Aménagement foncier de la commune

Etude d’Impact sur l’Environnement (Art. L.122-1 et s. du Code de l'environnement) Version 2

Mars 2016 SOMMAIRE

Informations qualité du document

Informations générales

Auteur Sophie AUBERTIN Type de rapport Etude d'Impact sur l'Environnement Titre du rapport Aménagement Foncier de la commune de Frais Date du rapport Mars 2016 Référence AFCE-09-0009 AFAF de la commune de Frais Version Version 2

Destinataires

Envoyé à Nom Entité Envoyé le Jean-Paul GRANGER CG 90 14/03/2016

Copie à Nom Entité Envoyé le Aldo GRAVOTTA SNCF Réseau 14/03/216 Daniel PERRIN Géomètre

Historique des modifications

Version Date Rédigé par Visé par Document de base : Etude Octobre 2010 S. AUBERTIN S. AUBERTIN d’aménagement foncier Août 2014, repris Document de travail - V0 S. AUBERTIN S.AUBERTIN en février 2015 V1 – étude d’impact soumise à l’avis Septembre 2016 S. AUBERTIN S. AUBERTIN de l’Ae V2 – étude d’impact tenant compte de Mars 2016 S. AUBERTIN S. AUBERTIN l’avis de l’Ae Egis Aménagement a changé de dénomination sociale pour devenir Egis , certains éléments de ce rapport comme certaines cartes possèdent encore le logo d’Egis Aménagement

L’étude d’impact a été modifiée pour tenir compte des remarques de l’avis de l’Ae. Afin de faciliter la lecture et de tracer l’historique des modifications apportées entre la V1 et la V2 :  les éléments supprimés sont barrés,  les éléments ajoutés sont grisés.

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10. AUTEURS DES ÉTUDES ...... 18 SOMMAIRE

PARTIE 2 : DESCRIPTION DU PROJET ...... 19 INTRODUCTION ...... 7

I. LE CHOIX DE LA CCAF : MODE D’AMENAGEMENT FONCIER RETENU ET I. CONTEXTE ...... 7 PERIMETRE D’AMENAGEMENT RETENU ...... 19

II. LE PÉRIMÈTRE FINAL DE L’ÉTUDE DU PROJET D’AFAF RÉALISÉ PAR LE 1. MODE D’AMÉNAGEMENT FONCIER RETENU ...... 19 GÉOMÈTRE ...... 7 2. LE PÉRIMÈTRE D’AMÉNAGEMENT RETENU ...... 19

III. BUT DE L’ÉTUDE D’IMPACT ...... 9 3. RÉCAPITULATIF DU MODE D’AMÉNAGEMENT FONCIER ET SON PÉRIMÈTRE ...... 20

ÈME IV. DESCRIPTION DU PROJET D’AMENAGEMENT DE LA LGV RHIN-RHONE – 2 II. LE PROJET D’AMENAGEMENT FONCIER ET LES TRAVAUX CONNEXES ...... 22 PHASE ...... 10 1. LE NOUVEAU PARCELLAIRE ...... 22 PARTIE 1 : RESUME NON TECHNIQUE ...... 11 2. LE PROGRAMME DE TRAVAUX CONNEXES ...... 22 1. DESCRIPTION DU PROJET ...... 11 2.1. Nouveau réseau de chemins et de fossés ...... 22 2.2. Structure viaire ...... 23 1.1. Le nouveau parcellaire ...... 11 2.3. Les travaux hydrauliques – les fossés ...... 23 1.2. Le programme des travaux connexes ...... 11 1.3. Le coût des travaux connexes et financement ...... 13 3. TRAVAUX D’ENTRETIEN SUR DES RUISSEAUX ET DES FOSSÉS ...... 23 2. ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT...... 13 4. LES PLANTATIONS, LES PROTECTIONS ET LA PRESERVATION DES ELEMENTS 2.1. Les enjeux physiques ...... 13 ARBORES EXISTANTS ET AUTRES MILIEUX NATURELS ...... 24 2.2. Les enjeux biologiques et paysagers ...... 13 2.3. Les enjeux liés à l’eau ...... 14 4.1. Les forêts protégées ...... 24 2.4. Les enjeux fonciers et agricoles ...... 14 4.2. Les haies et bosquets préservés – Prairies humides préservées ...... 24 4.3. Élagage de haie ...... 24 3. SYNTHESE DES IMPACTS DU PROJET DE LA LGV ...... 14 4.4. Défrichement de boisements ...... 24 4.5. Les haies, bosquets, vergers et prairies qui risquent de disparaître ...... 25 4. ANALYSE DES IMPACTS DE L’AMÉNAGEMENT FONCIER DE FRAIS ...... 15 4.6. Les haies, ripisylves, bosquets ou boisement à planter ...... 25 4.7. Généralités sur les plantations de haies ...... 26 4.1. Impacts sur le foncier ...... 15 4.2. Impacts en terme socio-économique ...... 15 5. COUT DES TRAVAUX CONNEXES ...... 26 4.3. Impact en matière d’hydraulique et d’érosion des sols ...... 15 5.1. Principe de calcul des coûts des travaux connexes ...... 27 4.4. impacts sur les milieux naturels ...... 15 5.2. Financement des travaux connexes ...... 28 4.5. impacts sur le paysage ...... 16 4.6. impacts sur l’agriculture ...... 16 6. PLAN DES TRAVAUX CONNEXES ...... 28 4.7. autres impacts ...... 16

5. ANALYSE DES EFFETS CUMULÉS AVEC D’AUTRES PROJETS CONNUS ...... 16 PARTIE 3 : ETAT INITIAL ...... 30 6. PRINCIPALES SOLUTIONS DE SUBSTITUTION ET RAISONS POUR LESQUELLES LE PROJET A ÉTÉ RETENU ...... 16 I. CADRE GEOGRAPHIQUE ...... 30

7. COMPATIBILITÉ DU PROJET AVEC L’AFFECTATION DES SOLS ...... 17 II. MILIEU PHYSIQUE ...... 32 8. MESURES EN FAVEUR DE L’ENVIRONNEMENT ...... 17 1. HYDROGRAPHIE ET HYDROLOGIE ...... 32 8.1. Les mesures d’évitement ...... 17 1.1. Documents de planification ...... 32 8.2. Les mesures de réduction ...... 17 1.2. Bassins versants ...... 32 8.3. Les mesures compensatoires ...... 17 1.3. Cours d’eau ...... 34 8.4. Coût des mesures ...... 18 1.4. Zones inondables ...... 35 9. PRÉSENTATION DES MÉTHODES D’ÉVALUATION UTILISÉES ET DIFFICULTÉS 1.5. Zones de ruissellement ...... 35 RENCONTRÉES ...... 18 1.6. Eaux usées ...... 35

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1.7. Situation de la LGV par rapport au réseau hydrographique ...... 35 2. RÉSEAU FERROVIAIRE ...... 93 2. GÉOLOGIE, HYDROGÉOLOGIE ET PÉDOLOGIE ...... 37 3. TRANSPORT EN COMMUN ...... 93 2.1. Géologie ...... 37 2.2. Hydrogéologie ...... 39 4. AUTRES RÉSEAUX ET SERVITUDES ...... 95 2.3. Pédologie ...... 41 4.1. Alimentation en eau potable ...... 95 3. CONTEXTE CLIMATIQUE ...... 42 4.2. Les déchets ...... 95 4.3. L’assainissement ...... 95 III. ENVIRONNEMENT NATUREL ET PAYSAGER ...... 45 5. TOURISME ET LOISIRS ...... 96

1. OCCUPATION DES SOLS ...... 45 VI. PATRIMOINE ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE ...... 97 2. LES MILIEUX NATURELS ...... 47 1. PATRIMOINE ARCHÉOLOGIQUE...... 97 2.1. Les sites inventoriés ou protégés ...... 47 2.2. Les espaces agricoles : prairies et cultures ...... 58 2. SITES ET MONUMENTS HISTORIQUES ...... 97 2.3. Les boisements et forêts ...... 59 2.4. Inventaire et hiérarchisation des haies, bosquets, vergers et arbres isolés ...... 60 2.1. Les bords de chemins et de fossés ...... 63 VII. LA TOPONYMIE DES LIEUX-DITS ...... 97 2.1. Les cours d’eau, leur végétation associée et les étangs ...... 63 2.2. Les zones humides ...... 64 2.3. Les espèces invasives ...... 64 VIII. SYNTHESE DES IMPACTS DU PROJET DE LA LGV ...... 99 3. LA FAUNE ...... 65 IX. INTERRELATION ENTRE LES ELEMENTS DE L’ETAT INITIAL ...... 100 4. ETUDE RÉALISÉE PAR LE CONSERVATOIRE BOTANIQUE DE FRANCHE COMTE ...... 66 X. SYNTHESE DES ENJEUX ET RECOMMANDATIONS ENVIRONNEMENTALES ...... 101 5. LA TRAME VERTE ET BLEUE ...... 67 1. AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ...... 101 6. LE PAYSAGE ...... 69 1.1. Foncier ...... 101 6.1. L’Atlas des paysages ...... 69 1.2. Agriculture ...... 102 6.2. Le paysage de Frais ...... 70 1.3. Sylviculture ...... 102 1.4. Urbanisme et projets communaux ...... 103 IV. MILIEU HUMAIN ...... 72 1.5. Le réseau de chemins ...... 103

1. POPULATION ET URBANISATION ...... 72 2. DOMAINE DE L’EAU : LES COURS D’EAU, LES ZONES HUMIDES ET LE RUISSELLEMENT ET RISQUES D’EROSION ...... 104 1.1. Population ...... 72 1.2. Urbanisation ...... 73 2.1. La Loi sur l’Eau ...... 104 2.2. Le domaine de l’eau et l’érosion hydrique des sols ...... 105 2. ACTIVITÉS HUMAINES ...... 74 3. ENVIRONNEMENT ET PAYSAGE ...... 107 2.1. Agriculture ...... 75 2.2. Sylviculture ...... 81 3.1. Milieux naturels remarquables ...... 107 2.1. Industries et activités commerciales et artisanales ...... 84 3.2. Espèces et habitats remarquables ...... 107 2.2. Les équipements communaux ...... 84 3.3. Chasse et faune sauvage ...... 108 3.4. Plantations nouvelles ...... 108 3. LE FONCIER ...... 85 4. LE CONTRAT D’OBJECTIF ET D’AMENAGEMENT DURABLE : COAD ...... 112 3.1. Le parcellaire ...... 85 3.2. Les comptes de propriétés ...... 85 5. DES PRESCRIPTIONS ENVIRONNEMENTALES A RESPECTER LORS DE 4. LES DOCUMENTS D’URBANISME ...... 92 L’AMENAGEMENT FONCIER FIXEES PAR ARRETE PREFECTORAL ...... 117

V. INFRASTRUCTURES ...... 93 XI. GÉNÉRALITÉS ET PRINCIPES D’ÉVALUATION DES IMPACTS ...... 118

1. RÉSEAU ROUTIER ...... 93 1. DÉFINITION DES IMPACTS ...... 118 L’impact du projet sur les cheminements et les rétablissements proposés ...... 93

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2. DISTINCTION DES IMPACTS LIÉS AUX TRAVAUX ET À L’EXPLOITATION DU NOUVEAU III. CHOIX DU MODE D’AMÉNAGEMENT ET DU PÉRIMÈTRE À FRAIS ...... 137 PARCELLAIRE ...... 118 1. CHOIX DU MODE D’AMÉNAGEMENT ...... 137 3. PRINCIPES D’ÉVALUATION DES IMPACTS ...... 118 1.1. Aucun aménagement foncier sur Frais (scénario 1) ...... 137 1.2. Aménagement foncier par extension du périmètre de la commune de Fontaine (scénario 2) ...... 138 XII. ANALYSE DES IMPACTS DU NOUVEAU PLAN PARCELLAIRE ET DES TRAVAUX 1.3. Aménagement foncier avec exclusion d’emprise (scénario 3 – Variante 1 et 2) ...... 138 CONNEXES DE L’AMÉNAGEMENT FONCIER DE FRAIS ...... 119 1.4. Conseil du bureau d’étude ...... 138 2. LE CHOIX DE LA CCAF DE FRAIS ...... 138 1. IMPACT SUR LE FONCIER ...... 119

2. IMPACT EN TERME SOCIO-ÉCONOMIQUE ...... 119 IV. JUSTIFICATION DE LA PROCEDURE D’AMENAGEMENT FONCIER ...... 143

3. IMPACTS EN MATIÈRE D’HYDRAULIQUE ET D’ÉROSION DES SOLS ...... 120 1. POURQUOI FAIRE UN AMENAGEMENT FONCIER SUR LE TERRITOIRE DE FRAIS ...... 143

4. IMPACTS SUR LE MILIEU NATUREL ...... 122 2. LES OBJECTIFS DE L’AFAF ...... 143 4.1. Impact sur les zones naturelles remarquables ...... 122 3. QUEL MODE D’AMENAGEMENT FONCIER A RETENIR ...... 143 4.2. Impact sur le site Natura 2000 le plus proche ...... 122 4.3. Impact sur la trame verte et bleue ...... 125 4. QUEL PERIMÈTRE D’AMÉNAGEMENT A PROPOSER ...... 143 4.4. Impact sur les zones humides ...... 126 4.5. Impact sur la biodiversité ...... 126 5. IMPACTS SUR LE PAYSAGE ...... 130 PARTIE 7 : COMPATIBILITÉ DU PROJET AVEC L’AFFECTATION DES SOLS ...... 144

6. IMPACTS SUR L’AGRICULTURE ...... 130 I. COMPATIBILITE AVEC LE SCOT ...... 144

7. IMPACTS SUR LA SYLVICULTURE ...... 132 II. COMPATIBILITE AVEC LE SDAGE RHONE-MEDITERRANÉE ...... 145 8. IMPACTS EN MATIÈRE DE SERVITUDES ...... 132 III. COMPATIBILITE AVEC LE SAGE ALLAN ...... 146 9. IMPACTS SUR LA SANTÉ ...... 132

10. ADDITION ET INTERACTION DES EFFETS ENTRE EUX ...... 132 IV. COMPATIBILITE AVEC LES DOCUMENTS D’URBANISME COMMUNAUX ...... 147

PARTIE 5 : ANALYSE DES EFFETS CUMULES DU PROJET AVEC D’AUTRES PROJETS V. COMPATIBILITE AVEC D’AUTRES DOCUMENTS DE PLANIFICATION ...... 148 CONNUS ...... 133 1. COMPATIBILITÉ AVEC LES PLANS DE DÉPLACEMENT URBAIN (PDU) ...... 148 1. CADRAGE RÉGLEMENTAIRE ...... 133 2. COMPATIBILITÉ AVEC LE SCHÉMA RÉGIONAL D’AMÉNAGEMENT ET DE 2. PRÉSENTATION DES PROJETS CONNUS ...... 133 DÉVELOPPEMENT DURABLE DU TERRITOIRE ...... 148

3. APPRÉCIATION DES EFFETS CUMULÉS ...... 133 3. COMPATIBILITÉ AVEC LE SCHÉMA RÉGIONAL DES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT ...... 148

PARTIE 6 : PRINCIPALES SOLUTIONS DE SUBSTITUTION ET RAISONS POUR 4. COMPATIBILITÉ AVEC LE SCHÉMA RÉGIONAL DU CLIMAT, DE L’AIR ET DE LESQUELLES LE PROJET A ÉTÉ RETENU ...... 134 L’ENERGIE ...... 148

II. LES DIFFERENTS AMENAGEMENT FONCIERS ENVISAGEABLES ...... 134 5. COMPATIBILITE AVEC LE SCHÉMA RÉGIONAL DE COHÉRENCE ECOLOGIQUE (SRCE) ...... 148 1. SOLUTION 1 : PAS D’AMÉNAGEMENT FONCIER ...... 134 6. COMPATIBILITÉ AVEC LE PLAN RÉGIONAL SANTÉ-ENVIRONNEMENT ...... 148 2. DÉFINITION DES PÉRIMÈTRES D’AMÉNAGEMENT FONCIER ...... 135 7. COMPATIBILITÉ AVEC LE PLAN DE PRÉVENTION DES RISQUES D’INONDATION (PRRI) 3. SOLUTION 2 : AFAF AVEC EXCLUSION D’EMPRISE ...... 136 ...... 149

4. SOLUTION 3 : AFAF AVEC INCLUSION D’EMPRISE ...... 136

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VI. COMPATIBILITE AVEC LES PRESCRIPTIONS ENVIRONNEMENTALES DU PREFET .. I. ETAT INITIAL ...... 159 ...... 150 II. DÉFINITION DES PROPOSITIONS ET RECOMMANDATIONS ...... 161 PARTIE 8 : MESURES EN FAVEUR DE L’ENVIRONNEMENT DU NOUVEAU PLAN PARCELLAIRE ET DES TRAVAUX CONNEXES DE L’AMENAGEMENT FONCIER ...... 154 III. DÉTERMINATION DES EFFETS SUR L’ENVIRONNEMENT ...... 161

VII. MESURES EN FAVEUR DE L’ENVIRONNEMENT ...... 154 IV. DÉFINITION DES MESURES COMPENSATOIRES ...... 161 1. LES MESURES D’ÉVITEMENT ...... 154 PARTIE 10 : DESCRIPTION DES DIFFICULTES RENCONTREES ...... 162 2. LES MESURES DE RÉDUCTION ...... 156 PARTIE 11 : AUTEURS DE L’ETUDE D’IMPACT ...... 163 3. LES MESURES DE COMPENSATION ...... 158

SOMMAIRE DES CARTES ILLUSTRANT CE DOSSIER ...... 164 VIII. COUT DES MESURES EN FAVEUR DE L’ENVIRONNEMENT ...... 158

GLOSSAIRE ...... 165 PARTIE 9 : ANALYSE DES METHODES UTILISEES ...... 159

Egis Etude d’impact de l’aménagement foncier de la commune de Frais Page 6 sur 165 Conseil Départemental du Territoire de Belfort Mars 2016 INTRODUCTION

INTRODUCTION

I. CONTEXTE II. LE PÉRIMÈTRE FINAL DE L’ÉTUDE DU PROJET D’AFAF RÉALISÉ PAR LE GÉOMÈTRE La réalisation de la 2e tranche de la branche Est de la LGV Rhin-Rhône sur le Territoire de Belfort entre les communes de Petit-Croix (à l’Est de Belfort) et Lachapelle-sous-Rougemont (Nord-Est de Belfort, commune limitrophe avec le département du Haut-Rhin), est susceptible de compromettre la structure des exploitations Le périmètre de l’étude du projet d’AFAF comprend les parcelles agricoles et forestières impactés par le projet LGV agricoles et forestières. étendues aux parcelles agricoles qui constituaient des îlots d’exploitation. Ont été exclus du périmètre :

L’étude d’aménagement foncier a pour objectif de définir si un aménagement foncier est nécessaire et s’il l’est, de  Le village et les jardins et vergers attenants à l’espace bâti, ainsi que toutes les zones urbanisées et proposer le mode d’aménagement foncier et le périmètre le mieux adapté à la situation environnementale, foncière, urbanisables inscrites dans le document d’urbanisme, agricole, forestière et socio-économique de la commune. Mise à la disposition de la Commission Communale d’Aménagement Foncier (C.C.A.F.), l’étude d’aménagement accompagne l’élaboration du projet. Elle permet au  Les chapelets d’étangs de La Rouge Terre et des Gouttes Boullées, Préfet de prendre les arrêtés intégrant les préoccupations liées à l’environnement, notamment à la gestion de l’eau.  Le reste de la forêt de Denney du côté de .

C’est ce périmètre de projet d’aménagement foncier qui fait l’objet d’un arrêté préfectoral en janvier 2012. Maître d’Ouvrage de la Ligne, Réseau Ferré de France (RFF) est dans l’obligation de remédier aux dommages causés, notamment par la mise en œuvre d’opérations d’aménagement foncier.

Responsable de la procédure d’Aménagement Foncier, le Conseil Général du Territoire de Belfort a, après avis de Les surfaces ainsi mises en jeu représentent 189 hectares réparties comme suit : la CDAF (Commission Départementale d’Aménagement Foncier), institué dans 9 communes de son territoire  152 ha sur la commune de Frais concernées par la réalisation de la 2ème tranche de la branche Est de la LGV Rhin-Rhône, une commission d’aménagement. Les 9 communes sont , Bessoncourt, Fontaine, Frais, Lachapelle-sous-Rougemont, o 67 ha de surface agricole ; Larivière, Petit-Croix, Reppe et . o 79 ha de surface boisée ; Le Conseil Général du Territoire de Belfort a confié, par procédure de marché public, la mise en œuvre d’une étude d’aménagement foncier pour chacune de ces communes au bureau d’études Egis Aménagement.  37 ha sur la commune de

Le présent document constitue l’étude d’aménagement foncier de la commune de Frais. o 37 ha de surface agricole ;

Le périmètre de l’opération d’aménagement foncier agricole et forestier de Frais a fait l’objet d’une enquête publique 10 janvier au 14 février 2011. L’arrêté préfectoral définissant les prescriptions environnementales sur le projet d’aménagement foncier a été signé le 23 janvier 2012.

Egis Etude d’impact de l’aménagement foncier de la commune de Frais Page 7 sur 165 Conseil Départemental du Territoire de Belfort Mars 2016

INTRODUCTION

III. BUT DE L’ÉTUDE D’IMPACT

L’étude d’impact sur l’environnement est définie par les articles L122-3 et R.122-3 et suivants du Code de l’Environnement. 5° Une esquisse des principales solutions de substitution examinées par le pétitionnaire ou le maître d'ouvrage et les raisons pour lesquelles, eu égard aux effets sur l'environnement ou la santé humaine, le projet présenté a été retenu ; L’étude d’impact a pour finalité, à partir des différentes études menées en amont :  de comprendre le fonctionnement et les spécificités des milieux où s’insère le projet ; 6° Les éléments permettant d'apprécier la compatibilité du projet avec l'affectation des sols définie par le document  d’identifier les incidences des aménagements projetés sur le milieu naturel et humain ainsi que sur le d'urbanisme opposable, ainsi que, si nécessaire, son articulation avec les plans, schémas et programmes paysage, et d’en évaluer les conséquences acceptables ou dommageables. mentionnés à l'article R. 122-17, et la prise en compte du schéma régional de cohérence écologique dans les cas mentionnés à l'article L. 371-3

Elle doit permettre, en outre : 7° Les mesures prévues par le pétitionnaire ou le maître de l'ouvrage pour :  de guider le Maître d’Ouvrage dans la conduite de son projet ;  éviter les effets négatifs notables du projet sur l'environnement ou la santé humaine et réduire les effets  de démontrer que le projet prend en compte les préoccupations d’environnement ; n'ayant pu être évités ;  d’éclairer l’autorité administrative sur la nature et le contenu de la décision à prendre ;  compenser, lorsque cela est possible, les effets négatifs notables du projet sur l'environnement ou la santé  d’informer le public et lui permettre d’exprimer son avis. humaine qui n'ont pu être ni évités ni suffisamment réduits. S'il n'est pas possible de compenser ces effets, le pétitionnaire ou le maître d'ouvrage justifie cette impossibilité. Elle comprendra, conformément à l’article R.122-5 du Code de l’Environnement : La description de ces mesures doit être accompagnée de l'estimation des dépenses correspondantes, de l'exposé des effets attendus de ces mesures à l'égard des impacts du projet sur les éléments visés au 3° ainsi que d'une 1° Une description du projet comportant des informations relatives à sa conception et à ses dimensions présentation des principales modalités de suivi de ces mesures et du suivi de leurs effets sur les éléments visés au 3° 2° Une analyse de l'état initial de la zone et des milieux susceptibles d'être affectés par le projet, portant notamment sur la population, la faune et la flore, les habitats naturels, les sites et paysages, les biens matériels, les continuités 8° Une présentation des méthodes utilisées pour établir l'état initial visé au 2° et évaluer les effets du projet sur écologiques, les équilibres biologiques, les facteurs climatiques, le patrimoine culturel et archéologique, le sol, l'eau, l'environnement et, lorsque plusieurs méthodes sont disponibles, une explication des raisons ayant conduit au choix l'air, le bruit, les espaces naturels, agricoles, forestiers, maritimes ou de loisirs, ainsi que les interrelations entre ces opéré éléments

9° Une description des difficultés éventuelles, de nature technique ou scientifique, rencontrées par le maître 3° Une analyse des effets négatifs et positifs, directs et indirects, temporaires (y compris pendant la phase des d'ouvrage pour réaliser cette étude travaux) et permanents, à court, moyen et long terme, du projet sur l'environnement, en particulier sur les éléments énumérés dans l’état initial et sur la consommation énergétique, la commodité du voisinage (bruits, vibrations, odeurs, émissions lumineuses), l'hygiène, la santé, la sécurité, la salubrité publique, ainsi que l'addition et 10° Les noms et qualités précises et complètes du ou des auteurs de l'étude d'impact et des études qui ont l'interaction de ces effets entre eux ; contribué à sa réalisation

4° Une analyse des effets cumulés du projet avec d'autres projets connus. Ces projets sont ceux qui, lors du dépôt de l'étude d'impact :

 ont fait l'objet d'un document d'incidences (au titre de l'article R. 214-6) et d'une enquête publique ;  ont fait l'objet d'une étude d'impact avec avis de l'autorité environnementale rendu public.

