RAPPORT DE VISITE DE TERRAIN 2019 – EVREUX

EVREUX , NORMANDIE (49 426 habitants, 2645 ha, catégorie « ville moyenne »)

Éléments de contexte sur la collectivité

La Ville d’Evreux est située dans la vallée de l’Iton (Iton aval), principal affluent de l’Eure. Le bassin versant de l’Iton se caractérise par un sous-sol crayeux très fracturé (karst) et connaît des phénomènes d’assèchement. Entre la partie amont et aval, l’Iton est souterrain (sec Iton). Il connaît beaucoup de pertes mais également beaucoup d’apports (le principal étant matérialisé par le Rouloir).

Le centre historique d’Evreux est en fond de vallée, le développement de l’urbanisation a amené à la canalisation et l’aménagement du cours d’eau. La vallée de l’Iton est bordée par deux plateaux céréaliers. Les plateaux sont urbanisés jusqu’aux limites communales, la forêt domaniale d’Evreux restant très présente à l’ouest du plateau de Saint-André (sud). Entre fond de vallée et plateaux, les coteaux se démarquent : le coteau sud est urbanisé (habitat individuel et collectif, zones d’activité…) alors que le coteau au nord-est, est composé de bois et pelouses calcaires, l’urbanisation ne s’y étant pas développée du fait de la topographie. Le territoire présente une pluviométrie assez faible qui se distingue du climat régional. Mais avec 23 km de cours d’eau (canaux y compris), la ville est classée Territoire Risque Inondation et exposée aux débordements de l’Iton et au ruissellement.

La superficie urbaine représente 63% du territoire de la collectivité. Dans le cadre du SCOT et du PLUi (en cours d'achèvement) l'objectif est de maîtriser l'étalement urbain par la mise en valeur et la densification des centres urbains et des espaces bâtis existants. Dans le PLU actuel, des orientations concernent la requalification des sites mutables, la réduction de la vacance et la maitrise du rythme de l'urbanisation (zones 1AU et 2AU). Depuis 2014, les projets d’urbanisation consistent en la reconversion de sites déjà urbanisés. La déviation Sud-Ouest d’Evreux est en chantier et fait l’objet de mesures compensatoires et d’accompagnements paysagers et naturalistes. Les 800 hectares d’espaces naturels représentent 30% du territoire communal avec 600 hectares de forêts publiques et 107 hectares de coteaux calcaires. 25 mares sont recensées sur le territoire communal. Le patrimoine de la collectivité inclut aussi 180 ha d’espaces verts publics avec 3 grands parcs (Navarre, Trangis, Jardin Botanique), 1 ferme pédagogique municipale de 6 ha, 1 serre et 1 rucher pédagogiques, 6 jardins familiaux, 4 « friches » communales à disposition des habitants, 5 jardins de vignes, environ 10 000 arbres urbains, 1 arbre remarquable de , et de nombreux jardins partagés. A noter également que la ville est labellisée 3 fleurs, la démarche 4ème fleur étant en cours avec une réflexion sur l’adaptation du fleurissement aux restrictions d’usage de l’eau.

Figure 1. La ville d’Evreux, vue du panorama de Saint-Michel (coteau nord) ©M.Hedont

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Éléments relatifs à la politique globale de la collectivité en faveur de la biodiversité

Dès le début des années 2000, la Ville d'Evreux s'est engagée dans une politique de connaissance, de gestion et de valorisation de ses espaces naturels : coteaux calcicoles, forêts communales, prairies sèches ou humides de la vallée, cavités souterraines, mares forestières et réseau hydraulique de l’Iton. A partir des études naturalistes réalisées par des experts sur les territoires d’Evreux et de l’Agglomération, la Ville a demandé le classement d’espaces à enjeu écologique en zone protégée : ZNIEFF, ENS, NATURA 2000, arrêté de biotope. La Ville maitrise aujourd'hui le foncier de la plupart de ses espaces naturels. Sur le territoire communal, la protection des milieux naturels et de la biodiversité se traduit par : le statut de « forêt de protection » pour l’ensemble des massifs forestiers, le statut NATURA 2000 pour 107 ha de milieux ouverts calcicoles (périmètre en extension), le statut Espace Naturel Sensible pour des coteaux calcaires et espace boisé (en extension), un Arrêté de protection de biotope, 1 zone humide ZHIEP, 4 tronçons de cours d’eau en réserve intégrale, 1 cheminement préférentiel de continuité écologique.

