisse penser à une perte de 5 000 Emplois pour le Tourisme.». Les retombées sur cette activité pourraient être affinées par une étude sur les motivations des touristes et leur éventuel renoncement à visiter le périmètre d’enquête, nombre des visiteurs étant extrêmement sensibles à la conservation exceptionnelle des sites concernés.

Syndicat Mixte du Grand Site Gâvres-Quiberon Le syndicat mixte émet un avis favorable et précise qu’une concertation approfondie avec les acteurs a permis d’envisager un calendrier de travaux compatible avec les activités de loisirs, nombreuses sur ce littoral très fréquenté.

Point de vue des maîtres d’ouvrage

Estimation de l’impact de la présence de ferme éolienne pilote sur l’activité touristique L’étude d’impact du projet sur le volet tourisme n’a pas montré que des enquêtes d’opinion aient été réalisées pour qualifier les motivations des touristes fréquentant la zone du périmètre étudié.

Les effets du projet sur la fréquentation touristique et l’emploi sont globalement négligeables mais peuvent être qualifiés de positif en provoquant une d’attractivité liée à la nouveauté que représente l’éolien flottant.

L’acceptabilité ou la curiosité par rapport à ces projets étant notamment liées à la culture, il est compliqué de les comparer aux projets menés par nos voisins européens. Le projet pilote de Groix & Belle-Ile permettra ce retour d’expérience en la matière.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 62

Planification des travaux de raccordement en dehors de l'été (15 juin-15 sept) Réponse RTE : Les travaux seront planifiés en liaison avec les collectivités locales et concessionnaires de voiries, leurs enjeux de planification en dehors de l’été seront évidemment pris en compte. Cette planification des travaux fait l’objet d’une mesure de réduction (MR 13, § 3.2.1.6.2 du chapitre 6) dans l’étude d’impact.

Appréciation de la commission d’enquête (tourisme)

Il est difficile d’évaluer l’impact économique sur l’activité touristique dans le périmètre de l’étude, du fait que l’impact visuel du parc éolien sur le paysage, même s’il est réel, restera limité. La Commission d'enquête estime qu’une attractivité touristique positive du fait des éoliennes n’est pas non plus significative, un effet de curiosité possible ne générant pas d’activité nouvelle à proprement parler.

Pour la navigation de plaisance, la zone est actuellement fréquentée en été. Il faut noter que la zone d’exclusion se situe au large de la ligne reliant les iles de Groix et Belle Ile, permettant une navigation sans contrainte sur le périmètre Lorient, Groix, Belle Ile et Quiberon. La navigation vers la haute mer restera largement accessible de part et d’autre de la ferme pilote, sur des ouvertures respectives de 6.7 MN entre Groix et la ferme et 9.7 MN entre la ferme et Belle Ile (ME1 : éloignement de la ferme pilote des côtes). De plus la grande commission nautique du 23 avril 2018 indique que la navigation à l’intérieur de la ferme sera possible pour les bateaux de plaisance d’une longueur inférieure à 25m sous certaines conditions. La Commission d'enquête estime que la restriction de navigation, dûment documentée sur les cartes SHOM, restera limitée.

La Commission d'enquête recommande que les travaux à terre pour la pose de la partie terrestre du câble soient effectués hors période d’affluence touristique.

2.4 - THEME TECHNIQUE ET RISQUES

47 observations abordent des aspects techniques et 25 font état de risques maritimes ou d’autres risques.

TECHNIQUE et RISQUES Risques maritimes Avis Technique et autres Favorable 23 3 Favorable Mais 4 1 Défavorable 9 18 Sans Avis 11 3 Total 47 25

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 63

2.4.1 - SOUS-THEME TECHNIQUE

Les 47 observations classées sous la thématique « Technique » abordent les choix technologiques, les composants utilisés pour les éoliennes flottantes et les câbles ainsi que des questions sur la phase démantèlement.

Choix technologiques

La crainte du recours à des opérateurs étrangers pour la fabrication des éoliennes et / ou la fourniture des composants, ainsi que le besoin de nouvelles infrastructures portuaires tempère les avis favorables qui toutefois reconnaissent l’avance technologique que constituerait ce Projet ainsi que l’importance du retour d’expérience.

Si le caractère innovant du dispositif n’est pas contesté, les oppositions portent sur les conséquences des choix techniques dont une grande partie est traitée dans les thématiques « Energie » et « Environnement » : bilan carbone incomplet notamment concernant le recyclage des composants. Certains composants constitutifs des éoliennes sont particulièrement cités comme « ayant des effets négatifs sur l’environnement », comme les anodes sacrificielles ou les dispositifs d’ancrage ou d’ensouillage. Une préoccupation ressort également sur l’existence ou non de terres rares dans certains composants.

Certaines précisions sont requises sur la capacité des composants des éoliennes à résister aux fortes contraintes d’exploitation en mer. « L’ancrage, doit être particulièrement bien calculé et redondant pour faire face aux grosses tempêtes que nous avons connues en tenant compte d’une rupture possible d’un ou plusieurs câbles. ». Plus généralement, quelles sont « les mesures réalisées au-delà des calculs de dimensionnement pour tester la résistance des éoliennes aux contraintes externes », si possible assorties d’un « avis indépendant et circonstancié sur le surdimensionnement des dispositifs d’amarrage, » expertisé par l’état. Le dimensionnement des cuves de rétention est-il suffisant par rapport au volume des fluides utilisés dans la turbine ?

Le dossier d’enquête précise que la distance inter-éolienne pourrait être réduite, ce qui implique des questions sur l’emprise de la ferme. Une justification est notamment demandée sur le choix alternatif d’une ferme pilote de 6 fois 4 MW par exemple afin de limiter le risque industriel.

Câblages et raccordement La partie câblage suscite plusieurs questions qui traitent du cheminement et de l’ensouillage, des méthodes de pose et des conséquences associées. Pour le tronçon arrivant sur la plage de Kerhillio jusqu’au poste d’atterrage, des précisions sont demandées, quant à la prise en compte de la montée des océans, au positionnement et à l'isolation du poste d'atterrage. La capacité du câble de raccordement pose la question de l’intensité électrique produite, et de sa capacité à supporter un nombre plus important de machines.

Démantèlement et recyclage Les aspects techniques liés au démantèlement concernent principalement la capacité des matériaux utilisés pour la construction du Projet à être recyclés, à l’issue de la phase d’exploitation, mais aussi lors de changement de pièces en cours d’exploitation. Pourquoi les pales sont-elles fabriquées en fibre de verre, très mal recyclée contrairement à la fibre de carbone ? Plus globalement, l’UBED demande si une étude d’impact du démantèlement sera réalisée, sachant que cette phase n’est pas abordée dans la description du retour d’expérience.

Préfecture Maritime de l’Atlantique La Préfecture Maritime de l’Atlantique précise que l’analyse du dossier est fondée sur deux principes. Tout d’abord, la ferme pilote a pour objectif d’évaluer les performances d’une nouvelle technologie en

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 64 situation réelle, de la conception à l’injection d’électricité sur le réseau en passant par la chaîne logistique, la maintenance ou encore la fiabilité. Elle doit également permettre de mieux caractériser les impacts spécifiques de l’éolien flottant par rapport à l’éolien posé dans la perspective d’un développement commercial de la technologie.

Par ailleurs le projet et les différentes alternatives techniques encore envisageables à ce stade sont clairement présentés, leurs impacts respectifs évalués et comparés.

La Préfecture Maritime de l’Atlantique émet un avis favorable.

Conseil Régional de Bretagne Le conseiller régional de Bretagne indique que les dossiers techniques et mémoires complémentaires correspondent aux engagements du pétitionnaire pris lors des travaux préparatoires menés ces dernières années sur les plans techniques, environnementaux et industriels, notamment ceux menés en concertation avec les parties prenantes de la Conférence de la Mer et du Littoral.

Point de vue des maîtres d’ouvrage

Choix techniques non finalisés : Ancres à enfouissement ou piles à succion, chaînes d'ancrage caténaire ou semi-tendu, nombre de flotteurs, ensouillage et atterrage du câble de raccordement Réponse FEFGBI : Tous les choix techniques ne sont pas encore arrêtés puisque les études de site (houle, vent, condition de sol) et les études d’ingénierie sont toujours en cours. • Ancres : Le choix définitif n'est pas fait car l'étude de faisabilité des 2 systèmes n'est pas terminée. Néanmoins le dispositif d’ancres à enfouissement semble se confirmer • Dispositif ancrage : la solution privilégiée à ce jour est une solution caténaire. • Nombre de colonnes (flotteurs) : 3 (+ 1 centrale)

Réponse RTE : Les études complémentaires réalisées en juillet 2018 ont montré la possibilité d’éviter les substrats rocheux et donc des conditions potentiellement plus favorables à l’ensouillage au sud de la barre rocheuse près de la côte. Les premiers résultats des études en cours confirment que l’ensouillage sera possible sur la majeure partie du tracé. Cependant, il n’est pas à exclure le recours à une protection externe ponctuelle. Les résultats finaux des études en cours préciseront les modes de protections prévus sur l’ensemble du tracé.

L’élévation du niveau marin global d’ici 2100 est estimé entre 26 et 82 cm. L’altitude de l’emplacement de la chambre d’atterrage est d’environ 4m au-dessus du niveau des plus hautes mers astronomiques (PHMA), le préservant ainsi de toute immersion. Au niveau de la chambre d’atterrage, les jonctions entre câbles sont étanches. Il n’y a pas de risque qu’elles soient en contact avec de l’eau.

Nature des composants utilisés et capacité à être recyclés Réponse FEFGBI : Les éoliennes seront constituées de pales en matières polyméries, en bois ou/et en fibre de verre, les mâts essentiellement en acier, ainsi que la nacelle et pièces de jonction. La génératrice est constituée essentiellement d'acier et d'aimants permanents, de câbles en cuivre et / ou aluminium, de différents moteurs en acier et cuivre pour alimenter les auxiliaires, d'onduleurs et d'équipements d'électroniques de puissances auxiliaires. Les flotteurs seront constitués d’un mix béton acier ou uniquement d’acier. Les lignes d’ancrage et les ancres seront constituées uniquement d’acier. Les câbles électriques seront essentiellement en cuivre et acier. La très grande majorité de ces matériaux seront recyclés et valorisés.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 65

Pour les pales, on utilise la fibre de verre pour des raisons de coût. Concernant le recyclage des pales fabriquées avec des fibres de verre, elles sont broyées et : • Soit mélangées à d’autres composants, elles deviennent un excellent combustible solide dans l’industrie du ciment, remplaçant les carburants fossiles traditionnellement utilisés, comme le mazout. Une usine spécifique existe en Allemagne ; Veolia effectue aussi des recherches sur ce sujet ainsi que la filière de la plaisance, les bateaux étant principalement construits en composites. • Soit utilisées pour la réalisation d'écran anti-bruit de long des routes (au Danemark par exemple). Le recyclage des pales en fibre de carbone est plus compliqué et n'a pour l'instant pas de traitement ou de débouché industriel.

L'éolienne utilisée est de type à aimants permanents qui utilisent des terres rares (dysprosium et neodymium). Un programme de substitution est en cours pour qualifier d’autres fournisseurs d’aimant pour diminuer la dépendance à ces terres rares.

Réponse RTE : Les matériaux utilisés pour le raccordement sont décrits dans le chapitre 1 de l’étude d’impact, p. 53- 60. En cas de démantèlement du raccordement, les matériaux des câbles (cuivre, acier…) seront revalorisés suivant les procédés favorisant la réutilisation, la régénération, le recyclage et le traitement des déchets résiduels dans les filières industrielles adaptées.

Dimensionnement et Résistance des éoliennes et de leurs composants Réponse FEFGBI : De nombreuses étapes ont été réalisées jusqu'alors afin de dimensionner et vérifier la résistance des composants aux contraintes externes. Par exemple, la turbine qui sera utilisée a subi un grand programme de développement qui a inclus plusieurs prototypes à terre puis en mer, puis des parcs pré-commerciaux (Block Island aux USA) et commerciaux (Merkur en Allemagne).

Concernant le flotteur, en sus de l'expertise de , maison mère de Naval Energies, acquise sur les navires militaires, des essais complémentaires ont été réalisés (tels que des simulations numériques, des essais en bassin...) ou le seront lors de la phase d'ingénierie (développement et tests de composants innovants par exemple)

La conception du système d'ancrage permet d'avoir une dérive limitée et de continuer à être maintenu ancré avec au minimum la rupture d'une ligne d'ancrage. La rupture de lignes d'ancrage est un évènement rare qui s’il arrive sera détecté et permettra de faire une réparation

Enfin il est prévu un regard extérieur indépendant par une société de classification (Bureau Veritas ici) qui vérifiera entre autres le dimensionnement des lignes de mouillage selon les codes, normes, standards et lois applicables en vigueur afin d’assurer la certification du projet.

