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Document Rassemblé par I. Dumont et N.Bautès 2 3

Claude Monet, le paysage, le territoire. Esquisse de géographie sociale

Armand Frémont

Claude Monet est le plus illustre des peintres impressionnistes qui ont marqué l’art du paysage au cours de la seconde moitié du XIX° siècle. On lui doit, un peu malgré lui, l’invention du mot : « Impressionnisme ». Son œuvre est connue et appréciée dans le

monde entier, y compris en dollars. Les articles ou ouvrages le concernant se comptent par milliers. Le but de cette intervention n’est pas d’analyser l’œuvre en spécialiste de RAPPRESENTARE I PAESAGGI E LE SOCIETA l’art du paysage, mais brièvement de la comprendre du point de vue du géographe, et plus particulièrement sous l’angle d’une géographie sociale. L’œuvre de Monet est assez somptueuse pour qu’on revienne un instant au territoire auquel elle s’attache.

1- Un itinéraire, un espace de vie

Claude Monet est né à Paris, en 1840, d’une famille modeste. Mais les Monet s’installe au Havre comme épiciers vers 1845 et le jeune Monet passe toute sa jeunesse dans cette ville portuaire de l’estuaire de la Seine. Il s’y fait connaître un peu

par ses caricatures de notables havrais. Il y expose ses premières œuvres à 18 ans. Il y

rencontre Eugène Boudin, l’homme de Honfleur et du Havre, le peintre par excellence de l’estuaire, des nuages et des vaches dans les herbages, des jeunes femmes aux ombrelles sur les plages. De 16 ans plus âgé que Monet, assez connu déjà, Boudin l’encourage et l’incite à partir à Paris, ce que fait le jeune Havrais dès 1859. Toute sa

vie, Claude Monet restera fidèle à la ville de ses débuts et de sa jeunesse. Il s’y est créé

des amitiés, des habitudes, des lieux de vie que l’on retrouve sur de nombreuses toiles : un liséré de côte de Dieppe à Deauville. Au centre, Le Havre. Il y peint en 1874 « Impression, soleil levant ». Parisien, comme beaucoup de jeunes Havrais et de Normands ont dû l’être dès cette

époque, Monet passe en quelques années de la misère (l’ « impécunieux monsieur

Monet ») à la notoriété, à l’aisance puis à la richesse grâce à son deuxième mariage et 4 aux achats de Durand-Ruel. Il voyage, notamment en Algérie (service militaire), à artistes : la Bretagne voisine, la Provence méditerranéenne, l’Ile-de-France bien Londres (guerre de 1870), en Bretagne, à Venise ou Antibes (pour le plaisir et la entendu. Pour une lecture de géographe, qu’apporte ainsi la Normandie et la Seine à peinture). Rien de plus classique dans l’itinéraire d’un jeune homme pauvre l’art de peindre, à la réinvention du paysage, en ce XIX° siècle et jusqu’à nos jours ? devenu « arrivé ». Mais là où il revient, où il s’établit, où il demeure, c’est sur les L’itinéraire de Monet, le plus significatif de tous, permet de le comprendre. bords de la Seine entre Paris et Rouen, lieux maintenant célèbres par ce qu’il y a En premier lieu, incontestablement, des qualités naturelles ouvrent la voie de peint. Successivement : Paris, Bougival, Argenteuil, Vétheuil, Poissy et enfin l’inspiration : des paysages ruraux d’une grande variété entre bocages et plaines ; un Giverny. Son itinéraire est jalonné de chefs d’œuvre qui montrent son évolution : littoral partagé entre de longues plages de sable et des tronçons de falaises vives ; un en bref, « la gare Saint-Lazare » (Paris, 1877), « Régates à Argenteuil » (1874), fleuve ourlé de méandres et serti de forêts ; un climat de toutes les nuances et de « la Seine à Vétheuil » (1879), les cathédrales de Rouen (1892-93), les Nymphéas toutes les douceurs. L’eau et le ciel changeant y combinent d’incessantes variations. (Giverny, 1899-1926). Mais cela suffit-il pour comprendre la concentration des artistes et des oeuvres ? Au L’itinéraire est très significatif de l’œuvre et des paysages qui l’inspirent. Monet siècle de Monet, en dépit de l’immuabilité apparente des choses, tout change, les peint la ville en mouvement, la mer, la falaise, le fleuve, l’eau, la lumière, la activités, les hommes et leurs aspirations, les paysages, les regards. Le paysage se campagne, le jardin… Mais l’espace de vie ainsi représenté est aussi fortement réinvente dans le mouvement de la société. Jusqu’à nous, il n’a cessé de le faire. Et significatif d’un homme parmi d’autres, d’une époque, d’un territoire. Entre le lieu parfois, Monet et ses amis furent prémonitoires, au-delà de leur siècle. La Normandie, des origines, Le Havre, et la capitale, entre la province, la Normandie, et Paris, et spécialement celle de la basse vallée de la Seine, se prêtait bien à ces nouveaux plus personnellement entre les premières inspirations locales et le besoin regards, car elle se trouve incontestablement en première ligne des changements. d’accomplissement ailleurs, entre la naissance et la mort. Le lieu le plus significatif, La Normandie et même l’Ile-de-France sont alors à dominante paysanne. Et les avec Paris et Le Havre, est incontestablement Giverny, placé en bordure d’un arbres, les haies, les prairies en fleurs, les villages sont bien présents chez Monet ses méandre de la Seine, près du confluent de l’Epte, Giverny en Normandie et à deux amis, mais les travaux des champs, les paysans n’apparaissent guère sur les toiles. La pas de l’Ile-de-France et de Paris. Monet y vécut la plus longue partie de sa vie de très grande majorité des œuvres se concentrent à proximité des villes, des stations 1883 jusqu’à sa mort en 1927. balnéaires ou à proximité des lignes de chemin de fer. La Normandie intérieure est oubliée, peut-être ignorée. La comparaison avec des peintres plus anciens comme 2- Un territoire, une géographie sociale Millet ou même Boudin est significative. Millet dans le Cotentin peint d’authentiques paysans du bocage normand et Boudin dans le pays d’Auge des vaches à l’abreuvoir Le territoire de Monet en Normandie et en Ile-de-France est aussi celui de la en aussi grand nombre que les dames aux ombrelles sur les plages. Tel n’est pas le plupart des peintres impressionnistes, qu’ils en soient originaires comme Boudin regard de Monet. Les scènes de genre sont exclues ou dépassées, à de rares ou familiers par leurs séjours plus ou moins longs, tels Pissarro, Jongkind ou expressions près. Les impressionnistes ne sont ni ruralistes ni régionalistes, ce qui Sisley. De même, ceux qui les ont précédé, comme Corot, Millet ou Courbet, et serait pour eux d’une totale banalité. Même le pays de Caux et le pays d’Auge, pourtant ceux qui leur ont succédé tels Marquet, Braque, Dufy. La Normandie, la mer, le très pittoresques, très paysagers, voisins de l’estuaire, mais parfaitement ruraux, les littoral, le fleuve s’imposent comme motifs et comme paysages. Si toutes les retiennent à peine. Leur regard est ailleurs. Il est plutôt celui de la promenade, de la régions françaises ont « leurs » peintres, très peu d’autres ont autant retenu les famille et des amis, de la maison champêtre, du village et de ses chemins, des meules 5 et des clochers au bord de l’eau. Il préfigure une nouvelle campagne, la nôtre, écrivains et poètes contestataires, des hommes politiques et non des moindres, là où idéalisée, celle des résidences secondaires, des maisons sous les fleurs et les ceux-ci se trouvent alors, de Paris jusqu’aux plages normandes, de Rouen au Havre et arbres, voire de la rurbanisation autour de nos villes. à Dieppe, ce qui bientôt va devenir le « Tout Paris ». Pour finir, à Giverny, c’est lui qu’on Le grand mouvement de l’époque se trouve dans le développement portuaire vient voir. et industriel qui se situe au Havre, à Rouen, à Paris et sa banlieue, dans les débuts d’un essor touristique qui conduit tout naturellement sur les côtes Le jardin de Giverny donne la clé de son œuvre accomplie. Il y recrée sa nature à lui normandes les plus proches de Paris, dans les migrations qui affectent les enfants pour mieux la peindre. Il invente, deux fois, la maison, le jardin, le pont japonais, le bras pauvres de province vers les pôles de développement et les plus riches privilégiés de la Seine, les glycines et les nymphéas, dans la réalité puis sur ses toiles. Fasciné par vers les plages, dans la grande nouveauté des usines, des trains de plaisir, du ce qu’on appelle « nature », il la recrée à sa mesure. Maintenant les foules du XXI° chemin de fer en service depuis peu, dans l’esquisse d’une civilisation partagée siècle se pressent pour admirer les jardins et les étangs de Giverny. Pour y parvenir, on entre le travail et les loisirs où la campagne devient un plaisir autant et plus qu’un fait la queue comme au Louvre. Ainsi va un chef d’œuvre, une époque qui le trempe, un labour ou un herbage. Les impressionnistes accompagnent les premiers pas d’un paysage, un territoire et un regard, avec le génie d’un homme pour le peindre et bonheur de vivre, si ce n’est de ses illusions. quelques princes heureux et fortunés pour l’acheter. Quelques mots encore pour saisir par ses œuvres la richesse, parfois prémonitoire, de l’itinéraire de Monet, l’enfant du Havre, l’artiste pauvre de Paris Esquisse bibliographique plutôt de gauche, l’éminent patriarche des arts parvenu à Giverny où il reçoit les plus grands noms de la politique, de la littérature et des affaires… Le port en Armand Frémont développement : Le Havre, ses notables, « le jardin de Sainte-Adresse » et - Normandie sensible, in Esquisses peintes, Normandie 1850-1950, Catalogue « Impression soleil levant » dont les lumières bleutées seraient maintenant fendues d’une exposition du Musée des Beaux-Arts de Caen, 1988 par la masse d’un porte-conteneurs… L’industrie, le chemin de fer : Paris, - Un rivage de grâce, in Désir de rivage, de Granville à Dieppe, Catalogue d’une Argenteuil, « la gare Saint-Lazare », clé d’entrée en Normandie, les ponts exposition, Musée des Beaux Arts de Caen, 1994 métalliques des Batignoles ou d’Argenteuil, les cheminées d’usines au-dessus des - Portrait de la France, Flammarion, 2001 ; 2° édition, Champs Flammarion, (en arbres, où s’inscrit aujourd’hui une banlieue âpre… Le tourisme et la villégiature : cours) toutes les stations de « la côte » et de leurs abords, c'est-à-dire de la côte - Normandie sensible, Le Cercle d’Art, 2010 normande, notamment Dieppe, Etretat, Honfleur, Trouville ; mais aussi la banlieue des loisirs parisiens en bordure de Seine, Argenteuil, Chatou, Poissy, les régates Deux autres références et les promenades sur les berges… Claude Monet va où les pas le conduisent, - Hommage à Claude Monet, Catalogue d’exposition, Grand Palais, Edition des attiré par les inspirations de son art, par les modes du temps, mais aussi par la Musées Nationaux, 1980 nécessité. Il faut bien vivre. Comme à tous les artistes, il faut des mécènes, - Le jardin de Monet à Giverny : l’invention d’un paysage, Musée des maintenant des acheteurs, des amis, des convives. Il fréquente d’autres artistes, impressionnistes, Giverny, 2009 des petits ou grands notables, puis des hommes d’affaires, des marchands, des 6

Claude Monet, il paesaggio, il territorio Parigino, come molti giovani di Le Havre e normanni hanno dovuto esserlo in Schizzo di geografia sociale quell’epoca, Monet passa in pochi anni dalla miseria («squattrinato signor Monet») alla notorietà, dalla vita agiata fino alla ricchezza grazie al suo secondo matrimonio e agli Armand Frémont acquisti delle sue tele da parte di Durand-Ruel. Viaggia, in particolare in Algeria (servizio militare), a Londra (guerra del 1870), in Bretagna, a Venezia e a Antibes (per Claude Monet è il più illustre dei pittori impressionisti che hanno segnato l'arte piacere e per la pittura). Niente di più classico nel percorso di un ragazzo povero del paesaggio nel corso della seconda metà del XIX secolo. Gli si attribuisce, un finalmente «arrivato». Eppure i luoghi dove egli torna, dove si stabilisce, dove vive, po’ suo malgrado, l'invenzione del termine: «Impressionismo». La sua opera è restano sempre quelli sulle rive della Senna, tra Parigi e Rouen, luoghi ormai famosi per conosciuta e apprezzata in tutto il mondo, anche in termini monetari. Si contano a quello che egli dipinse. Successivamente: Parigi, Bougival, Argenteuil, Vetheuil, Poissy e migliaia gli articoli o le opere che lo riguardano. L'obiettivo di questo intervento infine Giverny. Il suo percorso è tracciato da capolavori che mostrano la sua evoluzione: non è analizzare l'opera come farebbe uno specialista dell’arte del paesaggio, ma in breve, «La gare Saint-Lazare» (Parigi, 1877), «Régates à Argenteuil» (1874), «La semplicemente di capirla dal punto di vista della geografia, soprattutto in termini di Seine à Vétheuil» (1879), «Les cathédrales de Rouen» (1892-93), «Les Nymphéas» geografia sociale. L’opera di Monet è tanto grandiosa da meritare di soffermarsi (Giverny, 1899-1926). per un momento sul territorio al quale è collegata. L’itinerario è molto significativo dell’opera e dei paesaggi che lo ispirano. Monet dipinge la città in movimento, il mare, la scogliera, il fiume, l’acqua, la luce, la 1- Un itinerario, uno spazio di vita campagna, il giardino... Ma lo spazio di vita così rappresentato è anche molto significativo di un uomo in mezzo ad altri, di un’epoca, di un territorio. Tra il luogo di Claude Monet nasce a Parigi nel 1840 da una famiglia modesta. Ma i Monet si origine, Le Havre, e la capitale; tra la provincia, in Normandia, e Parigi; e, più personale, trasferiscono a Le Havre nel 1845 come droghieri e il giovane Monet trascorre tra le prime ispirazioni locali e la necessità di una realizzazione altrove; tra la nascita e tutta la sua infanzia nella città portuale della Senna dove si fa conoscere grazie la morte. Il luogo più significativo, insieme a Parigi e Le Havre, è senza dubbio Giverny, alle sue caricature dei notabili di Le Havre. Espone le sue prime opere all'età di 18 situato lungo un meandro della Senna, vicino alla confluenza dell’Epte; Giverny, in anni. Lì, incontra Eugène Boudin, uomo di Honfleur e di Le Havre, pittore per Normandia, è a due passi dal’Ile-de-France e da Parigi. Monet visse lì il periodo più eccellenza dell’estuario, delle nuvole e delle mucche al pascolo, delle giovani lungo della sua vita, dal 1883 fino alla sua morte nel 1927. donne con l’ombrellino sulla spiaggia. Più anziano di 16 anni rispetto a Monet, Boudin, già assai noto, lo incoraggia e lo incita ad andare a Parigi, ciò che farà il 2 - Un territorio, una geografia sociale giovane nel 1859. Per tutta la vita, Claude Monet rimane fedele alla città dei suoi esordi e della sua gioventù. Vi ha creato delle amicizie, delle abitudini, dei luoghi di Il territorio di Monet, in Normandia e nell'Ile de France, è anche quello della maggior vita che ritroviamo su moltissime tele: una striscia di costa da Dieppe a Deauville. parte dei pittori impressionisti, sia che essi ne siano originari, come Boudin, o che Al centro, Le Havre. Vi dipinge, nel 1874, «Impression soleil levant». abbiano familiarità con quel territorio a seguito di soggiorni più o meno lunghi, come per Pissarro, Jongkind o Sisley. Così come per coloro che l’hanno preceduto, vedi Corot, Millet e Courbet, e coloro che l’hanno succeduto come Marquet, Braque, Dufy. La 7

Normandia, il mare, il litorale, i fiumi s’impongono come motivi e come paesaggi. malapena. Il loro sguardo è altrove. È piuttosto quello della passeggiata, della famiglia e Se tutte le regioni francesi hanno i «loro» pittori, pochissime altre hanno tanto degli amici, della casa di campagna, del villaggio e dei suoi sentieri, dei mulini e dei attratto gli artisti: la vicina Bretagna, la Provenza mediterranea e l’Ile de France campanili in riva all’acqua. Si preannuncia una nuova campagna, la nostra, idealizzata, ovviamente. Per una lettura da geografo, la Normandia e la Senna che cosa quella delle seconde case sotto fiori e alberi, ossia della rurbanizzazione attorno alle apportano all’arte della pittura, alla re-invenzione del paesaggio dal XIX secolo fino nostre città. ad oggi? L’itinerario di Monet, il più significativo di tutti, ci consente di capirlo. Il grande movimento di quell’epoca avviene nello sviluppo portuale e industriale che In primo luogo, ovviamente, le qualità naturali aprono la via all’ispirazione: si ritrova a Le Havre, a Rouen, a Parigi e alla sua periferia, negli inizi di uno slancio paesaggi rurali di grande varietà tra bocages e pianure; un litorale ripartito tra turistico che porta ovviamente sulle coste normanne, quelle più vicine a Parigi, nelle lunghe spiagge sabbiose e tratti di falesie vive; un fiume orlato di meandri e migrazioni che spingono i poveri ragazzi di provincia verso i poli di sviluppo e i più ricchi ‘ghirlande’ di foreste; un clima fatto di sfumature e di dolcezze. L'acqua e il cielo privilegiati verso le spiagge, nella grande novità delle fabbriche, dei treni del piacere, mutevole vi combinano infinite variazioni. Ma basta questo per capire la della ferrovia in servizio da poco, nell’accenno di una civiltà divisa tra lavoro e tempo concentrazione degli artisti e delle opere? Nel secolo di Monet, nonostante libero dove l’idea di campagna rimanda al piacere quanto all’aratura o al pascolo. Gli l'apparente immutabilità delle cose, tutto cambia, le attività, le persone e le loro impressionisti guidano i primi passi della gioia di vivere, o piuttosto delle sue illusioni. aspirazioni, i paesaggi, gli sguardi. Il paesaggio si re-inventa nel movimento della Due righe ancora per cogliere, grazie alle sue opere, la ricchezza talvolta profetica società. Fino a noi, non ha mai smesso di farlo. E, a volte, Monet e i suoi amici dell’itinerario di Monet, il ragazzo di Le Havre, l’artista povero di quella Parigi piuttosto furono premonitori, oltre il loro secolo. La Normandia, in particolare quella della di sinistra, l’eminente patriarca delle arti ‘arrivato’ a Giverny dove riceve i più grandi bassa valle della Senna, si prestava bene a quei nuovi sguardi, perché è senza nomi della politica, della letteratura e degli affari... Il porto in sviluppo: Le Havre, i suoi dubbio in prima linea nei cambiamenti. notabili, «Le jardin de Sainte-Adresse» e «Impression soleil levant» le cui luci bluastre La Normandia e l'Ile-de-France erano allora prevalentemente contadine. E gli oggi verrebbero lacerate dalla massa di un porta-container... L'industria, la ferrovia: alberi, le siepi, i prati fioriti, i villaggi sono ben presenti in Monet e nei suoi amici, Parigi, Argenteuil, «La gare Saint-Lazare», chiave d’ingresso in Normandia, i ponti ma il lavoro nei campi, i contadini, non appaiono per nulla nelle tele. La stragrande metallici di Batignoles o di Argenteuil, le ciminiere delle fabbriche sopra gli alberi, là maggioranza delle opere si concentra in prossimità delle città, delle stazioni dove s’insedia oggi un’aspra banlieue... Il turismo e la villeggiatura: tutte le stazioni balneari o in prossimità delle linee ferroviarie. La Normandia interna è dimenticata, della «costa» e tutti i loro dintorni, vale a dire della costa normanna, ossia Dieppe, o forse ignorata. Il confronto con dei pittori più antichi come Millet o anche Boudin Étretat, Honfleur, Trouville; ma anche la banlieue del tempo libero parigino lungo la è significativo. Millet, nel Cotentin, dipinge autentici contadini del bocage normanno Senna, Argenteuil, Chatou, Poissy, le regate e le passeggiate sulle sponde... Claude e Boudin, nel Pays d’Auge, dipinge mucche all’abbeveratoio numerose quanto le Monet va dove i suoi passi lo portano, attratto dalle ispirazioni della sua arte, dalle dame con l’ombrellino sulle spiagge. Questo non è lo stesso sguardo di Monet. Le mode del tempo, ma anche per necessità. Bisogna pur vivere. Come per tutti gli artisti, scene di genere sono escluse o sorpassate, a parte qualche rara espressione. Gli ci vogliono dei mecenati, adesso degli acquirenti, degli amici, degli ospiti. Egli frequenta impressionisti non sono né ruralisti né regionalisti, cosa che sarebbe per loro altri artisti, piccoli o grandi notabili, poi uomini d’affari, commercianti, scrittori e poeti troppo banale. Anche il Pays de Caux e il Pays d’Auge, pure molto pittoreschi, contestatari, politici di rilievo, là dove questi si trovano in quel momento, da Parigi alle molto paesistici, vicini all’estuario, ma perfettamente rurali, li attraggono a 8 spiagge della Normandia, da Rouen a Le Havre e a Dieppe, quello che ben presto Autour d’un tableau (XVIIème siècle) diventerà il «Tout Paris». Infine, a Giverny, è lui che gli altri vanno a visitare. du Musée des Beaux-Arts de Caen : « Paysage avec le mont Stromboli » Il giardino di Giverny dà la chiave del compimento della sua opera. Vi ricrea la par (1627 env.-1678) sua proprio natura per meglio dipingerla. Egli inventa due volte - la casa, il giardino, il ponte giapponese, il braccio della Senna, i glicini e le ninfee - nella Silvia Fabrizio-Costa realtà e poi sulle sue tele. Affascinato da ciò che noi chiamiamo «natura», egli la ricrea a sua misura. Oggigiorno, folle del XXI secolo si accalcano per ammirare i « Le paysage commence en art avec les premières giardini e gli stagni di Giverny. Per riuscirci, la gente fa la fila come al Louvre. Così angoisses de la conscience métaphysique, celle qui voit soudain un accade a un capolavoro, un’epoca che lo tempra, un paesaggio, un territorio e autre sens à ses ombres. Et sans signifier pour autant l’incroyance uno sguardo, con il genio di un uomo per dipingerlo e qualche principe felice e complète ou le désespoir, il peut recueillir désormais, sismographe ricco per acquistarlo. de l’évolution spirituelle, les moindres vibrations dans le rapport de l’humanité à sa demeure terrestre. », (Yves Bonnefoy, in W. Schellinks Viaggio al Sud 1665-1666, p.7) Traduzione di Isabelle Dumont Quelques mots d’introduction préalable : lorsque Robert Hérin m’a invitée à participer à cette rencontre, ma première réaction fut de surprise. En toute franchise, et au vu de la longue expérience de « compartimentation disciplinaire » liée à l’institution académique, en Italie comme en France, je ne voyais pas comment une « littéraire », pût s’insérer dans un séminaire de géographie sociale, tout en étant convaincue que l’homme, l’humain demeurent le véritable sujet commun de nos disciplines respectives. Les lignes qui suivent sont le fruit d’une réflexion menée par quelqu’un qui s’occupe de temporalités et de paysages dans un domaine de recherche, littérature et civilisation italiennes, anciennes de surcroît, où ils sont des produits de l’homme concrétisés en textes écrits et visuels. Donc j’ai accepté au nom d’une conception du savoir « humaniste » au sens historique du terme et j’espère que ce que je vais dire sera utile pour acquérir ensemble ce regard croisé sur l’humain tellement nécessaire à son affirmation. D’autant plus que les échanges actuels et lointains avec R. Hérin ne font que le prouver et souligner la nécessité de l’ouverture transdisciplinaire : qu’il soit ici remercié encore une fois.

