Département des Côtes d’Armor

Communauté de Communes Lamballe Terre & Mer

DOSSIER D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE ET DECLARATION D’INTERET GENERAL RELATIVES AU CONTRAT TERRITORIAL EAU ET MILIEUX AQUATIQUES SUR LE BASSIN VERSANT DE L’ARGUENON AMONT

ENQUETE PUBLIQUE DU 6 AU 24 MAI 2019

Arrêté préfectoral en date du 16 avril 2019

RAPPORT ET CONCLUSIONS DE MICHEL FROMONT COMMISSAIRE ENQUETEUR

PREMIERE PARTIE - RAPPORT

DEUXIEME PARTIE - CONCLUSIONS ET AVIS

SOMMAIRE

1ère PARTIE : RAPPORT D’ENQUETE ...... 4

I- OBJET DE L’ENQUETE ...... 4 1- Maître d’ouvrage ...... 4 2- Autorité organisatrice de l’enquête...... 4 3 -Cadre réglementaire...... 4 4- Situation géographique et organisation territoriale ...... 5 5- Contexte et rappel de la procédure...... 5

II – PRESENTATION DU PROJET ...... 6 1- Objectif et enjeux du projet...... 6 2- Composition du dossier d’enquête...... 6 3- Présentation Synthétique du projet ...... 6

III – ORGANISATION ET DEROULEMENT DE L’ENQUETE...... 11 1- Désignation du commissaire enquêteur...... 11 2- Arrêté prescrivant l’enquête...... 11 3- Rencontres avec l’autorité organisatrice et le maître d’ouvrage ; visite des lieux...... 11 4- Modalités de déroulement de l’enquête...... 11 5- Procès-verbal de synthèse des observations du public...... 12 6 - Remise du rapport et des conclusions du commissaire enquêteur...... 13

VI– AVIS DES PERSONNES CONSULTEES ...... 13

V- OBSERVATIONS DU PUBLIC...... 14

VI – ANALYSE DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR...... 14 1- Objectifs poursuivis et les résultats attendus...... 14 2 – Coût et le financement du projet...... 17 3- Maitrise d’ouvrage des aménagements...... 17 4- Impact des travaux...... 18 5- Procédures de concertation et d’information pour la réalisation des travaux...... 18 6- Bilan, évaluation et suivi du programme...... 18

2 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur. 2ème PARTIE – CONCLUSIONS ET AVIS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR...... 20

I- CONCLUSIONS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR ...... 20 1- Sur le déroulement de l’enquête et la présentation du dossier...... 20 2- Sur le projet...... 21

II- AVIS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR ...... 23

ANNEXES ET PIECES JOINTES...... 24

3 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur.

1ère PARTIE : RAPPORT D’ENQUETE

I- OBJET DE L’ENQUETE

Elle concerne un dossier d’autorisation environnementale en vue d’autoriser la réalisation de travaux en milieux aquatiques et sur les cours d’eau du bassin versant Arguenon, dans sa partie amont, pour la période correspondant au contrat territorial eaux et milieux aquatiques 2019- 2023.

Il s’agit de travaux : - de restauration de la continuité écologique ; - d’entretien et de restauration de la ripisylve ; - de restauration de l’hydromorphologie ; - de régulation les débits ; - de restauration des zones humides.

S’agissant de travaux effectués par une personne publique sur des terrains privés, celle-ci ne peut intervenir qu’au terme d’une procédure reconnaissant le caractère général de l’opération : la déclaration d’intérêt général, qui fait aussi partie du présent dossier.

Ces travaux sont programmés sur le territoire de 13 communes qui sont situées sur ce bassin versant : - communes faisant partie de la Communauté d’agglomération Lamballe Terre & Mer: PlénéeJugon, , Jugon Les Lacs, Rouillac, Sévignac, Trémeur, Trédias, Eréac, Lanrelas, Plédéliac. - communes faisant partie de Agglomération : Mégrit, - commune intégrée à Loudéac Communauté : Le Mené.

Le bassin versant de l’Arguenon amont compte cinq cours d’eau principaux : l’Arguenon, le Quiloury, la Rieule, La Rosaie et la Rosette.

1- Maître d’ouvrage

Il s’agit de la communauté d’agglomération Lamballe Terre & Mer, dont le siège social est 41 rue Saint-Martin 22400 Lamballe. Par conventions, elle assure aussi la maîtrise d’ouvrage des travaux réalisés sur les communes de Mégrit et Broons qui font partie de Dinan agglomération et sur Le Mené qui fait partie de Loudéac communauté.

2- Autorité organisatrice de l’enquête.

C’est le Préfet des Côtes d’Armor.

3 -Cadre réglementaire.

C’est la Directive Cadre sur l’Eau (DCE), adoptée par la commission européenne le 23 octobre 2000 (directive 2000/60), qui fonde la réglementation sur la gestion et la protection de l’eau et les milieux aquatiques. Les textes concernés figurent aux articles L 214-1 à L 214-6, L 214-17, R 214-6, R 214-32, R 214-42 du code de l’environnement. Ces travaux sont soumis à autorisation environnementale, sous les rubriques 3.1.1.0 à 3.1.5.0 de la nomenclature annexée à l’article R.214-11 du code de l’environnement.

4 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur. La procédure de déclaration d’intérêt général est régie par l’article L 211-7 du code de l’environnement.

4- Situation géographique et organisation territoriale

La communauté d’agglomération Lamballe Terre & Mer est un établissement public regroupant 40 communes, depuis le 1er janvier 2019. Cette communauté a notamment pour compétence la restauration et l’entretien des cours d’eau et des milieux aquatiques. Sur ce nouveau territoire, il existe 8 bassins versants. L’intercommunalité en est maître d’ouvrage de trois : l’Arguenon amont, la Flora/Islet, le Gouëssant. Pour ce qui concerne l’Arguenon amont, le secteur d’intervention de Lamballe Terre et Mer s’étend au-delà des limites de son territoire, sur celui des communautés de communes de Dinan Agglomération et de Loudéac communauté. Des conventions de maîtrise d’ouvrage déléguée seront conclues entre Lamballe Terre et Mer et ces deux communautés pour la réalisation des travaux.

5- Contexte et rappel de la procédure.

La Directive Cadre sur l’eau fixe comme objectif, au niveau de chaque grand bassin hydrographique, la préservation et la restauration des eaux superficielles (eaux douces et côtières) et souterraines afin d’aboutir à un bon état écologique et hydromorphique des masses d’eau concernées.

Pour atteindre cet objectif, des plans de gestion ont été établis par grand bassin hydrographiques, les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE), déclinés au niveau local en schémas d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE). C’est ainsi que le Préfet de Côtes d’Armor, par arrêté en date du 15 avril 2014, a approuvé le SAGE Arguenon-Baie de la Fresnaye, applicable en l’espèce.

La mise en œuvre opérationnelle de ce schéma résulte d’un contrat territorial eaux et milieux aquatiques (CTEMA) qui a été conclu entre la communauté d’agglomération Lamballe Terre et Mer, l’agence de bassin Loire-Bretagne, la région Bretagne, le département des Côtes d’Armor, l’Etat, le groupement des agriculteurs biologistes des Côtes d’Armor (GAB Armor), le centre d’études pour un développement agricole plus autonome (CEDAPA), la chambre d’agriculture et la fédération de pêche, pour une période de trois ans (2019-2021), renouvelable pour la même durée. Ce contrat fixe notamment les objectifs à atteindre (préservation et amélioration de la qualité de l’eau et du fonctionnement des cours d’eaux et des milieux aquatiques), les actions prévues pour les atteindre et leur financement.

Le conseil de l’agglomération de Lamballe Terre et Mer, par délibération du 18 décembre 2018, dans le cadre de sa compétence relative à la restauration et à l’entretien des cours d’eau et des milieux aquatiques, - a approuvé un programme de travaux sur les cours d’eau du bassin versant Arguenon amont, pour la période 2019-2023. - a autorisé son président à déposer un dossier d’autorisation au titre de la loi sur l’eau et de déclaration d’intérêt général. - et a demandé l’ouverture d’une enquête publique concernant le dossier d’autorisation au titre de la loi sur l’eau.

Un dossier d’autorisation environnementale unique, présenté par la communauté d’agglomération Lamballe Terre & Mer, au titre de la loi sur l’eau, a ainsi été reçu par le Préfet des Côtes d’Armor le 11 février 2019.

Par arrêté en date du 16 avril 2019, celui-ci a prescrit l’ouverture d’une enquête publique, en vue d’autoriser les travaux prévus dans le programme d’actions du contrat territorial eau et milieux aquatiques (CTEMA 2019-2023) des bassins versants de l’Arguenon, pour sa partie amont. (voir annexe n° 1)

5 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur. II – PRESENTATION DU PROJET

1- Objectif et enjeux du projet.

L’objectif de ce programme d’actions est l’atteinte du bon état écologique et hydromorphologique des cours d’eau, fixée par la Directive Cadre sur l’Eau, adoptée par la Commission européenne le 23 octobre 2000. Il doit répondre à l’une des orientations du SDAGE qui est de « restaurer la qualité physique et fonctionnelle des cours ; restaurer et préserver les têtes de bassin versant ». Dans ce cadre, le programme d’action doit pallier l’altération morphologique qui a été constatée sur les cours d’eau de nombreux sous versants de l’Arguenon amont.

2- Composition du dossier d’enquête.

21- Le dossier.

Il est composé :

▪ de l'arrêté préfectoral, en date du 16 avril 2019, prescrivant l'ouverture de l'enquête publique.

▪ d’un dossier établi par Lamballe Terre et Mer, daté de janvier 2019, reçu par la DDTM le 8 février 2019, intitulé « Déclaration d’intérêt général & Dossier d’Autorisation au titre de la loi sur l’eau ».

▪ des annexes suivantes : - Annexe 1 - Délibération Lamballe Terre & Mer en date du 18 décembre 2018. - Annexe 2 - Arrêté préfectoral du 27 décembre 2018 portant transformation de la communauté de communes Lamballe Terre et Mer en communauté d’agglomération. - Annexe 3 - Analyse du fonctionnement couplée réseau/station d’épuration. - Annexe 4 - Arrêté portant approbation du SAGE Arguenon-Baie de la Fresnaye du 15 avril 2014. - Annexe 5 - Les espaces naturels remarquables du SAGE. - Annexe 6 - Liste des cours d’eau par masse d’eau. - Annexe 7 - Fiches actions des différents types de travaux. - Annexe 8- Atlas cartographique des travaux par année. - Annexe 9- Charte de la cellule d’assistance et de suivi technique à l’entretien des rivières des Côtes d’Armor (ASTER)

• de l’avis des collectivités, services et organismes suivants :

- l’agence régionale de santé, du 11 février 2019. - l’agence de l’eau Loire-Bretagne, en date du 13 février 2019. - la commission locale de l’eau du SAGE Arguenon- Baie de la Fresnaye, du 23 février 2019. - l’agence française pour la biodiversité du 26 février 2019.

