VAL N° 130.Qxd
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
VivreJOURNAL COMMUNAL ààLLa vido orguesvidanto à Lorgue n°130 4ème trimestre 2016 Le mot du maire sommaire CLAUDE ALEMAGNA lLE MOT DU MAIRE p. 1 a France doit l'existence des « Monuments Historiques » à l'abbé Grégoire (1750/1831) prêtre citoyen et révolutionnaire lSERICICULTURE en lutte contre le vandalisme, la vente des édifices pour finan- La soie. p. 2, 3, 4 cer l'Etat et la Révolution ou effacer les traces de l'ancien lEVENEMENT Lrégime. Cette figure emblématique de la Révolution française, auteur de Bienvenu au père Noël. p.5 l'article premier de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, a créé le concept de protection du patrimoine pour protéger les monuments lHISTOIRE remarquables et les œuvres d'art. Mais c'est à partir de 1830, avec la Place d’Entrechaux ou création du poste d'inspecteur général des Monuments Historiques, qu'ils d’Entrechaus. p. 6, 7, 8 seront véritablement protégés. Le Var compte 313 édifices répertoriés à l'inventaire des monuments his- lCULTURE toriques. Les arènes de Fréjus, l'abbaye cistercienne de Le Thoronet, la Les passeurs de livres. p. 9, 10, 11 basilique de Saint-Maximin, l'église Saint-Louis de Hyères et l'église Saint-Pierre-aux-Liens de Six-Fours ont été les six premiers monuments à être classés dans notre département en 1840. lPORTRAIT Barthélémy Tornior. p. 12, 13 A Lorgues nous avons deux monuments classés à l'inventaire des monu- ments historiques : la Collégiale Saint-Martin commencée en 1704, ter- lART minée en 1729, classée en 1997 et la Chapelle Notre-Dame de Ben Va Rob Jullien. p.13, 14 (XVème siècle,) classée en 1929. Quatre monuments inscrits : la Fontaine de la Noix située place du Révelin érigée en 1771 classée en 1926 ; le lHISTOIRE LORGUAISE Couvent des Ursulines construit en 1633 - pour ce qu'il en reste - il occu- L’église Collégiale 2. p. 15 pait pour grande partie la place de la Bourgade et abrita en 1793 la mai- son d'arrêt révolutionnaire des royalistes favorables aux insurgés de lPATRIMOINE Toulon ; le couvent a été classé en 1948. Enfin, le presbytère et Font Un patron nommé Couverte, d'origine cistercienne (XIIème siècle,) classés en 1949. Ces trois Saint-Ferréol. p. 16, 17 derniers sont situés rue de la Bourgade. Le patrimoine est à la fois historique, architectural et culturel. Il est fra- lINVASION gile, vulnérable et menacé de disparaître si on n'intervient pas pour répa- Heteroptera Coreidae. rer les dommages du temps. La perte serait immense, nous effacerions p. 18, 19 une part de notre identité et de notre culture. Si les travaux de réfection de la chapelle Ben-Va sont terminés, ceux de lREFLEXION Beautés plastique cherchez la collégiale Saint-Martin et de la porte Tre-Barri le seront très prochaine- l’erreur. p. 19 ment. Nous engagerons sur le prochain exercice budgétaire des travaux de lALERTE revalorisation du Beffroi, ancienne tour des remparts du Castrum dotée La lutte contre le moustique en 1623 d'une horloge, ainsi que la réfection de la toiture de la chapelle Tigre s’organise - Il est chez de Saint-Jaume et la réhabilitation de la Fontaine de la Noix en totalité. nous à Lorgues. p. 20, 21 Depuis plusieurs décennies, les élus municipaux, en véritables gardiens du passé ont toujours défendu ce patrimoine lorguais avec la participa- Le plaisir de lire. p. 22 tion des habitants et des bénévoles réunis en association des Amis de Saint-Ferréol et du Vieux Lorgues. Ils sont tous devenus les témoins et lDETENTE les acteurs de notre Histoire en réalisant des travaux de conservation ce Le saviez-vous ? qui a permis de transmettre un héritage culturel et ne pas laisser la place La grille d’Antoine. p. 23 à une société sans repères. Adresses utiles. p. 24 Vivreà Lorgues SÉRICICULTURE Cantas, cantas, magnanarello Que la culido es cantarello ! Galant soun li magnan e s'endormon di tres : Lis amourié soun plen de fiho Que lou bèu tèms escarrabiho, Coume un vòu de bloundis abiho Que raubon sa melico i roumanin dóu gres F. Mistral Mirèio-Cant Segound La Historique soiesoietoire suivra les grands évènements histo- 'élevage des vers à soie visant à la riques. Conquête de la Perse par les Arabes production du fil de soie est très (638), les croisades, l'invasion à nouveau de ancienne. Elle date de 5000 ans , elle la Perse par Tamerlan. La croissance de l'em- apparaît la première fois en Chine qui pire Moghol ; et le voyage de Marco Polo jus- L garde jalousement le secret de la qu'en Chine au 13ème Siècle. production pendant plusieurs millénaires ; Des La soie était transportée de la Chine vers le fragments de ce tissu ont été retrouvés dans Moyen Orient et