Le Discours Sur La Musique Dans La Presse Française L'exemple Des
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Le discours sur la musique dans la presse française L’exemple des périodiques spécialisés en 1993 Catherine Rudent To cite this version: Catherine Rudent. Le discours sur la musique dans la presse française L’exemple des périodiques spécialisés en 1993. Musique, musicologie et arts de la scène. Université Paris Sorbonne, Paris IV, 2000. Français. tel-02501896 HAL Id: tel-02501896 https://halshs.archives-ouvertes.fr/tel-02501896 Submitted on 8 Mar 2020 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE ÉCOLE DOCTORALE V : Concepts et Langages Laboratoire de recherche : OMF T H È S E pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Discipline/ Spécialité : Musicologie Présentée et soutenue par : Catherine RUDENT le : 04 janvier 2000 Le discours sur la musique dans la presse française L’exemple des périodiques spécialisés en 1993 Sous la direction de : Madame Danièle PISTONE Professeur à l’Université Paris IV JURY Madame Françoise ESCAL Directrice d'études, EHESS Monsieur Pierre-Albert CASTANET Professeur à l’Université de Rouen Madame Anne-Marie GREEN Professeur à l’Université de Besançon Madame Françoise BOURSIN Professeur à l’Université Paris IV Madame Danièle PISTONE Professeur à l’Université Paris IV Symboles, sigles et abréviations * : l'astérisque placée après un mot renvoie à sa définition dans le glossaire (en annexe). A.E.P.M. : Audience, Etude de la Presse Magazine. C.E.S.P. : Centre d'Etude des Supports de Publicité. H.G.P.F. , III : BELLANGER, Claude, GODECHOT, Jacques, GUIRAL, Pierre, TERROU, Fernand, dirs., Histoire générale de la presse française , Paris, Presses Universitaires de France, vol. III, "1871-1940", 1972. H.G.P.F. , V : BELLANGER, Claude, GODECHOT, Jacques, GUIRAL, Pierre, TERROU, Fernand, dirs., Histoire générale de la presse française , Paris, Presses Universitaires de France, vol. V, "De 1958 à nos jours", 1976. I.R.M.A. : centre d'Information et de Ressources pour les Musiques Actuelles. O.J.D. : Office de Justification de la Diffusion S.J.T.I. : Service Juridique et Technique de l'Information S. l. : sans lieu d'édition S. n. : sans nom d'auteur 3 Introduction 4 L'habitude de scinder les productions musicales en différents groupes est solidement ancrée dans la France des vingt dernières années. Des noms de subdivisions musicales tels que "jazz", "rock", "musique classique", "chanson" apparaissent chaque fois que l'on pratique la musique et chaque fois que l'on en écoute, dans des concerts 1, dans des festivals 2, lors d'émissions radiophoniques ou télévisées 3. On rencontre ces noms quand on utilise, emprunte ou achète un support de son enregistré. Les titres de compilations en font par exemple un usage fréquent : en septembre 1997, on pouvait trouver chez les disquaires New soul USA , N° 1 New-wave (vol. 3) ou N° 1 Techno (vol. 3) ; en 1992, Music Club éditait The Roots of reggae III ; en 1998, Podis (Polygram) donnait à une compilation le titre de Raï supreme ; la collection Planète en or (RFM) comptait en 1992 une quinzaine de disques compacts parmi lesquels Planète raï , Planète zouk , Planète blues , Planète raggamuffin , Planète reggae ou Planète rock'n'roll . Des subdivisions semblables organisent les espaces de vente des disquaires. Les disques vendus au magasin Fnac du forum des Halles, à Paris, sont répartis en plusieurs salles portant les noms suivants : "musiques de film", "musiques du monde", "jazz/blues", "classique", "variété française", "variétés internationales", "soul-funk/rap/techno-dance". Les rayonnages de ces salles sont eux-mêmes surmontés de titres correspondant à des divisions plus petites : "raï" ou "raggamuffin" dans les "musiques du monde", "pop-rock", "hard-rock" ou "indépendants" dans les "variétés internationales" etc. On retrouve encore la même démarche dans les médiathèques de prêt ou les centres de documentation proposant des enregistrements musicaux. Ainsi, dans les années soixante-dix et 1Par exemple, on peut aller écouter l'Orchestre National de Jazz, la "Nuit dance" (concert donné à Nancy le 13 septembre 1997), ou assister (en 1997 également) à l'un des concerts de la tournée "Rock on tour" (avec Lou Reed, Cowboy Junkies, Morphine). 2Voici parmi d'autres quelques titres de festivals des années quatre-vingt-dix : "Festival international des musiques du monde" (Marseille), "La Route du rock" (Saint-Malo), "Les Eurockéennes" (Strasbourg), "Perpignan jazz festival", "Jazz à Vienne". 