Demandes de renouvellement, d'extension, de modification des conditions d'exploitation et d'autorisation de défrichement concernant la carrière Lafarge sur la commune de SAUCATS (33)

ENQUETE PUBLIQUE

Demande de renouvellement, d'extension et de modifications des conditions d'exploitation d'une carrière LAFARGE GRANULATS au lieu-dit Barban Demande d'autorisation de défrichement

Commune de SAUCATS ()

Référence : Arrêté du Préfet de la région Aquitaine, Préfet de la Gironde en date du 10 décembre 2015

RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

Hervé REDONDO, Commissaire enquêteur

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Demandes de renouvellement, d'extension, de modification des conditions d'exploitation et d'autorisation de défrichement concernant la carrière Lafarge sur la commune de SAUCATS (33)

DE MANDES DE RENOUVELLEMENT, D'EXTENSION, DE MODIFICATION DES CONDITIONS D'EXPLOITATION ET D'AUTORISATION DE DEFRICHEMENT CARRIERE LAFARGE, LIEU- DIT BARBAN COMMUNE DE SAUCATS (Gironde)

RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR SOMMAIRE

Rapport du commissaire enquêteur

Première partie

1 - Généralités ...... pages 5 à 15

2 - Organisation et déroulement de l'enquête...... pages 15 à 18

3 - Analyse des observations ...... pages 19 à 23

Deuxième partie

1 - Rappel de l’objet et des éléments essentiels de l’enquête …….. pages 25 et 26

2 – Avis sur le projet, éléments de réflexion et de motivation……...pages 27 à 32

3 – Conclusion générale……………………………………………. pages 32 et 33

Documents annexés à la première partie

1 – Décision du président du tribunal administratif de , n° E15000159/33 du 23 novembre 2015 désignant le commissaire enquêteur 2 – Arrêté préfectoral du 10 décembre 2015 prescrivant les enquêtes publiques conjointes 3 – Certificat d'affichage de la commune de SAUCATS 4 – Certificat d'affichage de la commune de SAINT MAGNE 5 – Certificat d'affichage de la commune de CABANAC ET VILLAGRAINS 6 – Procès-verbal de notification des questions et observations 7 – Mémoire en réponse de la société LAFARGE GRANULATS FRANCE 8 – Publications de l'avis d'enquête publique dans les journaux Sud-Ouest et Les Echos Judiciaires Girondins. 9 – Photocopies des pages utilisées du registre d'enquête.

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Demandes de renouvellement, d'extension, de modification des conditions d'exploitation et d'autorisation de défrichement concernant la carrière Lafarge sur la commune de SAUCATS (33)

Commune de SAUCATS (Gironde)

DE MANDES DE RENOUVELLEMENT, D'EXTENSION, DE MODIFICATION DES CONDITIONS D'EXPLOITATION ET D'AUTORISATION DE DEFRICHEMENT CARRIERE LAFARGE AU LIEU- DIT BARBAN

Enquête publique demandée par : Monsieur le Préfet de la région Aquitaine, Préfet de la Gironde

Arrêté préfectoral en date du 15 décembre 2015, prescrivant l'enquête publique sur une période de 32 jours du 11 janvier 2015 au 11 février 2015 inclus.

RAPPORT DE MISSION D'ENQUÊTE PUBLIQUE

Destinataires :

- Monsieur le Préfet de la région Aquitaine, Préfet de la Gironde - Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Bordeaux

Le 28 février 2016

Hervé REDONDO, commissaire enquêteur

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Demandes de renouvellement, d'extension, de modification des conditions d'exploitation et d'autorisation de défrichement concernant la carrière Lafarge sur la commune de SAUCATS (33)

ENQUETE PUBLIQUE Demande de renouvellement, d'extension et de modification des conditions d'exploitation d'une carrière au lieu-dit Barban Demande d'autorisation de défrichement

Commune de SAUCATS (Gironde)

Référence : Arrêté du Préfet de la région Aquitaine, Préfet de la Gironde en date du 10 décembre 2015

RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR (1ère partie - enquête)

Hervé REDONDO, commissaire enquêteur

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Demandes de renouvellement, d'extension, de modification des conditions d'exploitation et d'autorisation de défrichement concernant la carrière Lafarge sur la commune de SAUCATS (33)

1- GÉNÉRALITÉS

1.1 – Préambule

La commune de SAUCATS est située dans la partie Sud du département de la Gironde, (région de la Haute Lande Girondine), à 30 kilomètres de l'agglomération bordelaise. D'une superficie de 89,15 kilomètres carrés, elle se compose d’un centre-bourg qui s'étire au long de la route départementale 651 et de hameaux dispersés. Elle comptait 2230 habitants en 2012 (recensement INSEE), la population locale étant toutefois en évolution très nettement positive (évaluée à 2800 habitants en février 2015), compte tenu notamment de sa proximité avec l'agglomération bordelaise et ses bassins d'emploi, situation qui génère l’implantation de nouveaux habitants attirés par le prix du foncier et la qualité de vie. Sur le plan administratif, la commune de SAUCATS est rattachée au canton de LA BREDE. Elle fait partie de la communauté de communes de MONTESQUIEU, qui regroupe 13 communes et dont le siège est implanté à . L’économie locale s’appuie principalement sur l’activité rurale et notamment sylvicole, 7000 hectares étant occupés par le massif forestier (dont seulement 11 à statut communal), ainsi que plusieurs entreprises de taille artisanale ou relevant du commerce de proximité.

La carrière Lafarge Granulats France

A 5 kilomètres au sud du bourg de SAUCATS, au lieu-dit Barban et à proximité de la route départementale 111 se trouve la carrière exploitée par la société LAFARGE GRANULATS FRANCE. Implantée sur une surface totale de 52,63 hectares comportant cinq parcelles cadastrales, cette carrière et ses installations produisent des sables et granulats essentiellement destinés à la construction et aux travaux publics. Son principal client est toutefois l'entreprise ALKERN, implantée à (33), productrice de blocs et produits en béton, puisque cette dernière représente 80% du volume de ses livraisons.

C'est dans ce contexte et afin de poursuivre et de diversifier son activité sur le site de Barban que la société LAFARGE GRANULATS FRANCE (L.G.F.) demande le renouvellement de son autorisation d'exploitation, l'extension sa surface d'exploitation, l'autorisation de modification des conditions d'exploitation par l'ajout d'un site de réception de matériaux inertes ainsi que l'autorisation de défrichement sur deux parcelles cadastrales.

1.2 - Objet de l'enquête publique

Par arrêté en date du 10 décembre 2015 (cf. annexe n° 2), Monsieur le Préfet de la Gironde a soumis à enquête publique deux demandes présentées par la société LAFARGE GRANULATS FRANCE : - l'une concernant le renouvellement de l'autorisation d'exploitation de la carrière alluviale de Barban, l'autorisation d'extension de cette exploitation et l'autorisation de modifier les conditions d'exploitation ; - l'autre concernant l'autorisation de défrichement sur les deux parcelles concernées par le projet d'extension.

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Les deux dossiers ont été présentés par Monsieur Philippe GORIOUX, directeur général de la société LAFARGE GRANULATS FRANCE Sud-Ouest, et sont suivis sur le plan local par Madame Isabelle BAZIN, responsable foncier environnement pour le secteur Sud-Ouest.

Conformément aux dispositions de l'article 1er de l'arrêté cité supra, ces deux demandes font l'objet d'une enquête publique unique.

Le projet global est constitué de : - la demande de renouvellement de l'autorisation d'exploiter la carrière de Barban pour une durée de 7 ans (5 années d'exploitation et 2 années de remise en état du site, - la demande d'extension d'exploitation portant sur deux parcelles situées à l'Ouest de la carrière autorisée, - la demande de modification des conditions d'exploitation par la mise en place d'une activité d'enfouissement de matériaux inertes "non valorisables", - la demande d'autorisation de défrichement sur les deux parcelles concernées par le projet d'extension d'exploitation.

1.3 - Cadre juridique

La carrière de SAUCATS-Barban relève de la réglementation concernant les installations classées pour la protection de l'environnement (I.C.P.E.). Le projet soumis à la présente enquête s'inscrit dans le cadre : - du Code de l’Environnement (livre V titre I relatif aux installations classées, livre I article 122-1 sur les projets soumis à l’étude d’impact, chapitre III articles 123-1 à 123-19 et R 123-1 à 123-46 sur les enquêtes publiques relatives aux opérations susceptibles d’affecter l’environnement, - du Code Forestier (articles L 341-1 et suivants et R 341-6 et suivants).

1.4 - Nature et caractéristiques du projet

L’ensemble du site de la carrière de SAUCATS - Barban s'étend sur une surface totale de 52,63 hectares, regroupant 5 parcelles cadastrales (108, 109, 110, 2332 et 2333). Ces parcelles sont exploitées sous régime d'autorisation de leurs propriétaires, la parcelle 2332 faisant l'objet d'une promesse de vente.

Le dossier se décompose en plusieurs demandes :

1.4.1 – La demande de renouvellement de l'autorisation d'exploiter

L'autorisation d'exploiter la carrière de Barban a fait l'objet de deux arrêtés préfectoraux : - un arrêté du 11 décembre 2007 autorisant l'exploitation pour une durée de 20 années pour une surface global de 38,59 hectares environ, - un arrêté préfectoral complémentaire du 20 décembre 2013 fixant pour cette exploitation une nouvelle date d'échéance au 31 décembre 2020 et modifiant le phasage d'exploitation. La société LAFARGE GRANULATS FRANCE sollicite le renouvellement de l'autorisation d'exploitation pour une durée de 7 ans (5 ans d'exploitation et 2 ans de remise en état et d'aménagement du site).