Egis Etude d’impact de l’aménagement foncier de la commune de Frais Page 9 sur 165 Conseil Départemental du Territoire de Belfort Mars 2016 INTRODUCTION

Maillon du réseau européen à grande vitesse, la seconde phase de la LGV Rhin-Rhône branche Est rapprochera la IV. DESCRIPTION DU PROJET D’AMENAGEMENT DE LA LGV RHIN-RHONE France des espaces économiques et démographiques majeurs du bassin rhénan jusqu'au Benelux, en passant par – 2ÈME PHASE la région parisienne. Elle facilitera également leurs liaisons ferroviaires avec les pôles économiques et urbains de l’arc méditerranéen. La branche Est, qui reliera, à terme, Dijon à Mulhouse, consiste à réaliser une ligne nouvelle de 190 kilomètres, entre Genlis (Côte d’Or) et Lutterbach (Haut-Rhin), en la raccordant au réseau existant à ses extrémités.

La première phase de réalisation de 140 km, mise en service en décembre 2011, relie Villers-les-Pots (Côte d’Or) et

Petit-Croix (Territoire de Belfort). Elle comprend également l’amélioration du raccordement de Perrigny dans le nœud ferroviaire dijonnais, ainsi que la création de deux gares nouvelles :  Besançon Franche-Comté TGV à Auxon-Dessus (Doubs) Le projet au niveau de la commune de Frais :  Belfort-Montbéliard TGV à Meroux-Moval (Territoire de Belfort) Le projet traverse la commune de Frais sur une longueur de 2 040 mètres environ. Le tracé coupe la commune dans sa longueur du Sud vers le Nord en venant de Petit-Croix et se dirigeant vers Fontaine en traversant l’Ouest

du territoire communal. La 2ème phase de la LGV Rhin-Rhône Branche Est consiste à prolonger sur une cinquantaine de kilomètres au Dans le Grand Bois, le chemin forestier qui relie Foussemagne à Bessoncourt et qui passe en limite des communes total, la ligne mise en service le 11 décembre 2011 : de Frais et de Petit-Croix sera rétabli en place par un ouvrage. Cet ouvrage permettra le déplacement de la faune.  à l’ouest : de Genlis (21) à Villers-les-Pots (21) sur 15 km. La RD 419 de Frais à Bessoncourt sera rétablie avec rectification du virage existant.  à l’est : de Petit-Croix (90) à Lutterbach/Richwiller (68), sur 35 km Le chemin d’exploitation qui va de l’étang vers le lieu-dit La Vie du Moulin sera également rétabli.

Egis Etude d’impact de l’aménagement foncier de la commune de Frais Page 10 sur 165 Conseil Départemental du Territoire de Belfort Mars 2016 RESUME NON TECHNIQUE

AVANT Aménagement foncier APRES Aménagement foncier PARTIE 1 : RESUME NON TECHNIQUE 11 7 Nb d’îlots d’exploitation Réduction de 35% 1. DESCRIPTION DU PROJET 3 2 La Commission Communale d’Aménagement Foncier de Frais s’est prononcée pour la réalisation d’une opération Nb moyen d’îlots par exploitation d’aménagement foncier agricole et forestier avec exclusion d’emprise. L’arrêté ordonnant du 23 janvier 2012 définit Réduction de 33% le périmètre d’aménagement foncier. 3 ha 75 6 ha 62 Mode d’Aménagement Surface moyenne d’un îlot d’exploitation Périmètre d’aménagement Foncier (AF) Augmentation de 176%

Aménagement foncier 5 3 agricole et forestier Frais Périmètre : 189 ha Nb moyen de parcelles par îlot (AFAF) Réduction de 40%

La surface totale à aménager était de 190 ha avant aménagement et est de 191,8 ha après. Cet écart s’explique par des réajustements de surfaces réelles, suite aux relevés et au calage des bornes sur le terrain, mais surtout à une modification de projet et par conséquent des emprises de la LGV. 1.1. Le nouveau parcellaire

AVANT Aménagement foncier APRES Aménagement foncier

Surface total à aménager 190 ha 39 191 ha 77 1.2. Le programme des travaux connexes

Frais 153 ha 39 154 ha 73

Foussemagne 37 ha 37 ha 04 APRES Aménagement foncier

Surface cultivable SAU (terres + prés) 104 ha Surface total à aménager 191 ha 77

128 88 Longueur totale des chemins 3 420 m Nombre de parcelles, y compris domaine public non cadastré Réduction 30 % Longueur de chemins maintenus en l’état 500 m

Frais 95 68 Longueur de chemins maintenus avec travaux de réfection 2 050 m

Foussemagne 33 20 Longueur de chemins supprimés 500 m

1 ha 49 2 ha 18 Longueur de chemins créés 370 m Superficie moyenne d’une parcelle Augmentation de 146% Longueur de fossés supprimés 0 m

Frais 1 ha 79 2 ha 28 Longueur de fossés créés 0 m

Foussemagne 1 ha 12 1 ha 85 Longueur de fossés cadastrés + 300 m

Nb de comptes de propriétaires 50 50

monoparcellaires 26 38

Egis Etude d’impact de l’aménagement foncier de la commune de Frais Page 11 sur 165 Conseil Départemental du Territoire de Belfort Mars 2016

RESUME NON TECHNIQUE

1.3. Le coût des travaux connexes et financement 2. ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT

2.1. Les enjeux physiques Désignation des travaux Coût en euros H.T. D’une manière générale le relief du secteur d’étude est assez plat, simplement ondulé. Le territoire de Frais s’inscrit sur le talus rive droite de la vallée de la Saint-Nicolas. Amélioration et création de chemins 71 650 € H.T Le secteur d’étude est situé dans la Trouée de Belfort qui est une dépression caractérisée par des formations Défrichements 9 400 900 € H.T géologiques du tertiaires (marnes de l’Oligocène) et du quaternaires (alluvions, cailloutis du Sundgau et lœss).

Élagage de haies 875 € H.T

Plantations 7 200 € H.T 2.2. Les enjeux biologiques et paysagers Entretien de fossé et de cours d’eau 2 100 € H.T Dans le cadre de tout aménagement foncier, il apparaît comme primordial de conserver au maximum le patrimoine naturel existant. Il est toujours plus aisé de conserver des éléments en place que de les recréer. Coût total en euros H.T. 91 225 75 525 € H.T Dans le périmètre d’aménagement foncier sont recensées plusieurs zones naturelles :

- le site Natura 2000 des Étangs et Vallées du Territoire de Belfort, Financement : - la ZNIEFF de type 2 de la Vallée de la Bourbeuse, Le montant des postes du programme de travaux connexes s’élève à environ 91 225 75 525 € H.T, hors frais de maîtrise d’œuvre, divers et imprévus. Le financement des travaux connexes s’effectuera de la façon suivante : - la ZNIEFF de type 1 de la basse vallée de la Saint Nicolas au sud de Larivière,

- 89 125 73 425 € H.T par RFF pour les Travaux connexes (TC) - l’ensemble d’étangs au lieu-dit « La Grande Boulée »,

- 2 100 € H.T par la commune de Frais. - et enfin des zones humides, dont l’étang communal.

Une faune et une flore variée occupent ces éléments paysagers, participant à la richesse des écosystèmes.

Toutes les espèces ne sont pas « remarquables » mais jouent un rôle important pour la biodiversité locale. Ainsi, la conservation des éléments boisés et des zones enherbées permettra de préserver les espèces présentes sur le territoire. Est à signaler la présence d’espèces invasives liées au milieu humide.

Le paysage est marqué par une campagne profondément rurale composée du village de Frais, avec au centre et à l’Est une zone agricole au paysage ouvert vers la vallée de la Saint-Nicolas et les vues vers l’Ouest sont fermés par le massif forestier.

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2.3. Les enjeux liés à l’eau

 Les eaux superficielles 3. SYNTHESE DES IMPACTS DU PROJET DE LA LGV Impact du projet de la LGV sur l’occupation du sol : Le secteur d’étude s’inscrit principalement dans le bassin versant de la Bourbeuse, et plus précisément dans celui de la Saint-Nicolas (affluent de la bourbeuse). Le réseau hydrographique est complété par la présence de Le projet de la LGV nécessiterait une emprise de 30 ha (donnée projet au stade enquête parcellaire juillet 2010, nombreux étangs et de fossés. calcul SIG) dont 16,2 ha sur les terres agricoles et 12,3 ha sur la zone boisée. Une grande partie du territoire est recensé comme humide. Impact du projet de la LGV sur l’agriculture : Du point de vue des risques d’inondation, le secteur d’étude est couvert par le PPRI (Plan de prévention des risques d’inondation) de la Bourbeuse. 5 exploitations sont directement touchées par les emprises du projet de la LGV, dont 2 possédant leur siège d’exploitation sur Frais. L’exploitation la plus touchée, EARL sous la Ville est une exploitation de Frais. Au-delà du prélèvement lié à l’emprise, l’impact sur les terres agricoles est important, le tracé occasionne du morcellement et des parcelles vont être isolées et il existera une coupure entre l’espace boisé et la zone agricole.  Les eaux souterraines Dans le Territoire de Belfort, 19 exploitations agricoles sont touchées par le projet de la LGV 2ème phase, dont 6 Un captage d’alimentation en eau potable est recensé sur le territoire de Foussemagne : le captage « grenelle » de exploitations sont concernées par un effet cumulé de prélèvement. La pérennité de 3 exploitations est considérée Foussemagne dont le périmètre n’est pas concerné par le projet de périmètre de l’AFAF. comme remise en cause par la LGV : il s’agit du Cuenat Francis de Fontaine, l’EARL du Lavoir de Vauthiermont et l’EARL sous la Ville de Frais.

Impact du projet de la LGV sur la sylviculture :

2.4. Les enjeux fonciers et agricoles Le projet de la LGV concerne 12,3 ha de bois qui appartiennent majoritairement à la commune de Denney, puis à la commune de Frais. De plus, une partie de la forêt communale de Frais va être séparée par la LGV du vaste massif  Le foncier forestier de Bessoncourt. Impact du projet de la LGV sur le foncier : Frais a déjà fait l’objet d’un remembrement en 1970 qui portait sur les terres agricoles. 16 propriétés sont touchées par l’emprise du projet LGV. 30 parcelles seront ainsi directement perturbées par le On ressent encore les bénéfices de ce remembrement, la taille moyenne des parcelles est d’environ 1 ha. La projet. propriété est bien organisée, il n’y a pas d’émiettement parcellaire. Le projet de LGV met en cause le foncier agricole et forestier. Aucun problème majeur d’accessibilité n’est recensé. Les propriétaires les plus touchés sont la commune de Denney, Mme Hirchy Edith et la commune de Frais.

Impact du projet de la LGV sur les milieux naturels répertoriés :  Les exploitations agricoles La LGV n’intercepte aucun milieu naturel remarquable sur la commune de Frais, mais coupe des corridors Le secteur d’étude appartient à la région agricole du Sundgau et est situé dans la zone d’appellation d’origine écologiques entre le massif forestier et la vallée de la Saint-Nicolas. « Munster » ou « munster géromé ». Impact du projet de la LGV sur les prairies: La production agricole du secteur d’étude est de type polyculture élevage (bovins et volailles) permettant le maintien des surfaces toujours en herbe qui sont en constantes régressions ces 20 dernières années au profit des cultures. 8 ha de prairies dont 2,9 ha de pâture seront touchés par le projet de la LGV.

De manière générale, les exploitants possèdent de beaux îlots d’exploitation. Impact du projet de la LGV sur les haies, arbres isolés et bosquets :

Les bosquets 2 et 4 sont situés sous l’emprise de la LGV. Une zone humide a également été relevée sous l’emprise.

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4.3. Impact en matière d’hydraulique et d’érosion des sols 4. ANALYSE DES IMPACTS DE L’AMÉNAGEMENT FONCIER DE FRAIS

4.1. Impacts sur le foncier Cible Impact Caractéristique Niveau

orientation et taille des parcelles Direct et permanent faible

Cible Impact Caractéristique Niveau changement d’occupation du sol Direct, temporaire ou faible permanent prélèvement de l’emprise de la LGV Direct et permanent Exclusion d’emprise - nul arrachage de haie Direct et permanent Nul amélioration de l’effet de coupure engendré par la Direct et permanent positif LGV arrachage de haie Indirect, permanent Nul Foncier modification de la taille et la forme des parcelles Direct et permanent positif plantation de haies Direct et permanent Nul hydraulique regroupement des parcelles d’un même propriétaire Direct et permanent positif Direct, temporaire ou drainages Nul permanent desserte de toutes les parcelles Direct et permanent positif Non quantifiable mais drainages Indirect, permanent risque existant

4.2. Impacts en terme socio-économique travaux hydrauliques sur les cours d’eau Direct, temporaire ou Nul permanent

Suppression de zones humides Direct et permanent Nul Cible Impact Caractéristique Niveau

Constitution de réserves foncières pour un projet Direct et permanent Positif (terrain Réserve communal de sport) foncière 4.4. Impacts sur les milieux naturels Constitutions de parcelles à vocation environnementales Direct et permanent positif Urbanisme Sur les zones urbanisables Direct et permanent nul Cible Impact Caractéristique Niveau

Réseau viaire Amélioration des chemins existants Direct et permanent positif Natura 2000 Direct, temporaire ou permanent Négligeable Direct et permanent positif Desserte de secteurs enclavés par la LGV Trame verte et bleue Direct, temporaire ou permanent Nul Trame Chemins de randonnées existants Direct et permanent nul verte et Biodiversité Direct, temporaire ou permanent Faible bleue Menace de disparition Direct et permanent Nul Biodiversité d’éléments arborés

Milieu Plantation de vergers Direct, temporaire ou permanent Nul aquatique Zones humides Direct et permanent Nul

Ripisylve Direct, temporaire ou permanent Nul

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4.7. Autres impacts 4.5. Impacts sur le paysage Cible Impact Caractéristique Niveau

Amélioration des conditions Direct et permanent Positif par aménagement Sylviculture Cible Impact Caractéristique Niveau d’exploitation forestière d’un chemin

Direct, temporaire ou faible chemins de randonnées et de Direct et permanant Nul Disparition d’éléments arborés promenades permanent Servitudes

Direct, temporaire ou faible autres servitudes Direct et permanant Nul Uniformisation de l’occupation des sols permanent Émission de poussières dues aux Direct et temporaire Faible Paysage Direct, temporaire ou positif engins de chantier Maintien d’une agriculture viable permanent Pollution accidentelle due aux engins Direct et temporaire Faible Santé Direct, temporaire ou faible nul de chantier Réalisation de nouvelles plantations permanent Économie d’engrais, de produits Direct et permanent Positif phytosanitaires

4.6. Impacts sur l’agriculture 5. ANALYSE DES EFFETS CUMULÉS AVEC D’AUTRES PROJETS CONNUS Aucun projet connexe n’est recensé à proximité du projet, il n’y a donc aucun effet cumulé à prévoir. Cible Impact Caractéristique Niveau

optimisation de la forme et taille des parcelles Direct et permanent positif dont celles liées aux impacts du projet LGV 6. PRINCIPALES SOLUTIONS DE SUBSTITUTION ET RAISONS POUR LESQUELLES LE Regroupement des parcelles Direct et permanent positif Agriculture PROJET A ÉTÉ RETENU Rationalisation du parcellaire Direct et permanent positif Afin de remédier aux impacts provoqués par le passage de la future LGV Rhin-Rhône 2ème tranche, la CCAF de Frais a le choix entre 2 des 3 solutions Accès aux parcelles Direct et permanent positif suivantes :

 Pas d’aménagement foncier : RFF s’engage à animer des échanges amiables Si la CCAF décide de ne pas réaliser d’aménagement foncier le parcellaire situé de chaque côté de l’emprise demeure inchangé et les propriétaires impactés par le projet subiront un prélèvement de leur terrain. L’emprise du projet de la LGV est importante sur le territoire de Frais, il remet en cause le foncier agricole et sylvicole. La bonne organisation actuelle du parcellaire et des îlots d’exploitations, rend la réorganisation compliqué. C’est pourquoi, cette solution aurait pu être envisagée.

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Après mise en place des mesures de réduction (mesures de compensations des impacts sur le défrichement) le projet de l’AFAF communal de Frais avec extension sur Foussemagne respecte les prescriptions  Un Aménagement Foncier Agricole et Forestier (AFAF) avec exclusion d’emprise environnementales du Préfet.

Si la CCAF décide de réaliser un aménagement foncier avec exclusion d’emprise le parcellaire est réorganisé et seul les propriétaires impactés par 8. MESURES EN FAVEUR DE L’ENVIRONNEMENT le projet subiront un prélèvement de leurs terres. 8.1. Les mesures d’évitement Les mesures d’évitements ont pu être mises en place grâce à un recensement des zones sensibles et à un La SAFER ne possédant pas de accompagnement tout au long de la phase projet. Les mesures d’évitement mises en œuvre sont : parcelle et le périmètre étant restreint au périmètre perturbé, c’est cette  La modification du programme des travaux avec abandon de travaux initialement envisagés comme des solution qui a été retenue. défrichements,

 La modification du programme des travaux par adaptation des travaux pour éviter ou limiter l’impact sur des zones humides, et un corridor écologique,  Un AFAF avec inclusion d’emprise  Une tentative de modification de certains travaux prévus dans le programme mais maintenu compte tenu de Si la CCAF décide de réaliser leur nécessité. Il s’agit du défrichement. un aménagement foncier avec inclusion et que la SAFER  Le planning des travaux permettant d’éviter certains impacts sur les espèces en particulier. dispose des surfaces nécessaires, le parcellaire est réorganisé et le prélèvement de terres sur les propriétaires reste très limité. Si la SAFER ne 8.2. Les mesures de réduction possède pas de terrains Une mesure de réduction sera mise en œuvre, il s’agit de : l’ensemble des propriétaires situés dans le périmètre Travaux connexes types Objectif Surface Commune d’aménagement foncier subissent un prélèvement de 12.1 et 12.2 Boisements compensateurs Terrain forestier 9 000 m² Frais leur terre appliquant ainsi le principe de solidarité. Des préconisations sont édictées dans le cadre des travaux d’entretien des fossés. Le périmètre d’AFAF doit alors faire 20 fois la surface de l’emprise. L’emprise étant importante sur le territoire de Frais, il est impossible de trouver un périmètre assez vaste permettant le choix de cette solution. Un suivi des impacts (prévisibles et imprévisibles) est prévu n+1, n+5 et n+10 années.

7. COMPATIBILITÉ DU PROJET AVEC L’AFFECTATION DES SOLS 8.3. Les mesures compensatoires Le projet d’aménagement foncier communal de Frais, ainsi que ces travaux connexes sont jugés compatibles avec Le programme des travaux connexes prévoit des plantations et des créations de zones humides de niveau suffisant le SCoT du Territoire de Belfort, aux dispositions du SDAGE Rhône-Méditerranée, avec le schéma régional de par rapport à l’impact occasionné. Ces mesures font intégralement partie du projet. L’impact du projet d’AFAF et ses cohérence écologique, avec les captages d’alimentation en eau potable et le projet est jugé compatible avec le travaux connexes est négligeable. Ainsi, aucune mesure de compensation n’est à prévoir. PPRi.

Le travail de défrichement n’est pas compatible avec le document d’urbanisme applicable actuellement sur Frais qui classe en EBC la forêt. Par contre le PLU, en cours d’élaboration déclassera ce secteur.

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8.4. Coût des mesures

Désignation des travaux Coût en euros H.T.

Plantations 7 200 euros H.T.

Suivi des impacts réels, rapport et proposition de 5000 euros H.T. mesures correctives n+1, n+5 et n+10 ans

9. PRÉSENTATION DES MÉTHODES D’ÉVALUATION UTILISÉES ET DIFFICULTÉS RENCONTRÉES Afin d'établir la présente étude d’impact, la méthodologie générale appliquée se compose de recherches et d’analyses bibliographiques, d’un recueil de données auprès d'organismes compétents dans les différents domaines d’étude, de visites sur le terrain du site et de ses environs et enfin d'une analyse réalisée à l'aide de méthodes expérimentées sur des aménagements similaires.

Pour tous les impacts jugés significatifs du projet, des mesures en faveur de l’environnement ont été proposées. Elles se sont basées sur l’expérience de projets de même nature, dans une logique hiérarchisée d’évitement, puis de réduction et enfin de compensation des impacts non réductibles du projet.

10. AUTEURS DES ÉTUDES Les différentes études nécessaires à la constitution du dossier d’enquête publique préalable à l’AFAF de Frais ont été conduites sous la Maîtrise d’ouvrage du Conseil Général du Territoire de Belfort.

La présente étude d’impact, réalisée pour le compte du conseil Général du Doubs, a été élaborée et rédigée par EGIS France, qui s’est appuyé sur le projet du cabinet de géomètre Xavier DELPLANQUE.

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PARTIE 2 : DESCRIPTION DU PROJET 2. LE PÉRIMÈTRE D’AMÉNAGEMENT RETENU La Commission Communale d’Aménagement Foncier (CCAF) a décidé de réaliser un AFAF sur le secteur directement perturbé par la LGV.

Ce périmètre permettra de remédier à certains impacts liés aux effets de coupure de la LGV sur le foncier agricole et forestier. En effet, la réduction du morcellement va être difficile car certaines parcelles agricoles vont se trouver I. LE CHOIX DE LA CCAF : MODE D’AMENAGEMENT FONCIER RETENU ET entre la forêt et le projet de la LGV et le parcellaire va être difficilement modifiable. De la même manière, les îlots PERIMETRE D’AMENAGEMENT RETENU d’exploitations seront difficiles à restructurer. Cependant, une réflexion devra être menée avec le géomètre et le bureau d’étude sur une meilleure organisation si La Commission Communale d’Aménagement Foncier (CCAF) de Frais s’est prononcée pour la réalisation possible des tènements agricoles, mais également sur les vocations agricoles et forestières du territoire perturbé. d’une opération d’aménagement foncier agricole et forestier (AFAF). La réalisation de cet AFAF a été voté par la CCAF le 5 mai 2011. Le périmètre d’aménagement foncier avant enquête publique s’étendait sur Ont été exclus du périmètre : environ 159 hectares.  Le village et les jardins et vergers attenants à l’espace bâti, ainsi que toutes les zones urbanisées et Le périmètre de l’opération d’aménagement foncier agricole et forestier de Frais a fait l’objet d’une enquête publique urbanisables inscrites dans les documents d’urbanisme, qui s’est déroulée du 10 janvier au 14 février 2011. L’arrêté préfectoral définissant les prescriptions  Les chapelets d’étangs de La Rouge Terre et des Gouttes Boullées, environnementales sur le projet d’aménagement foncier agricole et forestier date du 23 janvier 2012.  Le reste de la forêt de Denney du côté de Bessoncourt.

