Quick viewing(Text Mode)

Version Définitive Situation Territoriale De Lutte Contre Le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion Consulting

Version Définitive Situation Territoriale De Lutte Contre Le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion Consulting

Version définitive Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

1

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

TABLE DES MATIERES : ABREVIATIONS ET ACRONYMES : ...... 5 LISTE DES FIGURES : ...... 7 LISTE DES TABLEAUX :...... 9 INTRODUCTION GENERALE : ...... 10 SITUATION TERRITORIALE DE LUTTE CONTRE LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE ...... 11 CHAPITRE I : CONTEXTE ET CADRE GENERAL DU PTRC ...... 14 I.I CONTEXTE INTERNATIONAL ...... 14 I.I.1 Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ...... 14 I.I.2 Engagements de l´Accord de Paris ...... 14 I.I.3 Pacte de Paris pour l'eau et l´adaptation ...... 15 I.I.4 Appel de Tanger ...... 15 I.2 CONTEXTE NATIONAL ...... 16 I.2.1 La politique du changement climatique au Maroc (PCCM) ...... 16 I.2.2 Contributions prévues déterminées au niveau national (INDC) ...... 17 I.2.3 Stratégies de la gouvernance environnementale ...... 18 I.3 CONTEXTE REGIONAL ...... 20 I.3.1 La régionalisation avancée comme cadre de référence pour le PTRC-SM ...... 20 I.3.2 Stratégie de Développement Régionale ...... 21 I.3.3 Plan de Développement Régional de l’Economie Sociale ...... 22 I.4 Cadre contractuel du PTRC-SM ...... 23 I.4.1 Le PTRC et la convergence intersectorielle en matière d’ACC ...... 23 CHAPITRE II. PROCESSUS PTRC : APPROCHE METHODOLOGIQUE ET DEROULEMENT ...... 27 II.1 APPROCHE METHODOLOGIQUE...... 27 II.1.1 Déterminants de l´approche méthodologique ...... 27 II.2.1 concepts de vulnérabilité et d’ACC retenus ...... 28 II.2.3 Référentiels et outils mobilisés ...... 28 II.2 PILOTAGE ET DEROULEMENT DU PROCESSUS PTRC ...... 30 II.2.1 Cadre de pilotage du processus ...... 30 II.2.2 Phasage et déroulement du processus ...... 31 II.2.3 PLAN DE COMMUNICATION ...... 37 CHAPITRE III. TERRITOIRE DE LA REGION : CARACTERISTIQUES GENERALES ET ELEMENTS DE SENSIBILITE ...... 42 III.1 CARACTERISTIQUES GENERALES DU TERRITOIRE ...... 42 III.1.1 Découpage administratif ...... 42 III.1.2 milieu physique et naturel ...... 43 III.1.3 Milieu humain ...... 47 III.1.4 Potentialités socio-économiques...... 49 III.1.5 Equipements de base ...... 53 III.2 ELEMENTS DE SENSIBILITE DU TERRITOIRE FACE AU CC ...... 56 III.1.2 Analyse des facteurs de sensibilité ...... 56 III.3 IDENTIFICATION DES UNITES TERRITORIALES D’EXPOSITION ...... 58 CHAPITRE IV. CLIMAT DU TERRITOIRE : SPECIFICITES ET TENDANCES FUTURES ...... 62 IV.1 PRINCIPAUX TRAITS DU CLIMAT PRESENT ...... 62 IV.1.1 Classification du climat du territoire : ...... 62 IV.1.2 Pluviométrie ...... 63 IV.1.3 Températures ...... 66 IV.1.4 Paramètres climatiques terrestres ...... 67 IV.1.4 Paramètres climatiques marins ...... 68 IV.2.1 Sécheresse...... 69

2

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

IV.2.2 Inondations ...... 70 IV.2.3 Feux de forets ...... 72 IV.2.4 Invasions acridiennes ...... 73 IV.3 PRINCIPAUX TRAITS DU CLIMAT FUTUR ...... 75 VII.3.1 Principaux changements physiques liés au système terrestre : ...... 75 VII.3.2 Principaux changements physiques et impacts lies au système marin : ...... 75 IV.3.3 Climat futur dans le contexte national et territorial ...... 80 IV.4 SYNTHESE DU DEGRE D´EXPOSITION AUX STIMULI CLIMATIQUES DES UNITES TERRITORIALES RETENUES ...... 84 CHAPITRE V. SECTEURS VULNERABLES ET IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE ...... 87 V.1 RESSOURCES EN EAU ...... 87 V.1.1 Fragilité actuelle des bilans hydriques des nappes ...... 87 V.1.2 Impacts du changement climatique sur les ressources en eau ...... 89 V.1.3 Evaluation de la vulnérabilité des ressources en eau face au CC ...... 96 V.2 AGRICULTURE ...... 97 V.2.1 Impact du changement climatique sur la production végétale : ...... 97 V.2. Impact du changement climatique sur la production animale ...... 100 V.1.3 Evaluation de la vulnérabilité du secteur agricole ...... 101 V.3 FORETS ET BIODIVERSITE ...... 102 V.3.1 Facteurs de vulnérabilité des ressources forestières ...... 102 V.3.2 Impacts du changement climatique sur les formations forestières et la biodiversité ...... 103 V.3.3 Evaluation de la vulnérabilité du secteur forêt/ biodiversité ...... 109 V.4.1 Facteurs de vulnérabilité du littoral et de la pêche ...... 110 V.4.2. Impacts éventuels des changements climatiques sur le littoral et les milieux marins : ...... 112 V.4.3 Evaluation de la vulnérabilité du littoral et l´écosystème marin ...... 114 V.4 SANTE ...... 115 V.5.1 Eléments de vulnérabilité du système régional de sante : ...... 115 V.5.2 Situation des maladies sensibles au climat ...... 116 V.5.3 Évaluation de la vulnérabilité du secteur de santé...... 121 V.5 TOURISME ...... 122 V.5.1 impacts potentiels du changement climatique sur le secteur du tourisme ...... 122 V.5.2 Evaluation de la vulnérabilité du secteur touristique ...... 126 V.6 HABITAT ...... 127 V.6.1 Facteurs de vulnérabilité changement climatique du secteur de l’habitat ...... 127 V.6.2 Evaluation de la vulnérabilité du secteur de l´habitat ...... 129 V.7.1 Le transport et les infrastructures linéaires ...... 130 V.7.2 Secteur industriel ...... 131 CHAPITRE VI. ANALYSE DES CAPACITES DE RESILIENCE DU TERRITOIRE ...... 133 VI.1 RESSOURCES EN EAU ...... 133 VI.1.1 Stratégies du secteur et levier juridique ...... 133 VI.1.2 Plans connexes à la SNE instaurés à l’échelle du Territoire ...... 134 VI.1.2 Axes d’intervention dans le secteur et acquis en ACC ...... 135 VI.2 AGRICULTURE ...... 142 VI.2.1 Réalisations dans le cadre du Plan Agricole Régional (PAR- SM) ...... 142 VI.2.2 Progrès réalisés en économie et valorisation de l´eau d´irrigation ...... 145 VI.2.3 Aménagement et gestion des espaces pastoraux et sylvo-pastoraux : ...... 149 VI.2.4 Intégration de l’ACC dans le Plan Maroc Vert : ...... 149 VI.3 FORETS ET BIODIVERSITÉ ...... 151 VI.3.1 Plans et programmes favorisant l´ACC ...... 151 VI.3.2 Plan décennal de développement forestier et de lutte contre la désertification ...... 153

3

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

VI.4 LITTORAL ET PECHE ...... 157 VI.4.1 Mesures de sauvegarde juridiques du littoral et de préservation des ressources halieutiques ...... 157 VI.5 SANTE ...... 163 VI.5.1 Mesures de réforme et de développement du secteur de santé ...... 163 VI.6 TOURISME ...... 166 VI.5.1 Vision 2020 du secteur touristique ...... 166 VI.5.2 Déclinaison de la stratégie du tourisme durable ...... 167 VI.7 HABITAT ...... 170 VI.7.1 Programmes structurants de l’Etat ...... 170 VI.7.2 Planification urbaine et politique de la ville ...... 170 VI.8 INDUSTRIE ET PME ...... 170 VI.9 SECTEURS TRANSVERSES ...... 171 VI.9.1 La gestion de l’information climatique et météorologique ...... 171 VI.9.2 Intégration de l’ACC dans la planification territoriale ...... 171 VI.9.2 Développement humain et social ...... 172 VI.9.3 Education...... 173 VI.9.4 Recherche agronomique appliquée : ...... 174 VI.9.5 Recherche scientifique dans le domaine de préservation de la biodiversité : ...... 175 VI.9.6 Recherches menées par l´Université IBN ZOHR : ...... 176 VI.9.7 Recherches menées par Agrotech et ses partenaires ...... 176 VI.10 CAPACITES DE RESILIENCE AUX PHENOMENES CLIMATIQUES EXTREMES ...... 179 VI.10.1 Protection contre les inondations ...... 179 VI.10.2 Prévention et lutte contre les feux de forêts :...... 180 VI.10.3 Stratégie de lutte antiacridienne : ...... 182 VI.11 INSUFFISANCES ET DEFIS A RELEVER EN MATIERE DE RENFORCEMENT DES CAPACITES D’ADAPTATION ...... 184 VI.11.1 RESULTATS DU DIAGNOSTIC DE LA PLANIFICATION DE L’ACC AU NIVEAU TERRITORIAL 184 VI.11.2 STRC- ACC : éléments synthétique ...... 188 ANNEXES : ...... 201 Annexe 1 : Glossaire ...... 201 Annexe 2 : Références bibliographiques ...... 205 Annexe 3 : Feuilles de présence aux ateliers provinciaux de concertation ...... 208

4

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

ABREVIATIONS ET ACRONYMES :

ABH SMD Agence du Bassin Hydraulique de Souss Massa et Draa ACC Adaptation au Changement Climatique ACCN/GIZ Programme d´Adaptation au Changement Climatique et implémentation du Protocole de Nagoya ADIZIA Association des Investisseurs de la Zi d´ ADL Association de Développement Local ADS Agence de Développement Social ADT Agence de Développement Touristiques AMP Aires Marines Protégées ANAM Agence Nationale d´Assurance Médicale ANDZOA Agence Nationale pour le Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganier ASPCC Adaptation du Secteur Privé au Changement Climatique BM Banque Mondiale CAPM Centre Anti Poison et de Pharmacovigilance du Maroc CCIS Chambre de Commerce, de l´Industrie, et des Services CP4Dev Climate Proofing for Development CRCO Conseil Régional Consultatif d’Orientation de la Recherche CRI Centre Régional d´Investissement CRRA Centre Régional de la Recherche Agronomique d’ CS Carte Sanitaire CSR Centre de Santé Rural CSU Centre de Santé Urbain DMN Direction de Météorologie Nationale DPA Direction Provinciale de l’Agriculture DPE Direction Provinciale de l’Equipement DPEF LCD SO Direction Provinciale des Eaux et Forêts et la Lutte contre la Désertification Sud-Ouest DPM Département Pêche Maritime, DR Dispensaire Rural DRE Direction Régionale d´Equipement DREnv Direction Régionale de l´Environnement DRS Direction Régionale de la Santé DRT Direction Régionale du Tourisme FAO Organisation Mondiale d´Agriculture et d´Alimentation FIT Front Thermique Intertropical GIE Groupement d’Intérêt Economique GIZ Agence Allemande de Coopération Internationale GIZC Approche de Gestion Intégrée des Zones Côtières HCEFLCD Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification IAV H II Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II INDH Initiative Nationale pour le développement Humain INRA Institut National de Recherche Agronomique MdcE Ministère délégué chargé de l´Environnement MEO Morsures et Envenimations Ophidiennes METL Ministère de l´Equipement, du Transport, et de la Logistique MFP Ministère des Finances Publiques MNT Modèle Numérique de Terrain MS Ministère de Santé NU Nations Unies ODCO Office du Développement de la Coopération OMS Organisation Mondiale de la Santé ONEE Office National d´Electricité et de l´Eau Potable OREDD Observatoire Régional d´Environnement et du Développement Durable ORMVAO Office Régional de Mise en Valeur Agricole Ouarzazate ORMVASM Office Régional de Mise en Valeur Agricole de Souss Massa PACC Projet d'Adaptation au Changement Climatique PAM Plantes Aromatiques et Médicinales

5

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

PAR-SM Plan Agricole Régional-Souss Massa PCD Plan communal de Développement PDAIRE Plan Directeur d´Aménagement Intégré des Ressources en Eau PDRES Plan de Développement Régional de L´Economie Sociale PES Piqûres et Envenimations Scorpioniques PME Petits et Moyennes Entreprises PNA Programme National d'Assainissement Liquide PNRC Plan National de lutte contre le Réchauffement Climatique PNUA Plan National d’Urgence Antiacridien ProGEC/GIZ Projet de Gouvernance Environnementale et Climatique PSE Paiement pour les Services Ecosystémiques R&D Recherche et Développement RAMED Régime d'Assistance Médicale RAMSA Régie Autonome Multi-Services Agadir RBA Réserve de Biosphère d´Arganeraie RCP Representative Concentration Pathways RDTR Réseau de Développement du Tourisme Rural RGPH Recensement Général de la Population et de l´Habitat S&E Suivi-Evaluation SAPST Société d’Aménagement et de Promotion de la Station de SDAU Schéma Directeur d´Aménagement Urbain SIBE Site d´Intérêt Biologique et Ecologique SIRE Système d'Information Régional de l'Environnement SM Souss Massa SROS Schéma Régional de l’Offre de Soins SSE ACC Système de Suivi-Évaluation de la Vulnérabilité et de l´Adaptation au Changement Climatique STRC- ACC Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Volet Adaptation au Changement Climatique TdRs Termes de Références UZ Unité Zoologique WRI World Ressource Institute ZI Zone Industrielle

6

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

LISTE DES FIGURES : CHAPITRE I : Figure 1.1 : Principales mesures instaurées et planifiées pour concrétiser la PCCM Figure 1.2 : Principaux axes de la gouvernance environnementale Figure 1.3 : formulation générique de la SNDD (2015-2020) Figure 1.4 : Les quatre axes de développement stratégique de la Région dictés par la Stratégie 2010-20151 Figure 1.5 : Le PTRC au sein des différents niveaux de planification CHAPITRE II : Figure 2.1 : Cadre conceptuel adopté de la vulnérabilité Figure 2.2 : Etapes CP4Dev selon la démarche convenue Figure 2.3 : Interface du questionnaire en ligne SNAP tool Figure 2.4 : Répartition par catégorie des répondants au questionnaire SNAP Tool Figure 2.5 : Architecture des organes de gouvernance du processus PTRC Figure 2.6 : Phasage du processus PTRC Figure 2.7 : Planning d´élaboration du PTRC Figure 2.8 : Thématiques sectorielles et transversales priorisées Figure 2.9 : Carte des acteurs impliqués dans le processus PTRC Figure 2.10 : Interface de la page Facebook du PTRC SM CHAPITRE III : Figure 3.1 : Découpage administratif de la région SM Figure 3.2 : Profil géomorphologique N/S de la région Figure 3.3 : Carte géologique de la région Figure 3.4 : Carte des bassins hydrologiques et nappes souterraines Figure 3.5 : Carte des aires protégées Figure 3.6 : Carte de la densité de la population de la région (hab./km2) selon le RGPH 2014 Figure 3.7 : Pyramide des âges de la population régionale Figure 3.8 : carte de la pauvreté Figure 3.9 : Taux d´activité urbaine- période 2010-2014 Figure 3.10 : Répartition des établissements de soins de santé primaires dans la région Figure 3.11 : Répartition du personnel médical et infirmier par province et préfecture Figure 3.12 : Agriculture régionale en chiffres Figure 3.13 : Evolution des captures (en t) au niveau du port d´Agadir (Période : 1983-2010) Figure 3.14 : Occupation des Etablissements Hôteliers (Période : 2012-2015) Figure 3.14 : Carte relative à la proportion des ménages disposant d'eau courante Figure 3.15 : Carte relative à la proportion des ménages raccordés à un réseau public d'égouts pour l'évacuation des eaux usées Figure 3.16 : Carte relative à la proportion des ménages disposant d'électricité Figure 3.17 : Distribution du réseau routier dans le Territoire (année 2013) Figure 3.18 : Carte représentant les unités territoriales d´exposition Figure 5.12 : Carte de répartition des points sensibles aux inondations CHAPITRE IV Figure 4.1 : Classification du climat du territoire selon le modèle Köppen-Geiger Figure 4.2 : Evolution de l´indice d´aridité de De Matrone entre la période 1961-1970 et 1991-2000 Figure 4.3 : Carte des isohyètes Figure 4.4 : Pluies moyennes mensuelles Figure 4.5 : Evolution de la Pluviométrie annuelle (postes d´Agadir et ) - sous territoire Souss Figure 4.6 : Carte du déficit pluviométrique entre la période 1932-2007 et la période 1972-2007 Figure 4.7 : Température minimale et maximale °C - Agadir (1961-2014) Figure 4.8 : Evolution des températures moyennes en °C (Tmin, Tmoy et Tmax) – Poste d’Agadir et Taroudant Période (1992- 2010) – Poste de Tata (1984-2004) Figure 4.9 : Evolution de l´humidité relative moyenne de l´air en % – Période (1992-2010) Figure 4.10 : Rose du vent au niveau de la station Agadir-- Période 1996-2000 Figure 4.11 : Evaporation mensuelle au niveau de la retenue du Barrage Abdelmoumen en Mm3 - période (2007-2013) Figure 4.12 : Type de la marée semi diurne à Agadir- Mois Août 2016 Figure 4.13 : Rose des vents moyen pour l’atlantique marocain (année 2014) Figure 4.14 : Cartes de la vulnérabilité à la sécheresse – Périodes de retour : 5, 30 et 100 ans Figure 4.15 : Cartes de la vulnérabilité aux inondations – Périodes de retour de 10, 50 et 100 ans Figure 4.16 : Carte de sensibilité aux feux de forêts Figure 4.17 : Evolution du nombre d´incendies de forêts et de la superficie incendiée en ha – Période 2003-2014 Figure 4.18 : Principaux couloirs d’infiltration d’essaims du Criquet pèlerin au Maroc Figure 4.19 : Température de la surface du globe en ºC en 1950 et 2012 Figure 4.20 : Les projections pour le 21ème siècle du niveau de la mer Figure 4.21 : Diagramme conceptuel comparant l'état des carbonates dans les océans dans les conditions de basse acidité la fin des années 1800 avec les conditions d´acidité plus élevée prévus pour l'an 2100 Figure 4.22 : Délimitation des zones inondables selon les trois scénarios (1 m, 2 m et 4 m) –Ville d´Agadir Figure 4.24 : Evolution du trait de la cote à la partie sud de la baie d’Agadir entre 1993 et 2012 Figure 4.25 : Projection de la température et des précipitations à l´horizon de 2041-2070 - Période de référence 1961-1990

7

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Figure 4.26 : Projections des aléas climatiques spécifiques au cas du Maroc Figure 4.27 : Projection des écarts des températures maximales et minimales (en %) pour la période 2020-2040 en comparaison avec la période de référence 1980-2010 Figure 4.28 : Projection des écarts de la pluviométrie moyenne (en %) pour la période 2020-2040 en comparaison avec la période de référence 1980-2010 Figure 4.29 : Projection des écarts d´ET0 (en %) pour la période 2020-2040 en comparaison avec la période de référence 1980- 2010 CHAPITRE V Figure 5.1. : Rabattements de la nappe de Souss Massa (selon le modèle numérique) Figure 5.2 : Conductivité électrique (salinité) mesurée au niveau du Grand Agadir et son littoral Figure 5.3 : Evolution de la consommation en eau potable (RAMSA) Figure 5.4 : Projection en 2030 de l´offre et la demande en eau au niveau nationale Figure 5.5 : Piézomètre 937/69 - Plaine des Chtoukas Figure 5.6 : Piézomètre 287/80 – Nappe de Tata Figure 5.6 : Variation des débits des sources de Figure 5.7 : Recharge de la nappe de Souss Figure 5.8 : Evaporation annuelle mesurée au niveau du barrage Abdelmoumen en Mm3 - période (2007-2013) Figure 5.9 : Répartition spatiale de la fréquence de la sécheresse agricole sévère Figure 5.11 : Risques principaux à l’échelle mondiale pour le secteur agricole et, y compris le potentiel de réduction des risques grâce à des mesures d’adaptation Figure 5.12 : Evolution du rendement des céréales (Qx/ha) pendant les cinq dernières campagnes agricoles dans la zone d´action de l´ORMVA SM Figure 5.13 : Impacts des changements climatiques sur le rendement du blé dur pluvial au Maroc Figure 5.14 : Impact des changements climatiques sur la vocation agricole des terres à la culture du blé, selon le scénario A1B Figure 5.15 : Projection de la demande en eau agricole (Mm3) Figure 5.16 : Evolution de l´effectif du cheptel au niveau de la région SM Figure 5.17 : Cartes des niveaux de sensibilité à la désertification de la zone incluant le Souss Massa Figure 5.18 : Carte de distribution des pressions anthropiques combinant la densité de la population et l´intensité de l´utilisation des terres Figure 5.19 : Evolution du taux d´envasement des barrages relevant de la région du SMD (en Mm3/an) Figure 5.20 : Scénarii possibles de mobilité des transhumants Figure 5.21 : Zones de diversité mammalienne et nombre d´espèces de mammifères menacées Figure 5.22 : Tendances de régression de la densité de l´arganeraie Figure 5.23 : Nombre d´espèces végétales et animales en danger ou menacées dans la Réserve de Biosphère d´Arganeraie Figure 5.24 : Expansion urbanistique du grand- Agadir entre pendant la période de 1985 à 2011 Figure 5.25 : Distribution des espèces de petits pélagiques (sardine, maquereau et anchois) au niveau de la zone centre atlantique (oct. – nov. 2013) Figure 5.26 : Evolution des captures (en tonnes) et de leur valeur (en Mdhs) au niveau du port d´Agadir Figure 5.27 : Evolution des captures (en tonnes) au niveau des petits ports relevant de la région SM Figure 5.28 : Distribution saisonnière de la sardine (Sardina pilchardus) et de la température de surface de la mer Figure 5.29 : Evolution des cas de paludisme autochtone et importé enregistrés pendant la période 1980-2008 Figure 5.30 : Evolution des cas de Leishmaniose au niveau national pendant la période 2004-2014 Figure 5.31 : Evolution des cas de Typhoïde enregistrés au niveau national et régional Figure 5.32 : Evolution des cas de HVE enregistrés au niveau national et régional Figure 5.33 : Mortalité des personnes âgés de +65 ans à cause des fortes chaleurs (décès/ 100.000 population de +65 ans)- Maroc Figure 5.34 : Nombre estimé des décès des enfants de moins de 15 ans à cause des maladies diarrhéiques au Maroc (selon les deux scénarios RCP.8.5 et RCP 2.6 avec et sans CC) Figure 5.35 : Evolution annuelle des PES au niveau national Figure 5.36 : Evolution du nombre des arrivées de touristes enregistrées au niveau des postes frontières relevant de la région SMD Figure 5.37 : Evolution de la valeur du PIB régional et PIB régional du secteur touristique (Millions de dhs) Figure 5.38 : Secteur touristique et risques naturels Figure 5.38 : Evolution du volume mensuel d’eau consommé par les établissements touristiques classés (en m3) – Ville d´Agadir Figure 5.39 : Répartition des établissements touristiques -Grand Agadir Figure 5.40 : Historique piézométrique Figure 5.41 : Taux d´accroissement – Période 2004-2014 Figure 5.42 : Carte des points d´intersection entre les oueds et les routes dans la région CHAPITRE VI Figure 6.1 : Objectifs en termes de production des principales cultures à l´horizon 2020 Figure 6.2 : Réalisations et objectifs du plier I du PAR SM Figure 6.3 : Réalisations et objectifs du plier II du PAR SM Figure 6.4 : Evolution des superficies en ha équipées en irrigation localisée et des économies réalisées en Mm3 dans le SM Figure 6.5 : Niveaux de valorisation de l´eau d´irrigation des principales espèces cultivées dans la zone d´action de l´ORMVA SM Figure 6.6 : Composantes du projet PDPRT Figure 6.7 : Axes stratégiques du plan décennal Figure 6.8 : Gestion basée sur les écosystèmes Figure 6.9 : Orientations de la Stratégie Nationale des AMPs Figure 6.10 : Evolution de la pêche INN par région du monde Figure 6.11 : schéma de surveillance épidémiologique

8

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Figure 6.12 : Situation du territoire au sein de territoire touristique Souss –Sahara atlantique Figure 6.13 : Schéma d´alerte aux inondations Figure 6.14 : Composantes du programme d’action de prévention et de lutte contre les incendies de forêts Figure 6.15 : Schéma de la procédure opérationnelle d’intervention contre les feux de forêts – Niveau provincial Figure 6.16 : Evolution de la superficie traitée en ha contre le criquet pèlerin (Schistocerca gregaria) au Maroc Figure 6.17 : Structure organisationnelle de la lutte antiacridienne Figure 6.18 : Graphique radar représentant les résultats du diagnostic SNAP

LISTE DES TABLEAUX : CHAPITRE I : Tableau 1.1 : objectifs sectoriels chiffrés de l´INDC CHAPITRE II : Tableau 2.1 : Acteurs impliqués dans le processus PTRC Tableau 2.2 : Catégorie et nombre des participants aux ateliers provinciaux de concertation CHAPITRE III : Tableau 3.1 : Caractéristiques physiques du bassin SM Tableau 3.2 : Caractéristiques physiques des sous-bassins Tableau 3.3 : Caractéristiques techniques du bassin Souss Massa Tableau 3.4 : Caractéristiques techniques du bassin de Tata Tableau 3.4 : Eléments de sensibilité du territoire régional Tableau 3.5 : Identification des unités territoriales d´exposition CHAPITRE V Tableau 5.1 : Grille d´évaluation de la vulnérabilité des RE par rapport aux unités territoriales d´exposition retenues Tableau 5.2 : Grille d´évaluation de la vulnérabilité du secteur agricole par rapport aux unités d´exposition retenues Tableau 5.3 : Dégradation spécifique des sols dans les bassins de Souss, Massa et côtier atlantique Tableau 5.4 : Nombre d´espèces menacées (selon CITES et CMS) par groupe taxonomiques Tableau 5.5 : Grille d´évaluation de la vulnérabilité du secteur forêts/ biodiversité par rapport aux unités d´exposition retenues Tableau 5.6 : Grille d´évaluation de la vulnérabilité du secteur du littoral et l´écosystème marin par rapport aux unités d´exposition retenues Tableau 5.7 : Grille d´évaluation de la vulnérabilité du secteur de santé par rapport aux unités d´exposition retenues Tableau 5.8 : Grille d´évaluation de la vulnérabilité du secteur touristique par rapport aux unités d´exposition retenues Tableau 5.9 : Nombre d’habitats sinistrés par province- Inondations 2010 Tableau 5.10 : Ancienneté du logement par province Tableau 5.11 : Grille d´évaluation de la vulnérabilité du secteur de l´habitat par rapport aux unités d´exposition retenues CHAPITRE VI Tableau 6.1 : Répartition des projets lancés du Pilier II par filières Tableau 6.2 : Synthèse des projets lancés relevant de la filière végétale- du Pilier II Tableau 6.3 : Synthèse des projets lancés relevant de la filière animale- du Pilier II Tableau 6.4 : Etat d´avancement de la mise en œuvre du PNEEI au niveau du SM Tableau 6.5 : Performances réalisées en matière de valorisation de l´eau d´irrigation (tomate sous serre et agrumes) Tableau 6.6 : Projets de recherche validés dans le cadre du PRMT 2013-2016

9

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

INTRODUCTION GENERALE : Nul ne doute que, le réchauffement climatique est résolument l’un des défis majeurs du XXIe siècle. Pour y lutter, une politique à l’échelle planétaire est instaurée, et fait objet de réajustements réguliers, dont le dernier, datant de Décembre 2015 (COP 21- Paris), a abouti à la décision «du maintien de l’augmentation de la température moyenne mondiale à moins de 2°C au-dessus du niveau préindustriel, avec un effort pour tendre vers 1,5°C». Pour y arriver, des stratégies d’atténuation de Gaz à Effet de Serre (GES), sont nécessaires, mais demeurent impérativement insuffisantes, si elles ne sont pas complétées par la mise en œuvre de stratégies efficientes et efficaces d’Adaptation au Changement Climatique (ACC). Au Maroc, les pouvoirs publics se sont inscrits depuis plusieurs années, notamment dans des programmes de : lutte contre les effets de la sécheresse, gestion durable des ressources en eau, le développement humain et lutte contre la pauvreté. Ceci a impliqué la mise en place de réformes institutionnelles et socio-économiques visant particulièrement le renforcement de la résilience face au CC. La Stratégie Nationale du Développement Durable (SNDD), récemment adoptée, vient étoffer, les efforts du pays et consigne la mise en œuvre d’une politique d’ACC parmi ses priorités. La SNDD s’articule autour de sept (07) leviers, visant, outre la lutte contre le réchauffement climatique, la consolidation de la gouvernance du Développement Durable, la prise en compte de la sensibilité des territoires, ou la réduction des inégalités territoriales et sociales. Il ressort à cet effet, que la réussite de l´opérationnalisation de la SNDD passe inéluctablement à travers la territorialisation, la gouvernance environnementale, et la lutte contre le réchauffement climatique. Au demeurant, l’élaboration des plans territoriaux de lutte contre le Réchauffement Climatique en constitue un des outils recommandés pour dresser une politique nationale de lutte contre le Réchauffement Climatique parfaitement en résonnance avec les spécificités locales. La présente étude du PTRC SM s’inscrit ainsi dans ce raisonnement et vise la mise en œuvre d’une stratégie ACC propre au territoire de SM. Elle repose sur des acquis importants issus des expériences ACC initiées au niveau de la région SM, notamment le programme ACCN/GIZ. Ce programme a été conduit pour la période 2012-2016, et visait à doter la région en méthodes et instruments assurant une utilisation raisonnée et durable des services écosystémiques en tenant compte des risques climatiques. En somme, le programme ACCN a pu accomplir des résultats importants par rapport à ses objectifs stratégiques, notamment en matière de :  Renforcement des capacités nécessaires pour intégrer les services écosystémiques et l’ACC dans la planification territoriale ;  Mise en place selon une démarche concertée d’un système de suivi et évaluation de l’ACC au niveau de l’OREDD SM. Un arrêté gubernatorial a été promulgué instituant les comités thématiques afférents à l’OREDD, y compris le comité CC qui a la responsabilité d’alimenter régulièrement et assurer l’interprétation des outputs issus du système ;  Définition des normes de durabilité pour l’écotourisme local, en particulier dans les zones protégées, la forêt d’arganiers et ses produits, ainsi des règles de certification ont été fixées pour les opérateurs marocains en écotourisme… Le projet du PTRC SM pour son volet adaptation, vient donc, pérenniser et capitaliser tous ces acquis, en visant à terme l’appropriation de la gouvernance environnementale par les parties prenantes. Dans la pratique, le projet a été planifié dès son démarrage selon une approche concertée et participative. Il s’est doté à cet effet, d’un organe de pilotage (COPIL-PTRC) pour organiser, mutualiser et simplifier le phasage des travaux, notamment la collecte des données, la gestion des entrevues avec les parties prenantes, et l’animation des ateliers locaux. Le PTRC a fait appel à une quarantaine d’institutions publiques et a demeuré très ouvert tout au long de son montage au tissu associatif et au secteur privé, par l’entremise d’ateliers locaux et d’une plateforme de communication moderne. Il a également fait usage de l’outil SNAP qui a permis de compiler les apports de 25 experts et personnes ressources en matière d´analyse de l´état des lieux et des perspectives de la planification de l´ACC à l´échelon régional. Ce métissage a permis d’enregistrer des contributions très riches de la part des acteurs et d’arrêter, une Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique (STRC). Celle-ci fait état de référence des vulnérabilités du territoire comme point d’entrée du processus. La STRC s’est inspirée fondamentalement du cadre conceptuel d’évaluation de la vulnérabilité édicté par 4ème rapport du GIEC. Quant à la caractérisation de la vulnérabilité, celle-ci a été conçue selon une logique sectorielle, soit en résonnance avec les différents documents stratégiques et de la planification existants, notamment la 3ème communication Nationale. Huit secteurs ont été retenus en concertation avec le COPIL-PTRC. Des

10

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

thématiques transversales s’articulaient raisonnablement avec les différents secteurs ont permis de dresser les contours de la vulnérabilité du territoire. De l’autre bord, le projet a dressé une rétrospective sur la résilience territoriale, en mettant en relief les acquis et les bonnes pratiques en matière d’ACC existantes. Une valorisation de ce capital en ACC intrinsèque du territoire devait être articulée dans le projet. Tous ces éléments, introduisent le plan d’action du PTRC-SM volet adaptation, pour lequel une planification opérationnelle a été arrêtée. Cette dernière épouse une logique procédurale, et constitue un moniteur et outil de pilotage pertinent pour la mise en œuvre des différents projets La planification opérationnelle s’est donné des objectifs par résultat, en retenant l’appropriation du processus lui du PTRC-SM par la Région de SM comme objectif stratégique à atteindre. Des résultats transverses quant à la bonne gouvernance du processus sont également renseignés. Des indicateurs de Suivi/Evaluation lui ont été affectés, représentant à terme un outil d’information considérable et largement suffisant pour recentrer et orienter la politique territoriale de SM en matière d’ACC. SITUATION TERRITORIALE DE LUTTE CONTRE LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE Une convention a été signée entre le MdcE et la Région SM portant sur plusieurs actions intégrées relatives à la gestion des Changements Climatiques, entre autres, l’élaboration du PTRC pour les deux composantes : atténuation et adaptation, dont la composante ACC a bénéficié d’un appui financier de la GIZ. Le présent document vient en exécution à ladite convention, et traite la première mission du projet du PTRC de SM, pour son volet ACC, à savoir la Situation du territoire face au Réchauffement Climatique (STRC). Cette dernière s’est inspirée fondamentalement du cadre conceptuel d’évaluation de la vulnérabilité (4ème rapport du GIEC), qui a été comparée aux acquis du territoire et sa capacité de résilience. Les données exploitées ont été récoltées des parties prenantes dans le cadre d’un processus hautement participatif, décliné par des entretiens orientés, des ateliers de concertation locaux, et une communication ouverte par réseaux sociaux. L’approche a été encadrée par un Comité de Direction et opérationnalisée par un Comité de Pilotage (COPIL-PTRC). Plusieurs outils d’accompagnement du processus ont déployés particulièrement pour inscrire une méthodologie orientée vers le renforcement de capacités et l’apprentissage, permettant au terme de l’étude, une appropriation du processus du montage du PTRC par les différents partenaires, particulièrement la Région de SM. L’analyse de la STRC, objet de la présente mission, a permis, également d’identifier les faits saillants, et retenir les enjeux à redresser pour aboutir à terme à un territoire résilient. Le document scindé en 4 chapitres, à savoir :  Indicateurs de la sensibilité du territoire : Pour introduire la STRC, une analyse préalable de la sensibilité, a été nécessaire, pour arrêter des unités territoriales homogènes, présentant les mêmes contraintes ou enjeux, naturels, physiques, socio-économiques et environnementaux. Ainsi, le territoire a été scindé en cinq unités jugées homogènes à savoir : le littoral, la plaine, le Haut Atlas, l’Anti Atlas et le présaharien.  L’étude climatique : L’exposition du territoire quant au CC, a été appréhendée suite à l’étude climatique, ayant traité l’état de référence actuelle et les tendances et projections futures. Bien entendu, les différents scénarios climatiques optimistes (RCP2.6) et pessimistes (RCP 8.5), ont conditionné le traitement des données. Il faut, tout de même, souligner que le territoire disposait d’une ensemble de données et documents qui été exploités et mis à disposition de l’équipe du projet  L’étude de la vulnérabilité : elle a été entreprise par une logique sectorielle, pour structurer les priorités, et permettre aux acteurs concernés d’appréhender l’ACC selon son angle de compétences. Il faut dire que cette approche est en résonnance avec les différents documents stratégiques et de planification existants à l’échelle nationale, à l’instar de la 3ème communication, l’INDC et les formulations arrêtées pour le PNRC. Ainsi, huit secteurs ont été retenus en concertation avec le COPIL. Des thématiques transversales s’articulaient raisonnablement avec les différents secteurs ont permis de dresser les contours de la vulnérabilité du territoire.

11

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

 L’analyse de la capacité de résilience du territoire est un élément clé dans la méthodologie de mise en œuvre du PTRC. Elle permet de situer l’appropriation intrinsèque des parties prenantes quant à l’ACC, et structurer les priorités du plan d’action. Les données collectées, et les ateliers de concertation ont permis en outre, de statuer sur les bonnes pratiques locales. L’opérationnalisation du PTRC s’inscrira ainsi, dans la continuité de capitaliser les expériences et les acquis, retenus lors de la STRC, au sein d’une vision intégrée et systémique de l’ACC ou toutes les parties prenantes, peuvent s’identifier. Les retards enregistrés dans certains secteurs et/ou dans certaines unités territoriales seront, en outre, corrigés et harmonisés dans un processus voulu continu.

12

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

13

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

CHAPITRE I : CONTEXTE ET CADRE GENERAL DU PTRC I.I CONTEXTE INTERNATIONAL I.I.1 Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques Le Maroc a signé et ratifié les trois conventions issues du Sommet de Rio pour lesquels il a mis en place un cadre institutionnel afin d’honorer tous les engagements pris. Il s’agit respectivement de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNU-CC), la Diversité Biologique (CNU-DB) et la Lutte contre la Désertification (CCNU-LCD). La CCNU-CC, qui ne se considère pas de caractère obligatoire, invite de façon volontaire les pays développés, premiers responsables du réchauffement climatique, à réduire leurs émissions en Gaz à effet de Serre (GES). Elle vise particulièrement à stabiliser les concentrations des GES dans l’atmosphère à un niveau empêchant toute perturbation anthropique dangereuse au système climatique. Dans son article 12, la CCNU-CC prévoit une série d’engagements que les pays en développement Parties doivent honorer dont les plus importants et impliquant le Maroc, sont : L’article 12.1 précise les éléments d’information à communiquer à la Communauté Internationale notamment l’inventaire national des émissions anthropiques par ses sources et de l’absorption par ses puits de tous les GES non réglementés par le Protocole de Montréal. La description générale des mesures qu’elle prend ou envisage de prendre pour appliquer la convention doit être également communiquée, ainsi que toute information que la Partie juge utile pour atteindre l’objectif de la convention ; L’article 12.4 prévoit la possibilité pour les pays, sur une base volontaire, de proposer des projets à financer pour les exécuter et en donnant si possible une estimation de tous les coûts supplémentaires de ces projets. Il doit également définir les progrès escomptés dans la réduction des émissions et dans l’augmentation de l’absorption des GES ainsi qu’une estimation des avantages que l’on peut en attendre ; L’article 12.7 précise que la COP prendra ses dispositions pour assurer la fourniture aux pays en développement Parties, sur leur demande, d’un concours technique et financier qui les aide à réunir et à communiquer les informations demandées dans l’article 12. Pour mettre en œuvre les dispositions de la CCNU-CC, les réalisations sont multiples et concernent la création d’un Comité National Changement Climatique et un Conseil National pour le Mécanisme de Développement Propre (MDP), l’élaboration de trois Communications Nationales, la mise en œuvre du Plan National Climat, le lancement des Plans Climats territoriaux et l’élaboration de la stratégie nationale Climat2. I.I.2 Engagements de l´Accord de Paris La COP21, tenue du 30 novembre au 12 décembre 2015 à Paris, a permis d’aboutir à un accord historique engageant 195 États à réduire leurs émissions de GES. Cet accord a pour objectif de stabiliser le réchauffement climatique dû aux activités humaines à la surface de la Terre «nettement en dessous» de 2°C d’ici à 2100 par rapport à la température de l’ère préindustrielle (période de référence 1861-1880) et de poursuivre les efforts pour limiter ce réchauffement à 1,5°C. Pour ce faire, Il faudrait que les émissions mondiales en GES baissent de 40% à 70% d’ici à 2050 et atteindre une économie quasiment neutre en Carbone durant la deuxième partie du XXIe siècle. Par ailleurs, les Parties ont reconnu que l’adaptation est un élément clef de la riposte mondiale à long terme face aux changements climatiques. L’action pour l’adaptation devrait suivre, en outre, une démarche impulsée par les pays, sensible à l’égalité des sexes, participative et totalement transparente, prenant en considération les groupes, les communautés et les écosystèmes vulnérables. Elle devrait tenir compte et s’inspirer des meilleures données scientifiques disponibles et, des connaissances et savoir-faire locaux. De ce fait, il incombe aux Parties d´entreprendre des processus de planification de l’adaptation et de mettre en œuvre des mesures qui consistent notamment à mettre en place ou à renforcer des plans, politiques et/ou contributions utiles3. Pour les pays africains, le plan de financement de l’adaptation prévu par l’accord de Paris et son mécanisme d’examen solide s’accompagnent de fortes déclarations d’intention. L’objectif pour les pays

2 - Texte CCUN-CC - MdcE (2014) 3 Accord de Paris (2015), notamment l´Article 7.

14

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

africains consiste à exploiter les possibilités existantes en matière d’adaptation et d’atténuation et de parvenir, ainsi, à un développement industriel durable avec des émissions minimales ou nulles4. A rappeler qu’en juin 2016, le Gouvernement marocain a adopté un projet de loi portant approbation l´Accord de Paris. I.I.3 Pacte de Paris pour l'eau et l´adaptation La COP21 a été l´occasion de renforcer la reconnaissance de l’importance des enjeux liés à l’eau dans le contexte de réchauffement climatique. L´année 2015 a permis de replacer l’eau au cœur des enjeux d’adaptation : 75 % des Contribution Prévue Déterminée au niveau Nationale, communément appelées « INDC » sont liées à l’eau, soulignant la place centrale accordée par les Etats à cette problématique. L’eau est également au cœur des Objectifs de Développement Durable (ODD 6)5. Le Pacte de Paris sur l’eau et l’adaptation est considéré comme le premier engagement concret de la COP 21. Porté par le Réseau International des Organismes de Bassin (RIOB), il s´agit d´une déclaration de représentants de gouvernements, de donateurs nationaux et internationaux, d’organismes nationaux et transfrontaliers de bassins fluviaux, lacs et aquifères dans diverses parties du monde où Ils s’engagent à renforcer l’adaptation au changement climatique dans les bassins fluviaux, lacs et aquifères. Ils reconnaissent que les mesures d’adaptation doivent être entreprises sans délai au niveau des bassins fluviaux, des lacs et aquifères par le biais d’une gestion commune participative, intégrée et durable des ressources en eau6. Les mesures adoptées s´articulent autour de quatre axes principaux, à savoir : 1. Renforcer le développement des capacités et la connaissance ; 2. Adapter la planification de la gestion des bassins au changement climatique ; 3. Renforcer la gouvernance ; 4. Assurer un financement adéquat Offrant un cadre approprié promouvant les actions d’adaptation, le Pacte de Paris pour l'eau et l´adaptation a suscité l´intérêt de plus de 340 signataires, appartenant de 87 pays y compris plusieurs organismes marocains7, et comprenant des organismes de bassin, ministères, autorités locales et nationales, entreprises, bailleurs, organisations de la société civile et organisations internationales. I.I.4 Appel de Tanger Lancé à la veille de la tenue de la COP 21 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le Président français François Hollande, l´Appel de Tanger visait à amplifier la lutte contre le réchauffement climatique en conjuguant les actions solidaires et fortes en faveur du climat. Cet appel invite la Communauté Internationale à saisir les occasions de la COP21 et la COP22 pour accélérer la transition vers une “économie mondiale verte”, en rappelant que la lutte contre le réchauffement climatique est, en fait, une lutte pour le développement durable qui va au-delà du clivage Nord-Sud. Cette lutte doit s´inscrire sous le sceau de la responsabilité commune, mais différenciée de la solidarité et de l'engagement de tous à agir. L´Appel de Tanger a accordé la même importance à l'adaptation aux impacts du changement climatique et à l'atténuation des émissions de gaz à effet de serre. Il a convié les pays développés à préciser le soutien financier qu'ils apportent déjà et apporteront dans les prochaines années. Cet appel est considéré également comme un engagement des deux pays signataires à travailler dans un esprit de coopération, de solidarité et d'excellence pour la réussite des deux rendez-vous internationaux (COP21 et COP22).8

4MUNANG&NBSP R. and MGENDI R., 2016. L’accord de Paris et l’Afrique. Afrique Renouveau. Avril 2016. http://www.un.org/africarenewal/fr/magazine/avril2016 consulté le 08.08.2016 5 Site web : http://www.cop21.gouv.fr/ consulté le 07.08.2016 6 Site web : www.riob.org consulté le 07.08.2016 7 Situation au 21/03/2016 (www.riob.org consulté le 07.08.2016) 8 Texte de l´Appel de Tanger

15

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

I.2 CONTEXTE NATIONAL I.2.1 La politique du changement climatique au Maroc (PCCM)9 La PCCM se veut comme un cadre opérationnel au développement d’une stratégie à moyen et long terme permettant de répondre de manière proactive et ambitieuse aux défis que pose le Changement Climatique. Cette politique constitue un socle de coordination des différentes mesures et initiatives entamées pour la lutte contre le changement climatique, elle vise notamment de :  Mobiliser les financements dans le cadre du finance-climat ;  Mobiliser l´ensemble les acteurs pour la lutte contre le réchauffement climatique ;  Développer une approche structurante, intégrée, dynamique et anticipative ;  Consolider les mesures prévues ou mises en œuvre dans le cadre des initiatives stratégiques sectorielles ;  Et renforcer les aspects transverses.

La PCCM accorde une grande importance au développement de mesures transversales pour les secteurs concernés par le changement climatique. Pour ce faire, elle se base sur six axes stratégiques, à savoir : 1. Renforcement du cadre légal et institutionnel ; 2. Amélioration de la connaissance et de l’observation ; 3. Déclinaison territoriale ; 4. Prévention et réduction des risques climatiques ; 5. Sensibilisation, responsabilisation des acteurs et renforcement des capacités ; 6. Promotion de la recherche, de l’innovation et du transfert technologique.

Figure 1.1 : Principales mesures instaurées et planifiées pour concrétiser la PCCM Par rapport au volet d´adaptation, la PCCM vise d´instaurer des actions par rapport à la réduction de la vulnérabilité des secteurs économiques, des populations et des milieux naturels ainsi que le renforcement de leurs capacités d’adaptation aux contraintes climatiques.

Cette politique met en avance des objectifs chiffrés, parmi lesquels :

 La construction de 60 grands barrages pour la mobilisation de 1,7 Mds m3 /an et plusieurs petits barrages ;  Le transfert des ressources en eaux brutes des bassins du Nord vers le Sud (800 Mm³/an) ;

9 MdcE, 2014. PCCM

16

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

 L’irrigation localisée sur une superficie de 555 000 ha, ce qui permettrait à l’horizon 2020 une économie des ressources en eau de près de 1,4 Mds m3 /an…

I.2.2 Contributions prévues déterminées au niveau national (INDC) Lors de la COP 19 tenue à Varsovie en 2013, les Parties ont convenu d'engager et amplifier les préparatifs de leurs INDC en vue d’en faire part bien avant la COP 22. Ces contributions doivent être guidées par les priorités nationales et refléter les capacités respectives, les circonstances nationales et les responsabilités de chaque pays. Leur objectif principal est de permettre d’encadrer et de clarifier la progression des États dans la lutte contre le changement climatique pour la période 2020-2030. A l´instar de la quasi-totalité des Parties, le Maroc a présenté au Secrétariat de la CCNU-CC sa contribution nationale10 dans laquelle il s´est engagé, notamment à : Réduire les émissions de GES en 2030 de 14% par rapport aux émissions projetées pour la même année selon un scénario «cours normal des affaires» ; Entrevoir un accroissement de l’investissement national en matière d’adaptation pour atteindre au moins15 %à l’horizon 2030 En en matière d’adaptation, le tableau ci-après résume les objectifs sectoriels chiffrés ambitieux pour les horizons 2020 et 203011 :

Horizon 2020 Horizon 2030

► Substitution des prélèvements (85 Mm3/an) ► Dessalement de 285 Mm3/an pour l’AEP ; à partir des nappes surexploitées par des ► Réutilisation de 325 Mm3/an d’eaux usées prélèvements à partir des eaux de surface ; épurées ; ► Augmentation de la superficie actuelle sous ► Construction de 38 nouveaux barrages ; irrigation localisée de 154.000 ha ► Épuration de 100 % des eaux usées ; actuellement à 555.000 ha ; ► Économie de 2,4 MM3/an d’eau en irrigation ; ► Reconstitution des forêts sur 200.000 ha. ► Recharge artificielle des nappes avec un potentielde180 Mm3 ;

► Reconversion à l'irrigation localisée d´une superficie de 920.000 ha et économie de 2,4 MMm3/an d’eau en irrigation ; ► Reconversion de près d’un million d’hectares de céréales vers les plantations fruitières ; ► Traitement contre l’érosion de 1.500.000ha (75.000 ha/an) sur une période de 20 ans …

Tableau 1.1 : Objectifs sectoriels chiffrés de l´INDC

10 Présentée officiellement le vendredi 05 Juin 2015 qui coïncide avec la Journée Mondiale de l'Environnement 11 INDC-Maroc (2015)

17

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

I.2.3 Stratégies de la gouvernance environnementale Le Maroc s’est doté d’une stratégie juridique de la protection et la mise en valeur de l’environnement, dont les principaux contours, pertinents au présent projet, sont :

LOI CADRE N°99-12 PORTANT CHARTE NATIONALE DE L’ENVIRONNEMENT ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE (CNDD) : Portée par le discours historique de sa Majesté Mohamed VI du 30 Juillet 2009, la loi cadre 99-12 est venue asseoir le Développement Durable comme principe élémentaire, visant la protection et la valorisation, des milieux et des ressources naturelles. Celui-ci doit être mené dans un esprit collaboratif, responsable, et de solidarité humaine territoriale. L’article II de la loi 99-12, inscrit le principe de la territorialité parmi les éléments de cadrage à respecter lors de l’élaboration des politiques sectorielles. Il insiste aussi, sur le mérite qu’offre le principe de l’incitation à la participation des Entreprises, et de la Société Civile à réussir la mise en œuvre des politiques et l’intégration de l’environnement comme composante inhérence dans le développement du pays. Les engagements stipulés pour les différents acteurs, se déclinent comme suit : 1. L’état s’engage à mettre en œuvre les différents outils juridiques et institutionnels en garantissant, l’accès à l’information environnementale 2. Les Régions et les Collectivités s’engagent à veiller sur l’intégration des concepts fédérateurs de la loi 99-12 dans les outils de planification et les programmes de développement de leurs territoires 3. Les Etablissements Publics, Sociétés d’Etat et les Entreprises privées s’engagent à adopter des méthodes d’approvisionnement, d’exploitation ou de production répondant aux exigences du développement durable. Ils sont également tenus d’évaluer l’impact de leurs activités sur l’environnement, et adopter une communication transparente sur la gestion environnementale 4. Les Associations sont sollicitées à mener des initiatives (en partenariat avec les autres acteurs, ou à leur propre initiative), des actions d’information, de sensibilisation auprès de la population. Elles sont également invitées à contribuer à l’amélioration continue du dispositif existant en matière de participation de la population à la prise de décision environnementale ou à l’accès à l’information environnementale. 5. Le citoyen est tenu de suivre un mode de comportement et de consommation responsable à l’égard de l’environnement et des ressources naturelles. Le titre V de la loi cadre 99-12, définit les mécanismes de la bonne gouvernance environnementale, sur la base de rôles partagés, selon les 4 axes suivants :

Figure 1.2 : Principaux axes de la gouvernance environnementale

18

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT DURABLE (SNDD) : La Stratégie Nationale du Développement Durable trouve sa genèse de la loi cadre N°99-12. Elle énonce les défis du Royaume et les chantiers structurants en matière du Développement Durable à engager, pour accompagner d’une manière cohérente, les réformes sectorielles en cours. La SNDD se veut être opérationnelle et programmatique. Ainsi, elle s’est donné un objectif général et 04 « résultats génériques » à savoir :

Figure 1.3 : formulation générique de la SNDD (2015-2020)

Les enjeux arrêtés par la SNDD pour la période 2015-2020 sont au nombre de 07. Ils sont présentés ci-après. A rappeler que ces sept (07) enjeux ont été particulièrement étoffés et déclinés en 31 axes stratégiques opérationnels. :  Enjeu 1 : Consolider la gouvernance du Développement Durable  Enjeu 2 : Réussir la transition du Maroc vers une économie verte  Enjeu 3 : Améliorer la gestion et la valorisation des ressources naturelles et renforcer la conservation de la biodiversité  Enjeu 4 : Accélérer la mise en œuvre de la politique nationale de lutte contre le changement climatique  Enjeu 5 : Accorder une vigilance particulière aux territoires sensibles  Enjeu 6 : Promouvoir le développement humain et réduire les inégalités sociales et territoriales  Enjeu 7 : Promouvoir une culture du développement durable Un budget colossal a été évalué pour atteindre l’objectif général à savoir : «mettre en œuvre une économie verte et inclusive au Maroc d’ici 2020». Il est estimé à près de 97 milliards de dirhams (près de 2 % du PIB par an pendant 5 ans). Ce budget inclut les investissements, et les mesures d’accompagnement telles que les études, le renforcement des capacités et la communication.

Selon les analystes, la mise en œuvre de la SNDD entraînerait un gain de 6 % du PIB, face à un investissement de 2 % du PIB.

19

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

I.3 CONTEXTE REGIONAL I.3.1 La régionalisation avancée comme cadre de référence pour le PTRC-SM La régionalisation avancée, engagée par le Maroc, représente le nouvel instrument de développement économique et social territorial, de par l’importance qu’elle accorde aux acteurs locaux, et à la participation des citoyens au processus régional de prise de décision. Ainsi, elle s’inscrit dans une logique de démocratisation décentralisée, et œuvre à promouvoir la proximité et à instaurer l’intersectorialité ainsi que la territorialisation des politiques publiques. L’objectif étant de d’améliorer l’efficacité de l’action publique. Dans cette logique, le rôle de la région serait de contribuer de façon effective au développement économique, politique, social, culturel et environnemental, de son territoire, sachant que cette contribution ne peut se concrétiser sans la mobilisation de nouvelles ressources, la mise à niveau des ressources humaines, et la mise en place de fonds de soutien financier. La lecture analytique du Dahir n°1-15-83 ramadan (7 juillet 2015) portant sur la promulgation de la loi organique n°111-14 énonce que parmi les compétences requises à la Région (Titre III, Chapitre Premier, Article 80), la bonne utilisation des ressources naturelles, leur valorisation et leur préservation. Celle-ci est également chargée de l’amélioration de l’attractivité de l’espace territorial et le renforcement de sa compétitivité économique. Notons en outre, que selon le même texte juridique, la Région est tenu de développer des compétences propres en plusieurs secteurs à caractère environnemental, notamment l’élaboration d’une stratégie régionale d’économie de l’eau, ainsi que l’aménagement et la gestion des parcs régionaux. Ces éléments doivent être transcrits dans son programme de développement régional. La Région, exercera en outre, en compétences partagées, avec l’Etat, toutes les actions liées, au développement durable et à l’environnement notamment la mise à niveau du monde rural, le développement des zones oasiennes, la prévention contre les inondations, la préservation des ressources naturelles, de la diversité biologique, et la lutte contre la pollution et la désertification. Elle doit également veiller à la préservation des zones protégées, et des écosystèmes forestiers. Tous ces éléments introduisent le Plan Territorial de lutte contre le Réchauffement Climatique pour son volet adaptation, comme outil en harmonie avec l’esprit de la régionalisation avancée. Ses aboutis consolideront les besoins prioritaires du territoire en matière d’adaptation au Changement Climatique. Attributions et organisation de la Direction Régionale de l´Environnement Souss Massa (DREnv SM) Nouvellement créée, la DREnv. est une entité déconcentrée du Ministère délégué chargé de l´Environnement qui a pour mission principale la mise en œuvre à l´échelle régionale de la politique nationale de protection de l´environnement et du développement durable. La DREnv s´occupe également de :  Représenter l´autorité gouvernementale chargée de l´Environnement ;  Contribuer à l´élaboration des programmes d´actions du Ministère et veiller à leur exécution ;  S´acquitter du rôle du secrétariat du comité régional des études d´impact ;  Gérer l´information environnementale ;  Suivre les indicateurs environnementaux et réaliser les rapports de l’état de l´environnement ;  Encadrer les activités des acteurs et partenaires locaux et renforcer leurs capacités en matière d´intégration de la dimension environnementale et l´ancrage du développement durable dans les stratégies, politiques et projets au niveau régional et local ;  Renforcer les capacités des acteurs et partenaires locaux en matière d´intégration de la dimension du CC et de la préservation de la biodiversité dans les stratégies, programmes et projets au niveau régional et local ;  Etudier et traiter des problématiques environnementales à caractère urgent… La Direction régionale est dotée de trois services, à savoir :  Service de l´Observatoire Régional de l´Environnement et du Développement Durable ;  Service de la gestion environnementale ;  Service de contrôle et des études d´impact sur l´environnement. Source : Arrêté du Ministre délégué chargé de l´Environnement nº :16.1362 du 5.05.2016 (traduit de l´arabe par les auteurs)

20

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

I.3.2 Stratégie de Développement Régionale En cours d’actualisation, la Stratégie de Développement Régionale (2010-2015) a permis d’asseoir, un bilan d’étape circonstancié (impacts réels de la stratégie, principaux freins) et ré-impulser le développement de la Région12 autour d’un programme intégré économique, social et environnemental. Basé sur une concertation élargie avec les acteurs et les partenaires, le diagnostic stratégique pour la période 2010-2015, a permis de déceler trois grands axes définissant le territoire, à savoir: - Il s’agit d’une région dynamique et cruciale pour l’économie nationale mais enregistre un début de décrochage dans un contexte de compétition accrue entre régions (notamment Marrakech- Tensift) ; - La croissance de la région porte sur ses trois moteurs historiques (agriculture, tourisme et la pêche) dont la compétitivité est néanmoins était compromise, par les contraintes hydriques (Agriculture), le retard des investissements (pour le tourisme et la pêche), - En matière de développement social, beaucoup d’effort reste à mobiliser pour les zones enclavées La stratégie 2010-2015, s’est articulée autour de 4 principaux volets suivants : 1. Positionnement de la région comme 2ème pôle économique du pays : et ce en consolidant et renforçant des moteurs de croissance économique classiques du territoire : - Agriculture : Maintenir la position de leader sur les exports (primeurs, maraichers) et développer l’agriculture de terroir ; - Pêche : Accélérer le développement du secteur halieutique par une massification des volumes et une valorisation plus importante de ses ressources ; - Tourisme : Reconquérir la position de leader au niveau national (augmentation/réhabilitation des capacités et développement de l’animation) La stratégie recommande aussi d’explorer d’autres niches de croissance en ciblant notamment les Services (l’offshoring), ou en ré-implusant le secteur de l’artisanat. 2. Rattraper le retard dans les secteurs sociaux : avec une mise à niveau structurelle des infrastructures de la santé et de l’éducation dans les zones enclavées, avec des efforts ciblés dans les zones urbaines jugées précaires 3. Développer la connectivité de la Région et renforcer l’attractivité de ses villes : notamment par une planification urbaine accentuée du Grand Agadir et mise à niveau des villes et centres moyens Le Plan de Développement Stratégique s’est attardé, aussi, sur la sauvegarde du patrimoine écologique, naturel ou culturel. Plusieurs dossiers dits « prioritaires » ont été retenus dans le plan d’action, particulièrement : Le renforcement du programme de recherche pour la lutte contre la désertification La mise à profit de tous les programmes lancés au niveau national (une dizaine de programmes nationaux) et recherche de fonds dans les mécanismes existants (FODEP13, Fonds national de l’Environnement) Accélération de la mise en place du contrat de nappe et création d’indicateurs de suivi Extension des capacités de traitement des eaux usées / déminéralisation des eaux saumâtres Lancement d’un programme de réhabilitation des bibliothèques historiques majeures L’évaluation de l’opportunité de privatiser l’ORMVA SM a été également soulevée comme piste de réflexion stratégique.

12 Avant le nouveau découpage régional 13 Converti actuellement en un Mécanisme Volontaire de Dépollution Hydrique MVDH

21

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Figure 1.4 : Les quatre axes de développement stratégique de la Région dictés par la Stratégie 2010-201514 I.3.3 Plan de Développement Régional de l’Economie Sociale La Région dispose d’un Plan de Développement Régional de l’Economie Sociale (PDRES), réalisé en 2010. Mené en deux phases (diagnostic et analyse stratégique), le PDRES met en relief, les opportunités et potentialités du territoire et sort avec un ensemble de recommandations pour stimuler des Activités Génératrices de Revenus (AGR). Celles-ci sont présentées sous forme d’une banque de projets, et appréhendées en fonction de leurs retombées socioéconomiques. Traité sous forme, d’une analyse SWOT, le PDRES, dénote plusieurs atouts non explorés du territoire, qui ont tracé manifestement, sa vision stratégique. Ainsi, parmi les perspectives de développement consignées par secteur économique classique, sont citées : 1. Pour l’Agriculture : Structuration des filières de produits de terroir (Argane, Safran, Cactus, miel) 2. Pour la Pêche La préservation de la ressource halieutique Le développement des villages de pêches La formation professionnelle des marins pêcheurs 3. Pour le Tourisme : Création de centres d’intérêt (culturel, de loisirs et d’animation), et mise en valeur de nouveaux sites et amélioration de l’environnement 4. Pour l’Artisanat Structuration de la filière Création de village d’artisans Menée en concertation avec les acteurs locaux (particulièrement les Associations et les Coopératives), l’étude a recensé 253 AGR à l’échelle du territoire. Une priorisation a été établie sur la base de critères prenant en considération les avantages compétitifs et les impacts socio-économiques.

14 Source : Conseil régional SM

22

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

I.4 Cadre contractuel du PTRC-SM

Le contexte de mise en œuvre du PTRC -SM15 s’inscrit dans la dynamique que connait le territoire sur le plan socio-économique et environnemental. Il est également un document contractuel engagé par le MdcE dans le cadre de la convention de gestion du CC et d’élaboration des PTRC signée en Avril 2016 avec la Région de SM. Cette convention, a pour but d’appuyer la Région pour une bonne gouvernance environnementale de son territoire et une meilleure gestion du CC, par l’entremise de plusieurs actions, financées conjointement par le Ministère (à raison de 2MDH) et la Région SM (à raison de 1MDH). Le MdcE est tenu selon les termes de la convention de :  Elaborer le PTRC SM volet adaptation (objet du présent projet)  Mettre en œuvre le système de Suivi/Evaluation arrêté par le PTRC  Créer un pool de compétences régional dans le domaine de l’adaptation et de l’atténuation du CC  Œuvrer au Renforcement des capacités et sensibilisation des acteurs locaux  Réaliser des projets pilotes dans le domaine d’ACC La Région se chargera des actions suivantes :  L’élaboration du PTRC SM volet atténuation  Recensement et inventaire des actions réussies en matière d’ACC  Renforcement des capacités des acteurs locaux, particulièrement la société Civile Conformément aux dispositions de ladite convention l´Objectif général de l’intervention consiste à appuyer le Conseil Régional du Souss Massa sur le plan technique et méthodologique dans le processus d´élaboration PTRC pour son volet Adaptation. En termes opérationnel, les objectif spécifiques seraient de :  S´approprier les enjeux du CC et la démarche d´élaboration du PTRC ;  Renforcer les capacités des acteurs et actrices territoriaux en matière de lutte contre le réchauffement climatique ;  S´accorder sur une stratégie territoriale de lutte contre le réchauffement climatique ;  Mettre en place des actions prioritaire d´ACC ;  Elaborer un dispositif de Suivi & Evaluation du PTRC. I.4.1 Le PTRC et la convergence intersectorielle en matière d’ACC De par sa situation géographique, et sa vocation socio-économique, le territoire de SM s’est intrinsèquement placé dans un contexte vulnérable et sensible au CC. Ainsi, et depuis quelques décennies, des actions fragmentaires et unilatérales en matière de lutte contre le Réchauffement Climatique ont été engagées par différents Départements ministériels, œuvrant implicitement dans l’Adaptation et fondant par conséquent un capital territorial en matière de bonnes pratiques ou de mesures stratégiques de redressement. Des initiatives locales émanant de la Société Civile ou de structures privés existent également. Tous ces outils ont été consolidés par plusieurs projets intégrés de partenariat menés notamment par la GIZ, PNUD, ou CTB, donnant lieu à des réflexions avancées et des outputs élaborés en matière de CC. Dans ce sens, le PTRC SM vient, harmoniser l’ensemble des actions (quelles soit sectorielles ou intégrées), selon une démarche cohérente, permettant aux décideurs et aux parties prenantes du territoire, d’avoir un état actualisé, selon des référentiels reconnus, du territoire, de capitaliser et communiquer les acquis. Il constituera aussi, un des intrants manifestement incontournable pour alimenter la réflexion nationale, tenue d’être outillé incessamment par un Plan National de lutte contre le Réchauffement Climatique (PNRC). Le croisement entre l’ensemble de ces éléments, met en évidence la portée du projet, qui constitue une inertie pour engager à terme un mécanisme stratégique à long terme d’ACC propre au territoire mais inspiré des enjeux nationaux et mondiaux.