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1 - « Paysage avec le mont Stromboli » par Willem Schellinks En d’autres termes, malgré ses dimensions réduites, cette petite peinture (40 cm. (1627 env.-1678) de hauteur sur 56 cm de longueur ) nous offre une espèce de synthèse des modalités d’expression du temps et de l’espace qui renvoient à une réalité d’ordre culturel bien L’intervention portera sur un petit tableau conservé par le Musée des Beaux- précise : en les interrogeant et en les explicitant, on pourra se rendre compte qu’elles Arts de Caen (Inventaire : 92.1.1) : il s’agit d’un « Paysage avec le mont ont nourri notre imaginaire et, contribué à façonner, nos mentalités. Stromboli » peint sur bois par Willem Schellinks, un peintre hollandais du XVIIème 1 siècle. 2 - Willem Schellinks, peintre voyageur hollandais du XVIIème siècle Il offre une vue de l’une des îles de l’archipel sicilien des Éoliennes assez dépouillée qui joue sur le contraste entre la luminosité du ciel où se dessine le Commençons par l’auteur2. Fils aîné d’un tailleur de Maasbree (Limburg) Laurens, panache vaporeux de la fumée s’échappant du volcan Stromboli dans le fond et de Catalijntje Kousenaer elle-aussi originaire des Provinces Méridionales, Willem montagneux et l’ombre du premier plan, cachant sur la gauche quelques rares Schellinks naquît à le 2 février 1627 où il mourut le 12 octobre 1678. On lui habitations. La silhouette d’une sorte de château se dessine sur le sommet d’un connaît trois frères : Jacob, Daniel paysagiste et Laurens, chirurgien et dessinateur. éperon rocheux surplombant un vallon et un relief bas et boisé. Sur la droite, en Il fut peintre, dessinateur, graveur, écrivain et poète. Parmi les artistes néerlandais premier plan, s’ouvre un chemin en terre battue mis en valeur par la lumière rosée de sa génération il fut un des plus grands voyageurs : il suivit le cours de la Loire et de de la fin de journée qui happe le regard. Il semble descendre vers la plaine un peu la Seine en 1646 et, entre 1661 et 1665 revint en France et visita l’Angleterre, l’Italie, accidentée qui s’ouvre plus loin et s’étale en tonalités azurées accentuant son l’île de Malte, l’Allemagne et la Suisse en dessinant et en peignant les lieux visités, des extension qui se rompt contre les flancs abrupts du volcan. Sur le bord de cette paysages et des scènes, parfois avec beaucoup de minutie. On suppose que son sorte de route de campagne, nous voyons un promeneur assis, un chasseur à activité artistique fût doublée d’une charge de mission particulière de la part du cheval avec un homme à pied, vu de dos et trois chiens dont un se détache du gouvernement hollandais: un repérage des points stratégiques incluant des détails petit groupe à la marge pour aller musarder sur la chaussée. Plus distant, utiles aux services de renseignement de son pays. amorçant le premier virage, un autre cavalier dessine une présence réduite à l’essentiel, figurine faisant corps avec sa monture par le manteau qui l’enveloppe. Peintre-dessinateur mais aussi un peu espion doué des moyens techniques Bien plus en évidence, les cinq colonnes architravées d’un temple ruiné se capables de fixer de façon anodine, artistique des données d’ordre politique. Et dressent juste derrière une petite maison accolée à une tour de hauteur modeste. l’historiographie artistique nous a appris qu’il s’agissait d’un rôle que les artistes du Les arcades interrompues d’un aqueduc ancien semblent perdues dans la temps jouaient facilement et fréquemment. distance. Les sujets que Schellinks traita furent variés : fleuves, ports, auberges et ruines De l’ensemble se dégage une impression générale de grands espaces anciennes, parties de chasse, vues hivernales et paysages différents. Parfois il se servit baignant dans une luminosité bleue : en réalité on sait que l’île est très petite de ses dessins pour composer ses peintures comme en 1667 lorsqu’il utilisa les (environ douze km2) et peu peuplée. esquisses faites en Angleterre pour peindre un épisode de la seconde guerre anglo- hollandaise, le raid naval contre la flotte anglaise à Chatham (L’incendie de la flotte Si la réalité physique du lieu dominée par l’immanence du volcan en activité est rendue à travers les détails des constructions et la présence humaine et animale, le tableau véhicule aussi une vision du monde propre au XVIIème siècle européen. 2 Les renseignements qui suivent sont essentiellement tirés de Pierre F.M. Mens Schellinks[Schellincks ; Schellings], Willem in The Dictionary of Art edited by Jane Turner, London, Macmillan Publishers Limited, 1996, ad vocem ; voir 1 Répertorié dans Caen musée des Beaux-Arts Peintures françaises des XVIIe et XVIIIe siècles par Françoise aussi Bob Haak, The Golden Age Dutch Painters of the Seventeenth Century, New York, harry N.Abrams, Inc., Debaisieux, Réunion des Musées Nationaux, n°44 Inventaire des collections publiques françaises, n° 132. Publishers, 1984, p.473-474. 10 anglaise près de Chatham, Amsterdam , Kon. Coll.Zeemanschap, prêté au Dans les mêmes années Schellinks publia un certain nombre de poèmes dans une d’Amsterdam) série d’anthologies, De Olipodrigo (Amsterdam, 1654-1655), accompagnées par 5 Les historiens de l’art lui reconnaissent une véritable facilité à peindre suivant quatre de ses esquisses . les styles en vigueur, surtout ceux des maîtres italiens dont il reprit le module du Comme on l’a déjà rappelé, un deuxième voyage conduit Schellinks à nouveau en paysage animé par des personnages. Ce don a fait que les œuvres de Schellinks France en 1662-1663, durant lequel il tient également un journal pour ainsi dire visuel. ont été attribués à d’autres auteurs : ce qui rend encore moins nombreuses les Il s’agit tout d’abord des esquisses, mais aussi des dessins réalisés à partir de ces œuvres à son nom qui nous sont parvenues. En tout cas, on sait qu’après sa dernières, parfois plusieurs dizaines d’années plus tard. L’artiste continua à travailler sa mort, Frederik de Moucheron compléta beaucoup de ses peintures et/ou y ajouta vie durant avec les éléments qu’il avait rassemblés sur place, ceci pour satisfaire aux des figures. demandes des collectionneurs. La vie et l’œuvre de Schellinks sont bien reconstruites dans les chapitres Sur le voyage en Italie voici quelques précisions supplémentaires: il se déroula d’introduction du catalogue d’une exposition consacrée au premier voyage en pendant l’été 1664. L’artiste avait une double tâche à accomplir. D’abord il devait France qu’il accomplit avec un autre artiste d’Amsterdam Lambert Doomer accompagner en qualité de tuteur le jeune (treize ans) Jacques Thierry, fils d’un (1624-1700)3. Les deux jeunes peintres effectuent ensemble un itinéraire qui les armateur d’Amsterdam, qui était en train de compléter son « Grand Tour », voyage conduit de Nantes vers Paris en passant par les villes les plus importantes. Ils se d’instruction et de formation, commencé dans les années précédentes avec la visite de séparent à Rouen à la suite d’une dispute. Leur périple est l’un des mieux l’Angleterre, de la France, de l’Allemagne et de la Suisse6. De l’autre, il devait réaliser la documentés du XVIIème siècle. Doomer, un élève de , a reproduit dans documentation illustrée des lieux visités pour le compte du juriste Laurens van der Hem d’innombrables dessins ce qui le frappait dans les vastes paysages qui bordent la 7. Un certain nombre de dessins de Schellinks furent inclus dans l’Atlas exceptionnel que Loire et dans les villes qu’ils visitent. De plus, Schellinks, également poète et ce collectionneur passionné était en train de composer : « la représentation de fréquentant les milieux littéraires, a tenu avec grande précision un carnet de l’intégralité de la surface de la terre ». L’Atlas Blaeu de Van der Hem ou du Prince route. Rentré en Hollande, il retravailla ses notes en les transformant en un Eugène en 50 volumes est souvent considéré comme l’atlas le plus beau et le plus véritable journal qui nous est parvenu en deux versions : une est conservée par la remarquable jamais composé. Avec ses 2400 cartes, gravures et dessins, il offre une Bibliothèque Royale de Copenhague et l’autre par la Bodleian Library d’Oxford4. encyclopédie illustrée de la connaissance du XVIIème siècle qui va de la géographie et de la topographie à la guerre et à la politique. Il est conservé à la Bibliothèque

5 Olipodrigo" signifie "pot-pourri", d’après l’espagnol olla podrida, donc un mélange de vers et de prose, de nouvelles politiques et littéraires, de sérieux et de comique. 6 Sur le voyage en littérature et la mode du « Grand Tour » voir http://www.crlv.org Le Centre de Recherche sur la Littérature des Voyages (CRLV) fondé en 1984 est une équipe d'accueil de l'École doctorale de littératures 3 Paysages de France dessinés par Lambert Doomer et les artistes hollandais et flamands des XVIe et XVIIe françaises et comparée de l'Université de Paris-Sorbonne (Paris IV). Sur le voyage en Italie , voir http://www.cirvi.it/ siècles Paris, Fondation Custodia, 2008 [ (catalogue prolongeant l’exposition présentée à l’Institut C.I.R.V.I. (Centro Interuniversitario di Ricerche sul Viaggio in Italia) Néerlandais, Paris, 5 octobre - 3 décembre 2006, et au musée Het Rembrandthuis à Amsterdam, 16 7 Le juriste Laurens Van der Hem (1621-1678) d’Amsterdam a utilisé l’ouvrage le plus grand et le plus cher qui ait décembre 2006 – 11 février 2007 ; 464 p., 108 n°, et plus de 400 illustrations; cat. S. Alsteens et H. Buijs; été publié au XVIIème siècle, l’Atlas Maior de Joan Blaeu, comme base d’une collection encore plus ambitieuse de avec un essai de V. Mathot et la traduction en français des deux journaux de voyages de Willem Schellinks cartes terrestres et maritimes, représentations de villes, illustrations architecturales, portraits, etc., pour la plupart par Jan Blanc; préface de M. van Berge-Gerbaud) magnifiquement peints par des artistes de renom. L’un des ajouts les plus saisissants de Van der Hem est 4 Le manuscrit danois est autographe (Copenaghen, Kon. Bib. MS. Ny.Kgl.S.370). Par contre la version l’ensemble des quatre volumes de cartes manuscrites et de dessins topographiques, réalisés à l’origine pour la anglaise est une copie du manuscrit danois faite au XVIIème siècle avec des erreurs grossières de Compagnie hollandaise des Indes orientales (VOC). Ces renseignements sont tirés, comme la citation dans le texte, transcription (Oxford, Bodleian Lib., MS. 17436/8). du site de l’UNESCO auquel nous renvoyons :http://portal.unesco.org/ci/fr/ 11

Nationale de Vienne, et il a été inscrit, en 2004, au registre des œuvres imposante du volcan aux flancs abrupts ne ferme pas l’horizon car d’autres pics « patrimoine de l’humanité » par l’Unesco8. montagneux plus élévés élèvent le regard, en ramènant l’oeil de la terre au ciel, animé

par les nuages de fumée. 3 - Une vision humaniste de la ruine La végetation est reduite à l’essentiel : des herbes dessechées, de l’étoupe(?) qui recouvrent les buttes un peu poussieureuses cotoyant la route aux nuances jaunâtres De ces lignes de présentation ressort un profil humain et intellectuel propre à et roussâtres ; elles contrastent avec les buissons sauvages vert azuré presque des l’époque : un homme du Nord de l’Europe à la culture disons humaniste, pour arbres, en groupe ou isolés, dont les contours vapoureux ne cachent pas la précision faire court ; un voyageur - peintre qui parcourt les espaces européens porté par le des lignes . On reconnâit les cyprès aux pointes élancées , cassant les rondeurs désir de connaissance de l’Ailleurs et capable de transférer cette acquisition de touffues des arbrisseaux trapus. l’« ailleurs » dans sa culture d’origine à travers son expérience visuelle et sa maîtrise technique avant tout, par des moyens qui lui venaient aussi de ce Sud de Parmi les éléments qui structurent le paysage, le plus accrocheur demeure le temple 9 ruiné à droite : il campe dans l’espace et nous donne la clef de la représentation du l’Europe formateur et tellement attirant . temps dans cette image. La représentation ici semble obéir au genre de la veduta, même si le terme - Il faut rappeler que si Schellinks voyageait pour découvrir et rendre compte des lieux qui désigne la vue- a été employé en premier lieu pour les descriptions détaillée découverts, donc pour accroître ses savoirs et en témoigner; qu’il était aussi animé par des villes, de Rome surtout, à la fin du XVIème siècle. Schellincks, comme les l’ambition d’acquérir les instruments d’interprétation de ce qu’il pouvait rencontrer sur «vedutistes » semble animé par un souci de réalisme : le lieu est saisi en reportant son chemins comme la culture classique, liée à Rome et son impact dans la civilisation les monuments (et les bâtiments en général) et les scènes de la vie quotidienne. du XIVème et XVème siècles italiens. Un de ses fils conducteurs pourrait être le vieil D’où la construction de l’espace par plans qui correspondent à des variations adage médiéval attribué à Hildebert de Lavardin (1056-1133), évêque du Mans et de topographiques ponctuées par les fabriques humaines : on a déjà souligné le rôle Tours : « Roma quanta fuit ipsa ruina docet» (« ce que Rome fut, les ruines mêmes nous d’ouverture perspective de la maison avec la tour au premier plan adossée à le disent encore »). l’enfilade tridimensionnelle des colonnes architravées. A cette première maison en pleine lumière sur la droite, répond une autre presque pareille, plus loin, à La vision humaniste de la ruine se fait jour lorsque la Ville éternelle et ses ruines l’ombre, après la descente de la route, attirant davantage dans le paysage le affleurent à la conscience des hommes comme des objets de savoir, des formes regard qui perçoit la silhouette d’un château sur le tertre boisé à gauche. A son d’existence, des signes qui interpellent et produisent d’autres signes: des mots, des tour, et en rapport speculaire avec celui –ci, une autre petite colline plus distante images10. Le Quattrocento avait conféré aux ruines un statut bien supérieur à celui de contribue à déplacer encore plus en profondeur l’attention du spectateur qui, simples restes, témoignages muets du passé, en lui assignant une dignité esthétique et descendant les coteaux, se trouve désormais à parcourir la plaine où les arcades symbolique forte11. d’un aqueduc sont le dernier rappel des marques de l’habitat humain. La masse

8 Les vues de l’Italie du Sud (Calabre et Sicile) et Malte, en nombre de 61 se trouvent dans les volumes X, XI, XII. On y trouve aussi 17 vues françaises et 41 anglaises dans les volumes III et IV. Cf. Peter van der Krogt 10 Une sorte de « machine à produire du texte » comme elle a été définie par Corinne Saminadayar-Perrin «Paysage and Erlend de Groot, The Atlas Blaeu-Van der Hem of the Austrian National Library, Comitato Editoriale: G. avec ruines: Le Kitsch et le miroir» dans La mémoire en ruines. Le modèle archéologique dans l’imaginaire moderne Schilder, B. Aikema e P. van der Krogt, Utrecht 1996-1999. Willem Schellinks, Viaggio al Sud: 1664-1665', et contemporain, V.-A. Deshoulières-P. Vacher éditeurs, Clermont –Ferrand , Presses Universitaires Blaise Pascal, Edizioni dell'Elefante, a cura di Robert Aikema, Roma 1983. 2000 , p. 59-79; la citation est à la page.59. 9 Pendant son séjour en Italie, Schellinks fut admis dans le groupe des artistes hollandais à Rome, connu 11 Qu’il nous soit permis de renvoyer à Silvia Fabrizio-Costa (éd) Entre trace(s) et signe(s) Quelques approches comme le « Schildersbent » dont les memebres étaient appelés « Bentvueghels » ; ils lui donnèrent le herméneutiques de la ruine, Bern , Peter Lang, 2005 , vol.7 Collection Leia/liminaires, ; Idem (éd). Città e rovine sobriquet de « Spits » , c’est-à-dire « Pointe » « Pic » par référence métaphorique à son esprit vif. letterarie nel XVIII secolo italiano, Bern, Peter Lang, 2007, vol.11 , Collection Leia/liminaires. 12

La ruine est là pour signifier qu’il y a quelque chose à voir, par rapport au Attorno ad un dipinto (secolo XVII) visible et cette autre chose est une présence réelle qui habite la relique et dont la del Musée des Beaux-Arts de Caen : représentation n’est pas nécessaire . Pour la première fois en Occident, « Paesaggio col monte Stromboli » l’élaboration humaniste de la ruine a posé de façon consciente la question et le thème de l’articulation complexe du texte en tant que système de signes avec le di Willem Schellinks (ca 1627-1678) réel, en conjugant le savoir archéologique et le savoir livresque sous le sceau de la philologie et de l’antiquité latine. Les humanistes italiens, à commencer par « Nell'arte il paesaggio comincia con i primi affanni della Pétrarque, ont élaboré et transmis l’idée même de ruine, un concept étroitement coscienza metafisica, quella che vede all'improvviso un altro associé à la conception qu’une civilisation possède du temps et de ses scansions : senso per le sue ombre. E senza significare per ciò la la structure trinitaire de la destinée de l’homme et de la société en passé, présent, miscredenza totale o la disperazione, può cogliere ormai, tale un futur12. sismografo dell'evoluzione spirituale, le minime vibrazioni nel rapporto dell'umanità con la propria dimora terrestre. » (Yves Une scansion ternaire et existentielle qui semble résister encore de nos jours, Bonnefoy, dans W.Schellinks Viaggio al Sud 1665-1666, p.7) malgré une sorte d’accélération vertigineuse qui semble engloutir le passé et dénier le futur, résorbant le temps dans un instant présent dangeureusement perpétuel. Pour revenir à notre «Vue avec le Stromboli» : la beauté et l’élégance des Qualche parola d'introduzione preliminare : quando Robert Hérin mi ha invitata a colonnes corinthiennes sont magnifiées par leur matière lumineuse comme si la partecipare a quest'incontro, la mia prima reazione fu la sorpresa. Per essere sincera, lumière capturée par les cannelures du marbre et des feuilles d’acanthe des considerando la lunga esperienza di « compartimentazione delle discipline » legata chapiteaux conférait un halo spécial. Le mur en pierre qui sépare la maison all'istituzione accademica, sia in Italia che in Francia, non vedevo come una studiosa in adossée du temple plus que de le cacher en souligne l’élan ; de même la tour et letteratura potesse inserirsi in un seminario di geografia sociale, pur essendo convinta son corps aux créneaux rectangulaires. La maison d’habitation paraît encore plus che l'uomo e l'umano rimangano il vero soggetto in comune alle nostre rispettive petite coincée entre le petit donjon et le mur. Elle a la solidité de la pierre et ses discipline. Le righe che seguono sono il frutto di una riflessione condotta da una che si ouvertures aux formes différentes ainsi que, s’échappant de la mince cheminée, le occupa di temporalità e di paesaggi in un ambito di ricerca, letteratura e civiltà italiane, filet de fumée blanche sur les briques des tuiles témoignent des habitants qui la antiche per di più, nel quale sono prodotti dell'uomo concretizzati in testi scritti e visivi. vivent. Le passé semble se détacher du présent plus prosaïque tout en le Ho dunque accettato in nome d'una concezione del sapere "umanistico" nel senso protégeant, en le mettant en valeur. storico della parola e spero che quanto sto per dire sarà utile per acquisire insieme quello sguardo incrociato sull'umano tanto necessario alla sua affermazione. A maggior Schellinks nous met ainsi sous les yeux la beauté du lieu dans lequel se ragione poiché gli scambi attuali e anziani con R. Hérin non fanno altro che dimostrarlo déroule la vie quotidienne à la quelle sont rattachés de petits personnages et des e sottolineare la necessità dell'apertura interdisciplinare : egli ne sia di nuovo animaux : chiens, chevaux qui les accompagnent. Le silence et la lumière semblent ringraziato. envelopper ce présent apparemment banal et lui confèrent une qualité supérieure, le transportent dans une dimension autre.

12 Nous paraphrasons très librement de Michel Makarios, Ruines, Paris, Flammarion, 2004, p7-8. Ce bel ouvrage offre un panorama stimulant de la question des ruines dans l’histoire d e l’art et non seulement en proposant différents itinéraires de découverte et d’approfondissement thématiques. 13

1 - « Paesaggio col monte Stromboli » di Willem Schellinks (ca lunghezza) ci offre una specie di sintesi delle modalità d'espressione del tempo e dello 1627 -1678) spazio che rinviano ad una realtà di ordine culturale ben precisa : interrogandole e esplicitandole, potremo renderci conto che hanno nutrito il nostro immaginario e L’intervento riguarderà un piccolo dipinto conservato presso il Musée des contribuito a plasmare le nostre mentalità. Beaux-Arts de Caen (Inventario : 92.1.1) : si tratta d’un « paesaggio colmonte Stromboli » dipinto su legno da Willem Schellinks, un pittore olandese del secolo 2 - Willem Schellinks, pittore viaggiatore olandese del secolo XVII XVII.13

Offre una vista d'una delle isole dell'arcipelago siciliano delle Eolie, abbastanza Cominciamo dall'autore14. Primogenito d'un sarto di Maasbree (Limburg), Laurens, spoglia, e che gioca sul contrasto tra la luminosità del cielo, dove si staglia il e di Catalijntje Kousenaer anch'essa originaria delle Province Meridionali, Willem pennacchio vaporoso del fumo uscendo dal volcano Stromboli nel fondo Schellinks nacque ad Amsterdam il 2 febbraio 1627 dove morì il 12 ottobre 1678. montagnoso, e l’ombra del primo piano che nasconde a sinistra poche abitazioni. Sappiamo che ebbe tre fratelli : Jacob, Daniel, paesaggista, e Laurens, chirurgo e Il profilo d’una specie di castello si staglia in cima ad uno sperone roccioso a disegnatore. strapiombo su un vallone e un rilievo basso e boscoso. A destra, in primo piano, si apre un cammino di terra battuta messo in valore dalla luce rosea della fine della Fu pittore, disegnatore, incisore, scrittore e poeta. Tra gli artisti olandesi della sua giornata che colpisce lo sguardo. Sembra scendere in direzione della pianura un generazione fu uno dei più grandi viaggiatori : seguì il corso della Loira e della Senna po' accidentata che si apre più nel lontano e si stende con tonalità azzurrine che nel 1646 e, tra il 1661 e il 1665, fece ritorno in Francia e visitò l’Inghilterra, l’Italia, mettono in risalto la sua estensione rompendosi contro i fianchi dirupati del l’isola di Malta, la Germania e la Svizzera disegnando e dipingendo i luoghi visitati, volcano. Sul ciglio di questa specie di strada di campagna vediamo un paesaggi e scene, talvolta con tanta minuziosità. Si suppone che accanto alla sua passeggiatore seduto, un cacciatore a cavallo con un uomo a piedi visto di schiena attività artistica, fosse incaricato d'una missione particolare da parte del governo e tre cani uno dei quali si stacca dal gruppetto sul fianco per andare a olandese : una localizzazione dei punti strategici, dettagli utili ai servizi segreti del suo bighellonare sulla carreggiata. Più distante, un altro cavaliere che sta prendendo paese compresi. Pittore-disegnatore ma anche un po' spia dotata dei mezzi tecnici la prima curva dimostra una presenza ridotta all'essenziale, una figurina tutt'una capaci di fissare in modo anodino, artistico, dati di natura politica. E la storiografia con la cavalcatura con il cappotto che lo avvolge. Ben più in evidenza, le cinque artistica ci ha insegnato che si trattava d'une funzione facilmente e frequentemente colonne architravate d'un tempio in rovina si ergono subito dietro una casetta assunta dagli artisti del tempo. affiancata ad una torre di altezza modesta. Le arcate interrotte d'un acquedotto Furono vari i soggetti trattati da Schellinks : fiumi, porti, locande e rovine antiche, antico sembrano perse nella distanza. Risulta dall'insieme l'impressione generale partite di caccia, vedute invernali e paesaggi diversi. A volte si servì dei di grandi spazi bagnati da una luminosità azzurra : in realtà, sappiamo che l'isola è assai piccola (circa dodici km2) e poco popolata. Se la realtà fisica del luogo disegni per comporre i suoi dipinti come nel 1667 quando utilizzò gli abbozzi fatti in dominata dall'immanenza del volcano in attività è resa attraverso i particolari delle Inghilterra per dipingere un episodio della seconda guerra anglo-olandese, l'incursione costruzioni e la presenza umana e animale, il quadro veicola anche una visione del navale contro la flotta inglese a Chatham (L’incendio della flotta inglese vicino a mondo specifica al diciasettesimo secolo europeo. In altri termini, nonostante le Chatham, Amsterdam , Kon. Coll.Zeemanschap, prestato al Rijksmuseum d’Amsterdam) sue dimensioni ridotte, quel piccolo dipinto (40 cm. di altezza per 56 cm di 14 Le informazioni che seguono sono per l'essenziale tratte da Pierre F.M. Mens Schellinks[Schellincks ; Schellings], Willem in The Dictionary of Art edited by Jane Turner, London, Macmillan Publishers Limited, 1996, ad 13 Censito in Caen musée des Beaux-Arts Peintures françaises des XVIIe et XVIIIe siècles di Françoise vocem ; si veda anche Bob Haak, The Golden Age Dutch Painters of the Seventeenth Century, New York, harry Debaisieux, Réunion des Musées Nationaux, n°44 Inventaire des collections publiques françaises, n° 132. N.Abrams, Inc., Publishers, 1984, p.473-474. 14