1. MODE D’AMÉNAGEMENT FONCIER RETENU La prise en compte des impacts sur le foncier agricole : Le mode d’aménagement foncier retenu est l’aménagement foncier agricole et forestier (AFAF). La réduction du morcellement du parcellaire créé par le passage de la LGV en regroupant les parcelles d’un même Cette procédure permettra de : propriétaire permettra de faciliter leur exploitation agricole. Ainsi, le groupement des parcelles exploitées par un même agriculteur sera bénéfique pour l’amélioration des conditions d’exploitation.  Classer les terres en prenant en compte la variabilité de la valeur des terrains (droits à paiement unique…), Le rapprochement des parcelles du siège d’exploitation permettra d’améliorer globalement la rentabilité de  Regrouper les parcelles agricoles, ainsi que de réorganiser le parcellaire du ban communal en l’exploitation avec la mise en place d’îlots de taille importante. réduisant son morcellement, Pour les bâtiments d’élevage, on cherchera à regrouper les parcelles à vocation de pâture autour de ces bâtiments,  Mettre en œuvre des travaux connexes pour assurer la desserte agricole des parcelles, conserver les afin de limiter les déplacements du bétail. haies et les boisements existants, Des parcelles agricoles situées entre la forêt et la LGV possèdent des formes difficilement exploitables en l’état : il  Créer une association foncière si la commune ne souhaite pas être le maître d’ouvrage de tous les faudra prévoir soit une autre vocation à ces parcelles, soit une modification des lisières forestières. chemins,  De réserver une emprise foncière pour les projets communaux.

La CCAF a décidé a décidé de réaliser un AFAF sur le secteur directement perturbé par la LGV, exclusion La prise en compte de l’impact sur le foncier forestier : d’emprise sur le périmètre qui tient compte de la perturbation sur les parcelles agricoles et sylvicoles. Pour Frais, il pourrait être intéressant de regrouper les parcelles forestières d’un côté du projet de la LGV dans la continuité du massif de Bessoncourt et le reste du territoire voué aux activités agricoles.

Cette solution en réorganisant le parcellaire de la propriété forestière et agricole permettrait une meilleure organisation des activités, une optimisation de la gestion d’exploitation et de diminuer les contraintes sur certaines parcelles agricoles.

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Le choix des extensions sur les communes limitrophes

En effet, le projet de la LGV arrive sur le territoire de Frais par le Sud, en venant de Petit-Croix - Foussemagne et en traversant le massif boisé avant de concerner la zone agricole en touchant des exploitants de Frais et de Fontaine. 3. RÉCAPITULATIF DU MODE D’AMÉNAGEMENT FONCIER ET SON PÉRIMÈTRE Comme les échanges avec la commune de Fontaine ne sont pas possibles, car aucun exploitant de Frais n’exploite sur Fontaine, il n’y a pas de logique d’extension sur le territoire de Fontaine. Mode d’Aménagement Périmètre d’aménagement De plus, le secteur faiblement perturbé de Foussemagne ne concerne que du forestier. Foncier (AF)

Cependant, afin de respecter les logiques d’exploitations, est envisagée : Aménagement foncier Frais 152 ha (soit 54% de la superficie communale)  une extension sur les terres agricoles de Foussemagne, au lieu-dit « Champ Perchet » afin de tenir agricole et forestier (AFAF) en exclusion Extension sur compte d’un îlot d’un exploitant de Frais, ainsi que de 2 parcelles d’un exploitant venant de Fontaine. 7 ha (soit 1,4% de la superficie communale) d’emprise avant EP Foussemagne

Aménagement foncier Frais 152 ha (soit 54% de la superficie communale) La prise en compte des dessertes à créer ou à améliorer agricole et forestier (AFAF) en exclusion Extension sur 37 ha (soit 7% de la superficie communale) Chaque parcelle sera desservie à l’issue de l’aménagement foncier par la constitution d’un nouveau réseau de d’emprise après EP Foussemagne desserte primaire, puis secondaire. Ce nouveau réseau de chemins veillera à réduire les traversées du village par les engins agricoles.

L’emprise des nouveaux chemins sera attribuée à l’AF ou à la commune.

Surface du périmètre (données SIG) Surface de l’emprise 2010 (donnée SIG) Communes avec exclusion de l’emprise concernées Agricole Forestière Agricole Forestière

67,2 ha 79,2 ha 16,2 ha 12,3 ha Frais 151,9 ha (y compris chemins, routes…) 30 ha

6,75 ha 0 0 Extension sur Foussemagne 6,75 ha (1,3% de la surface 0 communale)

Tableau 1 : Périmètre d’aménagement foncier communal Frais avant enquête publique

Une parcelle SAFER est recensée sur le territoire de la commune de Frais pour une surface de 0,1 ha

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DESCRIPTION DU PROJET

AVANT Aménagement foncier APRES Aménagement foncier II. LE PROJET D’AMENAGEMENT FONCIER ET LES TRAVAUX CONNEXES 3 ha 75 6 ha 62 Surface moyenne d’un îlot d’exploitation 1. LE NOUVEAU PARCELLAIRE Augmentation de 176% Le nouveau parcellaire respecte l’orientation de l’occupation du sol actuelle. 5 3 Nb moyen de parcelles par îlot Le tableau ci-dessous récapitule les principales données concernant la situation actuelle et celle attendue après le Réduction de 40% projet de l’aménagement foncier de Frais avec extension sur Foussemagne sur le parcellaire, les comptes de propriété et les îlots d’exploitations. La surface totale à aménager était de 190 ha avant aménagement et est de 191,8 ha après. Cet écart s’explique par des réajustements de surfaces réelles, suite aux relevés et au calage des bornes sur le terrain.

Le regroupement des parcelles permet une meilleure cohérence du parcellaire, ainsi qu’une desserte AVANT Aménagement foncier APRES Aménagement foncier facilitée de toutes les parcelles, améliorant ainsi la situation actuelle.

Surface total à aménager 190 ha 39 191 ha 77 Frais 153 ha 39 154 ha 73 2. LE PROGRAMME DE TRAVAUX CONNEXES Foussemagne 37 ha 37 ha 04 Dans le cas de l’aménagement foncier de Frais, le programme des travaux connexes consiste en :

Surface cultivable SAU (terres + prés) 104 ha  la création ou en l’amélioration de chemins 128 88 Nombre de parcelles, y compris domaine  la suppression de chemins, public non cadastré Réduction 30 %  un défrichement,

Frais 95 68  des plantations.

Foussemagne 33 20

1 ha 49 2 ha 18 Superficie moyenne d’une parcelle 2.1. Nouveau réseau de chemins et de fossés Augmentation de 146% Le tableau ci-dessous récapitule les principales données concernant la situation actuelle et celle attendue après le projet de l’aménagement foncier de Frais avec extension sur Foussemagne sur le réseau de chemins et de fossés. Frais 1 ha 79 2 ha 28 APRES Aménagement foncier Foussemagne 1 ha 12 1 ha 85 Surface total à aménager 191 ha 77 Nb de comptes de propriétaires 50 50 Longueur totale des chemins 3 420 m monoparcellaires 26 38 Longueur de chemins maintenus en l’état 500 m 11 7 Nb d’îlots d’exploitation Longueur de chemins maintenus avec travaux de réfection 2 050 m Réduction de 35% Longueur de chemins supprimés 500 m 3 2 Nb moyen d’îlots par exploitation Longueur de chemins créés 370 m Réduction de 33%

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APRES Aménagement foncier

Longueur de fossés supprimés 0 m 2.3. Les travaux hydrauliques – les fossés

Longueur de fossés créés 0 m Le réseau de fossé est constitué principalement de fossés bordant des chemins Ce réseau de fossés est cadastré dans l’emprise des chemins. Il n’est pas prévu de travaux sur les fossés existants qui sont assez bien entretenus. Longueur de fossés cadastrés + 300 m Il n’est pas prévu de suppression de fossé existant. Tableau 2 : Bilan du réseau de chemins et fossés de l’AFAF de Frais avec extension sur Foussemagne Dans le cadre de ce nouveau parcellaire, il est prévu de régulariser la situation actuelle en cadastrant un fossé de Le nouveau réseau de chemins permettra une meilleure desserte de l’ensemble des parcelles. Le projet 300 m qui avait été créé lors du dernier remembrement, mais qui ne figurait pas sur le cadastre. prévoit la suppression de 500 m de chemins et la création de 370 m.

3. TRAVAUX D’ENTRETIEN SUR DES RUISSEAUX ET DES FOSSÉS 2.2. Structure viaire Dans le cadre de cet aménagement foncier il est prévu de réaliser des travaux d’entretien sur des fossés dans le Le réseau de chemins existant était plutôt bien adapté aux exigences de l’agriculture moderne. cadre des travaux connexes. Il n’est prévu aucun travail sur des Ruisseaux. Les travaux prévus sont :

Les impacts du projet de la LGV, ainsi que le projet de nouveau parcellaire va entraîner des modifications du réseau  le fossé agricole qui se jette dans l’affluent de la Saint- de chemin dans le périmètre d’AFAF : Nicolas aux Grands Fins. Il s’agit de travaux ponctuels sur le fossé : nettoyage et dépôts de sédiments. - Certains chemins nécessiteront des travaux de renforcement liés à une fréquentation accrue par modification des parcours agricoles,  Le fossé qui accompagne le chemin agricole des Grands Fins. Il s’agit de travaux ponctuels sur le fossé : nettoyage et - Des chemins reconnus inutiles seront supprimés dépôts de sédiments.

- Alors que d’autres chemins indispensables à une bonne desserte des parcelles seront créés.  Le fossé agricole du Champ Perchet sur Foussemagne. Il s’agit de travaux ponctuels sur le fossé : nettoyage et dépôts Chaque parcelle du nouveau parcellaire sera desservie. de sédiments.

L’emprise des chemins communément appliquée a été de 4 m, la largeur de la piste de roulement quant à elle est Ces travaux d’entretien consisteront à l’enlèvement de tout obstacle à l’écoulement naturel des eaux : embâcles, de 3,50 m. débris, atterrissements, flottants ou non. L'entretien vise à permettre l'écoulement naturel des eaux, d’assurer la bonne tenue des berges et de contribuer à son bon état écologique où, à défaut, à son bon potentiel écologique.

De plus, les fonctions biologiques du cours d'eau, associée à une perte de la biodiversité et celle de la qualité de  Les chemins susceptibles d’être supprimés l'eau se dégradent.

Le chemin susceptible d’être supprimé est : Le nettoyage constitue alors une opération de restauration, d'entretien voire d'assainissement indispensable. - le chemin d’exploitation TC n°10 sur 500 m sur le territoire de la commune de Foussemagne. L’ensemble de ces travaux respecte les prescriptions environnementales du Préfet. Ainsi, ces travaux d’entretien respecteront les équilibres hydrauliques et environnementaux. Les déblais provenant du nettoyage seront régalés sur les parcelles riveraines. Aucune espèce invasive n’a été  Les chemins susceptibles d’être créés recensée sur ces fossés. Des précautions devront être prises pour ne pas permettre leur implantation. Les chemins susceptibles d’être créés sont : Il ne devrait pas y avoir de défrichages et / ou de dessouchages nécessaires à la réalisation de ces travaux. Par - TC 1. Chemin rural du Haut de la Coupe sur une longueur de 370 m sur la commune de Frais. contre des coupes ponctuelles pourraient s’avérer nécessaire pour permettre l’accès au fossé (à priori non nécessaire). La végétation repoussera naturellement. Ce chemin permettra de relier le chemin latéral réalisé le long de la LGV au chemin forestier qui est en cours de réfection (chemin Bessoncourt-Denney-Fontaine).

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Il est prévu dans le programme des travaux connexes, l’élagage de : 4. LES PLANTATIONS, LES PROTECTIONS ET LA PRESERVATION DES ELEMENTS ARBORES EXISTANTS ET AUTRES MILIEUX NATURELS - 250 m de haies le long du chemin rural du Haut de la Coupe TC1, Il est à noter que le périmètre d’aménagement foncier possède une richesse biologique : boisements et forêts, - 100 m de haies le long du chemin rural du Petit bois TC2. quelques éléments arborés, des milieux naturels de type Natura 2000 et ZNIEFF de type 1 et 2, une mosaïque de milieux (prairies, cultures, cours d’eau, zones humides).

4.4. Défrichement de boisements 4.1. Les forêts protégées « Un défrichement désigne toute opération volontaire entraînant directement ou indirectement la destruction de l'état boisé d'un terrain et mettant fin à sa destination forestière. Tout défrichement nécessite généralement l'obtention Le projet de la LGV va fortement perturber le massif forestier par prélèvement et désorganisation du parcellaire. d'une autorisation préalable. »

L’avant-projet du nouveau parcellaire permet de protéger la forêt de Frais (la forêt communale de Denney a été exclue du périmètre d’AFAF) en la réattribuant à la commune avec une réorganisation au niveau du passage de la LGV entre espace agricole et espace forestier, qui permettra une meilleure gestion des activités sylvicoles et Dans le cadre des Travaux Connexes, 3 secteurs à couper et à dessoucher sont prévus sur la commune de Frais : agricoles.  la coupe et le dessouchage d’une partie de la forêt seront rendus nécessaires pour créer le chemin rural n°8 qui permettra de rejoindre le chemin latéral prévu dans le cadre du projet LGV. La surface à défricher Le défrichement prévu ne sera effectif que lors du démarrage des travaux de la LGV et que son impact se fera est de 400 m² prévu dans le cadre du travail connexe n°8. Ce défrichement se fera dans un secteur ressentir et que le PLU de la commune de Frais permette ce défrichement en déclassant l’EBC au droit du concerné par l’arrêté préfectoral n°2012214-0001 portant distraction du régime forestier et autorisant le défrichement. défrichement.  au niveau du lieu-dit « Le Haut de la Coupe », la création du chemin prévu dans le TC n°1 nécessite un défrichement pour une surface de 500 m². Ce défrichement se fera dans un secteur concerné par l’arrêté 4.2. Les haies et bosquets préservés – Prairies humides préservées préfectoral n°2012214-0001 portant distraction du régime forestier et autorisant le défrichement. L’aménagement foncier intercommunal de Frais avec extension sur Foussemagne doit aussi prévoir une mise en valeur du patrimoine naturel et paysager. Celle-ci passe par une préservation de l’existant en privilégiant les éléments les plus intéressants. Ainsi, quand le projet du nouvel aménagement le permet, les éléments arborés les plus déterminants sont préservés soit : - en servant de limite de parcelles, - en étant inclus dans des secteurs de prairies, - en étant inclus dans l’emprise des chemins, - en étant réattribué à leur propriétaire. Ainsi, l’avant-projet du nouveau parcellaire permet de préserver la plupart des éléments naturels.

4.3. Élagage de haie L’élagage de certaines haies est rendu nécessaire pour permettre aux engins de terrassement de travailler dans l’emprise du chemin tout en préservant la structure de la haie.

L’élagage des haies se fera à l’aide d’une épareuse à lames qui permet une taille latérale évitant de trop abîmer les arbres. Élément à défricher dans le cadre des travaux connexes n°1, 8 et 11 à Frais

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 au niveau du lieu-dit « Goutte Boudenat », une amélioration de la forme et de la taille des parcelles est rendu nécessaire suite au passage de la LGV pour pérenniser une activité agricole qui est fortement 4.6. Les haies, ripisylves, bosquets ou boisement à planter impacté dans ce secteur et nécessité un défrichement d’une petite partie de la forêt communale de Frais. Ce défrichement correspond au travail connexe n°11 pour une surface totale de 8 500 m². Afin de compenser les pertes de boisement évoqué dans le chapitre relatif aux défrichements, des plantations sont Il s’agit d’une parcelle forestière traitée en conversion et transformation en futaie régulière de feuillus : prévues dans le cadre du nouveau parcellaire et des travaux connexes. chêne pédonculé avec présence de charme. Le sous-bois est assez pauvre. Elle est affectée Ainsi, il est prévu un boisement compensateur sur 2 secteurs de la commune de Frais au niveau de la parcelle n°3 principalement à la production de bois d’œuvre feuillu. et du travail connexe n°12.1 et au niveau de la parcelle n°12 pour le TC 12.2. Il s’agira d’effectuer des plantations Ce bois est situé en dehors du site Natura 2000, et le secteur sensible écologiquement le long d’un fossé de feuillus sur une surface totale de 9 000 m². forestier et la zone humide est préservé du défrichement. La composition de cette plantation s’appuie sur les essences locales, adaptées au milieu et au paysage, pour L’objectif de ce défrichement est de remettre le terrain en vocation agricole. bénéficier de la diversité biologique et ainsi garantir la pérennité de la plantation.

Ces parcelles sont aujourd’hui des terrains agricoles, traitées en prairie, accolées à la forêt communale de Frais.

Élément conservé (ripisylve) et à défricher dans le cadre des travaux connexes n°11 à Frais

Figure 1 : extrait carte du nouveau parcellaire avec le TC 12.1 et 12.2 boisements compensateurs 4.5. Les haies, bosquets, vergers et prairies qui risquent de disparaître Ces plantations seront réalisées sur des terrains communaux de Frais dans le prolongement de la forêt Le nouveau parcellaire et la réorganisation foncière peuvent entraîner une menace sur certains secteurs arborés. communale du Petit-Bois. Cette menace est déjà existante, l’aménagement foncier pourrait être un facteur d’accélération ou de facilitation de la suppression de ces éléments. Cependant, avec la réforme de la nouvelle PAC 2015, les haies sont protégées dans le cadre des règles de conditionnalité des aides de la PAC.

Aucun élément arboré de type haie ou bosquet n’a été relevé dans le périmètre d’aménagement foncier à l’exception de la ripisylve de la Saint-Nicolas, d’un boisement humide au lieu-dit la Nolz du Fay et à proximité de l’étang communal.

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4.7. Généralités sur les plantations de haies Les haies seront plantées sur des terrains appartenant à la commune. Les haies se composeront uniquement 5. COUT DES TRAVAUX CONNEXES d'essences locales.

 Les essences utilisées Désignation des travaux Coût en euros H.T.

La composition des haies s’appuie sur les essences locales, adaptées au milieu et au paysage, pour bénéficier de Amélioration et création de chemins 71 650 € H.T la diversité biologique et ainsi garantir la pérennité de la plantation. Défrichements 9 400 900 € H.T  Haie double ou haie quadruple 2 m Élagage de haies 875 € H.T

Plantations 7 200 € H.T 1,50 m Entretien de fossé et de cours d’eau 2 100 € H.T

Coût total en euros H.T. 91 225 € 75 525 € H.T

 Morphologie des haies champêtres : haie basse, haie variée ou haie brise-vent

Haie basse Haie variée

Haie brise vent

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5.1. Principe de calcul des coûts des travaux connexes

1 Décaissement en pleine terre : Ce prix comprend le terrassement à la pelleteuse afin de créer un fond de forme pour constituer l'assise du chemin et facilit er l'empierrement.

2 Empierrement sur 4 m : Ce prix comprend l'apport de GNT sur une épaisseur de 35 cms afin de combler le décaissement réalisé au poste 1 et une finiti on sablage.

3 Suppression de chemin existant : Ce prix comprend la scarification, l'enlèvement de la structure en place et l'apport d'une couche de terre végétale provenant du poste 1 sur une épaisseur de 30 cms environ.

Plus-value pour renforcement couche de 4 : Ce prix comprend la plus-value pour pose d'un géotextile ou pour une surépaisseur de GNT 0/70 dans les secteurs non porteurs. fondation

Renforcement et nivellement de structure 5 : Ce prix comprend l'intervention avec une niveleuse sur un chemin partiellement empierré et un apport de 15 cms de GNT pour parfaire la bande de roulement. existante

6 Elagage de haie : Ce prix comprend l'élagage par le biais d'une épareuse à lames afin de permettre aux engins de terrassement de travailler dan s l'emprise du chemin tout en préservant la structure de la haie si elle exist e

7 Surface à défricher et à dessoucher : Ce prix comprend le défrichage partiel de petis bosquets avec enlèvement de souche et remise en état pour permettre l'exploit ation agricole.

8 Création de fossé : Ce prix comprend la création de fossé pour assainir la structure de la chaussée.

9 Finition de chaussée en émulsion bi-couche : Ce prix comprend une émulsion en goudron en bi-couche sur la largeur de 4 m correspondant à l'empierrement afin d'éviter l'érosion de la bande de roulement.

10 Pose de drain diamètre 250 : Ce prix comprend la tranchée, la pose d'un drain de dimaètre 250, la pose d'u géotextile ainsi que la remise en état du terrain pour la culture.

11 Tête d'aqueduc : Ce prix comprend la fourniture et la pose d'une tête d'aqueduc de sécurité.

12 Boisement à réaliser : Ce prix comprend la plantation d'essences locales avec protection pour la compensation du défrichage.

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5.2. Financement des travaux connexes RFF prend en charge l’ensemble des travaux qui ne sont pas des travaux de confort comme la finition de chaussée en émulsion bicouche ou ce qui s’apparente comme des défauts d’entretien tel que l’entretien des fossés ou des cours d’eau.

Les chemins qui donnent sur les routes départementales seront finis par une émulsion bicouche sur les 50 mètres avant leur débouché pour des raisons de sécurité et d’entretien. Cette demande émanant des services de la gestion des routes du Département, partenaire financier du projet de la LGV Rhin-Rhône, RFF prendra en charge ces travaux.

Le montant des postes du programme de travaux connexes s’élève à environ 91 225 75 525 € H.T, hors frais de maîtrise d’œuvre, divers et imprévus. Le financement des travaux connexes s’effectuera de la façon suivante :

- 89 125 73 425 € H.T par RFF pour les Travaux connexes (TC)

- 2 100 € H.T par la commune de Frais.

6. PLAN DES TRAVAUX CONNEXES Carte : plan des travaux connexes

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ETAT INITIAL

PARTIE 3 : ETAT INITIAL

I. CADRE GEOGRAPHIQUE

Cartes : Localisation et Lieux-dits  Localisation géographique  Situation administrative La commune de Frais se trouve à une dizaine de kilomètres à l'Est de Belfort. Elle appartient à l’arrondissement de La commune des Frais se situe en Région Franche-Comté, au Nord-Est du département du Territoire de Belfort Belfort, au canton de Fontaine et participe à la communauté de communes du Tilleul. (90). Elle appartient à l’arrondissement de Belfort et plus précisément au canton de Fontaine. Elle occupe une superficie de 281 ha et comptait au recensement INSEE de 2006, une population totale de 238 habitants. Elle a été remembrée en 1970. La commune fait partie de la communauté de communes du Tilleul qui regroupe 20 communes, représentant 8 072 La commune est située à des altitudes comprises entre 350 et 380 mètres. Le territoire de la commune, qui s’étend habitants. sur 281 hectares, est arrosé par la rivière Saint-Nicolas et le ruisseau de la Morte.

L’Aéroparc de Fontaine, vaste zone industrielle en cours de développement, s’étend au Nord-Est du territoire de Le village jouxte les communes de et Bessoncourt à l’Ouest, Fontaine au Nord, Foussemagne à l’Est et Frais sur la commune de Fontaine. petit-Croix au Sud. La principale infrastructure routière est la RD 419, axe routier important assurant la liaison Belfort-Bâle, d'où part la

RD 11 au Nord vers Fontaine.