Depuis 2004 la Ville assure en régie une gestion pastorale de ses coteaux calcaires et prairies du fond de vallée, avec le recrutement d’un berger responsable d’un troupeau de 300 brebis et de quelques ânes. Les pratiques de gestion de ces espaces sont réajustées en fonction des observations naturalistes et du suivi écologique des milieux, en lien avec le Conservatoire des Espaces Naturels Normandie . Les coteaux calcicoles disposent d’un plan de gestion (alternance pâturage / fauchage). L’ensemble des massifs forestiers disposent également d’un plan de gestion (document d’aménagement forestier) pour associer les enjeux de préservation de la biodiversité, accueil du public et production sylvicole.

Pour la gestion des autres espaces verts publics, diverses mesures prennent en compte la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles (fauchage tardif des espaces herbacés, utilisation raisonnée de l'eau, paillage avec en majorité les copeaux de bois produit de l'élagage, lutte biologique…). Depuis 2010, aucun produit phytosanitaire n’est utilisé sur les espaces urbains et les espaces verts, et depuis 2019 sur tous les sites y compris les espaces a contraintes (cimetières et terrains de sports). La ville possède un golf de 18 trous en gestion raisonné (fauchage tardif, lisières diversifiées, désherbage mécanique…).

La politique globale de la collectivité en faveur de la biodiversité s’appuie sur l’éducation à l’environnement, en lien avec les partenaires privés et associatifs soutenus par la Ville. En interne, une ferme pédagogique existe depuis plus de 30 ans et des actions sont menées dans les écoles ou sur sites avec les enfants et le grand public (fêtes de l'arbre, transhumance du troupeau, opération de nettoyage et éco-chantiers, pose de nichoirs, animation sur le rucher pédagogique municipal, visites naturalistes …).

Figure 2. Des actions d’éducation à l’environnement basées sur la connaissance des milieux, Evreux ©G.Salagnac

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La préservation des arbres et des milieux forestiers est un axe de développement de la politique de la ville, avec une doctrine "un arbre coupé deux remplacés", des opérations de plantations d’arbres et une sylviculture jardinée des espaces boisés. Par ailleurs, de nouveaux projets de renaturation du cours d'eau sont programmés dans les 3 prochaines années (berges végétales, effacement d'ouvrages, restauration du lit, espèces protégées).

Figure 3. Projet de reboisement sur terrain communal de la Queue d’Hirondelle (mesures compensatoires déviation Sud-Ouest d’Evreux) avec aménagements pour l’accueil de la faune (perchoirs rapaces, mares, hibernaculum, enrochement, et création de 6km de lisières

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ACTION PRESENTÉE DANS LE CHAPITRE « AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE : DÉMARCHES DE PLANIFICATION EN FAVEUR DE LA BIODIVERSITÉ » en lien avec le thème 2019 « climat : la nature source de solutions »

La connaissance approfondie de la Nature : un outil indispensable pour les documents d'urbanisme Evreux s'est engagée depuis près de 20 ans dans la connaissance de la faune, la flore et les habitats naturels présents sur le territoire communal pour mettre en place des mesures de protection et de gestion adaptées, et préserver ses espaces naturels de l'étalement urbain. Un travail approfondi d’inventaires et de diagnostics écologiques a orienté les documents de planification et d'urbanisme de la Ville et de l’Agglomération (Communauté d’agglomération Evreux Portes de Normandie-EPN depuis janvier 2017). Le SCoT (112 communes) et PLUi (74 communes) sont en cours de finalisation et l’EPN a engagé son Plan Climat Air Energie Territorial.

