Fisheries Pêches and Oceans et Océans MPO - Sciences Région Centre et Arctique Rapport sur l’état des stocks E5-17, 18, 19, 20 (2002)

Morse de l’Atlantique Résumé • Entre 1997 et 2001, les chasseurs

ont déclaré les prises moyennes annuelles suivantes pour chaque

stock: partie sud et est de la baie d’Hudson – 4/année; baie d’Hudson et

détroit de Davis – 48/année; bassin de Foxe – 180/année; baie de Baffin –

9/année. Les données sont incomplètes et ne tiennent pas compte Renseignements de base du nombre d’animaux abattus et non Le morse de l’Atlantique (Odobenus rosmarus récupérés. Les moyennes rosmarus) est divisé en deux populations: côte est du Groenland et côte ouest du Groenland et du quinquennales séquentielles des Canada. Il est retrouvé à l’échelle de la partie est prises pour tous les stocks ont diminué de l’Arctique canadien. Quatre stocks ont été au cours des 20 dernières années. Les reconnus au Canada: partie sud et est de la baie chasseurs attribuent cela à l’utilisation d’Hudson, baie d’Hudson et détroit de Davis, bassin de Foxe et baie de Baffin. Le stock des réduite d’attelages de chiens et/ou à Maritimes, retrouvé autrefois aussi loin au sud que d’autres facteurs. la Nouvelle-Écosse, est maintenant considéré • Les quelques études du taux de comme disparu de cette région. perte des animaux abattus le situe Au Canada, la principale période de chasse commerciale a débuté vers la fin des années 1800, entre 30 et 32 %. Il varie probablement puis s’est prolongée assez loin dans les années selon la saison, le temps, l’endroit, 1900. La chasse commerciale a été interdite en l’expérience du chasseur et le 1928 en vertu du Règlement sur la protection des morses. comportement des animaux. Les La chasse au morse est assujettie aux chasseurs croient que ce taux est dispositions de l’Accord sur les revendications faible (~ 5 %). territoriales du et réglementée en vertu du • Le fondement scientifique de Règlement sur les mammifères marins pris en application de la Loi sur les pêches. À l’heure l’identité des stocks repose sur des actuelle, un Indien ou un Inuk peut, sans permis, données sur la distribution, des prendre quatre morses par année sauf si un données génétiques et des données contingent communautaire a été attribué (article sur les teneurs en isotopes du plomb. 26). Voici les contingents communautaires en vigueur: - 60; - 10; Quatre stocks ont ainsi été identifiés: Bay - 10; et Clyde River - 20. Un non-autochtone partie sud et est de la baie d’Hudson ne peut prendre un morse que s’il est titulaire d’un (SEBH), baie d’Hudson et détroit de permis délivré en vertu du Règlement sur les mammifères marins ou du Règlement sur les Davis (BHDD), bassin de Foxe (BF) et permis de pêche communautaires des baie de Baffin (BB). Il se peut que ces Autochtones. La chasse sportive au morse est de quatre stocks sont des complexes. plus en plus populaire. Le morse n’est inscrit dans • On ne dispose pas d’estimations aucune catégorie du COSEPAC. Le transport des parties du morse entre le Nunavut et les provinces détaillées ou récentes des effectifs des est autorisé en vertu d’un permis du MPO, tandis stocks du Nunavut. Des estimations que le commerce international est autorisé en vertu indicatives sont disponibles pour de la CITES. Le Conseil de gestion des ressources quelques stocks, mais leurs intervalles fauniques du Nunavut revoit actuellement le régime des contingents et examine de nouveaux de confiance sont vastes et elles ne moyens de gérer la chasse. La présente évaluation tiennent pas compte du nombre vise à étayer ces discussions de gestion. d’animaux en plongée ou de la

Janvier 2003 Région Centre et Arctique Morse de l’Atlantique

dynamique des échoueries. Seules de qui passe l’été près de l’île Coats, très grandes variations dans la taille environ 30-70 (d’après des des populations seraient décelables. dénombrements partiels); échoueries Les estimations actuelles situent la des détroits de Lancaster et de Jones, taille des stocks aux niveaux suivants: 14-15. partie sud et est de la baie d’Hudson – • Les incertitudes qui entourent l’état quelques centaines d’individus; des stocks incluent leur identité, les complexe du stock de la baie d’Hudson estimations de leur taille et de leurs et du détroit de Davis (inclut la partie tendances, les taux de mortalité nord de la baie d’Hudson, le détroit naturelle et de reproduction, l’âge à la d’Hudson, le détroit de Davis et la côte maturité, les relations entre le morse et ouest du Groenland) – 5 500; bassin les variables environnementales, les de Foxe – 5 500; baie de Baffin – données incomplètes sur les prises et 1 700-2 000. les taux de perte des animaux abattus • Des examens des données sur la et les données existantes limitées au distribution du morse indiquent que plan géographique et temporel. celui-ci a disparu de nombreuses • Les incertitudes imposent la régions ou que son aire de répartition prudence dans la prise des décisions dans de nombreuses autres a diminué de gestion. Une gestion faite en depuis les années 1800. fonction des troupeaux locaux et non • Les chasseurs de Coral Harbour et des grandes unités de stock permettra de Cape Dorset disent que le morse de réduire le risque de surexploitation, est maintenant plus abondant que par intimement lié à l’hypothèse que les le passé et s’approche beaucoup plus stocks s’étendent sur de grandes aires près de leurs villages que ce n’était le géographiques. cas auparavant. À Sanikiluaq, les chasseurs signalent qu’il y a moins de Biologie de l’espèce morses près du village et des îles voisines, tandis que les chasseurs du Le morse (aivik en inuktitut) est le plus bassin de Foxe croient que le nombre gros pinnipède présent au Canada. Les de morses n’a pas changé, mais que mâles comme les femelles mesurent sa distribution n’est plus la même environ 1,25 m de longueur à la parce que la distribution des glaces a naissance. Les adultes mâles atteignent changé. Dans la baie Frobisher, les une longueur de 3,15 m, tandis que les chasseurs n’ont pas observé de femelles, plus petites, n’atteignent que changement dans l’abondance ou la 2,77 m (Garlich-Miller et Stewart, 1998). distribution du morse. Chez les deux sexes, les deux canines • D’après la limite inférieure des supérieures prennent des proportions dénombrements minimums et une gigantesques, se transformant en production de remplacement longues défenses, qui commencent à estimative de 2 à 5 % (utilisée pour les apparaître lorsque l’animal a environ cétacés ayant des régimes de deux ans. Chez les adultes mâles du reproduction semblables), les bassin de Foxe, les défenses mesurent rendements équilibrés estimatifs se en moyenne quelque 28,5 cm de situent aux niveaux suivants: bassin de longueur et 16,7 cm de circonférence à Foxe, 110-275; partie du stock de la la base. Les défenses des femelles baie d’Hudson et du détroit de Davis peuvent être tout aussi longues

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Figure 1. Aire de répartition et distribution des stocks de morse de l’Atlantique dans l’Est du Canada.