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1.4.2 – La demande d'extension de l'autorisation d'exploiter

Conformément aux deux arrêtés préfectoraux du 11 décembre 2007 et du 20 décembre 2013, la société LAFARGE GRANULATS FRANCE est actuellement autorisée à exploiter les parcelles 108, 109 et 110 représentant une surface totale de 38,6 hectares.

Elle sollicite désormais l'extension de cette autorisation aux parcelles 2332 et 2333, situées à l'Ouest des parcelles autorisées et représentant une surface totale de 14,03 hectares, tout en s'engageant à préserver de toute exploitation la partie Sud de la parcelle 2332 car il s'agit d'une lande à molinie présentant un fort intérêt écologique.

1.4.3 – La demande de modification des conditions d'exploitation et de remise en état

Afin de mieux répondre aux besoins locaux et de contribuer à la remise en état du site, la société LAFARGE GRANULATS FRANCE demande l'autorisation de mettre en place une activité d'enfouissement de matériaux inertes "non valorisables" à concurrence de 20 000 mètres cubes par an. Cette activité fera l'objet d'une procédure stricte destinée à contrôler la nature et la conformité des matériaux destinés à remblayer deux points particuliers du site d'extraction, par un double contrôle effectué par deux employés différents, l'un dès l'arrivée des camions sur la zone d'accueil (bascule) et l'autre lors de leur déchargement sur le site de la carrière. La conformité des remblais provenant d'actuels ou anciens sites industriels fera l'objet d'un certificat d'acception préalable émis par un laboratoire accrédité COFRAC EN 17025 ou équivalent.

1.4.4 – La demande d'autorisation de défrichement

Cette demande porte sur la parcelle C 2332 pour une surface de 10,89 hectares, la partie Sud de cette parcelle (lande à molinie) restant protégée sur une surface de 2,64 hectares, ainsi que la parcelle C 2333 dans son intégralité soit une surface de 0,5 hectare.

Zones de Parcelle 2333 remblais par (extension et matériaux inertes défrichement)

Parcelle 2332 (extension et défrichement)

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1.5 - Dossier d’enquête

1.5.1 – Composition générale du dossier d’enquête

Le dossier d'enquête comprend : - la demande de renouvellement et d'extension de l'autorisation d'exploiter et le projet de modification des conditions d'exploitation, - la demande d'autorisation de défrichement, - le rapport de recevabilité établi le 18 septembre 2015 par la D.R.E.A.L. d'Aquitaine (unité territoriale de la Gironde), - l'avis de l'autorité administrative de l'Etat compétente en matière d'environnement établi le 9 novembre 2015.

1.5.2 – La demande de renouvellement et d'extension de l'autorisation d'exploiter

La demande de renouvellement et d'extension de l'autorisation d'exploiter se compose de : - la demande d'autorisation assortie des plans réglementaires (parties 1 et 2), - le rapport d'étude d'impact environnemental et d'étude des dangers (parties 3 et 4) - la notice relative à l'hygiène et la sécurité (partie 5).

L'analyse de ce document permet de dégager les éléments essentiels suivants :

- en ce qui concerne le fonctionnement du site :

Outre son activité traditionnelle d'extraction et de traitement des sables et granulats, la société L.G.F. souhaite créer des zones de stockage des matériaux inertes "non valorisables". Ces deux zones se situeront en bordure des zones d'exploitation, à l'Est et à l'Ouest du plan d'eau Ouest au fur et à mesure de l'avancement des travaux d'excavation. La procédure mise en place pour vérifier l'acceptabilité de ces matériaux se déclinera en deux phases : un premier contrôle lors de l'arrivée des camions sur site, un second contrôle lors du déchargement. En outre, les matériaux inertes provenant de sols potentiellement contaminés auront du faire au préalable l'objet d'une analyse par un laboratoire accrédité COFRAC EN 17025 ou équivalent. Tout apport de matériaux inertes fera l'objet d'un enregistrement.

- en ce qui concerne l'étude d'impact environnementale :

Cette étude fait l'objet du rapport numéro A 77838/B établi par le bureau d'études Antea Group. Ce rapport, très complet et rédigé de manière claire, relève plusieurs enjeux forts, à savoir : - l'impact sur les sols et les eaux superficielles et souterraines, - la continuité écologique et notamment la trame verte et bleue, - l'impact sur le milieu naturel, plusieurs espèces protégées étant présentes sur le site, - les activités agricoles et sylvicoles du fait du défrichement lié à la demande d'extension.

Afin de limiter les impacts écologiques liés au projet, diverses mesures environnementales seront mises en œuvre :

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- impact sur les sols : hormis la consommation de granulats, les mesures déjà prises par la société L.G.F. en matière de stockage d'hydrocarbures, de dépotage des matières polluantes et d'entretien des véhicules sont de nature à prévenir tout déversement accidentel de produits polluant.

- impact sur les eaux : le rapport relève qu'en l'absence de ruisseau ou fossé au droit de la zone d'extension, le projet ne présentera aucun impact sur la continuité hydraulique. En outre, la mise en place de piézomètres et des prélèvements réguliers permettent de suivre la présence de matières en suspension qui pourraient s'infiltrer dans l'aquifère et modifier la qualité de la nappe souterraine. Il subsiste toutefois un risque de débordement de la nappe en période de hautes eaux, celui-ci devant être régulé par la pose d'une canalisation enterrée se situant à la partie Sud du plan d'eau. Le trop-plein se déversera dans le fossé longeant la piste D.F.C.I., lequel alimente à quelques centaines de mètres la craste de Duluc. Le site se situe entre deux cours d'eau inclus dans le périmètre Natura 2000 "réseau hydrographique du Gat- Mort et du Saucats", la craste de Duluc constituant un affluent du ruisseau du Gat-Mort. Le déversement du trop-plein, composé d'eaux pluviales et d'eaux de nappe, n'est pas de nature à constituer une source de pollution impactant le site Natura 2000.

- impact sur le milieu naturel et la protection des espèces : le rapport souligne que le projet n'entraînera la destruction d'aucune espèce floristique ou faunistique présentant un intérêt patrimonial. En effet, le secteur Sud de la parcelle 2332 ne sera pas exploité car il s'agit d'une zone de lande à molinie, de même que deux secteurs à gentiane et molinie situés au Sud-Est du site. Ces secteurs font d'ailleurs l'objet d'un suivi écologique en partenariat avec le Conservatoire de la Réserve Naturelle Géologique de SAUCATS-LA BREDE.

1.5.3 – La demande d'autorisation de défrichement

La demande d'autorisation de défrichement porte sur les parcelles concernées par la demande d'extension d'exploitation, à savoir la parcelle C 2332 pour une surface de 13,54 hectares et la parcelle C 2333 pour une surface de 0,5 hectare.

Cette demande est assortie d'une étude d'impact largement inspirée par celle relative à la demande de renouvellement et d'extension de l'autorisation d'exploitation, et les mêmes enjeux forts sont à ce titre relevés. L'opération de défrichement n'occasionnera aucune dégradation ou destruction d'habitat d'espèces d'intérêt communautaire compte tenu des mesures d'évitement décrites ci- dessus. En outre, le remplacement de la pinède par des plans d'eau et leurs berges s'avère favorable à la recolonisation des zones remblayées par les landes à molinie ou les ajoncs d'Europe, ainsi que des végétaux aquatiques, des arbres pionniers et une roselière au niveau du bassin de décantation. La craste de Duluc, incluse dans la trame bleue, ne sera que très peu impactée par la montée des eaux et le déversement du trop-plein compte tenu de la qualité de celles-ci.

Le dossier comporte une convention de reboisement compensateur conclue le 24 septembre 2014 entre la société L.G.F. et la S.A.R.L. SUD GIRONDE FORET portant sur une surface totale de 16 hectares sur la commune limitrophe de CABANAC ET VILLAGRAINS.

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Secteurs de lande à molinie non exploités Secteurs à gentiane évités

Dispositif de trop-plein

1.5.4 – Le rapport de recevabilité

Le rapport de recevabilité note le caractère complet et régulier du dossier et ne comporte aucune remarque particulière sur son contenu. Il note également que les éléments fournis par la société pétitionnaire en regard des dispositions du code de l'environnement apparaissent en relation avec l'importance de l'installation projetée.

1.5.5 – L'avis de l'autorité environnementale de l'Etat

L'autorité environnementale de l'Etat note que l'étude d'impact est correctement étayée et permet une bonne appréciation par le public des enjeux de territoire identifiés. Les mesures d'évitement et de réduction des impacts sont clairement présentées et proportionnées aux enjeux et au contexte territorial. Elle relève que le pétitionnaire a renoncé à l'exploitation de la parcelle numéro 107 et à la partie Sud de la parcelle numéro 2332 qui comportent les plus forts enjeux de biodiversité. Elle souligne la nécessité du strict respect des mesures prévues pour la protection des aquifères et recommande notamment que les zones évitées soient matérialisées de manière à ne pas constituer un obstacle pour la faune, que la période sans défrichement soit prolongée jusqu'à fin septembre, que les plantations soient réalisées à l'aide d'essences locales, que les moyens soient mis en place pour s'assurer de l'efficacité du trop-plein et qu'une surveillance soit instaurée en période de débordement. Elle recommande également que des dispositions soient adoptées pour éviter la migration des batraciens présents sur la parcelle numéro 107 vers les zones en cours d'exploitation.

