Montastruc-La-Conseillère Et Ses Environs. Azas, Buzet-Sur-Tarn
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NOTES D'HISTOIRE MONTASTRUC LA CONSEILLÈRE et ses environs NOTES D'HISTOIRE PAUL MERCADAL MONTASTRUC LA CONSEILLÈRE et ses environs AZAS BUZET-SUR-TARN GARIDECH GEMIL ROQUESERIÈRE SAINT-JEAN-LHERM PAUL MERCADAL - 31380 MONTASTRUC-LA CONSEILLÈRE A LA MEMOIRE DE M. DAMIEN GARRIGUES Instituteur à Montastruc de 1908 à 1912 C'est dans les dernières années de ma scolarité à l'Ecole Publique de Montastruc, que j'eus le grand avantage d'être l'un des élèves de Monsieur et de Madame Garrigues. Je leur dois un goût très fervent pour tout ce qui con- cerne l'histoire locale. Pendant son séjour à Montastruc, M. Garrigues avait commencé un important travail sur la Révolution dans notre région, puisant ses renseignements dans les archives des communes de Montastruc et de Buzet, ainsi qu'aux archives départementales, et demandant quelquefois aux grands élèves, dont j'étais, notre concours pour la copie de documents, ce qui ne manquait pas de nous intéresser. Il fut nommé directeur de l'Ecole de Toulouse-Bonnefoi en 1912 et quitta Montastruc. Mobilisé en 1914, M. Garrigues fut blessé à Sayecourt; il participa aux opérations du Chemin-des-Dames; il se retira Officier d'Infanterie de réserve et fut décoré de la Légion d'Honneur. Il devint par la suite un membre très écouté de plusieurs Sociétés savantes, parmi lesquelles la Société Archéologi- que du Midi, dont il devint le Secrétaire. Il est décédé à Toulouse le 5 février 1951, âgé de 75 ans. C'est grâce à l'amabilité de Madame Garrigues, sa veuve, dé cédée en 1960, et de son fils Edmond, qu'il m'a été per- mis de prendre connaissance du travail de M. Garrigues, et de très intéressants renseignements sur Montastruc. Ils ont servi de base à la rubrique concernant la Révolution. Je tiens à leur exprimer ma plus vive reconnaissance. Paul MERCADAL. Je me fais un agréable devoir de remercier MM. Gineste et Michel, Maires de Montastruc-la-Conseillère qui ont bien voulu mettre à ma disposition les archives commu- nales. J'exprime ma profonde gratitude à Monsieur Philippe Wolff, Membre de l'Institut, Professeur à l'Université de Toulouse qui a eu la complaisance d'examiner ce travail et de me donner des renseignements très précis sur les documents concernant la période du Moyen-Age sur Mon- tastruc et les environs. Je remercie enfin toutes les personnes qui ont eu l'ama- bilité de me confier des documents intéressant notre région. P. M. I ORIGINES DE MONTASTRUC SITUATION ET ORIGINES DU NOM Montastruc-la-Conseillère, actuellement chef-lieu de can- ton à 20 kilomètres de Toulouse (Nord-Est), comptait 1 070 habitants en 1842. Il est resté longtemps avec une population variant entre huit et neuf cents habitants. Ce n'est que depuis 1960, date de la venue des Rapatriés d'Al- gérie, que sa population s'est accrue pour atteindre 1 800 habitants environ en 1972. D'une superficie de 1 548 hectares, et d'une altitude moyenne de 230 mètres, Montastruc constitue un des points les plus élevés entre l'Albigeois et le Toulousain. Le sol est très fertile. Le nom est formé de la réunion de deux autres : Mont qui indique un endroit élevé, et Astruc qui, en Provençal désigne un attelage de labour. Certains font dériver le mot Astruc de astre, en latin « Aster », et ont ainsi prétendu que le nom de Montastruc avait été choisi pour désigner un haut-lieu bien influencé par les astres. D'autres, enfin, pensent que Astruc vient d'un nom de personne fréquent dans les pays de langue d'Oc. Le 16 août 1890, sur sa demande, la Municipalité obtint l'autorisation d'ajouter le nom de « Conseillère » à celui de la commune, qui est devenue, depuis lors, Montastruc- la-Conseillère. Quant à l'origine du nom de « Conseil- lère » elle est en liaison avec une histoire dont il est question à la rubrique des Châteaux de Montastruc (Châ- teau de la Conseillère). VILLELONGUE La désignation de « Villelongue » trouvée dans quel- ques vieux actes, était employée par erreur pour l'attri- buer à la localité de Montastruc. En fait, Villelongue désignait, au XIV siècle, un archi- diaconé comprenant le pays entre la Garonne et le Tarn, et une division territoriale pour la Justice, appelée « Judi- cature de Villelongue ». Cette dernière s'étendait depuis Castelsarrasin, jusqu'aux portes de Lavaur. Les juges de Montech, Villemur, Buzet étaient censés « lieutenants du Juge de Villelongue », qui était peut-être Castelsarrasin (1). LES ARMOIRIES DE MONTASTRUC Les armoiries étaient destinées à distinguer les Etats, les provinces, les villes, les ordres religieux, la chevalerie, les communautés et les familles. Dans ce dernier cas, elles étaient des marques héréditaires de noblesse commune