ADLFI. Archéologie de la - Informations une revue Gallia Bourgogne-Franche-Comté | 2000

Cantons de , , Étobon, , Luze, Prospection inventaire (2000)

Claude Canard

Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/adlf/25822 ISSN : 2114-0502

Éditeur Ministère de la Culture

Référence électronique Claude Canard, « Cantons de Chagey, Champey, Étobon, Chenebier, Luze, Couthenans » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Bourgogne-Franche-Comté, mis en ligne le 01 septembre 2019, consulté le 15 décembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/ adlf/25822

Ce document a été généré automatiquement le 15 décembre 2020.

© ministère de la Culture et de la Communication, CNRS Cantons de Chagey, Champey, Étobon, Chenebier, Luze, Couthenans 1

Cantons de Chagey, Champey, Étobon, Chenebier, Luze, Couthenans Prospection inventaire (2000)

Claude Canard

1 L’opération de prospection inventaire pédestre, dont j’ai la responsabilité, n’a pu être effectuée dans ma zone de recherche située entièrement sous couvert forestier. Les dégâts commis par la tempête « Lothar » en décembre 1999 ont conduit les autorités départementales et communales à prendre des arrêtés interdisant l’accès aux zones affectées.

2 Il se trouve que les sites de carbonisation du bois sont pour la plupart orientés au nord- ouest sur les versants qui ont le plus souffert de la tempête. Les charbonniers choisissaient cette orientation pour leurs chantiers, afin de se soustraire au vent d’est qui les empêchait de maîtriser la combustion des « meules ».

3 En attendant la possibilité de reprise des prospections (la plupart des arrêtés devant être levés), il a été possible de se livrer à d’autres activités dont le complément est indispensable à ma recherche.

4 La problématique de la production du charbon de bois est décrite dans quelques ouvrages, du point de vue théorique. L’expérimentation sur petites quantités a révélé que la connaissance livresque était loin de suffire pour arriver à un processus correct. En particulier, les matières pour la couverture des feux représentaient un volume important qui n’apparaît pas dans les quelques descriptions historiques des travaux des charbonniers. Ceci amenait par une contrainte logistique à faire le choix de l’implantation des emplacements de carbonisation où il était possible de disposer d’eau et de terre. Les variations de conditions atmosphériques – pluie, sens et force du vent – ont une influence majeure sur la conduite des feux. Pour y répondre, il faut une vigilance constante et agir en ouvrant et fermant les évents, suivant l’observation de la couleur des fumées et des réactions d’affaissement de la meule. On peut compter qu’il n’est pas possible de quitter plus de deux heures la surveillance de la carbonisation, de

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jour comme de nuit. J’ai pu participer à une grosse expérimentation sur une meule de 35 m3 à la Fontaine Ronde, site touristique géré par une association des Hôpitaux-Neufs. L’opération était conduite par un professionnel forestier suisse, Jean-Pierre Rausis.

5 La cuisson s’est poursuivie pendant douze jours et nuits et a produit un combustible d’excellente qualité « métallurgique ». L’observation du lancement de la combustion a permis de constater qu’il faut une quantité importante de bois à ajouter les trois premiers jours par la cheminée centrale avec une certaine méthodologie : découpe préalable en petits bouts, perchage pour ouvrir le passage, tassage à la perche pour positionner le combustible. En tout, 4 m3 ajoutés pour remplacer la partie consumée qui transmet l’ignition à l’ensemble du tas. Beaucoup de choses ont été apprises aussi : conduites des évents, observation des fumées, méthodes de stabilisation mécanique du volume, suivi de sa variation et maintien du confinement.

6 D’autre part, un approfondissement des investigations aux archives de Haute-Saône (avant leur fermeture pendant dix-huit mois pour travaux) a permis de constater la richesse du fonds sur une période de regain de l’activité de carbonisation du bois, avant et pendant la seconde guerre mondiale.

7 La crise économique qui l’a précédé avait amené à rechercher des solutions alternatives pour faire rouler les véhicules sans utiliser d’hydrocarbures minéraux. Des techniques de gazéification du bois ou du charbon de bois permettaient de substituer 18 kg de bois à 17 l d’essence de pétrole.

8 Huit constructeurs automobiles proposaient ces solutions connues sous le nom de système gazogène. L’activité de carbonisation en Haute-Saône a connu une renaissance près de cent ans après la grande période de la sidérurgie. Mais au lieu de cuire le bois sous une couche de terre, de mousse et de feuilles, l’ère industrielle mettait à disposition des cloches métalliques, dont certaines étaient munies de dispositifs de récupération des goudrons utilisables par ailleurs.

9 Des conducteurs de ces fours peuvent encore apporter des explications concrètes sur leur utilisation. Ce travail d’interview est en cours.

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Fig. 1 – Expérimentation à la Fontaine Ronde

Cliché : C. Canard.

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