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1.5.2 – Analyse du projet

1.5.2.1. – Programmation de la poursuite d'exploitation de la carrière

La poursuite d'exploitation de la carrière de SAUCATS-Barban est prévue par la société L.G.F. selon le calendrier prévisionnel suivant : - tranche 1 : parcelle C110 actuellement en cours d'exploitation : fin d'extraction prévue au 2ème semestre 2016, - tranches 2a et 2b : parcelles C 2332 et 2333 concernées par la demande d'extension et de renouvellement de l'autorisation : début d'extraction prévue au mois de juillet 2016 pour une durée de 3 années environ ; - tranche 3 : pointe Est de la parcelle C 108 : opérations d'extraction à l'issue des tranches 2a et 2B (demande de renouvellement de l'autorisation d'exploitation).

1.5.2.2. – Document d’urbanisme

La commune de SAUCATS dispose d’un plan local d’urbanisme depuis le 8 novembre 2007.

Le site de la carrière se situe dans son intégralité en zone Ac. Il est compatible avec le règlement d’urbanisme, lequel stipule que (chapitre 7, section 1, article A2 et paragraphe 2.3): "Les occupations et utilisations du sol suivantes ne sont admises que si elles ne sont pas de nature à générer des nuisances pour le voisinage quelle que soit leur destination et que si elles respectent les conditions ci-après... En zone Ac les carrières, les gravières ainsi que toute exploitation du sous-sol".

1.5.2.3. – Occupation des sols

La tranche 1 (parcelle C 110)

La tranche 1 est en cours d'exploitation. Les sables et granulats sont extrait à l'aide d'une dragline puis transportés sur 300 mètres environ par un chargeur jusqu'au tapis roulant, lequel les convoie jusqu'à la station de traitement.

Vue de la tranche 1 en cours d'extraction Vue de la tranche 1 en cours d'extraction on remarque la formation du plan d'eau au fur et à mesure de l'extraction

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La tranche 2 a (parcelle C 2332)

Le terrain faisant l'objet de la future tranche 2 a, d'une surface de 5,6 hectares, est actuellement planté d'une pinède d'une quinzaine d'années en très bon état sanitaire apparent. La partie sud de la parcelle C 2332, représentant une surface de 2,8 hectares est constituée par une lande à molinie exclue du périmètre d'exploitation.

Vue de la tranche 2 a plantée d'une pinède Vue de la partie Sud de la tranche 2a (lande à molinie).

La tranche 2b (parcelle C 2332) et la parcelle C 2333(tranches 2 a et 2 b)

Contrairement à la tranche 2 a, le terrain prévu pour la tranche 2 b, d'une surface de 6,20 hectares environ est totalement défriché. La parcelle 2333 est constituée par une bande de terrain d'une dizaine de mètres de largeur, actuellement occupée par une piste en bordure de laquelle se trouve le tapis de transport des matériaux d'extraction.

Vue de la tranche 2 b totalement défrichée Vue de la parcelle 2333. On remarque le tapis de transport longeant la piste.

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La tranche 3 (pointe Est de la parcelle C 108)

Le terrain relatif à la future tranche 3, d'une surface totale de 4 hectares environ, est entièrement défriché. A l'Ouest de cette tranche se trouvent deux secteur à gentiane pneumonanthe ainsi qu'un secteur de lande à molinie qui ne seront pas exploités et sont actuellement matérialisés par la pose de clôtures en fil de fer, qui ne constituent pas un obstacle pour la faune locale .

Vue de la tranche 3 totalement défrichée Vue d'un secteur à gentiane pneumonanthe

1.5.2.4. – Protection de la nature

Considérations relatives à la protection de la faune et de la flore

L’ensemble des éléments fournis dans les deux dossiers, et notamment dans l’étude d’impact sur l’environnement, témoignent de la volonté de la société L.G.F. de prendre en considération les contingences inhérentes à l’environnement dans les différentes composantes et phases du projet. Cette volonté est d’ailleurs soulignée dans l'avis de l’autorité administrative de l'Etat compétente en matière d'environnement, qui note dans sa conclusion "l'identification satisfaisante des enjeux et des impacts environnementaux et la clarté de la présentation des mesures d'évitement et de réduction des impacts".

Tel qu'il est présenté tant en matière de demande d'exploitation que de défrichement, le projet d'extension de la carrière de Barban vise à limiter les incidences sur le milieu naturel. C'est ainsi que tous les secteurs comportant des habitats à fort enjeu sur le plan de la biodiversité , notamment ceux comportant des landes à molinie ou propices au développement de la gentiane pneumonanthe, ont été clairement identifiés, balisés sur le terrain et exclus des zones d'extraction.

Enfin, si une opération de défrichement est inéluctable dans le cadre de l'extension de la surface d'extraction, elle se trouve compensée par une opération de reboisement en pins maritimes pour une surface de 16,7 hectares sur la commune limitrophe de CABANAC ET VILLAGRAINS ainsi qu'une autre opération de reboisement en chênes pédonculés et tauzin pour une surface de 10 hectares sur la commune, également limitrophe, de SAINT MAGNE.

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Au regard de l’application de la directive Natura 2000, l’autorité environnementale note que l'étude d'impact conclut, de manière justifiée, à l'absence d'incidences notables du projet d'extension sur le site identifié du Gat Mort. Au regard de la trame verte et bleue, elle note que malgré l'opération de déboisement, l'intégrité du corridor est conservée par la présence de boisements de conifères et milieux associés aux alentours du site.

Considérations relatives à la gestion des eaux

Afin de réguler le niveau des eaux de surface du plan d'eau, la société L.G.F. a mis en place un dispositif de trop-plein constitué d'un tube en P.V.C. de 160 millimètres qui traverse un merlon sableux pour rejoindre un fossé (c.f. figure au paragraphe 1.5.3 supra), lequel se déverse dans la craste de Duluc qui constitue un affluent du ruisseau du Gat Mort, situé à 2,5 kilomètres du site et faisant partie du secteur Natura 2000 "réseau hydrographique du Gat Mort et du Saucats".

Vue du tuyau côté plan d'eau On note la présence d'une cage en grillage simple destinée à prévenir le colmatage de son entrée

L'autorité environnementale de l'Etat recommande que soient prises des mesures destinées à s'assurer de l'efficacité de ce trop-plein, ainsi qu'une surveillance au niveau de la sortie d'eau en période de débordement. Or, la bouche d'entrée de ce tube se trouve au niveau du sol en pente. Bien que celle-ci soit protégée par un grillage son positionnement ne garantit pas son absence d'engorgement, notamment pas la pousse des herbacés. C'est en ce sens qu'il apparaît indispensable de prolonger le tube sur une longueur de 1 mètre environ afin que la bouche d'entrée se trouve "en pleine eau" lors de la montée de la nappe superficielle.

Considérations relatives à la réception de matériaux inertes

La société L.G.F. sollicite l'autorisation de création d'un centre de réception de matériaux inertes participant au comblement des zones d'extraction. Les types de matériaux ainsi que les procédures de contrôle sont clairement exposées dans le dossier de demande et correspondent aux dispositions de la réglementation en vigueur. La société pétitionnaire fait état d'une prévision de 20 000 mètres cubes par an, soit la valeur de 1000 camions et donc une circulation intensifiée de 5 camions par jour. Il s'agit là d'une évaluation méritant d'être affinée, compte tenu du fait notamment que ces camions emprunteront selon toute vraisemblance la route départementale traversant le centre du bourg de SAUCATS, source potentielle de perturbation pour la quiétude et la sécurité de la

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Demandes de renouvellement, d'extension, de modification des conditions d'exploitation et d'autorisation de défrichement concernant la carrière Lafarge sur la commune de SAUCATS (33) population locale. En effet et actuellement, seuls les camions provenant de la carrière et circulant donc à plein empruntent la route départementale, un circuit ayant été aménagé via une piste goudronnée reliant les routes départementales 108 et 111 au Sud du Bourg.

2 - ORGANISATION ET DÉROULEMENT DE L'ENQUÊTE

2.1 - Désignation du commissaire enquêteur

Le commissaire enquêteur a été désigné par décision du président du tribunal administratif de Bordeaux n° E 150000159/33 en date du 23 novembre 2015 (cf. annexe n° 1) et par arrêté du préfet de la région Aquitaine, préfet de la Gironde en date du 10 décembre 2015.

2.2 - Modalités de l'enquête

2.2.1 - Rôle du commissaire enquêteur dans la préparation et l'organisation de l'enquête

Préalablement à l'ouverture de l'enquête, le commissaire enquêteur a procédé à l'analyse de l’ensemble du dossier afin d'en dégager les éléments essentiels sur les plans technique et environnemental, et d'en analyser le processus d'élaboration.

