BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES

74, rue de la Fédération - 75-Paris (15"") - Tél. 783 94-00

DIRECTION DU SERVICE GÉOLOGIQUE ET DES LABORATOIRES

Boîte postale 818 - 45-Orléans-La Source - Tél. 87.06.60 à 64

ALIMENTATION EN EAU POTABLE

du Syndicat des

ABLEUVENETTES

et des connmunes de la région de

VITTEL

()

Enquête hydrogéologique complémentaire

effectuée selon les prescriptions de la

circulaire ministérielle du 14 mars 1962

par

- G. MINOUX

Ingénieur-géologue au B.R.G.M.

Collaborateur au Service de la

Carte géologique de la .

Service géologique régional Nord-Est

11, rempart Saint-Thiébault

57-ÎVletz - Tél. 68.79.29

69 S. G.L 22 NES 7 décembre 1968 RESUML

La création de ressources de l'ordre de 1*000 mètres cubes/ jour est apparue néces.oaire pour satisfaire, dans des conditions hygiéniques acceptables, les besoins en eau potable des 2°6ó5 usagers que corapte un iraportant groupement syndical de la région de et de (Vosges), et pour assurer le ravitailleraent d'un cheptel d'environ 13*000 têtes de gros et petit bétail,

La mise à contribution de sources naturelles très abondantes s'étant révélée très aléatoire sur le plan bactériologique, il s'est avéré nécessaire, conformément aux prescriptions officielles en vigueur, de réexaminer les perspectives offertes par les nappes sou¬ terraines, beaucoup mieux protégées, du TRIAS inférieur de la région.

Complétant une preraière étude présentée au Service du Génie

Rural des Vosges en 1962, le présent rapport, établi à la demande et pour le compte de la Direction départementale de l'Agriculture, examine deux nouvelles solutions tenant compte de l'accroissement du groupement utilisateur et des facilités recherchées, sur le plan technique, pour la desserte des 21 comraunes intéressées. pages

/ / / OBJET DE L'ENQUÊTE - GENERALITES

/

RAPPEL SOMMAIRE DES CONDITIONS HYDROGEOLOGIQUES

DE LA REGION DE - BEGNECOURT 1

II. RAPPEL DES SOLUTIONS ANTERIEUREMENT PROPOSEES 2

III o EXTENSION DU GROUPEMENT UTILISATEUR 2

IV. LES SOURCES INEXPLOITEES DE VALFROICOURT 3

V. NECESSITE ET RESULTATS DE L'ETUDE COMPLEMENTAIRE ... 5

Solution N° 3 (secteur SW de VALFROICOURT) .... 5

Solution N° 4 (secteur NE de VALFROICOURT) .... 7

C0r^CLUS10NS..o 9 CARTES ET DOCUMENTS ANNEXES

Situation du Syndicat initial et du groupement élargi (1/200 000°) 2

Tests bactériologiques sur les sources de VALFROICOURT 4

Schéma comparatif des solutions N° 3 et 4 6

Carte régionale au l/50 000° (avec indications structurales et trace des diverses soupes géologiques)

Annexe I

Coupes géologiques régionales complémentaires Annexes II et

III I . OBJET DE L' ENQUÊTE - GENERALITES

RAPPEL SOMMAIRE DES CONDITIONS HYDROGEOLOGIQUES

DE LA REGION DE VALFROICOURT - BEGNECOURT

Une première étude avait été présentée, il y a quelques années, sur demande du Service du Génie Rural, en vue d'alimenter en eau potable un groupement syndical coraprenant au preraier chef la localité de BEGNECOURT et, plus au nord, trois ou quatre communes situées dans la vallée du Madon (l).

Les besoins de ces collectivités s'élevaient, à l'époque, à

500 mètres cubes par jour environ.

Compte tenu de la nature et de la structure géologiques de cette région, couverte au nord par les terrains imperméables et gypseux du

KEUPER inférieur, coupée dans sa partie sud par un important accident tectonique norraal à son grand axe, on avait pu établir que les seules ressources sur lesquelles on pouvait valablement compter devaient ôtre recherchées dans la nappe aquifère, relativement peu minéralisée et protégée de toute pollution superficielle, contenue dans les termes inférieurs de la série sédimentaire infratriasique, c'est-à-dire dans les Grès bigarré et vosgien.

