Pays d’art et d’histoire du Perche Sarthois

Nogent-le-Bernard Monument du mois 17 septembre > 17 octobre 2010 Sommaire

1 Présentation générale 3 Le peuplement à Nogent : origines et développement Des origines obscures Paroisse et féodalité La structuration des cadres de vie

6 Les grandes phases de défrichement : l’apport de la toponymie Les premiers domaines médiévaux L’accroissement des défrichements Un morcellement extrême des exploitations Le stade ultime du recul de la forêt au XIXe siècle

9 Economie rurale et voies de communication Le désenclavement du village au XIXe siècle Nogent-le-Bernard : Une économie quasi-autarcique Nogent-le-Bernard L’impact du réseau ferroviaire L’inexorable baisse du nombre d’agriculteurs présentation générale

13 Nogent-le-Bernard sous la Révolution 16 Le bourg Nogent-le-Bernard occupe un particulièrement au nord- Un village-rue centré sur son église vaste territoire de 3023 ouest de la commune en 1831, le village surpeuplé hectares, situé à la limite direction de la plaine voisine La création du tramway et l’urbanisation orientale du département de du Saosnois. à l’ouest du village la et de la Région des Le territoire communal est . occupé dans sa partie 20 Deux monuments emblématiques La commune bénéficie de orientale par la forêt de de Nogent-le-Bernard nombreux ruisseaux. Presque Goyette, principalement en L’église tous convergent vers l’Orne taillis et en sapinière. Le reste Le manoir de Haut-Eclair Saosnoise à la limite des du finage* est exploité en 28 Quelques bâtiments et équipements communes de Rouperroux et terres agricoles réparties en des XIXe et XXe siècles Saint-Cosme-en-Vairais. 27 exploitations, dont 13 D’un presbytère à l’autre Ce réseau hydrographique professionnelles. Outre ces Les écoles donne lieu à de petits vallons fermes, l’espace est ponctué Les lavoirs dominés par un relief d’une multitude de lieux-dits escarpé. Les collines, occupés en résidences 32 Crédits Monument du Mois aujourd’hui encore, principales (307 sur 444) ou largement embocagées*, secondaires (108 sur 444). côtoient de vastes étendues Ce maillage d’habitations est Les mots signalés d’un astérisque* ouvertes, tout relié par un réseau de renvoient au lexique en fin de livret.

2 Le peuplement à Nogent : origines et développement

chemins communaux. Ce phénomène s’inverse Des origines obscures Encore très nombreux en depuis dix ans, la population L’occupation humaine du 1900, ils ont permis la a augmenté progressivement territoire environnant création d’itinéraires de entre 1999 et 2007 pour remonte au néolithique (vers randonnées pédestres offrant atteindre désormais 936 - 4000 ans avant J.C.) des promenades de grande habitants. comme l’indiquent le menhir qualité. Certains constituent Parmi ces nouveaux de Courtevrais et le vestige une portion du GR 235 pour habitants, beaucoup sont des de mégalithe présent en forêt 9 kilomètres. citadins qui travaillent dans de Bonnétable (Clossay). Ce réseau est relié au bourg les villes voisines, voire au Sans doute intermittente au par l’intermédiaire des routes Mans. Ces néo-ruraux sont cours de ces périodes très départementales mettant attirés par la qualité de vie reculées, la présence Nogent en communication qu’offre Nogent-le-Bernard humaine est attestée ensuite avec les villages voisins : grâce au maintien de ses au IIIe siècle. En témoigne le Bonnétable et Bellou-le- services publics, de ses trésor monétaire composé de Trichard par la D.60, Saint- nombreux artisans et pièces de bonze émises sous Georges-du-Rosay et Saint- commerçants et à la richesse Dioclétien et découvert en Cosme-en-Vairais par la du tissu associatif. 1845, sous une pierre D.85, Saint-Aubin-des- bordant la route de Menhir de Courtevrais. Coudrais par la D. 178. Bonnétable. Par ailleurs, la route En dehors de ces indices et des Actes des Evêques du départementale -La Pigeonnier du manoir de Haut-Eclair. du vocable Nogent, issu du Mans, qui font état d’une Ferté-Bernard (D.2), bien mot gaulois novientum villa* Simpliciaco2 en 658. qu’excentrée à la limite composé de novios, nouveau Ce grand domaine agricole septentrionale de la et du suffixe -entum pourrait correspondre à commune, favorise désignant à l’époque gauloise Saint-Blacé. notablement la les agglomérations nouvelles, A l’exception de ces communication de Nogent rien ne permet de confirmer mentions imprécises, aucun avec ces deux petites villes. le peuplement de Nogent texte n’éclaire l’histoire de e Le bourg s’est étendu au XX avant la période médiévale. Nogent avant ceux siècle en raison du modèle En effet, il faut ensuite mentionnant l’église en pavillonnaire malgré une attendre les premières 1096-1125 puis la paroisse diminution constante du mentions dans les textes de en 1216. nombre d’habitants, passé de l’époque mérovingienne pour 1268 habitants en 1946 à que se précise le (1) Actes des évêques du Mans publié par 797 en 1999. développement de Nogent. Busson G. et Ledru A. dans Archives Historiques du Maine,T.II, 1901. La première mention, locella (2) Op. cit. Actus… p192 cité par Julien Noginto1 en 616, est issue Melbonne.

2 3 forêt qui s’étendait sur ces avaient alors l’exclusivité de paroisses. Quoi qu’il en soit, la police et de la justice à