2.2.2 - Contacts préalables à l'enquête et au cours de celle-ci

En amont de la période d'enquête publique et au cours de celle-ci, plusieurs contacts ont été établis entre le commissaire enquêteur et les diverses parties prenantes au dossier, à savoir : - le 30 novembre 2015, entretien avec Madame CABARET, chargée du suivi du dossier à la D.D.T.M. de la Gironde et prise en compte de l'ensemble de la documentation ; - le 1er décembre 2015, remise du dossier d'enquête publique en mairie de Castets et entretien avec Monsieur CLEMENT, maire de la commune ainsi que le maire-adjoint, portant sur le contenu du projet ainsi que ses incidences notamment en matière de traversée du bourg par les poids-lourd ; - le 12 décembre 2015, réunion avec Madame Isabelle BAZIN, responsable Foncier Environnement de la société L.G.F. secteur Sud-Ouest ainsi que Monsieur Joseph PICO, commissaire-enquêteur suppléant, portant sur les aspects techniques et environnementaux du projet ainsi que le positionnement des panneaux d'information du public. Cet entretien a été suivi d'une visite complète du site de la carrière. - le 12 décembre 2015 à l'issue de la visite du site ainsi que le 11 février 2016 au terme de la partie publique de l'enquête, nouvelles rencontres avec le maire de la commune portant notamment sur l'incidence de la création du centre de réception des matériaux inertes sur l'accroissement de la circulation des poids-lourds ; - le 11 janvier 2016, rencontres avec Monsieur Benoît DARBO, maire de la commune de CABANAC ET VILLAGRAINS et Madame Brigitte OCTON, maire de la commune de SAINT MAGNE, ces deux communes se trouvant dans le périmètre des 3 kilomètres autour du site de la carrière. Les entretiens ont notamment porté sur les éventuelles nuisances occasionnées à la population locale ainsi que la circulation des poids-lourds. La municipalité de CABANAC ET VILLAGRAINS est favorable à l'ensemble du projet mais soulève les difficultés rencontrées en matière de gabarit et

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de qualité du revêtement de la route départementale 219 entre les bourgs de CABANAC et de VILLAGRAINS ainsi que la route départementale 16 entre le bourg de CABANAC et la route départementale 651 ; elle souhaite en outre qu'un dispositif de ralentissement de la circulation (système d'"olives") soit mis en place sur la route départementale 651 aux deux extrémités du hameau de La Tuilerie. La municipalité de SAINT MAGNE soulève les difficultés causées par le passage des poids-lourds sur la route départementale 111 au niveau du bourg de Douence et souhaite donc que l'activité du futur centre de réception des matériaux inertes soit limité aux prévisions de L.G.F., c'est à dire 20000 mètres cubes par an. - le 13 janvier 2016, réunion avec Messieurs Yves GILLY et Cyrille GREAUME, responsables de l'association Réserve Naturelle Géologique de SAUCATS - LA BREDE. L'entretien a notamment porté sur la protection de la flore et de la faune présentant un intérêt écologique et notamment des secteurs de landes à molinie et de fougères pneumonanthes.

2.2.3 - Registre d'enquête

Le registre d'enquête a été ouvert par le Maire de la commune de SAUCATS et paraphé par le commissaire enquêteur pour être tenu à la disposition du public avec le dossier d'enquête en mairie aux heures habituelles d'ouverture du 11 janvier au 11 février 2016.

2.2.4 - Visites des lieux

Le commissaire enquêteur a procédé à plusieurs visites sur site ainsi qu’en divers points de la commune en fonction des interrogations suscitées par le dossier : - le 12 décembre 2015 à l’issue de l’entretien avec la responsable Foncier Environnement de la société L.G.F. et en compagnie de celle-ci ; - le 13 janvier 2016 à l'issue de la rencontre avec les responsables de la Réserve Naturelle de SAUCATS - LA BREDE et en compagnie de Monsieur GREAUME. Cette visite a essentiellement concerné les secteurs protégés sur le plan de la faune et de la flore ainsi que les mesures prises par la société L.G.F. pour assurer cette protection. A été notamment abordée la question de la pose d'un dispositif anti- franchissement des batraciens en bordure de la parcelle 2333 compte tenu de leur présence sur la parcelle 107 en particulier au niveau de la mare, le caractère temporaire de ce dispositif ainsi que la possibilité de le réaliser à l'aide de bandes transporteuses usagées ; - le 30 janvier 2016 à l'issue de la réception du public, afin de contrôler la conformation et l'état de la route départementale 111 en sortie nord du bourg d'Esclauzet suite aux observations formulées par Madame LEVERD ; - avant la première permanence et à l'occasion de chacune, afin de vérifier la présence et l’état de conservation des panneaux d’information du public implantés à proximité du site.

2.3 - Concertation préalable

La carrière de Saucats-Barban est exploitée depuis l'année 2007 sans que les modalités de cette exploitation ne soulèvent de difficulté majeure sur le plan du respect de l'environnement et de la qualité de vie des population environnantes. Seules quelques voix émergent de manière sporadique pour attirer l'attention sur la circulation des poids-lourds empruntant la route départementale traversant le centre du bourg, situation à laquelle la

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La poursuite de l'activité et le projet d'extension de cette carrière sont donc connus de la population locale, qui n'a en amont de l'enquête publique manifesté aucune opposition.

2.4 - Information effective du public sur l’enquête publique

Les avis d'enquête contenant l'ensemble des informations requises ont été diffusés dans les éditions du 22 décembre 2015 et du des journaux Sud-Ouest et Les Echos Judiciaires Girondins.

L'arrêté préfectoral prescrivant l'enquête publique a été affiché en mairies de SAUCATS, de SAINT MAGNE (mairie et bourg de Douence) et de CABANAC ET VILLAGRAINS durant les quinze jours précédant sa date d'ouverture ainsi que toute sa période de déroulement.

L’avis d’enquête publique a été également inséré sur le site officiel Internet de la commune de SAUCATS, diffusé dans le journal communal et affiché sur le panneau lumineux situé dans le bourg de la commune.

L’affichage des avis d’enquête a été réalisé par la société LAFARGE GRANULATS FRANCE et a été effectué conformément à l’arrêté ministériel du 24 avril 2012. Ces panneaux ont été apposés aux points de passage du public ainsi qu'à proximité du site de la carrière et maintenus en bon état durant toute la durée de l'enquête publique, à savoir : - en bordure de la route départementale 111 et au niveau de la portion de route conduisant au point d'accueil de la carrière, - au nord-ouest et au nord-est du site, en bordure de la piste communale, - au sud du site et à proximité du point d'implantation de l'installation du trop-plein, en bordure d'une piste D.F.C.I. interdite à la circulation publique mais néanmoins régulièrement fréquentée par les chasseurs et promeneurs.

2.5 - Modalités du déroulement de l'enquête

2.5.1 - Réception du public

Conformément aux dispositions de l'arrêté préfectoral du 10 décembre 2015, le commissaire enquêteur s'est tenu à la disposition du public en mairie de SAUCATS :

- le lundi 11 janvier 2016 de 14 heures à 17 heures, - le mardi 19 janvier 2016 de 9 heures 30 à 13 heures 30, - le vendredi 29 janvier 2016 de 14 heures à 17 heures, - le samedi 30 janvier 2016 de 9 heures à 12 heures, - le mercredi 3 février 2016 de 9 heures à 12 heures, - le jeudi 11 février 2016 de 14 heures à 18 heures.

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2.5.1 - Incidents relevés au cours de l'enquête

Aucun incident n'a été relevé au cours de l'enquête. La participation du public a été faible, trois personnes s'étant présentées pour consulter le dossier et émettre des observations.

2.5.2 - Climat de l'enquête

L'enquête s'est déroulée dans un climat serein, les relations avec la société LAFARGE GRANULATS FRANCE ainsi que les représentants des municipalités de SAUCATS, SAINT MAGNE et CABANAC ET VILLAGRAINS ayant toujours été empreintes de clarté et de franchise.

L'efficacité, la rapidité et la courtoisie des élus et fonctionnaires territoriaux est à souligner, tant dans les visites sur le site et ses environs que dans la fourniture des documents administratifs et d’informations nécessaires à la constitution du présent rapport.

2.6 - Clôture de l'enquête et modalités de transfert des dossiers et registres

Le commissaire enquêteur a vérifié qu'aucune personne ne s'était manifestée en mairie hors de sa vue ou de sa connaissance (consignation de visite sur le registre d’enquête) ni n'avait adressé de correspondance non encore enregistrée concernant la présente enquête. Il s'est entretenu avec le maire de la commune de SAUCATS ainsi que Madame BAZIN, chargé du projet pour la société LAFARGE GRANULATS FRANCE sur la teneur du dossier, et vérifié que toutes les formalités légales avaient été remplies.

C'est à l'issue de l'ensemble de ces opérations qu'il a clos son enquête et clôturé le registre d'enquête.

2.7 - Relation comptable des observations

Un avis défavorable a été consigné sur le registre d’enquête hors la présence du commissaire enquêteur (circulation des poids-lourds, Madame LERVERD). Deux avis ont été recueillis dans le cadre des permanences, l'un concernant l'éclairage du site de la carrière (association ASTRONOMIE GIRONDE 33) , l'autre la protection des zones sensibles en matière de protection de l'environnement (association RESERVE NATURELLE GEOLOGIQUE DE SAUCATS - LA BREDE). Le commissaire enquêteur a en outre reçu les avis des municipalités de SAUCATS, SAINT MAGNE et CABANAC ET VILLAGRAINS. Ceux-ci ont été inclus dans le registre d'enquête publique.

Par procès-verbal en date du 11 février 2016, remis le même jour à Madame Isabelle BAZIN, il a été fait notification à la société LAFARGE GRANULATS FRANCE des observations et questions formulées par le public ou les associations, les municipalités de SAUCATS, SAINT MAGNE et CABANAC ET VILLAGRAINS, ou soulevées par le commissaire enquêteur dans le cadre de son enquête.

La société LAFARGE GRANULATS FRANCE, a répondu par un mémoire à ces observations et questions.

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3 - ANALYSE DES OBSERVATIONS

31 – Pollution lumineuse

L'association ASTRONOMIE GIRONDE 33 effectue ses observations depuis le site du Mémorial le week-end, durant les périodes de vacances et en semaine en fonction des événements astronomiques. Or les éclairages de la carrière LAFARGE sont en partie dirigés vers le haut, ce qui génère un halo préjudiciable à l'activité de l'association. Dans le cadre de l'extension de la carrière, l'association demande que des mesures techniques soient prises pour limiter ce halo et que cette extension ne s'accompagne pas d'une augmentation des sources lumineuses.