à tous les membres. Il est présumé que l'origine des armoiries remonterait à l'époque des premières Croisades, vers 1096. A Montastruc, il y avait deux armoiries différentes : celles de la Communauté, et celles des Seigneurs. Ce sont ces dernières qui ont été retenues et dont le blason figure au-dessus de l'arcade centrale de la Mairie. D'après l'Armoirial général de France, le blason de Montastruc est ainsi décrit : « D'azur à trois fleurs de lis d'or, accompagnées en cœur d'un monde de même, sur- monté d'une croix ». Le sceau municipal « porte d'argent à un mont de sino- ple (vert) sommé d'un arbre de même (couleur) avec les (1) D'après les « Mémoires de la Société Archéologique du Midi » Tome IV (1840-1841). lettres de sable (noir) A S T à dextre, et R U C à sénestre, posées en arc, à la bordure de gueules (rouge) chargée de six fleurs de lis d'or ». Sous cette dernière figuration, les armoiries sont celles des anciens seigneurs de Montastruc. (D'après le Bulletin de la Sté Archéologique du Midi - 1908, 1909 - P. 458). ORIGINES DE MONTASTRUC Avant l'arrivée des Romains, le pays toulousain était le domaine d'un peuple Celte à civilisation originale, les Vol- ques Tectosages, qui, très tôt, s'est heurté à l'expansion- nisme romain, et qui fut rapidement vaincu. Vers 120 avant J.-C., Toulouse possédait une garnison romaine. Au V siècle, les Wisigoths succédèrent aux Romains dans leur domination. La civilisation Gallo-Romaine se maintint tant bien que mal, mais après la défaite de Vouillé en 507, où le roi des Wisigoths Alaric II, fut vaincu par Clovis, roi des Francs, la région toulousaine va connaître une période sombre de plusieurs siècles, pour renaître avec tout le Midi aux XI et XII siècles, sous le règne des comtes de Tou- louse. C'est le temps des Troubadours, ce sera bientôt l'aven- ture Cathare et la croisade des seigneurs du Nord. Du XI au XIII siècles, il y a eu de grands défriche- ments et une forte poussée démographique qui s'est con- crétisée par la création de nombreuses communautés sur le Terrefort toulousain. Il est probable que Montastruc doit son origine à ce mouvement. D'abord dépendance de la commanderie des Hospita- liers de St-Jean de Garidech, qui y conservèrent quelques terres jusqu'en 1790, Montastruc devint ensuite en 1242, une « Bastide » fondée par Sicard Alaman son nouveau seigneur. Favorisé par ses fonctions de conseiller et lieutenant du comte de Toulouse, Sicard Alaman fit de nombreuses acquisitions de terres, d'abord dans l'Albigeois et l'Age- nais, ensuite dans le Toulousain. En 1241 il acquit plusieurs domaines sur le territoire actuel de Montastruc, dont l'un sur la colline au Sud-Est d'Yder, appelé aujourd'hui En Fontanel, puis Saint-Paul- d'Yder, Les Mortiers, Pierresol, Capeyran, et le plus impor- tant de tous, le domaine de Lasserre, aujourd'hui propriété de la famille de Castelnau. Enfin, en 1244, il effectua l'achat du fief de Montpradel (situé à l'entrée Nord du tunnel du chemin de fer actuel). Au Moyen-Age, dans le Midi, on appelait « Bastide » une agglomération en voie de construction, une « bâtie », dont l'octroi de franchises favorisait le développement. Une enceinte fortifiée pouvait lui permettre de se pro- téger des attaques extérieures, mais ce n'était pas toujours le cas. L'érection des bastides était indispensable au seigneur voulant garder son indépendance. Pour y attirer les habi- tants, il leur accordait généralement une charte qui assu- rait à ceux-ci certaines libertés, certains avantages et qui en fixait les règles. C'est ce que fit Sicard Alaman. Le 20 janvier 1242, il accorda aux habitants de Montastruc une « Charte de Libertés et coutumes » dont on trouvera des extraits plus loin. Vue générale 1900. Ancienne route de Toulouse, par où les troupes montèrent à l'assaut lors du siège de la ville en 1590. Aujourd'hui Avenue des Brantes. Vue générale 1973 (Av. des Brantes) Le site de Montastruc n'avait pas été choisi au hasard puisqu'il se trouvait sur une voie de communication importante (camino-francès). Sicard Alaman avait une pro- pension très nette à acheter des fiefs situés sur des voies de communication soit terrestres soit fluviales, ce qui lui per- mettait de percevoir des « péages ». Il ne semble pas que Sicard Alaman ait conservé très longtemps la seigneurie de Montastruc, car en 1248, le comte de Toulouse donna une nouvelle charte aux habi- tants maintenant les avantages accordés par Sicard Ala- man, ce qui suppose que Montastruc passa à cette époque sous le contrôle direct de l'administration comtale. Vraisemblablement entre 1242 et 1248, Montastruc fut rattaché à la châtellenie de Buzet qui englobait les com- munes de Bazus, Bouloc, Garidech, Gémil, Lugan, Mont- joire, Paulhac, Roqueserière et Sénil.