• d’un registre d’enquête.

3- Présentation Synthétique du projet

Le projet est relatif aux travaux à réaliser sur les cours d’eau du bassin versant de l’Arguenon, dans sa partie amont. (voir plan annexe n°.2)

31-Caractéristiques du bassin versant.

Le bassin versant de l’Arguenon, dans sa partie amont, concerné par le contrat territorial 2019-2021, comporte 5

6 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur. cours d’eaux principaux : l’Arguenon (qui prend sa source sur la commune du Mené et s’étend sur 39 km), le Quilloury, la Rieule, la Rosaie et la Rosettte. S’y ajoutent l’étang de Jugon, alimenté par la Rosette (avec ses affluents que sont la Rosaie et la Rieule) et celui du Guillier.

Ces masses d’eau représentent une superficie de 423 km², pour un linéaire de cours d’eau d’environ 370 km.

Ils se situent sur le territoire de 3 communautés de communes, comprenant 13 communes : - communauté de communes de Lamballe Terre et Mer : Plénée-Jugon, Penguily, Jugon-Les-Lacs, Rouillac, Sévignac, Trémeur, Trédias, Eréac, Lanrelas, Plédéliac. - communauté de Dinan agglomération : Bröons, Mégrit. - communauté de communes de Loudéac : Le Mené.

Les activités principales du bassin versant sont agricoles (85% de la surface)

32-Diagnostic.

321 – Etat des eaux.

Des valeurs élevées en nitrate, en phosphore et en pesticides ont été constatées. La teneur en pesticides (entre 1 et 2 microgrammes/litre) y semble cependant moins marquée que sur la partie aval du bassin versant.

322- Etat des milieux naturels et des écosystèmes aquatiques.

- peuplements piscicoles : on trouve essentiellement de la truite fario sur la quasi-totalité du bassin versant, à l’exception de la partie aval de Jugon-les-lacs ou l’espèce repérée est le brochet. Les principaux facteurs d’altération des habitats piscicoles sont : le colmatage des fonds des cours d’eau, la dégradation de la qualité de l’eau ; la présence d’obstacles (étang de Jugon sur la Rosette) nuisant à la continuité écologique.

- la qualité biologique des hydrosystèmes : l’indice biologique global normalisé (IBGN), qui repose sur l’analyse des macro-invertébrés benthiques, est bon ; les données de l’indice biologique diatomisées (IBD) , qui est basé sur la polluo-sensibilité des espèces recensées, est bonne à médiocre.

323- Diagnostic par compartiment.

Une altération importante a été constatée sur les compartiments suivants :

- débit : il subit l’influence des drainages des parcelles, à des fins agricoles surtout. - lit : l’altération résulte essentiellement de la modification du tracé des cours d’eau. - continuité : la présence de nombreux ouvrages sur les cours d’eau constitue un obstacle à cette continuité. - ligne d’eau : elle est impactée par la présence de nombreux étangs de petite taille. - berges : l’on constate une mauvaise gestion de la ripisylve (manque d’entretien ou espèces non adaptées comme le peuplier). - annexes (arrivées d’eaux dans le cours d’eau par des drains, ruissellement) : le drainage et l’uniformisation des parcelles a entraîné la disparition de nombreux écoulements parvenant au cours d’eau.

Les activités agricoles, omniprésentes sur le lit majeur de la Rosette, génèrent de nombreuses perturbations, notamment du fait de la divagation du bétail au sein des cours d’eau.

33- Secteurs d’intervention.

Un précédent programme (2014-2018) a concerné les cours d’eau principaux (Rosette, Rosaie, Arguenon, Quilloury). L’effort, sur le présent programme, est concentré sur les deux affluents de deux cours d’eau principaux que sont l’Arguenon et la Rosette et plus largement sur les têtes de bassin. Les travaux porteront sur les deux compartiments les plus altérés : débit, lit et annexes. Une attention particulière sera aussi apportée à l’érosion des sols par une action sur les berges et la ripisylve 7 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur.

34-Nature, planning et objectif des travaux.

Les linéaires et unités d’aménagement, par compartiment, s’établissent ainsi :

- berges : 10 744 ml. - lit mineur : 22 151 ml.

8 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur. - continuité : 13 opérations. - débit : 11 opérations. - zone humide : 24 498 m².

Le nombre d’actions s’élève au total à 183, sur la durée du contrat 2019-2013 :

Années 2019 2020 2021 2022 2023 Total % Berges 24 18 24 14 23 103 56,29 Lit mineur 4 10 8 12 21 55 30,05 Continuité 2 6 0 5 0 13 7,10 Débit annexes 0 0 1 4 6 11 6,01 Zones humides 0 0 1 0 0 1 0,55 Total 30 34 34 35 50 183 100

Et en montant de travaux, en euros :

Années 2019 2020 2021 2022 2023 Total Berges 60 750 8 150 23 970 9 550 20 850 123 270 Lit mineur 113 500 148 860 78 500 97 000 125 300 563 160 Continuité 8 000 14 800 31 300 54 100 Débits annexes 1 500 6 000 9 000 16 500 Zones humides 40 000 40 000 Total 194 500 193 500 150 000 155 000 160 000 853 000

Si le nombre le plus important d’actions concerne les berges (56,29%), ce sont celles relatives au lit mineur qui sont les plus coûteuses (70,66% du coût total), les berges représentant, quant à elles, 15,46%. Ces deux compartiments représentent 86% du total (en nombre et en coût)

35-Impact des travaux sur les milieux.

Les travaux ne généreront que des perturbations ponctuelles et temporaires liées à la remise en état du cours d’eau et de ses berges. Elles ne seront pas importantes ni en termes d’intensité ni de durée et n’auront donc pas d’impacts significatifs négatifs sur les milieux aquatiques, physiques et écologiques.

Ceci étant, bien qu’ayant vocation à améliorer la qualité des milieux aquatiques et à restaurer les habitats des espèces protégées, le programme d’action est néanmoins susceptible d’entraîner des perturbations d’espèces protégées, des dégradations partielles ou des destructions momentanées de leur habitat pendant les travaux.

Pour prévenir ces phénomènes, des mesures d’évitement, de réduction ou de compensation sont prévues : - sur la base d’un atlas de la biodiversité, en cours d’établissement au niveau de l’agglomération, un état de la biodiversité dans le secteur concerné par les travaux sera réalisé à l’année n-1 ; il permettra des mesures d’évitement ou de réduction, comme par exemple le non abattage d’arbres comportant la présence de chiroptères ou d’insectes saproxyliques. - les périodes préférentielles d’intervention par typologie d’action sont fixées (voir tableau page 83) en fonction des impératifs liés aux espèces ; - une pêche de sauvegarde est prévue en cas d’altération temporaire de la qualité de l’eau par les matières en suspension, de risque de recouvrement de frayère par la recharge en granulats, de reméandrage ou de renaturation du lit du cours d’eau.

Un compte rendu annuel sera adressé aux services de l’Etat précisant, à l’occasion des travaux, les mesures prises concernant les espèces protégées.

9 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur. 36- Coût et financement des travaux.

Coût total HT des travaux par compartiment, pour les années 2019 à 2023 :

Travaux par compartiment Coût HT % Lit mineur 563 160 70,66 Berges 123 270 15,46 Continuité écologique 54 100 6,79 Zone humide 40 000 5,01 Débit 16 500 2.08 Sous-Total 797 030 100 Autres dépenses (suivi, 55 970 indicateurs, communication) TOTAL 853 000 € HT

Financement de ces travaux.

Montant % Agence de l’eau 426 500 50% Département 170 600 20% Région 85 300 10% Autofinancement 170 600 20% Total 853 000 €

37- Mesures concernant le déroulement des travaux

Dans la phase préparation, il est prévu :

- la réalisation d’un cahier des clauses techniques particulières (calendrier des travaux, adapté aux évolutions des milieux ; limitation des impacts négatifs sur le milieu ; remise en état des sites). - la visite préalable annuelle des sites avec la police de l’eau, pour déterminer la meilleure façon de réaliser les travaux. - la validation, par les propriétaires et les exploitants concernés, des travaux figurant au présent dossier, dans l’année précédant leur réalisation. Une convention sera conclue entre le propriétaire le maître d’ouvrage, avant travaux. (voir annexe n° 5)

Dans la phase déroulement des travaux :

- la période la plus appropriée pour réaliser les travaux sera définie suivant les caractéristiques des cours d’eau (catégorie piscicole, zone de frayères, ...). Les interventions dans le lit mineur seront réalisées en dehors des périodes de reproduction des espèces piscicoles. Un tableau établissant les périodes préférentielles d’intervention, par typologie d’action, figure à la page 83 du dossier. - le chantier pourra être isolé afin de limiter les risques de départ d’éléments fins dans le cours d’eau. - la circulation des engins s’effectuera prioritairement sur les accès existants ; les engins sur les terrains humides se feront sur plaques de platelage ; des mécanismes de prévention des rejets polluants (fuites huile ou gaz oïl) seront mis en place. - aucune mesure spécifique concernant la libre circulation piscicole ne sera prise, les travaux ayant un impact très faible sur celle-ci, compte tenu de leur durée limitée. - les sites seront remis en état des lieux après travaux (évacuation déchets et gravats, rebouchage des ornières causées par le passage des engins...)

Globalement, l’ensemble des travaux devra respecter la charte des clauses techniques pour la restauration et l’entretien des cours d’eau, prescrite par la cellule d’assistance technique à l’entretien et à la restauration des rivières (ASTER) qui dépend du département des Côtes d’Armor et de l’agence de l’eau.

10 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur. Enfin, le suivi des travaux sera assuré par un technicien aquatique de la communauté de communes. Des réunions de chantier régulières réuniront le maître d’ouvrage et la police de l’eau.

38- Bilan des travaux, indicateurs de suivi.

L’impact des actions les plus importantes sera évalué sur les tronçons les plus représentatifs grâce à des indicateurs écologiques, hydrauliques et morphologiques adaptés aux types de travaux. (voir tableau page 78 du dossier) Le bilan des travaux et des indicateurs associés sera produit chaque année, en milieu et en fin de programme.

III – ORGANISATION ET DEROULEMENT DE L’ENQUETE.

1- Désignation du commissaire enquêteur.

Par décision en date du 19 mars 2019, Monsieur le conseiller délégué du tribunal administratif de Rennes a désigné M. Michel Fromont en qualité de Commissaire enquêteur pour cette enquête publique, référencée n° E19000069 / 35.

2- Arrêté prescrivant l’enquête.

