RAPPORT

D’ACTIVITÉ

2002

RAPPORT DE SYNTHESE

RAPPORT DETAILLE

RAPPORT D’ACTIVITÉ 2002

2 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2002

SOMMAIRE

INTRODUCTION ...... 12

PREMIERE PARTIE : RAPPORT DE SYNTHESE ...... 17

RERCHERCHE ET DEVELOPPEMENT ...... 18

CREATION ET DIFFUSION MUSICALES ...... 24

DEPARTEMENT CHOREGRAPHIQUE ...... 27

PEDAGOGIE...... 29

RELATIONS EXTERIEURES ...... 34

MEDIATHEQUE ...... 37

DEUXIEME PARTIE : RAPPORT DETAILLE ...... 39

RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT...... 40 1 ACOUSTIQUE ...... 40 1.1 Acoustique instrumentale ...... 40 1.1.1 Modélisation physique des sources sonores...... 40 1.1.1.1 Modélisation physique du feutre des marteaux de piano...... 40 1.1.1.2 Étude expérimentale des jets d'air turbulents...... 41 1.1.1.3 Étude des écoulements dans les anches ...... 41 1.1.1.4 Interaction entre le conduit vocal de l'instrumentiste à vent et l'instrument ...... 42 1.1.2 Synthèse sonore par modélisation physique...... 43 1.1.2.1 Recherches liées au logiciel Modalys...... 43 1.1.2.2 Modalys ...... 44 1.1.2.3 Ethnomusiclogie et synthèse par modèles physiques - Flute_lab ...... 45 1.1.3 Projet DOREMI (Directionally Optimised REpresentation of Musical Instruments) ...... 45 1.1.4 Valorisation de l'expertise ...... 46 1.2 Acoustique des Salles ...... 49 1.2.1 Méthodes d'extraction automatique des facteurs de description spatiale d'une scène sonore. 49 1.2.2 Projet Carrouso...... 50 1.2.2.1 Egalisation multi-canal de haut parleurs MAP dans le cadre de la reproduction holophonique...... 51 1.2.2.2 Qualité de restitution par panoramique sur un jeu d'ondes planes ou de points sources virtuels 51 1.2.2.3 Intégration de l’holophonie dans le Spatialisateur ...... 51 1.2.2.4 Définition d'un outil auteur et d'une interface utilisateur pour Carrouso...... 52 1.2.2.5 Extraction des paramètres perceptifs à partir de la réponse d'une salle...... 52 1.2.3 Projet Listen...... 53 1.2.3.1 Format multicanal pour la restitution binaurale...... 53 1.2.3.2 Mesures...... 54 1.2.3.3 Adaptation individuelle...... 55 1.2.3.4 ListenSpace...... 55 1.2.4 Perception Multimodale ...... 58 1.2.5 Caractérisation et contrôle de la sensation d'enveloppement dans le cadre de la diffusion au format 5.1 ...... 59 1.2.6 Projet Orgues – Palais des Beaux Arts de Bruxelles ...... 59 1.2.7 Le Spatialisateur ...... 60 1.2.7.1 Librairie d'objets de spatialisation Spat ...... 60 1.2.7.2 Interface utilisateur ...... 60 1.2.7.3 SpatPluggo...... 60 1.2.7.4 Plug-in TDM ...... 61

3 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2002

1.2.8 Publications et communications...... 61 1.3 Design sonore...... 63 1.3.1 Reproduction du rayonnement (Cube/Timée) ...... 63 1.3.1.1 Caractérisation de la Timée...... 63 1.3.1.2 Mixage binaural de Duelle ...... 63 1.3.1.3 Projet DoReMi ...... 64 1.3.1.4 Traitement des basses fréquences ...... 64 1.3.2 Reproduction du rayonnement appliquée à la synthèse sonore ...... 64 1.3.2.1 Projet Orgue ...... 64 1.3.2.2 Analyse/synthèse du son et du rayonnement du violon...... 65 1.3.3 Design sonore des objets ...... 65 1.3.3.1 Etude du graillonnement...... 65 1.3.3.2 Conception de sons de clignotants...... 65 1.3.4 Sonification ...... 66 1.3.4.1 Projet Radio.thém...... 66 1.3.4.2 Etude sur la sonification ...... 66 1.3.5 Aides utilisateurs...... 66 1.3.5.1 Ecrins ...... 66 1.3.5.2 Techniques de spatialisation multi haut-parleurs...... 66 1.3.5.3 Codecs audio pour Internet : tests...... 67 1.3.5.4 Réverbérations en format plug-in : tests...... 67 1.3.6 SOHO workshop ...... 67 1.3.7 Production...... 67 1.3.7.1 Création et reprise de Five ImaginarySpaces...... 67 1.3.7.2 Signalétique au Théâtre du Rond-Point...... 68 1.3.7.3 Le Jardin de la Plaine Mer (CD) ...... 68 1.3.7.4 Réflexions (installation sonore) ...... 68 1.3.8 Publications et communications...... 68 2 PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES ...... 69 2.1 Codage sensoriel et perception du son ...... 69 2.1.1 Modèles de perception de la hauteur...... 69 2.1.2 Corrélats physiologiques de la perception de hauteur ...... 69 2.1.3 Perception et production de hauteur chez les harpistes Ouldémés du Cameroun...... 70 2.1.4 Estimation de fréquence fondamentale...... 71 2.1.4.1 Algorithme YIN : sons isolés...... 71 2.1.4.2 Algorithme MMM : sons concurrents ...... 71 2.1.4.3 Estimation jointe de F0 et d'effet de salle ...... 71 2.1.5 Modélisation et pertes auditives...... 71 2.1.6 Substrats cérébraux de la perception du timbre...... 72 2.1.7 Descripteurs fins du timbre ...... 72 2.1.8 Perception des propriétés physiques d'une source...... 73 2.2 Analyse des scènes auditives...... 73 2.2.1 Illusion de continuité auditive ...... 73 2.2.2 Modèle Réseau de Corrélation ...... 74 2.3 Cognition musicale ...... 74 2.3.1 Perception de la similarité musicale entre matériaux musicaux thématiques et leurs transformations ...... 75 2.3.2 Reconnaissance de thèmes avec changements d'instrumentation...... 75 2.3.3 Apprentissage implicite des règles de construction de séquences de timbres...... 76 2.3.4 Perception et expérience en temps réel des œuvres musicales...... 77 2.3.5 Etude de la structure psychologique et du décours temporel du traitement des émotions musicales ...... 77 2.3.6 Modélisation des schémas cognitifs de l'écoute de musiques arabes improvisées ...... 78 2.4 Qualité et ergonomie sonores...... 79 2.4.1 Projet RNRT Radio.Thém ...... 79 2.4.1.1 Hyperlien sonore ...... 79 2.4.1.2 Validation fonctionnelle...... 79 2.4.2 Projet EliasArts ...... 80 2.4.3 Projet Klaxon...... 80 2.4.4 Projet Cuidado (Sound Palette) ...... 81 2.5 Outils...... 82 2.5.1 Outils pour l'analyse de données ...... 82 2.6 Publications et communications ...... 84 3 ANALYSE ET SYNTHESE DES SONS ...... 90 3.1 Traitements fondés sur le contenu ...... 90 3.1.1 Caractérisation des sons ...... 90

4 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2002

3.1.2 Projet Ecrins...... 91 3.1.3 Classification et indexation de documents multimédia par la collaboration du son, de l'image et du texte 91 3.1.4 Reconnaissance de morceaux...... 91 3.2 Analyse musicale du signal ...... 92 3.2.1 Résumés musicaux visuels et sonores ...... 92 3.2.2 Extraction de structures musicales à partir des signaux audio...... 92 3.2.3 Alignement d'un enregistrement audio avec sa partition...... 93 3.2.4 Effets acoustiques de la pédagogie Bel Canto sur le chant choral ...... 93 3.3 Modèles de signaux...... 94 3.3.1 Nettoyage d'enregistrements stéréo ...... 94 3.3.2 Séparation de signaux audio par des techniques statistiques...... 94 3.3.3 Estimation de la fréquence fondamentale...... 95 3.3.4 Modèle additif...... 95 3.3.5 Analyse de voix chantée en partiels et enveloppe spectrale...... 96 3.4 Modèles physiques ...... 96 3.4.1 Etude et modèle physique des instruments à anche double...... 96 3.4.2 Inversion de modèles physiques...... 97 3.4.3 Etude pour une modélisation du conduit vocal...... 97 3.5 Contrôle de la synthèse ...... 98 3.5.1 Synthèse concaténative par sélection d'unités sonores...... 98 3.5.2 Apprentissage pour l'estimation des paramètres de contrôle de la synthèse...... 98 3.5.3 Projet Orgue, un sampleur SDIF...... 99 3.6 Activités de développement...... 99 3.6.1 Analyse PSOLA ...... 99 3.6.2 Transformation des voix en temps réel ...... 99 3.6.3 Logiciel SuperVP/Audiosculpt ...... 100 3.6.4 Logiciel AudioSculpt...... 100 3.6.5 Bibliothèques libfft, Easdif et MatMTL ...... 100 3.6.6 Logiciel XSpect ...... 101 3.7 Publications et communications ...... 101 4 REPRESENTATIONS MUSICALES ...... 103 4.1 Aide informatique à l'analyse musicale...... 104 4.1.1 Automatiser l’analyse motivique à l’aide d’heuristiques perceptives ...... 104 4.1.2 Extraction automatique des similarités et des périodicités dans les partitions musicales ...... 105 4.1.3 Classification et imagerie musicale pour l'harmonie...... 106 4.2 Approche algébrique des théories musicales...... 106 4.3 Recherche adaptative et CAO...... 108 4.4 Modélisation du style et de l'improvisation par apprentissage ...... 109 4.5 Recherche et développement autour d'OpenMusic ...... 110 4.5.1 Développements généraux ...... 110 4.5.2 Le geste dans OpenMusic ...... 110 4.5.3 OpenMusic et Java : jOpenMusic ...... 110 4.6 Publications et communications ...... 111 5 FORMULATIONS DU MUSICAL...... 114 5.1 Séminaire interne...... 115 6 SYSTEMES TEMPS REEL – APPLICATIONS TEMPS REEL...... 116 6.1 Développement de jMax ...... 117 6.1.1 Evaluateur d’expressions...... 117 6.1.2 Evolution du système à objets ...... 117 6.1.3 Interface graphique Java ...... 117 6.1.4 Portage de jMax sur MacOSX...... 118 6.1.5 Version 4 de jMax ...... 118 6.2 Suivi de Partition...... 118 6.2.1 Tests ...... 118 6.2.2 Développements ...... 119 6.2.2.1 Les réalisations ...... 119 6.2.2.2 Utilitaires...... 119 6.2.2.3 Distributions...... 120 6.2.3 Apprentissage...... 120 6.2.4 Stages...... 120 6.3 Développements pour Max/MSP...... 121 6.4 Projet S0undb1ts ...... 121 6.5 Publications et communications ...... 122 7 LOGICIELS LIBRES ET INGENIERIE LOGICIELLE ...... 123

5 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2002

7.1 Développement de jMax ...... 123 7.1.1 Utilisation de sourceforge.net pour la gestion du projet jMax...... 123 7.1.2 Biliothèque client...... 124 7.1.3 Configuration audio...... 124 7.1.4 Interfaçage de jMax avec Jack...... 124 7.1.5 Interfaçage de jMax avec Alsa sequencer ...... 125 7.1.6 Développement d’objets SDIF ...... 125 7.1.7 Développement d’objets de streaming...... 125 7.2 Projet Agnula ...... 126 7.2.1 Mise en place de l’infrastructure matérielle et des serveurs...... 126 7.2.2 Packaging de la release 3.1 de jMax ...... 126 7.2.3 Etude du remplacement du JRE ...... 126 7.2.4 Etude et proposition d'un schéma d'interopérabilité entre applications audio ...... 127 7.2.5 Mise en place d'un miroir de Planet CCRMA ...... 127 7.3 Publications et communications ...... 128 8 SERVICES EN LIGNE ...... 129 8.1 Les acquis de l’année précédente...... 130 8.1.1 Aspects organisationnels ...... 130 8.1.2 Infrastructure physique ...... 130 8.1.3 Environnement de développement ...... 130 8.1.4 Corpus d’échantillons et leurs métadonnées ...... 130 8.1.5 L’architecture initiale ...... 130 8.2 Aspects fonctionnels...... 131 8.2.1 Définition du fonctionnement et des cas d’utilisation de l’application ...... 131 8.2.2 Conception des interfaces utilisateurs ...... 131 8.2.3 Tests et documentation...... 131 8.3 Travaux théoriques liés à la description textuelle structurée du contenu audio (taxonomies) ...... 132 8.3.1 Analyse et refonte de la taxonomie instrumentale Studio en ligne...... 132 8.3.2 Prise en compte de taxonomies des sources sonores...... 132 8.3.3 Intégration des taxonomies morphologiques...... 132 8.4 Modélisation des données et le développement du niveau base de données...... 133 8.4.1 Modélisation logique des descripteurs ...... 133 8.4.2 Lien logique avec les autres contributions scientifiques...... 133 8.4.3 Développement des modules d’accès à la base de données ...... 133 8.5 Développement des couches applicatives ...... 134 8.5.1 Gestion des données audionumériques...... 134 8.5.2 Niveau applicatif...... 134 8.5.3 Les interfaces graphiques...... 135 8.6 Intégration des modules scientifiques ...... 135 8.6.1 Aspects fonctionnels ...... 135 8.6.2 Aspects techniques...... 136 8.7 Retours utilisateurs et re-conception ...... 136 8.7.1 Synthèse et analyse des retours utilisateurs, re-conception fonctionnelle ...... 136 8.7.2 Re-conception de l’architecture logique ...... 137 8.8 Suivi de projet ...... 137 8.8.1 Coordination technique entre partenaires ...... 137 8.8.2 Coordination organisationnelle et administrative...... 138 8.9 Publications et communications ...... 138 9 SERVICES LOGISTIQUES ...... 140 9.1 Service informatique ...... 140 9.1.1 Réseaux Internes...... 140 9.1.2 Connexion Internet...... 141 9.1.3 Evolution des Serveurs ...... 141 9.1.4 Tâches administratives ...... 141 9.2 Atelier mécanique ...... 142 9.2.1 Département Recherche et développement...... 142 9.2.2 Département Création...... 142 9.2.3 Régie Bâtiment et Services généraux...... 142 10 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT : PERSONNEL ...... 143 11 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT : ANNEXES...... 148 11.1 Conseil Scientifique de l’Ircam...... 148 11.2 Comité d’évaluation de l’UMR Ircam-CNRS...... 152 11.3 Séminaires Recherche et Création...... 155

6 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2002

CREATION ET DIFFUSION MUSICALES ...... 158 1 CREATION MUSICALE...... 161 1.1 La sélection des compositeurs ...... 162 1.1.1 Le comité de lecture...... 162 1.1.2 La sélection par cooptation ...... 163 1.2 Les compositeurs en production...... 163 1.3 Les compositeurs en recherche...... 173 1.4 Les compositeurs du cursus de composition et d’informatique musicale ...... 173 1.5 Les portages ...... 173 2 LA DIFFUSION DE LA CREATION MUSICALE...... 175 2.1 La saison musicale parisienne...... 175 2.2 Le Festival Agora 2002...... 178 2.2.1 Le tableau récapitulatif du nombre de spectateurs ...... 178 2.2.2 Les concerts et spectacles...... 180 2.2.3 Les rencontres avec les artistes...... 184 2.2.4 L’exposition coproduite par l’Ircam et la direction de la production du Centre Pompidou ...... 185 2.3 Les manifestations artistiques dans le cadre de Résonances ...... 185 2.4 Les autres manifestations...... 185 2.4.1 L’exposition Sonic Process ...... 185 2.4.2 L’exposition Roland Barthes ...... 185 2.5 Les tournées ...... 186 2.6 Le Réseau Varèse ...... 189 2.7 Les enregistrements discographiques...... 190 DEPARTEMENT CHOREGRAPHIQUE ...... 191 1 INTRODUCTION ...... 191 2 RESUME DES PROJETS 2002 ...... 192 PEDAGOGIE...... 195 1 FORMATIONS UNIVERSITAIRES...... 196 1.1 Diplôme d’études approfondies en Acoustique, traitement du signal et informatique appliqués à la musique : DEA Atiam ...... 196 1.1.1 Objectif...... 196 1.1.2 Organisation et orientation 2002-2003...... 196 1.1.3 Suivi pédagogique ...... 197 1.1.4 Équipe doctorale ...... 197 1.1.5 Les enseignants...... 198 1.1.6 Les étudiants...... 198 1.1.7 Les étudiants en thèse...... 198 1.1.8 Carrières des étudiants...... 198 1.2 Diplôme d’études approfondies, Musique Histoire Société : DEA MHS...... 199 1.2.1 Histoire des techniques musicales au XXe siècle ...... 199 1.2.2 Evolutions de la théorie et de l’analyse musicales au XXe siècle ...... 200 1.2.3 Les enseignants...... 200 1.3 Diplôme d’études supérieures spécialisées : jeux interactifs et vidéo multimédia ...... 201 1.3.1 Suivi pédagogique ...... 201 1.3.2 Les enseignants...... 201 1.3.3 Les étudiants...... 201 2 FORMATIONS PROFESSIONNELLES...... 202 2.1 Formations destinées aux compositeurs à la recherche d’une spécialisation ...... 202 2.1.1 Cursus de composition et d’informatique musicale 2001/2002 ...... 203 2.1.1.1 Organisation ...... 203 2.1.1.2 Première période...... 203 2.1.1.3 Deuxième période ...... 203 2.1.1.4 Les étudiants ...... 204 2.1.1.5 L’équipe...... 204 2.1.1.6 Environnement de travail...... 204 2.1.2 Stage de composition et d’informatique musicale – juin 2002...... 204 2.1.2.1 Cours techniques ...... 204 2.1.2.2 Cours de composition...... 205 2.1.2.3 L’équipe...... 205 2.1.2.4 Les stagiaires ...... 205 2.1.2.5 Environnement de travail...... 205

7 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2002

2.1.3 Ferienkurse de Darmstadt...... 205 2.2 Stages thématiques ...... 206 2.2.1 Stage le hasard en musique ...... 206 2.2.2 Stage musique et texte ...... 206 2.2.2.1 Cours et interventions...... 206 2.2.2.2 Ateliers ...... 207 2.2.3 Stage Musiques actuelles – Les outils du live...... 207 2.2.4 Stage Design sonore ...... 207 2.3 Stages de fin de semaine sur les technologies de l’Ircam ...... 208 2.3.1 2.3.1 Synthèse et Traitement du son ...... 208 2.3.1.1 AudioSculpt 2, applications avancées ...... 208 2.3.1.2 Diphone Studio 2, applications avancées...... 208 2.3.1.3 AudioSculpt, introduction...... 208 2.3.1.4 Modalys, introduction...... 208 2.3.2 Ecriture musicale assistée par ordinateur ...... 209 2.3.2.1 OpenMusic 2, niveau intermédiaire ...... 209 2.3.2.2 OpenMusic 3, applications avancées ...... 209 2.3.2.3 OpenMusic, introduction...... 209 2.3.3 Interaction temps réel ...... 209 2.3.3.1 Max/MSP 2, applications avancées...... 209 2.3.3.2 Max/MSP 3, applications avancées...... 209 2.3.3.3 Max/MSP, introduction ...... 210 2.3.3.4 Pluggo et Jitter sur Max/MSP, introduction...... 210 2.3.4 Spatialisateur ...... 210 2.3.4.1 Introduction et applications avancées...... 210 2.4 Formations à la demande...... 210 2.4.1 Initiation à l’écoute des musiques du XXe siècle ...... 210 2.4.1.1 Pour l’Inspection Académique des Hauts de Seine...... 211 2.4.1.2 Pour la Mairie de Paris ...... 211 2.4.2 Atelier AtomicPro ...... 211 2.4.2.1 Pour l’école des Beaux Arts de Nancy ...... 211 2.4.3 Aide au Projet, conseil technique classe Electroshop 3.0...... 211 2.4.3.1 Pour l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Nancy ...... 211 2.4.4 Atelier informatique (MusiqueLab, Spat)...... 211 2.4.4.1 Pour le Rectorat de Besançon...... 211 2.4.5 Formation Numérisation des fonds sonores...... 211 2.4.5.1 Pour le Ministère de la Culture ...... 211 2.4.6 Le timbre...... 212 2.4.6.1 Pour l’Académie de Paris ...... 212 2.4.7 Formation urbanisme et nature : le paysage aujourd’hui - Paysage sonore ...... 212 2.4.7.1 Pour l’Inspection Académique de Nanterre ...... 212 3 ATELIERS SCOLAIRES...... 213 3.1 Découverte...... 213 3.1.1 Apprendre à écouter ...... 213 3.1.2 Le son à portée de main ...... 213 3.1.3 Fabriquer un instrument de musique virtuel...... 213 3.2 Création ...... 214 3.2.1 Histoires de sons ...... 214 3.2.2 Le son de l’image et l’image du son...... 214 3.2.3 Création collective...... 214 3.3 Collaboration avec l’Education Nationale ...... 214 4 GRAND PUBLIC ...... 216 4.1 L’accès des femmes à l’expression musicale - colloque...... 216 4.1.1 Intervenants ...... 216 4.1.2 Concert du 8 mars 2002 ...... 217 4.1.3 Organisation...... 217 4.2 Concerts commentés de midi ...... 218 4.2.1 Burger Time ou les Tentations de Saint-Antoine, Mauro Lanza...... 218 4.2.2 Chaman, Frédéric Pattar...... 218 4.2.3 Déjà, Jean-Luc Hervé ...... 218 4.2.4 Elettra, Ivan Fedele...... 218 4.3 Le quatuor à cordes – conférences et ateliers-concerts...... 219 4.3.1 Conférences...... 219 4.3.1.1 Repenser le quatuor à cordes, Philippe Albèra ...... 219 4.3.1.2 Le quatuor à cordes et les enjeux du dialogue, Bernard Fournier ...... 219 4.3.1.3 La forme sonate, un modèle de référence pour le quatuor à cordes, Bernard Fournier 219

8 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2002

4.3.1.4 Quelle évolution pour le quatuor aujourd’hui ? Frédéric Durieux...... 220 4.3.2 Ateliers-concerts : quatuors à cordes et électronique ...... 220 4.3.2.1 Nymphea, Kaija Saariaho...... 220 4.3.2.2 Spirali, Marco Stroppa ...... 220 4.4 Analyse du corps dans le mouvement dansé – conférences ...... 221 4.4.1 Techniques d'analyse du mouvement et regard porté sur le corps, Odile Rouquet ...... 221 4.4.2 Pédagogie du mouvement : de la conscience corporelle à l’expressivité, Nathalie Schulmann 221 4.4.3 L'émotion, itinéraire de « Texture Composite », Emmanuelle Vo-Dinh...... 221 4.4.4 Carences et handicaps, Mathilde Monnier...... 222 4.4.5 Les courants esthétiques, Philippe Le Moal et François Raffinot...... 222 4.4.6 Le « Contact Improvisation », Patricia Kuypers ...... 222 4.4.7 Modèles informatiques pour l'analyse du mouvement expressif, Antonio Camurri ...... 223 4.5 Conférences et atelier Musique et Texte...... 223 4.5.1 Conférences...... 223 4.5.1.1 La convenance du texte et de la musique chez les troubadours, Jacques Roubaud et Pierre Lusson ...... 223 4.5.1.2 Le récitatif ou prima la poésie, François Sarhan ...... 223 4.5.1.3 L’aria, François Sarhan ...... 223 4.5.1.4 Le madrigal ou prima la musique, François Sarhan ...... 224 4.5.2 Atelier : Analyse des rapports texte/musique avec l’ordinateur...... 224 4.6 Musique et perception – conférence et atelier...... 224 4.6.1 Conférence, Mikhail Malt et Daniel Pressnitzer...... 224 4.6.2 Atelier, Mikhail Malt...... 224 4.7 Musique et espace - conférence...... 226 4.8 Rendez-vous électroniques ...... 226 4.9 Conférences du lundi soir ...... 226 4.9.1 Etat de l’art...... 226 4.9.1.1 L’Ecriture des documents électroniques de demain, Jean Pierre Mabille...... 226 4.9.1.2 Les nouveaux outils informatiques pour l’analyse musicale, Gérard Assayag ...... 226 4.9.2 Création et technologies ...... 227 4.9.2.1 La création de l’installation ElIès, Cécile Le Prado et Emmanuelle Huynh Thanh-Loan 227 4.9.3 Trajectoires ...... 227 4.9.3.1 Ce que chanter veut dire : chants de la confrérie de Castelsardo en Sardaigne, Bernard Lortat-Jacob ...... 227 4.9.3.2 Naissance de l'avant-garde musicale: le Skandalkonzert de 1913, Esteban Buch...... 227 4.9.4 Métissages...... 228 4.9.4.1 Esthétique et rationalité dans les musiques de tradition orale, Marc Chemillier ...... 228 4.9.4.2 Composition savante, composition populaire, Andrea Cera...... 228 4.10 Accueil Entretemps et MaMux...... 228 4.10.1 Musique/esthétique - débats et séminaire d’Entretemps...... 228 4.10.1.1 Débats - Les samedis d’Entretemps - La musique n'est pas seule ...... 229 4.10.1.2 La grandeur de Bach, Antoine Hennion et Joël-Marie Fauquet (Fayard, 2000) ...... 229 4.10.1.3 L'écoute de l'analyste et la musique baroque, Anne Cadier (L'Harmattan, 1999) ...... 229 4.10.1.4 Elliott Carter ou le temps fertile, Max Noubel ...... 229 4.10.1.5 La musique du Diable, Nigel Wilkins ...... 229 4.10.1.5.1 Écrits, Jean Barraqué...... 229 4.10.1.6 Le séminaire d’Entretemps - Musique, psychanalyse...... 229 4.10.1.6.1 L'émotion : une pensée du corps, Yvon Thoraval. Discussion/débat autour des écrits d'Arnold Schoenberg ...... 230 4.10.1.6.2 Psychanalyse et musique, ou "jouir du déchiffrage", François Regnault. Si la musique soigne, que soigne-t-elle ? Edith Lecourt ...... 230 4.10.1.6.3 De l'improvisation... Éric Barret. De la pulsion invoquante... François Dachet ...... 230 4.10.1.6.4 L'absolue butée de la forme, Béatrice Hérouard ...... 230 4.10.1.6.5 Distant music ou l'accent du nom propre, Mayette Viltard. Bilan du séminaire par François Dachet et François Nicolas ...... 230 4.10.1.6.6 L'ambigu qu'il y a dans le rapport du corps à lui-même : la résonance, François Dachet 230 4.10.1.6.7 Pulsion invoquante et expressivité musicale - L'écoute musicale, une prière "athée" ? François Nicolas ...... 230 4.10.1.6.8 Discussion des conférences de François Dachet et François Nicolas ...... 231 4.10.2 Séminaire MaMux ...... 231 4.10.2.1 Théorie des concepts locaux et globaux en musique...... 231 4.10.2.2 Mosaïques et pavages dans la musique ...... 231 4.10.2.3 American Set Theory et théories du diatonisme...... 231 4.10.2.4 Outils mathématiques dans l'analyse musicale ...... 231

9 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2002

4.10.2.5 On Tone Systems...... 231 4.10.2.6 Journée d'étude consacrée à Iannis Xenakis ...... 232 4.10.2.7 Structures mathématiques dans l'interprétation et l'improvisation ...... 232 4.10.2.8 Aspects algébrico-sémiotiques en musique et musicologie...... 232 4.10.2.9 Formalisations et représentations musicales : entre Set-Theory, théories diatoniques et approches néo-riemanniennes ...... 232 5 PROJET SPECIFIQUE...... 233 5.1 Groupe de travail sur les analyses hyper-média ...... 233 RELATIONS EXTERIEURES ...... 234 1.1 Valorisation de la recherche ...... 234 1.1.1 Brevets...... 234 1.1.2 Licences de brevets ...... 234 1.1.3 Collaborations industrielles ...... 234 1.1.4 Prestations de service...... 235 1.2 Projets nationaux et européens...... 235 1.2.1 WedelMusic ...... 235 1.2.2 CUIDADO ...... 236 1.2.3 LISTEN ...... 236 1.2.4 CARROUSO ...... 236 1.2.5 ECRINS ...... 236 1.2.6 RADIOTHEM ...... 237 1.2.7 AGNULA ...... 237 1.2.8 PHASE...... 237 1.2.9 DVD à la Carte...... 237 1.2.10 MUSICNETWORK ...... 238 1.2.11 DOREMI...... 238 1.3 Forum, diffusion des produits et logiciels ...... 239 1.3.1 Evolution du nombre d’utilisateurs (5 abonnés par membre institutionnel) ...... 239 1.3.2 Evolution du chiffre d’affaires...... 239 1.3.3 Evolution des inscriptions par bouquet ...... 240 1.3.4 Evolution des inscription individuelles et par un organisme ...... 240 1.3.5 1.3.5 - Répartition géographique...... 241 1.3.6 Répartition par activités ...... 242 1.3.7 Evolution des plate formes...... 242 1.3.8 Nouveau site ForumNet ...... 243 1.3.9 Ateliers du Forum...... 243 1.3.10 Documentations logiciels édités ...... 243 1.3.11 Ventes de logiciels et d’équipements ...... 243 1.3.12 Redevances ...... 243 2 EDITIONS ET STUDIO HYPERMEDIA ...... 245 2.1 Groupe de travail 3 sur les technologies éditoriales et documentaires...... 245 2.2 Studio Hypermedia ...... 246 2.2.1 - Produits d’édition et maquettes...... 246 2.2.2 - Web Radio...... 246 2.2.3 - Plate-formes d’expérimentation ...... 246 Edition Livres ...... 246 2.3 Edition Cédérom ...... 247 2.4 Edition Disques...... 247 2.5 Sites Web...... 248 2.6 Documentations musicales...... 248 2.7 Information et Veille technologique...... 248 2.8 Vente des éditions ...... 249 3 COMMUNICATION ...... 250 3.1 Supports de communication ...... 250 3.2 Diffusion de l’information ...... 250 3.3 Accueil du public, billeterie, abonnements ...... 251 3.4 Manifestations extérieures...... 251 3.5 Publications/rapports/presse ...... 252 RESONANCES 2002 ...... 253 1 - RENCONTRES SCIENTIFIQUES & PROFESSIONNELLES ...... 253 1.1 ISMIR (13-17 octobre) ...... 253 1.2 Colloque l’écoute instrumentée (17 octobre – Centre Pompidou)...... 254

10 RAPPORT D’ACTIVITÉ 2002

1.3 Ateliers Forum, Sessions thématiques et Espace de démonstration...... 254 1.4 Journée d’étude à la Cité de la Musique (18 octobre)...... 255 2 RENCONTRES ARTISTIQUES ...... 256 2.1 Sonic Process (16 octobre – 6 janvier)...... 256 2.2 Concerts Cursus ...... 256 2.3 Installations sonores et projections de films ...... 257 2.4 Un Jour de Légende (20 octobre)...... 258 2.5 Nuit Résonances à Glaz’art (16 octobre) ...... 258 3 WEEK END NOUVEAUX INSTRUMENTS...... 259 3.1 Ateliers-Concerts ...... 259 3.2 Ateliers pour enfants...... 259 3.3 Conférences-démonstrations...... 260 3.4 Galerie des nouveaux instruments ...... 260 3.5 Portes ouvertes de la recherche...... 261 4 PARTENAIRES DES RESONANCES ...... 261 MEDIATHEQUE ...... 262 1 LA MEDIATHEQUE ...... 262 1.1 Mutations ...... 262 1.2 Publics ...... 262 1.3 Acquisition et catalogage...... 263 1.4 Relations extérieures ...... 263 1.5 Infrastructure informatique...... 263 1.6 Indicateurs ...... 264 1.7 ISMIR 2002...... 265 1.8 Personnel...... 267 1.9 Publications et communications ...... 268 2 ÉTUDES ET METHODES...... 269 2.1 Études de la refonte du Web de l’Ircam, de bases de données, et création de sites ... 269 2.2 Participation aux groupes de travail...... 269 2.3 Suivi technique des stagiaires de l’atelier hypermédia...... 270 2.4 Formation sur la numérisation de documents sonores...... 270 2.5 Projets Riam et européens ...... 270 2.6 Support technique...... 270 2.7 Relations extérieures ...... 270 2.8 Personnel...... 271 L’EQUIPE IRCAM ...... 272

11

INTRODUCTION

INTRODUCTION

Directeur : Bernard Stiegler

A la différence de ses présentations antérieures, la première partie du rapport d’activité constitue cette année un résumé général du bilan 2002, sous la forme d’un rapport de synthèse des activités de l’Ircam, introduit par le directeur. Le rapport détaillé qui le suit a été conçu comme un compte-rendu exhaustif du travail accompli par chacune des directions. Il constitue le document de référence qui permet le suivi dans le temps de chacune des activités menées par l’Ircam.

*

La présentation au mois de juin 2003 de l’activité 2002 est un exercice relativement paradoxal : il intervient après la présentation du projet d’activité 2003, proposé en décembre 2002. C’est la raison pour laquelle cette introduction au rapport de synthèse des activités sera l’occasion de tirer les principaux enseignements de la période, en se limitant aux éléments les plus significatifs, tout en concluant par une courte référence à leurs prolongements les plus marquants en 2003.

L’année 2002 se caractérise à la fois comme une année de transition, et comme la première année de plein exercice de la nouvelle direction.

La mise en place du projet qui a été engagé dès 2002, et qu’une étroite collaboration avec Laurent Bayle dès 2001 avait permis d’anticiper dans ses toutes premières bases, a d’abord nécessité la mobilisation de l’ensemble des équipes de la maison pour définir et concrétiser des nouveaux objectifs de façon transversale et collective, sur la base d’un sens commun partagé. Ce travail collectif a été mis en place autour de groupes de travail pilotés, pour la plupart, par chacun des directeurs des départements de la maison.

*

C’est dans ce cadre que la question de l’analyse dans les pratiques musicales a été abordée en priorité, afin de dégager une approche transversale et élargie où chercheurs, compositeurs et musicologues puissent se retrouver autour des nouvelles priorités de l’Ircam. Ce dispositif, qui permettait de concrétiser le projet d’activité 2002, où avait été annoncée une relance de la problématique musicologique, était aussi une manière de désenclaver d’emblée le projet musicologique et d’éviter une démarche trop exclusivement théorique, c’est-à- dire coupée de la création aussi bien que de la production et même de la recherche dans les sciences physiques, mathématiques ou technologiques. Et il est en effet apparu que l’analyse au sens technologique du terme traverse toutes les fonctions dans l’Ircam, et permet leur communication, y compris bien sûr la pédagogie et la médiathèque. La réflexion collective autour d’un même thème et sa déclinaison concrète en divers projets avait aussi pour objectif de lutter contre les tendances centripètes qui animent inévitablement l’Institut, et qu’il ne faut cesser de combattre.

Les sujets traités autour de l’analyse hypermédia, des outils de l’analyse ou des nouveaux moyens de diffusion et de production ont donc produit à l’automne de l’année 2002 des résultats qui ont conduit à des décisions touchant à l’organisation de la maison.

13 INTRODUCTION

Ainsi, deux nouvelles activités ont été créées. Le Studio de Prototypage Hypermédia (cf. rapport détaillé p. 244) et l’équipe Formulations du Musical (cf. rapport détaillé p. 114), les relations entre équipes existantes ont été renforcées autour du thème de l’analyse, singulièrement entre Analyse-synthèse, Représentations musicales et l’équipe Temps Réel, devenue Applications Temps Réel. De nouveaux projets ont été lancés, en particulier le projet Ecoutes signées, qui a été élaboré à la fin de l’année 2002, et qui se concrétise à présent par une collaboration à la fois en musicologie et en création avec Philippe Leroux et Brice Pauset. A travers ces projets en particulier, il s’agit aussi de prendre en compte de nouvelles formes de création, de diffusion, de médiation et d’écoute de la musique.

C’est également à partir de ce travail que la direction de la pédagogie (avec l’aide de la direction des relations extérieures), a mis en place un nouveau partenariat avec le Ministère de l’Education Nationale, dont les développements très prometteurs nous engageront plus encore dans les années qui viennent (cf rapport détaillé p. 195), et au-delà des seuls logiciels du MusiqueLab qui permettent des manipulations de structures sonores et musicales utilisées dans un cadre pédagogique, déjà mis en service à la rentrée scolaire 2002 (1500 établissements scolaires les ont aujourd’hui téléchargés). Une définition de MusiqueLab 2 est en cours, et il s’agit aussi, à travers les Ecoutes signées, d’envisager des collaborations conduisant à un apport de l’Ircam pour l’accès au répertoire, et tout particulièrement au répertoire contemporain. C’est dans cet esprit que le studio de Prototypage Hypermédia explore également les possibilités de la diffusion sur une radio numérique via internet de travaux de création en cours et d’analyses, permettant un lien entre le travail en train de se faire et des publics distants. C’est dans le même esprit, mais en spécifiant notre offre pour cela, que nous envisageons de déboucher à court terme sur de nouvelles relations avec les réseaux des conservatoires (CNSM, CNR) et des centres de formation des professeurs de musique (CeFEDEM, CFMI).

*

Un moment fort de l’année 2002 aura évidemment été la rencontre internationale Résonances. Avant de parler de l’événement lui-même, il faut souligner le dynamisme très remarquable des personnels de l’Ircam, qui ont dû, outre les groupes de travail et autres activités supplémentaires induites par l’arrivée d’un nouveau directeur, concevoir, programmer puis assurer le succès d’un nouvel événement tourné vers un vaste public, et qui a permis d’atteindre des communautés plus vastes et diversifiées. Le congrès mondial ISMIR a notamment été un moment de rencontres scientifiques autour de la musique d’un niveau d’exception. Mais également, la présentation analytique d’œuvres a été très appréciée, aussi bien des visiteurs issus de la recherche que de publics très nouveaux pour l’Ircam. La première présentation des esquisses du projet de Roland Auzet, Schlag !, qui sera présenté en ouverture d’Agora 2003, a ainsi rencontré un très notoire succès.

Or, le but de Résonances est d’abord de faire un lien avec Agora, et à travers ce lien, de rendre visible ce qui fait le sens de l’Ircam : la coordination entre la recherche scientifique et la création musicale à travers la technologie. Et de fait, il est envisagé, dans le cadre de la collaboration avec l’Education nationale, d’accueillir des élèves encadrés par leurs professeurs en début d’année dans Résonances, pour la présentation d’une œuvre en cours de création, et de les retrouver dans Agora au moment de la création de l’œuvre achevée. 14 INTRODUCTION

*

La politique artistique a fait l’objet d’une réflexion menée avec comme préoccupation centrale une articulation plus forte entre le secteur de la recherche et ceux de la création et de la production. Le constat a été fait, en particulier, de la nécessité urgente de collaborations plus nombreuses et plus longues entre chercheurs et musiciens. C’est pour mener à bien cet objectif central pour la cohérence et l’unité de la maison qu’a été décidé à la fin de 2002 l’engagement d’un nouveau directeur artistique et d’un directeur adjoint, effectif au début de l’année 2003. Tous deux sont chargés en tout premier lieu, et à leur place respective, de renforcer les liens qui doivent unir la recherche et la création musicale, en définissant, avec l’ensemble des directeurs, une nouvelle organisation des collaborations inter-départements, et en particulier, des procédures à la fois d’anticipation, d’instruction, d’arbitrage puis de suivi et enfin de capitalisation des projets de recherche/création.

Dès la fin de l’année 2002, des décisions ont illustré cette priorité. Faisant suite à la résidence de François Raffinot, un pôle de recherche sur les technologies pour le spectacle a été mis en place, dont les premiers engagements sur le plan artistique se sont traduits par le projet de Roland Auzet, par la poursuite de la collaboration avec Ludovic Lagarde, Olivier Cadiot et Gilles Grand, mais également par une nouvelle collaboration avec la Comédie Française. Des démarches ont été entreprises auprès d’organismes tels que le CND, aussi bien que d’artistes ou de compagnies chorégraphiques, qui sont en cours de concrétisation – et une équipe a été constituée, composée d’un chercheur spécialisé (en cours de recrutement), de deux ingénieurs et d’un technicien. Citons également les pièces présentées en 2002 de Sylvain Prunenec, Mathilde Monnier et Olivia Grandville (cf rapport détaillé p. 191).

L’Ircam est une institution d’une vitalité peu ordinaire. La somme des activités accomplies qui vous est présentée dans le rapport détaillé en est cette année encore la confirmation. Les productions de pièces importantes en 2002 (Martin Matalon, Marco Stroppa, Rand Steiger, Andrea Cera (cf. rapport détaillé p. 163), mais aussi les tournées en France et à l’étranger, le nombre et la diversité des compositeurs et des ensembles accueillis, la qualité des créations du cursus, venues par l’intermédiaire de ces jeunes compositeurs des pays du monde entier, la part d’autofinancement, qui a encore crû, l’augmentation du nombre des abonnés au forum (+10 %), l’élargissement des publics, et l’appréciation extrêmement positive des deux conseils scientifiques témoignent de l’excellente santé de l’institution. Mais il ne faut pas ignorer que ces bons résultats ont un prix : l’accumulation des obligations, qui font peser une lourde charge sur les activités, qu’il faut cependant assumer, et qui peuvent finir par occulter, parfois, l’essentiel, à savoir la rencontre permanente et sans cesse soumise à la critique des publics de la recherche et de la création musicale.

C’est pour aborder clairement et sereinement les questions, explorées systématiquement en 2002, qu’il a été décidé de nouer à partir de 2003 une relation plus soutenue et plus régulière avec la communauté des compositeurs. Outre l’indispensable dialogue sur la base d’une information sérieuse et régulière, cette relation vise à mutualiser des questions et des choix qui sont généralement abordés de façon trop aléatoire.

15 INTRODUCTION

Tirant en effet les conclusions de 2002, une rencontre a eu lieu au mois de janvier avec des compositeurs présents dans l’Ircam, puis une autre en avril, qui ont conduit à un programme de travail qui permettra de préciser et de concrétiser, d’ici le mois d’octobre prochain, les grandes lignes du projet à moyen et long terme. Ainsi, une action prioritaire a été lancée pour résoudre divers problèmes liés au développement logiciel, et dont nous nous sommes aperçus qu’ils masquent le véritable enjeu, à savoir la nécessité d’une rencontre étroite entre questions de recherche scientifique et questions de recherche artistique. Par ailleurs, nous nous sommes engagés pour qu’un meilleur parti soit rapidement tiré du cursus pour assurer le renouvellement et la fidélisation des compositeurs, et en particulier des jeunes.

Plus largement, une analyse et une explication détaillée de la stratégie de recherche par rapport aux enjeux musicaux à court, moyen et long terme et l’affichage d’une politique artistique plus explicite précisant en particulier les modalités, critères et règles d’accueil des compositeurs, sont aujourd’hui devenus nécessaires. C’est l’ambition que nous nous fixons dès à présent.

*

Ce bilan prouve que les conditions d’une bonne évolution sont réunies. La réelle capacité de l’Ircam à intégrer de nouvelles problématiques dans un contexte tendu de stricte reconduction budgétaire a été bien illustrée en 2002. Malgré l’accumulation des obligations déjà évoquée, nous pouvons présenter un bilan financier dont tous les indicateurs témoignent de la rigueur de la gestion, aussi bien en termes de constitution de provisions, de recettes propres que de maîtrise resserrée de la masse salariale.

16

PREMIERE PARTIE : RAPPORT DE SYNTHESE

17 RAPPORT DE SYNTHESE – RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT

RERCHERCHE ET DEVELOPPEMENT

Directeur scientifique : Hugues Vinet

Le département Recherche et développement de l’Ircam mène des recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires autour des problématiques musicales, dans le contexte de la création contemporaine. La mise en œuvre de ces travaux suit une organisation thématique par équipes spécialisées. Ces recherches débouchent sur le développement d’environnements logiciels, conçus pour les compositeurs et les professionnels de la musique et du son, diffusés notamment dans le cadre du Forum Ircam. Cette dynamique de recherche tournée vers les problématiques de la création contemporaine, selon des modalités constamment réévaluées, donne lieu à la constitution d’une expertise originale autour des sciences et technologies du son et de la musique, qui fait l’objet de différentes formes de structuration et collaborations avec des institutions et partenaires industriels aux échelles nationale, européenne et internationale. Les activités de recherche et de développement de l’Ircam ont connu une nouvelle intensification en 2002, qui a résulté de la concordance de nouvelles actions et projets récemment initiés : structuration d’un pôle de recherche autour de l’analyse musicologique, pleine réalisation de projets européens après une montée en charge progressive en 2001, constitution de nouvelles équipes, nombreux échanges institutionnels, notamment avec le CNRS autour de l’unité mixte de recherche (UMR) Ircam-CNRS. Après l’exposé des avancées relevant de la mise en œuvre institutionnelle des activités, cette synthèse des travaux effectués en 2002 est proposée en deux volets : - autour de l’émergence de chantiers thématiques nouveaux, résultant notamment d’une convergence de problématiques au sein des différentes équipes, - dans la continuité et le renforcement des actions entreprises depuis plusieurs années.

Coopération institutionnelle

Conseil scientifique et UMR Ircam-CNRS Les deux instances d’évaluation de nos activités de recherche, le conseil scientifique de l’Ircam et le comité d’évaluation de l’UMR, se sont tenues respectivement en janvier et en juin et ont toutes deux rendu un avis globalement très favorable à l’ensemble des activités, en en reconnaissant notamment l’originalité et la portée internationale. L’arrivée à échéance, fin 2003, de la période quadriennale en cours (1999-2002) pour l’UMR Ircam-CNRS, nécessitait en effet la réalisation d’un bilan des quatre années écoulées, ainsi que l’élaboration d’un nouveau projet scientifique destiné au renouvellement pour l’UMR pour la période 2003-2006. Celui-ci, également évalué favorablement à la session d’automne du Comité National, a été conçu dans le sens d’un renforcement de l’identité de l’Ircam dans le paysage national et international de la recherche, à la fois en tant que laboratoire d’interface et que pôle d’expertise interdisciplinaire autour des sciences et technologies de la musique et du son (STMS). Cette appellation, qui marque la spécificité de l’apport scientifique et technologique de l’Ircam, a d’ailleurs été retenue comme sigle pour l’UMR à l’occasion de son renouvellement en 2003. Outre le renforcement des actions menées précédemment, dans le cadre d’un rattachement principal au département des Sciences et technologies de l’information et de la communication (STIC), ce projet scientifique prévoit notamment la réinscription explicite de 18 RAPPORT DE SYNTHESE – RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT problématiques relevant des sciences humaines et sociales (SHS), se traduisant dès 2003 par l’arrivée de deux nouveaux chercheurs (Jacques Theureau et Pierre Vermersch). Une autre orientation nouvelle de ce projet concerne la mise en place d’un axe de recherche autour des technologies pour le spectacle vivant, conçu en cohérence avec la constitution en 2003 d’un pôle de recherche sur ce thème. Parmi les points débattus à l’occasion de ces échanges institutionnels, il convient également de mentionner le projet de mutation de plusieurs chercheurs CNRS de l’équipe Perception et cognition musicales vers un laboratoire en cours de constitution à l’Ecole Normale Supérieure, en coordination avec les directions des établissements concernés (ENS, CNRS).

Nouvelles thématiques L’analyse Le terme d’analyse peut être entendu selon plusieurs acceptions qui, dans le contexte des recherches de l’Ircam, trouvent leur complémentarité, à l’interface entre sciences pour l’ingénieur et sciences humaines : - l’analyse du point de vue de la théorie de l’information, comme extraction d’informations à partir d’une source complexe ou composite, - l’analyse musicale, comme pratique visant à structurer un propos sur les œuvres. Ce thème de l’analyse se présente au confluent de problématiques variées intéressant les recherches de l’Ircam à de nombreux titres, relatifs à l’analyse musicologique, avec la réalisation des projets Ecrins et Cuidado, visant la structuration de descriptions des contenus musicaux, et, dans le cadre des recherches menées au sein de différentes équipes : extraction automatique d’informations à partir des signaux sonores (Analyse/synthèse), à partir de représentations symboliques (Représentations musicales), suivi de partition et reconnaissance des formes en temps réel (Applications temps réel), analyse automatique des paramètres de spatialisation (Acoustique des salles). Au-delà des spécificités des approches développées dans ces différents projets, cette convergence des préoccupations concerne en particulier le développement et la mise en commun d’une expertise autour de l’analyse statistique et des méthodes d’apprentissage automatique. La portée de ces projets se décline tant du point de vue de l’analyse musicale, que de nouvelles possibilités ouvertes pour la création et la production sonores, permettant le contrôle de matériaux musicaux par l’analyse d’autres matériaux. Ainsi l’année 2002 a été particulièrement marquée par la mise en place, sous l’impulsion de Bernard Stiegler, de groupes de travail autour des problématiques d’analyse musicologique, auxquels les chercheurs de l’Ircam ont participé activement. Le groupe « Outils pour l’analyse », co-animé par Gérard Assayag et Xavier Rodet, a ainsi mené une activité soutenue, en collaboration avec de nombreux intervenants, visant à établir un état des lieux des recherches et technologies existantes en matière d’outils d’aide à l’analyse musicale et à identifier un ensemble d’axes de recherche prioritaires à l’avenir pour les recherches de l’Ircam. Dans la continuité des groupes de travail a été constituée une nouvelle équipe intitulée « Formulations du musical », animée par Nicolas Donin, qui a pour mission de fédérer les recherches à l’Ircam relevant des sciences humaines et sociales, notamment dans les domaines de la musicologie, de l’ergonomie, et de la psycho-phénoménologie, appliquées à l’étude des œuvres et pratiques musicales. Cette équipe, dont les compétences s’inscrivent en complémentarité avec celles déjà présentes, mènera son activité en collaboration avec d’autres équipes telles qu’Analyse/synthèse et Représentations musicales et avec d’autres secteurs de l’Ircam, en particulier le Studio Hypermédia. Les problématiques d’analyse sont également au cœur des projets Ecrins (programme national PRIAMM) et Cuidado (programme européen IST), coordonnés par l’Ircam, qui abordent la description des contenus musicaux et sonores en vue de proposer des fonctions de classification et de navigation par le contenu dans des bases de données d’enregistrements. Ce nouveau thème de recherche entre dans le cadre du processus de normalisation MPEG7 auquel l’Ircam participe activement, dont le but est de constituer les fondements des applications audiovisuelles de demain, sur la base d’une indexation des contenus.

19 RAPPORT DE SYNTHESE – RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT

Ces projets, qui fédèrent les compétences de plusieurs équipes (Analyse/synthèse, Services en ligne, Représentations musicales, Perception et cognition musicales, Design sonore), fournissent à l’Ircam les moyens d’occuper un rôle de premier plan au niveau international dans ce secteur émergent qui comporte des enjeux économiques importants. Ils rendent possible l’acquisition d’une expertise nouvelle relativement à la formalisation des contenus musicaux, leur extraction automatique, et leur gestion dans des bases de données, vouée à constituer à moyen terme une importante source d’innovation pour la création musicale et à promouvoir de nouvelles formes de diffusion des œuvres. Ce positionnement de l’Ircam a également été renforcé par l’accueil, dans le cadre de Résonances, de la première édition européenne de la conférence internationale ISMIR (International Conference on Music Information Retrieval), organisée par Michel Fingerhut. Ces projets ont produit en 2002 de nombreuses avancées dans les différentes équipes concernées : implantation des techniques de classification automatique et mise au point d’une nouvelle méthode de segmentation de haut niveau, analysant les parties d’un morceau de musique à partir de son signal audio (travaux de Geoffroy Peeters en Analyse/synthèse), extraction automatique de similarités en vue de la production de « cartes musicales » (Music Maps, Représentations musicales), synthèse des études sur les espaces de timbres (Perception et cognition musicales), première version d’application de gestion de base de données d’échantillons en ligne (Services en ligne). Ces projets sont également l’occasion pour l’Ircam d’expérimenter une nouvelle méthodologie de recherche, devant déboucher, en un temps limité, sur la réalisation d’applications opérationnelles ; la mise en œuvre de telles échéances permet de réduire la durée des cycles d’innovation, de prendre en compte les limites technologiques, et d’intégrer le retour d’usage comme composante inhérente au cycle de recherche/développement. Dans un contexte plus large que ces projets pilotes, cet accent nouveau mis sur les problématiques d’analyse s’inscrit dans la logique des travaux des différentes équipes, avec un constat d’ordre général selon lequel l’aboutissement et le perfectionnement des méthodes de synthèse, ou plus globalement, de production du matériau musical, passe à un moment donné par une approche analytique, nécessitant la résolution de verrous scientifiques et technologiques plus délicats à traiter. Ceci est vrai des recherches de l’équipe Analyse/synthèse, en ce qui concerne l’extraction automatique d’informations à partir des signaux audionumériques, dans le cadre de nombreux travaux. Ceux-ci ont notamment concerné en 2002 le démarrage de deux nouvelles thèses (Arié Livshin sur la classification et Kasper Souren sur l’extraction de structures musicales), la séparation de sources (thèse d’Emmanuel Vincent), l’alignement automatique de partition sur le signal, l’analyse du chant choral, etc. Ce thème de l’analyse et de la musicologie est également devenu une composante maîtresse des travaux de l’équipe Représentations musicales, avec les thèses d’Olivier Lartillot (induction et prise en compte des heuristiques cognitives), Benoit Meudic (Quantification et similarité musicale), Moreno Andreatta (modélisation algébrique), ainsi que les recherches sur l’analyse automatique du style et sur l’imagerie musicale. En Acoustique des salles, la thèse d’Alexis Baskind vise l’extraction des caractéristiques spatiales des scènes sonores à partir des informations issues du signal. Ce travail est mené en collaboration avec l’équipe Perception et cognition musicales, dont les travaux portent, plus généralement, sur l’élaboration de modèles perceptifs à partir de l’analyse de données expérimentales.

Spatialisation et simulation 3D Dans la lignée de ses travaux passés, les projets européens Listen et Carrouso constituent un apport conséquent à l’équipe Acoustique des salles, lui donnant les moyens de perfectionner les approches existantes et d’investir de nouvelles directions de recherche prometteuses. Ils permettent notamment la poursuite des travaux sur la synthèse binaurale (par casque) avec la mise en œuvre d’un codage multi-canal factorisant les traitements pour la simulation de nombreuses sources, et autorisant une meilleure gestion des disparités interindividuelles. Les nouvelles avancées concernent en particulier la maîtrise des technologies d’holophonie (Wavefield Synthesis), permettant la simulation de scènes

20 RAPPORT DE SYNTHESE – RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT spatiales sur des zones étendues avec des possibilités inédites (sources à l’infini, sources situées à l’intérieur de l’espace de reproduction). De plus, ces projets donnent lieu à la conception d’outils auteurs destinés à spécifier le codage des scènes sonores tridimensionnelles et des procédures d’interaction en réalité virtuelle ou augmentée. A l’instar d’Ecrins et Cuidado, ces projets réalisés dans le cadre de programmes européens, et suscitant un important effort de mobilisation de l’équipe, seront riches en retombées pour la création musicale ; dans les nouvelles possibilités offertes en termes de rendu spatial (concerts, installations) et de composition de l’espace.

Technologies temps réel Un autre chantier important en 2002 a porté sur la réorganisation des activités relatives aux technologies temps réel, par la dissolution de l’équipe Systèmes temps réel et la création d’une nouvelle équipe Applications temps réel, placée sous la responsabilité de Norbert Schnell. Cette réorganisation résulte de nouvelles orientations visant d’une part à répondre aux demandes des autres secteurs de l’Ircam (Création, Valorisation, Pédagogie) concernant le développement d’objets Max/MSP et d’applications originales issues des recherches des différentes équipes. Elle a d’autre part pour objectif d’inscrire les problématiques du temps réel, non plus seulement dans un cadre de développement, mais aussi dans un chantier spéculatif en phase avec les besoins artistiques nouveaux en rapport avec les technologies du spectacle. C’est en particulier au sein de cette équipe que, dans la continuité du projet Suivi de partition, de nouveaux champs d’investigation, tels que la reconnaissance des formes musicales, le suivi de la voix, l’analyse du mouvement, pourront être abordés en rapport avec la mise en place d’un pôle de recherche sur les technologies du spectacle (danse, théâtre, opéra, cinéma...). Cette prise en compte de nouveaux enjeux artistiques se manifeste également dans le cadre du démarrage de la thèse de Gilbert Nouno sur l’improvisation et l’analyse en temps réel du rythme, en collaboration avec l’équipe Représentations musicales.

Logiciels libres L’autre motivation de cette réorganisation a été la création d’une nouvelle équipe Ingénierie logicielle et logiciels libres, placée sous la responsabilité de François Déchelle. Cette structuration marque l’intérêt stratégique croissant suscité par les logiciels libres, aussi bien dans ses méthodes et outils collaboratifs reposant sur l’utilisation systématique d’Internet, que comme plate-forme nouvelle de diffusion pour les logiciels de l’Ircam, notamment sur Linux, s’adressant à une communauté de chercheurs et développeurs à travers le monde. La mise en place de cette nouvelle activité s’est effectuée dans le cadre du démarrage du projet européen Agnula (programme IST), qui vise la promotion de la plate-forme PC/Linux pour les applications audio diffusées sous licence libre. Le projet prévoit la réalisation de distributions Linux (RedHat, Debian) spécialement conçues à cet effet, résolvant notamment les problèmes de gestion des installations et de compatibilité entre modules logiciels.

Multimodalité Cette thématique émerge également à la conjonction des intérêts de différentes équipes. Elle concerne l’étude des rapports entretenus, à la fois du point de vue de la perception et de l’action, entre la modalité auditive et d’autres modalités sensorielles (vue, toucher/motricité). Ainsi, dans le cadre des travaux en Perception et cognition musicale et Design sonore, une étude bibliographique complète sur les interactions son/image a été menée par Patrick Susini. En Acoustique des salles, cette question concerne en premier lieu les influences réciproques des modalités auditive et visuelle dans les contextes de la réalité virtuelle ou augmentée. Une situation intéressante à ce titre est le cadre de réalisation du projet Listen, qui propose la synthèse d’une scène sonore interactive liée au déplacement de sujets dans une scène visuelle réelle dans un contexte d’expositions et de musées. Cette question est également au cœur des problématiques du projet RIAM Phase initié fin 2002 et coordonné à l’Ircam par Xavier Rodet, qui vise l’élaboration, notamment à des fins pédagogiques, de scénarios interactifs combinant commande gestuelle haptique (à retour d’effort), et synthèses sonore et visuelle.

21 RAPPORT DE SYNTHESE – RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT

Poursuites et consolidations Cet exposé des nouvelles thématiques émergentes de recherche, qui témoigne du dynamisme et de la capacité d’adaptation des équipes, ne doit pas occulter le travail parallèle d’approfondissement et de perfectionnement, réalisé dans le cadre de projets pluriannuels. Ceux-ci fondent, dans les domaines abordés par chaque équipe, la spécificité de l’apport de l’Ircam au sein de la communauté internationale de recherche, en particulier dans les différentes formes d’apport à la création musicale contemporaine : synthèse par modélisation physique (Acoustique instrumentale et Analyse/synthèse), synthèse et transformation des sons (Analyse/synthèse), spatialisation (Acoustique des salles), composition assistée par ordinateur (Représentations musicales), technologies pour le concert et le spectacle (Applications temps réel), Design sonore, Perception et cognition musicales. L’année 2002 a en particulier été marquée, dans la continuité des travaux passés, par d’importants aboutissement dans les domaines suivants : - synthèse par modélisation physique, avec la soutenance de la thèse de Thomas Hélie sur l’inversion et la modélisation des pavillons, qui a reçu en 2003 le prix de la meilleure thèse en Automatique, la concrétisation du développement d’objets de synthèse en temps réel (modèles de flûte et de corde frappée) et la mise en place d’une nouvelle équipe de développement du logiciel Modalys (recrutement de Nicholas Ellis et Joël Bensoam), qui doit aboutir à partir de l’automne 2003 à l’intégration de modèles par éléments finis, permettant la simulation de sources sonores tridimensionnelles de formes quelconques, - synthèse du rayonnement, avec la caractérisation perceptive des effets de simulation de la Timée, la mise en œuvre d’une collaboration européenne (projet DOREMI) autour du rayonnement des instruments, et le démarrage de la thèse de Nicolas Misdariis visant à coupler synthèse par modélisation physique et contrôle du rayonnement. - design sonore et qualité acoustique, thème marqué par le renforcement des liens entre les équipes Design sonore et Perception musicales, qui s’est traduit par une participation à l’organisation du premier colloque français du Design sonore, sous l’égide de la SFA, par l’aboutissement du projet Radio-thém, consacré notamment à l’étude de sous-lignage sonore dans les serveurs sonores, le démarrage de la thèse de Julien Tardieu en collaboration avec la SNCF et l’établissement de nouvelles collaborations avec des industriels de l’automobile. - perfectionnement des modèles de signaux, effectuée notamment par Axel Roebel dans l’équipe Analyse/synthèse et se traduisant par le perfectionnement du logiciel SuperVP pour la gestion des attaques et des phases dans la compression/expansion temporelle, des améliorations apportées à l’analyse sinusoïdale, la réalisation d’un logiciel d’analyse pour la synthèse Psola, - études sur la perception et la cognition musicales, avec la plusieurs projets autour de la perception de la hauteur, du timbre, et des travaux menés en collaboration avec le compositeur Roger Reynolds, - suivi de partition, avec le recrutement de Diemo Schwarz comme coordinateur du projet et la finalisation d’une première version du nouveau procédé conçu par Nicola Orio et son application aux partitions MIDI polyphoniques (œuvre Pluton de Philippe Manoury). - développement du logiciel Audiosculpt, ayant abouti à la réalisation d’une première version entièrement nouvelle du logiciel, intégrant une fonction de séquenceur de traitements, ainsi que les derniers perfectionnements réalisés sur le moteur de traitement SuperVP, - développement du logiciel OpenMusic, intégrant de nouveaux concepts d’éditeurs de notation et d’hyperpartition, ainsi que des travaux de recherche tels qu’une bibliothèque permettant de spécifier des problèmes musicaux par contraintes (thèse de Charlotte Truchet) ou de contrôler des processus musicaux à partir de maquettes (collaboration Jean-Luc Hervé).

22 RAPPORT DE SYNTHESE – RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT

- développement du Spatialisateur, sous la forme de modules destinés à différents logiciels commerciaux (ProTools, Steineberg,...) - aboutissement du projet Orgue virtuel, en collaboration avec le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et coordonné par Vincent Rioux, avec la réalisation d’un synthétiseur inédit dans la qualité de reproduction combinant une synthèse additive à partir du format SDIF, et un effet de spatialisation utilisant le Spatialisateur.

23 RAPPORT DE SYNTHESE – CREATION ET DIFFUSION MUSICALES

CREATION ET DIFFUSION MUSICALES

Directeur artistique : Eric De Visscher

Directeur de la production : Alain Jacquinot

Coordinateur des assistants musicaux : Eric Daubresse

Responsable de l’ingénierie sonore : Frédéric Prin

Inaugurée par la prise de fonction de Bernard Stiegler à la direction de l’Ircam, l’année 2002 fut l’occasion de lancer une réflexion sur la redéfinition d’une nouvelle politique artistique visant à une plus forte symbiose entre les différents secteurs de l’institut. Les relations entre la recherche et la création furent au cœur des débats dans le cadre des Groupes de Travail mis en place par Bernard Stiegler. Tout en entamant ce travail de réflexion sur l’avenir, le secteur Création de l’Ircam a poursuivi ces projets avec les compositeurs qui n’ont cessé d’inventer et de chercher, cela en étroite collaboration avec l’ensemble des équipes : en premier lieu, celle des assistants musicaux, chargée de la délicate mise en œuvre des idées compositionnelles dans des langages informatiques, mais aussi de la nécessaire interaction avec le secteur de la recherche, ainsi que celle des ingénieurs du son, de la production, etc. La direction artistique, après avoir défini avec les compositeurs la teneur de leur projet, poursuit un rôle de conseil et d’encadrement artistique, se chargeant ensuite de la mise en place de la création et de la diffusion de ces œuvres.

Pluridisciplinarité, recherche approfondie, diversification des secteurs et des partenaires, telles sont quelques-unes des caractéristiques de la création musicale en 2002. Des compositeurs fidèles à l’Ircam ont cherché à poursuivre le travail déjà entrepris dans d’autres pièces pour explorer dans la durée et en profondeur les thématiques abordées. Ainsi, Philippe Manoury a-t-il pu appliquer le travail mis en œuvre dans ses deux opéras de grande dimension (60ème Parallèle et K…) dans une œuvre scénique de format plus modeste (La Frontière) – tant pour l’utilisation des éléments électroacoustiques que pour l’écriture vocale et instrumentale elle-même. Ainsi encore, Jonathan Harvey a mis toute son expérience de l’interaction entre instruments électronique et acoustique (il réalisa cinq œuvres à l’Ircam) au profit d’une composition radicalement nouvelle, synthèse de longue haleine, son Quatrième quatuor à cordes, avec électronique. La synthèse vocale constitue une des pistes de travail de Marco Stroppa depuis longtemps et la création de la version quasiment définitive de Come Natura di Foglia en concentre toutes les étapes, tout en développant de nouveaux sentiers, notamment vers le traitement en temps réel. Sur leurs traces, des compositeurs qui font route avec l’Ircam depuis moins de temps poursuivent néanmoins un chemin tout aussi intéressant : c’est le cas notamment de Philippe Leroux, qui fut occupé durant l’année 2002 à la réalisation de VOI(R)E(X), étonnante dramaturgie pour voix, ensemble et électronique qui explore tous les méandres d’une telle configuration. Enfin, de nombreux compositeurs firent en 2002 leurs premiers pas dans les studios de l’institut, qu’ils aient été choisis soit par le cadre du comité de lecture, ou sollicités par la direction artistique : Javier Alvarez, Kimmo Hakola, Rand Steiger ou encore Sohrab Uduman prirent ainsi connaissance, à travers la réalisation d’une œuvre, des technologies développées et en tirèrent des applications créatrices qui feront à leur tour école pour d’autres compositeurs invités.

24 RAPPORT DE SYNTHESE – CREATION ET DIFFUSION MUSICALES

La pluridisciplinarité, issue d’une tradition déjà ancienne à l’Ircam, a bénéficié de la focalisation autour de la danse suscitée par la présence de François Raffinot (dont la résidence s’est achevée d’un commun accord fin 2002). En 2002, de nombreux projets artistiques ont fait progresser la réflexion sur les outils de création destinés au spectacle vivant dans son ensemble et, ce dans des domaines très divers. Citons l’ambitieux projet de Roland Auzet, associant cirque, musique et technologies numériques de l’image et du son ou la musique écrite par Martin Matalon pour accompagner en spectacle la projection du film, L’Age d’Or, de Luis Buñuel. La danse garde toute sa place, avec la collaboration entre le chorégraphe Gabriel Hernández et le compositeur Walter Feldmann (tous deux faisant appel au logiciel de C.A.O. Open Music) ou celle entre Mié Coquempot et le compositeur norvégien PerMagnus Lindborg. Dans ce cadre, l’année vit aussi le début de la collaboration entre l’Ircam et la Comédie- française, un partenariat destiné à prendre plusieurs formes durant les années à venir, dans le cadre des activités du « Pôle Spectacle ». La pluridisciplinarité mène tout naturellement à renforcer également les relations avec l’institution majeure à laquelle l’Ircam est associée, le Centre Pompidou, et l’année 2002 marquera une nouvelle étape dans le renforcement de ces relations : d’une part, bien entendu, par la collaboration très engagée, dans le cadre d’Agora, du département des Spectacles vivants (direction : Serge Laurent), partenaire stimulant et enthousiaste non seulement dans la diffusion,mais aussi sous forme de coproduction ; d’autre part, poursuite du travail mené dans le cadre de certaines expositions du Centre. Après Le Temps, vite en 2000, l’année 2002 présenta des contributions de l’Ircam dans deux expositions qui firent date dans l’histoire du Centre : Sonic Process (une exposition du MNAM/CCI, dont le commissariat était assuré par Christine Van Assche) et Roland Barthes (présenté par le DDC, sous la houlette de Marianne Alphant et Nathalie Léger). La diffusion constitue l’autre grand volet de l’activité artistique de l’Ircam : elle est aujourd’hui à un tournant et des questions se posent quant à son ampleur. Faut-il favoriser la seule création ? Quelle politique du public faut-il mener ? Vaut-il mieux entretenir une saison régulière, étalée sur l’année, ou au contraire, profiter de la ferveur événementielle et élaborer une stratégie basée sur quelques moments forts de la saison ? La vocation de l’Ircam est- elle de développer un festival quasiment autonome, tel Agora, ou bien doit-il retourner à ses studios et ses métiers de base ? Telles furent certaines des questions qui se posèrent durant cette année, de manière ouverte. L’arrivée d’un nouveau directeur artistique doit être l’occasion dans le courant de l’année 2003 de proposer à la direction de l’Ircam les réponses attendues. Deux nouveautés cependant, et non des moindres : sur le plan communicationnel, l’absence d’une brochure de saison commune avec l’Ensemble Intercontemporain n’a pas empêché la mise en œuvre de certains nouveaux chantiers communs, tel la manifestation Tremplin centrée sur le travail de découverte de jeunes compositeurs remarqués par le Comité de Lecture), et la création d’une nouvelle manifestation à l’Ircam, Résonances (Rencontres internationales des technologies pour la musique), initiée par Bernard Stiegler et conçue comme un complément - et non un concurrent - du festival Agora. Car ces deux manifestations - qui formeront désormais les deux piliers sur lesquels s’appuie la saison artistique de l’Ircam - se complètent harmonieusement : à Agora, la visibilité artistique, les réalisations achevées, la diffusion vers un public musical et artistique plus large ; dans Résonances, l’envers du décor, les réalisations technologiques, les outils utilisés dans les projets artistiques, le débat et la rencontre avec les créateurs et les ingénieurs. Dans les deux cas, l’Ircam joue l’ouverture sur le monde : on y présente des projets « maison », mais venant aussi d’autres institutions, studios ou organismes avec lesquels l’institut a le souci de construire des liens forts et durables. Ensemble, Agora et Résonances montrent la nécessaire articulation et coordination entre recherche scientifique et technologique et création artistique pluridisciplinaire. Quoique quelque peu mise dans l’ombre par ces deux manifestations-phares, le reste de la saison parisienne a permis de développer de nouveaux projets et des collaborations inédites avec des institutions qui pourraient à terme devenir des partenaires durables de l’Ircam : les trois concerts de la série Tremplin, qui renouvellent avantageusement la collaboration avec

25 RAPPORT DE SYNTHESE – CREATION ET DIFFUSION MUSICALES l’Ensemble Intercontemporain, les collaborations avec le Théâtre de la Colline et la Comédie-française.

Les tournées effectuées en 2002 ont permis d’affirmer la présence de l’Ircam dans de nombreux festivals ou chez des organisateurs français et européens : avec l’Ensemble Intercontemporain, une importante présentation des œuvres de Pierre Boulez au Festival de Lucerne ; la création et diffusion du projet Le Scorpion de Martin Matalon au Festival Musica de Strasbourg et au Festival de Huddersfield (toutes deux dans le cadre du Réseau Varèse, réseau européen de soutien à la création et la diffusion musicales, soutenu par l’Union Européenne) ; la création au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles de l’opéra Ballata de Luca Francesconi, ainsi que des concerts à Cherbourg-Octeville, Zug, Lyon, Dijon, Firminy et Chicago. Enfin, soulignons l’importante collaboration entre les départements de la pédagogie et de la création/production en vue de la participation de l’Ircam au Rencontres d’été de Darmstadt qui ont permis à l’institut de soutenir la présence de deux compositeurs majeurs, Emmanuel Nunes et Tristan Murail, dans le cadre de concerts, d’ateliers informatiques et de conférences.

Année de transition, certes, mais année remplie de promesses pour l’avenir, 2002 fut riche en événements diversement commentés mais généralement fortement appréciés par la presse et le public, à en juger des diverses réactions recueillies lors de manifestations comme Agora, Résonances ou les tournées étrangères.

26 RAPPORT DE SYNTHESE – DEPARTEMENT CHOREGRAPHIQUE

DEPARTEMENT CHOREGRAPHIQUE

Directeur du Département : François Raffinot

Lorsque fut fondé au sein de l’Ircam, en 1999, le département chorégraphique animé par François Raffinot, l’objectif était double : d’une part, il s'agissait d’acter l'ouverture du champ de la musique contemporaine vers d’autres arts, en prenant la danse comme discipline privilégiée ; il fallait, d’autre part, mettre les technologies développées à l’Ircam "à l’épreuve de la scène". Ces quatre années d’activité ont donné lieu à trois créations de spectacle de François Raffinot et à des soutiens techniques et de production à de nombreux autres chorégraphes (Hervé Robbe, Emmanuelle Huynh, Olivia Grandville, Myriam Gourfink, Susan Buirge, Michèle-Anne de Mey, Olga de Soto, Michèle Noiret, Karine Saporta, Sylvain Prunenec, Mié Coquempot et Mathilde Monnier). Les spectacles ont été présentés dans le cadre du Festival Agora et/ou en partenariat avec d’autres producteurs (Centre Pompidou, Théâtre des Bouffes du Nord, divers centres chorégraphiques nationaux, Centre National de la Danse, Arsenal de Metz, partenaires étrangers). Durant ces années, l’Ircam a également suscité un programme pédagogique et la mise au point d'outils technologiques (captation du geste, réflexion sur la notation). Plutôt bien accueillie par le milieu de la danse, l’initiative de l’Ircam a permis de renouer le dialogue entre musiciens et chorégraphes. L’expérience de production de spectacle fut bénéfique, notamment dans l’investigation des différents problèmes que pose la création simultanée de musique et de danse. Mais l'Ircam a aussi constaté que la production de spectacle ne relevait pas de sa mission première et qu'il valait mieux travailler en coproduction avec des structures existantes. D'autre part, la généralisation de l'interdisciplinarité nous conduisait naturellement à évoquer des collaborations avec d'autres arts du spectacle, qui pourraient également bénéficier de notre expertise technique et musicale. Pour l’ensemble de ces raisons, dorénavant, la dimension de recherche nécessitera un traitement privilégié pour bénéficier à l’ensemble du domaine « spectacle vivant ».

Il fut donc décidé, d’un commun accord avec François Raffinot, de mettre un terme aux activités de ce département et de proposer à la Direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles au sein du ministère de la Culture et de la Communication, qui finance la majeure partie de cette activité, sa transformation vers un pôle de recherche sur les technologies du spectacle. Cette activité nouvelle démarrera en 2003 et verra la fin de la présence d’un chorégraphe en résidence, l’engagement de personnel de recherche et la mise en relation de ces recherches avec des artistes chorégraphiques en priorité, mais aussi issus d’autres secteurs du spectacle vivant, tel le théâtre et le cirque.

Année de transition, l’année 2002 fut cependant l’occasion pour François Raffinot de préparer ses projets futurs et de réfléchir à une nouvelle structure lui permettant de produire ses spectacles. Mais l’année vit aussi la collaboration avec d’autres chorégraphes intéressés par la démarche artistique et technologique de l’Ircam et dont la présence au Festival Agora ou dans d’autres manifestations a permis d’initier des collaborations à plus long terme : c’est le cas de Mathilde Monnier, dont l’hommage rendu à Agora 2002 a permis de lancer de nouveaux projets de coopération, notamment dans le cadre des résidences de recherche pour chorégraphes qu’elle organise au Centre Chorégraphique National de Montpellier (on en verra des résultats dès 2003). C’est aussi le cas de Sylvain Prunenec dont le rapport avec les technologies de l’image et du son fut largement exploré dans cet étonnant spectacle intitulé La Finale : le dispositif musical y fut élaboré notamment par Hans Tutschku, 27 RAPPORT DE SYNTHESE – DEPARTEMENT CHOREGRAPHIQUE compositeur allemand qui a longuement collaboré avec l’Ircam. Des compagnonnages avec des artistes se sont poursuivis, notamment avec Olivia Grandville qui avait été présentée à Agora 2000 et qui a fait appel, grâce au compositeur Gilles Grand, aux technologies développées à l’Ircam dans le domaine de la synthèse de la voix. Outre des noms repérés, l’Ircam a également voulu prendre le risque de la création et des jeunes chorégraphes en présentant le travail de Mié Coquempot : nous l’avons mise en relation avec un jeune compositeur norvégien, PerMagnus Lindborg, issu du Cursus de Composition et d’Informatique Musicale de l’Ircam, pour réaliser un projet qui poussait la question de la relation entre mouvement, instrument et technologie jusque dans ses derniers retranchements : la musique y était exclusivement produite, instrumentalement, par les danseurs puis transformés en temps réel par l’informatique. Enfin, le département chorégraphique a prêté son soutien, en signe d’ouverture vers les autres disciplines de la scène et en préfiguration du futur Pôle des Technologies pour le Spectacle, à la recherche technique suscitée par deux projets décrits par ailleurs dans la section Création musicale : Schlag ! (cirque, Compagnie Roland Auzet) et Retour Définitif et Durable de l’Etre Aimé (théâtre, Cadiot-Lagarde-Grand). Le département a également collaboré avec le secteur de la pédagogie à la mise en place de conférences et de stages sur les relations danse-technologie-musique.

28 RAPPORT DE SYNTHESE – PEDAGOGIE

PEDAGOGIE

Directeur : Andrew Gerzso

Introduction

L’Ircam est un lieu unique, creuset de multiples formes de connaissances à la fois artistiques, musicales, scientifiques, techniques, mais également historiques - connaissances complétées par le savoir faire développé par les métiers liés au spectacle et à la production, présents à l’institut. Le département pédagogique se doit de créer les moyens et conditions de la transmission et de la dissémination de tous ses savoirs à l’extérieur comme à l’intérieur de l’établissement. Sa fonction transversale à l’intérieur de l’Ircam est par conséquent essentielle à la réussite de sa mission

L’année 2002, marquée par un changement de direction au niveau de l’institut (Bernard Stiegler a remplacé Laurent Bayle) et à la tête du département pédagogique (Andrew Gerzso a remplacé Marie-Hélène Serra), a été une année de transition marquée également par le lancement de nouvelles actions.

Les activités du département ciblent quatre publics différents :

- universitaire (chercheurs dans les différents domaines scientifiques), - professionnel (compositeurs, instrumentistes, ingénieurs du son, assistants musicaux), - scolaire (élèves et professeurs des collèges, lycées et écoles de musique), - et enfin le grand public (non-spécialiste mais attiré par les activités de l’Ircam).

Outre ces activités, le département pédagogique mène également des projets spécifiques.

Ce département s’organise donc en quatre pôles : formations universitaires, formations professionnelles, formations scolaires, grand public .

Formations Universitaires

Les activités de recherche et développement de l’Ircam ont besoin d’un lien permanent avec le monde universitaire, et à travers celui-ci, avec le monde de la recherche. C’est dans ce sens que les trois formations universitaires ont trouvé une place naturelle et utile au sein de l’institut.

Le DEA ATIAM, unique en son genre, dispense un enseignement où tous les sujets techniques et scientifiques qui touchent la musique sont traités. Cette formation est la plus lourde parmi les formations universitaires puisque la totalité des cours est dispensée dans nos murs. L’équipe doctorale (venant de Paris-VI, l’ENST, le LAM, l’Acroe-Ensimag, le CNRS Marseille et l’Ircam) a reçu, pour l’année 2002-2003, deux cents candidatures, dont 18 ont été retenues. Treize des 15 étudiants inscrits en DEA 2001-2002 ont obtenu le diplôme.

Les deux autres formations universitaires, le DEA/MHS et le DESS-JVMI, dispensés pour la première fois en 2002, sont plus légères puisqu’elles proposent une partie seulement de la totalité des cours.

29 RAPPORT DE SYNTHESE – PEDAGOGIE

Pour le DEA MHS, l’Ircam propose deux séminaires (un sur les évolutions de l’analyse musicale, et l’autre sur l’histoire des techniques musicales) au sein d’un dispositif d’environ quinze séminaires sous la responsabilité du EHESS avec la participation de l’ENS, du CNSMP, et de l’EPHE. Cette formation rapproche l’Ircam du monde des sciences humaines trop longtemps absentes de la vie intellectuelle de l’institut. Cette formation, qui a débuté en novembre 2002, a recueilli l’adhésion d’une quinzaine d’étudiants.

Pour le DESS-JVMI, l’Ircam propose un module sur les éléments du moteur son dans un jeux vidéo ou application multimédia. Comme pour le DEA-MHS, ce module s’inscrit à l’intérieur d’un dispositif plus large de cours dispensés dans les institutions partenaires, le CNAM Paris, le CNAM Poitou-Charentes, les Universités de la Rochelle et de Poitiers et enfin le CNBDI d’Angoulême. Trois élèves de la première promotion de cette formation ont participé aux cours dispensés à l’Ircam.

Formations professionnelles

Si les formations universitaires nous rapprochent du monde de la recherche scientifique, les formations professionnelles nous rapprochent plus directement des métiers de la musique. Dans une maison dédiée à la recherche, mais surtout à une recherche validée par la création musicale, il est normal qu’une formation proposée aux jeunes compositeurs, le cursus de composition et d’informatique musicale, soit la pièce maîtresse des formations professionnelles. Elle est la formation qui mobilise le plus fortement le personnel du departement.

Jusqu’ici un comité de lecture conjoint Ircam/EIC servait à choisir les jeunes compositeurs qui auraient soit une commande de l’EIC ou de l’Ircam, soit une place dans le cursus ou stage de composition et informatique musicale. En 2002, il a été décidé, pour mieux cibler les demandes des jeunes compositeurs, de distinguer les demandes pour une commande et les demandes pour une formation. Un comité de lecture pédagogique s’est donc réuni pour choisir les étudiants du cursus et ceux du stage uniquement. Ce comité a reçu cent- cinquante candidatures pour le 2002-2003 et le stage 2003. Dix compositeurs, choisis par le comité de lecture pour le cursus de composition et d’informatique, ont suivi durant un an des cours 1) sur les logiciels de l’Ircam, 2) de composition par des compositeurs de renom (tels que Manoury, Stroppa, Ferneyhough, Campion, Murail, Hurel etc.) et 3) sur la réalisation électro-acoustique des œuvres de la part des assistants musicaux de l’Ircam et d’autres centres. A la fin de l’année les compositeurs ont présenté en public (dans l’Agora de juin 2002 pour la promotion 2000-2001, et dans Resonances d’octobre 2002 la promotion 2001-2002), des œuvres pour instrument seul et dispositif électro-acoustique. Les compositeurs qui ont suivi le cursus 2001-2002 sont les suivants : Luca Antignani (Italie), Franck Bedrossian (France), Jiyoun Choi (Corée), Jérôme Combier (France), Francesco Filidei (Italie), Miyuki Ito (Japon), Farangis Nurulla-Khoja (Tadjikistan), Chañaral Ortega Miranda (Chili), Riikka Talvitie (Finlande), Jongwoo Yim (Corée).

Par ailleurs, d’autres compositeurs ont été choisis par le comité de lecture pour le stage de composition et d’informatique musicale et ont suivi un enseignement pratique intensif (de 140 heures) sur les logiciels de l'Ircam. En complément des aspects techniques, ont été proposés également des cours de composition par Marco Stroppa. Ont participé au stage en juin 2002 : Eivind Buene (Norvège), Richard Carrick (Etats-Unis), Richard Fitzhuhg (Grande- Bretagne), Michel Galante (Etats-Unis), Josep Maria Guix (Espagne), Rozalie Hirs (Pays- Bas), Cesar Andres Mateus (Equateur), Vassos Nicolaou (Grèce), Günter Steinke (Allemagne) et Steven Kazuo Takasugi (Etats-Unis) et 3 invités : Mathew Adkins (Grande- Bretagne), Julian Anderson (Grande-Bretagne) et Chaya Czernowin (Israël).

Un effort particulier a été mené à partir de l’automne 2002 pour créer une interaction plus forte avec le secteur recherche en organisant plus de cours par les chercheurs et en

30 RAPPORT DE SYNTHESE – PEDAGOGIE identifiant avec eux des thèmes de collaboration à court et moyen terme. D’autre part, dans le cadre des activités menées autour du pôle spectacle, les compositeurs ont été encouragés a proposer des projets de fin d’études qui intègrent d’autres formes artistiques (danse, théâtre etc.).

Outre le cursus et stage de composition et d’informatique musicale, le département a proposé les formations suivantes :

Stages de fin de semaine sur les logiciels de l’Ircam : ces stages proposent une pédagogie par la pratique des logiciels de création musicale développés à l’Ircam.

Ferienkurse de Darmstadt : l’Ircam s’est associé du vendredi 12 au samedi 20 juillet 2002 au Ferienkürse de Darmstadt (Allemagne) pour lesquels il a proposé des ateliers de formation aux logiciels d’informatique musicale de l’Ircam. Une soixantaine d’étudiants ont participé à ces ateliers.

Stages Thematiques : • Hasard en musique : étude du hasard et ses applications à la composition. • Musique et texte : approche théorique des correspondances entre texte et musique. • Musiques actuelles : aperçu des technologies adaptées aux besoins de la musique live. • Design sonore : conception et réalisation sonore de lieux publics ou privés, prise en compte de la dimension sonore dans la conception de produits industriels.

Formations à la demande : • Initiation à l’écoute des musiques du XXe siècle : pour l’Inspection Académique des Hauts de Seine et la Mairie de Paris. • Atelier AtomicPro : pour l’Ecole des Beaux Arts de Nancy. • Aide au Projet, conseil technique classe Electroshop 3.0 : pour l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Nancy. • Atelier informatique (MusiqueLab et Spat) : pour le Rectorat de Besançon. • Formation Numérisation des fonds sonores : Pour le Ministère de la Culture. • Le timbre : pour l’Académie de Paris. • Formation urbanisme paysage sonore : pour l’Inspection Académique de Nanterre.

Formations scolaires

Si pendant des années les professionnels (chercheurs, compositeurs etc.) étaient la cible principale des activités de la pédagogie, les années récentes ont vu un intérêt grandissant pour la population pré-professionnelle, c’est-à-dire les élèves des collèges, lycées et conservatoires qui seront les professionnels de demain. Cet axe nouveau a nécessité une attention accrue pour l’élaboration d’un véritable schéma de développement et de partenariat à moyen et long terme.

Conscients de la nécessite de disposer, dans le cadre général de l’enseignement artistique (et plus particulièrement celui de l’enseignement de la musique) dans les collèges, lycées, conservatoires et écoles de musique, d’une approche nouvelle de la musique de notre temps et de l’usage que celle-ci fait des nouvelles technologies, l’Ircam et le Ministère de l’Education Nationale (MEN) ont pris la décision de collaborer pour la création de MusiqueLab, à la construction d’un ensemble de logiciels qui servent à explorer les notions de base de la musique.

Cette collaboration a eu des conséquences particulièrement positives. Les établissements scolaires disposent aujourd’hui, grâce à un site de téléchargement géré par le MEN (*), d’un accès libre de droits pour tous les usages de l’éducation musicale aux six logiciels MusiqueLab : « Hauteur et Intensité », « Polycycles », « Construction Rythmique », « Echelles et Modes », « Nuages » et « Montages ». Pour le professeur, ces logiciels

31 RAPPORT DE SYNTHESE – PEDAGOGIE permettent aisément de faire entendre des phénomènes sonores et de simuler des processus musicaux mis en œuvre dans des pièces du répertoire. Pour l’élève, il propose d’emblée des itinéraires exploratoires qui visent la création sonore. Depuis la mise en ligne progressive initiée en mai 2002, plus de 1500 établissements ont téléchargé l’ensemble de ces applications.

Le succès de cette première phase donnera lieu à la signature d’une convention entre l’Ircam et le Ministère de l’Education Nationale qui servira de cadre général à la collaboration future sur MusiqueLab Phase II

(*) www.educnet.education.fr/musique/applications/musiclab

Par ailleurs en 2002 le département a proposé des ateliers scolaires destinés aux élèves et professeurs des classes de collèges, lycées et écoles de musique sur la base des thèmes prédéfinis suivants :

Découverte • Apprendre à écouter : une découverte progressive du son avec des exercices mêlant l’écoute et la visualisation, des jeux d’association et de classification. • Le son à portée de main : par des moyens graphiques simples, les participants explorent, la matière sonore et ses propriétés. • Fabriquer un instrument de musique virtuel : en s’appuyant sur des modèles simulant les instruments traditionnels, les participants inventent des instruments de leurs choix avec un logiciel permettant l’assemblage et l’ajustage de leurs constituants.

Création • Histoires de sons : une petite histoire est racontée puis recomposée sous forme sonore avec l’ordinateur. Les participants disposent d’une palette de sons et d’outils pour les assembler et les transformer. • Le son de l’image et l’image du son : une séquence vidéo, composée d’objets graphiques animés est proposée aux participants qui doivent chercher les sons qui traduisent les caractéristiques visuelles de ces objets. • Création collective : un atelier qui débute par une phase de préparation où des cellules de deux à trois élèves élaborent des matériaux sonores. Le groupe passe ensuite à une réalisation collective.

Grand public

Le departement pédagogique de l’Ircam a organisé seul ou en collaboration avec d’autres partenaires un ensemble de conférences, colloques, concerts et ateliers destinés à faire decouvrir au grand public un aperçu de l’éventail des activités de l’institut et de nos partenaires en recherche et création. Les manifestations suivants ont été organisées :

• Le colloque « L’accès des femmes à l’expression musicale » a fait le point sur le phénomène en évolution de l’accès des femmes à l’expression musicale, leur rôle en musique, et les perspectives ouvertes pour l’avenir. Ce colloque à été fait en collaboration avec l’OMF (Observatoire Musical Français, Université Paris-IV-Sorbonne et sous la responsabilité de Anne-Marie Green et Hyacinthe Ravet. Partenaires : Fondation Patricia Adkins Chiti : Donne in Musica et France Culture.

• Les concerts commentés de midi avec les créations de Mauro Lanza Frédéric Pattar, Jean- Luc Hervé et Ivan Fedele.

• Cycle de conférences et ateliers-concerts autour du quatuor à cordes avec des conférences de Philippe Albèra, Bernard Fournier et Frédéric Durieux et deux ateliers concerts avec les œuvres de Kaija Saariaho, et Marco Stroppa.

32 RAPPORT DE SYNTHESE – PEDAGOGIE

• Cycle de conférences sur l’analyse du corps dans le mouvement dansé, avec des conférences de Odile Rouquet, Nathalie Schulmann, Emmanuelle Vo-Dinh, Mathilde Monnier, Philippe Le Moal, François Raffinot, Patricia Kuypers et Antonio Camurri.

• Conférences et un atelier autour du thème « Musique et texte » avec des conférences de Jacques Roubaud, Pierre Lusson et François Sarhan et un atelier sur l’analyse des rapports texte/musique en utilisant l’ordinateur avec François Sarhan, Benoît Meudic, et Pierre Lusson.

• Conférences du lundi soir organisées en quatre thèmes 1) « Etat de l’art » (Jean Pierre Mabille, Gerard Assayag), 2) « Création et technologies » (Cécile Le Prado, Emmanuelle Huynh Thanh-Loan), 3) « Trajectoires » (Bernard Lortat-Jacob, Esteban Buch), et 4) « Metissages » (Marc Chemillier, Andrea Cera).

Soucieux d’être le plus accueillant possible vis à vis des initiatives dont les préoccupations rejoignent ceux de l’institut, le département facilite l’organisation d’autres manifestations ouvertes au grand public. En 2002 le département a accueilli les débats et séminaires d’Entretemps et les séminaires MaMux.

33 RAPPORT DE SYNTHESE – RELATIONS EXTERIEURES

RELATIONS EXTERIEURES

Directeur des relations extérieures : Vincent Puig

Dans sa première année, Bernard Stiegler a su donner le ton de ses ambitions pour renouveler l’écoute de la musique en étendant l’expérience de l’Ircam relative au développement « d’instruments » de création, au domaine de l’analyse musicale. C’est dans cet objectif qu’ont été lancés des groupes de travail sur l’analyse musicale et les premières Résonances, rencontres internationales des technologies pour la musique, précisément centrées sur l’écoute instrumentée et les nouveaux instruments.

Le focus sur les technologies d’analyse et de description et autour de MPEG7 notamment, avait déjà été anticipé dans les grands projets européens lancés avec succès par l’Ircam dès janvier 2001. En 2002, ils constituent deux thématiques principales : la gestion de contenus et les « méta données » (projets IST Cuidado, WedelMusic, MusicNetwork) et l’audio 3D (projets IST Carrouso et Listen). Par ailleurs, un vaste projet autour de la diffusion de logiciels libres pour l’audio et la musique, le projet européen AGNULA a vu également le jour. Au bilan, il convient également de souligner que cette activité contribue à générer une part substantielle de recettes propres.