Synthèse de la réponse du pétitionnaire : L'extension de la carrière n'apportera pas de nuisances lumineuses supplémentaires, les horaires de travail restant les mêmes et ni la puissance ni le nombre des éclairages n'étant envisagés. La demande a été prise en compte et les éclairages ont fait l'objet d'un réglage pour être éteints à 19 heures. Il en est d'ailleurs de même pour la carrière proche de CABANAC où ceux-ci sont également éteints à 19 heures.

Avis du commissaire enquêteur : le site du Mémorial se situe à deux kilomètres à vol d'oiseau des installations de la carrière LAFARGE. Or, de notoriété publique et compte tenu de son environnement, il s'agit du meilleur site d'observation astronomique du département de la Gironde. Il est pris acte de la réponse de la société LAFARGE, les réglages effectués étant de nature à éviter toute pollution lumineuse nuisant aux activités de l'association.

32 - Observations et questions liées à la circulation des poids-lourds

321 - Volume des matériaux inertes acceptés annuellement

Le dossier de demande de renouvellement et d'extension (partie 1 - page 20/45) précise que "les apports de matériaux inertes devraient représenter environ 20 000 mètres cubes par an pendant 6 ans". Or, cette activité nouvelle sera de nature à générer une augmentation de la circulation des poids-lourds (en moyenne 5 par journée ouvrée) sur les routes environnant la carrière et notamment dans les bourgs de SAUCATS et de DOUENCE, source de pollution sonore et de danger pour la circulation. La société LAFARGE GRANULATS FRANCE est-elle en mesure de s'engager sur le volume maximal de 20 000 mètres cubes de matériaux inertes reçus par an sur le site de Barban ?

Synthèse de la réponse du pétitionnaire : Au même titre que la production maximale de matériaux (350000 tonnes/an), le volume des matériaux inertes annoncé au dossier (20000 mètres cubes/an) constitue un maximum d'activité. En outre, les trafics mentionnés à l'étude (5 poids-lourds/jour en moyenne) liés à cette activité ne tiennent pas compte du double fret qui permettra sans doute un nombre de camion moins important.

Avis du commissaire enquêteur : Il est pris acte de la réponse du pétitionnaire. Le volume maximal de 20000 mètres cubes par an devra toutefois constituer une prescription dans le cadre de l'autorisation de création du centre de réception des matériaux inertes.

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322 - Aménagement d'itinéraires

Le fonctionnement du centre de réception des matériaux inertes est de nature à entraîner la circulation de poids-lourds appartenant à la société LAFARGE ou ses sous- traitants, sur la route communale située à l'ouest du rond-point des RD 111 et 651 (itinéraire actuellement emprunté par les poids-lourds circulant à vide), aménagée par la société SUD GRANULATS et entretenue par la société LAFARGE GRANULATS FRANCE. Or ces véhicules, rapportant des matériaux inertes, circuleront en charge alors que la qualité de cette piste aménagée ne permet pas de supporter un tel tonnage. Cette voie communale a-t-elle aménagée de manière à supporter la circulation de poids- lourds en charge ? La société LAFARGE GRANULATS FRANCE est-elle en mesure de s'engager sur l'entretien régulier de cette voie communale dans l'hypothèse évoquée ci- dessus?

Synthèse de la réponse du pétitionnaire : La piste dite "de l'Articloumeyre" a été aménagée par la société SUD GIRONDE GRANULATS avec l'autorisation de la commune de SAUCATS afin de réduire le trafic en centre-bourg des poids-lourds circulant à vide et provenant de l'ouest de l'agglomération de BORDEAUX. Il s'agit d'une piste DFCI qui a été élargie et renforcée, et se trouve donc apte à accepter la circulation de poids-lourds en charge. La société LAFARGE s'engage à poursuivre l'entretien de cette piste pour son utilisation par les poids-lourds qu'elle affrète. Cet entretien sera effectué à fréquence adaptée selon la dégradation de la chaussée et les risques sécuritaires qui peuvent en découler.

Avis du commissaire enquêteur : les réponses apportées par le pétitionnaires sont satisfaisantes et ses engagements sont de nature à permettre la pérennisation de l'utilisation de cet itinéraire et donc de la réduction de la circulation des poids-lourds dans le centre du bourg de SAUCATS.

Dans le cadre d'une négociation ultérieure avec les communes de SAUCATS et SAINT MAGNE, quelle est la position de la société LAFARGE GRANULATS FRANCE sur un futur itinéraire empruntant la route communale numéro 32 dite "route de la Pierre", reliant les routes départementales 111 et108 ?

Synthèse de la réponse du pétitionnaire : la société LAFARGE est favorable à toute étude d'itinéraire permettant d'assurer la sécurité des habitants des villages ou villes où elle est implantée. La route de la Pierre étant située sur la commune de SAINT MAGNE, une concertation avec cette commune devra s'engager, cet itinéraire paraissant intéressant pour les livraisons sur le bassin arcachonnais tout en évitant le lieu-dit Douence. Par contre elle allongerait de 7 kilomètres l'accès à l'autoroute A63 et génèrerait donc un accroissement des émissions de gaz à effet de serre.

Avis du commissaire enquêteur : l'utilisation de la route communale numéro 32 constitue un itinéraire intéressant pour les livraisons vers le bassin d' mais n'apparaît pas efficiente en ce qui concerne les transports vers l'ouest de l'agglomération bordelaise, tant en ce qui concerne l'aspect économique du fonctionnement de la carrière (allongement du temps de transport) que celui relatif à la pollution atmosphérique.

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323 - Dangers liés à la circulation des poids-lourds

Je m'oppose à l'extension de la société LAFARGE "voie romaine". En 4 ans et en circulant sur la "voie romaine" (note du C.E. : RD 111) j'ai eu deux bris de glaces et un accident le 14 décembre 2015 alors que je dépassais un camion. Les fondations de cette route sont faites pour une voie, et les camions entraînent une usure rapide et forte de la chaussée. C'est une route très fréquentée par les personnes travaillant au Technopole ainsi que des pelotons de cyclistes, il y a un réel danger et régulièrement des accidents.

Synthèse de la réponse du pétitionnaire : compte tenu des restrictions de circulation des poids- lourds dans le centre-bourg de LA BREDE, la route départementale 111 ("voie romaine") constitue l'itinéraire le plus sécurisé pour rejoindre, via l'autoroute A62, les lieux de livraison des produits. Les routes départementales restent des voies de circulation communes à tous les usagers de la route y compris les camions. La route départementale 111 est gérée par le conseil départemental, celui-ci étant seul compétent pour décider de son élargissement.

Avis du commissaire enquêteur : le commissaire enquêteur s'est rendu sur site afin de vérifier l'état de la route mise en cause. Il s'agit de la route départementale 111, dont la largeur est de 7 mètres ce qui permet aisément le croisement ainsi que les dépassements, le revêtement en bon état et les accotements larges et dégagés. L'observation formulée ne semble donc pas fondée ; il a en outre été signalé par le maire de SAUCATS que la vitesse sur cet itinéraire est élevée, la majorité des automobilistes l'empruntant régulièrement pour se rendre à leur travail et commettant des imprudences.

324 - Entretien et sécurité des routes départementales 219, 116 et 651 (délibération du conseil municipal de CABANAC ET VILLAGRAINS)

Le conseil municipal de CABANAC ET VILLAGRAINS souhaite émettre une requête concernant l'état et la sécurité de la voirie départementale, qui va accueillir un flux de camions complémentaires associé à l'exploitation des gravières en centre de réception de matériaux inertes : la RD 219 entre les bourgs de CABANAC et de VILLAGRAINS, la RD 116 entre le bourg de CABANAC et son intersection avec la RD 651, la RD 651 au niveau de La Tuilerie dont la sécurité mériterait un dispositif de limitation de la vitesse de type "olive".

Avis du commissaire enquêteur : la création d'un centre d'enfouissement de matériaux inertes sur la carrière de SAUCATS, dont la capacité d'accueil sera limitée à 20000 cubes par an, soit 5 poids-lourds par jour en moyenne, n'apparaît pas de nature à générer l'accroissement notable du flux de véhicules de ce type sur les routes évoquées par la conseil municipal. En outre, la prolongation d'exploitation et l'extension de la carrière ne modifieront en rien l'activité son volume d'activité annuel et donc le flux des poids-lourds qui s'y trouve lié. Il n'en demeure pas moins que ces trois axes routiers qui, du fait de la prolongation de l'exploitation et de la modification de son régime supporteront le trafic des poids-lourds durant encore plusieurs années, méritent une attention particulière tant en ce qui concerne leur entretien que les mesures de sécurité des populations riveraines. C'est en ce sens qu'il est souhaitable que s'engage un dialogue entre la municipalité et le Conseil Départemental de la Gironde afin que soient déterminées les opérations à entreprendre dans ces deux domaines.

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33 - Protection des espèces protégées - aménagement du trop-plein d'eau

331 - Mesures d'évitement des zones sensibles

L'association RESERVE NATURELLE DE SAUCATS - LA BREDE, qui œuvre en partenariat avec la carrière LAFARGE pour le suivi écologique et la sensibilisation du public et des personnels du site, considère que les mesures d'évitement des zones sensibles apparaissent favorables en matière de protection de l'environnement. L'association souligne que les mesures prises pour prévenir l'intrusion des batraciens entre les parcelles 107 et 2333 ne devront présenter qu'un caractère provisoire. L'utilisation de bande de transport inutilisée mais en bon état constitue donc une bonne solution, cette bande devant être enfouie dans le sol sur une profondeur minimale de 10 centimètres.