Par arrêté en date du 16 avril 2019, le Préfet des Côtes d’Armor a prescrit la présente enquête publique en vue d’autoriser les travaux prévus au programme d’actions du contrat territorial eaux et milieux aquatiques (CTEMA 2019- 2021) du bassin versant de l’Arguenon amont.

3- Rencontres avec l’autorité organisatrice et le maître d’ouvrage ; visite des lieux.

Le commissaire enquêteur a rencontré le 17 avril, au siège de la DDTM à St Brieuc, une personne représentant l’autorité organisatrice (service environnement de la DDTM) pour parafer les 13 registres d’enquête et viser les 13 dossiers d’enquête. Un dossier lui a été remis le jour même.

Il a aussi rencontré, le 30 avril 2019, à 10 heures, au manoir du Lou à Jugon-Les-Lacs, siège annexe de Lamballe Terre et Mer, un technicien du service environnement de Lamballe Terre et Mer qui lui a présenté le dossier et a répondu à ses premières questions, pendant 1 heure. Il lui a ensuite fait visiter, pendant 1 h 30, le site de travaux envisagés sur la commune de Trémeur,

4- Modalités de déroulement de l’enquête.

Celles-ci ont été définies par l’autorité organisatrice, en concertation avec le commissaire enquêteur, en ce qui concerne la durée et les dates et horaires de ses permanences.

41- Dates et lieux de l’enquête.

L’enquête s’est déroulée dans les mairies de Eréac, Lanrelas, Penguily, Plédéliac, Rouillac, Sévignac, Trédias, Trémeur, Mégrit, Le Mené, Plénée-Jugon, Jugon-Les -Lacs, Broons, conformément aux dispositions de l’arrêté préfectoral, en date du 16 avril 2019, sur une durée de 19 jours, consécutifs, soit du lundi 6 mai 2019, 9 heures, au vendredi 24 mai 2019, 12 heures, le siège de l’enquête étant fixé à la mairie de Plénée-Jugon.

42- Dossier d’enquête.

Le dossier d’enquête publique (dossier « papier » ou clé USB) et un registre papier, ont été mis à la disposition du public, pendant toute la durée de l’enquête, aux jours et heures d’ouverture de chacune des mairies précitées. Un dossier papier a bien été déposé au siège de l’enquête à la mairie de Plénée-Jugon.

Conformément à l’article L 123-12 du code de l’environnement, le dossier a également été mis en ligne, dès le début de l’enquête et pendant toute sa durée, sur le site internet des services de l’Etat en Côtes d’Armor (www.cotes-

11 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur. darmor.pref.gouv.fr à la rubrique « Publications-Enquêtes publiques ») et sur celui de Lamballe Terre et Mer (www.lamballe-terre-mer.bzh).

43 – Modalités de réception des observations du public.

L’arrêté de mise à enquête a prévu trois possibilités pour le public d’exprimer ses observations et propositions durant le déroulement de l’enquête : - soit en les consignant sur un registre d’enquête déposé dans chacune des 13 mairies. - soit en les adressant par courrier au commissaire enquêteur, à la mairie de Pléné-Jugon. - soit par voie électronique, à la DDTM des Côtes d’Armor, à l’adresse suivante : ddtm-se- [email protected]

44- Permanence du commissaire enquêteur.

Les permanences du commissaire enquêteur ont été prévues et tenues par lui aux lieux, jours et heures prévus par l’arrêté préfectoral du 16 avril 2019, soit : - le lundi 6 mai 2019, de 9 h à 12 h à la mairie de Plénée-Jugon. - le mercredi 15 mai 2019, de 14 h à 17 h à la mairie de Broöns. - le vendredi 24 mai de 9 h à 12 h à la mairie de Jugon-les-Lacs.

45 – Publicité et affichage.

Les formalités suivantes en matière de publicité ont été effectuées : - avis d’enquête inséré 15 jours avant le début de l’enquête (le 20 avril 2019) dans le journal Ouest- et le Télégramme, et rappelé dans les 8 premiers jours de celle-ci, (le 6 mai 2019) pour ces deux journaux. - avis d’enquête mis en ligne sur le site internet de la Préfecture des Côtes d’Armor et sur celui de Lamballe Terre et Mer, 15 jours avant le début de l’enquête et pendant toute sa durée. - affichage dans les 13 mairies concernées et au siège de Lamballe Terre et Mer, à Lamballe. - affichage de l’avis d’ouverture de l’enquête publique, aux caractéristiques et dimensions réglementaires (format A2 et en lettres noires sur fond jaune), 15 jours avant le début de l’enquête, sur 6 panneaux disposés sur le site, sur les communes de Plénée-Jugon Jugon-les-Lacs, Rouillac, Sévignac et Trémeur. Cet affichage est resté en place durant toute l’enquête.

46 – Réception et observations du public.

Aucune personne ne s’est présentée au commissaire enquêteur lors des trois permanences qu’il a tenues dans les mairies de Plénée-Jugon, Broons et Jugon-Les-Lacs. Aucune observation n’a non plus été formulée, que ce soit sur le registre papier, par courrier papier ou encore par courrier électronique.

47- Clôture de l’enquête.

Celle-ci a été close le vendredi 24 mai 2019, à 12 heures. Le commissaire enquêteur a récupéré le même jour le registre d’enquête de Plénée-Jugon et de Jugon-les-Lacs et il les a clos immédiatement. Les 12 autres registres ont été transmis par chaque commune, par courrier postal, au domicile du commissaire enquêteur et reçus par lui. Celui-ci les a clos dès leur réception.

5- Procès-verbal de synthèse des observations du public.

Dans le délai de 8 jours suivant la réception par le commissaire enquêteur du dernier registre d’enquête, le procès-verbal de synthèse des observations du public, complété par des questions complémentaires (voir annexe n° 3), a été remis et commenté par le commissaire enquêteur, le lundi 3 juin 2019, à 14 heures 30, au représentant de Lamballe Terre et Mer, maître d’ouvrage, à l’annexe du siège de Lamballe Terre et Mer, au manoir du Lou à Jugon-les-Lacs. Il a invité celui-ci à lui remettre son mémoire en réponse dans le délai de 15 jours. Le maître d’ouvrage, par courrier électronique, en date du 4 juin 2019, a communiqué au commissaire enquêteur son mémoire, daté du même jour, en réponse au procès-verbal de synthèse. (voir annexe n°4)

12 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur. 6 - Remise du rapport et des conclusions du commissaire enquêteur.

Le présent rapport et les conclusions du commissaire enquêteur ont été remises, en mains propres, par le commissaire enquêteur à l’autorité organisatrice, le préfet des Côtes d’Armor, à la DDTM des Côtes d’Armor, dans la limite d’un mois suivant la clôture de l’enquête, soit le mercredi 19 juin 2019, à 10 heures

VI– AVIS DES PERSONNES CONSULTEES

Suite à un courrier de la DDTM des Côtes d’Armor en, date du 11 février 2019, les avis suivants ont été reçus :

1- Agence de l’Eau Loire-Bretagne.

Cette agence a donné un avis favorable au projet le 13 février 2019, considérant qu’il avait fait l’objet d’une concertation préalable avec ses services et que la nature des travaux envisagés répondait aux pressions exercées sur les masses d’eau, notamment en ce qui concerne la morphologie du lit mineur.

2- SAGE Arguenon-Fresnaye.

Par lettre en date du 28 février 2019, l’agence a donné un avis favorable au projet, compte tenu de la compatibilité de celui-ci avec les dispositions du plan d’aménagement et de gestion durable (PAGD) du SAGE Arguenon-Baie de la Fresnaye et de sa conformité avec son règlement.

3- Agence française pour la biodiversité.

Cette agence a émis, le 26 février 2019, deux remarques sur le projet : - concernant la mise en place des 51 abreuvoirs prévus au projet pour les bovins, elle privilégie l’installation de pompes à museau qui évite de concentrer les animaux en un point qui entraîne un sur-piétinement et l’accumulation déjections, avec les risques de ruissellement sur le cours d’eau ; par ailleurs ces pompes coûtent moins cher que des abreuvoirs aménagés. - l’agence préfère que le passage à gué se fasse à l’aide de demi buse en polyéthylène haute densité (PEHD) calibré, qui englobe le ruisseau et les berges.

4- Agence régionale de santé.

Par courrier en date du 4 mars 2019, cette agence a émis un avis favorable au projet compte tenu d’une part que les enjeux sanitaires étaient bien identifiés dans le dossier et que, d’autre part, les zones concernées par les travaux ne se trouvaient pas dans le périmètre de protection de captage d’eau destinée à la consommation humaine.

5 – Communes

Suivant l’article R131-38 du code de l’environnement, le Préfet, par courrier en date du 18 avril 2019, a demandé aux 13 communes concernées de lui faire parvenir au plus tard 15 jours après la clôture de l’enquête publique, l’avis de leur conseil municipal. A ce jour les conseils municipaux des communes suivantes ont délibéré et ont émis un avis favorable au projet : - Mégrit le 20 mai 2019. - Plénée-Jugon le 23 mai 2019.

13 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur.

V- OBSERVATIONS DU PUBLIC.

Aucune observation ni proposition du public n’ont été formulées durant cette enquête publique.

VI – ANALYSE DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR.

Elle peut s’articuler autour des points suivants :

1- Objectifs poursuivis et les résultats attendus.

A) - Les objectifs généraux de la directive cadre sur l’eau, du SDAGE et du CTEMA 2019-2021.

Le présent programme d’actions poursuit comme objectifs l’atteinte du bon état écologique et hydromorphologique des cours d’eau du bassin versant de l’Arguenon amont, conformément à la Directive Cadre sur l’Eau et au SAGE Arguenon- Baie de la Fresnaye.

L’une des orientations du SDAGE Loire-Bretagne est de « restaurer et préserver les têtes de bassin versant ». Le SAGE Arguenon-Baie de la Fresnaye assigne un objectif spécifique « d’améliorer la qualité biologique, la continuité écologique et la morphologie des cours d’eau ».