Sceau des Bernard, cet établissement religieux Nogent puisque certains vitrail, chapelle est fondé à dessein par les lieux, pour des raisons liées Saint-Lyphard, La Ferté-Bernard. Bernard sur cette frontière aux luttes d’influences territoriale dans le but d’y féodales indiquées plus haut, développer les défrichements dépendaient d’autres alentour et d’y installer de seigneuries, et donc nouveaux sujets. relevaient d’autres instances Ces relations privilégiées comme Le Petit et Le Grand avec les seigneurs de La Saint-Blacé ou le Grand Ferté expliquent que les Chansonnay, qui sont liés Bernard aient laissé leur nom jusqu’à la Révolution à la Paroisse et féodalité monastère dédié à Saint- au village de Nogent auquel seigneurie de L’Etang Aussi, le village semble bien Nicolas et Saint-Gilles, il est associé dès 1187. appartenant à la famille se structurer dans le cadre de appelé un peu plus tard, Dubois des Cours. la paroisse, cadre religieux et selon Pesche, prieuré de La structuration des Ainsi, il apparaît que administratif, au moment du Hallais de La Salle en raison cadres de vie Nogent-le-Bernard, lieu développement de la de sa localisation entre ces La seigneurie de paroisse occupé partiellement depuis féodalité, vers le XIe siècle. deux lieux, à la lisière de la était membre de la baronnie des millénaires, se développe La paroisse de Nogent se forêt du même nom. Il de la Ferté-Bernard par au cours du Moyen-Age en développe sous l’impulsion semble qu’il y ait confusion l’intermédiaire de la raison de sa position des Bernard, dynastie entre Dehallais et La Salle châtellenie de La Bosse. Elle stratégique à la limite de montante établie aux situés à Nogent-le-Bernard et était le siège d’un bailliage, grands domaines féodaux se marches du Maine, à La les lieux du Prieuré et de La lieu de juridiction locale constituant vers le XIe siècle, Ferté, par le Comte du Salle, respectivement situés à jusqu’à sa suppression au le Saosnois, Le Perche et Le Maine pour contrecarrer les Bellou-le-Trichard et à La profit de la Ferté, en 1573, Fertois. avancées territoriales de ses Chapelle-du-Bois. Selon par l’ordonnance de ambitieux voisins. Les Vallée-Latouche, la chapelle Roussillon qui limita à un Bernard cherchent donc à du prieuré n’était pas située seul siège la juridiction d’une étendre leur pouvoir et à au lieu-dit Dehallais à terre seigneuriale. Ceci ne développer leur domination Nogent, mais sur le territoire signifie pas pour autant que sur les terres environnantes de Bellou-le-richard dans les seigneurs de la Ferté au sein des solitudes boisées l’Orne près de la source et Carte générale de la , qui les séparent des terres sur la rive gauche du dite carte de Cassini. Extrait feuille des seigneurs voisins du ruisseau du Moire, qui n° 63 Alençon, vers 1760. Saosnois et du Perche. Ainsi, sépare les communes de les Bernard, seigneurs de La Bellou et de La Chapelle-du- Ferté consolident leurs Bois où subsistent les lieux- domaines en étendant leur dits Le Prieuré et La Salle. influence sur ces terroirs La présence, au sud de la essentiellement constitués de forêt, sur le territoire de la forêt de Hallais, continue Nogent, de Dehallais et de avec celles de Clossay La Salle est sans doute à (Bonnétable) et de Bellême l’origine de confusions qui forment alors l’immense entretenues par le souvenir massif forestier de Perseigne de cet établissement religieux au Moyen-Age. éphémère(3) à la limite de la Dans cette perspective, en 1138, Gervais, seigneur de La Ferté, fonde un (3) Le prieuré de Hallais est réuni, dès la fin du XIIe ou le début du XIIIe siècle, à l’abbaye de La Pelice de Cherreau, fondation également liée aux Bernard. 4 5 Le Grand Néanmoins, si certaines moulin de Courtéan ou Chansonnay, censives sont partiellement Villée, et Vieux-Villée. tour de la grange. bâties en 1835, d’autres sont A droite : encore uniquement des terres Un morcellement vestiges de agricoles. extrême des la forêt de Hallais. exploitations L’accroissement des Certains domaines défrichements connaissent au fil du temps L’intensification des un morcellement extrême qui défrichements aux XIe-XIIIe aboutit à la constitution siècles, associée à d’ensembles à cours l’augmentation générale de communes, sortes de gros la population, est hameaux composés de significative si l’on considère plusieurs maisons ainsi que Les grandes phases de les nombreux lieux-dits de bâtiments, de cours et actuels formés avec les parfois de mares partagés défrichement : l’apport suffixes -erie ou -ière, entre plusieurs propriétaires. révélateurs de ce phénomène, Dans ce cas, les terres à l’image de la Mouchetière, dépendantes de chaque de la toponymie La Cocardière, La exploitation sont réduites à Répucellerie, La Viennerie, la portion congrue, d’où une Des domaines agricoles se deviennent alors des tenures etc. occupation de ces sites par développent peu à peu sur le paysannes ou des tenures* Nombre de ces domaines des personnes veuves ou par territoire de Nogent sans que nobles comme les fiefs de agricoles vont se trouver à de petits artisans aux nous puissions en déterminer Courtenay, la Haute-Porte et leur tour divisés au fur et à revenus complémentaires. la chronologie et l’origine Chansonnay dont ils mesure des partages et de Ce phénomène est précise. Seule la toponymie s’assureront la fidélité des l’augmentation de la perceptible sur le site de La nous donne quelques détenteurs par le système de population pour former des Répucellerie; en 1835, il indications. la déclaration des exploitations distinctes ; les compte sept maisons hommages, des cens et autres plus importantes complétées de bâtiments et Les premiers domaines redevances qui leur sont dus. médiévaux De ce mode de division des A cette image, les lieux domaines, le cadastre de Villeneuve, Cherville, Villée, 1835 mentionne pas moins Maulaville, composés de la de huit zones dans le bourg racine “ville” renvoyant au ou à proximité immédiate, terme latin villa désignant un appelées censives*. Cette domaine agricole semblent appellation renvoie à la signaler des lieux très redevance -le cens- auquel anciennement bâtis. Plus cette concession est assortie Extrait cadastral La Repucellerie, 1835, Archives départementales de la Sarthe, PC 223. A droite : ancienne ferme de Cherville. tardivement, au Moyen Age, à sa création, et qui sera mais avec à peu près la même immuable jusqu’à sa signification, les lieux-dits suppression à la Révolution. conserveront des contours de cours communes. Cette formés du préfixe “Cour” La localisation de ces bien définis. Ces partages division au fil du temps sont également présents avec censives dans le périmètre ont donné lieu à la création entraîne la création à Courtevrais4 et Courtéan. autour de l’église semble de nouveaux toponymes proximité d’un second Comme on l’a dit signaler la volonté de formés sur la base du nom ensemble de bâtiments ; cet précédemment, les grands lotissement du bourg à d’origine auquel est associé éclatement du hameau, assez seigneurs favorisent les l’époque médiévale. un adjectif “petit, haut, fréquent à Nogent, peut défrichements en concédant vieux” à l’image des Haut- expliquer ici la à cens des terres qui Courtéan, Bas-Courtéan et le transformation du toponyme (4) Ecrit en 1590 Coutevraye, mention Archives départementales de la Sarthe, H 1271, cité par Vallée-Latouche. 6 7 la Pucellerie en Repucellerie. commune de Nogent, le reste Ainsi, outre les métairies étant situé sur la commune indiquées au nombre de voisine de Pouvrai. quatorze fermes principales, Avec l’exode rural amorcé Pesche mentionne cent dans la seconde moitié du cinquante bordages* qu’il XIXe siècle et amplifié au qualifie pour certains, et sans XXe siècle, la culture des doute en raison de leur taille plus mauvaises terres est Goyette, couronnement de la tour avant et après modification. très réduite, de closeries* et abandonnée ; c’est de maisonnies*. particulièrement le cas aux Cette forme de abords de la forêt de Goyette développement atteint son qui compte actuellement 275 paroxysme au XIXe siècle hectares. Cependant, la Economie rurale et lorsque la population nature du bois a quelque peu culmine à 3020 habitants en changé ; si le bois taillis voies de communication 1831 ; dans cette période domine toujours, il est Pesche signale 456 habitants davantage associé aux dans le bourg répartis dans résineux qu’en 1835. Le désenclavement du campagnes militaires et aux 102 habitations; le reste, soit Depuis 1835, ce phénomène village au XIXe siècle batailles napoléoniennes où 2564 habitants répartis dans a entraîné la disparition d’un Au XIXe siècle, la commune s’illustrèrent les Tascher, les écarts comprenant 30 grand nombre de lieux-dits bénéficie de l’amélioration propriétaires, demeurant au principaux hameaux parmi comme La Huardière, progressive des voies de château de Pouvrai. C’est lesquels les plus importants Beaufougère, Le Rebulet, communication. En effet si également à la faveur de sont ceux des Tourneries Coutermont, Le Gage, ce qui Pesche signale encore à la fin cette route que Goyette devenues aujourd’hui Les fait dire aux anciens de des années 1820 que “la rue devient une propriété Tonneries, Les Boulleux Nogent : “où qu’on habite à Basse est constamment importante de la commune. devenus Les Boulleaux, Nogent, on connaît des lieux humide et boueuse en hiver”, Le lieu appartient en 1835 Bellessard, etc. qui ont disparu au XXe le réseau s’améliore grâce à comme la forêt à Louis siècle”. Ces suppressions un meilleur entretien et à la Marie d’Aumont, duc de Le stade ultime du recul d’habitations sont désormais rectification des tracés de Villequier. En 1850, son de la forêt au XIXe siècle suspendues. certains chemins en relation nouveau propriétaire Jacques Dans ces conditions, on Les bâtiments des hameaux avec la création des routes Aiguinet déclare la comprend aisément que la ont souvent été réunis en un départementales. construction d’une nouvelle forêt de Hallais se réduise nombre moindre de La voie communale de maison; il s’agit peut-être de progressivement ; au début propriétés ; c’est le cas de la Landormière est en grande la maison voisine du petit du XIXe siècle, elle ne Jouardière ou des Tonneries. partie créée pour favoriser la manoir. Ce dernier est connu compte plus selon Pesche, liaison avec la route dans la mémoire locale pour que 360 arpents*, soit 238 départementale Mamers-La être l’œuvre de Georges hectares, répartis Ferté-Bernard réalisée dans Delante, descendant de la majoritairement sur la les années 1830 en lisière de famille Aiguinet par sa mère la forêt de Goyette. Bien que et propriétaire de Goyette en située à environ cinq 1882. Georges Delante, libre kilomètres du bourg, cette penseur, est avocat à Paris et route permet le maire de Nogent, fonction désenclavement de Nogent. qu’il occupe de 1881 à 1912. En outre, elle favorise la Il se fait construire un petit création de nouvelles manoir de style éclectique* Châtaignier mort habitations dont les qui se distingue par sa tour en limite des toponymes -Simplon, dominant le paysage communes de Nogent-le-Bernard Magenta, Solférino- environnant ; la tour porte la et Pouvrai. renvoient directement aux date de 1897.

