Avis De Consultation De Radiodiffusion CRTC 2014-190 Parlons Télé
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Ce document est une traduction du texte anglais. En cas de différence entre le texte anglais et celui-ci, le texte en anglais prévaut. Avis de consultation de radiodiffusion CRTC 2014-190 Parlons télé Commentaires de Corus Entertainment Inc. 27 juin 2014 Avant de feire in fâgot, o faut ârgarder la riorte Avant d’entreprendre, il faut étudier ses moyens1 1 Proverbe du patois de la région française de la Saintonge. Cité dans Champlain’s Dream, David Hackett Fischer, Knopf Canada, 2008 Résumé 1. Corus affirme que le système canadien de radiodiffusion fonctionne pour toutes ses parties prenantes, y compris les consommateurs, et que l’adoption d’un système réglementé à la carte détruira l’infrastructure existante et entraînera des pertes d’emploi massives au Canada. 2. Dans le contexte de « Parlons télé », le Conseil a exprimé son désir de suivre une nouvelle approche qui le placerait au cœur du processus de la vente de contenu au consommateur canadien. Corus avertit le Conseil que la tâche est complexe, qu’elle exige d’être mieux définie et, surtout, qu’elle a besoin de temps pour mûrir. L’économie numérique en est encore à ses balbutiements. Les résultats d’une intervention réglementaire pourraient, à l’heure actuelle, ne pas donner les résultats escomptés. 3. Le cadre réglementaire des services facultatifs a évolué au fil des quarante dernières années, depuis l’octroi de la première licence aux services de la télévision payante, en 1982. Malgré la complexité de certaines de ses mesures détaillées, il a parfaitement réussi à créer une télévision spécialisée et payante dynamique, offrant un vaste choix à prix raisonnable au téléspectateur canadien. 4. Corus pense que le problème que le Conseil entend résoudre est mal formulé. Le problème n’est pas l’absence de choix, le choix est immense. Le problème relève plutôt du rapport de valeur actuel. 5. Entreprises de programmation, distributeurs et fournisseurs de contenu (canadiens et étrangers) relèvent le défi d’augmenter la valeur du contenu offert au téléspectateur (consommateur) avec des innovations telles que la vidéo sur demande (VSD), la vidéo sur demande par abonnement (VSDA), la haute définition (HD), l’exploitation multiplateforme de contenu (Rogers AnyplaceTV, Bell Fibe TV, ShawGo, etc.) et des possibilités d’assemblages multiples. 6. Presque tous les Canadiens ont accès à trois modes de distribution autorisés : le câble, le satellite et les télécommunications (télévision par internet ou TVPI). Tous proposent des offres distinctes, dont différentes possibilités d’assemblages et d’autres services à valeur ajoutée. 7. Presque tous les Canadiens ont aussi accès à des sources d’émissions non réglementées, notamment Netflix, YouTube et iTunes et bientôt d’autres sources, dont Amazon Prime et Hulu. La plupart des nouveaux téléviseurs peuvent facilement accéder à un contenu internet. 8. Notre expérience du marché donne à penser que le consommateur canadien, ainsi que les entreprises de programmation et leurs employés, n’ont rien à gagner de l’effondrement du système existant. Le système américain et son organisme de réglementation, la Federal Communications Commission, en 1 sont déjà venus à la même conclusion malgré des économies d’échelle bien plus importantes. 9. Nous apprécions les subventions croisées que représentent en quelque sorte divers éléments de l’approche réglementaire en vigueur. En attendant, le Canada subventionne de nombreuses autres industries comportant de semblables lacunes d’échelle afin d’assurer une présence nationale. L’idée de créer des appuis stratégiques pour soutenir la culture et les entreprises canadiennes n’a rien de neuf. Elle a par exemple été reconnue en 1986, lors la signature de l’Accord de libre-échange dont la culture a été exclue. 10. Toutes les parties prenantes du système ont intérêt à retenir leurs clients. Nous agirons de façon plus novatrice, en tenant compte du marché tout en offrant une plus grande valeur ajoutée. Telle qu’elle est proposée, la réglementation n’est ni justifiée, ni requise. En outre, elle pourrait manquer son objectif en réduisant le choix et la valeur. 11. Les Canadiens profitent d’un vaste choix d’émissions qui viennent de partout. S’il faut vraiment réfléchir aux moyens de réglementer le système à mesure de l’évolution du paysage de la radiodiffusion, cet examen doit être mené avec une parfaite compréhension des faits, de notre histoire, de nos normes et de nos objectifs. Recommandations de Corus Le service de base épuré 12. Le consommateur devrait pouvoir choisir un service de base plus étoffé, qui offrirait toute une gamme de chaînes. Telle est l’offre dont il bénéficie aujourd’hui, et qu’il semble apprécier. Le Conseil devrait laisser le marché décider de la meilleure façon de servir le consommateur en n’intervenant pas dans les décisions d’assemblage des différentes entreprises de distribution de radiodiffusion (EDR). Certaines d’entre elles ont déjà fait du service de base épuré leur élément distinctif dans le marché. Le Conseil ne devrait pas s’immiscer en réglementant ce type d’outil marketing essentiel. 