Il s’inscrit dans le contrat territorial eaux et milieux aquatiques Arguenon 2019-2021, en cours de signature, qui prévoit la mise en œuvre des actions pour atteindre le bon état des masses d’eau pour les paramètres nitrates, pesticides, phosphore, de qualité biologique des cours d’eau, de qualité microbiologique des eaux conchylicoles, notamment au travers :

- de la coordination et de l’animation générale du contrat, d’actions d’amélioration des pratiques agricoles, de communication envers le grand public, les scolaires, les collectivités et les particuliers et du suivi qualité des eaux, coordonnées par le porteur du contrat (le SMAP). Une attention particulière sera portée le maintien du respect des objectifs du Sage pour les nitrates et les pesticides. - de la réalisation de quelques actions agricoles collectives sous la maitrise d’ouvrage directe du groupement des agriculteurs biologistes des Côtes d’Armor (GAB d’Armor) et du centre d’études pour un développement agricole plus autonome (CEDAPA). - de la mise en œuvre d’une nouvelle action de lutte contre l’érosion et le ruissellement coordonnée par le Sage, pilotée par des commissions communales et associant l’ensemble des maîtres d’ouvrage du contrat. - de la mise en œuvre d’actions sur le bocage pilotées par les communautés d’agglomération. - de la poursuite d’actions du volet milieux aquatiques relevant de la compétence GEMAPI pilotées par les communautés d’agglomération (Dinan Agglomération et Lamballe Terre et Mer) : restauration de la qualité hydromorphologique des masses d’eau dégradées au travers de l’amélioration de la connectivité des cours d’eau et des zones humides (remise en talweg,..), de la continuité longitudinale des rivières, de la restauration des cours d’eau, de la poursuite de l’action franchissement et abreuvement, de la réalisation d’une étude pour l’acquisition et la restauration d’une zone humide (petit étang de Jugon,...), de la continuité écologique et sédimentaire.

Appréciation du commissaire enquêteur :

Le programme d’actions prévu par Lamballe Terre et Mer sur les milieux aquatiques correspond bien aux objectifs fixés par la directive cadre sur l’eau, par le SDAGE et par le contrat territorial eaux et milieux aquatiques (CTEMA) Arguenon 2019-2021, dont il constitue l’un des volets. Ce programme s’inscrit donc dans une panoplie plus large de mesures visant à la reconquête de la qualité des eaux et qui ont comme objectifs : - de réduire les pressions azotées et l’amélioration des pratiques agricoles liées à l’azote. - de lutter contre l’érosion des sols et le ruissellement. - d’améliorer, réduire ou supprimer l’utilisation des pesticides.

14 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur. - de restaurer la morphologie des cours d’eau dégradés, les zones humides et la continuité écologique et sédimentaire Ce programme participe ainsi d’une stratégie globale qui doit assurer une cohérence à l’ensemble des actions entreprises.

B) - Les résultats attendus des actions du volet milieux aquatiques.

Le programme prévu au dossier concerne, pour sa majeure partie (86%), des actions à mener sur les berges et le lit mineur. Le reste est relatif à la continuité écologique, aux débits annexes et aux zones humides.

▪ Les berges.

Le programme d’actions vise :

- à les protéger vis-à-vis des dégradations commises par les bovins (mise en place d’abreuvoirs, installation de buses, de passerelles, aménagement de passages à gué) ; Bien que non prévues au dossier, ces mesures vont être complétées, comme l’indique le maître d’ouvrage dans son mémoire en réponse en date du 4 juin 2019, par l’obligation, pour les exploitants agricoles riverains, de poser des clôtures aux endroits nécessaires, le long des cours d’eau pour empêcher le bétail d’avoir un accès au cours d’eau. - à planter et à restaurer la ripisylve.

Appréciation du commissaire enquêteur :

L’abreuvement direct au cours d’eau et son libre accès aux cours d’eau engendrent des effets négatifs : - ils sont des sources de dégradation de la qualité sanitaire des eaux de surface (contamination bactériologique par les déjections des bovins). - ils peuvent entraîner l’érosion des berges, la mise en suspension des sédiments favorisant l’envasement des habitats aquatiques et colmater des frayères. - ils portent atteinte à la biodiversité par la banalisation des habitats naturels (disparition de la végétation des berges, des zones ombragées). - ils comportent des risques de détérioration de la santé de l’animal (exposition aux organismes pathogènes).

Les aménagements prévus au projet ne peuvent donc qu’être favorables pour pallier ces risques.

Pour les raisons qu’elle indique, nous partageons, par ailleurs, l’avis de l’agence française pour la biodiversité, en date du 26 février 2019, qui privilégie, pour l’abreuvement des animaux, l’installation de pompes à museau et le passage à gué par de demi buse en polyéthylène haute densité (PEHD englobant le ruisseau et les berges, ceci afin de limiter au maximum l’accès physique des animaux au ruisseau.

Pour la ripisylve, sa restauration ou sa plantation ont des effets bénéfiques pour la préservation de l’érosion des berges, la limitation du réchauffement des eaux, la préservation et la diversification des habitats en berge, et enfin pour la trame verte.

▪ Le lit mineur.

Les travaux consistent : - à remettre le ruisseau dans son lit naturel, c’est-à-dire au niveau le plus bas topographiquement (remise en talweg). - à diversifier réduire la section d’écoulement du cours d’eau (reméandrage, recharge granulométrique, rampes en enrochement, épis/risbermes/déflecteurs pour réduire la largeur).

15 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur.

Appréciation du commissaire enquêteur :

La remise du ruisseau dans son lit naturel présente un triple avantage : - au niveau hydromorphologique : de diversifier les écoulements et les habitats du lit mineur (profondeurs, vitesses, substrats), d’assurer la reconnexion du cours d’eau à sa nappe d’accompagnement et à la zone humide. - au niveau écologique : de développer les habitats, de reconquérir des zones humides et d’assurer une continuité écologique. - de valoriser le paysage.

Naturellement, ces aménagements devront être effectués en étroite concertation avec les propriétaires et exploitants des parcelle agricoles concernées, l’opération aboutissant la plupart du temps à couper une parcelle en deux. S’agissant souvent de pâtures, des aménagements devront, au besoin, être réalisés pour permettre une liaison entre les deux parties de la parcelle, afin de permettre le passage des animaux.

Pour la diversité et la réduction de la section d’écoulement, l’opération présente un gain biologique (développement des habitats, reproduction des salmonidés favorisée) et d’épuration (amélioration de la qualité de l’eau, notamment au niveau des nitrates).

▪ La continuité écologique.

Les aménagements prévus comprennent l’aménagement, la suppression ou le remplacement d’ouvrages existants sur le cours d’eau, qui entravent le libre écoulement de l’eau et la libre circulation des poissons et des sédiments.

Appréciation du commissaire enquêteur :

C’est une action sensible, l’article L.211-1 du Code de l’environnement identifiant le rétablissement de la continuité écologique, au sein des bassins hydrographiques, comme l’un des objectifs de la gestion équilibrée et durable de la ressource en eau. Les ouvrages transversaux constituent en effet des obstacles à la continuité écologique et peuvent ainsi avoir deux types d’effets sur les espèces et les milieux : un effet « barrière », qui a pour conséquence la perturbation de la circulation des espèces aquatiques. un effet « retenue », qui altère l’hydromorphologie du cours d’eau (forme et dynamique du cours d’eau). L’effet le plus évident est une réduction de la vitesse de l’écoulement et une augmentation de la profondeur. Cet effet a pour conséquence une modification du fonctionnement de l’hydrosystème. Les travaux envisagés sont tout à fait indiqués notamment pour la libre circulation de la truite fario qui est l’espèce repère sur la quasi-totalité du bassin versant.

▪ Les débits annexes.

Les actions prévues consistent : - à mettre en place des échaussées en travers de fossés drainants, afin de retenir l’eau dans les parcelles. - ou à reboucher ces fossés, pour restaurer le caractère humide de la parcelle. - ou encore à créer des bassins tampons pour limiter les à-coups hydrauliques et limiter le transfert direct de l’eau au cours d’eau.

Appréciation du commissaire enquêteur :

Il s’agit là aussi d’actions correctrices bénéfiques sur le milieu, qui évitent un surcreusement du lit du ruisseau, facteur de déstabilisation des berges. Elles permettent aussi la restauration des fonctions des zones humides.

16 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur. ▪ Les zones humides.

Une seule action est prévue au programme : la restauration d’une zone humide sur l’Arguenon à Jugon-les-Lacs, qui constituait jadis un ancien étang. Les travaux de restauration consistent à faucher la végétation, à la coupe ou à l’abattages d’arbres et d’arbustes, à recreuser des mares et à effacer des drainages en amont.

Appréciation du commissaire enquêteur :

Ces actions sont importantes pour restaurer les fonctions de cette zone qui est envahie d’arbustes : - hydrologiques : les milieux humides sont des “éponges naturelles” qui reçoivent de l’eau, la stockent et la restituent. Elles permettent donc de réguler les crues, de recharger les nappes phréatiques et d’assurer un soutien du débit d’étiage aux cours d’eau. - physiques et biologiques : les zones humides sont des filtres naturels épurateurs qui contribuent au maintien et à l’amélioration de la qualité de l’eau (filtres physiques en retenant des matières en suspension, des polluants comme des produits phytosanitaires ; filtres biologiques en assurant un processus de dénitrification et de dé- phosphatation générateurs des phénomènes d’eutrophisation des milieux aquatiques). - écologiques : les zones humides constituent de véritables réservoirs de biodiversité et permettent ainsi le maintien de cette biodiversité. Cette zone humide, proche du centre de Jugon-les-Lacs, qui représente une superficie non négligeable de près de 2,5 hectares, doit pouvoir ainsi retrouver ses fonctions hydrologiques, physiques et biologiques et écologiques.

2 – Coût et le financement du projet.

Comme il est détaillé plus haut (page 10) dans la présentation du projet, le coût total du programme est de 853 000 € HT sur 5 ans, soit un peu plus de 170 000 € par an en moyenne. Ce programme est financé par des subventions de l’Agence de bassin (50%), de la Région (10%) et du Département (20%) à hauteur de 80%. La part de la Communauté de Communes Lamballe Terre et Mer est de 20%.

Appréciation du commissaire enquêteur :

Le coût financier de l’opération est raisonnable. Pour le maître d’ouvrage, il présente aussi l’avantage d’être très bien subventionné. La part importante des aides financières extérieures accordées (près de 80%) témoigne par ailleurs de l’importance qu’accordent les collectivités et organismes publics à ce programme et montre qu’il correspond bien aux politiques et attentes de l’Agence de l’eau, de la Région et du Département en matière de protection de l’eau et des milieux aquatiques. .

3- Maitrise d’ouvrage des aménagements.

Les personnes privées riveraines qui sont propriétaires des cours d’eau, sont tenues, en vertu de l’article L215-14 du code de l’environnement, à un entretien régulier du cours d’eau afin de le maintenir le dans son profil d’équilibre, de permettre l’écoulement naturel des eaux et de contribuer à son bon état écologique. Face au désengagement de ces propriétaires, et afin d’assurer une cohérence et une efficacité au programme, la Communauté de Communes de Lamballe Terre et Mer a fait le choix, comme les textes l’y autorisent, à assurer la maitrise d’ouvrage des aménagements en se substituant aux propriétaires défaillants. Dans ce cas, une procédure de déclaration d’intérêt général est nécessaire pour permettre à la collectivité de réaliser des travaux sur des propriétés privées avec des fonds publics. Cette déclaration est jointe au présent dossier. Elle n’est pas soumise à l’enquête publique. Afin de fixer les obligations et responsabilités de chacun dans ces travaux d’aménagement, la communauté de communes passera une convention (voir modèle en annexe n° 5) avec les propriétaires concernés.

