Max Et Les Maximonstres Maurice Sendak , Le Père De Max Et Les
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Max et les Maximonstres Maurice Sendak , le père de Max et les Maximonstres L’artiste dans son atelier ©1976, Nancy Crampton Source : Lanes, S. G. (2009). The Art of Maurice Sendak Maurice Sendak est né le 10 juin 1928 à Brooklyn dans une famille d’immigrants juifs- polonais. C’est un enfant craintif et sensible, marqué par la mort de certains membres de sa famille victimes de l’Holocauste. Cette sensibilité développée très tôt influencera sa vie artistique et créative. À l’âge de douze ans, fasciné par le film de Walt Disney Fantasia, il décide de devenir artiste. Ses premières œuvres, fabriquées avec son frère Jack à l’été 1948 sont des jouets mécaniques qu’il propose à un célèbre magasin de jouets sur la 5ème avenue de New York. Le propriétaire du magasin refuse de commercialiser les jouets mais il est impressionné par le talent de Maurice et lui propose de s’occuper de la décoration des vitrines. Le salaire qu’il reçoit lui permet d’étudier le dessin dans une célèbre école, The Art Students League. Très vite, il acquiert une certaine notoriété dans l’illustration de livres pour enfants écrits par des auteurs classiques ou contemporains avant de se lancer dans l’écriture. En 1963, Il rencontre le succès international avec Max et les maximonstres 1 (Where the Wild Things Are), bien que les représentations de monstres aux dents pointues inquiètent les parents lors de la sortie de l'album.L'attirance de Sendak pour les aspects sombres, transgressifs, cauchemardesques de l'imaginaire enfantin fait de lui un sujet de controverse. Des psychanalystes spécialistes de l'enfance comme Françoise Dolto en France ont d'abord déconseillé cet album qui finalement allait constituer une référence essentielle dans la littérature enfantine. A partir des années 1970, en parallèle de ses créations et de ses travaux d'illustration, Maurice Sendak se diversifie et commence à réaliser des décors de théâtre. Parmi la cinquantaine d'œuvres qu'il a produites, Maurice Sendak est aussi l'auteur de Cuisine de nuit (In the Night Kitchen en anglais) paru en 1970, et parfois censuré parce qu'il montre un petit garçon nu. Cet album est un hommage à Winsor McCay célèbre dessinateur américain : on y retrouve le style de ses cartoons et la mise en page inspirée de la bande dessinée Little Nemo. "Where the Wild Horses Are" constitue la première version de l’album "Where the Wild Things are". Réalisé en 1955, cette maquette se présentait sous forme de seize longues et étroites bandes. Entre 1955 et 1963, l’année de publication de "Where the Wild Things are", Maurice Sendak crée plusieurs esquisses, mais n’en utilise que quelques-unes pour la version finale de l’œuvre. Esquisse pour l’album Where the Wild Things Are, 1963 Source : Lanes, S. G. (2009). The Art of Maurice Sendak À travers ses œuvres, Maurice Sendak a bouleversé les standards de l’écriture pour la jeunesse. Ses albums ont été précurseurs d’une révolution culturelle et graphique dans la 2 littérature enfantine car il n’a pas hésité à traduire les côtés sombres de l’enfance, tout en cultivant l’imagination, l’amour, l’humour, la tendresse et la poésie… dans un graphisme novateur. Plusieurs prix littéraires prestigieux le récompenseront ; l’Union internationale pour les livres de jeunesse lui décernera la médaille Hans Christian Andersen pour sa contribution exceptionnelle à la littérature de jeunesse. Maurice Sendak s’est éteint le 8 mai 2012 à l’âge de 83 ans dans le Connecticut. Presque tous les dessins originaux de l’auteur sont conservés par le Rosenbach Museum and Library à Philadelphie. Voir le doodle dynamique réalisé à l’occasion du 85ème anniversaire de naissance de Maurice Sendak : https://www.youtube.com/watch?time_continue=8&v=UgtEDdumbwo Max et les Maximonstres : l’album Le petit Max, dans son déguisement de loup, accumule les bêtises : il martyrise le chien, ravage la maison et provoque sa mère. Il est envoyé au lit sans manger. Sa chambre se transforme alors en un territoire sauvage qu’il n’aura pas peur d’aller conquérir. Il y rencontre des monstres à l’allure grotesque, qu’il soumettra et dont il deviendra le roi au cours d’une fête de folie où Max et ses montres se livrent à toutes les fantaisies. Mais Max met fin à tout ceci par cette phrase : « Ça suffit. Vous irez au lit sans manger. » Il finit par reprendre la mer et par rentrer chez lui car il est à nouveau capable de ressentir le besoin d’amour. Cet album est aujourd’hui un classique de la littérature jeunesse mais à sa parution en 1963, Where The Wild Thing Are ne fut pourtant pas bien reçu. Bien