En raison de l'existence d'un pendage général des couches vers le nord-ouest, mouvement nettement mis en évidence par les coupes régionales tracées à l'appui de cette étude, on pouvait envisager de recueillir, par un forage judicieusement conditionné, les eaux de cette nappe captive collectées et mises en charge dans une aire gréseuse de très vaste superficie qui s'étend entre VIOMENIL, Le Void d',

La Neuve-Verrerie et CHARMOIS-1 'Orgueilleux. Le plan de base de cette aire alimentaire se tient, selon les points, entre les cotes +320 et

+ 300.

^1 ^à^^or-/- B.R.G. /^. ^'^ /''^ea o'*/ -S/^ars. fS62 Carte régionale au l/200'OOO

Extension du groupement initial Nouveau groupement prévu en 1967 •mm II. RAPPEL DES SOLUTIONS ANTERIEUREAIENT PROPOSEES

Un projet de captage, tirant parti de l'existence de mouvements tectoniques secondaires et transversaux au plongement général des assises, bénéficiant au surplus de conditions d'exécution plus avan¬ tageuses qu'aux environs de MIRECOURT et de VITTEL, avait été élaboré selon ces principes. (cf. carte Annexe I au l/50*000)

L'emplacement le plus favorable, sous tous rapports, se situait aux abords immédiats des ABLEUVENETTES où il semblait possible d ob- t'fenir par pompage un débit de régime d'au moins 50 m /heure pour un rabatteraent d'une quarantaine de raètres par rapport au sol.

Selon les conditions de gisement du Grès vosgien dans ce secteur, la profondeur totale d'un tel ouvrage, tube et rendu étanche Jusqu'à une soixantaine de mètres de la surface, avait été estimée coraprise entre 125 et 150 mètres.

Il faut rappeler que ce projet était solidement épaulé, tant sur le plan des débits qu'au point de vue physico-chimique, par les résul¬ tats de deux forages particuliers situés en amont-pendage, à une dis¬ tance suffisante du point de recherche proposé.

Une seconde solution conduisait à s'implanter à proximité môme de BEGNECOURT, principale localité intéressée. Elle offrait la perspec¬ tive de réduire le coût des canalisations d'amenée et de faciliter la surveillance de la station d'exploitation.

Toutefois, diverses anomalies tectoniques et la quasi-certitude d'avoir à solliciter la nappe des grès en régime "dénoyé" plaidaient en faveur d'une reconnaissance expérimentale préliminaire,

III o EXTENSION DU GROUPEMENT SYNDICAL ET DU PROBLEME DE SON A.E.P.

Entre les années 1962 et 1967, la nécessité de pourvoir les com¬ munes circonvoisines de VALFROICOURT et de RANCOURT d'eaux de meilleure qualité que celles dont elles disposaient a conduit à envisager une extension du syndicat initial. Puis il a été Jugé opportun d'étudier en même temps la desserte de diverses localités, particulièrement - 3 -

deshéritées, situées dans la région-limite des cantons de VITTEL,

MIRECOURT, et .

Un syndicat dit "des ABLEUVENETTES et des coraraunes de la région de VITTEL" a été créé, groupant 21 comraunes de ces quatre cantons et comptant, au total, une population de 2*665 habitants et un cheptel de plus de 13*000 têtes.

Corapte tenu d'une marge de sécurité de 30/c, les besoins en eau d'un tel groupement sont évalués à 770 mètres cubes par .lour par la

Direction départementale de 1 '.Agriculture,

En outre, une prestation de l'ordre de 350 mètres cubes par

,1 our est éventuel leraent prévue pour doter voisin, dit de

Soleaval, d'une eau de qualité chimique supérieure à celle qu'il ex¬ ploite actuellement dans son puits de (1962-1963).

Au besoin, un appoint pourrait être consenti par le syndicat de

THUILLIERES, grâce à l'excédent de ressources (l40 mètres cubes/jour) dont il dispose en période d'étiage.

Selon le programiae de desserte choisi, on doit donc disposer, quotidiennement, de 770 à 1*120 mètres cubes si l'on ne fait aucun appel aux réserves de THUILLIERES, ou, dans le cas contraire, de 630

à 9Ô0 mètres cubes (étude de M. J. TAiMAGNAN, Ingénieur du Génie Rural, des Eaux et des Forêts, en date du 21 noverabre 1967).

Le forage des ABLEUVENETTES aurait été, semble-t-il, susceptible de faire face à des demandes de cette importance.