(~ 28,1 cm), mais elles sont plus grêles, banquise ou le rivage et reviennent leur circonférence à la base faisant presque toujours aux mêmes environ 13,2 cm (Orr et al., 1986). échoueries et aires d’alimentation. On Tous les morses, régulièrement, quelle croit que les femelles, accompagnées que soit la saison, se hissent sur la de leur petit, sont plus fidèles à certains

3 Région Centre et Arctique Morse de l’Atlantique endroits que les mâles adultes. Bien La chasse que des groupes, à terre ou sur la banquise, puissent comprendre des Les prises annuelles signalées ont été prélevées au cours de la période du individus de tous les âges et des deux er sexes, le morse a tendance à afficher 1 avril au 31 mars (MPO, 1991, 1992a, une nette ségrégation des âges et des 1992b, 1993, 1994, 1995, 1996, 1997, sexes presque toute l’année. On croit 1999; Itorcheak, comm. pers.). Pour les que sa distribution est fonction non données manquantes, des moyennes à seulement de la disponibilité long terme ou des moyennes d’échoueries, mais aussi de la présence quinquennales sont présentées. d’eau peu profonde, où il peut se nourrir Des estimations du nombre de morses de mollusques bivalves, sa principale abattus mais non récupérés n’étant pas proie, et d’autres invertébrés (Fisher et disponibles pour la plupart des régions Stewart, 1997). Il semble que ce et des saisons, on a appliqué un taux de pinnipède recherche ses proies dans perte de 30 % dans la région est de des eaux de moins de 100 m de l’Arctique canadien dans les années profondeur, bien qu’il puisse plonger 1950 pour obtenir une estimation plus profondément. Un certain nombre approximative (Mansfield, 1966). Les de morses mangent aussi des phoques, chasseurs sont toutefois d’avis que le un comportement qui peut être plus taux de perte est faible (~ 5 %). commun là où il n’y a pas d’eaux peu Partie sud et est de la baie d’Hudson – profondes. Les chasseurs peuvent On croit que ce stock alimente les identifier les morses mangeurs de chasseurs de Sanikiluaq, au Nunavut, phoques à leurs défenses jaunes. mais on ne connaît pas avec certitude Le type d’accouplement du morse voit les collectivités du Nunavik (Nouveau- les mâles se disputer les faveurs des Québec) qu’il alimente. Il semble femelles et défendre l’accès à celles-ci toutefois raisonnable d’attribuer les pour s’accoupler pendant des périodes prises des chasseurs d’Inukjuak et pouvant durer jusqu’à cinq jours. La d’Umiujaq à ce stock. Selon Richard et saison du rut va de janvier à avril. Campbell (1988), les chasseurs de L’embryon s’implanterait dans l’utérus Sanikiluaq et d’Inukjuak ont débarqué vers la fin de juin ou au début de juillet, une moyenne globale de 13 morses par et la mise bas a lieu en mai ou juin de année entre 1972 et 1985. De 1981- l’année suivante. L’âge à la première 1982 à 1987-1988, ceux de Sanikiluaq ovulation varie d’une population à ont abattu en moyenne 5 morses par l’autre. Par exemple, dans le bassin de année, mais on ne dispose d’aucune Foxe, elle a lieu entre cinq et sept ans donnée sur les prises des chasseur (Garlich-Miller et Stewart, 1999), mais d’Inukjuak et d’Umiujaq au cours de au Groenland, elle a lieu entre 6 et cette période. Les chasseurs de 10 ans (Born et al., 1995). L’intervalle Sanikiluaq ont abattu en moyenne entre mises bas est généralement de 5 morses par année entre 1988-1989 et trois ans. Le taux de gravidité chez les 1991-1992, et ceux du Nunavik, environ femelles matures se situe globalement 6 morses par année. On ne dispose entre 33 et 35 % (Mansfield, 1959; d’aucune donnée pour Sanikiluaq entre Garlich-Miller et Stewart, 1999). Les 1992-1993 et 1996-1997 (MPO, 1995 à jumeaux sont rares (Fay et al., 1991). 1999), mais les chasseurs du Nunavik ont débarqué environ 8 morses par

4 Région Centre et Arctique Morse de l’Atlantique année au cours de cette période. De la même période, dans le cas du 1997 à 2001, les prises de deux années Nunavik, seules les prises réalisées en seulement ont été déclarées pour 2001 sont connues: les chasseurs Sanikiluaq, soit un morse par année en d’Inukjuak ont débarqué 8 morses moyenne (Itorcheak, comm. pers.). Pour (Doidge, comm. pers.).

Tableau 1. Résumé des prises de morses dans l’Est de l’Arctique canadien, y compris les prises de la chasse sportive. Pour les périodes considérées, les données vont d’avril de l’année indiquée à mars de l’année suivante. Les prises pour 1977-1987 et 1988-1996 sont des moyennes annuelles (le total pour la période figure entre parenthèses). Le total des prises annuelles est donné pour les années 1997 à 2001. Les données sur les prises proviennent de Pêches et Océans Canada et ne sont pas corrigées du nombre de morses abattus et non récupérés ou non déclarés. n/d signifie qu’aucune donnée n’est disponible pour l’année en question.

1977-19871 1988-19962 19973 19983 19993 20003 20013

Moy. annuelle Moy. annuelle Stock Total Total Total Total Total (total pour la période) (total pour la période)

Sud-est de la 5 5 4 n/d 1 0 8 baie d’Hudson4 (41) (20) Baie d’Hudson 170 180 et détroit de 8 9 27 57 40 60 53 (1 868) (1 620) Davis5

6 229 174 Bassin de Foxe 189 205 n/d 248 80 (2 517) (1 562)

7 18 21 Baie de Baffin 12 17 8 2 5 (199) (191)

