Vescles, Vécles, Vaicle, Village De L’Arrondissement De Lons Le Saunier ; Canton D’Arinthod ; Succursale ; À 8 Km D’Arinthod Et 40 De Lons Le Saunier
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V ESCLES (39) Extrait du Dictionnaire GEOGRAPHIQUE, HISTORIQUE et STATISTIQUE Des communes de la Franche-Comté De A. ROUSSET Tome VI (1854) Vescles, Vécles, Vaicle, village de l’arrondissement de Lons le Saunier ; canton d’Arinthod ; succursale ; à 8 km d’Arinthod et 40 de Lons le Saunier. Altitude : 603 m. Les communes de Boutavant, Chenilla et Rupt ont été réunies à celle de Vescles le 11 septembre 1822. Le territoire est limité au nord par Cernon et Arinthod, au sud par Coisia, à l’est par Cernon, Condes et la rivière d’Ain qui le sépare à l’est de Lect et de Chancia, à l’ouest par Arinthod, Chisséria et Lavans. La Grange de la Colombe, le Moulin de Lanthenne et la montagne d’Oliferne font partie de la commune. Il est traversé par les chemins vicinaux tirant à Arinthod, Anchay, Condes, Boutavant, Rupt, de Boutavant et de Cernon à Condes ; par la rivière d’Ain , le bief de Lanthenne ou de Sainte Colombe, le ruisseau de Rouge-Bief, qui y prend sa source, le ruisseau de Pré-Bois et le Bief-au-Loup. Le village est situé dans un grand vallon qui est séparé de la rive droite de l’Ain et des villages voisins par une ceinture de montagnes escarpées. Les maisons sont généralement disposées par groupes, construites en pierre et couvertes en tuiles creuses, sauf quelques-unes qui ont des toitures en chaume ou en tuiles plates. Les plus anciens registres de l’état civil datent de 1651. HISTORIQUE Souvenirs, récits fabuleux, traditions, tout poétise la célèbre montagne d’Oliferne, qui apparaît comme une gigantesque sentinelle à l’extrémité méridionale de notre département. Ce mont formidable ne domine point seulement les vallées de l’Ain, de la Bienne, de la Valouse et de l’Anchéronne, creusées à ses pieds comme des abîmes, mais encore le Lyonnais, la Savoie, le Bugey, la Suisse, la Bresse et les deux Bourgognes. De l a tour élancée qui lui servait de couronne, nos pères voyaient chaque soir s’élancer la vouivre qui venait se désaltérer au ruisseau de Lanthenne. Seigneurie d’Oliferne, Holiferne ou Oloferne : Elle se composait de forêts et de prairies, d’un château et d’un bourg. Le seigneur avait la justice haute, moyenne et basse. Seigneurs : Le territoire d’Oliferne appartenait dans l’origine à l’abbaye de Saint-Claude. Etienne III de Bourgogne et Jean de Chalon l’Antique, son fils, ayant eu de rudes guerres à soutenir contre les seigneurs de Thoire-Villars, au sujet de la délimitation de leurs domaines, bâtirent au sommet de la montagne un château considéré comme imprenable. Cette construction se montra assez menaçante pour intimider les sires de Thoire et les amener à un accommodement. Jean de Chalon consentit alors, par un acte du mois de juin 1232 à reconnaître qu’il tenait à titre d’inféodation, de l’église de Saint-Oyan-de –Joux, le château d’Oliferne et ses dépendances, jusqu’aux bornes qu’il avait plantées amiablement avec le sire de Thoire, et que les dîmes continueraient d’appartenir à l’abbé de ce monastère. Jean de Chalon-Auxerre 1er , né du second mariage de Jean de Chalon l’Antique avec Isabelle de Courtenay, eut ce domaine dans son lot et le transmis à Tristan, l’un de ses fils . Le célèbre chef de routiers, Thiébaud de Chauffour, s’étant emparé Date : 27/03/2011 Cegfc : Centre d’entraide généalogique de Franche-Comté Page : 3 avec ses bandes, en 1361, du château d’Oliferne , offit à Tristan de Chalon, 4000 florins de Florence pour en rester paisible possesseur, et paya réellement cette somme. Thiébaud de Chauffour, conserva quelque temps cette terre, car on le voit, au mois de décembre 1364, au château de Monnet, assister comme témoin à un traité que firent Tristan de Chalon et Philippe de Vienne, sire de Pymont, pour la réunion des deux bourgs de Lons le Saunier, et être qualifié de Seigneur d’Oliferne. Comment en fut-il dépossédé ? nous l’ignorons. Jean , bâtard de Chalon, fils de Jean II de Chalon-Auxerre et d’Alix de Chaléa, fut capitaine du château d’Oliferne de 1393 à 1400. Dès le XVème siècle, ce domaine fut acquis par les seigneurs d’Arinthod et resta annexé à cette baronie jusqu’au moment de la révolution. M. le marquis de l’Aubespin en possède encore le domaine utile. Château : Le château d’Oliferne était bâti sur la pointe d’une montagne conique élevée de 808 mètres au dessus du niveau de la mer, sur la rive droite de l’Ain. L’escarpement du rocher à l’est et à l’ouest rendait l’accès de cette forteresse impossible ; des deux autres côtés , de larges fossés, creusés dans le roc vif en