The Metamorphosis of Memory and History in Tarkovsky's Mirror
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Université de Montréal A Critical Theory of Rhythm ami Temporality in Film: The Metamorphosis of Memory and History in Tarkovsky’s Mirror (1975) par Tollof A. Nelson Département de Littérature comparée Faculté des arts et des sciences Thèse présentée à la Faculté des études supérieures En vue de l’obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph.D) en Littérature, option théorie et épistémologie en littérature Janvier, 2003 ©TollofNelson, 2003 û J Université de Montréal Direction des bibliothèques AVIS L’auteur a autorisé l’Université de Montréal à reproduire et diffuser, en totalité ou en partie, par quelque moyen que ce soit et sur quelque support que ce soit, et exclusivement à des fins non lucratives d’enseignement et de recherche, des copies de ce mémoire ou de cette thèse. L’auteur et les coauteurs le cas échéant conservent la propriété du droit d’auteur et des droits moraux qui protègent ce document. 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In compliance with the Canadian Privacy Act some supporting forms, contact information or signatures may have been removed from the document. While this may affect the document page count, it does not represent any loss of content from the document. Université de Montréal faculté des études supérieures Cette thèse intitulée A Critical Theory of Rhythm and Temporality in Film: The Metamorphosis of Memory and History in Tarkovsky’s Mirror (1975) présenté par: Tollof A. Nelson a été évaluée par un jury compose des personnes suivantes: M. Walter Moser, président(e) du jury Mme. Silvestra Mariniello, directrice de recherche Mmc. Johanne Villeneuve, codirectrice de recherche M. Serge Cardinal, membre du jury IVfr. Samuel Weber, examinateur externe Mmc. Marie-Pascale Huglo, représentante du doyen t Grade conféré àcompterriu LL Thèse acceptée le 21 mars, 2003 2003 JOli, 113 C. ‘0 dc lu Résumé L’étude critique du film Miroir (1975) de Andrel Tarkovsky est un site où se déploient un questionnement et une exploration, plutôt qu’une analyse de cas exemplaire greffée à un argument déjà donné. Ce film mérite d’être approché, non comme une monographie distincte, mais comme un chemin nous conduisant à la compréhension de «technics» --au sens Fleideggerien--, à une exploration discursive et à une compréhension épistémologique du médium cinématographique. Cette thèse poursuit des arguments à partir de trois hypothèses : la matérialité dynamique du cinéma est toujours scellée par la matière et inscrite par la technique ; le cinéma, comme la technique, conduit la pensée et constitue l’expérience; et finalement, la matérialité du temps (rythme) dans le médium de la cinématographie permet à la pensée de s’articuler et de cheminer à travers une série infinie d’expériences. Une considération attentive des durées et des ruptures temporelles dans Miroir nous mène vers la théorisation du rythme, l’investigation des approches au visible ou le questionnement explorateur au sujet de ta médiation de la connaissance historique. Un bon nombre d’articles et de livres continue d’être publié au sujet des films de Tarkovsky. La plupart des études essaye de corriger et d’authentifier la pratique méthodologique établie par l’institution des études cinématographiques ainsi que de se restreindre aux réflexions questionnant la poétique formelle du film ou l’histoire du film en faisant intervenir des catégories de l’esthétique, du genre, de la narration, du cinéma national et du cinéma d’auteur) Tout en profitant de certaines perspectives offertes par ces études, cette thèse propose d’aller de l’avant, comme quelques penseurs remarquables l’ont fait, en se questionnant en dehors des champs de ces disciplines et en générant de nouvelles questions et considérations. Par exemple, les films de Tarkovsky ont été examinés comme une instance exemplaire d’une vision spécifiquement ‘Ceci est discuté par la plus version critique récente de Vida T. Johnson et Graham Petrie. The Films of Andrei Tarkovsky: A Visual Fugue. Bloomington t lndiana UP, 1994. iv cinématographique des liens et des ruptures de l’Histoire (Marc ferro), de la nouvelle modernité du cinéma contemporain et des pouvoirs (powers) de la métamorphose du temps dans l’image (Youssef Ishaghpour), et de la cristallisation matérielle de la mémoire dans le cinéma sémiotique de l’image-temps (Gilles Deleuze)2. À travers les différents thèmes et chapitres, je démontre comment le médium cinématographique dépasse les relations