1. Le MPO a rassemblé les données de diverses sources, y compris les siennes, celles de la GRC et du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et les registres des prises de mammifères marins de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Les chiffres ne sont pas corrigés pour tenir compte du nombre d’animaux abattus et non récupérés ou non déclarés. 2. Les données proviennent des études des prises annuelles réalisées par le MPO (MPO, 1991, 1992a, 1992b, 1993, 1994, 1995, 1996, 1997, 1999). Les valeurs ne sont pas corrigées pour tenir compte du nombre d’animaux abattus et non récupérés ou non déclarés mais, dans certains cas, les erreurs de déclaration possibles ont été estimées en tant que pourcentage des prises déclarées. 3. Les données sur les prises pour 1997-2001 représentent les totaux des prises annuelles signalées par les organisations de chasseurs et de trappeurs (OCT). Elles n’incluent pas les animaux abattus et non récupérés. 4. On croit que le stock du secteur sud-est de la baie d’Hudson alimente les chasseurs de Sanikiluaq (Nunavut) et des collectivités du Nunavik (Nouveau-Québec) adjacentes à l’arc de la baie d’Hudson. Des données sur les prises pour Sanikiluaq en 2001 ne sont pas disponibles, tandis que, pour le Nunavik, l’on ne dispose actuellement que des données sur les prises réalisées par les chasseurs d’Inukjuak en 2001. 5. On croit que le stock de la baie d’Hudson et du détroit de Davis alimente les chasseurs à partir de Whale Cove, dans la baie d’Hudson, jusqu’à Clyde River, dans l’est de l’île de Baffin, et jusqu’à Killiniq dans le Nunavik (Nouveau-Québec), zone comprenant tout le détroit d’Hudson. Des données sur les prises réalisées au Nunavik ne sont actuellement disponibles que pour les années 1988-1996 et 2001. 6. Le stock du bassin de Foxe alimente les chasseurs de Hall Beach, d’ et peut-être de et de , au Nunavut. 7. On croit que le stock de la baie de Baffin alimente les chasseurs d’, de , de , de Resolute Bay, de Gjoa Haven et de Taloyoak, au Nunavut. Ces deux dernières collectivités sont incluses ici, mais il se peut aussi que leurs membres chassent le stock du bassin de Foxe. 8. N’inclut pas le Nunavik. 9. Inclut le Nunavik.

Baie d’Hudson - détroit de Davis – Plus l’est de l’île de Baffin, et jusqu’à Killiniq, de 20 collectivités canadiennes peuvent au Nouveau-Québec, y compris toutes prélever des morses de ce stock: à les collectivités du détroit d’Hudson. Les partir de Whale Cove, dans la baie prises déclarées par ces par année de d’Hudson, jusqu’à Clyde River, dans 1972 à 1985 (Richard et Campbell,

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1988). Les collectivités du Nunavut ont 1999; Itorcheak, comm. pers.). Bien débarqué, en moyenne, quelque qu’aucune donnée pour Hall Beach ne 215 morses par année au cours de la soit disponible pour deux de ces années même période (Richard et Campbell, et que des moyennes ont donc été 1988), environ 133 entre 1988-1989 et utilisées, le nombre estimatif se 1996-1997 (MPO, 1995, 1996, 1997, compare à celui avancé par les 1999) et environ 42 entre 1997-1998 et chasseurs (Anderson et Garlich-Miller, 2001-2002 (Itorcheak, comm. pers.), 1994). Entre 1997-1998 et 2002-2001, quoique le plus récent total puisse les prises ont augmenté, passant de augmenter lorsque toutes les données 189 à 248 morses (aucune donnée n’est sur les prises pour 2001 auront été disponible pour 1999), mais seuls obtenues. Les collectivités du Nunavik 80 morses ont été déclarés en 2001- ont débarqué, en moyenne, quelque 2002. Les prises moyennes pour cette 105 morses par année entre 1972 et période de cinq ans se chiffrent à 1985 (Richard et Campbell, 1988), 181 morses par année (Itorcheak, environ 65 entre 1988-1989 et 1996- comm. pers.). D’après Orr et al. (1986), 1997 (Brooke, 1997) et 53 en 2000- le taux estimatif de perte dans cette 2001 (Doidge, comm. pers.). Sur la côte région au cours de la chasse d’été centre-ouest du Groenland, les prises atteint 32 %, mais ces deux collectivités se chiffraient en moyenne entre 60 et chassent aussi le morse en hiver; les 70 morses par année, corrigées pour taux de perte peuvent alors être tenir compte d’un taux de perte de 30 % négligeables. (Born et al., 1995). La NAMMCO (1995) Stock de la baie de Baffin – Ce stock a utilisé des prises de 40 morses par alimente les collectivités d’Arctic Bay, de année, non corrigées pour les pertes. Pond Inlet, de Grise Fiord, de Resolute Bassin de Foxe – Ce stock alimente les Bay et le camp avant-poste de la baie collectivités de Hall Beach et d’Igloolik. Creswell. Les prises moyennes De 1972 à 1985, les prises moyennes déclarées pour ces quatre collectivités déclarées issues de celui-ci se chiffrent et le camp avant-poste se chiffrent à à 206 individus (Richard et Campbell, 23 morses par année de 1972 à 1985 1988) et, entre 1988-1989 et 1992- (Richard et Campbell, 1988). Entre 1993, à 194 (MPO, 1991, 1993), ce qui 1988-1989 et 1996-1997, les chasseurs correspond à environ la moitié des ont débarqué quelque 21 morses par prises déclarées pour les années 1950 année en moyenne (MPO, 1991, 1992a, (Loughrey, 1959), bien que l’on 1992b, 1993, 1994, 1995, 1996, 1997, considère ce total comme une sous- 1999; Itorcheak, comm. pers.). Par estimation (Anderson et Garlich-Miller, contre, ils n’en ont débarqué que 8 par 1994). Anderson et Garlich-Miller année entre 1997-1998 et 2001-2002 (1994), mentionnant des chasseurs qui (Itorcheak, comm. pers.), quoique l’on ont estimé le nombre de morses ne dispose pas de données pour une débarqués par année à 180-250, ont collectivité. utilisé un nombre de 215 morses dans leurs calculs sur l’économie de la chasse. Selon les statistiques du MPO, Perspective des utilisateurs de les prises moyennes se chiffreraient à la ressource 148 morses par année de 1993-1994 à À Coral Harbour, les chasseurs ont 1996-1997 (MPO, 1995, 1996, 1997, déclaré que les morses s’approchent