8 9 où un four existe en 1835 aux Nogentais, car elle Les Boulleaux, La Jouardière avant d’être démoli en permet de rejoindre d’autres et les deux autres dans le 18505, au profit de la lignes départementales bourg ; d’autres accueillent construction, la même année, comme celle du Mamers - des enfants sans être d’un second four dans le Saint-Calais à Bonnétable, déclarées pour compléter les Champ de La Grange à la mais aussi le réseau national revenus du foyer.

Simplon, au temps du café de la veuve Blin. Petite Holière. Celui-ci est par la ligne Paris- Dans le bourg, les boutiques déclaré démoli en 1884 grâce à la station de la se multiplient, on compte en avant la disparition du four Détourbe. Cet arrêt se trouve 19067 pas moins d’une Une économie quasi- antérieur en 1900. Ces deux à 2,7 km de la station de quarantaine de professions autarcique sites sont exploités en 1835 Nogent sur la commune de différentes parmi les Jusque-là, l’activité de par la Famille Ligot pendant Rouperroux-le-Coquet, soit habitants du bourg et des Nogent est quasiment toute cette période. Nous ne 8 mn de trajet ; de là, le métiers plus rares dans les autarcique, à l’exception de connaissons pas l’étendue voyageur peut se rendre à La villages ; parmi eux, un la fabrication des toiles de des débouchés de la Ferté-Bernard en empruntant ferblantier et un horloger. chanvre réalisées par les production, mais il est la ligne de tramway La Les artisans du bâtiment tisserands locaux et vendues probable qu’ils soient très Détourbe6-La Ferté-Bernard comme les métiers de bouche principalement à La Ferté- localisés pour ses ouverte en 1898 et rejoindre sont les plus nombreux; Bernard, Saint-Cosme-en- productions très courantes Paris. suivent les artisans du textile Vairais et Bonnétable. Si les dans la région, à l’exception Ainsi, le tramway favorise le comme les tailleurs d’habits, fileuses et les tisserands sont des produits de qualité plus déplacement des habitants et les couturières et des très nombreux en 1841, ces exceptionnelle comme les le commerce local ; les ouvrières en robes. À ce métiers liés à la pavés que Pesche indique paysans peuvent désormais titre, il faut signaler la transformation du chanvre comme des produits présence d’un matelassier, ont totalement disparu au recherchés, surtout pour les d’un chiffonnier, et d’un début du XXe siècle. fours. Ces productions ne marchand de toile, rue des L’artisanat de la terre cuite survivent pas à la révolution Josepteries. de construction, tuiles, industrielle. Celle-ci favorise, Enfin, de nombreuses briques et pavés, est ancien à grâce à la création du professions sont liées à Nogent où une tuilerie est chemin de fer, la diffusion à l’exploitation agricole et mentionnée dès 1592 à grande échelle de produits forestière ; il y a encore six Dehalais. Elle se développe manufacturés qui vont meuniers, deux grainetiers, sans doute de manière concurrencer les petites un bouilleur de cru, un partielle et temporaire grâce briqueteries locales Place de la gare actuelle, l’arrivée du tramway. hongreur, ancêtre du à la proximité de la forêt de incapables de s’adapter. vétérinaire et un marchand Hallais qui offre le Toutefois, le train va avoir exporter facilement leurs de bois qui emploie un tireur combustible et grâce à un sol un impact positif sur le productions : la vente des de pierres, un fendeur de argileux favorable. désenclavement du village. pommes à cidre est alors lattes et un charretier. Cette fabrication se particulièrement florissante. développe avec les besoins en L’impact du réseau L’activité de nourrice profite L’inexorable baisse du matériaux de construction. ferroviaire également de cette facilité de nombre d’agriculteurs Aussi en 1835, deux fours à Le second réseau de transport ; ainsi en 1906, on Néanmoins en 1906, la tuiles sont déclarés au tramway de la Sarthe, dénombre 68 nourrissons, profession qui domine cadastre, à la Basse Tuilerie déclaré d’utilité publique en essentiellement originaires de encore est celle des et à La Petite Holière. 1895, relie Le Mans à Paris ou de la banlieue cultivateurs, répertoriés au Après l’abandon de l’activité Mamers et dessert Nogent de parisienne, placés dans des nombre de 264 comme sur le site de la Holière où 1897 à 1947. Cette ligne familles de Nogent. Sept patrons cultivateurs. À ces est encore mentionné un ouvre de nouveaux horizons nourrices sont d’ailleurs ancien fourneau en 1835, officiellement déclarées, cinq elle se maintient à La Petite exercent dans les gros (6) La station de La Détourbe est située en Holière et à La Basse Tuilerie (5) Le four de La Basse Tuilerie est indiqué, au hameaux de La Banos, Le pleine campagne sur la commune de cadastre, démoli en 1850, en même temps Tuyau Rond, la Répucellerie, Rouperroux-le-Coquet. que la construction de celui de La Petite (7) Archives départementales de la Holière; l’ensemble est déclaré en 1863. Sarthe, dénombrement 6 M143. 10 11 exploitants agricoles la mairie-école avant le s’ajoutent 173 personnes début de l’électrification déclarées comme journaliers, rurale dans les années 1930. employés cultivateurs ou Le dernier poste d’écart aides de culture auxquels il électrifié est L’Augerie en faudrait sans doute ajouter 1962 (7 foyers). nombre de domestiques. Dans le courant du XXe L’activité agricole est siècle, le nombre indissociable de celle des d’agriculteurs diminue moulins. progressivement ; il y a Signalés au nombre de dix encore cent cinquante moulins à farine par Pesche, exploitations de plus de 4 ha six sont encore en activité en recensées en 1943 ; c’est la 1906. Il s’agit de ceux de La mécanisation de l’après- Jeune chouan combattant. Fontaine, de Villée, de guerre qui scellera le déclin Courtéan, de Haloppe, de inexorable du nombre l’Etang et du Moulin Neuf. d’agriculteurs pour atteindre Les moulins de La Croix, du seulement treize exploita- Nogent-le-Bernard Houx, de la Moussaye, de tions professionnelles. Trinne ont déjà stoppé leur Ce phénomène s’accompagne sous la Révolution activité. Les derniers, d’une baisse de la population Haloppe et le moulin de qui passe de 1268 habitants l’Etang s’arrêtent en 1946 à 699 en 1982. A Nogent, comme dans plusieurs cantons. Nogent définitivement vers la fin des Si Nogent connaît une l'ensemble du monde rural, aura le privilège d'être l'un années 1960. certaine attractivité depuis la Révolution fut plus subie d'eux et sera le chef-lieu En 1906, le moulin de Villée les années 1990, la que souhaitée. Dans ce auquel seront rattachés les est déjà transformé en population active est bourg tranquille, il est fort bourgs de Courcival, laiterie pour le compte de la constituée de nombreux douteux que les idées Rouperroux, Saint-Georges- compagnie laitière parisienne “rurbains” dont la vie est nouvelles, propagées dans les du-Rosay, et des Frères Hauser, également rythmée par les migrations cénacles parisiens, aient eu La Chapelle-du-Bois. propriétaire de la laiterie de pendulaires grâce à quelque impact sur une La Ferté-Bernard. Cette l’automobile. population routinière, peu Les débuts de la Révolution laiterie, dont l’écrémeuse Aujourd’hui les habitants revendicative et loin laissent planer de grandes fonctionne grâce à une travaillant dans la commune d'imaginer l'ampleur des espérances, mais très vite les turbine, cesse son activité en ne représentent que 23,5 % bouleversements à venir. nuages s'amoncellent. Le 12 1939, notamment en raison des actifs, les 76,5 % Le premier fut celui de juillet 1790 en effet, a été du manque d’énergie restants sont salariés pour la l'abandon des droits votée la Constitution civile hydraulique à certaine plupart dans le département féodaux, le 4 août 1789 ; de du clergé qui crée une Eglise période de l’année. Le de La Sarthe (62,1%), ce jour, François de Sallet, le gérée par l'Etat et ne moulin neuf est reconverti en surtout dans l’industrie à châtelain de Haut-Eclair, relevant plus du pape, 1912 en usine de production Saint-Cosme et La Ferté- résignait toutes ses mesure inacceptable pour la électrique par la Société Bernard ou les services. Le prérogatives sur sa seigneurie majorité des prêtres. Le curé Anonyme Electrique qui principal employeur de qui, de paroisse se de Nogent, Jarret de La alimente treize lampes, plus Nogent est l’établissement transformait en commune Mairie, refuse de reconnaître d’hébergement pour avec, grande nouveauté, un la constitution, ce qui personnes âgées dépendantes maire à sa tête. Louis l'oblige à quitter sa cure. (EHPAD) Delante qui Goullet inaugurera la liste. Comme nombre de ses compte actuellement 46 À l'intérieur du département, confrères, il entre en salariés pour 37,8 emplois à entité nouvelle, s'organisa un clandestinité, soutenu par temps plein. cadre administratif avec des l'immense majorité de ses districts, rassemblant chacun paroissiens. Répression des