15 Dénommée par la suite : SM

23

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Figure 1.5 : Le PTRC au sein des différents niveaux de planification

24

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Programmes de Coopération Maroco-Allemande Programme d´Adaptation au changement climatique - implémentation Protocole Nagoya (ACCN) Conduit pour la période 2012-2016, le programme ACCN vise à doter les institutions publiques, notamment la région SM, en méthodes et instruments assurant une utilisation raisonnée et durable des services écosystémiques en tenant compte des risques climatiques. Pour ce faire, ce programme fournit des services de conseil de type technique, organisationnel et politique aux organisations partenaires et réalise des mesures de renforcement des capacités de l’action qui se focalisent sur trois domaines : 1. Préservation et utilisation durable des services écosystémiques prenant en compte les risques climatiques ; 2. Extension du système régional de suivi des informations et de conseil pour l’adaptation au CC et la gestion de la biodiversité ; 3. Développement d’un cadre juridique et institutionnel pour le mécanisme d’accès et de partage des avantages (APA, protocole de Nagoya) et prise en compte des services écosystémiques et de l’ACC dans les stratégies et programmes nationaux. Sur le plan régional, le programme ACCN a pu atteindre des résultats importants par rapport à ses objectifs stratégiques, notamment en matière : Renforcement des capacités nécessaires pour intégrer les services écosystémiques et l’ACC dans la planification territoriale ; Mise en place selon une démarche concertée d’un système de suivi et évaluation de l’ACC au niveau de l’OREDD SM. Un arrêté gubernatorial a été promulgué instituant les comités thématiques afférents à l’OREDD, y compris le comité CC qui a la responsabilité d’alimenter régulièrement et assurer l’interprétation des outputs issus du système ; Définition des normes de durabilité pour l’écotourisme local, en particulier dans les zones protégées, la forêt d’arganiers et ses produits, ainsi des règles de certification ont été fixées pour les opérateurs marocains en écotourisme… Projet de Gouvernance Environnementale et Climatique (ProGEC) S´étalant sur la période 2016-2018, le projet ProGEC s´inscrit dans la continuité du l´ACCN en capitalisant l´ensemble des acquis issus de ce programme en s´ouvrant sur de nouveaux aspects. Ainsi, le projet ProGEC s´intéresse à trois champs d´action, à savoir : efficacité énergétique et déchets ; ACC ; et la biodiversité et valorisation des Ressources génétiques. Ce projet vise à appuyer les institutions publiques, privés et de la société civile à mettre en œuvre des outils et des approches de gouvernance pour la réalisation des objectifs et principes de la Stratégie Nationale de Développement Durable – SNDD. Projet du tourisme durable pour la promotion de l’emploi et des revenus en zone rurale Prévu pour une durée de 4 ans, le projet du tourisme rurale vise à faire bénéficier les populations rurales défavorisées de la mise en valeur touristique durable des ressources naturelles et culturelles dans les régions Souss-Massa et Beni Mellal Khénifera. Il se focalise sur trois axes d´intervention à savoir : Développement, diversification et commercialisation de l’offre touristique durable ; Développement intégré des zones cibles pour la promotion du tourisme durable ; Emploi et chaînes de valeur dans le tourisme durable.

25

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

26

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

CHAPITRE II. PROCESSUS PTRC : APPROCHE METHODOLOGIQUE ET DEROULEMENT II.1 APPROCHE METHODOLOGIQUE II.1.1 Déterminants de l´approche méthodologique La méthodologie proposée est façonnée par un ensemble de déterminants prenant en considération, d´une part, les exigences de la démarche PTRC et, d´autre part, le contexte de la Région SM dans laquelle cette démarche prendra lieu. Ces déterminants reposent essentiellement sur :  Une large concertation auprès des acteurs clés relevant de la région SM menant à une appropriation des enjeux liés au CC et de la démarche méthodologie à mettre en place ;  Une approche s´articulant autour de l´existant : en composant de manière efficace et efficiente les initiatives menées à l´échelle régionale, notamment la stratégie de développement régionale, les projets sectoriels et les systèmes de S&E existants (ex. Syst. S&E de la vulnérabilité et de l´ACC) ;  Une approche spécifique au territoire de la Région SM : l´approche préconisée est guidée par une analyse préalable des stimuli climatiques et de la vulnérabilité et caractérisant la Région SM. A la lumière de cette analyse, une stratégie ACC et un plan d´actions ACC sont mis en place en concertation étroite avec le conseil régional SM et les autres acteurs territoriaux. Il y’a lieu de signaler, que dans le détail, le territoire a été scindé spatialement en plusieurs unités territoriales homogènes, permettant un degré d’analyse affiné et une compréhension simplifiée des vulnérabilités  Une approche prenant en compte la dimension genre : S´agissant de la question d´ACC, il serait inutile de rappeler l´importance d´intégrer la dimension genre. Cette dimension prises en considération lors des différentes étapes de déploiement de la méthodologie. Des outils spécifiques seront utilisés pour faciliter la prise en compte de cette dimension ;

La priorité Les relations entre les femmes et les hommes Les relations inégales qui empêchent le développement équitable et la Le problème participation à part entière des femmes et des hommes Le développement équitable, avec un partage entre les femmes et les hommes L’objectif du pouvoir décisionnel, des responsabilités, des opportunités et des ressources Transformer les relations et les structures inégales ; renforcer le pouvoir des La solution personnes défavorisées Identifier les besoins pratiques et stratégiques des femmes et des hommes, et Les stratégies y répondre afin d’améliorer leur situation. Tableau 2.1 : Une approche axée sur le genre et centrée sur la personne16

 La capitalisation des expériences menées au niveau de la Régions SM : les initiatives et les bonnes pratiques menées dans la région SM durant ces dernières décennies seront pris en considération, les enseignements tirés de ces acquis seront aussi intégrer dans la phase de développement et des priorisation des mesures ACC.  Une approche orientée « action » : le PTRC se veut certes un outil d’analyse et d’interprétation par rapport à la thématique CC, mais doit aboutir à une série de mesures et de projets, concrets à financer. Il s’agit ainsi, d’étudier leur faisabilité technique, d’évaluer les coûts (d’investissement notamment) par rapport aux référentiels mis en vigueur. Le pilotage du processus est également chiffré en termes de budget de fonctionnement. Des idées de projets peuvent, bien entendu, alimenter le processus, autant que des propositions d’études spécifiques en relation avec un secteur déterminé  Une approche extensible et flexible : le projet proprement dit est un « démarrage » d’un processus continu, sujet d’amélioration et d’enrichissement. Il retrace en fait, un état des lieux, appréhendant une vision, souhaitée la plus exhaustive possible, mais qui peut à terme, être revue et redressée selon la disponibilité de données analytiques plus détaillées. Les prochains discussions et aboutissements de la COP22, peuvent éventuellement convenir une révision des actions selon les priorités mondiales et les engagements pris par le Maroc. Dans cet esprit, la méthodologie retenue a pris en considération, ce risque d’ajustement en offrant une version flexible et facilement extensible.

16 Commission Européenne (2004)

27

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

II.2.1 concepts de vulnérabilité et d’ACC retenus Le concept de la vulnérabilité est au cœur de plusieurs recherches scientifiques, et demeure sujet d’actualisation régulière. Ainsi, le 5ème rapport de l’IPCC17, représentant la dernière publication officielle en la matière, a introduit de nouvelles approches pour l’évaluation de la vulnérabilité en inscrivant la notion du risque climatique au sein du raisonnement. Cela ne diffère pas néanmoins, du cadrage conceptuel largement développé par le 4ème rapport de l’IPCC, et qui a été adopté, comme référence pour les différents travaux antérieurs, notamment ceux réalisés à l’échelle du territoire. De ce fait, et en guise, d’une continuité cohérente de réflexion, la présente étude, est construite sur la base du 4ème rapport. Ce choix se justifie, dans la mesure où le projet du PTRC ne prétend pas introduire dès ce stade, d’autres perceptions du concept perturbant le capital existant et les acquis techniques du territoire. Cela sous-entend aussi qu’une logique entre les deux versions des rapports de l’IPCC existe telle qu’elle est explicité dans la bibliographie spécialisée consultée18, ce qui n’est pas compromettant. Selon le 4ème rapport, la vulnérabilité est définie comme étant le «degré par lequel un système risque de subir ou d’être affecté négativement par les effets néfastes des changements climatiques, y compris la variabilité climatique et les phénomènes extrêmes. La vulnérabilité dépend du caractère, de l’ampleur, et du rythme des changements climatiques auxquels un système est exposé, ainsi que de sa sensibilité, et de sa capacité d’adaptation»19. Dans cette optique l´adaptation au changement climatique englobe «l´ensemble des Initiatives et mesures prises pour réduire la vulnérabilité des systèmes naturels et humains aux effets des changements climatiques réels ou prévus ». Ainsi, une démarche d’adaptation implique forcément des actions spécifiques basée sur une Figure 2.1 : Cadre conceptuel adopté de la vulnérabilité connaissance précise du degré de vulnérabilité propre au territoire concerné. Le schéma suivant montre les fonctions de la vulnérabilité et leur interaction avec les réponses ou mesures d´adaptation. II.2.3 Référentiels et outils mobilisés BOITE A OUTILS CAPACITY WORKS : Capacity WORKS (CW) est un modèle de gestion développé par la GIZ, il consiste à mettre en pratique une approche de renforcement des capacités en faisant appel à un ensemble d´outils conçus pour une application flexible dans le contexte de réseaux étendus de coopération avec des partenaires. Dans le cadre de cette étude, la démarche méthodologique s´est inspirée de plusieurs instruments de la boîte à outils CW, notamment par rapport aux aspects suivants : Le profil d’action des acteurs territoriaux ; La carte des acteurs externes ; Modèle de pilotage Diffusion des connaissances (mise à l’échelle) Renforcement l´appropriation par les partenaires GUIDE PTRC20 : La démarche méthodologique s´est inspirée fondamentalement des orientations du guide PTRC. En fait, il s´agit d´un outil élaboré par le MdcE dans le but de lancer une dynamique territoriale de lutte contre les changements climatiques. Le guide d´élaboration de PTRC se veut un instrument d’accompagnement des Régions pour qu’elles puissent mener à bien leur «démarche PTRC», de manière adaptée aux conditions locales. Ce guide propose une démarche en «mode projet» déclinée en quatre étapes, qui se déroule comme suit :

17 IPCC (2014) 18 GIZ (2014) 19 Les différents termes sont explicités dans le glossaire en annexe 20 SEEE (2010.)

28

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Etape 1. lancer la démarche PTRC ; Etape 2. établir le diagnostic du territoire (document STRC) ; Etape 3. établir le PTRC ; Etape 4. adopter un plan de management du PTRC. La structure PTRC-modèle proposée par le guide est en cohérence avec le sommaire du PNRC, ainsi l’ensemble des secteurs inventoriés par le PNRC se retrouvent dans le PTRC-modèle, dans l´ordre suivant : Mesures d’adaptation Eau Agriculture Forêt Pêche et littoral, le cas échéant Santé Tourisme Mesures transverses Initiative Nationale de Développement Humain Plan de management du PTRC Mesures d’accompagnement  En matière d’éducation et de formation  En matière de sensibilisation du public CLIMATE PROOFING POUR LE DEVELOPPEMENT21 : Le Climate Proofing pour le développement (CP4Dev) est une approche méthodologique conçue par la GIZ dans le but d´intégrer les thèmes liés au changement climatique dans les plans de développement. Cette approche repose sur les principes du changement climatique établis dans le document d’orientation de l’OCDE22. Lors des ateliers de concertation, le CP4Dev a été appliqué aux unités territoriales considérées, en vue de : Analyser systématiquement les risques climatiques sur le système territorial étudié ; Définir les impacts liés au CC sur le système territorial étudié ; Inventorier les projets et bonnes pratiques initiés favorisant l´ACC au niveau local ; Identifier des mesures d´adaptation répondant efficacement aux impacts identifiés.

1. Screening identification des 3. Développement et unités territoriales hiérarchisation des options d’exposition d’adaptation

2. Analyse des 4. Intégration impacts dans le PTRC climatiques

Figure 2.2 : Etapes CP4Dev selon la démarche convenue

SNAP TOOL23 : Le diagnostic de la planification de l´adaptation au changement climatique au niveau de la Région SM a été conduit en se basant sur l´outil SNAP (Stocktaking for National Adaptation Planning) développé par la GIZ (sur mandat du Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement- BMZ). Initialement conçu pour le niveau national, l´outil SNAP a été adapté au contexte d´élaboration du présent PTRC SM pour son volet Adaptation. Son application vise à effectuer un recensement des capacités de planification existantes au niveau du territoire pour évaluer leurs besoins et définir la stratégie d´adaptation au changement climatique dans le cadre du processus PTRC. Cet outil a été mis en ligne sous forme de formulaire numérique facile à renseigner, permettant de compiler et de traiter les résultats obtenus.

21GIZ (2011) 22OCDE (2009) 23GIZ (2016)

29

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Figure 2.3 : Interface du questionnaire en ligne SNAP tool

Le noyau dur des participants a concerné l’ensemble parties prenantes du projet. En vue d´uniformiser le niveau de compréhension de l´objectif et le contenu du questionnaire, des Personnes éclaircissements nécessaires ont été fournis ressources lors des ateliers de concertation, lors des 19% entretiens directes ou par téléphone réalisés Collectivités auprès des interviewés. territoriales Experts 43% Le nombre des participants ayant répondu au 9% questionnaire était de 25 personnes, réparties selon la figure ci-après (Figure 2.4). Le diagnostic SNAP a porté sur sept axes de Services réussite, à savoir : déconcentrés 29% Axe I. Information climatique Axe II. Capacités humaines et institutionnelles Axe III. Vision à long terme et mandat Axe IV. Mise en œuvre Figure 2.4 : Répartition par catégorie des répondants Axe V. Mainstreaming (intégration au questionnaire SNAP Tool systématique) Axe VI. Participation Axe VII. Suivi & Evaluation

II.2 PILOTAGE ET DEROULEMENT DU PROCESSUS PTRC II.2.1 Cadre de pilotage du processus L’élaboration du PTRC-SM, pour son volet adaptation s’inscrit dans un cadre complexe, pluri- thématique, avec plusieurs outputs, particulièrement : OUTPUTS DU PROCESSUS : L’élaboration du PTRC-SM, pour son volet adaptation s’inscrit dans un cadre complexe, pluri-thématique, avec plusieurs outputs, particulièrement :  Le PTRC comme outil de plaidoyer lors de la COP22 : Le projet est à l’amont d’un évènement à portée planétaire qui sera organisé à Marrakech en Novembre prochain (COP 22). Ses résultats seront ainsi immédiatement exploités et valorisés dans le cadre de la COP 22 (sidevent, affiches, brochure, etc…). A cet effet, et compte tenu de la dimension, fort stratégique, bien qu’elle soit conjoncturelle, que représente le PTRC, les livrables sont formulés en version « projet » mais également en version « affiche/dépliant ». Un effort de synthèse est amené, en vue de consolider l’analyse et la base de données importante à compiler en vue de structurer les résultats ; et sortir avec des livrables concis mais pertinents pour les décideurs.

30

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

 le PTRC comme document technique sur les CC : Le projet a esquissé une situation du Territoire face au Réchauffement Climatique (STRC). Il constitue pour cela un référentiel en la matière, nécessitant un traitement analytique de plusieurs indicateurs, notamment les données hydro-climatologiques, hydrologiques, hydrogéologiques, pédologiques, morphologiques, agricoles, etc… L’étude de la vulnérabilité du territoire quant aux CC constitue une étape implicitement inévitable, en vue d’évaluer quantitativement et qualitativement les risques des CC sur le territoire.  le PTRC comme plan de l’action territoriale d’ACC : au-delà des approches techniques, le PTRC se veut un outil simpliste, et concis. Il doit aboutir à une banque de projets pertinents. Pour cela, les évaluations technico-économiques des actions prévues sont à réaliser, sur la base de données fournies par les acteurs ou selon une interprétation élaborée. La priorisation des actions doit être considérée selon des critères justifiés.  le PTRC comme instrument de Renforcement de Capacités : Le PTRC est introduit dans une action pilote d’appui à la Région de SM en vue d’avoir des capacités d’appropriation et de consolidation des approches développées par la GIZ dans ses programmes antérieurs (ACCN). Il vient aussi en prolongement à l’appui de la Région dans la logique de l’opérationnalisation de la Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD), particulièrement en matière d’ACC. CADRE DU PILOTAGE : Devant la multitude d’outputs attendus et conformément aux TdRs, un cadre de pilotage a été défini dès le démarrage du projet. Celui-ci a accompagné l’ensemble des phases, et a facilité la collecte des données, la prise des contacts avec les partenaires et parties prenantes, l’organisation des ateliers de concertation et l’orientation des différents objectifs du projet. Ce cadre de pilotage assurera la pérennité du processus, lors de sa mise en œuvre. Deux organes de pilotage ont été formés

 Un organe de pilotage stratégique : assurant la veille sur la bonne marche de l’étude et le bon déroulement vers les objectifs stratégiques  Un organe de pilotage opérationnel (COPIL) : assurant la coordination entre les deux projets (adaptation, atténuation), le suivi régulier de l’avancement de l’étude, et l’encadrement auprès des partenaires Un troisième organe a été formé à titre consultatif, représentant les membres de la commission thématique du CC à l’OREDD.

COMITÉ DE DIRECTION: Mme le Wali de la Région SM Organe de pilotage Mr. le Président du Conseil Régional stratégique Messieurs les Gouverneurs des Péfectures et Provinces Pilote régional: DREnv

COMITÉ DE PILOTAGE: Président de la Comission Régionale du dvp. de l´environnement Organe de pilotage Chef du Service de l´Environnement à la Wilaya opérationnel Conseiller Technique Senir Programme PROGec/GIZ Responsables chargés du dossier de l´Environnement à la Région

Membres de la commission thématique du changement Organes de climatique à l´OREDD consultation et autres acteurs locaux

Figure 2.5 : Architecture des organes de gouvernance du processus PTRC

II.2.2 Phasage et déroulement du processus Conformément aux dispositions des TdRs, l’étude se structure en trois phases, comme indiqué dans la figure ci-après. Les phases sont décrites ci-dessous :

31

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Phase 3: Construction du Phase 1: lancement Phase2 : Elaboration de la SRTC PTRC

Définition du schéma de Identification des impacts Elaboration d´un plan gouvernance du PTRC liés au CC d´actions

Identification d´un Analyse de la vulnérabilité Pré-diagnostic portefeuille de projets territoriale prioritaires

Identification des secteurs Evaluation des capacités de Mise en place d´un outil de vulnérables prioritaires résilience S&E du PTRC

Identification des acteurs à Identifcation des besoins en Validation du PTRC impliquer matière d´ACC

Collecte des données

Figure 2.6 : Phasage du processus PTRC

Le déroulement du processus a pris effet, dès la réunion de lancement, soit le 12/07/2016. Sur cette base des réunions sériées avec le COPIL ont eu lieu en vue d’arrêter le canevas des données, et les prises de Rendez-vous avec les partenaires. Parallèlement la réflexion a été menée pour formaliser les ateliers, les préparations des présentations des outils d’animation, la logistique etc… Des réunions régulières ont été sollicitées par le COPIL, en vue de s’assurer de la bonne marche de la collecte de données, et de l’avancement du projet. Le planning de l’étude a été régulièrement revu, pour aboutir dans les délais, soit avant le 10/10/2016. A noter que ces derniers sont assez serrés, ne dépassant pas 12 semaines. Les consultants ont été sensibilisés d’ailleurs dès la réunion du démarrage, sur la contrainte du temps, et se sont mobilisés en équipes pour accomplir le projet dans les délais contractuels. La répartition des différentes activités du processus se présente comme suit Juillet Août Septembre Octobre Activités 2016 2016 2016 2016

Phase I : lancement X

Phase II : Etat des lieux / diagnostic X X X X X X X

Phase 3 : Préconisations X X X X X X X

Phase 4 : Restitution et validation X

Figure 2.7 : Planning d´élaboration du PTRC SM

PHASE 1 : LANCEMENT Suite à la réunion de lancement, un pré-diagnostic a été établi pour cadrer la problématique à traiter et prendre connaissance des principaux documents, études et données climatiques existants aussi bien à l´échelle nationale que régionale. Ces analyses ont permis d´acquérir une bonne compréhension des enjeux liés au réchauffement climatique sur le plan territorial et les secteurs qui en sont directement impactés. Sur la base des résultats du pré-diagnostic et en concertation avec les membres du COPIL, il a été convenu de :

32

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

1. Procéder au choix des thématiques prioritaires ; 2. Identifier les acteurs clés à impliquer dans le processus ; 3. Asseoir un plan et des outils de collecte des données.

CHOIX DES THEMATIQUES PRIORITAIRES : Il n’est pas opportun dans le cadre du projet, d’énumérer l’ensemble des politiques sectorielles nationales, mais de décrire les plus pertinentes. Partant d’une analyse croisée entre les enjeux du PTRC, les spécificités du territoire, et les aboutissements des différentes politiques et stratégies sectorielles, les thématiques suivantes ont été arrêtées. Elles sont représentées dans la Figure 2.8. La hiérarchisation des secteurs (ou thématiques) s’est inspirée fondamentalement du travail réalisé dans le cadre du programme ACCN menée conjointement par l’OREDD et la GIZ24. Un système de S&E de la vulnérabilité et l’adaptation au changement climatique a été élaboré, et une hiérarchisation des secteurs les plus vulnérables au CC à l’échelle du territoire a été consentie.

Thématiques sectorielles Thématiques transversales prioritaires

Développement humain et Eau social Formation, sensiblisation, Agriculture et R&D Gestion phénomènes Forêt et biodiversité extrêmes Pêche et littoral

Tourisme Habitat et aménagement du territoire Santé

Industrie et commerce

Figure 2.8 : Thématiques sectorielles et transversales priorisées

RECENSEMENT DES ACTEURS : L’amplitude du processus et sa vocation participative, a nécessité la mobilisation de plusieurs acteurs appartenant à différentes sphères : institutionnels, structures économiques privées, et Société Civile. Ces acteurs représentent l’ensemble des thématiques sectorielles et transverses décrites précédemment. Ils étaient approchés tout au long du processus (lancement, entretiens orientés, ateliers locaux, validation des livrables). Le tableau ci-après reprend la liste des acteurs ayant été contactés dans le cadre de cette mission :

24 OREDD/GIZ (2014)

33

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Thématiques Thématiques sectorielles Acteurs à impliquer Acteurs à impliquer transversales prioritaires Météorologie DMN DAS –Wilaya ABHSMD Développement Préfectures et Provinces Eau ONEE- Branche Eau Humain ADS RAMSA ANDZOA AMANESOUSS DRA SM Formation, Université Agriculture ORMVA/SM sensibilisation, et INRA ORMVA/O R&D AGROTECH Agrotech ANDZOA Préfectures et provinces DREFLCD SO Gestion phénomènes DREFLCD SO Forêt et biodiversité PNSM extrêmes ABH SM ANDZOA CNLAC Pêche et littoral DRP Bonnes pratiques et sensibilisation : INRH DRT Tourisme SAPST Région RDTR OREDD Habitat et ODECO aménagement du AUA DRHPV Programmes GIZ territoire Projets de coopération Santé ASVET DRS Réseaux, fédérations et associations Industrie et DPCI SAPST commerce CRI

Tableau 2.1 : Acteurs impliqués dans le processus PTRC

CARTE DES ACTEURS : En faisant appel à l´instrument carte des acteurs de CW, les acteurs pertinents pour le processus PTRC ont été identifiés, puis hiérarchisés selon les trois catégories suivantes25 : 1. Les acteurs-clés : regroupent les porteurs du projet, ainsi que les acteurs qui sont en mesure d’influer significativement ledit processus, du fait de leurs compétences, de leur savoir et de leur pouvoir ; 2. Les acteurs primaires incluent les parties prenantes directement concernés par le processus, compte tenu de leur domaines d´intervention et de leur prérogatives ; 3. Les acteurs secondaires sont ceux qui ne participent qu’indirectement ou temporairement au processus, leur intervention concerne des aspects spécifiques ou complémentaires. Par rapport à ces trois niveaux d´hiérarchisation, les acteurs ont été classés en quatre groupes, à savoir : Secteur public, Institutions de R&D, ONG et secteur privé. Les résultats sont représentés dans la figure suivante.

25 Catégories convenues dans le modèle CW

34

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Figure 2.9 : Carte des acteurs impliqués dans le processus PTRC

Phase 2 : Elaboration d’un STRC- volet adaptation Il s’agit d’une phase de traitement et de compilation de l’ensemble des données collectées auprès des acteurs territoriaux. Sous recommandation du Comité de Direction, un canevas en besoin de données a été préparé pour spécifier les éléments demandés par acteur et simplifier leur mise à disposition au projet. Un modèle de canevas a été ainsi élaboré, portant principalement pour chaque acteur, la typologie des données souhaitées, il s’agit de :  Données sur la planification : concernant essentiellement les rapports des conseils d’administration, ou tout document permettant au projet d’évaluer les études stratégiques menées ou à prévues par l’acteur, et d’arrêter une relation acteur/action d’ACC.  Données sur les investissements : Elles visent les actions ou projets menés ou prévus par rapport à la thématique ACC. Ces données précisent les coûts, les délais, et le chiffrage financier de projets d’Adaptation.  Données sur l’exploitation : elles ont ciblé les acteurs gérant des infrastructures et ouvrages vulnérables aux stimuli climatiques, et nécessitant l’entretien, la maintenance, curage etc… il s’agit d’avoir une perception quant aux coûts engendrés par les risques et la fréquence des opérations etc…  Données sur le RC : le canevas a également traité le volet RC, en sollicitant des partenaires de fournir (si elles existent) les types de formations dispensées en matière d’ACC

La question centrale du Genre, a été abordée par l’ensemble des canevas, visant essentiellement à appréhender son intégration dans la planification, dans les investissements ou dans les programmes de RC. Les données sur les projets de partenariat (convention, financements de bailleurs, …), en relation avec CC ont fait également objet de demande d’informations. Une fois les données collectées, et les entretiens avec les acteurs réalisés, un effort d’analyse, d’harmonisation et de consolidation a été mené. La STRC, a suivi le cheminement logique proposé par le modèle conceptuel de la vulnérabilité en traitant les aspects suivants :

35

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

ANALYSE SPATIALE DE LA SENSIBILITE DU TERRITOIRE : sur la base d’une contextualisation physique, naturelle, humaine et environnementale du territoire, des unités d’exposition homogènes ont été dégagées. Ce travail préparatoire était important pour orienter le choix des ateliers thématiques de concertation locaux, et dégager dès ce stade les priorités spécifiques à chaque unité. PROFIL CLIMAT ACTUEL ET PROJECTIONS : Il s’est appuyé sur les historiques des stations hydro- climatologiques disponibles (données ponctuelles, ou interprétées), sur les analyses fréquentielles, ou sur les statistiques, en vue de consentir un état de référence de l’exposition du territoire. Les enjeux climatiques arrêtés sont ceux retenus par l’IPCC à savoir les tendances ou les extrêmes climatiques. Des projections climatiques sur la base d’éléments technique fondées ont été présentées. Elles permettent de situer le territoire dans un contexte de CC et appréhender les impacts futurs. SECTEURS VULNERABLES ET IMPACT DES CC : Les secteurs vulnérables ont été appréhendés en concertation avec le COPIL avec une priorisation selon le contexte spécifique du territoire. Des indicateurs de vulnérabilité ont été ainsi identifiés par unité territoriale, et une classification harmonisée de la vulnérabilité a été proposée. ANALYSE DE LA CAPACITE DE RESILIENCE DU TERRITOIRE : Devant les vulnérabilités identifiées, vient cette partie du STRC, qui s’est concentrée sur les abouties des stratégies d’adaptation disponibles (sectorielles ou transversales), leur état de maturité par rapport au système complexe d’ACC. Des connexions ont pu être détectées, visant surtout à mettre en comparaison les capacités de résilience du territoire face à sa vulnérabilité et amorcer par conséquent, les projets jugés déterminants pour le renforcement de son ACC. La construction et la formulation du PTRC, objet de la phase 3 a pu être structuré suite à cet exercice.

Phase 3 : Co-construction et validation du PTRC Cette phase représente une consolidation des deux phases précédentes. Les idées de projet collectées auprès des partenaires ou formulées lors des ateliers ont été croisées aux aboutis de la STRC. Constituant, un instrument de planification, le PTRC s’est doté d’une opérationnalisation axé sur 05 résultats clairs avec un seul objectif stratégique à savoir : « a Région de SM dispose des compétences et des mécanismes pour instaurer le PTRC comme outil de gouvernance en matière d’ACC»

RESULTATS OPERATIONNELS : Pour atteindre cet objectif général, le projet est scindé en plusieurs résultats à atteindre. Il s’agit de : La Région de Souss Massa et les acteurs territoriaux sont mobilisés pour RESULTAT R1 opérationnaliser le PTRC

Le système d’évaluation des prévisions météorologiques et d’alerte précoce est RESULTAT R2 amélioré et renforcé

L’intégration de la dimension environnementale dans la planification et la RESULTAT R3 gestion locale est généralisée à l’échelle du territoire

Des ressources techniques et financières sont mobilisées, pour la mise en RESULTAT R4 œuvre des projets ou actions et mesures d’adaptation

Le risque climatique est pris en compte dans l’ensemble des stratégies RESULTAT R5 sectorielles. Des synergies entre le PTRC et les stratégies sectorielles sont identifiées

RESULTAT R6 La vulnérabilité au CC des principaux secteurs et unités territoriales est réduite

Dans ce sens, deux typologies de résultats sont à atteindre :  Résultats transverses ils concernent les thématiques intersectorielles et ciblent respectivement la gouvernance du PTRC, la connaissance climatique et l’intégration de l’ACC dans la planification  Résultats sectoriels : ils sont déclinés en objectifs opérationnels (Op.) et visent essentiellement à répondre de manière efficace et efficiente aux vulnérabilités relevées dans la STRC en intégrant les spécificités du territoire (unités territoriales d´exposition) Avec cette logique, le processus de mise en œuvre du PTRC offre  Une flexibilité dans la réflexion, en permettant aux secteurs d’alimenter régulièrement le processus par des mesures ACC jugées pertinentes sans compromettre la cohérence globale

36

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

 Une vision itérative, où peuvent émerger de nouvelles priorités dans les secteurs vulnérables (ou dans les unités territoriales d´exposition). Ces nouvelles priorités peuvent facilement être agrégées dans le processus. TYPOLOGIES DES PROJETS : Les mesures ACC proposées relèvent de plusieurs types projets possibles, à savoir :  Projets à caractère institutionnel, législative et/ou réglementaires : il s’agit plutôt, des recommandations visant à adopter, ou faire évoluer des textes réglementaires, lois, normes pour faciliter une meilleure prise en compte des effets du changement climatique  Projets de communication et de sensibilisation : il s’agit d’actions de vulgarisation, de diffusion des connaissances ; et de partage des expériences  Projets de Renforcement de Capacités : ils sont proposés, dans la perspective de mise en place durable d’un noyau de capacités territoriales en matière d’ACC.  Projet d’études techniques, et d’ingénierie : Projets émanant des acteurs territoriaux, préparés dans le cadre d’études techniques détaillées dont les coûts d’investissement sont arrêtés, ou Idées de projets ou de prestations d’études (ingénierie  Projets de Recherche et Développement : Il s’agit particulièrement de fonds à mettre à disposition de la recherche pour traiter des thématiques scientifiques spécifiques et promouvoir la connaissance en matière du CC et réponses ACC appropriées. Pour une mise en œuvre efficace du PTRC, un cadre institutionnel approprié, et des modalités de pilotage du processus sont proposés. Un chronogramme des projets est arrêté, et SYSTEME SUIVI/EVALUATION : Le but recherché par le système de Suivi et d’Évaluation (S&E) est la collaboration étroite entre le Comité du Pilotage et les parties prenantes (institutionnelles, privés et ONG), afin de s’approprier le PTRC comme outil de gouvernance environnementale territoriale, mais également pour :  Suivre régulièrement la progression du processus du PTRC,  Identifier les éventuels points noirs qui entraveraient l’atteinte des résultats,  Discuter des solutions possibles en réorientant, notamment la programmation des projets transversaux ou sectoriels (à la demande du partenaire concerné)  Accroitre l’efficacité et l’efficience des actions spécifiées par les projets, en vue d’atteindre les Résultats du processus II.2.3 PLAN DE COMMUNICATION Pour déployer une stratégie de communication captive et ramener le projet à maturité par rapport à son caractère collectif et participatif, plusieurs canaux de communication ont été déployés. REUNION DE LANCEMENT : Le lancement du processus PTRC a eu lieu le 12/07/2016, lors de la réunion tenue au siège de la Wilaya de la Région de SM, présidée par Madame le Wali et le Président de la Région. Largement médiatisée, la réunion plénière a été une occasion pour sensibiliser l’ensemble des partenaires de la portée du projet et son esprit participatif et collectif. Elle a été également une occasion pour clarifier les véritables attentes du projet. Ainsi, il a été explicité que le PTRC SM pour son volet adaptation s’inscrit dans la dynamique que connait la Région en matière d’ACC, via les différents projets structurants et innovants. Plusieurs exemples ont été cités par Madame le Wali et Monsieur le Président de la Région, notamment le contrat de la nappe de Souss, le projet PPP de Sebt , le dessalement d’eau de mer (Chtouka). Les initiatives locales portées par des établissements privés et Associations Locales ont été également à l’ordre du jour. La valorisation des acquis de la Région doivent à cet effet être mis en relief. La réunion de démarrage a permis en outre, de prendre contact avec l’équipe des consultants chargés du PTRC – volet atténuation (AZAD Environnement), et arrêter en commun une feuille de travail concertée.

37

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

ENTRETIENS DIRIGES : Ils concerneront tous les acteurs sectoriels et transversaux. Ces entretiens permettent à l’IC de développer un échange de réflexion sur le secteur et les enjeux des CC. Pour certains, l’analyse partagée a permis d’identifier des idées sur les actions à inscrire ainsi que l’articulation nécessaire, à introduire dans le montage PTRC (par rapport à la thématique). ATELIERS PROVINCIAUX DE CONCERTATION : Comme stipulé par les TdRs, l’élaboration du PTRC devra faire objet d’une vaste concertation, auprès des parties prenantes. Pour se faire, et sur la base de l’analyse spatiale et spécifique des sensibilités du territoire, trois ateliers de concertation locaux ont eu lieu à la Province de Tata, de Taroudant et à la Préfecture d’Agadir Ida Outanane (siège de la Wilaya de SM). Ils ont répondu à trois objectifs :  Mobiliser l’ensemble des départements institutionnels déconcentrés, Elus locaux, Collectivités, Privés, Associations, autour de la thématique ACC, et les sensibiliser aux défis qu’elle implique ;  Permettre aux parties prenantes de s’approprier le PTRC comme projet collectif,  Recueillir les avis et les recommandations pour la définition du PTRC, et inscrire les préoccupations locales dans le processus Le mode d’animation et de modération des ateliers a été différent, selon les spécificités des participants et leurs besoins. Le tableau ci-dessous, récapitule le nombre et les catégories des participants.

Catégories des participants

Zone Nombre de Date et lieu concernée participants

ONG

Services

et projets

Collectivité

territoriales

Secteur Privé

déconcentrés Conseil DPT Coop. -- Régional SM DPE Waha Province Tata, ONEE –Eau GIE Conseil DPA dattes 23.08.2016 Provincial Tata DPEF LCD Tata Coop. agri au siège de la 28 Communes : ADLs Programme/ Province de Tata ; Tata Akka ; GIZ : ProGEC ; Foum Lhssen ; EDMITA Province Tata

Conseil OREDD RARBA COPAG Régional SM DPEF LCD Migration Société Province ORMVA SM &Dvp. AJDIG Taroudant, DPA 06 Ass. Conseil Taroudant enviro. Provincial Protection Taroudant civile

01.09.2016 ANDZOA Communes : ADS au siège de la 36 Taroudant ONEE- Province de Ouled Teïma Branche Taroudant Lfriga Eau Santé Province Agence Taroudant services Old Ighrem Teïma Tissafene Programme/ Ait Igass GIZ : ProGEC ;

38

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Conseil ABH SMD Ass. Régional SM DREF LCD enviro Wilaya Région DRETL SM DPCINET Préf. Inezgane DPA Agadir AM DRT Province SRE Chtouka AB ANDZOA 07.09.2016 Province Tiznit CCIS Préfectures et Conseils DPM au siège de la provinces : provicnaiux (Inz Wilaya de la 33 AM, Tiznit, Programme/ région SM- Agadir Ida- Chtouka AB GIZ : ProGEC ; Agadir Outanane Communes :

Inezgane Agadir Aït Melloul Inezgane Chtouka-Aït Taghazoute Baha El Maader Lkbir Tiznit Arba Sahel Ouijane Total 97 --

Tableau 2.2 : Catégorie et nombre des participants aux ateliers provinciaux de concertation

Atelier d´Agadir (Vulnérabilité et voies d´ACC de la composante : écosystème côtier)

Atelier de Taroudant (Vulnérabilité et voies d´ACC de la composante : Plaine et montagnes)

Atelier de Tata (Vulnérabilité et voies d´ACC de la composante : écosystème oasien)

39

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

RESEAUX SOCIAUX Afin de permettre aux autres acteurs de la région de s’inscrire dans la dynamique de l’élaboration du PTRC, une page Facebook était créée et animée. Cette page offre une multitude d’informations pour sensibiliser sur la thématique de l’adaptation au changement climatique ainsi que des éléments informatifs du déroulement et la préparation du PTRC volet adaptation : témoignages, ateliers de concertation, et film institutionnel. Ainsi des groupes fermés dédiés aux Associations de Développement et au secteur privé ont été créées pour faciliter l’accès à la publication de différentes actions d’ACC réalisées au niveau du territoire. Des enseignements ont pu être tirés, qui peuvent alimenter par la suite, la stratégie de communication à adopter et à élaborer dans la continuité du processus. Figure 2.10 : Interface de la page Facebook du PTRC SM Concertation facilitée par le degré d’implication de la Wilaya, du conseil régional et des membres du COPIL Facteurs de réussite Portage politique et institutionnel réussi et prise de conscience des parties prenantes de la nécessité du processus

Faible appréhension des concepts de base d’ACC Points à améliorer Nécessité de créer une plateforme régulièrement alimentée par les exemples de bonnes pratiques, idées et modèles de projets ACC

40

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

41

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

CHAPITRE III. TERRITOIRE DE LA REGION : CARACTERISTIQUES GENERALES ET ELEMENTS DE SENSIBILITE III.1 CARACTERISTIQUES GENERALES DU TERRITOIRE III.1.1 Découpage administratif Le territoire de la région SM comprend (02) Préfectures : Agadir Ida Outanane, et Inezgane Ait Melloul et (04) Provinces : Taroudant, Tiznit, Chtouka et Tata. Il englobe en total 175 Communes, dont 154 Communes Territoriales et 21 Municipalités.

Figure 3.1 : Découpage administratif de la région SM Il ressort dès ce stade de l’étude, quelques indicateurs sur la mixité du mode du fonctionnement de chaque unité du territoire, à l’exemple de :  la Préfecture d’Inezgane Ait Melloul, à faible superficie mais à caractère plutôt urbain (04 municipalités), devait s’inscrire, fort probablement, dans une politique dite de «ville», en visant une meilleure gestion urbaine des milieux défavorisés, ou à l’amélioration de l'image et l'attractivité de ses quartiers. Ceci n’entend pas bien entendu, qu’il y’a une marginalisation des Communes Territoriales typiquement rurales. Celles-ci sont prises en considération dans un « système » de politique territoriale « intégrée », telle qu’elle est instruite dans le projet de la territorialisation avancée.  La Province de Taroudant, à territoire vaste, et majoritairement rural est confrontée davantage à dynamiser d’autres principes de la gouvernance territoriale, basée sur l’accessibilité de l’Administration et sa proximité, la promotion l’inclusion sociale, la réduction de la pauvreté et le développement économique dans les zones rurales.

42

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

III.1.2 milieu physique et naturel RELIEF ET GEOMORPHOLOGIE : Le territoire a connu plusieurs sollicitations géo-structurales (hercyniens et Tertiaire) ayant abouti à un ensemble de plissements, d’aplatissements et effondrements, interceptés par des épisodes sédimentaires calmes. Ainsi, les mouvements orogéniques se traduisent par les reliefs haut-atlasiques (culminant à 1700 NGM) et anti atlasiques d’amplitude moindre, avec prédominance d’affleurements en socle (roches volcaniques). Des structures tabulaires et monotones, cassent le paysage montagneux précité, soit sous forme de plaines à structure tendre, plaines dunaires, vallées oasiennes ou regs. Au sein de ces grandes structures, se développent d’autres repères morphologies dues aux épandages des oueds, essentiellement sous forme de cônes de d’éjection de terrasses alluvionnaires ou des talus à faible portée.

Haut Atlas Plaine deprofil TopographiqueAnti typiqueAtlas (NO d'Ighrem-SE) du territoire Vallées oasiennes de Tata 3500 occidental Souss 3000 2500 2000 1500

Altitutude Altitutude NGM 1000 500 0

Figure 3.2 : Profil géomorphologique N/S de la région GEOLOGIE : Toutes les étages stratigraphiques (depuis le Précambrien jusqu’au Quaternaire) affleurent, donnant lieu à une géologie complexe, et une multitude de faciès. Ainsi, au sein du territoire affleurent : Au niveau du Haut-Atlas : des terrains cristallins précambriens et paléozoïques, avec des couvertures tendres (notamment les argiles du couloir d’) et les calcaires du Haut-Atlas occidental ; Au niveau des plaines : la prédominance par des terrains cénozoïques représentés par des calcaires et des épandages détritiques du Plioquaternaire formant l’essentiel des plaine de Souss, Chtouka et Tiznit ; Au niveau de l’Anti-Atlas : des terrains précambriens affleurant au cœur de « boutonnières» et entourées par des séries sédimentaires carbonatées paléozoïques de l’Adoudounien et du Géorgien. Le bas Drâa, qui concerne principalement la Province de Tata, offre au Nord, des séries calcaires et dolomitiques comprenant des passées schisteuses. Ces niveaux forment la masse montagneuse de l'Anti-Atlas, et donnent des structures en reliefs ou en plateaux. Au Sud du Territoire, les séries géologiques sont plutôt récentes (série du Bani) caractérisées par une alternance de quartzites et de schistes.

Figure 3.3 : Carte géologique de la région

43

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

HYDROLOGIE : Compte tenu de sa configuration morphologique hétérogène, le territoire offre une multitude de bassins hydrologiques de superficies éparses, drainées néanmoins par un nombre d’oueds majeurs limité à savoir26 : Oued Souss, Oued Tamraght, Oued , Oued Massa, et Oued Draa au niveau de la Province de Tata27. En somme le territoire peut être scindé en deux grands bassins à caractère régional à savoir le bassin de Souss Massa et le bassin régional de la Province de Tata. Dans le détail, des sous bassins s’individualisent selon leurs caractéristiques hydrologiques, et se résument comme suit : Sous-bassins Caractéristiques

Drainé par deux principaux oueds, le Tamri et le Tamraght ; Bassin de Tamri- Apports moyens estimés à 7,60 Mm3 pour l'oued Tamri et 31,40 Tamraght dits bassins côtiers Mm3 pour l'oued Tamraght ; Superficie dépassant 4 000 km² Bassin hydrologique Drainé par les oueds Massa, Amaghouss et Assaka ; de Souss Bassins de Pour le bassin de Massa, l’apport moyen annuel actualisé est de 131 Massa Massa et de Mm3 au niveau du barrage Youssef ben Tachfine Tiznit Le bassin de Tiznit s'étend sur une superficie de 1 200 km², avec des apports combinés avec le bassin d'Ifni de l'ordre de 11 Mm3

le bassin de Souss Massa dispose d’un apport moyen annuel en eau Bassin de Souss superficielle de 667.50 Mm3/an ; Superficie dépassant 15 000 km²

Tableau 3.1 : Caractéristiques physiques du bassin SM Le bassin régional de Tata présente une configuration particulièrement différente du bassin de Souss Massa. Il appartenant au bassin de l’oued Draa (le plus grand bassin du Maroc au point de vue surface, avec une longueur de 1100 km), Ce dernier récupère également des apports de sous bassins algériens. Le bassin régional de Tata peut être perçu dans ce sens comme un bassin transfrontalier. Les différents affluents qui traversent le bassin régional de Tata, et formant des sous bassins versant individualisés, sont issus de l’Anti Atlas, traversent les chaines du Bani, à travers des gorges appelés « Foums ». Ils présentent les caractéristiques physiques suivantes :

Sous bassin Cours d’eau Superficie km²

Lac Irriki Drâa 4.971 - Zguid 8.069 Si Rezzoug Miyit 1.867 Tata Tata 2.828 Akka Akka 2.899 Ait Ouabeli Aguermamou 1.056 Icht Icht 868 Foum El Hisn Tamanarte 2.319 Tableau 3.2 : Caractéristiques physiques des sous-bassins L’étude des apports des différents sous bassins, faisant document de référence pour la planification a été traitée en 200828. Des corrélations pluie-débit ont été réalisées, donnant lieu à un apport moyen annuel de 225 Mm3/an. Le bassin de Foum Zguid-Tissint offre le plus important apport avec 109.71 Mm3/an, suivi du bassin de Tata avec 35.8Mm3/an. Les autres sous bassins ne sont pas assez généreux en termes d’apport. RESSOURCES EN EAU SOUTERRAINES : La disposition hydrogéologique du territoire, donne lieu à une multitude de nappes généralisées à caractère régionale, mais également à des secteurs à

26 ABHSMD (2008) 27 APDS (2008) 28 Idem

44

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

ressources souterraines limitées. Ces dernières sont canalisées dans des réseaux de fractures rocheux ou des niveaux altérés, aboutissant souvent à des résurgences sous forme de sources. Les principales nappes généralisées, se présentent comme suit :

BASSIN DE SOUSS MASSA

Nappe Caractéristiques techniques

Une superficie de près de 4150 Km² ; La perméabilité de l’aquifère [1] est assez variable, allant en termes de transmissivité [2] de SOUSS 10-2 m²/s à 10-3m²/s (soit, un rapport de 100) ; Écoulement d’Est vers l’Ouest (soit de Aoulouz en passant par O.Berrhil, O.Teima, jusqu’à Agadir puis débouche en mer). Réservoir aquifère constitué essentiellement par des dépôts géologiquement récents ; -3 CHTOUKA La transmissivité de cette nappe oscille en moyenne autour de 6.7 10 m²/s. Elle demeure dans l’ensemble moins perméable que la nappe de Souss ; L’écoulement souterrain se fait de l’Est vers l’Ouest (en direction de l’océan Atlantique). Elle circule à la fois dans les terrains récents détritiques peu épais (10 à 15 m) mais également dans des niveaux altérés de rochers (schistes anciens datant de l’acadien) ; TIZNIT Les transmissivités sont très variables, avec des valeurs comprises entre 3,5 10-4 à 1,1 10-2 m2/s, soulignant l’hétérogénéité de l’aquifère ; L’écoulement se fait à cet effet du Sud vers le Nord. Nappes à portée locale et non régionale ; NAPPES Il s’agit essentiellement de sous-écoulement des oueds Tamri et Tamraght ; COTIERES Les profondeurs d’eau varient entre 5 et 20 m ; Nappes demeurant modestes sur le plan de la productivité et de la pérennité. Tableau 3.3 : Caractéristiques techniques du bassin SM

BASSIN DE TATA

Nappe Caractéristiques techniques

UNITE DE Circule dans des terrains altérés (socle) sous les alluvions confinés au niveau de l’oued FOUM ZGUID L’épaisseur de l’unité aquifère varie entre 10 à 20 mètres en général Les transmissivités varient en moyenne autour de 10-2 m2/s. UNITE DE Un aquifère géologiquement plus hétérogène (présence de calcaires lacustres, et des TISSINT marnes argileuses au sein des alluvions de l’oued ; La transmissivité moyenne est de l’ordre de 10-2m²/s. UNITE DE Puissance supérieure à 20 mètres ; TATA Profondeurs totales des ouvrages varient généralement entre 9 m et 86 m ; La Transmissivité des terrains quaternaires est estimée à 2.10-2 m2/s Se développe sur une épaisseur alluvionnaire de l’ordre de 20 m et sur une largeur de 400 UNITE D'AKKA mètres ; La productivité des points d’eau est généralement faible. Elle varie entre 0.01 l/s et 2.5 l/s ; La transmissivité au niveau du Foum est de l’ordre de 3,4×10-2 m2/s. UNITE AIT OUABELLI L’unité circule sur des terrains récents alluvionnaires, dans une étendue de 150 km².

UNITE FOUM L’épaisseur des alluvions varie entre 15 et 30 m avec une moyenne de 20 m EL HISSN La productivité est généralement faible de l’ordre de 0,5 à 2 l/ La transmissivité est de l’ordre de 8.10-3 m2/s. Tableau 3.4 : Caractéristiques techniques du bassin de Tata A noter qu’au niveau du bassin de Tata, les études bibliographiques ne font pas référence à la présence de nappes de socle. Il s’agit certainement de circulations d’eau peu prospectées. En somme, la carte suivante récapitule l’ensemble des entités aquifères caractérisant le territoire.

45

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Figure 3.4 : Carte des bassins hydrologiques et nappes souterraines

FORETS NATURELLES : Le territoire se caractérise par une diversité floristique comprenant presque le 1/3 de la flore totale du pays et un endémisme très marqué. L´arganier (Argania spinosa) est sans doute l´espèce la plus emblématique, ses forêts couvrent environ 57 % de la superficie totale du territoire et constituent un véritable rempart vert contre l´avancée du désert saharien. Considéré comme la «providence du Souss», l’Arganier joue un rôle socio-économique et socio-culturel indéniable et constitue à cet effet, un pilier substantiel de l´économie locale pour la population usagère, notamment les femmes rurales. A l´échelle du territoire, la superficie forestière totale est estimée à 1,2 million ha avec un taux de de boisement de l’ordre de 22 %, soit 13,2 % de la superficie du domaine forestier national. En dépit de leurs potentialités productives assez limités, les forêts territoriales sont dotées de rôles et vocations multiples, en particulier :  Le rôle écologique et environnemental de protection contre la désertification ;  Le rôle socio-économique marqué par les divers droits d’usage, notamment pour les forêts d’arganier (parcours, cueillette des fruits d’argan, culture du sol, ramassage du bois mort...) ;  Les biens et services des écosystèmes forestiers : l’écosystème à arganier apporte annuellement une moyenne de 5,9 MM de dirhams soit une contribution de 7% au PIB régional ;  Le rôle de recréation et cynégétique : l’activité cynégétique a produit durant la saison de chasse 2012-2013 la valeur de valeurs 2.035.870,00 dhs de recettes29. BIODIVERSITE : Fort d´un capital floristique et faunistique remarquable, le territoire referme un contraste de végétation relatif à trois grands écosystèmes : macraonésien, méditerranéen et présaharien. Il accueille, la Réserve de Biosphère de l’Arganeraie (RBA). Reconnue par l’UNESCO en 1998, la RBA s´étend sur une superficie de 2,5 millions d´ha, organisée en trois zones distinctes :  Zones A : aires centrales ou zones de protection à long terme, permettant de conserver la diversité biologique, de surveiller les écosystèmes les moins perturbés et de mener des recherches et autres activités conservatrices non perturbatrices.  Zone B : zones tampons entourant ou juxtaposant les aires centrales et sont destinées à être gérées en vue d’une production compatible avec les pratiques écologiquement durables.  Zone C : zones de transition comprenant les espaces de la RBA non-couverts par les zones A et B.

29 DREF LCD/SO (2016)

46

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Le territoire abrite également trois parcs nationaux, en l´occurrence le Parc National Souss-Massa (en intégralité)30, le Parc National Toubkal (environ 1/3 de sa superficie), et le Parc National d´Iriqui (environ ½ de sa superficie)31. Dans le Parc National SM, deux zones humides sont inscrites sur la liste RAMSAR en 2005, à savoir les embouchures des oueds Souss et Massa, ces zones s’individualisent par leur grande originalité combinant trois éléments principaux : les dunes, la verdure, et l’eau (Figure 3.5).

Figure 3.5 : Carte des aires protégées III.1.3 Milieu humain TAUX D’ACCROISSEMENT : Selon le dernier recensement de 2014, la population du territoire représente près de 7.9% de la population totale marocaine, avec 2.676.847 habitants. En termes d’évolution démographique, la dernière décennie 2004-2014 accuse, le plus faible taux d’accroissement comparativement aux années précédentes, avoisinant 1.4% contre 2.4% pour la décennie 1960-1971. Une telle régression est manifestement le résultat d’un équilibre démographique qu’a atteint le territoire, croisé à la modernisation et au faible taux de fécondité. A noter, que les taux d’accroissement enregistrés au niveau du territoire demeurent néanmoins, sensiblement supérieurs, voir égaux aux taux d’accroissement nationaux. Quant à la taille de ménage, elle a atteint à l’échelle territoriale 4,45. Il est en diminution par rapport à 2004 (5,09) et 1994 (5,64). DENSITE : Une disparité spatiale pressentie du poids démographique est enregistrée à l’échelle du territoire, avec une concentration au niveau des Préfectures d’Agadir Ida Outanane et d´Inezgane Ait Melloul (40% de la population totale), et à la Province de Taroudant (31%). Par Province, le poids démographique se présente comme suit. A noter que la province de Tata comporte moins que 5% de la population globale du territoire.

30 Décret n° 2-91-518 du 26 moharrem 1412 (8 août 1991) portant création du Parc national de Souss-Massa 31 Décret nº 2-94-46 du 28 ramadan 1414 (11 mars 1994) portant création du Parc national d'Iriqui

47

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

La disparité spatiale, engendre des grandes variations de la densité de la population enregistrée32. Elle atteint 1.847 hab. /km² à la préfecture d’Inezgane Ait Melloul, contre 5 hab. /km² seulement à la Province de Tata. La carte suivante, élaborée sur la base des résultats du RGPH 2014, représente la répartition spatiale de la population sur le territoire de la région (Figure 3.6). Selon le RGPH 2014, la structure de la population régionale laisse apparaître une très grande proportion de jeunes, moins de 34 ans, cette tranche constitue 61,7% de la population totale. Les hommes et femmes âgés de plus 65 ans totalisent une proportion de seulement 6,5% de la population totale. La population régionale compte 51,07% de femmes et 48,93% d´hommes. La pyramide des âges suivante apporte plus de détail Figure 3.6 : Carte de la densité de la population concernant la réparation des groupes d´âges régionale (hab./km2) selon le RGPH 2014. quinquennal (Figure 3.7).

75 ans et plus 70-74 ans 65-69 ans 60-64 ans 55-59 ans 50-54 ans 45-49 ans 40-44 ans 35-39 ans 30-34 ans 25-29 ans 20-24 ans 15-19 ans 10-14 ans 5-9 ans 0-4 ans 15 10 5 0 5 10 15 Homme Femme Figure 3.7 : Pyramide des âges de la population de la région TAUX DE PAUVRETE : Le taux de la pauvreté est disproportionné selon le milieu de résidence (urbain ou rural) et le positionnement géographique. Il est de moins de 10% le long de la frange littorale (axe Agadir-Tiznit) et au centre de la plaine de Souss (Axe Agadir-Taroudant) ou se concentrent les activités économiques les plus prépondérantes. La Municipalité de Tata offre également un taux de pauvreté faible comparativement aux Communes limitrophes, dont le taux de pauvreté est de 30%. Les Communes Territoriales situées en montagne (le Haut et l’Anti Atlas), présentent un taux de pauvreté oscillant autour de 30%. Notons que les Communes excentriques du territoire, sont les plus touchés par le phénomène et affichent un taux de pauvreté Figure 3.8 : carte de la pauvreté dépassant 30%. Le manque de ressources

32 HCP (2015)

48

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

économiques, et l’enclavement constituent manifestement les causes essentielles de l’augmentation du taux de pauvreté. III.1.4 Potentialités socio-économiques ACTIVITE ET PIB REGIONAL : Le taux net d’activité du territoire a atteint 44.31% en 2014. Il est plus élevé en milieu urbain (48.64%) qu’en milieu rural (à peine 38.65%). En comparaison aux statistiques précédentes33, le taux d’activité en milieu urbain a diminué, tel qu’il ressort du graphique ci-dessous34. Il demeure néanmoins supérieur à celui enregistré en 2012. Plusieurs explications peuvent être considérées pour cette tendance à la baisse. L’analyse pessimiste imputera le constat sur le ralentissement économique, alors que l’augmentation du taux de scolarisation peut aussi le justifier (moins de personnes actives)35. Le manque de données détaillées par tranche d’âge limite l’interprétation à ce stade. Selon les dernières données officielles (HCP – 2013), le territoire offre un PIB de l’ordre de 35 491 DH supérieure à la moyenne nationale (24 490 DH). Il représente en moyenne 12% de la part du PIB national (ce qui est intéressant) mais reste relativement faible par rapport à d’autres régions économiques plus actives et attrayantes, particulièrement la Région de -Settat

52 % 50,8 50 47,9 48 46 43,9 44,31 44 42,6 42 40 38 2010 2011 2012 2013 2014

Figure 3.9 : Taux d´activité urbaine- période 2010-201436 Par ailleurs, il faut souligner la vulnérabilité incontestée des femmes rurales qui présentent un taux d’activité extrêmement faible ne dépassant pas 17% (contre 73.80% pour les hommes ruraux). SANTE : Le réseau d´Etablissements de Soins de Santé Primaires (ESSP) est la base opérationnelle de toute l'action sanitaire (promotion de la santé, prévention, soins essentiels) et est la première interface entre la population et le système de soins. Le réseau ESSP territorial est composé de 293 établissements totalisant une capacité litière de 266 lits. Le graphique ci-après représente la répartition par provinces et préfectures des composantes dudit réseau : 350 CSU CSR DR Tot 300 250 200 150 100 50 0 Agadir Ida Inezgane Ait Chtouka Ait Taroudant Tiznit Tata Total Outanane Melloul Baha Figure 3.10 : Répartition des établissements de soins de santé primaires dans la région37

33 HCP (2014) 34 L’IC a considéré que les données disponibles et relatives à l’ancien découpage administratif restent représentatifs pour le raisonnement dans le milieu urbain. 35 HCP (2015) 36 HCP (2014) 37 DRS (2016)

49

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Le réseau hospitalier public du territoire est composé de 9 hôpitaux, dont 07 généraux et 02 spécialisés, totalisant une capacité litière de 1.642 lits. Ces structures sanitaires publiques sont encadrées seulement par environ 500 médecins généralistes et spécialistes et un personnel infirmier ne dépassant pas 1.660 personnes. A cette problématique de pénurie globale des ressources humaines, s’ajoutent une grande disparité en termes de répartition du personnel soignant dans les 6 provinces et préfectures de la Région. A titre d´exemple, la préfecture d´Agadir Ida Outanane s´accapare à elle seule de 31% du personnel médical et 21,5 % de personnel infirmier, sans compter les médecins privés exerçant au niveau de la ville d´Agadir. 200 189 Personnel Médical Personnel infirmier Autres 180 165 160 148 140 132 120 106 99 100 80 53 53 55 56 60 43 40 24 16 20 8 11 2 0 1 0 1 0 0 CHR CHP CHP CHP HL CHP CHP Agadir Ida Inezgane Ait Chtouka Ait Taroudant Tiznit Tata Outanane Melloul Baha

Figure 3.11 : Répartition du personnel médical et infirmier par province et préfecture38 En termes de performances, et au titre de l´année 2014, les ESSP situés dans le milieu rural, ont réalisés un nombre total 388.157 consultations curatives. La province de Chtouka Aït Baha et les Préfecture d´Inezgane Aït Melloul et Agadir Ida Outanane ont enregistré des taux de fréquentation élevés des structures atteignant respectivement 168.115, 46.541 et 20.371 consultations médicales. ÉDUCATION : Les indicateurs de l’éducation et l’alphabétisation officiels, sont prometteurs. Les taux de scolarisation sont fort élevés (en milieu urbain qu’en milieu rural), dépassant 96% pour les enfants âgés de 7 à 12 ans. Il l’est de même pour les jeunes filles (96.31%). Beaucoup d’avancées, sont donc acquises dans l’éducation et l’égalité des chances. Les indicateurs officiels39, dénotent une stabilisation des nouveaux inscrits au cycle primaire pour l’ensemble des Préfectures et Provinces du territoire durant la période 2011-2015. Le pourcentage des filles inscrites au cycle primaire varie sensiblement entre 47 et 49%. Quant à l’enseignement supérieur, le territoire constitue le point de convergence de la zone Sud et les Provinces Sahariennes par l’entremise de l’Université Ibn Zohr et autres institutions d’enseignement supérieur prestigieuses (Université Internationale d’Agadir, entre autres). Il draine annuellement, un nombre important de nouveaux étudiants. Ainsi, selon les statistiques disponibles, ce nombre a augmenté de 15% entre l’année scolaire 2008/2009 et 2011/2012.

38 Source : DRS (2016) 39 Source : Ministère de l’Education Nationale de l’Enseignement Supérieur de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique - Recueil statistiques de l’éducation ( 2010/2011, 2011/2012, 2012/2013 2013/2014) -

50

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

AGRICULTURE : L’agriculture est un secteur stratégique clé dans le territoire, et représente 13% du PIB régional, soit 5,3 MDHs. L´activité agricole est pratiquée essentiellement dans les bassins du Souss-Massa avec une agriculture intensive tournée vers l´export. Le territoire est le premier exportateur de produits maraîchers et agrumes du pays. En dehors du secteur intensif, sévit dans les zones montagneuses et défavorables un secteur extensif basé sur la céréaliculture et l´élevage pastoral. A l´instar des autres régions du royaume, l’agriculture dans la région SM est très vulnérable aux effets du changement climatique. Elle est fortement tributaire de la pluviométrie soit directement (zones bour) soit indirectement (périmètres irrigués) à travers les ressources en eau nécessaires. Elle est aussi dépendante d´autres paramètres climatiques (températures, humidité, vents…) qui connaîtront des changements significatifs dans le futur. Contrairement aux spéculations de Souss, la zone de Tata se caractérise par l’importance des structures communautaires dans le secteur agricole. L’économie dominante est plutôt de caractère familial. Son système de production est de type oasien, dominé par le palmier dattier, et l’arboriculture, et à moindre importance les Figure 3.12 : Agriculture régionale en chiffres cultures fourragères et le maraichage

PECHE MARITIME : Le secteur de la pêche occupe une place considérable dans l’économie nationale. Il contribue de façon dynamique au développement du Maroc en termes d’emplois, de sécurité alimentaire et de revenu40. A l’échelle du territoire, la pêche est un des secteurs clés qui emploie 15.000 personnes (2 % des postes occupés, toutes activités comprises) pour un PIB de 1,8 milliard de dirhams (6 % du PIB régional). Le territoire dispose d´une infrastructure portuaire importante, composée d´un grand port à Agadir et de plusieurs ports de pêche côtière et artisanale (Imessouane, Imi Ouddar, Taghazout, Tifnit, Sidi Boulfdail, Aglou). En termes de flotte immatriculée au port d´attache d´Agadir, on compte 248, 342 et 1149 respectivement pour les catégories : hauturière, côtière et artisanale41. Concernant l´industrie de la pêche maritime, elle a enregistré d´importants investissements ces dernières années qui ont porté en particulier sur les unités de valorisation des produits de mer destinés pour la plus grande part à l´exportation. Le territoire abrite 85 unités de de transformation des produits de la pêche, réparties comme suit : Conserve et semi-conserve (29 unités), congélation (39 unités), frais (3 unités), farine et huile (3 unités), autres (11 unités)42. Toutefois, durant les dernières années, une forte régression des performances du secteur de pêche maritime est constatée. L’effort de pêche important déployé sur les stocks s’est traduit par une régression de la production et une mutation de sa structure affectant ainsi la valeur des exportations. Durant la période 1983-2010, le volume des captures ont affiché une baisse importante d´environ 2/3 (180.000 t en 1983 et moins de 60.000 t en 2010)- Figure 3.13. Ces captures sont valorisées à plus de 80% à travers les différents procédés de transformation, mais une part assez élevée demeure accaparée par les sous-produits (farine et huiles de poisson)43.

40 MFP (2008) 41 MAPM, 2015. Situation arrêté au 31/12/2014 42 MAPM (2015) 43 MFP (2008)

51

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

200 000 180 000 160 000 140 000 120 000 100 000 80 000 60 000 40 000 20 000

0

2001 2008 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2009 2010

Figure 3.13 : Evolution des captures (en t) au niveau du port d´Agadir (Période : 1983-2010)

TOURISME : Considéré comme le fer de lance de l’économie territoriale (PIB de 7 Milliards de DH, et 150.000 emplois), le secteur touristique a été inscrit dans la vision concertée 2010-2015 tracée par la Région dans le cadre du contrat, « Programme de Développement Régional Touristique » (PDTR). Ce programme se présente comme le programme balnéaire le plus ambitieux à l’échelle nationale visant une augmentation de la capacité touristique de 33.000 lits, tout en attirant 15% du tourisme balnéaire vers l’arrière-pays. Le bilan de la stratégie réalisée en 2015, a arrêté une célérité d’amélioration de la capacité litière de 11%. Le taux d’occupation demeure variable selon les saisons oscillant entre 39% et 88% (maximum enregistré en Aout 2014). Ce taux est en moyenne de l’ordre de 56%.

900 000 800 000 700 000 600 000 500 000 400 000 300 000 200 000 100 000 0

Figure 3.14 : Occupation des Etablissements Hôteliers (Période : 2012-2015)44 A rappeler que le projet phare du territoire demeure celui de Taghazout Bay, inscrit initialement dans le plan Azur et qui s’étale sur une superficie de 615 ha en front d’une bande côtière de 4,5 km de plages. A l’instar de l’arrière-pays du sous-territoire de SM, la Province de Tata offre des ressources touristiques intéressantes, non encore exploitées (écotourisme, tourisme oasien, tourisme solidaire, tourisme culturel et géotourisme). Ces potentialités résident dans la présence d’une combinaison atypique d’immenses palmeraies, des Ksours, de montagnes, de désert et des sites rupestres. Il y’a lieu de souligner que les infrastructures d’hébergement au niveau de l’arrière-pays et à la Province de Tata, ne sont pas à l’image des potentialités touristiques naturelles existantes. INDUSTRIE : Plusieurs typologies industrielles caractérisent le territoire, concentrées essentiellement au niveau du Grand Agadir qui a connu depuis les 20 dernières années un essor industriel remarquable, contribuant à plus que 6 % de la production nationale.