6 Région Centre et Arctique Morse de l’Atlantique maintenant en grand nombre très près la banquise. On croit que ces animaux de la collectivité et qu’ils en voient plus proviennent du secteur sud du bassin souvent, toute l’année, dans la région de Foxe et du secteur nord de la baie de l’île de Southampton. Par le passé, la d’Hudson. Des morses sont présents au chasse du morse à Coral Harbour se bord des plaques de glace tout l’hiver. faisait principalement dans la région des En avril et mai, ils migrent vers les îles Coats et Morse en août et grandes îles du détroit d’Hudson. Les septembre à partir de deux ou trois gros chasseurs croient que la distribution du bateaux, mais, au cours de la dernière morse n’a pas changé et qu’il y a autant décennie, elle a été pratiquée plus près de jeunes que de vieux individus. Les de Coral Harbour (en deçà de 40 à niveaux des prises varient en fonction 50 km). À l’heure actuelle, les chasseurs de la disponibilité d’autres animaux de Coral Harbour récoltent rarement sauvages. Lorsque le caribou est même la moitié des prises autorisées. abondant, l’effort de chasse consacré Selon eux, la diminution des prises est au morse pendant la même saison imputable à une baisse de la demande diminue, entraînant une baisse des de chair de morse pour les attelages de prises de morses. chiens, moins utilisés, et non à la baisse Dans le secteur sud-est de l’île de de l’abondance du morse. On ne croit Baffin, le morse est observé dans les pas que l’effort de chasse à des fins régions de la baie Frobisher et de la alimentaires a changé énormément baie Cumberland toute l’année. La dans les dernières années. Les jeunes couverture de glace et l’emplacement sont initiés à la chasse et ont accès à du bord de la banquise côtière règlent des programmes locaux de formation en ses déplacements saisonniers. Les méthodes de chasse. chasseurs n’ont observé aucun À Sanikiluaq, les chasseurs disent qu’il changement dans l’abondance et la y avait beaucoup de morses près de la distribution du morse dans la région de collectivité et des îles voisines par le la baie Frobisher. Ils disent toutefois passé. Très peu de morses sont qu’il y a plus de mâles sur la côte sud maintenant observés au cours de la (région des îles Savage) et plus de saison des eaux libres près de cette femelles sur la côte nord (région de la localité, et ils sont devenus très rares en Terre de Lok) de la baie. En hiver, le automne et en hiver. La chasse est morse y est retrouvé au bord des floes maintenant pratiquée près des îles sur la côte nord-est, de l’inlet Ward au Sleeper en septembre, et il n’y en a détroit de la Comtesse-de-Warwick. Les généralement qu’une seule par année. chasseurs d’ le chassaient traditionnellement à l’automne en gros Les chasseurs de Cape Dorset bateau dans la région de la Terre de signalent que le nombre de morses Lok et de l’île Savage, chassant aussi observés près de la collectivité a des individus à l’occasion en été en petit augmenté au cours des trente dernières bateau dans la baie Frobisher et à la fin années. La plupart des morses y sont de l’hiver et au printemps du bord des capturés à la fin de l’automne et en floes dans la baie. Les niveaux des hiver dans les eaux libres, au bord des prises pour Iqaluit ont diminué dans les plaques de glace (floes) à l’aide de dernières années à cause du manque bateaux. À l’automne, les morses de gros bateaux pour la chasse à migrent vers l’est en suivant le bord de l’automne (pour des raisons 7 Région Centre et Arctique Morse de l’Atlantique