Toutefois, le déplaceraent vers le NW du centre du nouveau syndi¬ cat et l'intérêt technique résultant de la présence, dans sa partie médiane, de hauteurs culminant entre +400 et +440 suggéraient l'a re¬ cherche d'un point de captage moins excentrique.

IVo LES SOURCES INEXPLOÍTEES DE VALFROICOURT

A cet effet, l'attention des autorités compétentes s'est logique¬ ment portée sur un groupe d'émergences dont les eaux Jaillissent avec un débit important (de l'ordre de 20 litres/seconde, soit 73 mètres cubes/heure, à l'êtiage) à l'entrée S.SW du bourg de VALFROICOURT, en Groupe de sources S.SW de VALFROICOURT -86-

Analyses et conclusions du Laboratoire Général de la Société Générale des Eaux Minérales de Vittel

Date - Heure : Colimétrie Clostridium ; Streptocoques: et conditions :memb .filt .37 ° ¡ lactose Broth sulfilo- : fécaux : de prélèvement ; !30° réduct . Í :

22-5-1968 (I5h30) (hauteur de pluie tombée : 0 pendant Pompage les, 15 jours précédents) finition captage 3 attente glaisage 2

Source 1 3*000/1 > 100/1 200/1 > 660/1 Captage 2 } Aeromonas E.coli+Aérora.

Captage 3 ÔOO/l E.coli: ^100/1 1 'OOO/l > 660/1 innorab, Aérom . : Aeromonas

28-5-1968 (l0h40) (hauteur de pluie tombée : 7mra du écouleraent naturel 21 au 28 mai 1968) captages 2 & 3 terminés

Source 1 400/1 200 ci- >100/1 E,coli 200/1 > 100/1

trobact + ' 200 Aé- Ijomonas

Captage 2 500/l Aéromo. >100/l E,coli 200/1 >300/l

Captage 3 800/1 Aéromo, >100/l E,col 1*000/1 > 100/1 Aéro, X

12-7-1968 (lüh45) (hauteur de pluie tombée : ^ 43 mm du écouleraent naturel 5 au 12 juillet 1968 dont 25 mm les captages 2 et 3 10 et 11 juillet) terminés

Exutoire fissuré C2

Source 1 innomb. Aérera. Incomptables > 1*000/1 (après 24h Captage 2 2*000/1 Aér. 600/1 ':^l*000/l

Captage 3 2*000/1 Aér. 5*000/1 "^1*000/1 (sans écouleraent)

18-8-1968 Turbidité notable de l'eau, après pluies très intenses

- Les Aeromonas sont des germes banaux d'origine tellurlque ; - La présence d'Escherichia coli et de streptocoques fécaux signent la non-potabilité de cette eau ; - Les Clostridiums sulfito-réducteurs, ainsi associés à des germes fécaux peuvent être eux-aussi d'origine fécale ; - La sensible équivalence des résultats obtenus en pompage et en écoulement nafiiri»! tend à confirmer la pollution de la nappe aquifère elle-mêrae. - 4 -

bordure de la plaine alluviale du ruisseau d', légèrement en contrebas de la route D.3 de VITTEL à DOMPAIRE, mais à proximité et

à l'aval d'une ferme d'élevage de gros et moyeu bétail. Ces eaux s'écoulent, bien entendu, en pure perte, sauf prélèveraents limités des riverains, au ruisseau voisin.

Ces sources (3 émergences principales et 2 secondaires), venant au Jour dans un terrain marécageux parfois utilisé comme décharge, avaient une origine géologique plus qu'incertaine. On pouvait être tenté de leur attribuer la valeur de sources de faille en raison de leur proximité d'une cassure majeure coupant en ce point la vallée.

Elles ont fait l'objet, en raai 1968, d'indispensables travaux de dégagement, d'assainissement, de reconnaissance et de captage provisoire destinés à préciser leur capacité de production réelle, les propriétés physico-chimiques et la valeur hygiénique de leurs

eaux.

Les fouilles ont montré qu'on avait affaire, sans aucun doute, à une nappé sub-superf iciel le contenue dans les dolomies terminales du MUSCHELKALK supérieur et maintenue semi-captive sous les schistes peu épais, plus ou moins soliflués et étanches, de la LETTENKOHLE et du KEUPER inférieur.