Gli storici dell'arte gli riconoscono una vera facilità a dipingere seguendo gli stili A proposito del viaggio in Italia, ecco alcune precisioni supplementari : si svolse vigenti, soprattutto quelli dei maestri italiani di cui riprese il modulo del paesaggio durante l'estate 1664. L’artista aveva una doppia missione da compiere. Doveva prima animato dai personaggi. Tale dono ha fatto sì che le opere di Schellinks siano di tutto accompagnare in qualità di tutore il giovane (tredici anni) Jacques Thierry, figlio state attribuite ad altri autori : ciò rende ancora meno numerose le opere di nome d’un armatore d’Amsterdam, che stava completando il suo « Grand Tour », viaggio suo ad esserci pervenute. In ogni caso, sappiamo che dopo la sua morte, Frederik d'instruzione e di formazione, cominciato negli anni precedenti con la visita de Moucheron completò molti dei suoi dipinti e/o vi aggiunse figure. La vita e dell’Inghilterra, della Francia, della Germania e della Svizzera18. Inoltre, doveva l'opera di Schellinks sono ricostruite bene nei capitoli d'introduzione del catalogo realizzare la documentazione illustrata dei luoghi visitati per il conto del giurista d'una mostra dedicata al primo viaggio in Francia che fece con un altro artista Laurens van der Hem19. Diversi disegni di Schellinks furono inclusi nell’Atlante d’Amsterdam, Lambert Doomer (1624-1700)15. I due giovani pittori seguono eccezionale che quel collezionista appassionnato stava componendo : « la insieme un itinerario che li porta da Nantes verso Parigi passando per le città più rappresentazione dell’integralità della superficie della terra ». L’Atlante Blaeu di Van der importanti. Si separano a Rouen dopo aver litigato. Il loro periplo è uno dei meglio Hem o del Principe Eugenio ne in 50 volumi viene spesso considerato come l’atlante più documentati del diciasettesimo secolo. Doomer, un allievo di Rembrandt, ha bello e più notevole mai composto. Con le sue 2400 carte, incisioni e disegni, offre riprodotto in numerosi disegni ciò che lo colpiva nei vasti paesaggi che un'enciclopedia illustrata della conoscenza del XVIIesimo secolo che va dalla geografia e costeggiano la Loira e nelle città visitate. Inoltre, Schellinks, anche poeta e dalla topografia alla guerra e alla politica. È conservato presso la Biblioteca Nazionale di frequentatore degli ambienti letterari, ha tenuto con grande precisione un giornale Vienna, ed è stato iscritto nel 2004 nel registro delle opere « patrimonio dell' umanità » di viaggio. Tornato in Olanda, rielaborò gli appunti consegnati trasformandoli in un dall’Unesco20. vero giornale pervenutoci in due versioni : una è conservata presso la Biblioteca 16 Reale di Copenaghen e l'altra presso la Bodleian Library d’Oxford . 3 - Una visione umanistica della rovina Negli stessi anni Schellinks pubblicò un certo numero di poesie in una serie di antologie, De Olipodrigo (Amsterdam, 1654-1655), accompagnate da quattro Da queste righe di presentazione emerge un profilo umano e intellettuale tipico 17 abbozzi suoi . Come l'abbiamo già ricordato, un secondo viaggio portò dell’epoca : un uomo del Nord Europa dalla cultura a dirla breve umanistica ; un nuovamente Schellinks in Francia nel 1662-1663, durante il quale tenne viaggiatore - pittore che percorre gli spazi europei spinto dal desiderio di conoscenza ugualmente un giornale per così dire visivo. Si tratta innanzitutto degli schizzi ma anche dei disegni realizzati a partire da questi ultimi, a volte decine di anni dopo. 18 Sul viaggio in letteratura e la moda del « Grand Tour », si veda : http://www.crlv.org Le Centre de L'artista continuò a lavorare tutta la vita con gli elementi accumulati sui luoghi, Recherche sur la Littérature des Voyages (CRLV) fondato nel 1984 è una "équipe d'accueil" dell'"École doctorale de questo con lo scopo di soddisfare le richieste dei collezionisti. littératures françaises et comparée de l'Université de Paris-Sorbonne" (Paris IV). Sul viaggio in Italia, si veda http://www.cirvi.it/ C.I.R.V.I. (Centro Interuniversitario di Ricerche sul Viaggio in Italia). 19 Il giurista Laurens Van der Hem (1621-1678) d’Amsterdam ha utilizzato l'opera più grande e più cara 15 Paysages de France dessinés par Lambert Doomer et les artistes hollandais et flamands des mai pubblicata nel secolo XVII, l’Atlas Maior di Joan Blaeu, come base d’una collezione ancora più ambiziosa di carte XVIe et XVIIe siècles Paris, Fondation Custodia, 2008 [ (catalogo che fa seguito alla mostra presentata terrestri e marittime, rappresentazioni di città, illustrazioni architettoniche, ritratti, etc., per la maggior parte all’Institut Néerlandais, Parigi, 5 ottobre - 3 dicembre 2006, e al museo Het Rembrandthuis a Amsterdam, 16 magnificamente dipinti da artisti rinomati. Una delle aggiunte più avvincenti da parte di Van der Hem è l'iniseme dei dicembre 2006 – 11 febbraio 2007 ; 464 p., 108 n°, e oltre 400 illustrazioni ; cat. S. Alsteens et H. Buijs; quattro volumi di carte manoscritte e di disegni topografici, realizzati all’origine per la "Compagnie hollandaise des con un saggio di V. Mathot e la traduzione in francese dei due giornali di viaggio di Willem Schellinks da Jan Indes orientales" (VOC). Queste informazioni sono tratte, come la citazione nel testo, dal sito dell’UNESCO al quale Blanc; prefazione di M. van Berge-Gerbaud) rinviamo :http://portal.unesco.org/ci/fr/ 16 Il manoscritto danese è autografo (Copenaghen, Kon. Bib. MS. Ny.Kgl.S.370). Invece la versione 20 Le vedute del Sud Italia (Calabria e Sicilia) e di Malta, al numero di 61 si trovano nei volumi X, XI, XII. Vi inglese è una copia del manoscritto danese fatta durante il diciasettesimo secolo con errori di trascrizione si trovano anche 17 vedute francesi e 41 inglesi nei volumi III e IV. Cf. Peter van der Krogt and Erlend de Groot, grossolani (Oxford, Bodleian Lib., MS. 17436/8). The Atlas Blaeu-Van der Hem of the Austrian National Library, Comitato Editoriale: G. Schilder, B. Aikema e P. van 17 Olipodrigo" significa "pot-pourri", dallo spagnolo olla podrida, dunque una mescolanza di versi e der Krogt, Utrecht 1996-1999. Willem Schellinks, Viaggio al Sud: 1664-1665', Edizioni dell'Elefante, a cura di di prosa, di racconti politici e letterari, di serio e di comico. Robert Aikema, Roma 1983. 15 dell'Altrove e capace di trasferire questa acquisizione dell’« altrove » nella sua Tra gli elementi che strutturano il paesaggio, quello a richiamare di più l'attenzione cultura d’origine attraverso la sua esperienza visiva e la sua abilità tecnica prima rimane il tempio in rovina sulla destra : piantato nello spazio, ci dà la chiave della di tutto, con dei mezzi che gli venivano anche da quell'Europa del Sud formatrice e rappresentazione del tempo in quest'immagine. 21. talmente attraente Bisogna ricordare che se Schellinks viaggiava per scoprire e rendere conto dei La rappresentazione sembra obbedire qui al genere delle veduta, anche se il luoghi scoperti, per accrescere dunque le sue conoscenze e testimoniarne, era anche termine è stato impiegato in primo luogo per le descrizioni particolareggiate delle animato dall'ambizione di acquisire gli strumenti per interpretare quanto poteva città, di Roma soprattutto, alla fine del sedicesimo secolo. Schellincks, allo stesso incontrare lungo la sua strada, come la cultura classica, legata a Roma e il suo impatto modo dei « vedutisti » sembra animato da una preoccupazione di realismo : il nella civiltà del Quattrocento e del Cinquecento (italiani). Uno dei sui fili conduttori luogo è colto riportandone i monumenti (e in generale gli edifici) e le scene della potrebbe essere il vecchio adagio medievale attribuito a Hildebert de Lavardin (1056- vita quotidiana. Donde la costruzione dello spazio con piani che corrispondono a 1133), vescovo di Le Mans e di Tours : « Roma quanta fuit ipsa ruina docet» (« ciò che variazioni topografiche punteggiate dalle costruzioni umane : abbiamo già Roma fu, le rovine stesse lo dicono ancora »). sottolineato il ruolo d'apertura prospettiva della casa con la torre in primo piano La visione umanistica della rovina viene a galla quando la Città eterna e le sue appoggiata all'infilata tridimensionale delle colonne architravate. A questa prima rovine affiorano alla coscienza degli uomini come oggetti di sapere, forme di esistenza, casa in piena luce sulla destra, risponde un'altra quasi identica, più lontana, segni che interpellano e producono altri segni : parole, immagini22. Il Quattrocento all'ombra, dopo la discesa della strada, attirando più nel paesaggio lo sguardo che aveva conferito alle rovine uno statuto ben superiore a quello di semplici resti, percepisce il profilo d'un castello sul tumulo boscoso a sinistra. A sua volta, e in testimonianze mute del passato, assegnandogli una dignità estetica e simbolica forte23. rapporto speculare con questo, un'altra collinetta più distante contribuisce a spostare ancora più in profondità l'attenzione dello spettatore che, scendendo i La rovina è qua per significare che c'è qualcosa da vedere nei confronti del visibile e poggi, si trova ormai a percorrere la pianura dove le arcate d'un acquedotto sono quest'altra cosa è la presenza reale che abita la reliquia e la cui rappresentazione non l'ultimo richiamo dei segni dell' insediamento umano. La massa imponente del è necessaria. Per la prima volta in Occidente, l’elaborazione umanistica della rovina ha volcano dai fianchi dirupati non chiude l’orizzonte poiché altri picchi montagnosi posto in maniera cosciente la questione e il tema dell’articolazione complessa del testo più elevati innalzano lo sguardo, riportando l'occhio dalla terra al cielo, animato in quanto sistema di segni con il reale, coniugando il sapere archeologico e il sapere dei dalle nubi di fumo. libri sotto il sigillo della filologia e dell’antichità latina. Gli umanisti italiani, a cominciare da Petrarca, hanno elaborato e trasmesso l’idea stessa di rovina, un concetto La vegetazione è ridotta all'essenziale : erbe disseccate, stoppa, ricoprono le strettamente associato alla concezione che una civiltà possiede del tempo e delle sue collinette un po' polverose che costeggiano la strada dalle sfumature giallastre e rossastre ; contrastano con i cespugli selvatici verde azzurrino quasi degli alberi, in gruppo o isolati, i cui contorni vaporosi non nascondano la precisione delle linee. Riconosciamo i cipressi dalle punte svettate, che rompono le rotondità folte degli arboscelli tozzi.

22 Una specie di « machine à produire du texte » ("macchina a produrre del testo") come è stata definita da Corinne Saminadayar-Perrin «Paysage avec ruines: Le Kitsch et le miroir» in La mémoire en ruines. Le modèle archéologique dans l’imaginaire moderne et contemporain, V.-A. Deshoulières-P. Vacher éditeurs, Clermont – Ferrand , Presses Universitaires Blaise Pascal, 2000 , p. 59-79 ; la citazione è a pagina 59. 21 Durante il soggiorno in Italia, Schellinks fu ammesso nel gruppo degli artisti olandesi a Roma, 23 Che ci sia permesso di rimandare a Silvia Fabrizio-Costa (éd) Entre trace(s) et signe(s) Quelques conosciuto come il « Schildersbent » i cui membri erano chiamati « Bentvueghels » ; ricevette il soprannome di approches herméneutiques de la ruine, Bern , Peter Lang, 2005 , vol.7 Collection Leia/liminaires, ; Idem (éd). Città e « Spits » , cioè « Punta » « Picco » in riferimento metaforico al suo spirito vivo. rovine letterarie nel XVIII secolo italiano, Bern, Peter Lang, 2007, vol.11 , Collection Leia/liminaires. 16 scansioni : la struttura trinitaria del destino dell’uomo e della società in passato, La città come immagine. presente, futuro24. Iconografia e racconto di Piazza Garibaldi, Una scansione ternaria e esistenziale che sembra resistere ancora ai giorni l'ingresso in Napoli, tra passato e futuro nostri, malgrado una specie di accelerazione vertiginosa che tende ad inghiottire il passato e negare il futuro riassorbendo il tempo in un attimo presente Fabio AMATO pericolosamente perpetuo.

Per tornare alla nostra « Veduta con lo Stromboli» : la bellezza e l'eleganza Obiettivo di questo contributo è descrivere le traiettorie del cambiamento e le delle colonne corinzie vengono esaltate dalla loro materia luminosa come se la permanenze della città contemporanea attraverso l’osservazione di alcuni luoghi luce catturata dalle scanalature del marmo e delle foglie d'acanto dei capitelli specifici. Luoghi e tempi sono prodotti da una continua interazione sociale e tutti questi conferisse un alone speciale. Il muro di pietra che separa la casa appoggiata dal elementi si fondano su una pluralità di percorsi e di narrazioni che vede in campo tempio, più che nasconderlo, ne sottolinea lo slancio ; la stessa cosa avviene con molteplici attori e diverse scale che necessitano di continue osservazioni e descrizioni. la torre e il suo corpo dalle feritoie rettangolari. La casa d'abitazione appare ancora più piccola, incastrata tra il piccolo maschio e il muro. Possiede la solidità Gli studi sul fenomeno urbano hanno fatto registrare, negli ultimi decenni, un della pietra e le sue aperture di forme diverse insieme al filo di fumo bianco che crescente interesse per le differenti strutture spaziali generate all’interno delle singole scappa dallo snello comignolo sui mattoni delle tegole testimoniano che degli città, concentrando l’attenzione soprattutto sulla possibile rigenerazione dei luoghi abitanti ci vivono. Il passato sembra staccarsi dal presente più prosaico pur centrali, che, in molte realtà europee, sono eredità di una lunga e sedimentata storia. preservandolo, mettendolo in risalto. La stagione del marketing urbano, oramai decennale, ha assicurato una nuova Così Schellinks ci pone sotto gli occhi la bellezza del luogo nel quale si centralità alle città fino al punto di definirle come protagoniste di una paradiplomazia. svolge la vita quotidiana alla quale sono riallacciati piccoli personaggi ed La rilevanza economica e simbolica dei giacimenti culturali in ambito urbano connotano animali : cani, cavalli che li accompagnano. Il silenzio e la luce sembrano in particolare il racconto dei centri storici italiani, secondo una struttura retorica che si avvolgere quel presente apparentemente banale e gli conferiscono una fonda sul recupero di identità e di prestigio, come sulla sapiente valorizzazione di qualità superiore, lo trasportano in un'altra dimensione. alcuni luoghi. E’ un linguaggio ed una retorica che ha fortemente connotato la politica Silvia Fabrizio-Costa dell’immagine che ha interessato la città di Napoli a partire dagli anni Novanta. Una retorica giustificata dalla presenza di uno dei più grandi centri storici d’Europa. Una fondata potenzialità che permetterebbe un affascinante racconto delle magnificenze storico-artistiche. Sarebbe però un racconto astratto di un « vuoto simulacro celebrativo » come direbbe Françoise Choay, se non si prendesse in considerazione le densificazioni incoerenti che la trama urbana ha subito nei secoli e, soprattutto, se escludesse i principali protagonisti del tessuto sociale che affollano questo territorio.

Si è scelto, pertanto, di osservare la città attraverso la simbolica porta di accesso al

24 Parafrasiamo con molta libertà Michel Makarios, Ruines, Paris, Flammarion, 2004, p7-8. Questo patrimonio artistico-culturale del suo centro storico: la zona della Stazione centrale e in bel libro propone un panorama stimolante della questione delle rovine nella storia dell'arte, proponendo perfino diversi itinerari di scoperta e di approfondimento tematici. 17 particolare Piazza Garibaldi, il largo spiazzo su cui si affacciano le pensiline della La ville comme image. ferrovia. Iconographie et récit de la Place Garibaldi, Questo luogo risulta oggetto di molteplici narrazioni e soprattutto di usi « l'entrée en Naples », entre passé et futur differenti (abitanti, commercianti, pendolari, turisti, migranti). I quartieri della stazione delle principali città italiane hanno, in genere, dei caratteri comuni : la Fabio AMATO dicotomia tra l’identità del luogo perduta e la presenza dei migranti, lo stato di degrado e di anomia e la richiesta di ordine e sicurezza. Ma soprattutto, in questi L’objectif de cette contribution est de décrire les changements et les permanences ultimi anni si sta procedendo alla realizzazione di progetti di riqualificazione degli de la ville contemporaine à travers l’observation de quelques lieux spécifiques. Les lieux ambienti legati alla stazione ferroviaria (progetto Grandi Stazioni) che offrono et les temps sont produits par une interaction sociale continue et l’ensemble de tous attrattive e servizi in maniera abbastanza standardizzata. ces éléments se basent sur une pluralité de parcours et de narrations mettant en jeu de multiples acteurs et différentes échelles qui nécessitent des observations et des Nonostante la presenza di questi denominatori comuni, ogni quartiere descriptions continues. conserva la peculiarità e le contraddizioni della città di appartenenza esprimendo con intensità e modalità differenti questi caratteri comuni. Les études du phénomène urbain ont enregistré, ces dernières décennies, un intérêt croissant pour les différentes structures spatiales générées à l’intérieur de Nel caso di Napoli, il dibattito pubblico ricorre periodicamente alla retorica del chaque ville, concentrant leur attention surtout sur la régénération possible des lieux prestigioso passato di Piazza Garibaldi, del bisogno di una sua riqualificazione e, centraux, qui, dans de nombreuses réalités européennes, sont héritières d’une histoire in generale, di una maggiore sicurezza. In tal senso i lavori in corso, che si longue et sédimentée. dilatano sempre di più nel tempo, comunicano un’idea di futuro migliore apparentemente più concreto ma, in realtà non ben precisato. La saison du marketing urbain, désormais décennal, a assuré une nouvelle centralité aux villes jusqu’à les définir protagonistes d’une para-diplomatie. L’importance In pieni lavori in corso, Piazza Garibaldi vive sospesa nello iato tra un passato économique et symbolique des « gisements » culturels dans un environnement urbain glorificato e l’attesa di un futuro migliore, conservando il suo ruolo di punto di marquent le récit des centres historiques italiens, selon une structure rhétorique qui se incrocio, di scambio, di marginalità ma anche di internazionalizzazione dal basso fonde notamment sur la récupération d’identité et de prestige ainsi que sur la promossa dalla globalizzazione povera dei migranti. Questi ultimi conservano oggi, valorisation pertinente de certains lieux. a dispetto delle retoriche della politica della municipalità, il ruolo di principali attori di questo immenso mercato. Ce langage et cette rhétorique ont fortement marqué la politique de l’image qui a intéressé la ville de Naples à partir des années 1990. Une rhétorique justifiée par la

présence d’un des plus grands centres historiques européens. Une potentialité tout à

fait fondée qui permettrait un récit fascinant des magnificences historico-artistiques.

Cela resterait pourtant un récit abstrait d’un « simulacre vide célébratif » (Choay, 1992),

si l’on ne prenait pas en considération les densifications incohérentes que la trame

urbaine a subi les derniers siècles, et surtout, si l’on excluait les principaux

protagonistes du tissu social qui remplissent ce territoire.

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C’est pourquoi on a choisi d’observer la ville à travers la porte d’entrée symbolique du patrimoine artistico-culturel de son centre historique : la zone de la gare centrale, et en particulier, la Piazza Garibaldi (= place Garibaldi), ce grand espace ouvert sur lequel se dressent les marquises de la gare. Ce lieu fait l’objet de multiples narrations et surtout de différents usages (de la part des habitants, des commerçants, des « pendulaires », des touristes, des migrants). Les quartiers de la gare des principales villes italiennes ont, en général, des caractéristiques communes : la dichotomie entre l’identité perdue du lieu et la présence des migrants, entre le niveau de dégradation et d’anomie et la demande d’ordre et de sécurité. Mais surtout, ces dernières années, on est en train de procéder à la réalisation de projets et de requalification des environs des gares (projet « Grandes Gares ») qui offrent des biens et des services standardisés. Malgré la présence de ces dénominateurs communs, chaque quartier conserve les particularités et les contradictions de la ville d’appartenance, exprimant avec vigueur et selon des modalités différentes ces caractéristiques communes. Dans le cas de Naples, le débat public recourt constamment à la rhétorique du passé prestigieux de la Place Garibaldi, du besoin de sa requalification et en général d’une plus grande sécurité. Dans ce sens, les travaux en cours, qui se dilatent toujours plus dans le temps, transmettent une idée d’un futur meilleur apparemment plus concret, mais en réalité, pas très bien défini. En plein travaux, la place Garibaldi vit suspendue dans le hiatus entre un passé glorifié et l’attente d’un futur meilleur, conservant son rôle de carrefour, d’échanges, de marginalité mais aussi d’internationalisation par le bas, promue par la mondialisation pauvre des migrants. Ces derniers conservent aujourd’hui, aux dépens des discours de la politique de la municipalité, le rôle des principaux acteurs de cet immense marché.

Traduction Isabelle Dumont

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D’une génération à l’autre : Lecture et interprétation des « paysages du quotidien » par les agriculteurs bas-normands

Maxime Marie Philippe Madeline

Depuis les années 1960, l’intensité des transformations des structures agricoles et sociales des espaces ruraux de l’Ouest français a profondément bouleversé les paysages. Le rôle des agriculteurs, fondamental dans ces mutations, est ici interrogé sous l’angle de leurs représentations. À l’heure où émergent de nouvelles attentes de la société quant à son agriculture et ses paysages, les recherches sur les représentations paysagères des agriculteurs permettent de mieux cerner la façon dont ils les perçoivent et se les représentent (Calvo-Iglesias et al., 2006), mais aussi d’analyser sous un angle nouveau le changement social au sein de cette profession (Rémy, 2004 ; Marie, 2009). RAPPRESENTARE I PAESAGGI E LE SOCIETA Les agriculteurs en tant que « producteurs » de paysage (dans une dimension matérielle) sont les acteurs essentiels des dynamiques paysagères dans des zones de bocage, où la SAU (surface agricole utilisée) atteint souvent plus de 80 % des superficies communales. Les paysages sur lesquels porte ce travail sont ceux de l’ordinaire, loin des archétypes régionaux (toujours présents dans l’esprit des individus). Les paysages sur lesquels les agriculteurs agissent quotidiennement ont été délimités sur un rayon de 500 à 800 mètres autour de leurs sièges d’exploitation de manière a intégrer une part importante de leurs parcelles d’exploitation, un espace de

travail parcouru au quotidien. L’étude de leurs perceptions et de leurs représentations de cet espace, à travers la mise en évidence des distorsions interindividuelles qui peuvent les affecter, nous a conduit à nous interroger sur l’importance du facteur générationnel. En effet, l’hypothèse que nous formulons est que les différentes phases de modernisation agricole durant années 1970 et 1980 et les récentes recompositions des rôles sociaux et territoriaux de l’agriculture induisent une modification profonde de l’identité professionnelle des agriculteurs (Lémery, 2003 ; Chosson, 2003) mais aussi des rapports qu’ils entretiennent à l’espace, aux paysages et au reste de la société.