44 Observatoire du Tourisme (2015)

52

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Le tissu industriel d’Agadir est dominé par l’industrie agroalimentaire (valorisation des produits agricoles et de la pêche), même si d’autres branches comme la chimie et la parachimie ou le secteur du bâtiment, dans un contexte de forte croissance urbaine, tendent aujourd’hui à se développer. Quant à l’arrière- pays, et à la Province de Tata, l’industrie minière semble la plus prépondérante, eu égard les indices miniers intéressants disponibles (Cuivre, Or, Pb, et la barytine). Cette industrie connait de plus en plus une attractivité des investisseurs, et le nombre de demande de permis minier est en augmentation. A signaler aussi, la présence de plusieurs carrières de marbre notamment ou de roches fossiles. ARTISANAT : L’artisanat occupe aussi une place importante dans l’activité économique, notamment : La maroquinerie (tannerie), la poterie, la bijouterie et la tapisserie. Au niveau de la Province de Tata, il représente un pilier principal de la vie socioéconomique de la population. Il joue un rôle important de création d’emploi puisqu’il occupe plus de1700 artisans dont environ 50% de femmes. COMMERCE : Le commerce occupe une place importante dans le tissu économique du territoire, aussi bien dans le milieu urbain que dans les zones rurales. C’est un commerce essentiellement de détail qui concerne l’alimentation générale, l’habillement et les services. L’activité revêt dans l’ensemble un caractère informel. III.1.5 Equipements de base APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE : Les infrastructures de mobilisation hydrauliques (grande hydraulique) dont dispose le territoire, peuvent régulariser à retenue normale jusqu’à 730 Mm3 annuellement pour les besoins en eau potable, industrielle et agricole. Le taux de remplissage des barrages fluctue en fonction des saisons. La dernière situation datant du 21/06/201645, présente une fluctuation du taux de remplissage entre 29% (pour le barrage Abdelmoumen) et 95% (pour le barrage Mokhtar Soussi). Quant à la petite hydraulique, elle est conçue pour l’écrêtement de crues, l’alimentation en eau domestique, l’abreuvement de cheptel ou l’irrigation. La production de l’eau potable est confiée l’ONEE – Branche Eau qui assure la production à travers 04 stations de traitement, également la distribution dans les centres qui gère (outre de l’exploitation des eaux superficielles, l’ONEE puise autour de 1690 l/s des ressources souterraines). Parallèlement à cet opérateur, la Régie RAMSA assure la distribution au niveau du Grand Agadir. Les Services Techniques de plusieurs Communes Territoriales et/ou des Associations d’Usagers (AUEA) interviennent aussi dans la gestion et l’exploitation des ouvrages d’AEP. Le taux de couverture de l’eau potable en milieu urbain dans le territoire est de 100 % avec un taux de branchement de 98 %. En ce qui concerne le milieu rural, le taux d’accès moyen actuel est de 96%. Il s’agit là, bien entendu, de centres, douars et collectivités gérés par l’ONEE Branche Eau et RAMSA. Ce taux ne prend pas en considération les autres centres et douars non gérés par ces opérateurs). Dans l’ensemble et selon le RGPH2014, la répartition du taux d’accès à l’eau est assez contrastée. Les Communes territoriales de la montagne, particulièrement de l’Anti Atlas sont les moins desservies, avec des taux d’accès Figure 3.14 : Carte relative à la proportion des ménages ne dépassant guère 20%. disposant d'eau courante (RGPH 2014)

45 ABH SMD (2016)

53

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

ASSAINISSEMENT LIQUIDE : Peu d’avancés dans le secteur de l’assainissement liquide sont enregistrées à l’échelle du territoire, à l’exception du Grand Agadir et les centres urbains les plus importants. 1. Au niveau du Grand Agadir : la RAMSA assure la collecte et le traitement, et arrive à suivre le développement urbanistique (à raison de 2.400 branchement /an). Le linéaire du réseau d’assainissement est en perpétuelle augmentation. Il a varié de 400 km (1992) à 2098 km (2014)46, améliorant le taux de raccordement de 45%(1992) à 87.5%(2014). Le traitement des eaux usées relevant du Grand Agadir se fait dans un Figure 3.15 : Carte relative à la proportion des ménages site situé à 8.5 km environ au raccordés à un réseau public d'égouts pour l'évacuation des sud de la ville d’Agadir (dunes eaux usées (RGPH 2014) côtières l’Mzar), 2. Au niveau des autres centres : Pour l’ONEE Branche Eau le nombre d’abonnés a atteint 157 000 en 2015. Il correspondrait à une population 624 581. Le taux de raccordement est de l’ordre de 81%. Le mode d’assainissement individuel est le plus répandu pour les populations rurales ne disposant pas de réseaux collectifs. Il s’agit généralement des fosses ou de puits perdus. Ces ouvrages ne sont pas entretenus et généralement mal dimensionnés. Dans plusieurs douars, les riverains rejettent directement les eaux usées domestiques dans le milieu naturel, profitant de la présence de châabas, ravins ou oueds à proximité. Les eaux pluviales sont souvent drainées naturellement vers les points les plus bas topographiquement. Ce constat peut être considéré généralisé dans le milieu rural du territoire.

ELECTRIFICATION : Il n’est pas utile de rappeler que les efforts menés dans le cadre du programme PERG, ont permis de redresser la situation jadis précaire de l’électrification rurale à l’échelle nationale. Cela se traduit au niveau du territoire par un taux d’électrification largement satisfaisant et homogène dépassant 90%. Il en demeure que certaines Communes Territoriales affichent encore un retard avec un taux d’électrification Rurale moins de 70%. Ces communes se situent majoritairement dans des zones montagneuses relativement enclavées (Haut-Atlas Occidental et Anti-Atlas) – Figure 3.16.

Figure 3.16 : Carte relative à la proportion des ménages disposant d'électricité (RGPH 2014)

46 RAMSA (2014)

54

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

LES INFRASTRUCTURES LINEAIRES ET MARITIMES : Le territoire a œuvré pour l’amélioration de son réseau routier, en s’appuyant sur des contrats programmes entre la Région de Souss Massa et la Ministère de l’Equipement (METL), ou dans le cadre du programme National des Routes Rurales II lancé en 2005. Selon les données disponibles47, le réseau routier cumule plus 8000 Km en routes nationales, régionales et provinciales (revêtues et non revêtues) en 2013. Vu leur étendues, Les deux Provinces de Taroudant et Tata, représentent à elles seules, 60% de ce réseau.

2500 RN RR RP Total 2000

1500 km 1000

500

0 Agadir Ida Inzegane Ait Taroudant Tiznit Chtouka Ait Tata Outanane Melloul Baha

Figure 3.17 : Distribution du réseau routier dans le Territoire (année 2013) Le port d´Agadir constitue le débouché naturel des activités agroalimentaires et des produits halieutiques. Essentiellement dédié à la pêche dans le passé, il est devenu progressivement un complexe portuaire, à multi-vocation (pêche, conteneurs, croisières et plaisance), ou point d’escale et site de réparation navale (avec 32 constructions en 2014)48, le port d’Agadir, devrait à terme constituer un point d’équilibre inter-régional au centre du Royaume, en complémentarité et en concurrence avec les ports de Casablanca et de Kenitra. Sa capacité de trafic atteindrait 16MT à l’horizon 203049, alors qu’elle n’était que de 3MT en 201250.

47 DR-HCP SMD (2014) ET DR-HCP Guelmim Es Smara (2013) 48 DPM (2015) 49 MTEL 50 Source : www.anp.org.ma

55

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

III.2 ELEMENTS DE SENSIBILITE DU TERRITOIRE FACE AU CC

L’appréhension des conditions naturelles, socio-économiques du territoire objet du chapitre précédent, a permis de faire sortir ses principaux éléments de sensibilité face au CC. Les aspects clés retenus concernent les points suivants : III.1.2 Analyse des facteurs de sensibilité LE RELIEF ET LA GEOMORPHOLOGIE : Déterminants pour les risques d’érosion, de glissement de terrain lors de périodes de crues ou d’instabilité, l’analyse numérique du relief (restitution du MNT par ARCGIS), donne lieu à la présence de pentes extrêmement importantes au niveau du flanc Sud des massifs haut atlasiques, se traduisant localement par des falaises ou cuestas. Des zones très redressées sont aussi enregistrées au niveau des principaux affleurements en boutonnières à l’Anti Atlas du territoire, notamment au niveau des massifs d’Ighrem ou Kerdouss (Zone de ). Les autres espaces du territoire, offrent une topographie modeste, traduite par des plateaux, plaines à pente modérées. Au niveau de la plaine oasienne, le massif de Bani représentant le flanc Sud de l’Anti Atlas constitue le seul repère morphologique de grande importance GEOLOGIE : La nature pétrographique des terrains affleurant conditionnent le développement du couvert végétal et le mode de ruissellement et participent aussi au fonctionnement hydrogéologique. Ainsi, celle-ci permet le développement de niveaux meubles (argileux, limoneux ou sableux) dans les plaines et des lits des oueds. Au niveau du Haut Atlas et à l’Anti Atlas, les affleurements sont plutôt rocheux (terrains sédimentaires ou socles plutoniques et volcaniques). Bien qu’elle soit plate, la zone oasienne n’offre pas d’opportunités de terrains fertiles, à l’exception des palmeraies concentrées le long des lits des oueds. Des regs à surface caillouteuse hostiles forment l’essentiel des plateaux Sud du territoire HYDROLOGIE : Le réseau hydrographique est peu ramifié dans l’ensemble, et se draine naturellement, à l’exception de la plaine de Chtouka qui se particularise par un écoulement endoréique (écoulement diffus). Les principaux oueds coulent de l’Est vers l’Ouest rendant les zones côtières assez sensibles (vu les débits aval importants). Les points de confluence restent aussi, des points d’accumulation préoccupants des eaux superficielles (ex : confluence Oued El Ouaer- Souss à Taroudant). A retenir en outre, que de par ses reliefs redressés, les écoulements des principaux affluents du Haut Atlas et de l’Anti-Atlas sont importants, voir torrentiels en certains points HYDROGEOLOGIE : 20% du territoire ne dispose pas d’une nappe phréatique généralisée, ce qui est important. Les autres parties du territoire sont couvertes par des terrains stériles, ne s’apprêtant qu’aux circulations d’eau dans les réseaux de fractures, souvent discontinus. Le Haut Atlas est néanmoins, bien arrosé donnant lieu à une multitude de résurgences et sources. Les nappes généralisées du territoire sont toutes de nature libre et non captives. A part les unités aquifères oasiennes, les autres ne se situent pas à de faibles profondeurs, ce qui compromet leur recharge directe par les eaux de pluie (présence de niveaux non saturés). La nature lithologique est souvent complexe, donnant lieu à des écoulements mitigés et des perméabilités peu intéressantes. De ce fait, les pompages sont plus intensifs pour pouvoir répondre aux besoins. Les nappes importantes du territoire sont côtières et donc soumises aux pressions d’eau de mer plus concentrée en sel et dense. DEMOGRAPHIE : Le taux d’accroissement moyen du territoire est sensiblement équivalent à la moyenne nationale. La répartition démographique est disproportionnée, avec une concentration significative au niveau du Grand Agadir, et centres satellitaires. La population rurale continue à diminuer. La proportion des jeunes et la population active est importante (nécessiteuse d’emploi). Le taux de pauvreté est contrasté. Il concerne particulièrement le monde rural enclavé. NIVEAU DE DEVELOPPEMENT HUMAIN ET SECTEURS SOCIAUX : En général, les taux de pauvreté sont élevés dans le milieu rural, particulièrement les Communes enclavées, avec un taux de couverture en eau potable moyen à faible. Un retard énorme en matière d’assainissement liquide est enregistré. Le secteur sanitaire connait un déficit significatif en matière d’infrastructures et en encadrement

56

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

SECTEURS PRODUCTIFS : Les leviers économiques connaissent un ralentissement, manifesté par une concurrence des autres régions avoisinantes et un manque de ressources naturelles (halieutiques et en eaux) Le tableau ci-dessous, récapitule tous ces aspects pré-discutés :

Aspect Facteurs de sensibilité non-climatiques Zones particulièrement sensibles considéré

Relief  Fortes pentes, cuestas, falaises Haut Atlas, Anti Atlas Terrains peu fertiles, sols non développés, Géologie  Anti Atlas, Regs de Tata affleurement rocheux  Aval des oueds et affluents importants (débits importants), oueds côtiers (aval des principaux Oueds côtiers (plaines de Souss, bassins hydrologiques), Plaine de Chtouka Massa et Tiznit), affluents du Haut Hydrologie (écoulement endoréique et diffus), points de Atlas et de l’Anti Atlas, Plaine de confluence entre oueds (concentration Chtouka, et points de confluence d’écoulement), zones à forte pente (écoulement torrentiel) L’Anti Atlas particulièrement et les  Nappes généralisées ne couvrant que 20% du zones dépourvues de nappes. territoire La nappe de Souss (profonde), à  A part les unités oasiennes, les autres nappes moindre degré, vient la nappe de généralisées sont relativement profondes ne Chtouka et de Tiznit Hydrogéologie s’apprêtant pas à la recharge directe par les Le littoral représentant le point de eaux de surface contact eau douce/eau de mer  Nappes généralisées sont côtières et soumises Les unités oasiennes présentent une à la pression continue des eaux de mer (risque sensibilité légère, mais disposent d’intrusion marine) souvent de recharge directe par les oueds.  Grand Agadir : Poids démographique élevé Zone littorale (Grand Agadir et nécessitant une viabilisation importante des centres limitrophes), et différents Démographie infrastructures et de l’habitat décent. centres urbains  Zones rurales touchées par des niveaux élevés Montagne anti-atlasique en perte de d’exode et de pauvreté population Niveau de Communes à caractère rural développement  Taux de pauvreté particulièrement élevé dans excentriques à la Province de Tata et Humain les Communes Territoriales enclavées de Taroudant (Haut-Atlas et Anti- Atlas)  Ecosystème arganier fortement fragilisé par les pressions zoo-anthropiques et la désertification Ecosystèmes Zone littorale, le bassin de Souss Présence de plusieurs douars et centres urbains naturelles  Massa (zone de RBA) et les oasis de au sein et proximité du PNSM terrestres la Province Tata  Ecosystème oasien fortement menacé par l´urbanisation et la désertification Surpêche Ecosystèmes  Zone littorale, notamment au niveau Amenuisement des ressources halieutiques marins  de l´agglomération du Grand Agadir  Rejets liquides Communes situées dans l´Anti Atlas Structures sanitaires publiques sous encadrées,  (eau potable) Secteurs un taux de couverture en eau potable moyen Ensemble des communes à sociaux voir faible dans certaines zones rurales caractère rural (assainissement Retard significatif de l’assainissement rural  liquide)  Agriculture en difficulté (problèmes de ressources en eau assez limitées)  Tourisme balnéaire concurrencé, et peu Secteurs structuré en arrière-pays Zones de plaines Souss Chtouka, productifs  Industrie condensée dans la zone littorale (rejets Zones rurales de montagne liquides et solides) Zone littorale  Secteur de la pêche en régression (régression des ressources halieutiques)  Commerce : secteur à dominance informelle

Tableau 3.4 : Eléments de sensibilité du territoire régional

57

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

III.3 Identification des unités territoriales d’exposition

L’analyse croisée de l’ensemble des déterminants de la sensibilité (physiques, naturelles et socioéconomiques), a mis en évidence, des contrastes, particulièrement disposées en unités territoriales uniformes et homogènes. Il s’agit : UNITE TERRITORIALE DITE « ZONE LITTORALE » : Celle-ci se particularise par la concentration démographique urbaine la plus importante du territoire, avec des activités économiques orientées vers la pêche, le tourisme balnéaire, l’industrie, les services et l’export. Elle constitue le point de battement économique, et draine par conséquent un flux migratoire assez conséquent. La zone littorale constitue aussi l’aval physique des bassins de Souss Massa, et donc reçoit hydrauliquement l’essentiel des eaux de crue. Elle forme en outre, l’interface eau douce/eau de mer sur le plan hydrogéologique. Ressort Potentialités et Milieu humain Milieu Naturel administratif équipements  Préfectures  167.886 foyers  Présence du grand  Industrie Agadir- Ida-  697.074 hab. parc de Souss touristique, Outanane et  Taux de pauvreté Massa et situés à  Pêche Inezgane AM entre 1,5% l’aval hydraulique  Export  Provinces (Agadir) et 15,1% des bassins côtiers  Services Zone littorale Chtouka-AB et (Tamri) du territoire. Tiznit  Eaux souterraines :  13 communes situées à l’interface dont 02 eau douce/eau de municipalités mer avec des réserves faibles. UNITE TERRITORIALE DITE « ZONE DE PLAINE DE SM » : Il est caractérisé par la prédominance de l’agriculture irriguée, un taux de pauvreté rurale relativement faible par rapport aux autres unités territoriales. Elle constitue le principal réservoir d’eaux souterraines, et est traversé par les principaux oueds du territoire. C’est une plaine à fonctionnement spécifique, ressemblant néanmoins, aux différentes plaines fertiles typiques des bassins côtiers marocains (Gharb notamment) Ressort Potentialités et Milieu humain Milieu Naturel administratif équipements  Préfectures  430.053 foyers  Eaux de surface :  Potentiel Agadir- Ida-  1.875.845 hab. constituées agricole très Outanane et  Taux de pauvreté principalement par important : Inezgane AM entre 0,5% les eaux des oueds SAU irrigué=  Provinces ( Centre) Souss et Massa et 130.740 ha Taroudant, et 21,5 % (El leurs affluents  Agro-industrie Chtouka-AB et Faid) (capacité totale de tournée vers Tiznit mobilisation 658 l´export  59 communes Mm³) dont 11  Eaux souterraines : Zone plaine municipalités constituées SM principalement par les eaux des nappes du Souss et de Chtouka (réserves exploitables de à 8 Milliards de m3)  Ecosystèmes à base d’Arganier  Recouvrement forestier moyen≈17%

58

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

UNITE TERRITORIALE DU HAUT ATLAS OCCIDENTAL : Elle constitue une continuité naturelle de la grande chaîne Haut-Atlasique, à climat adouci par l’altitude, mais à topographie raide. Le couvert végétal naturel est dense comparativement aux autres unités territoriales, avec la multitude des sources et résurgences. Sur le plan socio-économique, les activités demeurent rudimentaires, basées essentiellement sur l’agriculture vivrière Ressort Potentialités et Milieu humain Milieu Naturel administratif équipements  Préfecture  57.347 foyers  Recouvrement  Ecotourisme, Agadir- Ida-  287.572 hab. forestier très PAM Outanane et  Taux de pauvreté important≈54% province entre 6,5%  Ecosystèmes Zone HA Occ. Taroudant (Tamri) et 32% forestiers diversifiés  35 communes () et grande valeur dont 01 écologique municipalité

UNITE TERRITORIALE DE L’ANTI ATLAS : Terrain hostile, l’Anti Atlas demeure une unité territoriale à forte sensibilité, sur tous les plans (hydrique, naturel et socio-économique), mais offre des potentialités naturelles importantes (PAM, niches écotouristiques…). Sur le plan hydrologique, les affluents ne sont pas importants comparativement au flanc sud du Haut Atlas. Ressort Potentialités et Milieu humain Milieu Naturel administratif équipements  Provinces  57.386 foyers  Recouvrement  Ecotourisme, Taroudant,  245.482 hab. forestier PAM, mines, Chtouka-AB et  Taux de pauvreté important≈44 % pêche Zone AA Tiznit entre 2,8% (Ait  Écosystèmes à  57 communes Baha) et 31,2% base d’arganier dont 04 () municipalités

UNITE TERRITORIALE PRESAHARIENNE (TATA) : Récemment rattachée à la Région, cette unité vit au rythme des oasis, avec une concentration des activités économiques démographiques le long des oueds affluents du Draa. Les pratiques ancestrales y sont encore ancrées, dans la gestion communautaire. A faible portée économique, cette unité subit aussi le phénomène de l’exode rural. L’hydrogéologie se résume à des unités aquifères individualisées et rassemblées autour des foums vivant jusqu’à date un équilibre hydrique mais sensible. Les affluents importants connaissent des périodes de crues importantes caractérisant le climat aride et subsaharien. Ressort Potentialités et Milieu humain Milieu Naturel administratif équipements  Province de Tata  22.359 foyers  Parcours extensifs  Tourisme  20 communes  117.841 hab.  Recouvrement oasien, Zone PS dont 04  Taux de pauvreté forestier très industrie (Tata) municipalités 18,2% faible≈3 % minière, dattes,  Formations steppiques

59

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

En somme, la carte ci-après représente l´étendue spatiale des unités territoriales sus-indiquées (Figure 3.18)

Figure 3.18 : Carte représentant les unités territoriales d´exposition

60

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

61

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

CHAPITRE IV. CLIMAT DU TERRITOIRE : SPECIFICITES ET TENDANCES FUTURES IV.1 PRINCIPAUX TRAITS DU CLIMAT PRESENT IV.1.1 Classification du climat du territoire51 : Selon la classification de Köppen-Geiger52, le territoire évolue en globalité dans la classe B du climat dit sec et très localement dans la classe C dit tempéré. Il s’agit en effet, d’un climat, dont moins de 30% de précipitations annuelles tombent en été. En termes de régime pluviométrique, et en s’appuyant sur le détail des données pluviométriques disponibles53, deux sous classes du climat sec qualifient le territoire à savoir : Code (s) : climat de steppe (ou semi-aride) et Code (w) : climat désertique. En affinant davantage l’analyse climatologique sur la base de l'amplitude du cycle annuel des températures, deux typologies contrebalancées par secteur, ressortent à savoir : un climat chaud (températures moyennes annuelles supérieures à 18°C) et un climat froid (ou températures moyennes annuelles inférieures à 18°C). En somme, les typologies climatiques existantes sont les suivantes :

Figure 4.1 : Classification du climat du territoire selon le modèle Köppen-Geiger

En termes d´aridité, l’indice de De Martonne oscille par année entre 3 (Tata) et 12 (Agadir) soit d’aride à semi-aride. Au niveau de la zone d’Ida Outanane (particulièrement la frange littorale), l’indice d’aridité peut dépasser légèrement 20, dénotant ainsi, la présence de microclimat tempéré. Ce constat est confortée d’ailleurs, par l’humidité atmosphérique importante toute l’année sur la frange océanique, caractérisée par l’effet des rosées, brumes et brouillards, embruns. L’humidité relative mensuelle moyenne est de l’ordre de 65%. Le maximum est enregistré en juillet (73%), et le minimum en décembre (58%).54

51 La collecte des données au niveau de la DMN et l’ABHSMD a permis de restituer des séries de mesures : pluviométriques, de température, humidité, hydrométriques, vent... couvrant une grande partie du territoire. Ces données seront citées au niveau du rapport, et dénommées désormais «données officielles». Ces données officielles ont été couplées à des données disponibles dans des sites internet spécialisées en vue d’enrichir l’appréciation et l’analyse. Le recours à des données traitées par les études bibliographiques a également eu lieu. A noter que d’autres réseaux de mesures pluviométriques et climatiques existent. Il s’agit d’un réseau de mesure appartenant à la DREFLCD, la DPA et l’ORMVASM, l’INRA et Agrotech. 52 Cette classification fondée essentiellement sur la température et la pluviométrie, constitue une référence mondiale, compte tenu de sa régulière mise à jour. 53 Source : www.fr.climate-data.org consulté le 14.09.2016 54 ABH SMD

62

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Figure 4.2 : Evolution de l´indice d´aridité de De Matrone entre la période 1961-1970 et 1991-200055

IV.1.2 Pluviométrie REPARTITION SPATIALE DE LA PLUVIOMETRIE : Une carte des isohyètes a été fournie par l’ABHSMD et présentée ci-après. Elle concerne l’ensemble du territoire avec des périodes de référence différentes à savoir [1932-2007] pour le bassin de Souss et [1967-2008] pour le bassin de Drâa (Province de Tata).

Figure 4.3 : Carte des isohyètes Cette carte permet d’annoncer l’hétérogénéité de la répartition des pluies, conditionnées par le relief (Haut Atlas et Anti Atlas) et par la proximité du littoral. A retenir dans le détail ce qui suit :  La pluviométrie diminue du Nord vers le Sud ;  La répartition pluviométrique se répartit uniformément selon un axe SE-NW depuis le Sud jusqu’à la limite de la plaine de Souss (isohyètes entre 100 et 160 mm) ;

55 SEEE (2009)

63

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

 La zone de Haut Atlas occidental (pays d’Ida Outanane) est particulièrement individualisée avec une pluviométrie pouvant dépasser 500 mm ;  L’axe Agadir-Taroudant, ainsi que la plaine de Chtouka est quasiment stable (la pluviométrie varie sensiblement entre 220 et 240 mm) ;  La plaine de Tiznit s’apparente au bassin sous-jacent (Guelmim) avec une pluviométrie ne dépassant pas 200 mm ;  A l’Est de Taroudant, la pluviométrie reprend en intensité au niveau d’Aoulouz et régions ou la pluviométrie peut atteindre 300 mm.

EVOLUTIONS TENDANCIELLES DES PRECIPITATIONS : Les précipitations présentent une grande variabilité spatio-temporelle. Elles se produisent essentiellement sous forme de pluie mais aussi sous forme de neige, à des altitudes élevées surtout en hiver.

PLUIES MOYENNES MENSUELLES : L’allure des pluies moyennes mensuelles se présente comme suit56 :

90 80 70 60 50 40 30

20 Plvuviométrie en mmen Plvuviométrie 10 0 SEPT OCT NOV DEC JAN FEV MAR AVR MAI JUI JUIL AOU

Taroudant IMMERGUEN ABDELMOUMEN AGADIR TAMRI AMAGOUZ Y.B.TACHEFINE TATA

Figure 4.4 : Pluies moyennes mensuelles L’analyse du graphique, dégage les constatations suivantes :  Les courbes présentent globalement une même amplitude à l’échelle mensuelle avec une période humide allant d’Octobre à Avril (90% de la pluviométrie annuelle), et une période sèche allant de Mai à Septembre  Une disparité spatiale des pluies moyennes mensuelles est enregistrée  La moyenne mensuelle maximale est enregistrée au niveau poste du barrage Abdelmoumen (81 mm)  Le poste de Tata présente la plus faible pluviométrie moyenne mensuelle pour toute une année  Le mois de Juillet est le plus sec avec une pluviométrie moyenne mensuelle ne dépassant pas 2 mm pour l’ensemble des stations Pour approfondir l’analyse, les tendances pluviométriques mensuelles sont évaluées par décennie homogène, selon les données disponibles par poste. Les tendances enregistrées pour les 4 dernières décennies se présentent comme suit (en choisissant les mois de Novembre, Décembre et janvier comme mois de référence). PLUIES MOYENNES ANNUELLES : L’évolution interannuelle de la pluviométrie sur des séries de mesures de plus de 30 ans, dénote plusieurs cycles et épisodes hétérogènes (années sèches et années humides). La description d’une tendance linéaire à la baisse pluviométrique (ou à la hausse) nécessite des connaissances approfondies dans le domaine de l’hydrologie et la maitrise de modèles statistiques et probabilistes poussées.

56 Le traitement des données pluviométriques mensuelles a concerné les postes suivants, représentatifs : Taroudant (période : 1967-2015), Immerguen (période : 1971-2015), Abdelmoumen (période : 1982-2015), Agadir (période : 1987-2015), Tamri (période : 1992-2015), Amagouz (période : 1977-2015), Y.B.Tachefine (période : 1971-2015), et TATA (période : 1987-2007)

64

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

700 600 500 400 300 200 100 0

Pluviométrie annuelle (poste agadir) Pluviométrie annuelle (poste de Taroudant)

Figure 4.5 : Evolution de la Pluviométrie annuelle (postes d´Agadir et Taroudant) - sous territoire Souss

TENDANCES INTERANNUELLES : Ne disposant pas de données brutes pour des périodes assez longues, la tendance pluviométrique interannuelle a été appréhendée spatialement sur la base des cartes isohyètes disponibles. Celles-ci ont concerné le bassin du Souss pour lequel deux états pluviométriques sont disponibles à savoir (1932-2007) et (1972-2007). Le traitement numérique des deux cartes (sous ARCGIS 10.1), et leur superposition a donné lieu à une carte du déficit pluviométrique entre la période 1932-2007 et la période 1972-2007, représentée comme suit :

Figure 4.6 : Carte du déficit pluviométrique entre la période 1932-2007 et la période 1972-2007 Il ressort que la diminution pluviométrique entre les deux périodes varie spatialement et se situe entre 10 et 20 mm.

65

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

IV.1.3 Températures TEMPERATURES MOYENNES ANNUELLES : Les données brutes disponibles ne couvrent malheureusement pas une longue période d’observation. Il demeure néanmoins qu’une tendance à la hausse des températures est enregistrée même pour les données fragmentaires. L’une des représentations graphiques la plus complète est celle de la température du poste d’Agadir57. Elle est reproduite ci-dessous et confirme tendanciellement une hausse de la température. Cette évolution est plus contrastée pour les températures minimales et maximales du même poste de mesure. 30

25

20

15

10

5 Température minimale °C - Agadir (1961-2014) Température maximale °C - Agadir (1961-2014) 0 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

Figure 4.7 : Température minimale et maximale °C - Agadir (1961-2014)

TEMPERATURES MENSUELLES : Elles se présentent sous forme de cloche et oscillent d’hiver à l’été. La tendance est quasiment similaire, au sein de la plaine selon les données disponibles des postes d’Agadir et Taroudant, avec des moyennes des mois froids autour de 6°C et mois chauds 28°. Le poste de Tata offre la même tendance mais des plages de températures différentes. La température moyenne varie en effet, entre 12°C et 33°C. Les températures maximales sont plutôt élevées, dépassant 44°C.

40 40 35 Tmin Moy T Moy Tmax Moy 35 30 30 25 25 20 20 15 15 10 10 5 5 0 0

50 40 30 20 10 Tata 0 J F M A M J J A S O N D

Figure 4.8 : Evolution des températures moyennes en °C (Tmin, Tmoy et Tmax) – Poste d’Agadir et Taroudant Période (1992-2010)58 – Poste de Tata (1984-2004)

57 EZZINE H. et MESSOULI M. (2015) 58 DMN (2010)

66

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

IV.1.4 Paramètres climatiques terrestres HUMIDITE RELATIVE DE L’AIR : Les influences océaniques font que le taux hygrométrique de l’air est relativement élevé notamment dans la zone littorale. La moyenne annuelle est de 71,4% à Agadir, 66,5 % à Tiznit, et baissent progressivement en s´éloignant de la zone littorale (61,1% à Taroudant. Durant les mois d´été, l´humidité de l´air atteignent jusqu´à 77,7% (mois d´août à Agadir). En fait, l´humidité de l´air constitue un facteur de compensation non-négligeable vis-à-vis de la faible pluviosité. 100 90 80 70 60 50 40 30 20 Agadir Taroudant Tiznit 10 0 janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc Figure 4.9 : Evolution de l´humidité relative moyenne de l´air en % – Période (1992-2010)59

REGIMES DES VENTS : Au niveau de la station d´Agadir-Inezgane, les vents N dominants sont du secteur Ouest avec une NNW 30 NNE fréquence de 26%. La vitesse maximale du 25 NW NE vent observée mensuellement montre une 20 grande variabilité inter-mensuelle. Le nombre 15 WNW ENE de jours dont la vitesse du vent dépasse 10 16m/s est de 20 jours. La période la plus 5 ventée de l´année s´étalent du mois de W 0 E décembre au mois de mai. Quant au vent d´Est, communément appelé Chergui, il se produit avec une fréquence de WSW ESE 10 à 15 % avec un nombre de jours au niveau de la plaine du Souss qui dépasse 30 SW SE jours/an61. SSW SSE S A noter que ces vents entraînent souvent des températures excessives Figure 4.10 : Rose du vent au niveau de la station Agadir-Inezgane- Période 1996-200060

EVAPORATION : Une consolidation des données d’évaporation mensuelle enregistrée dans les différentes retenues des barrages pour la période 2007-2013 a été réalisée à l’occasion de cette étude62. Il ressort de l’analyse que l’évaporation directe que subissent les retenues des barrages est permanente durant toute l’année (même en période d’hiver). En moyenne mensuelle, celle-ci varie logiquement avec les saisons, et atteint sa pointe en Juillet. L’exemple cité ci-dessous, relatif à la retenue du barrage Abdelmoumen, confirme cette constatation. L’évaporation moyenne mensuelle (période 2007-2013), varie entre 0.18 Mm3 en mois de janvier et 1.13 Mm3 en mois de juillet, soit 6 fois plus importante.

59 DMN (2010) 60 DMN (2015) 61 DREF LCD SO (2015) 62 Sur la base de traitement de données journalières

67

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

1,2

3 1

0,8

0,6

0,4

0,2 EVAPORATION EN MM EN EVAPORATION 0

Figure 4.11 : Evaporation mensuelle au niveau de la retenue du Barrage Abdelmoumen en Mm3 - période (2007-2013) IV.1.4 Paramètres climatiques marins MAREES : La marée caractérisant le territoire, est de type semi diurne. Il y’a alors deux pleines mers et de basses mers sensiblement égales par jour. L’évolution mensuelle de la marée à Agadir est représentée par la figure suivante (mesures du mois d’Aout 2016). La marée offre une configuration sinusoïdale, évoluant entre 0.63 m (minimum enregistré le 21/08/2016 à 22h08) et 3.82 m (maximum enregistré, le 22/08/2016 à 16h27)

4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1

niveau d'eau de mer ( m)/NGM ( mer de d'eau niveau 0,5 0 30/7/16 12:00 AM 6/8/16 12:00 AM 13/8/16 12:00 AM 20/8/16 12:00 AM 27/8/16 12:00 AM 3/9/16 12:00 AM Date et heure Figure 4.12 : Type de la marée semi diurne à Agadir- Mois Août 2016

VENTS ALTIMETRIQUES : Les vents altimétriques enregistrés sont variables mais intéressantes pour générer le phénomène d’upwelling (cf glossaire en annexe). La rose des vents moyen pour l’année 2014, le long de la côte atlantique, met en évidence une fréquence importante des vents à vitesse comprise en 6 et 9 m/s. La direction, est majoritairement Nord-Est.

Figure 4.13 : Rose des vents moyen pour l’atlantique marocain (année 2014)63

63 INRH

68

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

IV.2 EVENEMENTS CLIMATIQUES EXTREMES ACTUELS IV.2.1 Sécheresse TYPOLOGIES DE SECHERESSE : Sur le plan technique64, plusieurs typologies de sécheresse existent, selon l’angle de l’analyse et de perception par rapport au cycle de l’eau. Elles sont représentées dans le diagramme suivant qui différencie entre une sécheresse météorologique (déficit physique de la pluviométrie), sécheresse agricole (manque d’humidité dans les sols pour supporter une production de cultures ou de fourragers), déficit hydrologique (déficit en eaux superficielles et/ou souterraines). Une dernière typologie de sécheresse renvoie à la sécheresse dite socio-économique. Elle repose sur le rapport existant entre l’offre et la demande de denrées ou de biens économiques donnés, dont la disponibilité dépend de la pluviométrie65. Une autre composante plutôt opérationnelle liée à la sécheresse hydrologique existe. Il s’agit de la pénurie d’alimentation en eau potable.

VULNERABILITE DU TERRITOIRE A LA SECHERESSE : La sévérité des sécheresses est approchée communément par l’Indice Standardisé des Précipitations (SPI), développé par Mckee et al (1993). Basé sur un ajustement statistique des fréquences de précipitations, celui permet de considérer la sécheresse pour plusieurs périodes de retour. Une spatialisation de ce paramètre à plusieurs périodes de retour existe66. Elle permet d’annoncer plusieurs scénarios, notamment une sévérité certaine de la sécheresse à l’échelle du territoire tous les 50 ans. La vulnérabilité à la sécheresse est modérée tous les 5 ans mais demeure quand même significative dans certaines unités territoriales, notamment la zone de plaine.

Figure 4.14 : Cartes de la vulnérabilité à la sécheresse – Périodes de retour : 5, 30 et 100 ans

64ABHSMD 65PNUD (2011) 66 EZZINE H. et MESSOULI M. (2015)

69

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

IV.2.2 Inondations TYPOLOGIES DES CRUES : Selon le PNI67, une classification des crues à l’échelle nationale est adoptée. Elle se rapporte à la taille du bassin versant, le temps de la montée, le temps de la crue et la décrue, le débit de pointe ou le volume. Le territoire est soumis à plusieurs classes d’inondations, selon les conditions morphologiques, hydrologiques, et urbanistiques qu’il propose. Ils sont, soit des crues lentes des grands bassins (notamment le Souss, durée de crues : 2 à 3 jours, avec comme débit de pointe à moins de 1400 m3/s), ou semi rapide (les grands affluents ex : O. Lemdad, O. Bousriouil, O. Targa,). Ce type de crues caractérise aussi l’ensemble des oueds du bassin versant de Tata. Les temps de concentration des crues, des différents bassins, sont présentés ci-dessous68.

Figure 4.14 : Hydrogramme de crues des bassins étudiés (Q et V de 100ans)69

Le temps de montée est compris entre 5 heures à Icht et 10 heures à Foum Zguid. En débit de pointe (centennal), les débits varient entre 1400 m3/s (à Foum El Hissn) et 2700 m3/s à Tissint70. D’autres typologies de crues existent aussi. Elles représentent les crues rapides des oueds côtiers (bassin de Tamri, temps de concentration de moins de 2h), les crues torrentielles de petits bassins de montagne ou celles urbaines. Ces dernières concernent les différentes villes, centres et communes urbaines de taille moyenne (5.000 hab.) L’effet de ces dernières est souvent ressenti par les gênes causées (colmatage des regards, submersion des voiries etc…).

Crue historique survenue en Février 2010

Pour une période de retour centennal, le débit de pointe peut atteindre 3200 m3/s au niveau de l’oued Souss. La crue du mois de Février 2010, reste l’une des plus importantes enregistrée à l’échelle du bassin de Souss. Le débit de pointe a atteint 3500 m3/s (19/02/2010), dépassant de peu le débit de crue centennale adoptée par l’ABHSMD. La pluviométrie enregistrée à l’époque a atteint des chiffres exceptionnelles, soit 563 mm en trois mois seulement (entre 17/12/2009 et 19/02/2010), dépassant de 220% la pluviométrie moyenne annuelle.

67 MdcE (2015) 68 ABH SMD 69 Idem 70 Idem

70

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

VULNERABILITE : Un historique des inondations de la Région de Souss Massa est disponible. Etalé depuis 1988 jusqu’à 2015, le risque humain enregistré oscille entre faible et élevé. Le nombre de victimes varie entre 1 à 13 morts. Le risque économique demeure le plus important, suivi des pertes des constructions (700 habitations effondrées à Tata, lors des inondations du 21/09/2014). Plusieurs points noirs selon les risques encourus ont été recensés par le PNI71. Ils atteignent 206 points noirs. Une modélisation a été également réalisée pour évaluer spatialement l’aléa inondations72. Celle-ci a concerné plusieurs périodes de retour dont les résultats se présentent comme suit :

Figure 4.15 : Cartes de la vulnérabilité aux inondations – Périodes de retour de 10, 50 et 100 ans73

Logiciel SIG (MnhPRA) Bonne pratique

La modélisation du risque permet d´estimer les pertes potentielles, par croisement des données concernant l’exposition (les actifs évalués) et les aléas qui les menacent. Le Logiciel SIG MnhPRA (Évaluation Probabiliste du Risque d’Aléas naturels pour le Maroc) a été élaboré afin d’automatiser les calculs nécessaires pour l´évaluation du risque. Il permet également d´analyser l’exposition complète du territoire marocain à tous les aléas possibles, ou pour une combinaison de régions, provinces ou communes pour quelque aléa particulier. Pour chaque analyse, le logiciel produit un rapport type sur les pertes. Ce dernier fournit des données tabulaires précises, des cartes et des graphiques, ainsi qu’une Courbe de Dépassement des Pertes. A noter qu´une version opérationnelle dudit logiciel a été installée au niveau de l´OREDD/SM et mise à la disposition de son réseau de partenaires.

71 MdcE (2015) 72 EZZINE H. et MESSOULI M. (2015) 73 Idem

71

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

IV.2.3 Feux de forets RISQUES : Les feux de forêts se définissent comme étant des incendies qui se déclarent et se propagent dans des formations végétales d'une surface minimale d'un hectare. A l´échelle nationale et eu égard au taux de boisement forestier assez faible (8%), le nombre des incendies et les superficies incendiées en forêts marocaines sont jugés relativement élevés (entre 1960 et 2009, 149.292 ha de forêts endommagées par les incendies). A la lumière des nouveaux scénarios climatiques, et compte tenu de l´aridité caractéristique du climat marocain, qui rendent extrêmement difficiles la reconstitution des espaces boisés74, les gestionnaires forestiers vont être confrontés à une tendance générale d’augmentation des superficies brûlées ainsi qu’à une augmentation de la fréquence, de l’intensité et de la gravité des incendies de forêts75. Sur le plan territorial, les services des eaux et forêts ont relevé à partir de l´année 2010 un changement en termes d´intensité et de la dynamique des propagations des feux de forêts en particulier au niveau de la zone du Haut-Atlas occidental. En effet, cette zone est qualifiée de haut risque en raison de son niveau de recouvrement et de la présence de formations forestières hautement inflammables. Les vents forts d’altitude sur la partie littorale de cette zone jouent un effet multiplicateur et accentuent à leur tour son exposition aux feux de forêts. La carte ci-après, réalisée par la DREF LCD/SO, traduit parfaitement le gradient de cette sensibilité :

Figure 4.16 : Carte de sensibilité aux feux de forêts76

AMPLEUR : Le suivi des superficies incendiées et du nombre des incendies enregistrés entre 2003 et 2014, montre deux périodes nettement distinctes en termes d’ampleur (Figure 4.17). La première s´étend entre l´année 2003 et l´année 2009 avec une moyenne annuelle de moins de 100 ha (max : 457 ha en 2004) et un nombre total autour de 9 incendies par an (max : 12 incendies en 2004). La seconde période s´étend entre l’année 2010 et l’année 2013 avec une moyenne annuelle de 1748 ha (pic exceptionnel est enregistré en 2010 avec 3884 ha) et un nombre total dix fois supérieur à la normale entre 2010 et 2012 (max : 125 incendies en 2010)77.

74HCEF LCD 75FAO (2016) 76DREF LCD/SO (2016) 77Idem

72

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Il va sans dire que la pluviométrie demeure un paramètre clé pour expliquer les fluctuations représentées dans la Figure 4.17. Ce paramètre a des effets indirects sur la stimulation de la sensibilité et du risque de déclenchement et de propagation des feux par le biais de la matière végétale sèche ou hautement inflammable. En effet, les deux années consécutives 2010 et 2011 ont enregistré des volumes de précipitations exceptionnels dépassant par endroit le double de la moyenne annuelle, ainsi l’activité biologique du couvert végétal a atteint son apogée durant cette période. Le développement de ce tapis végétal saisonnier de manière continue et dense a facilité par la suite l´éclosion et la propagation des flammes sur des surfaces assez grande.

4000 140

3500 120 3000 100 2500 80 2000 60 1500 40 1000

500 20

0 0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Nombre d´incendies Superficie incendiée

Figure 4.17 : Evolution du nombre d´incendies de forêts et de la superficie incendiée en ha – Période 2003-201478 IV.2.4 Invasions acridiennes Les effets d´invasion du criquet pèlerin représentent une véritable menace pour les cultures et les pâturages, ainsi que la sécurité alimentaire et les moyens d’existence des populations, notamment en milieu rural. Au Maroc, le criquet est considéré comme l’ennemi redoutable de l'agriculture qui contribue de 15 à 20 % dans le PIB, ceci rend le secteur agricole national très vulnérable aux invasions acridiennes. Durant la campagne 1953-1954, les dégâts causés par l´invasion acridienne au Maroc ont été évalués à l’équivalent des besoins annuels en nourriture d´un million de personnes. Le principal facteur écologique favorable à l'extension des aires de reproduction demeure la pluviosité. Le concours des facteurs climatiques et écologiques favorables, en particulier les fortes pluies survenant dans les zones successives de reproduction saisonnière, entrainent grégarisation des criquets ce qui peut donner lieu à des invasions si leur formation n’est pas contrée par des opérations de lutte, la sécheresse ou des migrations acridiennes vers des habitats inadéquats79. Les évènements météorologiques extrêmes, notamment les pluies torrentielles, peuvent déclencher une augmentation massive des populations acridiennes80. HISTORIQUE DES INVASIONS ACRIDIENNE AU MAROC : Depuis le début du siècle dernier, le Maroc a connu six cycles d´invasions d’ampleurs variables : 1914-1919, 1927-1934, 1941-1948, 1953- 1961, 1987-1989, 2003-2004. Ces invasions ont duré entre 2 à 8 ans intercalées par des périodes de rémission de 3 à 12 ans exclusivement calmes, ou de 5 à 26 ans peu calmes au cours desquelles des résurgences et des recrudescences d’importance limitée ont été déclarées dans le Sud du pays, c’était le cas en 1951, 1968, 1974 et 1993, 1994, 1995, 1996, 1997, 2006, 2009, 2010 et 201181.

78 DREF LCD (2015) – cette situation n´inclut les données émanant des DPEFLCD de Tiznit et celui de Chtouka Ait Baha. 79 FAO (observatoire du criquet pèlerin) 80 CRESSMAN K. 81 PNUA (2012)

73

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Le territoire est particulièrement exposé aux incursions des essaims du criquet pèlerin pendant les périodes d’invasion. Sa position charnière entre le Sud et le Nord du Maroc et sa frontière à l’Est avec l’Algérie les place sur des couloirs à forte occurrence d’infiltration d’essaims. A titre d´illustration, les essaims en provenance de l’extrême nord de la Mauritanie convergent vers la zone de Saquia Elhamra et vers la Hmada de Drâa et les plaines côtières au Nord des provinces sahariennes. Ces essaims remontent vers le nord et franchissent les hauteurs de l’Anti-Atlas pour atteindre les plaines de Souss-Massa. Dans la partie septentrionale d’Oued Drâa, la plupart des infestations proviennent des infiltrations signalées au niveau des vastes formations dunaires de M’hamid El Ghzlane et le long de la vallée de Drâa au sud des piémonts du Haut Atlas en passant par Foum Zguid et Zaouit Sidi Abdenbi pour atteindre les plaines d’Ouarzazate. D’autres couloirs qui alimentent la zone d’Ouarzazate sont situés entre Figure 4.18 : Principaux couloirs d’infiltration Jbel Saghro et la chaine du Haut Atlas à l’est et au d’essaims du Criquet pèlerin au Maroc 82 sud-est de Tinghir83.

Le criquet pèlerin

 Nom scientifique : Schistocerca gregaria ;  Insecte vorace qui consomme son propre poids/jour ;  Un essaim de densité moyenne compte 500.000 individus par hectare ;  Multiplication rapide : 3 à 4 générations/an ;  En moyenne, un ha d’insectes adultes donne naissance à près de 13 ha à la génération suivante ;  Un km2 d´essaims de criquet peut consommer en une journée l´équivalent de 100 tonnes de matière végétale ;  Se déplace sur de grandes distances lorsqu’il est grégaire Photo : Ailés immatures grégaires perchés (Source : FAO)

82 PNUA (2012) 83 Idem

74

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

IV.3 PRINCIPAUX TRAITS DU CLIMAT FUTUR VII.3.1 Principaux changements physiques liés au système terrestre : TEMPERATURE DE LA SURFACE DU GLOBE : A partir des tendances linéaires et sur la base d’une compilation d’un ensemble de données, le réchauffement, climatique planétaire est apprécié par une augmentation de la température moyenne de 0.85°C [0.65 à 1.06°C] entre 1880 et 2012, avec une augmentation plus prononcée durant la période 1951-2012 de 0.72°C. Selon l’IPCC, les trois dernières décennies (1983-2012) sont successivement les plus chaudes depuis 1850. La décennie 2003-2010 demeure l’une des plus chaudes enregistrées (autour de 0.05°C).

Température de la surface du globe en 1950 (ºC) Température de la surface du globe en 2012 (ºC)

Figure 4.19 : Température de la surface du globe en ºC en 1950 et 2012 En termes de prévisions, le réchauffement climatique, atteindrait (1.5°C à 2.3°C) en 2050 (pour les différents scénarios du RCP84). En fin du 21ème siècle (2081-2100), le réchauffement tendrait vers 4°C (selon un scénario RCP 8.5). Il le serait moindre (2°C) selon le scénario RCP2.6.

PRECIPITATIONS : L’IPCC, énonce que dans beaucoup de régions du monde, il a été enregistré une modification du régime des précipitations ou de la fonte des neiges et des glaces. Les systèmes hydrologiques se trouvent à cet effet, influencés, créant ainsi des situations de stress hydrique ou une dégradation de la qualité des eaux. Les effets négatifs du CC sur les rendements des cultures de blé et de maïs dans de nombreuses régions du monde ont été également mis en évidence.

EVENEMENTS EXTREMES : Considérant les données peu fiables, l’IPCC ne donne que des appréciations qualitatives par rapport aux températures et pluies extrêmes. Ainsi, et à partir de 1950, le nombre des journées froides (jour/ nuit) a globalement diminué, donnant lieu à plus de journées chaudes (jour/nuit). Les fréquences des températures extrêmes devraient augmenter dans le futur. Les incidences des effets climatiques extrêmes, incluent en outre, la dégradation des écosystèmes, la perturbation de la production animale. Le facteur humain est par ailleurs, directement affecté (mortalité, pauvreté, voir dégradation de la santé morale). VII.3.2 Principaux changements physiques et impacts lies au système marin :

ÉLEVATION DE TEMPERATURE DE L’OCEAN SUPERFICIEL : À l’échelle mondiale, le réchauffement de l’océan est plus prononcé près de la surface et les 75 premiers mètres de profondeur se sont réchauffés de 0,11 [0,09 à 0,13] °C par décennie sur la période 1971−2010, soit +0,44°C en moins de 40 ans. Ce réchauffement ne s’est pas réparti uniformément et varie géographiquement85, Il aurait une incidence directe sur les catastrophes naturelles telles que les ouragans et les cyclones. En fait, L'eau plus chaude induit une augmentation du nombre et de l´intensité des phénomènes extrêmes tels que les ouragans.

84 Pour les différents scénarios adoptés par l’IPCC, se référer au glossaire en annexe 85 GIEC (2015)

75

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

ELEVATION DU NIVEAU DE LA MER : Le cinquième Rapport d’évaluation de l’IPCC (AR5) prévoit une hausse du niveau des mers, tous scénarios confondus, située entre 29 et 82 centimètres d’ici la fin du 21ème siècle (2081-2100). En fait, le cinquième rapport du GIEC a revu à la hausse l’impact de la fonte du Groenland et de l’Antarctique sur l’élévation du niveau des mers, grâce à de nouvelles modélisations et aux observations récentes. A titre d’illustration, une hausse d’un (01) mètre du niveau des mers toucherait directement une personne sur 10 dans le monde, soit 600 à 700 millions de 87 personnes . Pour les villes côtières Figure 4.20 : Les projections pour le 21ème siècle du d’Afrique du nord, les projections pour le niveau de la mer86 21ème siècle de l’élévation du niveau de la mer liée au changement climatique sont incertaines. Néanmoins et même selon les plus conservatrices d´entre elles, l’augmentation du niveau de la mer aggraverait les risques des ondes de tempête, de submersion marine et d’érosion du littoral88.

MODIFICATION DES REGIMES DES HOULES : Les houles se produisent lorsque les vagues se propagent sur de grandes distances en dehors de la surface d’action des vents qui les ont produites. À l’approche des côtes, elles subissent de fortes modifications par réfraction ou déferlement et par diffraction et réflexion lorsqu’elles rencontrent des obstacles. Il est largement reconnu que l’élévation annoncée du niveau de la mer tendra à aggraver les conséquences des houles. Les dernières houles dangereuses qui ont déferlé sur les côtes marocaines durant les deux dernières décennies se caractérisent par leurs hauteurs maximales exceptionnelles qui ont dépassé 15 mètres. H max Durée Direction en m 08/01/1996 12,00 - - 06/02/2002 11,25 15,6 s 347,3° 14/11/2002 11,52 11,7 s 331,9° 27/12/2002 10,04 14,4 s 324,8° 11/03/2003 11,14 19,3 s 324,8° 13/04/2003 11,28 14,0 s 313,6° 19/01/2005 12,00 17,0 s 330,0°

24/01/2008 15,85 18,8 s 320,0°

07/01/2014 13,62 21,6 s 320,0°

Figure 4.20 : Historique des houles récentes et analyse de la hauteur et de la direction des vagues (Réseau du 06/01/2014 à 00H)89 ACIDIFICATION DES OCEANS : L’acidification des océans est une conséquence directe de l'augmentation des concentrations en dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère, émises par les

86 WRI cité par BM (2011) 87 GIEC (2015), projections réalisées en combinant les modèles CMIP5 et les modèles basés sur les processus, pour les deux scénarios RCP2.6 et RCP8.5. La plage probable estimée est indiquée sous la forme d’une zone de couleur. Les intervalles probables estimés pour les moyennes sur la période 2081-2100 pour tous les scénarios RCP sont indiqués sous la forme de bandes verticales de couleur et la valeur médiane correspondante, sous la forme d’une ligne horizontale. 88BM (2011) 89METL (2014)

76

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

activités anthropiques. Durant les 150 dernières années, le pH des océans est passé de 8,2 à 8,1, soit une augmentation de 26 % de l'acidité. Des récents travaux estiment que si les émissions humaines se poursuivent au rythme actuel, l´acidité des océans augmenterait à l´horizon 2100 d’environ 170 % par rapport aux niveaux préindustriels.

Figure 4.21 : Diagramme conceptuel comparant l'état des carbonates dans les océans dans les conditions de basse acidité la fin des années 1800 avec les conditions d´acidité plus élevée prévus pour l'an 210090 Cette réduction rapide du pH des eaux de surface de l´océan affecterait en premier lieu les espèces marines constituées d’une structure calcaire ou d’une coquille, en particulier les mollusques (ptéropodes), les coraux, et certains phytoplanctons (foraminifères). Aussi, l´acidification des océans pourrait altérer le système sensoriel et comportemental des espèces de poisson et certains invertébrés91. En revanche, ces nouvelles conditions seraient bénéfiques au développement des phytoplanctons non calcaires, comme les diatomées (micro-algues unicellulaires), qui peuvent montrer une capacité accrue à la photosynthèse92. Sur le plan économique, l'acidification des océans affectera fortement les revenus liés aux activités maritimes (pêche, tourisme, services des écosystèmes) représentant, selon les estimations, à un manque à gagner de 3000 milliards de dollars américains par an d'ici à 2100.

SUBMERSIONS MARINES : Les submersions marines sous entendent les inondations épisodiques de la zone côtière par la mer dans des conditions météorologiques extrêmes (forte dépression et vent de mer) et marégraphiques sévères. Globalement, deux risques spécifiques au littoral sont à distinguer : la submersion marine (version salée des inondations) et l'érosion côtière, qui caractérise le recul du trait de côte par l'action mécanique de la mer sur ce dernier. L´évaluation de la vulnérabilité aux submersions au niveau de la ville d´Agadir, a permis de produire une cartographie des zones de submersion selon trois scénarios 1m, 2m et 4m. Les outils SIG ont servi à effectuer une analyse spatiale afin d´arrêter les enjeux touchés par les inondations. Les résultats de ladite analyse ont montré que des surfaces de 64,62ha, 91,27ha et 126,16ha seraient submergées respectivement selon les scénarios de 1m, 2m et 4m93.

90 Source : Encyclopaedia Britannica (https://www.britannica.com/science/ocean-acidification consulté le 21.08.2016) 91 Secretariat of the Convention on Biological Diversity (2014) 92 Travaux publiés en 2012 dans la revue Science cité dans le monde (sur http://www.lemonde.fr/ biodiversite/article/2014/10/08/l- acidification-des-oceans-aura-d-importantes-consequences-pour-la- biodiversite_4502183_1652692.html#uiyziYXMURW5x72L.99) 93 EZZINE H. et MESSOULI M. (2015)

77

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Figure 4.22 : Délimitation des zones inondables selon les trois scénarios (1 m, 2 m et 4 m) –Ville d´Agadir94 Surface Inondables en ha Occupation du sol 1 m 2 m 4 m Forêt autres que l’arganier 2.57 15.48 31.27 Bâtiments 26.83 26.33 29.78 Parcours et incultes 29.39 45.35 58.57 Parc et jardin 2.64 2.47 4.97 Espace potentiellement en Bour et terres 2.19 1.64 1.57 arables non cultivées Total 64.62 91.27 126.16

Tableau 4.23 : Répartition des surfaces inondables par type d´occupation du sol

EROSION DU LITTORAL ET RECUL DU TRAIT DE COTE : Le processus d´érosion du littoral est dû à deux facteurs concomitants : la diminution des apports sédimentaires à la côte et les mouvements eustatiques. Bien qu´il est difficile d’estimer la part des changements climatiques dans ce processus, il est largement admis que le phénomène d´élévation du niveau de mer aggravera l´érosion du littoral. L´évaluation du risque d´érosion côtière réalisée au niveau de la ville de Casablanca a montré que la bande côtière de dix kilomètres allant de l’extrémité orientale de Casablanca jusqu’à la centrale électrique de fait face actuellement à un risque important d’érosion. L’élévation prévue du niveau de la mer Figure 4.24 : Evolution du trait de la cote à la partie sud de la est à même d´amplifier la vulnérabilité baie d’Agadir entre 1993 et 2012 pour les années à venir. Le risque d’érosion côtière se verra intensifié avec le retrait prévu des plages pourrait atteindre 15 mètres d’ici 2030. L’érosion est cataloguée comme risque élevé en 2010 et dans le scénario 2030.

94 Idem

78

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Au niveau de la baie d’Agadir, une étude d’évolution du trait de la côte basée sur l’analyse diachronique, photo aériennes et satellitaire a permis de quantifier le taux d’érosion sur une période de 49 ans95. Il ressort que la zone sud de la baie souffre d’une érosion linéaire importante avec une vitesse qui peut atteindre 6.024 +-0.833 m/an par endroit. Il faut dire que les aménagements touristiques, et l’activité anthropique participent aussi au développement de ce phénomène.

DEGATS PORTUAIRES : Les infrastructures portuaires et la flotte côtière et artisanale sont particulièrement exposées aux évènements météorologiques extrêmes. A titre d´exemple, le port d´Agadir a été affecté par deux évènements extrêmes durant les dix dernières années, à savoir :  Les houles exceptionnelles survenues entre le 6 et 7 janvier 2014 qui ont dépassé par endroit les houles-projets pour lesquelles les infrastructures portuaires ont été dimensionnées. Ceci a causé la consignation de la plupart des ports situés sur la façade atlantique, ainsi que des dégâts matériels au niveau des infrastructures de protection et d’exploitation portuaire. Les dommages subis ont été qualifiées d’importantes. C’est le cas notamment des ports de Jebha, Larache, Kénitra, Skhirat, Mohammedia, Casablanca, Jorf Lasfar, Safi, Essaouira, Agadir et Sidi Ifni96 ;  Le secteur de la pêche a également été affecté suite aux intempéries survenues dans le territoire en 2010. 89 barques ont été complètement détruites et 108 partiellement détruites. Un Montant de 20 millions de dirhams a été mobilisé en vue de procéder au remplacement des 197 barques sinistrées97.

Zones affectées par la houle - port d´Agadir 2014 Barques détruites – port d´Agadir 2010 Source : METL (2014) Source : Régional SMD(2010)

95Aouiche et al (2015) 96 METL (2014) 97 Conseil de Région SMD (2010)

79

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

IV.3.3 Climat futur dans le contexte national et territorial

A L´ECHELLE NATIONALE : En se référant à la période 1961-1990, les projections climatiques réalisées dans le cadre du PNRC (2009) prévoient à l´horizon de 2041-2070 des changements assez nettes, notamment en matière de :  Augmentation de la température de l´air comprise entre 1 et 4ºC selon les régions du Royaume ;  Baisse du volume annuel des précipitations atteignant jusqu´à –40% ;  Augmentation de la fréquence des sècheresses au Sud et à l´Est du pays et des orages sur l’Atlas, ainsi qu´une réduction de la durée d’enneigement dans l’Atlas…

Températures en ºC Précipitation en mm (2040-2070) (2040-2070)

Figure 4.25 : Projection de la température et des précipitations à l´horizon de 2041-2070 - Période de référence 1961-199098 Des projections plus récentes99 prévoient également une tendance générale à la hausse de l´intensité et de la fréquence des aléas et des évènements climatiques extrêmes, en particulier les vagues de chaleur, les pluies intenses et les sécheresses. Les figures suivantes présentent des modèles de projections des aléas climatiques sous le scénario de fortes émissions [RCP8.5] (en orange) et le scénario de faibles émissions [RCP2.6] (en vert).

Dans le scénario de fortes émissions, la température Dans le scénario de fortes émissions, le nombre de jours moyenne annuelle augmenterait d´environ 5,5ºC chauds passerait de 10 jours en 1990 à 210 jours en entre 1990 et 2010. En cas de baisse rapide des moyenne en 2100. En cas de baisse rapide des émissions, la hausse de la température serait limitée émissions, le nombre de jours chauds serait limité à 50 à environ 1,6 ºC. jours en moyenne.

98 PNRC (2009) 99 UNFCC and WHO (2015)

80

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Dans les deux scénarios étudiés, le nombre de jours Dans le scénario de fortes émissions, la durée des avec pluies extrêmes (>20mm) ne changerait pas épisodes de sécheresse serait enclin à augmenter beaucoup en moyenne, mais au fil des années la d´une moyenne d´environ 90 jours à plus de 125 variabilité augmenterait et seulement quelques modèles jours, avec une variabilité de plus en plus grande au de projections indiquent un accroissement en dehors du fil des années. En cas de baisse rapide des régime historique de variabilité. Ceci contraste avec la émissions, la durée des épisodes de sécheresse baisse observée du nombre de jours avec pluies serait relativement plus courte. extrêmes. Figure 4.26 : Projections des aléas climatiques spécifiques au cas du Maroc100

A L´ECHELLE DU TERRITOIRE Grâce au système de modélisation Mosaïcc Maroc et ses outils de réduction d'échelle et d'interpolation statistiques (cf glossaire en annexe), développés avec l’appui technique de la FAO en partenariat avec l’INRA et de la DMN, il est rendu possible d´effectuer des simulations sur l´évolution futures d´un certain nombre de variables agrométéorologiques à l´échelle territoriale. Ainsi et en se référant à la période 1980-2010, les simulations suivantes ont été opérées à l´horizon de la période 2020-2040 selon deux scénarios RCP4.5 (dit «optimiste») et RCP8.5 (dit «pessimiste»), ainsi des séries chronologiques ont été générées se rapportant aux variables bioclimatiques suivantes :  Températures minimale et maximale ;  Précipitations ;  Evapotranspiration de référence.

TEMPERATURES : La variation de la température maximale à l´horizon 2040 subirait un léger changement sur la majorité du territoire de la région selon les deux scénarios retenus, à l´exception d´une augmentation comprise entre +10 et +20% dans la partie de haute altitude relevant du Haut-Atlas. Cette augmentation tendrait à s´élargir spatialement selon le scénario «pessimiste». Concernant la température minimale, la variation est plus prononcée dans la zone anti-atlasique, elle serait de +10% sur quasiment l´ensemble de la zone et dépasserait par endroits +20 % pour le scénario RCP 4.5 et +30% pour le scénario RCP 8.5. Dans la zone haut-atlasique, les sommets des montagnes seraient particulièrement plus chauds avec des augmentations dépassant 30% et comprises entre 10% et 30% en moyenne altitude selon les deux scénarios. Pour les autres zones de la région (plaine de Souss et province de Tata), la variation de la Tmin affiche une évolution relativement faible.

100 UNFCC and WHO (2015) (les figures et commentaires ont été traduits et adaptés par les auteurs)

81

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Figure 4.27 : Projection des écarts des températures maximales et minimales (en %) pour la période 2020-2040 en comparaison avec la période de référence 1980-2010

PRECIPITATIONS : Les projections effectuées des écarts de la pluviométrie montrent une baisse comprise entre (-20%) et plus de (-30%) dans la zone de plaine, cette baisse tend à s’aggraver et à s´étendre spatialement selon le scénario «pessimiste». La zone haut-atlasique est également concernée par cette baisse, mais avec une variation comprise généralement entre -10% et -30%. Pour les zones de l´Anti-Atlas et Tata, on prévoit une baisse de la pluviométrie moyenne par endroit comprise entre -10% et -20%, cette tendance serait plus accentuée selon le scénario «pessimiste».

Figure 4.28 : Projection des écarts de la pluviométrie moyenne (en %) pour la période 2020- 2040 en comparaison avec la période de référence 1980-2010

82

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

ÉVAPOTRANSPIRATION DE REFERENCE : L'évapotranspiration de référence (ETo) (cf glossaire en annexe) est un concept utilisé dans différentes méthodes d'estimation pour évaluer l’évapotranspiration des couverts végétaux. Son intérêt est capital pour le calcul des besoins en eau des cultures. Il ressort des projetions des écarts de ET0, bien que l´évolution de ces écarts resteraient relativement faibles dans le Souss moyen et aval et dans la zone de Tata, le Souss amont afficherait, en revanche, une hausse comprise entre 10% à 30%. Aussi, une augmentation de 10% à 20% serait à prévoir dans la zone anti-atlasique avec des îlots où les hausses seraient plus élevées (de 20% à 30%). Concernant la zone haut-atlasique, la situation serait plus contrastée avec des augmentations comprises entre 20% et 30% dans les hautes altitudes et des îlots où des baisses de plus de -30% seraient à prévoir.

Figure 4.29 : Projection des écarts d´ET0 (en %) pour la période 2020-2040 en comparaison avec la période de référence 1980-2010

83

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

IV.4 Synthèse du degré d´exposition aux stimuli climatiques des unités territoriales retenues ZONE LITTORALE : L’exposition de la zone littorale aux évènements extrêmes est significative. Les submersions et l’érosion du littoral constituent des facteurs qui peuvent induire des dégâts importants vu la densité démographique et le développement des activités économiques dans cette unité. La diminution de la pluviométrie participe en outre, au degré d’exposition de la zone territoriale au CC. Un niveau d’exposition élevé est affecté à cette unité.

Degré d’exposition des unités territoriales retenues :

Niveau Climat Présent Climat futur Evènements extrêmes d´exposition

- Influences océaniques ↑ - Exposition ↑ aux hygrométrie de l’air submersions (ville d´Agadir) - Déficit pluvio. de - - Variation légère 10mm de la Tmin et - ↑ modification des - Tmin moy=13,6ºC/ Tmax régimes des houles Tmoy=20ºC/ Tmax - ↓ pluvio. entre - ↑ érosion du littoral et moy=26,4 (Station -20% et plus de recul du trait de côte Agadir) -30% dans le - Crues dues au Élevé - Marées de type Souss aval ruissellement pluvial semi-diurnes urbain - Vents altimétriques - Crues rapides des fleuves Nord-Est à vitesse côtiers (2h max.) en comprise en 6 et 9 amont du Grand Agadir m/s

ZONE DE PLAINE : La combinaison entre la diminution de la pluviométrie (déjà faible) et l’augmentation des récurrences des sécheresses, affectent une vulnérabilité très élevée à cette unité. Elle est par ailleurs, soumise aux différents types de crues, notamment les plus dangereuses.