Par ailleurs notre équipe a pu se mobiliser sur trois chantiers nouveaux :

• En valorisation, avec l’amorce d’une nouvelle politique d’élargissement du Forum combinant offre d’applications pour les environnements de programmation soutenus par l’Ircam (OpenMusic, AudioSculpt/Diphone, jMax/MaxMSP) et collaborations avec l’industrie par la distribution de logiciels complémentaires et le développement de plug-ins. Cette démarche, soutenue par une présence accrue sur les manifestations en France et à l’étranger, a permis une nouvelle progression de 10% des inscriptions Forum après deux ans de stabilisation. Le Forum est à présent placé au cœur de l’activité de valorisation, à la fois terrain privilégié d’un retour d’usage rapproché avec la recherche, vitrine pour nos logiciels vis à vis de l’industrie et marché test pour des technologies développées par nos partenaires. Ce repositionnement stratégique s’est également accompagné de changements organisationnels et d’une nouvelle présentation des activités du Forum sur un site Web entièrement renouvelé en technologie dynamique (PHP) comprenant veille technologique en ligne, présentation des logiciels, site de téléchargement des mises à jour, informations sur les activités des membres et connexion à la boutique en ligne. Le Forum Ircam a commencé à bénéficier des premières retombées concrètes des projets européens : première version de la palette sonore CUIDADO pour la classification et la recherche d’échantillons dans la base Studio en Ligne, logiciel ListenSpace (projet LISTEN) pour la réalisation de scènes audio virtuelles dans les musées, présentation des panneaux holophoniques CARROUSO à Résonances.

• Pour nos activités d’édition, la création en septembre du studio hypermedia a lancé le chantier de la réalisation de maquettes d’outils auteurs pour l’analyse musicale et de prototypes de publications sur de nouveaux supports hypermédia (sites Web, cédéroms, DVD, Web radio). Au préalable durant l’année, nous avons animé avec le bureau Etudes et Méthodes, un groupe de travail sur les technologies éditoriales et documentaires. Ce groupe composé d’intervenants Ircam et de personnalités invitées (éditeurs musicaux, producteurs multimédia, juristes), s’est coordonné avec le groupe de travail sur l’analyse musicale et sur les outils d’analyse pour établir une typologie de nos publics et un cahier des charges pour un système de gestion des documents à l’Ircam. Il a également évalué l’état de l’art des standards en matière de gestion de contenu, de synchronisation et de publication de

34 RAPPORT DE SYNTHESE – RELATIONS EXTERIEURES documents multimédia et nous avons commandé une étude sur le contexte juridique d’exploitation des contenus de l’Ircam. Parallèlement à l’activité de ce groupe, nous avons consulté les différentes équipes de l’Ircam pour recenser les besoins en matière de gestion de document pour servir de base à un cahier des charges de refonte de notre système d’information et de notre site Web. Dans l’attente d’un choix définitif sur ce système, certaines parties du site Web de l’Ircam ont été entièrement réécrites de manière à faciliter la publication dynamique de contenus : site Résonances en juin, site ForumNet en novembre. Concrètement pour ce qui est de l’activité du studio hypermédia, l’année se termine avec une première maquette d’outil auteur pour la gestion et la synchronisation de médias et l’annotation de partition, un prototype d’architecture Web pour la publication de documents testé sur des archives sonores de la MRT du Ministère de la culture, un projet détaillé pour une série d’émissions de Web radio sur le tempérament musical. L’ensemble de l’activité du studio a été soutenu, pour ce qui est de la veille technologique, par le projet de réseau thématique européen MusicNetWork dans lequel l’Ircam pilote le groupe de travail sur les standards multimédia pour la musique et, pour la valorisation de nos archives, par le projet multimédia pour la musique et, pour la valorisation de nos archives, par le projet RIAM « DVD à la Carte », initié avec MPO pour le développement d’un système de commande de DVD personnalisés en ligne.

• Enfin, en terme de communication, l’organisation des Résonances du 13 au 20 octobre 2002 s’est positionné de façon complémentaire du Festival Agora du mois de juin, vitrine de la création de l’Ircam, en attirant pour la première fois artistes et chercheurs d’horizons différents. Avec plus de 6000 visiteurs sur la semaine, la première édition des Résonances est un succès reconnu. En l’espace d’une semaine, la conférence ISMIR sur la recherche d’information musicale, ainsi qu’un colloque sur l'écoute instrumentée ont réuni les professionnels de la musique, présents aux ateliers du Forum Ircam et aux concerts des jeunes compositeurs du cursus de composition et d’informatique musical de l’Ircam. Enfin , le grand public est venu en nombre durant le week-end grâce à l’opération « Nouveaux instruments », pour visiter les laboratoires, les installations sonores et assister aux ateliers- concerts. De ces trois temps forts, on retiendra ici les enseignements suivants : L’enjeu des méta données musicales (descriptions associées à la musique) a pu être largement exploré sous l’angle scientifique et technologique durant la conférence ISMIR où les systèmes de reconnaissance et d’indexation automatiques du contenu musical (music fingerprinting), de recherche par chantonnement (query by humming) ou de production automatique de résumés musicaux ont particulièrement animé les débats. Débats prolongés et ouverts au public en soirée sur les projets audio avec la collaboration du RIAM, le monitoring des médias (au regard de l’actualité des problèmes de piratage) avec la Sacem et la société Yacast, les archives phonographiques avec la MRT du ministère de la Culture et les logiciels libres avec le projet Agnula et la société Red Hat France. L’utilisation des méta données contribue à changer radicalement nos modes d’écoute comme cela fut particulièrement bien illustré dans le colloque sur l’écoute instrumentée organisé par l’Ircam et l’Ina-GRM et durant la journée d’étude à la Cité de la Musique. Ces journées ont également été l'occasion de présenter au public les projets pilotes coordonnés par l'Ircam au niveau national (Ecrins) et européen (Cuidado) en matière de navigation dans les bases de données musicales et sonores. Les concerts-ateliers présentés durant le week-end grand public ont permis de saisir de nouveaux rapports entre instruments et ordinateurs et la diversité de ces rapports fut bien illustrée par des personnalités comme Philippe Manoury, Roland Auzet, Brice Pauset, Oliver Schneller, Mauro Lanza ou Bernard Lubat. Les dix jeunes compositeurs ayant passé un an à l’Ircam dans le cadre du Cursus ont fait preuve, dans les deux concerts qui leur étaient dédiés, d’une remarquable maîtrise de ces nouveaux champs créatifs. Et dans la « Galerie des nouveaux instruments », c’est le public qui a pu expérimenter combien les nouveaux outils dont il semble si facile de jouer se révèlent en fait des instruments qu’il faut savoir « composer ». A la fois interprète, compositeur et luthier, le visiteur a pu revisiter la notion de virtuosité et l’émergence avec l’ordinateur d’une nouvelle organologie. 35 RAPPORT DE SYNTHESE – RELATIONS EXTERIEURES

Avec les installations sonores présentées à l’Ircam comme au Centre Pompidou dans l’exposition Sonic Process, on questionnait une possible conception plastique du son qui repousse encore un peu plus loin les frontières entre le sonore et le musical. Débats et polémiques entre musiciens et plasticiens étaient nourris par les tableaux sonores d’un Robin Minard, l’immersion multimédia proposée par Olivier Koechlin, les métaphores sonores tirés d’Internet d’Aymeric Mansoux, une réflexion à la frontière de la danse et de la musique avec Cécile Le Prado et Emmanuelle Huynh. Au bilan, et grâce au soutien exceptionnel de partenaires tels que la MRT du Ministère de la Culture, du RIAM, de la SACEM, de la Ville de Paris, de la National Science Foundation et du CNRS, les Résonances s’inscrivent durablement dans le paysage international des rendez-vous croisant musique et nouvelles technologies.

36 RAPPORT DE SYNTHESE – MEDIATHEQUE

MEDIATHEQUE

Directeur: Michel Fingerhut

Depuis sa création en 1996, la Médiathèque de l'Ircam, support du laboratoire de l'Unité Mixte de Recherche 9912 Ircam-CNRS, se décline à la fois sous forme de centre de ressources multimédia (accessible en partie sur le réseau internet) et sous forme d'espaces de consultation. Le maintien des deux exigences simultanées de gestion archivistique multimédia et de services ouverts au public (accueil, aide à la consultation, etc.) s'est avéré néanmoins difficile à tenir sur le plan budgétaire, et préjudiciable à la bonne exécution des missions premières de ce fonds musicologique et scientifique exceptionnel. Sa mutation en bibliothèque de recherche, accessible par accréditation (niveau DEA), avec une réduction de ses horaires d’ouverture, de son personnel et de sa surface, et une réorientation correspondante de sa politique d’acquisitions a donc été décidée. La Médiathèque accorde dorénavant le droit de prêt aux lecteurs extérieurs (accrédités). Il convient de souligner que ces changements n’ont pas entraîné une baisse de la fréquentation quotidienne (cf. indicateurs dans le rapport de référence). La notoriété nationale et internationale de la Médiathèque de l’Ircam, qui découle de ses publications et la participation de son personnel à des conférences (cf. liste dans le rapport détaillé) a été un facteur déterminant dans le choix du comité de pilotage d’ISMIR1 pour tenir la conférence en 2002 à l’Ircam sous la présidence de Michel Fingerhut qui en a établi le programme scientifique et culturel. Elle a eu lieu du 13 au 17 octobre 2002 à l'Ircam et au Centre Pompidou dans le cadre des Résonances 2002, et y a été ouverte par Bruno Racine et par Bernard Stiegler. Se tenant pour la première fois hors des États-Unis, elle a doublé son taux de participation par rapport à l'année précédente (près de 200 inscrits, voir graphique des tendances dans le rapport de référence) et a réuni chercheurs, développeurs et industriels, enseignants, bibliothécaires et documentalistes, étudiants et utilisateurs professionnels, œuvrant dans le domaine pluridisciplinaire de l'organisation de l'information numérique à caractère musical sous ses diverses formes (audio, partitions, etc.) et venant de plus de 20 pays différents. Elle a proposé des communications scientifiques (autour de plus de 50 articles choisis par un comité de lecture), cours et tables rondes, ainsi qu'un espace d'exposition à caractère commercial. Six personnalités connues pour leurs activités dans ces domaines (et notamment Leonardo Chiariglione, président de MPEG) y ont aussi contribué des communications invitées. Une séance plénière sur le thème des métadonnées, comprenant cinq des communications invitées, était aussi ouverte aux membres du forum, afin d’encourager l’interdisciplinarité de l’événement. Enfin, le programme a proposé aux participants des visites de la Bibliothèque nationale (site Tolbiac) et de l’Inathèque, ainsi que des billets à tarif réduit pour un concert du cursus. Les actes de la conférence, un volume de 328 pages, ont été distribués aux participants, et mis en vente dès la fin de l'événement à l’accueil de l’Ircam et sur le site Web de la conférence. Un numéro spécial du « Journal of New Music Research » sera consacré à cette conférence en 2003.

1 Série de conférences annuelles sur la recherche d’informations musicales (International Conference on Music Information Retrieval). 37 RAPPORT DE SYNTHESE – MEDIATHEQUE

Études et méthodes

Le Bureau Études et Méthodes, créé par Bernard Stiegler en 2002, et sous la direction de Michel Fingerhut, a pour vocation d’effectuer de la veille technologique et à fournir aux divers départements de l’Ircam du conseil et de l’assistance en ingénierie dans les domaines des technologies numériques de l’information, de la documentation et du multimédia. Ce bureau est chargé de répondre à des besoins émanant de la direction générale et des divers départements de l’Ircam dans ses domaines de compétence. Il reprend ainsi des activités précédemment incluses dans le fonctionnement de la Médiathèque en élargissant ces missions au regard des nouvelles orientations de l’Ircam. Il assure aussi la responsabilité du fonctionnement de la Médiathèque et l’exploitation de son infrastructure technologique et de ses fonds numérisés aux fins d’expérimentation, notamment en collaboration avec le Studio Hypermédia. Ses principales activités en 2002 ont été relativement réduites du fait de la préparation d’ISMIR 2002, mais ont tout de même compris les activités décrites ci-dessous. études de la refonte du Web de l’Ircam, de bases de données « contact », et création de sites (Agora, Résonances, Ismir, Forumnet) ; suivi technique des stagiaires de l’atelier hypermédia ; formation sur la numérisation de documents sonores destinée aux agents du Ministère de la Culture et à la demande du service de formation de la MRT ; participation aux réunions, aux spécifications et aux études des projets DVD à la carte, Prestospace, Wedelmusic, et Musicnetwork. En outre, le bureau assure l’infrastructure technique (spécification, acquisition, installation, mises à jour, sauvegardes) de l’informatique et du réseau des PC utilisés à la Médiathèque, au Bureau Études et méthodes et aux Relations extérieures (notamment Bureau hypermédia et projets Riam et européens).

38

DEUXIEME PARTIE : RAPPORT DETAILLE RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

Recherche et développement

1 ACOUSTIQUE

1.1 Acoustique instrumentale

Responsable : René Caussé

L'année 2002 s’est caractérisée par la mise en place d’une nouvelle équipe de développement pour le logiciel Modalys et le démarrage de transformations profondes et très prometteuses de ce logiciel. Notons également que l'équipe a montré par différentes réalisations qu'il était possible aujourd'hui de programmer en temps réel des modèles physiques très réalistes. Les efforts de recherche ont porté, pour les nouveautés, sur les problèmes de contact entre structures tridimensionnelles et sur l'étude de l'influence du conduit vocal sur le fonctionnement des instruments à vent. Par ailleurs la modélisation de l'interaction marteau-cordes a été poursuivie et approfondie à la fois par l'expérimentation directe, l'évaluation des modèles existants et leur programmation temps réel. L’étude de l'anche double et du jet turbulent ont également été approfondies. Enfin, les études sur le rayonnement des instruments de musique ont été reprises dans le cadre du projet européen Dorémi.

1.1.1 Modélisation physique des sources sonores

Les sources sonores modélisées sont principalement les instruments de musique. Afin de répondre à de nombreuses interrogations dans la modélisation de l'interaction entre le marteau et les cordes du piano, nous avons été conduits à réaliser nos propres mesures. Ainsi un banc de mesure a été mis au point pour caractériser les propriétés visco-élastiques du feutre du marteau. L'étude sur les jets turbulents a permis de franchir une étape importante dans la modélisation et de mieux comprendre le fonctionnement du jet pour les différents instruments de la famille des flûtes.

1.1.1.1 Modélisation physique du feutre des marteaux de piano Un des points cruciaux de la modélisation physique du piano est la transmission de l'énergie du marteau à la corde. Ainsi, la description quantitative du choc entre le marteau et la corde est un élément clé de toute tentative de modélisation réaliste et donc de synthèse sonore. Le feutre, la partie du marteau qui rentre en contact avec la corde, n'est pas rigide. Le choc avec la corde est donc difficilement caractérisable par des modèles trop simples. Le travail effectué s'est organisé selon trois axes : - Développement d'un banc de mesure permettant de caractériser expérimentalement des propriétés visco-élastiques du feutre lors de son écrasement progressif par une corde. Les données disponibles aujourd'hui dans la littérature correspondent au cas statique : le marteau est lancé contre une surface rigide (correspond à une corde bloquée). Le banc de mesure élaboré doit nous permettre prochainement de réaliser des mesures force- 40 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

compression en régime dynamique, lorsque le feutre est soumis à des sollicitations variées, mais contrôlées. - Evaluation de modèles existants. Plusieurs modèles physiques du feutre ont été considérés et les résultats de simulations comparés aux résultats expérimentaux obtenus dans le cas statique. Deux modèles se sont montrés particulièrement bien adaptés : le modèle de Stulov (modèle visco-élastique à noyau exponentiel) et le modèle de Hunt et Crossley (modèle visco-élastique différentiel). Le premier offre un rapport plus direct avec les paramètres physiques des matériaux, mais le second semble mieux convenir aux exigences des simulations en temps-réel. Ces modèles doivent maintenant être confrontés à des résultats expérimentaux obtenus en régime dynamique. - Synthèse sonore en temps réel Le modèle d'interaction marteau-corde développé en Matlab, a été porté dans l'environnement temps-réel jMax. La tête en bois du marteau est modélisée par un unique mode. La dynamique de la corde est simulée grâce à une projection dans sa base modale. Les deux modèles de feutre ont été testés. Les paramètres relatifs à la fois au feutre et à la corde (tension, module d'Young, amortissement ...) sont modifiables en temps réel, et les modes de corde sont recalculés à la volée. L'outil obtenu présente déjà des possibilités qui nous semblent intéressantes pour une application musicale. Participants : E. Humbert (stage), C. Vergez. Collaborations internes : équipe Systèmes temps réel (N. Schnell).

1.1.1.2 Étude expérimentale des jets d'air turbulents L'étude des échelles dans les musiques d'Afrique centrale est à l'origine de ce travail de recherche. Pour les flûtes utilisées ici (flûtes Ouldémé), comme pour tous les instruments à vent de type flûte, la production du son résulte d'une interaction entre un jet et une structure appelée biseau. Le jet est perturbé par un champ acoustique transversal intense. Cependant dans ce cas comme pour de nombreuses flûtes traditionnelles, le fonctionnement n'est plus laminaire mais turbulent. Ce travail est le résultat d'une collaboration entre trois laboratoires : coordonné par B. Fabre (LAM), ce stage s'est aussi en partie déroulé à Eindhoven (A. Hirschberg). La partie sur laquelle nous nous sommes concentrés concerne l'étude expérimentale de la dynamique d'un jet turbulent soumis à un champ acoustique transversal. La dynamique du jet a été visualisée grâce à une technique d'ombroscopie de type Schlieren, en utilisant le banc expérimental développé au LAM. L'analyse des résultats s'est faite en partie grâce à des techniques de traitement d'image. Les résultats expérimentaux obtenus concernent la propagation d'une perturbation le long du jet (plus particulièrement sa vitesse et son amplification) en fonction des nombres adimensionnés de Reynolds et de Strouhal. Confrontés ensuite au modèle de Bechert (qui propose une expression relativement simple de la déflection du jet en fonction de la distance depuis la bouche), dont les paramètres ont été déterminés à partir des mesures même, les analyses montrent une bonne adéquation simulation-expérience. C’est le cas pour des nombres de Reynolds allant jusqu à 5000 et des nombres de Strouhal compris entre 0.06 à 0.5, ce qui couvre une large plage de fonctionnement des instruments de type flûte. L'utilisation de ces résultats pour la synthèse sonore reste cependant à faire. Participants : O. Macherey (stage), C. Vergez P. de La Cuadra. Collaborations extérieures : B. Fabre (LAM, Université de Paris VI), A. Hirschberg (Eindhoven University).

1.1.1.3 Étude des écoulements dans les anches Cette étude est effectuée dans le cadre de la thèse de A. Almeida. Il s'agit de réaliser un modèle physique de fonctionnement des instruments à anche double (comme le hautbois) utilisable en synthèse sonore temps différé ou temps réel. Le fonctionnement de l'anche

41 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

double est différent de celui des anches simples (clarinette). Jusqu'ici, le travail de modélisation avait conduit à proposer un modèle mathématique dérivé d'une hypothèse théorique de pertes de charge proposée par A. Hirschberg. Ce modèle à été appliqué à des résonateurs cylindriques et coniques idéaux pour permettre la comparaison avec les résultats expérimentaux. Testés dans MatLab, ces modèles ont été portés vers des environnements temps réel jMax et pd., à la fois pour favoriser une exploitation plus facile de l'ensemble des paramètres et en prévision d'une utilisation en synthèse. Afin d'améliorer le modèle, diverses pistes ont été explorées principalement autour de : - la visualisation du mouvement de l'anche à partir d'une bouche artificielle, permettant de souffler dans l'instrument avec des paramètres bien contrôlés et des valeurs connues. En 2002, nous avons étendu la mesure de pression à l'intérieur de l'anche à l'aide de sondes, et nous avons développé une nouvelle méthode pour analyser et mesurer les aires d'ouverture et la distance entre les anches. Ainsi, à partir des images prises par une caméra numérique, soit en cours de jeu, soit en régime statique (en empêchant l'anche de vibrer quand on applique une différence de pression des deux côtés de l'anche), les analyses nous ont permis de vérifier en particulier la symétrie du mouvement des deux anches pour des situations de jeu normales et la proportionnalité de l'aire de l'ouverture de l'anche par rapport à la distance maximale entre les deux anches à chaque instant. Ce résultat s'avère important puisque les modèles existants considéraient l'aire comme une fonction quadratique de l'ouverture de l'anche. La comparaison entre les mesures expérimentales et les simulations sur la variation de l'ouverture de l'anche sont encourageantes. En effet, elles semblent prédire des effets qualitativement importants et caractéristiques des anches doubles tels que la transition soudaine entre anche ouverte et anche fermée et l'allure du mouvement de l'anche tant que celle-ci est ouverte. Une nouvelle version de la bouche artificielle est en cours de préparation en vue de mesures avec des lèvres plus réalistes constituées par des tuyaux de latex remplis d’eau. - Mesures de champ de vitesse. La collaboration avec le LIMSI a été poursuivie, dans le but d'analyser l'écoulement dans l'anche. La principale difficulté réside aujourd'hui dans la construction d'une anche double en matériau transparent de façon à rendre possibles ces visualisations. Pour le moment, nous avons réussi à fabriquer, par moulage, des anches translucides, mais dont la transparence n'est pas encore suffisante. Participant : A. Almeida (thèse). Collaboration interne : co-direction de thèse avec X. Rodet, équipe Analyse-synthèse. Collaborations extérieures : F. Lusseyran et P. Gougat (imsiI, Université d'Orsay), J.-P. Dalmont et J. Gilbert (Université du Maine).

1.1.1.4 Interaction entre le conduit vocal de l'instrumentiste à vent et l'instrument Ce nouveau thème de recherche, démarré dans le cadre de la thèse de C. Fritz cherche à clarifier l'effet du conduit respiratoire du musicien sur la production des sons d'instruments à vent. Si cet effet n'est pas très bien défini pour les scientifiques, ce n'est pas le cas pour les instrumentistes qui considèrent qu'il est bien loin d'être négligeable (ils parlent en particulier de voyelles-fétiches utilisées pour les différents registres). L'objectif visé est de réaliser une étude théorique de cette influence afin d'obtenir à terme un modèle simple utilisable en particulier pour la synthèse. Des mesures viendront bien évidemment compléter et valider la partie théorique. Après une étude critique de la littérature, l'étude théorique s'est limitée au départ au cas simple d'un conduit vocal monochromatique dont la fréquence de résonance est accordée sur la première fréquence de résonance de l'instrument. Cette hypothèse est proposée par différents chercheurs. Le résonateur, cylindrique dans le cas de la clarinette, est modélisé de manière classique et couplé non linéairement à l'anche assimilée à un ressort, la dispersion étant négligée. Malgré l'égalité des deux fréquences, la fréquence de jeu n'est pas forcément

42 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

égale à cette fréquence, le décalage fréquentiel résultant d'un déphasage existant entre l'impédance du conduit vocal et celle de la clarinette au niveau du deuxième harmonique. Un calcul analytique simplifié près du seuil d'oscillation permet d'obtenir ce décalage. Les résultats de ce calcul ont été comparés au calcul numérique exact par la méthode de balance harmonique, grâce au programme Harmbal mis au point par S. Farner au LMA. D'autres études seront conduites dans le futur, concernant le cas où la fréquence du conduit vocal n'est pas égale à celle du résonateur. Afin de pouvoir calculer ce décalage en fréquence, il est nécessaire d'avoir des valeurs expérimentales pour l'impédance du conduit vocal. Cette partie sera réalisée à Sydney où une bouche artificielle avec conduit vocal est en cours de construction et un dispositif de mesure d'impédance mis en place. Participants : C. Fritz (thèse.) Collaborations extérieures : LMA (J. Kergomard et S. Farner), J. Wolf (University of New South Wales – Sydney).

1.1.2 Synthèse sonore par modélisation physique

Les connaissances actuelles sur la physique des instruments de musique constituent un potentiel largement sous exploité en synthèse par modélisation physique. Cependant, dans le cadre de projets ponctuels ou de stages, il nous est possible de mettre au point de nouveaux modèles et d'en proposer parfois une application finalisée temps réel. C'est le cas du modèle de flûte Ouldémé, utilisé par les ethnomusicologues et dont la version élargie (flûte_lab) a été proposée à d'autres utilisateurs. L'année 2002 aura permis de compléter l'équipe de développement du logiciel Modalys (deux développeurs à temps partiel) avec l'arrivée, au mois de septembre, de N. Ellis. Cet ingénieur informaticien épaule dorénavant J. Bensoam, chercheur acousticien.

1.1.2.1 Recherches liées au logiciel Modalys Les extensions apportées à ce logiciel sont issues en grande partie des travaux de la thèse de J. Bensoam. Les bases théoriques d'une nouvelle modélisation ont permis d'étendre les possibilités à des objets tridimensionnels de forme quelconque. Une formulation plus générale prenant en compte les réactions extérieures agissant aux frontières de chaque sous-structure a été mise en œuvre. Cette modélisation utilise les techniques numériques d’éléments finis pour discrétiser les solutions intégrales obtenues par le formalisme de Green ; elle autorise ainsi la synthèse sonore d’objets à trois dimensions soumis à des efforts ou déplacements arbitraires sur leur surface. Au cours de l’année 2002, les efforts de recherche ont porté sur les problèmes de contact entre structures tridimensionnelles. Cette étude a fait l’objet d’un article soumis à une revue internationale à comité de lecture. Elle permet de prédire l’interaction de solides élastiques de formes quelconques en utilisant le formalisme décrit ci-dessus. Il fournit une possibilité de traiter le problème en dynamique sans faire l’hypothèse d’un contact quasi-statique et permet d’obtenir une véritable description tridimensionnelle des interactions. Un autre aspect a porté sur la suite donnée à l'étude des structures mécaniques soumises à une précontrainte comme l'archet de violon par exemple. L'effort de validation des modèles de précontrainte s'est fait par des mesures expérimentales dans le cadre d'une collaboration avec le laboratoire MsMat de l’école centrale Paris et d'un encadrement de deux étudiants. L'analyse modale d'une plaque soumise à un étirement longitudinal n'a pas permis des résultats utilisables pour confirmer ou infirmer les modèles numériques et sera poursuivie. Participants : J. Bensoam (thèse), J. Munkberg (stage) et O. Sohn (stage). Collaboration interne : O. Houix (thèse). Collaboration extérieure : N. Joly (Université du Maine, Le Mans), G. Kergourlay et E. Balmés (Laboratoire de mécanique des Sols, Structures et Matériaux, Ecole Centrale Paris).

43 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

1.1.2.2 Modalys La réflexion entreprise en 2001 sur le futur de ce logiciel s'est poursuivie en début d'année à la fois sur l'état de l'art, les besoins et les perspectives de développement. Cette réflexion a fait l'objet d'un rapport interne qui détaille et développe l'ensemble de ces points. La mise en chantier des fondements de cette nouvelle version du logiciel a démarré à la fin de l'année. Outre les nouveautés mentionnées au point précédent (1.1.2.1), une nouvelle architecture logicielle a été mise en place dont les mots clés sont modularité, évolutive, ergonomie et portabilité. En 2002, nous pouvons mentionner comme réalisations : - la réorganisation des sources du projet "Modalys" dans une structure de répertoires claire. La découpe en sous-projets autonomes y est à présent lisible. Le module de calcul de Modalys-noyau est séparé de l'interprétateur Scheme, ce qui permettra de migrer plus facilement vers un autre interpréteur, voire un interpréteur Lisp. - la « carbonisation » de la version Macintosh qui permet à Modalys de fonctionner aussi bien sous MacOS9 que sous MacOSX et ce sans perte de fonctionnalité. - la perte de la dépendance vis-à-vis de l'environnement PowerPlant propre à Metrowerks CodeWarrior. Ceci nous donne une plus grande liberté dans le choix du compilateur. - la perte de la dépendance par rapport à la librairie WASTE (librairie libre) au profit des fonctions fournies dans la librairie Carbon d'Apple. Les avantages sont multiples : code plus simple, compatibilité des styles et polices avec les autres applications Apple... - la mise au point de la version en ligne de commande. Cette version est compilable sous Linux comme sous Mac OS X. Les avantages sont nombreux : deboggage plus facile, scriptage plus facile, possibilité d'utilisation d'outils Unix pour évaluer la performance (gprof) ou les problèmes de corruption de mémoire (njamd p.ex.). De plus, cette version permet de mettre en place effectivement le chargement dynamique de modules (plug-ins). La réorganisation mentionnée au premier point permet d'utiliser les mêmes sources pour les versions Modalys-Application Apple et Modalys-ligne de commande OS X- Linux. - la génération automatique d'une documentation à partir des fichiers d'en-tête, montrant notamment la hiérarchie des classes. - le rajout de nouvelles fonctionnalités à Modalys-Application, notamment la possibilité de mettre en commentaire une zone sélectionnée. - l'action "vérification de parenthèse" peut maintenant s'effectuer en positionnant le curseur à proximité de la parenthèse initiale. - l'enrichissement possible du répertoire "help" avec des scripts personnels. - Si le scripte édité contient les mots-clés "new" et "play", une copie de celui-ci sera automatiquement intégrée au fichier AIFF produit. Modalys est maintenant capable d'aller relire ce scripte au sein d'un fichier son, pour autant qu'il en contienne un. - Modalys est à présent capable de lire n'importe quel type de fichier, pour autant qu'il contienne du texte. Modalys dispose déjà de sa propre interface de programmation (Scheme-ELK), qui permet à l'utilisateur de disposer d'une série de fonctions pour la synthèse modale et d'un environnement de contrôle. Cet environnement, même s'il est plutôt léger et simple, apparaît néanmoins austère : il n'est pas graphique, et même un utilisateur qui ne se laisse pas effrayer par le fait de devoir taper du code aimerait mieux un langage plus riche en fonctions et en outils de correction. L'avantage d'utiliser OpenMusic pour le contrôle de Modalys n'est pas seulement dû au grand nombre de fonctions, éditeurs graphiques et musicaux qui peuvent simplifier les tâches du contrôle de la synthèse mais aussi à la possibilité d'utiliser le même outil pour le contrôle de la synthèse et l'écriture musicale. C'est un compositeur, M. Lanza, qui est à l'origine de la réalisation de cette nouvelle librairie. Avec Modalys-ER, c'est une interface de haut niveau qui remplace le langage textuel Scheme. R. Polfreman, à l'origine de cette interface, a proposé cette année MfOM (Modalys- ER for OpenMusic) une librairie qui permet d'intégrer Modalys-ER et le moteur de synthèse dans OpenMusic. Ceci permet la création d'instruments, leur contrôle et la synthèse dans OpenMusic et donc de bénéficier des avantages de ce dernier comme pour la librairie précédente. Plusieurs fonctions de base permettent de convertir les classes de notation 44 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

musicales en des enveloppes de contrôles correspondants à des interactions physiques comme frappées ou frottées. Dans la version proposée aux Ateliers Forum de novembre, un Instrument Wizard, interface assez simple, permet de construire automatiquement des instruments complets à partir de peu de paramètres. Signalons qu'un portage de Modalys en Java permet, à partir de ce prototype, d'utiliser des plateformes Java 3D et d'expérimenter autour de cette nouvelle dimension et des possibilités qu'elle offre pour le logiciel. Participants : N. Ellis et J. Bensoam, R. Polfreman (University of Hertfordshire), M. Lanza (compositeur). Collaborations internes : J. Lochard (Pédagogie), N. Misdariis (équipe Design sonore).

1.1.2.3 Ethnomusiclogie et synthèse par modèles physiques - Flute_lab La poursuite du projet sur les échelles dans les musiques d'Afrique Centrale (voir Rapport d'activité 2001) aura conduit à la mise au point d'un modèle de synthèse temps-réel pour réaliser une expérimentation interactive entre les ethnomusicologues et les musiciennes dans le cas des flûtes Ouldémé. Cette première série d'expériences, réalisée avec les musiciennes réunies en un ensemble de dix flûtes monotoniques regroupées par paires, a permis de mettre en évidence les règles qui sous-tendent les modalités de l’accordage de cet ensemble. En premier lieu, il a été démontré que – contrairement aux théories généralement admises – la notion d’octave n’entre pas nécessairement dans la conception de leur système scalaire. Pour cette expérience interactive, un contrôleur MIDI a été développé à base de capteur différentiel de pression. Ce dernier à la forme et les dimensions de la flûte originale afin de retrouver une situation de jeu assez proche de la réalité. A la suite de cette réalisation dédiée à ce projet, nous avons ouvert les applications du modèle physique de flûte en réalisant Flûte_Lab. Il s'agit ici d'un objet externe pour Max/MSP hautement configurable. L'implantation a été conçue dans l'esprit d'un laboratoire permettant un contrôle interactif sur un ensemble de paramètres qui recouvrent la fréquence, la pression, la géométrie du jet, la vorticité, la turbulence, etc. Par le fait que le principe de fonctionnement est commun à l'ensemble des instruments de la famille des flûtes, la combinaison des paramètres permet de produire des sons qui couvrent une grande variété de timbres. Ce nouvel objet est disponible par l'intermédiaire du Forum de l'Ircam. Participants : P. de La Cuadra, M. Poletti. Collaborations extérieures : F. Marandola, N. Fernando et S. Arom (LMS, Université de Paris V).

1.1.3 Projet DOREMI (Directionally Optimised REpresentation of Musical Instruments)

Ce projet européen (de type assessment-évaluation) qui s'intéresse à l'étude expérimentale des caractéristiques directionnelles des instruments de musique dans le contexte de la performance (jeu) dans une salle, a plusieurs objectifs : - développer et d'optimiser un système de prise de son muti-canal dans un environnement anéchoïque afin d'améliorer la représentation des caractéristiques directionnelles des instruments de musique, généralement peu considérées dans les systèmes existants. - étudier et enrichir la connaissance du rayonnement des instruments dans une situation de jeu. - optimiser la représentation spatiale des instruments de musique dans les systèmes d'auralisations. Des retombées sont envisagées dans le domaine de la réalité virtuelle ou de la synthèse sonore. Les liens avec le projet source multi-haut-parleurs (La Timée) et certaines activités de l'équipe Acoustique des Salles sont nombreux. Démarrée au dernier trimestre 2002, l'activité a principalement consisté à échanger des points de vue et à réfléchir aux expériences envisageables pour valider certaines idées. Le 45 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

travail a été divisé entre l'enregistrement muti-canal pour notre partenaire et le développement d'outils d'analyse, de visualisation et de caractérisation des signaux issus de ces types d'enregistrement pour l'Ircam. Participants : P. de La Cuadra. Collaboration interne : N. Misdariis (équipe Design sonore) et équipe Acoustique des salles. Collaboration extérieures : J. H. Rindel et F. Otondo (Technical University of Denmark).

1.1.4 Valorisation de l'expertise

L'équipe assure des activités pédagogiques à la fois dans l'Institut (Cursus de composition et d'informatique musicale, DEA Atiam) et à l'extérieur : École Centrale de Paris (Activité d'Ouverture Culturelle), DEA Université du Maine. Signalons la participation de l'équipe à la Semaine Européenne d'enseignements ParisTech dans le cadre du réseau européen ATHENS. L'activité de promotion des dispositifs de becs de clarinette à volume variable est toujours présente au sein de l'équipe. La version actuelle de ces becs est suffisamment robuste pour que l'on puisse les prêter sur une longue période à des clarinettistes professionnels (Carol Robinson, Luc Fuchs, Roland Pinsard,…). Signalons l'ensemble de pièces écrites pour la clarinette munie de ce dispositif par la classe de composition du Conservatoire de Musique de Genève (oeuvres de Hiroaki Watanabe, Arturo Corrales, Daniel Zea, Brice, John Menoud, …) et jouées lors du festival Résonances.

Articles parus dans des revues à comité de lecture

[Bensoam 02b] Bensoam J., A reciprocal varational approach to the two body frictionless contact problem in elastodynamics, soumis à International Journal for Numerical Methods in Engineering, 2002. [Ricot 02a] Ricot D., Caussé R. and Misdariis N., Aerodynamic excitation and sound production of blown closed free reeds without acoustic coupling: the example of the accordion reed, soumis au Journal of Acoustical Society of America, décembre 2002. [Vergez 02c] Vergez C., Almeida A., Caussé R. and Rodet X., Toward a simple physical model of double-reed musical instruments : influence of aero-dynamical losses in the embouchure on the coupling between the reed and the bore of the resonator, soumis à Acta Acustica, novembre 2002.

Actes de congrès avec comité de lecture

[Almeida 02a] Almeida A., Vergez C., Caussé R. et Rodet X., Etude des écoulements dans les instruments à vent à anche double, pour une application à la Synthèse par Modèle Physique, 6ème CFA (Congrès Français d'Acoustique). Lille, Avril 2002 (à paraître). [Bensoam 02a] Bensoam J., Misdariis N., Vergez C. and Caussé R., Formulation intégrale et technique des éléments finis appliquées à la synthèse sonore par modèles physiques, 6ème CFA (Congrès Français d'Acoustique). Lille, Avril 2002 (à paraître). [Causse 02a] Caussé R., Vergez C., Fabre B., Ségoufin C. and de La Cuadra P., Developing experimental techniques and physical modeling for ethnomusicology project on Ouldémé flutes, Forum Acusticum. Séville, septembre 2002. [DelaCuadra 02a] de La Cuadra P., Vergez C. and Caussé R., Use of physical-model synthesis for developing experimental techniques in ethnomusicology- The case of the Ouldémé flute, ICMC (International Computer Music Conference), Göteborg, septembre 2002, pp. 53-56. [Vergez 02a] Vergez C. et Almeida A., Modèle physique simple d'instrument de musique à anche double : influence des pertes aéro-dynamiques dans l'anche sur le couplage anche-résonateur, 6ème CFA (Congrès Français d'Acoustique). Lille, Avril 2002 (à paraître). [Vergez 02b] Vergez C., Caussé R., Humbert E. and De Lajudie O., Some considerations on sound synthesis of piano hammer/string collision, Forum Acusticum,. Séville, septembre 2002.

46 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

Actes de congrès sans comité de lecture

[Almeida 02b] Almeida A., Vergez C., Caussé R. and Rodet X., Physical study of double-reed instruments for application to sound-synthesis, International Symposium in Musical Acoustics,. Mexico, Décembre 2002. [Otondo 02] Otondo F., Rindel JH., Caussé R., Misdariis N. and de La Cuadra P., Directivity of musical instruments in a real performance situation, International Symposium in Musical Acoustics,. Mexico, Décembre 2002.

Travaux universitaires

Mémoires de maîtrise, DEA et d’écoles d’ingénieurs

[Humbert 02a] Humbert E., Etude expérimentale et simulation numérique de l'interaction marteau- corde du piano en vue de la synthèse en temps réel. Rapport de Stage de Fin d'Etude, Ecole Centrale Paris, décembre 2002. [Macherey 02a] Macherey O., Etude expérimentale dans les flûtes : modélisation de jet turbulent & influence de l'accord du résonateur, Rapport de stage de fin d'études, Ecole Centrale de Nantes, Août 2002.

Rapports de recherche

[Arom 02] Arom, S., Caussé R., Fernando N., Marandola F. et Pressnitzer D., Rapport de fin de recherche, programme Cognitique "Art & Cognition", Projet A108 : Conception et perception des échelles dans les cultures de tradition orale, Le cas des Pygmées Bedzan et des Ouldémé du Cameroun, septembre 2002.

Conférences invitées

Carol Robinson et René Caussé, Science, Technologie et Facture d’Instruments - L’exemple du bec de clarinette accordable, Résonances, week end Nouveaux instruments, octobre 2002.

Diffusion de connaissances

[Caussé 02] Boutillon X. et Caussé R., Le piano et le Violon, Polycopié du cours Physique des Instruments de Musique, ParisTech, Novembre 2002.

Jurys de thèse

M.-D. Bonnet, La simulation numérique : le rôle des modèles formalisés, à la frontière de la recherche scientifique et de la création musicale – exemple de la synthèse par modèles physiques, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, juin 2002. S. Ollivier, Contribution à l'étude des oscillations des instruments à vent à anche simple – validation d'un modèle élémentaire, Université du Maine, septembre 2002 (rapporteur). N. Castagné, Génésis : un environnement pour la création musicale à l'aide de modèles physiques particulaires, Institut National Polytechnique de Grenoble, octobre 2002.

Rapport interne

Synthèse sonore par modélisation physique – projet de recherche et de développement du logiciel Modalys, J. Bensoam, R. Caussé, N. Misdariis.et C.Vergez, Ircam, rapport interne.

Emissions radiophoniques et télévisées, entretiens journalistiques, animations

Pressnitzer D. et Charvet P., "Simple comme musique",Série télévisée produite par P. Charvet pour France 5, 2002. Œuvres réalisées avec Modalys pour le Cursus de composition et d’informatique musicale de l’Ircam 2002 :

47 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

Francesco Filidei, Programming Pinnochio ; Antignani Lucas, Overlook Hotel ; Yim Jogwoo, Dispersion fluide

48 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

1.2 Acoustique des Salles

Responsable : Olivier Warusfel

L'activité de l'équipe Acoustique des salles est consacrée aux problèmes de perception, de modélisation et de synthèse d'une scène sonore, réelle ou virtuelle, considérée principalement dans sa dimension spatiale. Les orientations de recherche de l'équipe s'organisent autour de trois axes majeurs : les technologies de captation-reproduction d'un champ sonore, les modèles de codage/ décodage des scènes sonores privilégiant notamment une approche « par le contenu » et les questions de perception et de cognition spatiale auditive. Ces actions se situent dans le prolongement des travaux précédents mais permettent d'ouvrir le champ d'applications à différents utilisateurs ou à de nouvelles pratiques artistiques de l'espace du concert à celui, notamment, des installations sonores interactives. Au cours de l'année 2002, l'activité de l'équipe Acoustique des Salles a été principalement articulée autour de deux projets européens assez emblématiques des enjeux actuels des recherches sur la spatialisation : le codage et la transmission de spectacles (Projet Carrouso) et la réalité augmentée (Projet Listen). Le projet Carrouso a permis d'initier un travail sur le mode de reproduction par reconstruction de champ sonore (Wave Field Synthesis) qui se révèle prometteur pour de nouvelles expériences d'écoute. Le projet Listen a permis de consolider les recherches de l'équipe sur le mode de reproduction binaural (restitution 3D sur casque d'écoute). Les deux projets ont nécessité un travail de réflexion et de développement d'outils auteur dédiés à la création de scènes sonores interactives. Les modèles de description d'une scène sonore requièrent une meilleure connaissance des mécanismes qui sous-tendent notre perception spatiale, auditive principalement mais plus généralement multi-sensorielle. L'équipe poursuit ses études sur les méthodes d'extraction automatique des descripteurs spatiaux d'une scène sonore, domaine qui peut s'avérer important, à terme, pour les procédés d'incrustation sonore ou de mixage automatique. Par ailleurs, l'équipe initie un travail de recherche sur la perception multimodale avec, pour terrain d'application principal, les installations sonores interactives et les situations de réalité augmentée.

1.2.1 Méthodes d'extraction automatique des facteurs de description spatiale d'une scène sonore.

Les mesures objectives de l'écoute spatiale sont utilisées tant à des fins de prévision que d'évaluation de la qualité d'une salle. Elles reposent le plus souvent sur une connaissance plus ou moins approfondie des propriétés physiques et géométriques de la salle et des transducteurs, ainsi que d'un jeu de réponses impulsionnelles issues de mesures acoustiques, et associées à la propagation dans la salle pour des positions données de la source et du récepteur. L'objet de cette recherche est de proposer des méthodes visant à développer des mesures objectives de la perception spatiale d'une scène sonore enregistrée, sans aucune connaissance a priori ni sur l'espace de diffusion (description physique, géométrique, ou mesures de réponses impulsionnelles), ni sur les sources et récepteurs (directivité, position), ni sur le son diffusé. Cette description concerne dans l'absolu les différents aspects de l'impression spatiale, tant relatifs à la source (localisation, largeur apparente) qu'à la salle (taille apparente, réverbérance, enveloppement). Dans un 49 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

souci de simplification préliminaire, l'étude se concentre sur le cas d'une scène réduite à une seule source immobile, et d'enregistrements binauraux ou issus de synthèse binaurale. Les travaux se sont concentrés plus spécifiquement sur deux aspects de l'impression spatiale, que sont la direction apparente de la source (ainsi que l'élargissement apparent en présence d'un effet de salle) et la réverbérance (précoce et tardive). La méthode de localisation repose sur la comparaison entre les indices interauraux estimés dans l'enregistrement [Baskind02a] avec ceux correspondant aux fonctions de transfert liées à la tête (HRTF) à plusieurs positions angulaires. La durée de la réverbération est estimée par analyse de la décroissance de l'énergie en bande étroite après l'extinction de la source. La principale difficulté de ce problème réside dans la nécessité de dégager ces informations spatiales de l'ensemble des données. En l'absence de connaissances sur le message transmis par la source, il faut repérer les instants les plus susceptibles de fournir les informations recherchées avec un minimum d'ambiguïté. Ainsi, il est indispensable d'estimer au préalable les instants correspondant aux attaques et extinctions de chacun des évènements de la scène car il s'agit des moments où les informations relatives respectivement à la position de la source et à la réverbérance de la salle sont les plus saillants. Ces indices sont déduits par analyse temps-fréquence au moyen de la cohérence à court-terme entre les deux voies de l'enregistrement. De plus, lorsque la source est harmonique, la fréquence fondamentale instantanée fournit une information très utile, car elle permet de guider et de rendre plus précise la détection des attaques et des extinctions [Baskind03a]. Cette recherche propose une présentation détaillée de ces méthodes, appuyée par des notions théoriques sur la propagation du son en espace clos et sur la perception spatiale. Leur pertinence est évaluée par l'étude de l'adéquation entre les estimations qu'elles fournissent et des données objectives de la scène comme la position physique de la source ou les durées de réverbération précoces et tardives. Participant : A. Baskind (thèse). Collaboration interne : A. de Cheveigné (équipe Perception et cognition musicales). Financement : MESR.

1.2.2 Projet Carrouso

Le projet Carrouso (Creating, Assessing and Rendering in Real Time of High Quality Audio- Visual Environments in MPEG-4 Context) fait l'objet d'un partenariat entre une dizaine d'institutions et établissements industriels européens parmi lesquels France-Télécom, la société Studer, l'Université de Delft et l'IRT (Institut für Rundfunk Technik) sont les collaborateurs principaux de l'Ircam. Ce projet est dédié à l'enregistrement, la transmission et la restitution d'une scène sonore réelle ou virtuelle préservant ses propriétés perceptives, notamment spatiales, et autorisant leur manipulation interactive. Ce projet s'appuie sur le format de codage MPEG4 qui privilégie, sur le plan de la spatialisation, une approche descriptive et paramétrique de la scène sonore. Les deux grandes particularités du projet sont, d'une part, le codage par contenu lors de la transmission de la scène sonore et, d'autre part, l'utilisation de l'approche holophonique pour l'enregistrement et la restitution de la scène sonore avec un haut niveau de restitution spatiale. Cette approche est choisie afin de dépasser les limites des systèmes conventionnels en termes de fidélité de reproduction sur une zone d'écoute étendue. Les missions qui incombaient à l'Ircam concernent deux volets distincts. D'une part, un travail sur l'égalisation du système de reproduction multicanal, qui sera poursuivi par l'étude de procédés de compensation du lieu d'écoute. D'autre part, un travail a été consacré à l'élaboration et au développement d'une interface utilisateur et d'un outil auteur permettant de créer et de manipuler la scène sonore.

50 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

1.2.2.1 Egalisation multi-canal de haut parleurs MAP dans le cadre de la reproduction holophonique Ce travail a pour vocation d’effectuer une égalisation dans le cadre d’une restitution holophonique à l’aide de haut-parleurs MAP (Multi-Actuator Panel). Ce type de haut-parleurs est dérivé de la technologie DML (Distributed Mode Loudspeaker). Il utilise 8 excitateurs, alimentés indépendamment, répartis suivant une ligne horizontale et collés au dos d'une plaque. La directivité de chacun des excitateurs étant complexe, une procédure a été mise en place afin d’égaliser le système complet dans une zone étendue. Cette procédure assure la reproduction du front d’onde d’une source virtuelle cible et optimise la qualité du champ acoustique reproduit (réponse en phase, en fréquence) dans toute la zone d’écoute. In fine, le mode de reproduction repose sur la constitution préalable d'une base de données consignant pour un ensemble de positions de sources virtuelles ou de directions d'ondes planes les filtres qui doivent être implantés en amont de chaque excitateur. Les filtrages correspondants sont effectués en temps réel par des processeurs de convolution temps réel sans retard. Participant : Etienne Corteel

1.2.2.2 Qualité de restitution par panoramique sur un jeu d'ondes planes ou de points sources virtuels L'intégration de la Wave Field Synthesis dans les outils de spatialisation nécessite une réflexion sur les modes d'analyse/description de l'effet de salle et l'architecture algorithmique nécessaire. Afin de valider la capacité de la Wave Field Synthesis à reproduire efficacement des monopoles et des ondes planes, des modèles permettant d'estimer la localisation perçue ont été développés. Ces modèles auditifs ont été utilisés par la suite dans le cadre d'une étude consacrée à l'estimation de la qualité de reproduction de la localisation sous forme de combinaison d'ondes planes (notion de panoramique). L'idée directrice est de limiter la puissance de calcul nécessitée par une reconstruction exacte d'une onde plane, en travaillant sous la forme de combinaison linéaire sur un jeu limité d'ondes planes ou de haut- parleurs virtuels. L'objectif de l'étude était de dégager l'ordre de grandeur de l'angle maximal séparant deux ondes planes consécutives pour que leur combinaison offre une qualité de reproduction satisfaisante. Cette estimation était faite sur une zone d'écoute étendue face au banc de haut-parleurs. La même estimation a été effectuée pour la reproduction de sources localisées par combinaison de monopoles. Cette étude s'est limitée au mode de gestion panoramique par intensité. Elle sera complétée dans les années à venir avec l'étude d'autres modèles de panoramique et par des tests perceptifs. Participants : Etienne Corteel, Sébastien Roux.

1.2.2.3 Intégration de l’holophonie dans le Spatialisateur La reproduction d’une scène sonore dans le cadre de l’holophonie se traduit par : • La synthèse d’un front d’onde correspondant à la position de la source virtuelle. • La reproduction d’un effet de salle suivant un nombre limité de directions angulaires synthétisées par des ondes planes par le système holophonique (cf. ci-dessus). L’intégration dans le Spatialisateur a donc été effectuée en utilisant les encodeurs directionnels existants pour la reproduction de l'effet de salle et en transmettant, après traitement, ces différents signaux ainsi que le son direct à des processeurs dédiés. Un patch DSP ainsi qu’une interface de contrôle communiquant par messages OSC (OpenSoundControl) ont été développés afin de commander ces modules sur des machines distantes (autre MacIntosh ou programme de convolution multicanal sur PC). Participants : E. Corteel (thèse), S. Roux.

51 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

1.2.2.4 Définition d'un outil auteur et d'une interface utilisateur pour Carrouso Dans le projet Carrouso, la chaîne émission–transmission–réception repose sur la construction d'une scène sonore encodée en format MPEG4. Ce standard permet de séparer le codage des signaux audio (flux individuels émanants des sources sonores) et la description paramétrique de la scène. Celle-ci comprend la position et l'orientation des sources et les caractéristiques de la salle décrite soit par des paramètres perceptifs soit par des données géométriques (parois). L'intérêt d'une approche descriptive est de permettre une adaptation au dispositif de restitution (nombre, placements des enceintes, techniques de reproduction), et d'autoriser une interaction de la part de l'auditeur. L'une des missions de l'Ircam dans le projet Carrouso est le développement de cette interface utilisateur. Par ailleurs, au cours du projet, le besoin d'un outil auteur permettant de créer des scènes au format MPEG-4 a émergé. Création de scènes au format MPEG-4 L'outil auteur ListenSpace, développé dans le cadre du projet Européen Listen, a été étendu avec des fonctionnalités qui permettent la création de scènes sonores compatibles avec le format de défini dans le standard MPEG-4. En pratique, cela veut dire que chaque source virtuelle de la scène est associée à un flux audio, issu d'un fichier son ou d'une prise de son en temps réel, et d'un ensemble de descripteurs de la qualité acoustique de salle. Cette scène est transmise par une communication UDP en format textuel à un encodeur MPEG-4 (développé par l’EPFL), où la scène est transformée en format binaire et multiplexée avec les flux audio compressés. Les sons et la scène créée sont transmis à un décodeur MPEG-4 où la scène virtuelle est restituée. Bien que le projet Carrouso privilégie le mode de rendu au format Wave Field Synthesis, la scène peut être restituée dans le format choisi par l'utilisateur (ambisonics, binaural, pairwise panning) puisque la technique de reproduction ne fait pas partie de la norme. Interaction de l'utilisateur La description de scène MPEG-4 inclut également des objets graphiques et des fonctions d'interaction qui, dans le contexte Carrouso sont utilisés pour créer une interface utilisateur qui permet de contrôler et modifier la scène sonore à la réception. Pour chaque scène sonore créée dans l'environnement ListenSpace, une représentation visuelle est générée et transmise au décodeur à l'aide d'objets 2D graphiques simples appartenant à la norme MPEG-4. Cette interface créée par l'outil auteur est transmise dans le flux MPEG-4 en même temps que la scène sonore. La scène MPEG-4 contient ainsi sa propre interface utilisateur qui peut être utilisée pour déplacer les sources dans l'espace virtuel, ou encore changer les valeurs des différents paramètres perceptifs associés à chaque source. Cette interaction est implantée en utilisant les mécanismes de senseurs de la norme MPEG-4 comme, par exemple, un senseur plan qui peut être utilisé pour bouger la position d'un objet graphique (symbole d'une source, potentiomètre, …) à l'aide de la souris. L'auteur peut cependant décider quels seront les paramètres qui seront visibles et/ou modifiables par l'utilisateur de manière à contrôler les possibilités d'interaction ou simplement de visualisation. Participante : R. Väänänen.

1.2.2.5 Extraction des paramètres perceptifs à partir de la réponse d'une salle. L'équipe dispose depuis plusieurs années d'un outil de description de la réverbération, nommé « EDR », et intégré dans la distribution logicielle du Spatialisateur. Cette librairie Matlab vise à fournir une description de la réverbération tardive en bande étroite, pré-requis permettant le débruitage à des fins de spatialisation de réponses impulsionnelles mesurées, et également nécessaires pour fournir une description perceptive de haut-niveau permettant entre autres de piloter le Spat. Le but de ce travail était de réactualiser cette librairie et de la fondre dans une interface utilisateur plus intuitive. La librairie actuelle, nommée « Room Analysis Toolbox », permet d'effectuer d'effectuer des traitements par lots sur un ensemble

52 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

de fichiers, et est entièrement modulaire, si bien que d'autres outils de mesure objectives peuvent être joints à EDR, ainsi que des méthodes d'import de mesures de salles utilisant notamment les outils de déconvolution de l'équipe. Le couplage de la librairie MAX/MSP de mesures acoustiques développée au sein de l'équipe est également à l'étude, de manière a fournir un outil complet de mesure et d'analyse de réponses de salles. L'algorithme EDR a été revu en profondeur, ce qui a permis de rendre l'estimation plus stable. Participants : A. Baskind, G. Vandernoot. Collaborations extérieures principales pour l'ensemble du projet Carrouso : Thomas Spörer (Fraunhofer Gesellshaft), Renato Pellegrini (Studer), Yannick Mahieux, Marc Emerit, Rozenn Nicol (France Télécom R&D), Diemer de Vries, Edo Hulsebos (Technische Universiteit Delft), Sascha Spors (Université d’Erlangen), Helmut Wittek (IRT), Giorgio Zoia, Alexandre Simeonov (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne). Projet financé par la Communauté Européenne dans le cadre de l'appel d'offre IST. Durée : 30 mois.

1.2.3 Projet Listen

Le projet Listen (Augmenting everyday environments through interactive soundscapes), mené en partenariat avec le Fraunhofer Institut (Institut für Media Kunst – IMK), la société AKG, le KunstMuseum de Bonn et l'Université de Vienne, s'inscrit dans le domaine de la réalité augmentée, notion ici considérée principalement dans sa dimension sonore. Le principe de Listen est d'enrichir l'environnement réel par des événements ou espaces sonores individualisés, artistiques ou didactiques, auxquels l'utilisateur accède de manière immersive, transparente, intuitive. L'individualisation des scènes sonores est rendue possible par l'utilisation de casques sans fil, repérés en position et en orientation. Leur aspect intuitif et immersif est obtenu en combinant des modèles comportementaux de chaque utilisateur avec des techniques de spatialisation du son pour la reproduction sur casque. La première application envisagée est celle d'un guide audio évolué pour les expositions artistiques ou commerciales. Les principaux domaines de recherche impliqués dans le projet sont la modélisation de la scène sonore interactive proposée au visiteur, le moteur de rendu sonore et le développement du dispositif technique. L'équipe Acoustique des salles est notamment impliquée dans la conception et la supervision du moteur de rendu sonore, dans les études et développements liés à la modélisation acoustique de la scène sonore et dans la réalisation et l'analyse des tests d'évaluation psycho-perceptive des différents modules développés et des prototypes réalisés. En termes de restitution sonore, les enjeux technologiques de Listen impliquent des recherches dans le domaine des techniques binaurales. Les principaux axes de travail sont l'encodage multicanal du binaural et l'adaptation individuelle. Par ailleurs, les nouvelles formes de contenu multisensoriel proposées par le projet Listen nécessitent la conception d'un outil-auteur dédié.

1.2.3.1 Format multicanal pour la restitution binaurale Le contexte de la réalité augmentée implique un effort spécifique sur la qualité de la spatialisation de la scène auditive, notamment l'adaptation de la synthèse binaurale aux critères de localisation propres à l'auditeur. De plus, le coût de calcul demandé par la spatialisation de chacune des sources sonores à restituer rend l'élaboration de scènes complexes délicate. La constitution d'un format intermédiaire multicanal destiné à l'écoute en binaural fournit une solution à ces deux problèmes. Ce format permet de dimensionner le coût de la spatialisation en fonction de la puissance de calcul disponible et de la qualité désirée. De même, il permet de distinguer deux étapes dans le processus de spatialisation. Pendant l'étape d'encodage, chaque source sonore est distribuée sur un nombre déterminé de canaux, selon des coefficients qui dépendent de sa position dans l'espace (fonctions spatiales). Ce format multicanal intermédiaire, qui peut être stocké ou transmis directement, 53 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

est dans une seconde étape décodé par des filtres (filtres de reconstruction) dont les caractéristiques sont adaptées à l'auditeur cible. Une des méthodes disponibles pour accéder à ces fonctions spatiales et filtres de reconstruction est basée sur l'analyse statistique (analyse en composantes principales) des fonctions de transfert de la tête de l'auditeur (HRTF). Ce processus d'analyse statistique a été optimisé afin de pouvoir équilibrer la restitution selon les directions de provenance du son et la gamme de fréquence, permettant ainsi d'adapter la restitution aux caractéristiques de la localisation auditive (amélioration de la restitution pour les directions et les fréquences clefs) ou aux circonstances de l'application cible (scène sonore limitée au plan horizontal). Ces optimisations ont fait l'objet d'une communication [Rio2a]. Le cas particulier où les fonctions spatiales sont définies mathématiquement par les harmoniques sphériques (méthode Ambisonics) a donné lieu à des optimisations semblables. Dans ce cas, le contrôle et l'optimisation de la qualité de restitution peuvent s'effectuer en faisant varier le sous-ensemble des positions à partir desquelles les filtres de reconstruction sont calculés (haut-parleurs virtuels). Cette dernière technique trouve son application dans le cadre du projet Listen en permettant d'incruster des scènes sonores pré- calculées ou enregistrées par un microphone dédié. Implantations : - Matlab : fonctions de synthèse en temps différé (binaural 2 canaux et binaural multicanal) - - Max/MSP : implantation des outils de spatialisation associés sous forme d'objet externes Participant : E. Rio.

1.2.3.2 Mesures Afin d’améliorer la qualité et la précision de l’information spatiale diffusée par un casque d’écoute, les efforts ont été concentrés sur les fonctions de transfert de tête (HRTF) et sur les différents modes de construction et d’implantation. Ce travail consiste à se donner les moyens de mesurer ces fonctions de transfert sur des individus, mais également à définir des méthodes permettant de produire ces HRTF individuelles sans passer par une séance de mesure ; nous cherchons également à établir différentes méthodes d’encodage et de décodage spatial des informations audio qui peuvent être diffusées au casque. La réalisation d’une base de données de HRTF passe par la mise au point d’un dispositif de mesures efficace, tant pour la capture de ces fonctions de transfert elles-même, que pour le balayage d’un grand nombre de positions possibles dans l’espace. Nous avons donc décidé d’améliorer notre capacité à mesurer des réponses impulsionnelles, qui dépendait jusqu’à présent d’une carte électronique ne permettant l’acquisition que d’un seul canal acoustique. Nos besoins en mesures multi-canal (2 canaux pour le projet Listen, et un grand nombre de canaux pour le projet Carrouso) nécessitaient la réécriture d’un logiciel de mesures, soit dans l’environnement Matlab sous Windows™, soit dans l’environnement Max/MSP sous MacOS. C’est la deuxième solution qui a été retenue. Le nombre maximal de canaux de mesures dépend de la carte son associée, de la longueur de la séquence de mesure, et de la puissance du processeur hôte. Le logiciel se présente sous la forme d’une boîte à outils permettant de construire sa propre application. Deux types de signaux de mesures peuvent être utilisées : les codes de Golay, et les balayages fréquentiels. Le logiciel fonctionne en temps réel ou en temps différé. Dans le premier cas, les réponses impulsionnelles sont obtenues immédiatement, et stockées sous forme d’un fichier son. Dans le deuxième cas, il est nécessaire de déconvoluer le signal enregistré ; cette déconvolution peut être effectuée directement dans l’environnement Max/MSP, ou dans l’environnement Matlab pour lequel une suite de fonctions a été développée. Nous avons également mis en place un nouveau système de mesures dans la chambre sourde. Il se compose d’une table tournante permettant de faire varier la position en azimut (0° à 359°), et d’un portique articulé permettant de faire varier la position en site (-45 à +90°). Pour notre application, nous avons fixé une chaise sur la table tournante et un haut-parleur sur le portique. Le contrôle de ce dispositif est effectué dans l’environnement Max/MSP. La 54 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

commande de la chaise tournante étant réalisée par un programme déjà existant dans notre équipe dans l’environnement Windows™, une interface a été développée pour gérer la communication avec Max/MSP. D’autre part, la commande du portique est réalisée par une interface MIDI reliée à deux unités de puissance, permettant de faire fonctionner deux moteurs pas-à-pas. Afin de rendre les mesures plus fiables, nous avons aussi acquis une technique de réalisation de moules du conduit auditif, dans lesquels il est possible d’insérer de manière reproductible les micros de mesures. Avec ce dispositif, 46 sujets ont été mesurés (187 points de mesures répartis dans l’espace, pour chaque sujet). Nous avons créé un site Web (http://www.ircam.fr/equipes/salles/listen) sur lequel il est possible de télécharger ces mesures ainsi que des exemples sonores. Cette base de données nous a permis d’étendre les possibilités de simulation binaurale du Spat~, pour lequel nous avons calculé tous les filtres correspondants. Participants : G. Vandernoot, G. Bertrand, N. Lescot (stage), F. Lienhart (stage), E. Rio, O. Delerue. Collaboration interne : A. Terrier (Atelier mécanique).

1.2.3.3 Adaptation individuelle Les recherches visant à adapter à l’individu un ensemble de HRTF génériques sont menées dans le cadre d’une étude visant à corréler des critères morphologiques à des critères acoustiques. Parallèlement aux mesures de HRTF, un certain nombre de paramètres morphologiques ont été rassemblés sur les mêmes sujets. Plusieurs séries de HRTF ont également été mesurées avec un mannequin possédant une réplique de l’oreille externe de différents individus. Des variations géométriques ont également été apportées aux répliques d’oreilles fixées sur le mannequin, afin d’analyser les corrélations entre les changements morphologiques et les modifications acoustiques engendrées. Les différences inter- individuelles sont observées dans trois espaces : le domaine morphologique, le domaine signal et le domaine perceptif, qu’il faut chercher à relier. Plusieurs techniques de captation des caractéristiques morphologiques ont été envisagées, à savoir la construction d’un maillage 3D à partir d’un scanner (optique ou IRM) d’une reproduction des oreilles, la construction d’un modèle 3D à partir d’un ensemble de photos, ou la mesure directe sur les individus, associée à quelques photos. Le dépouillement de ces mesures, ainsi que l’étude des corrélations entre les domaines morphologique/signal/perceptif, est en cours. Notons qu’il est également possible d’utiliser des techniques numériques pour analyser ces paramètres morphologiques, par le biais des éléments finis de frontières (BEM). L’idée est de modéliser le comportement acoustique de la tête et des oreilles sous une forme plus ou moins simplifiée, les paramètres du modèle étant extraits de mesures anthropométriques réalisées sur des scanners 3D (collaboration FTR&D). On peut donc espérer être en mesure de générer un ensemble de HRTF individuelles capables de reproduire avec une bonne précision les indices classiques de localisation auditive dans l’espace. Ce travail fait l'objet de la thèse de Sylvain Busson en collaboration avec France-Télécom. Cette thèse a débuté fin 2002. Afin d’effectuer des tests d’écoute permettant d’estimer avec une bonne précision la localisation auditive des sujets, un nouveau système de présentation de sons en 3D est à l’étude dans l’environnement Virtools (collaboration FTR&D). Le but recherché est de créer un environnement audio aussi immersif que possible afin, d’une part, d’augmenter le degré de plausibilité de la restitution et, d’autre part, de réduire le biais entre la tâche de localisation proprement dite et la tâche de report de l’information sur l’interface. Participants : B. Katz, S. Busson (thèse), G. Vandernoot.

1.2.3.4 ListenSpace Ces travaux ont été initiés dans le cadre du projet européen Listen, à partir du constat de la nécessité d’un outil auteur permettant de décrire et manipuler aisément les éléments virtuels

55 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

d’une scène sonore au travers d’une représentation bidimensionnelle. Répondant directement à ces besoins, ListenSpace est une interface graphique pour l'édition et le contrôle de scènes sonores. La scène est décrite au moyen d’objets graphiques représentant à partir d’une vue d’oiseau les différents éléments physiques d’une part et virtuels d’autre part, présents dans le cadre d’applications de réalités augmentées. L’année 2002 a été consacrée à la consolidation et la poursuite des travaux et objectifs de l’année précédente. Si la priorité générale est restée la demande en matière d’outil auteur dans le cadre du projet Listen, nous avons tenté cependant d’ouvrir notre travail dans des directions nouvelles, visant d’une part d’autres possibilités d’application et d’autre part une dimension davantage orientée vers la recherche.

Communications

Des travaux importants ont été réalisés au niveau des communications, essentiellement dans le cadre de l’intégration de ListenSpace au reste des éléments logiciels du projet Listen. Cette communication s’effectue au niveau « fichier » d’une part, au moyen d’un format commun de description de scènes sonores basé sur le standard XML, et au niveau « réseau » d’autre part, permettant de partager en temps réel toute modification effectuée sur la scène par l’un ou l’autre des composants logiciels. Les problèmes majeurs rencontrés dans ce développement résidaient dans le maintien de la cohérence des différentes instances de la scène sonore, en particulier au niveau des identifiants de chaque objet auxquels il est nécessaire de faire référence. Typiquement, au cours d’une session d’« authoring » Listen, chacune des applications (principalement ListenSpace et Avango) commence par le chargement en mémoire d’une scène à partir d’un fichier commun puis se connecte via le réseau afin que toute modification de la scène soit répercutée au sein des autres applications. Une des propriétés importantes de ce développement est que ListenSpace est capable de communiquer avec lui-même… Cette particularité permet de travailler sur plusieurs instances de ListenSpace simultanément, partageant la même scène mais en produisant des vues différentes. Elle ouvre la voie aux applications multi-utilisateurs.

Élargissement au projet Carrouso

ListenSpace a été adapté et intégré au projet européen Carrouso qui manifestait des besoins similaires en termes d’outils auteur et d’interface de contrôle. Le rôle de ListenSpace dans ce contexte est double : d’une part, il assure le contrôle de la scène au niveau de son encodage au format MPEG-4 et, d’autre part, il permet de convertir la représentation graphique de la scène sonore par le biais d’un ensemble de routines compatibles avec le format MPEG-4, de sorte qu’il soit encore possible d’intervenir sur la scène au moment du décodage et rendu sonore. Les points clés de ce développement sont d’assurer au sein de ListenSpace une structure logicielle et une organisation objet suffisamment souples pour permettre une adaptation rapide et aisée à ce type d’application. Les développements de ListenSpace spécifiques au projet Carrouso sont décrits plus en détail dans la section 1.2.2 de ce document.

Réflexions

Une recherche sur le calcul et la sélection des réflexions précoces a été menée de manière à étudier l’impact et le bénéfice d’une approche par modèle physique par rapport à une approche plus statistique, vis-à-vis de la sensation de réalisme dans le rendu sonore. Celle- ci s’inscrit dans le cadre précis du projet Listen, celui des réalités sonores augmentées et tend à observer si une simulation plus cohérente des sources sonores par rapport à l’environnement physique réel améliore l’effet d’immersion et de réalisme attendu dans ce type de média.

56 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

Sur le plan pratique, un algorithme de calcul de sources-images a été incorporé au projet ListenSpace en tirant parti de toutes les simplifications que le type de scènes utilisées permet de faire par rapport au cadre général : il est ainsi possible de calculer en temps réel les réflexions précoces d’ordre 1, 2 et 3 de plusieurs sources sonores lorsque l’architecture utilisée n’est pas trop complexe. Pour rester compatibles avec les concepts de contrôle perceptif qui font la richesse du Spat, ces réflexions sont filtrées pour être limitées à un faible nombre, qui viendront affiner par un jeu de paramètres nouveaux le contrôle du module « early » du Spatialisateur. Des développements correspondants ont été réalisés dans le Spat et restent encore à l’état de prototype. L’originalité de ce développement tient aux diverses possibilités de filtrage des réflexions précoces permettant d’insister sur des éléments perceptifs tels que la présence de la source, celle de la salle ou encore la sensation d'enveloppement. Des études perceptives futures permettront de mieux contrôler ces paramètres et d’en évaluer l’efficacité.

Composants Logiciels Complémentaires

Un ensemble de composants logiciels externes a été développé et permet d’échanger des informations avec ListenSpace. Typiquement, ces modules augmentent les possibilités de contrôle par un utilisateur en en proposant des modalités différentes. Il s’agit par exemple de l’application « ListenStick », qui capte les informations provenant d’un « joystick » et les transmet à ListenSpace pour contrôler la position des sources sonores. L’apport immédiat du contrôle par joystick (dotés de 5 ou plus degrés de liberté par rapport aux 2 degrés de liberté de la souris) réside dans la possibilité de maîtriser plus précisément les propriétés « géométriques » d’une source sonore par exemple, en permettant le contrôle simultané de sa position, ainsi que de son orientation et éventuellement son élévation ou sa directivité. Un autre exemple de composant logiciel complémentaire permet d’exploiter directement des informations de suiveut de position provenant d’un système de type « Flock of birds ». Participant : O. Delerue.

Participants pour le projet Listen : O. Delerue (Conception, développement ListenSpace), B. Katz (Adapation individuelle), E. Rio (Format binaural multicanal, transparence casque), S. Roux (développement du Spatialisateur), G. Vandernoot (Mesures binaurales, tests perceptifs). Collaboration interne : A. Terrier, G. Bertrand. Collaborations extérieures principales : Gerhard Eckel, Joachim Gossman (IMK-Fraunhofer), Bernd Ruprechter, Christoph Schwald (AKG), Ruth Diehl, Julia Haringer (KunstMuseum Bonn), Alois Goiser (Technische Universität Wien). Sylvain Busson, Guillaume Le Nost, Jean-Marie Ternaux (FranceTélécom R&D). Projet financé par la Commission Européenne dans le cadre de l'appel d'offre IST. Durée 36 mois.

57 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

1.2.4 Perception Multimodale

Plusieurs projets de collaboration de l'équipe couvrent des applications qui impliquent une perception multimodale de l'organisation spatiale mettant en jeu notamment des interactions visuo-auditives mais également des dimensions kinesthésiques ou proprioceptives. En particulier, les situations de réalité augmentée ou mixte, telles que proposées par le projet Listen, posent des difficultés de mise en cohérence entre les événements sonores incrustés et les perceptions visuelle et kinesthésique liées à l'évolution dans la scène réelle. Plus généralement, on constate que la perception de l'espace doit être coordonnée au travers de plusieurs modalités sensorielles. L'un des moyens pour tenter de comprendre comment ces différentes modalités se combinent entre elles pour donner lieu à un percept unique est d'étudier la façon dont le système nerveux central réagit lorsque deux sens fournissent des informations contradictoires. L'étude des conflits sensoriels représente ainsi une approche des principes d'organisation multimodale. Pour aborder ces questions, l'équipe s'associe avec le laboratoire Vulnérabilité, Adaptation et Psychopathologie du CNRS (UMR 7593) qui se consacre à l'étude des troubles de la perception de l'espace. Entre les deux équipes il y a donc communauté d'intérêt sur le plan des développements nécessaires à la construction de mondes virtuels multi-sensoriels et sur le plan de la méthodologie. Pour l'Ircam, l'enjeu est principalement d'étudier le rôle de ces interactions dans la qualité spatiale auditive perçue en particulier dans le mode de diffusion binaurale. En 2002, les tâches principales ont porté sur : - le développement de la plate-forme de tests permettant de réaliser des expériences multi-sensorielles. La plate-forme s'oriente vers le couplage d'outils standard de développement d'applications de réalité virtuelle avec le Spatialisateur ; - de premières expériences testant les effets de recalibration spatiale auditive induite par des ancrages visuels. Une première expérience de recalibration visuo-auditive en réalité virtuelle a été réalisée à partir du paradigme classique de l'effet. L'objet est d'étudier si un conflit tel qu'une rotation systématique de 10° entre les stimuli visuels et auditifs peut engendrer une recalibration de l'ensemble de la sphère auditive, incluant l'espace arrière. Plus précisément on cherche à observer si l’exposition au conflit visuo-auditif se manifeste dans l’espace dorsal par une rotation ou une translation (latéralisation) des événements perçus. Ces deux dernières hypothèses révèleraient des mécanismes de plasticité distincts car intervenant à différents niveaux d'intégration de l'information de localisation auditive. Les résultats sont en cours d'analyse. Les premières observations montrent un effet significatif d'adaptation entre les phases 1 et 3, ainsi que différentes interactions entre facteurs (hémi-espaces frontal, dorsal, gauche et droit). Nous avons observé également de grandes différences inter-individuelles et les résultats actuels ne permettent pas de trancher entre les différentes hypothèses. D'autres expériences sont en cours de préparation et ont nécessité le développement d'une plate-forme de test intégrant des dispositifs de suivi de position et d'orientation d'un individu, un dispositif de visualisation d'un monde virtuel et la spatialisation des composantes sonores. Les expériences envisagées consisteront notamment à proposer au sujet différentes tâches de navigation afin d'étudier les propriétés de cognition spatiale auditive. Participants : A. Baskind (thèse), B. Katz, E. Rio, G. Vandernoot. Collaboration extérieures (UMR7593) : Isabelle Viaud-Delmon, Ludivine Sarlat, Angeline Seguelas.

58 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

1.2.5 Caractérisation et contrôle de la sensation d'enveloppement dans le cadre de la diffusion au format 5.1

Compatible avec les standards stéréophoniques classiques, le standard de diffusion 5.1 permet de les compléter par l'ajout d'effets d'ambiance ou encore de localisation d'événements sonores arrière et latéraux. Sous l'impulsion des industries multimédia et cinématographique ce format tend à s'imposer comme standard de diffusion. L'industrie musicale et audio est ainsi amenée à produire pour ce standard. Cependant, contrairement au formats stéréophoniques conventionnels, aux formats binaural ou Ambisonics, le standard 5.1 ne recouvre qu'une notion de système de diffusion sans que lui soit associée une technique particulière de prise de son. Plusieurs études ont été consacrées ces dernières années à la définition de systèmes de prise de son capables de restituer « naturellement » les qualités spatiales d'une scène sonore. Parmi ces systèmes, nous avons choisi d'étudier plus particulièrement un dispositif opérant un découplage des signaux sources et des signaux de la salle basés sur l'utilisation du Hamasaki square, constitué de quatre microphones bi-directionnels. L'avantage reconnu d'un tel système basé sur le découplage son direct / son réverbéré est de permettre une plus grande souplesse dans la construction de la scène sonore au moment du mixage. Le but de l'étude était justement d'étudier les effets perceptifs liés à un ensemble de paramètres de réglages lors de la prise de son et lors du mixage. Deux configurations du système de captation du champ réverbéré ont été étudiées, ainsi que deux paramètres élémentaires de mixage : le délai temporel entre signaux directs et signaux réverbérés, ainsi que la répartition spatiale des signaux réverbérés entre les canaux avant et arrière du dispositif d'écoute. La méthodologie a consisté à proposer différentes configurations de prise de son et de mixage à un ensemble d'auditeurs appelés à juger ou comparer les différentes situations à l'aide d'échelles perceptives. Des effets significatifs ont pu être observés entre les deux configurations microphoniques qui différaient par l'espacement inter-microphones. Par ailleurs, la distribution spatiale de la réverbération s'est montrée plus efficace pour le contrôle des attributs spatiaux de la scène sonore que le retard temporel entre son direct et son réverbéré. Participant : M. Deschamps (stage). Co-encadrement : O. Warusfel, A. Baskind, G. Vandernoot.

1.2.6 Projet Orgues – Palais des Beaux Arts de Bruxelles

En parallèle à la construction de l'orgue du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles par Georg Westenfelder, l'Ircam a été chargé de concevoir le prototype d'un système de synthèse sonore pouvant s'adjoindre à l'orgue (de facture classique) et étendre les possibilités de registration sonore. Les principales fonctions à étudier sont les procédés de synthèse pour la création ou la transformation de sons étendant la palette sonore de l'orgue et les procédés de diffusion sonore intégrant des fonctions de spatialisation. Ce projet met en jeu les compétences des deux équipes Acoustique des salles et Analyse-synthèse. Le système de synthèse retenu s’inspire du fonctionnement classique des échantillonneurs mais effectue une synthèse temps-réel d’un son représenté par un fichier de description (décrit par le standard SDIF) pouvant contenir différents types de modèles (sommes de sinusoïdes par exemple). Cette solution permet de partir d’un corpus de sons existant pouvant servir à la fois d’échantillons de référence (pour une restitution approchée) et de matière sonore ductile propre à subir diverses transformations permettant d’étendre les possibilités timbrales de l’instrument acoustique. Le développement a été effectué en utilisant la plate-forme de développement Max/MSP. Le démonstrateur était construit autour de 4 ordinateurs et d'un ensemble électroacoustique de diffusion (huit haut-parleurs disposés sur 2 niveaux, et un dispositif à directivité contrôlée dit « Timée »). Deux ordinateurs étaient dédiés à la synthèse sonore, un troisième à la diffusion et spatialisation et le dernier, un ordinateur portable, était dédié à l’interface utilisateur. Le démonstrateur était pourvu d’une 59 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

matrice de huit haut-parleurs et d’une Timée. Ce système de diffusion autorise le contrôle de l’émission dans un plan vertical (en azimut et en élévation) ainsi qu’un contrôle des figures de rayonnement pour les signaux émis par le dispositif de contrôle du rayonnement . La présentation finale du projet s’est déroulé le 5 novembre 2002 dans l’Espace de Projection de l’Ircam. Participants : V. Rioux, M. Poletti.

1.2.7 Le Spatialisateur

1.2.7.1 Librairie d'objets de spatialisation Spat Les principales évolutions du Spatialisateur ont concerné la poursuite des travaux d'implantation de modules de localisation et le développement d'un outil de contrôle général. La majorité des évolutions concerne le portage sous formes d’objets externes des modules de contrôle utilisés par le Spatialisateur. Ainsi, les patches liés au contrôle du module Pan et les plus importants constituant le Spat_Oper ont été portés sous forme d'objets externes. Ce portage devrait permettre d’augmenter les performances en termes de coût de calcul. Tous les objets externes ont été compilés pour les systèmes OS9 et OS10. Participant : S. Roux.

1.2.7.2 Interface utilisateur Pour le contrôle, l'évolution majeure repose sur le développement de ListenSpace. Cette application, développée en Java, permet de contrôler le Spatialisateur à travers un port de communication. Ce choix technique permet notamment de s'adresser indifféremment aux versions du Spatialisateur fonctionnant sous environnement Linux ou MacOS. Participant : O. Delerue.

1.2.7.3 SpatPluggo SpatPluggo est une collection de 20 plug-ins issus du Spatialisateur et compatibles avec la plupart des séquenceurs audio/MIDI tels que ProTools, Cubase, Digital Performer ou Logic Audio et les éditeurs de sons tels que Peak, Sonic Works ou Spark. Ces modules ont été créés grâce à l'outil Pluggo permettant de convertir des patchs Max/MSP en modules runtime fonctionnant au sein des applications hôte de type séquenceur ou éditeur et de bénéficier automatiquement de leur fonctions de preset, d'automation ou de batch processing. L'exploitation du Spatialisateur, jusque là réservée aux utilisateurs de Max/MSP ou de jMax, est étendue à un mode de production reposant sur l'utilisation des applications typiques des studios ou home-studios. Chaque plugin intègre l'ensemble des traitements d'un Spatialisateur classique (modules Source, Room, Pan) et l'interface utilisateur donne accès au contrôle de haut-niveau (SpatOPer et Circ). Une architecture a été conçue autour d'un bus multicanal interne de manière à pouvoir exploiter l'ensemble des modes de diffusion multicanal comprenant jusqu'à 8 voies de sortie. Le travail s'oriente vers le développement d'un plug-in limité exclusivement aux fonctions de contrôle avec communication OSC(Open Sound Control)/UDP vers des serveurs DSP, éventuellement délocalisés et fonctionnant sous différents environnements matériels (Max/MSP, jMax, Windows+SpatLib FTR&D, plug-in, PC-Carrouso, etc.). Ces plug-ins permettent notamment de contrôler différents Spatialisateurs situés sur des machines distantes. Participant : M. Poletti.

60 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

1.2.7.4 Plug-in TDM En raison des limites de vitesse de calcul et de mémoire interne disponible sur les processeurs 56002 le Spatialisateur a été implanté sur 56300. L'architecture reprend les différents modules élémentaires de la librairie du Spatialisateur. Les plug-ins partiels qui sont implantés distinctement sur 56002 sont intégrés en un ensemble unique sur 56300. La quasi totalité des modules rentre dans un seul DSP, mais le dimensionnement de certains modules est adapté à chacun des DSP de la carte, notamment en matière de mémoire. Tous les modules de traitement sont compilés et assemblés conditionnellement et exécutés sous contrôle de bypass individuels. On étudie un moyen interactif pour que l’utilisateur puisse définir son propre dimensionnement. Bien que les contraintes de calcul en nombre entier soient toujours présentes, la vitesse du DSP et la quantité de mémoire interne permettent le recours systématique à la double précision et améliorent la qualité des filtres. Au total, un Spat sous ProTools présente : - 14 à 22 filtres IIR d’ordre 1 et 4 d’ordre 12 pour les différents modules, - 8 à 16 délais avec matriçage pour le module Cluster, - 8 ou 16 délais avec filtres IIR pour le module Réverb, - un retard variable par interpolateur d’ordre 3 pour le module Doppler, - un retard variable intervenant dans certains modules de panoramique (binaural), - contrôle panoramique d'intensité en sortie. Par ailleurs, le plugIn fournit des outils de test (génération interne de signaux tels dirac, rampe, sinus) et des contrôles logiques (ProcessOnOff, StepByStep, bypass individuels, mesure du temps de traitement, etc.). L’interface propose le contrôle du positionnement de la source par coordonnées cartésiennes ou polaires. Ce contrôle peut être déconnecté pour donner accès soit aux paramètres de traitement soit aux paramètres perceptifs. Pour faire face au très grand nombre de paramètres à contrôler, l’interface présente plusieurs panneaux, tels que "paramètres perceptifs", "paramètres de traitement du signal", "contrôle interne des délais", "logique de traitement et outils de test". Participant : P. Prévot.

1.2.8 Publications et communications

Actes de congrès avec comité de lecture

[Baskind 02a] Baskind A., Methods for blind computational estimation of perceptual attributes of room acoustics, 22nd AES Conference, Espoo Finland. [Baskind03a] Baskind A., de Cheveigné A. (2003) Pitch-Tracking of Reverberant Sounds, Application to Spatial Description of Sound Scenes, proc. AES 24th conference, Banff, Canada [Delerue02a] Delerue, 0. Warusfel, 0. Authoring of Virtual Sound Scenes in the Context of the Listen Project. 22nd AESConference, Espoo, Finland. [Misdariis 02a] Misdariis N., Warusfel O., Caussé R., Nicolas F., Le contrôle de la directivité par un système multi haut-parleurs. Actes des Journées d'Informatique Musicale. Marseille, mai 2002. [Misdariis 02b] Misdariis N., Warusfel O., Radiation control on a new sound diffusion system. ICAD 2002. [Rio 02a] Rio E., Warusfel O., Optimization of multi-channel binaural formats based on statistical analysis, Forum Acusticum Sevilla 2002, Seville, Septembre 2002. [Rioux02a] Rioux, V., Poletti, M. (2002). An experimental SDIF-sampler for Max/MSP. Proceedings of the International Computer Music Conference, Gothenburg, Sweden 2002. [Väänänen 02] Väänänen R., Warusfel O., Emerit M., Encoding and Rendering of Perceptual Sound Scenes in the Carrouso Project, 22nd AES Conference, Espoo Finland. [Warusfel 02a] Warusfel, 0. Blauert, J. Wessel, D. Synopsis of reverberation enhancement systems. Forum Acusticum Sevilla 2002, Seville, Septembre 2002.

61 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

Actes de congrès sans comité de lecture

[Corteel 02a] Corteel, E., Horbach, U., Pellegrini, R., (2002) Multichannel Inverse Filtering of multiexciter distributed mode loudspeakers for wave field Synthesis, in Proc. AES 112th convention, München. [Corteel 02b] Corteel, E. Roux, S. Warusfel, O. Creation of Virtual Sound Scenes Using Wave Field Synthesis, 22 Tonmeistertagung Hannover, nov 2002. [Horbach 02a] Horbach U., Corteel E., de Vries D., (2002) Spatial Audio Reproduction using Distributed Mode Loudspeaker Arrays, in Proc. AES 21st Conference, Saint-Petersburg.

Travaux universitaires

[Roux 02a] Roux, S. , Synthèse d'un effet de salle dans le contexte de diffusion holophonique, DEA ATIAM, Université Paris 6, Juillet 2002. [Deschamps03a] Deschamps, M., Restitution de l'Enveloppement en 5.1 : Optimisation du Système Hamasaki Square. FSMS, Concservatoire Nal Sup de Musique et de Danse de Paris – Février 2003.

Rapports de recherche

[Rioux02c] Rioux, V., « Projet Orgue, Palais des Beaux-Arts (III) : rapport final de synthèse », 2002 Delerue, O. Projet Listen - Deliverables 3.3 - Modelling and authoring components.- 2002 Rio, E. Projet Listen - Deliverables 4.1 - Binaural Rendering - 2002 Vandernoot, G. , Rio E. - Projet Listen Deliverable 4.2 - Binaural Measurements – dec 2002 Väänänen, R. Projet Carrouso, Deliverable 8 - User Interface.

Conférences invitées

Warusfel, O. (2002) "Spatialisation - Enregistrement, Synthèse et contrôle de scènes sonores" 9ème rencontres de la CST. Paris. Mars 2002.

Diffusion de connaissances

Démonstration du système de diffusion utilisant la technique Wave Field Synthesis [Projet Carrouso] : - 112ème conférence de l’AES , Munich, Mai 2002 - Festival Résonances 2002, Paris, Ircam , Octobre 2002 - 22ème Tonmeistertagung, Hanovre, Novembre 2002 Site de téléchargement de de mesures binaurales (projet Listen] : http://www.ircam.fr/equipes/salles/listen/index.html

Colloques et séminaires

Viaud-Delmon I., Warusfel, 0.Traitement des informations multisensorielles en réalité virtuelle : application à la psychopathologie – CTI01-54 – Journées CNRS - Cognition et Traitement de l’Information – Dec 2002

62 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

1.3 Design sonore

Responsable : Louis Dandrel

Coordinateurs scientifiques : René Caussé, Olivier Warusfel.

L’un des objectifs prioritaires du Design sonore est de développer conjointement la recherche et la création. Les activités de 2002 y répondent de manière significative. Elles sont fortement orientées vers des réalisations valorisant les acquis scientifiques dans les domaines du design industriel et de la création artistique et confortent le rôle que l’Ircam doit jouer dans le développement du design sonore. La confusion actuellement entretenue par des offres d’agences de communication standard rend difficile la valorisation d’un travail exigeant sur le design. C’est dans cette perspective qu’il faut situer les résultats encourageants des recherches et créations de l’équipe Design sonore.

1.3.1 Reproduction du rayonnement (Cube/Timée)

1.3.1.1 Caractérisation de la Timée La source multi haut-parleurs qui réalise le principe de contrôle de la directivité des systèmes de diffusion sonore est développée en deux versions : l’une mono-bande (Le Cube), légère et mobile est employée en démonstration ou en installation, l’autre (La Timée) décline le concept et la géométrie sur les 3 bandes de fréquences traditionnelles (Basse, Medium, Aigu) et est principalement utilisée pour le concert. Afin de valider la conception de la Timée basée sur la séparation des voies, aussi bien physique que du point de vue du signal, le prototype réalisé en 2001 avec la société Audio33, a été caractérisé en chambre sourde notamment en terme de réponse fréquentielle et de qualité de reproduction de la directivité. Une première analyse des résultats semble confirmer le bien-fondé de cette approche, un rapport détaillé de cette campagne de mesures est en cours de rédaction. Participants : N. Misdariis, O. Warusfel. Collaboration interne : équipe Acoustique des salles. Collaboration externe : Audio33.

1.3.1.2 Mixage binaural de Duelle Duelle, de François Nicolas, a été la première oeuvre écrite pour instruments (piano, voix, violon) et La Timée. Suite à sa création au festival Agora 2001, nous avons entrepris au début de l’année 2002 un travail de post-production permettant la restitution binaurale des effets spécifiques à La Timée. Ce rendu est obtenu par convolution des signaux d’entrée des haut-parleurs, avec les réponses impulsionnelles de chacun d’eux qui avaient été mesurées dans la salle de concert au cours d’une séance de répétition. Le mixage définitif inclut également les contributions de chaque instrument acoustique enregistré en champ proche lors du concert (pour éviter les phénomènes de diaphonie) et qu’il a donc fallu égaliser puis spatialiser afin de conférer à l’ensemble des sources le même effet de salle et de rendre ainsi sa cohérence à la scène sonore globale. Ce travail a donné lieu à la réalisation d’un CD audio permettant d’écouter l’œuvre au casque (binaural) ou sur une paire d’enceintes idéalement placées (transaural). Participants : N. Misdariis, O. Warusfel, F. Nicolas. Collaborations internes : équipe Acoustique des salles, E. Daubresse , département Création.

63 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

1.3.1.3 Projet DoReMi Le projet DoReMi (Directionnaly Optimised Representation of Musical Instruments) s’effectue en collaboration avec l’Université Technique du Danemark (DTU - Lingby) représentée par J.-H. Rindel et F. Otondo. Il a pour objectif principal d’étudier le rayonnement des sources acoustiques dans les processus d’auralisation. Il vise plus précisément à développer des systèmes multi-voies de captation du champ acoustique rayonné, à optimiser la représentation spatiale des instruments de musique et à appliquer ces résultats dans des systèmes de réalité virtuelle généralement utilisé en acoustique des salles. Dans le cadre de cette étude, notre participation se situe au niveau d’une expertise en matière de rayonnement des sources sonores mais peut également permettre d’adapter les résultats expérimentaux obtenus au dispositif de reproduction du rayonnement Cube/Timée. Participant : N. Misdariis Collaboration interne : R. Caussé, P. de la Cuadra, équipe Acoustique instrumentale. Collaboration extérieure : J.- H. Rindel, F. Otondo (DTU – Lingby).

1.3.1.4 Traitement des basses fréquences L’un des problèmes récurrents au principe de contrôle de la directivité d’un système multi- haut-parleurs se situe dans la partie basse du spectre audio (BF). Les transducteurs classiques étant généralement omnidirectionnels à ces fréquences, il est en effet très difficile de maîtriser à la fois la figure de directivité rayonnée et la puissance émise par la source. L’une des solutions au problème consiste à maîtriser la directivité naturelle des haut-parleurs avec des systèmes à pavillon ou mieux encore à tuyère. Dans cette optique, une collaboration a été initiée avec le Laboratoire d’Acoustique Musicale (LAM – Université de Paris VI) qui développe des systèmes de ce type permettant de contrôler la directivité de la source électro-acoustique même en très basse fréquence (typiquement, quelques dizaines de Hz). Une première série de mesures de plusieurs prototypes a été entreprise et donne des résultats intéressants du point de vue de notre application. La collaboration devrait se poursuivre dans le courant de l’année 2003. Participants : N. Misdariis, O. Warusfel. Collaboration interne : équipe Acoustique des salles. Collaboration extérieure : J.- P. Morkerken, G. Pellerin (LAM – Université de Paris VI).