Les communes limitrophes de Frais appartiennent toutes au Territoire de Belfort. Il s’agit de : Foussemagne à l’Est et au Sud, Petit-Croix au Sud-Ouest, Bessoncourt à l’Ouest, Phaffans et Fontaine au Nord.

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ETAT INITIAL 1.2. Bassins versants Le secteur d’étude s’inscrit sur le bassin versant II. MILIEU PHYSIQUE de la Bourbeuse, qui totalise une surface de 211,5 km².

1. HYDROGRAPHIE ET HYDROLOGIE Seule l’extrémité Est des territoires communaux d’Angeot et Vauthiermont correspondent au bassin 1.1. Documents de planification versant de la Largue, cours d’eau alsacien appartenant au bassin hydrographique Rhin-  SDAGE Rhône Méditerranée Meuse.

À l’échelle nationale, le territoire est divisé en 5 grands bassins, sur chacun desquels a été élaboré un Schéma La Bourbeuse traverse le Territoire de Belfort d’Est Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE). Le SDAGE fixe notamment des objectifs à atteindre en Ouest et présente la particularité de ne pas pour les masses d’eau souterraines et superficielles, et les grandes problématiques à prendre en compte sur son avoir de source, puisqu’elle naît de la confluence territoire. de deux rivières principales (la Madeleine et la À Frais, le SDAGE applicable (période 2010-2015) est le SDAGE Rhône - Méditerranée, entré en vigueur le 17 Saint-Nicolas), au niveau de la commune de décembre 2009. Le bassin Rhône-Méditerranée-Corse correspond à l’ensemble des fleuves français et de leurs Bretagne, à la croisée des territoires des affluents qui se déversent en Méditerranée. Il couvre 9 régions et 30 départements et s’étend sur 130 000 km² (25% communes d’Autrechêne, Montreux-Château et du territoire national) pour 13,9 millions d’habitants. Il est en effet opposable aux décisions des administrations qui Bretagne, à une dizaine de kilomètres au Sud du seront amenées à approuver le projet. secteur d’étude. Ci-dessous sont rappelées les orientations fondamentales du SDAGE Rhône-Méditerranée susceptibles d’entrer dans le champ de l’aménagement projeté et les raisons pour lesquelles celui-ci leur est compatible. Les orientations de SDAGE sont les suivantes : - intégrer la gestion de l’eau et l’aménagement du territoire ; Figure 2 : Extrait de la carte des Bassins versants du Territoire de Belfort - DIREN Franche Comté 2004 - restaurer l’équilibre quantitatif des ressources pour satisfaire les fonctionnalités et les usages ; Le bassin de la Bourbeuse se caractérise par la présence de multiples cours d’eau représentant un maillage - préserver les milieux aquatiques ; hydrographique assez dense. Ce bassin est connexe avec celui du canal du Rhône au Rhin et plusieurs cours - agir sur les milieux aquatiques pour contribuer à l’atteinte des objectifs du SDAGE ; d’eau ont été dérivés vers le canal. - gérer les risques d’inondations en tenant compte du fonctionnement naturel des cours d’eau ; Plus finement, le territoire étudié se répartit entre deux sous-bassins principaux : celui de la Bourbeuse amont, - lutter contre les toxiques et les pesticides ; correspondant au bassin de collecte de la rivière Saint-Nicolas ; et celui de la Madeleine, drainé essentiellement par le cours d’eau du même nom et par la rivière Autruche. La confluence de ces deux derniers cours d’eau puis leur - évaluer, prévenir et maîtriser les risques pour la santé publique ; rejet dans le Saint-Nicolas donnera naissance à la Bourbeuse. - poursuivre les efforts de lutte contre les pollutions classiques d’origine domestique et industrielle ; Carte : Bassins versants - prendre en compte, préserver, restaurer et reconquérir les zones humides. Le territoire de Frais s’inscrit en totalité dans le bassin versant de la Bourbeuse, à cheval d’Ouest en Est sur les  SAGE sous-bassins de la Madeleine et du Saint-Nicolas. Notons que seules de très petites surfaces de l’extrémité Ouest de cette commune appartiennent au bassin de la Madeleine À une échelle territoriale plus fine, les Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (S.A.G.E) déclinent les orientations du SDAGE dont ils dépendent. Aucun SAGE ne couvre le secteur d’étude.

Bassin versant La Bourbeuse Total général  Contrat de rivière Sous-bassin Le Saint-Nicolas La Madeleine 277 ha Enfin, à cette même échelle, certains cours d’eau sont dotés de « Contrats de Rivière », outils de gestion de l’eau Surface 268,66 ha 8,73 ha dont les objectifs sont comparables à ceux des SAGE. Aucun contrat de rivière n’est recensé sur le secteur d’étude. Tableau 3 : Récapitulatif des sous bassins versants de la commune de Frais Le Conseil Général assure l’entretien des cours d’eau non domaniaux du département, au cas par cas, dans le cadre d’une Déclaration d’Intérêt Générale (arrêté préfectoral).

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ETAT INITIAL

Les caractéristiques physiques de la rivière Saint-Nicolas et de ses petits affluents sur le territoire de Frais sont 1.3. Cours d’eau décrites ci-après.

Les caractéristiques hydrologiques qui suivent sont extraites, pour les données quantitatives de la Banque Point Berges Largeur Hauteur Vitesse Encombrement Cours d’eau d’observation Transparence Tracé BG : berge gauche Nationale de Données pour l’Hydrométrie et l’Hydrologie (HYDRO : www.hydro.eaufrance.fr), et pour les données lit mineur d’eau d’écoulement du lit mineur qualitatives du système d’information sur l’eau dans le bassin Rhône-Méditerranée (www.rhone- (04/06/03) BD : berge droite mediterranee.eaufrance.fr). 1 à 2 m de haut, Le Saint- Passage à 10 à 30 4 m Limpide Lente Sinueux non naturelles, très Nicolas gué cm À Frais, la rivière Saint-Nicolas est le principal cours d’eau présent. Elle collecte y collecte plusieurs petits affluents. inclinées, stables On notera la présence à quelques centaines de mètres à l’Ouest de la commune, du cours de la Madeleine. Ruisseau au 1 à 2 m de haut, Chemin Absence Absence Absence lieudit la Vie du 50 cm Rectiligne non naturelles, d'exploitation d'eau d'eau d'eau Moulin abruptes, érodées La rivière Saint Nicolas Ruisseau « de < 50 cm de haut, La rivière Saint-Nicolas prend sa source à 1 020 mètres d’altitude dans le massif vosgien de Baerenkopf, au-dessus la Goutte RD 419 50 cm Opaque < 10 cm Nulle Rectiligne Enherbé naturelles, Boullée » abruptes, stables du hameau de Saint-Nicolas (commune de Rougemont-le-Château) et rejoint la Madeleine à 340 mètres, sur la commune de Bretagne. Elle est longue de 27,5 km, avec une pente moyenne de 1,1% sur un dénivelé de 387 Ruisseau « de 50 cm de haut, mètres. Son bassin versant totalise 76,5 km2. À hauteur de Fontaine, son bassin collecteur est de 59 km². la Rouge RD 11 50 cm Trouble 10 cm Nulle Rectiligne Enherbé naturelles, Terre » inclinées, stables À Frais, la rivière Saint-Nicolas s’écoule à l’Est du village et collecte plusieurs petits affluents. Le premier, le ruisseau de la Morte, coule parallèlement au Saint-Nicolas sur son côté Est, puis la rejoint en sortie de la commune. Tableau 5 : Caractéristiques physiques de la rivière Saint Nicolas et de ses affluents à Frais En rive droite du Saint-Nicolas, deux autres affluents sont à noter : l’un au Nord du village, qu’on appellera ruisseau « de la Rouge Terre », l’autre au Sud, qu’on appellera ruisseau « de la Goutte Boullée ». Ils alimentent des étangs D’un point de vue qualitatif, seules des données sont disponibles pour le Saint-Nicolas. Elles sont issues de la avant de confluer vers le Saint-Nicolas. station qualité de Larivière.

Ci-dessous sont présentées les données de débit les plus récentes pour la rivière Saint-Nicolas. Il s’agit des données issues de la station de Rougemont-le-Château, à une dizaine de kilomètres à l’amont de Frais, sur la période 1974-2010.

Débit classé (m3/s) sur 12 721 jours Maximums connus Surface du Module Station bassin interannuel Hauteur Débit instantané Débit journalier versant (km²) (m3/s) 0,99 0,5 0,01 (cm) maximal (m3/s) maximal (m3/s)

Rougemont-le- 208 21,5 9 0,308 2,56 0,14 0,008 14,7 Château (15/02/1990) (15/02/1990) (15/02/1990)

Tableau 4 : Caractéristiques hydrologiques de la rivière Saint Nicolas à Rougemont-le-Château

Le régime d’écoulement de la rivière Saint-Nicolas à Rougemont-le-Château est pluvial, avec des hautes eaux en Tableau 6 : Etat des eaux de la Saint-Nioclas à la station de Larivière décembre et janvier et des basses eaux en août et septembre. Plus à l’aval, la période de hautes eaux apparait légèrement plus tardive (fin d’hiver), tout comme la période d’étiage (automnale). Notons que la crue de février 1990 reste mémorable pour ce cours d’eau.

À Rougemont-le-Château, le débit de crue biennale est de 4,2 m3/s, (débit de crue décennale de 7,2 m3/s), pour un débit d’étiage quinquennal de 0,013 m3/s. Au niveau de la commune de Larivière (environ 6 km à l’aval de Rougemont-le-Château et 3 km à l’amont de Frais), le débit moyen annuel n’a que très légèrement augmenté et est de 0,33 m3/s. Le débit de crue de retour 2 ans y est de 4,4 m3/s et le débit d’étiage de 0,014 m3/s.

Egis Etude d’impact de l’aménagement foncier de la commune de Frais Page 34 sur 165 Conseil Départemental du Territoire de Belfort Mars 2016 ETAT INITIAL Ces résultats montrent une amélioration de la qualité des eaux d’un point de vue écologique de la Saint-Nicolas. 1.6. Eaux usées Cependant, cet état écologique reste qualifié de moyen, car même si la plupart des paramètres sont de qualité bonne, voire très bon, il reste des paramètres de niveau moyen (dont les invertébrés benthiques et les diatomées). La commune de Frais a opté pour un assainissement autonome. La Communauté de communes du Tilleul, à laquelle appartient Frais, gère l’assainissement autonome de l’ensemble des communes de son territoire. Pour ce Concernant la qualité physico-chimique, les données disponibles pour la Saint-Nicolas sont relativement anciennes faire, un Service Public d’Assainissement Non Collectif, dit SPANC, a été mis en place dès 2001. (2009) et révèlent un bon état chimique de ce cours d’eau. 1.7. Situation de la LGV par rapport au réseau hydrographique Pour cette masse d’eau (FRDR632a), le SDAGE du bassin Rhône-Méditerranée liste comme problème : Le tracé du projet de la LGV ne franchira aucun cours d’eau sur le territoire de Frais. Il s’inscrit totalement dans le  une dégradation morphologique du cours. bassin versant de la rivière Saint-Nicolas. et préconise de :

 renforcer l'application de la réglementation portant sur les nouveaux aménagements morphologiques, les créations et la gestion de plans d'eau, les extractions de granulats.

La Madeleine

La Madeleine prend sa source à 1 070 mètres d’altitude dans le massif vosgien du Baerenkopf et rejoint la rivière Saint-Nicolas pour former la Bourbeuse à Bretagne. Elle est longue de 25 km, avec une pente moyenne de 1,75% et son bassin représente une superficie de 90 km2.

La Madeleine n’est pas présente sur le territoire communal de Frais. Elle s’écoule en effet quelques centaines de mètres plus à l’Ouest, sur la commune de Bessoncourt, au sein du massif du Haut Bois.

1.4. Zones inondables Du point de vue des risques d’inondation, le secteur d’étude est partiellement couvert par le PPRI de la Bourbeuse. Frais est concernée par ce PPRI, exclusivement au niveau de la rivière Saint-Nicolas, sur une bande d’une centaine de mètres de largeur bordant le cours d’eau sur la limite Est du territoire communal.

1.5. Zones de ruissellement

Le territoire de la commune de Frais présente une topographie légèrement mouvementée, sans toutefois présenter des pentes très fortes, limitant ainsi les phénomènes de ruissellement.

Les cours d’eau de la commune s’insèrent dans des vallées relativement peu encaissées aux versants peu abrupts. Ainsi, les phénomènes de ruissellement direct vers les cours d’eau restent limités et très locaux.

Enfin, à l’exception des abords directs des cours d’eau et des fonds de vallée, les sols sont essentiellement constitués d’une couverture de matériaux lœssiques et marneux qui sont généralement sensibles aux phénomènes d’érosion des terres et de coulées boueuses. De tels phénomènes sont très peu présents sur la commune.

Figure 3 : Cartographie du risque d’inondation (zones couvertes par le PPRI de la Bourbeuse) sur la commune de Frais

Egis Etude d’impact de l’aménagement foncier de la commune de Frais Page 35 sur 165 Conseil Départemental du Territoire de Belfort Mars 2016

ETAT INITIAL

2. GÉOLOGIE, HYDROGÉOLOGIE ET PÉDOLOGIE

2.1. Géologie

Carte : Géologie

Le secteur d’étude s’inscrit dans la région naturelle de la dépression du Sundgau, correspondant à la partie Sud- Les cailloutis du Sundgau peuvent être recouverts d’une masse de limons lœssiques, qui correspond dans ce cas Ouest du fossé rhénan, appelée aussi Trouée de Belfort. Cette dépression se caractérise par des formations vraisemblablement à une altération superficielle. géologiques de remplissage datant du Tertiaire (Oligocène) et du Quaternaire (alluvions et lœss). Elle présente un relief souple et doux. Elle est parsemée de nombreux étangs et parcourue par des rivières au cours méandreux. - les alluvions actuelles :

Le Sundgau est bordé à l’Ouest par l’extrémité d’une autre région naturelle : celle des plateaux de la Haute-Saône, Elles tapissent le fond des principales vallées du secteur d’étude, drainant les affluents de la Bourbeuse : plateaux carbonatés du Secondaire, et plus précisément du Jurassique. La transition entre les deux unités se trouve l’Autruche, la Madeleine, la rivière la Saint-Nicolas. à quelques kilomètres à l’Est de Belfort. - les colluvions :

Plus au Nord du secteur d’étude, se profilent les sommets d’une autre grande région naturelle : les collines sous Il s’agit de remplissages récents des fonds de vallons, postérieurs à la phase du Würm. Les dépôts, d’une épaisseur vosgiennes. de 1 à 4 mètres, sont généralement assez grossiers à la base et fins, sablo-limoneux, au-dessus. Toute la zone a subi une action tectonique très importante au Tertiaire, et il existe des accidents de direction - les éboulis : hercynienne (Ouest/Sud-Ouest – Est/Nord-Est) et rhénane (sub-méridienne) un peu plus à l’Ouest du secteur d’étude, au pied des collines sous vosgiennes. Les éboulis sont fréquents aux pieds des escarpements. Ils correspondent le plus souvent à des glissements d’alluvions anciennes sur les formations marneuses oligocènes. Les formations géologiques visibles à l’affleurement sont les suivantes:

- les formations du tertiaire : Caractéristique du territoire de la commune de Frais  l’Oligocène inférieur, le plus présent à l’affleurement, correspond à un conglomérat côtier, constitué de marnes, grès, conglomérats et calcaires lacustres, Le territoire de Frais s’inscrit sur le talus rive droite de la vallée de la Saint-Nicolas, dans la dépression du Sundgau.  l’Oligocène moyen correspond à une série marneuse interrompue par un horizon schisteux. Il est presque totalement recouvert de dépôt de lœss. - les alluvions anciennes : Les points hauts du territoire culminent à 380 mètres environ, en bordure Ouest, en limite avec la commune de Bessoncourt. Vers l’Est les terrains descendent en direction de la vallée de la Saint-Nicolas qui est proche de la  les alluvions anciennes non datées limite orientale du territoire. La rivière s’écoule à une altitude de 350 mètres environ. Son fond est recouvert d’alluvions récentes. Il s’agit d’alluvions de nature et de taille variables, plus ou moins altérées, qui s’étagent le long des pentes des vallées. Le village de Frais est implanté en rive droite de la rivière, à une altitude comprise entre 350 et 360 mètres. Dans ce  les cailloutis du Sundgau secteur, se trouve une petite nappe de cailloutis du Sundgau à éléments vosgiens.

Ces dépôts couvrent une partie des hauteurs. L’épaisseur de la nappe varie de 10 à 15 mètres. Elle est Trois petits vallons secondaires de la Saint-Nicolas parcourent le territoire d’Est en Ouest et sont à l’origine du doux constituée de graviers et galets de taille céphalique, d’origine vosgienne ou rhénane, fortement altérés, vallonnement du talus. Leurs vallées sont tapissées d’alluvions récentes. entremêlés de limons argileux. - les formations lœssiques :

Il s’agit de dépôts pulvérulents d’origine éolienne, finement sableux, formant des placages très importants sur les plateaux. L’épaisseur des dépôts peut atteindre 15 mètres, surtout sur les versants exposés au Nord-Est et à l’Est. Il peut en résulter une certaine dissymétrie des vallées.

Le lehm est la forme dégradée du lœss sous l’action des agents d’érosion.

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ETAT INITIAL

L’aquifère alluvial des cailloutis du Sundgau

Les cailloutis du Sundgau, constitués de 2.2. Hydrogéologie galets et de graviers de grès et Le type d’aquifère présent est directement lié aux formations géologiques en place sur le secteur étudié. Frais quartzites, forment un aquifère, exploité dans les secteurs où leur épaisseur est Secteur d’étude Les aquifères présents sur le secteur maximale (jusqu’à 30 mètres). Les Secteur d’étude d’étude sont donc essentiellement cailloutis sont en général recouverts de liés : limons lessivés, dont l’épaisseur varie de Frais 6 à 15 mètres et qui forment une couche - à la formation des cailloutis de protection. Néanmoins, les secteurs pliocènes (tertiaires) qui couvrent une affleurant représentent des sites bonne partie de la moitié Est du sensibles. Territoire de Belfort La nappe est plus ou moins productive - aux alluvions diverses associées à suivant la nature du terrain sous-jacent l’ensemble des cours d’eau qui et l’existence de vallées actuelles qui sillonnent le Territoire de Belfort dans jouent le rôle de drains. Elle est en le secteur d’étude. relation directe avec les rivières superficielles. Les argiles et marnes Ces deux types de formations bleues de l’Oligocène forment le mur poreuses sont en effet susceptibles imperméable de l’aquifère. d’héberger des ressources en eau souterraine plus ou moins Généralement, la nappe donne des importantes. débits réguliers et elle est atteinte par des forages peu profonds. Ci-contre, la carte des unités hydrogéologiques du Territoire de Belfort (DIREN 2004).

Figure 5 : Carte des bassins hydrogéologiques du Territoire de Belfort - DIREN Franche-Comté 2004

Les aquifères alluviaux superficiels des vallées vosgiennes Figure 4 : Carte des unités hydrogéologiques du Territoire de Belfort - DIREN Franche-Comté 2004 La majorité des réservoirs alluvionnaires accompagnant les cours d’eau du Nord-Est du Territoire de Belfort ne présentent pas de réel intérêt en termes de ressources en eau souterraines. Cependant, une épaisseur intéressante d’alluvions peut se rencontrer dans les vallées de la rivière Saint-Nicolas et de la Madeleine, les secteurs les plus productifs étant retrouvés plus au Sud, au niveau de la vallée de la Bourbeuse, à l’aval de la confluence des cours d’eau du secteur d’étude.

Le remplissage alluvionnaire est constitué de sables, graviers, galets et blocs de plusieurs mètres d’épaisseur, les ressources aquifères dépendant du pourcentage de limons argileux contenus dans ces alluvions.

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On notera que l’extrémité Nord-Est du secteur d’étude (sur la partie Est des communes de Lachapelle-sous- Rougemont, Angeot, Vauthiermont et Reppe), en particulier sur les zones localisées à l’Est de la rivière Saint- Nicolas et du ruisseau de la Loutre, présentent de larges étendues de matériaux alluvionnaires divers susceptibles d’héberger des ressources en eau souterraine.

D’un point de vue quantitatif et qualitatif, la ressource en eau souterraine que représentent les aquifères alluviaux d’accompagnement des cours d’eau est très variable en termes de volume et particulièrement vulnérable face aux pollutions. En effet, les liaisons étroites entre cours d’eau et réservoirs alluviaux font que les eaux souterraines sont soit drainées soit alimentées par les eaux superficielles au cours de l’année, une faible épaisseur de couverture combinée à une grande perméabilité des matériaux rendant les nappes très sensibles à toute infiltration (ou déversement) dans (ou sur) le sol de produits polluants. L’ensemble de ces éléments induit une assez grande difficulté d’exploitation pérenne de ces ressources en eau souterraine.

Captages d’alimentation en eau potable

Deux captages publics d’alimentation en eau potable sont présents sur le secteur d’étude.

L’un deux se localise sur la commune d’Angeot et puise la ressource dans l’aquifère des cailloutis pliocènes du Sundgau. Ce captage puise l’eau à une profondeur de 76 mètres pour un débit d’environ 600 m3/jour, les analyses réalisées en 1998 ayant montré une ressource en eau de bonne qualité, sans aucune contamination chimique ou bactériologique. Le captage d’Angeot dispose de périmètres de protection déclarés d’utilité publique par arrêté préfectoral du 30 Novembre 2000. Ils s’étendent exclusivement sur les communes d’Angeot et de Vauthiermont.

Figure 7 : Localisation du captage d’alimentation en eau de Foussemagne et son périmètre Grenelle

Le projet de périmètre d’aménagement foncier ne concerne pas ce périmètre du captage de Foussemagne.

Situation sur la commune de Frais

La commune de Frais est principalement concernée par l’aquifère des cailloutis pliocènes du Sundgau. Quelques zones aquifères sont néanmoins présentes au niveau de la vallée de la rivière Saint-Nicolas. Figure 6 : Localisation du captage d’alimentation en eau d’Angeot et de ses périmètres de protection Aucun captage public d’alimentation en eau potable ni périmètre de protection de captage ne sont recensés sur cette commune. L’alimentation de la commune en eau potable est assurée par le syndicat des eaux de Rougemont- le-Château.

Un autre captage a été recensé sur le territoire de la commune de Foussemagne. Il s’agit du captage de Foussemagne dont la DUP date du 17 novembre 1977 dont la révision est en cours. Ce captage est géré par la communauté de communes du bassin de la Bourbeuse. Le captage de Foussemagne est un captage « grenelle » pour lequel un programme d’actions contre les pollutions diffuses par les nitrates et/ou les pesticides à l’échelle de son aire d’alimentation va être mise en place.

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2.3. Pédologie

La nature des sols est étroitement liée à celle du substrat géologique. Elle diffère selon la topographie et l’humidité. Les sols sur alluvions anciennes et cailloutis du Sundgau Rappelons ici que les principaux supports géologiques retrouvés sur le secteur d’étude sont : Ces sols sont représentés par un horizon grisâtre de type argile limoneuse à limon argileux, reposant sur la couche - des formations anciennes marneuses marno-calcaires et calcaires (formations carbonatées) localisées de dépôts alluviaux. Il existe parfois un horizon mixte entre les deux, composé d’une matrice argileuse à argilo- essentiellement en bas de versants le long des vallées alluviales du secteur et sur la partie Ouest de la commune limoneuse qui englobe de petits cailloutis altérés. Ces formations développent une couleur ocre vif à grise. de Bessoncourt ; Ces sols ont une qualité agronomique assez limitée, c'est pourquoi ils sont souvent couverts de forêts. - des formations d’alluvions anciennes diverses (dont cailloutis du Sundgau) qui se retrouvent essentiellement sur les versants et parfois sur les hauteurs, très souvent recouvertes par des lœss ; - des formations lœssiques localisées sur les plateaux et les versants exposés au Nord-Est et à l’Est ; Les sols sur alluvions récentes - des alluvions récentes couvrant les fonds de vallée et toutes sortes de colluvions et éboulis récents retrouvés soit en fond de vallée soit en contrebas d’escarpements. Dans les vallées alluviales, les sols sont régulièrement inondés et rajeunis. Il s’agit de sols bruns marmorisés sur gley ou pseudogley, moyennement hydromorphes à très hydromorphes, lourds, à ressuyage lent.