Synthèse de la réponse du pétitionnaire : la société LAFARGE s'engage à mettre en place une barrière physique de type bande de convoyeur entre la mare de la parcelle 107 et la parcelle 2333 pendant la durée d'exploitation de cette parcelle. Elle suivra les recommandations de l'association pour la mise en œuvre de cette barrière.

Avis du commissaire enquêteur : il est pris acte de l'avis favorable de l'association concernant l'évitement des zones sensibles. En outre et compte tenu de son caractère temporaire, l'utilisation de bande transporteuse inutilisée est une solution à privilégier compte tenu notamment de la longueur du barrage à réaliser (500 mètres environ) à l'est et au nord de la parcelle 107. Il apparaît donc efficient que la société LAFARGE soit autorisée à utiliser un tel dispositif.

332 - Aménagement et efficacité du trop-plein d'eau

L'extrémité de la canalisation de 160 millimètres de diamètre servant à évacuer le trop-plein du plan d'eau en période de montée exceptionnelle apparaît, à son extrémité ouvrant sur ce plan d'eau, trop courte pour prévenir tout engorgement par des matières boueuses ou des végétaux. Il est donc souhaitable de la prolonger sur un mètre environ afin que l'embouchure se situe "en pleine eau.

Synthèse de la réponse du pétitionnaire : L'extrémité de la canalisation sera prolongée pour être éloignée de la berge et éviter ainsi son encombrement. Après exploitation, il est prévue que l'ensemble du site soit restitué à un seul propriétaire foncier ; il sera précisé à l'acte la fonction de cette surverse et sa nécessité d'entretien. Pendant la durée de l'exploitation, l'efficacité du trop-plein sera suivie dans le cadre de la surveillance des clôtures. Cette surveillance sera hebdomadaire lorsque la canalisation sera en charge et fera l'objet de notes sur un registre portant sur la date, l'état de propreté et d'encombrement sur les deux extrémités de la canalisation et l'état de dégradation de la berge côté lac. Dès que le niveau du lac sera passé sous la côte de déversement, la surveillance sera réduite à un passage trimestriel. Cette surveillance sera adaptée en cas de nécessité.

Avis du commissaire enquêteur : il est pris acte des engagements du pétitionnaire dans cette démarche destinée à prévenir l'engorgement de la canalisation et à garantir son bon état d'entretien et donc de fonctionnement.

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34 - Défrichement de la parcelle 2332

L'autorité environnementale de l'Etat préconise que la période de défrichement soit prolongée jusqu'à la fin du mois de septembre. Cette préconisation est-elle compatible avec les impératifs de fonctionnement de la carrière, compte tenu notamment de la fin d'exploitation de la tranche 1 qui est prévue pour la fin du premier semestre 2016 ?

Synthèse de la réponse du pétitionnaire : lors de la rédaction du dossier, la fin de la tranche 1 était évaluée au 31 décembre 2016, et il était donc prévu de procéder au défrichement de la tranche 2 (parcelle 2332) à partir du 1er janvier 2017 soit en dehors des périodes de reproduction de l'avifaune. A ce jour, la fin du gisement de la tranche 1 est envisagée au 30 juin 2016. Pour éviter la rupture d'exploitation, il sera malheureusement nécessaire de procéder au décapage des terrains et par conséquent au défrichement d'une partie de la tranche 2 avant la fin de la période de reproduction de l'avifaune. Cette surface sera limitée en environ 3 hectares. Pour le reste du projet, la société pourra procéder au défrichement des terrains dans la période allant d'octobre à fin janvier.

Avis du commissaire enquêteur : la situation exposée par la société LAFARGE est d'autant plus regrettable que la surface de la parcelle 2332 dont le défrichement est envisagé en dehors des périodes préconisées par l'autorité environnementale de l'Etat est précisément celle qui est plantée d'une pinède (moitié sud) alors que la quasi-totalité des arbres plantés sur la moitié nord ont déjà été coupés. Il n'en demeure pas moins que la rupture d'exploitation de la carrière constituerait pour la société LAFARGE ainsi que ses clients une situation particulièrement pénalisante sur le plan économique. En outre ces clients et notamment le plus important d'entre eux (société ALKERN) seraient contraints de s'approvisionner sur des sites potentiellement plus éloignés, situation non souhaitable sur le plan de la circulation des poids-lourds. C'est pourquoi, eu égard à l'ensemble des autres mesures prises par la société LAFARGE en matière de protection de l'environnement, il apparaît opportun qu'elle soit autorisée à procéder au défrichement de la partie sud de la parcelle 2332 à partir du 15 avril 2016, ce défrichement étant toutefois limité à une surface de 3 hectares.

Fait à , le 28 février 2016

Le commissaire enquêteur Hervé REDONDO

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ENQUETE PUBLIQUE

Demandes de renouvellement, d'extension et de modification des conditions d'exploitation d'une carrière au lieu-dit Barban Demande d'autorisation de défrichement présentées par la société Lafarge Granulats France

Commune de SAUCATS (Gironde)

Référence : Arrêté du Préfet de la région Aquitaine, Préfet de la Gironde en date du 10 décembre 2015

RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR (2ème partie - conclusions)

Hervé REDONDO, commissaire enquêteur

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Demandes de renouvellement, d'extension, de modification des conditions d'exploitation et d'autorisation de défrichement concernant la carrière Lafarge sur la commune de SAUCATS (33)

Dans le cadre de l’enquête publique relative aux demandes de renouvellement, d'extension et de modification des conditions d'exploitation d'une carrière au lieu-di- Barban, commune de SAUCATS ainsi qu' à une demande d'autorisation de défrichement, prescrite par Monsieur le préfet de la Gironde par arrêté en date du10 décembre 2015, le commissaire enquêteur désigné par le président du tribunal administratif de Bordeaux par décision numéro E15000159/33 du 23 novembre 2015 émet les conclusions suivantes :

1 - Rappel de l'objet et des éléments essentiels de l’enquête

1.1 - Objet de l'enquête

L'enquête publique objet du présent rapport concerne des demandes multiples présentées par la société LAFARGE GRANULATS FRANCE, à savoir: - le renouvellement de l'autorisation d'exploitation concernant la carrière de Barban sur la commune de SAUCATS, - l'extension d'exploitation de cette carrière sur une surface de 14 hectares, - la modification du régime d'exploitation et notamment la création d'un centre d'enfouissement de matériaux inertes, - le défrichement d'une parcelle boisée sur une surface de 11,4 hectares.

Ces demandes font l'objet de deux dossiers distincts, l'un portant sur le renouvellement, l'extension et la modification du régime d'exploitation, l'autre relatif au défrichement.

Les deux dossiers de demande sont complétés par : - un rapport d'étude d'impact et d'étude des dangers réalisées par le bureau d'études ANTEAGROUP, sous numéro A77838 du mois de juin 2015, - un rapport d'étude Faune-Flore réalisée par Monsieur Gérard GARBAYE, conseil en environnement et publié au mois de novembre 2014, - le rapport de recevabilité de l'inspection des installations classées en date du 18 septembre 2015, - l'avis de l'autorité environnementale de l'Etat en date du 9 novembre 2015.

1.2 - Eléments essentiels de l'enquête

L'enquête publique, conduite du 11 janvier au 11 février 2016, a comporté six périodes de réception du public en mairie de SAUCATS ainsi que plusieurs visites sur le site de la carrière concernées ainsi que les routes environnantes, effectuées en compagnie du maire de la commune, de la personne chargée du projet pour la société LAFARGE GRANULATS FRANCE, du chef d'exploitation de la carrière de Barban, du technicien de l'association Réserve Naturelle Géologique de SAUCATS - LA BREDE ainsi que de manière autonome. L'objet de ces visites a notamment consisté en la visualisation des mesures prises par la société LAFARGE GRANULATS FRANCE en matière de protection de l'environnement et notamment celle des espèces protégées, l'état des axes routiers environnants en matière de circulation des poids-lourds, outre le contrôle du positionnement et de l'état des panneaux d'information du public.

Aucun incident n'est survenu au cours de cette enquête.

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Le commissaire enquêteur a reçu la visite de trois personnes, à savoir :

- une personne a émis un avis défavorable à l'extension de la carrière du fait de la circulation des poids-lourds sur la route départementale 111 entre le lieu-dit Esclauzet et le Techonopole, ayant été victime d'un accident de la circulation et de deux bris de pare-brise. Cette observation a fait l'objet d'une visite sur site du commissaire enquêteur, qui a constaté la bonne largeur et le bon état du revêtement de cet axe routier et auquel il a été précisé par la municipalité que cet accident présentait un caractère isolé ; - l'association ASTRONOMIE GIRONDE 33 a demandé que des mesures soient prises par la société LAFARGE pour réduire le halo occasionné par les éclairages du site, et que celui-ci ne soit pas aggravé par l'extension de la zone d'extraction ; - l'association Réserve Naturelle Géologique de SAUCATS - LA BREDE, qui œuvre en partenariat avec les responsables de la carrière, a émis un avis favorable sur les mesures prises par la société en matière de protection de l'environnement et à l'utilisation de bande transporteuse usagée mais en bon état pour prévenir l'intrusion des batraciens sur les parcelles 2332 et 2333 pendant la période d'exploitation ;

D'autre part, les municipalités de SAINT MAGNE et SAUCATS ont émis un avis sur le dossier :

- la municipalité de SAINT MAGNE émet un avis favorable mais demande que le tonnage maximal de réception des matériaux inertes soit limité à 20 000 mètres cubes par an, soit une moyenne journalière de 5 camions afin de limiter les nuisances sonores sur la route départementale 111 au niveau du bourg de Douence ; - la municipalité de SAUCATS attire l'attention sur la capacité de la piste de l'Articloumeyre à supporter le passage de poids-lourds en charge et sur le nombre de passages de tels véhicules dans le centre du bourg ; - la municipalité de CABANAC ET VILLAGRAINS approuve l'extension de la carrière mais souligne le gabarit ainsi que le mauvais état d'entretien des routes départementales 219 et 116 ainsi que le manque de sécurisation de la route départementale 651 au niveau du quartier de La Tuilerie.