- P. annuelle (200- - Exposition ↑ 250mm) sécheresses sévères - Déficit pluvio. de - (période de retour de 5 20mm ans) - Tmin moy=13,53ºC/ - ↑Tmin - Crues lentes et Tmoy=20,8ºC/ Tmax relativement hautement chargée en moy=28,1 (Station faible. MES (Bassin O. Souss) Taroudant) - ↓ pluvio. entre - Crues semi rapides des - Vents dominants du -20% et plus de affluents rive droite de l’O. secteur Ouest -30% dans le Souss Très élevé - Chergui avec une Souss Moyen - Crues dues au fréquence de 10 à ruissellement pluvial 15 % et un nombre urbain de jours dans la - Crues rapides des fleuves plaine du Souss <30 côtiers (2h max.) en j/an amont du Grand Agadir

ZONE DU HAUT ATLAS : Une augmentation de la température est prévue au niveau de cette unité, assez sensible aux feux de forêts. La diminution de la pluviométrie devrait certainement affecter les débits des sources. L’augmentation des fréquences de crues serait plus importante, sachant qu’elles sont souvent à caractère torrentiel. Un niveau d’exposition jugé élevé est affecté à cette unité. - ↑Tmin entre - Exposition ↑ - P. annuelle >350mm 20% à 30% sécheresses sévères - Déficit pluvio. de - dans la haute (période de retour de 5 25mm et moyenne ans) - Tmin moy=11ºC/ altitude - Crues torrentielles de Tmoy=12ºC/ Tmax - ↑Tmax petits bassins de moy=23 (Station légèrement en montagne (2 à 3h) Élevé Imouzzer Ida- haute altitude - Hautement sensible à Outanane) l´éclosion des feux de Zone du Haut-Atlas - ↓ pluvio. entre -10% et -30% forêts

84

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

ZONE DE L’ANTI ATLAS : De par sa forte sensibilité, les expositions de l’Anti Atlas au CC est jugé préoccupante, et très élevée. La diminution de la pluviométrie, combinée aux récurrences des périodes de sécheresse et des crues souvent torrentielles, justifient considérablement le constat. L’unité est également soumise aux invasions acridiennes qui seraient plus fréquentes. - ↑Tmin de 10% - Exposition aux sécheresses extrêmes - P. annuelle ≈ 200 à 20% sur (période de retour 30 ans) mm l´ensemble de - Crues torrentielles de - Déficit pluvio. de - la zone avec petits bassins de 15mm des îlots avec montagne (2 à 3h) - Tmoy=18ºC (Station une ↑ de 20% - Couloirs à forte Très élevé Taliouine) - ↓ pluvio. entre occurrence d’infiltration -10% et -20% acridienne

ZONE PRESAHARIENNE : La zone présaharienne constitue un point de convergence des différents signaux ayant attrait au CC. Elle est caractérisée par un climat rude, et une pluviométrie modeste, qui serait encore amoindrie de 20%. Son exposition aux sécheresses, et aux invasions acridiennes, confortent son niveau d’exposition considéré élevé.

- Exposition aux - P. annuelle ≈100mm - ↑Tmin sécheresses extrêmes - Tmoy=26ºC (Station relativement (période de retour 30 ans) Tata) faible. - Crues lentes (Bassin Bas - Fortes influences - ↓ pluvio. entre Drâa) des vents du -10% et -20% - Couloirs à forte Élevé Chergui occurrence d’infiltration Zone acridienne présaharienne

85

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

86

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

CHAPITRE V. SECTEURS VULNERABLES ET IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE V.1 RESSOURCES EN EAU V.1.1 Fragilité actuelle des bilans hydriques des nappes

BILAN HYDRIQUE DES NAPPES : Les bilans hydriques101 des nappes du territoire ont été traités lors de l’élaboration des PDAIRES. Les valeurs retenues, ont fait objet de large concertation, compte tenu de la sensibilité de l’information et son importance dans l’articulation des stratégies de la planification (dotations à allouer, etc…). Ainsi, le territoire dispose d’un capital en ressources souterraines « renouvelable », soit exploitable, sans effet manifeste sur la pérennité des nappes, de : 468 Mm3/an, scindé comme suit :

Unités hydrogéologiques Potentiel ou recharge renouvelable en Mm3/an Haut Atlas en Rive droite de l’Oued Souss 42 Mm3/an Haut Atlas occidental 20 Mm3/an Nappe de Souss 200 Mm3/an Anti Atlas 129 Mm3/an Nappe de Tiznit 8 Mm3/an Nappe du bassin de Tata 43 Mm3/an Total 468 Mm3/an

Tableau 5.1.1 : Capital régional en ressources souterraines renouvelable Toutes les nappes généralisées, accusent un déficit hydrique, à l’exception des unités hydrogéologiques du bassin du bas de Drâa, qui sont en équilibre. Le déficit hydrique est contrasté, il est important au niveau de la nappe de Souss, pour laquelle, le déficit a été évalué à un volume de 283 Mm3/an en 2007. Une comparaison entre le bilan de l’année 2007 et les bilans hydriques calculés à plusieurs périodes précédentes (depuis 1976), démontre que la nappe est en déstockage hydrique, à l’exception de l’année humide 1996, qui a connu des apports hydrologiques historiques, et ayant redressé momentanément le déficit. 1976 1979 1985 1996 1998 2003 2007 Bilan de la nappe de Souss en Mm3 -185 -105 -246 +233 -358 -228 -283

Tableau 5.1.2 : Evolution des bilans de la nappe de Souss A l’instar de la nappe de Souss, le bilan hydrique de la nappe de Chtouka, permet de constater que dès les années 1970, la nappe de Chtouka est entrée en déficit hydraulique. Celui a atteint (-58Mm3) en 2007. Il ne dépassait pas 5Mm3 en 1972. Quant à la nappe de Tiznit, la sensibilité est relativement moins prononcée selon les évaluations disponibles. Celle-ci dispose de réserves relativement maintenues, grâce à une recharge de nappes profondes. La nappe jadis en équilibre (1973), présente néanmoins un léger déficit, estimé à (-1.5 Mm3) en 2007. Le bilan hydrique des différentes unités hydrogéologiques du bas Drâa (Province de Tata) a été traité dans le cadre du PDAIRE 2008, et actualisé par l’ABHSMD en 2011. Chaque unité (Foum Zguid, Tissint, Tata, Akka,n´Ait Ouabelli, et Foum El Hisn) offre ses spécificités locales et des conditions hydrogéologiques différentes. Dans l’ensemble, les bilans hydriques prétendent une condition d’équilibre pour ces unités. Sur le plan spatial, la sensibilité des unités hydrogéologiques précitées, est hétérogène, dans la mesure où les conditions hydrauliques sont différentes. Ainsi, le modèle hydrogéologique réalisé dans le cadre du PDAIRE, pour la nappe de Souss Chtouka, a simulé deux cônes de rabattement importants, au centre de la plaine (du pont de Taroudant jusqu’à en passant par Ouled Teïma) et à son amont hydraulique (Secteur d’Aoulouz).

101Cf glossaire

87

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Le premier cône est particulièrement, produit d’un usage intensif des ressources et un sur-pompage déraisonné. Le second est plutôt à caractère hydrogéologique typique (petite épaisseur de la nappe, manque de recharge latéral, etc…)

Figure 5.1. : Rabattements de la nappe de Souss Massa (selon le modèle numérique) La frange littorale du territoire est particulièrement affectée par les déficits hydriques. Elle est soumise au phénomène de l’intrusion marine, qui prend une ampleur préoccupante selon les dernières études réalisées par l’ABHSMD102. La baie d’Agadir est la plus concernée, avec des secteurs ou les eaux marines ont pris le devant sur les eaux douces en présentant des taux de salinité extrêmement élevées. Une situation jugée irréversible.

Figure 5.2 : Conductivité électrique (salinité) mesurée au niveau du Grand Agadir et son littoral La situation dans les zones de montagne (surtout dans l’Anti Atlas) est plus complexe. Les aquifères sont en effet, moins développés et se limitent souvent à des poches localisées et/ou à des circulations préférentiels dans les fissures. Etant pauvres en réserves (avec 129 Mm3/an, ils représentent 30% des ressources globales renouvelables à l’échelle du bassin), les calcaires et les

102ABHSMD

88

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

boutonnières cristallins de l’Anti Atlas demeurent les plus problématiques en matière de régénération et de renouvellement en eau. Leur sensibilité quant à la recharge directe par les apports pluviométriques est accrue. L’atelier de concertation au niveau de la Province de Taroudant a consenti d’ailleurs une situation préoccupante en matière d’Alimentation en Eau potable dans les différentes Communes Territoriales situées au niveau de l’Anti Atlas (Cercle d’Ighrem, particulièrement). La disponibilité des ressources souterraines est donc directement affectée, non pas par le développement de l’usage (agriculture ou autre secteur consommateur d’eau), mais par le manque de recharge directe des nappes et surtout sa diminution. Quant aux aquifères hauts atlasiques, la situation est particulièrement moins délicate. La disponibilité d’un apport pluviométrique plus significatif au gré des altitudes (bien arrosés) combiné à la nature lapiazée des niveaux jurassiques (calcaires, marno-calcaires), permettent d’assurer des bons débits dans les différentes sources et résurgences répertoriées, et au niveau des accumulations alluviales des affluents Rive Droite de l’oued Souss. La sensibilité quant aux effets climatiques, semble moins préoccupante sur le plan hydrogéologique pour ce « sous territoire »

V.1.2 Impacts du changement climatique sur les ressources en eau

DESEQUILIBRE ENTRE L´OFFRE ET LA DEMANDE : Un déséquilibre entre l’offre et la demande en eau est enregistré au niveau du territoire même sans CC. En effet, l’effort de mobilisation des ressources en eau par la réalisation de nouveaux aménagements telle que préconisée par le PDAIRE ne pourra pas à lui seul résorber le déficit déjà important. Le PDAIRE souligne à cet égard que même en mobilisant la quasi-totalité des apports en eau de surface, les besoins en eau ne pourront être satisfaits à l’horizon 2020, qu’au prix du maintien de la surexploitation des nappes du Souss et des Chtouka103.

A noter en outre, que l’équation offre/demande n’est généralement pas uniforme spatialement. A l’image du Grand Agadir, qui connait une évolution démographique significative et sollicite davantage les ouvrages d’AEP disponibles (barrages, stations de traitement). La mobilisation de ressources superficielles par barrages est conditionnée souvent par d’autres facteurs plutôt naturels (topographiques et hydrologiques) rendant la mise en œuvre de ces ouvrages et le coût d’investissement élevé (nécessitant de longues adductions etc…).

36000000

35000000

34000000 3 33000000

32000000

31000000 Volume en m Volumeen 30000000

29000000

28000000 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Figure 5.3 : Evolution de la consommation en eau potable (RAMSA)104

Le Schéma Directeur d’AEP de la ville Tata, en est un exemple de ces solutions structurelles à coût d’investissement extrêmement élevé. Lors de l’Atelier de concertation local, il a été annoncé qu’une des solutions préconisées par le Schéma Directeur de l’AEP de la ville, retient un piquage du barrage Agdez (prévu pour l’AEP de Zagora), soit à plusieurs centaines de km. Le déséquilibre entre l’offre et la demande n’est pas spécifique au Territoire. C’est un constat à l’échelle national tel qu’il ressort de la figure ci-dessous.

103ABHSMD (2012) 104RAMSA (2016)

89

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Figure 5.4 : Projection en 2030 de l´offre et la demande en eau au niveau nationale105

DIMINUTION DU POTENTIEL RENOUVELABLES DES NAPPES : Le potentiel renouvelable de la nappe de Souss diminuerait de 26% à 43% (selon les modèles climatiques)106, il le serait aussi, pour la nappe de Chtouka qui oscillerait entre 9 et 17%. A Tiznit, le potentiel peut diminuer de plus que 68% ce qui est important. Toutes les autres sous unités aquifères de l’Atlas (Haut Atlas ou Anti Atlas) devraient être amoindries vu qu’elles s’appuient essentiellement sur la pluviométrie pour assurer leur pérennité. Dans ce sens, les apports diminueront de 20 à 60% dans le Haut Atlas. Les poches de l’Anti Atlas, seront les plus affectées avec une diminution de la recharge à raison de 75%. Les nappes alluviales de Tata ne seront pas épargnées, elles accuseront une diminution de leur potentiel renouvelable de 36% selon les scénarios les plus pessimistes.

RABATTEMENT DES NAPPES : Tous les piézomètres suivis indiquent une diminution du niveau piézométrique généralisée à l’échelle du territoire. Actuellement, au nombre d’une trentaine, les piézomètres de la plaine de Souss, affichaient depuis plusieurs décennies une tendance à la baisse (depuis les années 70) (source PDAIRE). Cette tendance est variable selon les secteurs (amont ou aval), et selon la pratique locale du pompage. Ainsi, le Souss moyen constitue la zone la plus touchée. Dans les périmètres d’El Guerdane-Ouled Teïma, la baisse était modérée au début des années 1970, s’accentuant à partir de 1974 pour atteindre 34 m en 1986 et 75 m en 2006, soit un rythme moyen de plus de 2 m par an. La tendance a relativement ralenti grâce aux efforts consentis en matière de gouvernance et gestion de la ressource. Dans le secteur sud de Chtouka, les piézomètres (11/69, 12/69, 3627/70) présentent en général de faibles variations piézométriques. Ils se situaient autour de 1.3m/an durant la décennie 1990-2000 et se stabilisent actuellement autour de 0.3m/an (piézomètre 937/69).

105 WRI (2015) 106MASEN (2014)

90

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

janvier-90 janvier-93 janvier-96 janvier-99 janvier-02 janvier-05 janvier-08 janvier-11 janvier-14 15

17

19

21

23

25

27

29 Niveau piézométrique en m en piézométriqueNiveau

31

33

35 Figure 5.5 : Piézomètre 937/69 - Plaine des Chtoukas107 Dans le territoire Sud (province de Tata), les suivis piézométriques mensuels dénotent une tendance à la baisse, moins contrastée. Les niveaux piézométriques de la nappe de Tata (suivie par 11 points d’eau), sont relativement stables avec des fluctuations ne dépassant pas 1 à 2 m.

Figure 5.6 : Piézomètre 287/80 – Nappe de Tata

BAISSE DES DEBITS DANS LES SOURCES ET KHETTARAS : Le nombre et débit des sources et des khettaras ont considérablement diminué dans la plaine de Souss. Les sources étaient situées le long du lit de l’oued Souss entre Igli et l’océan atlantique et également au niveau d’Aoulouz. Jusqu’aux années 1970, près de 62 sources ont été dénombrées. Au début des années 1980, la plupart des sources ont tari. Le débit du drain Freija en 1986 n’était plus que de 56 l/s, alors qu’il était de l’ordre de 2 m3/s au début des années 1970. Actuellement il est à sec

107 WRI (2015)

91

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

400

350

300

250

200

150

100

50

0

2006-07 1983-84 1984-85 1985-86 1986-87 1987-88 1988-89 1989-90 1990-91 1991-92 1992-93 1993-94 1994-95 1995-96 1996-97 1997-98 1998-99 1999-00 2000-01 2001-02 2002-03 2003-04 2004-05 1982-83 Figure 5.6 : Variation des débits des sources de Tiznit

DIMINUTION DES MECANISMES DE LA RECHARGE ARTIFICIELLE : La nappe de Souss est dotée d’un ensemble d’ouvrages qui permettent d’augmenter sa recharge, lors des lâchers des barrages ou lors de périodes de crues. Les ouvrages mis en place, consistent en des seuils (une dizaine) qui ont pour principal rôle, l’accroissement de la capacité d’infiltration de l’oued Souss par le retardement de l’écoulement et la création de retenue à l’amont des dits seuils dont le volume est appelé à s’infiltrer.

Figure 5.7 : Recharge de la nappe de Souss Ses ouvrages s’apprêtent bien à la fonction de recharge artificielle, lors des écoulements dans l’oued sont relativement « tranquilles et continus ». Lors de périodes de forte crues, la performance est compromise, voir annulée, due aux dégradations des ouvrages, aux affouillements, et à l’envasement des bassins de retenue (par des dépôts de Matières en Suspension). La récurrence des périodes de forte crue, engendrera la multiplication de ces phénomènes qui nécessitent régulièrement des travaux d’entretien et de réfection. A noter par ailleurs, que les baisses piézométriques, augmentent la zone non saturée. Celle-ci retarde le mode de recharge par infiltration des eaux vers la nappe qui perd, par conséquent de son efficacité.

92

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

DIMINUTION DE LA FOURNITURE EN EAU PAR LES BARRAGES : Une analyse des fournitures en eau des principaux barrages du territoire sous effet du CC a été élaborée par des simulations numériques108. Des écarts en fourniture moyen sont enregistrés pour l’ensemble des ouvrages, quel que soit le scénario. Ils varient entre 35% (barrage Youssef Ben Tachfine) et 51%(complexe Mokhtar Soussi – Aoulouz). Un des indicateurs, représentatifs de la vulnérabilité des barrages aux effets du CC est traduit par l’évaporation annuelle que subissent ses retenues. A titre indicatif, l’évaporation annuelle au niveau de la retenue du barrage Abdelmoumen a augmenté de 3Mm3/an (2007) à 8 Mm3/an en 2013, soit par un facteur de 2.5 environ.

12,00

10,00

8,00

6,00

4,00

2,00

0,00 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Figure 5.8 : Evaporation annuelle mesurée au niveau du barrage Abdelmoumen en Mm3 - période (2007-2013)

AUGMENTATION DE L´INTENSITE ET LA RECURRENCE DES SECHERESSES : Une évaluation de la sévérité de la sécheresse à l’échelle du territoire (par calcul du SPI) est disponible pour le bassin de Souss Massa. Plusieurs états ont été proposés, pour différentes périodes, permettant d’appréhender spatialement la fréquence de la sévérité de la sécheresse météorologique, agricole et hydrologique. La figure suivante illustre, la répartition spatiale de la fréquence de la sécheresse agricole (SPI6) sévère dans le bassin de Souss Massa y compris la plaine de Sidi Ifni.

Figure 5.9 : Répartition spatiale de la fréquence de la sécheresse agricole sévère109

108MASEN (2014) 109 ABH SMD

93

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

L’analyse des fréquences, permet d’arrêter les intensités suivantes de la sévérité de la sécheresse Agricole : Intervalle de variation Pourcentage du bassin affecté, régions principales Intensité de fréquences touchées

Normale De 22% à 60% Partie centrale du bassin Modérée De 20% à 34% Le centre de Tamghart à Sebt El Guerdane Forte De 4% à 25% Tout le bassin Sévère De 1% à 17% Tout le bassin sauf la région de Sebt El Guerdane Extrême De 0% à 13.5% Massa et Haut Souss

Tableau 5.10 : Intensités de la sévérité de la sécheresse agricole Les sécheresses dites précoces (anomalies pluviométriques entre Octobre et Décembre) se manifestent quasiment une année sur deux. Tout le bassin est concerné par le phénomène. Quant aux sécheresses printanières, leurs fréquences sont également élevées surtout dans les régions nord du bassin (>64%). Les sécheresses estivales sur tout le bassin ont des fréquences qui dépassent 60%, atteignant 76% dans le nord. Ces données dénotent le fort recours à l’irrigation dans toutes les régions du bassin La sensibilité de la Province de Tata, est jugée extrême, pour la sécheresse météorologique. Elle est générale pour l’ensemble du territoire de la Province. Par rapport à la sécheresse agricole, le même document, transcris 03 zones à sensibilité extrême à savoir :  Les zones de bours : peu habitées et directement dépendant des épisodes pluvieux  Les zones d’épandage d’eaux de crue : moyennement habitées, essentiellement tournées vers la production céréalière et directement dépendantes des crues  Les zones irriguées : fortement habitées, tournées vers la production arboricole, et dépendantes des lâchers des barrages Les zones de bour seront donc les premiers à ressentir les effets de la sécheresse, suivies des zones d’épandage puis les zones irriguées. Ces dernières dépendent en effet, plutôt des stocks des barrages et donc sont à forte sensibilité à la sécheresse hydrologique. L’atelier de concertation local, a permis aussi de convenir que les oasis, sont extrêmement sensibles à la sécheresse météorologique, touchant de près la débitance dans les khettaras et les séguias traditionnelles. ACCENTUATION DES RISQUES D´INONDATION : La classification du risque d’inondation dans le cadre du PNI, s’est appuyée sur une analyse croisée, entre les données d’enquêtes de terrain, et la cartographie. Six (06) catégories de risque sont retenues, à savoir : humain, constructions, infrastructures, économique, environnemental et agricole. Pour chaque catégorie, des niveaux de risque ont été arrêtés. A titre d’exemple, le risque humain s’est défini comme suit Niveaux du risque Description humain Faible Risque de blessés-personnes isolées pendant une inondation de longue durée Moyen Risque de victimes (1 à 10 personnes) Elevé Risque de victimes (10 à 50 personnes) Très élevé Risque de victimes (plus que 50 personnes)

Tableau 5.11 : Niveaux des risques humains retenus dans le cadre du PNI Un historique des inondations de la Région de Souss Massa est disponible. Etalé depuis 1988 jusqu’à 2015, le risque humain enregistré oscille entre faible et élevé. Le nombre de victimes varie entre 1 à 13 morts. Le risque économique demeure le plus important, suivi des pertes des constructions (700 habitations effondrées à Tata, lors des inondations du 21/09/2014). L’inventaire des sites inondables du territoire est fourni par le PNI. 206 points noirs sont recensés. La Province de Taroudant, suivie de Tata, demeurent les Provinces les plus sensibles aux risques d’inondations.

94

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

En termes de typologies, les risques prépondérants sont de nature humaine (au niveau du Grand Agadir, et plusieurs douars pour la Province de Taroudant), ou de constructions (Province de Tata, particulièrement). Les risques de nature agricole y sont également prépondérants. La carte suivante représente la répartition spatiale desdits points noirs :

Figure 5.12 : Carte de répartition des points sensibles aux inondations L’évaluation des sites inondables du territoire, s’est appuyée sur un historique pluviométrique et hydrologique. Cela ne tient pas compte d’éléments caractéristiques de CC, à savoir l’augmentation des fréquences des crues mais également leurs intensités. Dénotons par ailleurs, que la crue « centennale » vécue en Février 2010, constitue un point d’inflexion pour les hydrologues de l’ABHSMD. Les différents critères de dimensionnement sont actuellement remis en cause. Il n’est pas à écarter, donc, que le CC peut engendrer une révision du dimensionnement (crues centennales à réévaluer). Dans ce cas, d’autres points noirs peuvent se multiplier, compromettant ainsi, les programmes de lutte contre les inondations arrêtés par la stratégie sectorielle. Par rapport à la crue de Février 2010, son ampleur reste bien à l’esprit des différents acteurs rencontrés. A titre informatif, la réhabilitation du réseau d’assainissement liquide du Grand Agadir a coûté à la RAMSA110, 46MDH, du au colmatage et aux casses dans le réseau. Ce chiffre est à comparer avec le coût usuel « en année normal » ne dépassant pas 5MDH.

110 RAMSA (2016)

95

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

V.1.3 Evaluation de la vulnérabilité des ressources en eau face au CC Au terme de l’analyse précédente, le bilan hydrique des principales nappes du territoire est déficitaire. L’effet du CC imputera une perte en ressources renouvelables, et fragilisera davantage ces ressources. Les mécanismes de la recharge artificielle peuvent être affectés par colmatage de leurs retenues (fortes crues). La fourniture en eau potable à partir des barrages sera aussi réduite. Par rapport aux phénomènes extrêmes, le territoire comporte plus que 260 points jugés sensibles aux inondations. Ce nombre peut être revu à la hausse. Par unité d’exposition, les niveaux de vulnérabilité se situent généralement dans des seuils élevés et très élevées, tel qu’ils sont présentés ci-après : Niveau de vulnérabilité des Unités Territoriales Principaux indicateurs de vulnérabilité ressources en eau face au CC

 Intrusion marine Augmentation de la demande en eau  potable et touristique Très élevé Zone littorale

 Baisse du niveau piézométrique  Augmentation de la demande agricole  Multitude des points sensibles aux inondations  Diminution des performances du Très élevé Zone de plaine mécanisme de la recharge  Augmentation de l’intensité des sécheresses  Tarissement des sources  Diminution des apports  augmentation des points sensibles aux Élevé Zone du Haut-Atlas inindations  Diminution drastique des ressources souterraines (tarissement des points d’eau)

 Augmentation de l’intensité des Très élevé Zone de l´Anti-Atlas sécheresses  Diminution des débits dans les khettaras Augmentation de l’intensité des  sécheresses Très élevé Zone présaharienne Tableau 5.1 : Grille d´évaluation de la vulnérabilité des RE par rapport aux unités territoriales d´exposition retenues

96

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

V.2 AGRICULTURE

La baisse et la modification du régime des précipitations associées à une augmentation des températures et aux fortes valeurs de l’évapotranspiration potentielle auront un impact certain sur les deux composantes du secteur agricole, végétal et animal. A titre de rappel, les impacts relatifs au secteur agricole, qui sont développés dans le présent rapport, ont été priorisés dans le cadre du SSE ACC.

V.2.1 Impact du changement climatique sur la production végétale : Il est évident que l´agriculture demeure le secteur le plus dépendant du climat et par conséquent le plus exposé aux effets du changement climatique. Selon les spécialistes, 80% de la variabilité de la production agricole dans le monde est liée aux conditions climatiques111.

Figure 5.11 : Risques principaux à l’échelle mondiale pour le secteur agricole et, y compris le potentiel de réduction des risques grâce à des mesures d’adaptation112

IMPACT SUR LE RENDEMENT DES CULTURES : A l´instar des pays arides, l’agriculture marocaine repose essentiellement sur une agriculture pluviale qui domine largement les superficies cultivées. Les rendements des principales cultures, en particulier les céréales, sont très volatiles et oscillent au gré des fluctuations interannuelles de la pluviométrie. Dans le territoire, les superficies irrigables, qui pourraient réduire cette dépendance vis-à-vis du climat, représentent environ le 1/3 de la SAU totale, soit 156.000 ha, et contribuent de manière substantielle dans la production agricole. Durant les quinze dernières années, les rendements des principales céréales (blé dur, blé tendre et orge) enregistrés dans la zone d´action de l´ORMVA/SM cultivées en bour affichent des niveaux majoritairement très faibles et variables. Ils sont compris entre 17qx/ha pour le blé tendre durant la campagne 2008-2009 (avec un cumul pluviométrique moyen de 200 mm), et des rendements pratiquement nuls durant les campagnes sèches. Néanmoins, les rendements enregistrés en irrigué subissent à un degré moindre la forte variabilité des précipitations et récurrences des sécheresses ; à titre d´exemple la variation du rendement du blé tendre a resté comprise entre 35 qx/ha et 20 qx/ha presque indépendamment des fortes fluctuations de la pluviométrie (Figure 5.12).

111 FAO cité par BALAGHI R. 112 AR5/GIEC (2015)

97

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Rdt. Précipitations en qx/ha en mm 40 400

35 350

30 300

25 250

20 200

15 150

10 100

5 50

0 0

Cumul annuel pluviométrie (mm) BT (Irrigué) BD (Irrigué) Orge (Irrigué) BT (bour) BD (bour) Orge (bour) Figure 5.12 : Evolution du rendement des céréales (Qx/ha) pendant les cinq dernières campagnes agricoles dans la zone d´action de l´ORMVA SM113

Dans une étude réalisée en 2009 sur l’impact des changements climatiques au Maroc, menée par un consortium d’institutions internationales (BM, FAO) et marocaines (DMN, INRA), trois principaux constats peuvent être déduits114 : 1. Les projections climatiques sur le Maroc indiquent que l’aridité va progressivement augmenter en raison de la diminution de la pluviométrie et de l’augmentation de la température. L´augmentation de l´aridité n´exclura pas des années sporadiquement très pluvieuses ; 2. L'augmentation de l'aridité aura des répercussions négatives sur les rendements agricoles surtout à partir de 2030, notamment les cultures pluviales (non irriguées). Dans l’hypothèse où l'eau d'irrigation continuera à être disponible en quantités suffisantes, la plupart des cultures continueront à voir leurs rendements augmenter malgré les changements climatiques. Pour les cultures irriguées, l'augmentation de température, couplée à une irrigation qui assure les besoins des cultures, pourraient favoriser la croissance des plantes cultivées et par conséquent la récolte de la plupart des cultures ; 3. En termes de progrès technologique115 : selon le scénario A2116 et sans progrès technologique, le rendement du blé dur pluvial continuerait en baisse avec des impacts modérés jusqu’en 2030 et sévères au-delà. Ces impacts pourraient être compensés en partie par le progrès technologique tout au moins jusqu'en 2050. Dans le scénario B2117 plus favorable, le progrès technologique pourrait compenser l'impact des changements climatiques même jusqu'en 2100 (Figure 5.13).

113 ORMVA SM (2016) 114 BM (2009) 115 Pris dans son sens le plus large, comprenant l'amélioration génétique des plantes cultivées, l'utilisation des fertilisants et pesticides, la mécanisation, les techniques de labour, etc. 116 Scénario A2 : Il s'agit d'un scénario pessimiste qui décrit un monde où la population mondiale est en rapide augmentation, avec une croissance économique forte qui repose sur des technologies polluantes dans un monde devenu plus protectionniste avec des inégalités croissantes entre le Nord et le Sud. Recours persistant aux énergies fossiles, croissance économique inégale selon les régions. 117Scénario B2 : Il s'agit d'un scénario optimiste qui décrit un monde où l'accent est placé sur des solutions locales, dans un sens de viabilité économique, sociale et environnementale. La population mondiale s’accroît de manière continue mais à un rythme plus faible que dans A2. Il y a des niveaux intermédiaires de développement économique et l’évolution technologique est moins rapide et plus diverse.

98

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Figure 5.13 : Impacts des changements climatiques sur le rendement du blé dur pluvial au Maroc118

Néanmoins, les zones agroécologiques ne seront pas touchées de la même manière par le changement climatique. L´aptitude à être cultivées des zones qualifiées de "favorable" et "intermédiaire" serait affectée négativement par le CC, tandis que les zones qualifiées de "vulnérables" perdront progressivement leur vocation à être cultivées (Figure 5.14).

Ainsi, le territoire de la région SM deviendrait à faible aptitude à inapte à la culture des blés dans les zones bour.

Figure 5.14 : Impact des changements climatiques sur la vocation agricole des terres à la culture du blé, selon le scénario A1B119 Cette baisse de productivité agricole et la perte de la capacité des terres à être cultivées dans les zones bour, seraient accompagner inéluctablement par :

Un déplacement de l'aire de culture de certaines espèces comme celles qui sont exigeantes en eau (maïs, tournesol, fève, olivier) ou qui seront affectées par la hausse des températures (espèces arboricoles fruitières ayant besoin en froid) ; Et la perte de fertilité des sols en raison de la baisse de la matière organique des sols et de l'érosion hydrique et éolienne120.

IMPACT SUR LA DEMANDE EN EAU AGRICOLE : L’eau est un facteur de production essentiel en agriculture tant pour la production végétale que pour la production animale. En effet, le volume d’eau nécessaire à la production végétale dépend des conditions du sol, de la variété des cultures et des températures. En fait, le recours à l´’irrigation s´avère une alternative de choix pour améliorer la résilience des agriculteurs dans le contexte extrêmement difficile de variabilité et de changement climatiques. En considérant les superficies agricoles totales et l’évolution de l’importance relative des cultures dans l'assolement, ainsi que le respect des engagements des partenaires contenues dans le contrat de nappe, notamment l´arrêt des extensions des superficies cultivées et en matière de reconversion des

118 BM (2009) 119 Mereu et al. 2009 ; Motroni et al. 2009 cités par BALAGHI R. 120 BALAGHI R. et JLIBENE M. (2009)

99

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

superficies convenues en irrigation localisée, les simulations réalisées au niveau des bassins de Souss- Massa, dans le cadre du PDAIRE, ont tablé sur une baisse progressive de la demande en eau agricole passant ainsi de 994 Mm3 en 2007 à 839,5 Mm3 en l´horizon 2030 (Figure 5.2.5). Cette baisse variera d'un périmètre à l'autre selon que l'on passe du gravitaire au localisé ou de l'aspersif au localisé, elle concerne essentiellement les périmètres d´ Moderne, le Souss amont, et le périmètre privé121.

1200

1000

800

600

400

200

0 2007 2012 2020 2030

Eau de surface Eau souterraine Total Linéaire (Total)

Figure 5.15 : Projection de la demande en eau agricole (Mm3)122

En prenant en considération le CC, Cette demande augmenterait de 8% à 15%123. Le plus grand ratio est enregistré sur la zone amont du Souss, il est évalué à 16% selon le scénario le plus pessimiste (ou l’augmentation de la température est évaluée de 2.25 °C à 2.75°C).

IMPACTS SPECIFIQUES AU SYSTEME OASIEN : Les études disponibles mettent en garde une situation de pénurie dans le système oasien du territoire124. L’indicateur de la disponibilité en eau va continuer à croire, ce qui traduit un niveau de stress élevé. Les changements de pluviométrie et de température pour la période 2020-2050 se traduiront par une demande en eau dépassant 100 mm/m² pour certaines cultures dans le système oasien. Selon la même source, le bilan hydrique, notamment de la luzerne, le palmier et les arbres fruitiers seront très pénalisées par le CC. V.2. Impact du changement climatique sur la production animale Le changement climatique a des incidences directes et indirectes sur la production animales, en particulier sur le plan de la productivité des animaux et des modifications de la disponibilité de fourrage et de pâturages. En effet, le secteur de l´élevage doit faire face de manière concomitante à une transformation graduelle du climat sur le long terme et à des épisodes de stress climatique important de plus en plus fréquentes125.

Par ailleurs, les systèmes de production animale sont responsables de l´émission d´environ 18 % de gaz à effet de serre dans le monde. Cependant, les parcours pourraient contribuer également à la séquestration de carbone dans les sols et à réduire drastiquement les émissions issues du secteur agricole. A l´échelle régionale, les systèmes de production animale sont assez divers (intensif, extensif, oasien…), et assurant une multiplicité de fonctions et de services (alimentation, capital, trésorerie, fertilisation...).

En effet, la contribution de l´élevage dans l´économie locale est centrale et constitue une source substantielle de revenues dans les zones pauvres et marginales. En termes d´effectifs, le cheptel régional compte actuellement 1,29 Millions de têtes, composé respectivement de 54% d´ovins, 36% de caprins et 10% de bovins.

121 PDAIRE (2008) 122 PDAIRE (2008) 123MASEN (2014) 124MdcE et PNUD (2012.) 125FAO

100

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

L´évolution prévue à l´horizon 2020, affiche une augmentation qui varie de +3,92% pour les ovins à +20,86% pour les caprins soit un effectif total de 1,42 Millions de têtes, composé respectivement de 50% d´ovins, 40% de caprins et 10% de bovins. Le gros bétail, en l´occurrence les bovins, est majoritairement sédentaire et dont 78.000 têtes126 sont de race pure sélectionnée pour la production laitière ou de viande rouge.

Dans la zone oasienne, l´effectif du cheptel varie généralement en fonction des précipitations annuelles et la disponibilité du fourrage. A partir Figure 5.16 : Evolution de l´effectif du cheptel au niveau de la région SM du milieu des années 90, une baisse constante du nombre de chèvres et de moutons a été relevée, en raison de la sécheresse continue. Le nombre du gros bétail a également diminué malgré leur sédentarisation. Néanmoins, leur diminution n'a pas la même ampleur que celle observée au niveau des moutons ou des chèvres127.

V.1.3 Evaluation de la vulnérabilité du secteur agricole La vulnérabilité du secteur agricole quant aux effets du CC a été bien explicitée par la documentation fournie par les acteurs concernés et exprimée lors des ateliers de concertation. Ainsi, par unité d’exposition, le niveau de la vulnérabilité varie de moyen à très élevé, tel qu’il est présenté ci-après : Niveau de vulnérabilité Unités Territoriales Principaux indicateurs de vulnérabilité du secteur agricole d´exposition face au CC  Unité territoriale à valeur agricole limitée  Vulnérabilité se resentira essentiellement dans les petites parcelles agricoles et dans la

disponibilité de l’eau pour l’arrosage des espaces Moyen Zone littorale verts

 Diminution du rendement et de la SAU  Augmentation du coût du pompage pour les zones irriguées Très élevé Zone de plaine  Diminution de la productivité animale

 Dégradation de l’Agriculture vivrière et diminution de la production du cheptel Élevé Zone du Haut-Atlas

 Forte dégradation du rendement de l’agriculture essentiellement vivrière  Diminution du potentiel de fourrage et de Très élevé Zone de l´Anti-Atlas pâturages

 Pénalisation des cultures non résilientes par le stress hydrique  Dégradation accentuée du potentiel de Très élevé Zone présaharienne fourrage et de pâturage

Tableau 5.2 : Grille d´évaluation de la vulnérabilité du secteur agricole par rapport aux unités d´exposition retenues

126Dans la zone d´action de l´ORMVA SM 127IMPETUS (2008)

101

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

V.3 FORETS ET BIODIVERSITE V.3.1 Facteurs de vulnérabilité des ressources forestières Les formations naturelles sont soumises à des multiples phénomènes et pressions d´origine climatique et anthropiques, notamment :

DESERTIFICATION : l´arganeraie est particulièrement sensible au phénomène de désertification et à la dégradation des terres. Cette sensibilité est due à la pression du pâturage, qualifiée de forte à excessive sur 67% de cet espace, et dans une moindre mesure l’érosion hydrique.

Cette pression est accentuée par les faibles niveaux de productions associés à un usage continu dans le temps, en l’absence de possibilités de mouvements des troupeaux. De plus, cette zone connaît des visites assez fréquentes de troupeaux externes, en particulier camelins en provenance des provinces du Sud128.

URBANISATION ET PRESSION Source : PANLCD (2013) ANTHROPIQUE : L´extension du bâti aux dépens de la forêt d’arganier constitue un véritable fléau, notamment dans les zones Figure 5.17 : Cartes des niveaux de sensibilité à la limitrophes aux grands centres urbains de la désertification de la zone incluant le Souss Massa région (Figure 5.18).

En fait, l´arganeraie s´est transformée au gré de l´expansion des villes à une réserve foncière destinée à accueillir des projets immobiliers, des infrastructures sociales, des carrières ...

A titre d´exemple, durant la période 1969-2006, la forêt Mesguina a subi la distraction d´une superficie 1.400 ha pour l´urbanisation et d´une perte considérable en termes de densité129.

Figure 5.18 : Carte de distribution des pressions anthropiques combinant la densité de la population et l´intensité de l´utilisation des terres130

128 PANLCD (2013) 129 TTOBA (2006) 130 IUCN et WRI (2016)

102

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

La frange littorale du territoire est caractérisée par une diversité biologique marine et terrestre unique de son genre. Cette frange est soumise à divers types de pressions. La densité élevée de population et le phénomène de littoralisation sont considérés parmi les menaces qui pèsent le plus sur ces écosystèmes naturels. En effet, la majorité de la population du territoire vit le long du littoral. A cela s’ajoute, la visite de plus d´un million de touristes par an (ils étaient de 1.083.963 touristes en 2011131). Les visiteurs et les résidents exercent ainsi une forte pression sur les milieux naturels. Les aménagements associés au tourisme et aux projets d’infrastructures impliquent souvent le défrichement de la végétation naturelle, la plantation d’arbres et d’arbustes ornementaux et de gazon pour les pelouses et les golfs, avec des impacts marqués sur la biodiversité.

AGRICULTURE INTENSIVE : A partir des années 70, les forêts d´arganiers ont subi de plein fouet les effets de l´extension de l´agriculture intensive destinée vers l´export. Ces effets ont été particulièrement concentrés au niveau de la forêt d´Admine (forêt de plaine), dans laquelle on a estimé le rythme de dégradation à cause des mises en culture à environ 600 ha/ an durant la période 1969-1986132.

PRELEVEMENTS DE BOIS DE FEU : Les prélèvements de biomasse sous forme de bois de feu et d'unités fourragères pâturées au niveau des écosystèmes naturels sont, par endroits, largement supérieurs à celles produites par les écosystèmes.

En dépit, du potentiel productif assez limité de l´arganeraie, ne dépassant pas 350.000 m3 /an, environ 1,15 Million de m3 de bois de feu y sont prélevés annuellement. Ce déséquilibre flagrant, aggravé par les conditions climatiques rudes (chutes de neige, basses températures), est causé principalement par les prélèvements directs des populations, soit à titre de droit d’usage, soit sous forme d’enlèvements délictueux133. Notons qu’il est, néanmoins, possible de réduire drastiquement la consommation de bois de feu par la promotion de l’efficacité énergétique avec l’évitement l’émission de 227.855 tCO2e/an, soit une réduction de 207.149 Mm3/an de bois énergie134.

V.3.2 Impacts du changement climatique sur les formations forestières et la biodiversité Les formations forestières régionales demeurent un atout crucial tant pour faire face aux méfaits du dérèglement climatique (en contribuant dans la séquestration du carbone) qu’en fournissant des apports substantiels aux économies locales et au bien-être humain. Trois impacts principaux du CC sur le secteur Forêts et biodiversité sont recensés. Ces impacts ont été priorisés lors du processus concerté d´élaboration du SSE ACC. Il s´agit des impacts prioritaires suivants : 1. La dégradation des sols ; 2. La détérioration des ressources sylvo-pastorales ; 3. Et la détérioration de la biodiversité.

DEGRADATION DES SOLS : Il demeure clair, que le CC couplé aux différentes pressions exercées sur les ressources naturelles intensifient le processus de dégradation des sols et amplifient les effets biophysiques et socio-économiques qui en découlent. Ces phénomènes auraient des répercussions négatives sur la production agricole, les moyens de subsistance et la production et la fourniture d’autres biens et services écosystémiques135. Les contrôles de l’envasement effectués dans les retenues de barrages et les mesures de turbidité au niveau des stations hydrologiques constituent un indicateur pertinent (retenu d’ailleurs dans le processus SSE-ACC) pour l’évaluation quantitative de la dégradation spécifique des sols. Cette dernière varie de 340 à 660 t/Km²/an selon les caractéristiques géologiques et géomorphologiques des bassins versant des différents barrages. Le taux d’envasement de ces derniers a été évalué par des campagnes bathymétriques. Il en ressort que ce premier a atteint 3.76 Mm3 au niveau du barrage Abdelmoumen et 11Mm3 au niveau du barrage Y.B.tachefine.

131SSE ACC (2014) 132EL YOUSSFI (1988) 133 HCEFLCD (2011) cité par BOUYER O. & LE CROM M. (2013) 134 Selon scénario de référence REDD+ cité par BOUYER O. & LE CROM M. (2013) 135 PNUE (2007)

103

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

L’historique disponible (2007-2013) ne fournit pas une tendance visible de l’augmentation du taux d’envasement mais demeure hypothétiquement plausible, pour les différents ouvrages hydrauliques du territoire.

3 /an

3 2,5 Mm 2

1,5

1

0,5

0 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Abdelmoumen Dkhila Aoulouz Imi El Kheng Mokhtar Soussi Moulay Abdellah

Figure 5.19 : Evolution du taux d´envasement des barrages relevant de la région du SMD (en Mm3/an)136 Une capacité totale perdue de l’ordre de 20Mm3 dans les différentes retenues de barrage, est enregistrée en quelques années. Elle est considérée importante, et pourrait représenter une menace à la performance et la capacité de stockage des barrages, et à leur sécurité de manière générale. La sédimentation des canaux d’irrigation et la turbidité élevée des eaux des apports constituent aussi une problématique affectant directement la qualité des eaux du territoire. Le problème de l’érosion n’est pas homogène à l’échelle du territoire, mais touche globalement près de 40% de sa superficie. Les plaines sont soumises à l’érosion éolienne, quant aux versants, les dégradations varient en fonction 350 m3/km2/an et 600 m3/km²/an. (Tableau 5.3). Pour ces derniers, l’érosion est conditionné par un ensemble de facteurs intrinsèques des bassins versant, particulièrement au :  caractère montagneux et le climat agressif caractérisé par une alternance des périodes sèches et humides avec des pluies dévastatrices pour les sols ;  conditions pédologiques et érodabilité des sols ;  couvert végétal forestier à faible densité ou inexistant ;

Les pratiques agricoles inadaptées, notamment en altitude, où les labours rendent, en outre, les sols ameublis et sensibles à l´érosion. Bassins/ Barrages – stations hydrologique Dégradation spécifique en m3/km2/an Souss Aoulouz 405 Mokhtar Soussi 600 Abdelmoumen 550 Sidi Abdellah 660 Massa Youssef Ben Tachfine 415 Amaghouss 400 Tankist 390 Bassin côtier atlantique Tamri 338 Immi Mikki 537 My Abdellah 368

Tableau 5.3 : Dégradation spécifique des sols dans les bassins de Souss, Massa et côtier atlantique

136 SSE ACC (fournisseur des données : ABH SMD)

104

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

DETERIORATION DES RESSOURCES SYLVO-PASTORALES : L’impact du CC sur les ressources 137 sylvo-pastorales fait objet de controverses . Pour certains scientifiques, l’augmentation du CO2 dû au réchauffement climatique aura un effet à priori bénéfique sur la croissance des plantes en stimulant la photosynthèse. Pour d’autres la combinaison entre les facteurs, climatiques (variation de températures et précipitations) et édaphiques (fertilité) limiterait plutôt le potentiel de production138. Il reste néanmoins, incontestable que le CC (augmentation de la température de l´air et baisse des précipitations), portera des perturbations aux ressources sylvo-pastorales. Il s’agit essentiellement de:  La perturbation des fonctions physiologiques des plantes au-delà de certains seuils de hausse de température ;  Le raccourcissement des cycles de production et de reproduction des plantes ;  L´augmentation de la demande en eau des plantes pastorales ;  La diminution de la qualité et la digestibilité des fourrages qui seront dus à une plus grande lignification des plantes ;  Le changement de la composition et la distribution des espèces dans les parcours (légumineuses, herbacées annuelles ou herbacées pérennes) ;

Par rapport au territoire, une étude menée par l´ANDZOA sur la transhumance dans l´aire de l´arganeraie, a mis en évidence, que durant les dernières décennies, les pressions anthropiques sur les ressources naturelles (agriculture intensive, urbanisation, augmentation des cheptels...) jumelées aux conditions climatiques extrêmes, ont engendré, des dysfonctionnements profonds de ses écosystèmes pastoraux. Ces dysfonctionnements se sont, en effet, accentués, par l´affaiblissement des organisations coutumières, les déséquilibres sociaux, les changements de statut foncier sur l'espace pâturé (passage du collectif au privé) et par la régression de la mobilité et la sédentarisation139. La mobilité des cheptels dans l´aire de l´arganeraie et les provinces du Sud est, en fait, conditionnée par deux principaux facteurs : la pluviométrie et la présence des points d’eau pour l’abreuvement pendant la saison estivale. Selon les trois systèmes écologiques identifiées par ladite étude, les couloirs et itinéraires de transhumance s´organisent au gré de ces deux facteurs et font apparaitre six scénarii possibles de mobilité des transhumants140 (Figure 5.20). Les scénarii 3 et 4 seraient particulièrement néfastes pour l´arganeraie, qui subira, en somme, la pression des cheptels sédentaires, et sera également le lieu de séjour des troupeaux des camelins, ovins et caprins affluant des provinces de Sud et du Sud-est. Ainsi et dans le même sens, l’étude a conclu que la charge animale additionnelle couplée aux faibles niveaux production, caractéristique, de l´écosystème d´arganier, contribueraient à exacerber les conflits d´usage des ressources forestières. La récurrence des années sèches ne fera qu’amplifier ces phénomènes enchevêtrés. A signaler finalement que, l’effet perturbateur du CC se traduira, aussi par la récurrence des évènements extrêmes, qui impactent directement les dynamiques végétales.

En conclusion, les impacts du CC sur les ressources sylvo-pastoraux est complexe. Ils ne se limitent pas uniquement aux aspects physiologiques et productifs des espèces et espaces pastoraux, mais concernent aussi les pratiques pastorales qui s’influencent à leur tour au gré des facteurs environnants, notamment la pluviométrie.

137 Selon le GIEC, le rendement des plantes à 550 ppm de CO2 pourrait augmenter de 10 à 25% pour les plantes, à condition toutefois que d’autres facteurs climatiques (variation de températures et précipitations) ou édaphiques (fertilité) ne viennent pas limiter ce potentiel. 138 IRAM (2013) 139 BOURBOUZE A. (2000) 140 ANZOA (2012)

105

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Figure 5.20 : Scénarii possibles de mobilité des transhumants141

DETERIORATION DE LA BIODIVERSITÉ : Le CC peut indubitablement, devenir le plus important facteur directement responsable de l'appauvrissement de la diversité biologique d'ici la fin du siècle, selon les scientifiques. D’une manière générale, la détérioration de la biodiversité, induite par le CC, s’aggraverait aussi par les changements dans l'utilisation des terres. Les facteurs de vulnérabilité visés se résumerait à :  Changements dans la répartition des espèces ;  Augmentation des taux extinction ;  Changements dans les périodes de reproduction ;  Changements dans la durée des saisons des cultures. A l’échelle nationale, et en considérant l´année 2000 comme état de référence d´utilisation des terres, le taux de perte en biodiversité est estimé à 24%.

En matière d´espèces menacées, le tableau ci-après reporte le nombre d´espèces menacées au niveau du Maroc par groupe taxonomique selon les deux conventions internationales CITES142 et CMS143. Les groupes taxonomique des oiseaux et mammifères restent particulièrement les plus menacées, selon cet inventaire. Ils sont de 106 espèces pour la CITES et 287 espèces pour la CMS.

141 ANDZOA (2012) – Figure réalisée et adaptée par les auteurs 142Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction 143Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage

106

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Groupe taxonomique Liste CITES des espèces CMS 1 Oiseaux 62 240 2 Mammifères 44 47 3 Invertébrés 28 9 4 Poisson 12 3 5 Reptiles 8 0 6 Amphibiens 1 0

Tableau 5.4 : Nombre d´espèces menacées (selon CITES et CMS) par groupe taxonomiques

A l’échelle territoriale, c’est la zone du Haut-Atlas qui abrite une diversité mammalienne très importante, soit une soixantaine d´espèces de mammifères. Le gradient de la diversité baisse progressivement en se déplaçant vers le sud du territoire. Toutes les unités du territoire, regroupent des espèces menacées. Ces dernières sont contrastées dans la zone de plaine et du Haut-Atlas occidental (Figure 5.21).

Source : IUCN

Figure 5.21 : Zones de diversité mammalienne et nombre d´espèces de mammifères menacées144

ARGANERAIE : De par ses vocations et ses services écosystémiques multiples, ce système agro- sylvo-pastoral concentre plusieurs problématiques issues de ces changements globaux : urbanisation, désertification, surpâturage, collecte systématique des fruits… Ceci rend les impacts dus au CC, beaucoup plus perceptibles et néfastes. Les études menées récemment confirment avec éloquence cette tendance :  Dans le contexte du CC, l´analyse de la vulnérabilité des peuplements d´arganier pour l´horizon 2050 permet de faire le constat que la zone la plus critique concerne la vallée du Souss en dessous de 600 m et à plus de 30 km de la mer. L’évolution climatique dessinée par l’ensemble des modèles conduit à un passage à l’arganeraie azonale des lits mineurs des oueds et des ravins avec probablement une rétractation forte des espaces aujourd’hui occupés ;  Au niveau de la plaine Souss Massa, les deux scénarios probables de régression annuelle de l’arganeraie sont de 2,3% et 3% (Figure 5.22). Soit un sérieux problème, vu l’écart énorme entre les efforts de reconstitution des forêts et leur rythme de dégradation.  Selon les zones, la régression de la superficie agricole utilisable dans le territoire est estimée entre 29% et 73%. Ce recul est accompagné d’une tendance progressive à la conversion des terres naturelles (forêt et parcours) en vue de compenser les pertes en terres agricoles.

144 TEMPLE, H.J. et CUTTELOD, A. (2009)

107

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Figure 5.22 : Tendances de régression de la densité de l´arganeraie145

En dépit de la résilience naturelle développée par certaines espèces relevant du biote continental dans les conditions d´aridité caractérisant la région, il se trouve cependant que le contexte récent du CC et l’intensité des pressions zoo-anthropiques menacent lourdement la richesse floristique et faunistique régionale. La figure suivante montre le nombre d´espèces animales menacées à l’échelle national et au niveau de la RBA.

Figure 5.23 : Nombre d´espèces végétales et animales en danger ou menacées dans la Réserve de Biosphère d´Arganeraie

ECOSYSTÈME PRESAHARIEN : Cet écosystème joue un rôle écologique de premier ordre, il se dresse comme rempart contre l´avancée du désert et constitue un refuge inespéré de la biodiversité.

145 HAJIBI A. (2009)

108

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Subissant déjà des pressions anthropiques et des dégradations environnementales (sécheresse, salinité, ensablement, Bayoud, invasions acridiennes…), l’écosystème présaharien, se retrouve au fur et à mesure face au défi additionnel du CC. D’autres contraintes plus significatives y sont associées, notamment la pénurie d’eau, l’augmentation de la fréquence des événements météorologiques extrêmes. La variabilité et la richesse biologique de l’écosystème présaharien est sans équivoque importante et diversifiée. Ce qui fait de lui, le centre de la diversité et de l’endémisme à l’échelle continentale. Notons que trois facteurs sont à l´origine de cette diversité biologique :

 Diversité des substrats à l’intérieur de ces espaces ;  Extension verticale des gradients hydriques et thermiques extrêmes qui créent des systèmes écologiques variés ;  Position dans la zone de contact des régions floristiques méditerranéennes, irano-turaniennes et sahariennes. Signalons que dans la RBOSM, les habitats pour la faune sont extrêmement variés, en particulier grâce à une topographie très contrastée. Raison pour laquelle le territoire de la RBOSM présente un intérêt majeur en termes de représentativité, particulièrement pour la faune de vertébrés du Maroc.

Ce milieu agroécologiques abrite, en outre, une agriculture qui se distingue par une grande diversité de systèmes de cultures basés sur la polyculture, avec ou sans association avec l’élevage. La pratique de plusieurs cultures sur les mêmes parcelles est très courante.

Les cultures en étages confèrent également aux oasis, principaux repères de l’écosystème présaharien, une beauté paysagère typique et présente une grande attraction touristique.

V.3.3 Evaluation de la vulnérabilité du secteur forêt/ biodiversité Unités Niveau de vulnérabilité Territoriales Principaux indicateurs de vulnérabilité du secteur forêts/ d´exposition biodiversité face au CC  Dégradation de l’Arganeraie et intensification du surpâturage  augmentation de l’Urbanisation et pressions Élevé Zone littorale anthropiques  Dégradation particulièrement accrue de l’Arganeraie  Dégradation de la qualité des eaux souterraines Très élevé Zone de plaine par la turbidité des crues  Dégradation des sols et des versants  Augmentation des prélèvements de bois de feu  Détérioration de la biodiversité, notamment les Zone du Haut- espèces menacés Très élevé Atlas  Dégradation de l’Arganeraie  Surpâturage et changements des pratiques pastoraux Zone de l´Anti-  Détérioration de la biodiversité Très élevé Atlas  Pénurie d’eau, Augmentation de la fréquence des événements météorologiques extrêmes (dégradation de l’écosystème oasien)

Zone  Surpâturage Très élevé présaharienne  Détérioration de la faune vertébrée Tableau 5.5 : Grille d´évaluation de la vulnérabilité du secteur forêts/ biodiversité par rapport aux unités d´exposition retenues

109

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

V.4 LITTORAL ET PECHE

Le CC constitue une menace additionnelle, directe et indirecte, pour les écosystèmes océaniques et côtiers déjà fragilisés par d’autres pressions anthropiques. Ces menaces vont avoir des impacts biophysiques sur la distribution et la productivité des stocks. Elles auront également des impacts écologiques et socio-économiques indirects qui pourraient s'étendre jusqu'à la structure et la productivité de certains écosystèmes et la distribution des espèces. A l’échelle internationale, l´économie marocaine a été classé hautement vulnérable aux impacts du changement climatique sur le secteur de pêche (11ème rang parmi 133 pays évalués). Cette vulnérabilité est justifiée principalement par : La grande dépendance à l'égard de la pêche des communautés côtières ; L’importance des zones d’upwelling, principal moteur de la productivité le long de la côte Atlantique, et particulièrement vulnérables aux impacts du changement climatique ; Les moyens économiques limités des acteurs qui entravent les investissements nécessaires à tout effort d’adaptation146. Vu l’importance stratégique de la pêche au niveau national et territoriale, il s´avère inévitable d´améliorer et approfondir, désormais, les connaissances des impacts du CC, pour limiter l’exposition potentielle. Les mesures de gestion des pêches, de protection des écosystèmes clés et de sauvegarde du littoral sont des outils essentiels à déployer et à concrétiser. V.4.1 Facteurs de vulnérabilité du littoral et de la pêche LITTORAL : Sur un linéaire côtier d’environ 200 km de la façade atlantique, le littoral du territoire constitue l’une des grandes richesses et l’axe majeur autour duquel se structurent l’ensemble des activités industrielles et économiques et les agglomérations urbaines les plus importantes. La baie d´Agadir est une baie ouverte formée de plages de sable et de cordons dunaires. Morphologiquement, l’arrière-côte comporte des reliefs au nord de la ville Agadir et des étendues plaines (plaines de Souss et Massa) dans les parties restantes. C’est dans ce littoral ou s’insère, le PNSM, sous forme d´une bande côtière d’une longueur de 65 Km et d’une largeur moyenne de 5 Km entre l’oued Souss (Agadir) au Nord et Sidi Moussa Aglou (Tiznit) au Sud. Les principaux facteurs de vulnérabilité du littoral au CC se résument à : Une répartition hétérogène de la population régionale marquée par une grande concentration au niveau de l´agglomération du Grand Agadir. Les Communes Territoriales côtières abritent, en effet, environ 31% des habitants du territoire ; Juillet 1985 Juin 2011

Figure 5.24 : Expansion urbanistique du grand- Agadir entre pendant la période de 1985 à 2011147 Une urbanisation rapide et mal maîtrisée et se faisant souvent au détriment de l´espace forestier (à titre informatif, ce taux d´urbanisation est passé de 54,2% en 1990 à 60% en 2015 à l’échelle nationale)148 ;

146 Edward H. Allison et al. (2009) 147 USGS (www.remotesensing.usgs.gov) 148 ONEM (2015)

110

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

la présence de sources de pollution multiples et grandissantes d’origine terrestre (rejets directs et apports d’origine terrestre transportés par les cours d’eau) et maritime (volontaires ou accidentelles). Les mesures de mitigation apportées jusqu´à présent ne semblent pas être suffisantes pour maitriser les effets sur l’environnement et la société ; L’érosion côtière amplifiée par une exploitation non raisonnée des dunes côtières comme gisement de sable. Cela affecte de façon irréversible cet écosystème exceptionnel… PECHE MARITIME : Malgré les opportunités importantes de développement, le secteur des pêches au Maroc fait face à de multiples contraintes qui freinent sa croissance. Ces contraintes découlent essentiellement des facteurs suivants :  Gestion approximative de la ressource ;  Appareil de production hautement artisanal qui affecte quantitativement et qualitativement l’approvisionnement en poissons ;  Réseau de distribution à moderniser ;  Ecosystème marin menacé par la pollution.

Programme national de surveillance de la qualité des eaux de baignade Mené conjointement par le MdcE et le METL, avec l’appui de la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement, le programme national de surveillance de la qualité des eaux de baignade vise à évaluer annuellement la qualité hygiénique des plages marocaines dans la perspective de les élever vers les niveaux des standards internationaux. Il est à la base de l’octroi du label «Pavillon Bleu» aux plages les plus propres du Royaume. Cet écolabel a été élargi en 2014 aux marinas et ports de plaisance répondant à des critères stricts dans quatre catégories : la qualité de l’eau, la gestion, l’éducation et l’information environnementale, les règles de santé et de sécurité. Sur le plan procédural, l’évaluation de la qualité des eaux de baignade des plages surveillées, porte sur la recherche des paramètres microbiologiques, coliformes fécaux (Escherichia Coli) et des entérocoques (streptocoques fécaux) conformément à la norme nationale en la matière (NM 03. 7. 200). Les analyses sont confiées au LPEE. Les eaux classées en catégorie «A» (excellente) OU «B» (bonne) sont considérées conformes à la norme, contrairement aux eaux classées en catégorie «C» (momentanément polluées) ou «D» (mauvaise qualité) qui considèrent non conformes. Au titre de la saison 2015-2016, 10 plages et 38 stations de surveillance, répartie entre Immssouane et Aglou, ont été contrôlées sur la partie du littoral atlantique relevant du territoire. Le nombre de prélèvements réalisés sont de 418, soit 10% du nombre global de prélèvements réalisés à l’échelle nationale. Historique de la qualité de l´eau de baignade des plages

de la région

Plages

Tifnit

surveillées Aglou

Aourir

centre

Agadir

Aghroud I

Aghroud II Taghazout

Agadir ext.

Immsouane

Sidi Wassay Sidi

Saisons S1 S1 S2 S1 S2 S3 S1 S2 S3 S1 S2 S1 S2 S3 S1 S1 S2 S1 S2 S1 S2 2004/2005 A A A A B A A A A A A A 2005/2006 A A A A A B A B A A A A A A 2006/2007 A A A A A A A B A A A A A A 2007/2008 A A A A A A A B A A A A A A 2008/2009 A A A A A A A A A B B A A A A A 2009/2010 A A A A A A A A A A A B B B A A A A A 2010/2011 A A A A A A B A A A A B A B A A A A A 2011/2012 A A A A A A A A A A A A B B A A A A A 2012/2013 A A A A A A A A A A A A A A A A A A A A 2013/2014 A A A A A A A A A A A A A A A A A A A A A 2014/2015 A A A A A A A A A A A A A B A A A A A A A 2015/2016 A A A A A A A A A A A B A B A A A A A A A Bonne qualité Qualité moyenne Plage labélisée «pavillon bleu» A B pour la baignade pour la baignade

111

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

V.4.2. Impacts éventuels des changements climatiques sur le littoral et les milieux marins :

IMPACTS SUR LES RESSOURCES HALIEUTIQUES : Les impacts CC sont perceptibles dans les écosystèmes marins. Ils se traduisent par un changement substantiel dans les stocks dans la répartition des espèces halieutiques. a. Etat des stocks des petits pélagiques : Le potentiel halieutique de la zone économique exclusive marocaine est composé majoritairement des espèces de petits pélagiques suivantes : sardine (Sardina pilchardus), maquereau (Scomber japonicus), chinchard blanc (Trachurus trachurus), chinchard noir (Trachurus trecae), anchois (Engraulis encrasicolus), sardinelle ronde (Sardinella aurita), et sardinelle plate (Sardinella maderensis). Ces stocks en petits pélagiques constituent d’ailleurs, la grande part des captures au niveau des ports marocains (85% des volumes totaux débarqués en 2013). Ils sont influencés directement par les conditions hydro-climatiques caractérisées par l’upwelling en Atlantique. Ce dernier définit les niveaux d’enrichissement des eaux sur la façade maritime atlantique maritime et, par conséquent, explicite les conditions de survie larvaire des espèces de petits pélagiques149.

Figure 5.25 : Distribution des espèces de petits pélagiques (sardine, maquereau et anchois) au niveau de la zone centre atlantique (oct. – nov. 2013)150 En termes d´exploitation des pêcheries de petits pélagiques, la sardine se positionne en tête des espèces débarquées représentant environ 84% du total de petits pélagiques débarqués. A l’échelle du territoire, l´évolution des captures, toutes espèces confondues est fluctuante. La période 2008-2014 montre que le port d´Agadir a réalisé, un tonnage annuel de 83.800t (en 2014) contre 127.500t (en 2008). Concernant les petits ports, celui d´Imssouane est de loin le premier port en matière de tonnage débarqué, avec un pic de captures de 1500t réalisé en 2011151. Selon le diagnostic réalisé en 2013 par l´INRH, l’état du stock de sardine de l’Atlantique Centre a été considéré à évolution positive, et qui annonce un début de recouvrement en passant d’une situation de surexploitation à une situation de pleine exploitation. Les conditions d’upwelling optimales en 2012, couplées, aux mesures de gestion mises en place en début de l´année 2013 (notamment les zones de cantonnement visant à protéger les nourriceries et les frayères) ont contribué à cette amélioration. A retenir en revanche, que les stocks d´autres espèces (anchois, merlu blanc, rouget et diagramme gris) ont été considérés en état critique de surexploitation. En outre, il a été conclu selon la même source, que la pression de pêche excessive sur les juvéniles demeure l’une des principales causes à l’origine de l’état de dégradation de certaines ressources halieutiques. Ceci entraine un manque à gagner important pour la pêcherie dans son ensemble en termes de biomasse exploitable.

149 INRH (2014) 150 Idem 151 MAPM (2013 ET 2014)

112

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

140 000 3 500

120 000 3 000

100 000 2 500

80 000 2 000

60 000 1 500

40 000 1 000

20 000 500

0 0 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Captures PH- Port Agadir Captures PC&PA- Port Agadir Total Val. captures en Mdh

Figure 5.26 : Evolution des captures (en tonnes) et de leur valeur (en Mdhs) au niveau du port d´Agadir152

1 600 1 498 1 400 1 421 1 354 1 200 1 101 1 000 998 865 Captures en tonnes en Captures 800 687 600

400

200

0 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Aglou Imessouane Imi Ouddar Sidi Boulfdail Taghazout Tifnit

Figure 5.27 : Evolution des captures (en tonnes) au niveau des petits ports relevant de la région SM153 b. Distribution spatiale des ressources halieutiques : Des preuves soutenues montrent que le réchauffement planétaire affecte de manière profonde la réorganisation spatiale des espèces en provoquant le déplacement latitudinal des espèces. Cette réorganisation spatiale touche également les espèces de poissons marins, aussi bien exploitées que non. Les cas d'apparitions d'espèces dites «tropicales» dans les eaux tempérées et tempérées-froides de l'Atlantique Nord-Est illustrent, en effet, bien ce phénomène154. Le réchauffement climatique agit selon plusieurs aspects sur la distribution spatiale des espèces, notamment à travers :  Les effets dus à l’augmentation de la température sur les processus de croissance, de fécondité, et de recrutement ;  La perturbation de la phénologie et les migrations saisonnières de certaines espèces de poisson ;  Son impact sur les poissons indirect via le réseau trophique … Dans les eaux marocaines, l’extension saisonnière et interannuelle des aires de distribution des espèces subtropicales à tropicales (ex. sardinelles rondes, sardinelles plates et chinchard noir) est déterminée, par leur abondance, mais surtout par les déplacements latitudinaux du Front Thermique Intertropical (FIT). Les déplacements Nord-Sud, Sud-Nord du FIT, combinées, aux régimes de vent et aux changements saisonniers des courants géostrophiques et de l’activité de l’upwelling le long de la

152MAPM (2013 et 2014) 153Idem 154LENOIR S. (2011)

113

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

bordure Ouest africaine, engendrent un cycle hydro-climatique saisonnier très contrasté dans la zone de balancement du FIT, en particulier dans le secteur sénégalo-mauritanien.

