LeMonde Job: WMQ1601--0001-0 WAS LMQ1601-1 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 11:01 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 34Fap:100 No:1153 Lcp: 700 CMYK

55e ANNÉE – No 16788 – 7,50 F - 1,13 EURO MÉTROPOLITAINE SAMEDI 16 JANVIER 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

a Pas de réforme de La crise la taxe d’habitation Après l’euro, quelle Europe ? Elle ne figurera pas dans le projet de loi b financière sur l’intercommunalité, présenté en fé- Le conflit entre la Commission de Bruxelles et le Parlement de Strasbourg relance le débat vrier au Parlement. Le gouvernement sur l’Europe politique b Le président du Sénat plaide pour un accord RPR-UDF sur « une Europe s’interroge même sur le principe d’une a Le FMI hésite telle réforme. p. 7 confédérale » b « Le Monde » présente quatre scénarios pour l’après-euro à soutenir LA COMMISSION de Bruxelles, imprimé par Lionel Jospin. Alors mise en cause pour fraudes et er- que François Léotard (UDF) a réaf- encore le Brésil reurs de gestion, a échappé, jeudi firmé, le 14 janvier dans ces co- 14 janvier, à la censure du Parle- lonnes, son espoir d’une Europe fé- a ment européen. Mais c’est la pre- dérale, Christian Poncelet (RPR), Nouvelles secousses mière fois qu’une motion de cen- président du Sénat, estime que sure obtient un tel score : 232 voix « les esprits ne sont pas mûrs » et af- sur les places pour, 293 contre et 27 abstentions. firme que le RPR et l’UDF parvien- C’est aussi la première fois que la dront à un accord sur « une Europe boursières Commission est contrainte d’ac- condéférale ». cepter l’audit d’un « comité d’ex- Le Monde relance et nourrit le a perts indépendants », c’est-à-dire débat en publiant en exclusivité La Chine confrontée une mise sous tutelle. Jean-Louis des extraits du « Rapport sur l’état Bourlanges (UDF), qui a voté la de l’Union européenne » élaboré à de multiples censure, regrette, dans un entre- par Jean-Paul Fitoussi et dix écono- tien au Monde, que le Parlement mistes de l’Observatoire français faillites bancaires

D. R. « renonce à l’exercice de ses pou- des conjonctures économiques voirs de contrôle pour les confier à (OFCE) qu’il dirige. Ce rapport dé- a Notre enquête a Les amoureux sans un aréopage indéterminé ». crit quatre scénarios pour l’après- Il n’en reste pas moins que le euro : une économie supranatio- Raymond Peynet Parlement européen a marqué sa nale dissociée du fonctionnement sur la vie quotidienne défiance envers une Commission des sociétés nationales, le choix Décédé jeudi à l’hôpital de Mougins dont le bilan politique est jugé mé- d’un modèle ultra-libéral, le retour des Indonésiens (Alpes-Maritimes), le dessinateur avait diocre, au moment où, le passage à aux souverainetés nationales, et face aux pénuries créé le célèbre couple pendant la l’euro réussi, l’Europe a besoin de enfin – scénario pour lequel milite deuxième guerre mondiale. p. 10 franchir une nouvelle étape de sa Jean-Paul Fitoussi – la construction construction politique. En France, d’une Europe politique fédérale. et à la hausse des prix le débat sur l’avenir de l’Europe a Le procès Clinton reste timide sinon inexistant, voire Lire pages 2, 6, 14 et 15 Lire pages 3, 12, 17 bloqué par le tournant « national » et notre éditorial page 16 et nos pages « Bourses » Lors de la première journée du procès en destitution du président américain, jeudi devant le Sénat, les procureurs Le procès du sang l’ont accusé de parjure et d’abus de A Lourdes, le face-à-face des sacristains avec Dieu passe à 34 heures pouvoir. p. 4 TARBES cembre, est présentée comme une « pre- en contrat à durée déterminée, vingt-cinq de notre correspondant mière » par Francis Dehaine, directeur des nouvelles embauches dont neuf à titre indé- et ses témoins Finis les longues journées de douze à dix- ressources humaines de l’Œuvre de la Grotte. terminé. Trente-trois personnes ayant des a Les difficultés huit heures, la corvée des cloches de l’aube au Cet organisme est l’émanation charismatique contrats à deux vitesses entre l’hiver et l’été LE PROCÈS des ministres crépuscule, les sacristies à mettre en ordre, de l’association Massabielle et de la SARL du seront titularisées à temps plein. Des em- a dans l’affaire du sang conta- du port de Marseille les aubes et les étoles des curés à ranger dans Sanctuaire, chargée par le diocèse de Tarbes- ployés bénéficieront de la semaine de quatre miné – Laurent Fabius, Georgina l’armoire, les présences répétées de la pre- Lourdes de gérer le premier centre mondial jours, d’autres de jours de repos supplémen- Dufoix et Edmond Hervé –, qui Pour lutter contre la chute du trafic mière messe de 6 heures au dernier office de de pèlerinages catholiques, qui accueille taires. Ils continueront à être payés quarante doit s’ouvrir le 9 janvier devant la d’hydrocarbures qui fragilise le princi- minuit, la basilique et les églises à nettoyer, chaque année cinq millions de visiteurs venus heures, mais sans augmentation de salaire Cour de justice de la République, pal port méditerranéen, ses dirigeants les chapelles à fleurir, les bénitiers à remplir de cent cinquante pays. durant trois ans. est fragilisé par un casse-tête juri- veulent en diversifier les activités. p. 11 d’eau précieuse de la source de Massabielle, L’accord conclu permettra aux 336 em- L’évêque de Lourdes, Mgr Jacques Perrier, dique inédit. Certains acteurs du les cierges à allumer du lever du jour à la nuit ployés locaux de l’Eglise – sacristains, gardes a « voulu suivre la doctrine sociale de l’Eglise et dossier envisagent de ne pas venir tombée. Terminés ces pénibles travaux, avec antipickpockets, « feutiers », qui entre- a porté son aumône à la lutte contre le chô- témoigner devant la Cour, car les pour seul privilège social la croyance aux ver- tiennent, vingt-quatre heures sur vingt- mage ». Cette charge sociale supplémentaire témoins doivent jurer de dire tus bénéfiques du face-à-face avec Dieu et la quatre, des brassées de cierges, et autres laïcs de 15 % est chiffrée à 18 millions de francs « toute la vérité, rien que la vérité ». Vierge Marie. assurant les fonctions d’accueil – de bénéfi- (2,74 millions d’euros) sur cinq ans. Le Sanc- Pour eux, ce serment viole les Les sacristains du sanctuaire marial de cier de la nouvelle loi sur la réduction du tuaire profitera des aides de l’Etat. La généro- droits de la défense : mis en exa- Notre-Dame de Lourdes vont appliquer la se- temps de travail. sité des pèlerins encouragera cette initiative. men dans le volet non ministériel maine des 34 heures, à compter du 1er mars, Ces salariés travaillaient jusqu’alors qua- Martine Aubry, ministre de l’emploi et de la de l’affaire, ils comparaîtront peut- dès la reprise de la saison des pèlerinages. Un rante heures par semaine. Ils étaient mobili- solidarité, n’attendait pas un coup de pouce être un jour devant la justice ordi- accord social a été conclu entre la CFTC et la sés six jours sur sept, souvent le dimanche, aussi miraculeux avant le Jubilé de l’an 2000, naire, ce qui les autorisera, en vertu CFDT, d’une part, les ecclésiastiques de jour du Seigneur. L’accord favorise la créa- organisé par l’Eglise catholique pour célébrer d’un principe fondamental du droit Lourdes, d’autre part. Les syndicats font ainsi tion ou la consolidation de soixante-dix em- l’entrée dans le troisième millénaire. français, à mentir ou à se taire. une apparition remarquée dans la cité des plois, onze changements de contrats de sai- miracles. La convention, signée mi-dé- sonniers en contrat à durée indéterminée, un Jean-Jacques Rollat Lire page 8

a Mode : l’homme Vendre les stock-options Remis en selle de l’an 2000 A Milan, culte de la fourrure et de la à la gauche plurielle rock star années 70 ont dominé les col- lections masculines automne-hiver 1999-2000. p. 25 OFFICIELLEMENT, ce n’est cultés que rencontre ce gouverne- qu’un banal problème de commu- ment de gauche, qui affiche une nication. Pas une reculade. Si Lio- ambition de transformation so- nel Jospin a, in extremis, décidé de ciale face aux évolutions récentes a M. Chevènement retirer le volet fiscal concernant du capitalisme français. les stock-options du projet de loi De fait, le gouvernement a très en Corse sur l’innovation, présenté mercre- mal présenté sa réforme. En parti- Le ministre de l’intérieur a soutenu di 13 janvier en conseil des mi- culier, il a peu tiré argument de RICHARD VIRENQUE l’action du préfet Bonnet et qualifié de nistres, c’est tout bonnement l’un des volets de son dispositif, « tâche sacrée » l’enquête sur la mort parce que la réforme avait été non qui visait à moraliser et à rendre APRÈS avoir envisagé d’arrêter pas mal conçue, mais mal expli- plus transparent le système très sa carrière face aux soupçons de du préfet Erignac. P. 9 quée. opaque des stock-options. Il arrive consommation de produits illi- En conséquence, elle risquait fréquemment que cette forme de cites, le Varois Richard Virenque, d’être mal accueillie par l’opinion rémunération déguisée, utilisée deuxième du Tour de France en a Varian Fry ce héros et, singulièrement, par l’électorat par les entreprises, serve non pas à 1997, a signé, jeudi 14 janvier, un Deux expositions et un colloque de gauche. récompenser les risques et les ini- contrat de deux ans avec l’équipe Après une phase de concerta- tiatives de leurs cadres les plus dy- de cyclisme italienne Polti. Mais consacrent l’action de ce jeune intel- tion, dont a été chargé Dominique namiques, mais, tout simplement, les affaires de dopage restent lectuel américain qui, de 1940 à 1942, Strauss-Kahn, et quelques aména- à leur permettre d’échapper par- d’actualité : Le Monde révèle que organisa la fuite hors d’Europe d’envi- gements, les stocks-options – re- tiellement à l’impôt. la Fédération française de cy- ron 2 000 artistes et écrivains, dont baptisées « bons de croissance », Comme les stock-options béné- clisme a ouvert une procédure André Breton et . p. 27 pour que la majorité « plurielle » ficient d’un régime fiscal déroga- disciplinaire à l’encontre de l’un cesse d’y voir un symbole sulfu- toire (le taux du prélèvement pour de ses médecins. Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, reux du capitalisme anglo-saxon – les plus-values, au-delà de cinq 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; seront donc relancées dans les ans de détention, a été porté à Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; Lire page 23 Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, prochains mois, et leur régime fis- 40 % par Alain Juppé), c’est 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, cal sera aménagé (Le Monde du souvent un moyen utilisé pour International ...... 2 Tableau de bord...... 20 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; 9 janvier). que les rémunérations des cadres Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; France ...... 6 Aujourd’hui ...... 23 Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. L’explication, pourtant, est un élevés, ou des PDG, échappent à Société ...... 8 Abonnements...... 24 peu courte. Avec ce projet, le gou- l’impôt sur le revenu, dont le taux Carnet...... 10 Météorologie, jeux .. 26 vernement a, certes, connu des maximal culmine à 54 %. Régions...... 11 Culture ...... 27 déboires de présentation. Il a, si Horizons ...... 12 Guide culturel...... 29 l’on peut dire, mal « vendu » sa ré- Laurent Mauduit Entreprises ...... 17 Kiosque...... 30 forme. Mais, sur le fond, l’épisode Communication ...... 19 Radio-Télévision ...... 31 est aussi très révélateur des diffi- Lire la suite page 16 LeMonde Job: WMQ1601--0002-0 WAS LMQ1601-2 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 11:04 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 34Fap:100 No:1155 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999

EUROPE La motion de censure de sion sort affaiblie de cette épreuve. fraude ou de népotisme et qui devra handicapé pour poursuivre les né- tutionnelle risque d’être celle d’une la commission a été repoussée au La gestion de l’exécutif communau- rendre un rapport avant le 15 mars. gociations sur l’« Agenda 2000 ». institution peu ou prou paralysée parlement européen, jeudi 14 jan- taire sera dorénavant contrôlée par b L’AUTORITE du président Jacques b A MOYEN TERME la capacité d’ini- jusqu’à son remplacement au début vier, par 293 voix contre, 232 voix un « comité d’experts indépen- Santer a été atteinte, même s’il ne tiative de la Commission en matière de l’an prochain. Lire aussi notre pour et 27 abstentions . La Commis- dants » qui enquêtera sur les cas de devrait pas, dans l’immédiat, être d’élargissement et de réforme insti- éditorial page 16. En fin de mandat, la Commission de Bruxelles est menacée de paralysie Le Parlement de Strasbourg a repoussé la motion de censure déposée contre l’exécutif communautaire par 293 voix contre 232. C’est la première fois qu’un vote de défiance donne un score aussi important au moment où l’Europe a besoin de nouvelles initiatives pour l’après-euro STRASBOURG parlementaire, n’avait réuni en collège bruxellois. Mais l’Espa- confiance suscite pour le moins commissaires socialistes, la Fran- tion anti-européenne, et caution- (Union européenne) 1997 que 118 députés européens gnol José Maria Gil-Robles, pré- des interrogations, sinon des sou- çaise Edith Cresson et l’Espagnol née par l’extrême droite du Parle- de notre correspondant pour demander le renvoi de la sident du Parlement, affirme, de rires. D’autant que c’est parmi Manuel Marin, dont les têtes ment. Ce fut le cas des élus RPR « Soulagé et satisfait du déroule- Commission. Cette dernière est son côté, que la Commission est ceux qui l’ont porté à la prési- étaient demandées par les libé- et de Démocratie libérale, ainsi ment de l’opération » : telle a été aujourd’hui contrainte d’accepter désormais « sous tutelle ». Et la dence – démocrates-chrétiens, li- raux, les conservateurs et une que d’une partie de l’UDF, même la réaction de Jacques Santer à l’audit d’un « comité d’experts in- Britannique Pauline Green, prési- béraux et conservateurs britan- partie des démocrates-chrétiens. si tous n’avaient pas les mêmes l’issue du vote sur la motion de dépendants » qui enquêtera sur dente du groupe socialiste, d’en- niques – qu’il a obtenu le moins motivations. D’autres formations censure contre la Commission de les « cas de fraude, de mauvaise foncer le clou : « La Commission a de soutiens, alors que les socia- SEMAINE DE DUPES opposées à l’Europe, comme les Bruxelles, jeudi 14 janvier. L’ap- gestion et de népotisme ». Certes, pris un coup de pied aux fesses. » listes, qui avaient voté contre son Ce double objectif atteint, Pau- communistes, se sont retrouvées parente sérénité affichée par le M. Santer estime que les « sages » Autant dire que l’affirmation de investiture en juillet 1994 (acquise line Green a remporté un succès dans l’opposition pour demander président démocrate-chrétien de qui seront désignés ne pourront Jacques Santer selon laquelle le par vingt-deux voix de majorité personnel. Son texte, adopté par le départ de la Commission. Ce l’exécutif communautaire et par « interférer » dans la politique du Parlement lui a renouvelé sa seulement), lui permettent de res- 319 voix, renforce le contrôle sur fut aussi le cas des Verts, qui sou- les autres commissaires ne repose ter en place. Mais en lui faisant la Commission. Quant aux démis- en réalité que sur un seul motif : payer un prix élevé : la création sions de Mme Cresson (165 voix le texte du villiériste Hervé Fabre- Le rôle du futur « comité des experts » du « comité de sages ». pour, 357 contre) et de M. Marin Jan Karlsson à la tête Aubrespy n’a même pas obtenu la Jouant la stabilité pour ne pas (155 pour, 364 contre), elles ont majorité simple – 232 voix pour, Dans la résolution adoptée jeudi, le Parlement européen formule provoquer de crise au moment de été largement refusées. Il fut en- de la Cour des comptes 293 contre et 27 abstentions –, la proposition, acceptée par Jacques Santer, de constituer un « comi- la négociation sur le financement suite aisé à Mme Green de retirer alors qu’il fallait 368 voix pour té d’experts indépendants » chargé d’apprécier le traitement par la futur de l’Union (l’Agenda 2000), sa motion de censure. Le score, européenne adopter la motion, compte tenu Commission des « cas de fraude, de mauvaise gestion et de népo- clé de voûte des réformes néces- relativement élevé, obtenu par le du nombre des 552 votants (la tisme ». Il sera procédé notamment à une examen minutieux des saires avant l’élargissement, texte de M. Fabre-Aubrespy, lui, La Cour des comptes de l’Union censure est validée si elle reçoit pratiques de Bruxelles en matière d’octroi des contrats financiers. Mme Green a pris la tête de la dé- ne gêne pas réellement la travail- européenne a élu, jeudi 14 janvier, au moins 51 % des suffrages de Ce « comité d’experts » doit rendre son rapport le 15 mars. Les délé- fense de M. Santer. Et l’initiative liste britannique, qui n’avait au- le Suédois Jan Karlsson à sa pré- l’ensemble des eurodéputés et gations de la Commission et du Parlement doivent se réunir pour de déposer une motion de cen- cun intérêt à renforcer la position sidence. Il succède pour trois ans à deux tiers de ceux des votants). désigner leurs représentants, dont le nombre n’est pas fixé par le sure, qui n’était qu’un vote de d’un exécutif conduit par un dé- l’Allemand Bernhard Friedmann. Il n’empêche : c’est la première texte parlementaire. Ce comité est différent de celui envisagé par le confiance déguisé (dans la me- mocrate-chrétien. Chargée de contrôler les finances fois qu’un texte de censure ob- chancelier allemand, Gerhard Schröder, et par M. Santer (Le Monde sure où elle échouait) destiné, no- Les socialistes ont eu beau jeu de l’UE et de rendre compte tient un score aussi important. La du 13 janvier). Ce dernier associait en effet des représentants du tamment, à effacer le refus du de stigmatiser la droite, qui a em- d’éventuelles irrégularités, cette crise de la « vache folle », qui Conseil des ministres de l’Union et de la Cour des comptes euro- quitus pour la gestion financière boîté le pas à une initiative prise instance est à l’origine de certains avait pourtant conduit à la créa- péenne. Il devait avoir une mission moins ciblée : mener une ré- de 1996. Son autre souci était de par un membre de la formation des rapports ayant étayé les ac- tion d’une commission d’enquête flexion sur la gestion, le contrôle et l’évolution des dépenses. préserver le sort des deux Europe des nations, à la réputa- cusations de mauvaise gestion en- vers la Commission européenne et mené au dépôt d’une motion de censure. Agé de cinquante-neuf Une institution efficace dans la gestion des dossiers mais privée d’initiatives ans, M. Karlsson appartient à la Cour des comptes depuis 1995. Il a BRUXELLES (Union européenne) haiter qu’elle puisse (par cette voie indi- chances de se dérouler dans un climat en- tendre des progrès tangibles d’ici la fin de été auparavant secrétaire d’Etat de notre correspondant recte qu’est le rejet d’une motion de cen- core plus tendu qu’auparavant, certaine- l’année. du gouvernement suédois pour la Jusqu’à quel point l’affaiblissement de la sure) manifester son soutien au collège ment peu propice à une gestion sereine. Capable en effet de continuer à piloter coopération entre pays nordiques, Commission, qui résulte de la défiance ma- bruxellois. Un tel handicap ne devrait cependant af- avec efficacité des dossiers déjà bien bali- puis chargé des Finances. nifestée depuis le début de la semaine par Ces appuis confortent la position de la fecter ni la vie des principales directions gé- sés, la Commission ne disposera plus de la M. Friedmann avait dénoncé mer- une large partie du Parlement européen, va- Commission Santer, et inclinent à penser nérales opérationnelles (concurrence, af- crédibilité nécessaire pour prendre des ini- credi le développement d’une t-il affecter sa capacité d’action et, par voie que le rendez-vous que le Parlement lui a faires économiques et financières qui tiatives de grande portée politique et insti- « mentalité de subvention » dans de ricochet, porter préjudice à la construc- fixé en mars ne doit pas être regardé d’une pilotent l’euro et agriculture) ni le déroule- tutionnelle. l’UE et déploré qu’une certaine tion européenne ? La censure ayant été re- manière trop préoccupante. Les suites des ment des grandes négociations en cours. Il « immoralité » s’y soit, « d’une ma- jetée, dispose-t-elle vraiment, comme on débats qui viennent de se dérouler à Stras- s’agit, notamment, de celles sur l’« Agenda QUELLES AMBITIONS ? nière générale, installée ». veut le croire à Bruxelles, d’« une année de bourg, et notamment l’engagement pris par 2000 », c’est-à-dire sur le financement de Bonne gestionnaire, en dépit d’irrégulari- plein exercice » pour assurer les tâches qui Jacques Santer de produire dans des délais l’Europe de 2000 à 2006, de la réforme de la tés montées en épingle, elle n’a pas brillé lui ont été confiées ? A l’évidence la réponse très courts divers projets de réforme, vont politique agricole commune (PAC), de celle par ses capacités imaginatives. Un conseil haitaient le renvoi d’un exécutif doit être nuancée. mobiliser l’énergie d’une partie des person- des Fonds structurels, de la préparation de européen extraordinaire est prévu pour le qu’ils condidèrent défaillant. Comme en témoigne les propos tenus par nels de la Commission : cabinet du pré- l’élargissement, et du rééquilibrage budgé- mois de septembre, à Tempere, en Finlande, Le cas des eurodéputés alle- Gerhard Schröder lorsqu’il a reçu la sident, secrétariat général, direction géné- taire demandé par les Allemands et les pour faire progresser, une fois la ratification mands est, quant à lui, exem- Commission lundi, à Bonn, comme l’illustre rale compétente pour l’administration, etc. Néerlandais. du traité d’Amsterdam acquise, la mise en plaire. Outre les Grünen (Verts), aussi le communiqué publié par Hubert Vé- De ce fait – et ces problèmes d’intendance Compte tenu de sa complexité et de la vo- place d’un espace judiciaire européen. pratiquement tous les sociaux- drine, le ministre français des affaires étran- sont trop souvent sous-estimés –, ils n’au- lonté des Quinze de la terminer en mars, Après l’« Agenda 2000 », l’étape suivante démocrates et les chrétiens-dé- gères, à l’issue du vote à Strasbourg, les ront plus, les uns et les autres, beaucoup de compte tenu aussi des divergences entre les sera la réforme institutionnelle, condition à mocrates ont voté la censure : les gouvernements des Quinze rejettent une loisirs pour s’acquitter de tâches plus opéra- Etats membres, seule la Commission est ca- l’élargissement. Quelles ambitions ? Quel représentants du SPD, parce remise en cause des compétences institu- tionnelles. pable de produire un compromis qui tienne champ pour cette réforme ? Le moment est- qu’ils n’ont plus confiance dans la tionnelles telles qu’elles ont été définies par la route. Elle maîtrise le dossier et dispose il venu de tracer les contours définitifs de Commission Santer, et ceux de la les traités. ÉPISODES DESTRUCTEURS sur ces thèmes d’équipes de grande qualité l’Union ? La Commission Santer avait ma- CDU-CSU, parce qu’ils voulaient Ces gouvernements, que l’opinion ima- Ravie d’apparaître sous les feux des pro- dont on ne voit pas en quoi les « affaires » nifesté l’intention de mettre ses idées sur la la tête de Mme Cresson. Les dé- gine trop facilement en train de comploter jecteurs, la « Cocobu » (Commission de auraient diminué l’expertise technique. table. Elle n’a probablement plus l’autorité mocrates-chrétiens sont d’ailleurs pour amoindrir ses pouvoirs, ne veulent contrôle budgétaire), qui doit donner la dé- Le même raisonnement peut s’appliquer pour lancer un tel débat. les grands perdants de cette se- pourtant certainement pas d’une commis- charge à la Commission pour les budgets aux relations avec les pays d’Europe cen- Arbitre reconnu et respecté pour la maine de dupes, même si une ri- sion-marionnette, trop dépendante du Par- 1996 et 1997, va se faire toujours plus pres- trale candidats à l’adhésion, même s’il grande négociation financière en cours, elle poste de leur part n’est pas ex- lement, et le proclament. Ce sont les mêmes sante. D’autant plus qu’il lui faudra subir la convient peut-être ici d’apporter des apparaît trop comme une institution finis- clue : l’un des leurs, raisons qui ont poussé Pauline Green, la concurrence de ce nouveau comité des ex- nuances de nature politique. La stratégie de sante. Les épisodes des jours passés ont, à M. Gil-Robles, est venu au se- présidente britannique du groupe des socia- perts indépendants, dont il reste à voir négociation, sur laquelle la Commission et cet égard, été destructeurs. Et, au second cours de ses amis politiques en listes au Parlement européen – un des rares comment il sera composé, et comment il certains Etats membres, dont la France, ont semestre, alors que le successeur de Jacques n’excluant pas une nouvelle mo- protagonistes qui sort grandi de ces mènera sa mission. des opinions divergentes, n’a pas été définie Santer aura été désigné, l’impression de fin tion de censure, en avril prochain, combats douteux –, à regretter que l’As- Bref, le vote de mardi n’a pas mis un avec netteté. Les difficultés du moment de règne, compte tenu de l’ambiance, risque après le dépôt du rapport du semblée, pour cause d’« affaires », ait refu- terme aux discussions sur les fraudes, les n‘aideront pas à clarifier les choses, si bien fort de confiner à la paralysie. « comité des sages », le 15 mars. sé en décembre la « décharge » du budget moyens d’y remédier et les responsabilités que, sur ce terrain de la négociation d’élar- 1996. Puis, une fois l’erreur commise, à sou- des uns et des autres. Celles-ci ont toutes gissement, il serait sans doute vain d’at- Philippe Lemaitre M. S.

TROIS QUESTIONS À... sion sortait en lambeaux de la prolonger le supplice. C’est à mon procédure qu’elle avait - jouant les avis un très mauvais scénario. Le cli- La succession de Jacques Santer est désormais ouverte JEAN-LOUIS apprentis sorciers -, elle-même solli- mat va continuer de s’alourdir, les citée. Il fallait qu’elle laisse la place dissensions de s’aggraver au sein de S’IL EN AVAIT EU le secret espoir, ments de ne pas faire connaître leur Prodi, l’ancien président du conseil BOURLANGES à une autre Commission, plus forte, Commission et son autorité se ré- les chances du président luxembour- choix, comme ils en ont l’intention, italien, dont la candidature est ap- plus solidaire, plus respectée. duire à rien. geois Jacques Santer de se succéder lors du prochain sommet européen puyée officiellement par le gouver- VOUS êtes le président français Ce qui n’était Quelle influence va avoir le fu- à lui-même à l’issue du mandat de sa de Cologne, qui doit se tenir les 3 et nement italien. Le problème est que 1 du Mouvement européen, et 2 plus le cas ? 3 tur « comité des experts » ? Commission, début 2000, sont au- 4 juin, mais d’attendre l’élection du M. Prodi serait plutôt un candidat de pourtant vous avez voté la censure, La censure n’a pas été votée, mais Les socialistes ont fait passer le jourd’hui devenues quasiment nouveau Parlement européen. compromis que celui d’un parti : s’il pourquoi ? la confiance n’a pas été accordée, principe de ce comité d’experts in- nulles. La course à sa succession, qui Cette demande ne peut pas être a dirigé un gouvernement de centre- Pour défendre les institutions eu- puisque moins de la moitié des dépendants. C’est une idée triple- doit être décidée au début de l’été, ignorée par le Conseil. Le nouveau gauche, il est lui-même chrétien-dé- ropéennes. Le Parlement était invi- membres de l’assemblée ont appor- ment détestable : d’abord, parce n’est cependant pas encore vérita- traité d’Amsterdam, qui devrait en- mocrate. té, en votant la confiance, à se dé- té leur soutien à la Commission. En qu’elle met la Commission sous tu- blement lancée. D’abord parce qu’il trer en vigueur d’ici l’été si la France Il va falloir attendre les prochaines gager par rapport à son vote de vérité, le Parlement a manqué de telle comme un handicapé majeur n’y a pas de candidat évident qui achève la procédure de ratification, semaines pour voir surgir d’éven- décembre 1998 sur la gestion finan- courage : sa main a tremblé au mo- et qu’elle l’affaiblit encore un peu s’imposerait d’office, ensuite parce prévoit en effet pour la première fois tuelles autres candidatures. Plu- cière de la Commission. Il lui appar- ment d’« exécuter » la Commission, plus ; ensuite, parce que le Parle- que la procédure de nomination fait que le candidat désigné par le sieurs noms ont été cités ces derniers tenait de relever le défi. La Commis- mais il n’en a pas moins décidé de ment renonce ainsi à l’exercice de encore l’objet de discussions. Conseil doit être approuvé par le mois, ceux de Felipe Gonzalez, l’an- ses pouvoirs de contrôle pour les Le Parlement européen a adopté Parlement avant la formation de la cien président du gouvernement so- confier à un aréopage indétermi- mercredi 13 janvier à une très forte Commission. Cette procédure, qui cialiste espagnol, Oskar Lafontaine, né ; enfin, parce qu’elle donne à majorité de 427 voix pour et 90 vise à renforcer le pouvoir du pré- l’actuel ministre social-démocrate penser que le contrôle qu’il s’agit contre une résolution proposée par sident sur les autres membres de la allemand des finances, et même Hel- d’exercer est de nature technique le député démocrate-chrétien alle- Commission, confère aux parlemen- mut Kohl, l’ancien chancelier alle- et non pas politique. Ce qui est en mand Elmar Brock, proche de l’ex- taires un droit de regard qu’ils mand. Mais aucun d’eux n’a fait cause, ce n’est pas de faire le point chancelier Kohl, suggérant que le n’avaient pas dans le traité de Maas- connaître jusqu’ici son intérêt pour sur quelques irrégularités plus ou choix du futur président de la tricht. Celui-ci ne leur conférait que le poste. MM. Lafontaine et Kohl moins scandaleuses ; c’est, au-delà, Commission tienne compte « des ré- le droit d’approuver par un vote la ont fait démentir leur candidature. de procéder à un assainissement sultats des élections européennes et de constitution de la Commission en La seule chose certaine est que le des circuits administratifs et finan- la préférence indiquée par les partis tant que collège, après en avoir audi- candidat recherché devra avoir un ciers de l’exécutif. En démocratie, ce politiques européens ». tionné les membres. profil plus marqué que celui de type de contrôle appartient aux Ceux-ci sont appelés, comme l’a Il est clair que la résolution du Par- Jacques Santer, auquel il est repro- élus du peuple et à personne proposé la fondation Notre Europe lement, si elle était retenue par les ché de ne pas avoir assez affirmé le d’autre. de Jacques Delors, à faire connaître gouvernements, modifierait sensi- rôle d’entraînement de la Commis- avant l’élection quels seraient leurs blement l’approche des candida- sion. Propos recueillis par candidats à ce poste. Du coup, le tures. Pour le moment, le seul candi- Marcel Scotto Parlement demande aux gouverne- dat sérieux officiel est Romano Henri de Bresson LeMonde Job: WMQ1601--0003-0 WAS LMQ1601-3 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 10:50 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 34Fap:100 No:1156 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 / 3 Les pays du G 7 soutiennent le Brésil en ordre dispersé Le coûteux retour Alors que la dévaluation du real continue de provoquer d’importants remous sur les places boursières, le FMI examine l’opportunité d’une remise en cause de l’accord passé avec Brasilia du général La crise brésilienne continue de provoquer de la crise sur l’économie américaine. Pour but de la semaine. Le président Fernando couragements au président Cardoso affluent d’importants remous sur les places bour- défendre le real, les autorités de Brasilia ont Henrique Cardoso mise aujourd’hui sur la des capitales occidentales, les membres du Pinochet sières. Tous les marchés d’Amérique latine été contraintes de puiser dans leurs réserves dramatisation de la situation pour forcer G 7 se contentent pour l’instant d’observer, sont affectés, alors que les analystes de change qui auraient fondu de 4 milliards l’adoption au Congrès de mesures fiscales impuissants, une situation dont l’issue ne dé- commencent à mesurer l’ampleur des effets de dollars (3,4 milliards d’euros) depuis le dé- trop longtemps différées. Alors que les en- pend que d’un consensus politique intérieur. devant les Lords LA MODIFICATION de la poli- FMI des modifications du système de tique intérieur. « La communauté ne très grande gravité ». « Nous ne brésilienne, puis, jeudi, de son nu- LONDRES tique de change annoncée par les change intervenues. Elles ont simul- peut et ne doit rien faire » a déclaré, sommes pas devant quelque chose méro deux, les grandes puissances de notre correspondant autorités brésiliennes a été peu ap- tanément réaffirmé au FMI leur dé- jeudi 14 juanvier, à Rome, le mi- d’aussi grave qu’en Asie ou en Russie mettent tous leurs espoirs dans le Il y aura deux rôles de plus, lundi préciée par le Fonds monétaire in- termination à mettre en place, avec nistre italien du Trésor et président en août dernier », a-t-il assuré. La maintien du ministre des finances, 18 janvier, à Londres, pour le retour ternational (FMI). Cette décision, l’aide du Congrès et dans les meil- du comité intérimaire du FMI, Car- veille, le secrétaire américain au Pedro Malan, qui incarne à leurs de la saga Pinochet devant les contraire à l’engagement pris par leurs délais, le plan d’ajustement fis- lo Azeglio Ciampi. « Les autorités Trésor, Robert Rubin, avait martelé yeux la crédibilité économique du Lords de justice anglais. Son initia- Brasilia en échange d’une aide de cal annoncé en novembre 1998 dans sont très certainement conscientes de qu’il était « important que le Brésil Brésil, confie-t-on à Washington. teur d’abord, avec la présence an- 41,5 milliards de dollars (35,7 mil- sa totalité (...). Je me réjouis de ces la gravité de la situation et sont dé- mette en application un programme M. Malan est actuellement dans la noncée du célèbre « petit juge » liards d’euros), a été signifiée au assurances ». terminées à la gérer. Elles savent économique fort et crédible ». La capitale américaine pour ren- Baltasar Garzón dans l’auguste en- dernier moment à l’institution Bien que les encouragements au qu’elles ont le soutien des organisa- crise brésilienne démontre que «la contrer les responsables de l’admi- ceinte, et celle d’un représentant du – comme pour la Russie en juillet – gouvernement Cardoso affluent tions internationales qui ont déjà été vigilance est essentielle autant qu’un nistration et du FMI. Selon un gouvernement chilien ensuite, puis- et pourrait remettre en cause le des capitales occidentales pour ten- à leurs côtés en octobre. » Même to- engagement persistant et renforcé porte-parole du Trésor, c’est la rai- qu’un panel de trois Lords a décidé, soutien financier de la communau- ter de ne pas aggraver la défiance nalité à où, selon Dominique envers la réforme du système finan- son du report du voyage que l’ad- mercredi, que celui-ci peut désor- té internationale. Dans un commu- des marchés à l’égard du Brésil, les Strauss-Kahn, « il n’y a pas de déci- cier international », a estimé de son joint du secrétaire au Trésor, Larry mais se faire entendre. Mauvais niqué lapidaire, Michel Camdessus membres du G 7 se contentent sion nouvelle du G7 à annoncer ». côté le premier ministre britan- Summers, devait effectuer du 17 au signe pour les partisans de l’extra- n’a pu que constater le revirement pour l’instant d’observer, impuis- Pour le ministre français de l’écono- nique, Tony Blair. 23 janvier en Asie. dition du sénateur à vie ? Rien n’est du gouvernement brésilien : «Les sants, une situation dont l’issue ne mie, des finances et de l’industrie, Après la démission, mercredi, du joué puisque, par la faute de Lord autorités brésiliennes ont informé le dépend que d’un consensus poli- la crise brésilienne « n’est pas d’une gouverneur de la banque centrale Babette Stern Hoffman qui avait « oublié » de dé- clarer sa longue association avec Amnesty International – ce qui a permis aux avocats de l’ancien dic- Le real reste tateur de plaider avec succès le Les marchés ne croient pas à une dévaluation contrôlée conflit d’intérêts et obtenir la cassa- LE MORAL des boursiers s’est sérieusement réserves de changes, qui auraient fondu de la crise brésilienne sur l’économie américaine. tion du verdict historique de no- sous pression dégradé jeudi 14 janvier. Ils doutent désormais 4 milliards de dollars (3,4 milliards d’euros) de- Déjà, Motorola a annoncé qu’il allait passer une vembre – tout est à recommencer. que les nouvelles marges de fluctuation de la puis le début de la semaine. Le real est parvenu provision de 15 millions de dollars (12,9 millions Premier changement, les Lords, RIO DE JANEIRO devise brésilienne, fixées mercredi par la à se maintenir à la parité de 1,32 contre le dollar d’euros) pour couvrir les pertes liées à la déva- qui étaient cinq précédemment, se- de notre correspondant banque centrale, puissent tenir longtemps. La mais les taux d’intérêt à trois mois ont dû être luation brésilienne. En Europe, la réaction des ront deux de plus, les sept autres Selon TV Globo, la banque cen- démission, officiellement pour des motifs per- portés à 57 %. Jeudi, les sorties nettes de capi- marchés a été plus mitigée jeudi. Les places de Lords en fait puisque la plus haute trale brésilienne serait intervenue sonnels, du directeur du département des taxes taux se sont élevées à 1,14 milliard de dollars Francfort, de Londres et de Madrid ont poursui- juridiction anglaise en compte à hauteur de 1,5 milliard de dollars a été du plus mauvais effet. Dans un communi- (près de 1 milliard d’euros) et la Bourse de Sao vi leur glissade, perdant respectivement 1,59 %, douze. Baltasar Garzón, si sa pré- (1,3 milliards d’euros) pour éviter qué, la banque centrale brésilienne a dû assurer Paolo a clôturé sur un plongeon de près de O,5 % et 0,19 %. En revanche, la Bourse d’Ams- sence se confirme, ne devrait pas que le real ne crève, jeudi 14 jan- que « les spéculations de marché sur l’éventuelle 10 %. Tous les marchés d’Amérique latine sont terdam s’est reprise de 1,34 % et le marché pari- pour autant être autorisé à s’expri- vier, le cours plafond fixé la veille à adoption d’un régime qui permettrait au real de désormais affectés. La Bourse mexicaine est sien a affiché une progression de 0,97 %. mer, l’avocat de la Couronne bri- la faveur d’un réaménagement de flotter librement [étaient] totalement fausses et parvenue à progresser de 1,7 %, mais le peso est Les Bourses asiatiques paraissent relative- tannique se chargeant de défendre sa bande de fluctuation par rap- sans fondement ». Mais l’histoire ne plaide pas au plus bas face au dollar. Le marché de Buenos ment épargnées par la tourmente : la plupart le principe de la non-immunité et port à la devise américaine. En clô- en faveur des autorités brésiliennes. D’autres Aires a connu son sixième repli consécutif, avec d’entre elles étaient en hausse vendredi en mi- de l’extradition. La seconde nou- ture d’une journée fiévreuse pour pays émergents comme le Mexique, la Corée du un recul de 4,38 %, et celui de Santiago a perdu lieu de séance. Mais la multiplication des fail- veauté sera la présence, par avocats le marché financier, la monnaie Sud et la Russie ont échoué récemment dans 2,65 %. lites des fonds d’investissement chinois (lire interposés, du pouvoir chilien. Lors brésilienne s’échangeait à 1,3189 leur tentative de dévaluation contrôlée de leur Wall Street, qui avait ouvert sur une baisse li- page 17) risque de faire replonger les marchés de l’audience préliminaire, mercre- pour un dollar, très près de sa li- monnaie. mitée, a accentué ses pertes, l’indice Dow Jones de la région. di, Lord Brown-Wilkinson, qui pré- mite supérieure de 1,32 atteinte Pour défendre le real, la banque centrale bré- cédant 2,45 % en clôture. Les analystes sidait, a reconnu que la demande mercredi, en conclusion d’une dé- silienne a dû, une nouvelle fois, puiser dans ses commencent à mesurer l’ampleur des effets de Joël Morio de Santiago venait « bien tard ». Il valuation express de 9 %. l’a cependant autorisée, parce que L’explosion des taux d’intérêt les Lords ne vont pas se prononcer sur le marché à terme et la déban- sur la culpabilité de Pinochet s’agis- dade de la Bourse de Sao Paulo, en Les occasions perdues de Fernando Henrique Cardoso sant des trois mille meurtres et dis- chute libre à – 9,97 %, ajoutaient paritions qui lui sont reprochés, au pessimisme des analystes RIO DE JANEIRO ment succombé au traitement de gramme d’austérité, qui n’a jamais vernement brésilien de sa léthargie. mais seulement sur la validité de consultés par les chaînes de télé- de notre correspondant choc du plan real, dont M. Cardoso dépassé le stade de l’effet d’an- Lorsque les investisseurs étrangers, « l’immunité souveraine » qui lui vision. La « dévaluation contrô- « Je ne serai pas le gestionnaire de fut l’un des architectes. Il y a quel- nonce : à cette époque, le président paniqués par le moratoire décrété avait été accordée par la Haute lée » espérée par le gouvernement la crise. Le peuple m’a réélu pour la ques semaines, un chroniqueur était davantage préoccupé par les par Moscou, ont estimé que le cour de Londres. se heurte d’évidence au scepti- vaincre », proclamait solennelle- économique osait cependant lui manœuvres politiques destinées à « risque Brésil » ne valait plus la cisme des investisseurs étrangers. rappeler que « la stabilisation des lui garantir, via le vote d’un amende- chandelle, M. Cardoso n’a eu 700 000 FRANCS PAR SEMAINE A la lecture des principaux jour- ANALYSE prix n’est pas une fin en soi, mais la ment constitutionnel, la possibilité d’autre recours que celui de sollici- Le panel des Lords a également naux brésiliens de jeudi, seuls les Le Brésil devra réaliser condition nécessaire à la mise en de postuler à sa propre succession. ter les bons offices du Fonds moné- renouvelé le droit de Amnesty In- porte-parole du gouvernement place d’un solide projet de développe- taire international (FMI), dont il di- ternational à faire entendre ses ar- semblaient pleinement satisfaits en catastrophe ment »... FUITE EN AVANT sait pis que pendre il n’y a pas si guments pourvu, a dit le président de la correction du taux de change. les réformes trop Dans son premier programme de Les compressions budgétaires longtemps. du panel, que ce soit « succinct ». Les défenseurs irréductibles du longtemps différées gouvernement, M. Cardoso avait n’étant plus de mise, la « force » du Condamné à rattraper en catas- Trois mois après l’arrestation du gé- real fort craignent, pour leur part, certes inclus des « réformes structu- real reposait alors essentiellement trophe le temps perdu, le président néral à Londres, les sept magistrats qu’elle n’ait « ouvert la boîte de relles » (fiscale, de l’administration sur des taux d’intérêt alléchants, brésilien mise aujourd’hui sur la suprêmes veulent visiblement Pandore » en prélude à un effon- ment, le 1erjanvier 1999, le président fédérale et de la sécurité sociale) que susceptibles de contenter la gour- dramatisation de la situation pour conclure. C’est que « toute cette af- drement de la monnaie brésilienne Fernando Henrique Cardoso au tous les analystes, même de l’oppo- mandise des capitaux spéculatifs. forcer l’adoption par le Congrès des faire commence à coûter bien cher comparable à celui du peso mexi- cours du discours d’investiture qui sition de gauche, jugeaient indis- Corollaire de cette fuite en avant douloureuses mesures fiscales trop au contribuable britannique »,dé- cain ou du baht thaïlandais. Les inaugurait son second mandat pensables à l’assainissement du- suicidaire : le ralentissement de l’ac- longtemps différées. En moins de plorait dimanche dans le Sunday exportateurs et les industriels sou- consécutif de quatre ans. Onze jours rable des finances publiques, tivité économique consécutif au six mois, les parlementaires ont été Telegraph le député conservateur mis à la concurrence des produits plus tard, la « crise » redoublait minées par des déficits monstrueux. renchérissement du crédit mit bien- priés d’apprécier quantité de projets James Clappison. Le journal, favo- importés la jugent, eux, trop ti- d’intensité sous la forme d’une vio- Mais, porté au pouvoir par une coa- tôt fin à la nette amélioration de la législatifs, y compris les « réformes rable au renvoi de Pinochet dans mide. En cette période de fortes lente attaque spéculative contre le lition de partis du centre et de la redistribution des revenus qui dé- structurelles » soudain devenues son pays, comme l’est la quasi-tota- turbulences, les maisons de real. Le lendemain, la monnaie bré- droite la plus rétrograde, M. Cardo- coulait de la maîtrise de l’inflation, urgentissimes en vertu de l’accord lité du camp conservateur à change se refusent à vendre du silienne se dépréciait de 9 % à l’occa- so est vite devenu l’otage impuis- cauchemar du salarié. « Grâce au passé avec le FMI. Quoi qu’il en soit, commencer par la baronne That- dollar. M. Cardoso, qui avait préci- sion de l’élargissement de sa marge sant d’une majorité parlementaire real, les pauvres peuvent enfin se la défense du real fort a déjà causé cher, a calculé que les seuls frais de pitamment écourté ses vacances de fluctuation par rapport au dollar. acharnée à marchander implacable- payer un dentier », assurait M. Car- des dégâts irréparables. La Fédéra- garde de l’intéressé s’élevaient à dans le Nordeste, a quand même Source de fructueux dividendes ment son soutien au coup par coup : doso, au paroxysme de l’autosatis- tion des industries de l’Etat de Sao 700 000 francs (107 000 euros) par décidé de prendre quelques jours électoraux, le real fort donne désor- les fameuses « réformes structu- faction. Paulo vient ainsi de confirmer la semaine. Qui paiera les frais de jus- de repos. Pedro Malan, le ministre mais des signes de grande vulnéra- relles » ont été reportées aux ca- Après les avertissements lancés suppression de 130 000 emplois en tice, les 55 juristes consultés par la des finances, a embarqué pour les bilité. lendes grecques... par l’effondrement du peso mexi- 1998. Avec tant de gagne-pains dis- Couronne, sachant que la facture Etats-Unis pour une tournée d’ex- Sociologue de renom internatio- En novembre 1997, alors que cain (décembre 1994), puis du baht parus, les humoristes peuvent ironi- provisoire est déjà évaluée à près plications auprès du FMI et du nal et auteur, dans les années 60, de l’onde de choc de la crise asiatique thaïlandais (juillet 1997), la brutale ser à loisir sur les dentiers prétendu- de 10 millions de francs (1,5 million Congrès américain. plusieurs ouvrages de théorie ébranlait l’ensemble des pays émer- dévaluation du rouble russe, surve- ment mis à la portée de tous... d’euros) ? Pour l’instant, mystère. économique très marqués à gauche, gents, M. Cardoso avait annoncé la nue en août 1998, s’est définitive- DETTE ALOURDIE M. Cardoso, âgé de soixante- mise en place d’un sévère pro- ment chargée de faire sortir le gou- Jean-Jacques Sévilla Patrice Claude Les principales agences interna- sept ans, a prestement épousé les tionales de notation se sont em- thèses néolibérales après la chute pressées de rabaisser la « qualité » du mur de Berlin. Au cours de son des titres de la dette extérieure premier mandat, il s’est attaché à brésilienne, qui se monte à consolider – en amplifiant notam- 225 milliards de dollars (194 mil- ment le programme de privatisa- liards d’euros). La dévaluation tions – l’insertion du Brésil dans risque en effet d’entraîner des dé- l’économie de marché mondialisée, faillances en série. Selon les aggiornamento radical dont l’ex- conclusions d’un rapport de la So- président Fernando Collor (destitué beet, un institut local d’études en 1992 pour corruption) fut le pré- économiques, la dépréciation du curseur. Néanmoins, le premier pré- real enregistrée jusqu’ici alourdit sident de l’histoire du Brésil réélu au la dette extérieure des entreprises suffrage universel risque de payer brésiliennes de près de 15 milliards au prix fort son manque d’empres- de reals (soit 11,36 milliards de dol- sement à adopter, par pur opportu- lars). Les Etats et les municipalités nisme politique, des mesures impo- sont logés à la même enseigne. pulaires conformes au credo auquel Accusé d’avoir mis le feu aux il s’est converti. poudres en décrétant un mora- Lors de sa prise de fonctions, en toire de quatre-vingt-dix jours, le janvier 1995, la poursuite du déman- gouverneur du Minas Gerais, Ita- tèlement des barrières protection- mar Franco, avait cependant assu- nistes se faisait d’autant plus pres- ré qu’il honorerait la prochaine sante que l’ouverture commerciale échéance en eurobons d’un mon- en cours allait comme prévu, en fa- tant de 108 millions de dollars vorisant la concurrence des pro- (93 millions d’euros). A en croire la duits importés, contribuer de façon presse brésilienne, le rembourse- décisive, avec l’appoint d’une mon- ment prévu est remis en question naie notablement surévaluée, à éra- en raison de la dévaluation du diquer un fléau devenu endémique : real. l’hyperinflation, qui a miné l’écono- mie brésilienne durant la « décennie J.-J. S. perdue » (1984-1994), a effective- LeMonde Job: WMQ1601--0004-0 WAS LMQ1601-4 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 10:40 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 34Fap:100 No:1157 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 INTERNATIONAL

Les procureurs américains ont lancé De nouveaux massacres dénoncés dans l’ex-Zaïre leurs accusations à l’encontre de Bill Clinton WASHINGTON. Des tirs nourris ont éclaté, jeudi 14 janvier, autour du bâtiment de la radiotélévision à Bukavu, capitale de la province du Kivu tenue par les rebelles, dans l’est de la République démocra- « Aidez-nous, Seigneur, en ces temps difficiles » tique du Congo (RDC), a indiqué le bureau de l’ONU pour la coordi- nation des affaires humanitaires. Cette offensive, qui pourrait être le Le procès en destitution du président américain ont usé de tous les moyens pour présenter au du Sénat, de larges écrans plats de télévision fait de guerriers Maï-Maï, ralliés au gouvernement, intervient alors s’est ouvert, jeudi 14 janvier à 13 heures devant Sénat et à l’opinion publique la teneur de leurs diffusaient des extraits de témoignages de Bill que de nouveaux massacres sont révélés. Une organisation non gou- le Sénat. Durant cette journée, les procureurs arguments. Pour la première fois dans l’enceinte Clinton. vernementale congolaise, la Société civile congolaise, a accusé la ré- bellion du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), en WASHINGTON sionner pour le spectacle du pré- étaient parvenus à l’unanimité il y a fecterait notre société pendant des lutte contre le pouvoir de Kinshasa, de « vouloir tout faire pour ca- de notre correspondant toire − des Sorcières de Salem à Ou- une semaine. générations (...) Nous devons éradi- cher les preuves » de massacres, notamment celui qui aurait été per- La première journée du procès en ragan sur le Caine et Perry Mason –, Les procureurs ont présenté un quer ce cancer », s’est écrié James pétré dans la zone de Makobola, dans l’est de la RDC. destitution du président Clinton, celui qui leur est offert manque de président menteur, comploteur, Sensenbrenner. Faisant l’amalgame Cette tuerie, révélée à Rome par l’agence catholique Misna sur la foi jeudi 14 janvier, a été consacrée aux suspense et d’effets de manche. manipulateur, criminel à répétition. entre les agissements présidentiels, des témoignages de religieux italiens, aurait été perpétrée le 30 dé- Comme l’a affirmé le nouveau sé- Ils ont assuré qu’il ne s’agissait pas Ed Bryant a mis en garde les séna- cembre et le 1er janvier, en représailles à une attaque de miliciens RÉCIT nateur démocrate Charles Schumer de sexe, mais de parjure et d’abus teurs, tenus au silence « sous peine Maï-Maï. De nombreux réfugiés congolais en Centrafrique ont fait qui, en tant que membre de la de pouvoir. Ce qui ne les a pas em- de prison » comme l’a aboyé l’huis- état également, jeudi, de massacres perpétrés cette fois-ci par l’ar- Les procureurs ont commission judiciaire de la pêchés de parler abondamment des sier : « N’oubliez-pas que des mots et mée de Kinshasa dans la province de l’Equateur et qui auraient cau- présenté un président Chambre, a participé au débat sur rapports entre Bill Clinton et Moni- des événements qui peuvent paraître sé la mort d’au moins 300 personnes. – (AFP.) menteur, comploteur l’impeachment, l’accusation n’a pas ca Lewinsky. Ils ont passé de nom- innocents ou même à décharge dans et manipulateur apporté un seul élément nouveau, breux extraits des témoignages du l’abstrait peuvent prendre une qui ne se soit trouvé dans les président pour le montrer sous son connotation sinistre ou même crimi- Fin de pèlerinage 60 000 pages du dossier ou qui n’ait plus mauvais jour. nelle dans le contexte d’un débuts du réquisitoire des mana- été évoqué devant la Chambre en complot. » gers (procureurs) républicains de la 1998. Pour le sénateur Harkin, tout DES PROPOS TRÈS DURS Pendant ce temps, les autres pro- tragique en Inde Chambre des représentants. Aupa- cela n’est qu’un « tas de crotte ». C’était en quelque sorte un re- cureurs attendaient leur tour de- ravant, l’aumônier du Congrès avait Les procureurs se trouvaient en tour de Sexe, mensonges et vidéo. vant une table en arc de cercle fa- NEW DELHI. Au moins 51 pèlerins hindous ont été tués et plus de demandé au Très Haut d’accorder effet devant un dilemme. Comment Mais, pour avoir tiré régulièrement briquée pour l’occasion ; la défense 50 autres blessés dans l’effondrement d’une colline du sud de l’Inde, aux sénateurs-jurés « une dose spé- affirmer que leur cas était bien fice- argument de l’affaire Paula Jones, du président leur faisait face assis à site sacré où se pressaient quelque 1,5 million de fidèles, ont indiqué ciale de sagesse ». « Aidez-nous, Sei- lé, complet, et juger nécessaire de ils ont été pris à partie par les dé- une table similaire. Le président de des témoins, vendredi 15 janvier. La catastrophe s’est produite jeudi gneur, en ces temps difficiles (...) à faire appel à des témoins ? Pour- mocrates qui les ont accusés de ne la Cour suprême n’a guère eu à in- soir à Sabarimala, au Kerala (sud-ouest), à environ 300 km au nord chercher la vérité et l’expression de la quoi avoir besoin de témoins au- pas respecter les règles du jeu : l’af- tervenir. Mais il faudra que cet de Trivandrum, lorsque des centaines de milliers de pèlerins, tous justice ». Mais la procédure a déjà jourd’hui pour appuyer un dossier faire Paula Jones est close depuis homme concis, et qui n’aime pas les des hommes pieds nus habillés de noir, se bousculaient pour aperce- pris du retard puisque la séance a qui est le même que celui pour le- l’accord financier entre le président affaires qui traînent, prenne son voir une « lueur céleste » censée apparaître au crépuscule certains été levée à 19 heures. L’accusation quel, l’automne dernier, les républi- et la jeune femme ; de plus, la mal en patience. Les avocats de Bill jours sacrés. aura donc besoin d’au moins quatre cains n’avaient pas jugé utile d’en Chambre avait rejeté l’impeach- Clinton ne devraient pas prendre la Selon plusieurs témoins, une partie d’une colline haute de 18 mètres jours au lieu des trois prévus. convoquer à la barre ? Pourtant, ils ment de M. Clinton sur ce dossier. parole avant mardi 19 janvier, le sur laquelle se trouve un temple s’est effondrée, suscitant la panique Une journée historique − la pre- se sont démenés pour insister sur L’accusation s’est peut-être répé- jour même où le président pronon- générale et une bousculade qui entraîna à son tour l’effondrement mière d’un procès en destitution l’importance de ces témoins qui tée, mais elle a eu des mots très cera au Capitole son discours sur de la majeure partie du terrain. Le rassemblement de jeudi marquait d’un président depuis 1868 − peut sont le principal objet de litige entre durs contre Bill Clinton : « Ne pas l’état de l’Union. la fin d’un pèlerinage de deux mois. – (AFP.) aussi être une journée ennuyeuse. républicains et démocrates et qui être capables de faire payer le pré- Les Américains ont beau se pas- risquent de diviser les sénateurs qui sident (...) causerait un cancer qui af- Patrice de Beer DÉPÊCHES a ISRAËL : le député israélien Uzi Landau a annoncé vendredi 15 janvier qu’il a retiré sa candidature aux élections primaires du Li- koud, dans la perspective des élections générales du 17 mai. Cette La crise politique s’aggrave en Haïti décision réduit l’enjeu des primaires du 25 janvier à un affrontement entre le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, et Moshe Arens, SAINT-DOMINGUE Prince, où des centaines de jeunes tractations se sont à nouveau en- cienne puissance coloniale. Convo- ancien ministre de la défense, qui a annoncé lundi sa candidature. de notre correspondant régional membres d’organisations popu- lisées à propos de la formation du qué au Quai d’Orsay, l’ambassa- Jeudi, le chef de l’opposition travailliste, Ehoud Barak, a été désigné La crise politique a pris un dan- laires soutenant l’ex-président gouvernement, dont le programme deur d’Haïti, Marc Trouillot, a été à l’unanimité candidat du parti pour le poste de premier ministre gereux tournant en Haïti au cours Jean-Bertrand Aristide ont exigé la doit être approuvé par les sommé de « donner des explica- lors des élections du 17 mai en Israël. – (Reuters.) des derniers jours, après l’attentat dissolution du Parlement. Chambres. L’OPL, majoritaire au tions ». Son homologue français à a LIBAN : l’aviation israélienne a effectué, vendredi 15 janvier, un dont a été victime la sœur du pré- Plusieurs responsables politiques Parlement, voulait six portefeuilles Port-au-Prince, Patrick Roussel, raid contre des positions présumées du parti intégriste libanais Hez- sident haïtien. Marie-Claude Pré- de l’opposition ont accusé le pré- et s’opposait à la nomination à des s’est dit « surpris et peiné d’en- bollah au Liban sud, après un duel d’artillerie qui a opposé l’armée val-Calvin a été blessée par balles sident Préval de « vouloir instaurer postes-clés de trois proches de tendre le président Préval évoquer le israélienne et sa milice auxiliaire libanaise à la milice islamiste. mardi 12 janvier à Port-au-Prince, une dictature ». « Confirmer le pre- Jean-Bertrand Aristide : Fred Jo- passé en ne retenant que les mo- La chasse israélienne a mené depuis lundi une quinzaine de raids au après que deux hommes en moto mier ministre sans ratification de son seph, Marie Michèle Rey et Fran- ments les plus sombres de l’histoire Liban sud et dans la Békaa, contre des positions supposées du Hez- eurent ouvert le feu sur la voiture programme par le Parlement consti- çois Séverin. Selon Gérard Pierre- franco-haïtienne ». bollah qui revendique la plupart des attaques contre les forces d’oc- de celle qui dirige le secrétariat pri- tue une violation de la Constitu- Charles, le leader de l’OPL, le pré- Dans un discours prononcé aux cupation israéliennes. – (AFP.) vé de son frère. Son chauffeur, tion », soutenait le dirigeant social- sident Préval n’a pas respecté un Gonaïves le 1er janvier, à l’occasion a RUSSIE : les habitants de Moscou sont exposés à la radioactivité Jean Versailles, a été tué sur le démocrate Victor Benoit, tandis accord conclu le 14 juillet dernier. de l’anniversaire de l’indépen- de nombreux déchets disséminés dans la ville et de produits ali- coup. Cet attentat non revendiqué que le sénateur Paul Denis, respon- , René Préval avait demandé mentaires contaminés, a rapporté jeudi 14 janvier l’entreprise char- intervient alors que la tension est sable de l’Organisation du peuple AIDE INTERNATIONALE GELÉE à la France de « reconnaître sa res- gée de la décontamination de la ville qui est intervenue dans 156 bâ- vive en Haïti, où une partie de bras en lutte (OPL), proclamait qu’il Conséquence de l’imbroglio po- ponsabilité historique (...) dans la timents en 1998, dont 20 établissements scolaires. Plus de 5 tonnes de fer oppose le président René n’abandonnerait pas ses fonctions. litique, plusieurs centaines de mil- maladie économique dont souffre de champignons, de myrtilles et d’autres fruits contaminés ont, par Préval au Parlement. L’éclatement du mouvement Lava- lions de dollars d’aide internatio- Haïti ». « Une bonne partie de la ri- ailleurs, été détectés et saisis dans l’année sur les marchés mosco- En refusant la prolongation du las, qui avait porté le président nale sont gelés alors que la chesse de la France est liée à la pau- vites, pour la plupart des produits récoltés dans des régions conta- mandat des parlementaires alors Aristide au pouvoir en 1990, sert de population s’enfonce dans la mi- vreté d’Haïti », s’était-il exclamé minées par la catastrophe de Tchernobyl, précise le quotidien Mos- que de nouvelles élections n’ont toile de fond à la crise qui bloque la sère. L’organisation rapide de nou- avant de rappeler que la France kovski Komsomolets. – (AFP) toujours pu être organisées, le pré- ratification d’un nouveau chef de velles élections apparaît comme la avait imposé une dette de 150 mil- a Le premier ministre russe, Evgueni Primakov, a estimé néces- sident Préval a pris le risque de fra- gouvernement depuis la démission seule issue à la crise. Le président lions de francs or en échange de saire d’augmenter le budget de la défense à 3,8 % du PIB en 1999, giliser un peu plus la démocratie, du premier ministre Rosny Smarth, Préval s’y est dit prêt, lundi soir, l’indépendance d’Haïti. « Pour cor- rapporte vendredi 15 janvier l’agence Interfax. Dans le premier pro- restaurée il y a quatre ans par les en juin 1997. « par le dialogue avec les secteurs riger l’histoire », le président haï- jet de budget présenté par le gouvernement à la Douma, le budget troupes américaines. En novembre Après avoir rejeté la candidature politiques et la société civile ». Mais tien a réclamé « l’annulation de de la défense représentait 3,1 % du PIB. Les députés examinent ac- dernier, les sénateurs avaient voté d’Ericq Pierre, un fonctionnaire in- la guerre ouverte entre les factions toute la dette d’Haïti en 1999 ». La tuellement la loi de finances, qu’ils ont déjà votée en première lec- une résolution prolongeant leur ternational, et de l’économiste et du mouvement Lavalas a jusqu’à France, qui a fourni en 1998 une ture. M. Primakov, en visite dans la ville de Kemerovo, en Sibérie, a mandat jusqu’à la fin de l’année dramaturge Hervé Denis, les deux présent empêché la formation d’un aide bilatérale supérieure à déclaré pour justifier sa proposition : « Nous voulons avant tout aller « pour éviter un vide institutionnel ». Chambres ont finalement ratifié à nouveau conseil électoral. 100 millions de francs, figure parmi vers les forces armées, nous ne voulons plus tourner le dos à l’armée. » Dans un discours télévisé, lundi la mi-décembre la nomination de La semaine dernière, la France a les principaux bailleurs de fonds – (AFP.) soir, le président Préval a cepen- Jacques Edouard Alexis, le titulaire d’autre part réagi avec humeur à d’Haïti. a PAKISTAN : le FMI a débloqué un crédit de 575 millions de dol- dant affirmé qu’il ne pouvait pro- du portefeuille de l’éducation, au de récents propos du président lars, jeudi 14 janvier, décision qui marque la reprise du programme roger le mandat des législateurs. Il poste de premier ministre. Mais les Préval, qui avait pris à partie l’an- Jean-Michel Caroit d’assistance au Pakistan, gelé depuis les essais nucléaires menés par a annoncé la « mise sur pied d’une Islamabad en mai 1998. Ce crédit devrait améliorer l’état des fi- instance de contrôle de l’exécutif » nances du pays, mises à mal par la diminution des exportations, et et la nomination par arrêté prési- ouvrir la voie au rééchelonnement de la dette pakistanaise et à de dentiel du nouveau premier mi- Nuages sur la paix au Pays basque nouveaux prêts d’autres donateurs. – (Reuters.) nistre, Jacques Edouard Alexis, et a ALLEMAGNE : Tony Blair s’est vu attribuer le prix Charlemagne des membres de son gouverne- MADRID de M. Aznar, se multipliaient. En- ner sans équivoque la violence, 1999, qui distingue une personnalité pour son engagement en faveur ment. Le chef de l’Etat a appelé ses de notre correspondante fin, l’Association des patrons sans quoi aucun accord ne serait de l’intégration européenne, a annoncé, jeudi 14 janvier, à Bonn, le concitoyens au calme après les vio- Est-ce déjà l’impasse ou seule- basques confirmait à la presse la possible. En réponse, Arnaldo Ote- comité d’attribution. Le jury a honoré M. Blair pour avoir « tourné le lents incidents qui se sont produits ment les premiers nuages à l’hori- véracité de rumeurs auxquelles gi, porte-parole d’HB-EH a souhai- dos à l’isolement auto-imposé de son pays et lui avoir cherché un rôle lundi dans le centre de Port-au- zon du fragile processus de paix personne ne voulait plus croire : té que disparaissent « toutes » les plus actif et plus constructif en Europe », et pour sa « contribution per- engagé au Pays basque ? Depuis le l’ETA avait bel et bien repris sa violences (sous-entendu, celle que sonnelle décisive » au processus de paix en Irlande du Nord. – (Reu- 16 septembre, date de la « trêve campagne d’extorsions en récla- fait régner aussi Madrid). ters) unilatérale » décrétée par l’organi- mant « l’impôt révolutionnaire » à En fait, la grande inconnue est a IRLANDE DU NORD : plusieurs personnes ont été arrêtées et sation séparatiste basque armée, une quarantaine d’entrepreneurs. de savoir à quoi joue l’ETA en lais- des armes à feu saisies à la suite de tirs visant un commissariat, jeudi ETA, les pourparlers autorisés par sant la situation se dégrader ? Cer- 14 janvier au soir, à Belfast. Plusieurs coups de feu ont été entendus le gouvernement de centre-droit LE RÔLE DE L’ETA tains croient à une manœuvre aux abords du commissariat de Woodbourne, proche du quartier ca- de José Maria Aznar s’étaient ou- L’inquiétude sur l’avenir de la pour forcer la main du gouverne- tholique nationaliste d’Andersonstown. Personne n’a été blessé. – verts prudemment, mais sous de paix a donc tourné au malaise poli- ment sur les prisonniers, au mo- (Reuters.) bons auspices. Le gouvernement, tique, auquel personne n’échappe. ment où une grande partie de dans un geste « humanitaire » à A commencer par le nouveau gou- l’opinion est en faveur de leur rap- l’égard des cinq cents prisonniers vernement autonome basque, en- prochement du Pays basque, Londres prône la suppression de l’ETA, dispersés dans tout le tièrement « nationaliste ». Le Parti comme l’a montré l’imposante pays, avait autorisé le transfert nationaliste basque (PNV, modé- manifestation de dimanche, à Bil- d’une vingtaine d’entre eux pour ré), qui, en théorie, « gouverne » à bao. D’autres penchent pour une de toute subvention à l’agriculture les rapprocher du Pays basque, ce travers le nouveau président tactique de « déstabilisation » du qui est une revendication essen- basque, Juan José Ibarretxe, est en Parti populaire en vue des cru- LONDRES. Tout en appuyant la volonté de la présidence allemande tielle de l’ETA. De nouveaux train de conclure des accords pour ciales élections municipales. de l’Union de parvenir, d’ici à la fin mars, à un accord sur le finance- « gestes », disait-on, devaient assurer son assise parlementaire D’autres, enfin, se demandent si ment de l’Union jusqu’en 2006, Londres, par la voix de son secrétaire suivre. De son côté, à plusieurs re- avec Herri Batasuna-Euskal Herri- l’ETA tient encore bien en main les d’Etat aux affaires européennes, Joyce Quin, a réaffirmé, jeudi prises, l’ETA avait confirmé sa vo- tarrok, la « vitrine politique » de mouvements de jeunesse qui 14 janvier, son souhait d’une quasi-suppression de la politique agri- lonté de « consolider la paix ». l’ETA. poursuivent la « lutte » dans les cole commune avec l’abolition totale, à terme, des subventions à Or, depuis plusieurs semaines, la Or comment tendre la main à rues ? Après tout, des dissensions l’agriculture. violence réapparaît au Pays une formation qui ne renie pas la face à la violence n’existent-elles Dans un discours prononcé à Versailles à l’occasion d’un colloque basque. Le 6 janvier, une trentaine violence et a déclaré, l’autre jour, pas déjà au sein de HB-EH ? Quoi franco-britannique, la secrétaire d’État a défendu la nécessité de ra- de manifestants portant cagoule que « les attaques des rues sont une qu’il en soit, le gouvernement mener les cours d’intervention européens, c’est-à-dire le niveau de ont attaqué la Guardia Civil d’Al- conséquence de l’immobilisme du n’entend pas se laisser intimider. prix déclenchant les subventions, au niveau des cours mondiaux du gorta. Deux jours plus tard, la ca- gouvernement », sans faire figure M. Aznar a même été très clair : marché. « Nous reconnaissons que nos exploitants auront besoin de serne d’Eibar subissait un nouvel « d’otage politique » de l’ETA ? Un « Je garde encore bon espoir pour la compensations. Mais pas à 100 % et pas indéfiniment. Il faut que les assaut, au cours duquel un policier commentaire dont socialistes et paix, a-t-il déclaré, mais aucune aides directes soient dégressives et qu’elles disparaissent avec le a été blessé. Le premier depuis la conservateurs ne se sont pas pri- violence ne conditionnera mes déci- temps », a-t-dit Mme Quin. Elle s’est également prononcée pour la trêve. Dans le même temps, les vés, au point que M. Ibarretxe, em- sions. » suppression des quotas laitiers, instaurés pour réguler la production menaces contre les représentants barrassé, a réclamé à ses futurs laitière et juguler les surplus en évitant une baisse drastique des prix. locaux du Parti populaire, le parti « associés » de HB-EH de condam- Marie-Claude Decamps LeMonde Job: WMQ1601--0005-0 WAS LMQ1601-5 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 34Fap:100 No:1158 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 / 5 Après l’assassinat Les Etats-Unis veulent supprimer le plafond des ventes de pétrole irakien de deux ministres, Cette proposition équivaut, estiment des diplomates à l’ONU, à une levée de facto de l’embargo pétrolier imposé à Bagdad. Pour d’autres, les Américains veulent priver Saddam Hussein de « l’argument des souffrances du peuple irakien » la rébellion Au surlendemain de l’annonce par la France imposées aux ventes de pétrole irakien, en discussions vendredi. La Russie devait, à son ses revenus, mais ceux-ci continueront à être de ses « idées » pour une sortie de crise vertu de la formule dite « pétrole contre tour, formuler des « propositions complé- étroitement contrôlés par les Nations unies. propose une trêve entre l’Irak et les Nations unies, les Etats- nourriture ». Les quinze membres du Conseil mentaires » de celles faites par Paris. La pro- L’Irak est cependant incapable de produire ce Unis ont proposé, jeudi 14 janvier, au Conseil ont commencé, jeudi, à discuter des proposi- position américaine doit permettre à Bagdad qu’il est déjà autorisé à exporter, en raison de sécurité de l’ONU, de lever les limitations tions françaises et devaient continuer leurs d’augmenter, en théorie, considérablement du délabrement de ses installations. en Sierra Leone NEW YORK gentes. « Il faut comprendre que ABIDJAN de notre correspondante désormais, sur l’Irak, nous avons à de notre correspondant L’Irak, disent désormais les faire à deux Amériques : une Amé- en Afrique de l’Ouest Américains, pourra vendre « au- rique qui a opté pour une solution Les chefs militaires de la rébellion tant de pétrole que possible ». Lan- militaire et une autre pour qui, en sierra-léonaise ont affirmé, jeudi cée simultanément, jeudi 14 jan- effet, c’est la fin des sanctions. ». 14 janvier, que leurs troupes obser- vier, à Washington et à New York, C’est pour cela, estime-t-il, que veraient une trêve d’une semaine à cette proposition est diversement les propositions américaines sont compter de lundi 18 heures. Mais le interprétée à l’ONU. « Offensive « si ambiguës ». De retour de Was- « général » Sam Bockarie, qui humanitaire » pour les uns, « dé- hington, ce diplomate explique commande les guérilleros du Front but de la fin des sanctions » pour qu’au Pentagone, on entend sur- révolutionnaire uni (RUF), a préve- d’autres, elle aurait pu, de l’avis tout dire : « Le ramadan prend fin nu que si, pendant cette semaine, le de tous, débloquer la situation, si demain » – ce qui veut dire que les fondateur de son mouvement, le elle avait été faite avant les bom- bombardements vont re- caporal Foday Sankoh, n’est pas li- bardements de décembre 1998. prendre –, alors qu’à quelques béré, les combats reprendront. Aujourd’hui, c’est peut-être « trop mètres de là, on parle d’une nou- Foday Sankoh avait été condam- peu, trop tard ». velle page. C’est là que les propo- né à mort en octobre 1998 par un Peter Burleigh, le représentant sitions françaises sont jugées tribunal sierra-léonais. Il est détenu des Etats-Unis à l’ONU, a proposé comme un bon moyen de sortir au secret par la force ouest-afri- jeudi, lors d’une réunion à huis de la crise. caine d’intervention, l’Ecomog, qui clos du Conseil de sécurité, «la Parmi les pays membres du défend le régime civil sierra-léonais suppression » du plafond imposé Conseil, la Chine, la Malaisie, la contre la rébellion, une coalition aux ventes de pétrole irakien par Slovénie et la Gambie auraient qui rassemble le RUF et les soldats la formule « pétrole contre nour- aucun sens. Ce n’est qu’un écran de go », même si Washington, « pour Pour d’autres diplomates, les réagi favorablement à l’approche restés fidèles à la junte au pouvoir riture ». Parfaitement conscients fumée », a aussitôt commenté des raisons de politique intérieure, suggestions américaines vont de Paris. La Russie aussi. « Ce que de juin 1997 à février 1998. La du fait que Bagdad est dans l’inca- l’ambassadeur irakien, Nizar ne peut pas le dire ». « Si vous déci- « dans le bon sens ». Ceux-là propose la France est consistant, condamnation de Foday Sankoh a pacité de produire les quantités Hamdoun. dez d’éliminer le plafond des expor- notent que les réactions améri- parce que c’est fondé sur la levée été le déclencheur de l’offensive gé- de brut qu’il est déjà autorisé à tations pétrolières, c’est en pratique caines aux « idées » françaises, de l’embargo », a déclaré au néralisée qui a conduit la rébellion vendre (à hauteur de 10 milliards VERS LA FIN DE L’UNSCOM quelque chose qui est très proche qui prévoient la levée de l’embar- Monde l’ambassadeur russe, Ser- à prendre, durant une semaine, le de dollars par an), en raison du Certains diplomates à l’ONU d’une levée de l’embargo », a com- go pétrolier, ont été « extrême- gueï Lavrov. Paris, estime-t-il «a contrôle de Freetown, la capitale de délabrement de ses installations ont une interprétation radicale- menté l’ambassadeur français, ment modérées ». De fait, pour compris que l’Unscom ne peut pas ce petit pays d’Afrique occidentale. pétrolières, Washington propose ment différente. Pour eux, la pro- Alain Dejammet, pour qui les pro- Washington, « certains aspects » continuer à travailler ». Quant aux Selon Amara Essy, ministre ivoirien aussi l’adoption de « mesures rai- position américaine équivaut à positions françaises et améri- des propositions de Paris sont idées américaines, « elles sont des affaires étrangères, Foday San- sonnables » pour faciliter la distri- une « levée de facto de l’embar- caines sont « très proches ». « intéressants ». Mais l’idée qui pour le moins extrêmement théo- koh pourrait être prochainement li- bution des produits, en « rendant consiste à dire qu’il faut considé- riques ». La Russie, selon lui, a béré. plus automatique » l’approbation rer l’Irak comme étant désarmé, l’intention de présenter ses Dans la journée de jeudi, les des contrats de vente des vivres et La Turquie réclame des missiles Patriot à Washington et se concentrer sur les moyens de propres suggestions, qui impli- troupes ouest-africaines − essen- de médicaments. l’empêcher de se réarmer, leur pa- queraient le secrétaire général de tiellement nigérianes − de l’Ecomog En clair, cela revient à lever les Les Etats-Unis discutent avec la Turquie de l’éventualité de lui li- raît fausse. Bagdad « n’est pas dé- l’ONU et concerneraient le dos- semblaient avoir repris le contrôle obstacles que les Américains ont vrer des missiles antiaériens et antimissiles Patriot, à la suite des in- sarmé tel que semble le présumer la sier du désarmement, la restruc- de Freetown, où subsisteraient des eux mêmes posés. Il ne s’agit pas, cidents survenus ces jours-ci dans la « zone d’exclusion aérienne » France », a déclaré M. Burleigh. turation de la commission d’ex- poches de résistance. Les combats insistent-ils, « de lever l’embargo » du nord de l’Irak. C’est de la base d’Incirlik, dans le sud de la Tur- Les Etats-Unis, relève un diplo- perts (Unscom) et les zones ont été très violents. Deux mi- – les revenus de l’Irak continue- quie, que décollent les avions américains chargés de surveiller la mate occidental, « veulent que d’exclusion aérienne imposées à nistres sierra-léonais et un officier raient d’être contrôlées par zone. Craignant que l’aviation irakienne ne devienne une menace l’Irak accepte le contrôle à long l’Irak au nord du 36e parallèle et supérieur de l’Ecomog ont été tués l’ONU –, mais de priver le régime directe contre Ankara, le ministère turc des affaires étrangères a es- terme de son armement, sans rien au sud du 33e , dont Moscou dans une embuscade. L’archevêque de Bagdad de « l’argument des timé, jeudi 14 janvier, que des missiles sol-air Patriot représentent la lui donner en échange ».Aux Etats- conteste la légitimité. « Ce sont catholique de Freetown, Joseph souffrances du peuple irakien ». réponse la mieux adaptée. Le Pentagone a promis à la Turquie de Unis, explique un diplomate in- des négociations de longue haleine. Ganda, est aux mains de la rébel- « Ce que propose Washington n’a prendre une décision rapide. formé, les positions sont diver- Nous en avons pour plusieurs se- lion. Résidant à l’est de Freetown, maines », a expliqué l’ambassa- le prélat a été emmené par les deur du Royaume-Uni, Sir Jeremy forces du RUF dans leur retraite. Greenstock. Les Britanniques, Les autorités ont, par ailleurs, Bagdad exige la levée « immédiate » des sanctions disent certains diplomates, pour- exigé le départ des cinq expatriés raient être le « pont » entre les po- du Comité international de la L’IRAK a précisé, jeudi 14 janvier, ses condi- fin des ingérences dans ses affaires inté- de la révolution (la plus haute instance diri- sitions française et américaine. Croix-Rouge (CICR). Le ministre tions pour une sortie de la crise avec les Na- rieures ». Il estime enfin que ce qui s’applique geante), et le chef de la diplomatie Mohamed Quant à l’Unscom, dont la sierra-léonais de l’information, Ju- tions unies, après avoir pris connaissance des à lui doit « s’appliquer également aux auteurs Saïd El-Sahhaf. Elle est survenue au lende- « mort » de facto est déjà annon- lius Spencer, a déclaré à la BBC que « idées » françaises prévoyant une levée de de l’agression, notamment l’Amérique et la main d’une rencontre de M. Aziz avec le chef cée, elle continue de travailler. le CICR a acheminé par avion des l’embargo pétrolier dans le cadre d’un nou- Grande-Bretagne ». « Les mesures prises contre de la section des intérêts français en Irak, Yves Son président, l’Australien Ri- armes au RUF ! Ces accusations veau régime de contrôle des armements (Le l’Irak doivent être imposées aussi à l’entité sio- Aubin de La Messuzière. chard Butler, prépare deux rap- dissimulent en fait la rancœur que Monde du 14 janvier). Au terme d’une réunion niste, notamment en ce qui concerne les droits Ainsi, l’Irak n’a pas fermé la porte aux idées ports. Le premier a été demandé le clan du président Kabbah a ac- du président Saddam Hussein avec ses princi- spoliés des Arabes et dans d’autres territoires », françaises, mais il a déjà rejeté une proposi- par la France, et devrait dresser le cumulée à l’égard d’une organisa- paux collaborateurs, Bagdad a énuméré, dans affirme le communiqué. tion saoudienne de levée des sanctions bilan complet des travaux de la tion qui a joué un rôle important un communiqué, une série d’exigences, no- commerciales, jugée suspecte parce qu’inspi- Commission depuis sa création en lors de la conclusion de l’accord de tamment la levée « immédiate » de l’embargo. rée, selon lui, par la Grande-Bretagne. Cela 1991. Le second est relatif au sys- paix d’Abidjan, en 1996. Un accord Il a également demandé l’annulation des L’Egypte, le sultanat d’Oman, n’a pas empêché les ministres des affaires tème de contrôle continu de l’in- que les deux camps s’étaient immé- zones d’exclusion aérienne qui lui ont été im- étrangères d’Egypte, du sultanat d’Oman, dustrie d’armement de l’Irak. diatement employés à vider de sa posées par les Etats-Unis, la France et la l’Arabie saoudite, la Syrie et d’Arabie saoudite, de Syrie et du Yémen, réu- substance... Grande-Bretagne au nord du 36e parallèle et nis jeudi au Caire, de demander à la Ligue Afsané Bassir Pour Thomas Sotinel au sud du 33e. Il a, par ailleurs, réclamé un le Yémen, ont demandé à la arabe d’arrêter une stratégie, destinée à aider examen de la question des dédommagements le peuple irakien sans que son gouvernement pour « toutes les agressions subies par l’Irak de- Ligue arabe d’arrêter une puisse en profiter. Le Yémen souhaite la tenue puis 1991 » [la guerre de libération du Koweït d’un sommet arabe, mais les six monarchies par les alliés]. stratégie pour aider le pétrolières du Golfe ont d’ores et déjà préve- Les dirigeants irakiens jugent « injuste de nu qu’elles ne participeraient à aucun forum supporter les frais des activités de l’ONU », qui peuple irakien de ce genre si l’Irak y était invité. Sanaa a af- doivent être « à la charge de toutes les parties firmé qu’il était disposé à jouer les média- concernées » – formellement, l’Irak doit finan- teurs. cer la commission chargée de le désarmer La réunion, consacrée aux « différentes ini- Sur le terrain, des chasseurs américains ont (Unscom) et le programme humanitaire des tiatives » pour sortir de la crise, a groupé au- attaqué des installations de la défense anti- Nations unies et alimenter le fonds de tour du chef de l’Etat irakien le vice-président aérienne irakienne dans la zone d’exclusion compensation des victimes de l’invasion du Taha Yassine Ramadan, le vice-premier mi- aérienne au nord du 36e parallèle. C’est le qua- Koweït. Bagdad revendique « le respect strict nistre Tarek Aziz, le général Ali Hassan Al- trième incident du genre en quatre jours. de la souveraineté et de la sécurité de l’Irak et la Majid, membre du Conseil de commandement – (AFP, Reuters.) « Longtemps militant anti-nucléaire », le ministre indien de la défense justifie les essais conduits par son pays