1.3.2 Reproduction du rayonnement appliquée à la synthèse sonore

1.3.2.1 Projet Orgue L’objectif de ce projet est la réalisation d’un prototype de synthèse sonore ; il se situe dans un contexte de rénovation d’une salle de concert (Palais des Beaux-Arts de Bruxelles) et de son orgue. L’étude du cahier des charges lié à l’utilisation de l’instrument (répétition, harmonisation, concert), le choix d’un système de synthèse (échantillonnage, synthèse directe, modélisation physique) et la mise en oeuvre de la technique SDIF finalement retenue (enregistrement, analyse, implantation) ont constitué la partie principale du travail dans laquelle nous n’avons pas été impliqué. Néanmoins, l’aspect diffusion a été également pris en compte et deux systèmes de « sonorisation » ont été réalisés : d’une part, un dispositif frontal à 8 haut-parleurs couplé à un Spatialisateur©, et d’autre part, une Timée ; le principe de l’expérimentation est de mettre à profit la spécificité de la synthèse SDIF (reconstruction du son à partir des données d’analyse) pour y inclure également des paramètres de spatialisation ou de rayonnement, suivant le système de diffusion utilisé. Cette collaboration a abouti à la démonstration d’un prototype pour les instigateurs du projet (organistes, compositeurs et facteurs d’orgue). Participant : N. Misdariis. Collaborations internes :V. Rioux, équipes Acoustique des salles et Analyse/synthèse

64 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

1.3.2.2 Analyse/synthèse du son et du rayonnement du violon Cette étude a principalement porté sur l’analyse et la synthèse de la directivité d’une source sonore. Le travail s’est plus particulièrement focalisé sur l’intégration de la méthode de synthèse du rayonnement dans un procédé de synthèse sonore par modélisation physique basée sur le formalisme modal (Modalys). Les recherches en la matière peuvent s’appréhender de manière générale comme la possibilité « d’alimenter » le dispositif de contrôle de la directivité par les données de sortie d’une simulation modale du comportement d’un instrument. L’étude a également comporté une partie expérimentale de caractérisation des propriétés de rayonnement d’un instrument de musique, en l’occurrence le violon, sur la base du principe de réciprocité mis en oeuvre par G. Weinreich sur le même instrument. Les résultats sonores obtenus sont encourageants et nous poussent à poursuivre les travaux entrepris. Participants : R. Vos (stage), N. Misdariis, O. Warusfel, R. Caussé. Collaborations internes : équipes Acoustique des salles et Acoustique instrumentale Collaboration extérieure : D. De Vries (Delft University).

1.3.3 Design sonore des objets

1.3.3.1 Etude du graillonnement Suite à l’étude effectuée en 2001 concernant la problématique du graillonnement, le travail s’est poursuivi en 2002 avec un second binôme d’étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers (ENSAM). Les premiers résultats avaient permis de valider la démarche de modélisation physique du phénomène impliquant principalement deux éléments de la boîte de vitesse automobile : l’arbre primaire et une roue dentée de l’arbre secondaire. Sur ces bases, l’étude de l’année 2002 a consisté à améliorer encore davantage l’étape de modélisation en reprenant dans les grandes lignes les modèles initialement élaborés mais surtout à valider perceptivement les nouveaux modèles obtenus par rapport à une référence « naturelle » enregistrée en laboratoire. Une procédure d’expérimentation psychoacoustique a été mise en oeuvre (test d’écoute par catégorisation libre) ; les résultats ont été analysés (analyse de Cluster) et ont permis d’élire le modèle perceptivement le plus proche du graillonnement réel. A partir de là, des propositions ont pu être faites pour tenter d’atteindre l’objectif du projet : étudier les paramètres physiques influençant la génération et la perception du graillonnement (matériaux constituant les pièces, géométrie et dessin des dents,…), en restant malgré tout dans la tolérance d’un cahier des charges de production industrielle relativement exigeant (pas question, par exemple, de proposer une matière ne répondant pas aux normes de résistance mécanique). Participants : E. Pouvreau, F. Demasles (stage), N. Misdariis. Collaborations internes : équipes Acoustique instrumentale et Perception et cognition musicales. Collaboration externe : J. -L. Tebec (ENSAM).

1.3.3.2 Conception de sons de clignotants Après avoir porté ses efforts sur la réduction du bruit dans les véhicules, l’industrie automobile s’intéresse dorénavant de plus en plus au design sonore en tant que tel, eu égard à toutes les implications stratégiques et commerciales que ce domaine peut engendrer, notamment en terme d’identité et d’image de marque. Malgré tout, les tentatives de ce type se cantonnent pour l’instant à des éléments annexes, voire accessoires, pouvant être, le cas échéant (en cas de rejet du public, par exemple), facilement remplacés, sans trop de conséquence au niveau de l’outil de production. C’est dans ce contexte que nous avons été amenés à travailler pour l’un des deux grands constructeurs français sur le design sonore des sons de clignotant automobile. Une première partie de l’étude a été effectuée en interne et a permis d’établir un cahier des charges regroupant les contraintes fonctionnelles et réglementaires (norme R48/02) ainsi qu’une description multi-sensorielle des attentes des 65 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

usagers en matière de sons de clignotant ou plus généralement d’ambiances sonores dans un habitacle de voiture. A partir de ce document, il nous est apparu intéressant et opportun d’utiliser Modalys comme outil de production sonore étant donnée la nature de nombreux descripteurs présents dans les spécifications (verre, bois, métal, …). Ainsi, après plusieurs séances de travail accomplies en étroite collaboration avec le constructeur, nous sommes arrivés à la conception d’une trentaine de sons prototypes tentant d’illustrer la gamme de préférence formalisée au cours des enquêtes et questionnaires préliminaires. L’étude s’est achevée par une présentation devant plusieurs chefs de départements qui ont quasi unanimement apprécié la démarche créatrice et innovante de cette approche. Participants : N. Misdariis, L. Dandrel. Collaboration externe : C. Peteul (Ecole Centrale Lyon).

1.3.4 Sonification

1.3.4.1 Projet Radio.thém Deux séries d’échantillons destinés à sonifier l’interface Radio.thém ont été produits au cours de l’année en collaboration avec Patrick Susini. La première série, expérimentale, a été utilisée comme corpus d’échantillons à étudier pour mieux définir les contraintes liées à une telle sonification et ainsi produire la seconde série. Par ailleurs, toujours dans ce cadre mais à titre plus expérimental, une étude a été réalisée concernant la notion d’hyperlien sonore, incluant la réalisation de plusieurs corpus d’échantillons de « soulignement » de mots dans une phrase. Participant :E. Deruty Collaboration interne : P. Susini, équipe Perception et cognition musicales

1.3.4.2 Etude sur la sonification Un dossier complet et multimédia portant sur la sonification des interfaces homme – machine dans le cadre de l’ordinateur domestique a été réalisé et mis en ligne sur les pages publiques du Design sonore [Deruty02c]. Ce dossier s’appuie sur l’étude systématique d’un grand nombre d’exemples pratiques (logiciels, OS… ) et propose une classification générique adaptée à ce type de sonification, en utilisant par exemple des descripteurs de type morphologique. Participant : E. Deruty.

1.3.5 Aides utilisateurs

1.3.5.1 Ecrins Le projet Ecrins progresse et des tests utilisateurs deviennent nécessaires. Une première session de tests systématiques a été réalisée sur la version 3.3.1 d’Ecrins. Cette session se proposait de décrire tous les problèmes qu’un utilisateur de type « professionnel du son » du circuit commercial pourrait rencontrer à l’utilisation de l’interface Ecrins. Les résultats ont été remis aux développeurs. Participant : E. Deruty. Collaboration interne : équipe Services en ligne

1.3.5.2 Techniques de spatialisation multi haut-parleurs Faisant suite aux expérimentations réalisées pendant la composition et la mise en œuvre de l’installation Réflexions, on a étudié des moyens d’optimisation des techniques existantes de spatialisation multi haut-parleurs (comme par exemple celles utilisées par exemple par le GRM). Cette étude propose plusieurs techniques nouvelles permettant de clarifier et donner

66 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

du relief aux images sonores très complexes obtenues à l’aide de ce type de spatialisation. (A consulter sur le site Ircam/Design sonore [Deruty02a]). Participant : E. Deruty.

1.3.5.3 Codecs audio pour Internet : tests Le développement des accès Internet dits « haut débit » démocratise la présence de l’audio dans les pages web. En ce qui concerne les codecs utilisées, plusieurs concurrents s’opposent et clament leur excellence : Real Audio, Windows Media Audio, le MP3 du laboratoire Fraunhofer…[Deruty02b]. Un test de ces offres a été réalisé.(Site Ircam/Design Sonore). Participant : E. Deruty.

1.3.5.4 Réverbérations en format plug-in : tests Avec l’accroissement de l’offre d’outils audio à des prix abordables, en particulier des systèmes direct to disk et autres logiciels, on voit apparaître un très grand nombre de solutions concurrentes pour le même type de problème – l’audio processing notamment. C’est dans ce cadre qu’on a réalisé une étude comparative -non exhaustive- des réverbérations numériques, partiulièrement des réverbérations en plug-in qui sont très nombreuses et de qualité souvent aléatoire [Deruty03a]. (Site Ircam/Design Sonore). Participant : E. Deruty

1.3.6 SOHO workshop

Ce workshop se situait dans le cadre d’une action prospective (“The Disappearing Computer”), menée au sein d’un programme de recherche européen IST. Il avait essentiellement pour objectif de faire se rencontrer les acteurs de différents projets ayant pour thématique la synthèse sonore (algorithme et contrôle) appliquée à la musique et à la création sonore en général. D’une manière générale, le workshop était fédéré et animé par le projet ‘organisateur’ : le projet Sounding Object (SOb) (D. Rochesso — Univ. Verone, M. Fernström — Univ. Limerick, R. Bresin — KTH Stockholm). Le SOb projet « vise à développer des modèles de son pouvant être facilement reliés à des objets réels et soumis à des interactions physiques ». La notion de “cartoonification” y est spécifiquement développée : elle consiste à modéliser les sons et les contrôles à partir de lois phénoménologiques et de paramètres physiques suffisamment pertinents pour la perception auditive. Cette approche s’appuie également sur une méthodologie psychophysique d’évaluation et de validation. C’est notamment dans une perspective de présentation du logiciel Modalys et de confrontation avec les modèles SOb que nous avons été invités à participer à cet atelier ; l’un des objectifs affiché étant de comparer les approches sur la modélisation des sons d’impact. Participants : N. Misdariis, J. Bensoam. Collaboration interne : équipe Acoustique instrumentale. Par ailleurs, toujours dans ce cadre mais à titre plus expérimental, une étude a été réalisée concernant la notion d’hyperlien sonore, incluant la réalisation de plusieurs corpus d’échantillons de « soulignement » de mots dans une phrase. Participants : P. Susini, E. Deruty.

1.3.7 Production

1.3.7.1 Création et reprise de Five ImaginarySpaces Pour des raisons de calendrier, la pièce de cursus de O. Schneller “Five Imaginary Spaces” n’avait pu être jouée à la fin de l’année 2001 ; sa création ayant été reportée au festival Agora 2002. Cette oeuvre pour piano et Timée exploite les possibilités de traitement en 67 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ACOUSTIQUE

temps-réel de la directivité. L’approche de O. Schneller est, à ce titre, différente de celle empruntée par F. Nicolas dans Duelle et, de fait, également très intéressante du point de vue de l’utilisation musicale du dispositif. Participant : N. Misdariis. Collaboration interne : équipe Acoustique des salles, O. Schneller, B. Thigpen, département Pédagogie .

1.3.7.2 Signalétique au Théâtre du Rond-Point La commande a porté sur la création de signaux sonores pour les trois salles du théâtre, invitant le public à rentrer. Pour la grande salle Renaud-Barrault, l’installation sonore est organisée autour d’un Cube disposé dans le hall et comprend un système multi-sources réparties sur trois niveaux. Le signal est généré par le Cube puis se développe dans l’espace. Louis Dandrel a realisé la composition et Emmanuel Deruty le mixage. Participants : L. Dandrel, E. Deruty, N. Misdariis.

1.3.7.3 Le Jardin de la Plaine Mer (CD) Une version CD de la musique de l’installation sonore au Mont Saint Michel « Le Jardin de la Plaine Mer » a été réalisée cette année. C’est en quelque sorte une double réduction de l’installation à proprement parler : la première réduction a consisté à envisager une nouvelle spatialisation pour un Cube et une stéréo au lieu de deux, la seconde réduction a consisté à transcrire le résultat obtenu pour système stéréophonique en utilisant notamment des techniques de prise de son binaurales accompagnées de correctifs plus conventionnels. La dernière étape a consisté à adapter le résultat stétéophonique à l’écoute dite domestique. Participants : L. Dandrel, E. Deruty.

1.3.7.4 Réflexions (installation sonore) Une installation sonore a été réalisée pour le festival Résonances 2002, utilisant un Cube et un AudioSpotlight. Cette installation, basée sur une musique d’une durée de 25 minutes écrite et réalisée par Emmanuel Deruty & Pierre-Yves Macé, utilisait les possibilités propres à ces deux systèmes de diffusion originaux pour la diffusion d’une musique de type « acousmatique » au sens du GRM. Participants : E. Deruty, P.-Y. Macé.

1.3.8 Publications et communications

Actes de congrès avec comité de lecture [Misdariis02b] Misdariis N, Warusfel O., Caussé R., Nicolas F., « Le contrôle de la directivité par un système multi haut-parleurs », JIM 2002, pp. 121-129.

Rapports de recherche [Deruty02a] Techniques de spatialisation multi haut parleurs. http://www.ircam.fr/equipes/design/activites/diffusion/

[Deruty02b] Codecs audio pour internet - tests http://www.ircam.fr/equipes/design/activites/tests/audiocodecs/

[Deruty02c] Etude sur la sonification http://www.ircam.fr/equipes/design/activites/sonification/

[Deruty03a] Réverbérations en format plug-in – tests http://www.ircam.fr/equipes/design/activites/tests/reverbs/

Organisation de rencontres scientifiques P. Susini, Co-organisateur (avec F. Guyot - LAPS-Design, V. Maffiollo - FRTR&D, et la SFA) Colloque Design sonore, Paris, 3/03 68 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES

2 PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES

Responsable : Stephen McAdams

L'objectif principal des recherches de l’équipe est l'étude des représentations sensorielles et mentales, ainsi que des processus de traitement qui interviennent dans la perception des attributs musicaux et des relations entre ces attributs, la reconnaissance des sources sonores et la compréhension des structures musicales. Les mécanismes de base sont considérés comme des processus d'analyse des signaux musicaux du point de vue de l'auditeur. Ils doivent nécessairement être étudiés en parallèle avec les processus de niveau supérieur, afin de comprendre les contraintes sur la représentation des événements auditifs qui forment les matériaux musicaux. L'ensemble des projets trouve son équilibre entre la recherche fondamentale et les valorisations, ces dernières se trouvant notamment dans les domaines de l'ergonomie, de la qualité et du design sonore.

2.1 Codage sensoriel et perception du son

L’information acoustique présente dans les signaux sonores est profondément transformée lors de son traitement par le système auditif humain. Quel que soit le type de son que nous écoutons, de la parole aux bruits de l’environnement, nous utilisons nos oreilles et leurs spécificités pour fabriquer une expérience perceptive. Dès lors, caractériser et comprendre le système auditif humain est un préalable à toute approche rigoureuse de l’écoute musicale. C'est aussi une voie fertile pour le développement d'algorithmes de traitement de signal, assurant de façon artificielle des fonctions semblables aux mécanismes naturels.

2.1.1 Modèles de perception de la hauteur

La hauteur est un attribut perceptif essentiel dans la plupart des musiques. Historiquement, les problèmes posés par sa perception ont animé les discussions sur la théorie musicale, la physiologie perceptive, et même la cosmologie. Aujourd'hui, la controverse autour des mécanismes de sa perception reste entière, entre les théories du type « reconnaissance de formes », et celles de type « autocorrélation ». Pour tenter de briser l'opposition rigide et stérile entre ces points de vue, une revue théorique a été entreprise qui puise dans l'Antiquité, la Renaissance, les XIXe et XXe siècles, et les développements théoriques et expérimentaux les plus récents. Le résultat forme un chapitre dans un ouvrage à paraître sur la hauteur tonale [deCheveigne03e]. Participant : A. de Cheveigné.

2.1.2 Corrélats physiologiques de la perception de hauteur

Des sons possédant des fonctions d’autocorrélation identiques peuvent évoquer des hauteurs différentes (Pressnitzer et al., 2001). Cette observation a d’importantes conséquences pour le débat actuel sur les mécanismes et modèles de la perception de hauteur. Nous avons cette année démontré que des trains de clics avec une distribution d’intervalles aléatoire (rectangulaire uniforme) pouvaient aussi évoquer un percept de hauteur. Ce percept ne s’explique ni par le taux moyen de clics, ni par le spectre, ni par l’autocorrélation des stimuli, mais il est cohérent avec les statistiques temporelles de 69 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES décharges de neurones isolés du noyau cochléaire, que nous avons mesurées en collaboration avec le Département de Physiologie de l’Université de Cambridge (Ian Winter). Cette étude, objet d’une communication invitée au congrès de l’European Acoustical Association en 2002 et soumise pour publication, propose donc un candidat de mécanisme neuronal de codage de la hauteur utilisé par le système auditif. Participants : D. Pressnitzer, A. de Cheveigné. Collaborations extérieures : I. Winter, Dept of Physiology, University of Cambridge, UK.

2.1.3 Perception et production de hauteur chez les harpistes Ouldémés du Cameroun

Une expérience portant sur la perception et la production de hauteur musicale a été réalisée avec des harpistes Ouldémés, lors de leur visite à Paris en 2002. Cette expérience s’inscrivait dans une collaboration entre l’Ircam et le LMS, laboratoire d’ethnomusicologie, soutenue par le programme Cognitique du CNRS. L’enjeu de l’étude était double. Tout d’abord se posait la question de savoir quelle était la capacité de détection de faibles écarts de hauteur chez les musiciens Ouldémés. Des mesures ont été réalisées avec une méthode psychophysique rigoureuse adaptée aux situations d’ethnomusicologie. De manière générale, les musiciens Ouldémés ont des seuils différentiels très fins, avec dans certains cas des discriminations à 0.5%. Les seuils de perception de hauteur ont été obtenus avec des sons réels de harpe Ouldémés, des sons réels de harpe occidentale, et des sons artificiels. De toute évidence, les sons artificiels étaient bien moins familiers aux auditeurs Ouldémés, mais nous avons démontré qu’il n’y avait pas de différence significative dans les résultats obtenus pour ces trois types de son, et que la tendance est en fait à une plus grande précision pour les sons artificiels. Ensuite, nous voulions étudier en quoi cette capacité perceptive élémentaire était reliée aux pratiques musicales des Ouldémés. Nous avons donc recueilli un matériau musical en vue d’analyses acoustiques estimant les hauteurs jouées et chantées. Sur plusieurs jours consécutifs, un même chant comportant une harpe et deux chanteurs à été exécuté par les musiciens. Pour chaque exécution la harpe a dû être accordée. Les analyses de cette partie sont encore en cours (méthode YIN [deCheveigne02k]), mais il apparaît que les écarts constatés pendant l’accord et l’exécution sont plus larges que les seuils perceptifs, indiquant un compromis musical entre les aspects de timbre et les aspects de hauteur pour la réalisation satisfaisante du chant. Cette étude permet de s’interroger sur l’intérêt d’appliquer des méthodes psychophysiques dans un contexte ethno-musicologique. La psychophysique définit des méthodes expérimentales permettant d’obtenir des données fiables et reproductibles, et fournit un cadre théorique qui manque aux simples observations anecdotiques. L’intérêt de telles méthodes dans le contexte ethno-musicologique se situe dans la possibilité de fournir une base complémentaire aux interprétations musicologiques. L’étude des seuils de hauteur nous permet par exemple de distinguer les écarts intentionnels réalisés à partir d’une gamme ou d’un mode donné, par opposition aux écarts qui seraient dus à une « non-perception ». De telles méthodes sont plus contraignantes que les techniques d’observation classiques, mais nous avons montré qu’il était envisageable de les utiliser en situation ethno-musicologique moyennant quelques aménagements. Le choix d’une méthode adaptative a notamment permis d’avoir une tâche sans supervision, réduisant ainsi le biais introduit par l’expérimentateur. Enfin, nous avons réalisé un système technique portable (avec Bennett Smith), ne nécessitant aucune intervention de l’expérimentateur pendant l’expérience, permettant l’utilisation de sons échantillonnés ou de synthèse, et dont l’ergonomie a été adoptée par des utilisateurs non-entraînés. Participants : D. Pressnitzer, B. Smith, A. de Cheveigné. Collaborations extérieures : S. Arom, N. Fernando, F. Marandola (LMS UMR 8099 CNRS- Univiersité de Paris V). Financement : Programme Cognitique.

70 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES

2.1.4 Estimation de fréquence fondamentale

La fréquence fondamentale d'un son permet de prédire sa hauteur musicale, et est donc un descripteur utile pour l'analyse ou l'indexation par le contenu. C'est aussi un ingrédient important de nombreux algorithmes de traitement de signal. Les applications d'un algorithme d'estimation sont nombreuses, mais jusqu'à récemment la fiabilité des algorithmes disponibles était insuffisante. Une nouvelle approche, inspirée de modèles physiologiques de perception de la hauteur, a abouti au développement de plusieurs algorithmes dont la fiabilité dépasse de loin celle des algorithmes existants.

2.1.4.1 Algorithme YIN : sons isolés Le développement et l'évaluation de l'algorithme YIN s'est poursuivi. L'algorithme est performant, souple et facile à implanter, et commence à être utilisé dans des contextes divers, comme outil d'analyse de la parole ou de la musique, ou comme ingrédient de traitement de signal dans des applications telles que le « query-by-humming ». L'implantation en temps réel (Max/MSP) est en cours [deCheveigne02k, deCheveigne02e].

2.1.4.2 Algorithme MMM : sons concurrents L'extension de l'algorithme à plusieurs voix (algorithme MMM) est en cours d'évaluation [deCheveigne03j].

2.1.4.3 Estimation jointe de F0 et d'effet de salle Une application particulière intéressante est l'estimation conjointe, à partir d'un matériau musical monodique enregistré en milieu réverbérant, de la fréquence fondamentale et des caractéristiques de la salle [Baskind03a]. Il s'agit d'un exemple simple parmi les nombreuses possibilités d'exploitation conjointe de structures harmonique et spatiale, notamment en relation avec les techniques multi-canaux d'analyse en composantes indépendantes (ICA). Participant : A. de Cheveigné. Collaborations internes : N. Schnell (Temps réel), A. Baskind (Acoustique des salles), A. Roebel (Analyse-synthèse). Collaborations extérieures : N. Henrich (LAM), H. Kawahara (Université de Wakayama, ATR).

2.1.5 Modélisation et pertes auditives

L’équipe Perception et cognition musicales de l’Ircam possède une expertise reconnue dans la modélisation informatique du système auditif. Ces modèles ont une importance capitale pour notre compréhension du système auditif car le « traitement de signal » réalisé détermine, au moins en partie, nos capacités d’extraction et d’utilisation de l’information contenue dans tout signal acoustique comme par exemple la musique. Ces modèles computationnels ont aussi une utilité potentielle hors du contexte musical, et cette année une communication invitée a été présentée au congrès Français d’Audiologie à ce sujet. Un modèle non-linéaire de la périphérie a été évalué pour simuler certaines pertes auditives (en collaboration avec R. Meddis). En effet, l’oreille est fortement non-linéaire, ce qui fait que le lien entre une mesure d’audiologie, la modification d’un ou plusieurs paramètres de prothèse, et l’information résultante pour le patient, est un lien complexe. Les prédictions des modèles peuvent assister l’intuition du praticien. D’autre part, ces modèles permettent d’illustrer l’effet de certaines pertes auditives sur le signal acoustique : élévation de seuils, changement de compression, recrutement de sonie. Des simulations audio peuvent aider à expliquer au grand public ou à l’entourage du patient l’ambiance sonore ressentie à la suite d’une perte auditive. Participants : D. Pressnitzer. Collaborations extérieures : R. Meddis, Dept of Psychology, University of Essex, UK. 71 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES

2.1.6 Substrats cérébraux de la perception du timbre

A partir d'une étude lancée en 2000, étendue en 2001 dans le cadre d'un DEA de Sciences Cognitives, de premiers pas vers une compréhension des bases cérébrales de la perception du timbre musical ont été faits. Ces études ont montré que l'activité cérébrale liée aux différences de timbre peut être mise en évidence avec deux techniques d'imagerie cérébrale. L'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) permet une localisation de l'activité. L'imagerie par électroencéphalographie (EEG), par la technique des Potentiels Evoqués permet une analyse du décours temporel de l'activité. Une technique spécifique des potentiels évoqués, la MMN (Négativité de discordance) met en évidence des réponses pré-attentives liées à la mise à jour du contenu de la mémoire échoïque, ou mémoire sensorielle. La combinaison des deux approches (IRMf et EEG) est essentielle pour mieux interpréter les données obtenues. Les études sont orientées vers la résolution d'un problème difficile à cerner avec les techniques comportementales de la psychoacoustique qui concerne la réalité psychologique et l'indépendance perceptive des différentes dimensions du timbre musical. Bien qu'une localisation spécifique du traitement des différentes dimensions ne semble pas exister, le décours temporel de leur traitement dans le cortex auditif est différent. A ce jour, les données recueillies et analysées en imagerie cérébrale permettent de conclure à une indépendance au moins partielle du traitement des différentes dimensions du timbre dans le cortex auditif. De plus, en ce qui concerne la MMN, on observe une additivité des traitements des différentes dimensions. Cette étude suivra la piste révélée par les études précédentes. Dans le cadre de ce projet, orienté vers les neurosciences cognitives, il y a tout de même des retombées psychoacoustiques dans la mesure où nous validons les paramètres acoustiques des espaces de timbre par des études de confirmation. Participants : A. Caclin (thèse), S. McAdams, B. Smith. Collaborations extérieures : M.-H. Giard (INSERM, Lyon), M. Tervaniemi, E. Brattico, P. Toiviainen, R. Näätänen (University of Helsinki, Finlande), V. Menon, G. Glover, K. Mackenzie (Stanford University, Californie, USA). Financement : programme CTI du CNRS.

2.1.7 Descripteurs fins du timbre

Le timbre est un attribut dont la dimensionnalité est élevée. L'analyse multidimensionnelle permet de le représenter, dans un espace euclidien à faible dimensionnalité (de deux à quatre dimensions en général). Ces espaces comprennent les dimensions perceptives les plus saillantes, qui peuvent alors être mises en relation avec des descripteurs (prédicteurs) physiques issus du signal. Le choix des dimensions dominantes dépend de facteurs qui peuvent varier d'une expérience à l'autre. Néanmoins, la majorité des expériences fait ressortir deux dimensions communes aux différentes études. L'une est prédite par des descripteurs liés à l'enveloppe temporelle, reflétant le temps d'attaque ou l'impulsivité du stimulus. La deuxième est prédite par des descripteurs liés au centre de gravité spectral. Lorsqu'une troisième dimension perceptive apparaît, le choix du descripteur la prédisant au mieux reste controversé et varie selon les sons testés. Une expérience psychoacoustique de jugement de similarité a été menée en utilisant des stimuli issus de notes d'instruments de musique extraites de la base de données de Studio On Line, modifiées pour avoir une enveloppe temporelle commune. En affaiblissant ainsi une des dimensions les plus saillantes, on fait ressortir les dimensions suivantes. Les résultats montrent un espace à trois dimensions. La première est, comme on s'y attend, fortement corrélée avec le centre de gravité spectral. La deuxième et la troisième montrent une bonne corrélation avec des descripteurs de richesse spectrale et de flux spectral, respectivement. Les descripteurs utilisés sont élaborés à partir de modèles perceptifs basés d'une part sur la physiologie de l'oreille et d'autre part sur les techniques récentes de traitement du signal. Ces descripteurs sont d'une utilité pratique évidente pour l'indexation des contenus sonores. Participants : J. Marozeau, A. de Cheveigné, S. McAdams. 72 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES

Collaborations extérieures : D. Wessel (CNMAT, Université de Berkeley, Californie, USA).

2.1.8 Perception des propriétés physiques d'une source

L'approche choisie est de définir les relations perceptives qui existent entre un événement sonore, contraint par ces caractéristiques physiques vibratoires, et la perception de celui-ci. La plupart des travaux sur l'audition se focalisent sur les propriétés perceptives des sons telles que la sonie, la hauteur, le timbre ..., mais indépendamment des sources qui produisent ces sons. Nous orientons ces attributs de surface vers la description des sources sonores, ici des barres de métal frappées, en termes de dimensions audibles. Ces dimensions vont spécifier leurs propriétés physiques telles que la géométrie, le matériau, le type d'interaction. C'est sur la géométrie que ces travaux se sont focalisés. Deux séries d'expériences ont été effectuées. La première met en jeu la classification de sons de barres de métal excitées en différents points. Notre but est de connaître si les auditeurs arrivent à extraire des invariances perceptives propres à chaque barre spécifiant leurs propriétés géométriques. La deuxième série d'expériences reprend un paradigme d'appariement intermodal entre la représentation visuelle de la source sonore (la section d'une barre de métal) et le son produit par celle-ci. Grâce à l'utilisation de sons de synthèse, nous cherchons à tester quelles informations acoustiques permettent de spécifier la perception de la géométrie des barres. Les résultats de la première série d'expériences suggèrent que les auditeurs utilisent les hauteurs spectrales proéminentes liées aux modes vibratoires d'une dimension privilégiée afin de comparer et classifier ces sons. Il n'apparaît pas que les auditeurs utilisent l'information acoustique brute afin d'extraire des invariants perceptifs propres à une barre. La seconde série d'expériences tend à montrer que les auditeurs mettent en place des stratégies perceptives afin d'associer un son avec sa représentation visuelle. Il n'existe pas une association directe entre les sons et la perception de leurs formes géométriques. Ces résultats semblent montrer qu'il n'existe pas une perception directe des propriétés des sources. Les auditeurs élaborent des stratégies perceptives afin de juger les dimensions des sources sonores plutôt que de saisir les invariants perceptifs spécifiant les sources [Houix02a, Houix02b]. Participants : O. Houix (thèse), S. McAdams. Collaboration interne : C. Vergez, J. Bensoam (équipe Acoustique instrumentale).

2.2 Analyse des scènes auditives

2.2.1 Illusion de continuité auditive

Un son de faible niveau interrompu par un son de fort niveau apparaît continu. Cette illusion illustre un principe fondamental de l’audition humaine, celui d’organiser le monde acoustique en « images auditives » représentant des hypothèses vraisemblables sur l’origine des sons. Elle est pourtant encore très mal comprise. Un stage de DEA a cette année été réalisé sur le sujet (Julien Tardieu). Le stage s’inscrivait dans un projet plus large sur l’illusion de continuité, impliquant des laboratoires français (LENA UPR 640, LMA CNRS UPR 7051) et étrangers (Dept of Physiology, Cambridge). Le projet est coordonné par D. Pressnitzer et a reçu un financement du programme Cognition et Traitement de l’Information (CNRS SPI, SDV, STIC). Trois expériences psychophysiques ont été réalisées au cours du stage. Les résultats permettent de conclure que l’illusion a comme effet objectif d’obscurcir les débuts et arrêts physiques du son entendu comme continu, mais que ses parties « illusoires » n’ont pas les caractéristiques perceptives d’un son réel. Ceci permet de préciser certaines stratégies d’organisation du systèmes auditif : prépondérance des indices de « contour

73 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES temporels » des images auditives, absence d’interpolation des textures de ces mêmes images. Le projet se poursuit en 2003 avec notamment des expériences d’imagerie cérébrale dont les résultats devront révéler les mécanismes neuronaux sous-jacents à ces stratégies perceptives. Participants : D. Pressnitzer, S. McAdams, J. Tardieu (stage). Collaborations extérieures : LENA CNRS UPR 640, LMA CNRS UPR 7051. Financement : Cognition et Traitement de l’Information, CNRS SPI-SDV-STIC.

2.2.2 Modèle Réseau de Corrélation

Le modèle Réseau de Corrélation fournit un cadre général permettant d'implanter des modèles de traitement auditif très divers—monauraux (hauteur, timbre) ou binauraux (localisation, ségrégation spatiale)—dans un système unifié dont la structure peut être potentiellement mise en correspondance avec celle du système auditif. L'essentiel des étapes de traitement du signal est assuré par un réseau de neurones formels qui calcule en parallèle un grand nombre de coefficients d'autocorrélation et de corrélation croisée. Ces coefficients servent de matière première aux traitements spécifiques de chaque modèle. Un attrait du modèle Réseau de Corrélation est sa « productivité » : outre les modèles existants qu'il reproduit dans un format unifié, il permet d'implanter à peu de frais une classe de modèles nouveaux, tous ceux dont la statistique prédictive peut s'exprimer comme une fonction (linéaire ou autre) de termes de corrélation. Du point de vue des applications, le modèle Réseau de Corrélation a déjà montré son utilité en inspirant les méthodes YIN et MMM d'estimation de fréquence fondamentale. Dans la mesure où il permet de synthétiser à peu de frais des statistiques de second ordre de combinaisons linéaires arbitraires de signaux, il peut être utile pour l'implantation de techniques de traitement de signal du type ACI (Analyse en Composantes Indépendantes), ou au moins pour rapprocher ces techniques de modèles de traitement de signaux qui captent des propriétés du traitement du système auditif humain. Le modèle étant d'utilité assez générale et le coût de calcul significatif (dans le cas multicanal), on peut envisager l'opportunité d'une implantation matérielle spécialisée. [deCheveigne02d]. Participants : A. de Cheveigné, D. Pressnitzer. Collaborations internes: A. Baskind (équipe Acoustique des salles).

2.3 Cognition musicale

La cognition musicale vise les fonctions mentales supérieures impliquées dans l'écoute de la musique : l'apprentissage des systèmes musicaux (occidentaux et extra-occidentaux, contemporains et classiques), la reconnaissance des matériaux thématiques, et l'expérience au cours du temps d'une œuvre musicale. Les travaux sur ce thème, initiés en 2001 autour de la composition d'un concerto pour piano, ensemble instrumental et dispositif électroacoustique, The Angel of Death par Roger Reynolds, se sont poursuivis en 2002 avec l'organisation notamment d'un symposium spécial au sein du 7th International Conference on Music Perception et Cognition à Sydney [Bigand02a, Bigand02b, McAdams02e, McAdams02f, Reynolds02b, Vieillard02a,Vieillard02b]. L'approche compositionnelle a fait l'objet d'un ouvrage [Reynolds02a]. Par ailleurs, des études ont été menées sur l'apprentissage implicite de la musique, ainsi que les relations entre cognition et émotion, deux problématiques qui sont cruciales pour notre compréhension des possibilités, réussites, et échecs des œuvres contemporaines. Enfin les travaux sur la perception et l'analyse de la musique arabe improvisée ont été poursuivis.

74 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES

2.3.1 Perception de la similarité musicale entre matériaux musicaux thématiques et leurs transformations

La musique « multi-thématique » de Reynolds se prête à une étude de la capacité des auditeurs à percevoir des liens entre les thèmes originaux et les diverses transformations musicales qui leur sont appliquées. On peut faire l'hypothèse d'un amorçage perceptif du traitement mental des thèmes, pouvant influer sur la reconnaissance des liens entre matériaux répétés, parfois sous des versions différentes, au cours de la pièce. La question est de savoir si l'écoute préalable d'extraits thématiques favorise la reconnaissance des transformations appliquées à ces mêmes thèmes. Cette hypothèse a été testée à l'aide d'un paradigme d'amorçage (technique mesurant la facilitation, par l'écoute préalable du matériau original, du traitement des matériaux musicaux transformés). Deux transformations (Splitz et Spirlz) ont été étudiées, produites par des algorithmes de segmentation appliqués aux enregistrements des matériaux thématiques. Contrairement à ce qui était attendu, ces expériences n'ont pas mis en évidence un effet d'amorçage sur la reconnaissance. Une seconde expérience a été conduite avec le même matériel pour tester la relation thème- transformation en étudiant d'autres mécanismes mnésiques impliqués dans l'activité de reconnaissance des transformations. Il s'agissait de vérifier l'effet du rafraîchissement en mémoire des transformations par leurs thèmes associés. Les résultats ont révélé l'existence d'un effet de rafraîchissement des thèmes sur les transformations de type Spirlz, lesquelles donnent une impression de figure sonore en spirale avec un effet d'accélération et de décélération au cours de la séquence. En revanche, aucun résultat significatif n'est observé pour les transformations de type Splitz, lesquelles sont caractérisées par un aspect heurté, des plages de silence plus ou moins longues et un effet de spatialisation important. Dans ce cas, la présence de nombreux silences à l'intérieur des extraits peut apparaître comme un facteur gênant pour l'encodage et donc pour la qualité des traces mnésiques impliquées dans l'activité de reconnaissance. Dans une troisième expérience, la particularité des algorithmes de segmentation a donc été prise en compte. La démarche a consisté à harmoniser la densité des événements entre les transformations Spirlz et Splitz afin d'obtenir, de ce point de vue, des extraits comparables. Le même paradigme de rafraîchissement a été utilisé. Bien que les résultats montrent clairement que les auditeurs distinguent facilement les anciens des nouveaux extraits transformés, ils ne permettent pas de mettre en évidence un quelconque effet de rafraîchissement. Au regard de l’ensemble résultats, il apparaît donc que les auditeurs ne bénéficient pas ou peu des contextes d'amorçage ou de rafraîchissement introduits parmi les phases d'écoute et de reconnaissance des extraits transformés. Cette absence d'effet soulève la question essentielle du traitement en mémoire des matériaux de l'œuvre. La question est de savoir si les auditeurs bénéficient de suffisamment de traces en mémoire pour encoder les similarités entre les versions originales et transformées d'un même extrait. Dans le cas contraire, une explication possible est que la tâche de reconnaissance proposée dans les trois expériences n'utilise que des composantes locales de l'œuvre, ne permettant pas aux auditeurs de bénéficier de l'écoute préalable de la pièce dans sa totalité. C'est-à-dire, ne leur permettant pas d'intégrer toutes les relations entre les différents matériaux et de construire des traces en mémoire sur leur similarité qui soient suffisamment fortes. Pour tester cette hypothèse, une autre série d'études incluant la présentation préalable de la pièce est nécessaire. Participants : S. Vieillard, E. Bigand, S. McAdams. Collaborations extérieures : R. Reynolds (Université de Californie à San Diego, USA), F.Madurell (université de Paris IV). Financement : programme Cognitique du MENRT.

2.3.2 Reconnaissance de thèmes avec changements d'instrumentation

L’impact d'un changement de timbre lié à un changement d'instrumentation (piano versus orchestre) sur la mémorisation d'extraits musicaux de l'œuvre de Reynolds et d'une œuvre 75 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES de Liszt (poème symphonique) a été abordé dans une série d’études conduite auprès d’auditeurs musiciens et non musiciens. La tâche proposée consistait à mémoriser 9 extraits joués au piano ou à l'orchestre puis à les reconnaître dans une phase test parmi 9 autres extraits. La difficulté de la tâche variait selon que le timbre était ou non changé dans cette seconde phase. Les résultats démontrent un très fort effet de la présence du changement de timbre sur les performances de mémoire et ceci quelle que soit la nature de la pièce (contemporaine ou classique). Ces données soulignent combien, contrairement aux affirmations des compositeurs, la constance perceptive des thèmes à travers un changement de timbre est loin d'être un fait allant de soi. Dans l'ensemble, l'expertise musicale ne conduit pas à de meilleures performances, mais conduit à réagir de façon très différente aux changements de timbre. Pour la pièce de Reynolds, les musiciens qui ont des performances bien meilleures que les non musiciens en l'absence de changement de timbre, ont des performances catastrophiques lorsque ce changement de timbre se produit. Cela suggère que les traits musicaux stockés en mémoire par les non musiciens diffèrent de ceux mémorisés par les musiciens et portent sur des caractéristiques indépendantes de la couleur du son, liées probablement au rythme, au contour et à la densité sonore. Les musiciens semblent coder des éléments très proches de la surface musicale, liés aux couleurs des sons et aux familles instrumentales. Pour le poème symphonique de Liszt présentant des caractéristiques structurelles globalement comparables à celles de l'œuvre de Reynolds il n’a pas été observé d'interaction avec l'expertise musicale. Autrement dit, les non musiciens se comportent ici comme les musiciens, en ayant toutefois des performances moins bonnes. La comparaison entre les données issues des deux œuvres suggère que le système cognitif possède des procédures de représentation des informations musicales qui varient selon la familiarité des sujets avec les styles des œuvres présentées. Dans le cas d'œuvres tonales, romantiques, ces procédures conduisent à représenter les extraits entendus à l'aide de formats relativement abstraits (thèmes, harmonies, etc.), qui sont faiblement affectés par un changement d'instrumentation. Un tel niveau d'abstraction pourrait faire défaut en musique contemporaine, y compris chez des auditeurs experts en musique qui attribuent naturellement une attention particulière aux couleurs sonores, ce qui leur porte préjudice lorsqu’ils doivent reconnaître ces extraits joués avec une modification de timbre. Ce résultat soulève la question de la perception de la grande structure d’une œuvre contemporaine dont la structure repose sur une alternance des expositions thématiques par deux groupes instrumentaux différents. Participants : E. Bigand, S. Vieillard, S. McAdams. Collaborations extérieures : R. Reynolds (Université de Californie à San Diego, USA), B. Poulin (thèse, Université de Bourgogne). Financement : programme Cognitique du MENRT.

2.3.3 Apprentissage implicite des règles de construction de séquences de timbres.

Des résultats récents dans le domaine de la perception du langage montrent la capacité des auditeurs à extraire d'une séquence de syllabes les règles statistiques qui régissent les probabilités de transition entre une syllabe et une autre, même chez le bébé. Ils témoignent donc de processus implicites (les auditeurs sont incapables de décrire les règles, bien qu'ils se montrent capables de les utiliser pour extraire des mots d'une nouvelle langue) qui sont en œuvre dans l'apprentissage perceptif. Ces résultats ont été généralisés à la perception de séquences de hauteurs. Il semble donc que de telles capacités mentales chez des auditeurs puissent être utilisées, même à l'âge adulte, pour apprendre de nouveaux systèmes d'organisation des événements musicaux. Le but du présent projet était d'étendre ces recherches vers des « langues artificielles » composées de séquences de timbres. Nos connaissances sur la représentation perceptive du timbre musical ont été mises à profit pour le choix des timbres afin de pouvoir contrôler le rôle des dissemblances perceptives entre

76 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES timbres dans la capacité des auditeurs à apprendre à extraire des configurations de timbre dans une nouvelle « langue musicale ». Les résultats montrent qu'indépendamment des règles de choix des triplets de timbres qui composent des « mots » du langage artificiel, les auditeurs sont capables, suite à une exposition par simple écoute à trois séries de 11 minutes qui contiennent ces mots, à décider si un triplet donné fait partie ou non du « langage » entendu. Cependant, cette capacité dépend de comment les changements de timbre affectent l'organisation perceptive des séquences. Si les « mots » de trois timbres sont cohérents perceptivement, c'est-à-dire ils forment des unités perceptives, la structure statistique du langage est implicitement apprise plus facilement que si les triplets sont formés de timbres éloignés dans l'espace des timbres, provoquant ainsi des segmentations au sein des « mots ». Le groupement perceptif conditionne donc l'apprentissage implicite de la structure des systèmes musicaux. Participants : S. McAdams. Collaboration extérieure : B. Tillmann (LNSS-CNRS, Université Lyon I).

2.3.4 Perception et expérience en temps réel des œuvres musicales

Une première série d'expériences au cours de l'année 2001 a permis de mettre au point un paradigme pour la mesure en temps réel des jugements perceptifs (familiarité des matériaux musicaux rencontrés dans l'œuvre) et émotionnels (force émotionnelle ressentie) des auditeurs pendant l'écoute d'une œuvre musicale. Les expériences ont été menées en écoute individuelle en laboratoire, en écoute collective en salle, ainsi que pendant la création mondiale de l'œuvre The Angel of Death [McAdams02f]. En 2002, il s'agissait de compléter ces expériences par une nouvelle mesure lors de la création américaine de l'œuvre à San Diego avec un autre ensemble (Sonor dirigé par Harvey Solberger), un autre pianiste (Gloria Cheng), et un auditoire américain, ainsi que de mener une série d'expériences en écoute collective permettant de tester certaines hypothèses émergeant des expériences en situation de concert. Les données en situation de concert recueillies à San Diego montrent une forte similarité à celles du concert à Paris, et reflètent des aspects invariants de l'expérience musicale des auditeurs face à la même pièce, même si les interprétations différaient de façon notable. Il existe néanmoins beaucoup de différences également qui pourraient être liées à la différence d'interprétation. Des analyses dans ce sens sont en cours. Les expériences menées en écoute collective des enregistrements du concert de Paris, avaient pour objectif de vérifier le rôle de la partie électroacoustique dans la perception des matériaux et dans la réaction émotionnelle des auditeurs, ainsi que de tester le rôle potentiel de connaissances acquises au préalable sur la nature et la structure de l'œuvre ainsi que sur les matériaux la composant. Les analyses de ces expériences sont en cours. Participants : S. McAdams, B. Smith, S. Vieillard, A. Frey, E. Bigand, S. Winsberg. Collaborations extérieures : R. Reynolds, P. Otto (University of California at San Diego, USA). Financement : programme Cognitique du MENRT.

2.3.5 Etude de la structure psychologique et du décours temporel du traitement des émotions musicales

L’hypothèse générale est que l’émotion, envisagée ici du point de vue de la réaction esthétique à une œuvre musicale, serait médiatisée par l’évaluation cognitive des stimuli musicaux. Un premier objectif a été de comprendre la structure psychologique des expériences émotionnelles musicales en demandant à des auditeurs musiciens et non musiciens de catégoriser un ensemble d’extraits de musique classique, issus de répertoires et de styles différents, en fonction de l’émotion ressentie à leur écoute. Des extraits d’une trentaine de seconde environ ont été sélectionnés en fonction de leur valence émotionnelle [positive / négative] et de leur dynamique musicale [forte / faible] afin d’obtenir un matériel capable d’évoquer une large gamme d’émotions et offrir ainsi la possibilité de dépasser le 77 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES cadre classique de l’étude des émotions de base. Dans cette étude, la structure psychologique des émotions a donc été appréhendée par le moyen d’une procédure de catégorisation libre ne requérant ni le langage, ni l’enregistrement de mesures physiologiques. Une procédure de test et re-test a été réalisée afin de contrôler la variabilité intra-individuelle. L’analyse multidimensionnelle des classements a montré d’une part que les jugements demeuraient stables d’une session à l’autre et d’autre part que l’expertise musicale ne faisait pas varier la structure du classement. Autrement dit, les musiciens et le non-musiciens semblent regrouper les extraits en fonction de critères semblables. Ces critères, mis en évidence par l’analyse multidimensionnelle, correspondent comme attendu aux dimensions valence et dynamique. L’espace émotionnel obtenu montre une structure continue qui rend compte de la subtilité et de la finesse des jugements effectués sur des morceaux de musique classique d’instrumentation et de registre très différents. Le fait qu’un jugement continu soit possible sur les dimensions valence émotionnelle et dynamique musicale suggère que la perception des émotions musicales est modulée de manière graduelle et très fine et qu’elle ne se limite pas aux quatre principales catégories que sont la joie, la tristesse, la colère et la sérénité. Récemment, nous avons fait varier la durée de ces mêmes extraits (1s versus 5s) pour tester l’impact de la quantité d’informations sur l’extraction des critères de valence et de dynamique. Les résultats obtenus montrent que la réduction de la durée des extraits n'affecte pas ou peu l'espace émotionnel obtenu, suggérant ainsi que le décours temporel des processus impliqués dans l'évaluation émotionnelle des extraits est très rapide. Un tel résultat soulève la question de la nécessaire médiation d'un traitement cognitif de la structure musicale pour le traitement émotionnel de l'extrait. Aussi, d'autres expériences reposant sur l'utilisation de la technique d'amorçage sont prévues pour étudier plus finement et de manière systématique le décours temporel des processus cognitifs et émotionnels impliqués dans le traitement des émotions musicales. Participants : S. Vieillard, E. Bigand, J. Marozeau. Collaborations extérieures : F.Madurell (université de Paris IV).

2.3.6 Modélisation des schémas cognitifs de l'écoute de musiques arabes improvisées

Notre étude, qui tente en particulier d'esquisser les possibilités de l'écoute musicale modale en temps réel, se distingue par rapport à certaines recherches sur la perception musicale. Les données psychologiques révélées dans les expériences s'opposent à certaines contraintes perceptives qui se veulent universelles et qui échappent donc à toute forme de déterminisme culturel. Cependant, et contrairement à ce qui a été éprouvé avec pertinence par M. Imberty dans le contexte de la musique tonale, la macro-structure en musique arabe ne coïncide pas avec la « structure de réduction des prolongations » de la théorie générative de Lerdahl et Jackendoff. Les premiers résultats de nos expériences attestent que le schéma simplifié de la structuration du temps et la représentation mentale de la progression temporelle prennent des formes spécifiques selon le contexte et le style musical. L'identification des indices saillants et l'organisation préliminaire du temps sont relativement certifiées si on rapproche la restructuration perceptive dans les trois étapes de l'expérience. Les réactions des sujets sont très nettes : les sujets de tradition arabe identifient une continuité de la durée, tandis que les sujets de tradition occidentale perçoivent une désarticulation du temps musical de l'improvisation. La représentation auditive de la progression temporelle commence à s'élaborer chez les sujets arabes dès la première audition, et permet d'anticiper sur la dynamique du temps et de prévoir son accomplissement. Pour les sujets de tradition occidentale au contraire, les changements perçus de la première jusqu'à la troisième écoute ne révèlent rien de très significatif vis-à-vis de la représentation du schéma structurel de l'improvisation : la mélodie modale crée, pour eux, une espèce de temps disloqué. Le déploiement de la structure musicale demeure imprévisible et la continuité du temps ne se fait pas, car il n'y a pas de convenance entre le

78 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES schéma structurel et la référence culturelle implicite que les sujets occidentaux utilisent pour analyser la pièce musicale [Ayari01a, Ayari01b, Ayari02b]. Participants : M. Ayari, S. McAdams.

2.4 Qualité et ergonomie sonores

2.4.1 Projet RNRT Radio.Thém

Le projet Radio.Thém constitue un terrain exploratoire pour étudier et élaborer des composants sonores répondant à des fonctions de navigation spécifique au contenu radiophonique (programme) et spécifique à l'environnement d'accès au contenu (interface utilisateur). Dans le premier cas, il s'agit d'une signalétique sonore qui communique une information liée au programme radiophonique. Nous appelons la fonction correspondante, RadioLink, terme qui traduit le lien sonore entre la radio et l'auditeur. Cette notion a été introduite dans le cadre du projet Radio.Thém. En opposition, on distingue toutes les informations sonores non spécifiques au contenu. Il s'agit de composants sonores qui signalent des événements associés aux fonctionnalités de l'interface utilisateur ; par exemple, les composants sonores traduisant l'arrivée et le départ d'un courriel, un feedback en réponse à une action (positive/négative), une alarme (agenda) etc.. Deux études perceptives et de design sonore ont été menées sur l'hyperlien sonore et une validation fonctionnelle du système proposé.

2.4.1.1 Hyperlien sonore L’objectif de la première étude a consisté à définir un cahier des charges acoustiques pour réaliser la fonction de soulignement sonore d'un mot entendu dans un texte oral. Cette fonction a été appelée « hyperlien sonore » et correspond à une signalétique de type RadioLink. La fonction consiste à mettre en relief un mot ou un groupe de mots par un procédé sonore qui ne modifie en rien la voix du locuteur. Différents signaux ont été élaborés permettant de tester diverses hypothèses concernant les paramètres des sons de soulignement : signature spectrale, niveau acoustique, position relative du soulignement sonore par rapport au mot, présence/absence d’une rampe permettant d’anticiper le soulignement, modulation du soulignement sonore par l’enveloppe temporelle du mot. Les principaux résultats, présentés au congrès ICAD, Kyoto, 2002, sont : - Un bruit à bande étroite centré à 1 kHz est de manière significative plus efficace qu’un bruit large bande, et moins gênant qu’un bruit centré à 3 kHz. - Le niveau acoustique relatif soulignement/mot doit être faible pour être efficace et peu gênant. - Il apparaît une perte d'identification du mot cible lorsque le soulignement sonore le précède. Contrairement aux attentes, la modulation du soulignement par l'enveloppe temporelle du mot n'apporte aucune amélioration significative. De plus, l'apparition progressive (rampe) du soulignement avant le mot cible est jugée non efficace, gênante et produit une perte d'identification du mot. Les caractéristiques obtenues sont retenues pour une implantation automatique du soulignement sonore appliqué aux textes numérisés produit par Radio France pour la radio thématique en ligne.

2.4.1.2 Validation fonctionnelle L’objectif de la deuxième étude a consisté à concevoir et à valider d’un point de vue perceptif des composants sonores répondant aux fonctions de navigation spécifiques au contenu et spécifiques à l'interface utilisateur, identifiables en tant que tels par les auditeurs.

79 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES

Dans un premier temps, différents composants sonores ont été réalisés afin de traduire au mieux les signalétiques proposées : Mail In/Out, Feedback Yes/No, Alarm et Radio-In/out (équipe Design Sonore). Par la suite, des tests perceptifs ont été effectués sur les composants sonores dans le but d'étudier les relations entre la représentation fonctionnelle, la représentation perceptive et l'organisation proposée par les designers (équipe équipe Perception et cognition musicales). Les résultats de cette étude ont permis aux designers d'identifier les prototypes fonctionnels, c'est-à-dire les composants sonores les plus représentatifs d'une fonction. Ainsi certaines pistes ont été approfondies, et d'autres, abandonnées. Ce travail a aussi permis de valider les travaux effectués par l’équipe Design Sonore pour le projet Ecrins. Participants : P. Susini, P. Gaudibert, S. Vieillard. Collaborations internes : E. Deruty, L. Dandrel (Equipe Design Sonore). Collaborations extérieures : France Télécom R&D, Radio France Multimédia, Hyptique. Financement : Programme RNRT, Ministère de l'Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie.

2.4.2 Projet EliasArts

Le projet mené visait à apporter des connaissances scientifiques sur les questions soulevées par la société américaine Elias Arts spécialisée en communication sonore, en ce qui concerne les interactions audiovisuelles dans le domaine des interfaces Homme-Machine. Dans ce but, une étude, proposant une synthèse complète sur les travaux consacrés aux interactions audiovisuelles, a été réalisée. Trois grands axes sont traités : - Le synchronisme audiovisuel : comparaison d’une présentation audiovisuelle par rapport à une présentation audio seule ou visuelle seule, étude des influences audiovisuelles, étude des décalages temporels entre des stimuli audio et visuel. - La perception de la parole : interactions basiques, effet du ventriloque et effet McGurk. - La redondance bimodale : effet positif/négatif dans l’utilisation conjointe des modalités sensorielles auditive et visuelle. Participants : P. Susini. Financement : Société Elias Arts.

2.4.3 Projet Klaxon

Face à une demande croissante des constructeurs automobiles pour une plus grande personnalisation des sons d'avertisseur, la société Klaxon cherche à créer de nouveaux sons. Cet objectif s'articule autour de deux problèmes : 1) définir quels sont les sons efficaces pour réaliser un avertisseur sonore automobile, 2) déterminer comment produire ces sons au moyen de dispositif éléctroacoustique. Une recherche doctorale financée par une bourse Cifre, effectuée en collaboration avec l'Université du Maine (Laum), a pour but de répondre à ces deux questions. La première partie du travail, qui a été réalisée à l'Ircam, et qui a fait l’objet des deux premières années de la thèse, a étudié la perception et la fonction des sons de klaxon existants et spécifiait de nouveaux sons. La démarche était fondée sur trois étapes. Dans un premier temps, l'étude de la perception des sons de klaxon a permis de dégager trois paramètres psychoacoustiques pertinents pour décrire ces sons. Ensuite, l'étude de l'identification de ces sons a montré qu'il était possible de prédire la capacité d'un son à être identifié par les auditeurs comme un klaxon. Finalement une méthode de synthèse originale a été proposée pour créer de nouveaux sons. L'étude de l'identification de ces sons a permis de généraliser les conclusions obtenues pour les véritables sons d'avertisseur. Cette première partie a ainsi permis de spécifier les propriétés acoustiques qu'un son doit posséder pour qu'il remplisse la fonction d'avertisseur sonore automobile : prévenir les auditeurs d'un danger lié à une voiture. 80 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES

La dernière année de la thèse se déroule au sein du Laboratoire d'Acoustique de l'Université du Maine. Elle a pour objectif de modéliser le haut-parleur qui sera amené à produire les nouveaux sons de klaxon. Les travaux concernent les non-linéarités dans les haut-parleurs électrodynamiques utilisés à très fort niveau, ainsi que l'effet de très forts niveaux de pression dans les pavillons enroulés (guide d'onde à section variable). Participants : G. Lemaitre (thèse), P. Susini, S. McAdams, S. Winsberg. Collaborations extérieures : Boris Letinturier (FIAMM/Klaxon), Bruno Gazengel et Xavier Meynial (Laum, Université du Maine). Financement : SCE Klaxon.

2.4.4 Projet Cuidado (Sound Palette)

Ce projet se donne comme objectif de fournir à des professionnels du son (post-production, assistants musicaux, compositeurs) un outil leur permettant de gérer de grandes collections d'échantillons sonores. Le logiciel SoundPalette, s’inspirant de son prédécesseur Studio On Line devra permettre à terme de faciliter cette gestion en proposant une taxinomie des objets sonores (instruments de musique, sons abstraits, sons causaux et foley effects), une classification automatique (fondée sur des descripteurs calculés). L’ergonomie d’utilisation de ce logiciel est également étudiée et testée. L'équipe Perception et Cognition Musicales a été chargée de se pencher sur plusieurs points : -Travail de synthèse sur les espaces de timbre - Retour utilisateurs quand à l’ergonomie de prototypes logiciels. - Travail sur les taxinomies et l’intégration de descripteurs textuels. Le premier point a fait l’objet d’une étude menée en février 2002 et a donné lieu à l’écriture d’un rapport (WP2.1.5-Timbre-Descriptors, [Rioux02e]). Ce travail a notamment permis d’exhiber un nombre réduit de descripteurs numériques dont les combinaisons linéaires (établies au moyen de régressions multiples) corrèlent avec des dimensions perceptives (résultats d’analyse multidimensionnelles de la réponse de sujets testés). Le second point a été mené à bien lors de sessions de tests se déroulant sous la forme d’interviews menées lors de l’utilisation de la SoundPalette. Un rapport consigne les résultats de cette « enquête » (équipe Perception et cognition musicales-VR-RAP-002 [Rioux02d]). La réalisation du troisième point doit permettre à terme de mettre à disposition des utilisateurs de la Sound Palette un environnement de descriptions des échantillons sonores souple et précis. Il s’agit en effet de fournir une taxinomie des sources et objets sonores, extensible (un utilisateur peut créer sa propre classification) et « multiforme » (plusieurs axes de navigation peuvent être choisis). L’ampleur de la tâche oblige à la scinder en plusieurs phases : - état des lieus o prises de contact avec le musée national des arts et traditions populaires (travail organologique) ; o rédaction d’un projet sur les portraits verbaux soumis à la communauté Technolangue (projet non-accepté à ce jour) ; o encadrement partiel du travail de stage de Benjamin Sylvand. - choix des représentations informatiques (format xml-Mpeg7) - refonte et création d’outils de saisie des taxonomies Tous les documents cités ci-dessus sont disponibles à l’adresse suivante : http://iii/~rioux/reports.html Participants : V. Rioux, S. McAdams. Collaborations internes : équipe Analyse-synthèse.

81 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES

2.5 Outils

2.5.1 Outils pour l'analyse de données

Le premier projet avait pour objectif de permettre une analyse factorielle des proximités (Multidimensional scaling, MDS) dans le cas où il y a des données manquantes. On peut définir la MDS comme un ensemble de modèles multivariés qui représentent des objets ou stimuli, comme par exemple des objets sonores, des points ou des vecteurs dans un espace multidimensionnel, à partir des dissemblances entre chaque paire d'objets. Les distances dans l'espace ainsi obtenu reflètent le plus fidèlement possible les dissemblances. La configuration des objets dans cet espace permet d'interpréter leurs relations, et d'identifier les dimensions ou attributs qui les différentient. Exscal est un algorithme de MDS développé par Suzanne Winsberg et J. Doug Carroll. En 2001 ce logiciel a été modifié pour accepter des données incomplètes, au moyen d'un algorithme de type EM. Un algorithme MDS qui tolère les données manquantes est utile par exemple pour étudier des ensembles comprenant un grand nombre d'objets, par exemple des extraits sonores. Les méthodes classiques nécessitent un nombre de mesures de dissemblance (jugements) proportionnel au carré de ce nombre, ce qui est impraticable car les tests seraient d'une durée trop longue. Avec le nouvel algorithme, on peut recueillir une partie seulement des dissemblances. En 2002 la performance de cette nouvelle version de l'algorithme a été évaluée sous plusieurs conditions : niveaux d'erreur, proportion de données manquantes, et distribution des données manquantes. L'évaluation a démontré que la nouvelle version de EXSCAL marche très bien. Différentes mesures montrent que des proportions croissantes de données manquantes ne changent pas les résultats de façon significative, quoique la présence de spécificités pourrait néanmoins diminuer le niveau de récupération. On a démontré aussi l'importance d'utiliser plusieurs configurations aléatoires comme point de départ de l'algorithme, pour éviter les mimima locaux. Participant : S.Winsberg. Collaboration externe : J.-D. Carroll, et U. Akkucuk (Université Rutgers, NJ).

Le second projet a consisté à développer une nouvelle technique pour déterminer le nombre de classes dans les modèles de classes latentes tels que CLASCAL (un modèle de MDS). On a exploré et utilisé des modèles de classes latentes dans plusieurs contextes, et dans toutes ces applications, on a démontré que cette approche est utile pour capturer des différences systématiques entre les groupes de manière économique. Par exemple il est tout à fait possible que différents groupes de sujets accordent une importance différente à chaque caractéristique des objets étudiés. Mais, il est très important de bien déterminer le nombre approprié de classes latentes. Jusqu'ici, un test de Hope était utilisé. Cette nouvelle technique repose sur le Bootstrap. En 2002 les tests de validation ont été achevés. Nous trouvons des résultats équivalents ou meilleurs que le test de Hope [Winsberg02a]. Participant : S.Winsberg. Collaboration externe: G. De Soete (Université de Ghent). Le troisième projet concernait l’estimation de la stabilité des paramètres de CLASCAL au moyen d'un Bootstrap adapté à ce besoin. Son objectif est d’utiliser le bootstrap pour déterminer la stabilité des coordonnées des stimuli qui résultent d'une analyse des proximités (MDS) telle que CLASCAL. Il est très important de vérifier ainsi que les objets étudiés sont bien différenciés. On a développé un bootstrap qui donne des résultats, vérifiés par moyen d'analyse Monte Carlo, qui sont beaucoup plus fiables que ceux qui existent actuellement [Winsberg02a]. Participant : S.Winsberg. Collaboration externe : G. De Soete (Université de Ghent). 82 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES

Les quatrième, cinquième et sixième projets relèvent du domaine de la « fouille de données » (data mining) où l’on traite de très grands nombres de données. Dans ce cas on peut recourir à l'agrégation de données. Cette approche est intéressante car non seulement elle permet de réduire le nombre de données, mais les agrégats peuvent avoir un intérêt en eux-mêmes. Les données qui résultent d'un tel processus d’agrégation sont plus complexes que les données classiques. Plutôt que des valeurs simples, chaque échantillon consiste en un intervalle ou histogramme par exemple (les valeurs stockées dans une structure de métadonnées de type Scale Tree [deCheveigne02h] sont de ce type). Le quatrième projet vise à développer une technique MDS qui traite des données de type intervalle. Pour chaque paire d'objets/stimuli les données mesurées consistent en une valeur minimale et une valeur maximale. Elles peuvent provenir d'un seul sujet qui répond par un intervalle plutôt qu'une seule valeur, ou de la mise en commun de réponses d'un ensemble de sujets. Elles peuvent aussi provenir d'un tableau de données comprenant des valeurs de type intervalle. Par exemple pour chaque classe de sons on a un intervalle pour le centre de gravité spectral, etc. Le résultat de l'analyse MDS est un ensemble d'hypercubes plutôt que de points comme dans les analyses classiques. Cette technique permettra à la fois de traiter les données basées sur des objets agrégés, ou celles qui proviennent d'un très grand nombre de sujets. Cela constitue aussi une méthode permettant d'estimer la stabilité des résultats d'une analyse MDS. On a poursuivi la comparaison de différents algorithmes. Participant : S. Winsberg Collaboration externe : E. Diday (Université Paris-Dauphine), O. Rodriguez (Université de Costa Rica). Le cinquième projet était de développer une analyse en composantes principales (ACP) pour des données de type histogramme. L'ACP est une technique de réduction de dimensionnalité classique. Normalement on traite un ensemble d'individus mesurés sur un certain nombre de variables. Ici chaque « individu », ou unité statistique, est un agrégat, et chaque variable pour chaque individu est de type histogramme. Cela permet de traiter un très grand nombre de données (instruments, objets sonores, échantillons). On a poursuivi le développement de deux algorithmes différents. Participant : S.Winsberg Collaboration externe : E. Diday (Université Paris-Dauphine), O. Rodriguez (Université de Costa Rica). Le sixième projet a consisté à développer une technique de classification produisant une description d'une classe qui satisfasse à la fois à un critère d'homogénéité, et à un critère de discrimination par rapport à une partition a priori. L'approche a donc des aspects à la fois supervisés et non supervisés. Dans la pratique, quand le but est de décrire une classe, il peut être utile de considérer les deux types de critères simultanément. Par exemple, si la classe à décrire est un ensemble de sons avec un centre de gravité supérieur à un niveau donné, la partition a priori peut être entre sons enregistrés d'instruments acoustiques et sons synthétisés. Généralement, les méthodes de classification ont comme objet de diviser une population d'individus statistiques pour obtenir une partition en K classes. Normalement la partition optimise, soit un critère d'homogénéité intra-classe (techniques de clustering classiques), soit un critère de discrimination inter-classe (techniques d'arbres de décision ou régression classiques, telles que CART). Nous avons combiné l'apprentissage supervisé et non supervisé pour obtenir une description induite par la synthèse des deux méthodes, qui peut de plus traiter des données de type histogramme avec des modalités nominales. Ce type de données (chacune des u unités statistiques est un agrégat décrit par p variables de type histogramme avec des modalités nominales) est plus riche que celles considérées dans les algorithmes classiques comme CART. Il se rencontre quand on traite des individus complexes, ou de très grands ensembles d'individus simples. Notre méthode suit une approche descendante, qui divise successivement chaque classe de la population en deux classes, jusqu'a satisfaire un critère d'arrêt. Nous utilisons une approche monothétique (chaque division est basée sur une variable seule) parce qu'on obtient ainsi une interprétation plus claire des clusters résultants.

83 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES

Nous avons testé l'algorithme sur les données artificielles, pour démontrer son fonctionnement, et sur les données réelles. On obtient un taux de mauvais classement presque aussi faible que dans la situation de discrimination seule, et une homogénéité nettement supérieure [Vrac02a]. Participant : S.Winsberg Collaboration externe : E. Diday, M. Limam et M. Vrac (Université Paris-Dauphine)

2.6 Publications et communications

Ouvrages et Direction d’ouvrages [Reynolds02a] Reynolds R., "Form and Method: Composing Music (The Rothschild Essays)", McAdams, S., éd., New York, Routledge, 2002.

Articles parus dans des revues à comité de lecture [Belin02a] Belin P., McAdams S., Thivard L., Smith B., Savel S., Zilbovicius M., Samson S. et Samson Y., "The neuroanatomical substrate of sound duration discrimination", Neuropsychologia, 40, 2002, pp. 1956-1964. [Bey02a] Bey C. et McAdams S., "Schema-based processing in auditory scene analysis", Perception and Psychophysics, 64, 2002, pp. 844-854. [Bey03a] Bey C. et McAdams S., "Post-recognition of interleaved melodies as an indirect measure of auditory stream formation", Journal of Experimental Psychology: Human Perception and Performance, à paraître., 2003. [Bigand02a] Brigand E., Vieillard S., Madurell F., McAdams S. et Poulin B., "Effects of instrumentation on the memorization of musical materials", Proceedings of the 7th International Conference on Music Perception and Cognition, Sydney, Stevens, C., Burnham, D., McPherson, G., Schubert, E. & Renwick, J., éd., Adelaide: Causal Productions [CD-ROM], 2002. [deCheveigne02k] de Cheveigné A. et Kawahara H., "YIN, a fundamental frequency estimator for speech and music", J. Acoust. Soc. Am., 111, 2002, pp. 1917-1930. [deCheveigne03d] de Cheveigné A., "Time-domain auditory processing of speech", J. Phonetics, accepted for publication, 2003. [Levitin02a] Levitin D., McAdams S. et Adams R., "Control parameters for musical instruments: A foundation for new mappings of gesture to sound", Organised Sound, 7, 2002, pp. 171-189. [Meddis02a] Meddis R., Delahaye R., O'Mard L., Sumner C., Fantini D. A., Winter I. M. et Pressnitzer D., "A model of signal processing in the cochlear nucleus: Comodulation masking release", Acta acustica united with Acustica, 88, 2002, pp. 387-398. [Menon02a] Menon V., Levitin D. J., Smith B. K., Lembke A., Kraznow B., Glazer D., Glover G. H. et McAdams S., "Neural correlates of timbre change in harmonic sounds", Neuroimage, 17, 2002, pp. 1742-1754. [Susini02a] Susini P., McAdams S. et Smith B. K., "Global and continuous estimation of time-varying levels", Acta Acustica, 88, 2002, pp. 536-548. [Verhey03a] Verhey J., Pressnitzer D. et Winter I. M., "The psychophysics and physiology of comodulation masking release", Experimental Brain Research, 2003, in press. [Winsberg02a] Winsberg S. et DeSoete G., "A bootstrap procedure for mixture models: applied to multidimensional scaling latent class models", Applied Stochastic Models in Business and Industry, 18, 2002, pp. 391-406.

Actes de congrès avec comité de lecture [Baskind03a] Baskind A. et de Cheveigné A., "Pitch-Tracking of Reverberant Sounds, Application to Spatial Description of Sound Scenes", Proceedings of the AES, Banff Centre, Canada, 2003. [Bigand02b] Brigand E., D'Adamo D., Madurell F. et Poulin B., "A preliminary investigation of the perceptual structure of musical materials in The Angel of Death", Proceedings of the 7th International Conference on Music Perception and Cognition, Sydney, Stevens, C., Burnham, D., McPherson, G., Schubert, E. & Renwick, J., éd., Causal Productions, Adelaide [CD-ROM], 2002. [Caclin02b] Caclin A., Brattico E., Smith B., Ternaviemi M., Toiviainen P., Näätänen R., Giard M.-H. et McAdams S., "Musical timbre perception: A combined psychophysical and electrophysiological study", Proceedings of the ICON8, Porquerolles, 2002, pp. 70. 84 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES

[deCheveigne02d] de Cheveigné A. et Kawahara H., "F0-adaptive Spectral Estimation based on the Correlation Network Model", Proceedings of the CREST workshop on Computational Models of Auditory Processing, Kyoto (July 2002), 2002. [deCheveigne02g] de Cheveigné A., "Pitch perception models", Proceedings of the Delmenhorst conference on pitch perception, Hanse Institute, Delmenhorst (July 2002), 2002. [deCheveigne02h] de Cheveigné A., "Scalable metadata for search, sonification and display", Proceedings of the International Conference on Auditory Display (ICAD 2002), Kyoto (June 2002), 2002, pp. 279-284. [deCheveigne02i] de Cheveigné A., "Time-domain auditory processing of speech", Proceedings of the Workshop on Temporal Information Processing in Speech, 2002, pp. 18. [Kawahara02a] Kawahara H., Zolfaghari P. et de Cheveigné A., "On F0 trajectory optimization for very high-quality speech manipulation", Proceedings of the ICSLP, 2002, pp. 2397-2400. [Lemaitre02a] Lemaitre G., Susini P., Winsberg S. et McAdams S., "Perception of the timbre of car horns", Proceedings of the Forum Acusticum, Sevilla, Spain, S. Hirzel Verlag [CD-ROM], 2002. [Limam02a] Limam M., Vrac M., Diday E. et Winsberg S., "A top-down binary tree method for symbolic class descriptions", Proceedings of IPMU-2000,,, ESIA, Université de Savoie, Annecy, France, 2002, pp. 877-889. [McAdams02e] McAdams S. et Reynolds R., "Problem-solving strategies in the composition of The Angel of Death", Proceedings of the 7th International Conference on Music Perception and Cognition, Sydney, Stevens, C., Burnham, D., McPherson, G., Schubert, E. & Renwick, J., éd., Adelaide: Causal Productions [CD-ROM], 2002. [McAdams02f] McAdams S., Smith B. K., Vieillard S., Brigand E. et Reynolds R., "Real-time perception of a contemporary musical work in a live concert setting", Proceedings of the 7th International Conference on Music Perception and Cognition, Sydney, Stevens, C., Burnham, D., McPherson, G., Schubert, E. & Renwick, J., éd., Causal Productions, Adelaide [CD-ROM], 2002. [McAdams02g] McAdams S., "Musical similarity and dynamic processing in musical contexts", Proceedings of the International Symposium on Musical Acoustics, Mexico City, ENM/UNAM, Mexico City [CD-ROM], 2002. [Pressnitzer02c] Pressnitzer D. et Meddis R., "Modèles fonctionnels du système auditif périphérique", VIème congrès de la Société Française d'Audiologie, 2002. [Reynolds02b] Reynolds R., "Compositional strategies in The Angel of Death for piano, chamber orchestra and computer processed sound", Proceedings of the 7th International Conference on Music Perception and Cognition, Sydney, Stevens, C., Burnham, D., McPherson, G., Schubert, E. & Renwick, J., éd., Causal Productions, Adelaide [CD-ROM], 2002. [Rivenez02b] Rivenez M., Gorea A., Pressnitzer D. et Drake C., "The tolerance window for sequences of musical, environmental and artificial sounds", Proceedings of the 7th International Conference on Music Perception and Cognition, C. Stevens, D. B., G. McPherson, E. Schubert and J. Renwick, éd., Adelaide, Causal Productions, 2002. [Susini02b] Susini P. et McAdams S., "Influence of sound-directed attentional focus on overall loudness ratings", Proceedings of the Forum Acusticum, Sevilla, Spain, S. Hirzel Verlag, 2002. [Susini02c] Susini P., Vieillard S., Deruty E., Smith B. K. et Marin C., "Sound Navigation: Sonified Hyperlinks", Proceedings of the International Conference on Auditory Display, Kyoto, Japan, ATR, 2002. [Vieillard02a] Vieillard S., McAdams S., Houix O. et Reynolds R., "Perceptual and cognitive criteria used in the categorization of thematic excerpts from a contemporary musical piece", Proceedings of the 7th International Conference on Music Perception and Cognition, Sydney, Stevens, C., Burnham, D., McPherson, G., Schubert, E. & Renwick, J., éd., Adelaide: Causal Productions [CD-ROM], 2002. [Vieillard02b] Vieillard S., Brigand E., Madurell F., McAdams S. et Reynolds R., "Can listening to excerpts of original versions of contemporary musical materials facilitate recognition of their transformed versions?", Proceedings of the 7th International Conference on Music Perception and Cognition, Sydney, Stevens, C., Burnham, D., McPherson, G., Schubert, E. & Renwick, J., éd., Adelaide: Causal Productions [CD-ROM], 2002. [Vrac02a] Vrac M., Diday E., Winsberg S. et Limam M., "Symbolic class description", Data Analysis, Classification and Related Methods: Proceedings of the 8th Conference of the Federation of Classification Societies,, éd., Berlin, Springer, 2002, pp. 329-339.

85 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES

Chapitres dans des ouvrages collectifs [Ayari02a] Ayari M. et McAdams S., "Le schéma cognitif culturel de l'improvisation modale: Forme musicale et analyse perceptive", Observation, analyse, modèle. Peut-on parler d'art avec les outils de la science ?, Lévy, F. & Chouvel, J.-M., éd., Paris, Harmattan, 2002, pp. 395-418. [deCheveigne02f] de Cheveigné A., "L'analyse de scènes auditives computationnelle", La parole, des modèles cognitifs aux machines communicantes - Analyse, synthèse et codage de la parole, Mariani, J., éd., Paris, Hermès, 2002, pp. 175-196. [Faure03a] Faure A. et McAdams S., "Des sons aux mots : comment parle-t-on du timbre musical ?", Langage et pensée: 10ème Séminaire Jean-Louis Signoret, Viader, F. & Eustache, F., éd., Brussels, De Boeck, à paraître. [Kult03] Kult A., Rupp A., Pressnitzer D., Scherg M. et Supek S., "MEG study on temporal asymmetry processing in the human auditory cortex", Human Brain Mapping,,, 2003, pp. in press. [McAdams02a] McAdams S. et Drake C., "Auditory perception and cognition", Stevens' Handbook of Experimental Psychology: Vol. 1. Sensation and Perception, Pashler, H. & Yantis, S., éd., New York, Wiley, 2002, pp. 397-452. [McAdams02b] McAdams S. et Matzkin D., "The roots of musical variation in perceptual similarity and invariance", The Biological Foundations of Music, Peretz, I. & Zatorre, R., éd., Oxford, Oxford University Press, 2002, pp. 80-94. [McAdams02c] McAdams S. et Drake C., "Auditory perception and cognition", Stevens' Handbook of Experimental Psychology: Vol. 1. Sensation and Perception, Pashler, H. & Yantis, S., éd., New York, Wiley, 2002, pp. 397-452. [McAdams03a] McAdams S., Depalle P. et Clarke E., "Analysing musical sounds (à paraître)", Empirical Musicology: Aims, Methods, Prospects, Clarke, E. & Cook, N., éd., Oxford, Oxford University Press, 2003. Résumés publiés dans des revues à comité de lecture [Caclin02a] Caclin A., Brattico E., Smith B., Ternaviemi M., Giard M.-H. et McAdams S., "Electrophysiological correlates of musical timbre perception", Journal of the Acoustical Society of America, 112, 2002, pp. 2240 (A). [deCheveigne02c] de Cheveigné A., Gretzki R., Baskind A. et Warusfel W., "Effects of natural and artificial spatialization cues on segregation", J. Acoust. Soc. Am., 111, 2002, pp. 2422 (A). [deCheveigne02e] de Cheveigné A. et Henrich N., "Fundamental frequency estimation of musical sounds", J. Acoust. Soc. Am., 111, 2002, pp. 2416 (A). [deCheveigne02j] de Cheveigné A., "Two voice fundamental frequency estimation", Journal of the Acoustical Soceity of America, 111, 2002, pp. 2446(A). [deCheveigne03c] de Cheveigné A., "Scene analysis without spectral analysis?", Proceedings of the Spring meeting of the ASA, 2003. [Lemaitre02c] Lemaitre G., Susini P., Winsberg S. et McAdams S., "Perception of the timbre of car horns", Acta Acustica, 88, 2002, pp. S123 (A). [McAdams02d] McAdams S., Caclin A. et Smith B., "A confirmatory analysis of four acoustic correlates of timbre space", Journal of the Acoustical Society of America, 112, 2002, pp. 2239 (A). [McAdams03b] McAdams S., "Perceptual characterization of real and simulated sound sources", Journal of the Acoustical Society of America, 107 (à paraître), 2003. [Patterson02a] Patterson R. D., Krumbholz K. et Pressnitzer D., "The existence region for melodic pitch and computational models", J. Acoust. Soc. Am., 111, 2002, pp. 2416 (A). [pressnitzer02a] Pressnitzer D., Demany L. et Rupp A., "The perception of frequency peaks and troughs: psychophysical data and functional brain imaging data", Acta Acustica, 2002. [Pressnitzer02b] Pressnitzer D., McKinney M., de Cheveigné A. et I.M. W., "Pitch perception and the encoding of click trains in the mammalian ventral cochlear nucleus", Acta Acustica, 2002.

Actes de congrès sans comité de lecture [Ayari02b] Ayari M. et McAdams S., "Le schéma cognitif culturel de l'improvisation: forme musicale et analyse perceptive (Psychologie expérimentale et problème d'universalisation de données)", Proceedings of the 2e colloque international d'épistémologie musicale (colloque organisé par la SFAM, l'Ircam et l'Université Paris X), Ircam , Paris, 2002. [deCheveigne03b] de Cheveigné A., "Perception auditive de l'espace", Proceedings of the Symposium "Les espaces de l'homme" (14, 15 Oct 2003, Collège de France), 2003. [Houix02a] Houix O., "Catégorisation auditive des sources sonores", Proceedings of the Journées Design Sonore, Boulogne Billancourt, 2002. [Houix02b] Houix O., "Groupements hiérarchiques et partition optimale", Proceedings of the Séminaire méthodologie Arbres, classes, distances, Laboratoire Langages, Cognitions, Pratiques (LCPE), 2002. 86 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES

Travaux universitaires

Mémoires de maîtrise, DEA et d’écoles d’ingénieurs

[Arz02a] Arz J. P., Définition d'un critère psychoacoustique de claquement des moteurs diesels, DEA d'Acoustique Appliquée de l'Université du Maine, Masters, 2002. [Frey02a] Frey A., La perception en temps réel d'une oeuvre de musique contemporaine, Paris, Mémoire de maîtrise (Psychologie), 2002. [Tardieu02a] Tardieu J., Etude psychophysiques de l'illusion de continuité auditive, DEA Atiam, Université Paris VI, Masters, 2002.

Rapports de recherche [Lemaitre02b] Lemaitre G., Susini P., McAdams S. et Winsberg S., Etude de la perception du timbre des avertisseurs sonores (Rapport intermédiaire), Contrat Klaxon-Ircam-Université du Maine, 2002. [McAdams02h] McAdams S., Brigand E. et Vieillard S., Composition et cognition musicales: Création, perception, appréciation, Rapport de fin de recherche, Programme Cognitique, MENRT, 2002. [Susini02d] Susini P., Vieillard S., Deruty E. et Dandrel L., Etude des hyperliens sonores II: Pertinence d'un ensemble de paramètres acoustiques sur le soulignement sonore d'un mot, Projet RNRT - Radio Thème, Paris, France, 2002, pp. 1-16. [Susini02e] Susini P., Interactions son/image, Projet de recherche EliasArt, Paris, France, 2002, pp. 1- 39. [Susini02f] Susini P., Gaudibert P., Deruty E. et Dandrel L., Représentation fonctionnelle, Projet RNRT - Radio Thème, Paris, France, 2002, pp. 1-10.

Conférences invitées McAdams, S., Perceptual approach to sound quality, International colloquium on Sound Design, SFA, Paris, 3/02. [invité] McAdams, S., The cognition of musical form, Symposium on Time and Form in Aesthetic Experience, Université de California à San Diego, 4/02. [invité] Caclin, A., Smith, B., Giard-Steiner, M.-H. & McAdams, S., Etude de la perception du timbre musical : Psychophysique, IRMf et EEG, Réunion annuelle scientifique de la Société d'Anatomie Fonctionnelle Cérébrale, Paris, 6/02. McAdams, S. & Reynolds, R., Problem-solving strategies in the composition of The Angel of Death, 7th International Conference on Music Perception and Cognition, Sydney, 7/02. [invité] Vieillard, S., McAdams, S., Houix, O. & Reynolds, R., Perceptual and cognitive criteria used in the categorization of thematic excerpts from a contempoary musical piece, 7th International Conference on Music Perception and Cognition, Sydney, 7/02. [invité] Bigand, E., Vieillard, S., Madurell, F., McAdams, S. & Poulin, B., Effects of instrumentation on the memorization of musical materials, 7th International Conference on Music Perception and Cognition, Sydney, 7/02. [invité] Vieillard, S., Bigand, E., Madurell, F., McAdams, S. & Reynolds, R., Can listening to excerpts of original versions of contemporary musical materials facilitate recognition of their transformed versions? 7th International Conference on Music Perception and Cognition, Sydney, 7/02. [invité] McAdams, S., Smith, B.K., Vieillard, S., Bigand, E. & Reynolds, R., Real-time perception of a contemporary musical work in a live concert setting, 7th International Conference on Music Perception and Cognition, Sydney, 7/02. [invité] Lemaitre, G., Susini, P., McAdams, S. & Winsberg, S., Perceptual characterisation of the timbre of car horns, Forum Acusticum, Sevilla, 9/02. Susini, P. & McAdams, S., Influence of sound-directed attentional focus on overall loudness ratings, Forum Acusticum, Sevilla, 9/02. Caclin, A., Brattico, E., Smith, B., Ternaviemi, M., Toiviainen, P., Näätänen, R., Giard, M.-H. & McAdams, S., Musical timbre perception: A combined psychophysical and electrophysiological study, ICON8, Porquerolles, 9/02. McAdams, S., Problem-solving strategies in the composition of a contemporary musical work, The Neurosciences and Music: Mutual Interactions and Implications on Developmental Functions, Fondazione Mariani, Venezia, 10/02. [invité] Drake, C., Rochez, C., McAdams, S. & Berthoz, A., Music learning: The creation of links between multiple input and output representations, The Neurosciences and Music: Mutual Interactions and Implications on Developmental Functions, Fondazione Mariani, Venezia, 10/02.

87 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES

McAdams, S., Caclin, A. & Smith, B., A confirmatory analysis of four acoustic correlates of timbre space, 144th Meeting of the Acoustical Society of America/1st Pan-American/Iberian Meeting on Acoustics, Cancún, México, 12/02. [invité] Caclin, A., Brattico, E., Smith, B., Ternaviemi, M., Giard, M.-H. & McAdams, S., Electrophysiological correlates of musical timbre perception, 144th Meeting of the Acoustical Society of America/1st Pan- American/Iberian Meeting on Acoustics, Cancún, México, 12/02. McAdams, S., Musical similarity and dynamic processing in musical contexts, International Symposium on Musical Acoustics, México, D.F., México City, 12/02. [invité] McAdams, S., La psychomécanique de sources sonores simples, séminaire du Laboratoire Mouvement et Perception, Université Aix-Marseille II, 1/02. McAdams, S., La psychomécanique de sources sonores simples, séminaire du Laboratoire de Psychologie Expérimentale, Université Paris V, 1/02. McAdams, S., , Perception et catégorsation des sons, Colloque du CNA2 « De bouche à oreille », Dijon, 3/02. Reynolds, R. & McAdams, S., The perception of form: An intersection of art and science. The Humanities Dialogues, Center for the Humanities, University of California, San Diego, 4/02. McAdams, S., , The creation and perception of a contemporary musical work, Music Department Distinguished Lecture Series, Univeristy of California at Santa Barbara, 4/02. McAdams, S. & Bigand, E., Création et perception d'une œuvre musicale contemporaine: The Angel of Death pour piano, orchestre de chambre et sons traités par ordinateur de Roger Reynolds, Rencontres Art/Sciences de la Cognition, Université Paul Sabatier, Toulouse, 5/02. Caclin, S., Smith, B. K. & McAdams, S., Etude des bases cérébrales de la perception du timbre musical, Séminaire Recherche et Création, Ircam, 10/02. McAdams, S., The psychomechanics of simple sound sources, Department of Psychology, University of Padova, 10/02.

Diffusion de connaissances Pressnitzer D. et Charvet P., "Simple comme musique",Série télévisée produite par P. Charvet pour France 5, 2002. McAdams, S. (2002), Audience has a job to do in experimental music concert here, entretien publié dans le San Diego Union Tribune, 4/02. McAdams, S. (2002), Psychologie cognitive de l'audition et musique, entretien pour le forum web de l'Encyclopédie Universalis diffusé sur http://www.universalis-edu.com, 9/02. Table ronde sur La convocation de l'imprévisible autour de l'œuvre du compositeur Roger Reynolds, avec R. Reynolds, P. Lalitte, E. Bigand, dans le cadre du Festival Why Note ?, Dijon, 11/02. P. Susini, Psychoacoustique et qualité sonore. Journées organisées par le CETIM, mars 2002. P. Susini, Psychoacoustique et qualité sonore. Journées organisées par Euroforum, octobre 2002. Modules "Psychoacoustique"du DEA ATIAM de l'Université Paris 6/Aix Marseille 2, et du DEA d'Acoustique de l'université du Maine (20 heures de cours magistraux au total par an, 2 examens). En 2002, encadrement d’un stagiaire de DEA ATIAM (J. Tardieu). Co-encadrement d’un stagiaire du DEA du Mans (J.P. Arz), en collaboration avec Renault.

Colloques et séminaires P. Susini et E. Deruty « Radio.Thém : Design et perception de sons de navigation », Séminaire Ircam, Paris, 2002. G. Lemaitre « Etude de la perception des avertisseurs sonores automobiles », Séminaire Ircam, Paris, 2002.

Subventions et contrats en cours en 2002 Composition et cognition musicales : Création, perception, appréciation (S. McAdams, S. Vieillard, B. Smith, E. Bigand en collaboration avec R. Reynolds, Université de Californie à San Diego), programme Cognitique du MRT, 11/00-10/02. Etude de laperception des sons d'avertisseurs d'automobiles. Application au contrôle de sons d'avertisseurs électrodynamiques non-linéaires (P. Susini, G. Lemaitre, S. McAdams, S. Winsberg en collaboration avec X. Meynial, Univ. du Maine ; G. Hurst, B. Letinturier, SCE Klaxon), SCE Klaxon, 10/00-3/02. Aspects mécaniques, psychophysiques et cérébraux de la perception des sources et événements sonores (S. McAdams, A. Caclin en collaboration avec M-H. Giard, O. Bertrand, INSERM ; A. Chaigne, ENSTA), programme CTI du CNRS, 1/02-12/04.

88 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERCEPTION ET COGNITION MUSICALES

Bases neurales de l'illusion de continuité auditive (D. Pressnitzer, S. McAdams, A. de Cheveigné en collaboration avec R. Ragot, S. Baillet, A. Ducorps, D. Schwartz, LENA-CNRS ; I. Winter, Univ. Cambridge ; C. Vergez, LMA-CNRS), programme CTI du CNRS, 1/02-12/04. Expertise en qualification du typage sonore (S. McAdams en collaboration avec V. Roussarie, F. Richard, PSA Peugeot-Citroën), PSA Peugeot-Citroën, 1/02-12/02.

Jurys de thèse et d'habilitation à diriger des recherches S. McAdams, examinateur de la thèse en Acoustique de M. Mzali, Université Paris VI, 1/02. S. McAdams, rapporteur de la thèse en Psychoacoustique de M. Houben, Eindhoven University of Technology, NL, 6/02. S. McAdams, rapporteur de la thèse en Acoustique de H. Järveläinen, Helsinki University of Technology, FIN, 12/02. S. McAdams, président de jury de la thèse en Psychologie de M. Paquier, Université de Lyon II, 12/02.

Participation aux conseils, bureaux et comités éditoriaux S. McAdams, Conseil scientifique, Réseau de Sciences Cognitives de l'Ile de France, 11/98-11/02. S. McAdams, Comité Technique pour l'Acoustique Musicale, Acoustical Society of America, 5/99-4/05. S. McAdams, Comité des spécialistes (suppléant), section 16 (Psychologie), Université de Bourgogne, 2002-2003. S. McAdams, Comité des spécialistes (suppléant), section 16 (Psychologie), Université de Lille III, 2002-2003. S. McAdams, Comité d'évaluation CNRS pour le Laboratoire Neurosciences et Systèmes Sensoriels (UMR 5020), Université Claude Bernard Lyon I (section 29), 2002. S. McAdams, Membre du bureau, département d'Etudes Cognitives, Ecole Normale Supérieure, 10/02-présent. S. McAdams, Rédacteur en chef adjoint pour la France, Contemporary Music Review, Gordon and Breach, 5/90 – 4/02. S. McAdams, Comité de rédaction de la revue Cognition, Elsevier, Consulting editor, 1/94-présent. S. McAdams, Comité de rédaction de la revue Music Perception, University of California Press, Associate editor, 9/98-présent. S. McAdams, Comité de rédaction de la revue Journal of the Acoustical Society of America, Associate Editor pour l'acoustique musicale, 7/01-présent. S. McAdams, Membre du Conseil Pédagogique, programme doctoral en Sciences Cognitives, EHESS/Université Paris VI/ENS/Polytechnique, 2000-présent.

Organisation de rencontres scientifiques S. McAdams, R. Reynolds, E. Bigand, Symposium spécial "Creation and perception of a piece ofcontemporary music" au sein du 7th International Conference on Music Perception and Cognition, Sydney, 7/02. D. Pressnitzer, A. de Cheveigné, S. McAdams, 13th International Symposium on Hearing, Dourdan, 8/03. rganisation de rencontres scientifiques S. McAdams, Co-organisateur (avec D. Pressnitzer, A. de Cheveigné, L. Collet), 13th International Symposium on Hearing, Dourdan, 8/03. P. Susini, Co-organisateur (avec F. Guyot - LAPS-Design, V. Maffiollo - FRTR&D, et la SFA) Colloque Design sonore, Paris, 3/03.

