Dossier De Presse Français Mon Frère Est Fils Unique
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Accio, La Teigne (Elio Germano) crée le confrontation sans fi n, une période de leur désespoir de ses parents. Il est farouche, vie faite de fugues, de retours, d’échanges polémique, bagarreur et a les nerfs à fl eur de coups et de grandes passions. de peau. Il agit par instinct, vivant chaque C’est l’histoire de leur parcours pendant bataille comme une guerre. 15 ans d’une histoire italienne. Accio et Son frère Manrico (Riccardo Scamarcio) Manrico, deux frères très différents, mais est beau, charismatique, aimé de tous, peut-être pas tant que ça... mais tout aussi dangereux... Dans la province italienne des années 60 et 70, les deux jeunes hommes se battent sur deux fronts politiques opposés, ils aiment la même femme et traversent, dans une 3 Comment et quand avez-vous choisi de sonne n’avait le temps de s’occuper, de vous dédier à ce projet ? garçons intelligents qui ont emprunté une mauvaise voie, qui ont obéi à des mots Au tout début, ce qui a été complexe pour d’ordre effi caces et superfi ciels seule- moi ce n’est pas vraiment de compren- ment parce qu’ils étaient à la recherche dre comment je voulais faire le fi lm mais d’une identité, d’un ami qui puisse les les raisons profondes pour lesquelles la écouter, de quelqu’un avec qui partager lecture du roman m’avait passionné. La leur temps. Ce point de vue «humain» et réponse à cette question est dans le fi lm. pas forcément politique m’a aidé à trou- Avoir individualisé, dans un roman long ver une ligne personnelle et émotive pour et complexe, un possible fi l directeur qui construire cette histoire. puisse me mettre en relation profonde avec l’histoire, a été la clef qui a déclen- MON FRÈRE EST FILS UNIQUE n’est pas ché mon travail. J’ai commencé à me un fi lm politique. C’est un fi lm qui parle convaincre que ce personnage, raconté d’êtres humains qui aiment, qui souffrent, par Antonio Pennacchi, ne constituait qui rient et qui font aussi de la politique. pas seulement un morceau de sa bio- Ce fi lm, idéologiquement, ne prend pas graphie personnelle mais, de façon plus position : il raconte l’histoire de person- générale, le fragment d’une biographie nes qui adoptent des positions. Je pense italienne. Une fraction d’Italie faite d’ex- que c’est le point de vue que j’ai adopté. clus, de petits frères, d’enfants dont per- L’élément humain, affectif et émotif, est au cœur de mon fi lm. Pour le scénario, vous avez repris votre Ce fi lm est une comédie qui, dans la Vous avez mis au premier plan un couple métier en leur signalant des habitudes de mouvement pendant les prises. J’ai collaboration avec Sandro Petraglia et meilleure tradition du cinéma italien, d’acteurs très jeunes bien que déjà interprétatives qui les conduisent vers aussi souvent tourné sans faire d’essai, pose un regard sur l’évolution civile Stefano Rulli. Qu’est-ce qui a changé, confi rmés (Elio Germano et Riccardo le «métier» et les éloignent de l’authen- demandant à la caméra de suivre ce qui si quelque chose a changé, au cours et sociale du pays. Vous semble-t-il Scamarcio) aux côtés d’autres acteurs ticité. Une fois que nous avons clarifi é se passait comme s’il s’agissait d’une de ces années, dans votre façon de tra- que ce genre de comédie soit destiné avec beaucoup d’expérience (Luca vailler, dans le langage ou dans la tech- à renaître ou pensez-vous plutôt qu’il Zingaretti, Angela Finocchiaro, Massimo ce point, pendant les prises, j’ai essayé scène réelle, sans établir au préalable le nique de l’écriture ? s’agisse d’une approche occasion- Popolizio, Anna Bonaiuto). Un ensemble d’anéantir toutes les causes classiques cadrage. Pour garantir la fraîcheur que je nelle ? très effi cace. Quel est le fi l conducteur de réserve, distraction ou blocage que le recherchais, j’ai souvent tourné avec plu- Avec Sandro et Stefano, notre rapport que vous avez adopté dans le scénario tournage crée chez l’acteur. J’ai éliminé sieurs caméras pour essayer de capturer est sain et vital. Nous nous contredisons, Sincèrement, je n’ai jamais eu la préoc- pour préparer l’interprétation des rôles toutes les indications sur leur position- en une seule fois le champs et le con- nous discutons, chacun défend ses posi- cupation d’être classé dans un genre et, principaux ? nement ou leurs regards. Avec la com- trechamps, alternant grand angle et gros tions. Disons que leur rôle est de tenir la si le fi lm appartient à la comédie, c’est J’ai d’abord demandé aux acteurs, de plicité