DÉROUTANT et paradoxal, ce l’Inde d’Indira" et j’ai continué à Gandhi, l’embastilla plusieurs certains jouent sur les tensions in- George Fernandes, ministre indien militer contre tout ce qui était nu- mois pendant l’Etat d’urgence ter-communautaires. de la défense, qui était en visite en cléaire, aussi bien en Inde qu’à entre 1975 et 1977 –, est au- Seul ministre chrétien du gou- France, du 11 au 14 janvier, pour l’étranger. Bien plus tard, jourd’hui ministre d’une coalition vernement, M. Fernandes tend à « renforcer le partenariat straté- après juin-juillet 1996, quand le réunissant quatorze formations, relativiser les attaques menées ces gique » entre Paris et New Delhi « club » des cinq puissances nu- dominée par le Bharatiya janata derniers temps contre des églises – à l’heure où l’Inde se félicite du cléaires a décidé d’imposer la signa- party (BJP, Parti indien du Peuple), et missions chrétiennes par des « soutien » implicite de la France à ture du traité d’interdiction des es- qui rassemble... la droite nationa- militants d’une organisation extrê- l’égard de sa politique nucléaire. sais nucléaires (CTBT) au reste de la liste hindoue. miste hindoue liée au BJP : « Il y a Déroutant, parce que cet ancien planète – à un moment où les pays eu un certain nombre de regret- farouche adversaire de « la riches ont voulu prendre en main, POSITIONS « COMMUNALISTES » tables incidents contre les chré- bombe » défend aujourd’hui le de manière hégémonique, la desti- M. Fernandes ne voit pas là ma- tiens », admet-il. principe des tests conduits par son née de l’humanité –, j’ai estimé que tière à polémique. Dans le passé, il Une centaine d’agressions – des- pays l’an dernier. « J’ai toujours été c’était parfaitement inacceptable ». s’est déjà allié avec le précédent tructions d’églises et viols de reli- convaincu que l’Inde ne devrait pas A partir de ce moment, poursuit avatar de cette même droite, dans gieuses –, ont eu lieu depuis un an devenir puissance nucléaire », se George Fernandes, l’Inde « était en le but avoué de faire pièce au parti contre la minorité chrétienne souvient cet homme élégant à la droit » de se réserver la possibilité du Congrès des Nehru-Gandhi, (2,5 % de la population, hindoue à crinière argenté, militant socialiste de conduire des tests nucléaires. dont il est un farouche adversaire. 80 %). Mais Georges Fernandes de toujours. « Quand elle a fait ex- « J’ai donc dû changer de position, L’alliance de son parti, le Sama- dément que « ces incidents ont ploser sa première bombe, en 1974, mais cela m’a coûté »... ta, avec l’actuelle formation domi- augmenté sous le gouvernement au- sous Indira Gandhi, j’étais en prison Paradoxal, aussi, parce que cet nante du gouvernement, explique quel je collabore. En fait, on veut pour avoir pris la tête d’un mouve- homme de gauche, qui a passé la modération de ses propos utiliser ces exactions pour nous noir- ment de grève dans les chemins de cinq ans en prison en raison de ses quand on lui rappelle les positions cir », affirme-t-il. fer. J’ai écrit un pamphlet pour dé- prises de position militantes – la « communalistes » du BJP, terme noncer "La bombe indienne et « dame de fer » indienne, Indira désignant, en Inde, la façon dont Bruno Philip LeMonde Job: WMQ1601--0006-0 WAS LMQ1601-6 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 11:11 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 34Fap:100 No:1159 Lcp: 700 CMYK

6 FRANCE LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999

OPPOSITION Jacques Chirac est sode de la présidence du conseil ré- tonome ou, à défaut, pour une liste par leur chef de file pour la mairie aux européennes, derrière M. Sé- intervenu dans le conflit entre les di- gional Rhône-Alpes n’entraîne pas commune sans Philippe Séguin. de la capitale, en 2001. b PRÉSIDENT guin. Il confirme son hostilité à l’in- rigeants de l’opposition afin de ten- la présentation de listes distinctes b LES LIBÉRAUX, partisans d’Alain DU SÉNAT, Christian Poncelet (RPR), terdiction du cumul des mandats, ter de convaincre les uns et les aux élections européennes. A l’UDF, Madelin, continuent, à Paris et en plaide, dans un entretien accordé au proposée par le gouvernement, et autres de faire en sorte que l’épi- certains plaident pour une liste au- Ile-de-France, l’offensive engagée Monde, pour un accord avec l’UDF ses réserves sur la parité. Philippe Séguin tente de se rétablir en chef de file de la droite Avec l’aide de Jacques Chirac, le président du RPR espère surmonter la crise provoquée par l’élection du président du conseil régional Rhône-Alpes. L’UDF lui demeure cependant hostile et songe toujours à présenter sa propre liste aux élections européennes « L’UNION, l’union, l’union... » ne pas gonfler démesurément tend pas se laisser dicter un calen- En revanche, Pierre Méhaignerie En répétant trois fois le mot, à la « une péripétie locale ». Mercredi, drier. Il n’est même pas sûr qu’elle assure que « si, sur l’arc-en-ciel po- manière du général de Gaulle se M. Chirac s’entretenait avec un arrête, à cette occasion, son choix litique de l’opposition, nous avons moquant de l’obsession euro- groupe de sénateurs, parmi les- entre une liste unique et une liste Pasqua, Villiers et Séguin, nous lais- péenne des centristes, Philippe Sé- quels l’un des principaux artisans autonome. sons une grande partie de nos élec- guin a choisi, jeudi 14 janvier sur de l’élection d’Anne-Marie Nombre de ses dirigeants esti- teurs et de nos militants dans l’inter- TF 1, d’enterrer d’une boutade la Comparini en Rhône-Alpes, Mi- ment que, après l’épisode de rogation ». Le député d’Ille- querelle née de l’élection du pré- chel Mercier, sénateur (UDF-FD) Rhône-Alpes, la constitution d’une et-Vilaine avance même les noms sident du conseil régional Rhône- et président du conseil général du liste d’union conduite par M. Sé- de M. Balladur ou de Valéry Gis- Alpes. Après cet « accident regret- Rhône, pour leur demander de guin est devenue beaucoup plus card d’Estaing, ou encore ceux de table », le président du RPR s’est tout faire pour préserver les difficile à réaliser. Aux préventions Michel Barnier et d’Alain Lamas- plu à espérer que, « peut-être, d’un chances de constituer une liste déjà anciennes qui portent sur le soure, qui « représenteraient une mal va sortir un bien ». « Mainte- unique de l’opposition aux élec- combat mené par M. Séguin, en nouvelle génération ». nant nous partons vers l’avenir, vers tions européennes. Jeudi, enfin, 1992, contre le traité de Maastricht les européennes », a assuré M. Sé- M. Chirac a longuement reçu s’ajoute désormais la blessure guin. M. Bayrou. qu’ont pu causer les « coups de Edouard Balladur Quel changement de ton par gueule » et les « coups de sifflet » rapport à la canonnade qui avait PLATE-FORME COMMUNE de ces derniers jours. et l’« Europe de 2005 » visé, les jours précédents, l’UDF et, Au même moment, le bureau plus particulièrement, son pré- politique du RPR avalisait ce chan- « UNIE MAIS PAS UNIFORME » Edouard Balladur publie, dans sident, François Bayrou ! Dans un gement d’attitude. Après avoir Le président du Parti radical, Le Figaro du vendredi 15 janvier, entretien publié, jeudi, par Paris- réaffirmé son soutien à M. Séguin, Thierry Cornillet, qui est aussi une tribune intitulée « Un ac- Match mais accordé, il est vrai, le bureau a considéré que ce qui vice-président du conseil régional cord sur le projet européen reste trois jours auparavant, M. Séguin s’est passé en Rhône-Alpes n’est Rhône-Alpes, se défend de vouloir possible », qui se veut une soupçonnait encore l’UDF de pré- qu’un « accident » qui ne doit pas faire de la deuxième région fran- contribution à la plate-forme parer un rapprochement, sur le remettre en cause l’« essentiel », à délais », d’un groupe de travail aux trois composantes de l’opposi- çaise le « laboratoire » d’un chan- commune que le RPR appelle de plan national, avec la gauche. savoir l’union aux élections euro- chargé de rédiger une plate-forme tion pour les convaincre de sortir gement de stratégie. Il milite, ses vœux. L’ancien premier mi- C’est qu’entre-temps, même s’il péennes. « C’est unie sur une liste commune pour le scrutin euro- de la querelle européenne par un néanmoins, pour une diversité de nistre avance huit propositions « n’est pas le chef de l’opposition », commune que l’opposition doit dé- péen. débat de fond, décidait de publier listes à droite, à la façon de la pour l’« Europe de 2005 », parmi comme l’a assuré M. Séguin, fendre et incarner la politique euro- Aussitôt dit, aussitôt fait. DL a un préprogramme, sur lequel il gauche « plurielle ». lesquelles la création d’« une au- Jacques Chirac a donné des péenne mise en œuvre par le pré- répondu favorablement à la pro- travaille depuis plusieurs semaines « L’opposition a le devoir de se torité gouvernementale, le Conseil consignes d’apaisement. sident de la République », indique position du RPR, tandis que l’UDF (lire ci-contre). présenter unie pour l’alternance po- de l’euro » pour faire contre- Dès mardi matin, le président de le RPR. A cette fin, le mouvement s’est félicitée de ce changement de Pour autant, le feuilleton n’est litique. Unie mais pas nécessaire- poids à la Banque centrale euro- la République avait reçu Nicolas gaulliste propose à ses partenaires ton. De son côté, Edouard Balla- pas terminé. L’UDF, qui a prévu de ment uniforme. Nous constatons péenne. Il préconise également Sarkozy, Jean-Louis Debré et Jos- de l’UDF et de Démocratie libérale dur, qui avait réuni, mercredi, une réunir une convention sur l’Eu- que le RPR pratique déjà en son sein l’élection d’un président pour selin de Rohan pour les inviter à la constitution, « dans les plus brefs vingtaine de députés appartenant rope, le 7 février à Bordeaux, n’en- le débat d’idées lancé par Charles deux ans de l’Union européenne Pasqua. Pourquoi l’interdire aux par les membres du Conseil eu- autres partenaires ? », s’interroge ropéen, la mise en place d’un M. Cornillet. A la faveur de la crise scrutin régional pour les élec- des derniers jours, cette idée de tions européennes avec une Poussée de fièvre de Démocratie libérale à Paris et en Ile-de-France droite « plurielle » fait son che- prime pour la liste arrivée en MARGINALISER l’UDF, tout en poussant Menés par Christian Cambon, vice-pré- UDF, déconcertés par l’élection d’Anne-Marie min : Il faut « sortir du terrorisme tête. l’avantage par rapport au RPR : Alain Madelin sident de l’actuel groupe UDF-DL-apparenté, Comparini grâce aux voix de gauche à la pré- de l’union », indique ainsi Renaud En matière d’élargissement, et ses amis de Démocratie libérale ont mis à et Philippe Dominati, partisan de l’autono- sidence de Rhône-Alpes. Le soir même, ils ont Donnedieu de Vabres, député M. Balladur se prononce pour l’épreuve, jeudi 14 janvier, à Paris et en Ile-de- mie, les libéraux ont, à la quasi-unanimité, ex- lancé une autre offensive, en direction du (UDF) d’Indre-et-Loire, proche de une échéance rapprochée, le France, une stratégie née de la récente expé- primé leur souhait de rompre les amarres RPR cette fois-ci, à l’Hôtel de Ville. Après François Léotard. 1er janvier 2002, ce qui laisserait rience rhônalpine, fondée sur l’idée, exprimée avec les « centristes », soupçonnés désormais avoir souhaité que le « prochain maire de Paris Dans un entretien publié ven- le temps nécessaire aux Quinze par le député parisien Laurent Dominati, se- de rechercher le « consensus » avec la gauche. soit un maire libéral », Jacques Dominati, pre- dredi par La Croix, pour réformer les institutions crétaire général de DL, que « l’affaire de la ré- La démarche rencontre cependant une diffi- mier adjoint de , a demandé au affirme, pour sa part, qu’il est par- européennes. gion Rhône-Alpes porte un mauvais coup à culté : les centristes sont numériquement plus RPR, qui gère la ville « depuis près d’un quart tisan d’une liste d’union et qu’il ne toute l’opposition, mais les libéraux sont ceux nombreux en Ile-de-France, et comptent dans de siècle », de se déclarer rapidement. partage pas « les objections faites à qui s’en sortent le mieux ». leurs rangs le président du groupe, Bernard « Nous n’allons pas attendre six mois avant ce que M. Séguin dirige cette liste », Le président de la République et Alors que le RPR réunissait son bureau poli- Lehideux, qui avait choisi de siéger au Parle- les élections que son bureau politique nous sorte mais il demande qu’à tout le celui du RPR se trouvent ainsi tique, dans la matinée, les quatorze élus DL ment européen à Strasbourg ce jour-là. Si le un candidat de son chapeau », a-t-il prévenu. moins « les partenaires de L’Al- confrontés à une nouvelle ligne du conseil régional d’Ile-de-France ont mis à principe de l’indépendance a été retenu, son La veille, Nicolas Sarkozy, secrétaire général liance [cessent] de boycotter la so- d’attaque, que certains appellent profit une séance consacrée aux orientations officialisation attendra le 21 janvier et la bé- du parti gaulliste, lors d’un dîner-débat dans lution républicaine qui est mise en déjà, par référence à la dernière budgétaires pour improviser une « réunion nédiction publique de M. Madelin. le 16e arrondissement, avait répondu par anti- œuvre au conseil régional de campagne présidentielle, la de famille », consacrée à la constitution d’un cipation en déclarant que le RPR ne laissera Rhône-Alpes ». « Il n’est pas de « TSS » – « Tout sauf Séguin » – et groupe autonome, clairement démarqué de « LE MAIRE LIBÉRAL, C’EST MOI » jamais un de ses « partenaires » de L’Alliance bonne méthode de récuser une per- qui consisterait à sacrifier le pré- l’UDF. Plusieurs tentatives dans ce sens, sus- Ce délai sera mis à profit pour tenter lui prendre la capitale. M. Tiberi complète la sonne », estime, de son côté, sident de L’Alliance sur l’autel de citées par M. Madelin lui-même, avaient d’agréger au groupe quelques-uns des cinq réponse en déclarant que « le maire libéral qui Jacques Barrot, qui fait partie du l’union. échoué en 1998. Cette fois-ci, le président de élus non inscrits de droite. Les libéraux, dont baisse les impôts, c’est moi ». petit groupe d’anciens ministres DL n’a pas donné de directives formelles, lais- l’objectif est d’avoir plus d’élus que les cen- que M. Chirac reçoit régulière- Jean-Baptiste de Montvalon sant l’initiative à ses relais locaux. tristes, espèrent même attirer un ou deux élus Pascale Sauvage ment. et Jean-Louis Saux Christian Poncelet, président du Sénat « Nous allons trouver, avec l’UDF, un accord pour une Europe confédérale » « Le Congrès se réunit, lundi source de conflit ni imposer à l’exé- conception gaulliste tradition- sens" qui a prévalu en Rhône- s’est dit décidé à combattre, – Cela veut donc dire qu’il n’y 18 janvier, pour réviser la Consti- cutif une sorte d’injonction qui en- nelle de l’Europe des nations... Alpes... M. Jospin a cité le cumul des a pas de compromis possible ? tution et permettre la ratifica- traverait sa capacité de négocia- – Non. La confédération est ac- – La nouvelle UDF vient de se mandats. Etes-vous toujours – Après tout, le premier ministre tion du traité d’Amsterdam. Le tion. ceptable pour le RPR. Et il ne fau- créer. L’affaire de Rhône-Alpes re- aussi hostile au projet de loi en peut reprendre notre projet ! Ainsi débat dans les deux Assemblées – L’Alliance vous paraît-elle en drait pas faire déraper la construc- lève de ce qu’on pourrait appeler discussion ? nous franchirions une étape. Dans a été rapide et largement mesure de présenter une liste tion européenne pour des raisons une maladie d’enfance. C’est une – Nous ne sommes pas opposés à le contexte actuel, en tout cas, le consensuel. Est-ce la fin des unique aux élections euro- idéologiques ou doctrinales. péripétie, même si nous avons une limitation du cumul, mais il faut gouvernement a adopté une atti- guerres de religion sur l’Eu- péennes ? – Charles Pasqua mène donc, à donné, à Lyon, un spectacle détes- se garder d’une démarche excessive tude jusqu’au-boutiste, et ce pro- rope ? – Nous allons y arriver. Je ne vos yeux, un combat d’arrière- table pour la démocratie. et éviter que le législateur ne déli- jet n’est pas acceptable. – Dès mon élection à la prési- crois pas que les divergences soient garde ? – L’affaire de Rhône-Alpes a bère en chambre, coupé des réalités. – Le projet de loi sur la parité dence du Sénat, j’ai souhaité que la telles qu’on ne puisse pas aller en- – Ses idées sont respectables. pu être interprétée comme une Il faut donc un – et un seul – mandat hommes-femmes vient en débat révision constitutionnelle soit semble aux élections européennes, Pour l’instant, il envisage de pré- façon pour l’UDF de laver le ca- national, mais aussi, afin de garder au Sénat le 26 janvier. Le Sénat, adoptée rapidement, afin que la ra- à condition que personne ne pré- senter une liste. Ce n’est pas sou- mouflet qu’elle avait subi lors de un lien avec le terrain, un mandat longtemps réfractaire au droit tification du traité d’Amsterdam ne tende imposer sa voix. Je suis haitable, je le lui ai dit. Nous ver- votre élection à la présidence du exécutif local, et un seul. Je dois dire de vote pour les femmes, est-il se "télescope" pas avec la cam- convaincu que nous allons trouver, rons s’il va jusqu’au bout. Dans ce Sénat, au détriment d’un des que de nombreux députés, toutes favorable à ce texte ? pagne pour les élections euro- avec l’UDF, un accord pour une Eu- cas, il se placerait en marge du siens, René Monory... tendances confondues, ne se gênent – Les femmes qui accèdent aux péennes. C’est chose faite, et nous rope confédérale. Aujourd’hui, les RPR. – Lorsque je me suis présenté, je pas pour nous faire connaître leur hautes responsabilités ont avons ainsi franchi une étape im- esprits ne sont pas mûrs pour envi- – En cas de liste unique, la n’ai pas demandé l’investiture du accord avec cette position et nous souvent montré des qualités de portante. J’ai seulement un regret : sager une construction fédérale de question se pose de son chef de RPR, auquel j’appartiens, et je n’ai dire de tenir bon... D’ailleurs, regar- courage, de décision, supérieures que l’amendement des sénateurs l’Europe, comme ils ne l’étaient file. Or Philippe Séguin suscite pas eu le pouvoir de deviner la cou- dons la réalité : M. Jospin a deman- aux hommes. En France, les partis RPR visant à renforcer le contrôle pas, hier, pour la monnaie unique. de nombreuses réserves... leur ou l’origine des votes qui se dé à ses ministres de démissionner ont longtemps freiné les choses des parlementaires français sur les Mais il est évident que les institu- – Je suis surpris que certains en sont portés sur mon nom. Ma can- de leurs fonctions exécutives lo- et, effectivement, seule la loi per- actes communautaires n’ait pas été tions actuelles de l’Europe, du fait fassent un point de fixation et didature puis mon élection, disait- cales. Mais, à une exception no- mettra d’accélérer l’accession des retenu. Il est pour le moins para- même de la mise en place de l’euro brandissent les choix passés on, provoqueraient une tornade et table, celle de Mme Trautmann, la femmes aux responsabilités pu- doxal que l’on puisse, aujourd’hui, et de l’harmonisation économique, comme un péché originel et indélé- des déchirures. Rien de cela ne s’est plupart ont conservé la réalité de bliques. Peut-être le projet voté à adopter une résolution sur un pro- fiscale et sociale qu’elle suppose, bile. Philippe Séguin a été contre le produit. Il faut savoir surmonter le leurs pouvoirs. Ils ont, certes, dé- l’Assemblée nationale est-il un jet d’acte relatif à la grosseur des vont très rapidement apparaître traité de Maastricht, le peuple s’est ressentiment momentané pour al- missionné de leurs mandats de pré- peu trop contraignant par rap- asperges et qu’on ne puisse pas dis- inadaptées. Pour faire avancer le prononcé en 1992, et M. Séguin ler à l’essentiel. sident de conseil général ou de port au projet initial. Le Sénat, cuter, au fond, de l’Agenda 2000 processus européen enclenché il y respecte ce choix, en républicain. – Le premier ministre adopte, maire lorsqu’ils en avaient un, mais dans sa sagesse, pourrait revenir sur le financement des institutions a une quarantaine d’années, il C’est un mauvais procès qui lui est aujourd’hui, un discours qui fait se sont fait élire vice-président ou au texte du gouvernement. Après européennes. convient donc, dans une nouvelle fait. la part belle à la nation. Ne crai- premier adjoint. Tout cela relève tout, nous avons le temps. Il ne – Pour le traité d’Amsterdam, étape, d’envisager une structure – Il n’y a donc aucune raison gnez-vous pas qu’il ne vienne parfois d’une certaine hypocrisie. faudrait pas, non plus, prendre êtes-vous favorable à l’introduc- européenne confédérale, plus res- que les centristes présentent chasser sur les terres de la » Mais il faut regarder au-delà. prétexte de cette loi pour intro- tion d’un article liant la ratifica- pectueuse des différences et des une liste autonome ? droite ? Avant de limiter strictement le duire le scrutin proportionnel. tion à la réforme des institutions traditions qu’une fédération. Il ne – Je ne pense pas. Il est normal – Cela prouve que de Gaulle cumul des mandats, il faut parache- Mais je pense que cette loi passe- de l’Union avant tout élargisse- servirait à rien de vouloir sauter les qu’on fasse un peu monter les en- avait raison : tout le monde a été, ver la décentralisation et créer un ra sans difficulté. » ment ? étapes, si cela risque de créer des chères quand on commence une est ou sera gaulliste. En découvrant véritable statut de l’élu. Ensuite, – Je suis favorable à une re- tensions et d’amplifier les craintes négociation. Je suis convaincu que que la nation existe, M. Jospin de- nous verrons si nous pouvons aller Propos recueillis par commandation assez forte en ce des uns ou des autres. le bon sens va l’emporter. vient gaulliste ! plus loin. Rien n’est figé pour l’éter- Raphaëlle Bacqué sens, mais il ne faut pas créer une – Vous êtes très loin de la – Ce n’est pourtant pas le "bon – Parmi les archaïsmes qu’il nité. et Gérard Courtois LeMonde Job: WMQ1601--0007-0 WAS LMQ1601-7 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 10:55 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 34Fap:100 No:1160 Lcp: 700 CMYK

FRANCE LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 / 7

Le gouvernement pourrait renoncer Daniel Cohn-Bendit choisit à réformer la taxe d’habitation Villepinte pour répondre Le nouveau dispositif fiscal ne sera pas soumis en février au Parlement à Jean-Pierre Chevènement Déjà retardée à plusieurs reprises, la réforme de sur l’intercommunalité, qui doit être examiné en on s’interroge même sur le principe d’une telle la taxe d’habitation, souhaitée par la gauche de- février par le Parlement. Finalement, ce ne sera réforme, qui devait s’appliquer à l’automne puis dix ans, devait figurer dans le projet de loi pas le cas. Dans les milieux gouvernementaux, 2000, à quelques mois des élections municipales. « Allez voir ce qui se passe en Europe ! » LA RÉFORME fiscale à laquelle les socialistes considèrent, en ef- tif », nouveau rebondissement : le pas échappé au gouvernement que « AU THÉÂTRE CE SOIR » : il que les ministres « sortent de leurs Lionel Jospin tenait le plus, voici fet, que la taxe d’habitation, qui ne gouvernement a, cette fois, fait sa- les prochaines élections munici- trois décors pour le premier mee- donjons ». C’est la deuxième leçon, encore un an, celle de la taxe d’ha- tient aucun compte des revenus voir qu’il ne serait pas raisonnable pales auront lieu quelques mois ting de Daniel Cohn-Bendit, tête de « être curieux » : « Allez voir ce qui bitation, sera-t-elle purement et des contribuables, est un prélève- d’accrocher les trente ou quarante plus tard, au printemps 2001. Est-il liste des Verts pour les élections eu- se passe en Europe ! », a lancé l’an- simplement abandonnée ? Pas en- ment particulièrement injuste. Ils articles de cette réforme à un pro- opportun d’engager des transferts ropéennes, jeudi 14 janvier, soit un cien animateur de mai 1968 à l’in- core tranchée, la question doit réclament une modification de son jet de loi de finances rectificative fiscaux qui, même s’ils sont « lis- logement social pour travailleurs tention des ministres de M. Jospin. néanmoins être prise au sérieux. assiette, afin que le système tienne déjà très chargé. Bercy a alors indi- sés » sur plusieurs années, condui- handicapés, une association dans Un autre compte avec le loca- Des indications concordantes, re- compte des facultés contributives qué que l’on rechercherait un nou- ront à des baisses, mais aussi à des un quartier sensible et la grande taire de la place Beauvau devait cueillies de sources gouvernemen- des redevables. veau support législatif pour parve- hausses d’impôt, risquant d’être salle Jacques-Brel de Villepinte être réglé. Non, « Dany » n’est pas tales, laissent en effet penser que Pourtant, au début de l’été 1998, nir au même but, un support qui diversement appréciées par les (Seine-Saint-Denis). Sur la scène, un « libéral » ni le représentant des ce projet, pour lequel les socia- le ministre de l’économie et des fi- pourrait être, en février 1999, le électeurs-contribuables ? des sièges vert tendre autour d’une « élites mondialisées ». Le député listes militent depuis dix ans, est nances est parvenu à convaincre projet de loi de Jean-Pierre Che- En haut lieu, on admet qu’on se table, une nappe bleue comme le européen a repoussé le « néolibéra- en très mauvaise passe. M. Jospin que la réforme de la taxe vènement sur l’intercommunalité pose la question, et cela a évidem- drapeau des Quinze, le slogan était lisme d’un certain [Milton] Fried- Certes, la version publique de professionnelle devait passer (Le Monde du 5 novembre 1998). ment valeur d’aveu. C’est exacte- tout trouvé : « Verts l’Europe », man, d’un certain Madelin, qui a l’histoire n’est pas celle-là. On ad- avant celle de la taxe d’habitation. Officiellement, l’histoire s’arrête ment de cette façon que la ré- pouvait-on lire sur un grand pan- soutenu le gouvernement de Pino- met tout juste, en haut lieu, La loi de finances pour 1999 a donc là : la réforme est sur le point forme précédente de la taxe neau azur, étoilé. « C’est une grande chet ». Retour en 1968 : « Quand il qu’une succession de hasards a mis en œeuvre la première et fait d’aboutir. d’habitation avait été enterrée. En première pour tout le monde », sou- [M. Madelin] brandissait la barre de contribué à différer l’élaboration l’« impasse » sur la seconde. Ce- 1989, la majorité de gauche, em- ligne Christian Bret, président du fer, je défendais le théâtre de du projet de loi. Dans un premier pendant, il n’était, alors, nulle- UN ÉLECTORAT SENSIBLE menée par... Dominique Strauss- groupe Verts du conseil régional l’Odéon », a rappelé l’ancien étu- temps, le premier ministre avait ment question d’abandonner ce Pourtant, ce ne sera pas le cas. Kahn et par François Hollande, d’Ile-de-France. « Villepinte, là où diant. Retour vers le futur : l’Eu- suggéré que, de toutes les ré- projet : ce n’était que partie re- D’autres rebondissements sont à avait longtemps bataillé contre [Jean-Pierre] Chevènement a tenu rope, qui a été « néolibérale » parce formes fiscales, celle de la taxe mise. attendre. D’abord, les simulations Pierre Bérégovoy et Michel Cha- son conseil de sécurité intérieure, en que la majorité des gouvernements d’habitation lui semblait la plus Le feuilleton s’est cependant que Bercy a commencé à faire rasse pour que ce prélèvement lo- octobre 1997 », a cru bon de rappe- l’était, « peut changer » à l’avenir, urgente. « Les ménages les moins poursuivi. Dans un deuxième pour mesurer les effets fiscaux de cal soit, en partie, assis sur les re- ler un militant à l’entrée. compte tenu du nouveau contexte favorisés ne paient pas l’impôt sur le temps, le gouvernement a annon- la réactualistion des valeurs loca- venus des contribuables, grâce à la Les oreilles du ministre de l’inté- politique. revenu. Si on veut les aider, c’est sur cé que la réforme figurerait dans le tives ne sont pas achevées. création d’un nouvel impôt, dé- rieur ont dû siffler, jeudi soir, tant il la fiscalité locale qu’il faut agir et, traditionnel « collectif » budgé- Contrairement à ce qui avait été nommé taxe départementale sur a été la cible des attaques de « Da- sans doute, sur la taxe d’habita- taire de fin d’année, mais qu’elle suggéré, la réforme ne figurera les revenus (TDR). Le gouverne- ny », qu’il avait lui-même maltraité « Ton discours tion », déclarait-il ainsi, le 21 avril serait moins ambitieuse que pré- donc pas dans le projet de loi sur ment de l’époque s’y était ferme- le 10 janvier sur TF 1. Tout au long 1998, dans un entretien au Monde. vu : elle ne viserait pas à prendre l’intercommunalité, lui-même as- ment opposé, s’engageant seule- de son one man show, articulé au- manque un peu A la même époque, Dominique en compte les revenus des contri- sez fourni. ment à engager une révision des tour de trois thèmes – la sécurité, Strauss-Kahn ne cachait pas que, buables et se bornerait à réactuali- Quand, alors, sera-t-elle mise en valeurs locatives. l’emploi et l’immigration –, la tête de concret. selon lui, l’urgence devait plutôt ser l’assiette de l’impôt, c’est-à- chantier, puis en œuvre ? Malgré Cette révision promise été re- de liste des Verts aux élections eu- aller à une réforme de la taxe pro- dire les « valeurs locatives cadas- ces retards successifs, le ministère poussée d’année en année, avant ropéennes a répondu au ministre Ici, 30 % de gens fessionnelle. Il avait fait plusieurs trales » – qui servent aussi, des finances a toujours répondu d’être abandonnée pour cause en expliquant : « Un problème déclarations publiques plaidant en partiellement, de base à l’impôt que tout serait fait pour que la ré- d’élections, les législatives de 1993. m’oppose à Jean-Pierre Chevène- votent FN ! » ce sens, qui avaient passablement foncier et à la taxe professionnelle. forme voie le jour pour l’impôt lo- ment. Pour lui, l’Europe, c’est un agacé Matignon. De longue date, Mais, à l’approche de ce « collec- cal dû à l’automne 2000. Mais il n’a Laurent Mauduit conglomérat des nations et, pour moi, l’Europe, c’est autre chose, c’est « Ton discours manque un peu de la naissance d’une nouvelle institu- concret. Ici, 30 % de gens votent tion politique capable de mieux pro- Front national ! », lance un partici- téger les citoyens des pays qui consti- pant, au moment des questions. Laurent Fabius, François Mitterrand et la « bivalence » tuent l’Europe, un pas vers un type « Euh... si tu veux, je veux bien préci- LA FAMILLE est là, au grand complet. Da- long de séances animées notamment par Hu- (...) Il aurait fallu mieux comprendre que la ré- de fédéralisme. » ser », répond Daniel Cohn-Bendit, nièle Mitterrand, bien sûr, et Gilbert Mitter- bert Védrine, Jacques Delors, Jean-Louis Bian- forme obéit à son propre rythme, percevoir les M. Cohn-Bendit s’est félicité que expliquant comment le score de rand, mais aussi Pierre Bergé, Louis Mermaz, co et Jack Lang. limites du volontarisme pour ne pas céder à la Lionel Jospin, lors de son interven- l’extrême droite à Francfort est Louis Mexandeau. A la tribune, Roland Du- Laurent Fabius, dans son discours inaugu- fatalité des enchaînements. » Le jugement ne tion sur TF 1, mercredi soir, ait passé de «12%[en 1989 à] 7 % huit mas pose à l’exécuteur testamentaire, heu- ral, après un sobre salut à la « fondation Fran- peut donc être «simple», il « doit être bi- « rééquilibré [les] propositions » de ou neuf ans plus tard ». Djamel, l’un reux d’avoir réuni, pour un hommage au çois-Mitterrand » et à « ceux qui l’animent », a valent, donc typique de Mitterrand », car «le M. Chevènement sur la sécurité, en des trois jeunes du quartier sen- grand homme disparu, jeudi 14 janvier, dans donné le « la ». Il est de ces fils qui savent dis- recul nous manque sans doute encore pour voir écartant l’idée de centres de rete- sible que M. Cohn-Bendit a ren- une salle de l’Assemblée nationale, toute la cerner les erreurs d’un père admiré. « Fran- toutes les lumières et les ombres ». nue pour les mineurs délinquants. contrés en privé, lui a dit qu’il est parentèle. Il y a, entre beaucoup d’autres, çois Mitterrand, j’en témoigne, possédait un Pas de fête de famille sans un lointain cou- Le ministre de l’intérieur a répliqué, « contre la dépénalisation de la Pierre Mauroy et plusieurs de ses anciens mi- certain nombre de défauts et, même, quelques sin racontant une vieille histoire qui laisse jeudi, en quittant l’hôtel Matignon, drogue », ce qui a « un peu étonné » nistres : Anicet Le Pors, le communiste ; qualités », sourit-il. Au milieu de phrases dé- tout le monde pantois. Jeudi, le rôle fut tenu qu’il n’avait « pas du tout été désa- l’ancien étudiant. « Dans nos quar- Claude Cheysson, le ministre des « relations crivant avec cœur le parcours de celui qui, par Vadim Zagladine, observateur des affaires voué » par le premier ministre. «Il tiers, y’a pas que le shit, nous, on sait extérieures » ; Yvette Roudy, préposée aux pendant quatorze ans, allait loger la gauche à françaises pour le comité central du PC sovié- n’a rien dit d’autre que ce que j’ai où la drogue peut mener », explique droits des femmes. l’Elysée, il glisse « les cris indistincts d’une "jeu- tique, dans les années 70 et 80, avant de dit », a noté M. Chevènement. Djamel. Le président de l’Institut François-Mitter- nesse française" au milieu d’amis qui ne sont conseiller Mikhaïl Gorbatchev. A la fin de juil- Zéro partout, le match continue. Après 23 heures, pendant que rand, qui, depuis que ses embarras judiciaires pas toujours ceux de la raison ». let 1984, l’ayant invité à Latche, François Mit- Sur la violence dans les banlieues, « Dany » répond inlassablement à l’ont rattrapé au Conseil constitutionnel, terrand lui aurait dit : « Je suis malade. Je vous l’ancien adjoint au maire de Franc- son public, devant les caméras, une adore les cérémonies publiques, a organisé, OMBRES ET LUMIÈRES le dis parce que vous êtes un ami, mais n’en fort, responsable des affaires multi- participante au meeting juge que avec la Fondation nationale des sciences poli- La litanie des réussites, au pouvoir, est parlez à personne ! Je vais m’y efforcer, mais je culturelles, a opposé les « réponses M. Cohn-Bendit a donné le senti- tiques, un colloque intitulé : « Changer la vie, longue, mais M. Fabius ajoute : « Il aurait fallu ne suis pas sûr de pouvoir tenir jusqu’à la fin de républicaines » de M. Chevènement ment de « jouer une pièce ». Jean- les années Mitterrand, 1981-1984 ». Il copré- mieux deviner les déchirements anciens que ra- mon mandat. » « Je peux le dire à Gorba- et les initiatives « communau- Luc Bennahmias, secrétaire natio- side cette matinée d’ouverture avec René Re- viverait telle décision, loi imprudente ici, propos tchev?», lui aurait demandé M. Zagladine. taires » des Pays-Bas. Morale de nal des Verts, lance un appel au co- mond. Pendant trois jours, les historiens, pour excessif là. (...) Il aurait fallu, à un certain mo- « Oui, mais à lui seul », aurait répondu son l’histoire : l’Europe est une voiturage. « Moi, dit-il, je fais de qui ont été ouvertes les archives de l’ancien ment, mieux distinguer le changement et le hôte. La « famille » a peine à le croire. « chance extraordinaire », car elle l’écologie pratique ! » président de la République, confronteront tournis. Il aurait fallu, en permanence, mieux va permettre de comparer « l’effi- leurs travaux aux souvenirs des acteurs, au expliquer, mieux hiérarchiser, mieux associer. Thierry Bréhier cacité » des politiques. Encore faut- Clarisse Fabre LeMonde Job: WMQ1601--0008-0 WAS LMQ1601-8 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 11:06 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 34Fap:100 No:1161 Lcp: 700 CMYK

8 SOCIÉTÉ LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999

COUR DE JUSTICE A trois se- nace les débats qui vont se tenir de- ment et « dire toute la vérité, rien que droits de la défense, ils auront alors le tains envisagent de ne pas témoigner. maines de l’ouverture du procès de vant la Cour de justice de la République la vérité ». Or, ils sont mis en examen droit de mentir, voire de se taire. Leurs dépositions sont pourtant capi- Laurent Fabius, Georgina Dufoix et Ed- à partir du 9 février. b CERTAINS DES dans le volet non ministériel de l’affaire b POUR ÉVITER LA PRESTATION DE tales puisqu’elles devraient permettre mond Hervé dans l’affaire du sang TÉMOINS hésitent à venir déposer de- et comparaîtront peut-être un jour de- SERMENT qui constitue, selon eux, une de reconstituer l’histoire des diffé- contaminé, un casse-tête juridique me- vant la Cour car ils devront prêter ser- vant la justice. Au nom du respect des violation des droits de la défense, cer- rentes prises de décision ministérielles. Casse-tête et imbroglios juridiques pour le procès du sang contaminé Le procès de Laurent Fabius, Georgina Dufoix, et Edmond Hervé doit s’ouvrir le 9 février. Certains acteurs capitaux hésitent à témoigner devant la Cour de justice de la République car ils estiment que les droits de la défense sont bafoués. Leur absence compromettrait l’équilibre des débats LE PROCÈS des trois anciens mi- ment des conséquences s’ils compa- mieux faire respecter les droits de la décisions que prendront les anciens nistres socialistes Laurent Fabius, raissent à leur tour devant un tribu- défense, tout en comblant une la- conseillers des trois ministres et les Georgina Dufoix et Edmond Hervé nal. » Ces questions taraudent la cune juridique. Mais ce faisant, responsables de la santé publique devant la Cour de justice de la Ré- plupart des mis en examen appelés M. Le Gunehec prend le risque de de l’époque. publique (CJR) permettra-t-il de à témoigner, jusqu’à les faire hésiter contrevenir au code de procédure Michel Garretta, déjà condamné faire toute la lumière sur l’affaire du à venir déposer devant la Cour. pénale. Et d’exposer le procès, le cas en 1993, à quatre ans de prison pour sang contaminé ? A quelques se- Beaucoup estiment, à l’instar de échéant, à un éventuel motif de cas- « tromperie sur la qualité substan- maines de ce procès hors norme, leurs avocats, que cette situation qui sation... tielle d’un produit » lors du premier dont la première audience est fixée n’est pas prévue par le code de pro- Pour certains avocats, cette solu- procès du sang contaminé, devrait au mardi 9 février, la question est cédure pénale est en contradiction tion, de toute façon, ne résoud pas ne pas déférer à la convocation. Ro- posée tant les obstacles à l’audition avec les droits de la défense. tous les problèmes. Avec ou sans bert Netter, ancien directeur du La- des principaux témoins de l’affaire prestation de serment, la procédure boratoire national de la santé, et s’accumulent. Mis en examen dans CONTRADICTION MENAÇANTE menée par la Cour de justice de la Jean-Baptiste Brunet, qui apparte- l’instruction menée à Paris sur le Le président de la Cour de justice sang contaminé, certains acteurs ca- de la République, Christian Le Gu- pitaux de l’affaire hésitent à venir nehec, sait que cette contradiction Les associations ne pourront pas plaider leur cause témoigner devant la Cour car ils es- pourrait miner de l’intérieur le pro- timent que les droits de la défense cès du sang contaminé. Si la Cour L’Association française des hémophiles – qui est à l’origine d’une ne sont pas pleinement garantis. demande aux témoins de « dire partie des plaintes déposées devant la Cour de justice de la Répu- S’ils renoncent à venir, une partie du toute la vérité, rien que la vérité », blique (CJR) – a adressé un mémoire à chacun des membres de la procès sera vidé de son sens car la elle risque de menacer le droit de Cour ainsi qu’aux trois anciens ministres, dans lequel elle expose son compréhension de l’affaire repose tout accusé ou prévenu à un procès point de vue. Cette association, comme les autres groupes de vic- en grande partie sur leur témoi- équitable. Si, pour échapper à cette times, pourra assister au procès sur les bancs du public, mais ne gnage. menace, les témoins décident de ne pourra pas être représentée par un avocat pendant les débats Au total, une soixantaine de per- pas venir au procès, ce qui les ex- puisque les textes fondateurs de la CJR interdisent toute constitution sonnes seront appelées à témoigner poserait à une simple amende, le de partie civile. devant la CJR à l’initiative soit des sang contaminé. Pour certains surtout, prêter serment de dire procès perdra son sens puisque les Dans un courrier du 11 janvier, le président de l’AFH, Edmond-Luc avocats des trois ministres, soit du d’entre eux, cette perspective leur « toute la vérité, rien que la vérité ». principaux acteurs de l’affaire ne Henry, rappelle que, pour cette raison, les victimes « n’ont pas eu ac- procureur général près la Cour de interdit, au nom de raisons de prin- Pour Me Michel Roubach, l’un des viendront pas raconter, devant la cès au dossier au cours de l’instruction et ne pourront se faire représen- justice, Jean-François Burgelin. Par- cipe, de venir témoigner devant la avocats du professeur François Cour, l’histoire de la prise de déci- ter par un avocat pour faire valoir leurs arguments au cours du procès ». mi les trente convocations qui ont Cour de justice. Gros, ancien conseiller scientifique sion ministérielle dans l’affaire du M. Henry justifie sa prise de position par le fait que « le procureur [gé- d’ores et déjà été envoyées par de Laurent Fabius, cette contradic- sang contaminé. néral près la Cour de justice], M. Burgelin, ayant déjà requis un non- M. Burgelin, dix-sept concernent SE TAIRE OU PRÊTER SERMENT tion constituerait donc « une situa- Pour résoudre cette difficulté, le lieu, le procès qui va s’ouvrir laissera peu de place à l’accusation ». des personnes qui ont été mises en S’ils doivent un jour comparaître tion procédurale aberrante ». président de la CJR, Christian Le examen, à Paris, par la juge d’ins- devant une cour d’assises ou un tri- « Les qualités de mis en examen et Gunehec, a envisagé une solution. truction Marie-Odile Bertella-Gef- bunal correctionnel, ils bénéficie- de témoin sont radicalement in- Bien que la procédure correction- République leur paraît inéquitable. nait à la direction générale de la san- froy (voir ci-dessous). Et c’est là que ront en effet, comme tous les préve- compatibles, c’est soit l’un, soit l’autre, nelle, applicable aux débats de la « Si nos clients sont des témoins-clefs té (DGS), devraient, eux, répondre le bât blesse : mis en examen pour nus et les accusés, d’un des explique Me Roubach. Les déclara- Cour de justice de la République, de l’affaire, ils auraient dû être enten- aux questions de la Cour. Me Mario « empoisonnement » ou « complicité principes fondamentaux de notre tions des témoins devant la Cour de impose, en théorie, une prestation dus par la commission d’instruction Stasi, avocat de Jean Weber, ancien d’empoisonnement », ces anciens procédure : le respect des droits de justice pourront en effet être retenues de serment à toutes les personnes de la Cour, bien avant le procès, af- directeur de la firme Diagnostic Pas- conseillers, responsables de l’admi- la défense leur donnera le droit de à charge contre eux, sans qu’ils aient appelées à témoigner, M. Le Gune- firme Me Françoise Toubol-Fischer, teur, indique que son client devrait, nistration sanitaire ou médecins de mentir, mais aussi de se taire. Or, la possibilité de se défendre. Et si, fi- hec a décidé qu’il ne la demanderait avocate du Dr Claude Weisselberg, lui aussi, témoigner « ne serait-ce renom, comparaîtront peut-être, un s’ils comparaissent comme témoins nalement la Cour portait une appré- pas aux personnes mises en examen ancien conseiller d’Edmond Hervé. que pour répondre aux inexactitudes jour, devant un tribunal pour le vo- devant la CJR, ils devront « parler ciation sévère sur leur comportement par le juge Bertella-Geffroy. Il s’agit, Or, ils n’ont jamais été convoqués par grossières de l’arrêt de renvoi ». En- let non ministériel de l’affaire du sans haine et sans crainte », mais dans son jugement, cela aura forcé- pour le président de la Cour, de les magistrats de la commission, fin, Jacques Roux, ancien directeur comme ils n’ont jamais été confrontés général de la santé, n’a pas encore aux anciens ministres. La commission arrêté sa position. Un dossier, deux procédures personnes – médecins, parquet de Paris, le 21 octobre d’instruction, qui s’est contentée des Reste le choix des anciens conseil- responsables de centres de 1998. Tenant compte d’une dépositions qu’ils avaient faites de- lers des ministres dont devrait dé- b Le procès de trois anciens pour « empoisonnement » vise transfusion sanguine, membres jurisprudence restrictive de la vant la juge Bertella-Geffroy, les met pendre, en partie, le cours du pro- ministres socialistes devant la les anciens conseillers des de cabinets ministériels... – ont Cour de cassation sur pourtant explicitement en cause, dans cès. Comment en effet éclairer Cour de justice de la ministres et responsables de la été mis en examen pour l’empoisonnement, elle pourrait son arrêt de renvoi. Sans qu’ils aient l’attitude d’Edmond Hervé dans le république (CJR). Laurent santé publique et devrait aboutir « empoisonnement » ou requalifier les faits pour pu se défendre. » drame du sang contaminé si Claude Fabius, Georgina Dufoix et à un autre procès. Déjà « complicité d’empoisonnement » « violence ou voie de fait ayant Certains des témoins qui ont été Weisselberg, son ancien conseiller Edmond Hervé comparaîtront, à condamné pour « tromperie sur dans ce volet du dossier. Malgré entraîné la mort sans intention de mis en examen par le juge Bertella- refuse de témoigner ? Comment dé- partir du mardi 9 février, devant la qualité substantielle d’un ses demandes répétées, la donner », infraction Geffroy ont déjà décidé qu’ils ne terminer la responsabilité pénale de cette nouvelle juridiction, produit », le docteur Garretta, Mme Bertella-Geffroy n’a jamais criminelle. Sans attendre les comparaîtront pas. L’un d’eux a ain- Laurent Fabius si Louis Schweitzer, habilitée à juger d’anciens ancien directeur du Centre pu obtenir du parquet de Paris le réquisitions du parquet, elle si écrit au président de la Cour, son ancien directeur de cabinet, et membres du gouvernement. Ils national de transfusion sanguine réquisitoire supplétif qui lui pourrait également, à l’issue du Christian Le Gunehec, pour lui si- François Gros, son conseiller scienti- sont renvoyés devant la CJR (CNTS), a été à nouveau mis en aurait permis d’enquêter sur délai légal de trois mois à partir gnifier qu’il répondrait à la convoca- fique sont absents ? Pour l’heure, pour « homicides involontaires et examen, le 28 juillet 1994, à la l’affaire du sang contaminé dans de la clôture de son instruction, tion, mais qu’il ne déposerait pas. chacun d’entre eux, réserve sa ré- atteintes involontaires à l’intégrité suite de nouvelles plaintes. Cette sa globalité, notamment sur les renvoyer certains mis en examen D’autres s’apprêtent à comparaître, ponse. Une inconnue de plus dans des personnes ». fois, la qualification retenue est collectes en milieu carcéral. devant les assises, avant même mais accompagnés de leurs avocats, ce procès à la délicate équation. b L’instruction du juge celle d’« empoisonnement ». Au La magistrate a bouclé son l’ouverture du procès des ce qui n’est pas l’usage. Mais le pro- Marie-Odile Bertella-Geffroy total, une trentaine de enquête et l’a transmise au anciens ministres. cès est surtout conditionné par les Cécile Prieur Des témoignages essentiels pour la bonne compréhension de l’affaire

LE PROCÈS des trois anciens Cour de justice pourraient se dans le processus de mise en phrase, lourde de sens, figure en prochent en effet à ce dernier alerte des autorités sanitaires et ministres, Laurent Fabius, Geor- passer de leurs témoignages. place du dépistage systématique marge d’une note adressée le d’avoir voulu annoncer lui- gouvernementales. Le premier gina Dufoix et Edmond Hervé, L’affaire du sang contaminé du sida dans les dons de sang. 20 mai par le professeur Gros au même le dépistage et d’avoir em- fut la note adressée le 12 mars sera décidément hors norme. Au consiste en effet, pour l’essen- Dans un entretien accordé au directeur de cabinet de Laurent pêché Edmond Hervé de le faire par un épidémiologiste de la di- delà de son caractère inédit – ce tiel, à décrypter les responsabili- Monde (daté 11 février 1994), le Fabius dans laquelle l’ancien di- lors du congrès d’hématologie rection générale de la santé, le sera la première fois que la Cour tés et éventuellement les fautes professeur Gros avait longue- recteur de l’Institut Pasteur fait qui se tenait à Bordeaux le docteur Jean-Baptiste Brunet. de justice siègera sous la Ve Ré- commises par les personnes ment analysé ce processus de dé- savoir que M. Hervé estime 22 mai 1985. « Il faudra attendre Dans ce document, on pouvait publique –, il présentera bien ayant eu à intervenir dans un cision. Récusant les accusations « urgent » de connaître la posi- un mois, écrivent les trois magis- lire que si la proportion de don- d’autres « particularités » : ainsi certains nombre de processsus de protectionnisme, il expliquait tion du gouvernement sur l’op- trats, pour que Laurent Fabius neurs séropositifs retrouvée à que le veut la loi, il n’y aura pas de prises de décisions. De ce que le directeur de cabinet de portunité d’instaurer un dépis- prononce son “annonce choc” à l’hôpital Cochin est représenta- de parties civiles ; l’accusation point de vue, les cas du profes- Laurent Fabius, Louis Schweit- tage. Elle est contestée par Louis l’Assemblée nationale [le 19 juin ]. tive de la situation parisienne (6 sera soutenue par un procureur seur François Gros, de Louis zer, avait transmis tous ses avis Schweitzer qui affirme qu’elle Il en faudra plus de deux pour pour mille), « il est probable que général qui avait requis un non- Schweitzer ou du docteur Claude au premier ministre. Il avait éga- est de sa propre main, et non de qu’elle entre dans les faits. » tous les produits sanguins prépa- lieu en faveur des trois anciens Weisselberg sont particulière- lement précisé que dès le 20 mai celle du premier ministre. Considéré par avance comme rés à partir de pools de donneurs ministres ; enfin, certains des té- ment éloquents. l’un des moments-clés du procès parisiens sont actuellement conta- moins les plus importants hé- Mis en examen le 6 février 1994 de février, cette discussion sur le minés ». sitent à venir déposer devant la pour « complicité d’empoisonne- Étant donné le rôle essentiel joué rôle joué par Laurent Fabius La deuxième mise en alerte du Cour car ils estiment que cette ment » par le juge Bertella-Gef- dans la mise en place du dépis- docteur Weisselberg et, par ce déposition violerait leurs droits à froy, le professeur François Gros par plusieurs d’entre eux tage pourrait difficilement avoir fait, du cabinet de M. Hervé et la défense dans l’éventuel procès était conseiller scientifique au lieu sans que François Gros et de M. Hervé lui-même, remonte sur le volet non-ministériel du cabinet de Laurent Fabius. dans la gestion de l’épidémie de sida, Louis Schweitzer fassent au 10 mai 1985 lorsque la sous di- sang contaminé (lire ci-dessus). Scientifique très prestigieux, an- connaître leur version – pour le rectrice de la santé, Marie-Thé- Mis en examen pour « empoi- cien directeur de l’Institut Pas- on voit mal comment les juges moins contradictoire – des faits. rèse Pierre, lui adressa une note sonnement » ou « complicité teur, c’est lui qui, le 9 mai 1985, De la même manière, si le doc- l’informant de la nécessité d’un d’empoisonnement » dans cette présida à Matignon une réunion de la Cour de justice pourraient teur Claude Weisselberg décidait dépistage systématique et, plus autre procédure, ces témoins interministérielle dans le compte de ne pas venir témoigner, c’est encore, de l’urgence qu’il y avait sauront vraisemblablement, par rendu de laquelle on peut lire se passer des dépositions tout le processus de mise en à administrer aux hémophiles un extraordinaire hasard du ca- que « le cabinet du premier mi- place du dispositif de prévention des produits chauffés. Que s’est- lendrier, au moment même de nistre demande que le dossier de ces témoins de la contamination des hémo- il passé après réception de ces l’ouverture du procès devant la d’enregistrement [du test de dé- philes qu’il serait difficile d’ana- notes ? De quelle manière le doc- CJR, s’ils sont renvoyés devant la pistage de la firme américaine] lyser. Conseiller du secrétaire teur Weisselberg en informa justice. Certains envisagent de Abbott soit encore retenu quelque 1985, il avait « mis les points sur Ce document est l’un des élé- d’Etat à la santé Edmond Hervé, M. Hervé ? L’information re- ne pas déférer à la convocation temps au Laboratoire national de les i en demandant de permettre à ments essentiels de l’accusation. chargé plus particulièrement du monta-t-elle plus haut, soit au de la Cour car ils craignent que la santé ». Figurant dans le rap- [Edmond] Hervé de faire une an- Dans leur arrêt de renvoi, les dossier du sida, Claude Weissel- cabinet de Mme Dufoix, soit à leurs dépositions soient retenues port sur la contamination des nonce [de mise en place du dé- trois magistrats de la commis- berg a été mis examen le 4 octo- Matignon ? Pour le savoir, la contre eux lors du procès du vo- hémophiles établi par le patron pistage systématique chez les sion d’instruction de la Cour de bre pour « complicité d’empoi- Cour de justice aura du mal, là let non-ministériel. Or, étant de l’IGAS, Michel Lucas, ce do- donneurs de sang] au congrès de justice de la République l’uti- sonnement » par le juge encore, à se passer du témoi- donné le rôle essentiel joué par cument est essentiel dans la me- Bordeaux ». « Et Laurent Fabius lisent en effet largement pour Bertella-Geffroy. Il avait été le gnage d’un des hommes-clés de plusieurs d’entre eux dans la ges- sure où il laisse apparaître que m’a répondu qu’il n’en était pas formuler un certain nombre destinataire de deux documents ce dossier. tion de l’épidémie de sida, on des considérations de type pro- convaincu », ajouta-t-il. « Je n’en d’accusations à l’encontre de considérés comme étant à la voit mal comment les juges de la tectionniste ont pu interférer suis pas convaincu » : cette l’ancien premier ministre. Ils re- base du processus de mise en Franck Nouchi LeMonde Job: WMQ1601--0009-0 WAS LMQ1601-9 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 10:51 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 34Fap:100 No:1162 Lcp: 700 CMYK

SOCIÉTÉ LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 / 9

Les modifications des programmes du lycée Alain Carignon encourt seront plus ambitieuses que prévu une nouvelle peine Claude Allègre engage une réforme de l’enseignement des mathématiques de l’école primaire à l’université d’emprisonnement Le ministère de l’éducation nationale a rendu pu- mois après le mouvement lycéen et les premiers de l’enseignement. Ces orientations ont été inspi- bliques, jeudi 14 janvier, les nouvelles orientations allègements mis en œuvre, M. Allègre confie à rées par le Conseil national des programmes et concernant les programmes des lycées. Quelques des universitaires le soin de repenser les contenus par la consultation nationale des lycées. Il est poursuivi pour abus de biens sociaux LES NOUVELLES orientations dieront l’histoire littéraire et des bLangues vivantes – Jean- s’étendra sur plusieurs années, est LYON le jour ; le versement d’une concernant les programmes du ly- courants de pensée. Dans le cadre Louis Duchet, maître de confé- prévue. Parallèlement, répondant de notre correspondant régional somme de 2,2 millions de francs cée, ainsi que les noms des prési- du programme, le professeur aura rences à l’université de Poitiers. à la demande des associations de L’ancien maire (RPR) de Gre- « en dehors de tout contrat de man- dents des « groupes techniques la liberté de choisir « les œuvres L’enseignement des langues de- spécialistes, un groupe se met en noble de 1983 à 1995, Alain Cari- dat ou de concession et sans contre- disciplinaires » (GTD) chargés de qui lui paraissent les mieux adap- vrait évoluer vers une meilleure place pour prendre en compte les gnon, qui fut également président partie » pour rémunérer « l’étude les mettre en œuvre, ont été ren- tées aux besoins des élèves ». compréhension et expression développements des mathéma- du conseil général de l’Isère jus- d’un projet de zone aéroportuaire » dus publics, jeudi 14 janvier, par le b Histoire et géographie – Mi- orales et mettre l’accent sur les tiques liés à l’informatique. Rémi qu’en 1996, comparaîtra une nou- dans la plaine de la Bièvre ; enfin, ministère de l’éducation natio- chel Winock, professeur à l’Insti- aspects de communication. Le Langevin, professeur à l’universi- velle fois, au printemps prochain, le versement, en août 1989, d’une nale. Définies par le Conseil na- tut d’études politiques de Paris. travail oral avec des étudiants té de Dijon est chargé de faire la devant la justice. Le juge d’instruc- commission de 1,6 million de tional des programmes (CNP) et Toujours délicats et complexes, étrangers ne se substitue pas aux liaison entre les deux groupes. tion Christian Blaes, en charge de francs à la société Rhoddlams, approuvées par Claude Allègre, l’allègement et la rénovation des heures d’enseignement dispen- b Physique et chimie – l’enquête sur plusieurs affaires fi- spécialisée dans le refinancement ces orientations revoient à la programmes dans ces disciplines sées par les professeurs, mais re- Jacques Treiner, professeur à Pa- nancières grenobloises, a notifié, des dettes des collectivités locales. hausse les ambitions affichées par sont soumis à l’organisation présente « une possibilité supplé- ris-VI, Etienne Balibar, directeur le 12 janvier, aux avocats de Cette société, dirigée par Michel le texte sur la réforme des lycées, d’une large table ronde, sous la mentaire de converser » dans une de recherches à l’Ecole normale M. Carignon ainsi qu’à une dizaine Pacary, avait été chargée par GID soumis à la concertation depuis le responsabilité de M. Winock. langue étrangère. supérieure (ENS). En filière litté- d’autres prévenus – dont le séna- d’établir le montage financier d’un 21 décembre. b Arts – Pierre Baqué, profes- raire et en sciences économiques, teur (RI) de l’Isère Jean Boyer – échangeur routier. La Cour des Il était alors question de « chan- seur à l’université Paris-I René les sciences deviennent obliga- leur renvoi devant le tribunal cor- comptes en 1991, puis la Chambre gements progressifs, continus, « L’enseignement Descartes. Longtemps conseiller toires afin de « préparer les futurs rectionnel. Est également visé par régionale des comptes de Rhône- souvent de petite ampleur, de ma- de la direction des lycées et col- citoyens à assumer leurs responsa- les poursuites l’intermédiaire fi- Alpes avaient successivement ré- nière à actualiser les connaissances du français lèges, M. Bacqué est « chargé de bilités ». D’une manière générale, nancier Michel Pacary, déjà mis en vélé plusieurs infractions, dont sans entraîner de bouleverse- mettre en place les ateliers de pra- l’appropriation des concepts fon- cause dans d’autres procédures elles attribuaient la responsabilité ment ». Après les allègements pu- est la première tique artistique dans l’ensemble des damentaux et des démarches es- instruites à Paris. à M. Carignon. Mais, à l’époque, le bliés lors des vacances de la Tous- lycées ». Les professeurs auront sentielles est visée. Un plan natio- M. Carignon est poursuivi pour parquet de n’avait pas saint, qui concernaient préoccupation les moyens de faire intervenir des nal de formation est prévu pour « abus de biens sociaux, faux et ouvert d’information judiciaire. essentiellement les sciences (Le professionnels de la culture et des les enseignants. usage de faux ». Il encourt une Monde du 7 novembre), le minis- du ministre » arts. b Biologie et Géologie – Jean- peine d’emprisonnement de cinq tère semble s’engager dans une b Education physique et spor- Claude Boucaut, professeur à Pa- ans et pourrait aussi être privé de L’ancien élu avait rénovation de fond. Celle-ci tient tive – Gilles Klein, maître de ris-VI. La réflexion menée depuis ses droits civils et civiques. L’an- également compte du travail ac- b Sciences économiques et conférences à l’université de Tou- plus d’un an par le CNP avec des cien élu a déjà été condamné le déjà été condamné compli par le Conseil scientifique sociales – Jacques Guin, profes- louse. Avec le GTD, il devra no- scientifiques de haut niveau et des 9 juillet 1996 par la cour d’appel de de la consultation sur les lycées. seur d’économie à Montpellier-I. tamment définir les contenus du associations de spécialistes sera Lyon pour corruption dans l’af- en 1996 à cinq ans Réunis au ministère mardi 12 jan- Celui-ci doit, en sus du GTD, réu- nouveau baccalauréat technolo- poursuivie pour procéder aux al- faire Dauphiné News. Il s’était vier, les présidents des GTD ont nir un groupe comprenant no- gique EPS, débouchant sur un ou lègements nécessaires, sans alors vu infliger une peine de cinq de prison présenté leurs travaux et arrêté tamment des historiens, des ju- plusieurs BTS « métiers du sport ». « courir » derrière les dernières ans de prison dont quatre fermes, un calendrier. Les nouveaux pro- ristes et des philosophes, pour b Mathématiques-Claudine découvertes scientifiques. Les ly- ainsi qu’une privation de ses pour corruption grammes entreront en vigueur en préparer le programme de la nou- Robert, professeur à Grenoble-I. céens devront être préparés à droits civiques pour une période septembre 2000 pour la classe de velle éducation civique, juridique Une profonde réforme allant du comprendre les problèmes de cinq ans. M. Carignon avait été seconde, en 2001 pour la première et sociale. primaire au supérieur et qui éthiques que soulève l’évolution remis en liberté le 5 mai 1998, Il est enfin reproché à l’ancien et 2002 pour la terminale. En voici de la biologie depuis quelques an- après avoir bénéficié d’une me- président du conseil général les principes, discipline par disci- nées. sure de libération conditionnelle d’avoir fait usage d’un faux docu- pline. Le nom indiqué est celui du Le « non à Allègre » de trois cents enseignants b Philosophie – Alain Renaut, (Le Monde du 7 mai 1998). ment comptable devant l’assem- président du groupe technique professeur à Paris IV. Il est « char- Cette fois, il est reproché à l’an- blée départementale, au mois de disciplinaire correspondant. Plus de trois cents enseignants ont répondu à l’appel du « collectif gé d’élaborer les mesures qui per- cien président du conseil général juillet 1993, lors de la présentation b Lettres – Alain Viala, profes- pour la démission d’Allègre » et de la Coordination enseignante du mettront à un plus grand nombre de l’Isère d’avoir, en qualité de du bilan prévisionnel de l’opéra- seur à Paris-III Sorbonne-Nou- nord-parisien, auxquels s’était jointe la Coordination des AG de la d’élèves de profiter de cet enseigne- « dirigeant de fait » des sociétés tion d’aménagement de la Bièvre, velle. « L’enseignement du français Seine-Saint-Denis, jeudi 14 janvier, à la Bourse du travail, à Paris. ment et d’avoir au baccalauréat d’économie mixte départemen- « qu’il savait falsifié par la suppres- est la première préoccupation du Extrêmement composite, allant de professeurs adhérents de base du des résultats comparables à ceux tales SADI, puis Grenoble Isère sion d’un montant de dépenses de ministre » affirme le texte. L’ob- SNES à des militants d’extrême gauche en passant par des profes- des autres disciplines ». Développement (GID), utilisé 2,2 millions de francs », indique jectif essentiel de l’enseignement seurs de classe préparatoire, mais aussi des enseignants non syndi- b Environnement, nouvelles celles-ci « à des fins personnelles l’ordonnance du juge Blaes. du français au lycée est une meil- qués, l’assemblée s’est soudée sur un seul mot d’ordre : non à Al- technologies. Thèmes pluridisci- d’amitié ou de clientélisme » et Le procès à venir constituera la leure maîtrise des repères cultu- lègre. plinaires par excellence, ces deux pour « favoriser l’entreprise poli- première comparution de M. Cari- rels fondamentaux, des lectures Les méthodes et les réformes du ministre de l’éducation nationale domaines devront conquérir une tique dans laquelle il était intéres- gnon devant le tribunal de la ville plus ouvertes, la rédaction de tex- ont été violemment critiquées. Etonnés eux-mêmes de se retrouver place importante dans l’enseigne- sé ». Trois opérations lui sont prin- dont il fut le maire durant douze tes divers, un travail sur la langue. si nombreux, les participants, dont quelques-uns étaient venus de ment, sans prendre la forme cipalement imputées : la ans. Selon un magistrat de la cité, Les épreuves du baccalauréat de- province, ont fustigé le « lycée light » ou la déconcentration. « Le re- d’une discipline traditionnelle. concession fictive d’aménagement il sera « symptomatique du système vraient être revues dans ce sens. fus de la politique d’Allègre est ultra-majoritaire en salle des profs », a Les « travaux personnels enca- d’un circuit automobile à proximi- Carignon » qui prévalut à Gre- La revalorisation de la filière litté- lancé un intervenant, très applaudi. La « réconciliation » entre drés » en seront notamment l’oc- té de l’aéroport de Grenoble, as- noble et dans l’isère, au cours du raire passera par la création d’une Claude Allègre et les SNES a fait l’objet de vives critiques. Appelant casion. sortie du versement d’une somme règne de l’ancien élu. option « littérature » en première à la grève, ces enseignants devaient se retrouver jeudi 21 janvier à de 1,8 million de francs à l’opéra- et en terminale. Les lycéens étu- 18 h 30, au même endroit. Béatrice Gurrey teur de ce projet, qui n’a jamais vu Claude Francillon M. Chevènement qualifie de « tâche sacrée » l’enquête sur la mort du préfet Erignac La Cour de cassation donne BASTIA gresse et je vous demande d’avoir lançait pour sa part : « Je ne peux et demie, avec les deux princi- de notre correspondant confiance dans son succès, loin des accepter que l’on mette en cause la paux magistrats de l’île, le pro- raison à la victime d’une secte La visite du ministre de l’inté- polémiques subalternes et nui- communauté, au quelconque pré- cureur général, Bernard Legras, rieur en Corse a débuté, jeudi sibles. Un seul intérêt doit dominer, texte de soutenir un Etat de droit. et le premier président de la cour APRÈS HUIT ANS DE PROCÉDURE, la Cour de cassation a donné gain 14 janvier, dans une ambiance de au-dessus de tout, c’est le succès L’Etat de droit, c’est l’exercice d’appel de Bastia, Michel Jeau- de cause à la victime d’une secte, Mme Geneviève Bosse-Platière, dans un fronde. Désireux d’afficher son de l’enquête sur cet assassinat d’une citoyenneté responsable, en- nouto. Ici encore, M. Chevène- différend immobilier. Elle avait vendu, en 1980, sa maison de Brunoy soutien aux représentants de lâche et cruel. » cadrée par la loi. J’y souscris (...) ment s’est efforcé d’apaiser les (Essonne) à la société Jojema, émanation de la secte des Trois Saints l’Etat dans l’île, dont l’action a Le ton avait été donné quel- Mais je dis que tout ce qui est ex- tensions entre les services de Cœurs. En 1996, la cour d’appel de Paris avait prononcé la résolution de été ouvertement contestée au ques heures plus tôt, à Paris, à cessif doit être rejeté car l’excès, l’Etat, qu’il a qualifiées de « su- la vente, en invoquant des violences commises contre Mme Bosse-Pla- cours des derniers jours, Jean- l’issue d’une réunion des préfets même dans l’application de la loi, balternes ». « Le ministre nous a tière. En cassation, la société Jojema soutenait qu’il ne suffisait pas de Pierre Chevènement a modifié de région à l’hôtel Matignon : n’a jamais été au service de la confirmé sa volonté d’améliorer constater la violence pour annuler la vente, mais que les magistrats au- son programme et adapté son évoquant l’incident protocolaire loi. » dans toute la mesure du possible la raient dû rechercher si cette violence avait à elle seule vicié le consente- discours aux exigences de l’ac- de la veille, lorsque le préfet Ber- synchronisation qui doit exister sur ment. tualité. « Le premier objectif de la nard Bonnet avait quitté l’au- le terrain, a expliqué M. Legras La 3e chambre civile de la Cour de cassation a rejeté cet argument, mer- politique du gouvernement en dience de rentrée du tribunal « J’ai la conviction, (...) Il faut définir des règles très credi 13 janvier. L’arrêt constate que la cour d’appel avait souveraine- Corse est d’y faire respecter la loi, d’ pour protester contre simples de répartition des compé- ment apprécié les faits en observant que la propriétaire avait subi des a lancé M. Chevènement dès son sa prise à partie par le bâtonnier plus forte que jamais, tences entre tous les services. » violences morales et physiques « de nature à faire impression sur une per- arrivée à la mairie de Bastia. Mais de la ville (Le Monde du 15 jan- La deuxième journée de la vi- sonne raisonnable et à inspirer la crainte d’exposer sa personne ou sa for- cette entreprise ne saurait être vier), M. Chevènement avait glis- que les auteurs site de Jean-Pierre Chevènement tune à un mal considérable et présent ». l’œuvre de quelques mois ou d’une sé : « Il y a quelquefois des gens s’est poursuivie à Ajaccio, ven- année. Ce sera une œuvre de qui perdent une occasion de se seront découverts dredi 15 janvier, où il a présidé, à DÉPÊCHES longue haleine, l’œuvre de plu- taire. » Au même moment, en la préfecture de région, une céré- a VIOLENCES : quelque six cents personnes ont manifesté, jeudi sieurs gouvernements. » Corse, la polémique se poursui- et jugés » monie devant la plaque apposée 14 janvier à Givors (Rhône), à l’appel de la municipalité, pour protester Rendant hommage « au cou- vait néanmoins. Le bâtonnier à la mémoire de Claude Erignac. contre des incendies de voitures et des dégradations de locaux publics rage et à la ténacité » du préfet contestataire, Antoine Sollacaro Le ministre de l’intérieur devait commis par des bandes de jeunes gens, dimanche 10 janvier. La préfec- Bernard Bonnet, le ministre a – qui est aussi l’avocat de Ma- A la préfecture de Bastia, ensuite s’entretenir avec le pré- ture avait émis l’hypothèse que ces incidents faisaient suite à la rumeur évoqué l’enquête sur l’assassinat thieu Filidori, suspecté par la po- M. Chevènement a rencontré une sident du Conseil exécutif de selon laquelle l’un des auteurs d’un hold-up avec prise d’otage commis de son prédécesseur, Claude Eri- lice d’être le rédacteur du douzaine de chefs d’entreprise de Corse et les parlementaires insu- quelques jours plus tôt à Tain-l’Hermitage (Drôme), originaire de Gi- gnac. « L’élucidation des condi- communiqué revendiquant l’as- Haute-Corse, avec lesquels il a laires, la fin de son déplacement vors, était décédé des suites des blessures reçues lors d’une fusillade tions de l’assassinat du préfet de sassinat du préfet Erignac (Le évoqué les contraintes du déve- devant être consacrée à une ren- avec les gendarmes. Corse est une tâche impérieuse, Monde du 15 janvier) –, réitérait loppement économique de l’île. contre sur l’intercommunalité a ÉDUCATION : le ministre de l’éducation, Claude Allègre, a décla- j’allais dire sacrée, a-t-il déclaré. ses propos, avec le soutien des Au terme de cette première jour- avec les trois cent soixante ré, vendredi 15 janvier, sur Europe 1, qu’il voulait « que les enseignants J’ai la conviction, plus forte que ja- barreaux d’Ajaccio et de Bastia. née, le ministre a choisi de retar- maires de l’île. soient totalement respectés et en sécurité ». « Tout acte d’agression sur un mais, que les auteurs seront dé- Le président (RPR) du Conseil der son départ pour Ajaccio afin enseignant doit être un acte aggravé et jugé rapidement », a-t-il estimé, couverts et jugés. L’enquête pro- exécutif de Corse, Jean Baggioni, de s’entretenir, durant une heure Michel Codaccioni demandant que « les sorties d’école soient à l’avenir mieux surveillées ». LeMonde Job: WMQ1601--0010-0 WAS LMQ1601-10 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 10:28 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 34Fap:100 No:1163 Lcp: 700 CMYK

10 / LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 CARNET

DISPARITIONS Raymond Peynet Le dessinateur des « Amoureux »

RAYMOND PEYNET, célèbre en chef du journal de la maison périence de dessins animés censés cé, à l’occasion de la fête de la fille rangée ont accédé à la consé- a LE CAPITAINE Manuel Gabi- pour le couple d’amoureux qu’il Fayard, Ric et Rac, l’hebdomadaire concurrencer les productions de Saint-Valentin, des poupées à cration internationale : quatre mu- no Carranza, un des derniers offi- avait dessiné pendant la seconde pour tous. Le futur animateur de Walt Disney, apparues juste avant l’image de celles qui avaient en- sées, dont deux au Japon (à Hiro- ciers mexicains de l’armée révolu- guerre mondiale, est mort jeudi jeux télévisés titre ce dessin Les la guerre. chanté l’imaginaire des jeunes filles shima notamment) et deux en tionnaire d’Emiliano Zapata, est 14 janvier à l’hôpital de Mougins Amoureux de Peynet, signant ainsi La Libération sera un véritable de l’après-guerre. France – dans le village natal de sa mort mercredi 13 janvier à l’âge (Alpes-Maritimes). Il était âgé de l’acte de naissance de deux person- âge d’or pour les dessinateurs qui Mais Raymond Peynet n’en reste mère, Brassac-les-Mines (Puy-de- de cent un ans. Il a succombé à quatre-vingt-dix ans. nages qui feront la renommée du n’ont pas ouvertement collaboré. pas à ces « produits dérivés ». Il col- Dôme), et à Antibes (Alpes-Mari- une crise cardiaque à Yautepec, Né le 16 novembre 1908 à Paris, dessinateur. Georges Brassens Dans les années 50-60, Peynet de- labore à des décors de théâtre – la times), où il vivait retiré – abritent dans l’Etat de Morelos, pendant le de parents auvergnats qui tenaient composera sa chanson, Les Amou- vient, avec Sennep et Jean Effel, l’un Huchette à Paris, le Capitole de les répliques imprimées de ses pou- tournage d’un documentaire inti- un commerce de bois-charbon, reux des bancs publics, à la vue de ce des dessinateurs humoristiques les Toulouse, l’Opéra de Bordeaux –, pées, tandis que les éditions Hoë- tulé Les Derniers Zapatistes, où il Raymond Peynet a suivi dès son en- dessin. plus recherchés, même s’il avoue ai- ou décore des salons ou les bars de beke ont réédité Les Amoureux et témoignait avec six autres capi- fance les cours d’une école de des- mer seulement une cinquantaine de paquebots. Il illustre aussi des livres, Peynet de tout cœur et que le taines, âgés de quatre-vingt-neuf sin de son quartier. Après avoir réa- CONSÉCRATION INTERNATIONALE ses six mille dessins, qu’il s’agisse de Les Lettres de mon moulin d’Al- kiosque de Valence a été classé mo- à cent huit ans, survivants de l’ar- lisé des illustrations pour des Les années de l’Occupation ver- dessins de presse, d’affiches ou phonse Daudet, des œuvres de Jean nument historique. mée paysanne, fer de lance de la agences de publicité, il travaille en- ront de très rares desinateurs de d’images publicitaires. Ses Amou- Anouilh ou d’Alfred de Musset. Son révolution zapatiste, de 1910 à suite pour des catalogues de grands presse collaborer aux journaux col- reux quittent progressivement les petit poète romantique et sa jeune Yves-Marie Labé 1917. magasins puis, pendant l’Occupa- laborateurs. Le ministre de l’infor- pages des journaux pour décorer tion, pour deux journaux réfugiés mation de Vichy tente toutefois cendriers, plats, foulards, pochettes en zone sud. C’est au printemps d’attirer des dessinateurs reconnus de disques, cartes de vœux. NOMINATIONS tion sociale maritimes (1969-1979), direc- DIPLOMATIE 1942, alors qu’il cherche à animer un pour illustrer sa propagande, tout En 1953, naissent les fameuses teur du Centre international pour le Serge Smessow a été nommé dessin représentant le kiosque à en prenant garde, afin de ne pas les poupées en latex d’une vingtaine de AGRICULTURE ET PÊCHE développement de la pêche et de l’aqua- ambassadeur au Kazakhstan, en musique de Valence, que Peynet faire fuir, de les cantonner au diver- centimètres et d’armature en fer, Alain Merckelbagh a été culture (1979-1981), avant d’être conseiller remplacement d’Alain Richard, crée son couple d’amoureux, au- tissement et à la fantaisie. C’est ain- devancières des fameuses Barbie nommé directeur de l’Office na- technique aux cabinets de Louis Le Pensec, par décret publié au Journal offi- jourd’hui très « fleur bleue » : un si que, comme de nombreux autres d’outre-Atlantique. Blondes, brunes tional interprofessionnel des ministre de la mer, et de Guy Lengagne, se- ciel du 13 janvier. jeune homme aux allures de musi- confrères, le « père » des Amoureux ou rousses, ces deux cents poupées produits de la mer et de l’aqua- crétaire d’Etat à la mer (1981-1983). Res- [Né le 25 mars 1947 à Marseille cien des années 30, portant cheveux fournit en août 1943 une centaine de Peynet, baptisées « Saint Trop », culture (Ofimer) qui se substitue ponsable du service de valorisation de la (Bouches-du-Rhône), Serge Smessow est longs et chapeau melon, arborant de dessins pour un jeu de loto ré- « Hula Hoop », « L’Etourdie », au Fonds d’intervention et d’or- recherche à l’Institut français de recherche titulaire d’une licence d’anglais et d’une une lavallière, et sa compagne, compensant un concours de la cam- « Nouvelle vague », « Gros cha- ganisation des produits de la pour l’exploitation de la mer (Ifremer) de maîtrise de russe. Il a été notamment en jeune fille au chignon sage et à l’air pagne coloniale. Comme Sennep, grin » et même « Strip-tease », vê- pêche maritime (FIOM), lors du 1983 à 1990, puis président de Créocéan, fi- poste à Bucarest (1974-1976), à Vienne au- timide, dont il dira ensuite qu’il Dubout, Effel et d’autres artistes ré- tues parfois de costumes folklo- conseil des ministres de mercre- liale d’Ifremer, de 1990 à 1996, Alain Merc- près de la Conférence sur la sécurité et la s’était inspiré des traits fins de sa fugiés en zone sud, Peynet participe riques ou d’habits de corps de di 13 janvier. kelbagh était conseiller technique au mi- coopération en Europe (1986-1989), à Mos- propre épouse, Denise, au nom pré- ensuite, en avril 1944, à « Sa- métier, sont collectionnées avec [Né le 25 juin 1942 à Paris, Alain Merc- nistère de l’agriculture et de la pêche, cou (1990-1991), à Stockholm (1992-1994) destiné puisqu’elle était née demoi- tyre 44 », exposition de dessins fièvre par les fillettes des années 50- kelbagh est titulaire d’un diplôme d’études chargé de la pêche maritime, des cultures et à l’administration centrale du Quai selle Damour... d’humour renouant avec la tradi- 60. Plus de quatre millions de figu- supérieures de sciences économiques. Il a marines et des gens de mer, auprès de d’Orsay. Depuis mars 1996, Serge Smessow Raymond Peynet envoit son des- tion d’avant-guerre. Il prend aussi rines sont vendues. Il y a deux ans, été notamment chargé d’études, puis se- Louis Le Pensec, puis de Jean Glavany, de- était ambassadeur à Chisinau, en Molda- sin à Max Favalleli, alors rédacteur part avec Effel et Dubout à une ex- la société Masport a d’ailleurs relan- crétaire général au Centre d’étude et d’ac- puis juin 1997.] vie.]