Le Moulin de Villée au temps de la laiterie. 12 13 autorités, résistance de la La campagne nogentaise, population : de ce moment, ainsi que le bourg, recelait le pays est coupé en deux nombre de chouans, par la querelle religieuse. commandés sur le terrain par les nommés Chrétien, Autre cause d'exaspération : Bourdin et Bignon. Mais les les paysans voient les têtes pensantes en étaient les bourgeois des villes filles du châtelain de Haut- s'approprier les terres Eclair, Henriette et Louise de confisquées à l'Eglise tandis Sallet, et surtout, le notaire qu'ils s'insurgent contre les Manguin, à un moment réquisitions et les premier magistrat de la Le bourg enrôlements forcés. commune. Tout ce monde L'abandon de la monnaie évoluait comme des poissons métallique (remplacée par dans l'eau au milieu d'une En l’absence de plan vocables qualifient souvent des assignats sans valeur) et population acquise. antérieur au cadastre de des rues d’agglomérations l'augmentation continuelle 1835, nous connaissons mal développées entre les XIe et des impôts finit par les Le pouvoir révolutionnaire le bourg avant le XIXe siècle; XIIIe siècles, à l’instar des éloigner du gouvernement n'était représenté que par un seules quelques mentions villes de La Ferté-Bernard et républicain. La levée en commissaire exécutif, en la éparses nous permettent Saint-Calais dans le Perche masse, décrétée en février personne de Louis Poirier, d’envisager son Sarthois. 1793 est le détonateur d'une isolé et aux moyens limités développement progressif à Cette grande rue se explosion générale de dont peu se souciaient. partir du Moyen-Age, développe devant le portail mécontentement d'où émerge Nogent put ainsi traverser la parallèlement à la mise en principal de l’église, au une contre-révolution Révolution sans drame valeur des terroirs. croisement des voies de surtout personnifiée, dans majeur, nonobstant la misère Il s’organise autour de à Saint-Cosme par nos régions, par la généralisée qui, en cette l’église Saint-Jouin, attestée Saint-Georges, dont elle chouannerie qui, jusqu'en tragique période, s'abattit dans les années 1096-1125 emprunte le tracé, et des 1800 va embraser tout sur le pays. et du cimetière qui la borde chemins de Bonnétable, par l'Ouest. à l’est et au nord jusqu’à son la rue des Murs, vers Bellou- déplacement en 1836, La Ferté-Bernard par la rue lorsqu’il est transféré à de La Mairie. Cette dernière l’extérieur du bourg, à s’est d’abord appelée au l’intersection du chemin des XIXe siècle, rue des Brosses et de la route de Josephteries, puis elle a pris Contres jusqu’en 1912 où il le nom, un court laps de est à nouveau déplacé, sur la temps, de rue de la Poste, au route de Saint-Georges à son moment de l’implantation de emplacement actuel. ce service public, avant de prendre son nom actuel. Paysan payant Un village-rue La Grande Rue, nommée l'impôt. centré sur son église Rue haute au nord et Rue © B.N.F Quelques mentions tardives Basse au sud au XIXe siècle, du XVIIe siècle8 signalent une se forme progressivement Grande Rue et une Grande Rue Bourgneuf à Nogent. Ces appellations proches (8) Les mentions du XVIIe siècle proviennent de correspondent sans doute à documents conservés aux Archives départemen- tales de La Sarthe dans la série G, principale- la même rue. D’ailleurs, ces ment G 862, reconnaissance de rente, le 2 août 1669 et de Esnault, Inventaire des minutes anciennes des notaires du Mans T.1, pp 107-131 le 21 avril 1637. 14 15 Lavoir rnil Godard du Rue du Fou e Ru 5

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Nogent-le-Bernard N O D’après le plan cadastral de 1835, section D2, Archives Départementales de la Sarthe, PC/223/12

