Pierre BOUFFLERS Mémoire De Seconde Année De Master
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Pierre BOUFFLERS Mémoire de Seconde année de Master – Histoire et Civilisations Les mutations sociales du canton d’Étaples, de la pré-Révolution au début du Directoire : l’apport des archives notariales Directeurs de recherches : Youri CARBONNIER & Olivier TORT Année : 2016 – 2017 EN COUVERTURE : Luigi SCHIAVONETTI (1765-1810), d’après Charles BENAZECH (1767-1794), « Louis XVI jugé par la Convention nationale, décembre 1792 », estampe, Versailles, Châteaux de Versailles et de Trianon © Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin COTE CLICHÉ : 17-500763, N° D’INVENTAIRE : V2016.23.2 Je souhaiterais remercier l’ensemble de mes professeurs, et notamment mes deux directeurs de recherche, Youri Carbonnier et Olivier Tort, pour leurs précieux conseils. Je remercie également la municipalité d’Étaples pour son soutien, Anne-Sophie pour ses relectures patientes, Margot pour ses encouragements et Lucas pour les logiciels graphiques. Par soucis de rigueur et pour davantage d’authenticité, le style d’écriture originale des citations présentes dans ce mémoire a été conservé. « Je suis inflexible pour les oppresseurs, parce que je suis compatissant envers les opprimés ; je ne connais point l’humanité qui égorge les peuples, et qui pardonne aux despotes. » – Maximilien Robespierre lors du procès de Louis XVI le 16 janvier 1793 Liste des abréviations utilisées dans ce mémoire : * : voir glossaire ADPDC : archives départementales du Pas-de-Calais AMBSM : archives municipales de Boulogne-sur-Mer Cf. : confer ibid. : ibidem infra : ci-après op. cit. : opus citatum supra : ci-dessus SOMMAIRE SOMMAIRE 1 INTRODUCTION 2 CHAPITRE PREMIER : SITUATION ECONOMIQUE ET SOCIALE DU CANTON A LA VEILLE DE LA REVOLUTION FRANÇAISE 16 I. Fortunes et pauvretés dans l’espace cantonal 17 II. Fortunes et pouvoirs locaux 32 III. Sociologie du canton 43 CHAPITRE DEUXIEME : LES EVOLUTIONS APPORTEES PAR LA « PREMIERE REVOLUTION » DANS LE CANTON D’ÉTAPLES 69 I. Le sujet devient citoyen : l’apprentissage électoral 70 II. Sociologie des personnels politiques et administratifs 88 III. L’occasion à saisir, l’achat des premiers biens nationaux 119 CHAPITRE TROISIEME : DE LA « SECONDE REVOLUTION » AU DEBUT DU DIRECTOIRE, ENTRE SUSPENSION ET POURSUITE DES REFORMES 151 I. Des agitations politiques dans un contexte socio-économique tendu 152 II. Un renforcement des grosses fortunes 182 III. Les antagonismes politico-économiques du canton 202 CONCLUSION 218 TABLE DES MATIERES 227 SOURCES 231 BIBLIOGRAPHIE 240 GLOSSAIRE 246 ERRATA 247 INTRODUCTION La Révolution française est source de mutations sociales qui ont bouleversé la société d’Ancien Régime. D’ailleurs, elle tend à abolir cette société. Cependant, ces mutations sont le fait d’un temps si long qu’il peut, par certains aspects, s’établir dans la société d’Ancien Régime, notamment dans les difficultés que cette dernière connaît. D’une certaine manière, les derniers soubresauts de l’introduction des mutations sociales, mutations qui vont s’épanouir durant la période révolutionnaire, peuvent être considérés comme les difficultés économiques du royaume durant la décennie 1780. En effet, il faut parler d’une décennie car ça n’est pas la seule mauvaise récolte de l’année 1788-89 qui est responsable de l’éclatement de la colère populaire. Il s’agit d’une longue décennie de crispations financières et économiques que subissent la monarchie et la société. Du reste, ces crispations prennent elles- mêmes pied dans un temps long qu’il ne serait pas utile ici de développer. La Révolution éclate dans un contexte obscurci par des difficultés et, par ses décisions, exacerbe les passions et fait mûrir en très peu de temps un processus qui aurait pris des décennies à se concrétiser. C’est en connaissance de ce contexte que nous avons souhaité poursuivre les travaux de première année de Master Recherche dirigés par Alain Joblin. Ils étaient consacrés à l’étude des populations, de leurs conditions de vie et de la société d’Étaples dans la seconde moitié du XVIIIème siècle prérévolutionnaire. C’est afin d’en connaître davantage sur les mutations qui ont pu résulter du contexte défavorable et des décisions prises par les gouvernants de la période révolutionnaire que nous avons voulu mener ces nouveaux travaux de recherche. Présentation des sources et de l’intitulé Dans le but de poursuivre les recherches de première année de Master, nous avons conservé les minutes de notaires comme base principale d’analyse. Il s’agit des fonds du notaire Antoine Nicolas BÉLART, afin de réaliser une recherche dont les sources traitent d’une période la plus longue possible. En effet, bien que les actes d’un autre notaire d’Étaples soient conservés aux archives départementales, ceux-ci ne se prolongent pas suffisamment pour mener une étude de la Première République. Le second notaire présent