AU CARNET DU « MONDE » – Les Eclaireuses et Eclaireurs de – Mme Marcel Rampazzi, – Robert Vaez-Olivera, Avis de messe – Le 14 décembre 1998, Jean-Pierre France, son épouse, son époux, Kamieniak a soutenu sa thèse de Anniversaires de naissance L’Association laïque du scoutisme M. l’ingénieur général Georges Les docteurs Jean-Louis et Pascaline – Sa famille, psychopathologie fondamentale et français Bousquet et Mme , née Paulette Vaez-Olivera, Ses collègues, psychanalyse intitulée « Freud, un Christine et Philippe ont le regret d’annoncer le décès de Rampazzi, son fils et sa belle-fille, Ses élèves et amis, enfant de l’humour » à l’université souhaitent un très joyeux anniversaire au son gendre et sa fille, Marc et Julia, invitent à rendre un dernier hommage à Paris-VII - Denis-Diderot. meilleur des hommes et des pères, Jean ESTÈVE, M. Didier Bousquet, son petit-fils et sa petite-fille, Le jury, présidé par Mme J. Carroy, Mme Alice Tachard, commissaire général son petit-fils, M. René PORTET, professeur à l’université Paris-VII, et de 1960 à 1969. sa sœur, chevalier de l’ordre national Hubert NICOLAS. Et toute la famille, lle composé de M. Y. Bres, directeur de M Catherine Tachard, du Mérite, ont la douleur d’annoncer le décès de recherche, professeur à l’université Paris- sa nièce, commandeur des Palmes académiques, VII, Mme A. Aubert, professeur à l’univer- – Mme Catherine Jouffa, née Beylau, ont la tristesse de faire part du décès, le président honoraire sité de Rouen, M.E. Jalley, Décès son épouse, M. Marcel RAMPAZZI, 10 janvier 1999, dans sa soixante-dix- de l’Ecole pratique des hautes études, professeur à l’université Paris-XIII, François, Nathalie, Etienne, Sylvie, ancien élève de l’Ecole polytechnique, neuvième année, du me M. E. Blondel, professeur à l’université – M François Contenay, Alexis, Susie, Joseph, décédé à Toulouse, le 19 décembre 1998, Paris-I, lui a décerné la mention Très son épouse, ses enfants et petits-enfants, survenu le 12 janvier 1999, dans sa quatre- docteur Honorable, avec ses félicitations. Mme Vanessa Contenay, ont la douleur de faire part du décès de vingt-dix-huitième année. Geneviève VAEZ-OLIVERA, en assistant à la messe qui sera célébrée à M. Steve Allen née VAUTRINOT. son intention le vendredi 22 janvier 1999, et leur fils Alexander, La cérémonie religieuse aura lieu en à 11 h 45, en l’église Saint-Etienne-du- Yves JOUFFA, l’église Sainte-Thérèse, 62, rue de Ses obsèques ont eu lieu dans la plus Mont, 1, place du Panthéon, Paris-5e. ses enfants et petit-fils, l’Ancienne-Mairie, à Boulogne me avocat honoraire au Barreau de Paris, stricte intimité. Conférences M. et M Daniel Contenay, ancien membre du conseil de l’Ordre, (Hauts-de-Seine), le lundi 18 janvier, M. Jean Contenay, ancien conseiller d’Etat à 14 heures. – Le 23 décembre 1996, disparaissait en CENTRE INTERNATIONAL ses frères et belle-sœur, en service extraordinaire, – Saint-Sylvestre-sur-Lot (Lot-et- Irlande, dans des conditions dramatiques, DE RECHERCHE M. et Mme François-Laurent Contenay, président d’honneur Cet avis tient lieu de faire-part. Garonne). SUR LES JUIFS DU MAROC Nathalie, Thomas, Jérémie, Anne-Julie de la Ligue des Droits de l’Homme, Sophie TOSCAN DU PLANTIER, Président Robert Assaraf et Léa, président d’honneur 66, rue de Silly, Le préfet de région honoraire Michel productrice. 189, boulevard Saint-Germain, 75007 Paris ses neveux et nièces, de l’Amicale des Anciens Internés 92100 Boulogne. Virenque, M. et Mme Lucien et Françoise Genin, ont la très grande tristesse de faire part du du camp de Drancy, Son souvenir sera évoqué le dimanche Mlle Marie-Claude Virenque, Bourses de recherches : décès de officier de la Légion d’honneur, 17 janvier, à la messe de 11 heures, en commandeur de l’ordre national – Le président, Mme veuve Hélène Lafaye, l’église Saint-Eustache, Paris-1er. année universitaire 1998-1999. du Mérite, Les membres du conseil M. et Mme Gervais et Lydie Delnaud, Les bourses de recherches du CRJM François CONTENAY, chevalier des Arts et Lettres, d’administration, Mme Marianne Virenque, seront décernées le mardi 19 janvier, médaille du Combattant volontaire Le directeur général de la Fondation ses enfants et petits-enfants, Soutenances de thèse dans les salons de la SEIN, survenu à Tenerife, le 2 janvier 1999, à me e de la Résistance, Léopold Bellan, M. et M Jean Virenque, 4, place Saint-Germain-des-Prés, Paris-6 . l’âge de cinquante-six ans. me La cérémonie sera suivie ont la douleur de faire part de la mort de son beau-frère, président honoraire de – M Valérie Depadt-Sebag a chambre de Cour d’appel, soutenu le 8 janvier 1999 avec succès par une conférence Les obsèques ont eu lieu dans l’intimité survenu le 13 janvier 1999, dans sa La famille Remonville, sa thèse de doctorat d’Etat en droit, sur de l’écrivain et historien familiale. soixante-dix-neuvième année. M. Marcel RAMPAZZI, ont la douleur de faire part du décès de « La justification du maintien de Marcel BENABOU ancien élève de l’Ecole polytechnique, l’article 1386 du code civil ». administrateur Une messe sera célébrée à son intention L’inhumation aura lieu le lundi Mme Jeanne VIRENQUE, Le jury, composé de Mlle le professeur LA MÉMOIRE OBSTINÉE de l’Association Léopold Bellan le mercredi 20 janvier, à 17 h 30, en 18 janvier, à 15 h 30, au cimetière du née REMOVILLE, Geneviève Viney, Mme le professeur de 1976 à 1996, l’église Saint-Germain-des-Prés, 3, place Montparnasse, à Paris-14e. Marie Goré, MM. les professeurs RSVP par fax : 01-45-48-24-83 ou Saint-Germain-des-Prés, Paris-6e. administrateur honoraire survenu à Ferrassou, Saint-Sylvestre-sur- Philippe Brun et André Castaldo, sous la tél. : 01-45-49-61-40. de la Fondation Léopold Bellan, Cet avis tient lieu de faire-part. Lot, le 13 janvier 1999. présidence de M. le professeur Jérôme Huet, directeur de thèse, lui a décerné la 53, rue du Ranelagh, survenue le 12 janvier 1999, à l’âge de 75016 Paris. Ses obsèques auront lieu le samedi mention Honorable avec félicitations du – La Ligue des Droits de l’Homme quatre-vingt-dix-sept ans. 16 janvier, à 10 heures, en l’église de jury. a la tristesse de faire part du décès de Saint-Marcel, commune de Saint- CARNET DU MONDE Fondation Léopold Bellan, – Le conseil d’administration, Sylvestre-sur-Lot, suivies de 64, rue du Rocher, Fax : 01-42-17-21-36 La direction, Yves JOUFFA, l’inhumation au cimetière de Saint- président d’honneur de la LDH 75008 Paris. Marcel. SOUTENANCES DE THÈSE Téléphone : Le personnel de la Société (président de 1984 à 1991). Convergences, Le présent avis tient lieu de faire-part. ¤ la ligne 01-42-17-39-80 ont le profond regret de faire part du Elle partage la peine de sa famille et 83F TTC - 12,65 01-42-17-38-42 décès de – M. François Roustang, rendra hommage à Yves Jouffa le lundi son époux, 01-42-17-29-96 me Tarif Etudiants 99 18 janvier 1999, à 11 heures, au siège de la Mlle Eve-Alice Roustang, – M Simone Vuillemin, François CONTENAY, Ligue des Droits de l’Homme, 27, rue Alain et Claire Vuillemin, président-directeur général, Jean-Dolent, Paris-14e. sa fille, Gérald Vuillemin, La comtesse de Ferrier de Montal, Ses petits-enfants et arrière-petits- survenu à Tenerife, le 2 janvier 1999, à (Le Monde du 15 janvier.) sa mère, enfants, JANVIER 1999 l’âge de cinquante-six ans. Les familles Ferrier de Montal font part du décès de et Roustang, – Mme Eva Katan, LE MONDE Une messe sera célébrée à son inten- Ses frères et sœurs, M. André VUILLEMIN, son épouse, tion, le mercredi 20 janvier, à 17 h 30, en me Ses beaux-frères et belles-sœurs, sous-directeur honoraire l’église Saint-Germain-des-Prés, 3, place M. et M Jacques Robert Katan, Ses neveux et nièces, du ministère de l’éducation nationale, diplomatique me e M. et M Philip Barwell, Saint-Germain-des-Prés, Paris-6 . ont la douleur de faire part du décès de chevalier de la Légion d’honneur, Christophe, Valérie, Emmanuelle, ordre national du Mérite, Olivier, Isabelle, Didier et Nicolas, ÉCONOMIE me commandeur des Palmes académiques, 120, avenue Gambetta, ses enfants et petits-enfants, M François ROUSTANG, 75020 Paris. née Jacqueline Comment refonder le système financier international ont la douleur de faire part du décès, survenu le 12 janvier 1999. survenu le 12 janvier 1999, dans sa de FERRIER de MONTAL, par Susan George quatre-vingt-dixième année, de – L’Association Française Tourisme survenu le 14 janvier 1999, dans sa Les obsèques auront lieu le 16 janvier, à L’euro, verrou de l’orthodoxie Saint-Capraise-de-Lalinde (Dordogne). d’Affaires et Congrès André KATAN. soixante-troisième année. par Laurent Carroué a le profond regret de faire part du décès de 5, rue de Saclay, L’inhumation aura lieu le lundi La cérémonie religieuse sera célébrée 92290 Châtenay-Malabry. Le libre-échange, dernière Bastille 18 janvier, à 11 heures, au cimetière du samedi 16 janvier, à 15 h 30, dans par Bernard Cassen François CONTENAY, Montparnasse, 3, boulevard Edgar- l’intimité familiale, en l’église de vice-président. Quinet, Paris-14e. Mondragon. Elle sera suivie de Remerciements a l’inhumation au cimetière de Mondragon AFRIQUE : Ambitions rivales dans les Grands Lacs, par 47 bis, rue du Rocher, On se réunira devant l’entrée (Vaucluse). – Mme Kéty Chesselet, Mwayila Tshiyembé. – Au Congo-Kinshasa, de la rébellion à l’in- 75008 Paris. principale. Et toute la famille surrection, par Catherine Coquery-Vidrovitch. 96, rue de Miromesnil, particulièrement sensibles aux marques a GOLFE : Guerre sans fin contre l’Irak, par Alain Gresh. – Ni fleurs ni couronnes. 75008 Paris. d’amitié que vous leur avez témoignées – Christiane Laudet, lors du décès de Pourquoi le président Saddam Hussein ne cédera pas, par Raad son épouse, Alkadiri. – Des sanctions qui tuent, par Dennis Halliday. – Diplo- Ses enfants, – Toulouse. Roger CHESSELET, matie américaine, un domaine réservé, par Eric Alterman. Ses petits-enfants, – Isabelle, Olivier, Christian, a ont la douleur de faire part du décès de Ses livres, son cinéma, vous expriment leurs très sincères ALGÉRIE : Le mur du silence se fissure, par June Ray. Les familles Libert, Ruffié, de Gary, Plume, remerciements. a COMMUNICATION : M. Rupert Murdoch, empereur Jean LAUDET, La Maurie et ses arbres, Forgues, Scheid, Doat font part du décès de ont la douleur de faire part du décès de des médias, par Jean-Claude Sergeant. – Acheter Manchester survenu le 13 janvier 1999, à Grenoble United pour mieux vendre, par Niels Kadritzke. – Le nouvel ordre (Isère). Mme Jacqueline Jean-Charles RUFFIÉ, Vous pouvez informatique, par Denis Duclos. – Des droits du publicitaire, par MARIE-QUINARD, avocat, François Brune. Les obsèques auront lieu au cimetière ancien professeur, nous transmettre a d’Issy-l’Evêque (Saône-et-Loire), samedi ancien directeur adjoint survenu le 11 janvier 1999. SOCIÉTÉ : « Le Deuxième Sexe » en héritage, par Sylvie 16 janvier, à 14 h 30. de l’enseignement agricole, vos annonces la veille Chaperon. Une messe à sa mémoire sera célébrée a Danger ! Prolifération étatique, par Cet avis tient lieu de faire-part. survenu le 13 janvier 1999, à l’âge de le lundi 25 janvier, à 18 heures, en la pour le lendemain GÉOPOLITIQUE : cinquante-cinq ans. chapelle Sainte-Anne de la cathédrale jusqu’à 17 h Pascal Boniface. 2, rue de Miribel, Saint-Etienne de Toulouse, où l’on se 38000 Grenoble. Cet avis tient lieu de faire-part. réunira. En vente chez votre marchand de journaux - 24 F LeMonde Job: WMQ1601--0011-0 WAS LMQ1601-11 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 10:20 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 34Fap:100 No:1164 Lcp: 700 CMYK

11 RÉGIONS LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 Le port de Marseille fragilisé par la chute du trafic d’hydrocarbures La restructuration de l’industrie européenne du raffinage, accélérée par la baisse des cours du brut, affecte les recettes du principal port méditerranéen. Ses dirigeants veulent diversifier davantage ses activités et développer le transbordement des conteneurs, secteur le plus rentable à terme

MARSEILLE visions sont de 350 pour 2004. Si lement un franc/tonne environ ré- revanche de travailler avec ses in- de notre correspondant régional Une concurrence européenne acharnée on précise que l’essentiel des bé- munère le service réellement four- terlocuteurs sur des gains 63 millions de tonnes d’hydro- TRAFIC DU PORT DE MARSEILLE TRAFIC D'HYDROCARBURES* néfices du port provient de cette ni ». Elle rappelle au PAM que la communs de productivité réali- carbures, acheminées par un petit en millions de tonnes (importations+exportations) ressource – car les transborde- comparaison ne doit pas s’effec- sables dans les années à venir. en millions de tonnes millier de navires, ont transité par 94,3 93,5 (évol. 97/98 : –0,9%) ments des conteneurs ne sont pas tuer avec les autres ports français, Pour aboutir, il rappelle régulière- le Port autonome de Marseille 120 rémunérateurs pour cause d’inves- mais avec l’Italie, meilleur marché. ment à ses interlocuteurs que les 12 12,3 (PAM) en 1998. C’est 3,1 % de MARCHANDISES (+1,7%) tissements passés et à venir –, on M. Brassard refuse toute idée de raffineries locales ne sont pas de- moins qu’en 1997 et, même si les DIVERSES saisit l’importance de la question. baisse de ces prix mais propose en mandeuses par priorité d’une (évol. 97/98 : +2,6%) prévisions d’origine étaient plus Dans la bataille féroce de la baisse des prix, mais « d’une amé- pessimistes, ce résultat dit l’impor- concurrence, Marseille garde, se- lioration constante des process », tance du problème pour le nou- 64,7 62,7 62,7 lon le directeur du PAM, quelques Les présidents c’est-à-dire de la rapidité et de HYDROCARBURES veau directeur du PAM, Eric Bras- (–3,1%) atouts majeurs. D’abord, les autres l’amélioration des procédures de (évol. 97/98 : – 3,1%) sard, et ses équipes : le pétrole 42,7 ports, français ou européens, vont se font attendre déchargement des navires. Il sou- représente les deux tiers des quel- (+10%) 38 connaître eux aussi la baisse, au ligne aussi que les armateurs pé- (+3%) que 93,4 millions de tonnes que 18,4 17,5 fur et à mesure de l’obsolescence « L’ensemble des ports de troliers, qui sont ses clients directs traite chaque année le troisième AUTRES 20 des raffineries qu’ils desservent. commerce a connu en 1998 une aug- et sont désormais indépendants (évol. 97/98 : –4,9%) (+20%) port d’Europe, et 75 % de ses droits 1997 1998 Ensuite, le PAM offre les tarifs les mentation de trafic très correcte, des compagnies de raffinage, ne perçus sur les marchandises. La plus bas du pays : Le Havre et avec un taux de + 3,9 % pour les éta- formulent pas de demandes insis- TRAFIC PASSAGERS tendance est ancienne et surtout Nantes - Saint-Nazaire restent blissements de métropole », a indi- tantes sur la baisse des tarifs por- millions personnes durable. Elle a deux causes géné- en de plus chers. Une récente visite à la qué, mardi 12 janvier, Claude tuaires : ils sont d’abord intéressés Gressier, directeur du transport rales : la diminution constante des 1997 1,1 LE HAVRENANTES- TRIESTE conférence des armements pétro- par une baisse des prix du remor- MARSEILLE besoins de pétrole brut en Europe ROTTERDAM liers, à Oslo, a aussi rassuré le di- maritime, des ports et du littoral. quage, mais aussi des améliora- 1998 1,3 ST-NAZAIRE La palme revient à Nantes - de l’Ouest et le suréquipement en +19% * Pétrole brut, produits raffinés, gaz recteur ; en comparaison interna- tions pour le traitement des ma- (évol. 97/98 : ) Saint-Nazaire, mais Le Havre ou raffineries de la zone, maintenant Source : Port autonome de Marseille tionale, son établissement reste un rins. Travaillant en flux continu, ils que les progrès technologiques des meilleurs tant en prix qu’en Brest affichent aussi de bons veulent que les escales, de plus en permettent d’en implanter dans Shell-Berre a ramené sa capacité de 2005 » en raison des nouvelles qualité des prestations : la sécurité scores. Les baisses sont sensibles plus brèves, soient mieux aména- tous les pays du monde pour peu de 6,3 millions de tonnes par an à spécifications européennes en ma- est absolue, la fiabilité et la coordi- à Dieppe, Calais et Marseille. gées afin que leurs marins puissent qu’ils soient politiquement stables. 4. Devant la surproduction euro- tière d’essence, explique Georges nation des services restent répu- 1999 commence cependant sous cependant en profiter. Il sait que Le handicap singulier du port de péenne, Shell renonce en effet à Ritter, de Shell-Berre. Quatre mil- tées. des auspices incertains car le les pétroliers ont autant besoin Marseille est qu’étant situé sur les ces 2,3 millions d’autant plus vo- lions de tonnes par an s’ajouteront mandat des administrateurs des que lui d’un accord équilibré : les routes pionnières il dessert les raf- lontiers que la réexportation de donc aux pertes d’ici quelques an- NÉGOCIATIONS DÉCISIVES ports autonomes s’est achevé fin 40 millions de tonnes qui tran- fineries les plus anciennes, celles produits finis n’est, selon elle, plus nées. Et, si personne n’ose encore C’est un de ces arguments déve- 1998 et les nouveaux membres ne sitent durablement par Marseille que les nouvelles normes euro- rentable : il faut aller chercher les annoncer lequel est menacé, tout loppés face à l’Union française des seront pas désignés avant plu- sont des marchés captifs. péennes de 2002 condamnent à marchés trop loin, au-delà de l’Ar- le monde sait que les risques industries pétrolières (UFIP), avec sieurs semaines, le décret en L’enjeu de ces négociations est court terme. Le PAM alimente en gentine ou du Pakistan. Entre la pèsent à court terme sur un autre qui des discussions sont en cours. Conseil d’Etat à ce sujet n’étant en tout cas décisif. Car les progrès brut les raffineries de l’étang de baisse d’importation du brut et site de l’Hinterland. Celle-ci profite de la tendance toujours pas prêt en raison du re- du PAM en 1998 en marchandises Berre, du sillon rhodanien fran- celle de l’exportation des produits M. Brassard est parfaitement pour demander une baisse de la tard pris par le ministère de diverses, en vracs liquides et so- çais, de Suisse et de Karlsruhe (Al- raffinés, c’est donc 3 millions de conscient de ces difficultés : elles tonne facturée à l’heure actuelle à l’équipement pour organiser ces lides, comme la spectaculaire pro- lemagne), à 770 km de ses termi- tonnes qui sont perdues pour le étaient évidemment annoncées 6,40 francs. Si elle se félicite que nouvelles nominations. Il n’y a gression des passagers (+ 19 %), naux. Cette destination est PAM avec cette seule raffinerie. Si dans son plan d’entreprise, qui les tarifs du PAM aient été gelés donc plus de présidents, au- sont encore loin de suffire à déga- sensiblement à la même distance l’usine suisse de Cressier (3,2 mil- table sur un passage de 55,3 mil- depuis 1996, l’UFIP estime qu’il est jourd’hui, à la tête des grands ger les sommes indispensables aux de son concurrent le plus sérieux, lions de tonnes) doit fonctionner lions de tonnes seulement pour possible de supprimer la taxe sur la ports, le directeur expédiant par investissements nécessaires au tra- le port de Trieste (Italie), mieux sans changement prévisible, ce 2004. En chiffre d’affaires, cela se marchandise de 0,6 franc par délégation les affaires courantes. fic des conteneurs, dont tout le placé sur la route de l’Est méditer- n’est pas le cas de celle de Reich- traduit par une baisse substan- tonne, qui est « une spécificité fran- Quant aux conditions juridiques monde sait qu’il représente le ranéen. stett (Bas-Rhin), dont Shell est tielle : de 420 millions de francs çaise », et de diminuer la taxe d’emploi des dockers dans les meilleur avenir. Sur le plan local, la transforma- aussi l’opérateur : « Elle n’est pas (64 millions d’euros) en 1997, on d’usage des canalisations zones de logistique terrestre, elles tion récente sur la raffinerie de dans une situation pérenne au-delà est passé à 397 en 1998, et les pré- (2,29 francs par tonne) « dont seu- n’ont toujours pas été clarifiées. Michel Samson Fin de l’imbroglio administratif autour Les trop longues files d’attente des cinémas rennais RENNES l’une des huit salles obscures du Gaumont personnes ont fréquenté les salles de la ville du Parc naturel régional de Chevreuse de notre correspondante régionale avant que la séance n’affiche complet. « Le ci- en 1998. « Si la progression se poursuit au ryth- Les Rennais étanchent enfin leur soif de ci- néma est le parent pauvre de la culture à me de celle de Nantes, la fréquentation pour- LE DÉCRET de renouvellement sur laquelle s’écoule actuellement néma. Jusqu’au lundi 18 janvier, une centaine Rennes. En créant Travelling, nous voulions rait doubler dans les prochaines années, pré- du classement du Parc naturel ré- le trafic de l’A 12. Et Jean-Claude de films sont à l’affiche du festival Travelling, projeter des films qu’on ne voit pas ici », ré- voit Philippe Paumelle, président de la gional (PNR) de la Haute Vallée de Gayssot, ministre des transports, dont la dixième édition est consacrée aux sume Hussam Hindi, directeur artistique du Soredic (Société rennaise de diffusion ciné- Chevreuse devrait être publié, signé qui souhaite trouver une solution, « villes imaginaires ». L’abondance et la va- festival, qui était étudiant à Rennes quand il a matographique). Un marché d’un million par le premier ministre, dans les voulait garder ouverte une possibi- riété (voire l’éclectisme) de la programmation lancé le projet. Eric Gouzammet, délégué gé- d’entrées, ça fait forcément rêver. » M. Pau- prochains jours au Journal officiel. lité de passage par le PNR. font exception dans le quotidien du cinéphile néral, ajoute : « Rennes compte beaucoup de melle sait de quoi il parle : sa société, proprié- Ainsi prendra fin l’imbroglio admi- L’affaire a été transmise au rennais. Jérôme et François, deux étudiants cinéphiles. L’année dernière, 40 000 ont fré- taire du Colombier à Rennes, mais aussi de nistratif provoqué, depuis un an, Conseil d’Etat. Celui-ci estime, dans en informatique, s’apprêtent à pénétrer dans quenté le Travelling consacré à Tokyo. » multiplexes à Saint-Nazaire et Lorient, est sur par l’absence de charte pour le pre- un avis remis au gouvernement à la L’Antre de la folie, de John Carpenter. Le sous-équipement de la capitale bretonne les rangs. mier PNR français, qui couvre mi-décembre 1998, que le mutisme Comme tous les amateurs de cinéma de la plonge la municipalité (PS) dans l’embarras. Le district de Rennes pourrait ne plus avoir 30 000 hectares à l’ouest de Paris, de la charte sur l’A 12 ne rend pas ville, ils ont leurs trucs pour éviter la foule. Farouchement opposée à la construction d’un d’autre choix que d’accepter l’ouverture d’un dans le département des Yvelines. ce document incompatible avec le « Mieux vaut ne pas aller au Gaumont, c’est multiplexe en périphérie, elle donne pour complexe en périphérie : les petites Le parc a été créé en 1985. La loi SDRIF. Les obstacles administratifs toujours archi-plein. » Et leurs récrimina- l’heure la priorité à la rénovation des cinémas communes situées en dehors de ses limites du 2 janvier 1993 lui avait permis de et juridiques étant levés, la charte tions : « A Rennes, le choix est limité, les salles existants. « Il faut garder un centre-ville vi- auraient en effet été contactées par de conserver sa charte fondatrice deux pouvait être signée par le premier passent surtout des films commerciaux. » Gaë- vant », martèle Martial Gabillard, adjoint à la grandes sociétés de distribution. « Dans ce ans de plus que les dix années ini- ministre. Si l’on se félicite, dans les tan, vingt-huit ans, fidèle du Ciné-TNB et de culture, qui craint de voir un « supermarché cas, nous préférons que le projet aboutisse à tialement prévues. Fin 1997, le cabinets ministériels, de voir le parc l’Arvor, les deux cinémas art et essai de du cinéma » vider les salles du cœur de l’intérieur des frontières du district », admet, à conseil régional d’Ile-de-France de- de Chevreuse retrouver une exis- Rennes, reste aussi sur sa faim : « J’ai beau al- Rennes. Quatre nouvelles salles pourraient contrecœur, M. Gabillard. L’éventuelle arri- mandait au syndicat mixte de tence administrative, il reste à trou- ler 5 ou 6 fois par semaine au cinéma, je rate donc venir s’ajouter aux six écrans du Colom- vée d’un multiplexe n’ébranle pas la 21 communes de faire un bilan des ver une solution pour l’A 12. Les des films. Ils ne restent jamais assez longtemps bier, le cinéma implanté dans le grand confiance des créateurs de Travelling. « Il faut douze premières années et d’élabo- communes qui se sont mobilisées à l’affiche. » complexe commercial du centre-ville. satisfaire la demande, avance M. Hindi. Si les rer une nouvelle charte. Mais le pour le prolongement de l’auto- Le district de Rennes compte une vingtaine Jusqu’à présent, la municipalité a réussi à petites salles font bien leur travail, en créant processus a été rapidement inter- route à travers le PNR se sont réu- d’écrans pour 340 000 habitants. A peu près bloquer tout projet d’implantation d’un mul- l’événement et en se rapprochant de leur pu- rompu, en raison des risques d’in- nies, mercredi 13 janvier, pour autant qu’à Quimper (60 000 habitants). Et tiplexe dans le district. Mais cette résistance blic, elles s’en sortiront. Et nous, avec notre fes- cohérence entre le document en continuer leur action. pendant quelques années encore, le public pourrait céder. Pour les grandes sociétés de tival, nous ferons de la résistance ! » préparation et le schéma directeur devra s’agglutiner le samedi soir sur le quai distribution (UGC, Gaumont, Kinépolis...), de la région Ile-de-France (SDRIF) Christophe de Chenay Duguay-Trouin, dans l’espoir d’accéder à Rennes reste une ville à prendre : 1 350 000 Gaëlle Dupont de 1994. La densité de projets d’urbanisa- tion en lisière de parc, fondée sur les dispositions du SDRIF, dépas- M. Jospin souhaite « un partenariat » sait en effet les quotas inscrits dans la charte. Mais surtout, le dossier du prolongement de l’autoroute pour les contrats de plan A 12, en provenance de Paris et qui se termine en cul-de-sac dans la LE PREMIER MINISTRE, Lionel Jospin, a demandé, jeudi 14 janvier, ville de Trappes (Le Monde du aux 26 préfets de région, réunis à Matignon, d’engager « la consulta- 21 novembre 1997), bloquait le pro- tion » avec les présidents de région pour l’élaboration des contrats de cessus de renouvellement de la plan (2000-2006) sur la « base d’un partenariat démocratique, équilibré charte. et républicain ». Le premier ministre leur a enjoint de « ne pas donner le sentiment aux présidents de région que le contrat préparé par l’Etat UNE SOLUTION POUR L’A 12 serait à prendre ou à laisser ». Il a souligné, en présence de Dominique Les différents tracés, évoqués de- Voynet, ministre de l’environnement et de l’aménagement du terri- puis trente ans, passent tous plus toire, qu’« un bon contrat ne se juge pas au nombre de kilomètres de ou moins à travers le parc de Che- route construits mais au nombre d’emplois créés ». Il a appelé les pré- vreuse. Dans le document prépara- fets de Picardie, Bourgogne, Languedoc-Roussillon – trois régions toire de la nouvelle charte, les élus aux mains d’un exécutif élu avec des voix du Front national – à la « vi- se disaient « opposés à toute nou- gilance » sur le contenu des contrats de plan, qui devra être conforme velle infrastructure d’intérêt national aux « principes républicains ». à travers le parc ». Le préfet de ré- gion a refusé ce projet, non DÉPÊCHE conforme au SDRIF, qui dessine en a COLLECTIVITÉS LOCALES : l’Association des maires de France pointillés un tracé en limite du parc. (AMF) a souhaité, jeudi 14 janvier, « une meilleure articulation » des Un nouveau document a donc été compétences entre les différentes collectivités locales avant la dis- élaboré sans référence au projet cussion du projet de loi sur l’aménagement du territoire, prévue le d’autoroute. Le projet de charte est 19 janvier à l’Assemblée nationale. L’AMF estime qu’il ne faut « pas cependant resté près d’un an sans introduire une complexité supplémentaire dans le paysage administra- être signé par les ministères de tu- tif ». « Ceci exclut que le pays soit érigé directement ou indirectement en telle. Dominique Voynet, ministre un échelon supplémentaire d’administration territoriale. » De son côté, de l’environnement, savait en effet l’Assemblée des districts et communautés de France (ADCF) a sou- que l’absence de tracé pour l’A 12 haité que « la mission du pays » n’aille pas « au-delà de l’élaboration pouvait provoquer des recours des d’une charte de développement du territoire ». communes riveraines de la RN 10, LeMonde Job: WMQ1601--0012-0 WAS LMQ1601-12 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 09:45 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 34Fap:100 No:1165 Lcp: 700 CMYK

12 / LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 HORIZONS ENQUÊTE

AK BUDI a répon- Merapi est un symbole très important du sans hésiter : la – ce cône parfait, l’un des six vol- « krismon ? Cela ne cans les plus actifs de la planète, change rien ici ». domine la ville de ses 2 911 mètres. C’est ainsi que les Il donne une direction, une façon de Indonésiens se sont vivre et d’élaborer le pouvoir, il approprié la krisis marque la relation verticale entre le moneter ou crise peuple, le roi et Dieu. Tandis que P l’océan Indien monétaire. Le petit (situé à 27 km plein homme sec, tout en muscles, ex- sud) symbolise la relation horizon- prime avec un sourire de pudeur et tale entre le pouvoir et la popula- d’infinie patience un appétit de tion. » vivre sans limite. Parler politique, il Le mont Merapi, source de puis- y a un an, c’était risquer la prison. sance spirituelle, c’est le linga, l’em- Pak Budi n’ignore rien des récents blème phallique de Shiva, divinité événements. Il sait l’ampleur de la de la trilogie hindoue, représenté corruption qui gangrène l’Etat, il par le Tugu, obélisque située sur parle des milliards que Suharto a Malioboro, l’avenue centrale de la placés à l’étranger et se demande si ville marquant l’axe nord-sud, du c’est la pénurie de papier qui em- volcan au palais. L’océan Indien, pêche le nouveau gouvernement c’est la matrice féminine, le yoni, d’imprimer des billets de banque. complément du linga. Là, dans la Mais Pak Budi n’est pas un expert longue houle du large et les mortels en économie. Ses vrais soucis sont courants, vit Ratu Kidul, la reine ailleurs, chez lui. des mers du Sud, épouse légen- A Sawai, sur la côte nord de l’île daire des sultans. Les puissances fé- de Seram, à l’extrême est de l’archi- minines invisibles légitiment le pel indonésien, à quatre jours de pouvoir temporel des hommes. bateau de Surabaya, le grand port « Ici, à Yogyakarta, commente le de Java, le pêcheur, comme le pay- peintre Heri Dono, on pense philo- san, se contente de peu. La société sophie, concept d’atmosphère. Les de consommation est ici un gens vivent simplement, ils sont concept vide de sens. Les centres riches de spiritualité et survivent commerciaux, vitrines du luxe, mis grâce à ce prihatin, symbole de vie. à sac en mai dans la capitale, à On sait que la vie est dure, mais on 3 000 kilomètres de là, semblent un doit la regarder en face et non pas mirage. Pas d’eau courante à Sawai, fuir les problèmes. Les gens sourient, comme dans la plupart des îles. mais, à l’intérieur, ce sont de grands Même à Bali, on se lave dans la ri- combattants. » Le dessin du sarong vière, les hommes d’un côté, les porté par le sultan les jours de fête, femmes de l’autre. L’électricité est ruban blanc en zig-zag sur fond distribuée avec parcimonie à ceux brun, ne signifie-t-il pas « combat qui peuvent payer. Pas un seul télé- caché » ? phone, hormis celui de la police, Les banderoles ont fleuri sur les pour l’ensemble des quinze villages murs de la ville, clamant la reforma- côtiers qui jalonnent la baie. De mi- si, la fin de la corruption et du né- nuscules épiceries-quincailleries potisme. Affiches placardées sur les qui sont aussi merceries et tabacs, vitrines, collées sur les poubelles, généralement tenues par des accrochées en travers des ruelles. Chinois, détaillent l’essentiel. En Autour du kraton, le palais, les ha- L’irrationnel au secours kampung petites portions : huile, riz, gousses bitants du , le pâté de mai- d’ail, graines de coriandre, piments, sons, ont même composé une bonbons, lames de rasoir, du fil de chanson sur ce thème. La vitalité de couleur et des boutons, du savon, la capitale culturelle javanaise a re- du shampooing, des brosses à pris le dessus. Pour l’anniversaire dents, des kretek, cigarettes forte- du prophète, Yogyakarta est en ment parfumées au clou de girofle, liesse. La foire annuelle bat son du tissu. Mais les prix n’arrêtent des Indonésiens plein comme si de rien n’était. Les pas d’augmenter. Le kilo de riz, élé- conducteurs de cyclo-pousse ment de base de l’alimentation, a en portant leur barda à la pa- le naturel des Indonésiens. Il n’y a la et des biscuits, dans une salle ou- jouent aux échecs en attendant les plus que doublé en un mois, pas- Loin lanche... jusqu’au car, bloqué à 5 ki- pas un mot à ajouter à ce qu’écri- verte à tous vents de son palais, il clients. Les stands ont été déployés sant de 1 500 à 3 500 roupies. lomètres. Il n’y a pas le moindre vait Henri Michaux en 1933 : «Ce confiait : « Comme chef religieux, je sur la grand-place qui fait face à Pak Budi ne dit rien de la diffi- de Djakarta mouvement d’humeur contre les peuple a quelque chose de sain, de suis chargé de vérifier l’exécution de l’entrée principale du palais. Les culté grandissante, dans cette île autorités, incapables d’entretenir noble, de propre, d’humain... Ac- la loi coranique pour le bien du deux gamelans sacrés, orchestres oubliée des Moluques, à trouver de et de ses correctement la route. L’Indoné- cueillant, plein d’humour, mo- peuple. J’ai pour mission de le proté- de percussions, vont être bénis, en l’essence pour le moteur de sa pi- sien a sa fierté et garde le sourire queur.... [il] déteste l’éclat. Quand il ger, de proposer la paix, d’apporter grande pompe, dans l’enceinte de rogue qu’il a lui-même taillée dans dans les situations les plus difficiles. se met en colère, c’est vraiment qu’il la prospérité et de limiter la passion la mosquée. Des milliers de ba- un tronc de teck. Il ne se plaint pas émeutes, n’en peut plus, qu’il est excédé. Alors humaine. Comme descendant des dauds espèrent apercevoir Ha- du manque de médicaments quand n pleine crise, Wailulu, le vil- sa colère fait massacre et se termine rois javanais, je suis obligé de rappe- mengkubuwono X. Foule Ibu Siti, sa femme, tombe malade. la crise lage de Budi, organise une par sa propre mort. » ler au chef de la nation qu’il a oublié compacte, étonnamment calme, E de tenir son rôle protecteur et pro- Pour l’essence, il se débrouille, un collecte pour les jeunes ma- Lors d’un premier voyage à Yo- presque silencieuse. Devant les litre par-ci, un litre par-là, glanés économique riés. A l’ombre de la mosquée, avec gyakarta, à la mi-avril, un mois videntiel. » gongs au cuivre étincelant, se auprès des pêcheurs de thon qui son bulbe rouillé au-dessus des avant la démission de Suharto, on tiennent les musiciens assis en tail- viennent d’Ambon. En cas de coup sévit aussi maisonnettes de bambou, deux avait rencontré, Fendry, vingt-trois leur. Veste bleu canard et fleur de dur, il y a le gotong royong, l’en- haut-parleurs géants, loués pour ans, étudiant en philosophie. A la « Le volcan Merapi jasmin à l’oreille. Enfin, telle une traide, principe-clé de la société in- dans l’occasion, hurlent du disco destiné nuit tombée, il assurait la perma- apparition divine, le sultan surgit. donésienne. Il y a la famille, Wailu- à rameuter la population. C’est jour nence du QG d’un groupuscule ré- marque la relation Excitation, bousculade. Le voilà lu, son village natal, à une heure de de fête religieuse. Les notables coif- volutionnaire dans un réduit de dispersant les piécettes de cuivre pirogue, de l’autre côté de la baie. les treize fés du calot noir musulman siègent l’université Gadjah Mada. En che- verticale entre porte-bonheur, comme il aurait se- Renonçant à son emploi de se- devant les baffles. Les doyennes mise noire, un casque de moto sur mé du grain à la volée. cond à bord du prahu, sorte de pi- mille îlots édentées, en sarong et blouse de le crâne, il déclarait : « Je veux seule- le peuple, le roi Le lendemain soir, lors d’une ré- nasse locale, qui assure le transport dentelle rose, agenouillées sur une ment que notre pays soit meilleur. On présentation de wayang kulit, des passagers et des vivres d’un de l’archipel. natte, récoltent, dans une corbeille exige la démocratie. On n’a pas peur, et Dieu. » théâtre de marionnettes, le dalang, bout à l’autre de l’île, Pak Budi est, d’osier, les billets de 5 000 roupies on veut montrer à Suharto qu’on a la le montreur d’ombres, met en avec ses deux grands fils, chargé de Mais (4 francs. Le revenu mensuel d’un force de lui résister. Pour être nous- scène Gareng, l’un des trois servi- l’entretien des six bungalows, an- employé oscille entre 100 000 et mêmes, pour gagner notre âme, on Le 19 mai, un mois après cette teurs de Semar, l’ancêtre mythique crés sur des fonds coralliens, du 200 000 roupies, de 90 à 180 francs). veut atteindre le peuple, chaque élé- discussion, le sultan a évité le pire à des Javanais. Le dalang manipule premier et modeste complexe hô- l’entraide et Que ce soit aux Moluques, dans ment de la société, les gens de la rue, sa ville. Arpentant les rues, debout des dizaines de personnages der- telier de Seram. Ile quasi intacte, les petites îles de la Sonde, à Flores les conducteurs de becak (cyclo- sur le marchepied de sa voiture, il rière un écran blanc, pour raconter l’une des plus vastes de l’archipel. une vie comme à Bali, ou en plein centre de pousse).» La force secrète des In- appelait au calme, avec un porte- une histoire, sorte de parabole ins- Tout à son affaire, il se démène Java, île surpeuplée, où vivent plus donésiens s’appelle le rasa, com- voix, les émeutiers qui commen- pirée des grandes épopées hin- pour raconter la jungle, montrer spirituelle de la moitié des deux cent deux mente une lettrée javanaise. « C’est çaient à s’attaquer aux édifices de doues et réactualisée au goût du comment on récolte le sago, sorte millions d’Indonésiens, on ne peut à la fois le sentiment, la sensation et la ville. Le lendemain, le 20 mai, Su- jour. Ce soir-là, le personnage de de mélasse que l’on tire d’un pal- en harmonie que s’étonner de la noblesse avec la perception, par le plus intime en harto annonçait sa démission. Gareng, qui devint roi après avoir mier nain et dont on fait des ga- laquelle ce peuple fait face aux évé- soi, de la vraie vision du monde. Une En écoutant le sultan, on perçoit usurpé le pouvoir le temps d’un lettes pour remplacer le riz. Habile avec nements les plus tragiques. L’étran- vision qui ne passerait pas par le ra- la manière indonésienne de métis- bref règne... a la voix du président à décrocher des noix de coco à ger qui débarquerait sans avoir lu tionnel et qui intègre toutes les forces ser les cultes animiste, islamique, Jusuf Habibie, ex-bras droit et suc- 15 mètres du sol, fier de repérer la presse ni regardé la télévision de- de l’invisible. » hindouiste (les épopées du Ra- cesseur du général Suharto. l’aigle blanc cohabitant avec les la nature puis un an n’aurait aucune idée des A Yogyakarta, au centre de Java, mayana et du Mahabharata ins- Fin 1998, au lendemain d’affron- chauves-souris à fourrure, toujours difficultés économiques dans les- la capitale culturelle du pays, l’aura pirent largement la culture popu- tements sanglants entre l’armée et prêt à traquer le crocodile ou à pê- la rendent quelles se trouvent les gens. du sultan, Hamengkubuwono X, laire) et bouddhiste qui forment la les étudiants, Djakarta pansait ses cher le barracuda. D’un bout à l’autre de l’archipel, chef spirituel des Javanais, qui se mosaïque culturelle et religieuse du plaies et cherchait à démasquer les L’attente dans le « routier » de plus étirant ses treize mille sur 5 000 ki- présente lui-même comme le mé- quatrième pays de la planète par sa coupables parmi les soldats. En Saka a délié les langues. Cinq tables lomètres, distance égale à celle qui diateur entre Dieu et son peuple, population. « Le Javanais doit avoir même temps, Yogyakarta commé- de bois peintes en bleu, des tabou- supportable sépare l’Europe de l’Amérique, do- est immense. Alors qu’il recevait l’intention de s’unifier avec la nature, morait, dans la stricte tradition, rets de plastique rouge. Il est mine une atmosphère bon enfant. très simplement, avec du Coca-Co- dit Hamengkubuwono X. Le volcan l’intronisation de son sultan. Des 11 heures. On tue le temps devant Ni bousculade ni tension sur le offrandes préparées au palais, sa- un plat de nasi goreng, riz rose épi- marché de Yogyakarta, noir de rongs, riz et pétales de fleurs, cé accompagné d’un œuf frit, et un monde, en plein midi, comme à la étaient portées au sommet du Me- THAÏLANDE PHILIPPINES thé brûlant très sucré. Saka, une di- gare, tout au bout de Malioboro, BRUNEÏ OCÉAN rapi. Mbah Maridjan, le gardien zaine de baraques autour d’un alors que les vendeurs à la sauvette MALAISIE PACIFIQUE des clefs du volcan, officie. A mi- ponton, marque, sur la côte nord se mêlent aux voyageurs. Pas plus pente, dans le village de Kinahrejo, SINGAPOUR de l’île de Seram, la fin de l’unique d’excitation sur le port de Sura- Sawai le spectacle d’ombres dura toute la route transversale. Le seul véhicule baya, où des milliers de passagers SUMATRA KALIMANTAN nuit. Jusqu’à la pointe de l’aube, (Bornéo) à quatre roues motrices capable de attendent, en somnolant ou en MOLUQUES Mas Vishnu, le jeune dalang, n’en SULAWESI traverser la jungle montagneuse plaisantant, assis au milieu de leurs IRIAN JAYA finit pas de dire, avec ses marion- transformée en fondrière par la baluchons, un bateau qui a plus de DJAKARTA SERAM nettes, les difficultés du légendaire mousson a deux heures de retard. vingt-quatre heures de retard. Surabaya Ambon Semar à reconstruire le paradis. «Il BALI L’heure élastique, jam karet,est Ni les trois cent cinquante ans de JAVA FLORES s’agit, commentait une Javanaise, une particularité indonésienne. colonisation néerlandaise, ni la OCÉAN Yogyakarta de restaurer le paradis non pas dans INDIEN TIMOR Rien ne sert de s’impatienter. La guerre avec les Japonais, ni trente- le ciel, mais à l’intérieur de soi. » pluie a parlé, et la boue fait loi. Les deux ans du totalitarisme de la fa- 500 km

AUSTRALIE  passagers de la ligne régulière mille Suharto, ni la déroute écono- Florence Evin doivent se résoudre à partir à pied mique, ne semblent avoir ébranlé Dessin de Heri Dono

 LeMonde Job: WMQ1601--0013-0 WAS LMQ1601-13 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 09:45 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 34Fap:100 No:1166 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 / 13 Les Indiens de la République La France et par Simone Dreyfus-Gamelon A FRANCE a dernière- pouvoir s’appuyer sur la Conven- réfugiés, à la rupture de leurs sys- Les Amérindiens de Guyane ont ment célébré le cin- tion 169 (de 1989) de l’Organisa- tèmes communautaires, à la dis- beau se mobiliser, les autorités les services publics L quantenaire de la Dé- tion internationale du travail qui parition d’un mode d’exploitation françaises font la sourde oreille. claration universelle reconnaît aux peuples auto- qui, depuis des siècles, a préservé Ainsi, une importante réunion par François Rachline des droits de l’homme qui consti- chtones le droit d’« exercer leur la forêt amazonienne en tenant d’Amérindiens et de Noirs réfu- tua, à bien des égards, un progrès contrôle sur leurs propres institu- compte de la fragilité de ses sols. giés tenue au mois de juin 1998 UJOURD’HUI, la vi- qui contrôle vérifie la conformité considérable, notamment par la tions, leurs modes de vie, leur déve- Il faut, sur la question des droits dans un village indien wayana a sion manichéenne aux règles, le respect des engage- prise en compte des droits écono- loppement économique, à mainte- coutumiers, aménager le droit débattu de ces problèmes, entre d’un combat opposant ments ; il peut aller jusqu’à interve- miques et sociaux. Une lacune, nir et à développer leurs identités, français. autres de la reconnaissance de A nir dans la détermination des prix. services publics et néanmoins, y subsistait : rien leurs langues, leurs religions dans Le mercure utilisé par les or- leurs droits face au projet d’éta- marché est dépassée. Pas en théo- Cette structure ternaire s’incarne n’était précisé sur les droits, alors le cadre des Etats où ils vivent ». pailleurs constitue un énorme blissement du parc et de l’octroi rie. En pratique. Et en France dans l’idée de « délégation » : une ignorés ou bafoués, des peuples Hélas ! la France n’a pas encore danger de pollution des rivières de concessions minières à des même ! A l’idéologie anglo-saxonne organisation par laquelle une auto- autochtones dont certains vi- adhéré à cette Convention... et de contamination des poissons compagnies. Aucune suite n’a été qui tend à prôner le tout-privé, rité publique concède à une entre- vaient dans des pays encore colo- Un signe de cet oubli est fourni consommés par les habitants. Les donnée à la résolution adoptée notre pays oppose un véritable prise (un « opérateur ») le soin de nisés. Il fallut la tenue de la par le récent rapport Poignant sur résultats d’une enquête menée alors et transmise aux autorités pragmatisme. Il a mis au point de- produire et de distribuer des ser- conférence de l’ONU à Vienne, en la pratique et pour l’enseigne- parmi les populations guyanaises par la Fédération des organisa- puis longtemps un système de ges- vices à une collectivité. L’autorité 1993, pour qu’ils fussent reconnus tions amérindiennes de Guyane tion des biens collectifs qui rend ca- qui délègue dispose du choix de et que la décennie 1994-2004 fût (FOAG). Pas davantage de ré- duc le vieil antagonisme l’opérateur, conserve son droit de décrétée « Décennie des peuples Propriété et gestion foncières, santé, statut ponse n’a été apportée à la lettre privé-public. Nous semblons tou- regard en permanence et peut déci- autochtones ». que la FOAG a écrite récemment jours l’ignorer, alors même que de der de ne pas reconduire le contrat L’histoire (faits de colonisation des territoires du Sud : de lourds problèmes au premier ministre au sujet de nombreux pays dans le monde le à l’échéance si elle n’est pas satis- et/ou de conquête) a voulu que l’absence de mention des langues découvrent et l’adoptent peu ou faite des services rendus, c’est-à- ces peuples se trouvent englobés pèsent aujourd’hui sur la vie des peuples amérindiennes dans le rapport prou. dire si les utilisateurs sont mé- dans des Etats dont les institu- Poignant. L’expression « service public à la contents. En cela, le système est tions leur restent étrangères, indiens de Guyane et des Noirs réfugiés La situation des « Indiens de la française » exprime d’ailleurs à elle l’équivalent dans l’ordre écono- dont ils ne comprennent, République » a été trop longtemps seule un contresens historique : le mique de ce qu’est l’élection dans souvent, ni la langue ni les occultée par ignorance, indiffé- système français se caractérise, de- l’ordre politique : pluralité de candi- mœurs, dont ils ne partagent pas ment des langues « régionales » proches des zones d’orpaillage rence ou mépris. La France a re- puis des siècles, par l’appel à de datures, attribution d’un droit ex- les croyances et les systèmes de sur les territoires français, qui ne avaient déjà signalé dans le Bulle- connu, pour la Nouvelle-Calédo- nombreuses formes de collabora- clusif de gestion pour une période valeurs. Ces peuples minoritaires fait aucune mention des langues tin épidémiologique hebdomadaire nie, le traumatisme constitué par tion entre la puissance publique et donnée, contrôle de l’exercice du sont marginalisés politiquement, amérindiennes de Guyane (il en (no 14, 1er avril 1997) de la direc- la domination coloniale et des des acteurs économiques très mandat, renouvellement du contrat économiquement, culturelle- existe six différentes), alors que tion générale de la santé du mi- actes politiques ont traduit dans souvent privés. De ce fait, le débat ou non à l’échéance. ment, menacés dans leurs les créoles des départements et nistère des affaires sociales que les faits cette reconnaissance. sur les services publics souffre cultures et dans leurs vies par la les langues des territoires des groupes de ces populations, S’agissant des Amérindiens de d’une véritable ambiguïté. Beau- perte de leurs territoires, de leurs d’outre-mer y sont cités. consommatrices de poissons, Guyane qui étaient soumis, il n’y a coup continuent de penser que le La démocratie ressources, de leurs moyens Or de lourds problèmes pèsent pouvaient présenter « des niveaux pas si longtemps, à une législation public et le privé sont inconciliables. d’existence. D’où la nécessité aujourd’hui sur la vie des peuples d’imprégnation proches des seuils qui leur conférait un statut égal à Le premier serait le lieu d’exercice économique doit d’une reconnaissance particulière indiens de Guyane et des Noirs toxiques ». celui de la flore et de la faune, la de la moralité économique ; le se- de leurs droits. réfugiés (descendants d’esclaves Une controverse a éclaté à pro- reconnaissance de droit reste lar- cond l’espace quelque peu cynique elle aussi s’appuyer Lors des cérémonies de fugitifs des plantations qui pos du projet de création d’un parc gement à accomplir. du marché. D’un côté se trouverait commémoration qui ont eu lieu à avaient reconstitué en forêt des national dans la forêt guyanaise. Les graves problèmes à résoudre la garantie de l’égalité des citoyens sur une séparation Paris les 8 et 10 décembre 1998, le sociétés autonomes, hors du Ce parc doit couvrir tout ou partie concernent actuellement trois do- pour l’accès à certains biens essen- président de la République a sou- monde colonial). Ces problèmes des territoires traditionnellement maines ministériels : l’outre-mer, tiels comme l’électricité ou le trans- des pouvoirs. ligné l’importance de ces peuples se posent principalement dans amérindiens qui sont leurs depuis la santé, l’environnement, mais on port ferroviaire ; de l’autre régnerait qui représentent aujourd’hui trois domaines : la propriété et la des millénaires. La controverse ne pourrait admettre que les Amé- la loi d’airain du profit et de la ré- La collectivité décide, 300 millions d’êtres humains. On gestion foncières, la santé et le concerne l’emplacement et les dé- rindiens eux-mêmes ou les organi- munération des actionnaires. La ne peut que se féliciter de cette statut des territoires du sud du limitations du parc, les activités qui sations qui les représentent en réalité ne se laisse pourtant pas ré- l’opérateur agit, prise de position de la plus haute département. y seraient autorisées, l’octroi, ou Guyane française continuent à duire aussi facilement. autorité de l’Etat, mais il demeure Les droits coutumiers collectifs non, de concessions minières, no- être tenus à l’écart de décisions Il existe des entreprises publiques le régulateur que la France a, vis-à-vis de cer- traditionnels partagés par les tamment à des multinationales qui qui engagent leurs conditions profitables (EDF), et d’autres tains de ces peuples, une respon- groupes locaux et de parenté sur sont déjà sur les rangs, etc. Com- d’existence et leur avenir. (SNCF) dont les milliards de pertes contrôle sabilité particulière. les territoires de culture, de ment peut-on admettre que les sont loin d’être épongés. Ces entre- Certes, en Nouvelle-Calédonie, chasse, de pêche n’ont jamais été Amérindiens, désignés par les au- prises, encore monopolistes, offrent la République a finalement fait reconnus par le droit français. Le torités administratives ou poli- Simone Dreyfus-Game- des services industriels et commer- A l’antique relation binaire entre droit aux principales revendica- gouvernement envisage même tiques comme des « populations lo- lon est ethnologue américaniste, ciaux intitulés « publics ». Par dé- public et privé se substitue alors tions du peuple kanak. Mais une individualisation de la pro- cales » sans spécificité, ne soient directrice d’études à l’Ecole des duction hâtive, beaucoup croient une nouvelle relation, ternaire. A celles des Amérindiens de priété des terres (voir Le Monde pas associés aux discussions du hautes études en sciences sociales, qu’une entreprise publique déte- condition, bien entendu, que la ré- Guyane française restent igno- du 25 septembre) qui aboutirait, « comité de pilotage » chargé de vice-présidente de Survival Inter- nant un monopole rend obligatoi- gulation soit indépendante, et du rées. Elles devraient pourtant chez les Amérindiens et les Noirs mettre en œuvre le projet ? national/ France. rement un service public. Ce raison- pouvoir de décision, et de la puis- nement est très dangereux. Il oublie sance d’action. De telles autorités se que de nombreuses entreprises à développent un peu partout dans le capitaux publics se trouvent en monde et en France, où, par concurrence et produisent des exemple, le projet de loi sur l’élec- Fin du jacobinisme électoral ? par Hugues Portelli biens et des services qui ne relèvent tricité propose de créer une telle pas du « service public » (Air France, institution. Ce mouvement té- ES AFFRONTEMENTS chrétiens, libéraux et gaullistes) du- blique, a connu son apogée au dé- formule notabiliaire à la française, Renault, le Crédit lyonnais...). Il oc- moigne, sur le fond, de la dissocia- qui secouent depuis rant leurs cinq années de mandat. but des années 80, avec l’enrôle- où la faiblesse traditionnelle des culte le fait qu’une entreprise pu- tion progressive des fonctions : une mars 1998 le conseil ré- La différence de mode de scrutin ment des élus dans les grands partis favorise l’indépendance des blique peut perdre son monopole chose est de déterminer une priori- C contribue aussi à creuser les diffé- partis, l’érosion des « divers » notables locaux et la constitution té politique (par exemple, l’indé- gional de Rhône-Alpes sans pour autant cesser de remplir ne se limitent pas à la seule ques- rences : le scrutin majoritaire des gauche ou droite, et l’imposition d’alliances purement opportu- des missions de « service public », pendance énergétique du pays), tion des rapports entre droite tradi- élections législatives et cantonales d’une discipline d’alliance fatale nistes, reposant sur le débauchage c’est-à-dire des obligations natio- une autre de produire et de distri- tionnelle et extrême droite. Ils sont permet la constitution de blocs de aux « troisièmes forces » de la IVe (le « transformisme » à l’italienne), nales spécifiques : c’est notamment buer de l’électricité, une autre en- aussi et peut-être surtout la consé- gauche et de droite compacts. Le et des débuts de la Ve. Le dévelop- voire sur des accords avec des for- le cas de France Télécom. core de s’assurer des bonnes pra- quence du choix fait lors de la scrutin proportionnel des régio- pement parallèle de la construction mations non démocratiques. Enfin, il confond « service public » tiques concurrentielles. composition des listes patronnées nales favorise, à l’inverse, l’émer- européenne et de la décentralisa- L’exemple de l’UDF, incapable et services rendus à une collectivité. Le système français représente par Charles Millon. Soucieux gence des formations anti-système tion rend cet effort toujours plus d’imposer en 1998 une éthique po- Or, en France, 75 % de la distribu- ainsi une vieille nouveauté trop d’échapper aux oukases des états- (extrême gauche, écologistes, ex- difficile, comme en témoigne la litique à ses élus prêts à pactiser tion d’eau, 80 % du traitement des souvent méconnue. Entrée dans les majors parisiens, il avait puisé lar- trême droite), qui diversifie les pos- multiplication des dissidences avec l’extrême droite, montre ce à ordures ménagères, 90 % des trans- faits depuis fort longtemps (Colbert gement dans la société civile de sa sibilités d’alliance en fonction des (avant ou après l’élection) des élus quoi une certaine forme de décen- ports urbains et interurbains, 87 % utilisait déjà des entrepreneurs pri- région, ce qui lui a permis, au len- rapports de forces et des traditions locaux. La transformation des élec- tralisation de la décision, voulue ou du chauffage urbain, 70 % des vés pour moderniser la marine demain des élections, de pouvoir locales : les écologistes, les chas- tions en référendums pour ou subie, peut conduire. pompes funèbres, 68 % de l’enlève- royale), la gestion déléguée à la disposer d’une large autonomie seurs, l’extrême droite régionaliste contre le gouvernement du mo- La recomposition territoriale et ment des ordures ménagères et française conduit la Banque mon- tactique. (comme en Alsace) ou nationale ment (si celui-ci est particulière- décisionnelle des structures parti- 60 % des parcs de stationnement diale, dans son rapport de 1994, à Elle a permis l’alliance avec le peuvent ainsi fournir l’appoint in- ment impopulaire) reste la dernière sanes ne peut donc qu’accompa- sont réalisés par des entreprises pri- en traiter comme d’un « modèle ». Front national, malgré l’hostilité dispensable aux partis tradition- tactique encore efficace de « natio- gner la recomposition des struc- vées. La notion de « service public » L’Union européenne va aujourd’hui des directions nationales du RPR et nels. nalisation » du scrutin. tures institutionnelles. Favorisée n’exige donc pas l’existence d’une de plus en plus dans ce sens. Les de l’UDF. Elle permet maintenant à Le développement progressif du La diversification des systèmes par la fin progressive du jacobi- entreprise monopolistique à capi- vrais services publics « à la fran- la minorité centriste de son groupe non-cumul des mandats, en favori- politiques – européen, national et nisme électoral, elle peut conduire taux publics. Il faut cesser d’entrete- çaise » sont ceux qui témoignent d’échapper tout autant aux direc- sant la constitution de carrières po- locaux – constitue en tout cas un au meilleur – l’émergence d’une vie nir la confusion entre celui qui dé- d’un accord négocié entre la puis- tives parisiennes et d’être portée à litiques diversifiées et donc de sys- défi difficile pour les partis. Ceux-ci politique adaptée aux réalités lo- cide, celui qui réalise et celui qui sance publique (quel que soit le ni- la tête de la région avec l’appui de tèmes politiques autonomes, doivent inventer un nouveau type cales plutôt qu’aux schémas tac- arbitre. veau territorial auquel on se situe) la gauche. devrait accélérer cette différencia- de fonctionnement interne, lui aus- tiques élaborés par les appareils Du côté de la décision se trouve et un opérateur (privé ou public et Ce type de situation se multiplie- tion des stratégies et des alliances. si décentralisé, qui combine unité partisans – mais aussi au pire : la la collectivité, qui doit offrir des ser- parfois mixte), l’ensemble étant ra dans les années à venir, dans la Face à cet éclatement du système culturelle et programmatique et généralisation du clientélisme et du vices à ses résidents, au niveau contrôlé par une autorité régula- mesure où les liens se distendent de décision et de représentation, autonomie de gestion des situa- cynisme politique. d’une commune, d’une ville, d’une trice. Cette logique s’appuie sur un entre les différents niveaux de pou- les partis traditionnels auront tou- tions politiques. C’est le système région, d’un pays ou de l’Union eu- démarquage strict entre le public et voir et où le centralisme n’a plus les jours plus de difficulté à imposer qui prévaut en Allemagne fédérale, ropéenne. Du côté de l’opération, le privé, afin de ne pas mélanger les moyens d’imposer une stratégie une stratégie uniforme. Leur tenta- par exemple. Hugues Portelli est profes- se rangent les firmes, dont le statut genres, dont la confusion est le plus uniforme pour l’ensemble des tive de nationaliser les enjeux et les Encore faut-il que cette décen- seur de science politique à l’univer- juridique et la propriété du capital souvent cause de corruption. compétitions politiques. D’un ni- scrutins, constante sous la Ve Répu- tralisation n’évolue pas vers une sité Paris-II. peuvent largement différer. S’y cô- Certes, des affaires ont pu noircir le veau à l’autre (Europe, Etat, région, toient entreprises privées, pu- partenariat privé-public, mais faut- département, commune), les bliques et sociétés d’économie mix- il condamner la réussite de la ges- compétences exercées, et donc les te. La régulation est le troisième tion déléguée au nom de la lutte enjeux, ne sont pas les mêmes et pôle. Organiser la rencontre entre la contre la corruption, ou condamner les clivages ne se juxtaposent pas : Noir miroir du 18 janvier par Max Gallo souveraineté et l’opérateur suppose la corruption au nom du soutien à l’opposition entre fédéralistes et l’existence de règles fermes pour as- la réussite ? souverainistes sur l’Europe ne re- IX-HUIT JANVIER cière ? Cette vieille édentée qui convertir les nations européennes surer la réalisation de certains Quoique ancien, le système fran- coupe pas celle entre libéraux- 1999 ! Mon beau mi- s’appelle l’histoire nationale ? en Euroland ! – donc, un 18 jan- grands principes, notamment la çais n’est pas encore définitivement conservateurs et sociaux-démo- roir ! On se souvien- Cette perverse, cette rouée, cette vier, à Versailles aussi dans la Ga- concurrence. stabilisé. Il est possible de l’amélio- D criminelle, cette empêcheuse de lerie des glaces, devant un par- rer afin qu’il parvienne à combiner crates sur la vie nationale, entre ré- dra de cette date. Un peu comme dans l’ordre poli- gionalistes et jacobins dans la vie L’euro vagissant s’y mire entouré chanter en chœur, comme des terre de généraux prussiens, de tique ou institutionnel, la démocra- au mieux éthique et efficacité, à locale. de Rois mages qui déposent dans anges, l’Hymne à la joie ? princes allemands casqués et bot- tie économique doit donc elle aussi quoi il aspire, car il témoigne d’une Il est parfaitement artificiel de son berceau les promesses : crois- Pourquoi vient-elle troubler tés, fut proclamé le Reich et accla- s’appuyer sur une séparation des organisation des rapports entre pu- faire entrer dans un même moule sance, emploi, unité politique. avec sa satanée mémoire et ses mé l’empereur d’Allemagne. pouvoirs. La collectivité décide, blic et privé qui va très au-delà du idéologique ces différents clivages, Quel merveilleux enfant ! Et ce vieilles estampes tachées de sang, Mon noir miroir du 18 janvier l’opérateur agit, le régulateur tout-Etat et du tout-marché. Il pré- ce qui a conduit, par exemple pour jour-là, comme un autre cadeau, de douleur et d’humiliations, la 1871 : la France était vaincue, am- contrôle. Cette articulation marque figure aussi peut-être ce que pour- les élections européennes, à des le Congrès – députés et séna- grande fête de ce 18 janvier ? putée, Paris assiégé. Quelle gri- nettement les frontières entre les rait être un capitalisme bien tempé- campagnes électorales fictives : ces teurs – réuni à Versailles votera la Pourquoi vient-elle ternir ce mi- mace ! Quelle fêlure symbolique différents protagonistes. Celui qui ré, au sein duquel le combat entre dernières années, les différents par- révision de la Constitution néces- roir ? dans notre beau 18 janvier 1999. définit une politique et arrête des public et privé aurait laissé place au tis de droite ont tenté de constituer saire à l’adoption du traité d’Ams- Car un 18 janvier – mais qui sait Fermons les yeux, n’est-ce pas ? décisions d’intérêt national (aména- contrat. une liste unique (1984, 1994) qui n’a terdam ! encore cela chez ces superbes Et chantons. gement du territoire, par exemple) duré que le temps du scrutin, Dix-huit janvier ! Mon beau mi- constructeurs d’Europe qui ima- ou local (infrastructures de déve- puisque les élus se sont ensuite ré- roir ! ginent qu’ils peuvent, en tapotant loppement) confie à celui qui opère François Rachline est partis entre trois formations euro- Quelque chose grimace pour- sur un clavier d’ordinateur, effa- Max Gallo est écrivain et le soin de les mettre en œuvre, mais économiste (IEP-Paris et université péennes différentes (démocrates- tant au fond. Quelle est cette sor- cer la mémoire des peuples et historien. aussi de rendre des comptes. Celui Paris-X). LeMonde Job: WMQ1601--0014-0 WAS LMQ1601-14 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 09:45 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 34Fap:100 No:1167 Lcp: 700 CMYK

14 / LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 HORIZONS-DOCUMENT Les quatre scénarios de l’après-euro