Par procès-verbal en date du 11 février 2016, remis le même jour à Madame Isabelle BAZIN, il a été fait notification à la société LAFARGE GRANULATS FRANCE des observations et questions formulées par le public, les municipalités ou les associations, ou soulevées par le commissaire enquêteur dans le cadre de son enquête. La société LAFARGE GRANULATS FRANCE y a répondu par un mémoire.

Les relations du commissaire enquêteur avec les responsables des trois communes directement concernées par les demandes, tant élus que fonctionnaires territoriaux ainsi qu’avec la représentante de la société LAFARGE GRANULATS FRANCE ont été excellentes et empreintes de la plus totale franchise.

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2 - Avis sur le projet et l'information du public, éléments de réflexion et de motivation

2.1 - Avis sur le projet

Le dossier, qui comporte les demandes de renouvellement d'exploitation, d'extension du site d'extraction, de modification des conditions d'exploitation et de défrichement ainsi que le rapport d’étude d’impact, est constitué de manière très claire et bien structurée.

Comme le souligne l’autorité environnementale de l’Etat, le rapport d’étude d’impact est de bonne qualité, et s'appuie sur des études spécifiques, des cartographies et des tableaux de synthèse, ce qui permet une bonne appréciation par le public des enjeux de territoire identifiés. Ce rapport présente clairement les mesures d'évitement et de réduction des impacts, proportionnées aux enjeux et au contexte territorial. L'autorité environnementale de l'Etat souligne la capacité du demandeur à préserver les parcelles sur lesquelles des enjeux ont été répertoriés et le fait que les conditions de réaménagement prévues permettront d'apporter une certaine diversité en matière d'environnement (zones de hauts fonds, berges sinueuses). Elle note toutefois l'importance du strict respect des mesures de prévention prévues par le demandeur pour la protection des aquifères. Par sa précision et son caractère global, le dossier démontre la volonté de transparence de la société pétitionnaire sur le plan notamment des conséquences environnementales de l'extension de la surface d'extraction, le défrichement partiel de la parcelle 2332 et la création du centre d'enfouissement de matériaux inertes ainsi que des opérations destinées à en limiter les impacts et des mesures compensatoires.

Le commissaire enquêteur considère donc que le projet a été élaboré de manière rigoureuse tant en ce qui concerne l'étude d'impact sur l'environnement, conduite de manière minutieuse et exhaustive, que la description des mesures destinées à limiter sur l'environnement local les effets de l'extension de la carrière, du défrichement ainsi que de l'implantation du centre de réception des matériaux inertes.

2.2 - Avis sur l'information du public

La municipalité de SAUCATS a largement communiqué sur le projet en direction de la population locale ainsi que des associations par des voies traditionnelles (bulletin mensuel communal, panneau lumineux dans le centre du bourg) ou plus innovantes (site Internet de la commune). Les obligations légales de publicité ont été respectées, deux avis d'enquête publique ayant été publiés dans les journaux Sud-Ouest et Les Echos Judiciaires Girondins. Quatre affiches conformes à la réglementation en vigueur ont été apposées à proximité immédiate du site concerné en des lieux propices à la consultation du public. Les avis d'enquête publique ont été régulièrement affichés dans les trois communes de SAUCATS, SAINT MAGNE et CABANAC ET VILLAGRAINS quinze jours avant la date d'ouverture de l'enquête publique et durant l'intégralité de celle-ci.

Le commissaire enquêteur considère donc que le public a bénéficié d'une information suffisante et de bonne qualité sur le projet.

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2.3 - Eléments de réflexion et de motivation sur le projet

Au cours de l’enquête, divers éléments relatifs au projet ont été recueillis par le commissaire enquêteur ou portés à sa connaissance par les autorités locales, les associations ou le public.

2.3.1 – Eléments concernant le renouvellement de l'autorisation, l'extension et la création du centre de réception des matériaux inertes

2.3.1.1 – Mesures relatives à l'évitement

En ce qui concerne le renouvellement et l'extension de la carrière

L'exploitation de la tranche 1 de la carrière de SAUCATS-Barban parvenant à son terme au cours du 2ème semestre 2016, le renouvellement de l'autorisation d'exploitation ainsi que celle relative à l'extension du site sur la parcelle 2332 s'avèrent inévitables, sauf à mettre un terme définitif à l'exploitation du site. Or, face à la demande constante en sables et granulats, notamment sur la région Bordelaise, il apparaît hautement plus souhaitable de poursuivre l'exploitation d'une carrière dont les installations et le mode de fonctionnement sont rôdés et n'ont à ce jour posé aucune difficulté sur la plan de la protection de l'environnement et des populations environnantes, que d'ouvrir un autre site d'excavation des sols et donc très probablement de défrichement, générant de ce fait un "mitage" du massif forestier, un nouveau risque en matière de pollution des eaux de surface ou souterraines et la dégradation d'un nouveau milieu naturel.

En ce qui concerne la création du centre de réception des matériaux inertes

Le commissaire enquêteur prend acte des engagements concernant le contrôle en amont des matériaux inertes que la société L.G.F. prévoit de recevoir sur le site. Les mesures prévues par le pétitionnaire apparaissent de nature à prévenir tout risque de pollution des eaux souterraines ou de surface. En outre, la création d'un tel centre, destiné à recevoir les matériaux inertes issus d'excavations ou de démolitions exécutées dans le proche environnement du site de la carrière, est de nature à réduire sur un plan général la circulation des poids-lourds assurant leur transport et présente donc des aspects positifs tant sur la plan de la pollution atmosphérique que sur celui de la sécurité des populations.

2.3.1.2 – Mesures relatives à la restriction des impacts

En ce qui concerne le renouvellement et l'extension de la carrière

En collaboration avec l'association de la Réserve Naturelle Géologique de SAUCATS- LA BREDE, la société L.G.F. a identifié, outre la partie sud de la parcelle 2332 composée de lande à molinie et qui ne sera pas exploitée, deux secteurs comportant de la gentiane pneumonanthe et un secteur comportant de la lande à molinie situés sur la parcelle 108, qui sont protégés par des clôtures destinées non seulement à éviter toute erreur dans la future exploitation mais encore à prévenir les intrusions par des promeneurs ou des chasseurs tout en conservant la possibilité de passage par la faune locale. Ces mesures de restriction des impacts apparaissent tout à fait favorables en matière de protection de l'environnement.

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Bien que l'activité de la carrière ne génère aucun impact significatif sur les concentrations en matières en suspension dans les eaux souterraines, la société L.G.F. s'engage à poursuivre le suivi de la qualité physico-chimique aux droits des piézomètres existants ainsi que des plans d'eau.

Une canalisation destinée à évacuer le trop-plein du plan d'eau en période de forte montée du niveau de celui (pluie décennale) a été mise en place par la société L.G.F. en limite sud-est du plan d'eau. Elle se déverse dans un fossé relié à la craste de Duluc qui se jette dans le ruisseau du Gat Mort, lequel est inclus dans une zone Natura 2000. Il apparaît toutefois que l'embouchure de cette canalisation sur sa terminaison du côté du plan d'eau se trouve trop proche de la berge, ce qui génère un risque d'engorgement par des boues ou des plantes. Cette canalisation mérite donc d'être prolongée afin que son embouchure se trouve "en pleine eau" lorsque celle-ci se trouve à son niveau élevé.

Enfin, il apparaît indispensable que soit mis en place un dispositif destiné à empêcher l'intrusion des batraciens entre les parcelles 2333 et 107, ainsi qu'en limite entre cette parcelle et la zone de traitement des granulats. Toutefois un tel dispositif sera limité à la période d'extraction et de remise en état du site, ce qui correspond à une période de cinq années environ. En effet, à l'issue de la remise en état et donc de la création du plan d'eau, les batraciens devront avoir libre accès aux berges de celui-ci.

En ce qui concerne la création du centre de réception des matériaux inertes

La société L.G.F. prévoit la réception et l'enfouissement de matériaux inertes à hauteur de 20 000 mètres cubes par an, ce qui correspond à la circulation de cinq poids-lourds en moyenne par jour ouvré. D'autre part, la municipalité de SAUCATS ainsi que les deux municipalités comprises dans le rayon des 3000 mètres par rapport au site de la carrière ont émis des observations quant à la circulation de tels véhicules, tant en ce qui concerne le maintien de l'état du réseau routier que la sécurité et la quiétude des populations. En effet, si une telle mesure présente des avantages sur un plan général, elle reste pénalisante pour la population implantée dans le proche environnement de la carrière.

Bien que la société pétitionnaire prévoit qu'une large part de ces véhicules seront en fait ceux qui vont livrer les granulats et reviendront à la carrière chargés de matériaux inertes, il n'en demeure pas moins que la création du centre sera génératrice d'un accroissement, certes modeste mais néanmoins perceptible, de la circulations des poids-lourds sur les routes environnantes.

2.3.1.3 – Mesures compensatrices des impacts liés au projet

En ce qui concerne le renouvellement et l'extension de la carrière

Compte tenu des mesures prises par la société L.G.F. en matière d'évitement et de restriction des impacts, aucune mesure compensatrice n'apparaît à court terme indispensable. Les engagements pris par le pétitionnaire en matière de remise en valeur du site, notamment en matière de replantation des berges, sont de nature à générer un impact favorable sur le plan de la biodiversité.