Quand les alizés et l’upwelling faiblissent au Sénégal et au Sud de la Mauritanie à partir de mai-juin, les eaux tropicales guinéennes chaudes envahissent les couches superficielles des eaux sénégalo- mauritaniennes, et poussent les espèces notamment subtropicales à migrer massivement vers le nord dans les eaux mauritaniennes septentrionales et marocaines155.

Figure 5.28 : Distribution saisonnière de la sardine (Sardina pilchardus) et de la température de surface de la mer156

V.4.3 Evaluation de la vulnérabilité du littoral et l´écosystème marin

Unités Niveau de vulnérabilité du Territoriales Principaux indicateurs de vulnérabilité littoral et l´écosystème d´exposition marin face au CC  Faible connaissance des phénomènes marins  Urbanisation rapide et mal maîtrisée  Erosion côtière  Diminution des stocks en petits pélagiques Très élevé  Perturbation de la distribution des ressources Zone littorale halieutiques

Tableau 5.6 : Grille d´évaluation de la vulnérabilité du secteur du littoral et l´écosystème marin par rapport aux unités d´exposition retenues

155 Source : http://www.inrh.ma/ consulté le 18.08.2016 156 INRH (2014)

114

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

V.4 SANTE

Le changement climatique représente une nouvelle menace importante pour la santé publique. Il agit en effet, sur plusieurs déterminants sociaux et environnementaux de la santé, à savoir : l´air pur, l´eau potable, la sécurité alimentaire, et la sécurité du logement. Il affecte ainsi plus spécifiquement les populations en situation vulnérable157. Les dernières publications de l’IPCC sur l’évolution du climat ont confirmé que les incidences du changement climatique sur la santé humaine sont multiples. Ces incidences se traduisent par exemple par une probabilité accrue de traumatismes et de décès dus à des vagues de chaleur plus intenses et à des incendies, par des risques accrus de maladies d’origine alimentaire ou hydrique. La perte de la capacité de travail ainsi que la productivité réduite de la main-d’œuvre au sein des populations vulnérables, constitue également l’une des incidences dues aux effets du CC. Les risques de maladies à transmission vectorielle devraient également s’accroître de manière générale avec le réchauffement en raison de l’élargissement de la zone et de la saison d’infection158. Au Maroc, la santé humaine est considérée comme un secteur vulnérable au changement climatique à cause, entre autres, de la présence des foyers endémiques des maladies susceptibles d’être aggravées par le changement climatique, notamment, le paludisme, la bilharziose, la typhoïde et le choléra159. V.5.1 Eléments de vulnérabilité du système régional de sante :  Faible densité de médecins (0,45 pour 1.000 hab. dans la région par rapport à 0,62 pour 1.000 hab. au niveau national) et de personnel infirmier (0,61 pour 1.000 hab. dans la région contre 0,97 pour 1.000 habitants au niveau national) ;

 Forte densité de la population au niveau des agglomérations urbaines (ex. Densité de la commune de Dcheïra El Jihadia est de 8.652 hab./km2 selon RGPH 2014) entrainant une détérioration de la qualité de vie et de l´environnement, ainsi que l´augmentation de la prévalence des maladies non transmissibles telles que le diabète et l’insuffisance rénale en plus de la persistance des maladies transmissibles (SIDA, tuberculose...) ;

 Grande disparité de l´offre sanitaire globale (public et privé) entre les zones rurales et celles urbaines (chefs- lieu des provinces et préfectures), ceci engendre une pression très élevée sur le réseau hospitalier public (TOM dépassant 50 % pour la plupart des grands hôpitaux de la région) qui se traduit par une détérioration de la qualité des services offerts par ces établissements ;

 Eloignement du réseau d´établissements de soins de santé primaires des zones enclavées. La distance séparant la population rurale de ces établissements dépasse 6 km pour 18% de cette population. La plupart des structures dites « de proximité » souffre d´un faible niveau, voir même absence, de personnel médical ;

 un retard à rattraper pour réduire le taux de mortalité périnatale, et en matière d’utilisation des services de planification familiale particulièrement dans le milieu rural. Dénotons néanmoins que des progrès sont acquis en matière de santé maternelle et infantile (82% d’accouchement en milieu surveillé public) ;

 Des taux importants de mortalité périnatale qui précède la naissance du bébé de l’ordre 20% en 2015 et une augmentation, du nombre de décès néonatals, passant de 161 cas en 2013 à 196 en 2015 ;

 Une disparité significative, malgré les efforts importants réalisés à l’échelle du territoire, en matière d’AEP entre le monde rural et le monde urbain. Le contraste est encore plus flagrant par rapport à l’accès aux réseaux collectifs d’assainissement liquide. (taux de raccordement de 73,83% de ménages en milieu urbain contre 0,66% seulement en milieu rural), (Cf figures 3.14 et 3.15)

157Site OMS : http://www.who.int/ consulté le 12.08.2016 158GIEC (2015) 159Troisième Communication Nationale du Maroc (2016)

115

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

V.5.2 Situation des maladies sensibles au climat Théoriquement, il existe plusieurs maladies infectieuses ou chroniques qui sont directement ou indirectement sensibles au climat. Une esquisse de la situation au niveau national et territoriale est présentée ci-dessous. Elle s’intéresse aux pathologies dont les recherches ont établi des liens plus au moins évidents avec le phénomène de réchauffement climatique. Ces pathologies seront scindées en trois catégories : maladies à transmission vectorielles, Maladies à transmission hydrique et autres pathologies.

MALADIES A TRANSMISSION VECTORIELLES PALUDISME : Le paludisme était répandu au Maroc, y compris les régions montagneuses jusqu’à une altitude de 2000 m. L’intensité de l’infection était variable d’une année à l’autre suivant les conditions climatologiques et l’importance des mouvements de population. Le vecteur principal incriminé dans la transmission du paludisme au Maroc est l’anophèle A. maculipennis, il s’agit d’un moustique assez répandu qu’on retrouve sur les plaines maritimes méditerranéennes et atlantique, jusqu’au sud d’Agadir160. Une diminution des cas enregistrés est constatée durant les dernières décennies. Le nombre total de cas était de 367 pour l’année 1980 a diminué, en effet, à 102 cas en 2008 (entièrement des cas importés). La dernière transmission active du paludisme au niveau national a eu lieu en 2002 et les derniers cas de paludisme autochtone ont été enregistrés en 2004. Au titre de l´année 2014, le dépistage du paludisme à l’échelle du territoire a identifié 18 cas positifs, l´ensemble de ces cas a été enregistré au niveau de la Préfecture d´Agadir Ida Outanane et concerne des cas de paludisme importé.

1400 Cas de paludisme autochtone Cas de paludisme importés 1200

1000

800

600

400

200

0

1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 1980 Figure 5.29 : Evolution des cas de paludisme autochtone et importé enregistrés pendant la période 1980-2008161 Au Maroc, malgré le progrès considérable réalisé en matière d´élimination du paludisme autochtone, ce qui lui a valu en 2010 la reconnaissance en tant que pays exempte de paludisme par l´OMS, le risque de réapparition ne peut être écarté en raison de la présence des vecteurs dans les zones anciennement impaludées. Ainsi, sous l´effet des conditions requises d´une reprise de la transmission, il y a réactivation de certains foyers qui peuvent être à l´origine de poussées épidémiques intenses162. Les changements climatiques, peuvent, en l’occurrence, induire à l’augmentation des risques de transmission dans les régions où la maladie a été maîtrisée et dans de nouvelles régions qui étaient jusqu'ici épargnées163. LEISHMANIOSE : Il s’agit d’une maladie provoquée par un parasite protozoaire du genre Leishmania et transmise à l'homme par la piqûre de phlébotomes femelles infectés, elle se décline en trois formes principales : La leishmaniose viscérale (LV), La leishmaniose cutanée (LC), et La leishmaniose cutanéo- muqueuse. Au Maroc, la leishmaniose sous sa forme cutanée constitue un problème de santé publique, elle sévit sous forme sporadique et endémique, et touche aussi bien l’adulte que l’enfant.

160OMS (2007) 161 Idem 162 Idem 163 NU (2010)

116

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

L’incidence annuelle des Leishmanioses recensées au niveau national affiche un pic en 2010 du nombre des cas recensés avec un nombre total de 8846 cas comprenant les deux types LC et LV. Sur un total de 44719 cas recensés durant la période de 2004 à 2014, les cas de LV représente seulement 3 % des cas, soit 1.398 cas recensés. Au titre de l´année 2014, le dépistage des Leishmanioses au niveau du territoire a identifié 60 cas positifs. 10 000

LC LV 8 000

6 000

4 000

2 000

0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Figure 5.30 : Evolution des cas de Leishmaniose au niveau national pendant la période 2004-2014164 Les différentes études des foyers de leishmanioses ainsi que les statistiques nationales ont confirmé le changement de cartographie des leishmanioses au Maroc, notamment des leishmanioses cutanées. Une incroyable progression de L. tropica est constatée qui a vu son aire de distribution s’étendre à la fois vers le nord et le sud du Royaume. Cette configuration spatiale n’est vraisemblablement plus valable si l’effet des changements climatiques et environnementaux est pris en compte165.

MALADIES A TRANSMISSION HYDRIQUE Les maladies à transmission hydrique sont provoquées par l’ingestion ou le contact avec des eaux insalubres, lesquelles sont le vecteur de micro-organismes (bactéries, eucaryotes, etc.), de virus et de contaminants chimiques (plomb, pesticides…) qui engendrent des troubles et des pathologies pouvant être mortelles. Deux maladies à transport hydrique, à savoir la typhoïde et l´hépatite virale épidémique qui sont considérées par la loi comme des maladies à déclaration obligatoire, sont traitées ci-dessous. TYPHOÏDE : Durant la période 2007 -2014, l´évolution du nombre des nouveaux cas atteints de typhoïde au niveau national montre une tendance nette à la baisse ; le nombre de cas a passé de 690 cas en 2007 à 236 cas en 2014. Le taux d´incidence de cette maladie a baissé sensiblement à son tour de 2,2 cas pour 100.000 hab. à seulement 0,7 cas pour 100.000 hab. Au niveau du territoire, le suivi des nouveaux cas fait ressortir qu´à partir de l´année 2010 aucun nouveaux cas n´est enregistré.

800 Typhoïde - Région SMD Typhoïde - National 700 600 500 400 300 200 100 3 4 2 0 0 0 0 0 0 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Figure 5.31 : Evolution des cas de Typhoïde enregistrés au niveau national et régional166 HEPATITE VIRALE EPIDEMIQUE (HVE) : Durant la période 2007-2014, le nombre des nouveaux cas atteints d´HVE a connu une baisse importante à l’échelle nationale ; le nombre de cas a passé de 994 cas en 2007 à 330 cas en 2014.

164 MS (2015) 165 SAHIBI H. et RHALEM A. (2012) 166 DRS (2016)

117

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Le taux d´incidence de cette maladie a baissé sensiblement à son tour de 3,2 cas pour 100.000 hab. à seulement 1,0 cas pour 100.000 hab. Au niveau du territoire, le nombre de nouveaux cas enregistrés a baissé de 91 cas en 2007 à seulement 15 cas en 2011. Il a ensuite, augmenté pour atteindre 38 cas en 2014. La répartition géographique de ces cas recensés en 2014 se décline comme suit : 19 cas à la Préfecture d´Inezgane Aït Melloul, 15 cas à la Province de Tiznit, 03 cas à la Province de Taroudant et un seul cas à la Province d´Ifni. 1 000 HVE - Région SMD HVE - National 800

600

400

200 91 25 24 22 15 19 36 38 0 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Figure 5.32 : Evolution des cas de HVE enregistrés au niveau national et régional167

AUTRES PATHOLOGIES EFFETS DES CHALEURS EXTREMES : Les températures caniculaires contribuent directement à la mortalité par maladies cardiovasculaires ou respiratoires, en particulier chez les personnes âgées. Lors de la canicule de l’été 2003 en Europe, plus de 70.000 décès supplémentaires ont été recensés168. Le caractère aride du territoire et la récurrence des fréquences des vagues de chaleur constitueraient des facteurs aggravants un risque probable sur les personnes âgés et les enfants en bas âge. A signaler que beaucoup de cas de coups de soleil et de déshydratation de femmes et enfants sont souvent enregistrés pendant la période de collecte des fruits d’argan ou lors du gardiennage et pâturage du cheptel. Selon le scénario de fortes émissions (RCP 8.5), les décès liés aux fortes chaleurs parmi les personnes âgées de plus de 65 ans devrait augmenter à près de 50 décès par 100.000 hab./an en 2080 par rapport à la période de référence 1961-1990, où le nombre n’était que de 5 décès par 100.000 hab./an. En revanche, une réduction rapide des émissions (RCP 2.6) pourrait limiter les décès liés à la chaleur cette tranche d’âge à environ 14 décès pour 100.000 hab./an en 2080.

Figure 5.33 : Mortalité des personnes âgés de +65 ans à cause des fortes chaleurs (décès/ 100.000 population de +65 ans)- Maroc169 MALADIES DIARRHEIQUES : Les maladies diarrhéiques ont causé 4200 décès d’enfants (de moins de 15 ans) au Maroc en 2008, ce qui est important. Des efforts considérables sont menés par la politique nationale pour réduire ce chiffre qui devrait atteindre 1600 cas environ en 2030 et être rabattu à 600 cas seulement en 2050. Une part

167 DRS (2016) 168 OMS 169 HONDA et al. (2015) cité dans climate and health country profile 2015-

118

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

de ces chiffres, se réfèrent à l’effet du CC selon les spécialistes170. Elle dépend des scénarios climatiques, qu’ils soient optimistes (RCP2.6) ou pessimistes (RCP 8.5). Du 1600 cas prévus en 2030, un pourcentage de 10% serait attribué au CC (dans le scénario RCP8.5). Le pourcentage serait encore plus important en 2050, et oscillerait autour de 15% du 600 cas prévus en 2050 (dans le scénario RCP 8.5).

Figure 5.34 : Nombre estimé des décès des enfants de moins de 15 ans à cause des maladies diarrhéiques au Maroc (selon les deux scénarios RCP.8.5 et RCP 2.6 avec et sans CC)171

ENVENIMATIONS SCORPIONIQUES ET OPHIDIENNES : Les envenimations scorpioniques et ophidiennes constituent un problème de santé publique au Maroc, et sont loin d’être maitrisés. Le réchauffement climatique ne pourrait qu’amplifier la prolifération et l’expansion des aires vulnérables (présence des scorpions et serpents). Il contribuerait certainement à l´augmentation de l´incidence des PES et MES. Des chiffres officiels recensant, le nombre de cas liés à ce phénomène sont disponibles. Ils représentent, néanmoins que les cas pris en charge par une structure sanitaire, et demeurent à cet effet sous-estimés. Une part non négligeable, des cas, sont traités par les pratiques traditionnelles qui restent difficile à évaluer. Piqûres et Envenimations Scorpioniques (PES) : Le Maroc figure parmi les pays à haut risque scorpionique, avec la présence de plusieurs espèces dangereuses, en particulier les genres de la famille des Buthidae dont le venin est potentiellement mortel. En période estivale, l’envenimation scorpionique constitue un vrai fléau de santé publique surtout dans zones rurales au centre et au sud du Maroc, y compris le territoire classé comme zone à haute incidence avec mortalité. En 2015, toutes les régions du Maroc ont enregistré une augmentation des cas de PES par rapport à 2014. Le CAPM a recensé 27.397 cas, soit une augmentation de 14% par rapport à 2014 soit un ratio de 81,2cas pour 100.000 habitants. Les PES se placent alors en première position parmi toutes les causes d’intoxications au Maroc. Le territoire a enregistré à lui seule 8.467cas, soit une augmentation de l´ordre de 40% par rapport à 2004. Trois (03) cas de décès sont déclarés172.

170 Lloyd S., 2015 cité dans climate and health country profile 2015- Morocco 171 Idem 172 CAPM (2015)

119

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

35000

30000 27397

25000

20000

15000

10000 7058

5000 2190 0 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Nombre de cas Nombre d´enfants <=15 ans Cas envenimés

Figure 5.35 : Evolution annuelle des PES au niveau national, CAPM, 2001-2015

Morsures et Envenimations Ophidiennes (MEO) : Cobra d’Afrique du Nord Au Maroc, sept espèces de serpent appartenant à (Naja haje legionis) la famille des vipéridés173 et une à celle des élapidés (Naja haje légionis) sont venimeuses et présentent un danger mortel pour l’homme. Les morsures de serpents surviennent essentiellement pendant les mois chauds de l’année avec des pics entre juin et août. A cours de l’année 2015, le CAPM a recensé 320 cas de MS soit une augmentation de 4,2% par rapport à 2014. Leur incidence est estimée à 0,9 pour 100.000 hab. le territoire a représenté 20,4% Source : Michel Aymerich et Philippe des cas de morsures déclarées, soit 64 cas174. Geniez (http://www.ecologie.ma/)

173 Daboia mauritanica, bitis arietans, Cerastes cersastes, cerastes vipera, Echis leucogaster, vipera latastei, vipera monticola 174 CAPM (2015)

120

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

V.5.3 Évaluation de la vulnérabilité du secteur de santé Unités Niveau de vulnérabilité Territoriales Principaux indicateurs de vulnérabilité du secteur de santé d´exposition face au CC  Forte densité de la population et augmentation des risques de transmission  Risque de réactivation de certains foyers et de poussées Moyen Zone littorale épidémiques intenses du paludisme  Risque élevé du développement de la leishmaniose  Risque de maladies de stress hydrique (déshydratation de femmes et enfants lors de la cueillette des fruits d’argan)

 Risque élevé de PES Élevé Zone de plaine  Risque élevé MEO  Eloignement du réseau d´établissements de soins de santé primaires  Risque élevé du développement de la leishmaniose  Risque de maladies de stress hydrique (déshydratation de

Zone du Haut- femmes et enfants lors de la cueillette des fruits d’argan) Élevé Atlas  Risque élevé de PES  Risque élevé MEO  Eloignement du réseau d´établissements de soins de santé primaires  Risque élevé du développement de la leishmaniose  Risque de maladies de stress hydrique (déshydratation de

Zone de l´Anti- femmes et enfants lors de la cueillette des fruits d’argan) Élevé Atlas  Risque élevé de PES  Risque élevé MEO  Eloignement du réseau d´établissements de soins de santé primaires  Risque très élevé du développement de la leishmaniose  Risque très élevé de maladies de stress hydrique et des

Zone coups de soleil Très élevé présaharienne  Risque très élevé de PES  Risque très élevé MEO Tableau 5.7 : Grille d´évaluation de la vulnérabilité du secteur de santé par rapport aux unités d´exposition retenues

121

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

V.5 TOURISME

Le territoire est l’une des destinations les plus prisées à l’échelle nationale. Il referme des atouts multiples aussi bien sur le plan climat que paysages naturel et infrastructures d´accueil touristiques. Dans sa vision stratégique de développement touristique 2020, le Maroc ambitionne de se positionner parmi les 20 plus grandes destinations mondiales en se hissant en un modèle de développement durable dans le pourtour méditerranéen. La concrétisation de cette vision passe par une augmentation conséquente des infrastructures touristiques et la multiplication par deux du nombre d´arrivées de touristes175. Les figures ci-après présentent des indicateurs clé dans l’ancienne région SMD et qui démontrent les retombées socio-économiques de ce secteur :

Valeur PIB rég. du secteur touristique 1 400 000 Valeur PIB rég. 58 567 1 200 000 56 026

1 000 000 49 172 41 318 800 000

600 000

400 000

200 000

0 2 935 4 331 3 653 4 295

2004 2007 2009 2010

Figure 5.36 : Evolution du nombre des arrivées de Figure 5.37 : Evolution de la valeur du PIB régional touristes enregistrées au niveau des postes et PIB régional du secteur touristique (Millions de frontières relevant de la région SMD176 dhs)177

V.5.1 impacts potentiels du changement climatique sur le secteur du tourisme AUGMENTATION DES RISQUES CLIMATIQUES ET SECURITE DES TOURISTES :Il n’y a pas d’interrelation claire entre le CC, risque naturel et impact sur le tourisme (Figure 5.38)178. Le territoire est caractérisé par un relief montagneux qui s´étend sur plus 70% de sa superficie. Il compte également plusieurs communes littorales à attraits touristiques en aval des principaux cours d´eau de la région (Oueds Souss, Massa et Drâa), ces dernières sont particulièrement affectées par les risques d´inondations et de la sécheresse (Cf chapitres précédents). Il reste, néanmoins, difficile d´évaluer ces risques climatiques sans prendre en considération la vulnérabilité spécifique de la clientèle touristique face. A cet effet, Deux facteurs semblent résumer, succinctement, la vulnérabilité du secteur touristique aux risques climatiques :  Connaissance des risques naturels locaux et les dispositifs d´alerte et d´évacuation existants ;  Lieux d’implantation des établissements et des activités touristiques, notamment ceux se trouvant dans le milieu naturel (terrains de campings par exemple).

175 Vision stratégique de développement touristique «VISION 2020» (2010) 176 SSE ACC (fournisseur des données : DRT Agadir) 177 Concerne le secteur d’activités «Hôtels et restaurants» (H55) dans la nomenclature retenue par les comptes régionaux. (Source : HCP) 178 LE SCOUARNEC N. et MARTIN L. (2008)

122

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Figure 5.38 : Secteur touristique et risques naturels ÉROSION DU LITTORAL ET IMPACT SUR LES STATIONS BALNEAIRES : le territoire s’appuie sur son littoral pour le développement des stations balnéaires et promouvoir son produit touristique classique. Toutefois, cet espace est fragilisé par la concurrence de plusieurs facteurs, notamment :  Une forme de littoralisation qui se traduit par une forte densité démographique et urbaine, et la multiplication de projets touristiques et d´infrastructures ;  La pollution du milieu marin par déversement d’eaux usées et déchets ;  Et la détérioration des écosystèmes dunaires suite à sur-fréquentation balnéaire et la multiplication non contrôlée des opérations de promotion immobilière effectuées en bordure de mer. La menace récente de l´élévation du niveau de mer viendra en outre, s´ajouter auxdits facteurs, compromettant ainsi la sécurité des touristes et accélérant le processus de l’érosion des côtes. AUGMENTATION DE LA TEMPERATURE ET SON IMPACT SUR LE TOURISME DE MONTAGNES : Le massif du Haut Atlas offre un cadre attrayant et des centres d'intérêt diversifiés. Le tourisme d´hiver et celui de randonnée en montagne attirent particulièrement les visiteurs étrangers et fait l´objet d´une fréquentation croissante. La fréquentation la plus dense reste, cependant, limitée au massif du Toubkal qui dispose d´une infrastructure complète de tourisme comprenant des gîtes d'étape, des agences de voyage spécialisées, des compagnies et de guides professionnels. Aussi, un label GTAM «Grande Traversée de l'Atlas Marocain » est attribué aux professionnels garantissant des prestations de bonne qualité 179 et 180. Dans le contexte du réchauffement climatique, l´augmentation de la température moyenne aurait un impact éminent sur le début de la période d´enneigement et sa durée, ainsi que l´épaisseur du manteau neigeux. Ainsi, il est recommandée que cet soit mieux analysé et étudié de très près afin d´établir des scénarios futurs et de définir des actions d´ACC plus ciblés. DEGRADATION DE LA QUALITE D´EAU ET CONFLITS D’USAGES : Malgré son faible niveau de consommation en eau en comparaison avec le secteur agricole, les répercussions de la nouvelle donne climatique sont susceptibles de faire paraitre des conflits d´usages par rapport à des ressources en eau de plus en plus rare. D’ailleurs, le système S&E de la vulnérabilité, concerté a mis en relief, la priorité à donner à l´approvisionnement en eau du secteur touristique et qui a retenu comme indicateur de suivi. Les tendances de l’évolution de la consommation en eau mensuelle des principales unités touristiques raccordées au réseau de la RAMSA montrent une forte demande en eau potable lors de la période estivale, chiffrée de 40% de la consommation normale. Soit une hausse de 100.000 m3 par rapport à la normale.

179 BILLAND A. (1996) 180 BERRIANE M. (2002)

123

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

350 000 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 300 000

250 000

200 000

150 000

100 000

50 000

-

Figure 5.38 : Evolution du volume mensuel d’eau consommé par les établissements touristiques classés181 (en m3) – Ville d´Agadir Malgré cette augmentation saisonnière, les quantités facturées par la RAMSA restent assez faible et ne reflète pas la consommation réelle du secteur (ratios communément adoptés dépassant 800 l/j/touriste, soit 4 fois de la consommation moyenne par jour d’un citadin). En fait, il y a lieu de souligner que les volumes prélevés directement de la nappe ne sont manifestement pas maîtrisés. Les établissements opérant dans le segment balnéaire se concentrent le long de la baie d’Agadir. Ils exploitent à cet effet, les ressources en eau souterraines par captages (forages ou puits) pour répondre aux besoins des équipements et des infrastructures (centres aquatiques, piscines, thalassothérapie, golf, sanitaire, maintenance, lavage, arrosage etc...). La pression par pompage exercée par ces établissements sur une nappe déjà déprimée (vu le déficit hydrique en amont), a conduit visiblement au phénomène de l’intrusion marine le long de la baie d’Agadir. Les études techniques réalisées, ont confirmé l’augmentation du taux de la salinité et la conductivité électrique sur 45 points d’eau répartis dans les différents établissements touristiques du Grand Agadir, comme suit :

Figure 5.39 : Répartition des établissements touristiques -Grand Agadir

181 SSE ACC (fournisseur des données : RAMSA)

124

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

L’historique piézométrique a démontré que cette situation a pris ampleur depuis 2004 avec un niveau piézométrique au-dessous du niveau de mer (0 NGM).

Figure 5.40 : Historique piézométrique A retenir que les plages de la conductivité électrique mesurés dépassent dans plusieurs secteurs (jugés critiques, voir à situation piézométrique irréversible), 3000 µs/cm.

PERTURBATION DE L’OFFRE TOURISTIQUE DU TERRITOIRE : Il est admis par les professionnels du secteur, que le climat, constitue un indicateur prépondérant dans l’industrie touristique. Celui-ci définit en fait, la durée et la qualité des saisons touristiques et joue un rôle majeur dans le choix des destinations et des dépenses des touristes. D’autres paramètres physiques s’inscrivent aussi, dans la compétitivité de l’offre touristique, notamment la qualité des eaux de baignade, les niches de biodiversité, ou la qualité des espaces naturels. Les maladies notamment hydriques, ou les risques aux envenimations scorpioniques et orphidiennes peuvent influencer la réputation d’une destination touristique. A cet égard, l’impact du CC sur l’industrie touristique proprement dite, est évident. Un des exemples le plus représentatif est la ville de Venise (Italie) considérée par l’UNESCO comme patrimoine mondial (très prisé), vulnérable à la montée du niveau d’eau de mer182. La population touristique âgée est aussi une des catégories la plus importante dans l’industrie touristique serait directement influencée par la montée des canicules notamment. Il est difficile pour le moment, d’évaluer quantitativement l’effet du CC sur l’industrie touristique du territoire. Mais cela paraît nécessaire à approfondir compte tenu de son importance socio-économique (participation au PIB, création d’emploi...). A retenir, néanmoins que le segment du tourisme oasien du territoire, serait le plus affecté comparativement au segment balnéaire ou écotouristique. Pour ce premier, le développement d’infrastructures « classiques » ne serait pas à priori, une solution pertinente (constructions récentes, mals isolées et recours à la climatisation). Le développement d’autres formes d’hébergement (habitat traditionnel), est manifestement une solution plus appropriée d’adaptation au CC. D’où la nécessité d’un travail soutenu dans ce sens.

182 OMT (2007)

125

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

V.5.2 Evaluation de la vulnérabilité du secteur touristique Unités Niveau de vulnérabilité Territoriales Principaux indicateurs de vulnérabilité du secteur de santé d´exposition face au CC  Intrusion marine et dégradation certaine des eaux souterraines  Erosion du littoral

 Augmentation du risque de la sécurité des Très élevé Zone littorale touristes  Vagues de chaleur  Augmentation du risque de la sécurité des

touristes Moyen Zone de plaine

 Manque d’attractivité des hauts massifs  Augmentation du risque de la sécurité des

Zone du Haut- touristes Moyen Atlas

 Augmentation du risque de la sécurité des touristes Zone de l´Anti- Moyen Atlas

 Perturbation de l’offre touristique oasienne  Augmentation du risque de la sécurité des

Zone touristes Élevé présaharienne Tableau 5.8 : Grille d´évaluation de la vulnérabilité du secteur touristique par rapport aux unités d´exposition retenues

126

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

V.6 HABITAT V.6.1 Facteurs de vulnérabilité changement climatique du secteur de l’habitat PLANIFICATION URBAINE ET EFFET DES CANICULES : Bien que les plans d’aménagement inscrivent la composante environnementale dans le processus et la méthodologie d’élaboration, il devient désormais incontournable de prendre en considération le réchauffement climatique dans la réflexion. En effet, l’augmentation des périodes caniculaires se traduirait par la création «d’îlots de chaleur urbain» notamment dans les quartiers denses et peu aérés. Cette problématique est moins intense pour le moment au niveau du Grand Agadir, vu qu’il s’agit d’une ville récente (édifié après le tremblement de terre de 1961), et donc disposant d’une aération des avenues, sans une ancienne médina proprement dite. L’agglomération d’Agadir profite également de la proximité de la mer qui adoucit significativement l’effet caniculaire. Néanmoins, le changement graduel dans l’armature urbanistique du Grand Agadir vers des immeubles à multi-étages, stimulerait à terme l’effet tampon d’une température élevée sur les habitations. Les villes de l’arrière-pays du territoire (particulièrement Taroudant et Tata) seraient aussi très affectées. L’absence du réseau électrique et de système de climatisation surtout dans les zones d’habitat informel, rend la problématique des fréquences caniculaires plus préoccupante, particulièrement pour les personnes âgées. CROISSANCE URBAINE RAPIDE : Selon le dernier recensement (RGPH2014), les taux d’accroissement enregistrés à l’échelle communale, se présentent comme suit.

Figure 5.41 : Taux d´accroissement – Période 2004-2014183 Les taux d’accroissement sont assez variables, avec un minimum enregistré au niveau de la Commune Territoriale de Imi N’Tayert à la Province de Taroudant (- 6,85%) et un maximum atteint par le centre Lqliaa à la Préfecture d’Inezgane Aït Melloul (24,09%). Tous les centres urbains ont connu des taux d’accroissement dépassant 2%, voire 10% au niveau des centres périphériques du Grand Agadir à savoir : , Drarga, Aourir, et bien entendu Lqliaa. En moyenne, ce taux d’accroissement est de 3.2%. De ce fait la population urbaine a significativement augmenté au détriment de la population rurale, pour atteindre actuellement 49% de la population totale du territoire. La diminution de la population rurale du territoire est chiffrée par un taux d’accroissement moyen de (- 0.5%). La figure 5.41 met en relief également, des flux migratoires assez évidents, vers : le Grand Agadir et centres limitrophes, l’axe Ouled Teïma -Taroudant – Ait Iazza, l’axe Ait Melloul-Massa et l’axe Tata-

183 HCP (2014)

127

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Akka au Sud. L’axe central du Territoire, Taliouine-Ighrem-Ait Baha-Tafraout (Anti Atlas) semble le plus affecté, par l’exode rural. L’effet du CC ne viendra qu’amplifier ce phénomène, et inscrire le territoire dans une dynamique sociale disproportionnée. La pression démographique dans les centres urbains et périurbains, engendrera la prolifération de l’habitat insalubre, non conforme à la réglementation sécuritaire ni attentif aux risques climatiques (surtout les inondations). 36.475 logements sont recensés au niveau du territoire, incluant les provinces d’Ouarzazate, Zagora et Tinghir. Il s’agit d’habitat non réglementaire et d’habitat menaçant ruine. A lui seul, le Grand Agadir compte 18 630 habitats. En termes de pertes, les dégâts enregistrés lors des crues ayant sévi le territoire en Février 2010, ont été considérables. Un recensement des habitats sinistrés est disponible. Ils ont dépassé 1.500 logements répartis comme suit : Province/Préfecture Nombre d’habitats sinistrés Préfecture d’Agadir Ida Outanane 143 Préfecture d’Inezgane Ait Melloul 158 Province de Chtouka Ait Baha 280 Province de Tiznit 64 Province de Taroudant 1.302 Tableau 5.9 : Nombre d’habitats sinistrés par province- Inondations 2010184 Ces chiffres importants n’incluent pas le nombre de logements effondrés partiellement, et qui a dépassé à l’époque 7.000 habitats185. Le coût de relogement est estimé à plus de 29 MDH. Dénotons que la majorité des logements effondrés se situait dans des zones menacées d’inondations et souvent non couvertes par les documents d’urbanisme (particulièrement en milieu urbain). Parmi les facteurs qui conditionnent cette vulnérabilité, on souligne en particulier l´ancienneté de ces habitats qui varie significativement selon les provinces relevant du territoire. Les provinces de Tiznit, Taroudant et Tata se caractérisent par un parc logement relativement ancien avec un taux dépassant le 1/5 de logements anciens de 50 ans et plus (Tableau 5.10) : Préfecture Préfecture Province de Province de Province de Province de d’Agadir Ida d’Inezgane Aït Chtouka Aït Tiznit Taroudant Tata Outanane Melloul Baha Moins de 10 ans 27.1 18.2 26.3 13.6 19.2 10.6 Entre 10 et 19 ans 25.6 24.9 25.9 18.6 21.3 17.6 Entre 20 et 49 ans 37.5 48.5 29.7 39.1 34.6 45.4 50 ans et plus 9.8 8.4 18.1 28.6 24.9 26.4 Tableau 5.10 : Ancienneté du logement par province186 CHANGEMENT DES CARACTERISTIQUES GEOTECHNIQUES DES FONDATIONS : Actuellement peu documenté, l’augmentation des fréquences extrêmes, affecte véritablement les fondations en sols notamment : argileux, marneux et sableux. Le Grand Agadir présente une formation de nature marno- calcaire, soit hétérogène combinant entre sols tendres et sols rocheux. L’augmentation des fréquences des extrêmes climatiques, se traduirait par des gonflements et retrait des niveaux marneux et création par conséquence de zones de faiblesses pouvant ne pas supporter les charges des maisons (surtout les immeubles). Les études géotechniques menées, pour l’acquisition des autorisations, devraient être plus exigeantes et intégrer ces phénomènes dans le dimensionnement. Le cas est plus préoccupant au milieu rural. Les habitations n’ont pas généralement une assise sur un substratum, et soumises aux effondrements lors de périodes pluvieuses. Les matériaux de construction de ces habitations en terre locale (donc à fraction argileuse importante), favorise le phénomène de dessiccation sur les murs fondés sans armature. Les périodes de canicule, stimuleront davantage ces perturbations géotechniques. A rappeler que la vulnérabilité de l’habitat rural aux risques d’effondrement est plus prononcée dans les douars de montagne qu’en plaine. Les unités territoriales de l’Anti-Atlas, et du Haut Atlas restent ainsi les plus vulnérables à cette composante.

184 Source : Wilaya RSM 185 Ce chiffre concerne l’ancien découpage de la RSMD 186 HCP (2014)

128

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

V.6.2 Evaluation de la vulnérabilité du secteur de l´habitat Unités Niveau de vulnérabilité Territoriales Principaux indicateurs de vulnérabilité du secteur de l´habitat d´exposition face au CC

 Fréquence des épisodes caniculaires  Augmentation de l’habitat périurbain non réglementé

vulnérable aux inondations Très élevé Zone littorale

 Fréquence des épisodes caniculaires  Habitat rural non réglementé vulnérable aux inondations

et à l’instabilité géotechnique Élevé Zone de plaine

 Habitat rural non réglementé vulnérable aux inondations et à l’instabilité géotechnique Zone du Haut- Élevé Atlas

 Habitat rural non réglementé vulnérable aux inondations et à l’instabilité géotechnique Zone de l´Anti- Élevé Atlas

 Habitat rural non réglementé vulnérable aux inondations et à l’instabilité géotechnique  Fréquence des épisodes caniculaires préoccupante Zone Très élevé présaharienne Tableau 5.11 : Grille d´évaluation de la vulnérabilité du secteur de l´habitat par rapport aux unités d´exposition retenues

129

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

V.7 SECTEURS VULNERABLES CONNEXES V.7.1 Le transport et les infrastructures linéaires Peu de données et d’études s’attardent encore à analyser en profondeur la vulnérabilité du secteur du transport et des équipements linéaire au CC. Les principaux éléments d’évaluation de la vulnérabilité se résument à : PERTURBATION DE LA STRUCTURE DES CHAUSSEES : L’augmentation de l’intensité des journées chaudes, induira à terme à l’amollissement de la chaussée et la formation d’ornières. Le ressuage de l’asphalte est aussi prévisible. La vulnérabilité par rapport à cette composante structurelle est plus importante dans l’unité présaharienne, vu, l’importance de son réseau routier et le contraste de l’augmentation de la température qu’elle connaitra. Les risques de glissement des routes de montagnes par gonflement des sols sont également éventuels (notamment dans le couloir argileux d’Argana à Ameskroud au Nord d’Agadir – Unité du Haut Atlas). AUGMENTATION DES RISQUES D’ACCIDENTS : Un autre facteur de vulnérabilité est à prendre en considération, est le risque d’augmentation des accidents routiers. En effet, des recherches ont démontré que l’impact de la température sur le comportement des conducteurs au volant est très certain, du fait des conditions de stress générées par la chaleur187. AUGMENTATION DES RISQUES D’EXPOSITION AUX PHENOMENES EXTREMES : Quant à l’exposition aux risques extrêmes (inondations), les ponts et les ouvrages d’art demeurent une problématique récurrente. Les dégâts économiques sont souvent importants, à l’instar de ceux évalués par le MTEPL lors des crues 2014, et qui ont dépassé 100 MDH188. Plusieurs typologies techniques de dégradation sont recensées, notamment, le sapement des accotements et des fossés de drainage, dégradation de la chaussée et de la couche de roulement, ou la démolition des ouvrages d’art. Pour donner une appréciation spatiale, des points routiers vulnérables aux risques climatiques extrêmes (crues), un traitement par ARCGIS mettant l’intersection des cours d’eau et affluents et réseau routier a été réalisé dans le cadre de cette étude. Il en ressort une répartition spatiale uniforme pour l’ensemble du territoire avec une concentration relativement prononcée au niveau de la plaine de Souss et le Haut Atlas. Ces deux unités seront donc considérées plus vulnérables. Le littoral s’inscrit également comme unité vulnérable, non pas pour les risques précités, mais pour les pertes économiques enregistrées par les désordres. Représentant le cœur économique du territoire, le littoral est véritablement handicapé lors des fortes crues.

Figure 5.42 : Carte des points d´intersection entre les oueds et les routes dans la région

187 COCHRAN I. (2009) 188 Analyse et cartographie de la vulnérabilité aux évènements extrêmes – phase 1

130

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

V.7.2 Secteur industriel

CONTEXTE DU DEVELOPPEMENT DU SECTEUR : Le Territoire connaît un développement particulièrement dynamique de son tissu industriel, notamment dans les Préfectures d’Agadir Ida Outanane, Inezgane Aït Melloul et la Province de Tiznit. L’agroalimentaire générant un chiffre d’affaires autour 14 milliards de dhs, et constitue l’une des activités les plus importantes, suivie de l’industrie chimique et parachimique. Le fonctionnement du secteur ressemble au schéma typique national, à savoir une accélération du développement de zones industrielles « nouvelle génération : intégrées», combinée à la mise à niveau des anciennes unités existantes. Ainsi, le territoire devrait à terme posséder un noyau de plates formes industrielles assez conséquent à savoir : la ZI de (Préfecture Inezgane Ait Melloul), d’Ouled Teïma (Province de Taroudant) et de Tiznit (Province de Tiznit). Ce paragraphe introductif, met en exergue le poids progressif que prendra le secteur industriel dans la composante économique du territoire, méritant à cet effet d’être étudié dans le cadre de ce PTRC. Sa vulnérabilité quant au CC, a fait d’ailleurs, objet d’un important projet de coopération intitulé ASPCC189, piloté par GIZ conjointement avec le CRI, ADIZIA, l’OREDD et appuyé par le Conseil de la Région de SM, et la CCIS. Entamé en 2005, l’ASPCC s’est donné comme objectif l’accompagnement et l’encadrement du secteur privé, particulièrement les PME, à prendre connaissance des enjeux désormais structurelles du CC, tout en opérationnalisant des options et des capacités d’adaptation et de résilience. Mis en œuvre dans quatre pays notamment le Maroc, la zone Industrielle d’Aït Melloul a été retenue comme site pilote pour inscrire les démarches méthodologiques d’appropriation du concept de l’ACC et capitaliser l’expérience. Il y’a lieu de signaler que deux composantes ont été traitées par le projet ASPCC, à savoir la ZI proprement dite, comme entité vulnérable au CC et l’Entreprise (ou la PME) comme élément clé de la performance et de compétitivité du secteur. Le projet a identifié plusieurs facteurs de vulnérabilité, dans un cadre concerté avec les parties prenantes. Deux éléments clés ressortent de cette analyse à savoir : PERTURBATION DE LA PRODUCTIVITE : ce phénomène s’amplifie lors des périodes caniculaires, et se manifeste par une perte de la productivité des employés. Cela induit bien entendu, une perte économique pour la PME d’une manière générale, qui peut être si elle est récurrente, fatale (licenciement ; faillite…). AUGMENTATION DE LA FACTURE DE L’EAU : Quel que soit son activité la ZI et/ou les PME ont recours à la ressource en eau. Les sécheresses et la diminution des réserves peuvent manifestement se traduire par des coupures d’eau, des pénuries voir une augmentation de la facture de l’eau. Dans ce sens, une telle augmentation du prix induit inévitablement, une augmentation du coût de production et par conséquent une perte en compétitivité. RISQUES LIES AUX PHENOMENES EXTREMES : les risques d’inondation semblent les plus consenties par les parties prenantes du projet ASPCC. Il faut rappeler que la ZI d’Aït Melloul n’est pas épargnée de ce phénomène extrême, qui perturbe généralement l’accessibilité au site et sa productivité. A noter que les nouvelles ZI sont dotées d’infrastructures de drainage d’eau pluviales et d’assainissement, atténuant, vraisemblablement leurs vulnérabilités aux phénomènes extrêmes.

189 ASPCC : Adaptation du Secteur Privé aux Changements Climatiques au Maroc - GIZ

131

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

132

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

CHAPITRE VI. ANALYSE DES CAPACITES DE RESILIENCE DU TERRITOIRE VI.1 RESSOURCES EN EAU VI.1.1 Stratégies du secteur et levier juridique Le secteur de l’eau au Maroc reste confronté à des défis liés principalement à la raréfaction des ressources en eau sous l’effet des changement climatiques, à la surexploitation des ressources en eau souterraine, à la faiblesse de la valorisation des ressources en eau mobilisées notamment dans le domaine agricole et à la détérioration de la qualité des ressources en eau à cause du retard dans l’assainissement et l’épuration des eaux usées. Le scénario tendanciel montre que la plupart des bassins seront déficitaires à terme à l’horizon 2030 (notamment le Souss Massa). Pour consolider les acquis et relever les défis susmentionnés, une nouvelle impulsion visant le renforcement de la politique de l’eau a été amorcée et présentée dans le cadre de la stratégie de l'eau présentée à sa Majesté le 14 Avril 2009 à Fès. STRATEGIE NATIONALE DE L’EAU (SNE) : L’élaboration de la stratégie s’est basée sur trois leviers à savoir :

1. Des objectifs beaucoup plus ambitieux pour satisfaire de façon pérenne les besoins en eau, mais aussi se protéger durablement face aux effets du réchauffement climatique 2. Un changement radical des comportements (d’utilisation et de gestion de la ressource) à travers une gestion coordonnée de la demande et de la ressource portant sur :  La pérennisation des mesures de protection et de reconstitution des stocks d’eau souterraine et des zones lacustres ;  la rationalisation de la demande en eau ;  La généralisation de l’épuration la réutilisation des eaux usées ;  Des mesures volontaristes de protection (de l’environnement, et la lutte contre les inondations). 3. Une véritable gestion à long terme de l’eau  Une visibilité nationale, régulièrement actualisée et améliorée, des besoins et disponibilités sur le long terme ;  Un engagement politique, et un effort de la part de toutes les parties prenantes ; soutenus par un cadre réglementaire et de gouvernance adapté ;  Un financement public et privé plus ambitieux. Sur le plan programmatique, la SNE vise des actions sur la demande en eau et sur l’offre. Des actions dites « environnementales » sont aussi à l’ordre du jour à savoir : l’assainissement et la réutilisation des eaux usées, la sauvegarde et reconstitution des nappes. Le budget de l’ensemble de la stratégie étalée sur la période 2010-2030 est de l’ordre de 82 Milliards Dhs, ne prenant pas en considération les programmes parallèles (PAGER, PNA, PNI).

SNE : PRINCIPAUX OBJECTIFS ESCOMPTES GESTION DE L’OFFRE ET LA DEMANDE Conversion massive à l’irrigation localisée ► 2.3 Md m3 économisée chaque année jusqu’en 2030 ► Amélioration des techniques agricoles ► Développement de cultures à forte valeur ajoutée Amélioration des rendements des réseaux d’adductions vers les périmètres irrigués ► Jusqu’à 400 Mm³ d’eau économisable chaque année ► Gestion efficiente de la demande AEPI (dont amélioration des rendements des réseaux ► 180 Mm³ d’eau économisée chaque année Réalisation des programmes de mobilisation par les barrages ► Plus de 1,7 Md m³ additionnels mobilisés à terme Dessalement d’eau de mer et déminéralisation d’eaux saumâtres ► Objectif d’équipement d’un potentiel de production de ≈500 Mm³ d’eau potable à l’horizon 2030 ACTIONS TERRITORIALISEES ET EN FAVEUR DE LA POPULATION VULNERABLE ACTIONS ENVIRONNEMENTALES Poursuite du programme des petits et moyens barrages ► Réalisation de 1000 petits et moyens barrages d’ici à 2030

133

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Captage des eaux de pluie (projets pilotes) ► Un minimum de ≈10 Mm³ à mobiliser chaque année pour le captage des eaux de pluie La SNE, cible essentiellement dans ses actions prioritaires la population rurale vulnérable, en arrêtant les objectifs suivants : ► Atteindre un taux d’accès à l’eau potable en milieu rural de 95% en 2015 par les ouvrages collectifs (ou structurants) ► Assurer l’AEP des populations rurales enclavées (5%) à partir de SAEP individuels ACTIONS ENVIRONNEMENTALES Actions de l’Assainissement et épuration en milieu urbain et rural ► 260 villes et centres urbains concernés (Programme National d'Assainissement) ► Baisse de la pollution de 60% en milieu urbain ► Taux d’accès à l’assainissement en milieu rural et urbain de 90% en 2030 Généralisation de la réutilisation des eaux usées épurées ► 30 Mm3/an d’eau réutilisée

Actions de pérennisation et de reconstitution des stocks des nappes souterraines, par des programmes de recharge artificielle (autour de 180 Mm3/an) ou le transfert inter-bassins.

LA LOI 10-95 : La promulgation de la loi 10/95 sur l’eau a marqué un tournant décisif dans l’histoire de la gestion de l’eau au Maroc. Elle constitue la base juridique pour mener une gestion intégrée des ressources en eau et vise à mettre en place une politique nationale de l’eau basée sur une vision prospective. Elle pose les éléments d’une gestion concertée impliquant l’ensemble des intervenants et reconnait pour la première fois la valeur économique de l’eau par l’introduction du principe préleveur – payeur ; pollueur – payeur. VI.1.2 Plans connexes à la SNE instaurés à l’échelle du Territoire PLAN DIRECTEUR D’AMENAGEMENT INTEGRE DES RESSOURCES EN EAU (PDAIRE)190 : La gestion de l’eau au Maroc est organisée en neuf grands bassins hydrauliques ; dont « l’Agence de Bassin Hydraulique de Souss Massa Draa » établissement public à caractère administratif doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière (Article 20), créée à l’échelle de chaque bassin, assure la gestion intégrée des ressources en eau. La création des Agences de bassins hydrauliques traduit la volonté du Gouvernement à :  mettre en place une politique décentralisée de l’eau cohérente avec les orientations nationales ;  faire participer tous les acteurs régionaux et locaux à la mise en place de cette politique, en particulier les usagers de l’eau ; et  mettre en œuvre cette politique dans un cadre participatif et de partenariat en conformité avec les orientations des plans d’aménagement du territoire. La mise en œuvre du SNE sur le terrain, incombe à l’Agence du Bassin Hydraulique de Souss Massa. De cette politique, l’ABHSMD œuvre, par le biais des Plans Directeur d’Aménagement Intégrée des Ressources en Eau, (PDAIRE), à l’adoption d’une vision claire et la mise en place de plans d’actions qui constitueront des outils d’application majeurs des orientations de la politique gouvernementale dans le secteur de l’eau. PROGRAMME D’APPROVISIONNEMENT GROUPE EN EAU POTABLE DES POPULATIONS RURALES(PAGER) : Le Programme d’Approvisionnement Groupé en Eau potable des populations Rurales (PAGER) est un programme du gouvernement marocain entamé en 1995 par la DGH191, pour augmenter le taux d’accès à l’eau potable en milieu rural. Le projet repose sur deux principes : l’utilisation de techniques simples et la participation des bénéficiaires à tous les stades du projet depuis la définition des besoins en passant par la conception la réalisation et jusqu’à l’évaluation. Le PAGER a permis une augmentation du taux d’accès à l’eau dans les zones rurales de 14 % en 1995 à 61 % en 2004. A partir de 2004, le Programme a été confié à l’ONEE Branche Eau, qui devait poursuivre les réalisations et approvisionner 31 000 localités avec 12 millions de personnes en eau potable avant 2010, pour un taux d’accès prévisible de 91%.

190 Données collectées auprès de l’ABH SMD 191 Direction Générale de l’Hydraulique

134

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

PLAN NATIONAL D’ASSAINISSEMENT LIQUIDE (PNA) : Le Programme National d’Assainissement Liquide et d’Epuration des Eaux Usées (PNA) a été lancé en 2005, conjointement par le MDCEV et le Ministère de l’Intérieur. Il fixe les objectifs spécifiques pour l’horizon 2020 et 2030 suivants :  Atteindre un taux de raccordement global au réseau d’assainissement en milieu urbain de 75% en 2016, de 80% en 2020 et de 100% en 2030  Atteindre un volume des eaux usées traitées de 50% en 2016, de 60% en 2020 et de 100% en 2030 Fin 2015, le taux de raccordement en milieu urbain atteint 74% et le taux d’épuration des eaux usées est de 38% (contre 8% en 2005). Le PNA représente 260 centres d’assainissement liquide répartis sur 151 petites et moyennes communes du Royaume. Il comprend :  des investissements en assainissement avec réhabilitation et extension des réseaux et branchements et renforcement du réseau pluvial ;  des investissements en épuration avec prétraitement, traitement primaire, secondaire, tertiaire et émissaire en mer selon les cas ;  le renouvellement des équipements ;  l’acquisition de matériel d’exploitation. Signalons qu’une revue stratégique du PNA a eu lieu en 2008. Celle-ci a concerné essentiellement le montage financier des projets d’assainissement liquide qui a été proposé à tous les acteurs concernés par le secteur. Le nouveau montage financier adopté est respectivement de 50 % opérateur (ONEE Branche Eau) et 50 % collectivités Territoriales VI.1.2 Axes d’intervention dans le secteur et acquis en ACC Le PDAIRE du territoire a été entériné en 2007, et a misé sur un objectif stratégique ambitieux, à savoir : Passer d’une situation marquée à l’époque par un déficit offre/demande (puisé dans les réserves non renouvelables des nappes à raison de -167 Mm3/an), à un équilibre où l'ensemble de la demande en eau est satisfait avec un excédent dans le bilan offre / demande s’élevant à 98 Mm3/an à l'horizon du PDAIRE. Pour le bassin de Draa, la situation ne s’avérait pas alarmante, et l’objectif stratégique arrêté était de : Passer vers un équilibre satisfaisant toutes les demandes en eau avec un surplus de 0,3 Mm3/an à l’horizon du PDAIRE. Les budgets estimés sont colossaux, dépassant les 23 MdDH, pour les deux bassins. Pour se faire, des objectifs opérationnels étaient retenus avec une priorisation des investissements. Dans la foulée, le territoire a vécu l’autogenèse de son contrat de nappe de Souss. Celui-ci est venu réorienter la programmation opérationnelle et inscrire le territoire dans un concept innovant à l’échelle nationale en matière de gouvernance. Actuellement, le contrat de nappe de Chtouka est en cours d’élaboration ceux des unités de Tata sont en phase d’étude. Plusieurs objectifs autour des 4 axes régissant le contrat de nappe ou émanant des objectifs opérationnels des PDAIRES, sont atteints, constituant d’ailleurs tous et sans exception des acquis du territoire en matière d’ACC. Ils se rapportent essentiellement à : MOBILISATION DES EAUX DE SURFACE : un volume de 13 Mm3/an vient d’être mobilisé par la construction de plusieurs barrages au niveau des Préfectures d’Agadir Ida Outanane, Tata, Taroudant et Tiznit. 12 autres barrages moyens, devant mobiliser autour de 126 Mm3/an, sont programmés. Il faut reconnaitre que les coûts d’investissement de ces ouvrages ralentissent la mise en œuvre de l’ensemble des ouvrages projetés. Pour se faire, un programme sécant est engagé de construction de lacs colinéaires (16 ouvrages), dans l’ensemble des Provinces et Préfectures du territoire, ayant mobilisé jusqu’à date 3.47Mm3/an. Des études de faisabilité sont également menées pour la réalisation de sites d’accumulation d’eaux pluviales (à faible capacité de 5000 à 10 000 m3) COLLECTE D’EAUX PLUVIALES : inspiré de la pratique ancestrale, un schéma directeur de collecte d’eau pluviale vient d’être élaboré. Il a permis de définir sur le plan technique, les sites propices pour l’implantation de ce genre d’ouvrages à l’échelle du territoire, et de dresser un plan d’action chiffré des zones prioritaires. Les coûts varient d’une Province à une autre, et oscillent autour de 10 à 20MDH.

135

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Contrat de nappe : outil innovant de gouvernance Bonne Pratique

Au niveau institutionnel, l’ABHSMD a acquis une réelle légitimité et crédibilité au sein de son bassin et a joué un rôle mobilisateur de l’ensemble des acteurs de l’eau. Le principe de la concertation est devenu la base aussi bien pour les allocations d’eau que la gestion des ressources en eau. La mise en œuvre du premier contrat de nappe à l’échelle nationale constitue un des événements phare Genèse : le contrat de nappe a pris effet lors du Conseil d’Administration de l’Agence en 2005. A l’époque, l’ABH a soumis devant son conseil, deux scénarios tendanciels (à l’horizon 2020), de l’évolution des ressources en eau du bassin, sur la base d’études hydrogéologiques poussées (modèles numériques). Il s’agit de : Scénario Scénario de Généralisation du catastrophe protection Goutte à goutte

Baisse piézométrique (m) 50 20 30

Déficit (Mm3/an) 406 27 97

Pertes de terres agricoles (ha) 8 800 1600 2100

Pertes en emploi 42 000 17 000 25 000

Pertes financiers (MDH) 340 114 273

Devant ces indicateurs alarmants, le Comité Agriculture de la Région s’est réuni et un comité de contrat de nappe fut constitué en 2006. Ce Comité regroupant les différents intervenants et parties prenantes du secteur (20 institutions et 34 représentants) a arrêté dès sa mise en œuvre, les orientations suivantes :  Sensibilisation et participation de l’ensemble des parties prenantes à la prise de décision  Arrêt de fonçage de forage  Arrêt des extensions des superficies irriguées  Encouragement et stimulation de la reconversion de l’irrigation Un contrat cadre fut élaboré en 2007, par le Comité de Contrat de nappe, formulant 4 axes stratégiques et des objectifs à atteindre en 10 ans, il s’agit de :

 reconversion de 30 000 ha du gravitaire au goutte à goutte  reconversion de 5000 ha AXE1 : Economie et  études de valorisation des eaux des barrages Ashgerkiss et Timicha (Province valorisation des eaux de Chtouka Aït Baha), Taguenza et Tigmi N’Aït Bihi (Préfecture Agadir Ida d’irrigation Outanane)  Renforcement du rôle de la police de l’eau (institutionnalisation du rôle de la police de l’eau par arrêtés gubernatoriaux,…)  Actualisation des superficies des périmètres irriguées avec recours aux travaux de télédétection

 Encouragement de plantations moins consommatrices d’eau AXE 2 : Recherche  Modernisation des techniques d’irrigation scientifique  Financement des projets de recherche  Capitalisation des expériences et élaboration de guides  Mise en place de réseau de mesure

 Renforcement de la prospection pour dégagement de nouvelles ressources en eau AXE3 : Valorisation et  Réalisation d’un forage de 1000 m pour prospection des nappes profondes mobilisation des  Réalisation d’études de prospection géophysique pour caractériser les ressources souterraines aquifères  Réalisation de seuils (20) de recharge artificielle  Réalisation du dessalement d’eau de mer pour des fins agricoles  Etudes d’intrusion marine

AXE4 : Valorisation et mobilisation des  Réalisation de lacs colinéaires et petits barrages ressources  Réalisation de grands et moyens barrages (1.6 MdDh réservé) superficielles

136

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Collecte d’eau pluviale une pratique ancestrale au Territoire Bonne Pratique

Dans les zones où prévalent des conditions défavorables à la présence d'eaux superficielles ou souterraines pérennes, les populations du Territoire s’orientent de longue date à la collecte des eaux pluviales dans des citernes construites dites metfias ou des ghdirs aménagés (pratique datant du 11ème et 12ème siècle) La Metfia est souvent réalisée à l’extérieur des habitations, mais elle existe aussi à l’intérieur des logements, notamment pour stocker l’eau de pluie qui s’abat sur le toit des bâtiments. La Metfias est réalisée en moellons ou béton armé de capacité variable allant jusqu’à 1400m3 avec éventuellement équipement en moyen de pompage. Les métfias publiques se composent d’une surface réceptrice des eaux pluviales appelée impluvium, un système de collecte à travers des bassins de décantations, des filtres et un réservoir de stockage prenant le nom de métfia. Le coût varie entre 100 000 et 200 000 DH.

PROJETS STRUCTURANTS ET FORMULE PPP : Deux projets de grande ampleur, nécessitent d’être évoqué, ayant adopté une formule de partenariat Privé Public (PPP) réussi. Il s’agit du projet de sauvegarde de la zone agrumicole d’El Guerdane, confié à la Société Amensouss, qui représente la première expérience en la matière à l’échelle nationale et le projet de l’usine de dessalement d’eau de mer de chtouka dont le contrat est en gestation. Ce nouveau modèle de gestion offre une multitude d’avantages et permet au secteur privé de s’introduire progressivement dans la gestion de ressources naturelles. De telles expériences méritent d’être capitalisées et surtout communiquées pour ouvrir un éventail d’opportunités au secteur privé dans la gestion et la valorisation des ressources naturelles. il y’a lieu de souligner que l’ONEE Branche Eau a initié également une bonne formule de PPP mais à petite échelle, en confiant à des Micro-Entreprises (jeunes promoteurs formés par l’Office), la gestion et la maintenance des réseaux d’eau potable et d’assainissement liquide.

Projet PPP de dessalement d´eau de mer Bonne Pratique

Il s´agit d´un projet PPP de dessalement de l´eau de mer pour l´irrigation d´une zone relevant de la plaine de Chtouka s´étendant sur une superficie de 13 600 ha. Le coût de l´investissement est évalué à 2.6 Milliard Dirhams et le nombre de bénéficiaires est estimé à 2.500 agriculteurs. Le site côtier choisi est situé sur la limite Sud du Parc National du Souss Massa. Les objectifs principaux visés par ce projet innovant s’articulent autour des aspects suivants :  Sécurisation de l’alimentation en eau de la zone de Chtouka par l’apport de l’eau dessalée en substitution aux prélèvements sur la nappe ;  Maintien de l’activité agricole de la zone et développement de niches agricoles à haute valeur ajoutée ;  Capitalisation de l´expérience réussie du périmètre El Guerdane à travers la mise en place d’un Partenariat Public-Privé. La technologie convenue est celle de l´osmose inverse à double passe, elle projette de répondre à un besoin annuel de 58 Millions de m3/an d´eau dessalée, à raison de 167.000 m3/j. Ceci nécessitera l´installation d´un réservoir et une station de reprise, en plus de canaux d’adduction et un réseau de distribution aux agriculteurs d´une longueur respective de 18 km et 290 km. En termes d´avancement de la mise en œuvre du projet, les étapes d´études de faisabilité, de structuration et d’acceptabilité de l’étude d’impact sont déjà achevées. Le lancement de réalisation physique est prévu en début de 2017 et l´achèvement des travaux en fin 2019.

137

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Projet PPP de sauvegarde de la zone agrumicole d’El Guerdane Bonne Pratique

Contexte du projet : Le périmètre d’El Guerdane se situe dans la plaine de Souss, entre la ville de Taroudant à l’Est et le centre d’Ouled Teïma à l’Ouest. 80% de la superficie de ce périmètre (14 000 ha) est mis en valeur par des vergers agrumicoles (10 000 ha), le reste est principalement occupé par des cultures vivrières. Le périmètre produit environ 42% de la production agrumicole de la Région et a été particulièrement atteinte par le surpompage de la nappe. D’ailleurs les pertes en niveau piézométrique dans la zone avaient dépassé la moyenne de la Situation du projet nappe de Souss (plus que 2.5m/an, pendant 20 années de surexploitation). A titre indicatif, l’ONEE Branche Eau, producteur et distributeur d’eau potable du centre El Guerdane, a été contraint de réaliser des forages profonds de 400 mètres, pour pouvoir produire à peine 1.5 l/s. Le centre était auparavant alimenté par des forages ne dépassant guère 200 mètres pour des débits de production de plus que 5 l/s. Selon les scénarios critiques, le périmètre aurait perdu 8 800 ha à l’horizon 2020. La situation s’est ressentie alarmante au courant au titre de l’année 1994-1995, avec un arrachage de plus de 3159 ha et implantation de nouvelles 183 ha seulement. Les pertes en emplois étaient importantes. Signalons que 670 agriculteurs sont concernés par le périmètre (sous statut de propriété privés) Consistance du projet : Le projet de sauvegarde de la zone agrumicole d’El Guerdane consiste en un transfert d’un volume d’eau de 45 Millions m3 à partir du complexe Aoulouz-Mokhtar Soussi, au profit de 10 000 ha de plantations dans le périmètre d’El Guerdane. Les principales composantes techniques du projet sont :  Un ouvrage de tête sur le barrage d’Aoulouz  Une conduite d’adduction de 90 km de long  Un réseau de distribution d’eau d’irrigation en conduite sous pression sur 300 km environ  Des bornes d’irrigation

Montage financier du projet : Le coût de l’investissement atteint 987 Millions Dirhams. Un chiffre jugé énorme pour que l’Etat le prend en charge selon l’approche classique prévu par le Code des Investissements Agricoles (ou l’Etat préfinance et récupère 40% des aménagements sous forme de participation directe des agriculteurs bénéficiaires du projet). Un deuxième montage institutionnel a été négocié, dans lequel l’état finance 40% et 60% sera versé par les usagers (regroupé en AUEA). Ce montage a avorté vu les prix élevés (et surtout non assurés) pour le droit de raccordement par les Agriculteurs (49 000 DH/ha) et pour un prix de l’eau de 1.85DH/m3. La trois formule semblait la plus adéquate, en associant des investisseurs privés dans le cadre d’un Partenariat Public Privé (PPP), pour le co-financement et l’exploitation du service de l’eau pendant 30 ans. Ainsi, l’Etat a injecté par le biais du Fond de Développement Economique et Social Hassan II, un montant de 475 Millions de DH, sous forme de :

138

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

 Une subvention de 237.5 Millions de DH  Un prêt concessionnel de 237.5 Millions de DH (taux d’intérêt 1% et une période de grâce de 20 ans) La contribution des agriculteurs se situait alors à 8000 dh/ha pour le droit de raccordement, soit jusqu’à 80 millions de DH. Le co-financement du délégataire est estimé à 432 Millions de DH soit, 43% du projet. Par cette formule, l’objectif était atteint à savoir :  Un tarif plus bas pour agriculteurs  Les obligations du service sont assurées Les lancements des appels d’offres pour délégataires et les conditions d’admissibilité se sont fixées sur la Société AMENSOUSS.

Acteurs du projet PPP d´El Guerdane

Indicateurs du projet : Situation avant le projet Situation après le projet Ressource

Ressource souterraine 110 Mm3/an 34 Mm3/an Ressource superficielle - 46 Mm3/an Mode d’irrigation

Gravitaire 4 000 ha - Goutte à Goutte 6 000 ha 10 000 ha Production Production annuelle 210 000 tonnes 255 000 tonnes Exportation annuelle 120 000 tonnes 175 000 tonnes

139

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

REUTILISATION DES EAUX USEES EPUREES : Un retard considérable en matière de réutilisation des eaux usées épurées est enregistré, dû selon les acteurs rencontrés aux démarches organisationnelles et institutionnelles peu clarifiées. La Réutilisation des Eaux Epurées, REUE, demeure à cet effet, une pratique fragmentaire, confinée dans des projets pilotes réalisés par les opérateurs (ONEE Branche Eau et RAMSA), en partenariat avec des Associations d’usagers. Selon les chiffres mis à disposition, le potentiel existant en EUE est très important. A elle seule, la STEP L’Mzar gérée par la RAMSA, offre une capacité de réutilisation qui peut atteindre un volume de 30000m3/j (soit 25% de la consommation en eau Grand Agadir). Actuellement la RAMSA traite 10000 m3/j, disposée à la réutilisation. Une seule convention est actuellement signée avec le Golf Océan. Quant à l’ONEE Branche Eau, le nombre de STEP en exploitation est de onze (11), situées dans les centres suivants : Drarga, Aït Baha, Biougra, , Aït Iaaza, Tiznit, Tafraout, Tata, Akka, Foum El Hisn, Foum Zguid. Trois (03) STEP sont en cours de travaux dont la mise en service est éminente. Le volume d’eau usée traitée (pour la plus part, au stade secondaire, soit répondant aux normes de rejet dans le milieu naturel) est de 11560 m3/j. Outre, les investissements complémentaires nécessaires pour pousser le traitement des eaux usées jusqu’au stade tertiaire, un travail de communication et de sensibilisation s’avère incontournable. A retenir que plusieurs études sur le REUE, sont disponibles et ont été consultées. Elles définissent le mode la conception d’un système adéquat pour l’irrigation, ainsi que l’estimation des investissements. A titre informatif, le coût d’investissement du projet de la REUE de la STEP de Tata se chiffre à 3MDH, permettant d’irriguer 53 ha composé d’une ceinture verte projetée et des espaces verts urbains de la ville de Tata. PROSPECTION DES NAPPES PROFONDES : considérée stratégique, une nappe profonde des calcaires du Turonien participe à la recharge de la nappe de Souss et non encore explorée. Située à plus de 1000 m, cette nappe a fait objet dernièrement d’une reconnaissance par forage ayant atteint 1300 mètres et a capté cette structure aquifère. Les résultats obtenus sont probants. Le forage est artésien, débitant sans pompage 7l/s, (les eaux profondes sont néanmoins trop chargées en minéraux). D’autres prospections sont programmées pour confirmer ses tests et apporter des éclaircissements quant à l’exploitabilité de cette ressource.