Les conditions de débit ci-dessus indiquées ont peu varié pen¬ dant la période d'observation, initialement peu pluvieuse } raais elles pouvaient être quadruplées par la raise en oeuvre de pompes de surface (jaugeage officiel du 17-5-68 : 308 m /heure).

La température des eaux, voisine de la moyenne régionale en sur¬ face (+9"8 à 10°6 C) a sensiblement varié d'avril à juillet 1968 (+0,8° C)

Leur minéralisation, également variable selon la saison, était apparue, à la rigueur, acceptable malgré une dureté totale de 56° fr.- donc très supérieure à la valeur désirable-et bien que la teneur moyenne en ions sulfates (l90 à 200 mg/litre) soit assez proche de la limite normalement requise.

Leur contetiu bactériologique, testé à trois reprises, tant en pompage qu'en regime dlecouleraent libre, a révélé, par contre, une très Importante pollution -d'origine tellurique et fécale- et pra¬ tiquement irrémédiable car elle touchait la nappe elle-même (cf. tableau ci-contre).

L'utilisation de telles eaux, pour l'alimentation humaine, ap¬ paraissait, de ce fait, impérativement subordonnée à la mise en oeu¬ vre d'un traitement d'épuration et de stérilisation ne devant souffrir aucune défaillance en cours d'exploitation.

D'autre part, la protection sanitaire du captage aurait appelé

la création d'un périraètre d'émergence d'assez grand rayon, pratique¬ ment incompatible avec la présence dc la ferme voisine et avec le nouveau tracé de la route départementale dont le projet de déviation est à 1 ' étude .

V, OPPORTUNITE. CONDITIONS ET RESULTATS DE L'ETUDE COMPLEMENTAIRE

Il y avait donc lieu de réserver la contribution de cet important

point d'eau et de rechercher, conformément aux prescriptions officiel¬

les du 14 raars 1962 (Chap. Il) des ressources de meilleure qualité hygiénique .

Sur le plan technique, il apparaissait toutefois souhaitable, en vue de favoriser les conditions de desserte du syndicat, de conser¬ ver dans la mesure du possible les avantages topographiques qu'offre

le site de. VALFROICOURT.

La Direction Départementale de l'Agriculture des Vosges m'a prié,

en conséquence, le 7 août 1968, de lui indiquer la profondeur d'un

forage destiné à exploiter les nappes souterraines -en particulier

celles du Grès vosgien- et qui serait implanté dans ce secteur. Les

éléraents sommaires comrauniqués, à l'époque, à cette administration

ont été complétés en vue do la réunion plcniore du syndicat en date du 17 octobre 1968.

Solution N° 3

( Secteur SW de VALFROICOURT )

Prinr.ipB { Recherche et exploitation des ressources des seuls niveaux

aquifères valables, du MUSCHELKALK supérieur et du TRIAS inférieur,

à la partie orientale du bassin de VITTEL et au nord de celui de DARNEY,

en profitant du plongement accentué des couches vers la "cu^vette" syn¬

clinale de VALFROICOURT-La Ville, mais en respectant -commé^BULGNEVILLE-

une marge de sécurité suffisante vis-à-vis des deux failles majeures

concourantes qui déterminent et circonscrivent cette cuvette,

(cf. carte géologique MIRECOURT 80.000 et coupe Annexe III) - ó -

Emplaceraent : Dans le thalweg du ruisseau d'ESLEY, entre le "Chalet" de cette localité et un point situé à 700 ou 800 mètres en amont de

VALFROICOURT.

Profondeur : L'une des principales inconnues géologiques dans cette région concerne la puissance du Grès vosgien sensu stricto, élément dont on connaît seulement l'accroissement notable entre VITTEL et

MIRECOURT.

Selon le comportement de cette formation et le point d'implan¬

tation choisi, les valeurs suivantes pouvaient être escomptées pour une reconnaissance coraplète des deux nappes (l) :

(cf. croquis schématique, page 6)

Profondeur probtible Formation aquifère Observations en raètres

p.r. au sol

+ forte minéralisation

Base du MUSCHELKALK des eaux à redouter j supérieur fermeture peut-être 45 à 60 & sommet du MUSCHELKALK nécessaire, , .

moyeu fermeture convenable des Gros du TRIAS inférieur 225 à 290 eaux du toit du Grès bigarré

Niveau piézométrique probable dc la nappe profonde : entre les cotes

1 290 ct ^270

Conclusions : Cette forraule imposait donc la traversée, en tête d'ou¬ vrage, dc la quasi-totalité du .MUSCHELKALK supérieur et moyen. Elle conduisait à envisager ici un captage notablement plus profond qu'aux

ABLEUVENETTES et à BEGNECOURT.