Evolution chronologique et plan de situation des principaux édifices 1 Eglise paroissiale St-Jouin 7 Ancienne cantine scolaire, maison des XVIe ou XVIIe siècles 2 Cimetière supprimé en 1835 8 Manoir de Haut-Eclair Bâtiments Zones bâties Chemins 3 Ancien presbytère, actuelle communaux en 1835 en 1835 maison de retraite 9 Le Moulin-Neuf, moulin à blé puis en 1835 usine électrique de 1913 à 1934 (?) 4 Mairie-école 10 Station de tramway, en activité de Zones bâties Voies de 5 La Fontaine Renard en 2010 tramways 1898 à 1947 6 Maison du XVIIIe siècle 16 17 Maulaville, détail de la façade La Repucellerie, détail de la grange. Place de l’église. Rue Roland Chartrain. arrière, pan de bois et torchis. pour donner dans un 1831, le village surpeuplé Nogent en 1669 ; sa comme le montre bien le premier temps un village-rue. En outre, le bourg actuel localisation n’est pas cadastre de 1835 (voir p. 16- La construction civile s’y conserve peu de vestiges, précisée. Ce bâtiment a déjà 17). Les maisons donnant développe à mesure de assurément médiévaux, en disparu en 1835, même si un sur l’axe principal sont l’essor démographique ; il élévation en dehors de marché hebdomadaire a complétées à l’arrière des devait s’agir aux époques les l’église et peut-être de l’îlot subsisté le dimanche, puis le parcelles ; elles donnent lieu, plus anciennes de construc- de bâtiments situé en face du jeudi, jusqu’au milieu des peu à peu, à des ensembles à tions essentiellement en pans portail, de part et d’autre de années 1960. A cette époque, cours communes avec de bois et torchis, technique la rue de Bonnétable. les villageois fréquentent passages et puits mitoyens. favorisée par un sol argileux La construction la plus déjà les marchés de La cour située à la jonction et du bois abondant. Cette significative à cet égard est Bonnétable, mais aussi ceux de la rue Basse et de la rue technique mixte ancestrale l’ancien logis à étage de La Ferté, Mamers et des Murs illustre bien ce de charpente remplie de terre donnant à l’arrière d’une Bellême. phénomène même si la mêlée à des végétaux a cour et dont on aperçoit La population augmente maison formant l’angle a été perduré jusqu’au début du depuis la place le haut régulièrement au XVIIIe amputée en raison de XXe siècle, même si elle fut pignon pentu à rampant en siècle jusqu’à la décennie l’élargissement de la rue à la de plus en plus concurrencée pierre. Bien que cet édifice 1780. Nogent atteint fin des années 1930. Il est par la maçonnerie en pierre ; ne soit pas documenté, il seulement 1944 habitants en d’ailleurs frappant de de ce fait elle est encore pourrait s’agir d’un corps de 17749; la plupart résident à constater que si aujourd’hui fréquente dans le village. logis noble de la fin du XVe l’extérieur du bourg. la plupart des constructions Aussi, les deux bâtiments siècle, augmenté et L’accroissement de la du bourg semblent récentes, anciens à l’angle de la rue de transformé au fil du temps. population est à nouveau en réalité la superposition la Mairie et de la rue Roland Ce développement ancien de constant à partir de la fin du des cadastres anciens et Chartrain en sont les l’agglomération vaut à XVIIIe siècle pour atteindre actuels montre que l’essentiel témoins les plus visibles. S’ils Nogent d’être qualifiée de son maximum en 1831 avec des parcelles, en dehors de passent pour être les plus “ville” à l’époque moderne. 3020 habitants. l’urbanisation du XXe siècle, anciens du bourg, rien n’est Toutefois, cette appellation Le bourg atteint un seuil étaient loties en 1835. moins sûr ; ils sont certes ne doit pas pour autant nous d’expansion à cette époque probablement anciens laisser croire à une La création du tramway puisqu’ils figurent sur le agglomération importante et l’urbanisation à l’ouest cadastre de 1835, mais il est avant la Révolution. Isolé Rue Basse. du village très difficile de les dater avec des grandes voies de Au nord et à l’ouest du précision. Ils ne sont communication, Nogent était bourg, l’extension de d’ailleurs pas situés dans la seulement un gros bourg l’habitat est favorisé au partie la plus ancienne du rural vivant replié sur lui- tournant du XXe siècle par la bourg, mais il pouvait s’agir même grâce à des activités création de la station de à l’origine de dépendances artisanales et commerciales tramway construite en 1897. d’une ferme qui s’est trouvée complémentaires aux englobée au fur et à mesure activités agricoles. À cette de l’urbanisation. image, une halle est (9) Selon René Plessix qui établit le nombre mentionnée dans le bourg de d’habitants par feu à Nogent et dans les environs à 4,46 habitants par feu sous l’Ancien Régime. 18 19 Elle favorise la construction actuellement 64 résidents de maisons abritant pour la pour atteindre plupart des cafés. prochainement 77 personnes Supprimées en 1947, les au sein d’un établissement infrastructures du tramway spacieux. L’inauguration en et la station ont aujourd’hui juin 2010 fut l’occasion du disparu, sauf le hangar du changement de nom de la grainetier, construction en rue de l’Hospice en rue brique typique du début du Roland Chartrain, ancien e XX siècle avec son quai de maire. Eglise St-Jouin, dessin de 1821, Arch. dép. Sarthe, 18 J 762. chargement surélevé. Le L’isolement de Nogent, au tracé de la voie reste net le sein d’une zone de marche long de la route bordée de présentant des enjeux Marronniers plantée en territoriaux pour les 1900. puissants seigneurs alentour Deux monuments Actuellement, seul l’édicule à l’époque médiévale, en a de la bascule créée en 1962, fait à la fin de l’époque emblématiques en remplacement de celle de Moderne et au XIXe siècle, la place de l’église au une bourgade active de Nogent tonnage insuffisant, est constituée de nombreux encore visible. La bascule commerçants et artisans servait autrefois à peser les ainsi que des services dignes L’église seconde porte couverte en marchandises, en particulier du chef-lieu de canton qu’il Si le lieu de Noginto plein cintre ouvre au nord les pommes à cidre. fut de 1790 à 1801 avant mentionné vers 616 dans le sur l'ancien cimetière. La Dans le dernier quart du son rattachement à celui de testament de l'évêque du construction d'un tel édifice XXe siècle, des lotissements Bonnétable. Mans Bertrand est a pu être le moyen pour le se développent à l’ouest du A la fin du XXe siècle, généralement identifié chapitre cathédral d'affirmer bourg ; le plus important est malgré l’exode rural et le comme étant Nogent-le- sa présence, aux confins de celui du Moulin Neuf déclin de sa population, la Bernard, l'église paroissiale l'évêché du Mans et du commencé à la fin des commune a réussi la délicate saint Jouin ou Jovin, ermite comté du Maine, dans une années 1970, suivis de ceux alchimie du maintien d’une poitevin du début du IVe région disputée entre les des Acacias et des Peupliers. vie de village grâce à la siècle, n'est mentionnée seigneuries de Bellême, de la Enfin, depuis le début des préservation d’un certain qu'au tournant des XIe et Ferté-Bernard et de années 2000, l’urbanisation niveau de services et XIIe siècles : elle est alors Bonnétable-Montfort. gagne la rue du Fournil d’activité qui permet aux donnée par l'évêque L'édifice actuel résulte de Godard et la rue du Lavoir à natifs du pays de pouvoir Hildebert de Lavardin au l'élargissement de cette église l’est. Ce secteur est continuer à y vivre et à la chapitre de chanoines* de la romane, par ajouts successifs actuellement marqué par préservation des paysages et cathédrale du Mans. Ce formant deux bas-côtés. l’extension en cours du bâti qui attire de puissant et riche chapitre est L'absence complète d’achèvement de l’EHPAD nouveaux résidents. probablement à l'origine de d'archives rend difficile la Georges Delante accueillant la reconstruction, dans le datation précise des courant du XIIe siècle, d'une différentes étapes de grande église (plus de 30 m construction. Au sud, la de long) dont subsiste de tour-clocher est peut-être larges parties. À l'est le commencée dans le courant chœur, composé d'une du XVe siècle : en subsistent travée* droite terminée par le rez-de-chaussée, la fenêtre Ancienne station du tramway, une abside semi-circulaire à et les deux contreforts place de la Gare. peine plus étroite, et à angulaires. Au nord, le bas- l'ouest le portail richement côté est construit en deux sculpté. Dans le chœur, une étapes, peut-être dans le

20 21 dernier quart du XVe siècle : en biais, également bouché, protestants et catholiques. d’abord les deux travées est, entre le bas-côté et le chœur Des canonnières, certaines avec la tour d'escalier, puis donnait vue sur le maître- pivotantes, sont percées dans les deux travées ouest. Le autel. le bas-côté nord, un voûtement se fait également Au sud, la tour-clocher est souterrain-refuge accessible en deux étapes. Les deux achevée dans les premières depuis la chapelle est du bas- travées est sont couvertes années du XVIIe siècle. Les côté sud est créé ou remis en ensemble de belles voûtes descriptions du XIXe siècle et fonction. Le climat d'ogives à liernes et le dessin de 1821 décrivent d'insécurité perdure dans le tiercerons*, ornées d'un une tour carrée de 2 étages premier quart du XVIIe décor sculpté rehaussé de au moins, couverte d'un siècle. peintures ayant pour thème dôme portant une flèche et Enfin, la sacristie est ajoutée la Passion du Christ et la cantonnée de quatre en 1687 ; les fenêtres du glorification d'un clochetons. Construite en chœur sont entièrement Eglise, portail commanditaire probable- moellons de calcaire, elle occidental. reprises au tout début du ment aisé, employant un s'appuie à l'intérieur de XVIIIe siècle. L'église n'est maître d'œuvre de qualité. l'église sur deux énormes pas vendue à la Révolution, À l'ouest, les charpentes des piliers dont l'un contient les premières années du elle sert en 1801 encore aux deux travées sont restées l'escalier en vis. Le rez-de- XVIIe siècle. Son décor est réunions décadaires*. apparentes (les sablières* chaussée est occupé par une partiellement en place : le A partir de 1818, le mauvais moulurées sont visibles dans chapelle ouverte sur la nef retable, orné d'une état des couvertures de le comble), le voûtement de par une arcade et couverte représentation de la Vierge l'édifice et les problèmes simple voûtes d'ogives n'est d'une belle voûte. La pierre au Rosaire, attribué au d'affaissement de la tour sans doute réalisé que dans portant la date de 1605 et le peintre manceau François sont régulièrement signalés. le courant du XVIe siècle, nom des frères Robert et Sallé et daté du milieu du L'église est classée au probablement par la Jehan Viet, maîtres-maçons XVIIe siècle, permet de situer nombre des monuments fabrique*, moins fortunée. connus notamment pour dans cette chapelle le siège départementaux de 2e classe, Le chœur est à la fin du leurs travaux à Notre-Dame de la Confrérie du Rosaire, “présentant un intérêt pour Moyen-Age probablement des Marais de la Ferté- très active à Nogent au cours partie”. séparé de la nef par une Bernard, peut autant dater du XVIIe siècle. Appuyée En 1843, la fabrique fait clôture assez importante, l'achèvement de cette tour contre la tour à l'ouest, une remplacer le lambris de la dont la trace est encore que, ainsi que le suggère une seconde chapelle permet nef par une voûte en plâtre visible dans le pilier du bas- description du XIXe siècle, la d'achever le bas-côté. sur lattis avec nervures de côté. La tour d'escalier réalisation de la belle voûte Constituée elle-aussi d'une bois, selon les plans de appuyée sur le mur nord ne de la chapelle. A l'est de la large travée et d'une petite, l'abbé Tournesac, et donne accès qu'à une porte, tour vient s'appuyer une elle porte sur la voûte la date supprimer à cette occasion aujourd'hui bouchée, placée chapelle de deux travées, une de 1621 et le nom de Jerôme les tirants et poinçons de la en hauteur dans le chœur ; grande et une petite, Leplege, maçon connu pour charpente. La tour, qui elle débouchait sans doute couvertes de voûtes d'ogives des travaux dans des églises menace ruine depuis sur une tribune* au-dessus à liernes, tiercerons et clefs voisines. L'armoirie entourée plusieurs années, s'écroule de cette clôture. Le passage pendantes, construite dans d'un collier de l'ordre de partiellement le lundi 14 juin saint Michel ornant la clef 1847, vers 17h30, coupant pendante indique un l'édifice en deux, détruisant Eglise, vue intérieure avant le Eglise, portail occidental, remplacement des voûtes d’ogives en plâtre. détail des chapiteaux. commanditaire prestigieux trois voûtes du bas-côté sud, qui, hélas, reste inconnu. endommageant toutes les L'église est fortifiée à la fin charpentes et certaines du XVIe siècle, alors que les parties du bas-côté nord. guerres de Religion Seuls le chœur et le bas de la provoquent dans la région le nef restent intacts. passage de troupes en armes, Plusieurs projets de et maints heurts entre reconstruction de la tour