Enseignements dispensés A. Caclin, Introduction à la programmation Université Paris 6, DEUG de Sciences de la Vie (30h) A. Caclin, Neuroanatomie et Neurophysiologie Université Paris 6, Licence et Maitrise de Physiologie (30h) S. McAdams, La psychologie cognitive de la musique Civica Scuola di Musica di Milano [Master class] (18 heures), 2001-2002 Faculté des Arts, Université de Nice-Sophia Antipolis (6 heures), 2002. P. Susini, CEAA/DESS Acoustique Architecturale, Ecole d'Architecture de Paris-La-Défense / Université Paris VI. Cours Qualité et environnement sonores.

89 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - ANALYSE / SYNTHESE

3 ANALYSE ET SYNTHESE DES SONS

Responsable : Xavier Rodet

Les travaux de l’équipe Analyse et synthèse des sons sont centrés sur les problématiques de l’utilisation et de l’interprétation automatique des signaux audionumériques, et, inversement de leur génération. Le thème du traitement fondé sur le contenu est relativement nouveau et connaît un essor important dans les centres de recherche et dans les applications comme les outils d’aide à l’analyse musicologique qui ont été lancés dans cette direction. La séparation de sources également participe de l’analyse et trouve également des applications intéressantes dans l’indexation ou dans des traitements intelligents. Dans le domaine de la synthèse, les méthodes utilisant de grandes bases de données, comme la sélection d’unités, sont appelées à de forts développement [Rodet02a]. Enfin les techniques d’inversion commencent à donner des résultats prometteurs pour faciliter l’utilisation de modèles puissants et donc complexes à contrôler. De toutes ces recherches découlent de nombreuses applications, librairies et autres développements logiciels pour les musiciens ou pour le grand public comme la transformation de voix.

3.1 Traitements fondés sur le contenu

Les traitements fondés sur le contenu connaissent un énorme développement dans le monde en termes de recherche autant que d’implication de grandes compagnies commerciales. Le comité de normalisation et les conférences MPEG-7 et ISMIR sont quelques-uns des lieux où cette activité est en pleine croissance. Ainsi, G. Peeters a participé, entre autres, aux meetings MPEG-7 de Klagenfurt et de Shanghai et y a représenté l’Ircam et Sony, avec lequel l’Ircam collabore dans le projet Cuidado. Un nouveau type de représentation des données, le modulationType, y a été proposé. Les activités de l’équipe concernent la caractérisation, la classification et l’indexation de l’audio dans le cadre du multimédia en général.

3.1.1 Caractérisation des sons

L’étude de la caractérisation des sons afin d’en permettre la classification automatique a été poursuivie [Peeters02b], [Herrera03a]. En particulier de nouveaux descripteurs ont été étudiés : modulation (d’amplitude et de fréquence), MFCC, Sonies relatives. Deux procédures de sélection automatique des descripteurs les plus appropriés pour un schéma de classification donné (schéma pizzicato/sustain, schéma famille d’instrument, schéma instruments) ont été proposées : sélection sur base de l’information mutuelle, sélection sur base des axes discriminants. Cette sélection permet de réduire le nombre de descripteurs nécessaires pour la classification et ainsi d’alléger la modélisation et d’éviter la « malédiction de la dimensionnalité ». Les descripteurs sélectionnés sont ensuite utilisés pour l’estimation des paramètres des classes (modification par analyse discriminante et modélisation de type gaussien multidimensionnel). L’évaluation de la méthode complète (extraction, modélisation et classification) a été effectuée sur un sous ensemble de 1400 sons issus de Studio Online. Le taux de réussite moyen (évalué sur des ensembles d’apprentissage et de test de 66 % et 33 % de la base de donnée respectivement) est de 90.5 %. Le portage de l’ensemble du système (extraction/modélisation/classification) en C++ a été effectué et intégré dans la 90 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - ANALYSE / SYNTHESE version en ligne de la Sound Palette de Cuidado. Ces travaux ont été présentés aux meetings MPEG-7 de Klagenfurt et de Shanghai et ont permis de proposer un nouveau type de représentation des données dans MPEG-7: le modulationType. Participant : G. Peeters. Collaborations internes : équipe Services en ligne. Collaborations extérieures : P. Herrera (UPF, Barcelone), F. Pachet (Sony).

3.1.2 Projet Ecrins

Ce projet est une collaboration entre l'Ircam, l'Ina-GRM et la société Digigram sur un financement PRIAM. L'objectif du projet est de développer des outils, destinés aux professionnels de la production sonore, proposant différentes interfaces de navigation à travers une grande base de données d'échantillons sonores à partir de descripteurs de haut niveau (recherche par contenu, édition, etc.). L'étude sur la classification a été poursuivie en 2002 [Tisserand02a]. Afin d'améliorer les résultats nous avons choisi de travailler plus profondément sur les méthodes de modélisation des évolutions dynamiques [Tisserand02b]. La décomposition en polynômes de Legendre a été retenue pour la modélisation de l'enveloppe temporelle des descripteurs. Les résultats de ces études ont permis la création d'une bibliothèque, écrite en C++, offrant les fonctionnalités de la classification automatique à la plate-forme en ligne Ecrins de l’équipe Service en ligne. Une pré-étude sur les outils de mise en forme a été conduite [Tisserand02c] et des maquettes implantées en Matlab. Participants : P. Tisserand, G. Peeters. Collaborations internes : M. Jacob (équipe Services en ligne). Collaborations extérieures : P. Herrera (UPF, Barcelone).

3.1.3 Classification et indexation de documents multimédia par la collaboration du son, de l'image et du texte

Le but de cette thèse est de comprendre les mécanismes qui relient les informations contenues dans les différents médias d'un document multimédia et de les utiliser conjointement pour l’indexation. Dans le contexte d'une base de données multimédia, on cherche à caractériser ces relations de façon à permettre l'indexation et la recherche des contenus par la fusion d'information multicritères, fondés sur le son, le texte et l'image. Les principaux résultats de l’année 2002 concernent: - L’élaboration de descripteurs audio (signature) du signal. - La création d'une base de donnée multimédia. - L’étude des relations entre les différents médias (vidéo, audio et texte) d'un document. - La création d'une classification prenant en compte la multimodalité des documents La base de donnée audio qui a été créée comporte des signaux de provenances diverses : musique populaire et classique, journaux télévisés, films, etc. Un système d'indexation multimédia a également été ébauché. Il comprend un segmenteur audio et vidéo, et une classification de l'audio en trois classes : parole pure, musique et mélange parole/musique. Il reste désormais à aborder plus particulièrement l'étude des possibilités liées à la multimodalité des documents, afin de mieux comprendre et utiliser les relations entre médias. Participants : B. Delezoide (thèse). Collaborations extérieures : M. Pic (CEA).

3.1.4 Reconnaissance de morceaux

Le système de reconnaissance d’extraits musicaux dans une large base de données, appelé Web Music Monitoring System (WMMS), développé dans le cadre du projet Cuidado,

91 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - ANALYSE / SYNTHESE bénéficie maintenant d’un système de reconnaissance amélioré par utilisation de probabilités conditionnelles. Ce système a été testé sur une large base de donnée, ce qui permet de faire passer le taux de reconnaissance de 94.5 % à 97 % (97.5 % sur les 5 premiers extraits trouvés). Le prototype d’application (échantillonneur/extracteur/base de donnée/classifieur) a été porté sur plate-forme Windows. Participant : G. Peeters.

3.2 Analyse musicale du signal

Les recherches de l’Institut sur l’analyse musicale se sont traduites durant l’année 2002 par la mise en place d’un groupe de travail pluridisciplinaire animé par G. Assayag et X. Rodet, dont les travaux apparaissent sur le site http://bscw.gmd.de/pub/english.cgi?op=rmail. Un rapport final résume les conclusions du groupe de travail. Les travaux concernant l’analyse musicale menés dans l’équipe Analyse-synthèse se sont appuyés sur les recherches orientées contenu menées dans les projets Ecrins et Cuidado, Ainsi les résumés musicaux ont été étudiés dans Cuidado, et une thèse a commencé sur le sujet plus général de l’extraction de structures musicales à partir de l’audio en collaboration avec l’équipe Représentation Musicales. Enfin, l’alignement de partitions avec l’audio doit permettre, entre autres, des travaux musicologiques, par exemple sur l’interprétation.

3.2.1 Résumés musicaux visuels et sonores

Les résumés à construire à partir d’un enregistrement audio doivent constituer une représentation concise mais incluant l’essentiel du contenu d’une œuvre musicale, sous forme visuelle ou sous forme sonore. Dans un premier traitement, des caractéristiques sont extraites du signal sonore de l’œuvre. Ces caractéristiques servent ensuite à l’analyse de son contenu. Dans le cadre du projet Cuidado [Peeters02c], l’analyse consiste en une modélisation de l’œuvre sous forme d’états (à titre d’exemple, dans le cas de la musique populaire, les états peuvent être les couplets, refrains, etc.). Cette représentation est obtenue par apprentissage non-supervisé (fuzzy-kmeans et modèle de Markov caché, avec prunin). Cette représentation est appelée « approche par état » par opposition aux méthodes dites « approche par séquence » généralement utilisées pour les matrices de similarité. L’approche par état donne lieu à un résumé visuel sous forme d’une représentation visuelle de type « piano-roll ». Un système interactif a été développé, permettant à l’utilisateur d’appréhender la structure temporelle d’une œuvre par simples clicks. L’approche par état donne également lieu à un résumé sonore par concaténation d’extraits des signaux des différents états. Une technique permettant d’améliorer la qualité du signal sonore est proposée : BSOLA (beat-synchronous overlap-add). Dans le cadre d’un stage du DEA ATIAM [LaBurthe02a], l’étude des représentations hiérarchiques de la structure du signal a été commencée. Pour cela la méthode de l’« Oracle des facteurs » est appliquée aux observations du signal. Participants : G. Peeters, A. La Burthe (stage). Collaborations internes : équipe Services en ligne. Collaborations extérieures : P. Herrera (UPF, Barcelone).

3.2.2 Extraction de structures musicales à partir des signaux audio

La finalité de cette thèse, qui débute, est d'extraire des structures à partir du signal audio d'une pièce sonore : la similarité, les transformations et la discontinuité sur des échelles micro- et macro-temporelles sont les constituants de base de la structure cherchée.

92 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - ANALYSE / SYNTHESE

L'utilisation du langage de script Python, orienté objet, permet la création d'un cadre consistant et stable, facile à étendre et intégrable dans d'autres logiciels. Elle permet aussi la combinaison facile de plusieurs approches d'analyse d'une pièce musicale. En stockant les données calculées dans des objets persistants, on peut éviter la répétition de calculs coûteux, donc fournir un environnement pour faire des expériences rapides, et en même temps un environnement d'analyse qui peut contenir beaucoup d'informations diverses de nombreuses pièces. Une des approches étudiées est une extension des résultats de la théorie de l'information structurelle (SIT) dans le domaine de l'audio, particulièrement par la modification d'un algorithme génétique utilisé auparavant pour repérer les structures dans des séquences de symboles. Participant : K. Souren (thèse). Collaboration interne : G. Peeters

3.2.3 Alignement d'un enregistrement audio avec sa partition

L’alignement d’un enregistrement audio et de sa partition consiste à déterminer les positions temporelles exactes des éléments de la partition (notes et accords) dans l’enregistrement. Les applications de l’alignement sont nombreuses, par exemple la constitution automatique d’une grande base de donnée de segments sonores pour la synthèse concaténative par sélection d'unités. Une méthode d'alignement automatique a été développée, fondée sur l'algorithme Dynamic Time Warping (DTW). Elle utilise la structure des pics spectraux, augmentée par un modèle d'attaque et de silence. La méthodologie peut traiter des signaux audio difficiles, comme la musique polyphonique, des trilles, ou des séquences rapides. Cet algorithme a été implanté en Matlab et amélioré sur plusieurs points : 2. Optimisation de la représentation du chemin d'alignement pour les fichiers sonores volumineux (jusqu’à 2000 notes) et meilleures contraintes dans la recherche du chemin, 3. Accroissement de la résolution temporelle et diminution du temps de calcul, 4. Structure logicielle revue et améliorée, 5. Amélioration de l’analyse du signal, 6. Renforcement de la robustesse pour aligner correctement les notes faibles. Ce programme peut traiter maintenant avec peu d’erreurs des morceaux polyphoniques jusqu’à cinq instruments, voix chantée comprise. L’évaluation du programme est difficile car il faut constituer des fichiers de test segmentés en notes, faisant référence, en particulier des fichiers audio et des fichiers MIDI correspondants qui ne soient pas entachés d’erreurs. Participants : D. Schwarz (thèse), F. Soulez (stage), E. Vincent (thèse). Collaborations internes : N. Orio (équipe Systèmes temps-réel).

3.2.4 Effets acoustiques de la pédagogie Bel Canto sur le chant choral

Cette étude avait pour but de mesurer les effets acoustiques des principes de la pédagogie Bel Canto sur le chant choral. Les expériences effectuées dans l'Espace de Projection de l'Ircam et les analyses des enregistrements ont fourni des mesures acoustiques objectives de l'effet de la méthode sur différents chœurs [Fagnan02a]. Le chef de chœur fait d’abord chanter douze exercices par son chœur. Ensuite, un travail a été fait pendant 90 minutes sur plusieurs principes centraux de la méthode Bel Canto. Les mêmes exercices ont été enregistrés à nouveau pendant ce travail. Des mesures acoustiques ont été effectuées sur les enregistrements des deux versions des mêmes exercices. Les principes centraux de la méthode Bel Canto étudiés étaient les suivants : - La Vibration : La mesure de l’énergie dans la bande du formant des chanteurs montre bien l'efficacité acoustique supérieure que la vibration donne à la voix. - La résonance chiaroscuro (claire-obscure) : Pour changer de voyelle le conduit vocal change de forme, ce qui peut entraîner une altération de la justesse du chant. Nous avons montré que cette influence peut être réduite lorsque le principe de résonance chiaroscuro est appliqué. 93 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - ANALYSE / SYNTHESE

- La nota mentale : Après avoir travaillé le principe de la nota mentale, nous voyons qu’un chœur possède beaucoup plus d'énergie dans les hautes fréquences. - Messa di voce : Ce principe assure une consistance d'énergie vocale et de justesse lorsqu'un chœur chante doucement ou effectue un decrescendo à l'intérieur d'une phrase musicale. Participants : L. Fagnan (thèse), X. Rodet. Collaborations extérieures : Université d’Alberta, Edmonton.

3.3 Modèles de signaux

La séparation de sources est un problème difficile et intéressant. Des résultats prometteurs ont été obtenus dans des cas restreints, par des connaissances sur les sources ou si la séparation effective n’est pas nécessaire. La recherche des fréquences fondamentales dans les enregistrements polyphoniques est un problème apparenté, sur lequel l’équipe a bien avancé, car séparer les sources et trouver les différentes notes sont deux problèmes fortement reliés. Enfin les représentations en partiels, modèle dit additif, et par enveloppe spectrale, modèle dit source-filtre, parmi les plus importants pour les musiciens, continuent à être développées.

3.3.1 Nettoyage d'enregistrements stéréo

Pour des besoins internes et externes, une étude a été menée sur la séparation d’une source de bruit et d’un signal utile (par exemple une source de radio et une voix), un enregistrement stéréo où un canal contient un fort niveau de la source de bruit (radio). Un premier algorithme effectue la séparation des sources convoluées sans connaissance sur le contenu des canaux. Proche de l'algorithme de Murata et al., il utilise une transformée de Fourier à court terme et une décomposition en composantes indépendantes de chaque canal par diagonalisation conjointe de plusieurs matrices de corrélation (plusieurs retards) avec l'algorithme de Pham. Il présente l'avantage d'une objective function directement liée à une maximisation de vraisemblance. Pour le regroupement des composantes indépendantes (problème des permutations) un nouvel algorithme a été développé. Un deuxième algorithme de séparation considère qu’un des canaux est un mélange et que le deuxième contient la source de bruit. Le problème de regroupement ne se pose alors plus et la séparation des sources se fait simplement par estimation de la matrice de corrélation. L'algorithme le plus général a un temps de calcul bien supérieur et des résultats de séparation similaires. La qualité de séparation a été jugée très bonne par le correspondant externe. Participants : A. Roebel.

3.3.2 Séparation de signaux audio par des techniques statistiques

Ce travail a pour but d'extraire dans un enregistrement mono ou stéréo de plusieurs instruments la partie jouée par chacun d’eux, sous forme de partition ou sous forme sonore. E. Vincent a poursuivi son travail de thèse en appliquant la modélisation de Markov cachée (HMM) et l'analyse en sous-espaces indépendants (ISA) à la détection de zones correspondant à chaque instrument dans le spectrogramme de l'enregistrement. L'alignement de partitions a été utilisé pour l'apprentissage supervisé des HMM. L'étude des défauts et des avantages de ces deux modèles a conduit à concevoir une combinaison HMM+ISA actuellement à l'étude. Une Action Jeunes Chercheurs du GdR ISIS a débuté en mars 2002 avec l'IRISA (REnnes) et l'IRCCyN (Nantes). Les résultats de l'Action (rapports internes, routines MATLAB, base de

94 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - ANALYSE / SYNTHESE données d'évaluation) sont disponibles sur http://www.ircam.fr/anasyn/ISIS/. T. Foirien a participé à la création d'une petite base de données d'apprentissage et d'évaluation. Participants : E. Vincent (thèse), T. Foirien (stage), D. Schwarz (thèse), F. Soulez (stge). Collaborations internes : N. Orio, (équipe Systèmes temps-réel). Collaborations extérieures : S. Dubnov (université Ben Gourion, Israël), F. Bimbot (équipe METISS, IRISA Rennes) et C. Févotte (IRcCYN, Ecole Centrale de Nantes).

3.3.3 Estimation de la fréquence fondamentale

Dans les travaux poursuivis sur l'estimation de la fréquence fondamentale par l’équipe Analyse-synthèse, il est apparu que la fonction de distance pour sélectionner les fréquences fondamentales, utilisant la divergence de Kullback-Leibler, ne pouvait pas être adaptée suffisamment au problème [Prudham02a]. Une nouvelle évaluation des f0 candidats a été conçue, fondée sur trois éléments clefs qui caractérisent le spectre observé et le modèle : - La distance entre les maxima du modèle et leurs correspondants du spectre observé. - La régularité de l'enveloppe spectrale du modèle. - La partie du spectre observé expliquée par le modèle. Ces trois éléments (normalisés et pondérés suivant leur importance) comme arguments de la fonction de distance ont permis d’améliorer considérablement la qualité et la robustesse de l'estimation. L’évaluation de l'algorithme a été faite sur les bases de donnée fournies par A. de Cheveigné. Pour la base fda de Bagshaw l'erreur totale est de 2.23 % comme avec la meilleure méthode, Yin de A. de Cheveigné. Si la référence est la valeur de Yin sur le signal du laryngophone, l'erreur de Yin est plus faible que l'erreur de notre modèle. Par rapport à additive-f0, le taux d'erreur est réduit de 30 %. Pour la base de donnée Atake, l'erreur passe de 2.4 % pour additive-f0 à 0.7 % (en comparaison, Yin a un taux d'erreur de 0.3 % seulement). Participants : A. Roebel, B. Prudham (stage). Collaborations internes : A. de Cheveigné (équipe Perception et cognition musicales).

3.3.4 Modèle additif

Les travaux de l’équipe sur le modèle additif [Wright02a] concernent les signaux non stationnaires. Pour le cas de faible changement d'amplitude, une estimation de la pente fréquentielle a été établie en utilisant la méthode de réallocation [Roebel02a]. En raison de la forme des fenêtres en réallocation, la résolution fréquentielle est réduite. Mais un mécanisme simple permet de détecter les cas problématiques et d’utiliser alors la méthode standard. Comparés avec d'autres méthodes d'estimation fréquentielle comme celle utilisant une fenêtre gaussienne, les résultats de la nouvelle méthode sont plus précis dans la majorité des cas. Une détection des régions transitoires a été construite pour pouvoir les traiter différemment. Notre modèle adaptatif (pbench) et les résultats obtenus avec réallocation (méthode Loris) montrent que le modèle additif peut être bien amélioré dans les régions transitoires sans quitter le formalisme additif. Avec la réallocation, les transitoires sont meilleurs subjectivement mais le résiduel est forcément d’énergie plus grande. Le modèle adaptatif permet une erreur plus petite, mais le temps de calcul est lourd. Une nouvelle approche a été étudiée. Elle réduit le coût d'optimisation à la résolution d’une équation linéaire et permet une réduction du résiduel dans les régions transitoires de 20 % environ. La détection des transitoires peut s’étendre par erreur à des régions à forte modulation (souvent des régions bruitées).Une détection plus robuste est donc envisagée. Participant : A. Roebel.

95 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - ANALYSE / SYNTHESE

3.3.5 Analyse de voix chantée en partiels et enveloppe spectrale

L’analyse de voix chantée en partiels, utilisant fréquence et amplitude instantanées, peut produire de forts artefacts. I. Arroabarren a étudié ces artefacts et étendu l’analyse à l’enveloppe spectrale [Arroabarren02a]. Le premier résultat est que, lorsque les partiels sont fortement modulés, la fréquence instantanée peut, localement, s’éloigner beaucoup de la fréquence du partiel. Ces artefacts apparaissent à cause de la réverbération qui module les partiels. Sur des enregistrements anéchoiques, ces artefacts disparaissent et les valeurs instantanées sont alors identiques à celles des analyses additive (programmes additive et pbench), ce qui, de plus, valide les deux types d’algorithmes (instantané et additif). Ensuite, les partiels ainsi obtenus conduisent à une enveloppe spectrale précise de voyelles (en particulier, largeur de bande des formants aussi exactes que possible) en utilisant le balayage des formants par les partiels lors du vibrato. Comparée à d’autres méthodes d’estimation, Cepstre Discret et Discrete All Pole Modelling, la méthode par balayage fourni des valeurs qui paraissent bien meilleures. Ceci est important pour obtenir une bonne forme d’onde glottale par filtrage inverse de la voix chantée [Rodet02b]. Participants : I. Arroabarren (stage), X. Rodet, A. Roebel. Collaborations extérieures : A. Carlosena (Université Publique de Navarre, Pampelune).

3.4 Modèles physiques

Diverses classes d’instruments entretenus ont été modélisées à l’Ircam pour que les musiciens disposent de modèles de base de l’ensemble de ces instruments. La classe des anches doubles est la dernière en cours d’étude. Mais, pour bien utiliser ces modèles physiques, il faut pouvoir les contrôler. C’est pourquoi nous étudions l’inversion des modèles physiques, modèles non-linéaires qui posent de difficiles problèmes. Dans ce domaine, la thèse de T. Hélie soutenue en 2002 représente une avancée remarquable.

3.4.1 Etude et modèle physique des instruments à anche double

La modélisation des instruments à anche double, comme le hautbois, est étudiée dans une thèse conjointe entre les équipes Analyse-synthèse et Acoustique des instruments. Le modèle conçu en 2001 a été appliqué à des résonateurs cylindriques et coniques idéaux, et comparé avec des résultats expérimentaux. Les principaux travaux effectués sont [Almeida02a] : - L’implantation d’un modèle physique d’instrument à anche double, avec résonateur cylindrique et dynamique, en Matlab puis en C. - Le portage du code dans l’environnement jMax pour étudier facilement les paramètres. - L’adaptation du modèle à un résonateur conique idéal. Une bouche artificielle permet de souffler dans l'instrument avec des paramètres contrôlés et a été utilisée pour mesurer l’ouverture de l’anche avec un stroboscope, une caméra et un algorithme d’analyse d’images développé en Matlab. On aboutit aux observations essentielles suivantes: - Le mouvement des anches est symétrique, - L’aire de la section d’entrée est une fonction linéaire de l'ouverture de l'anche (les modèles jusqu'à présent considéraient une fonction quadratique de l'ouverture), - La validation entre les mesures faites par vibrométrie laser et celles faites sur les images.

96 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - ANALYSE / SYNTHESE

- Les comparaisons entre mesures expérimentales et simulations sur la variation de l'ouverture semblent prédire des effets caractéristiques tels que la transition soudaine entre anche ouverte et anche fermée et l'allure du mouvement de l'anche ouverte. Par ailleurs, une collaboration est poursuivie avec le groupe de métrologie du LIMSI pour construire une anche transparente et effectuer des mesures de champ de vitesse dans l’anche. Une première version de l’anche transparente a été construite, mais doit être améliorée pour être utilisée dans les mesures. Une nouvelle version de la bouche est en préparation, pour comparer clarinette et hautbois et mesurer la caractéristique débit / pression [Almeida02b]. Participant : A. Almeida (thèse). Collaborations internes : équipe Acoustique instrumentale. Collaborations extérieures : C.Vergez (LMA), (LIMSI).

3.4.2 Inversion de modèles physiques

La modélisation physique a un grand intérêt pour la synthèse, mais les instruments virtuels sont difficiles à jouer, d’où la question de l'inversion : comment contrôler un modèle pour obtenir ce son cible que ce musicien a obtenu avec son instrument ? Il faut d’abord obtenir des modèles mathématiques simples et réalistes, adaptés à l'inversion. Les applications type visées ici sont les cuivres et la production de la voix. Le problème de l'excitateur (e.g. lèvres, glotte, anche, etc...) a été traité dans le cadre d’un stage de DEA, celui du résonateur (propagation dans un tube à section variable et rayonnement) dans cette thèse. En première partie, nous avons établi un modèle 1D nouveau de propagation dans les tubes axisymétriques qui n'impose pas de géométrie figée aux fronts d'onde. Ce modèle autorise la mobilité des parois (cas du conduit vocal) et la présence de pertes visco-thermiques. Pour ce dernier cas, un guide entier peut être construit en concaténant des tronçons de tubes à courbure quasi-constante représentables par des fonctions de transfert calculables analytiquement. Nous approchons chaque élément par des systèmes différentiels linéaires d'ordre fini à retard grâce à deux méthodes : les séries divergentes tronquées et les représentations diffusives d'opérateurs pseudo-différentiels. Nous avons aussi développé un modèle nouveau de rayonnement acoustique tenant compte de la courbure du front d'onde sortant, utilisable comme condition à la frontière de l'instrument. La thèse de T. Hélie a été soutenue à la fin de l’année 2002 [Helie02a]. Participant : T. Hélie (thèse). Collaborations extérieures : C.Vergez (LMA), D. Matignon (ENST).

3.4.3 Etude pour une modélisation du conduit vocal

L'objectif de ce stage était d'élaborer une modélisation du conduit vocal adaptée à une équation des ondes développée au sein de l’Ircam [Gaullier02a]. Pour une paroi immobile repérée par ses coordonnées curvilignes, cette équation prend la forme de l'équation de Webster. Un modèle polynomial a été utilisé pour décrire le profil du conduit. Pour contrôler l'articulation, nous avons développé un outil permettant d'apparier les paramètres de S.Maeda (position de la langue, etc.) et les coefficients polynomiaux, le modèle de Maeda faisant référence. Une étude numérique de l'équation de Webster a ensuite été effectuée en vue de sa simulation. Devant l'instabilité des schémas classiques, une recherche de variable d'états mieux adaptées à la discrétisation a été engagée. Un système équivalent à l'équation de Webster, constitué de deux équations de transport couplées a été établi pour ces nouvelles variables. L'étude de la stabilité numérique pour des schémas appliqués à ce système a donné satisfaction. Participants : G. Gaullier (stage), T. Hélie (thèse). Collaborations extérieures : C.Vergez (LMA).

97 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - ANALYSE / SYNTHESE

3.5 Contrôle de la synthèse

Le contrôle de la synthèse joue un rôle essentiel dans le succès de la synthèse pour des applications musicales. Il apparaît donc nécessaire d’offrir aux compositeurs des moyens de contrôle exploitant la puissance des processeurs, des systèmes (Bases de données par exemple) et des logiciels d’aujourd’hui. C’est l’objectif qui est visé dans la technique de sélection d'unités sonores comme dans les méthodes d’apprentissage. D’autre part, la puissance de la synthèse additive et le formalisme des fichiers SDIF permettent de nouvelles applications, telles que des sampleurs intellligents.

3.5.1 Synthèse concaténative par sélection d'unités sonores

Les différents aspects de ce travail concernent l'estimation, la classification et la structuration de paramètres, et l'utilisation d'une base de données hétérogènes de sons et de caractéristiques. Dans les systèmes de synthèse de la parole à partir du texte, une nouvelle technique, nommée sélection d'unités, permet une amélioration de qualité considérable. Son application à la synthèse sonore et musicale de haute qualité est étudiée ici. La méthode utilise une large base de données hétérogènes de sons choisis (notes séparées ou phrases complètes) et de caractéristiques, classés et segmentés suivant des paramètres estimés sur le signal. Le segment qui ressemble le mieux, au sens d'un certain critère, au résultat désiré, est sélectionné par l'algorithme. Le segment sonore trouvé peut être transformé par des techniques temporelles ou fréquentielles de re-synthèse telles que PSOLA, re-synthèse additive. Il est enchaîné avec les segments trouvés pour les autres parties du signal à construire, en appliquant des techniques d'interpolation pour former les transitions. L'année 2002 a vu l'intégration du calcul des descripteurs développés pour les projets Ecrins et Cuidado, utilisant le standard de format de fichier SDIF, et la finalisation du calcul des caractéristiques des unités. Participant : D. Schwarz (thèse). Collaboration interne : P. Tisserand, G. Peeters.

3.5.2 Apprentissage pour l'estimation des paramètres de contrôle de la synthèse

Cette thèse étudie l'estimation des paramètres de contrôle pour un modèle physique de trompette [D'haes02d] par recherche des K plus proches voisins (KPPV) et avec les contraintes physiques de l'instrument. L'efficacité des algorithmes de séparation-évaluation a été étudiée. Les aspects qui l’influencent sont [D'haes02a] [D'haes02c] [D'haes02b] : - Méthodes de décomposition, d'élimination et de décomposition. - Ordre de parcours. - Niveau de décomposition. Une méthode de décomposition a été proposée, fondée sur l'analyse en composantes principales avec différentes méthodes d'élimination. L’efficacité, fonction du niveau de décomposition, est optimisée par un modèle statistique qui exprime le coût de calcul total en fonction des coûts de parcours d'un nœud et de calcul d'une distance. Mais, pendant l'estimation des paramètres, les contraintes physiques de l'instrument n'étaient pas respectées. Un modèle de contrôle pour l'instrument a été défini. Partant d'une formulation théorique, des conditions ont été dérivées pour lesquelles la résonance du modèle physique est maximale (résonance d'un mode). Ceci a permis d’identifier des relations approximatives entre les paramètres de contrôle et les caractéristiques du son, et de définir des contraintes physiques. Participant : W. D’Haes (thèse). Collaborations extérieures : D. Van Dyck (Université d‘Anvers). 98 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - ANALYSE / SYNTHESE

3.5.3 Projet Orgue, un sampleur SDIF

En parallèle à la construction de l'orgue du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, l'Ircam a été chargé de concevoir le prototype d'un système de synthèse sonore pouvant s'adjoindre à l'orgue classique. Ce projet qui nécessite des compétences en analyse-synthèse et en diffusion dans l’espace, a été mené en collaboration entre les équipes Acoustique des salles et Analyse-Synthèse. Suite au travail effectué en 2001, une première expérimentation du système a été effectuée en grandeur réelle, dans l’Espace de Projection, en janvier 2002. Avec l’autorisation du facteur d’orgue, un échantillonnage partiel de l’orgue du Conservatoire National de Musique de Paris a été effectué en juillet 2002 avec l’assistance de M. Deschamps. Les analyses additives de ces échantillons ont produit des fichiers SDIF. Le principal résultat est un orgue virtuel sous forme d’un sampleur SDIF offrant de très intéressantes possibilités sonores et musicales. La présentation finale du projet s’est déroulée fin 2002 dans l’Espace de Projection de l’Ircam. [Rioux02b], [Rioux02c] et [Rioux02a]. Participants : V. Rioux, M. Deschamps (stage), M. Poletti. Collaborations internes : équipe Acoustique des salles.

3.6 Activités de développement

Cette activité concerne en premier lieu le développement d’outils logiciels pour le Forum des utilisateurs musiciens, tels que SuperVP, AudioSculpt et analyse-Psola. Par ailleurs, certains développements ont été effectués pour répondre à des contrats extérieurs nous permettant de valoriser notre connaissance et notre savoir-faire. Enfin des outils internes comme des bibliothèques ou XSpect sont les moyens de travail quotidiens indispensables aux avancées de l’équipe.

3.6.1 Analyse PSOLA

Ce stage a eu permis de porter de Matlab à C++ l'analyse Psola écrite par G. Peeters pendant sa thèse. La librairie MatMTL (Cf. ci-dessous) a grandement facilité ce portage. De plus des améliorations ont été apportées, comme différentes options proposées à l'utilisateur et des fichiers de sortie en SDIF. Le programme analyse_psola en C++ tourne sous Linux. La documentation développeur est en ligne à l’adresse : http://iii/analyse_synthese/documentation/psola_analyse/index.html Participants : J. Escribe (stage), G. Peeters. Collaborations internes : A. Roebel (équipe Analyse-synthèse).

3.6.2 Transformation des voix en temps réel

Le projet VoxIntox a été demandé et financé par MobiStation, une société de jeux téléphoniques qui a demandé à l'Ircam des algorithmes de transformation des voix en temps réels. Les algorithmes ont été conçus sur la base de SuperVP. Le projet VoxIntox a permis de financer la création d'une bibliothèque dynamique qui pourrait être utilisée dans AudioSculpt. Tous les algorithmes de SuperVP en mode ligne commande sont accessibles dans la bibliothèque dynamique, les entrées/sorties étant redirigés vers une entrée/sortie mémoire. L'efficacité en calcul a permis de gérer 60 voix en parallèle sur un processeur à 1.8GHz à 8kHz, taux d'échantillonnage utilisé pour la voix téléphonique. Pour une haute qualité, il serait quand même possible de traiter 1 ou 2 voix en temps réel. La qualité et la vitesse obtenues ont été appréciées favorablement par MobiStation. Participant : A. Roebel. 99 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - ANALYSE / SYNTHESE

Collaborations extérieure : Société MobiStation.

3.6.3 Logiciel SuperVP/Audiosculpt

En plus de la bibliothèque transformer, il est apparu que certaines fonctionnalités de AudioSculpt n’étaient oas bien intégrées dans le fonctionnement général. Après les changements de SuperVP qui ont été nécessaires pour une haute qualité de traitement, plusieurs fonctions ont été remises en service correctement : calcul du cepstre discret, calcul de fréquence fondamentale, module de mixage avec mixage mul/cross/add, et module freeze. Un nouveau module a été conçu, permettant de mettre plusieurs points de freeze dans le fichier, qui insère les segments freeze comme une dilatation et qui permet de gérer une statistique de la variation de fréquence pour chaque bin. L'implantation du crayon dans AudioSculpt été améliorée. La version AudioSculpt 2 permet de combiner les filtres plus librement et la partie filtrage a été modifiée pour permettre de choisir le mode de superposition des filtres : la multiplication pour le filtrage sériel et le maximum qui sert pour le filtrage avec normalisation. La vitesse du calcul a été améliorée par l'utilisation d'un nouvelle bibliothèque pour le calcul de la transformation Fourier, libfft (voir le paragraphe développement libfft). Participant : A. Roebel. Collaborations extérieures : A. Lithaud (compositeur).

3.6.4 Logiciel AudioSculpt

M. LoCascio a commencé à travailler à l'Ircam en juin 2002 sur le développement d’AudioSculpt-2. La structure et l'organisation de AudioSculpt ont été réexaminés. L’ensemble du projet a été converti de CodeWarrior 7 à CodeWarrior 8, et de nombreux bogues ont été réparés dans l'interface graphique et dans le fonctionnement sous Macintosh OS X. Pour le Forum d'automne, plusieurs nouvelles possibilités ont été apportées, améliorations du "crayon", format binaire pour optimiser les grands fichiers de filtres en Super VP, etc. Le sonagramme d’une sélection a été réalisé pour permettre le calcul sur de grands fichiers de son. Enfin, le portage de Diphone pour Macintosh OS X a été commencé. Participants : M. Locascio, A. Roebel. Collaborations extérieures : A. Lithaud (compositeur).

3.6.5 Bibliothèques libfft, Easdif et MatMTL

La FFT est la partie la plus coûteuse de SuperVP. Une nouvelle bibliothèque, libfft, a été conçue par A. Roebel en partant du code split radix de T. Ooura (http://momonga.t.u- tokyo.ac.jp/~ooura/fft.html) qui a été limité au type double. libfft a été conçue comme générique avec une interface pour les compilations en C. Elle a été complétée avec une fonction pour générer les fenêtres d’analyse classiques et pour la ré-allocation. L’API de notre bibliothèque SDIF était à très bas niveau. F. Tisserand a créé la bibliothèque Easdif, en C++, à un niveau beaucoup plus élevé et sans réduction des fonctionnalités de SDIF. Cette API cache les détails de stockage des données et de transformation des types. La gestion des erreurs utilise les exceptions. Comme première application, l'analyse Psola a utilisé Easdif. Cette bibliothèque sera prochainement publiée en téléchargement libre. La bibliothèque MatMTL a été conçue pour faciliter le portage des fonctions Matlab en C/C++ avec peu de changement de syntaxe et diminution du temps de calcul. Parmi les bibliothèques existantes, Blitz est intéressante car elle utilise la programmation générique pour optimiser les expressions matricielles, permet une syntaxe de très haut niveau et laisse le compilateur organiser le code optimalement, mais sa syntaxe diffère de Matlab. La bibliothèque MatMTL résultant des travaux de A. Roebel connaît la plupart des constructions de programmation matricielle et diminue le temps de calcul en moyenne d'un facteur 10.

100 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - ANALYSE / SYNTHESE

MatMTL a été utilisée pour plusieurs projets et pour réduire le temps de calcul de fonctions Matlab (estimation de F0, pbench, séparation des sources, alignement de partitions). Participants : F. Tisserand (stage) A. Roebel, P. Tisserand, D. Schwarz.

3.6.6 Logiciel XSpect

Pour le logiciel Xspect, les travaux ont été centrés sur différents modes d'analyse spectrale (LPC et CED) possibles dans SuperVP. Ces modes d'analyse ont été intégrés dans XSpect. Par ailleurs, nous avons intégré la lecture des fichiers .wav comprimé, et résolu plusieurs bogues concernant l'utilisation des bibliothèques X11/Motif et l'utilisation des marques. Participant : A. Roebel.

3.7 Publications et communications

Articles parus dans une revue à comité de lecture [Herrera03a] Herrera, P., Peeters, G., Dubnov, S., « Automatic Classification of Musical Sounds », Journal of New Musical Research, 2003 [Peeters02a] Peeters, G., « Pourquoi Gerard Depardieu parle anglais sans accent », La Recherche, Novembre 2002, n° 358, pp. 98-99 [Wright02a] Wright, M., Beauchamp, J., Fitz, K., Rodet, X., Roebel, A., Serra, X., Wakefield, G., « Analysis/Synthesis Comparison », Organised Sound, 2002, vol. 5, n° 3, pp. 173-189

Actes de congrès ou de colloque avec comité de lecture [Almeida02a] Almeida, A., Vergez, C., Caussé, R., Rodet, X., « Etude des écoulements dans les instruments à vent à anche double, pour application à la Synthèse par Modèle Physique. », CFA, Congrès Français d'Acoustique, Lille, France, 2002 [Dhaes02a] D'haes, W., van Dyck, D., Rodet, X., « An efficient branch and bound seach algorithm for computing K nearest neighbors in a multidimensional vector space », Signal Processing, Pattern Recognition and Applications (SPPRA), Crete, 2002 [Dhaes02b] D'haes, W., van Dyck, D., Rodet, X., « An efficient branch and bound seach algorithm for computing K nearest neighbors in a multidimensional vector space », IEEE Advanced Concepts for Intelligent Vision Systems (ACIVS), Gent, 2002 [Dhaes02c] D'haes, W., van Dyck, D., Rodet, X., « Physical Constraints for the Control of a Physical Model of a Trumpet : wim D'haes, Dirk van Dyck and Xavier Rodet », International Conference on Digital Audio Effects (DAFx), Hamburg, 2002 [Dhaes02d] D'haes, W., van Dyck, D., Rodet, X., « Control Parameter Estimation for a Physical Model of a Trumpet Using Pattern Recognition : wim D'haes, Dirk van Dyck and Xavier Rodet », IEEE Workshop on Model Based Processing and Coding of Audio (MPCA), Leuven, 2002 [Peeters02b] Peeters, G., Rodet, X., « Automatically selecting signal descriptors for Sound Classification », ICMC, Goteborg, 2002 [Peeters02c] Peeters, G., La Burthe, A., Rodet, X., « Toward Automatic Music Audio Summary Generation from Signal Analysis », ISMIR, Paris, 2002 [Rioux02a] Rioux, V., Poletti, M., « An experimental SDIF-sampler in Max/MSP », International Computer Music Conference, Göteborg, 2002 [Roebel02a] Roebel, A., « Estimating partial frequency and frequency slope using reassignment operators », International Computer Music Conference, Göteborg, 2002, pp. 122-125

Actes de congrès ou de colloque sans comité de lecture [Almeida02b] Almeida, A., Vergez, C., Caussé, R., Rodet, X., « Physical study of double-reed instruments for application to sound-synthesis », International Symposium in Musical Acoustics, Mexico, 2002

Travaux universitaires (thèses, mémoires) et rapports de stage [Arroabarren02a] Arroabarren, I., « On the instantaneous amplitude and instantaneous frequency of vibrato signals in singing voice », Université publique de Navarre, 2002 101 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - ANALYSE / SYNTHESE

[Fagnan02a] Fagnan, L., « LES PRINCIPES CENTRAUX DE LA METHODE BEL CANTO ET LEURS EFFETS ACOUSTIQUES PORTES SUR LE CHANT CHORAL », Université de l'Alberta, Edmonton, 2002 [Gaullier02a] Gaullier, G., « Modélisation du conduit vocal : modèle géométrique et étude numérique de l'acoustique », Université Pierre et Marie Curie, 2002 [Helie02a] Hélie, T., « Modélisation physique d'instruments de musique en systèmes dynamiques et inversion », Université de Paris XI - Orsay, 2002 [LaBurthe02a] La Burthe, A., « Résumé sonore », Université Joseph Fourier - INPG Grenoble, 2002. [DEA ATIAM] [Pruham02a] Pruham, B., « Estimation de la fréquence fondamentale d'un signal », Université de Besançon, 2002

Rapports de recherche ou de fin de contrat [Rioux02b] Rioux, V., « Projet Orgue, Palais des Beaux-Arts (II) : second rapport intermédiaire », 2002 [Rioux02c] Rioux, V., « Projet Orgue, Palais des Beaux-Arts (III) : rapport final de synthèse », 2002 [Tisserand02a] Tisserand, P., Rodet, X., « Ecrins: Rapport sur la clasification », 2002 [Tisserand02b] Tisserand, P., Rodet, X., « Ecrins: Rapport sur l'évolution dynamique », 2002 [Tisserand02c] Tisserand, P., Rodet, X., « Ecrins: Etude sur les outils de mise en forme », 2002

Conférences invitées [Rodet02a] Rodet, X., « Synthesis and Processing of the Singing Voice », 1st IEEE Benelux Workshop on Model based Processing and Coding of Audio (MPCA-2002), Leuven, 2002 [Rodet02b] Rodet, X., « Present state and future challenges of synthesis and processing of the singing voice », AES, Helsinky, 2002

Emissions radiophoniques et télévisées, entretiens journalistiques, animations Entretiens sur Vox Intox par X. Rodetpour le mensuel Phosphore, Nov 02

102 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - REPRESENTATIONS MUSICALES

4 REPRESENTATIONS MUSICALES

Responsable : Gérard Assayag

L'équipe Représentations musicales est spécialisée dans l’étude des représentations symboliques de structures musicales et leurs applications en composition assistée par ordinateur (CAO) et en musicologie computationnelle (théories et analyse musicales à support informatique). Ce travail se fonde notamment sur une activité de recherche et de développement dans le domaine des langages et paradigmes informatiques adaptés à la musique. La réflexion sur les représentations de haut niveau des concepts et structures musicales, appuyée sur les langages informatiques originaux développés par l’équipe débouche sur l’implantation de modèles généraux, de prototypes et de logiciels qui peuvent se tourner vers la création comme vers l’analyse. Sur le versant création, on a constaté, depuis que les logiciels de l’équipe ont pu être diffusés par le Forum de l’Ircam vers une communauté importante de musiciens, des formes de pensée originales liées à cette caractéristique particulière des supports informatiques qu’ils peuvent représenter (et exécuter) la partition finale, mais aussi ses divers niveaux d’élaboration formelle et ses éventuels générateurs algorithmiques, les œuvres ainsi élaborées contenant pour une part leur propre analyse structurelle. Sur le versant musicologique, les outils de représentations et de modélisation permettent une approche véritablement expérimentale qui dynamise de manière significative la discipline. Ainsi des hypothèses peuvent être testées et validées qui, sans cette puissance de calcul symbolique et combinatoire, relèveraient simplement de la croyance. Des approches nouvelles de l’analyse musicale, informées des grands mouvements de pensée du XXe siècle (mathématiques musicales, musicologie cognitive, grammaires musicales) sont ainsi mises en place en collaboration avec des musicologues et des analystes. L’activité de l’équipe est structurée selon deux axes thématiques : le premier est constitué par le couple création / analyse qui vient d’être évoqué ; le second par un couple modèles informatiques / modèles musicaux. Les modèles informatiques, dotés d’une certaine généricité, visent l’élaboration de langages (langages visuels, langages multi-paradigmes incluant les aspects fonctionnels, objet et logiques) et d’architectures (architectures à composants, environnement mixtes de programmation et d’édition visuelle de données). Les modèles musicaux, appuyés sur les environnements informatiques de l’équipe, visent à définir des représentations et des algorithmes susceptibles de contenir des aspects importants du phénomène musical (e.g. harmonie, rythme, opposition des unités discrètes et des processus continus) ou de la connaissance musicale (e.g. apprentissage implicite, théories formalisées de la musique, induction de l’écoute). Le pôle analyse s'est renforcé en 2002 grâce à la dynamique impulsée par l'organisation du groupe de réflexions « Outils pour l'analyse », qui a permis non seulement de diffuser des travaux en cours dans l'équipe, mais d'en initier de nouveaux, notamment sur l'imagerie musicale.

103 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - REPRESENTATIONS MUSICALES

4.1 Aide informatique à l'analyse musicale

4.1.1 Automatiser l’analyse motivique à l’aide d’heuristiques perceptives

L’Internet fourmille de ressources musicales, représentées en général sous forme sonore, mais également, de manière plus abstraite, en une description textuelle d’événements musicaux suivant le format standardisé MIDI qui préfigure un standard de partition numérique. Une nouvelle discipline dédiée à la recherche d’information musicale, ou Music Information Retrieval, œuvre à une meilleure organisation de la gestion des réseaux d’informations, une navigation à travers les contenus, une indexation et des outils de moteurs de recherche. Une des tâches les plus élémentaires que l’on attend d’un système d’analyse musicale automatique consiste en la découverte des motifs musicaux répétés. Certaines approches récentes ont permis des avancées significatives, mais leurs limitations proviennent de l’insuffisante prise en compte de certaines dimensions spécifiques du domaine musical, telle la polyphonie, et de sa perception. Au cours de cette année, l’idée d’un nécessaire conditionnement de l’analyse automatique par des heuristiques perceptives a été particulièrement développée dans le cadre de la thèse d'Olivier Lartillot. Par voie de conséquence, nous avons développé une conception de l’analyse de la partition sous forme d’inférence chronologique et incrémentale de connaissance. À chaque incrément de ce parcours, une liaison particulière est établie entre les notes récentes et celles de l’instant actuel, par une agrégation élémentaire, sous la forme d’intervalles locaux, afin de construire progressivement une séquence. L’émergence de relations de similarité étant progressive, nous avons jugé nécessaire de mettre en place en premier lieu des mécanismes de mise en relation de similarité des intervalles locaux, sous la forme d’une distance entre intervalles au sein de l’espace musical. Une fois que deux intervalles sont considérés comme similaires, les intervalles qui leur succèdent au cours du texte peuvent également se ressembler. Les deux successions de deux intervalles successifs sont alors rassemblées en une seule structure — ou motif — qui pourra de nouveau être étendue par de nouveaux intervalles. La similarité entre deux intervalles, considérés comme candidats respectifs de la prolongation de motifs similaires, bénéficie de l’existence du contexte induit par ces motifs. Des motifs considérés comme équivalents sont associés à un concept qui les subsume. Ce concept a été baptisé classe de motifs, et les motifs de la partition qui lui sont associés sont ses occurrences. Grâce à cette abstraction, toute nouvelle répétition sera considérée comme une simple nouvelle occurrence du concept. L’ensemble des préfixes de tout motif, qui sont eux-mêmes des motifs, en tant que motifs « en devenir », est ordonné par ordre croissant de taille, et forme une chaîne d’états, dite chaîne de classe de motif. Progressivement, pour chaque nouvelle note de motif découverte, une nouvelle classe de motif intermédiaire est créée et considérée comme une continuation de la classe précédente. Une interface supplémentaire met en relation sous la forme d’une chaîne d’états, dite chaîne d’occurrence de motif, la succession de notes dans la partition et la classe de motif correspondante. Si un motif est répété successivement plusieurs fois, ceux-ci deviennent eux-mêmes des objets élémentaires, appréhendables un peu à la manière d’une succession de notes formant un méta-motif de motifs. La musique ne présente pas une structuration motivique univoque, car il est possible de déceler, dans une section donnée, des motifs de divers tailles qui entrent en relation d’inclusion ou de chevauchement. Nous avons alors ajouté un réseau d’associations entre les classes de motifs, lequel influe alors sur la reconnaissance des motifs élémentaires. Des attentes sont ainsi générées par le système en cours d’analyse. L'implantation de l’algorithme présenté ci-dessus a été engagée en 2002 sous la forme d’une librairie d’OpenMusic appelée OMkanthus. Les premiers résultats sont assez encourageants,

104 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - REPRESENTATIONS MUSICALES mais montrent également que l’algorithme est loin d’être performant et que des optimisations devront être trouvées. Participants : O. Lartillot (thèse), G. Assayag. Collaborations extérieures : E. Saint-James (Lip6, UPMC).

4.1.2 Extraction automatique des similarités et des périodicités dans les partitions musicales

Ce travail de thèse de Benoît Meudic est basé sur la recherche de structures dans la musique. Il est réalisé dans le cadre du projet européen Cuidado. Dans un premier temps, la recherche s’est focalisée sur l’extraction de structures rythmiques à partir de fichiers MIDI non quantifiés sujets à des variations de tempo. Le rythme est en effet un composant essentiel de la musique. Sa connaissance est utilisée pour caractériser et décrire une musique, ou un style musical, ou même pour analyser des structures musicales de plus haut niveau (motifs, phrases, mélodies, rythme harmonique). Le principal problème d’une analyse automatique des structures rythmiques vient du caractère perceptif et immatériel de ce phénomène. Le rythme, avant d’être écrit, est quelque chose de perçu. Pour établir un modèle, il faut donc rechercher le rythme non seulement dans la musique mais aussi dans les processus très complexes mis en oeuvre par notre perception. Dans un deuxième temps, la recherche s’est portée sur l’analyse de structures musicales de plus haut niveau que l’on pourrait regrouper sous l’appellation « patterns ». Ces structures sont déterminées par des figures rythmiques, mélodiques ou harmoniques analysées dans leur évolution temporelle. L’idée sous-jacente à notre recherche est que ces figures sont répétées plusieurs fois (avec ou sans variations) dans la séquence musicale ce qui donne un critère de base pour leur extraction. Concernant l’extraction de structures rythmiques, le travail a porté sur le développement de deux algorithmes et leur intégration dans la librairie « Kant » d’OpenMusic. Le premier algorithme recherche les pulsations dans la musique. A partir d’une analyse des premières secondes du morceau, l’algorithme induit plusieurs pulsations possibles, puis cherche à les propager dans le reste de la séquence. Afin de le guider dans sa recherche, chaque événement musical (notes ou accords) est pondéré selon son importance rythmique. Les critères de pondération dépendent du registre, de l’ambitus, de la durée ou de la dynamique de l’événement musical en question. Au final, les différentes pulsations qui ont été propagées sont classées suivant différents critères de vraisemblance. Le deuxième algorithme cherche à grouper les pulsations obtenues en ce qui pourrait correspondre à des mesures. Pour cela, chaque occurrence temporelle d’une pulsation est pondérée, puis une mesure par auto-corrélation permet d’obtenir les groupements les plus probables. Ces deux algorithmes ont été intégrés à la librairie « Kant » d’OpenMusic. Concernant la recherche de patterns, le travail a consisté à établir un algorithme de mesure de similarité entre deux séquences musicales. En effet, la considération de la simple répétition exacte ne peut suffire puisque, très souvent, des modifications interviennent entre l'apparition par exemple d'un thème, d'une phrase ou d'un motif et leurs différentes répétitions. L’algorithme développé mesure la similarité suivant plusieurs critères (contour, intervalles mélodiques, rythme) puis calcule une valeur globale regroupant les différents points de vue. L’aspect le plus intéressant de l’algorithme est que des séquences polyphoniques peuvent être comparées. Par ailleurs, nous n’introduisons pas de connaissance a priori sur le type de musique analysée (musique tonale, atonale…). Ceci donne la possibilité d’analyser un corpus musical assez varié. Plusieurs applications peuvent être envisagées. L'outil peut intéresser : - les mélomanes en quête d'une compréhension différente de l'œuvre (Music Maps) ; - les musicologues pour une investigation détaillée d'un grand corpus d'œuvres ; - les musiciens pour une classification automatique des différentes musiques qu'ils utilisent suivant leur structure musicale (en particulier les musiciens de jazz). Participants : B. Meudic (thèse), G. Assayag.

105 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - REPRESENTATIONS MUSICALES

Collaborations extérieures : E. Saint-James (Lip6, UPMC).

4.1.3 Classification et imagerie musicale pour l'harmonie

Ce projet a été réalisé grâce à la dynamique impulsée par le groupe de travail « Outils pour l'analyse » dirigé par Gérard Assayag et Xavier Rodet. Il a permis de traiter, en quelque sorte en « temps-réel » des difficultés d'analyse soulevées par les participants au groupe (notamment J.-P. Cholleton) et de mettre en œuvre des collaborations directes avec les musicologues présents (en particulier J.-M. Chouvel). Le corpus est issu des compositions du compositeur brésilien Hermeto Pascoal, dont l'harmonie a pour caractéristique de se situer aux confins de la tonalité et du Jazz, sans toutefois relever clairement de ces modèles : d'où le besoin d'outils nouveaux. Le projet a comporté deux volets : 1. Une proposition pour la classification des accords 2. Une proposition pour un outil innovant d'imagerie musicale La principe de classification des accords a impliqué : 1. Une mesure de dissimilarité 2. Une matrice de dissimilarité 3. Un algorithme de classification ascendante hiérarchique. 4. Une représentation visuelle de type « Clustering ». Deux distances ont été testées : la comparaison de texture inventée par Julio Estrada et le vecteur d'intervalles issu de la set-theory d'Allen Forte. Les résultats expérimentaux ont permis de poser des repères dans un corpus foisonnant, mais ont montré des limitations liées au caractère statique de la méthode : les enchaînements et donc le temps n'étaient pas pris en compte. L'expérience d'imagerie visait à dépasser ces limitations. Une représentation dans laquelle les hauteurs sont positionnées dans un réseau hexagonal dessiné sur un tore a été choisie. Proposée par J.-M. Chouvel, cette représentation est inspirée de travaux antérieurs et notamment de l'espace des tierces de Longuet-Higgins. Sur ce tore, les axes induits représentent les cycles de tierces majeures, mineures, de quintes. La propriété particulière de ce réseau est de faire correspondre un voisinage topologique à un voisinage harmonique. Un accord typique est représenté par un motif géométrique typique. L'ergonomie de ce prototype met en relation immédiate la partition jouée/visualisée avec une animation dans le tore, ce qui permet d'utiliser les récurrences géométriques et les relations topologiques (inclusions de sous-motifs) comme indices sur les structures d'accord et leurs enchaînements. Un concept a émergé de l'expérience, celui de sous-motif discriminant, ensemble minimal de motifs discriminant les accords d'une séquence. On en déduit une mesure de complexité des accords, et une première compréhension de la dynamique de construction des enchaînements. Ainsi dans une séquence très "atonale" les sous-motifs discriminants peuvent-ils être tonaux, ce qui indique une dynamique tonale "sous-terraine" masquée par une ornementation harmonique. Participants : G. Assayag, B. Mathieu (stage). Collaborations extérieures : J.-M. Chouvel (Université de Reims), J.-P. Cholleton (Conservatoire de Montreuil).

4.2 Approche algébrique des théories musicales

La thèse de Moreno Andretta intitulée « Méthodes algébriques dans la musique et la musicologie du XXe siècle : aspects théoriques, analytiques et compositionnels », est dirigée par Alain Poirier (musicologue, directeur du CNSMDP), et benéficie également de la supervision scientifique de Marc Chemillier (informaticien, Université de Caen), Guerino Mazzola (mathématicien, Université de Zürich) et Gérard Assayag. Le domaine des liens 106 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - REPRESENTATIONS MUSICALES entre mathématiques et musique est traité en développant un triple point de vue sur la musique et la musicologie du XXe siècle. Un premier aspect concerne la recherche théorique sur les fondements algébriques de certaines structures musicales. Au cours de l'année 2002 s'est poursuivie la collaboration avec des mathématiciens, tels qu'Emmanuel Amiot (autour de la notion de pavage en musique), Harald Fripertinger (sur l'énumération des canons rythmiques à l'aide de la combinatoire algébrique), Thomas Noll (généralisation du modèle de canon rythmique dans le cas de groupes différents du groupe cyclique, par exemple le groupe affine Affn et le groupe symétrique Sn) et Guerino Mazzola (pour la réécriture de la théorie de Vuza et de la Set-Theory dans le cadre de la théorie mathématique de la musique, contribution de M. Andreatta au livre de Guerino mazzola The Topos of Music). Deuxièmement, la thèse développe une réflexion sur les applications analytiques des théories algébriques, avec une généralisation de la Set-Theory américaine dans toute division bien tempérée de l'octave. Au cours du 2002 on a poursuivi cette approche en implantant la librairie « Dn » en OpenMusic. Ce travail a été mené en collaboration avec Carlos Agon et Januz Podrazik. Le troisième axe de recherche concerne l'application compositionnelle des théories algébriques. Évidemment, l'étude se concentre sur les compositeurs qui ont été véritablement influencés par les méthodes algébriques. En 2002 nous avons poursuivi l'implantation en OpenMusic de certaines techniques compositionnelles de compositeurs tels qu'Anatol Vieru (en particulier la théorie des suites modales, dont les généralisations issues de l'implantation ont fait l'objet d'une présentation dans le cadre des JIM 2002 à Marseille) et Iannis Xenakis (en particulier les méthodes algébriques utilisées dans la pièce Nomos Alpha pour laquelle on a établi un modèle informatique présenté dans les réunions du groupe Outils pour l'analyse et aussi à l'occasion du 17ème Congrès de la Société Internationale de Musicologie à Leuven, Belgique,1-7 août 2002). Un article sur la modélisation informatique des pièces « symboliques » de Xenakis (Herma et Nomos Alpha) est en cours de publication dans le Journal of New Music Research. Le troisième compositeur analysé dans la thèse est l'Américain Milton Babbitt, sur lequel se concentrera l'activité de recherche en 2003. Les grandes lignes de la réflexion autour d'une trinité algébrique de compositeurs (Vieru, Xenakis et Babbitt) ont été exposées à l'occasion du troisième rencontre internationale sur la théorie mathématique de la musique (Zürich, Octobre 2002). En marge de cette activité de recherche, Moreno Andreatta a poursuivi son activité de coordination du Séminaire MaMuX (Mathématiques/Musique et relations avec d'autres disciplines), séminaire auquel il a aussi participé avec une communication sur la Set-Theory de David Lewin, dans le cadre de la journée d'étude "Formalisations et représentations musicales : entre Set-Theory, théories diatoniques et approches néo-riemanniennes" (14 décembre 2002). A partir de l'été 2002, Moreno Andreatta a commencé à établir les connexions entre l'Ircam et les Universités américaines (Université de Washington à Seattle, Université de Princeton, Université de Columbia et Université de Rochester) pour la préparation du Colloque International sur la Set-Theory (dans le cadre du Festival Résonances de l'Ircam, Paris, Octobre 2003). Participants : M. Andreatta (thèse), G. Assayag. Collaboration interne : C. Agon. Collaboration extérieure : G. Bloch (compositeur), G. Mazzola (Université de Zurich), T. Noll (Université Technique de Berlin), E. Amiot (mathématicien), M. Chemillier (Université de Caen).

107 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - REPRESENTATIONS MUSICALES

4.3 Recherche adaptative et CAO

Ce sujet est traité par Charlotte Truchet dans le cadre de sa thèse. La programmation par contraintes (PLC) est un paradigme de programmation, qui connaît depuis quelques années un succès certain. Une « contrainte » est tout simplement une relation logique portant sur un ensemble de variables (inconnues d'un problème, variant dans un domaine précis). Une contrainte donne une information partielle sur les valeurs que les variables peuvent prendre, « contraignant » ainsi cet espace de valeurs. L'ensemble variables, domaines, contraintes forme un CSP, Constraint Satisfaction Problem. L'idée de base de la programmation par contraintes est d'intégrer le concept de contrainte dans un langage de programmation de haut-niveau pour pouvoir programmer avec cette notion d'information partielle. Une fois le CSP écrit dans un langage précis, il est passé à un solver qui se charge de trouver des valeurs satisfaisant les contraintes. La PLC trouve naturellement une place en musique, comme le montrent les nombreux travaux sur l'harmonisation automatique. En musique contemporaine, une phase de consultation de compositeurs liés à l'Ircam a permis de constater le nombre et la diversité des CSPs musicaux. Au total, une douzaine de CSPs ont été étudiés et résolus, en composition et en analyse musicale. Cette phase a notamment permis d'établir une sorte de cahier des charges pour la conception d'un système de résolution de contraintes adapté à la musique. Pour l'analyse, trois problèmes sont issus de travaux de Marc Chemillier. En composition, plusieurs problèmes ont été étudiés, par exemple une harmonisation à structure donnée pour le compositeur Georges Bloch, ou la génération d'une suite de gestes musicaux ayant des propriétés particulières, pour Gilbert Nouno. Un projet en cours concerne la guitare (avec Mikhaïl Malt et Arturo Fuentes). A partir d'une suite de chiffrage d'accords, il s'agit de trouver automatiquement une réalisation des accords et des doigtés pour la guitare. Après l'intégration d'une méthode classique de résolution dans OpenMusic (package Backtrack), la deuxième phase a été l'étude d'une méthode innovante appelée recherche adaptative. Cet algorithme, dû à Philippe Codognet, appartient à la famille des algorithmes de recherche locale, qui ont récemment largement prouvé leur efficacité sur des CSPs classiques. Il correspond particulièrement bien au cahier des charges musicales. Une collaboration a été menée avec Carlos Agon pour expérimenter l’intégration dans OpenMusic et les outils visuels. La recherche adaptative a été intégrée dans OpenMusic sous la forme d'une librairie nommée OMClouds. Elle permet de définir les contraintes visuellement dans un patch. Pour résoudre le problème, les contraintes sont d'abord automatiquement traduites en fonctions d'erreur, qui mesurent à quel point la contrainte est violée. Le solver tente de trouver une solution en minimisant les erreurs. Cela permet de traiter naturellement les problèmes sans solutions, et plus généralement de donner facilement des solutions approchées au problème. Ces solutions approchées peuvent être éditées visuellement dans un objet OM et sont actualisées constamment au cours de la résolution. Plusieurs pièces musicales ont été réalisées avec les outils développés dans ce projet : 1. Empreinte sonore de la fondation Bayeler de Georges Bloch, une pièce in situ articulée à la visite de l’exposition Abstraction/Ornement dans cette fondation à Bâle. 2. Coïncidences pour orchestre de Fabien Lévy (Billaudot Editeur). 3. Aschenblume pour ensemble de Mauro Lanza. 4. Burger Time pour tuba et électronique de Mauro Lanza. 5. Droben Schmettert ein greller Stein pour contrebasse, ensemble et électronique de , assistant Gilbert Nouno. Participants : C. Truchet (thèse, Lip6, Université de Paris VI), G. Assayag.

108 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - REPRESENTATIONS MUSICALES

Collaborations internes : C. Agon, M. Malt, Arturo Fuentes, G. Drouin, Département de la Pédagogie. Collaborations extérieures : G. Bloch (compositeur) P. Codognet (LIP6, Université de Paris VI), M. Chemillier (Université de Caen).

4.4 Modélisation du style et de l'improvisation par apprentissage

L’objectif de cette étude est l’établissement de représentations computationnelles de la surface musicale, capturant d’importantes caractéristiques stylistiques et décrivant la logique sous-jacente aux redondances et recombinaisons des motifs mélodico-rythmiques dans un contexte polyphonique. De tels modèles permettent d’engendrer stochastiquement de nouvelles instances (des « improvisations ») de séquences musicales respectant le style analysé. Divers scénarios d'apprentissage non supervisé ont été explorés par le passé dans l'équipe : par compression de données (modèle LZ), par arbres de suffixes prédictifs (modèle PST). Cette année, une nouvelle structure de données (l’ »Oracle des facteurs ») proposée par Crochemore & al, dans le cadre de recherches sur l'analyse de redondance dans le génome, a été plus particulièrement étudiée. Un résultat théorique intéressant a pu être montré : la structure d'Oracle, présentée comme un automate fini déterministe est équivalente à un arbre de suffixes dont les branches sont toutes ramenées sur la branche maximale (qui contient tout le texte analysé). Ce résultat nous a permis d'établir que tous les modèles étudiés étaient en réalité des instances d'arbres de suffixes dans lesquels on tolérait une perte plus ou moins grande d'information. Cette perte d'information provoque des comportements en « dents de scie » des contextes (la mémoire à court terme à partir de laquelle est décidée la génération du prochain événement), ce qui permet de ramener tous ces modèles à des modèles de Markov à contexte variable. Cette variation des contextes est essentielle au concept d'improvisation : recombinaison de motifs puisés dans la mémoire du musicien, mais avec une fonction d'oubli qui empêche la pure et simple reproduction du passé. Des expériences ont été menées avec des pianistes de Jazz à qui il a été demandé d'improviser sur des standards donnés. Le matériau a été enregistré en audio et en MIDI, puis soumis à l'algorithme d'apprentissage. Des tests perceptifs (en collaboration avec Emmanuel Bigand de l'Université de Bourgogne) sur des sujets de compétence moyenne ont été proposés : il s'agissait de tests d'écoute « aveugles » sur des séquences issues du jeu humain et du jeu machinique. Les sujets devaient positionner en continu un point dans un espace à 2 dimensions dont les extrêmes étaient : (Instrumentiste1 <-> Instrumentiste2) et (Clone numérique de 1 <-> Clone numérique de 2). Il en est ressorti que : • la discrimination entre le style 1 et 2 était quelque peu gommée dans le cas des clones ; • la discrimination humain / clone, si elle finissait bien sûr par être établie, nécessitait néanmoins un e durée étonnamment stable (de l'ordre de 30 secondes). Enfin, des tests plus informatiques ont été faits sur les fonctions de comparaison permettant d'établir la redondance entre les blocs musicaux considérés comme atomiques : égaité stricte, similarité texturale, similarité harmonique. La similarité texturale a donné des résultats très intéressants en termes créatifs. Participant : G. Assayag, E. Poirson (stage). Collaboration interne : équipe Perception et cognition musicales. Collaboration extérieure : E. Bigand (LEAD, Université de Bourgogne), P. Magnien & E. Borron (pianistes de Jazz), S. Dubnov (Université Ben Gourion, Beer-Sheva).

109 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - REPRESENTATIONS MUSICALES

4.5 Recherche et développement autour d'OpenMusic

4.5.1 Développements généraux

Mis à part le support interne et la maintenance, les principales activités de développement dans OpenMusic pendant l’année 2002 ont été concentrées sur : • le portage vers MacOSX en mode « Classic » ; • l’intégration des éditeurs 3D utilisant la technologie OpenGL. Ces éditeurs offrent aussi la possibilité de construire des animations 3D afin de visualiser l’évolution dans le temps des divers types de données ; • la librairie « Projector » pour la construction des présentations « à la PowerPoint » construites à partir de matériaux issus d’OpenMusic (patches éditeurs, maquettes, etc.) ; • la librairie « Zn » qui implante une approche algébrique de la « Set Theory » d’Allan Forte (en collaboration avec Moreno Andreatta et Januz Podrazik) ; • un modèle multimédia de l’oeuvre Nomos Alpha d’Iannis Xenakis, avec l’expertise musicale de Moreno Andreatta ; • un protocole objet pour l’extension de la notation musicale avec divers types d’entités. visuelles non standard. L’utilisation de ce protocole a permis l’introduction de nouvelles figures dans la partition : e.g. marqueurs, images, zones de texte ; • une extension des éditeurs musicaux par la possibilité d'y insérer des patches. Ces patches, ainsi que la possibilité de sélectionner des sous-structures quelconques de la partition, permettent de mettre en rapport différents éléments par un processus fonctionnel de calcul ou un schéma logique de contrainte. C'est un pas important de plus vers le concept d' « Hyper-partition » évoqué dans les précédents rapports. Participant : C. Agon.

4.5.2 Le geste dans OpenMusic

Ce stage d’ingénieur, réalisé par Dominique Eav avec l’expertise musicale de Jean-Luc Hervé est un premier essai pour l’introduction des « gestes » en OpenMusic. Le geste, tel qu’il a été défini dans ce stage, est un élément qualitatif, décrivant par exemple un « trait » musical (comme une montée chromatique), il représente alors l'évolution de la phrase. Le geste peut également décrire l'évolution de paramètres internes à une note ou à un ensemble de notes, comme un crescendo ou une variation continue de hauteur. L'intégration du « geste » permet d'agrandir le cadre d'application d'Open Music, en permettant par exemple de piloter directement un moteur de synthèse comme CSound ou Max, les gestes étant utilisés comme des contrôleurs. Le résultat matériel de ce stage est un code Lisp implantant principalement : la définition et la visualisation des gestes, leur intégration dans une partition et leur utilisation pour le contrôle de la synthèse. L’intégration de ce code dans OpenMusic demandera cependant une réflexion à venir. Participants : C. Agon, D. Eav (stage). Collaborations extérieure : J.-L. Hervé (compositeur).

4.5.3 OpenMusic et Java : jOpenMusic

L'objet de ce stage de DESS, réalisé par Florent Selva, était de proposer une solution Java (notamment pour des raisons de portabilité et de maintenance), se substituant à la partie visuelle d'OpenMusic. Nous avons réalisé un prototype graphique pour le « kernel » d’OpenMusic. Ce prototype est implanté par une bibliothèque CLOS encapsulée en Java sans modification de l’architecture d’OpenMusic et une architecture client-serveur (client 110 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - REPRESENTATIONS MUSICALES

Java, serveur Lisp). Cependant un problème majeur a été repéré : l’impossibilité de délégation graphique pour des objets composites. Ce stage a été le premier pas de réflexion pour un portage d’OpenMusic dans d’autres plate-formes et d'autres langages. Participant : C. Agon, F. Selva (stage).

4.6 Publications et communications

Direction d’ouvrages [Assayag 99a] Mathematic and Music, EMS Diderot Forum 1999, 288 p. environ, Sous la direction de G.Assayag, J.F. Rodrigues, H. Feichtinger. Springer Verlag. 2002.

Articles parus dans des revues à comité de lecture [Andreatta02c] Andreatta, M., « Recensione del libro 'The Poetics of simple mathematics in music ' di Pozzi Escot », Spectrum (Rivista di Analisi e Pedagogia musicale), Mai 2002, vol. 2/3, pp. 68-70

Actes de congrès avec comité de lecture [Agon02a] Agon, C., Assayag, G., « Programmation Visuelle et Editeurs Musicaux pour la Composition Assistée par Ordinateur. », Interface Homme Machine, Poitiers, 2002 [Agon02b] Agon, C., Haddad, K., Assayag, G., « Representation and Rendering of Rhythmic Structures », IEEE proc. WedelMusic 2002, 2002 [Andreatta02a] Andreatta, M., Agon, C., Amiot, E., « Tiling problems in music composition: Theory and Implementation », ICMC, Göteborg, 2002 [Andreatta02b] Andreatta, M., Agon, C., Vuza, D., « Analyse et implantation de certaines techniques compositionnelles chez Anatol Vieru », JIM, Marseille, 2002 [Chemillier02a] Chemillier, M., Truchet, C., Rousseau, L.M., « Analyse musicale et contraintes », JIM, 2002 [Lartillot02a] Lartillot, O., « Une appréciation de la créativité par induction du créé », Conférence du 10ème anniversaire de l'ESCOM, Liège, 2002 [Lartillot02b] Lartillot, O., « Le projet kanthume, ou comment analyser la musique dans toute sa complexité : à l'aide d'une modélisation informatique des mécanismes cognitifs d'induction et d'analogie. », 17ème Congrès de la Société Internationale de Musicologie, Louvain, 2002, pp. 292- 293 [Lartillot02c] Lartillot, O., « Musical Analysis by Computer Following Cognitive Model of Induction of Analogies. », ICMC: International Computer Music Conference, Göteborg, 2002, pp. 20-27 [Lartillot02d] Lartillot, O., « Integrating Pattern-Matching into an Analogy-Oriented Pattern Discovery Framework. », ISMIR: 3rd International Conference on Music Information Retrieval, Paris, 2002, pp. 269-270 [Meudic02a] Meudic, B., « Extraction automatique de mètres à partir de fichiers MIDI », JIM, Marseilles, 2002 [Meudic02b] Meudic, B., « A causal algorithm for beat-tracking », 2 nd conference on understanding and creating music, Caserta, Italy, 2002 [Nouno02a] Nouno, G., Agon, C., « Contrôle de la spatialisation comme paramètre musical », JIM 2002, Marseille, 2002 [Stroppa02a] Stroppa, M., Lemouton, S., Agon, C., « OmChroma ; vers une formalisation compositionnelle des processus de synthèse sonore », JIM 2002, Marseille, 2002

Chapitres dans des ouvrages collectifs [Agon02c] Agon, C., Assayag, G., « Object-Oriented Programming in OpenMusic », Topos of Music , G. Mazzola, (Birkhäuser Verlag Ed), 2002, pp. 967-990. [Lartillot02e] Lartillot, O., « Generalized Musical Pattern Discovery by Analogy from Local Viewpoints. », Discovery Science, ed. Steffen Lange, Ken Satoh, Carl H. Smith. (Springer-Verlag, Heidelberg), 2002, pp. 382-389 [Lartillot02f] Lartillot, O., « Analyser sans réduire : un modèle cognitif d'induction d'analogies », Peut- on parler d'art avec les outils de la science ?, ed. Jean-Marc Chouvel, Fabien Lévy. (Ircam - L'Harmattan, Paris), 2002, pp. 195-217

111 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - REPRESENTATIONS MUSICALES

Travaux universitaires

Mémoires de maîtrise, DEA et d’écoles d’ingénieurs

[Eav02a] Eav, D., « Open Music et la notion de geste », ICAM Toulouse, 2002. [stage d’ingénieur] [Mathieu02a] Mathieu, B., « Outils Informatiques d'Analyse Musicale », ENST Bretagne Dpt. IASC, 2002. [DEA MIASH] [Poirson02a] Poirson, E., « Simulations d'improvisations à l'aide d'un automate de facteurs et validation experimentale », UPMC, 2002. [DEA ATIAM] [Selva02a] Selva, F., « JOpenMusic », UPMC, 2002. [DESS Genie Logiciel]

Conférences invitées Dans le cadre du séminaire MaMuX organisé par Moreno Andreatta. Thomas Noll - Metalanguage for Mathematical Music Theory : Vade-Mecum to Guerino Mazzola's Topos-Ontology Marta Grabocz - Quelques stratégies "sémiotiques" en vue de l'interprétation des oeuvres musicales complexes. Mathilde Vallespir - Pour une approche transsémiotique : brouillage et modification des paramètres de la réception dans les systèmes sémiotiques musical et verbal Guerino Mazzola - Signes, pointeurs, et schémas de concepts pour la musique Costin Cazaban - Le Temps et l'espace musical : une conjonction (extra)logique Harald Fripertinger : Enumeration of Mosaics/ Enumeration of non-isomorphic canons Andranik Tangian : Enumeration of Rhythmic Canons and Fugues .with Several Rhythmic Patterns (A Solution to Johnson's Problem) Emmanuel Amiot : From Vuza-canons to economical rhythmic canons Andranik Tangian: a compositional application. Tom Johnson Tiling the line in theory and in practice George Bloch and Moreno Andreatta: Vuza-canons and low-level composition processes. Emmanuel Amiot : A solution to Johnson-Tangian conjecture Harald Fripertinger : Some remarks on Amiot's solution Luigi Verdi : Autour des modes à transposition limitée et des interactions diatonico/octotoniques Franck Jedrzejewski : Applications de la théorie des noeuds au domaine musical Guerino Mazzola : Intégration de la Set Theory américaine dans la théorie moderne européenne Pierre Lusson : Une théorie des formes à énoncés séquentiels. Application au rythme musical et poétique. Nouvelles perspectives (avec François Sarhan et Benoît Meudic) Fabien Levy : Fascination du signe et de la figure remarquable en analyse musicale; une réflexion sur différentes analyses grammatologiques et informationelles de la Danse Sacrale Stephan Schaub : La Set-Theory comme outil d'analyse. L'analyse du Sacre par Allen Forte Yves Hellegouarch : Outils diophantiens pour la définition d'une distance harmonique Thomas Noll (TU-Berlin) : The Curved Euler Net. André Baltensperger : Art et Science. Musique et pensée de Iannis Xenakis. Agostino Di Scipio : Formalization and Intuition in Iannis Xenakis’ Analogique A et B Makis Solomos : Une analyse détaillée de Nomos alpha Benoît Gibson : Théorie et montage chez Iannis Xenakis Guerino Mazzola : "Les mathématiques de l'interprétation musicale : performance vector spaces" et "Les mathématiques dans l'improvisation. Les gestes et l'intégration des symboles"

Diffusion de connaissances Mathemusique. Y-a-t-il un lien secret entre mathématiques et musique ? Deux présentations de deux heures chaque dans le cadre de la journée organisée par le Club CNRS Sciences et Citoyens de Bobigny (21 janvier 2003). Moreno Andreatta. Cours de DEA intitulé Nouvelles théories, formalisation et analyse I e II dans le cadre du Séminaire sur l'Evolution de la théorie et de l'analyse musicales au XXème siècle coordonné par Gérard Assayag (Ircam /EHESS) : 5 décembre et 19 décembre 2002. Moreno Andreatta. Cours d'Informatique musicale du DEA ATIAM : Gérard Assayag, Carlos Agon, Charlotte Truchet, Moreno Andreatta. Etablissement par M. Andreatta d'une bibliographie détaillée sur la Set-Theory, théorie diatonique et théorie néo-riemannienne, disponible on-line à l'adresse : http://www.ircam.fr/equipes/repmus/OutilsAnalyse/BiblioPCSMoreno.html

112 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - REPRESENTATIONS MUSICALES

Conférences dans le séminaire MaMuX : C. Agon, M; Andreatta, G. Assayag, O. Lartillot, B. Meudic. Conférences sur les "Nouveaux Instruents" dans Résonances 2002, G. Assayag. Tutorial sur les Représentations Musicales dans le cadre de la conférence ISMIR, Résonance 2002, G. Assayag, en collaboration avec B. Peeters. Conférence sur l'écoute instrumentée dans Résonances 2002, G. Assayag. Intervention dans les ateliers du Forum Ircam : toute l'équipe. Interventions dans le Cursus de composition & informatique musicales : toute l'équipe Représenations musicales. Intervention dans le cadre des conférences publiques de la pédagogie : "point sur l'analyse musicale assistée par ordinateur", G. Assayag.

Colloques et séminaires Organisation du séminaire mensuel MaMuX par Moreno Andreatta : Math, Musique, en relation avec d'autres disciplines. Présentation de la modélisation de Nomos Alpha de Iannis Xenakis dans le cadre du groupe Outils pour l'Analyse par M. Andreatta. 17ème Congrès de la Société Internationale de Musicologie (Leuven, Belgique) : 1-7 août 2002. Communication sur la musicologie computationnelle. Moreno Andreatta. Music Informatics Seminar SS2003 Institut für Informatik der Universität Zürich 2002. Communication sur l'analyse de Nomos Alpha de Iannis Xenakis assistée par ordinateur. Par Moreno Andreatta et par Carlos Agon. International Seminar on Mathematical Music Theory and Music Informatics Zurich 2002. "A Trinity of Composers : Milton Babbitt, Anatol Vieru and Iannis Xenakis", Moreno Andreatta, "Computer Science and Music Composition", Carlos Agon et "Adaptive Search & Music", Charlotte Truchet.

113 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - FORMULATIONS DU MUSICAL

5 FORMULATIONS DU MUSICAL

Coordinateur : Nicolas Donin

Dans le cadre de sa politique d’ouverture de l’Ircam aux sciences humaines et aux approches analytiques de la musique, Bernard Stiegler a souhaité constituer une équipe de recherche travaillant, d’une manière générale, sur la place de la technique dans la constitution des faits musicaux (c’est-à-dire aussi bien la composition que l’écoute ou l’interprétation, en tant que ces activités sont « instrumentées »). L’arrivée à l’Ircam, fin 2002, de Jacques Theureau (ergonome tourné vers l’anthropologue cognitive) et Pierre Vermersch (psychophénoménologue) a permis de préconstituer cette équipe, de façon embryonnaire. Plusieurs réunions entre J. Theureau, P. Vermersch, N. Donin et des collaborateurs extérieurs ont permis de préciser comment spécialisations de chacun et projet d’ensemble pourraient s’articuler. Des cas hétérogènes de perspectives de travail jugées intéressantes ont été évalués à titre de simulation, parmi lesquels : psychophénoménologie de certaines activités musicales, étude d’un processus d’écriture dans une perspective « cours d’action », déconstruction des verbalisations a posteriori (entretiens, notices d’œuvres, etc.) par lesquelles des compositeurs ramassent et rigidifient un vécu lié à une période d’élaboration d’œuvre, interactions entre hommes et dispositifs techniques/technologiques dans une situation de production en studio (éventuellement dans le cadre d’une analyse des usages des logiciels de l’Ircam), etc. Le champ de convergence ainsi évalué a été concrétisé par le choix de l’expression « Formulations du musical » comme nom d’équipe provisoire, indiquant bien la volonté, commune aux participants, de saisir le discours par la pratique, le technique par la conscience, la situation de travail par le cours d’action, etc.

Examinant quels pourraient être les apports à l’ensemble des équipes de recherche de l’Ircam des recherches en sciences de l’homme et de la société, cette équipe ne relèvera pas de la musicologie au sens strict, mais entretiendra néanmoins à l’égard de cette dernière un rapport à problématiser. En effet, la musicologie se définissant depuis son origine (fin XIXe) par son objet plutôt que par la somme des méthodes permettant effectivement de l’étudier, il est de la nature de cette discipline de convoquer des savoirs et des compétences très diversifiées dans le but de « formuler » ce qui est considéré comme relevant du champ musical. Aussi a-t-il semblé nécessaire d’entretenir une tension entre savoirs “ internes ” à la musique (présence de musicologues) et savoirs externes (présence de chercheurs en sciences de l’homme et de la société ayant peu travaillé sur des problèmes spécifiquement musicaux auparavant). Cette tension permettra notamment de mettre en relation pratiques musicales et autres pratiques. A partir de la notion de formulation du musical peuvent se décliner certains axes de recherche envisagés lors des premières réunions : déterminer comment produire, recueillir du discursif à propos de ce qui n’est pas formulé mais formulable ; rendre transmissible et technologiquement littérale une écoute ; formuler l’écoute du mélomane, du compositeur (par rapport à son propre travail en particulier), du professeur de musique ou de l’instrumentiste. Dans cette perspective, les membres de l’équipe ont d’emblée partie liée avec le projet d’« écoutes signées », dont les premières réunions se sont tenues fin 2002.

114 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - FORMULATIONS DU MUSICAL

5.1 Séminaire interne

Méthode et travaux récents en anthropologie cognitive, musicologie, psychophénoménologie. Participants : J. Theureau, P. Vermersch, N. Donin. Collaborations extérieures : F. Borde (compositeur), R. Campos (Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris), J.-M. Chouvel (Université de Reims).

115 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - SYSTEMES / APPLICATIONS TEMPS REEL

6 SYSTEMES TEMPS REEL – APPLICATIONS TEMPS REEL

Responsable de l’équipe Systèmes temps réel : François Déchelle (jusqu’en Septembre)

.Responsable de l’équipe Applications temps réel : Norbert Schnell (à partir d’Octobre).

L’équipe Systèmes temps réel, placée sous la responsabilité de François Déchelle, a été en charge au cours des dernières années de travaux de développement destinés à fournir une infrastructure aux projets artistiques de l’Ircam en rapport avec les technologies temps réel. Ses activités ont principalement été orientées autour du développement de jMax, plate-forme logicielle organisée selon une architecture client-serveur portable. jMax a été utilisé en production pour plusieurs œuvres nécessitant des ressources de calcul importantes et des développements spécifiques, en particulier autour de compositeurs tels que Pierre Boulez, Philippe Manoury et Emmanuel Nunes, l’ensemble des autres productions de l’Ircam reposant sur l’utilisation de Max/MSP, produit commercial sur plate-forme Macintosh développé sous licence de l’Ircam. Un autre débouché important pour l’équipe dans la période récente a été sa participation au développement du logiciel pédagogique MusiqueLab sur la plate-forme PC/Windows, reposant sur l’adaptation de la partie serveur de jMax (FTS) communicant avec une interface graphique réalisée sous Director. Le côté multi-plateforme de jMax est également mis à profit dans divers contextes industriels, notamment pour la simulation de bruits de véhicules. Enfin, la disponibilité de jMax sur plate-formes Linux a constitué l’amorce d’une nouvelle stratégie de diffusion des logiciels de l’Ircam sous licence libre. Une réorganisation des activités autour des recherches et développements autour des technologies temps réel a pris effet début octobre. Elle a donné lieu à la dissolution de l’équipe Systèmes temps réel et la création de deux nouvelles équipes, Applications temps réel, placée sous la responsabilité de Norbert Schnell et Ingénierie logicielle et logiciels libres, placée sous la responsabilité de François Déchelle et présentée au chapitre suivant. Cette réorganisation a été motivée d’une part par l’importance désormais accordée aux développements de logiciels libres, et d’autre part par la nécessité d’une réorientation des activités autour du temps réel dans le cadre des nouvelles missions de l’équipe Applications temps réel. Celle-ci a ainsi pour objectif de coordonner le développement d’applications, dans les différents secteurs d’activités de l’Ircam, en rapport avec les technologies temps réel. Cette mission comporte un volet de développement, mais aussi un volet de recherche sur les problématiques spécifiques posées par les applications visées : reconnaissance des formes musicales (suivi de partition), interaction homme-machine, captation et formalisation du geste, etc. Elle s’inscrit également en collaboration étroite avec les départements Création et Pédagogie dans le cadre de productions permettant l’élaboration de lignes des recherches et d’expérimentations communes. Les activités de l’équipe seront notamment coordonnées avec celles du Pôle spectacle dans le cadre de recherches et développements spécifiques. Ses travaux s’appuient sur les recherches et les développements mis en œuvre dans le cadre de projets précédemment menés dans l’équipe Systèmes temps réel, notamment dans les domaines du traitement de signal en temps réel et du suivi de partition, dont elle assure la poursuite. Il est en particulier à noter le recrutement en 2002 de Diemo Schwarz, chargé d’assurer la coordination du projet Suivi de partition en collaboration avec les projets de création et avec Nicola Orio. Enfin, l’équipe assurera la coordination et l’intégration des

116 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - SYSTEMES / APPLICATIONS TEMPS REEL

développements issus des recherches des autres équipes en rapport avec les applications temps réel.

6.1 Développement de jMax

Les développements de jMax ont porté sur la finalisation de développements système : évaluateur d’expressions, système à objets, interface client Java.

6.1.1 Evaluateur d’expressions

Un nouvel évalutateur d’expressions a été implanté dans jMax, basé sur les outils libres bison (générateur d’analyseur syntaxique) et flex (générateur d’analyseur lexicographique). Cet évaluateur intègre l’évaluation d’expressions arithmétiques et logiques, l’évaluation de variables, l’accès à un élément de tableau, l’appel de méthodes sur des expressions de type objet et la création d’objets temporaires. Cet évaluateur est utilisé aussi bien pour l’évaluation des expressions de type objet (objets du patch) que pour l’évaluation de messages dans l’objet « message box », garantissant la cohérence des syntaxes. Participants : F. Déchelle, N. Schnell.

6.1.2 Evolution du système à objets

Le système à objets de FTS a été partiellement récrit pour simplifier son fonctionnement, améliorer son interface de programmation (API) et supprimer des incohérences historiques. Le mécanisme de métaclasses a été supprimé : ce mécanisme obscur était utilisé pour les objets à nombre variable d’entrées et de sortie ou pour les objets acceptant des messages de type différents selon les arguments d’initialisation. La gestion des variables a été réimplantée, ce qui a permis de corriger des bogues gênants lors de l’édition d’un patch. Les messages entre objets pouvaient contenir des objets, mais le dispatch du message était encore réalisé à l’aide du sélecteur du message. Ce point a été corrigé et la classe d’un objet peut maintenant être utilisée comme clé de recherche pour le dispatch dynamique d’un message. Les atomes (types de données de FTS) ont été étendus pour contenir des objets ; les types primitifs (entiers, flottants, symboles) sont également représentés par des classes FTS. L’ensemble d’objets a été adapté par rapport à ces changements ; cette mise à jour a été l’occasion d’une extension des objets pour accepter par exemple de manière plus générale des objets comme arguments des messages. La mise à jour du système à objets a été l’occasion de compléter la documentation intégrée du code. Cette documentation fait partie intégrante du code source, sous forme de texte avec balises insérées dans les commentaires standards du code C. L’outil doxygen permet de générer à partir de ces commentaires une documentation au format HTML de l’interface de programmation, structures et fonctions. Participants : N. Schnell, F. Déchelle.

6.1.3 Interface graphique Java

La suppression de Tcl comme langage de configuration a été finalisée. La connexion entre le client Java (l’interface graphique d’édition et de contrôle des patchs) a été réimplantée au-dessus de la bibliothèque client Java. Cette communication est

117 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - SYSTEMES / APPLICATIONS TEMPS REEL maintenant complètement asynchrone, ce qui a supprimé un bogue connu (blocage de l’interface graphique). Des éditeurs pour le projet, les packages et la configuration (audio et MIDI) ont été développés. Ces éditeurs permettent à l’utilisateur d’accéder graphiquement à des fonctions qui nécessitaient jusque-là l’édition manuelle de code Tcl. Un nouvel éditeur de table a été réalisé, interfacé avec les objets fvec (vecteur de flottants) et ivec (vecteur d’entiers). Un éditeur de piste indépendant de l’objet séquence a été développé pour les besoins du projet Suivi de Partition. Participant : R. Borghesi.

6.1.4 Portage de jMax sur MacOSX

La chaîne de compilation de jMax a été portée sur ProjectBuilder, de façon à s’intégrer dans l’environnement standard de développement sur MacOSX. L’application jMax a été intégrée dans l'environnement MacOSX : icônes pour l'application et pour les fichiers, drag et double-click sur les fichiers qui lancent l'application et/ou ouvrent les fichiers patchs). Participant : R. Borghesi.

6.1.5 Version 4 de jMax

La finalisation de la version 4 de jMax a été achevée par l’équipe Applications temps réel en collaboration avec l’équipe Logiciels Libres et Ingénierie Logicielle. Ces activités ont comporté les tâches suivantes : - Finalisation et documentation du système objet et de l’interface de programmation. - Finalisation et documentation de l’ensemble d’objets de base adapté aux nouvelles possibilités du système objet. - Finalisation et documentation de l’interface graphique. - Finalisation et packaging de l’application Mac OS X. Participants : Riccardo Borghesi, Norbert Schnell.

6.2 Suivi de Partition

A la suite des travaux de recherche menés par Nicola Orio, ayant abouti à la conception et au développement d’une nouvelle méthode pour le suivi de partition, les objectifs principaux du projet ont porté sur une confrontation systématique avec les pièces parmi les plus représentatives du répertoire de l’Ircam et à la réalisation d’adaptation spécifiques, tant du point de vue du développement logiciel, de la recherche, que de la documentation, en vue d’aboutir à une application utilisable en production et diffusable.

6.2.1 Tests

Des tests ont été réalisés dans le cas de pièces faisant appel à un suivi de signaux audio et MIDI. Les pièces testées ont été : Explosante--fixe audio Explosante--fixe MIDI Pluton MIDI En Echo audio Les tests ont été effectués en Juin et Juillet 2002 avec la version 1.0 du suivi de partition. Les données récoltées au cours des tests et enregistrements ont été utilisées pour évaluer et 118 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - SYSTEMES / APPLICATIONS TEMPS REEL réaliser l’apprentissage des objets suiviaudio et suivimidi. Ces données sont accessibles sur le serveur de fichiers de l’équipe.