13. S’il veut imposer le service de base épuré, le Conseil doit revoir la liste des chaînes qui devraient en faire partie. Corus note que la survie des émissions pour enfants inquiète le Conseil, mais celles-ci seraient les premières à disparaître dans le nouvel environnement. Sans l’accès au service de base et le bassin publicitaire qui l’accompagne, la viabilité à long terme de ces chaînes est compromise. 14. Corus comprend que les chaînes pour enfants représentent un important service public et propose d’ajouter TreeHouse au service de base, avec des obligations de contenu canadien et des dépenses d’émissions canadiennes (DÉC). Corus ajoute que le service de base devrait comprendre d’autres chaînes pour enfants, par exemple YTV, afin de s’assurer que tous les enfants et les mineurs continuent à avoir accès aux histoires et personnages 2 canadiens. Celles-ci ont d’ailleurs été offertes à un tarif de gros minime, et pendant des dizaines d’années, au service de base. Distribution des services facultatifs Distribution à la carte 15. Corus croit fermement qu’un système obligatoire à la carte détruirait l’infrastructure actuelle de la radiodiffusion canadienne, réduirait le nombre de chaînes canadiennes et entraînerait des pertes d’emploi massives au Canada. En somme, le système réglementé à la carte est la recette idéale de l’anéantissement du système canadien tel que nous le connaissons et l’apprécions. Distribution de groupes de chaînes 16. Les EDR devaient être autorisées à offrir des forfaits thématiques, toutefois le Conseil ne devrait pas en dicter l’ampleur ou les critères (prix, genre, etc.). Règle d’assemblage du 3 pour 1 17. Les règles d’assemblage sont la conséquence de la capacité réduite du modèle analogique et ne s’appliquent pas au numérique. Le fait d’empêcher Corus de croître et d’avoir accès au système ne favorisera ni la diversité, ni la croissance des autres joueurs. 18. Les règles d’assemblage sont un anachronisme et doivent être abolies. Règle de prédominance 19. Corus estime qu’il faut maintenir la règle de prédominance en vigueur. Accès des services non canadiens 20. Si le Conseil décide de modifier cette politique, il doit s’assurer de l’appliquer rigoureusement. Les fournisseurs de ces services non canadiens doivent avoir obtenu tous les droits requis pour la distribution de leur programmation au Canada et doivent continuer à les détenir. Les fournisseurs de ces services non canadiens ne doivent pas détenir de droits de programmation préférentiels ou exclusifs en rapport avec la distribution d’émissions au Canada et ne doivent pas chercher à obtenir ou à exercer de tels droits2. 2 http://www.crtc.gc.ca/fra/publications/satlist.htm 3 21. Le meilleur moyen de préserver un marché des droits propre au Canada – fondement absolu du système canadien de radiodiffusion – réside dans un cadre stratégique capable d’inciter les services de programmation non canadiens à offrir des droits de programmation exclusifs au Canada par le biais de services de programmation détenus par des Canadiens. 22. Entre-temps, le Conseil a adopté une approche d’entrée libre pour les services à caractère ethnique non canadiens. En réalité, il ne reste que deux exigences liées à l’entrée des services à caractère ethnique au Canada, et toutes deux portent sur les droits. Ceux-ci doivent détenir certains droits canadiens et ne peuvent pas détenir de droits de programmation préférentiels ou exclusifs au Canada. 23. Corus croit que l’exigence actuelle d’achat préalable garde toute sa pertinence car les services à caractère ethnique non canadiens exploités au Canada respectent rarement ces obligations. Exclusivité du genre 24. Corus appuie la suppression de la politique d’exclusivité du genre pour le marché anglophone qui a atteint une maturité suffisante. Cette politique peut limiter l’innovation et la capacité des services à satisfaire les besoins en constante évolution de ses auditoires. Son élimination simplifierait la réglementation et l’administration des services autorisés de la télévision payante et spécialisée au Canada anglais. 25. S’il veut éliminer sa politique d’exclusivité du genre et les privilèges d’accès qui y sont liés, le Conseil devra cependant modifier la réglementation de certains enjeux, notamment celle du contenu canadien et d’autres conditions de licence qui encadrent en réalité minutieusement les services de catégorie A. 26. Corus s’oppose à la suppression de la règle de l’exclusivité du genre pour le marché francophone. Financement et promotion d’une programmation canadienne captivante 27. En ce qui a trait aux DÉC des services autorisés de la télévision en direct, payante et spécialisée, Corus approuve leurs exigences s’agissant des services payants et spécialisés. 28. Corus, qui en exploite trois, rejette l’idée de DÉC obligatoires pour les stations de télévision dans les petits marchés.