École Des Hautes Études En Sciences Sociales
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École des Hautes Études en Sciences Sociales Ecole doctorale de l’EHESS CENTRE DE MAURICE HALBWACHS Thèse pour le doctorat en sociologie Fatemeh KARIMI Les rapports sociaux de sexe dans les forces politiques kurdes en Iran entre 1979 et 1991 : le Komala Thèse dirigée par: Amélie LE RENARD Date de soutenance : le 16 novembre 2020 Co-directrice Lucia DIRENBERGER, chargée de recherche, CNRS Rapporteurs Laetitia BUCAILLE, Professeure, INALCO Jane FREEDMAN, Professeure, PARIS 8 Jury Michel NAEPELS, Directeur d’études, EHESS Sepideh PARSAPAJOUH, Chargée de recherche, CNRS i Remerciements J’aimerais tout d’abord remercier infiniment ma directrice, Madame Amélie Le Renard, pour avoir relu mainte fois, phrase par phrase, les chapitres de cette thèse en me prodiguant avec patience ses conseils toujours extrêmement utiles. J’adresse de chaleureux remerciements à ma co-directrice, Madame Lucia Direnberger. Très gentiment, elle s’est rendue disponible à chaque fois que j’en avais besoin, et ses réponses m'ont invariablement éclairci les idées. J'admirerai toujours son savoir ainsi que sa capacité à l'exposer et à le partager. Elle m'a beaucoup appris, non seulement sur la vie scientifique, mais aussi sur le concept de la sororité dans le monde réel. J'ai énormément apprécié son enthousiasme et sa sympathie. C’est aussi pour moi un grand plaisir d’exprimer ma reconnaissance la plus profonde à l’Institut kurde de Paris, qui m’a permis de poursuivre mes études en France en m’accordant une bourse dès janvier 2013, ainsi qu’au centre Maurice Halbwachs et au chaleureux cocon de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) qui m’ont accueillie à bras ouverts. J’adresse également tous mes remerciements à Laetitia Bucaille, Jane Freedman, Michel Naepels, et Sepideh Parsapajouh d’avoir accepté de prendre part au jury de ma thèse. Toute ma reconnaissance va à ma famille, qui m’a accompagnée et soutenue tout au long de cette étude, notamment mon cher frère Yusef, dont les encouragements et le soutien ne m’ont jamais fait défaut. Je remercie toutes les personnes qui, lors de mes séjours de recherche, ont bien voulu répondre à mes questions, et celles qui ont accepté de m’héberger. Je remercie en particulier Rashahd Mostafa Soltani, Negin Vatani, Tooba Karimi, Shahnaz Moratab, Asmar Naderpour et tous ceux qui m’ont chaleureusement accueillie chez eux pendant mes séjours sur le terrain en Suède et en Allemagne, en faisant toujours en sorte que je puisse bénéficier des meilleures conditions pour avancer dans mon travail. J’exprime ici ma gratitude, avec une pensée toute particulière pour Golrokh Ghobadi, une ex-combattante du Komala. Cette étude n’aurait pu voir le jour sans son aide, elle qui a toujours répondu à toutes mes questions avec beaucoup de patience. Elle ne m’a jamais privée de ses travaux et informations sur le Komala et les expériences des femmes peshmergas. Je remercie également Roonak Shiwani, une écrivaine et traductrice kurde qui a généreusement partagé la traduction de l’autobiographie d’une ex-combattant kurde, publiée en suédois mais pas en français. ii Ces remerciements, cependant, seraient très loin d’être complets si j’omettais les amies et amis dont la présence, au cours de cette étude, a toujours constitué le plus précieux des soutiens. Parmi eux : Magdalena Brand, Judith Bargues, Mehtab Ayik, Yann R., Fatma Çingi Kocadost, Camille et Clotilde Fauroux, Sargol Hasani, Somaye Rostampour, Hawjin Baghali, Vian Bakhtiari, Taher Khadiv, Romain Leroux, etc. iii Résumé Cette thèse analyse les rapports sociaux de sexe au sein du Komala, une organisation d’extrême gauche kurde qui émerge sur la scène politique dès la victoire de la révolution de 1979 en Iran. Afin de rendre visibles des évènements ignorés de cette période, tant par les recherches que par les mouvements politiques et sociaux en Iran, elle analyse la participation des femmes et les inégalités entre femmes et hommes au sein de cette organisation en se focalisant sur les expériences des femmes. Pour ce faire, cette thèse s’appuie sur des récits de vie d'ex- peshmergas recueillis dans le cadre d’entretiens. Les trajectoires militantes des femmes kurdes analysées à l’aide des corpus théoriques des études de genre et féministes permettent d’observer l’articulation, les continuités et les reconfigurations entre la division sexuelle du travail reproductif, la division sexuelle du travail révolutionnaire et les représentations sexistes. Selon les résultats de cette thèse, les divisions sexuelles du travail se reconfigurent au sein de l’organisation en relations inégales et asymétriques entre les hommes et les femmes. Alors que les femmes kurdes étaient jusqu’à la révolution de 1979 socialement assignées à