Leur caractère hydromorphe est un facteur limitant pour l’exploitation agricole et ils sont le plus souvent occupés par Les sols sur formations carbonatées (formations du Jurassique et de l’Oligocène inférieur) les prairies. Ils peuvent également être favorables aux cultures non irriguées en été.

En position de plateaux se sont formés des sols bruns calciques ou sols bruns superficiels, avec dans les secteurs plus marneux, des sols bruns lessivés argileux en profondeur et plus limoneux en surface, peu fertiles. Situation sur la commune de Frais En position de pentes, se trouvent des rendzines, des sols bruns calcaires, ou bruns calciques superficiels, avec dans les secteurs marneux, des sols limono-argileux à fort taux de matière organique. À Frais, la majorité du territoire est couverte de sols sur formations lœssiques en position topographique dominante. Ces sols sont présents quasiment partout à l’exception du fond de la vallée de la rivière Saint-Nicolas et des vallons Ces sols présentent des aptitudes agronomiques assez bonnes. Ils sont généralement bien drainés, mais peuvent de ses petits affluents où prennent place des sols plus ou moins hydromorphes sur alluvions récentes. Au niveau du être engorgés en topographie horizontale. village, on remarque également quelques surfaces de sols sur alluvions anciennes.

Les sols sur limons de plateaux

Dans le secteur d’étude, les lœss et lehms forment des placages très vastes, recouvrant quasi totalement les formations tertiaires. Les sols développés sur ce substrat sont dits lessivés. Ils sont profonds, aérés et légers, tout en disposant d’une bonne quantité de matière organique.

L’horizon superficiel possède une texture limoneuse et une teneur en matière organique assez importante, et l’horizon sous-jacent est limono-argileux à argilo-limoneux et peut présenter des phénomènes d’hydromorphie. Des nappes d’eau de surface à caractère local peuvent reposer sur cet horizon imperméable.

Ces sols sont de très haute valeur agronomique et sont le plus souvent occupés par les cultures céréalières. Ils possèdent une sensibilité potentielle au ruissellement.

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3. CONTEXTE CLIMATIQUE  Précipitations Carte : Climatologie Ce secteur géographique est bien arrosé toute l’année, et cela en raison de l’influence des perturbations Le climat est de type semi-continental, marqué par un été chaud et un hiver long et froid. océaniques venant de l’Ouest et buttant sur les reliefs. La hauteur de pluie annuelle moyenne est de l’ordre de 1 093 mm. Le secteur de Belfort connaît des contrastes saisonniers et la convergence de diverses influences, telles que la proximité de la montagne vosgienne et l’humidité des sols. La pluviométrie du secteur est peu contrastée, le mois le plus sec (avril) recevant 72 mm en moyenne et le mois le plus arrosé (décembre) recevant 114 mm. Les données météorologiques suivantes proviennent de la station météorologique de Belfort, située à 422 mètres d’altitude, sur la période 1971- 2000 (pluviométrie et température) et 1981-2000 (vent). Les chutes de neige sont nombreuses, avec 31 jours en moyenne par an.

La période 1971-2000 a été retenue par Météo France comme une période représentative permettant de comparer Le nombre moyen de jours de brouillard est de 42. Ce phénomène est lié à l’humidité générée par les nombreux un maximum de stations françaises disposant de suffisamment de données. étangs et cours d’eau du secteur. On compte en moyenne 26 jours d’orage et 2 jours de grêle sur une année.

 Vent L’orientation principale des vents suit l’axe de la trouée de Belfort, encadrée par le massif vosgien au Nord et jurassien, au Sud. Les vents dominants sont donc surtout de direction Ouest/Est (influence océanique) et Est/Ouest (influence continentale).

L’effet « couloir » accentue la force des vents et les vents venant de l’Ouest dépassent fréquemment les 5 m/s, voire les 8 m/s en hiver. Ces vents forts sont une des causes de la fraîcheur hivernale du secteur.

Les vents d’Est sont moins violents, le plus souvent inférieurs à 5 m/s.

Figure 8 : Statistiques et records climatologiques du Territoire de Belfort - Données Météo-France à la station des Hautes Perches à Belfort sur la période 1971-2000

 Températures Le secteur connaît des hivers froids et des étés relativement chauds, caractéristiques d’un climat continental contrasté.

La moyenne annuelle des températures est de l’ordre de 9,7°C. La température moyenne mensuelle est maximale en juillet et août (18,5° environ) et minimale en janvier (1°).

On compte en moyenne 76 jours de gelées par an et 40 jours de températures supérieures à 25°C. Figure 9 : Fréquence des vents du secteur de Belfort en fonction de leur provenance et vitesse – Données Météo- France sur la période 1981-2000 Les hivers sont rudes en raison des nombreuses inversions thermiques. Ainsi, fréquemment en hiver, le fœhn, vent chaud et sec affectant les versants sous le vent des reliefs, ne peut déblayer la masse d’air froid, dense et stable, entraînant ainsi un maintien de longues périodes froides régulièrement marquées par des minima nocturnes inférieurs à –10°C.

Les étés connaissent une chaleur assez lourde et orageuse, la moyenne des maxima approchant les 24°C en juillet et août. Egis Etude d’impact de l’aménagement foncier de la commune de Frais Page 42 sur 165 Conseil Départemental du Territoire de Belfort Mars 2016

FRAIS - OCCUPATION DES SOLS

00 00,250,25,25 0,50,5 kilomètreskilomètres

Légende boisement prairie de pâture bâti canal emprise LGV rivière culture friche-lande-jachère route ruisseau permanent limite de commune prairie de fauche verger-jardin-serre plan d'eau ruisseau temporaire - fossé

FOND CADASTRAL août 2009 ETAT INITIAL

III. ENVIRONNEMENT NATUREL ET PAYSAGER

1. OCCUPATION DES SOLS

Carte : Occupation du sol

La vocation agricole est la principale destination des sols du territoire de la commune de Frais avec 49% de La commune de Frais est très touchée par l’emprise du projet de la LGV Rhin-Rhône, qui représente pour surfaces agricoles (prairies et cultures). Les prairies sont légèrement plus importantes que les labours. Les bois 30 hectares, plus de 10% de son territoire. sont la deuxième vocation de l’utilisation des sols après l'agriculture, avec 38% de surfaces forestières. Les Les surfaces les plus affectées sont les boisements, pour 12,3 hectares, suivies de cultures, pour 6 hectares. parcelles à vocations agricoles sont regroupées au centre du territoire communal, alors que les forêts sont relayées Notons qu’à l’échelle de la commune, les cultures, les boisements et les prairies de fauche sont affectées chacune en bordure du territoire. Vergers et jardins se sont relativement bien maintenus avec 2% du territoire communal. à hauteur d’environ 10 % par l’emprise du projet de LGV. Ces différentes occupations du sol sont dispersées sur la commune de manière assez organisée. Sur la frange Ouest du territoire de Frais prennent place les deux principaux massifs forestiers (Petit Bois au Nord et la Painatte au Sud). Les espaces de cultures sont essentiellement localisés sur les bordures Nord et Sud de la commune, alors que les prairies se répartissent le reste du territoire. On retrouve les prairies de pâture en sortie du tissu urbanisé de la commune et les prairies de fauche plus en périphérie. Les principaux vergers / jardins sont quant eux localisés en bordures Nord et Sud-Est du tissu urbanisé de la commune.

Autre Surface Cultures Prairies Bois Vergers/jardins Friches Bâti (routes, Surface Frais en eau fossés...) totale ha % ha % ha % ha % ha % ha % ha % ha %

2003 (SIG) 54 19% 81 29% 107 38% 4 2% 2 1% 12 4% 7 3% 12 4% 279 ha

2009 (SIG) 59 21% 77 27% 108 39% 5 2% 2 1% 12 4% 7 2% 10 4% 281 ha

Tableau 7 : Occupation des sols de Frais calculée en S.I.G. en 2003 et en 2009

Prairies de Prairies de Autre Frais Cultures Bois Surface totale fauche pâture (routes…) ha % ha % ha % ha % ha % ha % Emprise LGV Stade AVP 6,2 10,5% 3,2 9,3% 1,9 4,5% 11,8 10,9% 0,15 1,5% 23,3 8,3% 2009 Emprise LGV 8,1 13,7% 5,1 14,8% 2,9 6,8% 12,3 11,4% 1,5 15% 30 10,7% Stade EP 2010 Les pourcentages représentent les surfaces occupées par le projet par rapport à la surface totale de l’occupation du sol concernée Tableau 8 : Consommation d’espace par l’emprise du projet de LGV à Frais (calculs S.I.G 2009 et 2010)

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ETAT INITIAL

2. LES MILIEUX NATURELS

Les reliefs à sous-sols calcaires datant du Jurassique caractérisent l’extrémité Ouest de la zone d’étude, en  Zone Natura 2000 : Étangs et vallées du Territoire de Belfort particulier la commune de Bessoncourt. Ces sols plus ou moins épais, calcaires présentent des milieux naturels L’Union Européenne a désigné le site des étangs et vallées du Territoire de Belfort comme un espace d’importance particuliers qui sont entre autre la chênaie-charmaie calcicole comme forêt climacique et les pelouses calcaires. communautaire pour la protection de la faune et de la flore sauvage au double titre de la Directive « Oiseaux » et de La trouée de Belfort est fortement marquée par l’eau : cours d’eau, nombre important d’étangs. la Directive « Habitats, faune et flore sauvages ». Cette inscription au réseau écologique européen reconnaît la qualité de ce territoire. Le Conseil général du Territoire de Belfort s’est engagé activement dans ce dispositif en Le reste de la surface est recouverte placage de lœss et lœss-lehm, donnant des sols favorables à l’agriculture. On acceptant d’être opérateur technique du Document d’Objectif (DocOb) et Président du Comité de Pilotage chargé y retrouve donc des zones de cultures intensives et de prairies permanentes dans les vallées, ainsi que des du suivi de son l’élaboration. espaces boisés. Le site « étangs et vallées du Territoire de Belfort » possède une superficie de 5 114 ha et représente à lui seul 8% du département du Territoire de Belfort. Il s’étend du nord est au sud est du département sur une longueur d’environ 30 km. Il jouxte au nord un autre site Natura 2000 « forêt et ruisseaux du Piémont Vosgien » dont le DOCOB a été achevé en 2005. 48 communes sont concernées soit environ la moitié des communes du département. 2.1. Les sites inventoriés ou protégés

Plusieurs zones naturelles remarquables de protection d’inventaire ou bénéficiant de mesures de gestion sont présentes sur le secteur d’étude. On recense notamment des zones Natura 2000, des Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de types 1 et 2, des zones humides, un Parc Naturel Régional (PNR) et enfin un site classé. Cependant, toutes les communes du secteur d’étude ne sont pas concernées par Occupation des sols l’ensemble de ces zones naturelles remarquables.

Le tableau ci-dessous reprend les différentes zones naturelles recensées pour chaque commune. Le territoire couvert par la zone Natura 2000 est composé de forêts, de formations herbacées naturelles et semi- naturelles, ainsi que d’habitats d’eau douce. Foussemagne Vauthiermont Fontaine Larivière Larivière Angeot Reppe Type de Frais zone Dénomination naturelle

SIC : Étangs et vallées du Territoire de Belfort X X X X X X Natura 2000 ZPS : Étangs et vallées du Territoire de Belfort X X X X X X Site Classé Tilleul de Turenne X Vallée de la Bourbeuse et ses affluents, Madeleine ZNIEFF 2 X X X X X X et Saint-Nicolas Basse vallée de la Saint-Nicolas au Sud de Larivière X X X X Étang du Chênois X ZNIEFF 1 Vallée de la Bourbeuse Ancienne carrière de Foussemagne X Zone humide X X X X X X X

Tableau 9 : Zones naturelles remarquables du secteur d’étude

Figure 10 : occupation du sol dans le site Natura 2000 « étangs et vallées du Territoire de Belfort » Sur la commune de Frais sont recensés le site nature 2000 des Étangs et Vallées du Territoire de Belfort, la Le site Natura 2000 « étangs et vallées du Territoire de Belfort » se singularise par la diversité des milieux ZNIEFF de type 2 de la Vallée de la Bourbeuse, une ZNIEFF de type 1 et enfin des zones humides. rencontrés.

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ETAT INITIAL

Les habitats naturels 55% de la surface du site est occupée par des milieux forestiers. La majorité de la surface forestière se concentre au Sud-Est du site dans le secteur du Sundgau des étangs et des forêts, vaste massif forestier ponctué d’étangs ainsi qu’à l’extrême sud du site au niveau des communes de Rechesy et . 14 habitats d’intérêt Des études scientifiques ont été réalisées pour déterminer précisément les mesures de gestion à mettre en œuvre communautaires forestiers sont recensés sur la zone occupant près de 1750 ha. Les habitats forestiers rencontrés afin de pérenniser ce patrimoine. Elles ont confirmé la valeur écologique de ce site comme en témoigne les vont des forêts mésophiles de hêtre et de chêne, majoritaires, aux forêts plus humides à savoir les chênaies quelques chiffres clefs suivants : pédonculées en passant par les forêts inondables comme les « aulnaies-frênaies », habitat prioritaire de la directive - 2 310 hectares (près de 50 % de la surface du site) sont constitués d’habitats naturels d’intérêt européen ou « habitats, faune, flore ». Ces milieux abritent de nombreuses espèces animales et végétales remarquables. Ainsi, régional, on dénombre sur le site, 6 espèces d’oiseaux d’intérêt communautaire nicheuses associées à ces milieux : le milan noir, le milan royal, la bondrée apivore, le pic noir, le pic mar ou le pic cendré. Le site abrite également le dicrane - 50 espèces d’oiseaux d’intérêt européen ; vert, mousse d’intérêt communautaire, observée dans plusieurs communes du site et plus particulièrement au sud - 3 espèces d’insectes d’intérêt européen ; du site vers Courcelles-Rechesy-. - 4 espèces de poissons d’intérêt européen. Les milieux agricoles, rencontrés dans les vallées, occupent une surface importante, 1800 ha soit 35% du site En considérant l’ensemble des milieux du site Natura 2000 (groupements prairiaux, groupements humides, dont 1600 ha de prairies. 5 habitats prairiaux d’intérêt communautaire ou régional ont été recensés sur le site à groupements forestiers), 47% des habitats cartographiés présentent un intérêt communautaire (dont prioritaire) ou savoir des prairies de fauche mésophiles et humides et plus marginalement des pelouses. Ils représentent 530 ha régional. Les habitats d’intérêt prioritaire occupent 6% du site Natura 2000. Il s’agit principalement des forêts soit 30% des milieux ouverts. L’essentiel des groupements prairiaux d’intérêt communautaire se localisent sur les alluviales des cours d’eau. parties amont des vallées sous-vosgiennes, sur la vallée de l’Allaine et la Bourbeuse. Les prairies de fauche humides, d’intérêt essentiellement régional, se concentrent sur la vallée de la Bourbeuse. Ces milieux, associés aux éléments boisés du paysage, abritent une avifaune très intéressante. Signalons en effet, la présence d’une importante population de pie grièche écorcheur, espèce d’intérêt communautaire mais également du courlis cendré, Habitats naturels et espèces végétales liés aux milieux ouverts du vanneau huppé ou du tarier des prés, espèces d’intérêt régional, associées aux prairies humides de la vallée de la Bourbeuse. Ils sont également fréquentés par des espèces à grand territoire qui les utilisent à des fins On observe des répartitions très différentes selon les vallées du site Natura 2000. alimentaires comme la cigogne blanche, les milans ou bien encore le grand murin ou le verspertilion à oreilles échancrées dans l’ordre des chiroptères. Ces milieux sont favorables également à deux espèces d’insectes d’intérêt La vallée de l’Allaine, présente des proportions assez fortes de prairies de fauche mésophiles d’intérêt communautaire, le damier de la succise et le cuivré des marais. communautaire. Cette proportion est notamment importante sur la partie amont jusqu’à . La partie avale est davantage occupée par des groupements de pâtures et les groupements de fauche (mésophiles et humides) se Les zones humides (zones alluviales, plans d’eau, cours d’eau…) occupent une place importante dans le site, plus cantonnent dans des parcelles plus petites. Les 2/3 de ces prairies sont menacés par l’intensification des pratiques de 1800ha. Associés aux plans d’eau derniers, 7 habitats et une espèce de la directive HFF, la marsilée à quatre agricoles (fauche précoce, fertilisation trop importante…). feuilles, ont été recensés. Notons que la surface occupée par les étangs est relativement importante, plus de 200 ha alors que les petits milieux aquatiques et amphibies qui accompagnent généralement ces plans d’eau ne sont que Les parties amont des petites vallées vosgiennes (vallée de la Madeleine jusqu’à Bethonvilliers, vallée de la Saint- très peu représentés, dû probablement à la surexploitation des étangs, notamment pour l’activité pêche, ainsi qu’à Nicolas à Rougemont-le-Château) rassemblent des prairies de fauche gérées de façon extensive et rassemblent les un entretien jardiné pour les étangs de loisirs. Le site possède également un réseau hydrographique dense et varié groupements les plus intéressants. Le plus souvent leur état de conservation est considéré comme excellent. Dans allant des petits ruisseaux forestiers aux rivières de plaine. Cette diversité lui permet de posséder 90% des espèces ces secteurs amont, on observe également une grande diversité d’habitats des plus humides aux plus secs. piscicoles de Franche-Comté. Parmi les espèces d’intérêt communautaire présentes sur le site, notons la présence de la lamproie de planer, du chabot, de la bouvière, de la loche d’étangs. L’avifaune associée à ces milieux est La répartition des groupements prairiaux humides est également inégale sur le site Natura 2000. Ces groupements riche. Le martin pêcheur d’Europe, bien représenté dans le site, niche sur les berges des cours d’eau et des étangs. se retrouvent de façon majoritaire (en proportion relative) sur la vallée de la Bourbeuse, de Montreux-Château à Par ailleurs, les étangs du Sundgau sont le lieu d’hivernage ou une halte migratoire pour de nombreuses espèces . Ces groupements présentent essentiellement un intérêt régional. Même si elles ne sont pas d’intérêt de la Directive Oiseaux comme la grande aigrette, la sterne pierregarrin, le balbuzard pêcheur, le chevalier sylvain. communautaire, notons tout de même la présence de l’œnanthe à feuille de peucédan, espèce d’intérêt régional de prairies humides oligotrophes ainsi que de la nivéole d’été dont l’unique station du Territoire de Belfort se situe à . Au vu des facteurs physiques, forte hydromorphie du sol, les pratiques agricoles sur ce secteur sont relativement extensives et seulement le tiers de ces prairies est menacé par l’intensification des pratiques agricoles. Par ailleurs, ce secteur classé en espace naturel sensible, fait l’objet de mesures ciblées depuis 10 ans pour encourager le maintien de ces pratiques agricoles.

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ETAT INITIAL

Au niveau du secteur des étangs du Sundgau (Boron, Courtelevant, , Florimont, et -Neuf), l’essentiel des milieux ouverts est composé de cultures et de pâtures. Les prairies artificielles ou artificialisées Les ceintures d’étangs sont un peu mieux développées et occupent une superficie de 58 ha. Aucun groupement (sursemis important de prairies de fauche naturelles) représentent également une part non négligeable des d’intérêt communautaire n’a été identifié. groupements de prairies. 250 ha ont été cartographiés, soit plus de 15% des milieux prairiaux. Une part importante de ces prairies améliorées se localise le long de la Saint Nicolas. Au niveau des cours d’eau, les herbiers sont rares. Seule la vallée de la Bourbeuse présente des herbiers aquatiques intéressants. Associées à ces milieux ouverts, les mégaphorbiaies d’intérêt communautaires qu’on trouve généralement à proximité des cours d’eau, occupent une superficie de 53 ha sur le site. Ces milieux ne font pas l’objet d’activités La marsilée à quatre feuilles, espèce d’intérêt communautaire, est présente sur trois sites dans le département dont anthropiques. deux dans le territoire du site Natura 2000, à Vauthiermont et à l’étang de la Grille. Ce dernier, classé en espace naturel sensible, fait l’objet de mesures de conservation qui ont permis d’accroître sa population. Trois espèces végétales à fort intérêt patrimonial, inféodées aux étangs oligotrophes (pauvres en éléments minéraux) de la zone Natura 2000 sont également présentes. Il s’agit d’Elatine triandra, espèce protégée au niveau régional inscrite Habitats naturels et espèces végétales des milieux forestiers comme vulnérable dans le livre rouge de la flore menacée en Franche-Comté, la pilulaire globuleuse, fougère Les groupements forestiers humides se répartissent le long des vallées, dans les lits majeurs des cours d’eau. On bénéficiant d’une protection nationale, ou la littorelle à une fleur, protégée au niveau national, classée dans la les rencontre également au niveau de zones de suintements et de pied de versant, là où l’engorgement favorise catégorie « à surveiller » du livre rouge des espèces menacées en France. l’implantation des espèces hygrophiles. Ces groupements sont le plus souvent ponctuels et occupent toujours des superficies réduites. Leur état de conservation est globalement bon. Les invertébrés Les groupements forestiers mésophiles représentent le type d’habitat majoritaire sur le site, avec une superficie de 1448 ha, soit un peu moins d’1/3 du site Natura 2000 (28%). Ces groupements se présentent le plus souvent sous Le site abrite trois espèces d’invertébrés d’intérêt communautaire. Le Damier de la succise et le cuivré des marais, la forme de grandes parcelles homogènes, occupant de vastes superficies. Toutes ces parcelles sont gérées par la sont connus sur le secteur de la Bourbeuse dans la partie centrale du site ainsi que sur le secteur du Sundgau des sylviculture. Aucun de ces groupements ne présente des phases juvéniles, matures et sénescentes équilibrées étangs et des forêts, au sud. À noter également que lors des prospections 2009 réalisées par le Bureau d’études (Beaufils, 2006), les deux dernières phases apparaissant comme déficitaires. Par ailleurs, une étude réalisée en ECOSCOP, le Damier de la Succise (Euphydryas aurinia) a été observé à de nombreuses reprises, sur des 2009 souligne la faible part de bois sénescents. La qualité générale de ces groupements est ainsi réduite même si groupements prairiaux gérés de façon extensive situé au nord de la vallée de la Madeleine à Etueffont, et ils subissent très peu d’atteintes. Globalement, l’état de conservation est considéré comme moyen ou défavorable Saint-Germain-le-Châtelet, soulignant la naturalité des prairies de ce secteur. Une population d’agrion de mercure, inadéquat. est connue à Autrechêne sur la vallée de la Bourbeuse. Des résultats de prospections réalisées par l’OPIE en 2009, permettront d’étayer ces données. Le site abrite le dicrane vert, mousse d’intérêt communautaire, observée dans plusieurs communes du site et plus particulièrement au sud du site vers Courcelles-Rechesy-Florimont ou encore dans le Sundgau fermé à Suarce et Faverois. Cette espèce, peu connue, se développe dans des forêts sur des placages d’alluvions siliceuses ou sur des lœss, lehms, loesslehms et colonise le plus souvent le hêtre et plus occasionnellement le chêne ou le charme. La faune piscicole

Quatre à cinq espèces piscicoles d’intérêt communautaire sont présentes sur le site. La Bourbeuse, rivière classée en deuxième catégorie, est réputée pour sa grande richesse piscicole comprenant le Chabot et la Bouvière, Habitats naturels et espèces végétales des milieux aquatiques espèces d’intérêt communautaire mais aussi le Brochet ou la Vandoise. Notons par ailleurs que le brochet, espèce patrimoniale et repère pour les cours d’eau de plaine, connaît un déficit marqué en ce qui concerne sa reproduction Les habitats liés aux milieux humides sont de deux types : due sans doute à des difficultés d’accès à ses zones de frayères. On peut trouver également sur le site, la loche - les groupements d’étangs et les végétations, aquatique, amphibie et rivulaire qui y sont associées, d’étangs, rencontrée sur la Saint Nicolas, la lamproie de planer sur la Madeleine et sur la Saint Nicolas. Outre ces espèces mentionnées dans le FSD, le Blageon, serait présent sur l’Allaine. Concernant la faune piscicole, les - les groupements de mégaphorbiaies et de magnocariçaies, présentes dans différentes situations : ceintures données sont anciennes et disparates et il serait nécessaire de lancer des inventaires complémentaires de d’étangs, abandon de prairies humides, trouées forestières, groupement alluvial du lit majeur. manières à cibler et spécifier les mesures de gestion liées à la qualité physico-chimique et morphologique des cours Sur les étangs étudiés lors de la saison de terrain 2009, peu d’étangs présentent des conditions favorables au d’eau, favorables à ces espèces. développement d’une végétation spécifique. Le plus souvent, ces étangs sont en eaux. Les berges sont abruptes, et donc peu favorables aux espèces amphibies. Les groupements amphibies dépendent fortement de la variation du niveau de l’eau, qui permet l’exondation des berges. Ces groupements pionniers peuvent ainsi apparaître au fil des ans, en fonction du niveau d’eau des étangs (apparition de grèves exondées liées à la vidange des étangs ou à une baisse du niveau d’eau). Ces groupements amphibies totalisent une superficie de 3,6 ha, ce qui est très réduit au regard de la superficie occupée par les étangs sur le site. Les groupements aquatiques ne sont guère plus développés avec un total de 12 ha.