Appréciation du commissaire enquêteur :

Cette maitrise d’ouvrage présente l’avantage : 17 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur. - de permettre la réalisation de travaux qui, pour la plupart, ne seraient pas faits par les propriétaires privés ; - d’assurer une cohérence, une qualité et une continuité dans ces aménagements.

Mais les propriétaires concernés ne sont pas pour autant dégagés de toute obligation dans la mesure où, par convention, ils s’engagent, notamment au niveau de la conservation et de l’entretien des aménagements réalisés. Ils doivent par ailleurs assurer la clôture de leur parcelle qui borde le cours d’eau afin d’empêcher le bétail d’y accéder pour s’abreuver. Un contrôle devra sur ce point être réalisé afin de vérifier si cette obligation est bien remplie.

4- Impact des travaux.

La période la plus appropriée pour réaliser les travaux sera définie suivant les caractéristiques des cours d’eau (catégorie piscicole, zone de frayères, ...). Les interventions seront réalisées en dehors des périodes de reproduction des espèces piscicoles (pour le lit mineur) et des oiseaux (pour la ripisylve).

Appréciation du commissaire enquêteur :

Le maître d’ouvrage a bien pris en compte l’impact possible sur le milieu pour déterminer la meilleure période de réalisation des travaux. Le tableau établissant les périodes préférentielles d’intervention, par typologie d’action, figurant à la page 83 du dossier, est suffisamment précis et détaillé pour assurer des garanties quant à l’impact des travaux sur le milieu.

Par ailleurs, la mise en place d’une procédure de concertation, avant travaux, avec les services de la police de l’eau et les propriétaires est une bonne démarche, qui, là aussi apporte des garanties.

5- Procédures de concertation et d’information pour la réalisation des travaux.

Pour ce qui est de la concertation, il est prévu que le maître d’ouvrage associera : - les services de la police de l’eau pour déterminer, sur place, la meilleure façon et la meilleure date pour réaliser les travaux. - les propriétaires riverains des cours d’eau pour leur présenter et expliquer les travaux prévus, dans l’années précédant leur réalisation ; une convention sera ensuite systématiquement passée avec eux.

Au niveau de l’information, les maires de la plupart des communes concernées ont été contactés par le technicien de Lamballe Terre et Mer. Des plaquettes d’information et de sensibilisation ont été distribués par le SAGE Arguenon-Baie de la Fresnaye dans tous les foyers.

Appréciation du commissaire enquêteur :

Je note qu’il n’y a aucune opération spécifique d’information et d’animation de prévue sur le présent pour informer et sensibiliser la population à la réalisation du programme. Il est dommage que les communes ne se soient pas plus saisies du projet pour en diiffuser l’information auprès de la population et mieux les sensibiliser aux enjeux de ce projet. Les communes sont en effet des relais indispensables qui se situent à un niveau accessible à chaque citoyen.

6- Bilan, évaluation et suivi du programme.

L’impact des actions les plus importantes sera évalué sur les tronçons les plus représentatifs grâce à des indicateurs écologiques, hydrauliques et morphologiques adaptés aux types de travaux. (voir tableau page 78 du dossier). Le bilan des travaux et des indicateurs associés sera produit chaque année, en milieu et en fin de programme.

18 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur.

Appréciation du commissaire enquêteur :

Les indicateurs de résultats prévus sont bien adaptés et doivent permettre une bonne évaluation des aménagements réalisés.

Par contre, le dossier se limite à indiquer que le bilan et les indicateurs seront produits, sans préciser s’il sera soumis à une autorité quelconque ni suivant quelles modalités. Même s’il est précisé que chaque année un bilan des travaux sera transmis à la DDTM, agissant comme police de l’eau, il s’agit là d’un manque qui est préjudiciable à une évaluation sérieuse du programme et à un contrôle de la bonne utilisation des fonds publics.

19 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur.

2ème PARTIE – CONCLUSIONS ET AVIS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

Je rappelle que le projet soumis à la présente enquête est un dossier d’autorisation environnementale, au titre de la loi sur l’eau et les milieux aquatiques, présenté par la communauté de communes Lamballe Terre & Mer, dont le siège social est 41 rue Saint-Martin 22400 Lamballe, pour les 13 communes concernées par les travaux en milieux aquatiques sur les cours d’eau des bassins versants de l’Arguenon amont, pour la période allant de 2019 à 2023.

Les communes concernées sont : Plénée-Jugon, Penguily, Jugon-Les-Lacs, Rouillac, Sévignac, Trémeur, Trédias, Eréac, Lanrelas, Plédéliac (Lamballe Terre et Mer), Bröons, Mégrit (Dinan agglomération) et Le Mené (Loudéac communauté).

Il s’agit de travaux :

- sur les berges : d’entretien et de restauration de la ripisylve, de protection des berges vis-à-vis des bovins. - sur le lit mineur : de restauration de l’hydromorphologie (remise du ruisseau dans son lit naturel ; diversification de la section d’écoulement). - de restauration de la continuité écologique (aménagement et suppression d’ouvrages). - de restauration des zones humides. - sur les débits annexes (tamponnement des fossés et des drainages)

L’objectif de ce programme d’actions est l’atteinte du bon état écologique et hydromorphologique des cours d’eau fixée par la Directive Cadre sur l’Eau, reprise dans le Schéma d’Aménagement et de gestion des eaux (SAGE) Arguenon- Baie de la Fresnaye, approuvé par arrêté préfectoral en date du 15 avril 2014.

Ce programme s’inscrit dans le cadre du contrat territorial eaux et milieux aquatiques (CTEMA), conclu entre la communauté d’agglomération Lamballe Terre et Mer, l’agence de bassin Loire-Bretagne, la région Bretagne, le département des Côtes d’Armor, l’Etat, le groupement des agriculteurs biologistes des Côtes d’Armor, la chambre d’agriculture et la fédération de pêche, pour une période de trois ans (2019-2021), renouvelable pour la même durée.

I- CONCLUSIONS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

1- Sur le déroulement de l’enquête et la présentation du dossier.

11- Déroulement de l’enquête.

Celle-ci s’est déroulée normalement.

▪ Publicité- Information.

La publicité de l’enquête a été faite suivant les règles fixées par les textes : journaux, affichage dans les Mairies, affichages sur le terrain. Je note cependant que l’information sur place au moyen des affiches a été insuffisante : Six panneaux, seulement, ont été disposés sur les communes de Plénée-Jugon, Jugon-les-Lacs, Rouillac, Sévignac et Trémeur, alors que 13 communes étaient concernées.

▪ Réception du public.

Les conditions matérielles d’accueil du public dans les mairies de Plénée-Jugon, Bröons et Jugon-les-Lacs ont été bonnes. La répartition géographique et le nombre (3) des permanences du commissaire enquêteur étaient adaptées.

20 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur.

▪ Observations du public.

Le commissaire enquêteur n’a reçu aucune personne. Il n’y a eu, non plus, aucune observation du public. Une explication serait que le public ne se sent pas directement concerné par ce type de projet conduit par une instance qui lui apparaît éloignée et qu’il ne serait pas très sensibilisé à la problématique de l’eau. Ce ne sont non plus les propriétaires concernés, riverains des cours d’eau, qui se manifestent dans la mesure où c’est communauté de communes qui se substitue en réalité à eux aux pour réaliser un certain nombre d’aménagements qui réglementairement leur incombent.

12-Présentation du dossier.

Le dossier est de qualité et il est correctement présenté. Les fiches actions détaillent bien et d’une manière concrète, chaque type d’aménagement. L’atlas cartographique (annexe 6) permet de situer les aménagements, sur des cartes de format A3.

2- Sur le projet.

Au vu de l’analyse du projet que j’ai faite dans le point VI du rapport, j’estime que le projet présenté par Lamballe Terre et Mer est tout à fait recevable, pour les raisons suivantes :

1- Sur l’objectif global poursuivi du projet.

Je considère que le programme d’action prévu est conforme aux objectifs du contrat territorial eaux et milieux aquatiques Arguenon 2019-2021 de reconquête de la qualité des eaux du bassin versant de l’Arguenon amont, qui passe par la réduction de la présence d’azote dans les eaux, de réduction des pesticides, de lutte contre le ruissellement et l’érosion des sols, de restauration de la morphologie des cours d’eau, des zones humides et de la continuité écologique, ceci en compatibilité avec les dispositions du plan d’aménagement et de gestion durable (PAGD) du SAGE Arguenon-Baie de la Fresnaye et en conformité avec son règlement.

C’est un programme d’action mené par une personne publique, Lamballe Terre et Mer, qui complète les autres dispositifs qui consistent notamment en l’amélioration des pratiques agricoles.

Ce respect des objectifs se vérifie au vu des effets attendus des actions prévues, tels qu’ils sont présentés ci-dessous.

2- Sur les effets et l’intérêt des actions prévues.

J’estime que le programme d’action présenté répond bien aux objectifs présentés ci-dessus, en agissant sur :

- la qualité des eaux.

Les travaux de renaturation (remise en talweg, diversification des écoulements), la restauration des zones humides, ont un effet bénéfique sur la qualité physico-chimique des eaux. Ils favorisent une oxygénation de l’eau et redonnent des capacités d’autoépuration au cours d’eau, notamment au niveau des nitrates et des pesticides, et contribuent ainsi la restauration de la bonne qualité des eaux.

- le système hydraulique.

Les actions projetées (restauration des zones humides, remise du ruisseau en talweg, régulation du débit des cours d’eau, actions sur les débits annexes...) permettront de restaurer la morphologie des cours d’eau dégradés et de diminuer les risques d’inondations.

21 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur. Le maître d’ouvrage devra cependant être vigilent en ce qui concerne le respect de l’obligation, pour les propriétaires ou exploitants concernés, de clôturer leurs parcelles pour supprimer tout accès du bétail au cours d’eau ou pour entretenir les clôtures qui auront été posées par le maître d’ouvrage (dans le cas de remise du ruisseau dans son lit naturel).

- la biodiversité.

Les travaux envisagés permettront une diversification des habitats (par la protection et la restauration des berges, la remise des cours d’eau dans leur lit d’origine, la diversification de la section d’écoulement, la restauration des zones humides), une continuité écologique (aménagement ou suppression des obstacles sur le cours d’eau) qui sont autant d’actions qui favorisent le développement de la vie aquatique (faune, particulièrement particulièrement la truite fario, très présente dans l’Arguenon, dans sa partie amont ; flore ; invertébrés), garants d’une plus grande diversité biologique.

