Mémorial Des Familles Casgrain, Baby Et Perrault Du
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/.' M^ MEMORIAL DES FAMILLES GASGRAliN.BABYEÏ PERRAULT I) I' CANADA I' A I{ piiiLirri:-BABY as(;!tAi,\. AV(ir\l-(()NSi:il, DK I.A liKINi:, ANTIKX liKlTTl'; liK l.'iSI.KI' AI' TA lil.KM KNT IH' ('ANAUA, IM{l';sll>KNI' l>l". I.A snclllK MI'IKl! A lUK Kl' Il IS'I'OI! K;!' 1! |i|'. i,M l'iliKC, K'I'C 'l'iiiili IviidiU'iiii'^ ijiiti.'< 'liihi'i lin. St. r.ur,. I'. I) I T lO N I N T I M K ^ \sAPr: t;. I>AI{\ KAI', IMI'KIMIMIl I ',T l'li(i|u-f;l!A\ |;lll ISilN Mm O- MEMORIAL DES FAMILLES CASGRAIN.BABYETPERRADLÎ DU CANADA PAR PHILIPPE-BABY CASGflAIN, AVOCAT-CONSEIL DE LA REINE, ANCIEN DÉPUTÉ DE L'ISLET AU PARLEMENT DU CANADA. PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE ET HISTORIQUE DE QUÉHEC, ETC. Tende (raditiones quaa dedicetin. Ht. Vavi.. ÉDITION I N T I M K QUÉBEC C. DARVEAU, IMPRIMEUR ET l'HOTO-ORAVEUR 1898 267816 4{^/ô ..-. \<tj "^^' ' Ca^'Cn > ^' MADAME HLIZABETH-ANNE BABY, MA CHÈRE ET VÉNÉRÉE MÈRE, ÂGÉE CE JOUR d'hUI DE QUATRE-VINGT-CINQ ANS, JE DÉDIE, AVEC UN PROFOND RESPECT, CE MVUE, FRUIT D'UN TRAVAIL DONT ELLE MA DONNÉ L'EXEMI'LE. ELLE l'a lu avec MOI ET L'A APPROUVÉ. Commencé et ccrit sous ses auspices, cet ouvrage, qui con- tient bien des souvenirs recueillis de sa bouche, est destiné à compléter et continuer les " Mémoires de famille " qu'elle a rédigés pour l'instruction et l'édification de ses enfants. ^Puisse mon œuvre atteindre le même but ! Québec, ce lô' novembre i88S, anniversaire de sa naissance. P. - B. Casgrain. Depuis que les lignos qui précèdent ont été écrite», Dieu a appelé ù lui cette bonne inère et nous l'u enlevée le 1er février 1890. Je tiens cependant à consacrer de nouveau ce livre, en le publiant, au culte de sa douce et sainte mémoire, que Je dois et veux honorer de toute ma piété filiale. AVANT-PROPOS Ces mémoires ne sont destinés qu'à ma famille et à mes parents et alliés les plus proches. En retraçant ici le passé de nos ancêtres, mon but n'est pas seulement de conserver quelques notes biographiques et historiques et de sauver de l'oubli des souvenirs de famille ; non. Je vise plus haut et plus loin. Je veux être utile à mes enfants, à mes petits-enfants, et à tous ceux de ma lignée et de mon nom qui liront ces pages. Je désire surtout leur inculquer profondément, en leur racontant ce que fuiont leurs aïeux, ces principes de religion et de probité, ces sentiments d'hon- neur et de désintéressement (jui font le véritable homme de bien et le digue citoy«.-n. Cela, je l'ospèie, les engagera à conserver l'esprit de famille et à entre- tenir le culte des ancêtres. En écrivant ces pages pour le piblic, j'aurais pu peut-être m'étendre longuement sur ces pointa ; mais j'ai préféré, pour l'utilité des miens, m'en tenir à évoquer la mémoire de peux des nôt es (|ui ne sont plus. C'es't du reste un ninyen que je crois propre à réhabiliter l'autorité paternelle qui est en train de se reh'ieher singulièrement sur le sol d'Américjue. Aux Etats-Unis surtout, cette autorité *end à s'effacer de plus en plus sous un système politicpie égalitairc; elle est devenue presque nulle en présence de l'esprit général d'indépendance que développe naturellement un individua- lisme trop précoce chez les enfants. (1) (1) J'ai tronvô, plus turd, après avoir ^crit ces lignes, dans un livre publié «»n 1S93, par le vicomte tle Moaux, et intitulé ; " L'Kglise Catholique et la liberté aux Etats-Unis ", tme rouiurque semblable A la mienne, à la page 179 du voluu v ..—"En général, dit M. lo Muaux, l'autorité domestique fuit défaut aux familles américaines....— les enfants sortent de la maison paternelle sans règle et sans frein." Et page 4l)l. ''Il ne faut pas le dissiuiuler : aux Etats Unis, les liens de famille sont étrangement relâchés ; l'autorité domestique ne B'exerce guère ; du côté du père, la sollicitude, et du côté des enfants, la déférence man- quent pareillement. C'est peut-être le plus grand vice do la société américaine ... ce qui lui manque le plus, c'est le respeot." — 6 — Même chez nous, la famille ne se forme plus à l'rtncienne école du res- pect, de l'affection et du dévouement. Mtiis une dissertation sur ce point m'entraînerait trop loin. Jo laisse aux familles intéressées le soin de rechercher dans les ouvrages de Leplay et de De Ribbes ce qui pourrait leur être utile à cet égard. Je me contente de rappeler aux miens le précepte du