22 23 sont examinés dès la fin de pignons couronnant les l'année 1847. Deux visions travées) et à l'intérieur s'affrontent : celle de l'agent- (notamment la création des voyer Laurent, soutenue par trois voûtes avec leur piliers les autorités préfectorales, dans le bas-côté sud). Dès la privilégie une tour en accord fin du chantier des avec le style architectural des contestations apparaissent bas-côtés, et construite au entre la commune, la nord de l'édifice. Le projet préfecture et les habitants de l'architecte rouennais sur le coût final des travaux François Liger, soutenu par demandé par les sud-ouest par une tour conservées semblent être la municipalité, propose une entrepreneurs, l'absence portant la date de 1611, celles de l'élévation sud (tour ou deux tours sur la façade chronique de l'architecte avec au rez-de-chaussée une d'escalier et tourelles, fenêtre ouest de la nef et en accord durant le chantier, le choix casemate* desservant droite de l'étage). Deux avec le style roman du même du style de la tour. plusieurs canonnières et un fenêtres aujourd'hui portail, seule partie de L'église est rayée de la liste pigeonnier à l'étage. D'autres bouchées dans le pignon l'édifice jugé véritablement des édifices remarquables du canonnières sont percées ouest éclairaient le rez-de- caractéristique et réellement département et ne sera dans le mur ouest, près d'un chaussée de part et d'autre précieux tant au point de classée Monument portail secondaire donnant de la cheminée. De la vue artistique qu'historique. Historique qu'en 1911, à accès aux anciens jardins. distribution, très modifiée, Ce projet est adopté par la l'exception du clocher. En Au nord, le logis domine la subsiste un étonnant palier municipalité dès octobre 1935 l'escalier d'accès à la basse-cour. De plan en L, il voûté en pierre de taille, 1847. Les travaux sont façade ouest s'effondre à son possède un étage et un haut donnant depuis l'escalier un adjugés en 1850 à Papillon tour. Entre 1981 et 1988, la toit à croupes*. Deux accès autonome aux pièces père et fils, entrepreneurs à voûte en plâtre de la nef est tourelles en pierre de taille du rez-de-chaussée et de Alençon. Partiellement détruite et remplacée par une portées sur des colonnes l'étage. Un second bâtiment financés par la duchesse de voûte lambrissée, les tirants engagées occupent les angles en rez-de-chaussée prolonge Montmorency, propriétaire et poinçons de la charpente nord-est et sud-est du corps l'aile en retour le long de la du château de Bonnétable, ils sont recréés. Entre 1990 et principal ; une troisième rue basse ; s'y trouve une sont achevés en janvier 1994, les voûtes du bas-côté détruite vers 1898 occupait cheminée avec four à pain 1852. Outre la construction sont restaurées, leur décor l'angle nord-ouest. L'accès réemployant un corbeau du de la nouvelle tour, peint remis à jour. au logis se fait par la tour début du XVIe siècle. d'importants travaux de carrée qui renferme un Malgré quelques rares traces restauration sont menés à Le manoir de Haut-Eclair escalier en vis montant de laissant supposer l'existence l'extérieur (notamment la Le manoir de Haut-Eclair est fond; plusieurs canonnières d'un bâtiment antérieur construction de certains des situé à la limite sud du permettent d'en défendre inconnu, l'ensemble est très bourg de Nogent, en l'accès depuis le logis. Les probablement construit d'un e Eglise, vue intérieure. contrebas de l'église portes et fenêtres ont été très seul jet à la limite des XVI paroissiale et du bourg modifiées, les mieux et XVIIe siècles. En effet, les ancien. L'accès ancien se fait par le sud : un portail couvert d'un arc en plein cintre en pierre de taille, encadré de deux bâtiments de communs (celui de gauche, à un étage couvert Manoir de Haut- d'un toit à croupe, est Eclair : vue aérienne conservé), donnait accès à la (ci-dessus) ; vue du pigeonnier petite basse cour entièrement depuis l’ouest close par les communs. Cette (ci-contre). basse-cour est défendue au

24 25 tourelles d'angle sur Rohard demeurent en leur de-chaussée la salle à manger Seule la cheminée de la colonnes engagées et le palier maison seigneuriale de à cheminée avec deux cuisine est conservée, de distribution se retrouvent Hauteclair à Nogent-le- cabinets, puis le salon à cheminée engagée à hotte dans plusieurs manoirs datés Bernard. En 1697 encore, cheminée donnant sur le droite et piédroits* galbés, des années 1590 dans le René Eveillard est sieur de jardin et sur la route, un ornée d'une première Perche ornais, au nord de la Haut-Eclair. Le manoir passe grand vestibule et la cuisine corniche sur le manteau* et Ferté-Bernard, à peu de dans le courant du XVIIIe dans l'aile en retour. L'étage d'une seconde sur la hotte, à distance de Nogent (entre siècle à la famille de est divisé en trois chambres à modillons, très semblable à autres les manoirs de la Boysguyon, puis par mariage feu, deux chambres froides celle couronnant les murs du Fresnaye à Saint-Germain- en 1762, à la famille de et un petit appartement. Le logis, est conservée. Elle de-la-Coudre et de Sallet qui l'occupe durant bâtiment des communs n’existe plus depuis 2008. l’Angenardière à Saint-Cyr- tout le XIXe siècle et marque comprend un vestibule La charpente est remaniée, la la-Rosière). En outre, la l'histoire locale en faisant du d'accès à la cuisine, un couverture refaite en corniche à modillons* du manoir un petit centre fournil et une buanderie. ardoises, l'élévation nord, logis est très semblable à royaliste à la fin du XVIIIe et Un appentis contre le pignon peut-être déjà transformée ouest du logis abrite remise au XVIIIe ou XIXe siècle, et porcherie. Deux jardins, devient l'accès principal du l'un devant le logis, avec logis. Un nouveau bâtiment serre, et l'autre descendant à usage de classe y est jusqu'à la rivière, complètent accoté, le jardin étant l'ensemble. converti en cour. Les travaux, d'abord confiés L'école de filles de Haut- à Legendre, agent-voyer Eclair, devenue école cantonal, sont repris par maternelle vers 1960, est Raoulx, architecte fermée en 2004 suite au départemental, et exécutés regroupement du groupe celle de la partie ouest du début du XIXe siècle. par Yvard, entrepreneur au scolaire de Nogent sur le site bas-côté sud de l'église Le logis est acheté en 1894 Mans. Ils s'achèvent en de l’école des garçons. paroissiale, datable des aux derniers héritiers de 1899. Plusieurs projets sont Le logis est transformé par la premières années du XVIIe Sallet par Georges Delante, envisagés, deux classes, et Communauté de Communes siècle. Les dépendances sont maire de Nogent-le-Bernard une cuisine (avec Maine 301 en 2008, en salle construites dans la foulée, qui le revend à la commune réfectoire ?) sont finalement de séminaire et de réception comme le prouve la date en 1897 pour y installer installées au rez-de-chaussée, avec gîte ; les travaux portée sur la tour. l'école communale de filles. des chambres à l'étage pour d'appropriation font Les commanditaires sont La basse-cour est vendue à les enseignantes. Les niveaux disparaître les aménagements probablement des membres part à A. Guenoux qui de plancher et la distribution anciens et scolaires, en de la famille Eveillard, peut- détruit le portail et le sont modifiés (destruction de détruisant notamment la être ce Michel Eveillard, bâtiment à droite de l'entrée murs de refend), les classe contre l'élévation sieur de Haulteclerc, et construit la petite maison cheminées remplacées par de nord. mentionné en 1600 dans les toujours visible contre le petites cheminées de marbre. registres paroissiaux. Cette bâtiment de communs. famille encore mal connue, Un mur toujours existant qui semble avoir des liens sépare les deux ensembles. avec la bourgeoisie fertoise, Cette vente est l'occasion de Manoir de Haut-Eclair. compte plusieurs membres connaître le dernier état du Page de gauche : e au temps de l’école des au XVII siècle, certains logis avant sa filles (à gauche); qualifiés de nobles et portant transformation : le logis, ancienne cheminée de la cuisine (à droite). le titre de sieur de Launay et flanqué de trois tourelles et Ci-contre : du Gaige, à Nogent. En couvert de tuiles, sauf les vue d’ensemble 1686, Catherine Eveillard et tourelles couvertes depuis le sud-est. son mari Louis-René de d'ardoises, comprend au rez-