Ces études faune-flore-habitats ont été menées grâce au partenariat avec des associations de protection de la nature, les services de l'Etat, les services du département de l'Eure, les services transversaux de la collectivité ou de l’agglomération, les communes membres de l’EPCI, et les professionnels forestiers. Elles ont été portées par la Ville d'Evreux, avec le soutien de l’Agglomération.

Ces inventaires naturalistes, études hydrologiques et diagnostics écologiques ont permis : - la mise en place de statuts et de périmètres de protection : ZNIEFF, forêt de protection, arrêté de biotope, ENS27, NATURA 2000, zones N et Espace Boisé Classé au titre du PLU, ZHIEP, Réserve biologique du cours d'eau, cavités chiroptères protégées, trames fonctionnelles des documents d'urbanisme (voir aussi page 2). - l'identification des liens fonctionnels entre les divers milieux naturels et les micros ou macro-corridors à préserver dans le cadre des documents d'urbanisme (exemple : étude du réseau de mares pour élaboration d’une trame bleue sur les communes des plateaux). - de confirmer les zonages N existants ou pour argumenter de nouveaux classements de zones naturelles à protéger dans le cadre de la révision du PLU et élaboration du nouveau PLUi (déclassement de zones urbanisées en zones N et intégration au site Natura 2000). Dans le cadre du PLUi, un travail de concertation avec les communes de l’EPCI a permis de réduire de 500 ha les zones AU, et une OAP fixe des densités minimales d’urbanisation pour contrôler l’étalement.

Figure 4. Une connaissance spécifique de chaque milieu pour mieux orienter la politique de planification de la Ville, Evreux © G.Salagnac

Un travail de compilation des données est en cours au sein des services de la collectivité, avec la création d’un Système d’Information Géographique. La délimitation des réservoirs de biodiversité et de la trame verte et bleue communale dans le plan de zonage n’est pas encore réalisée sur plan. La valorisation de la

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nature en ville dense est un enjeu à prendre en compte pour le territoire. Dans le cadre du nouveau PLUi (PADD), un coefficient de biotope par surface est expérimenté pour orienter les opérations d’aménagement sur l’hyper-centre d’Evreux.

Au-delà des politiques d’urbanisme et de planification, ces diagnostics et suivis écologiques sont exploités par la collectivité et ses partenaires pour la mise en œuvre des plans de gestion par type de milieu : pelouses sèches, prairies, forêts, berges et cours d’eau, mares (prise en compte du fonctionnement des écosystèmes et des usages de loisir, agricoles ou sylvicoles).

Cette politique de préservation et de restauration du bon fonctionnement des espaces naturels au cœur des quartiers périphériques de la ville favorise la résilience du territoire face aux aléas climatiques et risques naturels. Concernant ce dernier point, on note un travail de modélisation hydraulique fine de l’Iton dans le cadre de la protection des populations vis-à-vis du risque inondation.

Figure 5. Des études hydrologiques et écologiques de l’Iton dans sa traversée d’Evreux © Ville d’Evreux

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ACTION PRESENTÉE DANS LE CHAPITRE « BIODIVERSITÉ LOCALE : GESTION ET SUIVI » en lien avec le thème 2019 « Climat : la nature source de solutions »

Création du jardin de SEPMANVILLE : Reconversion de l'ancienne gare routière d'Evreux Le site appelé place de Sepmanville (ancienne gare routière) était dédié depuis l'après-guerre au "tout automobile" avec des aménagements routiers (enrobé et béton). Le réaménagement du site consiste à redécouvrir le cours de l’Iton, en continuité des circulations douces longeant ce dernier, de réaliser des plantations en bordure, et de valoriser le patrimoine médiéval du centre historique.