Ces actions qui favorisent la biodiversité, présentent un grand intérêt, tant la protection et le développement de la biodiversité constituent un enjeu majeur de notre développement durable des prochaines années.

3- Sur la maîtrise d’ouvrage et le coût financier.

Je considère que l’intervention même de la collectivité publique, par une action cohérente et continue sur une durée de 5 ans, sur le territoire de 13 communes, dans un programme de maintien du bon état des cours d’eau, que les propriétaires privés, bien souvent défaillants, ne saurait assumer, est une bonne chose.

Le coût financier (853 000 € HT sur 5 ans, soit une moyenne de 170 000 € par an en moyenne) reste raisonnable pour la collectivité publique, au regard des avantages de l’opération.

Les subventions publiques apportées à hauteur de 80% montrent que le programme correspond bien aux politiques publiques de l’Agence de bassin, de la Région et du Département en matière de protection de l’eau et des milieux aquatiques.

4- Sur la méthode d’élaboration, de suivi et d’évaluation du projet.

Concertation et information.

Le projet a été établi en concertation avec l’agence de l’eau Loire-Bretagne et la commission locale de l’eau du SAGE Arguenon-Fresnaye, qui ont par ailleurs donné un avis favorable au projet. L’agence française de la biodiversité a aussi donné un avis favorable (avec deux recommandations retenues par le maître d’ouvrage dans son mémoire en réponse du 4 juin 2019 : privilégier les pompes à eau pour l’abreuvement du bétail et les demi-buses pour les passages à gué) ainsi que l’agence régionale de santé (enjeux sanitaires bien identifiés, absence de périmètres de captages d’eau concernés). Je partage les sens de ces avis.

Par ailleurs, en amont de l’enquête publique, le technicien milieu aquatique de Lamballe Terre & Mer a rencontré la majeure partie des maires des communes concernés par le programme de travaux.

Les propriétaires concernés ont aussi été informés. Des conventions conclues avant travaux entre Lamballe Terre et Mer et les propriétaires fixent bien les droits et obligations de chacun.

Si ces procédures et démarches de concertation et d’information sont tout à fait satisfaisantes, je ne peux que regretter l’absence de campagnes de sensibilisation de la population aux enjeux du projet, au niveau de chaque commune.

Bilan et évaluation.

Les indicateurs écologiques, hydrauliques et morphologiques permettront de bien évaluer les travaux réalisés. Pour mesurer les effets positifs de ceux-ci sur les polluants chimiques contenus dans l’eau, des prélèvements sont effectués en amont et en aval des projets, avant travaux et après travaux, pendant plusieurs années pour constater les abattements en concentration de nitrates par exemple. Il s’agit là d’une bonne mesure d’évaluation.

22 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur.

Je considère que les bilans présentés (annuels, au bout de la 3ème année et à la fin du contrat) rappelant les objectifs des travaux, leur localisation exacte et le coût de ses derniers accompagné d’un bilan financier, ainsi que l’évaluation basée sur des critères écologiques, hydrauliques et morphologiques, constituent une procédure adaptée permettant un contrôle de l’utilisation des fonds publics et de mesurer l’efficacité des travaux réalisés.

Le maître d’ouvrage a indiqué dans son mémoire en réponse, le dossier ne le précisant pas, que les destinataires de ces bilans étaient le Syndicat Mixte Arguenon Penthièvre, porteur du SAGE Arguenon, l’agence française pour la biodiversité (AFB), la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), le Département, la Région ainsi que l’Agence de l’eau Loire Bretagne sont destinataire de ces bilans. Il ajoute que chaque année un comité technique et un comité de pilotage sont réunis pour valider le programme de travaux, mais sans indiquer la composition de ces deux instances, ni préciser s’ils se prononceront aussi sur le bilan du programme.

J’estime que si l’ensemble de cette procédure de bilan et d’évaluation est adaptée, je recommande de préciser la composition du comité technique et de pilotage et d’indiquer que les bilans d’action devront être présentés à ce comité de pilotage.

___

Au vu de ces conclusions, je considère que le projet présenté par la communauté d’agglomération Lamballe Terre & mer sur les cours d’eau du bassin versant de l’Arguenon, dans sa partie amont :

- répond bien à l’objectif assigné de reconquête de la qualité des eaux, d’atteinte du bon état écologique et morphologique des cours d’eau, mais aussi à celui de la préservation de la biodiversité, qui constitue un des enjeux majeurs du développement durable pour les années à venir.

- concoure à conforter l’application de la directive européenne sur l’eau, à un moment ou des pressions sont exercées pour assouplir les objectifs de non dégradation des eaux et les règles d’évaluation de la qualité de l’eau qu’elle contient.

II- AVIS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

Au vu de mon analyse du dossier et des conclusions que j’en ai tirées, j’émets donc un avis favorable au projet.

Fait à Saint-Samson-sur Rance le 18 juin 2019.

Le commissaire enquêteur,

Michel Fromont.

23 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur.

ANNEXES

1- Arrêté préfectoral du 16 avril 2019 de mise à enquête…………………………...... 25 2- Plan des masses d’eau...... 29 3- Procès-verbal de synthèse et questions du commissaire enquêteur……………...... 30 4- Mémoire en réponse du maître d’ouvrage…………………………………………...... 34 5- Convention propriétaires………………………………………………………………...... 37

PIECES JOINTES

1- Le dossier d’enquête. 2- Treize registres d’enquête.

24 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur.

ANNEXE N° 1- Arrêté préfectoral du 16 avril 2019.

Direction départementale des territoires et de la mer

Service environnement

Arrêté prescrivant l'ouverture d'une enquête publique au titre du code de l'environnement en vue d'autoriser les travaux prévus dans le programme d'actions du contrat territorial eau et milieux aquatiques (CTEMA 2019- 2023) du bassin versant de l'Arguenon amont sur les communes d’EREAC, LANRELAS, PENGUILY, PLEDELIAC, ROUILLAC, SEVIGNAC, TREDIAS, TREMEUR, MEGRIT, LE MENE, PLENEE-JUGON, JUGON-LES-LACS et BROONS

Le Préfet des Côtes-d'Armor

VU le code de l’environnement ;

VU l’ordonnance n° 2016-1060 du 3 août 2016 portant réforme des procédures destinées à assurer l’information et la participation du public à l’élaboration de certaines décisions susceptibles d’avoir une incidence sur l’environnement ;

VU l’ordonnance n° 2017-80 du 26 janvier 2017 et les décrets n°s 2017-81 et 2017-82 du 26 janvier 2017 relatifs à l’autorisation environnementale ;

VU le décret n° 2004-374 du 29 avril 2004 modifié relatif aux pouvoirs des préfets, à l’organisation et à l’action des services de l’État dans les régions et les départements ;

VU le dossier de demande d'autorisation environnementale reçu, le 11 février 2019, à la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) des Côtes-d'Armor, transmis par la communauté d'agglomérations Lamballe Terre et Mer sise 41 Rue Saint-Martin - 22400 LAMBALLE, enregistré sous le n° A 19/039 TER, en vue d'être autorisée à effectuer les travaux prévus dans le cadre du CTEMA 2019-2023 du bassin versant de l’Arguenon amont ;

VU la décision du Tribunal administratif de RENNES, notifié le 3 avril 2019 désignant

M. Michel FROMONT en tant que commissaire enquêteur ;

Sur proposition du directeur départemental des territoires et de la mer des Côtes-d’Armor ;

25 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur.

A R R Ê T E

ARTICLE 1er : objet de l’enquête publique

Il sera procédé à l'ouverture d'une enquête publique préalable à un dossier d'autorisation environnementale au titre du code de l'environnement, en vue d'autoriser les travaux susvisés prévus sur les communes d’EREAC, LANRELAS, PENGUILY, PLEDELIAC, ROUILLAC, SEVIGNAC, TREDIAS, TREMEUR, MEGRIT, LE MENE, PLENEE- JUGON, JUGON-LES-LACS et BROONS.

Ces travaux sont soumis à autorisation environnementale sous les rubriques 3.1.1.0 (installations, ouvrages, remblais et épis, dans le lit mineur d’un cours d’eau), 3.1.2.0 (installations, ouvrages, travaux ou activités conduisant à modifier le profil en long ou le profil en travers du lit mineur d’un cours d’eau), 3.1.3.0 (installations ou ouvrages ayant un impact sensible sur la luminosité nécessaire au maintien de la vie et de la circulation aquatique dans un cours d’eau) et 3.1.5.0 (installations, ouvrages, travaux ou activités, dans le lit mineur d’un cours d’eau, étant de nature à détruire les frayères, les zones de croissance ou les zones d’alimentation de la faune piscicole, des crustacés et des batraciens) de la nomenclature annexée à l'article R. 214-1 du code de l'environnement.

ARTICLE 2 : dates et lieux de l’enquête publique Cette enquête publique se déroulera du lundi 6 mai 2019 au vendredi 24 mai 2019 jusqu'à 12 h 00 en mairies d’EREAC, LANRELAS, PENGUILY, PLEDELIAC, ROUILLAC, SEVIGNAC, TREDIAS, TREMEUR, MEGRIT, LE MENE, PLENEE-JUGON, JUGON-LES-LACS et BROONS.

Le siège d'enquête est fixé en mairie de PLENEE-JUGON.

ARTICLE 3 : constitution du dossier d’enquête publique

Ce dossier d'enquête publique contient : • le dossier de demande d'autorisation environnementale qui comporte notamment une étude d'incidence, un résumé non technique du projet, les fiches techniques des travaux et la mention des textes qui régissent cette enquête publique ; • les avis des consultations lors de la consultation administrative : - de l’Agence française pour la biodiversité en date du 26 février 2019 ; - de l’Agence régionale de santé du 4 mars 2019 ; - de la Commission locale de l’eau du Schéma d’aménagement et de gestion des eaux de l’Arguenon – Baie de Fresnaye en date du 28 février 2019 ; - de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne en date du 13 février 2019

ARTICLE 4 : dépôt et consultation du dossier

Le dossier d’enquête publique (dossier "papier" ou clé USB) et un registre d’enquête publique seront déposés, pendant toute la durée de l’enquête, dans les mairies des communes d’EREAC, LANRELAS, PENGUILY, PLEDELIAC, ROUILLAC, SEVIGNAC, TREDIAS, TREMEUR, MEGRIT, LE MENE, PLENEE-JUGON, JUGON-LES-LACS et BROONS.

26 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur. Le dossier pourra être également consulté sur le site internet des services de l'état en Côtes-d’Armor (www.cotes-darmor.pref.gouv.fr à la rubrique « Publications - Enquêtes publiques ») et sur celui de Lamballe Terre et Mer (www.lamballe-terre-mer.bzh), durant toute la durée de l’enquête publique.