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La méthode employée pour cette étude s’appuie sur des entretiens et la les activités agricoles dans la structuration des paysages de bocage, et font par là distribution d’appareils photographiques jetables aux agriculteurs accompagnés même des parallèles entre les caractéristiques paysagères d’un espace et la vitalité des d’une fiche de consignes encadrant leurs prises de vues (Michelin, 1998 ; Marie, sociétés rurales qui l’occupent. Les paysages de bocage remembré par exemple, 2008). Dans le but d’éviter les écueils classiques des recherches sur les paysages revêtent souvent une image très positive pour les agriculteurs installés avant 1980. Les (Luginbühl, 1995), cette méthode permet d’écarter partiellement la subjectivité du « jeunes » quant à eux, acceptent mieux les mesures de gestion et de protection des chercheur en mettant l’accent sur la participation et l’autonomie des individus formes paysagères traditionnelles, car ils semblent plus sensibles aux nécessités d’une participant à l’étude (Becker, 2007). Il a ainsi été demandé aux agriculteurs de diversification et d’une adaptation des activités agricoles, en réponse aux demandes prendre des photos de paysages dans différents domaines : les paysages croissantes de la société quant à son cadre de vie et son environnement. Ces auxquels ils s’identifient ; ceux qu’ils rejettent ; ceux qu’ils considèrent comme différences d’attitudes entre les agriculteurs nous amènent à penser que valorisant pour leur activité ; ceux qui témoignent selon eux du passé agricole de l’ordonnancement des paysages traduit pour eux les fonctions de l’agriculture dans la la région ; ceux qui leur paraissent sensibles aux évolutions futures de l’agriculture société, c’est-à-dire les différents rôles économiques et sociaux qu’ont pu recouvrir les ceux porteurs d’éléments positifs pour leur travail ; et enfin ceux qu’ils intègrent activités agricoles au cours des 50 dernières années. Les écarts générationnels dans leur appareil productif. Cette méthode alliée à un travail d’entretien en amont constatés ici peuvent en effet révéler le passage d’une agriculture dont l’organisation comme en aval des prises de vue, apporte donc des résultats intéressants quant spatiale et paysagère était essentiellement orientée vers la productivité, à une aux rapports des agriculteurs au paysage (Papinot, 2007 ; Maresca, 2007). Le agriculture dont le rôle productif reste primordial, mais dont l’organisation spatiale et caractère participatif de la démarche permet également de donner aux individus paysagère aurait aussi vocation à améliorer l’attractivité des espaces ruraux « fragiles ». une grande liberté dans les choix de prise de vue, et de limiter ainsi les éléments de subjectivité apportés par le chercheur. Enfin, en plus de ces écarts générationnels, l’étude des représentations paysagères des agriculteurs témoigne de clivages encore plus profonds au sein du monde agricole. Les résultats obtenus permettent d’aborder sous un angle nouveau les En effet, les manières de concevoir l’activité agricole et les représentations sociales du représentations paysagères des agriculteurs et à travers elle les modifications métier d’agriculteur, c’est-à-dire les identités professionnelles des exploitants profondes de leurs identités sociales et professionnelles depuis la fin des années (Mendras, 1967 ; Dupont, 1996 ; Lémery, 2003), apparaissent comme des éléments 1960. Le facteur générationnel intervient ainsi de façon déterminante dans un centraux dans la construction des modèles de référence qui structurent leurs lectures grand nombre de situations. En effet, la participation à l’intensification des des paysages (Périchon, 2003 ; Peyre, 2004). systèmes de production influence les agriculteurs les plus âgés dans leurs représentations des formes paysagères dites « traditionnelles ». Au contraire, les Bibliographie représentations des exploitants installés après les graves crises de surproduction des années 1980 – correspondant aux premières remises en cause, dans le Becker H., 2007, « Les photographies disent-elles la vérité ? », Ethnologie française, n°1, monde agricole, du modèle productiviste – sont fortement marquées par le rejet pp. 33-42. des formes paysagères issues de l’intensification agricole et par les caractères Cadiou N., Luginbühl, Y., 1995, « Modèles paysagers et représentations du paysage en positifs de la préservation de paysages ruraux originaux. Normandie-Maine », in Paysage au pluriel : Pour une approche ethnologique des paysages, Editions de la Maison des Sciences de l’homme, Paris, pp. 18-34. Ces représentations expriment en fait souvent les projets des agriculteurs en Calvo-Iglesias S., Cressente-Maseda R., Fra-Paleo U., 2006, « Exploring farmer’s termes de gestion agricole et territoriale des espaces ruraux qu’ils habitent knowledge as a source of information on past and present cultural landscapes. A case study (Cadiou et Luginbühl, 1995). En effet, ils identifient souvent bien le rôle tenu par from NW Spain », Landscape and urban planning, vol. 78-4, pp. 334-343. 21

Chosson J.F., 2003, Les générations rurales, 1945-2002, L.G.D.J, coll. Da una generazione all’altra: e Décentralisation et développement local, 2 édition, Paris, 247 p. lettura e interpretazione dei «paesaggi quotidiani» Dupont Y., 1996, « La passion du déracinement et de l’innovation ou la science et la technique comme idéologie », Enquêtes Rurales, n° 1, pp. 83-101. degli agricoltori della Bassa Normandia.

Lémery B., 2003, « Les agriculteurs dans la fabrique d’une nouvelle agriculture », Sociologie du travail, n°45, pp. 9-25.

Luginbühl Y., 1995, « Quelques avatars de la recherche sur le paysage », in Paysage Dagli anni 1960, l’intensità delle trasformazioni delle strutture agricoli e sociali degli au pluriel : Pour une approche ethnologique des paysages, Editions de la Maison des spazi rurali dell’Ovest della Francia ha sconvolto profondamente i paesaggi. Il ruolo Sciences de l’homme, Paris, 240 p. degli agricoltori, che è fondamentale in queste evoluzioni, è qui studiato dal punto di Maresca S., 2007, « Photographes et ethnologues », Ethnologie française, n°1, pp. vista delle loro rappresentazioni. Quando dalla società emergono nuove attese per 61-67. quanto riguarda l’agricoltura ed i suoi paesaggi, le ricerche sulle rappresentazioni Marie M., 2008, « Deux générations d’agriculteurs face aux transformations des paesaggistiche degli agricoltori permettono di capire più precisamente come paysages bocagers. Etude de cas en Normandie », Cahiers d’économie et de sociologie percepiscono i paesaggi e come se li rappresentano (Calvo-Iglesias et al., 2006), e rurales, INRA-SFER, n° spécial « Paysage : Approches en sciences sociales », n°84-85, 2007/4, pp. 192-214. permettono anche di analizzare da un punto di vista nuovo il cambiamento sociale in seno a questa professione (Rémy, 2004 ; Marie, 2009). Marie M., 2009, Des pratiques des agriculteurs à la production de paysage de Gli agricoltori, considerati come “produttori” di paesaggi (in senso materiale), sono bocage. Etudecomparée des dynamiques et des logiques de d’organisation spatiale des systèmes agricoles laitiers en Europe (Basse-Normandie, Galice, Sud de l’Angleterre), gli attori fondamentali delle dinamiche paesaggistiche in zone di bocage, dove la Thèse de doctorat de Géographie, Université de Caen, 513 p. superficie agricola utile spesso supera l’80 % delle superfici comunali. I paesaggi Mendras H., 1967, La fin des paysans, éd. Babel, coll. Essai, Paris, 436 p. studiati in questa ricerca sono paesaggi dell’ordinario, lungi dagli archetipi regionali (sempre presenti nella mente degli individui). I paesaggi interessati dall’azione Michelin Y., 1998, « Des appareils photo jetables au service d’un projet de quotidiana degli agricoltori sono stati delimitati entro un raggio di 500-800 metri dalla développement : représentations paysagères et stratégies des acteurs locaux de la montagne thiernoise », Cybergéo, no 65. [en ligne] sede dell’azienda in modo da includere una parte consistente dei loro appezzamenti agricoli, uno spazio di lavoro percorso nel quotidiano. Lo studio delle percezioni e delle Papinot C., 2007, « Le malentendu productif. Réflexions sur la photographie comme support d’entretien », Ethnologie française, n°1, pp. 79-86. rappresentazioni che gli agricoltori hanno di questo spazio, mettendo in evidenza distorsioni interindividuali che li possono colpire, ci porta ad interrogarci sull’importanza Périchon S., 2003, « L’impossible reconstruction des bocages détruits. Quand del fattore generazionale. Infatti, la nostra ipotesi è che le diverse fasi l’évolution des représentations sociales associées au bocage explique l’échec des politiques de replantations de haies dans les communes du Sud-Est de l’Ille-et-Vilaine », dell’ammodernamento agricolo durante gli anni 1970 e 1980 e le recenti riarticolazioni L’espace géographiques, tome 33, n° 2, pp. 175-187. dei ruoli sociali e territoriali dell’agricoltura implicano una modifica profonda dell’identità professionale degli agricoltori (Lémery, 2003 : Chosson, 2003), ma anche dei loro Peyre D., 2004, « La recherche, le développement, et les canards boîteux : quatre éleveurs face au même modèle de référence », in Darré J.-P., Mathieu A., Lasseur J., Le rapporti con lo spazio, i paesaggi ed il resto della società. sens des pratiques. Conceptions d’agriculteurs et modèles d’agronomes, chap. 17, pp. Il metodo usato per questa ricerca si basa su interviste e sulla distribuzione agli 237-253. agricoltori di macchine fotografiche “usa e getta” con istruzioni relative alle foto Rémy J., 2004, « La haie pour tout bocage. Identité professionnelle, bien-être végétal (Michelin, 1998; Marie, 2008). Per evitare i classici scogli delle ricerche sul paesaggio et co-institution de la multifonctionnalité », séminaire « identité professionnelle et pratiques (Luginbühl, 1995), questo metodo permette di allontanare parzialmente la soggettività face aux questions d’environnement », INRA-SAD Ecodev, Avignon, 20 p. [en ligne] del ricercatore mettendo l’accento sulla partecipazione e l’autonomia degli individui 22 coinvolti nello studio (Becker, 2007). Abbiamo così chiesto agli agricoltori di nella società, cioè i diversi ruoli economici e sociali che le attività agricole hanno avuto fotografare i paesaggi nei quali si identificano; quelli che rigettano; quelli che durante i 50 anni scorsi. Le divergenze generazionali constatate in questa ricerca considerano valorizzanti per la loro attività; quelli che secondo loro testimoniano mostrano, infatti, il passaggio da un’agricoltura la cui organizzazione spaziale e del passato agricolo della regione; quelli che a loro sembrano sensibili alle future paesaggistica era principalmente orientata verso la produttività, ad un’agricoltura il cui evoluzioni dell’agricoltura; quelli che rappresentano elementi positivi per il loro ruolo produttivo è sempre fondamentale, ma la cui organizzazione spaziale e lavoro; e, infine, quelli che essi includono entro l’apparato produttivo. Questo paesaggistica avrebbe anche lo scopo di migliorare il carattere attraente degli spazi metodo, usato con un lavoro di interviste a monte e a valle delle foto, fornisce rurali “fragili”. risultati interessanti per quanto riguarda i rapporti degli agricoltori con i paesaggi In conclusione, al di là di queste divergenze generazionali, lo studio delle (Papinot, 2007; Maresca, 2007). Il metodo partecipativo permette anche di rappresentazioni paesaggistiche degli agricoltori testimonia di fratture ancora più lasciare agli individui una grande libertà nelle scelte di foto, e quindi di limitare gli profonde nel mondo agricolo: le concezioni dell’attività agricola e le rappresentazioni elementi di soggettività portati dal ricercatore. sociali del mestiere di agricoltore, cioè le identità professionali dei coltivatori (Mendras, I risultati ottenuti permettono di affrontare da un punto di vista nuovo le 1967 ; Dupont, 1996 ; Lémery, 2003), sembrano elementi centrali nella costruzione di rappresentazioni paesaggistiche degli agricoltori e così di studiare le modificazioni modelli di riferimento che strutturano la lettura del paesaggio operata dagli agricoltori profonde delle loro identità sociali e professionali dalla fine degli anni 1960. Il (Périchon, 2003 ; Peyre, 2004). fattore generazionale entra in una maniera determinante in molte situazioni. Infatti, la partecipazione all’intensificazione dei sistemi produttivi induce gli agricoltori più Traduzione Sophie Castets anziani a rappresentazioni non positive delle forme paesaggistiche cosiddette “tradizionali”. Invece, le rappresentazioni dei coltivatori divenuti attivi dopo la grave crisi di sovrapproduzione degli anni 1980 – che corrispondono alle prime critiche, nel mondo agricolo, del modello produttivista – sono marcate da un rigetto delle forme paesaggistiche derivate dall’intensificazione agricola e dal carattere positivo della salvaguardia dei paesaggi rurali originali. Infatti, queste rappresentazioni spesso esprimono i progetti degli agricoltori sulla gestione agricola e territoriale degli spazi rurali che abitano (Cadiou et Luginbühl, 1995). Gli agricoltori identificano spesso bene il ruolo delle attività agricole nell’organizzazione dei paesaggi di “bocage”, e fanno così dei paralleli fra le caratteristiche paesaggistiche di uno spazio e la vitalità delle società rurali che lo occupano. I paesaggi di “bocage remembré” (ricomposto) per esempio, hanno spesso un’immagine molto positiva presso gli agricoltori sistemati prima di 1980. I “giovani” invece accettano meglio le misure di gestione e di salvaguardia delle forme paesaggistiche tradizionali, perché sembrano più sensibili alle necessità di una diversificazione e di un adattamento delle attività agricole, in risposta alle crescenti domande della società per quanto riguarda lo stile di vita e l'ambiente. Questa diversità di atteggiamenti fra agricoltori ci induce a pensare che, dal loro punto di vista, l’organizzazione dei paesaggi traduca le funzioni dell’agricoltura 23

Politiques paysagères et sociétés agricoles. L’appartenance à un réseau de sociabilité professionnelle fortement intégrée aux L’exemple de l’opération agri-environnementale du Pays organisations agricoles est fortement discriminante dans l’engagement des agriculteurs d’Auge – Le Merleraut vers ce dispositif agri-environnemental.

Michaël Bermond

Pour encourager les exploitants agricoles à mettre en œuvre ou à maintenir Politiche paesaggistiche e società agricole. des pratiques respectueuses des ressources naturelles et de l'environnement L’esempio dell’operazione agro-ambientale rural, la réforme de la Politique Agricole Commune de 1992 a été accompagnée del Pays d’Auge – Le Merleraut d'un ensemble de mesures dites "agri-environnementales" (règlement communautaire européen n°2078 du 30 juin 1992). Dans le nord-est du département de l’Orne, région dominée par l'élevage Per incoraggiare gli agricoltori ad avviare o a mantenere delle pratiche rispettose bovin où les conditions topographiques imposent le plus souvent la conservation delle risorse naturali e dell’ambiente rurale, la riforma della Politica Agricola Comune del des surfaces en herbe, des interrogations récurrentes concernent l'avenir de 1992 è stata accompagnata da un insieme di misure dette «agro-ambientali» l'agriculture et la valorisation de l'herbe. Fin 1997, une opération locale dite du (regolamento comunitario europeo n°2078 del 30 giugno 1992). « Pays d’Auge – Le Merlerault » se met en place dans la région du même nom. Elle Nel Nord-est del dipartimento dell’Orne, regione dominata dall’allevamento bovino, propose aux agriculteurs locaux de souscrire des contrats rémunérés visant la dove le condizioni topografiche impongono nella maggior parte dei casi la protection de la biodiversité et la préservation des paysages de coteaux. conservazione delle superfici in erba, ricorrenti problemi investono il futuro La communication propose de revenir sur les conditions de mise en œuvre de dell’agricoltura e la valorizzazione dell’erba. Alla fine del 1997, un’operazione locale cette politique locale qui joue de l’ambigüité entre objectifs de préservation detta del « Pays d’Auge – Le Merlerault » viene avviata nella regione omonima. Essa paysagère et objectifs de soutien au revenu d’une agriculture en difficulté. Elle propone agli agricoltori locali di sottoscrivere contratti pagati che mirano alla protezione interroge ce que devient l’action paysagère en entrant dans le champ della biodiversità e alla conservazione dei paesaggi collinari. d’intervention des organisations professionnelles agricoles. Questo contributo si propone di presentare le condizioni di avvio di questa politica Il apparaît que la préservation des paysages de coteaux est un argument qui locale, che gioca sull’ambiguità tra obiettivi di conservazione paesaggistica e obiettivi di permet aux structures d'encadrement de la profession agricole de justifier une sostegno al reddito di un’agricoltura in difficoltà. Prende in considerazione l’azione nouvelle forme de soutien au revenu agricole indispensable à la pérennité de paesaggistica nell’entrare nel campo di intervento delle organizzazioni professionali certaines exploitations dans une région d'élevage difficile, tout en occultant les agricole. raisons profondes de leur propre intervention : les incidences sociales, Appare dunque come la conservazione dei paesaggi collinari sia un argomento che économiques et environnementales de quarante d’années d’industrialisation de permette alle strutture di inquadramento della professione agricola di giustificare una l’agriculture. Toutefois, les différences de niveau de contractualisation des nuova forma di sostegno al reddito agricolo, indispensabile alla sopravvivenza di certe mesures entre les agriculteurs révèlent une inégale appropriation de ce nouveau aziende in una regione dove l’allevamento incontra alcune difficoltà, nascondendo però discours sur la nécessité de « gérer l’espace » et d’ « entretenir les paysages ». al contempo le ragioni profonde del loro intervento: le incidenze sociali, economiche e ambientali di quaranta anni d’industrializzazione dell’agricoltura. Tuttavia, le differenze 24 nei livelli di contrattualizzazione delle misure tra i vari agricoltori mostrano una Demandes de paysage et enjeux d’environnement diseguale appropriazione di questo nuovo discorso sulla necessità di «gestire lo spazio» e di «curare i paesaggi». L’appartenenza a una rete di associazionismo professionale fortemente integrata nelle organizzazioni agricole è molto Marie-Anne Germaine discriminante per l’impegno degli agricoltori nei confronti di questo dispositivo L’analyse des représentations contemporaines du paysage amène à constater un agro-ambientale. fort attachement aux formes héritées ainsi qu’aux paysages considérés comme « naturels ». Face à cette demande sociale et à la prédominance des politiques Traduzione Isabelle Dumont environnementales, les politiques publiques tendent à se concentrer sur les territoires offrant une image idéalisée de la nature.

Cette situation témoigne du poids de la dimension esthétique dans les préoccupations environnementales. Elle pose de plus la question de la gestion des paysages contemporains qui ne seraient pas capables d’engendrer de biodiversité et de contribuer à la préservation de l’environnement pour lesquels se perpétue implicitement une politique du laisser faire.

Richieste di paesaggio e sfide di ambiente

L’analisi delle rappresentazioni contemporanee del paesaggio porta a constatare un

forte attaccamento alle forme ereditate e ai paesaggi considerati «naturali». Di fronte a questa domanda sociale e al predominio delle politiche ambientali, le politiche pubbliche tendono a concentrarsi sui territori che offrono un’immagine idealizzata della natura. Questa situazione testimonia del peso della dimensione estetica nelle preoccupazioni ambientali. Pone inoltre la questione della gestione dei paesaggi contemporanei, che non sarebbero capaci di produrre biodiversità e di contribuire alla conservazione dell’ambiente, per i quali si perpetua implicitamente una politica di lasciar fare.

Traduzione Isabelle Dumont

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Géographie sociale, identité et paysage : Geografia sociale, identità e paesaggio: une application béarnaise un'applicazione al Béarn (Francia)

Guy Di Méo

Nei tre registri dell'etimologia, della semantica e della cognizione, il paesaggio Dans les trois registres de l'étymologie, de la sémantique et de la cognition, le rimanda al territorio, al luogo, al paese... Lungi dal costituire una realtà autonoma, paysage renvoie au territoire, au lieu, au pays... Loin de constituer une réalité strettamente riferibile a un ambiente oggettivato o a una psiche chiusa su se stessa, il autonome, relevant strictement d'un environnement objectivé ou d'une psyché paesaggio è un fenomeno relazionale, una «trajection» nei termini di Augustin Berque. In fermée sur elle-même, le paysage est un phénomène relationnel, une trajection au quanto tensione di un soggetto verso lo spazio, il paesaggio è partecipe, per forza di sens d'Augustin Berque. En tant que tension d'un sujet vers l'espace, il participe cose, di una solida costruzione sociale. Per un verso, il soggetto – compreso il piano forcément d'une solide construction sociale. D'une part, le sujet, y compris psicologico – non è mai avulso da una strutturazione contestuale. D'altra parte, la psychologique, n'est jamais indemne de structuration contextuelle. D'autre part, la rappresentazione paesaggistica s'inscrive sempre in una sostanza ambientale représentation paysagère s'inscrit toujours dans une substance environnementale socialmente costituita. Da entrambi questi punti di vista, il paesaggio va dunque riferito, socialement constituée. A ce double titre, le paysage relève donc bien, de manière e in maniera prevalente, a una prospettiva di geografia sociale. privilégiée, d'une perspective de géographie sociale. D'un point de vue méthodologique, l'enquête-entretien permet de mettre en Da un punto di vista metodologico, l'indagine-intervista permette di evidenziare évidence des territorialités individuelles qui se calquent sur l'expérience tant territorialità individuali che si modellano sull’esperienza, tanto sociale quanto sociale que géographique des personnes interrogées.Ces territorialités renvoient geografica, degli intervistati. Queste territorialità rimandano, in generale, a un piccolo en général à des combinaisons territoriales peu nombreuses, collectivement numero di combinazioni territoriali elaborate collettivamente. Come gli oggetti élaborées. Au même titre que les objets patrimoniaux, les paysages constituent patrimoniali, i paesaggi costituiscono mediazioni simboliche, decisamente identitarie, del des médiations symboliques, résolument identitaires, du rapport des individus et rapporto tra gli individui con i loro raggruppamenti e i territori di cui si appropriano e de leurs groupes aux territoires qu'ils s'approprient et qu'ils vivent. L'identité ainsi che vivono. L’identità così prodotta è oggetto di molteplici manipolazioni ideologiche e produite fait l'objet de multiples manipulations idéologiques et politiques qui politiche che possono produrre esclusione sociale. créent, éventuellement, de l'exclusion sociale. Traduzione Isabelle Dumont

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De la Huerta aux resorts L’empreinte des modes de production successifs dans les paysages de la Région de Murcia (Espagne)

Robert Hérin

Au sud-est de l’Espagne, la Région de Murcia conserve dans ses paysages les traces d’une histoire agraire millénaire ; mais elle est également, parmi les régions espagnoles, l’une de celles dont les paysages témoignent de la façon la plus spectaculaire des bouleversements de tous ordres, techniques, économiques, sociaux, survenus au cours des dernières décennies. La juxtaposition et l’imbrication contemporaines des paysages donne à lire et à interpréter la succession des modes de production qui ont sous-tendu l’économie et la société murcienne au cours du dernier millénaire. PAESAGGI E TEMPORALITA URBANI 1 - La huerta traditionnelle : des paysages-reliques, un mode de production moribond

Photographies 1-1 - la Huerta paysanne microfundiaire. 1-2 - l’économie artisanale de la soie. ème 1-3 - Murcia au début du XX siècle : une ville terrienne.