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Les amphibiens

Un état des lieux des populations d’amphibiens, réalisé en 2008 sur le site, révèle une présence remarquable Ci-dessous, un tableau des habitats et espèces caractéristiques du site Natura 2000 « Étangs et Vallées du d’amphibiens. Onze espèces d’intérêt patrimonial ont été contactées, dans et à proximité du site, parmi lesquelles territoire de Belfort ». certaines sont très rares ou menacées en Franche-Comté comme la rainette arboricole, la grenouille des champs Espèces animales et Oiseaux nicheurs et migrateurs ou la grenouille agile, ce qui donne au site une responsabilité particulière à l’échelle régional, dans la protection des végétales d’intérêt d’intérêt communautaire (annexe I Habitats naturels d’intérêt communautaire amphibiens. Néanmoins, concernant les deux espèces d’intérêt communautaire mentionnées dans le FSD, le triton communautaire Directive Oiseaux (Annexe I de la Directive Habitats) crêté et le sonneur à ventre jaune, les résultats sont nuancés. Le triton crêté n’a pas été contacté lors des (Annexe II de la Nicheurs Migrateurs prospections 2008, probablement en raison des difficultés spécifiques aux tritons. L’étude souligne le manque de Directive Habitats) sites de reproduction favorables pour cette espèce, lié à l’omniprésence des poissons prédateurs dans les étangs et Eaux stagnantes, oligotrophes à mésotrophes Chabot Bondrée apivore Faucon pèlerin l’insuffisance de mares ou fossés favorables à sa reproduction. Le sonneur à ventre jaune a été contacté une fois à Eaux oligo-mésotrophes calcaires avec Pygargue à proximité du site vers Petit-Croix. Il est également connu à Foussemagne et à Fontaine. Globalement sur le site, Loche d’étang Milan noir végétation benthique* à Characées queue blanche l’étude montre qu’il existe un déficit de sites de reproduction favorables aux amphibiens, malgré le nombre Prairies à molinie sur sols calcaires, tourbeux Balbuzard important et la densité élevée des étangs sur le site ce qui peut menacer à court terme la viabilité des populations Bouvière Milan royal ou argilo-limoneux pêcheur d’amphibiens. Mégaphorbiaies hygrophiles d'ourlets Chevêche Lamproie de Planer Blongios nain planitiaires d’Athéna Sonneur à ventre Prairies maigres de fauche de basse altitude Pic noir Butor étoilé Les mammifères jaune Dépressions sur substrats tourbeux Triton crêté Pic mar Bihoreau gris Deux espèces de chiroptères d’intérêt communautaire sont attestées sur le site : le verspertilion à oreilles Hêtraies acidiphiles Cuivré des marais Pic cendré Héron pourpré Pie grièche Marouette échancrées et le grand murin dont d’importantes colonies (plusieurs centaines d’individus) prospectent sur le site, Hêtraies neutrophiles Damier de la Succise ce dernier constituant pour elles, par la diversité des milieux rencontrés (prairies alluviales et forêts) un terrain de écorcheur ponctuée chasse favorable. Les objectifs de gestion devront s’attacher d’une part à préserver les gîtes de reproduction dont Chênaies pédonculées médio-européennes Grand Murin Cigogne blanche certains sont situés dans les combles des églises de Rougemont le château et d’Etueffont mais aussi les territoires Vespertilion à oreilles Martin pêcheur Forêts alluviales à aulne et frêne de chasse et les éléments structurants du paysage (haies, bocage) importants pour leur déplacement. Outre ces échancrées d’Europe espèces mentionnées dans le FSD, la présence d'espèces forestières est fortement suspectée dans la partie nord Marsilée à quatre et sud du site grâce à des inventaires ultrasons (notamment les Noctules). Il serait donc nécessaire d'affiner la feuilles connaissance sur ces espèces (noctules, murin de Bechstein, barbastelle) et sur ces espaces boisés. Dicrane vert

Tableau 10 : Habitats et espèces d’intérêt communautaire du site Natura 2000 « Étangs et vallées du Territoire de Belfort » L’avifaune

La richesse avifaunistique de la ZPS « Étangs et vallées du Territoire de Belfort » est importante avec la présence plus ou moins régulière de 50 espèces d’intérêt communautaire. Parmi celles-ci, 40 sont considérées comme migratrices ou hivernantes mais un grand nombre d’entre elles n’ont été contactées qu’occasionnellement, voire de façon exceptionnelle. Au total, une petite quinzaine d’espèces sont mentionnées régulièrement sur le site, dont parmi elles, la Grande aigrette, la Sterne pierregarin et le Balbuzard pêcheur. Les espèces d’intérêt communautaire nicheuses sont quant à elles au nombre de 10 et sont globalement bien représentées sur le site. On notera notamment la présence d’une importante population de Pic cendré et de Pie-grièche écorcheur ainsi que la nidification des deux espèces de milans. En plus des espèces d’intérêt communautaire, d’autres espèces patrimoniales comme le Vanneau huppé et le Courlis cendré ont été identifiées sur le site en période de nidification.

Concernant l’utilisation du site Natura 2000 par ces différentes espèces, il apparaît que la répartition des espèces remarquables n’est pas homogène sur ce territoire. Ainsi, certains secteurs comme les étangs du Sundgau et la vallée de la Bourbeuse apparaissent plus riches.

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ETAT INITIAL

Le Docob Les groupements forestiers humides, principalement des forêts alluviales à Aulnes et à Frêne, occupent une superficie de 300 ha sur le site. Ces forêts ont un intérêt prioritaire au regard de la directive « habitats-faune-flore ». Le site est doté depuis janvier 2010 d’un plan de gestion nommé "Document d’objectifs" ou "DOCOB" élaboré sur la Elles sont en effet rares et jouent un rôle écologique majeur. Elles permettent le maintien des berges, limitant leur base d’un diagnostic écologique et socio-économique, d’orientations, de mesures de gestion et de conservation des érosion, favorisent la protection contre la pollution des eaux, constituent des habitats d’espèces notamment pour le habitats et des espèces. martin pêcheur d’Europe ou le pic cendré et ont un rôle de corridor écologique pour certaines espèces animales comme les chauves-souris. Objectifs liés aux milieux ouverts : Les objectifs pour ce type de groupement sont d’une part de préserver les groupements d’intérêt communautaire Les milieux ouverts sont liés à une agriculture essentiellement tournée vers l’élevage. Deux types de prairies existants, en luttant notamment contre les espèces indésirables comme la renouée du japon qui présente une présentent un intérêt floristique sur le site. Les prairies de fauche mésophiles d’une part, d’intérêt communautaire, menace importante, en entretenant de façon adéquate ces peuplements et d’autres part de développer un cordon occupent une superficie importante. On les trouve essentiellement sur l’Allaine et au nord de la Madeleine. Les boisé diversifié aux abords des cours d’eau. prairies de fauche humides, d’autre part, d’intérêt essentiellement régional, occupent des superficies plus réduites. Les forêts mésophiles d’intérêts communautaires représentent à elles seules 1450 ha, soit environ les 2/3 des On les trouve essentiellement sur le secteur de la Bourbeuse. Outre leur intérêt floristique, la diversité végétale groupements d’intérêts communautaires du site. Ces groupements sont intégrés dans une gestion sylvicole qu’elles abritent (les prairies en bon état conservation pouvant accueillir plus de 40 espèces végétales différentes) productive. Aucun de ces groupements ne présente des phases juvéniles, matures et sénescentes équilibrées est essentielle pour l’alimentation des invertébrés. (Beaufils, 2006), les deux dernières phases apparaissant comme déficitaires. Par ailleurs, une étude réalisée en 2009 souligne la faible part de bois sénescents. La qualité générale de ces groupements est ainsi réduite. Plus généralement, les habitats agropastoraux sont importants pour les espèces animales à grand territoire comme Néanmoins, ces forêts abritent une flore et une faune intéressantes. Ainsi, deux espèces de pics (pic mar et pic l’avifaune ou les chiroptères. Les habitats humides « prairies de fauche humides » et « prairies pâturées humides », noir) et deux espèces de milans nichent sur le site. D’autre part, une importante population de dicrane vert, espèces souvent en contact étroit avec d’autres types de milieux humides tels que les mégaphorbiaies, les roselières ou les d’intérêt communautaire est recensée. Pour conserver le potentiel écologique au regard des habitats et des cariçaies, abritent une avifaune particulière, en régression à l’échelle nationale voire européenne du fait de la espèces de ces forêts, il est important de maintenir la diversité des classes d’âges, des essences constitutives du disparition de ces types de milieux. On pourra notamment citer, pour les nicheurs, le Courlis cendré, le Vanneau cortège floristique des habitats, conserver les vieux arbres ou arbres morts qui hébergent une faune typique, et huppé ou le Tarier des prés. Ces espaces sont également favorables pour les espèces migratrices en assurer des zones de quiétudes en faveur de l’avifaune forestière remarquable pendant les périodes sensibles. stationnement (limicoles, grande aigrette). Les prairies mésophiles (fauchées ou pâturées) jouent également un rôle C’est notamment le cas des milans, parfois fortement gênés par des travaux forestiers en période de nidification. important pour l’avifaune. Particulièrement bien représentées sur la ZPS, (plus de 1000 ha au total), elles accueillent de nombreuses espèces comme la Pie-grièche écorcheur dont le site accueille des populations notables. Ces espaces agropastoraux sont également fréquentés par des espèces à grands territoires qui les Objectifs liés aux milieux aquatiques (étangs, cours d’eau) utilisent à des fins alimentaires comme la Cigogne blanche qui y chasse amphibiens et insectes, ou comme les La plupart des habitats d’intérêt communautaire liés aux étangs correspondent le plus souvent à une végétation rapaces (Milan royal, Milan noir notamment) ou les chiroptères qui y trouvent également des ressources aquatique et amphibie qui se développe au bord des berges. Ces habitats sont inféodés aux pratiques de gestion alimentaires importantes. des étangs : variation du niveau d’eau qui permet une exondation temporaire de ces groupements, configuration L’atteinte principale constatée sur les milieux prairiaux est l’intensification des pratiques (sursemis, fauche précoce, des berges en pente douce. Quand ces groupements sont présents, peu d’atteintes sont constatées et globalement, surpâturage) conduisant à une homogénéisation de la végétation, plus ou moins marquée selon les secteurs et le on les trouve dans un bon état de conservation. Néanmoins, à l’échelle du site, les modes de gestion des étangs type de prairies. 60% des prairies mésophiles, en particulier sur l’Allaine sont menacées par l’intensification des sont peu favorables au développement de ce type de végétation. La surface occupée par ces plans d’eau est très pratiques tandis que seulement 30% des prairies humides, en raison des contraintes inhérentes à ce type de réduite au regard du nombre d’étangs présents sur le site. milieux, subissent ces atteintes. Il conviendra donc d’encourager des pratiques respectueuses : fauche tardive pour Les ceintures végétales qui bordent ces plans d’eau, un peu mieux développées, constituent un biotope pour de permettre aux espèces animales et végétales d’accomplir leur cycle reproductif, limitation ou arrêt de la fertilisation, nombreuses espèces et en particulier pour les oiseaux d’eau en halte migratoire et un support de ponte pour les limitation du chargement. poissons et les insectes. Cependant, on constate globalement sur le site que ces ceintures sont souvent peu développées et peu diversifiées. Notons par ailleurs que les espèces invasives comme la jussie ou envahissantes Afin de garantir des conditions optimales au maintien des populations de certaines espèces, il est également comme la chataîgne d’eau…, affaiblissent de plus en plus la diversité végétale des plans d’eau et posent de réels important de veiller à la conservation de la mosaïque d’habitats présents sur le site. Ainsi, le maintien de bosquets, problèmes sur le site. de gros saules têtards ou des haies permet d’offrir des sites de nidification privilégiés à tout un cortège d’espèces. C’est notamment le cas de la pie grièche écorcheur et de la Chevêche d’Athéna qui apprécie particulièrement la Au regard de ces éléments, il apparaît important de préserver les groupements d’intérêt floristique existants mais présence de gros arbres creux pour nicher. également d’encourager à l’échelle du site des modes de gestion des étangs favorables à la faune et à la flore remarquables, de manière à développer le potentiel écologique des étangs. Par exemple, il sera particulièrement important de maintenir ou reprofiler certaines parties de berges en pentes douces, lutter contre les espèces invasives ou trop envahissantes, préserver, développer et diversifier les ceintures végétales … Objectifs liés aux milieux forestiers : Les habitats forestiers occupent des superficies importantes sur le site, un peu plus de 2500 ha, dont plus de 50% (1785 ha) de la surface correspond à des groupements d’intérêt communautaire. On distingue deux grands types de groupements sur le site. Les forêts humides et les forêts mésophiles.

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ETAT INITIAL

Les cours d’eau du site sont très diversifiés allant des petits ruisseaux au cours d’eau de plaine et abritent plusieurs espèces piscicoles d’intérêt communautaire. Au niveau de ces cours d’eau, de nombreuses atteintes sont observées, conduisant à une altération générale de leur qualité morphologique : enrochements ponctuels dans le lit - ZNIEFF de type 2 n°01490000 : Vallée de la Bourbeuse et ses affluents, Madeleine et Saint-Nicolas mineur venant perturber le libre écoulement des crues, rectifications hydrauliques en particulier sur les cours d’eau vosgiens, multiplicité des seuils infranchissables rendant difficiles voir impossible la circulation des espèces Cette ZNIEFF s’étend sur 1 600 hectares sur les vallées des cours d’eau qui confluent sur le secteur et plus au Sud piscicoles. pour former la Bourbeuse. En cours de validation pour intégrer le nouvel inventaire des ZNIEFF de Franche-Comté, aucune description précise de cette zone n’a pu être consultée. Toutefois, ses caractéristiques et son intérêt

peuvent être comparés à ceux des ZNIEFF de type 1 "Vallée de la Saint-Nicolas au Sud de Larivière" et "Vallée de Objectifs transversaux la Madeleine au Sud de " qui y sont intégrées. La réussite de la mise en œuvre de Natura 2000 sur le territoire, basée essentiellement sur le volontariat et D’une manière générale, cette ZNIEFF de type 2 propose des milieux d’intérêt associés à des cours d’eau de l’adhésion des acteurs locaux, nécessite une animation importante au plus près du terrain. Plus particulièrement, on plaine, méandreux et à écoulement lent, dans un contexte prairial disposant de caractéristiques paysagères peut distinguer trois grands types d’objectifs liés à ces missions transversales et garantes de la réussite du projet. remarquables. L’intérêt de la ZNIEFF est également relatif à la diversité spécifique floristique et faunistique qui peut Il s’agira d’une part d’assurer en lien avec les acteurs socio-économiques, les collectivités territoriales, les services y être rencontrée. Plusieurs espèces protégées et/ou rares sont présentes, notamment l’œnanthe à feuille de de l’État, la mise en œuvre du DOCOB par la contractualisation (Charte, Contrat Natura2000 et MAETER). Ce volet peucédan (protégée au niveau régional) et plusieurs espèces piscicoles telles que la loche d’étang (en régression nécessite l’information des éventuels bénéficiaires mais aussi un accompagnement technique et administratif des en Europe), la lamproie de Planer (menacée) ou la bouvière (très menacé en Europe). porteurs de projets de la part de structure animatrice. Concernant les propositions et recommandations qui peuvent être appliquées à cette ZNIEFF, on citera notamment Il s’agira d’autre part de permettre l’amélioration des connaissances et d’assurer une veille environnementale : suivi le maintien de la qualité physico-chimique et biologique des cours d’eau, la préservation de leur dynamique (éviter de l’état de conservation des habitats et des espèces, fournir des avis ou éléments techniques aux porteurs de les endiguements, recalibrage, curages…) et la promotion des bonnes pratiques agricoles sur les fonds de vallée projets et aux services instructeurs dans le cadre des études d’incidences. notamment (maintien des prairies et plaines inondables, diminution des intrants…). Le volet information, communication, sensibilisation des acteurs concernés mais aussi grand public est un volet important.

Le Document d’objectifs est le fruit d’une vaste concertation ayant impliqué de nombreux acteurs locaux (élus, - ZNIEFF de type 1 n°01490001 : Basse vallée de la Saint-Nicolas au Sud de Larivière acteurs du monde socio-économiques, partenaires, services administratifs…). La réussite de l’application du DOCOB est conditionnée également par la mobilisation de relais locaux dans la mise en œuvre de Natura 2000 sur Cette ZNIEFF s’étend sur 245 hectares de la vallée de la rivière Saint-Nicolas. Elle est caractérisée par des milieux leur territoire. de forêt alluviale et des prairies humides. Trois habitats déterminants y sont recensés (aulnaie-frênaie riveraine, Il s’agit enfin de faire connaître au plus grand nombre le patrimoine naturel du site mais également de favoriser une prairie humide oligotrophe, prairie humide mésotrophe), ainsi que 4 espèces déterminantes de fleurs, poissons et prise de conscience collective des enjeux liés à l’environnement et à la protection de la biodiversité à travers Natura insectes. 2000. Il s’agit des personnes qui ne sont pas à priori concernées directement par le site Natura 2000 mais cependant concernées par les enjeux écologiques et leurs liens avec les activités humaines. Entre Larivière et Montreux-Château, la vallée de la Saint-Nicolas constitue une belle entité naturelle où la rivière serpente encore localement dans un paysage bocager, marqué par des haies, des bosquets et surtout des prairies de différents types. Les facteurs de différenciation reposent sur la fréquence d'inondabilité de ces milieux et sur le mode d'exploitation exercé. Le lit majeur se caractérise par la présence de prairies humides oligotrophes d'un grand  ZNIEFF de type 1 et 2 intérêt patrimonial. Des aulnaies-frênaies ainsi que des saulaies occupent les berges et des mégaphorbiaies se développent en bordure. L'intérêt botanique est certain, avec notamment l’œnanthe à feuilles de peucédan, Une ZNIEFF est un secteur du territoire particulièrement intéressant sur le plan écologique, participant au maintien protégée au plan régional. En ce qui concerne la faune, la loche d’étang, espèce inféodée aux fonds vaseux, se des grands équilibres naturels ou constituant le milieu de vie d’espèces animales et végétales rares, distingue. Elle est en régression en Europe et rare en France. Pour les insectes la présence du leste verdoyant est caractéristiques du patrimoine naturel régional. L’inventaire des ZNIEFF identifie, localise et décrit les sites d’intérêt à signaler à hauteur de Fontaine. La conservation de cette libellule affectionnant les bas-marais et les tourbières est patrimonial pour les espèces vivantes et les habitats. prioritaire en Franche-Comté. Les ZNIEFF de type 2 réunissent des milieux naturels formant un ou plusieurs ensembles possédant une cohésion Concernant les principaux périls et recommandations qui peuvent être formulées, l'extension des cultures et de élevée et entretenant de fortes relations entre eux. Elles se distinguent par un contenu patrimonial riche et un degré l’urbanisation constitue une menace importante de même que les dégradations de la qualité des eaux liées aux d'artificialisation faible. Les ZNIEFF de type 1 sont en revanche des territoires correspondant à une ou plusieurs systèmes d'assainissement des communes et aux rejets directs. Ainsi, la conservation de la qualité du secteur unités écologiques homogènes et abritent au moins une espèce ou un habitat caractéristique remarquable ou rare, repose sur l'amélioration de la qualité des eaux par traitement des effluents et préservation de leur dynamique justifiant d'une valeur patrimoniale plus élevée que celle du milieu environnant. Les ZNIEFF de type 2 sont donc des (éviter les travaux sur lits mineurs et le creusement d'étangs), l’amélioration des débits d'étiage (recherche de ensembles géographiques généralement importants, incluant souvent plusieurs ZNIEFF de type 1. nouvelles ressources en eau) et enfin la préservation des activités agricoles traditionnelles favorisant le maintien des prairies humides.

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Nous vérifierons dans le cadre de l’analyse des impacts des travaux connexes, si ces derniers ont une incidence  Les Zones Humides sur les zones humides potentielles. Plusieurs zones humides sont présentes sur le territoire communal de Frais.

Elles sont illustrées ci-après par un extrait de la cartographie des zones humides établie par la DREAL de Franche- Comté. Cette cartographie classe les différentes zones humides en fonction de leurs caractéristiques.

Figure 11 : Cartographie des zones humides de la Commune de Frais - DREAL Franche-Comté

Les zones humides de la commune de Frais sont essentiellement localisées sur le fond de la vallée de la rivière Saint-Nicolas (extrémité Est de la commune) et sur le vallon d’un de ses petits affluents, le ruisseau de la Rouge Terre.

Ces zones humides sont principalement composées de prairies humides de fauche et de pâture. On notera encore de petits secteurs forêt humide au niveau du ruisseau de la Rouge Terre, ainsi que la présence de quelques étangs à végétation aquatique.

Les services du Conseil Général du Territoire de Belfort travaillent sur la cartographie des zones humides potentielles, en intégrant en particulier les sols hydromorphes en zone agricole potentiellement concernée par des zones humides.

La majeure partie des terres agricoles des communes étudiées sont potentiellement humides.