3Voir les titres d'émissions télévisées comme "Discothèque classique" (1967-1968), "Pop deux" (1970-1973), "Les Enfants du rock" (1982-1989), "La Chance aux chansons" (toujours diffusé actuellement), "Rock express" (interrompu en mai 1997), "Technomax" (à partir de 1997), "Jazz 6" ; et, à la radio, dans les années soixante "Le Petit conservatoire de la chanson", "Chansons françaises", "Jazz dans la nuit", ou plus récemment "Jazz en fête", "Jazz à FIP", ou "L'Inrockuptible". 5 quatre-vingt, la Discothèque de France utilisait un classement ainsi présenté par Maria Nyéki- Körösy : "Tenant compte de la diversité des messages sonores enregistrés, la Discothèque de France a établi un cadre de classement qu'elle utilise et diffuse depuis plus de quinze ans [...]". 4 On trouve dans ce classement, entre autres, cinq subdivisions pour la "musique classique", ainsi que les catégories "chanson, jazz, pop..." et "folklore, musiques traditionnelles et populaires" 5. De même, les bibliothèques de la Ville de Paris possèdent pour la plupart des collections de disques ou de cassettes, qu'elles classent et cotent en fonction de leur appartenance à un certain nombre de subdivisions musicales 6. Leurs cadres de classement ont fait l'objet de trois éditions successives entre 1984 et 1993 et l'on y trouve huit catégories, numérotées de 0 à 8 : "Musiques de traditions nationales", "Jazz et blues", "Rock", "Musique classique", "Musique contemporaine depuis 1945", "Musiques fonctionnelles - divers", "Phonogrammes non musicaux", "Phonogrammes pour enfants" 7. Des divisions similaires servent de repérage dans les lieux et les instances d'information - bibliothèques regroupant des ouvrages sur la musique 8, médias audiovisuels ou écrits se consacrant à elle, partiellement ou en totalité 9. Mais elles sont aussi d'un usage tout à fait institutionnel, 4NYEKI-KOROSY, Maria, Les Documents sonores. Précis de discothéconomie , München - London - New York - Oxford - Paris, K. G. Saur, 1987, p. 142. Cette classification des phonogrammes de la Discothèque de France a connu une édition ultérieure, dans RICHTER, Brigitte, Précis de bibliothéconomie , München - London - Paris, K. G. Saur, 5/1992, p. 106-108 (COUSIN, Nathalie (dir.), Guide pratique des classifications musicales à l'usage des bibliothèques , s. l., Association Internationale des Bibliothèques, archives et centres de documentation Musicaux (A.I.B.M.), 1995, p. 27). 5NYEKI-KOROSY, Maria, op . cit ., p. 142-143. 6Selon l'ouvrage dirigé par Nathalie Cousin ( op . cit ., p. 27), ces cadres de classement sont justement "hérités de la classification des phonogrammes de la Discothèque de France", dont il vient d'être question. 7Ibid ., p. 28. Selon l'auteur, cette classification, dans son principe, "se rapproche [...] du classement adopté par les disquaires plutôt que celui des professionnels praticiens de la musique (conservatoires)" ( ibid .). 8Par exemple, la Bibliothèque Publique d'Information, à Paris, a développé son propre plan de classement regroupant ouvrages sur la musique et enregistrements. Adapté de la Classification Décimale Universelle, il est décrit ibid ., p. 55 sqq . On y trouve entre autres les classes suivantes : "Jazz" (780.63), "Musique afro, latino-américaine (reggae - salsa)" (780.64), "Pop music - rock" (780.65), "Folk" (780.67), "Musique traditionnelle" (781). 9Parmi les stations de radio on trouve Skyrock ou Radio Classique, depuis les années quatre-vingt ; dans la presse, Rock & folk (à partir de 1966) ou Jazz magazine (à partir de 1954). Les pages que Télérama consacre, dans la décennie quatre-vingt-dix, à la critique d'enregistrements récents sont divisées en rubriques distinctes, relevant chacune d'un journaliste différent : "Classique" (Xavier Lacavalerie), "Rock" (Philippe Barbot), "Jazz" (Michel Contat), "Chanson" (Anne-Marie Paquotte), "Musiques du monde" (Eliane Azoulay). Les statistiques de diffusion radiophonique publiées par Musique info hebdo (à partir de septembre 1997) comportent entre autres des grilles intitulées "Ipsos dance" et "Ipsos rap". 6 puisqu'elles apparaissent dans des décrets officiels comme le décret n° 94-813 du 16 septembre 1994, concernant le cahier des charges des sociétés de télévision France 2 et France 3, qui contient la phrase suivante (article 26) : "En outre, la société [France 2] diffuse chaque année des concerts de musique classique interprétés par des orchestres européens et français, parmi lesquels figurent ceux de Radio France." 10 On rencontre encore ce type de division dans des institutions publiques comme l'I.R.M.A. (centre d'Information et de Ressources pour