Elle offrait, par contre, du fait de la forte épaisseur de morts-

terrains, des avantages en ce qui concerne la "caractéristique'! de

travail : on pouvait s'attendre à son allure sensiblement rectiligne jusqu'à une cote voisine de celle du toit des grès aquifères. Un no¬

table accroissement éventuel du débit d'exploitation de l'ouvrage

était concevable dans ces conditions.

l) A titre de référence, il est rappelé que les forages de DOMPAIRE, VITTEL et Ravenel ont été poussés, dans des conditious analogues, à des profondeurs respectives de 269,5 - 220 à 230 et 330 à 340 mètres . - 7 -

Solution N° 4

( Secteur NE de Valfroicourt )

Principe de la recherche J Assez analogue à celui qui orientait la solution ABLEUVENETTES, il consisterait toutefois à faire appel au bassin alimentaire secondaire déjà signalé en 1962 et représenté par la vallée du Madon, entre PONT-les-BONFAYS et BEGNECOURT, selon

les observations de surface et la carte régionale au 1/80.000

(MIRECOURT) .

Le cours de cette rivière fait apparaître en effet, dans les assises du MUSCHELKALK inférieur et du Grès bigarré, un regard de faible largeur raais d'une longueur de 3 à 4 kiloraètres. Au soramet de la seconde forraation ont été d'ailleurs ouvertes et exploitées plusieurs carrières : ADOMPT +300, pont de la Pêche +295, BONFAYS et PONT-Les-BONFAYS +300 à +315, Cette bande d'affleurements cons¬

titue, en fait, le flanc SW de la cuvette synclinale de Marambois -

Renaudval mise en évidence par les coupes 1962.

La coupe annexe II montre que ces formations s'ennoient ensuite vers le N W . sous une couverture de MUSCHELKALK raoyen et supérieur, c'est-à-dire sous le territoire de FRENOIS et sous les raassifs de

"Calcaire coquillier" du Haut des Fourches et du Haut des Vialles, qui dominent à l'est ot au nord le village de VALFROICOURT. 11 sem¬ ble donc possible de recouper en profondeur, sous cette localité,

les grès aquifères du TRIAS inférieur, qu'aucune solution de conti¬ nuité tectonique importante ne sépare de leurs bassins alimentaires

principal et secondaire en direction du SE.

Toutefois, ainsi que l'établit la coupe annexe III, ce massif dc FRENOIS - VALFROICOURT apparaît, au point de vus structural, en

position nettement surélevée par rapport aux secteurs de R.ANCOUKT-

Bois Bani, au nord, d'une part, et d'ESLEY-SANS-VALLOIS , au sud-

ouest, d'autre part. Deux failles majeures concourantes délimitent

3 compartiments successifs.

Celui de VALFROICOURT, situé au centre du dispositif, a été

profondément entaillé par les ruisseaux d'Esley et du Puits de Cours

jusqu'à la partie supérieure des "Couches grises", masquées par d'a¬

bondants éboulis des calcaires et dolomies sus-jacents. V'.T

T~haJw e q On

150 -

Alimontótlon en eau potable dvi 11 Syndicat des A^L^" .^'-'^^ ^ ^ ^ ~'-inv -JO ^^

¿ÛO - C_onp.%rslnon des rolnti pn^ ppgr ' bles eri vue de l'isrlantgtion d'un captée au TrUA3 in,fr. dans le secteur de - 8 -

On est donc ici en présence d'une zone d'affleurements privilé- giée dont la situation géologique est assez comparable à celle du

thalweg de 1 'Ilion près des ABLEUVí;NETTES .

Il en résulte qu'un forage, implanté dans cette coupure, pour¬

rait atteindre le toit du TRIAS inférieur dans des conditions assez

proches de celles qui avaient été prévues pour la solution N° 1 et

à une profondeur nettement moindre que dans le corapartiment SW de

VALFROICOURT,

Selon les prévisions indiquées sur le croquis ci-contre, les premiers grès devraient ôtre touches entre 50 et 60 mètres par rap¬ port au sol (contre 110 à 120 en solution '3).