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2.2. Les espaces agricoles : prairies et cultures Ces pâtures présentent une communauté végétale assez pauvre, composée d’espèces banales. En effet, le  Les prairies tassement et l’imperméabilisation superficiels du sol ainsi que l’enrichissement en azote par les déjections masquent les facteurs écologiques stationnels. Celles qui subissent des périodes d’inondation sont moins Remarque : dans le cadre de la présente étude, la différenciation des prairies pâturées et prairies de fauche a intensément pâturées. Leur structure est ainsi intermédiaire entre les prairies de fauche et les pâtures intensives. reposé sur la présence/absence d’un enclos entretenu lors des reconnaissances de terrain qui se sont déroulées en Les espèces résistantes au piétinement (développement en rosettes, petites graminées) forment l’essentiel du août 2009, les pâtures pouvant occasionnellement faire l’objet de fauches. cortège floristique. Le terme de prairie recouvre en fait une multitude de formations végétales herbacées dont la diversité est liée à On notera la présence de la pâquerette (Bellis perennis), du trèfle des prés (Trifolium pratense), du pissenlit l’origine des milieux dont elles proviennent et à l’ensemble des cultures que l’homme pratique et a pratiqué. L’intérêt (Taraxacum officinale), du liondent hipside (Leontodon hispidus), des plantains moyen et lancéolé (Platango media de ces milieux passe par leur entretien. Ainsi, dans les milieux naturels, trois types de grandes prairies ont été et Platango lanceolata), du séneçon jacobée (Senecio jacobea), du cirse des champs (Cirsium arvense), de distingués : les prairies humides, les prairies de fauche et les pâtures. l’épervière piloselle (Hieracium pilosella), de la marguerite (Leucanthemum vulgare), … Les graminées les plus Les prairies ainsi que les cultures sont bien représentées sur le territoire de la commune de Frais. Avec fréquentes sont la crételle (Cynosurus cristatus), l’ivraie vivace (Lolium perenne), la phléole des prés (Phleum respectivement 77 et 59 hectares, elles sont les deuxième et troisième occupations du sol derrière les boisements. pratense) Depuis 2003, on note un gain de 5 hectares pour les cultures et une perte de 4 hectares pour les prairies. À Frais, les parcs forment une couronne autour du village, limitée au Nord et au Sud par les étangs, à l’Est par la Chaque type de prairies accueille une faune et une flore particulière. Saint-Nicolas et à l’Ouest par les massifs forestiers. Quelques prairies fauchées s’insèrent dans cet ensemble.

Les prairies de fauche Les prairies humides

Elles sont légèrement moins représentées que les prairies de pâture, avec en 2009 34 ha, contre 43 pour les Elles sont présentes sur des sols riches en nutriment, très humides, engorgés en hiver. Elles peuvent supporter prairies de pâture. Les prairies de fauche sont localisées en périphérie du village, après une première couronne de néanmoins un assèchement prononcé en été. Elles sont dominées par les graminées de type Carex, mais sont prairies de pâture. colorées pendant toute la saison de végétation par les floraisons successives de nombreuses plantes à fleurs.

Leur composition floristique est diversifiée, notamment pour les prairies naturelles. Un inventaire a été réalisé dans Elles se caractérisent par la présence d’espèces hygrophiles plus ou moins facilement visibles et identifiables. Les une prairie de fauche naturelle au lieu-dit « Fontenatte »au Nord-Ouest du territoire communal. Les espèces espèces indicatrices de prairies humides utilisées pour cette étude sont : les joncs, les carex, l’iris jaune, la reine rencontrées sont : les trèfles rose et blanc, le plantain lancéolé, le lotier corniculé, différent rumex, la scabieuse, le des prés, la salicaire, l'achillée sternutatoire, l’épilobe hirsute, les prèles, l’eupatoire, les balsamines ou impatiences, séneçon de Jacob, la vesce cracca, le bugle rampant, la fléole. le lysimaque, la menthe d’eau et le myosotis des marais, la renoncule, … car ces espèces étaient facilement identifiables à la période de visite de terrain. Ces espèces sont inscrites dans l’annexe II table A correspondant à la Leur fertilisation ou leur coupe précoce aux fins d’ensilage diminuent liste des espèces indicatrices de zones humides de l’arrêté du 24 juin 2008 précisant les critères de définition et de sensiblement leur diversité floristique au profit des graminées. délimitation des zones humides en application des articles L. 214-7-1 et R. 211-108 du code de l’environnement (version consolidée au 22 janvier 2009). À Frais, les prairies fauchées s'insèrent principalement entre les prairies pâturées qui entourent le village et les boisements localisés plus en Ces prairies, au degré d’humidité variable, sont surtout présentes le périphérie. À l’extrémité Est du ban communal, la vallée de la rivière long des cours d’eau et aux abords des étangs. À Frais, on les Saint-Nicolas accueille également des prairies de fauche. retrouve donc essentiellement sur la partie Est du territoire, au sein de la vallée de la Saint-Nicolas. Par ailleurs, des prairies humides ont été remarquées au niveau de la partie Sud-Ouest du lieu-dit Frais : prairie de fauche au lieudit « Fontenatte » (20-07-2009) « Pré de la Caille », ainsi qu’autour des étangs de « Rouge Terre ». On trouve aussi çà et là des friches humides ainsi que des zones à typhas. Les pâtures Frais : prairie humide au lieu-dit « Rouge Terre » (20-07-2009) Les pâtures représentent 43 ha, soit environ 30 % des espaces agricoles et 15 % de l’occupation totale communale. Les prairies pâturées sont constituées d’une strate herbacée basse et relativement homogène. Elles appartiennent à deux grandes classes : les pâtures intensives en position de plateau et les prairies de vallées, régulièrement inondées, qui connaissent une plus faible pression de pâturage. Egis Etude d’impact de l’aménagement foncier de la commune de Frais Page 58 sur 165 Conseil Départemental du Territoire de Belfort Mars 2016 ETAT INITIAL

 Les cultures 2.3. Les boisements et forêts Les zones de grandes cultures possèdent un intérêt écologique faible en comparaison des différents milieux décrits Les forêts sont bien représentées sur la commune de Frais, essentiellement sur sa frange Ouest. Quelques précédemment. Cet intérêt faible concerne plus particulièrement la flore qui n’y est présente que très boisements plus ponctuels sont également retrouvés çà et là aux abords des nombreux étangs de la commune et ponctuellement et de façon temporaire. des cours d’eau. Pour ces deux dernières situations, les essences résineuses et les boisements humides sont les D’une manière générale, le caractère intensif des modes de culture, l’absence d’une végétation permanente plus fréquents. (traitements phytosanitaires, cultures monospécifiques) et le passage répété d’engins agricoles font que ces zones Le couvert forestier représente à Frais 108 ha, soit 39% du territoire communal. C’est la première occupation du sol cultivées abritent également une faune très pauvre. Seules quelques espèces de landes et de steppes peuvent se de la commune. satisfaire de ces espaces. Sur la carte des milieux naturels, nous avons distingué les boisements de feuillus, de résineux, ainsi que les Cependant, ces zones agraires peuvent présenter un certain intérêt pour quelques groupes faunistiques, boisements humides. notamment les oiseaux (rapaces), pour qui ces secteurs de culture constituent un réservoir de proies. En effet, petits mammifères et notamment rongeurs y sont bien présents, ces zones constituant pour eux des zones de refuge et d’abri.

À Frais, les terres labourées occupent 21% du territoire communal en 2009, soit environ 5 hectares de plus qu’en  Les forêts de feuillus 2003. Ces cultures sont réparties principalement aux extrémités du territoire communal, aux lieux-dits « Nolz du Les forêts de feuillus sont dominantes dans le Territoire de Belfort et représentent 76% de la surface boisée. Les Fahy », « Grands Fins » et « Paquis » au Nord, ainsi qu’aux lieux-dits « Champs de la Dame » et « Sur le Pré de plantations de résineux sont peu représentées avec 13% et les forêts mixtes correspondant aux 11% restants. Frais » au Sud. Quelques îlots de belle taille sont également répartis sur le reste de la commune. Les boisements sont constitués principalement de taillis sous futaie ou taillis simples, dominés par le chêne pédonculé (Quercus robur) et le charme (Carpinus betulus) pour former le type de boisement appelé la chênaie- charmaie. Également bien représentée, la chênaie à hêtres disséminés prend place sur les sols bien drainés. Plus ponctuellement, ont été plantées des futaies résineuses, essentiellement d’épicéas.

Outre le chêne, le charme et le hêtre, les espèces forestières accompagnatrices sont principalement le merisier (Prunus avium), le frêne (Fraxinus excelsior) et l’érable (Acer pseudoplatanus). La strate arbustive est habituellement composée du cornouiller sanguin (Cornus sanguinea), du noisetier (Corylus avellana), de l’aubépine (Crataegus sp.), du fusain d’Europe (Euonymus europaeus), du sureau (Sambuscus nigra)…

Les boisements feuillus de Frais sont regroupés dans la partie Ouest du village avec le massif forestier principal du Haut-Bois, qui se poursuit notamment à l’Ouest du territoire communal sur ban de Bessoncourt. Le reste du territoire ne compte que quelques rares autres parcelles boisées de petite taille.

 Les boisements humides Dans les zones boisées marquées par l’hydromorphie, l’aulne, le frêne, le saule, et dans une moindre mesure, le peuplier tremble et le bouleau, se substituent au chêne incapable de croître sur des sols engorgés en permanence. Ces boisements occupent généralement des fonds de vallons, surtout en bordure d'étangs ou de cours d'eau.

À Frais, seuls quelques-uns de ces boisements humides sont présents, notamment dans sur la bordure Ouest de la vallée de la Saint-Nicolas au lieu-dit « Paquis », ainsi que sur les vallons de Rouge Terre et de Goutte Boullée, en périphérie de leurs étangs.

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2.4. Inventaire et hiérarchisation des haies, bosquets, vergers et arbres isolés  Les haies et les bosquets Carte n°10 : Hiérarchisation des milieux naturels On distingue par haies et bosquets, les petits groupes d’arbustes et d’arbres allongés, bordant les chemins ou enclavés dans les prairies et les champs, et susceptibles de disparaître en cas d’aménagement foncier. La carte des milieux naturels localise les haies, bosquets, arbres isolés et vergers en les hiérarchisant selon leur intérêt. Cette évaluation résulte de l’analyse qualitative et quantitative des fonctions énumérées ci-dessus. Six Les haies et bosquets sont parfois strictement arbustifs ou arborés, mais le plus souvent, les deux strates sont bien thèmes ont donc été retenus et analysés pour chacune des unités rencontrées, en spécifiant un niveau d’intérêt représentées. Au niveau des haies ou bosquets sur substrat calcaire, on trouve dans la strate arbustive des thématique, puis global, selon l’échelle suivante : espèces comme l'aubépine, le prunellier, le cornouiller sanguin, le fusain, le sureau et l'églantier, et dans la strate arborée des feuillus, tels que le chêne, le frêne, l’érable sycomore et le merisier.  Intérêt faible : X Les haies ou bosquets des bords de cours d'eau (ripisylves) sont développés dans le chapitre relatif aux cours  Intérêt moyen : XX d'eau et étangs.

 Intérêt élevé : XXX Leurs rôles sont nombreux :  Intérêt très élevé : XXXX  Ils constituent un milieu de vie privilégié assurant le maintien de la diversité biologique. Ils représentent, en effet, une source de nourriture, des sites de nidification, ainsi que des abris pour la petite et la moyenne faune. Pour chacun des thèmes abordés, le niveau d’intérêt thématique a été évalué en appréciant les aspects suivants :  En venant rompre la monotonie des espaces cultivés et enherbés, les haies et bosquets possèdent également nombre de strates composant la haie ou le bosquet, orientation par une valeur paysagère et font partie du patrimoine rural. Régulation climatique rapport au vent, continuité  Au niveau fonctionnel, ils jouent parfois un rôle de protection des cultures mais surtout du bétail (effet brise- vent et point d’ombre). Régulation hydraulique présence de fossés, de points d’eau ou d’espèces hygrophiles  Ils peuvent assurer une vocation de régulation hydraulique (ralentissement de l'écoulement des eaux Conservation des sols pente, direction de la haie ou du bosquet par rapport à la pente superficielles, limitation de l'érosion des sols).

Fonctions biologiques intérêt quantitatif et qualitatif de la flore et de la faune observée

points de vue sur la haie ou le bosquet, depuis le réseau routier ou en Les haies et bosquets sont relativement peu nombreux sur la commune de Frais. Intérêt paysager fonction de la topographie Les bosquets du territoire communal présentent tous un intérêt moyen et sont situés au cœur d’espaces agricoles, Production de bois et/ou de fruits présence d’espèces économiquement intéressantes notamment de prairies. Ils ont des compositions spécifiques variées, notamment fonction de la fraicheur ou l’hydromorphie des sols. Les haies tout comme les bosquets sont généralement composées principalement d’arbres, tels que le frêne, le chêne, les saules et l’aulne. Ils sont souvent situés dans des secteurs humides d’où leur composition. À Frais, un L’intérêt global a été déterminé selon la règle suivante : complexe intéressant de haies est retrouvé dans le sillon de Rouge Terre, aux abords de quelques étangs. Le reste  Intérêt très élevé : au moins 1 paramètre d’intérêt très élevé ou 4 paramètres d’intérêt élevé ; de la commune est quant à lui relativement pauvre en haies. Les haies recensées sont pour 5 sur 9 d’entre elles d’un intérêt élevé à très élevé.  Intérêt élevé : au moins 2 paramètres d’intérêt élevé ; Les arbres et arbustes bordant les cours d’eau forment la ripisylve. Ce sont principalement des saules, des aulnes  Intérêt moyen : au moins 1 paramètre d’intérêt élevé ou 4 paramètres d’intérêt moyen ; ou des frênes. Ils seront abordés dans le chapitre relatif aux zones humides et cours d’eau.

 Intérêt faible : les autres cas.

Le recensement des milieux naturels a été réalisé à partir des observations faites sur le terrain en août 2009.

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Production Régulation Régulation Conservation Fonctions Intérêt de bois Intérêt Production Remarques Essences Régulation Régulation Conservation Fonctions Intérêt de bois Intérêt climatique hydraulique des sols biologiques paysager et/ou de général Remarques Essences climatique hydraulique des sols biologiques paysager et/ou de général fruits fruits RIPISYLVES HAIES R 1 XXX XXXX X XXX XXX XX XXXX Continue, dense Feuillues H 1 XXX X X X X XXX XXX Épicéa Discontinue, R 2 XXX XXX X XXX X X XXX Feuillues éparse H 2 XXX XX XX XX XXX XX XXX Peuplier R 3 XX XXXX X XX XX XX XXXX Discontinue Feuillues En bordure de H 3 XXX X X XXX X X XXX Thuya route ARBRES ISOLES

H 3 En bordure de A 1 XX X X XXX XXX XXX XXX Pommier XXX XXX XXX XX XX X XXX Aulne bis l’étang A 2 XX X X XXX XX XX XX Chêne H 4 XXX X X X X XX XX Épicéa VERGERS Chêne, frêne, H 5 XXX X XX XXX XXX XXX XXXX aulne, merisier V 1 XXX X X XXX XXX XXX XXXX Entretenu Pommier Saule, aulne, frêne, salicaire, V 2 XXX X X XXX XX XXX XXX Parc à poules et Pommier, H 6 XX XXX XX XX XX X XX reine des prés, chevaux quetschier, ronce cerisier, pêcher, noyer H 7 XX X X XXX XX XX XX Cerisier Tableau 11 : Hiérarchisation des haies, bosquets, arbres isolés, ripisylves et arbres d’alignement de la commune H 8 XX X X XX XX XX XX Ancien verger Frêne, chêne de Frais

H 9 XX XX X XXX X X XX Discontinue Feuillues

ARBRES D’ALIGNEMENT AL 1 XX X X XX XXX X XX Pommier sauvage

AL 2 XX X X X XXX XXX XXX Peuplier

Production Régulation Régulation Conservation Fonctions Intérêt de bois Intérêt Remarques Essences climatique hydraulique des sols biologiques paysager et/ou de général fruits

BOSQUETS

Cerisier de Sainte- B1 XX XX X XX XX X XX Lucie, aulne, saule marsault

B 2 XX XX X XX XX X XX Tremble, frêne, sureau, prunelier, chêne Noyer, cerisier, B 3 XX X X XXX XX XX XX aubépine, chêne Devant massif B 4 XXX XXX XX XXX XX XX XXX Feuillues forestier

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RRRR RRRR

1111111 1111111 RRRR 1111111 RRRR

1111111 1111111 

B2BB22 A1A1 BB1B11 HH33 HH66 HH11

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5 5 5 5 5 5 5 HH33bb 5 5 5 5 5 5 5 HH33bbiiiiss H H H H H H H HH33bbiiiiss H H H H H H H HH33bbiiiiss H H H H H H H 33bbiiiiss H H H H H H H bbiiiiss H H H H H H H bbiiiiss H H H H H H H iiiiss H H H H H H H HH22 HH44 A2A2

VV2V22

9999 VV1V11 9999 V1V1 HHHH V1V1 HHHH V1V1 HHHH V1V1 HHHH V1V1 HHHH HHHH

1111 1111 BB4B44 RRRR B4B4 RRRR 1111 11 1111 AALL11 RRRR AALL RRRR

2222222 2222222 2222222

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LL22 AALL

HHHHHHH HHHHHHH HHHHHHH HHHHHHH HHHHHHH

8888888 7777777 8888888 7777777 BB3B33 8888888 RR33

RRRRRRR RRRRRRR RRRRRRR

1111111 1111111 1111111

00 00,250,25,25 0,50,5 kilomètreskilomètres

AL : alignement d'arbre Légende canal intérêt moyen ou faible friche aulnaie boisement à dominante de feuillus rivière H : haie intérêt élevé B : bosquet caricaie / roselière / typhas frênaie / saulaie boisement à dominante de résineux emprise LGV ruisseau permanent A : arbre isolé ruisseau temporaire - fossé intérêt très élevé prairie peupleraie R : ripisylve zone humide limite de commune V : verger verger / jardin FOND CADASTRAL août 2009 ETAT INITIAL

 Les vergers 2.1. Les cours d’eau, leur végétation associée et les étangs La plupart des vergers présents sont situés près du village, la proximité des habitations facilitant leur entretien. Ils constituent néanmoins des milieux naturels de grand intérêt pour la faune, entre espaces urbanisés très  La végétation des bords des cours d’eau artificialisés, paysages naturels de prairies et boisements, ou encore espaces agricoles intensifs (grandes cultures). Les ripisylves sont des formations végétales qui se développent sur les bords des cours d'eau ou des plans d'eau Les vergers offrent en effet selon les espèces, une source alimentaire, un refuge, ou un lieu de nidification. situés dans la zone frontière entre l'eau et la terre (écotone). Elles sont constituées de peuplements particuliers du fait de la présence d'eau pendant des périodes plus ou moins longues. Outre ces caractéristiques écologiques, les vergers recèlent d’un important intérêt patrimonial culturel et paysager. La récolte des fruits est majoritairement destinée à la consommation personnelle et ces vergers constituent un Les cours d’eau du secteur d’étude s’écoulent dans la plaine et possèdent des caractéristiques hydrauliques et patrimoine paysager à préserver. environnementales particulières (température élevée de l’eau, forte luminosité, faible écoulement). Cette vitesse d’écoulement très lente, voire nulle, permet le développement d’une végétation d’eau stagnante, comme le Les principales essences fruitières observées sont les nénuphar jaune et les lentilles d’eau qui peuvent être envahissants. pommiers, poiriers, cerisiers, pruniers (mirabelliers et quetschiers) et noyers. Les cours d’eau en été subissent un étiage sévère. On observe un développement massif de végétaux aquatiques (algues et phanérogames) qui diminue l’aptitude biogène. Ce phénomène engendre également un envasement du À Frais, les vergers deviennent rares. Ils sont situés à lit des rivières. proximité immédiate d’habitations, l’urbanisation constituant l’une des principales menaces pour ce type de milieux. Le La strate herbacée est principalement composée de reine des prés (Filipendula ulmaria), lysimaque (Lysimachia recensement et la hiérarchisation des vergers n’ont vulgaris), menthe aquatique (Mentha aquatica), iris jaune (Iris pseudoacorus), populage des marais (Caltha cependant pas été exhaustifs. Les deux vergers prospectés palustris), plantain d’eau (Alisma plantago aquatica), poivre d’eau (Polygonum hydropiper), chanvre d’eau (Lycopus montrent une grande qualité (intérêt élevé à très élevé) et europaeus), bident (Bidens tripartita), jonc (Juncus effusus), rubanier (sparganium sp.), roseau (Phragmites semblent entretenus de façon régulière. australis) et massette (Typha sp.).

Frais : verger au lieu-dit « Sur les Planches » (20-07-2009) La strate arborée est composée principalement d’aulnes glutineux (Alnus glutinosa), de saules (Salix sp.), de frênes (Fraxinus excelsior), de peupliers (Populus sp.), de cerisier à grappes (Prunus padus), l'érable plane (Acer  Les arbres isolés platanoides)…

Les arbres sont peu nombreux à Frais. D’intérêt moyen à élevé, ces arbres offrent au bétail de l’ombre et sont des éléments paysagers importants.

La rivière Saint-Nicolas Cette rivière possède une belle ripisylve dont la densité est variable. Sa composition est diversifiée aussi bien dans  Les arbres d’alignement la strate arbustive que dans la strate arborée. Elle est composée principalement par des aulnes, puis des frênes et des saules. Les autres essences que l’on rencontre sporadiquement sont les peupliers, les chênes et les charmes. Deux types d’alignement ont été recensés sur la commune de Frais, tous deux le long de la RD 419 en sortie Au niveau de la strate arbustive, les arbustes suivants sont généralement présents : le fusain, le noisetier, Ouest du village. Directement en sortie du tissu urbanisé de Frais, on retrouve quelques fruitiers (pommiers l’aubépine, le charme, la viorne aubier et les saules. sauvages) relativement jeunes, puis une longue succession de peupliers de beau port, contribuant à marquer fortement la route et l’entrée/sortie du village. La renouée du Japon (Polygonum cuspidatum) et la balsamine de l’Hymalaya, deux plantes invasives possédant un fort taux d’extension et néfastes pour les autres communautés végétales, sont recensées dans certains secteurs.

2.1. Les bords de chemins et de fossés 1er point d’observation, à l’extrémité Nord-Est du ban communal, au lieu-dit « Pré des Isles ». Les bords de chemins et de fossés sont souvent enherbés sur le territoire de Frais. Leur composition est très Le cours d’eau s’écoule en secteur prairial au sein d’un ripisylve dense et particulièrement fournie. Les berges du proche de celle des prairies de fauche. Parfois, suite à un manque d’entretien régulier la composition floristique peut cours d’eau sont occupées par des boisements humides composés principalement de frênes et d’aulnes et de s’accroître. Pour les fossés, une végétation de milieux humides est fréquemment rencontrée (iris, jonc, reine des trembles. Le sous-bois est envahi dans ce secteur par deux invasives : l’impatience de l’Himalaya et la renouée du prés, angélique, épilobe hirsute, phragmite, typha, salicaire, stachis ou épiaire des marais, carex divers…). Japon. Cette végétation dense en bordure du cours d’eau ne laisse que très peu passer le soleil jusqu’au sol.

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2ème point d’observation, à l’extrémité Sud-Est du ban communal, au lieu-dit « Pré Vernier ». À Frais, les étangs sont répartis en deux groupes : les étangs de la Rouge Terre, au Nord, et les étangs de la Goutte Boullée au Sud. Les premiers, privés, n’ont qu’un intérêt écologique limité et sont assez artificialisés, sauf Le cours d’eau s’écoule en milieu prairial, la végétation de rive se faisant moins exubérante qu’au premier point celui situé le plus à l'Ouest, qui possède des berges en majorité naturelles. Les seconds sont plus grands et plus d’observation. La ripisylve est composée sur la rive droite d’une haie à une strate et de quelques arbres isolés, alors sauvages. Parmi eux, l’étang le plus intéressant est celui situé en amont, car on y trouve successivement une que la rive gauche accueille principalement des espèces herbacées et arbustives basses de type aulnaie, une scirpaie et jonchaie, puis une cariçaie. mégaphorbiaie / roselière. Plus à l’écart du cours d’eau, les prairies et friches herbacées dominent.

2.2. Les zones humides Remarque : Une zone humide est une région où l’eau est le principal facteur qui contrôle le milieu naturel et la vie animale et végétale associée. Elle apparaît là où la nappe phréatique arrive près de la surface ou affleure ou encore, là où des eaux peu profondes recouvrent les terres.