l’espace domestique, elles jouent un nouveau rôle de peshmergas (ou combattantes en kurde), qui reste néanmoins difficilement accessibles. Leur cheminement pour entrer dans la vie politique, notamment la lutte armée, marquée par la masculinité et la non-mixité, rencontre de nombreux obstacles et empêchements. Bien que cette organisation se soit considérée comme révolutionnaire et avant-gardiste sur les normes de genre et malgré les efforts des femmes pour modifier cet ordre social, le Komala reste structurée par la division sexuelle du travail dans un contexte de conflits armés. Mots clés : genre, division sexuelle du travail, domination masculine, Iran, minorité ethnique, Kurde, peshmerga, militantisme, conflits armés. iv Abstract This thesis analyses gender relations within Komala, the left-wing Kurdish organization that was emerged on the Iranian political scene after the 1979 Revolution. In order to make visible the events peculiar to this historical period, ignored and forgotten both by researchers as well as political and social movements in Iran, the thesis examines gender inequalities within the organization, focusing on women’s political participations and engament. To do so, the thesis draws on the political experiences and life stories of ex-Peshmerga (fighters in Kurdish) gathered through numerous interviews. Analyzing the trajectories of militant Kurdish women in the organization, carried out with the help of gender and feminist studies, makes it possible to observe the inter-articulations and reconfigurations of the sexual division of reproductive labor, the sexual division of revolutionary labor, and sexist representations. According to the results of this thesis, the sexual divisions of labor are reconfigured within the organization through unequal and asymmetrical relations between men and women. Whereas Kurdish women were socially confined to the domestic space until the 1979 Revolution, they played a new and active role as Peshmerga in the political sphere which, nonetheless, was not easily accessible to and feasible for them. To enter political life, in particular armed struggle, women had to encounter various obstacles, including masculinity and the difficulties involved in the creation of ‘non-mixed’ spaces. Although the organization has considered itself ‘revolutionary’ and ‘avant-garde’ on gender norms, and despite women’s efforts to modify those norms, Komala remains structured by the sexual division of labor in the context of armed struggle. Keywords : gender, sexual division of labor, patriarchal domination, Iran, ethnic minority, Kurds, Peshmerga, militancy, armed struggle. v Table des matières Remerciements ...................................................................................................................... ii Résumé .................................................................................................................................iv Abstract .................................................................................................................................. v Introduction .......................................................................................................................... 1 1. Problématique .................................................................................................................... 1 2. Objectifs ............................................................................................................................. 6 3. Définition de l’objet et cadre d’analyse ............................................................................. 11 3.1. Sexe, genre et rapports sociaux de sexe ...................................................................... 11 3.2. Imbrication des rapports sociaux : genre et ethnicité ................................................... 14 3.3. Militantisme et (re)production des rapports sociaux de sexe ....................................... 20 3.4. Lutte armée : lieu de transgression et de (re)production des rapports sociaux de sexe . 22 4. Approche méthodologique ................................................................................................ 28 5. Présentation du plan ......................................................................................................... 33 6. Terrain d’étude ................................................................................................................. 34 6.1. Qui sont les Kurdes en Iran ? ..................................................................................... 34 6.2. Komala : de l’émergence à la défaite .......................................................................... 37 Première partie: les femmes kurdes au seuil de la révolution de 1979 ............................. 44 1. Premier chapitre : La participation tardive