Emplacement suggéré : 800 mètres environ à l'E. NE de l'église de

VWLFROICOURT, vers l'extrémité du chemin de terre longeant le cours

(lu ruisseau, parallèlement et en contrebas de la route D,3, au point de coordonnées Z. N I : x = 880,10 y = 62,54 z - +303 environ.

Profondeur probable et coupe géologique : Selon les conditions loca¬ les de gisement du Grès vosgien sensu stricto, la profondeur totale

à atteindre semble devoir être de l'ordre de 1 10 u 160 mètres . .Mais, comme pour tous les projets analogues, 11 y aurait lieu de prévoir une traversée complète de cette for.iation dans le cas où sa puissance se révélerait supérieure à la valeur de 30 à 50 mètres, ici avancée

à titre d'hypothèse de travail.

Le contenu lithologique des différents étages et horizons inté¬ ressés par la reclierche sera identique à celui qui a été indiqué pp.

11 et 12 dc mon rapport de 1962. La coupe d'enseinble, correspondant au croquis de la page précédente, peut être soramaireiaent schéraatisée comme suit j

Profondeurs ,,. . r * Epaisseur de en mètres p.r, sol Etaqes et formations chaque formation

0 - (3) T.V. - liraons superficiels - (3)m éboulis des ¡)entes

MUSCHELKALK moyen

(3) - 30 "Couches grises" (C.gr.) sur 27 ra

30 - 55 "Couches rouges" (C. r.) 25 m - 9 -

MUSCHELKALK inférieur

55 - 65 Grès (coquillier) et argiles 10 m rouges (M. inf.)

GRES bigarre"

65 - 105/110 Grès à Voltzia et C. intermédiaires 40 à 45 ra (G.B. )

GRES VOSGIEN

105/110 - 140/160 Conglomérats, grès et argiles (30 à 50)ra rouges (G.V.) au delà z Substratum général imperméable : PERMIEN ou

CRISTALLIN

Niveau piézométrique probable de la nappe profonde : sous toutes réserves

+ 290

Allure de la caractéristique débit-niveau : Ainsi que l'esquisse le

schéma p. 6, il y aura lieu de s'atLeudre, comme il a été constaté à

la station VI de VITTEL, à une chute du débit spécifique lorsque le nive.iu dynamique sera profondément r¿ibattu au sein de. la formation

aquirbrc infratriasique. Àlais une telle précision ne pourra Stre ac¬

quise que par voie expérimentale.

Réserves émisQs en ce qui concerne cette solution : Dans cette région géologiquement accidentée, on ne dispose, malheureusement, d'aucun

ouvrage-pilote permettant de préjuger l'influence des fractures majeu¬

res qui l'affectent sur le comportement et les diverses propriétés de

la nappe profonde. Les coupos régionales, notamment celle figurée en

Annexe 111, sembleraient indiquer que seul serait à redouter un léger

abaisseraent du niveau piézométrique par suite d'uue réalimentation du

compartiment SW dont le niveau de base pourrait être ramené à la cote

H- 270. Mais aucun préctMlent ne peri-iet, dans ce secteur, d ' aclniet tre une

telle é V e n t u . 1 1 i t (' ,

On ne saurait, de plus, écarter à priori l'influence possible,

sur la qualité de la nappe profonde, d'eiux plus mint*ralisées suscep¬

tibles de cheminer de façon occulte à la faveur des discontinuités

tectoniques majeures ou satellites sillonnant cette région. Cet aspect

de la question avait déjà été ('vojue dans mon priîcédcnt rapport à pro¬

pos de la discussion de la solution N'° 2.(p'^*} - 10 -

Il semblerait donc indiqué, si l'on veut bénéficier des

avantages du site N° 4, sans négliger les inconvénients -à la vérité

peu prévisibles- que pourrait entraîner sa situation structurale as¬

sez spéciale, d'envisager une recherche qui comporterait deux phases

successives :

1°) Exécution d'un forage de reconnaissance pilote, pourvu d'un tu¬ bage provisoire lisse en petit diamètre (5 à 7 pouces par exemple), dont l'étanchéité serait moraentanéraent assurée par un bouchon d'ar¬ gile sur quelques mètres au toit du Grès bigarré, (l)

L'avancement, réalisé d'abord à l'injection de boue Jusqu'au niveau de cette "fermeture" provisoire, serait ensuite poursuivi à l'eau

claire sur une profondeur suffisante pour tester utilement la nappe, soit par soupapage, soit, de préférence, par pompage à l'émulsion.