’EST aujourd’hui que se conçoivent les poli- c’est-à-dire si l’on n’établissait pas d’autres règles du jeu tiques pour les années à venir, c’est-à-dire Quelques jours ayant pour effet d’empêcher une concurrence fiscale et so- 4. Le modèle fédéraliste pour l’après-euro. Cette constatation d’évi- ciale par le bas. Mais admettons qu’un code de bonne Si les pays européens retrouvent une plus grande maî- dence ne paraît cependant susciter aucune après conduite fiscale et sociale soit adopté, avec le même carac- trise de leur destin, c’est que la perte de souveraineté ré- interrogation, aucun débat. Comme si l’euro tère contraignant que le pacte de stabilité. Que restera-t-il sultant du « fédéralisme monétaire » est plus que compen- ne changeait rien à la conception des poli- le lancement alors comme marge de manœuvre aux gouvernements ? (...) sée par le gain résultant de l’affaiblissement de la tutelle tiques économiques. La monnaie unique est des marchés. Le fonctionnement des marchés dans un sys- un instrument, non une fin en soi, et la fa- de l’euro, tème de change fixe, mais décentralisé, fut beaucoup plus C attentatoire à la souveraineté nationale que ne pourra çon dont cet instrument sera utilisé sera dé- 3. Le « retour de la souveraineté nationale » terminante pour l’avenir des pays européens (...) une équipe l’être la Banque centrale européenne. On pourrait y voir Pourquoi (alors) fait-on silence sur les politiques que l’on Le troisième modèle est celui où les gouvernements natio- une ruse de l’histoire : le renoncement explicite à une part mettra en œuvre ? C’est que les règles de conduite, d’ores et indépendante naux mettent à profit les marges de manœuvre supplémen- de souveraineté – l’abandon d’une liberté formelle – dé- déjà adoptées pour l’après-euro, interdisent de fait d’utiliser taires créées par l’euro. La monnaie unique contient en effet livre d’un renoncement implicite à une liberté substan- les instruments de la politique économique pour combattre d’économistes, en germe le retour du politique, son relatif affranchissement tielle. le chômage (...). par rapport à une tutelle des marchés financiers devenue La marche obligée vers le fédéralisme, que certains dé- Le système européen de banques centrales constituera celle de trop exigeante (...). Le paradoxe est que le retour du poli- noncent en raison de son caractère subreptice, n’a donc très probablement l’autorité monétaire la plus indépen- tique que permet la monnaie unique se produit dans le rien d’inéluctable. Elle n’est pas inscrite dans une espèce dante du monde et le pacte de stabilité l’une des limitations l’Observatoire contexte d’une idéologie dominante qui fait du marché le de transcendance de la construction européenne relative- les plus contraignantes au pouvoir des gouvernements pour lieu de tous les dynamismes ment à la volonté des na- financer leurs dépenses par l’emprunt. Sans instance cen- français des et de tous les pouvoirs. Cette tions. Elle doit, elle aussi, trale de coordination et de décision, les gouvernements des contradiction entre une po- Il n’est que deux solutions au problème faire l’objet d’un choix déli- pays européens seront alors comme des collectivités locales conjonctures tentialité réelle et une idéo- béré, fondamentalement jouissant des seules libertés que permet la gestion logie explique très probable- de la régulation globale en Europe : soit politique. Ce choix doit être comptable. Ces règles, selon qu’on les considère comme ex- économiques ment le silence que l’on fait débattu au regard des avan- haustives ou non, comme manipulables ou non, peuvent sur cette marge de ma- les pays disposent d’une grande liberté tages que l’on accorde au s’appliquer à quatre modèles alternatifs différents de déve- (OFCE), animée nœuvre retrouvée, cette li- fédéralisme (...). loppement économique en Europe. berté accrue du politique de dans la conduite de leur politique Or, il n’est que deux solu- par son maîtriser l’avenir. tions au problème de la ré- Plus encore, le paradoxe budgétaire ; soit le budget européen gulation globale en Eu- 1. Le modèle de la séparation directeur, s’approfondit lorsque l’on rope : soit les pays constate que les gouverne- devient suffisamment important disposent d’une grande li- Dans ce premier modèle, l’économie est considérée Jean-Paul ments européens ont adopté berté dans la conduite de comme étant disjointe de la société et, comme les politiques des règles, le pacte de stabili- pour permettre l’exercice leur politique budgétaire ; sociales restent de compétence nationale, la société est à Fitoussi, té notamment, qui leur inter- soit le budget européen de- son tour disjointe de l’Europe. Une double séparation est disent de facto d’utiliser, au d’une véritable politique fédérale vient suffisamment impor- ainsi accomplie – l’économie serait « hors société» et la so- publie, pour la moins pour un temps, leur tant pour permettre l’exer- ciété « hors l’Europe » (...). Le sommet européen de Luxem- pouvoir retrouvé. Comme cice d’une véritable bourg sur l’emploi fournit une illustration concrète de cette première fois, s’ils avaient eu, à l’avance, peur d’être confrontés à leur politique fédérale. La première voie semble bloquée par vision du monde : il y aurait un sommet économique et fi- propre liberté. Et elle est grande. Le taux d’intérêt à court l’existence même du pacte de stabilité ; reste donc à imagi- nancier et un sommet sur l’emploi. Ce qui revient à dire que un Rapport sur terme redevient désormais une variable politique, plutôt ner le type d’action qui permettrait aux pays européens l’emploi serait un problème de société alors que la finance et qu’une donnée imposée par les marchés. Les contraintes ex- d’emprunter à terme la seconde. l’activité économique constitueraient des problèmes tech- l’état de l’Union térieures « nationales » disparaissent, alors que la Autrement, l’Europe serait une curieuse construction niques gérés indépendamment de la société (...). contrainte extérieure européenne est bien légère en raison dans l’ordre du politique. L’exercice des souverainetés na- La nouveauté, à Luxembourg, n’est pas tant qu’après deux européenne. de la faible ouverture de l’économie européenne. La poli- tionales est empêché non par des contraintes écono- décennies d’aggravation du chômage on songe enfin à orga- tique budgétaire nationale retrouve, dans ces conditions, miques, mais par des règles politiques décidées ensemble ; niser un sommet sur l’emploi, mais que c’est probablement Considérant une efficacité maximale, dans la mesure où ses effets ne mais c’est au nom de la souveraineté nationale que l’on la première fois que l’on aborde la question de l’emploi sont pas dissipés par une augmentation du taux d’intérêt empêche une souveraineté fédérale d’émerger. Pour l’ins- comme étant d’emblée distincte de la politique macro- qu’avec national. tant donc, apparemment, on assiste à un affaiblissement économique, c’est-à-dire des questions monétaires et bud- On comprend mal alors la logique du pacte de stabilité, de toutes les formes de souveraineté. La construction poli- gétaires. L’emploi relèverait ainsi d’une autre discipline, que la monnaie qui, sous prétexte de protéger l’ensemble des pays des tique est donc fondamentalement instable et il faudra bien l’on pourrait qualifier d’« ingénierie sociale » et n’aurait que conséquences de la conduite irresponsable de l’un d’entre y remédier d’abord par la « coordination » discrétionnaire peu à voir avec les questions de croissance et d’activité unique « jamais eux, les contraint de fait à renoncer à un bénéfice important, des politiques économiques, ensuite, l’habitude étant économique. La mise en exergue, par les autorités euro- celui qui était associé jadis au principe de la locomotive (...). prise, par la construction d’un échelon politique fédéral. péennes, des « meilleures pratiques » confirme cette évolu- l’Europe n’avait tion (...). Il existe, il est vrai, une façon de réconcilier cette étrange connu mutation conception avec la logique économique. Il suffit d’affirmer Des économies liées mais mal coordonnées que le chômage n’est plus aujourd’hui, comme il le fut par le aussi radicale », passé, la conséquence d’un dysfonctionnement de l’écono- IEN que le marché unique européen soit loin d’être compétition entre les exportations américaines et euro- mie, mais la conséquence d’un problème d’inadaptation ils jugent plus achevé dans le détail microéconomique, sa réalité s’est péennes et par l’impact des asymétries financières sur les de- B mandes privées de chacune des deux zones. La pondération d’une partie de la population (...). Un exemple de ce type de pourtant matérialisée. La densité des interdépen- conception est fourni par le « modèle hollandais », qui ad- nécessaire que dances commerciales l’emporte sur tout autre facteur pour entre ces deux types d’effets est affaire de circonstances, no- met de considérer 10 % de la population active comme han- propager rapidement, d’un pays européen à l’autre, l’expan- tamment sur le front des changes. Les effets d’éviction sont à dicapée. Mais, d’une façon ou d’une autre, cette logique est jamais d’ouvrir sion ou le repli de l’activité. Depuis quelques années, les forces la source des déphasages cycliques fréquents entre les Etats- déjà à l’œuvre dans les principaux pays européens, comme de différenciation des conjonctures nationales n’ont pas man- Unis et l’Europe. L’accentuation de ces déphasages est nette en témoigne le bas niveau de leur taux d’emploi. A une le débat. qué et le rôle d’impulsion des retournements conjoncturels n’a depuis le début des années 80 une fois passés les chocs pétro- autre époque on aurait qualifié de telles situations de chô- pas été uniformément réparti : le couple franco-allemand a été liers qui ont suscité la coïncidence des récessions des deux cô- mage déguisé. Le Monde à l’origine du repli européen en 1992-1993, et puis de la rechute tés de l’Atlantique. de 1995-1996, les pays dévaluationnistes de la reprise de 1993- La désynchronisation croissante des mouvements conjonc- publie 1994. Les petits pays ouverts sont souvent en avance dans la turels des deux zones, américaine (plus largement anglo- 2. Le modèle libéral pris au mot phase d’expansion qui s’affirme en 1997-1998. Mais la similari- saxonne) et européenne, est un phénomène ambivalent. En des extraits té renforcée des cycles européens, via l’intensification des ef- dépit de l’évidente homogénéisation de la conjoncture euro- Le modèle de la séparation, dominant aujourd’hui, est fets de transmission commerciaux et les progrès de la conver- péenne, les effets de transmission négatif qu’exercent, via la pourtant instable. Même s’il s’accommode de l’exclusion, il de ce premier gence macroéconomique, fait que la synchronisation n’a formation des taux d’intérêt et de change, les Etats-Unis sur reste un modèle solidaire, et donc coûteux en termes de pré- guère besoin que de quelques mois pour l’emporter. Cette l’Europe continuent de jouer, et on ne saurait donc parler lèvements obligatoires (...). C’est pourquoi le programme rapport communauté cyclique ne se limite pas au « noyau dur » mais d’une indépendance accrue vis-à-vis des influences moné- européen pourrait trouver une autre légitimation, plus posi- inclut des pays longtemps considérés comme étant à sa péri- taires et financières en provenance des Etats-Unis. La trajec- tive, et qui paraît à terme la plus probable : le choix d’un phérie (l’Italie, la Finlande, la Suède). toire du dollar, au cours des années 90, est assez bien compré- modèle libéral de société. L’effondrement du mur de Berlin La synchronisation conjoncturelle récente résulte de fac- hensible lorsqu’on fait référence à la notion de « taux de a institué le modèle américain en référence universelle. Les teurs qui se sont progressivement mis en place – système mo- change d’équilibre fondamental» : le cours du dollar, sous- Etats-Unis ne montrent-ils pas l’exemple des performances nétaire européen, marché unique et convergence des poli- évalué en regard de la parité des pouvoirs d’achat, permet aux que peut accomplir une économie libérale ? (...) Ce que tiques économiques, Etats-Unis de réaliser effecti- montre l’exemple des Etats-Unis, c’est surtout que la société notamment budgétaires –, vement leur croissance po- américaine ne tolère pas le chômage. Qu’en complète oppo- mais se cumulent désormais. L’Union européenne devrait prendre tentielle et de rendre accep- sition avec l’Europe les gouvernements américains utilisent Elle n’a pas suivi non plus table aux investisseurs massivement tous les instruments de la politique écono- une évolution parfaitement pleinement conscience que la croissance internationaux la détention mique (budgétaire, monétaire et de change) chaque fois que régulière. Après la coïnci- de créances en dollars. L’ex- l’essoufflement de la croissance fait remonter le chômage dence des récessions consé- de son activité exerce sur le monde entier pansion américaine absorbe (...). cutives aux chocs pétroliers, pour partie les excédents Les gouvernements américains n’ont jamais renoncé à elle était retombée à un ni- un effet expansif très proche de celui d’épargne associés, en Eu- leur responsabilité en matière de régulation macroécono- veau faible au milieu des an- rope et au Japon, au sous- mique. Leur libéralisme est limité à l’acceptation des inégali- nées 80, lorsque les écono- consécutif à une relance américaine emploi durable du potentiel tés de revenus, mais leur politique économique est des plus mies européennes productif. La désynchronisa- interventionnistes. Or c’est cette renonciation qu’entérinent affrontaient, dans le dé- tion réelle va de pair avec les règles de conduite de la politique économique dans l’es- sordre, d’importantes vagues de restructurations. Si l’on s’en une synchronisation accentuée des mouvements de taux d’in- pace de la monnaie unique : pacte de stabilité (et de crois- tient au couple franco-allemand, les cycles de ces deux pays térêt longs, au sein d’une économie financière internationale sance) ; indépendance de la Banque centrale européenne ; sont fortement synchronisés, depuis les années 60 parce qu’ils globalisée et polarisée, où les Etats-Unis, premier débiteur, absence de gouvernement économique (...). répondent à des impulsions communes de demande interne et restent le point fixe des créanciers internationaux. Si les politiques monétaires continuent d’être conduites externe. C’est cependant la corrélation des demandes internes La conjoncture des années 1995-1996 a de nouveau illustré la de main de fer, contraignant les gouvernements à persévé- privées, de consommation et d’investissement, et non celle force de cette polarisation. La dépression européenne a laissé rer dans l’ajustement budgétaire, la seule issue serait celle des demandes publiques, qui a contribué, jusqu’au début des libre, pour s’investir à l’extérieur du continent, un excédent du « tout-structurel », ce qui d’ailleurs constitue la doctrine années 90, à cette synchronisation (...). d’épargne nourri par le désendettement des agents privés et dominante aujourd’hui. Certes, pourrait-on dire, dans l’es- La synchronisation européenne est cependant loin d’être mobilisé par les banques européennes (...). Les Etats-Unis ont pace de la monnaie unique, les politiques structurelles na- maîtrisée et coopérative. S’il arrive que l’Allemagne exerce sur été largement bénéficiaires de l’abondance de liquidités libé- tionales ont une efficacité redoutable. C’est que l’élasticité ses partenaires des effets de transmission inverse – une expan- rées par les faibles occasions d’investissement en Europe, de la demande globale européenne par rapport aux prix sera sion allemande ayant un impact partiellement restrictif sur qu’elles aient pris directement le chemin de placements aux forcément plus élevée qu’elle ne l’était dans un contexte de ceux-ci, via les tensions engendrées sur les taux d’intérêt –, de Etats-Unis ou qu’elles aient concouru au financement de pluralité des monnaies (ses consommateurs européens tels effets sont dominés par le poids des interdépendances zones en forte expansion et demandeuses de produits améri- pourront plus facilement comparer les prix, et les entre- commerciales. Ni ces effets ni les réactions nationales, par la cains. Bien sûr, ces évolutions ne sont pas sans mécanismes prises les coûts). Les stratégies nationales de compétitivité voie notamment de dépréciations monétaires comme en 1992- correcteurs (...). Les « cycles de change » suscités par la re- pourraient alors se révéler des plus payantes. La désinflation 1993, ne suffisent désormais à différencier durablement les composition périodique des patrimoines internationaux, dont compétitive, la concurrence fiscale et sociale, et donc, à conjonctures. (...) La reconnaissance d’une communauté d’in- les détenteurs n’ont pas de certitude sur les taux de change terme, la baisse des dépenses publiques et sociales, repré- térêts conjoncturels n’est de fait pas acquise au sein de d’équilibre, participent à la régulation implicite des disparités sentent des alternatives beaucoup plus crédibles que par le l’Union. L’analyse et, plus encore, les choix politiques en cycliques.(...) Les reflux de capitaux en provenance des places passé à des politiques d’expansion. Elles sont, de fait, des restent encore trop distants. asiatiques ont soutenu le dollar et contribué à la modération substituts aux stratégies de dévaluation compétitive (...). La relation entre le cycle européen et le cycle américain est des taux d’intérêt dans l’ensemble des pays occidentaux. A ce stade du raisonnement, on perçoit le côté paradoxal de nature duale. Elle fait jouer les effets d’entraînement exer- La consistance affermie de l’espace conjoncturel européen de la construction européenne. A la question : quelles poli- cés par l’économie américaine, mais aussi des effets d’éviction. est devenue un fait d’évidence, qui ne va pourtant pas sans pa- tiques « nationales » seront favorisées par les règles du jeu Les premiers reposent sur la dynamique des échanges radoxe : les Européens ne maîtrisent pas vraiment la dyna- qui accompagnent la mise en place de la monnaie unique ? ૽ Le choix des extraits commerciaux et témoignent de la forte sensibilité de l’écono- mique interne de cet espace et n’ont guère de prise sur les in- Force est de répondre, si on devait en rester là, que ce seront et les titres sont mie mondiale, et de l’Europe en particulier, à l’impulsion pu- teractions internationales auxquelles il participe. Pris comme les politiques non coopératives. Si on devait en rester là, de la rédaction. blique pratiquée par les Etats-Unis. Les seconds passent par la une unité, l’espace européen n’est guère plus ouvert à LeMonde Job: WMQ1601--0015-0 WAS LMQ1601-15 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 09:45 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 34Fap:100 No:1168 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-DOCUMENT LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 / 15

l’échange international que ne le sont les Etats-Unis ou le Ja- pon. Mais, à la différence de ces deux pays, il ne fait pas l’objet d’une gestion publique qui le traite comme tel. Le groupe Eu- Il n’y a pas de marché européen du travail ro XI, qui rassemblera, aux fins de coordination de leurs poli- tiques économiques, les pays membres de l’union monétaire, la veille de l’unification monétaire européenne, on ne sera le cadre naturel de l’apprentissage d’une telle gestion. La A peut pas parler d’un marché du travail en Europe car la Un chômage inégal coordination des actions budgétaires qu’il aura à organiser de- mobilité de la main-d’œuvre est très faible dans l’Union TAUX DE CHÔMAGE en pourcentage de la population active vrait équilibrer l’action monétaire de la BCE afin de parvenir à européenne : en 1997, seulement 1,7 % des actifs de l’Union ré- une gestion partagée du cycle européen. sident dans un Etat membre différent de leur Etat d’origine. La stabilisation conjoncturelle autour d’un sentier de crois- Pourtant la libre circulation du travail est effective depuis le 40 sance satisfaisant modifierait substantiellement et positive- début des années 70 au sein de la Communauté européenne. 41,9 38,2 ment la nature des anticipations des entreprises et des inves- Elle est d’ailleurs favorisée par les procédures de reconnais- 30 tisseurs, trop marquées encore par les soubresauts de la sance mutuelle des diplômes. Mais le principal obstacle de- 33,5 meure celui des langues. De fait, la mobilité du travail est très

conjoncture européenne des années 90 : non seulement les 28,9 anticipations des investisseurs européens, mais aussi celles des réduite à l’intérieur de l’Union. C’est là une différence essen- 20 22,9

investisseurs extra-communautaires. L’attractivité exercée par tielle avec d’autres espaces intégrés, les Etats-Unis par exemple, 22,2

l’Union européenne à l’égard des investisseurs externes s’était ce qui obère la capacité de l’Union à faire face à des chocs ma- 18,1 16,7

croéconomiques spécifiquement nationaux. En effet, la mobili- 10 15,7

nettement renforcée de 1986 à 1990, pour faire place ensuite à 12 9 12,3 12,3 11,5 9,8 un repli. La réussite du démarrage de l’union monétaire et sa té du travail des régions en difficulté vers les régions en expan- 9,6 9,1 3,2 7,3 6,6

bonne gestion conjoncturelle pourraient faire de nouveau de sion est un des moyens de limiter les effets des chocs 6,0 4,1 l’Europe une localisation privilégiée de l’investissement inter- macroéconomiques spécifiques sur le chômage. 0 E E E E E E L S E G Malgré cette faible mobilité du travail, l’évolution des mar- N D C D LIE U N A A H R national, dans un contexte mondial très incertain. L’Union eu- G G N N N A IQ G IC U A A A A U S-B O ropéenne devrait prendre pleinement conscience que la crois- chés du travail à long terme comporte de nombreuses ten- L LA IT T Y R SP FR LG M R A T B E IN IR E U M sance de son activité exerce sur le monde entier un effet dances communes : la féminisation de la population active ; la B O P F LLE P A A XE U expansif très proche de celui consécutif à une relance améri- tertiarisation de l’emploi ; le ralentissement de la productivité L caine : prise comme un bloc, l’Union compte autant pour du travail ; une segmentation du marché du travail et un chô- ENSEMBLE DE LA POPULATION ACTIVE JEUNES 15-24 ANS l’économie mondiale que les Etats-Unis. Et l’affirmation de mage élevé et persistant. Source : Eurostat, Enquête sur les forces de travail, résultats 1996 cette puissance ne devrait pas laisser indifférents les entre- Dans tous les pays d’Europe, on peut observer une féminisa- prises et les investisseurs à vocation internationale. tion rapide de la population active. Toutefois, le taux d’activité Cette évolution va de pair avec un fort mouvement de désyndi- général de la population en âge de travailler a peu varié au calisation : le pays le plus touché est la France, dont le taux de cours des vingt dernières années. Cela résulte d’un double syndicalisation a chuté de 23 % en 1975 à moins de 10 % en mouvement d’augmentation des taux d’activité féminins et de 1997. la réduction de la durée de vie active. Pour autant, il subsiste Le chômage touche tous les pays européens et exerce un Les politiques de l’emploi des différences entre les femmes grecques, luxembourgeoises poids sur les salaires, y compris ceux des travailleurs apparte- et irlandaises, dont le taux d’activité, entre vingt-cinq et qua- nant au secteur d’emplois stables. Il entraîne par conséquent rante-neuf ans, n’excède pas 60 %, et les Danoises, dont le taux un ralentissement de la progression de la rémunération des sont restées nationales D. R. d’activité avoisine 90 %. La réduction de la durée de vie active salariés, notamment dans le secteur privé. La croissance de la est due à l’allongement de la scolarité chez les jeunes et à la di- productivité du travail, quant à elle, connaît un net ralentisse- ’ANALYSE des remèdes prescrits par chacun des pays Professeur minution de l’âge moyen de départ à la retraite. ment depuis les années 80. Parmi les pays à plus forte chute européens en matière de lutte contre le chômage des universités La tertiarisation de l’emploi est aussi une caractéristique du taux de croissance de la productivité du travail, on trouve L commune des pays européens, ainsi qu’une tendance à la divi- l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède et l’Italie. montre qu’il n’y a pas de solution miracle. Toutefois, à l’Institut d’études les pays qui réussissent à maîtriser le taux de chômage aux politiques de Paris, sion du marché du travail entre un secteur d’emplois précaires Malgré l’existence de tendances communes aux marchés du alentours de 6 % à 7 % sont ceux qui combinent au moins Jean-Paul Fitoussi et un secteur d’emplois stables, tendance qu’il est cependant travail européens, leur fonctionnement comporte des parti- deux des quatre aspects mentionnés. Le premier aspect difficile de mettre en évidence. Il est indéniable qu’il y a eu un cularités marquées. Par exemple, le Portugal et l’Irlande sont concerne l’exclusion volontaire de la population active de préside accroissement d’emplois à durée déterminée : en 1996, près de des pays à forts mouvements de population. De même, les certaines catégories de personnes, comme les invalides aux l’Observatoire 40 % des salariés espagnols ont un contrat de travail à durée Pays-Bas, la Belgique et l’Irlande sont des économies très ou- Pays-Bas, les femmes, les jeunes et les préretraités au français déterminée (Eurostat, 1998), alors que, dans les autres pays eu- vertes sur le reste du monde ; cette ouverture sur l’extérieur Royaume-Uni, en Autriche et en Belgique, et la formation des conjonctures ropéens, ce pourcentage n’excède pas 20 % de l’ensemble des est un des déterminants du fonctionnement du marché du des travailleurs, comme en Irlande et au Portugal. Le économiques. salariés hommes et femmes. Un tiers des contrats à durée dé- travail. L’hétérogénéité des marchés du travail européens deuxième est la création d’emplois publics, telle que l’ont Secrétaire général terminée en 1996 l’est pour une durée de sept à douze mois. reste donc forte. pratiquée la Grèce, le Portugal et l’Autriche. Le troisième est de l’Association le mouvement de réduction du temps de travail, qui touche internationale un grand nombre de pays européens, dont les pays scandi- des sciences naves, les Pays-Bas, l’Allemagne et, tout récemment, la économiques, France et l’Italie. Le dernier aspect est relatif à la structure il a enseigné La locomotive allemande en crise des économies européennes : les Pays-Bas, petite économie dans de ouverte, ont tiré profit de la réunification allemande en 1990 nombreuses ’HÉTÉROGÉNÉITÉ structurelle des membres fonda- commerce bilatéral franco-allemand, depuis quelques an- du fait de la structure particulière de leurs exportations, facultés étrangères. teurs de l’union monétaire reste forte, comme le nées, en portent témoignage, surtout s’agissant de deux pays d’une part, et de leurs liens privilégiés avec l’Allemagne, L dont les gestions monétaires et les mouvements conjonctu- montre la persistance des écarts de prix depuis une di- d’autre part. Ayant notamment zaine d’années, qui révèle des différences durables de pro- rels sont désormais étroitement couplés : le redressement du travaillé ductivité. Les niveaux de développement, appréciés par le re- solde bilatéral au profit de la France révèle une tendance, qui sur les théories venu par habitant, vont du simple au double et les ne peut être réduite à l’impact des mouvements de changes du chômage, rattrapages manifestent des succès inégaux. L’Espagne, l’Ita- ou des décalages conjoncturels. La politique de désinflation de l’inflation lie et le Portugal, dont la participation à l’union monétaire est compétitive menée en France a été à l’origine d’une amélio- L’impossible pacte et le rôle des restée longtemps incertaine, ont de bonnes raisons pour se ration durable de la compétitivité française vis-à-vis de l’Alle- politiques réjouir de cette participation. Leur accès aux marchés, aux magne. Plus concurrencée, l’Allemagne a cherché à s’adapter économiques, capitaux et aux technologies de l’espace européen s’en trou- par la maîtrise d’un marché intérieur élargi et l’exploration de stabilité il a publié vera facilité, car il ne sera plus troublé par l’incertitude pesant des nouveaux débouchés est-européens, où elle a pris une de nombreux sur les taux de change. L’abandon de l’instrument du change large avance. La reprise, depuis 1995, des investissements di- E pacte de stabilité et de croissance n’introduit ni soli- ouvrages, dont incitera les entreprises de ces pays à poursuivre leur moder- rects à l’étranger, participe à cet effort. L darité ni prévention explicites face aux chocs pouvant les plus récents sont nisation. La crédibilité de l’euro, si elle est garantie, bénéficie- Ces évolutions ne pouvaient pas être sans effets impor- affecter un membre de l’union monétaire (...). Il envi- Le Débat interdit : ra à la politique économique de ces pays, alors qu’ils ont pu tants sur le rôle international de I’Allemagne et sa régulation sage des sanctions envers les pays s’écartant des normes bud- souffrir auparavant de mouvements erratiques dans la interne. Il lui est devenu plus difficile de jouer la locomotive gétaires, sans définir les principes d’action collective qui les monnaie, Europe, confiance qui était accordée à leur monnaie. (...) Dans le bilan de la croissance européenne, alors que son leadership moné- aideraient à prévenir et à résorber leurs déséquilibres autre- pauvreté (1995) positif qu’escomptent ces pays de leur participation à l’union taire et la domination du mark tendaient à lui conférer en- ment que par une correction nationale solitaire et coûteuse. et, avec Pierre monétaire, ces avantages pèsent lourd. Mais ils ne devraient core cette responsabilité. L’industrie allemande a dû affron- Peut-on raisonnablement envisager un fonctionnement Rosanvallon, pas masquer les contraintes nouvelles qu’ils auront à assu- ter, dans les dernières années, une vague de restructurations, viable de l’Union européenne sur la base de telles règles d’ac- Le Nouvel Age mer : le taux de change ne sera plus à leur disposition pour avec des suppressions d’emplois d’ampleur inédite, au point tion pseudo-constitutionnelles ? Si ces règles viennent à être des inégalités corriger des déséquilibres qui leur seraient propres. Le fait d’ébranler le modèle social du pays. Le destin des Länder perçues comme trop contraignantes par certains pays, ceux- (1996). que l’Espagne, l’Italie, le Portugal, l’Irlande aussi, disposent, orientaux n’a pas encore échappé au schéma du Mezzogior- ci risquent d’être tout simplement incités à les contourner en Jean-Paul Fitoussi au lancement de l’union monétaire, d’un avantage substan- no, la constitution d’un véritable tissu économique et la via- trichant, ou à s’en émanciper brutalement. est éditorialiste tiel de compétitivité aide certes à la viabilité de leur participa- bilité d’entreprises privées indépendantes s’y avèrent suffi- Certes, le pacte énonce des seuils, permettant d’apprécier associé du Monde. tion. Mais ce n’est pas là un avantage définitivement acquis, samment difficiles pour handicaper l’émergence d’une la gravité d’une récession nationale et d’éviter en consé- compte tenu de l’effort de restauration de leur compétitivité capacité autonome d’accumulation. quence les sanctions au pays qui la subit. Les clauses concer- engagé par les autres pays, et spécialement l’Allemagne. Ce sont là des questions qui intéressent au plus haut point nant le caractère exceptionnel des situations et le caractère Le positionnement concurrentiel de l’économie allemande les autres Européens, car leur traitement ne sera pas sans in- temporaire des déficits correspondants laissent de la place à est un paramètre-clé de l’al- fluencer le destin collectif de une interprétation négociée. L’opposition entre l’automatici- lure que prendra la compéti- l’Europe. La banalisation li- té de règles numériques qui ont le mérite de la clarté et la tion intraeuropéenne au sein La banalisation libérale de l’économie bérale de l’économie aIle- souplesse de jugements circonstanciés, susceptibles de fon- de l’union monétaire. Les mande, soit, plus crûment, der des décisions discrétionnaires, s’en trouve amoindrie. Il années 90 ont vu une oscilla- aIlemande pourrait découler de l’actuelle l’abandon de l’économie so- est difficile, en effet, de définir des règles adaptées à toutes tion ample et brutale de la ciale de marché, pourrait dé- les situations : comment traiter par exemple une récession compétitivité des coûts et priorité à l’unification de l’espace couler de l’actuelle priorité à qui, sans être instantanément violente, dure suffisamment des prix allemands. Il est évi- l’unification de l’espace euro- longtemps pour creuser cumulativement les déficits publics ? demment tentant de ratta- européen par le marché péen par le marché. Mais, ce Enfin, la contrainte exercée par le pacte est différente selon cher cette oscillation à l’im- faisant, c’est aussi la spécifici- que l’économie européenne connaît un régime de croisière pact de l’unification té allemande au sein de où les budgets publics sont équilibrés, ce qui laisse une marge allemande : aussi prononcé soit-il, cet impact resterait transi- l’Union européenne qui s’en trouverait altérée, alors même appréciable pour faire face aux accidents conjoncturels, ou toire, si bien qu’une fois son absorption réalisée la compétiti- que cette spécificité participait au rôle d’ancrage assumé par que le niveau initial des déficits les laisse au voisinage de la vité allemande redeviendrait normale. On peut cependant se le deutsche mark. Jusqu’à présent, l’Allemagne s’est caracté- borne supérieure prévue par le pacte, ce qui inhibe le carac- demander si, dans la foulée des symptômes déjà perceptibles risée par une meilleure reconnaissance matérielle et cultu- tère actif de la politique budgétaire. dans les années 80, l’économie allemande n’est pas confron- relle du travail salarié, spécialement dans l’industrie. Même en appréciant aussi prudemment le dispositif du tée à des mutations plus fondamentales, plus lentes aussi, de La résonance entre la stabilité économique et la force du pacte de stabilité, il est difficile de le considérer autrement son insertion internationale, sur lesquelles vient se greffer la mark a été au cœur du consensus interne sur les vertus du que comme un garde-fou minimal contre les risques de difficile gestion de l’unification. Auquel cas, le devenir de ces modèle allemand et de son pouvoir d’attraction externe. La laxisme des politiques budgétaires nationales et comme une mutations influencera aussi bien la compétitivité collective fermeté de la Bundesbank sur l’objectif de formation des prix assurance donnée à cet égard à la Banque centrale euro- de l’Europe que celui des tensions concurrentielles intraeuro- a participé à la clarté et à la solidité du contrat social et sala- péenne (BCE), dont les missions propres sont ainsi reconnues péennes. rial, en garantissant la valeur de la monnaie nationale. Les comme prioritaires dans le jeu des instances européennes. La La compétitivité du modèle allemand, fondée sur une spé- syndicalistes et les patrons se sont fondamentalement enten- légitimité du Conseil de l’euro, sa capacité à impulser la coor- cialisation privilégiant les biens d’équipement classiques des dus sur le bien-fondé d’une telle gestion. Mais le modèle alle- dination positive des politiques budgétaires et à équilibrer entreprises et des ménages, était dépendante d’un certain mand, confronté à des contraintes inédites, subit aujourd’hui l’action monétaire de la BCE sont encore en question. Le type de croissance internationale. Lorsque les pays de l’OC- une altération notable : la stabilité du contrat social devient pacte ne choisit pas entre différents modes d’organisation DE rattrapaient la frontière technologique américaine par un objectif second par rapport à celui de la stabilité des prix budgétaire envisageables pour l’Union européenne, celui une croissance intensive en capital, l’Allemagne retirait un et de la valeur externe de la monnaie. Les accords des der- d’une autonomie retrouvée de politiques budgétaires natio- bénéfice maximal de sa spécialisation et ses exportations nières années entre partenaires sociaux indiquent une in- nales prenant en charge les problèmes spécifiques des pays étaient très sensibles à l’expansion de ses partenaires. Le ra- flexion vers la flexibilisation de la relation salariale. ou celui, polaire, d’un fédéralisme budgétaire organisant la lentissement structurel de la croissance des pays de l’OCDE, La conséquence pour l’union monétaire européenne, c’est solidarité mutuelle. Alors que les politiques budgétaires se li- l’achèvement ou l’arrêt du rattrapage sur les Etats-Unis et le risque de domination du principe de gestion monétaire bèrent potentiellement, avec l’union monétaire, de la l’évolution de la nature des investissements, plus immaté- sans la contrepartie d’un contrat social qui permette la re- contrainte extérieure (l’Europe est collectivement une zone riels, ont altéré l’insertion internationale de l’économie alle- connaissance de l’euro comme un véritable bien collectif. La assez fermée), la liberté effective de ces politiques apparaît ૽ Rapport sur l’état de mande : le prix élevé, qui était la reconnaissance d’une quali- Banque centrale européenne sera calquée sur la Bundesbank, au contraire davantage entravée. La crainte des effets ex- l’Union européenne (1999), té spécifique des produits allemands, est devenu le révélateur mais l’Europe sociale sera bien loin du contrat social alle- ternes négatifs qu’exerceraient les laxismes budgétaires na- de Jean-Paul Fitoussi, avec d’un excès de coûts dans le cadre d’une nouvelle structure mand, lui-même menacé. Les timides esquisses de l’Europe tionaux sur la qualité de la monnaie européenne prend le Catherine Bruno, concurrentielle, où le rythme et la diffusion des innovations sociale ne sont pas encore à même de prendre le relais de dessus. L’union monétaire substitue une contrainte directe Jérôme Creel, Alexis Dantec, menacent les primes de qualité allemandes. Entre la fin des modèles nationaux fragilisés. La question ainsi posée aux Eu- de compétitivité et de rentabilité à la contrainte de change Pascal Delisle, Jacky Fayolle, années 70 et le milieu des années 90, le niveau de la producti- ropéens peut néanmoins être énoncée sur un mode positif : sur les producteurs nationaux. Il en découlera un mouvement Catherine Fuss, vité du travail de l’industrie germanique a plafonné quand il comment passer d’une suprématie économique allemande, de restructurations et de reconversions, une allocation des Réjane Hugounenq, est comparé à une référence américaine qu’il ne parvient pas de fait contestée désormais, à un espace européen plus équi- ressources plus concurrentielle au sein de l’espace européen. Jacques Le Cacheux, à atteindre. libré, sans qu’il s’agisse d’une simple banalisation par le mar- Il est peu probable que ces évolutions puissent être conve- Catherine Mathieu Les règles de convergence européenne, en forçant l’adapta- ché ? Comment fonder la croissance européenne, non pas sur nablement gérées sans que la souveraineté limitée des poli- et Frédéric Zumer. tion des pays européens aux nouvelles conditions concurren- une locomotive introuvable, mais sur la mobilisation des tiques budgétaires nationales soit relayée par une action Ed. Fayard - Presses tielles, ont révélé la montée de la vulnérabilité allemande au gains procurés par une intégration accrue et une meilleure budgétaire européenne plus consistante. de Sciences po., 257 p., 138 F. cœur même de l’ensemble européen. Les évolutions du coopération ? LeMonde Job: WMQ1601--0016-0 WAS LMQ1601-16 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 10:37 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 34Fap:100 No:1169 Lcp: 700 CMYK

16 / LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 HORIZONS-ANALYSES 0 123 L’« Union » de Boris Eltsine et Alexandre Loukachenko 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 DIMANCHE 17 JANVIER, les ambassadeurs de politique économique, étrangère et de défense. A makov, l’ancien espion soviétique, devenu pre- Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F l’Union européenne qui avaient déserté Minsk terme, comme l’a expliqué le premier vice-pre- mier ministre russe qui, sitôt après sa nomina- Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 sept mois auparavant pour protester contre la mier ministre russe, Vadim Goustov, une mon- tion, choisit d’effectuer à Minsk sa première visite Internet : http : //www.lemonde.fr confiscation de leurs résidences seront de retour. naie et un budget communs devraient voir le jour officielle. Ils marquent ainsi la fin de leur brouille avec le en l’an 2000. Cette nouvelle a aussitôt été saluée L’accord d’union, acte d’allégeance d’un petit ÉDITORIAL président biélorusse, Alexandre Loukachenko, dans les deux pays comme l’avènement d’un Etat voisin (la Biélorussie a dix millions d’habi- qui s’est emparé de leurs logements pour élargir « Euro slave ». tants, la Russie en a quinze fois plus), arrive à sa demeure personnelle. Au-delà de l’effet d’annonce (l’affaire a pu être point nommé pour Moscou, bridée dans ses rêves L’euro n’est pas l’Europe Ce retour intervient peu de temps après l’ac- interprétée comme une tentative de restauration de puissance lors des frappes américano-britan- cord signé, le 25 décembre à Moscou, entre de l’URSS), les explications ont singulièrement niques contre l’Irak, ou dans le cadre de la crise PRÈS l’économie, la s’en trouve néanmoins fortement Alexandre Loukachenko et Boris Eltsine en vue fait défaut côté officiel. C’est dans le secret qu’a du Kosovo. C’est au moment où l’OTAN mena- politique – enfin ! affaiblie. Ce que les parlemen- d’une fusion prochaine de leurs deux Etats. A-t- été élaboré le texte de l’accord, et la portée çait les Serbes de frappes au Kosovo que l’idée A Après le lancement, taires ont voulu sanctionner – et on assisté ce jour-là à une farce politique jouée concrète que les deux parties entendent lui don- d’une confédération de Républiques slaves (Rus- réussi, de la monnaie on ne peut que les approuver –, par deux chefs d’Etat loufoques et imprévisibles, ner reste bien floue. Cela avait déjà été le cas lors sie-Biélorussie-Yougoslavie) a été lancée pour unique le 1er janvier, la crise qui ce ne sont pas essentiellement les l’un, gravement malade, l’autre soupçonné d’ac- des deux épisodes précédents, en 1996 (création « éviter le monopole de l’unique puissance améri- vient d’opposer, à Strasbourg, le irrégularités et fraudes relevées cès de folie ? Ou s’agirait-il d’une amorce de d’une « Communauté » russo-biélorusse) et en caine », selon l’extrémiste serbe Vojislav Seselj. Parlement à la Commission ici ou là dans la gestion et le fonc- chamboulement géopolitique en Europe orien- 1997 (signature d’un « traité d’union »). Tout feu tout flamme, le président Loukachenko constitue, paradoxalement, une tionnement de l’administration tale, aux frontières de la Pologne, futur membre Ce dernier rapprochement se produit à quel- appela aussitôt à la rescousse des volontaires nouvelle étape sur le long chemin bruxelloise. Ce ne sont pas non de l’Union européenne ? ques mois de l’élargissement de l’OTAN vers trois prêts à aller se battre contre les forces de l’Al- de l’intégration européenne, plus les méthodes parfois peu Certains opposants au pouvoir autocratique de des anciens satellites de Moscou (Pologne, Répu- liance atlantique parce qu’« après Belgrade, le étape dont on ne peut que se ré- transparentes des commissaires M. Loukachenko y voient l’annexion rampante blique tchèque, Hongrie), un processus que la tour de la Biélorussie allait venir ». jouir. L’Europe souffre d’une in- et de leurs équipes. C’est, bien d’un pays voisin par la Russie, qui renouerait ainsi Russie a amplement dénoncé, faute de pouvoir suffisance de démocratie – les plus, le maigre bilan politique de avec ses visées expansionnistes, comme à s’y opposer. Les velléités d’union de Boris et SÉCURITÉ NUCLÉAIRE Britanniques ne sont pas les seuls la Commission. Certes, l’équipe l’époque soviétique. L’accord prévoit dans un Alexandre visent-elles à laver l’affront ? Cela Pour lui, l’union avec la Russie a valeur de à s’en plaindre ; la rébellion de de M. Santer a plutôt bien géré la premier temps un rapprochement en matière de n’aura certainement pas échappé à Evgueni Pri- contre-attaque des vaincus de la guerre froide : l’Assemblée de Strasbourg face mise en place de l’euro, déjà bien « Le parapluie nucléaire russe sera notre parapluie, aux bureaux de Bruxelles va mo- engagée par l’équipe précédente. la Russie nous a garanti une sécurité nucléaire ! » difier les équilibres entre institu- Souffrant à la fois d’une absence Aussi regrette-t-il amèrement de s’être laissé tions et marque un réveil démo- de vision et du manque de cha- par Martial Leiter convaincre par les Etats-Unis d’abandonner en cratique. risme de son président, l’actuelle Parure (s) 1996, moyennant finance, ses dernières armes nu- Strasbourg n’a certes pas cen- Commission n’a pas réussi, sur- cléaires : « Une erreur », dit-il aujourd’hui. suré Bruxelles : jeudi, les eurodé- tout, à ouvrir des perspectives po- Mais les enjeux de l’union ne sont pas seule- putés ont reculé, in extremis, de- litiques et institutionnelles pour ment géostratégiques. Ils consistent aussi à ca- vant une telle audace. Il a fallu l’Europe. Peu présente durant la moufler les sérieux problèmes internes de Boris que le président de la Commis- Conférence intergouvernemen- et Alexandre. Les économies de leurs deux pays sion, Jacques Santer, mette sa dé- tale (CIG), peu avisée dans son ju- sont chancelantes. En Biélorussie, deux régions mission dans la balance et que gement sur les résultats, mé- sur six ont introduit l’usage des cartes de ration- celui de l’Union, le chancelier al- diocres, d’Amsterdam, elle n’a nement, les pénuries de produits alimentaires de lemand, Gerhard Schröder, rap- conçu l’« Agenda 2000 » – la pro- première necessité sont la règle. L’échec de la po- pelle à l’ordre ses amis députés grammation budgétaire d’ici à litique économique dirigiste du tyranneau Louka- sociaux-démocrates pour sauver l’an 2006 – que comme un exer- chenko est patent. Cela en dépit de résultats ma- les vingt commissaires. Plutôt que cice ingrat d’ajustement financier. croéconomiques gonflés par la falsification de s’en charger eux-mêmes, les Face à ce rééquilibrage entre la méthodique des données (de l’aveu même de parlementaires strasbourgeois Commission et le Parlement, le l’ancien chef de la banque centrale, Stanislav ont décidé de confier à un « comi- gouvernement français reste dis- Bahdankevitch) et par les aides de Moscou que la té des sages » la tutelle de cret et son premier ministre naissance d’une union ne ferait qu’accroître, es- Bruxelles. Il n’en reste pas moins muet ; comme il l’est, d’une ma- père l’homme fort de Minsk. qu’en réagissant, le Parlement nière plus générale, vis-à-vis de Si l’idée implicite – faire de l’union de deux européen s’est affirmé. Composé l’Europe. Seul Dominique pays pauvres un ensemble prospère – peut susci- d’élus au suffrage universel direct Strauss-Kahn semble s’y intéres- ter la perplexité, pour les deux chefs d’Etat elle et porteur, à ce titre, de la princi- ser. Mais, ministre de l’économie, offre avant tout de nouveaux débouchés de car- pale des légitimités démocra- il contribue ainsi, bien involontai- rière. L’opposition biélorusse est depuis long- tiques, le Parlement européen rement, à réduire l’Europe à l’eu- temps persuadée que la véritable ambition de existe enfin et vient de le prouver. ro ! Or la monnaie unique n’est M. Loukachenko – élu en juillet 1994 pour cinq Il serait souhaitable qu’il existe qu’un instrument, pas une fin. Pa- ans, un mandat prolongé en 1996 par un référen- davantage encore. radoxalement, le refus de penser dum non reconnu par l’Occident – est rien de Si la « commission Santer » a politiquement l’Europe laisse le moins que de s’installer un jour au Kremlin. «Il sauvé sa peau – son mandat champ libre à sa vision la plus li- rêve d’être le principal candidat à la présidentielle s’achève le 6 janvier 2000 –, elle bérale et monétariste. russe de l’an 2000. En 1998, trente-sept gouverneurs de régions russes se sont rendus en visite en Biélo- russie, et le patriarche Alexis II est venu à deux re- 0123 est édité par la SA LE MONDE Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani prises, ce sont des signes des préparations en Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; cours », estime Sergueï Popko, le vice-président Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint du Front populaire biélorusse (opposition). Directeur de la rédaction : Edwy Plenel De même, une union de son pays avec la Biélo- Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Directeur artistique : Dominique Roynette russie pourrait permettre au maître du Kremlin Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment de se maintenir aux affaires au-delà de l’expira- Rédacteurs en chef : tion de son mandat en juin 2000. « Je ne vois rien Alain Frachon, Erik Izraelewicz (Editoriaux et analyses) ; Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Michel Kajman (Débats) ; d’irréaliste en cela », a commenté Ivan Rybkine, Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; représentant personnel de Boris Eltsine. Le trône Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) de « tsar de l’Union », même doté de faibles pré- Rédacteur en chef technique : Eric Azan rogatives, s’il se concrétise, serait une porte de Médiateur : Robert Solé sortie honorable pour un président déjà margina- Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg lisé. Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre D’autant que l’idée d’union est populaire : se- Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président lon un sondage, quatre Russes sur cinq y sont fa- vorables, et 14 % seulement s’y opposent. Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994)

Le Monde est édité par la SA Le Monde Marie Jégo et Natalie Nougayrède Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. Capital social : 985 000 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, bénéficient d’un indiscutable re- monopoliste d’Etat », selon une for- salaire, serait soumise au droit Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, tour sur investissement. Le gouver- mule qui a longtemps fait fureur commun ? Le Monde Entreprises, Le Monde Investisseurs, Vendre Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. nement entendait toutefois aller chez les communistes, ou « oligo- C’est le drame des socialistes plus loin. pole cordial », selon une dénomi- dans la détermination de leur poli- En contrepartie de règles nou- nation qu’affectionne Christian tique fiscale. Voulant démontrer ILYA50 ANS, DANS 0123 les stock-options velles de transparence, il voulait Sautter, le capitalisme français a qu’ils ne renoncent pas à réformer aussi abaisser, de manière géné- longtemps été autocentré, auto- les impôts, ils sont contraints à la gauche rale, de 40 % à 26 % le prélèvement protégé, ou si l’on préfère imper- d’« habiller » leur projet sur les La perfection Knock fiscal sur les stock-options pour méable aux grandes évolutions du stock-options en arguant qu’ils toutes les entreprises, et pas seule- capitalisme mondial. Or, depuis ont, eux, un souci de transparence LE PRÉSIDENT de la République l’intérêt des malades, et même du ment pour les plus jeunes ou les peu, ce n’est plus le cas. Indénia- et de moralisation. Mais, ce fai- assistait à la reprise de Knock à médecin, il y a l’intérêt de la Méde- plurielle plus dynamiques. Pourquoi ? De blement, le modèle anglo-saxon sant, ne renoncent-ils pas à leur l’Athénée. Il a entendu, par la voix cine, je reconnais la noble ardeur, la Suite de la première page prime abord, le projet va évidem- gagne du terrain. Et, avec lui, le identité de gauche ? du professeur Etienne Bernard, fils grandeur d’âme du partisan qui lais- ment à l’encontre des objectifs système de rémunération très par- Voilà belle lurette que les fonds de Tristan, la Médecine accorder serait crever de faim, de froid, périr En rendant obligatoire, lors des d’équité fiscale et de redistribution ticulier des stock-options. de pension américains, grands dé- l’aman à M. Jules Romains. Avec par la disette de liberté des millions assemblées générales d’action- affichés traditionnellement par les Or, pour le gouvernement, le di- fenseurs des pratiques du « gou- magnanimité et humour, le profes- d’hommes pourvu que règne la naires, la publication des stock-op- socialistes. Ceux-là se sont tou- lemme est terrible. Peut-il refuser vernement d’entreprise », seur a reconnu Knock comme un Doctrine, immarcescible et cristal- tions accordées aux cadres diri- jours opposés, par exemple, pour ce système des stock-options, au combattent eux-mêmes les abus apôtre de la médecine préventive. line. geants, le gouvernement pouvait cette raison, à la baisse des taux su- motif qu’il est fiscalement injuste, auxquels ont donné lieu le système Mais le président a pu songer aussi La pièce, texte et interprétation, donc, à bon droit, faire valoir qu’il périeurs de l’impôt sur le revenu, alors même qu’il prend de l’am- des stock-options pour promou- aux Knocks de la politique. ne bronche pas ; c’est un bloc faisait œuvre salubre. Il s’agissait, alors que la droite y voit, elle, un pleur dans de nombreux pays eu- voir un système épuré de toute Plus j’écoute la pièce, plus je d’acier. Jouvet, toujours admirable ! en quelque sorte, de limiter les moyen de récompenser l’effort et ropéens ? Ce serait évidemment scorie affairiste ou clanique, certes, m’assure qu’elle est une manière Je me demande si ses successeurs abus, nombreux, et de freiner cette l’initiative individuelle. périlleux. Un membre du gouver- mais un système... libéral, bien sûr. d’Art de persuader ; moins fin que n’essaieront pas de jouer Knock en forme légale d’évasion fiscale. Cela étant – et c’est ce que révèle nement, proche de Lionel Jospin, ceux de Montaigne et de Pascal qui « rondeur ». Il le joue géométrique- Mais ce premier volet, dont on a ce pas de clerc autour des stock- fait ainsi valoir que ce serait s’ex- Laurent Mauduit entendaient la persuasion d’homme ment. Nous savons maintenant peu parlé, justifiait-il le second, qui options –, le monde a changé. Et le poser au risque de perdre la ba- à homme, alors que Knock persuade toutes ses répliques par cœur. Il n’a a suscité toutes les polémiques ? capitalisme français n’est plus, de- taille des sièges sociaux en Europe. RECTIFICATIFS d’homme à masse, d’homme à pas besoin de les parler si lent. Il C’est là que le gouvernement est puis trois ou quatre ans, ce qu’il a En clair, alors que les cadres de foule. Knock est un conducteur de tend à « officier ». Je croyais perce- moins à l’aise. Car, dans le même longtemps été. Avec le dénoue- haut niveau deviennent de plus en EURO peuples, ce qui se dit en grec « dé- voir des accords d’harmonium sous temps, il a voulu aussi abaisser for- ment des participations croisées plus nomades, de nombreuses Les propos de l’économiste Chris- magogue » ; un beau mot. Savona- la voix du célébrant. Mais quelle tement la fiscalité sur ces fameuses entre les grands groupes indus- grandes firmes de dimension inter- tian de Boissieu (Le Monde du 9 jan- role fut un Knock ; et Hitler, émi- technique ! quelle perfection ! stock-options, ce qui a suscité les triels ou financiers, avec la montée nationale pourraient préférer loca- vier) ont été déformés. M. de Bois- nemment. Mais tous les Knocks ne récriminations aussi bien de Fran- en puissance spectaculaire des in- liser leur siège européen ailleurs sieu, professeur à Paris-I, considère sont pas morts avec lui. Quand Robert Kemp çois Hollande, pour le PS, que de vestisseurs étrangers dans les qu’en France – ce qui nuirait à que l’euro ne devrait pas monter Knock proclame qu’au-dessus de (16-17 janvier 1949.) Robert Hue, pour le PCF. firmes françaises, notamment des l’emploi – s’ils trouvent hors de « au-dessus de 1,30 dollar pour un On comprend bien, pour une grands fonds de pension améri- l’Hexagone des conditions fiscales euro », et non « au-dessus de part, la logique dans laquelle s’in- cains, avec l’importation progres- plus avantageuses. 1,30 euro pour 1 dollar », comme pu- 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS crivait le projet. De nombreux sive d’un modèle de gestion mon- Cette affaire des stock-options blié par erreur. Télématique : 3615 code LEMONDE cadres dirigeants prennent des diale, celui du « gouvernement prend donc valeur de symbole. Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC risques en créant de jeunes socié- d’entreprise », d’inspiration améri- L’équité fiscale recommanderait MÉDIAMÉTRIE ou 08-36-29-04-56 tés dynamiques, parfois en met- caine, les spécificités du modèle clairement que la réforme ne soit La chaîne de télévision M 6 n’est Le Monde sur CD-ROM : 01-44-08-78-30 tant au pot leurs propres écono- économique français sont en train pas différée, mais purement et pas actionnaire de l’Institut de me- Index et microfilms du Monde : 01-42-17-29-33 mies ou en s’endettant, et le de se diluer. simplement enterrée. Pourquoi le sure d’audience Médiamétrie, gouvernement cherche logique- A l’époque des nationalisations, PDG d’une très grande entreprise, contrairement à l’information parue Le Monde sur CompuServe : GO LEMONDE ment à les récompenser. Dans ce mais aussi à l’époque des privatisa- qui dispose de confortables stock- dans l’article « Médiamétrie et Seco- Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr système, les créateurs d’entreprise, tions avec « noyaux durs », le sys- options, bénéficierait-il d’un ré- dip sont condamnés pour l’opacité Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 en se servant des stock-options, ne tème français était encore très fer- gime fiscal dérogatoire alors que sa de leur politique commerciale » se paient pas « sur la bête », mais mé. Qu’on le baptise « capitalisme secrétaire, ne disposant que de son (Le Monde du 6 janvier). LeMonde Job: WMQ1601--0017-0 WAS LMQ1601-17 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 10:44 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 34Fap:100 No:1170 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 / 17 ENTREPRISES LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999

FINANCE Le gouvernement province du Guangdong, qui multi- avait pour but d’assainir et non d’en- défaillances de sociétés, comme Nam ros) et qu’elle ne peut plus faire face à chinois tente de restaurer la confiance plient les défauts de paiement. tacher la perception du risque souve- Yue et Guangdong Enterprises. Cette ses engagements. b À HONGKONG, au sein de la communauté des créan- b POUR PÉKIN, le naufrage program- rain chinois sur les marchés internatio- dernière vient d’annoncer qu’elle est l’inquiétude ne cesse de grandir à pro- ciers étrangers, ébranlée par le discré- mé de la Guangdong International naux de capitaux. b MAIS CE CALCUL lestée d’une dette de près de 3 mil- pos de la santé financière des entre- dit croissant frappant les sociétés de la Trust and Investment Company (GITIC) est contrarié par l’accumulation des liards de dollars (2,56 milliards d’eu- prises chinoises. Pékin cherche à désamorcer la crise de confiance visant la Chine Les autorités chinoises sont soucieuses de ne pas entamer leur crédibilité sur les marchés financiers internationaux. Mais l’annonce de nouvelles défaillances de sociétés de la province du Guangdong inquiète les créanciers étrangers

PÉKIN rer le bon grain de l’ivraie. Selon vernement provincial a entamé de donc à ce titre habilitée à interve- de notre correspondant Déprime des Bourses chinoises l’intention de Pékin, le naufrage difficiles discussions avec les nir sur les marchés internationaux Pékin s’efforce tant bien que mal INDICE SHENZHEN INDICE HANG SENG programmé de la GITIC devait as- créanciers et ne propose d’honorer de capitaux, Guangdong Enter- de colmater la brèche. Confronté à de la Bourse de Shenzhen de la Bourse de Hongkong sainir et non entacher la percep- d’ici le 15 avril que le versement prises ne s’est pas rendue coupable un risque de crise de liquidité en 160 18 000 tion du risque souverain chinois des intérêts. La Guanzhou Interna- aux yeux des autorités centrales raison du discrédit croissant frap- sur les marchés internationaux de tional Trust and Investment des mêmes illégalités que la GITIC 140 16 000 pant les sociétés de la province du capitaux. Le succès de la récente Company (GZITIC), l’ITIC de la dans la quête des financements 53,34 10 270,06 Guangdong, qui multiplient les dé- 120 8/1/99 14 000 8/1/99 émission de 1 milliard de dollars municipalité de Canton, peine aus- étrangers. Elle ne s’expose donc fauts de paiement, le gouverne- (854 millions d’euros) de bons du si à honorer son échéancier. pas à une sanction politique du ment chinois tente de restaurer la 100 12 000 Trésor semblait indiquer que les in- Il y a encore plus grave. L’assise même type. confiance au sein d’une commu- vestisseurs étrangers avaient de Guangdong Enterprises (Hol- nauté de créanciers étrangers qui a 80 10 000 compris le message. dings), le bras armé de la province troqué en quelques jours l’angé- La difficulté est que la série noire du Guangdong à Hongkong, est à 60 8 000 Une manifestation lisme pour le catastrophisme. Exer- des mauvaises nouvelles éclabous- son tour ébranlée. Créée en 1980 cice pour le moins difficile, le plai- 40 6 000 sant les réputation des sociétés pour lever des fonds dans l’an- violemment réprimée doyer de Pékin peut se résumer à juin janvier janv. juin janvier janv. chinoises jette une ombre sur ce cienne colonie britannique, trois arguments. 1997 1997 99 1997 1997 99 scénario vertueux. La communauté Guangdong Enterprises contrôle Des affrontements violents Un : l’image de la Chine ne sau- Source : Bloomberg des prêteurs internationaux basés une des plus fameuses red chips de ont opposé plusieurs milliers rait souffrir de dérives provinciales à Hongkong ne s’était pas remise la place, Guangdong Investment, La Bourse de Shenzhen est délaissée par les investisseurs étrangers et se de villageois à la police, le dont les banques étrangères par- trouve à ses plus bas historiques. Le marché de Hongkong reste très du choc de la faillite de la GITIC auprès de laquelle se bousculaient 8 janvier, dans le centre de la tagent la responsabilité pour avoir largement en dessous de ses plus hauts, pénalisé par les remous financiers que d’autres sociétés vitrines de la les investisseurs lors de la flambée Chine, faisant un mort et plus distribué des prêts avec une exces- en Chine. province du Guangdong − la plus boursière qui avait précédé la ré- d’une centaine de blessés, se- sive légèreté. Deux : le refus de Pé- riche de Chine − se déclaraient in- trocession de Hongkong à Pékin, le lon une organisation de dé- kin de garantir le remboursement ché qu’appellent de leurs vœux les Tel est le cas de la China Inter- solvables. Nam Yue, émanation à 1er juillet 1997. fense des droits de l’homme de la dette de la Guangdong Inter- investisseurs étrangers eux- national Trust and Investment Macao du gouvernement du Or Guangdong Enterprises est basée à Hongkong, le Centre national Trust and Investment mêmes. Trois : s’il ne se sent nulle- Company (ITIC), la principale so- Guangdong, a ainsi affiché mercre- aujourd’hui aux abois quasiment d’information sur les droits de Company (GITIC), dont la faillite ment responsable des dérives d’en- ciété de crédit et d’investissement di une dette de 333 millions de dol- pour les mêmes raisons que la GI- l’homme et le mouvement dé- dimanche 10 janvier a déclenché tités locales, le gouvernement cen- en Chine, qui s’efforce de dissiper lars (284 millions d’euros) dont les TIC : le gâchis d’opérations spé- mocratique en Chine. Les ma- un vent de panique à Hongkong, tral assumera pleinement le risque toute tentation d’amalgame avec deux tiers doivent être reboursés à culatives qui ont saigné ses nifestants protestaient contre est conforme à l’évolution de la souverain lié aux sociétés dépen- son homologue de la province du la fin janvier, engagement qu’elle comptes au moment où ses actifs la corruption et les impôts. «Il Chine vers une économie de mar- dant de l’Etat central. Guangdong. Le calcul est de sépa- est bien incapable de tenir. Le gou- immobiliers et boursiers se sont ef- s’agissait d’un rassemblement fondrés sur la place de Hongkong illégal et les policiers les ont en 1998. On a appris mercredi que contraints à partir », a confir- la société était lestée d’une dette mé une responsable du canton A Hongkong, les actions « rouges » commencent à faire peur de près de 3 milliards de dollars de Ningxiang, dans la province (2,56 milliards d’euros) et que, à méridionale du Hunan, qui HONGKONG face aux échéances du mois, que l’endettement du carcan chinois des autorisations, elles ont eu un cours de liquidités, elle ne pouvait s’est contenté de faire état de correspondance est très supérieur à ce qu’ils pensaient, la tré- accès plus facile à l’endettement auprès des plus faire face à ses engagements. « quelques blessés » et de « plu- Il y a dix-huit mois, Hongkong s’emballait sorerie disponible réduite à une fraction de leurs banques étrangères, explique Caroline Bertrand, Comme dans le cas de Nam Yue, sieurs arrestations ».–(AFP.) pour les sociétés chinoises. Aujourd’hui, les ac- espérances, et que la valeur des actifs est des chez SG à Hongkong. Elles se sont donc beaucoup d’âpres négociations se sont enga- tions « rouges » font peur. Depuis le début de la plus incertaines. plus endettées, et ont beaucoup spéculé dans l’im- gées entre la province du Guang- semaine, les « red chips », ces actions de sociétés « On réalise que personne, pas même la direc- mobilier et à la Bourse. » dong et les prêteurs de Hongkong Mais les créanciers étrangers s’y de Hongkong filiales de groupes chinois, ont tion de ces groupes, ne connaissait véritablement le « Ce mouvement de panique est néanmoins ex- pour restructurer sa dette. Le plus retrouveront-ils dans ces arcanes plongé de près de 20 %. Elles ont perdu plus de montant de leurs dettes », s’inquiète un directeur cessif et relève d’un amalgame, poursuit-elle. Cer- inquiétant est que de telles contre- de la vie des affaires chinoises où 60 % de leur valeur par rapport à leurs sommets de la Sakura Bank à Hongkong, une grande taines sociétés chinoises du continent – les actions performances révèlent un vice plus se télescopent bureaucratie et ca- atteints à la mi-1997, et nombre d’entre elles ont banque japonaise très exposée sur Gitic. Qui H – ne sont pas ou peu endettées et ont des recettes général : selon Goldmann Sachs, la pital et s’avive la rivalité entre Pé- touché leurs plus bas niveaux historiques. En précise : « En vérité, plus le groupe s’endettait et très régulières. » Alarmées par l’impact de cette dette de l’ensemble des red chips kin et les riches provinces cô- quatre jours, Cosco Pacific a chuté de 22 %, investissait, moins on avait d’informations crise de confiance sur le cours de leur action, des chinoises excéderait les 12 milliards tières ? Il faudra probablement Guangdong Investments de 36 %, et Guangnan fiables. » sociétés telles que Legend, Ng Fung Hong, Bei- de dollars (10,26 milliards d’euros). plus de pédagogie de la part du de 70 % ! L’angoisse a monté d’un cran lorsque les uns jing Enterprise, Shanghai Industrial, se sont em- Selon toute vraisemblance, Pé- gouvernement chinois pour redon- Les mauvaises nouvelles en provenance du et les autres ont réalisé que même les sociétés pressées de calmer le jeu, en publiant le montant kin devrait toutefois réserver à ner de l’éclat à un blason passable- continent se succèdent avec, à chaque fois, le chinoises travaillant sur le territoire, réputées de leurs dettes et de leur trésorerie. Guangdong Enterprises un traite- ment terni. même scénario : les créanciers apprennent que la plus fiables et mieux gérées que les sociétés du ment différent de celui imposé à société a un cash-flow libre insuffisant pour faire continent, étaient tout aussi vulnérables. « Hors Valérie Brunschwig GITIC. Enregistrée à Hongkong, et Frédéric Bobin Des engagements limités Le marché à terme londonien contre-attaque LONDRES ro. Derrière ces deux références, se du succès de l’avènement de la tion allemande, en mars 1998, qui, pour les banques françaises de notre correspondant à la City cache une formidable bataille monnaie unique, l’Euribor consti- moyennant une publicité jugée « It’s your Liffe... It’s Euribor » : le commerciale sur les produits déri- tue désormais 80 % du marché des condescendante, avait proposé au LES BANQUES françaises n’ont timations, dans un deuxième Liffe, le marché à terme londonien, vés entre la Bourse britannique, contrats « short ». Liffe de rejoindre gratuitement sa donné que peu d’indications pré- groupe, avec un engagement de a repris à son propre compte le d’une part, et les marchés à terme « Il s’agit de consolider notre posi- plate-forme technique. « Le DTB a cises sur le montant de leurs enga- l’ordre de 2 à 4 milliards de francs titre du tube du Dr Alban pour lan- de la zone euro – le Matif et la tion sur le marché euro, qu’il soit en déjà raflé au Liffe le contrat sur les gements en Chine. Tout au plus (305 à 610 millions d’euros). Ces cer de manière fracassante son plate-forme germano-suisse Eurex. Libor ou en Euribor. L’important est obligations d’Etat allemands à dix sait-on que la Société générale a chiffres ne sont toutefois que des nouveau contrat à terme sur les que le contrat soit traité sur le Liffe. ans. Ecorché vif comme le reste de la prêté quelque 25 millions de dollars estimations préliminaires assez taux d’intérêt à trois mois : l’Euri- PRIS DE VITESSE La gratuité des commissions, n’est City par la réussite de l’euro, il se de- (21,5 millions d’euros) au Guan- vagues, précise l’analyste. bor. Pour tenter de damer le pion Le Liffe, qui contrôle 90 % des pas ad vitam aeternam. Notre offre vait de contre-attaquer. L’Angleterre dong Investment Trust and Invest- Selon les statistiques de la BRI au aux places continentales concur- transactions sur les taux courts en de promotion s’arrête fin février », a le génie de l’adaptation dès que les ment Company (GITIC), et la BNP 30 juin 1998, les banques françaises rentes, le Liffe a décidé de sus- Europe, reconnaît avoir été pris de explique un porte-parole, Richard aléas de l’existence l’obligent à se quelques millions de dollars. Les sont, parmi les banques euro- pendre jusqu’à la fin février les vitesse par la réussite du taux Euri- Powell, à propos de cette cam- mouvoir », souligne, non sans hu- analystes financiers ne s’inquiètent péennes, les plus engagées en frais de Bourse prélevés pour l’exé- bor, qui s’est imposé dans la zone pagne publicitaire dans la presse fi- mour, un banquier français. toutefois pas beaucoup de la situa- Chine, avec 8 milliards de dollars de cution des ordres sur les contrats euro. Il est prévu que ses produits nancière, en Grande-Bretagne, en Après la série de revers en 1998, tion chinoise. « Les banquiers n’ont créances (6,9 milliards d’euros), sui- Euribor. sur taux d’intérêt allemands et ita- France et en Allemagne. le Liffe espère que l’introduction jamais considéré ni la Chine ni le vies par les britanniques avec Il existe actuellement deux réfé- liens à trois mois basculent tout Visiblement, tout en s’en défen- du système de cotation électro- Brésil comme des eldorados ; ils ont 7,8 milliards de dollars (6,7 milliards rences en matière de taux d’intérêt naturellement sur le contrat Libor dant en public, en bons pragma- nique Connect et la disparition toujours été jugés comme des pays à d’euros) et les allemandes avec à court terme. Le Libor, déterminé les 24 et 25 janvier. Mais, prenant tiques, les dirigeants de la Bourse progressive de la criée lui permet- risques », estime Romain Burnand, 7,4 milliards de dollars (6,4 milliards par six grandes banques anglo- acte du rôle prééminent que devra ont jugé que le Libor était tront de mieux résister à la puis- analyste chez Paribas. Il relève que d’euros). saxonnes, et l’Euribor, mis au point jouer l’Euribor, le Liffe vient de condamné à terme. Beaucoup sante concurrence allemande. c’est pour la Chine que le niveau de par cinquante-sept institutions fi- lancer son propre contrat sur cette voient aussi derrière cette initiative garanties sur les crédits est le plus Sophie Fay nancières, la plupart de la zone eu- nouvelle référence. Dans la foulée une réponse musclée à la provoca- Marc Roche élevé. Si l’on en juge par les statis- tiques de la Banque de France à fin juin 1998, l’exposition des banques françaises au risque chinois (hors Jean-Yves Haberer bientôt traduit devant la Cour de discipline budgétaire Hongkong) s’élèverait à 50 milliards de francs (7,6 milliards d’euros), L’ÉTAU se resserre autour de M. Haberer était le président d’Al- budgétaires et comptables de la rallèlement à la procédure menée de solvabilité de l’établissement avec 23 milliards de francs de ga- Jean-Yves Haberer, président du tus Finance. comptabilité publique comme l’en- par la Cour des comptes, le juge avant d’en reconstituer mathémati- ranties (Coface...), ce qui fait tom- Crédit lyonnais de juillet 1988 à no- La décision de déférer les trois gagement de dépenses sans crédits Jean-Pierre Zanoto poursuit égale- quement le niveau des pertes ». Il ber l’exposition nette à 27 milliards vembre 1993. Selon l’hedmadaire anciens du Lyonnais devant la prévus au budget, ou l’octroi à autrui ment son instruction sur la qualité s’agirait de l’arrêté des comptes de de francs (4,1 milliards d’euros). Ce Le Point paru le vendredi 15 janvier, Cour de discipline budgétaire et fi- d’un avantage pécuniairement injus- des comptes de la banque pu- l’exercice 1992, un épisode connu montant comprend beaucoup de l’inspecteur général des finances nancière repose sur un rapport de tifié ou de nature à entraîner un pré- blique. Entre septembre et dé- et notamment relaté par François crédits aux établissements ban- pourrait être traduit cette année la Cour des comptes bouclé en judice pour le Trésor ou la collectivi- cembre 1998, il a mené des perqui- Gille, l’ancien directeur général du caires et à de grands groupes, qui devant la Cour de discipline bud- 1997, qui, selon Le Point, s’attarde té publique ». Elle peut prononcer sitions à la Banque de France et à Crédit lyonnais dans son livre : Cré- dépendent de la solvabilité de l’Etat gétaire et financière. longuement sur la gestion du des amendes pouvant atteindre le la Commission bancaire, au minis- dit lyonnais, l’engrenage. chinois, plus qu’à des petites et Cette instance autonome est groupe Marland et de sa filiale de montant, voire le double du mon- tère des finances et au Crédit lyon- Les comptes de 1992, marqués moyennes entreprises. présidée par le premier président distribution Disco, auquel Altus a tant, du traitement brut annuel de nais, qui témoignent de sa détermi- par les premières pertes de la En considérant que la part de de la Cour des comptes, Pierre prêté, courant 1993, plus de 1,5 mil- l’intéressé à la date à laquelle les nation dans son enquête sur les banque publique (1,8 milliard de marché des différentes banques Joxe, et peut être saisie, entre liard de francs sans convention de faits reprochés ont été commis. éventuels faux bilans du Lyonnais. francs), auraient fait l’objet de dans les crédits syndiqués accordés autres, par le procureur général prêt. La Cour des comptes met à Selon Le Figaro du 15 janvier, le vives tractations entre MM. Habe- à des emprunteurs chinois reflète près la Cour des comptes, Hélène l’index un « manquement aux PERQUISITIONS juge aurait mis la main sur l’agenda rer et Larosière. Jean-Claude Tri- leur part de marché global, M. Bur- Gisserot. Ce qui a été fait. Selon Le usages professionnels et [une] faute C’est la première fois que des di- de Jacques de Larosière, le gouver- chet, l’actuel gouverneur de la nand estime que la BNP et la Socié- Point, le réquisitoire de Mme Gisse- de gestion d’une exceptionnelle gra- rigeants d’entreprise publique au- neur de la Banque de France de Banque de France, était alors direc- té générale sont les plus engagées rot, prononcé le 10 septembre 1998, vité ». Selon l’hebdomadaire, le ront à s’expliquer devant la Cour 1987 à 1993, où il retranscrivait avec teur du Trésor et en charge de la en Chine, avec des risques de met en cause non seulement rapport épargne en revanche les de discipline budgétaire et finan- une grande précision ses rendez- tutelle du secteur bancaire public. l’ordre de 7 milliards de francs M. Haberer, mais aussi Jean-Fran- responsables du Trésor, qui au- cière. Elle n’a jugé jusqu’à présent vous et le contenu de ses conversa- Le juge d’instruction, Jean-Pierre (1,1 milliard d’euros) chacune. Le çois Hénin et Claude-Eric Paquin, raient avalisé le principe de ce prêt. que des fonctionnaires. La date du tions. Le juge aurait également Zanoto, n’aurait pas encore Crédit lyonnais, le Crédit agricole- deux dirigeants d’Altus Finance, la La Cour de discipline budgétaire procès n’est pas encore fixée. trouvé « des notes prouvant que les commencé ses auditions. Indosuez et Natexis (ex-Crédit na- filiale du Lyonnais dans le collima- et financière a pour mission «de Les ennuis de M. Haberer autorités de tutelle de la banque pu- tional-BFCE) seraient, selon ses es- teur de la Cour des comptes. sanctionner les infractions aux règles risquent de ne pas s’arrêter là. Pa- blique ont pu arrêter d’abord le ratio S. F. LeMonde Job: WMQ1601--0018-0 WAS LMQ1601-18 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 11:03 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 35Fap:100 No:1171 Lcp: 700 CMYK

18 / LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 ENTREPRISES

a NOMINATIONS La Suède veut alléger sa fiscalité pour endiguer Paribas réorganise son état-major UN PEU PLUS d’un an après spécialisés sont confiés à Phi- la fuite des grandes entreprises vers l’étranger l’annonce de la fusion entre la lippe Wahl. Compagnie financière de Pari- Parallèlement, cinq directions bas et la Compagnie bancaire, fonctionnelles coiffent chacune le groupe Paribas clarifie l’orga- les quatre métiers : Bernard L’affaire Volvo provoque une prise de conscience gouvernementale nisation de Müller, membre du directoire, son état-ma- pilote la planification et la stra- Les négociations que mène le constructeur auto- social-démocrate. Plusieurs entreprises natio- crise, le gouvernement envisage de supprimer la jor. Une fa- tégie, Robert de Metz, égale- mobile suédois Volvo avec le groupe italien Fiat nales ont déjà été rachetées ou ont transféré double taxation des entreprises et d’accélérer çon de ré- ment membre du directoire, les et l’américain Ford inquiètent le gouvernement leur siège à l’étranger. A l’issue d’une réunion de l’entrée dans la zone euro. pondre aux finances, Dominique Hoenn la critiques du trésorerie, Michel Clair le se- STOCKHOLM mobile occupe une place parti- dèrent comme un handicap par deux partis qui soutiennent le gou- marché et de crétariat général et Véronique de notre correspondant culière dans l’esprit des Suédois, et rapport aux pays n’appliquant pas vernement minoritaire au parle- certains de Guillot-Pelpel les ressources Le gouvernement suédois le gouvernement social-démocrate ce régime, comme la Finlande, qui ment, les ex-communistes et les ses action- humaines et la communication. semble décidé à agir pour enrayer de Göran Persson craint de rester a réussi à attirer sur son territoire écologistes. naires sur le manque de visibili- André Lévy-Lang, président le départ des entreprises hors du dans l’histoire comme celui qui a les sièges de deux nouvelles entre- L’abandon de la double taxation té de sa stratégie. Le conseil de du directoire de Paribas, royaume. Répondant aux attentes laissé filer l’entreprise à l’étranger. prises, la banque MeritaNordban- est loin d’être la seule mesure ap- surveillance de la banque a ava- montre là sa volonté de de la puissante centrale syndicale Il semble prêt à envisager une série ken et le groupe papetier Stora En- pelée de leurs vœux par les milieux lisé la réorganisation de l’orga- prendre de la hauteur par rap- LO, le ministre de l’industrie Björn de mesures qui, si elles étaient so, nés de fusions entre des firmes industriels. L’ensemble du régime nigramme mardi 12 janvier. port aux activités opération- Rosengren a annoncé qu’il allait adoptées, reviendraient à désa- suédoises et finlandaises. fiscal – l’un des plus lourds au Quatre grands pôles de mé- nelles, tout en nommant des réunir les dirigeants des principales vouer partiellement sa politique MM. Persson et Rosengren n’ex- monde – est perçu comme une tiers sont mis en place, dirigés hommes de confiance à la tête compagnies exportatrices, ainsi industrielle et fiscale. « Si quelque cluent plus, désormais, la dispari- barrière à l’emploi d’experts étran- par des patrons opérationnels. de chaque pôle, dont la renta- que les représentants des syndi- gers ou comme une incitation pour Le pôle banque d’investisse- bilité sera clairement identifiée. cats. Objectif : élaborer une tac- les cadres suédois à tenter leurs ment est confié à Philippe Bla- M. Lévy-Lang, assisté de son tique pour rendre la Suède plus at- Ford supprime 8 800 emplois dans le monde chances à l’étranger. Il expliquerait vier, pilier de Paribas qui pilo- proche collaborateur Bernard tractive et éviter le transfert à en partie la décision, en 1998, tait auparavant la banque Müller, se consacrera encore l’étranger de ses joyaux industriels, En attendant de trouver une acquisition à réaliser – il est cité d’Ericsson (télécommunications) commerciale, la gestion d’actifs plus à la stratégie de dévelop- à l’occasion de rachats, de fusions comme candidat au rachat de Volvo, mais aussi du japonais Nissan – de transférer une partie de son et l’épargne à Jean Clamon, le pement du groupe. M. Müller ou pour de simples raisons fiscales. qui lui permettrait de dégager des économies d’échelle, le construc- quartier général à Londres. « Nous pôle participations à Amaury- sera également chargé de la re- En convoquant ce que le quotidien teur américain Ford va procéder à nouvelle phase vigoureuse devons réduire les cotisations patro- Daniel de Sèze, déjà le patron lation avec les grands action- économique Dagens Industri ap- d’« ajustement » de ses effectifs. Le numéro deux mondial de l’auto- nales, la taxe à la valeur ajoutée, les de Paribas affaires industrielles naires de la banque de la rue pelle « une réunion de crise », le mobile a annoncé, jeudi 14 janvier, qu’il allait passer dans ses impôts sur le revenu et éliminer l’im- (PAI), et les services financiers d’Antin. gouvernement démontre qu’il a comptes, au quatrième trimestre, une provision exceptionnelle de pôt sur la fortune, sinon nous nous pris la mesure du problème. «Il 950 millions de dollars (826 millions d’euros), dont 750 millions de dirigeons vers une vague de départs n’existe aucun autre pays qui, pro- dollars sont destinés à financer un plan de suppression de 8 800 em- dont nous avons à peine idée », met a CRÉDIT AGRICOLE : Yves lement président du conseil d’admi- portionnellement à sa population, plois dans le monde en 1999. en garde l’ancien PDG de Volvo, Chevillotte, directeur général de la nistration non exécutif, en devient le est aussi dépendant de ses entre- L’Amérique latine sera la première touchée, avec 4 600 postes sup- Pehr Gyllenhammar. La non-parti- Caisse régional du Crédit agricole président exécutif. Luca Paveri-Fon- prises multinationales que la Suède. primés, dont 2 800 ont déjà été annoncés en décembre au Brésil. cipation du royaume à l’euro d’Alsace depuis 1992, deviendra direc- tana, administrateur non exécutif, Lorsqu’elles se restructurent et 2 200 emplois seront supprimés aux Etats-Unis et 2 000 en Europe, constitue un autre handicap mis en teur général adjoint de la Caisse na- prendra également des fonctions exé- qu’elles deviennent intéressantes dans l’usine belge de Genk, mais aussi dans d’autres sites. Cette an- avant par les patrons. Depuis le tionale du Crédit agricole début avril. cutives. pour d’autres firmes mondiales, cela nonce intervient alors que le groupe doit publier ses résultats pour début de l’année, le gouvernement se remarque plus qu’ailleurs », ex- l’année 1998 le 21 janvier. a adopté une approche plus favo- a SOCAPI : Jean-Paul Guillou, is- a NOVARTIS : Daniel Vasella, plique M. Rosengren. « La ten- rable vis-à-vis de la monnaie su des Assurances du Crédit mu- déjà président de la direction du dance est inévitable mais gérable », unique. La tenue d’un référendum tuel (ACM), devient président de la fi- groupe chimique et pharmaceutique dit-il, s’élevant contre l’« hystérie » chose est bizarre dans notre système tion de cette double taxation. Elle sur la question pourrait avoir lieu liale commune du GAN et du CIC, à la suisse, va devenir président du qui entoure la question. de règles, nous le changerons », a pourrait être sacrifiée à l’occasion plus tôt que prévu, dès 2000. Mais, demande du CIC, repris par le Crédit Conseil d’administration lors du dé- Le ministre a commencé à son- assuré le premier ministre. d’une réforme fiscale plus vaste, là encore, de sérieuses frictions mutuel, qui met un peu plus sa part du président actuel, Alex Krauer, der une série d’entreprises. Parmi La double taxation des entre- qui fera prochainement l’objet de risquent d’opposer les sociaux-dé- marque sur le groupe. Il remplace prévu le 21 avril, a annoncé Novartis elles, Volvo, dont les rumeurs de prises – sur leurs bénéfices et sur pourparlers entre partis politiques. mocrates à leurs alliés parlemen- Jean-François Court. mercredi 13 janvier. rachat par Fiat ou par Ford sont à les dividendes de leurs actions – Mais tout le monde, loin de là, n’y taires, farouchement antieuros. l’origine de cette prise de est particulièrement dans le colli- est pas favorable. Certains au sein a ARJO WIGGINS APPLETON : La rubrique nominations paraît conscience. Le constructeur auto- mateur des patrons. Ils la consi- de LO s’y opposent, sans parler des Antoine Jacob Philippe Beylier, qui était directeur le vendredi (Le Monde daté samedi). général exécutif du groupe, va « quit- Merci de faire parvenir vos infor- ter la société ». Le groupe se scinde en mations à Martine Picouet. Fax : 01- trois entités et le poste de directeur 42-17-21-67, ou par e-mail : entre- L’Etat confirme la commande de 48 avions Rafale à Dassault général disparaît. Ken Minton, actuel- [email protected]

