ARCHÉOLOGIE EN NORD - PAS-DE- LES MOTTES CASTRALES 1 2

1. Nesles (Pas-de-Calais). réé en mars 2000, le Parc naturel une identité pleine de vitalité, porteuse 2. Borne de mise en valeur d’avenir. C’est pourquoi le Parc naturel du site de Nesles. C régional des Caps et Marais 3. Zuytpeene (Nord). d’Opale est un territoire habité, bien régional s’associe aux collectivités locales vivant, à la recherche d’un équilibre entre et aux services de l’Etat, pour protéger, son développement et la protection de faire connaître et mettre en valeur un ses richesses patrimoniales. Parmi ces patrimoine historique souvent fragile et richesses, les témoignages de l’histoire méconnu. La mise en place de moyens des hommes contribuent à façonner d’interprétation sur le site de la motte castrale de Nesles, la création d’une 3 exposition itinérante et d’animations, la publication d’une plaquette avec la direc - tion régionale des affaires culturelles (service régional de l’Archéologie) sont les bases d’une meilleure sensibilisation du public et une incitation à valoriser davantage ces témoins de notre histoire. Dominique Dupilet Président du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale. 1

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INVENTORIER POUR MIEUX PROTÉGER

émoins de la période médiévale, les historiques pour la région Nord – Pas-de- Tvestiges des mottes castrales revêtent Calais. Inventorier c’est mener des de multiples aspects. Encore visibles de nos recherches systématiques, complémentaires 1. (Pas-de-Calais). jours, elles constituent un élément familier et parallèles. C’est exploiter et 2. Deûlemont (Nord). de notre cadre de vie. Parfois, savoir interpréter une multitude de 3. Plan relief de Lille, XVIII e siècle. elles ont seulement laissé sources variées (documents anciens, 4. Carte des mottes castrales répertoriées en région des traces dans le paysa - photographies aériennes, enquêtes Nord - Pas-de-Calais ge ou encore dans de terrain). (Ph.Hannois). la dénomination des lieux. Afin de préserver cet héritage culturel, il est nécessaire d’en dresser l’inventaire pour protéger les vestiges les plus significatifs au titre de l’Archéologie ou des Monuments

Historiques. Sur 340 mottes recensées, 4 5 sont classées et 38 sont inscrites à l’in - ventaire supplémentaire des monuments UN PEU D’HISTOIRE

a motte castrale apparaît autour de L l’an mil et connaît une large diffusion dans toute l’Europe médiévale avec les invasions normandes, l’affaiblissement du pouvoir central et la mise en place du régime féodal. C’est un type d’architec - ture défensive qui sert à la fois de lieu d’habitation et de retranchement militaire. Construite sur un site stratégique (grande route, rivière ou pont), la motte castrale est aussi le lieu du pouvoir administratif et 1 judiciaire du seigneur sur la campagne environnante et ses habitants. Elle est caractérisée par une haute cour et une basse cour, entourées de fossés.

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UN TERTRE FAIT DE MAIN D’HOMMES

ouronnée d’une palissade, l’élévation C de la motte est constituée des remblais provenant du creusement des fossés. 1. Tapisserie de Bayeux, XI è siècle, cliché P. Corbierre. Ses dimensions varient d’un site à l’autre 2. Château-sur-Epte (Eure). (20 à 100 m de diamètre et 5 à 20 m de 3 et 4. Ochtezeele (Nord). hauteur). La tour, résidence du seigneur et de sa famille, mais aussi tour de guet et entre - pôt, est édifiée au sommet du tertre, dans la haute cour. Les plus anciennes sont construites en bois par des char - pentiers, sur un plan quadrangulaire de petites dimensions (4 à 6 m de côté). A partir du XIII è siècle, elles sont recons - truites en pierre, plus grandes et plus hautes. Au XIV è siècle, on voit apparaître les tours circulaires. Lorsque la haute cour est suffisament vaste, une chapelle 4 peut compléter ce dispositif. 1