Le public pourra durant la durée de cette enquête publique :

• prendre connaissance du dossier dans les mairies susvisées aux heures d’ouverture habituelles ; • formuler ses observations ou propositions : - soit sur le registre d’enquête mis à sa disposition dans les mairies des communes visées à l’article 1; - soit par courrier adressé à l’attention du commissaire enquêteur en mairie de PLENEE-JUGON, en mentionnant sur l'enveloppe : commissaire enquêteur - Mairie de PLENEE-JUGON – 4 Place de l’Eglise, 22640 PLENEE - JUGON. Ces observations ou propositions seront versées au registre d’enquête déposé dans cette mairie ; - soit par voie électronique à la DDTM des Côtes-d'Armor (adresse courriel : ddtm-se-enquetepublique@cotes- darmor.gouv.fr), avant la fin de cette enquête. Ces observations ou propositions seront accessibles sur le site internet de Lamballe Terre et Mer (www.lamballe-terre-mer.bzh) et versées au registre d’enquête déposé au siège d'enquête.

ARTICLE 5 : commissaire enquêteur et permanences

Monsieur Michel FROMONT, directeur général des services, en retraite, est désigné en qualité de commissaire enquêteur.

Il recevra en personne les observations du public en mairies de : - PLENEE-JUGON, le lundi 6 mai 2019 de 9 h 00 à 12 h 00, premier jour d'enquête, - BROONS, le mercredi 15 mai 2019 de 14 h 00 à 17 h 00, - JUGON-LES-LACS, le vendredi 24 mai 2019 de 9 h 00 à 12 h 00, dernier jour d'enquête.

ARTICLE 6 : publicité de l’enquête publique

Les habitants d’EREAC, LANRELAS, PENGUILY, PLEDELIAC, ROUILLAC, SEVIGNAC, TREDIAS, TREMEUR, MEGRIT, LE MENE, PLENEE-JUGON, JUGON-LES-LACS et BROONS, ainsi que toute personne intéressée par cette enquête publique seront prévenus, quinze jours au moins avant le début de l'enquête, par voie d'affichage en mairies d’EREAC, LANRELAS, PENGUILY, PLEDELIAC, ROUILLAC, SEVIGNAC, TREDIAS, TREMEUR, MEGRIT, LE MENE, PLENEE-JUGON, JUGON-LES-LACS et BROONS. L’accomplissement de cet affichage sera certifié par les maires de ces communes.

La communauté d'agglomérations Lamballe Terre et Mer devra, à ses frais, imprimer l’avis d’enquête publique sur format A2 (fond jaune), et l’afficher à proximité des travaux faisant l’objet de la présente demande, en étant visible et lisible de la voie publique, et ce, quinze jours avant le début de l’enquête et pendant toute la durée de celle-ci.

Cet avis sera inséré par la préfecture des Côtes-d’Armor (DDTM) en caractères apparents, quinze jours au moins avant le début de l’enquête, dans les journaux Ouest-France et Le Télégramme (éditions des Côtes-d’Armor), aux frais de la communauté d'agglomérations Lamballe Terre et Mer, et rappelé dans les huit premiers jours de l’enquête dans ces mêmes journaux.

Cet avis d’enquête sera également mis en ligne, au moins quinze jours avant le début de l'enquête et pendant au moins toute la durée de celle-ci : ➢ sur le site internet de Lamballe Terre et Mer (www.lamballe-terre-mer.bzh), ➢ sur le site internet des services de l’État en Côtes-d’Armor (www.cotes-darmor.pref.gouv.fr à la rubrique « Publications - Enquêtes publiques »).

27 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur.

ARTICLE 7 : rapport et conclusions du commissaire enquêteur Les registres d’enquête, à feuillets non mobiles, seront clos et signés par le commissaire enquêteur.

Après la clôture de l’enquête, le commissaire enquêteur rencontrera sous huitaine le pétitionnaire et lui communiquera les observations écrites et orales formulées durant l’enquête publique, celles-ci étant consignées dans un procès-verbal, en l’invitant à produire, dans un délai de quinze jours, un mémoire en réponse.

Le commissaire enquêteur, après avoir entendu toute personne qu’il lui paraîtra utile de consulter, établira un rapport relatant le déroulement de l’enquête, examinera les observations recueillies et consignera, dans un document séparé, ses conclusions motivées en précisant si elles sont favorables, favorables sous réserves ou défavorables au projet.

Dans le délai de trente jours à compter de la clôture de l’enquête, le commissaire enquêteur transmettra au préfet des Côtes-d’Armor (DDTM - service environnement) l’exemplaire du dossier d'enquête déposé en mairie de PLENEE-JUGON (siège d'enquête) accompagné des registres d'enquête tenu à la disposition du public dans les mairies d’EREAC, LANRELAS, PENGUILY, PLEDELIAC, ROUILLAC, SEVIGNAC, TREDIAS, TREMEUR, MEGRIT, LE MENE, PLENEE-JUGON, JUGON-LES-LACS et BROONS, ainsi que des pièces annexes éventuelles, avec son rapport et ses conclusions motivées. Il enverra simultanément une copie du rapport et de ses conclusions motivées au président du Tribunal administratif de RENNES.

Ce délai pourra être prorogé sur demande argumentée du commissaire enquêteur et après avis de la communauté d'agglomérations de Lamballe Terre et Mer.

La préfecture des Côtes-d’Armor (DDTM) adressera une copie du rapport et des conclusions du commissaire enquêteur : ➢ à la communauté d'agglomérations de Lamballe Terre et Mer ; ➢ aux mairies d’EREAC, LANRELAS, PENGUILY, PLEDELIAC, ROUILLAC, SEVIGNAC, TREDIAS, TREMEUR, MEGRIT, LE MENE, PLENEE-JUGON, JUGON-LES-LACS et BROONS, pour y être tenue à la disposition du public pendant un an à compter de la date de clôture de cette enquête.

Ces documents seront mis à disposition du public sur le site internet des services de l’État en Côtes-d’Armor (www.cotes-darmor.pref.gouv.fr à la rubrique « Publications - Enquêtes publiques »), pendant un an à compter de la date de clôture de cette enquête.

ARTICLE 8 : communication et exécution du présent arrêté

Le présent arrêté sera adressé aux mairies d’EREAC, LANRELAS, PENGUILY, PLEDELIAC, ROUILLAC, SEVIGNAC, TREDIAS, TREMEUR, MEGRIT, LE MENE, PLENEE-JUGON, JUGON-LES-LACS et BROONS, au commissaire enquêteur et au Tribunal administratif de RENNES.

ARTICLE 9 : exécution

La secrétaire générale de la préfecture des Côtes-d'Armor, le directeur départemental des territoires et de la mer des Côtes-d’Armor et les maires d’EREAC, LANRELAS, PENGUILY, PLEDELIAC, ROUILLAC, SEVIGNAC, TREDIAS, TREMEUR, MEGRIT, LE MENE, PLENEE-JUGON, JUGON-LES-LACS et BROONS sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté qui sera publié au recueil des actes administratifs de la préfecture des Côtes-d'Armor.

Fait à Saint-Brieuc, le 16 avril 2019

Signé Béatrice OBARA 28 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur.

ANNEXE N° 2 – Plan des masses d’eau.

29 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur.

ANNEXE N° 3 – Procès-verbal de synthèse du 3 juin 2019.

Département des Côtes d’Armor

Communauté de Communes Lamballe Terre & Mer

DOSSIER D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE ET DECLARATION D’INTERET GENERAL RELATIVES AU CONTRAT TERRITORIAL EAU ET MILIEUX AQUATIQUES 2019- 2023 SUR LE BASSIN VERSANT DE L’ARGUENON AMONT

ENQUETE PUBLIQUE DU 6 AU 24 MAI 2019

Arrêté préfectoral en date du 16 avril 2019

PROCES VERBAL DE SYNTHESE ETABLI PAR MICHEL FROMONT COMMISSAIRE ENQUETEUR

30 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur.

I- PROCEDURE ET DEROULEMENT DE L’ENQUETE.

1- Prescription et durée de l’enquête.

L’enquête publique a été prescrite par un arrêté de M. le Préfet des Côtes d’Armor, en date du 16 avril 2019. L’enquête s’est déroulée, sur une durée de 19 jours, soit du lundi 6 mai 2019, 9 heures, au vendredi 24 mai 2019, 12 heures, dans les communes de Eréac, Lanrelas, Penguily, Plédéliac, Rouillac, Sévignac, Trédias, Trémeur, Mégrit, Le Mené, Plénée- Jugon, Jugon-Les-Lacs, Broons. Son siège avait été fixé en mairie de Plénée-Jugon.

2- Dossier d’enquête.

Le dossier d’enquête (papier ou sur clé USB) et un registre papier, ont été mis à la disposition du public, pendant toute la durée de l’enquête, aux jours et heures d’ouverture des mairies précitées.

Conformément à l’article L 123-12 du code de l’environnement, le dossier a également été mis en ligne, dès le début de l’enquête et pendant toute sa durée, sur le site internet des services de l’Etat en Côtes d’Armor (www.cotes- darmor.pref.gouv.fr à la rubrique « Publications-Enquêtes publiques ») et sur celui de Lamballe Terre et Mer (www.lamballe-terre-mer.bzh).

3- Permanences du commissaire enquêteur.

Les permanences du commissaire enquêteur ont été prévues et tenues par lui aux lieux, jours et heures prévus par l’arrêté préfectoral du 16 avril 2019, soit : - le lundi 6 mai 2019, de 9 h à 12 h à la mairie de Plénée-Jugon. - le mercredi 15 mai 2019, de 14 h à 17 h à la mairie de Broöns. - le vendredi 24 mai de 9 h à 12 h à la mairie de Jugon-les-Lacs.

4- Modalités de réception des observations du public.

L’arrêté de mise à enquête a prévu trois possibilités pour le public d’exprimer ses observations et propositions durant le déroulement de l’enquête : - soit en les consignant sur un registre d’enquête déposé dans chacune des 13 mairies. - soit en les adressant par courrier au commissaire enquêteur, à la mairie de Plénée-Jugon. - soit par voie électronique, à la DDTM des Côtes d’Armor, à l’adresse suivante : ddtm-se- [email protected]

5- Clôture de l’enquête.

Celle-ci a été close le vendredi 24 mai 2019, à 12 heures. Le commissaire enquêteur a récupéré le même jour le registre d’enquête de Plénée-Jugon et de Jugon-les-Lacs et il les a clos immédiatement. Les 11 autres registres ont été transmis par chaque commune, par courrier postal, au domicile du commissaire enquêteur. Celui-ci les a clos dès leur réception

6- Procès-verbal de synthèse des observations du public.