Le Sud-Est espagnol est la région la plus sèche de l’Europe méditerranéenne. Aussi l’agriculture irriguée a-t-elle été au moins depuis la conquête arabe la base principale de l’économie. La huerta en a été des siècles durant, jusqu’aux années 1960, l’expression paysagère élevée au rang de modèle de référence, par contraste avec les secanos aux récoltes aussi maigres qu’aléatoires. Jusqu’au début du XXème siècle la terre a été possédée par une féodalité de grands propriétaires et cultivée en petites exploitations par une paysannerie nombreuse de colons fermiers ou métayers confinés aux horizons de la Huerta et vivant dans la dépendance de l’aristocratie foncière et de ses fondés de pouvoir. Jusque dans les années 1950 Murcia n’est qu’une grosse bourgade dont les ruelles perpétuent les trames arabes et dont les couvents et palais 27 des grandes familles illustrent et imposent l’autorité des classes sociales restées bétonné les plages des provinces voisines, celles d’Alicante et de Malaga dominantes jusque bien avancé dans le siècle passé. principalement. Le tourisme est maintenu promu par les décideurs économiques et politiques comme le nouvel axe du développement de la Région, en parallèle avec une 2 - Du mode de production agraire féodal précapitaliste au croissance urbaine fondée sur les activités de services et la grande distribution. mode de production capitaliste : la phase agro-industrielle Des paysages nouveaux, au moins dans la Région, concrétisent ce mode de production, que l’on pourrait qualifier de post-industriel, dont l’économie de la Photographies consommation est le moteur et la spéculation financière mondialisée le ressort. 2-1 - les regadios nouveaux. 2-2 - les nouveaux espaces industriels. Conclusion 2-22 - la ville-verticale : la deuxième Murcie. Certains paysages sont construits sur la disparition des paysages antérieurs, quitte Esquissées dès avant la Guerre Civile, des transformations essentielles à se référer à une pseudo-historicité (oliviers séculaires, référence à l’héritage romain). bouleversent à partir des années 1950-1960 les bases de l’économie murcienne, D’autres, d’une grande complexité, imbriquent les traces menacées de disparition des ses structures sociales, les paysages de la Région. modes de production antérieurs et les paysages les plus modernes du capitalisme financiarisé contemporain. Ainsi la Huerta de Murcie. L’ouverture des marchés européens aux productions agricoles de l’Espagne En définitive, les paysages interrogent sur les moteurs qui fondent l’économie, méditerranéenne stimule l’imposition d’un mode de production agro-industriel qui structurent les rapports sociaux et permettent de dégager successivement (mais non repose sur l’exportation des fruits et légumes de la Région de Murcia et des sans recouvrements dans le temps et coexistence dans l’espace) la rente foncière, la produits industrialisés qui en dérivent. L’augmentation des ressources en eau plus-value industrielle, le profit spéculatif financier. De se référer au concept de modes pour l’irrigation (barrages de retenue, transferts du Tage vers le bassin du de production et à la succession de leurs phases pour guider l’analyse et la Segura, technologies sophistiquées d’irrigation …) encourage et soutient l’essor compréhension des paysages peut donc s’avérer tout à fait éclairant. spectaculaire de cet agrobusiness qui mobilise ressources en eau, capitaux d’origine industrielle et bancaire, force de travail régionale, réseaux routiers modernisés, installations industrielles intégrées techniquement et financièrement et privilégiant l’échelle régionale.

3 - De la phase de production agro-industrielle à la phase urbano-touristique du mode de production capitaliste

Photographies 3-1 - le resort touristique. 3-2 - le complexe commercialo-ludique (Thader – Nueva Condomina). 3-3 - le polygone d’activités. Jusque dans les années 1990, les littoraux murciens sont demeurés en partie à l’écart de l’urbanisation touristique qui depuis la décennie 1960-1970 qui a 28

Dalla Huerta al resort. Fotografie L’impronta dei successivi modi di produzione 2-1 - i nuovi regadíos sui paesaggi della Regione di Murcia (Spagna) 2-2 - i nuovi spazi industriali 2-3 - la città verticale: la seconda Murcia

Abbozzate già prima della Guerra Civile, trasformazioni essenziali sconvolgono a Nel Sud-est della Spagna, la Regione di Murcia conserva nei suoi paesaggi le partire dagli anni 1950-1960 le basi dell’economia murciana, le sue strutture sociali, i tracce di una storia agraria millenaria; ma è anche una delle regioni spagnole i cui paesaggi della Regione. paesaggi testimoniano, nel modo più spettacolare, sconvolgimenti di ogni tipo, tecnici, economici, sociali, avvenuti nel corso degli ultimi decenni. La L’apertura dei mercati europei alle produzioni agricole della Spagna mediterranea giustapposizione e l'intrecciarsi contemporanei dei paesaggi dà a leggere e ad stimola l’imposizione di un modo di produzione agro-industriale che si fonda interpretare la successione dei modi di produzione che hanno indirizzato sull’esportazione di frutta e verdura della Regione di Murcia e dei prodotti l'economia e la società murciana durante l'ultimo millennio. industrializzati che ne derivano. L’aumento delle risorse in acqua per l’irrigazione (dighe di ritenuta, trasferimenti dal Tago verso il bacino del Segura, tecnologie

sofisticate d’irrigazione…) incoraggia e sostiene lo sviluppo spettacolare di 1 - La huerta tradizionale: dei paesaggi-reliquie, un modo di quell'agrobusiness che richiama risorse in acqua, capitali d’origine industriale e produzione moribondo bancaria, forza-lavoro regionale, reti stradali ammodernate, installazioni industriali Fotografie integrate tecnicamente e finanziariamente, che privilegiano la scala regionale. 1-1 - la Huerta contadina dei microfondi

1-2 - l’economia artigianale della seta 1-3 - Murcia all'inizio del secolo XX: una città terriera 3 - Dalla fase di produzione agro-industriale alla fase urbano- turistica del modo di produzione capitalistico Il Sud-est spagnolo è la regione più arida dell’Europa mediterranea. Fotografie L'agricoltura irrigua è stata quindi, almeno dalla conquista araba, la base 3-1 - il resort turistico principale dell'economia. La huerta ne è stata durante secoli, fino agli anni 1960, 3-2 - il complesso commerciale-ludico (Thader – Nueva Condomina) l’espressione paesaggistica assunta come modello di riferimento, contrastando 3-3 - il poligono di attività con i secanos e i loro raccolti scarsi quanto aleatori. Fino all'inizio del secolo XX, la Fino agli anni 1990, i litorali murciani sono stati in parte risparmiati terra è stata posseduta da una feudalità di grandi proprietari e sfruttata in piccole dall’urbanizzazione turistica che dal decennio 1960-1970 ha ricoperto di cemento le coltivazioni da numerosi contadini, coloni o mezzadri, che vivevano confinati negli spiagge delle province vicine, quelle di Alicante e di Malaga principalmente. Ora il orizzonti della huerta, dipendendo dall'aristocrazia fondiaria e dai suoi turismo è promosso dai decisori economici e politici come il nuovo asse dello sviluppo procuratori. Fino agli anni 1950 Murcia non è diversa da una grossa borgata i cui della Regione, in parallelo con una crescita urbana fondata sulle attività di servizi e la vicoli perpetuano le trame arabe, e i conventi e i palazzi delle grandi famiglie grande distribuzione. illustrano e impongono l'autorità delle classi sociali rimaste dominanti fino ad un perido ben avanzato dello scorso secolo. Paesaggi nuovi, almeno nella Regione, concretizzano quel modo di produzione che si potrebbe qualificare di post-industriale, il cui motore è l'economia del consumo, e la 2 - Dal modo di produzione agrario feudale precapitalistico al molla la speculazione finanziaria mondializzata. modo di produzione capitalistico: la fase agro-industriale 29

Conclusione Paesaggio urbano e memorie del passato recent

Alcuni paesaggi sono costruiti sulla scomparsa dei paesaggi anteriori, anche a Annarita Lamberti costo di riferirsi ad una pseudo-storicità (ulivi secolari, un riferimento all'eredità romana). Altri, d’una grande complessità, mescolano tracce minacciate di scomparsa dei modi di produzione anteriori e i paesaggi più moderni del Il mio contributo concerne una prospettiva “funzionale” e muove da due domande: capitalismo finanziarizzato contemporaneo. Così come la huerta di Murcia. “a cosa può servire l’analisi paesaggistica in geografia?”; “a cosa può servire la In definitiva, i paesaggi suscitano interrogativi sui motori che fondano geografia, oggi?”. l’economia, strutturano i rapporti sociali e consentono di produrre Augustin Berque definisce il paesaggio: “une réalité trajective”, irriducibile alla pura successivamente (ma non senza sovrappozioni nel tempo e coesistenza nello concretezza e alla pura soggettività. Il paesaggio espone, stratificate o giustapposte, spazio) la rendita fondiaria, il plusvalore industriale, il profitto speculativo tracce dei sistemi sociali, economici, politici succedutisi nel tempo, spalmate sulla finanziario. Riferirsi al concetto di modi di produzione e al susseguirsi delle loro superficie dello spazio, nel caso che propongo quello urbano e napoletano, relativo alle fasi può dunque rivelarsi del tutto illuminante per orientare l'analisi e la tracce del passato recente della mia città. L’individuazione dei testi contenuti in questo comprensione dei paesaggi. palinsesto visivo consente pratiche di decodifica, lettura e rilettura degli eventi in rapporto alle dimensioni temporali, in cui tali eventi si sono svolti, e quelle in cui Traduzione Silvia Fabrizio-Costa sorgono le interrogazioni. La geografia sociale che analizza il paesaggio può fungere da potente pivot interdisciplinare per l’insegnamento della storia, soprattutto di quelle pagine di storia recente troppo scomode e troppo spesso trascurate nei programmi scolastici.

La modalità di fruizione del paesaggio urbano napoletano, a cui mi riferisco, è quella del flâneur, quella che si fruisce passeggiando. Percorrendo i luoghi della quotidianità a Napoli si può associare l’esperienza di spostarsi da una parte all’altra della città a quella di muoversi nel tempo e di riconoscere tracce di luoghi lontani e insospettabili. Il patrimonio dell’architettura moderna è traccia del ventennio fascista ma anche dell’esperienza coloniale italiana e la colonizzazione della Libia in particolare. Questo patrimonio architettonico, stigmatizzato come fascista, non ha mai goduto di molta simpatia, passa generalmente inosservato, viene sottostimato e considerato brutto oltre che svilito e aggredito, tuttavia viene celebrato per le sue qualità sono in ambito artistico e tecnico. Nel 2001 con la mostra Obiettivo Napoli a un gruppo di fotografi è stato chiesto di ritrarre immagini di luoghi e memorie della città, Gabriele Basilico e Olivo Barbieri hanno scelto di ritrarre il patrimonio moderno. Poi nel 2005, in risposta a un processo di sensibilizzazione sul patrimonio moderno promosso da

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Do.Co.Mo.Mo., dall’ICOMOS e dall’UNESCO, il comune di Napoli ha proposto primi anni Duemila da Gabriele Basilico, che propongono una lettura attuale del l’inserimento della Mostra d’Oltremare nella Modern Heritage List. patrimonio moderno napoletano. Quel che propongo è fare del paesaggio urbano un’operazione storica, che Propongo di considerare il paesaggio come il fenomeno visivo ed estetico del prenda vita dall’esperienza estetica del territorio per ri-costruire i processi che territorio urbano di Napoli per attuare il mio esercizio di threshold of thinking, la soglia l’hanno prodotto, i legami e le interconnessioni con altri territori, elaborando le su cui sporgermi eccedendo i limiti della mia posizione, uscendo dai limiti di un pensiero trame temporali e spaziali di cui i segni urbani recano traccia, di cui i luoghi recano fisso e localizzato, per svelare quanto vi sta dietro: molteplici luoghi, molteplici storie, memorie. Si tratta di un’operazione interdisciplinare, fondata sull’interazione tra molteplici paesaggi. ricerca storica e geografica, tese all’elaborazione di metodologie didattiche per la storia contemporanea. Il metodo didattico, in cui la geografia avrebbe un ruolo guida, si fonda sull’esperienza diretta del territorio e del paesaggio, un lavoro di terreno da affrontare con gradi sempre maggiori di consapevolezza: si parte col richiamare l’attenzione sui luoghi della quotidianità esperiti individualmente, per Paysage urbain et mémoires du passé recent poi costruire un percorso guidato che porti alla lettura e alla decodifica dei segni che rivelano i processi della loro trasformazione, fino a rendere consapevoli gli Mon intervention porte sur une perspective “fonctionnelle” et se déplace par deux alunni che una passeggiata può essere parte di prassi di ricerca. In sintesi, questions: “Quelle est l'analyse du paysage utiliser en géographie?”; “Qu'est-ce que la educare allo sguardo critico. géographie utiliser aujourd'hui?”. Augustin Berque définit le paysage: “Une réalité Il paesaggio esperito in questo modo consente di rilevare uno specifico trajective” irréductible tant à un pur objet qu’à la subjectivité pure. Le paysage carattere della città, quello storiografico. La città storiografica é un carattere, una exposes, en couches ou juxtaposés, les traces de la vie sociale, économique, politique fenomenologia e un metodo di conoscenza della dimensione urbana. Se l’essenza dans le temps, réparties sur la surface de l'espace, dans mon cas celle du milieu urbain storiografica della città è il suo essere costituita da complessità di segni, reperti, et du passé récent de Naples, ma ville. L'identification des textes de ce calendrier tracce esposte sulla sua superficie architettonica, nella sua trama urbanistica (città visuelle peuvent pratiquer le décodage, la lecture et de relecture des événements par storiografica come carattere), la sua fenomenologia consiste nel considerare rapport à la dimension temps dans lequel ces événements ont eu lieu, et les cas où des queste tracce nel loro valore processuale di eventi in corso (vita della città in questions se posent. essere) o esiti di eventi (vissuti della città), il metodo consiste nel fare del La géographie sociale qui examine le paysage mai servir comme un puissant pivot palinsesto paesaggistico urbano uno strumento per la conoscenza, in cui de l'enseignement interdisciplinaire de l'histoire, en particulier de ces pages de storia/storie e memorie attivate e contenute nei luoghi urbani confluiscono in una l'histoire récente sont trop inconfortables et trop souvent négligé dans les programmes scrittura della storia transcalare, translocale e multi-soggettiva. scolaires. Les habitudes de consommation du paysage urbain de Naples, à laquelle je Prendo in considerazione due qualità del paesaggio quello direttamente fais allusion est celle du flâneur, celui qui jouit de la marche. Qui veut voyager loin de la esperito, nel vedere la città passeggiando, e quello mediato, visto in fotografia. vie quotidienne à Naples peut être associée à l'expérience de passer d'une partie de la Vedere attraverso uno sguardo altrui “eternamente” fissato nella fotografia, ville de se déplacer dans le temps et à reconnaître les signes des lieux lointains et strumento di conoscenza, reperto e sguardo critico. Nello specifico faccio inattendus. Dans le patrimoine de l'architecture moderne se trouve trace de la période riferimento alle fotografie dell’Archivio Parisio, scattate tra gli anni Venti e i fasciste, mais aussi de l'expérience coloniale et la colonisation italienne de la Libye en primissimi anni Quaranta dai fotografi Parisio e Troncone, e a quelle scattate nei particulier. 31

Ce patrimoine architectural, condamné comme fasciste, n'a jamais connu instrument de connaissance, un pièce et un regard critique. Plus précisément je me beaucoup de sympathie, passe souvent inaperçue, est sous-estimée et considérée réfère à des photographies d'archive Parisio, prises entre les années 1920 et au début comme laide que rabaissé et attaqués, mais il est célébré pour ses qualités dans des années 1940 par les photographes Parisi et Troncone, et celles prises au cours les domaines artistique et technique. des 2000 par Gabriele Basilico, offrant une lecture du patrimoine moderne actuelle En 2001, dans la mostra Obiettivo Napoli un groupe de photographes ont été napolitaine. Je propose de considérer le paysage comme le phénomène visuel et invités à dessiner des images de lieux et de souvenirs de la ville, Olivo Barbieri et esthétique de l’espace urbain de Naples à mettre en œuvre mon exercice de threshold Gabriele Basilico ont choisi de représenter le patrimoine moderne. Puis, en 2005, of thinking, le seuil à partir duquel dépassait au-delà des limites de ma position, sortant en réponse à un processus de mobilisation promu par Do.Co.Mo.Mo., par l'ICOMOS des limites d'une idée localisée, pour révéler ce qu’il y a derrière: de multiples sites, de et l'UNESCO, la ville de Naples a proposé l'inclusion della Mostra d’Oltremare dans multiples histoires, des paysages multiples. la Liste du Patrimoine Moderne. Ce que je propose est de faire une opération interdisciplinaire, basée sur l'interaction entre les recherches historiques et géographiques de développement de méthodes d'enseignement conçues pour l'histoire contemporaine. La méthode d'enseignement, où la géographie aurait un rôle de premier plan, est fondée sur l'expérience directe du territoire et du paysage, qui seront abordées avec des degrés croissants de prise de conscience: on commence par rappeler l'attention sur les lieux de la vie quotidienne expérimentés individuellement, de construire ensuite un parcours guidé qui mène à la lecture et le décodage des signes qui révèlent le processus de leur transformation, de faire prendre conscience aux élèves que la marche peut faire partie des pratiques de recherche. En résumé, pour éduquer le regard critique. L'expérience du paysage dans cette manière vous permet de détecter un caractère spécifique de la ville, l'historiographique. La “ville historiographique” est un phénomène, une phénoménologie et une méthode de connaissance de la dimension urbaine. Si l'essence de la ville historique est sa complexité, consistent en des signes, des artefacts, des traces exposés sur l'architecture de surface dans sa texture urbaine (ville historique comme un phénomène), sa phénoménologie est de voir ces morceaux dans leur cas, la valeur de l'actualité et (vie de la cité dans son développement) et des résultats ou des événements (le vécu de la ville), la méthode est de considérer le paysage urbain comme un outil de connaissance: un texte / des histoires et des mémoires contenues convergent dans des lieux urbains, écriture de l'histoire transcal, translocaux, multi-sujet. Je considère deux qualités du paysage, l'expérience directe à voir la ville en marchant, et la médiation, vu en photo, en considerant la photographie comme un 32

Renouvellement urbain / Trazformazione urbana : Références : Formes, paysages, historicités dans les villes françaises HARTOG (F.), 2003, Régimes d’historicité. Présentisme et expérience du temps. Paris, éd. du et italiennes Seuil, 257 p. LACOSTE (Y.), 1990, Paysages politiques : Braudel, Gracq, Reclus. Paris, Librairie générale française, 284 p. Sabrina Jean ROSSI (A.), 1966, L’architettura della citta.Padova, Massilio, 2ème éd. 216 p. Pierre Bergel

Le renouvellement urbain a pour objet de recomposer la ville sur elle-même. Les aménageurs devant travailler à superficie constante, ils disposent de trois possibilités : démolir/reconstruire, densifier horizontalement ou verticalement, recycler les bâtiments existants. Les opérations de renouvellement urbain sont en outre confrontées à un quatrième enjeu : celui de la conservation. La « panoplie » du renouvellement urbain a donc partie liée avec la conservation, la transformation ou bien la fabrication à neuf d’espaces antérieurement urbanisés. Le renouvellement urbain pose donc la triple question de la matérialité de la ville (sa forme : Rossi, 1966), des regards sur cette ville (la fabrication politique des paysages : Lacoste, 1990), du rapport au passé qui détermine ces choix (les régimes d’historicité : Hartog, 2003). Cette communication se propose de comparer les dynamiques de recomposition interne des villes françaises (renouvellement urbain) et italiennes (trazformazione urbana). De part et d’autre des Alpes, le renouvellement des villes engage des représentations différentes des formes et des paysages ainsi que des rapports spécifiques au passé. Sur les plans opérationnels et réglementaires, les manières de faire sont également très différentes. Pour mettre à jour ces différences, il paraît préalablement nécessaire de confronter les lexiques français et italiens du renouvellement urbain. Cette comparaison linguistique montrera comment deux sociétés urbaines culturellement proches travaillent les formes et les paysages urbains et comment elles envisagent les relations entre passé, présent et avenir de leurs villes.

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La chose sismique. État d’exception et territorialité non- tremblement de terre comme un cataclysme tellurique. Il n’est point satisfaisant non plus configurative à L’Aquila de l’assumer comme une catastrophe naturelle à fort impact social. En fait, il ne s’agit chez ces auteurs, qui s’expriment en poésie, que de métaphysique, d’éthique, de théologie. À tout cela, bien sûr, s’opposent les réactions intellectuellement vigoureuses Angelo Turco d’autres penseurs: tels le désenchantement historique d’un Rousseau, ou l’incitation ontologique d’un Nietzsche. Quoi qu’il en soit, les sciences humaines, elles, n’ont qu’à Cruels, à mes douleurs n'ajoutez point l'outrage accomplir leur devoir de réponse – réponse encore balbutiante - par rapport à ces Non, ne présentez plus à mon coeur agité grands questionnements. Ces immuables lois de la nécessité Cette chaîne des corps, des esprits, et des mondes. Il s’agit donc ici de reprendre en quelque sorte tous ces élements, afin de les Voltaire, Poème sur le désastre de Lisbonne réarticuler en une ébauche théorique censée rendre compte géographiquement d’une connotation essentielle (et persistante, paraît-il) de la chose sismique, à savoir l’état Dipinte in queste rive d’exception et ce qu’on va appeler la “territorialité non configurative“. Son dell’umana gente Le magnifiche sorti e progressive 2 - État (s) d’exception Leopardi, La ginestra

En quoi l’état d’exception, ce concept anticipé par Marx, balisé par les philosophes Un séisme s’est produit dans les Abruzzes le 6 avril 2009, aux conséquences du droit, notamment à l’époque de Weimar, repris critiquement par des penseurs douloureuses: 300 morts, 70.000 évacués, une capitale régionale, L’Aquila, dont contemporains tels qu’Agamben, serait-il géographique? En fait, à partir de la panoplie l’ancienne urbanité médiévale s’évanouit en un instant. Or, il se peut qu’un de situations socialement critiques (urgence, émergence, etc.), il s’agira de mettre tremblement de terre rase une ville: c’est une malheureuse constatation. Mais l’accent sur deux éléments majeurs qui aideraient à construire une théorie cette tragédie risque de plus en plus d’en engendrer une autre, car après la géographique de l’état d’exception: destruction matérielle, l’urbicide véritable s’accomplit avec l’annihilation sismique de l’esprit des lois. Sur ce fond dramatique nous allons illustrer un court-circuit i. La pertinence de la distinction entre, d’un côté, une people géography, qui géographique en trois étapes. convoque des problématiques telles que la quotidienneté, la revendication locale, et même la théorie démocratique de la géographie telle qu’esquissée par le pragmatisme 1 - La chose sismique américain; et, de l’autre, une territorialisation autoritaire qui confisque la décision, impose des rationalités de système tout en mortifiant la compétence topique, à savoir la Un tremblement de terre: de quoi parle-t-on? En dépit des grands progrès des capacité qu’ont les gens qui habitent une région d’y vivre et d’y vivre bien. Sciences de la Terre, on n’est pas vraiment sorti des argumentaires des trattatisti du ii. La machinerie territoriale qui résulte de l’instauration de cet état d’exception, XVIIIe s., imprégnés de cette “Physique Sacrée“ dont les Lumières tentent d’écrire se décline de plusieurs façons. Elle s’entrecoupe en Italie en ce moment avec des l’épitaphe. Il serait bien instructif pour les géographes d’avancer sur desseins de réorganisation de l’État, axés sur des processus dans lesquels la l’éclaircissement de leur imagiraire disciplinaire en comparant, par exemple, la communication politique joue un rôle essentiel. Cela est d’autant plus remarquable que Teoria generale della Terra d’un Filippo Bechetti (1782) à quelques-uns des la rhétorique institutionnelle ne vise pas du tout à l’élaboration “civique“ de valeurs tels derniers “Rapports” sur les séismes des Abruzzes, d’Haïti ou du Chili. le “juste et le vrai”, comme le dirait R. Boudon, mais mobilise plutôt des techniques Certes, depuis Voltaire, depuis Leopardi, il n’est point facile de considérer le dans lesquelles le storytelling management est bien plus important que la construction 34 participative des politiques publiques. La cosa sismica. Stato d’eccezione e territorialità 3 - Territorialité non-configurative non-configurativa a L’Aquila

C’est cette machinerie territoriale qui va être au coeur de nos préoccupations analytiques, bien évidemment. Car elle nous montre, en effet, comment l’état Cruels, à mes douleurs n'ajoutez point l'outrage d’exception introduit dans ce que, plus en général, on désigne par “mode de Non, ne présentez plus à mon coeur agité production étatique“ (Lefebvre), cette catégorie, aussi bien conceptuelle Ces immuables lois de la nécessité Cette chaîne des corps, des esprits, et des qu’euristique, de “territorialité non configurative“. Il s’agit bien par là de fabriquer mondes. du territoire en texturant des multitudes d’acteurs et de procédures de façon Voltaire, novatrice et en tout cas expéditive. Seulement, voilà, ce sont des territoires sans Poème sur le désastre de Lisbonne qualité qui se bâtissent. Ce qui, de notre point de vue (Turco, 2010), signifie des espaces faiblement topiques, sans figuration paysagère et dont le contenu naturel Dipinte in queste rive n’est pas suffisamment patrimonialisé. Bref, une territorialité qui, dans son Son dell’umana gente arrogance factuelle, est d’une grande pauvreté symbolique. Sans lieux, sans Le magnifiche sorti e progressive paysages, sans environnements, elle apparaît rapidement comme appropriée à Leopardi, La ginestra une perception anicônique et adaptée seulement à un usage sériel. Il 6 aprile 2009 si è verificato in Abruzzo un sisma dalle dolorose conseguenze: 300 Ces conditions sont tout à fait instrumentales par rapport à la manipulation des morti, 70.000 persone evacuate, un capoluogo regionale, L’Aquila, che in un istante ha esprits car elles font des sociétés locales moins des communautés réflexives que visto svanire la sua urbanità medievale. Ora, può accadere che un terremoto rada al des collectifs aléatoires. En fin de compte, la territorialité non configurative révèle suolo una città: è una sconsolata considerazione. Ma questa tragedia rischia sempre l’enjeu politique dans toutes sa profondeur. Car dans ces espaces où les lieux ne più di generarne un’altra, perché dopo la distruzione materiale, il vero urbicidio si va sont que des localités, les paysages ne sont que des panoramas et les compiendo con l’annullamento sismico dello spirito delle leggi. Su questo fondale environnements ne sont que des sites naturels, tout est prêt pour assoupir la drammatico illustreremo un corto circuito geografico in tre tappe. vigilance républicaine et asseoir le conformisme au sein de la conduite publique. 1 - La cosa sismica

Un terremoto: di che cosa si parla? A dispetto dei grandi progressi delle Scienze della Terra, non siamo realmente usciti dalle argomentazioni dei trattatisti del Settecento, intrisi di quella «Fisica Sacra» cui i Lumi tentano di dettare l’epitaffio. Per i geografi sarebbe molto istruttivo fare qualche passo avanti nel chiarire il loro immaginario disciplinare confrontando, per esempio, la Teoria generale della Terra d’un Filippo Bechetti (1782) e qualcuno degli ultimi «Rapporti» sui terremoti d’Abruzzo, di Haiti o del Cile.