l'Occident en longues carava- les tombes royales de la dynastie des Chang nes. Cette route de 8 000 km est constituée qui régnèrent du 17ème au 11ème siècle avant de plusieurs réseaux partant de Xian en Chine. Jésus-Christ. Elle traverse déserts, hautes montagnes, plai- C'est vers 2650 avant J.C. que selon la nes et marécages du Haut Pamir vers légende (relatée par Confucius, dans le livre Samarkand, la Perse et l'Irak jusqu'à Istanbul des Odes) la princesse Si Ling, épouse de où les bateaux transportaient les soieries vers l'empereur Hoang Ti, élevera des vers à soie Athènes, Chypre, Alexandrie, Venise, Gênes, dans les domaines impériaux. Rome, Marseille. Elle eut l'idée de les élever dans des bâtiments La soie ne représentait qu'une partie du com- spéciaux au lieu de les laisser se nourrir direc- merce effectué par cette, route de la soie, on tement sur l'arbre (le mûrier). De même nous transportait également : ivoire, or, épices, tex- lui devons, selon la légende , le dévidage du tiles, métaux et pierres précieuses, corail, cocon pour obtenir un long fil, alors que pré- armes en bronze. cédemment on utilisait le cocon percé qui était Le cycle de la soie cardé. Le bombyx (papillon) se nourrit exclusivement L'élevage des vers à soie, à l'époque, est le des feuilles du mûrier. Une fois que les femel- privilège des hauts dignitaires, seuls à les ont pondu des oeufs, il existe plusieurs employer ce précieux produit. Pendant des étapes dans leur évolution : millénaires le secret de la reproduction de la - éclosion - du 1er âge au 5ème âge chenille est jalousement gardé. Il faut atten- Ensuite le ver s'enferme dans un cocon de soie dre vers 2300 avant J.C. qu'une princesse chi- qu'il tisse, puis c'est le filage du cocon (aupa- noise épouse le roi du Katan (Turkistan) et ravant étuvage des cocons) production de soie emporte avec elle ses soieries et son élevage grège, moulinage, tissage, ennoblissement. de vers à soie. Ainsi que des plants de Il est à noter que le papillon ne se nourrit pas, mûriers, seul ingrédient dont se nourrissent vit une dizaine de jours, ne vole pas et ces vers si particuliers. n'existe pas à l'état sauvage. La princesse apprendra aux femmes du Katan La soie en France la manière d'élever les vers et la technique du Jusqu'en l'an 1 000, elle est peu connue. Au dévidage du cocon, puis de son filage et du 15ème Siècle, la France devient grande dévidage de la soie. Seuls les hauts dignitaires consommatrice dans le milieu des nobles et sont autorisés à porter des vêtements de soie, hauts dignitaires. Face aux dépenses mineures l'élevage cependant s'étend progressivement de l'importation de soieries étrangères, le à toute l'Asie et au Japon. royaume prend une série de mesures desti- La route de la soie nées à favoriser la production en France. Lyon Elle remonte au 1er siècle avant J.C. Son his- devient capitale de la soie. Henri IV assisté 2 Vivreà Lorgues d'Olivier de Serres, illustre agronome, douzaine d'ateliers de grainage permettant à Seigneur de Pradel en Ardèche, s'engage dans 450 éleveurs de travailler chaque année plu- l'extension de cette industrie et ordonne la sieurs kg d'œufs produisant jusqu'à 28000 kg création dans chaque paroisse d'une mûraie et de cocons. d'une magnanerie, lieu d'élevage des vers à Les conditions climatiques, la qualité de la soie, appelé " magnan " en provençal : ce qui feuille du mûrier et les bons soins dispensés viendrait du vénitien " magnar " qui veut man- par les éleveurs étaient appréciés. ger. 20000 mûriers sont plantés dans les jar- Les nombreuses unités familiales (éducations) dins royaux (les Tuileries à Paris). étaient un atout car le sériciculteur graineur La sériciculture se développe dans le sud de la ne pouvait élever lui même tous les vers France : dans le Languedoc et les Cévennes nécessaires à la production de cocons dont il ainsi qu'en Provence et surtout dans le Var, avait besoin. Une pièce du domicile familial quelques siècles plus tard. était consacrée, pour quelques mois, à cette La production s'intensifie pour atteindre en activité assurée par une femme au foyer, ce 1853 : 26000 tonnes de cocons. qui lui permettait une source de revenu sup- Malheureusement une épidémie, la pébrine, plémentaire. Il existait plusieurs centaines de décime les vers et les cocons et l'on com- petites unités au début du 19ème siècle. Le mence à arracher les mûriers. graineur fournissait gratuitement des œufs et Les travaux de Pasteur entre 1865 et 1870 les femmes les élevaient, au sein de leur mai- permettent d'enrayer ce fléau par la voie son, 40 jours après la fourniture des œufs, les d'une nouvelle forme d'éducation pour les vers cocons étaient livrés.