LE GOUVERNEMENT a décidé pés de la sorte, portant sur des commandés ferme et vingt op- l’armée de l’air et l’aéronavale. de passer commande, en un seul matériels moins importants ou tions qui seront levées par étapes) Les besoins nationaux sont esti- contrat dit pluriannuel, d’un lot moins lourds sur le plan budgé- à livrer entre 2004 et 2007 dans la més à 60 avions monoplaces dans de 48 avions de combat Rafale, taire, ont été signés en 1997 et en version F1 de l’avion, dotée de la marine, 139 biplaces et 95 mo- La perte des contrats allemands coûterait pour une somme globale de 1998. Mais, s’agissant du Rafale, systèmes d’armes air-air pour la noplaces dans l’armée de l’air. 17,2 milliards de francs (environ les armées ont dû vaincre la résis- défense aérienne. A la fin 1998, le Outre les trois grands construc- 2,6 milliards d’euros). Les tance du ministère des finances ministère de la défense avait noti- teurs, pas moins de 1 500 PME/ 30 milliards de francs à la Cogema constructeurs de l’appareil, Das- pour qui une commande plurian- fié le contrat de développement PMI sont impliquées. LE MINISTRE allemand de l’en- retraitement des déchets représen- sault-Aviation, Snecma et Thom- nuelle de 17,2 milliards de francs a de la version F2, qui ajoute au Ce contrat pluriannuel inter- vironnement Jürgen Trittin se se- terait une perte globale de 30 mil- son-CSF, recevront la notification le double effet de geler des dé- standard précédent les moyens de vient alors que Dassault-Aviation, rait engagé sur le retour, dès cette liards de francs (4,5 milliards d’eu- officielle du contrat dans quel- penses sur plusieurs années et de remplir des missions d’attaque délesté de Dassault Systèmes, année, dans son pays des déchets ros) sur la durée des contrats, soit ques semaines. Cette décision in- réduire la marge de manœuvre de air-sol. Il est prévu une version F3, mais renforcé d’autres participa- nucléaires retraités à l’usine Coge- dix ans. Un autre problème se terministérielle, intervenue mer- l’administration et du Parlement beaucoup plus complète encore, tions dans Dassault aero service, ma de la Hague (Manche) lors de pose : celui de la sous-utilisation credi 13 janvier et annoncée le dans la préparation de la loi de fi- pour l’année 2008. Dassault international, Sogitec in- son entretien avec le secrétaire de l’une des deux usines de retrai- lendemain par le ministère de la nances annuelle. En principe, le Rafale remplace, dustries, Dassault Falcon service d’Etat à l’industrie, Christian Pier- tement (UP3) de la Hague, qui a défense, devrait lever définitive- Le contrat qui sera notifié aux dans la panoplie française, cinq et Industrial Procurement Ser- ret, le 14 janvier. Cette rencontre déjà perdu les contrats suédois ment toute hypothèque sur l’ave- industriels est un engagement de types d’avions différents, selon les vices, a modifié ses statuts et son s’est déroulée après la décision des (784 tonnes) et à présent alle- nir du programme Rafale, alors l’Etat sur 48 Rafale (vingt-huit missions qu’on leur attribue, dans périmètre industriel. Cette opéra- autorités allemandes de mettre fin mands (3 112 tonnes), sur une ca- que l’avion est proposé à l’expor- tion doit permettre – ce qui a été au retraitement des déchets nu- pacité totale de 7 000 tonnes. tation, notamment à Abou Dhabi. réalisé le 23 décembre 1998 – de cléaires en France et en Grande- De son côté, British Nuclear En réalité, le gouvernement La fusion Aerospatiale-Matra dans « huit à dix jours » transférer à Aerospatiale les Bretagne à compter du 1er janvier Fuels (BNFL), la société publique précédent avait déjà commandé 45,76 % des actions détenues di- 2000. (Le Monde du 15 janvier). La britannique de combustibles nu- 13 Rafale juste avant les élections Il faut encore « huit à dix jours » de travail pour mener à bien les rectement ou indirectement par loi doit être définitivement adop- cléaires, a souligné que le retraite- législatives de 1997. Mais, depuis, discussions qui doivent aboutir à la fusion du groupe public Aero- l’Etat. Un pacte d’actionnaires, tée dès le 19 mars. Le chancelier ment de déchets allemands faisait le projet de grouper en un seul spatiale et de Matra hautes technologies (groupe Lagardère) a indi- portant notamment sur un droit Gerhard Schröder a affirmé, à Ber- l’objet de contrats qui engagent contrat une acquisition plus im- qué, jeudi 14 janvier, le ministre de la défense Alain Richard. de préemption réciproque et rela- lin, sa volonté de clarifier la ques- « légalement » les deux parties, en portante – comme le font les Prudent, il a toutefois indiqué que « le succès des négociations n’est tif à Dassault Aviation, lie Aero- tion des engagements contractuels escomptant qu’ils soient « hono- Etats-Unis, la Grande-Bretagne pas assuré à 100 % ». Le Trésor public, actionnaire d’Aerospatiale, et spatiale à Dassault industries, la allemands avec les partenaires rés ». Pour BNFL, cette activité ou l’Allemagne en matière de dé- le groupe Lagardère ne sont toujours pas parvenus à un accord sur holding familiale qui détient français et britanniques. « ne représente que 10 % du carnet fense – a fait son chemin dès lors la valorisation des deux entreprises. 49,9 % du capital de Dassault- L’Allemagne doit prévoir des de commandes de Thorp », son que les constructeurs, forts d’une Le ministre de la défense a par ailleurs confirmé que le gouverne- Aviation. Cette opération a précé- « indemnisations » et des unité de retraitement sur le site de garantie qui leur permet d’appro- ment français considérerait avec bienveillance la reprise de dis- dé la fusion, considérée comme « compensations » pour les entre- Sellafield. Une perte de ces visionner leurs chaînes de produc- cussions entre l’industrie française et le groupe allemand Daimler- imminente, entre Aerospatiale, prises françaises concernées en cas contrats ne remettrait pas en tion, s’engageaient en retour à ré- Chrysler Aerospace (DASA) dans le cadre de la restructuration de Dassault Aviation et Matra hautes de rupture des accords, a déclaré cause la viabilité de cette unité et duire les prix de série de l’ordre de l’industrie européenne (Le Monde du 15 janvier). « Nous avons fait sa- technologies (Groupe Lagardère). sur RTL, vendredi 15 janvier, Fran- « encore moins celle de BNFL ». 10 %. voir aux responsables de DASA que, s’ils voulaient rediscuter, nous çois Hollande, premier secrétaire Une dizaine de contrats grou- étions toujours là », a déclaré Alain Richard. Jacques Isnard du PS. Selon la Cogema, la fin du Dominique Gallois LeMonde Job: WMQ1601--0019-0 WAS LMQ1601-19 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 35Fap:100 No:1172 Lcp: 700 CMYK

19 COMMUNICATION LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 Seize quotidiens régionaux sont candidats aux télévisions locales L’évaluation des investissements publicitaires qui devraient se porter sur les chaînes de proximité a convaincu une grande majorité de la presse régionale de revendiquer une place importante dans la mise en œuvre des télévisions locales APRÈS UN AN d’études et de temps d’agir. D’autant que les lévisions à cette publicité », rap- Certains d’entre eux ont déjà tant que prestataires de services. du Centre-Ouest, elle est une des réflexion seize quotidiens régio- études sur l’évaluation de la publi- pelle Fabrice Nora, directeur gé- une expérience dans ce domaine : Il reste que les quotidiens régio- plus concernées, dans la mesure naux décident de s’engager dans cité susceptible de se porter sur néral adjoint du groupe Amaury. depuis près de deux ans, dix quo- naux ne pourront pas se lancer où l’appel à candidatures lancé l’aventure des télévisions locales. les télévisions locales, avancent Hors de ces considérations fi- tidiens régionaux sont regroupés seuls dans cette aventure. par le Conseil supérieur de l’au- Dans un communiqué publié, un chiffre proche de 600 millions nancières, les différents signa- dans le GIE France Images Ré- D’abord parce que la loi leur in- diovisuel (CSA) et qui sera clos, vendredi 15 janvier, « les entre- de francs (91,5 millions d’euros). taires n’ont pas de projet éditorial gions, dont les bureaux composés terdit de posséder plus de 49 % du mardi 23 février, concerne notam- prises signataires affirment leur dé- « Il fallait choisir entre une posi- commun. Ils n’ont pas conçu un de quatre à dix journalistes, four- capital d’une télévision ; ensuite ment la ville de Tours. « Au stade termination à jouer pleinement leur tion offensive ou rester sur la défen- modèle idéal de télévision locale. nissent des images à TF 1, LCI, parce que la plupart d’entre eux où nous en sommes, on n’a pas à rôle dans les appels à candidature sive. Le pari ne semble pas insensé Tout juste sont-ils d’accord pour Arte, L’Equipe TV, etc. Aucun préfèreront partager les risques. s’impliquer dans une déclaration présents et futurs qui seront lancés, et il devrait permettre de consolider estimer que le budget annuel se n’ambitionne de concurrencer Ils devront rechercher des parte- publique qui n’est pas directement et leur souhait de se positionner l’influence de nos journaux et de situe entre 10 et 20 millions de TF 1 et ne prône la syndication des naires parmi les acteurs écono- motivée par l’appel aux candida- comme opérateurs de ces futures gagner en image », explique Denis francs (1,5 et 3 millions d’euros) programmes. En revanche, s’ils miques ou les institutions de leurs tures », répond Jacques Saint- télévisions locales ». Huertas. Les partisans de l’impli- pour deux à trois heures de pro- ont décidé d’être opérateurs, c’est régions. Cricq, président du directoire. La Ce texte est l’aboutissement des cation des quotidiens régionaux grammes par jour, essentielle- parce qu’ils ont compris que position de La Montagne est tota- travaux menés par la commission dans les télévisions locales y ment consacrés à l’information de mieux vaut être maître du jeu que TROIS ABSTENTIONS lement différente. En effet, les de diversification de la presse voient l’occasion de reconquérir proximité. de risquer de s’en faire sortir en Ouest-France, La Dépêche du responsables du quotidien cler- quotidienne régionale (PQR). Pré- les positions perdues, depuis près Midi et La Nouvelle République du montois ont bien l’intention de sidée par Jean-Pierre Caillard, de vingt ans, tant en matière de Centre-Ouest, trois des plus grands présenter un dossier au CSA : PDG de La Montagne et Denis lectorat que de recettes publici- Les réticences des journaux de l’Ouest quotidiens régionaux français, « Toute autre solution risquerait de Huertas, PDG du Dauphiné Libéré, taires. restent en dehors de cette dé- déstabiliser économiquement le celle-ci a multiplié les études et les Dans ce domaine, les patrons de Ce sont la plupart des principaux quotidiens régionaux qui ont si- marche. « Nous ne souhaitons pas paysage médiatique local. Par ail- analyses sur la place de ces jour- la PQR ont déjà décidé qu’ils de- gné le communiqué sur les télévisions locales. Il s’agit de titres fami- nous engager dans une activité qui leurs, cela devrait nous permettre naux face aux évolutions de leur vront regrouper leurs forces et liaux ou indépendants comme L’Alsace, Midi libre, La Montagne, Le n’atteindra pas son équilibre avant de reconquérir les parts de marché environnement. que la syndication publicitaire, Républicain lorrain, La République du Centre, Sud-Ouest, Le Télégram- six ou sept ans », explique Antoine que le hors média nous a pris », La préparation d’une loi sur notamment pour attirer les an- me de Brest, La Voix du Nord, de journaux du groupe Hersant, comme de Tarlé, directeur général adjoint précise M Caillard. l’audiovisuel, la perspective de la nonceurs nationaux, est une Le Progrès, Le Dauphiné libéré, L’Union, des deux quotidiens de Gé- de Ouest-France. La position du En affirmant clairement leur déréglementation de la publicité condition à la réussite de leurs rard Lignac (L’Est républicain, Les Dernières Nouvelles d’Alsace), de journal toulousain est plus am- stratégie, les seize quotidiens ré- consacrée à la distribution et les projets. En matière de distribu- ceux du groupe Hachette (La Provence, Nice-Matin) et du quotidien bigue. Tout en ne s’associant pas à gionaux s’adressent au gouverne- appétits des grands groupes de tion, pas question de lâcher la du groupe Amaury Le Parisien. Ouest-France, La Nouvelle République la position de ses seize confrères, ment et au CSA pour leur récla- communication, comme TF 1, proie pour l’ombre : « On peut du Centre-Ouest, Paris-Normandie et La Dépêche du Midi ne sont pas ses responsables ont entrepris des mer les moyens de l’appliquer, M 6, Claude Berda ou NRJ pour faire des télévisions locales sans la associés au communiqué. discussions avec le groupe Viven- c’est-à-dire l’attribution de fré- les télévisions locales ont persua- publicité de la distribution. Sur ce Les journaux signataires viennent de toutes les régions de France, di pour accroître sa position dans quences. dé les responsables de la presse point, notre position n’a pas varié ; à l’exception de l’Ouest, où seul Le Télégramme de Brest a manifesté le capital de Télé Toulouse. quotidienne régionale qu’il était nous sommes contre l’accès des té- son intention de développer un projet de télévision locale. Quant à La Nouvelle République Françoise Chirot Les pirates à l’abordage de Canal Plus par Internet L’audience de la radio INFORMATIQUE et piratage ont toujours sateurs de logiciels illégaux est simplifiée. Plus « la philosophie libertaire d’Internet », admet fait bon ménage. La Toile sert de réseau aux besoin de se rencontrer. Les échanges ont lieu Serge Salvai, directeur des affaires juridiques continue de progresser flibustiers en tous genres, qui peuvent y d’ordinateur à ordinateur. Les données sont et immobilières de Canal Plus. Toutefois, la échanger informations et travaux dans la immatérielles, stockées sur des sites à l’exis- chaîne cryptée a déposée plainte en juillet et LE SONDAGE publié par Média- tenne, qui voit poindre les 10 % qu’il confidentialité. La télévision payante semble tence éphémère, donc difficilement repérables ses services techniques s’activent à trouver métrie, vendredi 15 janvier, montre, s’est fixés. Arguant du succès de la être leur nouvelle cible, en particulier Canal par la police comme par les services tech- une parade. Celle-ci serait actuellement testée, une nouvelle fois, que l’audience ra- tranche matinale, il estime avoir en- Plus. Dès son lancement en novembre 1984, la niques des chaînes agressées. Nombre de ces avant d’être appliquée. « En douze ans, précise dio se porte bien. En un an, l’en- fin trouvé sa formule. chaîne cryptée avait vu fleurir les premiers dé- sites sont émis depuis des pays étrangers : ce- M. Salvai, Canal Plus a remporté 1 300 juge- semble des stations ont gagné Le service public réussit aussi une codeurs pirates. Malgré les nombreuses ri- lui qui offre le logiciel pirate PCTV fonctionne ments contre des pirates et des utilisateurs. » 2,6 points d’audience, et elles at- belle performance avec France-Inter, postes judiciaires et technologiques, cette ac- depuis la Suède. Pour l’heure, les flibustiers de la Toile ciblent teignent 82,6 %, un score jamais at- qui passe de 11,9 à 12,1 %, fran- tivité n’a jamais cessé. Désormais, l’attaque uniquement la diffusion de Canal Plus analo- teint. La durée d’écoute est, elle aus- chissant ainsi pour la première fois arrive par Internet. ANONYMAT ET IMPUNITÉ gique. A ce jour, les équipes de la chaîne de si, en progression. la barre des 12 %. En revanche, De nombreux sites français et étrangers L’anonymat et l’impunité de l’utilisateur Pierre Lescure n’ont pas détecté de logiciels il- Comme à l’automne, les radios France-Info perd 1,6 % par rapport à proposent ouvertement toute une panoplie de sont eux aussi quasi assurés. Rien de plus légaux pour la version numérique lancée en généralistes en ont profité avec un l’année dernière et chute à 10,1 %. logiciels permettant de décrypter Canal Plus et simple pour lui de se connecter, puis de télé- avril 1996. Le répit devrait être de courte du- gain de 0,7 point, mais ce sont les Des chiffres dont le nouveau PDG nombres de chaînes thématiques du bouquet charger gratuitement un des nombreux logi- rée. Un site pirate propose déjà, pour musicales qui progressent le plus, en de Radio France, Jean-Marie Cava- CanalSatellite. Aux États-Unis, les bouquets ciels pirates de Canal Plus analogique. Il suffit 299 deutschemarks (environ 153 euros), des passant de 33,9 % à 36,3 %. L’autre da, tiendra compte dans la définition numériques semblent eux aussi en butte aux ensuite d’acheter dans les magasin spécialisés cartes numériques pour décoder Canal Plus, hausse spectaculaire est celle des des orientations stratégiques qu’il agissements des pirates. En Europe, les en informatique une carte de capture vidéo du Telepiù, Premiere, DF1 (bouquet numérique programmes locaux qui gagnent présentera au personnel, vendredi chaînes payantes comme l’allemande Pre- type Miro pctv. Elle vaut de 600 à 800 francs du groupe Kirch), et les bouquets Multichoice. 2,6 % en passant de 20,8 % à 23,4 %. 22 janvier. La seule généraliste à miere ne sont pas épargnées. (de 90 à 120 euros). Le groupe des indépendants prend vraiment mal se porter est RMC, qui Avec Internet, la vie des pirates et des utili- Cette démarche non commerciale rejoint Olivier Dumons et Guy Dutheil ainsi la sixième place au hit-parade n’a pas encore défini son nouveau des radios. Du coup, tout le monde format, et qui chute de 3,4 % à 2,7 % est content et les responsables des en un an. stations se sentent confortés dans Du côté des musicales, le groupe leurs choix. Toujours en tête, RTL NRJ est toujours resplendissant de Les ambitions françaises du câblo-opérateur américain UPC passe de 17,5 à 17,9 % en un an. «La santé. Après une légère érosion de AMSTERDAM variant entre 400 et 600 millions portunités de rachats. C’est inté- à un réseau ultramoderne, UPC force de RTL réside dans la combinai- son audience, la station NRJ re- de notre correspondant de florins (182 à 273 millions ressant pour nous. » fournit des services de téléphonie son gagnante des variétés et de l’in- cueille 12,1 % d’audience et partage Croître rapidement, ou bien se d’euros). Mais une chose est cer- UPC est actif dans une dizaine et d’Internet à haut débit, « tou- fo », commente Philippe Labro, vice- la deuxième place avec France-Inter. retirer du marché français : tel est taine : l’argent servira à accroître de pays européens, auxquels jours en ligne ». président de RTL. La station de la Quant aux autres radios du groupe, le dilemme posé à la direction de la présence d’UPC en Europe, no- s’ajoutent Malte et Israël. Ses En France, le groupe conclura rue Bayard engrange notamment les elles sont soit stables, soit en pro- United Pan Europe Communica- tamment par acquisitions. principaux marchés sont la Nor- « d’ici deux à quatre semaines » résultats de l’accent mis sur l’actuali- gression, comme la dernière arrivée, tions (UPC). La société de câble En France, UPC ne possède que vège (45 % de parts de marché), un accord d’interconnexion avec té et de la relance des Grosses Têtes, Nostalgie, qui passe de 4,9 % à 6,5 %. de droit néerlandais est actuelle- Médiaréseaux, actif entre Marne- l’Autriche (40 %), les Pays-Bas France Télécom. Par ailleurs, UPC notamment avec l’arrivée de Jean Dans le groupe RTL, RTL 2 atteint ment propriété à 100 % de l’amé- la-Vallée et l’est de Paris, et qui (23 %), et la Belgique (4 %). discute avec divers partenaires Yanne. Agée de vingt-deux ans, cette 4,1 % et progresse de 0,5 %, alors que ricain United International Hol- affichait, au 30 septembre 1998, « Vous pourriez croire que nous potentiels dans la téléphonie mo- émission atteint des records d’au- Fun Radio, qui vient d’annoncer son dings (UIH). 20 955 abonnés. C’est peu pour sommes une société de câble tradi- bile : « L’idée est d’avoir un termi- dience et se situe en tête des pro- nouveau format, enregistre un recul Mais le premier trimestre verra une activité très lourde en inves- tionnelle. Mais nous sommes beau- nal sans fil à la maison qui fonc- grammes de l’après-midi. de 0,4 %. Dans le groupe Europe, son entrée à la Bourse d’Amster- tissements. « D’une manière gé- coup plus que ça », affirment ses tionne dans un rayon de quelques Europe 2 progresse d’un demi-point, dam, puis au Nasdaq de New nérale, notre présence doit être dirigeants. centaines de mètres. Au-delà, le LA BARRE DES 12 % atteint 6,4 % et « bat son record his- York. UIH restera actionnaire plus large. Si cela ne peut être ob- téléphone passe sous la norme Avec 9,4 %, Europe 1 poursuit sa torique », RFM perd 0,1 %. Quant à majoritaire. Combien rapportera tenu, il faut se retirer. C’est ce que « TOUJOURS EN LIGNE » GSM de l’opérateur partenaire », remontée. « Après avoir longtemps Skyrock, elle perd 0,1 % et recueille l’émission d’actions ? Le pré- nous avons fait, en Irlande, re- Car, outre le lancement de huit explique Mark Schneider. nagé autour des 8,6 %, nous nous sta- 5,6 %. sident d’UPC, Mark Schneider, connaît Mark Schneider. En chaînes thématiques dans les bilisons à 9,5 % », se réjouit Jérôme refuse de confirmer les rumeurs France, il y aura beaucoup d’op- deux prochaines années, et grâce Alain Franco Bellay, directeur général de l’an- F. Ch. LeMonde Job: WMQ1601--0020-0 WAS LMQ1601-20 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 11:02 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 35Fap:100 No:1173 Lcp: 700 CMYK

20 / LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 FINANCES ET MARCHÉS

EUROPE

TABLEAU DE BORD ÉCONOMIE

FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT 100 PARIS CAC 40

RVRUDIT SVPHDPH QWPUDPH

SRRQ RPWR

AFFAIRES candidats pour ce qui représente TISP La banque centrale indiqué jeudi les services du repré-

SPQP RIII

le plus gros contrat d’eau en SWQW sentant pour le commerce.

SHPI QWPU

Europe. SUPT du Brésil dément vouloir

INDUSTRIE a ALLEMAGNE : la troisième RVIH QURQ

b ALSTOM : L’Etat de Floride a b BOUYGUES TELECOM : SSIQ économie mondiale a affiché un RSWW QSSW SQHH laisser flotter le real

annoncé jeudi 14 janvier l’arrêt de l’opérateur téléphonique et la taux de croissance de 2,8 % en RQVU QQUS

financements publics pour la chaîne de télévision TF 1 ont [[[SHVU [[[ [[[LA BANQUE centrale du Brésil a 1998. Il s’agit de la croissance la

IS yF PR xF IS tF IS yF PQ xF IS tF construction d’un TGV (lire annoncé leur prise de IS yF PR xF IS tF démenti catégoriquement, jeudi plus forte depuis la réunification p 32 « les spéculations du marché . ). participation (respectivement Indices cours Var. % Var. % soir, en 1991, mais ce chiffre masque un

20 % et 15 %) dans le fournisseur Europe 10 h 15 f se´lection 15/01 14/01 31/12 concernant la possibilité de l’adop- net ralentissement au quatrième

± ± HDWS HDPT

b RENAULT : un haut d’accès à Internet World On Line, EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ SH QQQQDSI tion d’un système de taux de change trimestre lié à un essoufflement

± ± QPVWDIS HDUT HDWR

responsable roumain, président contrôlé par le groupe suisse EUROPE ƒ„yˆˆ SH flottant ». La banque centrale a an- des exportations.

± ± PWQDRP HDUW IDTT

du Fonds des propriétés d’Etat, a Sandoz. 120 000 abonnements EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR noncé dans un communiqué a La loi interdisant le retraite-

± ± HDRR IDIV

jugé « inacceptables », sont attendus d’ici à fin 1999. EUROPE ƒ„yˆˆ TSQ PUSDWI qu’« elle peut faire face aux besoins ment des déchets nucléaires al-

± ± QWPUDPH IDUS HDQW

notamment en termes de prix, PARIS geg RH du marché et [qu’elle] se tient prête lemands à l’étranger à compter du

HDHH FFFF FFFF

certaines des conditions posées b COLT PARIS wshgeg à utiliser les réserves et les taux d’in- 1er janvier 2000 doit être définitive-

± ± PTRIDIS IDUQ HDSU

par Renault pour acquérir 51 % TELECOMMUNICATIONS : PARIS ƒfp IPH térêt pour défendre la politique de ment adoptée dès le 19 mars, a-t-

HDHH FFFF FFFF

des actions du constructeur l’opérateur américain va PARIS ƒfp PSH changes... La banque centrale suit on appris auprès de la coalition

Â

HDHH FFFF FFFF

roumain Dacia. La date limite étendre son réseau à cinq régions PARIS ƒigyxh we‚gri attentivement les mouvements du gouvernementale sociale-démo-

± ± SHTDHW IDST SDWW

pour la clôture des négociations françaises en 1999. Sur le marché AMSTERDAM eiˆ marché et rendra disponible les li- crate (SPD) et écologiste (Verts).

± ± QRRRDWQ HDRV IDWV

est fixée au 13 avril. français, Colt a enregistré, en BRUXELLES fiv PH quidités nécessaires à la défense du

± ± RVRUDIT IDQR QDIH

1998, 200 millions de francs FRANCFORT heˆ QH système de bande de fluctuation ». a ITALIE : le déficit public en

± ± SVPHDPH HDSI IDHT

b NISSAN : le président du (30,5 millions d’euros) de chiffre LONDRES p„ƒi IHH Après la démission, mercredi, de 1998 devrait s’établir à 2,7-2,8 %

± ± WPIPDVH HDWV TDQR

deuxième constructeur d’affaires. MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi son président, Gustavo Franco, la du PIB pour 1998, et la croissance

± ± QQPURDHH PDTV SDQR

automobile japonais, Yoshikazu MILAN wsf„iv QH banque centrale du Brésil avait an- devrait se situer entre 1,4 et 1,5 %,

± ± UHSQDWH HDRV IDRW Hanawa, s’est déclaré, jeudi b AIR FRANCE : une grève ZURICH ƒ€s noncé l’élargissement de la bande selon des estimations de l’institut 14 janvier, prêt à étudier d’une partie du personnel de de fluctuation dans laquelle oscille de conjoncture italien Istat. « sérieusement » une éventuelle maintenance d’Air France, pour AME´ RIQUES la devise brésilienne (de 1,12- « alliance capitalistique » que protester contre un accord sur les 1,22 real pour un dollar à 1,20- a FRANCE : le président du Me- def (ex-CNPF) Ernest-Antoine pourrait lui proposer 35 heures, l’emploi et les salaires, NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq ¤URO / DOLLAR 1,32), ce qui équivaut à une déva- ,

DaimlerChrysler. a perturbé jeudi matin le trafic luation du real de près de 8 %. (Lire Seillière, a qualifié, jeudi, à Tou-

WIPHDWQ PPUTDVP

des aéroports parisiens de Roissy IDIU page 3.) lon de « trop optimiste » le taux

WTRQ PQVR

b MEILLOR : l’équipementier et Orly-Ouest. IDPI a L’agence de notation finan- de croissance sur lequel le gouver-

WQHV PPQS automobile français, spécialiste IDPH cière Standard & Poor’s a abais- nement table pour 1999. Lors

sé jeudi VWUQ PHVT des joints d’étanchéité, va IDIW , , la note de la dette non d’une conférence de presse,

intégrer le groupe allemand FINANCE garantie à long terme en devises M. Seillière s’est également étonné VTQV IWQU

Freudenberg, le numéro 1 b CCF : Les Mutuelles du Mans IDIU du Brésil à B+ et celle de la dette à que le premier ministre ait appelé,

VQHQ IUVV

européen du secteur. Assurance (MMA), deuxième IDIT court terme en monnaie locale à mercredi, « les grandes entreprises

UWTV ITQW

IDIS à ne pas être trop frileuses »

actionnaire du CCF avec 7,8 % du [[[ [[[ [[[BB-. La décision de Stan- :

IS yF PS xF IR tF IW yF QH xF IS tF b TOTAL : les actionnaires du capital, auraient chargé la banque IW yF QH xF IS tF dard & Poor’s porte sur 58,1 mil- « comment peut-on se féliciter pétrolier français ont approuvé américaine Lehman Brothers de liards de dollars (50 milliards d’eu- d’une croissance et qualifier les en- Indices cours Var. % Var. % à plus de 97 %, jeudi 14 janvier, la chercher un acquéreur pour cette Ame´riques 10 h 15 f se´lection 14/01 veille 31/12 ros) de dette brésilienne libellée en trepreneurs de frileux ? », s’est in-

La Tribune ± ± WIPHDWQ PDRS HDTT fusion avec le belge Petrofina. Le participation, selon du E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ devises et 250 milliards de dollars terrogé le président du Medef.

a Les cours du porc en France ± ± IPIPDIW IDVH IDQW nouvel ensemble doit céder de 15 janvier. E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH (215,5 milliards d’euros) de dette

ont enfoncé un nouveau plan- ± PPUTDVP IDUQ QDVR 5 à 10 milliards de francs (0,76 à E´TATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i libellée en réaux. L’effet d’un

cher historique ± TSWRDPQ HDSU IDTU 1,52 milliard d’euros) d’actifs non „ƒi sxhiˆ abaissement de note est de ren- jeudi, tombant à

RESULTATS TORONTO

± ± SHSUDHH WDWU PSDRT stratégiques d’ici à deux ans. SAO PAULO fy†iƒ€e chérir le coût des emprunts pour le 5,02 francs (0,77 euro) le kilo, le ni-

b KODAK : le numéro un mon- ± IVVDVR IDQV IVDUU MEXICO fyvƒe pays concerné en assortissant ses veau le plus bas enregistré depuis

b ELF AQUITAINE : le pacte qui dial de la photographie ± ± QRHDTI RDQT PHDVH a réalisé BUENOS AIRES wi‚†ev émissions de dette d’un taux d’in- l’après-guerre.

lie les actionnaires de référence ± VUDQQ PDTT IQDRP un bénéfice net de 1,39 milliard de SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev térêt plus élevé.

± ± RIIVDSV PDQS IQDWW depuis la privatisation, en février dollars (1,19 milliard d’euros), CARACAS ge€s„ev qixi‚ev a La panique déclenchée mer- a EURO : Le président de la 1994, prendra fin le 14 février. Ce contre seulement 5 millions de credi sur les marchés par l’aggra- Banque centrale européenne pacte regroupe 3,8 % du capital, dollars un an plus tôt. Kodak a vation de la crise brésilienne a fait (BCE), le Néerlandais Wim Dui- répartis entre Axa-UAP,la BNP, le supprimé 16 000 emplois pour re- ASIE - PACIFIQUE ressurgir le spectre du « credit senberg, a rejeté, jeudi, une pro- Crédit Agricole, Albert Frère et dresser sa situation. crunch », cauchemar financier où position franco-allemande de ¤ l’UBS. TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng URO / YEN les crédits pour les pays émergents mettre en place des « lignes direc-

b MARKS AND SPENCER : le trices » IQUQVDVT IQIDVS IHIRUDRH s’assècheraient brutalement. pour l’évolution de l’euro

b SALSIGNES : la société Mine groupe britannique de grands sur les marchés des changes. ISPHU IRQ

d’Or de Salsignes (MOS), dont magasins a annoncé jeudi 14 jan- IHVSI a CHINE : le pays devrait a Le pourcentage d’Allemands IRUTS IQW

les actionnaires australiens vier un recul de 5,2 % de ses ventes IHTHW connaître une croissance de 7,5 favorables à l’euro est passé de

IRQPP IQT

veulent se désengager, pourrait durant la période de Noël et averti IHQTV à 8 % cette année, estime le 43 à 49 % entre décembre et début

IQVVH IQP

être reprise par une nouvelle que cela pèserait sur ses bénéfices IHIPT Centre national d’information, janvier, selon un sondage de l’ins-

IQRQU IPW

société, Minouvel, détenue au annuels, estimés entre 625 et WVVR dont les prévisions ont été pu- titut Psephos à paraître vendredi

IPWWS IPS deux tiers par les salariés. 675 millions de livres (880 à WTRP bliées vendredi par le journal dans le quotidien économique al-

[[[ [[[ [[[China Securities. Handelsblatt.

950 millions d’euros). er lemand Le front des IS yF PS xF IS tF hF IS tF IW yF QH xF IS tF

PH yF I anti-euros s’est en revanche rétré- SERVICES b THYSSEN : le groupe de sidé- Indices cours Var. % Var. % a ÉTATS-UNIS : Washington a ci dans des proportions encore Zone Asie 10 h 15 f

b EAU : la municipalité de rurgie allemand a enregistré une se´lection 15/01 14/01 31/12 officiellement signifié à l’Orga- plus grandes, passant de 41 % en

± IQUQVDVT PDSH HDUS

Berlin a engagé, vendredi chute de 6 % de son chiffre d’af- TOKYO xsuuis PPS nisation mondiale du commerce décembre à 27 % début janvier.

± IHIRUDRH HDQS HDWV

15 janvier, l’appel d’offres visant à faires à 5 milliards d’euros (32 mil- HONGKONG rexq ƒixq (OMC) son intention d’imposer a La Grèce doit accélérer sensi-

HDHH FFFF UDTW SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ

céder 49,9 % de son service des liards de francs) au cours du qua- 100 % de droits de douane sur blement le processus de réforme

UHDHW IDPI UDWQ SE´OUL gyw€yƒs„i sxhiˆ

eaux à un partenaire privé. Les trième trimestre, à la suite de 520 millions de dollars (442 mil- structurelle de son économie si

± PVHWDQH HDIT HDIS SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ

français Vivendi, en partenariat l’effondrement des prix et de la lions de francs) d’exportations eu- elle souhaite atteindre son objectif

± PUDWR IDUT VDVH BANGKOK ƒi„

avec RWE, et Suez-Lyonnaise des demande d’acier. Le groupe table ropéennes en rétorsion au régime d’intégrer la monnaie commune

± QPQSDUV IDUP SDWH BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ

eaux, associé à Thyssen, Veba, sur une remontée des cours à par- communautaire d’importation de européenne en 2001, indique, jeu-

PIIQDII HDHT PDQP WELLINGTON xƒiERH Enron et Thames Water, sont tir de l’été. bananes jugé discriminatoire, ont di, l’OCDE.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe des pays ¤uro

¤uro contre f Taux contre franc f Taux

¤ HDISPRS ¤URO/FRANC ...... TDSSWSU FRANC/ URO...... QDQSQVS

Action AMD PARIS NEW YORK ¤URO/DEUTSCHEMARK...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK/FRANC...... QDQVUUR

AMD est distancé ¤URO/LIRE ITALIENNE (1000) ...... IDWQTPU LIRE ITALIENNE (1000)/FRANC...... ¤ IDTTQVT QDWRPQV

en dollars à New York LE MARCHÉ parisien s’incrivait en L’INDICE Dow Jones de la Bourse URO/PESETA ESPAGNOLE (100)...... PESETA ESPAGNOLE (100)/FRANC.....

QDPUIWH ¤URO/ESCUDO PORTUGAIS (100) ..... PDHHRVP ESCUDO PORTUGAIS (100)/FRANC....

RDUTUHQ forte baisse, vendredi 15 janvier, de New York a terminé en repli de ¤ IDQUTHQ

par Intel 35 22,5 URO/SCHILLING AUTRICHIEN (10) . SCHILLING AUTRICHIEN (10)/FR......

VDQPVWR

dans le sillage des places boursières 2,44 %, à 9 120,93 points, à l’issue ¤URO/PUNT IRLANDAISE ...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE/FRANC ......

PDWUTTH le 14 janv. ¤ ´ PDPHQUI ´

LE CONTRASTE est saisissant. américaines et européennes affec- de la séance du jeudi 14 janvier. URO/FLORIN NEERLANDAIS...... FLORIN NEERLANDAIS/FRANC...... IDTPTHU ¤URO/FRANC BELGE (10)...... RDHQQWW FRANC BELGE (10)/FRANC......

¤ SDWRSUQ IDIHQPR Deux jours après la publication 30 tées par la crise brésilienne. L’indice Les difficultés financières au Brésil URO/MARKKA FINLANDAISE ...... MARKKA FINLANDAISE/FRANC...... des excellents résultats d’Intel CAC 40 a ouvert en baisse de 2,04 % et les craintes d’une nouvelle dé- (numéro un mondial des micro- à 3915,66 points. Jeudi, le CAC 40 préciation du real ont pesé sur la Cours de change croise´s processeurs), les performances de 25 était parvenu à clôturer en hausse tendance. L’ouverture du procès son rival Advanced Micro Devices de 0,97 % à 3 997,06 points malgré en destitution du président Clin- Cours Cours Cours Cours Cours Cours 15/01 10 h 15 f DOLLAR YEN(100) ¤URO FRANC LIVRE FR. S.

(AMD) pour le quatrième tri- l’ouverture en baisse de Wall Street. ton n’a pas amélioré le moral des

DOLLAR ...... FFFF HDVVUSS IDIUIPS HDIUVRW IDTSWUH HDUQTWP

mestre 1998 ont fait pâle figure. Ce 20 investisseurs, et les mauvais résul- YEN ...... IIPDTUHHH FFFF IQIDVSHHH PHDIISHH IVTDWIHHH VQDHPSHH

dernier a publié, jeudi 14 janvier, tats annoncés par plusieurs socié- ¤URO...... HDVSQUW HDUSVRR FFFF HDISPRS IDRIVHS HDTPWSS

un résultat net de 22,3 millions de FRANCFORT tés ont également affecté la cote. FRANC...... SDTHPRH RDWUIWS TDSSWSU FFFF WDPWSQS RDIPWIH LIVRE...... HDTHPSP HDSQRVH HDUHSPH HDIHUSS FFFF HDRRRPH

dollars (19,05 millions d’euros), 15 LES OPÉRATEURS étaient tou- FRANC SUISSE ...... IDQSUHH IDPHRQH IDSVVPS HDPRPIS PDPSIPH FFFF nettement inférieur aux attentes jours préoccupés par la situation des analystes, qui tablaient sur un brésilienne, vendredi 15 janvier, et TAUX profit de 28 millions de dollars. 10 par le renforcement de l’euro face LE MARCHÉ obligataire améri- Taux d’inte´reˆt(%) Matif Conséquence, l’action a chuté de au dollar. L’indice Dax s’inscrivait cain a continué de s’apprécier, jeu- J A S O N DJ Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier Taux 14/01 f Cours 10 h 15 f

19 %, à 22,5 dollars en un seule 1998 99 en baisse de 1,32 % à 4 838,06 di 14 janvier. Le rendement de j. j. 3 mois 10 ans 30ans 15/01 prix prix

Notionnel 5,5 Q QDVH RDTW

FRANCE ...... QDHT

séance. Source : Bloomberg points. La veille, le marché alle- l’obligation du Trésor à 30 ans,

IIQDII IIPDWU

MARS 99...... WRRV QDIH QDUH RDUH

Les investisseurs ont pu mesurer mand avait poursuivi sa glissade et principale référence outre-Atlan- ALLEMAGNE .. QDIS

SDTV RDQP RDQS GDE-BRETAG. SDTW Euribor 3 mois

WTDWW WTDWT cédé 1,59 %. tique, a cédé 6 centièmes, termi- IQSR QDIV QDWS RDWP la distance qui sépare encore Intel cuper lui aussi ce créneau en ITALIE...... QDVV MARS 99......

FFFF IDWI FFFF

d’Advanced Micro Devices à l’is- commercialisant son propre mi- nant à 5,06 %. Cet engouement des JAPON...... HDPQ

RDRR RDUQ SDIR ´ RDSH

sue de l’exercice 1998. Le premier croprocesseur : le Celeron. De opérateurs pour les obligations ETATS-UNIS...

IDII PDRV QDVQ

LONDRES SUISSE...... HDTQ Pe´trole

QDPH QDVP RDUI a réalisé un chiffre d’affaires de plus, il a fortement réduit le prix d’Etat américaines, généralement PAYS-BAS...... PDSH L’INDICE 26,3 milliards de dollars, soit dix de ses puces les plus vendues : les Footsie a baissé, jeudi considérées comme les plus sûres Cours Var. % fois plus que les 2,5 milliards de Pentium. 14 janvier de O,51 % à 5 820,20 du marché, est qualifié par les opé- En dollars f 14/01 veille

« flight to quality » Matie`res premie`res FFFF

dollars d’AMD. Surtout, Intel a Si la concurrence grandit, le mar- points. La Bourse londonienne, qui rateurs de , BRENT (LONDRES) ...... IIDIV

IDIS « fuite vers la qualité » WTI (NEW YORK) ...... IPDPW

dégagé un bénéfice net de 6,9 mil- ché progresse encore plus vite. Les a avait ouvert sur une note positive, . Cours Var. % ± HDRI LIGHT SWEET CRUDE .... IPDPQ liards de dollars, contre une perte ventes de micro-ordinateurs ont a ensuite souffert des développe- A l’ouverture des marchés euro- En dollars f 14/01 veille

de 104 millions pour son rival. bondi de 41 % en décembre du fait ments de la crise brésilienne. péens, vendredi 15 janvier, le ren- ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

HDHQ

Mais c’est l’incapacité d’AMD à de l’engouement des consomma- dement de l’obligation d’Etat alle- CUIVRE 3 MOIS...... IRTPDS Or

± HDRI ALUMINIUM 3 MOIS ...... IPPP

HDWI

combler son retard que les inves- teurs pour Internet. Les investis- mande à 10 ans cédait 2 centièmes, PLOMB 3 MOIS ...... SHIDS

Cours Var %

HDHT HONGKONG SHSQ ¤

tisseurs ont sanctionnée. En début seurs reprochent donc à AMD de à 3,65 %, tandis que son équivalent ETAIN 3 MOIS ...... En uros f 14/01 13/01

HDWI

LA BOURSE ZINC 3 MOIS...... WRRDS

± HDTQ

d’année, AMD paraissait en me- se pénaliser lui-même par son in- de Hongkong a termi- français était stable à 3,78 %. OR FIN KILO BARRE ...... UVSH

± HDPU

NICKEL 3 MOIS ...... RRTQ

± IDUR

OR FIN LINGOT...... UVWH

sure de prendre des parts de mar- capacité chronique à répondre à la né en baisse vendredi 15 janvier, ré- ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE

FFFF

ONCE D’OR (LO) $ ...... PVWDVH

±

HDTV

ché à Intel en commercialisant demande. Au quatrième trimestre, percutant partiellement le recul de ARGENT A TERME ...... SDIR ± PDUH

PIE`CE FRANCE 20 F...... RTDVH

± HDHI

MONNAIES PLATINE A TERME ...... UQVVWDSH ± PDIH une puce d’entrée de gamme (la le groupe a dû livrer 5,5 millions Wall Street la veille dans un climat PIE`CE SUISSE 20 F...... RTDTH

´

± IDHQ

K-6) spécialement étudiée pour de puce K6, contre 3,8 millions au de crainte concernant la crise au AFFAIBLI par la crise brésilienne GRAINES DENREES $/BOISSEAU PIE`CE UNION LAT. 20 F . RVDIH

C HDQT ´ PUUDS QDWP BLE (CHICAGO)...... PIE`CE 10 DOLLARS US ... PTS

FFFF équiper les micro-ordinateurs à trimestre précédent. Malheureu- et les risques qu’elle fait peser sur PISDS ± HDIT Brésil. L’indice principal Hang Seng MAI¨S (CHICAGO)...... PIE`CE 20 DOLLARS US ... RSU

± IQR IDTW FFFF moins de 1 000 dollars, le segment sement, son système de produc- a perdu 0,4 % pour finir à l’économie américaine, le dollar se SOJA TOURTEAU (CHG.). PIE`CE 50 PESOS MEX...... QHP

de marché le plus dynamique. Or tion a eu du mal à absorber ce re- 10 147,40 points. Les investisseurs repliait en début de matinée, ven- SOFTS $/TONNE

HDIS

la montée en puissance d’AMD gain d’activité. s’inquiètent également de la multi- dredi 15 janvier, s’échangeant à CACAO (NEW YORK)...... IQVI

FFFF CAFE´ (LONDRES) ...... IUTT Cotations, graphiques et indices en temps

FFFF s’est heurtée à la contre-attaque plication des faillites de fonds d’in- 112,8 yens, tandis que l’euro se raf- SUCRE BLANC (PARIS) ... PSI re´elsurlesiteWebdu«Monde». d’Intel. Ce dernier a décidé d’oc- Enguérand Renault vestissement chinois. fermissait à 1,175 dollars. www.lemonde.fr/bourse LeMonde Job: WMQ1601--0021-0 WAS LMQ1601-21 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 35Fap:100 No:1174 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 / 21

STOXX 653 sur un an sur 5 jours EURO STOXX 50 sur un an sur 5 jours

QQQQDSI

VALEURS EUROPE´ENNES PUSDWI

QIS QTVS

QRQP PWR PWPDSI QSTRDWH PWIDWI

QSRTDRH QIUV b L’action Sears a gagné 10,9 %, dit suisse Holding (– 2,6 %), Banca PUQ

PUWDHQ PUVDUQ PWPS jeudi 14 janvier, à Londres, après di Roma (– 1,6 %) et ABN Amro PSQ QQUPDIV

l’annonce formelle d’une offre de (– 1,1 %) ont subi des prises de bé- QQTSDIV PUSDWI PTUP

519 millions de livres (740 millions néfice. Seuls Unicredito Italiano PQP QQQQDSI

PRIW

d’euros) par l’homme d’affaires (+ 3,3 %), Banco Santander PIP [[[[[[[[ [[[[[[[[

vwwt † IS tex†F IU t svF IS tex†F vwwt † Philip Green. Cette proposition, ac- (+ 2,5 %) et Banco Bilbao Vizcaya PU tex†F PH t svF IS tex†F ceptée par le principal actionnaire (+ 1,5 %), des valeurs qui s’étaient du distributeur, a été rejetée par le fortement dépréciées lors des

e ± ± QDHP HDWQ xv IUDS IDWT xy PSDQQ FFFF

conseil d’administration. séances précédentes, ont réalisé des BARRATT DEV PLC qf STORK NV NETCOM ASA

ALIMENTATION ET BOISSON e ± ± gr IQQTDUT QDHS xv RIDR IDRQ

± T HDRU

b Le titre Marks and Spencer a gains significatifs. BERKELEY GROUP qf SCHINDLER HOLD GETRONICS

± gr IQHSDQV IDRP RQDQV FFFF

e q‚ ± qf SDTR HDUS ± SCHINDLER HOLD INTRACOM N QUS IDHT BRITISH AIRWAYS BONGRAIN /RM p‚

± qf PDVU IDWQ TDHP FFFF chuté de 8,6 %, jeudi, à Londres, b Les valeurs des télécommunica- e xy C SIEBE PLC ASK p‚ PQQDP IDTI IDPQ FFFF BRYANT GROUP PL qf DANONE /RM

e

ƒi IHDPR FFFF

SU FFFF e hi

± SKF -B- p‚ SP HDSU C FRESENIUS MED C PDPI HDTS après l’annonce d’une chute de tions, notamment KPN (+ 7,6 %), BEAZER GROUP qf PERNOD RICARD /

qf QDHW FFFF

WDSP FFFF e ƒi

± SHANKS & MCEWAN IQV IDQT p‚ GAMBRO -A- PDQP FFFF

près de 40 % de son bénéfice impo- Orange (+ 2,7 %), Telefonica NCL HLDG xy ERID.BEGH.SAY /

± qf RDQP PDVU SDII FFFF

e qf

IWV FFFF

e LVMH / RM p‚ T.I.GROUP PLC RACAL ELECT CON ± RDWP PDSU

FINNAIR ps

sable avant éléments exceptionnels. (+ 2,4 %), Olivetti (+ 2,4 %), Voda- C xy PVDPH FFFF hu SSDVT HDPH

±

TDVR PDHQ

ALLIED DOMECQ qf TOMRA SYSTEMS WILLIAM DEMANT C

HDUV IDVS

WW/WW UK UNITS qf

e C e

hi TI IDTU ±

s„ PDWU RDSH

TDUT FFFF

b La plupart des valeurs bancaires, fone (+ 1,2 %) et Telecom Italia e RIEBER & SON -B xy EQUANT NV OLIVETTI C

RR IDIS

WOLFORD AG e„

e

± ps W QDPQ

QDRI FFFF e qf ± RSDS IDVV

BRAU-UNION e„ VALMET ROLLS ROYCE

IQDTV FFFF

toujours victimes des craintes liées (+ 1,2 %) ont été bien orientées. Se- ƒi

ELECTROLUX -B- e C hi SSDS HDWI

±

hu QHDWH PDIQ WDQH FFFF

HELLENIC SUGAR q‚ HEIDELBERGER DR GN GREAT NORDIC

±

SRDRI PDRI

à la crise brésilienne, ont à nouveau lon le Financial Times, Vodafone BANG & OLUFSEN hu e e ± e„ PHDW QDPR

± xv IHDQS SDRV

± RRDQQ PDWR hu RHI AG BAAN COMPANY

e CARLSBERG AS -A

± VP RDHW

ADIDAS-SALOMON hi e ± PVWDQT HDWI

± PTDUS HDIW

f xv IUDVP FFFF

cédé du terrain. Les titres Deutsche s’apprêterait à majorer son offre ELAIS OLEAGINOU q‚ DJ E STOXX IND P OCE

C IHDPR HDRP

COMPASS GRP qf

± e qf SDVS HDPR IDQU FFFF

Bank (– 6,2 %), UBS (– 3,4 %), Cré- sur AirTouch. PARMALAT s„ NYCOMED AMERSHA

±

WDIR RDTU

SAS DANMARK A/S hu

± qf TDHW UDIQ

PVDTV FFFF

HELLENIC BOTTLI q‚ ASSURANCES MISYS ±

ISDHI IDQH

GRANADA GROUP P qf C

qf HDRU IQDUW ± IQDQV IDTT

CADBURY SCHWEPP qf BRITISH BIOTECH

C

PDWH PDSH

qf e ± e IIWDW HDTT e p‚ RANK GROUP ± ps IIIDS QDVV PHDQI FFFF UNICER REG €„ AXA-UAP /RM NOKIA -K-

e e ± s„ HDSS SDIU ± e p‚ RWDP HDUI ± ps IIIDU PDUH HPI ± RSDTV HDSV

CARLSBERG -B- hu AGF /RM NOKIA -A-

Code Cours % Var. CHIMIE

± q‚ IPDRV FFFF qf SDQS HDSQ ±

hu RPDWW IDSR ± UDHV WDWI

15/01 10 h 29 EMI GROUP ASSOCIATE BRIT qf ASPIS PRONIA GE RADIOMETER -B-

f pays en ¤uros veille e

± ISHDQ HDRT

AIR LIQUIDE /RM p‚ e e

± e s„ IHDWS RDUV ± ± xv PIDU PDTW hi SRDU SDSQ ± RRDTH HDWH

HUNTER DOUGLAS DANISCO hu ALLEANZA ASS SIEMENS AG

IIDQV FFFF

AGA -B- ƒi e ± e QIP PDIW

e hi ± s„ RDVI QDHP ±

± hu IIHDIT IDPH IUDV IDII

DT.LUFTHANSA N hi CHR. HANSEN HLD ALLIANZ AG SIRTI

C

SHQQDPT HDPS

EMS-CHEM HOLD A gr e

± QRDV R e s„ ±

± IIDVP HDPR

e qf ps WDV HDSI ± GENERALI ASS

PQDW HDVQ

AUTOMOBILE KLM xv RAISIO GRP V SMITHS IND PLC

e C

QPDQ QDIW

BASF AG hi

hu IUHDTI FFFF

± ƒi PP FFFF

RDHP QDHU

qf TOPDANMARK AS

C

QDPU PDPI

e qf GREENCORE GROUP ERICSSON A.

C LADBROKE GRP

PQDVV HDWU

SOMMER ALLIBER/ p‚ e

±

QPDS HDHT

BAYER AG hi e

±

RV UDTW e ps

± ±

QRUDVS IDWT HDWT QDHQ

MONTEDISON s„ POHJOLA GRP.B f DJ E STOXX TECH P

± IWTDRR HDIT

e gr

C SAIRGROUP N

QPDHT HDHW

MICHELIN-B- /RM p‚ C

IPDPT SDIH

BOC GROUP PLC qf

±

TDSI QDST e qf

±

PW QDQQ

e HUHTAMAEKI I VZ ps ROYAL SUN ALLIA

± IDRV IDWW

e s„

± BENETTON GROUP IQQDR IDTW

PEUGEOT /RM p‚ e

FFFF FFFF

AKZO NOBEL xv

±

gr PIRSDUQ HDTR C

IPDHI UDUS

e BASS qf SCHWEIZ RUECK N

± VDT QDQU

e ps

± IVH PDUH

p‚ e AMER GROUP A

LABINAL /RM ± SDT QDRS

KEMIRA ps SERVICES COLLECTIFS

C

e qf IQDHQ HDII

TWDV FFFF

UNILEVER xv ALLIED ZURICH

C

IIVDQH IDHU

e gr

± TV PDVT

p‚ THE SWATCH GRP

IQDPR FFFF

VALEO /RM DYNO INDUSTRIER xy C

qf IQDIH TDSU e C

±

qf WDIV QDVS IUQDS HDHT

UNILEVER CGU SUEZ LYON EAUX/ p‚

±

RUQDVQ PDVQ

e gr ±

QWDS I

p‚ THE SWATCH GRP

VDVQ FFFF

RENAULT UNITOR xy

q‚ QHDUU FFFF e

± ± qf WDQW IDHR

PRH HDUW

DIAGEO ETHNIKI GEN INS VIVENDI/RM p‚

e ± qf PDRI IDIT ±

hi SWP QDRQ ±

RPHDRV HDUR

BMW CLARIANT N gr PERSIMMON PLC e e ± PDHR QDQP s„ e ±

ps WDS SDRU ± RRS QDHS

RAISIO GRP K INA VIAG hi

e

qf IDQT FFFF ± hi PPDR HDRR

±

UHDIQ IDWU

CONTINENTAL AG CIBA SPEC CHEM gr PENTLAND GRP e e xv FFFF FFFF ± ± e„ RHDU HDPU

IHDWH HDIQ

BBAG OE BRAU-BE AEGON NV UNITED UTILITIE qf

e e C ± qf IDWI IDRT

UVDWW FFFF hi QIDU IDWQ

DAIMLER-BENZ AG hi HOECHST AG COURTAULDS TEXT e PUDI FFFF €„ e ± gr IUHPDHP HDUH ± IQTDRU IDHR

NESTLE N SEGUROS MUNDIAL OESTERR ELEKTR e„

e e ±

hi TQDS QDWQ ± ±

PDV RDUT qf HDRH QDRS

FIAT s„ HENKEL KGAA VZ COATS VIYELLA C hu IHUDRU FFFF C qf IPDRP IDWV WDWI IRDWR

KERRY GRP-A- FORSIKRING CODA SCOT POWER qf

e

e C

e„ RTDWS PDHU

± ±

s„ IDSR QDUS IDRR IDWP

FIAT PRIV. LENZING AG qf G WIMPEY PLC ±

WDHP HDWQ qf e q‚ IPDTH FFFF ± RHH QDUS

DELTA DAIRY IRISH LIFE ELECTRABEL fi

±

TDWH HDRI

e qf

C

s„ IDQI HDUU ± HDUI

ICI IRTDQQ e e

MAGNETI MARELLI f ± s„ RDVQ PDRP ± VDIS IDVI DJ E STOXX CCYC P ps IUDTP FFFF

CULTOR -1- FONDIARIA ASS SYDKRAFT -C- ƒi

±

qf TDQT HDPP

± Q PDQH

qf LAPORTE C ± TPUDSW IDRV LUCAS VARITY gr e qf SDIU IDQW

ITPDV FFFF

TATE & LYLE ZURICH ALLIED N TRACTEBEL fi

e

±

IDR PDIH

SNIA BPD s„ ƒi QIDUS FFFF e

± xv UQDWS I ±

TDHQ HDPQ AUTOLIV SDR qf SDUQ FFFF

PHARMACIE UNIGATE PLC FORTIS AMEV NV HAFSLUND -A- xy

IIDTT FFFF

e AGA -A- ƒi ± s„ PDPV RDPH e ± hu PIDRW QDHQ

± xv RWDS IDVV PIRELLI C IDTW HDVS

HEINEKEN TRYG-BALTICA CENTRICA qf

VDIH FFFF

PERSTORP -B- ƒi e ± ± ƒi PQDSR FFFF p‚ ISSDW HDIQ qf IHDWQ IDSQ ± PQUDPS IDPP e

ISDRQ FFFF

VOLVO -A- SANOFI /RM f DJ E STOXX F & BV P LEGAL & GENERAL IBERDROLA iƒ

e

±

SW HDIU

SOLVAY fi e ± qf TDIS SDTS ƒi PRDHQ FFFF ± e p‚ RQDP IDUI

PHDPT FFFF

VOLVO -B- RHONE POUL./RM NORWICH UNION ELECTRIC PORTUG €„

e

C

RQDIQ HDQH

e TESSENDERLO CHE fi ± gr SVTDVH IDIT ± e hi TTDS IDHR ± qf QUDQQ HDII

PQDQS FFFF

VOLKSWAGEN ZENECA GROUP SWISS LIFE BR ENDESA iƒ

e ´

SPSS FFFF

UCB fi BIENS D’EQUIPEMENT e

IPS FFFF e hi

C e fi QPDQ QDIW VUDU FFFF ERGO VERSICHERU iƒ IUDTP FFFF

BASF AG ASTRA -B- ƒi GAS NATURAL SDG

±

HDTU

f DJ E STOXX CHEM P PUIDVV e e

±

iƒ PHDI FFFF p‚ PHDU PDVP C ± IDSI qf IQDSP IDQV PTIDHW ALSTOM CORP.MAPFRE REG IUDUW FFFF

f DJ E STOXX AUTO P ASTRA -A- ƒi SEVERN TRENT

e e

± ± hi RIR PDSW

p‚ PHV SDPH

C UDIW IDVH LEGRAND /RM MUENCH RUECKVER qf C SVDHT WRQRDVV

ELAN CORP qf NATIONAL GRID G

e C xy TDUT FFFF p‚ SH HDTV

±

IIDHS IDHP ´ e SCHNEIDER /RM STOREBRAND ANGLIAN WATER qf IWDS FFFF

CONGLOMERATS ORION B ps

e

C BANQUES C p‚ UUDWS HDTS qf IQDIU SDHV

QDSH FFFF

e REXEL /RM PRUDENTIAL CORP HAFSLUND -B- xy

PH FFFF

e ORION A ps

±

RRDS QDPT

CGIP /RM p‚ e e

± ± PHU QDPU s„ IHDS SDVQ

e p‚ e

±

IIPDT PDWQ

SITA /RM RAS e„ ±

SQDW P

NATEXIS p‚ EVN

±

PWDQV QDHR

e GLAXO WELLCOME qf

C

RPDTW QDTP

GAZ ET EAUX /RM p‚ e e

± ± p‚ UPDT HDSS PIH PDRR

e„ e

e SIDEL /RM ± RDTS QDIP GENERALI HLD VI s„ C

UH HDVT

CCF /RM p‚ ITALGAS

± ISTPTDWT HDRH

e ROCHE HOLDING gr

±

HDVU QDQQ

CIR s„

q‚ WDVQ FFFF ƒi IPDTR FFFF

HALKOR ± IRDUH IDIR

e SKANDIA FOERSAE qf C

IPSDI HDVW

DEXIA FCE RM p‚ THAMES WATER

± IHVTWDVR HDRT

ROCHE HOLDING G gr

ISDWQ FFFF

KVAERNER -A- xy e

± ± gr WPRDRR PDIQ QTDW RDIT

ps e

ALUSUISSE LON G SAMPO -A- ± RHDQ HDWV

e hi

± IQRDR IDWU

STE GENERAL-A-/ p‚ RWE

±

hu IHWDRW HDPR

IHDPH FFFF

xy NOVO NORDISK B

AKER RGI -A- C

±

qf IHDQV HDIR IDHP

f QSPDHP e

BAA ±

WDW PDWR

e DJ E STOXX INSU P s„

± EDISON TTDP HDHV

BNP /RM p‚

± gr IUHVDQH PDIP

IQDQH FFFF

KVAERNER -B- xy NOVARTIS N

WDWT FFFF

SKF -A- ƒi

PRDTQ FFFF

YDKRAFT -A- ƒi ±

IT IDWI

ALLIED IRISH BA qf

e C

± qf IIDVW HDPR IUI HDSP

GBL fi SMITHKLINE BEEC

±

hu UPSRDRT SDPT

SVENDBORG -A- C

UDTT TDHV

e NATIONAL POWER qf

±

IDPV RDRV

BCA ROMA s„

C e

qf IDVR IWDPU

± MEDIAS IHSDPS Q

BTR SCHERING AG hi VDSR FFFF

ABB AB -A- ƒi

FFFF FFFF

POWERGEN qf

WTDUU FFFF

ALPHA CREDIT BA q‚ e

€„ RHDR FFFF

± HDIV ƒi VDRV FFFF

SONAE INVESTIME f QVTDI e ITW FFFF

DJ E STOXX PHAR P ABB AB -B- TF1 p‚ ± HDQT

f DJ E STOXX UTIL P QQIDHT

VDWV FFFF

S-E-BANKEN -A- ƒi

IPDVR FFFF

ORKLA -A- xy e

± ISP HDTS

HAVAS ADVERTISI p‚

 @€u˜li™iteA

QDPR FFFF

DEN NORSKE BANK xy

C

VDHR RDVH

GENL ELECTR CO qf e ±

PHU IDQV

CANAL PLUS /RM p‚

±

IIDPQ PDRT

LLOYDS TSB qf e ±

RQRDV HDQP D’IETEREN SA fi e

± QTDW IDHS

LAGARDERE SCA N p‚

e

iƒ TH FFFF

BCO POPULAR ESP C

IDUU HDVI INCHCAPE PLC qf ± SDRR PDPW

WPP GROUP qf

e

iƒ FFFF FFFF

QUDQQ FFFF BCO SANTANDER N INVESTOR -A- ƒi ± UDPW TDVU

CARLTON COMMUNI qf

e

±

SDPS RDSS

ps EURO

QVDIS FFFF

MERITA INVESTOR -B- ƒi e ± IIDUS HDVR

ELSEVIER xv

±

qf IVDQR IDUS e

±

SW IDTU fi ______

BANK OF IRELAND GEVAERT ± SDVI PDVR BSKYBGROUP qf

ƒi QRDVU FFFF PWDTW FFFF

SV HANDBK -A- NORSK HYDRO xy IHDQP FFFF

SCHIBSTED xy NOUVEAU

±

± qf IVDRP PDRH IHTDTW QDRI BARCLAYS PLC OERLIKON-BUEHRL gr e ± UDP QDVU MEDIASET s„

e

± xy IIDQS FFFF hi TP PDTU

BAYR.HYPO-U.VER ORKLA -B- C UDRQ WDQV

REED INTERNATIO qf ´

e

± hi RSDPS PDTW QDQP FFFF

xy VEBA AG e MARCHE QDT FFFF CHRISTIANIA BK INDEPENDENT NEW s‚

± e PITDHS IDRV IQDHI FFFF s„ f DJ E STOXX CONG P ± IQDWS PIDPT IMI PEARSON qf

e Cours % Var. €„ PTDQR FFFF C IIDQQ IDPU

BCP REG qf

REUTERS GROUP 15/01 10 h 29 f en ¤uros veille

q‚ RVDPS FFFF ± TDSV QDUQ

IONIAN BK REG.S TE´LE´COMMUNICATIONS UNITED NEWS & M qf

e ± xv ITTDWS HDRV IHWDPQ FFFF ERGO BANK q‚ WOLTERS KLUWER

e

URDI FFFF

FRANCE TELECOM p‚ ± PVTDPV HDWU

VWDTW FFFF

COMM.BANK OF GR q‚ f DJ E STOXX MEDIA P AMSTERDAM

±

IIDQU QDPS

e CABLE & WIRELES qf ± PRDT PDSU

COMMERZBANK hi

± I

ANTONOV HDWW

± IPDQT SDHI

e BRITISH TELECOM qf

FFFF FFFF

I.B.S.PAOLO TO s„

± UDT

CARDIO CONTROL TDIU

± BIENS DE CONSOMMATION

IIVDPP IDIP

e TELE DANMARK hu

± RDT QDST

UNICREDITO ITAL s„

± IHDT

RING ROSA SDQT

WRDHQ FFFF

ƒi e

EUROPOLITAN HLD ± THU IDIR

L’OREAL /RM p‚ ±

IIPDVS HDSW

DEN DANSKE BK hu

FFFF

e CSS ITDUS

RHDIV FFFF

€„ e

PORTUGAL TELECO ±

RRDQI HDRQ

e BIC /RM p‚ C

hi RTDT HDTS

DEUTSCHE BANK A C UDIR

e NEDGRAPHICS HOLD IV

± SDS RDQS

s„ e

TIM ± TII IDRS

e PROMODES /RM p‚

±

hi QQDV QDRQ

FFFF

DRESDNER BK AG POLYDOC IDW

± IRDVV PDHS

qf e

VODAFONE GROUP ± SQV HDQU

e CPT MODERNES /R p‚

xv IRT FFFF

± UUDR

SPAREBANKEN NOR PROLION HOLDING HDIQ

PRDWP FFFF

q‚ e HELLENIC TELE ( ± QSS IDQW

ESSILOR INTL /R p‚

ƒi PPDRR FFFF

± IQDS

FOERENINGSSB A e UCC HOLDING NV HDUR

±

QIDT RDPR

hi e DEUTSCHE TELEKO ± VSDW HDIP

CASINO GP /RM p‚

xy VDVQ FFFF

± PQDRS

FOKUS BK e AIRSPRAY NV PDHW

IVS FFFF

TELECEL €„ e SR FFFF

SEITA /RM p‚

C ± qf IV IDTH IT

ABBEY NATIONAL e C/TAC QDHQ ±

s„ UDR QDUU

TELECOM ITALIA ± QDTV UDVH

e SAFEWAY qf C

VDU PDQS

WDII FFFF

BCO CENTRAL HIS iƒ e HITT NV ± SDSV QDUW

TELECOM ITALIA s„ FFFF FFFF

e STAGECOACH HLDG qf ± IV QDPQ

PQDP FFFF

ROLO BANCA 1473 s„ e INNOCONCEPTS NV

iƒ QV FFFF

C

PDIW RDUQ

TELEFONICA ASDA GROUP PLC qf

±

RDPT PDPS

PHHDQI FFFF

NAT BANK GREECE q‚ e RING ROSA WT

± RQDWS PDUU

xv e

± STDHS IDTU

KONINKLIJKE KPN BEIERSDORF AG hi

e C

IQR HDHU

DEXIA CC fi

± IDHW

f THHDQU e ± IIDVT IDIU

DJ E STOXX TCOM P KESKO OY ps

e ± ITDUS QDIV

ABN AMRO HOLDIN xv e

±

fi QUDS HDRH

C GIB QDWT IDHV

ASSOC BR PORTS qf BRUXELLES

C

IIDQR HDQV

HALIFAX qf E´NERGIE ±

VDUP QDTH

BRIT AMER TOBAC qf ± STDRW PDPP

ISS INTL SERV-B hu

FFFF

CONSTRUCTION INTERNOC HLD RDVS

UUDPS FFFF

JYSKE BANK REG hu e

IWDW FFFF

e MODELO CONTINEN €„ ±

p‚ WIDS HDPP

PHDHT FFFF

TOTAL /RM BONHEUR xy

FFFF

e INTL BRACHYTHER B IRDV

FFFF FFFF

iƒ e

± IVUDS TDUP

BCO BILBAO VIZC p‚ e

BOUYGUES /RM ± TSU HDQH

e ETS COLRUYT fi

ƒi IVDQW FFFF ±

WS QDHT

ELF AQUITAINE / p‚ ATLAS COPCO -A-

FFFF

e SYNERGIA VDS

±

UHDI IDWT fi e

± UUDI PDIH

KBC BANCASSURAN LAFARGE /RM p‚ e QDV FFFF

TAMRO ps

e ƒi IVDPQ FFFF

±

UT QDTV

p‚ ATLAS COPCO -B-

FFFF PRIMAGAZ /RM PDQQ

e PAYTON PLANAR

q‚ PUDPQ FFFF

± VUDP HDWI

BANK OF PIRAEUS p‚

PQDII FFFF

GROUPE GTM GOODYS q‚ IIDVP FFFF

e ƒi

RSDTS FFFF iƒ SVEDALA

FFFF

e e REPSOL ENVIPCO HLD CT IDVV

€„ FFFF FFFF

± WV IDWH

BES OVERSEAS LT p‚ IQDSP FFFF

IMETAL /RM e PAPASTRATOS CIG q‚ ± PHDW QDPR

e e„

± RHI AG e„ UVDHW PDQS

FFFF

e OMV AG FARDEM BELGIUM ABC ISDT

ƒi SDWI FFFF p‚ IUVDS FFFF

± PDIU IDWP

NORDBANKEN HOLD COLAS /RM FYFFES qf ±

RDUR IDRU

BBA GROUP PLC qf

± qf IPDQQ IDRU

FFFF

e e BP AMOCO LINK SOFTWARE B UDW ±

p‚ IISDW HDSP ±

e„ RWDRP WIDRI

C

WDTQ QDTT

FIRST AUSTRIAN SAINT GOBAIN /R IMPERIAL TOBACC qf ±

SHQUDVP QDVS

DAMPSKIBS -A- hu

C

PDQQ FFFF IIDSR QDQH

e BURMAH CASTROL qf PAYTON PLANAR

e ± p‚ UPDS HDPI

iƒ PWDS FFFF

± IHDPU IDTQ

BANKINTER TECHNIP /RM RECKITT & COLMA qf ± IHPDUU QDIT

KOEBENHAVN LUFT hu

IPDRR FFFF

PETROLEUM GEO-S xy

C IVDPU HDPR e hu

iƒ PI FFFF

±

IRPHDVT IDTS

ARGENTARIA RS POTAGUA -B- CFR UNITS -A- gr ± RWHDIS PDQV

SAURER ARBON N gr

VDRP FFFF

e SAGA PETROLEUM xy

PPDU FFFF

iƒ e

± ± hu RIDSV IDRP QPDI IDVQ

KAPITAL HOLDING AUMAR e xv ± AHOLD

QI RDTP

FINNLINES ps FRANCFORT

±

QDSR WDHW

e ENTERPRISE OIL qf

FFFF FFFF

s„ e

C ± SWDS HDUS

AUTOSTRADE PRIV e„ ISDIS HDIW

qf AUSTRIA TABAK A IQDSU FFFF

NATL WESTM BK SECURITAS -B- ƒi

±

QDPQ

e AIXTRON IVH

iƒ QIDWS FFFF

C CESPA

RDWR HDVU

qf e C

C UT HDTH CHARTER fi

IRDWR PDUQ

qf e DELHAIZE IS FFFF

ROYAL BK SCOTL METRA A ps

±

TT

e BERTRANDT AG IDRW

± SDPT RDUI

e ENI s„ ± IQDS UDSQ

ps e

PIDPI FFFF

ASKO OY iƒ

± e hu UPDTV IDTR ± TABACALERA REG TRDPT QDSW

UNIDANMARK -A- VA TECHNOLOGIE e„

FFFF

EUROMICRON QR

xy VDPH FFFF

±

HDWP PDWW

qf AKER MARITIME

IWDUP FFFF e BICC PLC q‚ C

e„ TI QDSU ± ATHENS MEDICAL IDUQ IDTI

OBERBANK COOKSON GROUP P qf

± IIVDS

HUNZINGER INFORMAT IIDHR

HDPS FFFF e xy C

IUDQ QDSW

hi OCEAN RIG

TDQQ FFFF

e BILFINGER & BER qf C

± SAINSBURY J. PL qf VDQS HDVS

SDP QDUH

COMIT s„ HAYS

±

IHPDS

e HOEFT & WESSEL HDRW

± C xv QVDTS IDIS

qf RDQP IDTU

ROYAL DUTCH CO C

PDRS VDIP BLUE CIRCLE IND qf

e C SMITH & NEPHEW qf IDSR HDWQ

± QV S

BANK AUSTRIA AG e„ DELTA PLC

± IUH

INFOMATEC WDHW

± xy UDHS FFFF qf PDTI HDSR

± PDSW IDHV

BPB F.OLSEN ENERGY TESCO PLC qf q‚ IUDWI FFFF

±

PSRDVH PDHS

UBS N gr HELLAS CAN SA P

± WU

e INTERSHOP COMMUNIC Q

C

iƒ IQDT FFFF

SDUQ IDUT qf e

±

PTDQS IDSH

ACESA REG BG e xv

± IH IDWT

e ps TNT POST GROEP

± SDP QDUH

s„ RAUMA OY

COMIT C HDPR

MUEHLBAUER HOLDING VPDP

±

qf IQDVV HDSI

xy WDPV FFFF

± HDRV

CRH PLC PROSAFE f RVQDHR ± RWUDHS I

e gr DJ E STOXX CNCY P

± RIETER HLDG N s„ RDT QDST

UNICREDITO ITAL ± IPQ

PLENUM UDSP

ƒi PRDUR FFFF

C IDRT Q

SKANSKA -B- qf

C

SDQR QDPW

e LASMO ELECTROCOMPONEN qf

± s„ RDU T

±

PRDT BCA INTESA QDWI

e BETA SYSTEMS SOFTW

±

RDU T

BCA INTESA s„ xy VDRV FFFF

UDRT FFFF

SMEDVIG -A- ATTICA ENTR SA q‚

± PSPDWQ HDUW

FFFF

f IRR

DJ E STOXX BANK P e COMMERCE DISTRIBUTION CE COMPUTER EQUIPM

PTDQI FFFF

CIMPOR SGPS R €„ e ± C fi QVWDV RDSV PDPW IDPS

PETROFINA SA BR PREMIER FARNELL qf

±

IQV

e DRILLISCH RDIU

SRDT FFFF

iƒ e

± SWT HDIU

CRISTALERIA ESP e p‚ C ± s„ QDPQ QDVU IDWQ HDUR

SAIPEM FKI qf CARREFOUR /RM

±

THQ

e EM.TV & MERCHANDI HDQQ

FFFF FFFF

iƒ e

± ITR IDIS ACCIONA p‚

C ± QURDTU HDSH gr PINAULT PRINT./ SDHI PDWI

PRODUITS DE BASE SHELL TRANSP & qf ADECCO CHESEREX

±

RR

e LHS GROUP PDSS

QPDI FFFF

iƒ e

FFFF FFFF

DRAGADOS CONSTR p‚

IWDIH FFFF

e ƒi CASTO.DUBOIS /R

± IHV HDHW

e ELECTRAFINA fi SCANIA AB -A-

C

C p‚ WDWI IDHP

WDU

USINOR LOESCH UMWELTSCHUT RDVT

TTDIP FFFF q‚ e

± IIPDS IDUS

TITAN CEMENT RE p‚

IWDPU FFFF ƒi GUILBERT /RM

±

HDSR

e f DJ E STOXX ENGY P PPSDSW SCANIA AB -B-

±

± p‚ PVDPP IDHW

QDRU

PECHINEY-A- MENSCH UND MASCHIN TWDS

q‚ PQDTW FFFF

±

PIRDTR PDPW

HERACLES GENL R gr ± RVUDHI IDUU

SULZER FRAT.SA1 gr VALORA HLDG N

±

QPH RDRV PPDIR FFFF

SIDENOR q‚ e MOBILCOM

€„ ITDIW FFFF

±

IQDQI IDSU

SEMAPA qf ±

IWDVP QDHS qf BOOTS CO PLC

e RAILTRACK ± HDPU IVDS

FFFF FFFF

ACERINOX REG iƒ MUEHL PRODUCT & SE

gr PHVDWW FFFF C

qf ISDHI IDRR

HOLDERBANK FINA SERVICES FINANCIERS C VDSH SDPT

SECURICOR qf DIXONS GROUP PL

±

QQDS HDIS

± IDRH TDTH

BRITISH STEEL qf e PFEIFFER VACU TECH

±

fi UV QDPQ e

± IV IH

CBR ps

PDPU FFFF

e GLYNWED INTL PL qf STOCKMANN A

± p‚ IPTDS IDIU

FONCIERE LYONNA C

SWDW

e IDQS

FFFF FFFF

SOPORCEL €„ QIAGEN NV

q‚ WDTQ FFFF e

±

SUDU IDHQ

AKTOR SA e hi ± PPQDS IDSR

e MAN AG hi GEHE AG C

p‚ UTDS HDSQ

C

RDSW PARIBAS QIDW

UDHI FFFF

TRELLEBORG B ƒi REFUGIUM HOLDING A

q‚ SDVS FFFF e

± TR QDUT MICHANIKI REG. e hi

± IHDI HDWV

e KON.NEDLLOYD xv METRO

p‚ IQH FFFF

±

ITDU

BAIL INVEST /RM SACHSENRING AUTO IDIV VDUT FFFF

SSAB SW ST A FR ƒi q‚ UDHV FFFF C

qf VDVP IDIR HELL.TECHNODO.R C IDSQ HDWQ

e NFC qf GREAT UNIV STOR

p‚ QW FFFF

±

WDPS

CPR /RM SERO ENTSORGUNG HDSR

IHDHW FFFF

xy e

ELKEM ASA, OSLO C C hi UHDS HDUI

qf VDWP IPDUH

HEIDELBERGER ZE ± TDRW PDQS

qf NEXT PLC

e HANSON PLC

±

± p‚ SPPDS QDPR

UUDV

EURAFRANCE /RM SOFTM SOFTWARE BER SDIP

± IDST IDUW

qf e

± e QI HDVH ARJO WIGGINS AP hi

RTDR FFFF

e €„

HOCHTIEF ESSEN ± QDIV PDRS

s„ JERONIMO MARTIN

e IFIL ±

VIDS SDUV ±

VQDHS PDIV

e SIMCO N /RM p‚ TDS

C

QVWDV QDWS fi e

IRP FFFF

BEKAERT hi

ƒi UVDPU FFFF

PHILIPP HOLZMAN C PDVS HDSH

IMI PLC qf HENNES & MAURIT

e ±

QV QDVH

SUDUS FFFF

e SEFIMEG N /RM p‚ TELDAFAX

IPDSS FFFF

€„ e qf IDTH FFFF ± QVS QDHP

SONAE INDUSTRIA e hi

CARADON ± QV UDQP

LAHMEYER hi KARSTADT AG

±

RDVT

e IUT

±

IIU HDRQ

e UNIBAIL /RM p‚ TELES AG

ƒi PDVR FFFF iƒ STDQ FFFF qf PDHP FFFF

AVESTA FOM CON CONTRAT C TDRI IDQR

RENTOKIL INITIA qf ARCADIA GRP

FFFF

e IIDW

C

QUDVI QDRS

e e SOPHIA /RM p‚ TIPTEL

± ps UDS IDQP ps TDU FFFF ±

RDVT HDPW

e qf PARTEK ± RIDQ HDUP

METSAE-SERLA A RANDSTAD HOLDIN xv MARKS & SPENCER

± SRDS

e TRANSTEC TDPH

UIDWT FFFF

IMM FRANCE /RM p‚ ± C gr WRVDWI PDQQ qf QDRV FFFF

qf WDQS IRDWV C IUDVV HDIH

BUNZL PLC HOLDERBANK FINA FLS IND.B hu W.H SMITH GRP

± QW

e SALTUS TECHNOLOGY QDUH

±

p‚ IHHDS HDSH

± e ITDUW TDRQ hu GECINA /RM

±

s„ VDU IDSV ƒi ISDVU FFFF ± WQSDII PDQH

ASSIDOMAEN AB AALBORG PORTLAN ABB BADEN gr RINASCENTE

C

TS

e SCM MICROSYSTEMS IDST

IPRDQS FFFF

e iƒ e ± UDU QDPU

e s„ CORP FIN ALBA - iƒ IWDSP FFFF ± s„ SDQ QDTR ± PVDRV IDPI

CART.BURGO UNICEM SOPHUS BEREND - hu CENTROS COMER P

± QIH

e SER SYSTEME RDQP

C fi FFFF FFFF C RDQH RDII

qf e

SDTP HDPS e FORTIS AG qf ± RHDUS IDVI ps WT FFFF

MAYR-MELNHOF KA e„ WILLIAMS KONE B WOLSELEY PLC

±

IHS

SINGULUS TECHNOLOG QDTU

± ± qf TDQU VDUP qf HDUW IDUS ±

WDII HDWP

e qf ± IURDTR PDVH AMVESCAP hu ± PILKINGTON PLC SDTQ SDHT

RAUTARUUKKI K ps RATIN -B- KINGFISHER

±

STDS

TECHNOTRANS QDRP

C

qf IHDHS IPDIT ±

qf SDWS IIDUT ± C QRVDIW HDTW

IUUDQQ PDQQ e RMC GROUP PLC BRITISH LAND CO hu f RI FFFF

DEGUSSA hi RATIN -A- DJ E STOXX RETL P

C

SHDS

e W.E.T. AUTOMOTIVE IDWP

± s„ V PDRR

±

gr IQIDIU PDPP ± PUDIR IDRT

e ITALCEMENTI hu ± CS GROUP N IRH RDII

THYSSEN hi SOPHUS BERENDS

± IHT

e 1&1AG&CO.KGAA QDTR

±

s„ QDWV QDIT C

qf RDWI HDPW VDQI FFFF

e ITALCEMENTI RNC xy

± CAPITAL SHOPPIN DET SONDENFJ NO RQ RDRR

BOEHLER-UDDEHOL e„

± TS

HAUTE TECHNOLOGIE AUGUSTA BETEILIGUN RDIQ

± qf IDQH IDHV

xy IVDWI FFFF TDRH FFFF

e RUGBY GRP LIBERTY INT.HDG qf ULSTEIN HOLDING SDRW FFFF

PORTUCEL INDUST €„

±

IUU

CE CONSUMER ELECTR QDUH

C e

qf IDTQ PDTV

e ± p‚ QHDUW PDUP

± RTP QDSS

TARMAC hi ± THOMSON CSF /RM VDSH PDUT

e qf LINDE AG ±

PRDHS QDVH

VOEST-ALPINE ST e„ 3I

± PPIDS

CENIT SYSTEMHAUS RDWR

C e

C

qf PDIW HDTS

p‚ SHI HDPH

±

UUPRDTS QDQT

TAYLOR WOODROW e hu SAGEM PVDVW FFFF

e €„ DAMSKIBS SVEND

± PQ SDQS

UPM-KYMMENE COR ps BPI-SGPS N

±

ITDS

e e GRAPHISOFT NV PDTS

iƒ WDTS FFFF

±

p‚ IQQDW HDQU

±

SQUQDTU QDTI

URALITA SA e DAMPSKIBS -B- hu CAP GEMINI /RM ± RUDV PDUS

e xv

±

UDQS PDTS

STORA ENSO -R- ps ING GROEP ±

TUDS

e e ELSA PDVV

iƒ IP FFFF ± p‚ IVIDI HDQW

± PDQV IDIV

VALENCIANA CEM e REXAM qf ZODIAC /RM FFFF FFFF

e s„

±

UDQ PDHI

STORA ENSO -A- ps MEDIOLANUM ±

IUH

e KINOWELT MEDIEN QDRI

± e ± hu IPDUT S

p‚ US QDHR ± QRDT HDVW

SUPERFOS CMB fi STMICROELEC SIC

qf SDRS FFFF

QHDSP FFFF

q‚ HAMMERSON

SILVER & BARYTE ± PWDW

e e BB BIOTECH ZT-D HDTT

± e

± C e„ ITV PDVQ p‚ IHTDU HDIW

IPDU IDTH

WIENERB BAUSTOF METALLGESELLSCH hi ALCATEL /RM

QVDRT FFFF

e q‚

PPDPQ FFFF €„ ALPHA FINANCE FFFF

INPARSA e BB MEDTECH ZT-D IW C ±

IUSDTS HDHQ p‚ QR QDTW

IHDQR FFFF

f DJ E STOXX CNST P e GKN qf DASSAULT SYST./

iƒ PQDT FFFF

SPDPW FFFF q‚ METROVACESA ± QQS

ALUMINIUM GREEC e EDEL MUSIC E 98 IDUT q‚ PQDTS FFFF

± HDVS PDQH

e SEAT-PAGINE GIA s„ ALTEC SA REG.