est Jean-François BECQUET, mais concernant les périodes prérévolutionnaire et révolutionnaire, les minutes conservées ne couvrent que les années 1788 à 1792. Les archives d’Antoine N. BÉLART 2 représentent trois cartons, c’est-à-dire des années 1786 à l’an IV de la République. Cependant, les minutes utilisées pour cette nouvelle étude ne correspondent pas à l’ampleur géographique de celles utilisées pour les travaux précédents. En effet, sur invitation de mes directeurs, ont été uniquement transcrites et analysées les minutes ayant trait à un espace géographique correspondant au canton d’Étaples constitué avec la Révolution française1. Ainsi, 356 minutes du canton ont été transcrites. À quoi il aurait encore fallu ajouter environ 200 minutes pour réaliser l’analyse complète de l’étude notariale. Si des minutes n’ont pas été transcrites, c’est parce qu’elles correspondent à un secteur situé en dehors de notre espace d’étude. Le nombre important de minutes n’étant pas situées dans le canton d’Étaples s’explique de deux manières. Tout d’abord, Antoine Nicolas BÉLART ne possédait pas qu’une seule étude à Étaples, il a installé un cabinet dans la ville d’Alette, son lieu de naissance2. Cette implantation a été retrouvée dans les minutes de ce notaire étudiées lors de travaux précédents3. De plus, il faut ajouter à cela le fait que ce notaire se déplace énormément hors de son étude ou de son cabinet. Il se déplace même beaucoup plus que d’autres notaires. Toujours lors de précédentes recherches, nous avons pu définir que seuls 40% des actes d’Antoine Nicolas BÉLART étaient passés en l’étude d’Étaples ou en son cabinet d’Alette, soit près de 60% réalisés en dehors (chez les comparants, auberges, etc.) ! À titre de comparaison, son prédécesseur, Claude GRESSIER, réalisait plus de 83% de ses actes en son étude et il ne possédait pas de second cabinet4. À cette source notariale principale vient s’ajouter une source très proche. Il s’agit des registres de contrôle des actes du bureau d’Étaples. Ces registres permettent d’en connaître davantage sur les populations et ils apportent de nouvelles informations. Concernant la période et le secteur d’étude, les registres des années 1788 à 1797 ont été utilisés. L’étude des registres avant 1788 est impossible car ils n’ont pas été conservés. De même, le registre qui référence les actes du 31 mai 1792 au 26 septembre 1793 n’est pas communicable, par conséquent les actes enregistrés durant cette période n’ont pu être retrouvés. L’intérêt de ces registres est quadruple. Tout d’abord, ils permettent de retrouver des minutes de notaires non conservées dans les fonds notariés présentés précédemment, ces minutes ont pu disparaître 1 Annexe 1, p. 4 & Annexe 2, p. 6. 2 Acte de baptême du 21 février 1723 ADPDC 5 MIR 021/2. 3 Lors de l’établissement d’une quittance le 12 novembre 1776, Antoine Nicolas BÉLART spécifie que l’acte a été « fait et passé aud[it] alette dans le cabinet dudit notaire ». BOUFFLERS Pierre, Deux notaires et leur clientèle : Étaples (seconde moitié du XVIIIème siècle), Mémoire de Master 1 Recherche – Histoire et Civilisations, JOBLIN Alain (dir.), Arras, Université d’Artois, 2016, p. 27. 4 Ces pourcentages ont été réalisés grâce à l’étude de l’ensemble des minutes de Claude GRESSIER sur la période 1749 à 1751 avec un complément de l’année 1754 et sur l’analyse des minutes d’Antoine N. BÉLART entre 1776 et 1780. Ibid., p. 32. 3 avec les aléas de conservation, mais leur existence reste visible dans les registres. De cette manière, il est possible de retrouver certaines informations intéressantes, telles que les comparants, plus rarement leur qualité, le but de l’acte et les sommes engagées le cas échéant. Ce sont ainsi 28 minutes qui ont été retrouvées, ce qui porte le nombre d’actes notariés à 384. Le second intérêt de l’étude de ces registres est pécuniaire. Il est possible de retrouver un ordre de grandeur des sommes engagées dans les minutes conservées quand le montant n’est pas inscrit distinctement. Ceci est possible en connaissant les frais de contrôle de l’acte. En effet, ils sont proportionnels à la valeur des biens, aux sommes d’argent échangées, ou à la condition des parties signataires5. C’est notamment le cas pour un mariage entre deux enfants issus des notabilités de leur ville d’origine. La minute n’informe pas précisément des apports des futurs époux, mais l’on sait qu’ils doivent être conséquents car les frais d’enregistrements sont de 200 livres6. De plus, les registres permettent de suivre, d’une certaine manière, les comparants qui viennent chez les notaires. En effet, lorsque l’on voit qu’un comparant, ou une famille, semble « disparaître » des minutes d’un notaire, il est possible de voir si l’on n’en retrouve pas trace chez le second notaire présent en ville. Enfin, et ce point est tout aussi important que le premier développé, il est possible de repérer d’autres types d’actes dans les registres.