Figure 6. Aménagement de circulations douces le long de l’Iton, Evreux © G.Salagnac

Le paysage est requalifié et les habitants redécouvrent le patrimoine historique et naturel où il avait disparu (restauration de tous les vestiges archéologiques avec une pierre naturelle locale). L’achèvement du projet de la place Sepmanville initié fin 2017, est prévu en septembre 2019.

Le cours d’eau, busé dans les années 50, a été redécouvert et élargi sur les bases de l'ancien étang du château féodal. Un nouveau lit de rivière a été reconstitué suivant les préconisations de l’AFB (ex-ONEMA) ) : le positionnement du cours d’eau au 15ème siècle a ainsi pu être retrouvé, des mouvements d'eau attractifs pour la vie aquatique ont été réalisés (reconstitution de la chute du moulin), un clapet hydraulique automatique et un petit canal pour le transit piscicole ont été mis en place. La faune piscicole a été de retour sur le site 3 semaines après l’arrêt de chantier (réserve biologique sur le tronçon centre-ville du cours d’eau). A noter que des effacements d’ouvrage ont eu lieu en amont. L’évaluation biologique du cours d'eau est assurée par l’AFB, l’association de pêche agréée ainsi que le syndicat de rivière.

Les plantations ne seront finalisées qu’à l’automne 2019. En dehors de la plantation de 24 arbres, un jardin au bord de l’eau va être créé en octobre sur une superficie de 800 m2. Une étude des pollens dans les sols médiévaux a été réalisée pour inspirer les plantations nouvelles (projet de noue plantée et divers massifs arbustifs). L’espace végétalisé a été conçu pour être inondable en cas de forte crue du cours d'eau ou de forte pluviométrie (modélisation hydraulique). L’aménagement des nouvelles berges a été réalisé pour

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permettre au public de se rapprocher de l'eau (prise en compte des événements de forte chaleur et de périodes de sécheresse connus sur le secteur d'Evreux ces dernières années).

Figure 7. Chantier en cours, place de Sepmanville, Evreux ©M.Hedont/©G.Salagnac

Ce projet de réaménagement urbain s’inscrit dans un projet d’ouverture et de réappropriation du cours d’eau sur le secteur centre-ville, ce qui représente une zone de fraicheur en ville dense.

Figure 8. Aménagement de l’Iton en centre-ville, Evreux ©M.Hedont

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ACTION PRESENTÉE DANS LE CHAPITRE « BIODIVERSITÉ ET CITOYENNETÉ » en lien avec le thème 2019 « Climat : la nature source de solutions »

"La serre" du jardin botanique d'Evreux : nouvelle structure pédagogique pour la préservation de la biodiversité La Ville d’Evreux conçoit la serre du Jardin botanique comme outil de sensibilisation des citoyens à la préservation de la biodiversité tropicale et à son impact positif sur le climat. Le jardin botanique d'Evreux, créé au XIXe siècle, a accueilli deux générations de serres dites de collection. L'objectif affiché de cette troisième génération de serre inaugurée en décembre 2017, c’est la formation des publics à la préservation de la biodiversité, en recréant l’ambiance d’une forêt tropicale humide sur 170 m2. On y compte environ 250 espèces différentes. Les végétaux sont issus principalement des collections municipales et d'échanges avec d'autres jardins botaniques français. Le projet a été pensé en interne de la Direction Paysage, Nature et Espaces verts, avec l’appui d’un cabinet d’architecte. L'implantation de la serre et l'habillage ont été choisis pour réguler les apports de chaleur, une chaudière à gaz assure le chauffage hivernal, et un système de récupération d’eau de pluie permet d’assurer une partie de l’arrosage et de la brumisation. Elle est entièrement automatisée. Cet équipement est accessible à tous les publics (labellisation handicap) et ouvert 7/7j gratuitement, avec visite guidée par les deux jardiniers-botanistes spécialement embauchés . La serre accueille depuis son ouverture entre 500 et 600 personnes par semaine. En complément de cette serre, un parcours botanique sera réalisé autour de l’équipement à l'automne 2019.