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Certo, dopo Voltaire, dopo Leopardi, non è per nulla facile considerare il tanto più notevole in quanto la retorica istituzionale non tende affatto terremoto come un cataclisma tellurico. Come non è affatto soddisfacente all’elaborazione «civica» di valori come «il giusto e il vero» - come direbbe R. assumerlo come catastrofe naturale a forte impatto sociale. Di fatto, in questi Boudon – ma mobilita piuttosto tecniche in cui lo storytelling management è autori, che si esprimono in poesia, non si tratta che di metafisica, di etica, di ben più importante della costruzione partecipativa delle politiche pubbliche. teologia. A tutto questo, ovviamente, si contrappongono le reazioni intellettualmente vigorose di altri pensatori: come il disincanto storico di un 3 - Territorialità non configurativa

Rousseau o l’incitamento ontologico di un Nietzsche. Come che sia, le scienze Con tutta evidenza, è questo meccanismo territoriale che sarà al centro delle nostre umane non hanno che da compiere il loro dovere di dare una risposta – ancora preoccupazioni analitiche. Perché esso ci mostra, in effetti, come lo stato d’eccezione balbettante – a queste grandi domande. introduca – in quello che, più in generale, si definisce «modo di produzione statuale» Qui si tratta quindi di riprendere in qualche modo tutti questi elementi, per (Lefebvre) – questa categoria, tanto concettuale quanto euristica, di «territorialità non riarticolarli in un abbozzo teorico che sappia rendere conto geograficamente di configurativa». Si tratta proprio, in questo modo, di fabbricare territorio, intrecciando una connotazione essenziale (e permanente, a quel che sembra) della cosa moltitudini di attori e di procedure in maniera innovativa e in ogni caso speditiva. Solo sismica, vale a dire lo stato d’eccezione e quel che si definirà «territorialità non che sono territori senza qualità, quelli che si vanno costruendo. Il che, dal nostro punto configurativa». di vista (Turco, 2010), significa spazi debolmente topici, privi di figurazione paesaggistica e il cui contenuto naturale non è sufficientemente patrimonializzato. In

sostanza, una territorialità che, nella sua arroganza fattuale, è di una grande povertà 2 - Stato/i d’eccezione simbolica. Senza luoghi, senza paesaggi, senza ambienti, essa si mostra ben presto In che cosa lo stato d’eccezione – concetto anticipato da Marx, delimitato dai idonea a una percezione aniconica e adatta solamente a un impiego seriale. filosofi del diritto, specialmente ai tempi di Weimar, criticamente ripreso da Condizioni che sono del tutto strumentali rispetto alla manipolazione degli spiriti, pensatori contemporanei come Agamben – sarebbe geografico? Di fatto, partendo perché fanno, delle società locali, dei collettivi aleatori più che delle comunità riflessive. dalla panoplia di situazioni socialmente critiche (urgenza, emergenza ecc.), si In fin dei conti, la territorialità non configurativa svela la posta politica in tutta la sua tratterà di sottolineare due elementi principali che aiuterebbero a costruire una profondità. Perché in questi spazi in cui i luoghi non sono che località, i paesaggi non teoria geografica dello stato d’eccezione: sono che panorami e gli ambienti non sono che siti naturali, è tutto pronto per - la pertinenza della distinzione tra una people geography, che convoca addormentare la vigilanza civica e insediare il conformismo nella conduzione della cosa problematiche come la quotidianità, la rivendicazione locale, e anche la pubblica. teoria democratica della geografia per come viene abbozzata dal pragmatismo americano; e, dall’altra parte, una territorializzazione autoritaria che confisca la decisione, impone razionalità di sistema mortificando la competenza topica, la capacità che la gente che abita una regione ha di viverci e viverci bene;

- il meccanismo territoriale che risulta dall’instaurazione di questo stato d’eccezione si declina in modi plurimi. In questo momento, in Italia, quel meccanismo interseca disegni di riorganizzazione dello Stato centrati su processi in cui la comunicazione politica svolge un ruolo essenziale. Ciò è 36

Sectarian landscapes e la costruzione di nuovi spazio’, alternativo al sectarian townscape. Queste nuove forme di produzione di spazio townscapes: il caso di Belfast materiale sono accompagnate da nuovi dispositivi promossi dalle Local Authorities per la produzione di un nuovo spazio simbolico. Petros Petsimeris Infine ci soffermeremo su alcuni insegnamenti che possono essere tratti Susan Ball dall’esperienza di Belfast riguardo l’utilizzo di una serie di categorie nell’ambito delle ricerche socio-geografiche.

Belfast costituisce un terreno di ricerca molto significativo per molte discipline socio-territoriali come la geografia sociale, la sociologia urbana, le scienze politiche, l’antropologia urbana e l’urbanistica. Ciò deriva dalle vicissitudini storiche che hanno marcato il suo sviluppo, dalla molteplicità e dalla complessità Sectarian landscapes et construction de nouveaux dei fattori che si sono inscritti sul suo spazio e dalle interpretazioni contrastate e townscapes: le cas de Belfast contestate che hanno suscitato gli studi della sua struttura sociale. Belfast è anche un laboratorio sociale per la nostra disciplina, perché è proprio in questa città che Belfast constitue un terrain de recherche significatif pour de nombreuses disciplines sono stati elaborati i primi studi che hanno dato nascita alla geografia sociale socio-territoriales comme la géographie sociale, la sociologie urbaine, la science britannica contemporanea (E. Jones, F. Boal ecc.). politique et l’anthropologie urbaine et l’urbanisme. Cette dérive des vicissitudes L’oggetto di questo intervento è una lettura della temporalità del townscape di historiques ont marqué son développement, de la multiplicité et de la complexité des Belfast in termini di spazio materiale, spazio simbolico e teatro di pratiche sociali facteurs qui se sont inscrits sur son espace et de l’interprétation contrastée et nell’ambito dei processi di urbanizzazione, di ristrutturazione economica e sociale contestée qu'ont suscité les études de sa structure sociale. Belfast est même un e della appropriazione settaria dello spazio. Il materiale empirico deriva dalle laboratoire social pour notre discipline, en ce que c’est vraiment dans cette ville qu’ont ricerche: Urban Sectarianism (R. Paddisson, P. Petsimeris, 2005), Representing été élaborées les premières études qui ont donné naissance à la géographie sociale Migration and Social Divisions (S. Ball, C. Gilligan, 2009) ed un Progetto COST, britannique contemporaine (Et. Jones, F. Boal etc). East Borders (S. Ball, P. Petsimeris, 2010). Cette intervention propose une lecture de la temporalité du townscape de Belfast en La comunicazione si articola in tre parti: termes d'espace matériel, d’espace symbolique et de théatre de pratiques sociales dans le contexte des processus d'urbanisation, de restructuration economique et La prima parte propone una lettura della temporalità delle principali sociale et de l'appropriation sectorielle de l'espace. Le matériel empirique émange de trasformazioni socio-spaziali e la creazione dei sectarian townscapes a Belfast. plusieurs séries de recherches : Urban Sectarianism (R. Paddisson, P. Petsimeris, La seconda parte consiste in un’analisi critica degli studi sulla segregazione a 2005), Representing Migration and Social Divisions (S. Ball, C. Gilligan, 2009) et Belfast basati sulla dicotomia (protestanti/cattolici) e dei nostri studi sulla Progetto COST, East Borders (S. Ball, P. Petsimeris, 2010). segregazione a Belfast durante il periodo 1991-2001 che sono basati su una La communication s'articulera en trois parties : gamma più ampia di categorie sociali e fattori. - La première partie propose une lecture de la temporalité des principales La terza parte analizza l’intervento spaziale (grandi progetti) per la soluzione transformations socio-spatiales et de la création des sectarian townscapes delle contraddizioni sociali di Belfast. Si tratta di una serie di nuovi progetti urbani à Belfast. avviati dopo il Good Friday Agreement per la creazione di un nuovo spazio, ’terzo 37

- La seconde partie consiste dans une analyse critique des études sur la ségrégation à Belfast, basées sur la dichotomie (des protestants/catholiques) et d’études sur la ségrégation conduites par nos soins pendant la période 1991-2001 qui sont basées sur une gamme plus vaste de catégories sociales et de facteurs. - La troisième partie analyse l'intervention spatiale (grands projets) pour envisager la solution aux contradictions sociales de Belfast. Il

s'agit d'une série de nouveaux projets urbains entamés après le Good Friday Agreement pour la création d'un nouvel espace, ‘terzio spazio', alternatif à la sectarian townscape. Ces nouvelles formes de production d'espace matériel sont accompagnées de nouveaux dispositifs promus par les autorités locales pour la production d'un nouvel espace symbolique. Enfin, nous nous arrêterons sur quelques enseignements qui peuvent être tirés de l'expérience de Belfast, notamment au regard de l'utilisation d'une série de catégories dans le domaine des recherches socio-géographiques.

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Eléments de réflexion pour une géographie sociale des paysages du hors-quotidien

Xavier Michel

Une première partie de cette communication a pour but de confronter les trois termes de cette proposition. Tout d’abord, le hors-quotidien renvoie, implicitement, à ce qui n’est pas quotidien. En première approche, cela se traduit par des espaces-temps inhabituels dans la durée de pratique, mais pas forcément inhabituels en termes de types de lieux pratiqués. Le paysage est compris comme une relation entre les hommes et un pays, et non comme la seule physionomie d’un pays. De ce point de vue, on pourrait avancer vers la formulation suivante : on ne perçoit pas, on ne se représente pas un paysage, mais un pays, que, par nos actions de perception et de représentation, l’on paysage.

Ensuite, avant de réfléchir en termes de géographie sociale, il faut rappeler que les géographes ont mis du temps à relier cette temporalité du hors-quotidien avec le paysage, bien que des paysages se soient créés dans le cadre d’espaces-temps du PAESAGGI DELLA ROTTURA E DELLA CONTESTAZIONE hors-quotidien, par des mobilités d’artistes, mais aussi, d’autres groupes, comme les touristes, qui, en investissant des lieux et en les chargeant de valeur, ont contribué à les paysager, dans leurs représentations, dans celles des populations qui l’habitent et, enfin, pour un public pour large. En outre, une adéquation entre paysage et pratiques des espaces existe, les paysages des individus et des groupes se développant spécialement dans les expériences du hors-quotidien. Mais les causes de ce gap entre paysage et hors-quotidien dans la géographie sont dues à des spécialisations avec, d’une part, une géographie de la sédentarité, de la fixité et du quotidien, qui a développé une tradition d’étude sur le paysage en tant que pays de l’habitant, et d’autre part, une géographie de la mobilité. La première, développée plus tôt, a fait du paysage un outil essentiel, mais non utilisé en tant que relation de perception et de représentation. La seconde, plus tardivement dans l’histoire de la géographie, a traité le paysage d’abord et surtout par les aménagements effectués pour accueillir les personnes mobiles, donc en revenant aussi à l’étude des lieux plus qu’à celle des relations aux lieux. 39

Les paysages du hors-quotidien ont cependant été étudiés récemment, dans relations environnementales, ou si elles expriment aussi des productions paysagères, l’optique d’analyser les relations des individus aux pays inhabituels, mais aussi de qui peuvent exprimer, du point de vue du paysage, une plus grande maîtrise des les dédifférencier de ceux du quotidien. C’est peut-être par cette approche qu’une espaces. L’enquête effectuée, dans le cadre de ma recherche doctorale, s’est déroulée géographie sociale des paysages du hors-quotidien peut se développer, en se entre 2003 et 2005. Elle a consisté en la réalisation de 65 entretiens, avec fondant sur la recherche des maîtrises des espaces, qu’ils relèvent du quotidien l’interrogation des individus sur leurs différents lieux de vie et lieux de vacances, ou du hors-quotidien. La notion de capital spatial a été développée, mais peu en pratiqués et représentés. Elle se prolonge actuellement, en 2009 et 2010, par une rapport avec le paysage. Le but ne serait alors, pas seulement de définir des opération de recherche sur les rapports plus particuliers à la ressource en eau. différences entre individus, entre groupes sociaux, en rapport avec les seuls espaces pratiqués pendant le temps du hors-quotidien, mais d’examiner ensemble les espaces du quotidien et du hors-quotidien, afin de saisir les différentes Cinq types de relation entre le temps et le paysage ont été identifiés. Le paysage du productions paysagères issues de leur interaction dans les expériences des quotidien peut être projeté dans les espaces du hors-quotidien. Dans le hors-quotidien, individus. les paysages peuvent être développés par la multiplication des parcours et des temps. Dans le hors-quotidien toujours, le temps de la « nature », ou bien celui des sociétés, Plus précisément, on peut ainsi définir trois modes de production paysagère selon les individus concernés, produit, voire défait, les paysages. Enfin, le temps de relatifs aux cadres géographiques de rapports au hors-quotidien. l’individu entre en tension avec le temps du paysage. Le premier mode est le fait d’aborder. Il renvoie aux pratiques de déplacement et d’approche vers un lieu, de séjour ou de visite. C’est un mode marqué par un paysage consommé en un temps rapide. Le deuxième mode est le fait de déborder. Le paysage est produit à partir d’un espace de présence éphémère. Cet espace peut être fixé par l’individu en tant que lieu de réception, ou être un Elementi di riflessione per una geografia sociale dei itinéraire lent. À partir de lui se déploie une production paysagère centrifuge qui paesaggi del « fuori-quotidiano » / del non-quotidiano. prend des formes différentes. Le troisième mode est le fait de transborder. Il exprime les relations de représentation, par les comparaisons et analogies, entre Una prima parte di questa communciazione ha per scopo di confrontare i tre termi di différents paysages du hors-quotidien, mais aussi du quotidien. Pour chacun de questa proposta. Prima, il « fuori-quotidiano » rinvia, implicitamente, a ciò che non è ces trois modes, les individus ont des capacités différentes de production et quotidiano. d’appréhension paysagères, parfois indépendamment de leur mobilité spatiale, ce In primo approccio, ciò si manifesta negli spazi insoliti nella durata pratica, ma non qui amène à se poser la question d’une géographie sociale de ces paysages qui necessariamente insoliti in termini di tipi di luoghi praticati. Il paesaggio è incluso come ne correspondrait pas, ou pas entièrement, avec une géographie sociale des una relazione tra gli uomini e un paese, e non come la sola fisionomia di un paese. Da mobilités. questo punto di vista, si potrebbe avanzare la seguente formulazione : non si Ceci conduit à présenter les résultats des niveaux de production paysagère, percepisce, non si rappresenta un paessaggio, ma un paese, che, per le nostre azioni qui diffèrent suivant les individus. Pour cela, il importe de partir du concept di percezione e di rappresentazione, si « paesaggio ». d’environnement, différent de celui de paysage car il ne renvoie pas à la relation Poi, prima di riflettere in termini di geografia sociale, bisogna richiamare che i avec l’ensemble d’un pays, mais avec des éléments de la nature bien identifiés. Il geografi hanno messo del tempo a collegare questa temporalità del « fuori-quotidiano » s’agit alors d’analyser si les représentations et les pratiques des individus con il paesaggio, benché dei paesaggi si sono creati nell'ambito di spazio-tempo, per le dans/sur les espaces du hors-quotidien reflètent les seules productions de mobilità di artisti, ma anche, altri gruppi, come i turisiti, che, investendo dei luoghi ed 40 incaricando di valore, hanno contribuito al paesaggistico, nelle loro centrifuga che prende delle forme differenti. Il terzo modo è il fatto di « trasbordare ». rappresentazioni, in queste delle popolazioni che l'abitano, e, in fine, per un Esprime le relazioni di rappresentazioni, per i paragoni ed analogie, tra differenti publico più largo. Inoltre, un adeguamento tra paesaggio e pratiche degli spazi paesaggi del fuori-quotidiano, ma anche del quotidiano. Per alcuni di questi tre modi, gli esiste, i paesaggi degli indiviui e dei gruppi sviluppandosi specialmente nelle individui hanno delle capacità differente di produzione e di apprensione paesaggistiche, esperienze del fuori-quotidiano. qualche volte independamente de la loro mobilità spaziale, ciò che porta a posarsi la Ma le cause di questo « gap » / « divario » tra paesaggio e fuori-quotidiano domanda di una geografia sociale di questi paesaggi che non corrisponderebbero, o nella geografia sono dovute alle specializzazione con, da una parte, una geografia non interamente con una geografia sociale delle mobilità. della sedentarietà, della fissità e del quotidiano, chi ha svilupato una tradizione di Questo conduce a presentare i risultati dei livelli di produzione paesaggistica, chi studi sul paesaggio in qualita di paese del abitante, e, da una altra parte, una differisce secondo gli individui. Per ciò, importa di partire del concetto del ambiente, geografia della mobilità. La prima, sviluppata più presta, ha fatto del paesaggio un differente di quello del paesaggio perchè non rinvia alla relazione con l'insieme di un attrezo essenziale, ma non utilizzato in qualita di relazioni di percezione e di paese, ma con degli elementi della natura bene identificati. Si tratta allora di analizzare rappresentazione. La seconda, più tardivamente nella storia e la geografia, ha se le rappresentazione e le praticche degli individui negli/sugli spazi del fuori-quotidiano trattato prima il paesaggio e sopratutto per le pianificazione effettuate per riflessano le sole produzione di relazioni ambienti, o se esprimono anche delle accogliere le personne mobili, dunque ritornando anche allo studio dai luoghi più produzione paesaggistiche, che possone exprimere, dal punto di vista del paesaggio, che a quella delle relazioni ai luoghi. un più grande controllo degli spazi. I paesaggi del fuori-quotidiano sono stati eppure studiati recentemente, nel L'inchiesta effettuata, nel quadro della mia ricerca di laurea, si è svolta tra 2003 e punto di vista di analizzare i relazioni degli individui ai paesi insoliti, ma anche di 2005. È consistita con la realizione di 65 colloquii, con l'interrogazione degli individui differenziare di quelli del quotidiano. È forse con quest'approcio che una geografia sui loro vari luoghi di vita e luoghi di vacanze, praticati e rappresentati. Si prolunga sociale dei paesaggi del fuori-quotidiano puo sviluppare, basandosi sulla ricerca attualmente, in 2009 e 2010, per un operazione di ricerca sui rapporti più particolari delle padronanze degli spazi, che rilevano del quotidiano o del fuori-quotidiano. La alla risorsa in acqua. nozione del capitale sociale è stata sviluppata, ma poco in relazione con il Cinque tipi di relazioni tra lo spazio e il paesaggio sono stati identificati. Il paesaggio paesaggio. Lo scopo no sarebbe allora, non solamente di definire delle differenze del quotidiano può essere progettato negli spazi del fuori-quotidiano. Nel fuori- tra individui, tra gruppi sociali, in relazione con i soli spazi praticati durante il quotidiano, i paesaggi possono essere sviluppati per la multiplicazione dei percorsi e tempo del fuori-quotidiano, ma di esaminare insieme gli spazi del quotidiano e del degli spazi. Sempre nel fuori-quotidiano, lo spazio della « natura », o ancora quello delle fuori-quotidiano per afferrare le differenti produzioni paesaggistiche uscite della società, secondo gli individui riferiti, prodotti, addirittura disfatto, i paesaggi. In fine, lo loro interazione nelle esperienze degli individui. spazio dell'individuo entra in tensione con lo spazio del paesaggio. Più precisamente, si può cosi definire tre modi di produzioni pesaggitiche relativi agli ambiti geografici dei rapporti al fuori-quotidiano.Il primo modo è il fatto di « abbordare ». Rinvia alle pratiche di spostamento e di approccio verso un luogo, di soggiorno o di visite. Questo è un modo segnato per un paesaggio consumato in un tempo veloce. Il secondo modo è il fatto di « oltrepassare/superare ». Il paesaggio è prodotto da uno spazio di presenza effimera. Questo spazio può essere fissato dall'individu in qualità di ricevimento, o essere un itinerario lento. A partire da lui si spiega una produzione paesaggistica 41

Non-lavoro e spazi della protesta Fuori dell’azienda, a causa della standardizzazione dei comportamenti e in parte dei consumi, sarebbe molto più difficile percepire questa differenza.