RENFORCEMENT DU SYSTEME DE LA RECHARGE ARTIFICIELLE : un programme consistant de la recharge artificielle des différentes nappes et unités aquifères est régulièrement renforcé. Les dispositifs consistent en des seuils retardateurs des crues ou en bassins d’infiltration. Ils sont performants selon les études d’évaluation réalisées.

ÉCONOMIE DE L’EAU : les actions menées en économie d’eau constituent un défi réussi à l’échelle du territoire. Ainsi, l’aboutissement du contrat de la nappe a permis d’arrêter définitivement les extensions des périmètres irriguées et la reconversion de 30 000 ha de périmètres en irrigation localisée. L’arrêt des pompages d’eaux souterraines dans les périmètres modernes publics irrigués par les eaux de surface dans le bassin du Souss Massa (Issen, Massa) permet de restituer 63 Mm3/an. Les rendements des réseaux des opérateurs sont très satisfaisants, dépassant 85%. Des actions de sensibilisation et de communication sont régulièrement réalisées par le gestionnaire et les opérateurs, visant les écoliers, et les différents usagers.

GENERALISATION DE L’AEP DU MONDE RURAL : Les efforts consentis en matière d’AEP à l’échelle du territoire, sont considérables. Des infrastructures importantes sont ainsi réalisées, permettant la desserte en eau potable d’une population 800 000 habitants. L’ONEE Branche s’appuie pour cela sur une longueur d’adductions principales de l’ordre de 700 km, et un réseau de distribution atteignant 3500 km. La production dépasse 70 Mm3. Les projets structurants engagés en 2016, dépassent un investissement de 784MDH. Plusieurs études sont aussi programmées, couvrant l’ensemble du territoire ; dont la plus importante est celle relative à l’AEP des douars relevant la Province de Taroudant à partir d’une adduction régionale provenant du barrage Aoulouz. Une station de traitement est prévue d’être réalisée dont le coût est de 320Mdh pour un débit de 400 l/s (qui sera réalisée en deux tranches). GESTION INTEGREE DES RESSOURCES EN EAU (GIRE) COMME NOUVEAU MODE DE GOUVERNANCE: La GIRE se définit comme étant un processus favorisant le développement et la gestion coordonnée des ressources en eau, du sol et des ressources associées, permettant de maximiser les bénéfices économiques et sociaux, de façon équitable sans compromettre la pérennité des écosystèmes vitaux. Ce mode de gouvernance est appliqué implicitement dans le territoire, mais semble encore juvénile. L’approche a été appuyée par plusieurs projets de coopération (notamment

140

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

l’USAID et la GIZ-AGIRE), traitant le bassin de Souss Massa Draa dans son ensemble. L’articulation de la GIRE nécessiterait encore du temps, pour pouvoir s’imposer comme outil de gouvernance méthodique et approprié. Un projet pilote a été initié à une échelle plus réduite (bassin versant d’Arghene). Une expérience consentie réussite, méritant d’être dupliquée et communiquée. Vers la Gestion Intégrée des Ressources en Eau du bassin (GIRE) – l’expérience du SAGIE du bassin d’Arghene Bonne Pratique

Cadre du SAGIE : le SAGIE du bassin d’Arghene (Anti Atlas – Province de Taroudant) s’inscrit dans le cadre de la coopération marocco-française et regroupe plusieurs partenaires : l’ABHSMD, le Conseil de la Région de SM, le Département d’Hérault et l’Agence de l’Eau du Rhône Méditerranée Corse en France. il a pour but d’instaurer la gestion intégrée de l’eau à l’échelle de ce bassin hydraulique de l’oued Arghene et vise à translater l’expérience française dans ce mode de gouvernance. Consistance : Un diagnostic préalable des différents usages de la ressource en eau a été établi, ayant attrait à l’Eau potable, l’assainissement liquide et la dépollution, l’agriculture, l’abreuvement du cheptel. le SAGIE a également recensé les différents modes de mobilisation d’eau possibles, notamment les lacs colinéaires, les seuils ou les forages. La protection contre les inondations et les risques de sécheresse ont également été étudiés et évalués. Suite au diagnostic et l’élaboration des bilans besoins/ressources disponibles, un plan d’action concerté a été arrêté, avec un montage financier priorisé. l’investissement a été évalué à 56 MDH pour la période 2012-2016. Un Comité d’Eau (CE) a été formé pour gouverner et des indicateurs de suivi ont été élaborés. des actions transversales accompagnant la mise en œuvre des investissements ont été également programmées, ciblant essentiellement, le Renforcement des Capacités, la communication et la vulgarisation du SAGIE.

141

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

VI.2 AGRICULTURE VI.2.1 Réalisations dans le cadre du Plan Agricole Régional (PAR- SM) Le PAR est la déclinaison du PMV à l´échelon de la région Souss Massa, et vise à mettre en place une nouvelle dynamique pour le développement durable de la région à travers :  l’augmentation du niveau de production des différentes filières agricoles (Figures 6.2.1),  la valorisation de la production,  l’amélioration des niveaux de valorisation de l’eau d’irrigation,  la création de l’emploi et l’amélioration des revenus de la population rurale. Au terme, le PAR SM est scindé en deux composantes, «Pilier I» et «Pilier II», et prévoit la réalisation de 79 projets avec un montant global évalué à 8,17 Milliards dhs, en faveur de 106.150 bénéficiaires. Les projets et actions transverses sont évalués à 6 Milliards dhs192.

Figure 6.1 : Objectifs en termes de production des principales cultures à l´horizon 2020

REALISATIONS DANS LE CADRE DU PILIER I : Le Pilier I vise le développement accéléré de l’agriculture à forte valeur ajoutée et à forte productivité. Ceci implique la création de pôles de développement agricoles et agroalimentaires à forte valeur ajoutée, répondant aux exigences du marché, notamment à travers le déclenchement d’investissement massif autour de nouveaux acteurs à forte capacité managériale, rationalisation des structures de l’industrie et mutualisation des moyens autours de GIE privés et de groupements interprofessionnels. Pour ce faire, le modèle d’agrégation a été retenu comme instrument stratégique pour la mise en œuvre du Pilier I du PMV193. Au niveau régional, le Pilier I projette la réalisation à l´horizon 2020 un nombre total de 16 projets avec un investissement évalué à 6,23 milliards de dhs, au profit de 14.650 bénéficiaires. L´état d´avancement des indicateurs la mise en œuvre du Pilier (Figure 6.2) montre que les taux de réalisation de quatre

192DRA SM (2016) 193http://www.agriculture.gov.ma/ consulté le 18.09.2016

142

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

indicateurs sont compris entre 70% et 100%. En revanche, 44% des projets prévus ne sont pas encore entamés, soit 7 projets sur 16.

100% 400 90% 1,7 6 200 80% 7 70% 60% 50% 14 250 95 000 40% 4,49 18 700 30% 9 20% 10% 0% Nombre projets Investissement Nombre Superficie (ha) Cheptel (Nbre (Milliards Dhs) bénéficiaires têtes)

Pilier I Réalisations (2016) Pilier I Objectif (2020)

Figure 6.2 : Réalisations et objectifs du plier I du PAR SM194

En termes de filières, les projets lancés ont concerné quatre filières : deux végétales (agrumes et maraîchage) et deux animales (lait et viande rouge). Par rapport aux coûts des investissements engagés, la filière agrumicole et laitière s´accaparent de 4 Milliards dhs, soit 87 % du montant total des investissements. Le tableau ci-après relate plus de détail concernant les quatre filières. Nombre de Effectif Coût Nombre Filières Superficie (ha) projets cheptel (Mdhs) d´agrégés Agrumes 6 17.650 - 1.962 604

Maraîchage 1 1 040 - 477 150 Lait 1 - 95.077 2.039 13.500 Viande rouge 1 - 12.000 99 1.000 Total 9 18.690 107.077 4.577 15.254

Tableau 6.1 : Répartition des projets lancés du Pilier II par filières195 REALISATIONS DANS LE CADRE DU PILIER II : Le Pilier II du PAR-SM est destiné à aider les petits agriculteurs, particulièrement des zones montagnardes et oasiennes, à accéder à l’économie marchande, en créant une forte valeur ajoutée tout en assurant une bonne gestion des ressources naturelles. Ainsi, et à travers un accompagnement solidaire de la petite agriculture, le Pilier II vise à relever notamment les défis de :  Valoriser les atouts des territoires et les possibilités de marché et de diversification des activités génératrices de revenus et permettre l’accès au marché et la montée d’échelle économique ;  Permettre l’autonomisation des acteurs et l’émergence de dynamiques cumulatives et pérennes de développement agricole des exploitations et territoires ;  Développer des synergies avec les autres politiques contribuant au développement rural intégré pour améliorer le niveau de développement humain des populations des aires marginalisées, réduire leur taux de pauvreté ;  Et anticiper l’adaptation au changement climatique…196

Sur le plan de la région SM, le PAR- SM propose à travers le Pilier II de réaliser 63 projets avec un investissement évalué à 1,94 milliards de dhs, au profit de 191.500 bénéficiaires. L´état d´avancement

194 DRA SM (2016) 195 DRA SM (2016) 196 PAR SMD (2008)

143

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

des indicateurs la mise en œuvre de ce Pilier montre que les taux de réalisation de 3 indicateurs sont compris entre 70% et 100 %, tandis que deux indicateurs affichent des taux inférieurs à 70 %, à savoir le montant total d´investissements et l´effectif du cheptel (Figure 6.3).

100% 17 450 90% 19 0,6 80% 45 000 70% 60% 50% 71 300 122 200 40% 44 1,32 30% 79 150 20% 10% 0% Nombre projets Investissement Nombre Superficie (ha) Cheptel (Nbre (Milliards Dhs) bénéficiaires têtes)

Pilier II Réalisations (2016) Pilier II Objectif (2020)

Figure 6.3 : Réalisations et objectifs du plier II du PAR SM197 Les tableaux ci-après rapporte succinctement les montants d´investissement, les superficies/ effectifs concernés, et le nombre des bénéficiaires des projets déjà lancés dans le cadre du plier II du PAR SM : Autres Olivier Cactus Safran Caroubier Amandier Dattes PAM

Montant de 343 92 111,80 44,60 280 215,50 156 l´investissement

Superficie 13 200 17 000 1 030 2 500 25 200 136 700 49 500

Nombre de 16 400 7 955 1 285 500 14 250 7 500 20 500 bénéficiaires

Tableau 6.2 : Synthèse des projets lancés relevant de la filière végétale- du Pilier II198

Miel Viande rouge

Nbre de projets 6 2

Montant de l´investissement 35 43

Effectif 39.500 ruches 79 150 têtes

Nombre de bénéficiaires 1 800 1 110

Tableau 6.3 : Synthèse des projets lancés relevant de la filière animale- du Pilier II199

197 DRA SM (2016) 198 DRA SM (2016) 199 DRA SM (2016)

144

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Création d´unités hydroponiques pour la production d’orge fourragère200 Bonne Pratique En vue de pérenniser l´activité de l´élevage dans la région tout en allégeant la pression animale sur les ressources pastorales, la culture hors-sol de plantes fourragères parait comme une solution adaptée au contexte régional pour subvenir aux besoins croissants du cheptel et pour contribuer à sédentariser les éleveurs enclins à abandonner leur activité. En effet, cette technique de culture est déjà expérimentée dans la région et a donné des résultats très concluants, elle permet entre autres de :  Réaliser un gain très important en termes de terrains : une usine de fourrage vert d'une capacité de 20 T/jour occupe une superficie seulement d'environ 1.700 m2 et peut remplacer la capacité de production de 200 hectares de pâturages ;  Réaliser un gain en eau d´irrigation de plus de 98% : moins de 2% de la quantité d'eau qu'il faudrait pour irriguer des espaces de culture traditionnels pour un rendement similaire ;  Parvenir à un coût de revient du fourrage très faible comparé au coût des aliments traditionnels alors que les valeurs nutritives contenues dans le fourrage sont élevées et constantes tout au long de l'année. Compte tenu de ces multiples avantages et dans la perspective de diffuser cette technique auprès d´un plus grand nombre d´éleveurs (200 éleveurs à terme), l´ORMVA SM a initié en partenariat avec le groupement des éleveurs Ovins de Souss Massa un projet de développement de l’élevage Ovin incluant la construction et l’équipement de 7 unités de production hydroponiques. Le coût global du projet atteint 12,3 Mdhs supporté à raison de 78% par l´Etat et 22% par les bénéficiaires. A termes, ce projet ambitionne de :  Améliorer significativement le revenu des éleveurs cibles en passant de 19.000 dhs/an/éleveur actuellement à 60.800 dhs/an/éleveur en fin de projet ;  Augmenter la productivité en passant de 12 Kg/UZ actuellement à 18 Kg/UZ en fin de projet ;  Créer 24.800 JT additionnelles en 2019.

VI.2.2 Progrès réalisés en économie et valorisation de l´eau d´irrigation

ECONOMIE DE L´EAU D´IRRIGATION : Sur le plan national, le concept d’économie d’eau vise principalement à sauvegarder le potentiel productif des périmètres d’irrigation qui sont des pôles de richesses et d’emplois d´une importance capitale pour l´économie des régions et du pays. Dans un contexte marqué par le stress hydrique, le véritable défi réside dans l´amélioration de la productivité agricole et la valorisation de l´eau, autrement dit produire d’avantage de richesse par m3 d’eau utilisée. Dans ce sens, le PNEEI a été mis en place pour une stratégie cohérente à plusieurs niveau et a introduit des innovations aussi bien sur les plans économiques et techniques, que en matière d’ingénierie socio- institutionnelle. Le PNEEI table sur la reconversion à l’irrigation localisée de près de 550.000 ha au niveau national en l´espace de 15 ans. Pour ce faire, le PNEEI repose sur 5 composantes : 1. Modernisations collectives des périmètres de grande hydraulique ; 2. Modernisations individuelles ; 3. Valorisation des productions agricoles ; 4. Renforcement du conseil technique ; 5. Et des mesures d’accompagnement (simplification des procédures d’octroi des aides financières de l’Etat, organisation des professions concernées, normalisation…)201 Durant la période 2008-2020, le PNEEI ambitionne dans le Souss Massa la modernisation des équipements hydroagricoles sur une superficie de 6.130 ha et la reconversion individuelle d´un superficie de 50.000 ha en irrigation localisée. Le coût global des investissements envisagés sont

200 ORMVA SM 201 BELGHITI M. (2009)

145

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

évalués à 450 Mdhs. En termes de réalisations, le tableau ci- après résume l´état d´avancement du PNEEI dans le bassin Souss Massa : Taux Taux Composantes PNEEI/SM Tranche 1 Tranche 2 d´avancement d´avancement Modernisation collective 3.300 ha 100 % 2.830 ha 25 %

Reconversion individuelle 30.000 ha 100 % 20.000 ha 50 % en irrigation localisée

Total 33.300 ha 100 % 22.830 ha 47 %

Tableau 6.4 : Etat d´avancement de la mise en œuvre du PNEEI au niveau du SM202 Grâce aux installations réalisées jusqu´à présent, on a pu arriver à une économie de 150 Mm3. L´objectif fixé étant d´atteindre à l’horizon 2020 une économie de 330 Mm3, soit l´équivalent d´une superficie équipée en système d´irrigation localisée de 110.000 ha. La figure suivante montre le rythme de conversion des superficies en irrigation localisé, ainsi que l´évolution des économies réalisées en Mm3 : 120 000 330 350 110 000 Superficie en ha Economie en Mm3 300 100 000 270 90 000 250 80 000 70 000 200 60 000 50 000 150 40 000 100 30 000 20 000 50 10 000 0 0 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2020

Figure 6.4 : Evolution des superficies en ha équipées en irrigation localisée et des économies réalisées en Mm3 dans le SM203

VALORISATION DE L´EAU D´IRRIGATION : En comparant les performances réalisées durant la campagne 2008-2009 à celles obtenues durant la campagne 2014-2015, on constate que l´indicateur de valorisation de l´eau d´irrigation (en dhs/m3) a atteint des niveaux exceptionnels, en particulier pour les cultures maraîchères. Ce tableau suivant résume ces performances pour les cultures de tomates sous serre et des agrumes : Tomate sous serre Agrumes Indicateurs 2008 2014 Variation 2008 2014 Variation

Rendement (T/ha) 145 151 + 4 18 22 + 22

Exportation(T) 331.000 439.000 + 33 365.000 434.000 + 19

Emploi (millions JT) 5,28 6,05 + 15 6,8 7,5 + 10 Valorisation de l'eau 15 25,4 + 67 4 5,2 + 30 d'irrigation (dhs/m3) Tableau 6.5 : Performances réalisées en matière de valorisation de l´eau d´irrigation (tomate sous serre et agrumes)204

La figure suivante regroupe les principales cultures pratiquées dans la zone du Souss Massa classées selon leur niveau de valorisation de l´eau d´irrigation. Ces valeurs varient entre 25,4 dhs/m3 pour la tomate sous serre à 1,4 dhs/m3 pour l´olivier. Ce niveau de valorisation varie selon plusieurs facteurs, en particulier les facteurs climatiques, l´espère cultivée et le cycle de croissance de la culture. Il ressort

202 ORMVA SM (2016) 203 ORMVA SM (2016) 204 ORMVA SM (2016)

146

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

de cette figure que les espèces cultivées sous des conditions maîtrisées, en occurrence les cultures sous serre, présentent des niveaux de valorisation nettement plus élevés.

Figure 6.5 : Niveaux de valorisation de l´eau d´irrigation des principales espèces cultivées dans la zone d´action de l´ORMVA SM

147

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Valorisation de l’eau d’irrigation : cas de la filière du Bonne Pratique safran205 Le safran est une culture à fort potentiel commercial qui possède des qualités spécifiques au Maroc. Son aire de production s´étend sur 1.650 ha et se répartit exclusivement sur la zone de Taliouine (province de Taroudant) et la zone de Taznakht (province d’Ouarzazate). En dépit de sa grande plasticité et tolérance en termes d´environnements de culture et de climats (subtropical tempéré au climat méditerranéen continental), la culture du safran supporte mal les conditions climatiques extrêmes ; les hausses de températures entrainent le dessèchement des bulbes du safran et affectant ainsi leur reproduction et la chute de neige peut causer des dommages significatifs pour les fleurs et les feuilles du safran. Pour faire face à ce contexte climatique changeant et promouvoir la filière du safran, l´Etat a conclu un contrat- programme avec la profession du Safran représentée par la Fédération Interprofessionnelle Marocaine du Safran (FIMASAFRAN), dont le coût globale de mise en œuvre s'élève à 100 millions de dirhams à l'horizon 2020avec. Ce programme de développement et de mise à niveau de la filière du safran s'articule autour des axes suivants : AXE 1 : Développement de la production et amélioration de la qualité ; AXE 2 : Amélioration des conditions-cadres de la filière ; AXE 3 : Amélioration des conditions de valorisation, de commercialisation et de promotion du safran Par ailleurs, le PMV s´est focalisé sur le volet de valorisation de l´eau d´irrigation afin de favoriser l´adaptation des agriculteurs locaux à la nouvelle donne climatique et pour mettre à niveau la filière du safran. Parmi ces axes d´intervention, on cite en particulier :  Extension et intensification des safranières ;  Equipement en irrigation localisée ;  Creusement et équipement des forages ;  Equipement en matériel de valorisation ;  Et appui technique. En termes de réalisations, on relève que sur la période 2009-2015, la superficie cultivée a été multipliée par 1,5 et la production a grimpé de 1,5 t/an à 5,9 t/an, soit une augmentation de l´ordre de presque 300%. Pour la même période, l´efficacité hydrique moyenne a atteint, durant la campagne 2014-2015, 23,1 dhs/m3 contre seulement 11,5 dhs/m3, durant la campagne 2009-2010, soit une augmentation de 100 % en l´espace de 6 ans. En termes de revenus, on estime que le chiffre d’affaires généré par la filière de safran, durant la campagne 2014-2015, est de 152 Mdhs contre seulement 32 Mdhs, durant la campagne 2009-2010, soit une amélioration dépassant 370%. 3 500 7 Evolution en termes de superficie (ha) et de production (t) du safran 3 000 6 2 500 5 2 000 4 1 500 3 1 000 2 500 1 0 0 2009-2010 2010-2011 2011-2012 2012-2013 2013-2014 2014-2015 Production en tonnes Superficie équipée en irrigation localisée en ha Superficie cultivée en ha

205 - Rapports de gestion Agrotech (2012-2013 et 2013-2014) - http://www.agrotech.ma/ consulté le 18.09.2016

148

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

VI.2.3 Aménagement et gestion des espaces pastoraux et sylvo-pastoraux : LOI Nº 113-13206 : Il s´agit d´un texte de loi assez récent qui a pour objet de cadrer et de gérer le phénomène de transhumance sous ses différents aspects, notamment de :  Fixer les règles et les principes de gestion, d'aménagement et de création des espaces pastoraux ;  Définir le phénomène de transhumance pastorale, le caractériser en vue d'assurer les conditions durables et les sources de vie des populations concernées et leur cheptels ;  Définir les principes et règles régissant le phénomène afin d'assurer l'exploitation rationnelle des ressources et des biens des espaces concernés et des collectivités territoriales d’accueil ;  Définir les sanctions et pénalités afin d'éviter tout conflit à travers la responsabilisation des parties notamment l'Etat, les collectivités territoriales et les bénéficiaires ;  Définir les instances et organes chargé de la transhumance pastorale notamment à travers la mise en place des structures spécifiques chargées de la gestion du phénomène et les conflits qui en découlent (associations ou organisations professionnelles pastorales,..).

PROGRAMME TRANSREGIONAL POUR LE DEVELOPPEMENT DES PARCOURS ET LA REGULATION DES FLUX DES TRANSHUMANTS DANS LES ZONESPRESAHARIENNES ET SAHARIENNES (PDPRT) : Le PDPRT vise à améliorer les revenus des éleveurs transhumant en assurant l´organisation du phénomène de transhumance et la préservation de la biodiversité des espaces pastoraux et sylvo-pastoraux. Ce programme est financé par un don qatari s´élevant à 420 Mdhs sur une période de mise en œuvre de 2015 à 2017. Dans la région SM, les provinces concernées sont : Taroudant, Chtouka Aït Baha, Tiznit, Tata207.

Infrastructures Organisation des Aménagement des Promotion des Socio- éleveurs : parcours : filières : économiques : •Sensibilisation et •Mise en repos, •Appui à la •Promotion de la encadrements création de scolarisation des filière viande rouge •Création des réserves fils des éleveurs ovine caprine organisations semencières •Achat des unités •Promotion de la professionnelle •Plantation médicales mobiles filière PAM pastorales d’arbustes •Aménagement des •Promotion de •Renforcement des fourragers pistes l'apiculture capacités •Aménagement et •Promotion •Organisation des création des points d’écotourisme et concours et festival d’eau tourisme durable •Hydraulique pastorale mobile

Figure 6.6 : Composantes du projet PDPRT

VI.2.4 Intégration de l’ACC dans le Plan Maroc Vert208 : En vue de promouvoir une agriculture nationale résiliente aux effets du CC et faiblement carbonée, le PMV a intégré dans son sixième fondement la dimension de développement durable et lutte contre les impacts du CC. Pour la mise en œuvre de cette dimension, le PMV s´appuie sur leviers suivants :  Adoption par les producteurs de bonnes pratiques agricoles résilientes au changement climatique à travers la valorisation des acquis de la recherche et leur transfert auprès des producteurs ;  Adoption d’un programme de reconversion des céréales vers l’arboriculture fruitière afin de contribuer à l’amélioration des revenus des agriculteurs les plus vulnérables au CC, et à l´atténuation du problème de dégradation des sols ;  Incitation à l’adoption de bonnes pratiques agricoles résilientes au CC et au développement durable à travers le Fonds de Développement Agricole (FDA) ;  Développement de l’assurance agricole multirisque climatique…

206 Dahir nº 1-16-53/ BO nº : 6480 du 07.07.2016 207ORMVA SM (2016) 208 FELLOUN H. (2012)

149

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Pratiques agricoles résilientes Bonne Pratique Le long des versants du Haut et l’Anti Atlas, se développent des pratiques agricoles résilientes, adaptées au contexte morphologique, hydrologique et pédologique. En effet, les terrasses en banquettes sur contours sont construites sur des pentes très raides pour combiner la conservation du sol et de l'eau. Les terrasses cultivées sont généralement construites à niveau et renforcées par des murs en pierres pour amortir l'écoulement de l'eau et contrôler l'érosion. Dans ce sens, le Programme ACCN/GIZ a appuyé la production d´un guide simplifié traitant des mesures favorisant l'adaptation au changement climatique des communautés locales. Ce guide s'appuie sur des connaissances et pratiques locales ancestrales qui disparaissent progressivement et que le contexte CC permettrait de revisiter en vue de les redynamiser et/ou réinventer.

Approche d'Economie Circulaire pour la Conservation de Bonne Pratique l'Agro-biodiversité (EC-SMD) Le projet EC-SMD s´inscrit dans le cadre de la coopération entre le Maroc (DRA SM) et le PNUD, il axe ses activités sur la Réserve de Biosphère de l’Arganeraie (RBA) et ambitionne à long terme d’introduire le Paiement pour les Services Ecosystémiques (PSE) en tant que mécanisme innovant pour inverser la perte et la dégradation de l’écosystème Arganier. Le projet agit à travers 4 composantes interconnectées, à savoir : 1. Création d’un environnement habilitant pour l’introduction des PSE au Maroc en adressant les changements institutionnels, politiques et légaux nécessaires à la mise en place et le pilotage d’un tel mécanisme ; 2. Renforcement des capacités techniques pour la mise en œuvre de modèles PSE dans le SMD ; 3. Promotion d´une production organique, durable et respectueuse de la biodiversité via un schéma de labellisation et de commercialisations adaptées aux produits de l’écosystème Arganier ; 4. Renforcement de la conservation de l’agro-biodiversité dans l’écosystème Arganier par les modèles pilotes de PSE.

150

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

VI.3 FORETS ET BIODIVERSITÉ VI.3.1 Plans et programmes favorisant l´ACC Un certain nombre de stratégies, plans et programmes contribuent de manière directe ou indirecte à atténuer les impacts issus du réchauffement climatique et à favoriser l´ACC du secteur des forêts et biodiversité. Le tableau suivant présente une synthèse des plans et programmes concourant à la sauvegarde et la préservation des milieux forestiers : Plans et Consistance programmes Objectifs : Conservation et développement durable des ressources naturelles en amont Plan National  des barrages, d’Aménagement Protection des infrastructures hydrauliques en aval, des bassins  Promotion d’une dynamique de développement participatif et intégré. versants  Approche : La classification des bassins versants selon le degré de sévérité de l’érosion et l’approche à retenir pour leur aménagement Objectif : Favoriser la convergence, la cohérence et la synergie des politiques et programmes concourant à la lutte contre la dégradation des terres en vue Plan d´Action National de d’assurer la gestion durable des écosystèmes selon la vocation des terres, la Lutte contre la restauration et le maintien des grands équilibres environnementaux et contribuer désertification aux objectifs stratégiques de lutte contre la pauvreté et de sécurité alimentaire. Approche : Globale avec traitement différencié de manière à rationaliser les interventions, optimiser les moyens et adapter les approches partenariales et participatives. Objectif : Fournir une réponse durable aux besoins prioritaires en produits forestiers à Plan Directeur de travers : Reboisement  le reboisement avec des espèces autochtones,  l’introduction de nouvelles espèces résistantes au stress hydrique,  la surveillance de la vitalité des forêts,  des analyses et tests des espèces sylvicoles.

Approche patrimoniale qui vise l’implication et la responsabilisation de tous les acteurs intervenant dans l’aménagement du territoire et la continuité dans la gestion des écosystèmes forestiers. Programme Forestier National Approche territoriale qui vise à intégrer les actions dans le cadre d’une dynamique de développement local. Approche participative et partenariale en vue de favoriser l’adhésion des populations usagères, des collectivités locales, de la société civile et du secteur prive au processus d’aménagement et de gestion durable des espaces forestiers. Stratégie Nationale des Identification d’un réseau national de 168 SIBE. Aires Protégées Objectifs : Plan National de  Le renouvellement des palmeraies par la plantation de variétés nobles ; la Restructuration  La reconstitution à long terme des palmeraies par la multiplication et la et du Développement distribution de variétés tolérantes au Bayoud ; de la Palmeraie  Le renforcement des travaux de recherche et de conseil ; (PNRDP)  La mobilisation des potentialités et l’amélioration du contexte de production ainsi que la valorisation de la production et l’amélioration des circuits de commercialisation. Stratégie nationale pour Objectifs : la conservation  Définir une stratégie nationale en matière de biodiversité ; et l’utilisation  Elaborer un plan d'action national sur la biodiversité ; durable de la  Préparer le rapport national du Maroc sur la biodiversité. biodiversité

151

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

209 Plan d’action national pour la conservation de l´ibis chauve

Ibis chauve (Geronticus eremita) Statut de conservation UICN210

En danger critique d'extinction C2a (ii) ver 3.1211

Le site du PNSM revêt un grand intérêt ornithologique, elle abrite plus de 250 espèces, dont au moins 86 nicheuses. Néanmoins, l’Ibis chauve reste l’élément le plus remarquable de cette richesse avifaune. La zone du littoral comprise entre le site de Tamri et les falaises côtières du PNSM abrite la colonie nicheuse la plus importante de l’ibis chauve du monde. Dans le cadre du “Projet de Conservation de l’Ibis Chauve’’, initié en 1994 entre l’Administration des Eaux et Forêts et l’ONG BirdLife International, un ambitieux programme de recherche a vu le jour, dont un des aspects important consistait á assurer le suivi la dynamique de la population des Ibis dans la région du Souss-Massa. A noter également que cette espèce gravement menacées d’extinction est l’une des rares espèces à disposer d’un plan d’action national pour sa conservation (PANIC) qui définit clairement les actions à entreprendre pour réhabiliter la population d’Ibis Chauves dans la région de Souss Massa. Situation de la population de l´Ibis chauve au niveau de la Région de Souss-Massa : En 2015, le suivi de la reproduction de la population des ibis a montré que la nidification de 116 couples reproducteurs a donné naissance à 205 jeunes survivants à l’envol. Avec un taux de survie de 69%, la productivité de la population des ibis dans la région de Souss Massa est chiffrée à 1,7 poussin/couple212. L´analyse des paramètres de la reproduction de la population des ibis chauves sur les 20 dernières années dans la région de Souss-Massa a permis de dresser les constats suivants :  une tendance de croissance du nombre de couples reproducteur et de la productivité des ibis ; d´une population comptant une soixantaine de couples vers la fin des années 90 à un effectif a plus que doublé pour atteindre les 116 couples en 2015 ;  une productivité (poussins ayant quitté le nid/couple reproducteur) fluctuant au gré des conditions climatiques annuelles et la disponibilité alimentaire. L´année 2015 a connu une productivité exceptionnelle atteignant 1,7 poussins ayant quitté le nid par couple reproducteur ;  la taille de la population des ibis chauves a passé de 225 oiseaux 700 recensés en 1994 à environ 580 Total des couples oiseaux, recensés aux termes de 600 reproducteurs la saison de nidification de 2015. Taille de la population En dépit des fluctuations affichées 500 par l´ensemble des paramètres de reproduction de la population des Ibis 400 chauve dans la région, les efforts de conservation entreprise par l´administration des eaux et forêts et 300 ses partenaires nationaux et internationaux ont contribué 200 indéniablement au maintien et développement de ladite population. 100 Néanmoins, les épisodes de sécheresse et les vagues de chaleur 0 Source : DREFLCD SO continuent de constituer un défi de taille pour la survie et le développement de cette espèce.

209 DREFLCD SO. Monographie du PNSM 210 Liste rouge des espèces menacées IUCN (http://www.iucnredlist.org/ consulté le 10.08.2016)

212 OUBROU W. et EL BEKKAY M. (2015)

152

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

VI.3.2 Plan décennal de développement forestier et de lutte contre la désertification Le plan décennal constitue un outil opérationnel de mise en œuvre des orientations du cadre stratégique national suscité en matière de conservation et valorisation durable des ressources naturelles et forestière. Il repose sur une approche écosystémique territorialisée intégrant la problématique affectant la durabilité des ressources et prenant en compte les différentes pressions anthropiques susceptibles de porter atteinte aux objectifs de conservation et de développement des écosystèmes forestier. La figure ci-après résume les 5 leviers stratégiques du plan décennal :

Axe 1 : Lutte contre la désertification

Axe 5 : Valorisation économiques des Axe2 : Restauration des écosystèmes forestiers écosystèmes forestiers

Axes stratégiques

Axe 4 : Conservation du Axe 3 : Conservation et patrimoine foncier du valorisation de la domaine forestier biodiversité

Figure 6.7 : Axes stratégiques du plan décennal L’élaboration et la mise en œuvre du plan décennal a adopté, pour la première fois, un zonage fonctionnel basé sur l’expérience et la maîtrise du terrain par les services des eaux et forêts et prenant en compte les paramètres du milieu physique, de la nature et la qualité des usages, des enjeux locaux et de la typologie de la ressource forestière. Cette approche a fait ressortir des unités territoriales homogènes similaires à celle adoptées dans cette étude. Elle a permis de mettre en place un mode d’intervention ciblé et répondant de manière efficace et efficient aux problématiques locales. Le tableau suivant rapporte les principales problématiques de chaque zone et les projets qui y sont proposés : Unité Principales Projets prévus d´exposition problématiques  Érosion hydrique 1. Projet d’ABV en amont du barrage My Abdellah  Risques d’incendies 2. Projet d’ABV en amont du barrage Issen  Dégradation des écosystèmes 3. Projet d’ABV en amont du barrage Chakoukène  Espèces (faune et 4. Projet d’ABV en amont du barrage Sidi Abdellah flore) menacées 5. Projet de protection de la ville d’Agadir contre les inondations

6. Projet de restauration des écosystèmes à arganier – Partie Agadir I. 7. Projet de restauration des écosystèmes à arganier – Partie Haut Atlas Taroudant Occidental 8. Projet de restauration des écosystèmes de thuya et Chêne vert – Partie Agadir 9. Projet de restauration des écosystèmes de thuya et Chêne vert – Partie Taroudant 10. Projet de Conservation et valorisation de la Biodiversité

Coût total/ Zone 290.527.500,00 dhs

153

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

 Érosion éolienne 1. Projet de restauration des écosystèmes à arganier – Partie Dégradation des  Agadir écosystèmes  Espèces (faune et 2. Projet de restauration des écosystèmes à arganier – Partie flore) menacées Taroudant II.  Urbanisme 3. Projet de Conservation et valorisation de la Biodiversité Plaine Souss  Surpâturage 4. Projet de lutte contre l’ensablement Massa  Mise en culture 5. Projet d’Aménagement de la réserve de chasse royale d'Agadir

Coût total/ Zone 105.450.000,00 dhs

 Dégradation des 1. Projet de restauration des écosystèmes à arganier – Partie écosystèmes Chtouka Ait Baha  Espèces (faune et flore) menacées de 2. Projet de restauration des écosystèmes à arganier – Partie disparition Tiznit  Forte aridité et 3. Projet de restauration des écosystèmes à arganier – Partie sécheresse. Sidi Ifni 4. Projet de restauration des écosystèmes à arganier – Partie III. Taroudant Anti-Atlas 5. Projet d’ABV en amont du barrage de Youssef Ben Tacheffine – Partie Chtouka Aït Baha 6. Projet d’ABV en amont du barrage de Youssef Ben Tacheffine – Partie Tiznit 7. Projet de Conservation et valorisation de la Biodiversité

Coût total/ Zone 294 832 500,00 dhs

Coût global 690.810.000,00 dhs

Projets transversaux :  Conservation du patrimoine foncier du domaine forestier ;  Valorisation des ressources piscicoles et cynégétiques dans la Région ;  Aménagement des forêts urbaines et péri-urbaines ;  Accompagnement du plan régional de la Conservation et la Gestion des ongulés ;  Appui de la mise en œuvre au niveau de la région, de la stratégie nationale pour la conservation et la gestion des ongulés sauvages ;  Prévention et la lutte contre les incendies dans la zone du Haut atlas ;  Etudes stratégiques (aménagement des écosystèmes forestiers, aménagement des bassins versants …) ;  Mise en œuvre du PANLCD actualisé ;  Projet de production de plants forestiers.

Coût global des projets transversaux 201.381.570,00 dhs

154

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Plan d’action régional pour la conservation et la gestion des Bonne pratique ongulés sauvages213

Espèces Présence à l’état sauvage Menaces Vision  02 populations à l’état sauvage avec effectifs et Gazelle distribution croissants dans Dorcas  Disparue des plaines du la Province de Tata et dans Souss, de l'Anti Atlas la région de Safya (pôles occidental, de la zone de  Braconnage et usage des primaires) et maintien dans Tiznit et des plaines espaces comme le PN de l’Irikki, le Bas Drâa d’Ouarzazate ; parcours de façon et Tamlelt (pôles  Effectifs réduits survivant irrégulière secondaires) ; dans les secteurs frontaliers de la Province de Zagora  Maintien de 02 enclos avec population d’origine sauvage (Msabih Talaa et El Kheng / Aferdou)  Présence dans l’Anti Atlas occidental, et sur le versant Soumise aux diverses  02 populations à l’état sud du Haut Atlas central les pressions mettant en  Gazelle de sauvage avec effectifs et Bani ; cause leurs multiplication cuvier distribution croissants au Retour relativement en particulier dans les  Maroc et dans l’Anti important au niveau de la zone du nord d'Agadir Atlas occidental (pôles franche longeant l’Anti Atlas Idaoutanane et primaires) et maintien dans depuis Lakhssass Taraout, Iguernane le Bas Drâa / Aydar / Ighrem vers le nord ; Perturbations des  Khnifiss, dans le Haut Atlas Population autochtone dans habitats et braconnage  occidental (nord d’Agadir) et le Haut Atlas versant sud, avec des méthodes et à Iguernane (pôles notamment au niveau des moyens assez secondaires) zones du nord d'Agadir développés Idaoutanane et Iguernane  Massif des Ida-Outanane (arrière-pays de Tamrakht, Tarhazout et Tamri, gorges Mouflon à de l'Amsednas, gorges des manchette Aït Aamer, forêt de Braconnage et Tazenakt, gorges des Aït  destruction de son Maintien dans l’Anti Atlas Daoud), plus rare ailleurs  habitat, principalement occidental, le Bas-Drâa / (Igdet, plateau du Tichka, en raison du surpâturage, Aydar et l’Adrar Souttouf jbel Gourza, région des la sécheresse et la (pôles secondaires) …) ; désertification.  Anti Atlas occidental, dans les falaises entourant le Tazerwalt, dans les massifs des jbel Imzi, et Kest, et dans les gorges au sud d'Assads Oryx Aire de répartition  02 populations à l’état potentielle et effectif sauvage avec effectifs et actuel : distribution croissants dans Espèce éteinte à l’état   Ensemble des régions les régions Errachidia et sauvage au niveau du Maroc sahariennes au sud de dans la région de Boujdour - et au niveau mondial l’Oued Noun ; PN de Dakhla ; Effectif actuel (2013) au   Maintien de 02 enclos à niveau du PNSM est de Rwayes et à M’sissi 240 individus Addax Aire de répartition potentielle et effectif  Une population à l’état actuel : sauvage avec effectifs et En danger critique entre le  distribution croissants entre Mali et la Mauritanie  Ensemble des régions Boujdour et Safya ;  Espèce éteinte au Maroc sahariennes sableuses ;  Effectif actuel (2013) au  Maintien de 02 enclos à niveau du PNSM est de Rokkein et à Safya. 280 individus

213 Photos : DREFLCD SO et Wikipédia

155

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Principaux éléments du plan d’action :  Lancement d’études sur les états actuels, les évolutions des changements affectant les biotopes et les habitats favorables ;  Conservation des habitats et réhabilitation des zones dégradées ;  Création d’une cellule au niveau régionale pour la supervision du Plan d’Action de la conservation et la gestion des ongulées sauvages avec un programme de formation spécifique ;  Engagement de plans opérationnels de lutte contre le braconnage sous toutes ses formes ;  Renforcement et mise à niveau des équipes existantes (réserves animalières) et assurer leurs formations en la matière ;  Appui et accompagnement scientifiques au niveau des sites à potentiel en populations en ongulés les réserves animalière et SIBES en particulier….

Centre Technique de Suivi du Phénomène de la Bonne Pratique Désertification (CTSD) Il s´agit d´un centre qui relève de la DREFLCD-SO, sa création s´accorde parfaitement avec les orientations stratégique de la nouvelle version du PANLCD qui consistent à mettre en place un système, basé sur des observatoires par zone homogène, doté d´indicateurs pour le suivi des phénomènes de dégradation des terres et l’évaluation des impacts des actions de lutte contre la désertification. Les missions dévolues au CTSD s´articulent autour des axes suivants :  Opérationnalisation du dispositif de surveillance écologique et de suivi évaluation de la désertification et de renseignement des indicateurs ;  Mobilisation des acteurs pour la production régulière des données ;  Promouvoir la coopération technique et scientifique au service de la LCD ;  Montage et mise en œuvre participatifs des programmes intégrés de LCD.

156

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

VI.4 LITTORAL ET PECHE VI.4.1 Mesures de sauvegarde juridiques du littoral et de préservation des ressources halieutiques La durabilité des écosystèmes marins et la sauvegarde du littoral sont des éléments capitaux de l’adaptation au changement climatique.

ASPECTS JURIDIQUES ET APPROCHES a. Loi n°81-12 relative au littoral Entrant en vigueur en octobre 2015214, la loi sur le littoral s’inscrit dans le cadre des objectifs de la Loi Cadre portant Charte Nationale de l'Environnement et du Développement Durable. Elle préconise une approche de gestion intégrée sur la base de données scientifiques et qui prend en considération l’impact du changement climatique sur le littoral. Cette loi fixe les principes fondamentaux de gestion intégrée du littoral en tant que processus de gestion transversal impliquant la prise en compte simultanée de différents intérêts dans le littoral dont en particulier la prise en compte systématique de l’environnement pour toutes les décisions affectant ce territoire fragile. La loi sur le littoral vise la réalisation des objectifs ci-après :  La préservation des équilibres biologiques et écologiques, du patrimoine naturel et culturel, des sites historiques et archéologiques, des paysages naturels et la lutte contre l'érosion du littoral ;  La prévention, la lutte et la réduction de la pollution et de la dégradation du littoral et la réhabilitation des zones et des sites pollués ou détériorés ;  La planification à travers notamment un plan national du littoral et des schémas régionaux littoraux compatibles et en parfaite harmonie avec les documents d’aménagement du territoire ;  L’implication des associations, du secteur privé et des collectivités territoriales concernées dans la prise de décisions relatives à la gestion du littoral ;  La garantie de la gratuité et du libre accès au rivage de la mer ;  La promotion d’une politique de recherche et d’innovation en vue de valoriser le littoral et ses ressources. En outre, et afin d’atteindre les objectifs de protection, de mise en valeur et de la conservation du littoral permettant de garantir l’équilibre et la pérennité de ses multiples fonctions la loi institue une commission nationale et des commissions régionales ayant un caractère fédérateur et mobilisateur regroupant l’ensemble des composantes nationales et régionales215. En ce qui concerne les mesures de protection et de conservation, la loi pose le principe d’Interdiction de porter atteinte à l'état naturel du rivage de la mer. Par ailleurs, la loi institue une zone non constructible, adjacente au littoral d’une largeur de 100m, calculée à partir de la limite terrestre de ce littoral, ainsi qu’une zone de retrait des infrastructures de transport d’une largeur de 2000 m. En matière de lutte contre la pollution, la loi sur le littoral interdit tout rejet causant une pollution du littoral et soumet à autorisation le déversement de rejets liquides qui ne dépassent pas les valeurs limites moyennant le paiement d’une redevance. De même, la loi garantit le droit d’accès du public au rivage de la mer et le droit de passage tout au long de ce rivage216. b. Approche de Gestion Intégrée des Zones Côtières (GIZC) Il s´agit d´un processus dynamique de gestion et d’utilisation durables des zones côtières, prenant en compte simultanément la fragilité des écosystèmes et des paysages côtiers, la diversité des activités et des usages, leurs interactions, la vocation maritime de certains d’entre eux, ainsi que leurs impacts à la fois sur la partie marine et la partie terrestre. La GIZC regroupe les grands principes de l’approche écosystémique dans le continuum terre/mer, considéré comme un système global, social et écologique, articulé à plusieurs échelles. La mise en place d´une telle approche nécessite d´agir à tous les niveaux en vue d´assurer une gestion holistique et intégrée des ressources côtières pour un développement durable à long terme de la région217.

214 Publiée dans le BO nº 6404 du 15.10.2015 215 Décret n° 2-15-769 du 3 rabii I 1437 ( 15 décembre 2015 ) fixant la composition, le nombre des membres, les attributions et les modalités de fonctionnement de la commission nationale de la gestion intégrée du littoral et des commissions régionales ainsi que les modalités d’élaboration du plan national et des schémas régionaux du littoral 216 www.environnement.gov.ma/ consulté le 19.08.2016 217 Breton F., Gestion intégrée des zones côtières en Méditerranée : de la vision à l’action. www.pegasoproject.eu

157

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Figure 6.8 : Gestion basée sur les écosystèmes218

ACTIONS POUR LA DURABILITE ET LA PRESERVATION DES RESSOURCES a. Plans d´aménagement des pêcheries : Le contexte halieutique au Maroc est marqué par une tendance à la surexploitation de la majorité des stocks halieutiques. En 2010, le comité des pêches pour l’atlantique Centre-Est (COPACE) de la FAO a estimé que, parmi les 11 stocks d’espèces démersales marocaines, 5 espèces sont en état de surexploitation (le poulpe, la seiche, la crevette rose, le merlu blanc et la besuge) et 4 espèces sont considérées comme pleinement exploités (pageot, denté à gros yeux, dorade et digramme gris)219. Les plans d´aménagements des pêcheries est un outil de mise en œuvre de l´axe durabilité de la stratégie Halieutis, ils visent principalement à :  Protéger et assurer la pérennité des espèces vulnérables et exposés à la surpêche ;  Procurer plus de visibilité aux acteurs économiques pour confronter leur investissements ;  Et responsabiliser les différents opérateurs du secteur. En termes de réalisations, en fin de l´année 2014, on estime que 85% des pêcheries nationales sont couvertes par des plans d´aménagement. Le tableau ci-après rappelle succinctement les principales dispositions des plans d´aménagements mis en place par espèce :

218 Idem 219 Site Internet DPM

158

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Plans d´aménagement des pêcheries Bonne Pratique

Mise en place du plan Principales dispositions du plan d’aménagement d’aménagement

 TAC global par unité d’aménagement ;  Tonnage global, le nombre et les caractéristiques des navires Petits autorisés à pêcher les petits pélagiques ; 2010 pélagiques  Périodes et espaces maritimes dans lesquels la pêche des petits pélagiques est interdite ;  Nombre et les types d'engins autorisés ;  Ports de débarquement obligatoires…

 Système de plafonnement de captures  Organisation de la pêche en deux campagnes, une «Hiver» et une Poulpe 2001 «Eté» et deux périodes d’arrêt de pêche (Printemps et Automne) ;  Définition annuelle du quota global (TAC) après réalisation de campagnes de prospection par l’INRH ;  Suivi et le contrôle des captures et du marché…

 Zone de pêche autorisée ;  Espèces aménagées ; 2011 et révisé en Crevettes  Distance de la côte autorisée ; 2013  Périodes et zones de fermetures de la pêche ;  Engins de pêche autorisés ;  Taille autorisée.

Thon rouge --  Zone de pêche autorisée ;  Distance à la côte autorisée ;  Quota mis en place par l’ICCAT220 ; Périodes interdites à la pêche ; Espadon 2012   Taille autorisée…

 Interdire le ciblage des espèces de requins de fond et de surface ;  Interdire la pêche, la détention à bord, le transbordement, le débarquement, le stockage et la vente d’une partie ou de la totalité Requins 2009 de la carcasse du requin marteau, le requin océanique et le requin renard ;  Interdire le traitement et la manipulation à bord des espèces de requins de fond et de surface…

 Interdiction de la récolte des algues marines de la famille des floridées, du 1er Octobre au 30 Juin de chaque année ;  Interdiction de la récolte des algues pendant la nuit ; Algues marines 2010  Instauration du système de traçabilité des algues marines et de rouges l'agar agar le long des circuits de commercialisation depuis la production jusqu'à l'exportation ;  Instauration d'un quota à l'export des algues marines et de l'agar agar …

 limitation du nombre de navires ; Corail rouge 2005  quotas de capture ;  périodes de pêche par zone.

220 Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique

159

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Stratégie HALIEUTIS Bonne Pratique

La stratégie Halieutis a pour objectif de donner une vision et une feuille de route au secteur de la pêche maritime pour en faire un véritable moteur de croissance de l’économie nationale, tout en assurant la préservation de la ressource halieutique. Halieutis vise à tripler le PIB du secteur qui serait de 21,9 milliards de DH à l’horizon 2020 contre 8,3 milliards en 2007. La stratégie s’articule autour des trois axes : durabilité, performance et compétitivité. Ces trois axes ont été déclinés en cinq idées de projets, 16 Projets Stratégiques pour une Pêche Durable et Compétitive, et 112 plans d’actions regroupés en 50 mesures qui sont en cours de mise en œuvre par des groupes de travail. Les cinq projets de la stratégie sont : 1. Toutes les pêcheries seront aménagées sur la base de quotas ; 2. La pisciculture et la conchyliculture sont les activités phares de l’aquaculture ; 3. Les enceintes portuaires seront dédiées et gérées par un « Global operator » ; 4. Un nouveau pôle de pêche au Sud et trois pôles de compétitivité seront établis au Nord, Centre et Sud du Royaume ; 5. Un système de contrôle efficace sera mis en place en mer et à terre. Dans le contexte de changement climatique, Halieutis est considéré comme une opportunité et un moyen idéal pour favoriser et accroître la capacité d’adaptation du secteur de pêche, aussi bien au niveau national que régional. Son axe stratégique sur la durabilité implique nécessairement une prise en compte des effets du changement climatique à plus long terme mais aussi dès à présent221.

Parc Haliopolis d´Agadir : Le parc Haliopolis est le premier parc d’activité du Maroc à être dédié à la valorisation des produits de la mer. L’ensemble de la filière est intégrée sur le site, à savoir la transformation, les industries de support, les services aux entreprises et aux personnes, la recherche et le développement ainsi que la formation. Le parc Haliopolis Agadir constitue une composante importante de la stratégie Halieutis, il s´étend sur une superficie de 150 ha, dont 46 ha dédiés aux industries de transformation, avec un coût global d’investissement de 6,6 Milliards de dhs et prévoit à terme la création de 20.000 emplois, dont 13 000 emplois directs222. b. Aires marines protégées au Maroc -AMP- : Dans un contexte marqué par la surexploitation des ressources halieutiques, les aires marines protégées (AMP) représentent des outils de conservation de la biodiversité. Ces zones délimitées en mer font l’objet de mesures de préservation pour la sauvegarde des habitats, nécessaires à la reproduction des poissons et à la croissance des juvéniles. Conformément à la stratégie nationale des AMP, le Département des Pêches Maritimes en collaboration avec l’Agence du Partenariat pour le Progrès (APP), a mis en place Trois AMP-pilotes appartenant à la catégorie VI "Aires Protégées pour la gestion des ressources naturelles" de l’UICN. Parmi ces AMP- pilotes figure la zone géographique comprise entre Aglou et Sidi Ifni, appelé AMP-Massa.

221 BM (2013) 222 CRI SM (2009)

160

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

OS1 : Gouvernance des AMPs Pêche artisanale

Orientations OS4: Communication et de la OS2 : Recherche, sensibilisation autour du Stratégie indicateurs et suivi concept d’AMP Pêche Nationale permanent des AMPs :

OS3: Impacts des AMPs Pêche, mesure alternative et incitative et valorisation

Figure 6.9 : Orientations de la Stratégie Nationale des AMPs

LUTTE CONTRE LA PECHE LA PECHE ILLEGALE, NON DECLAREE ET NON REGLEMENTEE (INN) : La pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) représente une menace grave sur la pérennité des stocks halieutiques, sur l’écosystème marin et aussi sur la situation socio-économique des opérateurs de la pêche. La pêche INN s’insinue dans toutes les régions du monde, en haute mer, dans les zones économiques exclusives et dans les pêcheries côtières. Les études portant sur ce fléau se concordent à constater qu’il existe des différences régionales significatives dans les prises INN et leurs tendances. Les résultats démontrent, le centre-est de l’Atlantique (côte ouest-africaine qui s´étend du détroit de Gibraltar à l'embouchure du fleuve Congo) enregistrant les niveaux les plus élevés et le Pacifique du sud-ouest les plus bas.

100% 90% Atlantique du centre-est Pacifique du sud-ouest 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 1980-84 1985-89 1990-94 1995-99 2000-03

Figure 6.10 : Evolution de la pêche INN par région du monde223

Face à cette situation, le Maroc est appelé à respecter les mesures internationales qui lui sont applicables en matière de gestion et conservation de la ressource halieutique. Pour ce faire, une Unité d’Appui à la Coordination du Contrôle (UACC) a été mise en place au sein de la Direction des pêches maritimes et de l’aquaculture. La mission de l´UACC consiste à améliorer, gérer et coordonner le suivi et le contrôle du respect des lois, des réglementations et des mesures de conservation et de gestion des ressources halieutiques, notamment par la supervision du Centre national de surveillance des navires de pêche. Sur le plan opérationnel, les délégations régionales s´occupent du contrôle au niveau des points de débarquement des captures des criées de la première vente, ainsi que les établissements de valorisation des produits de mer.

223ACP-UE (2012)

161

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

En matière de surveillance en mer, il est effectué par la Marine Royale et la Gendarmerie Royale, qui veillent à la surveillance des activités des navires de pêche en exercice dans les eaux du Royaume.

PROMOTION DU SECTEUR DE LA PECHE ARTISANALE : Le territoire est concerné, par le développement des Points de Débarquement Aménagés (PDA), inscrits dans le cadre du programme Halieutis. En 2014, le territoire était couvert des PDA suivants : Tiguert, Immiouddar, Imourran, Tifnit, Aglou, Sidi Boulfdel, r’Kount. Les aménagements comprennent notamment : la construction de magasins ou la mise en place de plates formes. A titre indicatif, les investissements oscillent autour de 1.5 à 3MDH (le PDA Sidi Boufdail à la Province de Tiznit, a nécessité 1.7 MDH pour la construction de 30 magasins). Le territoire encourage la pêche artisanale en ayant renouvelé le plus grand nombre de licences en 2013 (soit 14% des 1769 licences renouvelés) et en 2014 (soit 16% des 1.725 licences renouvelées).

162

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

VI.5 SANTE VI.5.1 Mesures de réforme et de développement du secteur de santé PROJET DE REFORME DU SECTEUR DE SANTE- CARTE SANITAIRE (CS) ET SCHEMA REGIONAL DE L’OFFRE DE SOINS (SROS) : La réforme du secteur de santé s´inscrit dans le choix politique de la régionalisation avancée opté par le Royaume, elle vise essentiellement le redéploiement des grandes fonctions du système de santé à travers le renforcement des axes principaux de planification, contractualisation et régulation des dépenses. Le choix de la régionalisation constitue le premier choix stratégique de cette réforme, il est considéré comme une opportunité pour dynamiser le système de santé national en s´appuyant sur quatre leviers d´actions, à savoir : 1. L’institution d’équipes régionales de planification ; 2. Le développement d’un système d’information informatisée ; 3. La promotion de l’assurance qualité ; 4. Et l’introduction de nouveaux mécanismes de régulation (Carte sanitaire, le SROS, PEH, et la contractualisation). La loi cadre nº 34-09224 stipule que l´organisation de l´offre de soins s’effectue conformément à la carte sanitaire et aux SROS. Ainsi, la CS et le SROS ont pour objet de prévoir et de susciter les évolutions nécessaires de l’offre de soins publique et privée, en vue de satisfaire de manière optimale les besoins en soins et services de santé de la population, de réaliser l’harmonie et l’équité dans la répartition spatiale des ressources matérielles et humaines, de corriger les déséquilibres régionaux et intra- régionaux et maîtriser la croissance de l’offre. Pour le SROS il doit être établi par la direction régionale de la santé concernée, pour une période de 5 ans, après avis de la commission régionale de l’offre de soins compétente. Il pourra être révisé suivant la même procédure, en cas de changement des normes ou des modalités d’implantation des infrastructures et des installations sanitaires dans la carte sanitaire ayant des effets sur le schéma régional. PLAN REGIONAL SANTE ENVIRONNEMENT (PRSE) : Elaboré en 2012, le PRSE est la déclinaison régionale du Plan National de Santé Environnement, il vise trois objectifs principaux : 1. Identifier les risques sanitaires prioritaires liés à la dégradation de l’environnement ; 2. Renforcer les actions de maîtrise et de prévention de ces risques environnementaux, au niveau régional et local 3. Promouvoir l’intégration de la promotion de la santé environnementale dans les politiques sectorielles de développement. La mise en œuvre du PRSE s´appuie sur la consolidation des programmes déjà initiés et le lancement de nouveaux programmes susceptible de maîtriser les problèmes environnementaux spécifiques à la région. Programmes à renforcer et consolider  Programme de contrôle sanitaire des eaux à usage alimentaire  Programme de l’hygiène alimentaire  La lutte contre les vecteurs (gites larvaires, à mollusques et à phlébotomes)  Programme de mise à niveau des Laboratoires d’épidémiologie et d’Hygiène du milieu Programmes à développer  Programme de contrôle sanitaire des eaux à usage alimentaire  Programme de l’hygiène alimentaire  La lutte contre les vecteurs (gites larvaires, à mollusques et à phlébotomes)  Programme de mise à niveau des Laboratoires d’épidémiologie et d’Hygiène du milieu  Mise en place d’un pôle régional de veille environnementale et sanitaire  Mise en place d’un système de surveillance éco-épidémiologique au niveau des zones sensibles  Renforcer et redynamiser la collaboration intersectorielle en matière de santé environnement  Mise en place d’un cadre de partenariat entre la DRS et les différents intervenants dont le service régional de l’environnement  Renforcement des bases de données relatives à la qualité des ressources en eau  Elaboration d’un plan de communication

224 Loi cadre relative au système de santé et à l´offre de soins, publiée dans le BO n° 5962 du 21/07/2011

163

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

REGIONALISATION DU SYSTEME DE SANTE La régionalisation du secteur de la santé est considérée comme une vision d’avenir pour le développement de ce secteur. Elle apparaît également comme étant la voie incontournable pour la concrétisation de la politique de proximité et l’amélioration des conditions d’accès des citoyens aux soins. Elle conditionne l’accès équitable à des prestations de services de qualité, sécurisées et humanisées. Cette forme d’organisation offre aux décideurs locaux le plus de flexibilité et d’adaptabilité dans la prise de décisions relatives aux choix sanitaires à opérer. Elle répond mieux de ce fait au besoin d’amélioration de l’accès des citoyens aux soins et de renforcement de la réactivité des systèmes de santé aux besoins spécifiques et aux réalités locales. Selon la Loi Organique 111-14 relative aux régions225, la santé figure parmi les domaines de compétences transférées de l’Etat (Art. 94). Ledit transfert sera opéré en prenant en compte les principes de progressivité et de différenciation entre les régions (Art. 95). La nouvelle loi organique prévoit également la mise en place d’un cadre régional de gouvernance et de gestion où les directions régionales de santé seront appelées à jouer un rôle plus grand. REGIME D'ASSISTANCE MEDICALE (RAMED) Mis en place en 2011, le Régime d’Assistance Médicale (RAMED) profite aux personnes démunies (travailleurs informels, pensionnaires des établissements pénitenciers, orphelins, personnes sans emploi…) Le RAMED permet à ces populations de bénéficier de la gratuité des soins et des prestations médicales obtenues dans les hôpitaux publics, les centres de santé et les services sanitaires. L’objectif du projet est de couvrir 8,5 millions de marocains, soit 28% de la population. Parmi ceux-ci, une population estimée à 4 millions de personnes vivant dans l'extrême pauvreté, bénéficiera de la gratuité totale des soins, 4,5 millions en situation précaire devront payer une cotisation annuelle de 120 dirhams plafonnée à 600 dirhams par an et par famille. L’avantage principal du RAMED, en plus de pouvoir offrir aux personnes démunis une couverture santé, est la qualité des prestations proposées. En effet, ce régime propose le même panier de soins qui celui proposé aux personnes couvertes par l’AMO. L´entrée en vigueur de ce projet a révélé un certain nombre de limites, en particulier l’absence de structures d’accueil des patients et la disparité entre les zones urbaines qui disposent d’établissement de santé de qualité et les zones rurales226. A l´échelle de la région SM, le cumul des personnes immatriculées au 30/11/2015 a atteint 656.357 bénéficiaires (soit 235.689 foyers) dont 60% relève du milieu rural, avec un taux de réalisation de 108% dépassant ainsi les prévisions initiales établies par l´ANAM227.

Surveillance épidémiologique dans le Région

La surveillance épidémiologique est un outil indispensable dans le domaine de la santé publique, elle fournit les éléments de base pour l’orientation de la politique sanitaire et permet de cibler les mesures de contrôle ou de prévention à entreprendre. Compte tenu de sa contribution à modifier l’environnement de manière rapide et durable, le CC induit une chaîne complexe d’interactions impactant la santé et le bien-être des populations. Ainsi, et face à l’importance et la multiplicité des enjeux de santé publique dans ce nouveau contexte climatique, il s´avère nécessaire d´adopter une approche intégrée et interdisciplinaire aussi bien en terme d´interventions que de surveillance épidémiologique228. Système de surveillance national et régional229 : Afin de répondre aux exigences de veille, d’alerte précoce et de riposte rapide aux différentes menaces épidémiques, le système national de surveillance des maladies à partir de 1995 un processus de restructuration assez important. A l´image des autres régions du Maroc, la Région Souss Massa Drâa s´est dotée en 2008 d´un Observatoire Régional de Santé (ORS) rattaché à la DRS. Cet observatoire est géré par une équipe composée d´un médecin et un animateur, il a pour mission de gérer toute l´information sanitaire. L´ORS est appuyé dans ses activités de veille et de sécurité sanitaire par des Cellules Provinciales d’Epidémiologie (CPE) ainsi que les laboratoires régionaux et provinciaux. En fait, la réglementation en vigueur oblige les professionnels habilités à déclarer aux autorités médicales, en l´occurrence les délégations du MS, un certain nombre de maladies, dite maladies à déclaration obligatoire (MDO). La DMS, par le biais du CPE, assure le traitement et l’analyse des données puis adresse, selon l’urgence, l’information épidémiologique simultanément à l’ORS et à la Direction de l’épidémiologie et de Lutte

225 Publiée dans le BO nº : 6440 du 18.02.2016 226 ENDA. Le projet RAMED : MAROC (http://iwpar.org/ consulté le 14.08.2016) 227 ANAM (2015) 228 Pascal M. et al. (2015) 229 RGUIG A. et al. (2012)

164

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

contre les Maladies (DELM). Néanmoins, on assiste dans la réalité à une sous-déclaration, voire même la non- déclaration. Cette situation est due essentiellement à la faible adhésion du secteur libéral et semi-public au système national de surveillance épidémiologique.

Figure 6.11 : schéma de surveillance épidémiologique

165

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

VI.6 TOURISME VI.5.1 Vision 2020 du secteur touristique PRINCIPES DIRECTEURS : Soutenue par la capitalisation de la vision 2010, la vision 2020 du tourisme est venue ancrer la dimension territoriale intégrée, basée essentiellement sur les atouts des Régions. Plusieurs fondamentaux sont à l’ordre du jour de cette vision à savoir :  L’authenticité : basée sur la conservation et la mise en valeur du patrimoine culturel et naturel des territoires  La diversité : prenant en compte la spécificité des territoires  La qualité : en travaillant sur tout le maillon de la chaine touristique La vision 2020, a mis en outre, le développement durable comme objectif central en misant sur la préservation des ressources, la protection de l’environnement et le respect de l’authenticité socioculturelle de chaque territoire. Dans ce sens, la charte marocaine du tourisme durable signée récemment (Janvier 2016), constitue le cadre de référence, consenti par l’ensemble des partenaires et acteurs du secteur, en vue de respecter de tenir une feuille route, articulé sur les quatre principes suivants :  La Protection de l’environnement et de la biodiversité  La Pérennisation de la Culture et patrimoine  La Priorisation du Développement local et respect des communautés d’accueil  L’Adoption des principes d’équité, d’éthique et de responsabilité sociale Notons en outre, que la stratégie mise, sur une combinaison des plusieurs produits touristiques, en  consolidant l’offre balnéaire (programme Azur 2020) basée sur le concept des stations balnéaires nouvelles génération, avec une empreinte écologique plus prononcée  développant une offre dite « verte/nature » complémentaire, à travers des produits innovants best- in-class en termes de développement durable (écolodges, ressorts du désert…)  valorisant le patrimoine et l’héritage architectural (kasbahs, ksour, ryads,) par sa transformation en hébergement haut de gamme authentique MODE GOUVERNANCE TERRITORIALE PRIVILEGIE : En vue de garantir une mise en œuvre des stratégies territoriales, le Ministère de tutelle, s’appuiera sur des Agence de Développement Touristiques (ADT) qui seront créées à l’échelle des territoires touristiques permettant de garantir la bonne exécution des feuilles de route régionales, et coordonner avec les différents intervenants à l’échelle territoriale. Le territoire, fait partie de la destination Souss – Sahara Atlantique. Les ambitions qui lui sont allouées sont :  Le repositionnement de l’offre existante et la création d’une nouvelle génération de complexe balnéaire, (Taghazout Bay notamment)  Stimuler l’offre loisir avec des grands produits d’animation (cité des loisirs à Agadir, Aquaparcs…)  La valorisation du patrimoine de l’arrière-pays et sa mise ne avant : activités rurales à Tafraout, Imouzzer Ida Outanane…, hébergement authentique, création d’équipement culturel (musées, centres d’interprétation). Quant aux objectifs, opérationnels tels qu’ils sont inscrits dans la vision 2020, le territoire doit  Atteindre 3,9 millions d’arrivées de touristes (contre 1.2 million en 2010)  Augmenter sa capacité litière additionnelle de 75.000 lits pour atteindre 109.700 lits (hôteliers et assimilés)  Créer de 117.400 emplois directs Ces objectifs permettront d’augmenter les recettes touristiques à 28 550 Millions de Dh à l’horizon 2020, soit 3 fois plus qu’en 2010.