que les enfants à qui on confiait le livre ne le lâchaient plus, les critiques le déconseillaient et les bibliothèques n’en voulaient pas car à cette époque les livres pour enfants se devaient d’encourager les comportements vertueux, les héros montraient l’exemple et les histoires enseignaient une morale pour apprendre à se comporter dans un monde d’adulte. L’album de Maurice Sendak prend le contre-pied des publications pour la jeunesse des années 60. Voici ce qu’écrivait un partisan de l’ouvrage à sa sortie : «Loin d’une représentation du réel, Sendak tente de figurer l’inconscient enfantin, en faisant voyager ses lecteurs dans la complexité des relations de l’enfant à sa mère et sans doute à son père, le grand absent du livre. Ce voyage est porté non seulement par le texte et par l’image mais aussi par la maquette, le rythme, l’articulation du texte et de l’image, les couleurs. Max permet à l’album de s’ouvrir à tous les 3 thèmes. Désormais, y seront abordées les relations dans la famille, la mort, les problèmes de société...» Where The Wild Thing Are n’est pas un conte initiatique où le héros triomphe de monstres inquiétants dans une contrée fabuleuse et acquiert de nouvelles valeurs. Le propos du livre est d’explorer la vie intérieure des enfants et leur vision du monde soumise à la complexité de leurs sentiments ; son intérêt est d’assurer une catharsis réussie à travers l’expérience symbolique vécue par Max auprès des Maximonstres qui ne sont finalement que l’incarnation de ses craintes secrètes. Quand on posait à Maurice Sendak la question, de savoir ce qui était arrivé à Max après cette aventure, il répondait avec facétie : « C'est un garçon juif, célibataire, qui vit encore avec sa mère et ne sort pas beaucoup, sauf pour ses consultations chez son thérapeute. » Preuve si il en était besoin de la dimension psychanalytique de cet album … Pour aller plus loin : https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2002-2-page-128.htm http://ecoles.ac-rouen.fr/circdarnetal/new_darn/actions/2009/sendak/sendak_max.pdf La vision cinématographique de Spike Jonze L’œuvre de Maurice Sendak devient rapidement un succès qui ne se démentira plus… transposée à travers plusieurs courts métrages d’animation, puis un opéra en 1979 jusqu’à l’adaptation filmique de Spike Jonze, elle aussi succès planétaire. Spike Jonze avant de commencer la réalisation du film avait correspondu plus d’une dizaine d’années avec Maurice Sendak et c’est l’écrivain qui finit par le convaincre d’adapter l’œuvre pour le cinéma. « Je ne voulais pas le faire parce que j’avais aucune idée de comment le faire… Je ne savais pas quoi apporter au texte initial sans le ruiner. Le plus important pour moi était de réussir à capturer l’essence et le ton véritable du livre. Ou du moins, ce qu’il était pour moi... » Finalement Spike Jonze et son scénariste Dave Eggers optent pour une idée très simple : garder l’esprit du livre et la trame narrative, décrire Max et les Maximonstres, des monstres avec des maxi-émotions semblables à celles des enfants. Il leur faut toutefois enrichir le court récit de Sendak (une trentaine de pages seulement) en développant, par exemple, le cadre familial de Max (la sœur et ses amis, la mère et son compagnon…) ou en "humanisant" les Maximonstres dont les doutes et les frayeurs sont directement liés à l’imagination de Max, à sa prise en compte de la réalité. Le scénario a été publié sous la forme d'un roman de 285 pages, relié en fausse fourrure. 4 Si les Maximonstres de l’album et du film sont proches dans leur apparence physique, ceux du film paraissent moins carnivores, moins menaçants que ceux qu'avait imaginés Sendak. Spike Jonze leur donne un prénom et surtout une personnalité. BULL ressemble à un taureau, il est peu bavard et reste souvent à l’écart. CAROL, aux jambes écailleuses, est inventif, passionné, c’est le chef naturel du groupe. ALEXANDER, la chèvre, représente l’adolescent immature et hyperactif. JUDITH, qui porte des cheveux longs mais n’a pas de pattes de canard, est une fille un peu bizarre. Elle est la compagne d’IRA, le Maximonstre au long nez, un être doux et maladroit. KW qui a les cheveux longs et des pattes de canard est amicale et accueillante mais elle souhaite partir du groupe et semble être mise à l’écart pour cette raison. DOUGLAS, l’oiseau, est le plus raisonnable de la bande, et le plus fiable. Les Maximonstres affichent leurs sentiments comme le font les enfants : Judith est jalouse de Carol parce qu'il est particulièrement proche de Max, Carol est triste que KW se soit fait des amis à l'extérieur de la communauté des monstres, Alexander souffre de problèmes de confiance en soi ….