Concernant les cuves de rétention des fluides, il est prévu que la plus large fuite (soit celle du transformateur), même si elle est exceptionnelle, puisse être récupérée dans un système de confinement spécifique pour ne pas aller s'épandre à l'extérieur de la turbine et impacter l'environnement. Elle sera ensuite récupérée via une pompe et ramenée à terre pour y être traitée selon une filière agréée. Par ailleurs, il y a de nombreux capteurs et alarmes qui sont répartis au sein de la turbine et du flotteur pour identifier rapidement les défauts et réagir rapidement (arrêt et mise en sécurité...).

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 66

Dimensionnement de la capacité de production de la ferme éolienne Réponse FEFGBI : Les éoliennes sont de plus en plus puissantes : 4MW est plutôt la norme pour celles qui sont à terre, celles en mer étant plutôt maintenant sur une base de 6 à 10MW par unité. Toutes ces éoliennes sont éprouvées et déjà installées par ailleurs et le risque industriel est donc mieux maîtrisé en utilisant ces machines plus puissantes mais spécifiques à l'offshore.

Réponse RTE : Les câbles de raccordement pour les parties sous-marine et souterraine seront dimensionnés de façon à couvrir uniquement le besoin correspondant à la puissance installée de la ferme, c’est-à-dire 24 MW.

Distance inter-éolienne et conséquences Réponse FEFGBI : Des réflexions et études sont toujours en cours sur l'architecture et la longueur des lignes ancrages qui pourrait permettre d'en réduire la longueur et par conséquent l'espacement entre les éoliennes et l'emprise globale de la ferme. Ces éléments ne pourront être confirmés qu'à la suite des prochaines campagnes de sol prévues à l'été 2019.

L’effet barrière sur l’avifaune dû la présence des éoliennes de la ferme pilote en phase exploitation est jugé négligeable pour toutes les espèces et faible pour le Fulmar boréal. La réduction de la distance inter-éolienne (à 1000 mètres par exemple au lieu des 1500 mètres envisagés actuellement) aurait tendance à : • Favoriser l’évitement et, par conséquent, réduire le risque de collision ; • Réduire la surface du parc, diminuant ainsi la perte d’habitat pour les espèces évitant les parcs éoliens ; • Augmenter légèrement l’effet barrière. Celui-ci resterait toutefois limité (selon les estimations du § 3.3.1.8.2 cité plus haut) pour la ferme pilote qui ne comprend que 4 éoliennes orientées nord/sud soit dans le sens des flux migratoires longeant les côtes.

Démantèlement Réponse FEFGBI : La phase de démantèlement de la ferme pilote est décrit au chapitre 1 de l’étude d’impact, § Modalités de démantèlement et de remise en état du site. Dans le cas de l’éolien flottant la remise en état suit le processus inverse de la phase d’installation et consiste à : - Déconnecter et remorquer l’éolienne vers le port de déconstruction - Retirer les lignes d’ancrage - Retirer les ancres - Retirer les câbles électriques inter-éoliennes. Les enseignements tirés du démantèlement de la ferme pilote serviront également lors du démantèlement des fermes commerciales.

Des discussions étroites seront menées avec les services de l’Etat pour partager et valider la stratégie de démantèlement du Maître d’Ouvrage qui pourra passer par la réalisation d’une étude d’impact. Une attention particulière devra être portée sur l’impact environnemental de la dépose des câbles électriques ensouillés et des ancres.

Réponse RTE : L’article 4-3 de la convention de Concession d’Utilisation du Domaine Public Maritime (CUDPM) établie entre l’Etat et RTE et soumis à enquête publique rappelle les obligations et engagements de Rte en matière de démantèlement et précise les modalités de réalisation par Rte d’une étude 36 mois au plus tard avant le terme normal de la concession, portant sur les impacts des opérations de démantèlement des ouvrages, constructions et installations.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 67

Appréciation de la commission d’enquête (technique)

Choix techniques La Commission d'enquête comprend, s’agissant d’un projet expérimental et innovant, que certaines options techniques ne soient pas arrêtées, et fassent encore l’objet de tests. Sur ces choix en instance, FEFGBI fait état des options les plus probables (ancres à enfouissement, ancrage caténaire). Ceci vaut également, pour la distance inter-éolienne, ou la substitution potentielle de terres rares dans les composants utilisés. La Commission d'enquête recommande à FEFGBI que la justification de ces choix soit effectuée et donne lieu à communication. La Commission d'enquête prend note que la certification du Projet sera assurée par une société de classification (Bureau Veritas).

Concernant le câble de raccordement au continent, la commission d’enquête prend acte que celui-ci puisse être majoritairement ensouillé, limitant ainsi les impacts environnementaux et l’entrave aux activités de pêche professionnelle.

Matériaux et Démantèlement de la ferme éolienne La Commission d'enquête prend acte de l’engagement de FEFGBI de démanteler et de remettre en état le site, ainsi que de constituer des garanties financières permettant d’en couvrir les coûts. Ces éléments sont inscrits dans le projet de convention de concession d’utilisation du domaine public maritime, établi entre l’Etat et la société FEFGBI.

A l’issue de la phase démantèlement, il est prévu le recyclage des matériaux utilisés. La Commission d'enquête prend note des engagements de recyclage effectués par le maître d’ouvrage et des éclaircissements concernant le recyclage possible de la fibre de verre des pales des éoliennes, dans l’état actuel des connaissances.

2.4.2- SOUS-THEME RISQUES MARITIMES ET AUTRES

25 observations ont été classées sous ce thème.

Pour certains, la présence de la ferme éolienne, dûment identifiée et balisée, ne pourrait gêner ou présenter un danger pour les marins avertis, pêcheurs ou plaisanciers, sous réserve que « les cartes marines soient mises à jour et distribuées à temps.»

D’autres rappellent que la ferme serait implantée dans une zone empruntée par tous types de navires : pêche, plaisance mais aussi cargos et tankers. L’UBED précise « La façade maritime du Morbihan va se trouver profondément modifiée par la « création » d’un « récif » - de 14,3 km2, aussi grand que l’île de Groix, qui renforce encore la barrière naturelle entre le large et la côte de Lorient, constituée par l’île de Groix, le plateau des Birvideaux, et Belle-Île. Le passage du grand large vers la zone de navigation « intérieure » plus protégée se trouve ainsi rétréci, plus difficile à négocier pour un navire, et très dangereux pour un navire en difficulté, donc non manœuvrant. » « C'est ajouter des dangers artificiels aux dangers naturels de la mer, déjà bien trop nombreux. » et insiste sur « le danger pour la navigation

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 68 et la circulation aérienne (aviation de tourisme et militaire - proximité de Lann Bihoué) que constitue cette implantation. Plus précisément, sont attendues des réponses sur les signalisations et leur portée.

De nouvelles routes avec de nouveaux amers pour l’ensemble des lignes de tankers et/ou cargos concernés devront être définis et le SHOM devra retoucher toutes les cartes.

« Les tankers passent au sud mais en cas d’avarie les vents dominants les repoussent vers cette côte… Des cargos passent entre les îles et le Continent voire s’y réfugient en cas de coup de vent… L’accès au port de Commerce de Lorient, déjà d’un accès délicat, sera en outre nécessairement compliqué par cette installation. Le balisage ne constituant pas une réponse suffisante à cette question. »

Des précisions sont attendues concernant les zones d’exclusion maritime et aérienne ainsi que les règles de navigation applicables sur le périmètre et au large de la ferme, pour les plaisanciers et les professionnels de la mer.

Une observation détaille, dans un document de 35 pages, les questions issues de la lecture du dossier d’enquête publique quant à la sécurité maritime : la fiabilité et la résistance des éoliennes et de leurs composants, soumis aux contraintes de la mer, amène un nombre important de questions qui vont de la prévention des risques maritimes, aux conséquences d’accidents ou catastrophes, jugés insuffisamment développés dans le dossier d’enquête.

Certains risques particuliers sont abordés : résistance des éoliennes en particulier par très gros temps, risques d’explosifs, scenarii conjoints.

« Les risques de catastrophes naturelles sont nettement sous-estimés. Depuis plusieurs années on note des vents de 120 km/h comme en 2017-2018 à 150 et même 160 km/h. Ces tempêtes sont amenées à se multiplier compte tenu des changements climatiques. Que se passera-t-il sur la côte sauvage de Belle-Île lorsque les éoliennes auront rompu leurs amarres ? »

« L’emplacement de l’atterrage est mal choisi. Il se situe à Erdeven, avec un poste électrique à Plouharnel, dans un site dangereux du fait de munitions de guerre non explosées. »

Le dimensionnement des ouvrages et des lignes d’ancrage est associé à plusieurs scenarii : un ou plusieurs flotteurs percés, un ou plusieurs maillons de lignes d’ancrage brisés, enchevêtrement de deux lignes d’ancrage par exemple.

Certaines remarques ajoutent les effets de la rupture des amarres des éoliennes, d’une collision avec un tanker ayant perdu sa manœuvrabilité ainsi que les moyens de lutte anti-pollution (barrages flottants pré-positionnés par exemple) prévus.

Le retour d’expérience et l’accidentologie des plateformes flottantes en mer, notamment en cas de houle et de forts vents sont évoqués afin de démontrer la pertinence du dimensionnement des installations prévues (taille et répartition des flotteurs, lignes d’ancrage…).

Certains observateurs demandent la description des moyens qui seront mis en œuvre pour prévenir ou détecter des risques :

• Moyens de détection permettant de déceler un éventuel risque sur les éoliennes (par exemple températures des parties susceptibles de s’enflammer), dans des délais permettant une intervention sur zone avec les moyens suffisants pour éviter la catastrophe, • Système de détection et d’alerte de navires naviguant trop proche des éoliennes (radars avec alerte PC sécurité, sirène, communication voix), dispositif anti collision entre un OFNI ou un navire en avarie et les éoliennes…

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 69

• Existence de refuge pour qu’un homme à la mer puisse trouver secours par ses propres moyens et communiquer (voix/image) avec le centre d’exploitation, • Caméras de surveillance embarquées (nombre, type, positionnement, adaptation aux conditions d’exploitation en mer par tous temps 24/7, portée, connexion, enregistrement, exploitation des images, • Systèmes adaptables en niveau de vigilance en cas de conditions météo défavorables (extension du périmètre de sécurité par exemple) et communication des plans d’urgence, • Vulnérabilité des installations face à une attaque (par exemple d’un Etat étranger).

Concernant la surveillance un observateur s’étonne de « l’absence d’examen des lignes d’ancrage entre la 5ème année et la 10ème année, puis entre la 10ème année et la 20ème année, alors que les lignes vont se corroder et être soumises à des tensions intenses lors des tempêtes. »

En complément logique à ce chapitre, sont attendues des précisions sur les engagements des Maîtres d'Ouvrages en termes de formation permanente et de sécurité des personnels, sur la nature et la hauteur des risques couverts par une ou plusieurs polices d’assurances.

Préfecture Maritime de l’Atlantique La présence des ancrages et des câbles inter-éoliennes dans la colonne d’eau ainsi que le caractère expérimental de la technologie imposeront vis-à-vis des activités, la prescription de mesures de restriction destinée à assurer la sécurité des usagers et des installations. La configuration décrite devrait toutefois permettre de maintenir un brassiage suffisant pour le transit des petites unités sur la majeure partie de la concession. Les questions de sécurité posés par le Projet sont bien identifiées et les moyens proposés à ce stade sont adaptés. L’analyse des risques est pertinente et conduit le porteur de projet à proposer des mesures de restriction qui devront être débattues à l’occasion des commissions nautiques.

La Préfecture Maritime de l’Atlantique émet un avis favorable à la demande de concession d’occupation du domaine public maritime présenté par FEFGBI.

Commandant de la Zone Maritime Le Commandant de la Zone Maritime donne un avis favorable au Projet au titre du code de la propriété des personnes publiques.

DIRM NAMO (Direction Interrégionale de la Mer Nord Atlantique Manche Ouest Il apparaît des documents techniques que l’étude d’impact, tant pour la ferme pilote que pour son raccordement, est très complète et que tous les aspects des usages dans la zone ont été abordés.

En phase Exploitation, la pratique de la pêche aux arts traînant de pourra pas être autorisée en raison des risques de croche. L’usage des arts dormants devrait pouvoir se poursuivre dans le respect d’une distance de sécurité autour de chaque éolienne.

La traversée de la ligne des quatre éoliennes devra être réservée à des navires de moins de 25 mètres afin de ne pas constituer un obstacle au transit des navires. Cette possibilité sera rendue possible par la fixation des lignes de mouillage un point bas des flotteurs.