L’esperienza francese avrebbe potuto essere largamente imitata in Italia, ma i casi Massimiliano Tabusi analoghi sono stati pochi. Quel che è avvenuto, invece, è stata una diversa modalità di protesta, ancora con fortissimi contenuti simbolici e spaziali: l’occupazione, da parte dei La “crisi globale”, al tempo stesso dura realtà per moltissimi e buona lavoratori, dei tetti delle aziende. Come per mettersi in salvo dalla marea montante della occasione per pochi, è un momento in cui il riassetto degli spazi produttivi e sociali globalizzazione, da una sorta di diluvio universale che minaccia di spazzare via diviene più frenetico ed evidente. Apparentemente l’unico attore cosciente in l’organizzazione degli spazi di produzione (e di vita) così com’è stata fino ad oggi grado di plasmare lo spazio della produzione è il capitale. La sua azione è mossa conosciuta, sono saliti su tetti, carrelli, gru, ciminiere. Come i loro colleghi francesi sono da un “discorso” semplificato e sostanzialmente condiviso, legato in ultima analisi rimasti nell’ambito spaziale della fabbrica o dell’impianto, ma hanno scelto di rendere alla massimizzazione del profitto. Al fattore lavoro, apparentemente destinato ad evidente la loro presenza attraverso l’inversione del rapporto tra funzione e posizione. adeguarsi ai disegni spaziali del capitale, a subirli e, contemporaneamente, a Lavoratori non più dentro l’azienda, al lavoro, ma sopra, come per testimoniare che il metterli in atto, non viene normalmente riconosciuta quasi nessuna capacità di valore delle persone è almeno equivalente – se non più elevato – di quello dei influire sull’organizzazione degli spazi economici e sociali (Herod, 1991, 1997 e macchinari, pronti ad essere smontati per essere spediti altrove, dove garantiscono più 2001; Harvey, 1995 e 2001; Castree e altri 2004). Il capitale li crea, li modella e profitto grazie all’ “uso” di altri lavoratori, peggio pagati e impiegati con meno diritti e riempie di funzioni, trasformandoli in territori e paesaggi. Uno dei motivi sarebbe garanzie. nella diversa scala d’azione: internazionale e globale quella del capitale, mentre Si tratta di una azione spaziale che agisce soprattutto su due scale, quella locale sarebbe solo locale e settoriale quella del lavoro. (per la presenza fisica) e quella nazionale (per quella mediatica), saltando le scale Eppure dalla “crisi” sembrano emergere importanti elementi di riflessione intermedie. Questo tipo di azione segnala però anche importanti cambiamenti sociali: la proprio sulla capacità da parte del lavoro di usare lo spazio: per manifestare perdita di forza delle grandi istituzioni sindacali unitarie, che hanno smarrito molta della dissenso, ma non solo. In alcuni casi queste azioni, che possiamo definire spaziali, loro capacità di mobilitazione a causa della frammentazione dei lavoratori. La loro hanno evidenziato una lucida comprensione dei processi spaziali e mostrato nuove ipotetica “classe” pare avere portata limitata nel tempo e nello spazio: la solidarietà possibilità di azione. Per mettere meglio in luce questi aspetti che paiono all’interno dell’azienda più difficilmente che nel passato supera quell’ambito, sono ormai innovativi si farà riferimento ad alcuni casi francesi ed italiani. La manifestazione rare le occasioni di socializzazione nelle piazze o nei luoghi di aggregazione. Andare sui forse più eclatante del disagio dei lavoratori francesi, soprattutto tra il marzo e tetti è anche un modo di riempire con la protesta quella contemporanea agorà che è il l’aprile del 2009, è stata quella dei cosiddetti “sequestri” di manager di aziende teleschermo. Per molti mesi le riprese televisive dei telegiornali hanno mostrato, quando coinvolte in ristrutturazioni aziendali. Si tratta per molti versi di una pratica si trattava di trattare questi temi, quasi esclusivamente “paesaggi industriali” nei quali i spaziale, il cui significato simbolico è legato ai rispettivi ruoli (la mobilità spaziale è lavoratori presidiavano torri, carri ponte, ciminiere ed altri luoghi elevati. caratteristica dei manager, mentre il vincolo “fisico” con l’azienda è tipico degli In diversi casi (il più noto è quello della INNSE di S. Donato milanese) le operai) e che sembra recuperare un aspetto che nella nostra epoca tende ad manifestazioni di questo tipo hanno modificato l’assetto spaziale della produzione già apparire superato. Nello spazio dell’azienda il conflitto di classe appare molto pianificato dal capitale, oppure hanno portato all’accettazione di alcune richieste evidente: da un lato i lavoratori, dall’altro i decisori/esecutori (un tempo erano i avanzate (ISPRA di Roma, Yamaha di Lesmo, Gros Market di Pradamano, Udine, “padroni”, ma spesso questi ultimi, oggi, non sono neppure noti ai lavoratori). Delivery Email di Termini Imerese), dimostrando così che anche il lavoro, a determinate condizioni e sfruttando le proprie peculiarità di azione e impatto scalare, può svolgere 42 un ruolo attivo ed avere un peso sull’organizzazione degli spazi economici locali e définir spatiales, ont mis en évidence une bonne compréhension des processus regionali. spatiaux et ont montré de nouvelles possibilités d’action. Pour mieux éclairer ces In questo quadro, riflettendo sul possibile ruolo attivo della disciplina, può aspects qui apparaissent innovants, on fera référence à quelques cas français et forse essere utile far cenno all’esperienza di www.luogoespazio.info, sito web italiens. La manifestation la plus éclatante du malaise des travailleurs français, surtout creato da geografe e geografi proprio con lo scopo di mettere in relazione più en mars et avril 2009, a été celle des « séquestres » de cadres d’entreprises stretta la ricerca accademica con i temi di attualità sociale. L’analisi del fenomeno concernées par les restructurations. Il s’agit pour de nombreux aspects d’une pratique appena descritto (attraverso un articolo, Il lavoro sopra tutto, pubblicato sul sito spatiale, dont la signification symbolique est liée aux rôles respectifs (la mobilité assieme ad una semplicissima “carta” ipertestuale delle manifestazioni dei spatiale est caractéristique des cadres alors que le lien « physique » à l’entreprise [la lavoratori italiani sui tetti), ad esempio, è stata ripresa e rilanciata da quotidiani présence] est typique des ouvriers) et semble reprendre un aspect qui, à notre époque nazionali e dagli stessi sindacati; il ruolo dei geografi, nel monitorare temi come tend à être dépassé. Dans l’espace de l’entreprise, le conflit de classe apparait de questo, è stato esplicitamente riconosciuto. È utile proseguire su questa strada? façon très évidente : d’un côté les travailleurs, de l’autre les décideurs/exécuteurs Verso quali obiettivi? (autrefois, c’étaient les « patrons », mais aujourd’hui, ces derniers sont souvent méconnus des travailleurs). Hors de l’entreprise, à cause de la standardisation des comportements et en partie des consommations, cette différence serait beaucoup plus difficile à percevoir.

Non-travail et espaces de la protestation L’expérience française aurait pu être largement imitée en Italie, mais il n’y en a eu que quelques cas. Il s’est produit, par contre, une autre modalité de protestation, encore avec de forts contenus symboliques et spatiaux : l’occupation des toits des La « crise globale », à la fois dure réalité pour beaucoup et bonne occasion entreprises par les travailleurs. Comme pour se protéger de la marée montante de la pour quelques-uns, est un moment au cours duquel le réaménagement des globalisation, d’une sorte de déluge universel qui menace de dévaster l’organisation espaces productifs et sociaux devient plus frénétique et manifeste. Visiblement le des espaces de production (et de vie) tels qu’ils ont été connus jusqu’à présent, les seul acteur conscient en mesure de modeler l’espace de production est le capital. travailleurs sont montés sur les toits, les charriots, les grus, les cheminées. Comme Son action est agitée par un « discours » simplifié et fondamentalement partagé, leurs collègues français, ils sont restés dans l’environnement spatial de l’usine ou de lié, en dernière analyse, à la maximisation du profit. Au facteur travail, l’établissement, mais ils ont choisi de rendre visible leur présence à travers l’inversion apparemment destiné à s’adapter aux dessins spatiaux du capital, à les subir et, du rapport fonction/position. Les travailleurs non plus dans l’entreprise, au travail, mais en même temps, à les mettre à l’œuvre, n’est pas normalement reconnue une au-dessus, comme pour témoigner que la valeur des personnes est au moins quelconque capacité à influencer l’organisation des espaces économiques et équivalente –si non plus élevée- de celle des machines, prêtes à être démontées pour sociaux (Herod, 1991, 1997 e 2001; Harvey, 1995 e 2001; Castree et alii 2004). être expédiées ailleurs, où sont garantis de plus grands profits grâce à « l’usage » Le capital les crée, les modèle et remplie de fonctions, les transformant en d’autres travailleurs, plus mal payés et employés avec moins de droits et de garanties. territoires et paysages. Un des motifs s’expliquerait par la différence d’échelle d’action : internationale et globale pour le capital et locale et sectorielle pour le Il s’agit d’une action spatiale qui agit surtout sur deux échelles, celle locale (par la travail. présence physique) et celle nationale (par celle médiatique), sautant les échelles intermédiaires. Ce type d’action signale également d’importants changements sociaux : Pourtant d’importants éléments de réflexion semblent émerger de la crise, l’altération de la force des grandes institutions syndicales unitaires, qui ont beaucoup justement sur la capacité du travail à utiliser l’espace : certes, pour manifester un perdu de leur capacité à mobiliser à cause de la fragmentation des travailleurs. Leur désaccord, mais pas seulement. Dans certains cas, ces actions, que nous pouvons hypothétique « classe » parait avoir une portée limitée dans le temps et dans l’espace : 43 la solidarité à l’intérieur de l’entreprise sort plus difficilement que par le passé de Les frontières : paysages marqués, espaces appropriés. cet environnement, rares sont désormais les occasions de socialisations dans les Une lecture des pratiques sociales et des rapports sociaux places et les lieux d’agrégation. Grimper sur les toits est aussi un moyen d’accéder, par la protestation, à l’agorà contemporaine c’est-à-dire à l’écran de télévision. Pendant de nombreux mois, lorsqu’il s’agissait d’aborder ces thèmes, Fabien Guillot les reportages des journaux télévisés n’ont montré pratiquement que des « paysages industriels », dans lesquels les travailleurs occupaient tours, ponts roulants, cheminées et autres lieux surélevés. Le but de cette contribution est de proposer une lecture des pratiques sociales et des rapports sociaux à partir des paysages frontaliers. Cette contribution s’appuie sur Dans différents cas (dont le plus connu est celui de INNSE de S. Donato un travail de recherche rassemblé dans une thèse de géographie. milanese), les manifestations de ce type ont modifié l’organisation spatiale de la La vie à la frontière se caractérise par des pratiques différentes et inégales. Selon le production déjà planifiée par le capital, ou ont porté à l’acceptation de certaines requêtes exprimées (ISPRA de Rome, Yamaha de Lesmo, Gros Market de contexte, mais aussi selon le statut social des individus et groupes sociaux, une même frontière n’a pas la même signification et ne donne pas lieu aux mêmes types de Pradamano, Udine, Delivery Email de Termini Imerese), démontrant ainsi que le travail aussi, à certaines conditions et exploitant les propres modalités d’action et pratiques. À la multiplicité des acteurs qui constituent autant de « présences » qui vivent sur cet espace périphérique correspond une pluralité des pratiques sociales de cet l’impact scalaire, peut avoir un rôle actif et avoir un poids sur l’organisation des espaces économiques locaux et régionaux. Dans ce cadre, réfléchissant sur le rôle espace. Ce sont autant de relations différentes qui se créent le long des frontières matérialisées par le vécu des populations et par des pratiques traduisant des processus actif possible de la discipline, il peut éventuellement être utile d’évoquer l’expérience de www.luogoespazio.info, site web crée par des femmes et des d’appropriation de l’espace, des rapports de domination, de concurrence entre les différents acteurs en présence. Tout ceci donnant lieu à la transformation des hommes géographes, dans le but de mettre en étroite relation la recherche universitaire avec les thèmes de l’actualité sociale. L’analyse du phénomène à frontières, à leur marquage et à leur aménagement qui concourent à la production d’un paysage frontalier. C’est par les dimensions spatiales et temporelles de cette production peine décrit (à travers un article, Il lavoro sopra tutto [Le travail au-dessus de tout], publié sur le site aux côtés d’une simple carte hypertextuelle des que sont matérialisés pratiques et rapports sociaux. manifestations des travailleurs italiens sur les toits), a par exemple, été reprise et Étudier les liens qui se construisent entre ces « présences sociales » et pratiques de relancée par des quotidiens nationaux et par les syndicats eux-mêmes ; le rôle des l’espace constitue un des moyens de comprendre la production de l’espace frontalier. géographes, du fait de traiter des thèmes comme celui-ci, a été explicitement Deux éléments permettent d’en prendre la mesure : l’étude des marquages de l’espace reconnu. Est-il utile de poursuivre dans cette voie ? Et vers quels objectifs ? frontalier qui matérialisent les présences de différents acteurs d’une part, et d’autre Traduction Isabelle Dumont part, les marquages de l’espace frontalier qui matérialisent des processus d’appropriation de l’espace et des pratiques sociales.

Le marquage de l’espace apparaît comme suffisamment concret et matériel, mais

aussi signifiant pour traduire les rapports entre présences humaines et espace marqué.

Par l’analyse des marquages de l’espace frontalier, on envisage ainsi que l’espace puisse « faire sens » et devienne en quelque sorte « langage » (Ostrowetsky S., 1994). Cette approche n’est en soi pas nouvelle ; elle a déjà été expérimentée en d’autres contextes et occasions par différents chercheursF. 44

Ce qui intéresse dans le cas des frontières, c’est le lien que l’on peut faire d’éléments qui accompagnent cette frontière et qui en renforcent encore la matérialité. entre marquage de l’espace et présences sociales. Au cours des enquêtes de À cela s’ajoutent la tension palpable et les craintes des riverains qui ne s’attardent terrain menées au cours de la thèse, plusieurs cas illustrent assez bien cette généralement pas à proximité de cette frontière. Au Liban, lorsque la route longe cette situation où la présence humaine se trouve matérialisée non seulement par des ligne grillagée et surveillée, par exemple entre Naqoura et Rmaich, les véhicules roulent corps, par des personnes, mais aussi et surtout lorsque le lieu est un espace à vive allure, « ici c’est dangereux, il ne faut pas s’arrêter ». dangereux, mortel, par l’intermédiaire de marquages de différentes natures au En second lieu, le marquage de la frontière, qui est de différentes natures (plus ou niveau de l’espace frontalier. moins « dur », matériel), est aussi en tant que tel le résultat de l’action de différentes Plusieurs types de lieux sont à considérer, et cela, quels que soient les terrains catégories d’usagers de la frontière, de riverains, tous acteurs de la frontière. Le d’enquête. Bien évidemment, le dénominateur commun est la frontière. Que cela marquage de l’espace frontalier en lui-même représente un deuxième niveau de lecture soit au Proche-Orient, au Mexique ou sur les frontières sud de l’Europe, on des langages du marquage. La pluralité des marquages correspond ainsi à celle des retrouve un ensemble de marquages qui font sens, qui traduisent non seulement acteurs. Est-on dans la même situation lorsqu’on accole une inscription selon que l’on des pratiques, mais qui matérialisent des présences. soit douanier, migrant ou combattant ? La signification, le symbole est-il du même ordre En premier lieu, il faut rappeler, même si cela paraît évident, que la frontière lorsque l’on marque une frontière après avoir été occupé pendant plus de vingt ans, est un marquage en elle-même. Elle se matérialise de différentes manières comme dans le cas du sud du Liban ? Quel lien y a-t-il entre un message laissé par un (bornes, grillages, barbelés, mur…) avec plus ou moins de force et concentre migrant pour marquer le fait qu’il est passé à cet endroit, qu’il y a vécu quelque temps, autour d’elle, selon les cas, une présence humaine plus ou moins évidente et un slogan à portée politique inscrit par un combattant du Hezbollah sur les murs d’un (douaniers, policiers, militaires…). Ce premier type de marquage de l’espace ancien point de passage vers Israël ? Dans les trois cas, il s’agit d’un marquage, pour matérialise et symbolise la présence de l’État, ou au moins d’une autorité politico- autant le sens et la portée de l’acte n’est en rien le même. administrative. Le marquage est à la fois géographique et politique, matériel Les anciens lieux de passage entre le Liban et Israël sont des espaces (spatial) et social. particulièrement évocateurs. S’y joue une sorte de « dialogue » entre anciens et La frontière entre Israël et le Liban illustre cela, au travers d’une marque nouveaux occupants : la frontière à la fois matérialise les contours et constitue le matérielle particulièrement forte, littéralement incrustée dans l’espace et visible support de l’affrontement entre les forces militaires israéliennes (Tsahal) et les dans le paysage. En de multiples points, le long d’une ligne physique, matérielle, la combattants du Hezbollah. Le marquage de l’espace est en plusieurs autres lieux un frontière est une « balafre » qui serpente sur les collines, entre les vallons parfois enjeu important pour les Libanais, mais aussi pour les Israéliens. Tous se placent sur abrupts, sur les flancs et contreforts de montagnes. Partout sur une profondeur des registres singuliers tout en poursuivant des objectifs qui peuvent être considérés plus ou moins importante selon les endroits, la frontière est présente. Sa forme comme équivalents (politiquement, militairement, symboliquement…), et usent de rappelle que la situation politique et militaire est tendue. La frontière est visible moyens différents, dont le dénominateur commun est le marquage de l’espace frontalier dans le paysage. De chaque côté on veut qu’elle le soit. Pour les Libanais, c’est et la matérialisation de la présence de l’autre, de son identité, de ses valeurs et de sa une façon de matérialiser le retour de la souveraineté nationale sur ces espaces si force. longtemps occupés par une force armée étrangère, et pour les Israéliens, c’est Des espaces sont « stratégiques » du point de vue du marquage et de l’affirmation aussi un message qu’on envoie à l’extérieur : la frontière est bien gardée, la plus de sa présence. Tout un système d’inscriptions à portée politique a été ajouté suite au infranchissable possible. Les patrouilles de la FINUL, les points d’observation, les départ des forces israéliennes de la zone. Le Hezbollah libanais, en tant qu’acteur patrouilles des soldats israéliens de l’autre côté, les chemins de ronde le long des incontournable de la résistance à cette occupation, s’est employé à littéralement effacer fils de fer barbelés et des grillages, ou encore les champs de mines sont autant l’ancienne présence de l’« ennemi », à en gommer les traces de son passage et de son 45 occupation. En ayant recours à toute une série d’inscriptions, non seulement les Le frontiere: paesaggi segnati, spazi appropriati. miliciens du Hezbollah cherchent à se réapproprier le lieu, mais aussi à en faire un Una lettura delle pratiche sociali e dei rapporti sociali espace où est sacralisée, commémorée, « la victoire » contre un « occupant qui a pris la fuite ». Ces éléments constituent quelques-uns des points sur lesquels cette L’obiettivo di questo contributo è proporre una lettura delle pratiche sociali e dei contribution se propose d’apporter des éclairages à la fois empiriques et rapporti sociali partendo dai paesaggi frontalieri. Il contributo si fonda su un lavoro di théoriques sur le paysage frontalier, en constante transformation du fait des ricerca effettuato nell’ambito di una tesi di dottorato in geografia. pratiques sociales et de l’évolution historique des rapports sociaux. La vita in un’area di frontiera è caratterizzata da pratiche diverse ed illegali. Secondo il contesto, ma anche secondo lo statuto sociale degli individui e dei gruppi

sociali, una medesima frontiera non ha lo stesso significato e non dà luogo allo stesso tipo di pratiche. Alla molteplicità degli attori che costituiscono altrettante «presenze» che vivono su questo spazio periferico, corrisponde una pluralità delle pratiche sociali agite in questo spazio. Innumerevoli diverse relazioni si creano lungo le frontiere materializzate dal vissuto delle popolazioni e dalle pratiche che traducono processi di appropriazione dello spazio, rapporti di dominazione o di concorrenza tra i diversi attori presenti. Tutto ciò dà luogo alla trasformazione delle aree di frontiera, al modo di contrassegnarle e organizzarle, tutti fenomeni che concorrono alla produzione di un paesaggio frontaliero. E’ tramite le dimensioni spaziali e temporali di questa produzione che si materializzano le pratiche ed i rapporti sociali. Studiare i legami che si costruiscono tra queste «presenze sociali» e pratiche dello spazio costituisce uno dei mezzi per comprendere la produzione dello spazio frontaliero. Due elementi permettono di prenderne la misura: da una parte lo studio dei segni dello spazio frontaliero che materializzano le presenze dei diversi attori, e dall’altra i segni dello spazio frontaliero che materializzano i processi di appropriazione dello spazio e le pratiche sociali. Contrassegnare lo spazio appare sufficientemente concreto e materiale, ma anche significativo per tradurre i rapporti tra presenze umane e spazio segnato. Con l’analisi dei segni dello spazio frontaliero, si considera che lo

spazio possa «produrre senso» e diventare in qualche modo «linguaggio» (Ostrowetsky S., 1994). Questo approccio non è in sé nuovo; è già stato sperimentato in altri contesti ed occasioni da diversi studiosiF Ciò che interessa nel caso delle frontiere è il legame che si può istituire tra significazione dello spazio e presenze sociali. Durante le indagini sul campo effettuate in occasione della tesi di dottorato, ho riscontrato diversi casi che ben illustrano una situazione in cui la presenza umana si trova materializzata non solo dai corpi, dalle

46 persone, ma anche (soprattutto quando il luogo è uno spazio pericoloso, mortale) «forte», materiale), è anche in quanto tale il risultato dell’azione di differenti categorie di tramite segni di diversa natura a livello dello spazio frontaliero. Diversi tipi di utilizzatori della frontiera stessa o gente del luogo, tutti attori della frontiera. I luoghi devono essere considerati, e ciò quali che siano i campi di indagine. contrassegni dello spazio frontaliero rappresentano in se stessi un secondo livello di Ovviamente, il denominatore comune è la frontiera. Che sia nel Vicino Oriente, in lettura dei linguaggi del processo di significazione. La pluralità dei segni corrisponde Messico o sulle frontiere meridionali dell’Europa, si ritrova un insieme di segni che così a quella degli attori. Si è forse nella medesima situazione, quando si scrive producono senso, che traducono non solo pratiche, ma che materializzano qualcosa su un muro in quanto doganiere, migrante o combattente? Il significato, il presenze. simbolo è dello stesso tipo quando si segna una frontiera dopo esser stati occupati per In primo luogo, bisogna ricordare, anche se pare ovvio, che la frontiera è di più di venti anni, come nel caso del sud del Libano ? Che legame c’è tra un messaggio per sé un segno. Si materializza in diversi modi (recinzioni, reticolati, fili spinati, lasciato da un migrante per ricordare il fatto che è passato di lì, che vi ha vissuto per muri…) con più o meno forza e si concentra attorno a lei, secondo i casi, una qualche tempo, ed uno slogan politico scritto da un combattente Hezbollah sui muri di presenza umana più o meno evidente (doganieri, poliziotti, militari…). Questo un antico ponte di passaggio verso Israele? In tutti e tre i casi si tratta di segni, tuttavia contrassegnare lo spazio materializza e simboleggia la presenza dello Stato, o il senso e la portata dell’atto non sono comparabili tra loro. almeno di un’autorità politico-amministrativa. Il contrassegno è sia geografico che Gli antichi luoghi di passaggio tra Libano e Israele sono spazi particolarmente politico, sia materiale (spaziale) che sociale. evocativi. Vi si gioca una sorta di «dialogo» tra antichi e nuovi occupanti: la frontiera La frontiera tra Israele e Libano ne è una chiara illustrazione, attraverso materializza i contorni, ma costituisce al contempo il supporto del confronto tra le forze un’impronta materiale particolarmente forte, letteralmente incrostata nello spazio militari israeliane (Tsahal) e i combattenti Hezbollah. Il segnare lo spazio è una posta e visibile nel paesaggio. In più tratti, lungo una linea fisica, materiale, la frontiera è importante per i libanesi anche in tanti altri luoghi, e così per gli israeliani. Entrambi si uno «sfregio» che serpeggia sulle colline, tra vallate talvolta scoscese, sui fianchi pongono su registri particolari, ma perseguono obiettivi che possono esser considerati delle montagne. Ovunque, con una profondità più o meno marcata a seconda dei equivalenti (politicamente, militarmente, simbolicamente…), utilizzano mezzi differenti il luoghi, la frontiera è una presenza. La sua forma ricorda quanto la situazione cui denominatore comune è il contrassegnare lo spazio frontaliero e il materializzare la politica e militare sia tesa. La frontiera è ben visibile nel paesaggio e da entrambe presenza dell’altro, della sua identità, dei suoi valori e della sua forza. le parti si vuole che lo sia. Per i libanesi è un modo di materializzare il ritorno della Alcuni spazi sono «strategici» dal punto di vista del segnare e dell’affermare la sovranità nazionale su quegli spazi, occupati per così lungo tempo da una forza propria presenza. Tutto un sistema di scritte a sfondo politico viene creato a seguito armata straniera, e per gli israeliani è invece un messaggio inviato all’esterno: la della partenza delle forze israeliane da un determinato luogo. Gli Hezbollah libanesi, in frontiera è ben controllata, la più invalicabile possibile. Le pattuglie della FINUL, i qualità di principali attori della resistenza all’occupazione, si impegnano nel cancellare punti di osservazione, le pattuglie dei soldati israeliani dalla parte opposta, i letteralmente l’antica presenza del «nemico», ad eliminare ogni traccia del suo camminamenti di ronda lungo i fili spinati ed i reticolati, o ancora i campi minati passaggio. Facendo ricorso a tutta una serie di scritte, non soltanto i miliziani Hezbollah sono tutti elementi che accompagnano questa frontiera e che ne rafforzano la cercano di riappropriarsi del luogo, ma tentano anche di farne uno spazio ove sia materializzazione. A ciò si aggiunge la tensione palpabile e i timori degli abitanti sacralizzata, commemorata, la «vittoria» contro un «occupante che si è dato alla fuga». del luogo, che generalmente non si fermano in prossimità della frontiera stessa. In Tali elementi costituiscono alcuni dei punti sui quali il contributo si propone di portare Libano, quando la strada segue questa linea sorvegliata, ad esempio tra Naqoura qualche chiarimento, insieme empirico e teorico, sulla costante trasformazione del e Rmaich, le auto viaggiano a gran velocità, «qui è pericoloso, non bisogna paesaggio frontaliero in seguito alle pratiche sociali e all’evoluzione storica dei rapporti fermarsi». sociali. In secondo luogo, il segno della frontiera, che è di varia natura (più o meno Traduction Isabelle Dumont 47

