Lauréats 2007 Table Des Matières
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2007 LAURÉATS TABLE DES MATIÈRES Mot des ministres PAGE 5 Historique des Prix du Québec PAGE 7 Membres des jurys PAGE 52 Médaille des Prix du Québec PAGE 55 Paul Chamberland Yves Bergeron Richard E. Tremblay PRIX ATHANASE-DAVID PRIX MARIE-VICTORIN PRIX LÉON-GÉRIN PAGE 8 PAGE 12 PAGE 16 Jacques Lacoursière Yves Morin Jacques Y. Montplaisir PRIX GÉRARD-MORISSET PRIX ARMAND-FRAPPIER PRIX WILDER-PENFIELD PAGE 32 PAGE 36 PAGE 40 Rober Racine Paul Hébert Pierre Mignot PRIX PAUL-ÉMILE-BORDUAS PRIX DENISE-PELLETIER PRIX ALBERT-TESSIER PAGE 20 PAGE 24 PAGE 28 Gaston Bellemare Maher I. Boulos PRIX GEORGES-ÉMILE-LAPALME PRIX LIONEL-BOULET PAGE 44 PAGE 48 Voyez les entrevues avec les lauréats dans le site Web des Prix du Québec à l’adresse suivante : www.prixduquebec.gouv.qc.ca 04 MOT DES MINISTRES PRIX DU QUÉBEC LAURÉATS 2007 05 Une société progresse lorsque ses membres permettent à leur passion, leur flamme intérieure, leur créativité et leur dévouement de s'exprimer avec conviction. Parmi ces êtres se trouvent des gens qui forcent l’admiration par leur puissant désir de se dépasser pour le bien commun. Leur maîtrise de connaissances de pointe contribue à façonner une culture d'excellence, une culture moderne et Uouverte sur le monde. Depuis 1977, le gouvernement québécois a l’agréable tâche de rendre hommage, par l’entremise des Prix du Québec, à ces personnes remarquables qui, par leur savoir, leur ténacité et leur vision, contribuent au rayonnement de nos atouts autant chez nous qu’au-delà de nos frontières. Au nom des Québécoises et des Québécois, nous tenons à exprimer toutes nos félicitations et notre sincère reconnaissance à MM. Gaston Bellemare, Yves Bergeron, Maher I. Boulos, Paul Chamberland, Paul Hébert, Jacques Lacoursière, Pierre Mignot, Jacques Y. Montplaisir, Yves Morin, Rober Racine et Richard E. Tremblay. Chacune à sa manière, ces personnes d’exception ont non seulement enrichi notre trésor collectif, mais elles offrent à la relève une puissante incita- tion à conjuguer le verbe oser à la mesure de leurs rêves. Notre admiration à votre égard, chers lauréats, n’a d’égale que la fierté que nous ressentons à vous rendre hommage. Nous vous remercions pour votre inestimable apport à la vitalité ainsi qu’à la richesse culturelle et scientifique de la société québécoise! Le ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation, ministre du Tourisme et ministre responsable de la région de Montréal Raymond Bachand La ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine Christine St-Pierre 06 HISTORIQUE DES PRIX DU QUÉBEC PRIX DU QUÉBEC LAURÉATS 2007 07 Depuis longtemps, le gouvernement du Québec honore des hommes et des femmes qui, par leurs réalisations exceptionnelles, ont su marquer leur temps tout en contribuant à l’essor de la société québécoise. Les Prix du Québec sont l’hommage qu’il rend à leur mérite dans les domaines de la culture et de la science; ils sont non seulement le plus haut témoignage de reconnaissance d’une carrière remarquable, mais aussi une récompense qui érige les lauréats et Dlauréates en modèles pour l’ensemble de la population. L’origine des Prix du Québec remonte à 1922. Athanase David, secrétaire de la province de Québec, crée alors les Concours littéraires et scientifiques pour soutenir le travail d’écrivains et de chercheurs chevronnés. Jusqu’en 1967, les prix littéraires, et parmi ceux-ci le prix David, seront décernés pour une œuvre littéraire en particulier et les prix scientifiques, pour un ouvrage de recherche. À partir de 1968, le prix David est accordé pour l’ensemble de l’œuvre d’une écri- vaine ou d’un écrivain, tandis que les prix scientifiques continuent annuellement de reconnaître les travaux d’une ou deux personnalités du monde des sciences. En 1977, pour refléter la diversité de la vie culturelle, sociale et scientifique, le gouvernement du Québec crée les Prix du Québec. En plus du prix Athanase- David qui, déjà, couronne une carrière littéraire, le prix Léon-Gérin pour les sciences humaines et le prix Marie-Victorin pour les sciences de la nature et le génie sont institués en remplacement des prix scientifiques; s’y ajoutent le prix Paul-Émile-Borduas pour les arts visuels et le prix Denise-Pelletier pour les arts de la scène. En 1980 est créé le prix Albert-Tessier pour le cinéma et, en 1992, le prix Gérard-Morisset pour le patrimoine. En 1993, deux autres prix scientifiques sont créés : le prix Armand-Frappier souligne une contribution exceptionnelle au développement d’institutions de recherche ou à la promotion des sciences et de la technologie, tandis que le prix Wilder-Penfield