économiques, les gros bateaux sont sur l’environnement, le morse et utilisés pour transporter des d’espèces. marchandises de plus grande valeur, comme la pierre de savon) et de État de la ressource l’éloignement de la zone de chasse, et non à cause du déclin du nombre de Délimitation des stocks morses. Quatre stocks distincts de morse de Dans le secteur nord du bassin de Foxe, l’Atlantique ont été identifiés d’après des les chasseurs d’Igloolik et de Hall Beach données sur la distribution, des données croient que le nombre de morses n’a génétiques et des données sur les pas changé au cours des 25 dernières isotopes du plomb: le stock du sud et de années. Mais, à cause d’une réduction l’est de la baie d’Hudson, le stock de la de la couverture de glace dans ce baie d’Hudson et du détroit de Davis, le secteur depuis cinq ans, la distribution stock du bassin de Foxe et le stock de estivale du morse a changé et la chasse la baie de Baffin (Stewart, 2002). Bien d’été se fait maintenant plus au large que les données appuyant leur division que par le passé. En automne, le morse soient provisoires et incomplètes, se rapproche des côtes, formant de certains de ces stocks ont une aire de grands troupeaux dans trois îles du répartition plus grande que ce qu’on secteur ouest du bassin de Foxe. Il attendrait pour un seul stock d’une fréquente aussi pendant cette saison espèce si généralement philopatrique. Il trois autres îles qu’il utilisait est donc probable que ces quatre stocks traditionnellement par le passé mais sont des complexes (c’est-à-dire qu’ils qu’il avait délaissées pendant un certain consistent en des sous-unités qui se temps. Les aînés considèrent qu’il mélangent peu ou pas). existe deux stocks dans le secteur nord Comme les distributions du morse du du bassin de Foxe; on peut les sud et de l’est de la baie d’Hudson distinguer par la taille, la couleur et la (SEBH) et de celui de la partie ouest du distribution des individus. Aucun détroit d’Hudson se rejoignaient changement important n’a été relevé autrefois (Richard et Campbell, 1988), dans l’effort de chasse et les niveaux les deux pourraient appartenir à la des prises au cours des 20 dernières même population. Néanmoins, la années. distribution du morse dans la partie Depuis que le nombre d’attelages de nord-est de la baie d’Hudson est chiens a diminué, la demande de viande maintenant discontinue (Richard et de morse pour nourrir les chiens a Campbell, 1988), ce qui donne à penser nettement baissé. qu’il y a dans le SEBH un stock, distinct de celui du détroit d’Hudson. Aucune Les maladies et les contaminants baisse perceptible du nombre de associés au morse, en particulier dans morses près de l’île Coats, située dans les environs des stations du réseau la partie nord de la baie d’Hudson, n’a Dew, préoccupent les habitants été relevée (Richard et al., en prép.), d’Igloolik et de Hall Beach,. Les mais le nombre de morses dans la chasseurs ont tendance à éviter ces partie est de la baie d’Hudson a endroits. On s’inquiète aussi des diminué, ce qui indiquerait une incidences du changement climatique séparation entre la partie nord de la baie d’Hudson et le SEHB. Les échantillons 8 Région Centre et Arctique Morse de l’Atlantique de morse prélevés à Akulivik et à Southampton et entre la péninsule Inukjuak ont révélé des rapports Foxe et les îles Nottingham et isotopiques du plomb différents, d’où la Salisbury (Orr et Rebizant, 1987). conclusion que ces deux collectivités, 2) Détroit d’Hudson – On observe situées à seulement 250 km l’une de des morses qui empruntent le détroit l’autre, chassent deux stocks (Outridge d’Hudson pour se diriger vers l’est au et Stewart, 1999). On suppose donc que printemps et vers l’ouest en automne le stock du SEBH inclut les morses (Reeves, 1978; Davis et al., 1980), retrouvés à Inukjuak et plus au sud. Les mais aussi qui passent l’hiver dans la relations qui existent entre le morse de partie ouest du détroit d’Hudson (Orr la baie James et d’autres stocks ne sont et Rebizant, 1987). On ne connaît pas pas claires. la relation qui existe entre les morses L’aire de répartition du stock de la baie sédentaires et les morses migrateurs. d’Hudson et du détroit de Davis Les changements saisonniers dans la (BHDD) s’étend de la partie ouest et distribution du morse dans la partie nord de la baie d’Hudson jusqu’au ouest du détroit d’Hudson (Orr et détroit de Davis, y compris le détroit Rebizant, 1987) donnent à penser que d’Hudson (Richard et Campbell, 1988). ce groupe se déplace au niveau local, En soi, cette vaste superficie donne à mais on ne sait pas s’il se mélange au penser que ce stock se compose de morse de la partie nord du bassin de sous-stocks. On n’a pas encore défini Foxe. d’unités de gestion distinctes dans cette 3) Sud-est de l’île de Baffin – Le vaste aire de répartition géographique, morse fréquente les eaux du sud-est mais il pourrait y en avoir au moins de l’île de Baffin en automne et un trois: la partie nord de la baie d’Hudson, certain nombre peut migrer vers l’est le détroit d’Hudson et le sud-est de l’île jusqu’au Groenland (Mansfield, 1973; de Baffin. Born et al., 1995). Le morse est 1) Partie nord de la baie d’Hudson – maintenant absent de la région de Les données isotopiques, la Sisimiut (côte ouest du Groenland) en distribution et les déplacements été, et il n’y a plus de migration vers le observés étayent la conclusion que le nord et le sud (Born et al., 1995). Les stock de la partie nord de la baie morses de la région de Sisimiut d’Hudson inclut les morses retrouvés peuvent migrer vers l’ouest jusqu’à l’île de la partie ouest du détroit d’Hudson de Baffin en été, mais de telles jusqu’à la côte nord-ouest de la baie migrations n’ont jamais été d’Hudson. Il n’y a pas de différences documentées. Ce stock remonte la isotopiques entre les morses de Coral côte est de l’île de Baffin, peut-être Harbour et un petit échantillon prélevé pour se joindre à la population de la à Repulse Bay (Outridge et al., sous baie de Baffin, mais les données ne presse). Les signatures isotopiques sont pas concluantes (Richard et des échantillons prélevés à Coral Campbell, 1988). Il semble exister un Harbour et à Akulivik se bris dans la distribution entre les deux chevauchaient quelque peu. Les régions à l’heure actuelle (Mansfield, chasseurs ont fait mention de 1967; Riewe, 1992). déplacements saisonniers du morse, Le stock du bassin de Foxe (BF) autour des îles Coats, Morse et occupe les eaux de la partie nord du 9 Région Centre et Arctique Morse de l’Atlantique bassin de Foxe (Mansfield, 1959, 1973; comm. pers.), ce qui laisse soupçonner Loughrey, 1959; MPO, 1987). D’après une ségrégation des individus selon la des scientifiques (Loughrey, 1959; saison, le sexe et l’âge. Il semble que le Mansfield, 1959; Davis et al., 1980) et bassin de Foxe abrite une population, des chasseurs (Garlich-Miller, comm. dont les individus s’accouplent entre pers.), il est peu probable que le morse eux, mais qui se divisent en un certain emprunte le détroit de Fury and Hecla nombre de groupes qui ont des régimes pour passer du bassin de Foxe au golfe d’alimentation différents et ne sont pas de Boothia. Les individus qui migrent soumis à la même pression de chasse occasionnellement du nord au sud dans de la part des diverses collectivités. le bassin de Foxe (Anderson et Garlich- Au Canada, l’aire de répartition du stock Miller, 1994) pourraient se rendre de la baie de Baffin (BB) s’étend vers jusqu’à l’île Southampton (Freuchen, l’ouest jusqu’à l’île Bathurst, mais rares 1935; Davis et al., 1980), mais ceux qui sont les morses signalés aux îles migrent à l’automne dans le détroit de Prince-Patrick et Melville et à Taloyoak Foxe peuvent aussi provenir de la partie (Harington, 1966). On croit que les nord de la baie d’Hudson (Orr et al., morses observés dans l’inlet Bathurst 1986; Richard et al., en prép.). De sont des morses du Pacifique qui ont nouveaux éléments probants reposant migré au-delà des limites de leur aire de sur les signatures géochimiques dans répartition (Harington, 1966; Stewart et les couches de croissance des dents Burt, 1995). La distribution du stock de (Stewart et Outridge, en cours la baie de Baffin, qui comprend d’examen) ont révélé que certains probablement plusieurs unités de mâles débarqués à Hall Beach ont gestion, et celle du stock du sud-est de passé une partie de leur vie dans les l’île de Baffin ne chevauchent plus. eaux de la partie sud du bassin de Foxe, près de Repulse Bay ou de la Des données provisoires portent à péninsule de Foxe. Les données croire à l’existence de stocks distincts provenant d’échantillons de dents dans cette région. Des données entières indiquent que les morses génétiques (de March et al., 2002) et débarqués à Igloolik sont différents sur isotopiques (Outridge et al., 2002) le plan isotopique de ceux débarqués à reposant sur un petit échantillon Hall Beach, bien qu’une analyse permettent de croire que les morses de génétique n’ait pas révélé de différences Resolute Bay et de Grise Fiord diffèrent; entre les morses débarqués aux deux cependant, des déplacements endroits. On n’a pas encore établi de d’individus étiquetés de l’île Dundas à la liens entre les différences isotopiques et pointe Brooman, et de cet endroit à les différentes formes reconnues par les Pond Inlet ont été mis en évidence. Il chasseurs. Le morse du bassin de Foxe peut aussi exister un stock distinct dans est différent de celui de la partie nord de le détroit de Lancaster. Les signatures la baie d’Hudson de par sa taille et isotopiques de morses provenant de d’après les rapports isotopiques Grise Fiord et de Thule se chevauchent (Garlich-Miller, 1994; Garlich-Miller et quelque peu, ce qui donne à penser que Stewart, 1998; Outridge et al., sous ces collectivités partagent peut-être le presse). Les chasseurs de Hall Beach même stock. Aucune donnée n’est n’ont généralement pas accès aux disponible qui permettrait d’inclure les femelles gravides en hiver (Kipsigak, morses de l’est de l’île d’Ellesmere dans