Les rapports du géographe aux paysages de sa de constituer un support à son engagement militant. Les chercheurs en sciences recherche. L’exemple des migrants « clandestins » en humaines et sociales, et notamment les anthropologues, s’intéressent également, et Europe (et dans le monde) depuis longtemps, aux images (particulièrement dans le cinéma) parce qu’elles sont une forme complémentaire au « carnet de terrain » pour ce qui relève de la description ethnographique. Dans ce champ, très vaste, de l’anthropologie visuelle, la démarche Olivier THOMAS plus spécifique de la photoethnographie, en tant que « discours d’un regard », et la méthode photoethnographique ne sont apparues que plus récemment. Dans ce domaine, les travaux du photographe et anthropologue Luis Eduardo Achutti Les géographes se réclamant de la géographie sociale s’attachent à constituent une référence importante (ACHUTTI, 2004). Les géographes n’ont quant à comprendre et expliquer les processus qui participent à la production de l’espace eux intégré que de façon marginale la dimension narrative de la photographie dans leur par les sociétés. Dans ce cadre, l’étude d’un paysage constitue davantage une recherche et probablement, le plus souvent, de façon inconsciente. Elle éclaire pourtant fenêtre sur la société qu’un objet d’étude en soi. Partant de ce postulat, je des « non-dits », c’est-à-dire des réalités difficilement accessibles par les mots. Au delà propose de traiter des rapports du géographe avec les problématiques qu’il étudie du contenu des images, la narration photographique implique une mise en scène du par le prisme de l’image, et plus particulièrement de la photographie. social – une représentation du monde – qui permet de documenter l’étude des Trois points seront discutés. Dans un premier temps, je soulignerai le caractère rapports sociaux. J’utiliserai des photos d’un journal local, La Presse de la Manche, narratif de la photographie et de la mise en scène, souvent implicite, d’une pour montrer comment le regard porté sur les migrants présents dans la ville de question de recherche au travers de prises de vues (1). Ensuite, je m’interrogerai Cherbourg s’est transformé avec les années, accompagnant les problématiques sur le rôle de la photographie lorsqu’il s’agit d’avoir un autre regard sur le associées à leur présence. paysage ; dans quelles mesures ce que voit l’Autre peut permettre d’apporter des éléments de réponse à des questions de recherche ? (2) Enfin, dans une (2). « De plus en plus, la géographie sociale reconnaît la subjectivité, non comme troisième partie, j’essaierai de montrer que la photographie ne permet pas une fin en soi, mais comme point de départ de l’objectivation » (RAOULX et CHOURIO, seulement de représenter un paysage. Elle est aussi un moyen de saisir les 2006). Lorsqu’elle n’est pas produite par le chercheur mais par un artiste par exemple, dimensions temporelles des problématiques inscrites dans le paysage représenté la photographie permet de déplacer le regard en donnant à lire d’autres (3). représentations de l’objet de recherche. Afin de discuter cette idée, je m’appuierai sur les travaux de deux artistes photographes, Jacqueline Salmon (2002, série Sangatte, Le (1). Les photographies permettent de « raconter » un fait social à la manière hangar) et Virginie Laurent (2007, série No man’s land). Leurs séries photographiques d’un récit. La juxtaposition ordonnée de clichés photographiques permet en effet sont réalisées dans une démarche qui commence en amont des prises de vues et qui de construire une narration. La forme la plus connue est probablement celle du s’inscrit dans un projet d’exposition. Celle-ci constitue à la fois le support d’une photoreportage, très utilisé dans le journalisme. Cette façon de rendre compte observation – celle de l’artiste – et un moment de restitution des réflexions au cours d’un évènement existe aussi, bien qu’elle soit moins populaire, au sein de réseaux duquel la subjectivité du photographe est « mise en ordre ». Il donne ainsi à voir un militants et d’ONG qui agissent en direction des migrants « clandestins ». J’utiliserai paysage de l’objet de recherche qui n’aurait pas été accessible sans son travail, et ce deux exemples pour illustrer cette idée. Je présenterai tout d’abord le travail d’une d’autant plus que le photographe peut avoir été sur le même terrain que le géographe militante qui utilise la photographie comme témoignage de ce qui lui a été plusieurs mois ou même plusieurs années avant lui. accessible lors de ses déplacements dans le monde auprès des migrants, et je traiterai ensuite du travail de François Legeait qui a associé ses photographies à ses notes manuscrites dans un livre, « Destins clandestins » (LEGEAIT, 2004), afin 48

(3). Le contenu d’une photographie renseigne un événement. Elle a d’abord Bibliographie synthétique valeur de témoignage d’une actualité, puis elle acquiert avec le temps une valeur documentaire (RAOULX, 2004). Une autre voie pour étudier les rapports entre la ACHUTTI L. E., 2004, L’Homme sur la photo, manuel de photoethnographie, Téraèdre, Paris, 139 photographie et le temps est de considérer le statut de ceux qui ont pris les p. clichés. Face à un même fait social, les prises de vues d’un reporter photographe LEGEAIT F., 2004, Destins clandestins, les réfugiés après Sangatte, Les Editions de Juillet, Chantepie, 94 p. ne s’inscrivent pas dans le temps de la même façon que celles d’un militant ou RAOULX B., 2004, L’effet médiatique, une perspective de géographie sociale, Habilitation à d’un artiste. Concrètement, ce sont les possibilités d’installation dans le lieu qui Diriger les Recherches, vol. 3, Géographie, Université de Caen, sous la direction de Robert modifient la donne. En confrontant photographies de presse et photographies Hérin. d’artistes, je discuterai ici l’idée selon laquelle le rapport au temps induit un RAOULX B. et CHOURIO G., Photographier les écrits-icônes urbains, pp. 63-96, in BULOT T. et rapport aux faits. Je vais montrer notamment que les rapports entre paysages VESCHAMBRE V., 2006, Mots, Traces et Marques, L’Harmattan, Paris, 254 p. représentés et paysages non représentés sont particulièrement intéressants à prendre en compte pour comprendre la construction des problématiques que le géographe se donne pour objet d’étudier. I rapporti del geografo con i paesaggi della sua ricerca: Tout au long de cette communication, je pose le paysage comme une l’esempio dei migranti «clandestini» production sociale, à la fois dans ses dimensions concrètes matérielles mais aussi en tant que composante perçue et représentée. C’est cette deuxième qualité qui in Europa (e nel Mondo) m’intéresse particulièrement ici. Les chercheurs en sciences humaines et sociales ont déjà beaucoup travaillé sur le rôle des représentations sociales dans la I geografi che si richiamano alla geografia sociale cercano di comprendere e perception de l’espace par les individus et les groupes sociaux. Pour cela, ils se spiegare i processi che contribuiscono alla produzione dello spazio da parte delle sont essentiellement appuyés sur les méthodes de l’entretien. Les géographes ont società umane. In quest’ottica, lo studio di un paesaggio è più una sorta di finestra sulla parfois mobilisé les cartes mentales, mais d’une manière générale, la società che non un oggetto di studio in sé. Partendo da tale presupposto, propongo di photographie a été peu utilisée. Elle constitue pourtant un support essentiel des trattare il rapporto del geografo con le problematiche da lui studiate, attraverso il représentations sociales relatives aux espaces. Dans le cas des migrants présents prisma dell’immagine e più particolarmente della fotografia. dans les squats du littoral de la Manche – mais cela semble valoir aussi dans Tre punti verranno discussi. In primo luogo sottolineerò il carattere narrativo della d’autres espaces clandestins du monde – la production photographique (des fotografia e della messa in scena, sovente implicita, di un oggetto di ricerca attraverso chercheurs, artistes, journalistes, militants) a fait émerger un nouvel espace : celui gli scatti della macchina (1). In seguito, mi interrogherò sul ruolo della fotografia de ceux qui regardent. Avec le temps qui permet le cumul des clichés, un paysage quando si tratta di avere un altro sguardo sul paesaggio; in che misura ciò che l’Altro de la condition de migrant tend à se dessiner, et c’est ce paysage dont je propose vede permette di apportare elementi di risposta alle questioni della ricerca? (2). Infine, de présenter les grandes lignes. nella terza parte, proverò a mostrare come la fotografia non permetta soltanto di rappresentare un paesaggio, ma costituisca anche un modo di cogliere le dimensioni temporali delle problematiche inscritte nel paesaggio rappresentato (3).

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(1). Le fotografie permettono di «raccontare» un fatto sociale allo stesso modo la fotografia permette di spostare lo sguardo offrendo la lettura di altre di una narrazione. La giustapposizione ordinata delle fotografie permette in effetti rappresentazioni dell’oggetto di ricerca. Per discutere questa idea, mi servirò dei lavori di costruire un racconto. La forma più comune è quella del fotoreportage, molto di due artisti della fotografia, Jacqueline Salmon (2002, série Sangatte, Le hangar) e utilizzata nel giornalismo. Questo modo di render conto di un avvenimento esiste Virginie Laurent (2007, série No man’s land). Le loro raccolte fotografiche sono pure, benché sia meno popolare, all’interno delle reti militanti e delle ONG che si realizzate con un approccio che parte a monte degli scatti fotografici e che si iscrive in interessano agli immigrati «clandestini». un progetto di esposizione. Questa costituisce il supporto di un’osservazione – quella Utilizzerò due esempi per illustrare l’idea. Presenterò dapprima il lavoro di una dell’artista – ed al contempo anche un momento di restituzione delle riflessioni nel militante che utilizza la fotografia come testimonianza di ciò che le è stato corso del quale la soggettività del fotografo è «messa in ordine». Mostra così un accessibile in occasione dei suoi viaggi nel mondo a seguito dei migranti e paesaggio dell’oggetto di ricerca che non sarebbe stato accessibile senza il suo lavoro presenterò in seguito il lavoro di François Legeait che ha associato le sue e ciò tanto più se il fotografo può esser stato nello stesso luogo del geografo mesi o anni prima di lui. fotografie alle sue note nel saggio « Destins clandestins » (LEGEAIT, 2004), allo scopo di dare un supporto al suo impegno militante. I ricercatori in scienze umane e sociali ed in particolare gli antropologi, si interessano altresì e da lungo tempo (3). Il contenuto di una fotografia informa su un avvenimento. Essa ha innanzitutto alle immagini (particolarmente nel cinema) perché costituiscono una forma valore di testimonianza di un’attualità, poi acquisisce con il tempo un valore complementare al «diario di campo» nell’ambito della descrizione etnografica. documentale (RAOULX, 2004). Un’altra via per studiare i rapporti tra la fotografia ed il Nell’ambito così vasto dell’antropologia visuale, l’approccio più specifico della foto- tempo, è quella di considerare lo statuto di coloro che hanno realizzato le fotografie. Di etnografia in quanto «discorso di uno sguardo» ed il metodo foto-etnografico sono fronte ad un medesimo fatto sociale, le foto di un reporter non si iscrivono nel tempo apparsi solo più recentemente. In questo ambito, i lavori del fotografo ed allo stesso modo di quelle di un militante o di un artista. Nel concreto, sono le antropologo Luis Eduardo Achutti costituiscono un importante riferimento possibilità di inserimento in un determinato luogo che modificano l’esito. Confrontando (ACHUTTI, 2004). fotografie di giornali e fotografie di artisti, discuterò qui l’idea secondo la quale il I geografi da parte loro non hanno assunto se non in modo marginale la rapporto con il tempo implica un rapporto con i fatti. Mostrerò soprattutto che è dimensione narrativa della fotografia nelle loro ricerche e, probabilmente, il più particolarmente interessante prendere in considerazione i rapporti tra paesaggi spesso in modo inconsapevole. Essa fa tuttavia luce su dei «non-detti», delle realtà rappresentati e paesaggi non rappresentati, per comprendere la costruzione delle difficilmente accessibili dalle parole. Al di là del contenuto delle immagini, la problematiche che la geografia intende studiare. narrazione fotografica implica una messa in scena del sociale – una rappresentazione del mondo – che permette di documentare lo studio dei rapporti Nello svolgersi di tutto questo mio contributo, considero il paesaggio come una sociali. Utilizzerò dunque delle foto di un giornale locale, La Presse de la Manche, produzione sociale, nelle sue dimensioni concrete e materiali ma anche in quanto per mostrare come lo sguardo rivolto ai migranti presenti nella città di Cherbourg componente percepita e rappresentata. E’ questa seconda qualità che mi interessa si sia trasformato nel corso degli anni, accompagnando le problematiche associate particolarmente in questa riflessione. I ricercatori in scienze umane e sociali hanno già alla loro presenza. tanto lavorato sul ruolo delle rappresentazioni sociali nella percezione dello spazio da parte degli individui e dei gruppi sociali. A tal fine, si sono essenzialmente serviti dei (2). «Sempre più la geografia sociale riconosce la soggettività, non come fine a metodi dell’intervista. I geografi hanno talvolta chiamato in causa le carte mentali, ma in generale, la fotografia è stata scarsamente utilizzata. Essa costituisce invece un se stessa, ma come punto di partenza per l’oggettivazione» (RAOULX et CHOURIO, 2006). Quando essa non è prodotta dal ricercatore ma da un artista per esempio, supporto essenziale delle rappresentazioni sociali relative agli spazi. Nel caso dei migranti presenti negli squats del litorale della Manica – ma ciò sembra valere anche in 50 altri spazi clandestini del mondo – la produzione fotografica (di ricercatori, artisti, Spazio sociale e discorso filmico giornalisti, militanti di associazioni) ha fatto emergere un nuovo spazio : quello di coloro che guardano. Con il tempo, che permette il cumularsi delle immagini Claudio Cerreti fotografiche, tende a delinearsi un paesaggio della condizione dei migranti ed è di questo paesaggio che mi prefiggo di presentare i tratti fondamentali. La rappresentazione cinematografica viene abbastanza spesso utilizzata, ad esempio in ambito didattico, come un supporto alla lettura geografica della «realtà»: Traduzione di Isabelle Dumont come se il cinema fosse in grado di dire qualcosa di utile dal punto di vista della ricerca della verità (o almeno della verosimiglianza) geografica. È possibile nutrire molti dubbi su questa pretesa capacità euristica del cinema. Il discorso filmico è una rappresentazione soggettiva che non può essere assunta come documento in sé, anche se la sua «argomentazione» può intervenire in maniera efficacissima in un discorso spaziale. Ma occorre scontare numerose mediazioni espressive. Le più rilevanti, dal nostro punto di vista, riguardano la «realtà» dell’ambientazione e la continuità dello spazio rappresentato.

L’ambientazione del film può essere totalmente ricostruita in teatro di posa («artefatta»); può essere totalmente «falsa», quando dichiara di riferirsi a uno spazio mentre in realtà viene attuata in uno spazio diverso; ma soprattutto viene sistematicamente «falsificata» dalle scelte tecniche di ripresa, a cominciare dagli strumenti impiegati: la visione dell’obiettivo foto-cinematografico non è la stessa dell’occhio umano, l’uso del grandangolo o della profondità di campo modificano la percezione visiva, il punto di vista assunto dalle riprese incide sulla percezione, perfino sulla riconoscibilità, dello spazio, e via dicendo. In aggiunta, qualsiasi «narrazione filmica» ha un montaggio, il cui scopo è «mangiare» il tempo – ma che, allo stesso modo, «mangia» anche lo spazio: il discorso filmico è inevitabilmente discontinuo; tempo e spazio nella realtà percettiva sono invece necessariamente continui. Queste osservazioni si applicano, per forza di cose, anche al cinema documentario. Va ben considerato, inoltre, l’effetto della «sospensione dell’incredulità», che è clausola fondamentale di ogni negoziato tra narratore e lettore/spettatore: chi segue una narrazione filmica sa che «deve» essere disposto a credere a ciò che gli si mostra/racconta (e tanto più se la narrazione è dichiaratamente «realistica», come un reportage). Se lo spettatore accetta di credere che quanto vede corrisponda alla «realtà» (della narrazione), nei fatti non ha né il tempo né il distacco critico per distinguere tra «verosimiglianza della narrazione» (ai fini di un’assunzione della 51 narrazione) e «verosimiglianza della realtà» (ai fini di un incremento della altri significati. Allo stesso modo, opera la dimensione assoluta: uno spazio vasto o conoscenza). In altre parole, lo spettatore è semplicemente portato a «credere» a aperto, rispetto a uno spazio ristretto o delimitato. Il viaggio nel discorso filmico può ciò che vede – il che alimenta, per esempio, una quantità di stereotipi geografici. avere un valore metaforico (viaggi «di formazione», riti di passaggio, conflitti di varia Infine, la «conoscenza» visiva e la memorizzazione dei dati visivi agiscono in natura, prese di coscienza, processi sociali). Gli esempi si possono moltiplicare con maniera differente (più diretta, più potente), da come agiscono le informazioni grande facilità. ricavate tramite il discorso verbale (che non possono fare a meno di un trattamento logico consapevole) o tramite gli altri sensi: lo sanno bene i Anche le questioni legate alla territorialità possono emergere con grandissima pubblicitari – ma lo sappiamo bene tutti noi quando pensiamo «È senza alcun evidenza, come si mostrerà con qualche esempio filmico. Ma è possibile considerare dubbio vero: l’ho visto con i miei occhi!». I meccanismi della visione «certificano» la molti altri aspetti. Lo spazio, parla, suona: i rumori della natura o della città, come il realtà – e questo è l’aspetto più pericoloso di tutta la faccenda. Eppure, il silenzio, significano. Nel discorso filmico lo spazio urbano, sociale per eccellenza, alle rapporto tra «scena» e «fuori-scena» è a questo proposito fondamentale; lo spazio volte urla, alle volte tace in maniera straniante. L’impiego delle linee rette, nelle che in un film lo spettatore non vede, ma che avvolge l’azione scenica e che solo i inquadrature, dà spesso il senso del limite – cioè della discontinuità indotta da un personaggi possono vedere, ha un ruolo talvolta centrale. ordine spaziale: l’esame dell’uso dello spazio genera un discorso socio-politico. Come Presa coscienza degli elementi di criticità, abbandonata la pretesa di vedere sempre, anche nel leggere un film, la consapevolezza geografica produce discorso nel film un «documento» a proposito di quello che mostra e di quello che politico. nasconde, «studiata» criticamente l’opera filmica come si studierebbe una qualsiasi esplicita rappresentazione, il discorso filmico può tuttavia contribuire a una presa di coscienza dell’operatività dei fatti spaziali, a una «consapevolezza spaziale». «Operatività dei fatti spaziali» nella narrazione filmica significa, per fare un Espace social et discours filmique esempio, ricercare il valore metaforico dell’uso dello spazio nel film – a prescindere dal fatto che la metafora spaziale filmica sia stata elaborata dall’autore, o colta dallo spettatore a insaputa dell’autore o, al limite, contro le La représentation cinématographique est assez souvent proposée (par exemple intenzioni stesse dell’autore. dans le domaine didactique) comme soutien à une lecture géographique de la «Operatività dei fatti spaziali» significa, per fare un altro esempio, esaminare « réalité » : comme si le cinéma était en mesure de dire quelque chose d’utile à la quanto sia rilevante il «negoziato» che la narrazione instaura con lo spazio in cui si recherche de la vérité (ou tout au moins à la recherche de la vraisemblance) svolge, quanto incidano tipo, forma e dimensione dello spazio sullo svolgimento e « géographique ». On peut fortement douter de cette prétendue aptitude heuristique du sull’efficacia della narrazione e sulla sua ricezione. cinéma. Le discours filmique est une représentation subjective, qui ne saurait être considérée comme document en soi, même si son « argumentation » peut intervenir de A questo punto il discorso si allargherebbe eccessivamente – e qui lo façon très efficace dans un discours spatial. À condition d’escompter nombre de restringeremo a pochi esempi solamente: la metafora spaziale e la territorialità. In médiations expressives. Selon nous, les plus remarquables concernent la « réalité » du linea generale, l’impiego della metafora spaziale è tipico del film di qualità, che non décor ambiant et la continuité de l’espace représenté. rinuncia a far passare una parte del proprio discorso tramite il significato che è possibile attribuire a certe caratteristiche dello spazio. Banalmente, il rapporto Le décor du film peut être entièrement reconstruit dans un studio (« artificiel ») ; ou interno/esterno, dentro/fuori, ha spessissimo un valore metaforico, rimanda ad peut être entièrement « faux », quand il prétend être rattaché à un espace donné, alors qu’il est en fait dans un autre ; mais surtout il est systématiquement « falsifié », par les 52 choix techniques du tournage, à partir des instruments employés : la vision de contribuer à une prise de conscience de l’opérationnalité des faits spatiaux et à une l’objectif photo-cinématographique n’est pas celle de l’œil, l’emploi du grand-angle « conscience spatiale ». ou la profondeur du plan modifient la perception visuelle, le point de vue choisi « Opérationnalité des faits spatiaux » dans la narration filmique signifie, pour faire un pour les prises de vue a une incidence sur la perception de l’espace, sur son exemple, rechercher la valeur métaphorique de l’emploi de l’espace dans le film – identification même, et ainsi de suite. Toute « narration filmique » utilise, en outre, indépendamment du fait de savoir si la métaphore spatiale filmique a été voulue par le montage, dont le but est de « manger » le temps – mais il « mange » aussi l’auteur ou saisie par le spectateur à l’insu de l’auteur voire, à la limite, à l’encontre de l’espace : le discours filmique est inévitablement discontinu ; temps et espace, au ses intentions. contraire, sont dans la réalité perceptive nécessairement continus. Ces observations portent aussi, par la force des choses, sur le cinéma documentaire. «Opérationnalité des faits spatiaux» signifie, pour faire un autre exemple, évaluer l’importance de la négociation que la narration établit avec l’espace où elle se déroule, Il faut également considérer l’effet de la « suspension de l’incrédulité », clause d’autant plus que le type, la forme et la dimension de l’espace impactent sur le fondamentale de toute négociation entre narrateur et lecteur/spectateur : celui qui déroulement et sur l’efficacité de la narration et de sa réception. suit une narration filmique sait qu’il « doit » être disposé à croire à ce qu’on est en train de lui montrer/raconter (d’autant plus, si la narration est délibérément À ce stade, le discours s’élargirait beaucoup trop, on se limitera donc à quelques réaliste, tel qu’un reportage). Si le spectateur accepte de croire que ce qu’il voit exemples : la métaphore spatiale et la territorialité. correspond à la réalité (de la narration), il n’a en fait ni le temps ni la distance En général, l’emploi de la métaphore spatiale relève du film de qualité, qui ne critique pour distinguer convenablement la « vraisemblance de la narration » renonce pas à faire passer une partie de son discours par le signifié que l’on peut (acceptation de la narration) et la « vraisemblance de la réalité » (accroissement attribuer à certaines caractéristiques de l’espace. Banalement : le rapport de la connaissance). Autrement dit, le spectateur est tout simplement amené à intérieur/extérieur, dedans/dehors, a très souvent une valeur métaphorique, et renvoie « croire » à ce qu’il voit – ce qui alimente, par exemple, une quantité de à d’autres signifiés. De même, la dimension absolue : un espace vaste ou ouvert, par stéréotypes géographiques. rapport à un espace restreint ou limité. Le voyage, dans le discours filmique, peut avoir Enfin, la « connaissance » visuelle et la mémorisation de données visuelles une valeur métaphorique (voyages « de formation », rites de passage, conflits divers, (plus directes et plus puissantes) jouent de façon différente par rapport aux prises de conscience, procès sociaux). Les exemples pourraient être multipliés avec une renseignements obtenus par le discours verbal (qui ne peut se passer d’un grande facilité. traitement logique conscient) ou par les autres sens : ce que les publicitaires Les questions de la territorialité peuvent aussi ressortir avec évidence, comme on le savent bien – mais nous le savons tous aussi quand il nous arrive de penser : montrera par quelques exemples filmiques. Mais il reste possible de considérer bien « C’est vrai, sans aucun doute : je l’ai vu de mes propres yeux ! ». Les mécanismes d’autres aspects. L’espace parle, sonne : les bruits de la nature ou de la ville, tout de la vision « certifient » la réalité – et c’est là, l’aspect le plus dangereux de toute comme le silence, signifient. Dans le discours filmique l’espace urbain, social par la question. Et pourtant, le rapport entre « scène » et « hors-champ » reste excellence, parfois hurle, parfois se tait d’une façon inquiétante. L’emploi de lignes fondamental : l’espace que le spectateur ne voit pas, mais qui enveloppe l’action droites, dans les prises de vue, donne souvent le sens de la limite – c’est-à-dire de la sur scène et que seuls les personnages peuvent voir, joue un rôle parfois central. discontinuité induite par un ordre spatial : l’examen de l’emploi de l’espace produit un Cependant, une fois effectuée la prise de conscience de ces éléments critiques, discours socio-politique. Comme toujours, même en « lisant » un film, la conscience abandonnée la prétention de trouver dans le film un « document » à propos de ce géographique produit du discours politique. qu’il montre et de ce qu’il cache, « étudiée » l’œuvre filmique de façon critique, comme on étudierait toute représentation explicite, le discours filmique peut 53