± fi UPDW HDRI

q‚ IIDPW FFFF

ALMANIJ ± IPVDW

ELVAL LINTEC COMPUTER TDPS

C

xy IDRP FFFF USQDII IDPU

SGS GENEVA BR gr NERA ASA

C

qf RDVH RDQI C

qf SDRP HDUW ± UTDP

WOOLWICH PLC RDQW

JOHNSON MATTHEY CONSOMMATION CYCLIQUE e PSI C

± qf TDWI IDPI

RI PDSH

FLUGHAFEN WIEN e„ BRITISH AEROSPA

± qf WDWI VDQV

PV FFFF

VIOHALCO q‚ e LAND SECURITIES e

p‚ UIDIS FFFF ± fi PPP HDPP ±

PDTQ IDHT

HERMES INTL MORGAN CRUCIBLE qf BARCO

e C C qf TDHU HDWR

PWDWV HDPU

UNION MINIERE fi e MEPC PLC ± p‚ IVTDI HDSW xy VDSR FFFF ±

TUDIU IDWT

ACCOR /RM NKT HOLDING hu MERKANTILDATA

e e

e ±

s„ WDVS QDRQ

II FFFF

BUHRMANN NV xv e MEDIOBANCA CODES PAYS ZONE EURO

C p‚ IIDP IDVP xy QDRT FFFF FFFF FFFF

MOULINEX /RM OCEAN GROUP qf TANDBERG DATA A

±

qf IQDPH HDQP

IWDIT FFFF

MODO B FR ƒi e PROVIDENT FIN FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne C ± p‚ TVDP QDTU qf SDIU FFFF WDTH WDVW

CLUB MED. /RM PENINS.ORIENT.S qf BOWTHORPE

e

±

xv PIDQ HDUH

± IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande WDTQ SDHQ

qf e RODAMCO NV C e RIO TINTO C p‚ SV IDUS ± qf IHDQR IWDHW RRH HDRS SEB /RM PREUSSAG AG hi SEMA GROUP

± IRDUQ PDVH

qf LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche PRDSQ FFFF

xy e SCHRODERS PLC NORSKE SKOGIND- ± p‚ IDIR HDVU ƒi WDSP FFFF IIDQS FFFF EURO DISNEY /RM BERGESEN xy GAMBRO -B-

± FI : Finlande - BE : Belgique. qf QDWW IDUR ± IDTU IDTU qf e ± SLOUGH ESTATES ± p‚ PPWDU TDPR WVDHU IDQS SMURFIT JEFFERS hu IIDIP FFFF PATHE /RM BERGESEN xy COLOPLAST B

e

iƒ FFFF FFFF WDTQ FFFF ƒi e e ± ± p‚ RVDS Q xv SVDQS PDPT IIDQS FFFF

STORA KOPPARB - CHARGEURS RM VALLEHERMOSO SA LEIF HOEGH xy KON. PHILIPS EL CODESPAYSHORSZONEEURO

±

e hu RIDSV IDRP e ƒi IVDWR FFFF ± e„ FFFF FFFF hi PVS RDHR ISDRR FFFF

SVENSKA CELLULO AUSTRIAN AIRLIN KAPITAL HOLDING SANDVIK -A- ƒi SAP AG CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e e e ± C ± s„ HDRI PDQV ps VDQ PDQS ± UDHS HDPH ƒi ISDRW FFFF hi QPH SDHR

OUTOKUMPU OY -A WILSON BOWDEN qf UNIM SANDVIK -B- SAP VZ GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

e e ± ± ± ± ± PDIU qf IDQP IDHT PRHDUQ IDHW hi IHSDS QDPI ps QPDV HDTI f DJ E STOXX BASI P IRPDQP WILLIAM BAIRD f DJ E STOXX FINS P MANNESMANN AG INSTRUMENTARIUM LeMonde Job: WMQ1601--0022-0 WAS LMQ1601-22 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 11:03 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 35Fap:100 No:1175 Lcp: 700 CMYK

22 / LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 FINANCES ET MARCHÉS

± ± FFFF FFFF FFFF PH IIRDSH IIP UQRDTU PDIV IH IQUDIH IQPDRH VTVDRW QDRP QH BIS...... UUDSS GUILBERT...... SOCIETE GENERALE......

C ± ± TQDTH RIUDIW RPS QTSDWH QUSDSH PRTQDIP PDTP IHH IPV IPTDSH VPWDUW IDIU SH B.N.P...... TTDPS GUYENNE GASCOGNE... SOC.FONC.LYON.# ......

C ± ± ITT IHVVDVW HDVQ SH IWVDIH IWS IPUWDIP IDST PH ITP ITR IHUSDUU IDPQ IHH BOLLORE ...... ITUDRH HACHETTE FILI.ME...... SODEXHO ALLIANCE......

± ± ± QUS PRSWDVR IDHS SH ISQ ISPDQH WWWDHP HDRS SH UPDIS UP RUPDPW HDPH SH VALEURS FRANC¸AISES BONGRAIN ...... QUW HAVAS ADVERTISIN ...... SOGEPARC (FIN) ......

± ± ± IWT IPVSDTV PDRV SH WWDWH WUDSH TQWDST PDRH SH PQDTS PPDTI IRVDQI RDQW S BOUYGUES ...... PHI IMETAL ...... SOMMER-ALLIBERT......

C ± ± PIDIV IQVDWQ SDHP IH IVDSH IVDIH IIVDUQ PDIT IH QTDSS QTDTH PRHDHV HDIQ US BOUYGUES OFFS...... PPDQH IMMEUBLES DE FCE ...... SOPHIA ......

C

± ± SDUS QUDUP IDUT IH SUDPS ST QTUDQR PDIV PH SIDPH SHDIH QPVDTQ PDIR PH b L’action Alstom cédait 4,9 % à l’ouverture de la BULL#...... SDTS INFOGRAMES ENTER .... SPIR COMMUNIC. # ......

± ± ± PHUDPH IQSWDIR IDPV PH PS PR ISUDRQ RIH TPDSH TIDHS RHHDRT PDQP PS

Bourse de Paris, vendredi 15 janvier. Le constructeur CANAL + ...... PHWDWH INGENICO ...... STRAFOR FACOM......

± ± IQQ VUPDRP IDHR RH PIDWV PIDWV IRRDIV FFFF IHH IUQDTH IUP IIPVDPS HDWP TH CAP GEMINI ...... IQRDRH INTERBAIL...... SUEZ LYON.DES EA ......

d’infrastructures ferroviaires est affecté par la décision ± ± ± QRDRS PPSDWV HDRQ IH PSH PRW ITQQDQQ HDRH IHH IWW IWR IPUPDST PDSI IH CARBONE LORRAINE..... QRDTH INTERTECHNIQUE...... SYNTHELABO ......

± ± ± SVV QVSUDHQ IDSH IHH SWDUS SV QVHDRT PDWP SH UPDTS UIDVH RUHDWV IDIT PH

de l’Etat de Floride d’interrompre le financement d’un CARREFOUR ...... SWU ISIS ...... TECHNIP......

± ± VSDVH STPDVI HDPQ IH UU UU SHSDHW FFFF SH QIDTS QIDPP PHRDUW IDQS PH

projet de train à grande vitesse dans lequel il était im- CASINO GUICHARD ...... VT JEAN LEFEBVRE ...... THOMSON-CSF......

C ± SQDVH QSPDWH HDUR IH VT VT STRDIP FFFF SH WIDUH VWDVH SVWDHS PDHU SH CASINO GUICH.ADP ...... SQDRH KLEPIERRE...... TOTAL ......

± ± ± IVR IPHTDWT RDHT PS IVS IUW IIURDIT QDPR IHH IIUDSH IITDWH UTTDVI HDSI IHH pliqué. CASTORAMA DUB.(L...... IWIDVH LABINAL...... UNIBAIL ......

± ± ± TUDRH RRPDIP PDVV PS UVDUS UT RWVDSQ QDRW PS IHV IHRDRH TVRDVP QDQQ IH

b Le titre Groupe André poursuivait sa chute, cédant à C.C.F...... TWDRH LAFARGE...... UNION ASSUR.FDAL ......

± ± ±

ITHDWH IHSSDRQ HDTU PS QUDPW QT PQTDIR QDRS RH WDVI WDUI TQDTW IDHI PH

nouveau 3,9 % dans les premiers échanges, vendredi. CEGID (LY) ...... ITP LAGARDERE...... USINOR......

± ± TDUT RRDQR FFFF RS THDIH THDHS QWQDWH HDHV IH UH TVDIS RRUDHQ PDTR PH CERUS EUROP.REUN ..... TDUT LAPEYRE ...... VALEO ......

± ± ± RQDPI PVQDRR TDHT IH QUDRW QT PQTDIR QDWU SH QHDIQ QH IWTDUW HDRQ IHH La hausse de 8,6 % des ventes trimestrielles est jugée CGIP ...... RT LEBON (CIE)...... VALLOUREC......

± ± ± RWDWH QPUDQP HDPH IHH PIWDRH PIQDWH IRHQDHW PDSH IH PTDSH PSDTS ITVDPS QDPH IHH

décevante par les analystes. CHARGEURS...... SH LEGRAND ...... VIA BANQUE ......

± ± ± SWDQH QVVDWV IDWV IH IPT IPS VIWDWS HDUW IH PRIDWH PQV ISTIDIV IDTI IHH

b L’action CCF cédait 0,6 %, vendredi, en début de ma- CHRISTIAN DALLOZ ...... THDSH LEGRAND ADP ...... VIVENDI ...... ± ± ± IHUDPH UHQDIW IDWP SP RQ RI PTVDWR RDTS PH IRDHS IQDQR VUDSH SDHS IH CHRISTIAN DIOR ...... IHWDQH LEGRIS INDUST...... WORMS (EX.SOMEAL .....

C ±

FFFF FFFF FFFF IHH IPR IPQDSH VIHDII HDRH ISH IVIDVH IVRDWH IPIPDVT IDUH IH tinée. Les Mutuelles du Mans auraient fait appel aux CIC -ACTIONS A...... USDSH LOCINDUS...... ZODIAC EX.DT DIV ......

C

± RTDQV QHRDPQ SDQR PS TIR TIRDSH RHQHDVT HDHV IH

services de la banque d’affaires américaine Lehman CIMENTS FRANCAIS ...... RW L’OREAL ......

± ± TRDSH RPQDHW PDHS SH IWV IWQDIH IPTTDTS PDRU IH CLARINS ...... TSDVS LVMH MOET HEN......

± Brothers afin de revendre 8 % du capital du CCF. Selon ± TW RSPDTI PDSR PS ITT ISW IHRPDWU RDPI IHH CLUB MEDITERRANE .... UHDVH MARINE WENDEL ......

± ± PSDQH ITSDWT IDWQ PS RDIT RDIQ PUDHW HDUP PS

la presse espagnole, Banco Santander aurait l’intention CNP ASSURANCES ...... PSDVH METALEUROP ......

± ±

TH QWQDSU IDTQ IH QPDHQ QIDWW PHWDVR HDIP IP

d’acheter 25 % du capital du CCF. COFLEXIP...... TI MICHELIN......

C ± IUWDWH IIVHDHU HDUV RH QUDVW QUDSH PRSDWV IDHP IH COLAS ...... IUVDSH MONTUPET SA......

± ± IDWI IPDSQ IDSR IH II IHDUH UHDIW PDUP IH b L’action Sagem gagnait 1,6 %, vendredi matin. Le COMPTOIR ENTREP...... IDWR MOULINEX ......

± ± QV PRWDPT PDST SH SS SQDRH QSHDPV PDWH IHH

sixième fabricant de téléphone mobile au monde a an- CPR ...... QW NATEXIS......

± ±

IQ VSDPU QDUH IHH PVDTU PUDWH IVQDHI PDTV IH

noncé une augmentation de 12 % de ses ventes. CRED.FON.FRANCE ...... IQDSH NORBERT DENTRES......

C ± Valeur QIDTI PHUDQS QDIV SH PHDHS PHDIH IQIDVS HDPR SH

CFF.(FERRAILLES) ...... QPDTS NORD-EST...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

International nominal ± f QSDHS PPWDWI PDTQ TH UPDVS FFFF FFFF FFFF UH

b L’action LVMH était en baisse de 3,2 % à l’ouverture, CREDIT LYONNAIS...... QT NORDON (NY)...... en ¤uros en ¤uros en francs veille

(1)

C ±

SIDIH QQSDIW HDHW IHH ITHDWH ISUDSH IHQQDIQ PDII IH

vendredi. Après avoir démenti, la veille, des intentions CS SIGNAUX(CSEE)...... SIDHS NRJ # ......

± ± ± TQDSH RITDSQ HDUV S UDRH UDPH RUDPQ PDUH TH VRDUH VIDRH SQQDWS QDVW FFFF

d’OPA sur Gucci, le groupe devait faire connaître ses DAMART ...... TR OLIPAR...... AMERICAN EXPRESS...... ± ± ± PPUDVH IRWRDPU HDUR IH UTDIH UQDVH RVRDIH QDHP IHH UHDHS UH RSWDIU HDHU I DANONE...... PPWDSH PARIBAS...... A.T.T. #......

±

IUIDWH IIPUDSW FFFF SH PRS PRP ISVUDRP IDPP IHH IUDRH FFFF FFFF FFFF FFFF intentions dans la journée. DASSAULT-AVIATIO ...... IUIDWH PATHE...... BARRICK GOLD #......

± ± QHDII IWUDSI VDIU S PVDSQ PVDIH IVRDQP IDSH IHH PVDIT FFFF FFFF FFFF S

b Les valeurs pétrolières Elf Aquitaine (– 5 %), Esso DASSAULT SYSTEME...... QPDUW PECHINEY ACT ORD ...... CROWN CORK ORD.#.....

± ± ± RQDRR PVRDWS QDVP PS SPDQH SIDUH QQWDIQ IDIR PH IPDHS IIDVP UUDSQ IDWH FFFF DE DIETRICH...... RSDIU PERNOD-RICARD...... DE BEERS # ......

C ± ± IHUDSH UHSDIS RDRU PH IQSDUH IQQ VUPDRP IDWV QS RVDIQ RTDRR QHRDTQ QDSI FFFF (– 4 %) et Total (– 1 %) subissaient le contrecoup de la DEVEAUX(LY)# ...... IHPDWH PEUGEOT...... DU PONT NEMOURS.....

± ± FFFF FFFF FFFF IHH ITSDWH ITI IHSTDHW PDWS PH THDTH SWDTH QWHDWS IDTS P

baisse des cours du pétrole, vendredi matin. DEV.R.N-P.CAL LI...... IHDHW PINAULT-PRINT.RE...... EASTMAN KODAK # ......

C ± ± IPIDWH UWWDTI IDTW IHH UTDPH UUDWH SIHDWW PDPQ PH SIDVH SIDQH QQTDSI HDWT I DEXIA FRANCE ...... IPR PLASTIC OMN.(LY) ...... FORD MOTOR # ......

± ± ± VDUV SUDSW HDPP US UVDWH UTDHS RWVDVT QDTI IH VQDVH VPDRH SRHDSI IDTU FFFF DMC (DOLLFUS MI)...... VDVH PRIMAGAZ...... GENERAL ELECT. #......

± ± ± PRDIH ISVDHW HDRI PS TPH TIP RHIRDRT IDPW PH TWDWH TVDSH RRWDQQ PI DYNACTION...... PRDPH PROMODES...... GENERAL MOTORS # .....

± ± ± IHVDIH UHWDHW PDTI PS IRPDIH IRIDIH WPSDST HDUH PS SDVW SDVU QVDSH HDQQ SH

RE`GLEMENT MENSUEL ECIA...... III PUBLICIS #...... HITACHI #......

± ± ±

TVDIH RRTDUI PDUI SH ITDRS ISDRS IHIDQS TDHU IH ISSDSH ISQDSH IHHTDVW IDPV FFFF

______EIFFAGE ...... UH REMY COINTREAU...... I.B.M # ......

± ± WRDPH TIUDWI QDVU SH QWDWH QVDTS PSQDSQ QDIQ PS SR FFFF FFFF FFFF SH ELF AQUITAINE ...... WV RENAULT ...... ITO YOKADO #......

C ± ± PRDSH ITHDUI HDRH PH UUDRS UT RWVDSQ IDVU S IRDUI IRDUV WTDWS HDRU SH ERAMET ...... PRDTH REXEL...... MATSUSHITA #......

†ixh‚ihs IS tex†si‚ Cours releve´sa` 10 h 15

C ± ± IQQDVH VUUDTU RDQT TS IP IIDVW UUDWW HDWI IHH TRDRS TRDVH RPSDHT HDSR FFFF ERIDANIA BEGHIN...... IQWDWH RHODIA ...... MC DONALD’S #......

± ± ±

QSR PQPPDHW IDTT PH RQDWS RPDRS PUVDRS QDRI PS IPRDTH IPQDVH VIPDHU HDTR FFFF ESSILOR INTL ...... QTH RHONE POULENC A...... MERCK AND CO # ...... viquid—tion X PP j—nvier

FFFF FFFF FFFF PH IHUDSH IHUDSH UHSDIS FFFF IH RDSS FFFF FFFF FFFF SH ESSILOR INTL.ADP...... QPH ROCHEFORTAISE CO ..... MITSUBISHI CORP......

± UHDRH RTIDUW RDHV SH PDRR PDRR ITDHI FFFF IH UPDQS FFFF FFFF FFFF I ESSO...... UQDRH ROCHETTE (LA) ...... MOBIL CORPORAT.#......

± ± SQH QRUTDSU IDVS PHH SH RVDUV QIWDWV PDRR PH WI FFFF FFFF FFFF P EURAFRANCE...... SRH ROYAL CANIN...... MORGAN J.P. # ......

C Valeur ± IDIS UDSR FFFF S WVV WUS TQWSDSV IDQI PHH IPDVH IQDSH VVDSS SDRT SH

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURO DISNEY...... IDIS RUE IMPERIALE (L...... NIPP. MEATPACKER......

France nominal ± ± f ± IWS IPUWDIP HDSI IHH QRDTH QRDIS PPRDHI IDQH IHH RSDQT RRDWV PWSDHS HDVQ FFFF

en ¤uros en ¤uros en francs veille EUROPE 1...... IWT SADE (NY) ...... PHILIP MORRIS # ......

(1)

± ± IDHQ TDUT HDWT FFFF SHH SHH QPUWDUW FFFF SH US UPDQH RURDPT QDTH FFFF EUROTUNNEL...... IDHR SAGEM SA...... PROCTER GAMBLE ......

C ± ± IRU WTRDPT HDQR IHHH WV WUDQH TQVDPS HDUI IRH IITDSH IIQDPH URPDSR PDVQ IHH IVDHW FFFF FFFF FFFF SH B.N.P. (T.P)...... IRTDSH FIMALAC SA...... SAINT-GOBAIN...... SEGA ENTERPRISES ......

± IQVDUQ WIHDHI FFFF IHHH IVDHI FFFF FFFF FFFF IHH UP UP RUPDPW FFFF SH RIDWV RIDHT PTWDQR PDIW FFFF CR.LYONNAIS(TP) ...... IQVDUQ FINEXTEL...... SALVEPAR (NY) ...... SCHLUMBERGER #......

± ± RIV PURIDWH HDRU IHHH TS FFFF FFFF FFFF SH ISTDIH ISPDTH IHHHDWW PDPR PS RENAULT (T.P.)...... RPH FIVES-LILLE...... SANOFI ......

± ± ± IVHDIH IIVIDQV HDPP IHHH URDIH UQDIH RUWDSH IDQR PS SUDIH SU QUQDWH HDIU SH SAINT GOBAIN(T.P...... IVHDSH FRANCE TELECOM...... SAUPIQUET (NS) ......

± ± FFFF FFFF FFFF IHHH TVU TUH RQWRDWI PDRU SH RWDTT RVDVV QPHDTQ IDSU SH

THOMSON S.A (T.P ...... ISP FROMAGERIES BEL...... SCHNEIDER SA...... ABRE´VIATIONS

± ± IVQDRH IPHQDHQ PDHP IHH VUS VUS SUQWDTP FFFF IHH SQDSH SPDSH QRRDQV IDVT PS

ACCOR ...... IVUDPH GALERIES LAFAYET ...... SCOR......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

C ± ± RWDUH QPTDHI HDQH QH UI UH RSWDIU IDRH VH SU SRDVS QSWDUW QDUU PH AGF ...... RWDSS GASCOGNE...... S.E.B......

C

± IRUDPH WTSDSU PDSI UH SRDPH FFFF FFFF FFFF SH SUDUS SUDVH QUWDIR HDHV IHH AIR LIQUIDE ...... ISI GAUMONT #...... SEFIMEG CA...... SYMBOLES

± ± ± IHRDIH TVPDVS PDTI RH RIDPH RHDWS PTVDTI HDTH S SR SP QRIDIH QDUH SH

ALCATEL ...... IHTDWH GAZ ET EAUX ...... SEITA...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

± ± ± PHDQS IQQDRW RDRT RH IHI IHHDSH TSWDPR HDRW IHH IIDHI II UPDIT HDHW IHH

ALSTOM...... PIDQH G.F.C...... SELECTIBANQUE...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

± ± ± PPU IRVWDHP IDQH IH SQDSH SPDQH QRQDHU PDPR IH UWDWH UVDUH SITDPR IDSH ITH

ALTRAN TECHNO. #...... PQH GEOPHYSIQUE ...... SFIM...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite; d cours pre´ce´dent.

± ± ±

IUWDIH IIURDVP PDQW IH PIDSH PI IQUDUS PDQP IH RPDSH RPDRH PUVDIQ HDPQ VS

ATOS CA...... IVQDSH GRANDVISION ...... SGE...... `

± ± ± DERNIERE COLONNE RM (1) : IIV UURDHQ PDPQ TH WUDQH WTDSH TQQ HDVP SH UQ UP RUPDPW IDQT IS AXA...... IPHDUH GROUPE ANDRE S.A ...... SIDEL......

C ± ± IPW VRTDIV HDUT IHH RWDUH RUDPP QHWDUR RDWV IHH ISS ISU IHPWDVS IDPW IHH BAIL INVESTIS...... IQH GPE VALFOND ACT...... SILIC CA ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

± ± ± IIS USRDQS HDVT SH PIDPH PIDIH IQVDRI HDRU IH VRDWH VQDSH SRUDUP IDTR IHH BAZAR HOT. VILLE ...... IIT GR.ZANNIER (LY) ...... SIMCO...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

C ± ± SW QVUDHI SDHU S VV VTDWH SUHDHQ IDPS SH PIR PII IQVRDHU IDRH SH BERTRAND FAURE...... STDIS GROUPE GTM ...... S.I.T.A ...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

± ± ± RQDWH PVUDWU IDQR PS TT TR RIWDVI QDHQ WI IIDWW IIDWH UVDHT HDUS PS BIC...... RRDSH GROUPE PARTOUCHE ... SKIS ROSSIGNOL......

@€u˜li™iteÂA

C RHHDIQ IDTT QVDSH PSPDSR FFFF RUDPS QHWDWR FFFF GUILLEMOT ...... TI CEGEDIM #...... GROUPE BOURB ..d

C ± PDUT TDTT IHP TTWDHV QDSS IVDPW IIWDWU FFFF GUYANOR ACTI .... HDRP CERG-FINANCE ... GUERBET S.A ...... d

± ± QWHDPW RDHQ PUDIS IUVDHW FFFF RHDSP PTSDUW QDQQ NOUVEAU HF COMPANY...... SWDSH CGBI ...... d GUY DEGRENNE ..

PSIDVW FFFF UDQS RVDPI FFFF TI RHHDIQ FFFF HIGH CO...... QVDRH CLAYEUX (LY)...... d GUYOMARC H N ..d

C ±

RPWDWV HDVR QRDQH PPRDWW HDHP UIDIS RTTDUI FFFF

´ HOLOGRAM IND .. TSDSS CNIM CA#...... HERMES INTL ...... C IVDPR FFFF SHDQS QQHDPU FFFF WWDUH TSQDWW IDRP

MARCHE IDP ...... PDUV COFITEM-COFI ....d HYPARLO #(LY......

UDHP FFFF SU QUQDWH FFFF PW IWHDPQ FFFF IDP BS 98 (2...... d IDHU CIE FIN.ST-H ...... d I.C.C.#...... d

C ± PSDSV FFFF IRRDVH WRWDVQ HDHT RWDVU QPUDIQ QDPS

IGE + XAO...... QDWH C.A. PARIS I...... IMMOB.BATIBA....

ti hs IR tex†si‚

C ± ± THDHP RDTV RV QIRDVT HDPU UDTH RWDVS HDUV ILOG...... WDIS C.A.ILLE & V...... IMS(INT.META .....

± ± PRDVT HDSP RIDTH PUPDVV FFFF RS PWSDIV PDQV

Cours releve´sa` 17 h 35 IMECOM GROUP .. QDUW C.A.LOIRE/H...... d INFO REALITE......

C ITQDQQ QDUS RV QIRDVT FFFF VDHI SPDSR FFFF INFONIE...... PRDWH C.A.MORBIHAN.... INT. COMPUTE ....d

C PTIDRT IIDHQ USDSH RWSDPS FFFF IIH UPIDSS FFFF LEXIBOOK...... QWDVT C.A.DU NORD# .... JET MULTIMED....

Cours Cours % Var. ± SSDUT SDQR THDPH QWRDVW FFFF WIDPH SWVDPQ FFFF

JOLIEZ-REGOL...... VDSH C.A. OISE CC ...... d LATECOERE #......

Valeurs f en ¤uros en francs veille

± IDUU FFFF VQDIS SRSDRQ FFFF IIW UVHDSW RDVH JOLIEZ-REGOL...... d HDPU C.A.PAS DE C ...... L.D.C......

± ± IRUDSW HDHR IRDVH WUDHV IDWV UIDWH RUIDTQ FFFF SDVP QVDIV FFFF ADLPARTNER # .... PPDSH LACIE GROUP...... C.A.TOULOUSE.....d LECTRA SYST......

C C ± IRIDHQ HDUR IW IPRDTQ HDPT RHDPH PTQDTW FFFF SSDWH QTTDTV HDUI AB SOFT...... PIDSH MEDIDEP #...... CRCAM CCI NV ....d LEON BRUXELL ....

C C ± QSRDPP IHDPH TDHS QWDTW IDVS STDWS QUQDSU FFFF PIDWW IRRDPR HDHR ALPHAMEDIA...... SR MILLE AMIS #...... CRCAM TOUR.P...d LOUIS DREYFU.....

C C ± THDHP HDRQ IH TSDTH RDUT RU QHVDQH FFFF IQDHS VSDTH QDWV ALPHA MOS ...... WDIS MONDIAL PECH ... CROMETAL ...... d LVL MEDICAL......

± ± IHHWDSP HDQP IPDHU UWDIU IIDVW FFFF FFFF FFFF IRQ WQVDHP FFFF ALTAMIR & CI...... ISQDWH NATUREX...... DAPTA-MALLIN ... M6-METROPOLE ..

C ± ± ± QRDVQ SDQR IIP UQRDTU HDTP SUDIH QURDSS QDPP PDHU IQDSV HDRV ALDETA...... SDQI OLITEC ...... GROUPE J.C.D...... MEDASYS DS......

C ± ± IVDVW HDTW IPP VHHDPU HDVI TUDTS RRQDUS FFFF IPSDIH VPHDTH PDSU APPLIGENE ON .... PDVV OMNICOM...... DAUPHIN OTA..... MANITOU #......

C C ± RDSW IDRR P IQDIP FFFF QW PSSDVP PDSH SVDWH QVTDQT IDPH ASTRA ...... HDUH OXIS INTL RG...... DECAN GPE NO... MANUTAN ......

C ± VSDPU FFFF IVDHI IIVDIR HDHS TW RSPDTI IDRP IHS TVVDUS FFFF ATN...... IQ PERFECT TECH..... DU PAREIL AU ..... MARC ORIAN ...... d

C ± ± PUUDRU HDUI VDQI SRDSI SDST RIDIH PTWDTH FFFF QWDIH PSTDRV HDPS AVENIR TELEC...... RPDQH PHONE SYS.NE..... EXPAND S.A...... d MARIONNAUD P..

± ± ± RIDWV QDHQ IW IPRDTQ PDUT SU QUQDWH IDUP PUDWW IVQDTH FFFF BARBARA BUI...... TDRH PICOGIGA...... L ENTREPRISE ..... MECATHERM # ....d

C C C RTVDTV HDRW TT RQPDWQ IDSQ PWDVH IWSDRV FFFF RQDVH PVUDQI PDRQ BELVEDERE...... UIDRS PROSODIE ...... ETAM DEVELOP...d MGI COUTIER ......

C C ± ± IHWDPP PDHS QHDIS IWUDUU RDQP VH SPRDUU IDVR IIIDQH UQHDHV HDSQ BIODOME #...... ITDTS PROLOGUE SOF.... EUROPEENNE C... MICHEL THIER.....

C ± QSQDST FFFF IDPW VDRT VDSI SUDSH QUUDIV QDTH IIDIQ UQDHI FFFF BVRP ...... SQDWH PROXIDIS...... EUROP.EXTINC .... TOUPARGEL (L.....d

C C ± ± TPDWI IWDVU U RSDWP SDTT SS QTHDUV RDPT IRDIV WQDHI QDSQ CAC SYSTEMES .... WDSW QUANTEL ...... EXEL INDUSTR .... NAF-NAF # ......

C ± ITWDVW HDHQ QVDWV PSSDTW IRDIR IQR VUVDWV FFFF QUDVS PRVDPV FFFF CEREP ...... PSDWH R2I SANTE ...... FACTOREM...... d PARIS EXPO...... d

C C ± UDHV HDWQ QUDIR PRQDTP SDWQ IPTDUH VQIDIH FFFF PQI ISISDPT IDHU CHEMUNEX #...... IDHV RADOUX INTL ...... FACTOREM NV.....d PENAUILLE PO.....

C C QHTDTT HDIH IRDVH WUDHV IQDVR PPDWV ISHDUR FFFF PSDIS ITRDWU FFFF COIL...... RTDUS RECIF #...... FAIVELEY #...... PHYTO-LIERAC.....d

C ± IQRDRU IDWW IW IPRDTQ FFFF TPDQH RHVDTT FFFF RDHI PTDQH PDIW VRDPH SSPDQP FFFF CRYO INTERAC .... PHDSH REPONSE #...... ARKOPHARMA #... FINACOR ...... POCHET ...... d

C

QHIDUR FFFF TDSS RPDWU SDIQ WUDSH TQWDST FFFF TP RHTDTW FFFF STDQS QTWDTQ FFFF

CYBER PRESS...... RT REGINA RUBEN.... SECOND ASSUR.BQ.POP .....d FINATIS(EX.L...... d RADIALL #...... d

C ± ± ± IHIDTU QDHT PRDSH ITHDUI SDTH IWDUH IPWDPP UDTR ISS IHITDUQ FFFF SW QVUDHI RDVQ CYRANO # ...... ISDSH SAVEURS DE F ...... ASSYSTEM # ...... FININFO ...... d RALLYE(CATHI......

C ± ± ± ______IUIDPH IDSS IPDPR VHDPW HDRV SWDRS QVWDWU FFFF QWDUI PTHDRV HDUP QV PRWDPT RDRW DESK # ...... PTDIH SILICOMP # ...... BELLE JARDIN ...... d FLO (GROUPE)..... REYNOLDS......

C C

± ±

PHDHU RDQU IPQDVH VIPDHU WDSS IPRDQH VISDQS RDRS RHDSS PTSDWW FFFF PPDSI IRUDTT IDSU

DESK BS 98 ...... QDHT SERP RECYCLA ..... ´ BENETEAU CB# .... FOCAL (GROUP....d RUBIS #......

C C ± ± PDPP HDHV TQDTW HDWI PQ ISHDVU TQDPS RIRDVW FFFF SVDHS QVHDUV QDPS IIIDTH UQPDHS DMS # ...... WDUI STACI...... MARCHE BIOBLOCK SCT.....d FRAIKIN 2# ...... SABATE SA #......

C ± QWDHQ HDTU HDQR PDPQ SDSS RDSI PWDSV FFFF IRDHS WPDIT FFFF UTDWH SHRDRQ FFFF DURAND ALLIZ.... SDWS STELAX ...... BISC. GARDEI...... d FRANKOPARIS .....d SEGUIN MOREA...

± ± ± ± RPTDQU IDTT RQ PVPDHT PDPU TS RPTDQU HDUT ITDVQ IIHDRH FFFF IIP UQRDTU HDVV DURAN DUBOI..... TS SYNELEC #...... BOIRON (LY)#...... GARONOR ACT. ...d SIDERGIE ......

†ixh‚ihs IS tex†si‚

C C C ITWDUT IDTR RDQH PVDPI TDWT SHDUH QQPDSU FFFF SP QRIDIH FFFF PPDRH IRTDWQ IDVI ESKER ...... PSDVV LA TETE D.L...... BOISSET (LY) ...... d GAUTIER FRAN.... SIPAREX (LY) ......

C ±

RSUDVT RDHP QHDII IWUDSI SDWH UHDVS RTRDUS FFFF QDQH PIDTS FFFF IVDQP IPHDIU FFFF

EUROFINS SCI...... TWDVH THERMATECH I.... Une se´lection. Cours releve´sa` 10 h 15 BOIZEL CHANO....d GEL 2000 ...... d SOCAMEL-RESC....d

C ± ± UUDHI FFFF VSDWH STQDRU TDUH IVDIS IIWDHT IDQS PU IUUDII FFFF PTH IUHSDRW QDQH EURO.CARGO S .... IIDUR TITUS INTERA ...... BONDUELLE...... GENERALE LOC ...d SOPRA # ......

± ± PIWDTV IDRU IHHDTH TSWDVW FFFF UDTH RWDVS FFFF TPDIH RHUDQS RDQV QDWW PTDIU FFFF EUROPSTAT ...... QQDRW TITUS INTER...... d BOURGEOIS (L .....d GEODIS #...... SPORT ELEC S...... d

Cours Cours % Var. C C ± ISSDRT WDWU QV PRWDPT SDSS RSDUT QHHDIU RDIT QDIH PHDQQ FFFF PWDSW IWRDIH FFFF

FABMASTER # ...... PQDUH TRANSGENE # ...... BRICE...... G.E.P PASQUI...... d STALLERGENES....d

Valeurs f en ¤uros en francs veille

C C ± ± IRSDTP QDPT HDRH PDTP RDUT RT QHIDUR HDPI QIDRV PHTDSH IDSR QWDPH PSUDIR FFFF FI SYSTEM...... PPDPH UNION TECHNO .. BRICORAMA # ...... GFI INDUSTRI ..... STEF-TFE #......

± ± ± TSDHU HDVH P IQDIP RDUT TSDSH RPWDTS FFFF WUDTH TRHDPI FFFF WP THQDRV PDHU PDSP ITDSQ FFFF FLOREANE MED... WDWP VALORUM #...... ADA...... d BRIOCHE PASQ ....d GFI INFORMAT.... SUPERVOX (B) ...... d

± ± ± ± QWRDVW IDPQ SDVW QVDTR IDVQ UQ RUVDVS QDSH RS PWSDIV FFFF TQDQH RISDPP FFFF RW QPIDRP P GENERIX # ...... THDPH V CON TELECO..... AIGLE # ...... BUT S.A...... d GO SPORT ...... d SYLEA......

C ± ± ± UQDRU HDUH TDRS RPDQI SDUQ TSDTH RQHDQI PDVI RVDHS QISDIW FFFF UDHV RTDRR FFFF ITUDTH IHWWDQV HDVP GENESYS # ...... IIDPH WESTERN TELE .... ALGECO #...... SOLERI ...... d FINANCIERE G.....d TF1......

± ± RPTDQU PDUT URDUH RWH HDPT PW IWHDPQ FFFF RVIH QISSIDSQ FFFF PUDTT IVIDRR FFFF GENSET...... TS ...... APRIL S.A.#( ...... CDA-CIE DES...... GRAND MARNIE..d TRIGANO ...... d

´ ´ ´ ´ ´ ´ PTVQDSW IQGHI IUSIDPH IIRVUDIP ISGHI RIIDSS PTWWDSW IRGHI IURDWR IIRUDSQ IRGHI NORD SUD DEVELOP. C...... RHWDII MONE.J D ...... LION TRESOR ...... KALEı¨SSERENITE C......

´ QTTDRP PRHQDST IQGHI PHHDPW IQIQDVP IRGHI QUQDQS PRRWDHP IRGHI TPPDII IRGHI NORD SUD DEVELOP. D ...... OBLIFUTUR C...... WRDVR OBLILION...... KALEIS DYNAMISME D......

´ IVQDPR IPHIDWV IRGHI IRRDWV WSIDHI IRGHI SUQDQU IRGHI

SICAV OBLIFUTUR D...... VUDRI SICAV 5000 ...... KALEIS EQUILIBRE D......

MULTI-PROMOTEURS CCBP-CDC ´ ´ ´ IUIDSW IIPSDST IRGHI PRRDIQ ITHIDQW IRGHI IIUTDQQ IRGHI ORACTION...... IUWDQQ SLIVAFRANCE...... KALEIS SERENITE D ......

RWDWQ QPUDSP IRGHI PQDST ISRDSR IRGHI IHPDUS TUR IRGHI IPIPDPU IRGHI PATRIMOINE RETRAITE C.... REVENU-VERT ...... IVRDVI SLIVAM ...... LATITUDE C ......

RUDPU QIHDHU IRGHI PHDWP IQUDPQ IRGHI PURDRS IRGHI

´ ´ RIDVR IIVDWQ IQGHI

FCP PATRIMOINE RETRAITE D ... SEVEA ...... IVDIQ SLIVARENTE...... LATITUDE D...... IHSDTT TWQDHV IRGHI WPWDTW IRGHI ´ IRIDUQ PISUPDSW IRGHI SYNTHESIS ...... QPVVDUP SLIVINTER...... OBLITYS D......

´ QWDSW PSWDTW IRGHI UWRDUH SPIPDVW IRGHI PWVDUW IRGHI

Minitel : UNIVERS ACTIONS ...... RSDSS TRILION...... PLENITUDE D PEA ......

ne se le™tionF

PPVQDHW IRWUTDHW IRGHI IIWDWI ISGHI

3616 CDC TRESOR (1,29 F/mn) UNI ASSOCIATIONS...... IVDPV POSTE GESTION D......

` TRTVDSU RPRQIDHR IRGHI

IVSSDTR IRGHI

UNI-FONCIER...... PVPDVW POSTE PREMIERE SI......

PHTITDHU IRGHI

FONSICAV C ...... QIRPDWH ` PSQWVUDTU IRGHI

ˆ ´ POSTE PREMIERE 1 AN...... QVUPHDIU IVRSDHV IRGHI

Cours de cloture le 14 janvier ´ UNI-REGIONS...... PVIDPV PHSTPDSS IRGHI

MUTUAL. DEPa˜TS SIC. C ...... QIQRDUR ` VQSTDWU SRVIVDIQ IRGHI IPIDTV IRGHI

CM EURO PEA...... IVDSS POSTE PREMIERE 2-3...... QPIDTV ISGHI UNIVAR C ...... RWDHR

VIW SQUPDPW IRGHI IWQDSU IRGHI

Sicav en ligne : CM FRANCE ACTIONS ...... PWDSI REVENUS TRIMESTR. D ...... QHIDTI ISGHI

e UNIVAR D...... RSDWV

Valeurs unitaires Date ´ ITWDIS IIHWDSS IRGHI ISVDRV IRGHI ´ CM MID. ACT. FRANCE...... PRDIT THESORA C ...... PUQDUQ IRGHI

Emetteurs f 08 36 68 09 00 (2,23 F/mn) UNIVERS-OBLIGATIONS ...... RIDUQ

¤uros francsee cours ´ IRUDWW WUHDUS IRGHI IWHUDWP IRGHI

´ CM MONDE ACTIONS...... PWHDVT THESORA D...... QUPDUV IRGHI

ECUR. ACT. FUT.D PEA...... STDVQ Fonds communs de placements ´ RPURTDRI PVHQWVDHU IRGHI

UHTDUQ IRGHI

AGIPI ´ CM OBLIG. LONG TERME.... IHUDUR TRESORYS C...... PUUDRU IRGHI

ECUR. CAPITALISATION C.... RPDQH IHVSRHDWR IQGHI

INDOCAM DOLLAR 3 M...... ITSRTDWT

QTUDPI PRHVDUR IRGHI

IUQDUH IRGHI

´ CM OPTION DYNAM...... PTDRV SOLSTICE D...... VURPRDIV IRGHI

ECUR. EXPANSION C...... IQQPUDUQ PVQIDHU IVSUHDTH HUGHI

ISTDSV IRGHI

AGIPI AMBITION (AXA) ...... PQDVU INDOCAM VAL. RESTR...... ´ QPPDPU IRGHI

´ ´ CM OPTION EQUIL...... RWDIQ

RPQTDQU IRGHI

ECUR. GEOVALEURS C...... TRSDVQ IUDWT IIUDVI IQGHI

IRUDSP IRGHI

AGIPI ACTIONS (AXA)...... PPDRW OPTALIS DYNAMIQ. C ...... SG ASSET MANAGEMENT

WVTDVP IRGHI

´ CM OBLIG. COURT TERME .. ISHDRR PWUDIS IRGHI

ECUR. INVESTIS. D PEA...... RSDQH

IITDTQ IQGHI

OPTALIS DYNAMIQ. D...... IUDUV Serveur vocal :

PHTTDVS IRGHI

´ ´ CM OBLIG. MOYEN TERME . QISDHW IQSQDWH IRGHI

EC. MONET.C/10 30/11/98...... PHTDRH ´ IISDQV IQGHI

3615 BNP OPTALIS EQUILIB. C ...... IUDSW 08 36 68 36 62 (2,23 F/mn)

IIIHDHI IRGHI

´ ´ CM OBLIG. QUATRE...... ITWDPP

IPPIDQW IRGHI

EC. MONET.D/10 30/11/98...... IVTDPH ´ IIPDRQ IQGHI

OPTALIS EQUILIB. D...... IUDIR ´ QWTHQDHV IRGHI

´ ´ ACTIMONETAIRE C ...... THQUDRS QQPDIV IRGHI

´ ECUR. TRESORERIE C...... SHDTR Fonds communs de placements IRIPWQDWI WPTVPUDPW IRGHI

IHUDWH IQGHI

ANTIGONE TRESORIE...... OPTALIS EXPANSION C ...... ITDRS ´ QHSRRDQV IRGHI

´ ´ ACTIMONETAIRE D...... RTSTDRT QIIDRS IRGHI

RUDRV ´ IISDUI IRGHI

ECUR. TRESORERIE D ...... IUDTR IRVTPDSR IRGHI

PPTSDUV CM OPTION MODERATION .

IHUDWH IQGHI

NATIO COURT TERME ...... OPTALIS EXPANSION D...... ITDRS

IHUUDWQ IRGHI

´ CADENCE 1 D...... ITRDQQ PITQDVU IRGHI

ECUR. TRIMESTRIEL D...... QPWDVV RHQTRIDPR IRGHI

TISQRDUI ´ ´ ´ IHWDPP IQGHI

NATIO COURT TERME 2 ...... OPTALIS SERENITE C...... ITDTS

IHUVDPT IRGHI

´ LCF E. DE ROTHSCHILD BANQUE CADENCE 2 D...... ITRDQV IWWDTU IRGHI

EPARCOURT-SICAV D...... QHDRR PPUHDSQ IRGHI

NATIO EPARGNE...... QRTDIR ´ ´ ´

IHRDQT IQGHI

OPTALIS SERENITE D ...... ISDWI

IHTTDSP IRGHI

´ CADENCE 3 D...... ITPDSW PPPPDQU IRSUUDUW IRGHI

QVUDWQ IRGHI

GEOPTIM C ...... SWDIR

QWSUDVS IRGHI

NATIO EP. CROISSANCE ...... THQDQU ASIE 2000......

SPPDWW IPGHI

PACTE SOL. LOGEM...... UWDUQ ´ RPSDPT IRGHI

´ CAPIMONETAIRE C ...... TRDVQ IQHSHDUP IRGHI

IWVWDSU ´

PPQWUDVS IRGHI

GEOPTIM D...... QRIRDSQ

ITVDHT IRGHI

NATIO EP. PATRIMOINE...... PSDTP SAINT-HONORE CAPITAL ....

SQSDSW IPGHI

PACTE VERT T. MONDE...... VIDTS ´ QURDQS IRGHI

CAPIMONETAIRE D...... SUDHU

PVRTDPH IRGHI

RQQDWH ´ ´ QIQDUR IRGHI HORIZON C...... RUDVQ IWRDTW IRGHI

NATIO EPARG. RETRAITE..... PWDTV ST-HONORE MAR. EMER. ....

TVWDHP IRGHI

´ ´ SOGEOBLIG C/D...... IHSDHR IHWDPP IRGHI

ITDTS ´ RTWDQR IRGHI ´ PREVOYANCE ECUR. D...... UIDSS IPIHRDII IRGHI

NATIO EPARGNE TRESOR.... IVRSDPT ST-HONORE PACIFIQUE ......

QQRDRU IRGHI

CIC BANQUES ´ ´ INTEROBLIG C ...... SHDWW QIUDPI PHVHDUT IRGHI

IQQPDIP IRGHI

NATIO EURO VALEURS ...... PHQDHV ST-HONORE VIE SANTE ...... ´ RSQ IRGHI

INTERSELECTION FR. D...... TWDHT

IIRQDRT IRGHI

NATIO EURO OBLIG...... IURDQP

IVTDWS IRGHI

´ FRANCIC...... PVDSH ´ ´ IIUVDVW IRGHI

CREDIT AGRICOLE SELECT DEFENSIF C...... IUWDUP

IPPSDPT IRGHI

NATIO EURO OPPORT...... IVTDUW

IUQDVW IRGHI

FRANCIC PIERRE...... PTDSI LEGAL & GENERAL BANK ´ IQUUDWU IRGHI

08 36 68 56 55 (2,23 F/mn) SELECT DYNAMIQUE C ...... PIHDHU

PIHTDSR IRGHI

NATIO EURO PERSPECT...... QPIDIR ´ PSQDUW IRGHI

EUROPE REGIONS...... QVDTW ´ ´ IHHHDIR IRGHI

SELECT EQUILIBRE 2...... ISPDRU

IPSHVPDUQ ISGHI

AMPLIA ...... IWHTVDUR ITSQDTH IRGHI

NATIO IMMOBILIER...... PSPDHW ´ IWHIDPQ IPGHI

PVWDVR ´ WSHDUR IRGHI

´ SECURITAUX ...... SELECT PEA 3...... IRRDWR

QRDIT PPRDHU IRGHI

IISTDPT IRGHI

NATIO INTER...... IUTDPU ATOUT AMERIQUE ...... ´

IVVDVV IPQVDWU IPGHI IQVUDUR IRGHI

CIC PARIS STRATEGIE IND. EUROPE .... SOGEPEA EUROPE...... PIIDST

UWDSU IRGHI

´ IPDIQ

STTRDSP IRGHI

NATIO MONETAIRE C...... VTQDSS ATOUT ASIE...... ´ QPVDWR PISUDUH IPGHI PRTSDIS IRGHI

STRATEGIE RENDEMENT .... S.G. FRANCE OPPORT. C...... QUSDVI

IIHRDUT IRGHI

´ ITVDRP

SPIQDWR IRGHI

NATIO MONETAIRE D...... UWRDVT ATOUT FRANCE EUROPE .....

IUSDVV IISQDUH IRGHI PQQQDSU IRGHI

ASSOCIC ...... S.G. FRANCE OPPORT. D...... QSSDUS

RHDWV PTVDVI IRGHI

PRIDUP IRGHI

NATIO OBLIG. LT...... QTDVS ATOUT FRANCE MONDE......

PTDTR IURDUS IRGHI PUHQDTT IRGHI

CICAMONDE...... Sicav Info Poste : SOGENFRANCE C...... RIPDIU

ITQDPP IHUHDTS IRGHI

WRPDWR IRGHI

NATIO OBLIG. MT C ...... IRQDUS ATOUT FUTUR C ......

RVWDIS IRGHI QURDPH PRSRDSW IRGHI

CONVERTICIC...... URDSU 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn) SOGENFRANCE D......

ISIDQT WWPDVT IRGHI

WIIDQW IRGHI IQVDWR ATOUT FUTUR D......

NATIO OBLIG. MT D...... ´ RTDUQ QHTDSQ IRGHI

IWPPDIS IRGHI

PWQDHQ ´ SOGEPARGNE D...... IRRDII IRGHI ECOCIC...... PIDWU

PIPWDUH IRGHI

´ QPRDTU AMPLITUDE AMERIQUE C ... PISDQS IRGHI

NATIO OPPORTUNITES ...... QPDVQ COEXIS ......

SRDTI QSVDPP IRGHI

WWWWDSR IRGHI

ISPRDRP ´ SOGINTER C...... IRQDUP IRGHI

` MENSUELCIC...... PIDWI PTVUDIQ IRGHI

RHWDTS AMPLITUDE AMERIQUE D...

VPHWIDWH IRGHI

NATIO PLACEMENT C...... IPSIRDVQ DIEZE ......

RPRTDUQ IRGHI

TRUDRI ......

PIHDVW IRGHI OBLICIC MONDIAL...... QPDIS

WWSTIPDSP ISGHI

ISIUVHDIS AMPLITUDE EUROPE C......

USHQTDTQ IRGHI

NATIO PLACEMENT D ...... IIRQWDPT ELICASH ......

IPSWDWH IRGHI

´ IWPDHU ...... PHTDUT IRGHI

OBLICIC ReGIONS ...... QIDSP QQHQDRH IRGHI

SHQDTH AMPLITUDE EUROPE D ......

IISHDRV IRGHI

NATIO REVENUS...... IUSDQW EURODYN......

ITUDHU IRGHI PSDRU ......

IPPTDRR IRGHI

RENTACIC...... IVTDWU PQHVDWU IQGHI ´ ´ QSP AMPLITUDE MONDE C...... IISPVDQV IRGHI

NATIO SECURITE ...... IUSUDRW INDICIA......

...... IURDVR IIRTDVV IRGHI

ISVIUDSS IRGHI PRIIDQU AMPLITUDE MONDE D ...... IURQDWW IRGHI

NATIO VALEURS...... PTSDVU INDOCAM CONVERT. C......

...... IPDSI VPDHT IRGHI IRRUWDRT IRGHI INDOCAM CONVERT. D ...... PPHUDQV AMPLITUDE PACIFIQUE C ...

...... IPDRI VIDRH IRGHI IHSIVDPH IQGHI INDOCAM EUR. NOUV...... ITHQDRW AMPLITUDE PACIFIQUE D...

´ IRUIDSU IRGHI BANQUE POPULAIRE PPRDQR ´ ...... QVDPW PSIDIU IRGHI IPSHDTS IRGHI INDOCAM HOR. EUR. C ...... IWHDTT EURCO SOLIDARITE ...... ELANCIEL FRANCE D PEA....

ASSET MANAGEMENT ...... IUVIRDVI IRGHI PUISDVS ´ WUDUV TRIDQW IRGHI IIVHDPT IRGHI INDOCAM HOR. EUR. D...... IUWDWQ LION 20000 C ...... ELANCIEL EURO D PEA......

...... ITPRWDHR IRGHI PRUUDIS ´ PUDVH IVPDQT IRGHI WUSDHI IRGHI IRVDTR LION 20000 D...... WTWPTDWT IRGHI MONEDEN...... IRUUTDRP INDOCAM MULTI OBLIG...... EMERGENCE E.POST.D PEA.

...... IIVSPDRW IRGHI IVHTDWH ´ IIIDTI UQPDII IRGHI ITWDHR IQGHI ´ PSDUU LION-ASSOCIATIONS C...... QHRDPQ IRGHI OBLIG. TTES CATE...... RTDQV INDOCAM ORIENT C...... GEOBILYS C ......

...... IIPQPDTI IRGHI IUIPDRH ´ IHRDRR TVSDHV IRGHI ISIDVS IQGHI

INDOCAM ORIENT D ...... PQDIS LION-ASSOCIATIONS D ...... GEOBILYS D......

www.cdc-assetmanagement.com

RPITDRP PUTSUDWH IQGHI IWDHT IPSDHQ IRGHI VQRDQV IRGHI INDOCAM UNIJAPON...... IPUDPH LION COURT TERME C...... INTENSYS C......

QTHSDHI PQTRUDQP IQGHI IUDSQ IIRDWW IRGHI PIQSDRU IRGHI INDOCAM STR. 5-7 C ...... QPSDSS LION COURT TERME D ...... INTENSYS D...... LE´GENDE

PUHDSW IUURDWS IRGHI PHQDIR IQQPDSI IRGHI IRTIDTU IRGHI INDOCAM STR. 5-7 D...... PPPDVQ LIONPLUS C ...... KALEı¨S DYNAMISME C...... e Hors frais. ee A titre indicatif.

´ ´ IHVWDVU IQGHI IVWPDHT IPRIIDIH ISGHI PRUDVU ITPSDWP IRGHI IVTDIR IPPI IRGHI LIVRET B. INV.D PEA...... ITTDIS MONE.J C ...... LIONPLUS D ...... KALEı¨SEQUILIBRE C...... LeMonde Job: WMQ1601--0023-0 WAS LMQ1601-23 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 10:47 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 35Fap:100 No:1176 Lcp: 700 CMYK

23 AUJOURD’HUI LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999

SPORTS Richard Virenque a si- b MIS EN CAUSE par l’ancien direc- b FIN 1998, il avait exprimé son in- terminées pour autant puisqu’un pants à des jeunes coureurs. b LES gné, jeudi 14 janvier, un contrat de teur sportif et l’ancien soigneur de tention de prendre sa retraite faute médecin, membre de la fédération SIX ÉQUIPES françaises profession- deux ans avec l’équipe italienne Pol- l’équipe Festina, le coureur varois a de trouver un nouvel employeur. française de cyclisme, est sous le nelles ont jusqu’au 31 janvier pour ti, qui lui garantit un salaire mensuel toujours nié les accusations de do- b LES AFFAIRES de dopage, qui ont coup d’une procédure disciplinaire se soumettre à un suivi médical lon- d’environ 500 000 francs (76 219 ¤). page à l’EPO portées contre lui. entaché la saison 1998, n’en sont pas pour prescription de produits do- gitudinal. Le cyclisme s’apprête à affronter une nouvelle saison difficile L’arrivée de Richard Virenque dans l’équipe italienne Polti met un terme au marché des transferts. Mais pas aux affaires de dopage ni aux tensions dans le milieu du vélo, qui demeure sous l’œil de la justice LE FEUILLETON s’est achevé, queur du Grand Prix de la mon- anabolisants dans le peloton cy- trick Kiel, qui instruit l’« affaire jeudi 14 janvier, dans un salon d’un tagne du Tour de France va courir cliste professionnel. Festina », est loin d’avoir bouclé hôtel parisien. Accompagné de en 1999. Française ou Suisse ? Ces divulgations ont semé le son dossier. Ces dernières se- son frère Lionel, Richard Virenque « Bien que la date de renouvelle- trouble chez certains gros parte- maines encore, les policiers du a signé un contrat de deux ans en ment ait expiré le 31 décembre, nous naires, notamment en France. Le SRPJ de Lille (Nord) ont procédé à faveur de l’équipe cycliste ita- espérons obtenir une dérogation de retrait de la Mutelle de Seine-et- des auditions. Juste avant Noël, la lienne Polti, un géant de l’électro- la part de la Fédération française de Marne, qui finançait une forma- plupart des coureurs de l’équipe ménager en Italie. L’annonce de- cyclisme », nous a affirmé Lionel tion professionnelle de treize cou- Casino ont été à leur tour convo- vait être officialisée vendredi, lors Virenque. reurs, n’a pas été compensé par qués et placés en garde à vue. A d’une conférence de presse, en Si durant la période qui a immé- l’arrivée d’un « repreneur ». La so- Reims, le juge Odile Madrolle présence de Franco Polti, le pré- diatemment suivi les polémiques ciété Casino, principal sponsor de mène toujours l’instruction dans sident de l’entreprise. entre Richard Virenque et ses an- la formation du même nom, a fait une autre affaire de transport Cet épilogue, après six mois ciens patrons, les grandes forma- part de son intention de quitter le d’EPO et de produits illicites, celle d’ébullition autour de l’ancien tions professionnelles ne se sont cyclisme en 2000, tout en rédui- qui éclabousse la formation hol- coureur des Festina, met égale- pas empressées pour l’embauche, ment un terme au marché des les sponsors eux, ne l’ont pas lâ- transferts à l’issue d’une saison ché. Malgré les secousses estivales Le Varois reste un bon « véhicule marketing » historique. Malgré le séisme susci- de l’affaire Festina, le « fiancé de la té par les révélations de dopage France de juillet » semble avoir Bien sûr, il y a eu l’« affaire » de l’été 1998. Et le désormais fameux dans un milieu jusque-là marqué conservé un capital « image » en- «à l’insu de mon plein gré » de la marionnette des « Guignols de l’in- par la règle de l’omerta, l’immense core important. C’est du moins la fo », sur Canal Plus... Mais, malgré tout, Richard Virenque reste ma- majorité des acteurs ont retrouvé conviction de Gianluigi Stanga, le nifestement encore un bon « véhicule marketing » aux yeux de cer- ou conservé un employeur. manager de Polti, selon lequel «la tains. « Son image n’est pas si atteinte, considère Georges Pohu, PDG Annoncée le 6 décembre 1998 popularité de Richard Virenque n’a du fabricant français de chaussures de vélo Carnac Sport. Richard par ses proches, la retraite du nullement été affectée par les révé- Virenque peut rebondir. » Carnac Sport, qui dispose d’un contrat avec champion français, à l’âge de lations sur le dopage organisé au le cycliste jusqu’à fin 1999, souhaite mener à terme cette collabora- vingt-neuf ans, n’aura été sein de l’équipe Festina ». Un Fran- tion, « dans la mesure où il n’y a pas incompatibilité » avec les qu’éphémère. Depuis le début de çais en chasse un autre chez Polti contrats déjà passés par sa nouvelle équipe. La révélation du sys- l’année, les rumeurs concernant puisque, au moment où la forma- tème de dopage chez Festina et l’absence de résultats de Richard Vi- l’arrivée prochaine de Richard Vi- tion italienne « s’offre » Virenque, renque ont toutefois conduit certains sponsors à rompre leurs renque au sein d’une équipe se elle remercie Luc Leblanc. contrats. Carnac Sport admet avoir « revu à la baisse » les sommes sont multipliées. Mappei et versées à l’athlète pour la seconde moitié de 1998. Lampre, côté italien, Once et DES SPONSORS SE RETIRENT Kelme, côté espagnol, ont chacun Richard Virenque, qui a toujours à leur tour été cités. L’hypothèse nié les accusations de dopage por- sant dès cette année la somme landaise TVM. Si Richard Virenque d’un accord avec Polti a été évo- tées contre lui et toute son an- qu’elle lui consacrait (plus de est aujourd’hui débarrassé de l’an- quée pour la première fois voilà cienne équipe par son directeur 20 millions de francs en 1998) goisse du chômage, s’il est soulagé deux semaines. sportif Bruno Roussel et son soi- jusque-là. Enfin, selon nos infor- à l’idée de renouer avec sa « pas- Le 6 janvier, à Monaco, Franco gneur Willy Voet, a maintenant mations, l’ancienne formation sion », son sport, lui, n’est pas sau- Polti et Lionel Virenque sont par- moins de trois semaines pour se GAN, devenue Crédit agricole, au- vé pour autant. A l’aube de cette REUTERS venus à un accord : un contrat Polti sera la troisième équipe de la carrière du Français. préparer à la reprise des épreuves rait reconsidéré son implication si nouvelle saison, les nuages conti- courant sur les deux saisons à ve- sur route. Troisième du Tour de elle avait dû négocier son engage- nuent d’obscurcir l’horizon du cy- nir avec un salaire mensuel estimé du champion. Début décembre, mation, le Français file vers l’Italie, France en 1996 et deuxième en ment avec l’équipe de Roger Le- clisme. Les pratiques trop long- à 500 000 francs (76 219 euros) et nous n’avions aucune proposition où il partagera la place de leader 1997, le Varois a longtemps craint geay après le Tour plutôt qu’avant. temps en vogue n’ont pas disparu la certitude de disputer l’un des convenable et nous avons dû at- avec Ivan Gotti, vainqueur du Tour de faire les frais d’une saison 1998 Incontestablement, le cyclisme a comme par magie, même si Ri- trois grands tours (Espagne, tendre les tout derniers jours de d’Italie en 1997, lui aussi recruté marquée par les divulgations en souffert et rien ne permet de dire chard Virenque a pu se remettre France, Italie). « Polti est venu vers 1998 avant de reprendre espoir. » par Polti au cours de l’intersaison. cascade de l’usage banalisé des qu’il n’en sera pas de même dans en selle. nous dès les tout premiers jours de Pour sa huitième saison chez les Reste maintenant à savoir sous produits dopants comme l’EPO, les mois à venir. janvier, a déclaré au Monde le frère professionnels et sa troisième for- quelle licence le quadruple vain- les hormones de croissance ou les Pendant ce temps, le juge Pa- Yves Bordenave Un médecin fédéral exerçant à Tours est soupçonné de prescriptions interdites

UNE FOIS DE PLUS, un méde- son usage pour les sportifs en ac- des jeunes coureurs regroupés es- « Je consulte régulièrement ce mé- dit de ne pas prendre ce produit. » orale, que je devais ingurgiter pour cin officiel de la Fédération fran- tivité. sentiellement dans la région de decin depuis plusieurs années. Je L’incident en reste là. Le jeune optimiser mon travail en salle de çaise de cyclisme (FFC) se trouve Il n’empêche. La commission l’Orléanais, collecte une série de vais chez lui pour réaliser des tests à espoir continue de se présenter à musculation. Toujours sans me pré- au centre d’une affaire de pres- prononce une sanction à l’en- témoignages. Elle obtient plu- l’effort et en 1996, j’étais en cadets, la consultation du praticien tou- venir quant à la nature de ce pro- criptions de produits illicites à de contre du coureur et la Fédération sieurs ordonnances dont elle fait il m’a prescrit en injection directe rangeau et lui conserve toute sa duit, ni des conséquences aux- jeunes coureurs. En octobre 1998, entame une enquête sur les pra- connaître la teneur aux autorités du kénacort R 40 pour soigner des confiance. « Ensuite, l’année quelles je m’exposais en le docteur Pierre Le Brun, prati- tiques du médecin. D’autant que fédérales. allergies. J’ai appris par la suite que d’après, lorsque je suis passé en ju- l’absorbant. Là aussi ma mère et cien de médecine sportive au de nouvelles informations re- ce médicament est un corticoïde niors, je commençais à bien mar- moi avons cherché des renseigne- Centre médical Giraudeau de montent vers le siège de la FFC à ORDONNANCES « DOPANTES » inscrit sur la liste des produits inter- cher », poursuit notre interlo- ments, et je n’en ai pas pris. » Tours (Indre-et-Loire), spécialiste Rosny (Seine-Saint-Denis), qui Ainsi, celles destinées à ce jeune dits. Il ne m’en a pas avisé. Heu- cuteur. « Je pouvais viser l’équipe en traumatologie du sport et res- mettent en cause le docteur coureur de dix-neuf ans, espoir du reusement, lorsque je suis rentré de France. Au début de la saison hi- PROCÉDURE DISCIPLINAIRE ponsable médical au comité régio- Le Brun. L’Association de lutte comité de l’Orléanais. Interrogé chez moi, ma mère, qui est laboran- vernale, il m’a prescrit de la testos- Depuis décembre 1998, la Fédé- nal de l’Orléanais a été accusé par contre le dopage, qui rassemble par Le Monde celui-ci a confirmé : tine, a regardé l’ordonnance et m’a térone, du pantestone par voie ration de cyclisme aurait entrepris un coureur de lui avoir délivré une une démarche disciplinaire à l’en- ordonnance comportant la prise contre du docteur Le Brun. « Nous de pantestone, un produit dérivé avons diligenté une procédure en de la testostérone à effet anaboli- interne et nous nous réservons la sant, figurant sur la liste des pro- Le suivi médical longitudinal concernera 500 coureurs en France possibilité d’aller jusqu’au conseil duits interdits par l’UCI (Union cy- LES CYCLISTES PROFESSIONNELS sous cycliste internationale (UCI) ce système de suivi, Dorénavant, les coureurs ne seront autorisés de l’Ordre si besoin », a déclaré au cliste internationale) et la FFC. contrat dans une des six formations françaises cette instance ne l’avait pas jugé utile », ironise le à participer aux différentes épreuves qu’après Monde Christophe Lavergne, res- Au printemps 1998, le coureur ont jusqu’au 31 janvier pour se soumettre aux docteur Dine. A terme, le ministère des sports, à avoir satisfait à un bilan de santé trimestriel. Bi- ponsable juridique de la FFC. Une en question, un amateur évoluant obligations du suivi médical longitudinal. Cette l’origine de cette initiative, souhaite étendre lan que seul le docteur Mégret est habilité à confrontation aurait même dû se dans la région de Vendée, est opération comporte un volet physiologique et cette procédure à l’ensemble des fédérations de consulter. A la date du 10 janvier, 74 certificats dérouler fin décembre, mais elle a contrôlé positif à l’issue d’une un volet biologique. Réalisé sous la direction du sports olympiques. De nature strictement médi- d’aptitude avaient été délivrés, soit la totalité été reportée de plusieurs se- épreuve. Aussitôt les résultats des docteur Gérard Dine, président de l’Institut de cale, ce programme vise notamment « à assurer des dossiers étudiés. « Nous n’avons pas eu à no- maines pour des raisons d’indis- analyses d’urine connus, la Fédé- biotechnologie de Troyes, le second volet pré- la détection préventive de produits biomédicaux tifier de contre-indication à la pratique du cy- ponibilité. ration fait procéder à une exper- voit un prélèvement sanguin ainsi que des ana- d’usage détourné, inaccessibles aux contrôles uri- clisme de compétition », a confié au Monde Da- Pourtant, interrogé par tise qui confirme les premières lyses hématologiques, biochimiques, immuno- naires classiques ». niel Baal. Le Monde, le comité régional de analyses. Convoqué six mois plus chimiques et immuno-enzymologiques. Pour sa part, à l’institut de Troyes, Gérard l’Orléanais affirme que le docteur tard devant la commission de dis- Les coureurs de Festina, de Cofidis et de Casi- « PROBLÈME DE SANTÉ PUBLIQUE IMPORTANT » Dine dresse un premier constat et parle «d’un Le Brun compte toujours parmi cipline, le jeune homme plaide sa no devaient se présenter les 14 et 15 janvier au Pour la fédération de cyclisme, le docteur Ar- problème de santé publique important ». Mais il ses membres. En octobre, il s’est bonne foi, produit une ordon- centre de Troyes. Le camion laboratoire de l’uni- mand Mégret, médecin fédéral, coordonne les note également une réaction positive des princi- même vu confier la coordination nance et cite le docteur Le Brun. té mobile du centre se déplacera le 18 janvier à résultats. Bien que mis en cause en septembre paux intéressés. « Notre démarche est exclusive- régionale du suivi médical longi- Celui-ci, entendu comme témoin, l’Insep, à Paris, afin de procéder aux examens 1998 dans une affaire de prescription de pro- ment médicale, souligne-t-il. On est là pour aider, tudinal des coureurs de ce comité. défend sa prescription et fait état des coureurs de La Française des jeux. Au total, duits proscrits par les règlements antidopage (Le pas pour sanctionner. Les coureurs l’ont compris. Mais, aux dernières nouvelles, il « d’un acte thérapeutique exigé par ces visites médicales d’un genre nouveau Monde du 11 septembre 1998), ce praticien de J’espère simplement que nous ne serons pas une aurait « de lui-même cessé ses la santé de son patient ». Il déclare concerneront d’ici la fin mars 500 coureurs pro- médecine sportive de l’hôpital de Lannion caution. » fonctions auprès de la FFC ». l’avoir informé de la nature du fessionnels et amateurs. (Côtes-d’Armor) jouit de la confiance du pré- produit et des restrictions liées à « En 1996, lorsque nous avons proposé à l’Union sident de cette fédération, Daniel Baal. Y. Be Y. Be