Figure 9. Parcours pédagogique au sein de la serre, Evreux ©M.Hedont / ©G.Salagnac

Par ailleurs, des animations ponctuelles sont réalisées au sein de la serre et sur l’ensemble du jardin botanique sur la diversité de la faune et la flore (papillons, phasmes, oiseaux, faune et flore des mares…) notamment pour les scolaires. Les animations sont ajustées en fonction du retour du public. Cet outil pédagogique complète la ferme pédagogique d'Evreux, la maison de l'enfant et des découvertes, et les animations réalisées en milieux naturels par la collectivité.

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Autres actions en lien avec le thème « Climat : la nature source de solutions »

Restauration et valorisation d’un réseau de mares forestières

Figure 10. La nouvelle Mare aux fées, une des 18 mares du massif forestier de La Madeleine, Evreux ©M.Hedont

Un programme d'études du réseau de mares communales à été réalisé à partir de 2009, elles étaient abandonnées et en mauvais état de conservation. C’est une action réalisée en partenariat avec l’Office national des forêts et le Conservatoire d’espaces naturels Normandie Seine. Des travaux de création et de restauration des mares ont été engagés. Ces mares sont de plusieurs types selon leur taille, leur forme et leur ensoleillement. Dans le cadre de ces chantiers, aucun végétal n’est implanté sur la mare, le site est se revégétalise spontanément. Les pratiques de gestion des milieux attenants (fossés, chemins, landes) ont été adaptées pour permettre leurs rôles de corridors. Des mares sont ainsi créées aux endroits où elles sont nécessaires pour le déplacement (ex : la mare aux fées). Le bon fonctionnement écologique des mares est nécessaire pour qu’elles puissent assurer le stockage des eaux de ruissellement, l’épuration de l’eau...et répondre ainsi aux enjeux climatiques.

Figure 11. Belvédère aménagé de la mare aux fées, avec utilisation de la terre excavée lors de la création de la mare, La Madeleine Evreux ©M.Hedont / ©G.Salagnac

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Ces mares font l’objet d’un plan de gestion porté par le Conservatoire d’espaces naturels Normandie Seine. Un suivi naturaliste est également réalisé par la CEN et diffusé auprès du public lors d'animations pédagogiques. De nombreuses espèces remarquables ont été identifiées et de nouvelles espèces patrimoniales sont réapparues. Cette étude du réseau de mares forestières, complétée par une bonne connaissance des zones de landes sèches atlantiques associées, permet d'étendre la zone NATURA 2000 sur la Ville d'Evreux (107ha initialement classés) à près de 300ha. La partie forestière quant à elle fait l’objet d’un plan de gestion avec l’ONF. Des îlots de sénescence sont positionnés à l’écart des chemins (observations entre autres, du Pic mar et de la Lucane cerf-volant).

Ce programme initié sur le territoire de la Ville d'Evreux a ensuite été élargi aux 74 communes de l’agglomération. Plus de 1 000 mares sont aujourd'hui connues (faune et flore). Un programme de gestion et des travaux de renaturation portés par la Ville et EPN sont en cours dans le cadre du Programme Régional d’Actions en faveur des mares de Normandie animé par les Conservatoires d’espaces Naturels. Ces études sur les mares ont permis de constituer une trame bleue sur les communes des plateaux dans le cadre des documents d'urbanisme.