166

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

VI.5.2 Déclinaison de la stratégie du tourisme durable L’implication du secteur touristique dans l’Environnement est de plus en plus prononcée, notamment par la nouvelle vision 2020 qui s’appuie sur une stratégie de régionalisation touristique, de qualité et de développement durable. La lecture de la stratégie Nationale du Développement Touristique 2020, met au cœur de sa préoccupation l’enjeu de la durabilité, comme levier de différentiation et de positionnement de la destination marocaine. Celle-ci mise sur le nouveau concept du développement touristique, qui doit parvenir au bon équilibre entre les trois piliers de la durabilité, en :  Exploitant de façon optimum les ressources de l’environnement ;  Respectant l’authenticité socioculturelle des communautés d’accueil ;  Offrant à toutes les parties prenantes des avantages socioéconomiques. Figure 6.12 : Situation du territoire au sein de Dénotons en outre, que la vision 2020 adopte une territoire touristique Souss –Sahara atlantique perception analytique, et s’inspire de passer à une politique d’aménagement structurante, en se basant essentiellement sur les atouts des Régions selon une démarche territoriale intégrée. La stratégie mise dans ces conditions, sur une combinaison des plusieurs produits touristiques, en  Consolidant l’offre balnéaire (programme Azur 2020) basée sur le concept des stations balnéaires nouvelles génération, avec une empreinte écologique plus prononcée  Développant une offre dite « verte/nature » complémentaire, à travers des produits innovants best-in-class en termes de développement durable (écolodges, resorts du désert…)  Valorisant le patrimoine et l’héritage architectural (kasbahs, ksours, ryads,) par sa transformation en hébergement haut de gamme authentique La Société d’Aménagement et de Promotion de la Station de Taghazout Bonne (SAPST) : une nouvelle génération des stations balnéaires du territoire Pratique

la SAPST représente l’un des modèles réussis de la vision 2020 intégrant la dimension écologique et environnementale dès sa phase de planification. Conçue selon une approche concertée, et en cohérence avec les exigences réglementaires en matière de protection de l’environnement (loi 12- 03, relative aux études d’impact sur l’environnement). la SAPST s’est engagée par la suite dans plusieurs démarches de certification (ISO 9001, ISO 14001, OHSAS 18001). Certifiée HQE, la SAPST s’est par la suite, projetée dans une autre version de l’industrie touristique moderne, en étant reconnu par le programme de certification Green Globe, qui exige répondre un standard international, conforme à la RSE. Notons que Taghazout Bay a inscrit ses trois composantes touristiques (Golf, Hôtel du Golf et village de Surf) dans ses démarches réglementaires à exigences relevées.

167

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

CLE VERTE : Au Maroc, la clé verte a été introduite par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’Environnement en 2007. C’est une démarche volontaire dont l’adhésion nécessite une satisfaction de critères obligatoires de l’intégration des aspects écologiques et environnementaux dans la pratique de l’unité hôtelière, prenant en considération aussi la sensibilisation, la formation, la gestion de l’eau, de l’énergie et la responsabilité sociétale. 11 unités détiennent ce mérite au niveau du territoire230, représentant les structures balnéaires, écolodges et gîtes.

DEVELOPPEMENT DE PAYS D’ACCEUIL TOURISTIQUE : Le développement de Pays d’Accueil Touristique (PAT) représente une nouvelle offre de niche touristique « résiliente », pour le territoire. L’objet des PAT est de promouvoir l’authenticité rurale tout en structurant le secteur touristique rural Le territoire dispose de deux PAT de l’arganier, qui sont opérationnels, à savoir : le PAT d’Immouzer Ida Outanane et le PAT de Chtouka Aït Baha. D’autres PAT dédiés au désert et aux oasis sont en cours d’élaboration.

Le Réseau de Développement du Tourisme Rural Bonne Pratique

Le Réseau de Développement du Tourisme Rural (RDTR) est le fruit d’une initiative de la Région avec l’appui de la Coopération décentralisée (Départements de l’Hérault et de l’Isère), des propriétaires de petites structures touristiques rurales. les objectifs du RDTR sont  Favoriser la pratique du tourisme rural dans le territoire  Participer au développement durable du tourisme régional et obtenir un positionnement concurrentiel mondial  assurer la promotion des structures adhérentes  assurer la formation des personnels non qualifiés  Développer la coopération et le partenariat et favoriser les échanges et les bonnes pratiques le RDTR a été créé en 2011, et est composé actuellement d’une quarantaine de structures d’hébergement ainsi que des Associations touristiques locales.

DEVELOPPEMENT DE L’ECOTOURISME ET DU TOURISME RESPONSABLE : Le territoire se positionne comme pionnier en termes de durabilité grâce à de nombreuses initiatives en tourisme responsable. En effet, plus de 20% des lauréats des Trophées nationaux de tourisme responsable ont leur siège à Agadir soit un total de 5 structures depuis la première édition des trophées en 2008 à savoir l’ONG Migrations et développement en 2008, l’écolodge Atlas Kasbah en 2009, le Club Robinson d’Agadir et Progrès Action Citoyenne en 2010 et le Réseau de Développement Touristique Rural en 2012. Cela fait d’Agadir et son arrière-pays, la destination la plus primée en tourisme responsable du Royaume devançant les provinces de Marrakech et Ouarzazate. Cette tendance est, d’ailleurs, confirmée depuis novembre 2015 dans la mesure où l’une de ces structures, l’écolodge Atlas Kasbah a obtenu la médaille d’or aux Trophées internationaux de Tourisme Responsable à Londres. Il n’est pas utile de rappeler les potentialités naturelles du territoire, qui se caractérise par ses greniers collectifs « igoudars » ou par le plus grand rucher traditionnel au monde. Cette offre est complétée par de nombreux produits de terroir uniques notamment l’huile d’argan, safran, miel, cactus…, ou une biodiversité rare, notamment l’ibis chauve, une espèce d’oiseau unique au monde, le Mont Toubkal, le plus haut sommet d’Afrique du Nord situé dans la Province de Taroudant, et deux réserves de biosphère reconnues par l’UNESCO. En termes de capitalisation, le territoire sera doté incessamment d’un guide écotourisme dans le cadre des projets POCTEFEX de coopération transfrontalière atlantique Région de Souss Massa/ Gouvernement des Iles Canaries.

230 www.cleverte.ma consulté le 07.10.2016

168

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

projet écotourisme Mesguina Bonne Pratique Appuyé par le programme ACCN/GIZ, le projet vise la mise en œuvre d’une route agrotouristique dans la forêt de Mesguina (Préfecture Agadir Ida Outanane) Il s’agit d’un projet d’écotourisme visant la promotion et la valorisation des produits du terroir (argane, PAM, miel, …), de l’artisanat (vannerie) et du patrimoine local (ourten, tombeaux Saadiens, cascades, grottes, etc.). Déduits d’un diagnostic territorial participatif, plusieurs objectifs ont été retenus pour la promotion de la route écotouristique de Mesguina à savoir :  la promotion et la valorisation des produits de terroir (particulièrement Argane et PAM)  La promotion d’un tourisme durable  la valorisation de l’artisanat local Ainsi, plusieurs études ont été amorcées dans le cadre du projet, ayant ciblé essentiellement l’évaluation et la cartographie de la vulnérabilité du site, et le RC. L’intégration du Genre dans le programme de RC constituait aussi, un axe de travail largement étoffé.

Aménagement de la grotte Wintimdiouine pour le Bonne Pratique développement de la spéléologie

Le territoire possède la plus grande grotte d’Afrique à Wintimdiouine. Celle-ci a fait objet d’une initiative de valorisation pilotée par l’ABHSMD et l’Association Scientifique de la Spéléologie – Section Agadir. une convention a été signée ayant pour objectif  l’aménagement du site de la grotte  la sensibilisation et la promotion du site  Achat du matériel spécialisé pour la spéléologie  le suivi de la qualité de l’eau de la grotte Un budget de l’ordre de 450 000 a été estimé pour ces actions.

169

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

VI.7 HABITAT VI.7.1 Programmes structurants de l’Etat PROGRAMME DES LOGEMENTS SOCIAUX : Un effort considérable est mené par le Département de tutelle pour contribuer à la résorption de l’habitat non réglementé au niveau du territoire particulièrement au Grand Agadir. Ainsi, le programme des logements sociaux a permis la construction de près de 18 000 logements durant la période 2005-2014, et devra encore proposer 18 700 logements à court terme. Cela reste insuffisant, toutefois pour contrecarrer le phénomène d’insalubrité qui demeure, problématique selon le MHPV.

PROGRAMME «VILLES SANS BIDONVILLES» : visant la prévention de l’habitat insalubre et la résorption de tous les bidonvilles (à l´échelle nationale : sur 85 villes concernées par le programme, 55 sont déjà déclarées sans bidonvilles y compris la ville d´Agadir). Ce programme a permis une hausse significative du taux d’accès des femmes à propriété du logement (18,7% des ménages). VI.7.2 Planification urbaine et politique de la ville En raison de l’importance des problématiques urbaines, précitées, plusieurs conventions ont été signées à l’échelle du territoire, pour la mise à niveau et la requalification de quartiers peu équipés. Un montant dépassant 1,2 MMDH a été injecté durant la période 2010-2015, notamment pour :

 Réhabiliter 13 quartiers, et créer des établissements socio-éducatifs au niveau d’Agadir (600 MDH)  Réhabiliter les quartiers sous équipés, créer des zones économiques et des espaces verts au niveau de biougra (168 Mdh)  Investir dans le réseau routier, les établissements sportifs, sociaux et culturels et l’éclairage public à Ait Baha (141 MDH)

Un SDAU a été établi pour le Grand Agadir en 2011. Ce document permettra de déterminer pour les 25 années à venir, les nouvelles zones ouvertes à l’urbanisation et limitera de la prolifération de l’habitat non réglementé. À noter que ce SDAU couvre une superficie de 2200 km² (13 Communes Territoriales et 6 Municipalités), soit 60% de la population urbaine du territoire. Le territoire s’est doté également par une nouvelle Agence Urbaine à Taroudant, qui a pour mission la gestion des documents d’urbanisme au niveau de la Province de Taroudant et de Tiznit. VI.8 INDUSTRIE ET PME

PLAN D’ACCELERATION INDUSTRIELLE 2014-2020

Il vise à générer un demi-million d’emplois et accroître la part du secteur industriel de plus de 9 points dans le PIB. Ce plan s’appuie sur 10 mesures clés, notamment l’amélioration de la compétitivité des PME (Faire de l’investissement et de l’innovation, les moteurs de la croissance et de la création d’emplois) ; et l’amélioration des infrastructures de base (plates formes industrielles). LOI 12-03 RELATIVE AUX ETUDES D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT

Le secteur industriel est soumis désormais à la loi 12-03 relative aux Etudes d’Impact sur l’Environnement. Les textes d’application de ladite loi, inscrivent la démarche participative au cœur du processus, sur la base d’une enquête publique, permettant aux riverains de s’exprimer et de formuler leurs préoccupations par rapport au projet industriel. L’EIE suit un référentiel spécifique et bien structuré selon la loi, avec une évaluation des impacts potentiels (notamment liés aux risques climatiques : inondations, ou à la préservation des ressources : pollution, consommation d’eau). Des mesures de mitigation doivent être proposées et respectées selon un Cahier de Charges Environnemental signé par le promoteur.

170

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

VI.9 SECTEURS TRANSVERSES VI.9.1 La gestion de l’information climatique et météorologique Il n’est pas utile de rappeler que les phénomènes météorologiques et climatiques qu’elles soient tendanciels ou extrêmes et récurrents (sécheresse, inondations,…), mettent en évidence l’enjeu que constitue une information météorologique fiable et pertinente dans toute exercice de planification ou de gestion en relation avec CC, notamment par rapport l’Adaptation. LE RESEAU DE LA DIRECTION DE LA METEOROLOGIE NATIONALE : Au niveau du territoire, c’est la Direction Météorologique du Sud, relevant de la Direction de la Météorologie Nationale (DMN), qui assure dans le cadre de ses attributions, l’observation et la prévision météorologique par le biais d’un réseau de surveillance dédié à cette fonction. Les entretiens menés avec cette institution ont permis d’appréhender que la DMN a mis en œuvre plusieurs programmes et projets axés sur le CC, en relation avec le suivi des indices climatiques, la modélisation, l’analyse et l’étude des scénarios de changements climatiques. D’autres programmes de collaboration avec d’autres Départements (dans le cadre de conventions), permettent d’échanger les informations et porter de l’assistance en matière de l’interprétation climatique. A signaler en outre, que la DMN noue, un ensemble de partenariats à l’échelle internationale et participe en tant que point focal aux travaux de l’IPCC. AUTRES RESEAUX DE MESURE ET DE SURVEILLANCE : D’autres réseaux de mesure spécifiques sont mis en place au niveau territoire. Il s’agit particulièrement du :  Réseau de l’ABHSMD : mesures hydro-climatologiques, hydrométriques, piézométriques  Réseau de l´ORMVA SM ;  Réseau de la DREF LCD SO ;  Réseau des stations agrométéorologiques d´AGROTECH VI.9.2 Intégration de l’ACC dans la planification territoriale

Projets pilotes appuyés par les programmes de la GIZ Bonne Pratique PROJET D’INTEGRATION DE L’ACC DANS LA PLANIFICATION TERRITORIALE AU NIVEAU LOCAL) : Le projet avait pour objectif de réviser plusieurs PCD des communes relevant du territoire de la région, afin de permettre l’intégration des risques climatiques et de rendre ces PCD résilients. Mené selon une approche concertée avec les acteurs-ices locaux, le projet a été entrepris selon l’outil Climate Proofing (CP4Dev), développé par la GIZ. Cet outil permet d’intégrer les risques climatiques, par notamment :  une analyse de la vulnérabilité locale actuelle et future face au CC et l´identification et priorisation de mesures ACC spécifiques au territoire objet d´analyse ;  la prise en considération systématique de la problématique d’ACC dans le processus décisionnel tels que la planification politique et économique et la programmation budgétaire Parallèlement, un large programme de renforcement de capacités sur l´intégration d l´ACC dans les projets de développement et dans a planification locale a été mis en œuvre au profit des cadres relevant des services extérieurs, des cadres communaux et des acteurs-ices associatifs. En somme, 300 personnes ont bénéficié de ce programme dont 34% étaient des femmes.

171

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

PROJET INTÉGRATION DE LA DIMENSION ENVIRONNEMENTALE DANS LA PLANIFICATION ET LA GESTION LOCALES (CB2) : Ce projet avait pour objectif l’ancrage du développement durable au niveau local. Trois objectifs stratégiques lui ont été assignés à savoir :  Elaborer un référentiel méthodologique qui propose des méthodes et outils pour la prise en compte des aspects de l’environnement global dans les plans territoriaux et les projets INDH ;  Mettre en place une plateforme d’information et d’échange sur le net, qui comportera le cadre de référence, le référentiel méthodologique, ainsi qu’un espace de partage et d’échanges sur les expériences et bonnes pratiques  Former les acteurs locaux sur l’approche d’intégration des objectifs environnementaux mondiaux dans la planification stratégique et la gestion locales.

VI.9.2 Développement humain et social Plusieurs acteurs et programmes sont initiés à l’échelle national ayant trait à la thématique du développement humain et social. Il ne s’agit pas dans ce chapitre, de les énumérer, et les inventorier. On se concentrera sur les volets considérés pertinents au contexte du PTRC, notamment :

INITIATIVE NATIONALE DU DEVELOPPEMENT HUMAIN (INDH) : Inédite, l’INDH constitue une perception moderne du Développement Humain basée sur l’innovation, la proximité, et la gouvernance territoriale. Elle est devenue actuellement ancrée, dans « les mœurs » marocaines, via les différents programmes et projets réalisés, particulièrement :  Le programme contre la pauvreté en milieu rural : ciblant les Communes Territoriales les plus démunies (taux de pauvreté inférieure à 14%), permettant l’accès aux services sociaux de base en promouvant l’approche genre. Ce programme vise également le renforcement de la gouvernance locale et la promotion des Activités Génératrices des Revenus  Le programme de lutte contre l’exclusion sociale en milieu urbain : il vise essentiellement l’insertion sociale des jeunes par l’entremise d’équipements sociaux éducatifs de proximité, tout en renforçant bien entendu le rôle de la femme  Le programme de lutte contre la précarité : il inscrit ses actions dans la réinsertion familiale et sociale, et l’appui d’associations opérant avec une population vulnérable à la précarité L’INDH opère également dans la mise à niveau territoriale, en investissant dans des infrastructures publiques (eau potable) et soutient toutes les actions de renforcement des capacités. Retenons que la démarche de l’INDH s’inscrit dans un processus de pérennisation et de capitalisation des expériences. Intégration de l´ACC dans les initiatives locales de Bonne Pratique développement humain

Une étude a été élaboré avec l´appui de la GIZ dédiée à l´examen de la faisabilité d´adopter une approche simple et pratique pour évaluer les risques climatiques et les intégrer dans la planification des projets s´inscrivant dans les programmes INDH. Cette étude a proposé une grille d´analyse rapide des risques liés au CC et une démarche spécifique pour identifier et hiérarchiser les options d´ACC. A l´issu de cette étude, et pour permettre de relever les défis de développement durable et résilient, il a été recommandé de généraliser ladite démarche à l´ensemble des provinces et

préfectures du royaume.

172

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

PROGRAMMES DE L’AGENCE DE DEVELOPPEMENT SOCIAL (ADS) : Concomitant au programme INDH, le programme de l’ADS s’inscrit dans la continuité et la complémentarité des actions sociales et programmes soutenus par l’INDH. Ainsi, plusieurs opérations et chantiers sont mis en œuvre, ciblant entre autres, le renforcement des capacités des acteurs sociaux ou l’insertion sociale. L’ADS est aussi très active dans le volet environnement et de Développement Durable, et s’intéresse profondément à l’élaboration d’outils liés à l’intégration de ces composantes dans les projets de Développement ou dans les Plans d´Action Communaux. Outre, le rôle de facilitateur, elle s’intéresse à définir des indicateurs mesurant l’appropriation des acteurs de développement territorial (Associations ou Communes Territoriales), de l’ensemble de ses outils. Le bilan des réalisations de l’ADS à l’échelle du territoire pour l’exercice 2010-2016 est riche, dont a bénéficié plusieurs typologies d’acteurs : Communes Territoriales, Associations, Coopératives. Plus que 90 projets ont été accompagnés, ayant attrait à : la Valorisation transformation et commercialisation des produits de la pêche, agricole, et d’élevage, ou la promotion de l’infrastructure touristique (en faveur du PAT de Tafraout). L’ADS a cofinancé également des projets d’assainissement liquide de douars, de pistes rurales et de gestion de déchets, et a œuvré dans le renforcement de capacités (coopératives, associations…).

Il est important de signaler que l’ADS a accompagné un programme d’appui à l’entreprenariat féminin dans le territoire, et vise l’insertion économique des femmes pauvres et vulnérables. Il s’articule autour de 2 axes : l’appui financier à la création des TPE féminines et l’accompagnement technique et financiers de ces activités VI.9.3 Education VISION STRATEGIQUE 2015-2030 DE LA REFORME DU SYSTEME DE L’EDUCATION NATIONALE : Le système éducatif national s’est doté d’une vision stratégique 2015-2030, qui constitue une réforme permettant de le moderniser, tout en répondant aux cinq (05) enjeux fondamentaux suivants :  La socialisation et l’éducation aux valeurs dans leur double dimension nationale et universelle ;  L’enseignement, l’apprentissage et le développement culturel ;  La formation et l’encadrement ;  La recherche et l’innovation ;  La qualification et la facilitation de l’intégration économique, sociale et culturelle Ainsi, la nouvelle vision cible dans un premier temps, la généralisation de l’enseignement fondée sur l’égalité des chances comme priorité sociétale déterminante pour la réalisation de l’équité, tant au niveau éducatif et social qu’au niveau du genre, pour l’éradication des divers types de disparités et pour le développement d’une société inclusive et solidaire. Pour cela plusieurs leviers de changement sont préétablis, notamment le respect des principes et des droits de l’enfant, de la femme et des droits humains, ou l’analyse objective des phénomènes des déperditions et de l’abandon scolaire. Le modèle pédagogique est au cœur de la réforme. Il a été revu pour favoriser l’ouverture sur les innovations, les savoirs, la culture et les valeurs universelles. Notons par ailleurs, que par rapport au PTRC, la recherche scientifique et technique de l’innovation s’est inscrite parmi les leviers prioritaires de changement dans la vision stratégique, en visant les objectifs opérationnels suivants :  Augmentation progressive de la part du PIB affectée au financement de la recherche scientifique pour atteindre 1% à court terme, 1.5% en 2025 et 2% en 2030, tout en s’orientant vers la diversification des sources de financement dans les établissements de l’enseignement supérieur ciblant essentiellement la recherche-action ;  Incitations fiscales pour les entreprises qui initient et pilotent des recherches ayant des retombées économiques, environnementales ou sociales pour le pays

173

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

VI.9.4 Recherche agronomique appliquée : CENTRE REGIONAL DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE D'AGADIR : Le CRRA Agadir vise à contribuer à la concrétisation des objectifs du PMV et au développement agricole régional et national en entreprenant des activités de recherche et de recherche développement sur des thématiques spécifiques à la Région du Souss Massa. Concrètement, ses objectifs en termes de recherche et R&D s´articulent autour des points suivants :  Elaborer et réaliser le PRMT trisannuel (2013-2016) en tenant compte des conclusions des réunions thématiques et des priorités du PAR régional ;  Développer et optimiser la gestion de la recherche et des ressources ;  Valoriser les résultats et les acquis de recherche ;  Développer le partenariat régional, national et international ;  Faire des réajustements en harmonisation avec les nouvelles stratégies du Conseil Agricole et du Système National de la Recherche et la Formation. CHAMPS DE RECHERCHE : Pour ce faire, le CRRA Agadir dispose de deux unités de recherche (UR) : la première s´intéresse aux thématiques de valorisation et de la productivité intégrée de l’eau et des cultures intensives et biologiques, tandis que la deuxième se focalise sur les questions de développement et la valorisation des produits de terroir. Le tableau ci-après résume les projets de recherche par qui ont été validés dans le cadre du PRMT 2013-2016 : UR 2 : Ressources naturelles & Produits de UR 1 : Production Intégrée des Cultures Terroirs  Développement des techniques de production Domestication de l’arganier : intégrée des cultures maraichères biologiques  Amélioration génétique et création variétale de (BioMAR) ; l’arganier ;  Lutte intégrée en culture de tomate sous serre et  Multiplication de l’arganier par greffage ; contre les ennemis émergeants des agrumes ;  Conduite technique de l’arganier.  Optimisation et Modélisation de la production de la Amélioration de la productivité du cactus : tomate sous serre multi-chapelle ;  Amélioration génétique du cactus  Contribution à l’amélioration de la qualité des sols des cultures maraichères dans la plaine du Souss-  Amélioration de la conduite technique et de la qualité Massa ; post-récolte du cactus  Valorisation économique des Ressources en eau en  Etude économique du cactus agriculture sous l’impact des CC : développement  Développement agronomique du safran d’un modèle économique de gestion de l’eau. Tableau 6.6 : Projets de recherche validés dans le cadre du PRMT 2013-2016231

CONSEIL REGIONAL CONSULTATIF D’ORIENTATION DE LA RECHERCHE (CRCO) 232 Crée en novembre 2006, le Conseil Régional Consultatif d’Orientation de la Recherche Agronomique (CRCO) tente d´apporter des réponses concrètes à la politique de régionalisation dont le Royaume est impliqué. Le CRCO est chargé d’exprimer les besoins de la région en matière de recherche et de transfert de technologies, et de conseiller le CRRA sur les politiques à mettre en œuvre dans ces domaines en vue de répondre aux besoins du développement agricole. Son intervention s´articulent autour des missions suivantes : 1. Conseiller le CRRA sur les nouvelles orientations de la recherche agronomique en fonction des besoins du développement agricole de la Région et appuyer la Direction de l’INRA dans l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme régional de recherche ; 2. Faire connaître les résultats de la recherche et proposer des actions permettant de favoriser le transfert des technologies développées par l’INRA au profit de la Région ; 3. Faire des propositions en vue de favoriser le partenariat et la participation des différents opérateurs socio-économiques à l’orientation et au financement de la recherche ; 4. Veiller à la circulation de l'information entre les chercheurs et les opérateurs économiques ainsi que les représentants de la société civile de la région ; 5. Appuyer l’INRA auprès des instances concernées pour l’aboutissement de ses orientations et de ses recommandations.

231 CRAA(2015) 232 Source : www.inra.org.ma consulté le 11.08.2016

174

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Composition du CRCO Agadir :  CRRA d’Agadir  Le Président de la Commission d’Agriculture de la Région Souss Draa ;  Le Directeur de l’ORMVA de Souss Massa ;  Le Directeur de la DPA de Tiznit ;  Le Président de la Coopérative COPAG ;  Le Président de la Chambre d’Agriculture Taroudant ;  Le Président de la Chambre d’Agriculture de Tiznit ;  Le Président de l’Association des Producteurs et Exportateurs des Fruits et Légumes ;  Le Directeur du Complexe Horticole d’Agadir (IAV Hassan II) ;  Le Chef du Département Biologie - Faculté des Sciences – Université Ibn Zohr ;  Le Chef de la Division des Affaires Rurales de la Wilaya Agadir ;  Le Directeur du Contrôle de la Qualité à Agadir ;  Le Président de Migration et Développement Taroudant (ONG). En plus de ces membres, le Président du CRCO peut faire appel à toute personne jugée utile pour participer aux réunions du Conseil à titre consultatif. Les membres du CRCO sont désignés pour un mandat d’une durée de quatre années qui peut être, en cas de besoin, reconduit tacitement, une seule fois, pour l’ensemble des membres ou pour certains d’entre eux. VI.9.5 Recherche scientifique dans le domaine de préservation de la biodiversité : La direction du PNSM a encadré une cinquantaine de travaux de fin d’étude ou de stage qui porte sur les aspects relatifs à la biodiversité, le développement durable, la communication et l’écotourisme. Parmi ces thèmes de recherche, on cite en particulier :  Rôle des aires protégées et des actions entreprises pour assurer la gestion durable des ressources Naturelles ;  Régime alimentaire, abreuvement, et état et suivi sanitaire des espèces sahariennes en semi captivité dans le parc ;  Ecologie trophique et les méthodes de suivis de sa population de l´ibis chauve ;  Identification de la structure, la composition du couvert végétale, et la dynamique son évolution au sein du PNSM ;  Avifaune et les micromammifères colonisant la région  Végétation, avifaune et milieu aquatique des zones humides (embouchures O. Souss et O. Massa).

233 Centre régional de l´Institut National de Recherche Halieutique - Agadir Crée en 1998, le Centre Régional d’Agadir a pour zone de compétence une ligne côtière d’environ 450 km du sud d'Essaouira à Oued Drâa. Cette structure est dotée d’une infrastructure de recherche composée de trois laboratoires, à savoir : • Laboratoire Aquaculture et Ressources Littorales ; • Laboratoire de Surveillance et de Salubrité du Littoral ;

• Laboratoire des Ressources Halieutiques. L’intervention de ce centre est focalisée sur trois objectifs principaux : • Contribution à la gestion durable des ressources halieutiques ; • Préservation du milieu marin et protection de la santé du consommateur des produits de la mer; • Vulgarisation et développement de l’aquaculture. En termes de programme de recherche, cette structure a initié plusieurs travaux de recherche dédiés, notamment au suivi de la biodiversité marine (échouages des cétacés et tortues) ; à la surveillance de la qualité du milieu marin et l’évaluation de la salubrité du littoral ; au suivi des pêcheries (pélagiques, démersales, et hauturières) ; et à l’étude socio-économique de l’activité de pêche. Le centre a également tissé un réseau de coopération diversifiée aussi bien à l’échelle nationale (organismes étatique et structures de recherche et de formation) qu’internationale (Mauritanie, Espagne, Japon..).

233 www.inrh.ma consulté le 25.10.2016

175

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

VI.9.6 Recherches menées par l´Université IBN ZOHR : Un nombre assez important de projets est mené par les équipes de recherche de l’UIZ en relation avec le CC. On y compte autour de 300 sujets pertinents traitant les différentes composantes conceptuelles de l’ACC, analysant en profondeur les aspects de la vulnérabilité ou la sensibilité, mais aussi des recherches poussées dans le climat. Les effets sociaux connexes au CC (entre autres la migration, la pauvreté, la dynamique territoriale) constituent en outre, un axe de recherche très prisé. Il a été appréhendé, suite aux entretiens menés, l’intérêt que porte cette institution quant au développement de la recherche appliquée, souhaitant davantage le renforcement financier, et l’accompagnement de ses lauréats sur le plan professionnel. Le manque d’un laboratoire spécialisé en ACC était également évoqué. VI.9.7 Recherches menées par Agrotech et ses partenaires Des efforts sont enregistrés, en matière du renforcement de de la recherche scientifique appliquée en collaboration avec l’Université IBNOU ZOHR et L’AGROTECH. Un contrat cadre est signé avec l’université IBNOU ZOHR pour promouvoir la recherche dans le domaine de la sauvegarde et le développement des ressources en eau, notamment les échanges d’expérience, la maitrise de la salinité des aquifères et l’intrusion marine etc. Un budget y est réservé tel qu’il est souligné par le Contrat de nappe. Exemples d´acquis en matière de R&D dédiée à la Bonne Pratique thématique ACC

Approche écosystémique intégré pour l’optimisation des petits barrages au Maroc Cadre et objectif du projet : Il s´agit d´un projet de recherche-action qui a été mis en œuvre par le CRRA Agadir en collaboration avec Centre de Recherche pour le Développement International Canada (CRDI), l’Institut National d’Hygiène et les ONG locales. Ce projet a porté sur l’optimisation de la gestion de l’eau des petits barrages et lacs collinaires dans le but de renforcer les capacités d’adaptation des communautés rurales. Contexte : En fait, ces infrastructures hydrauliques jouent des rôles multiples ; elles sont destinées notamment à l'irrigation, l’approvisionnement en eaux domestiques, l’abreuvement du bétail, la protection contre les crues ou encore à la recharge de la nappe. Néanmoins, la construction et l’utilisation de petits barrages et des retenues collinaires pourraient représenter également impacts négatifs sur la santé humaine et sur les composantes des écosystèmes locaux. Le diagnostic réalisé sur un échantillon de petits barrages relevant de la région SMD a relevé que la plupart de ces ouvrages souffrent d´un état de dégradation avancé de leur environnement, du problème de l´envasement et surtout d´une mauvaise gestion. L´absence d´organes locaux de gestion de ces barrages affecte directement l´optimisation de leur utilisation par la population riveraine et accélère leur détérioration physique234. Acquis : Ce projet de recherche a permis de mieux caractériser les impacts des changements climatiques sur différentes composantes de l’écosystème et sur la vie et la santé communautaire, il a aussi démontré qu´il existe une panoplie d´options d´adaptation qui pourraient être mise en place, comprenant notamment les approches de gestion, les techniques de production et de valorisation des ressources locales. La mise en valeur et la duplication des acquis issus de ce projet nécessitent en particulier de :  Capitaliser et partager les résultats obtenus et leur diffusion par le biais de publication, des activités de sensibilisation et des médias ;  Promouvoir le développement des capacités par la formation et le partage des connaissances ;  Renforcer la concertation entre les institutionnels et les équipes de recherche en développant des mécanismes de liaisons “recherche/politique“ ;  Identifier et mettre en œuvre de mécanismes de financement de l’adaptation au niveau régional et local.

234 El Mouden A., ALahyane N. et Aitlhaj, A. (2012)

176

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Petite irrigation à basse pression en goutte à goutte en montagnes Contexte : Les zones montagneuses sont particulièrement sensibles aux impacts des CC, la récurrence et l´intensité de la sécheresse et l’augmentation des températures rendent la disponibilité de l´eau de plus en plus rare. De ce fait, l´approvisionnement en eau représente un défi quotidien pour la population montagnarde. Face à cette situation, la réponse appropriée implique une meilleure gestion de la demande et de l’usage de l’eau à travers une optimisation de son utilisation par les communautés concernées. Ces améliorations sont réalisables à Photo : CRRA Agadir travers diverses pratiques tel que le stockage, l’utilisation de systèmes d’irrigation économe d’eau. Acquis : La petite irrigation à basse pression en goutte à goutte a été expérimentée sur plusieurs sites par le CRRA Agadir et a donnée des résultats très encourageants en matière d’optimisation de l’utilisation de l’eau et d’amélioration de la productivité agricole pour les communautés vulnérables. A titre d´exemple, cette technique a permis d’améliorer les rendements des cultures (pomme de terre, piment fort, aubergine, courgette, laitue, bananier et safran) et de réaliser une économie très significative en eau d’irrigation, elle a contribué également à améliorer sensiblement l’utilisation et la productivité de l’eau. Le tableau ci-après résume les principaux résultats obtenus dans les quatre sites pilotes 235:

Asgherkiss à Aït Taguenza à Aguelmim à TIZI N’TEST Sites pilotes Baha Amsekroud Taznakht Taroudant Chtouka Aït Baha Agadir Ida-Outanane Ouarzazate ↑100% pour la ↑16% et ↑18,29% du ↑44,71 et ↑3,23% ↑101,77% en termes de pomme de terre rendement et calibre respectivement de la hauteur des oliviers Rendement et de la courgette matière fraîche et adultes croissance sèche des feuilles ↑60,79% du poids moyen végétale de safran des tubercules de la pomme de terre ↓50% pour la pomme ↓36% pour la -- ↓32,64% pour l’olivier et de terre courgette et ↓44,80% pour la pomme Consommation l’aubergine de terre d´eau

↑200% de ↑1,3 dh/m3 de la -- ↑87,93% des recettes l’efficience productivité de l’eau pour l’olivier et ↑81,58% d’utilisation de l’eau ↓200% du temps de pour la pomme de terre ↑160% de la marge travail en irrigation ↑400dh/ha pour l’olivier Autres nette de la pomme de et ↓1000 dh/ha pour la paramètres terre pomme de terre en ↓400% du temps de termes de charges de la travail en irrigation main d’œuvre destinée à l’irrigation

235 Wifaya A., Mimouni M., Sedki M., Hamal J. et Taoufik A, 2011. Introduction de la petite irrigation à basse pression en goutte à goutte dans la commune de TIZI N’TEST. Atelier de restitution

177

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Activités menées par l’Association Agrotech236 Bonne Pratique Créée en mars 2006, Agrotech Souss Massa est une association reconnue d’utilité publique regroupant un ensemble d’institutions et dont le but est de mettre en place un centre d’activités de pointe dans le domaine de l’agro-technologie, d’assister les entreprises dans le domaine de la recherche et/ou du développement des biotechnologies alimentaires et de les conseiller en matière d’implantation d’unités d’industrie agroalimentaire. Les activités d´Agrotech dans la Région SMD se sont organisées autour des axes suivants : Axe 1. Programme d´économie d’eau L´intervention d´Agrotech s´est focalisée sur le suivi du programme de reconversion en irrigation localisée, ainsi que l´appui technique et l´accompagnement des associations des usagers d’eau agricoles. Axe 2. Réseau régional des stations météorologiques S´inscrivant dans le cadre de contrat de nappe pour la préservation des ressources hydriques de la région, l’installation du réseau de stations météorologiques a pour objectif d’optimiser la gestion de l’irrigation à la parcelle et l’amélioration des rendements des cultures. Au terme de la campagne 2013- 2014, 29 stations ont été effectivement installées couvrant ainsi une superficie totale de 58.000 ha dans la zone du SM. Les données climatiques de ces stations sont envoyées à un serveur central via le réseau GPRS. Ces données sont traitées pour calculer l’évapotranspiration de référence ET0 et par la suite, elles sont diffusées sur le site web d’Agrotech, et transférées sous forme de SMS aux agriculteurs adhérents au projet. Ainsi, et durant les campagnes 2012/13 et 2013/2014, un total de 150.480 SMS a été envoyé via la téléphonie mobile aux clients abonnés au système. Axe 3. Programme de la promotion des énergies renouvelables et efficacité énergétique Lancé en 2011, ce programme dédié à l’utilisation des énergies renouvelables en agriculture a contribué à la constitution d’un consortium regroupant les principales institutions nationales et régionales impliquées dans le domaine des énergies renouvelables. En vue de faire face à l´accroissement exponentiel de la consommation en énergie dans le domaine de l’agriculture, ce programme mené en partenariat avec l’ADEREE et la GIZ, s´est focalisé sur la réalisation d´audits énergétiques au profit des opérateurs dans le domaine agricole. 2 stations de conditionnement d’agrumes et 9 exploitations agrumicoles ont été auditées. Axe 4. Fonds de développement et de valorisation des produits de terroir (FDVPDT) Il s´agit d´un fonds doté d´une subvention 9 Mdhs octroyé par le Conseil Régional à Agrotech pour assurer l’appui aux projets innovants visant le développement et la valorisation des six produits de terroir de la région (Arganier, Figuier de barbarie, Safran, Dattes, Miel et Rose) en matière de transformation, conditionnement et commercialisation, et à ceux visant la restructuration de ces filières. En termes de réalisations, le FDVPDT a contribué au financement d´un nombre total de 60 projets, dont (13) sociétés, (41) coopératives et (6) GIE et unions. Au terme de la campagne 2013- 2014, le taux de déblocage relatif audit fonds a atteint 92%, soit un montant de 8.249.127 dhs. Axe 5. Programme de la recherche scientifique appliqué Ce programme a porté essentiellement sur les thématiques de recherche suivantes : Pilotage de l’irrigation localisée de la tomate ; Conduite du verger d’arganier moderne ; Maitrise de la gestion de l’irrigation et la fertilisation de cactus.

236 - Rapports de gestion Agrotech (2012-2013 et 2013-2014) - http://www.agrotech.ma/ consulté le 18.09.2016

178

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

VI.10 CAPACITES DE RESILIENCE AUX PHENOMENES CLIMATIQUES EXTREMES VI.10.1 Protection contre les inondations PLAN NATIONAL DE PROTECTION CONTRE LES INONDATIONS (PNI) : Conscient des enjeux liés aux inondations, qui prennent une fréquence ressentie plus régulière, le Maroc a été conduit à réaliser en 1999, une grande étude, le Plan National de Protection contre les Inondations (PNI). Celle-ci avait pour fin d’apporter une vision synthétique et complète à l’échelle nationale, de l’ensemble des risques réels, et potentiels des inondations en vue de dégager et planifier les différentes mesures qui permettront d’y faire face. Cette étude conduite de 1999 à 2002, a été menée en trois phases :  La première phase : traite des typologies des inondations et dresse un inventaire exhaustif des sites exposés (notamment ceux du territoire), tout en mesurant les degrés de gravité, ainsi que les mesures à entreprendre. Des mesures de nature technique, (réalisation d’ouvrages de protection, meilleure évacuation des crues, entretien des lits des cours d’eau, reboisement des massifs dégradés, …) et qui se déclinent aussi en d’autres actions dites « non structurelles ». il s’agit notamment de l’amélioration des réseaux d’alerte, et la maitrise de l’occupation des sols en zones inondables. Le tout moyennant des cartes d’aléas, et la mise en place de plans et de moyens de secours ;  La deuxième phase : traite du cadre institutionnel avec les structures responsables des problèmes d’inondation, leur coordination, en identifiant les améliorations possibles. Parmi celles-ci le renforcement du partenariat entre l’Etat et les collectivités territoriales, les usagers et les associations d’usagers concernées par la lutte contre les inondations ;  La troisième phase : correspond au plan d’action proprement dit. Ainsi, l’étude de 2002 a permis d’inventorier 400 sites exposés, dont la protection nécessiterait une enveloppe financière totale d’environ 25 milliards de DH. Une hiérarchisation des problématiques et des actions a été réalisée. Le plan a retenu 50 sites à traiter en priorité pour un budget de 6 milliards de DH. Depuis 2002, la première tranche prioritaire a été engagée par le Ministère de Tutelle, et a concerné la protection des grandes villes, notamment Agadir. Le rythme des réalisations ne dépassait pas une dizaine de sites par année. Il a été jugé insuffisant dans la mesure où la protection de l’ensemble des sites exposés, inventoriés, nécessiterait près de 40 années. D’où les appels incessants des professionnels, administrations concernés et population pour une mise en œuvre plus rapide de ce plan d’action, ce d’autant que bien, d’autres évènements meurtriers se sont déroulés depuis et que donc le nombre de sites vulnérables identifié en 2002, a largement augmenté. Une actualisation du PNI s’est ainsi imposée (2010), mettant en exergue l’effet inéluctable des CC. La réduction des risques liés aux inondations s’est imposée dès lors comme axe d’orientation dans la Stratégie Nationale de l’Eau (SNE) L’actualisation du PNI s’est appuyée sur une nouvelle lecture analytique, des données pluviométriques et hydrologiques, des travaux de terrain et de concertation avec les différentes ABH. Un nouvel modèle du risque a été arrêté, basé sur une combinaison entre les aléas (probabilité de survenance d’un évènement : hauteurs d’eau, vitesses d’écoulement) et les enjeux (l’espace bâti, les cultures, …). L’ordre de priorité a pris en compte, dans un premier temps, la vulnérabilité humaine en termes de risque de pertes de vie, puis la vulnérabilité socio-économique. Le troisième paramètre d’hiérarchisation considérait la disposition des Collectivités Territoriales et de la population riveraine à la participation aux investissements, à l’entretien et à l’exploitation des ouvrages.

CREATION D’UNE CELLULE DE GESTION DES RISQUES D’INONDATIONS : Faisant suite aux inondations ayant sévi le territoire en Février 2010, une cellule dédiée à la gestion des risques d’inondations fut créée et hébergée au siège de la Wilaya. Celle-ci est automatiquement opérationnelle dès l’annonce de périodes pluvieuses par la DMN, et un poste de Commandement fixe (PC) est instauré dans l’immédiat siégeant à la Wilaya de la RSM. Ce PC a pour objectif de :  Se tenir informé de la situation sur le terrain ;  Faire actionner les différentes cellules d’interventions préalablement constituées  Proposer les mesures de protection en vue d’assurer la protection des populations, des biens et de l'environnement

179

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

 Identifier les lieux d’hébergement préalablement recensés qui pourront être rapidement utilisés pour l’accueil de populations sinistrées ;  Préparer les éventuelles réquisitions de moyens publics ou privés  Choisir un lieu de rassemblement des moyens susceptibles d’être engagés  Faire les éventuelles demandes en matière de renforts extérieurs et de logistique  Diriger et coordonner l'envoi des renforts sur les lieux du sinistre ;  Rendre compte aux échelons supérieurs ;  Organiser l’information des medias  Assurer le soutien des sinistrés. Figure 6.13 : Schéma d´alerte aux inondations Parallèlement au PC fixe, un Poste de Commandement Opérationnel (PCO) est déclenché, ayant pour mission de  Conduire les opérations sur le terrain ;  Coordonner l’action des différents services engagés sur zone ;  Demander des moyens complémentaires au PC Fixe qu’il tient systématiquement et régulièrement informé de l’évolution de la situation  Le cas échéant, assurer l’accueil des personnalités sur le site. VI.10.2 Prévention et lutte contre les feux de forêts : MESURES ENTREPRISES POUR LA RECONSTITUTION DES SITES INCENDIES237 : Au titre de l´année 2014, un programme de réhabilitation de l’incendie d’Ameskroud a été en place dans le but d´assurer la reconstitution des sites incendiés et leur suivi écologique. La mise en œuvre de ce programme était en partenariat entre le HCEFLCD, l’ANDZOA et la MAPM. Le cout global a été estimé à 20 Mdhs dont un montant 4,3 Mdhs a été effectivement consommés durant l´année 2014. Les composantes dudit programme concernent :  Opérations de sylviculture ;  Infrastructure de prévention et lutte contre les feux de forêts ;  Compensation de la population pour mise en défens (sur 12 ans) ;  Actions Génératrices de Revenus (apiculture) ;  Renforcement de capacité et accompagnement.

PROGRAMME D’ACTION DE PREVENTION ET DE LUTTE CONTRE LES INCENDIES DE FORETS Ce programme d´Action est actionné chaque année par le HCEFLCD, en partenariat avec l’ensemble des intervenants concernés notamment la Protection Civile, la Gendarmerie Royale, les Forces Armées Royales, les Forces Auxiliaires, les Autorités Locales, le Ministère de l’Equipement et du Transport, l’Office Nationale des Aéroports. Ses interventions s´articulent autour de trois axes majeurs : la prévention, la détection et l´alerte, et la lutte (Figure 6.9.1). CREATION D’UN CENTRE NATIONAL DE GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES FORESTIERS (CRCF) Inauguré à Rabat en mai 2016, le CRCF est le fruit de la coopération internationale, notamment avec les États-Unis, en termes de transfert de technologie et d’informations et de partage des expériences. Il vise à développer l'expertise nationale en matière de gestion des risques de feux et de santé de forêts. Sa mission s’articule autour de l'établissement, la supervision et le suivi, à l'échelle nationale, des programmes de prévention contre les feux de forêt et les risques phytosanitaires238.

237 DREFLCD SO, 2014. Rapport annuel des incendies de forêts 238 Source : Coupures de presse

180

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

• Sensibilisation du grand public ; • Interdiction des activités forestières qui font usage du feu en forêts (en saison estivale) ; • Intervention auprès du Ministère de l’Equipement et du Transport, de l’ONCF et de l’ONE pour l’entretien et le débroussaillement des accotements des routes, des voies ferrées et des emprises de lignes de haute LA tension traversant les massifs forestiers ; PRÉVENTION • Lancement d’opérations sylvicoles et d’entretien des plantations ; • Renforcement des infrastructures et des équipements en milieu forestier tels que : voies d’accès, points d’eau, pistes forestières, tranchées pare-feu.

• Renforcement de la surveillance en forêts dans les zones à haut risque par des guets mobiles et fixes (postes vigies, patrouilles, guetteurs) ; • Renforcement du réseau de communication pour améliorer la transmission de l’alerte et la coordination des LA intervenants (GSM) ; DÉTECTION • Élaboration en première version des cartes de risque des incendies de forêts au niveau des DREF (Rif, ET L’ALERTE Nord-Est et Nord-Ouest) les plus touchées par le fléau (opérations en cours de finalisation) ;

• Achat de petit matériel de lutte pour équiper les unités d’intervention ; • Acquisition de produit retardant pour la lutte aérienne (avions turbo-trush de la Gendarmerie Royale) ; • Contribution à l’équipement des aéroports et des aérodromes stratégiques en infrastructures et matériel adéquats (station de mixage, plate forme, hangars, bouches d’incendies, compresseurs…) ; LA LUTTE • Équipement des unités forestières en Véhicules de Premières Interventions (VPI) ; • Contribution à la couverture des frais des heures de vol des avions Turbo-trush de la Gendarmerie Royale.

Figure 6.14 : Composantes du programme d’action de prévention et de lutte contre les incendies de forêts239

Figure 6.15 : Schéma de la procédure opérationnelle d’intervention contre les feux de forêts – Niveau provincial240

239 Source : www.eauxetforets.gov.ma/ consulté le 01.10.2016 240 HCEFLCD (2013)

181

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

VI.10.3 Stratégie de lutte antiacridienne : Durant les 30 dernières années, le Maroc a connu une période de recrudescence en 1996-1997et deux invasions, en 1987-1989 et 2003-2005. La période de recrudescence s’est limitée principalement au niveau d’Oued Drâa et Tafilalet et a nécessité une intervention totalisant 88.507 ha traitées. Pour la première invasion, a duré trois ans et a nécessité le traitement d´une superficie de 4,8 millions d´ha. Tandis que la deuxième, s´est étalée de novembre 2003 à mars 2005, en marquant un pic en 2004, au cours de laquelle une superficie 4,8 millions d´ha a été traitée. Des moyens humains et matériels conséquents ont été également mobilisés pendant cette période : en plus d´un personnel occasionnel de 1.000 personnes, un effectif de 1.075 personnel spécialisé a été mobilisé représentant un corps multidisciplinaire incluant les domaines de : agriculture, aviation, transmissions, santé, météorologie….Le dispositif aérien comptait plus de 50 aéronefs (hélicoptères, avions de traitement et avions gros porteurs). Quant aux moyens terrestres, 380 véhicules appartenant aux différents départements impliqués et plus de 100 appareils de traitement montés sur véhicules ont été participé dans le cadre de cette lutte antiacridienne. A noter que des interventions préventives ont eu presque chaque année lieu sur des foyers acridiens de faibles à moyenne densités. Sur le plan quantitatif, les opérations de lutte antiacridienne réalisées durant la période 1987-2016 s’élèvent à environ 10 millions d´ha traités et une quantité des pesticides utilisée de 7,8 millions de litres.

5 000 000 4 732 643 4 500 000

4 000 000

3 500 000

3 000 000 2 801 871 2 500 000 Source : 2 000 000 2 000 934 CNLCAA

1 500 000

1 000 000

139 067 15 478 500 000 49 924 7 039 11 632 42 934 1 650 1 857 2 582 38 583 681 271 1 789 0

Figure 6.16 : Evolution de la superficie traitée en ha contre le criquet pèlerin (Schistocerca gregaria) au Maroc241 Le Maroc a élaboré en 2012, un Plan National d’Urgence Antiacridien (PNUA) qui a pour objet de planifier, organiser et coordonner les moyens nationaux et supranationaux permettant de faire face à une situation de crise acridienne. Le PNUA distingue entre deux niveaux de gestion, le premier à l´échelle du CNLAA en période de rémission ou d´accalmie et le second à l´échelle nationale en situation de crise et la mise en application des dispositions du PNUA. La structure organisationnelle relative à la gestion de crise est reportée dans le tableau ci-après :

241 CNLAA (2016)

182

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Entités Composition et/ou missions principales Composé de plusieurs départements ministériels organisés en cellules de gestion de crise placées sous l’autorité d’un Coordonnateur national : le Général de Corps Poste de Coordination d’Armée, Commandant de la Gendarmerie Royale. Central (PCC) Mission :  gérer et coordonner la crise acridienne au niveau national  assurer le conseil technique et support logistique pour l’ensemble du dispositif ; CNLAA  assurer l’échange de l’information acridienne avec les pays de la région et les organisations régionales et internationales Placés sous l’autorité des gouverneurs et installés, en commun accord avec le PCC et le CNLAA, dans les régions situées sur la ligne de front où cela s’avère nécessaire. Postes de Coordination Missions : Régionaux (PCR)  Coordonner et mener les activités de surveillance acridienne au niveau de son territoire ;  Organiser les opérations de lutte terrestre et aérienne ;  Superviser les opérations de ravitaillement en pesticides et en carburant pour les aéronefs. Chaque PCR est composé de 3 à 5 Sous/PCR répartis dans la zone d’action du Sous/Postes de PCR. Coordination Mission : Régionaux (S/PCR)  Prendre en charge les opérations de surveillance et de lutte par le biais des unités opérationnelles. Mission : Unités opérationnelles  mener les opérations de lutte terrestre et aérienne Partenaires nationaux (ex. organisations professionnelles) et internationaux (ex. Partenaires associés FAO, CLCPRO/EMPRES, USAID…) sollicités à différents niveau du dispositif organisationnel

Figure 6.17 : Structure organisationnelle de la lutte antiacridienne 242

242 PNUA (2012)

183

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

VI.11 INSUFFISANCES ET DEFIS A RELEVER EN MATIERE DE RENFORCEMENT DES CAPACITES D’ADAPTATION VI.11.1 RESULTATS DU DIAGNOSTIC DE LA PLANIFICATION DE L’ACC AU NIVEAU TERRITORIAL Les résultats du diagnostic sont représentés sous forme de graphique radar suivant :

Information climatique 4,0

3,0 Capacité humaine & S+E institutionnelle 2,0

1,0

0,0

Vision à long terme Participation & Mandat

Mainstreaming Mise en œuvre

Moyenne total de l´état actuel Moyenne total du but strategique

Figure 6.18 : Graphique radar représentant les résultats du diagnostic SNAP243 Les enquêtés ont considérés que l´état actuel de l´ACC en matière d´information climatique, de la mise en œuvre et l´intégration systématique de l´ACC sont relativement faible. L´aspect d´existence d´une vision et un mandat à long terme a été qualifié de niveau moyen, tandis que les autres aspects, à savoir les capacités humaines et institutionnelles, la participation, et le suivi&évaluation ont été jugés d´une manière globale proche du niveau moyen. Par rapport à l´objectif stratégique, les réponses des participants s´accordent à dire que le niveau actuel de planification de l´ACC à l´échelle régionale nécessite d´être rehaussé à un niveau plutôt élevé (niveau 3 sur le graphique) pour pratiquement l´ensemble des axes de réussite. Le tableau ci-après rapporte les principaux éléments émanant du diagnostic (avec un fond rouge clair) et des recommandations relatives à l´orientation stratégique du PTRC (avec un fond vert clair) :

243 Cf chapitre sur la méthodologie

184

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Axe I : Information climatique Face à une pléthore d´études et projections réalisées à l´échelle internationale, et à un degré moindre à l´échelle nationale, les enquêtés estiment que la région souffre d´un manque d´information climatique accessible avec un maillage approprié à son territoire. Pareillement, la disponibilité d´études sur la vulnérabilité territoriale aux effets du CC et les données sur l´adaptation est considérée plutôt faible. Néanmoins, il faut noter qu’il existe un certain nombre d´études climatiques et de vulnérabilités qui ont été réalisés dans la région, dont on cite à titre d´exemples :  Etude sur les impacts des changements climatiques sur les ressources hydriques de la région Souss Massa Drâa (MASEN) ;  Etude portant sur l´analyse et la cartographie de la vulnérabilité aux événements climatiques extrêmes et estimation des coûts de leurs impacts dans les régions Marrakech Safi et Souss Massa (MdcE et programme ACCN/GIZ) ;  Etude sur l’analyse de la vulnérabilité et l´adaptation aux changements climatiques du territoire Mesguina aux changements climatiques (Programme ACCN/GIZ) ;  Projet climatique qui s´inscrit dans le cadre de la coopération décentralisée entre la Région SM et les îles Canaries et visait, entre autres, la génération de scénarios climatiques avec une résolution spatiale appropriée relatifs à la RSMD...  Appuyer la réalisation d´études et projections climatiques à une échelle appropriée aux communes et provinces en mettant l´accent sur les impacts des tendances climatiques sur les secteurs de base et les moyens de subsistances des populations ;  Renforcer les systèmes et mécanismes d´alerte aux évènements climatiques extrêmes, notamment les intempéries, les feux de forêts et les houles ;  Prévoir une plateforme ouverte dédiée à l´information climatique sous un format accessible et utile aux décideurs et acteurs au niveau territorial ;  Assurer une large communication et diffusion des aspects méthodologiques relatifs à la réalisation d´étude de vulnérabilité aux effets du CC à l´échelle territorial…

Axe II : Capacités humaines et institutionnelles Bien que le niveau des capacités humaines et institutionnelles est jugé moyen, les capacités de coordination actuelle sont considérées d´un niveau plutôt faible. Les interviewés soulignent que le niveau de connaissance en matière d´adaptation a connu une nette amélioration grâce aux programmes et plans de renforcement de capacités qui ont été conduit au profit des acteurs-ices régionaux, parmi lesquels, on cite particulièrement :  Programme renforcement des capacités des acteurs régionaux, provinciaux et communaux, initié par le CRég. SMD et l´OREDD avec l´appui du programme ACC/GIZ, qui s´est focalisé sur l´intégration de l´Adaptation aux changements climatiques dans la planification stratégique locale ;  Plan de renforcement des capacités, initié par le MdcE en partenariat avec le programme ACCN/GIZ, le Projet 4C/GIZ et le Projet CB2/PNUD, qui a porté sur l’intégration des aspects des trois conventions internationales relatives au changement climatique, à la biodiversité et à la lutte contre la désertification dans les outils de planification et dans les projets territoriaux au niveau de la région du Souss Massa Drâa …  Impulser une prise de conscience et un changement de comportement des citoyens relevant de la région, à travers :  Appuyer la constitution d´un pool régional de compétences en vue d´assurer une plus large dissémination du savoir technique et méthodologique relatif à la thématique d´adaptation au changement climatique ;  Concevoir un plan de renforcement des capacités accompagnant et facilitant la mise en œuvre du PTRC ;  Intégrer et documenter l´aspect d´adaptation au changement climatique dans les programmes de l´éduction à l´environnement ;  Développer un contenu et des outils pédagogiques sur la lutte contre le changement climatiques dédiés aux élèves de différents niveaux ;  Prévoir en partenariat avec l´Université Ibn Zohr la création d´une formation académique diplômante sur l´adaptation au changement climatique ;  Développer des supports de communication et sensibilisation dédiées aux populations locales… Axe III : Vision à long terme et mandat Le PTRC est né d´une volonté des pouvoirs publics à l´échelle nationale et régionale de doter la région d´une stratégie et d´un plan d´actions à même de relever les défis du réchauffement climatique. Cette volonté est matérialisée par une convention de partenariat entre le MdcE et la Région SM portant sur l´élaboration du PTRC. Ceci s´inscrit dans la vision et les objectifs prônés par la stratégie nationale de l´environnement et du DD et l´ensemble des instruments de pilotage et de planification produits au niveau national (PNRC, INDC, CNs…). Le PTRC s´appuie également sur les compétences dévolues au conseil régional par le nouveau cadre législatif (loi organique nº111-14), notamment en matière de :

185

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

 La bonne utilisation des ressources naturelles, leur valorisation et leur préservation ;  La contribution à la réalisation du développement durable ;  L´amélioration de l´attractivité de l´espace territorial de la région et le renforcement de sa compétitivité économique ;  L´amélioration des capacités de gestion des ressources humaines et leur formation…. Aussi, la création des OREDD est un élément central de cette vision. Cette entité joue le rôle de coordonnateur et catalyseur des efforts consentis dans le domaine de l´environnement et de la lutte contre le réchauffement climatique entre les différents départements étatiques, les collectivités locales et acteurs associatifs et privés dans la région. L´OREDD dispose de six comités thématiques, institués en juin 2014 par arrêté gubernatorial, comprenant un comité dédié à la problématique du changement climatique qui est, d´ailleurs, responsable de l´appui technique et opérationnel du processus d´élaboration du PTRC. A rappeler également la création des directions régionales de l´environnement permettra, entre autres, de remédier au problème chronique de manque de moyens humains et matériels susceptibles de s´acquitter des missions diverses qui incombent au service régional de l´environnement et à l´OREDD.

 Assurer une meilleure coordination et articulation du PTRC avec la planification régionale et sectorielle existante ou en cours d´élaboration ;  Appuyer le rôle du comité thématique CC dans le suivi de la mise en œuvre du PTRC ;  Affiner la composition et les missions du comité CC pour arriver à une meilleure efficacité et efficience dans ses travaux ;  Mettre en place des entités multidisciplinaires durables (comité CC, pool de compétences…) et en assurer une large visibilité auprès des différents acteurs relevant de la région et à différents niveaux (régional, provincial et communal)…

Axe IV : Mise en œuvre En dépit, d´une multitude de projets pilotes et d´études sur l´adaptation au changement climatique menés dans la région, les enquêtés ont jugés que la plupart de ces initiatives ont été réalisées en mobilisant les ressources financières propres aux collectivités territoriales, aux services déconcentrés, et dans le cadre des programmes de l´INDH. Face à l´absence de fonds ou budgets spécifiques dédiés au financement de l´adaptation au changement climatique, son niveau de mise en œuvre est considéré faible. Par rapport à cet axe, plusieurs départements de recherche et de développement ont pu concrétiser des projets et actions pilotes dans le domaine d´adaptation, ces initiatives s´intègrent généralement sous les thématiques suivantes :  Renforcement et réhabilitation des dispositifs traditionnels de captage d´eau de pluie ;  Atténuation des risques des inondations des oueds ;  Promotion de l’agro-biodiversité locale ;  Promotion des AGR et du rôle de la femme rurale ;  Lutte contre l´érosion hydrique et promotion de l´arboriculture en montagne ;  Gestion durable des ressources naturelles…  Créer un fonds régional dédié aux études et projets sur la vulnérabilité climatique et l´adaptation au CC ;  Mettre en place un helpdesk dont la mission porterait, entre autres, sur les aspects suivants : Appui au montage des projets et actions de lutte contre le réchauffement climatique ; Accès aux mécanismes de financement existants ;  Veille et conseil sur les solutions technologiques et innovation… Axe V : Mainstreaming (intégration systématique) Les interviewés ont estimé que le niveau actuel du mainstreaming, avec ses trois déclinaisons : nationale, sectorielle et décentralisée, est en deca du niveau moyen. Pourtant sur le plan régional, plusieurs programmes de coopération ont travaillé sur le renforcement des capacités des acteurs-ices régionaux en vue de favoriser l´intégration de l´adaptation dans la planification au développement. Ces travaux ont été capitalisé sou forme de guides méthodologiques dédiés aux différents niveaux de planification, citant en particulier :  Guide pour l´intégration de la dimension environnementale dans la planification stratégique locale (MdcE, MI/DGCL, programme ACCN/GIZ, Projet CB2/PNUD) ;  Guide pour l´intégration de l´adaptation dans les projets INDH (CN INDH, SEEE et GIZ)…

 Capitaliser les acquis issus du processus d´élaboration des PCD pilotes résilients ou verdis au niveau de la région ;  Assurer une large utilisation des guides méthodologiques dédiés à l´intégration de la dimension environnementale et du CC dans la planification stratégique locale ;  Exiger la prise en compte de la dimension environnementale et du CC pour accéder aux financements disponibles au niveau régional et provincial

186

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Axe VI : Participation Bien que la participation dans l´ensemble est qualifiée de moyenne, les enquêtés ont considérés que le niveau de participation des catégories vulnérables, notamment les femmes, est plus bas que celui de la participation à l´échelle nationale et régionale. A titre d´illustration, le comité thématique CC comprend des membres représentant aussi bien les partenaires institutionnels (services déconcentrés, collectivités locales, institut de recherche et développement…), que les partenaires privés et sociétés civile. Les sessions de formation et de sensibilisation organisées au niveau régional, provincial et communal, accordent une importance particulière à la participation des femmes. A titre d´exemple, le taux de représentation des femmes dans le programme sur l´intégration de l´adaptation dans la planification stratégique locale a atteint 34%. Ce taux peut être considéré comme relativement élevé si en prend en compte le taux assez faible de représentation des femmes dans l´administration locale marocaine (communes rurales en particulier).

 Veiller à une prise en compte de l´aspect genre dans les différentes étapes du processus PTRC ;  Garantir l´implication effective des catégories vulnérables dans la conception, réalisation et suivi des projets et actions ACC ;  Veiller à une représentation équitable des femmes dans les programmes de formation et de sensibilisation portant sur la lutte contre le réchauffement climatique ;  Inciter l´organisation des groupes vulnérables en association et coopératives….

Axe VII : Suivi & Evaluation

Globalement, les enquêtés ont qualifié la situation actuelle de l´aspect S&E dans la région d´un niveau moyen. En fait, la région est parmi les premières régions du Royaume ayant mis en place un système de suivi-évaluation de la vulnérabilité et de l´adaptation au CC (SSE ACC). Ce système vise à doter les décideurs au niveau régional d’une méthode et d’un dispositif institutionnel en mesure d´assurer le suivi de la vulnérabilité climatique et les résultats de l’adaptation dans les secteurs vulnérables choisis en tenant compte de l’aspect genre. La base de données relative au système est installée et gérée par l´OREDD, le SSE ACC a été élaboré et piloté par le comité thématique des CC avec l´appui technique du programme ACCN/GIZ. Actuellement, le système est en phase d´être intégré en tant que module dans le SIREDD qui est en cours de finalisation. A savoir que l´élaboration du présent PTRC s´appuie, entre autres, sur les données issues du SSE ACC.

 Appuyer l´intégration du SSE ACC dans le SIREDD et leur mise en ligne ;  Assurer la prise en compte des informations découlant des systèmes de S&E existants dans le processus de prise de décision à l´échelle territoriale ;  Mettre en place une charte régionale clarifiant les modalités et conditions d´échange et de diffusion des données ;  Mettre en place des indicateurs SMART de S&E de la réalisation du PTRC…

187

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

VI.11.2 STRC- ACC : éléments synthétique INDICATEURS DE LA SENSIBILITE DU TERRITOIRE

Pour introduire la STRC, une analyse préalable de la sensibilité, a été nécessaire, pour arrêter des unités territoriales homogènes, présentant les mêmes contraintes ou enjeux, naturels, physiques, socio-économiques et environnementaux. Ainsi, le territoire a été scindé en cinq unités jugées homogènes à savoir : le littoral, la plaine, le Haut Atlas, l’Anti Atlas et le présaharien.

UNITE TERRITORIALE DITE « ZONE LITTORALE » : Celle-ci se particularise par la concentration démographique urbaine la plus importante du territoire, avec des activités économiques orientées vers la pêche, le tourisme balnéaire, l’industrie, le Service et l’export. Elle constitue de point de battement économique, et draine par conséquent un flux migratoire assez conséquent. La zone littorale constitue aussi l’aval physique des bassins de Souss Massa, et donc reçoit hydrauliquement l’essentiel des eaux de crue. Elle forme en outre, l’interface eau douce/eau de mer sur le plan hydrogéologique.

UNITE TERRITORIALE DITE « ZONE DE PLAINE DE SM » : Il est caractérisé par la prédominance de l’agriculture irriguée, un taux de pauvreté rurale relativement faible par rapport aux autres unités territoriales. Elle constitue le principal réservoir d’eaux souterraines, et est traversé par les principaux oueds du territoire. C’est une plaine à fonctionnement spécifique, ressemblant néanmoins, aux différentes plaines fertiles typiques des bassins côtiers marocains (Gharb notamment),

UNITE TERRITORIALE DU HAUT ATLAS OCCIDENTAL : Elle constitue une continuité naturelle de la grande chaine Haut-Atlasique, à climat adouci par l’altitude, à topographie raide. Le couvert végétal naturel est dense comparativement aux autres unités territoriales, avec la multitude des sources et résurgences. Sur le plan socio-économique, les activités demeurent rudimentaires, basées essentiellement sur l’agriculture vivrière,

UNITE TERRITORIALE DE L’ANTI ATLAS : Terrain hostile, l’Anti Atlas demeure une unité territoriale à forte sensibilité, sur tous les plans (hydrique, naturel et socio-économique), mais offre des potentialités naturelles importantes (PAM, niches écotouristiques…). Sur le plan hydrologique, les affluents ne sont pas importants comparativement au flanc sud du Haut Atlas.