couronne une carrière de recherche dans le domaine biomédical. En 1997, un autre prix s’ajoute, le prix Georges-Émile-Lapalme, qui reconnaît la contribution exceptionnelle d’une per- sonne à la qualité de la langue française parlée ou écrite au Québec. Enfin, le prix Lionel-Boulet, décerné pour la première fois en 1999, reconnaît la contribution exceptionnelle d’une personne qui s’est illustrée par ses activités de recherche et développement en milieu industriel. Les lauréats et lauréates reçoivent du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine ou du ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation une bourse non imposable de 30 000 $, une médaille en argent réalisée par un artiste du Québec, un parchemin calligraphié et un bouton de revers portant le symbole des Prix du Québec, une pièce de joaillerie exclusive aux lauréates et aux lauréats. PRIX DU QUÉBEC LAURÉATS 2007 09 En 1922, Athanase David (1882-1953) crée les Concours littéraires et scientifiques à l’origine des actuels Prix du Québec. Au prix AVID qui porte son nom sont admissibles D - les auteurs dont l’œuvre correspond E aux genres littéraires suivants : le conte, la nouvelle, la poésie, le récit, le roman, l’essai, l’écriture dramatique, la critique littéraire, le journalisme, la bande dessinée et toutes les formes de littérature THANAS pour la jeunesse. A RIX Paul Chamberland P C'est un homme doux. Et un homme en colère. C'est un utopiste dégrisé, un inquiet qui espère. C’est surtout un résistant, Paul Chamberland. Et un écrivain. Pour lui, c'est la même chose : « Je vois l'écriture comme une précieuse ressource pour comprendre en quoi résister est nécessaire et par rapport à quoi, envers qui, ou en vue de quoi. » Écrire, résister. C'est le parcours d'une vie pour ce poète et essayiste né à Longueuil en 1939. Après une enfance qu'il juge « sans histoire », il découvre à 16 ans Baudelaire et Rimbaud, griffonne ses premiers poèmes dans la foulée. Très tôt, Cil a ce qu'il appelle « la pré-science d'une œuvre totale » et « un désir puissant de la réaliser ». Mais, constate-t-il aujourd'hui : « Je me suis toujours avancé sans jamais l'atteindre. » C'est à l'adolescence, aussi, qu'il ressent ce qu'on pourrait appeler l'appel du sacré. « J'avais à la fois un désir très intense de sainteté et de poésie, ça formait un alliage pour moi. » Il va bien devenir séminariste, mais son rêve de prêtrise va finir par le lâcher. Vers l'âge de 20 ans. Pas assez mystique pour lui, le monde religieux dans lequel il évolue. « J'éprouvais un sentiment de révolte contre le matérialisme spirituel du milieu catholique québécois. Je rêvais d'une espèce de liberté spirituelle, et je me disais qu'il serait grandement temps qu'on débouche sur cette liberté. » La liberté, c'est dans la poésie qu'il va la trouver. Dès 1962, il publiera Genèses, suivi en 1964 de Terre Québec, qui lui vaudra le Prix de la province de Québec. Puis, un an plus tard, ce sera L’afficheur hurle. Où la poésie elle-même sera mise à mal : « et tant pis si j'assassine la poésie / ce que vous appelleriez vous la poésie / et qui pour moi n'est qu'un hochet / car je renonce à tout mensonge / dans ce présent sans poésie / pour cette vérité sans poésie... » C'est dans les mêmes années qu'il cofonde la revue Parti pris, sous le credo indépendance-socialisme-laïcité. « L'indépendance était pour nous la forme que prenait notre désir de révolution. Nous avions une visée internationaliste. Nous n'avons jamais prôné un nationalisme qui voulait marquer une identité ferme, 10 une espèce de noyau homogène. L'indépendance, pour nous, c'était faire sauter les verrous pour aller plus loin, c'était sortir de notre situation de colonisés qui nous gardait en prison et nous empêchait de nous ouvrir au monde. » Après les années mystiques, puis la période ouvertement engagée politiquement, il y aura une cassure. Une autre. Nourrie, celle-là, par des études en littérature avec le sociologue marxiste Lucien Goldmann, à Paris. Et par Mai 68, vécu sur le terrain. Au retour, ce sera la plongée dans la contre-culture, avec des participa- tions à Mainmise et Hobo-Québec. Viendront ensuite les années dites de la commune, de 1973 à 1978, à Morin Heights, où hommes, femmes et enfants expérimenteront au quotidien l'utopie. À leurs yeux, c'est clair, à l'époque : « L'utopie est réalisable, pour nous c'est commencé. » Puis c'est le désenchantement. La période rose est finie. C'est une prise de cons- cience effrayante : la planète fout le camp, le désastre nous pend au bout du nez, on court droit vers un mur. Voilà ce qui prend le devant, dans les années 1980, pour Paul Chamberland. Un bémol, cependant : « Devenant vert, je suis resté rouge.