de l’opérateur ou du chef-opéra- plans, un peu comme si j’étais en train de barre, bien droite, alors que le mien con- sans doute parce que de toute évidence renoncer à tous les petits «trucs» du teur je leur ai laissé une entière liberté réaliser un reportage dans les conditions siste à les supplier de divaguer, d’explorer ma façon de narrer me pousse spontané- par ci, par là, et à les contraindre à être ment à élaborer de façon affectueuse les détournés. Le résultat de la rencontre de portraits de mes personnages. Je ne me ces deux routes est notre parcours com- sens jamais supérieur à eux mais j’essaie mun. Quand j’ai commencé à travailler plutôt de raconter leur naïveté avec un sur cette histoire, je leur ai dit que j’avais sincère respect. J’ai parfois fait des fi lms l’intention de faire un fi lm plus «réel» et dans l’intention d’être drôle de façon authentique que mes fi lms précédents. Ils presque systématique (comme dans LA l’ont compris et m’ont encouragé et aidé SCUOLA). Cette fois-ci, le sourire naît de à me rendre compte de toutes les fois où, l’affectif, dont j’ai besoin pour créer une dans l’écriture du projet, je m’éloignais un certaine identifi cation avec les personna- peu trop de cette intention initiale. ges et pour pouvoir suivre leur parcours avec intérêt, même lorsque dans le fi lm, on ne peut plus rire parce que l’histoire s’assombrit et que les émotions s’inten- sifi ent. du direct. Du coup, les acteurs se sont Au cours du fi lm, de nombreuses sentis beaucoup plus libres d’apporter chansons, des années 60 et 70, évo- quent le temps qui passe. On pense leur contribution au fi lm, fi nalement libé- notamment à la chanson fi nale de rés des obligations «techniques» du tour- Nada magistralement réorchestrée nage. Pour maintenir cette fraîcheur, très en version acoustique. Sur la base de souvent, entre les prises, je changeais quels critères avez-vous choisi ces les répliques ou toute la dynamique de morceaux et la bande originale du la scène. C’est tout cela qui m’a donné fi lm ? la fraîcheur que je recherchais et qui m’a J’ai effectué un choix très simple : celui permis d’obtenir le matériel très dense de l’effi cacité de la scène. Quand j’avais qui me servait pour le montage. Les ac- besoin d’une référence à une atmosphère teurs étaient libres, c’est vrai, mais libres de cette époque, je l’ai choisie sans avoir de faire ce que je voulais qu’ils fassent ! peur d’utiliser de la variété. Quand j’avais Tout cela s’est déroulé à l’intérieur d’un besoin en revanche d’une atmosphère dessein pré-organisé et longuement dis- émotionnellement plus prenante je n’ai cuté pour chaque personnage. pas eu peur non plus de demander à Franco Piersanti d’insister sur le caractère émotionnel de sa musique. Bien entendu, tout cela a été modéré par mon goût per- sonnel. Je n’aime pas beaucoup l’excès et je me suis plus fi é à mon goût, que ce soit pour la musique ou pour tout le reste du travail de réalisation sur le fi lm. Filmographie 2007 MON FRÈRE EST FILS UNIQUE 1994 L’UNICO PAESE AL MONDO Sélection Offi cielle - Festival de Cannes, (fi lm collectif) Un Certain Regard 1993 ARRIVA LA BUFERA 2003 DILLO CON PAROLE MIE 1991 LE PORTEUR DE SERVIETTE 2000 12 POMERIGGI Sélection Offi cielle - Festival de Cannes, (documentaire - performance) en compétition 1998 I PICCOLI MAESTRI 1990 LA SEMAINE DU SPHINX Sélection Offi cielle - Festival de Venise, Sélection Offi cielle - Festival de San Sebastian en compétition 1988 DOMANI DOMANI 1995 LA SCUOLA Sélection Offi cielle - Festival de Cannes, Un Certain Regard Stefano Rulli est né à Rome en 1949. Sandro Petraglia est né à Rome en TousTous deux commencent à tratravaillervailler Il écrit ses premiers scénarii dans 1947. Il débute dans les années 70. Au ensemble dans les années 80. Ils les années 70, période à laquelle cinéma, il a également travaillé, seul, réalisent alors une trilogie sur les il collabore comme scénariste et pour Nanni Moretti (BIANCA), Peter faubourgs de Rome : IL PANEPANE E IL assistant-réalisateur à NEL PIU ALTO Del Monte (GIULIA E GIULIA, ÉTOILE), MELE (1980), SETTECAMINI DA ROMA DEI CIELI de Silvano Agosti et à LA les frères Taviani (FIORILE), Daniele (1981) et LUNARIO D’INVERNIO (1982). MOUETTE de Marco Bellochio. En 2005, Luchetti (DOMANI DOMANI) et Roberto Le tandem connaît un grand succès en Stefano Rulli a sorti un documentaire, Faenza (L’AMANTE PERDUTO). En 2003 avecavec NOS MEILLEURES ANNÉES, «Un silenzio particolare», dont il est 2007, il a collaboré au fi lm d’Andrea réalisé par Marco TullioTullio Giordana.