26 27 son emplacement a pu par la propriétaire actuelle changer au fil du temps. de pigeonnier, est ajoutée à D’ailleurs le dernier notaire à cette époque dans le jardin Nogent, Me Boivin officiait au bord de la ruelle, dans la au 6 rue de la Poste jusqu’au même veine architecturale. Ancien rachat de l’étude de Nogent Vers 1965, le lieu est racheté presbytère e devenu hospice par M Anglade de Saint- par la commune dans le but en 1926. Cosme au début des années d’y établir une partie de la 1970 ; une permanence se maison de retraite ; tenait encore en 2009 au 5 finalement ce projet ne voit rue de La Poste. pas le jour et la commune Après le transfert de l’étude, revend la propriété à M. et Quelques bâtiments l’actuelle propriété Farcy Mme Farcy qui le restaurent devient presbytère en 1907 à partir des années 1975. Les et équipements suite à la donation des travaux concernent e e descendants Yzeux à notamment les menuiseries. des XIX et XX siècles l’évêché, jusqu’au départ du De cette restauration, le dernier curé, l’abbé Plessard garde-corps de la fenêtre en 1963. centrale du premier étage D’un presbytère à l’autre bienfaiteur de Nogent en Cette demeure XVIIIe siècle, garde les initiales des Au XVIIIe et XIXe siècles, léguant ses biens à la construite en retrait par commanditaires, FB pour au-delà du cimetière étendu commune à sa mort pour la rapport à la rue, comprend Farcy et Boiron, nom de au nord et au chevet de fondation d’un hospice pour un corps de logis parallèle à jeune fille de la propriétaire. l’église, l’est du bourg était accueillir les vieillards et y la rue, complété d’une aile occupé par le presbytère soigner les malades des en retour longeant la ruelle dont la construction est communes de Saint-Aubin- latérale. Cet ensemble à deux signalée par le curé dans les des-Coudrais, la Chapelle- étages semble appartenir à registres paroissiaux en du-Bois, Dehault, Saint- deux phases de construction 1762. Construit sur un Cosme, Contres et Saint- distinctes sans qu’on puisse terrain instable, en raison de Georges-du-Rosay. en préciser la chronologie. la présence de galeries Malgré les travaux Quoi qu’il en soit, le souterraines, probablement successifs, l’adjonction de bâtiment principal à deux d’anciennes carrières, le nouveaux bâtiments en niveaux sur cave porte la bâtiment pose de nombreux 1975, 1987 et 2009, le date de 1784 sur la problèmes d’entretien au presbytère en briques et charpente. Le jardin à deux Maison XVIIIe siècle, 20 rue basse, XIXe siècle. Il est finalement pierres, typique de la fin du niveaux s’étend jusqu’à la façade arrière du logis et aile en retour. reconstruit sur le même site, XIXe siècle est toujours limite de celui du précédent un peu plus haut vers le visible sur le site. presbytère. Il dispose d’un nord sur les plans de Parmi les constructions édicule et d’un bassin Les écoles l’architecte Piau en 1876. anciennes, Nogent conserve autrefois alimenté par la Une école publique de Après la séparation de encore une imposante Fontaine Renard. garçons existe dès les années l’église et de l’Etat, la maison du XVIIIe siècle, La propriété est agrandie sur 1830 dans une maison louée commune reprend la pleine située 20 rue Basse. Ce site une parcelle voisine au XIXe à Gauvain. Au cours des possession du presbytère en est en 1835 la propriété du siècle, où est construite, dans années 1830 et 1840, il est 1907. Il est loué à un notaire Alexandre Marie le style éclectique, l’étude projeté d’en établir une particulier avant d’être Boullard ; il est possible que perpendiculaire à la rue, par nouvelle dans les transformé en maison de le site soit occupé par une Me Edouard Yzeux, en dépendances du presbytère, retraite en 1926, suite au étude notariale 1859. A cette occasion, l’aile lieu d’une ancienne école legs de Georges Delante, en antérieurement puisque cette en retour du logis est chrétienne, mais ce projet est 1912. En effet, célibataire fonction est attestée à augmentée d’écuries. Une finalement ajourné. Puis, en sans enfant, ce maire se fait Nogent dès 1581 ; toutefois autre construction, qualifiée 1849, la commune loue alors

28 29 Ecole des garçons, vue aérienne. Rue Basse, ancienne école privée de filles. Portrait de Georges Rue de la Mairie, ancien café du midi, Delante, maire de actuellement M.F.R. 1881 à 1912. la maison des 4 vents aux accueillent les filles dans la la fin des années 1970 d’où dès 1821, le lavoir fait époux Beauté, rue des maison qui devient la cantine la création d’un Sivos entre l’objet de travaux de Josephteries, (maison située scolaire après leur départ au Nogent et Saint-Georges, en réparation et à gauche de la mairie milieu du XXe siècle jusqu’en 1979. Aujourd’hui, quatre d’agrandissement en 1890, actuelle), appropriée par la février 2005. Cette école des six classes sont situées à d’où un bassin moderne en commune ; malgré des privée existe au moins depuis Nogent ; elles sont désormais béton associé à une travaux réguliers, elle 1847, date du legs par les regroupées sur le site à construction traditionnelle menace ruine à la fin des Demoiselles Sallet d’une l’arrière de la mairie où une sur poteaux de bois. Intégré années 1870. maison pour fonder un extension au début des au terrain de la maison de La commune envisage alors établissement de deux sœurs, années 2000 permet retraite, ce lavoir échappe la construction d’un groupe à charge pour elles d’accueillir les enfants de la presque aux regards au scolaire pour les filles et les d’éduquer les enfants maternelle au CE2. profit de celui, plus garçons en 1879 sur le pauvres et de visiter les En outre, une Maison champêtre et plus typique, terrain voisin. Mais, le malades. Familiale Rurale est situé à proximité du projet, trop ambitieux, est Finalement, Georges Delante implantée à Nogent-le- lotissement du Moulin Neuf. revu. Il se limite dans les achète aux descendants de la Bernard depuis 1969, à Ce dernier, privé, dépendait faits à la construction de famille Sallet le manoir de l’emplacement de l’Hôtel du du 13 rue des Murs ; il était l’école des garçons associée à Haut-Eclair en 1894 avant Midi. Outre des classes de 4e loué à certains habitants du la mairie, à l’emplacement de le revendre à la commune et de 3e, elle forme des jeunes village, et n’est devenu actuel ; l’ensemble est en 1897 pour y installer au BEPA, services aux communal qu’au début des terminé en 1889. l’école publique de filles. Le personnes. années 1970, après la Ainsi, malgré les injonctions projet dressé par l’architecte création de la station de l’administration, le projet Raoulx du Mans comprend Les lavoirs d’épuration en 1967. En d’école des filles est ajourné une classe enfantine pour Enfin comme toutes les 1962, la commune en 1888 par le maire, tous les enfants de 4 à 7 ans communes dans le courant entreprend les premiers Georges Delante, au prétexte et une classe de filles. Ce du XIXe siècle, Nogent se travaux d’adduction d’eau que l’endroit prévu est projet nécessite en plus de dote d’un lavoir public. dans le bourg. inadapté, que la commune l’appropriation du manoir Associé à la Fontaine connaît des difficultés liées à pour les locaux scolaires, la Renard, près du presbytère, la crise agricole, que la cantine et le logement des population diminue (elle institutrices, la construction compte alors 1751 d’un préau et d’une classe habitants), et que l’école neuve à l’angle du manoir. privée tenue par les sœurs Les travaux sont terminés en remplit toujours cette 1899. mission. L’école de Nogent, devenue Ecole des garçons, En effet, à cette époque, les mixte en 1964, accueille de actuellement Sœurs de la Charité d’Evron moins en moins d’enfants à mairie.