défendaient l’approche. Il ne reste de cet effroyable donjon que la base de l’extrémité nord, qui se termine en hémicycle et dont les murs ont encore 10m de hauteur et 2m d’épaisseur, et la citerne. De lugubres légendes se rattachent à ce château. On raconte qu’il fut habité par un seigneur cruel qui était toujours en guerre avec ses voisins, dont il s’était fait d’implacables ennemis. Vainement ils avaient tenté de s’emparer de son manoir : leurs efforts venaient se briser aux pieds de cette forteresse. Aussi reconnaissaient-ils « qu’on ne pouvoit la prendre ou conquerre que par l’art de nigromance. » Il était impossible de reconnaître les traces des excursions de ce satané seigneur. Il faisait ferrer ses chevaux à rebours et déroutait ainsi tous ceux qui cherchaient à le suivre. A la fin cependant, un des plus acharnés parvint à corrompre, avec de l’or, un des gardiens du pont-levis, et à s’emparer du château qui fut détruit. La tradition n’a pas conservé le nom du seigneur , dont elle ne cite que les brigandages ; mais il s’agit probablement du fameux Thiébaud de Chauffour, avec lequel le fier Tristan de Chalon fut obligé de composer. Un titre de 1455 porte que le château d’Oliferne « qui vouloit être des dépendances d’Orgelet, par cy devant grandement édifié étoit de présent cheut en ruines . » Bourg : En dehors de la forteresse et sur les pentes de la montagne, s’était groupé un bourg clos de murs, il fut détruit en même temps que le château. Son emplacement est appelé les « Chaseaux ». Ce Bourg était commandé par un prévôt qui en portait le nom, et habité par plusieurs familles nobles, notamment par des membres des maisons de Lanthenne et de Verchamps. Seigneurie de Boutavant, Butavant, Botavant ou Bouthevan : Elle comprenait Boutavant, Vescles, Rupt, Chenilla en partie, Condes, Montcoux et Anchay. Le seigneur avait sur tous ces lieux la justice haute, moyenne et basse avec pouvoir d’instituer un bailli, un châtelain, un procureur d’office, un scribe, des messiers, forestiers et un tabellion ; la banalité des fours, du moulin et du battoir Lanthenne et d’un autre moulin. Décorée pendant plusieurs siècles du titre de baronie, cette terre fut érigée en marquisat avec Vallefin sous le nom de Boutavant, par le roi Louis XIV en août 1779, en faveur de Marc de Montaigu avec la condition expresse que si ce marquisat venait à être possédé par des personnes faisant profession de la religion réformée, il ne pourrait y être établi ni prêche, ni exercice public , sous peine de nullité de la concession. Seigneurs : Les religieux de Nantua avaient reçu, au VIIe siècle, pour leur dotation primitive, de vastes possessions entre la Valouse et la rivière d’Ain. Pour les conserver, ils se virent contraints d’en donner l’avouerie aux sires de Coligny, qui ne se firent nul scrupule d’usurper les biens confiés à leur garde, se contentant de laisser aux moines une partie des dîmes et les droits ecclésiastiques. Afin de créer des vassaux, ces puissants seigneurs inféodèrent les domaines qu’ils avaient dans la paroisse de Vescles aux sires de Binans et de Dramelay. Par une charte sans date, Guichard archevêque de Lyon , confirma le don que Guy de Binans, chevalier, venait de faire , du consentement de son épouse, à Bernard, abbé de Rosières, de tout ce qu’il avait à Vescles et du droit de pâturage sur toute sa terre. Etienne III , comte vassal de Bourgogne, jugea à propos de faire bâtir une forteresse sur la montagne de Boutavant, sans s’occuper de la question de savoir à qui appartenait le territoire. Pour faire droit aux réclamations de l’abbé de Rosières, il se contenta de déclarer, par un acte du mois de mars 1240, qu’il avait effectivement bâti un château à Boutavant, sur un terrain qui dépendait de la Grange de Rosières dite de Vescles, et Date : 27/03/2011 Cegfc : Centre d’entraide généalogique de Franche-Comté Page : 4 qu’alors il se contenterait de garder les deux tiers de tous les profits de cette forteresse et de la ville bâtie à côté, consentant à laisser l’autre tiers à partager par moitié entre l’Abbaye et Fromond de Dramelay, et à ce que ce dernier fit hommage de sa part à l’abbé. Etienne abusait de sa force et ne se faisait aucun scrupule de s’attribuer la part du lion. Jean de Chalon l’Antique, succéda à Etienne son père, dans ce domaine, et trouva encore le moyen de s’emparer du tiers attribué par son père à Rosières et à Fromond de Dramelay, car Jean de Chalon Auxerre 1er l’obtint tout entier dans son lot. Par une charte datée du château de Saint Colomb au mois de juillet 1327, Jean II de Chalon Auxerre, en récompense de services, donna à titre viager, à Humbert de Beaujeu, son oncle , la château de Boutavant.