Figure 12. Aménagements sur le sentier des mares : utilisation directe des grumes pour réaliser des bancs, tas de bois coupé comme zone refuge pour la faune, présence de mobilier bois en chêne local non traité. Forêt de La Madeleine, Evreux © F.Pilatus /©G.Salagn

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Autres actions SANS lien avec le thème

Les principaux partenaires que la collectivité associe pour mettre en œuvre sa stratégie de préservation de la biodiversité La collectivité s’appuie sur des partenariats extérieurs avec associations, services de l’Etat et professionnels forestiers. Les études et suivis naturalistes sont réalisés par les associations de protection de la Nature locales en lien avec les services concernés, via des programmes nationaux ou régionaux, mais aussi par des commandes directes à ces associations par la collectivité. La Ville a bénéficié du soutien de l’EPCI pour la mise en place des stratégies de préservation de la biodiversité sur le territoire. Le Conservatoire d’espaces naturels Normandie Seine accompagne la Ville et Evreux Portes de Normandie dans la mise en place de leurs politiques environnementales depuis 2000. Les services environnement, espaces verts, eau, aménagements urbains, enfance (ferme pédagogique) sont mutualisés, ce qui est facilitateur pour la collaboration entre services.

Inventaires, états des lieux de la biodiversité et diagnostics écologiques Un travail approfondi d’inventaires et de diagnostics écologiques a été porté par la Ville sur ces espaces de nature (habitats naturels et semi-naturels). Se référer à l’action « aménagement du territoire ». Une étude sur la biodiversité ordinaire a également été réalisée. Depuis 20 ans, les suivis naturalistes montrent l'augmentation de la biodiversité générale et l'apparition de nouvelles espèces.

Diagnostic, préservation et restauration des corridors écologiques Se référer aux actions précédentes « aménagement du territoire » et « réseau de mares ». L’étude générale de l’Iton en 2012 a permis d’identifier les zones à enjeu écologique du cours d’eau et de programmer la renaturation de certains tronçons ou bras (maître d’œuvre : service environnement). Le site du Moulin de Navarre est en réserve biologique intégrale et a bénéficié de requalification des berges sur 800 mètres (pente douce, plantation d’hélophytes, effacement d’ouvrages). La valorisation touristique du site est programmée en 2020 avec l’office de tourisme.

Figure 13. Renaturation de l’Iton, Moulin de Navarre, Evreux ©F.Pilatus

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La restauration de la ripisylve sur l’Iton a été également mise en œuvre au niveau du Parc de Navarre. Ce site (60 ha) caractérisé par sa végétation steppique, est un champ d’expansion de crue. C’est également le support d’accueil de festivités et au fond du parc, on trouve des prairies plus humides qui fournissent du fourrage au cheptel de brebis. Des aménagements de berges à proximité de zones herbacées en fauchage tardif ont permis de favoriser le développement d’une importante station d’Agrions de Mercure.

Figure 14. Le Parc de Navarre : un site multi fonctionnel © G.Salagnac

Actions pour limiter l’imperméabilisation des sols et/ou lutter contre l’étalement urbain La collectivité a mis en place une politique de protection de ces espaces naturels depuis les années 2000, ce qui favorise la lutte contre l’étalement urbain (voir la fiche « AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE : DÉMARCHES DE PLANIFICATION EN FAVEUR DE LA BIODIVERSITÉ »).

L’exemple d’un nouveau parking forestier (40 places) dans le secteur communal de la Madeleine illustre la volonté de la collectivité de repenser les entrées des massifs forestiers communaux et zones de stationnement en favorisant la conception écologique de ces aménagements (création de stationnement à l’ombre en fonction des arbres présents, mise en place d’exclos, cheminement piéton avec copeaux, création de noues pour la récupération des eaux de pluies, sol en sable stabilisé). Ce projet a été réalisé dans le cadre de mesures d’accompagnement du contournement d’Evreux.