Toute certitude étant alors acquise sur le plan des conditions de débit comme sur celui de la qualité des eaux, on procéderait alors en toute connaissance de cause, à la seconde phase, c'est-à-dire à 1 'établissement du captage définitif.

2°) Dans ce but, après rebouchage sommaire du fond, la colonne pro¬ visoire serait retirée.

Le forage initial serait alors élargi à un diamètre compatible avec

celui de la colonne de captage definitivo. Apres sa mise en place, celle-ci serait alors intégralement cimentée depuis la surface du sol jusqu'à la profondeur optima déduite des observations fournies par la reconnaissance préliminaire.

Cette opération d ' étanchéisation pourrait être exécutée, bien enten¬

du, en une seule passe, par injection axiale sous pression.

Après un teraps de prise suffisant, l'avancement initial dans la for¬ raation aquifère serait dégagé, élargi à son tour par alésage à l'eau claire (avec un diamètre susceptible de permettre la pose éventuelle d'une crépine de protection de la pompe), et finalement approfondi jusqu'au substratum général imperraéable dont on vérifiera, au besoin, la découverte et la nature par un carottage de contrôle.

Les essais de débit habituels, de 72 heures ou plus, permettront en¬ fin de définir les caractéristiques de l'ensemble de la réserve dé¬ couverte et de préciser les conditions optima d'exploitation.

l) Un tel processus expérimental a été mis en oeuvre avec fruit lors de la,création des forages de VITTEL V, MARTIGNY-les-Bains et

BÜLGNEVILLE. - 11 -

CONCLUSIONS

En l'état actuel de nos connaissances et des informations dont

on dispose sur la région intéressée par le syndicat élargi des

ABLEUVENETTES et de multiples communes de la région comprise entre

VITTEL et MIRECOURT, il apparaît que l'une des 4 solutions présentées en 1962, ainsi que dans le présent rapport, serait susceptible de pro¬ curer aux norabreux usagers faisant partie de ce grouperaent une eau d'excellente qualité sur le plan hygiénique.

On ne raanquera pas, cependant, de tenir compte de la légère te¬

neur en fer que recèlent, en règle générale, les eaux du TRIAS infé¬ rieur en Lorraine centrale et méridionale. Cette teneur varie, selon

les points de captage à moyenne ou grande profondeur, entre 0,1 et

0,7 mg/litre d'ions ferreux, sans qu'on puisse émettre, à son sujet, des prévisions valables. Les niveaux les plus chargés en cet élément, dont la concentration "tolerable" est au raaximum de 0,2 mg/litre se¬

lon les prescriptions officielles du 10 août 1961, se trouvent le plus souvent au sommet du massif gréseux, c'est-à-dire au toit du Grès bi¬ garré.

Lorsque la puissance et la perméabilité de la base de cet étage

et du Grès vosgien sous-jacent le permettent, on peut tenter de rédui¬ re dU minimum cette inévitable imperfection de la principale ressource

aquifère des Vosges occidentales en "fermant" le plus bas possible la

canalisation de captage au sein du Grès bigarré.

Une telle sélection a été pratiquée, par exemple, avec succès,

dans le forage départemental de Ravenel-MIRECOURT en 1949-50, sans

obtenir toutefois une rigoureuse élimination dc cet élément indésira¬

ble. Il semble que, dans ce domaine, le meilleur résultat puisse être

acquis aux moindres risques et frais en réalisant l'étanchéité de l'ou¬

vrage au mur des niveaux les plus pyriteux du Grès bigarré.

G. MINOUX

Ingénieur-géologue au B.R.G.M.

Collaborateur à la Carte aéoloainue de la France $r •> ^v ANNEXE I

Carte régionale au l/50' 000

Failles majeures et leur regard

Traces des coupes géologiques

Points d'implantation proposés pour les •* 3 quatre solutions de recherche

Bassin a limentaira secondaire du inférieur

•-UN JNT W Annexe

.Bassin aiïment~arr

N.W. Secondaire. S.E. gr¿"s du. TRIAS ¡»Jl

* 3ois de U. Mairie, th ¿n ÄJCLIOV

77// Annexe m

Cavette. SLV. A. Mole surélevé VALFROICOURT

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Longueurs 1/20000 Coupes géologiques ef structurales de la régïo-n de VALFROICOURT (Vosges) Echelles : Haut-eurs 1 ¡S 000 ; 0 ' " i . t 3 4- K. I