30 31 Ce livret a été réalisé par le ¢ 2 MI 92, Charles Girault, vente des Pays d’art et d’Histoire du Perche biens nationaux, district de la Ferté- Lexique Sarthois dans le cadre du Bernard. “Monument du Mois”, projet de ¢ 1Mi 1014 R1. Registre paroissiaux valorisation du patrimoine mené en de Nogent-le-Bernard 1583-1624. Arpent : ancienne unité de Liernes et tiercerons : partenariat avec la commune de ¢ PC 223/ 002 à 018, Cadastre de mesure de surface. Dans le nervures supplémentaires Nogent-le-Bernard et la Communauté Nogent le Bernard, plans 1835. de Communes Maine 301, du ¢ 3P 223/ 38 à 45, Cadastre de Maine, sa valeur varie de 51 à ornant une voûtes à croisée 17 septembre au 17 octobre 2010. Nogent le Bernard, état de sections et 65 ares. d'ogives. Directeur de la publication : matrices. Bordage : petite exploitation Manteau de cheminée : Philippe Galland. ¢ 2 O 221/ 5 à 8. Dossiers agricole dont la taille varie partie de la cheminée faisant d'administration communale de Textes Nogent-le-Bernard, bâtiments selon les régions ; elle n’excède saillie du mur autour du foyer. Coordination et rédaction : communaux, cimetières, électricité. pas 15 hectares, stade à partir Modillon : petit support de Sylvie Lemercier, animatrice de ¢ 4 O 286/ dossier dons et legs, duquel l’exploitation, plus forme diverse, placé comme l’architecture et du patrimoine du Pays Nogent-le-Bernard, de Sallet de grande, dispose d’une charrue ornement sous une corniche. d’art et d’histoire du Perche Sarthois. Hauteclair, Sœurs de la congrégation voire d’un attelage. Maisonnie : terme local Excepté Nogent-le-Bernard sous la d’Evron (1847-1905). Révolution (p. 13-14) par Serge ¢ 4 T 42. Commission Casemate : chambre de tir désignant les habitants d’une Morin, collaborateur de “La vie départementales des Monuments voûtée à l'épreuve de maison, synonyme de mancelle et Sarthoise”, et Deux Historiques. Dossier Nogent-le- l'artillerie. maisonnée. monuments emblématiques de Bernard. Censive : partie de la Piédroits : montants verticaux Nogent : l’église et le manoir de Haut- seigneurie concédée contre une portant le recouvrement d'une Eclair (p. 21 à 27) par Julien Hardy, Bibliographie chargé de mission inventaire du ¢ Avoie F., Sarthe, août 1944, histoire redevance symbolique : le baie, d'une cheminée. patrimoine au Pays du Perche Sarthois. d’une libération, Le Mans, 2009. cens. Le seigneur ne garde sur Sablière : longue poutre Superposition cadastrale (p 16-17) : ¢ Collectif, sous la dir. de Néant H. et ces terres qu’une propriété horizontale, généralement Julien Hardy. ¢ Cadiou R., Métiers oubliés ou éminente c’est-à-dire des droits posée sur le mur, sur laquelle Nous tenons à remercier pour l’aide disparus, enquête dans le Perche de justice et d’administration. s'appuient les autres pièces qu’ils nous ont apportée à la rédaction Sarthois, 2e série, Lycée Robert et à l’illustration de ce livret : Bruno Garnier, La Ferté-Bernard, 1977. Chapitre cathédral : d'une charpente. d’Anselme, Alain Bidault, Raymond ¢ Esnault G.R, Inventaire des minutes assemblée des chanoines Style éclectique : tendance Cadiou, Joël Grigne, Léon Hubert, anciennes des notaires du Mans, Le formant le conseil de l'évêque architecturale qui consiste à Patrick Roclain. Mans, 1895-1898. T.1, pp 107-131. et et attachée à l'église- mélanger des éléments faisant Ainsi que toutes les personnes qui nous T.V pp. 284-307. cathédrale. référence à différents styles ou ont permis d’accéder à leur propriété, ¢ Gautier N., Faucon R., Les manoirs les associations et les nombreux du Perche, Paris, Acanthe, 2006. Closerie : petite exploitation époques, courant très en vogue bénévoles qui ont rendu possible cette ¢ Melbonne J., Peuplement à l’époque agricole enclose. La distinction entre 1850 et 1920. opération “Monument du Mois”. mérovingienne dans le Haut-Maine avec le bordage semble tenir à Te n u r e : notion de détenir, (Ve-VIIIe siècles), mémoire de D.E.A. sa taille inférieure mais surtout c'est-à-dire de possession et de Crédits photographiques sous la direction d’Annie Renoux, Le © Pays du Perche Sarthois, sauf p. 26 Mans, 1996. à son caractère clos. dépendance; signifie portion (cheminée) © Patrick Roclain; p. 31 ¢ Morin S., Nogent-le-Bernard, un Croupe : dans un toit à 4 de seigneurie que le seigneur a (portrait de G. Delante) © Mairie de canton dans la tourmente versants, désigne le versant du délégué à un tenancier qui Nogent-le-Bernard; et dernière de révolutionnaire, Fresnay-sur-Sarthe, petit côté. l’occupe et la cultive. couverture © Pascal Cadiou. 2002. Décadaires : renvoie aux Toponymie : étude des noms Cartes postales anciennes : collections ¢ Pesche J.R., Dictionnaire privées. topographique historique et statistique décades du calendrier de lieux Dessin église de Nogent-le-Bernard de la Sarthe, Le Mans, 1842. républicain dans lequel la Travée : partie du plan d'un (p. 21 et couverture) © Archives ¢ Plessix R., Paroisses et communes semaine était remplacée en bâtiment comprise entre deux départementales de la Sarthe, 18 J 762. de France, dictionnaire d’histoire période de 10 jours. points d'appuis principaux Dessin p. 14 © B.N.F. administrative et démographique, Embocagé : vient de bocage, (contreforts, mur) ou deux Sarthe, Paris, 1983. p.23, p.319 Documentation ¢ Service Régional de l’Archéologie type de paysage où les arcades qui se font vis-à-vis. Archives communales de Nogent-le- des Pays de Loire, Carte archéologique parcelles sont encloses de haies Villa : dans l’Antiquité et au Bernard. de la Gaule, La Sarthe, Paris, 2001. plantées généralement sur un Haut Moyen Age, vaste Archives départementales de la Sarthe : ¢ Service Régional de l’Inventaire, talus formé par la terre domaine rural comprenant les ¢ 128 AC 2, commune de Nogent-le- Inventaire topographique, canton de dégagée du fossé. bâtiments d’habitation, Bernard. La Ferté-Bernard, 1983. ¢ E suppl GG 1 à 20, commune de ¢ Vallée E., Latouche R., Dictionnaire Fabrique : assemblée de d’exploitation et les terres. Nogent-le-Bernard. topographique du département de la paroissiens chargée de Tribune : partie surélevée de ¢ 7 F 74, fonds d’Elbenne, extrait Sarthe, Paris, 1950-1952. l'entretien de l'église la clôture du chœur, d'où le archives de fabrique de Saint-Georges- paroissiale. prêtre lit les Évangiles et du-Rosay. Site Internet Finage : ensemble des terres instruit les fidèles. ¢ G 862, paroisse de Nogent-le- http://www.insee.fr/fr/ppp/bases-de- Bernard (1466-1783). donnees/recensement/populations- délimitées, appropriées et ¢ G add.68, Nogent-le-Bernard, cure legales/commune/2007 exploitées par une et fabrique. communauté rurale assimilée ¢ 18 J 762, Fonds Paul Cordonnier. Dépôt légal septembre 2010. ici à la paroisse puis à la commune.

32 Imprimé gérées durablement, sur papier issu de forêts certifié PEFC.

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