ECONOMIE CHAQUE LUNDI AVEC LE MONDE DATÉ MARDI Un NOUVEAU Monde économie issu du rapprochement avec Le Monde initiatives pour : ̈ Etablir un lien plus étroit entre l’économie et le social ̈ Défricher les secteurs porteurs d’avenir daté ̈ Vivre la nouvelle Europe issue de la monnaie unique lundi 18 janvier 19 LeMonde Job: WMQ1601--0024-0 WAS LMQ1601-24 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 10:44 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 35Fap:100 No:1177 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 AUJOURD’HUI-SCIENCES Les textiles antibactériens et anti-odeurs Le dernier virus passent avec succès l’épreuve du marché informatique envoie Le secteur de la literie est le principal utilisateur de ces produits son butin en Chine Les produits de santé représentent 7 % du mar- blic, d’autres intéressent les hôpitaux qui es- tissus, est le siège de délicats équilibres. Une ché de la literie et devraient plafonner autour pèrent réduire certains risques infectieux. Mais flore résidente y joue un rôle de barrière vivante de 10 % à 12 %. Outre les applications grand pu- la prudence s’impose : la peau, au contact de ces contre les agressions microbiennes extérieures. Premières victimes, les abonnés d’AOL AU JAPON, on trouve des subs- meuses maladies nosocomiales qui sistant bien à l’absence relative téries par centimètre carré dans les PICTURE. EXE est un virus de éditeurs d’anti-virus comme Net- tances antibactériennes sur la sur- touchent un patient sur dix. d’humidité, notre épiderme a be- creux axillaires – sans toutefois al- la famille cheval de Troie. Un vrai. work Associates et Symantec ont face de certains stylos bille. On Surfant sur une vague hygié- soin, pour remplir correctement térer la flore résidente ? Estampillé « dangereux » par les déjà publié la parade à « pic- parle même d’en mettre dans les nique apparemment plus durable ses fonctions, de tous ses hôtes na- spécialistes de la lutte contre ture.exe ». Il suffit de mettre à billets de banque, peut-être pour qu’un simple phénomène de turels. Contrairement à nombre PRUDENCE cette plaie des informaticiens, jour, via Internet, leurs logiciels que cet argent passant de main en mode, les industriels du textile ont d’idées reçues, les bactéries ne Il faut simplement jouer la carte qu’ils soient professionnels ou de protection pour être immunisé main ne soit plus de l’argent sale... donc mis au point des produits aux sont pas toutes « méchantes ». Et de la prudence, conseille Jean Fre- amateurs. contre le virus chinois. « Ce cheval Sans sombrer dans cette obses- propriétés antibactériennes. Pour celles que l’on qualifie de patho- ney, et « proposer des produits Certains experts doutent de son de Troie est particulièrement dan- sion collective de l’hygiène, ce faire, ils ont repris à leur compte gènes ne le sont pas tout le n’ayant qu’une action bactériosta- originalité, arguant d’une parenté gereux pour les utilisateurs qui ont propre au pays du Soleil-Levant, les substances antiseptiques utili- temps... Ainsi, sans le savoir et tique – c’est-à-dire qui limite le dé- avec des cousins déjà connus. installé un logiciel client AOL sur les acteurs du textile ont, depuis sées depuis longtemps par la mé- sans que cela lui pose le moindre veloppement des bactéries sans mo- D’autres notent que le titre de vi- leur machine », commente Fran- deux ans, bien compris l’intérêt decine : les composés phénoliques problème, une personne sur difier, quantitativement et rus ne peut être appliqué à un çois Paget, expert anti-virus chez des tissus bioactifs, qualifiés, se- et les métaux lourds qui peuvent quatre transporte dans ses narines qualitativement, la flore commen- programme qui n’a pas la faculté Network Associates. lon les étiquettes, d’antibacté- altérer diverses fonctions de la le « redoutable » staphylocoque sale – et non une action bactéricide. de se reproduire tout seul. Une Sur son site Internet, Symantec riens, d’antimicrobiens au sens bactérie (membranes cytoplas- doré. D’autre part, il faut éviter, si pos- querelle de puristes : en tout état prévient que « 90 % des chevaux large ou d’anti-odeurs. miques, diverses enzymes, etc.). « La surface cutanée est le siège sible, un contact direct du produit de cause, « picture.exe » fait cou- de Troie circulent sur les services en Comme l’ont constaté quelque d’un écosystème microbien riche et antibactérien, même en très petite rir un risque indéniable aux inter- ligne et bon nombre d’entre eux trois cents industriels et cher- HÔTES NATURELS varié qui joue un rôle essentiel dans quantité, avec la peau, pour limiter nautes, surtout s’il sont abonnés sont programmés pour voler des cheurs récemment réunis à Paris Les techniques ne manquent pas l’équilibre de l’organisme, explique la sélection des souches résistantes. au fournisseur de service en ligne noms d’utilisateurs et des mots de pour un colloque sur les nouveaux pour ajouter ces agents, dits « bio- le professeur Jean Freney, micro- Les mécanismes d’action indirecte America Online (AOL). passe afin de les communiquer à textiles et vêtements fonctionnels cides », sur ou dans le tissu. Dans biologiste à l’hôpital Edouard-Her- semblent préférables dans l’état ac- Le « nouveau » microbe infor- organisé par l’Institut textile de le cas des fibres synthétiques, riot de Lyon. Les micro-organismes tuel de nos connaissances ». matique semble avoir été repéré France (ITF) et l’Usine nouvelle, « une des méthodes de traitement trouvent sur la peau les nutriments En l’absence de norme précise juste avant Noël. Il est apparu Au redémarrage, ces produits ont passé avec succès consiste à mettre l’antibactérien nécessaires à leur développement, dans un domaine qui a explosé en dans des messages électroniques l’épreuve du marché. On les re- dans le polymère liquide – fondu ou que ceux-ci soient apportés par la seulement quelques mois, le prin- intempestifs (spam en anglais), le virus effectue trouve essentiellement dans le en solution – avant l’obtention de fi- sueur, le sébum ou les débris cellu- cipe de précaution s’impose. Les dont l’intitulé suggestif, « batty » secteur de la literie, mais aussi laments », explique Michel Bour- laires. Cette flore résidente joue un fabricants sont pour l’heure sim- (timbré, toqué, en français), ne une partie de dans les chaussettes et les sous- geois, chef de projet à l’Institut rôle de barrière vivante contre les plement tenus de vérifier ou de présage rien de bon. Le fichier vêtements. « Il y a sept ou huit ans, textile de France. Pour ce qui est agressions microbiennes extérieures prouver l’innocuité de ces fibres « picture.exe » est associé à ce son plan diabolique personne n’en voulait, se souvient des fibres naturelles, le principe ac- et s’oppose à l’implantation de bac- traitées vis-à-vis de la peau hu- message. Hugues-Arnaud Meyer, PDG tif est intégré soit par simple dé- téries pathogènes. » La rupture de maine. Alors que de la layette tri- Une fois exécuté par l’inter- d’Abeil, leader européen de la pôt, soit par apprêtage, soit par in- cet équilibre par application in- cotée avec du coton antimicrobien naute imprudent, le programme quelqu’un qui les utilise aux frais couette et de l’oreiller dit de san- troduction de microcapsules, soit considérée ou massive d’antisep- a fait son apparition sur le marché, crée deux fichiers baptisés respec- de la victime ». té. Aujourd’hui, les produits de san- encore par greffage radiochimique tiques comporte paradoxalement Jean Freney rappelle une anecdote tivement « manager. exe » et Ce piratage est d’autant plus té représentent 7 % du marché lite- (Le Monde du 10 juin 1998). des risques d’infection non négli- qui sonne comme une mise en « note.exe », qui restent inertes gênant pour les victimes quand rie en 1998 et la progression n’est Le marché existe. Les antibacté- geables. garde : « Il y a quelques années, une tant que l’ordinateur n’est pas ar- leur abonnement est limité à un pas terminée. L’asymptote devrait riens et les techniques ont fait Les fabricants de textiles anti- infirmière a mis à un bébé une rêté. Ils se réveillent dès que l’uti- forfait de quelques heures par se trouver autour de 10 % à 12 % du leurs preuves. Mais, pourrait-on bactériens doivent donc faire face couche imprégnée d’alcool. Peu de lisateur relance sa machine. A mois. AOL fait partie des cibles marché. » Les hôpitaux sont éga- s’interroger, qu’en pensent les mil- à un affreux casse-tête : être effi- temps après, cet enfant avait un taux chaque redémarrage, le virus ef- privilégiées en raison de son lement intéressés car, selon le liards de bactéries présentes sur le cace et inoffensif tout à la fois. d’alcoolémie de 2,90 grammes par fectue une partie de son plan dia- nombre d’abonnés, qui dépasse professeur Jean Cotte, du Centre corps de chacun d’entre nous ? Car Comment limiter la prolifération litre de sang », soit presque six fois bolique. Il finit ainsi par créer une aujourd’hui les 15 millions. européen de dermocosmétologie, la peau n’assure pas seule son rôle bactérienne et les odeurs dans les plus que le seuil autorisé pour les liste cryptée de tous les fichiers, La peur panique engendrée par ces matières pourraient permettre de barrière protectrice. Siège d’une zones « à risques » que sont les conducteurs. présents dans l’ordinateur, qui les dégâts que peuvent causer les « de réduire en partie les risques in- riche flore microbienne constituée aisselles et les pieds – on peut sont issus d’Internet (format virus est telle que bon nombre de fectieux postopératoires », ces fa- de champignons et de bactéries ré- trouver jusqu’à dix millions de bac- Pierre Barthélémy html), ou qui contiennent du tex- pirates l’exploitent pour provo- te (format text). quer de fausses alertes. Ainsi, en Si la victime est abonnée à AOL, 1998, « win a holiday » a trompé « picture.exe » lit, de surcroît, le bon nombre d’internautes (dont Premiers essais de dépistage de la maladie de Creutzfeldt-Jakob fichier dans lequel sont dissimulés nous-mêmes, Le Monde du 20 oc- son nom d’utilisateur et son mot tobre 1998) et engendré une ava- UNE LARGE CAMPAGNE de dépistage amygdales), avant de gagner le système ner- vingt mille personnes subissent une ablation de passe. Les spécialistes de la lanche de courriers électroniques prédictif de la nouvelle forme de la maladie veux central, où les lésions qu’ils provoquent des amygdales. Les tests seront donc menés lutte anti-virus présument qu’une alarmistes prévenant du risque de Creutzfeldt-Jakob (MCJ), affection simi- sont à l’origine des symptômes puis, rapide- sur ces amygdales sans qu’une sélection telle manœuvre a pour objectif de d’un effacement du disque dur. laire à l’encéphalopathie spongiforme bovine ment, de la mort du malade. La présence et la préalable ait été faite. Seules les amygdales communiquer ces informations Aujourd’hui, « buddylst. zip », (ESB, ou maladie de la « vache folle ») va être réplication du prion-pathologique dans ces des enfants de moins de neuf ans seront éli- confidentielles à l’auteur du virus. un nouveau faux virus mais vrai organisée dans les prochains mois en organes permettaient donc d’espérer la mise minées de l’échantillon, la Grande-Bretagne Un soupçon qui se vérifie lors du canular, prend le relais en propa- Grande-Bretagne. au point d’un test pouvant aisément être mis ayant interdit dès 1989 la consommation de lancement suivant de l’ordina- geant la même menace sans fon- Cette opération est devenue possible du en pratique et, peut-être, établir l’existence certains organes suspects du bœuf. « Cette teur. En effet, « manager. exe » dement. fait de la mise au point d’un nouveau test de l’infection avant même l’apparition des étude nous permettra de voir, insiste le profes- tente alors d’exporter son butin pratiqué sur des prélèvements d’amygdales. symptômes neurologiques. seur Collinge, quelle proportion de la popula- en l’envoyant à une adresse élec- Michel Alberganti Il permet en effet d’établir un diagnostic sans tion est porteuse de la maladie. Elle nous dira si tronique localisée... en Chine. Les avoir recours – comme c’était le cas précé- PRÉLÈVEMENTS D’AMYGDALES c’est un problème de taille modeste ou si des demment – à une biopsie cérébrale qui, dans Au terme d’un travail conduit sur différents milliers de personnes sont en train d’incuber la la plupart des cas, ne pouvait être pratiquée tissus prélevés sur des malades souffrant de maladie. Nous saurons si une épidémie ma- que post mortem. différentes formes de MCJ et d’affections jeure se prépare. » Les nouveaux diamants Ce test, présenté dans le prochain numéro neurologiques, l’équipe du professeur Col- Si les résultats obtenus étaient négatifs, il du Lancet daté du 16 janvier, a été conçu par linge estime détenir, aujourd’hui, une mé- ne faudrait pas pour autant triompher. Beau- une équipe de chercheurs anglais et écossais, thode diagnostique efficace pouvant, à partir coup d’inconnues demeurent quant à la dé- des chercheurs du CNRS et du CEA dirigée par le professeur John Collinge (Im- de prélèvements d’amygdales, être mis en tection et au développement de la maladie. perial College School of Medicine, Londres). œuvre sur une large échelle. « Mais si les craintes d’une épidémie sont fon- UNE ÉQUIPE du laboratoire de photophysique moléculaire (CNRS- Selon eux, il est désormais possible, à partir Jeudi 14 janvier à Londres, il a été annoncé dées, nous pourrons au moins préparer une université Paris-Sud), en association avec des chercheurs du CEA, est de techniques conventionnelles (d’immuno- que des tests allaient être effectués sur les contre-offensive médicale », affirme le profes- parvenue à produire de nouvelles structures de carbone dont le ré- histochimie et de western blot), d’identifier amygdales de milliers de Britanniques afin de seur Collinge. « Ces résultats doivent d’ores et seau est proche de celui du diamant. Cette découverte, arrivée un de manière spécifique la protéine-prion pa- détecter une possible épidémie à venir de la déjà renforcer la vigilance que l’on doit avoir peu par hasard, a fait l’objet d’un brevet qui pourrait permettre à thologique à l’origine de l’ESB et de la nou- nouvelle forme de MCJ. Dans six mois envi- pour les produits biologiques humains et bovins l’industrie de fabriquer des cristaux de grande taille (quelques centi- velle forme de MCJ. ron, les chercheurs de l’hôpital Saint Mary’s destinés à l’usage thérapeutique », estime, mètres). Si le diamant est apprécié en joaillerie, il l’est aussi de l’in- De nombreux éléments expérimentaux de Londres entameront une série de tests à pour sa part, le docteur Dominique Dormont, dustrie des composants en raison des propriétés électroniques et laissent penser que, chez l’homme, cet agent grande échelle et espèrent avoir examiné président du comité des experts français des thermodynamiques exceptionnelles du diamant. La stabilité des transmissible non conventionnel infectait, quelque deux mille Britanniques dans les maladies à prions. lignes de carbone qui ont été créées à cette occasion est telle qu’elles dans un premier temps, les organes conte- deux ans à venir. tiennent à 1 200 degrés, là où les autres s’effondrent à seulement nant des tissus lymphoïdes (ganglions, rate, Chaque année, outre-Manche, quatre- Jean-Yves Nau 200 degrés. LeMonde Job: WMQ1601--0025-0 WAS LMQ1601-25 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 09:45 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 35Fap:100 No:1178 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-STYLES LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 / 25 Milan célèbre l’homme du Millenium Les créateurs italiens présentent les premières collections de l’an 2000 : culte de la fourrure et de la rock star années 70 MILAN riage ou un veston de communiant pin retourné), il se fait carrément de notre envoyé spécial (Versace), aux costumes classiques hirsute chez Gaultier pour hésiter, Tout s’annonçait bien : l’Italie de Jean-Paul Gaultier pailletés, ou chez d’autres, entre Attila et Peary. dans l’Euroland et un renfort de au costume en cuir noir cigarette La fourrure glisse sur le bas des créateurs anglais apte à fortifier la de Gianfranco Ferré, très « Walk pantalons de Dolce & Gabbana, pole position milanaise en matière on the wild side » – mais sachant molletonne les cols des boyards de de mode homme. Pourtant, la pré- se tenir... Vivienne Westwood et des lutins sentation des collections mas- culines automne-hiver 1999-2000 à Milan, du 8 au 13 janvier, n’a pas Bernard Arnault mieux qu’Elton John montré d’enthousiasme excessif à préfigurer l’hiver du Millenium. Iggy Pop chantait au défilé Versace. Elton John siégeait chez Anto- Entre-temps, la métropole du Pô a nio d’Amico. Chez Armani, les journalistes ont bien reconnu MC So- découvert la violence urbaine attri- laar, mais la véritable star qui figeait, ce jour-là, son sourire pour la buée aux immigrés clandestins ve- meute des photographes n’était autre que Bernard Arnault. Le pré- nus de la proche Albanie. Sept as- sident de LVMH, vers qui convergeaient, depuis une semaine, les sassinats en quelques jours ont conversations angoissées du Milan de la mode, avait choisi de révé- justifié des déploiements policiers ler son visage à cette ville orgueilleuse, ébranlée par son raid sur jusqu’aux abords des podiums... Gucci. Avec l’aide obligeante de Prada, dont l’administrateur délé- Dans un registre différent, la gué, Patrizio Bertelli (réputé excellent skipper), lui a cédé 9,5 % des conquête de Gucci par Bernard Ar- actions Gucci et appelle à une mystérieuse « synergie ». LVMH, dont nault (lire ci-contre) inquiétait les le dernier bilan n’aurait pas été si fameux, vient en tout cas de réali- ténors – parfois fragiles – de la ser un beau rebond dans un pays qui avait échappé jusque-là à ses mode italienne... convoitises. A l’heure qu’il est, le patronat italien semble avoir bien Renonçant aux défilés à grand digéré la « perte » de Gucci, symbole national, devenu international. spectacle, les créateurs milanais Bernard Arnault n’a fait que poursuivre sur une autre échelle la ont intensifié la créativité de leurs « globalisation » amorcée par des marques italiennes : rachat de l’al- produits – après des années de lemand Hugo Boss par le géant du textile et de la confection Mar- luxe sage – pour mieux les singula- zotto, acquisition de Joyce Ma par le trust piémontais HDP. « C’est riser. A l’exemple de ceux-ci, comme cela que se construit l’Europe », philosophe Gianfranco Ferré, l’homme est invité à quitter l’uni- dont le capital est, « pour l’heure, en restructuration ». forme pour exalter son « je » avec toutes les armes – masculines ou féminines – à sa disposition. Après Le véritable « outrage » résidait de Miu-Miu Homme, pour se ris- les moines zen de cet hiver, l’icône dans l’usage universel des peaux et quer, chez D-Squared, en man- choisie est la rock-star des années des fourrures, honni par Brigitte chons et chapkas géantes pour 70. Cela va du lyrisme glamour (gi- Bardot et les siens. Si l’homme aux bunnies futuristes. Nicola Trussar- let en plumes chez Trussardi, jean peaux de bête devient félin sophis- di, qui proposait, à côté de pulls en brodé de fleurs indiennes chez tiqué dans sa version Gucci (super- cachemire dix-huit fils tricotés Gucci), à la simple pincée de strass bes vestes et gilets en vison) ou main, d’admirables gilets en croco rouge sur une redingote de ma- costume national (blousons en la- doré, résume : « La femme a beau- coup obtenu. A l’homme de se rat- traper en augmentant sa séduction par une virilité un peu sauvage. » Si-

REUTERS non brutale, du moins brute. Malgré la tentation d’un retour aux épaisseurs protectrices (tissus renforcés au Néoprène, ou simple- ment matelassés...), la déstructura- tion et l’ultra-souple restent de mise. La maille inspire des gilets ul- tra-longs à Trussardi et à Missoni, de petits costumes serrés à Romeo Gigli, des vestes chandails à Anto- nio Fusco... Les matières conti- Chez Gucci, l’ego nuent de proclamer leur richesse

s’affirme sur le (cachemires bouillis chez Etro...), D.R. tempo bariolé des elles se glorifient d’apports « tech- années 60. La veste niques » (viscose et fil d’acier chez flamboyante Ferré Studio...) et s’évadent – c’est ou le jean brodé la nouveauté – dans les chinés La morosité des barons italiens se posent en pièces pâles, hérités des heureuses an- uniques d’une nées 50. Nino Cerruti, dont le clas- REPOUSSÉ entre le 14 et le pour guider le consommateur tenue de tous sicisme aborde, cette saison, un 17 janvier « pour ne pas nuire à la dans un marché jugé uniforme. les jours. tournant plus sport, explique : période des soldes », le 55e Pitti Un exemple : miroir de la « L’évolution du tissage des matières Immagine Uomo s’affirmera, mode, la Babel du Pitti ménage naturelles a produit une nouvelle gé- cette année encore, le premier des frontières mouvantes entre Chez Prada, nération de tissus, meilleurs pour la Salon mondial de l’habillement ses différents pôles. Rien n’est la fonction induit tenue et le tombé et, surtout, bien masculin avec 609 exposants et aujourd’hui plus courant que la forme. plus lumineux. » Ceux-ci forment le 53 000 acheteurs ou visiteurs at- d’imperméabiliser le cachemire Ses voyageurs langage naturel des minimalistes, tendus. Logée dans un ancien au Teflon ou de marier le coton aux costumes qui l’ont interprété chacun dans fort de Florence, cette gigan- aux résines polyuréthanes. impeccables leur style. Calvin Klein, en poursui- tesque foire alimente un labora- Pendant que le très formel se se sanglent vant la tendance militaire en vogue toire de réflexion, dont les résul- relaxe, le très décontracté, à l’in- de pochettes depuis deux ans – et que Tom Ford tats sont chaque année consignés verse, gagne en tenue. On attend qui sont autant revisite, pour Gucci, dans un esprit dans un livre. néanmoins des tendances nou- de vêtements. plus soir. Jil Sander, en lançant, pa- La thématique de l’ouvrage pa- velles, issues du voyage (sacs rallèlement à ses blousons blancs ru cet hiver – L’icône et l’Italie cousus sur les vêtements), de la d’excellente coupe, de luxueux dans la culture pop globale – n’est nostalgie (chapeaux, vestes à D.R. costumes cousus main qui de- autre que le pouvoir séducteur coupes hautes...), de la technolo- Pour Nicola Trussardi, la vraient élargir sa clientèle. des images italiennes, grâce aux- gie (fibres de verre et d’acier...), sauvagerie passait ce mois-ci quelles Léonard de Vinci, la pizza des sous-vêtements (avènement par des châles à franges aux VISION ARISTOCRATIQUE et les Maserati ont fait le tour du des t-shirts en soie), ou du sport réminiscences tropicales de Giorgio Armani, avec une collec- monde. A côté d’expositions encore (doublures et duvets inté- raphia, portés avec de somp- tion plus simplissime que jamais, nombreuses – l’une d’elles rieurs détachables)... L’ingéniosi- tueux pantalons reptiliens. et qui, portée par des clergymen aé- commissionnée par le designer té italienne y est souvent pour Mais le couturier a mieux riens, cachait des trésors de tech- français Marc Sadler évalue au beaucoup. encore débridé sa fantaisie nicité. travers d’objets et de vêtements dans les feux d’artifice de A cette vision d’un futur sombre, ce que sera la mobilité de J. B. daim et de cuir glacé. d’autres ont préféré offrir des talis- l’homme en 2020 –, le Pitti se mans de survie. veut aussi un forum où les princi- Parmi les vêtements de sports de paux tisseurs et confectionneurs plein air, l’heure est venue d’urba- de la Botte confrontent leurs ré- niser les tenues de ski (bas de pan- flexions sur la conjoncture. talons à zip ouvert chez Dirk Bik- Et ces barons de l’industrie ita- kemberg, vaste pantalon de lienne ont vécu – malgré leur po- snowboard chez Gucci, anoraks sition mondiale dominante – géants chez Vivienne West- avec une certaine morosité l’an- wood...), de tout harnacher de née 1998. L’habillement italien mousquetons (D-Squared), d’at- pour homme a réalisé un chiffre taches velcro, de martingales (Miu- d’affaires de quelque 50 milliards Miu Homme), en un florilège de de francs (plus de 7 milliards et « piercing » vestimentaire... Les vê- demi d’euros) dont 30 (4 milliards tements ultraprofessionnels se et demi d’euros) à l’exportation. renforcent (ouvriers sidérurgistes, La reprise de la consommation marins-pêcheurs, gladiateurs...), au en Europe et sa relative santé aux point d’inspirer, chez Prada, toute Etats-Unis ont à peine comblé une collection d’esprit « chasse et leurs pertes au Japon – accessoi- pêche », dont l’esthétique prime rement en Grande-Bretagne –, et sûrement l’utilité. les espoirs restent très partagés Le vêtement ergonomique, écla- sur l’évolution de la situation en tant dans la collection dessinée par 1999. Le grand tisseur de luxe Gil- Neil Barett pour Samsonite (blou- do Zegna n’est pas loin d’appeler son de voyage dont le col se trans- de ses vœux « des rachats et des forme en coussin gonflable), se ré- fusions transnationales pour ac- duit chez d’autres à une simple croître la compétitivité ». sangle permettant de porter sa A l’opposé de ces solutions fi- veste en sac à dos. A savoir si c’est nancières ou industrielles, le Bri- le vêtement qui s’est changé en ac- tannique Paul Smith appelle, cessoire, ou l’inverse... quant à lui, à cultiver « la person- nalité, les valeurs traditionnelles,

REUTERS Jacques Brunel les services et la conversation », LeMonde Job: WMQ1601--0026-0 WAS LMQ1601-26 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 10:44 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 35Fap:100 No:1179 Lcp: 700 CMYK

26 / LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 AUJOURD’HUI ------Pluies et vent au Nord-Ouest 16 JANVIER 1999 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé SAMEDI, les pluies et les vents tive douceur avec des tempéra- vers 12h00 DU VOYAGEUR forts liés à la perturbation qui tures atteignant 7 à 12 degrés, s’enfonce doucement vers le Sud- soufflera fort. Peu Est toucheront un large quart Poitou-Charentes, Aquitaine, Belfast nuageux a CANADA. Vacances Air Transat nord-ouest du pays. Le flux de Midi-Pyrénées. – Grisaille, vent et Liverpool propose des promotions sur les vols Dublin sud-ouest amène de l’air humide pluie s’installeront en Poitou-Cha- Varsovie Kiev à destination du Canada. Ainsi, des et doux sur le pays. rentes. Le vent de sud-ouest y at- trajets entre Paris et Montréal sont Amsterdam Berlin Brèves Bretagne, pays de loire, Basse- teindra 60 à 80 km/h. Le ciel se voi- éclaircies à l’affiche à 950 F (145 ¤), pour un Normandie. – On se réveillera lera par le nord et les pluies Londres départ le lundi 15 février, à 1 090 F 50 o Bruxelles sous la pluie, parfois soutenue, toucheront la Gironde dans Prague (166 ¤), pour un départ le samedi avec des vents de sud-ouest forts, l’après-midi. Il fera de 10 à 14 de- Couvert 13 février, et à 1 190 F (181 ¤), pour pouvant atteindre 90 à 100 km/h grés, localement 17. Paris Strasbourg Vienne des départs les lundi 22 et samedi jusque dans les terres. Temps agité Limousin, Auvergne, Rhône- Budapest 27 février et le lundi 1er mars. Des Brume et nombreuses averses. Il fera de 9 Alpes. – Le ciel du Limousin sera Nantes voyages entre Montréal et Paris Berne brouillard à 12 degrés. souvent nuageux. Quelques Bucarest sont proposés à 850 F (130 ¤), pour Nord-Picardie, Ile-de-France, pluies, en particulier au nord, Lyon Milan un départ le dimanche 7 février, et Centre, Haute-Normandie, Ar- pourront se déclencher. Plus à Belgrade Sofia Averses 990 F (150 ¤), départs les vendredi dennes. – La journée sera grise, l’est, le soleil fera une belle presta- Toulouse Istanbul 12 et dimanche 14 février. Rensei- pluvieuse et ventée. Le vent de tion avant l’arrivée des nuages. gnements au 01-53-02-23-34. sud-ouest pourra atteindre 70 à Fort vent de sud, en particulier Rome Pluie a CHINE. Le groupe Swisshotel a 90 km/h dans le nord et près des dans la vallée du Rhône. Barcelone Naples ouvert un nouvel hôtel de luxe côtes. Il fera de 9 à 12 degrés. Languedoc-Roussillon, Pro- 40 o Madrid (327 chambres dont des executive Champagne, Lorraine, Alsace, vence-Alpes-Côte d’Azur, Corse. Lisbonne Athènes Orages suites sur 4 étages) à Dalian, impor- Bourgogne, Franche-Comté. – – Du Languedoc-Roussillon au tante ville portuaire située dans le Malgré la grisaille et de fréquents Var, les nuages, poussés par un Séville nord de la Chine, au bout d’une passages de nuages élevés, le soleil vent de sud qui atteindra 60 km/h, presqu’île. Il s’ajoute à la vingtaine Tunis Neige apparaîtra, en particulier en envahiront rapidement le ciel et Alger d’établissements gérés dans le Franche-Comté, puis en Alsace. Le donneront des pluies sur les reliefs monde par cette compagnie de vent de sud, qui amène une rela- exposés. Il fera de 8 à 14 degrés. Rabat 0o 10o 20o Vent fort SAirGroup.

PRÉVISIONS POUR LE 16 JANVIER 1999 PAPEETE 24/29 C KIEV -3/1 VENISE 1/6 N LE CAIRE 11/18 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 21/28 P LISBONNE 7/15 S VIENNE -2/5 S MARRAKECH 6/18 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 24/29 C LIVERPOOL 4/8 P AMÉRIQUES NAIROBI 18/26 N C : couvert ; P : pluie ; * : neige. EUROPE LONDRES 4/11 P BRASILIA 19/28 C PRETORIA 18/28 S AMSTERDAM 6/11 P LUXEMBOURG 2/10 C BUENOS AIR. 15/29 S RABAT 10/16 N FRANCE métropole NANCY 1/9 N ATHENES 7/14 N MADRID -1/9 S CARACAS 22/27 P TUNIS 10/17 P AJACCIO 3/13 S NANTES 7/11 P BARCELONE 7/14 S MILAN 1/7 C CHICAGO -9/-5 N ASIE-OCÉANIE BIARRITZ 7/16 S NICE 5/14 S BELFAST -2/2 MOSCOU -5/-3 LIMA 18/23 C BANGKOK 21/29 S BORDEAUX 5/15 N PARIS 6/10 P BELGRADE 1/8 N MUNICH -4/9 S LOS ANGELES 13/18 C BOMBAY 18/30 S BOURGES 4/13 P PAU 4/13 S BERLIN 4/10 C NAPLES 6/14 S MEXICO 10/20 S DJAKARTA 25/29 C BREST 5/9 P PERPIGNAN 1/14 C BERNE -4/7 S OSLO -3/1 MONTREAL -12/-5 N DUBAI 17/26 N CAEN 6/10 P RENNES 7/11 P BRUXELLES 7/12 P PALMA DE M. 3/17 S NEW YORK -2/4 N HANOI 12/16 C CHERBOURG 5/10 P ST-ETIENNE 2/8 N BUCAREST -3/4 C PRAGUE 2/8 N SAN FRANCIS. 8/11 C HONGKONG 9/15 C CLERMONT-F. 3/11 N STRASBOURG 4/12 N BUDAPEST -2/5 N ROME 7/14 S SANTIAGO/CHI 11/27 S JERUSALEM 10/17 P DIJON -1/6 N TOULOUSE 2/13 S COPENHAGUE 5/7 P SEVILLE 9/17 S TORONTO -13/-5 N NEW DEHLI 6/17 S GRENOBLE -3/7 S TOURS 5/10 P DUBLIN 0/4 SOFIA -4/7 N WASHINGTON -3/8 N PEKIN -8/3 S LILLE 7/10 P FRANCE outre-mer FRANCFORT 4/11 N ST-PETERSB. -5/-1 C AFRIQUE SEOUL -6/1 S LIMOGES 3/9 N CAYENNE 24/28 C GENEVE 2/5 S STOCKHOLM 1/5 ALGER 8/15 C SINGAPOUR 25/29 P LYON 1/9 S FORT-DE-FR. 24/28 P HELSINKI -4/1 C TENERIFE 11/13 S DAKAR 18/22 S SYDNEY 20/29 S MARSEILLE 3/13 N NOUMEA 24/29 C ISTANBUL 4/8 S VARSOVIE 1/6 C KINSHASA 22/27 P TOKYO 4/11 S Situation le 15 janvier à 0 heure TU Prévisions pour le 17 janvier à 0 heure TU

SPORTS D’HIVER Des brochures pour préparer les vacances Les hauteurs de neige dans les stations EN CES TEMPS d’hiver, alors mettent à leur disposition des ap- Plusieurs nouveautés dans la VOICI les hauteurs d’enneige- Les Houches : 70-95 ; Megève : 55- 185 ; Montgenèvre : 25-40 ; Or- que la neige se rappelle au bon partements équipés d’une cuisine brochure « La Neige 98/99 » éditée ment au jeudi 14 janvier. Elles 140 ; Morillon : 37-210 ; Morzine- cières-Merlette : 55-70 ; Les Orres : souvenir de nombre de Français, ainsi qu’un programme d’activités par Nouvelles Frontières. Dans le nous sont communiquées par l’As- Avoriaz : 50-120 ; Praz-de-Lys- 50-60 ; Pra-Loup : 60-110 ; Puy- des brochures offrent aux candi- douces. A Chamonix, des sorties Jura, à Bois-d’Amont, une rési- sociation des maires et stations Sommand : 60-80 ; Praz-sur-Arly : Saint-Vincent : 60-100 ; Ri- dats à l’évasion vers les pentes transfrontalières à Courmayeur ou dence « 2 étoiles » accueille les françaises de sports d’hiver qui 60-90 ; Saint-Gervais : 55-130 ; Sa- soul 1850 : 30-40 ; Le Sauze-Super- blanches des pages de proposi- Aoste, Genève, Annecy et Megève. amateurs de ski nordique (220 km diffusent aussi ces renseignements moëns : 50-210 ; Thollon-les-Me- Sauze : 40-100 ; Serre-Chevalier : tions aussi diverses que variées. Dans ce programme, une se- de pistes). Aux Menuires, au cœur sur répondeur au 08-36-68-64-04, nises : 40-70. 30-50 ; Superdévoluy : 75-120 ; Elles peuvent s’adresser aux maine en studio pour 3 personnes de la Savoie olympique, deux rési- par Minitel sur le 3615 En mon- Valberg : 100-120 ; Val d’Allos/Le adeptes de la glisse, mais parfois coûte 4 900 F (747 ¤), l’escapade dences donnent accès aux « Trois tagne et sur Internet : htt : //www. SAVOIE Seignus : 40-50 ; Val d’Allos/La elles n’oublient pas ceux qui les d’un jour, de 90 à 180 F (13,72 à vallées » (600 km de pistes), de skifrance.fr. Les Aillons : 25-62 ; Les Arcs : Foux : 60-80 ; Vars : 35-45. accompagnent. 27,44 ¤). Egalement proposées, des même que les Fermes de Méribel, Le premier chiffre indique, en 66-182 ; Arêches-Beaufort : 50- Il en est ainsi de la brochure des initiations à la conduite d’un atte- une résidence « 4 étoiles » de centimètres, la hauteur de neige 125 ; Aussois : 50-50 ; Bonneval- PYRÉNÉES Résidences de tourisme. Pour les lage de chiens de traîneau (Au- 67 appartements de luxe avec pis- en bas des pistes ; le second, en sur-Arc : 57-120 ; Bessans : 60-41 ; Ax-les-Thermes : 60-100 ; Font- amateurs de poudreuse qui ne trans), des promenades en ra- cine intérieure. haut des pistes. Le Corbier : 35-80 ; Courchevel : Romeu : 50-130 ; Gourette : 60- sont pas pour autant des skieurs, quettes (Samoëns), des remises en Toujours en Savoie, la brochure 20-115 ; La Tania : 40-105 ; Crest- 150 ; Luchon-Superbagnères : 80- elles proposent un hébergement forme dans un centre de balnéo- propose à La Rosière - La Thuile DAUPHINÉ-ISÈRE Voland-Cohennoz : 40-80 ; Flu- 190 ; Luz-Ardiden : 135-155 ; La adapté assorti d’un programme thérapie, voire des baptêmes en des résidences qui peuvent accueil- L’Alpe-d’Huez : 70-160 ; Alpe- met : 70-140 ; Les Karellis : 60-110 ; Mongie : 100-150 ; Piau-Engaly : leur permettant de partir avec des parapente, en tandem évidem- lir les adeptes du hors-piste et de la du-Grand-Serre : 50-80 ; Auris-en- Les Menuires : 53-120 ; Saint-Mar- 110-130 ; Saint-Lary-Soulan : 85- amis skieurs sans pour autant res- ment (Val-Fréjus). Renseigne- dépose en hélicoptère, dans le Oisans : 45-55 ; Autrans : 60-90 ; tin-Belleville : 30-120 ; Méribel : 110. ter inactifs. ments au Guide des Résidences, cadre d’un forfait ski franco-italien. Chamrousse : 60-70 ; Le Collet- 60-115 ; La Norma : 50-50 ; Notre- Les Résidences de tourisme tél. : 01-53-75-26-50. A noter qu’aux Ménuires, à La Ro- d’Allevard : 50-110 ; Les Deux- Dame-de-Bellecombe : 85-140 ; La AUVERGNE sière, Valmorel, La Tania, Les Deux- Alpes : 40-200 ; Lans-en-Vercors : Plagne : 80-185 ; La Rosière 1850 : Besse/Superbesse : 15-40 ; Le Alpes et L’Alpe-d’Huez, le séjour 65-80 ; Méaudre : 50-80 ; Saint- 110-140 ; Saint-Francois-Long- Mont-Dore : 40-60 ; Superlioran : DÉPÊCHE est gratuit pour les non-skieurs. Pierre-de-Chartreuse : 20-70 ; Les champ : 45-130 ; Saint-Sorlin- 30-45. a POLO SUR NEIGE. Introduit en Angleterre en 1869 par un offi- Enfin, destinés à une clientèle fa- Sept-Laux : 50-50 ; Villard-de- d’Arves : 60-80 ; Les Saisies : 65- cier de l’armée des Indes, exporté en Amérique en 1876, consacré miliale exigeante, trois hôtels- Lans : 60-100. 100 ; Tignes : 77-170 ; La Tous- JURA aux JO de Londres, en 1908, le polo est, depuis quatre ans, un des clubs Paladiens à Tignes - Val-Cla- suire : 40-50 ; Val-Cenis : 40-80 ; Métabief : 20-69 ; Mijoux-Lelex- temps forts de l’hiver megévan. Du 21 au 24 janvier, sur le site ret (le Diva), Arc 1 600 (La Ca- HAUTE-SAVOIE Val-Fréjus : 20-50 ; Val-d’Isère : 78- la-Faucille : 45-85 ; Les Rousses : aménagé de la Cote 2000, quatre équipes intégrant de nombreux chette) et Morzine-Avoriaz (Le Vi- Avoriaz : 50-120 ; Les-Carroz- 150 ; Valloire : 35-75 ; Valmeinier : 30-115. joueurs argentins se disputeront le « Megève Polo Master », rem- king), qui, à certaines dates, d’Arâches : 52-210 ; Chamonix : 35-75 ; Valmorel : 58-142 ; Val- porté l’an dernier par les Fermes de Marie. Egalement program- proposent des semaines en demi- 65-173 ; Châtel : 95-140 ; La Clu- Thorens : 70-130 . VOSGES mées, des démonstrations de ski joring (un skieur tracté par un pension + remontées mécaniques saz : 55-110 ; Combloux : 40-115 ; Le Bonhomme : 50-70 ; La cheval) et une cavalcade à laquelle participeront les 120 chevaux entre 2 430 (370 ¤) et 2 790 F (425 ¤) Les Contamines-Montjoie : 30- ALPES-DU-SUD Bresse-Hohneck : 40-70 ; Gérard- de la compétition. Renseignements à l’Office de tourisme, tél. : 04- par personne. Renseignements au 140 ; Flaine : 82-210 ; Les Gets : 50- Auron : 100-150 ; Beuil-les- mer : 30-50 ; Saint-Maurice-sur- 50-21-27-28. 0803-33-33-33. 100 ; Le Grand-Bornand : 70-110 ; Launes : 10-120 ; Isola 2000 : 120- Moselle : 10-50 ; Ventron : 20-60.

Ł SOS Jeux de mots : MOTS CROISÉS PROBLÈME No 99014 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). PHILATÉLIE

6. Taché par endroits. Le centre du monde. Un peu d’irrespect. – 7. Au Le programme des Terres australes cœur de l’Aquitaine. Agglutinai poils et laine. – 8. Un peu d’embonpoint. LE TERRITOIRE des Terres aus- Coule dans les pubs. – 9. Perdent trales et antarctiques françaises leurs plumes au passage. Abbé de (TAAF) s’en tient à une politique rai- Cluny. – 10. Rapace d’Amérique. sonnable en ce qui concerne les émis- Génie ou démon, il est dans l’air. – sions de timbres-poste qui lui sont 11. Remise en route à toutes pompes. propres. Le programme philatélique 1999 compte quatorze valeurs, un Philippe Dupuis timbre à 5,20 F sur le 40e anniversaire de l’Année géophysique paru fin 1998 SOLUTION DU No 99013 et treize autres mis en vente le 1er jan- vier. HORIZONTALEMENT Ils renvoient à l’histoire, la flore et la 24F+3F et vignette centrale sans va- connaître les TAAF (TAAF, 34, rue des I. Embrocation. – II. Nouer. Jaspé. faune du territoire : 1 F Epidote (miné- leur, 50e anniversaire des bases de Ker- Renaudes, 75017 Paris). – III. Gré. Gaulois. – IV. Opérette. Nt. ral, dessin et gravure P. Forget) ; 2,70 F guelen et d’Amsterdam (P. Béquet). – V. Rh. Aléa. Ueo. – VI. Go. Belges. – Manchot à jugulaire (dessin A. La- Le manchot à jugulaire a été retenu P. J . VII. El (le). Etienne. – VIII. Mol. Se. vergne, gravure C. Andréotto) ; 3 F comme motif de la gravure annuelle Fête. – IX. Egal. Râleur. – X. Nicot. Manchotière de Crozet (C. Andréotto) ; des TAAF à tirage limité. ૽ Les timbres sont en vente : à la Re- Ma. Dé. – XI. Testatrices. 3F Pierre Sicaud (1911-1998) (P. Albuis- Noter, enfin, que le premier numéro cette principale de Paris Louvre, son) ; 4 F Jacques-André Martin (1911- de Terres extrêmes est paru. Cette 52, rue du Louvre, 75001 Paris ; à la RP VERTICALEMENT 1949) (P. Béquet) ; 5,20 F Raie d’Eaton « lettre d’information du territoire des de Saint-Denis de la Réunion, 60, rue 1. Engorgement. – 2. Morphologie. (C. Jumelet) ; 5,20 F, Le Floréal (S. Mar- Terres australes et antarctiques fran- du Maréchal-Leclerc, 97400 Saint-De- – 3. Buée. Lacs. – 4. Ré. Rabe. Lot. – kó); 8F Programme Pop Chat (A. La- çaises », trimestrielle, de quatre pages nis ; dans les gérances postales de HORIZONTALEMENT disparaître de la liste. – X. Se jette 5. Orgelets. Ta. – 6. Atelier. – 7. Aju- vergne) ; 16 F Albatros-Nids artificiels en couleur (rédacteur en chef Thierry chaque district des TAAF ; par corres- dans le Danube. Ancien empereur du tage. Amr. – 8. Talé. Enflai. – 9. ISO. (R. Quillivic) ; 24 F Festuca contracta Périllo), éditée à l’initiative du nouvel pondance, auprès du Service philaté- I. Fonctionne seul et sans Vietnam. – XI. Hérétique depuis le Usnée. – 10. Opine. Etude. – 11. Nes- (J. Larrivière) ; 29,20 F Programme administrateur supérieur du territoire, lique de La Poste, 18, rue François- contrainte. – II. Qui exonère. – concile d’Ephèse. tor. Eres. « Geoleta » (P.Forget) ; triptyque à Brigitte Girardin, a pour but de faire Bonvin, 75758 Paris Cedex 15. III. Elevé s’il est contre. Bien distri- bués. – IV. Bien que familier, il sent VERTICALEMENT mauvais. Vont faire leur tour du 0123 est édité par la SA Le Monde. La reproduction de tout article est interdite sans l’accord EN FILIGRANE monde. – V. Chambre sans confort. 1. Mouvement dans les cours. – de l’administration. Commission paritaire des journaux et publications n° 57 437. a Ventes. La vente sur offres Solu- 1871 avec ballons montés, pigeon- Passionnée. – VI. Vieille bête. Plus 2. Souvent répétée. – 3. Dans la ISSN 0395-2037 phil (5, rue du Helder, 75009 Paris ; grammes et tentatives d’entrée. Le coureurs que voleurs. – VII. Sortie moyenne. Réfractaires aux labora- Imprimerie du Monde PUBLICITÉ tél. : 01-48-01-61-00) clôturée le même négociant propose une sélec- 12, rue M. Gunsbourg Président-directeur général : Dominique Alduy extérieure. Cité antique. Lancé pour toires. – 4. Fils d’Agrippine, Claude 94852 Ivry cedex Vice-président : Gérard Morax 26 janvier disperse un millier de lots, tion de 75 timbres et lettres rares jouer. – VIII. Faisait des essais. Re- l’adopta. Travail temporaire. – Directeur général : Stéphane Corre dont un 10 c bistre-brun Présidence classiques de France, dont un 1 F trouvées dans le journal. – IX. Bien 5. Garnie au sommet. Aida Fran- 21bis, rue Claude-Bernard - BP 218 neuf (prix de départ 80 000 F) et une vermillon sur lettre de Saint-Quentin 75226 PARIS CEDEX 05 que grêle, il fait un gros travail. Fit çois Ier à s’armer contre les Anglais. – PRINTED IN FRANCE Tél : 01.42.17.39.00 - Fax : 01.42.17.39.26 centaine de lots de la guerre de 1870- du 1er juillet 1849 (125 000 F). LeMonde Job: WMQ1601--0027-0 WAS LMQ1601-27 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 09:46 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 35Fap:100 No:1180 Lcp: 700 CMYK

27 CULTURE LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999

HISTOIRE Deux expositions et un par l’Emergency Rescue Committee avec une liste de deux cents noms, Va- de secours ». b PARMI les célébrités Guggenheim, puis et colloque, à Aix-en-Provence et à Mar- (ERC), fondé à New York deux mois rian Fry sauvera environ deux mille dont il organisa le départ figurent, Jean Hélion. b CES EXPOSITIONS seille, consacrent la reconnaissance de auparavant. Il a pour tâche d’organi- personnes. Jusqu’au 2 juin 1942, outre Victor Serge et son fils Vlady, les écrivent un chapitre d’une histoire en l’action de Varian Fry, un jeune Améri- ser la fuite hors d’Europe d’artistes et quand l’administration française dé- surréalistes André Breton, André Mas- cours d’élaboration, celle de la vie ar- cain envoyé à Marseille en août 1940 d’intellectuels. b ARRIVÉ à Marseille cide de fermer son « Comité américain son, Max Ernst accompagné de Peggy tistique en France sous l’Occupation. Varian Fry, l’homme qui sauva les avant-gardes européennes des persécutions nazies Deux expositions et un colloque rendent hommage à ce jeune intellectuel américain qui vint à Marseille en 1940 pour organiser le départ des artistes et des intellectuels. Il sauva ainsi André Breton, Max Ernst, André Masson et bien d’autres ceux de Françoise Rosay, Pablo Ca- SUR LES QUAIS, VARIAN FRY ET sals, André Gide, Georges Duhamel, LES CANDIDATS À L’EXIL. Gale- Emmanuel Mounier, Wladimir d’Or- rie d’art du conseil général des messon. La comtesse Lily Pastré, Bouches-du-Rhône, 21 bis, cours dans sa propriété de Montredon, re- Mirabeau, 13100 Aix-en-Pro- cueille Joséphine Baker, Georges vence. Tél. : 04-42-93-03-67. Tous Auric, Darius Milhaud, Clara Haskill, les jours, de 10 h 30 à 18 heures. André Masson, successivement ou Jusqu’au 11 avril. L’exposition simultanément. La comtesse, qui « Varian Fry et la Mission améri- doit sa fortune à un apéritif, fonde caine de sauvetage » aura lieu l’association Pour que l’esprit vive, du 18 mars au 30 juin à l’Hôtel organise des fêtes et abrite ses pen- du département, 52, avenue de sionnaires en attente d’un bateau. Saint-Just, 13000 Marseille. Tél. : Les surréalistes locataires de la villa 04-91-21-23-00. Le colloque sur le Air-Bel ont les mêmes angoisses. même thème s’y tiendra les 19 et Varian Fry s’épuise à duper la bu- 20 mars. reaucratie et à inventer des filières. Il verse des subsides hebdomadaires à AIX-EN-PROVENCE plus de cinq cents réfugiés. Son effi- de notre envoyé spécial cacité est remarquable. Le 25 mars Le 4 décembre 1940, Marseille en 1941, Breton et sa famille, Victor délire : Pétain y vient en voyage offi- Serge et son fils Vlady embarquent ciel. La ville est sur les trottoirs et sur le Capitaine-Paul-Lemerle, où aux balcons. Le portrait du maréchal monte aussi un ethnologue in- sur la Canebière mesure 8 mètres de connu, Claude Levi-Straus. Le haut. L’archevêque, le préfet, le 31 mars, André Masson, sa femme maire et l’académie locale reçoivent et ses fils montent à bord du Cari- avec émotion le visiteur. Il les salue. mare, direction la Martinique. Le Il salue la foule derrière les barrières, 13 juillet, Peggy Guggenheim et Max sur le Vieux-Port. Il salue le chien de Ernst quittent Lisbonne en avion. la Légion. Il ne cesse de saluer, et les Dans les mois qui suivent et jusqu’à photographes de le photographier. l’occupation, en novembre 1942, par Les seuls qu’il ne salue pas, ce les nazis de la « zone libre », sont les indésirables, les « internés d’autres parviennent à partir, Marcel COLL. A. BRETON administratifs suspects de pouvoir Varian Fry (au premier plan). Debout à gauche, Jacqueline Lamba-Breton et sa fille, Aube Breton ; à droite du banc, Victor Serge. Duchamp ou Jean Hélion, évadé troubler l’ordre public ».Il y en a d’un camp de prisonniers en Pomé- vingt mille, pas moins. Ils sont rete- kaise, des opinions politiques libé- sessions françaises, les colonies, les et Picasso sont dans ce répertoire comptent des milliers. Deux mille, à ranie. nus par la police quatre jours par- rales. Il a aussi des souvenirs : en territoires sous protectorat et sous – celui qu’emporte Varian Fry, char- peu près, sont sauvés grâce à sa Fry ne réussit pas à faire partir tout où ils peuvent être enfermés, 1935, il a voyagé en Allemagne. mandat. » Par exemple Walter Ben- gé d’organiser leur départ. lutte contre l’administration maré- tous ceux qui sont en péril. Victor par exemple sur un bateau dans le Deux mois auparavant a été fon- jamin, Max Ernst ou Hans Hartung, A son arrivée à Marseille, il s’aper- chaliste et les services du consulat Brauner et Hans Bellmer se cachent port. Sur le Sinaïa sont incarcérés dé à New York l’Emergency Rescue anti-nazis déclarés. çoit vite que « les listes de réfugiés américain, dont le souci est de ne durant toute la guerre, et survivent. André Breton et Victor Serge, agita- Committee (ERC). Après l’effondre- L’assemblée crée l’ERC, qui col- étaient de toute évidence arbitraire, a- pas déplaire à Vichy. D’autres sont pris. Louise Straus, teurs politiques notoires, l’un poète, ment de l’armée française, Reinhold lecte les premiers fonds et intéresse t-il écrit plus tard. Elles avaient été peintre et historienne d’art, a été l’autre romancier, tous deux révolu- Niebuhr, président des American à la cause Eleanor Roosevelt, la- dressées rapidement et de mémoire BUREAUCRATIE ET FILIÈRES entre 1919 et 1922 la première tionnaires. Ils y retrouvent un ci- Friends for German Freedom, pro- quelle se fait fort d’obtenir du pré- par des personnes qui vivaient à plu- Ses alliés ? Ceux qui forment les femme d’Ernst. Réfugiée en France, toyen américain, Varian Fry. Il vient sieurs milliers de kilomètres de là et services du CAS, installés à l’Hôtel elle fait appel au CAS, et son fils, de New York pour les sauver du pé- n’avaient qu’une idée très vague de ce Splendide, puis rue Grignan : des Jimmy Ernst, intervient en sa faveur tainisme et des nazis. Il est donc sus- Air-Bel, refuge du surréalisme qui se passait réellement en France. » émigrés allemands en danger et Da- auprès de Barr, en vain. Elle trouve pect. Ce qui se passait ? La surveillance et niel Bénédite, militant SFIO, ancien abri un moment à Manosque, chez Aux réfugiés, il faut de la place et de la discrétion. Loin du centre la répression de toute activité intel- secrétaire à la préfecture de police Jean Giono. Arrêtée par les nazis, 3 000 DOLLARS ET UNE LISTE de Marseille, dans un parc, se trouve une bâtisse de dix-huit pièces. lectuelle et artistique et la concen- de Paris, spécialiste du style adminis- elle disparaît dans un camp d’exter- Pour étudier son action, deux ex- Elle s’appelle la villa Air-Bel et appartient à un vieux médecin, le tration à Marseille et dans la péri- tratif. Autres secours : des fonction- mination, comme le sculpteur Otto positions et un colloque se tiennent docteur Thumin. Pour un loyer dérisoire, il accepte de la louer au phérie de tous les persécutés, naires qui « ferment les yeux » et les Freundlich, déporté à Maïdanek. à Aix-en-Provence et à Marseille. CAS, et elle devient la cache du surréalisme. Breton y vit avec Jac- artistes connus et anonymes, en fa- consuls de pays restés au poste mal- Le 6 septembre 1941, Fry est ex- Que la région fut, de 1940 à 1942, le queline Lamba et leur fille Aube. Il y écrit Fata Morgana – que la cen- mille, français, allemands, autri- gré l’occupation de leurs pays – Li- pulsé. Il quitte la France par Perpi- dernier refuge des artistes et des in- sure refuse – et reconstitue brièvement un groupe, dont les chiens ou « apatrides » – juifs privés tuanie, Pologne, Tchécoslovaquie – gnan et Port-Bou, là où Walter Ben- tellectuels avant l’exil ou la persé- membres ont nom Max Ernst, Victor Brauner, Oscar Dominguez, de toute nationalité. Ils sont là parce et qui fournissent des passeports, jamin s’est suicidé un an cution, que les surréalistes y refor- Wilfredo Lam, Jacques Hérold, André Masson, Hans Bellmer, tous que les cargos vers les Antilles jusqu’à leur arrestation. auparavant. Grâce à Bénédite, le mèrent brièvement leur groupe, on peintres en danger. Passent aussi René Char, ou Ar- partent de Marseille. Il en part aussi Il y a aussi ceux qui financent, CAS survit jusqu’au 2 juin 1942. Ce le savait de longue date. Ce que fit thur Adamov. Ils composent des cadavres exquis et des collages col- vers l’Espagne et le Portugal, vers ceux qui logent, ceux qui pa- jour-là, il est fermé par la police Varian Fry, dans quelles conditions, lectifs. Ils inventent un jeu de cartes dit depuis « jeu de Marseille », Lisbonne où se trouvent paquebots tronnent. Les collectes aux Etats- française, à la demande de l’admi- avec quelles difficultés, il fallait ces avec quatre familles, Amour, Rêve, Révolution, Connaissance. Ils se et hydravions à destination des Unis sont financées par Peggy Gug- nistration française. recherches pour l’établir plus préci- retrouvent au café Au brûleur de loups, quartier général des répu- Etats-Unis. genheim – qui se trouve alors à Gre- Quant à Fry, il fut bientôt oublié sément. Fry arrive à Marseille, en blicains espagnols en exil. Ils survivent. Fry a deux missions : préparer le noble –, Mary Jane Gold, aux Etats-Unis. Quand il mourut, en train, au matin du 14 août 1940. Il a départ des réfugiés, les aider à sur- milliardaire américaine restée à 1967, il enseignait le latin dans le sur lui 3 000 dollars, une liste de vivre jusque-là. Il leur faut des visas Marseille pour aider Fry, et des émi- Connecticut. deux cents noms, une lettre de re- voque une réunion sur la situation sident des visas d’entrée aux Etats- et des billets, de l’argent, des loge- grants riches qui, en partant, prêtent commandation de l’épouse du pré- des réfugiés. Elle est réglée par l’ar- Unis. Deuxième étape : dresser la ments, de quoi se nourrir et se de l’argent. Les patronages sont Philippe Dagen sident des Etats-Unis, Eleanor Roo- ticle 19 de la convention d’armistice liste de ceux qu’il faut sauver abso- chauffer – il neige à Marseille en dé- sevelt, et une attestation qui certifie signée par Pétain le 22 juin : «Le lument. A cette entreprise contri- cembre 1940. Il faut tout cela en qu’il se livre en Europe à une en- gouvernement français est tenu de li- buent des émigrés, dont Thomas quantité, car les cas s’accumulent. quête sur les réfugiés et leurs be- vrer sur demande tous les ressortis- Mann, et des Américains, dont le fils La liste de Fry compte deux cents soins. Fry a trente-deux ans, une sants allemands désignés par le gou- d’Alfred Barr, directeur du Museum noms célèbres en août 1940 ? En formation en philologie classique, vernement du Reich et qui se trouvent of de New York. Arp, 1941, les registres de son Comité un emploi dans l’édition new-yor- en France, de même que dans les pos- Chagall, Ernst, Kandinsky, Matisse américain de secours (CAS) en L’art sous l’Occupation, une histoire méconnue LES EXPOSITIONS et le col- 1993). Sur la couverture de ce der- d’efficacité, parce que le milieu ar- tion « Exilés, émigrés : l’exode des loque marseillais écrivent un cha- nier figure l’image emblématique tistique français se montra généra- artistes européens devant Hitler ». pitre d’une histoire en cours d’éla- de l’époque : sur le quai de la gare lement réticent, par prudence ou A San Francisco s’est achevée au boration : l’histoire de la vie de l’Est, le 30 octobre 1941, un par conviction. début de janvier « Picasso et les an- artistique en France sous l’Occupa- groupe d’artistes français et d’offi- A cette histoire politique et pari- nées de guerre, 1937-1945 ». Pour tion. Pendant quatre décennies, ciers nazis attendent le départ du sienne, il importe désormais d’ajou- les commissaires, Steven Nash et celle-ci n’avait fait l’objet d’aucune train qui conduit les premiers en Al- ter des éléments provinciaux Robert Rosenblum, il s’agissait tout curiosité particulière, comme si lemagne pour un voyage évidem- jusque-là méconnus. C’est ainsi que à la fois d’analyser les modes de re- l’oubli pouvait avoir raison des ment de propagande, largement ex- les expositions actuelles autour de présentation de la guerre dans mauvais souvenirs des uns et des ploité comme tel par la presse Varian Fry, organisées par le conseil l’œuvre de Picasso et de tenter de remords des autres. On reconnaît là collaborationniste parisienne. De- général des Bouches-du-Rhône, faire le point sur son attitude du- un phénomène français, un « re- rain, Vlaminck, Van Dongen et Des- ont été précédées dans les mêmes rant l’Occupation, avec une ques- tard », un souci d’ignorance qui ont piau sont les membres les plus il- lieux en 1997 par l’exposition « Des tion sous-entendue : comment Pi- duré si longtemps que, un demi- lustres de la délégation, qui visita peintres au camp des Milles, 1939- casso a-t-il pu, en dépit de Guernica siècle plus tard, cette période re- l’atelier d’Arno Breker, sculpteur of- 1941 », qui a décrit comment les au- et de ses positions antifranquistes vient enfin au premier plan, violem- ficiel du Reich. torités françaises ont interné dans et antinazies, continuer à vivre et à ment. une briqueterie proche d’Aix-en- travailler à Paris tout au long de Il a d’abord fallu redécouvrir les PICASSO À PARIS Provence des « apatrides » et des l’Occupation ? éléments de l’histoire institution- L’année suivante, ce dernier ex- réfugiés politiques, parmi lesquels C’est dire que l’enquête n’est pas nelle, afin de décrire ce que furent pose à l’Orangerie des Tuileries, Ernst, Bellmer et Wols. L’action de achevée. Elle l’est d’autant moins les politiques artistiques à Vichy et grand spectacle préfacé par Coc- Varian Fry avait été rappelée aupa- que l’affaire du pillage systéma- à Paris, comment elles cédèrent à teau et patronné par un comité ravant par Bernard Noël dans Mar- tique des collections juives l’ultra-traditionalisme pétainiste et d’honneur où figurent Brasillach, seille - New-York, 1940-1945 (André (Le Monde du 25 novembre 1998) comment elles se rangèrent à l’im- Drieu La Rochelle, Chardonne, les Dimanche, 1985), et le réalisateur fait obligation d’entreprendre ce pératif de collaboration. Ce travail a voyageurs de 1941 et Maillol – ce David Kerr en a fait en 1998 un film, qui ne l’a pas encore été, faute d’in- été celui de l’historienne Laurence dernier ayant du moins l’excuse Varian Fry, passeur d’artistes. formations suffisantes : l’histoire du Bertrand-Dorléac, en deux ou- d’obtenir de Breker la libération de Aujourd’hui se multiplient – sauf marché de l’art en France de 1940 à vrages, Paris 1940–1944, ordre natio- Dina Vierny, juive, résistante et à Paris – les expositions qui font de 1944, de sa soudaine prospérité, de nal, traditions et modernités (Publi- modèle de Maillol, de Bonnard et l’antinazisme et de l’émigration leur ses trafics et de ses obscurités. cations de la Sorbonne, 1986), et de Matisse. D’autres initiatives sujet. Au Musée des Beaux-Arts de L’Art de la défaite, 1940–1944 (Seuil, eurent moins de retentissement et Montréal a eu lieu en 1997 l’exposi- Ph. D. LeMonde Job: WMQ1601--0028-0 WAS LMQ1601-28 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 09:46 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 35Fap:100 No:1181 Lcp: 700 CMYK

28 / LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 CULTURE

DÉPÊCHES a FESTIVAL : la chambre régio- Herbie Hancock et Chick Corea, nale des comptes du Centre a procédé au cours de l’année 1998 à la vérification des comptes sur la gestion de la SARL Le Printemps de aux confins du jazz Bourges. Elle vient de rendre ses conclusions définitives. Elle relève notamment « la présence d’un trop Issus de la même génération, les deux pianistes publient chacun un coffret grand nombre de sociétés satellites » gravitant autour du festival et de six CD. Le premier est une réédition augmentée, le second une nouveauté conteste certains allers-retours fi- nanciers entre elles et la SARL. EN 1978, une tournée, suivie de Gelder (Le Monde du 17 novembre d’improvisation très ouvert que le a ROCK : le « Best of » de La Ma- deux enregistrements, avait réuni 1998) pour Blue Note entre 1961 et quintette de Miles va magnifier. no Negra, groupe français au- Chick Corea (né en 1941) et Herbie 1969. Il regroupe, dans l’ordre Hancock se révèle pleinement dans jourd’hui disparu, a dépassé le cap Hancock (né en 1940). Deux pia- chronologique – sans problème de un jeu économique, d’impulsion et des 200 000 exemplaires (double nistes de jazz au parcours similaire. déstructuration des albums origi- de modulation, en rebond avec les disque d’or) vendus, selon la mai- Les années 60 les avaient révélés, naux, enregistrés dans leur totalité silences, les deux mains en une son de disques Virgin. chacun en leader, puis en compa- en un ou deux jours –, sept disques égale liberté sur le clavier. Speak a De jeunes entrepreneurs férus gnon temporaire de Miles Davis. 30 centimètres, régulièrement réé- Like a Child (1967), qui l’amène à de rock originaires de Laval Hancock joue dans le fameux quin- dités en CD avec des prises alter- nouveau à élargir sa formation, (Mayenne) viennent de lancer un tette avec Wayne Shorter, Ron Car- nate. Le coffret en ajoute de nou- vient comme un apaisement et an- label, Tajh’Records, dont la pre- ter et Tony Williams, puis participe velles plus un thème inédit. La nonce déjà la part rhythm’n’blues mière production est un disque par à la première période électrique du reproduction des pochettes au for- du pianiste. un groupe local, Twirl Comics et trompettiste avec Corea, qui a re- mat d’un timbre et de leurs notes A ce retour en arrière fondateur Melodies Family. Cette formation a joint Miles Davis dans cette ultime d’origine, accompagnée d’un appa- d’Hancock répond le nouveau déjà vendu quelque 5 000 exem- révolution marquant le passage reil de réévaluation, correspond au groupe de Chick Corea. Il y a dans plaires de son premier simple auto- dans les années 70. L’époque est au minimum attendu de ce type de le sextette Origin une même volon- produit par ses soins. jazz-rock, rebaptisé fusion, ce mé- coffret. Pour la musique, ce té de se donner un outil qui per- a REGGAE : Michael Rose, l’ex- lange d’électronique, de funk et de Complete Blue Note Sixties Sessions mette les arrangements et la diver- leader du trio Black Uhuru, qu’il jazz joué sur le mode de la virtuosi- donne dans le maximum. Hancock sité des approches. Mais, là où avait quitté en 1984, revient en té. Hancock, avec The Headhunters, vit là sa période probablement la Hancock cherchait des interlo- compagnie de la section rythmique et Corea, avec Return to Forever, en plus créative, avec celle de ses pre- cuteurs, Corea vise à la stabilité composée par Sly Dunbar (batte- deviennent deux des principales mières expériences électriques et d’un groupe. Les six CD regroupent rie) et Robbie Shakespeare (basse), vedettes. celle qui, en 1982, verra le succès trois soirées enregistrées en public avec un album intitulé X Uhuru, qui Le genre passe. Il reviendra. planétaire du hit techno-funk au club Blue Note, à New York, paraît chez Tabou/Taxi Records/ Hancock et Corea ne cesseront de Rock it. sans retouches, dans l’ordre des Wagram. Ce nouveau disque avait faire des tours et des détours entre différents sets (Origin joue au Blue été publié en 1996 sous la forme l’acoustique et l’électricité, parfois UN DISQUE, UNE FORMULE Note du 30 décembre 1997 au d’un disque de vinyle avec un ti- opportunistes, tentés à l’occasion Pratiquement à chaque disque, 4 janvier 1998). Le répertoire est en rage de seulement 500 exemplaires.

par les atours du compositeur, Hancock essaye une formule. partie constitué de standards (It PITT DARRYL a MUSIQUES DU MONDE : EMI ponctuant leur retour vers un jazz D’abord inscrit dans la lignée du Could Happen to You, Blue Monk, Chick Corea à Montreux, en 1980. publie le troisième volume plus classique de belles déclara- hard bop d’Art Blakey ou d’Horace Bird Feathers, Four...) et de compo- d’Orientales Sensations, sélection tions d’intentions. La parution de Silver (Takin’Off et le premier suc- sitions de Corea (Double Image, Steve Davis au trombone) rend siciens, les ramenant à sa musique de titres de chanteurs et de musi- deux coffrets les réunit cette fois à cès qu’est Watermelon Man), il élar- Soul Mates...). pertinente ; on y entend aussi cet dans une proposition faite de sim- ciens raï. Parmi eux, Reinette l’Ora- distance : six CD chacun, pas de ja- git le champ d’intervention du Origin, contrairement à l’expé- ancrage dans les musiques du Sud plicité et de clarté qu’on avait pu naise (qui vient de disparaître), Lili loux. Une réédition pour Hancock, quintette avec rythmique, saxo- rience mixte d’un groupe élec- (Brésil, formes arabo-andalouses), croire un peu perdues chez lui. Boniche, Lili Labassi, El Kahlaoui une nouveauté pour Corea. Sous phone et trompette : Grant Green trique et d’un groupe acoustique que Corea a souvent emmenées Tounsi, Cheikh Raymond. enseigne Blue Note, la compagnie (guitare) et Grachan Moncur III présentés en parallèle par le pia- vers l’emphase mais qui, ici, pro- Sylvain Siclier a Manu Dibango marque ses phonographique américaine, pour (trombone) participent à My Point niste voilà quelques années, ne se cèdent plus d’une délicate orne- soixante ans en publiant chez Wa- Hancock et le club de jazz new- of View (1963) ; des percussion- pose ni la question de la modernité mentation. ૽ Herbie Hancock, The Complete gram Music Manu Safari, un yorkais pour Corea. Dans les deux nistes interviennent dans Inventions ni celle de la tradition. Ce jazz-là On y entend surtout un groupe Blue Note Sixties Sessions, un cof- double album qui constitue une ré- cas, les pianistes sont tout à leur and Dimensions (1963) ; surtout, à est d’abord le reflet de l’évolution vivant, en action et en réaction. fret de six CD, Blue Note B2BN trospective en vingt titres de sa car- avantage, comme instrumentistes, partir de Empyrean Isles (1964), du pianiste. On y entend des essais Seule la rythmique semble, par en- 7243 4 95569 2 8, distribué par EMI. rière. Le saxophoniste et chanteur comme meneurs d’orchestre, s’entendent, avec Ron Carter et To- de musique de chambre que l’al- droits, tentée par un jeu démons- Chick Corea, A Week at the Blue camerounais y propose deux comme hommes du jazz. ny Williams, les premiers frôle- liance intelligente des trois vents tratif. Mais Corea, vigilant, d’une Note, un coffret de six CD Stretch compositions inédites : A la claire Le coffret Hancock rassemble les ments avec une structure harmo- (Steve Wilson et Bob Sheppard aux dextérité musicale affolante et sans Records SCD6 9020 2, distribué par fontaine, inspirée par Aimé Jacquet, séances enregistrées au Studio Van nique non déterminée et un espace flûtes, saxophones et clarinettes et ostentation, retient ces jeunes mu- Harmonia Mundi. et Soir au village.