6.2.2 Développements

Avant les travaux intervenus cette année (à partir de Mai 2001), les objets suiviaudio et suiviMIDI étaient implantés séparément pour la version 2.5.3 de jMaxet plusieurs bogues restaient à résoudre concernant l’analyse de la partition et en particulier l’association d’événements aux notes lors de la génération du modèle, qui conduisait à des crashs occasionnels, l’arrêt du fonctionnement du suiveur, le dernier événement non sorti, même en cas de reconnaissance.

6.2.2.1 Les réalisations Les bogues mentionnés dans l’analyse de la partition ont été corrigés, entraînant une récriture partielle de ce module pour analyser des partitions polyphoniques. Le modèle de Markov caché est construit à partir de la partition analysée avec un état de haut niveau pour les changements de polyphonie, en appliquant une quantification pour fusionner des débuts et fins de notes proches, par exemple dans les accords. L’architecture logicielle a été réorganisée pour factoriser les parties utilisées en commun dans les objets suiviaudio et suivimidi. Ces parties sont, outre des procédures utilitaires, le code qui construit et calcule le modèle de Markov caché, c’est-à-dire l’analyse de la partition et le décodage du modèle. Cette amélioration a permis en particulier d’utiliser l’extension pour la polyphonie dans les deux objets. Seule la gestion des données d’entrée et le calcul de la vraisemblance de l’observation restent spécifiques au type de suiveur. La représentation des trilles et des événements spéciaux a été changée pour utiliser un canal MIDI spécifique, passé en paramètre au suiveur, et pour représenter un trille par un accord, au lieu d’utiliser la vélocité pour encoder la distance entre la première et la seconde note. La reconnaissance de pauses a été ajoutée, et par conséquent également les états fantômes pour les pauses (de type g-rest). Pour le contrôle des paramètres des fonctions de densité de probabilité, la fonction peut être spécifiée individuellement pour une caractéristique et une classe d ‘état (attack/sustain/release) donnés ou bien tous les paramètres peuvent être changés à partir d’une matrice (objet fmat qui peut être importé à partir d’un fichier texte). De cette manière, les paramètres déterminés par apprentissage en temps différé peuvent être chargés. Le calcul d’une différence cepstrale a été ajouté à l’objet suiviaudio pour détecter les changements de voyelles. Pour l’objet suivimidi, les données d’entrée ont été étendues pour être entièrement polyphoniques, gardant trace des notes en cours et des attaques afin de correspondre au modèle de partition polyphonique.

6.2.2.2 Utilitaires Afin d’évaluer la qualité du suivi, l’objet suivieval a été développé ; cet objet fournit sur sa sortie une statistique des latences de reconnaissance. L’objet suivimakecue facilite la génération des événements de sélection pour l’utilisation ou le test du suiveur de partition. L’objet suivimapper associe une étendue de sélections d’entrées (pour suiviMIDI ou suiviaudio) à une sélection donnée par une étendue. A partir d’une séquence, l’objet suivimakeref écrit dans un fichier texte des données relatives au modèle HMM. L'objet suiviaudiofeat est un objet de traitement du signal utile dans le cadre de l’apprentissage du modèle. A partir d'une performance audio reçue en entrée, suiviaudiofeat calcule et sort en temps réel sur ses outlets les différentes caractéristiques audio utilisées par suiviaudio pour le calcul des observations.

119 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - SYSTEMES / APPLICATIONS TEMPS REEL

6.2.2.3 Distributions Le développement entre mai et juillet 2002 est rassemblé dans la distribution 1.0 (à usage interne) du package suivi datée du 5 juillet 2002. Cette distribution est disponible dans l’espace de documents partagés de la liste de diffusion, accompagnée de notes de diffusion. L’étape suivante a été la distribution 1.1, datée du 18 septembre, qui incorpore la réorganisation de la gestion de la partition et de la performance pour les objets suiviMIDI et suiviaudio et autorise le changement des paramètres de la fonction de densité de probabilité. La version 1.2 du 20 décembre est la première distribution de production. Elle corrige les derniers bogues de l’entrée MIDI et audio, inclut des améliorations pour le suivi de la voix et autorise un vrai suivi MIDI polyphonique.

6.2.3 Apprentissage

L’alignement de référence pour les fichiers de sons et les patchs d ‘exemple incluant tous les enregistrements d’une pièce et les alignements de référence associés ont été préparés par Vincent Goudard. L’apprentissage de la probabilité des observations est faite par une analyse Matlab en temps différé des données caractéristiques écrites dans un fichier SDIF par l’objet suiviaudiofeat, conformément à une représentation textuelle du modèle sauvegardée par l’objet suivimakeref.

6.2.4 Stages

Deux stagiaires de l’INSA Lyon, Gilles Mathieu et Vincent Goudard, ont travaillé sur le suivi de partition, sous la direction de Diemo Schwarz et François Déchelle.

Le stage de Gilles Mathieu a porté essentiellement sur l’extension vers une polyphonie complète de l’analyse de la partition. Les thèmes traités dans son stage sont :

- débogage du suivi MIDI, qui présentait quelques bogues le rendant inutilisable ; - application du modèle au suivi polyphonique, notamment pour l'utilisation avec le piano ; - unification de suiviaudio et suivimidi, dont seul le calcul des observations devrait être différent. Le stage de Vincent Goudard a porté sur les sujets suivants :

- application du modèle au suivi polyphonique, notamment pour l'utilisation avec le piano ; - unification de suiviaudio et suivimidi, dont seul le calcul des observations devrait être différent ; - séparation des fonctions en objets pour une plus grande évolutivité et extensibilité du logiciel ; - développement d’outils pour l’apprentissage, pour rendre le modèle évolutif, ce que permet l’utilisation des HMM. Participants : D. Schwarz, G. Mathieu (stage), V. Goudard (stage). Collaboration interne : S. Lemouton, A. Gerzso, P. Manoury (département Création). Collaboration externe : N. Orio (Université de Padoue, Italie).

120 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - SYSTEMES / APPLICATIONS TEMPS REEL

6.3 Développements pour Max/MSP

Une partie importante des premières activités de l’équipe Applications temps réel a été consacrée à l’installation de l’équipe et à l’acquisition des nouvelles connaissances concernant la plateforme Max/MSP sur Mac OS X.Les premiers développements achevés sur cette plateforme concernent le portage des objets Max/MSP utilisé sous Mac OS 9 dans les pièces du répertoire de l’Ircam vers Mac OS X. Participants : Riccardo Borghesi, Norbert Schnell.

6.4 Projet S0undb1ts

S0UNDB1TS est un projet développé pour et avec le compositeur Robin Minard qui travaille depuis 1994 dans le domaine des installations sonores. Depuis 1994, nombre d'installations sonores réalisées par Robin Minard ont mis en oeuvre des centaines (voire des milliers) de petits hauts-parleurs sur lesquels étaient diffusés des sons haute-fréquences multipistes (jusqu'à 16 pistes indépendantes). Ce type d'installations pour lesquelles le signal audio est émis au travers d'innombrables sources crée un univers auditif qui se rapproche de ce que l'on peut ressentir dans la nature. Dans ces installations, la haute-fidélité importe moins que la perception de l'espace et de ses différentes composantes. Même avec le plus simple des sons, la perception de l'espace devient extrêmement vivante. L'utilisation d'un grand nombre de sources sonores permet de créer un environnement sonore crédible : un espace acoustique réel, qui peut être librement exploré par l'auditeur quelle que soit sa position d'écoute. Le projet S0UNDB1TS se propose de mettre en oeuvre des centaines de sources sonores réellement indépendantes pour former la base d'un nouveau concept d'installations sonores (les sources en questions sont de tailles réduites, contrôlées indépendamment et éventuellement modifiées à l'aide de résonateurs). Le but recherché n'est pas de jouer des signaux audio au sens habituel du terme (Hi-Fi), mais que chaque élément soit capable de produire divers matériaux sonores tels que du bruit coloré par filtrage, des sons impulsionnels ou périodiques. L'image acoustique de l'installation sera créee par la superposition de ces sons élémentaires à la manière de la peinture impressionniste. Le dispositif permettra de diffuser les sons dans l'espace d'une manière contrôlée/composée. Des lignes sonores ou des motifs spatiaux pourront être dessinés dans l'espace. Les sons pourront traverser l'espace ou progresser sur la surface de l'installation. Il sera possible de créer des résonances traversant le champ sonore aussi bien qu'un grand nombre de gestes musicaux en relation avec les fréquences. Les gestes ou les distributions spatiales seront composés avec précision ou générés algorithmiquement. Le dispositif informatique de S0UNDB1TS permet de générer 576 signaux audio indépendants de 1 bit. Les signaux sont synthétisés par un ensemble d'objets spécialement développés pour jMax et diffusés par une matrice de haut-parleurs piézoélectriques. La transmission se fait sur le support de 3 lien ADAT (3 x 8 canaux de 24 bits) via un hardware de démultiplexage également développé pour le projet. Avec ce dispositif, des sons primitifs peuvent être utilisés pour composer des sons et textures complexes spatialisés sur une grand surface.

Après une phase de prototypage à l'Ircam avec 192 sources, une première installation complète d'une composition pour une matrice de 48 x 12 sources a été installée sur un mur de 8 mètres pendant le festival Inventionen à Berlin en Juin 2002. Participants : N. Schnell, R. Muller (stage). Collaboration interne : E. Fléty (département C réation). Collaboration externe : R. Minard. 121 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT - SYSTEMES / APPLICATIONS TEMPS REEL

6.5 Publications et communications

Travaux universitaires

Mémoires de maîtrise, DEA et d’écoles d’ingénieurs

[Goudard02a] Goudard, V., « Suivi de partition », INSA Lyon, 2002 [Mathieu02b] Mathieu, G., « Suivi de partition », INSA Lyon, 2002 [Muller02a] Muller, R., « S0undb1ts, mise en oeuvre d'un dispositif de synthèse, traitement et spatialisation du son pour 576 sources indépendantes. », INSA Lyon, 2002

122 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – LOGICIELS LIBRES & INGENIERIE LOGICIELLE

7 LOGICIELS LIBRES ET INGENIERIE LOGICIELLE

Responsable : François Déchelle

L’équipe Logiciels libres et ingénierie logicielle a été constituée en 2002 (cf chapitre précédent) pour assurer une mission transversale de coordination des développements de logiciels libres à l’Ircam, de promotion des logiciels Ircam auprès de la communauté du logiciel libre et pour fournir une expertise en ingénierie du logiciel. Cette nouvelle activité répond aux objectifs suivants : - la valorisation, soutenue aux niveaux national et européen, du développement collaboratif de logiciel selon le modèle libre ; - une diffusion élargie des travaux de l’Ircam auprès des communautés de la recherche et du secteur industriel ; - la nécessité pour l’Ircam de rationaliser ses techniques de développement logiciel et d’élargir ses plateformes de développement (Windows, Linux). Le logiciel jMax a constitué le premier projet pilote de l’Ircam en matière de logiciel libre et fédère la participation de contributeurs de différents pays. Le projet européen Agnula, qui vise la réalisation de distributions Linux conçues pour la production audio et musicale, concrétise une première plate-forme illustrant cette nouvelle approche. Le second aspect de l’activité de l’équipe est centré sur la veille sur les méthodes et outils de développement et vise une rationalisation des méthodes de développement utilisées à l’Ircam qui est rendue maintenant possible grâce à l’arrivée récente de Mac OS X et à l’introduction d’une culture Unix sur la plateforme Macintosh.

7.1 Développement de jMax

Les développements de jMax ont porté sur la finalisation de développements système entrepris par l’équipe Systèmes temps réel, sur l’intégration de jMax dans l’environnement audio et MIDI standard de Linux et sur des préliminaires à la réalisation de nouvelles interfaces graphiques envisagées dans le cadre du projet Agnula.

7.1.1 Utilisation de sourceforge.net pour la gestion du projet jMax

Le serveur CVS de code source de jMax permet au développeurs tant internes à l’Ircam qu’externes d’accéder à la dernière version des sources, de synchroniser leurs développements et de consulter l’historique des modifications. Ce serveur était hébergé à l’Ircam. Le portail sourceforge.net founit un ensemble de services pour les développeurs de logiciels libres : serveur CVS avec consultation en ligne de l’historique des modifications, listes de diffusions, bug tracker, gestion des distributions… Le nombre de projets hébergés est supérieur à 50 000 et le nombre d’utilisateurs à 500 000. Afin de fournir au projet jMax une plus grande visibilité dans la communauté du développement « open source » et de bénéficier de services supplémentaires, un projet a été créé pour jMax sur sourceforge.net. Ce projet utilise les services suivants : gestion du code source avec CVS, bug tracker, forums, gestionnaire de tâches, gestionnaire des distributions. La liste de diffusion jMax est toujours gérée à l’Ircam. 123 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – LOGICIELS LIBRES & INGENIERIE LOGICIELLE

Participant : F. Déchelle. Collaboration interne : Service informatique.

7.1.2 Biliothèque client

La bibliothèque client est la base de développements de clients du serveur FTS, parmi lesquels l’interface de programmation Java. Cette bibliothèque fournit les services de connexion à FTS et de « proxys » des objets FTS (représentation dans une application cliente d’objets serveurs distants). Une première version de la bibliothèque client a été développée pour le projet MusiqueLabs en 2001. Cette version a été améliorée et implantée en Java début 2002. Dans le cadre du projet Agnula, la récriture de l’interface graphique Java est envisagée. La première étape d’une telle récriture est nécessairement l’implantation de la bibliothèque client dans le langage de dévelopement de l’interface graphique. Ceci a donc conduit à implanter la bibliothèque client en C++ et en Python. La version C++ de la bibliothèque client a été développée fin 2002 : elle introduit une architecture objet plus simple et l’utilisation des espaces de nommage C++. Afin de factoriser les efforts de développement pour les autres langages, un outil de développement nommé SWIG (http://www.swig.org) a été évalué. Cet outil permet de générer automatiquement des interfaces Perl, Python, Tcl/Tk, Ruby, Guile et MzScheme pour une bibliothéque C++. Basés sur la bibliothèque client C++, un ensemble d’interfaces pour les différents langages cités a été développé à l’aide de SWIG. Il est apparu alors rapidement que cette approche n’était pas viable car SWIG, s’il permet l’appel de code C++ depuis Python par exemple ne permet pas l’appel inverse de Python vers C++. Or ce type d’appel inverse est indispensable pour le développement d’une interface graphique ; il correspond à la situation où un objet du serveur émet un message vers l’interface graphique pour la mise à jour de la représentation graphique de valeurs calculées dans le serveur. Il a donc été décidé de réaliser une version Python de la bibliothèque client. Cette première version a été disponible fin 2002. Participants : F. Déchelle, P. Tisserand.

7.1.3 Configuration audio

La configuration audio était dans les versions antérieures de jMax réalisées à l’aide de code Tcl chargé dans l’interface graphique. La suppression de Tcl a nécessité une récriture de cette couche reposant uniquement sur des fonctions réalisées par le serveur de traitement. Un ensemble d’objets pour la gestion de la configuration audio a été réalisé : audio labels (bus audio) et audio ports (abstraction représentant les interfaces natives d’entrées-sorties audio). Ces objets sont connectés par l’intermédiaire d’un gestionnaire de configuration qui assure la communication avec l’interface graphique et prend en charge la sauvegarde de la configuration et sa restauration entre les sessions jMax. Un éditeur de configuration intégré dans l’interface graphique Java permet à l’utilisateur la gestion souple des connexions en bus audio et ports d’entrées-sorties. Participants : F. Déchelle, P. Tisserand. Collaborations internes : équipe Applications temps réel

7.1.4 Interfaçage de jMax avec Jack

Jack (Jack Audio Connection Kit) est un serveur audio temps-réel à faible latence écrit à l'origine pour le système GNU/Linux par Paul Davis. Il peut connecter plusieurs applications audio entre elles, permettant ainsi d'établir des chaînes de traitement à l’aide de plusieurs logiciels.

124 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – LOGICIELS LIBRES & INGENIERIE LOGICIELLE

Contrairement aux autres serveurs audio tel que Arts (http://www.kde.org/areas/multimedia/) ou esound (http://freshmeat.net/projects/esound/?topic_id=113), Jack a été conçu afin de permettre une utilisation professionnelle. Site web: http://jackit.sourceforge.net/ Le support de Jack dans jMax a été ajouté dans la version 4.0.0. Il a été réalisé sous la forme du package jack disponible dans l'arbre de développement de jMax. Dans la version 4.0.0, les connexions sont établiés à l'extérieur de jMax à l'aide d'outils tel Que jack_connect (http://jackit.sourceforge.net/) ou qjackconnect (http://www.suse.de/~mana/jack.html) A partir de la version 4.0.1 de jMax, le support de jack utilise la configuration audio, les connections peuvent donc s'établir à partir du panneau de configuration audio de jMax. Participant : P. Tisserand.

7.1.5 Interfaçage de jMax avec Alsa sequencer

Alsa (Advanced Linux Sound Architecture) fournit au système d'exploitation GNU/Linux les fonctionnalités audio et MIDI en remplacement du système Open Sound System (http://www.opensound.com/linux.html) utilisé dans les branches stables courantes du noyau (2.2.x et 2.4.x). Alsa a été conçu afin de supporter le maximum de cartes audio (des cartes bas de gammes aux cartes professionnelles). Alsa sera disponible dans la prochaine branche stable du noyau (2.6.x) Alsa sequencer permet d'établir des connexions logicielles entre plusieurs applications. Les données échangées entre les applications sont des flux MIDI. Site web: http://www.alsa- project.org/ Le support du Alsa sequencer dans jMax a été ajouté dans la version 4.0.0. Les codes sources ont été ajoutés dans le package alsa déjà présent de l'arbre de développement principal de jMax. Il est donc par exemple possible de connecter un séquenceur MIDI à jMax afin d'enregistrer le flux MIDI de sortie de jMax. Les connexions avec les autres applications s'établissent à partir du panneau de configuration MIDI. Participant : P. Tisserand.

7.1.6 Développement d’objets SDIF

Des objets readsdif et writesdif ont été écrits pour jMax 4, et assurent une lecture/ écriture de fichiers SDIF de contenu arbitraire grâce aux objets matrices disponibles pour jMax 4. Lors de la lecture, le stream SDIF, le type de frames et les matrices dans le frame peuvent être sélectionnées de manière souple par l’utilisateur. Pour l’écriture d’un fichier, de nouveaux types de description SDIF locaux à un fichier peuvent être définis. La librarie SDIF a été étendue (version 3.7.2) et inclus dans la distribution Agnula 0.9. Participant : D. Schwarz. Collaborations internes : équipe Analyse-synthèse.

7.1.7 Développement d’objets de streaming

Des objets pour le streaming de flux audio temps réel ont été développés dans le cadre d’un stage du DEA «Réseaux » du CNAM. Ces objets utilisent le protocole RTP, mais implantent leur propre type de paquets afin de pouvoir supporter 4, 8 ou 16 canaux encodés en flottant 32 bits, la faible latence étant privilégiée au détriment du débit. Ce prototype a montré des performances intéressantes (latence estimée à envron 30 millisecondes sur un réseau local) et a permis d’approcher les problèmes de synchronisation des horloges et de compensation de la gigue de latence. Participant : N. Bouillot (stage externe CNAM). Collaborations extérieures : E. Gressier (CNAM/CEDRIC).

125 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – LOGICIELS LIBRES & INGENIERIE LOGICIELLE

7.2 Projet Agnula

Le projet Agnula (http://www.agnula.org) vise essentiellement la réalisation de distributions Linux pour l’audio et la musique. Dans le cadre de ce projet, l’Ircam est chargé du workpackage « Logiciels pour la composition et l’interactivité », mais travaille également en étroite collaboration avec les partenaires chargés de la réalisation des distributions (RedHat France, TempoReale). Dépassant le simple développement d’une distribution Linux, ce projet est aussi l’occasion de fédérer des développements systèmes (drivers, connectivité inter-applications) et de promouvoir l’image de l’Ircam dans la communauté du logiciel libre.

7.2.1 Mise en place de l’infrastructure matérielle et des serveurs

L’infrastructure matérielle du projet comprend plusieurs machines (desktop et portable) tournant GNU/Linux (distributions RedHat 7.3 et 8.0, distributions Debian) munies de plusieurs types d’interfaces audio (cartes PCI RME, cartes PCM/CIA RME plus interface Multiface, interfaces USB). La disponibilité de plusieurs types de matériels permet le test des distributions sur des configurations variées. Un serveur offrrant un accès Web et FTP a été mis en place pour l'hébergement des distributions du projet Agnula (ReHMuDi, distribution basée sur RedHat, et DeMuDi, distribution basée sur Debian). L’Ircam, par sa connectivité Internet à haute bande passante, peut ainsi accueillir des sites miroirs et contribuer à la diffusion du projet Agnula. Participants : F. Déchelle, P. Tisserand. Collaboration interne : Service informatique.

7.2.2 Packaging de la release 3.1 de jMax

Pour son intégration dans les distributions Agnula, le packaging de jMax sous forme de paquetages RPM (Redhat Package Manager) a été finalisé, les changements introduits dans la chaîne de compilation par l’utilisation de automake/autoconf n’ayant pas encore été répercutés dans la production des packages. Participant : P. Tisserand.

7.2.3 Etude du remplacement du JRE

La version courante de jMax est basée sur une interface graphique développée avec la plateforme Java 2 de Sun (ou son équivalent IBM). L’environnement d’exécution de Java 2 (JRE, Java Runtime Environment) peut être redistributé gratuitement, mais sa licence n’est pas une licence libre ce qui rend l’intégration de jMax dans une distribution GNU/Linux basée uniquement sur des logiciels libres impossible dans sa version courante. Afin de remédier à ce problème, plusieurs alternatives ont été envisagées et étudiées en détail: - solutions Java libres : gcj, GNU Classpath - interfaces graphiques alternatives basées sur une tookit libre gcj est un front-end du compilateur GNU gcc qui accepte du code Java et produit au choix du bytecode (fichiers .class) ou du binaire natif. GNU Classpath est une runtime Java libre développée de manière totalement indépendante de la runtime du JRE. Cette solution a été évaluée de manière approfondie, ce qui a conduit à la conclusion que cette solution n’était pas viable en l’état (pas d’implantation de la toolkit Swing dans Classpath, difficulté d’utiliser uniquement la toolkit AWT pour réaliser l’interface graphique de jmax).

126 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – LOGICIELS LIBRES & INGENIERIE LOGICIELLE

Le développement d’interfaces graphiques alternatives repose d’abord sur la disponibilité d’une bibliothèque client implantée dans le langage de développement de l’interface graphique (cf. Développements de jMax). Une première étude des toolkits multiplateformes disponibles et des langages d’implantation a conduit à la conclusion que le tandem Gtk/Python était un bon candidat pour le remplacement de Java (Gtk est la boîte à outils graphique utilisée pour le développement de Gnome). Participants : F. Déchelle, P. Tisserand.

7.2.4 Etude et proposition d'un schéma d'interopérabilité entre applications audio

Les applications audio sur GNU/Linux utilisent pour l’accès aux entrées-sorties audio au choix les interfaces logicielles suivantes : OSS (OpenSoundSystem), utilisé dans les branches stables courantes du noyau (2.2.x et 2.4.x, Alsa (Advanced Linux Sound Architecture) ou Jack (cf. Développements de jMax). L’utilisation simultanée d’une application OSS et d’une application Alsa sont impossibles, ce qui complique considérablement le travail de l’utilisateur final . Un schéma d’interopérabilité entre applications audio a été proposé, basé sur l’utilisation de Jack et d’un plugin Alsa pour Jack. Ce schéma permettrait d’utiliser simultanément tous les types d’applications et de router les canaux d’entrées-sorties indifférement entre tous les types d’applications, alors que cette fonctionnalité n’est possible actuellement qu’entre les applications Jack. Une première version de ce schéma a été implantée dans le cadre du projet Agnula par Guenter Geiger (UPF). Participants : F. Déchelle, P. Tisserand. Collaborations externes : G. Geiger (UPF).

7.2.5 Mise en place d'un miroir de Planet CCRMA

Planet CCRMA est une collection de RPMs (RedHat Package Managers) que l’on peut installer sur une machine tournant une distribution RedHat 7.2, 7.3 ou 8.0 pour la transformer en une station de travail audio munie d'un noyau low-latency, des drivers Alsa et d'un ensemble complet d'applications musicales, MIDI, audio et video. PlanetCCRMA est facile à installer et à maintenir ; l'installation et la mise à jour se font soit par une connexion réseau, soit à partir de cdroms que l’on peuttélécharger sur ce site. Site principal : http://www-ccrma.stanford.edu/planetccrma/software/ Miroir : http://freesoftware.ircam.fr/mirrors/planetccrma/software/ Un miroir du site PlanetCCRMA a été réalisé à l’Ircam afin de tirer parti de la bande passante élevée de la connectivité Internet de l’Ircam. La réalisation de ce mirroir a nécessité de nombreux allers et retours avec l’équipe qui a réalisé le site PlanetCCRMA et a été l’occasion de nouer des liens utiles. Ce miroir est opérationnel depuis fin décembre 2002 et reçoit depuis de nombreuses connexions. Participants : F. Déchelle, P. Tisserand. Collaborations internes : Service informatique. Collaborations externes : F. Lopez-Lescano (CCRMA, Université de Californie à Stanford).

127 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – LOGICIELS LIBRES & INGENIERIE LOGICIELLE

7.3 Publications et communications

Travaux universitaires

Mémoires de maîtrise, DEA et d’écoles d’ingénieurs

[Bouillot02a] Bouillot, N., « Métaphore de l'orchestre virtuel: étude des contraintes systèmes et réseaux, prototypage. », CNAM, 2002

Rapports de recherche [Dechelle02a] Déchelle, F., « jMax/Java licensing issues: possible solutions », 2002 [Dechelle02b] Déchelle, F., « Audio applications cooperation and inter-operability », 2002 [Dechelle02c] Déchelle, F., « jMax/Java licensing issues: current state of the developments », 2002

Colloques et séminaires [Dechelle02d] Déchelle, F., « A look at Agnula », Rencontres Mondiales du Logiciel Libre, Bordeaux, 2002

128 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – SERVICES EN LIGNE

8 SERVICES EN LIGNE

Responsable : Pascal Mullon

Parce qu’ils se proposent de réaliser des applications opérationnelles, intégrant les résultats des recherche les plus récentes, les projets Ecrins et Cuidado comportent un important volet lié aux technologies informatiques. Dans ce contexte, l’équipe Services en ligne a été créée en 2001 afin de prendre en charge tous les aspects liés au développement applicatif : conception fonctionnelle et technique, coordination technique et intégration, développement proprement dit, suivi de projet. Avec la réalisation et la finalisation du projet Ecrins, l’année 2002 a donc marqué pour l’équipe l’accomplissement d’un premier cycle de développement logiciel. Sur des thématiques techniques ou scientifiques souvent assez neuves, telles la description du contenu sonore et l’utilisation de celle-ci pour l’accès en ligne à des bases de données d’échantillons, il s’agissait de passer d’une l’approche théorique — déjà largement engagée au cours de l’année précédente — à une implantation opérationnelle ; ce passage du laboratoire au monde réel, qui comprend à la fois des volets logiques (modélisation des descripteurs, des connaissances scientifiques et de l’expertise musicologique des différents participants), techniques (intégration des développements scientifiques) et fonctionnels (analyse des retours utilisateurs), est de toute évidence l’élément central de l’activité de l’équipe. Ecrins étant le premier résultat tangible et opérationnel issu de ces problématiques, il était également attendu que cette application elle-même, aussi bien que le processus de réalisation lui ayant donné naissance, constituent une expérience riche d’enseignements, et utile pour de nouveaux travaux gravitant autour des mêmes sujets. La finalisation d’Ecrins, synchronisée avec la phase de re-spécification et de re-conception du projet Cuidado, a donc été en même temps le point de départ, dans le cadre de ce second projet, d’un nouveau cycle de développement de l’application Cuidado Sound Palette, tirant parti de ces enseignements et s’inscrivant dans un cadre plus large, aussi bien au niveau des collaborations extérieures que des objectifs applicatifs et scientifiques.

129 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – SERVICES EN LIGNE

8.1 Les acquis de l’année précédente

L’année 2001 a vu la création de l’équipe et la mise en place de tout le contexte organisationnel et technique nécessaire à son activité. Ces éléments sont brièvement repris ci-dessous.

8.1.1 Aspects organisationnels

Il s’agit principalement de la constitution de l’équipe, dont l’effectif complet a été atteint dans le dernier tiers de l’année 2001.

8.1.2 Infrastructure physique

L’ensemble des machines destinées à héberger les serveurs en ligne, ainsi que le système de stockage massif des fichiers audionumériques, a été constitué dans la fin de l’année 2001. Conformément à ce qui était prévu, ces éléments n’ont pas subi d’évolution majeure en 2002.

8.1.3 Environnement de développement

La mise en place des environnements de développement (choix des plateformes et des technologies, outils d’aide à la programmation, gestion de configuration) s’est faite à la fin de l’année 2001 ; ceci a permis de focaliser l’activité de l’année 20052 sur des tâches de réalisation proprement dite.

8.1.4 Corpus d’échantillons et leurs métadonnées

Les deux principaux corpus d’échantillons intégrés dans la base Ecrins sont les suivants : - la base Studio en Ligne, dont la récupération ne posait pas de problèmes techniques majeurs ; - une base d’échantillons commerciaux acquis par l’Ircam, disponibles sous forme de CD audio indexés, pour lesquels des outils de conversion spécifiques ont été développés.

8.1.5 L’architecture initiale

Cette architecture, mise en place à la fin de l’année 2001, et peu modifiée par la suite dans le cadre d’Ecrins, se résume comme suit : - une plate-forme distribuée constituée de quatre PC sous Linux et d’un système de stockage massif ; - une base de données relationnelle (PostGreSQL) et une série de modules Java dialoguant avec celle-ci ; - un serveur d’application (Apache/Tomcat) hébergeant une série de servlets implantant le niveau applicatif du système, et fournissant au client Internet les interfaces html / Javascript ; - une série de modules (C++) destinés aux conversions de formats audionumériques (upload, download et streaming) ; - un serveur logique (C++) destiné à intégrer les modules scientifiques ; - un dialogue fondé sur la technologie Corba entre ces divers composants logiciels. 130 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – SERVICES EN LIGNE

8.2 Aspects fonctionnels

8.2.1 Définition du fonctionnement et des cas d’utilisation de l’application

Il s’agissait ici d’identifier, indépendamment de toute considération graphique, la liste des services que l’application devait offrir à l’utilisateur. Cette phase de conception fonctionnelle s’est appuyée sur les éléments suivants : - analyse des besoins des utilisateurs ; - analyse des données à intégrer dans le système (échantillons, et surtout métadonnées décrivant ceux-ci) ; - analyse des résultats des travaux scientifiques, et identification des applications possibles de ceux-ci, en termes de nouvelles fonctionnalités offertes à l’utilisateur. In fine, l’application Ecrins offre les fonctionnalités suivantes : - un accès en ligne à une base de données de plusieurs dizaines de milliers d’échantillons sonores instrumentaux, concrets ou abstraits ; - des interfaces de navigation et de recherche dans cette base, s’appuyant sur des critères essentiellement liés au contenu audionumérique ; - un système permettant à l’utilisateur d’ajouter ses propres données (échantillons et descriptions) à celles du système ; - des possibilités de partage en ligne des données et des métadonnées, fondées sur l’identification des utilisateurs et des groupes d’utilisateurs, et sur un système de définition des droits d’accès aux données ; - des fonctions de classification manuelle des échantillons ; - des fonctions d’aide à la classification des échantillons, fondée sur des modules de classification automatique. Participant : P. Mullon.

8.2.2 Conception des interfaces utilisateurs

Cette seconde étape s’est appuyée sur deux entrants : - d’une part, la phase précédente de définition des services applicatifs ; - d’autre part, les contraintes techniques liées à l’implantation du niveau applicatif, en particulier celles imposées par l’environnement Internet/intranet au niveau des interfaces graphiques. Participant : P. Mullon. Collaborations extérieures : D. Teruggi, D. Saint-Martin (Ina-GRM).

8.2.3 Tests et documentation

En aval des travaux de développement, les phases de tests ont permis de confronter l’application avec la conception fonctionnelle initiale. Ces tests, à leur tour, ont alimenté des phases de développements correctifs et évolutifs. Lorsque ce processus itératif a pris fin, l’application a pu être documentée, en particulier dans ses aspects les plus proches de l’utilisation finale (aide en ligne). Participants : P. Mullon, G. Boutard, M. Jacob.

131 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – SERVICES EN LIGNE

8.3 Travaux théoriques liés à la description textuelle structurée du contenu audio (taxonomies)

Un important travail théorique a été effectué autour de la description taxonomique des échantillons sonores. Ecrins étant une base ouverte, pouvant être enrichie par tous les utilisateurs, avec tous types d’échantillons (dont la description doit toujours être possible), il n’était plus question de fixer une fois pour toutes dans l’application une liste fermée d’instruments, une échelle de hauteurs figée… L’objectif de ces travaux était donc : - d’établir des principes généraux pour la description des échantillons, valables quelle que soit la nature de ceux-ci ; - d’aboutir à une structure logique de description taxonomique pouvant évoluer au fil des enrichissements de la base, et répondant aux contraintes applicatives : présentation graphique à l’utilisateur, utilisation pour la navigation, enrichissement par l’utilisateur - d’assurer la compatibilité de ces descriptions avec les mécanismes de classification automatique développés par les équipes scientifiques. Ces travaux ont été abordés au travers trois types de corpus d’échantillons, détaillés dans les paragraphes suivants. Participants : M. Jacob, P. Mullon, B. Sylvand (stage). Collaborations internes : V. Rioux (équipe Perception et cognition musicales), Emmanuel Deruty (équipe Design sonore). Collaborations extérieures : Y. Geslin (INA-GRM).

8.3.1 Analyse et refonte de la taxonomie instrumentale Studio en ligne

La taxonomie du système Studio en ligne vise à décrire très finement, en particulier en termes de modes de jeux, une base figée d’échantillons instrumentaux correspondant à 16 instruments. C’est donc une taxonomie très peu « étendue » du point de vue organologique (par exemple, il n’y a aucune percussion), mais en revanche très « approfondie » quant à la précision des descriptions (modes de jeux, nuances d’interprétation, etc.). Le travail de refonte, ici, a visé à donner davantage de généricité à cette taxonomie, de façon à lui permettre de décrire de nouveaux échantillons instrumentaux, sans aucun présupposé sur l’instrument d’origine.

8.3.2 Prise en compte de taxonomies des sources sonores

Pour les échantillons commerciaux dont l’Ircam a acquis les CD, un catalogue (Excel), essentiellement fondé sur un principe de mots-clefs, a été construit manuellement par le département Production de l’Ircam. Ce catalogue a été intégré dans l’application, sous une forme homogénéisée avec les autres types de taxonomies.

8.3.3 Intégration des taxonomies morphologiques

La description des échantillons sur la base de critères morphologiques, particulièrement utile pour les sons abstraits, a fait l’objet de travaux théoriques de la part de divers partenaires du projet Ecrins. Les résultats de ces travaux, lorsqu’ils ne dépassaient pas le cadre de ce qui était effectivement réalisable dans le planning du projet, ont été intégrés dans la structure taxonomique mise en place dans Ecrins.

132 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – SERVICES EN LIGNE

8.4 Modélisation des données et le développement du niveau base de données

8.4.1 Modélisation logique des descripteurs

Les résultats des travaux cités au paragraphe précédent ont permis de mettre en évidence un certain nombre d’entités logiques génériques (« termes », « contextes », etc.), sur lesquels fonder la construction des taxonomies, indépendamment de la taxonomie considérée. La représentation et le stockage en base de données de ces taxonomies s’est appuyée sur ce travail de modélisation logique. Dans le cadre de la Sound Palette Cuidado, la réflexion sur la représentation logique des métadonnées audionumériques a conduit l’équipe à s’investir fortement dans l’étude du format Mpeg7, afin d’évaluer la possibilité de fonder la seconde génération d’applications sur cette norme. A l’issue de cette étude, il a effectivement été décidé de construire les descriptions du matériau sonore sur la norme Mpeg7 à chaque fois que cela était possible. Hormis le fait que Mpeg7 permette la définition et la manipulation des métadonnées nécessaires à nos applications, ce choix majeur présente en outre les intérêts suivants : - les applications ainsi développées respectent une norme susceptible de devenir un standard, et sont donc ouvertes et évolutives (import et export de métadonnées, interfaçage de nouvelles applications avec les bases de données en ligne, etc.) ; - dans le cadre d’un projet où de nombreux échanges interviennent entre partenaires, Mpeg7 fournit un langage commun pour la spécification des descriptions et des descripteurs ; - en se fondant sur une technologie standardisée de représentation des données (XML), Mpeg7 facilite en outre la spécification des fonctions attendues du niveau base de données. L’existence de produits (parseurs, outils de visualisation et d’édition) dédiés à la manipulation de documents XML est également un point important. Participants : M. Jacob, P. Mullon. Collaborations internes : G. Peeters (équipe Analyse-synthèse). Collaborations extérieures : P. Herrera (UPF), O. Wüst (Oracle).

8.4.2 Lien logique avec les autres contributions scientifiques

Parce qu’elle fournit des informations qualitatives (« cet échantillon est une note jouée au saxophone, en mode de jeu normal, mezzo forte »), la classification automatique est logiquement liée aux taxonomies (« Saxophone », « mezzo forte », sont des éléments des taxonomies). Cette relation entre taxonomies et classification automatique a été étudiée, puis implantée en même temps que l’intégration des modules scientifiques d’analyse du signal et de classification automatique. Participant : M. Jacob.

8.4.3 Développement des modules d’accès à la base de données

Dès que la structure logique des données gérées en base a été stabilisée, le développement d’un premier niveau logiciel dialoguant avec celle-ci, et fournissant au niveau applicatif des services d’accès aux données, a pu être amorcé. Il s’agissait d’implanter les fonctionnalités suivantes :

133 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – SERVICES EN LIGNE

- en consultation, des fonctions de navigation permettant d’explorer les taxonomies et les échantillons qui y sont classés, ou encore, partant d’un échantillon, d’obtenir la liste des autres échantillons classés dans un même élément taxonomique que lui ; - en consultation toujours, d’offrir des fonctions de recherche. Dans Ecrins, celles-ci s’appuient sur des critères textuels (recherche « full-text » dans les libellés et commentaires des échantillons et des éléments taxonomiques) ; - en modification, de permettre à l’utilisateur de créer, supprimer et modifier toutes sortes de données (éléments de taxonomies, échantillons, classification de ceux-ci dans les taxonomies, etc.). Ici, un des rôles majeurs du code développé est de garantir l’intégrité des données (aucune action de modification ne doit conduire à des données ne respectant pas le modèle logique, comme par exemple un échantillon sans libellé, ou n’apparaissant plus dans aucune taxonomie…). L’application des droits d’accès, sur lesquels se fondent toutes les fonctionnalités de partage des données entre plusieurs utilisateurs, intervient dans tous ces points pour contrôler, soit la visibilité des données, soit le droit de l’utilisateur à modifier celles-ci. Participant : M. Jacob.

8.5 Développement des couches applicatives

8.5.1 Gestion des données audionumériques

Les fonctionnalités d’upload (l’utilisateur ajoute de nouveaux échantillons dans le système), de download (l’utilisateur télécharge sur son poste des échantillons du système) et de streaming (pré-écoute au format mp3), ainsi que la transmission des données audionumériques aux modules d’analyse du signal, ont nécessité la mise en place de conversions de formats prenant en compte, non seulement le format de représentation (AIFF, WAVE, etc.), mais aussi les autres paramètres techniques des échantillons (résolution, fréquence d’échantillonnage, nombre de canaux). L’implantation de ces fonctions a été faite de la façon suivante : - intégration de produits existants lorsque ceux-ci sont compatibles avec les contraintes techniques du système ; - développement spécifique de codeurs et de décodeurs. A un niveau plus technique, le volume important des données mises en jeu a soulevé le problème du stockage massif, et surtout celui de la transmission par réseau de grosses quantités de données, entre les machines de la plate-forme serveur comme sur Internet. L’optimisation de ces transferts s’appuie classiquement sur des technologies de streaming, sur lesquelles l’accent a été mis dans le cadre de la re-conception d’architecture effectuée en fin d’année pour le projet Cuidado (voir paragraphe correspondant ci-après). Participants : G. Boutard, M. Jacob.

8.5.2 Niveau applicatif

Le niveau applicatif s’appuie sur les modules précédemment exposés pour fournir des services de haut niveau correspondant exactement aux cas d’utilisation de l’application. Les fonctions de ce niveau sont donc les suivants : - intervenir comme un contrôleur, ayant une visibilité transverse sur tous les types de données (au travers les modules d’accès à la base), et orchestrant les échanges entre les différents composants du système. Par exemple, lors de l’ajout d’un échantillon dans le système, solliciter les fonctions de conversion audionumérique et

134 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – SERVICES EN LIGNE

de stockage des fichiers, puis inscrire le nouvel échantillon dans la base de données, avec toutes ses caractéristiques ; - constituer des données complexes, faisant sens pour l’utilisateur, à partir des données de granularité plus fine gérées en base. Par exemple : à partir d’un utilisateur, reconstituer l’ensemble cohérent de son environnement personnel (panier utilisateur, recherches précédemment mémorisées, etc.) ; - effectuer un certain nombre de contrôles liés aux droits d’accès aux données (à quelles données ai-je le droit d’accéder ?) et aux profils utilisateurs (quels services du système ai-je le droit d’utiliser ?). Dans la mesure où ce niveau logiciel prend en charge l’ordonnancement des échanges entre les différents composants du système, son implantation a supposé une importante phase de conception technique préliminaire, fondée en particulier sur la définition préalable de l’architecture logique. Participant : G. Boutard.

8.5.3 Les interfaces graphiques

Il s’agissait ici d’implanter les interfaces graphiques en s’appuyant sur le niveau applicatif précédemment exposé. Dans Ecrins, ce dernier niveau s’appuie sur les technologies HTML et Javascript, assurant une compatibilité maximale avec les postes clients. Participants : P. Mullon, G. Boutard.

8.6 Intégration des modules scientifiques

8.6.1 Aspects fonctionnels

Si la fonction d’analyse du signal (extraction des descripteurs audionumériques) est relativement simple à faire apparaître dans les interfaces graphiques offertes à l’utilisateur, en revanche l’intégration fonctionnelle de la classification automatique repose, comme on l’a vu, sur une interaction forte avec la description taxonomique. Il s’agissait in fine de permettre à l’utilisateur : - d’utiliser la classification automatique pour classer ses propres sons dans les taxonomies proposées par le système ; - en s’appuyant sur ces mêmes taxonomies, de définir de nouveaux ensembles de sons d’exemples (espaces de classification) sur lesquels les algorithmes d’apprentissage (utilisés par la classification automatique proprement dite) pourront être entraînés ; - de lancer ce processus d’apprentissage. L’accès à ces services est régi par la définition des profils d’utilisateurs. En particulier, les deux dernières actions nécessitent une bonne connaissance des algorithmes de classification automatique ; elles sont donc réservées à des utilisateurs de profil « avancé ». Au contraire, la première action, qui s’appuie sur les résultats des deux suivantes, doit pouvoir être accessible par tous les utilisateurs. Participants : P. Mullon, M. Jacob. Collaborations internes : P. Tisserand, G. Peeters (équipe Analyse-synthèse).

135 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – SERVICES EN LIGNE

8.6.2 Aspects techniques

L’intégration des modules scientifiques suppose la résolution d’un certain nombre de problèmes techniques, dont la plupart ont dû être anticipés en amont du développement de ces modules par les équipes scientifiques : - résolution des problèmes de plate-formes et de recompilation (les modules doivent s’exécuter sur les machines cibles, incluant celles des partenaires industriels) ; - identification des dépendances : si les modules utilisent des produits extérieurs, la disponibilité de ceux-ci sur les plate-formes cible doit être garantie ; les aspects commerciaux liés à l’utilisation de ces éventuels produits extérieurs doivent également être résolus. - interfaçage avec le reste du système : les entrées et sorties des modules scientifiques doivent permettre les échanges de données entre ces modules et le reste du système ; - le passage de l’environnement de développement scientifique à un système opérationnel pose des contraintes techniques supplémentaires sur les modules : élimination de toute fuite mémoire, aucun accès aux disques durs, robustesse des modules face aux cas limites, etc. Dans le cadre de Cuidado, où trois partenaires différents sont susceptibles de fournir des modules d’analyse pouvant interagir entre eux, l’anticipation de ces divers problèmes était particulièrement cruciale ; il convenait d’inscrire les contributions des partenaires dans l’architecture générale du système en identifiant les besoins techniques des modules, les données auxquelles ils devaient avoir accès, les échanges entre modules, etc. Cette tâche de coordination technique a été effectuée pour l’ensemble des modules d’extraction de Cuidado à la fin de l’année 2002. Participants : G. Boutard, M. Jacob, P. Mullon. Collaborations internes : P. Tisserand, G. Peeters (équipe Analyse-synthèse). Collaborations extérieures : P. Herrera (Université Pompeu Fabra, Barcelone).

8.7 Retours utilisateurs et re-conception

8.7.1 Synthèse et analyse des retours utilisateurs, re-conception fonctionnelle

Une phase de retours utilisateurs a été menée par l’équipe Perception et cognition musicale sur la version finale de l’application Ecrins. Ce travail a fourni une quantité importante d’informations liées aux services offerts par le système et à l’ergonomie leur donnant accès. Dans le cadre de la re-spécification et du second cycle de développement du projet Cuidado, ces éléments ont été recoupés avec d’autres sources d’informations : - les retours d’utilisation de l’équipe elle-même (qui a été amenée à utiliser certaines fonctionnalités peu abordées dans le cadre des retours utilisateur) ; - les fonctionnalités attendues dans le cadre du projet Cuidado et non encore implantées ; - une anticipation des fonctionnalités pouvant être offertes par les modules scientifiques non encore intégrés ou non encore développés. Participant : P. Mullon. Collaborations internes : V. Rioux (équipe Perception et cognition musicales).

136 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – SERVICES EN LIGNE

8.7.2 Re-conception de l’architecture logique

La phase de re-conception programmée en seconde moitié de l’année 2002 a été l’occasion d’un certain nombre de modifications de l’architecture logique, visant globalement à améliorer la modularité de celle-ci, en prenant en particulier en compte les objectifs suivants : - garantir une meilleure indépendance logicielle entre les fonctionnalités spécifiques à l’application en ligne et les applications « offline » des partenaires. Par exemple, les fonctions de description des échantillons sont génériques, réutilisables, et doivent pouvoir être partagées entre l’application en ligne et les applications développées par les partenaires industriels des projets ; au contraire, la gestion des utilisateurs et des droits d’accès aux données, les fonctions de stockage massif des données, sont des spécificités de l’application en ligne ; - pour les composants de l’architecture partagés par plusieurs applications, choisir des technologies d’implantation garantissant la compatibilité avec les différentes plate- formes cibles. - améliorer les fonctions d’accès aux données audio (meilleur support des formats audionumériques, généralisation des mécanismes de streaming lors du transfert des données audionumériques) ; - tenir compte des exigences techniques des nouveaux modules scientifiques intégrés, et des nouvelles fonctionnalités visées ; - constituer une interface de programmation (API) permettant à l’avenir de construire de nouvelles applications dialoguant avec le système et sa base de données, ou permettant à des applications existantes, et intéressées par l’accès en ligne à des bases d’échantillons, de dialoguer avec ces mêmes bases ; - en définissant des briques logicielles élémentaires assurant des traitements bien spécifiques, et nécessitant donc des compétences précises, fournir un cadre technique clair pour la coordination technique du projet. Participants : P. Mullon, G. Boutard, M. Jacob.

8.8 Suivi de projet

Les projets Ecrins et Cuidado posent, au niveau du management de projet, le problème de la conciliation entre la production de résultats applicatifs finis et opérationnels et l’intégration de travaux scientifiques ouverts et en progression constante ; tout ceci, enfin, doit trouver sa place dans un planning et des moyens humain limités, et conduire à un résultat fonctionnellement pertinent et novateur du point de vue de l’utilisateur final.

8.8.1 Coordination technique entre partenaires

Dans le cadre du projet Ecrins, la coordination technique était une tâche relativement simple, car, hors l’équipe Services en Ligne elle-même, seule l’équipe Analyse-synthèse et le partenaire Digigram étaient susceptibles de produire des composants logiciels. Dans Cuidado au contraire, trois équipes scientifiques produisent des modules d’analyse, et deux partenaires industriels (Oracle et Creamware) développent des éléments logiciels interagissant étroitement avec les autres composants de l’application Sound Palette. La coordination technique est donc un élément central du projet ; elle se décline selon les axes suivants : - identifier, d’un point de vue logique, les entrants et les résultats des divers composants logiciels développés par les partenaires ;

137 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – SERVICES EN LIGNE

- sur cette base, spécifier précisément les caractéristiques externes de ces composants ; - toujours sur la base du premier point, identifier les dépendances entre les différentes tâches de développement. Ces dépendances jouent un rôle majeur dans l’élaboration des plannings de réalisation des applications cibles ; - stabiliser, en concertation avec les partenaires, les caractéristiques techniques des différents modules développés, afin que leur intégration soit possible. Participant : P. Mullon.

8.8.2 Coordination organisationnelle et administrative

La coordination organisationnelle et administrative du projet IST Cuidado a fonctionné sur le régime permanent établi l'année dernière, mais a aussi donné lieu à de nouvelles activités, propres aux phases spécifiques atteinte par le projet dans son cycle de vie. Parmi les activités organisationnelles et administratives de régime permanent, il faut noter : - l'organisation de réunions de travail multi partenaires, ainsi que de revues à caractère contractuel et officiel, parfois en présence du Project Officer de la Commission européenne ; - la rédaction de Progress Reports semestriels et de Cost Statements détaillés ; - la rédaction d'un rapport d'activité annuel à destination de la Commission ; - l'organisation de séances de retour d'expérience d'utilisateurs des prototypes des futures applications pilotes Cuidado ; - la conception d'un nouveau site WEB dédié au projet Cuidado et destiné au grand public. Parmi les activités organisationnelles et administratives spécifiques développées cette année, on trouve essentiellement : - la mise en place de la procédure eTIP qui permet de tracer la liste des résultats promis par le projet, ainsi que leur description orientée marchés ; - la constitution d'une version de travail du eTIP Cuidado, de statut "interim & publiable". Participants : H. Vinet, F. Rousseaux, M. Dulong de Rosnay.

8.9 Publications et communications

Articles parus dans des revues à comité de lecture [Bonardi02a] Bonardi, A., Rousseaux, F., « Composing an Interactive Virtual Opera: The Virtualis Project », LEONARDO Volume 35, Issue 3, MIT Press, 2002, vol. issue 3, n° 35 [Vinet02c] Vinet, H., Navigation dans les bases de données musicales, Les cahiers du numérique, 2002, vol. 3,n°3, pp. 137-148, Editions Hermès-Lavoisier.

Actes de congrès avec comité de lecture [Rousseaux02a] Rousseaux, F., « La notion d'œuvre à l'heure de la musique "en ligne" : comment concevoir la nécessaire médiation des affinités électives ? », Université des Arts, ed. Marc Jimenez. (Klincksieck Editions), 2002 [Vinet02a] Vinet, H., Herrera, P., Pachet, F., « The CUIDADO Project : New Applications based on Audio and Music Content Description », International Computer Music Conference, Göteborg, 2002, pp. 450-453 [Vinet02b] Vinet, H., Herrera, P., Pachet, F., « The CUIDADO Project », International Conference on Music Information Retrieval, Paris, 2002, pp. 197-203

138 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – SERVICES EN LIGNE

Travaux universitaires

Mémoires de maîtrise, DEA et d’écoles d’ingénieurs

[Sylvand02a] Sylvand, B., « Rapport de stage pour la validation d'un DESS de conseil en gestion des connaissances numérisées : rapport final du stage : Conception et validation opérationnelle d’un modèle logique de description qualitative des échantillons sonores. », 2002

Rapports de recherche [Boutard02a] Boutard, G., « Document de conception UML du système Ecrins en version V3.2.0 », 2002 [Jacob02a] Jacob, M., « Structure de la base de données Ecrins en version V3.2.0 », 2002 [Mullon02a] Mullon, P., Geslin, Y., Jacob, M., « Ecrins: an audio-content description environment for sound samples », ICMC, Göteborg, 2002 [Mullon02b] Mullon, P., « Ecrins, conception fonctionnelle : gestion des utilisateurs et des données. Recherche et navigation. », 2002 [Mullon02c] Mullon, P., « Ecrins, conception fonctionnelle : les services de classification manuelle », 2002 [Mullon02d] Mullon, P., « Interface Ecrins : seconde proposition d'interface », 2002 [Mullon02e] Mullon, P., « Synthesis of functional feedbacks on Online Sound Palette Prototype, and main ideas for re-specification of this application », 2002 [Mullon02f] Mullon, P., « T-ONSPII-GEN-1, Sound Palette architecture redefinition after M3 », 2002 [Mullon02g] Mullon, P., « T-ONSPII-IN-SONA: internal specification of Sound Analysis subsystem », 2002 [Rousseaux02e] Rousseaux, F., CUIDADO, p., « How Can Feedback from User Groups Support the CUIDADO Project Re-specification Process ? », 2002 [Rousseaux02f] Rousseaux, F., CUIDADO, p., « CUIDADO Updated Specification », 2002

Conférences invitées [Rousseaux02b] Rousseaux, F., « Will Retrieving Music From the Web Revolutionize Musicology? », SUN : Capire la musica, Naples, 2002 [Rousseaux02c] Rousseaux, F., « Deux essais pour faire parler l'informatique », "Du Sujet : Théorie et Praxis", Maison des Sciences de l'Homme de Paris, 2002 [Rousseaux02d] Rousseaux, F., « Le danseur face au miroir », Université de Montpellier, 2002. [Journées de recherche doctorale sur la danse et les nouvelles technologies]

139 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – SERVICES LOGISTIQUES

9 SERVICES LOGISTIQUES

9.1 Service informatique

Responsable : Laurent Ghys

L'année 2002 a été pour le Service informatique une période de transition, marquée notamment par l’affectation d’une nouvelle assistante (Ghislaine Montagne), qui assure désormais la totalité des tâches administratives du service, avec une grande efficacité. Un nouvel emploi-jeune (Frédéric Vandromme) a également rejoint l'équipe au début de l'année. Il assure une grande partie de la gestion des postes de travail Unix, et de l'aide aux utilisateurs principalement les chercheurs, ainsi que la gestion des réseaux internes.

9.1.1 Réseaux Internes

Le projet de restructuration des réseaux internes, initié en 1999 est arrivé à maturité en 2002. Rappelons que ce réseau utilise uniquement la technologie Ethernet avec des VLANs (réseaux locaux virtuels) et une commutation dite "de niveau 3". Le commutateur principal,auquel on a ajouté régulièrement chaque année une carte 48 ports 10/100 Mbps, a été complété cette année par une carte 16 ports Ethernet Gigabit. Sur ces ports sont connectés les serveurs récents (Mac OS X et Unix) ainsi que des commutateurs qui permettent la poursuite de l'extension de ce réseau. La forte croissance du nombre de prises connectées a deux origines : - d’une part, nous avons dû faire face à l'arrivée des nombreuses machines des nouveaux projets, que ce soit les postes de travail des collaborateurs ou les serveurs (en Gigabit) ; - d'autre part, la demande de beaucoup de collaborateurs de pouvoir connecter leur ordinateur portable personnel au réseau de l'Ircam que nous avions vu apparaître en 2001 s'est encore amplifiée en 2002. Ceci a entraîné une très grosse charge de travail, car ces machines doivent pour accéder au réseau intranet être préalablement déclarées et enregistrées dans nos bases de données et elles immobilisent des prises réseaux supplémentaires. L'expérimentation d'un réseau de type 802.11b (Ethernet par radio) bien qu'ayant donné entière satisfaction n'a cependant pas été mise en oeuvre à plus grande échelle. Plusieurs raisons freinent en effet le développement de cette technologie : - bien qu'en pleine expansion sous le non de "Wi-Fi", celle-ci est en permanente évolution, les standards 802.11x sortent les uns après les autres (802.11a, 802.11g), avec une course effrénée aux débits. - le déploiement à plus grande échelle de ce type de liaisons n'est pas sans poser de problèmes de sécurité, qui sont rendus encore plus complexes et difficiles à aborder en raison de la grande diversité des technologies mises en jeu. Mais les technologies Ethernet sans fil devront être néanmoins maîtrisées dans l'avenir, au moins sur l'aspect sécurité, car des opérateurs commencent à déployer à grande échelle des réseaux Wi-Fi sur le domaine public, et nous serons très bientôt confrontés à des personnes

140 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – SERVICES LOGISTIQUES situées physiquement dans l'enceinte de l'Ircam bien que leur machine soit connectée (par des systèmes radio) à des opérateurs externes à l'Ircam.

9.1.2 Connexion Internet

Le raccordement de l'Ircam à la « Boucle des Contenus » par l’intermédiaire de l’opérateur Renater, bien qu'ayant été effectué à la fin de l'année 2001, n'a cependant n'a pris toute son ampleur qu'au cours de l'année 2002. Ce service nous a donné entière satisfaction, aussi bien pour l'excellente visibilité de nos serveurs de contenus depuis l'Internet que pour le confort d'accès à l'Internet à partir de nos postes de travail. Le choix qui avait été fait d'utiliser, pour notre routeur de sortie vers Renater, ainsi que notre garde-barrière d'entrée de site, des machines ordinaires dépourvues de disque dur, sous un système d'exploitation libre, à la place d'équipements propriétaires coûteux s'est avéré tout à fait judicieux. La puissance de calcul de ces machines est largement suffisante pour supporter les débits considérés, qui sont pourtant assez conséquents. La mise en place de ce service a rendu possible une augmentation très conséquence de la bande passant d’accès à l’Internet, tant pour l’Ircam que pour le Centre Pompidou et la BPI (multiplication par un facteur supérieur à 10).

9.1.3 Evolution des Serveurs

La principale évolution pour les serveurs a porté cette année principalement sur les services extérieurs, à savoir les serveurs web, FTP, CVS et les robots de listes de diffusion. Pour éviter la multiplication du nombre de machines physiques, ce qui entraîne une grosse charge d'administration à cause des pannes matérielles, la technique des serveurs « virtuels » a été utilisée. Il s'agit d'héberger sur une seule machine physique plusieurs systèmes Unix, totalement indépendants les uns des autres. Chaque système tourne dans une « prison » qui la protège totalement des autres machines virtuelles, car même en cas de compromission totale de l'une des machines, l'utilisateur n'a aucune visibilité des autres machines, pas plus que du matériel sous-jacent (disques, réseaux etc.). On pourra noter également que l'on peut avoir des versions différentes des logiciels (par exemple Apache) d'un serveur virtuel à l'autre ce qui est bien utile dans le cas des mises à jour. Cette technique a été utilisée pour la plupart des serveurs extérieurs sauf pour le serveur de listes de diffusion qui utilise le logiciel "Sympa" et demande au moment de l'envoi massif des messages électroniques, une assez forte puissance de calcul. Il faut cependant noter pour l'avenir qu'il ne faudrait pas abuser de cette technique, car la puissance de calcul est partagée entre tous les services. Les nouveaux serveurs web dynamiques, qui s'appuient sur le couple PHP/Mysql, requièrent justement une puissance non négligeable, particulièrement en cas d'accès multiples simultanés. On peut toujours très rapidement corriger une éventuelle dégradation de l’un de ces services, en faisant migrer le serveur virtuel sur lequel il tourne sur une nouvelle machine physique, ce qui est très facile.

9.1.4 Tâches administratives

L'arrivée d'une nouvelle secrétaire a permis au service informatique de rationaliser toute la partie administrative inhérente à son activité. Les achats, la gestion des dossiers de maintenance, le suivi des retours de matériels, tâches lourdes quotidiennes qui étaient auparavant effectuées tant bien que mal par les administrateurs système, sont maintenant parfaitement gérées par une personne ayant les bonnes compétences pour ce type de travail.

141 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – SERVICES LOGISTIQUES

L’organisation de la gestion du parc informatique, activité qui fait appel à la fois à des données de type administratif (données financières, références des commandes, etc.) et fortement techniques (références à des matériels et logiciels, numéros techniques de toutes sortes) prend progressivement toute son ampleur, et devrait, à terme, libérer les techniciens et administrateurs système de l'ensemble de toutes les tâches de gestion administrative. Participants : Y. Bensaïd, J. Boissinot, O. Labat, G. Montagne, F. Vandromme.

9.2 Atelier mécanique

Technicien : Alain Terrier

Parmi les réalisations les plus représentatives de l’année 2002, l’Atelier de mécanique a effectué les travaux suivants, à la demande des différents services de l’Ircam :

9.2.1 Département Recherche et développement

Modifications et mise au point de la structure 3D pour la chambre sourde (O.Warusfel). Étude et réalisation d’un banc d’essai pour les marteaux du piano (R. Caussé, Eric. Humbert). Étude et réalisation d’un moule en résine et composites pour la Timée (N. Misdariis). Étude et réalisation de deux prototypes de barillet à volume variable pour la Clarinette (R. Caussé). Étude et réalisation de trois rampes supportant huit micros projet Carrouso (O. Warusfel, N. Misdariis). Modifications d’un système de fixation et montage de capteurs optiques pour repérage angulaire du plateau d’une table tournante B&K (O. Warusfel). Étude et réalisation d’une hanche double en (altuglas) pour le hautbois (R. Caussé, A. Almeida). Étude et réalisation de moules hanches doubles pour le hautbois et le basson (R. Caussé, A. Almeida). Étude et réalisation d’un montage pour les mesures de vibrations de plaques précontraintes (validation des calculs numériques de Modalys) (R. Caussé, J. Bensoam). Réalisation de 24 pièces : moulages du pavillon de l’oreille externe ajustable sur une tête artificielle pour l’étude des relations entre HRTFs et les paramètres morphologiques (O.Warusfel). Usinage 50 empreintes du conduit auditif pour le montage de micros KNOLS travaux effectues dans le cadre du projet LISTEN (O. Warusfel).

9.2.2 Département Création

Réparation d’un STOVIOLE pour colonnes de fixation du cornet (A. Jacquinot).

9.2.3 Régie Bâtiment et Services généraux

Étude et réalisation de trois supports mixte pour claviers d’ordinateurs CP et MAC (N. Belal). Modification (soudure)d’une table poste d’esquisse. Réalisation de quatre cimaises pour support HP mezzanines et perçage des parures de portes local nodal Bat. B (G-.E. Giscard).

142 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERSONNEL

10 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT : PERSONNEL

• Direction scientifique Hugues Vinet Directeur scientifique, directeur de l’UMR Ircam- CNRS Florence Quilliard-Monjal Assistante direction scientifique Francis Rousseaux Chargé de coordination projet Cuidado Professeur Université de Reims, délégation CNRS Mélanie Dulong de Rosnay Coordinatrice administrative des Projets européens Thèse CIFRE, université de Paris X Sylvie Benoit-Stanek Assistante équipes scientifiques Ghislaine Montagne Secrétariat équipes scientifiques (mi-temps)

• Acoustique Instrumentale René Caussé Responsable Gérard Bertrand Technicien des trois équipes acoustique Christophe Vergez Chargé de recherche (CR2 CNRS, collaboration LMA) Joël Bensoam Chargé de recherche et de développement (mi-temps) Nicholas Ellis Chargé de développement (mi-temps) Patricio De la Cuadra Chargé de recherche et de développement

Stagiaires et étudiants André Almeida Thèse, université de Paris VI (co-encadrement équipe Analyse/synthèse) Joël Bensoam Thèse, université du Maine, Le Mans Claudia Fritz Thèse Atiam, université Paris VI Olivier Houix Thèse, université du Maine, Le Mans (co-encadrement équipe Perception et cognition musicales) Eric Humbert Stage, Dea Atiam, Ecole Centrale-Paris Olivier Machery Stage, Ecole Centrale-Nantes Jacob Munkberg Stage, Ecole Centrale-Paris Olivier Sohn Stage, Ecole Centrale-Paris

Compositeur Mauro Lanza

• Equipe Acoustique des salles Olivier Warusfel Responsable Philippe Prévot Chargé de développement, ingénieur de recherche, détaché du Ministère de la Culture et de la Communication, Mission de la recherche et de la technologie. Olivier Delerue Chargé de recherche et de développement Reinhard Gretzki Stage, université de Bochun puis chargé de recherche Brian Katz Chargé de recherche Emmanuel Rio Chargé de recherche et de développement Sébastien Roux Chargé de recherche et de développement Guillaume Vandernoot Chargé de recherche Riitaa Vaananen Chargée de recherche

143 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERSONNEL

Stagiaires et étudiants Alexis Baskind Thèse Atiam, université Paris VI Sylvain Busson Thèse, université de Marseille Etienne Corteel Thèse Atiam, université de Paris VI Magali Deschamps Stage Ingénieur du Son, CNSM-Paris Numa Lescot Stage, ENST Fabien Lienhart Stage, ENS-Lyon

• Design sonore Louis Dandrel Responsable René Caussé Coordinateur scientifique Olivier Warusfel Coordinateur scientifique Emmanuel Deruty Assistant de production Nicolas Misdariis Chargé de recherche et de développement

Stagiaires et étudiants François Desmales Stage, ENSAM Etienne Pouvreau Stage, ENSAM

• Perception et Cognition musicales Stephen McAdams Responsable, (DR2, CNRS) Gérard Bertrand Technicien des trois équipes acoustique Alain de Cheveigné Chargé de recherche (détachement CR2, CNRS) Daniel Pressnitzer Chargé de recherche (CR2, CNRS) Mondher Ayari Chercheur étranger associé, CNRS Vincent Rioux Chargé de recherche et de développement Bennett Smith Ingénieur de recherche Patrick Susini Chargé de recherche Piotr Gaudibert Assistant de recherche Emmanuel Bigand Professeur, université de Bourgogne, détaché du CNRS

Chercheurs invités Cécile Marin Maître de conférences, université de Paris III Sandrine Vieillard ATER, université de Rouen Suzanne Winsberg Conseiller scientifique, université Rutgers (USA)

Stagiaires et étudiants Anne Caclin Thèse, université de Paris VI, allocataire de l'Ecole Normale Supérieure (AMN) Olivier Houix Thèse, université du Maine (co-encadrement équipe Acoustique instrumentale) Guillaume Lemaître Thèse, université du Maine, CIFRE société Klaxon Jérémy Marozeau Thèse Atiam, université Paris VI, bourse des Fonds de Recherche Suisses Cécile Alzina Stage Atiam, université de Paris VI Anne Frey Stage, université de Paris VIII Julien Tardieu Stage Atiam, université d’Aix-Marseille, puis thèse CIFRE/Ircam/Sncf/Renault

Compositeur Roger Reynolds

144 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERSONNEL

• Analyse-synthèse des sons Xavier Rodet Responsable Jean-Philippe Lambert Chargé de recherche et de développement Marc Locascio Chargé de développement Geoffroy Peeters Chargé de recherche David Ralley Chargé de développement Vincent Rioux Chef de projet « Orgues », chargé de recherche Axel Roebel Chargé de recherche et de développement Patrice Tisserand Chargé de recherche et de développement

Chercheurs, stagiaires et étudiants André Almeida Thèse, université Paris VI (co-encadrement équipe Acoustique instrumentale) Bertrand Delezoïde Thèse Atiam, université de Paris VI, collaboration CEA/Arkhimedia Laurier Fagnan Thèse, université d'Alberta à Edmonton (Canada) Guillaume Fayemendy Thèse, université Paris VI, collaboration France Telecom R&D Wim D'Haes Thèse, université d'Anvers Thomas Hélie Thèse ATS, université Paris XI-Orsay Arié Livshin Thèse, université Paris VI Diemo Schwarz Thèse Atiam, université Paris VI Kasper Souren Thèse, université Paris VI Emmanuel Vincent Thèse Atiam , Université Paris VI, AMN ENS Michaël Durand Stage, INSA-Lyon Joseph Escribe Stage, ESME-SUDRIA Thomas Foirien Stage, Dea ENS-Cachan Gil Gaullier Stage, DESS université de Paris VI Arroabarren Ixone Stage, Doctorat université de Pamplune, Espagne Matthias Krauledat Stage, université de Münster (Allemagne) Amaury La Burthe Stage, Atiam INPG-Grenoble Boris Prudham Stage, DESS université de Franche-Comté Ferréol Soulez Stage, CPE-Lyon Fabien Tisserand Stage, ESSTIN-Nancy

Compositeur Alain Lithaud

• Représentations musicales Gérard Assayag Responsable Carlos A. Agon Amado Chargé de recherche et de développement Benoit Meudic Chargé de recherche et de développement. Thèse Atiam, université de Paris VI

Stagiaires et étudiants Moreno Andreatta Thèse, université de Tours Dominique Eav Stage, Diplôme ingénieur, Ecole des Nationale Supérieure des Arts et Métiers Olivier Lartillot Thèse Atiam, université de Paris VI Charlotte Truchet Thèse, université Paris VII, bourse AMN ENS Paris VI Benoit Mathieu Stage Dea, Enst-Bretagne Emilie Poirson Stage Dea, université de Paris VI Florent Selva Stage DESS, université de Paris VI

145 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERSONNEL

Chercheurs invités Kilian Sprotte Hochschule für Künste Bremem, Allemagne

Compositeurs Georges Bloch Jean-Luc Hervé

• Formulations du musical Nicolas Donin Coordinateur Jacques Theureau Chargé de recherche (CR1, CNRS) Pierre Vermersch Chargé de recherche (CR1, CNRS)

• Système temps-réel (jusqu’à septembre 2002) François Déchelle Responsable Riccardo Borghesi Chargé de développement Peter Hanappe Chargé de développement (janvier - avril) Norbert Schnell Chargé de développement Diemo Schwarz Chargé de recherche et de développement,

Stagiaires Vincent Goudard Stage, INSA-Lyon Mathieu Gilles Stage, INSA-Lyon Franck Laÿs Stage , UTC, collaboration ministère de la culture et de la communication Rémy Muller Stage, INSA-Lyon Patrice Tisserand Chargé de développement

Chercheurs invités PaR&D.doctricio De la Cuadra Chercheur CCRMA (co-encadrement équipe Acoustique instrumentale) Nicola Orio Université de Padoue

• Applications temps réel (à partir d’octobre 2002) Norbert Schnell Responsable Riccardo Borghesi Chargé de développement Diemo Schwarz Chargé de recherche et de développement

• Logiciels libres et ingénierie logicielle (à partir d’octobre 2002) François Déchelle Responsable Patrice Tisserand Chargé de développement

• Services en ligne Pascal Mullon Responsable, chef de projet informatique Guillaume Boutard Chargé de développement Max Jacob Chargé de développement

Stagiaire Benjamin Sylvand Stage Dess, université de Paris IV

• Service informatique Laurent Ghys Responsable Julien Boissinot Administrateur Unix Youcef Bensaid Technicien Olivier Labat Ingénieur système Patrice Pierrot Technicien (jusqu’au 4 octobre 2002) 146 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – PERSONNEL

Frédéric Vandromme Emploi jeune, technicien informatique

• Atelier de mécanique Alain Terrier Technicien

147 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ANNEXES

11 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT : ANNEXES

11.1 Conseil Scientifique de l’Ircam

Séance des 15-17 janvier 2002

Composition du Conseil Scientifique de l’Ircam :

Jens BLAUERT, Professeur, Institute of Communication Acoustics, Ruhr-Universitaet , Bochum, Allemagne.

Chris CHAFE Directeur, Center for Computer Research in Music and Acoustics (CCRMA), Université de Stanford, Californie, USA. (non présent à la séance des 16 et 17 janvier 2002).

Jean-Pierre DALBERA, Chef de la Mission de la Recherche et de la Technologie, Ministère de la Culture et de la Communication, Paris.

Hugues GENEVOIS, Chef du Bureau des écritures et de la recherche, Direction de la Musique et de la Danse, du Théâtre et des Spectacles, Ministère de la Culture et de la Communication, Paris.

Jean KERGOMARD, Directeur de recherche CNRS. Directeur adjoint du Laboratoire de Mécanique et d'Acoustique (LMA), Marseille.

Franck LALOË, Directeur de recherche CNRS, Laboratoire de Physique, Ecole Normale Supérieure, Paris.

Jean-Sylvain LIENARD, Directeur de recherche CNRS, Laboratoire d'Informatique et de Mécanique pour les Sciences de l'Ingénieur (LIMSI) CNRS, Orsay.

Julius ORION-SMITH, Professeur, CCRMA (Center of Computer Research in Music and Acoustics), Université de Stanford, Stanford, (USA).

Antoine RIZK, Directeur de départements, branche expertise, Société Valoris, Paris.

Reynald SEZNEC Président Directeur Général, Société Thales Air Defence, Bagneux.

David WESSEL, Directeur, Center for New Music and Technologies (CNMAT), Université de Berkeley, Californie, USA.

148 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ANNEXES

Conclusions du Conseil Scientifique de l’IRCAM du 16 et 17 janvier 2002

Le conseil a d’abord examiné les aspects stratégiques de l’activité des deux dernières années. Pour commencer il salue l’ambition légitime pour l’IRCAM de son nouveau directeur, Bernard Stiegler, et la pertinence des objectifs visés par lui-même et le directeur scientifique, Hugues Vinet. Il approuve l’orientation pour l’IRCAM d’être un pôle de référence sur les sciences et les technologies du son et de la musique. Ce pôle peut être important pour des organismes de nature très variée, allant des laboratoires de recherche aux entreprises industrielles en passant par les organismes de formation et de diffusion de la musique, en France bien entendu mais aussi à l’étranger. Un événement majeur est l’important développement récent de la participation de l’IRCAM à des grands projets nationaux et européens. De ce point de vue le conseil a un avis partagé. D'un côté il félicite tous ceux qui sont responsables du succès que représente l’obtention de ces contrats, que ce soit la direction, l’équipe de valorisation et de communication, ou les chercheurs, grâce avant tout à la reconnaissance de leur expertise. L’IRCAM apprendra beaucoup de cette participation, qui doit permettre l’acquisition de connaissances et leur diffusion, notamment via des logiciels. Le caractère international des contacts créés est aussi un grand atout. D'un autre côté il tient à mettre en garde contre les effets pervers et déstabilisants d'un tel saut : beaucoup d'énergie est mise à l'organisation, à l'administration ou aux déplacements, au détriment de la recherche, et les objectifs scientifiques propres de l'IRCAM peuvent être oubliés. Les chercheurs de l'IRCAM risquent d'être détournés de la recherche pour une durée plus longue que celle envisagée au départ, d'autant que l'embauche de nombreux personnels pour des durées déterminées incite fortement à chercher à renouveler les contrats européens, même quand les suites sont en fait moins intéressantes que les projets initiaux. Le conseil émet une recommandation en ce qui concerne la participation aux grands projets : il approuve l’idée de ne pas trop impliquer les doctorants dans leur organisation, et pense qu’ils doivent être incités et aidés à publier des articles approfondis, ce qui aura un effet positif tant pour leur devenir que pour la communication de l’IRCAM. Les subventions européennes ne doivent pas avoir pour effet de freiner les publications scientifiques dans les revues à comité de lecture. Le conseil a beaucoup apprécié l’intérêt de ces projets en ce qui concerne les interactions entre équipes, qui sont manifestement croissantes, ce qui est tout à l’honneur de l’IRCAM. Il apprécie aussi les nombreuses collaborations externes, avec les laboratoires de recherche comme les industriels, et les liens forts existant entre les chercheurs et les compositeurs. La volonté de travailler en réseau est approuvée.

Le conseil a longuement débattu du futur. Un objectif doit être de réussir à contrôler la croissance des activités, en participant à de nouveaux grands projets essentiellement en raison de l’excellence des recherches, davantage que par l’effet mécanique de l’élargissement du nombre des partenaires, notamment européens. Il convient de veiller à ce que le développement conserve une place raisonnable par rapport à la recherche, ce qui peut devenir un exercice d’équilibre assez délicat. Un autre exercice délicat est bien entendu une vision prospective de l’emploi des chercheurs et ingénieurs, que ce soit les permanents ou ceux qui sont embauchés pour les contrats ; stabiliser le financement extérieur dans le futur semble raisonnable. Le retour de la recherche en musicologie du 20e siècle est certainement conforme aux missions de l’IRCAM, mais en même temps le choix judicieux des objectifs est nécessaire : il convient d'éviter, en visant un trop grand éclectisme, d’affaiblir ce qui progresse bien. Un critère de choix parmi d’autres peut être de réfléchir à ce qui ne peut être fait qu’à l’IRCAM, et c’est d’ailleurs à la lumière de ce critère que des avis ont été produits sur les différentes équipes. Les finalités musicales doivent rester prédominantes, et de ce point de vue le projet Cuidado pose question à des membres du conseil : le développement de la production d’outils pour les réseaux ne doit sans doute pas prendre trop d’importance. Le « rendement social » de l’IRCAM doit être recherché : la volonté d’élargir le nombre d’utilisateurs, en élargissant le 149 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ANNEXES choix des plate-formes (notamment à Linux, comme le fait le projet Agnula, et Windows) et en développant encore fortement le Forum est très appréciée. Il reste à penser à élargir l’audience de logiciels aussi importants que Audiosculpt, OpenMusic, ou Modalys notamment.

Le conseil a ensuite examiné l’activité des équipes, dans l’ordre où elles ont été présentées. Voici, sans entrer dans beaucoup de détails (notons qu’il est toujours délicat de mettre en exergue certaines activités plutôt que telles autres) quelques idées principales :

L’équipe « analyse-synthèse » continue à impressionner le conseil par la qualité des recherches, le renouvellement de thèmes tout à fait originaux, et le débouché vers les équipes de développement. Les problèmes inverses et la séparation de sources ont été particulièrement remarquées. Sa production scientifique de toute nature est d’excellente qualité.

L’équipe « acoustique des salles » a présenté de nombreux thèmes de recherche extrêmement intéressants. Le renouvellement des thèmes, recommandés par le précédent conseil, est donc tout à fait réussi. La réalité virtuelle est certainement un thème majeur, comme la reconstruction de champs. Peut-être le titre de l’équipe devrait-il maintenant évoluer, pour mieux cerner la réalité actuelle ? L’intérêt des liens avec la communauté de l’Audio Engineering Society est souligné.

L’équipe « Systèmes temps-réels » continue à bien exploiter les travaux des équipes de recherche, en élargissant le nombre de plate-formes utilisées, comme il a été dit plus haut.. L’idée de liens avec l’application Director est bien appréciée, comme les liens avec l’Education Nationale.

Les résultats de l’équipe « Perception et Cognition Musicales » ont été malheureusement trop brièvement discutés, afin de prendre le temps qu’il convenait à réfléchir à sa situation actuelle dans l’IRCAM. Il ressort cependant que ses résultats et publications scientifiques sont tout à fait remarquables, bien liés à ceux de toutes les autres équipes, et de l’avis unanime du conseil, bien insérés dans l’activité, les projets et les finalités de l’IRCAM. C’est un point qui semble essentiel à souligner. C’est une équipe parfaitement à même de créer des liens scientifiques féconds entre physique, signal, musique et perception. Le conseil s’inquiète du malaise ressenti par ses membres, et pense qu’il n’est pas trop tard pour engager un vrai dialogue sur le fond de ce malaise, en évitant les causes plus superficielles, qui inévitablement prennent un poids exagéré dans ce type de situation. Il pense que toute l’équipe et tout l’IRCAM auraient beaucoup à perdre d’une séparation, à la fois du point de vue scientifique et de point de vue institutionnel, sans omettre les relations internationales et les aspects logistiques. Le conseil ne peut qu’inciter non seulement l’équipe et la direction de l’IRCAM mais aussi les autres équipes à rétablir le dialogue dès que possible, notamment dans le cadre de la préparation du contrat avec le CNRS.

La présentation de l’activité de l’équipe « Acoustique Instrumentale » a montré qu’elle poursuivait son objectif de large expertise de tous les instruments de musique, en lien avec les compositeurs et les instrumentistes. Cet objectif est difficile à atteindre de façon durable, ce qui peut expliquer un certain manque de clarté dans la présentation des axes forts, voire une certaine dispersion des recherches, qui pourrait nuire à la capitalisation des résultats. Mais les travaux sont de qualité, et les thèmes bien choisis ; ainsi la thèse sur la modélisation du hautbois, en collaboration avec l’équipe analyse-synthèse, répond à un vrai manque dans la littérature scientifique, et les développements scientifiques de Modalys sont bienvenus.

L’équipe « Représentations Musicales » a fortement impressionné le conseil par les résultats qu’elle est aujourd’hui en mesure d’obtenir, grâce notamment aux outils qu’elle s’est donnés, 150 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ANNEXES au premier rang desquels OpenMusic. L’ensemble des thèmes et des résultats est tout à fait cohérent, l’apprentissage par machine extrêmement intéressant. Les contacts avec les compositeurs sont étroits, et nombreux. L’idée d’une revue internationale d’informatique musicale, au sens de la composition, est judicieuse ; on ne peut qu’ encourager l’existence d’une revue fondée par l’IRCAM dans un créneau bien choisi, pour lequel les recherches méritent d’être développées internationalement.

L’équipe « Services en ligne » est nouvelle à l’IRCAM, qui profitera de recrutements de personnels expérimentés ayant un profil original. Les objectifs auraient pu être présentés de façon plus synthétique, mais ils sont approuvés, car les travaux sont utiles : en particulier ils permettent de mettre un grand potentiel à la disposition de nombreux utilisateurs, y compris individuels, et leur retour sera important.

Enfin l’équipe « Design sonore », qui avait suscité des réactions lors du dernier conseil, a présenté des travaux intéressants. Le conseil pense qu’en effet l’équipe peut aller du modèle jusqu’à la conception, en passant par la perception et l’étude des préférences, mais il a trouvé que les objectifs ne semblent pas très bien définis.. Des projets comme le cube sont très bons. Mais en quoi les travaux présentés comme ceux sur la boîte de vitesse ont-ils un rapport avec le design, et sont-ils adaptés aux objectifs de l’IRCAM? En ce qui concerne les travaux sur la signalétique sonore et les travaux inclus dans ECRINS, les liens avec les travaux de l’Equipe « Perception et Cognition musicales, indispensables pour assurer leur pertinence, se sont pas apparus très clairement. Enfin la mission devrait être définie complètement par rapport au marché, notamment l’originalité devrait davantage venir de la connaissance de la musique.

Enfin le conseil scientifique a discuté de son fonctionnement. Il apprécie hautement les efforts faits par tous les personnels de l’IRCAM, pour l’organisation et la préparation de ces 2 journées, et les en remercie. Il remercie également l’IRCAM pour l’intérêt de la demi- journée présentant l’ensemble des activités de l’IRCAM, et pense que l’expérience peut être renouvelée. Le conseil rappelle que son rôle est consultatif, mais souhaiterait que mention soit davantage faite des recommandations qu’il a pu faire dans le passé. Les rapports écrits présentés sont tout à fait intéressants, mais il serait bon de les avoir au moins deux semaines à l’avance, afin de pouvoir les étudier, ce qui prend du temps, notamment pour les membres de langue étrangère. Le conseil redemande également à disposer d’une liste complète des publications de la période examinée. Il suggère aussi aux équipes de se mettre d’accord pour éviter les présentations doubles, tant écrites qu’orales, de certains sujets. Il suggère à tous les personnels de mettre à profit ces deux journées pour la dynamique interne du département « Recherche et Développement », en assistant davantage aux exposés, singulièrement ceux du directeur scientifique, ce qui peut être bénéfique pour la définition des différents aspects de la stratégie. Enfin, le Conseil a discuté d’un élargissement (raisonnable) du nombre de ses participants, afin de mieux couvrir certaines thématiques et de renouveler les points de vue ; certaines propositions peuvent être faites par des membres du conseil, si l’IRCAM le souhaite, et par ailleurs c’est aussi aux équipes de réfléchir à des propositions.

Fait à Marseille, le 8 mars 2002 Le président du Conseil Scientifique Jean Kergomard, Directeur de recherche au CNRS

151 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ANNEXES

11.2 Comité d’évaluation de l’UMR Ircam-CNRS

Le comité d’évaluation de l’unité mixte de recherche Ircam-CNRS s’est tenu le Vendredi 14 juin 2002 à l’Ircam. Il a évalué le bilan quadriennal du laboratoire (1999-2002) et son projet en vue du renouvellement de l’UMR pour la période 2003-2006.

Composition du Comité d’évaluation de l’Unité Mixte de Recherche Ircam-CNRS

Membres de droit Direction du Laboratoire Hugues VINET , Directeur scientifique de l’Ircam Tutelles Jean-Pierre DALBERA Chef de la Mission de laRecherche et de la Technologie, Ministère de la Culture et de la Communication Catherine GARBAY Directeur scientifique adjoint, Département STIC-CNRS, Bernard STIEGLER Directeur de l’Ircam

Membres nommés Président Jean-Sylvain LIENARD Directeur de recherche CNRS, LIMSI, Orsay

Autres membres Jean KERGOMARD Directeur de recherche CNRS,LMA, Marseille David WESSEL Directeur CNMAT,Université de Berkeley, Californie, USA

Comité national Jean-Marc CHASSERY Représentant Section 7, LIS, Grenoble Charles BESNAINOU Représentant Section 9, LAM, Paris Lionel COLLET Représentant Section 29 ,Hôpital Edouard Herriot, Lyon Michel BLAY Représentant Section 35, ENS Lettres et sciences humaines, Lyon

Membre invité Sylvie MOREAU Déléguée régionale – Délégation Paris A.

Rapport du Comité d’évaluation du Conseil Scientifique de l’Unité Mixte de Recherche Ircam-CNRS Vendredi 14 juin 2002 UMR Ircam-CNRS Ircam – Centre Georges Pompidou 1, place Igor Stravinsky – 75004 Paris –

Composition

Direction - Hugues Vinet, Directeur UMR IRCAM-CNRS - Bernard Stiegler, Directeur de l'IRCAM

Tutelles - Catherine Garbay, DSA CNRS STIC - Jean-Pierre Dalbera, Chef de la MRT, MCC - Mme Duval, Délégation Régionale DR1du CNRS

Evaluateurs - Charles Besnaïnou, représentant du Comité National, section 9 - Michel Blay, repr. CN section 35 - Jean-Marc Chassery, repr. CN section 7 - Lionel Collet, repr. CN section 29 152 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ANNEXES

- Jean Kergomard, expert, LMA, Marseille - Jean-Sylvain Liénard, expert, LIMSI, Orsay, président du Comité d'Evaluation, rapporteur - David Wessel, expert, CNMAT, Berkeley USA.

Le comité en formation large a entendu les exposés du Directeur de l'IRCAM et du Directeur de l'UMR IRCAM-CNRS. Il a également entendu les exposés des responsables des groupes Analyse-Synthèse (Xavier Rodet), Perception et Cognition Musicales (Steven McAdams), Acoustique Musicale (René Caussé et Olivier Warusfel), et Représentations Musicales (Gérard Assayag), exposés suivis de discussions avec les chercheurs. Il a ensuite débattu des questions institutionnelles, puis s'est réuni en formation restreinte (hors représentants des tutelles et de la direction, mais avec la participation de J.P. Dalbera qui a siégé alors au titre d'Expert du Ministère de la Culture et de la Communication) comme le prévoit l’accord cadre entre le ministère de la culture et le CNRS.

En ce qui concerne les aspects purement scientifiques de l'activité de l'UMR, le comité d'évaluation (CE) se range à l'avis très positif donné quelques mois auparavant par le Comité Scientifique de l'IRCAM (rapport en annexe), qui comprenait d'ailleurs plusieurs des membres du présent CE. Il convient d'éviter aux personnels de l'IRCAM un surcroît de travail par la multiplication des rapports et des séances d'évaluation. Dans l'avenir une solution devrait être trouvée qui permette aux membres du Comité National de procéder à l'évaluation scientifique tout en préservant la cohérence de deux jugements portés à peu de temps d'intervalle sur deux structures largement recouvrantes: l'UMR d'une part, et d'autre part la partie Recherche et Développement de l'IRCAM, qui comprend seulement quatre équipes ou services en plus (Services en Ligne, Systèmes Temps Réel, Atelier Mécanique, Service Informatique).

Le CE note avec satisfaction la prise en compte déjà effective de certaines remarques du CS concernant notamment l'acoustique des salles (intégrée, comme l'acoustique instru- mentale, dans une nouvelle équipe Acoustique Musicale) et l'évolution future de l'équipe Per- ception et Cognition Musicales (migration envisagée vers l'ENS Ulm). Sur ce second point, s'il regrette le départ éventuel de cette équipe d'excellence et la moindre implication qui s'en- suivra de la part du département Sciences de la Vie du CNRS, il reconnaît les mérites de la solution envisagée et approuve fortement l'idée de conserver un lien scientifique étroit, en ce qui concerne les aspects musicaux, entre l'IRCAM et la future unité hôte; en effet, il apparaît clairement que tous les groupes de recherche de l'IRCAM font usage et ont besoin de la psy- choacoustique, tant du point de vue des concepts que de celui des outils méthodologiques. Il se soucie également du devenir des personnels de l'équipe qui resteront à l'IRCAM.

Le CE approuve la vision d'ensemble proposée par la Direction, qui vise à placer l'activité scientifique de l'IRCAM dans un cadre incorporant tout autant les STIC que les Sciences Humaines et Sociales et qui l'amène à mettre en place une nouvelle équipe de musicologie. Cette équipe devra être ouverte sur les besoins de la société, sur l'art, sur l'histoire, sur les technologies multimédia, sur les sciences de l'information. Elle devra être reconnue internationalement, chercher à comprendre en profondeur l'activité des autres composantes de l'IRCAM et énoncer ses propositions dans un langage explicite, de façon à être bien comprise par les chercheurs des autres spécialités. Cette acception de la musicologie est nouvelle et l'on ne peut qu'approuver le souci de la Direction de ne construire une telle équipe que progressivement, en évitant tout à la fois la dispersion et une spécialisation trop étroite.

Sur le plan institutionnel le CE et la Direction manifestent leur accord pour poursuivre et amplifier la politique de rapprochement entre le CNRS et l'IRCAM. Le CE recommande que tout soit fait pour que la convention liant l'IRCAM au CNRS soit finalisée le plus rapide- ment possible et en tous cas avant la date limite du 31 décembre 02. Le fait que l'IRCAM soit 153 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ANNEXES une association subventionnée par le MCC n'a rien d'exceptionnel, le statut d'UMR pouvant s'appliquer à tous types de partenaires du CNRS. Il convient cependant de préciser quelques points, de façon à tenir compte des apports respectifs des signataires de la convention d’UMR auxquels il est souhaité que s’ajoute la MRT du ministère de la culture.

En premier lieu la convention définit les règles de fonctionnement de l'UMR, concer- nant la nomination du Directeur (ici choisi par l'IRCAM et approuvé par le CNRS) et son renouvellement (au maximum 3 mandats de 4 ans), la mise en place d'un conseil de labora- toire comprenant des représentants du personnel, la manière de rendre compte du budget, la propriété intellectuelle et industrielle, l'évaluation de l'unité. Il doit être bien clair que dans ce cadre le Directeur de l'UMR est le responsable administratif des chercheurs CNRS hébergés.

En second lieu il doit être bien entendu que le CNRS, s'il n'amène que des moyens financiers modestes, peut affecter des chercheurs et des ITA à l'UMR. Les candidats cher- cheurs doivent se présenter aux concours nationaux de recrutement, dans toute section compétente du CNRS. L'IRCAM, qui accueille un grand nombre de doctorants d'un excellent niveau scientifique, doit développer une politique d'information et de formation des futurs chercheurs, en les encourageant à publier au meilleur niveau et à compléter leur expérience par des séjours dans les meilleurs laboratoires internationaux du domaine. Aujourd'hui le CE reconnaît qu'il existe une urgence pour l'UMR à recruter des chercheurs dans chaque équipe, et tout particulièrement dans les équipes Analyse-Synthèse et Acoustique Musicale (en particulier en acoustique des salles et spatialisation sonore, en liaison avec la réalité virtuelle). De tels recrutement pourraient s’effectuer soit au sein d’une section soit par le moyen de postes inter-sections fléchés thématiquement. En l’occurrence on pourrait penser à une intersection 07-35 ou 07-09. Il faut souligner le fait que l'UMR peut aussi accueillir des chercheurs CNRS confirmés ou des équipes complètes. En ce qui concerne les ITA, le CE reconnaît le besoin exprimé par l'IRCAM de personnels affectés à la gestion de la Médiathèque, dont le fonds appartient pour un tiers au CNRS. Ce problème doit être traité au niveau des directions scientifiques du CNRS concernées.

En tout état de cause le Comité d'Evaluation renouvelle son soutien et sa confiance au Directeur de l'UMR, Hugues Vinet, ainsi qu'au Directeur de l'IRCAM, Bernard Stiegler. Il les remercie, ainsi que les chercheurs et les personnels administratifs qui ont organisé ou participé à cette journée agréable et fructueuse.

Fait à Orsay, le 26 juin 2002

Jean-Sylvain Liénard, DR CNRS.