LA BASSE COUR

u pied de la motte, la basse cour est logis seigneurial, si la tour est trop étroite. 1. Vismes-au-Val sous la neige (Somme). A délimitée par une palissade et proté - Dès le XI è siècle, il n’est pas rare d’y trouver 2. Doudeauville (Pas-de-Calais). gée par un fossé. On y accède par un pont une chapelle. Les bâtiments, de terre et 3. Basse cour du château. ou une interruption dans le fossé. de bois, plus rarement en pierre, sont à motte de la Haie Joulain. Elle rassemble les bâtiments de la ferme du construits en périphérie d’une cour centra - domaine : l’habitat des paysans, les le, le long des fossés. En cas de danger, granges, les étables et les magasins. On y la basse cour sert de refuge pour la popula - 3 trouve aussi le logement des hommes tion des alentours. d’armes et parfois d’autres constructions à vocation artisanale (fours de potiers, forges…). La basse cour peut abriter le

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4 DE LA FOUILLE À LA RESTITUTION 1. Fouille du château d’Arnould-le-Vieux, Douai (Nord). 2. Peignes (X è siècle). 3. Outils pour le travail textile ntre 1976 et 1981, au centre de la vil - résidence du comte de Flandre Arnould-le- (X è siècle), forces pour la tonte des le de DOUAI, au lieu-dit “ La Vieux. Il prend possession du village de moutons et broches de E tisserands. Fonderie de Canons ”, une Douai, vers 945, et rase un quartier pour y 4. Le "Castrum Duacum" fouille a mis au jour les construire un bâtiment à vocation d’habitat è au XII siècle, le château vestiges de la première et d’exploitation agricole. Vers 980, le bâti - de Philippe d’Alsace et la collégiale Saint Amé. ment est transformé en donjon en bois 5. Clefs (X è siècle). entouré d’une motte et d’une palissa - 6. Poteries du XIV è siècle. de. Au XII è siècle, Philippe d’Alsace, comte de Flandre surélè - ve la motte et reconstruit un don - jon en pierre de 18 m de côté. Il édifie les bâtiments de la ferme dans une basse cour à laquelle on accède par châtelet d’entrée et pont- levis. Cette fouille permet de mieux comprendre l’origine et le développement d’une motte urbaine et de confronter les 6 résultats avec les connaissances historiques issues de l’étude des archives. 2