10 Région Centre et Arctique Morse de l’Atlantique le groupe d’animaux de Grise Fiord ou suivant (Cosens et al., 1993). Des celui de Thule, bien que la proximité de chasseurs de Cape Dorset ont signalé ces collectivités indique que cela soit la présence de 1 000 morses ou plus possible. dans le secteur sud-ouest de l’île de Taille des stocks Baffin en hiver et au printemps (Orr et Rebizant, 1987). On ne dispose d’aucune estimation 2) Détroit d’Hudson – Des relevés complète ou récente du nombre de aériens ont permis d’obtenir une morses que comptent les stocks du estimation d’au moins 850 morses Nunavut. Il existe des estimations présents à la fin de l’hiver dans la reposant sur des indices pour quelques partie centrale du détroit d’Hudson et stocks, mais les intervalles de confiance étant grands (Cosens et al., 1993), dans la baie d’Ungava (McLaren et Davis, 1982). Mansfield (1990) était seuls de très grands changements dans aussi d’avis que le nombre de morses la taille des populations seraient retrouvés dans cette région était faible. décelables. Les estimations actuelles issues de relevés ne peuvent être 3) Sud-est de l’île de Baffin – Richard corrigées pour tenir compte du nombre et Campbell (1988) ont examiné les d’animaux en plongée ou de la données provenant d’une série de dynamique particulière des animaux relevés aériens effectués dans les (une partie de la population pouvant se secteurs sud-est et est de l’île de reposer à terre ou sur la glace au Baffin jusqu’à l’inlet Clyde, au nord, et moment du relevé). ont conclu qu’il devait y avoir au moins Partie sud et est de la baie d’Hudson - 1 000 morses dans la région. Si le morse de la côte ouest du Groenland En 1978, 310 morses ont été fait partie de l’unité de gestion du sud- dénombrés dans le coin nord-est de la est de l’île de Baffin identifiée ici, on baie James en été (Richard et doit ajouter 500 morses (I. C. à 95 %: Campbell, 1988), là où « plus de 204-1 512) à cette estimation (Born et 1 000 » avaient été dénombrés en 1955 al., 1994), ce qui donne une taille (Reeves, 1978). Les estimations pour estimative totale du stock de l’ensemble de la région chiffrent la 1 500 morses. population à quelques centaines (Born et al.,1995; Richard et Campbell, 1988). Bassin de Foxe – Richard et Campbell Baie d’Hudson-Détroit de Davis (1988) signalent une population de plus de 3 700 morses dans le bassin de 1) Partie nord de la baie d’Hudson – Foxe d’après le dénombrement de Des données recueillies au milieu des 2 716 individus dans la partie nord de ce années 1970 ont servi à estimer la plan d’eau (Orr et al., 1986) et une taille du stock de la partie nord de la estimation de plus de 1 000 dans la baie d’Hudson et de la partie ouest du partie ouest de la péninsule de Foxe. Un détroit d’Hudson à entre 3 000 et relevé aérien systématique a donné une 4 000 bêtes (Richard et Campbell, estimation de 5 500 morses (I. C. à 1988; Mansfield et St. Aubin, 1991). 95 %: 2 700-11 200) en 1989 (Cosens Un relevé effectué en 1988, semblable et al., 1993), mais il ne couvrait qu’une à celui de 1977, a permis de recenser partie de la région où pouvaient se presque 1 400 morses dans l’île Coats trouver des morses. Aucune correction et 461 dans l’île Nottingham le jour n’ayant été faite pour tenir compte des 11 Région Centre et Arctique Morse de l’Atlantique animaux en plongée, ce nombre est nord-ouest du Nunavik se rendent probablement une sous-estimation. maintenant plus loin pour chasser et les Baie de Baffin – Plus de 1 000 morses morses sont beaucoup moins nombreux peuvent passer l’été dans la partie alentour des îles Belcher qu’ils ne canadienne de l’Extrême-Arctique l’étaient il y a 50 à 60 ans (Arragutainaq, d’après des relevés aux échoueries, à la comm. pers.). lisière des glaces et sur des transects Baie d’Hudson-détroit de Davis en eau libre (Davis et al., 1978). Des 1) Partie nord de la baie d’Hudson – Le relevés effectués à la fin de l’été dans morse est maintenant rare de la baie les eaux côtières du détroit de Jones et James à Whale Cove (Richard et de la partie nord du détroit de Lancaster Campbell, 1988) et, en général, son plus de quatre années consécutives aire de répartition dans la région, et (1998-2001) ont indiqué un nombre donc probablement ses effectifs, ont moyen de 350 morses vivants (Stewart, diminué par rapport au passé données inédites). Aucune estimation (Reeves, 1978). n’est disponible pour les régions de Resolute Bay, de la partie est de l’île 2) Détroit d’Hudson - La distribution du d’Ellesmere ou de la partie nord-est de morse dans le détroit d’Hudson a l’île de Baffin. Born et al. (1995) ont diminué, devenant peut-être plus résumé les dénombrements dans cette fragmentée que par le passé (Reeves, dernière région et ont conclu que le 1978; Richard et Campbell, 1988). stock devait compter de 1 700 à 3) Sud-est de l’île de Baffin – Le morse 2 000 individus et peut-être même a disparu du fond de la baie 3 000. Cumberland (Allen, 1880; Guinn et Tendances des stocks Stewart, 1988), tandis que l’aire de répartition des troupeaux dans la La plupart des indicateurs des partie est de l’île de Baffin a rétréci tendances de la taille des stocks sont (Reeves, 1978; Richard et Campbell, des changements dans la distribution, 1988). Une échouerie située près de des différences dans la condition a été abandonnée après physique et des données sur les prises. qu’une station du réseau d’alerte Chaque fois que le nombre de morses avancé ait été construite à proximité diminue au niveau local, il se peut que (Reeves, 1978). Si cette population est cela soit dû à un déplacement, mais tant raccordée à celle de la côte ouest du qu’une augmentation du nombre à Groenland, cette dernière a aussi d’autres endroits de l’aire de répartition diminué (Born et al., 1995). n’a pas été documentée clairement, il est prudent de supposer que le nombre Bassin de Foxe – Le morse a disparu du a diminué. littoral ouest du bassin de Foxe (Brody, 1976; Anderson et Garlich-Miller, 1994). Partie sud et est de la baie d’Hudson – De nombreuses échoueries ont été Des examens de la distribution du abandonnées (Mansfield, 1966), morse indiquent que l’aire de répartition laissant soupçonner une baisse du de l’espèce dans la partie est de la baie nombre d’animaux ou d’habitats d’Hudson a diminué depuis les années disponibles, ou les deux. Les chasseurs 1800 (Reeves, 1978; Richard et ont remarqué que le morse revient à Campbell, 1988). Les chasseurs du certaines échoueries, mais non à celles