154 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ANNEXES

11.3 Séminaires Recherche et Création

L’objectif des séminaires Recherche et création, qui se déroulent selon une périodicité hebdomadaire tous les mercredis de 12H30 à 13H30, est de proposer à l’ensemble des collaborateurs de l’Ircamune présentation de projets de recherche et/ou de création en cours ou achevés. L’objectifs de ces présentations est de créer une passerelle entre les équipes de recherche et les compositeurs en production et leurs assistants, afin de maintenir un dialogue et de mettre à profit les expériences et réalisations réciproques sous forme de présentation/débat.

Le séminaire, coordonné par la direction scientifique de l’Ircam, s’est tenu en 2002 à raison de 25 séances entre janvier et décembre.

18 janvier A propos de Ecosphere par Rand Steiger, Olivier Pasquet.

23 janvier A propos de Erba nera, version nouvelle créée en mai 2000, par Mauro Lanza.

30 janvier Qualité et design des avertisseurs sonores automobiles par Guillaume Lemaître, Patrick Susini, équipe Perception et Cognition musicales.

13 février A propos de Bosse, crâne rasé, nez crochu, par Marc Monnet, Gilbert Nouno.

6 mars A propos de Chaman, par Frédéric Pattar.

13 mars Projet WedelMusic par Jérôme Barthélemy et Alain Bonardi, Médiathèque.

20 mars Inversion de modèles physiques d'instruments à vent Thomas Hélie, équipe Analyse/synthèse des sons.

27 mars Descripteurs projets européens CUIDADO, ECRINS par Geoffroy Peeters, Patrice Tisserand : équipe Analyse/synthèse des sons ; Vincent Rioux : équipe Perception et cognition musicales ; Pascal Mullon, équipe Services en ligne ; Emmanuel Deruty, équipe Design sonore.

3 avril Modèle "Réseau de Corrélation" de traitement auditif et quelques applications par Alain de Cheveigné, équipe Perception et cognition musicales.

15 mai Ecoulements dans les anches doubles : implémentation d'un modèle numérique comme banc d'essai des hypothèses physiques. par André Almeida, Equipes Analyse/synthèse des sons et Acoustique instrumentale.

155 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ANNEXES

17 mai Graillonnement de la boite de vitessse Yoann Flavignard, stage ENSAM Paris par l’ équipe Acoustique instrumentale, et Nicolas Misdariis, équipe Design sonore.

22 mai A propos de Perspectivae syntagma II, par Brice Pauset, Olivier Pasquet.

29 mai Réalisation d'un prototype de synthèse : projet Orgues de Bruxelles par Vincent Rioux, équipes Analyse/synthèse des sons puis Acoustique des salles.

19 juin Les principes centraux de la méthode "bel canto" et leurs effets acoustiques portés sur le chant choral par Laurier Fagnan, chercheur invité, Unversité de l'Alberta (Canada). Doctorant, équipe Analyse/synthèse.

3 juillet Interaction entre le conduit vocal du musicien et l'instrument à vent (clarinette) Claudia Fritz, équipe Acoustique instrumentale.

25 septembre Spatialisateur et Protools par Manuel Poletti, équipe Acoustique des salles.

2 octobre Présentation de l'entretien d'explicitation : aider à la mise en mots du vécu par Pierre Vermersch, équipe Formulations du musical.

9 octobre Etude des bases cérébrales de la perception du timbre musical par Anne Caclin, équipe Perception et cognition musicales

23 octobre Radio.Thém : Design et perception de sons de navigation par Patrick Susini, équipe Perception et cognition musicales et Emmanuel Deruty, équipe Design sonore.

6 novembre MatMTL : Matlab replacement matrix template library par Axel Roebel, équipe Analyse/synthèse des sons.

20 novembre A propos de l’oeuvre Le sacrifice, oratorio d'après Andreï Tarkovski - Création Hakola par Kimmo Hakola et Serge Lemouton.

27 novembre Activité-signe et pratiques musicales ? par Jacques Theureau , équipe Formulations du musical.

4 décembre A propos de BALLATA de Luca Francesconi , par Eric Daubresse et David Poissonnier.

156 RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT – ANNEXES

11 décembre Estimation de F0 multiples (MMM) avec application à l'estimation de F0 en milieu réverbérant par Alain de Cheveigné, équipe Perception et Cognition Musicales et Alexis Baskind, équipe Acoustique des salles.

18 décembre Modélisation physique d'instruments de musique en systèmes dynamiques et inversion Sourtenance thèse, Thomas Hélie, équipe Analyse/synthèse des sons (à l’Université d’Orsay).

157 CREATION ET DIFFUSION MUSICALES

CREATION ET DIFFUSION MUSICALES

Directeur artistique : Eric De Visscher

Directeur de la production : Alain Jacquinot

Coordinateur des assistants musicaux : Eric Daubresse

Responsable de l’ingénierie sonore : Frédéric Prin

Inaugurée par la prise de fonction de Bernard Stiegler à la direction de l’Ircam, l’année 2002 fut l’occasion de lancer une réflexion sur la redéfinition d’une nouvelle politique artistique. Celle-ci s’appuyera sur une plus forte symbiose entre les différents secteurs de l’institut. A l’avenir, ce sont les relations entre la recherche et la création qui verront progressivement leurs interactions se renforcer. Dans le cadre des Groupes de Travail mis en place par B.Stiegler, la relation avec les compositeurs fut un des chantiers de discussion : quelles formes d’accueil, quel mode de relation entre les compositeurs et la recherche, quel type de production, qu’en est-il de la pluridisciplinarité et du rapport au multimédia, comment lier création et mise en place de nouveaux outils d’analyse, les musicologues pourraient-ils interagir (c’est-à-dire suivre, documenter, commenter,…) avec une production en cours, un projet compositionnel pourrait-il d’emblée prendre en compte cette dimension d’analyse, pourrait-on ainsi toucher de nouveaux publics et mieux intégrer la création contemporaine dans le paysage musical ? Tout en entamant ce travail de réflexion sur l’avenir, le secteur Création de l’Ircam a cherché à poursuivre les options retenues dans les années précédentes, en intégrant peu à peu les nouvelles orientations proposées par la direction. Année de transition ? Peut-être, mais en tous les cas pas d’inactivité, car les compositeurs à l’œuvre durant cette période n’ont cessé d’inventer et de chercher, cela en étroite collaboration avec les équipes les entourant : en premier lieu, celle des assistants musicaux, chargée de la délicate mise en œuvre des idées compositionnelles dans des langages informatiques, mais aussi de la nécessaire interaction avec le secteur de la recherche, ainsi que celle des ingénieurs du son, de la production, etc. La direction artistique, après avoir défini avec les compositeurs la teneur de leur projet, poursuit un rôle de conseil et d’encadrement artistique, se chargeant ensuite de la mise en place de la création et de la diffusion de ces œuvres. Ainsi, les œuvres se réalisent à l’Ircam dans une étroite imbrication entre la direction artistique, le département de la production et les secteurs de la recherche susceptibles de répondre aux attentes des compositeurs. Sans oublier les relations extérieures qui, d’une part, valorisent dans le cadre du Forum les avancées technologiques faites par les compositeurs et les assistants, et, d’autre part, se chargent de la communication des manifestations.

Pluridisciplinarité, recherche approfondie, diversification des secteurs et des partenaires, tel sont quelques-unes des caractéristiques de la création musicale en 2002. Des compositeurs fidèles à l’Ircam ont cherché à poursuivre le travail entrepris dans d’autres pièces et cette fidélité, loin de constituer un quelconque clan ou cercle fermé d’artistes rattachés à l’institut, permet au contraire de poursuivre dans la durée et en profondeur l’exploration des thématiques abordées. Ainsi, Philippe Manoury a-t-il pu appliquer le travail mis en œuvre dans ses deux opéras de grande dimension (60ème Parallèle et K…) dans une œuvre scénique de format plus modeste (La Frontière) – tant pour l’utilisation des

158 CREATION ET DIFFUSION MUSICALES

éléments électroacoustiques que pour l’écriture vocale et instrumentale elle- même. Ainsi encore, Jonathan Harvey a mis toute son expérience de l’interaction entre instruments électronique et acoustique (il réalisa cinq œuvres à l’Ircam) au profit d’une composition radicalement nouvelle, synthèse de longue haleine, son Quatrième quatuor à cordes, avec électronique. La synthèse vocale constitue une des pistes de travail de Marco Stroppa depuis longtemps et la création de la version quasiment définitive de Come Natura di Foglia en concentre toutes les étapes, tout en développant de nouveaux sentiers, notamment vers le traitement en temps réel. Sur leurs traces, des compositeurs qui font route avec l’Ircam depuis moins de temps poursuivent néanmoins un chemin tout aussi intéressant : c’est le cas notamment de Philippe Leroux, qui fut occupé durant l’année 2002 à la réalisation de VOI(E)/REX, étonnante dramaturgie pour voix, ensemble et électronique qui explore tous les méandres d’une telle configuration. Enfin, de nombreux compositeurs firent en 2002 leurs premiers pas dans les studios de l’institut, qu’ils aient été choisis soit par le cadre du comité de lecture, ou sollicités par la direction artistique : Javier Alvarez, Kimmo Hakola, Rand Steiger ou encore Sohrab Uduman prirent ainsi connaissance, à travers la réalisation d’une œuvre, des technologies développées et en tirèrent des applications créatrices qui feront à leur tour école pour d’autres compositeurs invités. La pluridisciplinarité, issue d’une tradition déjà ancienne à l’Ircam, a bénéficié de la focalisation autour de la danse suscitée par la présence de François Raffinot (dont la résidence s’est achevée d’un commun accord fin 2002) et qui donnera lieu à la mise en place, en 2003, d’un pôle de recherche sur les technologies du spectacle. En 2002, de nombreux projets artistiques ont fait progresser la réflexion sur les outils de création destinés au spectacle vivant dans son ensemble et, ce dans des domaines très divers : depuis l’ambitieux projet de Roland Auzet, associant cirque, musique et technologies numériques de l’image et du son à la musique écrite par Martin Matalon pour accompagner en spectacle la projection du film, L’Age d’Or, de Luis Buñuel. La danse garde toute sa place, avec la collaboration entre le chorégraphe Gabriel Hernández et le compositeur Walter Feldmann (tous deux faisant appel au logiciel de C.A.O. Open Music) ou celle entre Mié Coquempot et le compositeur norvégien PerMagnus Lindborg. Dans ce cadre, l’année vit aussi le début de la collaboration entre l’Ircam et la Comédie-française, un partenariat destiné à prendre plusieurs formes durant les années à venir, dans le cadre des activités du « Pôle Spectacle ». La pluridisciplinarité mène tout naturellement à renforcer également les relations avec l’institution majeure à laquelle l’Ircam est associée, le Centre Pompidou, et l’année 2002 marquera une nouvelle étape dans le renforcement de ces relations : d’une part, bien entendu, par la collaboration très engagée, dans le cadre d’Agora, du département des Spectacles vivants (direction : Serge Laurent), partenaire stimulant et enthousiaste non seulement dans la diffusion,mais aussi sous forme de coproduction ; d’autre part, poursuite du travail mené dans le cadre de certaines expositions du Centre. Après Le Temps, vite en 2000, l’année 2002 présenta des contributions majeures de l’Ircam dans deux expositions qui firent date dans l’histoire du Centre : Sonic Process (une exposition du MNAM/CCI, dont le commissariat était assuré par Christine Van Assche) et Roland Barthes (présenté par le DDC, sous la houlette de Marianne Alphant et Nathalie Léger). La diffusion constitue l’autre grand volet de l’activité artistique de l’Ircam : elle est aujourd’hui à un tournant et des questions se posent quant à son ampleur. Faut-il favoriser la seule création et ne pas se préoccuper de la suite ? Quelle politique du public faut-il mener ? Vaut-il mieux entretenir une saison régulière, étalée sur l’année, ou au contraire, profiter de la ferveur événementielle et élaborer une stratégie basée sur quelques moments forts de la saison ? La vocation de l’Ircam est-elle de développer un festival quasiment autonome, tel Agora, ou bien doit-il

159 CREATION ET DIFFUSION MUSICALES retourner à ses studios et ses métiers de base ? Telles furent certaines des questions qui se posèrent durant cette année, de manière ouverte, et sans qu’aucune décision formelle n’ait été prise. Deux nouveautés cependant, et non des moindres : sur le plan communicationnel, l’absence d’une brochure de saison commune avec l’Ensemble Intercontemporain fut interprétée par certains comme la suite inéluctable d’un processus de « séparation à l’amiable » de deux institutions (mais cette impression fut démentie par la mise en œuvre de certains nouveaux chantiers communs, tel la manifestation « Tremplin » centrée sur le travail de découverte de jeunes compositeurs remarqués par le Comité de Lecture), et la création d’une nouvelle manifestation à l’Ircam, Résonances (Rencontres internationales des technologies pour la musique), initiée par Bernard Stiegler et conçue comme un complément – et non un concurrent - du festival Agora. Car ces deux manifestations – qui formeront désormais les deux piliers sur lesquels s’appuie la saison artistique de l’Ircam – se complètent harmonieusement : à Agora, la visibilité artistique, les réalisations achevées, la diffusion vers un public musical et artistique plus large ; dans Résonances, l’envers du décor, les réalisations technologiques, les outils utilisés dans les projets artistiques, le débat et la rencontre avec les créateurs et les ingénieurs. Dans les deux cas, l’Ircam joue l’ouverture sur le monde : on y présente des projets « maison », mais venant aussi d’autres institutions, studios ou organismes avec lesquels l’institut a le souci de construire des liens forts et durables. Ensemble, Agora et Résonances montrent la nécessaire articulation et coordination entre recherche scientifique et technologique et création artistique pluridisciplinaire. Quoique quelque peu mise dans l’ombre par ces deux manifestations-phares, le reste de la saison parisienne a permis de développer de nouveaux projets et des collaborations inédites avec des institutions qui pourraient à terme devenir des partenaires durables de l’Ircam : les 3 concerts de la série Tremplin, qui renouvellent avantageusement la collaboration avec l’Ensemble Intercontemporain, les collaborations avec le Théâtre de la Colline et la Comédie- française.

Les tournées effectuées en 2002 ont permis d’affirmer la présence de l’Ircam auprès de nombreux festivals ou organisateurs français et européens : avec l’Ensemble Intercontemporain, une importante présentation des œuvres de Pierre Boulez au Festival de Lucerne ; la création et diffusion du projet Le Scorpion de Martin Matalon au Festival Musica de Strasbourg et au Festival de Huddersfield (toutes deux dans le cadre du Réseau Varèse, réseau européen de soutien à la création et la diffusion musicales, soutenu par l’Union Européenne) ; la création au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles de l’opéra Ballata de Luca Francesconi, ainsi que des concerts à Cherbourg-Octeville, Zug, Lyon, Dijon, Firminy et Chicago. Enfin, soulignons l’importante collaboration entre les départements de la pédagogie et de la création/production en vue de la participation de l’Ircam au Rencontres d’été de Darmstadt qui ont permis à l’institut de soutenir la présence de deux compositeurs majeurs, Emmanuel Nunes et Tristan Murail, dans le cadre de concerts, d’ateliers informatiques et de conférences.

Année de transition, certes, mais année remplie de promesses pour l’avenir, 2002 fut riche en événements diversement commentés mais généralement fortement appréciés par la presse et le public, à en juger des diverses réactions recueillies lors de manifestations comme Agora, Résonances ou les tournées étrangères.

160 CREATION MUSICALE

1 CREATION MUSICALE

Directeur de la production : Alain Jacquinot

Coordinateur des assistants musicaux : Eric Daubresse

Responsable de l’ingénierie sonore : Frédéric Prin

La création musicale, pilier essentiel de l’activité de l’Ircam se déployant en étroite conjonction avec les départements recherche et pédagogie, est animée et organisée par deux services de l’institut dont la collaboration intensive est absolument indispensable : la direction artistique et la production. C’est dans ce binôme inséparable que se projettent et se concrétisent les projets artistiques, du stade de la conception à leur réalisation, de la création à la diffusion : le résultat de ce travail constitue donc également une importante vitrine de l’activité de l’Ircam, du fait de la grande quantité d’événements publics, à Paris comme en région et à l’étranger qui en résulte. La direction artistique donne l’impulsion première à ces projets, en initiant et en instruisant les projets des artistes (compositeurs, mais aussi interprètes et ensembles), en en suscitant d’autres, en créant un réseau de partenaires autour de ces projets, en établissant le cadre dans lesquels ils seront présentés (saison musicale, festivals ou autre manifestation, tournée,…). Outre le suivi artistique des projets, un important travail de coordination est donc effectué dans ce service, afin de mettre les projets en lien avec les autres départements de la maison, ainsi qu’avec les partenaires extérieurs, d’éventuels soutiens (notamment financiers) extérieurs, etc. Le service de la production gère et planifie la mise en œuvre de ces projets : elle table pour cela sur une solide expérience en matière d’organisation et de connaissance du terrain. Le service regroupe des compétences hautement spécialisées et diversifiées : outre ses services administratifs (gestion des plannings, mise en œuvre de contrats, engagements de personnels qualifiés,…), il regroupe notamment les assistants musicaux, les ingénieurs et régisseurs du son, les régisseurs de salle. A tout moment, ces compétences sont mobilisées pour mener à bien les projets. Si les assistants musicaux sont ceux qui travaillent en prise directe avec les compositeurs et ce dès l’initiation du projet, les ingénieurs du son interviennent assez rapidement pour conseiller les compositeurs et mettre en œuvre les outils et moyens de diffusion nécessaires. La régie générale veille à la bonne marche de cette réalisation. Un important travail de coordination entre ces différentes compétences est également mené, en interne mais aussi vis-à-vis de partenaires extérieurs, par exemple les lieux qui nous accueillent dans le cadre de nos tournées.

161 CREATION MUSICALE

1.1 La sélection des compositeurs

1.1.1 Le comité de lecture

Afin de rester à l’écoute des multiples courants qui traversent le monde musical et de découvrir les personnalités émergentes de la création contemporaine, l’Ircam et l’Ensemble Intercontemporain organisent depuis plus de dix ans un comité de lecture qui réunit chaque année compositeurs, interprètes et organisateurs, en vue de sélectionner de jeunes musiciens. Les compositeurs peuvent se porter candidats soit pour obtenir une commande, soit pour venir se former aux nouvelles technologies de la musique. Le jury est formé de personnalités indépendantes, reconnues à l’échelon international, et des responsables artistiques de l’Ensemble Intercontemporain et de l’Ircam. Provenant d'horizons géographiques et artistiques variés, ses membres sont attentifs à la diversité des sensibilités musicales des compositeurs d’aujourd’hui. Grâce à la série de concerts « Tremplin », lancée en décembre 2002, une plus grande visibilité publique sera dorénavant donnée au travail de fond mené par le Comité de lecture, car c’est dans ce cadre que seront prioritairement présentées les commandes attribuées ou que seront jouées des œuvres remarquées par les membres des jury successifs. Le jury 2002 s’est réuni au mois de janvier et a sélectionné, sur 304 candidats, 4 compositeurs pour des commandes et 22 compositeurs participant aux activités pédagogiques de l’Ircam. Il était composé de trois compositeurs : Jonathan Harvey (Grande- Bretagne), Tristan Murail (France) et Rolf Wallin (Norvège), ainsi que de Jonathan Nott, chef d’orchestre et directeur musical de l’Ensemble Intercontemporain, Eric De Visscher, directeur artistique de l’Ircam, et Jens McManama, musicien de l'Ensemble Intercontemporain. Les candidats retenus sont : - pour les commandes pour l’Ensemble Intercontemporain : Masakazu Natsuda (Japon), Marcelo Toledo (Espagne) - pour les commandes de l’Ircam incluant des nouvelles technologies : Xavier Dayer (Suisse), Oliver Schneller (Allemagne) - pour le cursus de composition et d’informatique musicale de l’Ircam : Alastair John Bannerman (Grande-Bretagne), Geoffroy Drouin (France), Adam Falkiewicz (Pologne), Arturo Fuentes Avila (Mexique), Alexandre Lunsqui (Brésil), Thomas Meadowcroft (Australie- Grande-Bretagne), Jesper Nordin (Suède), Hèctor Parra i Esteve (Espagne), Jummei Suzuki (Japon), Leilei Tian (Chine) - pour le stage de composition et d’informatique musicale de l’Ircam : Vicente Barrientos Yepez (Mexique) (a annulé), Eivind Buene (Norvège), Richard Carrick (Etats-Unis), David Robert Coleman (Grande Bretagne) (a annulé), Richard Fitzhugh (Grande-Bretagne), Michel Galante (Etats-Unis), Josep Maria Guix (Espagne), Rozalie Hirs(Pays-Bas), Cesar Andres Mateus (Equateur), Vassos Nicolaou (Grèce), Günter Steinke (Allemagne), Steven Kazuo Takasugi (Etats-Unis).

Le prochain jury commun Ircam-Ensemble Intercontemporain se réunira en novembre 2003.

Entretemps, un jury exclusivement chargé de sélectionner des compositeurs pour les cursus et stage de l’Ircam pour l’année 2003-2004 s’est réuni en novembre 2002. Il réunissait les compositeurs Martin Matalon (Argentine), Yan Maresz (France), Philippe Leroux (France), et le directeur artistique de l’Ircam.

Les compositeurs actifs en 2002 à l’Ircam et dont le projet avait été précédemment sélectionné par le comité de lecture sont Mathew Adkins (Grande-Bretagne), Javier Alvarez (Mexique), Chaya Czernowin (Israël-Etats-Unis), Kimmo Hakola (Finlande), Fredrik Hedelin (Suède), Rand Steiger (Etats-Unis) et Sohrab Uduman (Grande-Bretagne).

162 CREATION MUSICALE

1.1.2 La sélection par cooptation

Outre les projets sélectionnés par le comité de lecture, les autres compositeurs qui travaillent à l’Ircam ont été choisis par la direction artistique sur base de propositions faites par les compositeurs eux-mêmes, par des institutions aves lesquelles l’Ircam entretient des liens étroits (festivals, organisateurs de concert, radios, etc) ou par sollicitation directe auprès de certains créateurs. Les critères de sélection sont l’intérêt artistique, la volonté de recherche et d’expérimentation, l’utilisation et les prolongements des technologies développées à l’Ircam, et l’insertion du projet dans un réseau de diffusion musicale. Lors de ces choix, l’on veille également à respecter un certain nombre de grands équilibres entre styles musicaux, générations et provenance géographique des compositeurs, afin de refléter la diversité des approches musicales d’aujourd’hui. Les compositeurs actifs en 2002 et ayant été choisis selon ce mode sont Roland Auzet (France), Andrea Cera (Italie), Walter Feldmann (Suisse), Luca Francesconi (Italie), Gilles Grand (France), Jonathan Harvey (Grande-Bretagne), Pierre Jodlowski (France), Philippe Leroux (France), Michaël Levinas (France), Philippe Manoury (France), Martin Matalon (Argentine), Robin Minard (Canada), David Shea (EU) et Marco Stroppa (Italie).

1.2 Les compositeurs en production

Matthew Adkins : nouvelle œuvre Effectif : deux pianos, deux percussions et électronique - Commande de l’Ircam, sélectionnée par le comité de lecture 2001 - Assistant musical : Olivier Pasquet – Création en juin 2004 dans le cadre du Festival Agora, par les solistes de l’Itinéraire. Ce jeune compositeur anglais fut remarque et primé lors du comité de lecture de 2001, par une série d’œuvres pour instruments solistes et électronique. Il est un des rares jeunes musiciens anglais à parfaitement maîtriser les logiciels de l’Ircam : dans cette pièce, il explore les possibilités offertes par le traitement, en temps différé, des sons percussions en vue d’une intégration très poussée entre le dispositif instrumental (déjà fort exploré à l’Ircam avec des œuvres de Leroux, Lindberg et Jarrell, ce qui permet de parler aujourd’hui d’un véritable répertoire pour pianos, percussions et électronique) et les outils électroniques. Ce travail a porté sur la construction de sons proches des sons instrumentaux, la création de résonances très finement élaborées, l’élaboration de rythmes à partir d’un son donné et le développement de concepts comme le « time-freezing ».

Javier Alvarez : Mantis Walk in Metal Space Effectif : steel drum, ensemble et électronique - Commande de l’Ircam, sélectionnée par le comité de lecture 2000 - Assistant musical : Olivier Pasquet – Création le 11 juin 2003 au Centre Pompidou par Miquel Bernat, percussion, et l’ensemble Ictus, sous la direction de Georges-Elie Octors, dans le cadre du Festival Agora. Très influencé par les musiques populaires, notamment latino-américaines (on se souviendra de sa pièce pour maracas et bande magnétique présentée lors de journées portes ouvertes de 1998), le compositeur mexicain Alvarez vit depuis de longues années à Londres. Il est un expert des techniques de traitement en studio et de synthèse sonore. Dans cette œuvre écrite spécialement pour Miquel Bernat, percussioniste de l’Ensemble Ictus, différentes techniques de resynthèse, à partir du logiciel Diphone, ont été développées ainsi que des formes de spatialisation contrôlées rythmiquement. L’instrument soliste, le steel drum, fait l’objet d’une capture spécifique, qui après analyse donne lieu à de la transformation sonore. Le jeu du soliste provoque également des déclenchements de fichiers sons, en fonction de paramètres comme la vitesse et la dynamique de jeu.

163 CREATION MUSICALE

Roland Auzet : Schlag ! D’après Le Tambour de Günter Grass - Conception, musique, scénographie, dramaturgie : Roland Auzet - Mise en scène : Philipp Boë - Personnage de réalité virtuelle et images vidéo : Catherine Ikam, Louis Fléri - Marionnette et masque : Etienne Bideau-Rey, Gisèle Vienne - Artistes de cirque : Sodadeth San, Roman Müller, Nella Zerboni, Stéphanie Lhorset, Andreas Muntwyler, Ulla Tikka, Jack Souvant, Isabelle Rivoal - Artistes musiciens : Roland Auzet, Steven Schick, Les Percussions du Centre International de Percussion (Sébastien Cordier, Nicolas Curti, Thierry Debons, Didier Métrailler, Stéphane Pechoux) - Musique, vidéo temps réel et dispositifs électroniques réalisés dans les studios de l’Ircam et du Site CRA - Environnement de captation vidéo temps réel : Eyes Web, en collaboration avec le laboratoire d’informatique musicale DIST de Gêne (Italie) - Assistants musicaux : Frédéric Voisin, Manuel Poletti. Ingénieurs-concepteurs : Emmanuel Fléty (Ircam), Yan Philippe (Site CRA) - Ingénieurs-développeurs du personnage virtuel : Julien Roger, Jean-Michel Sanchez, Thomas Müller (CCRV) - Collaboration artistique, costumes : Véronique Bétourné - Instruments scéniques : Robert Hebrard - Création : le 10 juin 2003 au jardin des Tuileries à Paris sous chapiteau dans le cadre du Festival Agora - Durée : 90 minutes - Editeur : inédit. Emblématique de la direction que souhaite prendre l’Ircam dans son interaction avec le spectacle vivant, Schlag ! est un spectacle mêlant les arts du cirque, la musique et les nouvelles technologies. La thématique principale s’inspire du roman de Günter Grass, Le tambour, dans lequel un petit garçon, Oscar, porte un regard inquisiteur sur le monde. Posant entre autres les questions de la normalité et de notre relation au virtuel, le spectacle s’articule autour de l'interaction entre quatre entités : des artistes de cirque, sept percussionnistes, un personnage virtuel (Oscar) prenant vie sur six écrans vidéo et des éléments sonores électroniques spatialisés. Une des idées clefs du spectacle est de mettre en relation les actants, la créature virtuelle et le son électronique grâce à un système de captation du geste et du mouvement. Ce système a pour base le logiciel EyesWeb et l’environnement de développement Max/MSP. EyesWeb permet, à partir de boîtes de fonction que l'on relie entre elles, de « fabriquer » un algorithme s'appliquant à des images vidéo. Celles-ci sont capturées par l’ordinateur pour analyse dont les données résultantes sont envoyées par réseau Ethernet vers un ordinateur central faisant office de chef d’orchestre. Deux types d’applications ont été développées. La première est une analyse de la piste vue de dessus : c’est elle qui donne véritablement des yeux à Oscar en lui indiquant combien de personnes sont présentes sur scène, leur position respective et leur façon de se déplacer. Le second type d’application est orienté vers la reconnaissance de forme : le système est alors par exemple capable de reconnaître une posture corporelle exécutée par un actant, ou encore la forme de la main de l’instrumentiste. Dans ce dernier cas, le système donne accès à l’instrumentiste à une interface gestuelle invisible inspirée du langage des signes lui permettant de déclencher des sons en fonction des postures présentées par ses mains. (d’après Emmanuel Fléty)

Andrea Cera : Innig Installation sonore pour 24 haut-parleurs dans un corridor - Commande de l'Ircam pour l'exposition Roland Barthes (novembre 2002-mars 2003) au Centre Pompidou - Régie-son et assistanat musical : Romain Mulès - Dispositif en boucle - Durée : 12 minutes – Editeur : inédit. Sollicité par le Centre Pompidou à réfléchir à la dimension musicale de l’exposition Roland Barthes, la direction artistique de l’Ircam a proposé au compositeur Andrea Cera de réaliser une installation sonore partant de l’univers sonore de l’écrivain. Cera, qui avait suivi le cursus de l’Ircam en 1997, est un compositeur intéressé par les diverses sémiotiques de la « popular music », les relations entre les lieux, les différents publics, les codes stylistiques et les rituels de l'écoute. A partir de la constellation d’idées qui caractérisent la réflexion de Roland Barthes en matière musicale, il a conçu un espace physique et sonore sous forme de corridor, à faible lumière : de petites cloisons circonscrivent huit pièces dont les entrées se rétrécissent de plus en plus. 24 haut-parleurs sont placés à des distances inégales dans cet espace et diffusent une musique douce et étrange, dont les différents niveaux de structure sont localisés dans chacune des pièces. Ainsi, en utilisant des logiciels comme Audiosculpt, le grain est particulièrement analysé dans la voix du baryton Charles Panzéra, de même que l'idée de « somatème », commentée d'après un fragment de la 2e Kreisleriana de Schumann : ces noyaux sonores génèrent, à partir du fond du passage, le mouvement musical global.

164 CREATION MUSICALE

Chaya Czernowin: Winter Songs Effectif : ensemble et électronique - Commande de l’Ircam, sélectionnée par le comité de lecture 1998 - Assistant musical : Eric Daubresse – Création le 19 décembre 2003 au Centre Pompidou par l’Ensemble Intercontemporain, sous la direction de Gergely Vajda, dans le cadre de la série « Tremplin » - Durée : 15 minutes environ – Editeur : Schott. Compositrice israëlienne, vivant et enseignant à l’Université de Californie de San Diego, Chaya Czernowin réalise ici sa première œuvre à l’Ircam, après avoir travaillé auparavant au studio de la Fondation Strobel à Freiburg. L’ensemble instrumental sera de taille réduite, permettant un traitement solistique des instrumentistes ou des regroupements inédits d’interprètes. La pièce fera appel à des traitements en studio de sons concrets (branches, craquements,…) et cherchera à explorer différents types de plans sonores (instrumentaux, électroniques, mélangés) à l’aide des techniques de la spatialisation, tout en restant dans un cadre de diffusion frontale. C’est dans la verticalité et la profondeur de champ qu’il s’agira d’effectuer les insertions du son dans l’espace. La musique de Czernowin véhicule un contenu émotionnel fort, qui se manifeste dans des textures denses : les mouvements spatiaux permettront de tracer des chemins dramaturgiques dans cette densité.

Walter Feldmann : How many parts of it - the one - and Musique pour le spectacle chorégraphique de Gabriel Hernández - Effectif : flûte, alto et dispositif électronique - Assistant musical : Olivier Pasquet – Création le 28 février 2003 à Vitry-sur-Seine, reprise à Paris les 17 et 18 juin 2003 à l’Ircam dans le cadre du Festival Agora par Walter Feldmann (flûte), Odile Auboin (alto) et Bernd Asmus (électronique). Ce compositeur suisse, qui a suivi le stage d’informatique musicale en 1996, collabore étroitement depuis deux années avec le chorégraphe Gabriel Hernández. Tous deux ardents défenseurs de la composition (musicale et chorégraphique) assistée par ordinateur, ils travaillent à partir de structures temporelles et spatiales communes à la musique et au mouvement. Ces structures servent cependant de matériau de base et ne préjugent en rien du résultat final qui laisse une place autonome à chacune des disciplines. Le logiciel OpenMusic est utilisé pour générer ces structures formelles qui sont ensuite transposées dans des univers travaillés distinctement. En studio, Walter Feldmann a plus particulièrement développé des techniques de transformation en temps réel des deux instruments, de type modulation en anneau, reverbération infinie, transformation d’espace et de timbre, croisement de timbres entre les deux instruments, ajout d’harmoniques, etc.

Luca Francesconi : Ballata Opéra sur un livret d’Umberto Fiori, d’après The Rhyme of the Ancient Mariner de Coleridge – Effectif : solistes, chœur, orchestre et dispositif électronique - Mise en scène : Achim Freyer - Commande du Théâtre de la Monnaie à Bruxelles - Assistant Musical : Eric Daubresse – Création le 29 octobre 2002 au Théâtre de la Monnaie par le chœur et l’orchestre du Théâtre de la Monnaie sous la direction de Kazushi Ono (chanteurs : Moni Ovadia, Anders Larsson, Malena Ernman, Eberhard Lorenz, Jonas Degerfeldt, Laure Delcampe, Donal Byrne, Stephan Loges, Susanne Schimmack) - Durée : 120 minutes environ. Editeur : Ricordi, Milan. À la demande du Théâtre de la Monnaie, Luca Francesconi a composé Ballata, un nouvel opéra, sur un livret d’Umberto Fiori. L’œuvre est basée sur The Rime of the Ancient Mariner de Samuel Taylor Coleridge : un vieux marin raconte à un jeune passant comment il a vu mourir tout l’équipage de son navire après que, sans raison, il eut tué un albatros, et comment il sera ensuite confronté en mer avec la Mort et sa compagne, la Vie-en-la-Mort... “L’essentiel de ce qui arrive au Vieux Marin n'est pas une vengeance de la nature ou de la “sur-nature”, mais, déclenchée par une attitude étrangère à la vie et au monde, l'expérience violente d'un exil radical : il devient la propriété de cette « Vie-en-la-Mort » dont Coleridge fait un personnage. […] Ballata, c'est une métaphore violente et puissante de la condition humaine contemporaine, en deux mots : abandonnée par les certitudes de la foi, et déçue par les promesses de certitude de la science.” (Luca Francesconi) L’utilisation de dispositifs électroniques contribue grandement, dans cette œuvre, à créer une nouvelle dramaturgie du son, modifiant aussi les rapports entre la salle et la scène : de par la spatialisation, le spectateur se trouve entièrement emporté dans la proue du navire, un sentiment encore renforcé par la scénographie. Le traitement en temps réel des voix du

165 CREATION MUSICALE chœur découle du travail entrepris précédemment par le compositeur dans la pièce Sirene/Gespenster.

Gilles Grand : Retour définitif et durable de l’être aimé Musique et dispositif sonore pour le spectacle, sur un texte d’Olivier Cadiot - Mise en scène et scénographie : Ludovic Lagarde - Dispositif informatique réalisé dans les studios de l’Ircam - Assistant musical : Manuel Poletti - Ingénieur du son : David Bichindaritz – Création le 26 mars 2002 à La Manufacture (CDN) de Nancy par Valérie Dashwood, Philippe Duquesne, Laurent Poitrenaux. Durée : 90 minutes. Editeur : inédit. Retour définitif et durable de l'être aimé, texte publié par Olivier Cadiot aux éditions P.O.L., poursuit les aventures de Robinson déjà développés dans deux ouvrages précédents de l'auteur, Futur, ancien, fugitif et surtout Le Colonel des Zouaves. Le projet poursuit et augmente la mise en place d'un artificiel contexte scénique prolongeant le jeu des acteurs. Les disproportions sonores, lumineuses et spatiales autour de Laurent Poitrenaux dans le spectacle Le Colonel des Zouaves (présenté notamment au Festival Agora en juin 2001) se voit ici déployé autour de plusieurs comédiens. Le travail sonore est entièrement réalisé à partir du traitement des voix, selon un dispositif technique décrit par le compositeur : « Le nouveau spectacle étant à trois voix, les traitements sonores sont envisagés autrement que dans Le Colonel des Zouaves. Un G4 permet une gestion rapide des trois HF vers l’ensemble des entrées ADAT d’une 02R. Un autre G4 (de secours) facilite, via MIDI, la spatialisation et les filtrages de l’02R. L’essentiel est un patch Max/MSP, véritable instrument reliant tous les éléments ensemble, dont la partie centrale est un sampler assez rapide pour rejouer tout de suite les sons donnés sur scène. Un clavier MIDI 5 octaves offre une octave par comédien, plus une pour les trois “en chœur”, et sa pédale de contrôle détermine deux états enfoncé/enregistrement ou relâché/lecture. Enfin, les plugin (surtout le GRM shuffling) ou autres sous-patch peuvent agir sur les samples ou sur les voix directes. Une automatisation a été prévue mais tout est piloté à la main ou au pied pour une meilleure synchronisation avec le texte. » (Gilles Grand)

Kimmo Hakola : Le Sacrifice Oratorio d´après Andreï Tarkovski en sept parties (1 La promenade ; 2 La guerre ; 3 Dans les demeures de la souffrance ; 4 Le violon compresseur et la sorcière ; 5 Le prophète ; 6 Le feu ; 7 Les arches de Saint André) - Effectif : soprano, violon, ensemble instrumental et dispositif électronique - Commande de l’Ircam, sélectionnée par le comité de lecture 1996, avec le soutien de l’Institut Finlandais à Paris - Assistant musical : Serge Lemouton - Voix enregistrées et traitées électroniquement de chanteurs de la Maîtrise de Radio France (direction : Catherine Nicole) : Douglas Duteil, Patrick Wibart, Raphael Bleibtre - Création le 11 décembre 2002 au Forum des Images (Paris), dans la série « Tremplin » par Laura Aikin soprano, Ashot Sarkissjan, violon, et l’Ensemble Intercontemporain sous la direction de Jonathan Nott - Durée : 50 minutes - Editeur : Fennica Gehrman Oy, Helsinki. « Quand j’ai vu Le Sacrifice de Tarkovski en 1986, j’ai immédiatement su que je ferai, un jour, une œuvre ayant un rapport avec ce réalisateur. Ce qui m’intéresse dans son travail de cinéaste, c’est sa capacité à traiter le temps et la dramaturgie. Et, sur un plan plus général, c’est Tarkovski en tant qu’artiste qui m’a intrigué. » Sélectionné par le comité de lecture 1996, Kimmo Hakola a mis de longues années pour mûrir ce projet de grande ampleur. Au lieu d’illustrer les images d’un film, il a cherché à « travailler le matériau et les formes musicales de manière comparable à celle du maître russe. Hakola a déjà dit, à propos de certaines de ses œuvres antérieures, que ses idées concernant la forme musicale peuvent ressembler à la technique de montage de film. » (Risto Nieminen) L’électronique développée à l’Ircam a porté sur des traitements en temps réel de l’instrument soliste, le violon, et sur la création de voix virtuelles, notamment dans le second mouvement de l’œuvre, où il s’agissait de créer un instrument virtuel, sorte de voix-spectres, créé à partir de timbres des voix historiques (Callas, Ferrier, Chaliapine, Björling). Le dernier mouvement fait également appel à un dispositif élaboré, tel que le décrit Risto Nieminen : « Le titre du dernier mouvement, Les arches de Saint-André, réfère à un phénomène naturel rare, et en cela séduisant. Le chœur d’enfants, multiplié à l’échelle d’un millier de petites voix, se laisse entendre au loin, puis se rapproche dans une acoustique de cathédrale. Il est précédé par la soprano chantant un texte du compositeur décrivant ce que sera la musique à venir. »

166 CREATION MUSICALE

Pour cette partie, des enregistrements des chanteurs de la Maîtrise de Radio France ont été analysés dans le but de créer un son synthétique dérivé du timbre des voix d'enfants.

Jonathan Harvey : Quatrième quatuor à cordes Effectif : quatuor à cordes avec dispositif électronique en temps réel - Commande de l’Ircam, Ars Musica (Bruxelles) et du Festival Ultima (Oslo), dans le cadre du Réseau Varèse - Assistant musical : Gilbert Nouno – Création le 11 mars 2003 à Ars Musica par le Quatuor Arditti ; reprise à Paris le 20 juin 2003 à l’Ircam, dans le cadre du Festival Agora et en octobre 2003 à Oslo (Festival Ultima). Durée : 30 minutes – Editeur : Faber Music Limited. Jonathan Harvey constitue un des compositeurs les plus féconds dans sa collaboration avec l’Ircam, ayant réalisé cinq œuvres dans ses studios. Chacune d’elles constitue un point marquant dans l’utilisation des techniques développées à l’institut, qu’il s’agisse de synthèse sonore, de traitement ou de spatialisation. Dans ce nouveau projet de quatuor à cordes avec électronique, inédit pour lui et encore insuffisamment exploré à l’Ircam, l’accent fut mis sur le traitement en temps réel de l’ensemble des instruments. L’entièreté du matériau électronique sera généré en temps réel par l’ordinateur, à partir d’outils développés dans l’environnement MAX/MSP. Le compositeur a également consacré beaucoup d’attention à la spatialisation des sons : « Les sons émis par les musiciens sont diffusés dans l’espace selon des rythmes thématiques, de sorte que la spatialisation s’intègre à la structure de l’œuvre et est partie prenante du processus de transformation. Le logiciel Spat de l’Ircam permet de localiser les sons, quelles que soient leur distance et leur position. Un point déterminé peut donc se déplacer, telle une présence vivante; bien qu’invisible, le son acquiert ainsi une qualité qui le rapproche de la vie. Lorsque ce déplacement s’effectue avec régularité, comme dans des pas de danse répétés, la « présence » se dote d’un caractère, d’une personnalité - tout en restant invisible. La musique devient la métaphore de subtils modes d'existence, depuis le « voyage astral » jusqu’au rêve, à « l’imagination verticale » de Gaston Bachelard, aux désirs d’envol de Nietzsche dans Zarathoustra, aux pratiques bouddhistes de visualisation au cours de la méditation, etc.! Le quatuor est le rêveur et la spatialisation, le rêve... » (Jonathan Harvey)

Fredrik Hedelin : nouvelle œuvre Effectif : flûte, harpe, trio à cordes et dispositif électronique - Commande de l’Ircam, sélectionnée par le comité de lecture 2000 - Assistant musical : Olivier Pasquet – Création le 30 janvier 2004 par l’ensemble TM+ sous la direction de Laurent Cuniot. Ce jeune compositeur suédois a fait preuve d’une grande originalité dans sa pièce pour piano et électronique qu’il avait réalisée dans le cadre du cursus de composition et d’informatique musicale de l’Ircam en 1997, Den envetna lyssnaren. Il fut ensuite remarqué par le comité de lecture, et entrepris la réalisation de cette œuvre inédite pour petit ensemble et dispositif électronique. Le projet impliquera un traitement en temps réel des instruments, sur base d’analyses sonores et en appliquant différents types de suivi de partition. Il s’agira avant tout de développer un système « intelligent » susceptible d’analyser en temps réel le son général fourni par l’ensemble instrumental, de classifier ces sons et de générer à partir de ces données de la synthèse sonore, d’une part, de la transformation des instruments, de l’autre. Maîtrisant bien les outils de composition et de traitement sonore développés à l’Ircam, le compositeur s’intéresse également beaucoup aux outils d’analyse, de recherche dynamique dans les bases de données et réfléchit actuellement à leur intégration dans le dispositif de composition.

Pierre Jodlowski : Mixtion Effectif : saxophone et électronique - Commande du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, de Selmer et de l’Ircam, pour le concours de la classe de saxophone du Conservatoire - Création le 28 mai 2002 au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris par la classe de saxophone (professeur Claude Delangle). Durée : 15 minutes. Editeur : inédit. Les collaborations entreprises ces dernières années entre le département de la Pédagogie de l’Ircam et le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris ont permis d’aboutir à un projet de commande conjointe, destinée à une œuvre de concours d’instrument et visant à familiariser les jeunes instrumentistes à l’interprétation d’œuvres avec électronique. Le choix du compositeur s’est effectué sur proposition de l’Ircam. L’œuvre est écrite en fonction

167 CREATION MUSICALE de critères pédagogiques, mais vise avant tout à exister en tant qu’œuvre autonome et sera d’ailleurs présentée outre le cadre du concours de saxophone, lors du Festival Agora 2003. Pierre Jodlowski, qui a suivi le cursus de composition et d’informatique musicale de l’Ircam en 1996, est un compositeur passé maître dans l’utilisation des systèmes temps réel qu’il utilise non seulement dans la transformation des sons instrumentaux, comme dans cette œuvre, mais aussi dans ses dimensions de contrôle gestuel, de traitement d’image, etc. Cette pièce fait d’ailleurs partie d’un cycle plus vaste incluant ces différentes composantes.

Philippe Leroux : VOI(E)/R(E)X Effectif : voix, petit ensemble et électronique - Texte de Lin Delpierre - Commande de l’Etat et de l’Ircam - Assistant musical : Frédéric Voisin - Création le 21 janvier 2003 à l’Ircam par Donatienne Michel-Dansac, soprano et l’Ensemble L’Itinéraire sous la direction de Pierre- André Valade. Durée : 23 minutes. Editeur : Gérard Billaudot. Suite à l’expérience de M, pour deux pianos, deux percussions et électronique, l’Ircam et le compositeur ont souhaité poursuivre une collaboration portant sur l’interaction entre voix et électronique, avec une formation instrumentale proche du type Pierrot Lunaire. S'intéressant aux différentes techniques vocales issues de cultures musicales très diverses, Leroux intègre ainsi la production vocale la plus sophistiquée aux outils de traitement et de synthèse sonore les plus récents. Cette œuvre constituée de plusieurs mouvements se termine par l'enregistrement de la voix parlée du poète Lin Delpierre : si le poème constitue bien évidemment la base du matériau vocal de la chanteuse, son analyse rythmique constitue le socle temporel sur lequel s'articule toute la pièce. Le processus de composition, soigneusement annoté, fait l’objet d’un travail approfondi d’analyse avec les musicologues travaillant à l’Ircam et mènera, en étroite interaction avec ceux-ci, à la réalisation d’une nouvelle œuvre qui reprendra certaines des techniques d’écriture utilisées dans VOI(E)/R(E)X.

Michaël Levinas : Les Nègres Opéra d’après Jean Genet, mis en scène par Stanislas Nordey – Effectif : 13 chanteurs, orchestre et chœur - Commande des Opéras de Lyon et Genève - Assistant musical : Gilbert Nouno – Création le 20 janvier 2004 par l’Orchestre National de Lyon sous la direction de B. Kontarsky à l’Opéra de Lyon et reprise au Grand Théâtre de Genève le 17 avril 2004. A partir du texte de Genet, Michaël Levinas travaille à un opéra de grande envergure comportant un dispositif électronique. « La pièce de Genet appelle l’opéra et le chant. Sa violence spirituelle, sociale et politique fait éclater les repères d’une certaine musique contemporaine et ses dogmes. L’opéra « Les Nègres » s’organise autour d’un temps musical structuré par des échelles modales qui s’altèrent en suivant l’action, une action qui alterne les « mélodies » d’Archibald, Félicité, Diouf, Village et Vertu et les polyphonies paradoxales à 30 voix qui commentent, accompagnent et illustrent le simulacre de la scène du viol et les épisodes d’amour. » (Michaël Levinas) Le travail réalisé en studio à l’Ircam a consisté d’abord, dans le domaine de la CAO, en l’étude des évolutions et altérations de ces échelles polyphoniques (permettant des polyphonies paradoxales, sons montant et descendant simultanément, dédoublements en diagonales des groupes d’orchestres). Ensuite, certaines sections du texte de la pièce sont chantées en « langage tambouriné » en utilisant de la synthèse croisée entre les phonèmes de la langue et la percussion, ce qui a constitué une importante partie du travail réalisé à l’Ircam. Enfin, différents traitements de voix (liés à la dramaturgie de certains personnages-clés de l’opéra) prendront place dans un dispositif qui fera appel à l’amplification des chanteurs et à la spatialisation du son.

Philippe Manoury : La Frontière Opéra de chambre – Effectif : six solistes, neuf musiciens et dispositif électronique - Livret : Daniela Langer - Mise en scène : Yoshi Oida - Direction musicale : Alain Planès - Assistant musical : Serge Lemouton - Production exécutive : Instant Pluriel - Création le 1er octobre 2003 par l’Ensemble Ictus à la Scène nationale Carré Saint-Vincent à Orléans, reprise ensuite au Théâtre des Bouffes du Nord (Paris), à Musica (Strasbourg), à l’Arsenal (Metz) et la Comédie (Clermont-Ferrand). Après ses « grands » opéras, 60ème Parallèle et K..., Philippe Manoury s’attaque à une forme plus réduite (6 chanteurs, petit ensemble instrumental et dispositif électronique) : le livret, inédit, raconte un voyage, un passage à travers un pays hostile, entrepris par une femme

168 CREATION MUSICALE dont on réalise peu qu’elle est à la recherche.. . d’elle-même. Une équipe exceptionnelle, autour du metteur en scène Yoshi Oïda, du pianiste Alain Planès et de l’Ensemble Ictus, prêtera ses talents à ce projet original, qui fera l’objet d’une importante tournée en France et à l’étranger. Le travail réalisé par Philippe Manoury pour cet opéra se veut essentiellement applicatif : fort des expériences acquises dans ses opéras précédents, le compositeur a souhaité utiliser certaines des solutions choisies (traitement des voix, spatialisation, suivi de partition,…) dans un contexte plus léger et transportable, en faisant appel au système Max/MSP. Une telle option va dans le sens de la continuité et un tel parti-pris n’empêche pas la recherche de solutions optimisées et pouvant déboucher sur de nouvelles options artistiques.

Martin Matalon : Le Scorpion Musique pour le film L’Age d’Or de Luis Buñuel - Effectif : piano, 6 percussions et dispositif électronique - Commande de l’Ircam et des Percussions de Strasbourg - Œuvre produite et diffusée avec le soutien de l'Union Européenne, dans le cadre du Réseau Varèse, réseau européen de création et de diffusion musicales - Assistant musical : Tom Mays - Création le 5 octobre 2002 par Dimitri Vassilakis et Les Percussions de Strasbourg dans le cadre du Festival Musica, reprise le 30 novembre 2002 au Huddersfield Contemporary Music Festival (Royaumi-Uni), le 12 février 2003 à l’Arsenal (Metz), les 27-28 mars 2003 à la Cité de la Musique (Paris), le 12 avril 2003 à Reims - Durée : 60 minutes - Editeur :Gérard Billaudot, Paris. Après le succès de Metropolis, musique pour le film du même nom de Fritz Lang, et après avoir pris quelques distances avec l’électronique et la musique pour film, Martin Matalon a souhaité revenir travailler à l’Ircam pour un nouveau projet cinématographique : L’Age d’Or de Luis Buñuel. Ce film, longtemps interdit, est un des premiers films parlants réalisés en France et possède déjà une bande sonore constituée d’extraits symphoniques choisis par le cinéaste. Le défi consiste donc à respecter les intentions de l’auteur et de proposer en même temps une autre lecture du film. Le projet réalisé avec l’accord des héritiers du réalisateur bénéficie de la collaboration scientifique et technique du Musée National d’Art Moderne, dont le département cinéma expérimental est détenteur du tirage original et reconstitué du film. Outre les problèmes habituels de relation à l'image que pose ce genre de projet, L'Age d'Or a nécessité des recherches sur la séparation de la musique enregistrée (à supprimer) et de la voix parlée (à conserver) et sur le rapport entre certains bruitages et la musique nouvellement composée. Une approche essentiellement basée sur le traitement en temps réel des sons percussions a été adoptée, ce qui a nécessité un important travail de programmation et d’ingénierie sonore : en effet, un grand nombre de sources ont dû être capté et traité séparément.

Robin Minard : SoundB1ts Installation sonore pour mur de haut-parleurs piézoélectriques et spatialisation contrôlée par ordinateur - Conception technique et informatique : Norbert Schnell – Développement électronique : Emmanuel Fléty – Assistants techniques et de programmation : Frédéric Voisin et Rémy Müller - Création en juin 2002 au Festival Inventionen de Berlin ; présentation en octobre 2002 à Ircam dans le cadre de Résonances. Le projet SoundB1ts est né de la rencontre entre Robin Minard (compositeur canadien vivant à Berlin) et Norbert Schnell (de l’équipe Systèmes Temps réel de l’Ircam). Robin Minard travaille depuis de nombreuses années sur des installations sonores conçues pour des centaines (parfois des milliers) de haut-parleurs piézoélectriques alimentés par des systèmes audio 16 pistes. L’idée de SoundB1ts est de disposer d’un grand nombre de sources plutôt indépendantes, formant une surface sur laquelle des « images sonores » peuvent être composées et déplacées. Dans le cadre de ce projet, il n’est pas question de jouer des sons complexes mais plutôt de petites entités sonores diffusant un matériau très basique comme des trains d’impulsions ou du bruit. L’intérêt auditif/musical est créé par la spatialisation : l’installation crée un espace sonore davantage « physique » que « virtuel ». SoundB1ts utilise un support « tout numérique », c’est-à-dire sans convertisseur numérique/analogique pour transporter des canaux codés sur 24 bits en détournant le protocole original et en associant chaque bit d’un canal à un haut-parleur contrôlé de manière binaire (0 ou 1). Le protocole ADAT permet de faire passer huit canaux mono de 24

169 CREATION MUSICALE bits, résultant en un système de contrôle pour 192 haut-parleurs pour chaque sortie ADAT utilisée. L’installation emploie normalement 3 sorties ADAT pour un total de 576 haut-parleurs. La synthèse des « signaux » numériques et leur localisation sur la matrice de haut-parleurs sont programmés en jMax.

François Sarhan : Kyrielle sur le sentiment des choses Opéra de chambre - Effectif : cinq chanteurs, piano préparé et dispositif électronique – Textes : Jacques Roubaud - Commande de T&M et du Festival d’Aix-en-Provence - Assistant musical : Olivier Pasquet - Création en juillet 2003 à Aix-en-Provence par les chanteurs de l’Académie d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence (pianiste à déterminer). Dans cette œuvre à l’effectif bien particulier, le compositeur François Sarhan poursuit son travail de collaboration avec Jacques Roubaud, initiée lors de la réalisation de sa pièce au cursus de l’Ircam, Nuit sans date. Leur complicité porte sur une même approche systématique ou algorithmique de la composition, musicale et textuelle. La « Kyrielle sur le sentiment des choses », texte composé en décembre 2001 s'inspire de l'idée orientale d'un monde offert à la contemplation. Les protagonistes, au nombre de cinq, construisent le monde par la parole, en nommant les choses. La kyrielle est l'enchaînement de ces espèces naturelles selon le choix formel du poète. Le monde sonore se déploie parallèlement au monde poétique grâce aux cinq chanteurs (figurés dans le texte par les couleurs) et un piano préparé et amplifié, vaste caisse de résonance dont la richesse fait pendant à la diversité calculée du vocabulaire. Les sonorités seront légèrement déformées par un dispositif électronique, pour créer un univers singulier, entre l'acoustique et l'électronique, entre le naturel et l'artificiel. » (François Sarhan)

David Shea : A Soundfilm in Eight Acts Installation sonore pour l’exposition Sonic Process au Centre Pompidou, du 16 octobre 2002 au 6 janvier 2003 - Production : Centre Pompidou, avec le soutien technique de l'Ircam - Assistant informatique : Jean Lochard. Dans le cadre de sa collaboration avec le Centre Pompidou autour de l’exposition Sonic Process (dont l’ouverture fut placée sous le signe de la manifestation Résonances), l’Ircam a accueilli le compositeur américain David Shea . Ce dernier, spécialiste de l’échantillonage sonore et proche de la scène électronique expérimentale, souhaitait transférer ses systèmes de sampling fonctionnant sur des claviers commerciaux dans un système informatique à la fois plus performant et plus souple d’utilisation. Il fut donc décidé, avec Jean Lochard, assistant musical au département pédagogique de l’Ircam, d’initier le compositeur au langage de programmation Max/MSP et de réaliser dans cet environnement un sampler lui permettant de retrouver l’ensemble des fonctionnalités qu’il utilise habituellement. Une étude fut également entreprise pour développer de nouvelles possibilités, notamment par des contrôleurs inédits, lui permettant, en concert, de piloter l’ensemble de ses échantillonneurs. Car la finalité de ce travail se trouve tant dans l’installation réalisée pour l’exposition que dans sa pratique de « performer » en concert. A propos de l’installation, le compositeur note : « Le principe de cette pièce pour échantillonneur trouve ses sources dans les interconnections du son et de l’image que la musique porte en elle-même, dans le spectacle du son, dans le spectacle de la vue, dans les correspondances entre formes simples et complexes. L’espace est construit comme un petit cinéma dédié à l’écoute. Les huit actes constituent un ensemble de courts films sonores, qui ont pour origine quelques-unes de ces expériences visuelles et auditives : les films de Godard, de Kubrick, les œuvres de nombreux compositeurs de films, de Georges Delerue à Ennio Morricone et Bernard Herrmann,…Les huit actes constituent une série d’hommages et de recherches explorant les diverses traditions qui interagissent dans le champ de ces connexions. Les personnages en sont les musiques, les sons et les histoires elles-mêmes. J’agis en tant que compositeur dans “ l’œil ” de la musique, entre l’improvisation intuitive et l’appropriation par effet d’assemblage, en alliant le matériau musical à un environnement plus abstrait. L’échantillonneur est un ordinateur dont je joue comme d’un instrument physique. Il tient lieu ici d’écran et de source du son : c’est une machine vide destinée à se remplir de sons enregistrés. Deux fois par mois, j’interprète les pièces pendant une journée entière dans l’espace d’exposition. La projection de la musique tient à la fois d’une performance et d’une installation en perpétuelle

170 CREATION MUSICALE transformation. Les sièges placés devant l’échantillonneur sont entourés par des hauts parleurs qui mettent en œuvre une haute technicité de spatialisation sonore. » Rand Steiger : Ecosphere Effectif : flûte/piccolo/flûte en sol, hautbois/cor anglais, clarinette/clarinette basse, clarinette /clarinette contrebasse, 2 cors, trombone ténor-basse, 2 percussions, 2 synthétiseurs, 2 violons, alto, violoncelle, contrebasse et dispositif électronique - Commande de l’Ircam sélectionnée par le comité de lecture 1999 - Assistant musical : Olivier Pasquet - Création le 1er mars 2002 au Centre Pompidou par l’Ensemble Intercontemporain sous la direction de Patrick Davin. Durée : 25 minutes. Editeur : inédit. Lauréat du comité de lecture en 1999, le compositeur américain Rand Steiger a proposé un projet dans lequel l’interaction entre instruments et électronique a été fortement développée. Professeur à l’Université de Californie à San Diego, il connaît particulièrement bien les outils logiciels de l’Ircam et notamment le suivi de partition et le traitement du son en temps réel. L’œuvre, écrite pour ensemble, comporte un certain nombre de parties solistiques qui bénéficient d’un traitement informatique particulier. Ces sons sont mêlés à des sons de synthèse, puis spatialisés. Inspirées des relations écologiques entre l'homme et son environnement, l'œuvre explore différents "climats" correspondant à des régions géographiques bien précises et qui ont inspiré au compositeur différentes formes de relations entre les sons instrumentaux et électroniques. Le traitement en temps réel, réalisé sur le logiciel Max/MSP, met en œuvre un grand nombre de transformations simultanées de sons instrumentaux, ce qui a constitué une véritable prouesse technique. « Le géographe Robert Bailey a classé les écosystèmes terrestres en quatre domaines (polaire, tempéré humide, sec et tropical humide) divisés en quinze régions. Toute la masse terrestre se répartit en ces quinze catégories selon divers pourcentages, de la savane (17%) au continental chaud (1,4%). C’est une équation dynamique que l’intervention humaine est en train de modifier rapidement et dangereusement. Cette œuvre prend pour modèle formel les classifications de Bailey. Elle comporte quinze sections (en un mouvement continu) qui empruntent leurs proportions temporelles aux pourcentages de leur écosystème correspondant. Certaines données sur le climat de chaque région sont prises en compte pour le développement du matériau de chacune des sections, en particulier la manière dont les températures et les précipitations évoluent au cours d’une année moyenne. » (Rand Steiger)

Marco Stroppa : Come Natura di Foglia, canti lontani per voci ed elettronica Effectif : huit voix et électronique - Commande de Françoise et Jean-Philippe Billarant - Assistant musical : Serge Lemouton - Création partielle le 23 juin 1997 par Electric Phoenix à l’Ircam dans le cadre de l’Académie d’été - Création définitive le 4 juin 2002 par les Neue Vocalsolisten Stuttgart dans le cadre du Festival Agora - Durée : 40 minutes - Editeur : Ricordi, Milan. « Deuxième étape, et pas encore la dernière, de ce parcours autour de Come Natura di Foglia, chants lointains pour voix et électronique, et de ses arcanes modèles formels, sonores et expressifs. Elle suit la première version pour quatre voix et électronique, créée à l’Ircam en 1997. Elle précède une œuvre plus importante et plus théâtrale. C’est un processus fréquent lorsque mon travail compositionnel implique une importante phase de recherche : les nombreux “ paysages ” inconnus et inexplorés que je découvre au fur et à mesure que j’avance dans mes “ fouilles ”, demandent du temps pour être explorés et livrer leurs dimensions les plus saisissantes. Par rapport au début, le propos initial a énormément évolué. Certes, cette œuvre naît toujours d’un défi que je m’étais posé à moi-même voici cinq ans ; car si je suis fasciné par la voix chantée, cet instrument unique qui ne peut pas être dissocié de notre corps, je ne suis cependant pas très inspiré par son utilisation dans le XXe siècle. Par ailleurs, depuis quelques années, et grâce aux cours de Gilles Léothaud au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, j’ai commencé à écouter la musique vocale de nombreuses cultures de tradition orale (parmi d’autres, le chant diphonique de Mongolie, les voix tibétaines, les chœurs des Bununs, une ethnie de Taiwan, les chants des pêcheurs de perles du Bahreïn, les interjections des chamans et les ornementations des Fulani, un peuple africain nomade). Au fur et à mesure que mon écoute de ces musiques élargissait mon esprit, le projet musical se définissait de plus en plus clairement. Désireux de garder un respect absolu pour les peuples dont la musique m’avait tant inspiré, conscient que mon approche ne pourra jamais entièrement saisir les extraits que j’écoutais, et voulant à tout prix ne pas tomber dans le

171 CREATION MUSICALE piège d’une “ musique du monde ” au rabais, j’ai commencé par la recherche de modèles invariants parmi différentes cultures et j’ai traité ces invariants comme un matériau musical de base. J’ai imaginé ensuite un parcours musical reliant ces expressions lointaines et pourtant similaires. J’ai aussi recherché une dimension poétique et artisanale de l’informatique, avec le désir de faire de chaque son un événement magique, et de lui insuffler une chaleur et une émotion qui, a priori, semblent impossibles avec des machines. L’informatique joue dans cette œuvre un triple rôle : en amont de la composition, elle a été utilisée pour analyser différents modèles sonores et générer ainsi le matériau utilisé pour l’écriture de la partition. Ensuite, lors de la phase de réalisation en studio, j’ai utilisé un environnement informatique personnel, que j’améliore depuis plus de vingt ans, et qui génère tous les matériaux sonores de synthèse. En utilisant de nombreuses techniques de synthèse, de traitement et d’échantillonnage, chaque son a été composé, je dirais même “ sculpté ” à la main et à l’oreille, afin de présenter les caractéristiques d’intensité musicale et expressive que je voulais atteindre. Le dernier rôle de l’électronique, lors du concert, est de récréer certaines techniques de chant non traditionnelles, en modifiant la voix des interprètes en temps réel, notamment, la voix tibétaine (voix très grave et rauque), le chant diphonique de Mongolie et l’utilisation de masques modifiant grandement l’émission vocale. Elle a aussi pour fonction de générer une interaction entre les chanteurs et les matériaux sonores composés. » (Marco Stroppa)

Sohrab Uduman : tracing metamorphosis Effectif : quatuor à cordes et électronique - Commande de l’Ircam, sélectionnée par le comité de lecture 1999 - Assistant musical : Gilbert Nouno - Création le 31 mai 2002 à l’Ircam dans le cadre du Festival Agora par le Quatuor Arditti - Durée : 15 minutes - Editeur : inédit. Sélectionné par le comité de lecture 1998-1999, le compositeur anglais Sohrab Uduman a proposé l’écriture d’un quatuor à cordes, dédié au Quatuor Arditti. Relativement novice en matière de nouvelles technologies informatiques, il a d’abord suivi le stage d’informatique musicale en octobre 2000, avant d’entreprendre une période de production en 2001. Ce projet s’inscrit dans la politique artistique de l’Ircam de promotion de création d’œuvres pour instruments à cordes avec électronique, que ce soit en formation soliste ou chambriste.. « L’élaboration de tracing metamorphoses se fonde sur une idée musicale de base, une ligne, qui tisse l’univers sonore de la pièce. A certains moments, ce fil linéaire et ses développements sont exprimés en une forme mélodique simple, alors qu’à d’autres moments il est dissout, fragmenté ou éclaté par des textures essentiellement rythmiques et timbrales. Du point de vue de la forme, la musique se déploie comme une série d’élaborations de gestes musicaux, aux contours, rythmes et couleurs distincts. En ce sens, les six parties principales de l’œuvre conjuguent deux types de musique ; l’une où l’accent est mis sur les expressions individuelles des instruments et de leurs transformations en temps réel, et l’autre, où le quatuor et l’électronique agissent en collectif. L’écriture (pour le quatuor et l’électronique) tente de préserver les éléments d’interactions et d’échanges, caractéristiques de la musique instrumentale, même dans les transformations informatiques du quatuor ; les transformations interagissent avec le matériel live, prolongeant le discours musical en un développement acoustique et exploratoire du matériau musical. » (Sohrab Uduman)

172 CREATION MUSICALE

1.3 Les compositeurs en recherche

L’année 2002 a constitué un moment de réflexion sur le dispositif des compositeurs en recherche, afin d’assurer une meilleure insertion de ces compositeurs dans les équipes de recherche et de mieux assurer la continuité de leur travail par rapport à des objectifs déterminés à l’avance. L’année a tout de même vu la suite de projets en cours avec les compositeurs suivants : • Marco Stroppa (Equipe Représentations Musicales), • Philippe Manoury sur le suivi de partition (Equipe Systèmes Temps-réel), • Gilles Grand (Equipe Systèmes Temps réel), • Mauro Lanza (Equipe Acoustique instrumentale).

1.4 Les compositeurs du cursus de composition et d’informatique musicale

Bien qu’émargeant du secteur de la pédagogie, les compositeurs réalisant leur projet de fin de cursus sont fréquemment en rapport avec la direction artistique et avec le service de la production. Tout en étant considérées comme des aboutissements d’un processus pédagogique, ces œuvres (pour un instrument ou une voix soliste et dispositif électronique, éventuellement avec des interventions d’images, de lumière ou de danse) sont prises en charge par nos services comme de véritables créations, au même titre que les compositeurs travaillant dans les studios de la production. Ce sont donc chaque année dix nouvelles œuvres qui sont ainsi créées : si le soutien des assistants musicaux est assuré par le département de la pédagogie, les autres composantes de la production travaillent durant plusieurs semaines à la préparation de ces concerts. Par suite d’une grève survenue au Centre Pompidou, le concert de la promotion 2000-2001 du cursus, prévu en octobre 2001, fut annulé. En 2002, ce sont donc deux concerts du cursus qui furent donnés : le premier (report de 2001) fut présenté en clôture du Festival Agora en juin, l’autre (promotion 2001-2002) à la période normale, soit octobre. La nouveauté pour ce dernier concert était son insertion dans le programme de Résonances, permettant à d’autres publics (membres du Forum, scientifiques prenant part aux colloques,…) de prendre connaissance de la qualité et du sérieux fourni par les compositeurs ayant suivi le cursus.

1.5 Les portages

Activité récurrente liée à l’innovation technologie, la nécessité de maintenir le répertoire électroacoustique requiert de la part des assistants musicaux tout d’abord un excellent travail de documentation technique (suite à une création) et ensuite, pour des œuvres plus anciennes, un transfert d’une plate-forme informatique ancienne et éventuellement obsolète vers des outils actuels. Ces portages ne vont pas toujours de soi et demandent un long travail technique et une bonne connaissance de l’œuvre pour pouvoir reproduire sur des machines parfois totalement différentes les mêmes processus de synthèse ou de transformation sonores. Le répertoire des œuvres réalisées à l’Ircam ne cessant de croître (fin 2002, plus de 350 œuvres), cette activité constitue une lourde hypothèque sur la gestion des ressources humaines au département de la production, car un équilibre doit être trouvé entre création et répertoire. Le choix des œuvres portées chaque année est le fruit d’une collaboration entre

173 CREATION MUSICALE direction artistique et production, les critères de choix étant liés à des opportunités précises de reprise de ces œuvres et à l’intérêt musical et technologique de celles-ci.

174 LA DIFFUSION DE LA CREATION MUSICALE

2 LA DIFFUSION DE LA CREATION MUSICALE

2.1 La saison musicale parisienne

La saison artistique de l’Ircam est aujourd’hui charpentée autour de deux manifestations- phares, le Festival Agora et les Rencontres Résonances, qui se déroulent respectivement en juin et en octobre, ainsi que de plusieurs concerts et spectacles organisés à l’Ircam ou dans d’autres salles parisiennes. Le partenariat « historique » avec l’Ensemble Intercontemporain est en cours de redéfinition et a pris dès 2002 une nouvelle tournure : d’une part, il fut décidé d’un commun accord de cesser l’affichage d’une saison conjointe à nos institutions et donc d’une brochure y afférant ; d’autre part, les responsables de l’Ircam et de l’Ensemble Intercontemporain ont voulu donner à cette collaboration une coloration nouvelle en lui donnant un vrai sens artistique. Sachant qu’une de nos missions communes, qui s’exprime notamment à travers l’organisation conjointe d’un comité de lecture, est la découverte de jeunes talents compositeurs, il est apparu nécessaire de mettre cette mission en évidence. C’est à ce titre que fut lancé la série « Tremplin », regroupant deux à trois concerts donnés en décembre et présentant essentiellement de jeunes compositeurs découverts par les comités de lecture successifs : soit le résultat de commandes qui ont été passées dans ce cadre, soit des œuvres repérées par ces même comités. L’accent fut également mis sur la rencontre entre ces jeunes compositeurs et le public. La série se poursuivra en décembre 2003. Enfin, la saison musicale est également le lieu des concerts-ateliers (les concerts de midi sous l’appellation « Un compositeur, une œuvre » et en 2002 deux concerts-ateliers, à 18h30, autour des quatuors à cordes de Kaija Saariaho et Marco Stroppa), des concerts accueils (en 2002, un concert de l’ensemble Itinéraire, un concert de musique vietnamienne traditionnelle et contemporaine). Et, toujours à Paris, la rencontre avec d’autres disciplines, cette année plus particulièrement, avec les projets menés avec la Comédie-française et le Théâtre de la Colline.

22 janvier, Ircam, Espace de projection Un compositeur, une œuvre David Zambon, tuba Technique Ircam Mauro Lanza : Burger Time ou les tentations de saint Antoine (62 spectateurs)

26 février, Ircam, Salle Igor-Stravinsky Un compositeur, une œuvre Esther Davoust, harpe Technique Ircam Frédéric Pattar : Chaman (57 spectateurs)

1er mars, Centre Pompidou, Grande salle Ensemble Intercontemporain Direction : Patrick Davin Emanuele Casale : 2, commande de l’Ensemble Intercontemporain, création mondiale Giacinto Scelsi : Pranam II Michael Edwards : slippery when wet György Ligeti : Melodien Rand Steiger : Ecosphère, commande de l’Ircam-Centre Pompidou, création mondiale (386 spectateurs)

175 LA DIFFUSION DE LA CREATION MUSICALE

14 mars, Ircam, Espace de projection Concert-atelier sur le quatuor à cordes et l’électronique Quatuor à cordes de l’ensemble Avanti ! Kaija Saariaho : Nymphéa (102 spectateurs)

15 mars, Ircam, Espace de projection Dans le cadre du festival “ France-Finlande : les échanges fertiles ”, organisé en partenariat avec l’Institut finlandais à Paris Solistes de l’ensemble Avanti ! Juha T. Koskinen : Flibbertigibbet Veli-Matti Puumala : Basfortel, création française Christophe Bertrand : La chute du rouge Kaija Saariaho : Trois Rivières : Delta Johan Tallgren : Quatuor à Royaumont, création mondiale Tristan Murail : Feuilles à travers les cloches. (163 spectateurs)

21 mars, Ircam, Espace de projection Ensemble L’itinéraire Musiques Nouvelles Direction : Olivier Cuendet Giaciento Scelsi : Anahit Jean-Luc Hervé : In sonore Frédéric Verrières : Scelsius Firmus, Palimpseste Riccardo Nova : Omega T Fuminori Tanada : Le clavier bien coloré (174 spectateurs)

26 mars, Ircam, Salle Igor-Stravinsky Un compositeur, une œuvre Jean-Pierre Collot, piano Technique Ircam Jean-Luc Hervé : Déjà (60 spectateurs)

11 avril, Ircam, Espace de projection Concert-atelier sur le quatuor à cordes et l’électronique Quatuor Diotima Marco Stroppa : Spirali (174 spectateurs)

7 mai, Ircam, Salle Igor-Stravinsky Un compositeur, une œuvre Christophe Desjardins, alto Technique Ircam Ivan Fedele : Elettra (61 spectateurs)

14 mai, Ircam, Espace de projection Dans le cadre des journées de musique vietnamienne Musique traditionnelle Quintette à cordes de l’ensemble Phu Xuan et Thanh Tâm Ca Hue (Chants de Hue) Musique contemporaine Ensemble Alternance Nhat Tan VU : Nhip don nhip kep, création mondiale Kim Ngoc : Nhung ngon chan, création mondiale Thien Dao Nguyen : Vang vong

176 LA DIFFUSION DE LA CREATION MUSICALE

P.Q. PHAN : Movement, création mondiale Musique traditionnelle Ensemble CA Tru Thai Ha Ca Tru (tradition vocale du Nord) (66 spectateurs)

20 novembre au 20 décembre, Théâtre de la Colline Retour Définitif et Durable de l’Etre Aimé Texte : Olivier Cadiot Mise en scène et scénographie : Ludovic Lagarde Musique : Gilles Grand Lumières et collaboration à la scénographie : Sébastien Michaud Costumes : Virginie et Jean-Jacques Weil Dramaturgie : Anita Kerzmann Collaboration artistique : Odile Duboc, chorégraphe Avec Valérie Dashwood, Philippe Duquesne, Laurent Poitrenaux Dispositif informatique réalisé dans les studios de l’Ircam Assistant musical : Manuel Poletti Ingénieur du son : David Bichindaritz Technique Ircam (27 représentations : 10 441 spectateurs)

Concerts Tremplin 9 décembre, Centre Pompidou, Grande Tremplin 1 Ensemble Intercontemporain Direction : Jonathan Nott Technique Ircam Oliver Schneller : Phantom Islands Frédéric Pattar : Chaman Janis Petraskevics : trop proche/trop loin, commande de l’Ensemble Intercontemporain, création mondiale Christophe Bertrand : Yet Pierluigi Billone : Legno, Intile, commande de l’Ensemble Intercontemporain, création mondiale (236 spectateurs)

11 décembre, Forum des images, Auditorium Tremplin 2 Laura Aikin soprano, Ashot Sarkissjan, violon Ensemble Intercontemporain Direction Jonathan Nott Assistant musical : Serge Lemouton Technique Ircam Kimmo Hakola : Le Sacrifice, commande de l’Ircam-Centre Pompidou et de l’Institut finlandais à Paris, création mondiale Andrei Tarkovski : Le Sacrifice (380 spectateurs)

14 décembre, Centre Pompidou, Grande salle Tremplin 3 Solistes de l'Ensemble Intercontemporain Yassen Vodenitcharov : Appels et chants Athanasia Tzanou : Triptyque II Philip Maintz : Naht (yo no pido a la noche explicaciones), création française. Ruben Sverre Gjersten : Contradiction Christophe Bertrand : La chute du rouge Pierre Jodlowski : Figures pour un espace en mouvement (233 spectateurs)

177 LA DIFFUSION DE LA CREATION MUSICALE

2.2 Le Festival Agora 2002

Le Festival Agora a été créé en 1998 par l'Ircam dans le but de traduire la diversité de la vie musicale contemporaine, telle qu’elle est notamment créée et animée à l’Ircam, dans ses relations multiples avec les autres arts. Sous une forme quelque peu plus courte que les éditions précédentes, le Festival Agora 2002 a su montrer combien les artistes et le public d'aujourd'hui sont sensibles aux multiples croisements entre les différents arts de la scène. Vingt-cinq représentations pour une vingtaine de programmes différents, une vingtaine de créations mondiales et françaises, musicales, chorégraphiques et théâtrales, se succédèrent. Le cœur de l'activité du Festival se déroula à l'Ircam et au Centre Pompidou (avec la complicité active des Spectacles Vivants), tandis que d'autres productions prirent place au Théâtre des Bouffes du Nord, à la Cité de la Musique et au Forum des Images. Parmi les grandes figures du festival, citons les compositeurs Helmut Lachenmann et Marco Stroppa, ainsi que les chorégraphes Mathilde Monnier, Sylvain Prunenec et Mié Coquempot. Le cinéma a occupé une place particulière cette année, et on y vit le compositeur Benedict Mason réinterprétant des films de Chaplin ou Karlheinz Stockhausen collaborant avec les Frères Quay, maîtres actuels du cinéma d'animation. Un programme de « Nuits Agora » a su proposer, certains soirs au Centre Wallonie- Bruxelles situé en face du Centre Pompidou, des petites formes musicales, chorégraphiques ou théâtrales qui complétèrent, d'une manière plus légère, parfois décalée, la programmation principale. Avant les spectacles et concerts, des rencontres quotidiennes avec les artistes du Festival ont permis au public de mieux connaître le travail présenté et de pouvoir échanger de manière informelle avec ceux qui font la vitalité de la création musicale d'aujourd'hui.

En résumé, le Festival Agora 2002 s’est déroulé sur deux semaines et a présenté 21 spectacles et concerts (25 représentations), 14 rencontres avec des artistes et une exposition photographique qui ont accueilli 8 921 spectateurs.

2.2.1 Le tableau récapitulatif du nombre de spectateurs

Les concerts et spectacles

Date et lieu Spectacles Spectateur Jauge Taux de s remplissage Vendredi 31 mai, 20h30 Quatuors en création 292 300 97% Ircam Samedi 1er juin, 18h30 A Diotima 201 300 67% Ircam Samedi 1er juin, 21h Résonance Lachenmann 192 300 64% Ircam Lundi 3 juin, 20h30 D’Alep à Séville 353 480 74% Bouffes du Nord Lundi 10 juin, 20h30 D’Alep à Séville 449 480 94% Bouffes du Nord Mardi 4 juin, 20h30 Théâtre de la voix 293 293 100% Ircam Mercredi 5 juin, 20h ChaplinOperas 558 726 77% Cité de la Musique Mercredi 5 juin, 19h30 Allitérations 380 380 100% Centre Pompidou Jeudi 6 juin, 20h30 Signé, signés 380 380 100% Centre Pompidou

178 LA DIFFUSION DE LA CREATION MUSICALE

Vendredi 7 juin, 20h30 Signé, signés 380 380 100% Centre Pompidou Vendredi 7 juin, 19h La Finale 222 250 89% Ircam Samedi 8 juin, 19h La Finale 214 250 86% Ircam Samedi 8 juin, 20h30 Ensemble Modern 332 380 87% Centre Pompidou Mardi 11 juin, 20h30 Miniatures 122 235 52% Ircam Mercredi 12 juin, 20h30 Extra-Quality #2 288 380 76% Centre Pompidou Jeudi 13 juin, 20h30 Extra-Quality #2 202 380 53% Centre Pompidou Vendredi 14 juin, 20h30 Sound on Film Live 444 536 83% Forum des images Samedi 15 juin, 18h30 Vues sur cours 1 198 230 86% Ircam Samedi 15 juin, 21h Vues sur cours 2 223 230 97% Ircam

Total 15 concerts et 5 723 83% spectacles (19 représentations)

Les Nuits Agora

Date et lieu Spectacles Spectateur Jauge Taux de s remplissage Samedi 1er juin, 22h30 En accordéon 79 165 48% Centre Wallonie-Bruxelles Jeudi 6 juin, 22h30 Bendelschlemihl et autres 84 165 51% Centre Wallonie-Bruxelles histoires Vendredi 7 juin, 22h30 Antipodes 85 165 51% Centre Wallonie-Bruxelles Samedi 8 juin, 22h30 Densité 130 165 79% Centre Wallonie-Bruxelles Jeudi 13 juin, 22h30 Capture d’un caillot 91 165 55% Centre Wallonie-Bruxelles Vendredi 14 juin, 22h30 Kaléidoptères 124 165 75% Centre Wallonie-Bruxelles

Total 6 concerts et spectacles 593 60%

Les rencontres

Ircam Istituto Italiano di Cultura 14 rencontres 605 52% Cité de la Musique

Exposition

1er au 17 juin, 11h-22h Photographies 2 000 Centre Pompidou d’Isabelle Waternaux

179 LA DIFFUSION DE LA CREATION MUSICALE

• 21 spectacles Total : 16 jours (25 représentations) Total spectateurs : 8 921

• 14 rencontres

• 1 exposition

2.2.2 Les concerts et spectacles

31 mai, Ircam, Espace de projection Quatuor Arditti Assistants musicaux : Gilbert Nouno, Olivier Pasquet Technique Ircam Sohrab Uduman : tracing metamorphoses, création mondiale Rolf Wallin, Phonotope I, création française Helmut Lachenmann, Grido, création française (292 spectateurs)

1er juin, Ircam, Espace de projection 18h30 Caroline Delume, guitare Quatuor Diotima Assistant musical : Serge Lemouton Technique Ircam Marco Stroppa : Spirali Suzanne Giraud : Envoûtements V Luigi Nono : Fragmente-Stille, An Diotima (201 spectateurs)

21h Yukiko Sugawara, piano Quatuor Diotima Helmut Lachenmann Serynade, création française Reigen seliger Geister (192 spectateurs)

1er juin, Centre Wallonie-Bruxelles Pascal Contet, accordéon Héla Fattoumi, Éric Lamoureux, chorégraphes et interprètes Pascal Contet-Héla Fattoumi-Éric Lamoureux : Trio Marc Monnet : Premier Regard (79 spectateurs)

3 et 10 juin, Théâtre des Bouffes du Nord D’Alep à Séville Spectacle conçu et réalisé par Sonia Wieder-Atherton, violoncelle Françoise Rivalland, zarb, cymbalum, daf, santur Pierre Feyler, contrebasse Quatuor Parisii Œuvres de Georges Aperghis, Pascal Dusapin, Ivan Fedele, Enrique Granados, Claudio Monteverdi (353, 449 spectateurs)

180 LA DIFFUSION DE LA CREATION MUSICALE

4 juin, Ircam, Espace de projection Neue Vocalsolisten Stuttgart Assistant musical : Serge Lemouton Technique Ircam Georges Aperghis : Petrrohl, création française Luigi Nono : Sarà Dolce Tacere Lucia Ronchetti : Anatra al sal, création française Marco Stroppa : Come natura di foglia, commande de Françoise et Jean-Philippe Billarant, création mondiale (293 spectateurs)

5 juin, Centre Pompidou, Grande salle Allitérations, création Causeur : Jean-Luc Nancy Danse : Mathilde Monnier, Dimitri Chamblas Musique : eRiKm Conception des objets : Annie Tolleter Réalisation des objets : Jean-Christophe Minart (380 spectateurs)

5 juin, Cité de la musique Della Jones, mezzo-soprano Omar Ebrahim, baryton Ensemble Intercontemporain Direction : Jonathan Nott Benedict Mason : ChaplinOperas Avec projection des films de Charlie Chaplin : The Adventurer, The Immigrant et Easy Street (1917) (558 spectateurs)

6 et 7 juin, Centre Pompidou, Grande salle Signé, signés Chorégraphie : Mathilde Monnier Musique : eRiKm Images vidéo : Karim Zeriahen Assistant à la chorégraphie signé : Herman Diephuis Scénographie : Annie Tolleter Lumières : Éric Wurtz Interprètes : Dimitri Chamblas, Bertrand Davy, Herman Diephuis, Rémy Héritier, I-Fang Lin, Joel Luecht, eRiKm, Karim Zeriahen (380, 380 spectateurs)

6 juin, Centre Wallonie-Bruxelles Teodoro Anzellotti, accordéon Luciano Berio : Sequenza XIII (chanson) Toshio Hosokawa : Slow Motion, création française Lucia Ronchetti : BendelSchlemihl, création française. (84 spectateurs)

7 et 8 juin, Ircam, Espace de projection La Finale, création Chorégraphie : Sylvain Prunenec Interprètes : Élise Olhandéguy, Sylvain Prunenec Musique : Françoise Rivalland, Hans Tutschku Lumière/image : Philippe Béziat Texte : Célia Houdart Eléments scénographiques : Patrick Muzard Costumes : Soline Roux (222, 214 spectateurs)

181 LA DIFFUSION DE LA CREATION MUSICALE

7 juin, Centre Wallonie-Bruxelles Ensemble Elision Direction Simon Hewett Richard Barrett : Abglanzbeladen…ausinandergeschrieben, création française Interference, création française Liza Lim : Inguz, création française Michael Jarrell : Assonance VII Liza Lim : Chang-O Flies to the Moon, création française (85 spectateurs)

8 juin, Centre Pompidou, Grande salle Ensemble Modern Direction Stefan Asbury Rebecca Saunders : Molly's Song 3 : Shades of Crimson, création française Michael Jarrell : Droben schmettert ein greller Stein, création française Morton Feldman : For Samuel Beckett (332 spectateurs)

8 juin, Centre Wallonie-Bruxelles Cécile Daroux, flûte Louis Sclavis, clarinette Nicolas Vérin, David Wessel, électronique (130 spectateurs)

11 juin, Ircam Florian Hölscher, piano Marco Stroppa : Miniature estrose, création française de la version finale (122 spectateurs)

12 et 13 juin, Centre Pompidou, Grande salle Extra-Quality #2, création Conception chorégraphique : Mié Coquempot Conception et direction musicale : PerMagnus Lindborg Assistant à la chorégraphie : Jérôme Andrieu Interprétation et chorégraphie : Muriel Corbel, Satchie Noro, Danièle Cohen, Céline Debyser, David Rolland, Olivier Clargé, Jérôme Andrieu, Vincent Druguet, Thierry Micouin Textes : Fanny de Chaillé Lumières : Françoise Michel Costumes : Didier Despin Décors : Christophe Poux Assistant musical : Manuel Poletti Technique Ircam (288, 202 spectateurs)

13 juin, Centre Wallonie-Bruxelles Capture d’un caillot Chorégraphie et interprétation : Karine Ponties, Cécile Loyer Musique et interprétation : Jan Kuijken Lumières : Florence Richard Décor : Wilfrid Roche, Eric Domeneghetty (91 spectateurs)

14 juin, Forum des images, Auditorium Sound on Film Live, création française The New Math(s) Réalisateur : Hal Hartley Musique : , Interprétation : Ensemble Electra In Absentia

182 LA DIFFUSION DE LA CREATION MUSICALE

Réalisateurs : Les Frères Quay Musique : Karlheinz Stockhausen Sound Réalisateur : Nicolas Roeg Musique : Adrian Utley (Portishead) Pilgrimage Réalisateur : Werner Herzog Musique : John Tavener Chanteuse Sufi : Parvin Cox (444 spectateurs)

14 juin, Centre Wallonie-Bruxelles Ensemble Sphota Kaléidoptères (124 spectateurs)

15 juin, Ircam Créations mondiales des pièces des compositeurs du cursus de composition et d’informatique musicale de l’Ircam. Concert 1 : 18h30 Benny Sluchin, trombone Didier Meu, contrebasse Pierre Dutrieu, clarinette et clarinette basse Véronique Ghesquière, harpe Armelle Orieux, mezzo-soprano Assistants musicaux : Jean Lochard, Mikhail Malt, Benjamin Thigpen Rogelio Sosa : Éjecta Stephanie Schweiger : Verblich Christophe Bertrand : DIKHA Johan Tallgren : strömmande genomlyst (…flow of translucent…) Seungyon-Seny Lee : Idiosyncracy (198 spectateurs)

Concert 2 : 21h Heather O’Donnell, piano Nicholas Isherwood, basse Sébastien Rouillard, tuba Vincent David, saxophone Alexis Descharmes, violoncelle Jean Lochard, Benjamin Thigpen, Mikhail Malt, assistants musicaux Oliver Schneller : Five Imaginary Spaces Paola Livorsi : Os Frédéric Kahn : Pendant la matière ou l’espace furieux Georgia Spiropoulos : SAKSTI Kumiko Omura : Double Contour (223 spectateurs)

183 LA DIFFUSION DE LA CREATION MUSICALE

2.2.3 Les rencontres avec les artistes

Les treize rencontres et la conférence ont rassemblé 605 auditeurs.

Les rencontres ont permis aux artistes de présenter les œuvres programmées dans le cadre du festival, d’expliquer leur démarche et d’échanger avec le public. Elles ont fait l’objet de traduction simultanée de l’anglais vers le français lorsque les artistes ne pouvaient s’exprimer en français.

Ces rencontres ont été animées par Eric De Visscher, le directeur artistique de l’Ircam, à l’exception de trois d’entre elles : - celle avec Helmut Lachemann s’est déroulée en présence du compositeur Marco Stroppa et du musicologue Martin Kaltenecker, - celle avec Marco Stroppa en présence du musicologue Martin Kaltenecker, - celle avec Benedict Mason et Jonathan Nott a été animée par Hervé Boutry, l’administrateur général de l’Ensemble Intercontemporain, et Marc Dondey, musicologue.

La conférence, animée par Bernard Stiegler, a clôt le cycle des rencontres et a réuni cinq personnalités qui ont réfléchi ensemble à l’apport des machines et de la technologie dans leur domaine artistique respectif et dans l’ouverture d’un espace trans-artistique. Etaient présents : Pierre Alféri, écrivain, Georges Aperghis, compositeur, Marcel Bozonnet, administrateur général de la Comédie Française, Cécile Le Prado, compositrice et Françoise Rivalland, percussionniste.

Les rencontres

Vendredi 31 mai, 18h Rolf Wallin/Sohrab Uduman Ircam Samedi 1er juin, 16h30 Helmut Lachenmann Ircam Lundi 3 juin, 18h Marco Stroppa Istituto Italiano di Cultura Mardi 4 juin, 18h Sonia Wieder-Atherton Ircam Mercredi 5 juin, 18h30 Benedict Mason/Jonathan Nott Cité de la Musique Jeudi 6 juin, 18h Lucia Ronchetti Ircam Vendredi 7 juin, 18h Liza Lim Ircam Samedi 8 juin, 18h Michael Jarrell/Rebecca Saunders Ircam Lundi 10 juin, 18h Sylvain Prunenec/Philippe Béziat Ircam Mardi 11 juin, 18h Mié Coquempot/ PerMagnus Lindborg Ircam Mercredi 12 juin, 18h Ensemble Sphota Ircam Jeudi 13 juin, 18h S-S. Lee/S. Schweiger/R. Sosa/J. Tallgren Ircam Vendredi 14 juin, 18h F. Kahn/P. Livorsi/ K.Omura/O. Schneller/G. Spiropoulos Ircam Samedi 15 juin, 16h30 Vers un espace trans-artistique : P. Alféri, M. Bozonnet, G. Ircam Aperghis, C. Le Prado, F. Rivalland, B. Stiegler

184 LA DIFFUSION DE LA CREATION MUSICALE

2.2.4 L’exposition coproduite par l’Ircam et la direction de la production du Centre Pompidou

1er au 17 juin, 11 h – 22 h, Centre Pompidou, Foyer MW Fragment Exposition de photographies d’Isabelle Waternaux Fragments des images de Mathilde Monnier publiées dans MW, texte de Dominique Fourcade, éditions P.O.L, 2001

(nombre estimé de visiteurs : 2 000)

2.3 Les manifestations artistiques dans le cadre de Résonances

(Voir bilan Résonances 2002)

2.4 Les autres manifestations

2.4.1 L’exposition Sonic Process

(Voir bilan Résonances 2002)

2.4.2 L’exposition Roland Barthes

Du 27 novembre 2002 au 10 mars 2003 Centre Pompidou, Galerie 2 (6ème étage) Le Centre Pompidou a consacré une exposition majeure au penseur et écrivain Roland Barthes, décédé il y a plus de 20 ans. Et pose d'emblée la question : comment exposer une pensée critique ? Car celle de Roland Barthes, la plus originale de sa génération, n’a cessé d’interroger le discours, la langue, la littérature, les pouvoirs naturalisants de l’usage et de l’opinion, en s’efforçant d’en mettre à jour la structure et le sens. Les commissaires de l’exposition, Marianne Alphant (DDC-Centre Pompidou) et Nathalie Léger (IMEC) on fait appel à l’Ircam pour coordonner la partie musicale de l’exposition. Car la musique a tenu un rôle majeur dans le parcours intellectuel de l’écrivain : chanteur puis pianiste, cet éternel amateur, au sens noble du terme, a pris des leçons de musique auprès de Charles Panzéra et d'André Boucourechliev. Le chant romantique, mais aussi les Intermezzi de Schumann, occupent une place prépondérante dans son univers : si ses écrits sur la musique sont relativement tardifs, ils témoignent cependant d'une étonnante modernité, applicable à l'écoute de toutes les musiques. L’intervention de l’Ircam dans cette exposition se résume de la manière suivante : • commande au compositeur Andrea Cera pour une installation sonore spécifiquement conçue pour l’exposition (voir créations musicales) ; • présentation du film Symphonie Mécanique (Jean Mitry, 1952), dont la musique électroacoustique fut réalisée par Pierre Boulez ; • présentation de l’œuvre électroacoustique Thrène d’André Boucourechliev, sur un texte de Stéphane Mallarmé, lu par Roland Barthes ; • documents et enregistrements divers provenant des archives de l’INA et de la collection de Jeanne Boucourechliev.