Figure 15. Réalisation d’un parking végétalisé, massif forestier La Madeleine © G.Salagnac

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Programmes de protection d’habitats naturels ou d’espèces protégées ou menacées Certains habitats forestiers et pelouses sèches (coteaux calcicoles) bénéficient d’un statut de protection à la suite du travail d’inventaire et diagnostics écologiques portés par la Ville (voir action 1). L'étude de la station d'Airelle rouge du Mont Ida a permis d'étendre l'arrêté de protection de biotope pour cette espèce (espèce montagnarde protégée à l’échelle régionale). Des programmes de suivi et de protection concernent la faune protégée ou menacée, et font l’objet d’aménagement ou de pratique de gestion spécifiques principalement pour 6 espèces de chiroptères dans les cavités souterraines des coteaux calcaires, la chouette effraie, hirondelle et martinet au niveau des bâtiments communaux, l’Agrion de mercure, le Lucane Cerf-Volant et de nombreuses autres espèces d’oiseaux (Pics épeiche, Pics mar, Pics noirs, Mésange noire, Hypolais polyglotte, Engoulevent d’Europe, Rouge queue à front blanc, et gravelots notamment).

Figure 16. Les secteurs à entrées des cavités souterraines pour chauve-souris ont été classés en zone N à préserver © G.Salagnac

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Gestion écologique des espaces de nature Dès 2004 la Ville a mis en place une gestion éco-pastorale extensive des coteaux et des zones humides. http://capitale-biodiversite.fr/experiences/gestion-eco-pastorale-extensive-des-coteaux-et-des-zones- humides. La Ville d'Evreux est sollicitée en région comme municipalité référente en matière de gestion des milieux naturels en régie et de valorisation pédagogique, pour appuyer d'autres collectivités dans leurs démarches.

Figure 17. Brebis solognotes sur coteaux Saint-Michel ©F.Pilatus

Des mesures en faveur de la préservation des ressources naturelles et de la biodiversité sont mises en œuvre pour la gestion des autres espaces verts communaux (voir p2). Un des 3 grands parcs de la Ville (Trangis) est labellisé Eve® pour sa gestion écologique (Ecocert).

Figure 18. Préservation du patrimoine arboré : mise en place de zones protégées du piétinement pour reconstitution du sol forestier et de la végétation du sous-bois – Parc de Trangis, Evreux ©G.Salagnac

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Pratiques en matière d’usage ou de non usage de pesticides Depuis 2010, aucun produit phytosanitaire n’est utilisé sur les espaces urbains et les espaces verts, et depuis 2019 sur tous les sites y compris les espaces a contraintes (cimetières et terrains de sports).

Mise en place d’un programme de formation ou de suivi de la biodiversité impliquant les agents Des formations sont proposées au berger, aux animateurs nature, chefs de service, techniciens et agents techniques des services environnement et espaces verts, eau et assainissement, et service enfance (ferme pédagogique). Ce sont des formations naturalistes, ou sur les espèces exotiques envahissantes, sur les techniques d’hydraulique douce et renaturation de cours d’eau ou des formations apicoles.

Mise en place de processus participatifs de collecte de données naturalistes associant les habitants et acteurs locaux La collecte de données naturalistes est réalisée par des partenaires experts, avec l’appui du service Environnement. Des agents communaux participent au suivi annuel des populations de chiroptères des coteaux Saint-Michel mené par le groupe mammalogique normand pour la Ville.

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Evaluateurs :

Marianne HEDONT, Plante & Cité Florine PILATUS, Cerema/DTerNC/DADT/GTC Guillaume SALAGNAC, ARE Normandie

Personnes rencontrées :

Damien BLANCHARD, Chef de service espaces verts, Ville d’Evreux Olivier BOURHIS, Directeur des paysages, de la nature et des espaces verts, Ville d’Evreux Nicolas GAVARD-GONGALLUD, adjoint au maire en charge de la qualité de vie, environnement, espaces verts Philippe HUARD, Technicien environnement, Ville d’Evreux Guillaume LABOULLE, Chef de service planification, Evreux Portes de Normandie Amélie MATZ, Cheffe de service environnement, Ville d’Evreux Katie PIEDAGNIEL, Cheffe de service aménagements urbains, Ville d’Evreux Lise MARTIN, Jardinière-botaniste, Ville d’Evreux

Date de la visite de terrain : 11 juillet 2019

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