Nogent-Le-Bernard Monument Du Mois 17 Septembre > 17 Octobre 2010 Sommaire
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Pays d’art et d’histoire du Perche Sarthois Nogent-le-Bernard Monument du mois 17 septembre > 17 octobre 2010 Sommaire 1 Présentation générale 3 Le peuplement à Nogent : origines et développement Des origines obscures Paroisse et féodalité La structuration des cadres de vie 6 Les grandes phases de défrichement : l’apport de la toponymie Les premiers domaines médiévaux L’accroissement des défrichements Un morcellement extrême des exploitations Le stade ultime du recul de la forêt au XIXe siècle 9 Economie rurale et voies de communication Le désenclavement du village au XIXe siècle Nogent-le-Bernard : Une économie quasi-autarcique Nogent-le-Bernard L’impact du réseau ferroviaire L’inexorable baisse du nombre d’agriculteurs présentation générale 13 Nogent-le-Bernard sous la Révolution 16 Le bourg Nogent-le-Bernard occupe un particulièrement au nord- Un village-rue centré sur son église vaste territoire de 3023 ouest de la commune en 1831, le village surpeuplé hectares, situé à la limite direction de la plaine voisine La création du tramway et l’urbanisation orientale du département de du Saosnois. à l’ouest du village la Sarthe et de la Région des Le territoire communal est Pays de La Loire. occupé dans sa partie 20 Deux monuments emblématiques La commune bénéficie de orientale par la forêt de de Nogent-le-Bernard nombreux ruisseaux. Presque Goyette, principalement en L’église tous convergent vers l’Orne taillis et en sapinière. Le reste Le manoir de Haut-Eclair Saosnoise à la limite des du finage* est exploité en 28 Quelques bâtiments et équipements communes de Rouperroux et terres agricoles réparties en des XIXe et XXe siècles Saint-Cosme-en-Vairais. 27 exploitations, dont 13 D’un presbytère à l’autre Ce réseau hydrographique professionnelles. Outre ces Les écoles donne lieu à de petits vallons fermes, l’espace est ponctué Les lavoirs dominés par un relief d’une multitude de lieux-dits escarpé. Les collines, occupés en résidences 32 Crédits Monument du Mois aujourd’hui encore, principales (307 sur 444) ou largement embocagées*, secondaires (108 sur 444). côtoient de vastes étendues Ce maillage d’habitations est Les mots signalés d’un astérisque* ouvertes, tout relié par un réseau de renvoient au lexique en fin de livret. 2 Le peuplement à Nogent : origines et développement chemins communaux. Ce phénomène s’inverse Des origines obscures Encore très nombreux en depuis dix ans, la population L’occupation humaine du 1900, ils ont permis la a augmenté progressivement territoire environnant création d’itinéraires de entre 1999 et 2007 pour remonte au néolithique (vers randonnées pédestres offrant atteindre désormais 936 - 4000 ans avant J.C.) des promenades de grande habitants. comme l’indiquent le menhir qualité. Certains constituent Parmi ces nouveaux de Courtevrais et le vestige une portion du GR 235 pour habitants, beaucoup sont des de mégalithe présent en forêt 9 kilomètres. citadins qui travaillent dans de Bonnétable (Clossay). Ce réseau est relié au bourg les villes voisines, voire au Sans doute intermittente au par l’intermédiaire des routes Mans. Ces néo-ruraux sont cours de ces périodes très départementales mettant attirés par la qualité de vie reculées, la présence Nogent en communication qu’offre Nogent-le-Bernard humaine est attestée ensuite avec les villages voisins : grâce au maintien de ses au IIIe siècle. En témoigne le Bonnétable et Bellou-le- services publics, de ses trésor monétaire composé de Trichard par la D.60, Saint- nombreux artisans et pièces de bonze émises sous Georges-du-Rosay et Saint- commerçants et à la richesse Dioclétien et découvert en Cosme-en-Vairais par la du tissu associatif. 1845, sous une pierre D.85, Saint-Aubin-des- bordant la route de Menhir de Courtevrais. Coudrais par la D. 178. Bonnétable. Par ailleurs, la route En dehors de ces indices et des Actes des Evêques du départementale Mamers-La Pigeonnier du manoir de Haut-Eclair. du vocable Nogent, issu du Mans, qui font état d’une Ferté-Bernard (D.2), bien mot gaulois novientum villa* Simpliciaco2 en 658. qu’excentrée à la limite composé de novios, nouveau Ce grand domaine agricole septentrionale de la et du suffixe -entum pourrait correspondre à commune, favorise désignant à l’époque gauloise Saint-Blacé. notablement la les agglomérations nouvelles, A l’exception de ces communication de Nogent rien ne permet de confirmer mentions imprécises, aucun avec ces deux petites villes. le peuplement de Nogent texte n’éclaire l’histoire de e Le bourg s’est étendu au XX avant la période médiévale. Nogent avant ceux siècle en raison du modèle En effet, il faut ensuite mentionnant l’église en pavillonnaire malgré une attendre les premières 1096-1125 puis la paroisse diminution constante du mentions dans les textes de en 1216. nombre d’habitants, passé de l’époque mérovingienne pour 1268 habitants en 1946 à que se précise le (1) Actes des évêques du Mans publié par 797 en 1999. développement de Nogent. Busson G. et Ledru A. dans Archives Historiques du Maine,T.II, 1901. La première mention, locella (2) Op. cit. Actus… p192 cité par Julien Noginto1 en 616, est issue Melbonne. 