La DIRM-NAMO émet un avis favorable.

DIRCAM-DSAE (Direction de la Circulation Aérienne Militaire – Direction de la Sécurité Aéronautique d’Etat) En raison de l’altitude sommitale des éoliennes ne dépassant pas 187 mètres NGF, l’implantation des éoliennes E1 et E2, situées au Nord du 47°29’40’’N, qui auraient pu impacter la zone de contrôle de

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 70

Lorient Lann-Bihoué, est envisageable, sous réserve de la mise en place de mesures particulières, décrites en annexe de l’avis de la DIRCAM-DSAE (pièce F09-5 du dossier d’enquête). Au titre de l’article R.244-1 du code de l’aviation civile, la DIRCAM-DSAE donne son autorisation pour la réalisation du Projet, sous réserve que chaque éolienne soit équipée de balisage diurne et nocturne, en application de l’arrêté de référence et conformément aux spécifications l’arrêté de référence. Afin de procéder à la bonne inscription des obstacles sur les publications d’information aéronautique, le responsable du projet devra faire connaître à la sous-direction régionale de la circulation aérienne militaire les différentes étapes conduisant à la mise en service opérationnel du parc éolien ainsi que, pour chacune des éoliennes leur position géographique exacte.

Toute modification du Projet ultérieur à cette autorisation devra faire l’objet d’une nouvelle demande.

DGAC – SNIA OUEST (Direction Générale de l’Aviation Civile) Le projet se situe en dehors des zones intéressées par des servitudes aéronautiques et radioélectrique associée à des installations ou relevant du domaine de compétence de la DGAC. Ce projet ne crée pas, à ce stade, une gêne au regard des procédures de circulation aérienne publiées.

La DGAC attire l’attention sur les points suivants sur les responsabilités du maître d'ouvrage : • Le maître d'ouvrage devra communiquer au SNIA-Ouest avec un préavis de six mois le parcours et la hauteur du convoi de transport des éoliennes dans la phase d’installation. La DGAC effectuera l’étude nécessaire pour s’assurer que celui-ci ne créera pas de gêne pour la circulation aérienne. • Le maître d'ouvrage devra également transmettre le formulaire de déclaration de montage d’un parc éolien en respectant un préavis de six mois avant le début des travaux, afin que les publications aéronautiques soient mise à jour prenant en compte ces nouveaux ouvrages. • Il devra prévoir le balisage diurne et nocturne pour chacune des éoliennes, conformément aux prescriptions de l’arrêté le 13 novembre 2009 relatifs à la réalisation du balisage des éoliennes situées en dehors des zones grevées de servitudes aéronautiques. La société restera responsable en permanence de son bon fonctionnement et de son entretien. • Il devra obtenir l’accord des services de la DIRM-NAMO sur les balisages avant la mise en place des éoliennes. • Le non-respect de l’une ou plusieurs de ces obligations entraînerait la responsabilité pénale du demandeur.

Météo France Compte tenu de la distance du parc éolien par rapport au radar le plus proche utilisé dans le cadre des missions de sécurité météorologique des personnes et des biens, aucune contrainte réglementaire spécifique de pèse sur ce projet éolien au regard des radars météorologiques, et l’avis de météo France n’est pas requis pour sa réalisation.

Commission Nautique Locale (CNL) La CNL, qui a pour objectif la sécurité en mer, après avoir examiné les points suivants : • Installation d’AIS sur la ferme éolienne, • Dispositif de sécurité (VHF, récupération d’un homme à la mer …), • Balisage et signalisation des éoliennes (SPI, SPS et cornes de brume), • Règles de navigation sur la zone d’implantation, renvoie l’étude du dossier FEFGBI à la Grande Commission Nautique.

Grande Commission Nautique (CGN) Après avoir pris connaissance du Projet, de l’étude de risques maritimes, et notamment des six scénarios de collision, puis examiné les propositions des règles de navigation proposée par FEFGBI, la CGN a émis un avis favorable avec les recommandations suivantes :

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 71

• Mentionner sur les cartes marines, dès l’arrêté d’autorisation des travaux, le périmètre complet du futur parc éolien, • Prévenir les usagers de la mer et de l’espace aérien par l’émission d’AVURNAV, de NOTAM et de MILNOTAM.

Les conclusions de la CGN sont détaillées dans de document F09 – « Avis recueillis lors de l’instruction administrative », et comportent les thèmes suivants : • Zone d’exclusion à la navigation pour les différentes phases et types de navires • Limitation à l’intérieur du parc en phase d’exploitation • Balisages en phase d’installation et d’exploitation • Opérations de recherche et de sauvetage.

Point de vue des maîtres d’ouvrage

Règles de navigation et balisage Réponse FEFGBI : Tout d’abord, la ferme pilote sera inscrite sur les cartes (électronique et papier) du SHOM. Ensuite, les éoliennes seront balisées individuellement sur le plan maritime conformément aux règles en vigueur : leur structure est peinte en jaune -(marque spéciale), jusqu'à une hauteur de 15 m au-dessus de la flottaison. Les éoliennes Nord et Sud seront considérées comme structures périphériques significatives (SPS) et les deux éoliennes intermédiaires comme structures périphériques intermédiaires (SPI) : un feu de navigation maritime sera visible sur l'horizon (trois feux dans le même plan disposés à 120°), à une hauteur comprise entre 6 et 15 mètres au-dessus de la flottaison et dans tous les cas en-dessous du plan de rotation des pales. Les feux sont synchronisés entre eux. Une plaque d’identification (lettres et chiffres) marque chaque structure. Elle est rétro-éclairée ou constituée de signaux-LED fixes. Chaque éolienne sera équipée d’une balise AIS capable d’émission permanente (type AtoN) ou de fonctionner uniquement en cas de déradage. Un relais VHF sera mis en place. Bien que non obligatoire, l’installation de cornes de brumes est également prévue. Conformément à la Grande Commission Nautique, il n’y aura pas de dispositif de bouées pour baliser l’ensemble du champ, excepté pendant les travaux d’installation. Le périmètre d’exclusion ne sera pas formellement signalé.

Prévention des risques et surveillance du site Réponse de FEFGBI : Toutes les recommandations en matière de sécurité ont été traitées par le maitre d’ouvrage et reprises par l’autorité maritime lors des deux commissions nautiques (documents publics) de la Ferme éolienne flottante de Groix & Belle-Ile. Ces deux documents sont disponibles sur Internet.

Un centre d'exploitation déporté est prévu permettant une surveillance permanente. Du fait de la faible dimension du parc, il sera sûrement mutualisé avec un autre parc ou opérateur pour être économiquement viable. Il a vocation à suivre l'exploitation en assurant une surveillance de la production, en traitant les alarmes et alertes, en émettant des ordres de service pour la maintenance curative et préventive...

Un centre de maintenance est prévu sur le port de Lorient. S'y trouveront quelques bureaux, un rappel des informations transmises au centre d'exploitation, un atelier pour effectuer de petites réparations et stocker des pièces détachées, et un quai ou un ponton pour permettre au navire de maintenance légère d'accoster et d'embarquer techniciens et matériels pour aller jusqu'au parc en mer.

Par ailleurs, au niveau régional, il y aura mise en place par le Maître d’ouvrage d’un plan d’intervention maritime (PIM), en phases d’installation et d’exploitation, qui prévoit l’intervention d’un certain nombre de moyens nautiques dont un remorqueur de haute mer faisant office de bateau-pompe,

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 72 susceptible d’être mobilisé pour se rendre sur place. Des entrainements réguliers sont prévus afin de tester l’efficacité des processus tout au long de la durée de vie des éoliennes en mer.

De nombreux capteurs (pression d'huile, température, contraintes…) sont répartis dans toute l'éolienne et plus particulièrement sur les machines tournantes ou celles soumises à efforts. Ceci afin de vérifier que le comportement est en ligne avec ce qui est attendue, de pouvoir avoir l'information nécessaire pour effectuer la maintenance préventive et curative et mettre en arrêt et en sécurité en cas de dérive avant que cela n'endommage les équipements ou n'induise des problèmes de sécurité.

L'éolienne dispose aussi d'un système spécifique de sécurité incendie.

Les éoliennes qui seront installées sur le site du parc éolien de Groix & Belle-Ile sont équipées de systèmes de sécurité performants et modernes, qui répondent à l’ensemble des incidents potentiels identifiés dans l’analyse des risques.

Les lignes d'ancrage sont spécifiquement désignées pour une durée de vie de plus de 20 ans (ce qui est courant dans le domaine pétrolier et gazier en mer et les ruptures y sont très rares). Les inspections sont effectuées afin d'avoir une vérification principalement visuelle de la partie sous-marine. De surcroît, certaines lignes pourraient être instrumentées afin de connaitre en temps réel les efforts qui s'y appliquent et de pouvoir ainsi comparer à ce qui a été calculé.

On considère pertinent d'effectuer des examens plus fréquents au début afin de quantifier et qualifier la réalité par rapport aux modèles numériques utilisés lors de l'ingénierie ; néanmoins, au vu des résultats des inspections, la fréquence des examens pourra être revue.

L’installation de caméras s’effectue de façon optimale, en vue d’assurer la sécurité du personnel intervenant sur la ferme (maintenance) ainsi que la sureté des installations. Le type précis de caméras fait encore l’objet d’études par le maitre d’ouvrage. Les images seront enregistrées au centre d’exploitation.

Responsabilité des Maîtres d’ouvrage Réponse de FEFGBI : Le Maître d'Ouvrage a pour priorité la sécurité des personnes et des biens : cela est très clairement indiqué dans chaque document émis envers un fournisseur, partenaire, sous-traitant… ainsi qu'en interne. Et la formation fait bien sûr partie des règles de bases afin d'assurer la sécurité des personnes : tout technicien qui va en mer doit posséder certaines habilitations (sécurité, électrique, évacuation d'éolienne...) qui sont obtenues au terme de formations standardisées, reconnues et utilisées par tous les opérateurs de parcs éoliens en mer en Europe.

FEFGBI disposera bien évidemment d’une assurance responsabilité civile et dommage ouvrage mais dont les conditions ne sont pas définies aujourd’hui dans la mesure ou une éolienne flottante est un objet nouveau à assurer et encore très peu connu des assureurs.

Réponse RTE : RTE dispose d’une assurance responsabilité civile pour tout dommage confondus (corporels, matériels, immatériels consécutifs ou non).

Résistance des éoliennes en cas d’intempéries et conséquences Réponse FEFGBI : Le fonctionnement de la ferme éolienne est monitoré en continu. Néanmoins, en cas de tempête exceptionnelle prévue (décennale par exemple), un niveau de vigilance plus soutenu sera mis en place au niveau du centre d'exploitation afin de pouvoir réagir au plus vite.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 73

Le décrochage d’une des lignes d’ancrage est un phénomène très peu probable mais néanmoins étudié. Le Maître d'Ouvrage a clairement stipulé que les lignes d'ancrage doivent pouvoir tenir l'éolienne suffisamment "sur place" en cas de bris de l'une d'entre elles de façon à ce qu'elle ne parte pas en dérive et ne puisse pas non plus provoquer un sur-accident en allant entrer en collision avec une autre éolienne. La réparation se fera une fois la tempête passée pour ne pas mettre en danger les techniciens de maintenance.

Donc sauf si fait volontairement par FEFGBI, l'éolienne n'est pas censée arriver jusqu'à la côte dans tous les cas de figures y inclus en cas de casse d'une ligne d'amarrage. Et par conséquence aucun impact sur la côte sauvage de Belle-Île, de Groix ou d'autres côtes avoisinant le projet.

Si quand bien même une éolienne se décrochait de ses amarres et dérivait librement, i) la probabilité pour qu’elle échoue sur la côte sauvage de Belle-Ile est quasiment nulle et ii) elle n’engendrerait aucune pollution particulière.

L’un des avantages de l’énergie éolienne est de ne pas polluer : ces unités n’ont pas de carburant d’origine pétrolière ou gazière. L’emploi de barrages flottants anti-pollution est une décision revenant à l’autorité maritime.

Risques de collision Réponse FEFGBI : Deux systèmes sont prévus afin de prévenir les collisions : une balise AIS (type AtoN) par éolienne et bien que non obligatoire, l’installation de cornes de brumes (deux) est également prévue. A ce stade FEFGBI n’a pas prévu de système de détection des navires en approche. La mise en place de caméras de surveillance sur les plateformes pourrait être envisagée. Elles pourraient participer à l’identification des navires circulant dans le champ d’éoliennes.

A ce stade, il n’est pas prévu ni porte-voix de forte puissance ni sirène afin d’alerter les navires qui seraient trop proches. Chaque navigateur, dûment prévenu, est sensé par sa navigation obéissant aux règles d’abordage en mer éviter la ferme éolienne et ses éoliennes balisées de façon règlementaire.