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UN SYMBOLE UN HÉRITAGE

POLITIQUE, FRAGILE À 4 MILITAIRE, PRÉSERVER ET SOCIAL ET À TRANSMETTRE ÉCONOMIQUE

ominant les environs, la motte cas - es mottes castrales ont joué un rôle Dtrale est dotée d’éléments de défense Lconsidérable dans la formation et le (fossés, haies, palissades…) qui marquent développement des villes et vil - l’autorité seigneuriale sur la terre et lages (Lille, S t Omer, Douai, les hommes. Guines, ...). Garants de la sécurité de la Abandonnées à diverses population alentour, les sei - époques, certaines gneurs développent sur leur sont aujourd’hui iso - fief un système de contrôle lées dans la cam - judiciaire et administratif et pagne. Souvent vic - instaurent une série de times du développe - 5 1. Restitution de J.-C. Blanchet. droits féodaux. Symbole de ment agricole, elles 2. Éperon du X è siècle, Douai, l’organisation de l’économie sont devenues rares et fouille de "la Fonderie de locale, la motte est placée au méritent une protection Canons". centre d’un domaine agricole, exploi - 6 et une vigilance particu - 3. Les très riches heures du Duc de Berry, XV è siècle. té par des paysans libres ou non libres. lières. 4. Buire-le-Sec (Pas-de-Calais). Point de convergence du domaine, elle Quand elles sont conservées sur le territoi - 5. Bayenghem-les-Eperlecques organise et structure le paysage environ - re communal, elles constituent un témoi - (Pas-de-Calais). nant. gnage fort du passé que l’on doit protéger 6. Sceau de Wautier de la ville de Douai. 2003 ARCHÉOLOGIE EN NORD PAS-DE-CALAIS 6 l . a i - - , . s n a , ) s d i e e é o u 1 r a 1 - i : i a ( d o l 7 o : d ) , d m e g D e a r r é n 1 x 3 e d n é D i r N j s , R ( q r r o ) C A u a ) u a e u c s e C - t o O t e 3 C O C e q s u e s A , e l i ( m e e c d n . y C l N c r e r q A i N A u R v i r e e u d e i a i ' s l n G o n g o L R S - v o é , u v i u q h t D B r j - h e d ( e r i s o s i N l . e s a i n N n d D c a e n p e n i l e a é " g R I t E a u r e v V e x t R M o a d d s o S h u s l n e P e a t h A o a a i , i p t d r v u i e S u , l l ' l i r é E s A m s i 6 e c f I : o é o l t u n j , o - i I e o 7 , l a g u e i c s o n o J l d e o e e e , , i e g 7 u a r h e e i q o n o A a i n 8 S i e 2 v o a s i t t l i l é G g m o a . O m l b n t r i c 6 3 : : n o i o - t P e t t e e h d L ) B n i é n 9 l n B o e e 0 é i o g o h t t e i a l . s e a o n o c s u o l O o o h f a l r C a e i 1 o c i A e L a R z s o o s l n e c 4 t n l o l a u n l n e u D a i i e r l t r L m s i r G h m l t t a - g s l t é i e o m i t v r o o o H : , i C i t o H - n d M M L g a a e l d a a : o e u i u e p 1 o o i n u t . e h - C y m c a F a h O i h t p e t V a l t s D y S r é n 1 l n s s B - e o d A c 4 h h l l a r a E P e e D e e e s - e u R i É s r i a r g a d p a e r i i S a a t a h 2 e i n d t p c e t p p L t p P M r c R l 0 r é e e u s e o e d r r c ) - D G r i u r i v u : o 0 c n n H e i i i - - h é A 7 d i o r v t p e i i n n e : : : : : t - 5 l h n n r n é a l r ' s y i e a v c d - i A i t 2 D A c A P l l n n p m h r C h e o u a t c r n r g g S g 3 a e o G i 6 b a r e n p s i p e é r i a e c e r r 7 7 5 4 3 R a a é c e é i e g o o h D r l u R i i i v é a o v 3 e h . . r . é . . 