12 Région Centre et Arctique Morse de l’Atlantique de la côte ouest, ce qui donne un de Foxe, on calcule qu’environ 110 à caractère incertain à l’utilisation des 275 individus pourraient y être prélevés changements dans la distribution pour sans nuire à la population. L’estimation évaluer l’abondance. de la taille de la population n’est pas Baie de Baffin – Le morse occupe complète, et les prises totales encore la plus grande partie de son admissibles pourraient être plus ancienne aire de répartition dans la élevées, mais le fait que plusieurs partie centrale de l’archipel Arctique stocks peuvent fréquenter le bassin de (Davis, 1981), bien qu’il soit maintenant Foxe impose une nouvelle évaluation de rare sur les côtes centrales de la partie chacun d’eux. est de l’île de Baffin (Reeves, 1978). Pour la composante du stock de la baie Si le stock de la baie de Baffin est d’Hudson et du détroit de Davis qui rattaché au groupe de la baie de Disko, passe l’été près de l’île Coats, la située sur la côte centre-ouest du production de remplacement se situe Groenland, il se peut qu’il soit plus ou moins entre 30 à 70 bêtes maintenant fort décimé dans cette partie d’après des dénombrements partiels. La de son aire de répartition. L’afflux relation entre ce groupe et l’ensemble printanier dans la région d’Avanersuaq du stock est inconnue. (district de Thule) d’un grand nombre de D’après les dénombrements récents morses venant du sud ne se produit effectués aux échoueries des détroits de plus, et au moins trois grandes Lancaster et de Jones, qui situent les échoueries de la côte nord-ouest du effectifs à plus ou moins 350 bêtes, des Groenland ont été abandonnées (Born prises minimum de 14 à 15 bêtes et al., 1995). pourraient être autorisées sans nuire à Taux de chasse durable ce groupe. Mais on ne sait quelle proportion de l’ensemble du stock celui- D’après les estimations, le rendement ci constitue. On ne voit généralement équilibré varie entre 3 et 5 % chez une pas de mâles adultes dans ces population se situant entre 59 et 93 % échoueries. de la capacité de charge (K) (DeMaster, 1984, cité dans Born et al., 1995). La Sources d’incertitude situation des stocks canadiens par rapport à K est inconnue. Des preuves d’identité des stocks ne sont disponibles que pour quelques Les estimations de la taille des régions. Des marqueurs génétiques ont populations étant incomplètes, on ne été mis au point (Buchanan et al., peut pas les utiliser pour calculer les 1998), des études génétiques sont en niveaux de prélèvement soutenables. cours (MPO, Greenland Institute of On peut établir une limite inférieure Natural Resources) et une nouvelle d’après les effectifs minimums technique faisant appel aux isotopes déterminés, et, en l’absence de présents dans les annuli des dents de données spécifiques au morse, la morse pour le suivre durant sa vie a été production de remplacement estimative perfectionnée (Stern et al., 1999). de 2 à 5 % utilisée pour les cétacés ayant des régimes de reproduction Aucun des stocks de morse du Canada semblables. À partir d’une estimation de n’a été l’objet d’une estimation récente 5 500 morses présents dans le bassin des effectifs. L’estimation pour le bassin

13 Région Centre et Arctique Morse de l’Atlantique de Foxe (5 000-5 500) est considérée On dispose de peu de renseignements comme un indice seulement. Il y a sur la relation entre le morse et les environ 1 400 morses alentour des îles variables environnementales, telles la Coats et Southampton au début d’août, glace, les sources d’aliments et les mais on ne sait pas quelle fraction ils espèces avec lesquelles il interagit. Les constituent de tout stock de gestion de effets du changement climatique sur la partie nord de la baie d’Hudson ou de l’environnement, le morse et d’autres tout stock génétique de la baie espèces sont particulièrement d’Hudson et du détroit de Davis. préoccupants. D’autres estimations, dénombrements et changements dans la distribution Perspective donnent à penser que le nombre de morses a diminué dans la plupart des Le peu de données disponibles pour régions depuis le début des années chaque stock ne permet pas de 1900, mais il est impossible de déterminer si un stock est à la hausse, à quantifier ces baisses. Les utilisateurs la baisse ou stable, ou s’il se situe au- de la ressource ont indiqué que le dessus ou au-dessous d’un seuil, à part nombre de morses a augmenté dans un quelconque niveau avant certaines collectivités. Aucune donnée l’exploitation établi au jugé. n’est disponible pour évaluer les Les résultats de relevés récents des tendances récentes, qu’elles soient à la échoueries de l’Extrême-Arctique hausse ou à la baisse. donnent à penser que, au moins dans le Il existe peu de données sur les taux de cas du stock de la baie de Baffin, la mortalité naturelle, les taux de production de veaux dépasse les prises reproduction, l’âge à la maturité et la déclarées au Canada. Ce stock peut durée de la période de fécondité. La être stable ou à la hausse, mais les plupart des données disponibles sont ponctions totales au Canada, les limitées sur les plans géographique et ponctions au Groenland, les détails de temporel. la structure du stock et la distribution des mâles adultes demeurent tous Les statistiques publiées sur les prises inconnus. sont incomplètes et font souvent appel à des moyennes pour les estimer. Les Considérations de gestion rapports individuels souffrent souvent d’un pourcentage d’erreur élevé (MPO, On croit que le morse revient 1991, 1992a, 1992b, 1993, 1994, 1995, généralement aux mêmes endroits pour 1996, 1997). se reposer et se nourrir tout au long de sa vie, ce qui fait que sa dispersion est Il n’existe des données sur le nombre de limitée. On croit aussi qu’il y a peu morses abattus et non récupérés que d’échange entre les divers groupes et pour un nombre limité de conditions de que la chasse devrait être gérée en chasse, bien que les pertes varient fonction des concentrations locales selon l’endroit, la saison, l’habitat, le plutôt que des grandes unités de stock, temps et l’expérience des chasseurs. ce qui réduit le risque de surexploitation Aucune estimation du taux de mortalité intrinsèquement lié à l’hypothèse que chez les individus touchés et non les stocks s’étendent sur de grandes récupérés dans les eaux canadiennes aires géographiques. n’est disponible. 14 Région Centre et Arctique Morse de l’Atlantique