binaires qui opposent l’apparence et la réalité; l’écran manifeste l’évidence du contact et constitue une membrane magico-mimétique entre le monde et le sujet dans lequel les plis et les pressions du temps peuvent être sentis, perçus, et traversés avant que le discours ne les nomme ou ne les définisse. Ceci nous permet de penser le cinéma au-delà de simples notions d’identification du spectateur, de séduction ou de consommation. La «peau» temporelle du film, étant composée de passages de temps toujours en devenir, résiste au statut d’objet fixe et assimilable en se laissant exclusivement éprouver par une série de relations mobiles. Ainsi, en considérant le médium comme une pratique signifiante, nous pouvons nous pencher sur l’action sociale du cinéma sans réduire les liens entre la production, la circulation, et la réception d’un film. Par ailleurs, ces liens continuent de générer d’autres expériences en reconnaissant ta texture plurielle de la vie et des intervalles entre les mots, les silences et les images, ils invitent ainsi les spectateurs à suivre ta trace d’un geste créatif qui peut, en retour, être défaite ou renouvelée3. Les pratiques signifiantes du cinéma évoquent inévitablement la question concernant la figuration plus ou moins authentique du temps; ceci nous confronte encore avec les paradoxes métaphysiques concernant l’essence du temps. Je fais référence à plusieurs traditions philosophiques et mon travail de réflexion s’inscrit dans la pensée qui va d’Aristote, Nietzsche, Bergson, Heidegger, à Benjamin et Deleuze. J’insiste par ailleurs sur la nécessité de penser le temps à côté de la technique audio-visuelle et avec le cinéma. 2 Ces idées ont été élaborées respectivement par: Marc Ferro, Cinéma et Histoire. Paris: Gallimard, J 983 (pp.2l 7-226); Youssef Ishaghpour, Cinéma contemporain: de ce côté du miroir. Paris: La Différence, 19886 (pp.I7-5l; 29$-317); GilÏcs Deleuze, Cinéma 2: image-temps, Paris: Minuit, 1985 (pp.6O-6J;IOI). Trinh T. Minh-ha discute les implications de celle perspective dans “World as foreign Land” dans When the Moo,i Waxes Red, p.I 95. \1 Les voies philosophiques de Bergson et de Nietzsche réarticulées par Deleuze, se démarquent déjà par leurs capacités de renouveler cette tradition philosophique tout en se connectant avec le cinéma, cette machine à voyager dans le temps. En démontrant que la pensée est elle-même une technique informée ou sculptée par une technologie, Deleuze critique la prétention métaphysique d’une exposition pure du temps et revendique la puissance conceptuelle de l’idée d’une pensée de l’image-temps. Pour ma part, bien que je suive les traces de cette conception, j’interroge plus spécifiquement comment une théorie du rythme réarticule ces problèmes et paradoxes fondamentaux au sujet du temps et de l’expérience temporelle. Quoique je prenne souvent une distance critique de deuxième degré sur les discours en utilisant la voix passive ou le pronom de la troisième personne, j’emploie la première personne lorsqu’iL est nécessaire d’articuler les mérites et les limites de mon argumentation. Dans la première partie de la thèse, j’esquisse une analyse discursive des études cinématographiques dans la formation moderne de leur institutionnalisation afin d’articuler une nouvelle conception du rythme. Il s’agit d’une critique se penchant sur le rythme analysé comme élément stylistique de la direction intentionnette du sujet, un élément qui, aussitôt qu’il est stabilisé par les discours du «film-form» et «film-art », peut être interprété et « lu.» De ce fait, j’interroge les limites des approches spécifiques de l’étude du rythme. De plus, je remets en question la fondation de ces approches au regard du dispositif littéraire, c’est-à-dire, leur « titeracy », la relation à la langue écrite qui a été consolidée par la culture de masse de l’imprimerie. D’un chapitre à un autre, j’indique la nécessité de penser à travers la matérialité du temps inscrite dans l’image (rythme) à l’intérieur du cadre d’une théorie non-linguistique de la langue ; je revisite certaines traditions sémiotiques des théories du cinéma, de Pasolini à Deleuze, dont je critique également les limites. Ma thèse revalorise la théorie du rythme articulée et pratiquée par Tarkovsky lui-même, articule les limites de la notion d’une « poétique du rythme» et explore la possibilité d’étudier le rythme dans le cadre d’une poétique-politique-éthique d’action qui, tout en vi brisant certaines conceptions modernes du sujet, reconfigure une autre conception de l’agencement et de la conscience historique.