Point de vue du Préfet du Morbihan

Contrôle et sécurité des éoliennes Le titre VII « Dispositions communes relatives aux contrôles et aux sanctions » du livre 1er du code de l’environnement (art. L. 171-1 à L. 173-13) prévoit les modalités de contrôles et de sanction en cas de non-respect de l’arrêté d’autorisation. Ainsi, lorsque le service de contrôle (police de l’eau) constate le non-respect d’une prescription de l’arrêté d’autorisation environnementale, le préfet met en demeure l’exploitant de s’y conformer. En cas de non-respect de la mise en demeure, en plus des poursuites pénales (le non-respect d’une mise en demeure est un délit), le préfet peut engager des sanctions administratives qui peuvent prendre la forme : - d’une obligation de consignation de somme ; - d’une exécution d’office de la prescription concernée dont les dépenses sont alors couvertes par la somme consignée ; -d’une suspension du fonctionnement de l’installation jusqu’à l’exécution de la prescription ; - d’une amende et d’une astreinte journalière jusqu’à satisfaction de la mise en demeure.

Le mémoire en réponse de l’Etat rappelle l’engagement pris par FEFGBI de mettre en œuvre différents plans en lien avec la sécurité maritime, notamment le plan d’intervention maritime (PIM).

Les projets éoliens en mer sont encadrés par trois notes techniques rédigées par la direction des affaires maritimes du ministère de la transition écologique et solidaire (Note technique du 11 juillet 2016 relative aux mesures de sécurité maritime applicables à la planification d’un champ éolien en mer, Note technique du 28 juillet 2017 établissant les principes permettant d’assurer l’organisation des usages

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 74 maritimes et leur sécurité dans et aux abords immédiats d’un champ éolien en mer et Note technique du 8 octobre 2018 relative à la gestion des opérations de recherche et de sauvetage dans et aux abords immédiats d’un champ éolien en mer). La note la plus récente rappelle notamment les obligations de l’employeur vis-à-vis de son personnel et précise qu’un plan d’intervention maritime doit être approuvé par le préfet maritime. Ce plan n’est pas un document public.

Les modalités de maintenance et de surveillance précitées ainsi que les recommandations des commissions nautiques seront retranscrites dans un arrêté du préfet maritime et/ou dans la convention de concession d’utilisation du domaine public maritime et ses annexes.

Appréciations de la commission d’enquête (Risques maritimes et autres)

Règles de navigation et système de balisage et d’alerte Les précisions apportées par FEFGBI complémentent celles présentées au chapitre 6 de l’étude d’impact dans les mesures de réductions. Pour rappel, deux mesures de réduction concernent la navigation maritime : * MR1 : Sécurisation du trafic maritime en phase travaux (FEFGBI et RTE) * MR2 : Mise en place d’un balisage conforme à la réglementation et aux recommandations des services de l’Etat (FEFGBI) La Commission d'enquête apprécie l’engagement de renforcer ces mesures parfois au-delà de la réglementation (corne de brume). Elles sont de nature à assurer une bonne signalisation et information des usagers de la mer.

Prévention des risques et surveillance du site L’encadrement réglementaire s’imposera aux maîtres d'ouvrage concernant notamment l’organisation des usages maritimes et leur sécurité dans et aux abords immédiats d’un champ éolien en mer. Les modalités de maintenance et de surveillance ainsi que les recommandations des commissions nautiques seront retranscrites dans un arrêté du préfet maritime et/ou dans la convention de concession d’utilisation du domaine public maritime et ses annexes. La Commission d'enquête prend acte des moyens que FEFGBI entend mettre en œuvre et de la création d’un centre d’exploitation et d’un centre de maintenance. Compte tenu des doutes exprimés par FEFGBI quant à la viabilité économique du centre d’exploitation, et s’agissant de surveillance et donc de sécurité, la Commission d'enquête demande de ne pas sacrifier la sécurité au profit de la viabilité économique en cas de non mutualisation possible et de garantir la mise en œuvre de moyens dûment dimensionnés et pleinement opérationnels.

Responsabilité des Maîtres d’ouvrage La Commission d'enquête prend note : - de l’engagement de FEFGBI et de RTE de mettre en place différentes mesures en lien avec les obligations de sécurité maritime, notamment le plan d’intervention maritime (PIM), qui sera proposé dans un délai de l’ordre de 12 mois avant le début des travaux d’installation en mer. - de la volonté de FEFGBI de souscrire une assurance responsabilité civile et dommage ouvrage et qu’à ce stade, la nature des risques couverts ne peut être connue, en raison des incertitudes des assureurs sur ce type nouveau de site.

Résistance des éoliennes en cas d’intempéries et conséquences La commission d’enquête estime que les données climatiques complétées par celles de Météo France représentent une vision crédible des conditions météorologiques qu’affronterait la ferme. Elle s’appuie également sur l’analyse développée à propos des effets prévisibles liés au changement climatique : élévation du niveau de la mer et augmentation de la force des tempêtes.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 75

L’augmentation de la puissance des évènements tempétueux pourrait quant à elle faire subir des pressions plus importantes aux équipements de la ferme pilote. Pour éviter tout incident ou casse, ces équipements sont dimensionnés pour résister à des conditions hydrodynamiques extrêmes. Ainsi par exemple les flotteurs ont été dimensionnés pour les conditions de houle cinquantennale (plus coefficient de sécurité).

La Commission d'enquête prend note : - que des efforts seront menés par FEFGBI pour les travaux de modélisation des choix techniques et de dimensionnement, permettant une résistance des éoliennes aux conditions les plus extrêmes ; - que l’échouage d’une éolienne, même si c’est un évènement peu probable, n’est pas de nature à générer directement de pollution.

Risques de collision La Commission d'enquête a pris connaissance des différents scénarii de risques étudiés au chapitre 4 et en annexe 5 de l’étude d’impact et recommande que ceux-ci soient intégrés dans le plan d’intervention maritime (PIM), qui sera validé par la Préfecture Maritime.

2.5 - THEME ENQUÊTE PUBLIQUE ET DOSSIER

ENQUETE PUBLIQUE

Avis Enquête publique Dossier

Favorable 2 4 Favorable Mais 2 1 Défavorable 10 14 Sans Avis 5 4 Total 19 23

19 observations concernent le déroulement de l’enquête et de la concertation préalable en particulier.

Certains reconnaissent un bel exemple de développement associant les parties prenantes locales et rappellent que l’enquête porte sur 5 demandes (arrêté préfectoral du 20 juillet 2018) et sur l’impact environnemental de ce projet.

Les appréciations sur la concertation à tous ses stades sont contrastées quant à la période, au périmètre, et au mode opératoire et plus particulièrement sur les associations impliquées.

23 observations abordent la qualité du dossier et l’apprécient de façon diverse : favorable, incomplet, insuffisant voire même erroné.

Les propositions exprimées visent essentiellement à suggérer des améliorations pour toucher un plus large public voire même une poursuite de l’instruction pour que les maîtres d’ouvrage complètent le dossier.

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Point de vue des Maîtres d’ouvrage

Concertation Plusieurs niveaux de concertation ont été menés dans le cadre du Projet : • La concertation « Fontaine » régie par la circulaire ministérielle CAB N° 47498 MZ/PE du 9 septembre 2002 qui concerne uniquement le raccordement (RTE), • La concertation publique décidée par la CNDP avec nomination d’un garant. La mission de la CNDP est d’informer les citoyens et de faire en sorte que leur point de vue soit pris en compte dans le processus de décision, • L’Instance de Concertation et de Suivi (ICS), présidée par le préfet du Morbihan et le Préfet Maritime de l’Atlantique. • Une concertation plus générale menée par les deux maîtres d’ouvrage hors de tout cadre réglementaire Dans le cadre de la concertation Fontaine, le Préfet définit les élus et les associations représentatives des populations concernées. L’instance de concertation et de suivi a permis de définir, dans la phase préparatoire, le territoire impacté selon les recommandations des élus locaux. Le périmètre retenu pour la concertation menée par EOLFI et RTE s’étend de Belle-Ile à Groix et concerne l’ensemble des communes littorales de Quiberon à Larmor Plage, les plus directement concernées par le projet. Cela représente au total 14 communes. RTE a rencontré toutes les communes susceptibles de pouvoir accueillir le raccordement.

Les porteurs de projets ont tenu à faire connaitre le projet au public le plus large. Ils se sont attachés à aller à la rencontre de la population à travers des évènements locaux. Une cinquantaine d’associations ou d’entités susceptibles d’être concernées par le projet (environnement, énergie, usages de la mer…) ont été recensées et contactées via mail ou téléphone et des rencontres ont eu lieu avec les personnes ayant répondu aux sollicitations.

Un recensement des associations et diverses entités locales susceptibles d’être concernées par le projet (environnement, énergie, usages de la mer…) a été réalisé et des mails ont été envoyés à différentes reprises pour proposer des rencontres autour du projet. Accompagnement du projet En aval de la concertation menée sous l’égide du garant de la CNDP, de nombreuses actions et initiatives ont effectivement été mises en place. EOLFI communique régulièrement à travers les médias sur l’actualité du projet et participe à de nombreux évènements afin de rester au plus proche des interrogations du public. Des rencontres avec les élus et les associations, des partenariats se mettent en place pour faciliter les échanges. Une exposition itinérante sur le projet et la transition énergétique a circulé sur l’ensemble du périmètre du projet. Dans son ensemble le projet est bien accepté par la population locale et peu d’opposition a été relevée car ces phases d’échange lèvent les incertitudes et les doutes.

Le site internet dédié au projet existe déjà : eoliennes-groix-belle-ile.com. Il regroupe toutes les informations de base du projet ainsi que les actualités (évènements divers, articles de presse, lieux de l’exposition itinérante, accès au registre dématérialisé lors de l’enquête publique…).

La plaquette du projet et un livret répondant aux questions principales soulevées durant les rencontres avec le public y sont téléchargeables. Il est également possible de visualiser des vidéos sur l’éolien flottant et de s’inscrire à la lettre d’information trimestrielle du projet. Le site est mis à jour en fonction des actualités.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 77

RTE assurera une communication sur l’évolution des travaux du raccordement. Le type de support et la fréquence d’information seront décidés avant la phase travaux.

Avis de la commission d’enquête (enquête publique, dossier)

La qualité et la densité du dossier sont reconnues par les autorités et relevées dans certaines observations. Les éléments jugés insuffisants ne remettent pas en cause la complétude du dossier et ont été traités dans les réponses et mémoires des maîtres d’ouvrage et leurs additifs.

L’importance de la concertation dont les différents niveaux sont explicités par les maitres d’ouvrage (instance de concertation et de suivi, concertation CNDP, concertation Fontaine, concertation hors cadre règlementaire) est démontrée par la qualité des échanges et l’intérêt du public pour le projet. La commission d’enquête reconnaît que les maîtres d’ouvrage ont cherché à associer au projet un nombre important de parties prenantes en recourant à différentes possibilités de concertations qu’elles relèvent ou non du cadre règlementaire. Le nombre et la richesse des avis recueillis lors de l’instruction administrative et les mémoires en réponse fournis par les maîtres d’ouvrage témoignent de la volonté d’accompagner avec pertinence ce projet dans la durée.

Compte tenu de son caractère pilote, le Projet appelle une mise à jour fréquente des informations et des résultats au fil des travaux d’ingénierie, d’installation, d’exploitation, de maintenance mais aussi des nombreux suivis et mesure d’accompagnement.

Le site internet dédié à la ferme éolienne existe déjà : eoliennes-groix-belle-ile.com et RTE s’est engagée à communiquer sur l’évolution des travaux du raccordement suivant un support qui reste à définir.

La commission d’enquête attache beaucoup d’importance à une communication ouverte à tout public, suggère que le futur support soit partagé par les 2 maîtres d’ouvrage et recommande d’y traiter les composantes du Projet tant techniques, qu’environnementales et économiques.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 78

III - AVIS ET CONCLUSIONS DE LA COMMISSION D’ENQUETE

3.1 - AVIS ET CONCLUSIONS DE LA COMMISSION D’ENQUETE SUR LA DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE POUR LA CONSTRUCTION ET L’EXPLOITATION DE LA FERME PILOTE D’EOLIENNES EN MER DE GROIX ET BELLE-ILE

L'enquête publique unique concerne le projet de construction d’une ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer, au large des îles de Groix et Belle-Ile, comportant 4 éoliennes d’une puissance unitaire de 6 MW, et le raccordement électrique de la ferme au poste électrique de Kerhellegant à Plouharnel.