Les incertitudes qui entourent la taille, la d’autres mammifères marins de délimitation et les déplacements des l’Arctique. stocks, le taux de croissance, les Maladies – Les études des maladies du niveaux des prises et les pertes dues à morse ont révélé que les individus qui la chasse imposent que les décisions de fréquentent certaines régions ont été gestion soient prises avec prudence. On exposés à Brucella, ce qui peut mener à encourage donc les efforts visant à l’apparition de la brucellose, maladie à réduire les pertes dues à la chasse et le l’origine de problèmes de reproduction nombre de morses abattus et non chez certains mammifères. Jusqu’à déclarés, ainsi qu’à accroître la maintenant, Brucella a été décelé chez compréhension des populations de le morse du bassin de Foxe (Nielsen et morse. al., 1996), mais aucun signe de cette

bactérie n’a été trouvé dans des Autres considérations échantillons prélevés à Resolute Bay, à Produits chimiques – L’examen de Grise Fiord et au Nunavik (Nielsen et tissus de morse a révélé que ceux-ci al., 2001). La présence de Brucella n’a contiennent des contaminants, y pas été relevée chez des femelles ayant compris du plomb, du mercure, du des problèmes de reproduction (Garlich- cadmium, du nickel, du cobalt, du Miller et Stewart, 1999). cuivre, du strontium, du DDT et des Les maladies infectieuses peuvent avoir BPC. Le niveau de contamination varie des incidences importantes sur les selon la région. Les teneurs en plomb populations de mammifères marins car de dents prélevées près d’Igloolik sont elles peuvent causer des hécatombes stables depuis l’époque préindustrielle en relativement peu de temps (Young, jusqu’à aujourd’hui, ce qui indique que 1994). Le virus à l’origine de la maladie la contamination par le plomb est de Carré a causé de telles hécatombes d’origine naturelle et non artificielle chez les phoques de l’Atlantique Nord (Outridge et al., 1997). Les teneurs en (Harwood, 1990) et les dauphins de la cadmium et en certains autres métaux côte est des États-Unis (Lipscomp et al., ont aussi diminué depuis l’époque 1994). Il existe visiblement un risque de préindustrielle, ce qui donne à penser mortalité étendue chez une population qu’elles sont d’origine naturelle, mais les sauvage vulnérable, et les teneurs en nickel, en cobalt, en cuivre et conséquences peuvent être graves en strontium ont fortement augmenté lorsque de petites populations (Outridge et al., 1997). vulnérables et menacées sont en cause. On ignore quels sont les effets de la Les mammifères marins peuvent aussi contamination chimique chez le morse. transmettre des maladies infectieuses à Les femelles ayant des problèmes de des mammifères terrestres, y compris reproduction (Garlich-Miller et Stewart, l’homme. On a signalé des cas de 1999) ne présentaient pas de charges trichinose chez des habitants de en contaminants inhabituelles. Par l’Arctique canadien qui avaient mangé contre, à cause du niveau trophique qu’il de la viande de morse contaminée occupe dans la chaîne alimentaire, le (Forbes, 2000). morse (qui se nourrit principalement de Le morse a aussi été fortement exposé bivalves) peut ne pas accumuler les au virus de la maladie de Carré du contaminants de la même manière que phoque ou à des virus semblables 15 Région Centre et Arctique Morse de l’Atlantique

(Nielsen et al., 2000). Des tests ont physique ou biotique. Dans plusieurs confirmé l’exposition à ce virus régions du Canada, le morse a d’individus se trouvant dans le bassin de abandonné des échoueries (Brody, Foxe, à Grise Fiord, à Resolute Bay et à 1976; Richard et Campbell, 1988). On la Terre de Lok, mais non à l’île ne sait pas si cela est dû à une Nottingham. Ces animaux ne montraient population à la baisse abandonnant des aucun signe de la maladie, quoique des habitats marginaux ou au déplacement autopsies n’aient pas été effectuées. de morses d’habitats de qualité Bruits – La réaction du morse aux bruits souhaitable, la confirmation de ces événements passés étant difficile. artificiels varie. L’animal peut soit partir Toutefois, tant les utilisateurs de la dans une course affolée, ce qui peut ressource que les scientifiques (Smith et causer la mort d’un certain nombre Taylor, 1977) ont tendance à appuyer d’individus, ou s’habituer quelque peu au bruit des aéronefs (Born et al., 1995). l’hypothèse du déplacement. L’écotourisme pratiqué aux échoueries De même, certains morses peuvent peut avoir des incidences semblables. laisser des bateaux s’approcher assez près d’eux, tandis que d’autres Les pêches peuvent avoir une incidence réagissent à leur présence à 2 km de sur les populations de morse. Le bruit distance (Born et al., 1995). Le bruit a provenant de bateaux de pêche peut été lié à l’abandon d’échoueries pendant perturber le morse, alors que le jusqu’à 9 heures (Salter, 1979). Les chalutage peut détruire les bancs de femelles et les petits sont plus sensibles coquillages dont il dépend, même si la aux agressions sonores (Salter, 1979; pêche n’entre pas en compétition Miller, 1982). Par ailleurs, le morse fait directe avec lui pour les proies (Born et étalage d’une vaste gamme de cris al., 1995). pendant la parade nuptiale (Stirling et al., 1987; Sjare et Stirling, 1993, 1996) Pour renseignements: et vocalise toute l’année (Miller et Boness, 1983; Miller, 1985), de sorte Rob Stewart que les bruits artificiels peuvent Pêches et Océans Canada perturber la communication entre les 501, University Crescent morses. Winnipeg (Manitoba) R3T 2N6 Téléphone: (204) 983-5023 Présence humaine – Certains signes Télécopieur: (204) 984-2403 attestent que la présence de l’homme et Courriel: [email protected] de structures artificielles peut perturber le morse et le forcer à abandonner ses échoueries. Lorsqu’il est chassé à un de Références ces endroits, le morse peut le quitter Allen, J. A. 1880. History of North (Mansfield, 1966; Smith et al., 1979) et American pinnipeds. Department of éventuellement l’abandonner. La the Interior. U.S. Geological and présence d’une aide à la navigation sur Geographical Survey of the la côte est de l’île Coats a été impliquée Territories, Washington. 785 p. dans le déplacement du morse de cet endroit. Anderson, L. E., and J. Garlich-Miller. 1994. Economic analysis of the 1992 Disparition d’habitats – La disparition and 1993 summer walrus hunts in d’habitats peut se manifester au niveau 16 Région Centre et Arctique Morse de l’Atlantique

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On peut se procurer le présent rapport à l’adresse suivante: Institut des eaux douces a.s. Coordonnateur-PCR Région Centre et Arctique 501, University Crescent Winnipeg (Manitoba) R3T 2N6 Téléphone: (204) 983-5000 Télécopieur: (204) 984-2403 Courriel: [email protected] www.dfo-mpo.gc.ca/csas ISSN 1480-4913 (collection anglaise) ISSN 1480-4921 (collection française) The English version is available on request at the above address.

La présente publication doit être citée comme suit: MPO, 2000. Morse de l’Atlantique. MPO, Sciences. Rapport sur l’état des stocks E5-21 (2000).

22

S C C S C S A S

Secrétariat canadien de consultation scientifique Canadian Science Advisory Secretariat

ERRATUM

MPO. 2000. Morse de l’Atlantique. MPO, Sciences. Rapport sur l’état des stocks E5- 17, 18, 19, 20 (2002).

Page 22, la citation pour la présente publication doit se lire comme suit :

MPO. 2000. Morse de l’Atlantique. MPO, Sciences. Rapport sur l’état des stocks E5- 17, 18, 19, 20 (2002).