185 LA DIFFUSION DE LA CREATION MUSICALE

2.5 Les tournées

26 au 30 mars Nancy, Théâtre de la Manufacture – Centre Dramatique National Nancy-Lorraine Retour Définitive et Durable de l’Être Aimé, création Texte : Olivier Cadiot. Mise en scène : Ludovic Lagarde. Musique : Gilles Grand Assistant musical : Manuel Poletti Ingénieur du son : David Bichindaritz Technique Ircam

4 avril Cherbourg-Octeville, Théâtre de la Butte Daniel Ciampolini, percussions Ingénieur du son : Frédéric Prin Technique Ircam Elliott Carter : March (Extrait de Eight Pieces for Four Timpani) Edmund J. Campion : Astronomia Steve Reich : Clapping Music Elliott Carter : Saëta Edmund J. Campion : Losing Touch Iannis Xenakis : Psappha

12 avril Zug (Suisse) Georges Aperghis : Machinations Donatienne Michel-Dansac, Sylvie Sacoun, Sylvie Levesque, Geneviève Strosser, voix Voix et assistant musical : Olivier Pasquet Ingénieur du son : David Poissonnier Technique Ircam

2 et 3 mai Clermont-Ferrand, La Comédie de Clermont-Ferrand, Scène nationale Retour Définitive et Durable de l’Être Aimé, création Texte : Olivier Cadiot. Mise en scène : Ludovic Lagarde. Musique : Gilles Grand Assistant musical : Manuel Poletti Ingénieur du son : David Bichindaritz Technique Ircam

15 juin Lyon, Auditorium Orchestre National de Lyon Direction : David Robertson Assistant musical : Andrew Gerzso Ingénieur du son : Frédéric Prin Technique Ircam Pierre Boulez ...explosante-fixe... Notations

15 et 20 juillet Darmstadt, Georg-Buchner Schule (Allemagne) Assistants musicaux : Eric Daubresse, Serge Lemouton Ingénieurs du son : Franck Rossi, Jérémie Henrot Technique Ircam

186 LA DIFFUSION DE LA CREATION MUSICALE

15 juillet Ensemble Resonanz Tristan Murail L’Esprit des dunes Winter Fragments

20 juillet MusikFabrik Direction : Franck Ollu Emmanuel Nunes : Lichtung I et II

27, 31 juillet, 9 août Sante Fe, opéra (Brésil) Assistant musical : Gilbert Nouno Technique Ircam Kaija Saariaho : L’Amour de loin

24 août Festival de Lucerne (Suisse) Ensemble Intercontemporain Direction : Jonathan Nott Assistant musical : Andrew Gerzso Ingénieur du son : Frédéric Prin Technique Ircam Pierre Boulez Dialogue de l’ombre double ...explosante-fixe... Douze notations Sonatine

12 septembre Festival de Lucerne (Suisse) Ensemble Intercontemporain Direction : Jonathan Nott Assistant musical : Andrew Gerzso Ingénieur du son : Frédéric Prin Technique Ircam Pierre Boulez Répons Anthèmes II

29 septembre Sainte-Marie-aux Mines, Festival Musica

10 et 11 octobre Cherbourg-Octeville, Le Trident, Scène nationale

17 et 18 octobre Dijon, Festival Nouvelles scènes

5 au 9 novembre Rennes, Théâtre national de Bretagne Retour Définitive et Durable de l’Être Aimé Texte : Olivier Cadiot. Mise en scène : Ludovic Lagarde. Musique : Gilles Grand Assistant musical : Manuel Poletti Ingénieur du son : David Bichindaritz Technique Ircam

187 LA DIFFUSION DE LA CREATION MUSICALE

5 octobre Strasbourg, Musica Dimitri Vassilakis, piano Les Percussions de Strasbourg Assistant musical : Tom Mays Ingénieur du son : Frédéric Prin Technique Ircam Martin Matalon : Le Scorpion, musique pour le film L'Age d'Or de Luis Buñuel (France, 1930, 67 minutes). Avec le soutien du Programme Culture 2000 de l’Union Européenne dans le cadre du Réseau Varèse.

29 octobre au 16 novembre Bruxelles, Théâtre de la Monnaie (Belgique) Chœur et orchestre de la Monnaie Direction : Kazushi Ono Mise en scène : Achim Freyer Assistant musical : Eric Daubresse Ingénieur du son : David Poissonnier Technique Ircam Luca Francesconi : Ballata

15 novembre Dijon, Festival Why Note Ensemble Court-circuit Direction : Pierre-André Valade Assistant musical : Frédéric Voisin Ingénieur du son : Frédéric Prin Technique Ircam Roger Reynolds : Process and passion : a duo Roger Reynolds : The Angel of Death Toru Takemitsu : Quatrain II Jean-Luc Hervé : U.I.

16 novembre Dijon, Festival Why Note Quatuor Arditti Ingénieur du son : Frédéric Prin Technique Ircam Roger Reynolds Coconino... a shattered landscape Ariadne’s Thread Toru Takemitsu : A Way A Lone Toshio Hosokawa : Silent Flowers Morton Feldman : Structures

22 novembre Firminy Cécile Daroux, flûte Hae-Sun Kang, violon Assistant musical : Andrew Gerzso Ingénieur du son : Franck Rossi Technique Ircam Pierre Boulez Anthèmes 2 Dialogue de l’ombre double, version pour flûte

188 LA DIFFUSION DE LA CREATION MUSICALE

30 novembre Huddersfield, Festival (Grande-Bretagne) Dimitri Vassilakis, piano Les Percussions de Strasbourg Assistant musical : Tom Mays Ingénieur du son : David Poissonnier Technique Ircam Martin Matalon : Le Scorpion, musique pour le film L'Age d'Or de Luis Buñuel (France, 1930, 67 minutes). Avec le soutien du Programme Culture 2000 de l’Union Européenne dans le cadre du Réseau Varèse.

1er décembre Chicago (Etats-Unis) Hae-Sun Kang, violon Assistant musical : Andrew Gerzso Technique Ircam Pierre Boulez : Anthèmes 2

2.6 Le Réseau Varèse

Le Réseau Varèse est un réseau européen pour la création et la diffusion musicales, soutenu par le Programme Culture 2000 (action 2) de l'Union européenne et par la Direction Régionale des Affaires Culturelles d'Alsace. Créé à Rome en novembre 1999, le Réseau Varèse réunit à l'heure actuelle seize membres de onze pays d'Europe : Allemagne, Autriche, Belgique, Finlande, France, Grande-Bretagne, Grèce, Hongrie, Italie, Norvège et Portugal. Il s'agit principalement de festivals ou de structures de création et de diffusion artistiques. Le Réseau Varèse s'est fixé pour mission de promouvoir la création musicale en aidant à la production de concerts, de spectacles musicaux ou d'actions pédagogiques. Un premier programme triennal 2000-2002 a permis la circulation d'une quinzaine de manifestations à l'intérieur du réseau. Ces projets sont proposés par les membres d'au moins deux pays. Ils doivent en priorité s'attacher à défendre les compositeurs et leurs œuvres. L'ambition internationale des projets est prise en compte. Grâce à l'aide triennale 2000-2002 de l'Union européenne dans le cadre de son programme Culture 2000, le Réseau Varèse peut aider financièrement les projets retenus pour une meilleure circulation en Europe. Il a contribué ainsi efficacement à la coopération et aux échanges entre les membres du réseau et favorisé l'élargissement des publics. L’Ircam a participé activement à la création de ce réseau et à son animation, en participant à toutes les assemblées générales (dont une s’était tenue à Paris en juin 2001, durant le Festival Agora) et en proposant différents projets. En 2002, le projet « Le Scorpion » (Martin Matalon) fut retenu par le Réseau Varèse et grâce au soutien ainsi obtenu pu être créé au Festival Musica et redonné ensuite au festival de Huddersfield, tous deux membres du réseau. L’Ircam a également bénéficié d’une aide financière à la production du projet. Dès la seconde moitié de 2002, des discussions ont été entamées entre le Réseau Varèse et l’Union Européenne pour un renouvellement de la convention triennale. Ces discussions sont actuellement toujours en cours, mais laissent présager d’une issue favorable.

189 LA DIFFUSION DE LA CREATION MUSICALE

2.7 Les enregistrements discographiques

Gérard Grisey Prologue Garth Knox, alto Assistant musical : Eric Daubresse Ingénieur du son : David Poissonnier Enregistrement : juin 2002 Mixage : septembre 2002 Sortie en avril 2003. Coproduction Ircam et Les éditions Zeitklang

Emmanuel Nunes Nachtmusik Ensemble Ictus Assistant musical : Eric Daubresse Ingénieur du son : David Poissonnier Enregistrement : novembre 2002 Mixage : septembre 2002 Sortie en 2003. Coproduction Ircam et Ensemble Ictus. Disque produit par Cyprès

Pierre Charvet Brandenburg L’invitation au voyage L’ombre de la lune Qohelet Neuf études aux deux mondes Epilogue Ingénieur du son : Sébastien Naves Mixage : août 2002 Sortie : décembre 2002 Coproduction Ircam et Universal Classics France.

La valorisation des espaces prévus pour l’enregistrement (Espace de projection et studio 8) s’est effectuée par des mises à disposition contre rétribution de ces espaces à des sociétés de production discographique comme Harmonia Mundi, Agon, Deutsche Grammophon et Universal Classics France.

190 DEPARTEMENT CHOREGRAPHIQUE

DEPARTEMENT CHOREGRAPHIQUE

Directeur du Département : François Raffinot

1 INTRODUCTION

Lorsque fut fondé au sein de l’Ircam, en 1999, le département chorégraphique animé par François Raffinot, l’objectif était double : d’une part, il s'agissait d’acter l'ouverture du champ de la musique contemporaine vers d’autres arts, en prenant la danse comme discipline privilégiée ; il fallait, d’autre part, mettre les technologies développées à l’Ircam "à l’épreuve de la scène". Ces quatre années d’activité ont donné lieu à trois créations de spectacle de François Raffinot et à des soutiens techniques et de production à de nombreux autres chorégraphes (Hervé Robbe, Emmanuelle Huynh, Olivia Grandville, Myriam Gourfink, Susan Buirge, Michèle-Anne de Mey, Olga de Soto, Michèle Noiret, Karine Saporta, Sylvain Prunenec, Mié Coquempot et Mathilde Monnier). Les spectacles ont été présentés dans le cadre du Festival Agora et/ou en partenariat avec d’autres producteurs (Centre Pompidou, Théâtre des Bouffes du Nord, divers centres chorégraphiques nationaux, Centre National de la Danse, Arsenal de Metz, partenaires étrangers). Durant ces années, l’Ircam a également suscité un programme pédagogique et la mise au point d'outils technologiques (captation du geste, réflexion sur la notation). Plutôt bien accueillie par le milieu de la danse, l’initiative de l’Ircam a permis de renouer le dialogue entre musiciens et chorégraphes. L’expérience de production de spectacle fut bénéfique, notamment dans l’investigation des différents problèmes que pose la création simultanée de musique et de danse. Mais l'Ircam a aussi constaté que la production de spectacle ne relevait pas de sa mission première et qu'il valait mieux travailler en coproduction avec des structures existantes. D'autre part, la généralisation de l'interdisciplinarité nous conduisait naturellement à évoquer des collaborations avec d'autres arts du spectacle, qui pourraient également bénéficier de notre expertise technique et musicale. Pour l’ensemble de ces raisons, dorénavant, la dimension de recherche nécessitera un traitement privilégié pour bénéficier à l’ensemble du domaine « spectacle vivant ».

Il fut donc décidé, d’un commun accord avec François Raffinot, de mettre un terme aux activités de ce département et de proposer à la Direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles au sein du ministère de la Culture et de la Communication, qui finance la majeure partie de cette activité, sa transformation vers un pôle de recherche sur les technologies du spectacle. Cette activité nouvelle démarrera en 2003 et verra la fin de la présence d’un chorégraphe en résidence, l’engagement de personnel de recherche et la mise en relation de ces recherches avec des artistes chorégraphiques en priorité, mais aussi issus d’autres secteurs du spectacle vivant, tel le théâtre et le cirque.

Année de transition, l’année 2002 fut cependant l’occasion pour François Raffinot de préparer ses projets futurs et de réfléchir à une nouvelle structure lui permettant de produire ses spectacles. Mais l’année vit aussi la collaboration avec d’autres chorégraphes intéressés par la démarche artistique et technologique de l’Ircam et dont la présence au Festival Agora ou dans d’autres manifestations a permis d’initier des collaborations à plus long terme : c’est le cas de Mathilde Monnier, dont l’hommage rendu à Agora 2002 a permis de lancer de 191 DEPARTEMENT CHOREGRAPHIQUE nouveaux projets de coopération, notamment dans le cadre des résidences de recherche pour chorégraphes qu’elle organise au Centre Chorégraphique National de Montpellier (on en verra des résultats dès 2003). C’est aussi le cas de Sylvain Prunenec dont le rapport avec les technologies de l’image et du son fut largement exploré dans cet étonnant spectacle intitulé La Finale : le dispositif musical y fut élaboré notamment par Hans Tutschku, compositeur allemand qui a longuement collaboré avec l’Ircam. Des compagnonnages avec des artistes se sont poursuivis, notamment avec Olivia Grandville qui avait été présentée à Agora 2000 et qui a fait appel, grâce au compositeur Gilles Grand, aux technologies développées à l’Ircam dans le domaine de la synthèse de la voix. Outre des noms repérés, l’Ircam a également voulu prendre le risque de la création et des jeunes chorégraphes en présentant le travail de Mié Coquempot : nous l’avons mise en relation avec un jeune compositeur norvégien, PerMagnus Lindborg, issu du Cursus de Composition et d’Informatique Musicale de l’Ircam, pour réaliser un projet qui poussait la question de la relation entre mouvement, instrument et technologie jusque dans ses derniers retranchements : la musique y était exclusivement produite, instrumentalement, par les danseurs puis transformés en temps réel par l’informatique. Enfin, le département chorégraphique a prêté son soutien, en signe d’ouverture vers les autres disciplines de la scène et en préfiguration du futur Pôle des Technologies pour le Spectacle, à la recherche technique suscitée par deux projets décrits par ailleurs dans la section Création musicale : Schlag ! (cirque, Compagnie Roland Auzet) et Retour Définitif et Durable de l’Etre Aimé (théâtre, Cadiot-Lagarde-Grand). Le département a également collaboré avec le secteur de la pédagogie à la mise en place de conférences et de stages sur les relations danse-technologie-musique.

2 RESUME DES PROJETS 2002

I – Création Raffinot 2002. (création prévue 2003)

Conception : François Raffinot, François Sarhan, Frédéric Lecomte Chorégraphie : François Raffinot, Clothilde de Bodinat, Anja Hempel, Marion Levy, Netochka Nesvanovna, Pénélope Parreau. Musique : François Sarhan Scénographie : Frédéric Lecomte Danse : Anja Hempel, Pénélope Parreau, Marion Levy, Clothilde de Bodinat Musique : Netochka Nesvanovna, François Sarhan, Jean François Chiama, Florian Conil.

II – Création La Finale.

Vendredi 7 et samedi 8 juin, 19 h, Ircam, Espace de projection Chorégraphie : Sylvain Prunenec Interprètes : Élise Olhandéguy, Sylvain Prunenec Musique : Françoise Rivalland, Hans Tutschku Lumière/image : Philippe Béziat Texte : Célia Houdart Eléments scénographiques : Patrick Muzard Costumes : Soline Roux Technique Ircam

Coproduction Association du 48 et Lelabo. Production déléguée Lelabo-Béatrice Horn.

192 DEPARTEMENT CHOREGRAPHIQUE

Avec le soutien du ministère de la Culture-Drac Île-de-France, du Dicream (département Spectacle vivant du CNC), du Conseil régional d’Île-de-France et de la Spedidam. Remerciements au Forum culturel du Blanc-Mesnil, aux Films Pelléas et à l’association Tévé Troqué. Coproduction Ircam et les Spectacles vivants-Centre Pompidou. Avec le soutien de la SACD pour la création musicale.

(222, 214 spectateurs)

III – Création Extra-Quality #

Mercredi 12, jeudi 13 juin, 20 h 30, Centre Pompidou, Grande salle Conception chorégraphique : Mié Coquempot Conception et direction musicale : PerMagnus Lindborg Assistant à la chorégraphie : Jérôme Andrieu Interprétation et chorégraphie : Muriel Corbel, Satchie Noro, Danièle Cohen, Céline Debyser, David Rolland, Olivier Clargé, Jérôme Andrieu, Vincent Druguet, Thierry Micouin Textes : Fanny de Chaillé Lumières : Françoise Michel Costumes : Didier Despin Décors et régie générale : Christophe Poux Manuel Poletti, assistant musical Technique Ircam

Production Cie K622. Avec le soutien de la Caisse des dépôts et consignations, des Fonds pour la danse de la Fondation de France dans le cadre du programme “ Initiatives d'artistes en danse contemporaine ”, de l’Adami, de la Ville de Paris, de la ville de La Courneuve, du Conseil général de la Seine-Saint-Denis dans le cadre de la résidence de la Cie K622 au centre culturel Jean Houdremont-La Courneuve. Coréalisation Ircam et les Spectacles vivants-Centre Pompidou. Avec le soutien de la SACD pour la création musicale et de l’Ambassade Royale de Norvège.

(288, 202 spectateurs)Nombre de spectateurs : 694

IV – Signé, signés

Jeudi 6, vendredi 7 juin, 20 h 30, Centre Pompidou, Grande salle Chorégraphie : Mathilde Monnier Musique : eRiKm Karim Zeriahen, images vidéo Herman Diephuis, assistant à la chorégraphie signé Annie Tolleter, scénographie Éric Wurtz, lumières Interprètes : Dimitri Chamblas, Bertrand Davy, Herman Diephuis, Rémy Héritier, I-Fang Lin, Joel Luecht, eRiKm, Karim Zeriahen

Coproduction Centre chorégraphique national de Montpellier Languedoc-Roussillon, Tanz2000.at & Internationale Tanzwochen Wien, Théâtre de la Ville (Paris). Coréalisation Ircam et les Spectacles vivants-Centre Pompidou. Avec le soutien de la SACD pour la création musicale.

(380, 380 spectateurs)

193 DEPARTEMENT CHOREGRAPHIQUE

V – « Come out »

Conception et chorégraphie : Olivia Grandville Musique : Gilles Grand et Steve Reich Scénographie : Alexandre Chinon et Martin Verdet Lumières : Sylvie Garot Production déléguée La Spirale de Caroline Coproduction Espace des Arts ville de Chalon-sur-Saône / Centre Culturel André Malraux Scène Nationale de Vandoeuvre / Maison de la Culture d'Amiens / Théâtre de la Bastille / IRCAM - Centre Pompidou / Centre Dramatique National de Montreuil / Centre Chorégraphique National de Grenoble, CCNRB Centre Chorégraphique National de Rennes et de Bretagne et Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val de Marne Compagnie Montalvo-Hervieu dans le cadre des accueils studio Avec le soutien à la création du Conseil Général de la Seine-Saint-Denis, le soutien de l’ADAMI, et le soutien de la Compagnie DCA Philippe Decouflé dans le cadre d'un accueil studio La Spirale de Caroline est subventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication / DRAC Ile de France

VI – Retour Définitif et Durable de l’être aimé

Texte : Olivier Cadiot Mise en scène : Olivier Lagarde Musique : Gilles Grand (voir Département création)

VII – Schlag !

Musique – Cirque – Nouvelles technologies D’après Le Tambour de Günter Grass Conception, musique et scénographie : Roland Auzet Mise en scène : Philipp Boë Personnage de réalité virtuelle : Catherine Ikam Images vidéo : Louis Fléri Marionnettes et masques : Etienne Bideau-Rey Musique, vidéo temps réel et dispositifs électroniques réalisés dans les studios de l’Ircam et du Site CRA Assistants musicaux : Frédéric Voisin, Manuel Poletti Ingénieurs-concepteurs : Emmanuel Fléty (Ircam), Yan Philippe (Site CRA) Lumières : Denis Pillet Collaboration artistique – costumes : Véronique Bétourné Instruments scéniques : Robert Hebrard (voir département création)

IX. Conférences/Pédagogie (voir département pédagogie)

194

PEDAGOGIE

Responsable : Andrew Gerzso

Par les liens très forts qui unissent création musicale et recherche et développement scientifique, l’Ircam est un lieu unique, creuset de multiples formes de connaissances à la fois artistiques, musicales, scientifiques, techniques, mais également historiques - connaissances complétées par le savoir faire développé par les métiers liés au spectacle et à la production, présents dans l’institut. Le rôle fortement transversal du département pédagogique est de créer les moyens et conditions de la transmission et de la dissémination de tous ses savoirs à l’extérieur comme à l’intérieur de l’établissement.

L’année 2002 aura été marquée par un changement de direction aussi bien au niveau de l’institut - Bernard Stiegler ayant succédé à Laurent Bayle – qu’au niveau du département pédagogique - Andrew Gerzso ayant remplacé Marie-Hélène Serra. L’année 2002 a donc été, une année de transition marquée par la poursuite des activités antérieures et le lancement de nouvelles actions au sein du département.

Durant l’année, les activités du département se sont organisées de manière à cibler quatre publics différents : universitaire (chercheurs dans les différents domaines scientifiques), professionnel (compositeurs, instrumentistes, ingénieurs du son, assistants musicaux), scolaire (élèves et professeurs des collèges, lycées et écoles de musique), et enfin le grand public (non-spécialiste mais attiré par les activités de l’Ircam). Outre ces activités, le département pédagogique a mené également des projets spécifiques.

Afin d’avoir une lisibilité plus grande aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’institut, les activités ont été structurées en cinq pôles : formations universitaires, formations professionnelles, formations scolaires, grand public et projets spécifiques. PEDAGOGIE – FORMATIONS UNIVERSITAIRES

1 FORMATIONS UNIVERSITAIRES

Les activités de recherche et développement de l’Ircam ont besoin d’un lien permanent avec le monde universitaire et celui de la recherche, afin de créer un terrain favorable au renouvellement des concepts et pratiques scientifiques. Ainsi, les trois formations universitaires de troisième cycle accueillies à l’Ircam trouvent naturellement leur place au sein de l’institut.

1.1 Diplôme d’études approfondies en Acoustique, traitement du signal et informatique appliqués à la musique : DEA Atiam

Le DEA-Atiam, unique en son genre, dispense un enseignement dans lequel tous les sujets techniques et scientifiques qui touchent la musique sont abordés. Contrairement aux autres formations de troisième cycle, la quasi-totalité des cours se déroulent dans les murs de l’Ircam et l’organisation administrative est totalement prise en charge par l’institut.

Le DEA Atiam, interdisciplinaire par nature, s’appuie sur des équipes d’accueil réparties sur le territoire national, notamment : l’Acroe à Grenoble, le département de Traitement du Signal et des Images (TSI) de l’ENST, l’Ircam, le Laboratoire d’acoustique musicale (Lam), le laboratoire d’Informatique de Paris VI (LIP VI) et le Laboratoire de Mécanique et d’Acoustique (Lma) du CNRS à Marseille. Les quatre disciplines - acoustique, traitement du signal, informatique, musique - dont la réunion fait l’originalité et l’intérêt de la formation, ont motivé le rattachement à différentes écoles doctorales liées à chaque établissement d’habilitation. Cette formation est sanctionnée par un diplôme délivré conjointement par l’université de la Méditerranée (Aix-Marseille II), l’université de Paris VI et l’université Joseph Fourier de Grenoble. Michèle Castellengo, directeur du Laboratoire d’acoustique musicale CNRS de Paris VI en est la responsable et Gérard Assayag, responsable de recherche à l’Ircam, en assure la coordination.

1.1.1 Objectif

Les nouvelles technologies font partie intégrante de la création et de la pratique musicale contemporaine, et leur maîtrise dans le domaine artistique sous-tend des enjeux économiques importants. Cependant les connaissances scientifiques nécessaires au développement de ces applications musicales sont difficilement accessibles. L'objectif du DEA ATIAM est de fournir les bases scientifiques et musicales nécessaires pour aborder les différents domaines de la recherche appliquée à la musique. Cette formation est en effet un des rares cursus proposant une approche scientifique et une formation à la recherche sur toute la chaîne de l'activité musicale, depuis les dimensions physique et psycho-physique jusqu'à la modélisation numérique et les structures symboliques de haut niveau. Elle rencontre à ce titre la faveur des étudiants, avec un recrutement international et un taux de candidatures acceptées de l'ordre de 10 %.

1.1.2 Organisation et orientation 2002-2003

Une telle formation doit, par nature, être réalisée en collaboration avec les différentes structures pédagogiques et de recherche qui, sur le plan national ou européen, ont la maîtrise des connaissances et des expériences nécessaires. Ainsi, plusieurs structures 196 PEDAGOGIE – FORMATIONS UNIVERSITAIRES universitaires sont associées à l’Ircam, qui assure l’organisation et la coordination des enseignements, de l’encadrement et d’une partie des travaux de stage, En les énonçant par discipline, les différents modes de collaboration sont : • acoustique : acoustique physique, mécanique des vibrations, acoustique instrumentale, acoustique des salles, psychoacoustique et sciences cognitives. En collaboration avec l’université de Paris VI, l’université du Maine et le CNRS ; • traitement du signal : codage, filtrage, représentation temps-fréquence, synthèse et traitement des sons. En collaboration avec L’ENST Paris et le CNRS de Marseille ; • informatique : algorithmes, programmation, informatique symbolique, informatique temps réel, représentations des structures musicales, composition assistée par ordinateur. En collaboration avec l’université de Paris VI ; • culture et applications musicales : musiques du XXe siècle, applications des techniques d’analyse, traitement et synthèse des sons, applications de l’analyse et de la composition musicales assistées par ordinateur.

1.1.3 Suivi pédagogique

Les cours théoriques ont été assurés à Paris de septembre 2001 jusqu’à fin février 2002. Les stages de DEA ont eu lieu de mars à juillet 2002. Les stages et les thèses sont effectués pour la plupart dans l’une des institutions qui participent au DEA, mais ils se sont également déroulés dans d’autres laboratoires. Les enseignements théoriques et l’initiation aux techniques de recherche en acoustique, traitement du signal et informatique ont représenté un total de 195 heures, chaque discipline enseignée faisant l’objet d’un contrôle. Pour chacune des disciplines, l’enseignement est réparti en quatre modules : l’enseignement de mise à niveau, l’enseignement fondamental ou théorique, l’enseignement spécifique ou appliqué et l’enseignement approfondi ou initiation à la recherche, ce dernier étant sous forme d’options. De plus, les modules de connaissances spécifiques comprennent des cours d’applications musicales. Voici la répartition des modules : • les modules de mise à niveau (24 heures) sont conçus pour compenser les différences de formation initiale entre les étudiants ; • les modules de connaissances fondamentales (72 heures) regroupent les notions théoriques et essentielles de la discipline concernée, y compris des notions souvent considérées comme secondaires, mais qui se révèlent indispensables pour les applications musicales ; • les modules de connaissances spécifiques (96 heures) constituent la partie la plus originale par rapport aux enseignements d’autres DEA. Les cours scientifiques regroupent des notions qui relèvent des applications musicales. Les cours d’applications musicales (36 heures) complètent le cas échéant les concepts présentés dans les cours scientifiques et ont surtout pour objet de montrer comment ils peuvent être utilisés dans un contexte musical. Des compositeurs seront sollicités pour venir présenter eux-mêmes leurs œuvres ; • les modules de connaissances approfondies (36 heures minimum) sont des modules de type optionnel qui constituent une véritable initiation à la recherche ; Les enseignements pratiques ont lieu en moyenne à raison d’une séance toutes les deux semaines. De plus, les étudiants ont accès à des stations de travail, ce qui leur permet d’acquérir une expérience personnelle et pratique dans les disciplines enseignées.

1.1.4 Équipe doctorale

Michèle Castellengo (responsable, université de Paris VI-Lam), Michel Bruneau (université du Maine), Claude Cadoz (Acroe-Ensimag), Denis Matignon (ENST Paris) jusqu’en septembre 2002 et Bertrand David (ENST Paris) à partir de septembre 2002, Emmanuel Saint-James (université de Paris VI), Jean Kergomard (CNRS, Marseille) et Gérard Assayag

197 PEDAGOGIE – FORMATIONS UNIVERSITAIRES

(Ircam). L’ensemble des membres de l’équipe doctorale 2002 a enseigné dans le cadre de la formation.

1.1.5 Les enseignants

Daniel Arfib, LMA ; Gérard Assayag, IRCAM ; Georges Bloch, compositeur ; Michel Bruneau, Université du Maine ; Claude Cadoz, ACROE/LIFIA ; Olivier Cappé, ENST ; Michèle Castellengo, CNRS, Paris ; Bertrand David, ENST ; Philippe Depalle, Université McGill, Canada ; Claude Depollier, université du Maine ; Pierre Duhamel, ENST ; Benoît Fabre, Université Paris VI ; Jean-Loup Florens, ACROE/LIFIA, Jean Kergomard, LMA ; Denis Matignon, ENST, Paris ; Claudy Malherbe, compositeur ; Jean-Dominique Polack, LAM ; Jean-Claude Risset, CNRS,Marseille ; Emmanuel Saint-James, Université Paris VI ; Christophe Vergez, CNRS ; Nicolas Verin, compositeur. Olivier Warusfel, IRCAM ;

1.1.6 Les étudiants

Sur les 200 candidats qui ont postulé pour l’année 2002-2003 à cette formation, dix-huit étudiants ont été retenus. Parmi eux, deux étudiants italiens et un étudiant taiwanais. Ils viennent pour la plupart de grandes écoles (Centrale, ENST, Mines), d’écoles d’ingénieurs et de l’Université (Agrégation, DEA, Maîtrise) ou de formations équivalentes à l’étranger ; deux auditeurs libres ont été également autorisés à se joindre à eux pour suivre le cursus. 13 des 15 étudiants inscrits en DEA en 2001-2021 ont obtenu le diplôme, les deux derniers ayant démissionné durant l’année universitaire.

1.1.7 Les étudiants en thèse

Trente-deux étudiants étaient inscrits en thèse dans la formation doctorale Atiam courant 2002. Parmi eux, trois étudiants de la promotion 2001-2002, dont deux boursiers, ce qui est relativement peu puisqu’ils étaient sept de la promotion 2001.

Quatre étudiants issus du DEA Atiam ont soutenu leur thèse en 2002.

1.1.8 Carrières des étudiants

Cette statistique sur dix ans est élaborée à partir des informations disponibles sur l'embauche post-thèse. La plupart des étudiants qui n'ont pas souhaité s'engager dans une thèse ont trouvé des postes d'ingénieur dans des domaines spécialisés : conception informatique pour le traitement de l'audio, acoustique architecturale, informatique musicale, téléphonie numérique, multimédia, qualité sonore et environnement.

198 PEDAGOGIE – FORMATIONS UNIVERSITAIRES

Post-doc Etranger 7% Enseignement Enseignement Recherche 31% recherche Institutionnelle Industrielle (cnrs, ..) 24% Startup

Recherche Industrielle Startup 3% Post-doc Etranger recherche Institutionnelle (cnrs, ..) 35%

Institutions : CNRS, Ircam, ACROE, laboratoires publics à l'étranger. Enseignement : Paris 6, U. du Mans, U. Marseille, CNSM, Paris 8, U. Mc Gill (Canada), U. Angers, ENSTA, etc. Recherche Industrielle : Sony CSL, Apple USA , Creative Labs USA, EDF, SNCF, France- Telecom R&D, Peugeot PSA, Renault, etc.

1.2 Diplôme d’études approfondies, Musique Histoire Société : DEA MHS

Ce DEA, sous la responsabilité de Michael Werner (EHESS), propose de contribuer à la constitution d’un espace interdisciplinaire et international de formation en musicologie, en offrant aux étudiants d’histoire et de sociologie des compléments de formation en analyse et technique musicale et aux étudiants de musicologie, une ouverture sur les sciences sociales. Le séminaire « Histoire des techniques musicales au XX-ème siècle » (HTM) sous la responsabilité de Mikhail Malt s’est déroulé en alternance avec le séminaire « Evolution de la théorie et de l'analyse musicale au XX-ème siècle » (EAM) sous la responsabilité de Gérard Assayag à partir de novembre 2002.

1.2.1 Histoire des techniques musicales au XXe siècle

Les développements technologiques issus du dernier quart du XIXe siècle (électricité, mécanique, électronique) et le début du XXe siècle (informatique) ont eu un fort impact sur l'évolution de plusieurs techniques musicales, en induisant dans certains cas de profondes transformations. De la lutherie artisanale, nous sommes passés à la lutherie virtuelle d'instruments éphémères et sans histoire, nous offrant pourtant de nouvelles sonorités et de nouvelles possibilités. L'écriture voit son champ de travail s'élargir. Les nouvelles possibilités offertes par les technologies nouvelles permettent des formes d'interactivité auxquelles les compositeurs avaient à peine songé. Les instrumentistes sont confrontés à des transformations radicales dans leur métier. De la technique d'exécution, ils passent à la technique d'adaptation. Adaptation aux divers modes de jeu développés et inventés par les compositeurs, et aux différents dispositifs nécessaires à l'exécution d'œuvres contemporaines. Structuré autour de thématiques, comme la lutherie, l'écriture et l'interprétation, exposées par divers acteurs de la vie musicale contemporaine (compositeurs, chercheurs et interprètes), ce séminaire propose une vision de l'évolution des

199 PEDAGOGIE – FORMATIONS UNIVERSITAIRES techniques musicales, de la fin du XIXe au XXIe siècle, et ses rapports avec les diverses évolutions technologiques survenues dans cette période. En offrant aux étudiants de musicologie une ouverture aux nouveaux moyens de production, reproduction et de traitement de la musique, son principal objectif est de stimuler le développement de travaux qui puissent s'interroger sur les rapports entre l'évolution des techniques musicales et des différentes technologies par leur mise en perspective historique, économique, politique, sociale et culturelle.

1.2.2 Evolutions de la théorie et de l’analyse musicales au XXe siècle

La musicologie et l’analyse musicale ont subi un certain nombre d’évolutions remarquables au cours du XXe siècle, accompagnées et souvent suscitées par les grands mouvements d’idées en sciences naturelles et humaines. On peut brièvement en mentionner les plus saillantes : intégration de la psychologie gestaltiste, analyse génétique, déjà proposée par Schenker, symétrie d’échelle, à la mode depuis les fractales, mais déjà introduites comme outils d’analyse par Lorenz au début du siècle, retour des fondements acoustiques avec HindeMith, école de la variation motivique de Schoenberg à Réti. Les bouleversements d’après guerre accélèrent encore cette transformation : la contamination méthodologique du champ musical par la linguistique triomphante se poursuit et aboutira au structuralisme et à la sémiologie musicale avec Ruwet, Nattiez, et plus récemment Grabocz ; la théorie de l’information suscite les travaux de Meyer et Narmour sur l’attente musicale et l’implication- réalisation ; le Bourbakisme et la théorie des groupes influencent les travaux de Babbit, Forte, Lewin, et, jusqu’à ceux, contemporains, de Mazzola sur la théorie des catégories; le succès de Chomsky impulse un ensemble important de recherches sur les grammaires formelles et les théories génératives (Lerdahl et Jackendoff) culminant au congrès de Modène au début des années 80 ; enfin, dès les années 40, l’ordinateur ouvre à un niveau massif les portes de l’exploration combinatoire, stochastique, syntaxique, informationnelle, acoustique, cognitive, et même l’idée d’une intelligence artificielle de la musique commence à pointer. Enfin le champ d'application s'ouvre (musiques contemporaines acoustiques, électro-acoustiques, mixtes, musiques ethniques) induisant de nouvelles méthodologies.

Ce séminaire a permis aux étudiants de se familiariser avec quelques-unes des principales lignes de forces conceptuelles issues du foisonnement théorique de l'après-guerre, après un cours d'introduction qui en présentera les sources précoces (19° et début 20°). Le cœur du séminaire est formé par les grandes démarches théoriques liées au structuralisme, aux approches formalisantes de l'école américaine, et à l'approche informatique. L'ethnomusicologie, la musique électroacoustique, les problématiques particulières de la musique contemporaine sont elles aussi abordées.

1.2.3 Les enseignants

Moreno Andreatta, doctorant département représentation musicale, Ircam ; Marc Battier, Professeur Paris IV, Sorbonne ; Alain Bioteau, compositeur, musicologue ; Alain Bonardi, Maître de conférence, Paris VIII ; Rémy Campos, enseignant CNSMDP ; Marc Chemillier, Professeur université de Caen ; Jean-Pierre Cholleton, Professeur, conservatoire de Montreuil ; Eric Daubresse, assistant musical, Ircam ; François Delalande, responsable de recherche en sciences de la musique, INA/GRM ; Marta Grabocz, Professeur, Université de Strasbourg ; Andrew Gerzso, Directeur département pédagogie, Ircam ; Philippe Lalitte, musicologue, LEAD CNRS ; Mikhaïl Malt, assistant musical, département pédagogie, Ircam ; Stephan Schaub, doctorant, Paris IV ; Benny Sluchin, musicien.

200 PEDAGOGIE – FORMATIONS UNIVERSITAIRES

1.3 Diplôme d’études supérieures spécialisées : jeux interactifs et vidéo multimédia

Cet enseignement s’adresse plus spécialement à de futurs « sound designers », à des compositeurs, des producteurs, ainsi qu’à des informaticiens désirant se spécialiser dans le son pour le jeu vidéo ou les médias interactifs. Tous les aspects de la création d’un jeu vidéo ou de la création d’un projet multimédia ont été étudiés durant l’année. Dans ce cadre, l’Ircam a proposé un module spécifique qui a permis aux étudiants de maîtriser tous les éléments de la création d’un moteur son. Pour suivre cette spécialisation, il a été demandé aux informaticiens d’avoir une connaissance de base dans le domaine du son et de la musique et des connaissances en informatique aux candidats venant du domaine du son. Le partenariat signé pour la première fois en 2001 entre l’Ircam, le CNAM Paris, le CNAM Poitou-Charentes, l’Université de Poitiers, l’Université de la Rochelle et le Centre national de la bande dessinée et de l’image (CNBDI) a été reconduit pour l’année universitaire 2002/2003.

1.3.1 Suivi pédagogique

Le module a été constitué de vingt-quatre heures de cours et de quinze heures de travaux pratiques répartis entre les trois enseignants. Ces cours ont eu lieu à l’Ircam au cours du second trimestre 2002.

1.3.2 Les enseignants

Mikhaïl Malt, assistant musical, département pédagogie, Ircam ; Norbert Schnell, responsable équipe applications temps réel, Ircam ; Olivier Warusfel, responsable équipe acoustique des salles, Ircam ;

1.3.3 Les étudiants

Parmi les étudiants inscrits en 2001/2002 au DESS Jeux interactifs et vidéo multimédia, trois étudiants ont suivi ce module spécialisé. Après obtention de leur DESS, deux d’entre eux ont été embauchés dans des entreprises directement liées au monde des jeux vidéos.

201 PEDAGOGIE – FORMATIONS PROFESSIONNELLES

2 FORMATIONS PROFESSIONNELLES

2.1 Formations destinées aux compositeurs à la recherche d’une spécialisation

Si les formations universitaires nous rapprochent du monde de la recherche scientifique, les formations professionnelles elles, sont plus directement liées aux métiers de la musique. Dans une maison dédiée à la recherche, mais surtout à une recherche validée par la création musicale, il est normal qu’une formation proposée aux jeunes compositeurs - le cursus de composition et d’informatique musicale - soit la pièce maîtresse du dispositif de formations professionnelles mis en place par le département pédagogie et qu’elle mobilise de surcroît le plus fortement, son personnel.

Un effort particulier a été mené à partir de l’automne 2002 pour créer une interaction plus forte avec le secteur recherche. Les chercheurs ont été invités à donner plus de cours et à identifier avec les étudiants des thèmes de collaboration à court et moyen terme. D’autre part, dans le cadre des activités menées autour du pôle spectacle, les compositeurs ont été encouragés à proposer des projets de fin d’études qui intègrent d’autres formes artistiques (danse, théâtre etc.).

Jusqu'en 2002 un comité de lecture conjoint Ircam/EIC sélectionnait de jeunes compositeurs pour une commande de l’EIC ou de l’Ircam, ou pour suivre le cursus ou le stage de composition et d’informatique musicale. En 2002, il est apparu plus approprié de mettre en place un appel à candidature pour les commandes, étant donné la quantité élevée de productions à l’Ircam. Pour mieux cibler les demandes des jeunes compositeurs, il a été décidé de distinguer les demandes pour une commande et les demandes pour une formation. Par conséquent, en 2002 un comité de lecture pédagogique s’est réuni uniquement pour le cursus et le stage. Ce comité a reçu cent cinq candidatures pour le cursus 2003-2004 et le stage de juin 2003.

202 PEDAGOGIE – FORMATIONS PROFESSIONNELLES

2.1.1 Cursus de composition et d’informatique musicale 2001/2002

Conçu pour de jeunes compositeurs, le Cursus propose une formation intensive d’une année, permettant aux participants de découvrir et d’expérimenter l’usage de l’informatique et des nouvelles technologies dans la création musicale.

2.1.1.1 Organisation Le Cursus se déroule de novembre 2001 à novembre 2002. Il est réparti en deux périodes. La première combine des cours d’informatique musicale et des cours de composition ; elle forme les compositeurs à la maîtrise de l’informatique en studio et en concert. La seconde est consacrée à la réalisation d’un projet musical intégrant les connaissances acquises.

2.1.1.2 Première période du 3 novembre 2001 au 30 avril 2002 Dans un premier temps, les participants suivent une formation de base aux dispositifs Midi ainsi qu’aux techniques d’enregistrement et de mixage, à travers des outils du commerce : séquencement Midi et audio avec LogicAudio de EMagic et mixage multipistes avec ProTools de Digidesign. Puis, ils abordent les cours d’informatique musicale : les techniques informatiques enseignées concernent les différents aspects de la composition avec l’informatique (écriture musicale assistée par ordinateur, analyse, synthèse et traitement du son, interaction temps réel entre musicien et ordinateur, spatialisation du son et interfaces gestuelles pour le contrôle de la synthèse sonore). Les cours et travaux pratiques s’appuient principalement sur les développements réalisés à l’Ircam, respectivement : OpenMusic, AudioSculpt, Diphone-Studio, Modalys, Max/MSP (Ircam/Cycling 74), le Spatialisateur et l’interface capteurs-Midi AtoMic Pro. Les cours de composition ont été dispensés par plusieurs compositeurs de renommée internationale, dont Brian Ferneyhough, Jonathan Harvey, Philippe Manoury, Tristan Murail, Marco Stroppa, Alejandro Viñao. Le programme pédagogique du Cursus est renforcé par des séminaires sur les recherches scientifiques et les créations musicales en cours à l’Ircam ainsi que par des conférences d’artistes présentant des travaux intégrant les technologies.

2.1.1.3 Deuxième période 1er mai 2002 au 30 octobre 2002 Les six derniers mois se déroulent dans les studios de la Pédagogie. Ils sont consacrés à la réalisation d’un projet musical où l’occasion est donnée aux compositeurs de s’approprier les outils informatiques en les incorporant à un travail personnel de création. Le cadre général du projet est une pièce “ mixte ” pour instrument soliste et dispositif informatique, d’une durée d’environ dix minutes. Pendant cette deuxième période, les compositeurs du Cursus sont encadrés par les assistants musicaux de la Pédagogie. Les projets, esquisses ou œuvres achevées, sont joués dans un concert programmé dans le cadre des rencontres Résonances. Philippe Leroux assure le suivi compositionnel des étudiants. Cette année les 10 pièces réalisées dans le cadre du cursus ont été présentées lors de deux concerts les 15 et 17 octobre 2002. Chacune des pièces écrites pour ce concert fait l’objet d’une documentation technique et musicale sous la forme d’un “ cahier d’exploitation ” qui en constitue la trace indispensable pour une exécution future. Ce cahier permet en outre d’intégrer chacune de ces pièces à l’ensemble du répertoire Ircam. Les cahiers d’exploitation sont validés par les assistants musicaux ainsi que par Marc Battier, responsable de la documentation à l’Ircam. Leur rédaction par l’étudiant fait partie du projet pédagogique.

203 PEDAGOGIE – FORMATIONS PROFESSIONNELLES

2.1.1.4 Les étudiants Dix compositeurs ont suivi le cursus : Luca Antignani (Italie), Franck Bedrossian (France), Jiyoun Choi (Corée), Jérôme Combier (France), Francesco Filidei (Italie), Miyuki Ito (Japon), Farangis Nurulla-Khoja (Tadjikistan), Chañaral Ortega Miranda (Chili), Riikka Talvitie (Finlande), Jongwoo Yim (Corée).

2.1.1.5 L’équipe L’enseignement de l’informatique musicale et l’encadrement de la réalisation des projets artistiques sont assurés par les assistants musicaux du département Pédagogie : Jean Lochard, Mikhail Malt et Benjamin Thigpen. Chaque assistant est plus particulièrement chargé d’un domaine : • Jean Lochard : analyse, synthèse et traitement du son ; • Mikhail Malt : écriture musicale assistée par ordinateur ; • Benjamin Thigpen : interaction temps réel et spatialisation ; Autres intervenants : • François Eckert : techniques et esthétique musicale de la prise de son ; • Sébastien Naves : techniques de la prise de son ; • Marc Battier (Ircam) : perspectives sur le répertoire Ircam ; documentation des œuvres ; • Emmanuel Fléty (Ircam) : capteurs et interfaces pour la captation du jeu instrumental ; • Mauro Lanza : synthèse du son par modélisation physique et assistant pour les travaux pratiques.

2.1.1.6 Environnement de travail La Pédagogie met à disposition des compositeurs trois studios avec écoute quadraphonique, ainsi qu’un plus petit équipé d’une écoute stéréophonique de proximité. Chaque lieu est équipé de deux ordinateurs Apple Macintosh PowerPC. L’un sert au mixage multipistes et au séquencement Midi et audio et l’autre au traitement en temps réel avec Max/MSP et jMax. Les logiciels de composition temps différé sont installés sur les deux machines. Des équipements Midi et audio (échantillonneurs, processeurs de réverbération, synthétiseurs, claviers, etc.) viennent compléter les ressources informatiques. Une salle de cours et travaux pratiques équipée de six Macintosh PowerPC avec installation audio et équipement Midi est affectée au Cursus pendant toute l’année. Une participation aux frais d’un montant de 1 067 EUR est demandée à chaque compositeur. Elle comprend l’adhésion au Forum Ircam, l’inscription à la Médiathèque et les frais de scolarité.

2.1.2 Stage de composition et d’informatique musicale – juin 2002

Ce stage était destiné aux compositeurs sélectionnés par le Comité de lecture. Il s’est déroulé à l’Ircam et a permis aux participants d’acquérir une formation sur les outils informatiques destinés à la composition. À l'issue de ce stage, les participants ont acquis suffisamment de connaissances pour pouvoir poursuivre, de façon plus personnelle et chez eux, le maniement des outils enseignés.

2.1.2.1 Cours techniques Durant quatre semaines, ce stage a offert un enseignement pratique intensif (140 heures) sur les logiciels de création musicale développés à l'Ircam et distribués par le Forum. Quatre grands volets de l'informatique musicale ont été abordés : analyse, synthèse et traitement du son avec AudioSculpt, Diphone et Modalys ; écriture musicale assistée par ordinateur avec

204 PEDAGOGIE – FORMATIONS PROFESSIONNELLES

OpenMusic ; interaction temps-réel entre musicien et ordinateur avec Max/MSP (Ircam / Cycling 74) ; spatialisation avec le Spatialisateur.

2.1.2.2 Cours de composition En complément des aspects techniques, Marco Stroppa a été invité à donner des cours de composition.

2.1.2.3 L’équipe L’enseignement de l’informatique musicale a été dispensé par les assistants musicaux du département Pédagogie : Jean Lochard, Mikhail Malt, Benjamin Thigpen • Jean Lochard : Traitement du son ; • Mikhail Malt : Ecriture musicale assistée par ordinateur ; • Benjamin Thigpen : Interaction temps réel et spatialisation ; Autres intervenants Ircam : • Cyrille Brissot et Emmanuel Jourdan : travaux pratiques.

2.1.2.4 Les stagiaires Ont participé au stage 10 compositeurs sélectionnés par le Comité de lecture Ircam/EIC 2001 : Eivind Buene (Norvège), Richard Carrick (Etats-Unis), Richard Fitzhuhg (Grande- Bretagne), Michel Galante (Etats-Unis), Josep Maria Guix (Espagne), Rozalie Hirs (Pays- Bas), Cesar Andres Mateus (Equateur), Vassos Nicolaou (Grèce), Günter Steinke (Allemagne) et Steven Kazuo Takasugi (Etats-Unis) et 3 invités : Mathew Adkins (Grande- Bretagne), Julian Anderson (Grande-Bretagne) et Chaya Czernowin (Israël).

2.1.2.5 Environnement de travail Une salle de cours et travaux pratiques équipée de neuf Macintosh PowerPC avec installation audio et équipement Midi a permis aux stagiaires de manipuler les outils enseignés par binômes. Ces machines étaient en accès libre sans interruption. Une participation aux frais d’un montant de 607 EUR a été demandée à chaque compositeur.

2.1.3 Ferienkurse de Darmstadt

Du vendredi 12 au samedi 20 juillet 2002 L’Ircam s’est associé au Ferienkürse de Darmstadt (Allemagne) pour lesquels il a proposé des ateliers de formation aux logiciels d’informatique musicale. Chaque matin, des cours d’initiation aux logiciels de l’Ircam ont été dirigés par Jean Lochard, assistant de la Pédagogie (AudioSculpt, Diphone, Modalys, OpenMusic, Max/Midi et Max/MSP). Les quatre premières après-midi étaient consacrées à un atelier sur la composition assistée par ordinateur (abordant notamment le logiciel OpenMusic) avec Mikhail Malt, assistant de la Pédagogie et les cinq suivantes à un atelier sur la spatialisation (abordant notamment le Spatialisateur) avec Benjamin Thigpen. Une soixantaine d’étudiants ont participé à ces ateliers.

205 PEDAGOGIE – FORMATIONS PROFESSIONNELLES

2.2 Stages thématiques

La Pédagogie a organisé des stages sur des thématiques particulières liées à la musique : liens musique et texte (en complément des conférences sur le même thème), le hasard en musique et les outils du live (destiné plus particulièrement aux professionnels de la musique actuelle). Par ailleurs, des stages logiciels ont permis aux participants d’aborder certains aspects de la création musicale — synthèse et traitement du son, écriture musicale assistée par ordinateur, interaction en temps réel, spatialisation — via l’apprentissage des logiciels développés à l’Ircam. Un stage sur le design sonore était également proposé à des professionnels et étudiants en design, architecture, marketing et communication. Des ateliers d’initiation à la musique du XXème siècle, à l’informatique musicale ou à la numérisation des fonds sonores, ont été spécialement organisés à la demande de collectivités territoriales, pour la formation de leurs agents.

2.2.1 Stage le hasard en musique

Ce stage, suivi par 9 participants, se proposait d’étudier le hasard (distributions, marches aléatoires et chaînes de Markov) et ses applications à la composition, tant au niveau de l’écriture que de la conception du matériau sonore. Les principaux concepts de la statistique et de la théorie des probabilités ont été présentés ainsi que les diverses esthétiques qui en ont émané (Cage, Xenakis, etc.). Une approche pratique, par l’informatique, avec des outils construits dans les environnements Max et OpenMusic a complété l’ensemble. Les cours ont été dispensés par Mikhail Malt et Benjamin Thigpen, assistants à la Pédaogie.

Du mercredi 21 février au vendredi 23 février 2002 Les frais d’inscription pour chaque participant s’élevaient à 259 EUR (individuel) et à 534 EUR (organisme).

2.2.2 Stage musique et texte

Ce stage, suivi par 9 participants, était composé de cours généraux, d’interventions d’auteurs et de compositeurs et d’une partie pratique sous forme d’ateliers. Les cours généraux ont proposé une approche théorique des correspondances entre texte et musique, complétée par une présentation d’outils informatiques conçus pour l’analyse et la création dans ces deux domaines. Les artistes invités ont abordé leur vision et leur pratique personnelle de l’écriture, de la composition musicale et de leurs croisements. Les ateliers ont permis aux participants de travailler sur des projets personnels dans ces différents domaines. Le stage a été ponctué par des lectures, en soirée, de Jacques Jouet et de Jacques Rebotier.

2.2.2.1 Cours et interventions Olivier Cadiot (poète et écrivain) : Lecture-rencontre autour de son nouveau livre Jacques Jouet (poète et écrivain) : Oulipo, écrire n’est pas un acte solitaire Michaël Levinas (compositeur) : Narration/textualité, ou la question du temps et des hiérarchies dans une écriture musicale Jacques Rebotier (compositeur et écrivain) : Le dos de la langue François Sarhan (compositeur) : La théorie du rythme de Pierre Lusson appliquée aux rapports texte/musique 206 PEDAGOGIE – FORMATIONS PROFESSIONNELLES

2.2.2.2 Ateliers Jacques Jouet (poète et écrivain) et Olivier Salon (mathématicien de l’Oulipo) : Structures formelles du poème, poèmes à formes fixes, dimensions sonores du poème Jacques Rebotier (compositeur et écrivain) : Rencontre/Echange : mise en voix/en jeu François Sarhan (compositeur) et Benoît Meudic (informaticien) : Analyse texte/musique à l’aide de la théorie du rythme de Pierre Lusson

Du mercredi 27 février au samedi 2 mars 2002 Les frais d’inscription pour chaque participant s’élevaient à 305 EUR (individuel) et à 630 EUR (organisme).

2.2.3 Stage Musiques actuelles – Les outils du live

Intervenants : Cyrille Brissot et Jean Lochard, Département Pédagogie Ircam

Principalement articulée autour de l’apprentissage de l’environnement informatique Max/MSP (Ircam/Cycling 74), cette formation, suivie par 5 participants, avait pour objectif de donner un aperçu des technologies adaptées aux besoins de la musique live et a permis aux participants de réaliser leur propre application musicale.

Les cours et les travaux pratiques ont abordé : . les outils utilisés dans le live (norme MIDI, logiciels audio et vidéo…) . la synthèse sonore . la conception d’algorithmes musicaux dans Max/MSP pour fabriquer un séquenceur, un synthétiseur et un lecteur d’échantillons, ainsi que pour manipuler les échantillons sonores (synthèse granulaire, filtrages…) . l’élaboration et la manipulation d’une application rassemblant tous les algorithmes musicaux réalisés.

Cette formation a été complétée par deux démonstrations de l’utilisation de Max/MSP : Georges Issakidis pour la vidéo et Jean Lochard pour la musique (NAJO).

Du mardi 23 au vendredi 26 avril 2002 Les frais d’inscription pour chaque participant s’élevaient à 366 EUR (individuel) et à 686 EUR (organisme).

2.2.4 Stage Design sonore

L'équipe Design sonore de l'Ircam est spécialisée dans les applications de la recherche musicale à la maîtrise de l'environnement sonore : conception et réalisation sonore de lieux publics ou privés, prise en compte de la dimension sonore dans la conception de produits industriels… Un stage de deux jours a réuni 5 participants, les 6 et 7 avril 2002 autour de Louis Dandrel, responsable de l’équipe Design sonore. Il a traité à la fois des aspects fonctionnels et esthétiques du design sonore à partir d'analyse de projets et a proposé une initiation à l'acoustique appliquée à l'architecture, les arts plastiques, le paysage. L'objectif était d'aider les participants à définir les paramètres sonores d'un projet et à les intégrer dans le processus de réalisation.

207 PEDAGOGIE – FORMATIONS PROFESSIONNELLES

2.3 Stages de fin de semaine sur les technologies de l’Ircam

Ces stages proposent une pédagogie par la pratique des logiciels de création musicale développés à l’Ircam, avec des spécialistes possédant une solide expérience de l’enseignement et de l’assistance aux compositeurs. Ils sont destinés à toute personne ayant déjà une première expérience de la musique avec informatique. Les différents aspects de la composition avec ordinateur sont abordés : synthèse et traitement du son, écriture musicale assistée par ordinateur, interaction temps réel, spatialisation. Tous les logiciels étudiés sont développés à l’Ircam et distribués par le Forum, à l’exception de Max/MSP (Ircam / Cycling 74).

2.3.1 2.3.1 Synthèse et Traitement du son

2.3.1.1 AudioSculpt 2, applications avancées

Karim Haddad Présentation et manipulation des fonctionnalités avancées : transformation de Fourier, effets de masquage, prédiction linéaire, détection de la fondamentale, analyse formantique, segmentation temporelle et exportation de données vers d’autres logiciels. 5 participants Samedi 12 et dimanche 13 janvier 2002

2.3.1.2 Diphone Studio 2, applications avancées Jean Lochard Présentation et manipulation des autres plug-ins : ResAn (modèles de résonance), Chant (source-filtre) et Spectral Envelope (extraction de l’enveloppe spectrale, en particulier pour l’analyse de la voix). 3 participants Samedi 2 et dimanche 3 février 2002

2.3.1.3 AudioSculpt, introduction Cyrille Brissot Premiers pas avec l’interface graphique : visualisation et édition du sonagramme. Exploration des fonctionnalités de base : transposition, dilatation, filtrage, synthèse croisée... 8 participants samedi 5 et dimanche 6 octobre 2002

2.3.1.4 Modalys, introduction Jean Lochard Introduction à la synthèse par modèles physiques. Etude des différentes techniques utilisées aujourd'hui pour simuler un instrument de musique acoustique dans un ordinateur. Mise en pratique dans le logiciel Modalys qui permet l'assemblage d'un instrument imaginaire en utilisant des éléments de base : tuyaux, anches, plaques, cordes... 10 participants samedi 30 novembre et dimanche 1er décembre 2002

208 PEDAGOGIE – FORMATIONS PROFESSIONNELLES

2.3.2 Ecriture musicale assistée par ordinateur

2.3.2.1 OpenMusic 2, niveau intermédiaire Mikhail Malt Approfondissement et personnalisation de l’emploi de OpenMusic, ou comment traduire sa pensée musicale en termes informatiques. Sont décrits : les mécanismes d’itération et de récursion, les éditeurs de notation musicale, les possibilités d’échange de données entre OpenMusic et AudioSculpt et le concept d’objet. Introduction aux librairies OMEsquisse, OMProfile et OMRepmus. 7 participants Samedi 26 et dimanche 27 janvier 2002

2.3.2.2 OpenMusic 3, applications avancées Mikhail Malt Vers une programmation plus pointue de OpenMusic : fonctions génériques, développement et définition de méthodes, création de librairies et utilisation des classes et de la maquette. 7 participants Samedi 16 et dimanche 17 mars 2002

2.3.2.3 OpenMusic, introduction Mikhail Malt Premiers pas dans l’interface graphique d’OpenMusic. Expérimentation de quelques objets musicaux simples (séquences mélodiques, accords, séquences d’accords…). 10 participants samedi 16 et dimanche 17 novembre 2002

2.3.3 Interaction temps réel

2.3.3.1 Max/MSP 2, applications avancées Benjamin Thigpen Le suivi de l’interprète par l’ordinateur grâce à Max/MSP : expérimentation de divers modules de base tels que la détection de hauteur, l’extraction du profil d’amplitude et l’obtention du spectre. 10 participants Samedi 19 et dimanche 20 janvier 2002

2.3.3.2 Max/MSP 3, applications avancées Benjamin Thigpen Présentation et expérimentation de quelques méthodes de synthèse avancées (synthèse granulaire, modèles de résonance, etc.) avec illustrations musicales. 8 participants Samedi 9 et dimanche 10 mars 2002

209 PEDAGOGIE – FORMATIONS PROFESSIONNELLES

2.3.3.3 Max/MSP, introduction Benjamin Thigpen Via un parcours pratique guidé, étude des principales fonctionnalités de Max/MSP : synthèse sonore, échantillonnage, traitements élémentaires tels que transposition, retards, filtrage. 10 participants samedi 28 et dimanche 29 septembre 2002

2.3.3.4 Pluggo et Jitter sur Max/MSP, introduction Emmanuel Jourdan Introduction à Pluggo (permettant d’exporter des patches Max dans d’autres applications sous forme de pluggins VST, MAS et RTAS) et à Jitter (librairies d'objets vidéo, matriciels et graphiques 3D). 5 participants samedi 7 et dimanche 8 décembre 2002

2.3.4 Spatialisateur

2.3.4.1 Introduction et applications avancées Benjamin Thigpen Initiation à l’interface de commande du Spatialisateur de l’Ircam (version Max/MSP sur Macintosh) et exercices pratiques pour synthétiser une acoustique, orienter le son dans l’espace et construire des trajectoires. 5 participants Samedi 23 et dimanche 24 mars 2002

Le tarif d’un atelier se déroulant sur les deux jours du week-end était de 214 EUR pour un individuel et de 442 EUR pour un organisme ; une réduction de 50% a été accordée aux adhérents du Forum.

2.4 Formations à la demande

Les services ou organismes de formation continue et professionnelle à la recherche des compétences correspondant à des besoins particuliers ou à des nouvelles ouvertures culturelles, dans le domaine de la musique contemporaine, des sciences et des technologies musicales, bénificient de programmes adaptés, préparés en amont avec l’équipe de la Pédagogie. Autour de différentes propositions de base, de nombreuses variantes peuvent être expérimentées, certaines s’orientant vers la pratique de l’informatique musicale, d’autres vers des aspects plus théoriques et de culture générale.

2.4.1 Initiation à l’écoute des musiques du XXe siècle

D’une durée modulable, ce stage pour tout public est l’occasion de vivre en accéléré l’aventure des musiques au XXe siècle. De nombreuses écoutes d’œuvres clés, commentées par un musicologue spécialiste de l’époque contemporaine, aident à dégager des repères historiques et esthétiques. Des supports visuels multimédias ainsi qu’un accès par réseau informatique à la Médiathèque de l’Ircam viennent étayer l’itinéraire pédagogique. Intervenant : François Sarhan, département Pédagogie de l’Ircam

210 PEDAGOGIE – FORMATIONS PROFESSIONNELLES

2.4.1.1 Pour l’Inspection Académique des Hauts de Seine Jeudi 31 janvier 2002 16 participants

2.4.1.2 Pour la Mairie de Paris Jeudi 21 mars 2002 16 participants

2.4.2 Atelier AtomicPro

2.4.2.1 Pour l’école des Beaux Arts de Nancy Intervenant : Emmanuel Fléty, ingénieur électronicien à l’Ircam Les 18 janvier et 1er février 2002 12 participants

2.4.3 Aide au Projet, conseil technique classe Electroshop 3.0

2.4.3.1 Pour l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Nancy Intervenant : Emmanuel Fléty, ingénieur électronicien à l’Ircam Les 23 et 24 avril 2002 22 participants

2.4.4 Atelier informatique (MusiqueLab, Spat)

2.4.4.1 Pour le Rectorat de Besançon Intervenant : Emmanuel Jourdan, département Pédagogie de l’Ircam Les 15, 16 et 17 avril 2002 10 participants

2.4.5 Formation Numérisation des fonds sonores

2.4.5.1 Pour le Ministère de la Culture Intervenants : Michel Fingerhut, directeur de la Médiathèque et du bureau études et méthodes de l’Ircam, Geoffroy Peeters chercheur à l’Ircam, Sébastien Naves, ingénieur du son à l’Ircam Jeudi 28 mai 2002 14 participants

211 PEDAGOGIE – FORMATIONS PROFESSIONNELLES

2.4.6 Le timbre

2.4.6.1 Pour l’Académie de Paris Intervenants : Jean Lochard et Mikhail Malt, département Pédagogie de l’Ircam lundi 18 et mardi 19 novembre 2002 11 participants

2.4.7 Formation urbanisme et nature : le paysage aujourd’hui - Paysage sonore

2.4.7.1 Pour l’Inspection Académique de Nanterre Intervenant : Louis Dandrel, responsable de l’équipe Design sonore de l’Ircam Lundi 18 novembre 2002 10 participants

212 PEDAGOGIE – ATELIERS SCOLAIRES

3 ATELIERS SCOLAIRES

Si pendant des années les professionnels (chercheurs, compositeurs etc.) étaient la cible principale des activités de la pédagogie, les années récentes ont vu un intérêt grandissant pour la population pré-professionnelle : les élèves des collèges, lycées et conservatoires.

Les ateliers scolaires, destinés aux élèves et professeurs des classes de collèges, lycées et écoles de musique (jeunes gens de 11 à 17 ans), offrent un éventail d’activités pédagogiques autour de la musique et de l’informatique, dans lesquels se mêlent apprentissage, jeu et création. Outre un choix de thèmes prédéfinis, le programme d’un atelier peut être précisé et préparé en amont avec l’équipe des animateurs de l’Ircam. Un disque compact de la séance est disponible sur demande.

Le jour, l’horaire et les modalités d’accueil de la classe sont à convenir avec l’Ircam. Les tarifs sont de 244 EUR pour un atelier de une heure et demie, 305 EUR pour deux heures. Une visite guidée de l’Ircam est possible sur demande, et donne lieu à un supplément de 66,50 EUR.

3.1 Découverte

3.1.1 Apprendre à écouter

Découverte progressive du son avec des exercices mêlant écoute et visualisation ainsi que des jeux d’association et de classification. Une exploration guidée de l’univers sonore avec des outils scientifiques et des propositions musicales.

3.1.2 Le son à portée de main

Par des moyens graphiques simples, comme le dessin à la souris ou la tablette graphique, les participants explorent, par le biais de multiples transformations, la matière sonore et ses propriétés. Une découverte méthodique et créative de nouvelles formes sonores par l’écoute et la manipulation.

3.1.3 Fabriquer un instrument de musique virtuel

En s’appuyant sur des modèles simulant les instruments traditionnels, il est possible d’imaginer avec l’ordinateur des instruments virtuels. Après une initiation aux mécanismes élémentaires, les participants inventent des instruments de leurs choix avec un logiciel permettant l’assemblage et l’ajustage de leurs constituants.

213 PEDAGOGIE – ATELIERS SCOLAIRES

3.2 Création

3.2.1 Histoires de sons

Une petite histoire est racontée puis recomposée sous forme sonore avec l’ordinateur. Les participants disposent d’une palette de sons et d’outils pour les assembler et les transformer.

3.2.2 Le son de l’image et l’image du son

Une séquence vidéo, composée d’objets graphiques animés et dotés de qualités diverses (couleur, forme, densité, vitesse…), est proposée aux participants. Ils doivent chercher les sons qui traduisent (ou contredisent) les caractéristiques visuelles de ces objets, et ajuster leurs durées, hauteurs et timbres. La démarche inverse consiste à réaliser des dessins et des images qui épousent les qualités sonores d’une séquence musicale.

3.2.3 Création collective

L’atelier débute par une première phase de préparation où des cellules de deux à trois élèves élaborent des matériaux sonores (sons, éléments rythmiques et mélodiques…) et effectuent une série d’exercice pour s’entraîner à travailler ensemble. Le groupe passe ensuite à une réalisation collective. Un style de musique particulier pourra être choisi.

Intervenants : Emmanuel Jourdan, département Pédagogie de l’Ircam, Stéphane Schaub, doctorant.

3.3 Collaboration avec l’Education Nationale

Conscients de la nécessité de disposer, dans le cadre général de l’enseignement artistique (et plus particulièrement celui de l’enseignement de la musique) dans les collèges, lycées, conservatoires et écoles de musique, d’une approche nouvelle de la musique de notre temps et de l’usage que celle-ci fait des nouvelles technologies, l’Ircam et le Ministère de l’Education Nationale (MEN) ont pris la décision de collaborer pour la création de MusiqueLab, un ensemble de logiciels qui servent à explorer quelques notions de base de la musique.

Cette collaboration a eu des conséquences particulièrement positives. Les établissements scolaires disposent aujourd’hui, grâce à un site de téléchargement (*), géré par le MEN, d’un accès libre de droits pour tous les usages de l’éducation musicale aux six logiciels MusiqueLab : « Hauteur et Intensité », « Polycycles », « Construction Rythmique », « Echelles et Modes », « Nuages » et « Montages ». Pour le professeur, ces logiciels permettent aisément de faire entendre des phénomènes sonores et de simuler des processus de composition. Pour l’élève, il propose d’emblée des itinéraires exploratoires qui visent la création sonore. Depuis la mise en ligne progressive initiée en mai 2002 et jusqu’à la fin de l’année, plus de 700 établissements ont téléchargé l’ensemble de ces applications.

214 PEDAGOGIE – ATELIERS SCOLAIRES

Le succès de cette première phase donnera lieu prochainement à la signature d’une convention entre l’Ircam et le Ministère de l’Education Nationale et le Ministère de la Culture qui servira de cadre général à la collaboration future sur MusiqueLab Phase II

(*)www.educnet.education.fr/musique/applications/musiclab

215 PEDAGOGIE – GRAND PUBLIC

4 GRAND PUBLIC

4.1 L’accès des femmes à l’expression musicale - colloque

Apprentissage, création, interprétation : les musiciennes dans la société contemporaine

Que connaît-on des musiciennes, créatrices et interprètes d’aujourd’hui ? Sont-elles présentes à tous les stades de l’apprentissage, de la création, de l’interprétation ? Quelle place, quelle visibilité, quelle reconnaissance – artistique et sociale – ont-elles aujourd’hui acquises dans les mondes de la musique, autrefois investis surtout par des hommes ? Comment ont-elles pu devenir musiciennes ? Comment se perçoivent-elles ? Et quels rapports entretiennent-elles avec les "instruments du futur" et les nouvelles technologies associées à la création ? Ce colloque souhaitait faire le point sur le phénomène en évolution de l’accès des femmes à l’expression musicale, leur rôle en musique, et les perspectives ouvertes pour l’avenir, questions relativement peu débattues en France où les recherches et les travaux scientifiques sont rares en ce domaine. Alors que la parité pose des questions concrètes et d’actualité, des créateurs et des interprètes de différentes musiques (créatrices, solistes, chefs, enseignantes…) et des spécialistes de diverses sciences humaines et sociales (musicologues, sociologues, historiens…) ont engagé dialogues et débats, afin de saisir les enjeux musicaux et sociaux des pratiques musicales, faisant le pari que l’analyse des situations que connaissent les musiciennes renvoie à d’autres réalités de la société actuelle.

Vendredi 8 et samedi 9 mars 2002, entrée libre

4.1.1 Intervenants

Patricia Adkins Chiti, musicologue, mezzo-soprano, Présidente de la Fondation Adkins Chiti Donne in Musica Michèle Alten, historienne, enseignante en musicologie à Paris-IV-Sorbonne Florence Baschet, compositrice Jean-Yves Bosseur, compositeur, Directeur de recherche au CNRS, professeur de composition au CNR de Bordeaux, producteur à Radio-France Odile Bourin, violoncelliste André Cazalet, corniste Catherine Cessac, chercheur au CNRS au Centre de Musique Baroque de Versailles Sophie Cherrier, flûtiste Marie-Hélène Dumas, traductrice et écrivaine Laurence Equilbey, chef de chœur Françoise Escal, agrégée de lettres, Directrice d’études à l’EHSS Aurore Evain, auteure de théâtre Geneviève Fraisse, philosophe, Directrice de recherche au CNRS, Députée européenne Christine Géliot, professeur de piano au Conservatoire d’Asnière-sur-Seine Pierrette Germain, musicologue, présidente de l’Union des Femmes Professeurs et Compositeurs de Musique Claire Gibault, chef d’orchestre Cécile Gilly, musicologue, professeure au Conservatoire National de Genevilliers Anne-Marie Green, Professeure des Universités et Directrice de Recherche à l’OMF 216 PEDAGOGIE – GRAND PUBLIC

Jacinthe Harbec, Professeure agrégée, membre de l’équipe fondatrice de l’Ecole de musique de l’Université de Sherbrooke Marie-Thérèse Lefebvre, Professeure, responsable des recherches en musique canadienne à la Faculté de musique, Université de Montréal Cécile Le Prado, compositrice Paola Livorsi, compositrice Sophie Manceau de Lafitte, responsable de la communication à l’Ircam Gilles Millière, tromboniste Delphine Naudier, sociologue, chargée de recherche au CNRS Andrea Oberhuber, Philologue, Professeure adjointe à l’Université de Montréal Nicole Paiement, chef d’orchestre Danièle Pistone, musicologue, Professeure à l’Université Paris-IV-Sorbonne Hyacinthe Ravet, musicologue, enseignante à l’Université Paris-IV-Sorbonne et chercheuse associée à l’OMF Michèle Reverdy, compositrice Jacqueline Rousseau-Dujardin, psychanalyste Catherine Rudent, musicologue, maître de conférences à Paris-IV-Sorbonne Kaija Saariaho, compositrice Stephanie Schweiger, compositrice Georgia Spiropoulos, compositrice Françoise Tillard, pianiste, chef de chant, professeur à l’Ecole Nationale de Fresnes Alfred Willener, sociologue, professeur de sociologie du travail et de la Culture à l’Université de Lausanne

4.1.2 Concert du 8 mars 2002

Deborah Kruzansky, flûtes Paolo Vergari, piano Œuvres de Michèle Reverdy, Betsy Jolas et Kaija Saariaho Créations de Anna Maria Federici et Paola Livorsi

4.1.3 Organisation

En collaboration avec l’OMF – Observatoire Musical Français (Université Paris-IV-Sorbonne) : groupe de recherche "Sociologie des faits musicaux et modèles culturels"

Sous la responsabilité de Anne-Marie Green, Hyacinthe Ravet, Marie-Hélène Serra et Andrew Gerzso

Avec le soutien du Ministère de l’Education Nationale du Service des droits des Femmes au Ministère de l’Emploi et de la Solidarité

Partenaires Fondation Patricia Adkins Chiti : Donne in Musica France Culture

217 PEDAGOGIE – GRAND PUBLIC

4.2 Concerts commentés de midi

Les concerts de midi offrent au public l’occasion d’une rencontre avec un compositeur d’aujourd’hui. Un moment musical privilégié, autour d’une œuvre soliste, jouée et commentée, où s’échangent les points de vue du compositeur, du musicologue et de l’interprète. Dans ce cadre, quatre concerts ont eu lieu en 2002 dans la salle Igor Stravinsky ou dans l’Espace de projection.

4.2.1 Burger Time ou les Tentations de Saint-Antoine, Mauro Lanza

David Zambon, tuba Mardi 22 janvier 2002

4.2.2 Chaman, Frédéric Pattar

Esther Davoust, harpe Mardi 26 février 2002

4.2.3 Déjà, Jean-Luc Hervé

Jean-Pierre Collot, piano Mardi 26 mars 2002

4.2.4 Elettra, Ivan Fedele

Christophe Desjardins, alto Mardi 7 mai 2002

Rencontres animées par Bastien Gallet, Les mardis de 12h30 à 13h30, entrée 5 EUR

218 PEDAGOGIE – GRAND PUBLIC

4.3 Le quatuor à cordes – conférences et ateliers-concerts

Né à l'époque de Mozart et Haydn, le quatuor à cordes est encore perçu comme la forme d’écriture instrumentale la plus exigeante. Son identité unique, forgée par l'homogénéité de son timbre et l'indépendance de ses quatre parties, en fait le lieu privilégié de toutes les aventures. C’est pourquoi il est un puissant révélateur de l’invention et de la technique qui pousse le compositeur jusque dans ses derniers retranchements. De la remise en cause de la tradition à l’émergence de l’électronique, le XXe siècle a-t-il repensé le quatuor à cordes ? Le quatuor à cordes a-t-il exigé des compositeurs qu’ils repensent leur écriture ? Lors de ce cycle de conférences, ponctué de deux ateliers-concerts, quatre voix – concordantes ou discordantes – nous parlent du quatuor à cordes pour rendre compte de son histoire, de ses problématiques et de son évolution.

4.3.1 Conférences

4.3.1.1 Repenser le quatuor à cordes, Philippe Albèra musicologue, directeur des éditions Contrechamps Dans la tradition beethovénienne, la forme du quatuor à cordes constitue une sorte d’expérience intérieure où le travail d’écriture est poussé à ses limites conceptuelles et expressives. Aussi, lorsque les compositeurs du XXe siècle s’en emparent, la tension entre l’unité ou l’indépendance des voix et, d’autre part, la continuité ou la discontinuité formelle, s’accroissent considérablement. De Schœnberg à Bartók, puis de Carter à Nono et Ferneyhough, deux formes de pensée s'opposent et s'interpénètrent : celle du développement organique à partir d'un noyau signifiant et celle d'une construction en mosaïque fondée sur les ruptures. Lundi 11 février 2002

4.3.1.2 Le quatuor à cordes et les enjeux du dialogue, Bernard Fournier musicologue, auteur de L’esthétique du quatuor à cordes (éd. Fayard) Le quatuor à cordes a toujours été reconnu par la plupart des compositeurs comme la pierre de touche de leur métier, un genre privilégié qui leur permettait de faire dialoguer leurs voix intimes tout en les conduisant à des innovations souvent essentielles tant du point de vue de la forme que du langage. Malgré la différence des styles et l’évolution des techniques, s’est affirmée une esthétique spécifique du quatuor à cordes, induite par le dialogue équilibré et personnalisé de ces quatre voix homogènes que sont le premier et le second violon, l’alto et le violoncelle. Lundi 11 mars 2002

4.3.1.3 La forme sonate, un modèle de référence pour le quatuor à cordes, Bernard Fournier musicologue, auteur de Histoire du quatuor à cordes, de Haydn à Brahms (éd. Fayard) Plus que toute autre formation instrumentale, le quatuor à cordes a été pour Haydn un terrain d’expériences privilégiées pour l’élaboration de la forme sonate que Mozart, dans ses derniers quatuors, conduisit à un point d'équilibre parfait. C'est également dans ses quatuors que Beethoven a mis en œuvre ses intuitions les plus fulgurantes vis-à-vis de cette forme 219 PEDAGOGIE – GRAND PUBLIC qu'il élargira en créant des architectures audacieuses. Réinterprétée dans de nouveaux contextes, la forme sonate restera un modèle de référence jusque dans les années 1950 où, malgré son influence déclinante, elle fournira encore une base susceptible de féconder la créativité de compositeurs aussi importants que Chostakovitch. Lundi 25 mars 2002

4.3.1.4 Quelle évolution pour le quatuor aujourd’hui ? Frédéric Durieux compositeur, professeur d’analyse au Conservatoire national supérieur de Paris Pourquoi écrire un quatuor à cordes aujourd'hui ? Le quatuor ne représente-t-il pas l'une des quintessences de la musique tonale ? L'homogénéité de cet effectif instrumental amène le compositeur – mais aussi l'auditeur – à se concentrer sur l'essence du langage employé. Composer pour quatuor aujourd'hui, c'est accepter de mettre sa technique de composition à nu. C'est aussi se confronter à un répertoire qui traverse trois siècles. Comment poursuivre voire transgresser ce passé sans encombrer l’avenir, à moins de condamner au musée l'un des archétypes majeurs de la musique occidentale. Lundi 8 avril 2002

Les lundis de 18h30 à 20h, entrée libre

4.3.2 Ateliers-concerts : quatuors à cordes et électronique

4.3.2.1 Nymphea, Kaija Saariaho Quatuor de l’Ensemble Avanti! Présentation par Philippe Lalitte et Kaija Saariaho Jeudi 14 mars 2002

4.3.2.2 Spirali, Marco Stroppa Quatuor Diotima Présentation par Marco Stroppa Jeudi 11 avril 2002 à 18h30

220 PEDAGOGIE – GRAND PUBLIC

4.4 Analyse du corps dans le mouvement dansé – conférences

En réponse à John Cage qui affirmait que tout phénomène sonore est, par essence, musical, Merce Cunningham remarquait qu’en danse, il ne pouvait en être de même : à vouloir utiliser le mouvement en toute liberté, les danseurs se cognent et se blessent. Depuis, les artisans du mouvement ont cherché à repousser les limites des contraintes physiques en étudiant les facteurs physiologiques et psychiques qui nous relient au monde et les processus repérables qui influencent l'élaboration, le déroulement et la maîtrise du corps en mouvement. En prenant en compte ces nouvelles connaissances, certains chercheurs et artisans du spectacle viendront expliquer leurs expériences et nous aider à mieux comprendre la complexité des éléments mis en jeu dans le travail actuel des arts du mouvement.

4.4.1 Techniques d'analyse du mouvement et regard porté sur le corps, Odile Rouquet danseuse, chorégraphe, professeur au Conservatoire national supérieur de Paris Odile Rouquet enseigne depuis de longues années, en France et à l'étranger, l'analyse fonctionnelle du corps dans le mouvement dansé. Elle est une des instigatrices de l'essor de cette discipline en France depuis vingt ans. Cette conférence propose une réflexion sur les techniques d'analyse du mouvement : parcours historique, systèmes de pensée. Quelles répercussions sur notre perception du corps et du mouvement et sur le processus créatif ? Lundi 7 janvier 2002

4.4.2 Pédagogie du mouvement : de la conscience corporelle à l’expressivité, Nathalie Schulmann danseuse, assistante-chorégraphe, pédagogue Engagée de front dans l’enseignement pratique et théorique (formation technique du danseur à l’anatomie fonctionnelle, analyse du mouvement et prise de conscience corporelle), Nathalie Schulmann recherche les éléments constitutifs de la pédagogie de la danse et s’appuie sur l’idée que tout mouvement est interprétation, porteur du sens de la relation qui lie chacun au monde. Lundi 14 janvier 2002

4.4.3 L'émotion, itinéraire de « Texture Composite », Emmanuelle Vo-Dinh chorégraphe Dans L'erreur de Descartes (éditions Odile Jacob), Antonio Damasio présente des cas d'individus lésés de l'accès à certaines émotions. Le professeur démontre l'interdépendance de l'émotion et du raisonnement à l'inverse de la théorie cartésienne qui voudrait que l'intelligence s'exerce indépendamment des affects. Suite à une résidence à l'université d'Iowa dans le département du professeur Damasio, la chorégraphe Emmanuelle Vo-Dinh a composé Texture Composite, une pièce de danse librement conçue à l'ombre de son séjour auprès de ces patients. Lundi 21 janvier 2002

221 PEDAGOGIE – GRAND PUBLIC

4.4.4 Carences et handicaps, Mathilde Monnier chorégraphe, directrice du Centre chorégraphique national de Montpellier Mathilde Monnier a effectué un travail avec des personnes autistes à l'hôpital psychiatrique de la Colombière (Hérault), dans le cadre d'un atelier sur le mouvement. Le but de cet atelier n'est pas de créer une technique de travail mais plutôt d'effectuer un cheminement en accompagnant les personnes autistes, en les guidant afin qu'elles acquièrent une autre mobilité, d'autres capacités de conscience et de perception et, par là même, un éveil à l'Autre. Mathilde Monnier a commenté les extraits de Bruit Blanc, un film retraçant la rencontre de Marie-France, jeune femme souffrant d'autisme infantile précoce qui, dès le début de l'atelier, a fasciné et intrigué la chorégraphe. Lundi 28 janvier 2002

4.4.5 Les courants esthétiques, Philippe Le Moal et François Raffinot

Philippe Le Moal, directeur du Dictionnaire de la danse (Larousse, 1999) François Raffinot, chorégraphe, directeur du département chorégraphique de l'Ircam Au cours des années 70, les recherches menées dans les différentes disciplines favorisant la compréhension du mouvement (médecine, kinésithérapie, psychologie…), nourrissent l'activité de nombreux artistes. Deux tendances se dessinent alors : la première consiste à repousser la performance physique vers de nouvelles limites, la seconde à définitivement abandonner toute forme académique au profit d'une intériorité, guidée en cela par le travail sur les synergies corporelles intimes. Lundi 4 février 2002

4.4.6 Le « Contact Improvisation », Patricia Kuypers danseuse, improvisatrice, conseillère à Contredanse et à Nouvelles de danse Avec la participation de Franck Beaubois, danseur Cette rencontre propose de voir, d'entendre et d'expérimenter cette forme de danse inventée par Steve Paxton au début des années 70, à partir de l'intégration d'un ensemble de découvertes telles que l'importance de la peau (Ashley Montagu, La peau et le toucher), les pratiques orientales (Aïkido, Tai Chi, Yoga) et les nouvelles approches du corps (Mabel Todd, The Thinking Body). Prolongeant la pensée cagienne de la valeur égale accordée à chaque élément, le Contact Improvisation opère un renversement de la hiérarchie traditionnelle des sens, du rapport à la gravité et à l'orientation verticalisée du corps et des relations convenues entre danseurs. Le processus s'appuie sur l'aspect réflexif du corps, sur sa capacité d'adaptation au moment présent, sur une attitude résolument exploratoire et sur la confiance donnée au partenaire dont la kinesthésie constitue la partition de mouvement à laquelle répondre dans l'instant. Lundi 4 mars 2002

222 PEDAGOGIE – GRAND PUBLIC

4.4.7 Modèles informatiques pour l'analyse du mouvement expressif, Antonio Camurri chercheur à l'université de Gênes Conçu au laboratoire d'informatique musicale de l'université de Gênes, le système EyesWeb permet l'extraction de divers facteurs caractérisant l'expressivité du mouvement. Il intègre plusieurs approches de l'analyse du mouvement et s'appuie sur différents fondements théoriques, tels que la théorie de l'effort de Laban, la psychologie cognitive et l'informatique. EyesWeb est aussi un outil de création pour les compositeurs et les chorégraphes qui peuvent, au sein d'un même environnement, élaborer des situations interactives associant les langages musical, visuel et corporel. La conférence s’est déroulée en anglais Lundi 18 mars 2002

Les lundis de 18h30 à 20h, entrée libre

4.5 Conférences et atelier Musique et Texte

Les rapports entre texte et musique sont envisagés à travers des grands types historiques : canso des troubadours, madrigal de la Renaissance, récitatif et aria baroques et classiques. Ces quatre modèles, contrastés dans leurs principes, seront analysés à partir d’un cadre théorique unifiant et permettront d’explorer des musiques plus récentes.

4.5.1 Conférences

4.5.1.1 La convenance du texte et de la musique chez les troubadours, Jacques Roubaud et Pierre Lusson Jacques Roubaud, poète et Pierre Lusson, musicologue et théoricien

La poésie lyrique de ces poètes-musiciens excelle dans un remarquable équilibre entre paroles et mélodie. Jeudi 24 janvier 2002

4.5.1.2 Le récitatif ou prima la poésie, François Sarhan Département Pédagogie Ircam Afin de se rapprocher de la déclamation théâtrale, le récitatif donne la primauté au texte. La poésie est secondée par la musique qui suit de près son organisation syntaxique et phonologique. Jeudi 31 janvier 2002

4.5.1.3 L’aria, François Sarhan Département Pédagogie Ircam

223 PEDAGOGIE – GRAND PUBLIC

Destinée à mettre en valeur la virtuosité du chanteur et à exprimer, au-delà des mots, sentiments et états d’âme, l’aria baroque et classique s'écarte progressivement du modèle du récitatif. Jeudi 7 février 2002

4.5.1.4 Le madrigal ou prima la musique, François Sarhan Département Pédagogie Ircam Dans ses manifestations les plus extrêmes (Marenzio, Gesualdo), le madrigal écartèle brutalement la syntaxe du texte au profit d'une mise en évidence de certaines images clés à fort contenu émotionnel. Jeudi 14 février 2002

Les jeudis de 18h30 à 20h, entrée libre

4.5.2 Atelier : Analyse des rapports texte/musique avec l’ordinateur

Intervenants : François Sarhan, département Pédagogie Ircam et Benoît Meudic, chercheur à l’Ircam Pierre Lusson, mathématicien, auteur de la théorie du rythme L’étude de certaines partitions abordées lors des précédentes conférences, ainsi que les outils issus de la théorie du rythme de Pierre Lusson, permettent d’approfondir les rapports entre structures textuelles (syntaxe, phonologie, métrique) et musicales (rythme, mélodie). Samedi 16 février 2002

Le tarif de l’atelier se déroulant sur 3 heures était de 31 EUR. 5 participants

4.6 Musique et perception – conférence et atelier

4.6.1 Conférence, Mikhail Malt et Daniel Pressnitzer

Mikhail Malt, département Pédagogie Ircam et Daniel Pressnitzer, chercheur Ircam-CNRS

Quelques notions de perception auditive dans un contexte musical – flux auditifs, fusion et fission, consonance et dissonance, tension et détente – serviront de lignes directrices pour mieux comprendre des cas classiques d'écriture et d'orchestration. Jeudi 7 mars 2002

Entrée libre dans la limite des places disponibles

4.6.2 Atelier, Mikhail Malt

Intervenant : Mikhail Malt, département Pédagogie Ircam

224 PEDAGOGIE – GRAND PUBLIC

Un choix d'expériences psychoacoustiques avec ordinateur et écoute individualisés pour découvrir et expérimenter les mécanismes de base de la perception musicale, et faire le lien avec les recherches actuelles dans le domaine. Jeudi 21 mars 2002

Le tarif de l’atelier se déroulant sur 2 heures était de 23 EUR 2 participants

225 PEDAGOGIE – GRAND PUBLIC

4.7 Musique et espace - conférence

Intervenants : Nicolas Misdariis, chercheur Ircam, Jean Lochard et François Sarhan, Département Pédagogie Ircam

Cette conférence propose d’explorer les liens qui unissent l’écriture musicale et les conditions de la diffusion sonore (disposition des instruments, acoustique de la salle). Elle examine aussi l’impact des inventions techniques modernes (électricité, électronique et informatique) ayant amené les compositeurs à une conception étendue de l’espace. De nombreux exemples musicaux étayeront ce parcours. Jeudi 28 mars 2002

Entrée libre dans la limite des places disponibles

4.8 Rendez-vous électroniques

Dans le cadre des Rendez-vous électroniques, organisés par l’association Technopol, l’Ircam a proposé une conférence « l’échantillonnage dans le contexte du live » présenté par Cyrille Brissot et Emmanuel Jourdan, du département Pédagogie Mercredi 18 septembre 2002

Entrée libre

4.9 Conférences du lundi soir

4.9.1 Etat de l’art

4.9.1.1 L’Ecriture des documents électroniques de demain, Jean Pierre Mabille Responsable de la Production à l’INA Quel visage auront demain les outils informatiques qui nous permettront d’intégrer texte, son et image dans l’écriture des documents électroniques ? Quels sont les moyens qui nous permettront de personnaliser et annoter le contenu d’un cédérom ou d’un DVD ? Jean-Pierre Mabille nous a donné un aperçu à travers une présentation sur la création d’un DVD, sur la vie sexuée, intitulé « 1+1 ». Lundi 23 septembre 2002

4.9.1.2 Les nouveaux outils informatiques pour l’analyse musicale, Gérard Assayag Responsable de l’équipe Représentations musicales à l’Ircam

226 PEDAGOGIE – GRAND PUBLIC

Depuis plusieurs années, les musicologues font appel de plus en plus aux outils informatiques pour les aider dans l’analyse des œuvres musicales. Gerard Assayag a fait un état des lieux de ces outils adaptés à la fois à l’analyse de la musique contemporaine, mais également aux périodes antérieures. Lundi 25 novembre 2002

4.9.2 Création et technologies

4.9.2.1 La création de l’installation ElIès, Cécile Le Prado et Emmanuelle Huynh Thanh-Loan Cécile Le Prado, compositrice, et Emmanuelle Huynh Thanh-Loan, chorégraphe L’installation est devenue, au fil du temps, une forme artistique à part entière. Cécile Le Prado, compositrice, et Emmanuelle Huynh Thanh-Loan, chorégraphe, nous ont présenté ElIès, le fruit de leur collaboration. Cette installation « qui se situe à l’écart des frontières qui séparent traditionnellement danse, musique et arts plastiques », a été présentée lors de l’événement « Résonances » du 13 au 20 octobre 2002. Lundi 2 décembre 2002

4.9.3 Trajectoires

4.9.3.1 Ce que chanter veut dire : chants de la confrérie de Castelsardo en Sardaigne, Bernard Lortat-Jacob musicologue, CRAL, maître de conférence à l’EHESS Dans cette conférence, Bernard Lortat-Jacob, ethnologue de renom international, a souhaité donner une réponse ethnomusicale à la question suivante : comment entendre une polyphonie Sarde de tradition orale ? Pour lui « chaque exécution, à sa façon, raconte une histoire - une histoire qui ne se trouve pas dans les mots (en effet les textes chantés en latin ne sont compris par personne), mais que chacun se plait à lire dans la voix chantée de l'autre, et à travers ses petites variantes stylistiques et expressives ». Lundi 4 novembre 2002

4.9.3.2 Naissance de l'avant-garde musicale: le Skandalkonzert de 1913, Esteban Buch musicologue, CRAL, maître de conférence à l’EHESS Pour Esteban Buch, la notion de l’avant-garde remonte au « fameux Skandalkonzert de 1913 à Vienne, où la création des Altenberg Lieder de Berg avait été perturbée par des manifestations d'hostilité, jusqu'à déclencher l'intervention de la police et l'interruption du programme ». Dans cette conférence, il s’agissait de revenir sur cet événement, et d’autres similaires, pour montrer comment « ces discours et gestes hostiles ont contribué, certes malgré eux, à définir le statut de la musique moderne ». Lundi 9 décembre 2002

227 PEDAGOGIE – GRAND PUBLIC

4.9.4 Métissages

4.9.4.1 Esthétique et rationalité dans les musiques de tradition orale, Marc Chemillier Maître de conférences à l’Université de Caen, chercheur au Musée de l’Homme Cette conférence était placée sous le signe de la confrontation entre la rationalité et un contexte oral ou « aucun support matériel ne vient fixer les idées ». Prenant comme exemple « les arts visuels qui témoignent parfois de véritables explorations systématiques en géométrie (symétries des figures ornementales), ou en topologie (enchevêtrements de tracés linéaires) », Marc Chemillier nous a montré « quelques exemples de ces formes complexes aussi bien visuelles que sonores, empruntés aux dessins sur le sable du Vanuatu, à des ostinato en canon et des polyrythmies asymétriques utilisés en Afrique centrale ». Lundi 18 novembre 2002

4.9.4.2 Composition savante, composition populaire, Andrea Cera compositeur Partant du constat que « le monde de la popular music nous offre une simplicité qui souvent cache (et parfois arrive à détruire) une grande complexité », Andrea Cera veut « reconstruire un rapport entre la composition savante et la popular music, polarisations absolues d'une réalité qui autrefois était fluide ». Dans cette conférence, cette problématique sera examinée du point de vue des modes de production, les codes stylistiques, les publics, les lieux, les rituels de l’écoute. Lundi 16 décembre 2002

Les lundis de 18h30 à 20h, entrée libre

4.10 Accueil Entretemps et MaMux

Le département Pédagogie facilite l’organisation d’autres manifestations ouvertes au grand public, dont les préoccupations rejoignent celles de l’institut. En 2002 le département a ainsi accueilli les débats et séminaires d’Entretemps et les séminaires MaMux.