Au terme de l’enquête publique qui s’est déroulée du vendredi 17 août 2018 à 9h00 au vendredi 28 septembre 2018 jusqu’à 17h00 heures inclus soit pendant quarante-trois jours consécutifs, la commission d’enquête estime que le public : • a été correctement informé par les avis d’enquête parus dans la presse locale et nationale, l’affichage dans les 17 mairies et sur le terrain (49 affiches), le site internet de la préfecture et de mairies, le registre dématérialisé ; • qu’il a pu consulter le dossier sur le registre dématérialisé, sur le site de la préfecture, sur les ordinateurs de Bangor, Sauzon, Plouhinec et Plouharnel, Groix, Lorient et dans les mairies de Lorient, Le Palais, Groix, Quiberon et Erdeven et qu’il a pu recevoir les explications nécessaires des commissaires enquêteurs lors des 12 permanences ; • a pu exprimer son opinion, soit oralement, soit par écrit sur les registres d’enquête, soit par courrier postal ou électronique, soit sur le registre dématérialisé mis à sa disposition sur le site internet.

La commission d’enquête a examiné le dossier d'enquête avec l’étude d’impact ainsi que les avis des services dont l’avis de l’autorité environnementale (CGEDD), des collectivités locales, et les 365 observations du public récapitulées dans le procès-verbal, les mémoires en réponse de RTE (avec FEFGBI) et de l’Etat, elle a par ailleurs rencontré le public, les maîtres d’ouvrage, et visité les lieux concernés. Elle a donné ses appréciations sur chaque thématique de l’enquête.

La demande d’autorisation environnementale porte sur le projet de la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes de Groix et Belle-Ile comprenant 4 éoliennes de 6 mégawatts par la société FEFGBI.

L’enquête publique unique a mis en évidence les différents thèmes suivants :

Production d’électricité La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 fixe comme objectif d’augmenter la part des énergies renouvelables à 32% de la consommation en 2030. Le projet des quatre éoliennes de 24 MW est particulièrement concerné par cette dynamique, la Bretagne ne produisant que 11,2 % (2015) de sa consommation. Le parc éolien fonctionnera 95% du

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 79 temps pour la plage de vent entre 11 et 90 km/h avec un facteur de charge prévisionnel retenu de 40 à 45% qui est pratiquement le double de l’éolien terrestre (20 à 25%).

Appel à projet « fermes pilotes flottantes » FEFGBI a été désigné lauréat de l’appel à projet (AAP) « fermes pilotes éoliennes flottantes » de l’ADEME qui a pour objectif d’accompagner la réalisation en mer de fermes pilotes d’éoliennes flottantes, étape préalable aux fermes commerciales. La ferme pilote sera équipée de 4 éoliennes tripales à axe horizontal, de flotteurs de type semi- submersible, maintenus en place à l’aide d’un système d’ancrage constitué de lignes de mouillage et d’ancres, d’un réseau de câbles électriques inter-éoliennes reliant les éoliennes entre elles, dont la majeure partie sera disposée sur le fond et éventuellement protégée. La ferme pilote sera exploitée pendant une durée de 20 ans par FEFGBI. La production d’électricité estimée est de 90 GW/h par an, correspondant à la consommation électrique d’environ 20 000 foyers (≈46 000 habitants).

Concertation Préalable à l’enquête publique une phase concertation avec l’ensemble des acteurs concernés (élus, services de l’Etat, associations, usagers de la mer, public), a été menée (concertation avec un garant de la Commission Nationale de Débat Public).

La concertation avec le Comité Départemental des Pêches et des Elevages Marins du Morbihan (CDPMEM 56) a été entreprise par les maîtres d’ouvrage de la ferme pilote et du raccordement pour définir de façon précise la zone d’implantation de la ferme pilote et engager des réflexions sur la cohabitation entre les éoliennes flottantes et certaines activités de pêche alternatives (ME03).

Paysage La probabilité que la visibilité atmosphérique soit suffisante pour que l’on puisse voir les éoliennes de 180 m de haut diminue avec la distance, elle est de 85% à Groix (10 km), 56% à Belle-Ile (20km), 39% à Quiberon (25km) et 10% à Houat (35km). En se rendant sur les lieux avec le cahier des photomontages, la commission d’enquête a constaté que les 4 éoliennes auraient plus d’impact sur l’horizon dans un rayon de 20 km soit depuis Groix et la pointe des Poulains de Belle-Ile et lorsque l’angle de vue est restreint. L’impact sur le paysage en général est limité par le faible nombre d’éoliennes et la distance des côtes. La perception variera aussi selon les lieux, la météorologie et les observateurs. Le projet ne remet pas en cause l’opération Grand site.

Environnement Le Projet des éoliennes flottantes n’est pas concerné par les zones naturelles protégées, mais il est entouré de zones Natura 2000 principalement ZSC/SIC dont la plus proche est celle de Groix. Le site est parfaitement représentatif des conditions océaniques sans toutefois être trop éloigné des côtes ; il comporte un vent régulier bien orienté.

La zone d’implantation de la ferme pilote n’a pas de valeur environnementale particulière, il s’agit de fonds sablo-vaseux remaniés par les chaluts de fond. Tous les choix techniques ne sont pas encore arrêtés. Les incidences environnementales de chaque option (flotteurs, systèmes d’ancrage et câbles électriques dynamiques notamment) ont été évaluées dans l’étude d’impact et la solution la plus pénalisante a été retenue pour l’analyse des effets. Ce projet permettra de valider les choix techniques au niveau environnemental avant l’étape industrielle. La mesure de suivi Su04 « Suivi des peuplements benthiques de la ferme pilote » permettra d’une part de suivre cet habitat à proximité des câbles, des ancres et en dehors de toute zone d’influence de la ferme pilote et d’autre part d’évaluer les champs électromagnétiques sur les câbles inter-éoliennes.

Un comité de suivi scientifique sera mis en place, il validera les thématiques des suivis proposés, orientera l’élaboration des différents protocoles d’études et examinera les résultats des suivis et

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 80

établira des recommandations. Le cas échéant des mesures additionnelles peuvent être prises par arrêté préfectoral. Les mesures de suivi doivent permettre l’acquisition des données nécessaires à la compréhension de l’évolution de l’état de conservation de l’environnement et l’évaluation des impacts possibles du projet sur l’environnement. Elles doivent être partagées. Par ailleurs, si des mesures de suivi font apparaître des perturbations, voire de mortalité d’espèces animales, des mesures correctives (réduction / compensation) doivent être envisagées.

En raison du caractère pilote du projet, le bilan carbone des éoliennes flottantes, est estimé à 36,4 g CO² eq / kWh (fabrication, installation, travaux, entretien et démantèlement) ; il est plus élevé que celui des éoliennes posées dont la moyenne est plutôt de l’ordre de 17 g CO² eq / kWh.

Les éoliennes seront démantelées au bout des 20 ans d’exploitation. La facilité de cette opération pour les éoliennes flottantes du fait de leur nature, permet de les ramener facilement à terre, et ainsi limiter fortement le nombre d’opérations maritimes sensibles. Toutefois une attention particulière devra être portée sur l’impact environnemental de la dépose des câbles électriques ensouillés inter- éoliennes et des ancres.

Faune Le risque de collision de toutes les espèces d’oiseaux a été estimé négligeable à faible mise à part les laridés où celui-ci est moyen, avec 2 à 4 collisions annuelles pour les Goélands argenté, brun et marin qui sont les espèces cibles de la demande de dérogation « espèces et habitats protégés ». FEFGBI indique que « l’analyse effectuée dans le cadre de l’étude d’impact de la ferme pilote a utilisé ce qu’il se fait de mieux en termes de méthode pour évaluer le risque de collision » et que les mesures d’effarouchement en mer ne sont pas efficaces pour éviter les collisions. En réponse à l’incidence potentielle de collision concernant les laridés, une mesure de compensation une mesure d’accompagnement et une mesure de suivi sont prises afin notamment de compenser et de mieux connaître la population.

Des lacunes sur les connaissances des chiroptères en mer subsistent ; ainsi « un suivi SU11 des chiroptères par acoustique passive » est prévu, pendant les travaux et pendant la première année d’exploitation, voire la 3°année.

Des suivis SU09 (évaluer le risque d’enchevêtrement direct ou indirect des mammifères marins et requins pèlerins dans les lignes d’ancrage) et SU10 (suivi du bruit ambiant et des mammifères marins sera réalisé par acoustique passive) permettront de mieux connaître la fréquentation des mammifères marins dans la zone d’implantation des éoliennes lors des 3 phases (avant et durant les travaux et pendant l’exploitation) et détecteront la présence de capture accidentelle de mégafaune marine dans les lignes d’ancres.

Eau et bruit L’augmentation des concentrations en aluminium et en zinc dans l’eau liée à la dilution des anodes sacrificielles au cours des 20 années d’exploitation est négligeable au regard des concentrations mesurées naturellement dans le milieu au niveau de la zone d’implantation. Du fait de l’éloignement de la ferme pilote par rapport à la côte, les éoliennes ne devraient créer aucune augmentation du niveau sonore sur les secteurs habités lors de la phase d’exploitation. Un « suivi du bruit ambiant et des mammifères marins par acoustique passive » (Mesure Su 10) permettront de caractériser les émissions sonores des éoliennes flottantes en fonctionnement. A chaque phase du projet, les mesures serviront également à caractériser la fréquentation du site par les mammifères marins.

Activité économique Le développement du Projet s’appuiera sur le tissu industriel existant, essentiellement régional. Le caractère innovant de la technologie de l’éolien flottant, tant en phase construction qu’en phase

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 81 exploitation, va inciter les opérateurs économiques participant au Projet à développer de nouveaux savoir-faire, de nature à renforcer leur compétitivité, au niveau national voire international.

La navigation commerciale est peu impactée car la zone est faiblement fréquentée. Les modalités de pêches seront définies en concertation avec le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins. La bonne concertation pour la définition des zones d’exclusion et leur planification permettront de limiter la portée de l’atteinte à l’économie globale des activités de pêche professionnelle

Le montant et la répartition de la taxe sur les éoliennes en mer est au profit des communes et des usagers de la mer ; 35 % sont affectés au Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) ainsi qu'aux comités régionaux, départementaux et interdépartementaux, pour le financement de projets concourant à l'exploitation durable, soit près de 130 000€ annuels.

La présence des éoliennes ne devrait pas modifier l’activité touristique. La restriction de navigation restera limitée.

Technique et risques Des mesures de réduction (MR1et MR2) concernent la navigation maritime et vont parfois au-delà de la réglementation. Elles sont de nature à assurer une bonne signalisation et information des usagers de la mer. L’encadrement réglementaire pour la prévention des risques et la surveillance du site s’impose aux maîtres d'ouvrage concernant notamment l’organisation des usages maritimes et leur sécurité dans et aux abords immédiats d’un champ éolien en mer. Pour éviter tout incident ou casse dû à l’augmentation de la puissance des évènements tempétueux (réchauffement climatique), les équipements des éoliennes sont dimensionnés pour résister à des conditions hydrodynamiques extrêmes. Ainsi, les flotteurs ont été dimensionnés pour les conditions de houle cinquantennale (plus coefficient de sécurité). Un plan d’intervention maritime (PIM) sera mis en place et une assurance responsabilité civile et dommage ouvrage sera contractée. Un centre de maintenance à Lorient et un centre d’exploitation vont être créés. Le centre d’exploitation prévu pour une surveillance permanente pourra être mutualisé avec le centre d’un autre parc ou opérateur pour être économiquement viable.

La commission d’enquête est favorable à la demande d’autorisation environnementale sollicitée par FEFGBI pour la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île incluant la demande de dérogation « espèces et habitats protégés »,

et recommande : • Que des mesures correctives (réduction/compensation) soient réalisées en cas de perturbations détectées dans les mesures de suivis.

• Que pour le centre d’exploitation, la sécurité ne soit pas sacrifiée au profit de la viabilité économique en cas de mutualisation impossible et de garantir la mise en œuvre de moyens dûment dimensionnés et pleinement opérationnels.

• Qu’un rapprochement soit réalisé avec les futurs comités de suivis des parcs éoliens du banc de Guérande et Yeu-Noirmoutier afin d’acquérir les connaissances manquantes sur le milieu marin de l’arc atlantique et ainsi enrichir la connaissance lacunaire du milieu maritime.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 82

• Qu’une communication ouverte à tout public soit réalisée sur un futur support partagé par les deux maîtres d’ouvrage pour y traiter les données acquises sur l’état de conservation de l’environnement et sur l’évaluation des impacts possibles du Projet tant techniques, qu’environnementales et économiques.