DES MUSICIENS le déraillement, des complaintes sume en le mettant encore un peu vielle à roue électrique de Valentin À THERESIENSTADT comme A Minor Place, I See a Dark- plus en avant. Avec elle, il y a un Clastrier, les machines électro- SÉLECTION DISQUES Œuvres de Pavel Haas, Gideon ness ou Madeleine-Mary révèlent impeccable orchestre, le guitariste niques). Que les cordes et la danse Klein, Viktor Ullmann leur grandeur. Sans que l’intrigant Jeff Ross, et surtout Sue « Be- s’en mêlent (Dans Tro), que la voix Quatuor Debussy, Pierre-Yves Pruvost Will Oldham renonce à son singula- heeve » Palmer, pianiste insensée ne cherche plus à se couler à une VICTORIA DE LOS ANGELES espiègle à la nostalgie, ou plutôt (baryton), Charles Bouisset (piano). risme. Stéphane Davet qui joue à la perfection, en hauts contrebasse ici un peu trop céré- Chants d’Espagne qui lui permet d’être jeune fille et En 1941, les nazis transforment la ૽ 1 CD Domino 72438-455 7. talons, coiffure à étage, lunettes monieuse (Daeroù Ho Tivlagad), Ars Musicae de Barcelone, Alicia de femme à la fois, de chanter tous ville militaire de Terezin (en alle- Distribué par Labels/Virgin. fluo, un boogie d’enfer. Candye voici la vigueur d’Annie Ebrel re- Larrocha, Gerald Moore, Gonzalo So- les répertoires avec une humanité mand Theresienstadt), au nord de Kane n’avait pas su donner sur trouvée. Curieux, étrangement riano, Miguel Zanetti (piano), etc. désarmante qui transcende la mu- Prague, en ghetto. Pendant quatre STINA NORDENSTAM disque toute la mesure de son concret ainsi dépossédé de mélo- Il y a eu et, grâce au disque, il y a sicologie – il y a dans ce coffret de ans, elle va survivre au rythme des People are Strange talent scénique. C’est chose faite die, Voulouz Loar a été composé sur toujours le violon de Menuhin en- la musique médiévale, baroque, convois qui amènent sans cesse de Si « les gens sont étranges », que avec Swango, tout en langueurs et un texte de Pierre Jakez Helias par fant, Maria Callas en Tosca, en Renaissance, traditionnelle et une nouveaux déportés juifs et des dire de Stina Nordenstam, chan- en sautes d’humeur maîtrisées, qui Ricardo del Fra, qui a conçu les ar- Violetta Valery, le piano de Clara flopée de Granados, Falla, Nin, trains qui partent pour Auschwitz. teuse suédoise qu’un goût pronon- mélange compositions de la maî- rangements des dix autres titres de Haskil, il y a Victoria de Los Rodrigo, Montsalvage, Turina – Dans cette cité vouée à la mort se cé pour les arrangements claustro- tresse femme et standards (Dream l’album, des chants traditionnels Angeles. Des artistes qui touchent font de Victoria de Los Angeles la développe une vie à part. Musi- phobes a mis en marge de la scène a Little Dream of Me, Just Because, qu’Annie Ebrel sait si bien collecter par les moyens les plus humains seule artiste que l’on imagine ciens, écrivains, peintres y pop scandinave. Même l’enregistre- Everybody Needs Love, un credo en son pays. V. Mo. au mystère de la musique, vecteur chanter dans la rue, à l’entrée du composent, y écrivent, y dessinent. ment d’un disque de reprises ne fait rock, avec « wap-douap » assurés ૽ 1 CD Coop Breizh GWP016. d’émotion sur lequel il est bien dif- taureau dans l’arène, à l’église, à A l’occasion d’une exposition orga- qu’accentuer son particularisme. par un chœur masculin). La chan- ficile de mettre des mots. Essayons l’opéra, dans un salon. nisée par le Centre d’histoire de la Des chansons célèbres – Reason to son-titre, Swango, est un tango- NIGER quand même. Le timbre lumineux Alain Lompech Résistance et de la déportation de Believe, de Tim Hardin, Sailing, de boogie-flamenco-java un peu cajun Epopées zarma et songhaï et tendre de la soprano catalane, ૽ Un coffret de 4 CD EMI Lyon (Le Monde du 11 décembre), Rod Stewart, Bird on a Wire, de en français, composé par Candye Jibo Jabe est né il y a cinquante- un art qui la fait passer de l’ironie 5 66937-2. un disque a été édité. Il comprend Leonard Cohen, People are Strange, Kane en hommage à un pays apte à trois ans dans les environs de Nia- les Quatre Chants sur des poèmes des Doors, Purple Rain, de l’amour et qui l’a comprise ; Sue mey, où cet album a été enregistré chinois de Pavel Haas, la Fantaisie et Prince... – côtoient des titres plus Palmer est à l’accordéon. en 1996 par Jean-Christophe fugue pour quatuor à cordes de Gi- anonymes. On ne les distingue pas Véronique Mortaigne Camps. Il appartient à la caste des deon Klein, des lieder et le Troi- pour autant. A l’hommage, Stina ૽ 1 CD Sire 4344-31028-2. nyamkala, les griots, détenteurs de sième Quatuor de Viktor Ullmann : Nordenstam a préféré le kidnap- Distribué par WEA. la mémoire et de l’histoire, mises en des œuvres composées dans le ping. Entrée par effraction, elle mo- musique et en scène par ces trou- ghetto, graves, sereines, sarcas- difie à sa guise rythme, structure et ANNIE EBREL badours à la lourde responsabilité. tiques, amoureuses. Le Quatuor mélodie – mais épargne les textes –, ET RICARDO DEL FRA Jido Jabe, dit Jeliba, « le grand Debussy, le baryton Pierre-Yves transformant ces refrains mille fois Voulouz Loar - Velluto griot », raconte l’histoire des Zarma Pruvost, le pianiste Charles Bouis- chantés en blues polaires jusque-là di luna et des Songhaï, deuxième ethnie du set interprètent avec une probité inconnus. La bizarrerie habitée de Une voix, celle, bretonne, d’An- Niger, en remontant jusqu’au exemplaire ces témoignages poi- ces morceaux choisis fascine par nie Ebrel, jeune chanteuse tradi- XVe siècle et en s’accompagnant au gnants d’une culture assassinée. De instants, mais lasse un tantinet sur tionnelle ; une contrebasse, celle du luth moolo. On regrettera dans ce ces pièces qui naviguent entre pos- la longueur. S. D. jazzman italien Ricardo del Fra, qui cas, où la parole est reine, de ne pas tromantisme, impressionnisme, sé- ૽ 1 CD EastWest 3984-24506-2. a aussi travaillé avec un autre Bre- avoir l’intégralité traduite du récit, rialisme et expressionnisme, ils Distribué par WEA. ton, Jacques Pellen (Sorserez, chez mission impossible sur le format du donnent une lecture claire, retenue, Coop Breizh). L’idée était assez CD – la collection de livres « Clas- profonde. Pierre Moulinier CANDYE KANE bonne de réconcilier les âpretés du siques africains » a parfois opté ૽ Disque édité en partenariat Swango gwerz avec les rondeurs de la pour le livre accompagné d’un CD. avec le Conservatoire national su- Californienne, ancienne star du contrebasse, les noirceurs du pre- V. Mo. périeur de musique de Lyon et dis- monde du X, inconditionnelle du mier avec la sensualité de la se- ૽ 1 CD Ocora C560127. ponible au Centre historique de la « Be yourself » (« Sois toi-même »), conde. Mais le chant breton, alan- Distribué par Harmonia Mundi. Résistance et de la déportation, passée au Texas et à la musique par gui, comme renvoyé dans son 14, avenue Berthelot, 69007 Lyon. amour du boogie-woogie, la chan- chemin linéaire, se prive d’un éclat Tél. : 04-78-72-23-11. teuse Candye Kane est de plus do- que la jeune génération (Annie tée d’un physique aux dimensions Ebrel, Denez Prigent) essaie pour- BONNIE PRINCE BILLY – en particulier au-dessus de la tant de garder tout en assurant I See a Darkness taille – exceptionnelles, qu’elle as- d’étranges mélanges (Prigent et la Sous son propre nom ou sous les pseudonymes de Palace, Palace Brothers ou Palace Songs, Will Oldham est devenu une figure de la scène underground américaine en dénudant et détournant les canons du folk et de la country. En héritier déglingué de Hank Williams et de Gram Parsons, il a recherché le san- glot et les idées noires, au point d’en désaccorder sciemment sa gui- tare et ses cordes vocales. A la li- mite, parfois, du supportable. Sous le patronyme de Bonnie Prince Bil- ly, cet auteur-compositeur d’excep- tion s’est fait un interprète plus doux et profond. Le monde pèse toujours sur ses épaules, mais on aperçoit un peu de lumière au bout de son tunnel. Flirtant moins avec LeMonde Job: WMQ1601--0029-0 WAS LMQ1601-29 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 09:46 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 35Fap:100 No:1182 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 / 29 Les refus ascétiques SORTIR PARIS assimilations culturelles et les interpolations dues au long périple Gary Thomas Quartet de l’héroïne, son ascendance est des Têtes Raides Repéré par le batteur Jack douteuse, le trajet de son voyage DeJohnette puis par Miles Davis, le imprécis, comme le nombre de ses saxophoniste Gary Thomas a fait, enfants. A-t-elle une histoire ? Ou Le groupe-phare de la chanson rock à la française un temps, figure de jeune prodige est-elle une géographie et une du jazz. Un peu dispersé entre le constellation de légendes de a choisi le cadre presque intime du Lavoir bop néomoderne et une forme de Méditerranée ? Avec Carine Baillod, jazz funk, il a fini par imposer sa Yann Collette, Françoise Lebrun, moderne pour créer un nouvel opus surréaliste présence avec un son généreux et Nathalie Levy-Lang... massif et des idées claires. Théâtre, 41, avenue des Grésillons, çonnent depuis leurs débuts un La Villa, 29, rue Jacob, Paris 6e. 92 Gennevilliers. Mo Gabriel-Péri. Du « NON », TÊTES RAIDES. Lavoir univers visuel en totale cohérence Mo Saint-Germain-des-Prés. Les 15, 16 15 janvier au 14 février. Du mardi au moderne parisien, 35, rue Léon, avec l’esthétique musicale des deux et 19, à 22 h 30. Tél. : 01-43-26-60-00. samedi, à 20 h 30 ; le dimanche, à Paris-18e. Mo Marcadet-Poisson- groupes. De 120 F à 150 F. 16 heures. Tél. : 01-41-32-26-26. De niers. 20 h 30. Jusqu’au 20 février Un espace scénique, à même le Bana 80 F à 140 F. (sauf le dimanche). 100 F sol, à la hauteur d’un public telle- Né à Mindelo, dans l’archipel du Des films engagés (15,24 ¤). ment à portée de voix que le Cap-Vert, il fut un temps le parrain face à la censure politique groupe a décidé de chanter sans de la musique cap-verdienne à Dans le cadre de la thématique Trois complets, en mai micro, de jouer sans amplification Lisbonne, où il ouvrit un restaurant. « L’engagement citoyen », ce 1998, auraient pu pousser les Têtes (à l’exception parfois d’une guitare Depuis, il s’est fâché avec beaucoup week-end débutera par la projection Raides à la surenchère. La chanson ou d’une basse acoustique, si dis- de monde, dont Cesaria Evora, à qui d’Afrique 50 et Avoir vingt ans dans rock – Louise Attaque, Miossec et crètes...). Un « non » à l’électricité il fit enregistrer en 1986 son premier les Aurès, en présence du réalisateur, autres forçats de la scène – a le qui éloigne du rock et rapproche disque. Pour le public René Vautier, qui fit en 1973 une vent en poupe. Parrain reconnu de du théâtre. Un parti pris de proxi- communautaire, en dehors de grève de la faim pour obtenir la fin cette tendance (leur premier album mité qui modifie le regard et toutes les polémiques agitant le de la censure politique. Les Sentiers Not dead but bien raides, réédité l’écoute. Sur ce grand plancher, milieu musical, Bana reste une de la gloire, de Stanley Kubrick ces jours-ci en CD pour la première entre ces murs de vieil entrepôt référence. Excellent chanteur, il (interdit pendant dix-huit ans), Le fois, est sorti il y a dix ans), le sans coulisses, les musiciens vont interprète de langoureuses mornas Petit Soldat, de Jean-Luc Godard groupe parisien allait-il postuler au agencer leur ballet. Sur le mode as- et de joyeuses coladeras, alternant (interdit pendant trois ans), L’Espoir, Zénith ou au Palais des sports ? cétique cher aux Têtes Raides. Tout saudade et bonne humeur à danser d’André Malraux (interdit pendant «Non», répond, avec résolution, le de noir vêtus, refusant le sourire collé-serré. six ans), illustreront l’aspect FRED CHAPOTAT titre de leur nouveau spectacle. – mais pas l’humour –, les cinq gar- Les Têtes raides, cinq garçons et deux femmes. New Morning, 7-9, rue des « guerre et censure ». Enfin, parmi Pendant six semaines, dans une pe- çons ont l’air frustre de marins Petites-Ecuries, Paris 10e. les films interdits dans l’ex-bloc tite salle atypique de la Goutte- sous le vent. Deux femmes dis- ment. Sobrement, les lumières Têtes Raides de groupe néoréaliste. Mo Château-d’Eau. Le 15, à 20 h 30. soviétique, sera projetée L’Oreille,de d’Or, le Lavoir moderne, Les Têtes tillent un peu de légèreté, parti- servent ces déplacements. Les On perçoit bien quelques échos Tél. : 01-45-23-51-41. Karel Kachyna, film de la nouvelle Raides affirmeront ce besoin de culièrement Anne-Gaëlle, au vio- chansons n’ont pas le monopole du noirs de Fréhel et de cuivres de De 110F à 130F. vague tchèque qui dénonce les poésie, de théâtralité, de marge qui loncelle, violon et contrebasse, spectacle. Les Chats pelés ont guinguette mais la langue de Chris- La Fuite en Egypte méthodes policières de l’Etat et fut fait depuis toujours la sève de leur d’une grâce qu’on aimerait concocté, en super-8 noir et blanc, tian Olivier a sans doute plus à voir Bruno Bayen revient sur le mythe interdit pendant plus vingt ans. musique, réaffirmée dans leur der- dessiner. des films d’animation d’une drôle- avec le surréalisme. Au point d’ail- de Io, jeune fille d’Argos, prêtresse Forum des images, nier album, Chamboultou (Tôt ou rie enfantine. Des textes – Virgile, leurs qu’on reprochera parfois à de l’Héra argienne, et qui fut aimée porte Saint-Eustache, Tard/WEA). Cent quarante per- ET LA PLUIE QUI TOMBE Rimbaud, Camus, Joyce Mansour ses textes trop d’énigmes et de de Zeus. Mais que sait-on de Io ? Si Paris 1er. Mo Châtelet-Les Halles. sonnes, et le plein est fait. Christian, accordéon en bandou- ou Roland Dubillard – surgis d’un non-sens. Car on n’aime pas tout profuses soient les versions du Les 15, 16 et 17 janvier. On comprend vite ce qui, dans ce lière, choisit parfois la solitude d’un cahier géant ou d’un livre-masque chez Les Têtes Raides. Cette voix, mythe, si nombreuses les Tél. : 01-44-76-62-00. 30 F. lieu, a pu séduire les musiciens. Un personnage rêveur et grommelant. sont lus lors d’intermèdes pre- par exemple, encore trop souvent décor de vieilles poutres, de Ses camarades, dispersés par la nants. Durant tout le concert, un tentée par une grandiloquence mo- (Publicité) briques usées et de chaux. Des ma- mise en scène des effets musicaux, curieux porteur s’occupera de l’in- nocorde, d’une intensité linéaire ; tériaux très proches de ceux utilisés soignent l’expressionnisme d’une tendance. Prêt à la fête, le public l’absence de créativité et de variété par Les Chats pelés, ce collectif valse bringuebalante ou d’une pol- est également attentif aux gestes, mélodique aussi. N’empêche ! le d’arts plastiques et graphiques for- ka cubiste. Dans cet opéra à trois aux silences, au triste bruit de la groupe nous donne deux heures de mé par Christian Olivier – chanteur sous, le groupe peut se reformer pluie qui tombe – par un ingénieux spectacle et beaucoup de magie. et auteur des Têtes Raides –, Zemle aussi vite (batterie et piano sont système de tuyauterie – pendant Les spectateurs interrogent le por- et Benoît Morel – membre du sur roulettes) en une fanfare qui un instrumental. teur, rhabillé devant nous. Un rap- groupe frère, La Tordue. De leurs fait bloc sous le nez du public. Héli- Zola parle, dans L’Assommoir, de pel ? « Non. » petits personnages en terre et en con, trombone, clarinette, saxo- ce Lavoir moderne. Une raison bois, cousins de l’art brut, ils fa- phone soufflent au bord de l’égare- pour qualifier, une fois de trop, Les Stéphane Davet NOUVEAU FILM La postérité d’Antoine Bourdelle

L’AMOUR ET APRÈS rappelle sa fille, pour que ses étu- déterminer. De son propre aveu, a Il a beau être question d’un ma- « BOURDELLE ET SES ÉLÈVES », diants ne fassent pas la même son enseignement ne lui a « pas rivaudage situé au Canada, ce film Musée Bourdelle, 18, rue An- chose que lui : « Chantez votre apporté beaucoup ». Et pourtant, n’en demeure pas moins une toine-Bourdelle, Paris 15e. Mo propre chant... » Giacometti lui doit la couleur. En comédie sentimentale bétonnée à Montparnasse-Bienvenüe, Fal- Ces trois-là trouvèrent leur 1921, Bourdelle commença à Hollywood. Soit, en guise de pos- guière. Tél. : 01-49-54-73-73. Tous voie. En conservant cependant peindre certains de ses plâtres, ce tulat, deux couples en panne, les jours, sauf lundi, de certains principes, hérités du que fit aussi son élève, qui peignit GUIDE comme on en voit assez rarement. 10 heures à 17 h 40. Jusqu’au 7 fé- maître. L’axiome selon lequel la aussi des bronzes. Il voulait ainsi D’un côté, un jeune yuppie qui dé- vrier. Catalogue, 168 p., 195 F sculpture « est la réalisation d’un souligner l’expression, rester «fi- fie quotidiennement la mort de- (29,73 ¤). objet, et non la représentation de dèle à la présence d’un être ». FILMS NOUVEAUX D 667 « La Truite ». Claire Désert (piano). puis la fenêtre de son building au la nature », en fait partie, comme Germaine Richier aussi s’es- Salle Pleyel, 252, rue du Faubourg-Saint- lieu de faire un enfant à sa ravis- « Bourdelle et certains de ses cette nécessité proclamée de saya, avec éclat, à la polychro- L’Amour, et après Honoré, Paris 8e.Mo Ternes. Le 16, à sante jeune femme. De l’autre, élèves », précise Rodia Dufet- construction, qui pourrait faire mie. Elle fut également, comme d’Alan Rudolph (Etats-Unis, 1 h 53). 11 heures. Tél. : 01-40-28-28-00. 30 F. Trio Henry une ex-actrice de série B qui Bourdelle, la fille du sculpteur. de Bourdelle un protocubiste : son professeur, attachée à des Amour, vengeance & trahison Film de Malcolm Mowbray (France- Œuvres de Chopin. contraint son mari, un réparateur Certains, certes, mais pas n’im- « Il faut de l’architecture dans thèmes déjà chers à Rodin, puis à Grande-Bretagne, 1 h 30). Salle Chopin (Pleyel), 252, rue du Fau- à domicile en pleine possession de porte lesquels. Qu’on en juge : toutes les sculptures, et des plans, Maillol, qui puisaient dans la my- Au cœur du mensonge bourg-Saint-Honoré, Paris 8e.Mo Ternes. ses moyens, à l’abstinence depuis (1901-1966), des plans ! » thologie. Elle fut enfin, plus que de Claude Chabrol (France, 1 h 53). Le 16, à 17 h 30. Tél. : 01-45-61-53-00. De que la fuite de leur fille a brisé leur Germaine Richier (1902-1959) et d’autres sans doute, fascinée par Casses en tous genres 80 F à 120 F. ménage. Le hasard faisant bien les le Tchèque Otto Gutfreund le trou. de John Hamburg (Etats-Unis, 1 h 29). John Stubblefield Quartet LA COULEUR ET LES TROUS Sunset, 60, rue des Lombards, Paris 1er. choses, le réparateur ira bricoler (1889-1927). Antoine Bourdelle Des plans, on en trouvera chez Les sculptures de Richier sont Et plus si affinités de Brad Anderson (Etats-Unis, 1 h 36). Mo Châtelet. Les 15 et 16, à 22 heures. chez la jeune femme, tandis que le (1861-1929) fut lui-même l’élève Gutfreund, qui rencontra Bour- criblées de trous. Tantôt, ils tra- Le Fleuve d’or Tél. : 01-40-26-46-60. 80 F. jeune homme flirtera vaguement et l’assistant de Rodin, quinze delle lors de la rétrospective que versent une tête de l’occiput à de Paulo Rocha (Portugal, 1 h 43). Antonio Farao Quartet avec l’actrice. Le maniérisme de la ans durant : « J’étais son disciple, ce dernier exposa à Prague en l’orbite, amenant la lumière à y Khroustaliov, ma voiture ! Au duc des Lombards, 42, rue des Lom- mise en scène et les minauderies déclara-t-il au marchand René 1909. Pour lui, Bourdelle fait bou- danser, pour animer un regard d’Alexeï Guerman (France-Russie, 2 h 17). bards, Paris 1er.Mo Châtelet. Les 15 et 16, à des acteurs tenant lieu d’élégance, Gimpel. Aujourd’hui, je suis deve- ger, à tous les sens du terme, la vide ; tantôt, ils se transforment Marrakech Express 22 heures. Tél. : 01-42-33-22-88. 80 F. Sophia Domancich Trio autant dire que cet impeccable im- nu un antidisciple de Rodin. Je lui sculpture. « Bourdelle procède, en béance, qui emplit la sculpture de Gillies Mackinnon (Grande-Bretagne, 1 h 45). Instants chavirés, 7, rue Richard-Lenoir, dois beaucoup, beaucoup de tech- dans les bas-reliefs, en opposition et entame avec elle un dialogue o broglio se dénouera sans qu’un Souviens-toi... l’été dernier 2 (*) 93 Montreuil. M Robespierre. Le 15, à souffle d’inquiétude ait décoiffé nique, mais c’est tout. Il a tué, tué à Rodin. Il place les figures sur le qui est un des plus féconds du de Danny Cannon (Etats-Unis, 1 h 40). 20 heures. Tél. : 01-42-87-25-91. quiconque. Jacques Mandelbaum tous ses élèves, tous ses dis- même plan et leur donne la même siècle : c’est l’idée d’un « vide ac- La Vie est dure, nous aussi Claude Nougaro Film américain d’Alan Rudolph. ciples... » En 1909, il commence à plasticité, peut-être pour les faire tif », théorisée dans les années 50 de Charles Castella (France, 1 h 35). Palais des sports, porte de Versailles, Paris e o Avec Nick Nolte, Julie Christie, Lara enseigner à l’académie de la mieux correspondre à l’architec- par l’artiste Francesco Marino Di Without Air 15 .MPorte-de-Versailles. Le 15, à 20 heures. Tél. : 01-48-28-40-10. De 150 F à Flynn Boyle, Johnny Lee Miller. Grande Chaumière, à Montpar- ture du monument. Ses bas-reliefs Teana, où l’espace compris entre de Neil Abramson (Etats-Unis, 1 h 28). Xiao Wu artisan pickpocket 290 F. (1 h 53.) nasse. En insistant, comme le ont leurs propres effets de lumière, les formes est tendu, dynamique, de Jia Zhang Ke (Chine, 1 h 48). Zazie effets qu’il obtenait en exagérant et en retour fait vivre les pleins. (*) Film interdit aux moins de 12 ans. Olympia, 28, boulevard des Capucines, la profondeur de certains détails. Di Teana, né en 1920, fut trop Paris 8e. Mo Opéra. Les 15 et 16, à 20 h 30 ; Ainsi il rythme, brise la surface par jeune pour suivre l’enseignement TROUVER SON FILM le 17, à 17 heures. Tél. : 01-47-42-25-49. 160 F. des petites facettes – ceci donne de Bourdelle, et ne figure donc Tous les films Paris et régions sur le Mini- Brassens, chansons une forte impression de mouve- pas dans l’exposition. Mais il pro- tel, 3615-LEMONDE ou tél. : 08-36-68-03- Maison de la culture, 1, boulevard Lénine, ment... Tout tremble et crie. » fesse pour le maître un tel intérêt 78 (2,23 F/min) 93 Bobigny. Le 15, à 21 heures. Tél. : 01-41- Partant des méplats du rocher qu’il démontre que, soixante-dix ENTRÉES IMMÉDIATES 60-72-72. 140 F. Jusqu’au 7 février. sur lequel s’appuie le célèbre Hé- ans après sa mort, Bourdelle, en- Malika Domrane, Assia Guemra, Fettou- raclès archer, Gutfreund sera un terré parfois un peu vite par des Le Kiosque Théâtre : les places du jour ma Ousliha des premiers à adapter à la historiens pressés, inspire encore vendues à moitié prix (+ 16 F de commis- Cabaret sauvage, parc de la Villette, Paris sculpture les principes du tout un pan de la sculpture mo- sion par place). Place de la Madeleine et 19e.Mo Porte-de-la-Villette. Le 15, à cubisme analytique. derne. parvis de la gare Montparnasse. De 20 heures. Tél. : 01-40-03-75-15. 100 F. 12 h 30 à 20 heures, du mardi au samedi ; Ce que Giacometti a trouvé Abdelkader Chaou de 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. Centre culturel algérien, 171, rue de la chez Bourdelle est plus difficile à Harry Bellet Les Oranges Croix-Nivert, Paris 15e.Mo Boucicaut. Le d’Aziz Chouaki, mise en scène de Laurent 15, à 20 h 30. Tél. : 01-45-54-95-31. 80 F. Vacher. Théâtre de la Cité internationale, 21, bou- Chaba Fadela et Cheb Aïssa levard Jourdan, Paris 14e. RER Cité-Univer- Café de la danse, 5, passage Louis-Phi- e o sitaire. Le 15, à 20 heures. Tél. : 01-43-13- lippe, Paris 11 .MBastille. Le 15, à 50-50. De 55 F à 110 F. Jusqu’au 19 février. 20 h 30. Tél. : 01-40-21-70-70. De 80 F à Le Poème de l’air 120 F. d’après Francis Ponge, et RÉSERVATIONS Jacques Dor, mise en scène de Claire Le Michel. Natalie Dessay (soprano) Théâtre Gérard-Philipe, 59, boulevard Ruben Lifchitz (piano) Jules-Guesde, 93 Saint-Denis. Mo Saint- Théâtre des Champs-Elysées, 15, avenue Denis Basilique. Les 16 et 17, à 15 heures. Montaigne, Paris 8e. Le 29 janvier, à Tél. : 01-48-13-70-00. 30 F et 50 F. 20 h 30. Tél. : 01-49-52-50-50. De 50 F à Polyeucte martyr 390 F. de Pierre Corneille, mise en scène de Christian Schiaretti. DERNIERS JOURS Les Gémeaux, 49, avenue Georges-Cle- menceau, 92 Sceaux. Les 15 et 16, à 20 janvier : 20 h 45 ; le 17, à 17 heures. Tél. : 01-46-61- Les Fresques de Tiepolo 36-67. 110 F et 140 F. Musée Jacquemart-André, 158, boule- Solistes de l’Orchestre de Paris vard Haussmann, Paris 8e. Tél. : 01-42-89- Schubert : Quintette pour piano et cordes 04-91. 47 F. LeMonde Job: WMQ1601--0030-0 WAS LMQ1601-30 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 10:39 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 35Fap:100 No:1183 Lcp: 700 CMYK

30 KIOSQUE LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 EN VUE

a Le gouvernement chinois vend 640 000 dalles de la place Une propriété amazonienne de 7 millions d’hectares Tiananmen à Pékin à 12 dollars (10,25 euros) l’unité. L’hebdomadaire brésilien « Veja » raconte comment un homme d’affaires douteux tente a La Chine commercialise un de s’approprier un morceau de forêt vierge équivalant à la Belgique et aux Pays-Bas réunis CD-ROM rassemblant vingt volumes des œuvres politiques et HOMME D’AFFAIRES immen- l’expulsion par des hommes de dollars, un ambitieux projet d’éco- poétiques du Grand Timonier. sément riche (en 1992, le magazine main des gens établis sur les terres tourisme international dénommé Henry Kissinger publie The américain Fortune évaluait son pa- convoitées. Le « conquistador » « Amazon Dream » (« Rêve ama- Kissinger Transcripts, où il rapporte trimoine à 1,2 milliard de dollars) Almeida a d’ailleurs réussi le tour zonien »). A en croire les prospec- une confidence de Mao Zedong à et maître chanteur versé dans de force de constituer, moyennant tus et les vidéocassettes lancés en Richard Nixon : « Mes livres n’ont l’écoute clandestine compromet- des soldes de misère, une milice in- portugais et en anglais, «on rien d’instructif. » tante, Cecilio do Rego Almeida n’a dienne chargée de veiller à l’inté- constate, note Veja, que l’intention jamais cessé, ces dernières années, grité du territoire qu’il revendique. déclarée de Cecilio est de construire a Les Furbies contenant «un de défrayer la chronique brési- « On protège la propriété contre les des hôtels de luxe et un aéroport et système d’enregistrement lienne des coups tordus et des envahisseurs, en échange on nous d’ouvrir des sentiers afin que les tou- intérieur », la NSA, l’agence transactions louches. Dans sa der- fournit des munitions », a déclaré à ristes puissent connaître de près américaine chargée du nière livraison, l’hebdomadaire Ve- de la Belgique et des Pays-Bas réu- – à l’Etat du Para (4 millions d’hec- Veja le cacique des Xipaias, une tri- l’exubérance de la forêt. Tout cela, renseignement militaire, interdit à ja lui consacre, outre sa manchette nis. Faute d’information sur une pro- tares), à l’Institut de colonisation bu installée dans la région. souligne la publicité, pour préserver ses employés d’emmener au de couverture titrée Assalto à Ama- priété aussi gigantesque existant et de réforme agraire (2 millions Jamais inquiété jusqu’à présent la beauté naturelle, la faune et les bureau ces peluches interactives zônia (« Braquage en Amazonie »), dans un autre pays, il est possible d’hectares) ainsi qu’à la Fondation par les autorités régionales ou fé- peuples indigènes »... qui ont fait fureur auprès des une enquête de six pages qui « dé- que Cecilio soit devenu un phéno- nationale de l’Indien (200 000 hec- dérales, M. Almeida a décidé, il y a enfants à Noël. cortique » sa tentative d’appro- mène mondial : le plus grand lati- tares). En fait, l’enquête s’attaque à deux ans, de faire fructifier son fief « ÉCOLOGIQUEMENT CORRECT » priation d’un domaine de 7 mil- fundiste de la planète ». un processus de spoliation bien en fondant la société Rondon Pro- Des confidences faites par M. Al- a Un tribunal de Nuremberg vient lions d’hectares de forêt quasiment L’hebdomadaire révèle que cette connu au Brésil, celui dit du « grila- jetos Ecologicos, dont la vocation meida à un ex-directeur de l’Insti- de condamner un radio-amateur vierge au cœur de l’Etat amazo- prétendue propriété, composée de gem », qui se fonde pour l’essentiel proclamée vise, après réalisation tut brésilien de l’environnement se allemand qui lançait des « Heil nien du Para. Cette superficie, sou- deux domaines voisins, appartient sur des documents contrefaits et le hypothétique d’ouvrages d’infras- réfèrent aussi à la prochaine créa- Hitler » sur les ondes. ligne Veja, « est comparable à celle – légalement et presque en totalité « nettoyage par le vide », à savoir tructures estimés à 100 millions de tion d’une ONG susceptible de vendre à l’étranger, via Internet, a Les anciens propriétaires des titres donnant droit à l’acquisi- polonais, évincés sans indemnités DANS LA PRESSE A celle du risque zéro ? Au lueur que d’autres. (...) Reste que ne faudra céder à l’air du temps, à tion d’une parcelle, garantie « éco- par les nazis pour la construction manque de compétitivité crois- la France a toute raison de s’in- la mode ou à quelque oukase venu logiquement correcte », du terri- des camps d’Auschwitz et de LIBÉRATION sante de l’énergie nucléaire ? Au- quiéter et de se demander si elle de l’extérieur. toire concerné. Cependant, aucune Birkenau, menacent de bloquer, Jacques Amalric tant d’interrogations qui doit ou non, à l’avenir, poursuivre démarche officielle n’a été engagée au printemps, la marche des a C’est comme un vent de pa- commencent à faire leur chemin dans la voie du nucléaire ou amor- FRANCE-SOIR en ce sens auprès des autorités survivants de l’Holocauste sur nique qui souffle sur ce qu’il est au pays de la sacro-sainte indé- cer une réorientation de ses choix Yves Thréard brésiliennes compétentes. « Ce si- leurs terrains expropriés. convenu d’appeler le lobby fran- pendance énergétique. énergétiques. (...) La décision ne a Les maîtres queux de la popote lence peut s’expliquer, indique çais du « tout-nucléaire » : la coa- sera pas aisée à prendre. En toute chiraco-centriste s’envoient les l’hebdomadaire, par le fait que la a Kulvir Singh Malhi et son frère lition rouge-verte allemande était LCI hypothèse, elle devra être pesée plats à la figure. Blessé dans la ba- demande serait refusée en raison de Surinder viennent de solliciter la donc sérieuse lorsqu’elle parlait, Pierre-Luc Séguillon en fonction de trois critères : un garre, au propre comme au figuré, l’illégalité des titres de propriété. Ce- clémence de la Cour suprême des en arrivant au pouvoir, de pro- a La France n’a aucune raison de critère politique – notre indépen- M. Séguin a cherché à recoller les la n’empêche pas l’entrepreneur de Emirats arabes unis, sans même grammer l’abandon du nucléaire ! se culpabiliser parce qu’elle a fait dance énergétique et la significa- morceaux. (...) Mais son propos songer à repousser ses frontières. Il a exiger l’argent de la diya, le prix (...) En trois mois, la coalition alle- le choix du nucléaire et que son tion de cette indépendance dans le n’était pas de la première fraîcheur déjà fait savoir qu’il était disposé à du sang, pour John Aquino, mande a fait plus que les écolo- voisin allemand, à la suite d’autres contexte européen – ; un critère et le tube de mayonnaise semblait acheter une bande de terre reliant Philippin condamné à mort, gistes français en dix ans pour per- pays, a pris la décision d’y renon- écologique – le nucléaire est-il ou grippé. (...) Point n’est besoin les deux domaines en question, pour meurtrier, en 1990, à Ajman, de suader une partie de l’opinion cer. Le nucléaire nous a donné l’in- non l’un des meilleurs moyens de d’analyse savante dans ces condi- englober une superficie d’un seul te- leur père Harbajan, immigré publique française que le nucléaire dépendance énergétique. (...) De- ne pas compromettre notre envi- tions. Si elle ne change pas, de nant de 15 millions d’hectares, soit à hindou. n’a pas forcément vocation à vant le tribunal de l’écologie, notre ronnement ? – ; un critère écono- corps et d’esprit, c’est bien que la peu près celle de l’Uruguay »... l’éternité. (...) Que répondre à la pays peut démontrer que son op- mique – pouvons-nous en suppor- droite n’a qu’un seul objectif : a Le corps du vénérable question du stockage des déchets ? tion énergétique le fait moins pol- ter le coût ? En aucune manière, il perdre. Jean-Jacques Sévilla Songchol, moine bouddhiste, brûlé à température normale sur un bûcher de santal en 1993, avait SUR LA TOILE produit trente-huit perles ou sariras, considérées comme le www.geocities.com/CapitolHill/Senate/2927 MOINS CHER PAR INTERNET signe de l’illumination. Selon Kim a La compagnie aérienne améri- Sang-guk, scientifique caine Delta a imposé à ses clients sud-coréen, il faut dépasser Que sont devenus les agents de l’ex-police secrète de la Tchécoslovaquie communiste ? une commission de 2 dollars 2 000 degrés pour en obtenir d’un (1,72 ¤) pour toutes les réservations mort ordinaire. « PÉT’A », un informaticien par ailleurs le mythe de leur enri- aller-retour sur ses vols intérieurs, tchèque de quarante-six ans, était chissement : la majorité d’entre eux à l’exception des réservations faites a Pour Margherita Hack, las de voir les médias s’intéresser ont fait faillite au moins une fois. sur Internet. – (AP.) astrophysicienne de l’université de uniquement aux « collaborateurs » Néanmoins, quelques-uns ont Trieste, la liquéfaction du sang de de la police communiste (StB), qui, réussi leur reconversion, comme COURRIER RAPIDE saint Janvier, miracle napolitain très souvent, furent eux aussi des cet ancien responsable de la « lutte a Selon le Times de Londres, une biannuel, est un phénomène victimes contraintes de servir le contre le sionisme », aujourd’hui écolière irlandaise de seize ans, Sa- chimique normal. « On ne peut « bras armé de la classe ouvrière ». administrateur de l’orchestre de rah Flannery, a mis au point un entrer dans la dynamique d’un fait Depuis la révolution de velours de chambre Suk, l’une des meilleures nouveau code permettant de trans- surnaturel qui signifie suspension novembre 1989, les révélations sur formations du pays. D’autres ont mettre des courriers électroniques des lois de la nature », lui répond les célébrités ou les dissidents qui pris pied dans d’importantes insti- confidentiels via Internet dix fois tranquillement Enrico Cirillo, avaient flanché sous la pression ont tutions financières. Un ancien ma- plus vite qu’avec le code utilisé ac- prélat de la chapelle du Trésor de été nombreuses. Pendant ce temps, jor est désormais président du tuellement, qui date de 1977. Sarah, saint Janvier. les véritables policiers de la StB dis- conseil de surveillance de la société qui est la fille d’un professeur de soute se sont tranquillement re- Reiswolff, spécialisée dans la « li- mathématiques du Cork Institute a Mercredi 13 janvier, à Edirne en convertis, sans être inquiétés. Leur quidation de documents et d’infor- of Technology, a déclaré qu’elle al- Turquie, Necati Puskullu, au discrète immersion dans la société mations ». lait probablement publier son code désespoir à l’idée que son enfant a suscité l’apparition de légendes La StB ayant compté plus d’un au lieu de le breveter, car elle ne n’est pas de lui, se pend après une sur leur nouvelle puissance, qui se- millier d’agents, Pét’a espère veut pas que les gens soient obligés querelle avec sa femme. Elle le rait désormais économique. compléter sa liste grâce à la coopé- de payer pour s’en servir. détache, tente en vain de le Pét’a, qui préfère rester ano- ration d’internautes tchèques. Il rassurer. Nouvelle scène : Necati nyme, a voulu savoir ce que sont suffit de lui communiquer le nom, BÉNÉFICES se coupe le pénis, cette fois, et le devenus ces « stbaci », qui ont dé- résultats de sa recherche sur son privées. Ils sont propriétaires d’une la date de naissance, le numéro a Yahoo ! Inc., l’un des principaux jette dans le jardin. Hillal mettra truit la vie de milliers de personnes, propre site. Il a dû se limiter aux entreprise, gérants de SARL ou d’identification national – indispen- moteurs de recherche de l’Internet, une heure à chercher l’organe emprisonnées, contraintes à l’exil, quelque deux cents agents ayant siègent au conseil de sociétés ano- sable pour éviter les erreurs dans a annoncé un chiffre d’affaires de sous les arbres, dans la nuit, avant empêchées de travailler ou d’étu- exercé à Prague et dans sa région, nymes. Les 80 % restants sont des un pays ou les homonymies sont 76,4 millions de dollars (430 mil- de le rapporter à son mari en dier. Il a eu l’idée de confronter les seule liste fiable publiée en 1992 par salariés, des travailleurs indépen- fréquentes – de « stbaci » actifs en lions de francs, 65 millions d’euros) attente de greffe à l’hôpital. listes d’agents la StB avec les extra- un hebdomadaire tchèque. dants et des retraités. Leur secteur province avant 1989. et un bénéfice net de 18,5 millions its du registre du commerce, dispo- On découvre ainsi que 20 % des de prédilection est l’immobilier. Les de dollars pour le dernier trimestre Christian Colombani nibles sur le Web, puis il a publié les « stbaci » sont à la tête de sociétés registres du commerce démentent Martin Plichta 1998. – (Reuters.)

Carte postale par Alain Rollat IL N’Y A PAS que Gérard vantage, ils ont remplacé les an- que la baïonnette et l’éclat Holtz sur la piste de Dakar. Il y a ciens combattants dans la consi- d’obus étaient à celui de Verdun. aussi Yatéra Wagui. C’est le dération générale. Ils sont les La boîte à images a simplement meilleur supporteur de l’équipe nouveaux poilus de la mémoire remplacé la musette à souvenirs. Renault et de Jean-Pierre Che- collective. Yatéra Wagui n’en fi- C’est donc sur écran que Yaté- vènement. Chaque jour que nit jamais de raconter aux en- ra Wagui cultive la nostalgie de Dieu fait, il rend grâce au ciel et fants ébahis les affres de sa son héroïsme. C’est avec à la République de lui avoir per- guerre de trente ans contre le compassion qu’il accueille la ca- mis, pendant trente ans, d’être « froid du Havre ». méra dans son mémorial : un bon métallo dûment estam- On reconnaît le vétéran ma- « Maintenant, en France, il n’y a pillé par le ministère de l’inté- lien des campagnes de France au plus de travail. Il y a du racisme. rieur. soin extrême qu’il porte à garder Je déconseille aux jeunes d’y al- Il est aujourd’hui, « grâce à la sa valise en bon état de marche. ler... » Il nous plaint. Il nous France », le plus heureux des Yatéra Wagui exhibe la sienne plaint parce qu’il nous aime. hommes. Il n’y a pas plus fortu- dans son salon. Il l’a posée en Malgré notre civilisation méca- né, dans son village, sur les majesté au-dessus d’une cantine nique qui prétendait le couper bords du fleuve Sénégal, qu’un où elle est devenue une nature de ses racines. Il garde un bon retraité de l’industrie automo- morte, une œuvre d’art. Seul le souvenir de ses tranchées du bile française. Il coule une re- téléviseur bénéficie d’un statut Havre parce qu’il en est revenu. traite en or. Son village, enfin culturel aussi privilégié. Yatéra Il nous aime comme ses ancêtres honoré par France 2, est d’ail- Wagui conserve le sien à l’abri aimaient les Gaulois de jadis. Il leurs devenu l’un des plus rési- d’une housse bien ventilée. Il parle de la France universelle dentiels du Mali. On l’appelle tient aussi à préciser que son comme les poilus parlaient de la « le petit Paris ». Les anciens tra- magnétoscope « vient de Patrie. Il parle d’un pays que les vailleurs émigrés en sont les France ». Il y tient comme à la « sauvageons » n’ont pas connu. rois. Sous l’arbre à palabres, où prunelle de ses yeux. Le télévi- Il en parle pourtant, c’est ils échangent leurs souvenirs en seur et le magnétoscope sont au étrange, avec la ferveur d’un les enjolivant chaque jour da- poilu des temps modernes ce Jean-Pierre Chevènement... LeMonde Job: WMQ1601--0031-0 WAS LMQ1601-31 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 09:46 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 35Fap:100 No:1184 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / SAMEDI 16 JANVIER 1999 / 31 VENDREDI 15 JANVIER FILMS DE LA SOIRÉE NOTRE CHOIX PROGRAMMES

17.30 Certains l’aiment chaud aaa 21.20 Retour vers le futur aa 0.20 Dune aa b 20.55 France 2 TÉLÉVISION ARTE Billy Wilder (Etats-Unis, 1959, N., Robert Zemeckis (Etats-Unis, 1985, David Lynch (Etats-Unis, 1984, Madame Quatre et ses enfants 120min). Cinétoile 115 min). Cinéstar 1 135 min). Cinéstar 2 19.00 Tracks. 19.30 La Gamberge aa 22.15 Gervaise aaa 0.35 Brooklyn Boogie aa Au début, on a très peur, parce TF 1 19.45 Météo, Arte info. Norbert Carbonnaux (France, 1961, N., René Clément (France, 1956, N., Wayne Wang et Paul Auster (EU, 1995, qu’un commissaire inconnu, un 90 min). Cinétoile 115 min). Ciné Classics v.o., 85 min). Ciné Cinémas 18.30 Exclusif. 20.15 Palettes, Jean-Dominique Ingres. 20.30 Les SS frappent la nuit aa 22.45 Smoke aa 1.30 Casablanca aaa vague cousin de Maigret, remplit Le regard captif : 19.05 Le Bigdil. Le Bain turc (1859-1863). Robert Siodmak (Allemagne, 1957, N., Wayne Wang (Etats-Unis, 1995, v.o., Michael Curtiz (Etats-Unis, 1942, N., l’écran. Dieu merci ! le « vrai » Mai- 20.00 Journal, Météo. v.o., 105 min). Ciné Classics 110 min). Ciné Cinémas v.o., 100 min). Ciné Classics 20.45 Chute libre. gret (Bruno Cremer, toujours par- 20.50 Chéri-Chéries ! 21.00 Le soleil brille 0.00 ̈ L’Œil du malin aa 4.30 Les Caprices d’un fleuve aa Téléfilm. Christian Görlitz. pour tout le monde aa Claude Chabrol (France, 1961, N., Bernard Giraudeau (France, 1995, fait) l’envoie en vacances, prend sa 23.10 Sans aucun doute. 22.15 Contre l’oubli. Mauritanie. (Etats-Unis, 1953, N., v.o., 80 min). Arte 110 min). Cinéstar 2 place et s’intéresse à la curieuse dé- Les arnaques aux assurances. 22.20 Grand format. 1.00 TF 1 nuit, Météo. Sida n’est pas égal à mort. 100 min). Cinétoile 0.10 Tempo massimo aa 5.20 ̈ Marius et Jeannette aa position d’une jeune femme, très 21.15 Capitaine Conan aa Mario Mattoli (Italie, 1934, N., v.o., Robert Guédiguian (France, 1997, d, 0.00 ̈ L’Œil du malin aa B. Tavernier (F, 1996, 145min). RTBF1 80 min). Ciné Classics 100 min). Canal + agitée, qui déclare avoir vu dans sa FRANCE 2 Film. Claude Chabrol. cave le cadavre d’une jeune fille, 1.20 Le Dessous des cartes. Le Nigeria. probablement assassinée par son 18.45 Cap Dakar. 1.30 ̈ Miel et cendres. Téléfilm. Nadia Anliker Fares (v.o.). mari. D’ailleurs celui-ci a disparu 19.15 1 000 enfants vers l’an 2000. GUIDE TÉLÉVISION 19.20 Qui est qui ? avec son asssitante. La jeune 19.55 L’Euro, Journal, Météo. M6 femme (Marianne Basler, remar- 20.55 Maigret. 19.20 Mariés, deux enfants. 20.35 Les Années algériennes. 22.55 Europa Jazz Festival du Mans. quable), craignant que son mari ne Madame Quatre et ses enfants. MAGAZINES [2/4]. Les tricheurs. Planète Abbaye de l’Epau, 1997. Muzzik 22.40 Bouillon de culture. 19.54 Le Six Minutes , Météo. 20.45 L’Egypte. [1/5]. 0.15 Prokofiev. Suite Scythe opus 20. Par la tue après sa déposition, part se 20.10 Notre belle famille. 18.30 Nulle part ailleurs. Entre chiens et loups. Les rois et le chaos. Histoire l’Orchestre philharmonique de cacher dans une pension de famille 23.55 Journal, Météo. 20.40 Politiquement rock. Invité : Jean Rochefort. Canal + Rotterdam, dir. Valery Gergiev. Mezzo 20.50 Plans de vol. avec ses deux fils, d’épouvantables 0.15 Paris-Dakar. 20.50 Cap danger. 19.10 Le Rendez-Vous. Allure silencieuse. Odyssée 0.20 Le Live du vendredi. Téléfilm. Fred Gerber. Alain Krivine. LCI garnements. Epouse coupable ou 0.40 Mezzo l’info. 21.15 Le Temps des cathédrales. Patricia Kaas. 22.30 X-Files, l’intégrale. 19.30 Envoyé spécial, les années 90. Le XIVe siècle. Odyssée L’Olympia, juin 1998. M6 victime ? Pour en avoir le cœur net, Compressions. L’enlèvement. Les oubliés de Saddam. le commissaire prend ses quartiers FRANCE 3 0.15 Météo des neiges. La proie. Histoire 21.45 Pour l’amour des crocodiles. [7/10]. Planète TÉLÉFILMS 0.20 Le Live du vendredi. 21.00 Thalassa. dans la pension. Réalisé par Phi- 18.20 Questions pour un champion. Amanda et les hippocampes. France 3 21.45 Conférences de presse. lippe Bérenger, un excellent Maigret 18.50 Un livre, un jour. 9 septembre 1965 [1/3]. Histoire 20.30 Le Bimillionnaire. Michaël Perrotta. Festival 18.52 L’Euro, mode d’emploi. 21.05 Comment ça va ? 22.00 Humair, solitaire, plein de suspense, parfumé à la RADIO L’herpès et moi, c’est pour la vie. 20.40 Astéroïde. blanquette de veau et épicé d’une 18.55 19-20 de l’information, Météo. Sida et trithérapie : l’espoir et la peur. solidaire. Muzzik Bradford May [1/2]. Série Club 20.10 Le Kouij de 20 heures. Du nouveau dans la maladie 22.10 Les Dugongs, des sirènes légère pointe d’érotisme. Eh oui ! il FRANCE-CULTURE de Parkinson. TV 5 20.45 Chute libre. 20.35 Tout le sport. en voie d’extinction. Odyssée Christian Görlitz. Arte arrive parfois que le commissaire se 20.40 Le Journal du Dakar. 22.10 Faut pas rêver. 20.30 Agora. Hans Belting (Image et culte). 22.20 Grand format. 20.50 Cap danger. Fred Gerber. M6 dévergonde... – A. Cr. 21.00 Thalassa. Allemagne : La cité de l’harmonica. 21.00 Black and Blue. France : La cavalerie Heyral. Sida n’est pas égal à mort. Arte Amanda et les hippocampes. 20.55 L’Affaire Dreyfus. 22.10 Fiction. Inde : Fleurs de vie. France 3 22.30 Le Tunnel sous la Manche. Yves Boisset [2/2]. TMC 22.10 Faut pas rêver. Eugène Ionesco. b 21.15 RTBF 1 23.00 Nuits magnétiques. [5/5]. 22.30 D’un monde à l’autre. [2/3]. Planète 22.00 La Nuit des hulottes. 23.05 Météo, Soir 3. Capitaine Conan 0.05 Du jour au lendemain. Police et jeunes : 22.45 Histoire de la symphonie. Michaela Watteaux. Festival 23.30 Les Carnets du présent. dialogue impossible. TV 5 [6/6]. Chostakovitch. Mezzo 22.30 L’Envers du tableau. Septembre 1918, dans les Bal- François Bayrou. 22.40 Bouillon de culture. 23.20 Tabary. Planète Steven Spielberg, Boris Sagal kans. Sur le front, un capitaine 0.25 Libre Court. La Faim. FRANCE-MUSIQUE ème Entre chiens et loups. 23.30 Les Carnets du présent. et Barry Shear. 13 Rue (Philippe Torreton, porteur d’une 0.45 La Case de l’Oncle Doc. Invités : Pietro Citati ; Nicholas Evans ; François Bayrou. Sur les routes 20.05 Concert franco-allemand. Roger Grenier ; Noëlle Loriot ; Les Grands Artistes de France et de Navarre. France 3 SÉRIES formidable énergie) dirige des sol- et le Veilleur de nuit. Par l’Orchestre symphonique de la Catherine Rihoit. France 2 dats recrutés dans les prisons. On Radio de Francfort, dir. Gilbert Varga : 23.35 Le Musée d’Orsay. 1.55 Nocturnales. Jazz à volonté. œuvres de Verdi, Lalo, Martucci, 23.10 Sans aucun doute. D’Ingres à Monet, 20.55 Maigret. Madame Quatre Les arnaques aux assurances. TF 1 leur confie des missions périlleuses. Respighi. l’art du Second Empire. Odyssée et ses enfants. France 2 C’est une adaptation d’un roman CANAL + 22.30 Musique pluriel. 0.55 Envoyé spécial. La leçon des grands 0.45 La Case de l’Oncle Doc. 20.55 Soirée Sitcom. Téva singes. Alzheimer mon amour. de Roger Vercel, prix Goncourt Œuvres de Monnet, Nordhelm. Les Grands Artistes 22.35 X-Files. ̈ En clair jusqu’à 21.00 23.07 Jazz-club. Post-scriptum : Les aventurières et le Veilleur de nuit. France 3 de Dieu. France 2 Compressions. L’enlèvement. M6 1934, sur un épisode peu connu et 18.30 Nulle part ailleurs. 0.45 Cinéma et apartheid. [2/2]. Planète 23.00 Seinfeld. très surprenant de la première 20.30 Allons au cinéma ce week-end. RADIO-CLASSIQUE DOCUMENTAIRES La bonne (v.o.). Canal Jimmy MUSIQUE guerre mondiale. Bertrand Taver- 21.00 Le Guerrier d’acier. 0.10 Friends. The One After Ross Says nier en a fait une réflexion concer- Film. Norberto Barba. 20.15 Les Soirées. Œuvres de Brahms. 19.15 La Quête du futur. [20/22]. Planète Rachel (v.o.). Canal Jimmy 22.35 Le Pari a 20.40 Borodine vu par Berberova. 20.59 Soirée spéciale nant le personnage du héros au ci- Film. B. Campan et D. Bourdon. Œuvres de Borodine, Moussorgski, 19.40 Gerry Mulligan. Planète 0.30 Star Trek, Deep Space Nine. Wagner, R. Schumann, 19.55 Au royaume Daniel Humair. Muzzik Derrière les lignes ennemies néma, et s’est référé, d’une certaine 0.15 Chéri Bibi a Rimski-Korsakov, Glinka, Balakirev. 22.00 Cosi fan tutte. Opéra de Mozart. (v.o.). Canal Jimmy façon, aux grands films de guerre Film. Marcello Pagliero. de la méduse. Odyssée 23.00 Les Mamelles de Tirésias. Par The English Baroque Soloists 1.20 Star Trek, la nouvelle génération. américains sur l’action, la violence 1.45 Le Journal du hard. Opéra-bouffe de Poulenc. Par les Tokyo 20.15 Palettes, Jean-Dominique Ingres. et The Monteverdi Choir, Vingt-huit minutes pour vivre 1.55 Opération Sex Siège. Opera Singers et l’Orchestre Saito Le regard captif : Le Bain turc. Arte dir. J. Eliot Gardiner. Paris Première (v.o.). Canal Jimmy et l’honneur. – J. S. Film. Nic Cramer. Kinen, dir. Seiji Ozawa.

SAMEDI 16 JANVIER FILMS DU JOUR NOTRE CHOIX PROGRAMMES

13.20 Les SS frappent la nuit aa 16.30 Casablanca aaa 1.10 Frontière chinoise aa b 20.40 Arte TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE Robert Siodmak (Allemagne, 1957, Michael Curtiz (Etats-Unis, 1942, John Ford (Etats-Unis, 1965, L’Aventure humaine : N., 100 min). Ciné Classics N., 100 min). Ciné Classics N., 90 min). Cinétoile 13.30 100 % question. 13.30 Brooklyn Boogie aa 17.45 Rio Grande aa 1.25 Tempo massimo aa Kyoto, la civilisation zen TF 1 14.00 Le Rendez-vous. Wayne Wang et Paul Auster (EU, John Ford (Etats-Unis, 1950, Mario Mattoli (Italie, 1934, 1995, v.o., 85 min). Ciné Cinémas N., 105 min). Cinétoile N., v.o., 80 min). Ciné Classics 13.20 Reportages. 14.30 Le Journal de la santé. 16.15 La Gamberge aa 1.00 Quai des Orfèvres aaa 2.05 20 000 lieues sous les mers aa Eloge du vide 14.00 MacGyver. 15.00 Correspondance pour l’Europe. Norbert Carbonnaux (France, 1961, Henri-Georges Clouzot (France, 1947, Richard Fleischer (Etats-Unis, 1954, 14.55 Alerte à Malibu. 15.30 Pi égale 3,14... N., 90 min). Cinétoile N., 105 min). Arte v.o., 125 min). Ciné Cinémas C’EST UN FILM lent. Comme 15.50 Flipper. 15.55 Sur les chemins du monde. immobile. L’œil dérive avec la ca- 16.45 Dingue de toi. 16.00 Les Marchands méra. Sur une feuille, un courant 17.15 Hercule. de sel de l’Himalaya. 18.05 Sous le soleil. 17.00 Exploration planète. d’eau, le corps figé, comme GUIDE TÉLÉVISION 19.05 Melrose Place. 17.30 Planète océan. Trésors marins. absent, d’un méditant. Zen. Re- 19.50 Bloc modes. 17.55 Va savoir. tour à la source. Définition et lo- 20.00 Journal, Météo. 19.00 Histoire parallèle. 20.30 Xerxès. Opéra de Haendel. calisation. Zen signifie « prati- 20.50 Surprise sur prise. Semaine du 16 janvier 1949 : DÉBATS DOCUMENTAIRES Mise en scène. Nicholas Hytner. L’affaire Kravchenko. 23.10 Hollywood Night. Par l’Orchestre de l’Opéra quer ». La méditation et le retour 19.45 Météo, Arte info. 12.10 et 17.10 Le Monde des idées. 17.15 Les Dugongs, des sirènes national britannique, Emeutes à Los Angeles. dir. Charles Mackerras. Mezzo en soi-même. Venue de Chine, Téléfilm. Joseph Mehri. 20.00 Le Dessous des cartes. Thème : L’Europe et la France. en voie d’extinction. Odyssée Invités : Jean-Louis Bourlanges cette doctrine bouddhique ne 0.50 Formule foot. Etats-Unis [1/2] : 21.45 Radio Tarifa. une histoire d’expulsion. et Marie-France Garaud. LCI 17.45 Les Phacochères Nancy Jazz Pulsations 1997. Muzzik 1.25 TF 1 nuit, Météo. s’établit véritablement au Japon, 20.15 Comment horripiler survivants du passé. TSR 23.00 Faudel. 1.40 Certains Leeb Jazz. notamment à Kamakura, qu’au les gens. [1/3]. MAGAZINES 18.05 A ma zone. Odyssée Angoulême 1998. Muzzik XIIIe siècle. Walter Flemmer, le 20.40 L’Aventure humaine. 18.40 Envoyé spécial au paradis. 23.30 Black Sessions. Paris Première FRANCE 2 Kyoto, la civilisation zen. 13.40 Savoir plus santé. [1/6]. Mission à la Havane. Planète réalisateur de Kyoto, la civilisation 21.40 Metropolis. René-Nicolas Ehni. Savoir reconnaître la crise cardiaque. 13.40 Savoir plus santé. Docteur, mon bébé va mal. Rien qu’un 19.00 Le Temps des cathédrales. TÉLÉFILMS zen, un documentaire de la collec- Jean-Pierre Raynaud. Guerman. trouble transitoire. C’est laid, est-ce Le XIVe siècle. Odyssée tion « L’Aventure humaine », il- 14.45 Tiercé. Katinka. A vos musées ! grave ? Je n’étais pas vaccinée. 19.35 Les Grandes Batailles 20.20 Marie Galante. lustre son propos à partir du Ja- 15.05 Projet Medusa. 22.40 Nés quelque part. Invités : Le docteur Philippe Sopena, J.-P. Richard [2/4]. Ciné Cinémas Téléfilm. Larry Shawn [1 et 2/2]. Téléfilm. Malik Chibane. du passé. Planète le professeur Pierre Carli. France 2 pon et de l’ancienne cité 18.05 La Piste du Dakar. 0.10 Music Planet. Jay-Jay Johanson. 20.00 50 ans de conflits. 20.30 La Seconde. 14.15 Bouillon de culture. Christopher Frank. Festival impériale. Grignotée par le mo- 18.40 Spéciale Friends. 1.00 Quai des Orfèvres aaa Entre chiens et loups. L’histoire de Taïwan. Odyssée 22.15 Tout est dans la fin. Les coulisses de la série. Film. Henri-Georges Clouzot. Invités : Pietro Citati, Nicholas Evans, 20.10 Hôtel Caraïbes. [1/8]. France 3 dernisme et l’industrialisation, Roger Grenier, Catherine Rihoit. TV 5 Jean Delannoy [1 et 2/2]. Festival Kyoto garde cependant son plan 19.30 Friends. 16.30 De l’actualité à l’Histoire. 20.35 Ricky Jay, roi de la magie. Planète 22.40 Nés quelque part. 19.50 1 000 enfants vers l’an 2000. M6 Bilan de l’anné 1998. Histoire 20.35 L’arche, 2000 ans après. Malik Chibane. Arte en damier et plusieurs milliers de 20.00 Journal, Météo. 17.00 Reflets, images d’ailleurs. [2/16] : Les tigres. TMC 22.40 Napoléon et Joséphine. temples enfouis dans la verdure 20.55 Les Lumières. 13.15 Code Quantum. Vaincre la faim avec les armes 20.40 L’Aventure humaine. Richard T. Heffron [3/3]. TMC des collines environnantes. 23.40 Tout le monde en parle. 14.10 La Belle et la Bête. du terroir. Mokili Danga Kassa. Kyoto, la civilisation zen. Arte En lisière de la ville, un jardin 1.10 Journal, Météo. 15.05 Caraïbes offshore. Le tapa dans le textile. 15.50 Rintintin junior. Invité : Mokili Danga Kassa. TV 5 21.25 La Quête du futur. SÉRIES 1.35 Paris-Dakar. [20/22]. La famille mondiale. Planète – du gravier, quinze rochers. Pas 16.15 Raven. 17.30 Envoyé spécial, les années 90. ème de fleurs. Le « jardin sec » appa- Les oubliés de Saddam. La proie. Histoire 21.25 Chine-Taïwan, la traversée 17.25 Force de frappe. Otages. 13 Rue FRANCE 3 17.10 Amicalement vôtre. e e 17.55 Va savoir. de l’espoir. Odyssée 17.30 Cybill. Devinez le tube. Téva raît aux XV et XVI siècles, dans 18.10 Bugs. Un jardinier extraordinaire, découverte 21.40 Les voyages d’Alexandre 17.55 Clueless. Un choix difficile. Téva les monastères qui ont adopté la 13.57 Keno. 19.10 Turbo. de l’Allier. Un jardin vraiment 14.10 Le Magazine du cheval. le Grand. [1/4] Fils des Dieux. TMC 18.20 Susan ! Le poids des ans, doctrine zen. Les plus specta- 19.45 Warning. extraordinaire. Le chapelier d’Allet. La 14.40 Les Pieds sur l’herbe. 19.54 Le Six Minutes, Météo. Cinquième 21.55 Gerry Mulligan. Planète le choc des agents. Téva culaires sont le Ryoan ji, le Nan- 15.10 Destination pêche. 20.10 Plus vite que la musique. 18.15 France Europe Express. 21.55 La Nuit illuminée. Canal Jimmy 18.30 Hercule Poirot. senji, conçu en 1632, décrit ici, et La femme voilée. TMC 15.40 Couleur pays. 20.40 Ciné 6. Le dopage dans le football. 22.50 Les Années algériennes. le Daisen-in. « Simplicité, perfec- Euro, le contre-la-montre est lancé. 18.40 Homicide. 18.10 Expression directe. 20.45 La Trilogie du samedi. Invité : Daniel Cohn-Bendit. TV 5 [2/4]. Les tricheurs. Planète Pour l’amour de Sarah. Série Club tion inégalées, image de l’harmonie 18.20 Questions pour un champion. 20.50 Le Caméléon. Le crash. 19.00 T.V. +. Canal + 23.00 Georges Duby, 18.50 Un livre, un jour. 21.40 The Sentinel. D’égal à égal. 18.45 Murphy Brown. Comment du monde », note le commentaire. 22.35 Profiler. La source 19.00 Histoire parallèle. le plaisir et le temps. Histoire épouser un milliardaire. Téva Surpris, intrigué par cet espace 18.55 Le 19-20 de l’information , Météo. de tous les maux. Semaine du 16 janvier 1949. 0.10 Music Planet. Jay-Jay Johanson, 19.15 Une fille à scandales. dépouillé, le visiteur contemple, 20.10 Hôtel Caraïbes. [1/8]. 23.30 David Lansky. L’affaire Kravchenko. l’homme qui aimait les femmes. Arte Born to be Wilde (v.o.). Téva Le Gang des limousines. Invité : Gilles Martinet. Arte 20.40 Tout le sport. 19.30 Friends. [2/2]. s’apaise. « Fascinant, j’y suis resté 20.45 Le Journal du Dakar. 0.55 Boulevard des clips. 19.30 Le Bazar de Ciné Cinémas. Celui qui devient papa. France 2 deux heures », confie un voyageur La centième émission. Ciné Cinémas SPORTS EN DIRECT 21.05 Finale des Dicos d’or 1998. 1.55 Patricia Kaas. Rendez-vous. 19.45 La Vie à cinq. ébloui. Révélateur surtout. Quand 23.25 Strip-tease. 20.45 Le Magazine de l’Histoire. 13.30 Saut à skis. Coupe du monde. La veille du grand jour. Téva Invités : Sylvain Gouguenheim, l’Occident exalte l’individu, l’art 0.25 Météo ; L’Euro, mode d’emploi. K116. A Zakopane. Eurosport ème Alain Cabantous, 19.45 Kojak. Défenestration. 13 Rue zen cultive l’abandon du moi : 0.35 Soir 3. RADIO Lucien Jerphagnon. Histoire 14.00 Rugby. Elite 1. e 20.05 3 planète après le Soleil. Dickmalion « Etre illuminé par les choses de ce 0.55 Qu’est-ce qu’elle dit, Zazie ? 21.05 Thalassa. Soupe et soupçons. TV 5 Bègles-Bordeaux - Dax. Canal + (v.o.). Série Club 1.25 et 2.50 Saturnales. monde, c’est lâcher prise. » Rien à Journal des FRANCE-CULTURE 21.40 Metropolis. René-Nicolas Ehni. 17.55 Football. 20.15 Comment horripiler spectacles. 1.35 Premier Festival D2 : Ajaccio - Caen. Eurosport européen de la solidarité. Jean-Pierre Raynaud. Guerman. les gens. (v.o.). Arte voir avec la vision occidentale, ré- Katinka. Musée : Valenciennes. Arte 18.35 Profession spectateur. 20.40 Basket-ball. Pro A : 20.15 Friends. ductrice, de cette doctrine. 21.55 Ciné-Cinécourts. Evreux - Pau-Orthez. Eurosport CANAL + 20.00 Fiction. Eurydice, de . Celui qui persiste et signe. RTL 9 Autre séquence significative, la Crime et châtiment. 3.00 Boxe. Réunion de Las Vegas. 22.35 Opus. Iannis Kokkos Invités : Claude Chabrol, Daniel Cotard, Mike Tyson - François Botha. Canal + 20.35 H. Un flacon rouge. Canal + cérémonie du thé. C’est, avec ̈ En clair jusqu’à 14.00 face au Crépuscule des Dieux. Doug Headline, Antoine Reyes. 20.40 New York Undercover. Un amour 13.30 C’est ouvert le samedi. 0.05 Le Gai Savoir. Ciné Cinémas l’écriture, les fleurs, l’arc et l’épée, Elisabeth Hardouin-Fugier, MUSIQUE tenace. Le monstre. 13ème Rue 14.00 Rugby. En direct. 22.30 Envoyé spécial. La leçon des grands l’une des cinq « voies » qui étudie l’histoire des zoos. 20.50 Le Caméléon. Le crash. M6 Bègles-Bordeaux - Dax. singes. Alzheimer mon amour. mènent à la perfection. L’un des 16.05 Football NFL. P-s : Les aventurières de Dieu. TV 5 18.10 Orchestre national de Barbès. 20.55 Blague à part. La demande. Canal + Angoulême 1997. Muzzik grands maîtres en fut Sen No Ri- Denver Broncos - Miami Dolphins. FRANCE-MUSIQUE 22.50 T’as pas une idée ? 21.00 Maximum Bob. Harcèlement 17.10 Maguinnis, flic ou voyou. 19.50 Youssou N’Dour. kyu, qui, au XVIe siècle, a codifié 19.07 A l’Opéra. Invité : Jean Bertolino. Canal Jimmy sexuel (v.o.). Canal Jimmy ̈ En clair jusqu’à 20.35 23.25 Strip-tease. La Rochelle 1995. Muzzik cet « art du thé » tel qu’on le 19.30 Lucia di Lammermoor. 21.20 Spin City. 17.55 Décode pas Bunny. Faux mage ou désert ? La savetière 20.00 Suite Scythe opus 20, Le temps des cadeaux. Canal + connaît toujours aujourd’hui. Opéra de Donizetti. Donné en direct et le financier. Obéissance et devoir. 18.25 Toonsylvania. du Metropolitan Opéra de New York, de Prokofiev. Par l’Orchestre 21.40 The Sentinel. D’égal à égal. M6 Tout salaire mérite travail. France 3 philharmonique de Rotterdam, Dans un cas comme dans l’autre, 19.00 T.V. +. par le Chœur et l’Orchestre du dir. Valery Gergiev. Mezzo 21.45 South Park. Le zizi de Ike. Canal + il s’agit de développer l’« atten- Metropolitan Opéra de New York, 23.40 Tout le monde en parle. France 2 19.59 Jean-Luc et Faipassa. dir. Carlo Rizzi. 21.45 Derrick. Relation rompue. RTL 9 tion par la précision, la concentra- 20.00 Les Simpson. 23.07 Présentez la facture. 22.13 High Incident. tion, la pratique répétée ». 20.30 Le Journal du cinéma. Le Concertgebouw d’Amsterdam. ème Le Monde publie chaque semaine, dans son supplément daté dimanche-lundi, les pro- Connections. 13 Rue Exemple : un moine ratisse le gra- 20.35 Samedi comédie. grammes complets de la radio et – accompagnés du code ShowView – ceux de la télévision 22.20 Columbo. Attente. TSR 20.36 H. Un flacon rouge. RADIO-CLASSIQUE vier. La caméra ne l’importune 20.55 Blague à part. La demande. ainsi qu’une sélection des programmes du câble et du satellite. 22.35 Profiler. [1/2]. Le nom qui suit le genre de l’émission (film, téléfilm, etc.) est celui du réalisateur. pas : il est tout entier dans ce qu’il 21.20 Spin City. Le temps des cadeaux. La source de tous les maux. M6 21.45 South Park. Le zizi de Ike. 19.00 Intermezzo. Œuvres de Blauth, Nazareth, Gardel, Piazzolla. SIGNIFICATION DES SYMBOLES : 23.30 David Lansky. fait. Le zen, apologie du vide. Une 22.10 Jour de foot. ̈ Signalé dans « Le Monde Télévision-Radio-Multimédia ». Le Gang des limousines. M6 20.00 ̈ Les Soirées. Charles-Valentin philosophie pour notre époque 23.00 Succube. Film. James Bond III. Alkan, compositeur. Œuvres d’Alkan, a On peut voir. 23.50 Le Voyageur. aa Ne pas manquer. encombrée. 0.30 Francorusse a Cherubini, Chopin, Berlioz, Liszt. Cauchemars. Série Club Film. Alexis Miansarow. aaa Chef-d’œuvre ou classiques 22.00 Da Capo. Ferenc Fricsay. d Sous-titrage spécial pour les sourds et les malentendants. 23.55 Star Trek, DS 9. Derrière 1.40 Basket-ball. Pro A : Œuvres de Haydn, Beethoven, Mozart, les lignes ennemies. Canal Jimmy Danielle Tramard Cholet - Limoges. Dvorak, Bartok. LeMonde Job: WMQ1601--0032-0 WAS LMQ1601-32 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 11:08 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 35Fap:100 No:1185 Lcp: 700 CMYK

32

SAMEDI 16 JANVIER 1999 Barbe-à-sable Le Conseil constitutionnel valide l’essentiel La Floride par Pierre Georges de la réforme du scrutin régional renonce L’AVENTURE, c’est l’aven- plaisir, poignée de gaz dans le ture. Et le rire, c’est le rire. coin, gros cœur, le premier ar- Pourquoi le cacher ? Lorsque rivé au Sénégal a gagné. A Les dispositions sur la parité et sur la publicité des débats censurées à son projet de TGV l’on a appris que les Indiens condition de ne pas écraser, avaient attaqué la caravane du plus que nécessaire, les gamins LE CONSEIL constitutionnel a des voix). Enfin, le Conseil a admis ticle 6 de la Déclaration des droits PRÈS DE CINQ ANS APRÈS Dakar, dans le désert maurita- étourdis des sables sans clous rendu publique, vendredi 15 jan- la conformité à la Constitution des de l’homme et du citoyen et à l’ar- l’échec du TGV au Texas (Le nien, mercredi soir, entre chien et des brousses sans trottoirs. vier, sa décision sur la loi relative dispositions de la loi destinées à ticle 3 de la Constitution, selon les- Monde du 22 août 1994), l’Etat et fennec, on n’a pas vraiment Non, ce qui fatigue un peu, au mode d’élection des conseillers permettre à un président de quels la qualité de citoyen ouvre le américain de Floride met un terme pleuré de désespoir. c’est tout ce bruit, toute cette régionaux et des conseillers de conseil régional, s’il ne dispose pas droit de vote et d’éligibilité dans à son projet de liaison à grande vi- Ils voulaient de l’émotion, fureur,tous ces Gérard Holtz l’Assemblée de Corse, ainsi qu’au de la majorité, de faire adopter son des conditions identiques à tous tesse entre Miami, Orlando et de « l’ultime », du raid dans les déguisés en Lyautey du fonctionnement des conseils ré- budget grâce à un mécanisme de ceux qui n’en sont pas exclus pour Tampa, d’un montant de 6,3 mil- océans de sable, nos cheva- 20 heures, de l’aventure en gionaux. Il a validé les principales vote bloqué (le « 49-3 régional »). une raison d’âge, d’incapacité ou liards de dollars (5,4 milliards d’eu- liers-vapeur ? Servis sur un carton-désert et des admi- dispositions de ce texte. En revanche, les neuf juges de la de nationalité. ros). En arrêtant purement et sim- plateau ! Comme dans un wes- rables bivouacs pour soirée La réforme du mode de scrutin rue de Montpensier ont censuré La seconde censure est plus sur- plement le financement, jugé tern. Les apaches étaient ar- des chaumières télévisuelles. régional – qui instaure un scrutin deux dispositions de la loi, qui prenante. Elle porte sur une dispo- « non viable », Jeb Bush, nouveau més, déterminés, vaguement Ce sont ces images où l’on voit de liste à deux tours, à la propor- avaient, l’une et l’autre, été intro- sition d’apparence technique : la gouverneur de Floride, revient sur chevaleresques et parfaite- les journalistes se prendre tionnelle mais avec une prime ma- duites par des amendements par- loi fixait le principe que les débats l’accord signé en 1996 avec le ment cyniques. Ils n’ont pas ti- pour les méharistes de l’ex- joritaire à la liste arrivée en tête au lementaires lors de l’examen du de la commission permanente du consortium américano-européen ré un coup de feu. Si un peut- trême, déguisés comme pour premier tour, à l’instar du système texte à l’Assemblée nationale. conseil régional devaient être pu- Florida Overland Express (FOX). Il être, dans un pneu. Ils n’ont le grand bal quotidien des en vigueur pour l’élection des D’une part, il a censuré les deux blics, sauf si la majorité de ses met ainsi provisoirement un terme frappé, ni molesté personne. Dunes, adoptant la posture conseils municipaux dans les articles qui imposaient aux listes membres décidaient de siéger à à l’ambition du groupe franco-bri- Simplement, ils ont tendu leur d’ethnologues barbe-à-sable communes de plus de 3 500 habi- candidates aux élections régio- huis clos. Les sénateurs contes- tannique Alstom d’exporter le embuscade, entre falaises et pour nous conter, manière tants – a été considérée par les nales d’assurer la parité entre can- taient ce principe de publicité : ils TGV aux Etats-Unis. dunes, attendu qu’arrive le d’alibi, l’aimable, édifiante et juges constitutionnels conforme à didats masculins et féminins. Cette l’estimaient contraire au principe Au mois d’août 1996, le minis- transsaharien circus. Guet- rude vie des tribus saha- la loi fondamentale. Le Conseil disposition anticipait en quelque de « libre administration des collec- tère des transports de la Floride apens, tout le monde descend ! liennes. souligne, en outre, que ce nouveau sorte sur la révision constitution- tivités locales », selon lequel les ré- choisissait le consortium FOX, re- Razzia sur le Dakar. Ils ont Ce qui nous fatigue beau- régime électoral « devrait favoriser, nelle en cours d’examen au Parle- gions doivent pouvoir fixer libre- groupant le spécialiste américain pris l’argent, l’essence, des vé- coup, c’est l’appellation même à compter du prochain renouvelle- ment, mais non encore adoptée ment les modalités de des infrastructures Fluor Daniel et hicules et salut la compagnie, des émissionsde service public ment, l’émergence d’une majorité définitivement. Logiquement, le fonctionnement de leur commis- deux industriels du ferroviaire, le bonne continuation, merci pour célébrer ce grand culte stable » au sein des conseils régio- Conseil s’en est tenu aux règles sion permanente ; pour les séna- canadien Bombardier et Alstom. pour tout ! La bande à Toua- héroïque et quatre-quatreux. naux, et éviter, par conséquent, constitutionnelles actuellement en teurs, « il appartient à chaque Ce dernier devait assurer la fourni- regs, de parfaits sauvageons, « Cap Dakar », « Le Journal du que les assemblées régionales se vigueur et à sa jurisprudence de conseil régional, lorsqu’il établit son ture de la signalisation, des mo- avait frappé, là où cela fait le Dakar », « La Piste du Dakar » trouvent dans une situation ingou- 1982. règlement intérieur dans le mois qui trices, des bogies et des chaînes de plus mal, au ridicule. Le ridi- et même, même, ils l’ont osé vernable, comme cela a été le cas suit son renouvellement, de décider traction de dix-huit rames de TGV. cule qui, ordinairement sem- « Bivouac ». en Rhône-Alpes par exemple, de- TRANSPARENCE s’il entend que les séances de sa Le choix de la technologie du TGV blait, dans nos mémoires, ré- Le Dakar passe. En maître. puis mars 1998. A l’époque, il avait estimé, à pro- commission permanente soient pu- s’était fait aux dépens de l’Inter-Ci- servé aux troupes du shérif de Les Touaregs restent. En sei- De même, le Conseil constitu- pos d’une loi interdisant aux listes bliques ou non ». ty Express allemand. Nottingham et du Prince Noir gneurs. Qu’au moins, grâce tionnel n’a pas retenu les griefs de candidats aux élections munici- En dépit du souci de transpa- malmemées en forêt de Sher- leur soit rendue d’avoir mis un formulés par les députés et les sé- pales de comprendre plus de 75 % rence qui inspirait la loi, le Conseil UNE COMMANDE EN MOINS wood. peu de désordre dans l’obs- nateurs de droite qui l’avaient sai- de personnes du même sexe, que constitutionnel a donné raison aux Le financement devait être mix- Ce n’est pas qu’on ait quel- cène et lancinant jeu de pistes si, contre les seuils introduits par le l’établissement des listes de candi- sénateurs. Il a jugé que cette dis- te. L’Etat fédéral aurait contribué à que chose contre le Dakar. Ni pour concessionnaires fortu- législateur pour permettre à une dats à un suffrage politique ne doit position « restreint la libre adminis- hauteur de 40 % du montant en quelque chose pour d’ailleurs. nés et caravane sponsorisée. Il liste de se maintenir au second comporter aucune distinction fon- tration d’une collectivité territo- versant 70 millions de dollars On s’en désintéresse totale- manquait au spectacle, et à tour (5 % des suffrages exprimés dée sur le sexe. Le Conseil en reste riale ». (60,3 millions d’euros) par an sur ment. Comme d’une rituelle l’audimat, ce parfum de pirate- au premier tour) ou de pouvoir fu- donc, pour l’heure, à cette norme trente ans. En outre, il était prévu incongruité au calendrier des rie, cette révolte des gueux, ou sionner avec une autre liste (3 % constitutionnelle, fondée sur l’ar- Gérard Courtois une émission de bons du Trésor de pays riches s’amusant en pays des hommes bleus, sans lequel l’Etat de Floride pour 3 milliards de pauvres, dans toute l’indé- l’appel du désert, version ral- dollars (2,6 milliards d’euros) et un cence d’une caravane publici- lye-raid, ressemblait désor- crédit du gouvernement fédéral taire et sportive. Et l’on mais par trop à une procession Vers l’annulation du budget de l’Ile-de-France américain de 2 milliards de dollars conçoit même que les partici- rituelle et injurieuse des nantis (1,7 milliard d’euros). Ces em- pants puissent y trouver leur du Nord en Sahel conquis. LE TRIBUNAL ADMINISTRA- vote de rejet ou s’il n’est pas voté d’« écarter l’argumentation » selon prunts devaient être remboursés TIF de Paris annulera le budget le 30 avril à minuit, le président du laquelle le « 49-3 » permettrait de par les recettes provenant des pas- 1998 de la région Ile-de-France s’il conseil régional peut présenter, faire adopter un budget conforme sagers, dont le nombre devait at- suit les conclusions prononcées dans les dix jours, un nouveau aux désirs de la majorité. teindre 8,25 millions en 2010. par son commissaire du gouverne- budget automatiquement adopté Le tribunal administratif de Pa- Avec la décision de l’Etat de Flo- La journée d’action des chômeurs ment, Michel Pocheron, vendredi si un contre-projet n’est pas voté à ris devrait rendre un jugement ride, c’est une commande de 15 janvier. Celui-ci estime que le la majorité absolue. analogue à celui du tribunal d’Or- 2,75 milliards de francs (420 mil- président du conseil régional, Les requérants reprochent à léans à propos du budget du lions d’euros) qui échappe à Als- divise les associations Jean-Paul Huchon (PS), a «clos M. Huchon d’avoir suspendu la Centre, le 9 juillet 1998, mais avec tom. La signature définitive ne de- prématurément » les débats préa- séance, le 30 avril, à 18 h 30, pour six mois de retard, le conseil régio- vait intervenir qu’en 2002, précise SELON LE SECRÉTAIRE NATIONAL des comités de chômeurs de lables au vote, le 30 avril 1998, empêcher le vote d’un budget qui nal d’Ile-de-France ayant été fort le groupe, qui affirme que ce projet la CGT, François Desanti, la journée d’action, prévue vendredi pour empêcher l’adoption d’un aurait été fortement amendé par lent à produire son mémoire en n’était « pas encore inscrit dans le 15 janvier, en faveur des chômeurs, devait se traduire par des ma- budget non conforme aux vœux la droite et le Front national, sur défense. La portée de l’arrêt, at- carnet de commandes ». La SNCF nifestations et des occupations ponctuelles de bâtiments dans au de sa majorité. des points essentiels tels que les tendu dans un mois, sera cepen- était candidate à l’exploitation de moins quarante-cinq départements. Les collectifs AC !, Apeis et Le tribunal avait été saisi de lycées et le logement. Ils affirment dant incertaine, le budget 1998 cette ligne TGV par l’intermédiaire MNCP ont décidé finalement de rejoindre le mouvement, mais cri- deux requêtes, présentées par que le conseil régional aurait pu ayant été exécuté. de sa filiale SNCF International. tiquent la manière dont celui-ci a été organisé. Alors que que Jean-Yves Le Gallou (FN) d’une voter le budget avant minuit, puis- quatre chômeurs sur dix passent par l’Unedic, la CGT réclame «un part, Roger Karoutchi (RPR) et qu’il n’avait plus qu’à adopter un Rafaële Rivais François Bostnavaron système d’indemnisation unique pour l’ensemble des privés d’emplois, Bernard Lehideux (UDF) d’autre article d’équilibre. La région ré- un revenu minimum décent de 6 700 francs pour un chômeur et une part. Ces élus demandent l’annu- pond que le vote de cet article au- meilleure représentation démocratique des chômeurs ». A Paris, un lation du budget adopté le 12 mai rait été impossible avant minuit et rassemblement symbolique est prévu devant le siège de l’Unedic, 1998 dans le cadre de la nouvelle que la procédure du « 49-3 » per- où se tient un conseil d’administration de l’assurance-chômage. procédure du « 49-3 régional », met d’empêcher le vote d’un bud- Des actions plus soutenues devraient cependant avoir lieu en pro- car ils estiment que les conditions get « dénaturé ». Selon le commis- vince, notamment à Perpignan, Caen, Montbéliard, Bordeaux, nécessaires pour l’appliquer saire du gouvernement, au Roubaix-Lille, mais aussi, pour la première fois, à Nîmes, Quimper n’étaient pas réunies. Cette procé- contraire, « rien ne permet de dire et Saint-Brieuc. dure, prévue par la loi du 7 mars que l’objectif ne pouvait être atteint, 1998, relative au fonctionnement dans la mesure où il n’y avait pas de DÉPÊCHES des conseils régionaux, prévoit blocage institutionnnel ». M. Po- a SNOWBOARD : la Française Isabelle Blanc, âgée de vingt-trois que si le budget fait l’objet d’un cheron a proposé, en outre, ans, est devenue championne du monde du slalom parallèle, jeudi 14 janvier, à Berchtesgaden (Allemagne). Sa compatriote, la cham- pionne olympique Karine Ruby, a pris la quatrième place. a GUADELOUPE : le trésorier-payeur général de la Guade- loupe, Jean-Pierre Maloisel, a annoncé, jeudi 14 janvier, qu’il quittait son poste, estimant que l’archipel « est dans le coma » et qu’il « n’est pas persuadé qu’une perfusion pourrait faire quelque chose ». « Tout le monde s’en moque et tire à hue et à dia, a-t-il ajou- té dans un entretien au quotidien France-Antilles (daté 14 janvier). Il n’y a aucun effort de concertation, pas de dialogue politique. » M. Maloisel, âgé de soixante et un ans, précise que, après deux an- nées et demie en poste, il a demandé lui-même son départ. a FUSION : le conseil d’administration du Banco Central Hispa- no (BCH), troisième groupe bancaire espagnol, a été convoqué, vendredi 15 janvier à 13 heures, pour approuver une fusion avec le Banco Santander, numéro un espagnol du secteur. Le BCH a de- mandé à la Commission des valeurs une suspension de la cotation de son titre à la Bourse de Madrid. a FRONT NATIONAL : Bruno Racouchot, directeur du cabinet de Jean-Marie Le Pen, élu au conseil régional d’Ile-de-France, a fait savoir, par lettre datée du 9 janvier, qu’il avait décidé de siéger au conseil régional aux côtés de Jean-Yves Le Gallou, proche de Bruno Mégret. Le « groupe » de M. Le Gallou rassemble donc dix- huit conseillers, auxquels s’ajoute la voix de Yves de Coatgourden, qui, désapprouvant l’organisation du congrès extraordinaire de Marignane (Bouches-du-Rhône), les 23 et 24 janvier, a demandé à n’être qu’apparenté à ce groupe. Le « groupe » des lepénistes compte, quant à lui, dix-sept conseillers régionaux. a MARIGNANE : une vingtaine de partis politiques, organisa- tions syndicales et associations antiracistes de la région Provence- Alpes-Côte-d’Azur appellent à une manifestation, samedi 23 jan- vier, à 14 heures, à Marignane (Bouches-du-Rhône), pour protester contre l’organisation, ce même jour, du congrès des mégrétistes. Ces organisations soulignent dans un communiqué que « Mégret ou Le Pen, l’idéologie est la même » et que « plus que jamais », il faut « refuser tous ensemble l’extrême droite, ses idées et ses alliés. »

Tirage du Monde daté vendredi 15 janvier 1999 : 532 586 exemplaires. 1 3