4.10.1 Musique/esthétique - débats et séminaire d’Entretemps

Dans le cadre de sa démarche éditoriale, l'Ircam accueille l'association Entretemps. Placée sous le signe d'un manifeste pour une “ intellectualité musicale ”, celle-ci organise des débats et un séminaire, tout en poursuivant une activité d'édition (revue, ouvrages collectifs, partitions, catalogues de compositeurs).

228 PEDAGOGIE – GRAND PUBLIC

4.10.1.1 Débats - Les samedis d’Entretemps - La musique n'est pas seule

Autour d'un écrit récent sur la musique, un débat sous forme de lectures et d'interventions critiques.

4.10.1.2 La grandeur de Bach, Antoine Hennion et Joël-Marie Fauquet (Fayard, 2000) Avec la participation de Rémy Campos, Gilles Dulong, Antoine Hennion et François Nicolas. Séance animée par François Nicolas Samedi 26 janvier 2002

4.10.1.3 L'écoute de l'analyste et la musique baroque, Anne Cadier (L'Harmattan, 1999) Avec la participation d'Anne Cadier, François Dachet, Martine Kaufman et François Nicolas. Séance animée par François Nicolas Samedi 16 février 2002

4.10.1.4 Elliott Carter ou le temps fertile, Max Noubel (Contrechamps, 2001) Avec la participation de Jean-Yves Bosseur, Emmanuel Ducreux, Laurent Feneyrou et Max Noubel. Séance animée par Laurent Feneyrou Samedi 20 avril 2002

4.10.1.5 La musique du Diable, Nigel Wilkins Éditions Mardaga, 1999 Avec la participation d'Olivier Cullin, Gilles Dulong, Beate Perrey et Nigel Wilkins. Séance animée par Beate Perrey Samedi 25 mai 2002

4.10.1.5.1 Écrits, Jean Barraqué Publications de la Sorbonne, 2001 Avec la participation de Laurent Feneyrou, François Leclerc, François Nicolas, Alexandre Tissier et Franck Christoph Yeznikian Samedi 26 octobre 2002

4.10.1.6 Le séminaire d’Entretemps - Musique, psychanalyse

229 PEDAGOGIE – GRAND PUBLIC

Le temps d'un séminaire, quelques mots empruntés à la musique comme à la psychanalyse, disant des pratiques hétérogènes et dessinant des rivages de pensée a priori différents, formeront l'enjeu d'un partage : écriture, écoute, création...

De cet écart frottant les bords, plutôt que les confrontant, jouant simultanément de termes apparentés, le dispositif d'un séminaire : corps, lettres et sons, à l'œuvre.

4.10.1.6.1 L'émotion : une pensée du corps, Yvon Thoraval. Discussion/débat autour des écrits d'Arnold Schoenberg Arnold Shoenberg, psychanalyste, Samedi 12 janvier 2002

4.10.1.6.2 Psychanalyse et musique, ou "jouir du déchiffrage", François Regnault. Si la musique soigne, que soigne-t-elle ? Edith Lecourt François Regnault, écrivain traducteur Edith Lecourt, psychologue, psychanalyste, musicothérapeute Samedi 2 mars 2002

4.10.1.6.3 De l'improvisation... Éric Barret. De la pulsion invoquante... François Dachet Éric Barret, musicien de jazz François Dachet, psychanalyste Samedi 6 avril 2002

4.10.1.6.4 L'absolue butée de la forme, Béatrice Hérouard Béatrice Hérouard, psychanalyste Samedi 4 mai 2002

4.10.1.6.5 Distant music ou l'accent du nom propre, Mayette Viltard. Bilan du séminaire par François Dachet et François Nicolas Mayette Viltard, psychanalyste François Dachet, psychanalyste François Nicolas, compositeur Samedi 1° juin 2002

4.10.1.6.6 L'ambigu qu'il y a dans le rapport du corps à lui-même : la résonance, François Dachet François Dachet, psychanalyste Samedi 5 octobre 2002

4.10.1.6.7 Pulsion invoquante et expressivité musicale - L'écoute musicale, une prière "athée" ? François Nicolas

230 PEDAGOGIE – GRAND PUBLIC

François Nicolas, compositeur Samedi 23 novembre 2002

4.10.1.6.8 Discussion des conférences de François Dachet et François Nicolas Samedi 7 décembre 2002

Sous la direction de François Dachet et François Nicolas Les samedis de 10h à 12h30, entrée libre

4.10.2 Séminaire MaMux

Le Séminaire d'étude MaMuX a pour but d'éclairer le rapport entre mathématiques et musique à travers une réflexion sur les liens qui se créent avec d'autres disciplines dont la philosophie, l'épistémologie, l'informatique, les sciences cognitives, la linguistique...

4.10.2.1 Théorie des concepts locaux et globaux en musique

Deuxième partie théorie 'fonctorielle' Séance animée par Guerino Mazzola Samedi 19 Janvier 2002

4.10.2.2 Mosaïques et pavages dans la musique Avec la participation de Harald Fripertinger, Emmanuel Amiot et Andranik S. Tangian (mathématiciens) et de Tom Johnson et George Bloch (compositeurs). Samedi 9 Février 2002

4.10.2.3 American Set Theory et théories du diatonisme Avec la participation de Luigi Verdi (compositeur et musicologue, Conservatoire de Adria), Franck Jedrzejewski et Guerino Mazzola (mathématiciens). Samedi 16 Mars 2002

4.10.2.4 Outils mathématiques dans l'analyse musicale Avec la participation de Pierre Lusson (mathématicien et théoricien), Fabien Levy (compositeur et théoricien), Stephan Schaub (théoricien et musicologue), Olivier Lartillot (Equipe Représentations Musicales) et Benoît Meudic (Equipe Représentations Musicales). Samedi 23 Mars 2002

4.10.2.5 On Tone Systems Avec la participation de Yves Hellegouarch (Université de Caen), Thomas Noll (TU- Berlin) et Guerino Mazzola (Université de Zürich). Samedi 13 Avril 2002

231 PEDAGOGIE – GRAND PUBLIC

4.10.2.6 Journée d'étude consacrée à Iannis Xenakis Avec la participation de Moreno Andreatta, Stephan Schaub, André Baltensperger, Agostino Di Scipio , Mikhail Malt, Gérard Assayag, Makis Solomos, Benoît Gibson. Avec le soutien de la Fondation Calouste Gulbenkian et du CNRS Samedi 27 Avril 2002

4.10.2.7 Structures mathématiques dans l'interprétation et l'improvisation Concert de Patrizio Mazzola et Guerino Mazzola. Bilan du séminaire. Samedi 18 Mai 2002

4.10.2.8 Aspects algébrico-sémiotiques en musique et musicologie Avec la participation de Moreno Andreatta, Thomas Noll, Marta Grabocz, Mathilde Vallespir, Guerino Mazzola, Costin Cazaban Samedi 9 novembre 2002

4.10.2.9 Formalisations et représentations musicales : entre Set-Theory, théories diatoniques et approches néo-riemanniennes Avec la participation de Nicolas Meeùs, Jean-Marc Chouvel, Gérard Assayag, Jean-Pierre Cholleton, Franck Jedrzejewski, Moreno Andreatta, Thomas Noll, Xavier Hascher Samedi 14 décembre 2002

Les samedis de 10h à 17h, entrée libre

232 RELATIONS EXTERIEURES – VALORISATION DE LA RECHERCHE

5 PROJET SPECIFIQUE

5.1 Groupe de travail sur les analyses hyper-média

A partir des technologies hyper-médias et des outils informatiques d’analyse, un groupe de travail s’est réuni tout au long de l’année avec pour objectif de départ de créer une collection au sens éditorial du terme, d’analyses musicales. Parallèlement à cette activité de production, il souhaitait également mener une réflexion sur l’impact de l’utilisation de ces technologies dans le domaine de la musicologie.

À la fin de ce premier cycle de travail, il a été suggéré de créer deux pôles d’activités complémentaires et interactives :

Produire une série d’analyses ou chaque partie (texte, image, son, vidéo) est indexée dans la base, en prenant comme point d’appui la base de données créée et élargie par Marc Texier ; dériver et décliner différentes formes de documents en fonction de la demande et des besoins spécifiques à partir de cette base.

Créer un pôle dont l’activité principale est d’élargir le vocabulaire des outils auteurs en concevant des outils répondant à des besoins spécifiques d’ordre musical mais aussi d’explorer des nouvelles approches de l’analyse et de l’écriture sur l’analyse. Trois types d’approches ont été évoquées : 1) premier niveau, la machine propose une analyse, 2) niveau intermédiaire, l’hypothèse d’analyse est testée par interaction et, enfin, 3) au niveau manuel, l’auteur crée une annotation qui peut être associée au document ainsi annoté ou faire partie d’un corpus indépendant d’annotations.

233 RELATIONS EXTERIEURES – VALORISATION DE LA RECHERCHE

RELATIONS EXTERIEURES

Directeur : Vincent Puig

1.1 Valorisation de la recherche

1.1.1 Brevets

Demandes de brevets : - Méthode de rayonnement du pavillon (demande française transmise le 14/01/02 puis abandonnée) - Inventeurs : Thomas Elie et Xavier Rodet - Méthode de détection de la dérive d’horloges pour la transmission de données en temps réel (demande française transmise le 24/12/02 puis abandonnée) – Inventeur : Dominique Fober - Système de reconnaissance musicale utilisé dans CUIDADO (demande PCT du 24/12/02) – inventeurs : Geoffroy Peeters, Xavier Rodet, Laurent Worms - Procédé de caractérisation du timbre instrumental intégré à la norme MPEG7 (demande PCT pour Europe, Japon et USA du 26/09/02) – inventeurs : S. McAdams, J. Krimphoff, P. Susini, N. Misdariis, B. Smith, G. Peeters - Indexation d’une structure multimédia (demande PCT du 22/04/02) – inventeur : Alain de Cheveigné - Estimation des fréquences fondamentales de sources multiples (demande PCT pour l’Europe, le Canada, les USA et le Japon du 15/05/02) – inventeur : Alain de Cheveigné - Estimation de la fréquence fondamentale Yin (demande PCT du 1/06/01) – inventeur : Alain de Cheveigné

Brevets délivrés : - Estimation de la fréquence fondamentale Yin (brevet français 2 825 505 du 6 décembre 2002) – inventeur : Alain de Cheveigné

1.1.2 Licences de brevets

- Creative Labs : licence d’utilisation du Spatialisateur accordée le 7 mars 2002

1.1.3 Collaborations industrielles

- Convention CIFRE avec la société SCE/Klaxon sur la perception des sons d’avertisseurs automobiles achevée le 31 mars 2002 - Contrat avec la société PSA sur le typage sonore et notamment la coloration moteur - Convention de recherche externe pour la création de sons synthétisés à la norme MPEG4 dans le cadre du projet IST Song avec France Telecom (mars 2002- septembre 2002) - Convention avec l’association LIEU pour le développement d’objets Max/MSP pour la synthèse par modèles physiques dérivée du logiciel Modalys - Contrat avec la société Renault pour la modélisation de sons de clignotants - Convention CIFRE avec France Telecom sur la spatialisation sonore par synthèse binaurale (octobre 2002-septembre 2005) 234 RELATIONS EXTERIEURES – VALORISATION DE LA RECHERCHE

1.1.4 Prestations de service

- Etude et développement d’un orgue échantillonné pour le Palais de Beaux Arts de Bruxelles - Prestation acoustique pour la salle de concert du théâtre Mogador pour le compte de l’Ochestre National de Paris - Prestation acoustique pour le Musée des Arts Premiers du quai Branly - Modification de voix en temps réel sur réseau mobile pour le service Vox Intox de la société Mobistation - Programme de formation et de recherche en Design Sonore avec l’agence de publicité américaine Elias Art - Formations design sonore pour la société TotalFinaElf - Installation d’un système « Cube » au Théatre du Rond-Point - Gestion des réseaux Internet pour la BPI et le Centre Pompidou.

Coordination et contrats : Vincent Puig Relations industrielles : Olivier Lescurieux Assistance : Dany Baudouin

1.2 Projets nationaux et européens

1.2.1 WedelMusic

Programme : IST Dates : janvier 2000-juin 2002 Description : Développement d’un système sécurisé de consultation et de distribution de partitions musicales interactives pour la partie distributeur local installé en médiathèque et outils d’analyse musicale Partenaires du projet : Département Informatique de l’Université de Florence (coordination, I), Artec (B), BMG Ricordi (I), Suvini-Zerboni (I), FNB/SVB (ND), Ecole de Musique de Fiesole (I), Fraunhofer Institut-IGD (D), ILSP (G), IRCAM/Médiathèque- Relations Extérieures (F). Budget Ircam : 339 Keuros Actions de développement : - finalisation du système d’administration local permettant à une médiathèque de proposer un service de consultation de partitions musicales sécurisé, gérant les droits d’accès et permettant une navigation interactive dans le format musical Wedel - finalisation d’outils d’analyse musicale pour recherche par thèmes ou mélodies, analyse harmonique, analyse des tonalités, réduction pour piano, détection de cadences, ré-écriture de règles de recherche. Actions de valorisation : - organisation d’un atelier de validation avec des experts invités le 22 février 2002 à Amsterdam - stand Ircam/WedelMusic à la Foire de Francfort en avril 2002 - revue finale du projet et présentation publique à Florence le 25 juin 2002. Exploitation des résultats : - résultats du projet cédés en licence à la société Exitech (I) : système d’administration local pour les médiathèques moyennant une redevance de 20% et sur les outils d’analyse musicale moyennant une redevance de 50% - résultats du projet valorisables par l’Ircam moyennant un portage du format Wedel vers des plug-ins du commerce (Finale ou Sibelius) ou vers OpenMusic

235 RELATIONS EXTERIEURES – VALORISATION DE LA RECHERCHE

Intervenants WedelMusic : Jerome Barthélemy (Chef de projet), Marcos Bezerra (développeur), Vincent Puig, Alain Bonardi (spécifications d’usage, groupe utilisateur et gestion administrative).

1.2.2 CUIDADO

Programme : IST Dates : janvier 2001- décembre 2003 Description : Interfaces et descripteurs pour la recherche par le contenu dans des bases de données musicales et audio Partenaires du projet : IRCAM (coordination), Université Pompeu Fabra (ES), Sony CSL (F), Oracle (ES), Université Ben Gurion (IS), CreamWare (D), ArtsPages (No). Budget Ircam : 899 Keuros Actions de valorisation : - stand Ircam/Cuidado au NAMM Show (USA) en janvier 2002 - présentation à la société Creative Labs (USA) en janvier 2002 - participation à la définition du plan d’exploitation notamment pour le Browser musical (portails musicaux), la palette sonore (service Studio en Ligne de l’Ircam et produits CreamWare), reconnaisance musicale par audio fingerprint (brevet en cours) et résumés sonores (brevet prévu en 2003) - organisation d’une séance de présentation au cours des ateliers Forum d’octobre.

1.2.3 LISTEN

Programme : IST Dates : janvier 2001-décembre 2003 Description : Restitution de scènes audio & vidéo en réalité augmentée pour les musées Partenaires du projet : GMD/Fraunhofer Institut (Coordination, D), Université de Vienne (AU), l’école du son de Londres (UK), Kunstmuseum de Bonn (D), AKG (D), IRCAM/Acoustique des salles (F). Budget Ircam : 683 Keuros Actions de valorisation : - suivi de l’accord de consortium - diffusion du logiciel ListenSpace dans le cadre du Forum (octobre 2002)

1.2.4 CARROUSO

Programme : IST Dates : janvier 2001-avril 2003 Description : Création, transmission et rendu de scènes audiovisuelles au format MPEG4 Partenaires du projet : Fraunhofer Institut (coordination, D), IRCAM/Acoustique des salles (F), Studer (CH), Université de Delft (NL), France Telecom (F), Thomson Broadcast (F). Budget Ircam : 249 Keuros Actions de valorisation : - suivi de l’accord de consortium - présentation du système de restitution holophonique sur panneaux MAP lors des Résonances 2002.

1.2.5 ECRINS

Programme : RIAM Pré-compétitif (CNC) Dates : décembre 2000-mai 2002 Description : Descripteurs et outils de classification pour des bases d’échantillons sonores Partenaires du projet : IRCAM (Coordination), Ina-GRM, Digigram

236 RELATIONS EXTERIEURES – VALORISATION DE LA RECHERCHE

Budget Ircam : 344 Keuros Actions de valorisation : - suivi de l’exploitation (intégration dans le service Studio en Ligne en 2003) - organisation d’une séance utilisateur au cours des ateliers Forum d’avril.

1.2.6 RADIOTHEM

Programme : RNRT (Ministère de la recherche) Dates : janvier 2001-décembre 2002 Description : Web radio thématique intégrant le design sonore Partenaires du projet : France Telecom (Coordination), IRCAM/Design Sonore, Radio France Multimedia, Hyptique Budget Ircam : 155 Keuros Actions de valorisation : - suivi de l’accord de consortium

1.2.7 AGNULA

Programme : IST (Mesure d’accompagnement) Dates : avril 2002-avril 2004 Description : Mise place d’une distribution de logiciels libres pour l’audio sur Linux Partenaires du projet : Tempo Reale (coordination, I), IRCAM/Logiciels libres (F), Université Pompeu Fabra (ES), Institut royal de technologie KTH (SU), Free Software Foundation Europe, Red Hat (F) Budget Ircam : 300 Keuros Actions de valorisation : - suivi de l’accord de consortium et définition d’objectifs de valorisation combinant à l’issue du projet une offre commerciale RedHat et Forum Ircam - négociations avec la commission européenne (Bruxelles, janvier 2002) - participation au kick-off meeting (Florence, avril 2002) - organisation d’une présentation avec la société Redhat France lors des Résonances 2002.

1.2.8 PHASE

Programme : RIAM Exploratoire (Ministère de la recherche) Dates : novembre 2002-novembre 2004 Description : Plate-forme haptique pour l’exploration sonore et musicale Partenaires du projet : Ondim, CEA-LIST, IRCAM/Analyse-synthèse, Haption Budget Ircam : 276 Keuros Actions de valorisation : - suivi de l’accord de consortium.

1.2.9 DVD à la Carte

Programme : RIAM Exploratoire (Ministère de la recherche) Dates : décembre 2002-décembre 2004 Description : Développement d'un système de commande de DVD personnalisés en ligne Partenaires du projet : IRCAM/Relations Extérieures-Studio Hyoermedia , MPO Budget Ircam : 149 Keuros Actions de développement : - spécification technique et d’usage

Actions de valorisation :

237 RELATIONS EXTERIEURES – VALORISATION DE LA RECHERCHE

- présentation lors des Résonances 2002.

Intervenants en 2002 :Vincent Puig (administration), Jerome Barthélemy (Chef de projet)

1.2.10 MUSICNETWORK

Programme : IST (Réseau thématique) Dates : août 2002-juillet 2005 Description : Réseau pour le développement de la musique dans le multimedia Partenaires du projet : Université de Florence/DSI (coordination, I), EXITECH (I), Fraunhofer-Gesellschaft (FHGIG, D), FNB (NL), Interactive Labs (I), Institute for Language and Speech Processing (GR), IRCAM/Relations extérieures-Studio Hypermédia (F), Rigel Engineering (I), Université de Leeds(UK) Budget Ircam : 131 Keuros Actions de développement : - spécifications générales - spécifications et animations du groupe de travail sur les standards multimedia - animation du forum de discussion sur les standards multimedia. Actions de valorisation : - suivi de l’accord de consortium - participation au kick-off meeting (Florence, septembre 2002) - organisation d’un atelier durant la conférence WedelMusic (Darmstardt, décembre 2002).

Intervenants en 2002 :Vincent Puig (administration), Jerome Barthélemy (Chef de projet)

1.2.11 DOREMI

Programme : IST (RS) Dates : décembre 2002-décembre 2003 Description : Représentation de la directivité des instruments de musique Partenaires du projet : TU Danemark (coordination), IRCAM/Acoustique instrumentale (F) Budget Ircam : 28 Keuros Actions de valorisation : - suivi de l’accord de consortium

Montage et valorisation des projets : Vincent Puig, Olivier Lescurieux Pages Web, traductions et assistance : Dany Baudouin Collaboration interne : direction scientifique, équipes scientifiques, médiathèque

238 RELATIONS EXTERIEURES – VALORISATION DE LA RECHERCHE

1.3 Forum, diffusion des produits et logiciels

1.3.1 Evolution du nombre d’utilisateurs (5 abonnés par membre institutionnel)

1400

1200

1000

800

600

400

200

0 dec dec dec dec dec dec dec dec dec dec 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02

La progression du nombre d’utilisateurs est plus importante cette année (+10% au lieu de +1%) notamment grâce à un taux de renouvellement ou de fidélisation qui s’est amélioré (51% au lieu de 35% en 2001).

1.3.2 Evolution du chiffre d’affaires

Le total des recettes Forum et ventes de logiciels/produits s’établit à 275 Keuros pour 2002 avec une légère augmentation des recettes Forum de 3%.

239 RELATIONS EXTERIEURES – VALORISATION DE LA RECHERCHE

1.3.3 Evolution des inscriptions par bouquet

450

400

350

300

250

200

150 EMAO Traitement du son 100 Interaction Temps Réel

50

0

4 6 8 1 9 95 9 97 9 99 00 0 02 9 9 9 0 1 19 1 19 1 19 20 2 20

1.3.4 Evolution des inscription individuelles et par un organisme

1000 890 900 795 785 775 800 715 700 630 600 500 470 500 366 367 400 318 344 280 260 286 300 220 200 120 100 120 100 40 0 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

Individus Organisme

240 RELATIONS EXTERIEURES – VALORISATION DE LA RECHERCHE

Les inscriptions d’organismes sont principalement à l’origine de l’amélioration de la progression des inscriptions et de la fidélisation.

1.3.5 1.3.5 - Répartition géographique

1400

1200

1000 2000 800 2001 600 2002

Nombre utilisateurs 400

200

0 France Reste de USA-Canada Asie-Océanie Amérique TOTAL l'Europe Latine

Par rapport à 2001, le nombre de membres américains reste faible (15%) et constant en Europe. La progression est principalement due aux membres français (36%).

241 RELATIONS EXTERIEURES – VALORISATION DE LA RECHERCHE

1.3.6 Répartition par activités

Composition

Interpretation Compositio Interpretatio Design sonore Design son Autres Autres Recherche Recherche Enseignem Enseignement Post prod

Post prod

0 50 100 150 200 250 300

La répartition par activités est quasi identique à 2001.

Parmi les nouvelles institutions inscrites en 2002, on peut mentionner :

• Fachhochschule Darmstadt (Allemagne) • La Grande Fabrique ( France) • Langues Musiques Sociétés ( France) • Ecole d’Art d’Aix-en –Provence ( France) • Université de Bristol ( UK) • BEK- Bergen Center of Electronic Arts ( Norvège) • CNRS – LIMSI ( France) • Escola Superior de Mùsica de Catalunya (Espagne) • Estonian Academy of Music (Estonie) • Théâtre Le Village ( France) • Conservatorio di Musica G.Puccini ( Italie) • Conservatorio Benedetto Marcello di Venezia ( Italie) • University of Cincinnati, CCM Center for Computer Music ( USA) • SARL Audio Factory (France) • CEGEP de Drummondville ( France) • Art Zoyd 3 ( France) • Université d’Oslo ( Norvège) • SIAL RMIT University (AUSTRALIE) • Studio Virtuel Audio ( France) • Trinity College Dublin (Irlande)

1.3.7 Evolution des plate formes

• Mac OS9 : 90 % • Mac OSX : environ 10 % • Linux : 1% exclusivement sur cette plate forme • Windows : 0 %

242 RELATIONS EXTERIEURES – VALORISATION DE LA RECHERCHE

1.3.8 Nouveau site ForumNet

• date d’ouverture du nouveau site (technologie PHP/SPIPE) : 23 décembre 2002 • Fréquentation décembre 2002 : Visiteurs 421 Visites 493 Pages vues 3068

1.3.9 Ateliers du Forum

- 10 au 12 avril 2002 Fréquentation : 183 personnes

Présentations marquantes : • Najo : un sampler quadriphonique dans Max/MSP (Jean Lochard) • Pluggo Spat (Manuel Poletti)` • Poussières d’étoiles - L’ambitieuse spatialisation (Cyrille Brissot) • Synthèse de la voix chantée en MSP (PSOLA et Cie) (Serge Lemouton) • Les environnements informatiques utilisés dans Spirali pour quatuor à cordes projeté dans l'espace (Marco Stroppa) • Libraire OM-Modalys (Maura Lanza).

-16 au 18 octobre Fréquentation : 193 personnes

Présentations marquantes : • EOBODY ( Emmanuel Fléty, Ircam- Marc Sirguy, MESI) • le carillon concertomatic – installation de Jacques Remus • Interactive 3D Audio Spatialization for video games ( CREATIVE Labs) • Techno-improvisation avec Max et OpenMusic (Marc Chemillier) • Le son dans les jeux au DESS JVMI ( C. le Prado, S. Natkin) • OpenMusic – MfOM (Modalys-Er pour OpenMusic) (Richard Polfremann) • Le Xtra jMax-Windows pour Macromedia Director (Roland Cahen) • Modélisation numérique du Moog 55 (Gilles Pommereuil, Arturia) • Librairies Jitter dans Max/MSP pour le traitement video temps réel (G. Nouno) • Traitement vidéo avec la librairie DIPS (Takayuki Rai).

1.3.10 Documentations logiciels édités

• AudioSculpt2.01-Manuel.pdf (version Francaise) • Diphone Studio / synthèse additive et modèles de résonance (version française)

1.3.11 Ventes de logiciels et d’équipements

• Ventes Max/MSP et upgrades associés : 54 copies • AtomicPro et produits annexes : 26 exemplaires

1.3.12 Redevances

• Max/MSP : ventes estimées à partir des redevances à 1750 copies • Auvidis/Naïve : royalties Farinelli à hauteur d’environ 1000 Euros • 10 jeux d’écoute : 250 exemplaires vendus par la société Hyptique.

243 RELATIONS EXTERIEURES – VALORISATION DE LA RECHERCHE

Responsable : Vincent Puig Chargée de l’administration des ventes : Paola Palumbo Chargé de la documentation des logiciels : Marc Battier, Karim Haddad (à compter du 1er novembre 2002 Support technique : Karim Haddad Animation et démonstrations : Cyrille Brissot (à mi-temps) Gestion des abonnements et fichiers : Stéphanie Dubois, Béatrice Montfort (à compter du 1er décembre)

244 RELATIONS EXTERIEURES – EDITIONS & STUDIO HYPERMEDIA

2 EDITIONS ET STUDIO HYPERMEDIA

2.1 Groupe de travail 3 sur les technologies éditoriales et documentaires

Dates des réunions : 5 mars, 26 mars, 22 avril, 14 mai, 17 juin et 4 juillet Participants : Gérard Assayag, Marc Battier, Jérome Barthélémy, Tristan de Céleyran (Editions Jobert), François Déchelle, Nicolas Donin, Michel Fingerhut, Andrew Gerzso, Michel Girer (Editions Notissimo), Vincent Gourson, Olivier Koechlin, Serge Lemouton, Olivier Lescurieux, Sophie Manceau, Claire Marquet, Delphine Oster, Geoffroy Peeters, Bernard Stiegler, Marc Texier, Eric de Visscher, Hugues Vinet, Caroline Stiegler, Philippe Thorel (MPO). Axes de travail : - Cahier des charges et recommandations pour de futurs projets d’édition et de documentation, proposition de création de comités éditoriaux pour 4 types de public : chercheurs, musiciens, professionnels et enseignants, grand public. - Définition de méthodes de récollection documentaires, archivistiques, ou plus généralement de recueil de données musicales, textuelles, analytiques notamment dans la perspective de garder une « trace » de l’évolution des œuvres. Ce travail a été initié par Delphine Oster dans un premier temps pour la refonte du site Web. - Recensement de compétences internes principalement dans le cadre du groupe 1 sur l’analyse et du groupe 2 sur les outils. - Evaluation de l’état de l’art notamment Flash 5/MX, SMIL et SMIL2, XHYML+SMIL et HTML+TIME, SVG et Javascript, MPEG7, MPEG21, INDECS avec l’aide du projet MusicNetwork. - Evaluation d’outils de gestion de contenu tels que PHPNuke, PostNuke, SPIPE, Vignette, logiciels de EVER, 4D/MySQL, … - Choix de formats pour les données et méta données (solutions XML, SDX, Cocoon, etc) - Veille technologique - Propositions de maquettes (cf. Studio Hypermedia) - Suggestion de mise en place de nouveaux canaux de diffusion (cf. DVD et Web Radio) - Suggestion de mise en place d’une structure de production multi-supports - Etude des conditions juridiques d’exploitation de nos contenus (cf. rapport de C. Stiegler).

245 RELATIONS EXTERIEURES – EDITIONS & STUDIO HYPERMEDIA

2.2 Studio Hypermedia

Création : septembre 2002 en collaboration avec le bureau Etudes et Méthodes. Chantiers 2002 : - Maquettes d’outils auteur pour les musicologues • Outil pour la réalisation des sites d’archives sonores gérés par la MRT du Ministère de la Culture (contrat) notamment pour la synchronisation texte/musique • Maquette d’outil pour la synchronisation de divers média • Architecture informatique pour la gestion de contenu en ligne (Cocoon/SDX)

2.2.1 - Produits d’édition et maquettes

• CDROM PMA Lib de Philippe Manoury (réalisation de séquences Flash)

• Opéra K à l’Opéra Bastille (aide au montage de vidéo)

• Archives sonores du Ministère de la Culture MRT, développement d’une maquette hypermédia sur un corpus ethnomusicologique, avec Donatien Laurent, Chercheur au MNATP (Gwerz Bretonne).

• Site ForumNet : version 0.9 présentée aux Résonances (octobre 2002), mise en ligne fin novembre 2002

2.2.2 - Web Radio

Réalisation d’un cahier des charges et scénario pour une série d’émissions sur le tempérament en musique.

2.2.3 - Plate-formes d’expérimentation

• DVD à la Carte (cf. supra)

• Phidias (projet RIAM) et Epicure (conseil régional Picardie) en préparation

• Musicnetwork (cf. supra)

• Projets européens eContent FORMUSIC et eNames en préparation.

Edition Livres

• Collection « Compositeurs d'aujourd'hui » Tristan Murail Textes réunis par Peter Szendy. Ce livre monographique évoque la situation esthétique du compositeur face à d'autres courants de la musique d'après 1945 (Jérôme Baillet) ; un long entretien lui donne la parole pour retracer son parcours (Pierre Michel) ; une analyse approfondie de l'une de ses pièces les plus marquantes, L'Esprit des dunes, permet de suivre le processus de création (Philippe Lalitte) ; enfin, Tristan Murail lui-même revient en détail sur chacune de ses œuvres. Une

246 RELATIONS EXTERIEURES – EDITIONS & STUDIO HYPERMEDIA discographie et une bibliographie sélectives complètent cet ouvrage. Ce livre a obtenu le coup de cœur de l’Académie Charles Cros en mars 2003. Prix public : 14 euros.

Projet initié en 2002 : Brice Pauset en perspectives [à paraître 4e trim. 2003]

• Collection « Les Cahiers de l'Ircam » Observation, analyse, modèle : comment parler d'art avec les outils de la science ? Textes réunis par Jean-Marc Chouvel et Fabien Lévy. Actes du 2e Colloque d'épistémologie musicale qui s'est déroulé en janvier 2001 à l'Ircam et tenu sous l'égide de la Société française d'analyse musicale, du Centre de recherche en psychologie, sociologie et didactique de la musique de l'université de Nanterre et de l'Ircam. Cet ouvrage collectif réunit les textes des différents intervenants et quelques contributions complémentaires, donnant la parole à chacune des branches de la musicologie : acousticiens, analystes, ethnomusicologues, historiens, sociologues et psychologues de la musique, cogniticiens, philosophes, épistémologues. Prix public : 38 euros.

Projet initié en 2002 : Musique, mathématiques et philosophie [à paraître 4e trim. 2003]

2.3 Edition Cédérom

Musique Lab Les MusiqueLab sont six applications réalisées conjointement par l'Ircam et le ministère de l'Éducation nationale. Élaborées dans le cadre du dispositif de soutien aux ressources multimédia piloté par la Direction de la technologie du ministère de l'Éducation nationale, elles sont destinées à l'enseignement musical dans l'éducation nationale et seront librement diffusables dans ce seul cadre. Version internationale pour Windows. Prix public : 69 Euros.

Projets initiés en 2002 : PMA LIB, Les Musiques électroniques de Philippe Manoury [à paraître juin 2003] DVD ROM « K de Philippe Manoury » (à paraître fin 2003)

2.4 Edition Disques

Projets intiés en 2002

• CD en coédition avec Universal, collection Compositeurs d’aujourd’hui Emmanuel Nunes [à paraître mai 2003] • CD hors collection (avec Universal) Georges Aperghis, Machinations [à paraître mai 2003]

• CD collection Ircam Louis Dandrel, Le jardin de la plaine-mer [à paraître juin 2003]

247 RELATIONS EXTERIEURES – EDITIONS & STUDIO HYPERMEDIA

2.5 Sites Web

• Site Web Ircam : nouvelle coordination des contenus, cahier des charges pour une refonte de l’ensemble du site • Site Forumnet : voir partie Forum • Site Résonances : mise en ligne du site en édition dynamique à l’aide de la technologie SPIPE (PHP)

2.6 Documentations musicales

Nouveautés ou mises à jour en 2002 : • Dans la distance, François Nicolas • M, Philippe Leroux • L’esprit des dunes, Tristan Murail • Algebra on fire, Alejandro Vinao • KomA, Gerhard Winkler • Nemo, Jukka Tiensuu • Perspectivae Sintagma II, Brice Pauset • PaRDès, Eliane Aberdam • Urban songs, Klas Torstensson • Perspectivae sintagma I, Brice Pauset • Epitafios, Alejandro Vinao • Mountain langages, James Wood • Eluvion/etude, Lucia Ronchetti • Come Natura di Foglia, Marco Stroppa

2.7 Information et Veille technologique

- Fiches d'information logiciels en format A5 : Pluggos Spat, Virtual Orchestra, Jitter, Arkaos VJ - Dossier Recherche édité à l’occasion des Résonances 2002 et regroupant une fiche pour chaque équipe et pour chaque projet. - Dossiers de veille technologique n° 21 (avril) et 22 (octobre) et distribués aux membres du Forum - Veille technologique disponible en ligne sur le site ForumNet.

248 RELATIONS EXTERIEURES – EDITIONS & STUDIO HYPERMEDIA

2.8 Vente des éditions

Chiffre d’affaires : environ 20 KEuros

2500

2000

1500 KE

1000 CA en

500

0

l n ier er let re ars avri mai jui bre bre vri m juil août janv fe mbre tob pte oc se novem decem

Responsable : Vincent Puig Attachée d’édition : Claire Marquet Responsable du studio hypermedia : Olivier Lescurieux Chef de projet Web radio : Marc Texier Responsable de la documentation des oeuvres : Marc Battier Vente des éditions : Paola Palumbo, Diane Lioté Chargée du site Web : Delphine Oster (à partir du 1er octobre) Information scientifique : Dany Baudouin. Site Web : Véronique Verdier (jusqu’au 1er juillet 2002)

Musicologue invitée : Momilani Ramstrum Stagiaires Studio Hypermedia : Julien Bloit et Samuel Goldszmidt (à partir de septembre 2002)

249 RELATIONS EXTERIEURES – COMMUNICATION

3 COMMUNICATION

3.1 Supports de communication

Festival Agora 2002 - Du 1er au 15 juin

Création d’un visuel Agora 60 000 brochures du festival (32 pages) Bâche devant l’Ircam 3000 Affiches boutiques 30 000 cartes postales sur le réseau Cart’com 3 encarts publicitaires (Le monde de la musique, Diapason, Les Inrockuptibles,) Couverture des programmes de concerts Tracts destinés à des publics ciblés Invitation pour la première du festival Habillage du Site internet

Semestriel d’automne (septembre à février y compris Résonances) : 28 pages 25 000 exemplaires

Résonances 2002 – Du13 au 20 octobre

Création d’un visuel Résonances Bâche devant l’Ircam Affiches boutiques 3 encarts publicitaires Habillage du Site internet 12 000 Avant-programmes (8000 en français et 4000 en anglais)

Dossier de presse Recherche 28 pages 300 exemplaires

Forum Ircam 16 pages 5000 exemplaires en Français 5000 exemplaires en Anglais

3.2 Diffusion de l’information

Fichier contacts de l’Ircam: 16000 adresses Envoi Programme Agora : 50 000 exemplaires (particuliers et relais) Envoi du semestriel d’automne : 16200 (particuliers et relais) Envoi de l’avant-programme : 10 000 (professionnels)

250 RELATIONS EXTERIEURES – COMMUNICATION

3.3 Accueil du public, billeterie, abonnements

Saison musicale et pédagogique : - 13 concerts - 48 conférences.

Agora : - 21 concerts - 14 conférences.

Résonances : - 8 concerts - 10 conférences.

Les bilans Agora et Résonances sont consultables dans une partie indépendante de ce rapport détaillé.

3.4 Manifestations extérieures

- Namm Winter Show du 17 au 20 janvier à Anhaheim (USA) - stand Ircam / Cuidado - Atelier/démonstration au Cnmat, Un de Berkeley le 23 janvier - MusicMesse Francfort, du 7 au 11 mars - stand Ircam / WedelMusic - 9 ème rencontres de la CST, 11 mars – démonstration, conférences d’Olivier Warusfel et Bernard Stiegler - Colloque Design Sonore, du 20 au 21 mars, Paris – présentations scientifiques - Colloque GRAME Hybridations et Identités musicales, du 22 au 23 mars, Lyon – communication de Vincent Puig - Colloque NUMER sur le Design Interactif, Centre Pompidou, du 17 au 21 avril – table ronde « Au delà de l’écran » animée par Vincent Puig - AES Munich, du 10 au 14 mai – Démonstration CARROUSO - Présentation d’AtomicPro – MIME conference, MediaLab Europe in Dublin, May 24- 26 – conférence d’Emmanuel Fléty - Journées d'Informatique Musicale, Marseille, du 29 au 31 mai - Conférence d’ouverture de Marc Battier - Présentation des MusiqueLab à Hourtin du 26 au 30 août – Vincent Puig et Olivier Lescurieux - Apple Expo, 13-17 septembre – Présence du Forum Ircam sur le stand Apple User Group - Atelier durant les Rendez-Vous Electroniques, CGP, C. Brissot, le 18 septembre - ICMC, Goteborg, Suède, 15 au 20 septembre (conférences Ircam, stand Ircam présentant disques, logiciels, cédéroms) - ISMIR, Ircam, 13-17 octobre (conférences, panels et ateliers Ircam) - Présentation des MusiqueLab aux Journées Multimédia du Louvre, 23 octobre - Présentation des MusiqueLab au Salon de l’Education, 21-24 novembre - Conférence WedelMusic, Darmstadt, 9-11 décembre – session sur les droits dans l’univers numérique présidée par Vincent Puig - Journées Professionnelles du Val de Marne, démonstration des logiciels Forum

251 RELATIONS EXTERIEURES – COMMUNICATION

3.5 Publications/rapports/presse

V. Puig, Indexation de la musique et méta données : vers une interopérabilité des cultures , Actes du colloque GRAME Hybridations et Identités musicales, du 22 au 23 mars, Lyon V. Puig, D. Baudouin, Dossier d’information 21, avril 2002. V. Puig, D. Baudouin, Dossier d’information 22, octobre 2002. Forum Ircam, Les Ateliers de l’ircam, 26 avril 2002, Keyboards magazine V. Puig, Portrait, Le Nouvel Hebdo, 7 juin 2002 V. Puig/G. Peeters, Dans les coulisses de l’Ircam, Mac Info, 9 octobre 2002 V. Puig, Interview, @xé libre, 15 octobre 2002 M. Alberganti, Article du Monde, l’Ircam se met à l’écoute de la seconde révolution de la musique, 16 octobre 2002 B. Stiegler, M. Fingerhut, G. Assayag, V. Puig, O. Lecurieux, J. Barthélemy, H. Vinet, Musique et son : les enjeux du numérique, Culture et Recherche n°91-92, Juillet/septembre 2002

Chargée de communication : Sophie Manceau de Lafitte, Chloé Vitoux (à compter du 1er décembre) ) Assistante PAO : Véronique Verdier Secrétaire-assistante : Diane Lioté Animatrice de promotion artistique : Chloé Vitoux (jusqu’au 1er décembre) Hôtesses d'accueil : Sophie Besnard, Malena Mendez-Carrera, Béatrice Montfort, Stéphanie Soléansky, Valérie Weinzaepfel Vente Billetterie : Gérard Vidal Service de presse : Société Opus 64 (Valérie Samuel, Valérie Weill), Eliotrope (Sophie Rosen)

252 RESONANCES 2002 – RENCONTRES SCIENTIFIQUES & PROFESSIONNELLES

RESONANCES 2002

Avec plus de 6000 visiteurs sur la semaine, la première édition des Résonances (Rencontres Internationales des Technologies pour la Musique), organisée par l'Ircam du 13 au 20 octobre 2002, est un succès reconnu par les trois communautés qui ont pu s’y croiser. En effet, en l'espace d'une semaine, l'Ircam a su réunir : des scientifiques du monde entier, pour la conférence ISMIR sur la recherche d’information musicale ainsi que pour le colloque sur l’écoute instrumentée, les professionnels de la musique, présents aux ateliers du Forum Ircam et aux concerts des jeunes compositeurs du cursus de composition et d’informatique musical de l’Ircam, et enfin, le grand public, venu en nombre durant le week-end Nouveaux Instruments pour visiter les laboratoires, les installations sonores et assister aux concerts.

1 - RENCONTRES SCIENTIFIQUES & PROFESSIONNELLES

1.1 ISMIR (13-17 octobre)

ISMIR est le rendez-vous annuel de dimension internationale consacré aux techniques de recherche d'information musicale. Organisé précédemment aux Etats-Unis, ce colloque scientifique pluridisciplinaire s’est tenu pour la première fois en Europe à l’Ircam. Il a rassemblé 184 personnes inscrites de 22 pays différents. L'intérêt pour les techniques de recherche d'information musicale va croissant. Avec le développement de la numérisation, des bases de données multimédia puis d'Internet, le besoin s'est fait jour de combiner des savoir-faire développés de longue date dans le domaine de la bibliothéconomie et des techniques de documentation, dans la sphère de la musicologie et enfin le domaine des outils d'analyse, langages et représentations musicales. ISMIR a couvert les enjeux du développement de la numérisation, de la distribution électronique de la musique (EMD) et des nouvelles applications dans le domaine de la création et des loisirs. Qu’est-ce que « rechercher de la musique », sous ses diverses formes (partition, enregistrements, codages…) ? Qu’y cherche-t-on : une mélodie, un rythme, un timbre, une atmosphère, une structure, un style, un genre ? Quelle métrique définir pour mesurer la ressemblance ? Quels outils peut-on proposer pour classifier, indexer, résumer et naviguer dans des fonds musicaux gigantesques ? Que valent-ils et comment estimer leur qualité ? Quelles sont les dimensions historiques, sociales, économiques, juridiques et politiques de cette quête musicale ? ISMIR s’adressait aux professionnels de l’industrie musicale : chercheurs, développeurs et industriels, enseignants, bibliothécaires et documentalistes, oeuvrant dans le domaine de l'organisation de l'information numérique à caractère musical sous ses diverses formes (audio, partitions, etc.). Les conférences plénières ont abordé les thèmes suivants : • préparation des données • indexation, classification, analyse • résumés sonores • recherche par similarité • similarité et reconnaissance

253 RESONANCES 2002 – RENCONTRES SCIENTIFIQUES & PROFESSIONNELLES

• systèmes • usages.

Une session spéciale sur les méta données s’est tenue avec la participation de Leonardo Chiariglione (Président de MPEG), , Harriette Hemmasi (Université d’Indiana), David Datta (All Media Guide), Eric Scheirer (Forester Research), Chris Barlas (RightsCom). Des ateliers spécialisés et des tables rondes ont été proposés le premier et le dernier jour, notamment sur le projet européen CUIDADO. Des posters et des stands ont illustré les applications réalisables dans le domaine par exemple les systèmes de reconnaissance et d’indexation automatiques du contenu musical (music fingerprinting), de recherche par chantonnement (query by humming) et de production automatique de résumés musicaux.

1.2 Colloque l’écoute instrumentée (17 octobre – Centre Pompidou)

Colloque organisé par François Delalande en collaboration avec l’Ina-GRM avec plus de 100 personnes réunies pour évaluer différents contextes d’écoute utilisant les nouvelles technologies. Interventions : • François Delalande, La musique est faite pour être entendue : peut-être, mais comment ? • Bernard Stiegler, Le paradoxe du phonographe – ou l’oreille désinstrumentée • Gérard Assayag, Mikhail Malt, Une écoute informée • Antoine Hennion, L'écoute comme compétence historique • Serge Pouts Lajus, Composer avec son ordinateur - Nouvelles pratiques musicales des amateurs. • Vincent Maestracci, L'Ecole à l'écoute, l'écoute à l'Ecole • Guy Reibel, Démonter et remonter les œuvres • François Pachet, L'Ecoute Active : des boutons technologiques aux contrôles sémantiques • Table ronde : La musique au futur : quelles pratiques sociales ? Quelles œuvres ? Quelle analyse ? Influencer ou suivre le mouvement ?

1.3 Ateliers Forum, Sessions thématiques et Espace de démonstration

Le bilan complet des ateliers est donné dans le chapitre consacré aux Relations Extérieures. A l’adresse des professionnels, les ateliers du Forum rassemblaient 193 participants dont 31% d’étrangers et étaient complétés cette année par une série de sessions thématiques publiques : • Les projets nationaux RIAM sur les technologies sonores (14 octobre, 18h30) Présentation des projets PHASE, DVD à la Carte, RA, SAMP4 et ECRINS. • Les mutations de l'industrie musicale dans le contexte des nouveaux médias numériques (15 octobre, 18h30) Conférence de Philippe Gosset, Chargé de mission nouvelles technologies à la SACEM et démonstration du système de surveillance des médias de Yacast par Olivier Lévy, Directeur technique, Yacast/Tekano. • La mise en valeur des documents sonores (16 octobre, 18h30)

254 RESONANCES 2002 – RENCONTRES SCIENTIFIQUES & PROFESSIONNELLES

Présentation de la politique de numérisation et de mise en valeur des archives sonores du Ministère de la Culture avec Jean-Pierre DALBERA, chef de la Mission recherche et technologies au ministère de la Culture et de la Communication. • L'écoute passive (17 octobre, 18h30) Conférence de Douglas HOFSTADTER, Professeur de sciences cognitives et informatiques à l'Indiana University, auteur notamment de « Gödel, Escher, Bach, les brins d'une guirlande éternelle ». • Musique et logiciels libres (18 octobre, 10h30) Présentation du projet AGNULA de distribution de logiciels audio pour Linux par Franz MEYER, RedHat et François DECHELLE, Ircam.

Plusieurs sociétés et organismes présentaient leurs nouveautés sur l’espace de démonstration : • Les cahiers de l’ACME (publications) • Le Monde en Tique (librairie) • Arkaos (logiciel de traitement video temps réel) • Yacast/Tekano (système de monitoring des médias) • CreamWare (logiciels d’édition et de traitement audio) • Fraunhofer AEMT (système de recherche par chantonnement)

1.4 Journée d’étude à la Cité de la Musique (18 octobre)

Evénement associé sur l’information et la documentation musicales au service de l'amateur de musique avec comme intervenants : • Laurent Bayle, Marie-Hélène Serra, Accueil • Antoine Hennion, Figures de l'amateur de musique • Serge Hureau, Le Hall, panorama en ligne pour l'amateur de chanson • François Pachet, L'internaute, le mélomane et la technologie musicale • Eric Isaacson, Etudier la musique à la bibliothèque musicale numérique de l'université d'Indiana • Nicolas Donin, L’écoute en contexte documentaire • Elizabeth Giuliani, Les places de l'œuvre musicale dans la modélisation de l'information • Patrick Le Bœuf, L'œuvre musicale au prisme du modèle frbr • Richard Smiraglia, Les œuvres musicales : une question clé pour la recherche d'informations musicales • Geoffroy Peeters, Vers une indexation automatique des documents sonores.

255 RESONANCES 2002 – RENCONTRES ARTISTIQUES

2 RENCONTRES ARTISTIQUES

2.1 Sonic Process (16 octobre – 6 janvier)

Evénement conjoint au Centre Pompidou sur les musiques électroniques et l’esthétique du sampler et leur influence sur les arts plastiques. « Sonic Process » etait la première manifestation du Centre Pompidou à Paris ayant pour objet la musique électronique. Organisée par le département Nouveaux Médias du Musée National d'Art Moderne, sa présentation à Paris, fait suite à une première réalisation au MACBA de Barcelone en mai 2002. Sonic Process présentait sur les 1500 m2 d'espace d 'exposition, transformés en véritable studio son, des dispositifs d 'artistes -que ce soient de musiciens seuls, de musiciens "couplés " avec des plasticiens -voire encore de plasticiens seuls - qui, soit poursuivent des objectifs repérés quoique quelque peu modifiés (Doug Aitken ,Mike Kelley) ,soit expérimentent des démarches plus spécifiques cherchant des issues hors des circuits classiques de diffusion artistique (Coldcut, Renée Green, Johan Grimonprez ,Scanner ,David Shea ,Tosca...). L'Ircam participait à cette exposition en soutenant la réalisation technique de deux installations, celles de David Shea et de Doug Aitken et en fournissant dans la partie documentaire de l'exposition, une borne interactive de découverte du son réalisée par Jean Lochard.

2.2 Concerts Cursus

Concert Cursus 1 (15 octobre) Alexis Descharmes, violoncelle - Francesco Filidei, piano - Pablo Márquez, guitare - Jean Geoffroy, percussions - Pascal Contet, accordéon - Technique Ircam - Jean Lochard, Mikhail Malt, Benjamin Thigpen, assistants pédagogiques - Luca Antignani : Overlook Hotel - Farangis Nurulla-Khoja : Eluvia - Francesco Filidei : Programming Pinocchio - Chañaral Ortega-Miranda : Oba ‘loube oba ‘ye - Jiyoun Choi : Corpuscules - Luca Antignani : Overlook Hotel

(301 spectateurs)

Concert Cursus 2 (17 octobre) Nicolas Miribel, violon - Kaoli Isshiki, soprano - Brice Martin, basson - Christelle Séry, guitare - Laurent Bômont, trompette - Technique Ircam - Jean Lochard, Mikhail Malt, Benjamin Thigpen, assistants pédagogiques - Riikka Talvitie : Luonnonoikku - Miyuki Ito : Réminiscence d’un ancien esprit - Franck Bedrossian : Transmission - Jérôme Combier : Le premier soupir des fantômes, Kogarashi - Jongwoo Yim : Dispersion fluide

(313 spectateurs)

256 RESONANCES 2002 – RENCONTRES ARTISTIQUES

2.3 Installations sonores et projections de films

• Studio 1 : SOUNDB1TS, composition pour mur de haut-parleurs (2002) de Robin MINARD Robin Minard : conception - Norbert Schnell : conception technique et informatique - Emmanuel Fléty : développement électronique - Frédéric Voisin et Rémy Müller : assistants techniques et de programmation • Studio 2 : Ellès d’Emmanuelle Huynh et Cécile Le Prado Assistant musical, Manuel Poletti, assisté de Benjamin Ponant / ingénieur du son, Stéphane Petit (Césaré, studio de création musicale) / assistance informatique, cédric/cnam / partenariat atelier 33./ logiciel [email protected] Georges Pompidou / mise en forme plastique en collaboration avec Nicolas Floc’h / fabrication de la table, lycée professionnel Yser, Reims • Galerie : Le carillon Concertomatique et la Caméra musicale de Jacques REMUS Interface vidéo : Manorine de Sylvain Aubin - Interface vidéo : VNS de David Rokeby - Logiciel vidéo : Big Eye de Tom Demeyer (STEIM) • Niveau –3 : Réflexions d’ Emmanuel Deruty et Pierre-Yves Macé Musique : Emmanuel Deruty & Pierre-Yves Macé - Spatialisation : Emmanuel Deruty - Technique : Ircam et MIT • Salle A 214 : Stm_sq^3 d’Aymeric Mansoux Production : École Supérieure de l’Image d’Angoulême

• Salle A 202 : Chambre 17 (Hôtel du centre) de Guillaume Chiron Réalisation : Guillaume Chiron (2001/2002) - Programmation : Guillaume Chiron & Jean- françois Joyeux - Suivi de projet : Marchand Sylvie et Baud Emmanuelle Production : École Supérieure de l’Image d’Angoulême • Centre Pompidou, niveau –1 : Foyer DIAPh - Maâllem Experience Olivier Koechlin : direction de projet, conception interactive et photographie - Servolalve : conception interactive et composition graphique - Dominique Besson : conception interactive et composition électroacoustique - Andréa Davidson : conception interactive et composition vidéo - Antoine Schmitt : conception interactive et techniques de spatialisation sonore, de vision, de 3D et de communication réseau - Musiciens : Mahmoud Gania (gembri, chant, percussions), Abderrhim Elmachhour, Abdellatif Abdellaoui, Mohamed Abdellaoui, Hassan Lalahiane, Hicham Merchane (danse, chant, percussions).

Démonstrations en Gallerie et B22 :

• Bornes interactives présentant les différentes réalisations multimédia de l’Ircam. • Wanderer-Fantasie , Scènes d'opéra interactif sur micro-ordinateur Alain Bonardi, Université Paris VIII Département Arts et Technologies de l'Image Assistante : Nathalie Dazin / Voix enregistrées : Jocelyne Kiss, ChunYan Ning, Sylvie Robert, Aviva Timonier / Université Paris VIII et à la Maison des Sciences de l’Homme de Paris-Nord • Projet IST CARROUSO Olivier Warusfel, Responsable de l'équipe Acoustique des salles, Ircam Participants : Etienne Corteel, Mattieu Nogues, Renato Pellegrini, Sébastien Roux, Olivier Delerue (IRCAM et STUDER Professional Audio AG, Suisse) Contenu sonore : œuvres du catalogue IRCAM (Michaël Jarrel, Congruences ; Yan Maresz, Al Segno ; Emmanuel Nunes, Lichtung ; Rand Steiger, Ecosphère), scènes sonores de Manuel Polletti (assistant musical, IRCAM), enregistrements réalisés au CNSM.

Projections de films

Lieu : Centre Pompidou, niveau –1, Foyer - Losing Touch, Edmund Campion. Réal. Danielle Jaeggi. 1999. Prod. Les Films d'Ici (14') - Metallics, Yan maresz. Réal. Judit Kele. 1999. Prod. Les Films d'Ici (14')

257 RESONANCES 2002 – RENCONTRES ARTISTIQUES

- La berceuse de Broadway et quatre cinépoèmes.Rodolphe BURGER. Textes de Pierre Alféri. 2000-2002. (30') - OROC.PAT, Roland Auzet. Réal. Jacques Goldstein. 1999. Prod. Les Films d'Ici (13') - Animus, Luca Francesconi. Réal. Danielle Jaeggi. 1999. Prod. Les Films d'Ici (15') - Le Conte du Monde Flottant, Alain Escalle. 2002. Musique Cécile Le Prado, Lumière & caméra Hamaguchi BUNKOU. Prod. Mistral films, Co-production: T.E.V.A (24') - L'Homme qui écoute, Réal. François Caillat. 1999. Image Eric Guichard, Son Pascale Rousselle, Prod. Gloria films production, Coproduction Ina/ARTE France (90')

2.4 Un Jour de Légende (20 octobre)

Un après-midi avec La Légende des siècles de Victor Hugo lue par L’ensemble de la troupe de la Comédie-française. Retransmis en direct sur France Culture. Claude Millet, conseiller littéraire. Alain Pralon, coordination. Ce projet a inauguré une nouvelle collaboration entre l’Ircam et la Comédie-française dans le cadre de la mise en place d’un pôle de recherche sur le spectacle vivant à l’Ircam. La lecture a été découpée en cinq séquences. La dernière intitulée « Tout le passé et tout l‚avenir » a été conduite par Marcel Bozonnet et Jean-Pïerre Jourdain de la Comédie-française et a fait l’objet d’une scénographie sonore originale réalisée à l’Ircam par Olivier Pasquet, basée sur le traitement des voix des comédiens et sur la spatialisation du son.

(350 spectateurs)

2.5 Nuit Résonances à Glaz’art (16 octobre)

Associé aux Résonances 2002, Ars longa, Glaz'art, MESI et Old School proposaient un rendez vous des passionnés du live électronique et analogique, au croisement du son, de l'image et du geste avec Atau Tanaka et Cécile Babiole, Interlope, Proto-Type Live, Herrschneider, Djuleejay. Atelier sur des synthés analogiques d'hier et d'aujourd'hui organisé par la société MESI. (215 entrées dont 164 payantes)

258 RESONANCES 2002 – WEEK END NOUVEAUX INSTRUMENTS

3 WEEK END NOUVEAUX INSTRUMENTS

3.1 Ateliers-Concerts

Lieu : Ircam, Espace de projection

Samedi 19 octobre 2002

• 14h30 : Oliver Schneller Jean-Pierre Cottet, piano - Ensemble Court-Circuit - Direction : Pierre-André Valade Benjamin Thigpen, assistant musical - Technique Ircam Oliver Schneller : Five Imaginary Spaces et Aquavit • 16h : Brice Pauset Brice Pauset, compositeur, claveciniste Louis Couperin (1626-1661) : Prélude non mesuré en sol mineur (M3) Brice Pauset : Six préludes (1998) Johann-Jakob Froberger (1616-1667) : Toccata III en sol (Livre de 1649) • 17h30 : Mauro Lanza David Zambon, tuba - Ensemble Court-Circuit - Direction : Pierre-André Valade - Technique Ircam Mauro Lanza : Burger Time ou les tentations de Saint Antoine et Aschenblume

Dimanche 20 octobre 2002

• 14h30 : Roland Auzet Un seul arbre en ville Esquisse « manu-textuelle » pour le spectacle Schlag ! - Conception et développement : Emmanuel Flety et Frédéric Voisin (Ircam), Yan Philippe et Roland Auzet (Site CRA) - Textes : Ghérazim Luca, Roland Auzet - Interprétation : Roland Auzet • 16h : Philippe Manoury Philippe Manoury, piano - Technique Ircam Autour de Pluton • 17h30 : Bernard Lubat, piano et François Pachet, électronique

3.2 Ateliers pour enfants

• Atelier MusiqueLab animé par Roland Cahen et Emmanuel Jourdan • Atelier 10 jeux d’écoute animé par Jean Lochard

259 RESONANCES 2002 – WEEK END NOUVEAUX INSTRUMENTS

3.3 Conférences-démonstrations

Samedi 19 : Expression musicale et nouvelle lutherie

- Marc Battier, IRCAM - Introduction et historique - Atau Tanaka - conférence et performance - Marcelo Wanderley, Université de McGill - panorama des tendances du contrôle gestuel et NIME (New Interfaces for Musical Expression) - Jean Haury - Interpréter Beethoven avec la pulpe des doigts - Michael Waisvisz, Steim - René Caussé et Carol Robinson, IRCAM - clarinette à bec accordable ; Présentation et pièces jouées en live - Table ronde sur la nouvelle lutherie et l'interprétation animée par Marcelo Wanderley, avec la participation des chercheurs, développeurs, interprètes et artistes. Quelles sont les possibilités d’expression musicale offerte par les nouvelles technologies ? Quelles sont les caractéristiques communes entre nouveaux et anciens instruments ? Quelles sont les différences ? Nouvelles technologies et virtuosité ?

Dimanche 20 : Outils d'analyse, instruments-fruits de l'analyse, instruments analyseurs

- Xavier Rodet, Analyse du signal audio pour de nouveaux modèles d’instruments - Gérard Assayag, Musique et générativité - Antonio Camurri, Analyse du geste basé sur la vidéo, pour la danse et la musique - David Shea, Najo Sampler - Nicolas Orio, Interaction homme/machine basée sur le suivi de partition - Table Ronde sur les instruments composés animée par David Wessel, avec la participation des chercheurs, développeurs et artistes. Peut on jouer d'un instrument tout en le modifiant ? Quels sont alors les frontières entre composition, lutherie et interprétation ? La création musicale peut elle tirer bénéfice de ces instruments/partitions ? Quel équilibre expressif trouver entre déclenchement d'événements simples et pilotage de structures musicales complexes ? Chaque instrument a son « langage », quels langages faut il inventer pour jouer de ces nouveaux instruments dynamiques ? Quels instruments pour jouer avec l'espace ?

3.4 Galerie des nouveaux instruments

Dans la « Galerie des Instruments », c’est le public qui a pu expérimenter combien les nouveaux outils dont il semble si facile de jouer se révèlent en fait des instruments qu’il faut d’abord « composer ». A la fois interprète, compositeur et luthier, le visiteur était invité à se reposer la question de la virtuosité avec : - l’Omni, Patrice Moulet et Guy Reibel - Le Méta instrument, Serge de Laubier - Le Theremin - Le Syntharp, Pascal Arion - Le super palm, Suguru Goto - The Hands, Michel Waisvisz - T.I.M, Richard Zolfo - Interfaces physiques pour la synthèse sonore, Thierry Coduys et Cyrille Henry - Instruments numériques bi-manuels, Daniel Arfib, Jean Michel Couturier, Loic Kessous

260 RESONANCES 2002 – WEEK END NOUVEAUX INSTRUMENTS

3.5 Portes ouvertes de la recherche

Présentation des chercheurs de l’Ircam et rencontre avec le public dans les laboratoires.

4 PARTENAIRES DES RESONANCES

- Ministère de la Culture et de la Communication : Mission Recherche et Technologie et Direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles. - CNRS - Réseau Recherche et Innovation en Audiovisuel et Multimédia (RIAM) - SACEM - Fête de la Science - Commission européenne (IST) - National Science Foundation (Etats-Unis) - Indiana University, Bloomington - Ina-GRM - Ville de Paris (Direction des nouvelles technologies et de la recherche) - France Télécom R&D - Studio créatif - Apple - Association Ars Longa - Cité de la Musique - Comédie Française - France Culture - Télérama

261 MEDIATHEQUE

MEDIATHEQUE

Directeur: Michel Fingerhut

1 LA MEDIATHEQUE

1.1 Mutations

Depuis sa création en 1996, la Médiathèque de l'Ircam, support du laboratoire de l'Unité Mixte de Recherche 9912 Ircam-CNRS, se décline à la fois sous forme de centre de ressources multimédia (accessible en partie sur le réseau internet) et sous forme d'espaces de consultation. Le maintien des deux exigences simultanées de gestion archivistique multimédia et de services ouverts au public (accueil, aide à la consultation, etc.) s'est avéré néanmoins difficile à tenir sur le plan budgétaire, et préjudiciable à la bonne exécution des missions premières de ce fonds musicologique et scientifique exceptionnel. Dans le contexte des nouvelles orientations générales de l'Ircam élaborées par Bernard Stiegler, la Médiathèque a dû être redimensionnée : son fonds documentaire est conservé, mais certaines activités sont dorénavant plus spécifiquement dévolues à la recherche (scientifique, musicale) et aux nouvelles technologies. À partir du 15 juillet, une logique d'accréditation s’est substituée au mode d'accès précédent (ouverture à tous publics), accompagnée d’une réduction des horaires d’ouverture (de 20h à 12h hebdomadaires). Les lecteurs ne répondant pas à ces conditions et titulaires d’une carte d’abonnement annuelle ont été remboursés au pro rata de la partie qu’ils ne pourront utiliser de ce fait. Afin de pallier partiellement à ces réductions, la Médiathèque accorde dorénavant le droit de prêt aux lecteurs extérieurs (accrédités). L’une des deux bibliothécaires-documentalistes (Delphine Oster) a été transférée au département des relations extérieures, et une partie des lieux (la mezzanine) sert à accueillir des personnels (notamment artiSTIC, Méthodes pour l’analyse) pour lesquels il n’a pu être trouvé un espace de travail ailleurs dans l’institut. La gestion du contrôle d’accès à la Médiathèque est en étude, afin de sécuriser ses fonds. Enfin, une partie de la réserve du 4e étage a été supprimée, et ses contenus transférés dans la Médiathèque, afin de libérer de l’espace pour les relations extérieures.

1.2 Publics

La réduction des catégories de public et des horaires d’ouverture n’a pas entraîné une baisse de la fréquentation quotidienne. Quant à la fréquentation totale et aux rentrées financières, elles ont baissé en conséquence de la réduction des horaires et de la suppression des catégories de lecteurs payant le tarif le plus élevé (cf. graphiques ci- dessous).

262 MEDIATHEQUE

1.3 Acquisition et catalogage

La réorientation des activités de la Médiathèque s’est aussi manifestée dans sa politique d’acquisition. Si, auparavant, des ouvrages généralistes (sur la musique et les technologies afférentes) étaient acquis – en petit nombre –, ce n’est plus le cas. Le nombre de notices bibliothéconomiques créées ou modifiées en 2002 a sensiblement baissé, du fait de la réduction du personnel (cf. graphique ci-dessous).

1.4 Relations extérieures

Michel Fingerhut a continué à assurer le support technique et conseil en informatique documentaire pour la Médiathèque musicale Mahler (ex-Bibliothèque Gustav Mahler), qui a migré en 2002 vers le logiciel de la société Agate. Il a aussi participé à l’entretien de recrutement du bibliothécaire-documentaliste de la Cité de l’Architecture à la demande de son comité de préfiguration. Dans le cadre des conférences nationales et internationales sur les bibliothèques numériques et les bibliothèques musicales, le personnel de la Médiathèque a participé aux principaux évènements suivants : - Journées AIBM (assoc. internationale des bibliothèques, archives et centres de documentation musicaux – groupe français), 8-10 avril, CNSMD de Lyon (Delphine Oster) ; - Journées des documentalistes du CNRS, organisées par l’Inist-CNRS, Vandoeuvre- lès-Nancy, 18-20 juin (Delphine Oster) - Journée d’études du précongrès de l’Association des bibliothécaires français (invitation), 20 juin, Châlons en Champagne (Michel Fingerhut). - Conférence internationale JCDL (ACM/IEEE CS Joint Conference on Digital Libraries), 14-18 juillet, Portland (Michel Fingerhut) ; - Conférence internationale IAML (International Association of Music Libraries, Archives and Documentation Centres), 4-9 août, Berkeley (Michel Fingerhut).

1.5 Infrastructure informatique

La Médiathèque a commandé auprès d’Ever, fournisseur du logiciel bibliothéconomique – catalogue et prêt – une mise à jour « clé en main » de ce logiciel, incluant la migration des données, et l’installation du protocole d’interrogation réparti Z39.50. Cette migration ne s’est pas achevée en 2002. La refonte de la base de données multimédia (par Michel Fingerhut), utilisant les technologies PHP et MySQL, commencée en 2001, s’est achevée en 2002. En fin d’année, le robot de sauvegardes automatisées a été remplacé par une unité plus grande (en bénéficiant d’une reprise de l’ancien matériel et d’une remise conséquente), afin de pouvoir assurer la sauvegarde quotidienne des contenus en ligne (logiciels, données) de tous les PC de la Médiathèque et du Département Relations extérieures (notamment : studio hypermédia et WebRadio). L’accroissement de cet espace est aussi nécessité dans l’optique de la migration des contenus des disques compacts actuellement disponibles en jukebox vers les disques durs (RAID) de la Médiathèque, qui permettra en outre de mettre fin à la dépendance de l’Ircam sur les logiciels (anciens) de la société Archimed.

263 MEDIATHEQUE

1.6 Indicateurs

Moyenne d'entrée par jours ouvrés

35 30 25 Ircam 20 Non-Ircam 15 Entrées max 10 5 0 r s ril i in t e ie r a u lle r re bre v a Av M J b b M Jui m Jan cto pte O ovem e N S

Rentrées financières (lecteurs)

1000 900 800 700 Abonnements 600 Entrées à la journée 500 Photocopies 400 Total 300 200 100 0

r l t s i ai n e pt to ie ar ll ov ec v Avr M Jui N D M Jui Se Oc Jan

264 MEDIATHEQUE

Notices bibliothéconomiques créées ou modifiées

1200 1000 800 2000 600 2001 400 2002 200

Nombre de notices 0

es ns es es hi o r ir ap rtiti r enta og Pa ts sono m n on e M m cu rs docu e Do Dossi Type de document

1.7 ISMIR 2002

L'explosion quantitative de la musique sur l'internet et l'intérêt qu'y portent aussi bien les utilisateurs que l'industrie des loisirs donnent une actualité très « chaude » à ce domaine, de par nature pluridisciplinaire. La série de conférences annuelles ISMIR (« International Symposium on Music Information Retrieval »), créée en 2000, et soutenue par la liste de diffusion music-ir créée par Michel Fingerhut, vise à aborder ces nouvelles problématiques: Qu'est-ce que « rechercher de la musique », sous ses diverses formes (partition, enregistrements, codages…) ? Qu'y cherche-t-on : une mélodie, un rythme, un timbre, une atmosphère, une structure, un style, un genre ? Quelle métrique définir pour mesurer la ressemblance ? Quels outils peut-on proposer pour classifier, indexer, résumer et naviguer dans des fonds musicaux gigantesques ? Que valent-ils et comment estimer leur qualité ? Quelles sont les dimensions historiques, sociales, économiques, juridiques et politiques de cette quête musicale ?

265 MEDIATHEQUE

La conférence ISMIR 2002, organisée et présidée par Michel Fingerhut, s'est tenue du 13 au 17 octobre 2002 à l'Ircam et au Centre Pompidou dans le cadre des Résonances 2002, et y a été ouverte par le Président Bruno Racine et par le directeur de l'Ircam, Bernard Stiegler. Se tenant pour la première fois hors des États Unis, elle a doublé son taux de participation par rapport à l'année précédente (près de 200 inscrits, voir graphique des tendances) et a réuni chercheurs, développeurs et industriels, enseignants, bibliothécaires et documentalistes, étudiants et utilisateurs professionnels, œuvrant dans le domaine pluridisciplinaire de l'organisation de l'information numérique à caractère musical sous ses diverses formes (audio, partitions, etc.) et venant de plus de 20 pays différents (voir graphique ci-dessous). Elle a proposé des communications scientifiques (autour de plus de 50 articles choisis par un comité de lecture), cours et tables rondes, ainsi qu'un espace d'exposition à caractère commercial. Six personnalités connues pour leurs activités dans ces domaines (et notamment Leonardo Chiariglione, président de MPEG) y ont aussi contribué des communications invitées. Une séance plénière sur le thème des métadonnées, comprenant cinq des communications invitées, était aussi ouverte aux membres du forum, afin d’encourager l’interdisciplinarité de l’événement. Enfin, le programme a proposé aux participants des visites de la Bibliothèque nationale (site Tolbiac) et de l’Inathèque, ainsi que des billets à tarif réduit pour un concert du cursus.

La conférence a bénéficié de subventions de 20 000 € de la part de la Mairie de Paris et de 1492 € du CNRS. En sus, la National Science Foundation a accordé une subvention de 40 000 $ pour financer les invités, membres du comité et étudiants américains.

Michel Fingerhut a présidé le comité d’organisation, établi le programme scientifique et culturel et réalisé les actes, tout en bénéficiant du support logistique des principaux départements de l’Ircam (production, relations extérieures, service informatique, régie bâtiment). Les actes de la conférence, un volume de 328 pages, ont été distribués aux participants, et mis en vente dès la fin de l'événement à l’accueil de l’Ircam et sur le site Web de la conférence (http://ismir2002.ismir.net/).

Répartition géographique des publics ISMIR et MIR en 2002

600

500

400 ISMIR 2002 300 Liste Music-IR 200

100

0

l e ie s e e a p s e ni u t ro A u a q o u q e fri T E ri c A me O A

266 MEDIATHEQUE

Tendances ISMIR et MIR

600

500

400

Articles soumis 300 Participation Liste Music-IR

200

100

0 2000 2001 2002

Dans la foulée de la conférence, Marc Leman, éditeur du magazine Journal of New Music Research, a proposé à Michel Fingerhut de préparer un numéro spécial qui serait consacré à ISMIR. Ce dernier a donc sélectionné dix articles, proposé à leurs auteurs de les mettre à jour, et les a soumis à un (nouveau) comité de lecture, dont les résultats seront connus en 2003.

Michel Fingerhut fait partie, depuis 2000, du comité de pilotage ISMIR, et participe à l’organisation de la conférence en 2003, qui sera accueillie conjointement par la Bibliothèque du Congrès (dont il a suscité la candidature) et l’université Johns Hopkins.

1.8 Personnel

Personnel permanent : - Michel Fingerhut (directeur de la Médiathèque et du Bureau Études et Méthodes) - Delphine Oster (bibliothécaire-documentaliste, jusqu’en août) - Sandra El-Fakhouri (bibliothécaire-documentaliste, du 11/2, retour de congé maternité) - Jean-Paul Rodrigues (magasinier, mi-temps) - Klaus-Peter Altekruse (secrétaire de la Médiathèque et du Bureau Études et Méthodes, mi-temps)

Stagiaires : - Hélène Dontenville (documentaliste, qui a aussi remplacé Sandra El-Fakhouri pendant son congé maternité) - Sybille Lacroix (documentaliste)

267 MEDIATHEQUE

1.9 Publications et communications

Byrd, Donald et Fingerhut, Michael: “The History of ISMIR – A Short Happy Tale”. In D- Lib Magazine, vol. 8 n° 11. ISBN 1082-9873.

Fingerhut, Michel (éd.) : ISMIR 2002 Conference Proceedings. Third International Conference on Music Information Retrieval. IRCAM – Centre Pompidou, Octobre 2002. ISBN 2-84426-166-3.

Fingerhut, Michel (éd.) : Journal of New Music Research. [Numéro spécial consacré à ISMIR 2002, à paraître en 2003]

Fingerhut, Michel. « Nouveaux supports et musique en ligne. Le point de vue de la Médiathèque de l’Ircam ». Journée d’études de l’ABF, juin 2002.

Fingerhut, Michael : “On Pleasing Every Palate”. In Computer Music Journal [à paraître].

Fingerhut, Michael : “The Multimedia Library at the Digital Crossroads”. Actes de la conférence Bibliocom 2001 – Media & Teche.

268 ETUDES & METHODES

2 ÉTUDES ET METHODES

Le Bureau Études et Méthodes, créé par Bernard Stiegler en 2001, et sous la direction de Michel Fingerhut, a pour vocation d’effectuer de la veille technologique et à fournir aux divers départements de l’Ircam du conseil et de l’assistance en ingénierie dans les domaines des technologies numériques de l’information, de la documentation et du multimédia. Ce bureau est chargé de répondre à des besoins émanant de la direction générale et des divers départements de l’Ircam dans ses domaines de compétence.

Il reprend ainsi des activités précédemment incluses dans le fonctionnement de la Médiathèque en élargissant ces missions au regard des nouvelles orientations de l’Ircam. Il assure aussi la responsabilité du fonctionnement de la Médiathèque et l’exploitation de son infrastructure technologique et de ses fonds numérisés aux fins d’expérimentation, notamment en collaboration avec le Studio Hypermédia. Ses principales activités en 2002 ont été relativement réduites du fait de la préparation d’ISMIR 2002, mais ont tout de même compris les activités décrites ci-dessous.

2.1 Études de la refonte du Web de l’Ircam, de bases de données, et création de sites

Ce projet, en collaboration avec le département de Valorisation, vise à faire évoluer et remplacer le Web actuel de l’Ircam par un système moderne, cohérent et dynamique pour la gestion des contenus, de leur présentation et de leur diffusion : - définition d’un cahier des charges techniques et organisationelles pour ce nouveau système ; - recherche et choix de la solution la mieux adaptée aux besoins et aux moyens. Dans le cadre de cette étude, il est apparu qu’un grand nombre de départements et de services développent des « bases de données contacts » indépendamment les unes des autres. Afin de mesurer l’ampleur du phénomène et d’évaluer la nécessité d’une unification, une étude indépendante à été lancée à l’initiative de Michel Fingerhut, visant à répertorier ces bases et à les catégoriser (volumétrie, typologie, usages).

Parallèlement à ces études, qui se poursuivra en 2003, les sites suivants ont été réalisés : - Agora 2002 (infrastructure) - ISMIR 2002 (infrastructure et contenus) - Résonances 2002 (infrastructure) - Forumnet (infrastructure, en collaboration avec l’atelier hypermédia).

2.2 Participation aux groupes de travail

Michel Fingerhut a co-piloté, avec Vincent Puig, le groupe n° 3, « Technologies éditoriales », mis en place par Bernard Stiegler. Un bilan a été rendu en novembre. Vincent Gourson a participé aux réunions de ce groupe, ainsi qu’à celles du groupe n° 1 (outils pour l’analyse).

269 ETUDES & METHODES

2.3 Suivi technique des stagiaires de l’atelier hypermédia

En collaboration avec le département de Valorisation. Les stagiaires actuellement présents dans cet atelier travaillent au développement de pages Web pour le compte de la MRT ; le bureau suit leur travail sur le plan technique. Il a pris en charge l’entretien du site Forumnet développé par un stagiaire précédent.

2.4 Formation sur la numérisation de documents sonores

Depuis 2001, l’Ircam propose une formation d’une journée sur la numérisation sonore destinée aux agents du Ministère de la Culture et à la demande du service de formation de la MRT. Organisée en collaboration avec la Pédagogie, et offerte en mai 2002 de nouveau, elle comprenait trois parties : - la chaîne de numérisation (2h, Sébastien Naves) ; - archivage, compression, mise en ligne, référencement (4h, Michel Fingerhut) ; - perspectives (1h, Geoffroy Peters).

Suite aux remarques des participants sur la densité du contenu, une réunion s’est tenue avec le service de formation du Ministère, dans laquelle l’Ircam a proposé les évolutions suivantes : - l’intégration de l’aspect numérisation sonore dans une journée « enjeux de la numérisation » (tous supports) - l’élargissement de la formation spécifique à la numérisation sonore à 2,5 journées, incluant des travaux pratiques..

Cette proposition a été acceptée et prendra effet en 2003.

2.5 Projets Riam et européens

Le bureau a participé aux réunions, aux spécifications et aux études des projets DVD à la carte, Prestospace, Wedelmusic, et Musicnetwork.

2.6 Support technique

Le bureau assure l’infrastructure technique (spécification, acquisition, installation, mises à jour, sauvegardes) de l’informatique et du réseau des PC utilisés à la Médiathèque, au Bureau Études et méthodes et aux Relations extérieures (notamment Bureau hypermédia et projets Riam et européens).

2.7 Relations extérieures

Vincent Gourson a participé au Forum PHP, 9-12 décembre, Paris

270 ETUDES & METHODES

2.8 Personnel

Le personnel du Bureau en 2002 a compris : - Michel Fingerhut (directeur du Bureau et de la Médiathèque) ; - Klaus-Peter Altekruse (secrétaire du Bureau et de la Médiathèque, mi-temps) ; - Vincent Gourson (technicien hypermédia).

271 L’EQUIPE IRCAM

L’EQUIPE IRCAM

Direction

Bernard Stiegler Directeur

Olivia Despointes Assistante Nicolas Donin Conseiller

Fabrice Bertrand Coordinateur Mission artiSTIC/CNRS

Services généraux

Administration

Personnel

Alexandra Magne Responsable du Personnel

Line Dao Assistante chargée de paye Sophie Gicquel Secrétaire personnel Michel Pillet Agent administratif

Bâtiment

Georges-Elie Giscard Responsable

Chantal Vogel Secrétaire Alain Nicolas Technicien d’exploitation Jean-François Laloge Technicien de maintenance Jean-Paul Rodrigues Technicien reprographie

Finances

Norddine Belal Responsable

Sylvie Parolari Comptable Majida Ayad Assistante comptable

Direction artistique

Eric De Visscher Directeur artistique

Suzanne Berthy Attachée direction artistique Odile Vaillant Chargée de mission, Centre Pompidou

272 L’EQUIPE IRCAM

Direction des relations extérieures

Vincent Puig Directeur des relations extérieures

Dany Baudouin Assistante d’Edition/PAO X Assistante

Valorisation/Forum

Vincent Puig Responsable Forum

Paola Palumbo Attachée marketing Karim Haddad Support technique Forum Cyrille Brissot Animateur Forum Stéphanie Dubois Gestionnaire pages Web et fichiers Olivier Lescurieux Responsable des relations industrielles

Edition/Studio Hypermédia

Olivier Lescurieux Responsable du studio hypermedia

Claire Marquet Attachée d’édition Delphine Oster Ingénieur Documentaliste Marc Texier Chef de projet Web Radio Jérôme Barthélemy Chef de projet MusicNetwork et DVD à la carte Julien Bloit Maquetage Hypermédia Sébastien Goldszmidt Maquetage Hypermédia X Chargé(e) de la documentation des oeuvres

Communication

X Chargée de communication Diane Lioté Secrétaire-assistante Chloé Vitoux Animateur de promotion artistique Sophie Besnard Hôtesse d’accueil Malena Mendez-Carrera Hôtesse d’accueil X Hôtesse d’accueil

Service de presse

Valérie Samuel Agence Opus 64 Valérie Weill Agence Opus 64 Sophie Roosen Agence Eliotrope

Direction de la Médiathèque

Michel Fingerhut Directeur médiathèque

Sandra El Fakhouri Bibliothécaire documentaliste Jean-Paul Rodrigues Magasinier

273 L’EQUIPE IRCAM

Recherche et développement

Direction scientifique

Hugues Vinet Directeur scientifique, Directeur de l’UMR Ircam-CNRS

Florence Quilliard-Monjal Assistante Sylvie Benoit-Stanek Assistante des équipes scientifiques Francis Rousseaux Chargé de coordination projet Cuidado, Professeur Université de Reims, délégation CNRS X Coordinateur administratif des Projets européens Didier Perini Gestionnaire CNRS

Acoustique Instrumentale

René Caussé Responsable

Gérard Bertrand Technicien des trois équipes acoustique Patricio de la Cuadra Chargé de recherche, Projet DOREMI Joël Bensoam Chargé de recherche et de développement Nicholas Ellis

Nicholas Ellis Chargé de développement

Stagiaires et étudiants André Almeida Thèse, université de Paris VI (co-encadrement équipe Analyse/synthèse) Joël Bensoam Thèse, université du Maine, Le Mans Claudia Fritz Thèse Atiam, université Paris VI Olivier Houix Thèse, université du Maine, Le Mans (co-encadrement équipe Perception et cognition musicales) jusqu’en Février 2003 X Prévision 3 stagiaires

Chercheur invité Christophe Vergez Chargé de Recherche (CNRS,LMA)

Equipe Acoustique des salles Olivier Warusfel Responsable

Philippe Prévot Chargé de développement, ingénieur de recherche, détaché du Ministère de la Culture et de la Communication, Mission de la recherche et de la technologie. Emmanuel Rio Chargé de recherche et de développement Olivier Delerue Chargé de recherche et de développement Sébastien Roux Chargé de recherche et de développement Alexis Baskind Chargé de recherche, Projet CARROUSO Riitaa Väänänen Chargé de recherche Guillaume Vandernoot Chargé de recherche

Stagiaires et étudiants Alexis Baskind Thèse Atiam, université Paris VI Etienne Corteel Thèse Atiam, université de Paris VI Sylvain Busson Thèse Cifre, France Télécom R&d X Stage Atiam, à déterminer

274 L’EQUIPE IRCAM

Design sonore

Louis Dandrel Responsable

René Caussé Coordinateur scientifique Patrick Susini Coordinateur scientifique Olivier Warusfel Coordinateur scientifique Nicolas Misdariis Chargé de recherche et de développement, projet de thèse LMA Emmanuel Deruty Assistant de production

Stagiaires et étudiants X 2 Stagiaire Ensam, encadrés par Jean-Louis Tébec Julien Tardieu Thèse Cifre, SNCF (Collaboration, Perception et cognition Musicales) X Thèse Cifre, Renault SNCF (Collaboration, Perception et cognition Musicales)

Perception et Cognition musicales

Stephen McAdams Responsable (DR2, CNRS), détaché pour l’année 2003

Mondher Ayari Chercheur associé Etranger, CNRS Alain de Cheveigné Chargé de recherche (CR2, CNRS) Daniel Pressnitzer Chargé de recherche (CR2, CNRS) Vincent Rioux Chargé de recherche Bennett Smith Ingénieur Patrick Susini Chargé de recherche

Chercheurs invités Sandrine Vieillard, ATER, université de Rouen Suzanne Winsberg Conseiller scientifique, université Rutgers (USA)

Stagiaires et étudiants Anne Caclin Thèse, université de Paris VI, allocataire de l'Ecole Normale Supérieure (AMN) Olivier Houix Thèse, université du Maine (co-encadrement équipe Acoustique instrumentale) Guillaume Lemaître Thèse, université du Maine, CIFRE société Klaxon Daniel Matzkin Thèse, EHESS, Paris Jérémy Marozeau Thèse Atiam, Université Paris VI, bourse des Fonds de Recherche Suisses Julien Tardieu Thèse Cifre, SNCF (Collaboration, Design Sonore) X Thèse Cifre, Renault (Collaboration, Design Sonore), à recruter X Stage Atiam ou Université du Maine, à déterminer

Analyse-synthèse des sons

Xavier Rodet Responsable

Jean-Philippe Lambert Chargé de recherche et de développement Marc LoCascio Chargé de recherche et de développement Geoffroy Peeters Chargé de recherche Axel Roebel Chargé de recherche et de développement Joseph Escribe Chargé de recherche X Chargé de recherche et de développement

275 L’EQUIPE IRCAM

X Chargé de recherche et de développement

Chercheurs, stagiaires et étudiants André Almeida Thèse, université Paris VI (co-encadrement équipe Acoustique instrumentale) Wim D'Haes Thèse, université d'Anvers Bertrand Delezoide Thèse Atiam-Paris VI, collaboration CEA/Arkhimedia Diemo Schwarz Thèse Atiam, université de Paris VI Emmanuel Vincent Thèse Atiam , Université Paris VI, AMN ENS Arié Livshin Thèse, université Paris VI Kasper Souren Thèse, université Paris VI Ferreol Soulez Stage, Ecole CPE Lyon X Stage X Proposition de stage Atiam, à déterminer

Chercheur Invité Miroslav Zivanovic Post-doc, Université de Navarre (Espagne)

Représentations musicales

Gérard Assayag Responsable

Carlos A. Agon Amado Chargé de recherche et de développement Benoit Meudic Chargé de recherche et de développement. Thèse Atiam, Université de Paris VI

Stagiaires et étudiants Moreno Andreatta Thèse, Formation Doctorale « Histoire,Musique, Société », EHESS/ENS/EPHE/CNSMDP Olivier Lartillot Thèse Atiam, université de Paris VI Charlotte Truchet Thèse Université Paris VII, bourse AMN ENS Paris VI X Stage Atiam, à déterminer

Chercheur Invité Killian Sprotte Compositeur, Chercheur, Conservatoire de Musique - Brême

Concepts et méthodes pour l’analyse

Nicolas Donin Responsable

Jacques Theureau Chargé de recherche (CR1, CNRS) Pierre Vermersch Chargé de recherche (CR1, CNRS)

Logiciels libres et Ingénierie logicielle

François Déchelle Responsable

Patrice Tisserand Chargé de développement X Chargé de développement

Applications Temps Réel

Norbert Schnell Responsable

276 L’EQUIPE IRCAM

Riccardo Borghesi Chargé de développement Diemo Schwarz Chargé de recherche et développement X Chargé de développement

Stagiaires et étudiants Rémy Muller Stage INSA, Lyon Vincent Goudard Stage INSA, Lyon

Services en ligne

Pascal Mullon Chef de projet

Guillaume Boutard Chargé de développement Max Jacob Chargé de développement X stagiaires

Service informatique

Laurent Ghys Responsable

Ghislaine Montagne Secrétaire Julien Boissinot Administrateur Unix Olivier Labat Ingénieur système Youcef Bensaid Technicien informatique Frédéric Vandromme Technicien informatique

Atelier de mécanique

Alain Terrier Technicien

Bureau Etudes et Méthodes

Michel Fingerhut Directeur

Klaus-Peter Altekruse Secrétaire Vincent Gourson Assistant Informatique

Pédagogie

Andrew Gerzso Directeur Pédagogie

Cyrille Defaye Assistante Natacha Möenne-Loccoz Assistante

• Assistants Pédagogiques Jean Lochard Assistant musical Mikhail Malt Assistant musical Benjamin Thigpen Assistant musical Cyrille Brissot Animateur Pédagogie Emmanuel Jourdan Animateur d’ateliers informatique musicale Mauro Lanza Assistant Cursus Stéphane Schaub Animateur Pédagogie

• Professeurs de composition et d’informatique musicale François Bayle Compositeur

277 L’EQUIPE IRCAM

Edmund Campion Compositeur Brian Ferneyhough Compositeur Jonathan Harvey Compositeur Philippe Hurel Compositeur Philippe Leroux Compositeur Philippe Manoury Compositeur Tristan Murail Compositeur François Paris Compositeur Hans Tutschku Compositeur Avise Vidolin Compositeur

• Projets pédagogie Analyses musicales hypermédias – musicologues Alain Bioteau Alain Bonardi Bruno Bossis Jérôme Chadel Marc Chemillier Jean-Marc Chouvel Philippe Couprie François Delalande Nicolas Donin Giordano Ferrari Philippe Lalitte Bernard Lortat-Jacob Marc Texier Projet Éducation nationale Roland Cahen Développeur

Création

Alain Jacquinot Directeur Production

Eric Daubresse Coordinateur Assistants musicaux Agnès Couaillier Chargé de production Agnès Fin Assistante de production Anne Guyonnet Secrétaire de production

• Assistants musicaux Création Serge Lemouton Assistant musical Tom Mays Assistant m usical Gilbert Nouno Assistant musical Olivier Pasquet Assistant musical Manuel Poletti Assistant musical Frédéric Voisin Assistant musical

• Son Frédéric Prin Responsable ingénierie sonore

Jérémie Henrot Ingénieur du son David Poissonnier Ingénieur du son Franck Rossi Ingénieur du son Mathieu Farnarier Régisseur son Romain Mules Régisseur son Sébastien Naves Technicien ingénierie sonore

278 L’EQUIPE IRCAM

Peter Cahill Assistant son

• Régie Pascale Bondu Régisseur général

Marc Richaud Régisseur David Raphael Régisseur

• Moyens techniques Daniel Raguin Coordinateur des moyens techniques Création et Pédagogie

Emmanuel Fléty Ingénieur électronicien, chef de projet François Gibouin Technicien de maintenance Martine Gaultier Technicienne câblage

279

1