Au sens juridique, la loi sur l'eau définit les zones humides comme «les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l'année».

La convention Ramsar a adopté une optique plus large pour déterminer quelles zones humides peuvent être placées sous son égide. Les zones humides sont «des étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou d’eaux Reppe : la rivière Saint-Nicolas au premier point Reppe : la rivière Saint-Nicolas au second naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l’eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou

d’observation (20-07-2009) point d’observation (20-07-2009) salée, y compris des étendues d’eau marine dont la profondeur à marée basse n’excède pas six mètres».

Dans le cadre de cette étude, le recensement des zones humides a été effectué par reconnaissance de terrain en  Les étangs août 2009. Seuls les terrains où une végétation hydrophile a pu être observée ont été classés en zone humide. Il est donc possible que certaines cultures, prairies qui venaient d’être fauchées n’aient pas été classées en prairies Les étangs couvrent environ 2% de la superficie du humides, du fait d’une observation très difficile de ces plantes indicatrices. Les espèces indicatrices de zones département du Territoire de Belfort ; c’est un des humides qui figurent dans l’annexe 2.1 du de l’arrêté du 24 juin 2008 précisant les critères de définition et de pourcentages les plus élevés de France. Cette situation est délimitation des zones humides ont été relevées pour : liée aux particularités climatique, géologique, historique et - les prairies humides, économique. Ces étangs jouent un rôle important sur la structure de réseau hydrographique. - les boisements humides, - les cours d’eau, les étangs et leur végétation associée. Leur présence contribue souvent à une dégradation de la qualité physico-chimique (quantité d’eau, température, Ainsi, les zones humides du territoire communal de Frais ont été présentées dans les paragraphes précédents. matières en suspension, oxygène) et biologique (perturbation de la faune et de la flore aquatiques) de l’eau. Frais : étang amont de Rouge Terre (20-07-2009) Par ailleurs, le chapitre concernant les milieux naturels inventoriés et protégés, a présenté les zones humides recensées par la DREAL de Franche-Comté, complété par les études menées par le Département du Territoire de Ces plans d’eau sont souvent des étangs de pêche de loisir, privés ou gérés par une association de pêche. Ils ont Belfort. souvent été creusés dans un but récréatif et leurs berges abruptes ne permettent pas l’expression d’une zonation rivulaire favorable à la diversité floristique. Néanmoins, certains constituent des zones de grande richesse Une reconnaissance complémentaire a été réalisée en juin et août 2015 sur les secteurs où seront réalisés des écologique. travaux connexes afin de vérifier si ces derniers ont des effets sur des zones humides (cf. impacts sur les zones humides). Les berges des étangs portent une végétation hygrophile, herbacée ou arborée. Dans la strate herbacée, on notera entre autres la reine des prés, la salicaire, la lysimaque, la menthe aquatique, le jonc, le roseau et la massette ou typha. La strate arborée est composée principalement d’aulnes et saules, mais il est également possible de retrouver des étangs ne possèdent pas de végétation arborescente rivulaire. 2.3. Les espèces invasives La végétation aquatique est très diversement développée d’un étang à l’autre : absente dans l’un, elle peut être très La renouée du Japon (Polygonum cuspidatum) et la balsamine de l’Himalaya, deux plantes invasives possédant un dense dans l’autre. Les espèces le plus souvent rencontrées sont le nénuphar jaune, le potamot (Potamogeton fort taux d’extension et néfastes pour les autres communautés végétales, sont recensées dans certains secteurs et natans), la lentille d’eau, le cératophylle et le myriophylle. plus particulièrement dans la vallée de la Saint-Nicolas.

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3. LA FAUNE  Faune des bois et forêts

Ce chapitre a été rédigé à partir des données bibliographiques de la DIREN de Franche-Comté, de la Fédération de D’une manière générale, les massifs forestiers feuillus ou mixtes de grande taille hébergent une faune plus riche et Pêche du Territoire de Belfort, de l’ONEMA (Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques), d’associations des plus diversifiée. Ce qui est également important, c’est la présence de zones de gagnage en bordure de lisière chasseurs, complétées par quelques observations de terrain. forestière. Au sein des futaies résineuses, la faune est moins variée.

Les différentes formations végétales (boisements, prairies, haies, vergers…) sont autant de biotope pour les Parmi l’avifaune forestière, les espèces sont nombreuses et les plus courantes sont la sittelle torchepot, les pics, les animaux. Chacune de ces formations est intéressante en elle-même, mais c’est surtout l’agencement des milieux, mésanges, le pinson des arbres, le pouillot véloce, le roitelet, les fauvettes, le bouvreuil, les tourterelles, le geai des leur diversité qui conditionne l’existence de peuplements faunistiques variés. chênes, le rouge gorge, le troglodyte mignon, le merle noir et la grive musicienne (source : DUP de la LGV). Les rapaces sont représentés par la buse variable, les milans, la chouette hulotte. Ils nichent en lisière des forêts et À ce titre, Frais dispose d’un ensemble d’habitats et milieux naturels favorables aux peuplements faunistiques. On chassent souvent en zones agricoles. retrouve en effet sur la partie Ouest de la commune, des boisements appartenant au massif du Haut Bois qui fait office de principal noyau écologique du secteur. Dans la partie Est de la commune, la vallée de la rivière Saint- Les grands mammifères sont largement présents dans les boisements répertoriés. Les forêts constituent des Nicolas, avec ses formations ripicoles et prairiales, constitue un corridor écologique important à l’échelle du secteur espaces de repos, de reproduction, de nourrissage pour ces ongulés : le sanglier, le chevreuil et le cerf. On note d’étude. Sur la commune de Frais, ces deux éléments écologiques majeurs sont connectés par tout un ensemble de des populations importantes de chevreuils et sangliers circulant entre les grands massifs boisés. haies, bosquets, vergers, et prairies formant un réseau de corridors encore bien fourni. Les déplacements de la grande faune du secteur se font principalement selon un axe Nord/Sud, au sein du massif Ainsi le territoire de la commune de Frais dispose de tous les éléments nécessaires au maintien de peuplements boisé du Haut-Bois, sur la partie Ouest du territoire de Frais et plus loin sur la commune de Bessoncourt. faunistiques pérennes et dynamiques. L’existence de noyaux et corridors écologiques importants permettent à la La petite et moyenne faune est également bien représentée : écureuils, renards, blaireaux, putois, chats sauvages, faune l’accès à l’ensemble des milieux et habitats dont elle a besoin aux différentes étapes de son cycle de vie belettes, martes et autres petits mustélidés. On signalera que la Franche-Comté est réputée pour ses belles (nourrissage, repos, reproduction…). populations de chiroptères. Les espèces les plus représentées dans le Territoire de Belfort sont la pipistrelle commune, les sérotines commune et de Nilsson, les oreillards roux et gris, les vespertilions de Daubenton, à moustaches et à oreilles échancrées, ou encore le grand murin (inventaire des chiroptères en Franche -Comté - CPEPESC 2006). Ces espèces sont donc susceptibles d’être présentes dans les boisements du secteur d’étude qui  Faune des espaces agricoles constituent des gîtes potentiels pour ces espèces. Les espaces agricoles (prairies de fauche, de pâture et cultures) sont pour la majorité, relativement pauvres au niveau faunistique. Ces milieux ne constituent en effet des habitats principaux que pour un nombre très réduit d’espèces, mais jouent en revanche un rôle de territoire de chasse pour de nombreuses autres et notamment pour l’avifaune.  Faune des haies, bosquets et vergers

Concernant les cultures, l’intensité des modes de cultures, l’épandage de phytosanitaires et le passage répété Les haies, bosquets et vergers constituent des milieux privilégiés pour la faune, assurant localement le maintien d’engins ne permettent pas l’installation d’une faune nombreuse. Toutefois, ces milieux sont affectionnés par d’espaces de repos ou d’abris, de sites de nidification, une source de nourriture, ou de corridors de déplacement certains petits rongeurs au moment de la fructification, ainsi que par quelques-uns de leurs prédateurs. Pour les pour l’ensemble des peuplements faunistiques. rongeurs on citera les campagnols et mulots gris, pour les prédateurs notamment les corbeaux freux, les corneilles En premier lieu, ces milieux accueillent une petite et moyenne faune relativement importante qui utilise ces espaces et pour les rapaces la buse variable (Buteo buteo). Enfin, quelques oiseaux nichant au sol sont présents. Les plus comme corridors de déplacement et zones refuge. Ainsi, on peut y observer des lièvres, fouines, belettes, renards typiques sont l’alouette des champs, la perdrix grise et la caille des blés. Le faisan peut également être observé et autres petits rongeurs. (issu de lâchés d’oiseaux d’élevage). Dans un second temps, ces milieux accueillent de nombreux insectes (bourdons, abeilles, sauterelles, papillons), Pour les prairies, leur richesse faunistique dépend fortement de leur degré de naturalité et des pratiques agricoles offrant alors une source importante de nourriture pour l’avifaune. Parallèlement, ces habitats de haies, bosquets et qui y prennent place. D’une manière générale la richesse faunistique est plus grande dans les espaces de prairie de vergers constituent pour certaines espèces d’oiseaux, des zones privilégiées de refuge ou de reproduction. Ainsi, fauche qu’au sein des pâtures. Les petits mammifères et les oiseaux sont relativement bien présents, en particulier ces milieux sont très largement fréquentés par l’avifaune. On y rencontre notamment mésanges, pinsons des les espèces des landes et steppes. À Frais ont été contactés la pie grièche-écorcheur, le geai et le faucon arbres, pics verts, verdiers, bruants jaunes, rouges-gorges, roitelets, pies grièches écorcheurs, merles, grives, crécerelle, pour lesquels les prairies constituent des terrains de chasse privilégiés. Les prairies de fauche se rouges queues, geai des chênes... distinguent par ailleurs par une richesse accrue en insectes. On y recense alors, pour les prairies les plus naturelles, de nombreux papillons et libellules. Cette diversité faunistique est favorisée par des pratiques agricoles extensives comme l’absence d’épandage d’intrants et de phytosanitaires, ainsi que la pratique de fauches tardives.

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 Faune des milieux aquatiques et habitats associés Faune piscicole 4. ETUDE RÉALISÉE PAR LE CONSERVATOIRE BOTANIQUE DE FRANCHE COMTE Le Territoire de Belfort possède un réseau de rivières important et varié : ruisseaux de montagne aux allures de torrents venant des Vosges ou des contreforts du Jura, rivières de plaine, canaux, et de très nombreux étangs. D’une manière générale les cours d’eau sont classés en première catégorie piscicole dans leur cours amont, et en Le conservatoire botanique de Franche-Comté et l’observatoire régional des invertébrés ont réalisé un atlas de la deuxième catégorie piscicole quand ils entrent en plaine. biodiversité pour la Communauté de communes du Tilleul entre 2012 et 2014 portant sur les habitats, la flore et les insectes. Au sein du secteur d’étude, les différents cours d’eau sont tous classés en seconde catégorie piscicole. Les populations sont composées de carpes, rotengles, gardons et tanches. Les principaux carnassiers sont le brochet et Les conclusions de cette étude sont les suivantes : le sandre, la perche y étant également présente. Le sandre est principalement présent dans les canaux, tandis que le brochet domine dans les rivières. La taille des poissons reste néanmoins modeste. La rivière Saint-Nicolas, dans Frais : possède un ensemble d’étangs au lieu-dit « La Grande Boulée » de tout premier ordre d’un point de vue sa partie aval (au niveau du secteur d’étude), est riche en blancs et carnassiers. botanique. On trouve également des prairies de fauches humides et des étangs dont les abords sont entretenus par des moutons au lieu-dit « sur le Pré de Frais ». Les Grands Fins et la Rouge Terre sont des prairies gérées Dans le secteur, de nombreux plans d'eau ont été recensés. Ils sont généralement de petite taille. Leur population intensivement. piscicole est semblable à celle des cours d'eau de 2ème catégorie, avec une dominance de la carpe. La friture de carpe est une spécialité culinaire du département.

La faune le long des cours d’eau et étangs

Les berges, les ripisylves et d’une manière générale les milieux associés aux cours d’eau et étangs abritent une faune importante. Les oiseaux y sont nombreux. Le martin pêcheur (Alcedo atthis) vient y pêcher de petits poissons, le héron cendré et la bergeronnette grise sont également courants et facilement visibles. Dans les secteurs des cours d’eau qui possèdent des zones où la vitesse d’écoulement est nulle, des oiseaux viennent y construire leur nid, parfois flottant, comme les cygnes, les grèbes, les canards colverts, les poules d’eau…

Les étangs accueillent également un grand nombre d’oiseaux, dont les canards, poules d’eau, foulques macroules et grèbes sont les espèces les plus courantes. Le héron fréquente également ces milieux. Notons encore que certaines espèces, comme les bergeronnettes grises et des ruisseaux, sont également présentes à proximité des petits fossés qui alimentent ou connectent les étangs. Les bordures de ces fossés accueillent en outre de nombreux papillons et libellules.

Les ripisylves avec leurs strates arborée et arbustive abritent des oiseaux communs aux haies. Ils viennent s’alimenter des nombreux insectes qui fréquentent les bords de cours d’eau.

La faune entomologique des bords de rivière est également très riche. La spécificité des milieux aquatiques est d'accueillir beaucoup de larves d'insectes et d'attirer nombre d'espèces qui recherchent l'humidité des berges. Une multitude de libellules aux couleurs et taille variées se reposent sur les longues herbes surplombant les cours d’eau. Les plus communes sont : les agrions, les demoiselles, la libellule déprimée, les aeschnes et les calopteryx.

À l’approche des promeneurs, de nombreuses grenouilles vertes (Rana esculenta) sautent se réfugier dans l’eau. Enfin, les ragondins (Myocastor coypus) colonisent les berges meubles des cours d’eau pour y faire leur terrier. Ils participent aussi à la déstabilisation de ces berges.

Carte de localisation des habitats relevés par le CBFC

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5. LA TRAME VERTE ET BLEUE La présence de milieux forestiers, de zones humides, de milieux herbacés permanents avec quelques éléments Ce chapitre est rédigé à partir des données et informations recueillies dans les documents de l’étude régionale de la arborés (haies, bosquets), sont des indicateurs de bonne qualité écologique. Ainsi, on recense différentes sous- TVB. trames participant à la TVB :

La mise en place d’une trame verte et bleue doit permettre de relier les noyaux de biodiversité (haies, bosquets, - des milieux forestiers : elle regroupe tous les types de forêts (résineux, feuillus, mixtes) et tous les milieux zones humides, prairies, forêts, etc. ces morceaux de nature dite « ordinaire ») en fonction de leur milieu naturel forestiers : forêts de plaines alluviales de la Saône, forêts d’altitude, de pente, forêts tourbeuses, etc (elle (végétation ou milieu aquatique). représente 40% de la surface régionale). Le massif forestier constitué des forêts de Frais, Fontaine, Larivière et Angeot situé à l’Ouest n’est pas identifié comme un réservoir régional de biodiversité de la L’objectif est à la fois de protéger et maintenir les connexions existantes, mais aussi de recréer des liaisons trame verte, mais bien comme un corridor régional à préserver. Par contre, le massif forestier constitué des rompues pour les déplacements, la nourriture, la reproduction des êtres vivants. forêts de Vauthiermont et d’Angeot est identifié comme un corridor à remettre en bon état car l’A36 le Les travaux d’élaboration du SRCE en Franche-Comté ont démarré en février 2011. Le projet a été validé en fragmente. Comité Régional Trame Verte et Bleue du 8 juillet 2014, et arrêté conjointement le 17 septembre 2014 par la - des milieux herbacés permanents : elle intègre tous les milieux herbacés permanents : prairies Présidente du Conseil Régional et le Préfet de Région. On y trouve les informations sur la trame verte et bleue qui permanentes, landes, alpages, parcours (elle représente 22% de la surface régionale). Les prairies de la définit les secteurs à forte biodiversité et les corridors structurants à l’échelle régionale. Elle constitue un socle vallée de la Saint-Nicolas constituent un réservoir régional de biodiversité. d’information qu’il convient de compléter au niveau local. - des milieux agricoles en mosaïque paysagère : elle désigne les infrastructures agro-écologiques associées La fragmentation des habitats naturels, leur destruction par la consommation d’espace ou l’artificialisation des sols aux prairies et aux cultures (elle représente 21% de la surface régionale). Ces infrastructures agro- constituent les premières causes d’érosion de la biodiversité. Le Schéma Régional de Cohérence Écologique écologiques sont composées de haies, lisières, arbres isolés, pré-vergers, pré-bois. Le réseau de prairies et (SRCE) est un outil d’aménagement du territoire qui répond à ce constat et vise à préserver et à remettre en bon de haies offre un territoire de chasse et de déplacement pour de nombreuses espèces. Comme le montre état les continuités écologiques d’importance régionale. l’extrait de la carte des milieux agricoles en mosaïque paysagère de la TVB régional, ces milieux sont bien représentés au niveau du secteur d’étude et en particulier dans la vallée de la Saint-Nicolas.

La trame verte et bleue est un réseau - des milieux aquatiques : elle couvre l’ensemble du réseau hydrographique régional (cours d’eau et lacs) et fonctionnel d’espaces naturels représente 4,5% de la surface régionale. La Saint-Nicolas est un cours d’eau à préserver qui constitue un nécessaires au maintien de la réservoir biologique régional. biodiversité, composé de réservoirs de - des zones humides : elle regroupe les milieux tourbeux et l’ensemble des autres milieux humides (prairies biodiversité et de corridors humides, forêts humides, mares) et elle représente 4,5% de la surface régionale. La vallée de la Saint- écologiques. Nicolas est identifiée comme un réservoir biologique régional et un corridor écologique régional.

- de corridors écologiques : les corridors régionaux ont vocation à permettre d’établir des connexions entre les réservoirs de biodiversité et constituent ainsi des voies de déplacement privilégiées des espèces, afin qu’elles puissent accomplir leur cycle vie (alimentation, reproduction, repos, adaptation). Les corridors Représentation schématique de écologiques peuvent être linéaires, discontinus ou paysagers. La vallée de la Saint-Nicolas est identifiée continuités écologiques (Source : comme un corridor écologique d’échelle régionale à remettre en état dans le cadre de la trame verte et Cemagref, d’après Benett, 19991) comme un réservoir régional de biodiversité et un corridor régional de la trame bleue. Ce corridor possède un axe Nord-Sud et n’a pas relié à une continuité interrégionale (avec l’Alsace) sur le secteur d’étude.

Les sous-trames des milieux xériques et des milieux souterrains ne sont pas présents sur le territoire. Les réservoirs de biodiversité de la TVB régionale s’appuient en grande partie sur les zonages de protection réglementaires, contractuels ou d’inventaires de la Franche-Comté. Pour la Trame Bleue, sont en plus ajoutés comme réservoirs régionaux de biodiversité, les réservoirs biologiques du SDAGE et les cours d’eau classés. Des réservoirs de biodiversité complémentaires sont également identifiés et certains secteurs ont été définis comme La LGV constituera également un élément perturbant le déplacement des espèces. Un passage à faune sera « autres espaces à enjeux », sans pour autant avoir le statut de réservoirs de biodiversité. prévu sur le territoire de la commune de Frais.

Les corridors écologiques régionaux ont vocation à permettre d’établir des connexions entre les réservoirs de biodiversité et constituent ainsi des voies de déplacement privilégiées des espèces, afin qu’elles puissent accomplir leur cycle de vie (alimentation, reproduction, repos, adaptation).

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Extrait de la sous-trame des milieux forestiers ( Frais) Extrait de la sous-trame des milieux humides ( Frais)

Extrait de la sous-trame des milieux herbacés ( Frais) Extrait de la sous-trame des milieux en mosaïques paysagères ( Frais) Egis Etude d’impact de l’aménagement foncier de la commune de Frais Page 68 sur 165 Conseil Départemental du Territoire de Belfort Mars 2016 ETAT INITIAL

L’Atlas des paysages réalisé par le Conseil Général du Territoire de Belfort définit six grandes unités paysagères à 6. LE PAYSAGE l’échelle du Département : Carte : Paysage de Frais  la Montagne vosgienne, en pointe Nord du département,  le piémont sous-vosgien, en contrebas de la montagne vosgienne, Le paysage résulte de l’interprétation dans l’espace et dans le temps du milieu physique, naturel et humain.  la zone urbaine de Belfort, La qualité et la sensibilité paysagères s’apprécient à partir :  le Sundgau ouvert, en bordure orientale de la zone urbaine de Belfort,  du degré d’artificialisation qui dépend de l’importance de l’habitat et des équipements. La sensibilité est  le Sundgau fermé des étangs et des forêts, en pointe Est du Département, d’autant plus faible que le degré d’artificialisation est grand, hormis le cas d’un habitat de qualité,  le plateau de Croix, correspondant aux prémices du Jura, en pointe Sud.  des contrastes du relief qui induisent des différences d’occupation des sols et déterminent des sites panoramiques, Frais s’inscrit au sein de l’unité paysagère du Sundgau ouvert.  de la diversité des unités paysagères,

 de la perception relative des espaces. Le Sundgau ouvert

Dans cette partie Est de la Trouée de Belfort, l’influence de la ville 6.1. L’Atlas des paysages centre s’amoindrit : les villages et leur ceinture pavillonnaire s’ouvrent sur une campagne dégagée avec vue en arrière-plan sur le massif des Vosges. La montagne vosgienne Le canal du Rhône au Rhin et, plus au Nord, l’autoroute A 36 rappellent toutefois que l’on se trouve sur une voie de passage naturel entre deux bassins fluviaux majeurs d’Europe : le Rhône et le Rhin.

Le Sundgau Ouvert La plaine du Sundgau ouvert, au Nord de l’unité, est parcourue par un réseau serré de petits cours d’eau alimentant de nombreux étangs. Les villages se sont développés linéairement le long des voies de communication. Ils ont désormais surtout une vocation résidentielle, Le piémont suite à l’exode urbain. Les massifs forestiers sont nombreux et souvent sous-vosgien de belle taille.

À Sud de l’unité est individualisée une autre sous unité : la vallée de la Bourbeuse. Les villages de la vallée vivent au rythme du cours d’eau et de ses débordements. De vastes prairies occupent les berges de la Le Sundgau fermé vallée, ponctuées de bosquets arbustifs humides. Le bâti est souvent des étangs et des forêts organisé en étoile au grès des axes de circulation.

La zone urbaine de Belfort

Figure 12 : Sous-unités paysagères du Sundgau ouvert - Atlas paysager du CG90

Le plateau de Croix

Extrait de l’Atlas des Paysages du CG90

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6.2. Le paysage de Frais

Le paysage se caractérise par un environnement profondément rural et un relief très légèrement vallonné, en pente douce vers l’Est, en direction de la vallée de la Saint-Nicolas.

En venant de Bessoncourt, l’usager de la RD 419 quitte les vastes massifs forestiers qui occupent tous l’Ouest de la commune et pénètre au cœur des espaces prairiaux ouverts, puis dans le village. Sur sa route, se détache dans le paysage, l’élevage d’autruches, qui annonce aussi l’arrivée dans le village. Paysage prairial ponctué de bosquets au Sud du village À l’Est du territoire, le paysage est marqué par la Saint-Nicolas bordée d’une belle ripisylve et qui serpente au cœur des prairies.

À l’Ouest, le massif forestier bordant le paysage agricole ouvert ferme l’horizon.

Figure 13 : Coupe topographique de Frais

Paysage agricole ouvert limité par le massif forestier du Haut-Bois

À noter un site naturel aux qualités paysagères indéniables : les étangs de la Goutte Boulée, au Sud du village, qui s’inscrivent dans un environnement boisé préservé et sauvage. Etangs de la Goutte Boulée

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