6 é . i u e h 9 e a u A r t a v t e o l S e e s 0 A ( R G K C d p C a p C p e " M S A p g c p c p 1 d p C P R D V C J J d ( d a Y S P V A 5 A F d P P P A . d , . - ” - - s e d n . S x : u , t s p e â . s s s e o I . é t a : l 1 a e u , m e e e r d h p é É t - s , n , , , , a s U e 0 t t t i - l a 9 f . . a I o o c m n o r s s s s e . i t r r r n : s y t s i i i i a I e - 5 o 9 S 7 f c t 1 p , a é s O . â 9 t I s s s s g r - e o o o o l a e s s e . - v , t , , 2 1 2 l , . , 9 e t f f f s f n e i i . L â 8 l h a x 9 s n n n n o L e a P 2 é r I p , e s U i t - - - i n l e 0 3 0 8 9 i ) l l n i d n c 6 s , i h 8 t c e e e e u 9 r i s s s d - 0 . é u a m , t . . a - o m 0 6 , 7 a a a 1 d . r e n c u l a c c c c t 7 O . a 9 o s e 1 c d - n n n e u 1 i i s e É o t u n e i ç . o v v é , i 2 4 9 . a l 1 é , a a a a a . E L t d e c 9 7 t 1 É s e . c s n e o o o r . d I r a , r r h , t é é n 1 m i d , 1 9 , É 9 u u u u p m t r , ( i n 1 i s s s C e 9 o , a m é L . N c - i i i 6 e . . â t a N o a l 6 . u m H G H e - s 8 t u , 9 l . o : e r u d d , P d 9 r x ° D D D D P P l a a a . t F 5 h F o . . u m 2 e s i c f o P n - , n 9 O n d H 1 9 é A é E t J 1 - u G n A i . u E t , n ' 7 s n e L . . p , . o a a a a d C d l o 1 m m m i t G - . 9 A s e I J m e i i i i n e R à . s N r N N , R u e d J e T i r , - m m 3 i J p . p T , e t ” a e u P , 9 D s t e t t t , d R g g g g A s d s 2 R v r d a e s d i . l x G a E , C U e p C I O O 1 s n e L a n h e e e e 1 U n a s o o o o c n c i : E e , r 5 5 2 . e s s d É a r E G s u n l l l l i u s L L l e A c r c a i H m n e N e N U A a P e n O ) n o L i e A s s s u 6 4 6 1 p i v . r e t n I a s T t H e n o o o o P d e l P . t t n o v S o l O T e C s t . d a r O O e e e e , a é m A B x e 9 1 2 a , , e B e I S g r t I r - I e e e e a i Q i o u i m C r l a C t t t i n a c s t . i R o d s E r d u É n h é E r , , , 4 6 R t t t L e U M t S P h h h h H i d ) d t O A F F n d u U e a e I r â n M M C r t é U c c é s l r l ( m y F F R c c c c 1 2 4 1 1 E o o o c t B a é h o a U m , t u r E E i o r D r h r n O r O O e I n e a ° u ° , ° e a ° a o ' ° H O i n E E n n U s . o A é e i a n V D L m Q n F A S C e M L f d L R à A n M C 1 l t R n D d A e p e A M ( D n C A B S C E É d V i M m d d n T D N S r t e s e s l e t e e b h c E , é é s a c e t s s r 1 r r n e n i p N e e t e e 0 u s u e g x o l I 7 s t é d i e 0 n d h s d a a . u c , s s r e t 2 m i i s e e c s e O 2 r e s t e , x n o e t s r y t e i n o d d r a s d r u e u r n l a u i o r e p a e p M e o t s . , ’ i i n u S e P e s r a d n m l I a p s s c i r a t g e i n a e o e m L l l u n P i m l e a e v i e s l r é u r a m u R o i C s l l o u E t f u t o o a e l E p n A e n d e r s e r d q i f l c c , d s s t T o c i i e m a e v n a e n p d E C U g R a j i s , C r e t 0 a e r r a g A s d e i o u r p é e l r e t r à L t i p d e 0 a l s p u r s t a o Q l P U 7 r l a o e d s t a l a e g t I 0 n , l e a p e l a A l l s 1 n é p s s r v o T é m e a e 2 n e , d p e d p E e 1 P u r o e e G r é e m é r s e A v u e n i x d e i c 4 s e c p m L e t t s o d v n h O r é t s O i L d r o u r l d O 9 ’ t ’ e e a c e m i i N c r n e u v o o a d n e r r 1 e A v d c i s r d e e a t L e r g T e h t e r u e o t r è i r a e v u o e é c p m s n i g n s C e r o b t o t i a E N e a i S O c i t m r v o e i r é s e l t p S u f e u c i r I p l a R i c t n ( . n i l n m v b s É b l r ô o O , n a r n t l e à T m e s A l n l e o s r e e I r A i e é o s n n e i a i r p n r e t r s e i a a A m r H u t i s e o P v R p é e n o ' ' s e e l e p v G p e u n i u e q s n é x é l T s u M M d C t t t n l A a é t D . e . n i m l r o é e a r e É E e c m a a i i l p a e t o É s e d c e d R u n . r p s d c e l n s ’ i l r e n e r m C n e M R L , ) i d n i i n t t , a e o u i o n L A L s e n e ’ n e e e l a i r m t i c n , a n , o l a s i i o r t g r l i n v s e u s e a c i t o p r e g g a a s d m à u L i a r d i . o s a a u i t b e t s a r r r m o o p r o f e e s . u r r l l s e t p q i C l r c l c e e s c i e i m e l r o l u t v o o e m t e m e f j r s ’ r e c v e h n t e t i c a é a é l r 2 n n o l e e u o e r t é c t i e u n r o i e c h h 5 u r i l e r r v u o e u ’ n r s i o g o t r c l s c c d t l c 1 o t a ’ u u u e d a c p n l r r f a a o s u s n i s u f s p t o a e e e r a a v t t u s f é l l a c l o e a a ' ' d é l I E d I c e I s l P d t l d a l é s p r l a a