Le présent procès-verbal, suivant les dispositions de l’article R123-18 du code de l’environnement, est présenté par le commissaire enquêteur au maître d’ouvrage dans le délai de 8 jours courant à compter de la réception par le commissaire enquêteur du registre d’enquête.

31 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur. Le présent procès-verbal a été remis au représentant du maître d’ouvrage le lundi 3 juin 2019, à 14 heures 30, au manoir du Lou à Jugon-les-Lacs, siège annexe de Lamballe Terre et Mer. Il est complété par des questions complémentaires du commissaire enquêteur au maître d’ouvrage. Celui-ci dispose d’un délai de 15 jours pour produire ses observations.

II- SYNTHESE DES OBSERVATIONS DU PUBLIC

Aucune personne ne s’est présentée au commissaire enquêteur lors des trois permanences qu’il a tenues dans les mairies de Plénée-Jugon, Broons et Jugon-Les-Lacs. Aucune observation n’a non plus été formulée, que ce soit sur le registre papier, par courrier papier ou encore par courrier électronique.

III- QUESTIONS COMPLEMENTAIRES DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

1- Paramètres déclassants physico-chimiques.

Préciser les actions qui auront un effet bénéfique sur les paramètres déclassants (pesticides, macro-polluants, nitrates, phosphates) et la manière dont cet effet sera obtenu.

2- Protection des berges.

Des clôtures sont-elles prévues aux endroits où le bétail peut accéder au cours d’eau ? Si oui, qui les installe et les prend financièrement en charge ?

3- Avis de l’agence française pour la biodiversité.

Quelle est la position du maître d’ouvrage sur les recommandations de cette agence qui préconise de privilégier les pompes à museaux pour les abreuvoirs et le passage à gué par des demi buses PEHD englobant le ruisseau et les berges ?

4- Accord préalable des propriétaires.

Avant le début des travaux, une convention sera passée entre le maître d’ouvrage et les propriétaires. Bien vouloir me fournir un modèle de cette convention.

5- Gestion et entretien des aménagements réalisés.

Qui en sera chargé ? Quel contrôle sera effectué pour s’assurer de la pérennité des aménagements réalisés et sur leur bon entretien, notamment par les propriétaires riverains ?

6- Bilan annuel et quinquennal des travaux. Evaluation.

Il est indiqué à la page 78 du dossier qu’un bilan des actions réalisées sera produit chaque année, en milieu et en fin de programme, avec des indicateurs de résultat. Quel sera le ou les destinataires de ce bilan et suivant quelles modalités ce bilan sera-t-il traité ?

32 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur.

7- Information- Concertation.

Quelles sont les actions qui ont été menées en amont de cette enquête publique, y compris par les communes, pour informer, sensibiliser la population et les propriétaires concernés ?

8- Durée du contrat territorial milieux aquatiques (CTMA).

Le projet de contrat territorial Arguenon, qui doit être signé en juin prochain, a une durée qui va de 2019 à 2021. Dans le dossier, le programme d’actions est de 5 ans (2019 à 2023). Comment s’articulent ces deux durées ?

Fait à Saint-Samson sur Rance le 3 juin 2019

Le commissaire enquêteur,

Michel FROMONT

33 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur.

ANNEXE N° 4 – Mémoire en réponse du maître d’ouvrage en date du 287 juin 2018

Destinataire(s)

M. FROMONT Michel, commissaire-enquêteur

Objet : Réponses au procès-verbal de synthèse concernant l’enquête publique du dossier d’autorisation environnementale, programme milieux aquatiques « Arguenon -Amont »

I - SYNTHESE DES OBSERVATIONS DU PUBLIC

Pas d’observations.

II - QUESTIONS COMPLEMENTAIRES DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

1- Paramètres déclassant physico-chimique

Certains types de travaux en cours d’eau de par leur nature ont un effet sur la qualité physico-chimique. En effet on sait qu’une rivière qui fonctionne bien a des capacités d’autoépuration. Ainsi tous les travaux de renaturation (diversification des écoulements, remise en talweg…) qui consistent à redonner un fonctionnement normal au cours d’eau en les reconnectant avec la nappe phréatique ont un effet bénéfique sur la qualité physico-chimique de l’eau.

Pour évaluer cet effet des prélèvements sont effectués en amont et en aval des projets avant travaux et après travaux pendant plusieurs années pour constater les abattements en concentration de nitrates par exemple.

2- Protection des berges

La divagation des animaux dans le cours est encadrée réglementairement par le SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau) Arguenon. Elle est interdite. Les agriculteurs sont donc tenus d’installer des clôtures. Dans le cadre de travaux de remise en talweg des clôtures sont souvent installées par le maitre d’ouvrage dans le cadre de son marché. Et l’entretien de ces dernières est à la charge de l’exploitant.

34 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur.

3- Avis de l’Agence Française pour la Biodiversité.

L’AFB a préconisée à la vue de la programmation du CTMA, de privilégier les pompes à museau pour les abreuvements et les demi buses PEHD pour les franchissements, cette remarque est justifiée et sera prise en compte lors des programmations de travaux.

4- Accord préalable des propriétaires

Chaque projet est discuté avec les propriétaires et une convention est signé an amont des travaux.

5- Gestion et entretien des aménagements réalisés

Selon la nature des aménagements, le maitre d’ouvrage peut être chargé de l’entretien, ces modalités sont précisées dans la convention.

6- Bilan annuel et quinquennal des travaux. Evaluation

Tous les ans un bilan est réalisé, bilan qui rappelle : les objectifs des travaux, leur localisation exacte et le coût de ses derniers accompagné d’un bilan financier.

Dans ce bilan figure les indicateurs mis en place pour chaque travaux (pêche électrique, suivi qualité d’eau, IBGN…) ces derniers permettront l’évaluation des travaux.

En plus de ce bilan annuel, un bilan en milieu de contrat sera réalisé également c’est-à-dire au bout de 3 ans et un autre au bout de 6 ans à la fin du contrat territorial signé à présent pour deux fois trois ans.

Le Syndicat Mixte Arguenon Penthièvre porteur du SAGE Arguenon, l’AFB, la DDTM, le Département, la Région ainsi que l’Agence de l’eau Loire Bretagne sont destinataire de ces bilans.

De plus chaque année un comité technique et un comité de pilotage sont réunis pour valider le programme de travaux.

7- Information - Concertation

En Amont de cette enquête publique, le technicien milieu aquatique de Lamballe Terre & Mer a rencontré la majorité des maires des communes concernés par le programme de travaux. Chaque mairie a mis à disposition le dossier soumis à enquête publique en mairie soit en format papier ou numérique.

35 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur.

8- Durée du contrat territorial milieux aquatiques

Pour sa 11eme programmation l’Agence de l’eau a choisi de signé des contrats pour des durées de 6 ans plus précisément en deux fois 3 ans avec un bilan à mi contrat pour évaluer les travaux des trois premières années.

La DIG tant qu’à elle est valable 5 ans mais renouvelable une fois 1an avant la fin de la dernière année de validité, elle couvrira donc 6 ans également avec une prolongation de 1 an avant la fin de sa quatrième année de validité.

Fait à DOLO le 4 juin 2019

Le technicien milieux aquatiques

Mr Jérôme ROUXEL

36 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur.

ANNEXE N° 5- Convention type propriétaires.

Convention relative aux travaux hydrauliques 2018 parcelle

Convention tripartite

Entre Le propriétaire foncier :

Et

L’exploitant de la parcelle :

Et

Lamballe Terre & Mer,

41 rue Saint-Martin,

22 400 LAMBALLE

Représentée par son Président, Monsieur Loïc CAURET.

Objet de la présente convention Dans le cadre des actions menées pour la reconquête de la qualité de l’eau, Lamballe Terre & Mer est amenée à effectuer des travaux hydrauliques sur des parcelles privées (sous Déclaration Intérêt Général) après validation par les personnes concernées.

37 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur. Ces travaux ont pour objectif :

- La reconstitution d’un réseau hydrographique cohérent et fonctionnel - Améliorer la qualité biologique, la continuité écologique et la morphologie des cours d’eau - L’entretien et la restauration de certain linéaire de berges

1) Responsabilité - L’ouvrage reste la propriété du maitre d’ouvrage. En 2018, tout dysfonctionnement hydraulique qui pourrait engendrer une insécurité envers autrui doit être signalée à Lamballe Terre & Mer par l’exploitant et/ou le propriétaire qui veillent au bon fonctionnement des installations. Au cours de cette période, Lamballe Terre & Mer s’engage à revenir réajuster : - Les problèmes de fonctionnement hydraulique

2) Maintenance et suivi

Le propriétaire et l’exploitant s’engagent :

1. A s’abstenir de tout fait de nature à nuire à la conservation de l’ouvrage, et, par conséquent, à prendre à sa charge la remise en état de l’ouvrage ou le remboursement des frais engagés dans le cas où ses pratiques ont conduit à une dégradation de l’ouvrage ; 2. A avertir Lamballe Terre & Mer avant toute modification de l’ouvrage ; 3. A accepté de recevoir, le cas échéant, la venue du technicien de la collectivité pour les divers suivis : amphibien, suivi hydraulique…accompagné ou non de personnes compétentes sur le sujet. Ou la visite du site par diverses structures : écoles,… Ces structures devront être accompagnées par le technicien de la collectivité qui s’engage avant toute visite à en informer l’exploitant et le propriétaire afin d’avoir sa validation.

Le propriétaire s’engage à assurer la conservation du site en état :

Pour ce faire :

4. Un entretien forestier léger de recepage et élagage doit être effectué tous les trois ans avec évacuation des déchets (pas de stockage en zone humide).

3) Condition financière Les travaux seront entièrement pris en charge par Lamballe Terre & Mer. Cependant, l’exploitant s’engage en contrepartie à clôturer le linéaire accessible de cours d’eau afin de supprimer l’ensemble des passages d’animaux dans le cours d’eau (Article n°2 du règlement du SAGE Arguenon - Baie de la Fresnaye).

4) Durée de la convention :

Cette convention prend effet à compter de la date de sa signature pour une durée d’un an renouvelable tacitement. En cas de transmission ou de transfert de propriété, les engagements souscrits dans le cadre de la présente convention, devront être retranscrits dans le ou les actes translatifs de propriété et devront être repris par le nouveau propriétaire.

38 Dossier n° 19000069 / 35 – Rapport et conclusions de Michel Fromont, commissaire enquêteur. 5) Résiliation

La présente convention sera résiliée de plein droit dans les circonstances suivantes :

- lorsque l’un des engagements obligatoires ne sera pas respecté et après un rappel sous forme de lettre avec accusé réception restée sans réponse dans un délai de 1 mois.

Fait à Lamballe,

En trois exemplaires, le

Le Président de Lamballe Terre & Mer (

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