Camille HANROT-LORE Anne-Marie CARLIER Marc FOURRIER

Présidente Membre Membre

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 83

3.2 - AVIS ET CONCLUSIONS DE LA COMMISSION D’ENQUETE SUR LA DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE POUR LE RACCORDEMENT DE LA FERME PILOTE D’EOLIENNES EN MER DE GROIX ET BELLE-ILE

L'enquête publique unique concerne le projet de construction d’une ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer, au large des îles de Groix et Belle-Ile, comportant 4 éoliennes d’une puissance unitaire de 6 MW, et le raccordement électrique de la ferme au poste électrique de Kerhellegant à Plouha rnel.

Au terme de l’enquête publique qui s’est déroulée du vendredi 17 août 2018 à 9h00 au vendredi 28 septembre 2018 jusqu’à 17h00 heures inclus soit pendant quarante-trois jours consécutifs, la commission d’enquête estime que le public : • a été correctement informé par les avis d’enquête parus dans la presse locale et nationale, l’affichage dans les 17 mairies et sur le terrain (49 affiches), le site internet de la préfecture et de mairies, le registre dématérialisé ; • qu’il a pu consulter le dossier sur le registre dématérialisé, sur le site de la préfecture, sur les ordinateurs de Bangor, Sauzon, Plouhinec et Plouharnel, Groix, Lorient et dans les mairies de Lorient, Le Palais, Groix, Quiberon et Erdeven et qu’il a pu recevoir les explications nécessaires des commissaires enquêteurs lors des 12 permanences, • a pu exprimer son opinion, soit oralement, soit par écrit sur les registres d’enquête, soit par courrier postal ou électronique, soit sur le registre dématérialisé mis à sa disposition sur le site internet.

La commission d’enquête a examiné le dossier d'enquête avec l’étude d’impact ainsi que les avis des services dont l’avis de l’autorité environnementale des collectivités locales (CGEDD), et les 365 observations du public récapitulées dans le procès-verbal, les mémoires en réponse de RTE (avec FEFGBI) et de l’Etat, elle a par ailleurs rencontré le public, les maîtres d’ouvrage, et visité les lieux concernés. Elle a donné ses appréciations sur chaque thématique de l’enquête.

La demande d’autorisation environnementale porte sur le raccordement de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer de Groix et Belle-Ile au poste électrique situé à Kerhellegant à Plouharnel, raccordé au réseau public terrestre de transport d’électricité.

L’enquête publique unique a mis en évidence les différents thèmes suivants :

Production d’électricité La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 fixe comme objectif d’augmenter la part des énergies renouvelables à 32% de la consommation en 2030. Le projet des quatre éoliennes de 24 MW est particulièrement concerné par cette dynamique ; la Bretagne ne produisant que 11,2 % (2015) de sa consommation et ce, principalement à partir d’énergie éolienne. Le parc éolien fonctionnera 95% du temps pour la plage de vent entre 11 et 90 km/h. Le facteur de charge prévisionnel retenu par FEFGBI (40 à 45%) est pratiquement le double de l’éolien terrestre (20 à 25%).

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 84

Concertation Préalable à l’enquête publique une phase concertation avec l’ensemble des acteurs concernés (élus, services de l’Etat, associations, usagers de la mer, public), a été menée (concertation dite « Fontaine», concertation avec un garant de la Commission Nationale de Débat Public).

Le choix du fuseau retenu s’est effectué après une concertation menée sous l’égide du préfet, au cours de laquelle ont été étudiées diverses solutions de raccordement. Le fuseau de moindre impact a été choisi. Il passe en milieu sédimentaire ce qui permet l’ensouillage et la protection du câble tout en limitant l’impact.

Une concertation avec le Comité Départemental des Pêches et des Elevages Marins du Morbihan (CDPMEM 56) a été entreprise par RTE notamment pour la définition du fuseau de raccordement et des méthodes de protection à envisager (ME03). Il est prévu qu’elle se poursuive, pour examiner, les zones d’interdiction de pêche lors des travaux et lors de l’exploitation le long du tracé de raccordement.

Raccordement en mer et insertion Le linéaire du tracé général de raccordement en mer est de 28,5 km. La mesure d’évitement ME09 « protection de la liaison de raccordement maritime » prévoit de protéger au mieux la liaison, tout en privilégiant autant que possible l’ensouillage du câble. Le choix du tracé en zone sédimentaire est plus sécurisant pour les usages et limite les impacts environnementaux. Il a permis d’éviter les enjeux les plus forts tels les bancs de maërl et les laminaires en s’écartant des zones rocheuses propices à la colonisation de ces derniers conformément à la mesure ME16. Le suivi SU03 permettra de « s’assurer du bon ensouillage ou de la bonne tenue des protections du câble dans le temps et d’évaluer l’efficacité de la mesure ME9 ». Le projet est compatible avec les objectifs environnementaux du Plan d’Actions pour le Milieu Marin. Lors des travaux, la mise en suspension de particules fines potentiellement polluées est possible. La réalisation de ceux-ci en dehors de la période estivale limitera les éventuels effets sur les usages tels la baignade et la pêche à pied de loisirs. Le câble traverse la zone de tir. Une surveillance régulière de la liaison maritime est à définir avec le service gestionnaire du DPM dans le cadre de la convention de la concession.

Sur l’estran et la plage, il est prévu d’ensouiller le câble à une profondeur minimale de 1,5m sous le plus bas niveau de plage observé. Une mesure d’évitement ME 6 « Ensouillage de la liaison de raccordement au niveau de l’estran », une mesure de réduction MR 13 « Maintien des accès aux différentes structures » et une mesure de suivi Su03 « suivi de l’évolution des fonds au niveau du raccordement » sont définies. La rédaction de cette dernière mesure n’est pas adaptée à l’estran (plage) et de plus au recul du trait de côte prévu de 10 m en 2050

Raccordement à terre et insertion Le linéaire du tracé général de raccordement à terre est de 4,5 km. Il s’insère sous voirie sur la grande majorité du tracé. Un passage à travers champs est envisagé à l’arrivée au poste de KERHELLEGANT. Le câble traversera la zone Natura 2000 (ZSC/SIC) du « massif dunaire Gâvres Quiberon et zones humides associées » ; la dune blanche et la dune grise des côtes atlantiques sont des habitats remarquables à forte valeur patrimoniale. Il passe également dans les ZNIEFF terre 1 et terre 2 et l’Espace Naturel Sensible sur une longueur de 500 m. Quatre mesures d’évitement concernent les zones humides, les habitats naturels et les espèces végétales et animales protégées, assurent le bon écoulement des cours d’eau, et limitent l’intervention sur les haies. Sept mesures de réduction permettent notamment de limiter l’emprise du chantier et le temps d’intervention, de réduire l’altération des sols, les impacts sur la végétation et les arbres. Afin d’assurer le suivi et le contrôle des mesures mises en place par les entreprises, un écologue, ou un responsable de chantier environnement sera présent tout au long des travaux.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 85

Le balisage mis en place évitera ainsi toute emprise du chantier sur les espèces végétales protégées et patrimoniales grâce à la mesure ME 14 « prise en compte des habitats et des espèces patrimoniaux ». Les effets sur les milieux, les espèces et les usages sont limités dans le temps (phase chantier) et dans l’espace par les faibles surfaces impactées d’espaces naturels. L’évaluation des incidences Natura 2000 conclut qu’aucune incidence sur l’état de conservation des habitats et des espèces des sites Natura 2000 n’est attendu.

Démantèlement Pour la dépose des liaisons souterraines mises hors service dans sa partie terrestre, RTE se tient à la disposition des aménageurs. Les câbles ne sont pas habituellement déposés afin d’éviter des contraintes supplémentaires sur la voirie, liées aux interventions de dépose. Les matériaux composant la liaison sont inertes et solides.

La solution de moindre impact environnemental et les conditions d’un démantèlement éventuel seront déterminées pour le raccordement en mer. Une étude permettra notamment d’identifier les peuplements benthiques situés sur le linéaire de la liaison de raccordement et d’intégrer les dernières évolutions techniques (Su04). Au vu des résultats et en fonction des enjeux, il appartiendra à l’autorité administrative décisionnaire de définir la meilleure solution. Toutefois, si le câble est maintenu sous la plage, l’estran et la bande côtière des 300 m en mer, la sécurité n’est pas garantie dans la durée.

Ainsi la commission d’enquête est favorable à la demande d’autorisation environnementale sollicitée par RTE pour le raccordement de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au poste électrique situé à Kerhellegant à Plouharnel,

Sous réserve : • de modifier la fiche de suivi Su03 afin de spécifier : - d’une part, que la mesure de suivi concerne aussi l’atterrage sur l’estran et la plage, et qu’il sera nécessaire d’ensouiller le câble à une profondeur minimale de 1,5m sous le plus bas niveau de plage observé jusqu’à la chambre d’atterrage, - et d’autre part, que le contrôle sera effectivement réalisé au moins tous les printemps, après des évènements climatiques exceptionnels et suite à des points critiques remontés par les systèmes de surveillance ou par les usagers de la mer et ce, tout au long de la présence du câble sous l’estran, la plage (ch.2.2.5).

• d’inscrire dans l’arrêté préfectoral que le démantèlement du raccordement soit réalisé sous l’estran, la plage et la bande côtière des 300 m en mer.

Recommande : • Que les travaux concernant la pose du câble soient réalisés en dehors de la période estivale.

• Qu’une communication ouverte à tout public soit réalisée sur un futur support partagé par les deux maîtres d’ouvrage pour y traiter les données acquises sur l’état de conservation de l’environnement et sur l’évaluation des impacts possibles du Projet tant techniques, qu’environnementales et économiques. Camille HANROT-LORE Anne-Marie CARLIER Marc FOURRIER

Présidente Membre Membre

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 86

3.3 - DEMANDE DE CONCESSION D’UTILISATION DU DOMAINE PUBLIC MARITIME EN DEHORS DES PORTS SOLLICITEE PAR FEFGBI POUR LA CONSTRUCTION ET L’EXPLOITATION DE LA FERME PILOTE D’EOLIENNES FLOTTANTES EN MER AU LARGE DE GROIX ET BELLE-ILE

L'enquête publique unique concerne le projet de construction d’une ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer, au large des îles de Groix et Belle-Ile, comportant 4 éoliennes d’une puissance unitaire de 6 MW, et le raccordement électrique de la ferme au poste électrique de Kerhellegant à Plouharnel.

Au terme de l’enquête publique qui s’est déroulée du vendredi 17 août 2018 à 9h00 au vendredi 28 septembre 2018 jusqu’à 17h00 heures inclus soit pendant quarante-trois jours consécutifs, la commission d’enquête estime que le public : • a été correctement informé par les avis d’enquête parus dans la presse locale et nationale, l’affichage dans les 17 mairies et sur le terrain (49 affiches), le site internet de la préfecture et de mairies, le registre dématérialisé ; • qu’il a pu consulter le dossier sur le registre dématérialisé, sur le site de la préfecture, sur les ordinateurs de Bangor, Sauzon, Plouhinec et Plouharnel, Groix, Lorient et dans les mairies de Lorient, Le Palais, Groix, Quiberon et Erdeven et qu’il a pu recevoir les explications nécessaires des commissaires enquêteurs lors des 12 permanences ; • a pu exprimer son opinion, soit oralement, soit par écrit sur les registres d’enquête, soit par courrier postal ou électronique, soit sur le registre dématérialisé mis à sa disposition sur le site internet.

La commission d’enquête a examiné le dossier d'enquête avec l’étude d’impact ainsi que les avis des services dont l’avis de l’autorité environnementale (CGEDD), des collectivités locales, et les 365 observations du public récapitulées dans le procès-verbal, les mémoires en réponse de FEFGBI (avec RTE) et de l’Etat, elle a par ailleurs rencontré le public, les maîtres d’ouvrage, et visité les lieux concernés. Elle a donné ses appréciations sur chaque thématique de l’enquête.

La demande de concession pour l’utilisation du domaine public maritime en dehors des ports porte sur le projet de la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes de Groix et Belle-Ile comprenant 4 éoliennes de 6 mégawatts par la société FEFGBI.

La zone d’emprise de 14,3 km2 (2,1 km de large par 6,7 km de long) dans laquelle seront installés les éléments de la ferme pilote, constitue la zone pour laquelle est formulée la demande de concession d’utilisation du Domaine Public Maritime (DPM) par FEFGBI. L’occupation du DPM par la ferme sera encadrée par une convention de concession d'utilisation pour une durée de 40 ans, établie entre l'Etat et FEFGBI qui prendra effet à compter du démarrage des travaux.

La commission d’enquête considère que le projet présente des avantages significatifs : Le projet de loi de transition énergétique pour la croissance verte adopté le 17 août 2015 fixe un objectif de 32% de l’énergie consommée en 2030 à partir d’énergies renouvelables.