déculogue: Honora patrem tauni et matrem tuani ut sis longœvua in terra. Et j'ajoute, comme conclusion piatique, que je veux qu'ils apprennent de plus en plus à observer ce commandement dans toute son étendue, pour qu'en honorant ainsi leurs parents ils se sentent portés à marcher droit sur les traces des vertus de leurs ancêtres, à respecter leur nom et à le porter avec honneur dans la voie du bien. Et si, par malheur, quelques uns d'entre eux venaient à succomber, en- traînés par le courant de la fragilité inhérente à la nature humaine, qu'il:^ ne perdent i^as courage, mais qu'ils se relèvent; et, Dieu aidant, l'image (juc nous ont hiissôe nos ancêtres, les traditions qui nous appartiennent, les le(;onï. que nous avons reçues au foyer domestique, les souvenirs d'enfance et los bons exemples qu'ils auront devant les yeux, les inciteront puissamment à rentrer en eux-mêmes et les ramèneront dans la bonne voie dont ils se seront momenta- némcnl écartés. Pour mieux exprimer les sentinientsqui m'animent et que je désire faire naître, conserver et propager par la lecture de ce livre, je no puis mieux dire que do rappeler ici à mes enfants la pensée qui a dicté les ' Mémoires de famille " de ma mère. " Mes chers enfants, dit-elle, en connnençant les pages qu'elle nons a laissées, c'est à vous que sont adressées ces lignes. La pensée d'écrire ce (|Ui va suivre ne s'était jamais offerte à nion esprit, lorsqu'un a:ni, (l) revêtu d'un caractè e sacré, me suggéra l'idée de ne rien laisser ignorer de ce (pii se lat- tachait à la mémoire de votre père. Alors je résolus d écrire c.^s pages pour votre instruction et votre agrément. Elles serviront à faire revivre dans ceux d'entre vous qui ont eu le bonheur de connaître votre bon père, le souvenir de ses vertus, et dans ceux qui étaient trop jeunes pour l'apprécier, elie.s le leur " montreront comme un modèle digne d'être étudié et imité. Je ne reproduirai pas ici la monographie de mon père, ma digne mère " l'ayant fait mieux que je ne pourrais le faire; mais j'ajouterai aux " Méinoires Je cette dernière des notices biographiques sur plusieurs des plus miin)uants de nos ancêtres paternels et maternels. Je retracerai leur lignée depuis leur départ de France jusqu'à nos jours, en établissant la généalogie complète de chaque branche, atin que dorénavant on puLsse s'en servir d'une manière fixe et certaine. Comme plusieurs d'entre ceux dont nous sommes fiers de descendre ont (1) Feu M. l'abbé Primeau, curé de Varennes. donné de belles preuves, soit de bravoure guerrière ou de courage civique, soit de noble désintéressement et de dévouemant patriotique, soit de vertus chré- tiennes et domestiques, il est juste de sau.er leurs noms de l'oubli, afin de les proposer plus particulièrement à l'imitation. C'est pourquoi j'ai voulu mettre par écrit ce qu'il y a de plus mémorable dans la vie de ces aïeux. Mwlta rcnaacentur quœ jam cecidere cadentque. Ce que j'écris durera après moi, pour quoique temps du moins, i t servira aux miens à former notre histoire intime. Les traditions orales s'envolent bien vite avec les années ou se |i. ient à < la longue, petit à petit, pour s'éteindre complètement après deux > trois générations. •- Bien souvent aussi elles se faussent et deviennent à peine recoiiti ; iblos. •. • verrons où i > Nous en des exemples dans le cours de ce récit i suis attaché à ratnener à la vérité des faits vrais au fond, mais nltérés |i,i;' des détails devenus incorrects pour avoir passé de bouche en bouche Voici comment j'ai commencé à écrins ces notes, et comment j l-s ai continuées et complétées. En 18417, après avoir terminé mon cours d'études au collège Saiiii Vnne, j'appiis pour la première fois l'origine des Casgrain du Cana<la. J'étais alors étudiant en droit et je demeurais chez iiKin . i, par alliance, feu le jugo Panet, à sa belle résidence de campagne, lo " Bocfim- Bor- ronunée '', près de Quéiiec. (1) Mon grand oncle Louis-Jean-Biptisto Casgrain y vint a! > s pa>- 'piel- que temps pendant la belle saison. Un jour que nous nous piomenions tous deux dans la <x miit i l'i' ilu parc, à l'ombre des grands pins qui semblaient appartenir à la ïm-vt itivei \ j'engigeai le premier la conversation sur nos ancêtres Ce que mon oncle me raconta ce jour-là était pour mo» i ikvin.mu et si intéressant (jue je le priai de m'acjmpagner ju.s(iu'à machimne o.i j'; me hâtai de recueillir de sa bouche et sous sa dictée sa narration an !• tnijiKt.