UNITE TERRITORIALE PRESAHARIENNE (TATA) : récemment rattachée à la Région, cette unité vit au rythme des oasis, avec une concentration des activités économiques démographiques le long des oueds affluents du Draa. Les pratiques ancestrales y sont encore ancrées, dans la gestion communautaire. A faible portée économique, cette unité subit aussi le phénomène de l’exode rural. L’hydrogéologie se résume à des unités aquifères individualisées et rassemblées autour des foums vivant jusqu’à date un équilibre hydrique mais sensible. Les affluents importants connaissent des périodes de crues importantes caractérisant le climat aride et subsaharien.

188

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

EXPOSITION CLIMATIQUE

L’exposition du territoire quant au CC, a été appréhendée suite à l’étude climatique, ayant traité l’état de référence actuelle et les tendances et projections futures. Bien entendu, les différents scénarios climatiques optimistes (RCP2.6) et pessimistes (RCP 8.5), ont conditionné le traitement des données. Il faut, tout de même, souligner que le territoire disposait d’un ensemble de données et documents qui ont été exploités et mis à disposition de l’équipe du projet.

ZONE LITTORALE : l’exposition de la zone littorale aux évènements extrêmes est significative. Les submersions et l’érosion du littoral constituent des facteurs qui peuvent induire à des dégâts importants vu la densité démographique et le développement des activités économiques dans cette unité. La diminution de la pluviométrie participe en outre, au degré d’exposition de la zone territoriale au CC. Un niveau d’exposition élevé est affecté à cette unité

ZONE DE PLAINE : la combinaison entre la diminution de la pluviométrie (déjà faible) et l’augmentation des récurrences des sécheresses, affectent une vulnérabilité très élevée à cette unité. Elle est par ailleurs, soumise aux différents types de crues, notamment les plus dangereuses.

ZONE DU HAUT ATLAS : une augmentation de la température est prévue au niveau de cette unité, assez sensible aux feux de forêts. La diminution de la pluviométrie devrait certainement affecter les débits des sources. L’augmentation des fréquences de crues serait plus importante, sachant qu’elles sont souvent à caractère torrentiel. Un niveau d’exposition jugé élevé est affecté à cette unité

ZONE DE L’ANTI ATLAS : de par sa forte sensibilité, les expositions de l’Anti Atlas au CC est jugé préoccupante, et très élevée. La diminution de la pluviométrie, combinée aux récurrences des périodes de sécheresse et des crues souvent torrentielles, justifient considérablement le constat. L’unité est également soumise aux invasions acridiennes qui seraient plus fréquentes.

ZONE PRESAHARIENNE : La zone présaharienne constitue un point de convergence des différents signaux ayant attrait au CC. Elle est caractérisée par un climat rude, et une pluviométrie modeste, qui serait encore amoindrie de 20%. Son exposition aux sécheresses, et aux invasions acridiennes, confortent son niveau d’exposition considéré élevé. ÉVALUATION DE LA VULNERABILITE

L’étude de la vulnérabilité a été Thématiques sectorielles Thématiques transversales entreprise par une logique prioritaires sectorielle, pour structurer les priorités, et permettre aux acteurs concernés d’appréhender l’ACC selon son Eau Développement humain angle de compétences. Il faut Formation, sensiblisation, et Agriculture dire que cette approche est en R&D résonnance avec les différents Forêt, biodiversité et LCD Gestion des risques naturels documents stratégiques et de planification existants à l’échelle Pêche et littoral nationale, à l’instar de la 3ème communication, l’INDC et les Tourisme formulations arrêtées pour le PNRC. Ainsi, huit secteurs ont Habitat été retenus en concertation avec le COPIL. Des thématiques Santé transversales s’articulaient raisonnablement avec les Industrie et commerce différents secteurs ont permis de dresser les contours de la vulnérabilité du territoire.

189

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

RESSOURCES EN EAU : Au terme de l’analyse détaillée, le bilan hydrique des principales nappes du territoire est déficitaire. L’effet du CC imputera une perte en ressources renouvelables, et les fragilisera davantage. Les mécanismes de la recharge artificielle peuvent être affectés par colmatage de leurs retenues (fortes crues). La fourniture en eau potable à partir des barrages sera aussi réduite. Par rapport aux phénomènes extrêmes, le territoire comporte plus que 260 points jugés sensibles aux inondations. Ce nombre peut être revu à la hausse. La vulnérabilité du secteur a été jugée élevée à très élevée selon les unités d’exposition. Les principaux indicateurs relevés par unité territoriale se présentent comme suit

Zone littorale : l’unité est exposée au problème préoccupant de l’intrusion marine. Elle connaitra aussi une augmentation de la demande en eau potable et touristique vu la pression démographique et la multitude des activités dont elle dispose. Le niveau de vulnérabilité est jugé très élevé

Zone de la plaine : Celle-ci connait une baisse piézométrique qui continuera si des mesures de mitigation ne sont pas prises. Une augmentation de la demande en eau agricole y est prévue. La zone de plaine est également très sensible aux phénomènes extrêmes (sécheresse et inondations). Les performances de la recharge artificielle, mis en place actuellement (seuils de recharge) peuvent être compromises par la turbidité des eaux de crue

Zone du Haut Atlas : le haut Atlas est de loin, l’unité la moins affectée du territoire, vu qu’elle est la mieux arrosée. Toutefois, cette unité connaitra une diminution des débits des sources, principal ressource utilisée par les riverains, et une augmentation des inondations. Le régime torrentiel des affluents en est la véritable conséquence de sa vulnérabilité.

Zone de l’Anti-Atlas : l’unité est particulièrement exposée au stress hydrique et manque d’infrastructures d’eau potable pérennes. Ne disposant d’une nappe généralisée, l’unité connaitra au fur et à mesure un tarissement des points d’eau et sera sévie par les périodes de sécheresse

Zone présaharienne : la vulnérabilité de cette unité est bien évidente vu son caractère présaharien et son climat sec. Le mode d’agriculture basée sur des ouvrages traditionnels tel que les khettaras sera affecté, et les périodes de sécheresse seront plus fréquentes et significatives AGRICULTURE : La baisse et la modification du régime des précipitations associées à une augmentation des températures et aux fortes valeurs de l’évapotranspiration potentielle auront un impact certain sur les deux composantes du secteur agricole, végétal et animal. A retenir que l’agriculture territoriale repose essentiellement sur une agriculture pluviale qui domine largement les superficies cultivées. L'augmentation de l'aridité aura ainsi, des répercussions négatives sur les rendements agricoles surtout à partir de 2030. Une réduction de 1/3 de la SAU est prévisible. Le territoire deviendrait à terme, à faible aptitude à inapte à la culture des céréales (blés) dans les zones bour. Des efforts sont enregistrés pour diminuer la demande en eau agricole. Néanmoins et en prenant en considération le CC, cette demande augmenterait de 8% à 15%. Quant au système oasien, les études disponibles mettent en garde une situation de pénurie. L’indicateur de la disponibilité en eau va continuer à croire, ce qui traduit un niveau de stress élevé. Dénotons en outre, le CC aura des incidences sur la production animale, en particulier sur le plan de la productivité des animaux et des modifications de la disponibilité de fourrage et de pâturage. La vulnérabilité du secteur a été jugée moyenne à très élevée selon les unités d’exposition. Les principaux indicateurs relevés par unité territoriale se présentent comme suit

Zone littorale : cette unité est de loin la moins vulnérable vu son caractère urbain. La vulnérabilité se ressentira surtout chez certains riverains pratiquant l’agriculture vivrière et aussi au niveau des espaces verts nécessiteuses d’eau

Zone de plaine : la SAU de cette unité sera réduite, avec une augmentation du coût du pompage (baisse piézométrique) pour les périmètres irrigués. La productivité animale sera également impactée négativement.

Zone du Haut Atlas : les terrasses cultivées dans cette unité seront affectées par les sécheresses récurrentes et la perte des débits des sources. Le cheptel sera aussi impacté.

190

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Zone de l’Anti Atlas : l’unité déjà vulnérable, connaitra encore une dégradation du rendement de l’agriculture avec une diminution substantielle du potentiel de fourrage et de pâturage.

Zone présaharienne : une pénalisation des cultures non résilientes en cours de développement dans cette unité par le stress hydrique est évidente. La dégradation accentuée du potentiel de fourrage et de pâturage FORET ET BIODIVERSITE : Le territoire est réputé par son espace arganeraie qui est particulièrement sensible au phénomène de désertification et à la dégradation. La pression du pâturage stimule davantage la sensibilité de cet écosystème. L’extension du bâti au aux dépens de la forêt d’arganier constitue en outre, un véritable fléau, notamment dans les zones limitrophes aux grands centres urbains du territoire. A ces pressions, viennent s’ajouter les prélèvements de biomasse sous forme de bois, le surpâturage, l’approfondissement de la nappe, la salinité des terres et des eaux, les périodes de chergui (plus de 50° à l’ombre), qui pénalisent et fragilisent davantage les ressources forestières du territoire. Le processus de dégradation des sols sera amplifié, par les sécheresses, il est déjà ressenti par le phénomène d’envasement de tous les barrages du territoire. Une moyenne de 40% de la superficie du territoire. Les pratiques pastorales connaitront un changement, dû essentiellement à la diminution des superficies. La biodiversité sera perturbée, avec une augmentation des taux d’extinction et un changement manifeste dans les périodes de reproduction Subissant déjà des pressions anthropiques et des dégradations environnementales (sécheresse, salinité, ensablement, Bayoud, invasions acridiennes…), l’écosystème présaharien, se retrouve au fur et à mesure face au défi additionnel du CC. D’autres contraintes plus significatives y sont associées, notamment la pénurie d’eau, l’augmentation de la fréquence des événements météorologiques extrêmes. La vulnérabilité du secteur a été jugée élevée à très élevée selon les unités d’exposition. Les principaux indicateurs relevés par unité territoriale se présentent comme suit

Zone littorale : connaitra une dégradation de l’Arganeraie, et une intensification de surpâturage. Cette unité connait en outre, l’augmentation de l’urbanisation et d’autres pressions anthropiques

Zone de plaine : une dégradation accrue de l’arganeraie est prévisible. Une dégradation de la qualité des eaux souterraines par la turbidité des crues est également à ne pas écarter

Zone du Haut Atlas : de par son redressement, les sols des versants connaitront une dégradation, avec une augmentation des prélèvements de bois de feu. Une détérioration de la biodiversité sera remarquée, notamment les espèces menacées

Zone de l’Anti Atlas : à l’instar des autres unités, l’arganeraie connaitra une dégradation. Le surpâturage et les changements des pratiques pastoraux seront fréquents. L’unité connaitra aussi une détérioration de sa biodiversité

Zone présaharienne : la pénurie de l’eau et l’augmentation des évènements météorologiques extrêmes stimuleront la dégradation de l’écosystème oasien, tout comme la détérioration de la faune des vertébrés LITTORAL ET PECHE : Le CC constitue une menace additionnelle, directe et indirecte, pour les écosystèmes océaniques et côtiers déjà fragilisés par d’autres pressions anthropiques. Sur un linéaire côtier d’environ 200 km de la façade atlantique, le littoral du territoire constitue l’une des grandes richesses et l’axe majeur autour duquel se structurent l’ensemble des activités industrielles et économiques et les agglomérations urbaines les plus importantes.

Les principaux facteurs de vulnérabilité du littoral au CC se résument à :

Une répartition hétérogène de la population régionale marquée par une grande concentration au niveau de l´agglomération du Grand Agadir. Les Communes Territoriales côtières abritent, en effet, environ 31% des habitants du territoire ; Une urbanisation rapide et mal maîtrisée et se faisant souvent au détriment de l´espace forestier

191

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

La présence de sources de pollution multiples et grandissantes d’origine terrestre (rejets directs et apports d’origine terrestre transportés par les cours d’eau) et maritime (volontaires ou accidentelles). Les mesures de mitigation apportées jusqu´à présent ne semblent pas être suffisantes pour maitriser les effets sur l’environnement et la société ; L’érosion côtière amplifiée par une exploitation non raisonnée des dunes côtières comme gisement de sable. Cela affecte de façon irréversible cet écosystème exceptionnel… A noter en outre, que les impacts CC sont perceptibles dans les écosystèmes marins. Ils se traduisent par un changement substantiel dans les stocks dans la répartition des espèces halieutiques. Une diminution des stocks en petits pélagiques est prévisible avec une perturbation de la distribution des ressources halieutiques d’une manière générale. SANTE : Le changement climatique représente une nouvelle menace importante pour la santé publique. Il agit en effet, sur plusieurs déterminants sociaux et environnementaux de la santé, à savoir : l´air pur, l´eau potable, la sécurité alimentaire, et la sécurité du logement. Il affecte ainsi plus spécifiquement les populations en situation vulnérable. Le territoire présente plusieurs indicateurs, mettant en évidence, la vulnérabilité importante de ce secteur quant au CC, à savoir :  Faible densité de médecins, ne dépassant 0.45/1000 hab.  Forte densité de la population au niveau des agglomérations urbaines entrainant une détérioration de la qualité de vie et de l´environnement, ainsi que l´augmentation de la prévalence des maladies non transmissibles  Grande disparité de l´offre sanitaire globale (public et privé) entre les zones rurales et celles urbaines  Eloignement du réseau d´établissements de soins de santé primaires des zones enclavées.  Taux de mortalité périnatale important  Taux importants de mortalité périnatale  Disparité significative, en matière d’accès aux infrastructures d’eau potable et d’assainissement liquide. Plusieurs maladies infectieuses ou chroniques qui sont directement ou indirectement sensibles au climat, sévissent le territoire. Ils ne peuvent qu’être amplifiés par l’effet du CC. Il s’agit du Paludisme, ou la leishmaniose, ainsi que des deux maladies à transport hydrique, à savoir la typhoïde et l´hépatite virale épidémique Le caractère aride du territoire et la récurrence des fréquences des vagues de chaleur constitueraient aussi des facteurs aggravants un risque probable sur les personnes âgés et les enfants en bas âge (maladies cardiovasculaires ou respiratoires). L’augmentation des cas de maladies diarrhéiques est également à envisager. A retenir enfin, les risques d’envenimations scorpioniques et ophidiennes qui constituent d’ailleurs un problème de santé publique au Maroc, et sont loin d’être maitrisés. L’évaluation par unité territoriale, permet de se prononcer sur un niveau de vulnérabilité élevé à très élevé. La zone du littoral est soumise aux maladies types « urbaines » La zone de plaine : est soumise aux différentes maladies sus mentionnées. Le risque de déshydratation de femmes et enfants lors de la cueillette des fruits d’argan est à prévoir La zone du Haut et Anti-Atlas : tous les risques sus cités sont envisageables. L’éloignement et l’enclavement constituent également un facteur de vulnérabilité considérable La zone présaharienne : de par son caractère aride, les risques des maladies est plus élevés. L’unité est aussi éloignée et ne possède pas d’infrastructures sanitaires convenables. Les risques sont très élevés de piqûres et envenimations scorpioniques TOURISME : Le territoire est l’une des destinations les plus prisées à l’échelle nationale. Il referme des atouts multiples aussi bien sur le plan climat que paysages naturel et infrastructures d´accueil touristiques. La concrétisation de la vision stratégique 2020, passera par une augmentation conséquente des infrastructures touristiques et la multiplication par deux du nombre d´arrivées de touristes. Plusieurs vulnérabilités sont recensées quant au CC, et se résument comme suit :

192

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Augmentation des risques climatiques et sécurité des touristes : Le territoire est caractérisé par un relief montagneux qui s´étend sur plus 70% de sa superficie. Il compte également plusieurs communes littorales à attraits touristiques en aval des principaux cours d´eau de la région. Ces dernières sont particulièrement affectées par les risques d´inondations et de la sécheresse Érosion du littoral et impact sur les stations balnéaires : le territoire s’appuie sur son littoral pour le développement des stations balnéaires et promouvoir son produit touristique classique. Toutefois le littoral est déjà fragilisé, et subit plusieurs pressions anthropiques. La menace récente de l´élévation du niveau de mer viendra en outre, s´ajouter auxdits facteurs, compromettant ainsi la sécurité des touristes et accélérant le processus de l’érosion des côtes. Augmentation de la température et son impact sur le tourisme de montagnes : Le territoire est doté d’une infrastructure convenable pour les sports d’hiver, au niveau du massif Toubkal. Dans le contexte du réchauffement climatique, l´augmentation de la température moyenne aurait un impact éminent sur le début de la période d´enneigement et sa durée, ainsi que l´épaisseur du manteau neigeux. Dégradation de la qualité d´eau et conflits d’usages : Malgré son faible niveau de consommation en eau en comparaison avec le secteur agricole, les répercussions de la nouvelle donne climatique sont susceptibles de faire paraitre des conflits d´usages par rapport à des ressources en eau de plus en plus rare. D’ailleurs, les tendances de l’évolution de la consommation en eau mensuelle des principales unités touristiques montrent une forte demande en eau potable lors de la période estivale, chiffrée de 40% de la consommation normale. Intrusion marine et salinité des eaux des puits des unités hôtelières de la baie d’Agadir : Les établissements opérant dans le segment balnéaire se concentrent le long de la baie d’Agadir. Ils exploitent à cet effet, les ressources en eau souterraines par captages (forages ou puits) pour répondre aux besoins des équipements et des infrastructures (centres aquatiques, piscines, thalassothérapie, golf, sanitaire, maintenance, lavage, arrosage etc...). La pression par pompage exercée par ces établissements sur une nappe déjà déprimée (vu le déficit hydrique en amont), a conduit visiblement au phénomène de l’intrusion marine le long de la baie d’Agadir. Perturbation de l’offre touristique du territoire : Il est admis par les professionnels du secteur, que le climat, constitue un indicateur prépondérant dans l’industrie touristique. Celui-ci définit en fait, la durée et la qualité des saisons touristiques et joue un rôle majeur dans le choix des destinations et des dépenses des touristes. D’autres paramètres physiques s’inscrivent aussi, dans la compétitivité de l’offre touristique, notamment la qualité des eaux de baignade, les niches de biodiversité, ou la qualité des espaces naturels. Les maladies notamment hydriques, ou les risques aux envenimations scorpioniques et ophidiennes peuvent influencer la réputation d’une destination touristique. A cet égard, l’impact du CC sur l’industrie touristique proprement dite, est évident. L’évaluation par unité territoriale, permet de se prononcer sur un niveau de vulnérabilité moyen à très élevé, résumé succinctement comme suit : Zone littorale : risque d’intrusion marine et dégradation des eaux souterraines. L’érosion du littoral et l’augmentation du risque de la sécurité des touristes sont aussi des facteurs de vulnérabilité retenus pour cette unité Zone de plaine : les vagues de chaleur compromettant la santé de touristes âgés constitue le facteur principal de la vulnérabilité de cette unité Zones du Haut Atlas et de l’Anti Atlas : l’attractivité de cette unité peut être touchée. La sécurité des touristes peut être compromise Zone présaharienne : l’offre touristique peut être perturbée avec un risque élevé pour la santé des touristes

193

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

HABITAT : Ce secteur a été considéré vulnérable compte tenu de la nouvelle donne à l’échelle du territoire à savoir la pression démographique sur le grand Agadir, induisant inévitablement à la prolifération de l’habitat non réglementé. Ce dernier ne prend pas en considération les risques liés aux évènements extrêmes, particulièrement les inondations. Le territoire a été sévi en 2010 par des inondations ayant causé la perte de plus que 1000 habitats. L’augmentation de la fréquence des périodes caniculaires, constitue également un facteur de vulnérabilité à l’échelle urbain. Il se traduirait par la création «d’ilôts de chaleur urbain» notamment dans les quartiers denses et peu aérés. Par ailleurs, et bien que peu documenté, l’augmentation des fréquences extrêmes, affecte véritablement les fondations en sols notamment : argileux, marneux et sableux. Le territoire repose dans plusieurs endroits sur des terrains tendres semblables. Les risques géotechniques, ne se traduisent pas des tassements, des glissements probables et donc une instabilité des structures. Le cas est plus préoccupant au milieu rural. Les habitations n’ont pas généralement une assise sur un substratum, et soumises aux effondrements lors de périodes pluvieuses. Les matériaux de construction de ces habitations en terre locale (donc à fraction argileuse importante), favorise le phénomène de dessiccation sur les murs fondés sans armature D’autres secteurs connexes ont été jugés également vulnérables au CC. Il s’agit de : TRANSPORT ET INFRASTRUCUTURES LINEAIRES : Pour lequel le CC peut perturber la structure des chaussées (l’amollissement de la chaussée et la formation d’ornières). Le risque d’accidents peut augmenter lors de périodes de canicules. Par ailleurs, les ponts et ouvrages de chaussées sont souvent vulnérables aux risques extrêmes, particulièrement les inondations INDUSTRIE ET PME : Plusieurs facteurs de vulnérabilité sont recensés pour ce secteur, particulièrement la perturbation de la productivité lors de périodes caniculaires, le manque en ressources en eau ou également les pertes en productivité lors de périodes de crues : transport, circulation de marchandises, etc…

ANALYSE DE LA CAPACITE DE RESILIENCE DU TERRITOIRE

L’analyse de la capacité de résilience du territoire est un élément clé dans la méthodologie de mise en œuvre du PTRC. Elle permet de situer l’appropriation intrinsèque des parties prenantes quant à l’ACC, et structurer les priorités du plan d’action. Les données collectées, et les ateliers de concertation ont permis en outre, de statuer sur les bonnes pratiques locales. Ainsi, l’analyse sectorielle a permis de tirer les constatations suivantes : RESSOURCES EN EAU : Il s’agit dans le fond d’une thématique centrale, et prioritaire pour un territoire, déclaré déficitaire depuis au moins deux décennies. Le territoire est doté d’un Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau, dit PDAIRE datant de 2007 pour le bassin versant de SM, et de 2009 pour le bas Draa. Le PDAIRE s’inscrit dans la déclinaison territoriale (par bassin versant) de la Stratégie Nationale de l’Eau (SNE). La gouvernance déconcentrée du patrimoine des Ressources en Eau est donc assez avancée, conformément aux orientations de la politique de l’eau 10-95 qui offre à l’ABHSMD beaucoup de pouvoirs décisionnels, même à caractère stratégique. Sur le plan technique, le PDAIRE avait annoncé des scénarios catastrophiques, à l’horizon 2020, de la nappe de Souss si des mesures palliatives urgentes ne sont pas mises en place. Le déficit hydrique de la nappe et les pertes en réserves, sans prendre en considération, les enjeux du CC, était structurellement admis et consenti. Cela a stimulé une prise de conscience de tous les acteurs concernés, y compris les agriculteurs, de se mettre à table, et élaborer le contrat de nappe, la première à l’échelle nationale. Ce contrat de nappe constitue jusqu’à date, la plateforme de négociations des dotations, et des financements mutualisés entre les acteurs. Une première convention cadre émanant, dudit contrat, a été signée et prendra fin incessamment. Une deuxième convention est en cours d’élaboration. Rappelons que le contrat de nappe est véhiculé par 4 axes d’intervention à savoir

194

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Economie et valorisation des eaux d’irrigation : reconversion des périmètres irrigués, la valorisation de barrages et le renforcement du rôle de la police de l’eau (pour le contrôle de l’arrêt des extensions, notamment) Recherche appliquée : en dotant le territoire, d’une structure dédiée à la recherche agronomique (AGROTECH…) Mobilisation de ressources souterraines : en intensifiant la prospection et les connaissances hydrogéologiques, notamment relatives aux aquifères profonds méconnus Mobilisation de ressources superficielles : en édifiant les barrages D’autres programmes sont en cours de réalisation inscrits dans le cadre de la généralisation de l’eau potable en milieu rural, et l’assainissement liquide. Parallèlement plusieurs études de faisabilité et de planification sont disponibles. La plus pertinente, par rapport à l’esprit du projet du PTRC pour son volet adaptation se rapporte à la collecte et la valorisation des eaux pluviales. Inspirée de la pratique traditionnelle du territoire (métifas, notamment) un schéma directeur de collecte d’eau pluviale est réalisé. Il a inventorié techniquement tous les sites propices, évalué le potentiel en collecte d’eau pluviale et a chiffré les investissements. Il est inopportun de ne pas signaler aussi, les deux projets structurants dédiés à l’agriculture caractérisant le territoire, à savoir : Projet PPP du périmètre El Guerdane : une expérience inédite en matière de la gestion déléguée au secteur privée d’un projet à caractère publique. Projet PPP de la station de dessalement de Chtouka : en cours de finalisation. Cette usine serait la première à l’échelle nationale dédiée à l’agriculture et viendra en complément du contrat de nappe de la nappe de Chtouka en cours d’élaboration. Il faut dire que l’expérience du contrat de nappe de Souss, ne doit pas se limiter aux deux nappes généralisées du territoire. Les unités du Drâa semblent de plus en plus vulnérables, nécessitant l’activation d’un processus de gouvernance de la ressource en eau similaire à Souss. Le diagnostic a permis d’enregistrer un retard considérable en matière de réutilisation des eaux usées épurées dû selon les acteurs rencontrés aux démarches organisationnelles et institutionnelles peu clarifiées. Le territoire dispose d’un potentiel en EUE, important. Le plus significatif est celui de la STEP de la RAMSA à Agadir, qui peut couvrir 25% du besoin du Grand Agadir. Le projet est disponible, nécessite d’être concrétisé. Le milieu rural peut également tirer profit de cette ressource non conventionnelle, si les projets de STEP existants sont rallongés vers le stade de traitement approprié pour la réutilisation. Un travail de communication, et de sensibilisation devrait accompagner ces investissements s’ils sont engagés. Un sous bassin du territoire (Arghene à l’Anti Atlas) a fait objet d’une expérience inédite, appuyée par la coopération internationale, à savoir la mise en œuvre d’un Schéma d’Aménagement et de Gestion Intégrée (SAGIE) du bassin Arghene. Cette expérience pilote nécessite d’être capitalisée et dupliquée. AGRICULTURE : Outre, les engagements pris par le secteur dans le cadre du contrat nappe, le pilier I du PAR-SM, est en phase de croisière et a atteint des objectifs jugés satisfaisants. A rappeler que le pilier I du PAR, implique la création de pôles de développement agricoles et agroalimentaires à forte valeur ajoutée, le déclenchement d’investissement massif autour de nouveaux acteurs à forte capacité managériale, rationalisation des structures de l’industrie et mutualisation des moyens autours de GIE privés et de groupements interprofessionnels. En terme de filières, les projets lancés dans le cadre du pilier I du PAR, les agrumes et le maraîchage et deux filières animales (lait et viande rouge). Par rapport aux coûts des investissements engagés, la filière agrumicole et laitière s´accaparent de 4 Milliards dhs, soit 87 % du montant total des investissements Quant au Pilier II du PAR-SM, destiné à aider les petits agriculteurs, particulièrement des zones montagnardes et oasiennes, à accéder à l’économie marchande dans une optique de durabilité, via l’agriculture solidaire. Les indicateurs sont très satisfaisants. Des acquis sont atteints dans la valorisation des filières d’olivier, de cactus, Safran, Caroubier, dattes et autres produits PAM. L’agriculture est concernée aussi par l’économie de l’eau, par l’entremise du programme PNEEI, qui vise la modernisation des équipements hydroagricoles sur une superficie de 6.130 ha et la reconversion individuelle d´un superficie de 50.000 ha en irrigation localisée.33000 ha sont déjà reconverties en irrigation localisée. Une deuxième tranche est en cours d’exécution. Les agriculteurs du territoire sont aussi très performants (création des AUEA pour une bonne gestion de l’eau d’irrigation) selon les indicateurs de valorisation de l´eau d´irrigation.

195

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

D’autres acquis sont constatés, notamment en matière de gestion des espaces pastoraux et sylvo- pastoraux, grâce au PDPRT qui vise à améliorer les revenus des éleveurs transhumant en assurant l´organisation du phénomène de transhumance et la préservation de la biodiversité des espaces pastoraux et sylvo-pastoraux. 420 Mdhs est investi pour une période de mise en œuvre de 2015 à 2017. Les provinces concernées sont : Taroudant, Chtouka Ait Baha, Tiznit, Tata. A retenir en outre, le PMV a intégré dans son sixième fondement la dimension de développement durable et lutte contre les impacts du CC, en vue de promouvoir une agriculture nationale résiliente aux effets du CC et faiblement carbonée, En dehors, des projets structurants, et le long des versants du Haut et l’Anti Atlas du territoire, se développent des pratiques agricoles résilientes, adaptées au contexte morphologique, hydrologique et pédologique de ces zones. Les terrasses en banquettes sur contours sont construites sur des pentes très raides pour combiner la conservation du sol et de l'eau. FORET ET BIODIVERSITE : Un certain nombre de stratégies, plans et programmes contribuent de manière directe ou indirecte à atténuer les impacts issus du réchauffement climatique et à favoriser l´ACC du secteur des forêts et biodiversité. Dans ce sens plusieurs actions concernent le territoire, relevant du Plan National d’Aménagement des bassins versants, Plan d´Action National de Lutte contre la désertification, Plan Directeur de Reboisement, Programme Forestier National, Stratégie Nationale des Aires Protégées. Plan National de la Restructuration et du Développement, de la Palmeraie ou de la Stratégie nationale pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité.

Un Plan décennal de développement forestier et de lutte contre la désertification est en cours d’exécution à l’échelle du territoire. Il est très ciblé, dans le détail, et par unité territoriale. Il participe notamment à la protection, contre l’Érosion hydrique et la lutter contre les Risques d’incendies. Les espèces menacées et la dégradation des écosystèmes font également partie des composantes traitées par ce plan. Retenons que d’autres axes transverses s’articulent aussi notamment,

 Conservation du patrimoine foncier du domaine forestier ;  Valorisation des ressources piscicoles et cynégétiques dans la Région ;  Aménagement des forêts urbaines et péri-urbaines ;  Accompagnement du plan régional de la Conservation et la Gestion des ongulés ;  Appui de la mise en œuvre au niveau de la région, de la stratégie nationale pour la conservation et la gestion des ongulés sauvages ;  Prévention et la lutte contre les incendies dans la zone du Haut atlas ;  Etudes stratégiques (aménagement des écosystèmes forestiers, aménagement des bassins versants …) ;  Mise en œuvre du PANLCD – version actualisée ;  Projet de production de plants forestiers.

LITTORAL ET PECHE : Il y’a lieu de signaler la mise en vigueur en 2015, de la nouvelle Loi n°81-12 relative au littoral, qui ’inscrit dans le cadre des objectifs de la Loi Cadre portant Charte Nationale de l'Environnement et du Développement Durable. Cette nouvelle loi, préconise une approche de gestion intégrée sur la base des données scientifiques, et prend en considération l’impact du changement climatique sur le littoral. A rappeler aussi, que cette loi fixe les principes fondamentaux de gestion intégrée du littoral en tant que processus de gestion transversal impliquant la prise en compte simultanée de différents intérêts dans le littoral dont en particulier la prise en compte systématique de l’environnement pour toutes les décisions affectant ce territoire fragile. En matière de lutte contre la pollution, la loi sur le littoral interdit tout rejet causant une pollution du littoral et soumet à autorisation le déversement de rejets liquides qui ne dépassent pas les valeurs limites moyennant le paiement d’une redevance. Dans un cadre plus élaboré, s’inscrit un mode de gouvernance similaire à la GIRE mais à l’échelle du littoral du territoire, à savoir la Gestion Intégrée des Zones Côtières (GIZC). La GIZC regroupe les grands principes de l’approche écosystémique dans le continuum terre/mer, considéré comme un système global, social et écologique, articulé à plusieurs échelles. La mise en place d´une telle approche nécessite d´agir à tous les niveaux en vue d´assurer une gestion holistique et intégrée des ressources côtières pour un développement durable à long terme de la région

196

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Par rapport à la durabilité de la ressources halieutique, il y’a lieu de souligner que le territoire dispose de plans d´aménagements des pêcheries, qui est un outil de mise en œuvre de l´axe durabilité de la stratégie Halieutis. , ils visent principalement à :  Protéger et assurer la pérennité des espèces vulnérables et exposés à la surpêche ;  Procurer plus de visibilité aux acteurs économiques pour confronter leur investissements ;  Et responsabiliser les différents opérateurs du secteur. Retenons aussi, que le territoire dispose d’un parc Haliopolis, qui est le premier parc d’activité du Maroc à être dédié à la valorisation des produits de la mer. L’ensemble de la filière est intégrée sur le site, à savoir la transformation, les industries de support, les services aux entreprises et aux personnes, la recherche et le développement ainsi que la formation. Le parc Haliopolis Agadir constitue une composante importante de la stratégie Halieutis, il s´étend sur une superficie de 150 ha, dont 46 ha dédiés aux industries de transformation, avec un coût global d’investissement de 6,6 Milliards de dhs et prévoit à terme la création de 20.000 emplois, dont 13 000 emplois directs Le territoire est concerné, également par le développement des Points de Débarquement Aménagés (PDA), inscrits dans le cadre du programme Halieutis. En 2014, le territoire était couvert des PDA suivants : Tiguert, Immiouddar, Imourran, Tifnit, Aglou, Sidi Boulfdel, r’Kount. Les aménagements comprennent notamment : la construction de magasins ou la mise en place de plates formes. TOURISME : A l’instar des autres régions du Royaume, le territoire est imprégné par la nouvelle vision 2020 qui met au cœur de sa préoccupation l’enjeu de la durabilité, comme levier de différentiation et de positionnement de la destination marocaine. Ainsi, le projet SAPST constitue l’un des modèles, nouvelle génération de la station balnéaire, le plus réussi au Maroc. Situé au Nord du territoire, cette infrastructure est engagée dans plusieurs démarches de certification (ISO 9001, ISO 14001, OHSAS 18001). La SAPST s’est, projetée aussi dans une autre version de l’industrie touristique moderne, en étant reconnu par le programme de certification Green Globe, qui exige répondre un standard international, conforme à la RSE. Un autre modèle du tourisme résilient existe au territoire. Il est représenté par 11 établissements qui détiennent l’écolabel « clé verte », qui une démarche volontaire axé sur critères obligatoires de l’intégration des aspects écologiques et environnementaux dans la pratique de l’unité hôtelière. la Clé verte est également un engagement dans la sensibilisation, la formation, la gestion de l’eau, de l’énergie et la responsabilité sociétale. Le territoire est en cours de développer plusieurs Pays d’Accueil Touristique (PAT) qui représentent une nouvelle offre de niche touristique « résiliente ». L’objet des PAT est de promouvoir l’authenticité rurale tout en structurant le secteur touristique rural Le territoire se positionne comme pionnier en termes de durabilité grâce à de nombreuses initiatives en tourisme responsable. En effet, plus de 20% des lauréats des Trophées nationaux de tourisme responsable ont leur siège à Agadir soit un total de 5 structures depuis la première édition des trophées en 2008 à savoir l’ONG Migrations et développement en 2008, l’écolodge Atlas Kasbah en 2009, le Club Robinson d’Agadir et Progrès Action Citoyenne en 2010 et le Réseau de Développement Touristique Rural en 2012. En termes de capitalisation, le territoire sera doté incessamment d’un guide écotourisme dans le cadre des projets POCTEFEX de coopération transfrontalière atlantique Région de Souss Massa/ Gouvernement des Iles Canaries SANTE : A l’instar des autres secteurs stratégiques, la régionalisation du secteur de la santé est considérée comme une vision d’avenir pour son développement. Elle apparaît également comme étant la voie incontournable pour la concrétisation de la politique de proximité et l’amélioration des conditions d’accès des citoyens aux soins. Selon la Loi Organique 111-14 relative aux régions, la santé figure parmi les domaines de compétences transférées de l’Etat. Ledit transfert sera opéré en prenant en compte les principes de progressivité et de différenciation entre les régions. La nouvelle loi organique prévoit également la mise en place d’un cadre régional de gouvernance et de gestion où les directions régionales de santé seront appelées à jouer un rôle plus grand. Par ailleurs, plus que 700 000 de la population du territoire profite du Régime d’Assistance Médicale (RAMED) qui concerne les personnes démunies (travailleurs informels, pensionnaires des établissements pénitenciers, orphelins, personnes sans emploi…). Le RAMED permet à ces

197

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

populations de bénéficier de la gratuité des soins et des prestations médicales obtenues dans les hôpitaux publics, les centres de santé et les services sanitaires HABITAT : Plusieurs projets structurant à mettre au profit de la population vulnérable du territoire concernés par le programme de logement sociaux (18 000 logements durant la période 2005-2014 pour le Grand Agadir), ou par le programme «villes sans bidonvilles» : en termes de planification, Un SDAU a été établi pour le Grand Agadir en 2011. Ce document permettra de déterminer pour les 25 années à venir, les nouvelles zones ouvertes à l’urbanisation et limitera de la prolifération de l’habitat non réglementé. A noter que ce SDAU couvre une superficie de 2200 km² (13 Communes Territoriales et 6 Municipalités), soit 60% de la population urbaine du territoire. Le territoire s’est doté également par une nouvelle Agence Urbaine à Taroudant, qui a pour mission la gestion des documents d’urbanisme au niveau de la Province de Taroudant et de Tiznit. SECTEURS TRANSVERSES : Connaissance météorologique : le territoire dispose de sa direction régionale de la météorologie, qui œuvre à la qui assure dans le cadre de ses attributions, l’observation et la prévision météorologique par le biais d’un réseau de surveillance dédié à cette fonction. D’autres réseaux de mesure sont disponibles et gérés par d’autres institutions, notamment l’ABHSMD qui dispose d’un réseau hydro-climatologique, hydrométrique et piézométrique. L’échange de l’information et la consolidation des données n’est pas, toutefois, à l’ordre du jour La planification territoriale et l’ACC : Certaines Communes Territoriales ont bénéficié d’un projet de l’intégration des risques climatiques et de rendre les PCD résilients. Dans le même sens, un projet dont a bénéficié le territoire avait pour objectif l’ancrage du développement durable au niveau local. Développement humain et social : le territoire tire profit de l’INDH, qui lutte contre la pauvreté en milieu rural, et la précarité. Il est également sujet de plusieurs projets mutualisés par l’ADS, qui a financé depuis 2010, plus que 90 projets ayant attrait à : la Valorisation transformation et commercialisation des produits de la pêche, agricole, et d’élevage, ou la promotion de l’infrastructure touristique (en faveur du PAT de Tafraout). Éducation la recherche scientifique : le territoire est concerné par la réforme du système éducatif qui cible la généralisation de l’enseignement fondée sur l’égalité des chances comme priorité sociétale déterminante pour la réalisation de l’équité, tant au niveau éducatif et social qu’au niveau du genre, pour l’éradication des divers types de disparités et pour le développement d’une société inclusive et solidaire. Plusieurs structures dédiées à la recherche scientifique, opèrent à l’échelle du territoire, en autres : CENTRE REGIONAL DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE D'AGADIR (CRRA) : qui dispose de deux unités de recherche (UR) : la première s´intéresse aux thématiques de valorisation et de la productivité intégrée de l’eau et des cultures intensives et biologiques, tandis que la deuxième a pour mission le développement et la valorisation des Ressources Naturelles et des produits de Terroirs. CONSEIL REGIONAL CONSULTATIF D’ORIENTATION DE LA RECHERCHE : chargé d’exprimer les besoins de la région en matière de recherche et de transfert de technologies, et de conseiller le CRRA sur les politiques à mettre en œuvre dans ces domaines en vue de répondre aux besoins du développement agricole

PARC NATIONAL DE SOUSS MASSA : La direction du PNSM a encadré une cinquantaine de travaux de fin d’étude ou de stage qui porte sur les aspects relatifs à la biodiversité, le développement durable, la communication et l’écotourisme

UNIVERSITE IBN ZOHR : qui compte autour de 300 sujets pertinents traitant les différentes composantes conceptuelles de l’ACC, analysant en profondeur les aspects de la vulnérabilité ou la sensibilité, mais aussi des recherches poussées dans le climat. Les effets sociaux connexes au CC (entre autres la migration, la pauvreté, la dynamique territoriale) constituent en outre, un axe de recherche très prisé.

Issue des orientations du contrat cadre, l’Association AGROTECH, fut créée en mars 2006, dont le but est de mettre en place un centre d’activités de pointe dans le domaine de l’agro-technologie, d’assister les entreprises dans le domaine de la recherche et/ou du développement des biotechnologies alimentaires. Elle joue aussi le rôle conseillère en matière d’implantation d’unités d’industrie agroalimentaire. Trois axes de recherche, sont traités par AGROTECH, notamment un Programme dédié à l´économie d’eau.

198

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

CAPACITES DE RESILIENCE PAR RAPPORT AUX PHENOMENES EXTREMES : Protection contre les inondations : Le territoire est concerné par le Programme National des Inondations, qui constitue une des attributions clés de l’ABHSMD. Par rapport à la gestion des risques aux inondations, un comité de vigilance existe, parfaitement encadré par la Wilaya. Prévention et lutte contre les feux de forêts : plusieurs actions sont acquises qu’elles soient à caractère spécifique (notamment un programme de réhabilitation de l’incendie d’Ameskroud) ou curative (la prévention, la détection et l´alerte,). Lutte antiacridienne : Une stratégie de prévention et de lutte antiacridienne est mise en œuvre, des organes de gouvernances des crises sont assez rodés et des cadres de coopération et d´échanges avec les pays concernés et les organismes internationaux sont opérationnels.

199

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

200

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

ANNEXES : Annexe 1 : Glossaire

BILAN HYDRIQUE DES NAPPES : Le bilan des nappes est un outil d’évaluation des ressources logiquement exploitable (à long terme), tenant compte des contraintes hydriques, mais également des différents usages. Plusieurs modes d’évaluation existent, notamment de la modélisation hydrogéologique. Sur le plan technique, les bilans hydrogéologiques restent souvent rapprochés par des approximations soutenables. Ils sont sujets d’actualisation, mais nécessitent pour cela des budgets conséquents (campagnes de mesure, expertise, etc…). SCENARIOS DE L’IPCC Le bilan mondial des connaissances scientifiques en matière de CC, est explicité dans la publication du 5ème rapport de l’IPCC intitulé : Changements climatiques 2014 : incidences, adaptation et vulnérabilité. Scindé en deux parties (Partie A : aspects mondiaux et sectoriels et Partie B : Aspects Régionaux), le document, établit une nouvelle approche des représentations climatiques de référence (différente de celle présentée dans les rapports précédents notamment le 4ème rapport du GIEC), intégrant désormais, comme point d’entrée, et simultanément :  les profils techniques d’évolution de concentration de gaz à effet de serre, d’ozone et de précurseurs des aérosols représentatives d’un accroissement du bilan énergétique dite les RCP (Representative Concentration Pathways)  les déterminants d’évolution socio-économique (Socio-economic Scenarios : SSPs). Ces déterminants inscrivent les politiques en changement climatique (particulièrement les défis à porter en matière d’atténuation et d’adaptation). Sur cette base, les anciens scénarios connus sous le nom de SRES (Special Report on Emissions Scenarios) ne sont plus d’actualité, donnant lieu aux profils RCP (Representative Concentration Pathways), comme scénario de référence de l’évolution du forçage radioactif sur la période 2006-2300 (les RCP sont également définis par les Concentrations en GES au tableau ci-dessous) et aux SSP comme politiques et scénarios de développement socio-économique. RCP : QUATRE SCENARIOS RCP SONT RETENUS A L’ECHELLE PLANETAIRE A SAVOIR : Nom Forçage radiatif Concentration en GES Trajectoire Croissante (scénario RCP pessimiste, les émissions en >8.5 Wm-² en 2100 >1370 eq CO2 en 2100 8.5 GES continuent à augmenter au rythme actuel) Autour de 6 Wm-² Autour de 850 eq CO2 RCP stabilisé à partir de stabilisé à partir de 2040, et 6.0 2060, et même après Stabilisation (à un niveau moyen) même après 2100 2100 Autour de 4,5 Wm-² Autour de 660 eq CO2 RCP stabilisé à partir de stabilisé à partir de 2040, et 4.5 2040, et même après Stabilisation (à un niveau faible) même après 2100 2100 RCP Pic en 2050 à 3 Wm-² Pic en 2050 à 490 eq CO2 à très faible émission (scénario le 2.6 puis déclin puis déclin plus optimiste) Scénarios climatiques sur la base des RCP SSP (REPRESENTATIONS DES ÉVOLUTIONS SOCIALES ET ÉCONOMIQUES) Les SSP représentent en quelque sorte, les défis des Sociétés en matière d’atténuation et adaptation. Ils ont une représentation matricielle, en 5 modes stratégiques (politiques, économiques ou sociales), abstraction faite, des évolutions climatiques (RCP). Il s’agit de :  SSP1 (faible défi d’adaptation, faible défi d’atténuation) : décrit un monde favorisant la coopération internationale et donnant priorité au développement durable  SSP2 : (moyens défis d’adaptation et d’atténuation) : décrit un monde caractérisé par la poursuite des tendances actuelles  SSP3 (forts défis d’adaptation et d’atténuation) : représente une fragmentation du monde et une compétition entre pays, avec une croissance économique lente, des politiques orientées vers la sécurité.

201

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

 SSP4 : (défi élevé en adaptation et faible défi en atténuation) : pousserait à un modèle mondial inégale, ou les pays affectés par les CC seront « responsables » devant des pays émetteurs de GES et pratiquant des politiques d’atténuation moins restrictives  SSP5 : (faible défi adaptation et fort défi d’atténuation) : décrit une trajectoire d’un monde traditionnel ou les pays en voie de développement s’appuieront sur la consommation d’énergies et augmenteront au fur et à mesure leur capacités d’adaptation notamment au recul de la pauvreté L’articulation des Scénarios sociaux et économiques par rapport aux scénarios climatiques est représentée par la figure suivante : Il parait de la lecture du diagramme quatre éléments fondamentaux à savoir :  paradoxalement les stratégies à forte capacité d’adaptation et d’atténuation ne convergent pas avec le modèle RCP2.5, soit le scénario climatique le plus optimiste.  Le modèle socio-économique basé sur un développement durable (SSP1) ne conduira pas, néanmoins, à un modèle climatique à forte émission (RCP 8.5 ou RCP 6.0).  Il est possible que certains scénarios, même en l’absence de politiques climatiques (d’adaptation et/ou d’atténuation), conduisent à un forçage radiatif inférieur à 8.5 en 2100 (RCP 8.5), grâce notamment à un changement technologie vers l’économie verte, ou le choix volontaire d’un mode de vie sobre en Carbonne Les modèles actuels traités par GIEC s’inscrivent dans la démarche matricielle traitée ci haut. Des scénarios sur la base de politiques climatiques « communes et consensuelles » sont construits. Ils sont par la suite déclinés pour chaque scénario d’évolution sociale et économique (SSP1, SSP2, …) en vue de conduire le forçage radiatif correspondant (RCP2.5, etc…). Ce processus dit « en parallèle » permet aussi de définir pour chaque RCP ciblé, les coûts d’atténuation et d’adaptation y afférents ainsi que les coûts des impacts résiduels (dégradations écosystémiques, inconfort lié à la température, etc…). C’est dans ce sens que la démarche matricielle, permet d’explorer une large gamme de combinaisons pertinentes entre différents facteurs (climatiques, socioéconomiques, financiers, etc...). SECHERESSES Paradoxalement, la sécheresse constitue un aspect normal et récurrent du climat. A la différence de l’aridité qui renvoie à une caractéristique climatique permanente. La sécheresse se définit comme étant un évènement temporaire résultant d’une réduction des précipitations au cours d’une période étendue (une saison ou même plus). Elle entraine par cet effet, des pénuries d’eau pour certaines activités ainsi que certains groupes ou secteurs environnementaux. TYPOLOGIES DE SECHERESSE : Sur le plan technique, plusieurs typologies de sécheresse existent, selon l’angle de l’analyse et de perception par rapport au cycle de l’eau. Elles sont représentées dans le diagramme suivant qui différencie entre une sécheresse météorologique (déficit physique de la pluviométrie), sécheresse agricole (manque d’humidité dans les sols pour supporter une production de cultures ou de fourragers), déficit hydrologique (déficit en eaux superficielles et/ou souterraines).

Une dernière typologie de sécheresse renvoie à la sécheresse dite socio-économique. Elle repose sur le rapport existant entre l’offre et la demande de denrées ou de biens économiques donnés, dont la disponibilité dépend de la pluviométrie. Une autre composante plutôt opérationnelle liée à la sécheresse hydrologique existe. Il s’agit de la pénurie d’alimentation en eau potable. Elle est assez représentative au niveau du territoire. METHODES DE CARACTERISATION : Il existe une multitude de méthodes permettant la caractérisation de la sécheresse :

 La méthode SPI  La méthode de l’Indice Pluviométrique  La méthode des déciles  La méthode de l’indice d’écart à la moyenne  La méthode de l’indice du déficit climatique La méthode de l’indice pluviométrique est la plus couramment utilisée pour sa simplicité. Elle permet de caractériser la sécheresse hydrologique. La méthode d’indice d’écart à la moyenne est également appréciée par plusieurs hydrologues. Analytiquement ces deux indices se calculent comme suit :

202

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Définition de l’indice pluviométrique L’indice annuel de pluviométrie ou de pluviosité se définit simplement comme étant le rapport entre la pluie annuelle d’une année donnée i à la pluie moyenne. une année est humide si, l’indice pluviométrique est supérieur (ou égal) à 1 une année est sèche si l’indice pluviométrique est inférieur à 1 Définition de l’indice d’écart à la moyenne l’écart à la moyenne est défini comme la différence entre le cumul des précipitations d’une année et le cumul moyen annuel des précipitations sur la période d’observation cet indice est souvent utilisé pour caractériser la sécheresse météorologique. C’est par ailleurs, l’indice le plus utilisé pour estimer le déficit pluviométrique à l’échelle d’une année Caractérisation de la sècheresse du territoire

EVAPOTRANSPIRATION DE REFERENCE (ET0) Ou évapotranspiration potentielle, est défini comme l'ensemble des pertes en eau par évaporation et transpiration d'une surface de gazon de hauteur uniforme, couvrant totalement le terrain, en pleine période de croissance, recouvrant complètement le sol et abondamment pourvue en eau.

ETc(t) = Kc x ETo(t) où: t = période de temps (jours)

ETc(t) = évapotranspiration potentielle de la culture au cours de la période de temps donnée (mm)

ETo(t) = évapotranspiration de référence au cours de la période de temps donnée (mm)

Kc = coefficient cultural ou d’affectation des sols (-)

UPWELLING La remontée d'eau (upwelling en anglais) est un phénomène océanographique qui se produit lorsque de forts vents marins (généralement des vents saisonniers) poussent l'eau de surface des océans laissant ainsi un vide où peuvent remonter les eaux de fond et avec elles une quantité importante de nutriments. MODELISATION MOSAÏCC MAROC MOSAICC est un système de modèles pour l’évaluation des impacts du changement climatique sur l’agriculture. MOSAICC inclut cinq modèles : 1. Modèle climatique : Modèle de traitement de données du climat actuel et des projections climatiques futures, lequel comprend des outils de réduction d'échelle et d'interpolation statistiques visant à préparer les données climatiques pour les autres modèles. Le système de modélisation comprend des outils pour générer des séries chronologiques de variables bioclimatiques : les températures minimale et maximale, les précipitations, l'évapotranspiration de référence, le début de la saison de croissance et la durée de la saison de croissance. La composante climatique intègre un outil de réduction d'échelle statistique basée sur le Portail SD développé par le Groupe Santander Meteorology de l'Université de Cantabrie. Cet outil a été conçu pour effectuer la réduction d'échelle statistique des grilles climatiques générées par les Modèles du Changement Climatique (MCC). 2. Modèle agronomique : Le modèle agronomique est conçu pour simuler le bilan hydrique du sol au niveau de la culture en utilisant : les données bioclimatiques de précipitations, d'évapotranspiration de référence et de date de départ et de durée de la saison de croissance, les données du sol notamment de capacité de rétention

203

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

d'eau du sol et les paramètres de culture, soit les facteurs de cultures et la longueur des étapes de croissance des cultures. Les résultats du modèle consistent en plusieurs variables relatives au bilan hydrique des cultures telles que l'évapotranspiration, le déficit d'eau ou encore l’indice de satisfaction de l'eau pour la saison de croissance et aux différents stades de croissance. Le modèle peut être utilisé pour tout type de cultures. 3. Modèle hydrologique Modèle hydrologique qui permet de donner une estimation du ruissellement au niveau des rivières des bassins hydrologiques en utilisant les données produites par les outils de traitement de données climatiques. Le modèle hydrologique peut avoir plusieurs applications pour les études d'impact du changement climatique dans le secteur agricole. À l'échelle d'un bassin versant, STREAM peut être utilisé pour estimer la disponibilité de l'eau pour des systèmes d'irrigation sous différents scénarios de changement climatique. À l'échelle d'un pays, le modèle peut être utilisé pour évaluer les totaux réels des ressources en eau renouvelables. 4. Modèle économique Modèle économique de simulation l'impact des variations de rendement dues aux changements climatiques sur les économies nationales. Ce modèle, développé en partenariat avec l'Université Libre d'Amsterdam, est inspiré par le modèle IFPRI DCGE. Le modèle permet à l'utilisateur de définir un certain nombre d'activités produisant chacune un produit de base pour tenir compte des différentes cultures ainsi que des variations différenciées des rendements des cultures à travers le pays. L'effet des variations de rendement des cultures est simulé en utilisant un paramètre de décalage dans les fonctions de production de l'activité. Le modèle fournit des estimations pour toutes les variables endogènes (par exemple, les prix des produits de base, les importations, les taxes, les revenus, l'épargne des ménages, etc.). 5. Modèle forestier Modèle forestier pour évaluer les nombreux impacts du changement climatique sur la dynamique forestière. Le modèle forestier qui est intégré dans MOSAICC se nomme LANDIS-II, c’est un modèle permettant la simulation du paysage forestier dans le temps. Il simule la façon dont les processus écologiques, y compris la succession et la dispersion des graines, les perturbations, et les changements climatiques affectent un paysage forestier au fil du temps. La version de LANDIS-II intégrée dans MOSAICC est basée sur les processus physiologiques. Ce modèle utilise des relations directes de cause à effet et relie la dynamique des forêts aux facteurs fondamentaux, tels que des facteurs climatiques (température, précipitations et concentration de CO2). Il peut produire des prévisions consistantes sous de nouvelles conditions. Source : www.changementclimatique.ma/

204

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Annexe 2 : Références bibliographiques

ABHSMD, 2008. Etude de révision du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) des bassins du Souss et Massa. Mission I : Collecte des données, diagnostic et évaluation des ressources en eau et état de leur utilisation – Sous Mission I.1 : Evaluation des Ressources en Eau – Volume 5 : inondations ABHSMD, 2012. Etude de Schéma Directeur du système de mesures de RE dans le bassin de SMD- Mission II : Identification et Etude des Scénarios du système de mesure de suivi de RE ABHSMD, 2016. Rapport du conseil d’administration de l´ABH SMD ABHSMD. Étude portant sur la gestion de sécheresse ACP-UE (CTA), 2012. Lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) : Impacts et défis pour les pays ACP. Briefings de Bruxelles sur le développement rural ANAM, 2015. Rapport d’activités de l’Agence Nationale de l’Assurance Maladie (ANAM) au titre de l’année 2015 : Régime d’Assistance Médicale (RAMED) ANZOA, 2012. AOUICHE et al., 2015. Apport de l’étude diachronique dans l’évolution spatio-temporelle de la baie d’Agadir (Maroc)- J Mater Environn Sci. APDS, 2008. Etude de Schéma d’aménagement intégré des ressources en eau des bassins oasiens de la Province de Tata – Mission Etude des Ressources en Eau de surface BALAGHI R. et JLIBENE M., 2009. Banque Mondiale, 2009. Impact des changements climatiques sur les rendements agricoles au Maroc. Morocco study on the impact of climate change on the agricultural sector. Banque mondiale, 2013. Changement climatique et secteur halieutique : impacts et recommandations. BELGHITI M., 2009. LE (PNEEI) : une réponse au défi de la raréfaction des ressources en eau. Revue HTE N°143/144 - Sept./Déc. 2009 Berriane M., 1995. Développement touristique, urbanisation du littoral Méditerranéen et environnement. MEDIT W 2/95. Billand A., 1996. Développement touristique des parcs de montagne au Maroc: Principes de zonage et d'aménagement/ Tourism development in the mountain parks of Morocco: planning and zoning principles. In: Revue de géographie alpine. 1996, Tome 84 N°4. pp. 95-108. BM, 2011. L’adaptation au changement climatique et la résilience aux désastres naturels dans les villes côtières d’Afrique du nord : Sommaire de l’étude régionale. Juin 2011 Bourbouze A., 2000. Pastoralisme au Maghreb : la révolution silencieuse. CAPM, 2005. Rapport annuel 2005 CAPM, 2013. Stratégie nationale de lutte contre les envenimations scorpioniques et ophidiennes. Présentation PPT en arabe CAPM, 2015.Toxicologie Maroc. N° 24 – 1er trimestre 2015 CAPM, 2015.Toxicologie Maroc. N° 27 - 4ème trimestre 2015 CHAOUKI N., 2009. Changement climatique et santé. Présentation PPT dans le cadre de l´atelier sur changement climatique organisé à Rabat en fév. 2009 COCHRAN I., 2009. Infrastructures de transport en France : vulnérabilité au changement climatique et possibilités d’adaptation. Revue Etude Climat N°18 – Septembre 2009 Commission Européenne, 2004. Guide EQUAL de l’intégration de la dimension de genre. Emploi & Fonds social européen Conseil de Région SMD, 2010. Le Magazine Tilila. Mai - Septembre 2010, N°7 Conseil Régional SMD, 2010. La stratégie de développement économique et social de la Région de Souss Massa Drâa. Présentation PPT CRAA, 2015. Rapport d’activité 2014-2015 CRI SM, 2009. HALIEUTIS : un nouveau souffle pour le secteur halieutique au Maroc. CRI-Agadir News n°11 Département Pêche Maritime, 2015. La mer en chiffres 2014 Edward H. Allison et al. , 2009. Vulnerability of national economies to the impacts of climate change on fisheries. DOI: 10.1111/j.1467-2979.2008.00310.x

205

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

El Mouden A., ALahyane N. et Aitlhaj, A. , 2012. Guide de bonnes pratiques : Planification et gestion des petits barrages pour une meilleure Adaptation aux changements climatiques ENDA, 2014. Le projet RAMED : Maroc. Fiche de bonne pratique EZZINE H. et MESSOULI M., 2015. Analyse et cartographie de la vulnérabilité aux événements climatiques extrêmes et estimation des coûts de leurs impacts dans la Région de Souss Massa – Phase 1 : Identification et analyse des événements extrêmes dans la Région de Souss Massa. Rapport final. Elaboré avec l´appui du programme ACCN/GIZ FAO, 2016. Prévention des feux de forêt dans la région méditerranéenne. Rapport de situation GIEC, 2015.Changements climatiques : rapport de synthèse GIZ, 2011. Le « Climate Proofing » pour le développement : s’adapter au changement climatique et réduire les risques. GIZ, 2014. The Vulnerability sourcebook «concept and guidelines for standardised vulnerability assessment» GIZ, 2016. Guidance on applying the Stocktaking for National Adaptation planning (SNAP) tool Groupe de travail, 2013. Études de cas sur les disparités dans l’accès aux soins au Maroc : Synthèse des principaux résultats. Présentation PPT dans le cadre de la 2ème conférence nationale sur la santé, juillet 2013. HAJIBI A., 2009. Analyse-diagnostic du dispositif de suivi-évaluation et identification des indicateurs du PAN-LCD : cas de la zone Souss-Massa au Maroc. Thèse pour l'obtention du diplôme de hautes études du CIHEAM. HCP, 2014. Annuaire Statistique de la Région de Souss Massa Draa –Année 2014 HCP, 2014. Annuaire Statistique de la Région de Souss Massa Draa (2014) et de la Région de Guelmim Es Smara (2013) HCP, 2014. Note sur le marché du travail au Maroc entre 2000 et 2014 HCP, 2015. Aperçu de la population de Souss Massa - Direction Régionale de Souss Massa IDRISSI AZZOUZI A., 2013. La Santé au Maroc : situation et défis. Présentation PPT INRH, 2014. Etat des stocks et des pêcheries au Maroc en 2013. IPCC, 2014. Climate Change 2014 : Impacts, Adaptation and Vulnerability IRES, 2014. Sécurité alimentaire et sanitaire face au changement climatique : essai pour une stratégie d’adaptation, dans le cadre d’une gouvernance intégrée au Maroc. Rapport de synthèse. Programme d’études «Changement climatique : impacts sur le Maroc et options d’adaptations globales» LE SCOUARNEC N. et MARTIN L., 2008. Effets du changement climatique sur le tourisme. MASEN, 2014. Etude d’impact des changements Climatiques sur les ressources en eau de la Région de Souss Massa Draa – Etablissement des Scénarii de l’impact des changements climatiques sur les ressources hydriques MdcE et PNUD, 2012. Evaluation de la vulnérabilité et des impacts du CC sur les oasis du Maroc et structuration de stratégies territoriales d’adaptation – Mission 1.2 : Evaluation prospective des vulnérabilités et risques climatiques aux horizons 2030 et 2050. MdcE, 2014. Cadre de référence et lignes directrices IEL MdcE, 2015. INDC-Maroc MdcE, 2016. Troisième Communication Nationale du Maroc MESHAK K., 2013. Responsabilité territoriale en santé : quelle place de la santé dans les attributions des régions avancées ? Présentation PPT dans le cadre de la 2ème conférence nationale sur la santé, juillet 2013. METL, 2014. Impacts de la houle exceptionnelle du 06-07 janvier 2014 sur les infrastructures portuaires MFP, 2008. Analyse du secteur des pêches et de l’aquaculture dans le nouveau contexte Ministère de la Santé Publique, 2010. Stratégie d’Adaptation du Secteur de la Santé au Changement Climatique. République Tunisienne Ministère de la Santé, 2013. Intidarat Assiha. Rapport global de la consultation publique Ministère de la Santé. Lutte contre les leishmanioses : guide des Activités MS, 1997. Lutte contre les Leishmanioses : Guide des Activités MS, 2007. Santé : vision 2020 MS, 2012. Stratégie sectorielle de santé 2012-2016 MS, 2013. Livre blanc : pour une nouvelle gouvernance du secteur de la santé

206

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

MTEL. Stratégie nationale portuaire 2030 - NU Maroc, 2013. Rapport annuel 2013 : plan cadre des Nations Unies pour l’appui au développement et Plan d’action commun 2012-2016 NU, 2010. Changements climatiques et paludisme : un lien complexe. Magazine des Nations Unies. Vol. XLVII No. 2 2010 Juillet 2010 OCDE, 2009. Adaptation au changement climatique et coopération pour le développement : document d’orientation. OECD, Paris. OMS, 2004. Changement climatique et santé humaine - Risques et mesures à prendre. Résumé OMS, 2007. Le paludisme au Maroc : une lutte sans relâche, une perspective d´élimination OMS, 2008. Protecting health from climate change - World Health Day 2008 OMS, 2010. World malaria report 2010 OMS, 2016. Rapport sur le paludisme dans le monde 2015. Résumé OMT, 2007. Changement Climatique et tourisme : face aux défis mondiaux. Résumé. Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et Organisation Météorologique Mondiale (OMM). ONEM, 2015. 3éme Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 2015 OREDD/GIZ, 2014. Système de suivi et évaluation de la vulnérabilité et de l’adaptation au changement climatique – recueil des fiches indicateurs et indications pour l’interprétation – Région de Souss Massa Drâa . Programme ACCN/GIZ Oubrou W. et El Bekkay M., 2015. Extrait du Rapport sur la saison de reproduction de l'Ibis chauve Geronticus eremita dans la région Massa Pascal M. et al., 2015. Changement climatique et santé : nouveaux défis pour l’épidémiologie et la santé publique. BEH 38-39, 24 nov. 2015 PNUD, 2011. Intégration de la gestion du risque de la sécheresse. Manuel introductif RAMSA, 2014. Principaux indicateurs 1982-fin 2014. Brochure Rguig A. et Al., 2012. Mise au Point : La surveillance épidémiologique au Maroc. Bulletin Epidémiologique du Ministère de la Santé. Juin 2012 S. Lenoir, 2011. Impact du réchauffement climatique sur la distribution spatiale des ressources halieutiques le long du littoral français : observations et scénarios. Thèse de doctorat. Université Lille 1. http://www.memoireonline.com/07/13/7231/m_Impact-du-rechauffement-climatique-sur-la-distribution-spatiale-des- ressources-halieutiques-le-long2.html#toc2 SAHIBI H. et RHALEM A., 2012. L’impact du changement climatique sur la distribution de certains vecteurs des maladies transmissibles à l’homme et aux animaux domestiques : Cas des leishmanioses au Maroc. Publié par Konrad-Adenauer-Stiftung e.V. Secretariat of the Convention on Biological Diversity, 2014. An Updated Synthesis of the Impacts of Ocean Acidification on Marine Biodiversity (Eds: S. Hennige, J.M. Roberts & P. Williamson). Montréal, Technical Series No. 75, 99 pages SEEE, 2008. Plan National de lutte contre le Réchauffement Climatique SEEE, 2010. Guide méthodologique pour l’élaboration d’un PTRC SOULAYMANI BENCHEIKH R., 2013. Les vigilances sanitaires au Maroc réalisations et développement. Présentation PPT dans le cadre de la 2ème conférence nationale sur la santé, juillet 2013. Temple, H.J. et Cuttelod, A. , 2009. Statut de conservation et répartition géographique des mammifères méditerranéens. UICN, Gland, Suisse et Cambridge, R.-U. UNFCC and WHO, 2015. Climate and health country profile – 2015 –Morocco

207

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

Annexe 3 : Feuilles de présence aux ateliers provinciaux de concertation

208

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

209

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

210

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

211

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

212

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

213

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

214

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

215

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

216

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

217

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

REMERCIEMENTS : Pour le précieux appui et soutien qu’ils ont fourni lors de la réalisation de ce PTRC, nous tenons à exprimer nos plus vifs remerciements à : Madame Sanae MAMOURI Conseillère Technique Senior ; ProGEC –GIZ & Monsieur Farid OUIDDER Conseiller Technique Senior ; ProGEC –GIZ et Coordinateur régional du Secteur Environnement Climat de la GIZ Maroc au niveau de la Région Souss Massa.

218

Situation Territoriale de lutte contre le Réchauffement Climatique – Souss Massa | Capion consulting

219