La société Ferme Eolienne Flottante de Groix & Belle-Ile (FEFGBI) issue du consortium EOLFI-CGN a été désignée lauréate en juillet 2016 de l’Appel à projets « Fermes pilotes éoliennes flottantes » (l’AAP EOLFLO) mis en œuvre par l’ADEME et l’Etat français. La société FEFGBI a confié à RTE le projet de raccordement de la ferme pilote au réseau public de transport d’électricité.

L’AAP EOLFLO fixe les grandes caractéristiques du Projet : être localisé sur les sites retenus, être

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 87 connecté au réseau public d’électricité, comprendre entre 3 et 6 éoliennes de puissance unitaire minimum 5MW, pertinente pour de futurs projets commerciaux.

La ferme éolienne, d’une capacité installée de 24MW (4 éoliennes de 6 MW), devrait fonctionner 95 % du temps avec un facteur de charge prévisionnel de 40 à 45% (contre 23 % pour l’éolien terrestre). La demande d’exploitation de la société Ferme Eolienne Flottante de Groix & Belle-Ile porte sur une durée de 20 ans pour une production d’électricité estimée de 90 GW/h par an, correspondant à la consommation électrique d’environ 20 000 foyers.

Cette ferme est définie comme suit :

- Une implantation des éoliennes à environ 12,5 km de Groix, 18 km de Belle-Ile, 21,5 km de Gâvres et 23 km au plus proche de la côte quiberonnaise.

- Un réseau de câbles électriques inter-éoliennes (66kV) reliant les éoliennes entre elles, dont la majeure partie sera disposée sur le fond, maintenue en place et éventuellement protégée. Les 4 éoliennes seront disposées selon une ligne d’axe nord-sud perpendiculaire au vent dominant d’ouest, et espacées entre elles d’environ 1500 mètres. Le réseau de câbles inter- éoliennes permettra d’acheminer la totalité de la production électrique produite par les éoliennes jusqu’à l’éolienne la plus au nord dite « de tête », qui constitue le point de connexion entre la ferme pilote et le raccordement, frontière électrique entre le réseau électrique privé et le réseau public de RTE. Les câbles pourraient être posés sur le fond marin sans protection, ou alors protégés, selon des modes de protection classiques,

- Les fonds rencontrés varient entre 55 et 70 mètres. Il est prévu 6 à 8 lignes de mouillage par éolienne. Les ancres pourront peser jusqu’à 18 tonnes et pénétrer de 8 à 12 m dans le sol.

Le périmètre d’implantation a été déterminé de façon à restreindre au maximum l’emprise de la ferme pilote sur le DPM et à limiter les incidences du Projet sur les activités pré-existantes. Les éléments de la ferme représentent entre 0,145 et 0,193 km2 selon les hypothèses retenues soit 1 à 1,3% de l’emprise au sol des équipements par rapport à la zone d’emprise.

Le site de Groix & Belle-Île est parfaitement représentatif des conditions océaniques sans toutefois être trop éloigné des côtes. Il est situé en dehors des zones de protection environnementale (telles que Natura 2000), compatible avec les activités militaires et dans une zone de moindre impact pour la pêche professionnelle. Il dispose de paramètres physiques importants : un vent régulier bien orienté et un sol sans roche affleurante permettant d’installer les ancres.

FEFGBI, dans la convention de concession du DPM, s'engage à transmettre à l'Etat l'ensemble des données scientifiques techniques brutes concernant les données des vents, météocéaniques, bathymétriques, le suivi environnemental, données collectées sur site sur l'ensemble de la durée de construction et d'exploitation du parc.

Concernant les câbles inter-éoliennes, dans la convention il est écrit que FEFGBI mènera un an après la mise en service de la ferme pilote, une campagne de reconnaissance de leur position en vue d’en contrôler la stabilité.́ Des suivis supplémentaires seront engagés après des évènements météorologiques exceptionnels dont les conséquences pourraient porter atteinte à la sécurité ́ de la navigation ou à la pratique de la pêche professionnelle.

Avant de développer des parcs commerciaux de plusieurs dizaines de machines dans des zones plus profondes et donc avec des vents plus stables et plus forts, une phase de projets dit « pilotes » de quelques éoliennes est nécessaire. Elle permet de valider, avec des éoliennes de grande taille mais dans un contexte de risque réduit, ce nouveau concept technico-économique.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 88

Le préfet maritime de l’Atlantique, dans son avis favorable du 26 mars 2018 relève l’objectif de la ferme pilote qui est d’évaluer les performances d’une nouvelle technologie en situation réelle, de la conception à l'injection d'électricité sur le réseau en passant par la chaîne logistique, la maintenance et la fiabilité

FEFGBI privilégie les solutions à échelle régionale pour la fabrication, l’assemblage et la maintenance de la ferme pilote. D’après le plan industriel actuel, les nacelles des éoliennes seront fabriquées dans l’usine General Electric de Saint-Nazaire, les pales à Cherbourg et les flotteurs à Brest. Les éoliennes flottantes seront finalement assemblées sur les flotteurs sur le port de Brest avant d’être remorquées par voie maritime vers la zone d’implantation de la ferme pilote. La réalisation et l'exploitation de la ferme éolienne apparaissent potentiellement génératrices d'emplois et d'activité, notamment pour des entreprises régionales, et peuvent contribuer à l'émergence et au développement d'une nouvelle filière industrielle.

La concertation et l’information du public et des parties prenantes se poursuivront tout au long du développement du Projet, jusqu’à la mise en service et au-delà lors de la phase d’exploitation.

A l’issue de la phase d’exploitation, la ferme pilote sera démantelée et le site d’implantation remis en état. Du fait de leur nature flottante, les éoliennes seraient ramenées à terre, ce qui limiterait fortement le nombre d’opérations maritimes sensibles. Ces opérations seront couvertes par la constitution de garanties financières.

Les clauses de résiliation prévues dans la convention de concession définissent le rôle de l’Etat en cas de faute du concessionnaire FEFGBI.

La création d’un Comité de suivi scientifique composé au minimum, outre les maîtres d’ouvrage FEFGBI et RTE, de scientifiques reconnus, des services de l’Etat permettra, entre autres, de suivre les investigations mises en place dans le cadre du projet. Ces suivis permettront de combler certaines lacunes de données de référence et de vérifier l’efficacité des mesures environnementales mises en œuvre. Ces mesures pourront, le cas échéant, être adaptées.

Toutes les composantes environnementales du Projet donnent lieu à un avis spécifique (demande d’autorisation environnementale).

Cependant, le projet présente les inconvénients suivants :

L’impact visuel du parc éolien sur le paysage sera réel mais limité par le nombre d’éoliennes et la distance des côtes. Si l’appréciation de cet impact reste subjective et fortement liée à l’acceptation du projet, il reste indéniable mais ne remet pas en cause les opérations de classement en cours (site classé des « dunes de Plouharnel et d’Erdeven », futur Grand Site),

Les zones d’exclusion prévues pourraient avoir un impact économique sur les activités de pêche professionnelle. La concertation pour la définition des zones d’exclusion et leur planification permettra d’en limiter toutefois la portée.

La commission, considérant que les inconvénients sont limités en regard de l’enjeu que représente ce projet,

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 89

émet un avis favorable à la demande de concession d’utilisation du domaine public maritime en dehors des ports, sollicitée par FEFGBI pour la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île.

Camille HANROT-LORE Anne-Marie CARLIER Marc FOURRIER

Présidente Membre Membre

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 90

3.4 - DEMANDE DE CONCESSION D’UTILISATION DU DOMAINE PUBLIC MARITIME EN DEHORS DES PORTS SOLLICITEE PAR RTE POUR LE RACCORDEMENT DE LA FERME PILOTE AU POSTE ELECTRIQUE SITUE A KERHELLEGANT A PLOUHARNEL

L'enquête publique unique concerne le projet de construction d’une ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer, au large des îles de Groix et Belle-Ile, comportant 4 éoliennes d’une puissance unitaire de 6 MW, et le raccordement électrique de la ferme au poste électrique de Kerhellegant à Plouharnel.

Au terme de l’enquête publique qui s’est déroulée du vendredi 17 août 2018 à 9h00 au vendredi 28 septembre 2018 jusqu’à 17h00 heures inclus soit pendant quarante-trois jours consécutifs, la commission d’enquête estime que le public : • a été correctement informé par les avis d’enquête parus dans la presse locale et nationale, l’affichage dans les 17 mairies et sur le terrain (49 affiches), le site internet de la préfecture et de mairies, le registre dématérialisé ; • qu’il a pu consulter le dossier sur le registre dématérialisé, sur le site de la préfecture, sur les ordinateurs de Bangor, Sauzon, Plouhinec et Plouharnel, Groix, Lorient et dans les mairies de Lorient, Le Palais, Groix, Quiberon et Erdeven et qu’il a pu recevoir les explications nécessaires des commissaires enquêteurs lors des 12 permanences ; • a pu exprimer son opinion, soit oralement, soit par écrit sur les registres d’enquête, soit par courrier postal ou électronique, soit sur le registre dématérialisé mis à sa disposition sur le site internet.

La commission d’enquête a examiné le dossier d'enquête avec l’étude d’impact ainsi que les avis des services dont l’avis de l’autorité environnementale (CGEDD), des collectivités locales, et les 365 observations du public récapitulées dans le procès-verbal, les mémoires en réponse de RTE (avec FEFGBI) et de l’Etat, elle a par ailleurs rencontré le public, les maîtres d’ouvrage, et visité les lieux concernés. Elle a donné ses appréciations sur chaque thématique de l’enquête.

La demande de concession pour l’utilisation du domaine public maritime en dehors des ports porte sur le raccordement de la ferme pilote au poste électrique situé à Kerhellegant à Plouharnel.

La zone d’emprise de la liaison sous-marine relie l’éolienne dite « de tête » à la plage de Kerhillio, sur la commune d’Erdeven. Le linéaire du tracé général de raccordement en mer est de 28,5 km pour une surface totale d’environ 32 km2. En partie terrestre, la liaison souterraine emprunte les voiries des communes d’Erdeven et de Plouharnel jusqu’à son raccordement dans le poste de Kerhellegant. L’occupation du DPM par le raccordement sera encadrée par une convention de concession d'utilisation pour une durée de 40 ans, établie entre l'Etat et RTE qui prendra effet à compter du démarrage des travaux. Bien que concernant le DPM, la demande de concession s’applique à l’ensemble indissociable du raccordement maritime et terrestre.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 91

La commission d’enquête considère que le projet présente des avantages significatifs :

Le choix de l’aire d’étude et du fuseau retenu a été réalisé après une concertation menée sous l’égide du préfet des Morbihan, au cours de laquelle ont été étudiées 3 solutions de raccordement distinctes ; le fuseau, correspond à un choix de « moindre impact » opéré sur la base d’un bilan avantages/inconvénients. Dans un premier temps, la demande de concession porte sur le tracé général en mer, mais par avenant à la convention de concession, celle-ci sera ensuite réduite à la surface de la liaison sous-marine (y compris les éventuelles protections mises en place pour la protection de la liaison).

Depuis l’éolienne dite « de tête » de la Ferme pilote, le raccordement emprunte sur une largeur de 1 000 m environ la paléo- vallée entre les plateaux rocheux de Toulven et des Birvideaux, suivant le prolongement sous- marin de la Ria d’Étel. Il se dirige ensuite vers la côte selon un axe Est-Nord-Est avant de rejoindre la plage de Kerhillio, sur la commune d’Erdeven (56).

La liaison de raccordement électrique en partie maritime se compose d’un câble électrique dynamique, partant de l’éolienne de tête, qui sera raccordé à une liaison statique via une jonction sous-marine, une jonction de transition statique/dynamique, un câble électrique statique à 63 000 volts, constitué d’un câble tripolaire d’un diamètre d’environ 15 à 20 cm et d’un poids d’environ 40 à 70 kg par mètre linéaire. Cet ouvrage doit être capable de transiter la puissance active maximale de l’installation de production, soit environ 25 MW

Le choix du tracé général à partir de l’éolienne « de tête » (point de livraison FEFGBI) vise l’évitement des principales contraintes : zones rocheuses, épaves, aux bancs de maërl. Les premiers résultats des études en cours (mémoire en réponse de RTE) confirment que l’ensouillage serait possible sur la majeure partie du tracé en en évitant les zones rocheuses propices à la colonisation des laminaires.

RTE met en place des mesures d’évitement et de réduction afin de prendre en considération les enjeux écologiques et humains du territoire. Les suivis environnementaux de ces mesures concernent la bonne tenue du câble dans le temps ainsi que la surveillance des habitats benthiques rocheux (suivant la solution de pose retenue). Une campagne UXO (activités d’investigation sur la zone du projet visant à identifier la présence possible de vestige de « munitions non-explosées ») a été effectuée en 2017 et une autre sera diligentée un an avant les travaux. Durant la totalité des travaux, la zone sera sécurisée conformément aux instructions de la préfecture maritime (PREMAR). La signalisation sera assurée par les navires « chien de garde » du chantier. L’information sera diffusée via les autorités maritimes.