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En ce qui concerne la création du centre de réception des matériaux inertes

Sous réserve du strict respect des engagements pris par la société L.G.F. en matière de sélection et de contrôle des matériaux inertes qui seront enfouis sur le site de la carrière, aucune mesure compensatrice n'apparaît indispensable.

2.3.1.4 – Synthèse comparative de l'ensemble des impacts et des mesures

En ce qui concerne le renouvellement et l'extension de la carrière

Les mesures relatives à la restriction des impacts liés à la poursuite et l'exploitation de la carrière de SAUCATS-Barban apparaissent bien pensées et suffisantes. Elles ont d'ailleurs été élaborées en collaboration avec l'association Réserve Naturelle Géologique de SAUCATS-LA BREDE et ont reçu l'aval de l'autorité environnementale de l'Etat.

L'analyse de ces mesures appelle toutefois les observations et propositions suivantes :

- l'engagement de la société L.G.F. en matière de suivi de qualité physico-chimique des eaux souterraines au droit des piézomètres existants ainsi que des plans d'eau devra être intégré dans les prescriptions relatives aux autorisations de renouvellement et d'extension ; - afin de prévenir tout engorgement de la canalisation de trop-plein, il apparaît opportun que sa longueur soit prolongée d'un mètre au moins sur sa terminaison ouvrant sur le plan d'eau afin que l'embouchure se trouve "en pleine eau" en période de débordement; - pour confectionner le dispositif destiné à prévenir l'intrusion des batraciens entre les parcelles 2333 et 107 et dans le respect du principe coût/avantages, la société L.G.F. pourra être autorisée à utiliser des bandes transporteuses usagées mais en bon état, sous réserves que celles-ci soient enfouies dans le sol sur une profondeur minimale de dix centimètres.

En ce qui concerne la création du centre de réception des matériaux inertes

La création du centre de réception et d'enfouissement des matériaux inertes apparaît une mesure favorable sur un plan général, mais pénalisante pour la population implantée dans le proche périmètre du site du centre. C'est en ce sens qu'il apparaît indispensable que le tonnage maximal du centre de réception soit limité à 20 000 cubes par an. En outre et à moyen terme, une discussion pourra s'engager entre la société L.G.F. et les communes concernées afin d'envisager un itinéraire empruntant la route communale numéro 32, ce qui aurait pour avantage majeur d'éviter pour une large part la traversée du bourg de SAUCATS.

C'est en ce sens que les demande de renouvellement et d'extension d'exploitation ainsi que de modification des conditions d'exploitation de la carrière de SAUCATS-Barban présentée par la société LAFARGE GRANULATS FRANCE peuvent faire l'objet d'un avis favorable sous les réserves et recommandations dont le contenu est exposé ci-dessus.

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Demandes de renouvellement, d'extension, de modification des conditions d'exploitation et d'autorisation de défrichement concernant la carrière Lafarge sur la commune de SAUCATS (33)

2.3.2 – Eléments concernant la demande de défrichement

2.3.2.1 – Mesures relative à l'évitement

Le défrichement de la parcelle numéro 2332, sur une surface proche de 11 hectares, est inéluctable dans le cadre du projet d'extension de la carrière. Aucune mesure d'évitement total de ce défrichement n'apparaît donc en l'occurrence possible, sauf à abandonner le projet d'extension et donc de poursuite, à moyen terme, de l'exploitation de cette carrière qui n'engendre actuellement pas de nuisances majeures tant sur le plan de la protection de l'environnement que sur celui du cadre de vie des populations environnantes.

Il est en outre à noter que la parcelle 2332 est plantée de pinèdes "de production", déjà coupées en ce qui concerne sa partie Nord et d'une quinzaine d'années sur sa partie Sud. Les 11 hectares visés par la demande d'autorisation de défrichement ne paraissent donc pas présenter un intérêt majeur sur la plan de la diversité écologique. La parcelle 2333 est dans sa totalité occupée par une piste carrossable ainsi que le tapis transporteur des matériaux extraits.

2.3.2.2 – Mesures relatives à la restriction des impacts

Comme le note avec satisfaction l'autorité environnementale de l'Etat, le quart Sud de la parcelle 2332, constitué d'une lande à molinie favorable au développement du fadet des laîches, ne fera l'objet d'aucune opération de défrichement ni d'ailleurs d'exploitation, ce sur une surface de plus de 2,5 hectares.

Par contre et compte tenu du planning d'activité de la carrière qui s'est trouvé modifié en ce qui concerne la tranche 1 entre la date de dépôt du dossier (prévision de fin de tranche à la fin de l'année 2016) et la situation actuelle (fin de tranche à la fin du mois de juin 2016), la société LAFARGE se trouve contrainte, pour éviter une interruption d'activité de la carrière, de procéder au défrichement de la partie Sud de la parcelle 2332 sur une surface de 3 hectares environ en dehors des périodes recommandées par l'autorité environnementale de l'Etat (postérieurement à la fin du mois de septembre).

2.3.2.3 – Mesures compensatrices des impacts liés au projet

Le défrichement partiel de la parcelle 2332 (11 hectares) fait l'objet de plusieurs mesures compensatrices : - une convention de reboisement établie le 24 septembre 2014 par la société L.G.F. et la société SUD GIRONDE FORET, portant sur une surface de plus de 16 hectares sur la commune de CABANAC ET VILLAGRAINS, et prévoyant la plantation de pins maritimes mais également la conservation et/ou l'enrichissement des feuillus préexistants, - la plantation de chênes pédonculés et de chênes tauzin sur une surface d'un hectare sur la commune de SAINT MAGNE, - la plantation de saules et de chênes pédonculés en limites nord et nord-ouest du site, - la création de nouvelles zones humides en bordure du plan d'eau créé par l'exploitation, favorables à l'extension de la lande à molinie.

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2.3.2.4 – Synthèse comparative de l'ensemble des impacts et des mesures

L'opération partielle de défrichement de la parcelle 2332, objet de la demande d'autorisation, est directement liée au projet d'extension de la carrière et ne peut donc faire l'objet d'aucune mesure d'évitement. Toutefois, les mesures auxquelles s'est engagée la société LAFARGE GRANULATS FRANCE en matière de reboisement compensent largement la surface défrichée (17 hectares reboisés pour 11 hectares défrichés). En outre, la mesure d'évitement concernant la zone d'intérêt écologique fort (lande à molinie), la diversité des essences d'arbres prévues dans les opérations de reboisement et la création de nouvelles zones humides en bordure des plans d'eau constituent autant d'éléments positifs en matière de préservation à long terme du potentiel écologique du site et de maintien de la biodiversité animale et végétale.

C'est en ce sens que la demande d'autorisation de défrichement présentée par la société LAFARGE GRANULATS FRANCE peut faire l'objet d'un avis favorable. Cet avis est toutefois subordonné aux dispositions suivantes: - la société LAFARGE sera autorisée à procéder, dès le mois d'avril 2016, au défrichement de la partie Sud de la parcelle 2332, cette opération étant toutefois limitée à une surface de trois hectares ; - la partie Nord de cette parcelle ne devra faire l'objet d'aucune mesure de défrichement entre les mois de mars et septembre.

3 - Conclusion générale

Compte tenu des éléments de réflexion exposés au paragraphe 2 ci-dessus, le commissaire enquêteur émet :

- un avis favorable aux demandes de renouvellement et d'extension de l'autorisation d'exploiter, de modification des conditions d'exploitation de la carrière de SAUCATS- Barban, présentées le 26 janvier 2015 par la société LAFARGE GRANULATS FRANCE .

- un avis favorable à la demande d’autorisation de défrichement présentée le 26 janvier 2015 par la société LAFARGE GRANULATS FRANCE telles que contenues dans les dossiers soumis à l’enquête publique conduite en application de l’arrêté préfectoral en date du 10 décembre 2015.

Cet avis est toutefois assorti des trois réserves suivantes :

- la société LAFARGE GRANULATS FRANCE procèdera au suivi de qualité physico- chimique des eaux souterraines au droit des piézomètres existants ainsi que des plans d'eau ;

- un dispositif destiné à prévenir l'intrusion des batraciens entre les parcelles 2333 et 107, ainsi qu'en limite nord-ouest de cette dernière, sera mis en place pendant la durée d'exploitation de la carrière. La société L.G.F. sera autorisée à faire usage de bande

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transporteuse usagée mais en bon état, sous réserve que celle-ci soit enfouie sur une profondeur minimale de 10 centimètres ;

- par dérogation aux recommandations de l'autorité environnementale de l'Etat, la société LAFARGE GRANULATS FRANCE sera autorisée à procéder au défrichement de la partie Sud de la parcelle 2332 à partir du mois d'avril 2016 ; cette opération sera toutefois limitée à une surface de trois hectares.

ainsi que de deux recommandations :

- la canalisation destinée à évacuer le trop-plein du plan d'eau vers le fossé puis la craste du Duluc sera prolongée d'une longueur minimale d'un mètre au niveau de sa terminaison ouvrant sur ce plan d'eau ;

- en concertation entre le Conseil Départemental de la Gironde et la commune de CABANAC ET VILLAGRAINS, une étude concernant les routes départementales 219, 116 et 651 sera conduite sur les tronçons inclus sur le territoire communal afin que soient analysés la conformation et l'état de ces routes ainsi que les mesures pouvant être prises pour en améliorer les conditions de viabilité et la sécurité.

Fait à Le Bouscat, le 28 février 2016

Le commissaire enquêteur Hervé REDONDO

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