2 3 forêt qui s’étendait sur ces avaient alors l’exclusivité de paroisses. Quoi qu’il en soit, la police et de la justice à Sceau des Bernard, cet établissement religieux Nogent puisque certains vitrail, chapelle est fondé à dessein par les lieux, pour des raisons liées Saint-Lyphard, La Ferté-Bernard. Bernard sur cette frontière aux luttes d’influences territoriale dans le but d’y féodales indiquées plus haut, développer les défrichements dépendaient d’autres alentour et d’y installer de seigneuries, et donc nouveaux sujets. relevaient d’autres instances Ces relations privilégiées comme Le Petit et Le Grand avec les seigneurs de La Saint-Blacé ou le Grand Ferté expliquent que les Chansonnay, qui sont liés Bernard aient laissé leur nom jusqu’à la Révolution à la Paroisse et féodalité monastère dédié à Saint- au village de Nogent auquel seigneurie de L’Etang Aussi, le village semble bien Nicolas et Saint-Gilles, il est associé dès 1187. appartenant à la famille se structurer dans le cadre de appelé un peu plus tard, Dubois des Cours. la paroisse, cadre religieux et selon Pesche, prieuré de La structuration des Ainsi, il apparaît que administratif, au moment du Hallais de La Salle en raison cadres de vie Nogent-le-Bernard, lieu développement de la de sa localisation entre ces La seigneurie de paroisse occupé partiellement depuis féodalité, vers le XIe siècle. deux lieux, à la lisière de la était membre de la baronnie des millénaires, se développe La paroisse de Nogent se forêt du même nom. Il de la Ferté-Bernard par au cours du Moyen-Age en développe sous l’impulsion semble qu’il y ait confusion l’intermédiaire de la raison de sa position des Bernard, dynastie entre Dehallais et La Salle châtellenie de La Bosse. Elle stratégique à la limite de montante établie aux situés à Nogent-le-Bernard et était le siège d’un bailliage, grands domaines féodaux se marches du Maine, à La les lieux du Prieuré et de La lieu de juridiction locale constituant vers le XIe siècle, Ferté, par le Comte du Salle, respectivement situés à jusqu’à sa suppression au le Saosnois, Le Perche et Le Maine pour contrecarrer les Bellou-le-Trichard et à La profit de la Ferté, en 1573, Fertois. avancées territoriales de ses Chapelle-du-Bois. Selon par l’ordonnance de ambitieux voisins. Les Vallée-Latouche, la chapelle Roussillon qui limita à un Bernard cherchent donc à du prieuré n’était pas située seul siège la juridiction d’une étendre leur pouvoir et à au lieu-dit Dehallais à terre seigneuriale. Ceci ne développer leur domination Nogent, mais sur le territoire signifie pas pour autant que sur les terres environnantes de Bellou-le-richard dans les seigneurs de la Ferté au sein des solitudes boisées l’Orne près de la source et Carte générale de la France, qui les séparent des terres sur la rive gauche du dite carte de Cassini. Extrait feuille des seigneurs voisins du ruisseau du Moire, qui n° 63 Alençon, vers 1760. Saosnois et du Perche. Ainsi, sépare les communes de les Bernard, seigneurs de La Bellou et de La Chapelle-du- Ferté consolident leurs Bois où subsistent les lieux- domaines en étendant leur dits Le Prieuré et La Salle. influence sur ces terroirs La présence, au sud de la essentiellement constitués de forêt, sur le territoire de la forêt de Hallais, continue Nogent, de Dehallais et de avec celles de Clossay La Salle est sans doute à (Bonnétable) et de Bellême l’origine de confusions qui forment alors l’immense entretenues par le souvenir massif forestier de Perseigne de cet établissement religieux au Moyen-Age. éphémère(3) à la limite de la Dans cette perspective, en 1138, Gervais, seigneur de La Ferté, fonde un (3) Le prieuré de Hallais est réuni, dès la fin du XIIe ou le début du XIIIe siècle, à l’abbaye de La Pelice de Cherreau, fondation également liée aux Bernard. 4 5 Le Grand Néanmoins, si certaines moulin de Courtéan ou Chansonnay, censives sont partiellement Villée, et Vieux-Villée. tour de la grange. bâties en 1835, d’autres sont A droite : encore uniquement des terres Un morcellement vestiges de agricoles. extrême des la forêt de Hallais. exploitations L’accroissement des Certains domaines défrichements connaissent au fil du temps L’intensification des un morcellement extrême qui défrichements aux XIe-XIIIe aboutit à la constitution siècles, associée à d’ensembles à cours l’augmentation générale de communes, sortes de gros la population, est hameaux composés de significative si l’on considère plusieurs maisons ainsi que Les grandes phases de les nombreux lieux-dits de bâtiments, de cours et actuels formés avec les parfois de mares partagés défrichement : l’apport suffixes -erie ou -ière, entre plusieurs propriétaires.