L’impact du projet pour la pêche et la navigation sera limité à la période des travaux car RTE envisage d’ensouiller autant que possible le câble sous-marin, permettant ainsi en phase d’exploitation le maintien des activités en mer. Le maintien des activités de pêche, hors périodes de travaux, fera l’objet d’une concertation avec les CDPEM56.

Concernant l’atterrage, le câble sera enfoui sous la plage de Kerhillio sur la commune d’Erdeven à une profondeur minimale de 1,5m sous le plus bas niveau de plage observé, et l’installation de la liaison limitera les enjeux environnementaux recensés au niveau de la frange littorale (habitat dunaire notamment) ; la chambre de jonction souterraine sera située au niveau du parking bitumé attenant au poste de secours existant.

La création d’un Comité de suivi scientifique composé au minimum, outre les maîtres d’ouvrage FEFGBI

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 92 et RTE, de scientifiques reconnus, des services de l’Etat permettra, entre autres, de suivre les investigations mises en place dans le cadre du projet. Ces suivis permettront de vérifier l’efficacité des mesures environnementales mises en œuvre. L’évolution des mesures pourra alors être évoquée et ces mesures pourront, le cas échéant, être adaptées.

La concertation et l’information du public et des parties prenantes se poursuivront tout au long du développement du Projet, jusqu’à la mise en service et au-delà lors de la phase d’exploitation.

Cependant, le projet présente les inconvénients suivants :

Le câble est exposé au risque de croche par une ancre (risque navigation) ou par un engin de pêche (risque pêche). La solution de protection définitive (longueurs protégées par ensouillage ou par protections externes, profondeurs d’ensouillage) sera ajustée en fonction des techniques disponibles et des conditions réellement rencontrées lors des travaux. La profondeur pour l’ensouillage reste à définir (entre 0,5 et 3 m) : elle pourra être plus importante près de la côte où les sédiments sont meubles et les usages plus nombreux qu’au large où les risques sont moindres.

Le câble traverse la zone de tir. Une surveillance régulière de la liaison maritime est à définir avec le service gestionnaire du DPM dans le cadre de la convention de la concession.

Les périodes favorables pour la réalisation de travaux en mer sont centrées autour de l’été même si RTE précise que ces périodes ne sont pas exclusives ; la mise en suspension de particules fines potentiellement polluées peut être possible pendant les travaux, ce qui aurait un impact sur les usages sensibles tels la baignade et la pêche à pied de loisir.

Le préfet maritime de l’Atlantique, dans son avis favorable du 26 mars 2018 tient à souligner que seul le démantèlement est à même de garantir la sécurité en mer dans la durée. La solution de moindre impact environnemental et les conditions d’un démantèlement éventuel seront déterminées pour le raccordement en mer. Une étude permettra notamment d’identifier les peuplements benthiques situés sur le linéaire de la liaison de raccordement et d’intégrer les dernières évolutions techniques (Su04). Au vu des résultats et en fonction des enjeux, il appartiendra à l’autorité administrative décisionnaire de définir la meilleure solution. Toutefois, si le câble est maintenu sous la plage, la sécurité n’est pas garantie dans la durée.

Toutes les composantes environnementales du Projet donnent lieu à un avis spécifique (demande d’autorisation environnementale).

La commission, considérant que les inconvénients sont limités en regard de l’enjeu que représente ce projet,

émet un avis favorable à la demande de concession d’utilisation du domaine public maritime en dehors des ports sollicitée par RTE pour le raccordement de la ferme pilote au poste électrique situé à Kerhellegant à Plouharnel ; et recommande :

• que les périodicités des visites définies dans la convention et les mesures de suivi (notamment SU03) soient en phase tout au long de la présence du câble,

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 93

• que les travaux soient réalisés en dehors de la période estivale, • que soit inscrit dans la convention de concession entre l’Etat et RTE que le concessionnaire s’engage à démanteler le raccordement sous l’estran, la plage et la bande côtière des 300m en mer indépendamment de l’étude préalable au démantèlement.

Camille HANROT-LORE Anne-Marie CARLIER Marc FOURRIER

Présidente Membre Membre

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 94

3.5- AVIS ET CONCLUSIONS DE LA COMMISSION D’ENQUETE SUR LA DEMANDE DE DECLARATION D’UTILITE PUBLIQUE SOLLICITEE PAR RTE EN VUE DE L'ETABLISSEMENT DES SERVITUDES POUR LE RACCORDEMENT PAR UNE LIGNE A 63 000 VOLTS DE LA FERME PILOTE D’EOLIENNES FLOTTANTES EN MER AU POSTE ELECTRIQUE SITUE A KERHELLEGANT A PLOUHARNEL.

L'enquête publique unique concerne le projet de construction d’une ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer, au large des îles de Groix et Belle-Ile, comportant 4 éoliennes d’une puissance unitaire de 6 MW, et le raccordement électrique de la ferme au poste électrique de Kerhellegant à Plouharnel.

Au terme de l’enquête publique qui s’est déroulée du vendredi 17 août 2018 à 9h00 au vendredi 28 septembre 2018 jusqu’à 17h00 heures inclus soit pendant quarante-trois jours consécutifs, la commission d’enquête estime que le public : • a été correctement informé par les avis d’enquête parus dans la presse locale et nationale, l’affichage dans les 17 mairies et sur le terrain (49 affiches), le site internet de la préfecture et de mairies, le registre dématérialisé ; • qu’il a pu consulter le dossier sur le registre dématérialisé, sur le site de la préfecture, sur les ordinateurs de Bangor, Sauzon, Plouhinec et Plouharnel, Groix, Lorient et dans les mairies de Lorient, Le Palais, Groix, Quiberon et Erdeven et qu’il a pu recevoir les explications nécessaires des commissaires enquêteurs lors des 12 permanences, • a pu exprimer son opinion, soit oralement, soit par écrit sur les registres d’enquête, soit par courrier postal ou électronique, soit sur le registre dématérialisé mis à sa disposition sur le site internet.

La commission d’enquête a examiné le dossier d'enquête avec l’étude d’impact ainsi que les avis des services dont l’avis de l’autorité environnementale (CGEDD), des collectivités locales, et les 365 observations du public récapitulées dans le procès-verbal, les mémoires en réponse de RTE (avec FEFGBI) et de l’Etat, elle a par ailleurs rencontré le public, les maîtres d’ouvrage, et visité les lieux concernés. Elle a par ailleurs donné ses appréciations sur chaque thématique de l’enquête publique unique.

La demande de déclaration d’utilité publique sollicitée par RTE porte sur l'établissement des servitudes pour le raccordement par une ligne à 63 000 volts de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au poste électrique situe à Kerhellegant à Plouharnel.

Cette demande de Déclaration d’Utilité Publique s’impose à RTE en raison du niveau de tension électrique des liaisons de raccordement à 63 000 Volts. Elle permettra de mettre en œuvre sur la partie terrestre, les procédures de mise en servitudes conventionnelles ou légales de la liaison souterraine. Bien que concernant la partie terrestre du raccordement, la Déclaration d’Utilité Publique s’applique à l’ensemble indissociable du raccordement maritime et terrestre. Elle ne concerne pas le tracé de détail.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 95

La commission d'enquête considère que le projet présente des avantages significatifs :

Il permettra le raccordement de la ferme éolienne pilote en mer projetée entre Groix et Belle-Ile, dont la construction s’inscrit dans la politique de transition énergétique pour la croissance verte qui fixe comme objectif d’augmenter la part des énergies renouvelables à 32% de la consommation en 2030. Il sera potentiellement porteur de créations d'emplois locaux.

L’Etat a confié à Réseau de Transport d’Electricité (RTE) la maîtrise d’ouvrage et la gestion du raccordement de la ferme éolienne pilote de Groix - Belle-Ile au réseau public de transport d’électricité. Le raccordement au réseau de transport d’électricité depuis la ferme pilote jusqu’à la station électrique terrestre se fera par l’intermédiaire d’une liaison à 63 000 volts sous-marine sur 28.5 km, puis souterraine sur 4.5 km, qui permettra de relier la ferme éolienne en mer au poste électrique existant de Kerhellegant situé sur la commune Plouharnel.

Le choix de l’aire d’étude et du fuseau retenu a été réalisé après une concertation menée sous l’égide du préfet des Morbihan, au cours de laquelle ont été étudiées 3 solutions de raccordement distinctes. Le fuseau, validé par le Préfet du Morbihan lors de la réunion plénière de concertation le 22 mars 2017, correspond à un choix de « moindre impact » opéré sur la base d’un bilan avantages/inconvénients.

Concernant la partie maritime, le tracé du raccordement électrique permet d’éviter les enjeux les plus forts tels les bancs de maërl ; le projet de tracé détaillé de la liaison sous-marine évitera les zones rocheuses propices à la colonisation par les laminaires. Le maintien des activités de pêche, hors périodes de travaux fera l’objet d’une concertation avec les CDPEM56. Une campagne UXO (activités d’investigation sur la zone du projet visant à identifier la présence possible de vestige de « munitions non-explosées ») a été effectuée en 2017 et une autre sera, diligentée un an avant les travaux. Concernant l’atterrage, le câble sera enfoui sous la plage de Kerhillio sur la commune d’Erdeven à une profondeur minimale de 1,5m sous le plus bas niveau de plage observé, et l’installation de la liaison limitera les enjeux environnementaux recensés au niveau de la frange littorale (habitat dunaire notamment) ; la chambre de jonction souterraine sera située au niveau du parking bitumé attenant au poste de secours existant.

Pour la partie terrestre, le linéaire du tracé général de raccordement, d’une longueur de 4,5 km, privilégie l’utilisation d’infrastructures existantes appartenant à des collectivités locales (passage sous chaussée ou accotements de voies) sur la grande majorité du tracé ; il évite les zones humides. Un passage à travers champs est envisagé à l’arrivée au poste de Kerhellegant sur moins de 200 mètres. Le maître d’ouvrage du raccordement s’efforcera cependant, en liaison avec les collectivités locales, de réaliser les travaux terrestres en dehors des périodes de forte affluence touristique d’été.

Les effets sur les milieux, les espèces et les usages sont limités dans le temps (phase chantier) et dans l’espace par les faibles surfaces impactées. La séquence Eviter Réduire Compenser limite l’impact environnemental. Les mesures de suivi doivent permettre l’acquisition des données nécessaires à la compréhension de l’évolution de l’état de conservation de l’environnement et l’évaluation des impacts possibles du projet sur l’environnement.

Les servitudes qui résulteront de la DUP n’entraineront aucune dépossession et n’affecteront pas de manière significative la destination, notamment agricole, des sols.

Ce fuseau présente le meilleur compromis technico-économique-environnemental.

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 96

En revanche, le projet présente également des inconvénients :

Le coût global du raccordement électrique de la ferme pilote est évalué à 39 M€, ce qui peut paraître excessif eu égard à la puissance nominale installée de 24 MW (1.6 Million € par MW), comparativement à d’autres parcs d’éoliennes posées en mer de taille plus conséquente. Il faut cependant considérer le caractère expérimental de la ferme pilote, ouvrant la possibilité d’une nouvelle filière éolienne en mer.

Le câble de transport et les équipements de raccordement seront à l’origine de champs électriques et magnétiques (tension 63 000 V et capacité de transit 240 A). Sur le trajet terrestre, les valeurs attendues de ces champs seront cependant inférieures aux limites fixées au niveau européen d’autant que le câble sera enterré.

En conclusion, • les avantages liés au projet d’aménagement apparaissent plus importants que les inconvénients, • le projet présente un caractère d’intérêt public, • l’établissement de la servitude est nécessaire pour réaliser le projet,

ainsi la commission d’enquête émet un avis favorable la demande de déclaration d’utilité publique sollicitée par RTE en vue de l'établissement des servitudes pour le raccordement par une ligne à 63 000 volts de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au poste électrique situe à Kerhellegant à Plouharnel sous réserve d’inscrire dans l’arrêté préfectoral que le démantèlement du raccordement soit réalisé au niveau de l’estran, la plage et la bande côtière des 300 m en mer.

Camille HANROT-LORE Anne-Marie CARLIER Marc FOURRIER

Présidente Membre Membre

Le projet porte sur la construction et l’exploitation de la ferme pilote d’éoliennes flottantes en mer au large de Groix & Belle-Île comprenant 4 éoliennes par la société FEFGBI et son raccordement au réseau public de transport d’électricité par la société RTE. Enquête n°E18000117/35. 97